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Full text of "Oeuvres complètes de Christiaan Huygens"

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Boston  Library  Consortium  IVIember  Libraries 


http://www.archive.org/details/oeuvrescomplte05huyg 


ŒUVRES  COMPLETES 


CHRISTIAAN  HUYGENS. 


EXEMPLAIRE 

offert  par  les  Direfteurs  de  la 
SOCIÉTÉ  HOLLANDAISE  DES  SCIENCES 


Imprimerie  de  Joh.  ENSCHEDE  &  Fils,  Harlem. 


ŒUVRES  COMPLETES 


CHRISTIAAN  HUYGENS 


PUBLIEES    PAR    LA 


SOCIETE  HOLLANDAISE  DES  SCIENCES 

TOME  CINQUIÈME 

CORRESPONDANCE 

1 66/\. —  1 66^ 


LA   HAYE 

MARTINUS  NIJHOFF 

1893 


113 


t5 


CORRESPONDANCE 

1664 — 1665. 


N=  1198. 

CoNSTANTYN  HuYGENS ,  frère,  à  Christiaan  Huygens. 

3    JANVIER    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1189.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1101. 

A  la  Haye  le  3  Januier  1664. 

Je  defire  une  Calotte  de  Paris  par  ce  que  je  ne  voy  pas  qu'  icy  Ion  puifTe  auoir 
des  cheveux  fi  bons  que  font  ceux  de  la  Calotte  de  Monfieur  van  Leeuwen  qui  de- 
meurent comme  ils  eftoyent  du  commencement  fans  qu'on  y  fafie  rien.  Les  per- 
rucques  de  Monfieur  de  la  Lecque  ')  ont  efl:é  faites  en  France.  Pour  le  debourfîè- 
ment,  je  croyois  que  vous  feriez  bien  aife  que  je  rendifi^e  icy  l'argent  a  ma  Soeur 
par  ce  que  je  vis  dernièrement  en  une  Lettre  ^)  que  vous  luy  efcriuites ,  des  offres 
de  la  payer  en  bijoux  ou  autres  chofes  à  fa  fantafie.  Cela  n'efi:ant  pas  vous  n'aviez 
qu'a  le  dire  et  je  vous  eufl"e  envoyé  en  or  ce  qu'il  vous  eufl:  fallu  dans  un  pacquet 
comme  cela  fe  peut  facilement.  Maintenant  vous  n'avez  que  faire  de  vous  mettre 
en  peine  de  ce  cofté  là,  il  Signor  Padre  ayant  la  bonté  de  me  prefter  de  l'argent 
fans  que  je  le  luy  aye  demandé.  Ayez  foin  feulement  de  me  faire  auoir  le  plus  tofi: 
qu'il  fera  pofllble  cette  calotte  dont  j'ay  grandiflîme  befoin  et  auant  que  vous  ayez 
fait  voftre  négative  oath.  Pour  moy  je  n'en  feray  point,  commandez  librement, 
defja  ce  matin  j'ay  envoyé  pour  Pafchal ,  mais  il  n'y  efl:oit  pas.  Je  feray  travailler 


')    Manrits  Lodewijk,  comte  de  Nassau  la  Lecq.  Voir  la  Lettre  N°.  863,  note  tf. 

-)    Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  cette  lettre  de  Christiaan  Huygens  à  sa  sœur 

Susanna  Doublet. 
Œuvres.  T.  V.  1 


CORRESPONDANCE.    1664. 


ceftuy  cy  par  ce  qu'il  me  femble  que  tout  ce  qui  fort  de  fa  main  et  s)  plus  acheué 
et  joly  que  la  befoigne  de  Seueryn  qui  auffi  bien  n'a  rien  de  preft. 

Pour  ce  qui  eiT:  d'envoyer  les  bardes  par  les  charrettes  d'Anuers  4)  ,  fi  je  ne  me 
trompe  bien  fort  on  m'a  dit  dernièrement  qu'il  n'en  part  point  de  là,  et  qu'il  faut 
que  tout  aille  à  Rruflelles.  La  première  fois  que  j'efcriray  à  l'Unicus  5)  je  luy  diray 
de  m'en  efclaircir;  mais  fi  cela  fe  pouvoit  vous  pouvez  croire  qu'il  ne  s'amuferoit 
pas  h  envoyer  les  chofes  h  Brufl^elles. 

Toot  ")  a  payé  Seueryn  pour  la  monfi:re  de  Bouillant  il  y  a  trois  femaines  a 
mon  inftance. 

Si  vous  aymez  les  belles  chofes  vous  ne  devez  pas  négliger  de  voir  le  Cabinet 
de  Jabach  un  des  plus  beaux  du  monde  pour  les  defîeins.  Je  feray  bien  aife  que 
vous  preniez  garde  s'il  y  en  a  un  qui  approche  a  celuy  que  je  vous  ay  marqué  dans 
ma  précédente''),  dont  je  fuis  maintenant  le  maiftre  et  voy  bien  auec  d'autres  en- 
tendus qu'il  eft  bon  et  original  tout  ce  qui  fe  peut,  tellement  que  je  ne  m'en  in- 
quiète aucunement. 

Le  meftier  de  vander  Does  ^)  en  efFeft  n'efl:  pas  bien  noble ,  mais  en  France  et 
Angleterre  j'entends  que  les  grands  mefmes  s'ils  n'excercent  pas  euxmefmes  pluf- 
jeurs  fortes  de  monopoles,  au  moins  ils  y  ont  part,  et  font  interefTés. 

Vous  expliquez  la  façon  de  hacher  les  planches  fort  fuccinftement.  Je  crains  qu'a 
la  fin  vous  vous  ferviez  de  la  méthode  d'Herigone.s').  Il  faudra  que  Biffchop  dif- 
fère de  travailler  jufqu'a  vofiire  retour  que  j'attends  auec  beaucoup  d'impatience. 

Comment  faites  vous  pour  les  privilèges  de  vos  horologes  ?  faudra  il  pas  que 
vous  foyez  pour  cela  icy  et  que  reveniez  deuant  le  Papa  fi  les  affaires  tirent  en 
longueur  par  de  la? 

A  Mon  Frère. 


•'')    Lisez:  efl:. 

t)  D'après  une  lettre  de  Chr.  Hnygens  du  lo  août  16(15,  le  service  de  ces  voitures  de  rou- 
lage était  dirigé  par  Adrien  de  la  Vigue  à  Anvers. 

5)    Philips  Doublet. 

'')    Lodewijk  Huygens. 

^)  Consultez  la  Lettre  N°.  1177,  du  6  décembre  1663,  à  laquelle  Constaiityn  renvoie  dans  sa 
dernière,  la  Lettre  N°.  1 188  du  20  décembre. 

°)    Consultez  la  Lettre  N°.  II 89. 

'•*)  Probablement  Constantyn  Huygens  fait  allusion  au  manque  de  clarté  que  Ton  reproche  aux 
démonstrations  trop  concises  de  ce  mathématicien. 


CORRESPONDANCE.    1664. 


N=   1199. 

W.  Brereton  à  [Christiaan  Huygens]. 
7  janvier   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Lcideii,  coll.  Huvseus. 


A  Brereton,  au  Comté  de  Cheftre 
le  28me  lohK  1660^.  St:  vet: 


Monsieur  ,  ■" 

La  voltre  ')  du  pme  décembre  m'a  efté  rendue  chez  mon  Père  -) ,  ou  Je  me 
trouve  à  prefent,  efloigné  de  Londres  plus  de  cent  &  vingt  Milles  d'Angleterre. 
J'efpere  que  la  mienne  du  ipme  novembre  s)  vous  ait  efté  rendiie. 

Pour  la  première,  du  opme  8bre'^),  Je  vous  fupplie  de  n'en  rien  prendre  en 
mauvais  gré,  Car  J'ay  un  fervice  tout  entier  pour  vous;  Mais  fi  J'y  ay  dit  quelque 
choie  qui  vous  a  pariie  trop  jniufte ,  Je  vous  prie  de  la  croire  L'Effet  du  Fièvre 
dont  Je  me  trouvois  alors  aiTez  falcheufement  attaqué ,  &  ma  Fantaifie  mife  en 
defordre.  Pour  le  Difcours  de  la  Praeexiftence ,  on  le  pourroit  bien  prendre  pour 
Refveries  d'un  Malade ,  dont  Je  la  laifie  ;  Mais  vous  en  fouhaite  non  des  Argu- 
mens  feulement ,  mais  des  Expe'riences  mefmes  &  Preuves  auffi  Convainquantes , 
comme  celles  qui  la  font  paroiftre  véritable  a  quelques  Uns  de  ce  Siècle. 

Je  fuis  de  mefme  avis  comme  Vous,  que  L'Air  Enfumé  de  Londres ,  ait  efté 
Caufe  de  plufieurs  Maladies  que  J'ay  fouffertes,  &  me  trouve  en  meilleure  Santé 
au  pais  que  dans  la  Ville;  Et  meime  J'ay  pris  Refolution  de  quitter  la  Ville,  & 
d'en  emmener  ma  Famille  à  cent  Milles  de  Londres,  au  Comté  de  Stafford,  un 
des  plus  beaux  pais  de  L'Angleterre ,  &  ou  fe  trouvent  des  Gens  de  grand  Aage 
&  Santé  vigoureufe.  Le  Lieu  de  ma  Demeure ,  eft  fort  commode ,  tant  pour  la 
Maifon  que  pour  les  Terres ,  &  ou  J'auray  L'occafion  de  me  rendre  Operateur  de 
la  Société  Royalle ,  Principalement  pour  L'Agriculture ,  dont  les  Expériences  & 
les  Soins  ne  font  pas  jndignes  des  plus  Grands  &  Scavans  Hommes.  Et  s'il  vous 
plaira ,  quand  Je  m'y  feray  mis ,  (ce  qui  iera  dans  deux  ou  trois  mois,  comme  J'ef- 
pere) Je  vous  feray  part  de  mes  Expériences ,  &  vous  en  raconteray  fidèlement  le 
fuccez. 


')   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Christiaan  Huygens  à  W.  Brereton. 

-)   Sir  William  Brereton ,  fils  de  William  Brereton  et  de  Margarçth  Uolland  ,  naquit  en  1604  à 

Handforth  et  mourut  à  Croydon  le  7  avril  1661.  Il  épousa  Susan  Booth. 
3)   Voir  la  Lettre  N°.  1 179. 
'')    Cette  lettre  de  W.  Brereton  manque  dans  nos  collections. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


Vous  aurez  peut  eftre  veu  les  Noms  du  Confeil  de  la  Société  pour  cette  Année  '), 
ou  vous  me  trouverez  omis;  ce  qui  a  dû  eftre  â  caufe  que  Le  Lieu  Deftiné  pour  ma 
Demeure  eil:  fi  efloigné  de  Londres,  que  Je  ne  pourrois  nullement  affilier  au  Con- 
feil. Mais  comme  Confrère  de  la  Société,  J'efpere  de  La  rendre  quelque  Service. 

Pour  L'Jnvention  des  Longitudes,  on  m'en  avoit  dit  quelque  chofe,  avant 
que  Je  partis  de  Londres;  Mais  Je  n'ay  pas  veu  la  Relation  du  Pilote  ''),  ni  la  Ma- 
nière de  faire  avec  vos  Horologes,  en  Voyages  de  Mer;  tellement  que  Je  n'en- 
tends point  encore  L'Affaire;  Mais  J'efpere  qu'elle  doit  reùffir  eftant  L'Jnvention 
de  Monfieur  H.  ')  du  quel  Le  Jugement  eft  auffi  Fort,  comme  fon  Efprit  eft  Vif; 
Donc  je  crois  auffi  que  tant  le  Confeil,  que  la  Société ,  s'y  méfieront  pour  fervir 
Monfieur  Hugens,  &  obliger  Tout  le  Monde;  veu  que  les  Confequences  de  cefte 
Jnvention  font  â  prefent  auffi  jneftimables ,  comme  furent  au  commencement  cel- 
les de  la  Direftion  de  L'Aimant,  par  la  quelle  L'Europe  efl:  devenue  Maiftrefie  du 
Refte  de  La  Terre.  Je  ne  m'eftonne  point  fi  vous  fcavez  rendre  vos  Horologes 
plus  jufl:es.  Facile  enim  eft  Hugenio ,  &  Jnvenire  Magna ,  &  Jnventis  Addere , 
imô  &  Jnventa  Perficere  ;  adeôque  Veteres  longé  fuperare ,  qui  putârunt  ;  Nul- 
lam  eiïe  Difciplinam  aut  Artem,  quae  Singulari  Confimimata  fit  Jngenio. 

Pour  L'Hiftoire  de  la  Société  ^),  elle  doit  accompagner  les  Statuts  quand  on 
les  jmprime ,  ce  qui  fera  (comme  Je  crois)  bien  toft.  Mais  Je  ne  fcay  fi  L' Jm- 
preffion  en  foit  défia  commencée. 

On  Achèvera  bien  toft  L'Jmpreffion  d'un  Livre  de  Monfieur  Evelyn  de  la  So- 
ciété ,  dont  le  Tiltre  »)  eft  Sylva  &  Calendarium  Hortenfe ,  ou  on  verra  des  chofes 
dignes  de  luy. 

Les  Obfervations  Microfcopiques  '°)  de  Monfieur  Hook  feront  auffi  dans  un 
Mois  achevées  d'imprimer  avec  les  Figures,  quelques  unes  des  quelles  vous  aurez 
veûes  chez  la  Société. 


5)    Le  30  novembre  1663  le  nouveau  conseil  fut  élu.  Il  était  composé  des  onze  anciens  membres  : 
The  lord  viscount  Brouncker,  Mr.  Boyle,  Sir  Robert  Moray  ,  Sir  Paul  Neile ,  Mr.  Aer- 
riiiue  ,  Mr.  Balle  ,  Dr.  Wilkins ,  Dr.  Goddard  ,  Mr.  Palmer ,  Mr.  Hill ,  Mr.  Oldenhurg; 
et  des  di.s  nouveaux: 

The  marquis  of  Dorcefter,  The  lord  Berkley ,  Dr.  Charles  Howard,  Sir  Anthony  Mor- 
gan ,  Sir  Peter  Wyche  ,  Mr.  Colvvall ,  Mr.  Povey  ,  Dr.  Merret ,  Dr.  VVhiftler ,  Mr.  Hofkyns. 
'>)   Voir  la  pièce  N°.  1 1 74. 
'')    L'auteur  indique  ici  Chr.  Huygens  lui-même. 
8)   Consultez  la  Lettre  ]N!°.  1 1 14,  note  4. 
^3    Voir ,  sur  cet  ouvrage ,  la  Lettre  N°.  1 046  ,  note  6. 

'°)  Micrographia:  or  fome  Phyfiological  Defcriptions  of  Minute  Bodies  made  by  Magnifying 
Glafles.  With  Obfervatio4is  and  Inquiries  thereupon.  By  II.  Hookc,  Fellow  of  thc  Royal 
Society.  London,  Printed  for  James  Alleftry,  Printer  to  the  Royal  Society ,  and  are  to  be 
fold  at  his  Shop ,  at  the  Rofe  and  Crown  in  Duck-Lane.  mdclxvii.  in-folio. 

Edition  ornée  de  38  belles  planches;  le  Privilège  est  daté  du  23  novembre  1664. 


CORRESPONDANCE.    1664. 


Vous  aurez  (peut  eftre)  défia  receu  Les  Obfervations  ")  Microfcopiques , 
Magnétiques ,  &  Mercuriales  (nouvellement  jmprimées)  du  Dofteur  Power  de 
la  Société. 

J'efpere  qu'avec  le  Temps ,  la  Société  deviendra  Confiderable  non  feulement 
par  les  Efcrits  de  quelques  Uns  des  Confrères,  mais  aufli  par  L'Acquifition  de 
quoy  faire  les  Expériences.  Car  quoy  que  la  Nature  fe  monfl:re  â  Bon  Marché  ; 
Les  Operateurs  pourtant  veulent  eftre  bien  payez.  Mais  pour  moy  Je  n'ay  nul 
defîein  d'efl:re  Operateur  de  Loiiage. 

On  me  mande  de  Londres,  Que  Les  Confrères  commencent  â  contribuer  ")  a 
L'Efpargne  de  la  Société;  &  que  Monfieur  Colwall's^,  Nouveau  Membre  du 
Confeil  de  la  Société,  ait  publiquement  fait  prefent  de  Cinquante  Livres  Ster- 
ling '+),  &  que  Monfieur  Bail  ait  depuis  preienté  ^^)  Cent  Livres  Sterling  avec 
un  Coffre  â  trois  clefs  pour  y  garder  L'Efpargne  fuivant  les  Statuts. 

Pour  L'Jndice  du  Regiftre  de  la  Société;  Je  vous  l'envoyeray  quand  Je  feray 
de  retour  â  Londres,  &  par  après  vous  feray  copier  ce  qui  vous  en  plaira.  Mais 
les  Statuts  ne  permettent  point  qu'on  Monftre  les  Difcours  Regifirez  a  quelque  un 
qui  ne  foit  de  la  Société.  Horfmis  que  fi  le  Confrère  qui  a  fait  le  Difcours  ou 
l'Expérience,  donne  Congé  de  les  Communiquer;  on  le  pourra  donc  librement 
faire.  Au  refi:e;  s'il  y  â  en  quoy  Je  vous  pourray  rendre  Service;  foyez  afl"euré,  que 
vous  m'obligerez  entièrement  en  me  commandant ,  &  me  trouverez  véritablement 

Monsieur 

Voflre  TrefafFeélionné  &  Treffidel  Serviteur 
Guillaume  Brereton. 

Faites  moy  la  Grâce  de  prefenter  mes  Tref-htunbles  Services  a  Monfieur 
Voftre  Père. 


")  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 136,  note  i  2. 

'-}  Dans  la  séance  du  13  juillet  1663  (V.  st.)  cette  cotisation  fut  fixée  à  un  shilling  par  semaine, 

outre  rentrée  de  quarante  shillings. 
'3)  Daniel  Colwall,  mort  en  novembre  1690,  riche  citoyen  de  Londres,  fut  un  des  premiers 

membres  de  la  Société  Royale,  dont  il  a  été  le  trésorier  de  1661  jusqu'à  1679.  En  1663  et 

en  1666  il  donna  à  la  Société  la  somme  de  oC  50:  à  sa  mort  il  la  dota  de  oC  4000,  et  d'une 

rente  de  of  62  et  8  shillings.  Il  fonda  le  musée  de  la  Société. 
'+)  Dans  la  séance  du  2  décembre  1663  (V.  st.). 
'5)  Dans  la  séance  du  conseil  du  14  décembre  et  dans  celle  de  la  Société  du  16  décembre  1663 

(V.st.)- 


CORRESPONDANCE.    1664. 


N=  1200. 

Cl-IRISTIAAN    HUYGENS    à     [R.    MoRAY]. 
y    JANVIER     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres^  Royal  Society. 
La  minute  dUiue  partie  se  trouve  à  Lciilcn,  coll.  lluygciis. 

A  Paris  ce  9  Jan.  1664. 
Monsieur 
L'indifpofition  qui  m'a  tenue  ces  8  ou  10  jours  durant  m'a  empefchè  de  faire  pluf- 
toft  refponce  a  la  voftre  ')  du  1 8  Décembre  et  a  celle  -}  de  Monfieur  le  Comte  de 
Kincardin  comme  aufli  d'aller  vifiter  la  machine  Roanefque  3)  pour  en  prendre 
les  exaftes  mefures  fuivant  ce  que  je  m'eftois  propofè.  Je  ne  vous  en  puis  donc  pas 
rendre  compte  encore,  mais  j'efpere  que  ce  fera  dans  peu  de  jours,  auffi  bien  n'efl: 
elle  pas  encore  toute  achevée ,  et  tant  que  cela  n'efl  point  ils  y  changent  perpé- 
tuellement quelque  chofe ,  de  forte  qu'il  vaut  peut  eftre  mieux  d'attendre  qu'elle 
foit  dans  fa  perfection.  Si  toft  qu'elle  paroiftra  l'on  fcaura  incontinent  fi  l'ufage  en 
fera  fi  excellent  comme  les  inventeurs  fe  promettent ,  et  comme  vous  dites  ce  fera 
aflèz  a  temps  alors  d'y  travailler  chez  vous.  Pour  ce  qui  eft  des  doutes  que  vous  pro- 
pofez  je  puis  bien  fatiffaire  a  la  plufpart  des  a  prefent,  et  quant  au  crochet  fcachez 
qu'il  eft  fixé  dans  le  bois  de  la  felle ,  et  que  l'une  des  couroies  qui  conjoint  les  boe- 
tes  triangulaires  y  eft  attachée  ayant  un  trou  par  ou  le  dit  crochet  pafle.  Ces  boetes 
font  reveftues  de  cuir,  mais  pour  ne  point  blefl"er  le  cheval  je  croy  que  je  vous  ay 
dit  que  la  felle  eft  prolongée  par  derrière,  pour  y  faire  repoier  ces  boetes  defTus. 

Il  y  a  un  poitral  au  cheval  qui  eft  attaché  aux  deux  flefches ,  mais  ils  avoient  une 
manière  de  l'attacher  que  je  croy  qu'ils  ont  maintenant  changée,  et  je  vous  fcauray 
dire  comme  cela  eft  quand  je  l'auray  veu. 

Je  ne  fcay  de  quelle  courroye  vous  parlez  qui  palTeroit  defTous  le  ventre  du 
cheval  fi  ce  n'eft  elle  qui  tient  la  felle ,  qui  y  eft  fans  doute. 

Pour  monter  dans  la  chaife  ils  n'avoient  pas  encore  rien  inventé ,  mais  cela  eft 
facile ,  et  je  croy  que  depuis  ils  l'y  ont  adjoutè. 

Il  faut  croire  que  les  flefches  non  obftant  leur  longeur  et  peu  d'epoiffeur ,  ibnt 
aïïez  fortes  puis  que  fouuent  l'on  en  a  fait  l'effay ,  en  faifant  une  lieue  ou  deux 
au  galop  par  des  méchants  chemins  hors  de  cette  ville. 

Les  roues  font  attachées  a  l'ailfieu  et  quoy  qu'il  femble  que  cela  apporte  quelque 
inconvénient  lors  qu'on  tourne  il  n'eft  pas  confiderable  pourtant.  Elles  font  ainfi 
attachées  par  ce  que  de  cette  façon  elles  vont  d'un  mouuement  plus  ferme ,  et 
n'ont  pas  befoin  d'eftre  fi  maffives  au  milieu. 


')   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  R.  Moray. 

^)    Nous  ne  possédons  pas  non  plus  cette  lettre  de  Alexander  Bruce  à  Chr.  Huygens. 

3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1 1 8 1 , 


CORRESPONDANCE.    1664. 


II  faut  bien  que  la  chaife  foie  attacliée  aux  flefches,  comme  elle  efl:  en  4  en- 
droits, par  ce  que  ce  fonds  ou  marchepied  que  les  courroies  foutienent  n'eft  qu'un 
petit  ais  qui  ne  tient  aucunement  a  la  chaife ,  ce  qui  femble  la  joindre  a  ce  marche- 
pied n'eftant  qu'une  toile  cirée  ou  chofe  femblable  qui  garantit  les  pieds  de  la 
boue  et  du  vent. 

Tous  les  rideaux  et  l'impériale  font  faits  d'une  mefme  eftoffe,  qui  elT:  de  toile 
cirée  ou  vernilTée  le  cuir  eftant  trop  pefant. 

L'un  des  plus  grands  inconvénients  de  la  machine  eft  affurement  qu'il  luy  faut 
beaucoup  d'efpace  pour  tourner,  et  c'eft  ce  qui  en  empefchera  apparemment 
l'ufage  dans  les  villes ,  car  je  ne  croy  pas  qu'on  y  puiïïè  remédier  fans  en  ruiner 
la  commodité  d'un  autre  coftè. 

Pour  ce  qui  efl:  de  modelle ,  il  faudra  veoir  quand  ils  auront  tout  achevé ,  mais 
c'eft  une  chofe  bien  fafcheufe  que  d'avoir  a  faire  aux  artifans  d'icy  a  caufe  des 
longueurs  qui  font  perdre  patience ,  et  en  voila  afTes  fur  ce  fujeél. 

Quant  a  la  lettre  que  m'efcrit  Monfieur  le  Comte  de  Kincardin,  je  vous 
avoutray  la  vérité  Monfieur  que  j'en  fuis  fort  peu  fatiffait  et  que  je  m'eftonne  de 
ce  qu'il  vous  femble  qu'il  agit  fi  bien  avec  moy  et  félon  l'amitié  qui  eft  entre  nous. 
Car  a  quoy  tend  toute  cette  lettre ,  finon  qu'il  veut  s'attribuer  a  luy  feul  l'inven- 
tion des  Longitudes ,  comme  fi  les  Horologes  a  pendule  n'eftoient  plus  mon  in- 
vention depuis  que  je  les  ay  données  au  public.  Et  il  femble  que  la  part  qu'il  m'y 
veut  donner,  qu'il  me  la  donne  comme  par  aumofne,  et  non  pas  qu'elle  m'appar- 
tiene  par  aucun  droit.  Cependant  je  croy  y  en  avoir  un  peu  plus  que  luy  et  par- 
tant je  ne  puis  aucunement  fouffrir  qu'il  fe  veuille  porter  comme  le  maiftrc 
de  cette  affaire.  Vous  verrez  ce  que  je  luy  efcris,  car  je  laifl^  la  lettre  *)  ou- 
uerte  et  fi  elle  ne  fuffit  pas  pour  le  defabufer ,  je  vous  prie  Monfieur  d'y  con- 
tribuer ce  que  vous  pourrez ,  car  je  ferois  fort  marry  que  noftre  différent  nous 
fit  fuivre  des  interefts  contraires  en  cette  affaire  ce  qui  ne  pourroit  caufer  que  des 
mauuaifes  fuites. 

Je  vous  fuis  fort  obligé  des  Obfervations  de  Monfieur  Boile  ')  que  j'ay  leus 
avec  beaucoup  de  plaifir  et  admiration  de  fa  diligence  et  exaéfitudc. 
Si  le  temps  ne  m'eftoit  efchappc ,  il  y  a  encore  des  chofes  dans  voftre  lettre  ou  je 
devrois  refpondre  mais  je  fuis  contraint  de  finir,  les  différant  jufqu'à  une  autre  fois. 

Je  fuis  avec  paflîon 


Monsieur 


Voftre  trefhumble  et  très  obeiffant  feruiteur 

Cl-IR.    HUGENS   DE   ZuLICHEM. 


4)    Voir  TAppendice  N".  i;oi.  5^    Consultez  les  Lettres  N"s.  1 193  erN°.  1 194. 


CORRESPONDANCE.    1 664. 


N=   1201. 

Çhristiaan  Huygens  à  [A.  Bruce]. 

9   JANVIER    1664. 

Appendice  au  No.   laoo. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  9  Janvier  1664. 
Monsieur 

Apres  auoir  attendu  longtemps  celle  que  Monfieur  le  Chevalier  Moray  m'auoit 
promife  de  voftre  part  ') ,  j'ay  eftè  eftonnè ,  l'ayant  reciie  '')  d'y  trouuer  tout  autre 
chofe  que  ce  que  je  m'eftois  imaginé ,  car  croyant  d'y  apprendre  voftre  confeil 
et  confiderations  touchant  la  manière  que  nous  aurions  a  tenir  pour  eftablir  et  faire 
valoir  l'invention  des  Longitudes  qui  femble  eftre  en  termes  de  pouuoir  reuflir , 
je  voy  que  vous  ne  vous  arreftez  que  fur  le  partage  qui  fe  devroit  faire  entre 
nous  des  auantages  que  cette  invention  produira,  dont  je  me  fouuiens  pourtant 
que  cy  devant  nous  eftions  demeurez  d'accord.  Toutefois  puifqu'il  vous  refte 
encore  quelque  doubte  de  ce  coftè  la  vous  faites  bien  de  vouloir  qu'elle  foit 
efclaircie  devant  toute  autre  chofe,  a  fin  d'éviter  des  difputes  a  l'avenir,  et 
partant  en  me  fervant  de  la  liberté  et  franchife  a  la  quelle  voftre  exemple  me 
convie  et  qui  fe  doibt  pratiquer  entre  bons  amis,  je  vous  diray  premièrement 
touchant  ce  qui  fe  pafla  entre  nous  a  la  Haye,  lors  que  nous  eftions  a  ajufter 
vos  deux  horologes,  que  je  fus  fort  furpris  quand  je  vous  ouïs  propofer  que  nous 
ferions  de  moitié  dans  les  avantages  fufdits,  a  quoy  pourtant  je  ne  voulus  point 
contredire  pour  n'entrer  point  en  conteftation  avec  vous  et  non  pas  que  je  creuffe 
que  le  partage  fat  équitable,  aufïï  tous  ceux  a  qui  j'en  parlay  après ,  qui  ne  furent 
pourtant  que  1  ou  3  perfonnes ,  me  dirent  que  j'auois  eftè  peu  avifè  de  faire  cet 
accord.  Quant  a  l'argument  dont  vous  vous  feruez  contre  moy ,  voulant  que  les 
inventeurs  de  l'horologe  anciene  et  du  pendule  ayent  autant  de  droit  que  moy 
dans  l'invention  des  Longitudes ,  il  eft  vray  qu'on  peut  dire  que  ces  deux  chofes 
qui  eftoient  trouuees  auparavant  font  le  fondament  de  mon  invention  des  horologes 
a  pendule ,  de  mefme  que  l'on  diroit  que  la  toile  et  les  couleurs  font  le  fondament 
de  l'art  de  la  peinture,  au  lieu  que  mes  horologes  font  tellement  le  fondement  de 
l'invention  des  Longitudes  qu'elles  font  comme  l'invention  mefme ,  n'y  manquant 
rien  que  de  les  porter  fur  mer.  Je  travaillois  a  cela  et  principalement  pour  y  pou- 
uoir reuflîr  avec  les  pendules  longs  de  3  pieds ,  n'ayant  pas  afTez  bonne  opinion  de 
la  jufteffe  des  petits  comme  font  ceux  dont  vous  vous  eftes  fervi  ;'lors  que  vous 


')    Consultez  les  Lettres  Nos.  1 165  et  1 170. 

°)   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  A.  Bruce  à  Chr.  Huygens,  datée  mi-décembre  1663. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


eftes  venu  me  montrer  ce  que  vous  auiez  trouuè ,  qui  n'eftoit  pas  une  invention 
trop  fubtile  ny  qu'il  m'eut  eftè  impoffible  de  rencontrer ,  ou  quelque  femblable 
pour  le  mefme  eiFet  fi  l'on  m'eufl:  laiffè  faire,  car  je  ne  croy  pas  que  vous  n'ad- 
vouiez,  que  c'eftoit  bien  autre  chofe  de  trouuer  l'application  du  pendule  aux  ho- 
rologes, ou  bien  cette  ligne  courbe  qui  doibt  égaler  le  mouuement  du  pendule, 
que  de  doubler  la  petite  main  par  la  quelle  il  eft  mené.  Je  croiois  donc  que  pour 
m'avoir  communiqué  cette  invention  qui  fut  longtemps  auparauant ,  que  vous  for- 
maffiez  vos  pretenfions,  vous  vous  contenteriez  d'auoir  une  part  médiocre  dans  ce 
que  l'invention  pourroit  rapporter  en  casdefucces,  et  je  me  trompe  bien  fort  fi 
tout  homme  raifonnable  et  definterelTè  efl:ant  informé  du  fait  et  connoifl"ant  ce  que 
valent  nos  inventions  n'en  jugeafl  de  mefme.  Or  quelque  droift  que  je  croye  avoir 
fi  vous  voulez  que  nofi:re  ancien  accord  tiene,  et  que  nous  faffions  le  partage  égal 
en  toute  cette  aifaire ,  fans  difputer  fi  vous  m'accordez  la  moitié  ou  fi  je  vous  l'ac- 
corde je  ne  m'en  departiray  point ,  et  nous  agirons  conjointement  en  ce  qui  relie  a 
faire.  Mais  fi  vous  n'efi:es  pas  encore  content  de  cela  je  ne  croy  pas  que  pour  mon 
honneur  je  puilTe  faire  d'autres  conditions  auec  vous,  et  j'aimerois  mieux  en  ce 
cas  de  vous  abandonner  le  tout  efperant  que  du  moins  en  mon  païs  l'on  ne  voudra 
pas  me  faire  injufi:ice.  Au  refte  Monfieur  quelque  party  que  vous  preniez,  je  fuis 
aiïlire  que  ce  fera  parce  que  vous  croirez  d'y  avoir  raifon,  car  je  fcay  que  vous 
auez  trop  d'honneur  et  de  vertu  pour  en  ufer  autrement,  et  partant  je  ne  laifltray 
pas  quoy  qui  adviene  d'eftre 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  feruiteur  et  amy, 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


N=  1202. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  frère. 
II  janvier  1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiâen ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1198.     Const.  Huygens,  frère,  y  répondit  par  le  No.  1106. 

A  Paris  ce  1 1   Janvier  1 664. 

Ce  perruquier  me  fait  enrager,  car  j'ay  efl:è  plus  de  3  fois  en  vain  le  chercher  et 
il  ne  fe  donne  pas  la  peine  de  me  rendre  une  vifite.  Des  qu'il  eufl:  fait  ma  perru- 
que je  luy  commanday  une  calotte  pour  moy,  et  l'attens  encore.  J'auray  foin  de 
la  voftre  autant  que  de  la  miene ,  dont  j'ay  auffi  grand  befoin.  Mandez  moy  ce  que 
Œuvi-es.  T.  V.  2 


CORRESPONDANCE.    1664. 


Monfieur  van  Leeuwen  a  payé  de  la  fiene  ,  car  je  ne  m'en  fouuiens  pas  bien.  Au 
refte  vous  elles  un  bel  homme  avec  vollre  commandez  librement^  et  je  voudrois 
que  vous  fuffiez  condamné  a  avaller  tout  le  Te  que  vous  m'avez  envoie  ').  Mais 
ne  croiez  pas  au  moins  d'ertre  quite  de  cette  commiffion ,  ains  efcrivez  pluftoft  au 
Coulin  de  Vogelaer  -)  qu'il  vous  en  envoie  du  véritable  et  qui  n'ait  pas  garde  i  o 
ans  la  cheminée. 

Autrement  fcachez  qu'il  fe  trouue  aufli  de  vieilles  perruques. 

Je  n'entens  pas  encore  que  vous  ayez  exécuté  cet  autre  commandement  qui 
elloit  de  payer  a  van  Dalen  car  vous  ne  m'en  avez  efcrit  juiqu'  icy  qu'en  termes 
de  futuro  3).  Mandez  moy  donc  li  cela  eft  fait,  er  ne  négligez  pas  mes  commiffions 
fi  vous  voulez  que  je  prenne  foin  des  voilre. 

Je  n'ay  pas  encore  donné  de  vifite  au  Sieur  Jabach ,  mais  l'on  m'a  promis  de 
m'y  mener,  quand  j'y  iray  je  me  fouuiendray  du  dciïein  que  vous  m'auez  fpecifiè, 
et  en  cas  que  jaye  raifon  de  le  croire  original  je  ne  vous  le  celeray  point. 

L'Abbé  de  Brienne  '^)  me  fit  hier  preient  d'un- nouveau  portrait  du  roy  en  taille 
douces),  qyi  fert  a  fa  Thefe,  fait  par  Nanteuil  ad  vivum  etgravéparlemefme'^),  il 
efl:  un  peu  plus  petit  que  le  naturel,  ^/ez/w/^'evOT  chez  nous,  et  reflemble  très  bien. 

Je  ibuhaiterois  fort  d'efl:re  au  païs  pour  l'affaire  des  Longitudes,  dans  la  quelle 
il  efi:  déformais  temps  d'agir  fi  je  neveux  eilre  prévenu.  Je  receus  ces  jours  paf- 
iez  une  lettre  de  Monfieur  Brus  7)  dans  la  quelle  il  fouilient  que  de  droift  je  n'ay 
rien  a  prétendre  dans  cette  invention ,  mais  que  pourtant  comme  a  fon  bon  amy  il 
m'y  veut  donner  quelque  part ,  telle  que  des  perfonnes  d'honneur  jugeront  équi- 
table. Sur  quoy  je  luy  ay  envoie  refponfe  ^)  qui  luy  fera  veoir  que  fon  procédé  ne 
me  plait  en  aucune  façon,  et  que  je  ne  fouffriray  jamais  qu'il  penfe  le  porter 
comme  le  maiftre  de  cette  affaire.  Cependant  je  croy  qu'il  fera  necclfaire  d'efcrire 
au  Penfionnaire  de  Wit  î'}  pour  le  prier  de  ne  point  Ibuftrir  que  je  fois  prévenu 


')    Consultez  le  Lettre  N°.  1 166.  ")    Jacob  de  Vogelaer. 

3)    Constantyn  Huygens,  frère ,  en  avait  écrit,  la  dernière  fois,  dans  la  Lettre  N".  1 177. 

"*)  Emmanuel  de  Guénégaud  ,  fils  de  Henry  I  de  Guénégaud  seigneur  du  Plessis  (voir  la 
Lettre  N°.  484,  note  4),  et  d'Isabelle  de  Choiseul-Praslin.  Il  était  cVievalier  de  Plancy,  et 
mourut  à  Paris  le  5  avril  1706.  Entré  dans  les  ordres,  il  devint  abbé  de  Brienne;  plus  tard 
il  servit  dans  l'armée. 

5)  Portrait  de  Louis  XIV.  Gravé  par  Nanteuil  d'après  la  peinture  de  Nicolas  Mignard  d'Avig- 
non en  1661.  (En  tête  de  la  thèse  de  E.  de  Guénégaud). 

")  Sur  Robert  Nanteuil,  voir  la  Lettre  N°.  803  ,  note  27.  Il  a  peint  et  gravé  quantité  de  por- 
traits de  Louis  XIV,  d'où  s'explique  l'erreur  de  Chr.  Huygens,  que  le  portrait  en  question 
aurait  été  peint  par  cet  artiste  lui-même. 

'')    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  A.  Bruce.  Consultez  la  Lettre  N°.  i  aoo. 

^)    La  Lettre  N°.  1201. 

9)  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  datée  du  n--r  février  1664,  mais  bien  la 
réponse  de  Johan  de  Witt.  Voir  la  Lettre  N".  1 2 10. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


par  ceux  qui  ufurperoient  mon  invention.  Mais  le  meilleur  feroit  de  trouuer 
quelqu'  invention  pour  me  tirer  d'icy,  a  quoy  je  voy  plus  de  difficulté  maintenant 
que  Chieze  n'y  eft  pas. 


N=   1203. 

Christiaan  Huygens  à  Lodevv^ijk  Huygens. 

I  I    JANVIER    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leideii,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce   1 1   Janvier   1 664. 

J'avoue  qu'il  y  a  grande  apparence  de  fourberie  en  l'avanture  du  livre  des  In- 
feéles  '),  et  puis  qu'il  y  a  fi  peu  d'efperance,  que  ce  beaupere  ")  nous  en  falTe  avoir 
un  autre,  je  feray  fcauoir  a  Monfieur  Thevenot  la  confolation  que  vous  luy 
donnez  en  luy  promettant  voftre  exemplaire.  Je  ne  l'ay  pas  encore  veu  depuis 
qu'il  efl:  revenu  de  la  campagne  et  je  luy  garde  encore  les  lettres  de  Coxin- 
ja  3)  qu'il  aura  aflez  de  peine  d'entendre  a  caufe  de  la  pédanterie  du  tranflateur. 

La  harangue  de  la  niaitrelTe  de  Watervliet  ^^  efl:  belle  et  éloquente  et  efl:  un 
dilemme  en  fubftance ,  Si  vous  m'aimez  faites  ce  que  je  vous  dis ,  fi  point  ne  m'ai- 
mez, je  ne  veux  point  de  vous.  Vous  autres  qui  vous  mettez  en  danger  de  fubir  de 
femblables  rencontres ,  pouvez  mieux  vous  imaginer  ce  qu'un  coeur  y  doibt  ibufFrir. 


')    Probablement  une  traduction  de  l'ouvrage  de  Goedaert,  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1054, 
note  10.  Comparez  la  Lettre  N°.  1207. 
Peut-être  aussi  l'ouvrage  suivant: 

INTufcarum  ,  Scarabeorum  Vermiumque  variae  figurae  et  formae ,  omnes  primo  ad  vivum 
coloribus  depiftae,  et  ex  colleftione  Arundeliana  à  Wenceflao  HoUar  aqua  forti  aeri  iufculp- 
tae.  Antverpiae.  1646.  in-8°.  oblong 
L'auteur  de  cet  ouvrage  est: 

Vaclav  Holar  (Wenceslaus  Hollar)  ,  fils  aîné  de  l'avocat  Jan  Holar;  il  naquit  à  Prague  le 
13  juillet  1607  et  mourut  à  Londres  le  28  mars  1677.  Après  avoir  beaucoup  voyagé,  il  vint 
en  1635  en  Angleterre  dans  la  suite  de  Lord  Arundel  et  y  épousa  Mad.  Tracey  ;  en  1660  il 
devint  „his  Majesty's  designer,"  et  en  1666,  „the  Kings  Scenographer."  11  laissa  plus  de 
2800  gravures. 
^)    Daniel  Renaud ,  beau-père  de  S.  de  Sorbière.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 190. 
3)   De  Sorbière  les  avait  envoyées  à  M.  Thevenot.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 190. 
+)    Cornelia  Elisabeth  van  derNisse.  Voir  la  Lettre  N°.  1 162,  note  4.  Emmery  van  Watervliet 
l'a  épousée  en  1669. 


CORRESPONDANCE.    1 664. 


Au  refte,  comme  vous  voiez  l'on  ne  fepeuc  gueres  fier  aux  Peetooms  ^).  J'ad- 
mire fur  tout  le  choix  que  noftre  coufin  a  fait ,  et  je  croy  qu'il  fera  des  fermons  a 
cette  pauure  innocente,  comme  le  Mari  dans  l'Efcole  de  femmes. 

Voicy  une  lettre  de  Monfieur  Chapelain  a  Monfieur  van  Beuningen ,  que  je 
vous  prie  de  luy  envoler  fans  delay;  et  de  luy  faire  dire  qu'il  veuille  envoler  fa  ref- 
ponce  a  vous  pour  la  mettre  dans  le  pacquet ,  car  c'efl  ce  qui  m'a  eftè  recommandé 
par  le  dit  Seigneur  Chapelain. 

Voftre  efcritoire  efl:  a  faire  et  fera  achevée  dans  peu  fi  l'homme  tient  ce  qu'il  m'a 
promis. 

Je  fus  hier  quérir  les  1  horologes,  que  vous  avez  envolées''),  a  la  douane,  et  ayant 
ouuert  les  boetes  je  trouuay  l'une  afiez  en  defordre,  la  roiie  de  compte  s'eftant 
défaite  et  un  des  verres  a  coftè  en  pièces.  Je  l'ay  rajuftee  le  mieux  que  j'ay  pu,  et 
elles  vont  maintenant  toutes  deux ,  et  ne  refte  qu'a  les  délivrer.  Outre  celle  dont 
j'ay  efcrit^)  au  frère  de  Zeelhem  pour  le  Marefchal  de  Grammont,  ordonnez 
je  vous  prie  a  Pafcal  ^)  d'en  faire  encore  une  de  mefme  qui  fonne  aufll  un  coup 
aux  demi  heures ,  et  qui  ait  le  cercle  d'argent ,  comme  l'une  de  celles  que  j'ay  icy. 
Sur  tout  recommandez  luy  de  prendre  des  bons  refl^orts. 

J'ay  trouuè  4  exemplaires  du  Receuil  de  pièces  nouvelles  foubs  une  des  horo- 
loges, je  ne  fcay  fi  vous  me  les  envolez  au  lieu  de  ceux  que  j'avois  demandez  d'un 
autres  receuil  '■'^  ou  il  y  a  les  amours  de  Henry  quatre.  J'en  voudrois  bien  deux 
par  la  première  occafion ,  et  mandez  moy  ce  que.  vous  en  paiez.  Un  de  mes  amis 
m'a  aufli  demandé  un  petit  livre  qu'on  a  imprimé  chez  nous  qui  eft  le  Jugement 
fur  les  hiftoires  du  Concile  de  Trente  '°)  di  Cefare  Aquilione  ").  Vous  me  ferez 
plaifir  de  m'en  mettre  un  exemplaire  avec  les  autres  fufdits. 

Je  vous  fouhaice  toute  forte  de  contentement  dans  la  nouuelle  année,  et  de 
mefme  en  font  les  Sieurs  Vlaq  et  Bruyneftein,  aqui  j'ay  donné  la  commifllon  de 
s'enquérir  touchant  le  pris  des  Orangers  et  Jafmins  dont  le  temps  commence  d'ap- 
procher. Il  ne  fe  pafle  guère  de  jour  qu'il  ne  voye  découper  quelque  pendu  ou  a 
faute  de  cela,  un  chien  ou  deux.  Pour  moy  je  me  contente  des  relations  qu'il  nous 
en  fait,  car  a  dire  vray,  je  n'aime  pas  fort  ces  fpeftacles.  Hier  il  nous  raconta  toutes 


5)   Traduction:  parrains. 

")    Voir  les  Lettres  Nos.  1166,  II 68,  II 75  et  1 189. 

7)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 189. 

^)    Paschal ,  l'horloger  ,  originaire  de  Genève ,  demeurait  dans  la  Spuystraat  à  la  Haye. 

9)   Consultez  la  Lettre  N°.  1 1 86. 

'°)  De  tribus  hiftoricis  Concilii  Tridentini,  Authore  Caefare  Aquilinio.  Antuerpiae  Apud  Joan- 

nem  Verbrugge.  cIdIdclxii.  in-8°. 
")  Scipione  Henrico  ou  Enrico,  souvent  nommé  à  tort  Herrico  ou  Errico,  naquit  en  1592 

à  Messine,  où  il  mourut  le  18  septembre  1670.- Entré  dans  les  ordres,  il  se  fit  une  brillante 

réputation  dans  la  littérature,  parcourut  l'Italie  et  fut  affilié  à  toutes  les  académies  de  ce  pays. 

Il  écrivit  beaucoup ,  entre  autres  sous  le  pseudonyme  de  César  Aquilinius. 


(  CORRESPONDANCE.     1664.  I3 

les  particularitez  de  l'exécution  d'un  foldat  qu'on  fit  pafler  par  les  armes  pour 
avoir  defertè ,  ce  qui  fe  fait  icy  avec  beaucoup  de  cérémonies. 
Nous  allons  prendre  le  deuil  avec  la  Cour. 

A  Monfieur 
Mbnfieur  L.  Huygens  de  Zulichem 
A  la  Haye. 


N=   1204. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 
15  janvier   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leidcn ,  coll.  Huygens. 

Mon  incommodité,  Monfieur,  et  l'eloignement  de  vofl:re  demeure  font  de 
grands  ennemis  de  ma  joye  et  de  ma  confolation  puifque  je  fuis  priué  par  la  du 
bonheur  que  la  Fortune  m'offre  de  vous  voir  fans  vous  aller  chercher  jufqu'en 
Hollande  comme  vous  le  mérités.  Sans  cela  vous  me  verriés  tous  les  jours  chés 
vous  et  je  profiterois  bien  plus  que  je  ne  fais  de  vofl:re  amitié  et  de  vos  lumières. 
Je  me  refjouis  au  moins  du  foulagement  que  vous  refl^entésde  voftremal  de  tefte 
et  du  moyen  qu'il  vous  a  donné  de  me  tenir  parole  pour  la  Relation  0  de  lefFet 
de  vos  Pendules  fur  mer,  dont  je  vous  rens  mille  tref  hum  blés  grâces  et  pour 
payer  cette  faueur  je  lemployeray  toute  pour  vofl:re  gloire ,  n'ayant  rien  dauan- 
tage  en  la  penfee  que  de  la  publier  par  tout  ou  Ion  eft  digne  de  la  connoifire. 
Jefpere  que  vous  aurés  mis  dans  vofl:re  dernier  paquet  mon  billet  -)  pour  Mon- 
fieur de  Beuning  et  je  vous  en  fais  vn  remerciment  du  coeur  comme  vous  le  pou- 
ues  attendre  Monfieur  de 

Voftre  trefhumble  et  très  obeiffant  feruiteur 
Chapelain. 
Ce  15  Janvier  i66/[. 

Pour  Monfieur  Christianus  Huggens. 


')    Voir  la  pièce  N°.  II 74.  =)    Consultez  la  Lettre  N°.  1203. 


14  CORRESPONDANCE.     1 664. 


N=   1205. 

Ph.  Doublet  à  [Christiaan  Huygens]. 

17    JANVIER     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam ,  Jrc/iives  Municipales. 

la  Haije  le   17e  Janvier   1664. 

Je  faifois  deiïein  de  vous  demander  des  nouuelles  du  dernier  feuillet  de  la  Contre 
Critique  ')  juftement  lors  que  je  lereceus  dans  voftre  lettre  °)  de  l'i  le  de  ce  mois. 

N'y  auroit  il  pas  moijen  d'avoir  un  de  ces  portraits  de  Nanteuil^)  du  Roy  ;  Je  me 
l'jmagine  fort  beau  pourveu  qu'on  ne  voije  pas  trop  peu  du  corps  car  c'eft  l'ordi- 
naire défaut  quand  ils  font  les  vifages  fi  grands  de  prendre  les  planches  trop  petittes. 

II  faudra  fcavoir  rjnuention  du  vernis  quoy  qu'il  me  femble  qu'il  ne  foit  guerre 
a  l'ufage  de  nous  autres  Liefhehhers'''^  qui  gardent  les  tailles  douces  dans  des  livres, 
mais  pour  quelque  portrait  dont  on  veut  orner  les  chambres  il  doit  eftre  fort  bon , 
je  ne  fcay  s'il  vous  fouuient  qu'on  fe  fert  de  tout  temps  icy  d'une  pareille  jnvention 
de  vernis  fur  des  tailles  douces  et  cartes  géographiques  qu'on  trouue  fur  les  ker- 
mefl^es  et  dans  les  maifons  des  paijfans  et  qui  mefme  eft  a  lefpreuue  de  l'eau ,  mais 
jaunit  un  peu  le  papier ,  peut  eftre  que  c'eft  la  mefme  chofes ,  et  les  François  d'or- 
dinaire font  bien  grand  bruit  de  peu  de  chofe  pourveu  qu'elle  leur  foit  nouuelle. 

Je  vous  prie  mandez  moy  quelques  chofes  de  ces  beaux  ouurages  d'Jfrael  Q  du 
Caroufel  0  et  du  grand  Ballet  car  fans  doutte  vous  le  voijez  quelques  fois ,  je  croij 
qu'ils  doivent  eftre  bien  toft  achevez. 

Je  fuis  très  aijfe  que  le  cher  Sebaftien  foit  retrouué ,  car  je  n'euflè  pas  voulu 
pour  quoi]  que  ce  foit  qu'il  euft  efté  perdu.  Luij  avez  vous  envoyé  les  boutons  d'or 
que  je  vous  aij  adreflez  pour  cet  effet  il  y  a  quelque  temps  ? 

On  ne  parle  d'autre  chofe  icy  que  des  affaires  d'Odijck  et  Senifque  T)  qui 
ayants  pris  querelle  enfemble  il  y  a  huit  ou  dix  jours  a  la  table  de  Monfieur  le 


')    Sur  cet  ouvrage  de  E.  Boursault,  voir  la  Lettre  N°.  1 1 8 1 ,  note  18. 

=)    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre,  ni  sa  minute ,  dans  nos  collections. 

3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1202. 

+)   Traduction:  Amateurs. 

S)  Israël  Silvestre,  fils  d'un  peintre  verrier,  Gilles  Silvestre,  et  d'une  fille  du  peintre  Claude 
Henriet,  naquit  à  Nancy  le  isaoût  1621  etmourutà  Paris  le  12  octobre  1691.  En  1661  il 
hérita  du  commerce  d'estampes  de  son  oncle  et  parrain  Israël  Henriet.  Il  s'associa  avec  Etien- 
ne de  la  Belle.  En  1662  il  fut  nommé  dessinateur  et  graveur  du  Roi;  en  1675  maître  de 
dessin  du  Daupnin.  Il  épousa  Henriette  Selincart  et  devint  membre  titulaire  de  l'Académie 
des  Beaux-Arts. 

«)  Carrousel  de  1662  ou  figura  le  Duc  de  Guise.  Planche  de  la  Calcographie  du  Louvre.  Gravé 
par  Israël  Silvestre. 

")  Ferdinand  de  Perponcher  Sednitsky  était  alors  capitaine  d'infanterie  et  devint  en  1672  colo- 
nel et  surintendant  de  la  cour  militaire  supérieure:  il  se  défit  de  ce  dernier  emploi  en  1676. 


CORRESPONDANCE.     1664.  15 


Prince  ^)  fur  le  fujet  de  cette  fatale  Heleine  de  Troije  5')  qui  caufe  tant  d'alarmes. 
On  leur  envoija  des  gardes  avant  qu'ils  enflent  le  loifir  de  rien  entreprendre  et  les 
ont  encore  a  prefent.  les  Gecommitteerde  Raeden  '°)  comme  c'eft  la  coufturae  en 
pareilles  rencontres  ordonnèrent  le  bon  homme  de  Manchaut  "}  et  Monfieur  de 
Sterrenburg '-)  pour  les  accommoder,  mais  ces  Meflieurs  après  y  auoir  travaillé 
cinq  ou  fix  jours  en  vain  ont  elle  obligez  de  remettre  derechef  l'affaire  entre  les 
mains  des  Gecommitteerde  Raeden  '°),  n'en  peuuant  pas  venir  a  bout,  de  forte 
qu'elle  eft  a  prefent  aen  't  Hoff  van  Hollant  '3^. 

Si  cette  affaire  n'occupoit  pas  tant  touttes  les  converfations  comme  elle  fait,  on 
parleroit  aufïï  fans  doutte  de  Glefer  dont  le  mariage  femble  eflre  reculé  plus  qu'il 
n'a  jamais  elle.  Le  père  '**)  de  la  belle  'Q  s'ellant  querellé  auec  son  frerc  aine  cet 
Alua  '*)  qui  a  tout  le  crédit  en  Frife  après  le  Prince  Guillaume,  fur  le  fuiet  du  dit 
Mariage  dans  un  feflin  tous  deux  eflants  faouls ,  l'oncle  de  la  belle  reprochant  au 
père  qu'il  avoit  tort  d'avoir  eflé  chercher  jufque  en  Hollande  un  gendre  ou  il  y  en 
auoit  afTez  de  perfonnes  de  condition  et  riches  en  Frife  et  dont  lanoblefl^e,  nota,  eft 
beaucoup  mieux  averree  que  de  Glefer ,  fur  quoij  l'autre  repondant  qu'il  cftoit  af- 
fez  fage  pour  pourvoir  a  fa  fille  et  fes  affaires,  luy  jetta  un  grand  verre  de  vin  en 
mefme  temps  au  vifage,  et  l'autre  courant  au  buffet  recharge  fon  frère  d'un  grand 
pot  plein  de  vin  fur  la  tefte  et  en  mefme  temps  furent  feparez  par  le  relie  de  la 
Compagnie.  Cepandant  Glefer  a  une  afaire  fur  le  bras,  et  pert  l'amitié  de  ce  futur 
oncle  qui  devoit  élire  la  bafe  et  le  fondement  de  fon  avancement,  et  de  l'autre  collé 
vindiquer  fa  noblefl^e  accufee,  pourquoy  il  a  detia  envoijé  et  efcrit  icv  a  Monfieur 
Meteren  '^)  fon  Tuteur. 


^)    Le  Prince  d'Orange ,  Willem  III. 

5)    Sur  Cornelia  van  der  Nisse ,  voir  la  Lettre  N°.  1 1 62 ,  note  4. 

'°)  Traduction:  Confeillers  députés. 

")  François  de  la  Place,  vicomte  de  Macliault,  était  colonel-lientenant  dans  l'armée  des  Provin- 
ces-Unies; il  épousa  Anna  Margaretha  van  Brederode,  fille  de  Floris  van  Brederode  et  de 
Dorothea  van  Haeften. 

'")  P.  van  Wassenaer,  était  seigneur  de  Sterrenbergh. 

'3)  Traduction:  à  la  Cour  de  Hollande. 

'*)  Ernst  van  Aylva  van  Witmarsum,  fils  de  Douvve  van  Aylvajr,  et  de  Luts  Hessels  van  Mec- 
kema,  mourut  le  11  avril  1665.  Il  fut  colonel,  gentilhomme  du  stadliouder  de  la  Frise  et 
épousa,  en  1644,  Jaeoniina  Arents  van  Loo. 

'■')  Hester  Liicia  van  Aylva,  née  en  octobre  1644,  fille  unique  du  précédent,  épousa,  en  janvier 
1669,  le  ritmeester  [chef d'escadron]  Maurits  Ludwig,  baron  de  Isselstein. 

'")  Douwe  van  Aylva,  3e  fils,  mais  en  1664  le  plus  âgé  en  vie,  de  Douvve  van  Aylva,  mou- 
rut le  1 1  février  1665.  Il  était  grietman  [bourgmestre]  et  fut  durant  17  ans  membre  des  Etats 
députés;  il  avait  une  grande  influence  politique  et  en  réalité  gouvernait  la  Frise.  Il  épousa 
Luts  Julius  van  Mecliema. 

''')  Adriaan  Cuyk  van  Meteren,  seigneur  de  Meteren  et  Kerliwijk,  était  colonel-lieutenant, 
devint  commandant  de  Loevestein  et  épousa  en  1670  lîmerentiit  van  yVerssen. 


l6  CORRESPONDANCE.     1664. 


La  Bonne  femme  Madame  Bartelotti  '^)  eft  trepafTee.  la  femaine  paflee  païïant  par 
Amfterdam  pour  aller  a  Utrecht  ou  javois  des  affaires.  J'y  fus  pour  faire  le  compli- 
ment de  la  part  de  toutte  le  parentage  mais  je  m'aperceus  bien  d'abord  qu'on  s'en 
conlblera  aifement  ou  bien  on  s'en  eftoit  défia  confolé  qu'oy  qu'elle  ne  fuft  pas 
encore  enterrée  alors. 

Vous  icavez  qu'on  ne  doutte  plus  du  mariage  de  coufin  Davit  Becker  '»)  avec 
Juftine  van  Baerle ''°)  quoy  que  l'oncle-')  avec  qui  j'en  ay  parlé  ne  me  l'ayt  pas 
voulu  avouer  encore. 

Noftre  aine  continue  encore  toufjours  met  Sant  ")  plus  que  jamais,  men  hiet 
hem  hier  door  de  wandeling  in  ail  de  huijfen  Oom  -s),  par  excellence,  a  caufe  que 
chez  Rijckerts  on  dit  a  l'enfant^*)  de  Nieuwerkerck  -^'),  mefme  en  bonne  compag- 
nie Reyniertie  waer  is  oome  geeft  oomen  een  kufhantie  -*)  etcetera. 

Une  autre  perfonne  qui  fait  grand  bruit  icy  c'eil  Mademoifelle  d'Orléans  °Q 
Schut  Pauw^  -^) ,  et  Jan  van  Vlaerdingen  -9)  font  de  fes  principaux  adorateurs 
parmi  un  grand  nombre  d'autres  mefme  de  condition ,  ce  qui  fait  enrager  les  filles 
de  la  Haije ,  Vlaerdingen  pourtant  eft  le  plus  apparent. 


'^)  Jacoba  van  Erp ,  fille  de  nrnoud  van  Erp  et  de  Jacomina  de  Jong  van  Velden  ,  qui  épousa  à 
Amsterdam,  le  29  avril  1638,  Willem  Bartelotti.  Etant  veuve,  elle  mourut,  un  des  premiers 
jours  de  1664,  dans  sa  maison  au  Keizersgracbt  et  fut  enterrée  le  12  janvier  dans  la  Nieuwe 
Kerk. 

'»)  David  Becker ,  fils  de  Samuel  Becker  et  de  Jacomina  van  Baerle ,  mourut  le  1 1  octobre  1 68 1  :; 
il  épousa,  en  mars  1664,  sa  cousine  Justina  van  Baerle. 

-°)  Justina  van  Baerle,  fille  de  David  van  Baerle  et  de  Rachel  Godin,  mourut  en  1685. 

-^)  David  van  Baerle.  ")  Susanna  Ryckaer. 

-3)  Traduction:  on  l'appelle  ici  habituellement  dans  toutes  les  maifons,  oncle. 

-'^)  Reinier  Pauw ,  fils  unique  de  Adriaen  Pauw  et  de  Margaretha  Ryckaert.  Il  mourut  céli- 
bataire. 

-S)  Adriaen  Pauw. 

=fi)  Traduction  :  Reinier  oia  eft  l'oncle  ?  fais  des  baifemains  à  l'oncle. 

"")  Catharina  van  Orliens  ou  Orléans,  fille  de  Karel  d'Orliens  et  de  Helena  Cats,  était  de  bonne 
famille;  elle  naquit  en  1647  et  mourut  en  1680  à  Sluys;  elle  joua  le  premier  rôle  dans  un 
grand  scandale  (consultez  les  lettres  de  mars  1664)  et  s'établit  plus  tard  à  Sluys  en  Zélande , 
ayant  épousé,  le  16  juillet  1669: 

Cornelis  Pompe,  seigneur  de  Dordsmonde,  fils  de  Matthijs  Pompe  et  de  Mondina  van 
Beveren;  il  naquit  à  Dordrecbt  le  loavril  1646  et  mourut  le  lermai  1682  à  Sluys;  il  devint 
capitaine  de  marine,  et  plus  tard,  en  1676,  échevin  et  bourgmestre  de  Lande  van  den  Vrye 
(près  de  Sluys_).  Ils  eurent  quatre  enfants. 

-S)  Peut-être  s'agit-il  de 

Jan  Pauw,  fils  de  Dirk  Pauw  et  d'Alida  van  Vaerlaer.  Il  naquit  le  31  décembre  1645  à  la 
Haye,  où  il  mourut  le  29  octobre  1708.  Il  était  seigneur  de  Rynenburg  et  de  Patynen- 
burg,  et  devint  colonel  des  gardes  et  Hoogheemraad  de  Delfland. 

-^)  Jan  van  Ruytenburgh. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I7 


N=   1206. 

CoNSTANTYN  HuYGENS ,  frère,  à  Christiaan  Huygens. 

17    JANVIER    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1202. 

A  la  Haye  le  17  Januier  1664. 

Le  8e  de  ce  mois  je  vous  ay  envoyé  de  fi  bon  Té,  comme  je  le  fcay  par  expéri- 
ence que  vous  aurez  tout  fubjeft  d'en  eftre  content,  et  pourrez  en  mafcher  tout 
voftre  faoul.  il  refte  que  vous  ayez  foin  auffi  de  ma  calotte ,  et  confideriez  que  de 
n'auoir  qu'une  perrucque  feule  à  porter  touts  les  jours  eft  auffi  un  mal  qui  incom- 
mode fort  la  tefle.  Touts  les  jours  après  difner  je  boy  du  Té  et  n'ay  point  fenty  de 
mal  de  dents  depuis  que  je  l'ay  fait. 

Je  ne  voy  pas  comment  vous  pourriez  vous  tirer  de  là  et  laifier  il  Signor  Padre 
feul  et  defnué  de  toute  fa  progenie ,  mais  l'audience  de  Blumenthal  ')  et  le  départ 
apparent  du  Roy  vers  le  Printemps  apporteront  fans  doubte  quelque  changement 
aux  affaires  et  nous  feront  voir  ce  que  vous  aurez  à  devenir  touts. 

Van  Dalen  eft  payé  en  fuitte  de  ce  que  je  vous  en  ay  efcrit/").  Je  luy  ay  fait  don- 
ner fept  piftoles  de  l'argent  del  Signor  Padre  et  y  en  ay  adjoufté  une  que  je  vous 
devois  pour  les  tablettes. 

Il  faut  que  j'aille  au  Confeil,  l'ordinaire  prochain  je  vous  efcriray  plus  au  large. 
Si  vous  n'avez  pas  encor  envoyé  ma  Calotte  j'aime  mieux  qu'elle  vienne  par  les 
Rouliers  à  l'Unicus  s)  que  par  la  Pofte  pour  la  certitude. 

Pour  mon  Frère. 


N2   1207. 

Christiaan  Huygens  à  [LooEVi^ijK  Huygens]. 
18  JANVIER    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  18  Janvier  1664. 
Monfieur  Thevenot  me  fut  veoir  hier  a  qui  je  delivray  les  lettres  de  Coxinja  ') , 
dont  il  vous  remercie  fort.  La  relation  Chinoife  -')  eft  défia  tranflatee  a  ce  qu'il  dit 

')   Joachim  Friedrich  von  Blumenthal  était  alors  ambassadeur  de  Brandebourg  à  Paris.  Voir  la 

Lettre  N°.  u  8 1 ,  note  i  o. 
-)   Dans  la  Lettre  N°.  1 177.  3)    Philips  Doublet. 

')    Consultez  la  Lettre  N°.  1 190. 

-)    Voir  la  Lettre  N°.  1031  et  la  pièce  N°.  1039,  note  i.  Thevenot  a  publié  cette  relation  dans 
ses  „Relations  de  divers  voyages"  Partie  I ,  sous  le  titre: 

Œuvres.  T.  V.  o 


CORRESPONDANCE.    1664. 


et  l'on  grave  les  figures.  Il  me  parla  encore  de  la  Relation  s)  de  Cuneus'*),ou 
il  y  a  une  ample  defcription  des  ruines  de  Perfepolis.  Je  croy  que  le  frère  de 
Moggerfhill  ou  Monfieur  van  Leeuwen  luy  en  ont  promis  une  copie,  et  vous 
l'obligerez  fort  de  les  en  faire  fouuenir.  Pour  le  livre  d'Infeétes  ^')  je  voy 
bien  qu'il  ne  s'en  met  guère  en  peine ,  parce  qu'il  en  a  un  *)  en  Flamend  que 
Voflîus  luy  a  envoie,  de  forte  qu'il  ne  fera  pas  befoin  que  vous  vous  priuiez  du 
voftre. 

Monfieur  le  Marfchal  de  Grammont  m'a  prié  de  faire  chercher  a  Amfl:erdam 
ou  a  la  Haye  pour  une  Cafl"ette  de  celles  qui  contienent  tous  les  outils  pour  cuire 
et  prendre  le  Te.  Mais  il  la  voudroit  belle ,  parce  que  ce  feroit  un  prefent  pour  la 
Reine  de  Pologne  7).  J'en  ay  fouuent  veu  de  cuivre,  mais  celles  la  ne  luy  femblent 
pas  aflèz  honneftes  pour  fon  deflein ,  et  il  voudroit  fcavoir  s'il  n'y  en  a  point  d'ar- 
gent ou  de  Lacque ,  en  fin  qui  fut  un  peu  Royale.  Vous  pourrez  vous  en  infor- 
mer chez  Smit  et  chez  le  coufin  Câron  ^),  et  me  le  mander,  fi  vous  trouuez  quelque 
chofe ,  devant  que  d'acheter.  Je  vous  recommande  auiïi  de  faire  dépêcher  fi  toft 
qu'il  fe  pourra  fon  horologe  »)  par  le  Sieur  Palcal ,  et  de  luy  dire  qu'il  fafîe  quel- 
que chofe  de  meilleur  que  n'ont  eflè  celles  que  vous  venez  de  m'envoier  '°).  Outre 
qu'elles  n'efl:oient  pas  fi  bien  limées  comme  j'en  voy  icy  d'autres  de  fa  façon ,  il  y  a 
un  grand  trou  dans  le  timbre  de  l'une,  et  l'autre  marche  fi  foiblement  et  petitement, 
que  Monfieur  Vigarani  ")  a  qui  elle  efl:  tombée  en  partage  n'en  efl:  aucunement  fa- 
tiffait  et  je  doute  fort  s'il  ne  la  luy  renvoiera  pas ,  quand  Monfieur  Chieze  fera  re- 
venu, car  pour  moy  je  ne  me  mefle  pas  de  cellefcy  par  ce  que  je  ne  les  ay  pas  com- 
mandées ")  qu'il  prenne  donc  foin  de  faire  mieux  a  l'avenir  s'il  ne  veut  perdre  fa 


Extrait  des  Voyages  des  Hollandois,  eniioyez  es  années  1656  &  1657  en  qualité  d'Ambaf- 
ladeiirs  vers  l'Empereur  des  Tartares,  maintenant  Maiftre  de  la  Chine,  traduit  du  Manufcrit 
Hollandois. 

3)  Probablement  il  s'agit  ici  de  la  pièce,  insérée  par  Thevenot  dans  le  même  volume,  sous  le 
titre: 

Defcription  des  Antiquitez  de  Perfepolis,  appellée  maintenant  Cliimilnar,  traduit  de 
l'Anglois  (.avec  un  spécimen  de  l'écriture  cunéiforme). 

't)  Johan  Cunaeus,  fils  du  professeur  Petrus  Cunaeus  et  de  Johanna  van  Zeyst,  naquit  en  1617. 
Nommé  avocat  fiscal  de  la  Compagnie  des  Indes  Orientales  en  1644,  il  en  devint  en  1645 
secrétaire ,  en  1648  membre  du  Conseil  de  la  Compagnie  à  Batavia.  Il  fit  plusieurs  voyages, 
entre  autres  en  1651  en  Perse,  et  revint  en  1658  aux  Pays-Bas;  il  s'établit  à  Leiden. 

5)    L'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1 203  ,  note  i . 

*)    Sur  la  „Metamorphosis"  de  J.  Goedaert,  voir  la  Lettre  N°.  1054 ,  note  10. 

''}    Maria  Louisa  de  Gonzaga. 

^)  François  Caron  était  un  des  directeurs  de  la  Compagnie  des  Indes  Orientales.  Voir  la  Lettre 
1N!°.  924,  note  2. 

»)   Consultez  la  Lettre  N''.  1 1 89.  '°)  Voir  la  Lettre  N°,  1 203. 

")  Vigarani  était  un  très-habile  décorateur-machiniste  au  théâtre  du  Palais-Royal  à  Paris,  où 
jouait  la  troupe  de  Molière. 

")  Elles  avaient  été  commandées  par  Chieze;  consultez  la  Lettre  N°.  1 166. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I9 


réputation.  Lors  qu'il  envoiera  les  2  pour  les  quelles  j'ay  donné  ordre  '3),  il  faut 
qu'il  prenne  garde  auffi  de  les  mieux  empacqueter  et  mieux  attacher  toutes  les  pie- 
ces,  car  dans  l'une  de  ces  dernières  je  trouuay  la  roue  de  compte  qui  s'eftoit  de- 
faite  et  avoit  rompu  l'un  des  verres  a  coftè ,  et  quelques  unes  des  chevilles  qui 
rouloient  par  la  boete.  Voila  une  aflez  longue  leçon  pour  le  Sieur  Pafcal.  Pour 
vous  donner  a  lire  quelque  chofe  de  plus  agréable  je  vous  ay  copié  l'extrait  d'une 
lettre'*),  qui  contient  une  hiftoire  fort  eftrange  comme  vous  verrez.  Monlieur 
Chapelain  par  fa  dernière  lettre  a  Monfieur  van  Beuningen  que  je  vous  en- 
voyay  's)  il  y  a  8  jours,  luy  demande  une  relation  femblable  '*)  d'un  garçon 
qu'on  avoit  trouuè  parmy  des  brebis  fauvages  en  Irlande,  mais  ne  luy  ayant  pas 
envoie  l'extrait  cy  joint,  vous  luy  ferez  plaifir  aïïlirement,  et  a  Monfieur  VoiTius, 
de  le  leur  communiquer.  Adieu. 

J'efcris  tout  cecy  avec  une  plume  de  verre,  qui  eft  une  nouuelle  invention  et 
fort  commode,  par  ce  que  la  pointe  de  ces  plumes  ne  s'ufe  point,  que  l'encre 
ne  les  gafte  pas ,  et  qu'elles  efcrivent  a  tous  fens ,  ce  qui  eft  encore  fort  propre 
pour  deffèigner.  Je  tafcheray  de  vous  en  faire  avoir  par  quelque  occafion  '''). 


N=   1208. 

Christiaan  Huygens  à  [Lodem^ijk  Huygens]. 

25    JANVIER     1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouyent  a  Lciden  ,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  25  Janvier   1664. 

Je  ne  conçois  pas  que  ce  que  j'ay  trouuè  de  nouueau  pour  les  horologes  ')  puifle 
eftre  adjoutè  a  celles  qu'on  fait  jufqu'icy,  c'eft  poiu'quoy  fi  vous  vifez  a  la  der- 
nière juftelTe  il  faudra  que  vous  attendiez  mon  retour,  mais  puisqu'il  y  aura  touf- 


'3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1203. 

'+)   Il  s'agit  de  l'extrait  d'une  lettre  de  Varsovie  que,  vers  la  fin  de  1663  ,  Christiaan  Huygens 

avait  envoyée  à  J.  Chapelain.  Voir  la  Lettre  N°.  1 195  et  l'Appendice  N°.  1196. 
'5)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 203. 

''')  Consultez  l'ouvrage  de  Nicolaas  Tulp,  cité  dans  la  Lettre  N°.  11 95,  note  3. 
''')  Consultez  la  Lettre  N°.  121 1. 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1 178,  note  16. 


CORRESPONPANCE.     1664. 


jours  alTez  de  gens  qui  fe  contenteront  des  horologes  comme  elles  font  a  prefent, 
vous  trouuerez  toufjours  bien  moyen  de  trocquer  aux  horologers  celle  qu'on  a 
commencée  pour  vous ,  et  pour  cela  je  crois  que  vous  pouuez  pafler  par  deflus  le 
fcruptile  que  vous  avez.  Si  toft  que  vous  vous  pouuez  pafler  de  la  voftre  et  que 
l'autre  -)  que  Pafcal  a  entre  les  mains  fera  achevée,  je  vous  prie  ne  différez  point 
de  les  envoier  a  l'Unicus  3);  mais  prenez  garde  que  les  reflbrts  aient  bonne  force. 
Je  ne  fcay  fi  j'auray  afl"ez  de  temps  pour  efcrire  a  Monfieur  de  Wif*}  touchant 
l'affaire  que  fcavez  s) ,  par  ce  que  je  ne  fuis  revenu  au  logis  que  tard  ayant  eftè 
jufqu'a  cet  heure  avec  Monfieur  le  Duc  de  Roanes  pour  veoir  et  examiner  fa 
machine  '')  qu'il  doibt  prefenter  au  Roy,  qui  vient  d'efi:re  achevée,  mais  toufjours 
je  ne  raanqueray  pas  de  le  faire  par  le  prochain  ordinaire ,  parce  que  n'ayant  pas 
receu  de  refponfe  -')  jufqu'  icy  de  Monfieur  Brus  ^) ,  cela  me  commence  a  donner 
quelque  foupçon  de  rupture. 

Quand  j'ay  parlé  de  m'en  retourner  au  pais  ^')  je  n'ay  rien  dit  dont  vous  puifllez 
inférer  que  je  voulufl"e  vous  faire  venir  icy  en  ma  place.  Je  ne  voudrois  pas  vous 
rendre  un  fi  mauuais  office,  et  je  croy  mefme  que  je  n'y  reufllrois  pas  quand  je  vou- 
drois. Je  ne  trouue  rien  pour  obtenir  congé  fi  non  que  quand  le  bon  Sieur  Sebaf- 
tian  fera  de  retour,  l'on  poarroit  peut  eftre  induire  mon  Père  a  fe  contenter 
de  fa  compagnie,  mais  ce  peut  eftre  efl:  bien  douteux,  et  puis  il  n'y  a  pas  d'appa- 
rence que  cet  autre  foit  de  retour  de  6  femaines  ou  2  mois. 

Je  vous  remercie  des  particularitez  de  la  querelle  '°)  du  Seigneur  d'Odyck,  qui 
font  telles  qu'il  me  tarde  fort  d'apprendre  quelle  fin  prendra  cette  affaire. 

Voicy  une  lettre  de  Monfieur  Chapelain")  qui  me  prie  comme  l'autrefois  de 
luy  faire  avoir  la  refponfe  par  la  mefme  voie,  c'eft  a  dire  qu'il  efi:  bien  aife  d'ef- 
pargner  les  1 6  fous  de  port  qu'elle  luy  coufteroit.  Quand  eft  ce  que  Voffius  s'en 
efl:  allé  en  Angleterre  ")  ?  Je  l'ay  appris  de  Monfieur  Bouillaut  et  que  de  la  il  a 
deffein  de  venir  icy. 

Dites  au  Sieur  de  Zeelhem  que  le  Perruquier  m'a  promis  d'achever  fa  calotte 
dans  2  ou  3  jours,  que  le  Te  '3)  n'eft  pas  encore  arrivé,  et  que  j'ay  trouué  un  hon- 
neile  homme  qui  me  mefnera  voir  le  Sieur  Jabach ,  qu'il  dit  avoir  une  fi  grande 
quantité  de  deffeins  '•^),  la  plus  part  Italiens,  qu'un  homme  qui  ne  fait  que  cela 


=)   Consultez  la  Lettre  N°.  1203.  3)   Philips  Doublet. 

4)  Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  cette  lettre  de  Christiaan  Huygens  à  J.  de  Witt; 
elle  était  datée  du  ler  février  1664.  Consultez  cependant  la  Lettre  N°.  1210. 

5)  Le  privilège  de  l'emploi  des  horloges  sur  mer  pour  la  détermination  des  longitudes. 
0)    Consultez  la  Lettre  N°.  1200.  ^^    Consultez  la  Lettre  N°.  1 201. 
S)    Alexander  Bruce.                                »)    Consultez  la  Lettre  N°.  1202. 

'°)  Voir  sur  cette  querelle  la  Lettre  N°.  1205.       ")  Probablement  destinée  à  N.  Heinsius. 

'-)  Is.  Vossius  a  passé  alors  quelque  temps  en  Angleterre;  en  1670  il  s'y  fixa. 

'3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1206.  '*)  Sur  ces  collections,  voir  la  Lettre  N°.  1177. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


chez  luy  a  eftè  défia  4  ans  a  les  coller  dans  des  livres  et  qu'il  luy  en  faudra  bien 
encore  10  devant  que  d'avoir  achevé. 

Au  frère  de  Moggerfhil  j'efcriray  '0  la  fepmaine  qui  vient. 


N=  1209. 

Christiaan  Huygens  à  [Lodewijk  Huygens]. 

I      FÉVRIER     1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden  ,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce   i  Février  1664. 

Depuis  la  recepte  de  la  voftre  ')  je  n'ay  pas  encore  vu  Monfieur  Thevenot 
pour  luy  communiquer  ce  que  vous  avez  appris  touchant  le  libraire  d'Anifterdam") 
qui  travaille  a  la  relation  Chinoife  3)  comme  luy.  Je  croy  pourtant  que  cela  ne  l'alar- 
mera  guère  parce  que  fon  ouvrage'^)  eftant  petit  en  comparaifon  de  cet  autre  de  200 
figures  il  pourra  aifement  faire  en  forte  qu'il  foit  le  premier  a  paroiftre  au  jour. 
au  refte  il  fera  bien  aife,  comme  je  le  fuis  auflî,  de  la  promefle  de  cet  homme, 
mais  d'où  peut  il  avoir  recouurè  toutes  ces  figures ,  puis  que  nous  croyions  avoir 
toutes  celles  que  le  peintre  5)^  qui  cftoit  avec  nos  Ambaïïàdeurs ,  avoit  faites?  Si 
c'efl:  de  Cuneus  mefme  qu'il  faut  avoir  la  Relation  de  fon  voyage,  il  ne  faut 
pas  afllirement  l'imprimer  fans  ion  confencement;  mais  fi  Monfieur  van  Leeuwen 
ou  d'autres  l'ont,  je  ne  voy  pas  pourquoy  l'on  en  feroit  fcrupule.  A  quelque  condi- 
tion que  ce  foit  Monfieur  Thevenot  fera  bien  aife  de  l'avoir  et  vous  l'obligerez 


'5^  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Christiaan  Huygens  à  son  beau-frère  Ph.  Doublet. 


')  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Lodewijk  Huygens:  elle  s'est  perdue  comme  toutes 
celles  qu'il  écrivit  à  cette  époque. 

-)  Jacob  van  Meurs,  fils  du  libraire  Aert  Meurs,  naquit  à  la  Haye  et  se  fixa  à  Amsterdam.  En 
1660  il  demeura  au  Singel  vis-à-vis  du  marché  aux  pommes,  en  1 6(53  dans  la  Nieuvvstraat, 
et  en  1665  au  Keizersgracht  vis-à-vis  du  Westermarkt;  sa  boutique  avait  l'enseigne  „de 
Stadt  Meurs."  Il  était  graveur  aussi ,  et  a  fait  de  bons  portraits. 

3)    L'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1039,  note  I.  ^^    Voir  la  Lettre  N°.  1207,  note  3. 

5)  Jolian  NieuhofF,  qui  d'abord  appartenait  à  l'état-niajor  du  vaisseau  qui  en  1655  fit  le  voyage 
de  la  Chine;  en  1665  il  était  chef  de  Coylan,  près  de  Koetzyn  (Cochin)  sur  la  côte  de  Ma- 
labar. Il  avait  pris  cette  ville  en  1655. 


CORRESPONDANCE.    1664. 


fore  en  le  luy  procurant,  il  y  a  peut  eftre  des  chofes  qui  regardent  le  trafficq,  que 
la  compagnie  des  Indes  n'aime  pas  que  l'on  publie,  les  quelles  l'on  pourroit  omet- 
tre ,  puis  qu'aufTi  bien  elles  ne  font  aucimement  divertifTantes. 

Je  diray  au  Maréchal  ce  que  vous  me  mandez  touchant  fa  commiffion  de 
la  caiïette  pour  le  Te  '') ,  la  première  fois  que  je  le  rencontreray  chez  la  Signora 
Anna,  ou  l'on  le  trouue  alTez  fouuent,  et  cependant  vous  ferez  prié  de  conti- 
nuer vos  diligences  a  Amflierdam  s'il  y  a  là  peut  eftre  de  quoy  le  fatiffaire  plus 
promptement. 

Mon  père  a  receu  de  l'Oncle  van  Baerle  ^)  la  notification  ^)  pareille  a  celle  qu'a 
eu  ma  Tante  Dorp»).  Si  le  frère  de  Zeelhem  va  a  ces  nopces  je  ne  voy  pas 
que  vous  y  puiffiez  aller  aulFi  et  laiiïer  la  maifon  vuide  a  la  coufme  '°)  près,  quand 
ce  ne  feroit  que  pour  les  jours  de  l'ordinaire. 

J'ay  eftè  eftonnè  de  veoir  des  fuites  fi  paifibles  d'une  fi  grande  querelle  "),  et  il 
ne  femble  pas  que  le  Rodrigue  fouftiene  fort  bien  de  cette  façon  l'honneur  de 
fa  Chimene. 

Vofi:re  efcritoire  efl:  faite  et  je  vous  l'envoieray  par  le  premier  coche  qui  partira 
pour  Anvers.  Le  frère  de  Zeelhem  y  trouuera  fa  callotte  qu'on  m'a  apporté  ce 
matin ,  et  le  frère  de  Moggerfhill  '-)  le  portrait  du  Roy ,  de  Nanteuil  ^"^') ,  que  je 
luy  promets  dans  la  lettre  cy  jointe  ^*). 

Je  tafcheray  auifi  d'avoir  une  ou  deux  de  ces  plumes  de  verre  '^^  pour  l'y  met- 
tre, ne  fcachant  pas  ou  demeure  celuy  qui  les  fait,  parce  que  le  petit  marchand 
qui  en  traffique  n'a  garde  de  l'enfeigner. 

L'Hifl:oire  du  nouuel  Orfon  '")  efl:  trefveritable  et  il  y  a  plufieurs  peribnnes 
icy  a  qui  on  l'a  mandée  de  Pologne;  comme  entre  autres  Monfieur  de  Noiers 
Secrétaire  de  la  Reine  '0  dudit  Royaume,  qui  efl:  homme  très  fincere  et  afllire 
la  mefme  chofe  de  fon  correfpondant. 

Il  y  a  quelque  temps  '^)  que  j'envoiay  au  frère  de  Zeelhem  l'adrefl^e  pour  l'horo- 
loger  Severyn  '») ,  pour  envoler  l'horologe  a  long  pendule  a  Milord  Brouncker. 
Je  vous  prie  de  icavoir  du  frère  ou  de  l'horologer  fi  elle  efl:  partie ,  et  quand  et  par 
quelle  voie,  a  fin  que  j'en  puifle  donner  avis  en  Angleterre. 


<5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1207.  '')    David  van  Baerle. 

8)    A  l'occasion  du  mariage  de  sa  fille  jvistina  avec  David  Becker.  Consultez  la  Lettre  1N°.  1 205. 

!*)    Sur  Ida  van  Baerle,  voir  la  Lettre  1NJ°.  72 ,  note  3.  ^ 

")  Catharina  Suerius.  ")  Consultez  la  Lettre  N°.  1205. 

^-)  Philips  Doublet.  '3)  Sur  ce  portrait,  voir  la  Lettre  N°.  1202,  note  4. 

^+)  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Clir.  Huygens  à  Ph.  Doublet. 

'5)  Consultez  les  Lettres  Nos.  1202  et  1205.  "^)  Voir  la  pièce  N°.  1 196. 

'7)  iVIaria  Louisa  de  Gonzaga.  ^^)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 189. 

'9)  Severyn  Oosterwijk. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


Voicy  ma  lettre  a  Monfieur  de  Wit  "°)  dont  je  vous  prie  d'avoir  foin.  Je  ne 
reçois  pas  encore  refponfe -')  de  mon  EfcofTois --J)  d'où  je  commence  a  prendre 
mauuais  augure. 


N=    I2IÔ. 
J.  DE  WiTT  à  Christiaan  Huvgens. 

7    FÉVRIER    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden  ,  coll.  Hiiygcris. 

MijN  Heere 

Uyt  UwEdls  miffive  ')  vanden  jn  defer  loopende  maendt  hebbe  ick  met  aenge- 
naemheijdt  ende  fonderling  contentement  verftaen  dat  UwEdls  horologien  door 
preuve  op  zee  genomen  goede  hope  overlaeten  om  op  groote  voijagen  tôt  het  vin- 
den  vande  lengte  Ooft-  ofte  Wellwaerts  te  connen  dienen,  ende  hadde  oock  al  voor 
UwEdls  vertreck  derwaerts  verwacht  dat  door  de  felve  daerover  requefte  gepre- 
fenteert  foude  fijn  geweeft  aende  Heeren  Staten  generael  ;  'twelck  tôt  noch  toe 
niet  gefchiedt  fijnde  foo  geve  UwEd:  in  bedencken  off  fulcx  alfnoch  niet  hoe  eer 
foo  liever  fal  dienen  te  geschieden ,  te  meer  om  door  UwEdls  compaignon  -),  die 
deflelfs  difcretie  nu  niet  difcretelyck  fchijnt  te  rencontreren ,  daerinne  niet  gepre- 
venieert  te  worden;  niijns  bedunckens  kan  fulcx  oock  wel  in  UwEdls  afFwefen 


Traduftion  : 

Monfieur,  j'ai  appris  avec  plaifir  et  fingulier  contentement  par  votre  lettre  du  l'^r  cou- 
rant que  vos  horloges,  par  l'épreuve  prife  fur  mer,  ont  laifl'é  bonne  eipérance  de  pouvoir 
fervir  dans  de  longs  voyages  à  trouver  la  longitude  vei's  l'orient  ou  l'occident,  et  déjà 
avant  votre  départ  par  delà  j'avais  attendu  que  vous  en  auriez  préfenté  une  requête  a 
Meflîeurs  les  Etats-Généraux.  Comme  cela  n'a  pas  eu  lieu  jufqu'à  prélent  je  vous 
donne  en  confidération  fi  cela  ne  devrait  pas  encore  être  fait  le  plus  tôt  poffible,  d'au- 
tant plus  afin  de  n'y  être  pas  prévenu  par  votre  compagnon,  qui  ne  femble  pas  ré- 
pondre difcrètement  à  votre  difcrétion.  félon  mon  opinion,  cette  affaire  peut  être  en- 
tamée très  bien  en  votre  abfence  puifque  avant  que  quelques  difpofitions  pofitives  puif- 


°°)  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Johan  de  Witt.  Consultez  la  Lettre 

N°.  1208. 
-')  Consultez  la  Lettre  N°.  1201.  --)  Alexander  Bruce. 


')    Lettre  que  nous  ne  possédons  pas.  Consultez  la  Lettre  N°.  1209,  note  25. 
-)    Alexander  Bruce. 


24  CORRESPONDANCE.     1664. 


werden  geëntameerc ,  aengefien ,  alvorens  daerop  eenige  pofitive  difpofitie  fchijnt 
te  connen  vallen ,  het  werck  ter  preuve  van  die  vande  Ooftjndifche  Compagnie , 
ofF  van  d'een  ofF  d'ander  Admiraliteyt  fbaet  gellelt  te  werden.  Doch  ick  referere 
mij  defenaengaende  tôt  UwEdls  beter  oordeel  ende  verblijve 

MijN  Heere 

UwEd  Oodtmoedigen  dienaer, 

JOHAN   DE    WiTT 

i(5<54. 
Haege  den  7e"  februari 
1664.. 

ient  être  prifes,  il  faudrait  que  l'invention  fera  foumife  à  l'épreuve  de  ceux  de  la  Com- 
pagnie des  Indes  Orientales  ou  de  quelque  Amirauté.  Mais  quand  à  ceci  je  me  réfère  à 
votre  jugement  meilleur ,  et  je  refte 

Voftre  tres-humble  ferviteur 

Monfieur 
Monfieur  Christian  Huygens  de  Zulichem 
Gentilhomme  HoUandois 

à 

Paris. 


N=  1211. 

Christiaan  Huygens  à  [Lodewijk  Huygens]. 
8  FÉVRIER  1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  8  Février  1664. 

J'ay  envoie  voftre  efcritoire  mardy  dernier  par  le  coche  d'Anvers  ')  a  Don 
Diego  ""),  a  qui  j'en  donne  auflî  avis  prefentement  3),  et  le  prie  de  vous  l'adrefler 
et  de  vous  mander  ce  qu'il  aura  debourfè  afin  que  vous  en  fafliez  reftitution.  Il  y 


')    Voir  la  note  6  de  la  Lettre  N°.  i  ip8. 

")   Diego  Duarte,  probablement  un  neveu  de  Gaspard  Duarte. 

3)   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Christiaan  Huygens  à  Duarte ,  ni  la  minute. 


CORRESPONDANCE.     1664.  25 


aura  4  "ffi  de  porc ,  et  peut  eftre  quelque  chofe  de  douane ,  car  je  ne  l'ay  pas  fait 
vifiter  icy  parce  qu'il  courte  d'avantage.  J'ay  payé  1 7*8  pour  l'efcritoire  et  30 
fous  pour  la  boete  et  l'embalage ,  ce  qui  fait  1 5  livres  8  fous  en  noftre  monnoie , 
les  quelles  quand  voftre  amy  vous  aura  rendues  et  que  vous  en  aurez  déduit  ce 
que  je  vous  doibs  des  receuils  que  vous  m'envoiez ,  je  vous  diray  a  quoy  emploier 
le  refte. 

J'ay  enfermé  dedans  comme  j'avois  dit,  le  portrait  du  Roy '*)  pour  le  frère 
de  Moggerfhill ,  la  Calotte  pour  le  frère  de  Zeelhem  et  a  plumes  de  verre  pour 
vous,  dont  l'une  feulement  eft  aflez  bonne ,  n'en  ayant  pu  avoir  d'autres  parce  que 
je  ne  fcay  ou  demeure  celuy  qui  les  vend,  mais  c'eft  principalement  pour  vous  en 
faire  veoir  la  forme,  qu'il  vous  fera  aifè  d'imiter  fi  vous  n'avez  pas  tout  a  fait  oublié 
ce  noble  meftier.  Je  vous  ay  défia  dit  une  fois  ^)  que  la  commodité  de  ces  plumes 
eft  que  la  pointe  ne  s'ufe  point,  qu'elles  ne  fe  gaftent  pas  en  fechant  avec  de  l'encre 
dedans,  comme  font  celles  d'oifeau  et  qu'elles  efcrivent  a  tous  fens.  Il  me  fem- 
ble  auflî  que  l'encre  en  coule  mieux,  et  je  ne  me  fers  jamais  plus  de  ces  autres. 
Pour  eftre  bonnes  il  faut  que  la  pointe  en  foit  encore  plus  longue  que  n'eft  celle 
de  la  bleue  que  je  vous  ay  envoiée  a  fin  que  l'encre  s'y  tiene  mieux  et  en  plus 
grande  quantité. 

Trois  bals  en  une  fepmaine  c'eft  beaucoup  a  la  Haye  mais  icy  il  ne  païïe  point 
de  nuiél  qu'il  n'y  en  ait  8  ou  10.  J'ay  efté  les  veoir  une  fois  en  bonne  compag- 
nie, et  le  divertifîement  en  eft  aflez  joli  mais  accompagné  de  beaucoup  d'em- 
baras.  Dimanche  pafl'é  *)  je  vis  au  Louvre  le  petit  Balet  qui  fut  danfè  dans  le 
falon  de  la  Reine  Mère'').  C'eft  une  petite  Comédie  de  Molière  fort  plai  faute 
qui  a  nom  le  Mariage  forcé  ^),  entremeflee  avec  des  entrées  de  ballet,  et  quelques 
récits  de  Mufique,  defquels  font  Mademoifelle  Hilaire'),  et  la  Signora  Anna. 
Le  roy  y  danfe  luy  mefme,  et  je  croy  que  c'eft  aujourdhuy  pour  la  6me  et  der- 
nière fois.  Le  premier  eflay  du  grand  ballet  fe  fera  lundy  qui  vient  mais  le  lieu 
eftant  fort  petit,  qui  eft  la  Salle  au  Palais  Royal,  je  me  donneray  la  patience  d'at- 
tendre jufques  a  la  ame  ou  3me  reprefentation. 

Dimanche  fufdit  fe  fit  auflî  l'eflay  de  la  machine  pour  la  Pofte  ") ,  le  Roy 
l'ayant  fait  venir  au  bois  de  Bologne,  ou  il  la  fift  courrir  longtemps,  luy  mefme 


+)    Sur  ce  portrait  de  Louis  XIV,  consultez  les  Lettres  N°.  1202,  note  7,  et  N°.  1205. 

5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1207.  '')   C'était  le  5  février. 

7)    Sur  Anna  d'Autriche,  voir  la  Lettre  N°.  (îiS  ,  note  5. 

^}  Le  IVfariage  Forcé,  Comédie  Par  J.  B.  P.  de  Molière.  Représentée  pour  la  première  fois  au 
Louvre  par  ordre  de  sa  Majesté  le  29.  du  mois  de  Janvier  1664,  &  donnée  depuis  au  Public 
sur  le  Théâtre  du  Palais  Royal,  le  15.  du  mois  de  Novembre  de  la  mesme  année  1664.  Par  la 
Troupe  de  Monsieur  Frère  Unique  du  Roi. 

'')  Mlle  Hilaire  était  belle-sœur  de  Lambert  et  excellait,  comme  lui,  dans  la  musique.  Con- 
sultez la  Lettre  N°.  248. 

'°)  Sur  la„machine  Roanesque,"  consultez  la  Lettre  N°.  1200. 

Œuvres.  T.  V.  4 


a6  CORRESPONDANCE.    1664. 


eftant  dedans,  et  en  fuft  fort  fatiffait,  et  fur  tout  de  ce  qu'il  trouua  qu'on  ne 
la  pouuoit  faire  yerfer,  quoyque  Moniieur  de  Villequier  ")  qui  monta  fur  le  che- 
val et  d'autres  après  luy ,  fiffent  pour  cela  tous  leurs  efforts  poffibles ,  la  traînant 
par  des  chemins,  ou  ils  avoient  peine  a  pafler  avec  le  cheval.  Le  Roy  veut  qu'on 
en  fafle  une  pour  tenir  deux  perfonnes ,  et  c'eft  a  quoy  MelTieurs  les  inventeurs 
font  occupez  maintenant,  ces  deux  perfonnes  ieront  a  coftè  l'un  de  l'autre ,  et  il 
faudra  alors  i  chevaux  l'un  derrière  l'autre. 

Je  communiqueray  a  Mademoifelle  Boreel  '-)  ce  que  vous  me  mandez  touchant 
le  Sieur  de  Langevelt  '^^ ,  et  peut  eftre  encore  ce  feoir.  Je  la  voy  fi  peu  fouuent 
que  c'eft  une  honte.  Adieu.  Voila  que  je  recois  une  lettre  "^}  de  Don  Sebaftian 
de  Salins ,  ou  il  dit  eftre  tellement  honnorè  et  refpeftè  que  le  monde  fe  met  en 
haye  quand  il  pafîe ,  et  qu'il  entend  dire  derrière  luy ,  Voila  Monfieur  le  Confeil- 
1er.  Il  me  mande  auflî  comme  il  a  eftè  receu  a  St.  Anne  par  Monfieur  le  Lieute- 
nant et  la  garnifon  qui  eft  de  3  hommes ,  et  comme  il  donne  des  Collations  au 
Salinoifes  de  Raifins  de  Corinthe  et  confitures  au  miel.  Je  ne  Icay  d'où  vient  qu'il 
ne  reçoit  pas  les  lettres  qu'on  luy  efcrit  d'icy ,  toutefois  je  m'en  vay  en  hazarder 
encore  une. 

La  nouuelle  du  mariage  de  Don  Diego  et  de  Francifque  ' s)  m'a  fort  rejoui, 
et  je  n'ay  pas  manqué  de  les  en  féliciter  dans  ma  lettre  d'aujourdhuy. 


N°  1212. 

Christiaan  Huygens  à  [Lodewijk  Huygens]. 
15  février  1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce   15  Février  1664. 
Vous  me  mandaftes  par  quelqu'  une  de  vos  précédentes  que  le  Sieur  Pafcal 
defiroit  qu'on  payaft  l'argent  des  2  horologes  qu'il  nous  a  envolées  par  l'ordre  de 


")  Louis  Marie  Victor,  duc  d'Aumont  et  de  Roche  Baron,  fils  du  maréchal  Antoine,  duc 
d'Aumont  et  d'Estrabonne,  naquit  le  9  décembre  1632,  et  mourut  en  1704.  Il  avait 
épousé  Madeleine  Fare  de  Telliez,  et  était  gentilhomme  de  la  chambre.  Amateur  de  nu- 
mismatique, il  devint  membre  de  l'académie  des  inscriptions  et  belles-lettres;  le  titre  de  mar- 
quis de  Villequier  passa  à  son  fils  Louis  duc  d'Aumont. 

'-)  Mlle  Boreel  était  la  fille  de  l'ambassadeur  W.  Boreel. 

'3)  Peut-être: 

Rutgers  van  Langevelt,  né  à  Nimégue  en  1635,  et  mort  à  Berlin  en  1695.  Il  était  savant, 
peintre  et  architecte. 

'4)  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre. 

'5)  Francisca  Duarte.  Voir  la  Lettre  N°.  1103,  note  5.  C'est  par  erreur  que,  dans  la  note  4  de 
cette  Lettre,  Don  Diego  a  été  désigné  comme  Gaspart  Duarte. 


CORRESPONDANCE.     1664.  IJ 


Don  Sebaftian  '),  a  celuy  qu'il  defigneroit  en  cette  ville,  demandez  luy  donc  qui 
c'eft,  et  combien  eft  le  pris ,  et  je  tafcheray  de  procurer  ce  paiement  fans  attendre 
le  retour  dudit  Seigneur  SebalHan.  Le  Marchai  de  Grammont  me  demande  fou- 
uent  nouuelles  de  l'horologe  qu'il  fait  pour  luy  -),  et  je  vous  prie  de  la  faire  de- 
pefcher  fi  tort  qu'il  fe  pourra,  avecq  l'autre  3). 

Je  croiois  que  celle  du  Milord  Brounker  '^)  eftoit  partie  il  y  a  longtemps ,  et  ce- 
pendant vous  me  dites  qu'elle  eft  encore  entre  les  mains  de  l'ouurier.  Il  mérite 
qu'on  luy  reproche  fa  lenteur.  Je  luy  laiflay  mon  horologe  pour  les  Longitudes , 
a  fin  qu'il  y  mit  la  dernière  main,  et  voudrois  bien  fcavoir  fi  elle  va  maintenant 
comme  il  faut.  Si  j'eftois  la  je  luy  en  ferois  faire  encore  une  pour  le  mefme  ufage 
mais  de  différante  forme,  et  les  envoierois  toutes  deux  a  quelque  voiage  de  Nieu 
Nederlant  ou  autre  femblable.  Mais  je  voy  bien  que  ce  ne  fera  pas  encore  fi  toft. 
Cependant  j'ay  receu  refponfe  s)  de  Monfieur  de  Wit,  qui  me  propofe  fi  je  ne 
veux  pas  prefenter,  quoy  qu'  abfent,  ma  requefte  aux  Eftats  Généraux  et  a  ceux 
de  Hollande,  fur  quoy  je  n'ay  pas  encore  refolu,  voulant  veoir  premièrement  quelle 
refponfe  me  viendra  de  mon  Conte  EcolTois  *). 

Je  vis  hier  Monfieur  de  Spijck,  et  appris  de  luy  le  logis  de  Monfieur  de  Mon- 
bas,  que  j'iray  trouuer  encore  ce  foir  pour  avoir  les  livers  que  vous  luy  avez 
donné  pour  moy. 

Je  voy  par  les  voftres  et  par  celles  de  Monfieur  van  Leeuwen  ^)  qu'on  fe  di- 
vertit fort  par  delà,  mais  aufll  qu'on  fe  fafche  qu'on  fe  chagrine  et  qu'on  fe  que- 
relle pour  le  moins  autant.  J'ay  leu  avec  grand  plaifir  le  demeflè  de  ces  i  rivaux , 
Monfieur  le  Comte  de  Vlaerdingen  ^)  a  ce  que  je  voy ,  fait  merveille  mais  cette 
fcene  auprès  du  fchavot  ^^j  devoit  eftre  admirable,  quand  les  amies  et  tout  ce 
qu'il  y  avoit  chez  elles  firent  fi  bien  les  Sabines. 

Voicy  un  portrait  qui  me  vient  d'arriver  avec  une  lettre  '°)  de  Monfieur  le  Con- 
feiller,  (car  c'eft  ainfi  qu'on  nomme  l'illuftre  Don  Sebaftian  au  païs  ou  il  eft) 
lequel  il  a  fait  a  ma  requefte ,  reprefentant  au  naturel  Monfieur  l'on  hofte  qui  eft 
le  Sieur  d'Acofta  ").  Il  m'a  femblè  trop  beau  pour  n'eftre  point  veu  par  les  ccn- 
noifl^eurs  comme  font  les  frères  de  Moggerfhill  et  de  Zeelhem.  Ce  qu'il  tient 
dans  la  main  eft  une  ferpe  fans  la  quelle  il  ne  monte  jamais  a  cheval,  et  dont 


')   Sébastian  Chieze.  Consultez  les  Lettres  Nos.  1 1 66  et  1207. 

^)    Consultez  les  Lettres  Nos.  1 1  89  et  1 198. 

3)    Voir  la  Lettre  N°.  1203.  t)    Consultez  la  Lettre  N°.  11 89. 

5)   Consultez  la  Lettre  N°.  1212. 

*)    Alexander  Bruce.  Voir  la  Lettre  N°.  1201. 

'')    Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  cette  lettre  de  Diderik  van  Leyden  van  Leeuwen. 

^)    Jan  van  Ruytenhiirgh.  ')    Traduction:  échafaud. 

'°)  Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  cette  lettre  de  S.  Chieze. 

")  Sur  ce  portrait  de  d'Acosta,  consultez  la  Lettre  N°.  12 15. 


l8  CORRESPONDANCE.    1664. 


il  regretta  fort  la  perte  lors  que  tombant  dernièrement  dans  l'eau  avec  fon  cheval 
il  fut  fort  près  d'y  laifîer  la  vie.  Sa  callotte  eft  auec  des  oreillettes  dont  l'une  eft 
noire  et  l'autre  blanche ,  je  n'ay  pas  fceu  pour  quelle  raifon.  Je  prétends  de  r' avoir 
mon  original  par  ce  que  je  l'eftime  plus  qu'un  des  plus  beaux  de  Raphaël ,  a  caufe 
de  cette  incomparable  figure  del  Rozinante  a  pieds  d'Eléphant. 

Je  dinay  avanthier  chez  l'Abbè  Bourdelot  '-)  ou  il  avoit  auffi  le  Sieur  du  Por- 
tail '3)  avec  fa  femme  et  fa  fille,  qu'il  avoit  prié  exprès  pour  me  donner  le  plaifir 
devoir  comme  il  gouuerne  cette  famille  parlante.  Il  n'y  a  point  de  comédie,  qui 
vaille  ces  entretiens. 


N=  1213. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

20    FÉVRIER    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres ,  Royal  Society. 

A   Paris  ce  ao  février  1664. 
JV[ONSIEUR 

Ne  recevant  point  de  refponfe  aux  deux  dernières  ')  que  je  me  fuis  donne 
l'honneur  de  vous  efcrire,  j'ay  creu  long  temps  que  c'eftoit  a  caufe  que  vous  efliez 
preil  de  nous  venir  trouuer  icy,  et  que  peut  eftre  vous  efl:iez  défia  en  chemin,  mais 
ayant  appris  depuis  peu  de  Monfieur  l'Abbè  de  Beaufort  que  dans  les  lettres 
qu'il  recevoit  de  vous ,  vous  ne  faifiez  aucune  mention  de  ce  voiage,  je  retourne  a 
vous  adrefler  celle-cy,  tant  pour  m'enquerir  fi  au  moins  mes  précédentes^)  vous  ont 
eftè  délivrées ,  que  pour  vous  donner  avis  du  fucces  qu'a  eu  noftre  machine  pour 
la  pofte  3),  lors  que  le  Roy  l'efFaia  ces  jours  paffez  au  bois  de  Bologne,  lequel  fuc- 
ces a  efl:è  fi  bon ,  que  l'inventeur  et  fes  afîbciez  ne  l'eufîent  peu  fouhaiter  meil- 


'-)  Pierre  Michon,  connu  sous  le  nom  de  l'abbé  Bourdelot,  d'après  ses  oncles  maternels  Jean 
et  Edme  Bourdelot,  naquit  le  2  février  1610  à  Sens  et  mourut  à  Paris,  le  9  février  1685, 
empoisonné  par  une  méprise  de  son  valet.  Il  voyagea  beaucoup  et- en  1634  devint  médecin 
à  la  cour.  La  reine  Christine  de  Suède  lui  avait  procuré  l'abbaye  de  Massay,  sous  condition 
qu'il  exercerait  son  office  gratuitement. 

'3)  Pierre  Petit,  l'intendant. 


')   La  Lettre  N°.  1200,  du  9  janvier  1664,  est  la  première  de  ces  lettres. 

°)   Voir  la  Lettre  N°.  1200.  Consultez  la  Lettre  N°.  1218  et  une  lettre  du  12  juin  1664. 

3)    Sur  ces  voitures,  consultez  la  Lettre  N°.  121 1. 


CORRESPONDANCE.    1664.  HÇ 


leur.  Je  n'y  fus  pas  prefenc,  ne  l'ayant  pas  voulu,  mais  l'on  m'a  raportè  que  fa 
Majeftè  y  fut  longtemps  dedans  la  faifant  courir  â  toute  bride,  qu'elle  trouva  la 
voiture  agréable  et  commode  :  qu'en  fuite  quelques  Meffieurs  de  la  Cour  s'y  mi- 
rent et  d'autres  fur  le  cheval ,  qu'ils  firent  aller  par  tous  les  plus  mauvais  chemins 
et  les  plus  inégaux  dont  ils  fe  peurent  avifer,  a  fin  de  faire  verfer  la  machine 
fans  que  pourtant  ils  en  pufTent  venir  a  bout  de  forte  qu'après  une  fi  rude  efpreuue 
l'on  peut  bien  dire  qu'elle  ne  fcauroit  verfer  du  tout  qui  efl  une  qualité  qui  ne 
fe  trouue  point  en  aucune  autre  voiture.  Le  Roy  voulut  qu'on  efl"aiait  de  faire 
une  femblable  carriole  pour  tenir  deux  perfonnes ,  et  c'efl:  a  quoy  l'on  travaille 
prefentement.  Elles  feront  aflifes  a  coftè  l'une  de  l'autre,  et  l'on  y  mettra  deux 
chevaux  dont  celuy  de  devant  portera  le  pofl:illon  et  l'autre  la  machine ,  qui  par 
confequent  fera  chargé  a  peu  près  comme  il  l'eftoit  en  traînant  la  machine  fimple. 
Je  vous  prie  de  communiquer  tout  cecy  a  Monfieur  Silvius,  a  qui  j'efcrirois  fi 
j'avois  autre  chofe  a  luy  efcrire. 

Il  me  tarde  de  veoir  quel  débit  aura  l'invention  lors  qu'on  la  donnera  au  pu- 
bliq.  ce  qui  ne  fe  peut  pas  encore ,  par  ce  que  les  Lettres  ne  font  pas  encore  véri- 
fiées au  Parlement. 

J'ay  tafché  de  fcauoir  de  Monfieur  Rohaut  fon  hypothefe  '^)  qu'il  dit  avoir 
pour  fcaver  5)  les  phénomènes  du  mercure  et  de  l'eau  purgée  d'air  qui  ne  defcen- 
dent point ,  mais  il  ne  veut  pas  me  la  dire.  Celle  de  Monfieur  Auzout  dépend,  a  ce 
qu'il  dit ,  du  peu  de  grofleur  du  tuyau  et  c'eft  pour  cela  qu'il  defire  fort  de  fcavoir 
quelle  a  efté  celle  dont  Milord  Brounker  et  Monfieur  Boile  fe  font  fervis,  et's'ils 
en  ont  efiayè  de  grofleur  différente.  J'ay  auOl  penfé  quelque  chofe  pour  expliquer 
cette  efi:range  expérience  mais  qui  ne  me  fatiffait  pas  pleinement. 

N'aurons  nous  jamais  refponfe  *)  de  Monfieur  le  Comte  de  Kincardin '')  j'ay 
peur  que  la  fiene  ne  venant  point ,  ne  foit  caufe  du  retardement  de  la  vofl:re ,  dont 
je  ferois  fort  marry.  Je  ne  puis  croire  que  vous  me  donniez  tort  en  cette  affaire , 
mais  s'il  en  efl:oit  autrement,  vous  m'obligerez  touf jours  de  me  faire  fcavoir  voftre 
fentiment. 

Je  vous  baife  les  mains  et  demeure 

Monsieur 


Voftre  très  humble  et  très  obeilTant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


+)    Consultez  les  Lettres  Nos.  1178  et  1 187.  ■'^)   Lisez  peut-être:  folver, 

*)    Consultez  la  Lettre  N°.  120 1.  ?)    Alexander  Bruce. 


30  CORRESPONDANCE.     1664. 


N=  1214. 

Christiaan  Huygens  à  [Lodewijk  Huygens]. 

22    FÉVRIER     1664. 

La  lettre  cl  la  copie  se  trouvent  à  Leideti,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  22  Février   1664. 

Avanthier  nous  vifmes  danfer  lé  Ballet')  an  Palais  Royal  qui  fut  beau  et  magni- 
fique, et  fur  tout  les  Entrées  des  dames,  qui  eftoient  jufqu'a  22  en  nombre,  et  plu- 
fieurs  fort  belles.  C'eftoit  la  3me  fois  et  aujourdhuy  ce  fera  la  4me  et  lundy  la  51116 
et  dernière.  Au  fortir  de  là  j'avois  fi  chaud  qu'il  falut  changer  de  chemife. 

J'ay  dit  a  Monfieur  Thevenot  les  foins  que  vous  voulez  prendre  pour  luy ,  dont 
il  vous  remercie  fort. 

Je  ne  fcaurois  pas  vous  dire  pour  certain  fi  le  frère  de  Zeelhem  a  demandé 
nouuellement  avis  a  mon  Père  touchant  ce  que  fcavez  "),  mais  je  fcay  bien  que  cy 
devant  il  y  a  2  ou  3  mois ,  il  luy  propofa  celle  la  avec  deux  autres  encore ,  et 
que  le  Signor  Padre  des  lors  fembloit  incliner  a  cette  première,  auprès  de  qui 
vous  dites  qu'il  efl:  toufjours  fi  aflîdu.  J'ay  fait  venir  a  propos  cette  matière  encore 
aujourdhuy ,  et  je  voy  qu'il  eft  encore  aflez  porté  de  ce  coflè  la ,  et  qu'il  ne  s'oppo- 
feroit  pas  fort  fi  le  frère  venoit  a  le  confulter.  Il  dit  que  le  Père  et  mère  font  d'hon- 
neftes  gens ,  et  que  la  dote  de  40  mille  "ffi  n'efl  pas  fi  petite ,  quoy  qu'il  fouhaite- 
roit  qu'elle  fuft  meilleure.  En  fuite  multa  de  iniquitate  temporum  pour  nous  autres, 
ce  qui  nous  porta  dans  d'autres  difcours.  Quand  on  me  demandera  mon  avis  je  le 
diray  librement  et  foutiendray  toufjours  que  le  frère  devroit  afpirer  a  quelque  alli- 
ance plus  confiderable  et  plus  utile,  et  qu'il  fera  d'ailleurs  trefmal  a  fon  aife  avec 
la  rente  de  ces  40  mille  ffi"  et  ce  qu'il  apportera  de  fon  coftè ,  qui  durant  la  vie  de 
Père  ne  fera  pas  grand  chofe.  Pour  moy  j'avoue  que  ce  ne  feroit  pas  mon  affaire, 
et  que  j'aimeray  toufjours  plus  de  fupporter  la  pauuretè  eftant  feul ,  qu'en  ayant 
femme  et  enfans.  Mais  vous  à  propos,  avec  vofl:re  Zelandoife3)'croiez  vous  faire 
beaucoup  mieux  vos  affaires  ?  Ou  en  eftes  vous ,  quels  rivaux  avez  vous  ?  Il  me 
fenible  que  vous  en  parlez  affez  froidement  cette  fois. 

Je  m'efl:onne  comment  vous  ayez  pu  ignorer  fi  longtemps  que  j'avois  receu  le 
prefent  du  Roy  "f) ,  puis  que  je  l'ay  eîcrit  au  frère  de  Zeelhem  s)  et  a  ma  fœur  ")  fi 
je  ne  me  trompe.  Ce  n'eftoit  que  40oefcus,  qui  a  dire  vray  me  font  venus  fort 


')  Consultez  la  Lettre  N°.  1 2 1 3. 

^)  Consultez,  sur  les  projets  de  mariage  du  frère  Constantyn,  les  Lettres  Nos.  1 1 72  et  1 1 76. 

3)  Cobetje  Thibault.  "*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 150,  note  9. 

5)  Cette  lettre  à  Constantyn  Huygens  est  le  N°.  1 1 58. 

*)  Sur  sa  lettre  à  Susanna  Huygens,  consultez  la  Lettre  N°.  1 176. 


CORRESPONDANCE.     1664.  3I 


bien  a  poinft  et  m'ont  efpargnè  la  peine  de  demander  li  fouuent  de  l'argent  a  mon 
Père  comme  fans  cela j'eufle  eftè  contraint  défaire;  qui  comme  vous  fcavez  eft 
chofe  très  facheufe.  S'il  fe  plaint  avec  tout  cela  que  je  luy  confie  cher,  c'eiT:  qu'il 
cherche  fujeél  de  vous  prefcher  le  ménage.  Il  me  fit  lire  dernièrement  une  lettre 
au  frère  par  la  quelle  il  fembloit  accorder  quelque  augmentation  a  nortre  pen- 
fion  ordinaire,  et  demandoit  de  combien  l'on  pretendoit  qu'elle  fut.  F  efpere  qu'on 
n'aura  pas  négligé  d'en  profiter,  et  voudrois  bien  fcavoir  ce  qui  s'en  eil  enluivi. 
Par  ce  que  j'avois  quelques  machines  a  payer,  que  j'avois  fait  faire,  et  dont  je 
ne  voulois  pas  parler  a  mon  Père  ^). 

Nous  dinames  hier  chez  Monfieur  de  Guenegaut  ^) ,  ou  je  fis  venir  aprel'diner 
la  machine  du  vuide  qu'a  Monfieur  de  Montmor ,  pour  faire  veoir  les  expériences 
a  cette  dame  »}  qui  eft  la  meilleure  femme  du  monde ,  et  a  2  ou  3  autres  curieux 
et  curieufes. 

Le  bon  Don  Sebaftian  a  perdu  depuis  peu  fon  Père,  fur  quoyje  m'en  vay  luy 
efcrire  un  mot  de  compliment. 

Je  vous  remercie  de  toutes  vos  nouuelles  et  attendray  par  voftre  première  un 
poco  di  raguaglio  des  nopces  d'Amfterdam  '°). 


N=  1215. 

Ph.  Doublet  à  Christiaan  Huygens. 

22    FÉVRIER     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam,  Archives  Municipales. 

La  Haije  le  22  Febrier   1664. 

Quoy  que  je  ne  faiïe  rien  moins  volontiers  que  vous  jmportuner  par  des  Comif- 
fions  fi  eft  ce  que  nij  vous  nij  moij  n'en  pouuons  échapper  cette  fois  cij ,  mais  elle 
eft  mieux  de  voftre  fait  que  ne  feroient  des  juppes  ou  dentelles. 


")    Cette  dernière  phrase  se  trouve  seulement  dans  la  copie. 

^)    Sur  Henri  I  de  Guénégaud,  voir  la  Lettre  N°.  484,  note  4. 

')  Isabelle  de  Choiseul-Praslin  était  la  fille  du  maréchal  de  France ,  César  duc  de  Choiseul , 
seigneur  du  Plessis-Praslin,  connu  sous  le  nom  de  Maréchal  du  Plessis.  Elle  épousa  en  1642 
Henri  I  de  Guénégaud ,  eut  cinq  fils  d'une  certaine  réputation ,  et  mourut  en  1677. 

'°)  Il  s'agit  du  mariage  de  David  Becker  et  Justina  van  Baerle;  consultez  les  Lettres  Nos.  1205 
et  121 1. 


32  CORRESPONDANCE.    1 664. 


Ma  mère  donc  vous  prie  très  humblement  de  luy  faire  avoir  une  petitte 
monftre  a  boitte  d'or  unie,  le  tout  dans  im  eftuy  de  chagrin  garnij  de  Clous  d'or 
a  la  plus  nouuelle  mode,  mais  point  en  chiffre.  La  grandeur  comme  on  les  porte 
le  plus  aprefent,  mais  fur  tout  que  l'ouurage  Ibit  du  meilleur  ouurier,  et  le  plus 
jufle  que  faire  fe  pourra,  cheminant  vingt  et  huiâ:  heures  ou  environ,  c'elt  pour 
Ton  propre  ufage.  La  Commodité  ell  bonne  d'orefnavant  pour  l'envoijer  par  nos 
marchants  de  la  Haije  qui  en  cette  iaifon  font  d'ordinaire  un  voijage  a  Paris  pour 
des  nippes  nouuelles ,  et  par  ce  mefme  moijen  on  vous  envoijera  la  provifion  re- 
quife  au  dit  achapt  dez  qu'il  vous  plaira  me  faire  fcavoir  ce  qu'il  aura  coufté.  Je 
parlerai]  pour  cet  effet  avec  van  Heteren  ')  qui  part  dans  peu  de  jours. 

Pour  des  nouuelles  je  n'en  fcay  guerre  pour  a  prefent.  Le  frère  Louis  va  eftre 
Speeljoncker  -)  avec  Mademoifelle  Jda  s)  du  coufin  David  '*).  La  femaine  qui 
vient ,  fil  dulcinée  Zelandoife  5)  eil  icy  maer  de  grootfîe  Mtte  ts  over  '')  et  jl  ne  me 
femble  pas  qu'il  regrette  autant  qu'il  auroit  fait  il  ij  a  trois  ou  quattre  mois  de  ce 
que  le  voijage  d'Amfterdam  le  va  abienter  de  fa  belle,  je  doutte  mefme  s'il  n'au- 
roit  point  fouhaitté  prefque  qu'il  euft  pu  partir  au  mefme  temps  qu'elle  arriva 
icy,  cepandant  il  la  va  voir  tous  les  jours  maer  ten  is  zoo  geen  Ernfî  meer 
dunkt  niij'^'). 

L'ainé  toufjours  le  mefme  auprès  de  fa  Santie  ^)  li  ce  n'efl  que  la  venue  de 
Mick  5)  depuis  quelques  jours  chez  Crommon ,  le  rend  un  tant  foit  peu  moins 
affidu  auprès  la  première. 

Selon  toutte  apparence  on  entandra  quelque  chofe  avant  qu'il  foit  longtemps 
van  Sus  Huygens  '°).  Le  Capitaine  Cauw^  ") ,  et  joncker  Uytenhove  ")  font  tous 
deux  des  grandiflimes  efforts,  et  la  bonne  Tante '^^  balance  entre  l'argent  et  la 
nobleffe  fans  fe  pouuoir  déterminer. 

Nous  avons  fait  le  mefme  jugement  du  Portrait  de  Pietro  délia  Valle  que  vous 


')    Van  Heteren,  dont  le  fils  se  trouvait  déjà  à  Paris.  Consultez  la  Lettre  N°.  1226. 

^)   Traduction  :  garçon  d'honneur.  ^^    Ida  van  Dorp. 

4)    David  Becker,  voir  la  Lettre  N°.  1205.  ^')   Cobetje  Thibault. 

*)   Traduction  :  mais  la  plus  grande  chaleur  a  paffé. 

7)   Traduction  :  mais  ce  n'elt  plus  fi  férieux  ,  il  me  femble. 

^)    Susanna  Ryckaert.  ')    Maria  Suerius,  voir  la  Lettre  N°,  1 1 51  ,  note  3. 

'°)  Martha  Maria  Huygens. 

")  Roeland  Cau,  fils  du  greffier  du  grand  conseil  Isaac  Cau  et  de  Louise  Svveerts  de  Weerdt. 
Plus  tard  il  devint  hoog-baljuw  ("grand-bai lly)  de  Hulst. 

'")  Hendrik  van  Utenhove,  seigneur  d'Amelisvveert,  épousa  la  demoiselle  Huygens  en  cette 
même  année  1664,  et  le  3  août  1683,  en  secondes  noces,  Isabelle  IIoeulFt;  il  mourut  le  9  dé- 
cembre 1715. 

'•')  Petronella  Canipen  ,  veuve  de  Maurits  Huygens. 


CORRESPONDANCE.     1664.  33 


dans  voftre  dernière,  Jl  y  a  plus  de  trois  mois  que  nous  avons  veu  la  3me  partie  '^^ 
et  dernière  '5^  de  fes  voijages  en  François. 

Je  fuis  marri  que  les  planches  du  Caroufel  "'}  d'Ifrael  '<')  foient  encore  fi  peu 
avancées. 

Je  n'aij  rien  des  defleins  de  Vaux  '^),  mais  fouhaitte  fort  d'en  avoir,  fi  cela  fe 
pouuoit  faire  par  ce  moijen  de  nos  marchants. 

Comment  le  publicq  reçoit  il  la  Cariolle  Rohanesque  'i'). 

Belletie Deedel -°)  heeft  de  Mafelen'^'^^. 

On  m'afl~eure  pourtant  qu'il  y  a  un  homme  a  Paris  mais  j'ay  oublié  fon  nom  qui 
grave  le  grand  ballet  et  les  veues  de  la  fale ,  avec  machines  en  dedans. 

Monfieur  le  Confeiller  ""-)  nous  a  fait  bien  rire  hier  par  fes  lettres  et  fon  portrait 
equeftre  du  bon  homme  d'Acofl:a  fon  hofte.  Je  n'aij  pas  le  loifir  cette  fois  cij  de 
luij  efcrire  ;  Si  vous  le  faittes  ajouftez  y  s'il  vous  plaifl:  mes  recommandations. 

Jl  y  a  eu  bal  avant  hier  chez  la  Tante  Dorp  "')  ou  il  ne  s'eft  rien  paflï  de  remar- 
quable que  je  fâche.  Cabeliau -'')  donna  les  violons  mais  le  fefl:in  qui  elloit  fort 


'"t)  Dont  la  seconde  édition  a  paru  sous  le  titre: 

Les  Famevx  Voyages  de  Pietro  Dalla  Vallé,  Gentil-homme  Romain,  fvrnommé  l'Illvftre 
Voyagevr,  avec  vu  dénombrement  tres-exaél  des  choies  les  plus  curieufes,  &  les  plus  remar- 
quables qu'il  a  veuës  dans  la  Turquie,  l'Egypte,  la  Paleftinc,  la  Perfe,  &  les  Indes  Orien- 
tales, &  que  les  Autheurs  qui  en  ont  cy-deuant  efcrit,  n'ont  iamais  obleruées.  Reueus,  cor- 
rigez &  augmentez  en  cette  féconde  Edition  d'Argumens  à  chaque  Lettre,  d'Additions  en 
la  marge,  &  autres  chofes  fort  curieufes ,  qui  auoient  efté  obmifes  en  la  première  imprelîion. 
A  Paris ,  chez  Gervais  Clovtier ,  au  Palais ,  à  la  féconde  Boutique  en  montant  pour  aller  à  la 
Sainte  Chappelle  au  Voyageur,  m.dc.lxx.  Avec  Privilège  dv  Roy.  in-4°. 

''■^  Ce  n'était  point  la  dernière  partie:  car  celle-ci  parut  encore  plus  tard  : 

Quatriefme  et  Dernière  Partie  du  Fameux  Voyage  de  Pietro  délia  Vallé,  Gentil-homme 
Romain  fvrnommé  l'Illvftre  Voyagevr.  Contenant  la  Defcription  des  Villes  et  des  Lievx  les 
plus  confiderables  des  Indes,  &  de  l'intrigue  de  la  Cour  de  leurs  Princes,  qu'il  a  parcourus, 
avec  beaucoup  de  fuccés,  &  fous  de  certaines  circonftances,  qui  ne  font  pas  communes  et 
fon  heureux  retour  en  fa  Ville  de  Rome  par  l'Arabie  Deferte,  &  lesjlles  de  Cyprès,  de 
Sicile,  de  Corfe  &  de  Malta,  dont  il  décrit  à  fonds  les  curiofitez.  Auec  les  cérémonies  ob- 
feruées  aux  Funérailles  de  Sitti  Maani  fon  Efpoufe,  qu'il  fit  enferrer  au  Capiftole.  A  Paris 
etc.  MDC.LXv.  in-4°. 

'*)  Consultez  la  Lettre  N°.  1205.  '^^  Israël  Silvestre. 

'^J  Consultez  la  Lettre  N°.  829,  note  41. 

'S)  Consultez  la  Lettre  N°.  1200. 

-°)  Isabelle  Dedel,  fille  de  Johan  Dedel  (voir  la  Lettre  N°.  1000,  note  1 1)  et  d'Isabeau  de  Vo- 
gelaer  (voir  la  Lettre  N°.  1044,  note  6). 

-')  Traduction:  a  la  rougeole. 

--)  Sébastian  Chieze.  Consultez  la  Lettre  N°.  12  12. 

-3)  Ida  van  Baerle,  veuve  de  Arent  van  Dorp. 

-'*)  Jan  Willem  Cabeljauw. 

Œuvres.  T.  V.  c 


34  CORRESPONDANCE.    1664. 


beau  eftoit  de  bien  plus  grande  depence  foo  dat  me  foo  doende  meer  geeft  ah 
krijcht  voor  de  vreucht  van  violons.  -5).  Adieu. 

Wij  fijn  feer  beluft  cm  te  weeten  of  Papa  dien  handel  toc  Ryckers  foo  goet  vint 
en  approbeerc  of  dat  hij  er  niet  van  weet?  "*}. 

Monsieur 

Monfieur  Christian  Huygens  de  Zuylichem 

A 

Paris. 


N=    I2ld. 

Ph.  Doublet  à  [Christiaan  Huygens]. 

28  FÉVRIER  1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam,  Archives  Municipales. 

â  la  Haije  le  28e  Febvrier  1664. 

En  vous  efcrivant  la  femaine  paflee  ')  touchant  la  monftre  de  ma  mère  javois 
oublié  une  circonftance  notable,  qui  eft  qu'il  faut  que  la  boitte  d'or  foit  ouuerte 
d'un  cofté  avec  un  Criftal  dedans.  Le  fils  de  van  Heteren  '')  qui  eft  prefentemenc  a 
Paris  vous  ira  trouuer  un  de  ces  jours  pour  cette  aiïaire  et  vous  fournira  la  depence 
pour  l'achapt  de  la  ditte  monftre  que  vous  luy  remettrez  entre  les  mains  s'il  vous 
plaift.  mais  cachettee  afin  qu  il  ne  fe  mefle  pas  de  l'ajufter  et  s'en  divertir  en  che- 
min. Si  vous  trouuez  a  propos  de  m'envoijer  par  la  mefme  occafion  quelque  nou- 
ueauté  de  Livres  ou  Taille  douces  fur  tout  d'architeélure  qu'on  auroit  pu  mettre  au 
jour  depuis  peu  et  qui  feroit  de  mon  gouft  que  vous  cognoiftèz  a  peu  prez,  ce  feroit 
m'obliger  beaucoup,  j'envoije  par  ce  mefme  ordinaire  un  billet  au  dit  van  Hete- 
ren pour  vous  rembourfîer  en  mefme  temps  de  tout  ce  que  vous  pourriez  avoir  de- 
manué  pour  cet  effet,  entre  autres  je  fouhaitterois  de  voir  le  fujet  ou  les  vers  du 
dernier  Ballet  qu'on  dit  avoir  efté  fi  magnifiques,  fans  doutte ,  il  y  en  a  quelque 


^5)  Traduction  :  de  forte  que  de  cette  manière  on  donne  plus  que  l'on  ne  reçoit  pour 

le  plaifir  de  violons. 
-«)  Traduction  :  Nous  défirons  fort  fauoir  fi  Papa  approuve  cette  amourette  chez 

les  Ryckaert ,  ou  s'il  n'en  fait  rien. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  12 15. 

-)   Le  fils  de  van  Heteren ,  qui  est  mentionné  dans  la  Lettre  N°.  1 2 1 5. 


CORRESPONDANCE.     1664.  35 


chofe  d'jmprimé.  et  cette  dernière  Comraedie  de  Molière  dont  vous  m'avez  mandé 
quelque  chofe  ci)  devant  ou  bien  plufieurs  s'il  en  a  mis  au  jour  depuis  l'Efcolle  des 
femmes  5}  qui  eft  fon  dernier  ouurage  qu'on  cognoiilè  icij. 

L'autre  jour  le  Sieur  des  Loges  *)  a  donné  le  Bal  in  forma  a  Mademoifelle  Jda  ') 
ou  touttes  les  dames  de  Condition  de  la  Haije  eftoient  et  tous  les  Princes  dont  il  y 
en  a  bon  nombre  a  prefent  comme  ceux  de  Lunebourg*^),  Holftein  ''),  d'Orange,  de 
Tarante  ^)  etc.  La  falle  fort  efclairee  par  grand  nombre  de  chandeliers  de  criftal 
au  lambris  et  tout  au  tour  de  la  chambre  force  Placques  et  Bras  d'argent,  enfin  tout 
ce  qu'il  faut  jufques  a  l'Hypocras  et  Limonade  en  abondance,  et  Juffrou  Ida  in 
der  kracht  s*)  comme  vous  pouuez  penfer. 

La  Tante  de  Wilm  ^°)  eft  oiFenfee  de  ce  qu'on  n'ij  a  pas  prié  fes  filles  "),  mais 
cela  luij  eft  arrivé  défia  plus  de  trois  fois  cette  année  fans  qu'on  s'en  foit  corrigé 
pour  cela  a  la  très  grande  mortification  de  la  Signora  Conftanca.  a  qui  il  eft  quel- 
que fois  fort  falutaire  d'eftre  un  peu  humiliée ,  mais  efi'eftivement  cette  fois  cy  les 
Dorpen  '-)  ont  eu  tort  car  il  ij  en  avoit  quelques  unes  de  priées  dont  la  condition 
n'auroit  eu  rien  a  reprocher  a  noftre  parentage  de  Cambrefis  ^^').  Le  frère  Louijs 
et  raoy  ij  fufmes  fur  le  tard  une  heure  de  temps  environ  pour  voir  car  la  dance  n'eft 
plus  noftre  fait. 

Le  Comte  de  Warfufé  ''*)  et  le  jeune  Hardenbroek  '')  qui  s'eftoient  battus 
comme  vous  aurez  entendu  cy  devant ,  chez  Valckenburg  "')  ont  efté  bannis  par 
arreft  de  Melfieurs  de  la  Cour  d'Hollande.  Le  premier  pour  2  et  l'autre  pour 
4  ans.  Vlaerdingen  ''')  et  WafTenaer  '^)  ont  eftez  plus  doucement  traittez  et  quittes 
pour  une  amende  de  500  francs  chafcun. 


3}   Voir  les  ouvrages  cités  dans  la  Lettre  N°.  1 181 ,  note  18. 

'*)    Des  Loges  était  colonel  dans  Tarmée  des  Provinces-Unies. 

5)    Ida  van  Dorp.  *)    Ernst  Augiistus ,  duc  de  Luneburg. 

")   Johan  August  von  Holstein  Gottorp. 

8)  Henri  Charles  de  la  Trémouille ,  prince  de  Tarente. 

9)  Traduction:  Mademoifelle  Ida  dans  toute  fa  vigueur. 
'°)  Constantia  Huygens ,  veuve  de  David  le  Leu  de  Wilhem. 
")  Constantia  et  Aegidia  le  Leu  de  Wilhem. 

'")  Ida  van  Baerle,  veuve  de  Arent  van  Dorp. 

'5)  Quoique  nous  n'ayons  pu  déterminer  le  sens  de  ces  mots,  il  s'agit  indubitablement  de  la  fa- 
mille le  Leu  de  Wilhem. 

'*)  Lodewijk  van  Schagen  van  Beyeren,  comte  de  Warfusé,  seigneur  de  Goudriaan,  fut  capi- 
taine d'infanterie  dans  l'armée  des  Provinces-Unies. 

'5)  Gijsbert  Johan  van  Hardenbroek,  seigneur  de  Hindersteyn ,  était  le  fils  de  Machteld  van 
Rensvvoude;  il  épousa  Maria  van  Marlot,  fille  de  Lodewijk  van  Marlot,  seigneur  de  Gies- 
senburg.  Après  avoir  dissipé  ses  biens,  il  eut  recours  en  1695  à  ses  terres,  dont  il  se  défit  par 
une  loterie  de  5000  lots  à  100  florins  la  pièce. 

"5)  George  de  Hertoghe  était  seigneur  de  Valkenburg.  Il  devint  colonel-lieutenant  d'infanterie, 

'")  Jan  van  Ruytenburgh.  '8")  pjeter  van  Wassenaer. 


36  CQRRESPONDANCE.    1664. 


La  femaine  paiïee  on  s'efl:  Battu  encore  chez  Madame  de  Treflong  '') ,  mais 
comme  c'eftoit  mie  querelle  très  mal  a  propos  commencée  par  le  jeune  Cabeliau-°) 
qui  eft  un  eftourdi  que  vous  aurez  veu  peuteflre  il  n'ij  a  pas  longtemps  à  Paris, 
contre  le  Buat  qui  vouloit  accorder  ce  premier  avec  Jfendoorn  =')  autre  fou 
auec  qui,  ayants  tous  deux  trop  beu  il  avoit  pris  querelle ,  la  noife  fuft  afîoupie  fur 
le  champ,  enfin  les  jeunes  gens  de  ce  paijs  ont  eftez  d'humeur  fort  martialle  pan- 
dant  tout  cet  hijver  et  le  nombre  des  querelles  égale  pour  le  moins  celuy  des  Bals 
qui  pourtant  ont  elle  fort  frequens  et  jufques  a  deux  ou  trois  en  un  mefme  jour,  ce 
qui  eft  beaucoup  pour  la  Haije. 

Le  frère  Louis  a  repris  feu  depuis  quelques  jours  au  tant  prefque  que  jamais, 
fi  ce  n'eft  que  Bennetie  ")  le  tient  encore  un  peu  en  Balance.  Il  fouhaitteroit  au- 
tant a  prefent  d'eftre  quitte  de  ces  nopces  d'Amfterdam  -3),  comme  il  a  defiré  cij 
devant  d'ij  aller,  mais  remède  n'ij  a. 

Laifné  femper  jdem.  J'admire  fa  conftance  pour  ce  vifage  de  cuir  bouillij  de 
Sant  ^'^') ,  car  effeftivement  elle  change  fort  de  jour  a  autre ,  mais  cepandant  il  faut 
avouer  qu'elle  eft  de  la  plus  belle  taille  et  fans  doutte  la  mieux  faitte  de  corps 
qu'on  puifi^e  voir,  dont  peuteftre  elle  luy  aura  fait  voir  quelque  chofe  de  plus 
qu'on  ne  monftre  en  public ,  dat  aen  niemant  heeter  hefieet  is  ah  aen  hem  die 
rechtevoort  fulck  een  extraordlnarifch  Uefhebber  van  naektenis  en  foo  een  hollants 
leeven  kan  dan  noch  wel  foo  goed pin  als  de  bcfîe  Jtaliaenfche  Teijkening  -').  Pour 
ce  qui  en  eft  je  m'en  rapporte  et  plus  n'en  fcait  le  dit  depofant  pour  aftheure. 

Enfin  Mademoifelle  Albertinc  Bergagne  =")  a  efté  marriee  Lundi  pafl"é  "')  au 
Gros  Gans  -^3,  contre  l'opinion  de  beaucoup  de  gens,  et  du  Cavalier  mefme  peut- 
eftre ,  qui  ne  fe  peut  empefcher  de  dire  qu'il  eft  attrappé. 


'»)  Adriana  van  Steenhiiizen ,  fille  de  Willem  van  Steenlniizen ,  épousa 

Caspar  van  Blois  van  Treslong,  seigneur  d'Oudenhoorn  et  Petegem,  fils  de  Willem  van 
Blois  van  Treslong  et  d'Adriana  van  Egmond;  il  naquit  en  1576  et  mourut  en  1650;  il  avait 
épousé  d'abord  Lucretia  de  la  Sale ,  et  était  militaire. 

-")  Apollonius  Cabeljau,  né  à  Middelbourg  en  1640. 

"')  Michael  ab  Isendoorn  à  Bloys  naquit  en  1640  àUtrecbt. 

--  )  Nous  ne  connaissons  pas  cette  belle.  Il  n'a  jamais  été  question  d'une  autre  belle  que  de  Co- 
betje  Thibault. 

-3)  A  l'occasion  du  mariage  de  David  Becker  et  de  Justina  van  Baerle.  Consultez  les  Lettres 
Nos.  1205  et  121 1. 

""f)  Susanna  Ryckaert. 

=5)  Traduction:  ce  que  perfonne  au  monde  n'appréciera  mieux  que  lui,  qui  eft  ai- 
furément  amateur  fi  extraordinaire  du  nu;  et  une  telle  nature  hollandaife  peu- 
bien  être  encore  tout  auffi  bonne  que  le  meilleur  DefTm  Italien. 

-"")  Albertina  van  Bergaigne,  fille  de  Hendrik  van  Bergaigne. 

-")  C'était  le  25  février. 

=8^  Voir  la  Lettre  N°,  82c),  note  27. 


CORRESPONDANCE.     1664.  37 


N=   1217. 

SusANNA  HuYOENs  à  Christiaan  Huygens. 

28    FÉVRIER     1664. 
'La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam,  Archives  Mumàpales. 

Hage  den  28   Februarij    1664. 
Monsieur  mon  très  cher  Frère 

Enigen  Tijt  geleden  heeft  VE  de  moeijten  genomen  van  mij  ce  vraegen  ')  waer 
aen  ick  liefft  mijne  Penningen  aen  befteer  hadde ,  die  VE  bekende  mij  noch  fchiil- 
dich  te  fijn,  en  alfoo  ick  reedelijck  wel  voorfien  ben  van  Gans,  rubans, Coiffes  en  veel 
diergelijcke  ingredienren,  daer  mijn  Man  oock  noch  veel  toe  gecontribueert  heefc, 
doen  Iiij  laetft  van  Parijs  gekoomen  is ,  foo  fonde  ick  VE  vriendelijck  bidden ,  foo 
ick  VE  maer  de  moeijten  durf  vergen  van  een  Paer  Luftres  te  koopen,  te  naeften 
bij  op  't  fatfoen  gelijck  de  geene  fijn  die  Broer  Loodewijckmij  voor  deefen  gefon- 
den  heeft.  die  fijn  de  glaefen  de  lengte  ende  breete  als  dit  ingeleijde  Toutie,  en 
rondt  om  met  een  Booretie  van  gedreeven  kooper  en  fchoon  vergult  en  entrent 
twee  duijm  breet.  en  aen  elcke  Luftre  fijn  twee  Blaeckerties,  moogclijck  fal  VE 
daer  noch  wel  enige  heugenis  van  hebben.  offer  noch  enich  agrément  aen  was ,  dat 
nu  moogelijck  meer  in  de  moode  is  gelieftfe  daerom  niet  te  laeten.  deefe  die  wij 
hebben  fijn  in  Franfch  Gelt  betaelt  90.  guldens.  het  geene  VE  aen  gek  daer  toe  te 
kort  foudt  moogen  koomen,  fal  VE  kunnen  krijgen  daer  het  gelt  vanMamas  Hor- 
loge fuit  ontfangen,  daer  mijn  Man  de  voorleede  weeck  van  gefchreeven  heeft  "). 

vi^ilt  daer  toch  voor  al  forg  voor  draegen ,  dat  het  net  en  goet  van  werck  mach 
fijn  en  dat  booven  een  criftal  of  glaefie  is ,  dat  men  de  wij  fer  fien  kan  fonder  de 
kas  open  te  doen.  mama  fal  VE  grooten  danck  feggen  foo  Gliij  daer  wat  forg 
voor  gelieft  te  neemen.  en  ick  voor  de  Lufi:res.  het  is  de  eerfte  commifl'ie  daer  ick 
VE  moeijelijck  meede  gevallen  heb.  ick  wil  hoopen  dat  ghij  mij  niet  weijgeren  iult 
die  uijt  te  voeren.  en  fijdt  verleekert  waer  ick  VE  weer  enigen  dienfl  Ivan  doen  dat 
ick  anders  nergens  nae  wacht  als  nae  commiffie  daer  toe  te  hebben  en  fal  foecken 
het  felve  tôt  VE  contentement  uijt  te  voeren. 

van  Heeterens  Soon  s)  is  tegenwoordich  te  Parijs  gelijck  ick  geloof  mijn  Man 
VE  daer  naeder  onderrechting  van  doct  die  foude  de  Lufl:rcs  met  fijn  goet  wel 
doen  overkoomen,  maer  ick  wilde  wel  dat  daer  die  gekogt  worden  datfe  die  Luij 
met  even  voorfigtich  packten,  datfe  Ibnder  te  breecken  over  mochten  koomen. 

verder  weet  ick  VE  foo  heel  veel  nieus  niet  meede  te  deelen.  al  wat  de  Bals  aen 


')    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Hnygens  à  Susanna  Huygens. 

-)   Consultez,  la  Lettre  N°.  121 5.  sj    Consultez  la  Lettre  N°.  i:i6,  note  3. 


CORRESPONDANCE.    1664. 


gaet  dacr  twijfFel  ick  niet  aen  of  de  Broers  feggen  daer  af  al  datter  te  feggen  valt. 
eergifteren  is  'c  tôt  Moeij  van  Dorp  *)  te  doen  gcweeft.  Deflofges  gaf  de  violons 
aen  Juffrouw  Ida  s)  ,  ailes  ifler  heel  cierlijck  en  fraeij  geweeft.  en  't  Bal  is  fonder 
queftie  geeijndicht,  dat  al  wat  raers  is,  fomtijts  ifler  op  de  voorgaende  al  een  klap 
gevloogen.  dat  het  de  manier  was  dat  de  vrouwen  of  de  jnffers  malkanderen  wat 
klop  gaeven ,  ick  meen  datter  meenige  fchoone  Bataille  gehouden  fou  werden , 
want  de  Jaloufie  onder  de  wijven  is  afgrijfrelijck.  nu  is  de  vaften  avont  gedaen , 
daer  mee  fijn  de  Bals  ten  ende. 

Juffrouw  van  Nieveens  Houwelijck  met  Buat  "}  fal  endelijck  voortgacn,  en  bin- 
nen  weijnich  tijt  geloof  ick  maer  fij  communiceert  daer  niet  van  felfs  aen  haer 
naefte  vrinden.  't  is  een  Reijnaert  en  't  fal  een  Reijnaert  blijven.  Moey  van  Dorp 
is  feer  in  haer  trouwen  verheugt.  op  hoop  dat  die  fotte  Amitié  van  Juifrouw 
Anne  ^^  dan  eens  ten  ende  fal  fijn. 

wat  offer  eijndelijck  noch  gebeuren  fal  van  Sant  R.  en  Broer  van  Zeelhem  ^). 
ick  kan  niet  begrijpen  wat  hij  der  mee  feggen  wil  en  noch  te  meer  dewijl  ik  hoor 
dat  hij  aen  Papa  daer  niet  meer  af  fchrijft.  ick  kan  anders  niet  fienofhij  doet 
haer  en  fijn  felven  ongelijck  want  als  hij  al  lang  geloopen  fal  hebben  dan  fal  hij 
het  moe  worden ,  en  dan  fal  m'en  haer  laeten  fitten.  en  dan  fal  m'en  feggen  dat 
hij  fe  niet  en  begeert  en  ondertuflthen  fou  hij  moogelijck  wel  een  Houwelijck 
kunnen  doen  daer  hij  meer  avantage  aen  doen  fou.  watter  van  is  of  niet ,  hij  fitter 
altoos  aile  daech  maer  en  communiceert  aen  niemant  wat  hij  in  't  fin  heeft;  af  rae- 
ijen  durf  ick  hem  oock  niet  dan  fou  hij  wel  meenen  dat  ick  liever  hadt  dat  hij  on- 
getrouwt  bleef,  en  dat  fou  ick  niet  geern  hebben.  ick  fou  dufent  mael  liever  heb- 
ben dat  hij  trouwden  als  't  maer  wel  was. 

Cobetie  Thibout  is  hier  oock  geariveert ,  wat  daer  noch  van  gebeuren  fal  met 
den  andren  Frater  fal  den  Tijt  leeren.  dat  is  altoos  een  aerdich  foet  meijfien.  en  al 
van  de  befl:e  flag  die  ick  ken. 

ons  arme  fiecke  fufie»)  blijft  noch  al  feer  in  enen  fliaet.  al  de  hoop  die  wij 
hebben,  is  tegen  den  foeten  tijt.  moogelijck  of  dat  enigeveranderinggeeven  fal, 
het  valt  ondertuffchen  heel  verdrietich  dat  arme  kint  foo  lang  foo  EUendich  te 
fien  en  als  m'en  evenwel  al  doet  dat  m'en  kan ,  foo  moetmen  voort  van  Godt  de 
uijtkomfl:  verwagten.  de  kleijne  Sus  '°)  is  een  foet  gefont  en  vroolijck  kint.  dat  is 
mij  noch  een  groote  vreugt,  dat  ick  een  van  beij en  foo  wel  fien. 


■*)    Ida  van  Baerle,  veuve  d'Arent  van  Dorp.  ')    Ida  van  Dorp. 

*)    En  effet,  Henry  de  Fleiiry  de  Conlan  ,  seigneur  de  Bnat,  épousa,  dans  les  premiers  jours 

d'avril  1664,  Elisabeth  Maria  Musch  ,  Mademoiselle  de  Nieuwveen. 
'')    Peut-être  Anna  van  Dorp. 
8)    Ce  n'est  que  le  28  août  1668  que  Constantyn  Huygens,  seigneur  de  Zeelhem,  épousa  Susanna 

Ryckaert. 
»)   Geertruid  Doublet.  '°)  Constantia  Doublet. 


CORRESPONDANCE.     1664.  39 


Ick  verlang  aile  weeck  tegen  dat  de  Brieven  koomen,  op  hoop  datter  eens 
enige  apparencie  fal  weefen  van  Papa  weer  te  fien ,  en  VE ,  maer  toc  noch  toe 
ifTer  weijnich  hoop  toe  nae  fe  mij  feggen. 

Adieu  cher  Frère  denckt  ondertuffchen  fomtijts  aen  je  goeie  vrinden.  Marna 
doet  VE  vrindelijck  falueren.  en  recoramandeert  VE  noch  eens  de  forg  van  het 
Horloge,  en  ick  die  van  de  Luftres,  ick  bidje  draegt  toch  forg  voor  defe  ene 
commilîie.  in  lange  fal  ick  U  niet  raeer  moeijelijck  vallen.  Adieu ,  Adieu. 

het  langfte  Toutie  is  de  breete  van  't  Glas  fonder  lijft ,  en  kortflie  de  hoogte. 


N2  1218. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

12    MARS    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

A  Paris  ce   12  Mars   1664. 

Monsieur 

J'ai  receu  la  voftre  du  15  février  et  hier  celle  du  25  ').  Je  fuis  marry  que  le 
différent  entre  Monfieur  le  Comte  de  Cincardin  et  moy  vous  donne  de  la  peine 
comme  il  fait,  eftant  bien  aife  toutefois  qu'il  y  ait  un  entremetteur  comme  vous, 
pour  le  terminer  a  l'amiable;  et  de  ma  part  j'avoue  que  je  vous  fuis  fort  obligé 
des  bons  offices  que  vous  y  contribuez.  Monfieur  le  Comte  devroit  confiderer 
qu'en  cette  affaire  periculum  eft  in  mora  car  depuis  qu'on  fcait  que  les  horologes 
a  pendule  ont  reuffi  fur  mer,  il  faut  craindre  qu'il  n'en  viene  quelqu'un  qui  d'une 
ou  d'autre  manière  les  ajuftant  pour  cet  ufage  en  faffe  fon  invention ,  avec  pareil 
droit  que  peut  avoir  Monfieur  le  Comte.  Au  moins  mes  amis  en  Hollande  -)  ap- 
préhendent fort  cela ,  et  m'exhortent  continuellement  a  couper  chemin  a  de  telles 
gens,  en  prefentant  ma  requefte  a  Meffieurs  nos  Eftats;  ce  que  pourtant  j'ay  touf- 
jours  diffère  en  attendant  voftre  refponfe  cet  s)  a  dire  celle  du  Comte  de  Kincardin. 
Je  fuis  marry  que  celle  qu'il  vous  a  envoiée  n'a  pas  fatiffait  a  voftre  attente  mais 
puifque  vous  le  trouuez  bon ,  il  faut  bien  encore  attendre  l'autre  que  vous  me  pro- 
mettez dans  15  jours.  Je  fouhaite  qu'elle  puiffe  tendre  a  accommodement,  et 


')    Ces  lettres  de  R.  Moray  -à  Chr.  Huygens  manquent  toutes  les  deux  dans  nos  collections. 
°)    Consultez  la  lettre  de  Jolian  de  Witt,  le  N".  12 10. 
3)    Lisez  :  c'eft. 


40  CORRESPONDANCE.     1664. 


qu'en  fuite  voftre  Société  Royale  veuille  continuer  fes  foins  pour  l'avancement  de 
cette  invention,  comme  elle  a  défia  commencée,  vous  affurant  qu'il  ne  tiendra  pas 
a  moy  qu'elle  ne  participe  aufïï  au  profit  qui  en  pourra  revenir. 

Pour  ce  qui  eil  de  la  machine  *),  je  croiois  vous  avoir  expliqué  afl"ez  clairement 
comment  l'un  bout  de  la  corde  qui  paflfe  dans  la  poulie,  eft  attaché  au  dofljer  de 
la  chaife  ,  et  l'autre  au  poitral  du  cheval.  Car  c'eil  cette  corde ,  avec  l'autre  pa- 
reille de  l'autre  coftè  par  les  quelles  la  machine  eft  tirée,  et  qu'on  nomme  les 
traits.  J'ay  veu  défia  la  nouuelle  que  l'on  fait  pour  deux  perfonnes,  et  j'ay 
mefme  efté  dedans.  Elle  n'eftoit  paS  encore  fi  douce  que  l'autre ,  mais  après  qu'on 
en  aura  oftè  tout  le  bois  des  flefches  qu'il  faut,  je  ne  voy  pas  pourquoy  elle  ne  le 
feroit  pas  puiique  ces  flèches  font  beaucoup  plus  larges  que  celles  de  la  machine 
fimple,  et  que  partant  elles  feront  a  peu  près  de  la  mefme  efpefi!eur.  Le  plus 
grand  inconvénient  que  je  trouue  dans  cette  machine  a  deux,  c'eft  qu'y  devant 
ertre  deux  chevaux  l'un  de  ceux  qui  eft  aflls  dedans ,  fera  obligé  de  mener  le  che- 
val de  derrière ,  du  moins  quand  il  faudra  tourner  a  droite  ou  a  gauche ,  et  pour 
cela  il  faudra  que  le  rideau  de  devant  demeure  ouuert.  Il  y  a  15  jours  que  Mef- 
fieurs  les  participants  d'icy  ont  obtenu  la  vérification  du  Parlement  de  leur  Privi- 
lège et  ils  ont  defTein  de  faire  graver  en  taille  douce  la  figure  avec  toutes  les  pro- 
portions de  la  machine  pour  en  faciliter  le  débit. 

En  confiderant  de  nouueau  le  defl^ein  s)  que  vous  m'avez  envoie  de  la  montre  que 
doibt  faire  Fremantel  *),  je  voy  que  je  ne  l'ay  pas  compris  cy  devant,  ny  vous  non 
plus  peut  eftre.  Car  ce  que  nous  prenions  pour  un  trou  par  ou  l'on  voioit  les  fé- 
condes^ c'eft  le  pignon  de  6  dents  attaché  a  l'axe  de  la  roue  de  rencontre,  qui  eft 
tout  en  haut  de  la  figure ,  parallèle  a  l'horizon ,  et  a  30  dents.  Les  nombres  ne  font 
pas  mal  pris  dans  tout  le  refte,  mais  toute  fois  je  ne  fcaurois  dire  fi  ce  font  les  mef- 
mes  que  j'ay  dans  une  montre  femblable  a  la  Haye  qui  a  mefme  longueur  de  pen- 
dule. J'eftois  alors  pour  ces  grands  pendules  mais  je  doute  maintenant  fi  l'on  ne  fe- 
roit pas  mieux  d'en  demeurer  dans  la  médiocrité  de  ceux  qui  font  aux  montres  de 
Monfieur  le  Comte  de  Kincardin  car  encore  qu'il  foit  conftant  que  fur  terre  les 
longs  pendules  font  les  plus  juftes,  il  ne  femble  pas  qu'il  en  foit  de  mefme  fur 
mer ,  mais  qu'au  contraire  les  fecoufl"es  du  vaiflfeau  cauferont  plus  d'inégalité  au 
vibrations  lentes  qu'a  celles  qui  font  plus  viftes  :  outre  que  les  pendules  courts 
font  moins  fujedls  a  s'arrefter  dans  un  vaifl"eau  agité  que  les  longs.  Si  les  2  mon- 
tres de  Monfieur  le  Duc  de  York  '')  ne  font  pas  encore  trop  avancées  vous  y 
pouuez  avifer. 


■*)    11  s'agit  de  la  machine  Roannesque.  Consultez  la  Lettre  N°.  1200. 

5)    Ce  dessin  s'est  perdu  avec  les  deux  lettres  de  R.  Moraj'.  Voir  la  note  i. 

")    Fromantel,  horloger  renommé  de  Londres:  c'était  lui  qui  avait  l'ait  l'horloge  qui  se  trouvait 

àla  Société  Royale  en  souvenir  de  L.  Rooke.  Consultez  la  Lettre  N°.  1093,  note  13. 
^"1    James  11,  à  ce  moment  encore  duc  de  Yorlc. 


CORRESPONDANCE.    1664.  4I 


C'eftoit  Monfieur  Auzout  qui  m'avoit  prié  ^)  de  fcavoir  de  vous ,  quelle  eftoit  la 
grolTeur  des  tuyaux  dans  les  quels  le  mercure  eftoit  demeuré  fufpendu  au  defîus 
de  la  mefure  ordinaire ,  parce  l'Hypothefe  qu'il  s'eftoit  imaginée  requeroit 
que  cette  grofteur  fut  petite  mais  maintenant  il  n'eft  plus  dans  cette  penfée;  non 
feulement  parce  que  je  luy  ay  fait  veoir  ce  que  vous  me  mandez  que  dans  le  tuyau 
de  Milord  Brouncker  il  pouuoit  mettre  tout  le  petit  doigt ,  mais  auffi  par  ce  que 
l'expérience  a  la  fin  nous  a  reuffie  avec  un  tuyay  de  cette  mefme  largeur.  Ce  fut 
juftement  alors  que  je  venois  de  luy  communiquer  cet  endroit  de  voftre  lettre,  que 
nous  la  fifmes ,  s'y  trouuant  des  tuyaux  avec  du  mercure  purgé  d'air  tout  preft 
dans  fa  chambre  avec  les  quels  jufques  la  il  avoit  tenté  en  vain  d'en  venir  a  bout. 
La  première  fois  le  mercure  demeura  fufpendu  un  aflez  bon  efpace  de  temps, 
mais  bien  moins  aux  autres  3  ou  4  fois  que  nous  répétâmes  l'expérience  ce  qui 
nous  donna  moyen  de  remarquer  de  quelle  façon  la  petite  bulle  d'air  faifoit  def- 
cendre  le  mercure,  et  je  vis  qu'il  en  arrivoit  de  mefme  que  dans  l'expérience  fem- 
blable  que  j'ay  tant  de  fois  faite  avec  de  l'eau  :  a  fcauoir  que  la  bulle  eftant  mon- 
tée jufqu'a  la  hauteur  des  27^  pouces,  fe  dilate  de  la  vers  en  haut  fort  fubitement, 
faifant  défcendre  tout  le  mercure  qui  eft  par  deftus  jufqu'a  cette  dite  mefure. 
Mardy  prochain ?)  nous  ferons  rapport  de  ce  que  nous  avons  trouué  chez  Monfieur 
de  Montmor  (quoy  que  tout  le  monde  foit  défia  afi!ez  perfuadé  de  la  vérité  de  la 
chofe  par  la  lettre  de  Monfieur  Boile  ^°)  que  j'ay  fait  veoir)  et  Monfieur  Rohaut, 
s'y  trouuera  aufli,  qui  peut  eftre  nous  fera  part  de  fa  penfée  ")  qu'il  dit  avoir  tou- 
chant la  caufe  du  phénomène.  Lon  a  grande  envie  de  faire  quelque  eilabliflement 
plus  folide  et  plus  réglé  pour  cette  académie,  qu'il  n'y  en  a  eu  jufqu'a  cet  heure,  et 
depuis  quelque  temps  l'on  a  tenu  diverfes  confultations  a  cette  fin ,  mais  avec  tout 
cela  l'on  advance  fort  peu ,  de  forte  que  mefme  les  plus  zelez  commencent  a  defef- 
perer  du  fuccefs.  Cela  fait  bien  veoir  que  vous  avez  fait  chez  vous  une  chofe  que 
par  tout  ailleurs  il  n'eft  pas  bien  aife  d'imiter. 

Je  vous  prie  de  vous  fouuenir  de  ce  que  je  vous  ay  demandé  touchant  les  efcrits 
de  Horroxius  '"). 


8)   Consultez  la  Lettre  N°.  1213.  »)    Le  1 8  mars  1 664. 

'°)  Voir  la  Lettre  N°.  1171.  ")  Consultez  la  Lettre  N°.  1213. 

'-)  Vers  ce  temps  la  Société  Royale  s'occupait  à  préparer  une  édition  des  manuscrits  de  Horrox, 
dont  un  grand  nombre  étaient  dispersés  chez  plusieurs  personnes,  tandis  qu'une  partie 
s'était  perdue;  la  rédaction  en  fut  confiée  à  J.  Wallis;  ils  furent  publiés  sous  le  titre: 

Jeremiae  Horrocci  Liverpolienfis  Angli,  ex  Palatinatu  Lancaftriae,  Opéra  Pofthuma  viz. 
Aftronomia  Kepleriana,  defenfa  &  promota.  Excerpta  ex  Epiftolis  ad  Crabtraeura  fuum. 
Obfervationum  Coeleftium  Catalogus.  Lunae  Theoria  nova.  Accedunt  Guilielmi  Crabtraei, 
Manceflrienlis  Obfervationes  Coeleftes.  In  calce  adjiciuntur  Johannis  Flaralfedii,  Derbienfis, 
De  Temporis  Aequatione  Diatriba.  Numeri  ad  Lunae  Theoriam  Horroccianam.  Londini, 
Typis  Guilielmi  Godbid  impenfis  J.  Martyn  Regalis  Societatis  Typographi,  ad  inligne  Cam- 
panae  in  Coemeteria  DrPauli.  Anno  Domini  m.d.c.lxxui.  in-4°. 
En  1678,  il  en  parut  une  édition  augmentée. 

Œuvres.  T.  V.  6 


CORRESPONDANCE.    1664. 


Je  VOUS  envoieray  le  livre  de  Monfieur  Pafcal  ^^')  par  la  première  occafion  que 
je  pourray  rencontrer  car  il  eft  trop  grand  pour  eftre  envoie  par  la  pofte. 
Je  vous  baife  les  mains  et  fuis 

Monsieur 

Voftre  très  humble  et  très  obeiffant  ferviteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 

N'a  t  on  pas  envoie  fa  montre  de  8  jours  a  Milord  Brouncker  ?  "*^ 

A  Monfieur 
Monfieur  Moray  Chevalier  et  du  Confeil  Prive  du  Roy 
pour  les  affaires  d'Efcofle  dans  Whitehall  A 

Londres. 


N=  1219. 

Cl-IRISTIAAN    HUYGENS    à    [LoDEWIJK    HuYGENs]. 
14    MARS    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden,  coll.  Htiygens. 

A  Paris  ce   14  Mars   1664. 

Je  relpons  a  la  voftre  ')  du  ij  février  ayant  laiffe  partir  deux  ordinaires  fans 
vous  efcrire,  l'une  parce  que  je  n'en  eus  pas  le  loifir;  l'autre ,  parce  que  je  fcavois 
que  ma  lettre  ne  vous  trouueroit  pas  a  la  Haye  =).  Vous  y  ferez  revenu  maintenant,  et 
me  devez  un  peu  de  relation  de  vos  avantures  nuptiales.  Le  marié  5)  et  la  mariée  '*) 
ibnt  deux  perfonnes  aflez  fmgulieres,  ce  qui  me  fait  croire  qu'il  y  fera  arrive  des 
chofes  dignes  de  remarque.  Pour  n'avoir  pas  fermé  voibe  lettre  lors  que  vous 
l'aviez  efcrite,  mais  le  jour  d'après  après  avoir  danl'é  toute  lanuift,il  vous  crt 


'3)  „Traité  de  l'équilibre  des  liqueurs",  cité  dans  la  Lettre  N°.  675,  note  10. 
'+)  Consultez  la  Lettre  N°.  121 2. 


')   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre,  qui  était  la  réponse  au  N°.  1216. 
=)    Voir  la  Lettre  N°.  12 16.  0   David  Becker. 

*)  Justina  van  Baerle. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


arrivé  de  faire  une  bevûe ,  et  d'en  faire  la  fuperfcription  a  mon  Père  qui  fut  ef- 
tonnè  d'y  trouuer  toutes  ces  particularitez  des  bals  et  des  querelles ,  et  y  aura  aufli 
leu  le  dernier  article,  ou  vous  parlez  de  l'augmentation  de  la  penfion,  quoy  qu'il 
n'en  dit  mot.  Mais  en  tout  cela  il  n'y  a  pas  grand  mal ,  et  je  croy  que  vous  feriez 
bien,  puifque  le  frère  de  Zeelhem  pour  fes  confiderations  particulières  néglige 
cette  afïaire ,  d'en  efcrire  à  Padre  comme  ayant  eu  communication  de  la  lettre  par 
la  quelle  il  y  a  confenti ,  et  il  me  femble  qu'on  pourroit  demander  200  francs  de 
plus  ou  environ.  Mais  qu'efi:  ce  que  ce  bon  Zelemius  a  dans  la  telle  de  ne  fe  vou- 
loir pas  iervir  de  l'occafion  qui  s'oifre  ?  aime  t  il  mieux  de  mandier  tantofl  une 
perruque  tantoft  autre  chofe,  que  d'avoir  i a  penfion  accreue  une  fois  pour  toutes? 
Ne  feroit  ce  pas  qu'il  croit  fortir  bientoft  de  tout  cecy  en  fe  mariant  ?  c'eft  là  peut 
eftre  voftre  penfée  que  vous  n'avez  pas  voulu  me  dire. 

Quant  a  mon  affaire  des  Longitudes,  je  n'aurois  pas  attendu  fi  longtemps  fans 
prefenter  requefl:e  a  Meffieurs  les  Etats,  fi  je  n'eufTe  fceu  que  le  Chevalier  Moray , 
qui  efi:  l'entremetteur  5)  entre  le  Comte  de  Kincardin  et  moy,  efl:  trop  homme 
de  bien  pour  fouffrir  qu'a  mon  defceu  l'on  entreprifl  rien  a  mondefavantage. 

Il  me  mande*)  que  la  première  refponfe  que  le  dit  Comte  de  Kincardin  luy  avoit 
envoiée  pour  moy,  a  elle  égarée ,  et  que  l'ayant  a  la  fin  receiie ,  il  a  jugé  qu'elle  ne 
termineroit  pas  encore  nofire  différent ,  de  forte  qu'il  en  a  efcrit  fon  avis  audit 
Comte  me  priant  d'avoir  patience  encore  15  jours,  au  bout  des  quels  il  m'en- 
voiera  la  refponce  qu'il  recevra  quelle  qu'elle  puifTe  eftre.  Je  les  luy  ay  donc 
accordé ,  croiant  qu'il  vaudra  beaucoup  mieux ,  et  fera  plus  utile  que  nous  foions 
'alTociez  enfemble,  que  d'en  venir  a  une  rupture.  L'argument  que  Monfieur  van 
Leeuwen  vous  a  rapportée  qu'il  avait  ouï  chez  Monfieur  le  Penfionaire  '') ,  et 
qui  femble  favorifer  Monfieur  Brus  eft  a  peu  près  celuy  mefme  que  je  luy 
avois  mandé  ^)  mais  non  pas  fans  y  adjoufter  la  folution,  de  forte  que  cela  ne  me 
fait  pas  foupconner  que  le  dit  Penfionaire  pourroit  avoir  eu  d'autres  informations 
que  de  moy. 

Ce  matin  le  frère  ^^  de  feu  Monfieur  d'AIonne  '°)  m'eft  venu  trouuer  avec  un 
autre,  qui  eft  Confeiller  au  Parlement.  Le  premier  me  difant ,  qu'il  vous  avoit 


5)    Consultez  les  Lettres  Nos.  1200  et  12 18. 

*)   Cette  lettre  de  R.  Moray  à  Chr.  Huygens  ne  se  trouve  point  dans  nos  collections. 

7)   Johan  de  Witt. 

S)  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Job.  de  Witt,  ni  la  minute.  Con- 
sultez la  réponse  de  ce  dernier,  le  N°.  12 10. 

9)  Ce  d'AIonne  (ou  Dalonne),  frère ,  s'occupait  beaucoup  des  Hollandais  à  Paris ,  leur  prêtait 
de  l'argent,  et  les  tirait  des  mauvais  pas.  Consultez  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  812 , 
note  4. 

'°)  Christiaan  et  Lodewijk  Huygens  avaient  rencontré  d'AIonne  pendant  leur  séjour  antérieur 
à  Paris,  en  1655. 


44  CORRESPONDANCE.     1664. 


cogneii,  a  voftre  retour  d'Efpagne  "),  et  qu'il  croioit  encore  vous  trouuer  icy.  Ils 
defiroient  avoir  mon  avis  fur  une  horologe  qu'ils  vouloient  faire  venir  d'Hol- 
lande, fans  pourtant  me  charger  de  rien  parce  qu'ils  y  ont  Monfieur  de  Villomer  '-) 
qui  en  aura  foin.  Dites  feulement  a  Pafcal  qu'il  luy  fafle  avoir  quelque  chofe 
de  bon.  Je  m'étonne  que  ces  deux  horologes '3)  dont  l'une  eft  pour  le  Maréchal "*) 
ne  font  pas  encore  en  chemin ,  eftant  défia  prefque  prelles  lors  que  vous  en  don- 
nâmes ordre.  Je  vous  les  recommande  encore. 


N=    I220. 

Sus  ANNA    HUYGENS    à    [ChRISTIAAN    HuYGENS]. 
20    MARS    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam^  Archives  Municipales. 

Haege  den  20  Meert   1664. 
Monsieur  mon  très  cher  frère 

Met  is  mij  leet  dat  onfe  commifTien  niet  hebben  kunnen  uijt  gevoert  w^erden,  voor 
het  vertreck  van  het  Jonge  van  Heetertie ,  nu  evenwel  wil  ick  hoopen  dat  UE. 
forg  fuit  draegen  dat  die  marchandife  met  de  cerfte  goede  gelegentheijt  moogen 
over  gefonden  wrcrden  en  infonderheijt  het  horloge  ')  voor  Mama,  daer  verlangt 
fij  feer  nae.  al  fijn  de  Luftres  juft  niet  eveneens ,  als  ick  fchreef  -)  dat  de  mijne  fijn, 
daer  is  foo  veel  niet  aen  geleegen ,  als  de  groote  maer  bijnae  over  een  komt.  moo- 
gelijck  iiïer  fmt  die  tijt  wel  gemaeckt  die  gentilder  fijn,  en  moogelijck  noch  met 
enich  ander  agrément,  maeckt  toch,  dat  ick  vi^at  fraeijs  krijg.  dewijl  UE  vraegt  ter 
deeg  te  v^^eeten ,  hoe  veel  het  is ,  dat  ick  aen  Juffrou  Lij waetierfter  betaelt  hebbe , 
fende  het  briefîe  met  de  quitantie  hier  nevens,  doch  indien  UE  tegenvi^oordich  niet 
te  pas  en  komt  de  felve  penningen  daer  aen  te  reekenen  ial  ick  UE  geern  crédit 
doen,  tôt  dat  UE  fulx  w?el  geleegen  fal  koomen.  fchickt  het  foo  het  UE  befl:  gevalt, 

Nu  moogie  altoos  geloven  dat  Buat  met  Juffrouw^  van  Nieveen  trouwen  fal  3). 
nae  dat  fij  faemen  voorleede  fondach  *)  een  gebodt  gehadt  hebben.  fij  houden 


")  En  juillet  1661.  Consultez  la  Lettre  N°.  876. 
'°)  De  la  Vilomer  était  un  banquier  à  Amsterdam. 
'3}  Consultez  la  Lettre  N°.  1212.  '+)  Il  s'agit  du  maréchal  Antoine  de  Gramont. 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  121 5.  =)    Voir  la  Lettre  N°.  1 217. 

3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 217,  note  6.  4)   C'était  le  16  mars  1564. 


CORRESPONDANCE.     1664.  45 

haer  Refidentie  tegenwoordich  te  Patijnenburg  ='),  om  dat  fij  geen  befoeck  ver- 
wachten  wil ,  haer  trouwen  fal  oock  fonder  enige  ceremonien  te  werck  gaen ,  fij 
fullen  binnen  weynich  tijts  eens  een  reijfie  nae  Vranrijck  doen  en  koomen  dan 
voort  hier  in  den  Haeg  Hiiijs  houwen.  Moey  van  Dorp  '')  geloof  ick  dat  haeft 
foo  blij  is  als  den  Bruijgom  felfs ,  omdat  nu  endelijck  die  fotte  Amitié  van  Juf- 
frouw  Anne  ■')  eens  uijt  fal  fijn. 

ick  denck  niet  dat  het  van  noode  fal  fijn  UE  pertinent  relaes  te  doen  van  het  en- 
leveren  ^)  van  de  arme  JufFrouw  Orléans  »).  de  Broers  fullen  het  fonder  twijffel  al 
gedaen  hebben,  foo  veel  ifi^er  van,  datter  Tijding  is  dat  fij  gevonden  is  te  Culenburg 
in  een  Herberg'°),  denckt  eens  wat  een  Dollen  en  defperaeten  defleijn  dit  geweell 
is  van  Mortaigne  ").  niemant  kan  begrijpen  wat  hijder  mee  voor  heeft,  hadt  fij  al 
haer  goet  aen  Jueelen  in  haer  fack  gehadt,  dan  hadt  hij  noch  enich  voordeel  daer 
van  kunnen  hebben ,  maer  met  fulck  een  gewelt  een  Jufirouw^  te  enleveren ,  daer 
was  ommers  geen  apparentie  toe,  dat  hij  daer  ooijt  mee  door  fou  raecken.  fij  heeft 
fulckenfchrickelijcken  mifbaer  ")  gemaekt,  datter  al  de  luij  van  weeten  te  fpreec- 
ken ,  daer  fij  maer  voorbij  gereeden  is.  aile  menfchen  fijnder  mee  bekommert  ge- 
weefi:  en  nu  is  elck  verblijdt  dat  fij  gevonden  is.  Arme  Jan  van  Vlaerdingen  '^^ 
die  heeft  haer  altoos  nu  wel  verdient,  dewijl  hij  de  eerfl:e  is  die  haer  gevonden 
heeft.  van  nae  middach  fijnder  een  hoop  foldaeten  nae  toe.  denckt  eens  hoe  fagt 
Mortaigne  die  fpeelreijs  bekoomen  fal.  de  voerman  ^"*)  die  le  gevoert  heeft  tôt 


5)    Campagne  près  de  Naaldwijk  ;  elle  appartenait  à     ■ 

Maurice  d'y^Uart,  colonel  lieutenant  d'un  régiment  libre. 
'')    Ida  van  Baerle,  veuve  d'Arent  van  Dorp. 
'')    Consultez  sur  cette  Anna  la  Lettre  N°.  1217,  note  7. 
^)    Le  17  mars  à  10  heures  du  soir.  '■')    Catharina  van  Orliens. 

'°)  Chez  l'hôtesse  Hoevenaer,  à  l'enseigne  du  „Gouden  Leeuw".  Après  un  séjour  de  deux  jours, 

Catharina  van  Orliens  fut  transportée  d'abord  chez  une  cousine,  Annetie  Otten,  puis  chez  le 

fils  de  l'hôtesse  mentionnée,  l'échevin  Cornelis  Hoevenaer. 
")  Hans  Diderik,  ou,  comme  il  se  signait,  Johann  Theodoor ,  de  Mortaigne  ou  Mortagne,  était 

suédois,  neveu  de  Mortaigne,  consul  en  Barbarie.    Il  était  Chambellan  du  roi  de  Suède. 

L'histoire  de  l'enlèvement  de  Catharina  van  Orliens  se  poursuit  dans  plusieurs  des  lettres 

suivantes. 
'-)  En  effet,  pour  recouvrer  sa  liberté,  Catharina  van  Orliens  aurait  offert  de l'argentà  l'auber- 
giste Pieter  van  den  Hoeck ,  près  de  Woerden. 
'3)  Jan  van  Ruytenburgh,  le  fiancé  de  Catharina  van  Orliens,  s'était  rendu  tout  de  suite  à 

Culembourg  où  il  arriva  le  19  mars  ,  mais  comme  il  n'avait  pas  de  lettres  patentes  il  ne  put 

rien  obtenir.  Voir  la  plaquette: 

Verfcheyden  Stucken  en  advijfen  raeckende  den  Graef  ende 't  Graeffchap  Culenburgh  , 

midtfgaders  de  demolitie  vande  Poorten,  Bruggen  &c.  Tôt  Amfterdam,  By  Pieter  la  Roy, 

Boeckverkooper  op  de  St.  Anthonis  Marct.  Anno  1664.  in-4°. 
'■'),Ce  cocher,  qui  s'appelait  Vermeulen  et  était  d'Utrecht,  fut  pendu  pour  sa  participation  à 

cette  affaire. 


46  CORRESPONDANCE.     1 664. 


AlfFen  toe,  is  oock  gcvangen.  het  is  een  Broer  van  Maertie  Corneelis  man ,  die 
naell  Hofwijck  woonde.  m'en  meent  niec  dat  liijder  oock  foo  ligt  af  fal  raecken. 

met  ons  arme  kint  '')  is  't  noch  al  heel  quaelijck  dac  mijn  wel  heel  verdrietich 
valt ,  onlangs  heeft  fij  een  overval  gehadt  dat  m'en  a  uren  aen  mallvander  meen- 
den  dat  fij  niet  weer  bekommen  fou.  want  m'en  voelde  noch  Pois  noch  aefTem 
meer  en  evenwel  bequam  fij ,  tôt  groote  verwondering  van  den  Dofter  die  daer 
bij  lat.  van  vijftich  kindercn ,  feij  hij  ,  fonde  m'en  niet  een  vinden  die  dat  uijtftaen 
fouden.  Godt  de  Heer  w'û  ons  cens  een  uijtkomit  geeven ,  het  is  niet  te  feggen 
foo  Ellendich  als  het  arme  kint  is ,  en  Ghij  kunt  dencken  Broer  hoe  verdrietich 
mij  dat  te  fien  valt.  en  evenwel  iffer  niet  toe  te  doen  als  de  uijtkomfi:  met  pafllen- 
tie  te  verwachten ,  en  doen  ondertuflchen  al  wat  m'en  kan. 

het  bedroeft  mij  datje  fegt  datter  noch  foo  vi^eijnich  apparentie  is  voor  Papa 
van  thuijs  koomen ,  ick  wou  datter  cens  een  uijtkomfi:  van  die  reijs  was ,  en  dat  wij 
weer  al  te  mael  hier  bij  malkander  waeren ,  die  Tijt  fal  cens  koomen  hoop  ick. 
Adieu  lieve  Broer  Adieu. 

al  de  vrinden  doen  UE  vrindelijck  falueren. 


N=    I22I. 
Christiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens. 

21    MARS    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Lc'ulcn ,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  ai    Mars  1664. 

Mardy  dernier  ')  chez  Monfieur  de  Montmor  je  rendis  voftre  lettre  a  Monfieur 
Thevenot  qu'il  ne  lut  pas  d'abord  de  forte  que  je  n'en  fcay  pas  encore  le  contenu. 

Voicy  fa  refponce.  Quand  je  verray  Monfieur  le  Marefchal  -)  jeluy  feray  veoir 
tout  ce  que  vous  me  mandez  des  cafi^ettes  pour  le  Te  3).  J'auray  foin  de  voftre 
Callotte ,  et  qu'elle  ait  toutes  les  qualitez  requifes. 

Il  y  a  longtemps  que  Monfieur  de  Montbas  m'a  envoie  les  livres  et  j'ay  elle 


'5)  Geertruid  Doublet. 


')    Le  18  mars.  ")    Le  Maréchal  Antoine  de  Graiiiont. 

3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1 207. 


CORRESPONDANCE.     1664.  47 

le  chercher  pour  l'en  remercier  mais  ne  l'ay  point  troiiuè.  Il  vint  veoir  Mon  Père 
la  fepmaine  paflce. 

Il  faut  avouer  que  cette  enfeigne  de  boutique  d'épicerie  fait  un  quartier  qui  n'eft 
pas  fort  noble  dans  la  généalogie  de  la  future  belle  foeur.  Il  faudra  veoir  ce  qu'en 
dira  le  Signor  Padre  car  jufqu'icy  je  n'ay  point  eu  d'occafion  pour  le  luy  reprefen- 
ter.  le  frère  ne  luy  efcrit  rien  touchant  fon  affaire  dans  fa  dernière  lettre,  et  peut 
élire  qu'il  ne  la  prend  pas  fi  fort  à  coeur  que  l'on  penie. 

Vous  me  recommandez  d'agir  pour  le  commun  intereil:,  en  ce  qui  regarde  nofire 
penfion  't),  en  mefme  temps  que  je  vous  l'ay  recommandé.  Il  me  femblc  que  vous 
avez  plus  de  fujeft  de  parler  de  cela  que  moy  qui  pendant  le  voyage  ne  tire  point 
cette  penfion  ordinaire,  toutefois  s'il  venoit  a  propos  je  ne  laifferay  pas  de  folliciter 
pour  mon  interefi:  futur. 

^  Si  Palcal  n'a  pas  encore  achevé  ces  montres  '),  dites  luy  que  c'eftfe  mocquer 
du  monde,  et  qu'il  me  fait  grand  tort,  par  ce  me  fiant  en  fa  promefiè  j'ay  fait  efperer 
ceux  qui  m'en  ont  donné  commifiion  qu'elles  feroient  icy  il  y  a  plus  d'un  mois. 
Pour  Severijn'^)  je  penfe  aumoins  qu'il  aura  envoie  la  montre  de  8  jours  ")  en 
Angleterre  iuivant  l'adrefTe  que  je  luy  ay  procurée  ^)  toutefois  je  voudrois  bien 
en  avoir  nouuelle  certaine.  Je  voudrois  bien  auflî  fcavoir  en  quel  ertat  efl:  mon 
horologe  que  je  luy  ay  laifl^ee  s').  Il  n'y  '°)  point  de  danger  de  la  luy  laiflèr  encore; 
il  fe  gardera  bien  de  s'en  fervir  a  mon  defavantage.  dites  luy  que  j'efpere  de  re-. 
venir  bientoft  pour  luy  donner  de  l'ouurage  en  le  faifant  trauailler  a  ma  nou- 
uelle invention,  adieu. 

Pour  le  Frère  Louis. 


■t)  Consultez  les  Lettres  Nos.  12 14  et  1219. 

5)  Consultez  la  Lettre  N°.  1219.  '')   Severijn  Oosterwijk. 

")  Voir  la  Lettre  N°.  1218.  S)    Consultez  la  Lettre  N".  i  lï 

")  Consultez  la  Lettre  N°.  1212.  '")  Intercalez:  a. 


CORRESPONDANCE.    1664. 


N=  1222. 

Ph.  Doublet  à  [Christiaan  Huygens]. 
27  MARS   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam ,  Jrchires  Municipales. 

La  Haye  le  27  Mars   1664. 

Enfin  laDonfellaRapita  ')  eft  de  retour  depuis  mardi  "')  au  foir,  et  le  Pucellage 
fauué,  a  ce  que  dit  l'hiftoire  comme  elle  la  déclaré  auffi  par  ferment  a  Meffieurs  de 
la  Cour,  quoi]  que  Mortagne  '')  aijt  païïe  deux  nuits  entières  en  fa  chambre  a  Culem- 
bourg,  fuivant  la  confeffion  mefme  de  la  Pucelle ,  cecij  lemble  un  peu  Paradoxe , 
mais  fa  charité  a  elle  fi  grande  qu'elle  s'ell  moins  fouciee  de  ce  que  pourroit  dire  les 
medifans  que  de  fauuer  la  vie  a  fon  raviïïeur,  qui  luy  avoir  demandé  a  deux 
genoux  avec  beaucoup  de  larmes  cette  faveur,  s'jmaginant  de  pouuoir  eftre  fauué 
pourueu  qu'elle  fifl:  accroire  au  moins  en  apparence  qu'elle  s'efl:oit  laifleé  perfuader 
■par  luij.  et  qu'ils  efi:oient  d'accord  enfemble,  dont  auffi  le  comte  de  Culembourg'^) 
fe  fert  5)  pour  fe  jufi:ifier  envers  Meffieurs  les  Etats,  mais  envain,  car  hier  en  fuitte 
de  trois  ou  quattre  autres  lettres  en  termes  très  vigoureux  '')  on  luy  a  fait  fcavoir 
que  s'il  ne  livroit  fans  plus  de  delay  Mortagne  entre  leurs  mains  on  l'jroit  prendre 
luy  mefme  (c'eft  a  dire  le  Comte)  de  la  manière  que  Mortagne  eftoit  venu  pren- 
dre la  pucelle  dont  il  s'agit ,  et  mefme  les  trouppes  marchent  défia  de  tous  cofl:ez 
vers  Culembourg  tant  a  pied  qu'a  cheval  ")  entre  autres  deux  compagnies  des 
gardes  d'icy  ^),  fomma  Bella  Horrida  bella ,  depuis  dix  ou  doufe  jours  on  ne  parle 
d'autre  cfioie  que  de  cette  affaire  et  touttes  les  cours  tant  de  juftice  que  police 
n'ont  eu  autre  occupation.  Je  ne  vous  efcris  pas  tout  le  détail  de  l'hiiloire  car 
fans  doutte  touttes  les  lettres  tant  particulières  que  publiques  en  font  pleijnes  et 


')   Catharina  van  Orliens.  °)    Le  25  mars  1664. 

3)  H.  D.  Mortaigne. 

4)  Heinricli  Walraeth,  comte  de  Waldeck,  Culembourg  et  Pyrmont,  était  aussi  comte  et  sou- 
verain de  Culembourg.  Il  mourut  vers  la  fin  d'avril  1664,  à  Gratz  en  Styrie. 

5)  Voir  la  plaquette: 

Brief  en  Deduftie,  tôt  Juftificatie  van  de  conduite  dewelke  zijn  Excel:  Henrich  Wal- 
raet.  Grave  van  Waldeck,  Piermont  en  Culemborg,gebruyckt  heeft  outrent  de  laecke  van 
Johan  Didericb  van  Mortaigne  l'edert  dat  den  felven  Inffrouw  Catarina  van  Orliens  vyt 
's  Gravenhage  vervoert  en  tôt  Culemborg  gebracht  heeft,  Gelcbiet  den  8/18  Martii  1664. 
Aen  haer  Ho:  Mo:  overgegeven  den  12.  April  1664.  TotUtrecht,  Gedruft  voor  Symon 
Dirckfz.  vander  Vloet,  Boeckverkooper  vvoonende  achter  het  Stadthuys.  1664.  in-4°. 

*)   Ces  lettres  étaient  datées  du  10,  1 1,  13  et  14  mars  (V.  st.). 

'')  Il  y  avait  600  fantassins  sous  les  ordres  du  major,  van  Zante  et  4  compagnies  de  cavalerie 
commandées  par  Philippe  van  Steelant,  seigneur  de  Wouvere. 

^)    Sous  le  commandement  des  deux  capitaines  Buys  et  Govert  van  Bcaumont. 


CORRESPONDANCE.     1664.  49 


VOUS  avez  défia  efté  jnformé  du  commencement  de  Fhiftoire  par  l'ordinaire  palTé. 
Entre  tous  les  amans  dont  la  jeune  ferveur  etc.  le  feul  Vlaerdinge  »)  l'avoit  fuivie, 
et  les  attrappa  a  Culemburg.  mais  revint  le  lendemain  tout  defefperé  fur  ce  que 
le  comte  de  Culemburg  a  qui  il  l'alla  demander  remonftrant  quelle  eftoit  enlevée 
contre  fa  volonté  de  force,  luy  fift  voir  une  promefïè  de  mariage  '°)  de  la  main  de  la 
belle  par  la  quelle  elle  confeiïbit  de  prendre  Mortagne  pour  Ion  mary  et  qu'elle 
mefme  luy  écrivit  une  lettre  ")  pour  luy  faire  fcavoir  qu'elle  ne  le  vouloit  plus 
voir ,  ce  qui  la  fift  décrier  autant  et  plus  par  tout  qu'on  avoit  pleint  auparavant  fon 
malheur,  mais'  elle  a  déclarée  hier  a  Meflîeurs  de  la  Cour  que  la  promefîe  fufdite 
eftoit  faitte  pour  abufer  ceux  qui  venoient  pour  prendre  Mortagne  et  le  fauuer 
par  ce  moijen  a  fon  jnftante  fupplication  comme  j'aij  dit,  (Pitié  qu'on  trouue  icij 
très  étrange  et  hors  de  faifon)  et  que  la  lettre  a  Vlaerdingen  eftoit  pour  le  fauuer 
auflî  appréhendant  que  s'il  fuft  venu  la  voir ,  Mortagne  luy  euft  pu  donner  d'un 
coup  de  piftolet  a  travers  la  tefte.  Enfin  tout  eft  fauué  pourveu  que  tout  le  monde 
foit  charitablement  perfuadé  de  l'jnnocence  de  ces  deux  nuits ,  qu'il  a  paflees  en 
fa  chambre ,  la  première  en  prefence  d'une  femme  de  chambre  qui  alloit  et  venoit , 
et  la  féconde,  feuls  fans  aucun  tefmoin,  mais  foo  den  fuppliant  fegt  "),  mefme  fans 
luy  avoir  demandé  la  moindre  chofe  au  préjudice  de  fon  honneur,  comme  elle  l'a 
confirmée  par  ferment  folennel ,  mais  la  dépravation  du  fiecle  enclin  a  croire  pluf- 
toft  le  mal  que  le  bien  du  prochain  rend  cecij  d'un  peu  difficile  digeftion  a  plu- 
fieurs ,  pour  moy  je  m'en  rapporte  a  ce  qui  en  eft. 

Cette  affaire  qui  occupe  tout  le  monde  et  fait  oublier  tout  autre  chofe  m'auroit 
prefque  fait  oublier  nos  affaires.  Van  Heteren  eft  de  retour  a  qui  j'ay  paijé  fur 
voftre  billet  les  i8o  Livres  qu'il  vous  a  baillez,  ma  mère  vous  remercie  de  la 
peijne  qu'il  vous  a  plu  de  prendre  a  caufe  de  fa  monftre  '■'')  qu'elle  attend  avec  jm- 
patience,  comme  je  fais  auffi  les  defl^eins  de  Vaux  "*)  et  autre  chofe  de  cette  nature 
que  vous  pouriez  avoir  trouuez,  La  Cofte  eft  parti]  depuis  peu  de  jours  pour  Paris, 
ce  fera  par  luij  ou  par  quelques  autres  de  ces  melfieurs  que  nous  attendons 
noftre  fait. 

Vous  fcavez  que  la  Niveen  a  eu  deux  annonces  défia  avec  le  Buat  et  fe  marie- 
ront fans  aucune  cérémonie  a  Patijneburg  '^^  ou  ils  fe  font  retirez  depuis  dix  ou 


')   Jan  van  Ruytenburgh. 

'°)  Consultez  les  pages  19  et  20  de  la  plaquette: 

Haegfche  Juffer  Roof,  of  Verliael  van  het  gepaffeercle entrent  hetRapieren  en  wegh  voeren 
van  Juffr.  Catharina  van  Orliens,  door  Johan  Diederik  Mortaigne,  Ende  het  gène  daer  op 
foo  in  den  Hage  als  tôt  Culenborgh  is  gepafleert.  Tôt  Leyden  Bij  Cornelis  vander  Plas, 
Boeckverkooper  woonende  op  den  Rhijn,  Anno  1664.  in-4°. 

'')  Consultez  cette  même  plaquette  à  la  page  10. 

")  Traduction:  comme  dit  le  fuppliant. 

'3)  Consultez  la  Lettre  N°.  12 15.  '+)  Voir  la  Lettre  N°.  T215. 

'5)  Sur  la  campagne  Patijnenburg,  consultez  la  Lettre  N°.  1220,  note  5. 

Œuvres.  T.  V.  •  7 


^O  CORRESPONDANCE.    1664. 


doufe  jours,  fur  quoy  la  grande  affaire  furvenue  fait  qu'on  ne  fonge  non  plus  a  elle 
comme  fi  elle  n'eftoit  point  au  monde. 

Languerac  '")  qu'on  croioit  eftre  allé  a  Culemburg  pour  aflifter  le  Conte  '?)  ion 
ami  de  bon  conieil  afin  qu'il  n'entreprilT:  rien  qui  pourroit  nuire  après  a  fajurifdic- 
tion,  vient  d'efl:re  mené  prifonnier  ce  matin  en  la  Chatellenie  de  la  Cour,  par  quel- 
ques foldats  des  Gardes,  les  Comiflliires  '^)  qui  font  encore  a  Culembourg  l'aijant 
fait  arrefi:er  la,  on  ne  fcaic  pas  encore  le  pourquoy  mais  on  dit  que  c'efl;  pour  avoir 
contribué  a  perfuader  le  Comte  de  laifTer  efchapper  Mortagne,  et  fi  cela  eft ,  il 
pourra  fort  mal  pafier  fon  temps  comme  le  comte  mefme.  Les  Etats  d'hollande 
qui  font  afiemblez  encore  et  l'efiroient  défia  lors  du  Rapt ,  eftant  acharnes  comme 
des  diables  contre  le  Comte ,  le  raviffeur  et  fes  complices  '»),  on  a  arrefl:é  aufll  un 
advocat  "°),  qui  avoit  receu  une  lettre  de  Mortagne  ou  Langerac  par  la  quelle 
on  le  prioit  d'avifer  en  cette  aifaire. 

Madame  la  Princefie  "')  a  fait  vifiter  hier  la  pucelle  et  luy  a  fait  faire  compliment 
iur  fon  heureux  retour  et  luy  tefmoigner  la  part  qu'elle  avoit  prife  a  fon  malheur, 
et  Meflieurs  de  la  Cour  ont  trouué  bon  qu'elle  vit  tout  le  monde  pour  faire  voir 
fon  jnnocence  ,  ies  parens  et  tuteurs  aijant  voulu  qu'elle  fe  retirafl:  en  Zelande. 

Le  Rijngrave  ^-)  et  autres  perfonnes  de  condition  s'efi:ants  prefentees  ce  matin, 
a  la  Chatellenie  pour  parler  a  Languerack  on  le  leur  a  refufé,  et  on  ne  luij  fait  par- 
ler a  perfonne.  On  l'a  examiné  ce  matin  mais  on  ne  fcait  rien  encore  du  refultat.  tout 
le  monde  le  plaint  quoy  qu'on  ne  fâche  encore  s'il  efl:  coulpable,  enfin  le  Comte 
en  toutte  façon  fera  la  duppe,  s'il  livre  Mortaigne  pour  lavoir  fi  longtemps  gardé, 
et  s'il  l'a  laifl^ë  échapper ,  adieu  la  fouueraineté  fans  reflx)urce.  Voicy  de  la  poefie 
^mais  compofee  avant  mefme  qu'on  fceut  s'il  voudroit  rendre  la  pucelle  ou  non. 


Culembourg  fi  tu  veux  ne  pas  devenir  Troije. 
Pour  fauuer  Orléans  donne  Paris  en  Proije. 


'«)  F.  H.  van  den  Boetselaer.  ''')  Walraeth ,  comte  de  Culembourg. 

'^)  Ces  commissaires  étaient 
a)  Willem  Goes. 

F)  Cornelis  Fannius,  fils  de  Pieter  Fannius  et  de  Cornelia  van  Beaumont,né  le  9  juin 
1625  et  mort  le  3  novembre  1675.  Il  devint  pensionnaire  de  Brielle,  en  1660  conseiller 
ordinaire  dans  la  Cour  de  Hollande,  et  en  1669  seigneur  de  Cortenbosch.  Il  épousa 
Catharina  van  Sypesteyn. 
c)  Willem  van  Strijen,  fils  de  Quirijn  van  Strijen  et  d'Alida  van  Moerkerken,  né  à  Amster- 
dam le  23  avril  1619  et  mort  le  18  mai  lô-o.  Il  était  jurisconsulte  de  grand  renom  et 
devint  avocat-fiscal  de  la  Cour  de  Hollande,,  Il  épousa  Maria  van  der  Geer. 
'9)  Philips  Vollenhoven,  citoyen  de  la  Haye,  Feyt  et  un  Italien  nommé  Spinel. 
"°)  Jaket ,  avocat  à  la  Haye;  probablement  il  était  d'origine  hongroise. 
°')  Araalia  von  Solnis,  la  Princesse  Douairière. 
-°)  Sur  les  Rhingraves  de  Salm  ,  voyez  la  Lettre  N°.  248 ,  note  4. 


CORRESPONDANCE.     1664.  5I 


La  Pucelle  jadis  nommée  d'Orléans 

Fifi:  bien  parler  de  foy  par  fes  rares  faits  d'armes. 

Une  autre  d'Orléans  a  prefent  par  fes  charmes , 

Fait  efclatter  fon  nom  au  dehors ,  au  dedans. 

Mais  il  y  a  un  point  entre  elles  différent. 

L'une  fauva  fon  Roij ,  l'autre  perd  fon  Amant  ^■'). 

Cet  amant  is  Jan  van  Vlaerdingen  qui  auroit  efté  fiancé  avec  elle  le  lendemain 
du  Rapt,  la  Chanfon  jmprimee  jcij  jointe  a  elté  chantée  deux  jours  durant  op  de 
Kapels  Brug,  et  iur  le  marché  en  publicq. 

Adieu  met  den  naeften  breeder  van  ailes  -+). 


N=  1223. 

Christiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens. 

28    MARS     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leideii^  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  28  Mars   1664. 

Nous  avons  eftè  bien  furpris  de  l'hiftoire  ')  de  Mademoifelle  Orléans  et  en 
attendons  la  fuite  avec  impatience.  Je  n'avois  jamais  eu  fort  bonne  opinion  de  cet 
homme  ") ,  mais  je  ne  croiois  pas  qu'il  fut  abandonné  jufqu'a  ce  point  là.  S'il  n'en 
perd  que  la  telle  Amplement  je  croy  qu'il  en  eft  quite  a  bon  marché,  car  icy  il 
feroit  roué  alTurement. 

J'ay  efté  porter  ce  matin  a  la  Pofle  les  gans  dont  vous  m'aviez  prié ,  qui  font 
de  1 5  livres  la  paire ,  et  de  la  grandeur  que  vous  m'aviez  prefcripte.  J'ay  bien 
recommandé  le  pacquet  au  Commis  qui  m'a  promis  d'en  faire  autant  envers  le 
poftillon ,  et  me  fcaura  dire  après  pour  combien  il  eft  accordé  avec  luy  pour  le 
port,  que  l'on  paye  icy  jufqu'a  Anvers,  l'affignation  que  vous  me  donnez  pour 
mon  rerabourfement  fur  l'argent  des  montres  de  Pafcal  n'eft  pas  bonne  encore , 


-5)  Ces  vers  se  trouvent  aussi  dans  la  plaquette  de  la  note  10,  elle  en  contient  encore  cinq 

antres ,  dont  quatre  en  français  et  nn  en  latin. 
-*)  Traduction:  par  la  prochaine  plus  amplement  de  tout  ceci. 


')    Consultez  les  Lettres  Nos.  1220  et  1222.  =)    H.  D.de  Mortaigne. 


52  CORRESPONDANCE.     1664. 


Car  pour  celle  qu'a  la  Signora  Anna  s),  comme  je  luy  ay  dit  une  fois,  et  pour  bon- 
nes raifons,  que  je  ne  me  meflois  pasO  de  ces  2  montres  que  Monfieur  Chioze  a  fait 
venir,  elle  ne  me  parle  plus  du  payement.  Et  l'autre  de  Vigarani  s)  parce  qu'elle 
s'arreftoit  2  fois  par  jour ,  il  m'a  prié  de  la  renvoier  en  Hollande  et  je  l'ay  dans  ma 
chambre  depuis  quelques  jours ,  ou  elle  continue  a  faire  ces  mauvais  tours,  tou- 
tefois j'ay  envie  de  la  faire  racommoder  s'il  y  a  moyen ,  pour  la  vendre  a  un  bon 
prertre  qui  m'en  a  fait  iblliciter  par  Zuerius  "),  et  en  ce  cas  je  pretens  que  le  Sieur 
Paical  m'en  aura  de  l'obligation.  J'efpere  donc  qu'une  fois  j'auray  nouuelles  que 
ces  2  pièces  0  que  j'ay  commandées  feront  parties.  Pour  le  payement  de  celles  la  il 
n'y  aura  aucune  difficulté  pourvu  qu'elles  marchent,  mais  que  pour  ces  autres  il 
ne  m'adrefle  point  de  marchands,  tant  que  je  ne  luy  auray  fait  fcauoir  que  j'en  ay 
receu  l'argent. 

Il  Signor  Padre  vient  de  me  dire  que  le  frère  de  Zeelhem  luy  a  efcrit  par  fa 
dernière  touchant  noftre  augmentation  °)  que  fcavez ,  et  qu'il  a  trouuè  bon  de 
nous  l'accorder  de  130  "ffi.  J'ay  dit  que  du  moins  il  la  fit  monter  à  150,  mais  il 
s'en  eil  excufè. 

A  Monfieur 

Monfieur  L.  Hugens  de  Zulichem 

A 

la  Haye. 


N=  1224. 

Christiaan  Huygens  à  Lodev\^ijF  Huygens. 

4    AVRIL    1664. 

La  lettre  et  la  colnc  se  ironvent  à  Leirlen,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  4  Avril   1664. 

J'ay  pris  grand  plaifir  a  lire  voftre  relation  exaéle  de  la  fuite  du  Rapt  '),  et  l'ay 
communiquée  al  Signor  Padre  et  a  plufieurs  de  mes  amis.  Tous  trouuent  la  con- 


3)  Voir  la  Lettre  N°.  1 1 66.  "*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 207. 

■'')  Sur  la  montre  de  Vigarani ,  voir  la  Lettre  N°.  1207. 

«)  Probablement  le  consul  Suerius.  7)    Consultez  la  Lettre  N°.  1212. 

8)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 22 1. 


')    Consultez  les  Lettres  Nos, 


CORRESPONDANCE.     1664.  53 


duitte  de  la  belle  extrêmement  fotte ,  et  inclinent  fort  a  croire  le  pucellage  en- 
tamé. Sur  tout  elle  eft  décriée  par  des  certaines  vielles  filles  qui  avec  l'aide  de 
Dieu  ont  confervé  leur  pucellage  entier  et  immaculé  par  un  fi  grand  nombre  d'an- 
nées, comme  entre  autres  Mademoifislle  Jacfon  *),qui  bien  loin  de  la  pleindre  , 
Ibuftient  qu'elle  a  mérité  encore  pis  et  luy  dit  des  injures  en  quantité.  Pour  moy 
je  pourrois  avoir  afTez  bonne  opinion  de  tout  le  relie ,  s'il  n'y  avoit  un  article  de 
les  interogatoires  au  quel  je  voy  pas  qu'elle  aie  donné  bonne  fiDlution  qui  eft 
celuy  du  Tuteur  3)  renvoie.  Car  fi  cela  fe  faifoit  de  concert  avec  luy ,  pourquoy 
efcrivit  il  donc  a  Madame  Veth 'f-)  qu'elle  ne  vouloit  pas  qu'il  l'amenaft  ?  Peut 
eftre  la  troifieme  partie  du  Roman  nous  apportera  quelque  efi:lairciflfement  la 
defl^us;  mais  ce  que  je  defire  le  plus  d'y  apprendre,  c'eft  l'hiiloire  du  Comte  de 
Culembourg  s),  et  ce  qu'on  aura  fait  du  Seigneur  de  Langerac. 

Je  n'ay  pas  vu  Monfieur  Thevenot  depuis  que  j'ay  receu  voftre  dernière*)  pour 
luy  faire  part  de  ce  qu'il  y  a  pour  luy ,  mais  ce  fera  a  la  première  occafion. 

Hier  j'eus  une  lettre  de  Don  Sebaftian,  qui  efi:  a  Copet,  auprès  de  Monfieur 
le  Comte  de  Dona  ''),  et  s'en  va  de  la  a  Avignon  veoir  la  mère  ou  il  demeura  ^) 
un  mois.  Il  me  mande  que  je  vous  fafl^e  fcavoir  qu'il  a  pour  vous  une  boete  de 
montre  telle  que  vous  luy  aviez  demandée. 

Je  vous  prie  de  m'envoier  par  le  premier  ordinaire  de  la  greine  de  choux  de 
toute  forte ,  Savoykool ,  Blomcool ,  rodekool  et  s'il  y  en  a  d'autres  encore.  La  cou- 
fine  Zuerius  ')  (a  qui  je  vous  prie  de  faire  mes  baifemains)  fcaura  vous  les  indi- 
quer. C'eft  pour  une  de  mes  bonnes  amies ,  c'eft  pourquoy  je  ne  voudrois  pas 
que  vous  l'oubliaffiez. 

Dites  au  frère  de  Zeelhem,  que  j'ay  acheptè  hier  un  petit  tableau  de  minia- 
ture pour  20  piftoles,  qu'il  feroit  bien  aife  de  veoir.  Il  eft  haut  de  6  pouces  et 
large  de  4 ,  et  reprefente  une  Venus  nue  prefte  de  s'aller  baigner  dans  une  fon- 
taine, accompagnée  d'un  Cupidon;  la  figure  très  belle  et  bien  peinte  et  la  fon- 
taine avec  les  arbres  auprès  encore  mieux.  Je  croy  pourtant  qu'il  ne  me  demeu- 
rera pas  mais  que  je  l'envoieray  en  Angleterre  a  un  amy  pour  qui  je  fais  parfois  de 
telles  emplettes.  Le  maiftre  '°)  ne  demeure  pas  loin  d'icy,  eftant  un  jeune 
homme  Suiflè  qui  a  demeuré  longtemps  en  Italie. 


-)    Mlle  Jackson  est  peut-être  une  fille  de  Thomas  Jackson  ,  né  en  Durham  en  1579  ^"^  mort  en 

1640.  Il  devint  Chapelain  de  Charles  1er  et  doyen  de  Petershourgh. 
5)    Frederik  Rixen,  né  en  1591  à  Enkhuizen,  qui  devint  conseiller  ordinaire  de  la  Cour  de 

Hollande. 
•*)    Madame  Veth,  tante  de  Catharina  van  Orliens,  demeurait  à  la  Haye  au  Kneuterdijk;  c'est 

de  sa  maison  que  le  rapt  eut  lieu. 
5)    H.Walraeth. 

*)    Cette  lettre  de  Lodewijk  Huygens  ne  se  trouve  pas  dans  nos  collections. 
'')    Friedrich  von  Dhona.  ^^   Lisez:  demein"era. 

5')    Catharina  Suerius. 
'°)  Joseph  Werner;  consultez  la  Lettre  N°.  1231. 


54  CORRESPONDANCE.     1664. 


S'il  a  de  l'argent  mignon  il  y  a  icy  à  quoy  l'emploier  et  avec  plaifir ,  car  je  n'ay 
jamais  rien  veu  de  plus  agréable  que  ces  ouurages. 

A  Monfieur 
Monfieur  L.  Hugens  de  Zulichem 
A 

la  Haye. 


N=  1225. 

Ph.  Doublet  à  [Christiaan  Huygens]. 
9  AVRIL   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam  ^  Archives  Municipales. 

le  pe  Avril  1664. 

Je  veux  croire  que  vous  m'avez  eicrit  ')  par  ce  dernier  ordinaire  mais  je  n'en  fcaij 
rien  encore,  le  frère  Louis  eftant  aZuijlichem  a  qui  l'ainé  a  envoijé  hier  fon  pac- 
quet,  de  ibrte  qu'il  me  faudra  attendre  a  fcavoir  de  vos  nouuelles  jufques  a  ce  que 
ma  lettre  aura  achevé  ia  promenade,  cepandant  nous  efperons  (iur  tout  ma  mère) 
et  moij  parce  que  j'en  dois  ouijrtouslesjoursledifcours,quelamonfi:re-)auraefl:é 
relâchée  par  le  Signor  Padre  puis  qu'on  ne  fe  peut  pas  jmaginer  icij  quelles  pre- 
tenfions  il  y  peut  avoir  hors  celle  de  fon  bon  plaifir  nonobftant  la  grande  jmpati- 
ence  ou  ma  mère  eft  d'en  r'avoir  une  en  eftant  depourveue  prefentement  contre 
fa  couftume. 

Sans  doutte  le  Sieur  Loret ,  n'aura  pas  oublié  dans  quelque  une  de  fes  gafet- 
tes  Burlefques  3)  l'avanture  de  la  Pucelle.  La  quelle  donc  je  vous  prie  de  nous 
faire  avoir  du  pluftoft  pour  caufe. 

le  Sieur  Petit  '*)  ne  fcauroit  il  point  fi  peribnne  ne  travaille  a  donner  au  jour  les 
plans  et  Elévations  du  Louure  comme  il  doit  eftre  en  ia  perfeftion  ;  vous  me  feriez 
plaifir  de  le  luij  demander  quand  l'occafion  s'en  prefentera. 

Cette  femaine  tout  le  monde  a  efté  voir  et  féliciter  la  dame  de  Buat  ■''),  qui  jouue 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Ph.  Doublet,  ni  la  minute. 

-)    Consultez  les  Lettres  Nos.  1 2 1 5  et  1220. 

3)  Dans  les  „Lettres  en  vers  de  la  Muse  Historique"  on  ne  trouve  rien  qui  se  rapporte  à  l'en- 
lèvement de  Catharina  van  Orliens. 

+)  -  Pierre  Petit ,  l'intendant. 

5)  Elisabeth  Maria  Musch  était  nouvellement  mariée  à  Henry  de  Fleury  de  Coulan,  seigneur 
de  Buat.  Consultez  les  Lettres  Nos.  1217  et  1220 


CORRESPONDANCE.     1664.  55 

fon  perfonnage  admirablement  bien  et  tout  de  mefme  comme  fi  elle  n'euft  fait  autre 
chofe  depuis  vingt  ans.  Madame  la  Douairière  de  Brederode'')  et  touttes  les  autres 
l'ont  efl:é  voir  outre  tous  les  Princes  ^)  et  ambaïïadeurs  dont  il  y  a  bon  nombre  a 
prefent  a  la  Haije.  le  frère  Louijs  vous  aura  fans  doutte  mandé  la  femaine  pafTée  que 
le  Sieur  **)  et  la  dame  s)  de  Nieuenheijm,  reprefentans  Monfieurle  Prince  '°)  et 
Madame  "),  avoient  affilié  a  la  cérémonie  qui  fe  fiil:  a  Naeldwijck  d'où  on  vint  jn- 
mediatement  après  a  la  Haije,  la  Mariée  dans  le  beau  carofTe  de  Madame  la  Prin- 
ceffe  et  le  Marié  dans  celuy  de  Monfieur  le  Prince  qui  fe  trouua  le  ibir  au  feflin , 
qui  eflioit  très  magnifique  dit  on  quoy  que  compofé  feulement  de  dix  huit  perfon- 
nes ,  et  en  fuitte  mena  l'epoufe  dans  fa  chambre ,  dont  elle  fortit  le  lendemain  plus 
gaije  que  jamais  et  cette  humeur  luy  dure  encore  etc.  lang  moet  het  duren  ") 


Le  dilcours  qui  a  occupé  touttes  les  converfations  depuis  quelques  femaines  et 
dont  on  s'efl:oit  défia  tout  a  fait  lafl^é  recommence  derechef  plus  que  jamais  par  la 
prife  de  Mortagne  qui  aijant  elle  recognu  par  quelques  foldats  qui  eftoient  en 
garde  en  entrant  dans  la  ville  de  Bremen  auec  un  de  fes  complices  l'on  ne  fcait  pas 
encore  qui,  deux  autres  fe  font  fauuez.  Le  Magiftrat  de  cette  ville  la  en  a  donné 
avis  '3)  a  Meffieurs  les  Etats,  et  qu'on  le  livreroit  a  ceux  qu'ils  envoyeroijent  pour 
cet  effet,  comme  on  y  a  envoije  hier  matin  un  officier  des  guardes  "'*)  avec  quinfe 


*)  Ludovica  Christiaua  von  Solms,  fille  de  Johann  Albert  comte  de  Solms  et  de  Juliana  com- 
tesse de  Katsenellebogen ,  naquit  en  1606.  Elle  épousa  Joan  VVolfart  van  Brederode,  veuf 
d'Anna,  comtesse  de  Nassau. 

T)   Consultez  la  Lettre  N°.  1216. 

*}  Johan  Frederik  van  Neukirchen,  dit  de  Nyvenheym,  fils  de  Johan  van  Neukircben  ,  sieur 
de  Rath  ,  et  de  Hedwig  van  Vlatten. 

5')  Margaretha  van  Boetselaer  tôt  Toutenburg,  fille  de  George  van  den  Boetselaer  et  de  Anna 
van  Palaes. 

'°)  Willem  III ,  Prince  d'Orange.  ")  Amalia  von  Solms,  la  Princesse  Douairière. 

'")  Traduction:  que  cela  dure  longtemps. 

'3)  Consultez  la  plaquette: 

Brief  van  de  Vrye  Rijcx  Stadt  Breemen  ,  aen  Haer  Ho  :  Mo  :  De  Heeren  Staeten  Generael. 
Mitfgaders  Atteftatien,  Bevs^ijfen  ende  Verklaringbe,  van  veele  Officieren  der  Stadt  Bree- 
men, raeckende  het  efchappeeren  van  Johan  Diederick  van  Mortaigne,  ende  het  Refifte- 
ren  van  den  Hollantfche  Lieutenant,  ende  des  felfs  Militie  in  het  na  volgen  van  den  fel- 
ven.  Tôt  Utrecht,  By  Cornelis  vander  Vloet,  Boeckverkooper  woonende  achter 't  Stadt 
huys,  Anno  1664.  in-4°. 

'"*)  Cornelis  Geestdorp,  lieutenant  des  gardes,  était  accompagné  d'un  sergent  avec  douze  soldats, 
de  quatre  sergents  de  police,  de  Cornelis  van  der  Beecke,  premier  huissier  de  la  cour  de 
Hollande,  et  de  Johan  Broeckman ,  huissier  ordinaire  de  la  même  cour.  Ils  partirent  le  7  avril 
1664  de  la  Haye  et  arrivèrent  le  1 1  avril  à  Bremen;  de  Mortaigne  leur  fut  livré  par  le  magis- 
trat, mais  il  s'évada  avec  la  connivence  du  peuple  et  par  l'inaction  des  militaires  Brémois. 
Consultez  la  plaquette: 

Verbael  gehouden  by  Cornelis  Geefdorp,  Luytenant  vande  Guarde  van  haer  Ed.  Gro. 
Mo.  Heeren  de  Staten  van   Hollandt  en  Weli-vriellant,  Cornelis  vander  Beecke,  eerfte 


56  CORRESPONDANCE.     1664. 


OU  feife  foldats,  pour  le  mener  icij.  on  dit  que  la  Pucelle's)  qui  eft  retournée  en 
Zelande  a  efté  contremandee  pour  cet  effet,  hier  mede  vrees  ick  dat  het  Pucellage 
daer  noch  geweldichpro  et  contra  over  gedifputeert  werdt  heel  bloot  geftelt  wer- 
den  "^),  fans  doutte  elle  aimeroit  mieux  que  le  Cavalier  fuft  cent  lieues  loing 
qu'entre  les  mains  de  la  juftice  qu'oy  qu'elle  ait  dit  le  contraire  a  tout  le  monde, 
tant  y  a  cet  un  cas  fort  douteux.  Vlaerdinge '")  et  touts  ces  autres  amants  n'en 
veulent  plus ,  depuis  qu'on  a  fceu  touttes  les  circonllances  de  ce  qui  s'eft  pafTé 
a  Culembourg  cet  a  dire  ce  qu'on  a  pu  fcavoir. 

La  ditte  ville  eft  encore  affiegee  par  les  trouppes  de  l'eflat ,  qui  n'y  laifîènt 
entrer  ny  fortir  perfonne  fans  pafTe  port  d'un  des  Meffieurs  de  la  Cour  d'Hollande 
qui  eft  dedans ,  le  Comte  '^)  eft  a  Nimwege  op  den  Lantdach  -9) ,  ou  il  a  difpofé 
ceux  de  Gueldres  en  quelque  façon  a  le  protéger  °°). 

Languerack  "")  eft  encore  fort  eftroittement  gardé  fans  que  perfonne  puiftè  par- 
ler a  luij. 


N=   1226. 

Christiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens. 

18    AVRIL    1664. 

I.a  lettre  *se  trouve  à  Le'ulen ,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce   18  Avril   1664. 

Je  fuis  bien  fafchè  que  vous  ne  m'ayez  pas  envoie  un  efchantillon  de  cheveux 
pour  marquer  la  couleur  que  vous  vouliez  voftre  calotte,  car  ce  que  vous  dites  a 


Denrwaerder,  ende  lohan  Broeckraan,  mede  Deurwaerder  vanden  Hove  van  Hollant.  Noo- 
pende  haer  Reyfe  naer  Breemen,  Aenkomfte,  ende  het  gepafleerde  aldaer,  neveiis  het  over 
leveren  ende  het  Efchappeeren  van  Johan  Diederick  van  Mortaigne,  iedert  den  8  April ,  tôt 
den  16  April  1664.  Tôt  Utrecht,  Gedrnct  voor  Symon  Dirckfz.  vander  Vloet,  Boeckver- 
kooper  woonende  achter  het  Stadthnys ,  1664.  in-4°. 

'5^  Catharina  van  Orliens. 

"')  Traduction:  je  crains  que  par  cela  le  Pucelage,  dont  on  dilpute  encore  terri- 
blement pro  et  contra,  ne  foit  tout  à  fait  compromis. 

''')  Jan  van  Ruytenburgh. 

'^)  H.  Walraeth,  comte  de  Waldeck,  Pyrmont  et  Culembourg. 

'»)  Traduction:  à  l'afTemblée  des  états  (de  Gueldre). 

-°)  Cette  protection  lui  a  été  de  peu  d'eftet  contre  les  Etats  de  Hollande,  exaspérés:  Culem- 
bourg fut  démantelé. 

°')  F.  H.  van  den  Boetselaer  tut  banni  plus  tard  par  la  Cour  de  Hollande. 


CORRESPONDANCE.    1664.  57 


cet  heure  de  la  vouloir  prefque  aufli  blonde  que  les  cheveux  que  je  porte  ne  s'ac- 
corde pas  avec  ce  que  vous  me  mandaftes  auparavant  la  defirant  feulement  un  peu 
plus  claire  que  celle  que  j'ay  envoiee  au  frère  de  Zeelhem.  Celle  qu'on  ma  faite 
fur  cet  ordre,  eft  de  fort  bons  cheveux  et  naturellement  frifez  autant  que  je  le  puis 
juger ,  et  payée  il  y  a  long  temps ,  de  forte  que  je  doute  fort  fi  Ton  voudra  m'en 
faire  un  autre  en  efchange.  le  tafcheray  pourtant  de  la  faire  reprendre ,  s'il  y  a 
moyen. 

Si  toft  que  vous  ferez  revenu  de  là  '),  je  vous  prie  de  fcavoir  de  Monfieur  van 
Leeuwen  combien  il  paya  pour  fa  callotte  qu'il  euft  icy  du  mefme  maiitre.  car  il 
m'a  juré ,  je  dis  ce  perruquier ,  qu'elle  a  elle  payée  3  louis  d'or,  et  s'il  avoit  mentij 
je  trouuerois  bien  moyen  de  r'avoir  ce  que  j'aurois  payé  de  trop. 

adieu.  Je  fuis  marry  que  vous  n'eftes  pas  a  la  Haye  pour  me  faire  le  récit  de 
la  fuite  de  l'hifljoire  tragique  de  Mortagne  ")  avec  la  mefme  exaftitude  que  vous 
m'en  avez  conté  les  premiers  aftes. 


A  Monfieur 
Monfieur  L.  Huijgens  de  Zulichem 
A 

la  Haye. 


N=   1227. 

Christiaan  Huygens  à  [Lodewijk  Huygens]. 

25    AVRIL    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce  25  Avril   1664. 

Je  n'ay  pas  encore  nouuelles  de  Duarte  ')  que  les  Pendules  foient  arrivées  a 
Anvers.  Ce  fera  par  l'ordinaire  prochain  et  cependant  je  m'enqueray  de  la  de- 


')   Lodewijk  Huygens  se  trouvait  alors  à  Zuylichem.  Consultez  la  Lettre  N°.  1225. 
-)   Consultez  la  Lettre  N°.  1225  et  spécialement  la  note  17. 


■)    La  famille  Duarte  demeurait  à  Anvers.  Voir  la  Lettre  N°.  381. 

Œuvres.  T.  V. 


58  CORRESPONDANCE.     1664. 


meure  du  Confeiller  Merat  ^).  Le  marchand  s)  que  Pafcal  m'a  adreffè  pour  les 
22  Louis  d'or  m'eft  défia  venu  trouuer,  mais  il  aura  patience  jufqu'a  ce  que  je 
les  aye  receu  de  Monfieur  le  Confeiller.  La  montre  de  Vigarani  4)  eft  chez 
Thuret  qui  au  lieu  de  boule  y  fera  un  petit  cylindre  de  plomb,  pour  veoir  fi 
après  cela  elle  voudra  aller  fans  s'arrefter.  Il  dit  que  l'ouvrage  n'efl:  pas  mauuais, 
mais  que  le  refTort  eft  très  foible.  J'efpere  que  ceux  qui  font  en  chemin  feront 
tels  qu'il  faut  5),  ou  autrement  mon  fils  Pafcal  peut  s'alTurer  quejeneme  chargeray 
plus  de  fa  marchandife. 

Je  fuis  bien  aife  que  le  pacquet  des  gans  foit  arrivé,  je  fus  hier  pour  paier  le 
port  au  commis  de  la  Pofte ,  mais  ne  le  trouuay  pas ,  de  forte  que  je  ne  puis  encore 
vous  dire  combien  c'eft,  mais  je  croy  qu'il  reviendra  environ  a  un  efcu ,  et  fi  vous 
vous  en  faites  paier  4  francs  vous  n'y  perdrez  rien.  Si  j'envoiois  voftre  calotte, 
(que  l'on  m'a  portée  il  y  a  quelque  jours)  par  la  mefme  voie ,  il  faudroit  la  mettre 
dans  ime  boete ,  dont  le  port  coufteroit  plus  cher ,  c'eft  pour  quoy  je  croy  qu'il 
vaudra  mieux  de  l'envoier  par  quelqu'un  de  nos  marchands  de  la  Haye,  par  qui  je 
feray  aufii  tenir  a  ma  Tante  de  Sint  Annelant  fa  montre  d'or  *).  Vous  luy  direz ,  ou 
a  ma  fœur ,  touchant  cette  commifiion ,  que  l'on  m'a  promis  de  me  fournir  une 
montre  toute  pareille  a  celle  que  je  luy  avois  deftinee,  pour  demain.  J'ay  défia 
mandé  ')  au  frère  de  Moggerfhil  que  je  n'avois  pu  tirer  cette  première  des 
mains  de  Mon  Père,  a  qui  je  laiïïe  de  rendre  raifon  de  fon  fait,  m'ayant  dit 
qu'il  en  efcriroit  audit  frère  et  qu'il  luy  envoieroit  les  lunettes  promifes. 

Le  Sieur  de  Bruyneftein  ^)  a  eftè  au  Jardin  Royal  pour  avoir  les  graines  que 
vous  avez  defirees ,  mais  il  n'en  a  pu  recouurer  que  peu ,  c'eft  a  dire  de  1 5  ou 
16  fortes  différentes,  parce  qu'en  cette  faifon  toutes  les  fleurs  font  prefque  défia 
femees,  et  les  jardiniers  ne  gardent  pas  des  graines  jufqu'a  la  2me  année.  Il 
falloit  donc  parler  de  meilleure  heure  pour  en  avoir  d'avantage.  Vous  prendrez 
pour  Hofwijc  autant  que  vous  jugerez  a  propos.  J'efpere  que  vous  n'aurez  pas 
oublié  mes  choux  '). 

Le  frère  de  Zeelhem  efcrit  a  Mon  Père  qu'il  feroit  bien  aife  que  l'adminif- 
tration  fut  repartie  entre  nous  autres,  parce  qu'il  prévoit  que  la  totale  luy  pe fe- 
roit trop.  Et  la  chofe  fe  fera  ainfi.  Par  confequent  nous  aurons  droit  de  demander 
la  mefme  augmentation  qu'on  luy  a  accordée. 


°)  Sur  l'horloge  de  Merat,  consultez  la  Lettre  N°.  1228. 

3)  La  Coste,  voir  la  Lettre  N°.  1232. 

'*)  Sur  la  montre  de  Vigarani,  voir  la  Lettre  N°.  1207. 

5)  Consultez  la  Lettre  N''.  1228.  «)    Voir  la  Lettre  N°.  1225. 

7)  Cette  lettre  de  Clir.  Huygens  à  Philips  Doublet  ne  s'est  point  trouvée  dans  nos  collections, 
mais  nous  avons  la  réponse,  la  Lettre  N°.  1225. 

8)  Voir  la  Lettre  N°.  1 104,  note  9.  s")    Consultez  la  Lettre  N".  1224. 


CORRESPONDANCE.     1664.  59 


Je  n'ay  veu  Monfieur  Thevenot  de  longtemps ,  mais  je  luy  ay  envoie  Extrait 
de  vos  lettres  y  adjoutant  auffi  vos  excufes. 

Je  fuis  marry  que  le  fujeét  en  foit  voftre  fièvre ,  c'eil  vous  revenir  *°)  veoir  trop 
toft,  mais  a  l'approche  de  la  belle  faifon  vous  avez  moins  a  craindre,  adieu. 

Mon  Père  veut  qu'on  luy  envoie  une  robbe  de  Japan  de  feullemorte  et  bleu 
qu'il  a  laiflee  a  la  Haye ,  et  qu'on  aye  foin  de  la  bien  empacqueter  a  fin-  qu'elle 
ne  reçoive  point  de  dommage  en  chemin.  Il  avoit  propofè ,  comme  celle  qu'il  a 
icy  eft  ufée ,  d'en  faire  une  de  la  façon  que  font  celles  des  avocats  au  Parlement , 
ce  qui  me  femblant  fort  ridicule  je  luy  ay  fait  fouuenir  qu'il  avoit  encore  celle  la 
au  logis. 


N=   1228. 

ChRISTIAAN    HuYGENS    à    [LODEWIJK    HUYGENS]. 
26    AVRIL    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Le'iden,  coll.  Huygens. 

Paris  le  26  Avril   1664. 

La  boete  avec  les  3  horologes  arriva  hier ,  et  après  une  longue  conteftation  avec 
Blavet  ') ,  qui  demandoit  50  francs  pour  le  port  et  frais  de  douane ,  les  quels 
on  a  réduit  en  fin  a  1 8 ,  on  nous  l'a  délivrée  ce  matin,  l'ayant  ouverte  nous  avons 
trouuè  2  des  horologes  en  trefpitoyable  eftat ,  a  fcavoir  celle  avec  la  caille  de  tor- 
tue ,  et  celle  de  8  jours  ;  toutes  les  pièces  de  la  première  s'efl:ant  défaites ,  et  les 
arbres  de  3  ou  4  roues  rompus,  en  fin  le  tout  fans  deffus  deiïbus  et  confondu 
avec  la  poudre  de  verre  brifè  qui  a  egratignè  tout  le  cuivre  d'une  eflrange  façon. 

A  celle  de  8  jours  le  timbre  eft  en  pièces ,  la  queue  du  marteau ,  et  quelques  au- 
tres pièces  rompues,  parce  que  l'ouurage  s'eft  détaché  de  la  platine,  et  a  roulé  ainfi 
par  la  boete,  qui  eft  aufli  fort  endommagée  par  les  coftez.  La  3me  horologe  comme 
par  miracle  eft  demeurée  entière ,  ayant  eftè  couchée  entre  les  2  autres.  Je  ne 
fcaurois  croire  que  ny  vous  ni  Pafcal  ayez  eftè  fi  inadvifez  que  de  mettre  les  3 
l'une  fur  l'autre  fans  rien  entre  deux ,  mais  je  l'impute  a  ces  beftes  de  douaniers 
à  Peronne ,  qui  ne  les  auront  pas  remifes  en  l'eftat  qu'elles  eftoient.  Toutefois 
vous  deviez  avoir  procuré  que  chacune  eut  eu  fa  boete ,  comme  lors  que  vous 


'°)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 175,  de  novembre  1663. 
')    Blavet  était  entrepreneur  de  messageries  à  Bruxelles. 


6o  CORRESPONDANCE.     1664. 


envoiafles  les  autres ,  car  du  moins  l'une  eftant  rompue  n'auroit  pas  gaftè  l'autre , 
comme  il  eil  arrivé  maintenant  par  ce  que  le  verre  brifè  eft  entré  partout  ou  il  a 
trouuè  ouuerture.  J'ay  fait  venir  Thuret  avec  qui  ayant  cherché  toutes  les  pie- 
ces  de  celle  de  caille  de  tortue,  je  la  luy  ay  donnée  pour  racommoder.  L'autre  de 
8  jours  je  la  garderay  jufqu'a  ce  que  je  Paye  fait  veoir  a  Monfieur  Merat  -),  a  fin 
qu'il  en  ordonne  comme  il  voudra.  Je  fuis  trelïaché  de  ce'malheur  et  veux  bien  pro- 
mettre que  je  ne  me  chargeray  jamais  plus  de  faire  venir  des  horologes  de  Hollande. 

J'envoieray  l'entière  au  Marefchal  ')  qui  l'attend  avec  impatience.  L'une  des 
précédentes"*)  qui  eftoit  pour  Vigarani  s)  eft  vendue  par  l'entremife  de  Zuerius  ")  a 
un  Preftre  de  qui  il  m'a  promis  de  m'apporter  l'argent  dans  un  jour  ou  deux. 
La  Signora  Anna  m'a  auffi  demandé  combien  il  falloit  pour  la  fiene  '') ,  de  forte 
que  de  ce  cofté  la  il  y  a  apparence  encore  que  le  payement  fuivra  bientoft. 

J'ay  rendu  voftre  Calotte  au  Perruquier  pour  en  avoir  une  autre  plus  claire 
qu'il  m'a  promile  pour  la  fin  de  la  femaine  qui  vient. 

Hier  j'affiftay  a  la  difTeftion  d'un  chien  chez  Monfieur  Bourdelot  ^),  Bruyne- 
ftein  faifant  l'opération.  C'efl:oit  un  des  3  que  nous  avions  icy,  vivants  fans 
ratte,  et  il  y  avoit  6  mois,  qu'on  l'avoit  oftee  a  cettuicy.  Nous  voulûmes  veoir , 
de  quelle  façon  la  nature  auroit  réparé  cette  perte ,  mais  ne  trouuames  rien  fi- 
non  que  la  partie  d'où  on  avoit  coupé  la  ratte ,  s'eftoit  fermement  attachée  a  la 
peau.  Quelques  uns  remarquèrent  outre  cela  que  la  graifie  du  chien  efl:oit  plus 
blanche  qu'a  l'ordinaire. 

Avanthier  nous  dinames  chez  Monfieur  de  Bonneuil  »)  avec  Mefiieurs  de 
Mortemare  '°)  ,  de  Lionne  ")  et  Nielle  "). 

J'attens  par  le  prochain  ordinaire  la  fin  de  l'affaire  de  Mortagne,  et  la  greine 
de  choux  '3).  Adieu. 

Je  feray  tenir  les  3  livres  a  Monfieur  Thevenot. 


=)    Merat  était  conseiller  à  la  cour  de  Paris;  voir  la  Lettre  N°.  1237. 

■")    Antoine!  maréchal  de  Gramont.  "*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1223. 

S)    Sur  la  montre  de  Vigarani,  voir  la  Lettre  N°.  1207.         *)    Probablement  le  consul  Suerius. 

^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1223.  ^)    Pierre  Michon,  dit  Abbé  de  Bourdelot. 

y)    De  Boneuil  était  introducteur  des  ambassadeurs  à  Paris.  On  l'appelait  „!e  dévot  de  la  cour." 

"^')  Gabriel  de  Rochechouart,  marquis,  puis  duc  de  Mortemart,  naquit  en  1600  et  mourut  en 

1675.  Attaché  à  la  cour  de  Louis  XIV  en  1630,  il  devint  gouverneur  de  Paris  en  1669.  Il 

laissa  4  enfants,  tous  bien  connus  dans  l'histoire. 
")  Hugues  de  Lionne,  marquis  de  Berny  ,  fils  de  l'évêque  Artus  de  Lionne,  naquit  à  Grenoble 

en  161 1  et  mourut  à  Paris  le  ler  septembre  1671.  Commis  des  finances  sous  son  oncle  Abel 

de  Servien,  il  partagea  la  disgrâce  de  ce  dernier  et  voyagea  en  Italie.  Partisan  de  Mazarin, 

il  devint  conseiller  d'état,  puis  prévôt  et  grand-maître  des  cérémonies,  enfin  en  1661  ministre 

des  aiFaires  étrangères  sous  Louis  XIV. 
'-)  Peut-être  le  fils  de  Charles  de  Nielles,  pasteur  à  Utrecht  (mort  le  27  décembre  1652),  le 

Gallus  Arminianus ,  grand  musicien  et  un  des  correspondants  de  Constantyn  Huygens ,  père. 
'■^)  Consultez  la  Lettre  N°.  1224. 


CORRESPONDANCE.    1664.  6l 


N=   1229. 

Christiaan  Huygens  à  [G.  Silvius ')]  =).' 

27    AVRIL    1664. 

La  lettre  se  troiiyc  à  Londres.,  Royal  Society. 

A  Paris  ce  27  Avril   1664. 

Monsieur 

Sur  ce  que  Monfieur  le  Chevalier  Morray  m'efcrivit  ■■'')  que  je  fiiïe  faire  une  ma- 
chine pour  la  luy  envoier  j'ay  refpondu  ■*)  que  je  voulois  attendre  auparavant  le  rap- 
port de  Monfieur  de  Villarfau  ')  qui  avec  fa  machine  qui  luy  appartient ,  eftoit 
allé  faire  un  voiage  à  une  journée  ou  deux  d'icy.  Nous  avons  eu  depuis  ce  rapport, 
qui  eil  fort  en  faveur  de  cette  voiture ,  dont  il  fe  loue  hautement  et  dit  auoir  fait 
1 2  lieues  en  4  heures  par  des  mauuais  chemins  s'efl:ant  fervi  de  3  chevaux  mis  en 
relais.  Mais  pour  en  pouuoir  parler  de  propre  expérience,  j'ay  eftè  ces  joiu's 
paflez  avec  l'Inventeur  '')  à  4  lieues  d'icy  a  un  village  qu'on  appelle  Malnou,  luy 
efl:ant  dans  la  machine  en  allant  et  moy  en  revenant ,  et  galoppants  toufjours ,  de 
forte  que  fans  le  retardement  qu'apportoit  le  paffage  de  la  Marne ,  nous  contions 
d'avoir  fait  ce  chemin  en  une  heure  de  temps  et  fort  commodément ,  a  moitié  che- 
min nous  changeâmes  de  cheval,  et  je  remarquay  que  le  dernier  que  j'eus,  faifoit 
aller  la  chaife  plus  doucement  que  l'autre,  qui  galoppoit  fort  rudement,  de  forte 
qu'il  y  a  quelque  différence  en  cela ,  mais  toutefois  quelques  rudes  qu'ils  foient , 
l'on  ne  laifle  pas  d'efl:re  encore  fort  a  fon  aife.  Sur  tout  la  feurtè  ou  l'on  eft  de  ne 
pouuoir  verfer  efl:  belle  et  confiderable ,  car  aux  mefmes  endroits  ou  nous  avions 
eftè  fort  près  de  tomber  avec  le  caroiïe  il  n'y  en  avoit  pas  la  moindre  apparence 
pour  la  machine.  Et  il  eft  conftant  que  dans  de  chemins  rabotteux  et  fur  le  pavé 
elle  eft  incomparablement  plus  douce  que  les  meilleurs  carofles.  J'eus  le  plaifir 
d'en  rencontrer  quelques  uns  a  6  chevaux  fur  le  chemin  de  Vincennes,  que  je 
paflày  facilement  et  les  laiftay  bien  loin  derrière.  En  fin  après  cette  efpreuve  je 


')  Gabriel  Silviiis,  fils  d'un  pasteur  à  Orange,  devint  en  1656  gentilhomme  de  la  princesse  royale 
et,  à  sa  mort,  passa  au  service  de  Charles  II.  Plus  tard,  en  1673,  il  fut  employé  dans  les  négo- 
ciations entre  celui-ci  et  le  prince  Willem  III  d'Orange,  et  il  retourna  aux  Pays-Bas  dans  la 
suite  de  la  princesse  Maria ,  épouse  de  Willem  III  ;  depuis,  il  eut  souvent  des  missions  diplo- 
matiques. 

-)   Consultez  la  Lettre  N°.  1 213. 

3)  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  R.  Moray  à  Chr.  Huygens;  elle  était  probablement  la 
réponse  au  N°.  1 2 1 8,  que  Chr.  Huygens  lui  envoya  le  1 2  mars  1664. 

••)    Nous  n'avons  pas  trouvé  non  plus  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  R.  Moray. 

5)  De  Villarceau  est  le  titre  d'Eugène  Maurice  deSavoye,  comte  de  Soissons.  Consultez  la 
Lettre  N°.  1247. 

*)   Artus  GoufRer,  duc  de  Roannes. 


6a  CORRESPONDANCE.     1664. 


fuis  fort  faciffait  de  la  machiné  et  fuis  bien  d'avis  de  faire  apprefter  celle  que  vous 
et  Monfieur  Moray  demandez,  car  je  croy  qu'elle  reufllra  fort  bien  en  ce  pais  la,  les 
chevaux  y  eftants  plus  propres  que  non  pas  icy.  Ces  Meflieurs  les  interreflez  me 
difent  qu'ils  en  auroient  défia  vendu  une  quantité  s'ils  en  euffent  eu  de  faites,  et 
je  les  tence  fouuent  de  ce  qu'ils  ne  mettent  pas  plus  d'ouuriers  a  y  travailler.  Ils 
taichent  d'adjouter  encore  toufjours  quelque  chofe  a  la  perfection ,  et  c'efl:  la  rai- 
fon  qu'ils  m'allèguent  pour  excufe.  J'auray  foin  que  celle  qu'on  vous  envolera 
foit  parfaite  de  touts  points;  et  fi  elle  ne  peut  eftre  achevée  devant  que  je  m'en  aille 
en  Hollande  (car  il  pourroit  eftre  que  je  m'y  en  retournafl^e  0  dans  peu)  je  vous 
laifl^eray  icy  bonne  adrefl'e ,  et  vous  feray  fcavoir  quel  argent  il  faudra  pour  la 
payer,  lequel,  comme  de  raifon,  vous  reprendrez  fur  le  premier  qui  en  provien- 
dra par  de  la.  Je  croy  que  ce  fera  environ  15  ou  i6pifl:oles.  Ils  ont  trouuè  bon 
icy  dans  le  commencement  de  cet  efl:ablifl"ement  de  vendre  enfemble  la  machine  et 
le  droit  de  s'en  fervir  pour  cent  efcus  croiants  d'y  trouuer  mieux  leur  compte  qu'en 
prenant  le  droit  annuel  et  aufll  a  fin  que  les  premières  ne  manquafl^ent  pas  d'eflire 
bonnes  efl:ant  faites  par  les  ouuriers  qu'ils  ont  infl:ruits. 

Peut  eftre  qu'il  fera  bon  d'en  ufer  de  mefme  en  Angleterre.  Vous  m'obligerez 
de  communiquer  tout  cecy  a  Monfieur  Moray  et  de  l'afllirer  que  je  luy  fuis  comme 
a  vous 

Monsieur 

Le  très  humble  et  très  affeélionè  feruiteur 

Chr.  Hugens  de  Zulichem. 

J'ay  envoie  voftre  lettre  a  M.  Chieze  par  la  pofte  d'hier.  Mon  Père  vous  baife 
les  mains. 


N=  1230. 

CoNSTANTYN  HuYGENs ,  frère,  k  Christiaan  Huygens. 

I    MAI    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1231. 

A  la  Haye  le   i.  de  May   1664. 
Voycy  un  efchantillon  de  cheveulx  ')  que  Toot  =)  me  recommande  de  vous  en- 
voyer et  en  mefme  temps  de  faire  fes  excufes  fur  ce  qu'il  n'efcrit  pas  ayant  eu  le 


')   En  eiFet,  Chr.  Huygens  retourna  aux  Pays-Bas  le  20  juin  1664. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1226. 

-')   Nom  familier  de  Lodewijk  Huygens. 


CORRESPONDANCE.    1664.  63 


mefme  jour  de  ma  lettre  un  accès  de  fa  fîebvre  tierce  qu'il  s'eft  attirée  de  nouveau 
à  force  de  manger  à  ces  nopces  d'Amfterdam  ■'). 

l'ay  fongé  que  fi  il  Signor  Padre  fait  le  voyage  d'Angleterre  comme  cela  pour- 
roit  aifement  arriver,  ce  pourroit  eflre  une  bonne  occafion  pour  vous  de  venir  icy, 
et  auoir  foing  de  vos  affaires  de  Longituderie,  en  vous  faifant  releuer  de  garde  par 
Toothroer"*)  qui  pourroit  fe  mettre  dans  le  Pacquet-boate  et  pafîer  en  24  heures.  Il 
vaut  la  peine  d'y  fonger.  le  prevoy  que  ce  voyage  la  fe  fera  indubitablement  fi 
l'Ambafiadeur  d'Angleterre  5)  a  fon  audience  dans  le  temps  qu'il  femble  qu'on 
la  peut  efperer  fuivant  la  dernière  depefche  del  Signor  Padre  foit  que  le  Roy  ac- 
corde ou  refufe  la  demande  dudit  Ambaïïadeur. 

Maitre  Wilhem  de  Vioolmaker  ")  redemande  le  Violin  qu'il  a  donné  en  gage  al 
Signor  Padre  et  il  y  a  long  temps  qu'il  m'a  commandé  de  le  luy  rendre.  L'ayant 
cherché  dans  toutes  fes  Garderobbes  je  ne  le  trouve  pas ,  et  cela  me  fait  doubter 
s'il  n'efl:  pas  quelque  part  parmy  vos  hardes,  fi  cela  efl:  n'oubliez  pas  de  me  l'en- 
feigner ,  ce  pauvre  garçon  a  payé  fa  debte  et  on  ne  kiy  rend  pas  fon  gage. 

Il  me  tarde  fort  de  voir  vofl:re  tableau  de  miniature  ")  de  20  pifl:oles,  il  doibt  eftre 
bien  beau.  Mais  ce  jeune  homme^)  a  't  il  du  defl^in  comme  il  en  faut,  ou  l'a  't  il  fait 
après  quelque  pièce  d'un  bon  maifl:re  ?  Je  croy  qu'ayant  moyen  de  communiquer 
auec  un  bon  maifl:re  vous  aurez  eu  foin  d'apprendre  de  luy  quelques  particulari- 
tés touchant  les  couleurs  et  comment  il  les  employé.  En  particulier  je  vous  prie  de 
fcavoir  un  peu  de  luy  de  quel  blanc  il  fe  fert ,  et  combien  de  gomme  il  y  adjoufte 
en  le  broyant  et  le  détrempant  auec  de  l'eau.  J'ay  tiré  de  Blauet  »)  touchant  cette 
matière  de  couleurs  tout  ce  qu'il  me  fembloit  qu'il  fe  pouvoit  fcauoir  de  luy  qui 
n'eftoit  que  pafl'ablement  grand  maiftre  et  vous  en  feray  part  à  voftre  retour. 

Je  vous  ay  demandé  fouuent  fans  y  auoir  jamais  eu  de  refponfe  fi  auec  ces 
bonnes  et  longues  lunettes  d'approche  que  vous  dites  eftre  a  Paris  ils  découvrent 
des  chofes  que  nous  ne  voyons  pas  des  nofi:res  dans  la  Lune  ou  les  planètes. 

On  dit  que  Jacoba  Bartolotti  '°)  efl:  demandée  en  mariage  et  mefme  fe  marie 
avec  Bran  Sorck  ") ,  frère  de  Monfieur  de  Berghen  '^). 

Au  frère  Chrestien. 


3)    A  l'occasion  du  mariage  de  David  Becker  avec  Justina  van  Baerle.  Consultez  les  Lettres 

Nos.  1205  et  1215. 
'*)   Surnom  de  Lodewijk  Huygens. 
5)   Charles  baron  Berkeley  de  Rathdown ,  vicomte  Fitzhardinge ,  baron  Bottecourt  de  Lang- 

port,  comte  de  Falmoutli:  par  sa  mort,  le  3  juin  1665,  ce  dernier  titre  s'éteignit. 
*)   Traduction  :  le  fabriquant  de  violons.       '')   Consultez  la  Lettre  N°.  1224. 
^)   Joseph  Werner.  ')   Blavet,  peintre  à  la  Haye. 

'°)  Jacoba  Victoria  Bartelotti  ;  elle  épousa  en  1686  Koenraad  van  Beuningen. 
")  Abraham  von  Zurck;  le  mariage  mentionné  dans  la  lettre  n'eut  pas  lieu. 
'")  Anthony  Studier  von  Zurck  était  alors  seigneur  de  Bergen  ,  la  seigneurie  ayant  passé  de  la 

maison  Brederode  à  la  maison  von  Zurck. 


64  CORRESPONDANCE.    1664. 

N=  1231. 

Chrtstiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  frère. 
9  MAI   1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leideii,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1230. 

A  Paris  ce  9  May.   1664. 

Soit  que  Mon  Père  fafîe  le  voiage  d'Angleterre  ou  non  il  ne  tiendra  qu'a  moy 
de  repatrier  quand  je  voudray  car  je  l'ay  défia  difpofè  a  m'en  donner  la  permiffion 
et  raefme  a  fe  paiïer  de  la  compagnie  d'aucun  de  nous  autres.  Mais  tant  que  les 
affaires  que  j'ay  par  de  la  ne  me  prefleront  pas  tout  a  fait,  je  croirois  faire  mal  de 
le  laifTer  icy  feul.  Je  n'ay  jamais  voulu  recommander  le  frère  Louis  pour  eftre  ap- 
pelle en  ma  place,  parce  qu'il  m'a  trop  tefmoignè  que  ce  feroit  luy  rendre  un  tref- 
mauuais  office,  toute  fois  lors  qu'il  fera  quellion  de  faire  le  voiage  d'Orange  je 
croy  qu'il  faudra  qu'il  y  viene,  parce  que  le  Signor  Padre  femble  avoir  deflèin  de 
le  planter  là  dans  quelque  charge  s'il  y  a  moyen. 

La  refponfe  qu'  aura  du  Roy  l'AmbafTadeur  d'Angleterre  ')  nous  apprendra 
beaucoup  de  chofes,  et  c'eft  d'elle  affurement  que  dépend  le  voiage  d'Angleterre, 
parce  que  fi  Orange  efi:  relHtuè ,  il  faudra  bien  s'y  en  aller  auffi  tofl. 

Si  le  Violon  de  Monfieur  Willem  n'efi:  pas  en  ma  chambre  derrière  le  rideau  qui 
couvre  mes  livres,  vous  devez  le  redemander  a  la  Confine  Ida  "")  a  qui  je  l'ay  prellè 
lors  qu'elle  apprit  a  jouer  de  cet  infi:rument  en  quoy  je  doute  fort  fi  elle  continue 
encore.  l'ay  tort  de  l'avoir  laifTè  la  fi  longtemps  fans  le  redemander ,  mais  j'efpere 
quelle  aura  eu  foin  de  le  bien  conferver  ainfi  qu'elle  me  promit. 

lufqu'icy  je  n'ay  pas  eu  foin  de  m'informer  du  Sieur  Werner  3)  des  fecrets  de 
la  miniature,  mais  je  le  feray  maintenant  en  fuivant  vofl:re  avis.  Il  entend  le  deffein 
tref bien  fans  doute ,  et  ne  s'y  fie  que  trop ,  ce  qui  fait  qu'il  ne  travaille  quafi  que 
de  fa  fantafie.  Je  n'ay  pas  encore  veu  ou  il  ait  mieux  reuffi  qu'en  ma  pièce  que  j'ay 
de  luy. 

■  Les  effeéls  des  longues  lunettes  d'icy  me  font  encore  inconnus,  parce  qu'on  ne 
les  a  encore  jamais  effaiées  a  obferver  les  planètes,  mais  feulement  a  lire  des  Efcri- 
taux  de  jour,  de  forte  qu'elles  n'ont  pas  encore  pafTè  par  la  dernière  efpreuve. 

l'en  ay  veu  de  45  pieds  qui  fembloient  eftre  bonnes,  et  les  verres  efl:ant  grands, 
il  n'y  a  pas  de  doubte  qu'elles  ne  fiffent  d'avantage  que  les  noftres  aux  aftres ,  fi  on 


')    Chartes  Berkeley  était  alors  ambassadeur  à  Paris.  °)    Ida  van  Dorp. 

3)    Sur  Joseph  Werner,  consultez  les  Lettres  Nos.  1224  et  1230. 


CORRESPONDANCE.    1664.  65 


fe  donnoit  la  peine  de  les  ajufter  ou  avec  des  tuyaux  ou  fans,  mais  faute  de  com- 
modité ou  crainte  de  depenfe  on  n'achevé  rien.  Monfieur  Auzout  a  un  verre 
pour  160  pieds  qu'il  n'a  pu  jufqu'icy  feulement  effiiier  de  jour,  et  l'un  de  ces 
matins  nous  irons  a  Conflans  pour  cela ,  qui  eft  une  maifon  à  une  lieue  d'icy 
ou  il  y  a  une  fort  longue  galerie.  Ce  verre  eft  de  8  pouces  de  diamètre ,  mais 
guère  efpois,  ce  qui  méfait  craindre  qu'il  aura  plié  fous  la  main.  Si  j'avois 
de  l'argent  de  refte  je  ferois  fort  tenté  de  faire  faire  une  forme  pour  loo  ou  150 
pieds ,  qui  coufteroit  pour  le  moins  5  ou  6  piftoles. 

Je  n'ay  pas  le  temps  d'efcrire  au  frère  Louis  mais  je  vous  prie  de  luy  dire  qu'il 
fe  fouuiene  de  faire  refponfe  a  Monfieur  Thevenot  fur  ce  qu'il  luy  a  efcrit  tou- 
chant fon  affaire  avec  Meurs  le  graveur. 

Son  efchantillon  '*')  eft  venu  encore  a  temps. 

A  Monfieur 
Monfieur  de  Zeelhem  &c. 
A 

,   la  Haye. 


N=  1232. 

Christiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens. 

16    MAI    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce   16  May  1664. 

Il  n'eft  pas  jufte  que  ny  moy  ny  le  Sieur  Pafcal  fouffrions  aucune  perte  par  le 
malheur  arrivé  aux  horologes  '),  mais  elle  doit  appartenir  entièrement  a  ceux  qui 
ont  voulu  qu'on  les  leur  envoiaft.  Pour  les  1  ouurages  que  je  luy  ay  commandez  il 
n'y  aura  point  de  difficulté,  car  Monfieur  le  Marefchal  de  Grammont  =)  les  prend 


4)   Cet  échantillon  de  cheveux  fut  envoyé  par  Lodewijk  Huygens.  Consultez  In  Lettre  N°.  1230. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1228. 

°)    Sur  ces  horloges  d'Antoine  de  Gramont ,  voir  la  Lettre  N°.  1228. 

Œuvres.  T.  V. 


66  CORRESPONDANCE.     1664. 


tous  deux,  et  m'a  défia  donné  l'argent  de  l'un  que  je  luy  ay  délivré  qui  eftoit  de- 
meuré entier,  l'autre  eil:  encore  chez  Thuret  pour  ertre  réparé ,  et  je  l'attens  au- 
jourdhuy  ou  demain,  le  Marefchal  eft  bien  content  de  payer  cette  réparation  par  ce 
que  je  luy  ay  dit  que  l'horologe  eft  plus  belle  que  celle  qu'il  a.  Je  me  fuis  auffi  défait 
de  celle  que  Vigarani  s)  m'avoit  renvoiée,  et  en  ay  receu  l'argent.  Monfieur  Merat  '*) 
n'envoie  pas  quérir  la  fiene  de  8  jours  comme  Pafchal  m'avoit  efcrit  s)  qu'il  feroit, 
et  mefmc  après  luy  avoir  envoie  deux  billets  pour  l'avifer  de  l'arrivée  de  fon  horo- 
loge il  ne  m'a  jufqu'icy  fait  avoir  aucune  refponfe.  Il  feroit  bon  que  Pafchal  luy 
en  efcrivit  derechef,  ou  bien  qu'il  ne  m'envoie  plus  fur  les  bras  cet  homme  qu'il 
avoit  affigné  fur  moy  pour  les  20  piftoles  que  Monfieur  Merat  me  devoit  payer. 
l'ay  accepté  fa  lettre  que  le  Sieur  La  Cofl:e*)  m'a  apportée  de  60  efcus,  a  la  quelle 
je  fatiiïeray  de  l'argent  que  j'ay  receu,  et  il  peut  difpofer  de  ce  qui  me  reite,  ou 
bien  vous  luy  en  payerez  une  partie  pour  acquiter  ce  que  j'ay  debourfè  pour  vous. 
La  Signora  Anna  7)  ne  fe  haile  pas  encore  a  payer,  quoy  qu'elle  m'en  ait  parlé  di- 
verfes  fois.  Je  luy  ay  dit  de  combien  ell;  la  fomme ,  au  refte  je  ne  puis  pas  la  pref- 
fer,  parce  que  des  le  commencement  j'ay  dit  que  ce  n'eftoit  pas  mon  affaire  mais 
celle  de  Monfieur  Chieze. 

Voila  un  article  afl"ez  long  pour  le  Genevois;  dont  je  vous  prie  de  luy  faire  fca- 
voir  le  contenu. 

Les  livres  que  vous  m'envoiaftes'  par  Monfieur  de  Monbas  eftoient  3  Jour- 
naux ^)  de  Henry  3  »),  dont  j'ay  donné  l'un  au  Sieur  du  Portail  '°)  par  voflre 
ordre,    un   Rabelais  ").    un  Receuil  de  diverfes  pièces  ") ,  et  un  autre  petit 


3)  Sur  la  montre  de  Vigarani ,  voir  la  Lettre  N°.  1 207. 

4)  Sur  la  montre  de  Merat,  voir  la  Lettre  N°.  1 228. 

5)  Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  cette  lettre  de  Paschal  à  Clir.  Huygens. 

•5)    La  Coste  (consultez  la  Lettre  N°.  1222)  est  un  des  marchands  liollandais  qui  allaient  cher- 
cher les  nouvelles  modes  à  Paris. 

'')    Sur  sa  montre  ,  consultez  la  Lettre  N°.  1228. 

^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 186,  note  7. 

9)    Henri  III ,  duc  d'Anjou ,  3e  fils  du  roi  Henri  II  et  de  Catherine  de  Medicis,  naquit  le  19  sep- 
tembre 1551.  et  mourut  le  2  août  1589.  Il  devint  roi  de  France  et  de  Pologne. 

•°)  P.  Petit. 

")  François  Rabelais,  célèbre  écrivain,  naquit  vers  1495  et  mourut  vers  1553. 
Il  s'agit  ici  d'une  édition  de  ses  œuvres  qui  venait  de  paraître  en  Hollande  : 
Les  œuvres  de  M.  François  Rabelais,  dofteur  en  médecine,  contenant  la  vie,  faifts  et 
difts  Héroïques  de  Gargantua  et  de  fon  Fils  Panurge  avec  la  Prognoftication  Pantagrueline 
Augmentées  de  la  vie  de  l'auteur  et  de  quelques  remarques  fur  fa  vie  et  fur  l'hiftoire.  Avec 
l'explication  de  tous  les  mots  difficiles.  Amfterdam,  L.  &  D.  Elfevier,  1663.  II  Vol.  in-i  2°. 

'=)  Recueil  de  diverfes  pièces  curieufes  relatives  à  l'hiftoirec  [Par  Didier  Viard,  de  Rheinis] 
Cologne,  1664.  in- 12°. 


CORRESPONDANCE.     1664.  6j 


receuil  '3)  ou  eftla  refponfe  aux  mémoires  "^)  de  Monfieur  de  la  Châtre  ^'=).  l'en 
retiens  pour  moy  un  des  Journaux  de  Henry  3  et  le  Rabelais,  parce  que  Don 
Sebaftian  en  a  défia  un.  Le  refte  je  le  garde  pour  luy. 

Voicy  fa  lettre  pour  vous  que  je  receus  hier.  Vous  y  verrez  qu'il  doit  eftre 
maintenant  de  retour  en  Bourgogne.  le  ne  fcay  fi  je  le  reverray  icy,  car  je  ne 
croy  pas  que  j'y  refl:eray  longtemps. 

Le  Phaenomene  '*)  que  vous  me  dépeignez  n'a  pas  eftè  obfervè  icy,  mais  les 
lettres  d'Angleterre  nous  apprennent,  qu'il  a  eftè  veu  là,  en  mefme  temps  qu'en 
Hollande  ;  d'où  il  eft  manifefl:e  qu'il  a  efl:è  fort  haut  dans  l'air.  le  me  fouuiens 
d'en  avoir  veu  un  de  cette  forte  eftant  a  la  Haye ,  mais  qui  ne  paroiflx)it  que  fort 
petit,  et  fe  fepara  en  deux ,  comme  ce  dernier  en  3. 

Bruynefleyn  m'offre  un  de  fes  chiens  erattez  '^^)  pour  vous  le  mefner  en  Hol- 
lande lors  que  je  m'en  iray,  et  je  vous  le  promets.  Quand  luy  mefme ,  le  grand 
operateur  fera  arrivé  il  taillera  fi  l'on  veut  tous  ceux  de  la  Haye. 
Je  diray  a  Monfieur  Thevenot  la  bonne  nouuelle  de  fon  Journal  achevé  fi  tofl:  que 
je  le  verray.  Adieu. 

Je  n'ay  encore  peu  avoir  voil:re  callotte. 


Pour  le  frère  Louis. 


'3)  Recueil  de  diverfes  pièces  curieiifes  pour  fervir  à  l'hiftoire,  contenant.  La  Reponfe  faite 
aux  Mémoires  du  Comte  de  la  Cliaftre.  [Par  le  Comte  de  Brienne].  Conjuration  fur  la  ville 
de  Barcelonne.  Relation  de  la  mort  de  Marquis  Monaldefchi  [Par  le  R.  P.  le  Bel].  Motifs 
de  la  France  pour  la  guerre  d'Allemagne.  [Par  Sarraffin].  Cologne,  du  Cartel.   1656.  in-i  2°. 

''*)  Ces  mémoires  de  E.  de  la  Chastre  furent  publiés,  avec  ceux  du  duc  de  la  Rochefoucault,  à 
Leiden'^en  1662.  On  en  trouve  la  réimpression  : 

Mémoires  de  M.  le  Duc  de  la  Rochefoucault  et  de  M.  de  la  Chaftre,  contenant  l'Hiftoire 
de  la  Minorité  de  Louis  XIV.  Corrigez  fur  trois  copies  différentes  &  augmentez  de  plufieurs 
chofes  fort  confiderables ,  qui  manquent  dans  les  autres  Editions.  Avec  une  Préface  nou- 
velle, qui  fert  d'Indice  &  de  Sommaire,  A  Villefranche.  Cliez  Jean  de  Paul.  [Pseudonyme 
pour  Amsterdam  chez  Jean  Pauli].  1700.  in- 12°. 

'5)  Edme,  comte  de  la  Chastre,  fils  du  maréchal  Claude  baron  de  la  Chastre,  naquit  vers  1600 
et  mourut  le  5  septembre  1645  à  Philipsbourg.  Il  était  colonel  général  des  Suisses  et  des 
Grisons. 

'^)  Le  29  avril  i(564,  à  6  heures  et  demie  du  soir,  il  parut  dans  les  Pays-Bas  un  globe  lumi- 
neux à  queue,  qui  éclata. 

''■)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 192. 


68  CORRESPONDANCE.    1664. 


N=   1233. 

Christiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens. 

23    MAI    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leiclcn^  coll.  Huygens. 

a  Paris  ce. 23  May.    1664. 

Nous  venons  d'arriver  de  Fontainebleau  d'où  nous  partifmes  ce  matin  a  7 
heures,  et  me  reftant  encore  quelque  temps  devant  qu'on  envoie  les  lettres  a  la 
pofte  je  l'emploie  a  vous  faire  ces  mots.  Nous  y  allâmes  avant  hier,  et  par  le  moyen 
de  Monfieur  de  Lionne  Mon  Père  eut  audience  hier  a  midy  auprès  du  Roy ,  qui 
ne  fut  pas  longue ,  parce  qu'il  n'eftoit  venu  que  pour  prendre  congé  de  Sa  Majeftè 
et  luy  dire  qu'il  s'en  alloit  en  Angleterre ,  ou  vous  fcavez  que  Madame  ')  l'envoie, 
l'eus  en  fuite  l'honneur  de  faire  la  révérence  a  fa  dite  Majeftè  qui  me  receut  fort 
bien  et  me  dit  quelques  paroles  trefobligeantes. 

Il  ne  fe  peut  rien  veoir  de  plus  beau  ni  plus  magnifique  que  ce  lieu  là,  ou  l'on 
a  fait  de  nouueau  ce  grand  parterre  que  vous  aurez  veu  commencé  fans  doute, 
avec  un  eftang  au  milieu  d'un  arpent  de  terre  comme  je  croy,  ou  il  y  a  une  grotte 
dedans  qui  jette  de  l'eau  en  abondance.  L'on  y  a  fait  aulfi  de  trefbelles  cafcades 
qui  regardent  le  grand  canal.  En  fomrae  en  cette  faifon  icy  et  le  temps  eftant 
beau  comme  il  eftoit,  c'eft  un  véritable  paradis.  le  foUicitay  fort  a  fin  qu'en 
revenant  nous  allafllons  veoir  Veaux,  mais  l'on  trouva  la  journée  trop  longue 
pour  nos  chevaux ,  par  ce  qu'elle  auroit  eftè  de  1 6  lieues ,  dont  La  Violette  -) 
commença  défia  a  pleurer ,  ut  iniquae  mentis  afellus  comme  vous  fcauez  qu'il  eft. 

Mon  Père  envoie  encore  ce  feoir  chez  Milord  Holles  pour  fcavoir  quelles 
nouuelles  il  aura  receu  touchant  la  durée  du  Parlement ,  car  fi  elle  doit  eftre  de  fi 
peu  comme  plufieurs  a  la  Cour  et  le  Roy  mefme  luy  ont  dit,  il  fe  difpenfera 
afl^urenient  d'entreprendre  ce  voiage  inutile.  Quoy  qui  en  arrive  je  fais  eftat  de 
partir  la  femaine  prochaine  pour  la  Hollande  puis  que  j'en  ay  la  permifllon ,  et  que 
le  Signor  Padre  femble  fort  content  de  fe  pafi^er  de  noftre  compagnie  foit  qu'il 
fafiTe  le  voiage  defilifdit  ou  qu'il  demeure  encore  icy.  En  difant  adieu  a  Mon- 
fieur Thevenot ,  fi  pourtant  il  eft  a  Paris ,  je  luy  reraontreray  en  pafl"ant  ce  que 
vous  avez  debourfè  pour  luy ,  et  qu'il  n'eft  point  venu  d'argent  de  fes  livres ,  qui 
font  entre  les  mains  d'Elfevier,  d'où  il  pourra  bien  deviner  le  refte.  Il  me  donna 
dernièrement  a  diner  et  a  fouper  avec  quelques  autres  en  famaifon  a  Ifly,  et  je 
doute  fort  s'il  n'y  fera  pas  encore. 


')    Amalia  van  Solms,  la  Princesse  Douairière. 

-)    Peut-être  François  Duchesne,  seigneur  de  la  Violette,  fils  du  médecin  poète  Joseph  Du- 
chesne;  il  naquit  en  1626  et  mourut  en  1693. 


CORRESPONDANCE.    1664. 


J'ay  repris  du  Perruquier  la  première  calotte  brune,  quoyque  l'autre  fut  prefque 
achevée ,  et  a  ce  qu'il  m'afllire  la  couleur  des  cheveux  conviendra  fort  bien  a  Mon- 
fieur  van  Leewen.  Le  marché  que  vous  avez  fait  avec  le  voftre  a  la  Haye  ne  me 
lemble  pas  mauvais ,  fi  non  que  vous  courez  rifque  dé  porter  quelques  fois  de  viel- 
les perruques  racommodees  au  lieu  des  neuues  qu'il  vous  a  promifes. 

Je  viens  de  veoir  il  Signor  Padre,  qui  a  receu  un  billet  de  Milord  HoUis  par  le- 
quel il  luy  mande  que  le  Parlement  fe  fepare  demain  ;  de  forte  que  le  voila  dé- 
livré du  voiage  ;  et  bien  aifè. 

A  Monfieur 
Monfieur  L.  Hugens  de  Zulichem 
A 
la  Haye. 


N=   1234. 

Christiaan  Huygens  à  [R.  Moray]. 

11    JUIN     1664. 

£a  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 
R.  Moray  y  répondit  par  le  No.  1236. 

A  Calais  ce  12  Juin   1664. 
Monsieur 

Me  voicy  a  la  veille  de  mon  départ  pour  la  Hollande,  devant  que  partir  de  Pa- 
ris je  receus  une  lettre  de  Monfieur  vSilvius  ')  par  la  quelle  il  me  manda  entre  au- 
tres que  vous  efi:iez  efl:onnè  de  n'avoir  pas  receu  de  refponfe  de  moy  fur  quelque 
chofe  d'important  que  vous  m'aviez  efcrit  °)  devant  plus  de  3  femaines.  Il  faut 
Monfieur  que  voftre  lettre  ait  eftè  perdue  car  je  n'en  ay  point  receu  de  vous  de- 
puis celle  3)  qui  eftoit  accompagnée  de  celle  de  Milord  de  Cincardin*)  a  la  quelle 


')   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  G.  Silvius,  qui  doit  avoir  été  la  réponse  au  N°.  1229 

et  datée  du  commencement  de  juin. 
-)    Cette  lettre  de  R.  Moray,  qui  doit  porter  la  date  de  mi-mai,  ne  s'est  pas  retrouvée  dans  nos 

collections. 
3)   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  R.  Moray  à  Chr.  Huygens.  Consultez  la  Lettre 

N°.  1218. 
'*)    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  A.  Bruce. 


70  CORRESPONDANCE.    1664. 


je  VOUS  ay  envoyé  refponfe  s}  i]  y  a  long/temps.  Je  vous  prie  donc  de  me  faire 
fcavoir  ce  que  contenoit  voftre  dernière  car  j'en  fuis  en  peine.  Monfieur  Silvius 
m'efcrit  que  vous  m'allez  envoier  par  F  ordinaire  prochain  radreffe  de  celuy  a 
qui  je  devrois  faire  tenir  la  machine  ^),  et  je  fuis  marry  que  mon  départ  elt  furvenu 
fi  mal  a  propos  pour  cette  affaire  la ,  par  ce  qu'il  faudra  que  voftre  lettre  me  foit 
envoiée  de  Paris  en  Hollande,  d'où  j'efcriray  a  ces  Meffieurs  les  Intereflez  fi  ce 
n'eit  que  vous  ou  Monfieur  Silvius  me  préveniez ,  car  je  luy  ay  défia  mandé  7)  a 
qui  il  pouvoit  s'adrefi^er. 

Mon  père  part  demain  matin  ^)  pour  Angleterre,  et  il  m'a  promis  de  vous  faire 
tenir  celle-cy  avec  un  petit  livre  i")  de  Monfieur  Sorbiere  '°),  que  je  vous  envoie  a 
tout  hazard ,  quoy  que  peut  efl:re  vous  l'aurez  défia  eu  d'ailleurs.  J'ay  prié  Mon- 
fieur Boreel  de  vous  remettre  cet  autre  de  Monfieur  Pafcal  ")  que  je  n'ay  pu 
trouuer  occafion  de  vous  envoier  plus  tofi:.  A  Paris  il  n'y  avoit  rien  de  nouveau  en 
matière  de  Sciences,  finon  que  l'Académie  chez  Monfieur  de  Montmor  a  pris  fin 
pour  jamais,  mais  ilfemble  que  du  débris  de  celle  cy  il  en  pourroit  renaifi:re  quelque 
autre,  car  j'ay  laifl^è  quelques  uns  de  ces  Meflîeurs  avec  de  très  bonnes  intentions. 

Je  vous  baife  les  mains  et  m'en  vay  attendre  vos  commandemens  en  Hollande 
efi:ant  de  tout  mon  coeur 

Monsieur 

Voftre  très  humble  et  très  obeiffant  ferviteur 
Chr.  Hugens  de  Z. 


5)    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Christiaan  Hiiygens  à  R.  Moray. 

•5)    C'est-à-dire  le  carrosse  inventé  par  Artus  Gouffier,  duc  de  Roannes.  Consultez  la  Lettre 
N°.  1229. 

7)    Cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Sylvius  manque  également  dans  nos  collections. 

^)    Partis  de  Paris  le  7  juin,  ils  n'arrivèrent  à  Calais  que  le  1 2  juin  [Dagboek]. 

')   Probablement  il  s'agit  de  l'ouvrage: 

Relation  d'un  voyage  en  Angleterre,  où  font  touchées  plufieurs  chofes,  qui  regardent 
l'eftat  des  Sciences,  de  la  Religion,  &  autres  matières  curieufes.  A  Paris,  chez  Louis  Bil- 
laine,  au  Palais  dans  la  grande  Salle,  à  la  Palme  et  au  Grand  César,  m.dc.lxiv  Avec  Privilège 
du  Roy.  in- 12°. 

La  dédicace  au  Roi  est  signée  „Sorbiere,  A  Paris  le  1 1  de  Décembre":  il  en  existe  la  tra- 
duction : 

A  voyage  to  England,  containing  many  Things  relating  to  the  State  ofLearning,  Religion, 
and  other  Curiofities  of  that  Kingdom.  By  Monf.  Sorbiere.  As  alfo  obfervations  on  the  famé 
Voyage  by  Dr.  Thomas  Sprat,  Fellow  of  the  Royal  Society,  and  now  Lord-Bifhop  of 
Rochefler.  With  A  Letter  of  Monfieur  Sorbiere's,  concerning  the  War  between  England 
and  Holland  in  1652:  To  ail  which  is  prefix'd  his  Life,  vvrit  by  M.  Grèverai.  Doneinto 
Englifh  from  the  French  Original.  London.  Printed  and  Sold  by  J.Woodwerd,  in  St.  Chrif- 
tophores  Alley  in  Threadneedle-Street.  1709.  in-8°. 

'°)  S.  de  Sorbiere  fut  banni  à  cause  de  cet  ouvrage ,  voir  la  Lettre  N°.  1 242. 

")  Consultez  la  Lettre  N°,  1218. 


CORRESPONDANCE.     1664.  7I 

N=  1235. 

CoNSTANTYN  HuYGENS,  père,  à  Christiaan  Huygens. 

12,    13    JUIN     1664. 

La  pièce  se  trouve  à  Londres,  Britislt  Muséum. 

La  minute  se  trouve  à     Amsterdam,  Académie  Royale  des  Sciences. 

Elle  a  été  publiée  par  J.  C.  G.  Boot  dans  ,,Fersl.  en  Meded.  dcr  Kon.  Akad.  van  JVctensch. , 

Afd.  Letterk.  3e  Reeks,  le  Deel. 

Ad  Christianum  filium. 

Ergo  fenis  non  te  tangit ,  dulciflîme  rerum , 

Cura  Patris ,  nec  te  viduo  maris  aequor  arandum , 

Nec  toties  repetenda  viae  faflidia  foli , 

Feflb  et  anhelanti  ;  quid  agis ,  mea  magna  voluptas 

Et  mihi  tam  vegetae  non  ultima  caufa  feneftae  ? 

Tantane  te  noftri  ceperunt  taedia ,  tanti 

Propria  pro  patriis  cenfentur  commoda  ?  Dure 

Dure  puer  :  nec  dure  tamen ,  quia  nempe  volente 

Memet  agis  quod  agis,  quid  enim  tibi  poffe  placere  ~ 

Sufpicer  et  renuam  ?  Scio  quam  te  iufta  vocarit 

Cauffa  domura ,  novi  quam  te  Refpublica  pofcat 

Praefentem ,  quanta  ingratae  myfteria  pandas 

Impendafque  tuos  nulla  mercede  labores. 

Mafte  quidem  virtute  tua ,  nec  praemia  fpefta 

Vilibus  ingeniis  facilem  facientia  fucum. 

Quas  fero  (fi  fero  tamen)  tibi  patria  grates 

OfFeret ,  exfpefta  ;  fin  fegnius  ofFerat ,  aude 

Spernere  :  nil  tanti  efi:  ;  et  erit  quo  fpernere  pofïïs , 

Contentus  patrio  modice  fplendente  falino. 

Si  nihil  exfpeftas ,  nulla  fruftrabere  fpe  ;  fi 

Non  exfpeélanti  fuccedet  gratia ,  gaudii 

Plus  erit  :  ut  provifa  minus  mage  fpicula  tangunt. 

Interea  quaecumque  bonum  quocumque  Parentem 

Fata  feront ,  veftri  memorem  leftaeque  fororis 

Vivere  ne  dubita.  Citius  quae  patria  luci 

Me  dederit ,  quae  Patris  erat ,  quae  matris  origo , 

Exciderit ,  quam  vos  procul  a  me  fitis ,  ocelli. 

Ecce  procul  vobis  Gallos  iterumque  Britannos 

Tranfvehar  atque  iterum,  fi  mandat  Amalia,  Gallos, 

Forte  vel  Auriacam  fpeélabo  comminus  arcem , 

Et  mare  non  noflrum,  cuius  facit  Adria  partem , 


■J1  CORRESPONDANCE.    1664. 


Et  Libyam  et  procul  Eoae  facra  littora  terrae. 
Sed  prope  femper  ero ,  et ,  toto  fi  corpore  defim , 
Tota  mente  mecs  inter  verfabor  amicos. 
Si  redeo  (fuperos  redeam  rogo)  quanta,  putatis, 
Gaudia,  qui  amplexus,  quae  bafia,  quantus  utrinque 
Ardor ,  et  ex  oculis  prodibit  defluus  humor , 
Laetitiae  cornes  et  potior  quam  caetera  teftis. 
Ecce  :  fefta  dies ,  propera  qui ,  Dive,  dierum 
Régula  es  et  ratio,  tardas  impellere  noftes. 
Non  me  preffa  procis  uxor  fufpirat ,  amici  et 
Patria  Pénélope  fit  :  faciès  rem  Numine  dignam , 
Huic  cito  Penelopae  Batavum  fi  reddis  Ulyiïem. 

En  courrant  la  pofte  de 
Douvre  à  Gravefend  12  et  13  Juin 
dimidiatis  diebus.  1(564. 


N--  1236. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

19   JUIN    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leîden ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  ait  No.  1234.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1238. 

A  Whitehall  ce  9  Juin  1664. 

Monsieur 

La  lettre  ')  que  Monfieur  vofl:re  père  m'a  rendue  de  vofl:re  part,  m'a  efte  fort  agré- 
able ,  mais  non  pas  tout  a  fait  tant  que  vos  précédentes ,  parceque  J'auois  quelque 
forte  defperance  de  vous  voir  en  fa  compagnie.  Mais  puis  que  vos  affaires  vous 
ont  appelle  ailleurs  il  faut  que  Je  m'en  contente.  I!  y  a  auffi  une  chofe  dans  voftre 
lettre  qui  me  donne  de  l'inquiétude.  Cefl  que  J'y  voy  que  vous  m'auez  efcrite  une 
lettre  °)  que  Je  n'ay  point  receuë.  Jl  faut  auouër  que  J'efl:ois  un  peu  efbahy  de  voir 


')   La  Lettre  N°.  1234. 

°)    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  R.  Moray. 


CORRESPONDANCE.    1664.  73 


couler  tant  de  temps  fans  receuoir  de  vous  aucune  refponce,  ny  à  celle  que  Je  vous 
enuoyay  de  la  part  de  Monfieur  le  Comte  de  Kincardin  3),  ny  a  la  mienne  3)  qui 
l'acc'ompagnoit.  J'ay  pourtant  attendu  toufiours  fans  vous  témoigner  mon  impa- 
tience jugeant,  que  fans  doubte,  il  y  auoit  quelque  empefchement  infurmontable, 
qui  vous  obligeoit  à  la  diferer.  Mais  maintenant  Je  vois  que  vous  Tauez  efcritte,  et 
quelle  eft  perdue.  Je  vous  prie  donc ,  de  prendre  la  peine  de  repeter  ce  que  vous 
auiez  efcrit  dans  cette  lettre  égarée ,  afin  que  nous  puiflions  fans  tarder  dauantage 
procéder  dans  cette  affaire  là.  la  lettre  ^^  dans  la  quelle  Moniieur  Siluius  vous  a 
dit  qu'il  y  auoit  quelque  chofe  d'importance  eftoit  celle  qui  couuroit  la  dernière 
de  Monfieur  de  Kincardin  :  qui  ell  aufll  en  peine  d'auoir  efté  fi  long  temps  fans 
auoir  de  vos  nouuelles. 

J'ay  efcrit  à  paris  comme  J'auois  dit  a  Monfieur  Siluius  pour  payer ,  et  faire 
tranfporter  la  machine;  mais  vous  aurez  efl:é  parti  de  là  deuant  que  ma  lettre  fufl: 
arriuee  :  et  ainfi  noftre  intention  fera  fruftree.  C'eil  pourquoy  après  y  auoir  bien 
penfé,  nous  auons  refolu  de  ne  la  point  enuoyer  quérir  mais  d'attendre  encor  5.  ou 
6.  femaines;  parceque  alors  Monfieur  Siluius  fait  eftat  de  pafier  enfrance,età 
fon  retour  il  apportera  une  machine.  Je  crois  que  vous  ne  defapprouerez  pas  cette 
refolution ,  puifque  d'un  cofté ,  le  delay  n'a  point  de  mauuaiie  confequence ,  et 
d'ailleurs  on  verra  cependant  fi  la  chofe  vaudra  bien  la  peine. 

C'eft  en  attendant  voftre  refponce  à  ma  précédente ,  que  Je  me  fuis  retenu  de 
vous  informer  de  ce  que  vous  auez  eu  enuie  de  fçauoir  touchant  les  efcrits  de  Mon- 
fieur Horox  "t).  Nous  en  auons  recouuré  quelques  uns  que  Meflîeurs  Wallis,  et 
Wren  croyent  dignes  defire  communiquez  au  public,  quoy  que  ce  ne  foit  que  des 
fragments.  Ce  font  quelques  exercitations  Agronomiques  qu'il  a  nomees  Anti- 
lanfbergianus,  dans  lefquelles  en  réfutant  ce  qu'il  y  a  à  reprehender  dans  Lan f- 
berge  s)  il  y  a  meflé  plufieurs  belles  chofes  et  nouuelles  a  ce  qu'en  dit  Monfieur 
Wallis  fi  Je  m'en  fouuiens  bien.  Cecy  ayant  efl:é  rapporté  en  une  de  nos  Ailem- 
blees  '^)  on  a  trouué  bon  7)  de  donner  en  charge  a  ces  deux  Meflîeurs ,  de  renger 
ces  efcrits  en  la  meilleure  façon  que  faire  ie  peut  :  ce  qu'ils  ont  entrepris,  et  aufli 
toft  que  cela  fera  fait ,  fi  l'on  ne  les  imprime  ^)  pas  icy ,  au  moins  tafcheray  Je  d'en 
tirer  Copie  pour  vous  enuoyer. 


3)  Nous  ne  possédons  pas  ces  lettres  d'Alexander  Bruce,  de  R.  Moray  et  de  Silvius. 

4)  Consultez  la  Lettre  N°.  121 8. 

5)  Dans  l'ouvrage  de  Philippus  Lansbergen ,  intitulé  : 

Philippi  LanfbergI  Tabvlae  Motvvm  Coeletlivm  perpetuae.  Ex  omnium  temponim  ob- 
fervationibus  conflrudlae,  temporumque  omnium  obfervationibus  confentientes.  Item  Nova 
&  genuinae  Motuum  coeleftium  Theoricae  &  Aftronomicaruni  obfervationum  Thefavrvs. 
Middelbvrgi  Zelandiae.  Apud  Zaehariam  Romanum.  m.dc.xxxii.  in-folio. 
*)    Ce  qui  eut  lieu  dans  l'assemblée  du  4  mai  1664  (V.  st.). 
")   Dans  la  séance  du  13  avril  1664  (V.  st.). 
^)   La  collection  a  été  publiée  d'abord  en  1672  sous  le  titre: 

Jerem.  Horroccii  Aflronoraia  Kepleriana  defenfa  et  proraota,  praecipuè  adverfus  Lanf- 

Œuvres.  T.  V.  10 


74  CORRESPONDANCE.     1664. 


On  a  auffi  depuis  peu ,  fur  l'inftance  ^^  qu'en  a  fait  Monfieur  Heuelius ,  enuoj'é 
a  Dantzic  la  Copie  qu'il  nous  a  demandée  du  Catalogue  des  eltoiles  fixes  '°)  &c.  du 
Roy  Vleig  Beig  ")•>  dont  le  nom  vous  eft,  fans  double ,  connu  par  une  autre  de  fes 
pièces  '-) ,  qu'a  ei\é  publié,  il  y  a  Je  crois  6.  ou  y.  ans,  par  Monfieur  Greuius  '^j 
profeïïèur  d'Allronomie  à  Oxfort.  Mais  ce  Catalogue  n'eftant  qu'un  chapitre  d'un 


bergium  et  Hortenfium.  Rjufdem  Epiftolae  et  Obfervationes  Coe'.eftes.  Giiill.  Crabtrii  Ob- 
fervationes  coeleftes.  Jo.  Flamfteedii  Derbienfis,  de  Inaequalitate  dierum  Iblarium  Dif- 
(ertatio  aftronomica.  Tabulae  Sokres.  Novae  Theoriae  Lunaris  ab  Horroccio  primùm  adin- 
ventae  [id.-^S]  explicatio  ab  eodem  Flamfteedio.  Item  Numeri  Lunares,  et  Calculus  eidem 
theoriae  innixiis.  Excerpta  ex  Epiftolis  Jerem.  Horroccii  ad  Gui.  Crabtrium,  fiium  in  ftudiis 
aflronomicis  focium.  Londini ,  1672 ,  in-4°. 

Il  en  parut  une  autre  édition  en  1673  (consultez  la  Lettre  N°.  12 18),  changée  et  aug- 
'    mentée  en  1678  sous  le  titre: 

Jeremiae  Horroccii,  Liverpolienfis  Angli  ex  palatinatu  Lancaftriae,  Opéra  Pofbhuma,  viz. 
Aftronomia  Kepleriana  defenfa  et  promota;  Excerpta  ex  Epiftolis  ad  Crabtraeum  fuum;  Ob- 
fervationum  Coeleftiura  Catalogus;  Lunae  theoria  Nova.  Accedunt  Guilielmi  Crabtraei 
Manceftrienfis  Obfervationes;  Joh.  Flamfl:eedii,  de  Temporis  Aequatione,  Numeri  ad  lu- 
nae theoriam  Horroccianam.  Joannis  Wallifii,  De  Cometarum  Diftantiis  invefligandis.  De 
rationum  et  fraftionum  reduflione.  De  Periodo  Julianâ.  Londini,  i678.iu-4°. 
9)    Dans  une  lettre  qu'il  écrivit  à  Oldenburg  le  4  janvier  1664. 

'°)  TabvlaeLong.  ac  Lat.  Stellarvm  Fixarvm,  ex  obfervatione  Ulugh  Beighi,  Tamerlanis  Magni 
Nepotis,  Regionum  ultra  citrique  Gjihun  (i.  Oxum)  Principis  potentiffimi.  Ex  tribus  invi- 
cèm  collatis  MSS.  Perficis  jam  primura  Luce  ac  Latio  donavit,  &  Commentariis  ilkiftravit, 
Thomas  Hyde,  A.  M.  è  Coll.  Reginae  Oxon.  In  Caice  Libri  accefTerunt  Mohammedis  Tizini 
Tabulae  Declinationum  &  Reflarum  Afcenfionum.    Additur  demum  Elenchus  Nominum 
Stellarum.  Oxonii,  Typis  Henrici  Hall,  Acaderaiae  Typographi,  Sumptibus  Authoris.  Véna- 
les Proliant  apud  Richardum  Davis.  Bibliopolam.  cidioclxv.  in-4°. 
")  Mirza  Mahomed  Oulugh  Beg,  fils  de  Chah-Rok  ,  naquit  à  Soultanieh  en  1394  et  fut  assassiné 
par  son  fils  aîné  Abdallatif,  en  1449.  Il  était  roi  de  Samarkand ,  où  il  bâtit  un  observatoire 
et  réunit  une  académie  d'astronomes. 
'-)  1?)  Epochae  Celebriores,  Aftronomis ,  Hiftoricis,  Chronologis,  Chataiorvm,  Syro-Graeco- 
rvm,  Arabvm,  Perfarvm,  Chorafmiorvm,  ufitatae.  Ex  traditione  Ulug  Beigi,Indiae 
citra   extràque   Gangem    Principis.    Eas   primus  publicavit,  recenfuit,  et  Commenta- 
riis  illurtravit  Johannes   Gravius.    Londini.    Typis   Jacobi  Flefher,  &  proftant  apud 
Cornelium  Bee,  in  vico  vulgô  voc.  Little-Britaine.  coidcl.  in-4°. 
/>)  Binae  Tabulae  Geographicae,  una  Nafîir  Eddini  Persae,  altéra  Ulug  Beigi  Tartari:  operà 
et   ftudio  Johannis   Gravii  nunc  primùm  publicatae.  Londini,  Typis  Jacobi  Flefher: 
Proftant  apud  Cornelium  Bee ,  in  vico  vulgô  vocato  Little-Brittain.  mdclii.  in-4°. 
f)  Chorafmiae,  et  Mawaralnahrae,  hoc  eft  Regionum  extra  fluvium  Oxvm,  Defcriptio,  ex 
Tabulis  Abvlfedae  Ifmaelis,  Principis  Hamah.  Londini.  cioiocl.  in-4°. 
'3)  John  Greaves  (Gravius)  naquit  à  Colmore  (Hampshire)  en  1602  et  mourut  à  Londres  en 
octobre  1652.  Professeur  de  géométrie  au  collège  de  Gresham  en  1630,  il  se  mit  à  voyager 
en  1636  pour  collectionner  des  livres  et  manuscrits  de  mathématiques  en  langues  d'Orient. 
Revenu  en  Angleterre,  il  devint  „Savillian  professer"  d'astronomie  à  Oxford.  Persécuté  par 
les  républicains ,  il  perdit  ses  biens  et  sa  bibliothèque  de  livres  rares ,  et  se  réfugia  à  Londres. 


CORRESPONDANCE.     1664.  75 


Traicté  d'Aftronomie  efcrit  en  langue  perfienne  par  cemefmeroy,  nous  auons 
engagé  une  perfonne  "*}  fore  fcauance  en  cette  langue  là  de  le  traduire  tout  en  la- 
tin ,  ayant  oiFert  à  Monfieur  Heuelius  de  le  luy  enuoyer  pour  donner  le  tout  en- 
lemble  au  public ,  s'il  le  trouue  bon ,  ou  en  latin  feul ,  ou  le  perfien  et  le  latin  en- 
lemble ,  eftant  refolus  de  le  faire  imprimer  nous  mefme ,  en  cas  quil  ne  le  fait  pas , 
et  qu'on  iuge  qu'il  vaudra  la  peine  de  limprimer  tout  feul,  par  ce  que  traittant  d'un 
fuiet  qui  n'eft  pas  de  grande  mife,  le  liure  ne  fe  débitera  pas  fi  bien  tout  feul , 
comme  il  feroit  eilant  relié  auec  quelque  autre,  dites  m'en  voftre  fentiment.  Jl  ne 
me  fouuient  plus  de  rien  a  prefent,  fi  non  de  vous  rendre  grâces  de  vos  liures  dont 
Je  n'ay  point  encore  receu  que  celuy  '0  que  Monfieur  voftre  père  m'a  rendu  et  de 
vous  dire  qu'il  m'a  preuenu,  en  achetant  les  pièces  '")  de  Monfieur  Boile  que  Je 
penfois  vous  enuoyer,  auec  le  Sylua  de  Monfieur  Euylin  '•').  Je  fuis  de  tout  mon 
coeur 

Monsieur 

Voftre  très  humble  et  très  obeifîant  feruiteur 

R.    MORAY. 

Monfieur  noftre  prefident  vous  rend  mille  grâces  de  la  peine  que  vous  auez 
prinfe  en  luy  faifant  tenir  l'Horologe  '^)  et  defire  fort  de  fcauoir  à  qui  il  en  payera 
le  prix ,  et  a  combien  il  renient. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
XII  A  la  Haye. 

I  ^ 


''•)  Thomas  Hyde  naquit  à  Bellingsley  (York)  le  16  mai  1636  et  mourut  à  Oxford  le  18  fé- 
vrier 1703.  Il  fut  nommé  professeur  d'hébreu  au  Queens  Collège  à  Oxford  en  1658,  et 
professeur  d'arabe  en  1691;  en  outre  il  devint,  vers  1660,  conservateur  de  la  bibliothèque 
Bodleyenne.  Il  publia  quantité  d'ouvrages  sur  l'histoire  des  pays  d'Orient. 
'S)  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1234,  note  8. 
'*)  a)  .  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 1 28 ,  note  1 8. 

h")  Experiments  and  Considérations  touching  Colours.  First  occasionally  written,  among 
some  other  Essays  to  a  Friend;  and  now  suffer'd  to  corne  abroad  as  the  Beginning  of  the 
Expérimental  History  of  Colours.  By  the  Honorable  Robert  Boyle,  Fellow  of  the 
Royal  Society.  Non  fingendum,  aut  excogitandum,  sed  inveniendum,  quod  Natura 
faciat  aut  ferat.  Bacon.  London,  printed  for  Henry  Herringman  at  the  Anchor,  in  Lower 
walk  of  the  New  Exhange.  mdclxiv.  in-8°. 
'^)  Sur  la„Sylva"  de  John  Evelyn,  voir  la  Lettre  N".  1046,  note  6. 
'*)  Sur  cette  montre  de  W.  Brouncker,  consultez  la  Lettre  N°.  12 18. 


ji)  CORRESPONDANCE.    1664. 


N=  1237. 

R.  MoRAY  à  [Christiaan  Huygens]. 

Appendice  au  No.   1236. 

[juin   1664]. 

La  pièce  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Monfieur  Balle  ')  vous  baife  trefaiFeétionnement  les  mains,  lors  que  vous  ne 
menuoyez  que  des  lettres,  l'adreflè  en  peut  eftre  à  moy,  fans  nommer  Mr.  Blair  '). 
Quand  vous  m'enuoyez  des  Hures  addreffez  les  a  Miller  Blair. 


N°   1238. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 
27  juin   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 
Elle  est  la  re'ponse  au  No.   11236.     R.  Moray  y  répondit  par  le  No.  1239. 

A  la  Haye  ce  27  Juin  1664. 

Monsieur 

J'ayme  tellement  voftre  pais  et  j'y  ay  elle  fi  bien  receu  que  fi  j'avois  feulement 
confukè  mon  inclination  je  ferois  vous  venu  veoir  cette  féconde  fois  ').  Mais  j'ay 
creu  mieux  faire  de  prendre  le  chemin  que  j'ay  pris  :  non  pas  que  j'eufl^e  des  gran- 
des affaires  en  ce  pais  icy,  mais  feulement  pour  reprendre  celles  qui  cy  devant 
faifoient  mon  occupation  aux  quelles  il  me  fembloit  eftre  temps  de  retourner 


')    Peter  Bail. 

*)    Alexander  Blair  était  marchand-libraire  et  demeurait  à  Londres  dans  Rook  Lane,  à  l'enseigne 
de  St.  Andrews  Cross. 


')    La  première  visite  de  Clir.  Huygens  en  Angleterre  avait  en  lieu  en  avril  et  mai  de  Tan  1661 , 
la  seconde  en  1663  ,  de  juin  à  septembre. 


CORRESPONDANCE.     1664.  "J"^ 


après  plus  d'un  an  d'oifivitè.  J'ay  elle  fort  eftonnè  de  veoir  par  la  voftre ,  que 
mon  pacquec  a  eftè  efgarè.  J'aurois  eu  beau  attendre  voftre  refponfe  et  celle  de 
Monfieur  le  Comte  de  Kincardin.  Voicy  que  je  luy  efcris  -')  de  nouueau  fans 
pourtant  repeter  ce  qu'il  y  avoit  dans  l'autre  lettre ,  qui  comme  la  fiene  3)  eftoia 
pleine  de  débats,  et  argumentations,  que  je  ne  voudrois  pas  prendre  la  peine 
d'étaler  une  féconde  fois  n'ayant  pas  auprès  de  moy  la  minute  de  ce  que  j'efcrivis 
alors.  Je  crois  que  vous  approuuerez  ce  que  je  luy  refpons  maintenant ,  et  aflure- 
ment  il  ne  peut  rien  fouhaiter  d'avantage  luy  même.  S'il  s'obftine  encore  a  vouloir 
des  arbitres  je  ne  m'y  oppofe  point  mais  que  ce  ne  foit  qu'après  que  nous  ferons 
aflurez  qu'il  y  aura  quelque  chofe  a  partager. 

L'on  m'a  envoyé  de  Paris  voftre  lettre  qui  arriva  après  mon  départ.  Si  elle  m'y 
eut  trouvé ,  peut  eftre  la  machine  feroit  défia  a  Londres ,  car  il  y  en  a  toufjours 
de  preftes.  Il  dépend  de  vous  quand  vous  voudrez  la  faire  venir ,  quoy  que  pour 
moy  le  delay  pourroit  avoir  quelque  mauuaife  confequence  ,  parce  que  j'ay  pro- 
mis a  ces  Meffieurs  par  contraft  d'en  avancer  l'eftabliflement  en  Angleterre ,  et 
d'en  faire  depefcher  la  Patente  dans  3  mois  après  la  vérification  de  la  Cour  au  Rè- 
glement de  Paris.  Mais  je  fcay  bien  qu'ils  ne  voudront  pas  me  préfixer,  tant  qu'ils 
ne  fcauront  qu'afllirement  la  chofe  vaut  la  peine ,  ce  qu'ils  ne  peuvent  appren- 
dre que  par  le  débit  qu'ils  feront  de  leurs  machines. 

Je  luis  fort  aîfe  qu'on  a  encore  trouuè  quelque  chofe  des  ouurages  de  Hor- 
roxius ,  et  s'il  y  a  aucunement  moyen  qu'on  le  puifl^e  rédiger  en  ordre ,  il  faut  le 
conferver  en  le  faifant  imprimer.  Vous  m'obligerez  fort  de  m'en  procurer  une 
copie. 

Je  n'ay  jamais  rien  veu  que  je  fcache  du  Roy  Ulug  Bey ,  mais  ce  catalogue  des 
eftoiles  fixes  fera  juftement  l'affaire  de  Monfieur  Hevelius  pour  le  mettre  au  jour 
enfemble  avec  celuy  qu'il  compofe. 

J'ay  efcrit  a  mon  Père  '■')  de  vous  donner  fon  exemplaire  du  Livre  ')  de  Monfieur 
Sorbiere  en  cas  que  vous  n'en  ayez  point  encore ,  puifque  par  la  propre  faute 
il  a  oublié  de  le  prendre  avec  luy,  celuy  que  je  luy  donnay  pour  vous  a  Calais. 
Vous  vous  y  trouuerez  vous  mefme  non  fans  grandes  éloges ,  au  refte  un  autheur 
praecipitis  judicij ,  et  qui  fouuent  n'eft  gueres  bien  inftruift  des  chofes  dont  il 
efcrit. 

Je  fuis  bien  aiie  qu'a  la  fin  l'horologe  a  eftè  rendue  à  Milord  Brouncker.  Je 


°)  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Clir.  Huygens  à  Alexander  Bruce. 

3)  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  A.  Bruce  dans  nos  collections. 

+)  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  son  père. 

5)  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1234,  note  8. 


78  CORRESPONDANCE.     1664. 


n'ay  pas  encore  elle  chez,  l'horologer  '')  pour  fcavoir  a  qui  il  defire  qu'on  remette 
l'argent,  mais  vous  le  manderay  par  ma  prochaine. 
Je  demeure  a  jamais 

Monsieur 

Voftre  très  humble  et  très  obeiffant  ferviteur 

Chr.  Hugens  de  Zulj.chem. 

A  Monfieur 
Monfieur  R.  Moray  chevalier  et  du  Confeil  prive  du  Roy 
pour  les  aifaires  d'Efcoffe  loge  dans  Whit  Hall 

A 

Londres. 


N=  1239. 

R.  Moray  à  Christiaan  Huygens. 

4    JUILLET    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  nu  No.  1238. 

A  Whitehall  ce  24  Juin   1664. 

Monsieur, 

Voftre  arriuee  en  bonne  fanté  chez  vous  m'a  efté  une  nouuelle  trefagreable 
quoy  qu'a  la  vérité  Je  naurois  pas  efté  moins  aife  de  vous  auoir  veu  icy  auec  Mon- 
fieur Voftre  père,  maintenant  que  vous  reprennez  les  affaires  qui  faifoyent  Voftre 
occupation ,  après  une  fi  longue  interruption ,  il  me  fera  auffi  permis  de  recom- 
mencer mes  folicitations  "■)  pour  ces  traittez  que  vos  amis ,  et  tous  les  fçauans  ont 


")    Severyn  Oosterwijk.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 1 89. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1 102. 


CORRESPONDANCE.     1664.  79 


fi  long  temps  attendus  puis  qu'il  ne  vous  relie  plus  dexcufe  pour  les  diferer 
d'auantage. 

Quelque  fafché  que  J'aye  efté  de  la  perte  de  Vollre  pacquet  Je  m'en  confole 
a  prelent,  veuque  le  itile  de  Voftre  dernière  a  Monlîeur  le  Comte  de  Kincar- 
din  me  plaid  fort,  et  l'autre,  pour  vous  dire  franchement,  ne  m'auroit  pas 
agréé.  Je  ne  fuis  point  du  tout  amy  des  débats  qui  font  entre  mes  amis ,  pour 
quelque  fuieft  que  ce  puiïïè  eftre.  Maintenant  que  cettuy  cy  eft  uuidé  il  eft  temps 
de  voir  ce  que  nous  auons  à  faire,  aufli  toft  que  Jauray  refponce  de  Monfieur  le 
Comte  de  Kincardin ,  nous  prendrons  nos  melures  en  toutes  chofes.  Jay  eu  vof- 
tre pacquet  -)  comme  J'allois  efcrire  en  Eicofle,  et  luy  enuoyeay  la  voftre  l'heure 
mefnie  que  Je  l'ay  receuë. 

Jl  n'eft  pas  neceffaire  de  rien  adioufter  a  ma  dernière  s)  touchant  la  Machine 
puiique  nous  pouuons  auoir  la  patente  quand  nous  voulons,  et  que  ce  feroit  chofe 
defraifonable  que  de  la  vouloir  eftablir  icy,  fi  elle  ne  feftablit  point  en  France; 
Ceft  a  dire  fi  Ion  trouue  qu'il  ne  vaut  pas  la  peine  dy  penfer.  il  eft  vray  que  nonob- 
ftant  qu'il  ne  m'a  pas  lemblé  impoflible  de  rendre  la  chofe  encore  plus  utile  qu'elle 
n'eft,  Je  ny  ay  pas  voulu  penfer  deuant  que  de  voir  fi  linuention  reuffit  en  france, 
ou  non. 

Auflî  toft  que  les  fragmens  Aftronomiques  de  Monfieur  Horox  feront  par  les 
foins  de  Meflîeurs  Wallis  et  Wren  ^^3,  mis  en  eftat  de  voir  le  iour  Je  crois  q'on  les 
fera  imprimer:  mais  comme  qu'il  en  foit  vous  en  aurez  copie,  fil  eft  en  mon  pou- 
uoir  de  la  procurer. 

Je  vous  envoyeray  ce  petit  traitte  ')  de  ce  Roy  Perfien  *)  qu'a  publié  Mon- 
fieur Greuius  il  y  a  6.  ou  7.  ans.  Mais  quant  a  cet  autre  0  que  nous  faifons  tra- 
duire, nous  defirons  plus  toft  que  le  tout  foit  imprime  enfemble,  que  den  impri- 
mer feulement  ce  Chapitre  qui  regarde  les  eftoiles  fixes,  comme  noftre  Secrétaire 
a  fait  fcauoir  a  Monfieur  Heuelius.  eftant  refolus  de  le  faire  imprimer  tout  entier 
icy  l'original  d'un  cofté  et  le  latin  de  l'autre,  fi  Monfieur  Heuelius  ne  le  veut  point 
entreprendre,  comme  Je  penfe  vous  auoir  cy  deuant  dit. 

Monfieur  Voftre  père  m'a  donné  fa  copie  du  voyage  de  Monfieur  Sorbiere , 
mais  le  Roy  me  la  prife ,  de  forte  que  Je  ne  lay  point  encore  leue.  neantmoins  Jen 
ay  afiez  appris  d'ailleurs  pour  Içauoir  que  le  ingénient  que  vous  faites  de  l'homme 
n'eft  point  mal  fondé:  et  quelque  ciuilite  qu'il  y   ait   témoigné  pour  moy.  Je 


-)   La  Lettre  N°.  1 238.  s)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 236. 

**)    Il  paraît  que  c'est  Wallis  qui  s'est  le  plus  occupu^  de  cette  afFaire.  Consultez  aussi  l'ouvrage 

cité  dans  la  Lettre  N°.  1236,  note  7. 
5)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 236 ,  note  11.  *)    Oulugh  Beg. 

')   Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1236,  note  9. 


8o  CORRESPONDANCE.     1664. 


ne  içay  que  refpondre  à  ceux  qui  le  chargent  d'une  indifcretion  alfez  eftourdie. 
Je  vous  rends  grâces  neantmoins  pour  fon  liure ,  comme  aufli  pour  celuy  de 
Monfieur  Pafchal  '°).  Nous  auons  fait  la  plufpart  des  expériences  dont  il  parle,  et 
vous  icaurez  auffi  bien  que  nous ,  ce  qui  l'y  trouue  de  nouueau ,  et  ce  qu'il  vaut.  Je 
feray  toute  ma  vie 

Monsieur 

Vollre  trefhumble  trefobeiflant  et  trefaffeélionné  feruiteur 

R.    MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

à  la  Haye. 


XII 

1,8 


N=   1240. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

10    JUILLET     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  I.eiden,  enll.  Hiiygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  Nu.   1242, 

A  Whitehall  ce  30.  Juin   1664. 

Monsieur 

En  fuite  de  ce  que  vous  m'ordonnez  dans  votre  dernière  du  4  Juillet ')  Je  fe- 
ray payer  a  Monfieur  votre  père  les  1 10.  liures  que  vous  m'y  marquez  °).  Je  m'in- 
formeray  auffi  du  poids  du  Contrepoids  de  l'Horologe  et  vous  le  feray  fcauoir. 


'°)  Voir  la  Lettre  N°.  '  234- 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  il  R.  Moray. 

-)   Sans  doute  pour  payer  à  Severyn  Oosterwijk  l'horloge  de  Mitord  Bronncker,  dont  le  prix 
avait  été  fixé  à  1 10  Livres.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 178  et  1236. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


Je  feray  rauy  de  fcauoir  cette  nouuelle  inuention  dont  vous  me  parlez  3).  Mon- 
fieur  Hook  nous  fait  une  petite  machine  '^')  pour  mefurer  exaétement  la  viflefle  des 
corps  defcendants.  dont  vous  fçaurez  la  ftrufture  auflî  tort  qu'il  eft  acheué.  Nous 
Tommes  aufli  bien  emprelTez  à  trouuer  un  moyen  s)  pour  faire  refpirer  une  perfonne 
foubs  l'eau  le  plus  profond  et  le  plus  longtemps  qu'il  fe  peut.  Nous  auons  défia 
trouué  '')  par  une  expérience  aiïez  jolie  qu'un  pafiereau,  ou  un  fourris  refpire  et 
meuue  a  fon  aife  dans  de  lair  comprimé  a  la  douziefme  partie  de  l'efpace  qu'il 
occupoit  auparauant:  qui  refpond  a  la  compreflîon  que  l'air  fouftient  dans  la  pro- 
fondeur denuirons  200.  Brafles  d'Eau,  et  les  animaux  aquatiles  fe  meuuent  auec 
la  mefme  facilité  dans  l'eau  qui  eft  comprimée  au  mefme  degré  de  qui  eftoit  lair 
dont  Je  viens  de  parler,  que  fi  elle  ne  l'eflroit  point  du  tout.  Mais  nous  ne  fommes 
pas  encore  fatiffait  qu'un  homme  en  pourroit  faire  de  mefme  en  la  profondeur 
de  200.  Brafl^es.  J'entends  principalement  pour  ce  qui  eft  de  la  refpiration,  y 
ayant  apparence  que  le  mouuement  luy  feroit  afifez  libre  :  feulement  la  compref- 
fion  que  fouftiendront  tous  les  membres  de  fon  corps  l'incommoderoit,  à  ce  que 
nous  craignons ,  à  un  point  qu'il  ne  fcauroit  endurer ,  ayant  appris  d'une  per- 
fonne qui  en  a  ou  fait ,  ou  veu ,  l'expérience ,  a  la  profondeur  d'enuirons  25.  Braf- 
fes ,  que  le  fang  luy  fortoit  par  les  narines  et  autres  ouuertures  de  la  tefte  excepté 
la  bouche. 

En  voylà  affez  pour  vous  faire  comprendre  cette  matière,  fi  vous  auez  enuie 
d'en  fçauoir  d'auantage  vous  n'auez  qu'à  le  dire  à 

Monsieur 
Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  et  très  affeftioné  Seruiteur 

R.    MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

^'^  A  la  Haye. 


3)   Consultez  la  Lettre  de  Chr.  Huygens  N°.  1 254. 

1)    Après  que,  dans  la  séance  du  22  juin  1664  (V.  st.),  il  eut  été  décidé  de  faire  des  expériences 

avec  cette  machine,  on  rencontre,  dans  plusieurs  séances  postérieures,  des  communications 

à  ce  sujet.  Consultez  en  outre  la  figure  de  l'Appendice  N°.  1270. 
S)    Dans  la  séance  du  13  janvier  1664  (V,  st.)  Sir  John  Lawson  fit  proposer  par  Jonas  Moore 

d'examiner  la  cloche  de  plongeur  de  Mr.  Greatrix,  et  le  10  février  (V.  st.)  on  nomma  une 

commission  qui  chercherait  une  méthode  pour  rester  longtemps  sous  l'eau.  Depuis  lors,  cette 

question  fut  fréquemment  traitée. 
'')   Peut-être  que  Moray  fait  allusion  à  l'expérience  faite  dans  la  séance  du  25  mai  (V.  st.) 

et  dont  la  répétition  ne  se  trouve  pas  mentionnée. 

Œuvres.  T.  V.  11 


Sa  CORRESPONDANCE.     1664. 


N=  1241. 

J.  Chapelain  à  [Christiaan  Huygens]. 
12  JUILLET   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Le'iden,  cuil.  Huygens. 

Monsieur 

J'ay  donné  vne  grande  joye  à  nos  Amis  de  deçà  par  l'auis  '}  de  voftre  heureufe 
arriuée  chés  vous;  mais  perfonne  ne  l'a  eue  égale  a  moy  qui  m'intereïïè  plus  qu' 
aucuii  autre  en  voftre  conferuation,  et  qui  fuis  dauantage  touché  de  ce  qui  vous 
regarde  foit  pour  voflre  fanté  foit  pour  le  bien  de  vos  eftudes. 

Vous  le  reconnoiffés  vous  mefrae  fort  obligeamment  par  les  termes  que  vous  aués 
employés  pour  cela  dans  voftre  lettre,  et  je  vous  alTure  que  vous  ne  vous  abufés  nul- 
lement dans  l'opinion  que  vous  en  aués.  Vous  le  connoiftrés  encore  mieux  par  l'aueu 
que  je  vous  fais  que  pour  agréable  que  me  fuft  voftre  prefence  et  voftre  conuerfation 
lors  qu'on  vous  auoit  parmi  nous,  je  me  refjoùis  neantmoins  de  ce  que  nous  ne  vous 
polTedons  plus,  puifque  cela  eftoit  neceïïaire  a  l'accroiffement  de  voftre  réputation 
et  que  pour  auancer  et  parfaire  vos  trauaux  il  faut  que  ce  foit  voftre  Cabinet  qui 
vous  poflede.  l'ay  impatience,  Monfieur,  de  voir  meurs  les  fruits  que  nous  en  atten- 
dons et  qui  acheueront  de  vous  mettre  au  defllis  de  tous  les  grands  Phyficiens 
et  Mathématiciens  de  noftre  Siècle.  l'en  feray  particulièrement  aife  a  caufe  que 
l'addreïïe  que  vous  en  ferés  au  Roy  juftifîera  les  tefmoignages  auantageux  que  je 
luy  ay  fait  rendre  de  voftre  rare  mérite,  et  vous  aquitera  enuers  Sa  Majefté  de  ce- 
luy  qu'Elle  vous  a  donné  de  ne  le  pas  ignorer.  Vous  y  ferés  fans  doute  excité  de 
nouueau  par  la  nouuelle  marque  que  vous  receurés  bientoft  de  la  continuation 
de  fon  eftime  et  que  vous  eufliés  receue  des  icy  fi  vos  Mufes  ne  vous  en  enflent 
point  arraché.  Nous  auons  depuis  quelques  jours  Monfieur  Voflius  ^)  auquel  j'ef- 
pere  de  faire  auoir  la  mefine  grâce  encore  aufli  bien  qu'a  noftre  cher  Monfieur 
Heinfius  et  a  ces  autres  Meffieurs  qui  furent  confiderés  3)  par  le  Roy  l'année 
paflee  fur  mes  offices. 

Vous  pouués  penfer  quelle  fatiffaftion  ce  me  fera  d'apprendre  de  temps  en  temps 
par  vous  mefrae  de  vos  nouuelles  et  de  celles  de  l'Eftat  ou  vous  aurés  mis  vos 
grands  projets.  Mais  j'en  fouhaite  tant  la  perfeélion  que  je  n'entens  pas  que  ce  foin 
que  vous  voulés  prendre  vous  en  deftourne  le  moins  du  monde,  et  fi  vous  m'efcriués 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  J.  Chapelain. 
°)    Is.  Vossius ,  qui  était  en  voyage  et  venait  de  l'Angleterre  (consultez  la  Lettre  N°.  1 208),  de- 
meurait à  Paris  au  Pavillon  Royal ,  Rue  de  la  Monnaie ,  près  du  Pont  Neuf. 
3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1 150,  note  9. 


CORRESPONDANCE.     1 664.  83 


quelqueffois  comme  je  vous  en  prie  que  ce  foie  s'il  vous  plaiil:  a  voftre  loyfir,  et 
lors  que  vous  aurés  befoin  de  vous  delafTer  l'efprit.  l'en  excepte  le  fucces  qu'aura 
eu  le  Pendule  qui  eft  allé  a  la  lamaïque  "*) ,  fur  le  point  des  Longitudes,  dont  je 
ne  fcaurois  eftre  trop  toft  informé  et  par  le  menu ,  auec  la  lifte  des  Obferuations 
de  chaque  jour  pareille  à  celle  s)  que  vous  me  communiquaftes  de  la  nauigacion  de 
Londres  a  Lif  bonne.  Afturés  je  vous  fupplie  Monfieur  voftre  Frère  0  de  mon  fer- 
uice  et  me  faites  la  mefme  faueur  auprès  de  Meffieurs  de  Beuningh  ^)  et  de  Vique- 
fort  ').  le  vous  dois  auertir  que  Monfieur  de  Fermât  Confeiller  au  Parlement  de 
Touloufe  et  l'excellent  Mathématicien  que  vous  fcaués  s'eft  ciuilement  plaint  à  vn 
de  fes  Amis  par  lettres  de  ce  que  vous  ayant  efcrit  et  propofé  quelque  Problème  5*) 
de  confideration  vous  ne  l'aués  pas  jugé  digne  de  vos  reflexions  et  qu'il  n'en  auoit 
point  eu  de  refponfe.  A  toutes  fins  j'ay  refpondu  que  vous  attendiés  d'eftre  chés 
vous  en  liberté  et  hors  de  tout  ce  tumulte ,  ou  le  repos  et  les  liures  vous  man- 
quoient.Vous  vferés  de  l'auis  félon  voftre  bon  jugement  et  je  ne  croy  pas  que  vous 
vouliés  négliger  vn  homme  de  ce  poids  qui  nous  tient  lieu  d'vn  autre  Vieta.  le 
fuis  auec  ma  paflion  ordinaire 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  très  obeiffant  ferviteur 
Chapelain. 

Je  vous  prie  denuoyer  aMeflleurs  Elzeuirs  l'inclufe  '°)  a  M.  Heinfuis  et  de  la 
fort  recommander. 


De  Paris  ce  1 2  Juillet  1 664. 


*)    Consultez  !a  Lettre  N°.  1 173. 

5)   Probablement  une  copie  de  la  pièce  N°.  1 1 74. 

'■)   Lodewijk  Hiiygens. 

")    Koenraad  van  Beuningen  ,  qui  avait  été  à  Paris  comme  ambassadeur  des  Provinces  Unies. 

^)    Il  semble  que  Chapelain  n'a  jamais  eu  correspondance  directe  avec  Abraham  de  Wicquefort. 

^)    Nous  ne  possédons  pas  de  lettres  de  P.  de  Fermât  à  Chr.  Huygens  datées  de  cette  époque.  Les 

pièces  N°.  949,  de  la  fin  de  1661  ,  et  N°.  991 ,  de  janvier  1662  ,  sont  les  dernières  lettres 

de  P.  de  Fermât  qui  se  trouvent  dans  notre  collection. 
'°)  Cette  lettre  de  J.  Chapelain  à  N.  Heinsius  avait  été  écrite  le  27  juin. 


\ 

84  CORRESPONDANCE.     1664. 


N=  1242. 

Christiaan  Huygens  à  [R.  Moray]. 

18    JUILLET     1664. 

La  lettre  se  trouve  ci  Londres^  Royal  Society. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1240.     R.  Moray  y  répondit  par  les  Nos.   1247  et  1251. 

A  la  Haye  ce  1 8  JuUiet  1 664. 
Monsieur 

Vous  m'obligez  beaucoup  en  me  donnant  de  nouuelles,  de  ce  qui  fe  paflè  dans 
noftre  Société ,  et  quand  vous  ne  ferez  que  me  mander  Amplement  les  matières 
que  l'on  y  traite  chafque  femaine  je  ne  laiïïerois  pas  d'en  recevoir  grande  fatiffac- 
tion.  Je  voy  par  l'expérience  que  vous  me  communiquez,  que  l'on  a  trouuè  moyen 
de  comprimer  l'air  bien  mieux  que  l'on  ne  faifoit  lors  que  j'y  eftois,  car  fi  je  m'en 
fouuiens  bien,  l'on  n'alloit  pas  jufques  a  la  condenfation  triple.  AfTurement  vous 
aurez  pratiqué  des  petits  pillons  dans  des  récipients  affez  grands,  et  je  ne  voy  pas 
pourquoy  par  ce  moyen  l'on  ne  pourroit  pas  parvenir  jufqu'a  la  centuple  compref- 
fion  et  d'avantage.  Vous  dites  que  dans  la  profondeur  de  200  brafles  d'eau  l'air 
n'eft  comprimé  qu'a  la  lame  partie  de  l'efpace  qu'il  occupe  d'ordinaire  ce  que  je 
ne  comprens  pas,  car  félon  l'expérience  de  Monfieur  Boile  33  pieds  d'eau  le  pref- 
lant  a  la  moitié  de  l'efpace  ordinaire ,  les  a 00  brafles  ou  1 200  pieds  le  mettroient 
dans  3Ï5  environ  de  fa  première  efl:endue,  et  non  pas  feulement  dans  la  douziefme. 
La  mobilité  de  l'eau  non  obfliant  la  preflion  me  paroit  toufjours  fort  admirable ,  et 
il  efl:  malaife  de  s'imaginer  comment  elle  eft  compofée ,  quand  on  fe  propofe  de 
fauoir  ce  phénomène. 

Je  feray  bien  aife  d'apprendre  la  méthode  et  machine  de  Monfieur  Hook  pour 
mefurer  exactement  le  temps  des  cheutes  des  corps  pefants.  Le  jugement  d'oreille 
ne  me  parut  pas  afljez  juflie  lors  que  je  faifois  ces  expériences  par  les  quelles  pour- 
tant je  verifiois  afl"ez  bien  la  proportion  de  Galilée ,  comme  aufll  qu'une  balle  de 
plomb  tombe  de  1 5  pieds  7|  pouces  des  noftres  de  Rhynlandt  dans  le  temps  d'une 
féconde  comme  j'avois  trouué  premièrement  par  le  calcul.  Il  eft  vray  que  l'expé- 
rience ne  prouvoit  pas  juftement  cette  mefure  mais  feulement  elle  n'y  eftoit  pas 
contraire. 

Ma  nouuelle  horologe  n'a  pu  encore  eftre  achevée  mais  jufqu'icy  tout  va  fort 
bien,  et  elle  ira  dans  un  jour  ou  2.  J'ay  payé  le  maiftre')  de  celle  de  Milord  Broun- 
cker  -).  N'oubliez  pas  je  vous  prie  a  me  mander  quel  eft  le  contrepoids  de  cet 
ouurage. 


')    Severyn  Oosterwijk,  horloger  à  la  Haye. 
=)    Consultez  la  Lettre  N°,  1 2 1 8. 


CORRESPONDANCE.    1664.  85 

L'on  efcrit  de  Paris  que  M.  Sorbiere  par  une  lettre  de  cachet  a  eu  ordre  de  fe 
retirer ,  je  ne  fcay  ou ,  a  caufe  de  fa  belle  Relation  s)  ou  il  injurie  fi  fort  la  nation 
Angloife,  apparemment  vous  fcaurez  bien  ce  qui  en  eft ,  et  fi  Mylord  HoUis'*)  aura 
eu  ordre  d'en  faire  plainte.  Je  demeure 

Monsieur 

Voftre  trefhumbie  et  trefobeiffant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


N=   1243. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huvgens. 

18    JUILLET     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Iliiygciis. 
Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   ii=,i. 


A  Whitehall  ce  8  Juillet  1664. 


Monsieur 


Par  ce  petit  billet  ')  vous  pourrez  iuger  de  la  bonté  de  ma  mémoire.  C'ell  les 
titres  des  deux  Traittez  publiez  par  Monfieur  Greuies  dont  Je  vous  ay  parlé,  il 
font  tous  deux  dans  le  Hure  que  Je  viens  d'envoyer°)  a  Monfieur  Voftre  père  pour 
vous  faire  tenir.  J'auois  feulement  jette  l'oeil  une  fois  fur  le  Hure  dans  l'endroit 
ou  il  defcrit  la  fituation  des  villes  des  prouinces  dont  il  fait  mention,  et  fur  le  Ti- 
tre au  commencement  du  Hure ,  et  Je  ne  n:ie  fuis  point  fouuenu  du  dernier  lors 
que  Je  vous  ay  efcrit  0-  Mais  vous  me  pardonnerez  cette  faute  puifque  la  fuitte 
n'en  efl:  point  nuifible  ny  a  nos  affairés  ny  a  nos  perfonnes.  Je  crois  que  vous 
prendrez  la  peine  de  parcourir  tout  le  Hure ,  ce  que  Je  n'ay  pas  le  loifir  de  faire. 

J'attends  par  le  premier  ordinaire,  la  refponce  de  Monfieur  le  Comte  de  Kin- 
cardin.  Cependant  il  efl:  a  propos  que  nous  nous  entretenions  un  peu  fur  le  fuiet 


3)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1234,  note  8. 

+)    Holles  était  agent  diplomatique  prés  de  la  Cour  de  France. 


')    Voir  l'Appendice  N°.  1 244. 

-')   Voir  la  Lettre  N°.  1239. 

3)    Dans  une  lettre  que  nous  ne  possédons  pas. 


86  CORRESPONDANCE.     1664. 


des  Horologes,  les  deux  dont  Je  vous  ay  parlé  *)  il  y  a  6  mois  viennent  d'eftre  ache- 
uez.  ils  ne  font  point  encore  tout  a  fait  aiuftez,  mais  on  y  tranaille.  Jl  me  femblent 
aflèz  bien  faits ,  mais  le  temps  qu'on  met  a  les  faire,  et  le  prix  me  femblent  allez 
incommodes.  L'ouurier,  qui  eft  le  fils  de  Fromantel  O5  qui  a  efté  nourri  a  la 
Haye,  dit  qu'il  n'en  fcauroit  faire  un,  en  moins  de  temps  qu'un  mois,  et  quoyque 
le  marché  pour  ceuxcy  ait  efté  fait ,  a  15.  Hures  flerlins  tout  y  compris ,  le  plomb , 
la  balle  par  laquelle  l'Horologe  pend,  et  tout,  il  n'en  veut  point  faire  d'autres 
femblables  a  moins  de  20.  liures.  de  forte  que  ne  s'en  peuuent  pas  faire  grand 
nombre  en  peu  de  temps,  à  caufe  que  celuy  des  bons  artifans  n'eft  que  petit;  le 
prix  eflant  grand  et  chaque  vaiffeau  eftant  obligé  d'en  auoir  deux,  il  ne  fen  pourra 
faire  grand  débit.  C'eft  pourquoy  il  fera  à  propos  que  nous  nous  informions  de 
toutes  pars,  des  ouuriers,  fil  y  a  moyen  d'en  faire  faire  un  nombre  fufiîfant  pour 
ceux  qui  en  voudront  auoir  et  en  réduire  le  prix  le  plus  bas  qu'il  fe  peut.  Voyez 
donc  par  de  là  fil  fe  troUue  des  Horologeurs  en  afl"ez  grand  nombre  pour  en  faire 
quantité,  et  quel  eft  le  moindre  prix  qu'il  veulent  prendre.  J'en  feray  icy  de  mefrae. 
Je  feray  voir  ces  deux  qui  font  icy ,  à  plufieurs  maifl:res  et  tafcheray  de  les  réduire 
au  moindre  prix  qu'il  eft  poffible.  Car  comme  vous  auez  dit  dans  une*)  de  vos  pré- 
cédentes ,  nous  pourrons  peut  eftre ,  iuger  à  propos ,  d'auoir  le  priuilege  de  la 
vente  des  Horologes  à  pendule  qui  feruent  a  la  mer  du  moins  en  quelques  lieux , 
ou  on  n'en  peut  cirer  recompence  des  fouuerains  ou  des  corps  des  marchands. 

Mais  il  y  a  encore  une  chofe  qui  eft  fi  fort  à  craindre  dans  lufage  de  ces  Horo- 
loges fur  mer  que  fi  l'on  n'y  trouue  point  de  remède,  ils  ne  feruiront  pas  de 
grande  chofe.  C'eft  que  dans  les  Jfles  occidentales  les  Antibes  et  autres ,  dans  la 
cofte  de  l'Afrique ,  et  généralement  entre  les  Tropiques ,  et  aux  lieux  méridionaux 
tant  fur  la  mer ,  que  les  coftes  dicelle ,  toute  forte  de  chofe  faite  de  fer  fe  rouille 
ineuitablement  et  le  preiudice  que  cela  apportera  a  ces  Horologes  les  rendra  fans 
doubte  peu  utiles. 

Or  J'ay  rencontré  icy  un  gentilhomme  7)  qui  a  veu  en  flandres  un  homme  qui  a 
un  fecret  pour  la  trempe  de  fer ,  (Je  dis  de  fer  fans  y  comprendre  l'acier)  qu'il  le 
fcait  rendre  fi  dur  que  la  lime  n'y  fcauroit  toucher ,  et  que  la  rouille  ne  fy  atta- 
chera iamais.  J'ay  veu  un  platine  d'harquebuie  de  fa  façon,  qui  a  efte  gardée 
plufieurs  mois  dans  du  cuir  falé,  après  auoir  efté  mouillié  auec  toutes  les  liqueurs 
qui  font  rouiller  le  fer,  fans  que  la  rouille  y  ait  mordu  en  façon  du  monde.  Je 


■I)   La  Lettre  de  Moray  s'est  perdue.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 2 1 8. 

■'')  Fromantel  était  horloger  à  Londres  (voir  la  Lettre  N°.  1218,  note  6),  et  son  fils,  qui  avait 
reçu  son  éducation  en  Hollande,  construisit  en  1662  la  première  horloge  à  pendule  en  An- 
gleterre. 

'5)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 165. 

")  Captain  Silas  Taylor,  membre  de  la  Société  Royale.  Il  faisait  souvent  des  communications 
dans  les  séances,  et  notamment  dans  celle  du  6  juillet  1664  (V.  st.)  il  parla  de  cette  méthode 
pour  garantir  le  fer  contre  la  rouille. 


CORRESPONDANCE.     1664.  87 

crois  que  dans  peu  de  iours  elle  fera,  ou  à  moy,  ou  à  noftre  Société.  Et  Je  pré- 
tends mettre  Monfieur  du  Son  ^)  (ce  diable  d'ingénieur  qui  a  fait  ce  bateau  mer- 
ueilleux,  ou  plufloll:  chimérique  à  Roterdam  s*))  et  tous  ceux  qui  le  méfient  de 


5)  D'Esson,  seigneur  d'Aigmont,  était  ingénieur-mathématicien  et  graveur  français,-  il  naquit  en 
1604.  En  1653  il  passa  aux  Pays-Bas,  fortement  recommandé  par  l'ambassadeur  Boreel  dans 
une  lettre  de  25  février  1653  aux  Etats  de  la  Hollande.  On  le  disait  aflez  riche,  ayant  à  dé- 
penser 16.000  florins  par  an.  Dans  les  Pays-Bas  son  nom  était  d'abord  à  peine  connu,  de 
sorte  que  des  gravures  de  son  vaisseau  portaient  les  désignations  de  „Sieur  de  Lisson  ,  Duson, 
Desson,  van  Son." 
')  Ce  bateau  de  d'Esson  s'appelait  „Oorlogs-Bli.xem  ter  zee"  (Foudre  de  guerre  maritime);  il 
avait  jô  pieds  de  longueur  et  7  pieds  de  largeur,  2  quilles  et  un  fond  plat;  par  devant  et  par 
derrière  il  se  trouvait  une  longue  cheville,  armée  d'acier;  il  n'avait  pas  de  voiles,  mais  était  mis 
en  mouvementpar  un  ressort,  placé  au  milieu  et  attaché  à  une  hélice,  qui  le  faisait  aller 
8  heures  de  suite;  il  fut  couvert  de  21.000  livres  de  fer.  D'Esson  pensait  avancer  de  15  lieues 
à  l'heure  et  se  disait  si  sûr  de  son  affaire,  qu'il  ne  voulut  par  faire  d'épreuves;  on  disait  que  ce 
bateau  lui  avait  déjà  coûté  30.000  Horins.  Il  le  devait  lancer  d'abord  à  la  fin  d'octobre  1653, 
mais  il  semble  que  cela  n'a  jamais  eu  lieu;  on  nomma  ce  bateau  „het  malle  fchip"  (le  vaisseau 
extravagant).  Il  en  existe  plusieurs  planches  assez  rares,  représentant  le  bateau  dans  les 
diverses  phases  de  sa  construction.  Comparez  aussi  les  plaquettes: 

<7)  Wonderen  en  Mirakelen.  Welcke  doen  fal  het  vreemde,  noyt  diergelijcke  Gefiene  Rot- 
terdams  Zee-Schrick,  Sijnde  een  gemaeckt  Inftrument,  t'faraen-geftelt  door  fware  Bal- 
ckcn,  en  dicke  Yfere  Bouten,  geinventeert  door  den  feer  Spits-vinnighe  en  Geleerde  Ma- 
thefios  le  Sieur  de  Liflbn,  Meefter  in  de  Vrye  Konften,  teghenwoordigh  refiderende  tôt 
Rotterdam,  al  waer  het  voornoerade  Zee-Schrick  gemaeckt  wert,  ende  alwaer  het  toe- 
komende  Donderdagh  den  20.  November  defes  Jaers  1653.  fal  in  het  vvater  loopen,  en  (ijn 
eerfte  Proefftuck  doen  in  de  IMafe.  Tôt  Rotterdam,  Gedruckt  by  Pieter  Flipfen,  Boeck- 
verkooper  by 't  Princen-Hoff.   1653.  in-4°. 

L'auteur  en  est 
„le  Seigneur  Corneille  du  Pou,  Werk-Baes  van  't  Smedery  of  Yfer-wercker  van  't  voor- 
feyde  Zee-Schuit"  (Maître  forgeur  dudit  vaisseau). 
/>)  Terror  Terroris,  Werelts-Wonder-Schrick,  Seldfame,  noyt-gehoorde  noch  bedachte 
vondt,  raidtfgaders  Grondige  Omftandelycke  Befchryvingh  van  feecker  wonderbaerlyck, 
Ichrickelyck,  en  onverwinnelyck  Vaer-Tuygh,  ghenaemt  den  Oorlogs-Blixem  ter  Zee. 
Door  het  welcke  men  in  feer  korten  tijdt  oock  de  Zeën  fal  konnen  beheerfchen,  d'alder- 
machtigfte  Oorlogs-Vlooten  fchielyck  ende  in  weynigh  uren  geheelyck  ruineeren,  en 
onherftellelyck  vermorfelen:  Soo  dat  voort-aen  d'alder-veylfte  Havenen  ende  Schuyl- 
plaetfen  voor  't  befchut  der  felve  gantfch  onnut  fullen  wefen,  fonder  dat  dit  wonderbaer- 
lyck Vaer-tuygh,  vermits  fijne  onbedenckelycke  fnelligheyt,  oneyndelycke  Bewegingh 
en  fchrickelycke  ongrondeerlycke  kracht,  noch  door  den  liftighen  aenval  der  Vyanden  , 
noch  door  d'alder-ftuymighfte  Onweed'ren  en  Tempeeften  ter  Zee  in  eenig  gevaer,  perij- 
ckel  ofte  noodt  fal  konnen  gebracht  werden.  Opgericht  ende  gebouwt  binnen  Rotterdam, 
om  in  een  feer  korten  tijdt  d'uytvoeringh  ter  Zee  te  doen,  ten  dienfte  van  de  vereenigde 
Nederlandfche  Provintien.  [In  's  Graven-hage.  Gedruckt  by  Ifaac  Burghoorn,  woonende 
in  de  Wagen-flraet,  op  den  hoeck  van  de  nieuwe  Veer-kaey.]    1654.  in-4°. 

Dans  cette  plaquette,  qui  contient  une  figure  détaillée  du  vaisseau,  l'auteur  est  appelé 
Duson. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


telles  curioficez,  en  befogne,  pour  en  trouiier  le  fecret,  que  celuy  de  Flandres 
n'a  pas  voulu  communiquer  pour  chofe  du  monde. 

Au  refte  J'ay  veu  autrefois  un  efpece  de  cuiure,  ou  plulloll:  de  bronze ,  de  la 
couleur  d'or,  mais  un  peu  plus  rougeaftre,  qui  ne  fe  rouille  pas  non  plus.  Euer- 
tuez  vous  à  trouuer  ces  iecrets  ou  quelque  autre  expédient  pour  garder  les  Horo- 
loges de  la  rouilleur ,  et  nous  en  ferons  icy  de  mefme. 

Je  <uis  et  feray  à  iamais 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  trefobeiflant  et  trefafFeélionné  Seruiteur 

R.    MORAY. 
Nous  fommes  après  les  Expériences  de  la  Monochorde  "). 
A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
A  la  Haye. 


N=   1244. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

[juillet   1664]. 

Appendice  au  No.   1243. 

La  pièce  se  trouve  à  Leideti,  coll.  Huygens. 

Epochae  Celebriores,  Aftronomis,  Hiftoricis,  Chronologis,  Chataiorum,  Syro- 
graecorum,  Arabum,  Perfarum,  Chorafmiorum  ufitatae.  Ex  traditione  Vlug  Beigi, 
Indiae  citra  extraque  Gangem  Principis. 

Chorafmiae  et  Nawaralnahrae,  hoc  eft  Regionum  extra  fluuium  Oxum,  defcrip- 
tio ,  Ex  Tabulis  Abulfedae  Ifmaelis  principis  Hamah  '). 


'^)  Dans  la  séance  du  6  juillet  1664  (V.  st.). 


')    Ce  sont  les  titres  des  ouvrages  cités  dans  la  Lettre  N°.  1235,  note  11  a  etc. 


CORRESPONDANCE.    1664.  89 

N"   1245. 

Christiaan  Huygens  à   [Lodewijk  Huygens]. 

25    JUILLET    1664. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  à  Leideii,  coll.  Huygens. 

A  la  Haye  ce  25  Juillet   1664. 

Voicy  une  lettre  de  Monfieur  Thevenot  '),  qui  s'adrefle  principalement  a  vous. 
Il  ne  demande  pas  peu  de  livres  a  Elzevier;  mais  vous  fcavez  pour  quel  prix  cet- 
tuicy  en  a  receu  des  fiens ,  et  luy  envoierez  cette  lifte,  car  je  ne  pretens  pas  d'en- 
trer en  voftre  commiffion. 

Ce  qui  femble  le  plus  haftè  ell  l'envoy  de  la  Relation  Chinoife  ^) ,  et  fi  vous 
croiez  refter  encore  quelque  temps  par  delà,  il  feroit  bon  que  vous  m'envoiaffiez 
la  clef  de  voftre  cabinet  pour  l'en  tirer.  Je  luy  ay  efcrit  la  raifon  de  voftre  delay, 
mais  il  n'avoit  pas  encore  receu  ma  lettre  3)  lors  qu'il  m'efcrivit  celle  cy. 

Monfieur  van  Leeuwen  m'a  envoie  le  Bernia  4)  pour  vous  le  faire  tenir ,  ce  que 
je  ne  fais  pas  pourtant ,  parce  que  vous  mandez  que  vous  allez  revenir  dans  peu 
de  jours.  Il  me  fit  dire  en  mefme  temps  qu'il  ne  fe  portoit  pas  bien ,  et  j'ay  fçeu 
depuis  qu'il  a  mefme  eu  quelque  apprehenfion  d'eftre  atteint  de  pefte ,  mais  qu'il 
n'en  a  eu  que  la  peur.  J'ay  auffi  eftè  mal  ces  3  ou  4  jours  et  ne  me  porte  pas  tout 
a  fait  bien  encore. 

■  IL  me  femble  que  le  frère  de  Moggerfhill  et  ma  foeur  n'ont  pas  grande  envie 
d'entreprendre  le  voyage  vers  ces  quartiers  la,  croyants  qu'il  ne  fait  pas  feur  de 
voiager  en  ce  temps  de  maladie  contagieufe  '). 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  M.  Thevenot  à  Chr.  Huygens. 

')   Consultez  la  Lettre  N°.  1031. 

3)    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Thevenot. 

't)  Francesco  Berni  (Berna,  Bernia),  poète  burlesque  renommé,  né  d'une  famille  noble,  mais 
pauvre  de  Florence,  mourut  le  26  juillet  J536  à  Florence,  probablement  empoisonné  par  le 
duc  Alessandro  de  Medicis,  à  qui  il  avait  refusé  d'empoisonner  le  jeune  cardinal  Hippolito  de 
Medicis. 

Ici ,  il  s'agit  probablement  de  son  ouvrage  : 

Orlando  Innamorato  compofto  gia  de!  S.  Matteo  Maria  Baierdo  Conte  di  Scardiano  Et 
hora  rifatto  tutto  di  nuouo  da  M.  Francefco  Berni.  Intitolato  al  Magnifico  S.  M.  Domenico 
Sauli.  Aggiunte  in  quefta  féconda  editione  nuilto  ftanze  del  autore  che  nel  altra  mancafîano. 
Con  privilegio  dell  Iufl:rifs[sic]  Senato  Veneto  per  anni  X.  mdxlv.  in-4°. 

5)    Epidémie  de  peste,  qui  a  sévi  principalement  à  Amsterdam ,  Haarlem  ,  Leiden  et  Utrecht. 

Œuvres.  T.  V.  12 


po  CORRESPONDANCE.     1 664. 


N=   1246. 

[P.  Perrier]  ')  à  Christiaan  Huygens. 

16    JUILLET     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Jay  eu  bien  de  la  joye  d'auoir  receu  de  vos  nouuelles  ^),  Et  des  afièurances  que 
vous  me  faiftes  la  grâce  de  me  donner  de  la  continuation  de  voftre  amitié,  je  vous 
puis  afleurer  que  vous  ne  la  fcauriez  accorder  a  perfonne  qui  l'eftime ,  et  qui  la 
fouhaitte  plus  que  moy ,  je  ne  vous  en  diray  pas  daduantage  de  peur  de  manquer  a 
ce  que  nous  nous  fommes  promis ,  je  vous  efcritz  donc  fans  façon. 

La  Chaize  3)  efi:  plus  en  vogue  que  jamais,  l'on  en  connoift  prefentement  l'vtilité. 
Et  l'on  efi:  détrompé  de  la  penfée  que  Ion  auoic  que  le  Cheual  fe  fatiguoit  trop, 
de  la  manière  que  Ion  en  vfe  il  nen  faticgue  pas  plus  qu'un  Cheual  defcellee.  Car 
la  plus  part  des  gens  mènent  la  Chaize  eux  mefmes  ou  la  font  mener  par  vn  homme 
a  cheual  qui  mené  a  cofte  de  luy  par  vue  longe,  le  cheual  qui  traifne  fa  Chaize, 
Cela  efl:  tout  a  faidl  commode.  Monfieur  le  Comte  de  Soiflbns  ^j  va  auec  trois 
Chenaux  de  Fontainebleau  a  Paris  en  moins  de  quatre  heures  ou  jl  y  a  huit  portes,  jl 
mené  fa  Chaize  luy  mefme ,  jl  faiél  coure  vn  page  deuant  luy ,  prefentement  toutes 
les  perfonnes  de  la  Cour  en  demandent ,  Lon  faidl  les  Roiies  plus  haultes ,  Elles 
font  de  trois  piedz  et  demy  de  haukeur ,  Lon  met  a  cette  heure  lepoiiTeur  des 
mortaifes  des  brancardz  en  deïïlis  a  caufe  des  fautes  qui  fc  faifoient  a  quelques 
vns.  Et  par  ce  moien  le  fil  du  bois  n'efl:  point  couppé  par  deflbûbs  ce  qui  faifôit  le 
mal.  Le  fils  s)  de  Monfieur  le  Tulier  '')  a  faiél  faire  des  Roues  a  lordinaire  dont 
les  moyeuxs  ont  dix  poulces  de  long  auec  vn  eflîeux  de  fer.  Jl  fen  trouue  fort  bien, 
Jl  y  a  deux  jnconueniens  l'vn  que  cela  adjoufte  du  poidz,  lautre  que  la  voye  efl: 


')    Sur  l'auteur  de  cette  lettre,  consultez  la  Lettre  N°.  1253. 

-)    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Pierre  Perrier,  marquis  de  Crenan. 

3)  La  machine  Roanesque.  Consultez,  entre  autres,  la  Lettre  N°.  1229. 

4)  Eugène  Maurice  de  Savoye,  comte  de  Soissons,  fils  puîné  de  Thomas  de  Savoye,  prince  de 
Carignan,  et  de  Marie  de  Bourbon,  naquit  à  Chambéry  le  3  mai  1635  et  mourut  le  7  juin 
1673  en  Champagne.  Il  fut  lieutenant-général  et  remplit  souvent  des  missions  diploma- 
tiques. 

5)  Peut-être: 

Charles-Maurice  Letellier,  fils  puîné  du  suivant:  il  naquit  à  Turin  en  1642  et  mourut  à 
Reims  le  22  février  17 10.  Après  avoir  beaucoup  voyagé,  il  devint  en  1668  coadjuteur  deBar- 
berini,  archevêque  de  Reims,  et  lui  succéda  en  1671.  Il  avait  beaucoup  d'influence  en  afl^ai- 
rcs  ecclésiastiques  et  légua  sa  bibliothèque  de  50,000  volumes  à  l'abbaye  de  Ste.  Geneviève. 
*)  Michel  Letellier  naquit  le  19  avril  1603  et  mourut  en  1685.  Il  devint  conseiller  an  grand 
conseil,  en  1631  procureur  du  Roi  au  Chàtelet,  maître  des  requêtes,  en  1641  secrétaire  d'état 
au  département  de  la  guerre,  charge  dont  en  1666  Louis  XIV,  tout  en  le  retenant  en  fonction, 
donna  la  survivance  à  son  fils  Louvois.  En  1677  il  fut  nommé  chevalier  et  garde  des  sceaux. 


CORRESPONDANCE.     1664.  CI 


de  demy  pied  plus  large  ce  qui  ne  fe  peut  euiter  fy  Ion  veut  conferucr  la  lar- 
geur du  brancard  par  derrière  qui  eft  necefîaire  ainfy  que  je  penfe  vous  en  auoir 
dit  la  raifon.  Et  jl  y  auroit  vn  autre  moien  qui  feroit  de  ne  faire  pas  les  moyeux 
de  dix  poulces  de  long.  Mais  cela  ne  vaudroit  rien  félon  mon  aduis  Car  la  roiie 
balloteroit  trop  dans  l'effieux.  Les  moyeuxs  des  carrolTes  ont  quatorze  poulces  de 
long,  dans  les  pays  des  plaines  Cette  voye  de  demy  pied  plus  Jarge  n'jncommode- 
roit  pas,  mais  dans  des  chemins  creux  cela  feroit  fort  jncommode  L'on  Met  des 
boiiettes  de  fonte  dans  les  moyeux  dans  quoy  leffieux  de  fer  tourne.  Hz  prétendent 
que  cela  neiiffe  pas  ;  aux  Charettes  Ion  ny  met  rien ,  le  fer  eil:  contre  le  bois ,  Et 
prétendent  que  cela  n'eiife  ^quafy  point,  tous  ceux  de  la  Cour  veullent  de  ces 
fortes  de  Roiies  par  ce  quil  efl  arriué  a  vne  Chaize  que  leiïïeu  ccil  dcttaché  du 
moyeux  de  la  roue,  ainfy  quil  eftoit  arriué  aux  premières  roues  que  l'on  auoit  faift 
faire.  Cet  accident  vient  par  la  fripponnerie  du  Charron  qui  ne  faifoit  que  de 
fimples  toiles ,  ces  fers  qui  couurent  l'effieux  et  le  moyeux.  L'on  faift  prefentement 
ces  fers  efpoix  de  prefl:  de  deux  efcus  blancz  Et  l'on  met  vne  chenille  de  fer  au 
trauers  du  moyeux  Ce  qui  empefchera  que  l'effieux  ne  fe  puiffe  tordre.  L'on  a 
Efleué  la  Chaize  de  trois  poulces  plus  hault  quelle  n'eftoit  Et  Ion  a  racourcy 
lefchalleau  par  deflbubs  de  quatre  poulces,  fy  bien  quil  ny  a  qu  vne  barre  par  def- 
foubs  Et  l'on  en  a  mis  vne  autre  par  defTus  les  pièces ,  L'on  na  point  Rogné  fes 
Jeux  gros  morceaux  de  bois  fans  quoy  les  barres  de  l'efchalleau  font  en  mortai- 
zées.  Ils  font  de  quatre  poulces  plus  hault  au  deffius  des  pièces  quil  eiloient.  Ce  qui 
faiél  qu'on  peut  attacher  les  pitons  plus  loing  l'un  de  lautre  que  l'on  ne  faifoit,  ce 
qui  tient  les  quenouilles  de  deuant  beaucoup  plus  fermes.  Madame  la  ducheflTe 
dorleans  ^)  a  demandé  vne  Chaize  pour  enuoyer  a  la  Reyne  dangleterre  ^). 

Pour  la  penfée  que  vous  auez  de  faire  vne  Cariolle  douce  je  ne  croy  pas  que  Ion  en 
puifïe  venir  about  quand  mefme  vous  auriez  vn  reffiort  fort  lent  Ce  que  je  croys  qui 
fe  peut  faire,  mais  vous  ne  fcauriez  efuiter  que  quand  les  Roues  tomberont  d'vne 
haulteur  que  vous  qui  eftes  de  dans  la  cariolle  ne  faffiez  deux  fois  l'efpace  que 
vous  feriez  dans  vn  Chariot  qui  ieroit  de  la  mefme  haulteur.  Cell  ce  qui  faiél:  que 
la  Cariolle  fera  toufjours  rudes.  Et  les  mouuemens  qui  font  aufly  a  droit  et  a  gau- 
che font  auiïy  du  double  de  ceux  d'vn  Chariot,  outre  cela  feil:  auflTy  que  la  Cariolle 
eft  fort  verfante. 

Pour  les  refforts  a  la  Circonferance  de  la  Roiie  je  conçois  comme  vous  que  cela 
ne  vault  pas  grand  choze,  jay  bien  de  l'jmpatience  de  fcauoir  fy  voftre  nouuelle  jn- 
uention  d'aurelofge  aura  bien  reufly  je  vous  prie  de  raen  mander  les  particularitez. 

Je  fuis  plus  que  perfonne  du  monde  voftre  très  humble  feruiteur  je  croy  que  je 


7)    Harriet  Anne  d'Angleterre,  appelée  „Madame." 
')    Henriette  Marie  de  France,  mère  de  la  précédente. 


pa 


CORRESPONDANCE.     1664. 


n'ay  que  faire  de  figner  mon  nom  pour  vous  faire  entendre  qui  vous  efcrit ,  ne  me 
faiftes  donc  plus  de  Ccremonnies  comme  vous  mauez  promis. 

Ce  2 de  Juillet  1664.. 
a  paris. 

Monfieur  de  Sallo  ^)  Confeiller  de  la  Cour  de  parlement  fouhaifte  auoir  Cor- 
refpondance  par  toute  lEuroppe  pour  fcauoir  des  nouuelles  des  Chofes  qui  fe  paf- 
fent  tant  de  ce  qui  concerne  des  affaires  d'eftat  que  ce  qui  regarde  les  fciences. 
Il  Ma  prié  de  vous  efcrire  pour  vous  prier  de  trouuer  bon  quil  ait  commerce 
auec  vous  fur  cela,  cell  vne  perfonne  de  mérite ,  et  de  confideration 

A  Monfieur 

Monfieur  Chr.  Hugens  de  Zulichem 

a 

Lahaye 

en  hollande. 


N=   1247. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

31    JUILLET     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  ht  la  rél'onse  au   No.  1242.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1251. 


A  Whitehall  ce  21  juillet   1664. 


Monsieur 


Puifque  vous  defirez  de  fcauoir  ce  qui  fe  pafTe  dans  nos  Aflemblees,  Je  tafche- 
ray  de  vous  donner  ce  contentement  là,  ou  de  le  faire  faire  par  une  autre  main , 


'')  Denis  de  Sallo,  seigneur  de  la  Coudraye,  lils  du  conseiller  Jacques  de  Sallo,  naquit  en  1626 
à  Paris,  oîi  il  mourut  le  14  mai  1669.  Nommé  en  1652  conseiller  en  la  grand' cliambre, 
en  succession  de  son  père,  il  s'occupa  surtout  de  littérature.  Il  fonda  le  „Journal  des 
Scavants,"  dont  le  premier  numéro  parut  le  5  janvier  1665,  et  qu'il  publia  à  partir  du 
30  mars  1665  sous  le  nom  de  „Sieur  de  Hédouville;"  au  13e  numéro,  le  privilège  lui 
fut  retiré,  sur  une  dénonciation  de  la  Cour  de  Rome;  il  mourut  fort  endetté.  Le  4  jan- 
vier 1666  le  journal  fut  repris  par  l'abbé  Gallois,  puis  continué  en  1685  par  l'abbé  de  la 
Roque,  et  de  1687  jusqu'en  1702  par  le  président  Cousin.  Huygens  a  été  successivement  en 
relation  avec  ces  divers  rédacteurs. 


CORRESPONDANCE.     1664.  93 


lors  que  Je  n'en  aiiray  pas  le  loifir.  Mais  toufiours  arriuera  il  qu'il  fe  trouuera 
quelque  mot  a  dire  fur  les  expériences  ou  autres  chofes  qui  s'y  prefentent  et 
alors  il  faut  que  vous  ayez  la  patience  de  foufrir  que  Je  vous  en  rompe  la  telle. 
Mais  ce  qui  vous  doibt  laffer  le  plus  des  chofes  que  Je  vous  marque  dans  mes  let- 
tres ,  c'eft  que  bien  fouuent  Je  vous  efcris  une  chofe  pour  une  autre ,  ou  bien  fans 
examiner  folidement  ce  que  Je  dis.  Je  vous  eftale  ce  que  J'en  penfe  retenir  dans 
la  mémoire ,  laquelle  pour  vous  dire  le  vray  me  trompe  fi  fouuent ,  que  Je  croirois 
en  mériter  du  blafme  n'eftoit  qu'il  n'eft  point  en  mon  pouuoir  d'y  remédier, 
adiouftez  a  cela,  que  pour  la  plus  part  Je  fuis  prefTé  du  temps ,  et  nay  pas  le  loifir 
d'y  appliquer  lattention  qui  efi:  neceflliire ,  et  le  feul  remède  qui  puifie  obuier  les 
beueuës  qu'il  marriue  de  faire  fort  fouuent.  Mais  pour  vous  dire  franchement , 
Je  ne  m'en  mets  pas  beaucoup  en  peine,  puifque  Je  fcay  bien  la  bonté  que  vous 
auez  pour  moy.  J'en  ay  fait  une  dans  celle  ')  qui  vous  a  dit  qu'a  la  profondeur  de 
200  braflfes  l'air  fera  comprimé  à  jL-  partie  au  lieu  que  mettant  33.  pieds  d'eau 
pour  ballancer  l'air  :  l'eau  le  comprimera  a  J^  a  la  hauteur  de  60  i  Brafle.  Mais 
vous  le  fcauez  mieux  que  moy.  on  ne  fe  fert  que  d'un  cylindre  de  verre  pour  com- 
primer l'air  à /g.  ce  qui  fe  fait  feulement  auec  la  main.  Vous  aurez  la  defcription 
de  la  Machine  dont  Monfieur  Hook  fe  fert  pour  mefurer  la  vélocité  des  corps 
defcendants.  Et  peut  efl:re  aurez  vous  bien  la  curiofité  de  lexperimentcr  fur  la 
Tour  d'Utrecht  ;  qui  efl:  plus  haute  que  pas  une  que  nous  auons  icy.  Je  prétends 
auffi  le  faire  faire  par  Monfieur  le  Comte  de  Kincardin  dans  des  puis  qui  font 
creux  de  60.  ou  70.  Brafl^es.  nous  prétendons  y  examiner  la  defcente  de  plufieurs 
fortes  de  corps  de  plufieurs  façons  &c. 

Je  fuis  fort  aife  de  l'efperance  que  vous  auez  de  voftre  nouuelle  Horologe. 
Nous  tafchons  d'employer  des  poids  au  lieu  des  refforts ,  dans  les  deux  dont  Je 
vous  ay  fait  mention  dans  ma  dernière^),  puilquoutre  l'inégalité  qu'on  ne  peut  of- 
ter  au  mouuement  qui  fe  fait  par  des  relTors ,  il  fe  trouue  dautres  inconueniens 
auxquels  il  eft  neceffaire  d'obuier ,  comme  la  Rouilleur  &c. 

Monfieur  vofl:re  père  a  receu  dix  liures  fl:erlins  de  Monfieur  le  Vicomte  de 
Brouncker  s)-  Jl  ni'a  promis  de  pefer  le  contrepoids  de  fon  Horologe  et  m'en  dire  le 
poids.  Je  prétends  le  fcauoir  affez  a  temps  pour  vous  le  marquer  au  bas  de  cellecy. 

Ceft  fur  la  reprefentation  qu'a  fait  lAmbaiïadeur  de  france  4)  qui  eft  icy,  que 
Sorbiere  à  efté  relégué. 

J'ay  reçeu  la  refponce  que  J'attendois  de  Monfieur  le  Comte  de  Kincardin  tou- 
chant les  Horologes  :  Jl  s'en  remet  abfoliunent  à  moy. 

Commençons  donc  dés  à  cette  heure  à  y  fonger  à  bon  efcient.  la  première  chofe, 


')    C'est  la  Lettre  N°.  1240.  =)    Consultez  la  Lettre  N°.  1243. 

3)    Voir  la  Lettre  N°.  1240,  note  2.  +)    George,  comte  d'Estrades. 


94  CORRESPONDANCE.     1664. 


à  mon  auis,  que  nous  y  auons  à  faire  efi:  de  refoudre  en  quels  lieux  nous  aurons 
à  prendre  des  priuileges  et  en  quels  y  procéder  d'une  autre  méthode ,  ceft  a  dire 
en  demandant  des  recompenfes.  Vous  fçauez ,  que  nous  auons  cydeuant ,  eu  quel- 
ques entretiens  la  delTus.  C'a  efté  voftre  opinion  s^  fi  Je  ne  me  trompe ,  qu'il  eft  a 
propos  de  prendre  les  priuileges  necefTaires  là  ou  vous  eftes.  Et  J'en  fuis  auffi 
d'auis.  Et  pour  ce  qui  eft  de  la  recompence  que  Meilleurs  les  Eftats  ou  autres  ont 
promife  à  ceux  qui  trouueront  une  inuention  pour  fcauoir  les  longitudes  fur  mer, 
fçachez  premièrement  ce  qui  en  eft,  et  puis  voyez  s'il  eft  encor  temps  d'y  prétendre. 
Cependant  la  patente  portant  priuilege  à  vous  et  Monfieur  le  Comte  de  Kincar- 
din,  (ou  a  vous  feul  fi  bon  vous  femble)  et  a  ceux  qui  y  feront  par  vous  authorifez, 
de  fe  feruir  des  Horologes  a  pendule  fur  mer  (quelque  petite  inuention  qu'on  y 
puifl"e  adioufter  &c.)  exclufiuement  à  tous  autres,  perfonne  ne  vous  fcaura  priuer 
de  la  recompence  à  moins  d'auoir  quelque  autre  inuention  fans  s'y  feruir  du  pen- 
dule. Et  fi  vous  trouuez  bon  qu'on  en  fafl!e  de  mefme  en  France  ou  bien  qu'on 
traitte  auec  le  Roy  pour  une  recompenfe  fans  demander  patentes  vous  n'auez 
qu'a  me  dire  voftre  fentiment  et  Je  crois  que  Je  trouueray  le  moyen  de  faire  faire 
ou  l'un  ou  lautre.  Et  pour  la  Grande  Bretagne ,  il  ne  fera  pas  difficile  d'en  auoir 
le  priuilege  mais  Je  ne  vois  pas  qu'on  y  puiiTe  attendre  recompence.  Touteffois 
J'ay  enuie  de  tafter  le  poulx  à  ces  Marchands  qui  ont  fait  de  fi  belles  offres  au 
Portugais  '*) ,  pour  voir  fils  veulent  autant  faire  pour  une  chofe  réelle ,  comme  ils 
ont  fait  pour  une  Chimère. 

Au  refte  pour  l'Efpagne,  le  Dennemark,  la  Suéde,  les  villes  Anfeatiques  &c.  Je 
crois  qu'il  ne  fera  pas  difficile  d'obtenir  des  patentes  pourveu  que  le  ieu  vaille  la 
chandelle,  il  eft  vray  que  J'ay  ouij  dire ,  que  le  Roy  d'Efpagne  a  propofé  quelque 
recompence  pour  le  fecret  des  longitudes  et  fil  en  eft  ainfi,  il  vaudra  pour  le  moins 
la  peine  de  la  demander. 

Mais  tout  ce  que  Je  viens  de  dire  prefuppofe  que  les  Horologes  vont  fur  mer 
auec  exaftitude;  et  iufqu'a  ce  que  nous  foions  afTurez  de  cela,  la  feule  queftion 
eft,  fçauoir,  fil  eft  temps  de  demander  les  priuileges  dans  les  lieux  fufnommez, 
ou  bien  fil  faut  attendre  encore  iufqu'à  ce  que  nous  foyons  hors  de  doubte.  Au 
retour  de  Capitaine  Holmes  '),  nous  ferons  pour  le  moins  efclaircys  de  la  moitié 
de  la  chofe  (ou  peu  fen  faudra)  en  fcachant  fi  les  Horologes  s'arreftent  ou  non.  pour 
ce  qui  eil:  du  refte  il  ne  fera  pas  a  mon  auis  trop  difficile  d'y  voir  aïïez  clair,  fans 
en  faire  des  nouuelles  expériences  fur  Mer.  Nous  attendons  Monfieur  Holmes 
dans  peu  de  temps. 

Voycy  ce  me  femble  une  lettre  défia  aflez  longue.  Neantmoins  faut  il  que  J'y 


S)    Consultez  la  Lettre  N°.  121 8.  *)   Consultez  la  Lettre  N°.  1013,  note  4. 

'')   Sur  le  voyage  du  capitaine  Holmes ,  consultez  la  Lettre  N°.  1 1 87. 


CORRESPONDANCE.     1664.  95 


adioufte  encore  quelques  lignes  touchant  ce  qui  s'eft  pafîe  en  noftre  Aflemblee 
mercredy  dernier  *). 

On  9}  y  prefenta  un  aimant  qui  a  4  pôles  bien  diftinftes.  et  cela  fans  Artifice,  la 
nature  y  ayant  uni  deux  Aimants  diftinéles  auec  quelque  efpece  de  terre,  ou 
pierre  entre  deux  priué  de  la  vertu  Magnétique. 

Sur  le  rapport  qu'on  y  auoit  fait  que,  par  une  obferuation  fort  exafte  de  4.  ou  5. 
bonnes  aiguilles  dont  a.  eftoyent  longues  dun  pied  et  2.  autres  de  7.  poulces,  Mon- 
fieur  le  Vicomte  de  Brouncker ,  le  cheualier  Neile ,  Monfieur  Bail,  Monfieur 
Hook  et  moy  prefents  ,  prennant  le  Méridien  du  quadrant  au  foleil  du  Roy  (qui 
eft  au  jardin  priué)  pour  le  vray ,  Toutes  les  aiguilles  fy  accordèrent  fans  aucune 
variation,  il  fut  ordonné,  qu'on  s'informafl:  foigneufement,  fi  deux  aiguilles  fepeu- 
uent  appliquer  a  un  Aimant  en  forte  que  l'une  regarde  les  pôles ,  et  l'autre  en 
foit  efloignee.  de  mefme  deux  autres  appliquées  à  deux  aimants:  pour  fcauoir 
quelle  certitude  il  y  a  en  faifant  la  comparaifon  entre  plufieurs  Aiguilles. 

On  '°)  y  prefenta  de  l'Antimoine  qui  auoit  efl:é  calciné  au  Soleil,  pour  voir  fi 
félon  ce  que  plufieurs  Autheurs  en  difent  le  poids  en  augmente.  Mais  on  y  trouua 
le  contraire. 

On  y  efprouua  derefchef  auec  grande  fatiffaftion  lexperience  touchant  le  nom- 
bre des  vibrations  d'une  chorde. 

On  fit  eftendre  une  chorde  138.  pieds  en  longueur,  J^-.  de  poulce  defpaifl^eur, 
(la  matière  en  efliant  d'airain)  ayant  pendu  a  l'un  des  bouts ,  un  poids  de  4.  Hures 
7.  onces,  on  y  auoit  adiufté  le  poids  en  forte,  que  touchant  la  chorde  au  milieu, 
chaque  vibration  qu'elle  faifoit,  duroit  f  féconde  tout  iuflie:  et  fur  la  fuggcfl:ion  de 
Monfieur  Nofl:re  prefident,  on  trouua,  que  le  milieu  de  la  chorde  eflioit  plus  bas 
que  fes  deux  bouts ,  de  la  hauteur  d'une  pendule  qui  bat  le  demiefecondes.  Et 
ayant  raccourcy  la  chorde  de  la  moitié,  et  y  répété  la  mefme  expérience  en  tous 
points ,  on  trouua  que  les  vibrations  efroyent  iufl:ement  deux  fois  plus  vides  qu'au- 
parauant  :  et  le  milieu  de  la  chorde  efl:oit  plus  bas  que  fes  deux  bouts ,  de  la  hau- 
teur d'une  pendule  dont  les  vibrations  eftoyent  de  la  mefme  vifl:efl"e  que  celles  de 
la  chorde  raccourcie. 

Vous  voyez  qu'il  n'y  a  pas  moyen  defcrire  les  chofes  fi  court ,  que  cela  n'aille 
a  plufieurs  lignes.  Mais  vous  ne  m'en  ferez  point  de  reproche ,  fi  ce  n'efl:  que  Je 
me  fuis  expliqué  mal  en  quelques  endroits  à  mon  ordinaire.  Mais  vous  auez  afl^ez 
d'amitié  pour  m.oy  pour  me  pardonner  les  fautes  de 

Monsieur 
Vollre  trefhumble  treibbeiffant  et  crefafFeélionné  feruiteur 

R.   MORAY, 


8)    La  séance  du  20  juillet  1 664  (V.  st.). 
»)   William  Bail,  frère  du  Dr.  Peter  Bail. 
'°)  Le  Dr.  Jonathan  Goddard. 


ç6  CORRESPONDANCE.     1664. 


My  lord  Brouncker  a  efté  fi  fort  empefché  qu'il  faut  remettre  ce  que  Je  croyois 
vous  dire  du  Contrepoids  a  ma  prochaine,  toufiours  vous  baife  il  les  mains  de  bon 
coeur. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
'  /3  A  la  Haye. 


XII 


N=   1248. 

M.  Campani  à  Christiaan  Huygens. 
I   août   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden  ,  coll.  Huygens. 

Clariffimo  Viro  Christiano  Î-Tugenio 
Domino  fuo  Colendiffimo  Mattheus  Campanus  S.  P.  D. 

Magna  toi  nominis  fama,  Vir  doftifïïme,  has  ut  ad  te  literas  fcribam  incaufaeft. 
Illa  fcilicet  admirandi  Saturnij  Syllematis  prima  tua,  et  nunquam  fatis  laudata 
inventio,  quae  à  doftiffimis  plerifque ,  ingenuifque  Viris,  ut  primùm  uifa,  recepta 
eft,  licet  à  non  nuUis  ')  fuerit  incogitanter  reiefta,  monet  animum  meum  ad  te  his 
meis  literis  certiorandum  de  ejufdem  fyftematis  tuiueritate,  patefafta  ope  uitro- 
rum  noua  quadam  arte  elaboratorum,  prout  in  adiundlo  fratris  mei  germani  ') 
libello  3)  luculenter  perfpicies ,  quem  meae  in  te  obfervantiae  et  beneuolentiae 
argumentum  tibi  effe  uelim.  Incolumen  igitur  te  feruet ,  benèque  fortunet  Deus. 
Romae  Kalen.  Augufti  1664. 

Tibi  quoque  mecuni  Admodum  Reuerendus  Pater  Daniel  Bartholus  +)  Socie- 


')    Campani  indique  Eustachio  de  Divinis  et  Honoré  Fabri. 

°)    Giuseppe  Campani. 

3)    Voir  „Ragguaglio,"  onvnige  cité  dans  la  Lettre  N°.  73a  ,  note  10. 

"t)  Daniele  Bartoli  (Bartholus)  naquit  à  Ferrare  en  1608  et  mourut  à  Rome  en  1685.  Entré 
chez  les  Jésuites  en  1623,  il  fut  envoyé  à  Rome  en  1650.  II  publia  grand  nombre  d'ou- 
vrages historiques  en  matière  de  théologie. 


CORRESPONDANCE.    1664.  97 


tatis  lefo  Vir  quidem  omnigenae  fcientiae,  Artiumque  peritiflimus,  de  quo  nientio 
fit  in  libelle  falutem  plurimam  dicic. 

Clariffimo  Viro  et  Domino  Colendiffimo 

Domino  Christiano  Hugenio  Zulichemio 

Stampa  25. 

15  /  in  Hollandia 

franco  per  Mantua  Hagae  Comitis. 


N=  1249. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 
6  AOÛT   1664. 

.  La  lettre  se  trouve  à  Leiâen ,  eoU.  Huygens. 

De  Paris  ce  6.  Aoiiil  1664. 
Monsieur 

je  refpondis  il  y  a  quinze  jours  ")  a  voftre  lettre  par  la  voye  de  la  pofte  de 
Hollande  et  mis  ladrefTe  a  la  Haye  ches  vous  fans  marquer  la  rue  que  j'ignorois  et 
qui  ne  me  lembloit  pas  neceffairc  ertant  auffi  connus  que  vous  cites  en  ce  païs  la.  Je 
mis  dans  le  paquet  vue  refponfe  a  Monfieur  Heinfius  que  je  vous  priois  d'enuoyer 
a  Meffieurs  Elzeuirs  a  Amfterdam  pour  la  luy  faire  tenir.  Je  fuis  en  peine  main- 
tenant fi  vous  aures  receu  ce  paquet  par  lequel  je  vous  donnois  auis  que  fa  Ma- 
jefté  vous  deuoit  bien  toft  fauorifer  d'vne  nouuelle  grâce. 

Depuis  j'ay  efte  confulté  par  celuy  qui  en  elloit  chargé  de  la  fufcription  de  la 
lettre  qui  accompagneroit  la  lettre  de  change  et  je  ne  doute  point  quelle  nait  efte 
enuoyée  a  la  Haye  par  luy  fous  voftre  nom.  Mais  comme  vous  ne  m'en  faites 
rien  fcauoir  je  crains  ou  que  le  paquet  ne  vous  ait  point  efté  rendu  ou  que  Ion  l'ait 
porté  a  quelque  autre  du  mefme  nom.  le  vous  prie  de  faire  encore  diligence  pour 
cela  dans  voftre  famille  et  de  m'informer  de  tout  par  vn  mot  de  voftre  main  que. 
pour  plus  de  feureté  vous  ferés  s'il  vous  plaift  pafîer  fous  l'enueloppe  de  Mon- 
fieur van  Beuning  à  Monfieur  Voflrus  qui  loge  au  Pauïllon  Royal  dans  la  rue  de 

')    Voir  la  Lettre  N°.  i  241. 

Œuvres.  T.  V.  1 3 


CORRESPONDANCE.     1664. 


la  Monnoye  près  du  Pont  neuf.  J'apprendray  auffi  volontiers  ou  vous  en  eftes  de 
vos  Eftudes.  Je  fuis  auec  ma  paffion  ordinaire 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeïffant  feruiteur, 

Chapelain. 
De  Paris  ce  6.  Aouft  1664.. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christianus  Huggens  de  Zulichem 

A  la  Haye. 


N=  1250. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

8    AOÛT     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Lon4res^  Royal  Society. 
Elle  est  la  réponse  aux  Nos.  1243  et  1247.      R.  Moray  y  répondit  par  le  Nn.  1252. 

A  la  Haye  ce  8  Aouft  1664. 
Monsieur 

J'ay  a  refpondre  a  deux  des  voftres  qui  contienent  tant  de  matières  diverfes , 
qu'en  ne  difant  que  fort  peu  fur  chaque  article  je  croy  que  je  ne  pourray  éviter  de 
vous  donner  la  peine  de  lire  une  longue  lettre.  Je  vous  rends  grâce  en  premier 
lieu  du  livre  des  Epoches  ')  que  jufqu'icy  mon  Père  ne  m'a  fceu  faire  tenir, 
ni  aulTi  celuy  de  Monfieur  Boile  des  Couleurs  -)  que  j'attens  avec  impatience.  La 
longueur  du  temps  qu'il  faut  a  faire  ces  horologes  a  reffbrt  et  le  grand  prix  font 
des  inconvénients  confiderables ,  et  le  dernier  plus  grand  que  le  premier ,  car  pour 
cettuy  cy,  en  employant  beaucoup  de  mains  on  y  pourroit  remédier,  et  il  me 
femble  que  Fromantel  parle  comme  s'il  devoit  achever  ces  ouurages  depuis  le 
commencement  a  la  fin  de  fes  propres  mains. 

Or  pour  les  fabriquer  tout  enfemble  et  plus  vifte  et  a  meilleur  marché  il  faut 
tafcher  de  les  faire  a  contrepoids ,  ce  qui  fe  pourra  pratiquer  fans  difficulté  en 
faifant  que  le  poids  ne  defcende  que  d'un  pied  ou  environ,  mais  mieux  encore 
dans  ma  nouuelle  invention  que  dans  la  façon  ordinaire  par  ce  que  dans  celle 
cy  le  nombre  des  roues  peut  caufer  quelque  inégalité,  mais  dans  l'autre  point 
du  tout.  Cette  nouuelle  horologe  va  défia  chez  l'horologer  s)  et  n'attend  que  la 

')    Voir,  sur  cet  ouvrage  de  Ouliigh  Beg,  la  Lettre  N°.  1236,  note  1 1. 
-)    Voir,  sur  cet  ouvrage  la  Lettre  N°.  11 36,  note  16,  />. 
3)   Severijn  Oosterwijk.  Consultez  la  Lettre  N°.  122 1. 


CORRESPONDANCE.     1664.  99 


boete  qui  eft  encore  a  faire,  de  forte  que  je  n'ay  encore  pu  efTaier  en  la  fai- 
fant  aller  auprès  de  ma  grande  pendule,  combien  grande  en  eft  la  juftelTe, 
mais  par  toute  raifon  et  demonftrativement  il  faut  qu'elle  foit  extraordinaire. 
Le  contrepoids  n'y  defcend  en  un  jour  qu'environ  9  pouces.  Il  me  tarde  que 
vortre  capitaine  Holmes  foit  de  retour  et  que  nous  ayons  fa  relation ,  premiè- 
rement pour  veoir  ce  qui  eft  de  ce  mauuais  effeft  de  la  rouille  que  vous  dites,  car 
s'il  eft  capable  d'arrefter  les  horologes  ce  feroit  un  grand  inconvénient  et  auquel 
il  faudroit  chercher  remède  foit  par  quelque  invention  de  tremper  le  fer  comme 
vous  dites  qu'il  y  en  a,  foit  en  faifant  les  aiffieux  des  roues  de  quel  qu'autre  metail, 
quoy  qu'il  foit  aiTez  difficile,  mais  j'ay  efperance  que  le  mouuement  continuel  des 
aiffieux  dans  le  trous  de  cuivre,  les  pourra  garantir  de  la  rouille  en  ces  endroifts 
ou  ils  doivent  rouler ,  car  pour  les  autres  il  n'importe  point.  Quand  je  parlay  de 
cette  trempe  dure  du  fer  a  mon  Horologer ,  il  y  trouua  un  inconvénient ,  que  par 
cette  dureté  le  fer  ou  acier  deviendroit  fi  fragile  que  les  pignons  courraient  dan- 
ger de  fe  cafTer. 

Or  fuppofè  que  les  pendules  ne  fe  Ibient  point  arreftez  au  voiage,  reftera  a  veoir 
par  le  journal  du  Capitaine  Holmes ,  comment  ils  fe  feront  comportez  pour  la 
juftefTe.  En  quoy  fi  nous  trouuons  de  la  fatiffaftion ,  je  fuis  d'opinion  comme 
vous  que  nous  pourrons  pafl^er  outre  fans  attendre  de  nouueaux  efl^ais  ;  mais  fi  non , 
j'efpere  encore  en  ceux  que  je  feray  faire  auec  mes  horologes  de  la  nouuelle  fa- 
çon. Cependant  je  fuis  d'avis  qu'il  faut  attendre  le  retour  dudit  Holmes ,  devant 
que  commencer  aucune  demande  de  Priuileges  ou  Recompenfes  :  et  quand  nous 
croirons  eftre  afllirez  de  noftre  faift,  je  croy  qu'il  fera  a  propos  de  demander  par 
tout  le  Priuilege  pour  la  vente  des  Horologes,  et  la  recompenle  en  cas  de  fucces, 
aux  lieux  ou  l'on  en  a  propofè  ;  mais  non  pas  aux  autres.  Mais  il  vaudra  bien  la 
peine  alors  de  prendre  fur  cette  affaire  le  confeil  de  la  Société  Royale ,  au  quel , 
comme  de  raifon  je  defereray  beaucoup.  Pour  ce  qui  eft  des  Intérêts  de  Monfieur 
de  Kincardin  et  les  miens,  je  fcay  bien  qu'il  n'y  aura  plus  de  difputes  puis  qu'il 
s'en  eft  remis  a  vous  mais  que  dira  t  il  fi  les  Horologes  qu'on  emploie  jufqu'icy  ne 
fe  trouuent  pas  fuffifants ,  et  qu'il  faille  recourir  a  mes  nouuelles  ? 

J'ay  pris  grand  plaifir  a  confiderer  les  belles  et  diuerfes  expériences  ou  s'occupe 
la  noble  Société. 

L'obfervation  de  Milord  Brouncker  eft  furprenante,  je  dis  de  ce  pendule  dont 
les  vibrations  font  égales  a  celles  de  la  chorde  qui  a  autant  d'affaiifement  qu'eft 
fa  longueur  mais  je  ne  croy  pas  qu'il  efpere  d'en  pouuoir  trouuer  quelque  de- 
raonftration.  Je  ne  doubte  pas  qu'après  ces  expériences  des  chordes ,  vous  ne  ve- 
niez auffi  aux  vibrations  des  refiforts ,  et  aux  tons  des  corps  durs  qui  fonnent  '*).  En 


+)   Dans  une  lettre  de  Oldenbnrg  à  Boyle,  datée  du  25  Août  1664,  imprimée  dans  Boyle's 
Works,  T.  V.  p.  306 ,  on  lit: 

I  fhall  go  on  to  telle  you,  that  upon  the  luggeftion  of  Monfieur  Zulichem, 


CORRESPONDANCE.     1664. 


ceux  qui  procèdent  de  la  divifion  du  monochorde ,  il  y  a  beaucoup  de  belles  re 
marques  a  faire ,  dont  on  en  trouue  quelques  unes  dans  les  liures  •'^)  du  Père  Mer- 
fenne,  mais  je  ne  fcay  fi  vous  en  eftes  encore  a  la  mufique.  Le  Tempérament  qu'on 
a  trouuè  aux  quintes  eft  une  très  belle  invention  a  mon  avis,  et  touchant  la  quelle 
je  pourrois  vous  communiquer  quelque  chofe  que  j'en  ay  efcrit  "). 

Vous  me  faites  une  belle  apologie  dont  vous  auriez  bien  pu  vous  pafler ,  pour 
un  petit  abus  que  vous  aviez  fait  par  megarde ,  en  me  parlant  de  la  compreiïion 
de  l'air.  Pour  moy  je  trouue  qu'il  y  a  bien  plus  de  quoy  s'eftonner  qu'une  per- 
Ibnne  occupé  comme  vous ,  puifle  fe  fouuenir  d'une  infinité  de  petites  particulari- 
tez  des  Expériences ,  que  de  ce  que  par  fois  il  en  oublie  quelqu'une.  Il  me  femble 
que  fi  auec  la  feule  preflion  de  la  main  l'on  comprime  l'air  dans  le  cylindre  de  verre 
jufques  a  ^  de  fon  efi:endue ,  qu'auec  le  cric  et  en  prenant  un  tuyau  qui  ne  fut 
guère  gros ,  l'on  devroit  aller  a  ^^-^  pour  le  moins.  Si  ce  n'efl:  qu'il  y  ait  trop  de 
difficulté  de  rendre  le  pifton  fi  jufte  qu'il  ne  laifi"e  rien  efchapper  a  coftè.  Celuy 
du  tuyau  de  verre  n'efl:  il  pas  fait  de  filafie,  et  le  Tuyau  mefme  bien  fort. 


to  try  the  vibrations  of  hàrd  bodies  founding,  it  was  raoved  by  Sir  R.  Moray  to 
malce,  infl:ead  of  a  bell,  a  flat  round  plate  of  bell  métal,  with  a  hole  drilled  in 
the  middle  through  which  a  cord  may  be  drawn  to  hang  it  by,  as  alfo  to  hâve 
lèverai  of  thefe  round  plates  made  of  différent  fizes,  to  fee  what  différence  of 
founds  they  would  produce,  their  edges  being  ftruck  upon. 

En  effet,  dans  la  séance  du  17  août  (V.  st.),  Moray,  après  avoir  donné  leftiire  de  la  lettre 
de  Huygens,  proposa  ces  expériences  à  la  Société. 
5)   Consultez,  outre  ses  écrits  déjà  mentionnés  dans  les  Lettres  ]S1°.  20,  note  5,  et  N°.  85, 
note  5,  les  ouvrages  suivants: 
a')  Traité  de  THarmonie  Univerfelle,  ou  efl:  contenue  la  Mufique  théorique  et  pratique  de?^ 

anciens  et  modernes.  Paris  1627.  in-8°. 
b')  Les  Prelvdes  de  l'Harmonie  vniverfelle,  ov  Qveftions  Cvrievfes  Vtiles  aux  Predicatevrs, 
aux  Théologiens,  aux  Aftrologues,  aux  Medicins  &  aux  Philofophes.  Compofes  par  le 
R.'  P.  M.  M.  A  Paris,  Chez  Henry  Gvenon,  rue  S.  lacques ,  près  les  lacobins,  à  l'image 
S.  Bernard,  m.dc.xxxiv.  Auec  Privilège  et  Approbation,  in- 12°. 
f)  Marini  WlerCenni  Ord.  S.  Francifci  à  Pavla,  Harraonicorvm  Libri.  In  qvibvs  agitvr  de 
Sonorvm  Natvra  Cavfis  et  effeftibvs  &  de  Confonantiis,  diflbnantiis,  Rationibus,  Ge- 
neribus,  Mvlis,  Cantibus,  Compofitionc,  orbique  totius  Harmonicis  Inftrumcntis  Ad 
Henricvm  Mommorum  ,  opus  vtile  Grammaticis,  Oratoribus,  Philofophis,  lurifconfultis, 
Muficis,  Mathematicis,  atque  Theologis.  Lvtetiae  Parifiorvm.  Svmptibvs  Gvillclmi  Bav- 
dry.  MDCXLViu.  Cum  Privilegio  Régis  Chriftiani  &  Approbatione.  H  Vol.  in-folio. 
C'est  la  seconde  édition,  augmentée;  la  première  est  de  1636  ,  et  a  aussi  été  donnée  en  fran 
çais  en  1638,  U  Vol.  in-folio. 
'')    Voir  le  traité: 

Novus  Cyclus  Harmonicus, 
qui  a  paru  en  français  dans  une  lettre  à  Bayle  et  a  été  publié  dans  l'ouvrage: 

Hiftoire  des  Ouvrages  des  Sçavans  par  Monfieur  B****  Dofleur  en  Droit.  Mois  de  Sep 
tembre,  Oiîlobre  et  Novembre  169 1.  A  Rotterdam  chez  Reinier  Leers.  mdcxci.  Avec  Pri 
vilege  de  Noflèigneurs  les  Etats  de  Hollande  et  de  West-Frise. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


Je  ne  comprends  pas  quel  peut  eftre  cet  inftrument  de  Monfieur  Hook  pour 
mefurer  les  temps  des  defcences  linon  un  pendule.  Je  n'ay  trouuè  rien  de  meilleur 
que  de  me  fervir  de  la  demie  vibration,  faifant  battre  le  plomb  de  pendule  contre 
quelque  corps  dur,  et  a  fin  qu'il  communicaft  fon  mouuement  juftement  en  mefme 
inftant  que  la  balle  qui  tombe,  je  les  attachois  enfemble  avec  un  filet  que  je  cou- 
pois  après  avec  des  cifeaux. 

Dans  l'Almageflie  de  Riccioli  ^)  il  y  a  une  quantité  d'obfervations  curieufes  tou- 
chant la  defcente  des  corps  les  quelles  je  m'afl^ure  que  chez  vous  l'on  ne  man- 
quera pas  de  repeter,  et  avec  plus  d'exaftitude,  car  défia  le  moyen  de  compter 
les  temps  avec  un  pendule  d'un  pouce  eft  moins  jufte  que  celuy  que  je  viens  de 
defcrire. 

J'ay  veu  a  Paris  chez  Monfieur  Rohaut  quelque  chofe  de  femblable  a  ce  vous 
dites  de  l'aimant  a  4  pôles,  le  fien,  fi  je  m'en  fouuiens  bien ,  n'en  avoit  que  a , 
mais  ils  n'eftoient  point  oppofez  ni  la  matière  fubtile  ne  paflx)it  pas  en  ligne  droite 
de  l'un  a  l'autre ,  mais  par  un  chemin  fort  courbé ,  ainfi  que  montroit  non  feu- 
ement  la  veine  de  la  pierre,  mais  aufli  la  limaille  qu'on  jettoit  defiTus.  Cecy 
donne  matière  de  fpeculer  fur  la  manière  dont  ces  pierres  s'engendrent.  Quant 
a  la  diuerfitè  que  vous  voulez  chercher  dans  des  eguilles  frottées  diverfement  le 
mefme  aimant  ou  deux  différants,  je  croy  fermement  qu'elles  ne  laifleront  pas  de 
fe  tourner  de  mefme,  puis  que  c'efl;  la  matière  magnétique  qui  a  fon  cours  réglé 
par  la  terre  et  par  l'air,  qui  les  difpole  en  la  fituation  qu'on  les  voit  prendre  ce  qui 
les  doibt  rendre  parallèles  l'une  a  l'autre. 

J'ay  leu  depuis  peu  le  livre  du  Doéteur  Willis  de  Cerebri  Anatome  qui  efl: 
une  pièce  très  curieufe  et  de  grand  travail.  On  l'a  reimprimé  a  Amfterdam  ^) 
et  accreu  d'un  petit  traité  fort  joli  de  motu  mufculi  9)  que  je  ne  fcay  fi  vous  au- 
rez veu.  Le  nom  de  l'autheur  '°)  n'y  ell  pas,  mais  a  ce  que  je  puis  veoir ,  il  efl:  du 
mefme  pais. 


')  Consultez  cet  ouvrage  (voir  la  Lettre  N°.  280,  note  7)  au  „Libri  II  Caput  XXI ,"  dont  le 
titre  est:  De  Velocitate  Graulum  Naturali  motu  defcendentium,  &  Proportione  incre- 
menti  velocitatis  eorum. 

8)  Cerebri  Anatome:  cui  acceflît  Norvorum  Defcripdo  et  ufus.  Studio  Thomas  Willis.  Ex  Aed. 
Chrifti  Oxon.  M.  D.  &  in  ifta  celeberrima  Academia  Naturalis  Philofophiae  Profeflbris  Sad- 
leriani.  Accedunt  Viri  cujurdam  Clariffimi  de  Ratione  Motus  Mufculorur.i  Traftatus  Singu- 
laris.  Amfteldami  Apud  Gerbrandum  Schagen.  mdclxv.  in-8°. 

')  De  ratione  Motus  Mufculorum.  'Ef  nùai.  jotg  <pvaixotç  êvsçni,  dnvfxttçoi'.  Arift.  de  Parte 
Annimal.  Londini.  Excudebat'j.  Hayes:  Proftant  Vénales  apud  S.  Thomfon ,  fub  Infigne 
Epifcopi  in  Coemiterio  Paulino.  1664.  in-4°. 

'°)  L'auteur  de  cet  ouvrage  anonyme  est 

William  Croone  (Croune),  né  le  15  septembre  1633a  Londres,  où  il  mourut  le  12  octo- 
bre 1684.  Il  fu.t  professeur  de  rhétorique  au  Gresham  Collège,  contribua  à  la  fondation  de  la 
Société  Royale,  dont  il  fut  le  premier  Registrar.  En  1670  il  fut  nommé  lecteur  d'anatomie 
au  Collège  de  médecine.  Il  épousa  Mary  Lorrymer,  qui  s'unit  en  secondes  noces  à  Sir  Ed- 
ward Sadlier;  avec  lequel  elle  fonda,  en  1706,  les  „Croonian  Lectures"  sur  la  médecine. 


CORRESPONDANCE.     1 664. 


L'on  m'efcrit  de  Paris  "),  que  les  chaifes  roulantes  font  plus  en  vogue  que  ja- 
mais que  la  plus  part  les  mènent  a  cet  heure  eux  mefmes  et  qu'on  y  a  changé  encore 
plufieurs  chofes  depuis  mon  départ ,  les  roues  entre  autres  fe  faifant  de  demy  pied 
plus  hautes  qu'auparavant.  Avec  3  chevaux  ils  vont  de  Paris  a  Fontainebleau  en 
4  heures  et  moins.  Les  femmes  et  ceux  qui  ne  veuillent  pas  avoir  la  peine  de 
mener  eux  mefmes  ont  un  laquais  a  cheval  qui  par  une  longe  mefne  le  cheval  de 
la  chaife.  Sans  que  vous  preniez  la  peine  d'en  faire  venir  une,  vous  en  verrez 
bientoft,  par  ce  Madame  la  DuchefTe  d'Orléans  en  a  demandé  une  pour  envoler  a 
la  Reine  d'Angleterre.  Ce  font  des  avis  qu'im  des  participants  '-)  m'a  donnez. 

Mon  Père  '^^  me  mande  qu'il  a  vu  Jupiter  et  Saturne  avec  une  lunette  de  Mon- 
fieur  Rives  ''*)  de  60  pieds,  fort  bien  et  clairement,  je  vous  prie  quejepuifle 
fcavoir  combien  de  diamètre  a  fon  verre  objeftif  et  quelle  ouuerture ,  car  tout 
dépend  de  cela. 

Mais  après  vous  avoir  laïïe  par  une  longue  lefture  j'ay  mauuaife  grâce  d'y  ad- 
jouter  encore  de  telles  queftions.  Je  vous  demande  pardon  de  l'une  et  l'autre  et 
fuis  a  jamais 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiffant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


N=  1251. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

8    AOÛT    1664. 

La.  lettre  se  trouve  à  Leideii ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au,  No.   1242. 

A  Whitehall  ce  ap  Juillet  1664. 
Monsieur 
Jl  m'eft  arriué  tant  d'empefchements,  que  Je  n'auray  pas  affez  de  temps  pour 
vous  dire  la  moitié  de  ce  que  Je  me  fuis  propofé,  C'eft  pourquoy  Je  remets  tout 
autre  chofe  a  une  autre  fois  0 ,  et  vous  diray  feulement  que  voycy  ce  que  Je  viens 
dapprendre  de  Monfieur  le  Vifcount  Broncker  touchant  tous  les  poids  de  IHoro- 
loge  que  vous  luy  auez  enuoyee.  Jl  vous  les  enuoye  tous  afin  que  vous  en  fcachie? 


")  Consultez  la  Lettre  N°.  1246. 
'-)  Pierre  Perrier,  marquis  de  Crenan. 

'■')  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Constantyn  Huygens,  père,  qui  se  trouvait  en  An- 
gleterre depuis  juin  1664. 
'■*)  Il  s'agit  de  l'opticien  Reeves. 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1252. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I03 


la  proportion,  le  petit  plomb  du  pendule  pefe  8.  deniers  4.  Grains,  le  grand  9. 
onces  5.  deniers  a.  grains,  le  Contrepoids  ou  le  grand  plomb  qui  fait  aller  IHoro- 
loge  pefe  233.  Onces  13.  deniers  18.  grains,  il  ne  me  relie  plus  de  temps  que  pour 
vous  dire  que  vos  proportions  ne  fy  font  point  gardées  ").  la  verge  du  pendule  il 
n'a  pas  fceu  pefer  fans  tout  défaire.  Je  fuis 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  feruiteur 

R.    MORAY. 

le  contrepoids  eil:  fi  léger  quil  a  eflé  obligé  dy  aiouller  quelque  i^  Hures  *). 
61  fhilling  pcfent  une  Hure. 

la  iiure  eil:  de  la.  onces  du  poids  qu'on  appelle  icy  Troy  Weight.  Ceil:  celuy 
des  orfeures. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
xii  A  la  Haye. 


")  qu'il  olle  donc  du  petit  plomb ,  qui  doibt  eftre  de  <i  :  i4f  et  autant  le  poids  de 

la  verge  [Chr.  Huygens]. 
*)  je  l'ay  reproché  a  i'horologer  -)  [Chr.  Huygens"]. 


N=  1252. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 
15  AOviT   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  4tn  Nn.   1250.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1253- 

A  Whitehall  ce  5.  d'Aoufl:  1664. 
Monsieur 
lors  que  les  voftres  font  longues  vous  ne  ferez  point  fafché  fi  les  miennes  ne  font 
point  courtes.  Mais  nofl:re  commerce  n'a  que  faire  de  préfaces,  feulement  faut 
il  qu'il  me  foit  permis  de  refpondre  à  chaque  point  des  voflires,  lors  que  J'ay  aflez 
de  loifir  pour  le  faire.  Jl  eft  vray  que  fi  ces  horologes  pour  la  mer  efl:oyent  une 
fois  en  vogue,  et  que  tous  ceux  qui  font  des  longs  voyages  en  prilTent,  il  s'en 
pourroit  faire  plus  grand  nombre  en  moins  de  temps  qu'on  ne  fait  à  prefent  (comme 
vous  infinuez  dans  voftre  dernière  du  8.  '))  tant  parce  que  plufieurs  ouuriers  s'y  em- 
ployeroyent,  que  qu'ils  fe  trouueroyent  des  inuentions  de  depefcher  louurage  plus 

^')   Severyn  Oosterwijk. 


')    C'est-à-dut'  du  8  août  1664.  C'est  la  Lettre  N°.  1  250. 


1Ô4  CORRESPONDANCE.     1664. 

vifte,  à  caufe  de  la  conformité  des  horologes  en  toutes  chofes.  Ce  que  vous  dites 
des  Contrepoids  au  lieu  des  Re(Torts,y  contribuera  auffi  quelque  chofe:  et  fera  fans 
doubte  meilleur  pour  la  iurteffe,  et  aura  pardefliis,  d'autres  auantages  fans  y  ap- 
porter aucune  incommodité.  Et  ceft  ce  qui  a  efté  caufe  que  nous  auons  dcfia  fait 
changer  le  Reflbrt  dans  une  des  deux  monftrcs  que  nous  auons  fait  faire  pour  le 
Duc  d'York,  pour  un  Contrepoids  et  après  en  auoir  fait  l'efpreuue  en  les  com- 
parant enfemble  et  auec  les  grands  pendules,  on  fera  changer  auffi  l'autre.  Mais 
J'aurois  efté  aife  d'auoir  fçeu  ce  que  vous  auez  aioulté  (et  changé)  à  vos  vieilles 
inuentions,  deuant  que  d'y  auoir  mis  la  main,  le  contrepoids  dans  la  noftre  ne 
defcend  qu'un  pied  en  30.  heures,  nous  efperons  que  vous  nous  communiquerez 
voftre  nouuelle  inuention  auffi  toft  que  vous  l'aurez  efprouuee.  Auffi  toft  que 
Monfieur  Holmes  fera  de  retour  Je  vous  feray  fçauoir  tout  ce  que  nous  appren- 
drons de  luy.  pour  ce  qui  eft  de  la  Trempe  du  fer  et  de  la  rouille  nous  y  fongerons 
alfez  à  temps ,  après  auoir  veu  ce  que  nous  attendons  de  Monfieur  Holmes.  Je  ne 
fçay  pourtant  s'il  ne  feroit  point  à  propos  de  demander  les  priuileges  (icy  pour 
le  moins)  fans  attendre  le  retour  de  Capitaine  Holmes ,  pour  le  feul  ufage  et 
vente  des  Horologes  à  pendule  pour  la  mer,  de  peur  que  quelque  autre  ne  nous 
preuienne  :  parce  que  comme  Je  vous  ay  défia  dit  "),  Eait  l'Horologer  du  Roy  a  fait 
une  Horologe  a  pendule  pour  la  mer  et  une  autre  perfonne  en  a  auffi  fait  une 
autre,  et  l'un  d'eux,  ou  quelque  autre  en  demandant  le  priuilege  le  pourra  facile- 
ment obtenir,  quelque  peu  d'intereft  qu'ils  y  puifl^ent  légitimement  prétendre, 
d'autre  part  puifque  vous  eftes  perfuadé  que  voftre  nouuelle  inuention  rcuffira, 
quand  l'autre  manqueroit ,  Je  ne  vois  nul  inconuenient  en  demandant  le  priuilege. 
neantmoins  fi  vous  ne  le  trouuez  bon,  faites  le  moy  fçauoir  encor  un  coup,  et 
Je  m'y  rendray.  autrement  en  ayant  voftre  approbation ,  J'auray  bien  toft  le  pri- 
uilege foubs  le  Grand  Seau.  En  tout  cas  Je  fuis  de  voftre  aduis  qu'il  fait  bon  de 
prendre  là  deflÂis  le  confeil  de  la  Société  ce  que  Je  feray  auffi  toft"  que  J'auray 
voftre  relponce.  Jl  eft  certain  qu'il  n'y  aura  point  de  débat  entre  nous  touchant 
lintereft  du  Comte  de  Kincardin  et  le  voftre.  Mais  fi  Je  ne  me  trompe  ce  qu'il  a 
adioufté  a  voftre  première  inuention  pour  faire  aller  les  Horologes  à  pendule  fur 
mer  fera  tout  auffi  neceïïaire  à  la  nouuelle ,  quoy  que  ce  ne  foit  que  le  mouuement 
de  la  Boite ,  et  le  doublement  de  l'acroche  du  bras  qui  fait  mouuoir  la  pendule. 

Milord  Brouncker  a  leu  voftre  lettre,  et  dit  qu'il  ne  doubte  pas  qu'il  ne  trouue 
la  demonftration  du  mouuement  égal  de  la  pendule  et  de  la  chorde  &c.  dont  vous 
parlez.  Je  ne  manqueray  pas  de  l'y  faire  trauailler.  Nous  prétendons  pourfuiure 
les  expériences  qui  touchent  la  Mufique  iufqu'a  l'examination  de  tout  ce  qui  fe 
dit  par  aucun  autheur  connu  des  proportions  &c.  des  notes.  Harmonies  &c.  et 
Milord  Brouncker  vous  prie ,  comme  Je  fais  aufli ,  de  nous  faire  part  des  ipecu- 
lations,  inuentions,  et  expériences  que  vous  fçauez  touchant  les  Quintes,  et  tout 


-)    Dans  une  lettre  que  nous  ne  possédons  pas. 


CORRESPONDANCE.     1664.  IO5 


ce  que  vous  auez  pris  la  peine  de  coucher  par  efcrit  fur  ce  fuiet.  Nous  ne  man- 
querons pas  de  confiderer  auffi  en  fuicce ,  la  vibration  des  RefTorts  (de  quoy  Mon- 
fieur  Hook  a  défia  fait  quelques  obferuations^))  et  le  fon  des  Corps  durs  et  autres. 
Mais  cela  n'ira  pas  fi  vifte ,  que  nous  n'ayions  efl:abli  quelque  Curatores  4),  ce  que 
nous  fommes  fur  le  point  de  faire.  Vous  fçaurez  toutes  les  circonftances  de  la  com- 
preflion  que  nous  prétendons  faire  auffi  toil  que  les  expériences  qu'on  en  a  enuie 
de  faire,  feront  complètes.  Mais  Nous  auons  icy  parmy  nous  Monfieur  du  Son, 
(celuy  qui  a  fait  le  Batteau  merueilleux  à  Roterdam)  qui  promet  de  nous  faire 
voir  l'air  fi  fort  comprimé  qu'en  le  relafchant  contre  un  morceau  de  bois,  il  le 
tournera  en  charbon.  (C'ell  a  dire  y  metra  le  feu)  fçauoir  fi  vous  l'en  croyez. 

Je  vous  ay  défia  promis  la  defcription  de  l'inflrrument  de  Monfieur  Hook  qui 
fert  pour  meiurcr  la  vélocité  de  la  defcente  des  Corps  et  Je  ne  l'oublicray  pas. 
C'eft  bien  par  la  pendule  qu'on  en  mefure  le  temps ,  et  la  pendule  et  le  Corps  qui 
tombe  fe  lakhent  en  mefme  temps  de  la  mefme  façon  prefque ,  comme  vous  lauez 
expérimenté,  mais  la  plus  grande  artifice  giil:  dans  l'inuention  qu'il  y  a  de  fçauoir 
marquer  exaélement  l'inilant  que  le  corps  touche  la  Terre,  et  cet  inftrument  fi  Je 
ne  trompe  le  marque  iufque  à  z" .  On  pouffera  auffi  cette  expérience  tant  qu'on 
peut,  la  pendule  dont  on  fy  fert  efi  longue  denuirons  pt  pouces,  et  bat  les  demic- 
fecondes. 

Ce  que  vous  dites  de  l'aimant  que  vous  auez  veu  chez  Monfieur  Rohaut  paffe 
encor  de  bien  loin  le  noftre  et  c'ell  une  des  plus  bigearres  chofes  que  J'aye  encore 
veue  ou  ouije  de  l'aimant  et  mérite  bien  d'eftre  confideree.  On  en  parlera  dans 
nofl:re  Affemblee  s),  et  peut  eftrey  trouuera  on  bon  de  faire  tailler  quelque  aimant 
en  demi  lune  pour  voir  ce  qu'en  deuiendront  les  pôles.  J'ay  le  mefme  fentiment 
que  vous  touchant  la  direction  des  Aiguilles  touchées  fur  diuerfes  pierres  ou  fur 
différents  endroits  dune  mefme  pierre.  Touteffois  il  fera  bon  de  le  confirmer  par 
l'expérience. 

Quant  au  mouuement  de  la  matière  magnétique  Je  ne  fcay  pas  encor  qu'en 
déterminer.  Mais  ce  n'efl:  pas  nofl:re  fait  d'entrer  en  débat  touchant  ces  matiè- 
res. Monfieur  le  Doéteur  Charleton  a  trouué  a  redire  a  plufieurs  chofes  que 
Monfieur  le  Dofteur  Willis  a  auancees  dans  fon  Hure  de  Cerebro,  ce  qu'il  a  mis 
par  efcrit  a  rinfl:ance  de  la  ^Société  '')  et  enuoyé  au  Dodleur  Willis;  Nous  ayant 


3)   Ces  expériences  ne  sont  pas  mentionnées  dans  les  „Proceedings." 

'•')  Dans  la  séance  du  27  juillet  1664  (V.  st.)  il  fut  décerné  à  Hooke,  qui  était  déjà  „Curator" 
depuis  le  i  2  novembre  1662,  un  salaire  annuel  de  Ro  Livres,  dont  il  fut  décidé  dans  la  séance 
du  23  novembre  que  la  Société  payerait  „pro  tempore"  30  Livres,  tandis  que  Dr.  Cutler 
fournirait  les  50  autres  Livres  St.  C'est  en  sa  qualité  de  „Lecturer"  que  Hooke  devait  rece- 
voir cette  dernière  somme. 

5)    En  effet,  la  Lettre  N°.  1250  de  Chr.  Huygens  fut  lue  dans  la  séance  du  17  août  (V.  st.). 

^)  Dans  la  séance  du  8  juin  1664  (V.  st.)  on  ordonna  que  la  discussion  qui  s'ensuivrait  entre  les 
deux  docteurs  ne  serait  pas  livrée  au  public  sans  la  permission  de  la  Société. 

Œuvres.  T.  V.  ,  14 


106  CORRESPONDANCE.    1664. 


entretenus  fur  les  particularitez  en  faifant  deuant  nous  FAnatomie  de  quelques  tef- 
tes  humaines  (car  nous  auons  des  Corps  pour  anatomiier  tant  que  nous  en  vou- 
lons) et  en  doibt  faire  un  traitté  ').  Quant  à  ce  traitte  de  Motu  Mufculorum 
Monfieur  le  Dofteur  Croon  en  efi:  l'autheur. 

Monfieur  Siluius  et  moy  auons  parlé  des  chaifes  Roulantes  fur  ce  que  vous 
m'en  mandez,  mais  ne  fommes  point  encore  refolus  d'en  demander  le  priuilego  ce 
que  nous  ne  négligerons  pourtant  pas  quand  il  fera  temps  dy  trauailler.  Mais  il  y 
a  apparence  que  nous  ferons  faire  icy  une  autre  forte  de  chaife  roulante  tout  a  fait 
différente  de  celle  de  paris ,  que  nous  pourrons  peut  eftre  coucher  dans  la  patente 
aucc  l'autre  :  ce  que  nous  refondrons  dans  peu  de  iours.  Et  fi  cette  autre  reuffit 
icy ,  on  en  pourra  auffi  prendre  le  priuilege  ailleurs.  Je  tafcheray  de  vous  faire 
fçauoir  ce  que  vous  defirez  des  verres  de  Monfieur  Reeues ,  au  plus  toft.  Il  ne 
me  refte  plus  rien  a  dire  fur  voftre  lettre  mais  Je  n'acheuerois  pourtant  pas  fitoft 
n'ertoit  que  pluficurs  interruptions  m'ont  (a  laccouftumé)  trainé  iufqu'au  mo 
ment  qu'il  faut  acheuer  parce  que  J'auois  intention  de  vous  dire  a  quoy  nortre 
Aflemblee  feil  occupée  ces  deux  iours  païïez  mais  il  faut  le  remettre  a  une  autre 
fois.  Aimez  toufiours 

Monsieur 

\^ol1:re  trefliumble  trefobeilTant  et  plus 

aiFeélionné  feruiteur 

R.    MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
jS  A  la  Haye. 

XII 


^)    Gualteri   Charletoni,  DKciuifitlones  duae  aiiatomico-pliyficac,  altéra  nnatoiiie  pueri  coelo 
tacii,  altéra  de  proprietate  cerebri  huniani.  Londoni,  1665.  in-8°. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I07 

N2   1253. 

Christiaan  Huygens  à  [R.  Moray]. 

29    AOÛT    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 
Elle  est  la  réponse  an  No.   1252-     R-  Mnray  y  répondit  par  les  Nos.  1255,   1256- 

A  la  Haye  ce   19  Aouft   1664. 
Monsieur 

Il  y  a  8  jours  qu'on  m'apporta  en  mon  hermitage  ')  a  une  lieue  d'icy  deux  livres 
de  voftre  part  et  une  lettre  du  5e  de  ce  mois.  Je  vous  rends  grâces  très  humbles. 
Pour  celuy  du  niQuuement  du  mufcle  je  l'avois  veu  icy,  comme  je  vous  ay  efcrit  ''), 
en  plus  petite  forme ,  et  trouuè  le  raifonnement  fort  bon  félon  ma  capacité  en  ces 
matières,  defirant  feulement  qu'on  iit  les  expériences  necefTaires  pour  vérifier 
rhypothefe ,  comme  de  lier  tantoft  une  artère ,  tantoil:  une  veine  qui  fe  rendent 
dans  le  mufcle  pour  veoir  quel  changement  y  arriveroit. 

Je  n'ay  pas  encore  regardé  attentivement  le  livre  des  Epoches  s)  du  Roy  Indien, 
en  ayant  eftè  détourné  par  le  livre  des  Couleurs  de  Monfieur  Boile ,  que  je  receus 
en  même  temps.  Comme  je  l'avois  attendu  avec  impatience ,  je  n'ay  pu  différer 
de  le  lire  auffi  tort  d'un  bout  a  l'autre.  Tout  eft  excellent ,  plein  de  nouuelles  def- 
couuertes  et  de  fubtiles  reflexions,  toutefois  devant  que  de  pouuoir  obtenir  la 
véritable  hypothefe  des  couleurs ,  il  faudra  avoir  celle  de  la  lumière  et  des  refrac- 
tions qui  me  femblent  de  mefme  qu'a  Monfieur  Boile  extrêmement  mal  aifées  a 
pénétrer.  A  ce  qu'il  a  remarqué  de  la  couleur  que  fait  paroitre  l'eau  quand  elle 
eft  extrêmement  mince ,  comme  dans  les  bulles  que  font  les  enfans ,  il  y  a  à  adjou- 
ter  une  expérience  dont  je  croy  vous  avoir  parlé ,  qui  eft  de  deux  petits  morceaux 
de  verre  d'un  miroir  plat ,  qui  eftant  fortement  preffez  l'un  contre  l'autre  foit  qu'il 
y  ait  de  l'eau  entre  deux  ou  rien  que  l'air ,  font  veoir  toutes  les  couleurs  de  l'Iris. 

Cet  organifte  aveugle  *)  de  qui  il  fait  mention,  a  efté  autrefois  icy  a  la  Haye, 
et  je  me  fouuiens  bien  que  nous  defcouvrifmes  toutes  les  fourberies  tant  au  jeu 
des  Cartes,  qu'il  marquoit  toutes  avec  un  plis  différant,  qu'au  difcernement  des 
couleurs  au  quelles  il  ne  connoiflx)it  rien  quand  un  certain  frère  qu'il  menoit  avec 
luy  n'eftoit  pas  prefent.  Je  voudrois  bien  que  Monfieur  Boile  interrogeaft  fon  au- 
theur')  touchant  cette  particularité,  a  fcavoir  s'il  eftoit  luy  feul  avec  l'aveugle  lors 


')  Hofwijk  près  de  Voorburg,  la  campagne  de  Constantyn  Huygens,  père.  Il  s'y  était  réfugié 
à  cause  de  la  peste.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 254. 

-)    Voir  la  Lettre  N°.  1250. 

3)    Voir,  sur  cet  ouvrage  d'Oulugh  Beg-,  la  Lettre  N°.  1244. 

"*)  johannes  Verraaasen  naquit  à  Maastricht  en  1628;  en  1664  il  était  organiste  à  Utreclit. 
Ayant  perdu  la  vue  à  l'âge  de  deux  ans  à  la  suite  de  la  petite  vérole,  il  prétendait  recon- 
naître les  couleurs  par  l'attouchement. 

5)  Sir  John  Finch,  iils  de  Sir  Heneage  Finch  et  de  Frances  Bell,  naquit  en  1 626  et  mourut  le  1 8  no- 
vembre 1682  à  Londres.  En  1647  il  devint  B.  A.  à  Oxford,  en  1649  M.  S.  à  Cambridge  et  en 


CORRESPONDAJNCE.     1664. 


qu'il  manioic  ces  rubans,  car  je  ne  voy  pas  que  cela  eft  exprimé  dans  fa  relation. 
Au  relie  j'ay  elle  bien  aife  de  veoir  a  la  fin  du  livre  l'hiiloire  du  diamant  '^), 
augmentée ,  et  je  me  fens  honnorè  de  la  façon  qu'il  y  eft  parlé  de  moy. 

Quant  a  nos  horologes,  je  ne  comprens  pas  comment  vos  horologers  oferoient 
en  demander  le  privilège  a  l'infceu  des  inventeurs,  et  comment  ils.pourroient  l'ob- 
tenir fans  que  vous  en  euITiez  connoiffancc  qui  eiks  toufjours  a  la  Cour,  toutes 
fois  fi  vous  croiez  qu'il  y  ait  du  danger,  et  que  Monfieur  le  Comte  de  Cincardin 
en  foit  d'avis  je  croy  qu'il  fera  bon  de  prévenir  ces  gens  la  en  demandant  le  Pri- 
vilège au  nom  de  nous  deux. 

A  caufc  de  mon  abfence  de  la  Haye  je  n'ay  pas  pu  faire 'avancer  la  fabrique  de 
ma  nouvelle  horologe  autant  que  j'aurois  fouhaitè ,  mais  pourtant  elle  eft  toute 
achevée  maintenant  et  je  m'en  vais  la  prendre  tout 
a  cet  heure  pour  la  porter  avec  moy  a  la  campagne 
ou  je  la  compareray  avec  ma  grande  pendule,  et  vous 
rendray  compte  de  ce  que  j'auray  trouuè  de  fon  ex- 
aftitude.  Le  maiilre  7)  toufjours  en  rend  très  bon 
témoignage  l'ayant  vu  marcher  3  ou  4  jours  durant, 
et  defire  fort  que  je  demande  auffi  le  privilège  icy . 
comme  j'ay  defl^ein.  Si  je  voulois  vous  expliquer 
toute  cette  invention  je  ne  le  pourrois  pas  qu'avec 
beaucoup  de  peine  et  en  faifant  une  figure  ou  il  n'y 
a  pas  peu  de  façon.  Cependant  je  vous  diray  bien 
que  le  fecret  confifte  en  ce  que  le  contrepoids  qui 
fait  aller  la  roue  de  rencontre  eft  pendu  fur  la  roue 
mefme  et  eft  remonté  chaque  demie  minute  par  la 
force  du  grand  contrepoids,  de  la  vous  voiez  bien 
qu'il  y  a  touijours  juftement  la  mefme  force  pour 
continuer  le  branfle  du  pendule ,  et  qu'ainfi  faifant 
fes  vibrations  égales  grandes,  il  faut  bien  qu'elles 
ioient  auflî  de  temps  égaux. 

J'attens  toufjours  la  defcription  de  la  machine  de 
Monfieur  Hool< ,  et  cependant  il  m'en  eft  venu  une 
en  la  fantaifie  pour  le  mefme  ufage ,  dont  voicy  la 
figure.  ABCDEFGS  eft  une  planche  dont  la  partie 
DEFG  eft  coupée,  le  pendule  eft  HK  que  je  pren- 

1650  M.  D.  à  Padoiie,  où  il  fut  consul  anglais;  ensuite,  le  Grand-duc  de  Toscane  le  nomma 
professeur  de  mathématiques  à  Pisa.  En  1661  il  retourna  en  Angleterre,  où  i!  reçut  beaucoup 
d'honneurs.  Depuis  1665  il  fut  ambassadeur  à  Florence  et  en  1672  à  Constantinople.  Il  possédait 
une  large  fortune  et  le  palais  de  Kensington  ;  c'est  en  revenant  de  l'Italie  en  Angleterre,  qu'il 
examina  la  prétendue  fliculté  de  cet  aveugle  de  distinguer  les  couleurs  par  l'attouchement. 
Consultez  la  pièce  N°.  1 1 93.  0   Severijn  Oosterwijk. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I09 


dray  fort  petit  environ  d'un  pouce  pour  marquer  les  §  d'une  féconde.  le  plomb 
de  ce  pendule  H  eft  trauerfée  d'un  ilile  ou  eguille.  ML  eft  une  raye  de  papier  ou 
parchemin  qu'il  faut  concevoir  longue  de  3  ou  4  pieds  et  a  la  quelle  eft  attachée 
en  bas  la  cheville  MP,  qui  paiïe  librement  a  travers  du  plomb  O,  et  en  bas  abou- 
tit a  un  petit  plomb  P.  On  lâche  en  mefme  temps  le  plomb  O,  et  celuy  du  pen- 
dule H,  en  coupant  un  filet  attaché  a  tous  les  deux,  et  lors  que  O  eft  tombé  juf- 
qu'en  P ,  que  l'on  met  fi  bas  qu'on  veut ,  il  attire  vers  en  bas  la  raye  du  papier 
ML;  qui  en  pafTant  recevra  d'un  coftè  ou  d'autre  une  marque  de  l'eguille  qui 
perce  le  pendule  H ,  la  quelle  il  faut  noircir  pour  cela.  Et  ainfi  l'on  fcaura  pre- 
cifement  par  combien  d'eipace  aura  defcendu  le  plomb  O  dans  un  certain  temps, 
connu  par  le  nombre  de  vibrations  du  pendule  HK.  Je  me  fuis  expliqué  fi  à  la 
hafte  et  fi  mal  que  je  croy  qu'il  y  aura  un  peu  a  deviner  pour  comprendre  ce  que 
je  veux  dire.  J'ay  encore  une  autre  manière  pour  mefurer  exaélement  en  combien 
de  temps  le  plomb  defcend  par  un  efpace  donné,  mais  il  y  a  un  peu  plus  de  façon, 
c'eft  pourquoy  je  n'entreprendray  pas  prefentement  a  le  defcrire,  pour  ne  vous 
pas  rompre  la  tefte  d'avantage. 

J'ay  receu  il  y  a  quelque  jours  une  lettre  de  Rome  ^}  avec  un  petit  liuret  *)  qu'a 
mis  au  jour  le  frère  '°)  de  celuy  ")  qui  me  l'envoie.  Ils  s'appellent  Montani  ^-') 

et  le  livre  contient  une  obfervation 
nouuelle  de  Saturne  qu'ils  ont  ob- 
fervè  ce  dernier  printemps  de  la  fa- 
çon que  marque  cette  figure  a  fca- 
voir  que  le  cercle  de  Saturne  couure 
du  cofté  d'en  haut  une  partie  de  fa 
fphere  et  en  eft  couuert  par  en  bas 
avec  mefme  un  peu  d'ombre  fur  le 
cercle  en  bas  et  fur  la  fphere  en  haut.  Il  fe  vante  d'une  nouuelle  manière  de 
faire  les  verres  par  le  moien  d'un  Tour,  et  fans  autrement  fe  fervir  de  forme. 

Je  ne  fcay  ce  que  ce  peut  eftre, 
mais  touf  jours  il  cite  des  tefmoins 
pour  faire  veoir  que  fes  lunettes  ex- 
cellent beaucoup  par  delTus  celles  de 
Divini.  au  refte  l'obferuation  con- 
firme tout  a  fait  mon  iyfteme,  et 
mefme  il  m'a  femblé  depuis  en  con- 
fiderant  ces  jours  attentivement  Sa- 

8)    Voir  la  Lettre  N°.  1248. 

'■'')    Il  s'agit  de  l'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  732  ,  note  10. 
'°)  Guiseppi  Campani.  '')  Matteo  Campani. 

")  D'après  la  Lettre  N.  1258,  il  est  bien  certain  que  Chr.  Huygens  parle  ici  des  frères  «Cam- 
pani." 


IIO  CORRESPONDANCE.     1664. 

curne  que  je  voy  un  peu  d'ombre  fur  le  cercle  vers  A  ,  la  figure  eftant  tournée  icy 
comme  je  la  voy ,  c'eft  a  dire  renverfee. 

Voicy  ce  que  l'on  me  mande  de  Paris  touchant  l'afFaire  des  chailes  roulantes 
Je  vous  envoie  toute  la  lettre  '3)  de  Monfieur  le  Marquis  de  Crenan  '+)  n'ayant 
pas  le  temps  d'en  faire  un  extrait.  Vous  aurez  la  bonté  de  la  montrer  auffi  a  Mon- 
fieur Silvius  '5)  a  fin  que  s'il  le  trouve  a  propos  il  efcrive  a  Monfieur  le  Marquis 
ainfi  qu'il  femble  le  ibuhaiter. 

Je  vous  prie  de  luy  faire  mes  baifemains  et  de  croire  que  je  fuis  parfaitement 

Monsieur 

Votre  très  humble  et  très  obeiflant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


N°   1254. 

J.  Chapelain  h  Christiaan  Huygens. 
5  septembre   1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leideu ,  cuil.  Huygens. 

Monsieur 

Je  refpons  a  vos  deux  lettres  du  7  et  du  28  Aoufi:  ')  bien  aile  d'auoir  appris 
par  la  dernière  que  vous  aués  pris  la  campagne  et  que  vous  vous  eftes  mis  hors 
de  prife  de  cette  cruelle  Ennemie  ")   qui  rauage  vos  villes  et  qui  defole  vos 


'3)  Voir  la  Lettre  N°.  1246. 

■'*)  C'est  par  là  que  nous  avons  pu  déterminer  l'auteur  de  la  Lettre  N°.  1 246. 

Pierre  Perrier,  marquis  de  Crenan,  issu  d'une  ancienne  famille  de  Bretagne,  mourut  le 
10  février  1702,  à  la  suite  d'une  blessure  reçue  le  icr  février.  Entré  en  1668  au  régi- 
ment du  Roi ,  il  devint  gouverneur  de  Casai  en  1687,  maréchal  de  camp  en  1688,  lieute- 
nant-général en  1693 ,  et  directeur-général  de  l'infanterie  en  1699. 

'5^  Silvius  s'était  déjà  depuis  longtemps  occupé  de  ces  chaises  Roanesques. 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  les  minutes  de  ces  deux  lettres  de  Chr.  Huygens  à  J.  Chapelain.  La 
première  doit  être  celle  que  Chapelain  attendait  de  Chr.  Huygens  sur  la  régale  de  Louis  XIV. 
°)    Consultez  sur  cette  épidémie  de  peste  la  Lettre  N°.  1 245. 


CORRESPONDANCE.    1664. 


Maifons.  S'il  y  a  rien  dans  tout  voftre  Païs  qu'il  faille  conferuer  c'eft  fans 
cajolerie  voftre  Perfonne  à  caufé  du  merueilleux  talent  que  le  Ciel  a  mis  en 
vous  pour  les  Mathématiques  en  ce  qu'elles  font  vtiles  a  la  Société.  Vous  m'aués 
bien  reljouy  en  m'alTarant  que  cette  retraitte  bien  loin  de  nuire  a  vos  Eftudes  vous 
donneroit  plus  de  commodité  de  les  auancer;  cela  veut  dire  que  vous  y  aués  fait 
porter  vos  Liures  et  les  Inftrumens  neceftaires  a  vos  Obferuations  et  Expériences, 
qui  font  fans  doute  la  meilleure  et  la  moins  dangereufe  Compagnie  que  vous 
puiffiés  maintenant  trouuer.  Je  penfe  que  vous  ne  quiterés  ce  poile  qu'après  qu'il 
aura  gelé  a  glace  et  que  le  venin  fera,  ou  entièrement  elleint,  ou  du  moins  afîes 
reprimé  pour  nen  craindre  rien.  Cependant  vous  vaquerés  a  vos  Spéculations  tout 
à  loyfir  et  fans  les  diilraftions  ineuitables  dans  les  villes  oii  Ion  eft  connu,  et  nous 
en  verrons  les  fruits  dautant  plus  agréables  qu'ils  auront  pu  pluiloft  fe  meurir  et 
nous  eftre  pluftoft  communiqués.  Mais  Monfieur,  queil  ce  donc  que  cette  nouuelle 
forte  d'horloge  ^^  que  vous  aués  inuentée  et  quel  auantage  pourra  t  elle  préten- 
dre par  defliis  voftre  Pendule.  le  vous  auoue  que  j'ay  vne  fort  grande  impatience 
que  vous  m'expliquiés  cela  pour  ma  joye  et  pour  voftre  honneur.  Nous  auons  icy 
Monfieur  VofTius  *')  qui  parle  de  vous  comme  je  fais,  et  qui  vous  regarde  comme 
vn  ornement  de  fa  Patrie.  le  l'ay  veu  en  peine  du  fucces  des  Pendules  a  la  mer,  fur 
ce  que  l'air  y  eftant  plus  inégal  quil  ne  l'eft  en  terre  félon  que  le  temps  eft  trouble 
ou  ferain,  il  eft  à  craindre  que  les  vibrations  du  Pendule  ne  foient  plus  eftendiies 
ou  plus  ferrées  et  par  confequent  plus  lentes  ou  plus  villes  félon  le  plus  ou  le 
moins  de  refiftance  quelles  rencontreront  dans  l'cfpace  ou  fe  fera  leur  mouue- 
ment.  Vous  me  manderés  s'il  vous  plaift  ce  que  j'auray  a  refpondre  fur  cette 
obieélion. 

Pour  Monfieur  de  Fermât  c'eft  aïïes  que  vous  luy  ayés  efcrit  5)  pour  me  per- 
fuader  qu'il  fera  demeuré  content  de  vous;  car  quand  vous  auriés  mefme  def- 
approuué  fon  fentiment  fur  le  Problème  qu'il  vous  auoit  propofé,  il  feroit 
blafmable  s'il  vous  en  fcauoit  mauuais  gré,  n'y  ayant  rien  qui  doiue  eftre  fi 
libre  que  les  penfées,  ni  qui  foit  plus  du  droit  commun  de  la  conferuer  indépen- 
dante de  celle  d'autruy.  l'attens  ce  qu'aura  tefmoigné  ce  mefchant  Capitaine 
Holmes  de  l'effet  de  vos  Pendules  pour  la  connoiftance  des  Longitudes,  fur  tout 
s'il  a  pafte  jufques  a  la  lamaïque.  Vne  chofe  me  donne  peine  en  cela,  qui  eft  de 
fcauoir,  au  cas  que  le  Pendule  ait  efté  bien  entretenu  dans  fon  mouueme4it  fans 
arreft  et  auec  égalité,  quelle  preuue  Ion  aura  que  le  temps  et  les  lieux  qu'il  aura 
marqués  feront  pluftoft  les  vrays  que  ceux  qu'aura  marqués  l'eftime.  Mais  ce  ne 


^)   Consultez  la  Lettre  N°.  1253. 

'^)    Is.  Vossiiis  était  déjà  venu  d'Angleterre  en  France  an  commencement  de  juillet.  Consultez 

la  Lettre  N°.  1241. 
5)    Cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  de  Fermât  nous  manque. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


fera  pas  vne  difficulté  pour  vous,  et  je  ne  la  fais  fans  doute  que  par  la  foiblefle  de 
mes  lumières  en  ce  genre.  Lorfque  la  folidité  de  l'efFet  fera  bien  confirmée  nous 
verrons  fi  voftre  Conte  Efcoffois  '')  vous  fera  auifi  équitable  qu'il  femble  le  vou- 
loir deuenir,  et  s'il  s'en  rapportera  véritablement  ou  non  a  voftre  Ami  commun 
Monfieur  de  Moray.  Monfieur  Boile  dans  son  Traitté  des  Couleurs  n'attaque  t  il 
point  Monfieur  Vofllus  comme  ont  fait  tant  dautres  fur  l'article  de  la  lumière.  Il 
ert  bien  malfatiffait  de  nofl:re  Monfieur  Petit  ")  Médecin  Peripateticien  a  fe  faire 
brufler  qui  l'a  maltraitté  dans  fon  liure  ^').  le  lay  fait  abboucher  icy  auec  Mon- 
fieur Coteliers')  Théologien  treffcauant  et  trefmodefi:e  fur  le  fujet  de  la  Verfion 
des  Septante  '°).  Il  ne  falloit  pas  perdre  vn  moment  a  remercier  Monfieur  Col- 
bert  comme  vous  aués  fait  et  vous  n'auiés  aucun  befoin  de  moy  en  cette  rencontre 
auprès  de  luy  qui  fut  informé  par  moy  des  l'année  paflîee  pour  n'auoir  plus  befoin 
de  recharger.  le  vous  rens  mille  grâces  trefhumbles  du  foin  que  vous  aués  pris 
denuoyer  ma  lettre  a  Monfieur  Heinfius  et  vous  fupplie  d'affurer  Monfieur  voftre 
Frère  ")  que  je  ne  luy  fuis  pas  moins  qu'a  vous 

Monsieur 

Trefhumble  et  trefobeiffant  feruiteur 


Chapelain. 


De  Paris  ce  5  Septembre  i66/\.. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christianus  Huggens  de  Zulichem 
A  Voortbourg. 


")   Alexander  Bruce. 

^)   Sur  Pierre  Petit,  le  médecin,  voir  la  Lettre  N°.  1109,  note  3. 

^)   Dans  ses  ouvrages  „Exercitatio  de  Ignis  et  Lucis  Natura"  et  „Defenfio  Exercitationis  de 

Ignis  et  Lucis  Natura'".  Voir  la  Lettre  N°.  1 109,  notes  2  et  3. 
*)    Jean  Baptiste  Cotelier  naquit  à  Nimes  en  1629  et  mourut  à  Paris  le  12  août  1689.  Savant 

dès  le  jeune  âge  ,  il  dressa  avec  Du  Cange  le  catalogue  des  MSS.  grecs  de  la  Bibliothèque  du 

Roi  et  devint  en  1676  professeur  de  grec  au  Collège  Royal. 
'°)  Ouvrage  que  Vossius  a  publié.  Voir  la  Lettre  N°.  907. 
")  Lodewijk  Huygens. 


CORRESPONDANCE.     1664.  II3 

N=   1255. 

R.  MoRAY  h  Christiaan  Huygens. 

19    SEPTEMBRE    1664. 

I.n  lettre  xe  trouve  à  Lchlen ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  rl^ponse  av.   Nu.  1253.     Chr.  Huygens  y  répnnrtit  par  le  Nn.   1258. 


A  Whicehall  ce  9.  Septembre   1664. 


Monsieur 


Depuis  que  Jay  eu  la  voilre  du  29.  dAouft,  Je  n'ay  pas  eu  lopportunité  de  con- 
férer auec  lautheur  ')  du  Traitte  de  motu  mufculorum  touchant  les  expériences 
que  vous  propofez.  mais  il  ny  a  pas  a  ce  qu'il  me  femble,  grande  apparence  qu'on 
puiffe  tirer  aucune  conclufion  afTeuree  pour  confirmer  fa  doftrine  de  ce  qui  arriue- 
roit  a  un  mufcle  en  liant  tantoft  une  Artère,  tantoft  une  Veine.  Neantmoins  Je 
luy  en  veux  parler,  et  en  remettre  le  débat  a  une  autre  occafion.  Monfieur  Boile 
cil:  maintenant  à  Oxford.  Je  prétends  luy  enuoyer  voftre  lettre.  J'ay  la  mefme  opi- 
nion de  fon  liure  des  Couleurs  que  vous,  il  ne  prétends  pas  y  auoir  beaucoup  fait 
mais  aufll  ne  laiffera  il  a  pourfuiure  le  deiïein  qu'il  a  entrepris  et  fi  heureufement 
commencé.  On  fe  propofe  de  l'aider  en  ce  qui  touche  les  expériences  des  Refrac- 
tions. Celles  dont  vous  parlez  font  afiez  confiderables,  quoy  que  bien  fimples,  et 
aifees,  et  pourront  feruir  peut  eftre  à  deicouurir  non  feulement  quelque  caufes 
(dont  il  y  en  peut  auoir  plufieurs)  de  chaque  couleur  différente  qui  paroifl:  dans 
les  Jris,  mais  auffi  la  raifon  de  l'ordre  dans  lequel  elles  s'entrefuiuent  toufiours,  en 
fin  c'efi:  une  matière  de  grande  eftendue,  dont  on  ne  peut  efperer  deuenir  bien- 
toft  à  bout.  En  lifant  ce  que  Monfieiu-  Boile  compte  de  rorganifl:e.  Je  me  fuis 
bien  doubté  qu'il  y  ait  eu  quelque  déception  ou  charlatanerie. 

Je  ne  crois  pas  que  perfonne  ait  encore  demande  le  priuilege  des  pendules  fur 
mer.  JI  eft  vray  que  ce  feroit  nous  obliger  a  entrer  en  difpute  auec  celuy  qui 
l'auroit  obtenu,  mais  nous  gaignerions  fans  doubte  la  caufe,  quoy  que  cela  nous 
coufteroit  de  l'argent:  mais  aufïï  tofl:  que  Je  recois  lopinion  de  Monfieur  le  Comte 
de  Kincardin  (fans  laquelle  Je  nay  pas  voulu  demander  le  priuilege  quoyque  Jen 
aye  le  pouuoir)  Je  fais  efl:at  demander  au  Roy  la  patente  qu'il  m'a  promife  il  y  a 
long  temps.  Quoyque  Je  ferois  aife  de  fcauoir  au  plus  tofi:  lanouuelle  inuention  que 
vous  auez  employée  dans  cette  Horologe  que  vous  auez  nouuellement  fait  faire, 
par  le  détail.  Je  crois  quil  faut  que  Jattende  que  vous  men  fafllez  faire  une  et  me 
l'enuoyiez.  neantmoins  s'il  ny  a  autre  chofe  que  lapplication  d'un  petit  Contre- 
poids a  la  Roue  de  Rencontre  Je  comprens  fort  bien  Comment  cela  fe  peut  faire 
en  forte  qu'il  la  fera  aller  pour  lefpace  de  3  ou  4  minutes  ou  d'auantage,  et  puis 

')    W.  Croone. 

Œuvres.  T.  V.  15        ' 


114  CORRESPONDANCE.    1 664. 


eftant  en  bas  fera  releué  par  le  grand ,  neantmoins  Je  ne  prétends  pas  y  mettre  la 
main  que  Je  ne  fçache  voftre  inuention,  qui  pourra  eftre  meilleur  que  celle  dont 
J'ay  conceu  l'Jdee,  et  qui  feroit  comme  vous  dites  aiïez  mal  aifee  a  defcrire  fans 
en  faire  quelque  figure.  Jentreprendray  pourtant  de  vous  le  defcrire  le  mieux  que 
Je  puis  fi  vous  le  defirez.  Mais  vous  iugerez  afTez  bien  que  -)  l'Jdee  que  Je  m'en  fuis 
fabrique  dans  l'imagination  quand  Je  vous  auray  dit  qu'il  y  a  dans  la  chambre  du 
Roy  une  Horologe  a  refl^ort,  qui  fait  la  raefme  chofe,  faite  par  Fromantel  il  y  a  5 
ou  6  ans,  mais  le  petit  refl^ort  qui  fait  mouuoir  la  roue  de  Rencontre  ne  fe  remonte 
que  de  demiheure  en  dcmy  heure.  Et  il  n'eit  pas  difficile  de  trouuer  le  moyen  d'y 
faire  appliquer  le  contrepoids  au  lieu  du  Refibrt.  J'ay  veu  aufll  une  petite  Montre 
pour  la  pochette  qui  fait  la  mefmc  chofe  que  l'Horologe  du  Roy.  Touteffois 
J'approuue  fort  cette  nouuelle  altération  que  cela  donne  au  mouuement  comme 
fait  auffi  Monfieur  le  Vifcount  Brouncker  comme  ellant  fort  propre  pour  la  mer 
en  plufieurs  égards,  niefme  bien  plus  que  l'autre  façon  dont  nous  auons  défia  fait 
lexperience.  En  tout  cas  ne  manquez  pas  de  men  faire  faire  une  ou  pluftoft  deux 
félon  voftre  inuention.  car  défia  Je  fuis  hors  de  doubte  qu'elle  ira  mieux  que  les 
vieilles  s'il  eft  poflîble,  mefme  fur  Terre,  Cependant  Monfieur  le  prince  Ro- 
bert 3)  doibt  auoir  les  deux  dont  Je  vous  ay  cydeuant  parlé  pour  en  faire  expé- 
rience dans  le  voyage  '^)  quil  va  faire,  dont  lune  eft  fait  a  reffort  et  lautre  a  Con- 
trepoids. 

Jcy  Je  fuis  obligé  a  couper  et  Jaime  mieux  vous  enuoyer  la  moitié  de  ma  Ref- 
ponce  a  cette  heure  et  l'autre  s)  la  femaine  qui  vient  que  de  vous  donner  à  la  fois 
tout  le  trouble  que  vous  auriez  eu  fi  Je  l'euffe  acheuee  maintenant,  vous  l'agréerez 
ainfi  parce  que  vous  aimez 

Monsieur 

.  Voftre  trefhumble  trefobeiffant 
et  treffidelle  feruiteur 

R.   MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
XII  A  la  Haye. 


^)   Lisez:  de. 

3)    Le  prince  Ruprecht  von  Bayern. 

f)    A  la  Guinée.  s)    Voir  la  Lettre  N°.  1256. 


CORRESPONDANCE.    1664.  II5 


N"  125(5. 

R.    MORAY    h    Cl-IRISTIAAN    HUYGENS. 
23    SEPTEMBRE    1664. 

La  Ittlrc  se  Iruuye  à  Lciden,  coll.  Huygciis.  ' 

Elle  est  la  réponse  au  Nu.   1:53.     Christ.  Huygeiis  y  répondit  par  le  Nu.   1166. 

A  Whicehall  ce   13.  Septembre   1664. 
Monsieur 

Ayant  eilé  ineuitablement  empelché  d'acheuer  dans  ma  dernière  ')  tout  ce  que 
J'auois  a  vous  refpondrc  fur  la  vollre,  Je  prends  maintenant  le  premier  moment 
que  J'ay  eu  de  loifir  depuis,  pour  vous  dire  tout  ce  que  J'auois  alors  dans  la 
penfee. 

Nous  tenons  Monfieur  Hook  fi  fort  occupé  a  mille  petites  choies  qu'il  ne  m'a 
pas  encore  donné  la  dcfcription  de  la  machine  qui  melure  la  viftelTe  des  corps 
defcendants,  ni  celle  pour  la  refraftion  de  l'eau ,  qu'il  m'a  promifes:  auffi  toit  qu'il 
me  les  donnera  Je  vous  les  enuoyeray  -).  Voftre  machine  pour  la  defcente  des 
corps  efl  iolie ,  la  fienne  efl  d'une  façon  différente  de  la  vollre ,  Je  tafcheray  de- 
main ,  Dieu  aidant,  de  l'obliger  de  me  donner  ces  deux  defcriptions  que  Je  viens 
de  nommer  affez  a  temps  pour  vous  les  enuoyer  par  lordinaire  de  Vendredy 
prochain. 

Nous  auons  veu  cy  deuant  faire  quelques  expériences  a  Monfieur  le  Doétor 
Wren  s),  de  la  defcente  de  quelque  morceaux  de  papier  ronds  ayant  des  cercles  de 
fil  d'archal  attachez  aux  bords  pour  les  eftendre,  ces  papiers  eftans  de  différentes 
diamètres  mais  de  poids  égal,  lefquels  ayans  tous  des  petits  tuyaux  qui  paflx>yent 
à  trauers  le  milieu  pour  les  tenir  droits  couloyent  de  haut  en  bas  fur  un  filet  au 
bout  du  quel  eftoit  pendu  une  balle  de  plomb,  comme  vous  l'auez  dépeint  dans  la 
figure  que  vous  auez  faite.  Et  nous  prétendons  repeter  ces  expériences  auec  plu- 
fieurs  autres  dans  la  grande  Tour  de  l'Eglife  de  St.  paul  ou  My  Lord  Brouncker 
&  moy  et  quelques  autres  de  noflre  Société  auons  efi:é  auiourdhuy  pour  faire  quel- 
ques autres  expériences,  et  prétendons  par  la  bonté  diuine  y  retourner  demain  ma- 
tin, la  hauteur  de  la  Tour  efl:  de  204.  pieds  dicy.  nous  y  auons  drefTé  un  pendule 
de  200.  pieds  a  fort  peu  près,  premièrement  en  atachant  un  poids  de  28.  liures  a  une 
petite  chorde ,  et  après,  à  un  autre  de  fil  de  bronze  (i.  e.  brafs)  fort  menu.  Chaque 
vibration  duroit  de  7.  a  8.  fécondes,  celles  du  filet  et  du  fil  de  bronze  citant  fi 
égales  qu'on  n'en  a  pas  fceu  trouuer  qu'une  féconde  a  dire  en  cent,  nous  les  de- 


')    La  Lettre  N°.  1255. 

-)   Consultez  les  Appendices  Nos.  1270  et  1271. 

3)    On  n'en  trouve  aucune  mention  dans  les  Proceedings. 


Il6  CORRESPONDANCE.     1664. 

lions  repeter  demain  :  et  quand  tout  fera  fait ,  on  vous  en  enuoyera  la  relatioii 
nous  y  deuons  auffi  eprouuer  la  différence  du  tuyau  de  Mercure  en  haut  et  .en  bas, 
et  la  vélocité  de  la  defcente  de  quelques  balles  de  plomb  &c.  *}. 

J'ay  fait  voir  en  noftre  AlTemblee  0  la  figure  de  Saturne  que  vous  mauez  enuoyée 
et  leur  ay  en  mefme  temps  communiqué  ce  que  vous  en  dites,  on  en  a  efté  bien 
fatiffait:  et  Ion  a  donné  ordre  de  faire  regarder  fi  dans  le  Telefcope  de  Monfieur 
Riues  on  peut  remarquer  ces  ombres  dont  vous  parlez  mais  le  temps  ayant  eilé  de- 
puis, toufiours  fort  couuert,  lobferuation  n'en  ell:  point  encor  faite ,  fi  l'on  ne  la 
fait  a  ce  foir  ce  que  Je  fçauray  demain. 

Quand  a  la  façon  des  verres  par  le  moyen  d'un  Tour ,  Monfieur  Hook  nous  en 
a  propofé  une  inuention")  il  y  a  5.  ou  6.  mois  qui  femble  n'eftre  pas  contemptible, 
quoy  qu'on  ne  la  pas  encor  mis  en  pratique.  Vous  fcaurez  ce  que  c'eft  fi  vous  le 
defirez. 

Jl  ne  me  refl:e  plus  rien  a  vous  dire  finon  que  Madame  de  Fienne  0  a  emmené  de 
france  la  chaife  roulante  dont  vous  a  parlé  Monfieur  le  Marquis  de  Crenan  ^),  pour 
la  Reyne  mère,  le  Roy  y  a  efl:é  dedans  cet  après  difner  dans  la  bafi^ecour  de  Som- 
merfethoufe  ou  Je  l'ay  veuë  auffi  auparauant  que  Sa  Majeflé  y  eft  arriué,  mais  il 
y  manquoit  les  morceaux  de  bois  qui  attachent  les  branches  a  l'effieu  des  Roues , 
lefquels  eftant  trouuez  deuant  que  le  Roy  y  efl:  venu  il  a  eu  lopportunité  de  fatif- 
faire  à  fa  curiofité.  il  y  a  trouué  quelques  chofes  a  redire ,  mais  m'a  dit  qu'il  croit 
qu'on  y  pourra  remédier,  et  m'a  promis  derechef  de  figner  l'ordre  pour  une  pa- 
tente. Cependant  Jay  efté  confulter  un  Aduocat  touchant  la  patente ,  et  Je  pré- 
tends commencer  demain  fil  plaift  a  Dieu ,  a  y  trauailler.  Je  fais  efl:at  de  compren- 
dre dans  la  mefme  patente  le  priuilege  pour  2.  ou  3.  autres  inuentions  de  fembla- 
bles  chariots  ou  Machines  roulantes  toutes  différentes  de  cellecy,  et  prendre  le 
tout  au  nom  de  Monfieur  Hook  le  quel  fera  après  les  affignations  necefTaires  à 
Siluius  ou  a  ceux  quil  voudra,  dont  Je  refponds.  Mais  le  nom  de  Siluius  ne  peut 
pas  eftre  exprimé  dans  la  patente  parce  quil  eft  eftranger,  félon  les  lois  dicy.  Ce 
qui  me  fait  fouuenir  de  vous  aduertir  que  le  voftre  ne  peut  pas  eftre  dans  la  pa- 
tente que  nous  allons  demander  pour  les  Pendules  fur  Mer ,  non  plus ,  pour  la 


't)   Suivent  quatre  lignes  raturées.  •'')    Dans  la  séance  du  31  août  1664  (V.  st.). 

"î)    Dans  la  séance  du  27  avril  1664  (V.  st.). 

^)    Nathaniel  Fiennes,  fils  puîné  de  William,  vicomte  de  Saye  et  Sale,  naquit  vers  1608  à 
Broughton  (Oxfordshire)  et  mourut  le  16  décembre  1669  à  Newton  Tony  (Wiltshire). 
Il  a  joué  un  rôle  éminent,  tant  politique  que  militaire,  sous  Cromwell  et  épousa: 
li)  Elisabeth  Elliott,  née  en  1616,  qui  lui  donna  un  fils;  et  en  secondes  noces: 
h~)  Frances  Wliitehead  of  Tuderley,  née  en  1621  et  morte  le  17  octobre  1 691,  qui  lui  donna 
trois  filles. 
Probablement  il  s'agit  ici  de  cette  dernière  épouse. 

")    Consultez   la  Lettre   N°.  1246,  que  Pierre   Perrier,   marquis  de  Crenan,  écrivit  à  Chr. 
Huygens. 


CORRESPONDANCE.     1664.  II7 


mefme  raifon  fi  vous  neftes  naturalifé.  C'eft  pourquoy  Je  vous  prie  de  me  nom- 
mer quelque  amy  dont  l'amitié  et  la  probité  vous  eft  connue  pour  y  inférer,  mais 
que  ce  ne  foit  pas  moy ,  ou  bien  fi  vous  trouuez  bon  de  laifl"er  cela  a  l'aduis  que  Je 
demande  au  Confeil  de  Nollre  Société.  Je  repondray  que  vous  n'en  receurez  au- 
cun dommage,  faites  y  pourtant  ce  que  vous  trouuez  bon ,  et  vos  ordres  feront 
obeïs.  Siluius  s'en  eft  allé  en  france. 

Je  payeray  cependant  les  frais  de  la  patente.  Je  fuis  du  fonds  de  l'ame 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  feruiteur 

R.    MORAY. 

Jauois  prefque  oublié  de  vous  dire  »)  que  la  largeur  du  verre  qu'a  fait  Monfieur 
Riues  pour  60.  pieds  eft  de  5  ^  poulces ,  et  l'ouuerture  du  carton  dont  il  fe  fert 
pour  Jupiter,  et  Saturne  auffi  eft  de  3  ^. 

Hook  n'a  pas  tenu  parole. 

|>  ed  maintenant  fi  bas,  et  fi  proche  du  Soleil  qu'on  ne  peut  point  remarquer 
les  ombres  comme  nous  nous  eftions  propofé. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

A  la  Haye. 


N=  1257. 

R.  F.  DE  Sluse  h  [Christiaan  Huygens]. 

2  OCTOBRE  1664. 

La  Itttre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  a  été  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  Bibliogr.   T.   1 7. 

Nobiliffime  Domine 

Exemplar  geminum  ')  obferuationis  hic  adiunftae  mifit  ad  me  nuper  Vir  Cla- 
riffimus  Carolus  Datus,  et  rogauit  vt  illorum  vnum  tibi  reddi  curarem:  ratus 

')    Chr.  Huygens  avait  demandé  ces  renseignements  dans  la  Lettre  N°.  1250. 

'}  On  verra,  vis-à-vis  de  la  page  suivante,  une  reproduction  pliotolithographique  de  cette 
planche  probablement  unique;  consultez  en  outre  le  dessin  de  Fontana,  la  pièce  N°.  1304. 
Les  deux  planches  donnent  une  preuve  précieuse  de  l'excellence  des  verres  de  Giovanni 
Campani,  ainsi  que  de  l'exactitude  et  de  la  merveilleuse  méthode  de  cet  observateur  con- 
sciencieux. 

On  trouve  quelques  particularités  concernant  cette  gravure  dans  l'extrait  d'une  lettre  de 


Il8  CORRESPONDANCE.     1664. 


nempe  tua  confideratione  dignam,  quod  optimis  illis  Principum  Medicaeorum  cubis 
nihil  fimile  circa  Jouem  deprehendj  pocuerit.  Addidic  ctiam  fudarc  fub  praelo 
Famianj  Michelinj  =)  Mathemacicj  non  incelebris  iibellum  ^j  linguâ  Jtalica  fcrip- 
tum.  De  fluminum  direftione ,  ce  primum  volunien  +)  experimentorum  Nacuralium 
in  Academia  Serenifllmi  Principis  Lçopoldi  ab  Hetriuia,  annis  proxime  lapfis , 
faftorum  :  fed  haec  aliunde  forfan  tibi  nota  funt. 

Ego  vero  occafionem,  quae  fefc  offerebat,  te  compellandj  libenter  amplexus 
fum ,  vt  qua  pofTem ,  conftantiara  faltem  tibi  teftarer  affeftus  mej ,  in  qiiem  nec 
temporis  nec  locorum  interuallum  quidqiiam  iuris  vnquam  habituruni  efl:.  Vale  Vir 
praeftantiflime  atque  ama 

Tuj  Obferuantiffimum 

Renatum  Franciscum  Slusium. 


Dabam  Leodicj  2  Oétobris  1664.. 


Campani  à  l'abbé  Charles,  communiqué  dans  les  remarques  sur  une  lettre  d'Aitzout  à  l'abbé 
Charles  du  20  octobre  1660.  En  faisant  allusion  à  son  dessin  de  Saturne,  publié  quelques  mois 
plus  tôt  dans  le  „Ragguaglio  de  nuove  osservazioni",  Campani  dit  dans  cette  lettre  qu'ayant 
remarqué  depuis  l'impression  (du  Ragguaglio)  plusieurs  particularités  dans  diverses  observa- 
tions qu'il  avait  faites,  il  les  avait  fait  graver  dans  sa  figure.  Ces  particularités  sont  les  suivantes: 

1.  Il  cerchio  délia  parte  di  fiiori  cioè  verfo  la  circonferenza  efteriore  eiïer 
men  liicido  e  men  chiaro,  per  fino  alla  meta  del  fuo  piano  e  délia  meta  in  la 
verfo  il  difco  di  Saturno,  eïïer  piu  chiaro  e  piu  lucido  del  medefimo  difco. 

2.  Le  eftremita  di  la  e  di  qua  del  difco  verfo  la  parte  fuperiore,  apparire  vn 
poco  ofFufcate  cioè  men  chiare  del  rimanente  del  difco  — ,  il  che  non  ho  io 
detto  ne  creduto  mai  che  auuenga  dell'  ombra  del  cerchio,  lafciando  di  cio  il 
giudicio  al  Signori  Aftronomi,  mentre  à  me  tocca  folo  di  notare  puntualmente 
l'apparenza  nella  maniera  iftefTa  che  la  vedo,  fenza  intricar  mi  d'altro. 

3.  Il  cerchio  efTer  vn  poco  ombrato  da  vna  banda  vicino  alla  parte  appa- 
rente inferiore  del  Globo. 

De  ces  remarques  et  de  la  gravure  il  ressort  que  Campani  a  vu  et  dessiné  l'anneau  obscur 
découvert  par  Bond  ,  et  que ,  bien  qu'on  Jie  trouve  pas  dans  son  dessin  la  raie  de  Cassini,  la 
division  de  l'anneau  en  deux  zones  d'éclat  inégal  y  est  indiqué  d'une  manière  très  nette. 

-}  Famiano  Michelini  naquit  à  Rome  en  1593  et  mourut  en  i666àPise.  Il  devint  professeur 
de  mathématiques  à  Pise  et  mathématicien  du  prince  Leopoldo  de  Medicis. 

3)  Trattato  délia  Direzione  de'  Fivmi,  nel  quale  fi  dimonftrano  da'  fuoi  veri  principi  i  modi 
più  ficuri,  e  meno  difpendiofi  di  riparare  a'  danni,  che  fogliono  farfi  dall'  Acque.  Di  D. 
Famiano  Michelini  Filofofo,  e  Matematico  del  Serenifllmo  Principe  Leopoldo  di  Tofcana,  e 
già  ProfefTore  délie  Matematiche  nello  fiudio  di  Pifa.  Al  Serenifiîmo  Ferdinando  II,  Gran- 
dvca  di  Tofcana.  In  Firenze.  Nella  Stamperia  délia  Stella,  mdclxiv.  Con  licenza  de' Su- 
periori.  in-4°. 

+)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 000 ,  note  5. 

L'auteur  eft  L.  Magalotti.  En  1714,  Cellemio  Jacalori  en  donna  une  réimpreiïîon,  page 
pour  page,  mais  elle  n'efi:  pas  aussi  belle  que  l'édition  primitive. 


!^'- 


EMINENTISSIMO  PRINCIPL 

FLAVIO  CHISIO 

S^R^E',  CÂRDINALI. 

Ouod  in  Satuj'no^et  loue         .  ,-.,^,^.. 
_,    .    ^    yitreijLtntihus  >• 

Toi'no  a  se  nuper  inuento  fovniahs 

Deprefiendit  ,       , 

-Etl^ojnû?  primuf  o culis \spectandutn  exliihuit~ 

TOSI^VH  CAM.PAnVS, 

Ohsec^iiij  et  ohseTuanticz  avaumentiim 


Ju^ci-iovum  permyju. 


^•nnur^uf?,,,,.;  ■ariraum  inîigitauit  ■  e  asa  .u.m.hTas  Jattïïitum  ciixitTourjuleunhtCou.ifUènatF  ai  eivt/  occtdiLO  maiyineuerv  émet':  : 
ff'-t  ui/ij-unt.    ^  «^  '          *  -"        •-  ; 


CORRESPONDANCE.     1664.  Iip 


N=   1258. 

Christiaan  Huygens  à  [R.  Moray]. 

10  OCTOBRE  1664. 

La  lettre  se  trouye  à  Londres^  Royal  Society. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1255.     R-  Moray  y  répondit  par  le  No.  1268. 

A  la  Haye  ce   lo  oftobre   1664. 
Monsieur 

Voftre  dernière  a  efl:è  du  9  Septembre  a  la  fin  de  la  quelle  vous  me  promettez 
l'autre  moitié  0  de  votre  refponce  par  le  prochain  ordinaire ,  la  quelle  n'efi:  pas 
encore  venue.  Cependant  il  me  tarde  de  veoir  votre  machine  pour  la  mefure  de 
la  defcente  des  corps  et  en  quoy  elle  différera  de  celle ,  dont  je  vous  ay  envoyé  - 
la  figure. 

Je  croy  vous  avoir  elcrit  ")  que  j'avois  receu  le  petit  livre  de  Montani;  ou  il  rap- 
porte fa  nouuelle  obfervation  de  Saturne,  et  les  merveilles  de  ion  Tour  pour  faire 
les  verres  fans  fe  fervir  de  formes.  Depuis  peu  l'on  m'a  encore  envoyé  une  figure 
imprimée  3),  qui  outre  la  dite  obiervation  Saturniene  en  reprefente  une  fort  belle 
de  Jupiter,  dans  le  difque  du  quel  ils  ont  veu  pafl"er  les  ombres  de  deux  de  ces  fa- 
tellites ,  qui  paflbient  entre  luy  et  nos  yeux ,  et  peu  après  fe  dégagèrent  du  dit 
difque.  Je  n'avois  jamais  penfé,  que  cete  obfervation  fe  puft  faire,  veu  la peti- 
tefle  de  ces  compagnons,  et  il  faut  aucunement  que  leurs  verres  foient  d'une  per- 
feftion  extraordinaire.  Si  celuy  de  Reeves  de  60  pieds  eft  aucunement  bon,  il  ne 
fcauroit  manquer  de  découvrir  les  dites  ombres,  lorfque  ces  Eclipfes  arrivent. 
J'attends  encore  le  diamètre  de  ce  verre  et  celuy  de  fon  ouuerture. 

Il  eft  bien  vray ,  qu'il  y  a  long  temps ,  qu'il  y  a  des  horologes  qui  ont  deux  ref- 
forts  ;  dont  le  grand ,  de  temps  en  temps ,  remonte  le  petit ,  mais  c'eft  tout  autre 
chofe  de  les  faire  a  contrepoids ,  et  en  forte  que  pendant  que  le  petit  poids  fe  re- 
monte, il  ne  cefTe  dauoir  juftement  la  mefme  force  a  faire  tourner  la  roue  de 
rencontre  a  la  quelle  il  eft  pendu  immédiatement.  Quand  vous  verrez  l'inven- 
tion vous  l'eftimerez  plus,  que  vous  ne  faites  maintenant.  L'horologer*)  a  deux  de 
ces  ouurages  entre  les  mains ,  qui  font  achevez  a  moitié ,  et  dont  l'un  fera  pour 
vous,  mais  cependant  faites  moy  le  plaifir  de  m'expliquer  l'idée,  que  vous  auiez 
conceue  pour  une  pareille  machine. 

Depuis  ma  dernière  il  eftoit  arriuè  quelque  inconvénient  à  ma  nouuelle  Horo- 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1256.  -)   Consultez  la  Lettre  N°.  1253. 

3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1257.  '*)    Severyn  Oosterwijk. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


loge,  qui  m'a  empefchè  de  faire  des  obfervations  de  fon  exaftitude  tant  que 
j'ay  eftè  a  la  campagne,  mais  je  l'ay  fait  racommoder  a  cet  heure,  et  on  vient 
de  me  la  raporter.  N'entendrons  nous  jamais  parler  de  celles ,  qui  ont  eftées  en 
Guifnee  ^). 

Je  ne  fcay  pas ,  fi  Mylord  Brouncker  aura  depuis  ibngè  à  la  détermination  des 
vibrations  de  la  chorde  eigales  a  celles  du  pendule ,  que  fcauez  *);  mais  je  trouvay 
fa  promefle  bien  hardie.  Ces  jours  pafiez  je  fuis  tombé  dans  une  fpeculation  pas  fort 
efloignée  de  celle-là.  J'ay  cerchè  des  pendules  fimples  ifochrones  a  des  triangles  et 
autres  figures  et  corps,  diverfement  fufpendus  ou  j'ay  rencontre  des  propofitions 
afiez  plaifantes  et  qui  peuvent  mefme  fervir  a  eftablir  commodément  la  mefure 
univerfelle ,  a  quoy  le  dit  Milord  s'eft  efiudiè. 

Par  exemple,  je  trouue  qu'un  triangle  rcftangle  et  ifofcele  comme  BAC  eftant 

fufpendu  par  le  fommet 
A  ou  par  le  milieu  de  fa. 
bafe  D,  et  agité  de  coftc , 
eft  ifochrone  au  pendule 
fimple  de  fa  hauteur  AD. 
Qu'un    cercle  fufpen- 
du par  un  point  dans  fa 
circonférence  comme  A , 
et  agité  de  cofl:è  eft  ifo- 
chrone au  Pendule  de  J 
de    fon    diamètre    et   de 
meime  toute  portion  com- 
me ABCD  ayant  les  cof- 
tez  AB ,  AD  égaux. 
Qu'une  ellipfe  ABCD, 
dont  le  grand  axe  a  fon  quarrè  triple  de  celuy  du  petit,  fufpendu  par  l'extrémité 
du  petit  Axe  A,  et  agité  de  coftè  ell  ifochrone  au  pendule  AC  et  de  mefme  toute 
portion  coupée  par  une  ou  deux  parallèles  a  l'axe  BD. 

Si  le  Milord  Brouncker  goufte  ces  fpeculations ,  je  vous  en  envoyeray  davan- 
tage ,  car  j'ay  la  détermination  générale  pour  tous  triangles  et  redangles ,  fuf- 
pendus par  un  des  angles ,  ou  par  le  milieu  des  codez..  Item  des  cercles  fufpen- 
dus par  des  filets  comme  eft  le  cercle  B  en  A.  et  ce  qui  a  eftè  le  plus  difiicile  a 
trouuer,  la  longueur  des  pendules  ifochrones  a  une  fphere  fufpendue  de  mefme 
par  un  filet  ce  qui  fert  principalement  a  la  mefure  univerfelle. 

Car  notez  qu'une  fphere  grande  n'eft  pas  iibchrone  a  une  petite,  qui  auroit  le 


5)    Miiygens  fait  ici  allusion  au  capitaine  Holmes.  Consultez  la  Lettre  N°.  1252. 
'')   Consultez  la  Lettre  N°.  1 252. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


centre  également  diftant  du  point  de  fufpenfion.  Les  Mathématiciens  en  France 
ont  autrefois  cerchè  ces  chofes  fans  en  pouuoir  venir  a  bout  a  ce  que  je  voy  par 
des  lettres  0  que  j'ay  du  Père  Merfenne. 
Je  fuis 

voftre  &c. 

W    1259. 

R.  F.  DE  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 

13  octobre  1664. 

/.a  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1161. 

Elle  a  été  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  MU.  di  lîibliogr.   T.  1 7. 

Nobiliffime  Domine 

Gratari  ver6  licet  huic  faeculo,  vt  fcribis  '),  quo  per  tôt  obferuationes  antiquis 
ignotas,  fcientijs  om'nibus  incrementum  acceffit,  dum  homines  non  in  Lycaeo,  fed 
in  ipfa  naturâ  notitiam  eiufdem  quaerere  coeperunt.  Lentes  vitreas  torno  laeui- 
gari  -)  non  ego  tantum  miratus  fum  cum  primum  intellexi,  fed  ipfi  Euftachio^)  no- 
uum  accidiffè  reor,  quem  non  alio  modo  quàm  reliqui  poliuiïïe ,  fed  accuratiorem 
modulos  in  quibus  teruntur ,  parandi  rationem  habuiffe  Romae  mihi  perfuafum  eft. 
Gratulor  intérim  tibi  Syflematis  tui  Saturnij  veritatem,  iam  extra  omnem  contro- 
uerfiae  aleam  pofitam  eïïe;  cum  ab  ijs  telefcopijs*)  confirmetur,  quorum  excellen- 
tiam  nec  Pater  Fabrius  '),  nec  ipfe  Euftachius  negare  audebunt. 

Experimentum  Jlluftris  Boylij  (cuius  defcriptionem  *)  cum  gratiarum  aftione  hic 
adiunxj)  nouum  quidem  mihj  accidit,  fed  mirum  non  aequo;  Nam  ex  illo  tuo  ^), 
quod  mihi  ante  biennium  communicatum  voluiftj ,  concluferam  ^)  fore  vt  ita  acci- 
deret  fi  Mercurius  a  bullis  fuis  liberaretur.  Et  quamuis  tune  phaenomeni  cauffas 
aÙToa-x^sèiua-Ti  attulerim ,  quae  nec  mihi  ^)  nec  tibi  '°)  fatiffecerunt ,  tamen ,  vt  ex 
talfo  etiam  principio  verae  conclufiones  iaepe  deducuntur,  experientiâ  compertum 
eil:  quod  fequj  indicaueram,  nempe  Mercurium  abfque  bullis  non  cafurum,  et  vnam 
lufEcere  quae  ipfius  cafum  ad  folitam  altitudinem  determinaret.  Vlterius  itaque 
inquirendum   cenfeo  in  phaenomeni  tam  inexpeftatj  naturam,  nec  abijciendam 

'')   Consultez  les  Lettres  Nos.  1 3 ,  23 ,  25  et  aj. 


')  Cette  lettre  de  Huygens  à  de  Sluse,  la  réponse  au  N°.  1257,  manque  dans  nos  collections. 

°}  Les  objectifs  construits  par  Campani.  3^    Eustachio  de  Divinis. 

'^)  Les  observations  de  P.  Campani.  Consultez  la  Lettre  N°.  1253. 

5)  Le  père  Honoré  Fabri. 

*)  Probablement  Huygens  envoya  à  de  Sluse  la  Lettre  N°.  1 171. 

'')  Voir  la  Lettre  N°.  1065,  du  25  septembre  1662. 

S)  Consultez  ia  Lettre  N°.  1068.  '■'')    Consultez  la  Lettre  N°.  1091. 

")  Dans  la  réponse,  que  nous  ne  possédons  pas,  de  Chr.  Huygens  à  la  Lettre  N°.  1068. 

Œuvres  T.  V.  ,  1 6 


CORRESPONDANCE.     1664. 


eapropter,  tôt  rationibns  etexperimentisftabilitamaequilibrij  liquorum  fententiam, 
fed  ea  in  aère  libero  retentâ,  qnaerendnm  aliiid  in  nouis  hifce  circumftantijs,  a  quo 
varietatis  cauia  dependeat:  vt  nuper  in  experimento  Torricelliano,  cura  pondus 
aeris  in  vafe  claufo  deefTe  videretur ,  vis  elaftica  ingeniofe  fubiTiituta  eft. 

Leue  eft,  fed  ab  hac  materia  fortafTe  non  alienum  experimentum,  in  quod  aeltatc 
ineunce  nuper  incidj.Thermometr j  nempe  genus  nouum  vulgarj  illo  Drebbelliano '  ') 
non  minus  accuracum  et  facile  parabile,  quod  nefcio  an  cuiquam  haftenus  in  men- 
tem  venerit.  Accipiatur  tubus  vicreus  alicuius  longitudinis  a  parte  inferiore  clau- 
fus  (meus  eft  tripedalis  et  pollicaris  fere  diametri)  impleatur  aquâ  quantum  fieri 
poteft  defaecatâ,  in  quâ  fal  communis  ied  puriffimus  foluatur,  eaquantitatequaeex 
infra  dicendis  necefTaria  coraperietur.  Parandus  nempe  eft  globulus  ex  materia, 
aqua  paulo  grauiore  (ego  ceram  arenâ  mixtam  aftimifi)  et  aqua  ita  fale  tempc- 
randa,  vt  circa  mediam  tubj  altitudinem  globulus  immerfus  fubfiilat.  Aio,  fi  tubu- 
lus  immotus  (muro  nempe  vt  apud  me  affîxus)  maneat,  globulum  afcenfu  defcen- 
iuque  fuo,  quamlibet  aurae  calidioris  frigidiorifue  mutationem  indicaturam. 

Rationem  continuo  reddet  Peripateticus  quifpiam,  nempe,  calore  aquam  raré- 
fier], frigore  denfari;  nil  mirum  igitur,  inquiet,  fi  aura  frigidiore,  globulus  idem 
in  medio  iam  denfiore  faéto  afcendat-  ècontra  vero  calidiore  defcendat.  Sed 
plane  contrarium  contingit;  frigore  enim  defcendit  globulus,  calore  afcendit. 
Cauflas  huius  CpaivoiJiévov  quae  mihj  occurrerunt  non  adfcribo,  ne  praeiudicata 
opinione  contemplationem  tuam  auertam;  adnoto  tantum  globulum  antequam  tubo 
imponatur ,  aquâ  imbuendum  efie ,  ne  aer  adhaerens  ac  in  bullas  conglobatus  ludi- 
brium  pariât:  finendimi  etiam  vt  bullae,  quae  ex  folutione  falis  oriuntur,  omnino 
euanefcant ,  ne  globulo  affixae,  illum,  vt  prius,  leuiorem  reddant  :  qnod  fi  contigerit, 
decutiendae  erunt,  aliquoties  enim  decuftàe  non  renafcuntur,  vt  plurium  mcnfium 
experientiâ  compertum  habeo,  quibus  hoc  thermomètre  in  Mufaeolo  meo  vfus  fum. 


'-)  Cornelis  Jacobsz.  Drebbel,  d'une  famille  distinguée,  naquit  à  Alkmaar  en  1572  et  mourut  à 
Londres  en  1634.  D'abord  élève  du  graveur  H.  Goltzius,  dont  il  épousa  plus  tard  la  sœur, 
il  se  voua  bientôt  à  l'étude  des  mathématiques  et  de  la  physique.  Après  avoir  fait  ses  études 
à  Leide,  il  s'établit  en  Angleterre,  où  James  I  lui  donna  une  pension  annuelle;  ensuite  il  passa 
quelque  temps  chez  l'empereur  Rudolf  II,  qui  le  mit  en  prison.  Il  rentra  en  Angleterre  en 
1619.  En  1620  il  se  trouvait  à  Prague  et  y  fut  de  nouveau  emprisonné;  puis,  libéré  par  l'en- 
tremise des  Etats-Généraux,  il  se  fixa  à  Londres.  Il  était  alchimiste  et  prétendait  avoir  décou- 
vert le  mouvement  perpétuel;  il  construisit  un  vaisseau  pour  voyager  sous  l'eau  et  a  beaucoup 
contribué  à  l'amélioration  des  verres  optiques,  du  microscope  et  du  thermomètre,  dont  en 
Angleterre  il  se  disait  l'inventeur.  Il  a  écrit  divers  ouvrages,  qui  furent  réimprimés  et  tra- 
duits plusieurs  fois,  et  jouissait  d'une  grande  fortune  et  d'une  grande  réputation.  Biot,  pro- 
bablement sur  l'autorité  de  Nollet,  dit  à  tort  de  lui  qu'il  était  paysan.  Drebbel  n'en  avait 
que  l'extérieur,  ainsi  que  l'attestent  ces  vers  de  Constantyn  Iluygens,  père: 

Drebbelium  vidi  tantum,  qui  fronte  Batavum 

Agricolam ,  fermone  fophum  Samiumque  referret 

Et  Siculum. 


CORRESPONDANCE.     1664.  1^3 


Jdem  eriam  aquâ  nitro,  quod  force  ad  manum  erat,  imbutâ,  ac  par]  fuccelTu  die- 
bus  aliquot  expertus  fum:  fed  cum  machina  pnèumaticâ  defliicuar,  doluj  experiri 
mihi  non  licuiffe ,  qua  ratione  globulus  aère  exhaufto,  moueretur.  Facere  ipfe  pe- 
riculum  poteris,  fj  tant]  videatur,  non  in  aquâ  commun]  tantum,  fed  in  illa  etiam, 
quae  bullis  liberaca ,  minus  ludibrio,  quod  ab  illis  raetuimus ,  obnoxia  eft. 

Longioris  operae  foret  commemorare  alia  quae  fimùl  obferuauj,  cranfeo  igitur 
ad  ftudia  noftra,  in  quibus  praeclara  funt  quae  circa  ofcillationes  oftendiftj  's^,  nec  a 
quoquam ,  vt  arbitrer ,  animaduerfa.  Ego  faltem  nec  ad  ea  vnquam  attend] ,  nec 
alium  in  his  operam  pofuiïïe  intellex]. 

Dioptricae  tuae  editione  voto  publico  fatiffacies,  cumplures  iam  a  me  per  epif- 
tolam  quaefiuerint,  an  nondum  lucem  vidifTet.  Ego  ne  omnino  Geometriam  defe- 
ruifle  viderer,  hac  aeftace  in  chartam  coniecj  Problema  hoc  Yniverfaliffimum , 
Datis  cuiuflibet  magnitudinis  et  rationis  extremis,  ac  qualibet  leftione  conicâ  (vt 
eUipfi  cuiuflibet  fpecie]  ac  magnitudinis}  duas  médias  ope  circuli  exhibere.  Aut 
quod  difficilius  non  elî,  eadem  data  feftione  quodhbet  Problema  Solidum  foluere. 
Mirum  id  fortaïïe  alijs  videbitur,  fed  non  tib]  qu]  feftionum  illarum  naturam  et 
Swapav  sic  ciTsipav  optime  noft]. 

Epiftolam  tuam  ad  Campanum  '■*)  optim]  et  doftiffim]  Ricci],  quem  tib]  fama 
notum  arbitror,  fide]  commifi,  a  quo  non  dubito  certe  redditum  ir].  Nec  praetermit- 
tam  Clariffimo  Dato  noftro  proximâ  occafione  plurimam  tuo  nomine  falucem  di- 
cere.  Vale ,  Vir  amiciffime,  et  valetudincm  tuam,  quae  cum  vtilitate  publicâ  con- 
iunfta  eft  et  quam  non  fatis  firmam  elTe  aegerrime  fero ,  cura  diligenter.     . 

Dabam  Leodicj  13"  8bris  1664.. 

Tui  Obferu-antiflimus 
Renatus  Franciscus  Slusius. 

N=  1260. 

p.  Petit  à  Christiaan  Huygens. 

17  OCTOBRE  1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
C.'tr.  Huygens  y  répundit  par  le  Nu.  1265. 

A  Paris  le   17  Oélobre   1664. 
Jl  parole  bien  que  uous  ne  nous  aymez  plus  gueres  puifque  vous  ne  nous  faiéles 
plus  fcauoir  de  vos  nouuelles.  pour  Moy  auffitoft  que  le  Retour  de  Monfieur  voftre 
Père  '}  m'en  a  donné  le  Moyen  vous  voyez  comme  ]e  m'en  acquitte.  Vous  fcaurez 


'3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 258. 

'■*)  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  M.  Campani. 

')    Constantyn  Huygens,  père,  revint  d'Angleterre  le  1 1  octobre  1664  [Dagboek]. 


124  CORRESPONDANCE.     1664. 


donc  par  ce  billet  cy  que  je  fuis  grâces  a  dieu  en  bonne  fante  comme  aufli  Ma  femme 
&  Ma  fille  qui  font  en  Touraine  defpuis  deux  Moys  &  Reuiendront  dans  le  pro- 
chain, dans  le  fejour  que  je  fais  icy  feul  Je  M'occupe  a  quelques  Machines  &  auto- 
mates &  ay  fait  faire  vue  Montre  de  pochette  qui  marque  fans  aucune  confufion  ny 
augmentation  de  Roues  que  de  2  ou  3  petites  tout  ce  que  font  les  grandes  pour  les 
lieux  du  foleil  &  de  la  lune  &  autres  chofes.  Si  Je  fcauois  voftre  nouuelle  jnuen- 
tion  de  pendule  -)  Je  lappliquerois  de  voflre  confentement  a  vn  que  je  defire  faire 
faire  en  grand  marquant  les  mefmes  chofes.  Monfieur  voftre  Père  Ma  dit  que  vous 
lauiez  faite  exécuter,  fi  cela  efi:  &  quil  vous  aye  reufly  Je  vous  prie  de  nous  le  Man- 
der. Monfieur  Theuenot  &  Auzout  lattendent  aufl]  bien  que  Moy,  nous  continuons 
nos  petites  aiïemblees  les  mardys  &  faifons  toufjours  quelque  chofe  quoy  que  petite. 

Monfieur  Vofllus  nen  manque  gueres  &  Monfieur  Borriichius^),  Monfieur  Bour- 
delot  4)  nefi;  pas  encores  de  Retour  des  eaux  de  bourbon.  Jl  fe  fait  icy  vne  chofe 
prefentement  afl"ez  curieufe  dont  Je  ne  fcay  fi  vous  fcauez  le  fecret  qui  eft  d'jmpri- 
mer  vne  taille  douce  fur  le  verre,  non  pas  comme  vous  pouuez  pen fer  de  la  faire 
pafl"er  fous  la  rouleau  &  fur  la  planche  de  Cuiure ,  Mais  de  Mettre  la  taille  douce 
défia  jmprimee  &  quoy  que  vielle  fur  le  Verre  &  faire  en  forte  quelle  y  laifl"e  tous 
fes  traits  noirs.  Cela  eft  fort  joly  &  ne  fcay  comment  cela  fe  fait,  jl  y  a  vn  homme 
ov  deux  feulement  a  Paris  qui  le  fcauent.  Monfieur  de  Montmor  fe  promet  de 
l'apprendre  &  le  defcouurir,  cela  eft  dautant  plus  beau  que  Ion  ne  fait  que  pein- 
dre fur  lefdits  traits  tout  dvne  couleur  &  que  cela  paroift  fort  bien  fait,  a  caufe  que 
les  traits  feruent  dombre.  comme  ce  que  la  Cour  &  toutes  les  femmes  ont  fait  def- 
puis quelque  temps  fur  les  tailles  douces  vernies  de  therebentine  pour  les  rendre 
tranfparentes,  comme  je  croy  que  vous  auez  veu  faire  auant  voftre  defpart. 

Pour  reuenir  a  voftre  Pendule  Je  vous  prie  fi  cela  fe  peut  &  que  vous  n'en  veuil- 
liez  pas  faire  vne  affaire  &  vn  fecret  de  me  le  mander  en  cas  que  vous  laycz  efprou- 
ué  meilleur  &  plus  auantageux  en  quelque  chofe  que  le  premier.  Thuret  a  Mis  en 
pratique  le  fien  quil  dit  auoir  bien  reufly  &  a  trouué  le  Moyen  de  l'auancer  ou  re- 
tarder fans  changer  la  fituation  de  ces  deux  boules  défia  équilibrées,  en  hauffant 
ou  abbaifl"ant  les  piuots  du  Mouuement  de  fon  fléau  de  balance  auec  vne  vis.  Jl  ny  a 
qu'une  chofe  qui  me  choque  la  dedans  qui  eft  que  la  différence  eft  trop  petite  pour 
fatiffaire  aux  vibrations  diuerfes  de  tant  de  Mouuemens  &  au  lieu  des  4.  5.  &  6 
pouces  de  différence  de  longeurs  des  pendules  que  nous  auons  fuiuant  les  battemens 
des  palettes  &  Roues  de  Rencontre  Jl  ny  aura  pas  des  demy  quarts  de  lignes.  Ce 


^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1253. 

3)  Olaus  Borch  (Borricbius)  naquit  le  7  avril  1626  à  lliben  (Jutland)  et  mourut  à  Copenhague 
en  1690.  Devenu  en  1660  professeur  de  philosophie,  de  chimie  et  de  botanique  à  Copenha- 
gue, il  voyagea  beaucoup,  prit  ses  grades  à  Angers,  guérit  une  princesse  de  Medicis,  et,  re- 
venu en  son  pays,  fut  nommé  en  1655  bibliothécaire,  en  1686  membre  de  la  Cour  suprême. 
Il  fonda  le  CoUegium  Medicum  pour  les  étudiants  sans  fortune. 

1)    Pierre  Michon. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I25 


qui  me  fait  craindre  que  pour  les  petites  montres  jl  ne  reuffifTe  pas  fi  bien  que  pour 
les-  grandes  ou  jl  faudroit  3  ou  4  pieds  de  longeur  de  pendule .  nous  le  verrons 
auec  le  temps  &  par  la  fuitte.  Cepandant  vous  m'en  direz  fil  Vous  plait  vofl:re  fi^n- 
timent  &  du  vortre. 

On  parle  fort  icy  de  la  jonftion  des  deux  Mers  Oceane  &  Méditerranée  par  les 
Riuieres  de  Narbonne  &  par  la  garonne.  Jen  ay  donne  Mon  aduis  dont  Je  vous  en- 
uoyray  vne  Copie  ')  fi  je  la  puis  faire  jmprimer.  Ce  font  des  defifeins  ou  peut  eftre 
des  vifions  qu'on  Renouuelle  de  Règne  en  Règne.  Meffieurs  des  Ellats  de  langue- 
doc  dont  les  députez  ibnt  icy  &  qui  en  pourfuiuent  lexecution  au  Confeil  eufient 
bien  defiré  que  Jeuffe  elle  fur  les  lieux  Mais  a  Moins  dun  commendement  du  Roy 
&:  dvne  bonne  ordonnance  Jayme  Mieux  Me  repofer  que  de  courir  en  cette 
laifon  &  a  Mon  âge  pour  le  public  qui  d'ordinaire  n'efl:  quun  lot. 

Pour  les  lunettes  nous  y  trauaillons  toufjours  &  efl"ayons  des  verres  de  nos  nou- 
uelles  verreries  qui  nont  pas  encores  fait  de  Miracles,  vous  auez  veu  aufll  bien  que 
nous  a  ce  que  Ma  dit  Monfieur  vofi:re  Père  lefcrit*)  de  ce  nouueau  lunetier  de  Rome 
Jofeph  Campanus  qui  a  obferué  Saturne  auec  des  Ombres  telles  que  vofl:re  Hypo- 
thefe  les  demande  &  Juppiter  auec  deux  Manches  ou  ombres  de  les  fatellites  comme 
porte  fa  figure  ").  de  la  quelle  fi  vous  nauiez  eu  Copie  Je  vous  lenuoyrois.  on  nous  a 
'  aufll  enuoyé  les  Obferuations  de  ces  Satellites  du  Moys  entier  de  feptembre  der- 
nier ,  faites  a  Rome  fans  difcontinuation  dun  feul  Jour ,  fi  vous  les  defirez  vous 
nauez  qua  me  les  Mander  comme  aufll  tout  ce  qui  fera  en  ma  puilTance  vous  efi:ant 
entièrement  acquis  &  a  toute  vofire  famille  que  Je  vous  prie  de  faluer  de  Ma  part 
&  me  croire  entièrement 

Voftre  très  humble  &  très  obeiflïint  feruiteur 
Petit. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Huggens  de  Zulchom. 

A  La  Haye. 


5)    Voir  Tonvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1078,  note  2. 

")   Consultez  la  Lettre  N°.  1248. 

")    Voir  la  planche  vis-à-vis  de  la  page  1 1 8. 


IQ.6  CORRESPONDANCE.     1664. 


N=  1261. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 
ai   octobre  1664. 

Le  pièce  se  trouve  à  Leideti,  coll.  Huygens  ■). 
MoRAY. 

ai    Oélobre   1664. 

J'envoieray  copie  du  contrafl:  a  faire  touchant  la  chaile  roulante ,  s'il  croit  qu'il 
vaille  la  peine ,  ils  le  veulent. 

Qu'il  peut  demander  le  privilège  pour  les  horologes  au  feul  nom  de  Brus, 
pourveu  qu'il  me  donne  afliirance  pour  ma  part,  comme  s'il  eftoit  donné  a 
nous  a.  Et  que  j'en  uferay  icy  de  mefnie.  Mais  je  diffère  toufjours  jufqu'a  ce 
que  je  fois  feur  de  mon  fait,  et  continue  pour  cela  toufjours  les  expériences  pour 
l'exadlitude  des  horologes.  Difficile  tant  que  je  n'en  ay  pas  a  de  mefme. 

tout  va  bien  encore. 

J'attens  encore  voftre  machine  de  Hook,  et  les  expériences  des  grands  pendules. 

Il  y  avoit  quelque  chofe  de  la  théorie  des  pendules  compofez  dans  ma  der- 
nière ^).  Sur  quoy  j'attens  ce  qui  en  femble  a  Milord  Brouncker. 

Il  me  doibt  venir  aujourdhuy  des  verres  de  Reeve  que  mon  Père  a  achetez  pour 
reprefenter  les  figures  droites  dans  une  chambre  obfcure. 

l'Ouverture  de  verre  de  Reeves  efl:  honneftement  grande,  toutefois  c'efl:  ce 
qu'on  ne  fcait  pas  encore  combien  elles  peuvent  eftre  grandes  a  chaque  longueur 
de  telefcope. 

Verres  de  Reeves  qui  vienent. 

Thermomètre  de  Slufe  s^. 


')    Cette  pièce  est  le  sommaire  de  la  Lettre  N°.  1266,  du  31  octobre  1664.  Il  paraît  que  CVir, 

Huygens  a  difFéré  de  dix  jours  l'expédition  de  cette  lettre. 
-)    C'est  la  Lettre  N".  1258.  ■')    Consultez  la  Lettre  N°.  !  259. 


CORRESPONDANCE.     1664.  1 27 


N=   1262. 

Christiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse. 
a8  OCTOBRE   1664. 

I,e  snniniûire  se  frnuve  à  Le'iden ,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  an  Nn.  1259.      R.  F.  de  Sluse  y  ripondit  par  le  Nn.   1167. 

Ad  Slusium. 

28  Oftobris  1664. 

De  literis  ad  Campanum  gratias  et  falote  Riccio  dicenda. 

De  thermometro  fuo  aquae  falfac,  lentius  effe.  Expertus  fum.  Sed  tube  brevi- 
ori.  Ccrtius  tamen  drebbcliano.  In  vacuo  nil  erit  difFerentiae. 

Ciir  calore  afcendat,  quod  fal  mifceatur  magis  aquae. 

de  pendiilis  ifoclironis  egit  patcr  Fabrius  ')  in  libre  Mofneri  ")  fed  pleraque 
falfa  dédit  ncc  qoidquam  demonftravit. 

Regulani  univerfalem  habeo  ad  plana  et  folida. 

De  conllruftione  ejus  problematis  folutio  ope  cujuiVis  conicae  feétionis.  Qua- 
libet  ellipfi  inter  duas  datas  duas  médias  reperi  jam  olim  ut  jam  tum  3)  fignificavi. 


N°   1263. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 
30  OCTOBRE   1664. 

Le  sommaire  se  trouve  à  I.eiden ,  coll.  Huygens . 

Patri. 

30  Oftobre    1664. 

Horologes  encore  a  eflaier. 
Conful ,  il  faudra  veoir. 


')   Traflatns  de  motu  locali  corporis  ex  praeleftionibus  Hon.  Fabrij  a  Petro  Mousnerio.  Lug- 

diini,  apud  joaiinem  Champion.  1646. 111-4°. 
^)   Petnis  Mosueriiis  (Moiisneriiis),  docteur  en  médecine,  qui  avait  suivi  les  leçons  du  père 

Fabri.  Plusieurs  Oiit  cru  que  c'était  un  psevidouyme  dont  H.  Fabri  se  couvrait. 
3)   Consultez  les  Lettres  Nos.  41 4  et  641. 


128  CORRESPONDANCE.    1664. 


Prince  Guillaume  blelTè  '). 

Duyit  n'extravague  plus. 

Témoigner  a  Monfieur  Chapelain  combien  la  malheurs  (?) 

Signora  Anna  ment. 

J'ay  efcrit  a  Thevenot. 

Pour  la  forme  de  la  lunette  de  Campani  je  le  crois,  mais  pour  la  bonté  non. 

Nous  avons  fait  eïïayer  fur  voftre  defcription.  Approche  de  ces  longues  eil  bien 
autre  chofe. 

Van  Gendere. 

Auzout  n'aura  donc  pas  vu  ce  que  j'efcris  -)  a  Thevenot  s'il  croit  que  je  n'ay  vu 
la  figure  de  Campani  s). 


N=   1264. 

ClIRISTIAAN    HUYGENS    à    S.    ClIIEZE. 

30  OCTOBRE  1664. 

/.e  siimmiirre  se  trouve  à  Lciilen ,  cuil.  Hiiygens. 

Chiezk. 

30  Oftobre   1664. 

Monfieur  Richard  ne  m'a  pas  femblè  fort  curieux  ny  de  Saturne  ny  de  Vuide 
ou  Pendules.  Je  ne  vous  crois  pas.  Vous  faites  comme  les  garçons  qui  vont  le 
baigner.  Je  n'ay  pas  jugé  a  propos  que  Pafcal  ')  efcrivit  a  la  Signora  Anna,  mais 
bien  a  vous ,  afin  que  vous  le  luy  faffîez  voir,  bon  ménager ,  ne  voudriez  vous  pas 
luy  faire  ce  petit  prefent  pour  tant  de  plaifir  qu'elle  vous  a  fait. 


')    Sur  la  inort  de  Willem  Frederik  van  Nassau  Dietz ,  consultez  la  Lettre  N''.  84 ,  note  9. 

-)   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  M.  Thevenot.  Consultez  la  Lettre 

N°.iq65. 
3)    Voir  la  planclie  vis-à-vis  de  la  page  1 1 8. 


')    Paschal,  Thorloger  à  la  Haye,  qui,  sur  la  commande  de  S.  Chieze,  avait  fait  une  horloge  pour 
la  Signora  Anna.  Consultez  la  Lettre  1 166. 


CORRESPONDANCE.    1664.  1 29 


N°   1265. 

Christiaan  Huygens  à  P.  Petit. 
30  octobre  1664. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leideii,  coll.  Huygens. 
ha  lettre  est  la  réponse  au  No.  1160.     P.  Petit  y  répondit  par  le  No.  1078  '"). 

Petit. 

30  Oftobre   1664. 

J'ay  parfois  efcric  a  Monfieur  Thevenot  et  encore  dernièrement  "^.  Salut  aux 
amis. 

J'auray  bien  de  la  peine  a  vous  faire  une  defcription  exaéle  de  mon  horologe,  et 
jamais  vous  ne  fcauriez  le  bien  faire  imiter  que  vous  ne  la  voiez.  Je  fuis  encore  a 
faire  des  efTais.  Mon  horologer  me  prie  de  garder  le  fecret  jufqu'a  ce  qu'on  en 
ait  donné  privilège.  Monfieur  Thevenot  va  venir  ^') ,  venez  avec  luy. 

Invention  pour  imprimer  fur  le  verre ,  fi  cela  tient  ferme ,  il  pourroit  fervir  aux 
vitres ,  autrement  fcachez  que  nos  fcavants  en  deiïein  eftiment  fort  peu  ces  pein- 
tures illuminées.  Que  dites  vous  du  tour  de  Campani  '*). 

Des  pendules  Ifochrones  5).  J'ofe  les  propofer  aux  Géomètres  comme  autant 
ou  plus  difficiles  que  ceux  de  Pafcal  ").  Sphère,  conoidc  hyperbolique.  Méthode 
générale. 

La  manière  de  Thuret  peut  fervir  pour  l'ufage  commun  et  quant  il  n'y  a  point  , 
de  place,  mais  s'il  en  fait  1  avec  de  fécondes  il  verra  combien  les  pendules  font 
meilleurs. 

Je  feray  bien  aife  de  voir  ce  qu'il  a  efcrit  de  la  jonftion  des  mers ,  pour  me  ier- 
vir  d'inrtruftions. 

Ses  obfervations  de  Jupiter  devroient  ertre  communiquées  en  Angleterre,  fi  el- 
les ne  le  font. 


')  Cette  Lettre  N°.  1078  est  du  28  novembre  1664. 

°)  Nous  n'avons  pas  trouvé  ces  lettres  de  Chr.  Huygens  à  M.  Thevenot. 

3}  Il  paraît  que  M.  Thevenot  n'est  pas  venu  aux  Pays-Bas,  ni  P.  Petit. 

4)  Consultez  la  Lettre  N°.  1253.  5^    Consultez  la  Lettre  ]N!°.  1258. 

'')  Les  problèmes  sur  la  Cycloïde,  proposes  par  B.  Pascal  en  1658. 

Œuvres.  T.  V.  i? 


CORRESPONDANCE.     1664. 


N=  1266. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

31  OCTOBRE  1664  '). 

Une  copie  2)  se  trouve  h  Londres ,  Royal  Society. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1256.      /{.  Moray  y  répondit  par  le  No.  1268. 

A  la  Haye  ce  dernier  Oét.   1664. 
Monsieur 

Voftre  dernière  a  eftè  du  13  fepcembre  lors  que  vous  n'auiez  pas  encore  receu  la 
miene  3)  ou  j'auois  mis  quelque  chofe  des  pendules  figures  pour  efi:re  communiqué 
a  Milord  Brouncker.  Je  feray  bien  aife  de  veoir  le  reiukac  de  ces  dernières  Ex- 
périences faites  en  St.  Paul  et  ou  il  y  en  devoit  auoir  auffî  du  tuyau  de  ^.  A  propos 
de  cela  je  vous  diray  que  Monfieur  Sluze  de  Lièges  m'a  envoyé  4)  fa  manière 
nouuelle  de  Thermomètre  qui  efi:  un  tuyau  environ  de  3  pieds  et  large  d'un  pouce 
plein  d'eau  falee  dans  la  quelle  nage  une  petite  balle  de  cire  mcflee  avec  quelque 
chofe  de  plus  pefant,  a  fin  de  faire  qu'elle  fe  foufi:iene  vers  le  milieu  du  tuyau, 
cette  balle  fuivant  le  différent  degré  de  chaleur  monte  et  defcend,  quoy  que  non  pas 
loudainement  comme  l'eau  dans  le  thermomètre  vulgaire;  mais  aufll  il  n'ell  pas 
fujet  a  la  diverfe  preffion  de  l'air  qui  altère  ces  autres  fans  changement  de  chaleur. 
J'en  ay  fait  l'expérience,  et  vous  voyez  qu'elle  efi:  fort  aifée. 

Quelque  choie  que  dife  Campani  de  fon  tour  pour  tailler  les  verres  5)  je  ne  puis 
croire  que  ce  moyen  puifTe  reuflir,  c'eil  a  dire,  fans  l'ufagc  de  forme.  L'ouuer- 
ture  du  verre  de  Reeues  efi:  pafifablement  grande  (ifV  pouces)  mais  je  croy  qu'elle 
pourroit  élire  d'avantage  dans  cette  longueur.  Ce  ieroit  une  chofe  digne  de  re- 
cherche pour  fcauoir,  quelle  peut  efire  cette  ouuerture  dans  chafque  verre  de  telle 
ou  telle  diftance  de  foyer  ce  qui  ne  dépend  que  de  l'expérience,  en  travaillant  de 
grands  verres  au  double  de  ce  qu'on  fait  a  cetheure  dans  chaque  forme.  J'ay  vu 
a  Paris  auec  efi:onnement  un  verre  de  12  pieds  de  l'ouurage  de  Divini  qui  fouffroit 
une  ouuerture  de  1  pouces,  mefure  de  Paris. 

Vous  eftiez  en  defiein  de  faire  expédier  la  patente  pour  les  chaifes  roulantes, 
ce  que  je  defire  fcavoir  fi  vous  l'aurez  exécuté. 

Je  croy  que  cela  efi  fort  bien  au  nom  de  Monfieur  Hook  et  pour  mes  furetez  je 
vous  afllu-e,  que'  j'en  fuis  fort  en  repos,  pourtant  fi  la  chofe  vaut  la  peine  il  faudra 
fuivant  mon  traité,  que  j'ay  fait  en  France,  que  je  vous  envoie  copie  de  ce  qu'ils 
veulent  que  je  contrafte  avec  les  participans  en  Angleterre,  car  vous  fcavez  que 
ces  Meffieurs  s'y  font  referuez  une  part.  Pour  ce  qui  efi:  du  Priuilege  des  horolo- 


')    Le  N°.  1261 ,  écrit  le  21  octobre,  est  le  sommaire  de  cette  lettre. 

-)    La  copie  est  de  la  main  d'Oldeiibiirg.  3^    Voir  la  Lettre  N°.  1258. 

■*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1259.  s^   Consultez  la  Lettre  N°.  1253. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


ges,  puifque  mon  nom  n'y  peut  pas  entrer,  il  me  femble,  qu'il  importe  fort  peu  que 
j'y  face  mettre  celuy  d'un  autre  en  ma  place.  Et  que  Monfieur  le  Comte  de  Kin- 
kardin  peut  bien  le  prendre  au  fien  feul,  en  m'enuoyant  pourtant  quelque  aiïu- 
rance  de  ce  que  cela  ne  dérogera  point  a  mon  droit,  comme  je  feray  de  mefme 
quand  je  l'auray  obtenu  icy.  Je  diffère  toufjours  et  trop  peut  eilre  a  la  demander, 
voulant  eftre  feur  de  mon  fait  devant  qu'en  faire  du  bruit.  C'eft  pourquoy  je  con- 
tinue fans  ceflè  a  faire  des  expériences  de  l'exaélitudc  de  mes  nouuelles  montres, 
ce  qui  ell  aucunement  difficile,  tant  que  je  n'en  ay  pas  deux  de  mefme,  ce  qui  fera 
pourtant  dans  peu  de  jours.  Cependant  j'y  trouue  bien  plus  de  jufl:eïïe  que  dans 
celles  de  la  première  façon ,  et  je  tafchc  de  l'augmenter  de  plus  en  plus. 

J'attens  a  ce  foir  un  balot,  que  mon  Père  a  envoyé  de  Londres,  ou  il  y  aura  du  verre 
qu'on  fait  dans  vos  verreries ,  et  des  verres  taillez  de  Reeues  pour  repreienter  les 
objeéts  dreiïez  dans  une  chambre  obicurc,  ce  qui  me  tarde  de  veoir  comme  il  reuf- 
fit.  L'on  admire  a  Paris  le  microfcope,  que  mon  Père  y  a  porté  de  fa  façon  qui 
m'eicrit  auffi  des  merveilles  d'une  lunette  de  ai  pieds  a  4  verres  de  Campani ,  qui 
fait  voir  droit  et  fait  a  ce  qu'il  dit,  une  fort  belle  ouuerture. 

Depuis  que  je  vous  envoyay  dernièrement  ^^  des  pendules  figurez,  j'ay  pénétré 
plus  avant  cette  matière,  et  j'ay  trouuè  des  règles  générales  pour  donner  des  pen- 
dules ifochrones  tant  a  des  corps  folides,  qu'aux  figures  planes,  en  quoy  il  y  a  des 
problèmes  auffi  difficiles  que  j'en  fcache. 

Cet  article  eft  pour  le  cher  Mylord  Brouncker,  auec  les  très  humbles  baife- 
mains  de 


Vollre  et  fon  ferviteur  le  plus  acquis 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


N=  1267. 

R.  F.  DE  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 
4  novembre  1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leidcn,  coll.  Huygens. 

Elle  est  la  réponse  au  JSIo.  iidi. 

Elle  a  6td  puhliie  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  Bihliogr.   T.  1 7. 

Nobiliffime  Domine 

Serius  quam  oportuit,  nudius  tertius  nempe  epiflolam  tuam  a8  menfis  elapfi 
datam  accepi.  Morae  caufam  hanc  fufpicor,  quod  vel  hic  vel  iflhic  in  curiofulo- 
rum  manus  inciderit,  qui  lua  intereffe  crediderunt  fcire  quid  inter  nos  agitaremus: 


132  CORRESPONDANCE.     1664. 


nam  per  faimili  tui  à/3Af4'('û!i/ ,  priufquam  clauderetur  tabellario  tradita  et  ad  me 
delaca  el\. 

Sed  bene  quod  vcl  fie  tandem  acceperim,  et  quod  nihil  reprehenfionis  dignum 
hominiim  illorum  Trspiepyia  inuenerit.  Thermometrum  meum  iam  aeflimare  inci- 
pio  ex  quo  tibi  placuifTe  intelligam.  globulum  acù  fcrrcâ  ego  quoque  olim 
traiecj ,  ac  vt  ingénue  fatear  haec  prima  mihi  reperiendj  thermometrj  occafio  fuit, 
cum  enim  phialae  vitreae  aquâ  fale  imbutâ  plenae  globulum  fie  paratum  immifif- 
feni,  vt  te]luris  in  Copernicano  Syftemate  motum  fratri  meo  ')  adurabrarem,  ob- 
feruare  licuit  diuerfos  eiufdem  globulj  fitus  quibus  in  caufilie  eiufidem  quam  red- 
didifl:i,  cognitionem  adduftus,  facile  inuentionem  promouj.  Refté  quoque  notallj, 
licet  Drebellianum  fuperet  quod  aeris  preflîoni  non  fit  obnoxium ,  ab  illo  deficere 
quod  fubitas  aeris  mutationes  nonindicet:  bis  tamen  aefi:ate  praeterita  obferuauj 
globulum  varijs  et  incertis  motibus  lufque  deque  agitatum,  tempellatem  quae  poil 
mediam  horam  fecuta  eft  praenunciafie;  at  tum  non  in  Muiaeolo  fed  in  feneftrâ, 
aeri  libero  expofitum  erat.  Quidquid  fit  eodem  ex  principio  multorum  Cpa.iuoiJ,évu'v 
ratio  deduci  poteft:  iudicio  vero  tuo  perpendendum  relinquo,  an  non  etiam  hoc 
maris  aeftum  promoueat,  cum  lemper  in  aeftiuis  caloribus  obferuauerim  aquam 
phiala  inclufam  aliquantulum  intumelcere;  quod  in  vafi;is  illis  Oceani  campis, 
quae  folis  radijs  affidué  flagellantur,  etiam  accidere  credi  poteft. 

Spero  te  publico  daturum  vniverfalem  illam  regulam  qua  Ofcillationis  centra 
féliciter  determinaftj  et  oftenlurum  quantum  Pater  Fabrius  ")  a  vero  abierit,  quem 
hifce  de  rébus  fcripfiiïè  ignorabam.  Meminj  tamen  cum  Romae  adhuc  adoleicens 
agerem  s),  propofitum  mihi  fuifle,  ipfo  vrgente,  a  nobili  Gallo  problema  difRcil- 
limum,  vt  rebatur,  nec  a  me  foluendum.  Eft  autem  hoc.  Datam  AB  ita  fecare  in  C 

vt  fado  quemadmodum  BC  ad  CA,  ita  CA  ad 

^      ^    ^  ^       CD,  refta  BD  fit  omnium  pofîîbilium  minima. 

Quod,  licet  tum  temporis  vniverfalem  Maximo- 
rum  et  Minimorum  methodum  "*)  nondum  eftem  adeptus,  folui  tamen  eadem  ipfa 
die  per  femicirculum  et  tangentem.  Dicebat  autem  amicus  ille  meus  s)  adcentro 
rum  percuflîonis  determinationem  a  Pâtre  Fabrio  adhiberj ,  reftene  an  fecus  tu  facile 
videbis. 

Methodus  quâ  Vniuerfalem  illam  Problematum  folidorum  folutionem  inuenj 


'  )  Il  s'agit  de  son  second  frère,  Pierre  Louis  baron  de  Sluse,  jurisconsulte  de  mérite,  né  à  Visé 
(près  de  Liège)et  mort  à  Liège  le  icr  juillet  1710.  Il  défendit  ses  thèses  le  5septembre  1657, 
et  épousa  Marie  Marguerite  de  Boi'leau.  Il  s'occupa  de  belles-lettres, 

-)    Consultez  l'ouvrage  mentionné  dans  la  Lettre  N°.  1262  ,  note  i . 

3)  De  Sluse  séjourna  à  Rome  de  1642  jusqu'en  1650. 

4)  Consultez  les  Lettres  N"s.  -^^^-j ,  398  et  399. 

5)  Peut-être  Etienne  Noël,  l'auteur  de  l'ouvrage  dont  il  a  été  question  dans  les  Lettres 
Nos.  24,  25  et  27. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I33 


eadem  eftquam  in  Mefolabo  meo  fecutus  fum,  fed  aufta  in  infinitum.  Oftendj  enim 
dari  infinitos  circulos,  quorum  fingulis  infinicae  hyperbolae  vel  ellipfes  applicatae 
problemaToluunc,  cum  ad  vnicum  qui  reftangulum  ex  datis  lineis  includit  prius 
adftrinxifTem. 

Publicj  iuris  haec  forcafTe  fièrent  ''),  fi  et  difponendj  quae  meditatus  fum  otium 
haberem,  et  artificum  induftria  qualis  apud  vos,  hic  adeiïet:  fed  quam  vtroque 
dellituar  Melblabj  mej  infelix  editio  fatis  oftendit.  Quidquid  tamen  fiet,  ante 
omnia  tibj  communicabo.  Adnoto  tantuni  in  anteceflîim  methodo  hac  conftruj  pro- 
blemata  quaecumque  abfque  reduftione,  quod  magnum  compendium  foret  pro  ijs 
qui  crafia  de  rébus  Geometricis  volumina  confcribere  gaudent;  eligere  enim  pof- 
fent  ex  infinitis  illis  folutionibus  magis  concinnas  et  caelata  inuentionis  arte,in 
peritiae  fuac  argumentum  mundo  obtrudere. 

Occafione  Dioptricae  tuae  addam  Problema  iequens,  quod  a  multis  annis  foluj 
ac  determinauj,  atque  idem  feciffe  te  non  dubito.  Jn  femicirculo  AFB,  cuius 

centrum  D,  a  dato  punfto  G  infleétere  reélam 
GF,  ita  vt  duae  normales  FH,  DE,  habeant 
rationem  datam.  Hoc  equidem  per  infinitas  hy- 
pcrbolas  vel  ellipfes  cum  circule  dato  methodo 
noilrâ  confl:ruj  poteft,  fed  ofFerunt  fe  prae  cae- 
teris  parabola  et  ellipfis  vna  quae  propofito  fa- 
tiffaciimt  "). 

Sed  haec  quidem  haftenus:  efl:  enim  aliud 
quod  magis  me  rangit  et  in  quo  operâ  tua  egeo,  quam  vt  mihi  praedes  pro  amici- 
tiae  noflirae  iure  etiam  atque  etiam  rogo.  Tranfijt  hue  anno  elapfo  vir  doftus 
Samuel  Sorberius,  meque  ex  amicorum  commendatione  fibi  notum  inuifit.  Mul- 
tus  de  te  fermo,  quem  in  Angliâ  reliquerat,  deque  alijs  viris  doftis  ac  inter  cae- 
teros  de  celebri  Hobbio,  cuius  aliquot  opufcula  publico  danda  '')  ad  Typographos 
veftrates  detulifl"e  fe  aiebat. 

Cum  vero  apud  fe  haberet  exemplar  duplicationis  cubj  per  plana  quam  edere 
parabat,  me  rogatum  voluit  vt  eam  examinarem.  Feci,  ac  fi:atim  occurritparalo- 
gifmus,  quem  cum  Sorberio  indicaiïèm,  inftitit  vt  in  chartam  coniicerem  quae 
maxime  ad  rem  facere  viderentur.  Nec  hoc  negare  potuj,  et  ex  auftoris  mente 
fequi  oftendj  inter  extremas  datas  in  ratione  duplâ  maiorem  mediarum  aequalem 
effe  aggregato  extremarum  minus  média  inter  eafdem,  quod  vt  falfum  redar- 
guj ,  ac  infuper  demonftrationis  àa-uÀÀoyiij-Tictv  indicato  paralogifmi  fonte  detexi. 


<*)    On  trouve  ces  recherches  dans  le  supplément  „de  Analysi ,"  qui  fut  ajouté  à  la  seconde  édi- 
tion ,  celle  de  1 668  ,  de  son  ouvrage  „Mesolabum." 

'')    Le  seul  ouvrage  de  Hobbes  qui  fut  publié  chez  les  Elzeviers  dans  ce  temps-là  est  : 

Elenienta  Philolbphiae  de  Cive.  Auftore  Thom.  Hobbio  Malmefburienfi.  Amllelodami. 
Apud  Danielem  Elfevirium.  A°.  1669.  in-i2°. 


134  CORRESPONDANCE.     1664. 


Huius  meae  cenfurae  Sorberius  nofter  participem  fecit  auftorem,  qui  Epiftolâ 
bene  longâ  errorem  fuiim  tueij  conatus  eft,  fed  ijs  rationibus  quae  totius  Mathe- 
feos  fundamenta  conuellerenc.  Replicanj  pauca,  magis  vt  Sorberio  fatiffacerem, 
quam  quod  fperarem  hominem  adeo  àysuiJLsrpyjTOv  a  pracconcepca  opinione  difcef- 
furam.  Et  abinde  qiiidem  iam  fere  per  anniim  filuimus,  ita  vt  crederem  banc  litem 
obliuione  fopitam;  cum  nuper  ad  me  relatum  ell  Hobbium  ea  de  re  diflercatio- 
nem  ^)  publico  dedifle.  Moleflé  fane  ferrem  fi  me  rurfus  ad  fcribendum  prouo- 
caret,  in  re  praefertim  tam  leuj  :  Jtaque  te  rogatum  venio,  vt  fi  forte  haec  fcriptio 
in  manus  tuas  incidat  (quod  futurura  credo)  me  certiorem  reddas  quid  contineat, 
et  an  mej  mentionem  faciat.  Nam  fi  tacito  nomine,  tantum  demonfiirationem  fuam 
tueatur,  mea  parum  interell,  nifi  quod  beneficij  loco  ducam  fi  fiiper  tota  diatribd 
fententiam  tuam  mihi  indicare  velis.  Vale  Vir  praefi:antiflime. 

Dabam  Leodicj  4'»  pbiis  1664.. 

Tui  Obferuantiffimus 
Renatus  Franciscus  Slusius. 


b  —  c  —  \/bh  —  XX        j\/  bb  —  xx  ') 


bb  + 


b 

■ccbb  +  ccxx 
U 


]/  bb  —  XX  —  1/  bb  —  aa 
bb  —  XX—  2|/  .  "|X-    -\-bb  —  aa 
XX     -\-  2ax  +  aa 

ibb  +  2ax  —  i\/.  ]/ .   'X)\bb  —  - yA 

iax  —  'î\/.  ]X.   30  2^^  — 4^6-+ ",-.^^  [Chr.  Huygens]. 


8)   Nous  ne  connaissons  aucun  ouvrage  de  Tli.  Hobbes  de  cette  époque. 

')  Le  rayon  du  cercle  donné  étant  ^,  Muygens  introduit  une  ligne  c,  telle  que  b:  c  soit  la  raison 
donnée.  Il  arrive  ensuite  à  une  équation  entre  ^,  c,  «7  et  .v,  en  calculant  de  deux  manières  la 
corde  que  de  Sluse  a  désignée  par  FG  dans  la  figure  de  la  page  1-33.  Une  première  expression 

s'obtient  au  moyen  de  la  distance  DE,  qui  est  égale  à  X  FH  ;  et  on  trouve  une  seconde  ex- 
pression par  la  considération  du  triangle  rectangle  dont  FG  est  Thypothénuse  et  dont  un 
côté  est  parallèle  au  diamètre  AB. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I35 


N=   1268. 

R.  MoRAV  à  Christiaan  Huygens. 

7    NOVEMBRE     1 664. 

La  lettre  se  trouve  à  Lc'iâcn,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  aux  Nos.  1258  et  \i66.     Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1274. 

A  Whitehall  ce  a8.  Oftobre  1664, 
Monsieur 

Le  voyage  que  J'ay  vous  -ay  dit  dans  ma  dernière  ')  ne  ieroit  que  de  8  ou  10 
iours  m'a  duré  trois  femaines.  C'eft  pourquoy  le  dernier  ordinaire  m'a  apporté 
la  vôftre  du  31  -}  deuanc  que  J'aye  pu  faire  refponce  a  Voftre  précédente  du  lo^) 
Celle  du  10.  eil  à  cette  heure  deuant  moy,  et  Je  prétends  ne  rien  obniettre  de  ce 
que  J'ay  h  vous  dire  fur  ce  quelle  contient.  J'ay  mis  l'autre  entre  les  mains  de  noftre 
prefident  '*),  qui  ne  me  la  pas  encore  rendue,  mais  fil  ne  me  l'apporte  deuant  que 
J'aye  acheué  comme  Je  l'attends,  Je  tafcheray  de  parler  de  tout  ce  qui  y  eil  fi  ma 
mémoire  ne  me  trompe. 

Voycy  5)  a  la  fin  la  figure  et  la  defcription  des  deux  Jnilruments  que  Je  vous  ay 
promifes'').  Jl  efi:  certain  que  Monfieur  Hook  eil  fort  occupé.  C'eil  pourquoy  J'ay 
elle  obligé  d'adioufi:er  les  lettres,  et  la  delcription  aux  figures  qu'il  ne  m'a  en- 
uoyees  que  depuis  3.  iours.  Jl  n'efl:  pas  necefl^aire  que  Je  m'efiande  là  defilis.  Sil  y 
relie  quelque  chofe  a  vous  expliquer  Je  le  feray  lorfque  vous  m'y  engagerez. 

Je  crois  vous  auoir  cy  deuant  dit  '')  que  Monfieur  llook  nous  a  propofé  il  y  a 
pluficurs  mois,  un  eipece  de  Tour  pour  faire  des  verres  pour  les  Telefcopes  fans  fe 
feruir  d'aucune  Forme,  ou  moule.  Son  iniiention  eft,  de  placer  le  verre  fur  le  bout 
dun  ballon  qui  tourne  fur  deux  piuots,puis  auoir  un  Cercle  de  fer  placé  fur  le  bout . 
dun  autre  ballon  qui  tourne  de  la  mefme  façon,  en  forte  que  le  bord  du  Cercle 
couure  le  Centre  du  verre,  puis  appliquant  le  Cercle  au  verre  en  forte  que  les 
deux  Baflons  faflent  tel  Angle  qu'il  defire,  a  mefure  que  lAngle  eil  grand  ou  petit 
il  fait  la  fuperficie  du  verre  d'une  fedlion  dune  Grande  Sphère  ou  dune  petite.  Si 
Je  ne  l'explique  afl^ez  diflinftement  Je  vous  en  feray  une  autre  fois  la  figure  avec 
une  delcription  plus  ample  et  exafte.  Sur  ce  que  vous  me  mandez  des  verres  de 
Montani  7),  on  luy  a  ordonné  ^)  de  faire  faire  une  telle, Machine.  Vous  en  fcaurez 


')    C'est  La  Lettre  N°.  1255;  cependant,   on   n'y   trouve  aucnne   mention  d'un  voyage  de 

R.  Moray. 
=)   La  Lettre  N°.  126(5.  3)    La  Lettre  N°.  1258. 

1-)    Lord  W.  Brouncker.  5^   Ce  sont  les  Appendices  Nos.  1270  et  127 1. 

"5)   Consultez  la  Lettre  N°.  1256. 
'')    Huygens  s'était  trompé  de  nom  en  écrivant  „Montani"  au  lieu  de  „Canipani."  Consultez  la 

Lettre  N°.  1253. 
*)    Ce  fut  dans  la  séance  du  19  octobre  1664  (V.  st.)  que  Hooke  reçut  cet  ordre. 


136  ■  CORRESPONDANCE.     1664. 


l'efFeél.  Comme  que  c'en  foit,  ce  qui  fe  dit  de  lexcellence  des  verres  de  Montani 
nous  fait  refoudre  employer  le  verd  et  le  fec  pour  paruenir  a  la  mefme  chofe.  Ce- 
pendant Monfieur  du  Son  »)  nous  promet  de  faire  dans  peu  de  temps  un  Telefcope 
de  la  longueur  de  14.  ou  15.  poulces  qui  furpafTera  de  beaucoup  les  plus  longs  et 
les  meilleurs  que  nous  ayions  iamais  veus.  bien  fen  faut  que  ceux  de  Reeves 
foyent  fi  bons  que  ceux  de  Montani. 

Vous  ne  deuez  pas  doubter  que  Jefl:ime  beaucoup  cette  nouuelle  addition  que 
vous  auez  faite  a  voftre  Horologe.  Je  fçay  bien  qu'il  ny  a  rien  qui  puiffe  bien 
egalifer  le  parties  des  heures  que  une  telle  inuention.  Je  vous  ay  feulement  dit 
ce  que  J'en  fçaTiois  pour  vous  faire  voir  que  Je  le  comprennois,  quoy  qu'en  effet  Je 
n'auois  pas  fongé  de  lappliquer  a  vos  Horologes.  C'eft  pourquoy  Je  fuis  fort  aife 
que  vous  m'en  faites  faire  un.  Jl  ny  a  point  de  doubte  que  la  chofe  ne  fe  puiiïe 
faire  de  plufieurs  façons.  Mais  de  faire  en  forte  que  pendant  que  le  petit  poids  fe 
remonte  la  roue  de  rencontre  marche  exaétement  comme  elle  faifoit  lors  quil  def- 
cendoit  efl:  plus  difficile  que  neceffaire,  veuque  tous  les  trois  minutes  feront  touf- 
iours  egalles.  Jauray  de  la  peine  a  bien  expliquer  l' Jdee  que  J'auois  dabord  de  ce 
mouuement.  mais  vous  lentendrez  quand  Je  ne  le  ferois  qu'a  demy.  Je  me  fuis  pro- 
pofé  en  premier  lieu  feulement  de  trouuer  le  moyen  de  faire  en  forte  que  la  roue 
de  rencontre  ne  s'arreitaft  lorfque  le  grand  poids  remonte  le  petit.  Et  J'ay  conclu 
que  cela  fe  peut  faire  en  pendant  le  petit  poids  au  bout  dune  chorde  doublée  et 
paflànt  dans  3  poullies,  comme  eft  le  contrepoids  de  vos  grands  Horologes  dont 
Jay  un  fait  à  la  Haye  par  vofl:re  ouvrier^")  que  Monfieur  de  Kincardin  me  donna  fi  Je 
men  fouuiens  bien,  dont  il  nefl:  pas  neceffaire  que  Je  vous  faffe  la  defcription.  et 
puis  en  faifant  un  pinion  attaché  a  la  laplus  Haute  poulie,  lequel  la  dernier  roue 
que  tourne  le  grand  poids  tourne  auffi  tofl:  que  elle  efi:  en  liberté  de  mouuoir  & 
ainfi  le  petit  poids  fe  remonte  fans  que  la  roue  de  rencontre  s'arreile.  feulement  la 
vifteffe  de  l'afcente  du  petit  poids  le  fera  pefer  plus  qu'il  ne  faifoit  lur  leffieu  de 
la  roue  de  rencontre  lors  qui  ")  remonte,  mais  cela  dure  peu  de  temps,  et  la  fré- 
quente répétition  de  cette  différence  en  rend  lerreur  imperceptible,  ou  inconfide- 
rable.  après,  pour  arrefl:er  le  mouuement  du  grand  poids,  il  fe  peut  faire  qu'un 
boulon  ou  dent  au  bout  d'un  reffort  arrefl:e  la  roue  qui  tourne  le  pinion  de  la  poulie, 
iufqua  ce  que  par  le  moyen  dune  autre  dent  (qui  fe  peut  faire  de  plufieurs  façons) 
fixée  dans  l'eflieu  de  la  roue  de  rencontre  lors  qu'il  aura  fait  un  tour  (plus  ou 
moins)  en  faifant  retirer  le  reffort,  lafche  la  roue  qui  tourne  la  poulie,  laquelle 
ayant  fait  fon  tour  efl:  derechef  arrefl:ee  par  le  boulon  du  reffort  qui  fe  remet  dans 
le  lieu  ou  il  eftoit. 

Je  crois  que  vous  aurez  affez  de  peine  a  comprendre  cette  defcription  que  Je 


")   D'Esson.  Consultez  la  Lettre  N°.  1243. 
'°)  Très-probablement  il  s'agit  ici  de  Pascbal. 
")  Lisez:  qu'il. 


CORRESPONDANCE.    1664.  1 37 


VOUS  fais  fur  le  champs  et  en  courrant,  mais  vous  ne  men  direz  pas  des  iniures  puif- 
que  vous  fçauez  que  ces  chofes  font  afTez  mal  aifees  a  defcrire,  mefme  lors  que 
qu'on  y  fonge  a  loifir  et  qu'on  n'ell:  point  preïïe  d'acheuer  defcrire,  touteffois  fuf- 
fira  cecy  pour  vous  tefmoigner  que  Je  vous  obeï  auec  promptitude  et  fans  façon. 

Monfieur  Hook  m'a  dit  qu'il  y  a  7.  ans  qu'il  a  tait  la  mefme  chofe,  mais  dune 
façon  bien  différente  de  celle  que  je  viens  de  vous  defcrire.  Jl  auoit  deux  petits 
poids  qui  faifoyent  aller  fa  roue  de  rencontre ,  lun  demeurant  en  haut  en  repos 
fans  pefer  fur  la  roue  pendant  que  lautre  defcendoit  et  tournoit  la  roue,  et  auffî 
tofl  que  celuy  qui  defcendoit  auoit  defcendu  tant  quil  falloit,  il  donna  lieu  a 
lautre  de  tourner  la  mefme  roue  a  fon  tour,  et  pendant  le  commencement  de  la 
defcente  de  lun,  le  Grand  contrepoids  faifoit  remonter  l'autre  iufqu'a  lendroit 
ou  il  repofoit  pendant  la  defcente  de  lautre. 

Mais  vous  ferez  las  de  tout  cecy  et  il  faut  que  Je  vous  dife  icy,  qu'ayant  dreffé 
l'ordre  que  le  Roy  doibt  figner  pour  paffer  la  patente  pour  vos  Horologes,  Je  me 
fuis  auifé,  que  Je  ne  le  doibs  prefenter  au  Roy  que  vous  ne  m'ayez  enuoyé  une 
delcription  de  l'addition  que  vous  auez  nouuellement  et  dont  Je  viens  de  parler  : 
autrement  la  defcription  que  Jay  mis  dans  l'ordre  du  Roy  ne  comprendra  que 
cette  façon  dhorologe  que  nous  auons  a  prefent  fur  mer.  Et  afin  que  vous  voyiez 
ce  que  Je  veux  dire,  Je  vous  ay  tranfcrit  ")  les  mots  qui  defcriuent  l'horologe,  afin 
que  vous  inferiez  ce  que  vous  iugerez  fufiifant  pour  y  comprendre  cette  dernière 
addition  :  parce  que  dans  les  patentes  il  faut  qu'il  y  aye  une  defcription  des  chofes 
pour  lefquelles  le  priuilege  eft  oftroyé  fuffifante  pour  les  difl:inguer  de  toutes 
autres  inuentions  de  la  mefme  nature  ou  pour  la  mefme  fin  :  ce  qui  eil:  fort  raifo- 
nable.  pour  ce  qui  eft  du  nom  qui  doit  eftre  mis  dans  la  patente  Jy  en  mettray  un 
dont  Je  refpondray  tant  a  vous  qu'a  Monfieur  le  Comte  de  Kincardin ,  ce  fera 
Abraham  Hill  '3)  Treforier  de  noflre  Société  de  qui  Jauray  les  déclarations  tranf- 
ports  et  affignations  neceflâires. 

Je  me  fuis  tant  eftandu  fur  cette  matière  que  Je  n'auray  peut  eftre  pas  aflfez  de 
temps  de  vous  dire  tout  ce  que  Jauois  enuie.  mais  en  ce  cas  la  il  faut  que  Je  fafl^e 
comme  a  lautre  fois  '*),  mais  Je  feray  a  cette  heure  tout  ce  que  Je  puis,  ayant  défia 
acheué  ce  qui  préfixe  le  plus. 

On  attend  at  toute  heure  le  retour  du  vaifl!eau  qui  a  nos  monrtres ,  aufll  toft  qu'il 
arriuera  vous  en  aurez  de  nouuelles. 


")  Voir  l'Appendice  I,  N°.  1269. 

'3)  Abraham  Hill,  fils  de  l'alderman  Richard  Hill,  naquit  dans  les  premiers  jours  de  juin  1635 
à  St.  Dionis  Backchurch  (Londres)  et  mourut  le  5  février  1721.  A  la  mort  de  son  père  ,  en 
janvier  1660,  il  hérita  d'une  large  fortune  et  dès  lors  se  fixa  à  Gresham  collège:  il  fut  un  des 
premiers  membres  de  la  Société  Royale  et  y  occupa  la  charge  de  trésorier  de  1663  à  1665 
et  de  1679  à  1700.  Il  épousa  Anne  Whitelocke,  puis,  en  secondes  noces,  Elisabeth  Pratt. 

"t)  Consultez  la  Lettre  N°.  1255, 

Œuvres.  T.  V.  18 


138  CORRESPONDANCE.    1664. 


Mylord  Brouncker  fonge  bien  a  la  demonftration  dont  vous  parlez  et  Je  ne  man- 
queray  pas  de  luy  faire  tenir  parole.  Cependant  non  feulement  luy  mais  toute  nof- 
tre  Aflemblee'5)  a  efte  treffatilïait  de  ce  que  vous  m'auez  communiqué  touchant  vos 
nouuelles  expériences  et  obferuations  touchant  les  différentes  fortes  de  vibrations 
des  cercles,  triangles  &c.  On  vous  prie  auec  toute  forte  d'inftance  de  nous  vouloir 
communiquer  toutes  vos  fpeculations  auec  les  propofitions  que  vous  auez  dreffees 
fur  ce  fuiet.  Vous  verrez  par  ce  billet  "^)  de  la  main  de  Monfieur  de  Brouncker 
combien  il  en  eft  fatiffait.  Je  prétends  vous  enuoyer  par  ma  première  '''),  Copie  de 
ce  quil  a  fait  touchant  la  mefure  vniuerfelle  fi  vous  ne  lauez  pas  défia,  afin  que  vous 
fçachiez  ce  qui  en  efl:,  et  en  quoy  voftre  propofition  et  la  fienne  fe  rencontrent. 

Nos  expériences  dans  la  Tour  de  St.  paul  ont  eilé  interrompues,  neantmoins  Je 
tafcheray  de  vous  enuoyer  ce  qu'on  y  a  fait. 

Cette  inuention  de  Thermomettre  '^)  eft  iollie.  nous  auons  fait  dans  noftre  Afl"em- 
blee  '9)  cette  mefme  expérience,  mais  ne  lauons  pas  appliqué  a  cet  ufage,  parce  que 
nous  tenons  que  ces  Thermomètres  qui  ont  de  leau  de  vie  teinte  de  couleur  rouge 
ou  jaune  enfermée  dans  une  bouteille  "auec  un  tuyau  long  de  a.  ou  3.  pieds  plus  ou 
moins,  en  forte  que  la  preffion  de  lair  extérieur  ny  touche  point  eftant  fcelle  her- 
métiquement, font  de  beaucoup  les  plus  délicates  et  exaftes.  Je  vous  en  ay  efcrit°°) 
lorfque  vous  eftiez  a  paris  fi  Je  ne  me  trompe  et  vous  ay  promis  de  vous  en  faire 
tenir  un  quand  vous  feriez  de  retour  fi  vous  le  defiriez.  Je  vous  répète  encore  la 
mefme  chofe. 

Jufqu'icy  on  n'a  rechercher  lexaftitude  des  ouuertures  de  verres  fi  non  félon 


'5)  La  Lettre  N°.  1258  de  Chr.  Hiiygens  a  été  lue  dans  la  séance  du  19  octobre  1664  (V.  st.). 

Dans  une  lettre  du  20  octobre  1664  (V.  st.),  publiée  dans„Boyle's  Works  Tome  V,"  01- 

denburg  écrit  à  Boyle: 

„I  muft  proceed  to  let  youknowthe  main  contents  of  a  letterof  Monfieur 

Zuylichem  to  Monfieur  R.  Moray,  which  was  not  a  little  applauded  in  our  af- 

fembly  yefterday." 
etaprès  avoir  cité  une  partie  de  la  Lettre  N°.  1258 ,  Oldenburg  continue  ainsi: 
„Thefe  parciculars  I  muft  entreat  you  to  communicate  to  Doftor  Wallis  and 

Doftor  Wren Our  motto  being  Nullius  in  Verba,  we  intend  to  examine 

thefe  propofitions  by  making  trials  ourfelves  of  the  matters  aflïerted  therin, 

and  the  author  of  thefe  is  to  be'urged  to  explicate,  how  he  infers  his  univerfal 

meafure  from  what  he  affirms  hère." 
''')  Voir  l'Appendice  N°.  1272. 
''')  Il  paraît  que  cet  envoi  n'a  pas  eu  lieu. 

'^)  Sur  ce  thermomètre  de  R.  F.  de  Sluse,  consultez  la  Lettre  N°.  1259. 
'î*)  D'une  lettre  de  Hooke  à  Boyle,  datée  du  10  novembre  1664  (V.  st.)  (Voir  Boyle's  Works), 

il  résulte  que  Boyle  avait  fait  à  Chelsea ,  trois  ou  quatre  ans  auparavant ,  des  expériences  avec 

un  thermomètre  pareil  à  celui  de  de  Sluse. 
-°)  Consultez  sur  ces  thermomètres  la  Lettre  N°.  1 165,  notes  6  et  7. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I39 


l'obieft  qu'on  regarde,  en  donnant,  comme  vous  fcauez,  une  ouuerture  pour  la 
lune  et  une  autre  pour  Jupiter  et  Mars,  ce  que  vous  en  dites  vaudra  la  peine  et  Je 
ne  manqueray  pas  den  parler  a  nos  meffieurs  ^'). 

Quand  aux  chaifes  roulantes  --),  le  Roy  et  tout  ceux  qui  ont  efté  dans  celle  de  la 
Reyne  Mère  et  mefme  ceux  qui  lont  veue  en  font  tellement  defgoutez,  les  uns 
blafmant  le  branflement  qui  fy  trouue,  dans  la  complication  de  mouuements  quon 
y  foufFre  à  la  fois,  les  autres  fa  bafTeffe,  les  autres  fa  figure,  c'eft  a  dire  fa  mauuaife 
mine,  qu'il  ny  a  rien  a  efperer  de  fon  ufage.  neantmoins  Jen  prens  la  patente,  mais 
ceft  en  y  mettant  trois  ou  4.  autres  defcriptions  de  Calefches  tout  a  fait  différentes 
de  la  chaife  roulante,  defquelles  on  ne  doubte  point  que  quelques  unes  ne  reuffif- 
fent  a  merueilles  non  pas  feulement  pour  les  Grands  chemins  mais  auffi  pour  les 
rues.  Perfonne  ne  demande  après  la  chaife  roulante  :  mais  il  fe  fait  une  Calefche 
pour  le  Roy  dont  tout  l'afFuftage  hormis  les  roues,  ell:  de  fer  qui  fera  trefiolly  et 
fort  commode,  du  Son  en  efl:  linuenteur.  nous  en  auons  fait  une  autre  a  noftre  Col- 
lège tout  a  fait  différente  de  celle  la.  vous  en  fcaurez  la  fabrique  lors  quil  fera  acheué, 
et  fi  Ion  y  rencontre  comme  on  efpere  on  vous  donnera  peut  eftre  la  peine  d'en 
demander  le  priuilege  en  Hollande,  et  on  en  fera  de  mefme  en  france.  pour  ce  qui 
ell  de  la  defpence  de  la  patente  que  Je  pourfuis.  Je  la  fais,  on  adiuftera  ce  qui 
efl  requis  lors  que  tout  fera  fait.  Vous  pouuez  mander  cecy  en  france  fi  vous 
le  trouuez  bon,  et  quant  au  traitté  que  vous  auez  fait  auec  les  inuenteurs  de  la 
chaife  roulante,  il  fera  afl!ez  a  temps  den  parler  lorfque  Monfieur  Siluius  fera  de 
retour. 

Auflî  tofi:  que  vous  m'enuoyerez  la  defcription  de  laddition  que  vous  auez  faite 
a  vos  Horologes  (ce  que  vous  inférerez  dans  celle  que  Je  vous  enuoye  dans  ce  bil- 
let °3))  Je  ne  perdray  plus  un  moment  a  pafi^er  la  patente,  et  Je  vous  confeille  d'en 
faire  de  mefme  la  ou  vous  elles,  mefme  Jefcriray  a  Monfieur  1  Abbe  de  Beaufort  -'^') 
de  traitter  auec  le  Roy  de  France  pour  une  recompence,  et  fi  cela  ne  fe  peut  auoir 
den  prendre  auffi  une  patente.  Sçachez  qu'on  nous  peut  preuenir. 

Je  ferois  rauy  de  voir  ce  Telefcope  de  Campani.  Voyez  fi  Monfieur  vofl:rc  père 
le  peut  auoir.  Dufon  ^)  nous  promet  un  microfcope  qui  fera  voir  une  pulce  de  la 
grandeur  dun  Eléphant. 

Me  voyla  au  bout  de  vos  lettres  fans  y  auoir  rien  obmis.  ce  qui  femble  un  chef 
doeuure.  Mais  nayant  pas  le  temps  de  relire  ce  que  J'ay  efcrit  Je  vous  laifl^e  la 
peine  de  deuiner  ce  que  Je  veux  dire  la  ou  il  y  a  des  défauts.  Vous  voyez  que  Je 


-  ')  Moray  l'a  fait  dans  la  séance  de  la  Société  Royale  du  2  novembre  1 664  ( V.  st.^. 
-')  Il  s'agit  des  chaises  Roanesques. 
-3)  C'est  la  pièce  N°.  1 269. 
-'*)  Eiistache  de  Beanfort. 


140  CORRESPONDANCE.     1664. 


ne  me  lafle  pas  lors  quil  eft  queftion  de  vous  entretenir  et  fi  vous  mefcriuez  en 
reuanche  6  feuillets  de  papier  ce  ne  fera  que  plaifir  et  contentement  pour 

Monsieur 

Voftre  trefhumble,  trefobeiffant  et 
trefafFeélionne  feruileur 

R.    MORAY. 


N=  1269. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

[7    NOVEMBRE    1664]. 

Appendice  I  au  No.   1268. 

La  pièce  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  certain  new  way  of  watches  or  clockes,  to  be  ufed  at  fea,  for  exaft  meafuring 
of  time,  differenced  from  ail  other  fortes  by  hauing  in  flead  of  a  Ballance,  a  rod 
of  wire ,  or  thin  narrow  plate  w^ith  a  w^eight  at  the  lower  end  thereof ,  called  A 
Pendulura,  and  at  the  upper  end,  an  Arme  with  two  Catches  or  Rules  to  moue  it, 
&  certain  crooked  plates  or  cheekes  for  regulating  the  motion  of  it  &  fitted  with 
Balls  &  fockets  to  hang  by  for  going  at  fea.  lately  inuented  &c. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


141 


N=  1270. 

R.    HOOKE    à    R.    MORAY. 
[4    NOVEMBRE     1664]. 

Appendice  II  au  No.   1268. 

La  pièce  se  trouve  à  I.e'iden,  coll.  Huygens  '). 

Machine  pour  mefurer  la  viftelTe  des  Corps  defcendants. 

A.  uue  rouë  de  bois  à  l'eflieu 
de  laquelle  eft  fixé  le  bout  de  la 
pendule  BC,  laquelle  bat  les  de- 
mifecondes. 

DE.  un  Reflbrt  fixé  en  D  et 
ayant  à  E  une  pointe  capable  d'ar- 
refter  le  mouuement  de  la  rouë  et 
de  la  pendule  lors  que  le  Reflbrt 
efl:  lafché ,  ou  libre. 

FG  un  morceau  de  bois  qui 
tourne  fur  un  piuot  à  G.  ayant  un 
trou  au  bout  F  pour  y  attacher 
par  une  petite  chorde,  le  corps 
dont  on  veut  mefurer  la  vifl:eflfe, 
en  defcendant,  et  ayant  en  E  une 
dent  pour  bander  le  reflbrt. 

La  balle  de  plomb  (par  exem- 
ple) eflant  attachée  en  F  par  une 
chorde  ou  ficelle  de  la  longueur 
requife,  on  prend  la  balle  et  le 
bout  de  la  pendule  et  on  les  tient 
a  la  Hauteur  qu'il  faut,  et  puis 
lafchant  la  balle  et  la  pendule  enfemble  on  comte  les  vibrations  iufqu'a  ce  que  la 
balle  eftant  au  bout  de  la  chorde  en  bas,  la  chorde  en  tirant  le  bois  F  lafche  le 
reflbrt  qui  donnant  fur  le  bord  de  la  Rouë  l'arrefte  tout  court  dans  l'inftant.  Et 
la  limbe  de  la  rouë  eftant  diuifée  en  forte  qu'on  y  peut  compter  les  minutes  troi- 


')    Cette  copie  est  de  la  main  de  Moray. 


14a  CORRESPONDANCE.     1664. 


fiefmes  félon  les  marques  et  les  nombres  qui  y  font  appliquez,  on  fcait  en  combien 
de  minutes  fécondes  et  troifiefmes  la  balle  aura  defcendu. 

Or,  pour  faire  les  excurfions  de  la  pendule  toufiours  égales,  on  a  adioufté  à  cecy 
une  roue  de  rencontre  auec  un  contrepoids  qui  la  tourne.  Vous  iugerez  bien 
quelle  eft  l'exaftitude  de  cette  Machine  en  la  confiderant. 


N=   1271. 

R.    HOOKE    à    R,    MORAY. 
[4    NOVEMBRE     1664.] 

Appendice  III  au  No.   1268. 

La  pièce  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens  '). 

Inftrument  pour  mefurer  la  refraftion  des  liqueurs. 

AB.  ^)  Vn  morceau  de  bois  haut  d'enuirons  7.  pieds;  le  quel  on  fixe  perpendi- 
culairement. 

AK.  Vn  bras  de  bois  bien  poly,  marque  de  degrez,  ou  chordes  dont  le  radius 
eft  GH.  ayant  un  piuot  en  A.  farquoy  il  tourne. 

BI.  Vn  autre  Bras  tout  femblable. 

GH.  Vn  Jndex  qui  tourne  fur  le  piuot  H,  ayant  un  petit  morceau  de  bois 
percé,  pour  regarder  à  trauers  au  bout  G,  et  attaché  a  AK  en  forte,  qu'il  y  puiffe 
gliïïèr  depuis  A  iufqu'a  K. 

HE.  Vn  autre  tout  femblable. 

DE.  Vn  tuyau  de  fer  blanc  ou  Carton  noircy  en  dedans. 

F.  Vne  Chandelle,  ou  lampe. 

CL.  Vn  petit  vaiïïeau  de  bois  ou  cuiure  pour  y  mettre  de  l'eau,  ayant  un  trou 
à  D,  dans  lequel  il  y  a  un  verre  plat,  et  poly,  bien  cimenté  qui  eft  ioint  au  bout 
du  tuyau  DE.  le  tout  attaché  a  l'index  HE ,  en  forte  qu'ils  tournent  enfemble  fur 
le  piuot  H  comme  fait  l'autre  GH. 


')    Cette  copie  est  de  la  main  de  Moray. 
-)    Voir  la  figure  à  la  page  143. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


143 


Or  AB  eftant  dreïïe  au  perpendiculaire,  on  met  de  l'eau  dans  LC  à  la  hauteur 
du  milieu  du  piuot  et  puis  pofant  E  (par  example)  a  30.  degrez  de  B  fur  le  bras 
BI  on  place  une  chandelle  à  F  afin  que  la  lumière  pafîant  à  trauers  le  trou  ou  raye 
dans  le  petit  bois,  à  E,  le  tuyau  DE  et  le  verre  qui  eft  en  D  fe  puifTe  voir  en  haut, 
et  puis  appliquant  l'oeil  à  G  on  remeut  l'Jndex  GH  de  ça  et  de  là  iufqu'à  ce  que 
la  lumière  de  la  chandelle  fe  voit,  et  il  arriue  que  la  lumière  eftant  placée  a  30  de- 
grez de  B  elle  fe  voit  a  enuirons  4 1  degrez  de  A.  de  forte  que  la  refraftion  en  eft 
de  1 1  degrez. 


144 


CORRESPONDANCE.     1 664. 


N=   1272. 

W.  Brouncker  à  Christiaan  Huvgens. 

[novembre   1664].  .  -^ 

Appendice  IV  au  No.   1268. 

'La  letlre_  se  trouve  à  Leiiien,  coll.  Huygens. 

de  Milord  Brouncker.  1564  ')• 

")  According  to  my  Principle,  which  agrées  well  with 
the  few  Experiments  j  haue  made  of  that  kind,  a  Pendu- 
liim  ifochrones  to  any  line  or  plain,  or  folid  giuen  equals 
the  diftance  from  the  Vertex  of  the  horizontal  plaine  paf- 
fing  the  Center  of  Grauity  of  that  plaine  or  folid  which 
is  made  of  the  horizontal  parts  of  the  giuen  line,  plain  or 
folid  multiplied  into  the  diftance  from  the  Vertex  *). 

For  Example  AB  being  a  line  giuen,  the  triangle 

ABC  is  the  plain  fo  made  and  AD  is  the  diftance  from  the 

Vertex  A  of  the  horizontal  plaine  ED  paffing  the  Center 

of  grauity  f ,  which  is  therefore  the  Altitude  of  the  Pen- 

dulum  ifochrone  to  the  line  AB  (AD  =  |  AB).  And  fo  a  Pendulura  ifochrone 

to  a  rightline  triangular  plaine  is  J  of  the  Altitude  of  the  triangle  &c. 

This  pray  prefent  to  Monfieur  de  Zulichem  with  my  very  humble  feruice  & 
thanks  for  what  he  has  been  pleafd  to  communicate;  and  aftlire  him  of  a  very 
acceptable  réception  of  as  much  more  as  he  fhall  think  fit  to  oblige  me  with. 


")  Sa  théorie  n'eft  pas  vraye ,  fi  non  dans  l'agitation  des  figures  planes  fur  un  axe 
qui  eft  dans  leur  mefme  plan,  mais  dans  les  folides  elle  eft  entièrement  fauiïe. 
[Chr.  Huygens].  ^ 

*)  Methodus  indiuifibilium.   [Chr.  Huygens]. 


')    Ces  mots  sont  de  la  main  de  Chr.  Huygens. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I45 


N=  1273. 

A.  AuzouT  à  [Christiaan  Huygens]. 
[novembre   1664]. 

La  lettre  se  trouve  à  Letden^  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  réponâit  par  le  No.   1276. 

Vous  voulez  bien  Monfieur  que  fans  aucun  compliment  je  vous  marque  dans  ce 
billet  quelque  chofe  de  ce  que  vous  auez  fouhaité  dans  La  Lettre  ')  à  Monfieur 
Theuenot.  Je  croyois  trouuer  parmi  mes  papiers  quelque  chofe  fur  la  matière  des 
figures  Ifochrones  aux  Pendules,  car  il  me  femble  que  l'on  y  a  trouué  icy  quelque 
chofe  autrefois  -}  &  mefme  que  j'y  ay  fongé  mais  je  n'ay  peii  trouuer  mes  papiers 
&  il  ne  me  fouuient  plus  d'autre  chofe  fi  ce  n'efl:  que  la  matière  efl:  fort  difficile 
&  qu'en  ce  temps  La  je  remarquay  aufli  bien  que  vous  auez  fait  que  Le  Père 
Fabri  ^')  s'eftoit  trompé  &  entre  autres  il  me  fouuient  qu'il  a  fait  une  ligne  droite 
d'une  Ligne  qui  eft  une  hyperbole  &  par  conféquent  il  a  fait  fes  folides  de  Plans 
droits  quoyque  ce  deûfl:  eftre  des  portions  d'une  enuelope  conique.  Si  je  pou- 
uois  en  letat  ou  je  fuis,  mapliquer  a  cette  fpeculation  je  ferois  fort  aife  de 
m'èprouuer  fur  cette  matière,  car  elle  est  belle  &  afl^eûrement  difficile  &  je  crois 
qu'elle  va  bien  de  pair  auec  les  propofitions  *)  de  Monfieur  Pafcal.  Je  fus  hier 
auec  Monfieur  de  Zuillichem  s)  chez  Monfieur  Labbé  Charles '')  pour  eprouuer 
voflre  Lunette  à  miroir  contre  celle  de  Campani,  je  croy  que  la  fienne  eil  encore 
plus  uiue  mais  peut  être  que  c'cft  à  caufe  du  miroir  qui  ne  prend  pas  un  beau  poli, 
quoi  qu'il  en  foit  elle  plaift  plus  à  Monfieur  de  Zuillichem  qui  ne  fe  peut  ennuyer 
de  la  regarder:  La  voftre  decouure  enuiron  une  fois  autant  d'efpace,  mais  je  n'ay 
pas  trouuè  qu'elle  groffifi:  tant  quoi  qu'elle  foit  plus  longue  de  plus  d'un  pied,  car 
celle  de  Campani  n'a  que  3.  pieds  2.  pouces  de  votre  pied,  car  j'ay  ertimé  que  celle 
de  Campani  groflit  enuiron  14.  fois  &  la  vofl:re  guère  que  1 1.  fois;  il  efl:  vray  que 
fes  oculaires  font  bons  &  le  verre  objeftif  trèfnet  &  je  n'ày  point  encore  veû  de 
verre  objeftif  icy  qui  foit  fi  net.  j'ay  efiTaijé  contre  quelque  verres  que  j'efl:imois  afl"ez 
bon  mais  il  a  un  nuage  plus  fort  que  le  fien  que  je  n'ay  peu  encore  oflier  de  mes  ver- 
res, particulièrement  quand  je  me  fers  de  caue,  comme  j'ay  fait  dans  céte  êpreuue.  je 
ne  conçois  non  plus  que  vous  Monfieur  comment  il  peut  trauailler  fes  verres  au 
tour  &  fans  forme  &  pour  moi  j'ay  creïi  qu'en  fe  feruant  mefme  de  forme  La  moi- 
tié droite  plus  fermée  que  le  tour  particulièrement  pour  les  grands  verres  &  je  n'ay 

')  Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  M.  Thevenot. 

")  Consultez,  entre  autres,  les  Lettres  Nos.  24  et  27,  et  la  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Thevenot, 

datée  du  29  janvier  1665. 

■^)  Consultez  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1262,  note  i. 

''■)  Sur  la  cycloïde.  Consultez  la  Lettre  N°.  560,  note  32. 

5)  Constantyn  Huygens,  père,  qui  se  trouvait  alors  à  Paris. 

*)  Charles  de  Bryas. 

Œuvres.  T.  V.  ip 


146  CORRESPONDANCE.     1664. 


jamais  voulu  m'en  feruir  outre  que  j'ay  trouué  une  grande  difficulté  a  remettre  la 
forme  en  forte  qu'elle  tourne  parfaitement  rond,  je  vous  enuoye  le  deffein  '')  dune 
figure,  dont  peut  eftre  Monfieur  Petit  vous  aura  parlé  ")  ou  vous  laura  fait  voir,  que 
nous  auons  juiques  icy  négligée  par  laquelle  LauteurS'^prétendoit  faire  en  trefpeu 
de  temps  de  meilleures  Lunettes  que  par  Les  voyes  ordinaires,  mais  il  ne  l'a  jamais 
étendue  qu'a  3  ou  4  pieds.  Si  vous  auez  La  curiofité  de  lelTayer  vous  verrez  fi  elle 
peut  s'eftendre  a  de  grandes  Lunettes,  au  lieu  qu'il  fait  tourner  La  régie  par  le  mo- 
yen de  la  broche  on  pourroit  ne  la  faire  qu'aller  &  venir  direftement,  La  retenant 
entre  des  renures,  mais  je  ne  fçay  s'il  a  creû  que  cela  faifoit  mieus.  il  croyoit  par  la 
donner  une  figure  hyperbolique  au  verre:  je  croy  qu'il  feroit  afiez  difficile  de  dé- 
terminer quelle  figure  prend  cette  régie  car  je  croy  qu'il  y  a  de  la  différence  d'auec 
une  corde  attachée  à  deus  Clous,  cela  cft  digne  de  vos  méditations,  quoy  qu'il  en 
foit,  j'ay  enuie  au  premier  Loifir  de  L'éprouuer  pour  voir  fi  L'on  y  pourra  faire  des 
verres  de  1 2.  1 5.  ou  20.  pies  car  fi  cela  eftoit  on  pourroit  efpérer  d'en  faire  de  tou- 
tes fortes.  Je  ne  fcai  il  on  ne  vous  a  point  mandé  que  j'ay  écrit  une  longue  lettre'") 
à  Monfieur  L'Abé  Charles  fur  le  Raguaglio  ")  du  fieur  Campani,  fi  elle  n'eûil 
point  efl:é  fi  longue  je  vous  en  aurois  fait  faire  une  copie  mais  je  ne  crois  pas 
qu'elle  en  vaille  la  peine,  je  fis  L'obferuation  du  36  juillet  &  je  découuris  une  des 
ombres,  qu'il  marque  mais  ne  L'ayant  pas  veùe  fi  noire  ny  fi  ronde  qu'il  les  marque 
le  creûs  que  c'ciloit  une  laillie  ou  une  auance  de  La  bande  du  milieu  parce  qu'elle 
me  fembloit  fur  Le  bord  de  La  bandé  et  non  pas  dans  Le  milieu,  je  vous  feray  copier 
pour  Le  premier  jour  mon  obferuation  &  vous  L'enuoijeray  '-).  La  Lunette  auec 
Laquelle  j'obferuay  efl:  celle  qui  efi:  de  la  même  Longueur  que  la  voilre  &  que  vous 
auez  éprouuée  '^)  contre  la  voflre.  Nous  eipérons  que  le  Sieur  Campani  enuoyera 
à  Monfieur  le  Cardinal  Antoine  "•)  fa  lunette  de  55  palmes,  fi  cela  efl:  nous  L'cprou- 
uerons  contre  les  nôtres  &  vous  en  fcaurez  le  fuccès.  Monfieur  de  Zuylichem  s)  fait 
grand  état  de  celle  d'angleterre  de  Riues  de  60.  pieds  "■'^),  je  voudrois  bien  fcauoir 


■")    Nous  n'avons  pas  trouvé  ce  dessin.  °)    Consultez  la  Lettre  N^'.  1078. 

')    Suivant  la  „Lettre  à  l'Abbé  Charles"  (voir  la  note  10),  il  s'aiiit  ici  de  „Monsieur  de  Mern, 

Advocat  du  Roy  à  Nevers." 
'°)  Lettre  a  Monficvr  L'Abbé  Charles,  iVr  le  Raggvaglio  di  dve  nvove  olîervationi  &c.  da 

Givfeppe  Campani,  avec  des  reniarqves  ov  il  eft  parlé  des  novvelles  découuertes  dans  Sa- 

tvrne  &  dans  Inpiter,  &  de  plulienrs  choies  Curieufes  touchant  les  grandes  Lunetes  &c. 

Par  Adrian  Avzovt.  A  Paris,  Chez  lean  CvflTon,  rue  S.  lacqnes,  à  l'Image  de  S  lean  Bap- 

tille.  M.DC.i.xv.  Avec  Prinilege  dv  Roy.  in-4°. 

La  lettre  est  datée:  A  Paris  ce  Lundy  13  octobre  1664.  Elle  a  été  réimprimée  dans  les 

Mémoires  de  l'Académie  Royale  des  Sciences,  depuis  1666  jusqu'à  1699,  Tome  VIL  Partie  I. 

page  I. 
")  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  732,  note  10. 
"")  Nous  ne  possédons  pas  cette  observation. 

'3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 1 1 1.  '^^    Antonio  III  Barberini. 

'5)  Consultez  la  Lettre  N°.  1256. 


CORRESPONDANCE.     1664,  [47 

quel  oculaire  il  y  met  pour  veoir  ce  que  pourroient  faire  Les  miennes,  je  ne  vous  en 
mande  rien  parce  que  je  n'ay  pas  eu  La  commodité  de  m'en  feruir.  feulement  2  ou 
3  fois  je  voulus  elTaijer  a  IfTi  ciiez  Monfieur  Theuenot  mais  nous  ne  vifmes  rien 
que  la  Lune  &  dans  Jupiter  que  je  vis  une  fois ,  je  n'y  remarquois  rien  que  ce  que 
j'auois  veù  auec  ma  Lunette  de  2 1  pies,  peutêtre  que  dans  Le  temps  qui  vient  nous 
aurons  quelques  occafions  de  nous  en  feruir.  j'ay  grande  jmpatienced'aprendre  Le 
fuccès  de  vos  pendules,  n'ayant  la  curiofité  de  les  fcauoir  que  quand  il  vous  plaira 
me  faire  cette  grâce,  ce  n'eft  pas  que  je  n'attende  toujours  à  en  faire  faire  un  que 
vous  y  ayez  mis  La  dernière  main  afin  qu'il  foit  Le  meilleur  qu'il  fe  puifTe,  mais  il 
eft  bien  raifonnable  que  vous  en  tiriez  auparauant  tout  L'honneur  &  Le  profit  que 
mérite  une  fi  belle  jnuention,  Je  fouhaite  que  cela  reûfllffe  &  vous  fuplie  de  me 
croire  lans  aucune  referue,  Monfieur 

Voftre  tref  humble  &  trefobeiffant  feruiteur 

AUZOUT. 

N=   1274. 

Chrisïiaan  Huygens  à  11.  Moray. 

2  1     NOVEMBRE    I 664. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,   Royal  Society. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Elle  est  la  réponse  an  No.  1268.     R.  Moray  y  répondit  par  les  Nos.  1280  et  1287. 

MORAY. 

Sommaire:  Si  Hobbes  a  fait  imprimer,  oublié.  SUile  le  demande  0  qu'il  me  l'envoie. 

Tour  pour  les  verres  de  Monfieur  Hook.  Je  croy  qu'on  en  viendra  a  bout,  du  Son  loi. 

Voftre  idée  pour  l'horologe  eft  a  peu  près  comme  il  faut ,  mais  ce  n'eft  pas  tout  encore. 

Defcription  pas  necefTaire  dans  la  patente  et  pourquoy  il  en  a  trop  mis. 

machine  pour  mcCurer  les  temps  des  defccntes  de  Hook.  quelle  diiiifion  fur  la  roue. 

Je  croiois  l'avoir  feul.  prefuppofé  la  proportion  de  l'accélération  que  l'on  cherche. 

Dans  la  machine  pour  les  relVaftions  il  vaudroit  mieux  le  verre  du  cofté  du  tuyau  ou  eft  la  chandelle 

et  mettre  la  chandelle  fort  près.  Son  expérience  ne  femble  pas  fort  jufte. 
Centre  d'ofcillation  d'une  fphere,  niefure  univerfelle. 

Méthode  de  Monfieur  Brounker  bonne  pour  le  mouvement  d'une  forte  des  plans,  non  pas  folidcs. 
Recommande  qu'il  attribue  fuum  cuique. 
Thermomètre  qu'il  m'en  envoie  par  occafii  m. 
LailFons  la  les  chaifcs  roulantes. 
Mon  l'ere  traite  pour  avoir  la  Lunette. 

a  la  Haye  ce  2 1  Novembre  1 664. 

Monsieur 

N'ayant  pu  vous  faire  refponce  par  l'ordinaire  pafl^è  il  ne  faut  pas  que  je  laifîe 

encore  partir  cettui  cy  fans  m'acquitcr  de  ce  devoir  quoy  qu'un  falcheux  mal  de 

telle  qui  m'a  duré  tout  ce  jour  me  donne  plurtofl:  envie  de  ne  rien  faire.  J'ay  leu  et 

releu  avec  grand  plaifir  voftre  longue  lettre  a  la  quelle  après  vous  avoir  remercié 

')   Consultez  la  Lettre  N°.  1267. 


148  CORRESPONDANCE.     1664. 


des  belles  inventions  qu'il  vous  a  pieu  me  communiquer  et  de  h  peine  que  vous 
avez  prife  a  me  les  rendre  bien  intelligibles,  je  taicheray  de  vous  rcfpondre  ainfi 
que  vous  avez  fait  aux  mienes  fans  rien  obmettre. 

J'approuue  fort  la  penfée  de  Monfieur  Hook  de  tailler  les  verres  par  le  moyen 
du  cercle  de  fer,  et  je  croy  aiïiirement  que  Campani  s'en  fert  auffi,  mais  de  quelle 
façon  c'eft  ce  que  je  defirerois  fort  de  fcavoir,  car  d'appliquer  ce  cercle  au  bout 
d'un  ballon  et  le  verre  a  un  autre,  je  ne  penfe  pas  que  ce  foit  le  moyen  de  faire  rien 
de  bon,  mais  je  m'imagine  que  le  cercle  ne  doit  fervir  que  pour  doucir  et  perfeftion- 
ner  la  figure  du  verre  après  qu'on  la  luy  a  fait  prendre  dans  une  forme.  Je  iuis  fort 
aile  que  vous  eftes  refolus  a  la  recherche  de  ce  beau  fecret,  j'en  feray  de  mefme 
de  mon  coftè,  et  j'ay  défia  commencé  a  faire  quelques  efl"ais  dont  je  vous  rendray 
compte  comment  je  m'en  feray  trouuè.  Monfieur  Auzout  m'efcrit  ")  de  Paris  qu'il 
n'a  jamais  vu  de  verre  objeftif  fi  net  que  celuy  de  la  petite  lunette  de  Campani, 
ni  qui  îa.fCe  paroifl:re  les  objefts  fi  vifs  et  fans  nuage. 

Pour  les  promefies  de  Monfieur  du  Son  je  ne  croy  pas  que  vous  en  fafliez  grand 
eftat.  il  efl:  afl!ez  bon  mechanique  mais  il  n'entend  aucunement  la  théorie  de  la  diop- 
trique  ni  de  géométrie  non  plus  comme  je  l'ay  efprouuè  lors  qu'il  eftoit  en  ce  pais  s). 

J'ay  aflfez  bien  compris  la  defcription  de  vollre  horologe  en  Idée,  et  elle  eft  a 
peu  près  comme  il  faut,  mais  pourtant  vous  n'avez  pas  encore  tout  trouuè  et  omet- 
tez des  chofes,  qui  en  venant  a  la  pratique  vous  donneroient  quelque  difficulté. 

Jufqu'a  cet  heure  je  n'ay  peu  auoir  le  fécond  ouurage  de  cette  forte  mais  feule- 
ment aujourdhuy  il  a  commencé  a  aller  chez  le  horologer*'),  n'eftant  pas  encore 
accommodé  dans  fa  boete.  Cependant  en  comparant  celuy  que  j'ay  avec  ma  mon- 
tre a  grand  pendule,  je  fuis  afl^ez  fatiffait  de  fa  juftefl'e  n'y  trouuant  au  plus  que  2 
ou  3  fécondes  d'extravagance  en  de  certains  temps  quand  il  y  a  grand  change- 
ment en  l'air  et  de  la  quelle  je  fuis  encore  en  doubte  au  quel  de  ces  deux  pendules 
il  faut  l'attribuer. 

Pour  ce  qui  efi:  de  la  defcription  ')  de  cette  nouuelle  inuention  que  vous  voulez 
mettre  dans  la  patente,  pardonnez  moy  fi  je  ne  fuis  pas  de  vollre  auis,  car  je  croy 
qu'on  feroit  mieux  de  demander  généralement  le  Privilège  pour  l'application  des 
horologes  a  pendule  a  la  navigation,  fans  fpecifier  fi  fort  toutes  les  parties  de  la 
machine,  par  ce  qu'autrement  il  viendra  des  horologers  ou  autres  gens,  qui  en 
diverfifiant  la  conftruftion  de  quelque  chofe  prétendront  d'apporter  des  inventions 
qui  ne  font  pas  comprifes  dans  le  privilège.  Je  ne  fcay  pas  aufll  comment  je  en 
_  pourrois  donner  une  defcription  intelligible  outre  ce  que  je  vous  en  ay  efcrit  cy  de- 
vant *) ,  a  fcavoir  qu'il  y  a  un  petit  poids  pendu  fur  la  roue  de  rencontre  qui  a  cha- 

-)    Consultez  la  Lettre  N°.  12-2. 

3)   D'Esson  avait   passé  quelque  temps  à  Rotterdam,   pour   construire   son    „malle  schip." 

Consultez  la  Lettre  TN°.  1243. 
'*)    Severyn  Oostervvijk.  .  s)    Voir  la  pièce  1\'°.  1:69. 

•î)    Consultez  la  Lettre  N°.  1553.   - 


CORRESPONDANCE.     1664. 


149 


que  tour  de  cette  roue  eft  remonté  par  le  moyen  du  grand  contrepoids  de  l'horo- 
loge:  mais  je  croy  que  ce  feroit  défia  en  mettre  trop,  par  ce  qu'un  autre  viendra  et 
mettra  ce  poids  fur  la  roue,  d'après  fouftenant  que  c'efl:  fans  contrevenir  à  la  defenfe. 
Je  n'ay  pas  encore  demandé  le  Privilège  icy,  par  l'avis  de  quelques  uns  qui  pen- 
ibient  qu'il  falloit  pluftofi:  traiter  avec  la  Compagnie  des  Indes.  Mais  je  croy  qu'en 
tous  cas  il  fera  bon  d'avoir  le  Privilège,  et  partant  je  preienteray  requefte  ^)  au 
premier  jour.  Quant  au  nom  que  vous  voulez  mettre  dans  la  patente,  je  m'en 
raporte  très  volontiers  a  vous,  feulement  en  parlant  de  l'invention  je  vous  recom- 
mande de  fuum  cuique  tribuere. 

Voftre  Capitaine  Holmes  demeure  fort  long  temps  a  revenir,  je  defire  fort  de 
veoir  fes  obfervations  quoy  q\i'a  vous  dire  le  vray  je  n'attends  pas  qu'il  fe  foit 
fervi  fort  utilement  des  horologes  qu'on  luy  a  mifes  en  main,  tant  a  cauie  qu'elles 
n'eftoient  pas  alTez  exaftes  a  terre  que  pour  n'avoir  pas  elle  mifes  foigneufement 
a  la  véritable  mefure  des  jours  devant  le  départ. 

Ce  fera  beaucoup  fait,  fi  Mylord  Brouncker  vient  a  bout  de  la  demonftration. 
Pour  ce  qui  efl:  de  fa  règle  des  Pendules  ifochrones  qu'il  a  pris  la  peine  d'efcrire 
dans  le  billiet^)  que  vous  m'avez  envoyé,  elle  s'accorde  avec  la  miene  en  ce  qui  ell 
dumouuement  de  Largeur  des  figures  planes,  mais  ne  s'ertend  pas  a  l'autre  niou- 
uement  que  j'appelle  Latéral  des  mefmes  figures,  ou  il  y  a  beaucoup  plus  de  diffi- 
culté, ni  aufiïi  aux  mouuements  des  corps  folides  ou  il  y  en  a  encore  d'avantage. 

Vous  m'avez  défia  communiqué  autrefois  '*)  ce  qu'il  avoit  déterminé  pour  la 
mefure  univerfelle,  mais  pour  n'efi:re  point  obligé  a  une  certaine  proportion  de  gran- 
deur de  Ipherc  a  la  longueur  du  pendule,  il  elt  utile  de  fcavoir  le  centre  de  vibra- 
tion d'une  fphere  pendue  a  quelque  longueur  de  fil  que  ce  foit,  le  quel  centre  je 
mettray  icy  comment  fe  trouue.  Soit  la  fphere  ABC  dont 
le  centre  D,  pendue  au  filet  AE,  attaché  en  E.  Il  faut  trou- 
uer  aux  lignes  ED,  DB  la  troifieme  proportionelle  DF.  de 
la  quelle  DO  faifant  les  |.  je  dis  que  O  eft  le  centre  de 
vibration  de  cette  fphere  ainfi  fufpendue,  c'eft  a  dire  que 
fes  vibrations  feront  ifochrones  a  un  pendule  fimple,  dont  le 
plomb  eft  confiderè  comme  fans  grandeur,  de  la  longueur 
de  EO.  Tellement  que  pour  la  mefure  univerfelle  il  fuffit 
d'avoir  quelque  fphere  fufpendue  qui  fafie  des  vibrations 
d'une  leconde  ou  demi  féconde,  les  plus  pefantes  et  gran- 
des eftant  les  meilleurs,  a  caufe  de  la  refiftance  de  l'air.  Je 
trouue  cette  longueur  EO  fort  exaftement  '°)  de  9I  pouces 
de  Rhynlande  lors  que  les  vibrations  font  de  demi  féconde. 


')    Voir  la  pièce  N°.  i  278. 

')    Consultez  les  Lettres  Nos.  pg^^  ^(Si}  et  994. 


>*)    Voir  la  pièce  N°.  1 272. 
'°)  Consultez  la  Lettre  N'-. 


940,  note  I  3. 


150      _  CORRESPONDANCE.     1664. 


Vous  m'obligerez  fort  de  m'envoier  par  occafion  un  tel  thermomètre  que  vous 
dites,  je  n'en  ay  jamais  eu  que  de  petits  de  cette  forte  qui  font  fccllez  hermétique- 
ment, s'il  y  a  quelque  chofe  de  plus  dans  la  conftruftion  des  grands  vous  m'en 
pourriez  faire  la  defcription  par  avance. 

La  machine  ")  pour  la  refraélion  des  liqueurs  de  Monfieur  Hoolt  eft  fort  bien 
trouuée,  leulement  je  ferois  d'avis  d'appliquer  le  verre  en  bas  au  bout  du  tuyau 
que  je  remplirois  tout  de  la  liqueur  qui  efl:  dans  le  petit  vafe  et  mettrois  la  lumière 
fort  près  du  verre,  autrement  comme  il  ell  mis  a  cet  heure  il  eft  difficile  de  l'appli- 
quer cxaftement  perpendiculairement  au  bout  du  tuyau ,  et  je  ne  fcay  fi  c'ell  a 
faute  de  cela  que  la  proportion  que  vous  dites  avoir  eftè  trouuée  en  la  refradtion 
de  l'eau,  n'eft  pas  bien  jufte,  au  moins  elle  diffère  trop  de  celle  que  j'ay  trouuée 
jufqu'icy  et  auffi  Monfieur  des  Cartes  '-)• 

L'autre  machine  '■')  pour  mefurer  le  temps  des  cheutes  eil  auffi  fort  ingenieufe, 
mais  je  voy  quelques  divifions  fur  le  cercle  attaché  au  pendule,  les  quelles  je  vou- 
drois  bien  fcavoir  comment  elles  ibnt  prifes;  car  je  croiois  les  fcavoir  feul  jufqu'icy. 
cependant  fans  les  avoir  au  jufte  la  machine  n'eft  pas  complette ,  et  remarquez  en- 
core que"  pour  les  avoir  il  faut  prefuppofer  la  proportion  certaine  de  FaccroifTe- 
ment  des  vitefTes  la  quelle  l'on  veut  chercher  ou  examiner  par  cette  machine;  ce 
qui  n'eft  pas  ainfi  dans  la  miene. 

Je  ne  vous  diray,rien  touchant  les  chaifes  roulantes  puis  que  vous  dites  qu'il 
n'en  eft  pas  encore  temps  et  que  de  plus  je  me  mets  fore  peu  en  peine  du  fucces 
qu'elle  auront  n'ayant  jamais  eilè  dans  mon  approbation  que  médiocrement  fur 
tout  a  caufe  de  la  charge  du  cheval. 

Mon  Père  devient  tous  les  jours  plus  amoureux  de  la  limette  de  Campani,  etfait 
traiter  pour  l'avoir  mais  je  doute  s'il  en  viendra  a  bout  par  ce  que  Monfieur  le  Car- 
dinal Antoine  ''')  fcait  trop  bien  ce  qu'elle  vaut. 

J'efcris  tout  cecy  fi  fort  a  la  bafte  que  je  doute  fi  vous  pourrez  le  lire,  l'heure  de 
la  pofte  eft  venue,  c'eft  pourquoy  fi  j'ay  encore  obmis  quelque  chofe  voiis  l'im- 
puterez a  cette  grande  hafte.  Je  fuis  de  tout  mon  coeur 

Monsieur 


Voftre  trefobeiffant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


")  Voir  la  pièce  N°.  1271. 

")  En  efFet,  si  l'on  calcule  l'indice  de  réfraction  d'après  les  données  de  la  pièce.N°.  127 1 ,  on 

trouve  la  valenr  1,3 12 ,  qui  diffère  sensiblement  de  ^^  5  valeur  très  exacte,  indiquée  par 

Descartes  dans  le  8mc  Discours  de  ses  „Météores."  Plus  tard  Hooke  a  obtenu  un  meilleur 
résultat  que  celui  critiqué  par  Huygens.  Voir  la  pièce  N°.  1295. 
'3)  Voir  la  pièce  N°.  1270.  '+)  Antonio  HI  Barberini. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I5I 


N"  1275. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 

27    NOVEMBRE     I 664. 

l,e  sommaire  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 

a  Père. 

ij  Novembre   1664. 

Cafembroot  ').  Privilège  "'),  lunettes,  privilège  en  france ,  incommodité  de  ce 
qu'il  en  faut  payer  40  ou  50  pifloles.  frères  luy  efcriront  touchant  Zulichem ,  moy 
a  Thevenot  3),  Auzout  '*)  a  Monfieur  Chapelain  5). 


N=  127(5. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 
27  novembre   1664. 

Le  sommaire  se  trouve  à  l,eitleii,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  an  No.  1273. 

A  Auzout. 

27  Novembre   1664. 

Ce  que  j'ay  trouuè  dans  les  lettres  ')  du  Père  Merfenne  touchant  les  Ifochrones. 
A  ce  que  mande  mon  Père  et  Monfieur  l'Abbè  Charles  °)  a  Bataille,  la  lunette  de 
Campani  n'eil  pas  tout  a  fait  inimitable,  celle  de  mon  père  de  20,  la  miene  de 
6  pieds,  groffit  30  fois,  ouverture  d'im  pouce  et  ^,  ce  qui  vient  de  ce  que  j'ay 
taillé  ce  verre  fort  grand.  Je  croy  que  la  méthode  de  Campani  eft  avec  le  cercle,  ce 
que  j'en  ay  trouvé  après  que  d'Angleterre  3)  on  ma  donné  cette  ouverture.  Tour  de 
l'advocat  de  Nevers'*)  femble  peupratiquable.  figure  d'une  lame  pliante.je  l'ignore 
jufqu'a  cet  heure,  ce  feroit  merveille  fi  c'eftoit  la  hyperbole  requife.  du  fucces  des 
pendules.  Centre  d'ofcillation  de  la  fphere. 


')    Il  s'agit  probablement  de  Sopliia  van  Casembroot.  Consnltez  la  Lettre  M".  1283. 
-)   Voir  la  pièce  N°.  1279. 

•>)   Voir  la  Lettre  N°.  1277.  +)    Voir  la  Lettre  N°.  1276. 

5)    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  J.  Chapelain.  Peut-être  que  la  Let- 
tre N°.  1285  est  une  réponse  à  celle-là. 


•)    Voir  les  Lettres  N"s- 13,  23  et  25.  =)    Charles  de  Bryas. 

3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 268. 

*)    De  Meru  ,  consultez  la  Lettre  N°.  1 273 ,  note  9. 


152  CORRESPONDANCE.     1664. 


N=   1277. 

Christiaan  Huygens  à  M.  Thevenot. 
27  novembre   1664. 

Le  snmmairâ  se  trouve  à  LeUen  ,  crill.  Hnygens. 

A  Thevenot. 

27  Novembre    1664. 

Il  femble  qu'il  attendoit  la  refponce  de  Roberval  fur  les  Ifochrones,s'il  la  reçoit 
qu'il  me  l'envoie,  dans  les  Lettres  ')  du  Père  Merfenne  je  n'ay  trouvé  que  pour  le 
fefteur  de  cercle  fufpendu  par  le  centre  du  cercle.  Je  me  fers  dune  balle  applattie 
mais  le  changement  que  j'ay  apporté  a  l'ouvrage  -)  ell  bien  d'autre  confideration 
quoy  que  non  pas  fort  difficile  a  trouuer.  De  mes  eiïais.  De  leurs  expériences. 
A  Auzout  3)  de  l'invention  pour  les  verres  avec  le  cercle*).  Reponfe  de  ce  quil  me 
mande  de  l'apparence  d'un  etablilTement  d'Académie,  ce  me  fera  beaucoup  d'hon- 
neur d'en  eftre. 


N°   1278. 

Christiaan  Huygens  aux  Etats-Généraux, 
[novembre   1664]. 

La  minute  et  la  copie  se  trouvent  à  J^eiden  ,  colL  Huygens. 

Synde  in  voorleden  jaeren  vêle  inventien  te  voorfchijn  gebracht  tôt  het  vinden 
van  Ooft  en  Weft,  ende  aile  tôt  noch  toe  veroordeelt  als  onmogelijck  om  in  't 
werck  gertelt  te  werden  ofte  altydt  dat  daer  eenige  nutticheyt  tôt  de  Zeevaert  uijt 
fonde  ontftaen,  foo  is  nochtans  bij  al  de  geene  die  hier  van  gehandelc  hebben  ver- 
rtaen  dat  indien  het  mogelijck  waer  dat  men  feer  perfefte  uijrwercken  kondeprac- 
tiferen  ende  die  fonder  hinderingh  aen  haer  gangh  op  zee  mede  voeren ,  dat  alf- 
dan  de  faecke  volkomentlyck  fonde  gevonden  fijn ,  ende  dat  defe  oock  verre  de 
belle  en  lichtfte  manier  van  aile  wefen  fonde  dewijl  die  fonder  eenighe  moeijte  bij 
het  zeevarend  volck  gepleeght  konden  werden,  als  terftont  fal  werden  betoont. 

Dit  dan  aengemerckt  hebbende  ende  mij  fijnde  te  vooren  gekomen  over  enighe 
jaeren  eene  nieuwe  inventie  van  Vurwercken  met  een  flingerende  loot  in  plaets 


')   Consultez  les  Lettres  Nos.  13,  23,  25  et  27. 

^)    Chr.  Huygens  parle  ici  de  la  nouvelle  invention  de  l'horloge.  Consultez,  entreautres,  la 

Lettre  N°.  1253. 
3)    Voir  la  Lettre  N°.  1276.  ■*)    Voir  la  Lettre  N°.  1274. 


CORRESPONDANCE.    1664.  153 


van  onruCt,  welcker  gangh  ick  bevond  aen  geen  veranderiug  van  weer  of  lucht 
fubjeâ:  te  fijn,  en  van  foo  grooten  eenparigheijt  en  feeckerheijt  dat  in  eenighe 
maenden  geen  minut  ofce  gf^  deel  van  een  uyr  en  verliepen,  foo  en  cwijffelde  ick 
geenfins  ofte  het  voorfegde  lecreet  der  Lenghden  fonde  te  gelijck  mede  hier  door 
gevonden  fijn,  indien  foodanighe  uijrwercken  't  fcheep  gebracht  fijnde,  de  bewe- 
gingh  der  zee  konden  wederftaen.  waer  in  ick  nochtans  geen  weynigh  fwaericheijt 
vondt,  foo  dat  ick  het  langhe  hebbe  laeten  beruften  fonder  eenighe  proefdien 
aengaende  aen  te  fi:ellen  ofte  iets  te  praftiferen  dat  daer  in  foude  mogen  behulp- 
faem  fijn.  Doch  evenwel  de  voorfegde  uijrwercken  t  zedert  van  tijdt  tôt  tijdt 
verbetert  ende  geperfeftioneert  hebbende  ende  onlanghs  bij  experientie  op  zee 
bevonden  fijnde  dat  defelve  (op  feeckere  manier  toegeftelt)  niet  tegenilaende  het 
geweldigh  flingeren  en  fpringen  van  een  fchip,  geenfins  en  laeten  haer  eendrach- 
tighe  gangh  te  continueren,  foo  derve  ickinij  inbeelden  dat  men  van  nu  voortaen 
de  gewenfchte  effeften  daer  van  mogen  fien  ende  genieten,  achtende  dienvolgens 
oock  gehouden  fchuldigh  te  fijn  tôt  algemeene  voordeel  en  nutticheijt  voorts  aen 
den  dagh  te  brengen  het  geen  daer  toe  wert  vereijfcht.  Het  is  bekent  aen  allen  die 
eenighfins  de  zeevaert  verfliaen  hoe  groot  hét  gebruyck  van  defe  inventie  is  en 
hoe  gewenfchten  faecke  want  fij  wel  weten  met  hoe  grooten  moeijte  de  giffingen 
der  ftuyrluyden  gemaeckt  vv^erden  uyt  de  gehouden  koers.  de  fl:reeck  en  fl:erckte 
der  wind,  zeylagie  van  \  fchip,  enz.  enz.  ") 

')Geven  in  alleronderdanicheyt  te  kennen  N.  Brus-)  en  Chrifl:iaen  Huygens  hoe 
dat  fij  Supplianten  door  de  middel  vande  Horologes,  met  een  pendulum  gaende  ge- 
inventeert  onlanghs  door  de  voorfegde  Chriftiaen  Huygens  ende  nu  door  den  voor- 
fegden  N.  Brus  met  eenighe  bijvocginge  foodanigh  geapproprieert  datfe  de  bewe- 
gingh  van  een  fchip  in  zee  bequaemelyck  konnen  uytfi:aen,  hoe  dat  fij,  fegh  ick, 
door  middel  van  de  voorfegde  horologes  de  gewenfchte  en  foo  lang  gefochte  in- 
ventie van  Ooft  en  Weft  ofte  der  lenghden  vertrouwen  bekomen  te  hebben:  Ende 
dewijl  fy  van  meeninghe  fijn  de  felve  Inventie  voorts  in  'c  werck  te  fiiellen  ende 
daer  van  fekerder  proeve  te  doen  nemen  op  eenighe  langhe  vaerten,  gevende  eeni- 
ghe van  de  voorfegde  horologes  mede  tfcheep  mitfgaders  de  inftruftie  hoe  men 
fich  daer  van  moet  dienen,  v^^aer  door  dan  de  Inventie  aen 't  licht  gebracht  ende 
bekent  moet  werden  gemaeckt.  foo  is  haer  Supplianten  ootmoedigh  verfoeckop  dat 
fij  fulx  feeckerlyck  en  fonder  prejudicie  daer  bij  te  lijden  mogen  doen,  dat  het  U 
Hoog  Moogenden  geliefte  zij  foo  wanneer  by  experientie  bevonden  fal  werden 
defe  haeren  vondt  goedt  en  prafticabel  te  fijn  dat  fy  Supplianten  alfdan  voor  de 
eerfl:e  vinders  van  foo  importante  iaeck  werden  erkenç,  ende  ingevolge  oock  het 


')    Ici  commence  nue  seconde  partie,  écrite  sur  nne  fenille  détachée  de  cette  minute. 
-")    Alexander  Bruce. 

Œuvres.  T.  V.  2 


154  CORRESPONDANCE.    1664. 


praemium  genieten  mogen  t  geen  by  U  Hoog  Moogenden  daer  toe  geftelt  is. 
Welck  doende  &c. 


")  Note  marginale:  verbeceriiig,  onbekende  ftonden  der  cijen.   [Chr.  Huygens]. 


N°   1279. 

Les  Etats-Généraux  à  Christiaan  Huygens. 

5    DECEMBRE     1664. 

La  pièce  se  trouve  à  la  Haye^  Archives  Royales'^'). 

Oélroy  voor  Christiaen  Huygens,  tôt  het  maecken 

van  een  nieuwe  inventie  van  Horologien  ende  Slingerwerck,  voor 

den  tijt  van  twintich  naeftcomende  Jaren. 

De  Staten  Generael  der  Vereenichde  Nederlanden  Allen  dengeenen  die  defen 
lullen  fien,  ofte  hooren  lefen,  Saluyt,  Doen  te  weeten,  Dac  wy  ontfangen  hebben 
d'ootrfioedige  Supplicatie  -)  aen  ons  geprefenteert  uyt  den  naem ,  ende  van  we- 
gen  Chriftiaen  Huygens ,  Inhoudende  hoe  dat  hy  Suppliant  inden  Jare  1 656  ge- 
inventeert  hadde  het  nieuwe  Horologie  tegenwoordich  belcent  met  den  naeme 
van  't  Pendulum,  ofte  Slingerv^^erck,  ende  fulcx  principalyck  met  intentie  om 
het  felve  ten  gemeenen  befte  t'appliceren  tôt  dienfte  der  navigatie,  ende  langh 
gefochte  feeckere  affmeetinge  der  graden  Longitudinis ,  ofte  van  Ooft  en  Well , 
als  blyckt  by  de  befchrijvinge  s)  der  voornoemde  Jnventie,  welcke  hy  Suppliant 
aende  Heeren  Staten  van  HoUandt  ende  Weftvrieflandt  hadde  opgedragen  '^')^  ende 
alfoo  zedert  by  eenige  obfervantien  ter  Zee  w^as  bevonden ,  dat  de  voornoemde 
horologien,  ter  faecke  voorfchreve ganfch  applicabel  ende  gebruyckbaer  waren, 
dat  oock  hy  Suppliant  naderhant  op  ailes  naerder  gefpeculeert  hebbende,  een 
middel  hadde  uytgevonden  om  defelve  horologien  foo  te  w^ater  als  te  lande,  met 
ongelijck  meerder  juftefle  te  doen  gaen,  dan  die  tôt  noch  toe  fijn  in  't  werck  ge- 
ftelt ,  mits  het  welcke  hy  dan  vaftelyck  vertrouwde  dat  de  obfervatien  der  lengh- 
den  voornoemt  met  foodanige  feeckerheyt,  als  in 't  ftuck  vande  Navigatie  wiert 
vereyfcht ,  fonde  te  wege  werden  gebracht ,  hebbende  hy  Suppliant  fyne  fchul- 
dicheyt  geacht  ons  fulcx  onderdanich  bekent  te  maecken ,  Verhopende  dat  foo 


')  On  Ta  tirée  des  „Resolutien  der  Staten-Generael,  1664." 

-)  Voir  la  pièce  N°.  1278. 

3  )  Voir  Toiivrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  511,  note  1. 

'^)  Consultez  la  pièce  N°.  510",  dans  le  Supplément  du  Tome  II. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I55 


wanneer  der  foodanige  effeftive  preuven  toc  0ns  genoegen  fouden  wefen  gedaen, 
hij  Suppliant  oock  met  de  premie,  by  ons  over  veele  jaren  op  foo  importance  in- 
ventie  geftelt,  fonde  werden  geremunereert,  verfoeckende  ondertufTchen  ootmoe- 
dich  dat  foo  cen  opfichce  van  Syne  Supplianc  gedaene  moeyce  en  koften  in  hec 
nycvinden  ende  bevorderen  van  de  inventie  voornoemt ,  als  om  te  verhoeden  het 
prejuditie  dat  deielve  inventie,  alfmede  de  fcheepvaert  fonde  comen  te  lijden,  door 
het  onperfedt  namaecken  der  voorfeide  nyrw^ercken ,  hem  gelieve  te  vergunnen 
Odtroy  ende  Privilégie ,  waer  by  aen  allen  en  een  iegelyck  werde  geinterdiceert 
fonder  des  Suppliants  permiffie  en  fpeciael  confenc ,  geene  flingerwercken  om  coc 
de  navigatie  gebruickt  te  werden ,  hier  te  lande  te  maecken ,  ofte  toe  te  ftellen , 
ofte  elders  gemaeckt  fijnde  alhier  te  vercoopen,  ofte  te  gebruycken,  alfmede  van 
in  geeniger  manière,  londer  hec  voornoemde  confenc  nae  te  maecken,  ofte  te 
debiteren,  hetzy  om  te  water  ofte  te  lande  te  gebruycken,  des  Suppliants  laetfl:  ge- 
inventeerde  uyrwercken.  In  welcke  een  cleyn  gew^icht  binnen  het  werck  is,  al- 
leen  het  fchaeckelradt  omdrijvende,  'twelck  t'elckens  door  het  groote  gewicht 
werc  opgewonden.  Ailes  voor  den  tyt  van  twintich  naeftcomende  jaren ,  en  op 
ibodanigen  poene,  als  ons  gelieven  mochte  te  ftatueren. 

welcken  aengemerckt,  Soo  ift ,  Dat  wij  ons  ter  bede  vanden  voornoemden  Sup- 
pliant genegen  vindende,  delelven  geconfenteert,  geaccordeert  ende  geoélroyeert 
hebben,  confenteren,  accorderen  ende  oftroyeren  mits  deien,  dat  hij  alleen,  ende 
met  feclufie  van  allen  anderen ,  voor  den  tyt  van  twintich  naeftcomende  ende  ach- 
tereenvolgende  jaren  in  defe  Vereenichde  Nederlanden ,  geaffocieerde  Landt- 
fchappcn ,  Steden  ende  leden  van  dien ,  de  voorfchreve  nieuwe  inventien  van  ho- 
rologie  ende  (lingerwerck  fal  mogen  maecken,  praftiferen ,  in't  werck  ftellen 
ende  gebruycken ,  doen  maecken ,  pradtiferen ,  int  werck  ftellen  ende  gebruycken, 
oock  venten  ende  vercoopen,  verbiedende  overiulcx  allen  ende  eenen yegelycken 
ingefetenen  van  de  Voorfeide  Vereenichde  Nederlanden ,  geaffocieerde  Landt- 
fchappen,  Steden  ende  Leden  van  dien,  binnen  den  voorfchreven  tyt  van  twintich 
■  naeilcomende  jayen,  de  voorfeide  nieuwe  inventien  in  'tgeheel  ofte  ten  deele, 
int  groot  ofte  int  cleyn  nae  te  maecken ,  doen  naermaecken,  praftiieren  ofte  elders 
naergemaeckc  hier  te  lande  te  brengen  om  vercoft,  ofte  gebruyckt  te  werden , 
opte  verbeurte  van  aile  de  naergemaeckce  wercken  ende  inftrumenten ,  ende  daer- 
enboven  van  een  ibmme  van  driehonderc  Carolus  guldens ,  c'appliceren  een  der- 
dendeel  daervan  ten  behoeve  van  den  officier  die  de  Calangie  doen  ial,  het  tweedc 
derdendeel  ten  behoeve  van  den  Armen ,  ende  het  refterende  derdendeel  ten  be- 
hoeve van  den  voornoemden  Suppliant ,  mits  dat  hy  fy  een  nieuwe  inventie ,  noyt 
voor  defen  hier  te  lande  geinventeert,  gebruyckt  ofte  gepraélifeert,  ende  defelve  ' 
inventien  gebracht  ende  geftelt  werden  in  volcomen  perfeélie  binnen  een  jaer 
naer  date  defer  vallende,  op  pêne  van  het  verlies  van  defen  onfen  Odroye,  ont- 
bieden  ende  beveelen  daeromme  allen  officieren,  jufticieren,  magiiliraten  ende 
inwoonders  van  de  voorfchreven  landen ,  mitfgaders  allen  anderen ,  dien  dit  aen- 


156  CORRESPONDANCE.    1664. 


gaen  mach,  dat  hy  den  meergenoemden  Suppliant  doen,  ende  laten  genieten, 
ende  gebruycken  t'  volcomen  effeft  van  defen  onfen  Oftroyc,  Confent  cnde  Pri- 
vilégie, Ceiïerende  aile  beleth  ende  wederfeggen  ter  contrarie,  Behoudelyck  noch- 
tans,  dat  hij  Suppliant  gehouden  blijtt  op  defen  onfen  Oftroye  te  verfoecken 
oock  t'  obtineren  attache  ')  van  foodanige  Provincie  off  Provincien ,  alwaer  hy 
fyne  voorfchreve  nieuwre  inventien  fal  willen  praétiferen  ende  in't  werck  ftellen. 
Gegeven  inden  liage,  onder  onfen  Cachette,  paraphure  ende  de  fignature  van 
onfen  Griffier  op  den  vyftden  december  1664. 

N=   1280. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

5    DÉCEMBRE    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leideti,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1274.       C/ir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1301. 

A  Whitehall  ce  25.  Nouembre  1664. 
Monsieur 

Toutes  vos  lettres  m'obligent  beaucoup.  Mais  voflre  dernière  du  21  l'emporte 
pardeïïus  toutes  les  précédentes.  M'elcrire  une  longue  lettre,  pleine  de  belles 
chofes,  lors  qu'un  mal  de  tefte  vous  folicitoit  de  n'en  rien  faire,  mérite  bien  d'eftre 
eftimé  une  marque  trefparticulicre  d'une  affeftion  peu  commune,  il  ell  donc  bien 
raifonable  que  J'y  faiïe  une  refponce  prompte  et  fatiffaftoire  autant  que  Je  le  puis. 

J'y  remarque  d'abord  voftre  bonté  et  voftre  perfpicacité.  l'une  en  ce  que  vous  auez 
pris  plaifir  de  lire  plus  d'une  fois  une  lettre  fi  mal  bafUe  comme  font  les  miennes; 
l'autre  en  ce  que  vous  ayez  pu  comprendre  ce  que  J'ay  voulu  dire  en  defcriuant  a 
la  hafte,  et  fans  relire,  des  chofes  dont  un  autre  que  vous  aura  eu  mille  peines  a 
rien  entendre. 

La  machine  de  Monfieur  Hook  efi:  dreffee  et  vous  içaurez  quel  fuccés  aura  cette 
inuention,  et  toutes  les  particularitez  de  fa  ftrufture  fi  Je  vois  qu'il  vaille  la  peine 
de  vous  les  defcrire.  pour  ce  qui  efi:  des  formes  ou  Moules ,  il  ne  prétend  pas  fen 
feruir  du  tout.  Mais  en  cas  qu'on  trbuue  qu'il  foit  necefiaire  de  donner  la  figure 
dans  des  moules,  et  polir  les  verres,  comme  vous  dites  fur  le  cercle  ne  doubtez  pas 
que  cela  ne  foit  fait.  Mais  il  y  a  quelque  apparence  que  ces  cercles  tailleront  les 
verres  bien  plus  vifte  que  les  formes  ne  fcauroyent  faire,  et  ainO  il  ny  aura  point 
de  befoin  den  employer  et  vous  m'auez  dit  que  Campani  ne  fen  fert  point  du  tout. 
Comme  que  cen  f  )it,  on  poufTera  cette  affaire  le  plus  loin  qu'on  peut.  Vous  faites 
bien  de  fonger  aufll  a  laduancer  de  voftre  cofté  puifque  les  defpens  que  vous  y 
employerez  ne  fcauroyent  monter  a  grande  chofe. 

5)    Voir  la  pièce  N°.  1286. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I57 


]e  feray  rauy  dapprendrc  que  Monfieur  voftre  père  aura  eu  ce  verre  de  Cam- 
pani. 

Pour  ce  qui  efi:  de  la  defcription  de  l'Idée  que  Jay  de  l'horologe,  comme  elle  a 
efté  defeftiue  en  fa  perfpicuité,  auffi  n'y  ay  Je  mis  que  ce  que  Je  croyois  necefTaire 
pour  vous  faire  comprendre  qu'elle  n'eft  pas  mal  fondée,  au  refte  Je  ne  prétends 
pas  vous  anticiper,  mais  feray  fort  aife  d'auoir  Ihorologe  que  vous  mauez  promife 
de  voftre  ordonnance.  C'eft  beaucoup  que  celuy  que  vous  auez  défia  fait  faire  fac- 
corde  fi  bien  auec  lautre  à  grand  pendule  et  Je  fuis  de  voftre  auis ,  quil  eil:  bien 
difficile  de  fcauoir  auquel  des  deux  la  différence  fe  doibt  attribuer.  Je  veux  dire 
le  défaut.  Mais  il  ne  faut  vous  celer  que  ')  penche  du  cofte  du  dernier ,  puifque 
vous  auez  eu  de  fi  grandes  elpreuues  du  vieux  pendule. 

Ne  vous  mettez  point  en  peine  de  la  patente.  Je  ne  vous  ay  dit  rien  de  la  pro- 
hibition qui  y  doibt  eftre  inférée.  Il  eft  neceflliire  qu'il  y  ait  dans  les  patentes  ime 
defcription  en  termes  généraux  pour  faire  veoir  que  c'eft  une  nouuelle  inucntion 
non  pas  feulement  pour  ce  qui  eft  du  pendule  mais  aufll  pour  Ion  application  a 
l'ufage  de  la  mer.  Mais  la  prohibition  défend  a  toutes  perfones  &c.  de  faire,  ven- 
dre ,  auoir  ou  fe  feruir  daucun  horologe  a  pendule  adiufté  pour  lufage  de  la  mer. 
Ce  qu'il  faut  fpecifier  parce  que  on  ne  demande  point  le  priuilege  pour  les  pen- 
dules dont  on  fe  fert  défia  par  toute  l'Europe  fans  reftriction ,  ce  que  vous  auriez 
pu  preuenir  fi  vous  y  eufliez  penfé  de  bonne  heure. 

Vous  faites  fort  bien  de  fonger  au  priuilege  dans  les  prouinces  unies.  Confiderez 
fil  eft  necefi[aire  de  le  demander  aufli  aux  autres  Royaumes  et  Eftats  ou  Ion  fen 
peut  feruir.  Je  me  charge  de  la  France ,  et  de  la  Grande  Bretaigne.  Mais  je  n'en 
demanderay  pas  la  patente  icy,  que  je  naye  veu  l'epreuue  de  quelques  nouuelles 
inuentions  de  Calefhes  ou  chariots  a  deux  roues  que  nous  faifons  icy  et  dont  il  y 
aura  ime  ou  deux  de  faites  dans  8.  ou  lo.  iours,  qui  furpafteront  infiniment  les 
chaiies  roulantes  -).  parce  que  Ion  peut  mettre  30.  chofes  différentes  dans  une 
mefme  patente.  Et  Je  crois  que  Je  mettray  dans  celle  cy  plufieurs  autres  petites 
inuentions  qui  appartiennent  a  Monfieur  du  Son.  dont  Je  vous  rendray  comte 
cy  après.  Ces  Calefches  et  Chariots  feront  de  grand  ufage  en  Hollande  aufll. 
Ceft  pourquoy  Je  crois  que  Je  vous  prieray  aufll  d'en  demander  le  priuilege  en 
ce  pais  là.  Mais  Je  vous  entretiendray  plus  amplement  fur  ce  fuiet ,  lors  que 
les  Cahiers  de  la  patente  feront  drefTez.  Au  refle  ne  doubtez  pas  que  Ihonneur 
de  toutes  les  inuentions  que  vous  nous  communiquerez  de  quelque  nature  qu'el- 
les foyent  ne  vous  demeure  to^ue  entière,  permettez  moy  de  vous  dire  une  fois 
pour  tout,  qu'il  ny  a  iamais  eu  nioycn  fi  propre  pour  cela  que  celuy  de  nos  Re- 
giftres.  Tout  ce  qui  fe  propofe  dans  nos  afTemblees,  ou  qui  fe  communique 
par  lettres  ou  autrement  a  noftre  Société,  auec  les. noms  de  perfones,  fe  mar- 


'}   Intercalez:  Je. 

^)    Moray  parle  des  chaises  Roaiiescjues.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 2f 


158  CORRRSl'ONDANCE.     1 664. 

quent  toufiours  auec  grande  exaftitude  dans  nos  liures.  par  ou  il  y  aura  moyen  de 
uider  les  différences  qui  pourront  cy  après  arriuer  entre  ceux  qui  prétendront 
eftre  autheurs  d'une  mefme  chofe,  pourueu  qu'elle  foit  inférée  dans  nos  liures, 
parce  qu'ils  porteront  foy  enuers  tous  et  partout  ians  controuerfe.  C'eft  pour- 
quoy  Je  vous  confeille  (et  fans  faire  refleftion  a  ce  moment,  fur  le  plaifir  et 
l'auantage  qui  nous  en  arriuera)  fur  le  pied  de  l'honneur  qui  vous  en  arriuera,  de 
nous  communiquer  de  temps  en  temps  toutes  vos  inuentions  de  quelque  nature 
que  ce  foit ,  afin  que  nos  liures  ayent  l'honneur  d'en  eftre  les  témoins  toutes  les 
fois  que  l'occafion  le  requiert. 

Deuant  que  le  priuilege  ibit  pafle  icy ,  nous  aurons  veu  le  Capitaine  Holmes 
qui  efl:  défia  arriué  a  plimouth  et  vous  fcaurez  ce  que  nous  apprendrons  de  luy. 

Mylord  Brouncker  n'a  pas  le  loifir  de  ibnger  a  fa  demonfliration,  mais  on  l'obli- 
gera a  y  penfer  au  pluiloft.  il  dit  que  vous  jugez  bien  de  la  reigle  qu'il  vous  a  en- 
uoyée  parce  quelle  ne  s'eftend  pas  plus  loin  que  vous  dites  de  la  façon  qu'il  la  couche. 
Mais  il  dit  que  fur  le  mefme  fondement  il  ne  doubce  pas  de  venir  a  bout  de  tout  le 
rerte.  Je  tafcheray  de  lengager  a  y  fonger,  fi  vous  ne  m'enuoyez  tout  ce  que  vous 
auez  défia  inuenté  lur  ce  luiet,  que  toute  lafifemblee  de  nos  Meflleurs  attend  de 
vous  auec  impatience,  ayant  efl:é  très  fatiffait  de  ce  que  Je  leur  en  ay  défia  commu- 
niqué 3).  Mais  c'a  efté  auec  un  plaifir  non  pareille  qu'ils  ont  efcouté'*)  ce  qui  leur  a 
efl:é  expliqué  de  voflire  nouuelle  méthode  pour  la  mefure  Vniuerfelle.  C'efl:  My- 
lord Brouncker  qui  en  à  fait  le  rapport:  ce  qu'il  a  fait  de  fi  bonne  grâce,  que  rien 
ne  le  peut  dire  plus  a  voftre  auantage.  il  a  reprefentè  combien  voftre  méthode  eft 
préférable  a  la  fienne  en  plufieurs  égards  qu'il  n'ell:  pas  neceflaire  de  vous  repeter, 
enfin  on  m'a  engagé  de  vous  prier  de  nous  en  communiquer  la  demonftration  et  Je 
ne  crois  pas  que  vous  nous  refulez  une  demande  fi  raifonable.  et  vous  vous  pouuez 
afi'eurer  que  le  tout  fera  couché  dans  nos  Regiilres  comme  il  faut. 

Je  tafcheray  de  vous  enuoyer  par  ma  première  la  defcription  de  ce  thermomètre 
iufqua  ce  que  Je  rencontre  loccafion  de  vous  en  faire  tenir  un  de  la  façon  de  Mon- 
fieur  Hook. 

J'ay  propofé  dans  nortre  dernière  AiTemblee"^}  lapplication  du  verre  a  laucre  bout 
du  tuyau  de  la  machine  pour  les  refraftions.  on  l'efl^eyera.  Mais  on  examine  tant  la 
pofition  du  verre  que  le  paralelilme  de  fes  deux  plaines,  en  poiant  les  deux  indices 
et  le  tuyau  perpendiculairement  lors  qu'on  ladiulte.  Monfieur  Hook  nous  a  drefTé 
une  lifl:e  des  expériences  qu'on  doibt  faire  auec  cette  machine  dont  Je  vous  enuoye- 
ray  Copie  fi  vous  le  demandez.  Mais  après  auoir  veu  quelques  expériences  fur 


3)   Dans  les  séances  du  19  octobre  et  du  2  novembre  1664  (V.  st.). 

*)  Dans  la  séance  du  23  novembre  1664  (V.st.).  Après  la  lecture  de  la  Lettre  de  Chr.  Huy- 
gens,  on  ordonna  qu'il  serait  construit  deux  pendules  battant  les  demi-secondes  avec  des 
boules  de  diamètres  très  différents,  pour  vériiier  le  résultat  communiqué  par  Huygens. 

5)    La  séance  du  23  novembre  1664  (V.  st.). 


CORRESPONDANCE.    1664.  I59 


de  l'elpric  de  Térébenthine,  et  Ihuile  commune,  dont  la  refraftion  de  l'une  elloit 
de  i6°5o'  et  de  l'autre  (viz  de  Ihuile)  de  i6°2o' l'inclination  de  l'index  den  bas 
ertant  de  30  degrez.  et  après  auoir  difcouru  quelque  temps  fur  ces  expériences,  un 
de  noitre  nombre  ")  a  propofé  une  nouuelle  méthode  pour  trouuer  fort  precifc- 
ment  la  véritable  refraftion  des  rayons  du  foleil  fans  beaucoup  de  façon,  qui  dabord 
a  elle  bien  reçeu.  C'efl:  par  le  moyen  dun  quadrant  à  Soleil  fait  en  forte  qu'on  y 
puiffe  voir  nettement  les  minutes  premières  et  fécondes.  Car  eftant  defia  pourueu 
dhorologes  de  Voftre  inuention  qui  nous  marquent  auec  exaélitude  les  minutes 
premières  et  fécondes  des  iours  qui  reipondent  au  moyen  mouuement  du  Soleil,  en 
le  comparant  auec  celles  marquées  fur  le  quadrant  a  Soleil,  en  reduifant  la  diference 
en  degrez  et  minutes,  on  aura  la  vraye  refraftion  du  Soleil  a  ce  moment  là.  le  relie 
eilant  aife  a  computer.  Auffi  toil  que  cecy  a  elle  propofe ,  Hook  a  entrepris  a  faire 
un  tel  Quadrant  a  Soleil  et  il  a  eflé  chargé  de  le  faire. 

Tout  ce  que  J'ay  a  vous  dire  a  prefent  de  la  diuifion  des  minutes  troiliefmes  qui 
font  marquées  fur  la  roue  de  la  machine  de  Hook  pour  mefurer  la  defccnte  des 
Corps,  ell,  quil  les  a  marquées  dans  la  proportion  des  Sines  en  prennant  la  plus 
grande  excurfion  pour  le  radius,  et  commencent  a  comter  du  perpendiculaire.  Mais 
on  n'a  pas  encore  examiné  la  vérité  de  cette  méthode,  iugeant  que  la  différence  du 
vray  ne  pourra  pas  eilre  grande.  Mais  on  lexaminera;  je  crois  Mylord  Brouncker 
y  fera  engagé.  Mais  cependant  vous  deuez  nous  communiquer  tout  ce  que  vous 
auez  médité  fur  ce  fuiet. 

Me  voyla  interrompu  ineuitablemcnt.  Je  commenceray  ma  première^)  par  ou  Je 
finis  cette  cy.  Je  fuis  de  tout  mon  coeur 

Monsieur 

Voftre  trefliumble  et  trefaffeélionné  feruiteur 

R.    MORAY. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

|0  2  A  hi  Haye. 


^)   C'est  R.  Moray  lui-même  qui  proposa  cette  méthode  dans  la  séance  dii  23  novembre  (V.  st.). 
7)   Voir  la  Lettre  N''.  1287. 


l6o  CORRESPONDANCE.     1664. 


N=   1281. 

G.    A.    KiNNER    A    LÔWENTHURN    à    ChRISTIAAN    HuYGENS. 
6    DÉCEMBRE     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden^  coll.  Huygcns. 
Chr.  Hiiygens  y  répondit  par  le  No.   1307. 

Perillultri,  NobilifTimo  et  ClariflTimo  Viro  Christiano  Hugknio  Suo 
GoDEFR.  Al.  Kinner  s.  P.  D. 

Vix  amplius  credo,  ftylum  cognofces  aut  manum  amantiffimi  quondani  Tui 
Kinneri,  Praeftantiffime  Hiigeni,  et  id  meà  quidem  fuie  negligentiâ  fuie  ciilpâ,  qui 
tanto  hucufque  tempore')  nullas  ad  te  liceras  dedi.  Tenuic  me  feptem,  et  quod  ex- 
CLirrit  annos  Aula  Caefarea")  non  minus  ocij  quam  negotij  palaeilra,  quorum  alte- 
rum  nifi  in  tam  diuturni  filentij  purgationem  admiferis,  at  confiteuti  faltem  reo, 
quae  tua  humanitas  eft  ueniam  dabis.  Mors  demum  fub  exfpiraturi  mox  anni 
principium,  dum  Sereniffimum  Principem  meum^)  uitae,  me  pariter  Aulaeuinculo 
foluit;  fed  alio  nunc  adftruftum  tenet  corporis  inualitudo,  quae  a  pluribus  iam 
quidem  annis,  uerum  a  duobus  maxime  folitti  infolentius  ius  in  me  (uum  vel  iniu- 
rias  potius  exercet,  ut  non  corpus  duntaxat  aut  membra  fed  ipfum  quoque  (quod 
aegrius  fero)  moleftis  fuis  incurfionibus  animum  grauet,  quominus  affuetis  eidem 
ftudijs  liceat  intendere.  Tu  vero  Clariflime  Hugeni  quid  intérim  agis?  Quid  ope- 
rum  tuorum  noui  mundo  dedifti?  Equidem  praeter  Saturnium  Syilema,  quod 
Viennam  ad  me  direxeras,  nihil  è  tuis  hucufque  confpexi.  Quodfi  quid  ab  eo  tem- 
pore  foecundiffima  tua  Minerva  parturijt  noui,  quantocius,  oro,  mone„qu6  tam 
cupito  folatio  quam  primum  liceat  frui. 

His  paucis  finio,  donec  è  tuis  intelligam  te  etiamnum  meminiffe 

>    Tui 

deuotiffimi  et  amantiffimi 
GoDEFR.  Kinner. 


Pragae  5Decembris  \66\. 


')    La  dernière  lettre  de  Kinner  à  Lôwenthurn  est  la  Lettre  N°.  705  ,  datée  du  K''  janvier  1660. 
3)    La  Cour  de  Vienne. 

')    Karl  Joseph,  fils  de  rempercur  Ferdinand  lll,  et  évêque  de  Passan.,  mourut  le  27  janvier 
1 664 ,  à  r  âge  de  1 5  ans. 


CORRESPONDANCE.     1664.  161 

N=   1282. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 
II   décembre   1664. 

Le  sommnirc  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Mon  Père 
Poliiïeur  ')  Horologes.  Efcrit  a  Chapelain  -).  la  Signora  Anna  3).  Auzout  'f). 
lettre  de  la  Cafembroot  '=').  dioptrique,  contenu,  quand  limprimer.  Cryftal  de 
Venife.  montre  roulante  a  pendule.  Privilège  obtenu  "}  peut  dire  au  Roy  ou  jen 
fuis.  Invention  de  Ihorologer  de  Leyden ,  une  folie,  livres  pour  Petit. 

N~-   1283. 

Christiaan  Huygens  à  P.  Petit. 

II     DÉCEMBRE     1664. 

Le  sommaire  se  trouve  h  LeiiJen.,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1078  '). 

Petit. 

1 1   Décembre   1 664. 

Son  efcrit  fur  la  jonftion  des. mers.  Je  m'accorde  aifement  a  fon  opinion  tou- 
chant la  Lunette  de  Campani.  nous  verrons  ce  que  produira  Menard-).  j'en  ay  fait 
une  de  6  pieds,  travaillé  le  verre  grande  ouuerture.  fi  c'eft  a  caufe  de  la  bonté  des 
verres,  en  compofant  une  de  ma  façon  elle  fera  encore  meilleure,  il  eft  vray  que 
de  veoir  droit  vaut  quelque  chofe.  la  couleur  de  l'échantillon  fort  bonne,  mais  je 
doute  s'il  n'y  a  pas  des  ondes,  l'epoifleur  ne  contribue  rien  finon  qu'il  ne  plie  point. 
J'ay  efcrit  a  Monfieur  Auzout  s)  ce  que  je  croiois  maintenant  du  tour,  et  mon 
opinion  de  celuy  de  ce  confeiller  de  Nevers  '*). 

Lanterne,  il  y  a  longtemps  que  les  verres  en  font  eftez  fans  que  je  fcache  la 


')  Ce  mot  désigne  probablement  une  machine,  construite  par  Christiaan  Huygens,  pour  polir 

les  lentilles  au  moyen  d'un  cercle  de  fer. 

-^  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  J.  Chapelain.  Consultez  la  Lettre 

'  N°.io75. 

3)  Cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  la  Signora  Anna  ne  s'est  pas  trouvée  dans  nos  collections. 

'^)  Voir  la  Lettre  N°.  1276.  ')    Probablement  Sophia  de  Casembroot. 

'')  Consultez  la  pièce  N°.  1279. 


')    Cette  Lettre  N°.  1078  est  du  28  novembre  1664,  et  non  du  28  novembre  1662,  comme  nous 

l'avions  supposé. 
-)    Mesnard  était  physicien-mécanicien  à  Paris.  Consultez  la  Lettre  N°.  1089. 
3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 276. 
"*)    Monsieur  de  Meru  ,  Avocat  du  Roi ,  à  Nevers.  Voir  la  Lettre  N°.  1 273 ,  note  9. 

Œuvres.  T.  V.  1 1 


102  CORRESPONDANCE.     1664. 


mefurc  de  tous,  Tun  de  6  pouces,  ma  lanterne  n'eftoit  pas  bien  ajuftée.  eftoit  fans 


miroir  concave.  Il  faut  mettre  la  flame  au  milieu,  entre  le  centre  et  le  miroir  ou 
un  peu  plus  vers  le  centre. 

Montres  noiuielles  font  pour  le  vailTeaux,  non  pas  pour  l'ufage  ordinaire  a  caufe 
qu'il  faut  plus  de  poids.  Je  demande  les  privilèges  ^).  Qu'il  me  mande  la  ref- 
ponce  de  Monfieur  Fermât  '')  fur  mes  propofitions.  Je  ne  pofe  que  l'accélération 
des  cheutes  félon  Galilée  et  ") 


")    On  lit  en  bas  de  la  lettre  : 

Eodem  die.  A  la  Signora  Anna.  A  Monfieur  Guiran  le  Prevoft- Général  7). 
A  Monfieur  Guiran  fon  neveu  ^}.   [Clir.  Huygens]. 


N°  1284. 

[A.  Gouffier]   à  [Christiaan  Huygens]. 

II    DÉCEMBRE    I 664. 

La  lettre  se  trouve  à  Le'tden  ,  coll.  Huygens. 
C/ir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1295. 

Il  y  a  longtemps  que  I  attens  la  nouuelle  du  fuccez  de  la  pendulle,  depuis  la  pre- 
mière fois  que  vous  m'auez  mandé  ')  que  vous  m'en  efcririez  le  n'ay  point  receu 
de  vos  lettres.  Pour  ce  qui  regarde  la  chaife,  le  vous  diray  que  cela  va  touiours 
de  mieux  en  mieux,  et  que  la  réputation  en  eft  tellement  eftablie  quil  ny  a  plus 
rien  a  defirer.  Le  Marquis  de  Caracene-)  a  qui  La  Reyne  mère  3)  auoit  donné  vne 

5)    Voir  la  pièce  N°.  1279. 

^)  Il  résulte  de  la  Lettre  N°.  1078  que  Huygens,  par  la  Lettre  N°.  1265  dont  nous  ne  possé- 
dons que  le  Sommaire  et  à  laquelle  le  N°.  1078  servit  de  réponse,  avait  prié  Petit  de  com- 
muniquer ses  théorèmes  sur  les  centres  d'oscillations  à  Fermât. 

')  Gaillard  Guiran,  protestant  zélé,  naquit  vers  1600  à  Nîmes,  où  il  mourut  le  16  décembre 
1680.  Depuis  1620  conseiller  au  présidial  de  Nîmes,  il  devint  en  1649  conseiller  à  la  cour 
d'Orange,  mais  en  1 680  il  fut  destitué  et  emprisonné  avec  sa  famille  (il  avait  épousé  une  de- 
moiselle Villar)  dans  un  couvent  de  Paris.  Ayant  réussi  à  s'évader,  ils  passèrent  aux  Pays-Bas. 
11  était  savant  antiquaire  et  avait  rassemblé  une  précieuse  collection  de  médailles  antiques. 

8)  Louis  Guiran,  né  à  Nîmes,  devint  conseiller  au  présidial  de  Nîmes.  Protestant  fervent,  il 
fut  destitué  en  1682:  déjà  en  1680,  il  avait  dû  se  réfugier  hors  de  France. 


')   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  A.  Gouffier,  duc  de  Roannes. 
°}    Don  Luiz  de  Benavides.  ,    3^    Anna  d'Autriche. 


CORRESPONDANCE.     1664.  1 63 

chaife  Roullante  en  paflant  a  paris  efl:  allé  en  dix  leurs  dedans  en  pofte  de  Paris  a 
Madrid,  Il  en  a  fait  remercier  La  Reyne,  et  les  efpagnols  qui  n'admirent  rien  de 
ce  qui  vient  de  france  aduoùent  quils  n'ont  jamais  veu  rien  de  fi  commode,  et  de 
fi  vtile  ;  prefentement  Les  femmes  de  Condition  qui  ont  de  ces  chaifes  ayment 
mieux  aller  dedans  a  la  Campagne,  que  dans  leurs  carrofies.  Madame  de  Longue- 
uille  "*)  efl:  partie  auiourdhuy  dans  fa  chaife  pour  aller  a  vingt  Lieues  dicy,  et  ce 
qui  met  Les  chaifes  en  grande  réputation ,  cefl:  que  prefentement  que  les  chemins 
font  extrêmement  mauuais  en  bretagne,  et  en  normandie.  Les  chaifes  y  vont  comme 
fi  cefl:oit  fur  vne  plouze  dans  Les  Lieux  mefmes  ou  les  Carrofl^es  ne  peuuent  al- 
ler, Monfieur  de  Rouuigny  s)  eft  allé  en  Angleterre  de  la  part  du  Roy,  Il  y  cfi;  allé 
dans  vne  chaife  en  pofte,  et  a  mandé  a  Monfieur  Turenne  '')  que  ceft  la  première 
chofe  du  monde.  Monfieur  Le  cheualier  de  Trellon  ")  ambafi^adeur  en  dannemark 
y  eft  auflly  allé  dans  vne  chaife  roullante.  Le  Roy  de  Dannemark  *')  a  efte  dedans, 
et  en  a  eil:é  tout  a  fait  fatiffait.  Il  en  a  accordé  Le  don  au  Seigneur  Conty^).  Il  y  au- 
roit  bien  d'autres  hiftoires  a  vous  conter  de  la  chaife.  Mais  ceft  aflTez  pour  vne 
lettre,  La  chaife  eft  a  prefent  reduitte  a  quatorze  pieds,  ce  qui  fait  qu'on  tourne 
fort  facilement,  elles  font  aufly  douces  qu'a  feize.  parce  quon  a  touiours  foin 
de  les  faire  ployer  autant  que  lors  quelles  auoient  feize  pieds.  Vous  fcauez  que  Le 
ployement  eftoit  de  trois  pouces  et  demy  Lors  q'un  homme  femettoit  dedans, 
prefentement  jl  y  a  des  doux  dorez  autour  de  l'imperiallc,  auec  des  cartons  aux 


'*)    Anne  Geneviève  de  Bourbon  ,  duchesse  de  Longueville,  fille  de  Henri  II  de  Bourbon,  prince 

de  Condé,  et  de  Charlotte  Marguerite  de  Montmorency,  naquit  à  Vincennes  le  29  août 

1619  et  mourut  le  15  avril  1679  dans  la  maison  des  Carmélites  à  Paris.  En  1642  elle  épousa 

/   Henri  II,  duc  de  Longueville.  Belle  et  de  beaucoup  d'esprit,  elle  joua  un  rôle  éminent  dans 

la  Fronde. 

5)  Henri  de  Massue,  marquis  de  Rouvigny,  fils  de  Daniel  de  Massue,  gouverneur  de  la  Bas- 
tille, naquit  en  1610  et  mourut  à  Greenwich  en  1689.  Protestant  zélé,  il  fut  maréchal  de 
camp,  eut  souvent  des  missions  politiques  en  Angleterre  et  fut  nommé,  en  1653,  député 
général  des  églises  protestantes  de  France.  Lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  il  se 
retira,  en  1686,  à  Greenwich.  Sa  fille  Rachel  épousa  en  secondes  noces  le  comte  de  South- 
ampton. 

is)  Henri  de  la  Tour  d'Auvergne,  vicomte  de  Turenne,  deuxième  fils  de  Henri,  duc  de  Bouillon , 
et  de  Elisabeth  van  Nassau,  fille  du  Taciturne,  naquit  à  Sedan  le  1 1  septembre  161 1  et  fut  tué 
à  Salzbach  le  27  juillet  1675. 

'')  Hugues,  chevalier  de  Terlon,  fils  d'un  conseiller  au  parlement  de  Toulouse,  naquit  vers  1620 
à  Toulouse  et  mourut  vers  1690.  Gentilhomme  du  cardinal  de  Mazarin  ,  il  fut  envoyé  en 
mission  diplomatique  à  Stockholm  en  1655,  et  devint  plus  tard  conseiller  d'Etat  et  ambassa- 
deur extraordinaire  à  Copenhague,  où  il  resta  jusqu'en  1675.  Il  entretint  une  correspon- 
dance avec  la  reine  Christine  de  Suéde. 

8)    Friedrich  HI.  Voir  la  Lettre  N°.  Gy ,  note  4. 

i')  Armand  de  Bourbon,  prince  de  Conti,  fils  de  Henri  II  de  Bourbon  et  de  CharlotteMargue- 
rite  de  Montmorency,  naquit  en  1629  à  Paris  et  mourut  en  1666.  Sous  l'influence  de  sa  sœur 
(voir  la  note  4),  il  prit  part  à  la  Fronde  et  plus  tard  épousa  une  nièce  du  cardinal  de  Mazarin. 


164  CORRESl'ONDANCE.     1664. 


goulcieres  comme  aux  Carrofles,  et  on  en  fait  quelques  vnes  dont  La  toille  efl: 
coufûe  efl  forme  de  mantelets  de  CarrofTe  fi  bien  que  le  vent  ne  fait  point  faire 
de  ventre  a  la  toille,  et  quand  jl  fait  du  vent  on  abbat  le  mantelet  qui  eft  vis  a 
vis  de  la  portière  tout  comme  a  vn  carrofle ,  Ce  quil  y  a  de  plus,  cefl:  quautour  du 
fauteuil  jl  y  a  vne  petite  tringle  de  boys  pour  faire  des  eflerons  comme  a  vn  Car- 
rofle, vos  aflbciez  font  en  peine  de  ce  que  vous  ne  Leurs  mandez  point  des  Nouuel- 
les  de  ce  qui  fe  pafle  en  angleterre  touchant  les  chaifes  ^°),  Ils  vous  prient  de  Leurs 
faire  fcauoir  fi  ceux  que  vous  auez  aflx)ciez  en  ont  obtenu  le  priuilege,  et  fils  lont 
expédié  en  la  miere  ")  quil  doit  efi:re,  donnez  aduis  en  angleterre  qu'on  prenne 
exemple  fur  La  chaife  de  Monfieur  de  Rouuigny,  Parceque  c'eft  la  dernière  faite, 
le  vous  fupplie  que  nous  puiflions  fcauoir  plus  fouuent  de  vos  nouuelles,  et  de 
croire  que  le  fuis  votre  très  humble  feruiteur. 

Monfieur  de  Crenan  m'a  prié  de  vous  faire  fes  très  humbles  baifemains. 

A  Paris  ce  xi  X^re.  1 664.. 


N=  1285. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 

12    DÉCEMBRE    1664. 

La  lettre  se  truure  a  Le'iden ,  coll.  Huygens. 
Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1312. 

Monsieur 

Vous  auriés  fans  doute  perdu  vn  fincere  Ami  et  vn  grand  Efl:iraateur  de  voftre 
vertu  fi  Dieu  eufl:  permis  à  mon  mal  de  me  faire  tout  celuy  dont  il  m'auoit  menacé, 
et  quil  ny  eufi:  point  eu  d'efpoir  ni  de  remède  quen  la  douteufe  efpreuve  de  la 
Taille.  Mais  les  faignées  et  les  Médecines  fi  elles  ne  m'en  ont  pas  tout  à  fait  deli- 
uré ,  m'en  ont  du  moins  afl!es  foulage  pour  neftre  pas  fi  tofi:  obligé  a  en  venir  a  vne 
opération  fi  cruelle.  Si  j'en  veux  plus  croire  Monfieur  De  la  Chambre')  que  mon 
Médecin  je  pourray  mefme  n'en  auoir  pas  befoin,  car  il  efl:  perfuadé  que  ce  qui 
caufe  cette  rétention  d'vrine  efl  moins  la  pierre  dans  la  veflle  que  la  bile  enflam- 
mée dans  les  veines  qui  fe  defchargeant  auec  les  ferofiftés  par  les  reins  irrite  le 
fphinfter  et  l'enflant  luy  fait  boucher  le  canal  dont  il  eft  la  porte  et  la  ierrure;  et 


'°)  Consultez  la  Lettre  N^  1268. 
")  Lisez:  manière. 

')    Marin  Cuzeau  de  la  Chambre. 


CORRESPONDANCE.     1664.  1 65 


comme  ça  toufjours  efté  mon  opinion  je  m'y  laiffe  facilement  aller  parce  quelle 
me  frappe  moins  rudement  l'imagination  que  l'autre  qu'il  fera  afTes  temps  de  pren- 
dre lors  que  j'en  feray  conuaincu  par  des  fignes  moins  equiuoques  que  celuy  qui 
a  paru  jufqu'icy.  Dans  l'incertitude  je  me  flate  volontairement  de  la  penfée  que 
mon  Médecin  fe  pourroit  aufli  bien  tromper  que  l'autre  et  je  jouis  de  la  contef- 
tation  de  ces  deux  grands  hommes  me  rangeant  du  cofté  de  celuy  qui  feft  range 
du  mien.  le  croyois  vous  auoir  parle  de  cette  infirmité  pendant  voftre  fejour 
en  France  et  vous  l'auoir  alléguée  pour  vne  trop  bonne  excufe  de  ce  que  je  n'ef- 
tois  pas  tous  les  jours  chés  vous ,  la  diftance  de  nos  demeures  me  rendant  im- 
pofïïble  l'exécution -du  delTein  que  j'en  auois,  parce  que  mon  infirmité  ne  me 
permettoit  aucune  forte  de  voiture,  de  carofle,  de  chaife,  ni  de  cheual,  nimefme 
de  faire  de  longue  traitte  a  pied.  le  fuis  prefentement  en  l'eftat  ou  j'eftois  quand 
la  furie  de  mon  mal  me  terraça  et  pour  les  deuoirs  de  la  vie  je  puis  ce  que  je  pou- 
uois  lors  que  vous  eftiés  parmi  nous.  Que  mon  incommodité  ne  vous  empefche 
donc  pas  s'il  vous  plaift  de  me  faire  part  du  fucces  de  vos  Entreprifes  quand  il  y 
aura  lieu  pour  cela.  le  crains  que  les  Anglois  qui  ont  porte  vos  Pendules  à  la  Ja- 
maïque -)  ne  nous  en  rapportent  pas  fidellement  l'effet,  Le  différent  qu'ils  ont  auec 
vos  gens  vous  les  rendront  malaifement  équitables  et  la  jaloufie  des  Machiniftes 
de  cette  Nation  me  les  fait  eftre  fufpefts  pour  voflre  gloire  et  pour  vos  interefts. 
Mais  vos  nouuelles  Spéculations  reconnues  folides  par  la  pratique  fermeront  la 
bouche  a  lEnuie  et  mettront  tous  vos  laloux  a  vos  pieds.  lay  vne  fort  grande 
impatience  de  fcauoir  ce  qui  aura  reuffi  de  voftre  Requefle  s)  a  MefTieurs  les  Etats, 
et  quel  honneur  ils  fe  feront  fait  d'vne  Propofition  aufïï  auantageufe  pour  eux  que 
la  voflre.  Ne  me  la  laiffés  pas  longtemps  ignorer  s'il  vous  plaift.  Ce  fera  le  plus 
doux  Uniment  a  mes  douleurs  et  il  pourroit  eftre  tel  que  la  joye  que  j'en  aurois 
men  feroit  perdre  jufques  â  la  mémoire.  Nous  auons  gouuerne  icy  Monfieur  Vof- 
fius  qui  nous  a  enleue  la  fleur  de  nos  liures  pour  faire  de  fa  Biblioteque  vn  des 
principaux  ornemens  de  voftre  pais.  Nos  conuerfations  vous  ont  eu  fouuent  pour 
fujet  auffi  bien  que  Monfieur  de  Beuning,  lequel  on  me  dit  auanthier  qui  pourroit 
bien  venir  '^)  en  cette  Cour  AmbafTadeur  Extraordinaire,  et  je  vous  afllire  que  j'en 
ferois  raui.  Vous  m'obligerés  fil  eft  a  la  Haye  de  luy  vouloir  faire  rendre  cette 
lettre  pour  Monfieur  Heinfius  au  cas  qu'il  entretienne  vn  commerce  réglé  auec 
luy  afin  qu'il  me  face  la  grâce  de  la  joindre  aux  fiennes  par  le  premier  ordinaire. 


°)   Le  capitaine  Holmes.  Voir  la  Lettre  N°.  1287. 

3)    Voir  la  pièce  N°.  1278. 

'^)  En  eiFet,  les  Etats-Généraux  envoyèrent  K,  van  Beuningen  comme  ambassadeur  extraordi- 
naire à  Paris,  où  le  28  décembre  il  eut  la  première  audience  deLouisXIV, pour  solliciter 
l'intervention  du  roi  contre  l'Angleterre.  Dans  le  même  but,  des  ambassadeurs  des  Etats-Gé- 
néraux partirent  pour  la  Suède  et  le  Danemark. 


l66  CORRESPONDANCE.     1664. 


Sil  ne  luy  efcriuift  pas  je  vous  fupplie  de  lenuoyer  an  pluftoft  a  Monfieur  Elzeuir  •'') 
a  Amfterdam,  et  de  luy  faire  recommander  qu'il  la  face  partir  prontement.  le  ne 
vous  fais  point  dexcufe  de  la  liberté  que  je  prens  de  peur  de  choquer  vofi:re  amitié. 
Imprimerés  vous  voflre  nouuelle  Inuention  d'horloge  auec  la  figure  comme 
vous  fiftes  la  première  '')  qui  vous  a  tant  aquis  de  réputation.  Vn  de  mes  Amis 
venu  depuis  peu  d'Angleterre  m'alTura  que  voftre  Anneau  de  Saturne  auoit  efte 
trouué  d'autre  forme  que  vous  ne  l'aués  eftabli  ')  c'eft  a  dire  rond  par  le  bord  ex- 
térieur en  forte  difoit  il  qu'il  faifoit  de  l'ombre.  Vous  jugeres  fi  cela  efi:  vray  auec 
vos  excellentes  Lunettes  et  fi  eftant  vray  voflire  Syfl:eme  en  peut  foufFrir  quelque 
chofe.  Je  fuis  paflîonnement 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiffant  feruiteur 

Chapelain. 

De  Paris  ce  12.  Décembre  i66/\.. 

le  recommande  encore  vne  fois  a  voilre  bonté  et  a  voftre  diligence  lenuoy  de 
ma  lettre  à  Monfieur  Heinfius. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christianus  Huggens  de  Zulichem 
A  la  Haye. 


N=  128(5. 

Les  Etats  de  Hollande  et  West-Frise  à  Christiaan  Huygens. 

16    DÉCEMBRE    1664. 

La  pièce  se  trouve  à  la  Haye,  Archives  Nationales. 

Extra6t  uit  het  regifter  der  appointementen  van  de 

Staten  van  HoUant  en  Weltfrieflant. 

16  december  1664 

Opt  verfoeck  van  Chriftiaen  Huygens  is  denfelven  vergunt  oftroy  over  fijnne 
inventie  van  een  horologie  flireckende  ten  dienfte  van  de  navigatie  ende  zekere 


5)    Il  s'agit  de  Daniel  Elsevier.  *)    Son  ouvrage  „Horolog'ium"' de  1658. 

7)    Dans  son  ouvrage  „Systema  Saturnium"  de  1659. 


CORRESPONDANCE.     1664.  167 

afmetinge  der  graden  longkudinis ,  ofte  van  ooft  ende  weft,  met  authorifatie 
omme  de  voorfz.  horologies  alleen  in  haer  Ed.  Gr.  Mog.  provincie  te  mogen 
doen  maken  geduyrende  den  tijt  van  xv  eerftcomendejaren,  ende  met  verbodt 
omme  defelve  te  maaken  ofte  elders  naargemaaft  in  de  voorfz.  provincie  te  bren- 
gen,  te  verliandelen  oft  vercoopen,  op  verbeurte  van  de  naargemaafte ,  inge- 
brachte ,  verhandelde  of  vercochte  horologies  ende  een  boete  van  600  guldens , 
te  appliceren  een  derde  voor  den  officier,  een  derde  voor  den  armen  van  de 
plaatfe ,  ende  een  derde  voor  den  fuppliant ,  ende  is  daarvan  gegeven  oftroy  in 
forma. 


N=  1287. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

19    DÉCEMBRE    1664"). 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1274.      Chr.  Huygens  y  réponilit  par  le  No.   1301. 

A  Whitehall  ce  9.  Décembre  1664. 
Monsieur 

En  acheuant  ma  dernière  ')  Je  penfois  qu'il  y  auoit  dans  la  Voftre  ''),  quelques 
articles  auxquels  Je  n'auois  point  refpondu:  Mais  depuis,  l'ayant  derechef  par- 
courrue ,  Je  trouue  qu'il  n'y  a  rien  que  Je  n'ay  touché ,  bien  qu'il  y  ait  lieu  de 
feftendre,  beaucoup  plus  que  Je  n'ay  fait  fin*  quelques  païïages  :  C'eft  pourquoy 
Je  veux  à  prefent  fuppleer  aux  défauts  de  ma  dernière;  commençant  par  ce- 
luy  qui  fait  mention  des  chaifes  roulantes. 

Jl  n'y  a  point  d'apparence  du  tout,  qu'on  fen  feruira  icy:  non  pas  feulement  à 
caufe  de  ce  qu'on  y  trouue  a  redire  s)  mais  auffi  parceque  nous  ne  doubtons  que  les 
autres  façons  de  Calèches,  Chariots  et  Carofles  que  l'on  va  faire  icy,  les  furpaiïe- 
ront  bien  loin,  comme  Je  penfe  vous  auoir  cy  deuant  dit.  Neantmoins  d'autant 
que  les  défauts  qu'on  trouue  dans  ces  chaifes  roulantes  fe  pourront  peut  eftre  rac- 
commoder par  quelques  nouuelles  additions  ou  altérations.  Je  fais  eftat  de  les 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1280.  =)    Voir  la  Lettre  N°.  1274. 

3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1268. 


l68  ■       CORRESPONDANCE.     1664. 


inférer  dans  le  priuilege  que  Je  vay  prendre  pour  les  autres,  dans  lequel  auflî  Je 
veux  mettre  les  Horologes  a  pendule,  et  quelques  autres  inuentions  dont  vous 
verrez  le  détail  dans  la  copie  de  la  patente  que  Je  fais  eftat  de  vous  enuoyer  auflî 
toft  qu'elle  fera  mis  au  net.  Je  ne  la  difere  a  cette  heure  qu'en  attendant  la  defcrip- 
tion  de  quelques  nouuelles  inuentions  d'harquebuferie  &c.  qu'a  fait  Monfieur  de 
"  Son.  les  patentes  couftent  icy  bien  cher:  mais  il  y  a  cet  auantage  qu'on  peut  mettre 
en  une  mefme  patente  cent  chofes  différentes. 

Je  vous  diray  après,  que  Monfeigneur  le  Duc  de  York  et  Monfieur  le  prince 
Robert  4j),  louent  tous  deux  infiniment  les  deux  Monfl:res  que  Monfieur  le  prince 
a  eues  fur  mer  s).  Elles  fe  font  accordées  a  merueilles;  et  ne  fe  font  point  arreftees 
par  le  branflement  du  vaifl"eau  du  tout.  Mais  l'efpreuue  en  a  efl:é  fi  courte  que  Je 
n'en  fais  point  grand  fondement.  Celle  qu'aura  fait  nofl:re  Capitaine  *)  qui  a  efté 
maintenant  près  d'un  an  fur  mer  fera  beaucoup  plus  confiderable:  et  puis  qu'on 
l'attend  icy  a  tout  moment,  Je  ne  nie  pas  que  Je  difere  le  priuilege  dautant  plus 
volontiers  de  ce  que  Jattends  de  luy  une  confirmation  entière  de  la  bonne  opinion 
que  nous  en  auons,  que  Je  ferois  fort  aife  d'auoir  deuant  que  la  patente  foit  pafi^ee. 

Depuis  deux  iours  Monfieur  de  Son  a  acheué  la  Calefche  qu'il  a  fait  faire  pour 
le  Roy  dune  façon  toute  nouuelle.  Je  prétends  vous  en  enuoyer  la  defcription 
entière  auec  la  Copie  de  la  patente,  le  Roy  y  a  efl:é  dedans,  et  la  loue  fort,  comme 
efl:ant  extrêmement  douce  et  belle.  Mais  Monfieur  de  Son  en  doibt  faire  encore 
une  dune  autre  façon  bientofl:  qui  la  furpafl^era  de  loin  en  plufieurs  égards  a  ce 
qu'il  nous  en  fait  efperer. 

En  regardant  maintenant  les  autres  paflages  de  vofl:re  lettre  fur  les  quelles  il 
me  relie  encore  quelque  chofe  a  vous  dire.  Je  trouue  que  J'ay  a  vous  faire  la  def- 
cription du  thermomètre  de  Monfieur  Hook.  Je  vous  la  feray  donc  en  bref.  Jl 
prend  un  tuyau  de  verre  de  la  longueur  de  deux  pieds  ou  dauantage,  (il  en  a  fait 
de  3  pieds)  de  lefpoiflTeur  de  demiquart  de  poulce,  le  creux  en  dedans  eftant  large 
d' Jg  de  poulce  ou  moins,  et  en  y  fondant  une  balle  de  verre  de  deux  poulces  de 
diamètre  ou  enuirons  en  forte  qu'il  y  a  communication  entre  le  tuyau  et  la  balle 
en  dedans  fort  libre,  Jl  remplit  fa  balle,  comme  Je  vous  diray  après  de  lefprit  de 
vin  fort  pur  coloré  rouge  par  le  bois  de  Brefil,  les  grains  du  Cochenille  ou  chofe 
femblable  puis,  en  y  fondant  ou  ioignant  par  la  lampe  une  autre  balle  plus  petite 
a  lautre  bout  du  tuyau  en  forte  qu'il  ne  refpire  point ,  il  met  le  thermomètre  dans 


'f)   Ruprecht  von  Bayern. 

5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1255. 

'5)  Le  Capitaine  Holmes.  C'est  lui  qui  avait  pris,  cette  année,  sans  qu'il  y  eût  eu  déclaration  de 
guerre,  les  forteresses  de  Capo  Verde,  Cape  Cors  et  d'autres  dans  la  Guinée,  qui  apparte- 
naient aux  Provinces-Unies. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


169 


une  chaflîs  de  bois,  fur  lequel  font  marques  les  parties  par  le fquelles 
il  veut  comter  les  degrez  de  chaleur,  commençant  par  le  milieu  du 
Tuyau,  le  plus  haut  marquant  la  plus  grande  chaleur  d'elle,  et  le  plus 
bas  le  degré  de  froid  qui  fait  de  la  glace,  en  voycy  la  figure  fur  la  mar- 
ge groflierement  tirée:  mais  elle  fuffira  pour  vous  le  faire  comprendre. 
Or  ayant  de  longuemain  fait  im  ou  deux  de  ces  thermomètres  dans  lefté 
et  dans  Ihyuer  lors  que  les  extremitez  fe  pouuoyent  obferuer,  il  met 
leau  de  vie  dans  ceux  quil  fait  iufqu'  à  la  hauteur  qu'elle  eil:  dans  ceux 
qui  feruent  de  reigle  aux  autres.  J'allois  faire  celle  cy  encor  bien  plus 
longue,  mais  me  voyla  interrompu  comme  lautre  fois,  de  forte  quil 
faut  que  Je  m'en  defpencc  a  prefent,  faifant  eflat  d'acheuer  dans  ma 
première  ce  qui  me  refte  encore  a  dire.  Je  fuis  inuiolablement 


Monsieur 

Voftre  très  humble  et  trefobeifTant  feruiteur 

R.    MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  J-ïugkns  de  Zulichem. 

A  la  Haye. 


")   R^  14  Décembre  Stylo  Novo  [Chr.  Huygens]. 


N--  1288. 

R.  lIooKE  h  [R.  Boyle]. 

23    DECEMBRE    1664  '}. 

La  lettre  a  été  puhUée  âans  ^^BoyWs  Works,  Vol.  F, 


Décembre   1 3.   1 664. 


Mofb  honoured  Sir, 


I  am  not  only  afhamed,  that  I  hâve  not  fooner  given  you  an  account  of  what  I 
promifed  in  my  laft  "),  but  much  more,  that  I  am  able  as  yet  to  fay  fo  little  to  the 


')    Cette  lettre  n'a'étii  expédiée  que  le  25  décembre  1664.  Consultez  la  Lettre  N°.  1289. 
°}    Cette  lettre  de  Hooke  à  Boyle  était  du  24  novembre  1664  (V.  st.). 

Œuvres.  T.  V.  11 


I/o 


CORRESPONDANCE.     1664. 


purpofe;  for  though,  when  I  lafl:  writ,  I  was  promifed,  both  by  Mafter  Faith- 
orne  3)  and  Mafter  Thompfonf),  that  I  fhould  hâve  thofe 
things  which  they  had  in  their  hands,  finifhed  within  three  or 
four  days;  and  though  I  hâve  often  called  upon  them,  and 
urged  them  ail  I  could,  I  hâve  not  been  able  to  get  them  done. 
I  hâve  lately  obferved  many  circumftances  in  the  height  of  the 
mercurial  cylinder,  which  do  very  rauch  crofs  my  former  ob- 
fervations;  for  at  this  very  cime  the  quickfilver  is  as  high  as  I 
hâve  a  long  tirae  obferved  it,  and  I  don'r  remember,  that  it  has 
been  higher:  it  has  rifen  a  little  for  thefe  four  or  fivc  days, 
and  has  continued  fo,  notwithftanding  the  variety  of  winds, 
and  the  multitude  of  rain,  that  has  lately  fallen;  and,  I  think, 
it  rifes  a  little  yet,  but  it  is  but  little. 

I  hâve  taken  notice  alfo  of  two  or  three  other  very  odd  parti- 
culars  lately  in  it,  Avhich  hâve  crofTed  feveral  other  obfervations. 
The  experiments  we  are  now  moft  bufy  about  '),  are  concerning 
the  adjuftening  of  the  length  of  pendulums,  thereby  to  fettle  a 
common  ftandard  for  length;  of  which  kind,  MonfieurZulichem 
has  fent  over^)  fome  very  pretty  théories;  but  upon  very  care- 
ful  trial  with  feveral  accurate  and  large  pendulums,  made  with 
balls  of  lignum  vitae''),  fome  of  which  balls  are  fix  inches  over, 
others  no  bigger  than  the  head  of  a  pin,  or  a  fmall  fhot,  and  fuf- 


3)   Faithorne  était  graveur,  an  service  de  la  Société  Royale. 

'')    Thompson  était  graveur  à  Londres. 

5)    Dans  les  „Proceedings"  de  la  Royal  Society  on  lit,  an  sujet  des  premières  expériences  fai- 
tes dans  la  séance  du  7  décembre  1664  (V.  st.),  ce  qui  suit: 

The  experiment  for  the  verifying  of  Monfieur  Huygens's  rule  concerning 
the  univerfal  meafure  was  made  twice ,  there  being  taken  a  very  fmall  bullet 
with  a  line  of  the  lenght  of  15V10  inches:  and  two  wooden  balls,  one  of  three, 
the  other  of  fix  inches;  which  being  adjufted  with  the  former  line,  it  was 
found  in  the  firft  trial  that  the  line  of  the  bail  of  three  inches  diameter  was  i3|- 
inches  long:  which  added  to  the  femi-diameter  of  the  bail  made  the  length  of 
the  vibration  from  the  point  of  fulpenfion  to  be  fifteen  inches,'  and  the  line  of 
the  bail  of  fix  inches  diameter  was  twelve  inches  long,  which  added  to  the  fe- 
mi-diameter of  the  bail,  made  the  whole  length  to  be  fifteen  inches.  In  the  fé- 
cond trial  it  was  as  before,  except  that  the  pendulum  with  the  bail  of  three 
inches  was  adjufted  to  13U,  to  make  it  vibrate  equally  with  the  other  two. 

This  being  calculated  and  compared  with  Monfieur  Huygens's  rule  was 
found  to  approach  very  near  to  it. 

*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 274.  ^^    Lignum  vitae  était  alors  le  uoni  du  bois  de  gaïac. 


CORRESPONDANCE.     1664.  I71 


pended  by  a  very  curions  hair,  which  feems  as  likely  a  way  as  any  to  find  out  to 
wha:  point  of  che  globular  body,  Imng  at  the  end  of  a  (tring,  the  length  of  fuch  a 

pendulum  is  to  be  reckoned.  Monfieur  Zulichem  fays ,  it  is  -  parcs    of  a  third 

proportional  below  the  center  of  the  bail  c,  the  firfl  of  which  proportionals  are, 

bc  hc 
ab  +  bc  (that  is,  ac")  and  bc\  namely,  ab  +  bc^  bc  :  :  ^6-;  -r— -t-->    which     we 

will  fuppofe  ce%-  of  which  taken  below  the  centre  gives  ^  the  point ,  to  which 

the  length  of  the  pendulum  ad  is  to  be  meafured  from  <?,  the  point  of  fufpen- 
fion.  Sure  it  is,  that  this  point  is  below  <;,  the  center  of  the  body;  but  whetherat 
c/,  I  cannot  pofirively  yet  affirm. 

The  plate  for  your  book  ^)  was  graven  before  I  received  your  laft  of  Monfieur 
Evelyn's.  I  hâve  only  taken  notice  of  feven  inftruraents,  which  you  in  thofe  fheets 
I  looked  on  hâve  defcribed;  and  thofe  I  fo  put  into  one  fmall  plate,  that  they  will 
fold  out  of  the  book,  when  there  is  occafion.  This  lail  of  Monfieur  Evelyn  î')  I 
hâve  given  a  fmall  draught  of  alib  to  the  engraver,'  who  is  not  an  Englifhman,  but 
one  that  I  find  a  very  good  workman,  and  very  punctual  to  his  word;  which  was 
the  reafon  I  did  not  employ  Maflier  Faithorne,  as  you  direéled,  he  having  fo 
very  often  and  often  difappointed  my  expeélation.  I  hâve  fince  my  lafl:  made  an 
anatomy  of  a  dog,  and  hope,  that  I  hâve  made  a  confiderable  new  difcovery;  but 
this  being  the  firfl  time  I  hâve  feen  it,  at  leaft  taken  notice  of  it,  I  cannot,  till  fur- 
cher  trial,  pofitively  affirm  any  ching,  which,  as  foon  as  ever  I  am  afiured  of  ic,  you 
fhall  thereof  receive  an  account  from. 

Sir 

Your  mofl  faithful  and  moft:  humble  fervant 

R.    HOOKE. 

I  hope.  Sir,  you  will  pardon  this  hafty  fcribble,  for  it  was  very  near  eleven  a 
clock  this  night,  before  I  could  get  from  fome  company,  met  '°)  about  the  bufinefs 
ofSir  J.  Cutler. 


8)    L'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 289 ,  note  6. 

**)    Probablement  pour  son  ouvrage: 

Kalendarium  Hortenfe.  Londou.  Printedby  Jo.  Martyn  and  Jac,  Allerftay,  Priuters  to 
the  Royal  Society,  and  are  to  be  sold  at  their  shop  at  the  Bell  in  St.  PauTs  Clnirch  Yard. 
MDCLXiv.  in-folio. 

'°)  Dans  la  séance  de  la  Société  Royale  du  7  décembre  1664  (V.  st.),  sir  W.  Petty,  Dr.  Wilkins 
et  W;  Graunt  furent  chargés  de  rédiger  le  programme  des  cours  de  R.  Hooke  et  de  le  mon- 
trer à  sir  J .  Cutler,  le  fondateur  de  ce  jjleetnrerfhip",  pour  en  savoir  son  opinion. 


172  CORRESPONDANCE.     1664. 


[R.  Hooke]  h  [R.  Boyle]. 

25    DÉCEMBRE     1664. 

La  lettre  a  été  pithlice  dans  „l>ijyle^s  ITorks ,  /'ni.  /'." 

December   15.    1664. 
Moft  honoured  Sir 

This  letter ')  coming  ib  lace  to  the  pofthoufe  on  Tuefday  night,  wasbroughc 
back  to  me,  iînce  which  I  hâve  made  farther  trial  of  Monfieur  Zalicheni's  experi- 
ment,  and  both  my  lord  Brooncker,  vSir  R.  Moray  and  Dr.  Wren,  were  judges  and 
examiners  of  the  experiment,  and  find,  that  the  trials  made  with  thefe  pendulums, 
whofe  balls  were  of  lignum  vitac,  did  not  anfwer  to  Mr.  Zulichem's  rule,  and  there- 
fore  it  is  now  much  doubted  of  0-  Wc  had  yellerday  in  feveral  parts  of  England,  an 
account  of  the  appearance  of  a  very  great  comet^)  in  the  fouth  fouth-eaft,  with  a  very 
long  tail,  extended  towards  the  north-wefl:;  fome  fay  about  ten  yards  long,  fome 
about  two;  but  how  much  that  is,  is  difRcult  to  guefs,  unlefs  we  could  fee  it,  which 
I  hâve  done  ail  this  laft  night,  but  to  little  piirpofe,  by  reafon  ofthe  thicknefsof  the 
air.  It  has  been  feen  in  Yorkfhire,  and  in  Chefhire,  and  at  Portfmouth^),  and  feve- 


^)    Voir  la  Lettre  N°.  1288. 

-)    Dans  les  ,,Proceedings"  de  la  séance  du  14  décembre  1664  (V.  st.)  on  lit,  a\i  sujet  de  ces 
expériences,  ce  qui  suit: 

The  experiment  of  Monfieur  Huygens  for  the  univerfal  meafurc  was  repca- 
ted  twice;  and  the  firft  time  the  ftring  of  the  biggeft  bail  (which  was  of  fix 
inches  diameter)  was  2  feet  i  li  inches  long;  and  that  ofthe  fmaller  bail  was 
3  feet  li  inch  long.  The  prefident  having  calculated  the  proportions,  accor- 
ding  to  Monfieur  Huygens's  rule,  found  them  vary  from  it  J^,  the  ftring  ofthe 
fmaller  bullet  being  Jg  longer  than  it  fhould  be,  according  to  that  hypothefis. 
In  the  fécond  trial  the  différence  was  yet  greater,  viz.  Jg  or  ^^  or  ^^g,  which 
was  thought  too  confiderable  a  différence  for  a  ftandard. 

It  was  thereupon  concluded  that  there  muft  be  either  fome  miitake  in  the 
rule,  or  fome  fault  in  the  experiment. 

The  prefident  hinted,  that  the  différence  of  the  air  and  the  bullet  might 
vary  the  lenght  ofthe  line  So  that  a  fmall  bullet  in  a  clear  air,  and  a  great  bul- 
let in  a  thick  air,  would  caufe  différent  meafures. 
3)    Les  éléments  de  cette  comète  à  mouvement  rétrograde ,  qui  passa  à  son  périhélie  le  4  décem- 
bre 1 664,  ont  été  calculés  par 

Halley  „Aftronomiae  Cometicae  Synopfis"  (Pliilos.  Trans.  1705)  et  par 

L.  L.  Lindelôf,  De  Orbita  Cometae  anni  1664.  Helsingforfiae.  1854. 
+)    Par  lord  Sandwich,  qui  se  trouvait  à  bord  du  vaisseau  „London." 


CORRESPONDANCE.     1664  I73 

rai  other  parts  of  England.  I  this  day  got  a  fight  of  Mafter  Faithorne's  plate  s),  and 
indeed  he  has  done  the  face  very  carefuUy  and  well;  and,  I  think,  very  like;  but 
lias  not  quite  finifhed  the  plate.  The  other  cuts  are  finifhed  for  your  book  of 
Cold  *);  but  Mafter  Thompfon  has  again  difappointed  me.  Your  anatomical 
experiments,  read  by  Monfieur  Oldenburg  "),  were  very  highly  approved  of  by 
the  whole  Society.  I  cannot  yet  perfefl:  my  telefcope  glaffes,  though  they  do  novv 
very  much  more  flatter  me  with  hopes  tban  at  firft,  fo  that  I  fhall  not  yet  give 
over.  It  feems,  by  fome  papers  of  Monfieur  Oldenbourg,  that  they  hâve  made  in 
France  objeél  glaffes  of  250  palms,  which  is  about  160  feet  long,  and  niake  ufe 
of  thera  without  a  tube  ^). 

N=  1290. 

ChRISTIAAN    Hl'YGENS    à    CONSTANTYN    HuYGENS ,    père. 
25    DÉCEMBRE     1 664. 

»  Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Iluygeiis. 

A    îiON    PeRE 

25  décembre   1664. 

Problème  de  la  nappe,  comment  a  entendre.  Cercle  de  fer.  ')  Privilège")  couf- 
teroitla.  Beaumontetde  Witpourrien^).  eftédansTafTemblee*).  Obfervation  de  la 


5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1288. 

")  New  Experiments  and  Obfervations  touching  Cold,  or  an  Expérimental  Hiftory  of  Cold 
begiin.  To  which  are  added  ,  an  Examen  of  Antiperiftafis,  and  an  Examen  of  Mr.  Hobbes's 
Doftrine  abont  Cold.  Whereunto  is  annexed  an  Account  of  Freezing  brought  into  the 
Royal  Society  by  the  learned  Dr.  C.  Merret,  a  Fellow  of  it.  Together  with  an  Appendix 
containing  fome  proraifcuous  Experiments  and  Obfervations  relating  to  the  précèdent 
Hiftory  of  Cold.  by  the  Honorable  Robert  Boyle.  London.  Printed  for  Henry  Herringman 
at  the  Anchor  in  Lower  Walk  of  the  New  Exchange,  mdclxv.  in-8°. 

"}    Dans  la  séance  du  14  décembre  1664  (V.  st.). 

^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 167. 


')  Consultez,  sur  cette  modification  appliquée  par  Chr.  Huygens  à  la  méthode  de  Hooke, 
les  Lettres  Nos.  1 274  et  1301. 

°)    Le  privilège  des  horloges  marines. 

3)  Par  ces  mots ,  Chr.  Huygens  veut  indiquer  qu'il  a  obtenu  gratis  le  privilège  des  Etats-Géné- 
raux (voir  la  pièce  N°.  1279)  par  l'intermédiaire  de  J.  de  Witt,  et  les  lettres  d'attache  des 
Etats  de  Hollande  (voir  la  pièce  N°.  1286)  par  celui  de  H.  van  Beaumon:,  secrétaire  des 
Etats. 

■*)  En  effet,  le  22  décembre  1664  les  Etats-Généraux  résolurent  de  fiiire  suspendre  dans  leur  salle 
une  „horologia",  et  c'est  leur  président  de  la  semaine,  Johan  de  Wit.' qui  fut  chargé  d'en 
prendre  soin;  sans  doute  Chr.  Huygens  leur  montra,  ces  jours-là,  sa  nouvelle  invention. 
Consultez  la  Lettre  N°.  1324. 


1^4  CORRESPONDANCE.     1664. 

Comète.  Je  n'ay  pas  veu  ce  livre  de  Schottus  s).  Ne  faut  pas  faii'e  beaucoup  d'eftat 
de  ion  jugement.  Keplerus  ")  jufqu'icy  a  le  mieux  rencontré,  ce  qu'il  efcrit  des 
horologes  a  pendule  fans  parler  de  moy  ').  l'Inftruftion  pour  les  horologes  ^}  fe 
traduira  s).  TifTelftein.  lettre  du  duc  de  Roannes  '°).  Je  fuis  fort  aife  du  bon 
fucces  de  fa  negotiation  "),  a  caufe  du  Prince,  a  caufe  de  fon  retour,  et  encore  a 
caufe  de  ma  penfion.  Nid  des  Indes. 

N=  1291. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 

25    DÉCEMBRE    1664. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

à  Monfieur  Auzout. 

25  décembre   1664. 

l'explication  du  Cercle  de  fer  ')  pour  travailler  les  verres. 


5)    Peut-être  Huygens  indiqne-t- il  ici 

P.  Gafparis  Schotti  e  Societate  Jefu,  Schola  Steganographica,  in  Clafles  ofto  diftributa, 
quibus,  praeter  alia  multa,  ac  jucundiffima,  explicantur  Artificia  Nova,  queis  quilibet,  fcri- 
bendo  Epiftolani  qualibet  de  re  &  quocunqne  idiomate,  poteft  alteri  abfenti,  eornndem  Ar- 
tificioriim  confcio,  arcanum  anirai  sui  conceptum,  fine  ulla  fecreti  latentis  fufpicione  mani- 
feftare;  &  fcriptam  ab  aliis  eâdem  arte,  quacunque  linguà,  intelligere  &  interpretari.  Ad 
Sereniffimum  S.  R.  I.  Principem  Ferdinandum  Maximilianum  Marchionem  Badenfem.  Cum 
Figuris  aeri  incifis,  &  Privilegio.  Sumptibns  Joliannis  AndreaeEndteri  &  Wolfgangi  Junioris 
Haerednm.  Excudebat  Jobus  Hertz,  Typographus  Herbipol.  Anno  m.dc.lxv.  Proliant  No- 
rimbergae  apud  diftos  Endteros.  in-4°. 

*)    Consultez  son  ouvrage  sur  les  comètes.  Voir  la  Lettre  N°.  13 16,  note  4.  , 

")    Consultez:  G.  Schott,  Technica  Curiosa  1664. 

„Liber  Nonus,  Mirabilia  chronometrica,  five  Technafmata  varia  ad  temporum  dimen- 
fionera  mechanicara  fpeftantia,"  p.  617—727.  Iconifmi  H — VIII.  On  n'y  trouve  point 
le  nom  de  Chr.  Huygens,  ni  celui  de  Galilei. 

^)   Cette  „instrufl:ion  pour  les  horologes"  ou  „instru(5lion  pour  les  pilotes"  comme  Chr.  Huy- 
gens l'appelle  souvent,  est  tellement  rare  que  nous  ne  l'avons  jamais  vue. 

9)    Sur  la  traduction  anglaise,  consultez  la  Lettre  N°.  I3oi,note  17.  La  traduction  latine  se 
trouve  dans  les  „Opera  Varia",  Tome  I,  pages  193 — 212  ,  avec  le  titre: 
Brevis  Inftitutio  de  ufu  Horologiorum  ad  inveniendas  Longitudines. 

'°)  Voir  la  Lettre  N°.  1284. 

")  Il  s'agit  de  la  restitution  de  la  principauté  d'Orange  au  Prince  Willem  III.  Consultez 
l'ouvrage  : 

Relation  de  ce  qui  s'ell  palTe  au  rellabliflement  d'Orange.  Enfemble  les  Difcours  &  Ha- 
rangues qui  ont  elle  faiftes  pour  le  melme  lubjeft.  Par  Monfieur  de  Chambrun,  Mini  lire  de 
la  Parole  de  Dieu  à  Orange.  A  Orange.  Par  Eduard  Rabau,  Imprimeur  Ordinaire  de  Son  Al- 
tefle  &  de  la  Ville  &  Univerfité.  mdclxvi.  in-4°. 


')    Cette  modification  de  la  méthode  de  Hooke  est  mentionnée  dans  les  Lettres  Nos.  12^4611301. 


CORRESPONDANCE.     1664.  175 


N=   1292. 

R.  F.  DE  Sluse  à  [Christiaan  Huygens]. 

26    DÉCEMBRE    1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1308. 

Elle  a  été  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  Bibliogr.   T.  17. 

Nobiliffime  Domine 

Scripfit  ad  me  6ta  huius  Clariffimus  Riccius,  fe  meas  accepilTe  Tufculi,  curafTe 
ver5  vt  continué)  redderentur,  quas  ad  Matthaeum  Campanum  dederas  ').  Cum 
autem  is  Roma  abeiïet  (ad  patriam  -)  nerape  redierat,vt  addit)  eafdem  curae  Jofephi 
fratris  s),  felicis  illius  tuborum  opticorum  3-ciuiJ(,sirovpyov ,  commififTe:  cniiis  ce 
cerdorera  reddendum  duxi,  vc  fi  forte  refponfum  nonduni  accepiflès,  neceiïariae 
huius  morae  caufam  non  ignorares.  Abimeftri  ferè  hiftoriolam  ad  te  fcripii  '') 
meae  cum  Clariffimo  Hobbio  velitationis,  quam  non  repeto,  cum  et  meas  ad  te 
peruenifTe  fperem  et  ex  filentio  tuo  mihi  perfuadeam,  hefJL^Xia.  effe  quae  de  libello 
a  Clariffimo  Hobbio  edito  mihi  relata  erant. 

Cometae  afpedlum  qualem  optarem,  tum  aedes  vicinae,  tum  vel  maxime  pki- 
uium  illud  et  turbidum  coelum  hadlenus  mihi  inuident.  Ex  Lovanienfium  relatione 
intellexi,  cum  nuper  inter  Craterem  et  Coruum  obferuatus  efl,  totos  oftodecim 
gradus  cauda  fubtendiflc.  Certiora  tu  orbj  literato  propones  fi  coelo  clementiore 
vfus  es,  aut  noftrj  faltem  Romani  obferuatores,  qui  accuratis  illis  telefcopijs  ip- 
fam  etiam  fortaflis  cometae  materiam  fcrutarj  poterunt.  Vale  Vir  praeftantiffime 
hoc  annj  nouj  principio,  quem  tibi  faufl:um  ac  felicem  cum  longa  aliorum  ferie 
apprecatur  ex  animo 

Tuj  obferuantiflimus 
Renatus  Franciscus  Slusius. 


Dabam  Leodicj  26  Xbris  \66/^ 


')    Nous   ne  connaissons  de  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  M.  Campani ,  datée  du  6  octo- 
bre 1664 ,  qu'une  partie ,  que  Ton  trouvera  dans  le  Supplément  à  ce  Tome  V. 
°)    Il  était  né  à  Spoleto. 
3)    Giuseppe  Campani. 
*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 267. 


176  CORRESPONDANCE.     1664. 


N=   1293. 

Gregorius  a  St.  Vincentio  à  Christiaan  Huygens. 

26    DÉCEMBRE     1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden  ^  coll.  Huygens. 
C/ir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1306. 

PraeclariflTime  Domine 

Naftus  fum  occafionem,  felicia  ineuntis  annj  aufpicia  deprecandi  ;  qiiae  etfi 
perexigua  tibj  viderj  poffîc,  mihi  nihilominus  folatio  fuit.  Aliquid  finiultatis  jnter 
Patrem  Fabij,  et  Syftematis  Saturnij  authorem  exftitiïïe,  non  ignoras:  de  qua  re, 
pridem  ')  dolere  me,  tibi  jndicauj.  Modo  ex  litteris  Patris  Gottignies ,  qui  Romae 
mathefeos  difciplinas  proficetur,  haec  habeo  quae  officij  mej,  munerifque  elTe  iu- 
dico,  etiam  tibj  communicandj  vt  folatij  mej  participem  faciam  "). 

Ecce,  jam  habes  pleniffimam  Syflematis  tuj  publicam  approbationem,  Palino- 
dia,  aduerfarij  manifeftatam.  Optaret  idem  Pater  Gottignies  fibj  tranfmittj  exem- 
plar  Syftematis  Saturnij  s);  cogor  ad  te  recurrere,  vt  fakem  quo  loco  venalis  fit,  jn- 
quiram:  alioquin,  donum  quod  a  te  recepj  mittendumjUi  foret,  quo  plane  jnuitus 
carerem;  cum  tuj  apud  me  afFeftus  memoriam  ampleftor  obuiam,  quoties  feriem 
librorum  Mathematicorum  peruoluendj  fefc  offert  occafio.  Vt  autem  finem  jmpo- 
nam  felix  annj  jneuntis  aufpicium  adprecor 

Tuus  quera  nollj 
Gregorius  a  S™.  Vincentio. 

Giindauij  16  Decembris  \66/\.. 

N=  1294. 

G.  F.  DE  GoTTiGNiEZ  à  Gregorius  A  St.  Vincentio. 

[décembre  1664.] 

Appendice  au  No.  1293. 

La  copie  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 

Pater  Fabrj  licet  alias  ')  contra  Dominum  Hugenium  fcripieric,  modo,  eius 
fententiae  lubfcribit;  oculorum  fuorum  teftimonio  conuiftus. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  786.  =)    Voir  la  Lettre  N°.  1294. 

3}    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°,  640,  note  2. 


')    Voir  les  ouvrages  de  Eiistacliio  de  Divinis,  décrits  dans  les  Lettres  Nos.  765,  note,  i  et 
N°.  862,  note  I. 


CORRESPONDANCE.     1 664. 


^77 


N^   1295. 

R.    HOOKE    à    R.    MORAY. 

[26    DÉCEMBRE     1 664]   '). 

La  pièce  se  trouve  k  Leiden ,  cnll.  Hiiygens 


What  the 

The  angles 
of  Jncli- 
nation  in 
the  water, 
orofRe- 

The  Angle 

ofjnclination 

in  the  air. 

Thefignes^) 
of  ye  angles 
ofjnclination 
in  the  water, 
or  ofyi-' angles 

The  figues -J 
of  the  angles 
ofjnclination 

in  the  air 
fou  ne!  by  the 

The  fignes") 
of  thofe 

hypotheticall 
angles  s). 

angle  ofjn- 
clination 

fhould  haue 

been  accor- 
ding  to  ye 

proportion 
of  the  refrac- 

fraftion. 

of  Refraftion. 

Jnftrument. 

tion  of3o°oo'. 

5 

6 

33 

8716 

II407 

1 1609 

6     40 

10 

13 

19 

17365 

23033 

23352 

13      30 

15 

20 

5 

25882 

34339 

34474 

20      10 

20 

27 

4 

34202 

45503 

45557 

27       6 

25 
30 

34 
41 

15 

45 

42262 
50000 

56280 
66588 

56294 
66600 

34     15 
41     46 

water. 

35 

50 

00 

57358 

76604 

76400 

49     50 

40 

58 

45 

64279 

85491 

85419 

58     40 

45 

70 

30 

707  II 

94264 

94387 

70     42 

10 

20 
30 

13 

27 

43 

35 
43 
10 

17365 

34202 
50000 

23486 
46510 
68412 

23759 
46756 

13 

27 

44 

52 

Jn  Sait 
water. 

10 

H 

45 

17365 

25460 

25900 

15 

00 

Jn  Oyle 

of 

20 

30 

5 

■  34202 

50126 

50298 

30 

1 1 

Turpen- 

30 

47 

20 

50000 

73531 

tine. 

0 

"}  That  which  is  in  this   table  called  the  Angle  of  Jnclination  in  the  Air,  is 


')    Cette  pièce  a  probablement  été  envoyée  par  Moray  dans  une  lettre  du  16  décembre  1664 

(V.  st.),  que  nous  ne  possédons  pas.  Consultez  la  Lettre  N°.  1301. 
-)   L'écriture  est  de  Hooke.  Moray  y  a  corrigé  le  mot  „signes"  en  „sines." 
')    C'est-à-dire  les  angles  de  la  colonne  suivante. 

Œuvres  T.  V.  2q 


1^8  CORRESPONDANCE.     1664. 


the  dirtancc  of  the  lowev  4)  Jndex  of  the  Jnftrument  from  che  perpendicular. 
The   othcr    Angle    is    thtit    which  is  inade  bv  the  iippermort  '')    |ndex. 
[R.  Moray]. 


N=   1296. 

ClIRISTIAAN    HUYGENS    à    A.    GoUFFIER. 
31     DÉCEMBRE    I 664. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Lchlen,  coll.  //uvffeiLt. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.    1284. 

3 1   décembre   1 664. 

AU   DUC    DE    ROANETZ. 

Mefpris  des  anglois  de  fa  chaife  roulante.  Extrait  des  lettres  de  Moray  ').  je 
leur  communiqueray  ce  qu'il  m'a  efcrit  du  bon  fucccs.  je  luyenvoieray  l'invention 
de  Défions  -)  quand  je  l'auray.  Le  privilège  obtenu  de  mon  horologe  ^').  En 
France  vaudroit  la  peine. 


N=  1297. 

s.  Kechelius  a  Hollenstein  à  [Christiaan  Huygens]. 
[?  décembre  1664.] 

La  pièce  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Samuelis  Kechelij  Oblervatio  Cometae  A°  1664.  1  Decembris  Hora  6^  niatu- 
tina  in  Plaga  Orientali  in  conltellatione  Corvi  '). 


*)    Moray  s^st  trompé  en  mettant  ces  mots  l'un  à  la  place  de  l'autre. 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1268.  ")    Le  carrosse  inventé  par  d'Esson. 

3)    Voir  la  pièce  N°.  1279. 


')    Voir  la  planche  vis-à-vis  de  cette  page.  L'observation  de  Kechelius  a  été  publiée  par  St.  de 
Lubienitz  à  la  page  592  de  son  ouvrage  : 

Staniflai  de  Lubienietfki,  Equitis  Poloni,  Theatrum  Comcticum ,  duabuspartibus  con- 


^ 


^ 


* 


f  (/tvmJ 


6' 


am&tci      — 


^ 


^ 


^ 


^ 


CORRESl'ONDANCE.     1664.  1/9 


N=   1298. 

A.  AuzouT  à  CoNSTANTYN  HuYGENS,  père. 

[1664.]  0 

La  lettre  se  trouve  à  Le'idcn  ,  coll.  Huygens. 

Jay  cru  Monfieur  que  les  deux  jours  que  vous  mauez  donnés  pendant  le I quels 
vous  auez  eu  la  bonté  de  vous  priuer  de  votre  liure  -)  fentendoient  de  deux  jours 
entiers ,  ceft  pourquoy  iay  cru  que  ie  fatiffaifois  a  votre  deflein  me  contentant  de 
vous  le  renuoier  ce  matin  puifquil  ne  fe  fera  pafle  que  deux  jours  que  vous  naies 
pu  le  lire  et  vous  en  feruir.  le  vous  en  rends  mille  grâces  et  quoyque  ie  n'aye  pas 
entendu  beaucoup  des  choies ,  ie  nay  pas  laiflTé  de  voir  quil  y  a  quantité  de  chofes 


llans,  I.  Quïinim  prior  coiitiuet  Epillolas  &  Couimiinicationes  varionim  per  Eiiropam  Cla- 
riflimornm  Viroriim,  ciim  qiiibus  Auclor  de  hoc  Argiimeiito  contulit  Rauteiifteinii,  Me- 
nagii,  Kircheri,  Heiiifii,  Stegnianni,  Schotti,  Griiteri,  Olearii,  Bartliolini ,  Voflii,  He- 
velii,  Langii,  Oldenburgii,  Briiflelii,  Placentiiii,  et  phirinuim  alionim;  Obfervatioiiibiis, 
Diflertationibus ,  Animadverlionibus,  &  59  Figuris  aeneis  illuftrata.  Qiiibus  immilk  funt 
varia  Philofophica  &.  Chriftiaiia  Exempla,  &  monita,  ad  vitae  melius  degendae  ul'um  cui- 
que  hominum  generi  conveiiieiitia  :  2.  Pollerior  exhibet  Hiftoriam  Uiiiverfalem  Omnium 
Cometarum  à  Tempore  Diliivii  ad  Aiin.  1665,  qui  niimer.  415.  enarrantiir  2 'î.  Fig.  aeneis 
illuftratum.  Et  Theatri  Cometici  Exitiis  five  de  Significatione  Cometarum, ac  jufta  Rau- 
tenfteitiiana  cum  ejufdem  imagine.  Ad  Serenifs.  &  Potentiis.  Fredericum  Tertinm  Regem, 
Daniae,  Norvegiae,  &c.  &c.  Opiis  Mathematicura  ,  Phyficiim,  IJiftoricum,  Politicum,  Tlie- 
ologicnm,  Ethicum,  Oeconomicum ,  Clironologiciim.  Lngduni  Batavonim.  Ex  officina 
Pétri  vander  Meerfche,  Bibliopolae,  Anno  1681.  Cura  Privilegiis  Sacrae  Caes.  Majeftatis, 
&  Celfifs.  ac  Praepot.  D.  D.  Holland.  Weftfris.  Ordin.  in-folio. 

Le  second  volume  porte  le  titre: 

Staniflai  de  Lubienietfki,  Equitis  Poloni,  Hiftoria  Vniverfalis  Omnium  Cometarum,  a 
Diluvio  ufque  ad  praefentem  Annum  vulgaris  Epochae  a  Chrifto  nato  1665.  decurrentem, 
qui  numéro  415.  enarrantur,  cum  Aniiotationibvs;  Et  una  cum  indiculo  Laetorum  & 
Triftium  eventuum,  Cometarum  apparitionem  fecutorum;  25.  Figuris  aeneis  illuftrata.  Ac 
Theatri  Cometici  Exitus,  five  de  Significatione  Cometarum,  ac  jufta  Rautenfteiniana  cum 
ejufdem  imagine.  Ad  Serenifs.  &  Celiîimos  Georg.  Wilhelm.  &Joan.  Fredericum, 'Duces 
Brunfuicenfes  &  Lunaeburgenfes.  Lngduni  Batavorum,  Ex  officina  Pétri  vander  Meerfche, 
Bibliopolae,  Anno  1681.  Cum  Privilegiis  Sacrae  Caes.  Majeftatis,  &  Celfifs.  ac  Praepot. 
D.  D.  Holland.  Weftfris.  Ordin.  in-folio. 

La  première  édition  était  de  1668.  Les  dédicaces  des  deux  volumes  portent  la  date:  „Da- 
bam  Hamburgi  Anno  Chrifto  nato  cididclxvi,  ineunte:  mais  dans  l'ouvrage  on  trouve  des 
lettres  de  la  fin  de  1667. 

')  Comme  cette  lettre  doit  avoir  été  écrite  pendant  que  Constantyn  Huygens,  père,  se  trou- 
vait seul  à  Paris,  ses  fils  Christiaaîi  et  Lodewijk  l'ayant  quitté,  il  faut  que  la  date  tombe  après 
le  ler  octobre  1664,  jour  du  retour  de  Const.  Huygens  d'Angleterre  [Dagboek];  an  com- 
mencement de  1665  celui-ci  fit  un  voyage  à  Orange. 

-)    Probablement  il  s'agit  ici  d'un  livre  de  R.  Boyle,  qui  écrivait  en  anglais. 


l8o  CORRESPONDANCE.     1 664. 


fort  ciirieufes  et  il  me  refte  vne  grande  enuie  den  auoir  vn  plus  long  temps  en  ma 
difpoficion  et  d'entendre  mieux  langlois  pour  pQUuoir  comprendre  toutes  les  bel- 
les remarques  quil  ')  fait  en  paiïanc  fur  quantité  de  matières.  Si  vous  auez  receu 
cette  lemaine  quelque  chofe  de  nouueaa  de  Monlieur  Hugens  •*)  vous  mobligerez 
Monfieur  de  men  faire  part  &  de  me  croire  auec  tout  relpedl  votre  très  obeiflfant 

feruiteur 

AuzouT. 

Ce  Mardy  matin. 

Pour  Monfieur  de  Zulichem. 


N=   1299. 

J.  Cassagnes  ')  à  Christiaan  Huygens. 
[1664]. 

La  lettre  se  trutire  à  Laden  ,  eoll.  Ilnygens. 

Monsieur 

le  Vous  attens  à  la  Bibliothèque  royale  et  comme  peuteftre  n'y  viendriez  vous 
pas  fi  je  ne  vous  donnois  cet  auis  l'ay  cru  vous  le  deuoir  écrire  eftant 

Monsieur 

Voftre  très  humble  &  très  obeilTant  feruiteur 
Cassagnes. 

A  Monfieur 
Monfieur  Hugens  de  Zulcon. 


3)    R.  Boyle.  +)    Il  s'agit  ici  de  Chr.  Huygens. 


L'abbé  Jacques  Cassagnes  (Cassaigues)  naquit  à  Nîmes  le  icr  août  1636,  et  mourut  à  St.  La- 
zare le  29  mai  1679.  II  était  poète  et  fut,  dès  1663,  membre  de  l'Académie  française,  puis  un 
des  quatre  premiers  élus  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Colbert  l'avait 
nommé  garde  de  la  bibliothèque  du  Roi. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


N=  1300. 

J.    CaSSAGNES    k    Cl-IRISTIAAN    IIuYGENS. 

[1664.] 

La  pièce  et  la  copie  se  trourent  a  Lcidcu,  coll.  lliiygcns  "'). 

Livres  de  Mathématique  Manufcripts  en  la  bibliothèque 
^         Royale  ')  a  Paris  ')• 

Mcrcurij  Trimcgiftj  mathematica  ad  Hammonem  Acgiptjum.  n°.  '') 

lacromathematica  uaija.  n°. 

Julianus  de  conftjcutjonibns  planetarum.  n°. 

Arcliimedis  de  Sphœra,  de  Cylindre,  de  Circuli  menfura.  *) 

TTSf'i  y.divoièsm  y.at  crCPaipoêcov  Trep  sXiy.wv. 

Trep'i  èTTiTTsèuv  'icroppoTnyMv  (2i(3Mu  èv6. 

^cciJLjJLiTVjq  TerpuyuvKrixos  TTûjpajSoAsJs. 

Euthochij  Afcalonitae  in  I.  et  II.  Archimedis  de  Sphaera  et  Cylindro. 

Theonis  vSmyrnaei  mathematica  ad  Platonem. 

Ptolemaei  magna  Syntaxis  libri  XIV. 
Ptolomaei  magna  Syntaxis  libri  XI III  s). 

Allrologica  uaria. 

(pdG-siç  ciTrXavm  l-iTKr^ixa.cr'im. 

Tfsp)  y.pirvipÎH  y.cû  vjysjJiûviy.ti- 

Theonis  Alexandrini  in  I.  et  II.  magnae  Sycanxeos  "). 

Sphericorum  libri  III. 

Autolicy  de  Sphaerae  motu. 

Td  Tp))  Tvv  evy.XièeièS  oirTiKm. 
Archimedis  opéra. 
Eutocis  Afcalonita  in  Archimedem. 


')    Nous  avons  collationné  cette  liste  sur  l'ouvrage: 

CatalogusCodicum  Maiiufcriptorum  Bibliothecae  Regiae.  Tome  I  [—IV].  Pariliis.  E  Ty- 
pograpbia  Regia.  mdclxxxix  [ — mdccxiv]  in  folio. 

et  nous  donnons  le  résultat  de  la  comparaison  dans  les  notes  suivantes,  où  se  trouve  in- 
diqué le  codex  qui  contient  chacun  de  ces  manuscrits. 
'')    Ce  titre  a  été  ajouté  par  Chr.  Huygens. 

3)  Ce  manuscrit  et  les  deux  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2 1 39. 

4)  Ce  manuscrit  et  les  quatre  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2359. 
3)   Ce  manuscrit  et  les  sept  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2390. 
'')  Lisez:  Syntaxeos. 


l8:2  CORRESl'ONDANCK.     1664. 

Theonis  Alexandrini  in  Ptolemaei  magnam  Syntaxin. 

Incercj  Ifagoge  in  magnam  Syntaxin  Ptolomaei. 
Euclidis  geomecricormn  libri  XII.  cum  Scholiis  jncerti  "). 
Alia  item  geometrica  àvsTtypciCpa.. 

Data  Euclidis  marini  Scholia. 

Scholia  incercj  in  Euclidis  elementa. 

Euclidis  optjca.  et  Catoptrica. 

Hypficles  anaphorius. 

Ariftaixhi  de  magnitudine  et  dillantia. 

Euclidis  phaenomena. 

Aftronomica  de  Indicis  ilellarum  ex  Ptolomaeo  °). 

Valentis  Trep)  STrsvfioicreui  ruv  aa-répu^v. 
Cleomedis  libri  II  de  metheoris.  cum  Scholiis. 
Appollonij  machematjci  apoftelmata  '-''). 

Cleomedis  fpherica  '°}. 

Ex  Mercurio  Trimcgillo  de  XII  fignis  et  VII  planctis. 

Ptolomej  carpus. 

Canones  Solis  et  Lunae. 
Hi  traftatus  continentur  in  libro  cui  titulus  ell  .     . 

Djofcorides  lexicon  medicum. 

Liber  aftronomicus.  Sphaera  Indjca  et  Perfjca. 

Sextus  Empiricus  aduerfus  mathematicos  III. 

Pachimerae  de  IIII  mathematica,  arithmetica,  mufica,  geometrja,  aftronomja. 

Theonis  Alexandrini  in  Canones  Ptolomei  cum  tabulis  aftronomicis  "). 

Excerpta  ex  Ptolomaei  Syntaxi. 

Dionifius  de  Situ  Orbis  cum  comraentariis  Eultachij. 

Afi:rologica  ex  Juljano,  Dorotheo,  et  alijs. 

Euclidis  Elementorum  libri  XIII.  cum  Scholijs  "). 
Henrici  Selderi  tabulae  allronomjcae. 

Theodofij  Sphaerjca  '0- 


")    Ce  manuscrit  et  les  cinq  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2347. 

")    Ce  manuscrit  et  les  trois  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2419. 

9)   Lisez:  Apotelefmata. 

'°)  Ce  manuscrit  et  les  quatre  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  21  80. 

")  Ce  manuscrit  et  le  suivant  se  trouvent  dans  le  codex  2396. 

")  Ce  manuscrit  et  le  suivant  se  trouvent  dans  le  codex  7292. 

'3  j  Ce  manuscrit  et  les  sept  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2363. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


Autolyci  de  Sphaerae  motu. 

Euclidis  optjca,  phaenomena. 

Thcodofij  TTsp)  oIkvo-sojv  de  noélibus  &  dicbus  libri  II. 

Ariftarchus  de  magnicudine  ce  dirtantia  Solis  et  limac. 

Aiuolycus  de  ortu  et  occafu  libri  II. 

Euclydis  data.   Seneniis  "*)  de  Conifeftjone. 

Procli  aftronomjcae  hypothefes. 

Albiimazaris  introductorium  majus  's^. 

Liber  reuolutjonum. 

de  Cometis.  in  Ptolomaej  Tetrabiblion. 

Stephani  de  mefTana  Flores  de  Sccretis  aftrologicis  Hermetis. 

Guidonis  Bonafors  aftronomica. 

Artronomicon  Incertj. 
Theodofij  Sphaerjcorum  libri  III. 

Traclatus  de  Sphcra  materjalj  "') 
Joannis  Anglici  qnadrans. 
Compotus  artronomjciis. 
de  Affignatione  circulorum  magnorum. 

Proclus  in  Euclidis  Elemcnta. 

Proclus  in  Euclidis  Elementa  cum  Scholijs. 

Archimedis  uarja  cum  Eutochi]  commentarijs. 

Allirologica  uaria  ex  Rhetorio,  Deucalione  et  alijs  câpitjbus  LXVI. 

Traétatus  Sphaerae  fecundum  AdalonumetTheorjaplanetarum.  Praftjca  Artro- 
labij.  traftatus  de  fphaera,  canones  de  aequatjone  planetarum. 
Theorja  diflantjarum  omnjum  iphaerarum  a  terra. 

Aftrologica  arabjco  fermonc  hcbrajcis  litteris  ''). 

Euclidis  libri  XV  elementorum  ex  arabjco  in  latinum,per  Adelardum gothum 
Bathonienfeni  cum  commentarijs  Campanj  nauarrienfis. 


Algorifmus,  computus  ecclefiaftjcus  '^). 
Traftatus  de  Sphaera. 


"t)  Lisez:  Serenus. 

'5)  Ce  mannscrit  et  les  cinq  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  7316. 

'*)  Ce  manuscrit  et  les  trois  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  -'267. 

''')  Ce  manuscrit  et  le  suivant  se  trouvent  dans  le  codex  7214. 

'^)  Ce  manuscrit  et  les  trois  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  7196. 


CORRESPONDANCE.     1664. 


lo.  de  Sacrobofco  de  compofitione  quadrantjs. 

Campanus  de  quadrante  compofjto.  , 

Cycli  Lunares.  Selenedromiiim  'p). 
Tabulae  aftronomjcae. 
Cl.  Ptolomaej  Tetrabiblios. 

uariorum  aftrologorum  apotelefmata. 

Planetarnm,  vSignornm,  et  aftrorum  notae  compendiarjae  -°). 

Joannis  Alexandrin]  de  Vfu  aftrolabj. 

Procli  Theorjca. 
de  Signis  Zodiaci. 

Tabula  Curfus  lunae  per  Signa  zodiacia. 
Alcabatij  introduftjo  aftrologica  cum  Scholijs  Ludoiijci  de  Angnlo  Hifpanj  -'). 
Alfragamus  de  Stellis  et  motjbus  celeftjbus. 

Albert]  Spéculum,  de  uarijs  Scriptis  aftrologicis  et  aftronomicis  -^). 
Ptolomaei  magna  Syntaxis  Hebraica. 

Auerrois  aftrologica  Hebraica  per  Jacob  F.  Samfonis. 
Alberti  Teutonici  de  paftjonibus  aëris  fine  de  imprefljonibus. 

Fines  et  termini  planetarum. 

de  Signis  femininis  et  mafculinis. 
Canones  de  motjbus  corporum  celeftjum. 

Tabula  medij  motus  Solis  in  annos  X.  coUeélis  ad  merjdiem  Nouarjae. 
Theonis  Smyrnaei  Mathematjca  ad  Platonem. 


")   1^  de  Monfieur  l'abbè  Cafîaignes.  [Chr.  Huygens]. 


■î*)  Ce  manuscrit  et  les  trois  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2509. 
^°)  Ce  manuscrit  et  les  deux  suivants  se  trouvent  dans  le  codex  2497. 
-')  Ce  manuscrit  se  trouve  dans  le  codex  7321. 
--)  Ce  manuscrit  se  trouve  dans  le  codex  2598. 


CORRESPONDANCE.     1 665.  185 


N=   1301. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

2    JANVIER     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

La  lettre  est  la  réponse  aux  Nos.  1280  et  1287.     R.  Moray  y  répondit  par  les  Nos.   1317  et  1326. 

Sommaire:  Privilège  obtenu.  Inftruftion  en  flamend.  Je  voy  la  raifon  pourquoy  il  veut  mettre  tant  de  chofes  en 
la  raefme  patente.  En  france  il  coufte  auifi.  quelfucces  ala  macliinede  Hook  pour  les  verres,  ilme 
tarde  de  l'entendre,  je  n'ay  pas  eu  le  loifir  d'en  elTaier  d'avantage.  Comment  luy  faire  tenir  l'horo- 
loge.  exterminez  ').  je  n'en  ay  encore  qu'une  bonne.  Je  doute  fi  les  calefches  de  Deiïbns  ne  feront  pas 
fujettes  a  verfer.  Ce  qu'on  m'efcrit  de  Paris  touchant  les  cliaifes  Roulantes.  Caracenaen  10  jours 
de  Paris  a  Madrid,  de  la  foy  de  leur  Regiftres.  divifion  en  minutes  tierces  d'un  arc  de  la  Cyeloide. 
Demonflration  du  centre  d'ofcillation  de  la  fphere.  il  faudroit  vous  efcrire  un  petit  traité  entier.  Je 
l'adjoufteray  a  celuy  de  l'horologe.  Obligé  à  Milord  Brounker  de  l'honneur  qu'il  a  fait  a  mon  In- 
vention de  la  mefure  univerfelle.  Qu'  eft  ce  qu'il  entend  par  la  refraftion  des  rayons  du  foleil.  il  me 
femble  qu'il  veut  parler  de  l'aequation  des  jours  naturels.  Ce  quadrant  qui  montre  les  fécondes  ne 
fera  pas  de  petit  volume,  le  mien  font  deux  filets  tendus  perpendiculairement  dans  le  plan  du  méri- 
dien. Il  faut  cela  pour  bien -mettre  a  leur  mefure  les  horologes.  Je  fuis  bien  aife  du  fucces  de  celles 
que  le  Prince  Robert  a  eues  fur  mer  parceque  fi  ceux  la  font  bien,  les  nouveaux  neceflairement 
feront  mieux.  Que  je  fcache  feulement  en  gros  en  quoy  confifte  la  douceur  de  la  calefche  pour 
veoir  fi  celle  que  j'ay  dans  l'efprit  eft  différente.  Songer  a  une  mefure  univerfelle  du  chaud,  pour 
faire  les  thermomètres,  l'eau  bouillante.  Petits  thermomètres  commodes  pour  les  Expériences, 
comme  j'en  ay  eu  de  iNîonfieur  de  Noiers.  11  faudroit  les  plier  en  fpirale  pour  ramaiïer  une  longue 
étendue  en  peu  d'efpace.  Cometae  obfervationes  raeae. 

A  La  Haije  le  i  Janvier   1665. 

Monsieur 

Vous  elles  obligeant  au  dernier  point  de  m'efcrire  trois  lettres  de  fuite  -)  fans 
attendre  que  je  vous  aie  fait  refponce  ,  ce  que  je  n'aurois  pas  tant  différé,  fi  quel- 
ques affaires  ne  m'en  euffent  empefchè.  Outre  les  quelles  j'ay  eu  une  infinité  de 
lettres  a  efcrire,  a  des  perfonnes  connues  et  inconnues,  qui  de  cette  apparition  du 
Comète  ")  prennent  occafion  de  m'en  envoier  des  leurs,  me  communiquant  leurs 
obfervations  et  demandant  les  mienes;  comme  fi  j'ellois  quelque  grand  obferva- 
teur;  et  cependant  je  n'ay  ni  quadrant  ni  fextant  mais  feulement  quelque  méchant 
arbaleflre  pour  prendre  les  difi:ances  entre  le  comète  et  les  eftoiles,  dont  je  cherche 
premièrement  les  noms  fur  la  globe.  Je  ne  laiflïray  pas  pour  cela  de  vous  faire 
part  de  ce  que  j'en  ay  mis  par  efcrit.  mais  premièrement  je  m'en  vay  refpondre  a 
vos  lettres. 


')    Ce  mot,  surajouté  par  Huygens ,  ne  se  comprend  pas. 

-)   Nous  n'en  possédons  que  deux:  la  troisième,  datée  probablement  du  16  décembre  1664 

(V.  st.),  nous  manque. 
°)   Consultez  la  Lettre  N°.  1289,  note  8. 

Œuvres.  T.  V.  '  ■  24 


CORRESPONDANCE.    1665. 


J'attends  avec  impatience  d'entendre  l'efFeft  de  la  machine  nouuelle  pour  les 
verres,  n'ayant  pas  eu  loifir  de  faire  d'autres  elTais  après  ceux  du  cercle  dont  je 
vous  ay  parlé  cy  devant  ^).  Je  ne  remuois  pas  le  verre  fur  le  cercle,  comme  il  fem- 
ble  que  vous  ayez  entendu ,  mais  le  cercle  fur  le  verre  immobile ,  que  pourtant 
je  tournois  un  peu  de  temps  en  temps. 

Touchant  les  horologes  vous  fcaurez  que  j'en  ay  obtenu  le  Privilège  '^')  de  Mef- 
fieurs  nos  Eftats  avec  lettres  d'attache  ')  de  la  Province  d'Hollande.  Il  deffend  a 
tous  l'ufage  des  horologes  a  pendule  fur  mer,  et  en  particulier  de  contrefaire 
pour  quelque  ufage  que  ce  foit  ceux  de  ma  dernière  invention.  Je  n'ay  demandé 
la  Recompence  que  après  qu'on  aura  fait  des  expériences  a  fuffifance  et  a  leur 
contentement.  Il  y  aura  dans  peu  une  de  ces  horologes  prefte  pour  vous ,  mais 
le  moyen  de  vous  la  faire  tenir  a  cet  heure  que  la  guerre  interrompt  le  commerce 
entre  ce  pais  et  l'Angleterre. 

Je  croy  bien  que  ces  Calefches  du  Sieur  de  Son  '')  font  belles  et  douces,  mais  je 
doubte  fort  fi  elles  feront  auffi  peu  fujettes  a  verfer  que  les  chaifes  roulantes  de  Pa- 
ris, et  fi  par  confequent  on  y  pourra  aller  a  toute  bride  dans  les  mauuais  chemins 
comme  dans  celles  cy.  L'on  m'en  a  efcrit  ^)  des  merveilles  depuis  peu  et  que  l'on 
s'en  fert  de  plus  en  plus,  que  le  Marquis  de  Caracene  ^)  y  eft  allé  dedans  en  lo 
jours  de  Paris  a  Madrid,  que  Monfieur  de  Ruvigny  5*)  s'en  eftant  fervi  en  fon 
voiage  de  Londres,  a  mandé  a  Monfieur  de  Turenne,  que  c'efl:  la  première  chofe 
du  monde,  que  le  chevalier  de  Treflon  '°)  par  cette  voiture  eft  allé  en  Dannemarck, 
et  que  ce  Roy  a  fort  approuué  l'invention  et  en  a  accordé  le  don  au  feigneur 
Conty  ").  Voici  quelle  chofe  vous  meprifez.  Pour  moy  je  dis  que  le  temps  déci- 
dera la  quelle  de  ces  machines  fera  de  meilleur  ufage. 

Cependant  vous  faites  fort  bien  de  les  comprendre  toutes  dans  vofl:re  Patente. 
Je  n'ay  peu  comprendre  d'abord  pour  quoy  vous  y  vouliez  auffi  faire  entrer  les 
Pendules  mais  j'en  voy  maintenant  la  raifon  par  ce  que  vous  dites  que  ces  depef- 
ches  coufi:ent  cher  chez  vous.  Icy  je  les  ay  eues  a  peu  de  fraix  et  pour  la  plus 
part  gratis  '-). 

J'ay  beaucoup  d'obligation  a  Milord  Brouncker  de  la  publication  honorable  '^) 
de  ma  mefure  univerfelle.  La  demonftration  confifte  en  plufieurs  propofitions  les 
quelles  je  joindray ,  avec  tout  ce  qui  regarde  cette  matière  de  l'Ifochronefliè ,  au 


3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1274.  '*)    Voir  la  pièce  N°.  1279. 

5)    Voir  la  pièce  N°.  1286.  '')    D'Esson  ,  l'ingénieur. 

'')    Consultez  la  Lettre  N°.  1284.  ^)   Don  Luiz  de  Benavides. 

9)    Henri  de  Massue.  '°)  Son  nom  est  de  Terlon. 

")  Armand  de  Bourbon.  '")  Consultez  la  Lettre  N°.  1290. 

'3)  Dans  la  séance  du  23  novembre  1664  (V.  st.). 


CORRESPONDANCE.    1665.  187 

traité  des  horologes  "*)  que  j'ay  achevé  pour  la  plus  grande  partie.  Cen'eftpas  que 
je  me  defîe  aucunement  d'eftre  privé  de  l'honneur  de  mes  inventions  en  vous  les 
communiquant  et  a  l'Illuflre  Société,  et  certes  j'aurois  grand  tort  après  ce  que 
vous  venez  de  m'aiïiirer  touchant  la  foy  et  exaftitude  de  vos  Regiftres ,  mais  en 
vérité  je  n'ay  pas  le  temps  de  mettre  au  net  ce  que  j'ay  dans  mes  brouillons  fur  ce 
fujet  et  beaucoup  d'autres.  Je  tafcheray  pourtant  de  vous  faire  tenir  par  avance 
quelque  chofe  de  ce  que  vous  defirez,  pour  m'acquiter  en  quelque  façon  de  ce 
que  je  vous  doibs  de  tant  de  belles  chofes  que  je  reçois  dans  vos  lettres. 

Je  ne  puis  comprendre  ce  que  vous  entendez  par  la  refraftion  des  rayons  du 
Soleil  par  ce  que  vous  prétendez  d'emploier  les  horologes  a  la  mefurer.  Je  croy 
que  vous  voulez  parler  de  l'inégalité  des  jours  naturels,  touchant  la  quelle  j'ay 
autrefois  fait  des  expériences  '5^.  Ce  quadrant  de  Monfieur  Hook  y  fera  fort  pro- 
pre s'il  peut  faire  qu'il  montre  jufqu'aux  fécondes  minutes,  s'il  ne  fe  fert  d'un  verre 
objedtif  de  Lunette ,  je  ne  fcay  par  quel  moyen  il  penfe  arriver  a  cette  precifion. 

Pour  fa  divifion  de  la  roue  en  fa  machine  pour  les  cheutes  des  corps ,  elle  dif- 
fère beaucoup  de  la  véritable  la  quelle  je  puis  bien  donner  lors  que  le  pendule 
efl:  pendu  entre  les  portions  de  Cycloide ,  mais  non  pas  autrement  quoy  qu'il  n'y 
aie  pas  grande  différence. 

Je  viens  a  voftre  féconde  lettre  "^),  ou  vous  me  mandez  l'approbation  qu'ont 
eu  les  Pendules  de  Monfieur  le  Prince  Robert  dont  je  me  rejouis ,  ne  doutant  pas, 
puifque  ceux  la  font  fi  bien ,  que  les  nouueaux  n'en  faffent  encore  mieux.  J'ay  ef- 
crit  une  infl:ruâ:ion  en  noftre  langue  '■')  pour  l'ufage  fur  mer  de  ces  horologes,  la 
quelle  je  m'en  vay  faire  imprimer  et  vous  l'envoyeray  alors  a  fin  que  vous  la  faf- 
fiez  tranflater  '^),  ou  en  preniez  ce  qu'on  jugera  a  propos.  Dans  celles  que  je  viens 
de  recevoir  dans  voftre  dernière  lettre  il  me  femble  que  j'ay  remarqué  quelque 
erreur  en  l'ufage  de  l'aequation  des  jours.  Apres  que  je  l'auray  bien  examiné  je 
vous  en  manderay  mon  fentiment.  C'eft  une  chofe  eftrange  combien  facilement 
on  fe  méprend  en  ce  calcul,  n'y  ayant  pas  un  autheur  ou  je  n'aye  remarqué  quel- 
que bévue  en  cette  matière. 

Sans  que  vous  preniez  la  peine  de  m'envoier  toute  la  defcription  de  la  cale- 
fche  de  Monfieur  de  Son,  expliquez  moy  feulement  en  3  mots,  c  quoy  confifte 


'■*)  Huygens  désigne  son  „Horologium  Oscillatorium",  qui  parut  en  1673. 

'5)  Consultez  la  Lettre  N°.  940.  '«î)  La  Lettre  N°.  1287. 

'7)  Consultez  la  Lettre  N°.  1290,  note  7. 

^^)  On  trouve  une  traduction  ,  qui  diffère  en  quelques  points  de  l'original ,  dans  les  Philosophi- 

cal  Transactions.  Vol,  4,  N°.  47 ,  pages  937 — 953,  sous  le  titre  : 

Instructions  Concerning  the  Use  of  Pendulum-Watches,  for  finding  the  Longitude  at 

Sea,  together  vvith  a  Method  of  a  Journal  for  such  Watches. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


fa  douceur,  et  fi  elle  n'efl:  point  verfante  a  fin  que  je  fcache  fi  elle  diffère  de  celle 
que  j'ay  dans  l'efprit. 

Je  vous  remercie  du  thermomètre  que  je  croy  fort  jufte  et  toutefois  les  petits 
de  6  ou  7  pouces  ne  font  pas  a  meprifer ,  par  ce  qu'ils  font  propres  a  faire  des 
efîais  ou  les  grands  ne  pourroient  pas  fervir,  comme  a  mettre  foubs  .une  poule 
pour  fcavoir  le  degré  de  chaleur  qu'il  faut  pour  efclorre  les  oeufs,  et  en  des  chofes 
femblables  ou  la  grandeur  incommoderoit.  Monfieur  de  Noyers  le  Secrétaire  de 
la  Reine  de  Pologne,  qui  m'a  donné  autrefois  un  de  ces  petits,  me  dit  que  à  Flo- 
rence il  en  avoit  vu  qui  efi:oient  entortillez  en  fpirale,  ce  qui  fert  pour  avoir  des 
grandes  divifions  dans  un  petit  volume  et  rendre  les  thermomètres  portatifs.  Il  fe- 
roit  bon  de  fonger  a  une  mefure  univerfelle  et  déterminée  du  froid  et  du  chaud; 
en  faifant  premièrement  que  la  capacité  de  la  boule  eut  une  certaine  proportion  a 
celle  du  tuyau,  et  puis  prenant  pour  commencement  le  degré  de  froid  par  le  quel 
l'eau  commence  a  geler ,  ou  bien  le  degré  de  chaud  de  l'eau  bouillante ,  a  fin  que 
fans  envoier  de  thermomètres  l'on  peut  fe  communiquer  les  degrez  du  chaud  et 
du  froid  qu'on  auroit  trouué  dans  les  expériences,  et  les  configner  a  la  pof- 
teritè. 

Je  vous  remercie  de  la  table  'î")  des  refractions  -°),  qui  vérifie  fort  bien  le  prin- 
cipe dont  depuis  Snellius  et  Monfieur  des  Cartes  l'on  s'efl:  fervi  en  la  dioptrique. 

De  ce  que  vous  me  dites  derechef  de  la  mefure  des  refraélions  du  Soleil ,  je 
commence  a  comprendre  comment  vous  voulez  y  procéder,  mais  la  méthode  ne 
fera  pas  fi  aifée  comme  vous  l'avez  propofée  dans  vofl:re  première  lettre  "0  par 
ce  que  tôufjours  il  faudra  calculer  la  véritable  hauteur  du  Soleil  par  l'heure 
comme  par  l'horologe. 

Il  efl:  vray  ce  que  vous  dites  qu'on  fe  peut  fervir  des  horologes  fur  mer  fans 
qu'elles  foient  exaélement  mifes  a  leur  mefure ,  et  c'efl;  ce  qu'il  faudra  pratiquer 
bien  fouuent,  mais  j'avois  peur  qu'en  embarquant  les  montres  l'on  n'auroit  pas 
mefme  remarqué  juftement  la  différence  journalière. 

Je  vous  envoieray  par  ma  prochaine  la  divifion  pour  l'inflirument  de  Monfieur 
Hook  qui  mefure  les  defcentes. 

Voicy  mes  obfervations  =-)  telles  quelles  du  comète;  félon  l'hypothefe  que  je 
m'en  forme  il  ne  fera  pas  vifible  qu' encore  8  ou  lo  jours,  et  ne  changera  point 
fa  latitude  de  Méridionale  en  Septentrionale.  Sa  plus  grande  viftefTe  a  efté  quand 
il  avoit  la  plus  grande  latitude ,  et  quand  il  eftoit  vers  l'oppofition  du  foleil ,  ce 


^î")  Voir  la  pièce  N°.  1 295. 

"°)  A  partir  d'ici,  Hnygens  répond  à  la  troisième  lettre  de  IVIoray,  que  nous  ne  possédons  pas 

et  qui  doit  avoir  été  datée  du  26  décembre  1664. 
-')  C'est  le  N°.  1280. 
°^)  Voir  la  pièce  N°.  1302. 


CORRESPONDANCE.     1665.  189 


qui  me  fait  croire  que  c'eft  noftre  mouuement  avec  la  terre  in  orbe  magno ,  qui 
fait  que  le  comète  femble  aller  fi  vifte  et  contre  l'ordre  des  fignes. 

Pour  ce  qui  eft  de  la  liberté  d'entretenir  noftre  correfpondance ,  je  ne  croy  pas 
que  jamais  perfonne  fongera  a  me  l'ofter  non  plus  qu'a  vous,  et  s'il  en  arrivoit  au- 
trement je  ne  le  compterois  pas  pour  un  des  moindres  maux  de  cette  méchante 
guerre. 

Je  prie  Dieu  de  ne  le  point  permettre ,  et  vous  fouhaitant  toute  forte  de  pro- 
fperitè  en  la  nouuelle  année  je  demeure 

Monsieur 

Voltre  très  humble  et  très  obeiffant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


N=  1302. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

1664. 

Appendice  au  No.   1301. 

La  pièce  se  trouve  h   Londres,  Royal  Society. 

Christiani  Hugenij  Obfervationes  Cometae  Anni  \66^. 

Sub  finem  Novembris  Lugduni  Batavorum  cometam  conipeélum  effe  nun- 
tiatum  eft.  obfervatio  vel  prima  ibidem  habita  a  Samuele  Kechelio  0  die  2  No- 
vembris hora  6^  matutina  quâ  cometa  in  figno  Corvi  annotabatur  cujus  ftcUa- 
rum  refpondentium  fitus  erat  in  A  in  fequenti  figura. 

Ego  coelo  nubilo  prohibitus  ante  diem  15  Decembris  obfervare  eum  non 
potui  :  quâ  die  circa  hora  5  matutina  apparuit  in  B,  prope  ftellam  in  roftro  Corvi, 
eo  pofitu,  qui  hîc  cernitur  :  adeo  ut  fpatium  AB.  graduum  8.  circiter  emerfus  fit 


')    La  pièce  N°.  1297  contient  l'observation  faite  par  Kechelius  le  2  décembre  1664,  le  matin 
à  6^  heures.  Chr.  Huygens ,  par  conséquent ,  s'est  trompé  dans  le  nom  du  mois. 


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CORRESPONDANCE.     ï66$. 


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diebus  13.  In  A  cauda  perexigua  vifa  efl:,  ob  Lunae  fplendorem  uc  arbitror. 
Mihi  in  B  ad  7  vel  8  gradus  extendi  videbatur  ac  dirigi  verfus  E,  ica  ut  angulus 
EBC  reftus  effet.  Caput  cometae  obtufo  lumine  praeditum  erat,  haud  minus 
tamen  confpicuum  flellis  sae  magnitudinis.  Cauda  pallida  adraodum  ac  praefertim 
verfus  extrema,  ubi  paullum  difFundi  videbatur,  non  multum  tamen  latitudinem 
capitis  excedens. 

Telefcopio  fexpedali  infpeélum  caput  nullam  terminatam  circumferentiam 
habebat,  fed  nucleum  veluti  perexiguum,  punfti  inflar,  lucentem,  atque  undique 
nebulofo  fulgore  cindtum,  etiam  quâ  parte  folem  refpiciebat,  qui  fulgorporro  in 
caudam  extendebatur. 

21  Decembris  non  prius  quam  ad  occafum  vergeret,  coraetam  videre  licuit, 
nubibus  coelum  obtinentibus,  adeo  ut  nec  ftellae  commode  cernerentur.  A  Spica 
Virginis  tamen  quantum  tumultuariam  obfervationem  colligere  dabatur,  diftare 
ad  -)  reperi  gradus  33  circiter,  ac  fere  in  refta  linea  verfari,  quae  a  diéta  ftella  per 
ftellulam  Corvi ,  fupra  notatam  C  "=)  duceretur.  Cauda  autem  longior  multo  latior- 
que,  quam  praeterita  obfervatione,  effulgebat. 

27  Decembris  qua  demum  die  obfervandi  rurfus  facultas  data  eft,  qua  neque 
inftrumentis  nec  magnis  fatis  nec  idoneis  fuppetentibus ,  diftantiam  Cometae  a 
Sirio  cepi  hora  1  matutina  gradus  31^  a  Procyone  vero  gradus  40^  unde  locus 
ejus  invenitur  fuiffe  paullo  occidentalior  malis  Navis  Argo,  ad  quem  locum  a 
B,  ubi  15  Decembris  fpeftatus  fuerat ,  funt  gradus  circiter  44.  diebus  12  peradli. 


=)    Biffez:  ad. 

3)    L'étoile  C  est  ;  Corvi ,  l'étoile  prés  de  B  est  a  Corvi. 


CORRESPONDANCE.    1665.  I9I 


Cauda  Procyonem  refpiciebat  paulum  mm  ad  Septentrionem  defleftens;  unde 
invenio  non  diredle  a  foie  averfam  fuiiïe.  Erat  aucem  latitudo  caudae  ad  gradus 
duos  et  amplius,  longitude  ad  gradus  25,  fed  luce  plane  debili,  et  i^erfus  extre- 
ma  viae  laéleae  non  abfimili.  Caput  nebulofum  ut  antea,  fed  fpatiofius.  A  corde 
Hydrae  quoque  diftantiam  capiebam  gradus  26. 

30  Decembris  cometam  ad  Leporis  ufque  afterifmum  pervenifle  deprehendi , 
cura  ftellae  ob  Lunae  claritatem  cerni  nequebant  ;  fed  pofitum  ejus  ad  lucidas  duas 
in  Orione  annotavi  :  qui  fuit ,  qualis  hic  exhibetur.  Circa  horam  9  vefpertinam 
quidem  talis  : 


^^      Ccym.af:ay  c/"^ 


circa  1 2  am  vero  talis  : 

Caudae  veftigiura  nullum  apparebat,  fortafle  ob  vicinium  Lunae.  in  priore  au- 
cem  harum  obfervationum  diftantia  Cometae  à  pede  finilbo  +)  Orionis  erat  gradus 
pi  :  a  Sirio  2 1  gradus.  Hinc  Ioclis  ejus  invenitur  in  Capite  Leporis  diftans  a  loco 


♦)    L'étoile  genu  dextrum  est  x  Orionis;  pes  sinister  Orionis  est  /?  Orionis. 


ipa  CORRESPONDANCE.     1665. 

diei  2736  Decembris  gradibus  47.40'  circiter  quos  itaque  cometa  non  toto  qua- 
triduo  confecit. 

I  Januarii  1665.  Diftantia  Cometae  a  pede  Siniftro  Orionis  erac  i5igradus, 
ab  humero  finiflro  •'^)  22^  gradus,  ab  oculo  Tauri  gradus  24^,  unde  locus  ejus  in 
flumine  Eridano  reperitur  gradibus  19  diftans  a  loco  fuperiore  30!  Decembris. 
Cauda  non  cernebatur,  caputque  ipfiim  contraftius  erat  quam  penuhimà  obfer- 
vatione. 


N=   1303. 

R.  F.  DE  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 

1    JANVIER    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  cnll.  Huygens. 

Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1308. 

Elle  a  été  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  Bibliogr.   T.  17. 

Nobiliflime  Domine 

Ecce  me  iteriim,  fed  cum  Campani  Refponfo ,  quod  a  Clariffimo  Riccio  meo,  de 
quo  hebdomade  proxime  lapfâ  ad  te  fcripfi  '),  nudius  terciusaccepi.  Si  quid  vlte- 
rius  curatmn  voles,  beneficij  loco  ducam  fi  luggeras:  gratiffimaenim  mihi  femper 
erit  occafio,  quà  vel  in  Te  leuiflima  teftari  poffim  efie  me  ex  animo 

Tui  obferuantiffimum 
Renatum  Franciscum  Slusium. 

Dabam  Leodicj  2da  anni  1665, 
Quem  tibi  fauftum  ac  felicem  rurfus  apprecor. 


5)    L'étoile  in  hiimero  sinistro  Orionis  est  y  Orionis  ;  ociilus  Tanri  est  «  Tauri  ou  Aldéharan. 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1292 


CORRESPONDANCE.     1665.  I93 


N=   1304. 

M.  Campani  à  Christiaan  Huygens. 

2    DÉCEMBRE     1664. 

Appendice  I  au  No.   1303.. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1332. 

Clariffimo  doéliffimoque  Viro  Domino  Christiano  Hugenio 
Mattheus  Campanus  s.  P.  D. 

Perhumaniffimas  litteras  tuas  ')  (Vir  Clariffime)  paucis  ante  diebus  accepi  ab  II- 
luftriffimo  Domino  Michaeli  Angelo  Riccio  Viro  dodtiffimo;  qui  mecum  maxime 
tibi  gratulatur  oculari  niinc  demonftratione  per  fratris  mei  ^}  telefcopia  ingeniofif- 
fimam  tuam  Saturni  hypochefim  manifeftam  fieri. 

De  tam  patente  iam  annulo  quid  Clariffimus  Pater  Fabrius  fenferit,  àmepofcis. 
Ingénue  refpondeo,  ipfum  diu  negafle  ueritatem  noftri  phaenomenis:  Imo  ab 
eodem  fcriptum^)  reperio,  hanc  phafim  tanquam  fpuriam  atqueoculorumetlentis, 
malae  tornacae,  ludibrium  reputari;  ac  inde  tuam  pariter  corruere  hypothefim  : 
fumpto  argumento  à  differentia  latitudinis  Ellypfium  Saturni  phafium  à  te  et  nobis 
delineatorum.  Is  porrb  complurium  teflium  magnorumque  Virorum,  ac  Princi- 
pum  phafis  noftrae  nouitatem  clarè  intuencium  authoritate  euiftus,  palinodiam 
cecinit:  Et  qui  antea  Saturnium  Syftema  tuum,  et  certiffimam  fratris  mei  obfer- 
uationem  conftanter  negauerat;  mod6  (ut  audio)  euulgare  non  définit,  mani- 
feilum  iam  noftris  telefcopijs  annulum,  per  eadem  fui  familiaris  ^')  organa,  ac  etiam 
breuiora  hoc  tempore  fenfim  uideri,  per  quem  uberrimam  haftenus  (loco  Annuli) 
globulorum ,  feu  fatellitum  circa  Satnrnum  fobolem  pro  certô  conflituerat.  Sed 
nefcio  quo  Artis  Dioptricae  arcano  talia  fiant  telefcopia,  quae  intuentium  Ami- 
corum  oculos  et  animos  in  tam  diuerfa  diflrahant;  Mirabile  profeftô  Inuentum  ! 

De  Torno  ad  exaftifllmas  lentes  efformandas  abfque  formis  fphaerice  cauatis,  à 
fratre  meo  foeliciter  inuento  meam  fidem  iterum  expofcis. 

Id  ipfum  non  femel,  fed  millies  fi  opus  fuerit  candide  affirmo.  Abfituer5ut 
aliquo  uano  ficmento  te,  aliofque  deceptos  teneam. 

Vnum  moneo,  vir  dodilïïme:  Tubo  fratris  mei  25  palmos,feu  16.  è  ueftrispedi- 
bus  non  excedente,  non  folum  Saturni  annulum  cerni  clarè  et  diftinétè  ")  ;  fed 


')  Nous  ne  connaissons  pas  cette  lettre  même  de  Chr.  Huygens  à  M.  Campani;  elle  doit  avoir 
été  la  réponse  au  N°.  1248.  On  en  trouvera  une  partie  dans  le  Supplément  à  ce  Tome  V. 
Consultez  les  Lettres  Nos.  1259,  note  14,  et  1292. 

^)    G.  Campani. 

3)  Cette  pièce  doit  avoir  été  postérieure  à  la  polémique  entre  Eustachio  de  Divinis  et  Chris- 
tiaan Huygens. 

*)    Eustachio  de  Divinis. 

Œuvres.  T.  V.  25 


194  CORRESPONDANCE.    1665. 


eciam  mediceas  ambras  faciem  Jouis  perambulantes  non  femel  à  Clariflimo  Do- 
mino Caffino  fuifTe  adnotatas,  prout  is  prope  diem  in  lucem  edet  cum  nonnullis 
alijs  obferuationibus  fuis  accuratiffimis  ^'). 

x\liam  ad  te  mitto  Ichedam*)  nouae  Obferuationis  Saturni,  et  Jouis:  In  altéra^) 
enim,  quamaccepifti  à  Clariflimo  Slufio ')  aliqui  celatoris  errores  irrepferant,  quos 
Author  propria  manu  emendare  curauit  ad  formam  phafium  à  fe  tempore  obferua- 
tionis delineatarum.  Inde  tamen  eam  tantummodo  partium  obiefti  proportionem 
eruas  uelim,  quam  nos  cum  Viris  amicis  et  doftis  fola  oculari  aeilimatione  depre- 
hendere  ualuimus. 

Tuam  Dioptricen  non  parum  Viris  ingeniofis  profuturam  uehementer  expeftamus. 
Clariflîmi  Pater  Daniel  Bartholus,  et  Dominus  Caflinus  falutem  tibi  reddunt  quam 
plurimam,  et  meus  quoque  germanus  frater.  Vale  literariae  Reipublicae  bono  :  Et 
me  ama,  ut  ipfe  te  diligo  atque  ueneror.  Scribebam  Romae,  à  qua  per  duos  cir- 
citer  menfes  abfens  eram,  quando  hue  tuae  literae  iara  peruenerant.  IV  Nonas 
Xbris  1664. 

Breuiori  ac  fecuriori  uia  ad  me  literas  mittere  poteris,  fi  inter  alias  ex  Germania 
Societatis  Jefu  literas ,  eas  infcriptas  dabis  Reuerendiflîmo  Patri  Danielo  Bartholo 
Societatis  Jefu  hic  Romae  in  Domo  profella  degenti. 


")  Cur  nihil  de  comité  ?  [Chr.  Huygens]. 


5)    Ces  ouvrages  de  G.  D.  Cassini  sont  les  suivants  : 

û^)  Lettera  aftronomica  di  Giov.  Dom.  Caffini  al  Signer  abbate  Falconieri  fopra  l'ombre  de' 

pianeti  Medicei  in  Giove.  Roma.  1665.  in-folio. 
^)  P.  Gottigniez  et  Joannes  Dominicus  Calïïni,  Epiltolae  duaeaftronomicae,  dedifikultatibus 
circà  eclipfes  in  Jove  à  Mediceis  planetis  effeftas,  aliaque  noviter  in  ipfo  detefla.  Bonon. 
1665  in-folio, 
c)  Giov.  Dom.  Caffini,  Quattro  Lettere  al  Signer  abbate  Falconieri  fopra  la  varietà  délie 
macchie  offervate  in  Giove,   e  loro  diurne  rivoluzioni,  con  le  tavole.  Roma.  1665. 
in-folio, 
r/)  Tabulae  quotidianae  revolutionis  macularum  Jovis,  nuperrimè  adinventae  a  J,  D.  Caflini. 

Romae.  1665.  in-folio. 
ff)  Giov.  Dom.  Caffini  Lettera  aftronomica  ail  abbate  Ottavio  Falconieri,  fopra  l'ombre  de' 
pianetini  in  Giove.  Romae.  1665.  in-folio. 
•5)    Voir  l'Appendice  N°.  1 305.  Ces  observations  furent  publiées  sons  le  titre: 

Lettera  di  Giufeppe  Campani  intorno  aile  ombre  délie  ftelle  Medicee  nel  volto  di  Giove  ed 
altri  nuovi  fenomeni  celefti  fcoperti  co' fuoi  occhiali,  al  (ignor  Gio.  Dom.  Caffini,  primario 
aftronomo  nell'  inclito  ftudio  di  Bologna.  Roma.  1665.  in-folio. 
?)    C'est  la  planche  vis-à-vis  de  la  page  1 1 8. 
8)    Consultez  la  Lettre  N°.  1257. 


^: 


\. 


LicMdrul  ï.  Emrik  «  Dingtf,  Haarltm. 


CORRESPONDANCE.     1665.  I95 


N=  1305. 

[G.  Campani]   à  [Christiaan  Huygens]. 

[1664.] 

Appei7dice  II  au  No.   1303. 

La  pièce  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 

Romae  nonis  Julij  1 664.  delineatae  phafes  funt  inuerfe  fitae. 

Julij  die  30  hora  ai  noftis  latiorem  Jouis  fafciam  perambulabanc  maculae  duae 
obfcuriores  quas  celeberrimus  aftronomus  Caffinius  auchori  primiim  indigitauit 
eafque  vmbras  facellitum  dixic  Jouera  fubeuntium,  qui  deinde  ab  ejus  occiduo 
raargine  vero  emergere  vifi  funt  0- 


Nâ   1306. 

Christiaan  Huygens  h  Gregorius  a  St.  Vincentio. 
5  JANVIER  1665. 

La  copie  se  trouve  à  Leiilen,  coll.  Huygens, 
La  lettre  est  la    réponse  au  No.   1293.     Gregorius  à  St.  l'inccnlio  y  riponitit  par  le  No.  13 14. 

Patri  Gregorio  a  St.  Vincentio. 

5  Januarii   1665. 

Révérende  et  Clariffime  Vir.  Singularem  humanitatem  tuam  optimumque  in  me 
animum  literae  mihi  tuae  déclarant.  Optimum  nuncium  tibi  debeo  de  confeffi- 
one  Patris  Fabri.  quam  Matthaeus  Campanus  hodie  fuis  ad  me  literis  '}  confirmât. 
Invitus  controverfiam  exercui  cum  viro  alioqui  optimo  ut  plurimi  mihi  retulere, 
Mathematicofque  admodum  amante.  Exemplar  Syftematis  mûto,  fi  plura  defide- 
ras  perfcribe. 


')    Consultez  la  planche  vis-à-vis  de  cette  page. 


')   Consultez  la  Lettre  N''.  1304. 


ipÔ  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1307. 

Christiaan  Huygens  à  G.  A.  Kinner  a  Lôwenthurn. 
5  janvier  1665  '). 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1281.      G.  A.  Kinner  h  Lôwenthurn  y  répondit  par  le  No.  1320. 

KiNNERO  Pragam. 

5  Januarii   1665. 

doleo  qiiod  maie  habeat.  experimentum  mercurij  folico  akius  confiftentis  in  tubo 
vitreo.  de  Longitudinum  invento. 


N=  1308. 

Christiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse. 
5  JANVIER  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden.,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  aux  Nos.  1267,   1292  et  1303.     R.  F.  de  Sluse  y  répondit  par  le  No.  1330. 

Slusio, 

5  Janvier   1665. 

Efcrit  en  Angleterre  fur  ce  qu'il  vouloit  fcavoir  de  Hobbes'},  point  eu  refponfe 
la  defTus,  efcrit  derechef^).  Grâces  du  foin  des  lettres.  Campani  me  montre  une 
autre  voie  s).  Palinodiam  canere  Fabrium.  obfervationem  denuo  mittere.  Obfer- 
vatio  mea  cometae  *).  telefcopia  parum  juvant. 


')   On  trouve  un  fragment  de  la  Lettre  elle-même  dans  l'Appendice  N°.  1322. 


')    Voir  le  sommaire  de  la  Lettre  N°.  1274.  Cependant,  Huygens,  d'après  le  mot  „onblié", 

ajouté  dans  ce  sommaire,  paraît  avoir  omis  de  traiter  de  ce  point  dans  la  lettre  elle-même. 
°)    Consultez  la  Lettre  N°.  1325.  '^    Consultez  la  Lettre  N°.  1304. 

"*)    Voir  la  pièce  N°.  1302. 


CORRESPONDANCE.     1665.  I97 


N=   1309. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 
15  janvier  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiilen^  coll.  Huygens. 

a  MON  Père. 

15  Janvier   1665. 

J'ay  Heckerus  ')  pour  Monfienr  Petit,  l'autre  livre  l'on  m'a  promis  de  me  l'en- 
voier.  deïïein  Hebdomadale  de  la  Gazette  des  Lettres  °),  fort  excellent.  Monfieur 
de  Salo ,  pourvu  qu'il  foit  intelligent  et  quil  fe  montre  équitable.  Refus  du  frère 
Louis,  de  le  venir  joindre.  J'ay  grande  impatience  a  quoy  fe  terminera  le  nou- 
vel incident,  fâcheux  fi  negotiation  ne  fe  conclud  pas  après  que  tout  le  monde 
s'eft  défia  rejoui  icy  de  la  nouuelle  du  fucces.  Camillo  Lilli  s)  habil  homme 
d'avoir  pu  fe  maintenir  et  fe  mettre  en  crédit  avec  fi  peu  de  fcavoir  en  l'art  quil 
profefl^e.  Souvenez  vous  je  vous  prie  d'envoier  les  thefes  du  Père  Arouis  '*).  Les 
Paradoxes,  obligé  de  la  peine.  Il  efl:  aifè  d'en  dire  beaucoup  de  chofes,  et  difficile 
de  les  prouuer.  lettre  a  Auzout  5).  Pronoftic  du  Sieur  Camillo  Lilli,  nos  haec  novi- 
mus  efi"e  nihil. 


')  Johannes  Hecker,  d'une  famille  patricienne  de  Danzig,  y  mourut  le  27  août  1675.  II  était 
neveu  de  J.  Hevelius,  devint  en  1654  membre  et  en  1664  senior  du  collège  des  échevins  à 
Danzig.   Ici ,  il  est  question  de  son  ouvrage  : 

Jo.  Heckeri ,  Epbemerides  motuum  coeleftium  ab  anno  1666  ad  annum  1680,  ex  obferva- 
tionibus  correctis  Tychonis  Braiie  et  Jo.  Kcpleri  hypothelîbus  pliyficis,  Tabulifque  Rudol- 
phinis  ad  meridianum  Uraniburgium  cura  Introduftione  in  eas.  Gedani  1662.  in-4". 

-)  Il  s'agit  du  „JournaI  des  Sçavans",  édité  par  Denis  de  Sallo.  Consultez  la  Lettre  N°.  1246, 
note  9. 

5)  William  Lilly  (appelé  aussi  Camille)  naquit  à  Diteworth  en  1602  et  mourut  à  Hertham  en 
168 1.  Venu  à  Londres  en  1620,  il  se  plaça  chez  un  marchand  de  sel  au  Strand,  dont  plus  tard 
il  épousa  la  veuve.  Riche  maintenant,  il  devint  alchimiste  zélé,  disait  avoir  la  „seconde 
vue,"  acheta  une  partie  des  maisons  du  Strand  et  publia,  sous  le  nom  de  Merlinus  Anglicus  Ju- 
nior, plusieurs  traités  cabalistiques,  pronostications  et  almanachs,  de  1644  a  1681. 

■*)    Dans  le  „Journal  des  Sçavans,  N°.  IV.  Du  Lundi  16  janvier  mdclxv",  on  lit: 

Le  dixième  de  ce  mois  il  y  eut  une  grande  afl^emblée  au  Collège  des  Jefuites 
de  cette  ville,  où  fe  trouvèrent  Monfieur  le  Prince,  Monfieur  le  Dtic,  & 
Monfieur  le  Prince  de  Conty,  fuivis  d'un  grand  nombre  de  Prélats  &  de 
Seigneurs  de  la  Cour.  On  y  rechercha  les  caufes  et  les  effets  des  Comètes.  Le 
Père  d'Arrouis  fit  l'ouverture  de  la  conférence ,  etc. 

Il  nous  a  été  impossible  d'avoir  des  renseignements  sur  ce  jésuite,  amateur-astronome. 

5)    Voir  la  Lettre  N".  13 10. 


ipS  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   1310. 

^  Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 

15    JANVIER     1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leideii,  coll.  Huygens. 

Auzout. 

15  Janvier    1665. 

Son  pronoftic  ')  fondé  fur  les  remarques  de  l'accélération  et  retardation  qu' 
enfeignent  les  obfervations,  car  en  ayant  quelques  unes  on  peut  non  feulement 
fuppleer  celles  qu'on  n'a  pu  faire  entre  deux,  mais  auflî  prédire  les  futures.  Je 
luy  envoie  mes  obfervations  "")  par  les  quelles  il  verra  comme  fes  dernières  prédic- 
tions que  je  viens  de  recevoir  s'accordent  aflez  bien  mais  non  pas  encore  tout  a  fait 
avec  le  cours  de  la  comète,  paflage  de  l'equateur  et  de  l'ecliptique  quand,  ne 
décrit  pas  juftement  un  grand  cercle,  preuve  3).  En  efcrivanf^)  a  Monfieur  Moray 
en  Angleterre  j'avois  efcrit  que  je  crois  qu'elle  ne  pafleroit  pas  l'ecliptique,  ce  qui 
ne  fera  point  vray,  quoy  qu'il  ne  la  paflera  que  peu  de  degrez.  J'avois  aufïï  re- 
marqué dans  la  mefme  lettre  comme  vous  que  le  mouvement  de  la  comète  avoit 
elle  le  plus  vifle  lors  qu'elle  eltoit  oppofee  au  foleil  et  dans  fa  plus  grande  lati- 
tude ,  et  j'adjoutay  que  pour  cela  croiois  que  c'efloit  le  mouvement  de  la  terre  in 
orbe  magno  qui  faifoit  paroiftre  la  comète  fi  vifte  et  d'un  cours  fi  inégal,  et  je  n'en 
doute  prefque  point. 

Lettre  de  Campani  s)  avec  l'obfervation  corrigée  *).  quant  au  diamètre  des  pla- 
nètes vous  différez  non  feulement  de  moy  mais  aufll  de  Ricciolus,  Hevelius  et  au- 
tres, je  crois  que  voflire  méthode  ^)  cfi:  la  mefme  dont  j'aymefurè  le  diamètre  de 


')    Ephemeride  du  comète  par  Auzout.  Fait  a  Paris  le  2  janvier  1665.  Paris  1665  10-4°. 
")    Voir  la  pièce  N°.  1302.  3^    Consultez  la  Lettre  N°.  131 1. 

■*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1301.  ^')   Voir  la  Lettre  N^.  1304. 

")    Consultez  la  planche  vis-à-vis  de  la  page  194. 

'')    Ces  mesures  d'Auzout  furent  probablement  faites  au  moyen  du  micromètre  à  vis,  dont  Au- 
zout publia  la  description  en  1661;  de  celle-ci,  on  a  Tédition  postérieure: 

Adrien  Auzout,  Traité  du  Micromètre,  ou  manière  exafte  pour  prendre  le  diamètre  des 
planètes  et  la  diflance  entre  les  petites  étoiles.  Paris  1667.  in-4°. 
A  la  fin  se  trouve  la  pièce: 

Extrait  d'vne  lettre  de  M.  Avzovt  du  28  Décembre  1666  à  M.  Oldenbourg  Secrétaire 

'    de  "la  Société  Royale  d'Angleterre,  touchant  de  la  manière  de  prendre  les  diamètres  des 

Planètes,  &  de  fçavoirla  parallaxe  ou  la  dillance  de  la  Lune:  Comme  auflî  touchant  la  raifon 

pourquoy  dans  la  dernière  Eclipfe  de  Soleil  le  diamètre  de  la  Lune  parut  plus  grand  vers  la 

fin  de  l'Eclipfe  qu'au  commencement.  in-4°. 


CORRESPONDANCE.     1665.  I99 

mars  depuis^),  qui  s'accordoit  pourtant  parfaitement  avec  ma  première  dimenfion^). 
de  force  que  je  ne  doute  point  qu'il  ny  ait  quelque  mefconte  dans  les  voftres. 
méthode  du  cercle,  qu'il  n'importe  pas  quoyque  le  verre  deviene  de  plus  grande 
fphere  et  que  la  forme  eftant  donnée  imparfaite  fe  perfeétionne  necelTairement 
par  le  cercle.  Sa  dioptrique..'"}  je  1'. 


N=   1311. 

Christiaan  Huygens  à  [R.  Moray]. 
16  janvier   1665. 

Le  sommaire  se  trouve  h  Leiden,  coll.  Htiygens. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

R.  Moray  y  répondit  par  les  Nos.   1318,    1326  et  1329. 

Sommaire  :  Depuis  fa  dernière  efcrite  il  aura  receu  la  miene  avec  les  olifervations  du  Comète.  Voicy  celles  que 
j'ay  fait  depuis,  ne  décrit  pas  un  grand  cercle,  je  luy  envoie  la  divifion  promife  pour  la  machine  de 
Moniteur  Hook.  quoy  quelle  foit  pour  la  pendule  réglé  par  la  Cycloide  il  y  n'y  ')  point  de  différence 
confiderable.  Journal  des  fcavans  de  Paris.  Vaisseau  de  Petty  femble  devoir  eftre  lent  a  tourner, 
quelle  ell  fa  viteffe.  J'ay  encore  examiné  la  méthode  de  l'Equation  des  jours  et  trouve  que  véritable- 
ment elle  ne  caufe  point  d'erreur,  mais  toutefois  dans  l'exemple  qui  en  eft  donnée  l'on  s'eft  ecartè 
de  la  règle  qui  eft  bien  couchée  et  en  ce  faifant  l'on  obfcurcit  la  chofe  et  donne  occafion  d'errer. 

A  la  Haye  ce   i6  Janvier  1665. 

Monsieur 

Depuis  voftre  dernière  efcrite  du  sa  Décembre  ")  vous  aurez  receu  la  miene 
du  a  janvier  ^')  avec  mes  obfervations  du  Comète  4)  jufqu'a  ce  jour  la.  Je  vous 


^)  Voir  la  Lettre  N°.  704.  Le  micromètre  de  Chr.  Hnygens,  pour  la  mesure  des  diamètres  des 
planètes,  se  composait  d'une  lame  mince  et  de  petite  longueur  en  forme  de  trapèze,  que  l'on 
pouvait  enfoncer  plus  ou  moins  dans  la  lunette,  entre  les  deux  verres  de  l'oculaire,  là  où 
se  formait  l'image  réelle  de  la  planète.  On  déterminait  à  quel  point  de  la  lame  le  disque  de  la 
planète  était  entièrement  couvert  par  la  lame.  Consultez  le  Systema  Saturnium  ,  page  82. 

^)    Dans  le  „Systema  Saturnium"  on  trouve  à  la  page  7g  le  diamètre  de  Mars. 

'°)  Il  ne  paraît  pas  qu'Auzout  ait  publié  un  traité  de  dioptrique. 


')  Lisez:  il  n'y  a. 

-)    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  R.  Moray. 

3)    Voir  la  Lettre  N°.  1301.  *)    Consultez  la  pièce  N°.  1302. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


envoieray  toutes  les  autres  lors  qu'il  celTera  de  paroiftre,  ce  qui  fera  bientoft.  Ce- 
pendant je  vous  diray  que  le  3  janvier  environ  midy  il  a  palTè  l'equateur  entre  le 
44  et  45efme  degré  depuis  Aries.  Et  qu'environ  a  cet  heure  icy  il  palTe  l'Eclip- 
tique  près  du  28  degré  d' Aries.  II  ne  defcrit  pas  juftement  dans  le  ciel  un  grand 
cercle,  par, ce  que  s'il  eftoic  ainfi,  fa  route  continuée  de  l'autre  cofté  ou  il  a  com- 
menie  d'eftre  vu,  devroit  couper  l'Equateur  entre  le  44  et  45  degré  depuis  Libra, 
la  ou  elle  le  couppe  feulement  au  40°,  ce  qui  eft  confiderable.  Jl  avance  doré- 
navant moins  qu'un  degré  par  jour  et  n'ira  pas  loin  de  l'autre  cofté  de  l'Eclipti- 
que  la  quelle  j'avois  creu  qu'il  ne  pafferoit  point  du  tout. 

J'ay  encore  examiné  la  méthode  que  vous  m'avez  envolée  5)  pour  l'Equation  du 
temps,  et  trouue  que  véritablement  elle  ne  caufe  point  d'erreur,  mais  toutefois 
dans  l'exemple  l'on  s'eft  écarté  contre  toute  raifon  du  précepte  qui  eft  bien  cou- 
ché ,  et  fuivant  le  quel  il  falloit  faire  comme  s'enfuit. 

Dans  quelque  méridien  inconnu  le  3e  Juin  : 

h. 

L'heure  du  jour  obfervée  eft 9. 

Le  Temps  égal  dans  le  premier  méridien  félon  le  montre  I  eft . .  . 

Au  quel  il  faut  adjouter  l'Equation  de  la  Table  du  3  Juin,  a  fcavoir 

La  fomme  eft  l'heure  du  temps  apparent  au  premier  méridien  .  .  . 

Mais  l'heure  du  temps  apparent  dans  le  fécond  méridien  eftoit. . . 

Donques  l'heure  du  temps  apparent  dans  le  fécond  méridien  ex- 
cède l'heure  du  temps  apparent  du  premier  méridien  de. ....  .      o.     42.  45  '') 

d. 

Et  partant  le  fécond  méridien  eft  d'autant  plus  vers  l'Eft  que  le 

premier  méridien  ce  qui  eftant  réduit  en  degrez  vienent. .....    10.     38'  45" 

Dans  voftre  exemple  le  calcul  revient  a  mefme  chofe  mais  l'on  y  confidere  la 
différence  du  temps,  égal  fous  l'un  et  l'autre  méridien  ce  qui  n'eft  point  fondé 
en  raifon ,  car  il  eft  queftion  de  fcavoir  combien  il  eft  plus  tard  foubs  le  dernier 
que  foubs  le  premier  méridien  a  l'heure  du  jour  c'eft  a  dire  du  temps  apparent. 

Voicy  la  divifion  -')  que  je  vous  avois  promife  ^)  pour  le  cercle  qui  eft  dans  la 
machine  de  Monfieur  Hook,  pour  mefurer  les  defcentes  des  corps.  Je  fuppofe 
que  le  pendule  foit  réglé  entre  les  Cycloides,  mais  il  y  a  fi  peu  de  différence 


•    13- 

00 

.    14. 
.    16. 

24 

I 

■   .30. 

25 

•    13- 

00 

5)  Dans  la  Lettre  écrite  le  16  décembre  1664  (V.  st.),  que  nous  ne  possédons  pas.  Consultez  la 
Lettre  N*^.  1301 ,  note  i. 

6)  Lisez:  35. 

')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  pièce  dans  le  fonds  de  la  Société  Royale  à  Burlington  House. 
8)    Consultez  la  Lettre  N°.  1301. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


quand  l'axe  du  pendule  n'eft  pas  plus  grand  que  je  l'ay  pris,  que  la  mefme  divi- 
fion  convient  auiïi  bien  au  pendule  fimple. 

J'actens  avec  impatience  les  obfervations  microfcopiques  que  vous  me  pro- 
mettez. Vous  me  mandez 5')  bien  le  part  du  vaifTeau  nouueau  du  chevalier  Petty  '°), 
mais  non  pas  s'il  reuirit  de  mefme  en  grand  qu'en  petit.  Je  voudrois  fcavoir  com- 
bien il  excède  les  vaifleaux  ordinaires  en  vifteffe  et  s'il  tourne  auffi  facilement  &c. 

Mon  Père  m'envoie  par  fa  dernière  le  premier  efchantillon  d'une  nouuelle  ga- 
zette Françaife  qu'on  appelle  le  Journal  des  Scavants").  Elle  feroit  pour  faire  fca- 
voir toutes  les  femaines  les  Livres  nouueaux  confiderables  qui  fe  mettent  au  jour, 
et  le  fommaire  de  leur  contenu.  Les  nouuelles  decouuertes  en  Phyfique  et  Inven- 
tions de  Mechanique ,  decifions  célèbres  des  Tribuneaux  feculiers  et  Ecclefiafti- 
ques,  et  en  fin  tout  ce  qui  ie  païïe  dans  l'Europe ,  digne  de  la  curiofitè  des  gens 
de  lettres.  Il  me  femble  que  le  delTcin  eft  très  bon  et  utile  et  pourveu  qu'il  ne  foit 
point  gaftè  par  la  faute  de  ceux  '")  qui  l'entreprennent  j'en  efpere  le  fucces. 

Je  fuis 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  très  obeiiTant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


N-   1312. 

Christiaan  Huygens  à  J.  van  Vlieï. 
20  janvier  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Iliiygens. 

J.  Vlitio. 

ao  Januarii. 

Excufatio  tardi  refponfi.  gratias  pro  carminé  ').  Pyraemon,  maie  primam  fylla- 
bum  producit.  nefciebam  aftronomum  elfe,  tubis  nihil  amplius  detegitur.  cometa 


î*)   Dans  la  Lettre  du  22  décembre  1664  (V.  st.),  que  nous  ne  possédons  pas. 

'°)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 102  et  la  planche  vis-à-vis  de  la  page  319,  Tome  IV. 

")  Le  premier  numéro  du  Journal  des  Scavans  parut  le  5  janvier  1665.  Voir  la  LettreN°.  1246, 

note  9. 
")  Denis  de  Sallo. 


')    Nous  n'avons  trouvé  dans  nos  collections  aucune  lettre  ni  autre  pièce  de  J.   van  Vliet, 
adressée  à  Chr.  Huygens. 

Œuvres.  T.  V,  16 


CORRESPONDANCE.     1665. 


idem  atque  unus  efTe.  fi  de  cometis  fcnbam  carmen  ejus  accédât,  fed  dubico.  Si 
Hirtoriam   Cometarum   querit   inveniet   in    Almagello    novo   loannis  Baptiftae 


Riccioli 


N=   1313. 

Christiaan  Huygens  à  J.  H.  Ruijsch  '). 

22    JANVIER     1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leideii  ^  cuil.  Huygens. 

11  Januarii   1665. 

Rogo  ne  in  malam  partem  interpretetur  moram  in  refcribendo^).  literis  mukorum 
refpondere  debuiflTe  qui  de  cometa,  et  voluiïïe  expeftare  iic  viderem  an  nihil  dig- 
num  animadverfione  in  cometa  telefcopijs  detegeretur.-  quia  contigii  Cyfato  3^, 
quid  videtur,  non  puto  aliud  allaturus  '')  aliorum  obfcivationes  nifi  Romae  forte 
habitat.  Campani  tubis,  qui  Syflema  nofl:ris  Saturnium  adeo  manifefto  compro- 


')   Johannes  Hugo  Ruijsch  naquit  à  la  Haye  en  1631  et  mourut  en  1690;  docteur  en  philoso- 
phie, il  fut  nommé  en  1661  lecteur  de  géométrie  à  l'université  d'Utrecht,  et  en  1664  pro- 
fesseur extraordinaire. 
*)   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Ruysch  sur  la  comète. 

3)   Giovanni  Battista  Cysat  (Cysati),  d'une  famille  milanaise,  naquit  en  1586  à  Lucerne,  où 
il  mourut  le  3  mars  1(557.    Novice  chez  les  Jésuites  en  1604,  il  devint  en  i5i 6  professeur 
d'astronomie  à  Ingolstadt  et  fut  de  1624  à  1627  recteur  de  la  maison  de  son  ordre  à  Lucerne, 
puis  à  Innspruch  et  à  Eichstadt,  d'où  il  retourna  à  Lucerne. 
''■)    Cysatus  publia  l'ouvrage  suivant: 

Mathemata  Aftronomica  de  Loco,  Motv,  Magnitvdine,  et  Cavfis  Cometae  qvi  fvb  finem 
Anni  1619  in  Coelo  fvltit;  Ex  afliduis  legitimifq;  variorum  Phaenomenorum  obferua 
tionibus  deriuata  Avctore  lo.  Baptifta  Cyfato,  Societatisjefv  Ingoiftadii  Mathematicae 
ProfelTbre  Ordinario.  Pvbliceqve  propofita  &  demonllrata  ab  Ervdito  ivvene  Volpelio 
Morelio  Mathematicae  &  Phyficae  Studiofo.  Anno  1619.  Die..  Dccembris.  CumGratia& 
Priuilegio  Caefareae  Maieftatis.  Ingoiftadii.  Ex  Typographeo  Ederiano,  apud  Elifabe- 
tham  Angermariam  ,  Viduam.  Anno  m.dc.xix.  in-4°. 
On  a  encore  de  lui  l'ouvrage  posthume: 

Praftica  Helvetica  iiber  die  vier  Elementen,  ueber  Planeten,  Drachen  Haupt  und 
Schwanz  Fixsternen  vielfaltigen  Stand  und  Lauf  von  1531  bis  1600  ans  wahren 
Lauf  politifcher  Aktion  kiirtzlich  vorgeftellt.  Auguftae  Vindelicorum.  1661.  in-4°. 
avec  carte. 


CORRESPONDANCE.     1665.  203 


bavit  m  qui  contra  fcripfere  5)  jam  palinodiam  *)  canant  umbras  fatellitum  Jovia- 
lium  detexit. 

HuGONi  RuijscH  Philofophiae  Doftori  et  Profeffori 
in  Academia  Ultrajeélina  tegen  over  de  Domfteegh 


N=  1314. 

Gregorius  a  St.  Vincentio  à  Christiaan  Huygens. 

23    JANVIER     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leirlen,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1306. 

Clariffime  Domine 

Mifi  Romam  tuum  munufculum  ') ,  et  Pragam  litceras  tuas  -") ,  vbique  gratiffî- 
mum  fincerae  amicitiae  fyiîibolum.  Curiofius  voluj  ac  reuoluj  argumentum  litteris 
apertis  3)  contentum;  Indignabar  loco  mut]  litterarum  commercij  coram  animj 
fenfa  vtrimque  communicandj  integrum  non  effe.  Laudo  interea  et  miror  animos  ac 
induftriam  tuam  circa  contemplationes,  quac  longitudinibus  inveftigandis  infer- 
viunt,  gratiiïimum  longioribus  praefertim  nauigationibus  folatium.  Dioptrica 
etiam  promittis,  fpartam  non  minus  defideratam  atque  arduam.  De  eadem  ma- 
teria  inter  nos  iermo  fuit  dum  Clariffimus  Schoten  '^)  Gandanj  ante  aliquot  annos 
me  jnuiferet,  aiebamque  inter  caeteras  lucubrationes  meas  exftare  hanc  propo- 
fitionem. 

Lineam   reftam   fpeculo  concauo  aut  convexo  ita  conftituere  ut  appareat 

punctum  opticum.  Deinde  linea  redla  jmo  et  circularis,  praeterea  Elliptica, 

vlterius  parabolica,  denique  hyperbolica. 


5)    Honoré  Fabri. 

•5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1294. 


')  Le  Systema  Satiirniiim. 

^)  Voir  la  Lettre  N°.  1307,  à  Kinner  à  Lôwenthurn. 

3)  Voir  la  polémique  entre  Eustachio  de  Divinis  et  Chr.  Huygens. 

+)  Frans  van  Scliooten  était  mort  en  1661  ;  ce  voyage  nous  est  resté  tout  à  fait  inconnu. 


204  CORRESPONDANCE.     1665. 


Mentionem  Cometae  varijs  e  locis  accepj  fed  folius  qui  Decembrj  menfe 
vifus  fuit;  nullas  hucufque  reperj ,  quae  iecundi  sj  (qui  hucufque  apparet)  me- 
minerint.  Credunc  nonnullj  unum  eiTe  eundemque  quj  praefenti  menfc  et 
elapfo  noftrum  hemifphaerium  jnviferit,  cum  tamen  prior  meridiem  verfus  cur- 
fum  fuum  direxerit,  fecundus  Septentrionem  continuo  petat.  Roma  intel- 
leximus  Reginam  Sueciae  *)  a  Pâtre  Kirchero  et  Pâtre  Fabrj  obferuationes 
poftulafîe  de  primo  Cometa,  qui  pluribus  diebus  Romae  apparuit  poftquam  hic 
videri  defijt. 

Clariffimae  Dominationis  fuae 
Ex  animo  obfequijs  addiéliffimus 

Gregorius  a  Sto.  Vincentio 
oélogenario  maior 


Gandauj  23  Januarij  annj  166^. 


N^   1315. 

[R.  Moray]  à  [Christiaan  Huygens]. 

23    JANVIER     1665. 

La  lettre  a  itd  puhliic  dans  le  Juarnal  des  Scarans  1665,  No.  FUI  du  23  février  1665  '). 
Ctir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1325. 

Extrait  d'une  Lettre  efcrite  de  Londres,  ce  13/23  Janvier  i(5<55. 

Enfin  le  Capitaine  Holmes  efl:  arrivé,  &  la  relation  qu'il  nous  a  faite  de  l'expé- 
rience des  Pendules,  nous  met  hors  de  doute  qu'elles  ne  reiiffifTent.  Il  partit  de 
rifle  de  S.  Thomas  qui  efl:  fous  la  ligne ,  accompagné  de  quatre  vaifl^eaux.  Il  fut 
obligé  pour  gagner  le  vent  propre  à  fon  retour,  de  tirer  vers  l'Oueft  &  de  faire 


5)    En  effet,  c'est  la  même  comète  que  Ton  avait  déjà  observée  en  décembre  1664. 
*)    La  reine  Christine. 


')    Dans  les  Philos.  Trans.  N°.  i ,  dn  6  mars  1665,  on  trouve  la  traduction  suivante  de  cette 
pièce;  on  y  remarquera  quelques  variantes. 

A  Narrative  concerning  the  fuccefs  of  Pendulum-Watches 
at  Sea  for  the  Longitudes. 

The  Relation  lately  made  by  Major  Holmes,  concerning  the  fuccefs  of  the 
Pendulum-Watches  at  Sea  (two  whereof  were  committed  to  his  Care  and  Ob- 


CORRESPONDANCE.     1665.  205 


fix  cens  lieues  de  chemin,  fans  changer  de  route:  après  quoy  trouvant  lèvent 
favorable,  il  tira  vers  les  coftes  d'AfFrique,  droit  au  Nord  Nordeft.  Mais  comme 
il  eut  fait  fur  ce  Rhombe  quatre  à  cinq  cens  lieues,  les  Pilotes  des  trois  navires 
qui  eftoient  fous  fa  conduite,  appréhendant  de  manquer  d'eau,  devant  que  d'arri- 
ver au  lieu  où  ils  pretendoient  aller,  luy  propoferent  d'aller  faire  equade  aux 
Barbades.  Sur  cela  ce  Capitaine  les  ayant  fait  aflembler,  &  fait  apporter  leur 
Journaux,  ils  fe  trouvèrent  efloignez  dans  leur  calcul  de  celuy  de  ce  Capitaine, 
l'un  de  80  lieues;  l'autre  de  loo  &  l'autre  de  120.  car  ce  Capitaine  jugeoit  par  les 
Pendules,  qu'il  n'eftoit  plus  gueres  efloigné  que  de  30  lieues  de  l'Ifle  del  Fuego, 
qui  eft  une  de  celles  du  Cap-vert,  que  ces  Pilotes  eftimoient  encore  fort  loin. 


fervation  in  his  lafl:  voyage  to  Guiny  by  fome  of  our  Eminent  Virtuofi,  and 
Grand  Promotors  of  Navigation)  is  as  followeth  ; 

The  faid  Major  having  left  that  Coaft,  and,  being  come  to  the  Ifle  of  St.  Tho- 
mas under  the  Line,  accompanied  with  four  VeiTels,  having  there  adjufted  his 
Watches,  put  to  Sea,  and  failed  Weftward,  feven  or  eight  hundred  Leagues, 
without  changing  his  courfc;  after  which,  finding  the  Wind  favourable,  he 
fteered  towards  the  Coaft  of  Africk,  North-North-Eaft.  But  having  failed 
upon  that  Line  a  matter  of  two  or  three  hundred  Leagues ,  the  Mafters  of  the 
other  Ships,  under  his  Conduft,  apprehending  that  they  fhould  want  Water, 
before  they  could  reach  that  Coaft,  did  propofe  to  him  to  fteer  their  Courfe 
to  the  Barbadoes,  to  fupply  themfelves  with  Water  there.  Whereupon  the  faid 
Major,  having  called  the  Mafters  and  Pilots  together,  and  caufed  them  to 
produce  their  Journals  and  Calculations,  jt  was  found,that  thofe  Pilots  did 
differ  in  their  reckonings  from  that  of  the  Major,  one  of  them  eighty  Leagues, 
another  about  an  hundred,  and  the  third,  more;  but  the  Major  judging  by  his 
Pendul- Watches,  that  they  were  onely  fome  thirty  Leagues  diftant  from  the 
Ifle  of  Fuego ,  which  is  one  of  the  Ifles  of  Cape  Verd,  and  that  they  might  reach 
it  next  day,  and  having  a  great  confidence  in  the  faid  Watches,  refolved  to 
fteer  their  Courfe  thither,  and  having  given  order  fo  to  do,  they  got  the  very 
next  day  about  Noon,  a  fight  of  the  faid  Ifle  of  Fuego,  finding  themfelves  to 
fail  direétly  upon  it,  and  fo  arrived  at  it  that  Afternoon,  as  he  had  faid.  Thefe 
Watches  having  been  firft  Invented  by  the  Excellent  Mounfieur  Chriftian 
Hugens  of  Zulichem,  and  fitted  to  go  at  Sea,  by  the  Righr  Honourable,  the 
Earl  of  Kincardin,  both  Fellows  of  the  Royal  Society,  are  now  brought  by  a 
New  addition  to  a  wonderfull  perfeftion.  The  faid  Monfieur  Hugens,  having 
been  informed  of  the  fuccefs  of  the  Experiment,  made  by  Major  Holmes, 
wrote  to  a  friend  at  Paris  a  Letter  to  this  efFeft. 

Suit  la  traduction  anglaise  de  la  Lettre  de  Chr.  Huygens  à  J.  Chapelain.  Voir  la  Lettre 
N°.  1324. 


ao6  CORRESPONDANCE.    1665. 


Et  parce  qu'il  avoir  une  entière  confiance  en  ces  horloges,  il  foûtint  qu'il  falloit 
continuer  la  route,  &  le  lendemain  matin  cette  Ifle  parut  comme  ilavoitjugé 
qu'il  devoit  arriver. 


N=   1316. 

p.  Petit  à  Christiaan  Huygens. 

23    JANVIER     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1283. 

Paris  le  23  Januier   1665. 

Nous  leufmes  hyer  vos  Obferuations  ')  après  auoir  beu  a  voftre  fanté  auec 
Monfieur  voftre  Père,  nous  fufmes  rauys  que  la  plus  part  des  jours  que  nous  auions 
manqué  dobferuer  vous  auoient  efté  fauorables  &  quainfi  nous  pouuions  fupleer 
les  vns  aux  autres,  les  deux  ou  trois  premiers  que  je  fis  &  dont  les  plus  haftez  fi- 
rent jncontinant  des  Copies  dont  je  vous  en  enuoyay  vne  ^)  &  vne  autre  a  Mon- 
fieur Voffius,  ne  font  pas  exaftes  ayant  recognu  en  vérifiant  mon  inftrument  que 
lalidade  auoit  efte  faufilée  &  que  les  pinules  ne  paiïerent  pas  au  centre ,  ce  qui  a 
fait  que  Je  nay  plus  voulu  obferuer  par  les  angles  des  diftances  de  la  Comète  aux 
Eftoiles  mais  feulement  par  les  jnterfeftions  de  plufieurs  lignes  droites  auec  vn  fort 
bon  globe  que  jay  de  harbreft  3)  plus  exaft  quaucun  que  Jaye  veu  de  Hollande, 
et  defpuis  le  3e  januier  Jay  toujours  pris  fort  exaétement  fa  hauteur  Méridienne 
en  ayant  vne  ligne  fort  bien  tracée  fur  ma  terrafl"e  &  en  mefme  temps  la  hauteur 
de  Rigel  ainfi  Je  nay  rien  de  bien  afl"euré  que  fes  hauteurs  Méridiennes  &  Iheure , 
qui  ieruira  pourtant  beaucoup  auec  les  voftres  &  celles  des  autres  pour  tirer  de 


')  Consultez  la  pièce  N°.  1302;  peut-être  Chr.  îluygens,  en  l'envoyant  à  P.  Petit,  l'a  augmen- 
tée de  quelques  observations  plus  récentes. 

-)    Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  ces  observations  de  Petit  sur  la  comète. 

3)  Dans  sa  „Dissertation  sur  la  nature  des  comètes,  page  57",  Petit  dit  qu'il  possède 
„deux  Globes  dont  l'vn  a  efté  dreffé  par  le  gendre  de  Kepler  et  l'autre  en 
cuivre  tracé  par  moy-meime".  Par  conséquent,  au  lieu  de  Harbrest,  il  faut  lire  Bartfch. 
Peut-être  que  Petit  n'a  pas  bien  déchriffré  les  lettres  allemandes,  imprimées  sur  le  globe.  Il 
s'agit  ici  de: 

Jacob  Bartsch ,  né  en  1600  à  Lauban  ,  où  il  mourut  le  26  décembre  1633 ,  au  moment  de 
partir  pour  Straszbourg,  où  il  ventait  d'être  nommé  professeur  de  mathématiques.  Il  était 
médecin  et  en  1630  avait  épousé  : 

Johanna  Kepler,  fille  de  Johann  Kepler,  née  en  1604. 


CORRESPONDANCE.     1665.  207 


grandes  Connoiflances  de  fon  mouuement  &  de  fon  lieu  &  de  fa  nature.  Comme 
chacun  en  veut  fcauoir  &  dire  des  nouuelles  on  ma  engagé  den  efcrire  '*)  ce  que  Je 
fais  pour  la  Cour  &  les  dames  plus  que  pour  la  Mathématique.  Et  Je  me  fuis  dauan- 
tage  Eftendu  fur  la  phyfiologie  que  fur  laftronomie  de  laquelle  pourtant  Je  croys 
que  Je  diray  quelque  chofe  de  nouueau.  non  pas  fur  le  Mouuement  efgal  &  règle 
de  la  Comète  fur  quelque  ligne  droitte  ou  courbe  encores  que  Jaye  calcule  que  le 
Mouuant  fur  vne  tangente  dont  les  angles  du  28  &  29  décembre  fuffent  de  13.10' 
tous  les  autres  jours  font  proportionees  au  Mouuement  diurne  qui  nous  a 
paru  a  fort  peu  de  Minutes  près.  Ce  que  vous  pouuez  faire  calculer  par  quelques  fi 
vous  nen  voulez  pas  prendre  la  Peyne  en  prenant  comme  jay  fait  ma  première 
tangente  de  234  qui  refpond  a  13.10  la  2e  tangente  468  qui  a  pour  angle  25.5'  & 
ainfi  adjoullant  a  toutes  mes  tangentes  ce  premier  nombre  234.  Jay  fait  vne  table 
des  arcs  qui  leur  refpondoient  dont  les  différences  des  angles  M'ont  donné  le 
Mouuement  ou  peu  s'en  fault  de  la  Comète  peu  différent  de  la  penfee  ou  de  la  table 
de  Monfieur  Auzout  comme  je  luy  ay  fait  voir  &  qui  fadjufte  auffi  bien  a  fon  mou- 
uement diurne  que  fon  Ephemeride  s),  neantmoins  Je  ne  fuis  pas  pour  cela  de 
laduis  de  Kepler  ny  de  ceux  qui  croyent  quelle  fe  meut  fur  vne  ligne  droitte.  Je 
fuis  pour  la  Courbe  en  dedans  *)  &  ce  fera  a  nous  maintenant  quant  nous  ferons 
bien  affeurez  de  toutes  fes  démarches  par  les  Obferuacions  que  chacun  aura  fait 
den  déterminer  l'excentricité.  Jay  vne  penfee  affez  bigearre  la  deffus  qui  eft 
dauoir  en  quelque  façon  trouue  la  période  du  Mouuement  de  celle  cy  par  le  rap- 
port a  plufieurs  autres.  Mais  comme  ce  n'eft  qu'une  Conjeéture  &  vne  decouuerte 
pluftoft  jettee  au  hazard  que  donnée  pour  ferieufe  Monfieur  voftre  père  qui  efl: 
toufjours  gaillard  &  obligeant  vous  la  voulut  faire  pafl"er  pour  vne  grande  chofe 
comme  II  auoit  fait  de  la  petite  lunette  de  Campani.  Je  luy  ay  donc  dit  en  riant  que 
Je  lerois  l'homme  de  Seneque  qui  difiait  veniet  tempus  que  quelques  defcouuriroit 
leur  Mouuement  &c.  Mais  au  fonds  mon  fentiment  eft  que  ce  font  des  aftres  aulïï 
bien  que  les  autres  qui  ont  leurs  mouuemens  réglez  &  que  peut  eftre  celuy  cy  eft  le 
mefme  qui  parut  en  telle  ou  telle  année  par  quelques  Circonftances  que  jen  rapporte, 


4)  Voir  l'ouvrage: 

Differtation  fvr  la  Natvre  des  Comètes.  Av  Roy.  Auec  vn  Difcovrs  fnr  les  Prognoftiques 
des  Eclipfes  &  autres  Matières  curieufes.  Par  P.  Petit,  Intendant  des  Fortifications,  &c 
A  Paris,  chez  Thomas  Jolly,  Libraire  Juré,  an  Palais,  en  la  Salle  des  Merciers  à  la  Palme,  & 
aux  Armes  d'Hollande,  m.dc.lxv.  Avec  Privilège  du  Roy.  in-4°. 

5)  Voir,  sur  cette  Ephemeride,  la  Lettre  N°.  i3io,note  i. 

")  Quoique,  dans  la  première  partie  de  sa  Dissertation,  Petit  admette  comme  orbite  la  courbe  en 
dedans,  il  conclut  dans  la  seconde  partie  que  l'orbite  est  une  courbe  en  dehors,  c'est-à-dire 
concave  vers  la  terre  et  le  soleil. 


2o8  CORRESPONDANCE.     1665. 


ce  que  Je  confirme  par  la  mefme  période  de  mefmes  années  en  laquelle  je  trouue 
fouuent  des  Comètes  7).  Voyla  toute  ma  defcouuerte.  Et  quelques  raifons  pour 
lapparence  de  la  queue  qui  eft  ce  qui  ma  donne  &  me  donne  encores  le  plus  de  peyne 
abien  expliquer  &  en  rendre  de  bonnes  raifons. On  commence  a  jmprimer  mon  pe- 
tit difcours  a  la  fin  duquel  Je  mettray  les  Obferuations  les  plus  exaftes  que  Jauray 
ramafi"ees  des  vns  &  des  autres.  Jay  oublye  a  vous  dire  que  Jen  ay  vne  du  1 3  que 
j'ay  après  auoir  pris  la  hauteur  Méridienne  &  Iheure  de  la  Comète.  Je  pris  aufll  fa 
hauteur  près  de  Ihorizon  et  Iheure  le  tout  a  la  minute  près  ce  qui  pourra  feruir 
pour  la  parallaxe,  la  Comète  na^'ant  pas  lors  grand  mouuement diurne,  Jattends  a 
vous  Enuoyer  tout  Enfemble  fi  vous  le  defirez.  pourtant  je  vous  lenuoyeray  auant 
quil  foit  jmprime.  Je  vous  prie  de  me  faire  chercher  les  Hures  que  Je  vous  ay  man- 
dez^). Et  fi  vous  me  voulez  bien  obliger  et  toute  noftre  fociete  ce  fera  de  nous  en- 
uoyer des  fufeaux  du  dernier  et  meilleur  globe  celefte  par  ce  que  Je  le  ferois 
monter  en  Creux  ou  Concaue  de  plufieurs  pièces  et  puis  le  frotant  de  vernix  jl  pa- 
roiftroit  au  naturel  des  cieux.  vous  les  aurez  auflî  facilement  qu'un  de  Mes  Amys 
les  a  eus  pour  Recouurir  fon  globe  qui  auoit  efl:e  gafl:è  par  vne  bouteille  dancre 
qui  eflioit  tombée  defilis.  Jl  ne  vous  faut  que  faire  dire  la  mefme  chofe  a  Bleu  9) 
ou  a  celuy  qui  aura  les  meilleurs  &  les  plus  modernes  &  Je  ne  penie  pas  quil  re- 
fufe  de  vous  les  vendre  piiis  que  comme  je  vous  ay  dit  jls  en  ont  vendu  en  cette 
ville  de  mefme,  vous  Mobligerez  donc  en  cela  fil  vous  plait  &  Je  fatifferay  a 
Monfieur  Vlac.  Au  furplus  Je  fuis  toufjours  mary  &  père  fans  femme  &  fans 
fille,  elles  font  encores  a  Tours  détenus  par  le  grand  froid  quil  fait  icy.  Je  fouhaitte 
que  cela  &  la  Comète  ne  vous  ayent  point  enrumé.  Je  la  voys  a  Mon  ayfe  &  bien 
fourré  &  hyer  au  foir  encores  je  lobferuay  en  fon  Méridien  nonobftant  le  voyfi- 
nage  de  la  lune ,  demain  elle  aura  peyne  a  fen  defFendre.  Adieu  aymez  Moy  touf- 
jours fil  vous  plait  &  me  croyez  fans  façon  ny  cérémonie  entièrement  a  vous 


P.  Petit. 


des  Baifemains  fil  vous  plait  a  toute  la  fraternité.  &  a  Monfieur  Cheze  dont 
nous  parlons  fouuent. 

Faites  moy  fil  vous  plait  promptement  refponfe  fur  ces  fufeés  de  grand  globe 
par  ce  que  jl  y  en  a  icy  de  moyens  de  18  pouces  ou  2  pieds  que  je  puis  achepter. 


^)    Petit  pensait  avoir  découvert  que  les  comètes  reviennent  après  une  période  de  46  ans  :  mais 

les  comètes,  apparues  successivement  après  cet  intervalle,  n'étaient  parles  mêmes  du  tout. 
8)    Consultez  la  Lettre  N°.  1309. 
S')    11  s'agit  de  Jobannes  Blaeu.  Voir  la  Lettre  N°.  4.6 ,  note  1 9. 


CORRESPONDANCE.     1665.  2O9 


Je  dis  des  fufées  mais  Je  voudrois  bien  en  anoir  des  plus  grands  fil  fe  pouuoit 
comme  je  nen  douce  pas  fi  vous  voulez  y  employer  quelque  amy  a  amllerdam 

Pour  Monsieur 
Monfieur  Chr.  Huygens  de  Zulichem 
A  la  Haye. 


N--   1317. 

Christiaan  Huygens  à   [M.  Thevenot]. 

29    JANVIER     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Paris  ^  Bibliothèque  Nationale. 

La  minute  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 

Thevenot  y  répondit  par  le  No,  140^. 

Vous  m'auez  fait  un  très  grand  plaifir  en  me  faifant  part  ')  de  ce  que  Monfieur 
Des  Cartes  a  efcrit  des  Pendules  Ifochrones  ^)  ;  car  ayant  une  lettre  s)  du  Père  Mer- 
fenne  ou  il  parla  de  cette  règle  générale  qu'avoit  trouvé  le  dit  Des  Cartes  j'avois 
grande  envie  de  voir  ce  que  c'eftoic.  Je  l'avoue  après  l'avoir  examinée  qu'il 
n'a  aucunement  reuffi,  et  quand  fa  méthode  feroit  vraye  il  ne  feroit  pourtant  pas 
pofïïble  de  rien  déterminer  par  la  de  quelque  figure  ou  corps  donné,  comme  vous 
voyez  qu'il  n'a  rien  déterminé.  Ce  qu'il  y  a  de  Monfieur  Roberval  't")  touchant 
le  centre  d'agitation  d'une  ligne  droitte  eft  vray,  quoy  qu'il  ne  fe  foit  pas  fervi 
d'un  principe  bien  feur  ni  qui  mefne  fort  loing.  Envoyez  moy  je  vous  prie  tout  ce 
que  vous  en  pourrez  recouvrir,  car  il  faut  qu'ils  en  ayent  efcrit  d'avantage  puifque 


')    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  M.  Thevenot. 

")  Consultez  la  lettre  de  Descartes  au  père  Mersenne  du  2  mars  164.6,  celle  à  Cavendisli  du 
30  mars  1646  et  quelques-unes  qui  les  suivent,  dans  le  Tome  III,  Nos.  LXXXV  et  suivants, 
des  Lettres  de  Descartes,  publiées  par  Clerselier  (Cousin,  Œuvres  de  Descartes,  T.  IX, 

P-  507)- 

3)    Consultez  la  Lettre  N°.  23. 

t)  Consultez  dans  les  Lettres  de  Descartes  par  Clerselier,  Tome  III,  Lettre  LXXXVII  „Ohrer- 
vation  de  Monfieur  de  Roberval ,  fur  le  fujet  de  la  précédente  Lettre  de  Monfieur  Deicartes 
à  Monfieur  Cavendifhe,  où  il  marque  fes  fautes"  la  pièce  intitulée:  „Le  centre  de  percutlion 
d'vne  ligne  droite  AB',  tournant  circulairement  autour  du  point  fixe  A  ,  par  Monfieur  de 
Roberual  en  1646."  (Cousin  ,  Œuvres  de  Descartes    T.  IX,  p.  5!-) 

Œuvres.  T.  V.  iy 


CORRESPONDANCE.     1665. 


le  centre  d'agitation  d'un  fefteur  de  cercle  a  eftè  trouvé  s).  En  revanche  je  vous 
determineray  celuy  de  quelque  plan  ou  folide  comme  vous  voudriez  fçavoir. 

Je  ne  fcay  ce  que  l'on  dira  des  predidlions  de  Monfieur  Auzout  de  ce  qu'elles 
font  veniies  fi  tard ,  pour  moy  j'aurois  eftè  de  voftre  avis  de  les  fupprimer  plus- 
toft  que  de  donner  foupçon  de  falfification.  Son  hypothefe  du  chemin  en  ligne 
droitte  du  comète  eft  la  mefme  que  celle  de  Kepler  qui  dans  fon  traittè  des  Comè- 
tes ^),  a  monftrè  la  méthode  de  déterminer  après  la  pofition  de  cefte  ligne.  L'eftrange 
grandeur  de  la  queiie  m'avoit  porté  au  commencement  de  chercher  quelque  che- 
min plus  proche  de  la  terre  pour  noftre  comète ,  mais  confiderant  après  cet  ac- 
cident notable  de  prefque  tous  que  du  lieu  ou  on  les  voit  aller  avec  plus  de 
vifteffè  ils  n'avancent  pas  d'avantage  que  d'un  quart  du  ciel,  je  me  fuis  aufli 
rangé  du  cofté  de  la  prédite  hypothefe  de  la  ligne  droitte ,  et  voicy  enfin  toutes 
mes  conclufions  les  quelles  je  vous  prie  de  communiquer  a  Monfieur  Auzout, 
quand  il  vous  aura  donné  les-fienes  pour  avoir  le  plaifir  de  veoir  comment  elles 
s'accordent. 
I .  que  fon  comète  a  produift  par  fon  mouvement  une  ligne  droitte ,  inclinée 

fur  le  plan  de  l'ecliptique  d'un  angle  d'environ  douze  degrez  et  coupant  ce 

plan  en  un  point  diftant  du  foleil  un  peu  plus  que  trois  demi  diamètres  de 

l'orbis  magnus  ou  chemin  de  la  terre. 
1.  qu'en  menant  un  plan  par  la  dite  ligne  du  Comète  qui  foit  a  angles  droits 

fur  le  plan  de  l'Ecliptique ,  leur  commune  fedlion  rencontre  le  degré  21. 

d'aries  et  libra  et  qu'elle  pafTe  entre  les  chemins  de  la  terre  et  de  mars ,  un 

peu  plus  près  de  celuy  du  dernier. 

3.  Qu'il  a  cheminé  d'un  mouvement  toufjours  égal  dans  fa  ligne  quoy  qu'en 
apparence  extrêmement  inégal. 

4.  Que  ce  mouvement  a  efté  un  peu  plus  que  6  fois  fi  vifte  que  celuy  de  la  terre 
autour  du  Soleil. 

5.  Que  fa  moindre  diftance  de  la  Terre  a  efté  vers  le  2 1  décembre  qu'alors  elle 


S)  Consultez  la  Lettre  N°.  13.  Il  en  résulte  que  Chr.  Huygens  n'avait  pas,  à  cette  époque, 
connaissance  des  observations  de  de  Roherval  sur  la  lettre  de  Descartes  à  Cavendish  ,  où  se 
trouve  indiqué  le  centre  d'agitation  d'un  secteur  de  cercle;  voir  la  note  précédente. 

''')  De  Cometis  Libelli  Très-  I.  Aftronomicvs,  Theoremata  continens  de  motu  Cometarum, 
vbi  Demonftratio  Apparentiarum  &  altitudinis  Cometarum  qui  Annis  1607  &  i6i8con- 
(pefti  funt,  noua  &  naqaSotaç.  II.  Phyficvs,  continens  Phyfiologiam  Cometarum  nouam  & 
naQu^oS,ov.  III.  Aftrologicvs,  de  fignificationibus  Cometarum  Annorum  1607  &  1618. 
Autore  lohanne  Keplero,  Sac.  Caes.  Maieft.  Mathematico.  Seneca.  Nat.  Quaell:.  lib.  6.  cap.  26. 
Erit  qui  demonftret  aliquando,  in  quibus  Cometae  partibus  errant,  cur  tam  fedufti  à  caeteris 
eant,  quanti  qualefq;  fint,  Contenti  fimus  inuentis  aliquid  veritati  &  pofteri  conférant.  Cum 
Priuilegio  Sac.  Caefareae  Maiell.  ad  Annos  XV.  Avgvftae  Vindelicorvm,  Typis  Andreae 
Apergeri,  Sumptibus  Sebaftiani  Mylii  Bibliopolae  Auguflani.  mdc.xix.  in-4°. 


CORRESPONDANCE.     1665.  211 

efloit  plus  grande  que  la  moitié  de  celle  qui  efl:  entre  nous  et  le  foleil ,  c'eft  a 
dire  félon  moy  plus  que  de  6000  diamètres  de  la  terre. 

6.  que  la  longueur  de  la  queiie  a  eftè  prefque  deux  fois  noftre  diftance  du  foleil , 
c'eft  a  dire  24000  diamètres  de  la  terre. 

7.  que  le  comète  eft  diminué  en  foy  mefme  ayant  paru  beaucoup  moins  clair 
vers  le  loe  janvier  qu'il  n'avoit  fait  le  15  décembre  quoy  que  les  diftanccs 
de  la  terre  fuffent  a  peu  près  efgales. 

8.  que  partant  il  eft  vrayfemblable  que  c'eft  une  matière  qui  brufle  et  qui  fe 
confume. 

9.  Que  fa  diftance  de  la  terre  ayant  eftè  fi  grande  il  n'aura  point  eu  de  parallaxe 
fenfible. 

10.  que  fa  tefte  ayant  conftamment  paru  moindre  que  de  dix  fécondes  au  temps 
qu'elle  nous  eftoit  plus  proche,  il  faut  qu'elle  ait  eftè  moindre  a  l'efgard  de 
l'efpace  qu'occupoit  fa  queiie  que  n'eft  un  petit  grain  de  fable  auprès  d'un 
cube  de  50  pieds  par  coftè. 

11.  qu'il  pourroit  arriver  qu'un  comète  vint  rencontrer  la  terre  mais  bien  plus 
facilement  que  la  terre  vint  a  pafler  par  la  queiie  de  quelque  comète. 

Je  vous  envoieray  une  autre  fois  la  figure  de  ce  fyfteme  cometique,  par  la  quelle 
vous  verrez  que  les  lieux  obfervez  en  longitude  et  latitude  s'accordent  fort  bien 
avec  l'hypothefe  et  particulièrement  auffi  ce  que  j'ay  marqué  dans  ma  dernière  a 
Monfieur  Auzout  ")  que  vers  le  commencement  de  fon  mouvement  fon  chemin 
apparent  décline  un  peu  du  grand  cercle.  Je  croy  que  ceux  qui  nient  la  mobilité 
de  la  terre  auront  de  la  peine  a  trouver  une  hypothefe  qui  fatiffafle  fi  bien  aux 
phénomènes.  J'ay  encore  veu  hier  et  avanthier  quoy  qu'avec  peine  le  comète  en 
ligne  droitte  avec  des  eftoilles  a  l'oreille  et  corne  droitte  d'aries  ^),  et  il  femble  qu'il 
n'avance  plus,  quand  la  lune  fera  pafTée ,  on  verra  peut  eftre  qu'il  fe  retourne  en 
arrière  ce  qui  confirmera  encore  d'avantage  noftre  hypothefe  fufdite.  Il  me  tarde 
de  veoir  ce  que  produira  Monfieur  Petit  ^).  Je  vous  baiie  les  mains  et  fuis  de  tout 
mon  coeur 

Voftre  ferviteur 
Chr.  Huygens. 

A  la  Haye  ce  29e  Janvier  166$. 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1310. 

^)   Ce  sont  les  étoiles  «  et  )' du  Bélier. 

^)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  13 16,  note  4. 


CORRESPONDANCE.     [665. 


N°=   1318. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 
30  janvier   1665. 

La  lettre  se  trouve  a  Leielen,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  rélionse  aux  Nos.   1301   et  131 1.       Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1325- 

A  Whitehall  ce  ao.  Janvier   1665. 
Monsieur 

C'eft  auec  intention  de  refpondre  à  vos  deux  dernières,  de  point  en  point,  que 
Je  prends  maintenant  la  plume  en  main,  mais  Je  crains  qu'il  m'arriuera  quelque 
empeichement  qui  m'obligera  de  la  quitter  deuant  que  J'ay  acheué:  touteffois 
Je  feray  ce  que  Je  puis,  fans  repeter  plus  de  ce  que  Jay  efcrit  dans  ma  dernière  '}, 
finonque  Holmes  a  dit  la  mefme  chofe  depuis  a  Monfieur  le  Vifcount  Brouncker. 
et  que  le  priuilege  eft  a  cette  heure  entre  les  mains  de  l'Aduocat  du  Roy  °)  dont 
Je  vous  enuoyeray  Copie  auffi  coil  qu'il  aura  palTc  le  Grand  Seau. 

En  premier  lieu  il  me  refte  encore  une  plainte  a  vous  faire  dun  inconuenient 
qui  m'arriue  fi  fouuent  que  J'en  fuis  fort  mal  fatiffait.  mais  ce  qui  me  confole  eft 
que  vous  me  pardonnez  facilement  toutes  mes  fautes.  C'eft  qu'eftant  fuict  a  faire 
des  lourdes  fautes  dans  mes  lettres  tant  en  oubliant  quelques  fois  des  mots ,  qu'en 
mal  expliquant  ce  que  Je  veux  dire  Je  me  trouue  toufiours  obligé  de  les  cacheter 
fans  les  relire,  dou  il  arriue  fans  doubte  que  Je  vous  donne  quelque  fois  de  la  peine 
a  deuiner  ce  que  Je  veux  dire ,  et  quelque  fois  vous  trouuez  les  chofes  imparfai- 
tement exprimées  quoyque  intelligibles ,  en  forte  ce  que  vous  entendez  n'eft  pas 
ce  que  J'ay  voulu ,  ou  bien  que  J'ay  deu  dire.  Que  cecy  foit  dit  une  fois  pour 
tout.  Et  fi  vous  vous  plaignez  d'auoir  un  correfpondant  fi  mal  adroit ,  toute  la 
defence  que  Jy  oppoferay  fera,  qu'il  vous  aime  parfaitement ,  et  fait  ce  qu'il  peut 
pour  voftre  fatiffaftion. 

Nous  auons  receu  de  tous  coftez  aufii  bien  que  vous  des  obferuations  de  la 
comète ,  mais  Je  ne  vous  en  diray  a  prefent  fi  non  qu'aufil  toft  qu'elle  aura  difparu 
on  vous  les  communiquera  auec  les  remarques  de  Monfieur  Wren  qui  les  a  toutes 
entre  les  mains,  entre  autres  Monfieur  Auzout  nous  a  enuoyé  fes  prediélions  de 
Ton  mouuement  irapriihees  '').  on  fera  raui  aufll  d'auoir  ce  que  vous  aurez  efcrit 
la  defliis. 


')    C'est  la  Lettre  N°.  13 15,  du  13  janvier  1665,  que  nous  ne  connaissons  qu'en  partie. 

-)  Sir  William  Eliis,  second  fils  de  Sir  Thomas  EUis  de  Grantham  ,  naquit  en  1609  et  mourut 
à  Londres  le  3  décembre  1680.  Ayant  étudié  à  Cambridge,  où  il  devint  M.  A.  en  1634,11 
entra  au  parlement  et  joua  un  rôle  marqué  dans  le  temps  de  Cromwell.  Plus  tard  il  entra 
à  Gray's  Inn,  devint  en  1669  Sergeant  at  law  et,  en  1671 ,  King's  Sergeant  et  chevalier. 

3)    C'est  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  13 10,  note  i. 


CORRESPONDANCE.     1665.  2I3 


Monfieur  Hook  a  eu  tant  d'affaires  fur  les  bras  ces  iours  paffez  qu'il  n'a  pas  pu 
pourfuiure  iufquau  bouc  fa  nouuelle  inuencion  pour  les  verres  de  lunettes''}.  Mais 
on  l'obligera  d'y  trauailler  a  bon  efcient  pour  en  voir  le  fuccez.  Je  ne  l'ay  pas 
veu  trauailler  mais  Je  le  verray  au  pluiloll  et  puis  vous  diray  de  quelle  méthode  il 
y  procède. 

Le  priuilege  que  nous  aurons  icy  pour  les  horologes  porte  les  mefmes  defenfes 
que  celuy  'j  que  vous  auez  là.  Seulement  Je  ne  me  fuis  pas  auifé  de  les  faire  com- 
prendre auffi  bien  la  terre  que  la  mer  quant  a  l'ufagc  de  voilre  dernière  inuention. 
neantmoins  les  termes  en  font  fi  larges  que  fans  doubte  elles  s'eftenderont  iuf- 
ques  là.  parce  qu'il  y  eft  défendu  de  faire,  auoir,  ou  de  fe  feruir  des  Horologes  a 
pendules  acommodees  a  lufage  de  la  mer,  et  voftre  dernière  inuention  y  efl  eui- 
demment  compris,  mefme  elle  eft  expliquée  dans  l'endroit  ou  la  defcripcion  en 
eft  couchée.  Faites  moy  fçauoir  ce  que  ceft  que  ces  lettres  d'atache  *}  de  la  pro- 
uince  d'Hollande.  Je  vous  donneray  bien  le  moyen  dans  peu  de  iours  de  me  flaire 
tenir  cette  Horologe  qui  eft  deftinee  pour  moy.  Le  Cheualier  Guillaume  Dauid- 
fon  ')  fen  va  bientoft  dicy  en  Zelande  ou  il  eft  conferuateur  des  priuileges  d'Ef- 
cofle  ^).  il  vous  fera  fçauoir  fon  arriuee,  vous  donnera  une  adrefte  pour  la  luy  en- 
uoyer  et  vous  fera  tenir  telle  fomme  d'argent  que  vous  luy  prefcrirez.  et  enfuitte 
ni'enuoyera  IHorologe  par  la  voye  de  Dunkerke  ou  de  Calais.  Je  prétends  auflî 
vous  faire  tenir  par  fon  moyen  les  obferuatlons  Microfcopiques  '-^j  de  Monfieur 
Hook  qui  font  maintenant  publiées  et  Je  ne  veux  pas  préoccuper  voftre  iugement 


'^)    Hooke  a  décrit  cette  invention  dans  sa  „Micrographia." 

5)    Voir  la  pièce  N°.  1279.  ^)    Voir  la  pièce  N°.  iî86. 

7)  William  Davison  (ou  Davidson),  noble  écossais,  mourut  après  1675.  Etabli  trés-jeune  encore 
à  Paris,  il  y  devint  en  1635  médecin  de  Louis  XIII,  et  en  1648  directeur  du  Jardin  des  Plan- 
tes. En  1650  il  partit  pour  la  Pologne,  comme  médecin  du  roi  Jolian  Casimir.  En  1661  il  fut 
nommé  „conservator"  pour  les  affaires  d'Ecosse.  Il  était  adhérent  zélé  des  doctrines  de 
Paracelse  et  a  écrit  plusieurs  ouvrages. 

^)  Déjà  au  quinzième  siècle  les  Ecossais  avaient  à  Veere,  en  Zélande,  un  dépôt  pour  leurs 
marchandises,  administré  par  un  „Conservator".  Sir  Thomas  Cuningham  remplit  cet  of- 
fice jusqu'à  sa  mort  en  1655,  et  ce  ne  fut  que  le  28  novembre  1661  que  Sir  W.  Davison  en 
fut  chargé;  il  demeura  de  temps  en  temps  à  Amsterdam,  où  il  eut  des  querelles  à  l'occasion 
des  impôts  municipaux.  Plus  tard,  il  eut  des  différends  avec  le  pasteur  épiscopal  Mowbray, 
qui  par  suite  fut  déplacé,  et  enfin  avec  les  Ecossais  de  Veere  eux-mêmes.  En  1668  Davison 
fit  un  craité  avec  la  ville  de  Dordrecht,  pour  y  transporter  les  affaires  d'Ecosse,  mais  comme 
les  Ecossais  ne  voulurent  pas  s'y  conformer,  Davison  fut  contraint  de  prendre  son  congé 
en  mai  1671;  Veere  resta  le  dépôt  du  commerce  écossais.  Consultez  encore  l'ouvrage 
très-rare: 

An  Account  of  the  Scotch  Trade  in  the  Netherlands,  and  of  the  StaplePort  in  Campvere. 
By  James  Yair,  Minifter  of  the  Scotch  Church  in  Campvere.  London:  Printed  for  Meffrs. 
Wilfon  and  Nicol  in  the  Strand.  mdcclxxvi.  in-8°. 

!*)  C'est  sa  Micrographia.  L'impression  en  fut  ordonnée  le  23  novembre  1664  (V.  st.)  et  l'ou- 
vrage parut  en  1665.  Consultez  la  Lettre  N°.  1199,  note  10. 


214  CORRESPONDANCE.     1665. 

de  cet  ouvrage,  en  vous  difatit  ce  qu'on  en  penfe  icy.  Seulement  il  pourra  en- 
gager lautheur  ou  quelque  autre  curieux  a  rechercher  bien  de  chofes  qu'on  ne 
fcait  point  a  prefent  &c. 

Quant  aux  chariots  de  Monfieur  de  Son  '°},  il  n'en  a  fait  iufqu'icy  qu'un,  qui  eft 
fort  ioly,  doux,  et  fort,  mais  non  pas  tout  a  fait  fi  mal  aife  a  verfer  comme  les  chai- 
fes  roulantes,  a  caufe  que  le  centre  du  poids  de  fon  corps  et  de  ce  qu'il  porte 
gift  un  peu  plus  haut  que  celuy  de  lautre.  Mais  on  peut  pourtant  dire  qu'il  eft 
incapable  de  verfer  en  effet  autant  que  l'autre  parce  eftant  fortement  attaché  a  la 
felle  du  cheual  des  deux  coftes,  il  ne  fcaura  verfer  a  moins  que  le  cheual  tombe, 
ou  que  les  fangles  creuent.  au  refte  quelque  merueilles  qu'on  vous  mande  de  paris, 
de  la  chaife  roulante,  Monfieur  Syluius  qui  vient  depuis  peu  du  fonds  de  la  pro- 
uence,  dit  qu'il  ne  fen  trouue  point  du  tout  fur  les  grands  chemins,  et  perfonne 
ne  s'en  fert  fi  ce  neft  quelque  petit  nombre  de  gens  de  condition,  qui  veulent  eftre 
a  leur  aife  coufte  qu'il  coufte,  a  caufe  que  fon  poids  tue  les  chenaux ,  au  lieu  que 
le  cheual  ne  porte  pas  la  dixième  partie  de  ce  qui  eft  chargé  fur  les  flèches  du 
chariot  de  Monfieur  de  Son.  Touteffois,  comme  Je  vous  auois  promis  ")  J'ay  mis 
la  chaife  roulante  dans  la  patente  qui  va  pafTer  le  Grand  Seau  qui  me  couitera 
pour  le  moins  30.  Jacobus,  fi  ce  n'eft  que  quelques  uns  par  les  mains  defquels 
elle  doibt  pafl!er  croyant  faire  plaifir  a  la  Société,  la  depefche  '")  Gratis.  J'ay  auffi 
mis  dans  la  patente  dautres  inuentions,  de  piftolets  et  Harquebufes,  et  une 
Machine  pour  blanchir  le  linge,  et  préparer  le  chanure  et  le  lin  potir  ceux  qui 
les  filent,  dont  vous  verrez  le  détail  dans  la  Copie  de  la  patente,  et  dont  Je  pré- 
tends auffi  vous  enuoyer  quelques  uns  quand  il  en  fera  temps,  afin  que  vous  en 
prenniez  des  priuileges  comme  nous  auons  fait  icy.  Entre  3.  ou  4.  autres  façons 
de  Chariots  que  J'ay  couchées  dans  la  patente  il  y  en  a  une  qui  fera  fort  utile 
pour  ce  pais  là  parce  qu'il  fen  peut  faire  a  4.  roues  pour  porter  le  monde  de  ville 
en  ville  &c. 

Vous  fçaurez,  fi  vous  ne  le  fcauez  défia,  que  dordinaire  Je  fais  part  a  nos 
Afifemblees  des  chofes  que  contiennent  vos  lettres  lors  qu'il  fe  peut  bonnement 
faire.  Ayant  donc  fait  lire  '^^  le  pafl"age  qui  parle  du  reflentiment  que  vous  auez 
de  la  mention  aduantageufe  que  le  prefident  auoit  faite  de  voftre  mefure  uni- 
uer felle,  ou  vous  aiouftez  que  vous  allez  publier  voftre  traitté  de  vos  Horologes 
&c.  tout  le  monde  en  fuft  rauy.  et  Jay  en  charge  de  vous  prier  comme  Je  fais  de 
le  hafter.  au  refte  J'attends  ce  que  vous  m'en  promettez  par  auance  lors  que  vous 
en  aurez  la  commodité.  Quand  a  ce  que  Je  vous  ay  cy  deuant  dit  de  nos  regiftres, 
nous,defirons  que  tout  le  monde  le  fcache  afin  qu'im  chacun  nous  communique 
ce  qu'il  a  de  nouueau,  par  ce  qu'il  y  trouuera  fon  compte,  et  de  fait  il  arriue  quel- 


'°)  D'Esson.  ")  Consultez  la  Lettre  N°.  1287. 

")  Lisez:  depefchent.  '^^  Dans  la  séance  du  4  janvier  1665  (V.  st.). 


CORRESPONDANCE.     1665.  2I5 

que  fois  qu'une  perfone  publie  ce  qui  a  efté  inuenté  par  autruy  deuant  que  lau- 
theur  le  peut  faire,  et  en  ce  cas  la  fi  la  chofe  fe  trouue  dans  nos  regiftres  les  dife- 
rents  qui  furuiennent  en  tel  cas,  feront  décidez  fans  contredit  fur  la  foy  de  noftre 
Société.  Il  en  efl:  arriué  un  inftance  depuis  peu  de  iours  '"*).  un  certain  's^  Je  ne 
fcay  qui  a  mis  au  iour  en  quelque  fueilles  "')  ce  qu'il  a  appris  touchant  l'inieftion 
des  liqueurs  dans  le  Corps  par  les  veines,  et  il  y  a  enuirons  4.  ans  que  cela  a  efl:é 
pratiqué  publiquement  parmy  nous,  et  cefl:  Monfieur  Wren  qui  en  a  efl:e  linuen- 
teur  il  y  a  plufieurs  années  '''). 

Me  voycy  infuperablement  interrompu,  il  faut  comme  cy  deuant  remettre  '^)  ce 
que  J'ay  a  vous  dire  dauantage  a  la  femaine  qui  vient  '').  Seulement  faut  il  que 
Je  vous  die  que  le  Roy  a  figné  "°)  fon  nom  dans  noftre  Hure  de  cette  façon. 
Charles  R.  et  au  deffbus  Founder^ 
Son  Alteffe  Royale  James^  et  plus  bas  Fellow. 
Monfieur  le  prince  Royal  Rupert  et  plus  bas  Fellow,  auffi. 

Je  fuis  tout  a  fait  a  vous  comme  efliant 

Monsieur 

Voftre  trefliumble  et  trefobeiffant  ferviteur 
Sans  relire.  R.  MoRAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
12  a  la  Haye. 


'"*)  Dans  la  séance  dn  1 1  janvier  1665  (V.  st.),  Johann  Major  ayant  envoyé  son  écrit  à  la  Société 
Royale. 

'')  Johann  Daniel  Major,  fils  de  Eliza  Major,  naquit  à  Breslau  le  16  août  1634  et  mourut  à 
Stockholm  le  3  août  1693.  Créé  docteur  en  médecine  à  Padoue  en  1660,  et  admis  en  1664 
dans  l'Academia  Naturae  Curiosorum,  il  devint  en  1665  professeur  à  Kiel  et  publia  plu- 
sieurs ouvrages. 

'*)  Cet  ouvrage  a  été  donné  au  public,  plus  tard ,  sous  le  titre  : 

Joh.  Dan.  Major,  Prodromus  inventae  a  fe  Chirurgiae  Infuforiae.  Kiloni.  J.  Reumannus. 
1667.  in-4°. 

''')  Déjà  en  1658  Wren  avait  fait  des  expériences  sur  des  animaux  avec  des  injections  d'opium 
et  de  crocus  metallorum  (oxyde  d'antimoine  jaunâtre).  Consultez  les  Phil.  Trans.  N°.  7 ,  du 
4  décembre  1665. 

'^)  Consultez  la  Lettre  N°.  13 15. 

'»)  Voir  la  Lettre  N°.  1326. 

■°)  Dans  la  séance  du  11  janvier  1665  (V.  st  )  on  produisit  le  Charter-book  de  la  Société 
Royale,  où  le  roi  et  le  duc  de  York  avaient  signé  leurs  noms  le  9  janvier  1665. 


2l6 


CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   13 19. 

L.  BuYSERo  à  Christiaan  Huygens. 
3  février   1665. 

La  pièce''-')  se  trouve  h  Leiden  ^  coll.   Uuygetn  cC). 


â^ 


tn/  Cy-ra/n^JLy  to 


7. 


^a/n^-i 


")  \.  du  Sieur  Buyfero  Père.  3.  febrier  1665  [Chr.  Huygens]. 


*)    Traduction  de  la  souscription  :  Ceci  sont  les  vraies  empreintes  telles  qu'elles  ont  été  arrê- 
tées pour  les  quarts  d'écus  à  frapper  en  Orange. 


CORRESPONDANCE.     1665.  217 


'  N=  1320. 

G.    A.    KiNNER    A    LÔWENTHURN    à    ChRISTIAAN    HuYGENS. 
4    FÉVRIER    1665. 

La  lettre  se  trouve  à   Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1307. 

Illuftri,  Nobiliffimo  Praeftantiffimoque  Domino 
Christiano  Hugenio  Suo  Godefridus  Kinner  s.  p.  D. 

Bene  habet  !  Nondum  è  memoria  tibi  exidimus ,  Vir  Praeftantiffime,  cuius  rei 
epiftolam  tuam  quâ  beneuolentiâ  quâ  eriiditione  locnpletem  fuperioribus  diebus 
teftem  accepi.  Gaudeo  fané  qu6d  literaria  mecum  commercia  iam  olim  coepca 
poftliminic)  redintegrare  placeat.  Sic  enim  me  participem  nonnunquam  eoruni 
fore  fpero,  quae  Sapientiffimi  mm  Angliae  tum  aliarum  quoque  uicinarum  par- 
tium  Viri ,  initâ  non  ita  pridem  focietate,  praeclariffimis  inuentionibus  fuis 
mundo  parcuriunt ,  quorum  alioqui  pauciffima ,  nec  nifi  obiter ,  ad  nos  ufque  per- 
tingunt.  Gratiffimum  mihi  accedit  experimentum  mum  de  fufpenfo  incra  cana- 
lem  ultra  confuetam  altitudinem  Mercurio,  gaudeoque  tuomec  experimento  con- 
firmari  opinionem  meam ,  quam  de  materia  tubum  in  experimento  Torricelliano 
replente  olim  conceperam.  Anno  1655  degebat  in  Jtalia  Dominus  Jacobus  de  Ni- 
gro  Ponte  ')  Philofophiae  et  Medicinae  Doftor  amicitiâ  mihi  conjunftiffimus,  qui 
inter  alia,  quae  nonnunquam  de  Chymicis  ad  me  fcribebat,  in  fua  quadam  epif- 
tola  et  illud  addidit,  fe  deftillando  Mercurium  fub  principium  operationis  ex 
eodem  bonam  quantitatem  aquae  nihil  ab  elementari  quoad  fenfum  differentis  eli- 
cere;  idque  toties  fuccedere  etiam  cum  Mercurio  iam  ante  deftillato,  quoties  eun- 
dem  aëri  libero  expofitum  reliquerit.  I  îaec  cùm  Amico  referente  didiciflem,  ftatim 
altéra  epiftolâ  eidem  fignificaui ,  magnum  lumen  per  hoc  adferri  dubitationi  tune 
inrer  Philofophos  magnopere  controuerfae,  ecquidnam  fpacium  (in  memorato  iam 
aliàs  experimento)  fupernum  tubi  à  Mercurio  dereliétum  expleret,  nuUo  pror- 
fus  ab  extra  corpore  fubftituto  ?  Aiebam  enim ,  nil  uerifimilius  eiïe ,  quam  uapo- 
rofum  illud  (quod  deftillatio  Mercurij  in  aquam  cogi  poffe  probauerat)  mercurio 
circumfufum  et  intermixtum  utpote  corpus  mult5  leuius  à  mercuriali  pondère 
iure  praeponderationis  è  poris  extrahi  et  in  partes  tubi  fuperiores  mercurio  de- 
fcendenti  fubftitui.  Neque  dubito  fi  tune  amicus ,  ut  monueram ,  Mercurium  à 
deftillatione  adhuc  calentem  infudifTet  in  tubum,  quin  non  minus  haefurus  fuif- 
fet  abfque  defcenfu,  quàm  in  Experimento  tuo  contigit,  poftquam  eundem  d  ua- 


')   Jacobus  J.  Wenceslans  Dobrzensky  von  Schwarzbrûck  (appelé  aiissf  de  Nigro  Ponte)  naquit 
à  Schwarzbriick  (Bohême);  il  séjourna  longtemps  en  Italie  et  fnt  médecin  à  Parme. 

Œuvres.  T.  V.  28 


2l8  CORRESPONDANCE.     1665. 


porofo  aëre  aliâ  induftriâ  liberâfti.  Ecce  quàm  fibi  femper  fimilis  eft,  et  quàm 
diuerfo  itinere  ad  eundem  nihilominus  terminum  uenit  natura  !  Si  ad  manum  tibi 
eft  auc  cuipiam  ex  Amicis  Noua  et  Amcenior  de  fontibus  Philofophia,  quam  prae- 
diétus  Amicus  Ferrariae  1657  euulgauit  °)  infpice,  quaero,per  ocium  Paginas 
26  et  27 ,  ubi  haec  omnia  fufiùs  inter  nos  tune  afta  reperies. 

Communicaui  hodie")  nouum  illud  et  inauditum  hucufque  experimentum  tuum 
Patri  Gafpari  Schotto ,  qui  in  pluribus  iam  fuis  operibus  Torricellianum  illud  in- 
uentum  eiuilgauit;;  nouiffimè  uero  in  Technica  fua  curiofa  totus  in  eo  eft,  ut  eius 
ope  potiflimiîm  aëris  grauitationem  eiufdemque  cum  Mercurio  intra  tubum  fui- 
penfo  aequipondium  euinci  ac  demonftrari  uelit:  moneo  igitur,  ut  pro  immani 
uulnere,  quod  experimento  tuo  aequilibrationi  aeris  iniîixifti,  de  emplaftro  pro- 
fpiciat  ;  cuius  refponfum'*)  tibi  quoque  tranfmittere  non  omittam.  Miré  me  afficiunt 
ea ,  quae  de  ceteris  experimentis  tuis ,  quaeque  de  locorum  longitudine  per  horo- 
logas  machinulas  per  te  inuentas  detegenda  polliceris,  quae  uel  hodie  in  lucem 
euulgata  uidere  defidero;  nihil  enim  praeterquam  excellens  et  exquifitum  ab  Hu- 
genio  expeftandum  eft ,  cuius  opufcula  in  lucem  hue  ufque  data  fat  fuperque  eru- 
ditis  ex  ungue  Leonem  prodiderunt.  Qu5d  ver5  Diuinus  parum  diuinè  fit  oblocu- 
tus,  quid  refert  ?  Nonne  et  anfer  quandoque  obftrepit  olori  !  Videndum  porr6  ecquo 
in  iudicio  lufcinia  cum  upupa  in  certamen  defcendat.  Equidem  aflertionem  tuam  ^') 
contra  Diuini  obieéta,  ficut  nec  haec  ipfa'*)  unquam  licuit  uidere  ;  gratiffimum 
proinde  feceris ,  fi  et  eos  labores  tuos  mihi  fubmiferis,  quos  per  partes  quô  minus 
literis  includas  quid  uetat  ?  Mihi ,  ut  aliàs  fcripfi ,  quo  minus  ferij  aut  folidi  quid 
agam,  ualetudo  impedimento  eft.  Experiraenti  tamen  (audito  laudabili  aliorum  co- 
natu)  nonnunquam  et  ipfe  ludo  ueriùs ,  quàm  occupor ,  quae  ad  colorum  genefim 
et  naturam  inueftigandam  tendunt ,  ubi  ludicra  quaedam ,  fed  nulla  folida  detexi  : 
in  ijs  porro  fi  quid  dignum  occurrerit ,  non  omnino  fubtraham  Hugenio  meo.  Co- 
metam  à  5  Januarij  ad  ao  diuerfis  uicibus  confpexi  ex  uicinia  lucidae  in  faucibus 
Ceti^)  per  eiufdem  caput  ufque  ad  Arietis  confinia  progredientem,  in  cuius  capite 


")  Nova,  et  Amaenior  de  admirando  Fontivm  Genio  (ex  abditis  natvrae  clavftris,  in  orbis  Ivcem 
émanante)  Philoîbphia.  Ad  votvra  Illuftrifïïmi  &  Excellentiiïîmi  Dotnini  Domini  Innocentiide 
Comitibvs  Ex  Ducibiis  Poli  &  Guadagnoli,  Baronis  Romani,  Sanftiflîmi  Domini  Noftri 
Alexandri  Septirai  Pont.  M.  Magiftri  Campi  Generalis,  nec  non  S.  C.  M.  Cubicularij ,  Ge- 
neralis  Vigiliim  Pniefefti,  &  Peditum  Colonelli,  Domini  &  Maecenatis  fui  Colendiiïîmi. 
Perenne  flvere  jvlia  Avftore  lacobo  I.  W.  Dobrzenfki  de  Nigro  Ponte,  Boemo  Pragenfi.  P. 
E.  M.  D.  Opvfcvlvm  quod  non  Iblum  Curiofis  ingeniis  ob  plurimas  &  nouas  hydraulicas 
macliinas  aeri  delicatiflîmè  inciCas  voluptatem  adfert ,  fed  &  Philofophos  Exoticis  quibuf- 
dam  erudit  difcurfibus,  &  Mathematicis  campum  aperit  alias  plures  ,&  ingeniofiores  exco- 
gitandi  inuentiones.  Ferrariae.  cio.ioc.lviiii.  Apud  Alphonfum,  &I0:  Baptiftam  de  Ma- 
refbis.  Svperiorum  perniiflii.  in-folio. 

3)    Voir  la  Lettre  N°.  1321.  +)    Voir  la  Lettre  N°.  1343. 

5)    Sa„Brevis  Assertio".  *)    Sa  „Brevis  Annotatio". 

'')   C'est  l'étoile  «  de  la  Baleine. 


CORRESPONDANCE.     1665.  219 

aliunde  fcribitur  euanuifle.  Obferuationes  eiufdem  uerè  Aftronomicas,  quales 
requiris  nullas  obtinui;  quae  hîc  confeftae,  dubiae  apud  me  fidei  funt,quibus 
proinde  non  tantum  cribuo ,  ut  in  confpectum  tuuni  patiar  uenire. 

Sed  diu  nimium  te  utilioribus  occupatum  detineo,  proinde  fînem  tandem  facio, 
rogoque  ut  coeptum  literarium  commercium ,  quoad  per  ocium  licebit ,  continuare 
uelis ,  quod  iideliter  ex  parte  quoque  mea  fafturum  me  fpondeo.  Vale  meque  ama. 

Pragae  4  Februarii  166$. 

Tui  obferuantiffimus  ftudiofiffimufque 

Go.    KiNNER. 


N'  1321. 

G.    A.    KiNNER    A    T>ÔWENTHURN    à    [G.    ScHOTT]. 
4    FÉVRIER.     1665. 

La  lettre  a  été  publiée  dans  ,,0.  Schott  Physica  Curiosa." 
G.  Schott  y  répondit  par  le  No.   1343. 

Pragae  4  Febriiarii    1665. 

Non  polTum  hîc  committere,  quin  Reuerentiae  Veftrae  communicem  infigne 
quoddam  Experimentum,  quod  paucis  ante  diebus  Praeftantiflîmus  &  Ingenio- 
fifTimus  Dominus  Chriftianus  Hugenius,  in  Philolbphicis  Mathematicifque  dif- 
ciplinis  fupra  modum  excukus,  Amicus  meus  literarius  longé  chariffimus,  à  fe 
nuper  inuentum,  pro  afFeftu  in  me  luo  gratiofè  communicauit;  quod  ejufdem  No- 
biliflîmi  &  Clariffimi  Viri  uerbis,  ex  epiftola  ad  me  data  depromptis,  placet  fub- 
jungere  ■). 

Haec  Nobiliffimus  Hugenius.  Quid  ad  haec  dicemus,  qui  Mercurium  in  uitreo 
tubo  ab  aëre  externo  eidem  aequiponderante  iufpenfum  teneri  cum  Reuerenda 
Paternitate  Veftra  in  Teclinica  Curiofa  =)  poene  demonftratum  efTe  credidimus. 
Nam  illud  quidem  hoc  fiante  experimento  fubfiflere  non  poteft,  de  cujus  tamen 
ueritate  candor  &  indullria  Domini  Autoris  nil  in  me  prorfus  dubii  relinquit. 
Redit  hîc  illud  in  memoriam,  quod  pluribus  abhinc  annis  de  hoc  Mercurii  fuf- 


')    Ici  se  trouve  inséré  le  fragment  de  lettre  qu'on  trouve  dans  l'Appendice  N°.  1322. 
°)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  498 ,  note  4.  ~x 


CORRESPONDANCE.    1665. 


penfi  negotio  ad  Dominum  Jacobum  Dobrzenfki  ')  tune  Ferrariae  degentem 
perfcripferam,  ubi  fpacium  illud  fupernè  uacuiim  repleri  ajebairi  uaporibus  qui- 
bufdam  aqueis,  quales  circa  &  intra  ^  jam  copiofos  exiftere  apiid  me  euicerat 
ejufdem  Domini  Doftoris  experimentum ,  que  è  6.  Ib .  Mereurii,  3  vel  4.  uncias 
aquae  quafi  pure  elemencaris  elicuerat,  idque  toties  quocies  eundem  Mercurium 
jam  deftillatum  aëri  libero  expofuerat.  Videat  obfecro  Reuerenda  Paternitas 
Veftra  Philofophiam  de  Foncibus  '^')  ejufdem  Domini  Dodloris,  in  qua  Paginis  26 
&  27  &  experimentum  fuum,  &  meam  inde  dedudlam  confequentiam  prolixitis 
allegat.  Scripferam  equidera,  nifi  fallor,  in  alia  deinceps  epiftola,  rogaueramque 
ut  5  adhuc  à  deflillatione  calentem,  priufquàm  nouum  aërem  aut  uaporem  poflet 
attrahere,  tubo  infunderet,  probaretque  quis  refponderet  euentus:  quod  fi  fac- 
tum  timc  fuiffet,  nil  omnino  dubito,  quin  ^,  non  fecus  ac  apud  Hugenium,  per- 
manfurus  fuiïïèc  abfque  defcenfu.  Sed  de  his  mentem  Retierentiae  Veftrae  liben- 
ter  intelligam;  quod  ut  quantociiis  fiât,  humanifllmè  rogo.  Aperire  fe  fenfim  incipit 
ueritas,  ad  quam  nos  manuducere  uidentur  expérimenta;  quibus  fi  plura  fe  fe 
potiùs  quàm  inanibus  fpeculationibus  occuparent  ingénia,  copiofiores  utique  fuc- 
cefîli  temporis  pro  uefl:iganda  ueritate  maximas,  quàm  nunc  pro  excogitandis 
nouis  nouifque  indies  Chymaeris  fophifmata  numerare  contingeret.  Hortetur, 
obfecro,  Reuerentia  Vefl:ra  occafione  recudendae  proximè  Phyficae  fuae  Cu- 
riofae,  efficaci  quapiam  Paraenefi  Europae  Principes,  ut  raunificâ  fuâ  liberalitate 
manus  porrigant  tam  proficuo  experimentorum  fliudio,  cui  fublimia  paffim  ingénia 
fauere  &  afilxefieri  incipiunt,  quorum  conceptus  ardor  haud  dubiè  magis  augef- 
ceret,  fi  liberalis  Principum  mimificentia  de  publico  fufficeret  alimenta:  nam 
priuato  quidem  aère  atque  conatibus  uix  in  longum  par  efle  poterit  hominum 
quantumuis  ingenioforum  indufl:ria,  quod  Nobiliffimus  Dominus  Francifcus  de 
Verulamio  in  Opufculis  fuis  pridem  defiderauit,  &  queftus  efi 


KlNNERUS. 


3)    Sur  Jacobus  J.  Weiiceslans  Dobrzensky,  voir  la  J^ettre  N°.  1320,  note 
"*)    Cet  ouvrage  est  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1 320,  note  2. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1322. 

Christiaan  Huygens  à  G.  A.  Kinner  a  Lôwenthurn. 

[5    JANVIER     1665]   '). 

Appendice  au  No.   1321. 

La  lettre  a  été  publiée  en  partie  dans  „G.   Sclioti  Physica  Ciiriosa." 

Nefcio  an  Expérimenta  Antliae  pneumaticae  ad  te  pervenerint;  fed  perveniïïe 
puto,  cùm  celebria  admodum  ab  annis  aliquot  eiïe  coeperint.  Machinam  ejuf- 
modi  mihi  quoque  ante  triennium  fieri  curavi,  atque  infigne  phaenomenon  primus 
animadverti,  cujiis  ratio  huculque  in  obfcuro  latet:  Nempe  Mercurium,  qui  in 
Torricellii  experimento  in  tubo  vitreo  defcendere  folet,  ut  fcis,  ad  altitudinem  a8 
circiter  pollicum,  eundem  triduo  aut  quatriduo  ab  aëre  repurgatum,  tuboque 
infufum,  donec  totus  repleatur,  non  ut  prius  inverfo  tubo  defcendere,  fed  nullo 
fafto  vacuo  fufpenfum  manere  in  akitudine  prioris  dupla  &  amplius;  nam  non- 
dum  terminus  innotuit.  Purgatur  autem  ab  aëre  folâ  continuatione  expcrimenti 
Torricelliani,  afFufo  uno  aut  altero  aquae  digito,  neque  ad  haec  machina  efi:  opus , 
fed  illa  tantùm  occafionem  ad  inveftigandum  praebuit.  Qui  verb  rationeni  phae- 
nomeni  reddere  poterit  (nam  aequipondiûm  aëris  hîc  non  fatis  facit)  magnus  mihi 
erit  Apollo. 


N°    1323. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 
5  février   1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leidén,  coll.   Huygens. 
A    MON    PeRE 

5  Febrier   1665. 

De  la  lettre  de  Moray  ')  qu'il  la  faiïe  copier,  qu'il  demande  le  Privilège  en 
France,  que  je  m'offre  de  payer  le  fceau.  que  peut  eftre  il  pourra  laiïïer  commif- 
fion  a  quelqu'un,  ce  que  Moray  m'efcrit  ^)  et  offre  d'y  emploier  l'abbe  de  Beau- 


')    C'est   une  partie  de   la  lettre  dont  on  trouve  le  sommaire  à  la  date  du  5  janvier  1665, 
N°.  1307. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1 3 1 5. 

°)    On  ne  trouve  pas  ces  détails  dans  la  partie  de  la  Lettre  N°.  1315  que  nous  connaissons. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


fort  3).  Remercie  des  3  Journaux  et  du  Projet,  difficulté  de  trouuer  un  fonds  pour 
cela  de  20  ou  30  mille  eicus  de  rente.  Trefmarry  de  la  mort  de  Monfieur  Fer- 
mat  "*)  de  qui  j'attendois  de  belles  chofes. 


N=   1324. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Chapelain. 

5    FÉVRIER    1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Un  extrait  en  a  été  publié  dans  le  Journal  des  Sçavans  1665,  No.  FUI,  du  23  février  1665. 
La  lettre  est  la  réponse  aux  Nos.  1254  et  1285.     J.  Chapelain  y  répondit  par  le  No.  1328. 

Monfieur  Chapelain 

5  Febrier  1665. 

Succès  des  pendules,  Meffieurs  les  Eftats  voulurent  veoir  l'horologe  dans  leur 
aflemblee.  copie  de  la  Lettre  de  Monfieur  Morray  '),  ou  eft  le  rapport  du  Capi- 
taine Holmes,  les  moitié  meilleures,  difficulté  de  Voffius  nulle.  Fournier  °)  efcrit 
qu'en  France  il  y  a  auffi  un  pris  propofè.  Ses  livres  pas  encore  arrivez.  Père  Fabri 
et  Divinis  donnent  les  mains,  comme  peut  eftre  vous  aurez  defia  fceu  de  Mon 
Père,  pour  ce  qui  eft  du  cercle  de  Saturne  3).  Obfervation  envolée.  Je  n'ay 
point  eu  d'avis  d'Angleterre  de  ce  qu'on  l'auroit  obfervé  diverfement.  Comète. 
J'attens  des  obfervations  exaétes  d'Hevelius.  Mort  de  Monfieur  de  Fermât  m'af- 
flige fort  't). 


3)  Régnier  de  Beaufort,  mort  en  1722,  était  d'abord  médecin,  mais  bientôt  il  embrassa  l'état 
ecclésiastique,  devint  abbé  de  San  Golgano  en  Toscane  et  plus  tard  ,  en  1680 ,  grand-vicaire 
de  L.  A.  de  Noailles,  évéque  de  Châlons- sur-Marne. 

'f)   Pierre  de  Fermât  mourut  le  12  janvier  1665. 


')   On  lit  à  la  fin  de  cet  extrait  : 

„Le  public  eft  obligé  de  la  communication  de  ces  deux  lettres  à  l'incom- 
parable Monfieur  Chapelain,  qui  ajoutant  à  fes  autres  belles  connoiflTances 
celle  de  la  Philofophie  la  plus  curieufe,  entretient  des  correfpondances  dans 
toute  l'Europe,  pour  eftre  averty  des  nouvelles  découvertes  qui  s'y  font. 

-)    Peut-être  s'agit-il  de 

Denis  Fournier,  qui  naquit  à  Segny  et  mourut  à  Paris  le  25  novembre  1683.  Il  fut  chirur- 
gien à  Paris  et  s'appliqua  surtout  à  la  prothèse. 

3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1294. 

■*)    Ici  finit  le  sommaire:  nous  faisons  suivre  l'extrait  du  Journal  des  Sçavans. 


CORRESPONDANCE.     1665.  223 


Extrait  d'une  Lettre  efcrite  de  la  Haye,  le  5  Février  166$  0- 

Le  Capitaine  Holmes,  à  fon  retour  a  fait  des  rapports  "),  touchant  l'utilité  des 
Pendules ,  qui  furpaffent  mon  attente.  Je  ne  m'eflois  pas  imaginé ,  que  les  horo- 
loges de  cette  première  conftruélion  reuflîroient  fi  bien,  &  j'avois  refervè  ma 
principale  efperance  pour  les  nouvelles.  Mais  puifque  celles-là  ont  défia  fervy 
avec  tant  de  fuccés,  &  que  ces  autres  font  encore  plus  juftes:  J'ay  d'autant  plus 
de  fujefl:  de  croire  que  l'invention  des  longitudes  fera  dans  fa  perfeftion  dernière. 
Cependant  je  vous  diray ,  touchant  ce  que  vous  avez  voulu  fçavoir  de  la  manière 
dont  Meflleurs  les  Eftats  ont  receu  ma  propofition  7),  lors  que  je  leur  ay  demandé 
le  privilège  pour  les  nouvelles  horloges ,  &  le  prix  confl:itué  à  l'invention  en  cas 
de  fuccés,  qu'ils  m'ont  accordé  ^)  fans  difficulté  ma  requeflie,  &  voulu  que  je  fifl^e 
porter  une  de  ces  horloges  dans  leur  afl^emblée,  pour  leur  en  expliquer  l'invention, 
&  enfuite  l'application  aux  longitudes  :  ce  que  j'ay  fait  avec  beaucoup  d'approba- 
tion *).  J'ay  publié  cette  femaine,  qu'on  expofera  en  vente  les  dites  horloges,  avec 
l'inftruftion  necefl"aire  '°)  pour  s'en  fervir  fur  mer;  &  ainfi  j'ay  franchy  le  pas.  On 
m'a  faiél  icy  l'objection,  qu'on  avoit  aufli  faite  chez  vous^"),  contre  la  jufl;eïïè  des 
Pendules;  à  fçavoir,  quoy  que  s'accordans  enfemble,  elles  pourroient  manquer 
toutes  deux,  a  caufe  que  l'air  en  un  temps ,  feroit  plus  efpois  qu'en  un  autre.  Mais 
j'ay  repondu  que  cette  différence,  s'il  y  en  a,  ne  fe  fait  aucunement  fentir  aux 
Pendules  :  puifque  les  obfervations  faites  de  jour  en  jour ,  &  continuelles ,  d'hyver 
jufqu'en  efl:è,  m'ont  fait  voir  qu'elles  fe  font  toufiours  accordées  avec  le  foleil. 
Pour  ce  qui  ell  d'imprimer  la  figure  de  ma  nouvelle  horloge;  je  le  differeray  en- 
core quelque-temps  :  mais  elle  paroiftra  pourtant  avec  toutes  fes  demonfi:rations , 
&  un  traité  des  Pendules  ")  que  j'ay  efcrit  ces  jours  pafTez ,  &  qui  efl  d'une  fpe- 
culation  fort  fubtile. 


5)   Une  traduction  de  cet  extrait  parut  dans  les  Pliilos.  Trans.  N°.  i,  du  6  mars  1665.  Voir 

la  Lettre  N°.  13 15. 
*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1315. 

7)    Voir  la  pièce  N°.  1278.  8j    Voir  la  pièce  N°.  i  279. 

^)    Ces  derniers  mots  ont  été  ajoutés  à  l'insu  de  Clir.  Huygens,qui  n'en  était  luillement content 

(Consultez  les  Lettres  Nos.  1337  et  1349). 
'°)  L'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1290. 

'')  Probablement  Huygens  désigne  ici  Is.  Vossius.  Consultez  les  Lettres  Nos.  125461  1328. 
'-)  Le  „Horologium  Oscillatorium",  qui  a  paru  en  1673. 


224  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=   1325. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

6    FÉVRIER     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

La  copie  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

La  lettre  est  la  réponse  aux  Nos.   1315  et  1318.     R.  Moray  y  répondit  par  le  No.    1329. 


Monsieur 


A  la  Haye  ce  6  février  1665. 


Vous  ne  doutez  pas  fi  j'ay  eftè  bien  aife  d'apprendre  la  Relation  ')  du  Capi- 
taine Holmes.  Vous  ne  pourriez  me  mander  rien  de  plus  agréable,  et  je  vous 
remercie  de  chaque  ligne  que  vous  avez  employée  a  me  raconter  fi,  particulière- 
ment rhifl:oire  de  cette  belle  Expérience.  Il  efl:  vray  que  je  ne  m'eftois  pas  pro- 
mis un  fi  bel  effefl:  des  horologes  de  cette  façon,  et  pour  mon  entière  fatiffaélion 
je  vous  prie  de  me  dire  ce  que  vous  et  vos  Meflieurs  de  la  Société  Royale  penfent 
de  cette  Relation,  fi  le  dit  Capitaine  femble  efl:re  homme  fincere  et  fur  la  foy  de 
qui  l'on  puifle  s'afliirer.  car  en  fin  je  m'eftonne  que  ces  horologes  ayent  efi:è  affez 
jufl:es  pour  pouuoir  par  leur  moyen  rencontrer  une  fi  petite  Ifie.  J'ay  grande 
impatience  de  veoir  ce  que  vous  m'en  promettez  par  efcrit  du  refte  de  fes  obfer- 
vations  car  par  la  je  jugeray  mieux  du  tout:  et  quand  la  vérité  de  l'expérience 
auroit  eftè  un  peu  au  deflbus  de  ce  qu'il  en  rapporte,  il  n'y  a  pas  de  doute  pourtant 
que  mes  nouuelles  horologes  ne  mettent  cette  affaire  dans  la  perfeftion  defirée. 
J'avois  défia  refolu  de  faire  publier  par  nos  gazettes-)  qu'on  les  expofoit  en  vente, 
et  la  deiïus  voftre  lettre  eftant  venue,  je  l'ay  fait  avec  plus  de  confiance,  y  adjou- 
tant  qu'on  en  avoit  pris  des  expériences  certaines.  Je  n'ay  pas  encore  ajufl:è  avec 
l'horologer  a  quel  prix  on  les  donnera,  mais  il  parle  de  300  livres  ou  d'avantage  la 
pièce;  qui  efl;  cher,  mais  aufli  y  a  il  beaucoup  d'ouurage.  Je  tafcheray  a  les  mettre 
au  plus  jufte  prix.  Combien  vous  femble  que  j'en  doibs  prétendre?  J'ay  penfé 
de  30  livres  ou  environ. 

J'efcrivis  hier  a  mon  Père  '')  touchant  le  Privilège  en  France,  que  puis  qu'il  en 
avoit  défia  parlé  au  Roy  et  qu'il  le  luy  avoit  prorais,  il  pourroit  facilement  le  faire 
expédier,  mais  parce  qu'il  fut  fur  le  point  de  partir  '')  je  luy  mande  voftre  propofi- 
tion  5)  d'y  emploier  Monfieur  l'Abbé  de  Beaufort.  Je  verray  quel  en  eft  fon  avis 
et  cependant  vous  pouvez  s'il  vous  plait  mander  a  Monfieur  l'Abbé  qu'il  en  veuille 
conférer  avec  mon  père  qui  ne  luy  eft  pas  inconnu.   Je  me  fouuiens  qu'il  fe  faifoit 


')    Voir  la  pièce  N°.  1315. 

■)    Consultez  la  Lettre  N°.  1324.  3^    Consultez  la  Lettre  N°.  1323. 

'')   Constantyn  Huygens,  père,  partit  de  Paris  le  26  mars  1665  [Dagboek]. 

5)    Probablement  dans  une  partie  que  nous  ne  connaissons  pas  de  la  Lettre  N°.  1315. 


CORRESPONDANCE.     1665.  12^ 


fort  d'obtenir  l'Expédition  de  Monfieur  le  Chancelier  ^)  fans  rien  payer,  qui  au- 
trement a  ce  qu'on  dit  prend  3  ou  400  livres  pour  le  fceau. 

J'ay  penfè  que  pour  avoir  une  des  nouuelles  horologes  vous  pourriez  prier 
Monfieur  Downing  ')  de  s'en  vouloir  charger  puis  qu'on  dit  qu'il  partira  dans 
peu.  Je  fuis  fans  referve 

Monsieur 

Voftre  très  humble  et  très  obeiffant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 

Il  y  a  long  temps  que  Monfieur  Slufe  m'a  prié  ^^  de  fcavoir  de  vous  fi  Monfieur 
Hobbes  a  fait  imprimer  ^')  contre  luy  qui  avoit  rofutè  par  efcrit  fa  faufTe  duplica- 
tion du  cube.  J'ay  toufjours  oublié  de  vous  le  demander  mais  je  croy  qu'il  n'en 
efi:  rien  par  ce  que  vous  me  l'auriez  fait  fcavoir.  Monfieur  Auzout  attend  quel 
jugement  l'on  fera  chez  vous  de  fes  Ephemerides  '°)  du  comète.  Je  diffère  de  luy 
en  ce  qu'il  le  met  par  delTus  Saturne,  et  moy  entre  noilre  orbe  et  celuy  de 
Mars  "). 

La  Société  a  fujeét  de  fe  rejouir  de  l'occafion  de  tant  d'Illufi:res  perfonnes,  qui 
ne  luy  fera  pas  feulement  honorable  mais  auffi  profitable  comme  j'efpere. 

A  Monfieur 

Monfieur  Moray 

Chevalier  et  du  Confeil  Prive  du  Roy 
pour  les  affaires  d'Efcoffes. 
A 
dans  Whithall  Londres. 


*)    Pierre  Ségnier.  Consultez  la  Lettre  N°.  492,  note  i. 

')  Sir  George  Downing,  fils  d'Emmanuel  Downing  du  Inner  Temple  et  de  Lucy  Wintlirop, 
naquit  en  août  1623  et  mourut  en  juin  1682  à  Londres.  En  1638  il  partit  avec  ses  parents  vers 
la  Nouvelle  Angleterre,  où  il  compléta  son  éducation.  En  1650  il  servit  en  Angleterre  sous 
Olivier  Crorawell,  et  plus  tard  comme  diplomate  sous  Charles  IL  II  fut  envoyé  plusieurs 
fois  aux  Provinces-Unies.  Il  épousa  Frances  Howard  de  Naworth,  et  donna  son  nom  à  la 
Downing-street  à  Londres. 

**)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 267 ,  du  4  novembre  1664. 

^  j    Nous  ne  connaissons  aucun  ouvrage  de  Th.  Hobbes  écrit  contre  R.  F.  de  Sluse. 

'^)  Voir  Touvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  13 10,  note  i. 

")  Pendant  la  période  du  2  décembre  1664  au  30  janvier  1665  la  distance  de  la  comète  au  soleil 
varia  de  1,03  à  1,40,  en  prenant  comme  unité  la  distance  moyenne  de  la  terre  au  soleil  ;  la 
distance  moyenne  de  Mars  au  soleil  est  1,52  ,  celle  de  Saturne  9,54. 

Œuvres.  T.  V'  op 


>26  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   1326. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huvgens. 

6    FÉVRIER    1665. 

La  lellrc  se  trouve  à  /.eiden,  coll.   Hiiyi^ens. 
Elle  est  In  rélinnse  aux  Nns.   1301   et  131 1.     Chr.  Iluygens  y  répondit  par  le  No.   1339- 

A  Whitehtill  ce  27.  Janvier   1665. 
Monsieur 

De  la  façon  que  Je  me  trouue  prefqne  toufiours  interrompu  en  vous  efcriuant 
il  y  a  apparence  que  chacune  de  vos  lettres  men  couftera  pour  le  moins  deux  ou 
trois.  Mais  ces  interruptions,  me  redoublent  l'apetit  defcrire,  comme  fi  Ion  me  fai- 
foit  leuer  de  Table  deuant  que  d'auoir  bien  commencé  à  manger,  la  fatiffaétion 
que  vous  témoignez  receuoir  en  lifant  mes  lettres,  tout  mal  bafties  qu'elles  font 
m'y  pouffe  bien  fort,  d'une  parc;  et  d'ailleurs  le  contentement  que  Je  recois  par 
ce  Commerce  my  porte  auec  violence,  puifque  peu  s'en  faut  que  Je  ne  me  perfuade 
que  Je  vous  entretiens  de  bouche  tout  le  temps  que  J'ay  la  plume  en  la  main,  il 
faut  donc  que  Je  reprenne  le  fil  de  vos  dernières  ou  Jay  brifé  la  femaine  pafiee  '). 

Puifque  vou  comprennez  bien  ce  que  Jay  voulu  dire  dans  mes  précédentes  -) 
de  la  Refraftion  du  Soleil,  il  n'eft  pas  necefiaire  que  Je  m'en  explique  d'auantage. 

Ce  que  vous  dites  du  calcul  qu'il  faudra  pour  trouuer  la  hauteur  du  Soleil  par 
l'heure  de  Ihorologe  &c.  n'efl:  pas  grande  chofe,  et  a  mon  auis  il  vaudra  bien  la 
peine  puifque  fi  Je  ne  me  trompe  il  ny  a  point  d'autre  moyen  fi  exacte  ni  fi  facile. 

Le  Quadrant  de  Monfieur  Hook  efl:  prefque  acheué,  nous  le  deuons  voir  Mer- 
credy  prochain  3),  et  vous  en  aurez  après  la  defcription. 

Quoy  que  ce  Quadrant  fera  fort  bien  laffaire,  en  prennant  les  fécondes  minu- 
tes des  degrez  de  Hauteur,  neantmoins  Je  crois  que  nous  tafcherons  d'auoir  un 
Quadrant  a  Soleil  qui  monfl:rera  les  fécondes  minutes  des  heures  aufll,  afin  de  voir 
de  temps  en  temps  la  variation  des  refraftions  &c. 

J'attends  par  Vofl:re  première  les  Inftruétions  ^')  que  vous  auez  publiées  tou- 
chant l'Vfage  des  Horologes  a  pendule.  Aufll  tofl:  que  la  Patente  aura  pafl^e  le  feau 
nous  en  publierons  icy  de  femblables  Jnflrruftions. 


'  )    Voir  la  Lettre  N°.  1 3 1 8. 

')    Consultez  la  Lettre  N°.  1280  et  la  Lettre  N°.  1301  de  Chr.  Huygens. 

3)  Ce  ne  fut  que  dans  la  séance  du  22  février  1665  (V.  st.)  que  Hooke  montra  ce  quadrant;  le 
rayon  n'en  était  que  de  17  pouces;  chaque  degré  (et  non  pas  „minute"  comme  le  dit  Birch) 
du  limbe  mesurait  '/s  de  pouce,  et  pouvait  se  diviser  en  six  parties.  Le  tout  était  construit 
avec  une  extrême  précision. 

"t)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 290. 


CORRESPONDANCE.     1665.  II^J 

La  Calefche  de  Monfieur  De  wSon,  a  deux  flefches  fixez  a  l'effieu  des  Roues, 
en  forte  que  les  bouts  en  fortent  par  derrière  l'effieu  de  3  à  4  pieds  comme  peut 
eftre  vous  comprendrez  par  ce  mefchant  crayon  que  Je  vous  detrace  bien  à 
la  halte. 


Tout  le  Corps  et  l'Effieu  en  font  de  fer.  depuis  i.i  iufqu'a  3.3  il  y  a  15.  ou  16. 
pieds,  les  Flefches,  à  lendroit  marqué  4.4.  fe  feparent  en  deux  branches,  dont 
l'une  s'attache  a  lEffieu  et  l'autre  fen  va  deflbubs  l'Effieu  en  montant  et  finit  en 
fpirale ,  le  tout  eftant  comme  un  Refibrt  fur  le  bout  du  quel  pend  le  Corps  de 
la  Calèche  fait  comme  celuy  dun  Carofl^e  ordinaire  pour  deux  perfones.  les  deux 
bouts  3.3  ne  font  quenuirons  de  la  hauteur  de  5  pieds  comme  les  Roues ,  et  les 
deux  refîbrts  ou  branches  de  fer  marquez  1.1  portent  le  deuant  du  Corps  de  la 
Calèche  et  ne  font  pas  plus  hauts  que  lEffieu,  auxquels  il  eil:  attaché  court,  les 
deux  branches  1.1  eftant  enclauces  dans  l'endroit  ou  les  Flefches  font  diuifez  en 
branches  au  lieu  marqué  44. 

Je  Crois  que  vous  comprendrez  alTez  bien  par  cecy  ce  que  ceil:  que  cette  Ca- 
lefche. la  Diilance  depuis  1.1.  à  3.3.  efl  de  6.  a  7.  pieds,  et  lun  et  l'autre  diftant  de 
l'Effieu  en  telle  proportion  que  le  Centre  du  poids  de  la  calefche  et  ce  qui  eil 
dedans  gifl:  au  deuant  de  l'Effieu  enuirons  6.  poulces.  Mais  vous  y  verrez  aïïèz 
fans  que  Je  perde  du  temps  a  vous  le  defcrire  plus  exaélement.  Au  relie  il 
eft  fort  doux,  le  poids  gill  au  deffijs  de  leffieu  quelque  15.  ou  16.  poulces.  de 
forte  que  de  foy  mefme  il  eft  plus  aifé  a  verfer  que  la  Chaife  Roulante,  mais  ne 
le  fcaura  pourtant  faire  a  moins  que  le  Cheual  tombe  du  Collé  non  plus  que 
l'autre ,  eftant  attaché  beaucoup  plus  ferré  a  la  fclle  que  n'eft  la  Chaife  roulante. 

Voftre  penfee  touchant  les  petits  Thermomettres  eft  bonne,  ils  peuuent  fervir 
a  mille  petites  expériences  comme  celle  que  vous  marquez.  Comme  a  mefurer 
le  degré  du  fang  qui  eft  nouuellement  tiré  dune  veine,  de  l'urine  nouuellement 
uuidé  et  plufieurs  autres  dont  nous  auons  autre  fois  parlé  dans  noftre  Aiïcmblee  s). 


5)    Nous  n'avons  pas  trouvé  de  traces  de  ces  expériences. 


228  CORRESPONDANCE.     1665. 

Nous  auons  des  Thermomètres  faits  en  fpiral  qui  tournent  autour  dun  Effieu, 
dont  le  moindre  Mouuement  marque  fur  un  grand  cercle  un  grande  efpace.  Mais 
il  n'eft  pas  aïïèz  délicat.  Mais  ccluy  que  vous  dites  auoir  efte  fait  a  Florence 
n'aura  pas  efte  fait  de  la  forte,  feulement  le  tuyau  en  a  efte  contourné  en  fpirale, 
ce  qui  eft  aftez  difficile  a  faire  en  enforte  qu'il  ny  ait  point  dinegalité. 

Quant  a  la  mefure  vniuerfelle  du  froid  Monfieur  Hook  croit  en  eftre  venu  à 
bout  fi  ce  n'eft  qu'un  mefme  degré  de  froid  n'eft  pas  toufioars  capable  dengen- 
drer  de  la  glace.  Mais  il  a  marqué  dans  fes  Thermomètres  l'endroit  ou  eft  la 
fuperficie  de  la  liqueur  fi  bien  qu'il  a  bien  rencontre  en  plufieurs  expériences,  en 
ayant  drefte  plufieurs  Thermomètres  fur  le  mefme  pied  et  dans  les  mefmes  pro- 
portions du  Tuyau  et  du  Globe,  il  croid  qu'il  ne  refte  plus  de  difficulté.  Mais  nous 
ne  demandons  pas  qu'il  nous  en  rende  comte  qu'il  n'en  ait  fait  toutes  les  expé- 
riences quil  pourra  faire  durant  cet  hyuer.  Cependant  il  en  a  fait  faire  quelques 
uns  pour  moy  dont  Je  tafcheray  de  vous  faire  tenir  un  par  Sir  Guillaume  Dauid- 
fon  que  Je  vous  ay  cy  deuant  ''')  nommé,  et  qui  vous  apportera  auffi  les  Obferua- 
tions  Microfcopiques  ")  de  Monfieur  Hook. 

Monfieur  le  Doftor  Wren  a  entre  les  mains  toutes  les  obferuations  que  nous 
auons  eues  de  toutes  parts  de  la  Comète  et  nous  en  doibt  dire  fes  penfees  bientoft. 
Je  vous  en  feray  part,  fans  vous  en  dire  autre  chofe  iufqua  ce  que  Je  les  aye,  finon- 
que  les  Voftres  comnie  auffi  les  Noftres  ne  faccordent  point  auec  les  prediélions 
de  Monfieur  Auzouft,  qui  nous  en  a  enuoyé  plufieurs  copies,  la  Comète  fe  voit 
encore  icy.  Je  la  vis  auanthier  fituee  a  l'égard  des  Cornes 
°  d'Aries  ^)  à  peu  près  comme  cy  deflbubs,  mais  fans  queue  et 

comme  de  la  mefme  Grandeur  que  la  moindre  des  deux  dites 
o  Cornes.  Mais  au  refte  il  faut  fen  remettre  a  Monfieur  Wren. 

o  Jl  me  refte  encore  plufieurs  chofes  a  vous  dire  fur  le  fuiet  de 

voftre  dernière  du  i6. 
^  ®  Je  feray  aife  de  voir  vos  remarques  fur  les  prediélions  de 

Monfieur  Auzout. 
Le  défaut  que  vous  trouuez  dans  une  des  examples  données  dans  le  papier  que 
Je  vous  ay  enuoyé  ^)  touchant  l'ufage  des  Horologes  a  pendule ,  n'eft  pas ,  à  mon 
auis,  confiderable:  et  fi  vous  l'obferuez  bien,  veu  qu'il  y  a  un  mélange  de  trois  ex- 
emples à  la  fois,  que  de  la  façon  qu'elle  eft  couchée  le  calcul  en  eft  plus  courte 
qu'il  n'en  auroit  efté  fi  elle  auoit  efté  faite  comme  vous  dites ,  qui  eft  a  la  vérité  la 
méthode  la  plus  naturelle  et  plus  facile  lors  qu'il  ne  fagit  que  du  calcul  dune  Mon- 
ftre  feule  ou  de  plufieurs  eftans  adiuftees.  puifquau  lieu  de  trois  additions  quil  au- 


"5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 3 1  8.  '')   C'est-à-dire ,  sa  „Micro!j;raphia." 

S)    L'étoile  la  plus  proche  de  la  comète  est  ;',  la  suivante  (?  et  la  plus  éloignée  a  du  Bélier. 
^)    Avec  sa  lettre  du  16  décembre  1664  (V.  st.),  que  nous  ne  possédons  pas. 


CORRESPONDANCE.     1665.  22^ 

roit  falu  faire  pour  réduire  les  trois  montres  a  la  vrayc  heure  du  Soleil  la  ou  les 
montres  auront  elle  adiuftees  au  Soleil,  il  ne  fait  que  foubftraire  une  fois  du 
Soleil,  les  minutes  et  fécondes  marquées  pour  le  iour  dans  la  Table,  pour  rendre 
le  comte  égal,  et  puis  y  ayant  par  l'uppofition  une  des  3  montres  ou  Horologes  qui 
vas  trop  vifte,  il  faudroit  foubftraire  de  la  vifteïïe  et  puis  adioulTrer  au  demeurant 
les  minutes  et  fécondes  de  la  Table,  ce  qui  auroit  eftè  un  peu  plus  embarradant. 
Enfin,  de  la  façon  que  ces  Jnftruftions  ordonnent  ladiuftement  des  Horologes,  eft 
qu'en  fcachant ,  la  vraye  heure  par  le  foleil ,  pour  bien  placer  les  Jndices  de  l'Ho- 
rologe,  il  en  faut  foubftraire  les  minutes  et  les  fécondes  marquées  pour  ce  iour  là. 
Mais  ceft  trop  dit  fur  fi  peu  de  chofe.  Seulement  il  feruira  que  cela  napas  efte 
fait  par  megarde. 

Tout  le  monde  vous  remercie  pour  la  diuifion  qui  marque  les  troifiefmes  minu- 
tes pour  mefurer  la  viftefl"e  des  corps  deicendants.  Je  lay  donné  a  Monfieur  Hook: 
qui  dit  après  lauoir  examiné  que  les  diuifions  font  faites  a  ce  qu'il  en  peut  fçauoir 
comme  il  lentendoit,  en  difant  qu'elles  font  faites  dans  la  proportions  des  Sines. 
Ceft  a  dire  que  prennant  une  ligne  droite  égale  a  la  portion  du  cercle  donne 
pour  la-  plus  grande  excurfion  du  pendule,  et  la  diuifant  dans  la  proportion  des 
fines,  puis  marquant  cette  portion  de  cercle  comme  fi  ceftoit  cette  ligne  courbée 
les  marques  ou  diuifions  y  marquées  feront  celles  qui  font  requifes. 

Me  voycy  a  lordinaire  contrainét  de  coupper  icy.  Jauois  quelques  autres  cho- 
fes  a  vous  dire  qui  me  fourniront  afiez  de  matière  pour  une  autre  lettre  '°j  la  fc- 
maine  qui  vient.  Je  fuis  de  tout  mon  coeur 

Monsieur 

Vollre  très  humble  trelbbeiffant  et 
très  aiïeélionné  feruiteur 
Sans  relire.  R.  Moray. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  ue  Zulichem 
XX  A  la  Haye. 


'°)  Consultez  la  Lettre  N°,  1329. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


N=   1327. 

Christiaan  Huygens  h  A.  Auzout. 

12    FÉVRIER     1665. 

La  in'nuite  se  Irntire  à  Le'iâcn ,  coll.  Iliiygeiis. 
A.  Aiizdut  y  répondit  par  le  No.   1346. 

\  AUZOUT, 

le   12  février   1665. 

Ne  m'avoic  pas  demandé  les  copies  de  fa  lettre.  ')  je  la  luy  envoie  et  les  autres 
auflî,  tout  ce  qu'il  y  a  du  comète,  n'ayant  pu  trouuer  de  copifte  qui  put  lire  voftre 
efcriture.  la  comète  a  afTeurement  païïe  par  deiïlis  le  bec  du  corbeau ,  et  mon  ob- 
fervation  efl:  très  certaine.  J'ay  dit  ")  que  le  chemin  du  comète  continué  retrorfum 
coupoit  l'Ecliptique  au  4°.  de  =Q=.  c'efi:  a  dire  en  continuant  ce  chemin  comme  fi 
c'eftoit  un  grand  cercle  dont  il  diffère  peu. 

Je  ne  m'eftonne  pas  que  le  Jefuite  de  Bordeaux  3)  foit  tombé  "t)  dans  la  mefme 
hypothefe  de  la  ligne  droite  puis  qu'elle  eil:  dans  le  traité  de  Kepler  de  Cometis  5) 
qui  donne  la  méthode. 

point  prié  de  ne  comuniquer  a  perfonne  vos  penfees. 

de  trouuer  la  trajeftoria  refta  de  la  comète  en  appliquant  la  règle  fur  les  lignes 
qu'il  appelle  viforias,  et  il  tache  auffi  de  la  pofer  tellement  que  le  mouuement  de 
la  comète  foit  toufjours  égal,  mais  quand  il  ne  le  peut  trouuer  il  prend  par  con- 
trainte lé  mouvement  accéléré  ou  retardé,  au  lieu  du  quel  et  mieux  a  mon  avis  l'on 
pourroit  courber  un  peu  le  chemin  de  la  comète  pour  fatiffaire  aux  lieux  obfervez. 
J'attens  auffi  des  obfervations  exaftes,  et  Ton  ")  m'en  a  promis  de  Leyden  il  y  a  long 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  d'Auzout  à  Clir.  Huygens,  ni  aucun  des  autres  papiers 

relatifs  à  la  comète;  il  paraît  que  Clir.  Huygens  lui  a  tout  renvoyé. 
°)    Consultez  les  Lettres  Nos,  1310  et  131 1_. 
5}    Ignace  Gaston  Pardies,  fils  d'un  conseiller  au  parlement  du  Roi,  naquit  en  1636  à  Paris,  où 

il  mourut  d'une  fièvre  maligne  le  22  avril  1673.  Admis  cliez  les  Jésuites  en  1652,  il  enseigna 

bientôt  les  belles-lettres  et  la  philosophie  à  Pau,  et  plus  tard  .les  mathématiques  au  collège 

de  Louis  le  Grand  à  Paris. 
'')   J.  G.  Pardies,  DiiTertatio  de  motu  et  natura  Cometarum.  Burchigalae  apud  Petrum  du 

Cocque.  1665.  in- 12°. 

avec  la  traduction  française  : 

J.  G.  Pardies,  Remarques  sur  la  comète  et  autres  Phaenomenes  extraordinaires  de  ces 

temps.  Bordeaux,  G.  de  la  Court,  1665.  in-8°. 
5)    Consultez  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  13 17,  note  6. 
'')    Probablement  Kechelius  à  HoUenstein.  Voir  la  Lettre  N°.  1297. 


CORRESPONDANCE.     1665.  23  1 

temps,  mes  penfees  a  Thevenot  ").  Succès  des  pendules  *)  a  Mon  Père  et  Mon- 
fieur  Chapelain. 

II  y  a  long  temps  que  j'ay  mandé  la  retraétation  du  Père  Fabri  »).  dernière 
obfervation  du  Comète,  en  .    . 


N=   1328. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 

13    FÉVRIER     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1324.       Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1337. 

Monsieur 

je  ne  reçois  point  de  lettres  qui  me  foient  plus  agréables  que  les  voftres  mais 
plus  elles  me  plaifent  moins  pretenfje  les  pouuoir  exiger  de  vous  au  milieu  des 
fortes  applications  qui  vous  attachent  a  vollre  cabinet,  pour  Ivtilite  du  Public 
dont  l'interefl:  m'eft  préférable  au  mien  propre.  Jugés,  Monfieur,  fur  ce  pied 
là  combien  je  dois  eftre  touché  de  vos  foins  lorfque  vous  fufpendés  vos  eftudes 
pour  me  fatiffaire  en  me  communiquant  le  fucccs  de  vos  Pendules  ')  dans  le  grand 
Golfe  de  la  Mer  Atlantique.  Et  en  vérité  j'y  ay  toufjours  pris  trop  de  part  pour 
ne  mériter  pas  que  vous  m'en  donnafliés  la  joye  des  premiers ,  et  fi  je  l'ofe  dire 
vous  auriés  fait  vn  peu  de  tort  à  mon  amitié  fi  vous  me  l'eufllés  laifTe  apprendre 
par  vne  autre  voye  que  par  la  voftre.  Je  fuis  fi  déclaré  pour  vous  et  fi  connu  le 
plus  chaud  de  vos  Partifans  que  Ion  n'en  attend  de  nouuelles  que  par  moy  et 
qu'on  m'auroit  creu  mal  auec  vous  fi  la  publication  en  euft  efté  faitte  en  cette 
Cour  par  vn  autre.  Voila  donc  le  fameux  Secret  des  Longitudes  trouué  et  trouué 
par  vous  a  voftre  grand  honneur  et  au  grand  bien  de  la  Société.  Voila  vne  des 
merueilles  du  Monde  opérée  par  l'excellence  de  voftre  Génie  et  par  la  juftefTe  de 
vos  Spéculations;  et  ni  vous  ni  le  Monde  n'aurés  plus  qu'à  en  recueillir  le  fruit 


")    Voir  la  Lettre  N°.  1317. 

^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1324. 

*)    Consultez,  entre  antres,  les  Lettres  Nos.  1294  et  1304. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  13 15. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


qui  auoic  cftc  plus  defiré  qu'efperé.  L'objeftion  de  noftre  Ami  '^  fur  la  diuerfité 
des  airs  félon  celle  des  climats  et  des  Temps  ne  me  fait  plus  de  peine  a  l'efprit 
après  Iheureiife  Expérience  3)  dont  Monfieur  de  Moray  vous  a  informé  et  celle 
que  vous  aués  faitte  vous  mefme  durant  le  cours  d'une  année  dans  la  différence  des 
faifons  qui  ne  pouuoient  manquer  dauoir  des  températures  diuerfes  fans  que  dans 
le  mouuement  du  Pendule  vous  ayés  remarqué  aucune  diuerfité.  J'auois  imagine 
mefme  que  dans  le  cas  de  l'air  efpais  la  refiftance  quil  doit  faire  au  jeu  du  Pendule 
modérant  fon  branflc  pourroit  a  chaque  extrémité  des  vibrations  arrefter  imper- 
ceptiblement quelques  inftans  fon  jeu  deu^nt  qu'il  repafTaft  vers  l'autre  extré- 
mité et  par  cette  petite  fufpenfion  de  mouuement  compenfer  les  momens  qu'il 
auroit  employés  a  pouffer  plus  loin  fon  aftion  dans  vn  air  plus  libre,  et  que  par 
la  le  temps  reuiendroit  a  la  proportion  qu'il  gardoit  auant  que  cette  efpailTeur 
d'air  luy  euft  ferui  d'obftacle,  et  ce  qui  me  donnoit  lieu  de  le  croire  eft  ce  qui 
femble  élire  receu  pour  vray,  que  quand  vn  mobile  a  efté  porté  auffi  haut  que  la 
force  mouuante  l'a  pu  faire  aller,  il  demeure  vn  moment  en  repos  auant  que  de 
defcendre.  Voyés  Monfieur  ce  qu'infpire  l'affeftion  quand  elle  eft  ardente ,  et 
combien  elle  eft  ingenieufe  a  chercher  des  expediens  pour  maintenir  ce  qu'elle 
veut  qui  reufliiïè.  Vous  en  jugerés  en  maiftre  et  fi  c'eft  vne  vifion  vous  la  rece- 
urés  comme  vn  enfant  de  mon  zèle  pour  vous  et  comme  vne  innocente  erreur  dont 
je  ne  refpons  en  aucune  forte.  Pour  moy  qui  fuis  perfuadé  de  la  vérité  de  voftre 
propofition  fans  m'engager  dans  la  recherche  des  raifons  qui  la  rendent  vraye  je 
me  contenteray  de  la  faire  fcauoir  a  tous  nos  Mathématiciens,  Phyficiens  et  cu- 
rieux des  belles  Defcouuertes  afin  que  fi  je  ne  vous  puis  feruir  de  mon  efprit  je 
vous  férue  au  moins  de  ma  voix  et  que  mes  foins  contribuent  félon  leur  foibleïïe 
a  voftre  réputation. 

En  recompenfe  je  vous  fupplie  de  ne  fouffrir  pas  que  j'en  ignore  la  fuite  et  que 
je  fois  toufjours  des  premiers  qui  en  fâche  le  progrès  foit  pour  la  confirmation  de 
cette  vérité  illuftre  foit  pour  les  auantages  qui  vous  en  reuiendront  du  cofté  de 
l'intereft.  J'approuue  au  refte  que  vous  n'expofiés  pas  jufques  la  la  méthode  de  la 
conftruftion  de  la  Machine  'f)  ni  les  raifons  demonftratiues  qui  en  eftablifi"ent  la  foli- 
dité.  Mais  fi  toft  que  vous  vous  en  ferés  alTuré  le  fruit,  il  faudra  la  juftifier  par  les 
preuues  félon  voftre  refolution  et  en  faire  l'offrande  auffi  bien  que  des  autres 
Traittés  dont  nous  auons  parlé ,  au  Monarque  qui  vous  a  preuenu  de  fcs  grâces. 
J'ay  bien  de  la  joye  que  fur  les  expériences  du  Campani  le  Père  Fabri  ait  efté  ré- 
duit a  confeiïer  la  debte  touchant  voftre  Syftcme  Saturnien.  Cela  ferme  bien  la 
bouche  a  l'Enuie  et  vous  met  bien  au  deffiis  des  Oppofitions.  Je  n'auois  point  ouy 


-)    Il  s'agit  de  Is.  Vossiiis.  Consultez  la  [.ettrc  N°.  1254. 

3)    Consultez  la  Lettre  N°.  13 15. 

•t)    La  nouvelle  Invention  de  Thorloge.  Consultez  la  Lettre  ]N!°.  1285. 


CORRESPONDANCE.     1665.  233 


parler  de  tes  Expériences  du  Campani  et  ne  fcay  encore  en  quoy  elles  confiftenr. 
Vous  n'aurés  pas  failli  a  approfondir  ce  qu'on  nous  a  dit  icy  du  Limbe  rond  de 
voilre  Anneau  de  Saturne  ^^.  Ce  bruit  venoit  d'Angleterre  ou  voftrc  gloire  fait  mal 
aux  yeux  a  quelques  vns.  J'auray  vne  grande  confolation  de  voir  en  fon  temps 
voftre  Traitte  des  Pendules  *)  et  la  fubtilité  de  voftre  fpeculation  la  deffiis.  Car  je 
me  promets  que  vous  m'efclaircirés  de  tout  par  vos  premières ,  comme  de  ma 
part  je  feray  tout  ce  que  je  croiray  qui  regarde  voftre  bien  en  ces  quartiers  y 
eftant  obligé  par  la  profeflion  que  je  fais  d'eftre  très  fincerement 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeifïant  feruiteur 
Chapelain. 

De  Paris  ce  13.  Feurier  166^. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christianus  Huggens 
Gentilhomme  Hollandois 

A  la  Hâve. 


N=   1329. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

13    FÉVRIER    1665. 

La  lettre  se  trouve  h  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est    II  réponse  aux  Nos.  1311  et  1325.'    Clir.  Huygens  y  répondit  par  les  Nos.  1338  et   1345. 

A  Whitehall  ce  3  Feurier   1665. 

Monsieur 

Deuant  que  Je  falTe  refponce  a  Voftre  dernière  du  6  ')  il  faut  que  Je  voye  fi  J'ay 
quelque  chofe  a  vous  dire  fur  vos  précédentes ,  ayant,  a  lordinaire  efté  interrompu 


5)   Consultez  la  Lettre  N°.  1285. 

'')    Le  Horologium  Oscillatorium,  publié  en  1673 


')   Voir  la  Lettre  N°.  1325. 

Œuvres.  T.  V.  30 


134  CORRESPONDANCE.     1665. 


deuant  que  de  pouuoir  acheuer  ma  dernière  ^).  Je  voy  qu'il  me  refte  a  vous  dire 
que  J'ay  les  Obferuations  Microfcopiques  s)  preftes  pour  vous  enuoyer  par  le  Sieur 
Guillaume  Dauidfon  qui  doibc  partir  dans  peu  de  Jours,  pource  qui  eft  du  vaif- 
l'eau  du  Cheualier  Petty  Mylord  Brouncker  et  moy  lauons  efté  voir  ce  matin.  Ses 
Grands  mafts  font  mis  mais  il  ne  iera  pas  encore  prelle  pour  vn  voyage  qu'il  va 
faire  encore  de  3.  ou  4.  femaines.  Nous  ne  fçauons  encore  rien  dire  de  ies  qua- 
litez;  mais  vous  en  fçaurez  ce  que  nous  apprendrons. 

Quant  a  la  Gazette  des  Scauants ,  Nous  en  auons  veu  un  eïïay  :  mais  on  y  trouue 
défia  a  redire.  Vous  dires  bien  que  la  chofe  pourra  eilre  utile  pourueu  qu'on  ne 
la  galle  point  ■*).  Monfieur  Oldenbourg  nous  a  fait  voir  un  efchantillon  d'un  fcm- 
blable  deiïein  5^  bien  plus  philofophique,  et  nous  faifons  eftat  de  l'y  engager,  fil 
fe  peut  faire.  Jl  ne  fe  méfiera  pas  des  chofes  Juridiques  ny  Theologiques,  mais 
outre  les  chofes  philofopbiques  qui  nous  viennent  de  delà  la  mer  il  publiera  les 
expériences,  aux  moins  les  chefs,  qui  fe  font  icy.  mais  ce  ne  fera  quune  fois  le 
mois,  en  Anglois,  et  une  fois  en  trois  mois,  en  latin.  Voyla  tout  ce  que  Jay  a  vous 
dire  fur  le  fuiet  de  vos  précédentes. 

Je  n'ay  pas  veu  le  Capitaine  Holmes  depuis  qu'il  m'a  fait  la  relation  de  fes 
Horologes.  Mais  il'')  depuis  répété  la  mefme  choie  a  My  Lord  Brouncker.  il  eftoit 
alors  prifonier  en  la  Tour.  Jl  en  eft  maintenant  forty,  mais  Je  ne  fcay  point  encore 
fon  logis,  a  noilre  première  rencontre  Je  prétends  auoir  de  luy  par  efcrit  tout  ce 
qu'il  fcait  dire  d'auantage  de  fes  Horologes.  Vous  pouuez  bien  cron-e  que  toute 
noftre  Société  a  efte  rauy  d'apprendre  cette  belle  expérience  de  ces  Horologes, 
pour  moy  Je  ne  doubte  plus  qu'il  ne  donnent  a  connoiftre  l'heure  qu'il  eil:  au  lieu 
ou  ils  auront  efté  adiuftez ,  qu'on  ne  la  puifl^e  fçauoir  par  aucun  inftrument  ou  in- 
uention  praftique  iufquicy  fur  mer ,  au  lieu  ou  l'on  eft ,  foit  par  le  foleil ,  foit  par 
les  eftoiles  &c.  Au  refte  Je  ne  doubte  nullement  la  véracité  de  Holmes  :  neant- 
moins,  comme  en  me  racontant  l'hiftoire  de  Icxperience  qu'il  a  faite,  il  fen  rapor- 
toit  aux  Capitaines  et  Maiftres  des  autres  3.  vaifl^eaux  qui  eftoyent  en  fa  Com- 
pagnie Je  prétends  fçauoir  deux  le  plus  toft  que  Je  puis ,  fi  toutes  chofes  fe  font 
paflees  precifement  comme  il  nous  les  a  racontées. 

J'approuc  ce  que  vous  auez  fait  touchant  les  horologes.  Ce  que  vous  en  auez 
dit  en  termes  Généraux  eft  audelà  de  toute  exception.  Mais  Je  prétends  faire 
inférer  cette  expérience  tout  au  long  dans  Ihiftoire  de  noftre  Société  '')  qui  eft 
maintenant  dans  la  préfixe ,  après  lauoir  bien  examinée. 


^)  Voir  la  Lettre  N°.  1326.  s)    La  Micrographia  de  R.  Hooke. 

"*)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 3 1 1 . 

5)  Le  premier  numéro  des  Philosophical  Transactions  parut  le  6  mars  1665  (V.  st.). 

'')  Intercalez:  a. 

'')  En  effet,  les  deux  premiers  livres  de  l'Histoire  de  la  Société  Royale  de  Sprat  (voir  la  Lettre 


CORRESPONDANCE.     1665.  235 


Jl  me  fcmble  que  le  prix  dont  parle  Voftre  Horologer  ^)  eft  bien  au  delà  de  la 
raifon,  fi  ce  n'eftque  voftre  nouuelle  addition  rend  l'ouuragc  beaucoup  plus  grand, 
et  plus  difficile.  Icyje  croy  que  nous  les  aurons  bien  pour  15.  ou  16.  pièces  Livres 
Sterling,  la  pièce  tels  que  nous  auons  faits.  Mais  auffi  toft  que  J'auray  receu  l'horo- 
loge  que  vous  m'allcz  cnuoyer ,  Je  fcauray  bien  tofl  a  quel  prix  on  les  fera  icy. 
Ce  qui  rend  le  prix  fi  confiderable  eft,  que  pour  un  long  voyage  il  eft  fort  nccef- 
faire  que  chaque  Nauire  en  aye  deux ,  pour  preuenir  les  accidents  qui  pourront 
arriuer.  et  on  aura  quelque  peine  a  refoudre  a  donner  5.  ou  600.  francs  pour  un 
couple  de  ces  Horologes.  Touteffois  quand  leiu-  utilité  fera  bien  connue ,  peut 
eftre  ny  trouuera  t'on  pas  tant  de  difficulté  quau  commencement,  pour  ce  qui  eft 
de  la  fomme  que  les  Horologeurs  doiuent  donner  pour  le  priuilege  den  faire;  il 
me  femble  que  les  30.  francs  que  vous  nommez,  par  pièce,  eft  fort  raifonable 
principalement  fils  font  fi  chers ,  comme  vous  dites  :  car  ce  n'en  eft  que  la  dixième 
partie.  Je  traitteray  icy  aufll  auec  quelques  Maiitres  pour  voir  ce  qui  fy  peut 
faire,  quant  J'auray  receu  celuy  que  vous  deftinez  pour  moy. 

Jefcriray  fi  plaift  à  dieu  àMonfieur  lAbbé  de  Beaufort^*)  lundy  prochain  comme 
vous  me  confeillez.  il  eft  en  bon  crédit  a  la  Cour,  et  a  des  habitudes  auec  les 
honeftes  gens,  et  J'entreprends  de  lengager  d'agir  dans  l'affaire  félon  qu'il  fera 
concerté  entre  luy  et  Monfieur  Voftre  père  comme  fi  ceftoit  pour  ion  propre  frère. 
Nous  ne  fçauons  rien  icy  du  départ  de  Monfieur  Dov^^ning  '°).  touteffois  Je  luy 
efcriray  deux  lignes  quand  celle  cy  fera  acheuee  pour  le  prier  de  fe  charger  de 
IHorologe  que  vous  luy  mettrez  entre  les  mains ,  en  cas  que  vous  ne  me  l'ayiez 
enuoyé  par  quelque  autre  voye  deuant  qu'il  parte. 

Je  n'ay  jamais  ouy  parlé  que  Monfieur  Hobbes  ait  rien  fait  imprimé  ")  contre 
Monfieur  Slufe.  Je  le  demanderay  pourtant  a  fon  libraire  '-)  a  la  première  com- 
modité fi  Je  men  puis  Ibuuenir ,  et  puis  vous  en  efcriray  derechef. 

Monfieur  Auzout  nous  a  enuoyé  icy  quelques  copies  de  fes  Ephemerides  du 
Comète.  Je  crois  qu'il  fe  trouuera  qu'il  fe  fera  mépris  en  plufieurs  chofes.  mais 
comme  Je  vous  ay  dit  dans  ma  dernière  '3)  Je  n'en  veux  rien  dire  en  particulier, 
que  Monfieur  Wren  n'ait  acheué  la  tafche  qu'on  luy  a  impofee,  de  tirer  toutes 


N°.  T 1 14,  note  4)  étaient  sous  presse  en  1665  (consultez  ravertissement  au  lecteur):  powr- 
tant,  la  relation  de  Holmes  n'y  a  pas  été  insérée;  on  la  trouve  dans  le  Numéro  1  des  Phi- 
losophical  Transactions  (voir  la  pièce  N°.  13 15). 

8)  Severyn  Oosterwijk. 

9)  Sur  Eustache  de  Beauforc,  voir  la  Lettre  N°.  11 65,  note  2. 
'°)  Sur  George  Downing,  voir  la  Lettre  N°.  1325,  note  6. 
"3  Consultez  la  Lettre  N°.  1 267  de  R.  F.  de  Sluse. 

'-J)  Andréas  Crooke. 

'■'j  Voir  la  Lettre  N".  1326. 


236  CORRESPONDANCE.    1665. 


les  conclulions  qu'il  pourra  de  toutes  les  obferuations  qu'on  luy  a  mifes  entre  les 
mains,  feulement  vous  diray  Je  qu'il  eft  défia  dauis  comme  vous  que  le  Comète 
efl:  entre  noftre  orbe  et  celuy  de  Mars.  Mardy  dernier  on  l'a  veu  icy  encore 
mefme  fans  lunette  d'approche  :  mais  moins  claire  quune  eftoile  de  la  5e  magni- 
tude qui  l'égale  auffi  en  grandeur. 

Vn  Duc  de  Brunfwiclc"*)  qui  efi:  icy  nous  a  fait  l'honneur  de  fe  trouuer  en  nof- 
tre  AlFemblee  '5^  et  de  figner  fon  nom  dans  noftre  liure.  le  Grand  Chancelier 
d'Angleterre  '")  y  a  aufli  mi  le  fien  '^)  et  les  autres  de  plus  haute  qualité  tant 
leculiers  quecclefiaftique  le  feront  auffi  dans  pevi  de  iours. 

Maintenant  que  J'ay  acheué  tout  ce  que  J'auois  a  vous  dire ,  Je  men  vay  vous 
rendre  comte  de  a.  ou  3.  belles  et  nouuelles  expériences  '^}  que  nous  auons  faites 
dans  noflre  AlTemblee  ces  iours  pafTez.  Monfieur  Hook  a  dans  fon  liure ,  que  Je 
n'ay  pas  feulement  le  loifir  de  regarder  prefque,  auance  une  Hypothefe  qui 
fcmble  d'abord  eflre  bien  bigearre  ;  C'efl  que  l'Air  eft  un  Menflrue  lequel  eflant 
apliqué  aux  corps  combuftibles  lors  que  le  feu  fi  eft  pris  les  confume  de  la  mefme 
façon  que  les  eaux  fortes  font  les  métaux  &c.  (Si  je  ne  mexplique  pas  dans  fes 
propres  termes  nimporte  pas ,  pourueu  que  vous  entendiez  ce  que  Je  dis)  Ceft 
a  dire  qu'une  certaine  quantité  d'Air  fait  brûler  la  matière  conbuftible  eftant 
ime  fois  allumée,  iufqu'a  ce  que  toute  fa  vertu  ou  force  menftruale  foit  confumee: 
tout  comme  les  eaux  fortes  dont  une  certaine  quantité  difToudra  une  certaine 
proportion  du  metail  qui  y  fera  mife,  mais  après  cela  n'en  fçaura  difToudre  un 
grain  d'auantage.  Vous  pouuez  croire  qu'on  s'eft  bien  oppofé  a  cette  opinion 
mais  comme  nous  ne  difputons  gueres  fi  ce  n'eft  touchant  les  expériences ,  et 
comme  il  fuggeroit  qu'elles  feroyent  toutes  pour  luy ,  on  en  a  propofé  quelques 
unes. 

Pour  faire  comprendre  ce  qu'il  vouloit  dire  il  nous  a  fait  voir  une  expérience 
bien  ordinaire.  Jl  prift  une  lampe ,  et  l'enfermant  dans  un  phiole  capable  de  tenir 
6.  ou  7.  liures  d'eau,  en  peu  de  minutes  la  lampe  s'eft  efteinte,  luy  affirmant 
qu'elle  a  brufle  tant  que  le  Nitre  ou  autre  femblable  matière  qui  eft  contenu  dans 
l'air,  a  duré,  et  que  ce  n'eft  ptis  ni  la  fumée ,  les  vapeurs  ny  autre  chofe  qui  pro- 
cède de  la  matière  qui  eftoit  dans  la  lampe ,  qui  lait  eftouffee ,  mais  que  l'air  ef- 


'+)  Ferdinand  Albertus ,  duc  de  Brunswick ,  fils  de  August  et  de  Sophia  Elisabeth  von  Mecklen- 
burg,  naquit  le  22  mai  1636  et  mourut  le  23  avril  1687.  Il  L'pousa,  le  25  novembre  16(57, 
Christina  von  Hessen-Eschweiler ,  née  le  30  octobre  1649 ,  morte  le  17  mars  1702. 
Bireh,  dans  les  „Proceedings",  le  nomme  par  mégarde  «Frederick  Albert." 

'5)  Dans  la  séance  du  25  janvier  1665  (V.  st.). 

"5)  Edward  Hyde,  voir  la  Lettre  "N°.  1135,  note  2. 

'")  Dans  la  séance  du  8  février  1665  (V.  st.),  Edward  Hyde,  comte  de  Clarendon,  fut  élu 
membre  de  la  Société  Royale. 

'8)  Ces  expériences  furent  faites  dans  les  séances  du  4  janvier  jusqu'au  8  février  1665  (V.  st.). 


CORRESPONDANCE.     1665.  237 


tant  effete,  et  ne  pouuant  agir  d'auantâge  fur  la  matière  combuftible  dans  la 
lampe  le  feu  et  la  flame  qui  fy  eftoyent  prins  fe  font  efteincs. 

La  deffiis  quelqu'un  a  dit  que  fi  l'air  dedans  la  phiole  eftoit  agité  ou  que  la 
matière  bruflante  fuft  fecouee  dans  la  phiole  elle  ne  s'efteindroit  pas ,  première- 
ment il  prit  des  charbons  tous  brûlants,  les  pendit  dans  un  fpiral  conique  qu'il 
auoit  fait  de  fil  de  fer ,  dans  la  phiole  en  forte  que  l'air  au  dedans  nauoit  point 
de  communication  auec  celuy  de  dehors ,  puis  le  laifl^ant  en  repos ,  on  conta  en 
combien  de  minutes  et  lecondes  le  feu  fen  eil  efteint.  après  on  y  en  remit  dautre 
charbons  vifs ,  et  tout  eflant  fermé  il  lecouâ  la  phiole  en  forte  que  les  charbons 
branfloit  comme  une  pendule,  et  toute  chofe  confiderees  on  demeura  fatiffait  que 
cette  agitation  ne  prolongea  point  la  durée  du  feu  qui  s'efteignit  comme  en 
mefme  temps  que  lors  qu'il  eftoit  en  repos. 

Mais  la  féconde  expérience  fuft  bien  plus  belle  et  fembloit  fauorifer  beaucoup 
fon  Hypothefe,  elle  eftoit  telle. 

Jl  fit  une  boëte  de  bois  ayant  trois  pieds  de  long  et  un  pied  en  quarré,  ayant 
deux  grands  vitres  aux  deux  coftez  de  9.  ou  10.  poulces  en  quarré  lun  oppole  à 
l'autre,  il  y  plaça  un  pair  de  fouflets,  chargez  d'un  grand  poids  de  plomb  pofez  en 
forte  que  la  bouche  eftoit  planté  iuftement  contre  cet  inftrument  de  fil  de  fer  qui 
contenoit  des  charbons  tout  ardans,  et  lors  que  laboete  eftoyent  bien  fermée, 
ayant  les  charbons  et  les  foufflets  enfermez  au  dedans,  on  pouuoit  faire  agir  les 
fouflets  par  le  moyen  d'une  petite  corde  ou  ficelle  qui  pafl"oit  à  trauers  le  defus  de 
la  boete.  premièrement  on  laifiii  efteindre  de  foy  mefme  les  charbons,  et  l'on 
remarqua  en  combien  de  temps  cela  fe  fit:  après  on  y  en  remit  dautres  charbons 
comme  auparauant,  et  après  un  peu  d'attente  on  fit  iouer  les  foufflets.  au  commen- 
cement ils  firent  luire  le  feu  plus  clair  qu'il  n'auoit  fait  en  le  fecouant  bien  bien 
fort:  mais  petit  a  petit  l'effet  des  foufflets  deuint  foible  et  à  la  fin  toute  la  force  des 
foufflets  ne  faifoit  autre  chofe  que  iecouër  comme  auparauant  les  charbons  qui 
commencoyent  a  mourir  quoy  quils  paroifi^oyent  encore  rouges,  et  difllper  les 
cendres  qui  eftoyent  fur  les  dehors  des  charbons  fans  en  façon  quelconque  faire 
rougir  le  feu  plus  qu'il  ne  faifoit  de  foy  mefme:  et  a  la  fin  le  feu  s'eft  efteint  mal- 
gré les  foufflets  en  mefme  temps  ou  peu  fen  falloit  qu'auparauant. 

On  répéta  cette  expérience  plufieurs  fois  et  en  plufieurs  façons,  une  fois  ou 
deux,  après  que  le  feu  ne  paroifloit  plus  dans  les  charbons  quelque  fort  qu'on  fouf- 
floit,  on  ouiirit  un  bout  de  la  boete  pour  laiff^er  entrer  de  lair  frais,  et  aufll  toil  les 
foufflets  firent  reuiure  les  charbons  comme  d'ordinaire.  Enfin  tout  le  monde 
demeura  fort  fatiffait  de  l'expérience,  quoy  que  la  plufpart  croycit,  (et  croit  en- 
core), que  ce  phaenomene  fe  peut  bien  expliquer  par  d'autres  Hypothefes. 

Mais  quelquun  ayant  dit  qu'entre  autres  caufes  de  lextinftion  du  feu  aux  char- 
bons ou  de  la  flame  de  la  lampe  on  pourroit  alléguer  que  la  chaleur  engendré 
dedans  la  phiole,  et  la  Boëte,  par  le  feu  qui  eftoit  enfermé,  ayant  bien  forteftendu 
l'Air  qui  y  eftoit ,  l'air  pouuoit  auoir  efteint  le  feu  par  le  moyen  de  fa  feule  com- 


238  CORRESPONDANCE.    1665. 


preiTion:  furquoy  on  propofa  qu'il  fe  fit  une  expérience,  d'une  lampe  allumée  ec 
enfermée  dans  noftre  grande  Machine  faite  pour  y  comprimer  l'Air.  Auffi  toil: 
toutes  chofes  eftant  apreftees  on  enferma  une  lampe  dans  la  machine:  et  puis  l'y 
laill^int  en  repos  elle  fefteignit  dans  4.  minutes  ou  enuirons.  puis  l'ayant  ralumee 
comme  auparauant,  on  y  poufTa  de  l'Air  frais  par  le  moyen  de  la  pompe  qui  fert 
a  cette  fin,  fans  qu'il  en  fortit  le  moindre  foufle,  en  un  mot,  on  continua  a  y  pom- 
per de  l'air  1 8.  minutes  durant,  iufqu'a  ce  que  l'operateur  qui  trauailloit  n'en  pou- 
uoit  plus,  et  la  lampe  continua  a  brufler  comme  au  commencement,  on  répéta  cette 
expérience  plufieurs  'î')  et  toufiours  auec  pareil  fuccez.  Cette  expérience  en  pro- 
duifit  une  autre  tout  contraire,  on  mit  la  lampe  dans  la  Machine  fait  pour  lexfudtion 
de  l'air,  et  après  l'y  auoir  enferme  (fous  la  première  phiole)  elle  feftcignit  en 
44.  fécondes  ou  enuirons:  après  efl:ant  rallumée  et  remife  comme  auparauant,  au 
troifiefme  coup  de  la  pompe  elle  feft  efteint,  et  dans  la  moitié  du  temps,  la  flame 
faffoibliïïèment  °°)  comme  par  faut,  lors  que  le  Robinet  laiïïa  fortir  l'air.  On  pré- 
tend encore  den  faire  bien  d'autres  fur  ce  fuiet.  Je  crois  que  vous  ne  ferez  pas  mal 
fatiffait  que  Jaye  efte  fi  heureux  que  de  neftre  point  interrompu  cette  fois  icy ,  et 
moy  Je  n'en  fuis  pas  marry.  touteffois  Je  noferois  entreprendre  de  relire  ce  que 
Je  viens  defcrire  de  peu  -')  que  Je  ne  fois  interrompu  deuant  que  Je  puiflTe  efcrire 
deux  lignes  a  Monfieur  Downing.  C'eft  pourquoy  vous  aurez  la  peine  accouftu- 
mee  de  deuiner  ce  que  J'ay  voulu  dire  lors  que  Je  mexplique  mal ,  ou  que  Joublie 
quelque  mot,  comme  Je  fais  prefque  toutes  les  fois  que  J'efcris  mefme  fans  me 
prefTer.  Je  fuis  autant  qu'âme  viuante  le  peut  eftre 

Monsieur 
Voftre  trefhumble  trefobeifTant  et  trefaffeélionné  feruiteur 

R.    MORAY. 

Voyez  Monfieur  Dow^ning. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
XX  A  la  Haye. 


^ 


")  Intercalez:  fois. 
-°)  Lisez:  s'affaibliiïant. 
=')  Lisez:  peur. 


CORRESPONDANCE.     1665.  239 

N=  1330. 

R.  F.  DE  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 
13  février  1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Hiiygens. 

Elle  est  la  réponse  au  No.  1308.     Chr.  Huygens  y  répondit  pur  le  No.   1333. 

Elle  a  été  publiée  par  C.  k  Pahje  dans  le  Bull,  di  Bibliogr.  T.   17. 

Nobiliffime  Domine 
Heri  a  Sereniffimo  Principe  Leopoldo  ab  Hetruria  literas  accepj,  quibus  ilgnifi- 
cat  defiderare  fe  Obferuationes  vltimi  Cometae  hifce  in  partibiis  faftas.  Cum  vero 
quas  habebam,  iam  ab  aliquot  iepcimanis  raiferim.  Te  rogacum  venio  vt  fi  quid 
apud  te  reperiatur  que  Sereniffimi  et  Eruditiffimi  Principis  defiderio  iatiffieij 
poflit,  eius  me  participera  facias:  nifj  fortafie  mifTurus  es  ipfe  vel  etiam  mifillj. 
Adiunxic  fuis  ad  me  literis  obleruationes  aliquot  Florentiae  Romae  ')  Bono- 
niae -)  et  Venetijs  3)  faftas,  quas,  fi  forte  ad  te  aliunde  non  pervenerint ,  a  me, 
cum  iubebis,  accipies.  Vale  Vir  praeilantifllme  meque  ama  vt  foies.  Dabam  Leo- 
dicj  1 3  februarij  1 665. 

Tuj  obferuantiffimus 
Renatus  Franciscus  Slusius. 

Nobiliffimo  et  Clariffimo  Vlro 
Domino  Christiano  Hugenio  de  Zulichem  &ca. 
VI  ■  A  la  Haye. 


')    Sur  ces  observations ,  consultez  les  ouvrages  suivants  : 

a)  A.  F.  de  Gottigniez  De  figuris  cometarum  qui  annis  1664,  1665,  et  1668  apparuerunt, 

cum  breviffimis  animadverfionibus.  Rom.  1668.  in-4°. 
h')  A.  Kircherus.  Kurzer  Bericht  von  dem  Kometen.  Rom.  1665.  in-4°. 
f)  Theoria  motûs  cometae  anni  1664.  pars  prima,  Cum  novo  inveftigationis  raethodo,  tura 
in  eodum  tum  in  Cometa  anni  i6<55  ad  praxim  revocata.  Auft.  J.D.  Caffini. Romae.  1665. 
in-4°. 
-)  Geminiani  Montanarii  Diflertatio  aflronoraico-phyllca  de  cometâ  Bononiae  obfervato  an- 
nis 1664  et  1665.  Bononiae.  1665.  in-4°. 
L'auteur  de  cet  ouvrage  est 

Geminiano  Montanari,  né  à  Modene  le  i"- juim633  et  mort  le  23  octobre  1687  à  Padoue. 
D'abord  professeur  de  jurisprudence  à  Vienne,  il  y  devint  l'ami  de  Paolo  di  Bono,  et  se  voua 
aux  études  de  mathématiques  et  de  physique:  plus  tard  il  se  fixa  à  Florence,  sous  la  protection 
du  prince  Leopoldo  de  Medicis,  puis  il  devint  en  1664  professeur  de  mathématiques  à  Bo- 
logne, en  1678  professeur  d'astronomie  à  Padoue. 
3)  Gaudentii  Brunacci  Difquifitio  de  pfeudo-ftellà  feu  cometâ  qui  apparuit  Anne  Domini  1664 
menfe  decembris.   1665.  Venetiis.  in-8''. 

L'auteur  est 
Gaudentius  Brunacci,  médecin ,  qui  habitait  Venise  et  y  cultivait  l'aftronomie. 


^4°  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=   1331. 

Christiaan  Huygens  à  Constanïyn  Huygens,  père. 

19    FÉVRIER     1665. 

Le  snmma'ire  se  trouve  h  Lciden    coll.  IInygen.t. 

Mon  PERE 

19  Febrier   1665. 

Dedel  comment  fe  porte,  pas  vu  Chieze.  ne  fcay  ce  qu'elle  aura  refoulu  fur  le 
voyage  du  Coufm  de  Wilm.  vous  l'apprendrez  par  luy.  Grâces  de  l'Extrait  de 
Hook.  je  connois  fort  bien  l'auteur,  n'entend  point  la  géométrie,  fe  rend  ridicule 
par  fa  vanterie.  comprens  fort  bien  la  machine,  machine  tout  a  fait  inepte,  et  un 
mauvais  efchantillon  de  fon  algèbre  mechanique.  loooo  pieds,  m'a  donne  la  pen- 
fee  du  cercle  ')  qui  eft  incomparablement  meilleur  que  jay  communiquée  a  Mon- 
fieur  Auzout  -).  J'attens  le  livre  par  Moniîeur  Davizon. 

Copie  de  ma  requefte  s),  j'ignore  la  forme  des  placets.  Horologe  de  Thuret. 
Coller  et  Pafcal  en  ont  faits  de  tels  il  y  a  longtemps.  Celuy  que  mon  Horologer 
a  delTein  de  faire  fe  remontera  tous  les  ^  de  minutes  environ ,  et  le  balancier  fera 
de  coups  très  égaux,  ne  le  dites  point  a  perfonne.  J'ay  donné  a  Vlac  l'inftruftion 
pour  les  Pendules  '*)  pour  l'imprimer,  joint  un  extrait  de  la  lettre  de  Moray  donc 
vous  avez  la  copie.  Frère  ^~)  a  Amfterdam.  Je  ne  fcay  fi  c'eft  pour  quelque  affaire 
dont  vous  dites  que  vous  luy  en  efcrivez  cy  après,  mais  toufjours  je  fcay  qu'il  y  a 
un  encan  de  defïeins  et  tailles  douces.  Frère  Louis  attend  voilre  refponfe  fur  les 
affaires  de  Zulichem.  Chieze  fe  plaint,  mais  en  de  termes  quafi  félon  fa  couihime, 
de  ce  que  vous  auriez  indiqué  etc. 

N^   1332. 

Christiaan  Huygens  à  M.  Campani. 
24  FÉVRIER   1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Lciden,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1304. 

Matteo  Campani. 

24  Febrier   1665. 

gratias  de  obfervatione,  nefcio  an  fcripferim  me  praeterito  autumno  umbram 
fimiliter  fuper  annulo  l^  licet  aegre  confpexifTe.  quod  abdicata  priore  fencentia 

')    Voir  les  Lettres  Nos.  1274  et  130 1.  ")    Probablement  dans  la  Lettre  N".  1291. 

3)    La  requête  pour  le  privilège  des  horloges  marines  en  France. 

•*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1290.  5^    C'est  Constantyn  Huygens. 


CORRESPONDANCE.     1665.  £4! 


fua  noftrae  accefierit  Pater  Fabri  etiam  ex  Pâtre  Gregorio  a  St.  Vincentio')  intel- 
lexeram  oui  id  a  Domino  Gottignies  perfcriptum  erat.  de  Torno  fratris  tui  predi- 
care  non  cefTo.  in  Anglia  quidam  -)  machinam  qua  idem  praeftari  pofTe  fperat  co- 
gitavit  et  nondum  fumpto  experimento  vulgare  feftinavit  in  libello  ^^  quem 
edidit  de  obfervationibus  microfcopicis.  fundamentum  hoc  eft.  Ego  autem  plane 
in  plane  affeverare  audeo  fed  annuli  meliorem  quendam  ufum  praevideo  et  expe- 
rimento aliquatenns  jam  comprobavi  "i). 


N°  1333. 

Christiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Seuse. 
24  février  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden^  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  an  No.   1330.     R-.  F.  île  Sliise  y  répondil  par  le  No.  1364. 

Slusio. 

24  Febrier   1665. 

Obfervationes  Leida  expeélo ,  non  habeo  alias  quae  dignae  fînt  Principi  Leo- 
poldo.  lateris  dolor.  quid  de  rranfitu  et  loco  cometae  invenerim  idemque  a  Wren- 
nio  ')  fie  inveniri.  Edo  praecepta  -)  nantis  de  ufu  horologiorum ,  qui  jam  experi- 
mento conprobatus.  mittam  exemplar  fi  linguam  noftram  intelligit.  de  fympathia  s) 
mirabili  horologiorum  meorum  recens  detefta. 


')  Voir  la  Lettre  N°.  1293. 

^)  Huygens  désigne  R.  Hooke.  Consultez,  entre  autres,  la  Lettre  N°.  1268. 

3)  La  Micrographia.  Voir  la  Lettre  N°.  1 199,  note  10. 

'*)  Consultez  les  Lettres  Nos.  1274  et  1301. 


')   Wren  qui,  dans  la  Société  RoyalC;  s'occupait  spécialement  de  la  comète. 
*)    Il  s'agit  de  son  écrit  „Onderwijs  etc.";  consultez  la  Lettre  N°.  1290,  note  7. 
3)    C'est  ici  la  première  fois  que  Chr.  Huygens  fait  mention  de  cette  observation  ,  dont  il  sera 
souvent  question  dans  cette  correspondance.  Consultez  la  Lettre  N°.  1  335. 

Œuvres.  T.  V.  31 


242  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=  1334. 

J.  Chapelain  à  [Christiaan  Huygens]. 

25    FÉVRIER     1665. 


I.a  lettre  se  trouve  à  Le'iden ,  coll.  Haygens. 
Clir.  Ihiygens  y  r/pondît  par  le  No.    1337. 


Monsieur 


vous  ailés  veu  par  mes  dernières  ')  auec  quelle  joye  jauois  appris  la  confirma- 
tion de  la  folidité  de  vos  horloges  pour  l'inuention  des  Longitudes  et  je  ne  vous 
la  repeteray  point  icy  inutilement.  le  vous  diray  feulement  que  j'en  ay  refpandu 
la  nouuelle  partout  et  que  pour  la  rendre  encore  plus  publique  j'ay  communique 
voftre  defpefche  a  Monfieur  Salo  -)  Confeiller  au  Parlement  afin  qu'il  en  fifl: 
faire  mention  dans  le  Journal  des  Scauans  qui  par  fon  foin  et  fes  libéralités  fe 
débite  icy  toutes  les  femaines  a  la  grande  confolation  des  gens  de  lettres  qui  en 
tirent  infl:ru6lion  et  plaifir.  Vous  verres  dans  celay  ')  que  je  vous  enuoye  et  qu'il 
m'a  tres-volontiers  donne  pour  vous  quand  je  luy  ay  demandé ,  fi  vous  y  aués  efl:e 
bien  traitté  et  fi  je  me  fuis  endormi  pour  voftre  gloire. 

le  ne  m'endormirois  pas  dauantage  pour  voftre  profit  fi  jy  voyois  jour  et  fi  noftre 
Cour  eftoit  difpofee  a  reconnoiftre  voftre  admirable  defcouuerte  pour  l'vtilité  de  la 
Nauigation ,  comme  elle  leftoit  du  temps  du  Cardinal  de  Richelieu ,  lequel  ayant 
promis  vne  notable  recompenfe  a  quiconque  trouueroit  le  fecret  des  longitudes  fit 
donner  a  l'ignorant  Morin  'f)  qui  fe  vantoit  den  eftre  venu  a  bout ,  vne  penfion  de 
deux  mille  francs  fur  l'Abbaïe  de  Chailli.  Depuis  on  na  plus  fongé  a  rien  de  pareil 
et  comme  font  prefentement  les  chofes  je  crains  que  vous  n'ayés  pour  cela  de  nous 
que  beaucoup  dadmiration  et  de  louanges.  Je  ne  fcay  au  refte  fi  en  Efpagne  on  a  de 
plus  fauorables  difpofitions  et  pour  men  efclaircir  j'ay  chargé  vn  de  mes  Amis  s)  qui 
eft  parti  il  y  a  huit  jours  pour  Madrid  de  fen  enquérir  foigneufement  quand  il  y  fera 
et  de  me  faire  fcauoir  ce  quil  en  aura  appris  afin  qu'aufli  toft  je  vous  en  auertifte. 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1328. 

-)   Sur  Denis  de  Sallo  ,  voir  la  Lettre  N°.  1 246 ,  note  9. 

3)    Consultez  le  „Journal  des  Sçavans  N°.  VIII,  du  Lundy  23  Février  mdc.lxv",  d'où  nous 
avons  tiré  les  Lettres  Nos.  1315  et  1324. 

'*)   Consultez,  sur  cette  affaire,  la  Lettre  N°.  765. 

')  Selon  les,  «Lettres  de  J.  Chapelain",  publiées  par  M.  Tamizey  de  Larroque,  cet  ami  serait: 
Johann  Christoffel  Wagenseil,  né  à  Nuremberg  le  26  novembre  1633,  et  mort  à  AltorfF 
(Bavière)  le  9  octobre  1705.  Depuis  1654  il  fit  des  voyages  avec  les  fils  des  comtes  Hein- 
rich  et  Ernestus  von  Traiim,  et,  en  1676,  avec  ceux  du  comte  palatin  Adolph  Johann.  Il 
fut  professeur  de  droit  public,  d'histoire  et  de  langues  orientales  à  Altorff  et,  de  1698  à 
1700,  bibliothécaire  de  Nuremberg.  En  1665  il  reçut  le  diplôme  de  docteur  en  droit  à 
Orléans. 


CORRESPONDANCE.     1665.  24C 


Voftre  AmbalTadeur  ^)  qui  y  eft  pourroit  auecbien  autant  de  fucces  faire  la  mefme 
diligence.  Donnés  moy  part  de  vos  defleins  et  m'informes  exaftement  de  tout  ce 
qui  fait  a  voftre  honneur  fur  tout  du  détail  que  le  Capitaine  Holmes  a  promis  a 
Monfieur  Moray  de  luy  donner  par  efcrit  de  fa  nauigation  et  de  la  fidélité  de  vos 
Pendules.  J'en  feray  l'vfage  qu'il  faudra  et  vous  n'aurés  pas  fujet  de  vous  en 
repentir ,  car  vos  interefts  font  plus  chers  que  les  fiens  propres 
Monsieur  à 

Voftre  trefhumble  et  très  obeiffant  Seruiteur 

Chapelain. 
De  Paris  ce  25.  Feurier  166^. 


N=   1335. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 

26    FÉVRIER    1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Un  extrait  a  été  publié  dans  le  Journal  des  Sçarans  1Û65,  No.  A'/'). 

26  Febrier  1665. 
A  Mon  Père 
Douleur  du  coftè.  des  vents.  Si  Auzout  voudroit  fe  charger  de  l'affaire  -)  des 
Pendules.  Je  vous  ay  efcrit  du  contenu  du  Placet,  mais  il  y  auroit  peut  eftre  trop 
pour  y  faire  entrer ,  parce  qu'on  m'a  dit  que  les  Placets  ne  font  que  fort  courts  et 
feulement  pour  faire  fouvenir  le  Roy  de  quelque  chofe.  Je  vous  ay  envoie  la 
refponfe  du  Prince  Maurice  '')  obfervation  de  la  fympathie  des  horologes,  chofe 
admirable,  tefmoigne  la  jufteïïè  des  horologes  puis  qu'il  faut  fi  peu  de  chofe  pour 
les  tenir  dans  l'accord  perpétuel,  quarrè  d'une  table  mis  entre  deux  qui  les  cachoit 
l'un  à  l'autre,  le  frère  de  Zeelhem  ne  fcauroit  trouver  l'infcription  +). 

*)  Henrik,  baron  van  Reede  van  Ilenswoude,  fils  de  Johan  van  Reede  et  de  Jacoba  van  Reede, 
sa  cousine,  mourut  célibataire  le  19  septembre  1669.  Ambassadeur  ordinaire  à  Madrid  depuis 
1656,  il  s'y  rendit  très  utile,  particulièrement  en  1660,  lorsque  les  Etats-Généraux  envoyè- 
rent en  Espagne  une  ambassade  extra  ordinaire.  Il  retourna  dans  sa  patrie  en  1667,  acheta 
la  seigneurie  de  Schonauwen  et  fut  admis  dans  la  chevalerie  d'Utrecht. 


')    Du  Lundy  16  mars  mdclxv. 

-)    Le  privilège  des  horloges  marines  en  France. 

3)  Maurits,  comte  de  Nassau,  fils  unique  de  Willem  van  Nassau,  un  des  fils  naturels  que  le 
Prince  Maurits  van  Nassau  eut  de  Wilhelmina  van  Mechelen. 

+)  Ici  finit  le  sommaire;  nous  faisons  suivre  l'extrait  du  Journal  des  Sçavans,  dont  une  traduc- 
tion parut  dans  les  „Opera  Varia"  de  Huygens,  publiées  par  's  Gravesande,  p.  213. 


244  CORRESPONDANCE.     1665. 


Ayant  eilè  obligé  de  garder  la  chambre  pendant  quelques  jours ,  &  même  oc- 
cupe à  faire  des  obfervations  fur  mes  deux  Horologes  de  la  nouvelle  fabrique,  j'en 
ay  remarqué  un  effet  admirable,  &  auquel  perfonne  n'auroit  jamais  pu  penfer. 
C'est  que  ces  deux  Horologes  eftant  fufpendues  l'une  à  coiîè  de  l'autre,  à  la  dif- 
tance  d'un  ou  deux  pieds,  gardent  entre  elles  une  juftefle  fi  exafte,  que  les  deux 
Pendules  battent  toufiours  enfemble,  fans  jamais  varier.  Ce  qu'ayant  fort  admire 
quelque  temps;  j'ay  enfin  trouve  que  cela  arrivoit  par  une  efpece  de  fympathie: 
en  forte  que  faifant  battre  les  Pendules  par  des  coups  entremeflez;  j'ay  trouvé 
que  dans  une  demieheure  de  temps,  elles  fe  remettoient  toufiours  à  la  confonance, 
&  la  gardoient  par  après  conftamment,  aufll  longtemps  que  je  les  laifl'ois  aller.  Je 
les  ay  enfuite  éloignées  l'une  de  l'autre,  en  pendant  l'une  à  un  bout  de  la  Cham- 
bre &  l'autre  à  quinze  pieds  de  là:  &  alors  j'ay  veu  qu'en  un  jour  il  y  avoit  5 
fécondes  de  différence  &  que  par  confequent  leur  accord  n'efl:oit  venu  aupara- 
vant, que  de  quelque  fympathie,  qui  ne  peut  à  mon  avis  avoir  autre  caufe 
qu'une  agitation  imperceptible  de  l'air  qui  fe  produit  par  le  mouvement  des  Pen- 
dules. Les  Horologes  font  touteffois  enfermées  en  leur  boetes,  lefquelles  avec 
tout  le  plomb  qui  efl:  dedans,  ne  pefent  gueres  moins  chacune  de  cent  livres.  Et 
les  vibrations  des  Pendules,  lors  qu'elles  font  mifes  à  la  confonance,  ne  vont  pas 
en  forte  que  l'une  foit  parallèle  à  l'autre;  mais  au  contraire  ils  s'approchent  & 
s'écartent  par  des  mouvemens  contraires.  En  approchant  derechef  les  Horologes, 
j'ay  veu  que  après  les  Pendules  fe  font  remifes  dans  le  même  train.  J'ay  de 
plus  pris  un  quarré  de  table  de  trois  pieds,  efpois  d'un  pouce,  que  j'ay  mis  entre 
deux;  en  forte  qu'en  bas  il  touchoit  le  plancher,  &  efl:oit  fi  haut,  qu'il  couvroit 
entièrement  les  Horloges,  &  les  feparoit  en  quelque  façon  l'une  de  l'autre:  &  ce- 
pendant la  concordance  eil:  demeurée  comme  auparavant,  des  jours  &  des  nuifts 
entiers,  &  mêmes  efi:ant  par  moy  troublée,  elle  s'eft  refl:ablie  en  peu  de  temps. 
Je  tafche  maintenant  à  les  mettre  fort  juftes  enfemble,  eftant  éloignées;  &  j'eflaye- 
ray  enfuite  à  quelle  difl:ance  s'efl:end  ladite  fympathie,  m'imaginant,  par  ce  que  j'en 
ay  déjà  veu,  que  ce  fera  bien  jufqu'à  cinq  ou  fix  pieds.  Mais  pour  avoir  une  plus 
grande  certitude  de  ces  chofes;  il  faut  attendre  s'il  vous  plaifl:,  que  je  les  aye  exa- 
minées davantage,  &  que  j'en  aye  recherché  plus  exaftement  les  caufes. 

Mais  cependant  voila  deux  Horloges  trouvées,  qui  ne  s'écartent  jamais  de  rien 
ce  qui  iémblera  incroyable;  &  touteffois  eft  trefveritable.  Jamais  d'autres  Pen- 
dules que  de  cette  nouvelle  invention  n'ont  pu  faire  la  même  chofe;  &  l'on  peut 
voir  par  la  combien  elles  font  exaftes;  puis  qu'il  faut  fi  peu  de  chofe  pour  les 
maintenir  dans  un  accord  perpétuel. 


CORRESPONDANCE.     1665.  245 


N=   133^.- 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 
26  février   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden  ^  coll.  Huygens. 

A  Whitehall  ce   i6.  Feurier   1665. 
Monsieur 

Ce  mot  vous  fera  mis  entre  les  mains  par  le  cheualier  Guillaume  Dauidfon  '), 
que  Je  vous  ay  cy  deuant  nommé,  il  vous  apporte  les  Obferuations  Micro fco- 
piques  de  Monfieur  Hook=).  Je  croyois  vous  enuoyer  auffi  auec  ce  liure,  un  Ther- 
momètre que  J'ay  fait  faire  pour  vous  3).  Mais  l'ouurier  ne  l'ayant  pas  encore  em- 
paqueté comme  il  faut.  Je  tafcheray  de  vous  le  faire  tenir  au  plus  toft,  par  le 
moyen  du  Correfpondant  du  Cheualier  Dauidfon  qui  eft  a  Dunkerk. 

Monfieur  Dauidfon  fe  chargera  auffi  de  l'Horologe  que  vous  auez  intention  de 
menuoyer,  et  vous  en  payera  ce  que  vous  luy  direz,  pour  donner  à  celuy  qui 
l'a  fait. 

Le  priuilege  a  pafle  le  feau  priuè,  et  s'en  va  au  grand  feau.  J'ay  parlé  ce  matin 
en  prefence  du  Roy,  et  de  Son  Alteïïè  Royale  auec  un  des  Capitaines  qui  eftoit 
en  la  Compagnie  de  Monfieur  Holmes ,  qui  m'a  confirmé  ce  que  Holmes  mauoit 
dit  touchant  leur  arriuee  a  l'ile  de  Fuego,  fur  la  foy  des  Horologes.  Mais  Je  ne 
l'ay  pas  interrogé  fur  toutes  les  particularitez,  comme  Je  prétends  faire  une 
autre  fois. 

•J'ay  efcrit  à  Monfieur  l'Abbé  de  Beaufort  comme  vous  m'auez  ordonné  ■♦) ,  et 
attends  fa  refponce  par  le  premier  ordinaire. 

Meffieurs  de  Bruncker,  Boile,  et  vos  autres  amis  icy  vous  baifent  les  mains  et 
vous  fçauez  que  je  fuis  de  bon  cœur 

Monsieur 

Voflre  trefhumble  et  trefobeifîant  feruiteur 
R.   MoRAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
A  la  Haye. 


')    Sur  William  Davidson ,  voir  la  Lettre  N°.  1 3 1 8  ,  note  7. 

°)   Ce  livre  ne  fut  remis  à  Huygens  que  le  25  mars  1665.  Consultez  la  Lettre  N°.  1362,  du 

27  mars. 
3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1326.  +)    Consultez  la  Lettre  N°.  1325. 


246  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   1337. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Chapelain. 

?    FÉVRIER     1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leideu,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  aux  Nos.  1328  et  1334.     /.   Chapelain  y  répondit  par  le  No.    1349. 

Monsieur  Chapelain. 

a  fa  précédente  lettre  de  felicitation.  Grâces  d'avoir  procuré  la  publication  ')  fi 
illuftre  de  l'invention  des  Longitudes.  Obligé  a  Monfieur  de  Salo.  il  pafie  icy 
pour  l'autheur  du  journal.  Efprit  libre,  clairvoyant,  grande  connoifîance.  je  vou- 
drois  qu'il  n'euft  pas  mis  ce  avec  beaucoup  â' approbation ,  qui  n'eftoit  pas  dans  ma 
lettre,  et  me  feeroit  mal  de  parler  ainfi.  Que  je  ne  pourfuis  pas  le  profits ,  afiez 
fatiffait  d'avoir  trouuè  une  chofe  utile  pour  le  public.  Je  ne  m'en  inquieteray 
point,  mais  ne  néglige  pas  celuy,  qui  s'offre,  quand  ce  ne  feroit  que  pour  faire  veoir 
que  les  fciences  ne  font  pas  infruftueufes.  pas  encore  le  détail  de  la  relation  de 
Holmes,  dédicace  ")  eftoit  faite  aux  Eftats,  mais  fera  toute  autre  chofe  et  aura  une 
autre  titre  de  forte  que  je  pourray  la  faire  au  Roy ,  a  la  bonté  et  bienfaits  de 
qui  je  fuis  fi  fort  redevable. 


W   1338. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 
27  FÉVRIER   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

La  copie  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Elle  est  la  réponse  au.x  Nos.   1326  et  1329.     R.  Moray  y  répondit  par  le  No.  1348. 

Sommaire:  3  feuilles  de  mon  luftruftion,  refte  une  et  demie,  pris  l'Epoche  fnivant  la  voftic.  l'aire  imprimer  fa 
lettre  traduite  a  la  fin.  Hiftoire  de  ma  nouuclle  obfervation  de  lafympathie.  bien  aife  de  laconve- 
nience  entre  Monfieur  Wren  et  moy-  de  ce  que  nous  trouuons  la  Comète  entre  noftre  orbe  et  celuy 
de  Mars.  Davifon  point  venu  encore,  mon  Père  ma  communiqué  quelque  chofe  du  livre  de  Mon- 
fieur Houk.  machine  pour  les  lunettes  ne  reuHirà  pas  de  la  forte  a  mon  avis,  jugement  de  la  cariolle 
de  Delfons. 

A  la  Haye  ce  ij  février  1665. 
Monsieur 

Ayant  receu  3  des  vofl:res  de  fuite  il  efl:  plus  que  temps  que  je  me  mette  a  y 
refpondre,  et  toutefois  je  n'ay  que  fort  peu  de  loifir  aujourdhuy  pour  vous  entre- 


')   Dans  le  Journal  des  Sçavans.  Voir  la  Lettre  N°.  i  ; 
-)    La  Dédicace  de  rHorologium  Oscillatorivim. 


CORRESPONDANCE.     1665.  047 


tenir  attendant  bientoft  du  monde,  qui  ne  me  quiteront  pas  le  refte  de  la  journée. 
Cependant  en  attendant  j'iray  jufqu'ou  je  puis. 

Voicy  3  feuilles  de  l'inftruélion  pour  les  Pilotes  ').  Le  refte  n'eft  pas  encore 
achevé  d'imprimer:  mais  je  vous  l'envoieray  par  le  premier  ordinaire.  C'eft 
encore  une  feuille  et  demie.  J'ay  pris  ce  que  j'ay  trouuè  de  bon  dans  voftre 
inftruftion,  qui  eft  que  fuivant  elle  on  orte  l'Equation  de  l'heure  de  l'horologe 
lors  qu'on  l'accorde  avec  le  Soleil,  ce  qui  donne  de  la  commodité  par  après.  Vous 
pourrez  de  même  choifir  ce  que  l'on  trouuera  a  propos  de  la  miene  et  l'augmenter 
en  ce  qu'il  y  manque,  et  puis  s'il  vous  plait  vous  m'en  envolerez  auffi  un  exem- 
plaire. 

J'ay  pris  la  liberté  de  mettre  a  la  fin  un  Extrait  de  voftre  lettre  ')  ou  eft  la  Re- 
lation de  Holmes,  tranllatè  en  noftre  langue,  m'aftln-ant  que  vous  ne  le  trouueriez 
.pas  mauvais;  toutefois  fans  alléguer  voftre  nom,  par  ce  que  je  n'oferois  faire  cela 
fans  voftre  permiffion  et  par  ce  que  cela  m'euft  auflî  obligé  en  quelque  façon  d'y 
mettre  la  main,  ce  que  je  n'ay  pas  voulu. 

Ayant  efté  obligé  par  une  petite  indifpofition  de  garder  quelque  temps  ma  cham- 
bre, je  me  fuis  mis  a  faire  des  Expériences  avec  deux  horologes  que  j'ay  de  la 
nouuelle  fabrique,  et  je  m'en  vay  vous  dire  une  chofe  merveilleufe  et  qui  vous 
furprendra  que  j'ay  obfervee.  C'eft  que  ces  horologes  eftant  fufpendues  l'une  a 
cofté  de  l'autre  d'une  médiocre  diftance  de  un  ou  2  pieds,  correipondent  entre 
elles  par  une  efpece  de  fympathie  qui  fait  qu'eftant  bien  ajuftees  enfemble,  et 
pourtant  pas  de  la  dernière  exaétitude,  elles  s'accordent  auffi  longtemps  qu'on  veut 
fans  s'écarter  l'un  de  l'autre  de  la  moindre  partie  d'une  féconde,  et  fans  même 
changer  de  battement,  mais  demeurent  perpétuellement  a  fonner  toutes  les  vibra- 
tions enfemble,  comme  fi  c'eftoit  une  feule  horologe.  Et  quand  j'interromps  cette 
confonance,  je  voy  que  dans  quelque  demie  heure  elles  s'y  remettent  d'elles  mef- 
mes;  et  puis  s'y  maintienent  fans  aucunement  varier.  Cecy  eft  d'autant  plus  mer- 
veilleux, que  chaque  horologe  eft  fufpendue  a  part  et  enfermée  dans  fa  boete ,  qui 
pefe  avec  tout  le  plomb  qu'elle  contient  80  ou  90  livres ,  et  l'on  ne  peut  pas  re- 
marquer que  ces  boetes  fe  meuvent.  J'ay  auflî  pris  le  quarré  d'une  table  de  3 
pieds  et  efpois  d'un  pouce ,  et  l'ay  mis  entre  les  2  horologes  de  forte  que  l'une 
eftoit  entièrement  cachée  à  l'autre  et  toutefois  la  concorde  eft  demeurée  comme 
auparavant  des  jours  et  nuidVs  entières,  et  l'ayant  interrompu  s'eft  remife  de  mefme. 
Cette  decouuerte  ne  m'a  pas  peu  réjouie,  eftant  en  mefme  temps  une  belle  preuve 
de  la  juftelTe  de  ces  horologes,  puis  qu'il  faut  fi  peu  de  chofe  pour  les  maintenir 
dans  un  accord  perpétuel.  Je  croy  que  ce  qui  caufe  cette  fympathie  eft  un  mouue- 
ment  imperceptible  dans  l'air  qui  agifl^  contre  les  boetes  quelques  pe  fautes  qu'elles 


')   Sur  r„Onderwijs  etc.",  voir  la  Lettre  N°.  1 290 ,  note  7. 
")    Voir  la  Lettre  N°.  1 3 1 5. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


fuient,  et  j'ay  trouuè  qu'en  éloignant  les  2  horologes  qui  alloient  fi  parfaitement 
enfemble ,  et  les  mettant  a  la  diftance  de  1 2  ou  15  pieds ,  ils  differoient  en  un  jour 
de  2  ou  3  fécondes.  C'efI:  a  dire  quelles  n'eftoient  pas  encore  bien  ajuftees  en- 
femble. Je  fuis  donc  maintenant  après  a  les  ajufter  mieux ,  et  eflTaieray  en  fuite 
jufqu'ou  ira  alors  la  fympathie ,  et  je  croy  par  ce  que  j'en  ay  défia  vu  qu'elle  fera 
effeft  jufqu'a  la  diftance  de  5  ou  6  pieds,  et  peut  eftre  d'avantage.  Voila  donc 
trouuè  deux  horologes  qui  s'accordent  toufjours  parfaitement  enfemble  et  une 
fpeculation  digne  d'entretenir  la  Société  Royal  s)  ou  je  fouhaiterois  d'aflifter  pour 
entendre  ce  qu'on  en  dira.  Vous  pouuez ,  fi  vous  le  trouuez  a  propos ,  en  faire 
aufli  mention  dans  ce  que  vous  allez  publier  du  fucces  des  pendules  fur  mer , 
comme  dans  le  dernier  feuillet  de  mon  Imprimé  vous  verrez  que  j'en  ay  dit  quel- 
que chofe ,  ce  que  je  n'aurois  jamais  hazardè  fi  par  beaucoup  defpreuve  je  n'eftois 
très  aflurè  de  la  vérité. 

Monfieur  Davifîbn  ne  paroift  pas  encore.  Cependant  mon  père  m'a  communiqué 
quelque  chofe  du  livre  '*)  de  Monfieur  Hook  qu'il  trouuè  fort  a  fon  gré.  Entre  au- 
tres il  m'a  fait  comprendre  la  machine  pour  les  verres  et  en  efpere  merveilles,  mais 
pour  moy  je  doubte  fort  fi  elle  eft  pratiquable  pour  plufieurs  raifons  qu'il  feroit 
trop  long  maintenant  a  déduire.  l'Expérience  le  fera  veoir ,  la  quelle  je  m'eftonne 
que  l'autheur  n'a  pas  fait  précéder  la  publication,  car  ne  fuccedant  pas  l'on  dira 
qu'il  a  donné  un  mauuais  échantillon  de  fon  Algèbre  Mechanique  dont  il  vante 
la  toute  puifl^ance.   Il  promet  aufli  quelque  invention  pour  les  Longitudes  5),  je 


î)    Toute  la  lettre  fut  lue  dans  la  séance  du  lei'  mars  1665  (V.  st.).  La  discussion  qui  s'ensuivit 
a  été  résumée  dans  les  Proceedings"  en  ces  mots  : 

It  was  thought  proper  hereupon  i.  That  the  faid  inftruftions  fhould  be 
compared  whith  thofe  of  the  prefident,  to  hâve  them  printed  in  Englifh.  2. That 
the  prefident  and  Sir  Robert  Moray  fhould  be  defired  to  think  upon  and  make 
fome  experiments,  to  find  out  upon  what  account  this  pretended  fympathy 
fhould  happen  ;  whether  from  a  magnetical  caufe ,  or  from  the  agitation  of 
the  air  ;  and,  among  other  things,  to  obferve,  v^^hether  pendulumns  [fie] ,  that 
go  alike  in  any  clock-v\^ork ,  go  together,  hanging  near  to  one  another;  as  alfo, 
whether  three  or  four  watches  do  the  famé ,  that  two  do.  3.  That  Mr.  Hooke 
fhould  extraâ:  out  of  his  ledlure  a  difcourfe  upon  the  late  comet ,  and  fit  it  for 
the  prefs ,  together  with  the  neceflary  fchemes.  4.  That  Col.  Blount  having 
given  feveral  good  hints  for  improving  carriage,  and  particularly  for  trying  ex- 
periments about  chariots  by  weights,  fhould  be  defired  to  bring  in ,  after  more 
trials  upon  this  fubjedt ,  a  model  of  his  conceptions  about  it. 

+)    La  M icrog raphia. 

5)    Hooke  fit  cette  promesse  dans  la  séance  du  18  janvier  1665  (V.  st.). 


CORRESPONDANCE.     1665.  o^p 

VOUS  prie  que  je  fcache  fi  c'efi:  par  quelque  nouuelle  horologe  ou  par  autre  voie , 
au  moins  fi  vous  en  avez  eu  communication. 

Je  fuis  bien  aife  que  ce  que  Monfieur  Wren  a  trouuè  touchant  le  lieu  du  Comète, 
fe  rencontre  avec  ce  que  j'en  ay  efcrit.  Je  ne  fcavois  pas  que  je  l'avois  efcrit  a  vous 
mais  bien  a  Monfieur  Thevenot  *}  a  qui  j'ay  envoie  toutes  les  conclufions  que 
j'avois  pu  tirer  des  obfervations  imparfaites  qui  m'efl:oient  venues  en  main,  outre 
les  mienes  ''),  qui  ne  font  pas  guère  exaftes ,  non  plus.  Je  n'ay  pas  encore  vu  ce 
que  Monfieur  Auzout  en  a  efcrit  fi  non  fes  Ephemerides  ^),  aux  quelles  ce  qu'il 
y  a  le  plus  a  redire,  c'efi  qu'il  ne  les  a  publiées  qu'après  que  la  plufpart  des 
obfervations  eftoient  faites,  et  que  fon  premier  calcul  et  prediftions  qu'il  m'avoit 
envoieés  ') ,  ne  s'accordoient  pas  avec  ces  derniers.  Il  m'a  mandé  qu'il  met  la 
Comète  c'efi  a-  dire  la  ligne  de  fon  trajet  au  défiais  de  Saturne  en  quoy  je  croy 
qu'il  fe  trompe. 

Je  ne  me  fuis  point  apperceu  qu'au  lieu  de  cette  page  j'en  ay  pris  une  autre. 
Cependant  ne  pagina  haec  vacua  refiet,  comme  difent  les  imprimeurs,  quoy  que 
je  fois  contraint  d'achever  je  vous  diray  encore  icy  mon  opinion  de  la  cariolle  de 
Monfieur  Défiions ,  dont  vous  avez  pris  la  peine  de  me  faire  le  crayon.  Je  ne  puis 
pas  m'imaginer  que  ces  fimples  relTorts  et  de  fi  peu  de  longueur  puifl^ent  donner 
beaucoup  de  douceur  quand  ce  viendra  a  pafîèr  par  des  chemins  rabotteux  et  pier- 
reux ,  aux  quels  je  ne  fcay  fi  on  l'a  efl"aiée.  Et  puis  pour  la  rendre  inverfable ,  ce 
n'en  efl:  pas  un  bon  moien  que  de  l'attacher  fermement  au  cheval,  par  ce  que  le 
cheval  tombant,  elle  tombera  aufll  de  neceflltè  ce  qui  n'arrive  pas  en  la  chaife 
roulante.  Ma  penfée  eft  fort  différente  de  l'une  et  de  l'autre,  et  je  verray  fi  cet 
eftè  j'ay  le  loifir  de  la  faire  exécuter. 

Je  croy  qu'il  y  a  encore  plufieurs  chofes  dans  vos  lettres  aux  quelles  il  me  fau- 
droit  refpondre,  mais  a  prefent  je  fuis  contraint  de  finir.  Je  vous  baife  très  hum- 
blement les  mains  et  fuis 

Monsieur 

Voflre  très  obeiflant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


'')   Consultez  la  Lettre  N°.  1317.  ')    Consultez  la  pièce  N°.  1302. 

8)   Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1310,  note  i. 

')   Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  d'Auzout  à  Clir.  Huygens. 

Œuvres.  T.  V.  32 


250  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=  1339- 

Gregorius  a  St.  Vincentio  à  Christiaan  IIuvgens. 

27    FÉVRIER   [1665]. 

La  lettre  se  trouve  h  Le'tden,  coll.  Uuygens. 

Clariffime  ac  Nobilis  Domine. 

Recepj  hifce  diebus  licteras  Godefridj  Kinner,  ex  quibus  partem  quae  Te  fpec- 
tant,  exfcribere  voluj;  vt  jllj  morem  gererem  '). 

Habcs  igitur  Clariflime  Hugenj  fcriptionis  mcae  occafionem,  et  caufam;  et  fimul 
adiimftam  charcam  -),  quam  ad  te  vt  deftinarem,  preces  amicj  nortij  fuo  jure  exe- 
gerunt.  Recepj  non  ita  pridcm  Romanas  obferuationes  a  Pâtre  Gottignies  qui  ita 
fcribit  3). 

Litterae  huius  17  Januarij  fcriptae  fuere,  Kinnerj  autem  7  fcbruarij,  nieae  vero 
27  Februarii  Gandauj.    Vale 

Tuus  quem  pridem  nofli 

Greg.  a  s™  Vincentio. 


N=   1340. 

G.  A.  Kinner  a  Lôwenthurn  à  Gregorius  a  St.  Vincentio. 

[7  février.  1665]. 

Appendice  I  au  No.  1339. 

La  copie  se  trouve  à  Leiilcn,  coll.  Ilnygens. 

Clariffimus  Dominus  Hugenius ,  ab  antiquo  iam ,  vtrique  amicifîimus ,  fuas  ') 
non  ita  pridem  ad  me  dédit ,  gratifïïmam  mej  memoriam  atteftantes  ;  fperoque  ei- 
dem  et  in  pollerum  litteraria  mecum  Commercia  non  difplicitura.  De  Cometa 
praeteritorum  mcnfium  libenter  habuiffem  obferuationes  aliquas,  in  veftris  par- 
tibus  confedtas;  quas  liccret  amicisfimilium  avidis  communicare. 


')    Voir  l'Appendice  I ,  N°.  1340. 

-)    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  pièce  dans  nos  collections. 

3)    Voir  l'Appendice  II,  N°.  1341. 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1307. 


CORRESPONDANCE.     1665.  25 1 

Micto  eas  quas  Olomucenfis  Mathemacicus  ^)  a  fe  habitas ,  ad  me  tranfmific.  Jn 
quibus  omnia  legictime,  et  bona  fide  peraéta  fuiffe,  fuppono;  qucmadmodum 
Coelj  faciès  confpcfta  exliibuit.  Ego  faltem,  qiio  minus  amanuenlls  aliquis  erra- 
ret  in  niimeris,  ipfc  omnia  propria  manu  defcripil.  Nondum  ad  me  peruenerant, 
cum  hifce  diebus  refponderem  s)  Hugenio,  vnde  Reverendam  Paternitatcm 
Veftram  rogo,  vt  eafdem  4)  diflio  Domino  adiunfta  a  me  falute  communicet. 


N=   1341. 

G.  F.  DE  GoTTiGNiEZ  à  Gregorius  A  St.  Vincentio. 

[17  janvier  1665]. 

Appendice  II  au  N°.  1339. 

La  copie  se  trouve  à  Leideii,  coll.  lluygens. 

Cometa  de  quo  in  fuis  meminit  Reuerentia  Veftra  hîc  etiam  tum  ab  alijs,  tum 
a  me  obferuatus  fuit.  Volueruntque  Superiores,  ut  meas  obferuationes  ederem, 


^)   Dans  le  collège  d'Ollinïitz  il  y  rivait  deux  professeurs  de  mathématiques  qui  ont  écrit  sur  les 
comètes. 

a)  Valentin  Estancel  (Stanselius),  qui  naquit  dans  la  Moravie  en  1621  et  mourut  à  Baliia 
le  18  décembre  1705,  Il  entra  chez  les  Jésuites  et  y  embrassa  la  règle  de  St.  Ignace  en  1637;  il 
professa  la  rhétorique  et  les  mathématiques  dans  les  maisons  d'Ollmi'itz  et  de  Prague,  plus  tard 
à  Evera  en  Portugal,  d'où  il  partit  pour  le  Brésil;  il  y  dirigeait  le  collège  de  Pjahia,  d'où  il 
envoyait  ses  observations  astronomiques  en  Europe.  Il  a  publié  divers  ouvrages  d'astrono- 
mie, entre  autres: 

Phaenomena  Cocleftia,  five  Differtatio  aflronomica  de  tribus  cometis  qui  proximis  annis 
in  coelo  apparuerunt.  Autorc  P.  Valentino  Ellancel  e  S.  J.  Pragae.  1665.  in-4°. 

Legatus  Uranicus  ex  Orbe  novo  in  veterem:  id  efl:  Obfervationes  Americanae  Cometaequi 
Anno  1664  in  arterifmo  Corvi  Mundo  illuxit,  obfervatus  in  Brazilia  Bahiae  omnium  Sanfto- 
rum,  qui  cum  auttuario  obfervationum  Europaeorum  a  Mathefi  Pragenfi  prodiit.  Pragae. 
1683.  4°. 

b~)  Johann  Czimmermann  (Zimmermaii),  qui  naquit  à  Prague  en  1632  et  mourut  à  Kom- 
motan  le  11  février  1701.  Il  entra  dans  la  Société  des  Jésuites  en  1649.  H  fut  professeur  et 
directeur  de  diverses  maisons.  C'est  probablement  lui  qui  fit,  à  Ollmùtz,  les  observations 
que  Hevelins  envoya  le  13  mai  1665  à  Lubienitsky  et  que  celui-ci  publia  dans  son  Theatrum 
Cometrium,  page  361.  Zimmermann  écrivit  encore: 

Difcurfus  allronomicus  de  loco,  magnitudine  et  materia  novi  Cometae.  Olomueii  typis 
VetiEttelii.  1661.  in-8°. 
3)   Voir  la  Lettre  N°.  1320. 

"'')   Nous  n'avons  pas  trouvé  ces  observations  d'Ollraûtz  dans  nos  collections:  elles  ont  été  pu- 
bliées par  St.  Lubienitzki  dans  son  „Theatrum  Cometicum". 


252.  CORRESPONDANCE.    1665. 


qiias  modo  diiplicj  tabula  proponere  ,  ac  deinde  pariio  aliquo  traftatu  dilucidare 
conftitui  '). 


N=   1342. 

J.  ScHULER  ')  à  Christiaan  Huygens. 

27    FÉVRIER    1665. 

La  letti'c  se  trouve  à  Leideii,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  13(59. 

Ampliflime,  Nobiliffime  et  Doéliffime  Vir, 

Dum  in  Cometologia  veiibr,  et  difquifitionem  philofophicam  ^)  de  Cometanim 
natura,  luce,  motu,  alijfque  eo  pertinentibus  inftituo,  communicavit  mihi, 
Amiciffimus  nofter  Dominus  Vlitius  doftiffimas  tuas  de  Cometa  iam  nuper  fub 
praecedentis  anni  finem  et  praefentis  initium  vifo  obfervationes  s).  Quae  ufque 
adeb  vehementer  mihi  placuere,  ut  ealclem  radiantis  cuiufdam  ornamenti  inftar 
meditationibus  meis  mox  praelo  fubijciendis  adiungere  animus  effet.  Eo  nempe 
confilio,  ut  inde  obfcurioribus  meis  laboribus  faltem  lucis  aliquid  accederet. 
Quia  ver5  hic  illic  quaedam  occurrebant ,  quae  non  abfque  figuris  proponi  pote- 
rant,  cumque  etiam  alioriun  ri^pi^o-f;?  mihi  commimicatae  efTent  licet  imperfeftio- 
res,  pofteà  ex  ijs  hiftoricam  hanc  narrationem  paulo  contraftius  contexere  vifum 
fuit  '*).  Quum  autem  in  ea  nobilitatis  tuae  obfervationes  imprimis,  et  ubique  fere 
fuerim  fequutus  Te  infcio  eandem  praelo  fubijcere  nolui.  Rogo  ergo,  Vir  nobi- 
liffime, hiftoricam  hanc  meam  narrationem  perlegere  digneris,  nieque  fi  alicubi 
erraverim,  aut  mentem  tuam  non  redle  exprefferim,  audadlermonere,  vel  etiam 


')    Cet  ouvrage  parut  plus  tard ,  sous  le  titre  : 

Aegidii  Francifci  Gottignies  a  S.  Jefu  Figurae  Cometarum,qui  apparuerunt  annis  1664, 
1665,  1668,  tabulis  aeri  incifis  exprelTae,  cura  brevifïïmis  annotationibus.  Romae.  1668. 
in-4°. 


')   Johannes  Schuler  naquit  à  Bergen-op-Zoom  eu  1606  et  mourut  eu  1676  à  Breda,  où  il 

fut  pasteur  et  professeur  à  TEcole  Illustre. 
')   Jo.  Schuleri  Cometologia,  five  de  Cometis  Difquifitio  philofopliica  cui  fubjicitur  fpecialis 

cometae  aunis  1664,  1665  vili.  Hagae  Cometis  1665.  in-4°. 
3)   Voir  la  pièce  N°.  1302. 
4}  J.  Schuler,  Traftaet  oft  Onderfoekinge  van  de  Coraeten.  's  Hage.  1665  in-4°. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


^53 


ipfemet  pro  tuo  arbitrio  corrigere,  addendo  vel  demendo  quaecunque  addenda 
vel  demenda  Nobilitas  tua  judicaveric.  Quod  fi  feceris  fumrao  me  abs  Te  bénéficie 
afFeftum  putabo,  meque  fi^mper  quoad  vivam  agnofcam 
Ampliffime  et  Nobiliflîme  Vir 

Nobiliffimo  et  ampliffimo  tuo  nomini 
devinéliffimum 

JOH.    SCHULERUM. 

Bredae  27  Februarii  166$. 

Aan  den  Edelen  Hoogh-geleerden  Heere 
Mijn  Heer  Chr.  Huygens 

refiderende 

in 

S'  Gravenhaghe. 


N°  1343. 

g.  schott  à  g.  a.  kinner  a  lôwenthurn. 
[février   1665]. 

La  lettre  a  été  publiée  dans  G.  Schott ,  Physka  Curlosa. 
Elle  est  la  réponse  au-  No.  1321.     G.  .•/.  Kînner  h  LS'wentliurn  y  répondît  par  le  No.  1354. 

Praenobilis  ac  Reverendiffime  Domine  &  Fautor. 

Experimentum  novum  Nobiliffimi  &  Ingeniofiffimi  Domini  Chriftiani  Hugenii 
confirmât  vim  elafl:icam  feu  dilatativam  aeris.  Quoniam  enim  in  tubi  parte  fupe- 
riore,  defcendente  Mercurio,  eft  aether  &  Spiritus  Mercuriales,  ut  probavi  in 
Technica  Curiofa  lib.  4.  cap.  5.  §  3.  pag.  252.  aether  autem  quorumcunque  corpo- 
rum  effluviis  repletus,  efl:  aër,  ut  probavi  eodem  libro  cap.  2.  pag.  222.  fequitur, 
quod  in  parte  fuperiore  tubi  fit  aër,  tenuior  tamen  ac  levior  quàm  aër  tubum  cir- 
cumflrans,  cùm  hic  pluribus  efiluviis,  quàm  ille,  fit  repletus.  Hic  igitur  aër,  de- 
fcendente Mercurio,  exerit  fuam  vim  dilatativam,  &  aëri  externo  Mercurium  fuf- 
penfum  tenenti  obfifl:it,  qu5  minus  illum  ad  majorera  altitudinem  pellat  furfum. 
Qu6d  fi  Mercurius  ab  aëre  (ut  Nobilifllmus  Hugenius  loquitur)  hoc  efi:,  à  Mer- 
curialibus  effluviis  repurgetur;  aether  in  fuperiori  tubi  parte  ftabulans  repletur 
paucioribus  effluviis,  ideoque  minorem  habet  vira  dilatativam,  minùlque  Mercu- 
rium ab  aëre  externo  fufpenfum  deprimit.  Hinc  fit,  ut  Mercurius  non  ad  quam- 


254  CORRESPONDANCE.    1665. 


ciinque,  ut  arbicror,  led  folùm  ad  majoreni  alcitudinem  afcendat,  tandemque  ad 
certam  menfuram  percingat,  donec  inter  aërem  excernum  &  Mercurium  internum 
fiât  acquilibrium. 

Hacc  ratio  nunc  mihi  occurrit;  quam  ReverendifTimae  Dominationis  Veftrae  & 
Doélilîimi  Hugenii  judicio  fubmitco.  Si  Mercurius  magis  ac  magis  repurgatus, 
fcmper  magis  ac  magis  afcendit,  non  tamen  ad  quamcunque  altitudincm,  fed  cer- 
tam ac  limitatam ,  quamvis  variabilem,  juxta  acris  externi  variationem  quoad 
gravitatem  ac  levitatem;  ratio  haec  vcrifimilis  mihi  videtur  :  Si  autem  ad  quamvis 
altitudincm  afcendat  Mercurius,  ter  quacerve  tantùm  repurgatus;  corruit.  Cupe- 
rem  de  liac  re  fieri  certior  ante  Pafcha:  cogito  enim  experimentum  inferere  Phyfi- 
cae  Curiofae  denub  pofl  Pafcha  edendae  '}. 


N=   1344. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  I  Iuygens  ,  père. 

5     MARS    1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Le\den ,  coll.  Hiiygeiis. 

A  Mon  Père 

5  mars  1665. 
Exemplaire  de  rinrtruélion  ')  pour  Monfieur  Thevenot.  grâces  de  la  peine 
qu'il  a  prife  en  ce  qui  efl:  du  Privilège  -).  Il  faudra  bien  faire  quelque  part  a  Mon- 
fieur de  Kinkardin;  je  ne  fcay  pas  encore  quelle,  car  la  moitié  feroit  trop,  et  aufll 
reconnoiftre  les  foins  de  la  Société  Royale  qui  a  donné  des  inftruélions  a  Hol- 
mes 3),  fympathie  d'où  caufee  ■*). 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  938,  note  3.  Une  seconde  édition  très  augmentée  parut  en  1667 
une  troisième  en  1697  à  Wurtzbourg. 


')    C'est  „rOnderwijs  etc.",  instruction  pour  les  pilotes. 

-)   Le  privilège  des  liorloges  marines  en  France. 

3)    Cette  phrase  semble  être  bifFéc.  "i-)   Consultez  la  Lettre  N°.  1345. 


CORRESPONDANCE.     1665.  255 


N=  1345. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

6    MARS     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

La  minute  se  trouve  à  Leideii,  coll.  IJiiygcns. 

Elle  est  la  réponse  an  No.  1329.     R.  Moray  y  répondit  par  le  Nn.   1353. 

Sommaire:  Feuille  reftante  de  rinftruftioii.  de  leur  cxpciicnces  de  l'air  et  du  feu.  il  n'y  en  a  point  pour  enquérir 
fi  ce  n'efl:  pas  la  clialeur  de  l'air  qui  le  rend  inipuifiant  a  nourrir  le  feu ,  l'on  voit  qu'en  liyver  le  feu 
brufle  avec  bien  plus  de  vigueur.  Il  ne  dit  pas  auffi  ce  que  c'ed:  qu'eftre  allumù.  Particularitez  de 
Holmes.  l'approuue  fort  le  delTein  de  la  gaze:te  de  Mon licur  Oldenbourg.  Je  defire  fort  de  veoir 
l'hiftoirc  de  la  Société,  mon  Père  a  demanda  le  privilège  au  Roy  ■)  et  j'cfiierc  qu'il  reftera ')  allez 
longtemps,  pour  le  faire  expédier  3).  Sympathie  des  horologes  découverte. 

A  la  Haye  ce  6  Mars  1 665. 
Monsieur 

Voicy  la  feuille  qui  reiloif^)  de  rinftruftion.  j'avois  creu  qu'il  y  en  auroic  une  et 
demie,  mais  avec  ce  petit  charaftere  l'on  a  gaignè  de  l'efpace. 

Je  me  fouviens  de  ne  vous  auoir  rien  refpondu  =)  fur  vos  belles  expériences  de 
l'air  et  du  feu.  Elles  s'accordent  fort  bien  jufques  la  avec  la  nouuelle  hypothefe 
de  Monfieur  Hook  qui  n'eil  pas  mal  imaginé,  mais  je  voudrois  qu'il  y  en  eurt 
pour  enquérir  fi  ce  n'efi:  pas  la  chaleur  de  l'air  enfermé  qui  le  rend  incapable  d'en- 
tretenir le  feu,  non  pas  a  caufe  de  quelque  preflion,  mais  par  fa  qualité  de  chaud, 
l'on  voit  qu'en  hyver  le  feu  brufle  beaucoup  plus  vigoureufement  qu'en  eftè  fans 
que  pourtant  l'on  puiflfe  dire  qu'il  y  a  plus  dé  nitre  ou  du  menfl:rue  de  Monfieur 
Hook  en  l'une  qu'en  l'autre  faifon.  mais  je  croy  qu'il  efl:  affez  difficile  d'empefcher 
que  l'air  enfermé  avec  le  feu  ne  s'efchauffc.  Il  faudroit  le  laifl^er  refroidir  après  que 
le  feu  s'y  efl:  efteint  et  efiaier  s'il  ne  reprendroit  pas  fa  qualité  première.  Il  fau- 
droit au  refle  pour  rendre  l'hypothefe  complette  dire  ce  que  c'eft  que  d'eftre  al- 
lumé, et  comment  l'air  opère  alors  fi  fortement  auprès  de  ce  qu'il  fait,  quand  la 
matière  n'efl:  point  allumée. 

J'approuue  fort  le  deflèin  de  la  gazette  ")  de  Monfieur  Oldenbourg  en  ce  qu'il 
ne  s'arreftera  qu'aux  matières  de  philoibphic,  car  en  effet  il  vaut  mieux  de  ne 
les  point  mefler  avecques  tant  d'autres  comme  fait  l'autheur  du  journal  des 
fcavans. 


')   Consultez  les  Lettres  Nos.  1331  et  1335. 

")    Constantyn    Huygens,    père,    partit    pour    la    principauté   d'Orange    le  26  mars   1665 

[Dagboek]. 
3)    Ce  privilège  fut  accordé  le  3  mars  1665.  Consultez  la  Lettre  N°.  1346. 
'*)    Consultez  la  Lettre  N°.  I33i>,  où  Huygens  i^arle  des  trois  premières  feuilles. 
S)    C'est-à-dire,  dans  la  Lettre  N°.  1338.  *)    Les  „Pliilosophical  Transactions". 


25<5  CORRESPONDANCE.    1665. 

J'efpere  toufjonrs  que  vous  me  communiquerez  quelque  chofe  des  parcicula- 
ritez  que  vous  apprendrez  de  Monfieur  Holmes,  pour  fcavoir  principalement 
comment  fe  font  comporte  les  horologes  dans  la  tempefte,  et  fi  la  rouille  ne  les  a 
point  fait  arrefter  fous  ce  climat,  ou  vous  aviez  creu  ''^  que  tout  fer  fe  rouille  ne- 
ceffairement. 

Voftre  horologc  attend  encore  l'arrivée  de  Monfieur  Daviflbn.  les  mienes  vont 
avec  une  très  grande  jurtefi^e,  fur  tout  après  que  j'ay  trouuc  par  expérience  qu'il 
faut  les  attacher  a  quelque  poutre  ou  autre  chofe  inebranflable,  par  ce  qu'a  moins 
de  cela  le  mouuement  du  pendule  non  obilant  la  grande  pefanteur  de  la  boete, 
donne  un  petit  mouuement  a  toute  l'horologe,  qui  en  altère  la  juftefle  et  la  fait 
aller  plus  vifl:e  félon  qu'il  y  en  a  d'avantage.  J'ay  ainfi  trouuè  que  la  caufe  de  la 
fympathie  dont  je  vous  ay  efcrit  par  ma  dernière  '*)  ne  provient  pas  du  mouuement 
de  l'air  mais  du  dit  petit  branflement,  du  quel  eftant  tout  a  fait  infenfible  je  ne 
m'efliois  pas  apperceu  alors.  Vous  fcaurez  donc  que  nos  a  horologes  chacune 
attachée  a  im  bafton  de  3  pouces  en  quarrè,  et  long  de  4  pieds  efi:oient  appuiées 
fur  les  2  mefmes  chaiies,  difl:antes  de  3  pieds.  Ce  qu'efl:ant,  et  les  chaifes  efliant 
capables  du  moindre  mouuement,  je  demonftre  que  necefiairement  les  pendules 
doivent  arriver  bientoft  a  la  confonance  et  ne  s'en  départir  après,  et  que  les  coups 
doivent  aller  en  fe  rencontrant  et  non  pas  parallèles;  comme  l'expérience  défia 
l'avoit  fait  veoir.  Eftant  venu  a  la  dite  confonance  les  chaiies  ne  fe  meuvent  plus 
mais  enipefchent  feulement  les  horologes  de  s'écarter  par  ce  qu'auflî  toft  qu'ils 
tachent  a  le  faire ,  ce  petit  mouuement  les  remet  comme  auparavant. 

Mon  Père  me  mande  7)  qu'il  a  demandé  a  fa  dernière  audience  le  Privilège  au 
Roy,  qui  l'avait  accordé  aufll  toft,  et  s'il  n'eft  contraint  trop  toil  a  partir  j'efpere 
qu'il  en  fera  expédier  la  depefche.  Il  n'avoit  pas  encore  vu  Monfieur  l'Abbè  de 
Beaufort.  Je  fuis  a  jamais 


Monsieur 


Voftre  trefobeifîant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Z. 


*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1243. 

<")    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Constantyn  Huygens,  père.  Consultez  en  outre 
la  Lettre  N°.  1344. 


CORRESPONDANCE.    1665.  ^57 


N2  1346. 

A.  AuzouT  à  Christiaan  Huygens. 

6    MARS    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1351. 

Je  vis  il  y  a  trois  jours  auec  joie  le  Priuilege  qu'on  vous  a  donné  pour  vos  Pen- 
dules fur  leau.  ie  ne  fcay  fi  Monfieur  de  Zulichem')  laura  fait  changer  pour  y  com- 
prendre votre  nouuele  manière  fur  terre  que  ie  luy  fis  remarquer  ny  être  pas. 
Jefpere  que  vous  nous  manderes  a  Prefent  en  quoy  elle  confifte.et  que  vous  nous 
permettres  bien  den  faire  trauailler  pour  nous  fi  le  Roy  vous  donne  le  Priuilege 
fur  terre.  Jay  vu  ce  que  vous  aues  mande  -)  fnr  la  machine  de  Monfieur  Hooke.  ie 
ne  vous  en  auois  pas  mandé  fi  fortement  mon  fentiment  craignant  que  vous  neuf- 
fiez  inclination  pour  cette  machine,  ie  metonne  fort  que  la  Société  qui  veut  être 
fi  feuere  et  fi  referuee  ait  laifi^è  imprimer  vne  machine  fans  lauoir  eprouuée  puis 
quil  faloit  fi  peu  de  temps  et  de  dcpenfe  pour  lEprouuer,  et  en  diray  peuteftre 
quelque  chofe  dans  des  remarques  3)  que  ie  fay  fur  ma  lettre  a  Campani  4)  que  Ion 
va  enfin  a  ce  que  ie  croy  commencer  djmprimer.  mandes  moy  fil  vous  plaifi:  par 
le  premier  ordinaire  fi  vous  voules  bien  que  ie  mette  que  le  Père  Fabri  a  changé 
dOpinion  et  men  mandes  le  Détail  que  vous  ne  nous  aues  point  écrit  ny  que  ie 
fcache,  car  il  fera  bon  que  ie  fcache  tout  ce  qui  fefl:  paffe.  ie  feray  bien  aife  auffy 
que  vous  me  mandies  ce  que  vous  aues  obferué  touchant  la  longueur  et  la  lar- 
geur de  lanneau  de  Saturne  et  fi  vous  aues  trouué  que  lanneau  debordoit  par 
delà  le  corps  de  Saturne  et  de  combien  et  quel  angle  de  declinaifon  lanneau 
faifoit  auec  lEcliptique.  Je  nay  point  obferué  le  Comète  depuis  le  27  le  temps 
naiant  pas  été  vn  feul  jour  fauorable  et  ie  crains  bien  après  cela  quil  ne  foit  plus 
vifible.  il  arriue  toufiours  quelque  chofe  qui  mcmpeche  de  trauailler  a  mon  traité 


')   Coiistantyn  Huygens,  père. 

")    Dans  la  Lettre  à  Constantyn  Huygens,  père,  N°.  1331. 

3)    Dans  une  édition  amplifiée  de  la  „Lettre  a  Monfieur  l'Abbé  Charles",  on  trouve 

Pages    I  à  14:  la  première  lettre  dafée  19  octobre  1664. 

Pages  15  à  20  :  la  seconde  lettre  datée  20  octobre  1664. 

Pages  21  à  56:  Remarques.  Figures  et  Tables.  Paris,  Achevé  d'imprimer  le  18  Avril  1665. 

R.  Hoolie  répliqua  à  ces  Remarques  dans  les  Philosophical  Transactions,  N°.  5,  du  5  juin 
1665. 

La  Lettre  à  l'Abbé  Charles  et  les  remarques  ont  été  réimprimées  dans  les 

Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences  depuis  1666  jusqu'à  1699,  Tome  VII,  in-4°. 
*)    C'est-à-dire,  la  lettre  à  l'Abbé  Charles  sur  le  „Rngguaglio"  de  M.  Campani.  Consultez  la 
Lettre  N°.  1078  ,  note  1 1  ,  et  la  Lettre  N°.  1273,  note  10. 

Œuvres.  T.  V.  33 


258  CORRESPONDANCE.    1665. 


du  Comète  '},  et  ie  ne  fcay  quand  iy  commenceray  car  limpreffion  de  ma  lettre  me 
va  encore  retarder.  Je  me  fuis  refolu  enfin  a  attribuer  fa  rétrogradation  a  vne  caufe 
phyfique  pluftoll  qu'a  vne  Aftronomique  car  ie  ne  fcauois  aiuiler  mes  hypothefes. 
nous  verrons  fi  les  vortres  fy  aiufleront  mieux,  quand  vous  aures  receu  quelques 
obferuations  que  vous  croires  exaftes.  obliges  nous  de  nous  les  enuoier  et  de  me 
croire 

Monsieur 

Votre  trefobeiflant  feruiteur 
A.  AuzouT. 

Vous  manies  promis  il  y  a  long  temps  des  larmes  de  verre  fi  vous  men  voulies 
enuoier  feulement  vne  douzaine  ou  deux  vous  mobligeries  beaucoup. 

Ce  Vendredy  6  Mars  i66^. 

Pour 
Monfieur  Hugrns. 


N=  1347. 

J.  Chapelain  h  Constantyn  Huvgens,  père. 
6  MARS   1665. 

La  lettre  se  iroure  à  Lciden,  cuil.  ////ygeiis. 

Monsieur 

j'eus  beaucoup  de  defplaifir  hier  au  foir  de  ne  mefl:re  pas  trouue  chés  moy 
pour  y  receuoir  l'honneur  que  vous  me  vouliés  faire  de  me  communiquer  les  nou- 
uelles  de  Monfieur  voftre  Fils  ').  Jenuoye  vous  en  faire  mes  excufes  et  vous 
fupplier  de  les  confier  au  Porteur  cachetées  afin  que  je  puilTe  profiter  de  leur 
Icfture  et  s'il  y  a  quelque  chofe  a  faire  pour  fon  feruice  ou  pour  fa  gloire  que 


5)    A.  Aiizoïit  et  Buot,  Observations  de  la  Comète.  Paris.  1665.  111-4°. 


')    Cliristiaan  Hiiygeiis. 


CORRESPONDANCE.     1665.  259 


jy    agiffe  a  mon  ordinaire.  Je  vous  les  renuoyeray  des  le  lendemain.    Je  fuis 
toufjours 

Monsieur 

Voflre  tref humble  et  trefobéiffant  feruiteur, 

Chapelain. 

Ce   6  Mars  ^5. 


A  Monfieur 
Monfieur   Huggens  de  Zulichem. 


N"   1348. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

6    MARS    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lcidcn ,  coll.  lluys,eus. 
Elle  est  la  réponse  an  No.   1338.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1362. 

A  Whitehall  ce  24.   Feurier   1665. 
Monsieur 

Jl  ell  iulle  que  Je  me  contente  que  vous  faffiez  refponce  aux  miennes  par  diuer- 
icsreprifes,  puifque  Je  vous  traitte  prefque  toufiours  de  la  forte.  Jl  y  a  plaiiïr 
d'agir  lans  façon,  et  l'amitié  eft  la  plus  douce ,  ou  il  y  a  moins  de  contrainte.  Je 
m'en  vay  donc  refpondre  a  Votre  dernière  du  27  ')  que  Jay  receu  ce  matin.  Et  fi 
Je  ne  vous  dis  là  deffus  tout  ce  que  je  voudrois,  a  cette  heure,  vous  deuez  croire 
que  Je  fuppleray  tout  ce  qu'il  y  manque  une  autre  fois. 

Je  goufte  fort  bien  voftre  Jnftruftion  pour  les  pilotes.  Jy  trouue  toute  chofc 
pleinement  et  clairement  couché.  Jl  pourra  bien  eftre  que  celle  que  nous  faifons 
eftat  d'imprimer  fera  la  mefme  chofe.  mais  foit  qu'il  y  ait  différence  ou  non  touf- 
iours en  aurez  vous  copie.  Celle  que  Je  vous  ay  envoyée  ")  eftoit  dreffce  pour 
Monfieur  le  prince  RupertO-  On  luy  a  dit  toutes  les  autres  choies  de  bouche  en  la 
luy  donnant  auec  Vofi:re  Table  d'équation  4).  Nous  publierons  aufll  la  relation  ') 


'}  Le  27  février  1665.  -)    Consultez  la  Lettre  N°.  131 1. 

')  Pour  servir  pendant  le  voyage  à  la  Guinée.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 255. 

•*)  Voir  la  pièce  N°.  gjç). 

^)  Elle  parut  dans  les  Philosopliical  Transactions,  IN°.  I,  du  6  mars  1665. 


260  CORRESPONDANCE.    1665. 


de  Monfieur  Holmes  comme  vous  auez  fait  :  ce  qui  vous  feruira  d'afTurance  que 
ce  que  vous  y  auez  fait  m'efl  bien  agréable.  Mais  vous  en  ferez  cncor  plus  fatif- 
fait  lorfque  Je  vous  auray  dit,  qu'ayant  répété  a  un  des  Capitaines  qui  comman- 
doit  un  des  3.  vaifTeaux  qui  eftoyent  auec  Monfieur  Holmes  la  relation  dudit  Hol- 
mes, de  mot  en  mot,  il  me  l'a  tout  confirmé. 

Ca  efté  en  effet  une  furprife  bien  agréable  a  Monfieur  noflre  prefident  '^)  et  a 
moy  d'apprendre  cette  nouuelle  forte  de  fympathie  que  vous  auez  remarquée 
dans  vos  Horologes.  Jl  y  aura  bien  à  difcourir  fans  doubte  et  nous  prétendons  en 
parler  dans  noflre  première  AfTemblee.  mais  peut  efl:re  n'en  raifonnerons  nous 
pas  qua  celle  de  la  liuidtaine  d'après ''j  afin  qu'on  y  penfe  bien  auparauant  que  d'en 
parler.  Comme  que  c'en  foit  Je  fais  eilat  de  vous  communiquer  ce  qui  fy  en  dira 
fi  J'y  trouue  quelque  chofe  qui  en  vaille  la  peine.  Cependant  Je  vous  diray  que 
fi  ce  n'efi:oit ,  que  chacun  de  nous  fçait ,  que  vous  efles  affez  capable  d'inuenter 
de  voflre  chef,  toutes  les  expériences  qui  pourront  eftre  requifes,  ou  pour  péné- 
trer plus  auant  dans  cette  afï'aire  ,  ou  pour  en  tirer  les  confequences  utiles ,  on 
vous  propoferoit  d'en  faire  peut  efl:re  quelques  unes  fur  ce  fuiet.  Mais  puifque 
vous  faites  eftat  de  la  pourfuivre  il  faut  s'en  remettre  a  vous.  Seulement  vous 
auertiray  Je  que  je  ferois  aife  que  vous  fçeufllez  precifement  iufqu'a  combien 
il  faut  que  les  detix  Horologes  fapprochent  l'un  de  l'autre  en  iuftefTe,  deuant  que 
cette  fympathie  paroifl"e  :  cefl  a  dire  de  2.  3.  4.  ou  autre  nombre  de  fécondes,  en 
24.  heures.  Apres  fi  3.  ou  4.  montres  fe  pourront  accorder  enfemble  de  la  forte  : 
et  en  dernier  lieu,  puifque  y  ayant  la  différence  de  2.  ou  3.  fécondes  en  24.  heu- 
res, entre  deux  Ilorologes,  ils  ne  laifl^ent  pas  de  s'accorder,  que  vous  fçeufllez 
lequel  cède  a  l'autre,  dautantque  apparemment  l'un  reftifie  l'autre.  Ces  diffé- 
rences fe  pouuanr  ce  me  femble  obferuer  comme  aufïï  la  folution  de  cette  der- 
nière difficulté,  en  les  comparant  auec  voftre  Grand  Horologe  qui  bâties  fécondes. 
Au  refte  fi  aucun  mouuement  imperceptible  dans  l'air  peut  caufer  cette  Ifochro- 
neité,  Je  crains  qu'on  aura  quelque  raifon  à  foupfonner  que  quelques  mouue- 
ments  defreglez  dans  l'air  pourront  pluftofi:  les  faire  deuoyer  de  leur  vraye  iuf- 
tefl"e ,  que  rendre  leurs  vibrations  egalles.  et  qu'en  fin  les  Horologes  qui  fentent 
ces  mouuemens  fe  pourront  plus  facilement  égarer,  que  ceux  qui  ne  les  fentent 
point,  et  par  confequent  qu'il  vaudroit  mieux  que  les  deux  Horologes  dont  on 


■î)   Lord  Broiincker. 

'')  En  effet ,  on  en  parla  dans  la  séance  du  8  mars  (V.  st.),  après  la  lecture  de  la  Lettre  N°.  1 345, 
dans  laquelle  Chr.  Huygens  rectifia  son  opinion  sur  la  cause  du  phénomène.  La  discussion 
se  trouve  résumée  dans  les  „Proceedings"  de  Birch,  en  ces  mots: 

„Occafion  was  taken  hère  by  fome  of  the  members  to  doubt  the  exaftnefs 
of  the  motion  of  thefe  watches  at  fea,  fince  fo  flight  and  almofi:  infenfible  mo- 
tion was  able  to  caufe  an  altération  in  their  going. 


CORRESPONDANCE.    1665.  261 


fe  ferc  fur  mer,  ne  fuflenc  point  fi  bien  daccord  qu'autrement,  puiique  leur  dif- 
tance  eftant  toufiours  egalle  on  fen  peut  auffi  bien  feruir  comme  fil  ny  en  auoit 
point  de  tout:  au  lieu  que  le  tennant  toufiours  cnfemble  on  ne  peut  pas  élire  fi  bien 
alTuré  qu'il  ne  perdent  rien  de  leur  vraye  iuftelTe.  la  chofe  efl:ant  euidente  par 
vos  expériences  que  lors  qu'a  la  vérité  il  y  a  2.  ou  3.  fécondes  à  dire  qu'ils  foyent 
tous  deux  également  iuftes.  cela  nempefche  pas  qu'ils  n'aillent  également  vifte 
lors  quils  fiDUt  proches  lun  de  lautre  d'un  pied  ou  deux. 

Je  me  fuis  laifTé  aller  bien  plus  auant  dans  cette  matière  que  je  ne  penfois  faire 
quand  je  me  fuis  mis  a  efcrire.  Mais  cefi:  pour  iufiifier  ce  que  je  vous  ay  dit  au 
commencement  que  J'agis  auec  vous  fans  me  confliraindre  en  façon  quelconque. 

Vous  me  direz  peut  efire  que  ce  que  Je  viens  de  dire  ne  conclud  rien  au  def- 
auantage  des  Horologes ,  quant  à  leur  utilité  et  Je  vous  l'auoueray  bien,  toufiours 
trouuerez  vous  que  Je  ne  fais  que  difcourir  a  mon  ordinaire  fur  ce  qui  fe  prefente 
en  vous  entretenant.  Mais  de  peur  que  Je  ne  fois  bientofi:  interrompu  comme  il 
marriue  prefque  toufiours  Je  laifi"e  là  cette  matière  pour  le  prefent,  pour  la  re- 
prendre une  autre  fois  ;  et  men  vay  voir  ce  que  J'ay  a  vous  dire  fur  les  autres  paf- 
fages  de  Voflre  lettre. 

Monfieur  Dauidfon  partit  dicy  la  femaine  pafl^ee,  qui  vous  apporte  le  liure  de 
Monfieur  Hook.  Ne  layant  point  encore  leu  Je  ne  fçauois  pas  qu'il  y  euil  parlé 
de  fa  machine.  Mais  ce  que  vous  en  dites  efl:  fort  raifonable.  touteffois  vous 
dira-y  Je,  qu'il  eit  a  prefent  fi  fort  occupé  en  plufieurs  chofes  plus  préfixantes  qu'il 
ne  peut  pas  bonnement  auoir  afl"ez  de  loifir  de  trauailler  à  faire  fes  verres  pour  le 
prefent.  on  n'oubliera  pas  de  l'y  engager  au  plus  toft.  Jl  a  maintenant  fur  les  bras 
une  lefture  de  la  mechanique  qu'il  fait  tous  les  Mercredis  a  l'heure  de  noflire  Af- 
femblee.  un  Marchand  appelle  Sir  John  Cutler  ^)  nous  ayant  donné  50.  liures 
fierlin  par  an  a  perpétuité,  pour  maintenir  cette  lefture,  il  efl:  aufll  fait  Curatoriie 
nos  Expériences  ordinaires  »)  dont  nous  luy  donnons  aufll  une  penfion  de  30.  Ja- 
cobus  par  an.  et  jl  fen  va  aufll  eftre  profefl^eur  d'Aflronomie  au  Collège  de  Gref- 


*)  Sir  John  Cutler,  fils  d'un  épicier  Thomas  Cutler,  naquit  en  1608  à  Londres  où  il  mourut 
le  15  avril  1693.  Malgré  sa  réputation  d'avare,  il  aimait  à  faire  de  grandes  donations.  Celle  au 
Dr.  Hooke  Ini  valut,  le  9  novembre  1664,  la  nomination  de  membre  honoraire  de  la  Société 
Royale.  Celles  faites  à  la  Grocer's  Company  le  firent  nommer  quatre  fois  Master  Warden. 
En  1674,  il  fit  agrandira  ses  frais  la  maison  du  collège  de  médecine  (the  Cutlerian  Théâtre), 
où  on  lui  érigea  une  statne  (1680).  Il  épousa  Elicie  Tipping  en  1669  et  plus  tard  Elisabeth 
Foote  ;  il  laissa  à  sa  mort  £  100.000. 

')  Dans  cette  séance  du  1 1  janvier  1665  ("V.  st.)  la  nomination  de  R.  Hooke  au  poste  de  „Cu- 
rator"  salarié  fut  rendue  publique.  Elle  avait  été  décidée  le  27  juillet  1664  (V.  st.),  mais  on 
résolut  alors  de  la  tenir  secrète  jusqu'à  ce  que  Sir  Cutler  eut  institué  le  cours.  Consultez 
la  Lettre  N°.  1 252  ,  note  4. 


202  CORRESPONDANCE.     1665. 


ham.  pour  ce  qui  eft  de  fon  inuention  pour  les  longitudes  Je  tafcheray  de  vous  en 
fçauoir  dire  quelque  chofe  par  ma  première. 

Vous  aurez  dans  peu  de  temps  ce  que  Monfieur  Wren  a  fait  lur  la  Comète. 
Ce  que  vous  dites  des  prcdiétions  de  Monfieur  Auzout  luffit  pour  le  faire  voir 
qu'il  fcn  aUroit  pu  efpargner  la  peine,  mais  je  crois  auffî  qu'il  fe  trouuera  a  redire 
dans  dautres  particularitez  que  celles  que  vous  marquez,  mais  Je  m'en  remets  a  ce 
que  vous'  en  fera  voir  ce  que  Monfieur  Wren  va  publier  '°)  lur  cette  matière. 

Le  Roy  approuue  fort  ce  chariot  que  luy  a  fait  faire  Monfieur  de  Son  ").  il  efi: 
vray  qu'il  ne  la  pas  encore  cfl^ayé  dans  des  chemins  rabboteux  :  mais  Je  ne  double 
pas  qu'il  ny  reuflill:  fort  bien,  les  refibrts  de  derrière  ont  plus  de  5.  ou  6.  pieds  de 
long  comme  Je  penfe  vous  auoir  dit.  et  ceux  de  deuant  plus  que  3.  de  forte  qu'il 
ne  fe  peut  qu'il  ne  foit  aflez  aifé.  au  rcfte  fi  c'eil  une  faute  que  les  branches  font 
attachées  trop  fort  a  la  felle  du  cheual  il  n'ell  pas  difficile  d'y  remédier.  Mais 
quand  le  cheual  viendroit  à  tomber  cela  ne  feroit  pas  verfer  le  Chariot  a  moins 
qu'il  toucheroit  dun  cofl:é  ce  qu'il  aura  de  la  peine  a  faire  a  caufe  que  le  Chariot 
le  foultiendra.  En  un  mot  (parce  qu'il  faut  que  Je  couppe  icy)  la  cheute  du  Che- 
ual incommoderoit  fi  Je  ne  me  trompe  le  chariot  moins  qu'il  ne  feroit  la  chaife 
roulante  bien  que  les  flefches  n'en  font  point  fi  fortement  attachez  a  la  felle  du 
Cheual. 

Ayant  releu  les  4  pages  précédentes  Je  m'ellonnc  que  vous  nayiez  remarques 
cent  fautes  en  toutes  mes  autres  lettres  que  Je  n'ay  pas  eu  le  temps  de  relire.  Mais 
vous  auez  beaucoup  d'indulgence  pour 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  feruiteur 

R.    MORAY. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
x.n  A  la  Haye. 


'°)  D'après  la  Lettre  N°.  1363,  Chr.  Wren  s'est  excusé  de  la  tâche  de  rassembler  les  données  sur 
la  nouvelle  comète,  à  cause  d'un  voyage  qu'il  allait  faire  en  France.  L'assemblée,  alors,  en 
chargea  R.  Hooke. 

")  D'Esson. 


CORRESPONDANCE.     1665.  163 


N=  1349. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 
10  mars   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lciden ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  an  No.  1337.     Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1361.  , 

Monsieur 

Comme  vous  me  tenés  tout  a  fait  au  coeur  et  que  je  regarde  tous  vos  interefts 
comme  les  miens  propres  je  n'ay  pu  voir  le  fucces  de  vos  Pendules  pour  les  Longi- 
tudes fans  vue  extrême  joye  et  fans  vous  la  tefmoigner  auec  empreïïement.  Je  n'ay 
pu  m'empefcher  mefme  d'en  informer  le  Public  par  l'occafion  de  ce  lournal  '} 
que  M.  Salo  ce  Confeiller  habile  de  mes  Amis  nous  donne  chaque  femaine  depuis 
deux  ou  trois  mois  et  qui  eft  le  plus  commode  moyen  pour  communiquer  aux  Cu- 
rieux les  nouueautés  des  belles  lettres  et  pour  rendre  juftice  aux  Ouurages  et  aux 
Autheurs  de  confideration.  Quant  au  particulier  de  cette  admirable  Inuention 
des  longitudes  j'auois  bien  creu  en  la  refpandant  par  toute  la  France  que  vous 
n'en  fériés  pas  marri  et  que  la  gloire  qui  vous  en  renient  ne  vous  feroic  pas  def- 
agreable.  Mais  je  ne  fcay  comment  il  s'eft  fait  que  dans  lExtrait  de  voftre  lettre 
on  vous  a  prefté  des  termes  moins  modeftes  que  ceux  que  vous  m'auiés  efcrits.  Car 
au  lieu  qu'on  vous  fait  dire  que  vous  auiés  explique  voilre  horloge  a  McfTieurs  les 
Eftats  auec  beaucoup  d^ approbation  voilre  Original  ^)  que  j'ay  reueu  porte  fimple- 
ment  auec  quelque  approbation  et  fil  eftoit  befoin  de  l'attefler  et  de  produire  mef- 
me la  Pièce  je  fuis  prell  a  le  faire  quand  vous  l'ordonnerés.  le  n'ay  garde  au  relie 
de  maintenir  ma  vifion  touchant  cet  inftant  de  repos  dans  chaque  vibration  3)  qui 
me  fut  trelTufpeéte  a  moy  mefme  des  le  moment  quelle  me  vint  et  j'acquiefce  fans 
peine  a  ce  que  vous  m'en  dites  maintenant,  La  chofe  neftant  pas  difputable  entre 
de  vrays  phyficiens.  Ne  foyés  point  fafche  de  la  diligence  que  j'ay  faitte  pour 
eflre  eclairci  du  prix  propofé  par  les  Efpagnols  a  l'Inuention  des  Longitudes. 
Cette  enquefte  fe  fera  difcrettement,  et  il  n'ira  point  afTurement  du  voftre.  Ceft 
moy  qui  vous  en  fouhaite  vn  profit  honnefl:e  et  non  pas  vous,  quoy  que  vous  puif- 
fiés  le  fouhaiter  et  le  pourfuyure  fans  vous  faire  tort  puifque  ce  feroit  a  fi  bon  titre. 
Monfieur  Theuenot  me  fera  voir  cette  Relation  Hollandoife  et  je  Icxhorteray  a  la 
traduire.  Ce  fera  vue  chofe  aufli  vtile  que  curieufe.  Pour  voftre  nouueau  Traitté 
de  la  Conftruétion  des  Pendules  je  ne  croy  pas  qu'on  trouue  a  redire  ches  vous 


')    Cette  nouvelle  a  été  publiée  dans  le  Journal  des  Sçavants,  1665.  N°.  VIII.  Voir  la  Lettre 

N°.  1335- 
°)   Voir  la  Lettre  N°.  1324.  3)    Consultez  la  Lettre  N".  1328. 


264  CORRESPONDANCE.     1665, 


que  VOUS  le  dédiés  au  Roy  qui  vous  a  fi  noblement  preuenu  de  fes  grâces,  et  qui 
vient  tout  fraifchement  de  vous  donner  vue  marque  noiraelle  de  fon  eftime  par  la 
conccffion  du  Priuilege  que  Monfieur  voftre  Père  luy  a  demande  pour  voftre 
Inuention,  et  je  penfe  que  le  plullofl:  fera  le  meilleur,  pour  marquer  de  voftre 
part  voftre  gratitude  à  Sa  Majefté  cela  s'entend  autant  qu'il  fe  pourra  fans  nuire 
a  vos  interefts  à  l'égard  des  horlogeurs.  Cette  autre  nouuelle  defcouuerte  de  la 
jufteiïe  de  vos  Pendules  par  fympathie  eft  digne  d'vne  profonde  fpeculation,  et  il 
ne  fe  faudra  point  prefter  den  affigner  la  caufe  à  l'air  ou  a  quelque  autre  chofe  que 
Ion  n'en  foit  très  alTuré.  Fay  annoncé  cette  merueille  a  nos  Amis,  et  leur  ay  mef- 
me  communiqué  l'auis  que  vous  en  auiés  donné  a  Monfieur  voftre  Père  '^)  pour 
voftre  honneur,  et  on  ne  cefl"e  point  de  l'admirer  fans  en  pouuoir  pénétrer  la  rai- 
fon.  Vous,  nous  l'expoferés  en  temps  et  lieu  puifque  vous  la  fcaués.  le  retiendray 
cependant  la  main  à  Monfieur  Salo,  afin  qu'il  ne  rende  cette  nouuelle  publique 
que  quand  vous  le  permettrés  5).  lefpere  que  vous  ne  le  ferés  guère  attendre  et  il 
fera  afl^es  a  propos  de  peur  que  fur  quelque  copie  qui  en  peut  auoir  efchappé  quel 
qu'vn  doffice  ne  l'imprime. 

Déformais  que  Monfieur  voftre  Père  ne  fera  plus  icy  quand  vous  me  voudres 
faire  Ihonneur  de  mefcrire  toute  autre  commodité  feure  vous  manquant  vous 
pourrés  prier  Monfieur  Vofllus  de  mettre  voftre  lettre  auec  la  fienne  dans  le  pa- 
quet qu'il  adrefl^era  a  Monfieur  Van  Beuning  qui  me  fera  volontiers  la  grâce  de 
me  la  faire  tenir.  le  vous  exhorte  a  bien  ménager  voftre  faute  et  vous  conjure  de 
me  croire  toufjours  inuiolablement 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  feruiteur 
Chapelain." 
De  Paris  ce  lo  Mars  16(55. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christianus  Huygens  de  Zulikem. 

A 

la  Haye. 


"*)   Voir  la  Lettre  N°.  1335.  5)   Consultez  la  Lettre  N°.  1352. 


CORRESPONDANCE.    1665.  265 


N=  1350. 

Christiaan  Huygens  h  Constantyn  Huygens  ,  père. 

12    MARS     [1665]. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden  ,  coll.  Huygens. 

a  Mon  Père 

le   12  Mars. 

Monfieur  de  Carcavy  m'a  rendu  un  fervice  important,  il  paroit  qu'il  a  du  crédit 
auprès  de  fon  Patron  ').  rinterpofition  du  Et  -)  ne  me  fenible  pas  neceflaire.  dans 
le  Privilège  des  Eftats  s)  mefme  négligence  "t^,  mais  s'il  eftoit  befoin  je  le  ferois 
redreffer.  pour  s'en  fervir  fur  terre  l'on  pourra  le  admettre  parce  qu'auflî  bien  il 
ne  s'en  fera  guère  pour  cet  ufage,  puifque  la  juftefle  des  Pendules  ordinaires 
fuffit  et  qu'ils  coudent  moins.  J'en  feray  pourtant  faire  un  pour  Monfieur  de 
Carcavi  et  je  penfe  qu'il  n'a  pas  defiein  d'en  paier  beaucoup.  Et  auffi  pour  Mon- 
fieur Holles  5).  Slufe  m'a  communiqué  il  y  a  longtemps  *)  fon  thermomètre  au 
quel  il  n'y  a  que  cette  imperfeélion  qu'il  n'efl:  pas  fenfible  des  foudains  chan- 
gements. J'efcriray  a  Carcavi  '')  l'autre  femaine.  demain  a  Amfterdam.  Eicriray 
le  remerciment  a  Monfieur  Colbert  ^)  et  au  Roy  $')  quoyque  je  ne  connoifle  guère 
ce  fl:ile  de  telles  depefches. 


')    Le  ministre  Colbert. 

^)  Probablement  cet  „Et"  désigne  une  phrase  comme  „Et  sur  terre",  que  Constantyn  Huy- 
gens, père,  avait  voulu  insérer  dans  le  texte  du  privilège  pour  la  France. 

3)    Consultez  la  pièce  N°.  1 279  ou  N°.  1 286. 

"f)  En  effet,  dans  la  Lettre  d'attache  des  Etats  de  Hollande  et  de  Westfrise,  il  n'est  question  que 
de  l'application  des  horloges  à  la  navigation.  Consultez  la  pièce  N°.  1286. 

S)    Denzil  HoUis,  diplomate  anglais.  Voir  la  Lettre  N°.  1 135,  note  5. 

«)   Consultez  la  Lettre  N°.  1259.  7^   Voir  la  Lettre  N°.  1358. 

8)   Voir  la  Lettre  N°.  1359.  ^')   Voir  la  Lettre  N°.  1360. 

Œuvres.  T.  V.  34 


l66  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=   1351. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 

12    MARS    [1665]. 

Lu  minute  se  trouve  à  Leitieit,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.   1346. 


le   12  Mars. 


A  Monfieur  Auzout. 


Quelques  Obfervations  de  Leiden.  qui  prouvent  qu'il  a  palTè  au  deïïlis  du  bec 
du  Corbeau  ')•  Si  a  Rome  il  a  palTè  deffbus  ce  feroit  une  chofe  confiderable  pour 
la  parallaxe.  Je  n'ay  qu'une  figure  imprimée  a  Rome  peu  exaéle  ").  C'eft  la  mefme 
qu'il  a.  il  y  paiïe  auffi  au  defTous  de  la  poitrine  du  corbeau. 

le  ne  luy  diray  donc  pas  encore  ou  je  place  la  comète,  mais  toufjours  Monfieur 
Wren  le  met  au  mefme  lieu.  le  ne  fcay  quelles  peuvent  eflire  les  raifons  qui  vous 
le  font  mettre  au  deffus  de  "5.  le  l'ay  cherché  en  vain  au  commencement  de  février. 
Je  troLiue  que  l'hypothefe  de  la  ligne  parfaitement  droite  avec  le  mouvement  égal 
ne  fatiffait  pas,  mais  qu'il  faut  qu'elle  fe  courbe  un  peu  vers  la  fin  en  dehors  a 
l'égard  du  foleil  ou  que  le  mouvement  foit  retardé,  mais  je  croy  pluftoft  le  pre- 
mier, bien  aife  qu'il  fait  mefme  jugement  que  moy  de  la  machine  de  Hook  pour  les 
verres.  Je  croy  que  la  grandeur  de  nos  formes  fait  beaucoup  de  mal,  parce  qu'on 
voit  qu'au  lieu  de  fe  perfeftionner  avec  le  verre,  elles  fe  gaftent.  fi  elles  efl:oient 
petites  il  en  adviendroit  autrement;  mais  alors  la  difficulté  efl  de  garder  la  matière 
et  d'avoir  aflez  de  mouvement  au  quel  dernier  l'on  pourroit  pourvoir  par  quelque 
machine  dont  je  conçois  bien  la  façon,  et  pour  le  premier  il  faudroit  avoir  provi- 
fion  de  matière  de  divers  degrez. 

Vortre  confideration  fur  le  peu  d'ouurage  que  produit  Campani  donne  en  effeft 
a  penfer.  invention  de  mon  horologe  fuccinftement.  J'en  feray  faire  une  pour 
Monfieur  de  Carcavy  pour  fervir  en  chambre,  bien  aife  qu'on  imprime  fa  lettre. 

Retraétation  du  Père  Fabri  O-  H  ne  s'y  eft  rien  pafle,  fi  non  qu'ayant  efcrit  premiè- 
rement contre  mon  iyfl:eme  fous  le  nom  de  Euftachio  Divini  *),  et  moy  refpondu 
a  cet  efcrit  s)  et  luy  répliquée  ''),  nous  en  efl:ions  demeuré  là  jufqu'a  ce  que  depuis 
peu  le  Père  Gregorius  à  St.  Vincentio  m'a  mandé  ')  que  le  Père  Gottignies  luy 
avoit  efcrit  ^)  de  Rome  que  ledit  Fabri  embraffbit  maintenant  mon  hypothefe  de 
l'anneau  &c.  ce  que  Campani  le  frère  de  celuy  qui  fait  les  belles  lunettes  ma  con- 


')  Consultez  la  pièce  N°.  1297. 

°)  Probablement  la  figure  N°.  4  dans  „St.  Lubienitzki  Theatrum  Cometicum",  page  214. 

3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1294.  "*)    Voir  sa  „Brevis  Annotatio"  de  1660. 

5)  Voir  sa  „Brevis  Assertio",  de  1660.  *)    Voir  sa  „Pro  sua  Annotatione",  de  1661. 

7)  Consultez  la  Lettre  N°.  1293.  ^^    Consultez  la  Lettre  N°.  1294. 


CORRESPONDANCE.     1665.  lèj 


firme  ')  depuis.  Ce  que  j'ay  obfervè  de  l'anneau  de  Saturne,  et  de  l'ombre.  Je 
luy  feray  tenir  des  larmes  de  verre  par  Anvers. 


N°   1352- 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 
13  MARS   1665. 


La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
C/ir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1361. 


Monsieur 


Vous  receurés  cet  ordinaire  deux  lettres  de  moy,  la  première  ')  dans  le  pacquet 
de  Monfieur  voftre  Père  en  refponfe  de  voftre  dernière  =),  et  cellecy  par  la  voye 
de  Monfieur  Voflîus  qui  vous  la  fera  tenir  fans  doute.  Vous  verres  par  la  pre- 
mière que  i'efperois  retenir  la  main  de  Monfieur  Salo  pour  la  publication  de 
voftre  Obferuation  de  laccord  perpétuel  de  vos  deux  Pendules ,  afin  de  vous  don- 
ner temps  de  nous  enuoyer  la  vraye  caufe  de  ce  concert  admirable  puifque  vous 
ne  croycs  plus  que  ce  foit  par  la  fympathie  de  lair  dans  lequel  ils  pendent  a  vne 
certaine  diftance  l'vn  de  l'autre.  Mais  lors  que  j'ay  enuoye  vers  luy  pour  cela  il 
feft  trouue  quil  neftoit  plus  temps  et  que  la  feuille  efi:oit  dcfja  imprimée  "')  fur  la 
copie  '*)  que  Monfieur  voftre  Père  m'auoit  donnée  a  ce  defl"ein  là.  De  forte  que 
tout  ce  que  jay  pu  faire  a  efte  d'y  faire  adjoufter  s)  quon  naflignoit  a  cet  admirable 
effet  pour  caufe  la  fympathie  de  lair  que  par  vne  conjecture  qui  pour  eftre  ad- 
mife  vouloit  eftre  confirmée  par  plus  dvne  expérience  ,  et  que  ce  quil  y  auoit  de 
vray  eflioit  la  certitude  du  fait  ce  qui  eftoit  la  chofe  la  plus  importante.  Par  la  je 
crois  auoir  mis  voftre  honneur  a  couuert. 

Monfieur  voftre  Père  en  partant  d'icy  m'a  rendu  Depofitaire  de  la  nouuelle 
grâce")  qu'il  areceuedu  Roy  pour  vous''),  afin  que  fil  eft  befoin  dagir  en  vertu  de 
la  Patente  elle  fe  trouue  icy  toute  portée  et  que  ceux  que  vous  y  employeres  n'ayent 
point  de  peine  a  la  recouurer.  A  propos  de  quoy  cet  excellent  Horloger  Mon- 
fieur Thuret  dont  vous  m'aues  dit  beaucoup  de  bien  vous  mefme,  me  vint  voir 
hier  pour  me  prier  de  vous  offrir  fon  feruice  pour  la  conftruftion  des  Pendules 
qui  feront  employés  fur  les  vaifiTeaux  et  pour  leur  vente  et  diftribution.  Il  pro- 

9)    La  lettre  N°.  1303. 


')  C'est  la  Lettre  N°.  1349.  -)    La  Lettre  N°.  1337. 

3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1337.  ^  j    Consultez  la  Lettre  N°.  1335. 

5)  Ces  réserves  ne  se  trouvent  pas  dans  le  Journal  des  Sçavans. 

*)  Le  privilège  des  horloges  marines.  '')    Consultez  la  Lettre  N°.  1350. 


l68  CORRESPONDANCE.    1665. 


pofe  que  vous  conueniés  auec  luy  de  ce  qu'il  vous  rendra  de  chaque  Pendule 
qu'il  conftruira  de  cette  Fabrique  moyennant  le  tranfport  que  vous  luy  ferés 
de  voflire  Priuilege  pour  le  temps  que  vous  trouuerés  à  propos.  Il  fe  promet  de 
voftre  bonté  que  vous  luy  en  donnerés  la  préférence,  refolu  de  fon  cofte  de  vous 
donner  toute  la  fatiffaétion  que  vous  pourrés  fouhaiter  foit  pour  maintenir  vos 
Pendules  dans  la  réputation  quils  méritent,  foit  pour  laquit  du  prix  qui  fera 
conuenu  entre  vous  et  figne  deuant  Notaires.  Je  vous  croy  fi  bien  perfuade  de 
fa  probité  et  de  fon  induftrie  que  je  ne  perdray  point  de  temps  h  vous  en  alTurer 
ni  a  vous  le  recommander.  Je  vous  prieray  feulement  de  me  refpondre  au  pluf- 
tofl:  fur  cette  article  et  de  me  croire  toufjours  inuiolablement 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeifTant  ferviteur 
Chapelain. 
De  Paris  ce  13.  Mars  166$. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christianus  Huggens 
Gentilhomme  HoUandois 

A  la  Haye. 


N=  1353- 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

13    MARS     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Le'tden ,  coll.  IJiiygais. 
Elle  est  la  réponse  an  No.   1345.     Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1361. 

A  Whitehall  ce  3.  Mars  1665. 
Monsieur 
Voftre  dernier  du  6.  m'a  apporté  la  dernière  fueille  de  voftre  Jnftruftion  pour 
les  pilotes,  et  Je  fais  traduire  le  tout,  pour  après  faire  imprimer  une  femblable  ') 
en  Anglois.  Et  ne  l'ayant  que  parcouru  légèrement  Je  ne  fcais  pas  encore  fi  nous 
y  ferons  aucun  changement  ou  non.  Je  voy  que  vous  y  expliquez  toutes  chofes 
dans  des  termes  fort  intelligibles  à  ceux  qui  fen  doiuent  feruir.  Jl  faut  que  nous 
en  faffions  aufli  de  mefme:  mais  voftre  language  a  cet  auantage  par  defllis  la  noftre, 
qu'on  y  peut  expliquer  prefque  toutes  chofes  fans  fe  feruir  de  mots  Grecs  ou  la- 


')    Une  traduction  anglaise  a  encore  été  publiée  dans  les  Philosophical  Transactions,  N°.  47, 
du  10  mai  1669, 


CORRESPONDANCE.     1665.  -  269 


tins.  Mais  auffi  de  lautre  codé,  les  communs  parmy  nous  entendent  les  Vocabula 
Artis,  chacun  de  la  fienne.  et  tous  les  gens  de  mer  entendent  les  mots  grecs  et 
latins,  qui  touchent  laftronomie ,  et  la  nauigation ,  comme  fils  efloyent  originel- 
lement Anglois;  feulement  ils  ne  fçauent  peut  élire  pas  que  les  mots  expliquent 
la  nature,  ou  l'ufage  de  la  chofe,  fe  contentans  de  connoiftre  les  chofes  par  les 
noms,  comme  fils  leur  efioyent  donnez  par  hazard.  Mais  y  ayant  une  Committee^) 
(Je  crois  que  vous  fijauez  que  ce  mot  veut  dire  des  perfonnes  députées  à  telle 
chofe)  eftablie  par  noftre  Société,  pour  l'embellifl^ement  &c.  de  la  langue  An- 
gloife,  il  eft  à  efperer,  qu'ils  en  corrigeront  les  défauts ,  et  adioufi:eront  tout  ce 
qu'il  luy  manque,  qui  efi:  dans  les  autres  langues.  Jls  fe  propofent  d'en  drefier 
des  Grammaires ,  des  Diftionaires ,  des  recherches ,  &c.  et  entre  autres  un  Voca- 
bulaire qui  aura  tous  les  mots  des  outils  &c.  qui  appartient  à  chaque  mefl:ier ,  &c. 

Je  me  fuis  laifl^é  glifi^er  dans  ce  difcours  iugeant  que  Je  ne  feray  pas  inter- 
rompu, comme  d'ordinaire,  deuant  que  Jaye  acheue  tout  ce  que  J'ay  à  vous  dire 
à  prefent. 

Bienque  les  expériences  touchant  le  feu  s'accordent  affez  bien  auec  l'hypo- 
thefe  de  Monfieur  Hook,  il  y  manque  encore  tant  de  chofes  à  efi:re  expliquées, 
comme  vous  remarquez  bien  et  il  y  a  tant  d'obieftions  à  faire ,  qu'on  ne  s'y  peut 
pas  arrefter;  veu  mefmes  que  ces  mefmes  phaenomenes  peuuent  efiire  tout  aufll 
bien  expliquez  pour  le  moins,  par  plufieurs  autres  hypothefes.  Et  nous  autres  ne 
nous  contentons  point  comme  font ,  ou  peuuent  faire ,  les  Afl:ronomes  et  autres , 
d'une  Hypothefe  qui  fert  aflez  bien  à  expliquer  les  phaenomenes ,  mais  cherchons 
la  vérité  de  l'efiire ,  et  de  la  nature  des  chofes ,  comme  il  appartient  à  la  vraye  phi- 
lofophie. 

Au  refie  ce  que  vous  dites  touchant  la  froideur  et  la  chaleur  de  l'Air,  a  efl:é 
propofé  dans  nofl:re  Afl^emblee  ■■■')  comme  aufli  quelques  expériences  pour  en  efl:re 
efclaircy  qu'on  prépare,  et  dont  Je  fais  cllat  de  vous  rendre  comte  lors  qu'elles 
auront  efl:e  faites. 

Lundy  prochain  *)  la  première  Gazette  philofophique  ^)  s'imprimera  :  foubs  le 
titre  deTranfaélionsphilofophiques,  et  Je  prétends  vous  en  enuoyer  un  exemplaire 
par  l'ordinaire  :  Et  fi  je  ne  fuis  pas  en  ville  Monfieur  Oldenbourg  me  fera  la  fa- 
neur de  vous  ladrefi^er:  parce  que  Je  fais  eftat  de  pafl"er  5.  ou  6.  iours  de  la  fe- 
maine  qui  vient ,  à  la  Campagne. 

Je  doibs  demain  difner  auec  Monfieur  Holmes  et  c'efl:  mon  deffein  de  tafcher 


-)  Dans  la  „History"  des  séances  de  la  Société  Royale  on  ne  trouve  rien  qui  se  rapporte  à  cette 
matière. 

3)   Dans  la  séance  du  I or  mars  1665  (V.  st.).  *)    Le  6  mars  1665  (V.  st.). 

5)  Les  „Philosophical  Transactions"  n'émanèrent  point  de  la  Société  Royale  elle-même ,  l'édi- 
tion était  une  entreprise  personelle  de  H.  Oldenburg,  comme  celui-ci  l'expliqua  de  temps  en 
temps,  le  public  ne  voulant  pas  le  croire. 


1-JO  CORRESPONDANCE.     1665. 


d'auoir  le  compte  par  efcrit  quil  m'a  promis  deuant  que  nous  nous  quitons.  Ce- 
pendant Jay  parlé  auec  un  autre  officier  d'un  des  nauires  qui  eftoyent  dans  fa  com- 
pagnie ,  qui  auoit  luy  mefme  efté  dans  le  vaifTeau  du  Maior  iufqu'a  ce  qu'ils  arri- 
uerent  a  lifle  St.  Thomas  et  mefme  eft  celuy  qui  auoit  foin  des  Horologes ,  et  de 
qui  nous  en  auons  eu  la  première  relation  il  y  a  14.  ou  15.  mois,  il  m'a  confirmé 
encore  la  relation  de  Monfieur  Holmes,  comme  l'autre  dont  J'ay  fait  mention 
dans  ma  dernière  ''').  Mais  faifant  reflexion  fur  le  nombre  des  lieues  des  deux  cour- 
fes  dont  cette  relation  fe  fert,  J'ay  regardé  fur  un  Globe  Terreflre  des  plus 
grands,  fil  m'auoit  informé  affez  precifement  touchant  la  longueur  de  ces  deux 
courfes ,  l'une  vers  le  weft ,  l'autre  le  Nord-Nord  Oafl  :  et  Je  trouue  que  les  nom- 
bres des  lieues  eftant  precifement  comtez,  à  20.  lieues  (c'eft  a  dire,  60.  miles 
dicy,  pour  un  degré)  celuy  de  la  courfe  vers  le  weft  doibt  eftre  enuirons  800. 
lieues,  et  l'autre  entre  a.  et  300.  Comptant  depuis  l'Ifle  St.  Thomas  à  lendroit 
foubs  la  Ligne ,  d'où  lifle  de  Fuego  eft  placée  vers  le  Nord-Nord-Oaft  Je  trouue 
qu'il  y  doibt  auoir  enuirons  37.  ou  38.  degrez  et  depuis  cet  endroit  là  à  la  dite  Jfle 
13.  ou  14.  de  forte  que  les  nombres  des  lieues  des  deux  courfes  doiuent  eftre,  la 
première  enuirons  800.  et  lautre  de  2.  a  300  '').  comme  J'ay  dit  et  quoy  que  Je  vous 
ay  efcrit  les  propres  mots  que  m'a  dit  fur  cette  matière,  le  Maior  Holmes,  neant- 
moins  y  ayant  lieu  dans  les  termes,  (enuirons,  et  femblables)  de  receuoir  une 
détermination  plus  exafte ,  comme  eftant  ceux  dont  on  fe  fert  lors  qu'on  fe  meffie 
de  fa  mémoire.  Je  ne  puis  pas  le  blafmer.  &  cela  d'autant  plus,  qu'il  s'eft  ferui 
dune  autre  exprefllon ,  que  Je  ne  crois  pas  vous  auoir  mande ,  en  parlant  de  l'uti- 
lité des  Horologes  qui  le  rend  encore  plus  excufable.  Qu'y  at  il  (m'at  il  dit) 
qu'on  puifl"e  defirer  pour  une  epreuue  de  l'exaftitude  de  ces  Horologes ,  qu'après 
une  Courfe  de  plus  de  mille  lieues  d'auoir  fi  parfaitement  bien  rencontré  comme 
J'ay  fait,  parce  que  les  deux  courfes  enfemble  montent  bien  à  ce  nombre  là, 
quoy  qu'ils  s'eftoyent  oublié  ou  mefpris  dans  le  détail.  Jl  ne  refte  qu'une  feule 
obieétion  que  Je  fçache  pour  diminuer  l'exaftitude  de  cette  expérience.  C'eft 
la  véritable  fituation  de  1  Ifle  de  Fuego.  pour  y  obuier  Je  crois  que  l'on  peut 
tenir  pour  affeuré,  qu'elle  eft  placée  dans  les  Cartes  et  Globes  dans  fon  véri- 
table lieu,  puis  qu'elle  eft  fi  proche  de  la  cofte  d'Afrique,  et  qu'on  y  a  fait 
tant  de  voyages  de  tous  coftez  depuis  fi  long  temps,  fans  que  iamais  perfonne 
y  ait  trouue  à  redire.  Deuant  que  Je  quitte  ce  chef,  quoy  que  Je  m'y  fuis,  peut 
eftre,  eftendu  un  peu  trop,  il  faut  que  Je  vous  marque,  que,  dans  voftre  in- 
ftrudtion  Je  vois  qu'au  lieu  de  lieues  vous  auez  mis.  Miles,  dans  la  traduftion  de 
ma  lettre.  Si  ce  mot.  Miles,  fignifie  en  votre  langue,  lieues,  parmy  les  gens  de 
Mer ,  il  eft  bien  :  Mais  fi  par  là ,  il  faut  entendre.  Miles  de  ce  pais  icy,  ou  d'Jtalie , 

'')    Consultez  la  Lettre  N°.  1348. 

'')  Comparez  ces  nombres,  calculés  par  R.  Moray  et  adoptés  dans  les  Philosopliical  Trans- 
actions du  6  mars  1665,  à  ceux  (600  et  400  a  500)  rapportés  dans  la  Lettre  N°.  13  15,  texte 
français. 


CORRESPONDANCE.     1665.  oji 


il  faudra  le  corriger  dans  la  féconde  jrapreiîion ,  comme  auffi  les  nombres ,  félon 
ce  que  Je  vous  en  viens  de  dire. 

Je  me  fuis  enquis  tant  de  Monfieur  Holmes,  que  de  celuy  qui  auoit  eu  le  foin 
des  Horologes ,  touchant  la  rouille ,  et  ils  m'ont  tous  deux  dit ,  qu'elles  ne  fe  font 
point  rouïllees  du  tout  :  ni  ne  fe  font  iamais  arreflees  dans  la  plus  grande  agitation 
du  vaifïèau,  lors  mefme  que  le  bord  s'en  ei1:  enfoncé  dans  l'eau  tout  à  fait,  voire 
que  l'eau  ait  efté  bien  auant  fur  le  Tillac,  par  la  force  des  fecouffes  du  vent,  et 
des  vagues  :  et  qui  plus  eft  encore ,  non  pas  lors  que  le  vaifTeau  eftoit  à  lAncre  en 
temps  d'orage,  quoy  que  c'eft  en  ce  temps  là,  que  les  vaifTeaux  roulent,  et  dancent 
de  tous  coftez,  et  en  toutes  façons  le  plus  rudement,  en  un  mot,  que  ny  l'un  ne 
l'autre  s'eft  iamais  arrefté.  Mais  pour  obuier  ou  remédier  la  rouille ,  et  tous  les 
autres  accidents  il  faut  que  chaque  vaifleau  ait,  pour  le  moins,  2.  Horologes,  et 
ainfi,  on  en  pourra  adiufter  ou  nettoyer  l'une  quand  il  en  eftbefoin,  i ans  rien 
perdre  du  vray  compte  du  temps. 

Je  ne  doubte  point  que  vous  n'ayiez  nouuelles  de  Monfieur  Dauidfon ,  y  ayant 
fi  long  temps  qu'il  eil:  party  d'icy.  il  vous  rendra  auec  ma  lettre  ^)  le  liure  de  Mon- 
fieur Hoolî  et  fe  chargera  de  l'Horologe.  Je  fuis  fort  fatiffait  de  ce  que  vous  troii- 
uez  les  vofl:res  fi  iufies;  et  que  vous  elles  à  cette  heure  fi  bien  efclaircy  de  la  caufe 
de  cet  accord  qui  nous  fembloit  d'abord  fi  difficile,  et  ce  dautant  plus  que ,  comme 
J'ay  touché  dans  ma  dernière  s),  fi  cela  euil  prouenu  du  mouuement  de  l'air ,  il 
auroit  pluftofi:  ferui  pour  faire  reuoquer  en  doubte  leur  iuil;efl!e,  que  pour  l'ef- 
tablir. 

Je  ne  doubte  nullement  que  le  Roy  de  France  n'ait  ailement  accordé  le  priui- 
lege  que  Monfieur  vollre  père  luy  a  demandé.  J'ay  mandé  a  Monfieur  l'Abbé  de 
Beaufort  qu'il  eufi:  a  conférer  auec  Monfieur  voftre  père ,  pour  fçauoir  fil  y  pour- 
roit  eflire  utile ,  et  que  Je  fuis  d'auis ,  qu'il  feroit  plus  auantageux  de  tirer  de  Sa 
Maiefl:é  quelque  bonne  recompenfe  pour  la  communication  de  l'inuention,  fil  fe 
peut  faire ,  que  d'en  prendre  le  priuilege.  Mais  qu'il  falloit  fuiure  ce  qui  feroit 
refolu  entre  Monfieur  vofi:re  père  et  luy. 

Voilà  tout  ce  que  voftre  lettre  me  donne  fuiet  de  vous  dire.  Je  vous  diray  main- 
tenant que  dans  noftre  dernière  Afîemblee  '■'')  il  fefi:  fait  une  autre  expérience  tou- 
chant le  feu  qui  efi:  iolie.  C'eft  qu'ayant  placé  dans  un  Récipient,  du  foulphre 
puluerifé  en  telle  façon  que  par  le  moyen  d'un  Robinet  en  haut ,  le  ibulphre  fe 
pouuoit  refpandre  ;  on  a  fait  fondre  du  Nitre  dans  un  Crufet ,  dans  un  fi  grand 
feu  que  le  Crufet  en  efl:oit  tout  rouge,  puis  mettant  ce  crufet  dans  le  Récipient 
après  auoir  bien  bouché  le  tout  pour  empefcher  lentree  de  lair  du  dehors ,  on  a 


8)    Voir  la  Lettre  N°.  1336. 

')    La  séance  de  la  Société  Royale  du  Ki'  mars  1665  (V.  st.). 


272  CORRESPONDANCE.    1665. 


tiré  kir  hors  du  Récipient,  par  la  Machine  de  Monfieur  Boile,  et  puis  faifant 
tomber  de  temps  en  temps  de  la  poudre  du  Soulphre  dans  le  Crufet  ou  eftoit  le 
Nitre ,  il  y  a  toufiours  mis  la  flame  tout  comme  s'il  auoit  efté  dans  lAir  ouuert. 
On  en  a  continué  l'opération  bien  long  temps  après  qu'on  ne  voyoit  plus  la  rou- 
geur du  crufet,  et  toufiours  la  flame  s'y  eil  mife  comme  au  commencement.  D'où 
il  efi:  manifeile,  (comme  par  des  feux  dArtifice  que  J'ay  veu  brufler  bien  long 
temps  dans  le  fonds  de  la  Riuiere  d'icy,)  que  le  Nitre  fait  brûler  les  choies  combu- 
fibles  9)  fans  auoir  befoin  d'air,  d'où  il  lemble  qu'on  peut  probablement  conclurre 
auffi  que  c'eil  le  Nitre  qui  eil  dans  lair ,  qui  luy  donne  la  faculté  de  faire  brufler 
les  chofes  combullibles.  Mais  comme  il  n'ell  pas  encore  temps  d'entrer  trop 
auant  dans  la  difquifition,  ou  pluftofl:  la  détermination  des  premières  cauies  Je 
m'en  veux  déporter,  iufqu'a  ce  qu'une  multitude  d'expériences  nous  fournifl^e  des 
argumens  fans  exceptions  pour  les  eilablir.  Cependant  Je  vous  puis  bien  dire  une 
vérité  c'ell  que  Je  iuis  auec  toute  la  realité  imaginable 

Monsieur 

Voftre  trefhumble,  trefobeifTant  et  trefaffeftionné  feruiteur 

R.   MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

A  La  Haye. 


N=  1354. 

G.    A.    KiNNER    A    LÔW^ENTHURN    à    G.    SCHOTT. 
21     MARS     1665. 

La  lettre  a  été  publiée  dans  G.  Schott,  Pliysica  Curiosa. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1343. 

Admodum  Révérende  in  Chrifto  Pater,  Amice  plurimùm  Colende 
Salutem  à  Domino,  &  Obfequia  mea  paratiffima. 

E  penultimis  Reuerendae  Paternitatis  Vefl:rae  ad  me  litteris  intellexi ,  gratam 
eidem  accidifl^e  communicationem  cxperimenti  noui  a  Nobilifllmo  &  Clariflimo 


'■>)   Lisez:  combuilibles. 


CORRESPONDANCE.    1665.  2^3 

Chriftiano  Hugenio  nuper  detefti,  circa  mercnrii  in  uitreo  tubo  fufpenfioncm; 
fed  non  ea  perinde  percipio,  quibus  infolitam  illam  difti  mercnrii  fiipra  confue- 
tos  &  obferuatos  hucufqiie  termines  eleuationem  per  circumftantis  externi  aëris 
aequilibrium  fufficienter  explicari  exiftimat.  Si  enim  ea  fibi  confiant,  quae  de  hac 
materia  Reuerentia  Veftra  in  Teclinica  Curioia  pagina  <i66  inter  alia  fcribit  in 
haec  uerba  :  Ideo  Mercurius  in  fiflulis  longiorihus ,  qnàm  trium  palmormn  ^  no- 
iiem  cîrciter  dtgitonim^  defcendit  amoto  digito  ab  inferiore  orifîclo  ^  quia  cylin- 
drus  mercurii  replens  totam  fîflulam ,  gravior  efî^  qucim  cylindrtts  aëreiis  aequalis^ 
craffîtiei  inchoatus  ah  aqtia  &'  mercurio  vajïs  fubje&i ,  (Sr*  extenfus  ufque  ad  Ath- 
mofphaerae  &  aetheris  puri  coiifinia.  Et  nonnullis  interjeftis,  quae  breuitatis 
caufâ  non  deicribo;  donec  tandem^  ceffante  hinc  atque  indeimpetu^fiat perfec- 
tum  aequilibrium  inter  utrumque  cylindrum  quoad  pondus ,  perfeBaque  confif- 
tentia.  Si,  inqiiam  hucufque  fcripta  fibi  confiant,  non  uideo,  quâ  ratione  expe- 
rimentum  Domini  Hngenii  ejufdem  aequilibriibeneficio  ualeat  explicari.  Pona- 
mus  enim  fiftulam  dupla  longitiidinis  ejus,  ad  quam  hucufque  mercurius  non  pur- 
gatus  fufpenfus  haerere  uifus  efl:,  quam  Reuerentia  Veftra  cum  aliis  afTerit  3.  pal- 
morum  &  9.  circiter  digitorimi,  fitque  proinde  fîflula,  quam  afllimimus,  palmo- 
rum  6.  &  18.  digitorum;  in  eam  fi  infundatur  mercurius  ab  aëre ,  uel  fpiritibus 
potiùs  fuis,  purgatus,  &  confuetâ  aliàs  praxi  in  fimilcm  mercurium  alio  uafe  con- 
tentum  immergatur;  haerec  (tefle  Clariffimo  Hugenio)  fufpenfus  ita  mercurius, 
nihilque  omnino  è  fiflula  efîîuit,  aut  in  uas  fubjeélum  defcendit.  Si  igitur  externi 
aëris  aequilibrium  hydrargyrum  ita  fufpendit,  necefTe  erit,  è  Staticae  principiis, 
cylindrum  mercurii  altum  6.  palmos^^!:  18.  digitos  aequiponderare  cylindro  aëreo 
aequalis  craiïitiei  inchoato  ab  aqua  &  mercurio  uafis  fubjefti,  &  extenfo  ufque  ad 
athraofphaerae  &  aetheris  puri  confinia:  fed  idem  cylindrus  aëreus  Cper  ea  quae 
fuprà  attuli  ex  Technica)  perfeftè  aequilibris  afTumptus  efl  cylindro  mercurii  3. 
palmorum  &  9.  circiter  digitorum;  aut  ergo  per  Archimedem  de  Aequiponderan- 
tibus  fequitur,  cylindrum  mercurii  3.  palmorum  &  9.  digitorum  aequiponderare 
cylindro  ejufdem  mercurii  altitudinis  duplae,  quod  extra  rationem  ueftis  efl  im- 
pofTibile;  aut  mercurium  in  fîftula  aequilibrii  jure  haerere ,  faltem  in  utroque  cafu , 
fuflineri  non  potefl:. 

Quod  fi  jam  dicamus,  ut  nuit  Technica,  perfeélum  aequilibrium  quoad  pondus 
efTe  inter  cylindrum  mercurialem  trium  palmorum  &  nouem  digitorum,  &  aëreum 
ex  aequali  bafe  ad  Athmofphaerae  fummitatem  extenfum;  cur  ergo  mercurii  pur- 
gati  reliquum,  quod  in  fiftula  diélae  altitudini  fuperfl:at,  adverfiis  omnes  aequili- 
brii leges  haeret  fufpenfum?  Certè,  quo  minus  mercurius  libéré  defcendat,  nil 
uidetur  obftare;  cùm  &  ipfe  jam  purgatus  necefîari6  grauior  fit ,  quàm  dum  eidem 
fpiritus  leuiores  efl^ent  admixti ,  &  ita  praefertim  jus  aequilibrii  (tanti  utique  mo- 
menti  in  rerum  natura)  poflulare  dicatur.  Nec  defcenfum  impedit  uacui  metus: 
cùm  enim,  juxta  Technicam  pagina  253.  fubtilis  aether  per  uitri  poros  ultrb  citrb- 
Œuvres.  T.  V.  35 


274  CORRESPONDANCE.     1665. 


que  libéré  commeet ,  poterie  is  fpacinm  à  mercurio  defcendente  reliélum  facile 
complere. 

Ncqiie  dici  ctiam  potert,  deefle  hîc  ex  parce  tubi  fuperiore  uim  aëris  elafticam, 
quae  dilatando  aërem,  mercuriumque  fubftratum  premendo  non  finat  eutidem  ad 
majorem  akicudinem  ab  aërea  columna  vafi  fuperincumbente  fuflolli.  Hoc,  in- 
quam  non  poteit:  jam  enim  fie  non  folùm  aequilibrium  effet  caufa  haerends  fem- 
per  in  eadem  ferè  ftatione  mercurii;  quod  taraen  pagina  266.  Technicae ,  ut  fii- 
prà  retuli,  exprelTè  afleritur.  Deinde  mercurii  potius  defcenfus  caufam  praebet, 
ut  tantillus  aër  ex  puro  aethere  fpiricibufque  mercurii  compofitus  fefe  nonnihil 
dilatare  ualeat ,  quàm  ut  idem  aër  fe  nimiùm  expandendo  toti  columnae  aëreae 
fuperincumbenti  impedimento  fit ,  quo  minus  mercurium  tubo  çontentura  ad  fta- 
tum  aequilibrii  jure  debitum  pofilc  attollere.  Infirma  quippe ,  fi  quae  detur ,  uis 
illa  aëris  elafi:ica  uidetur  efi^e,  &  cui  etiam  Technicae  pagina  298.  non  concedit 
uirtutem  fe  exerendi,  nifi  quoties  aër  liber  efl:  ab  excrinfeco  obfidente  ,&  nifum 
fuum  cohibente.  Et  cur,  quaefo,  fi  uel  ad  altitudinem  digiti  tranfuerfi  mercurio 
fuperfundatur  aqua,  illicb  mercurius  intra  fiftulam  nonnihil  afcèndic,  nil  obftante 
ui  aëris  elafiicâ?  Qu5d  fi  haec  cantillo  aquae  cedit,  certè  non  uideo,  quâ  ratione 
columnae  aëreae  pofllt  obfifl:ere ,  qu5  mini^is  eadem  mercurium  fillulâ  conclufum 
ad  aequilibrium  fecum  perfeftè  conilituendum  attollac. 

Haec  occurrebanc,  quae  occafione  experimenti  Hugeniani  contra  externi  aëris 
cum  mercurio  aequilibrum  nonnihil  facere  uidebantur;  quae  iubtili  trudnae  doc- 
tifllmi  Reuerentiae  Vellrae  judicii  ponderanda  Hbenter  fubmitco,  nec  eadem  con- 
tradicendi  animo  icripfi,  fed  ut  ejulclcm  defiderio,  quo  meam  fuper  his  mentem 
intelligere  cupiebat,  obfecundarem.  Finio,  &  me  fanftifllmis  Sacrificiis  commen- 
dans  maneo 

Admodam  Reuerendae  Paternitatis  Veflrae 
Pragae  21.  Mardi  i<565. 

Addiéliflimus  ac  paratiffimus  Seruus 


GoDEFRiDUs  Aloysius  Kinnerus. 


CORRESPONDANCE.     1665.  275 


N°  1355- 

H.  L.  H.  DE  MoNMORï  à  J.  Bertet  •). 

24    MARS     1665. 
La  copie-')  se  trouve  à  Leiiien,  coll.  Huygens. 

Copie. 

Mon  tres-reverend  Père 

Ayant  fceu  que  Monfieur  de  Zuylichem  Gentilhomme  Enuoyé  de  Monfieur 
le  Prince  d'Orange  deuoit  palier  à  Lion,  J'ay  creu  que  je  ne  pouuois  vous  faire 
un  offre  plus  aggreable  que  de  vous  en  donner  la  cognoilTance.  C'efi:  cet  jlluflre 
Secrétaire  d'Eftat  des  deux  derniers  Princes  d'Orange  qui  foubs  leur  autorité  a 
gouverné  toutes  les  affaires  des  Pays  bas ,  qui  a  conjoint  la  Politique  avec  les  bel- 
les Lettres  les  arts  et  les  autres  fciences,  qui  a  faiél  de  fî  beaux  vers  en  plufieurs 
Langues,  Et  en  fin  qui  eft  Père  de  cet  Excellent  Monfieur  Chriftian  Huygens,  à 
qui  l'on  doibt  de  fi  importantes  cognoiffances  Affronomiques  et  mechaniques, 
Cet  auteur  de  la  Pendule ,  et  de  la  Nouuelle  Horologe  qui  rend  la  navigation 
certaine  et  affeurée  autant  qu'elle  le  peut  eflre,  qui  nous  a  defcouuert  le  véritable 
Corps  de  Saturne  et  de  fa  Lune,  duquel  nous  attendons  une  optique  et  diopcri- 
que  parfaiéle,  et  tant  d'autres  chofes.  Jl  fufïîfoit  de  les  nommer  tous  deux  fans  rien 
adjoufler  efcriuant  a  l'humeur  du  monde  le  mieux  jnformé  des  fcauants.  Mais 
l'affeétion  et  l'eflime  que  j'ay  pour  eux  m'a  obligé  de  faire  cette  Parenthefe  un 
peu  Longue.  Je  vous  fupplie  donc  mon  Très  Révérend  Père ,  de  prendre  un 
foing  particulier  de  faire  veoir  à  Monfieur  de  Zuylichem  tous  vos  excellens  amis 
du  Collège  de  vollre  Compagnie  comme  le  Révérend  Père  Buffieres  3)  le  Révé- 
rend Père  Meneflrier  4),  le  Père  de  Saint-Rigaut  =),  &c.  et  en  fuitte  les  Cabinets 


')  Jean  Bertet  naquit  le  22  février  1622  à  Tarascon  et  mourut  à  Paris  le  29  juin  1692.  Entré 
dans  la  Compagnie  des  Jésuites  le  25  janvier  1637,  il  professa  les  humanités,  la  philosophie 
et  les  mathématiques.  Il  devint  en  1671  professeur  dans  leur  maison  à  Paris  et  en  dut  sortir 
en  1681,  parce  qu'il  avait  consulté  une  divinatrice,  alors  très  en  vogue.  Il  se  retira  au  mo- 
nastère d'Oulx ,  de  l'ordre  de  St.  Benoît. 

°)    Cette  copie  est  de  la  main  de  Constantyn  Huygens,  père. 

3)  Jean  de  Bussières  naquit  en  1607  à  Villefranche  et  mourut  le  26  octobre  1678.  Il  entra 
jeune  chez  les  Jésuites  et  se  fit  un  nom  par  ses  poésies  latines. 

4)  Claude  François  Menestrier  naquit  à  Lyon  le  9  mars  1631  et  mourut  le  21  janvier  1705  a 
Paris.  Admis  dans  la  Société  des  Jésuites,  il  enseigna  les  humanités  à  Chambéry,  à  Vienne, 
à  Grenoble  et  à  Lyon.  Outre  les  langues,  il  étudia  avec  un  succès  particulier  l'art  héral- 
dique; il  a  publié  une  très-grande  quantité  d'ouvrages  (plus  de  160)  et  a  laissé  encore  plu- 
sieurs manuscrits. 

5)  François  de  Saint  Rigaud  naquit  à  Lyon  et  entra  chez  les  Jésuites;  il  cultivait  surtout  les 
mathématiques. 


276  *  CORRESPONDANCE.    1665. 


des  Curieux,  et  fur  tout  celuy  de  Monfieur  de  Ceruieres  ").  Je  ne  vous  parle  point 
de  Moniieur  de  Montconis  pour  qu'il  eft  aufli  jntime  du  Père  et  du  fils.  Je  croy 
que  vous  ferez  bien  payé  de  la  peine  que  vous  prendrez.  Et  neantmoins  je  veux 
vous  afieurer  que  vous  ne  me  fcauriez  obliger  d'avantage  que  par  les  feruices  que 
vous  rendrez  à  Monfieur  de  Zuylichem  en  cette  occafion.  Et  que  je  m'efliimerois 
heureux  d'en  trouuer  quelqu'une,  ou  je  vous  puifl"e  tefmoigner  que  je  fuis  vérita- 
blement 

Mon  très  Reuerend  Père 

Voflre  très  humble  et  très  obeiffant  Seruiteur 

Signé  De  Montmor. 

A  Paris  ce  24  Mars  166^. 

La  fuperfcription  eftoit 

Au  Tres-Reuerend  Père. 
Le  Père  Bertet  religieux  de  la  Compagnie  de  Jefus 
a  Lion. 


N=   1356. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 

16    MARS    1665. 
Le  ininutc  ss  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 

A  Mon  Père. 

26  Mars. 

J'attendray  que  l'on  commence  a  mettre  en  train  mon  invention  et  alors  fi  le 
Privilège  fimple  du  Roy  ne  fuffit  pas  je  croy  que  toufjours  je  pourray  avoir  les 
vérifications  dans  les  Parlemens.  le  Privilège  eft  en  bonne  mains  chez  Monfieur 
Chapelain.  Chapelain  mefme  m'a  recommandé  0  Thuret,  et  j'ay  promis  de  le  pre- 


<5)    Sur  Nicolas  Grollïer  de  Servières,  voir  la  Lettre  N°.  8pi ,  note  13,  Tome  III,  pag. , 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1352. 


CORRESPONDANCE.    1665.  277 


ferer.  je  ne  feray  ces  premiers  contrads  ou  tranfports  de  Privilège  que  pour  5  ou 
6  ans.  Monfieur  Chapelain  a  fait  inférer -)  l'Epiftre  dans  le  Journal  dont  je  luy 
fuis  obligé.  Eflanc  a  Amfterdam  j'ay  conféré  avec  quelques  uns  de  nos  gens 
de  mer  comme  auffi  avec  Blau  et  ceux  qui  s'entendent  a  la  navigation,  ne  peu- 
vent nier  l'utilité,  pourtant  j'ay  remarqué  combien  nos  gens  font  tardifs  et  diffi- 
ciles a  admettre  quelque  chofe  de  nouveau  quoy  que  l'utilité  en  foit  ma- 
nifefte. 

Nous  fufmes  veoir  la  nouvelle  ville  ^)  ou  il  y  a  défia  quantité  de  baftimens  et 
des  rues  entières,  vers  la  maifon  des  Indes  et  de  l'admirautè  fervet  opus  pour 
l'Equipage  des  vaifTeaux  et  il  y  a  du  plaifir  de  pafTer  par  toutes  ces  boutiques  de 
divers  mefi:iers. 

Je  ne  fcavois  pas  que  Monfieur  Thevenot  traduifoit  '^')  mon  Inftruétion.  L'on 
en  fait  de  mefme  en  Angleterre  5). 

ma  lettre  a  Auzout  ^)  n'a  pas  eilé  adrefl^ee. 

Je  ne  fais  pas  grand  compte  de  l'imagination  ^)  du  Sieur  du  Portail  ^)  pour 
les  retours  quadragénaires  des  comètes. 

J'ay  receu  le  livre  de  Hook  s'),  que  je  ne  croyois  pas  eftre  un  ouvrage  d'impor- 
tance comme  je  le  trouue.  les  figures  très  bien  faites  et  gravées,  pour  le  tour  je 
perfille  dans  mon  opinion  tant  quil  ne  m'aura  convaincu  par  l'expérience,  et  c'ell: 
a  luy  mefme  de  la  faire 

Petit  Ephemerides  ").  Monfieur  Cafembroot  fe  porte  mieux. 


-)    Voir,  sur  cette  insertion  dans  le  Journal  des  Sçavans,  la  Lettre  N°.  1349. 

3)  En  1658  avait  commencé  une  extension  de  la  ville  d'Amsterdam  du  coté  du  sud  et  de  l'est. 
Au  nord  on  bâtit  sur  les  trois  îles  Kattenburg,  Wittenburg  et  Oostenburg:  la  première  con- 
tenait le  grand  édifice  Admiraliteits-Magazijn  (Magasins  de  l'Amirauté)  et  la  dernière  le 
jjOostindisch  Zeemagazijn"  (Magasin  maritime  des  Indes  Orientales),  qui  maintenant  n'existe 
plus.  Dans  la  rue  qui  unit  ces  deux  édifices,  on  trouve  encore  de  nos  jours  une  série  de  petits 
magasins  d'articles  maritimes. 

•*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1399.  5^    Consultez  la  Lettre  N°.  1353. 

"î)    Il  s'agit  de  la  Lettre  N°.  1351. 

'')    Consultez  l'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1316,  note  4. 

^)   Surnom  de  la  famille  Petit.  ^')    Sa  Micrographia. 

'°)  Nous  ignorons  si  Petit  a  donné  une  éphéméride  proprement  dite  de  la  comète. 


278  CORRESPONDANCE.    1665. 


N°  1357. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 

26   MARS    1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leideii ,  coll.  Huygens. 
Â.  Auzout  y  répondit  par  le  No.  1397. 

A  Monfieur  Auzout. 

26  Mars. 

que  ma  lettre  du  12e  mars  ')  ne  luy  a  pas  eftè  rendue,  qu'il  la  veuille  chercher 
a  la  Pofte.  ce  qui  s'efl  palTè  entre  le  Père  Fabri  et  moy,  et  de  fa  palinodie. 


N°   1358. 

Christiaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 
26  mars   1665. 

La  minute  se  trouve  h  Leiden,  coll.  Huygens. 

Monfieur  de  Carcavy. 


26  Mars. 


Je  l'aurois  remercié  plus  tofi:  fi  je  n'avois  eftè  a  Amfterdam  ou  j'ay  conféré  avec 
des  Pilotes  et  gens  de  mer  touchant  l'affaire  des  Longitudes').  Je  vous  envoie  pour- 
tant les  lettres  0  qi-ie  vous  m'avez  confeillè  d'efcrire  remettant  a  vofl:rc  prudence 
fi  vous  les  délivrerez  ou  non.  J'ay  donné  ordre  pour  l'horologe  qu'il  demande , 
je  l'ay  ordonné  pour  fervir  en  chambre  et  non  pas  dans  une  boete  telle  qu'on  les 
fufpend  dans  les  vaiffeaux,  qui  vous  auroit  eftè  incommode,  fcachant  bien  que 
vous  voulez  feulement  connoiftre  ce  qu'il  y  a  de  nouveau  dans  la  dernière  inven- 
tion et  combien  elle  efl:  exafte. 

J'ay  eftè  extrêmement  marry  de  la  mort  de  Monfieur  de  Fermât  3),  de  qui 
j'efperois  toufjours  les  belles  chofes  qu'il  pouvoit  donner  et  qui  folebat  noftras 
effe  aliquid  putare  nugas.  J'avois  auflî  quelques  queftions  dignes  de  luy  que  je 
m'en  allay  luy  propofer  lors  que  je  receus  cette  trifte  nouvelle.  J'efpere  cepen- 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1351. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1 356.  °)    Voir  les  Lettres  Nos.  1 359  et  1 360. 

S)   Pierre  de  Fermât  venait  de  mourir,  le  12  janvier  1665,3  Toulouse. 


CORRESPONDANCE.     1665.  ^79 


dant  qu'on  ne  laifTera  pas  perdre  ce  qu'il  y  refte  de  fes  efcrits,  et  puis  que  vous 
avez  toufjours  eftè  de  fes  intimes  amis,  je  ne  doute  pas  que  voftre  intervention 
auprès  de  fes  héritiers  ne  foit  de  grande  efficace  pour  cirer  de  l'obfcuritè  de  fi  ex- 
cellentes reliques. 


N=  1359- 

Christiaan  Huygens  à  Colbert. 

2.6    MARS    1665. 

Appendice  I  au  No.   1358. 

La  minute  et  le  sommaire  se  trouvent  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Sommaire:  Rcmerciment  d'avoir  fliit  expédier  promptement  et  gratuitement  ledit  privilège"). 

A  Monfieur  Colbert. 

a6  Mars   1665. 
Monseigneur 

Mon  Père  m'ayant  fait  fcavoir  comme  il  avoit  pieu  au  Roy  de  luy  accorder 
libéralement  le  Privilège  qu'il  avoit  demandé  a  Sa  Majeftè  en  mon  nom,  pour 
l'ufage  des  montres  a  Pendule  fur  mer ,  et  comme  en  fuitte  vous  aviez  eu  la  bonté 
de  luy  en  faire  avoir  la  depefche  prefqu'en  mefme  temps  qu'il  vous  en  avoit 
fait  prier,  et  de  la  manière  la  plus  obligeante  qu'on  euft  pu  fouhaiter,  je  croirois 
pefcher  contre  mon  devoir ,  fi  je  ne  tafchois  de  vous  tefmoigner  par  ces  mots  le 
refl^enciment  que  j'ay  de  faveurs  fi  fignalees.  Vous  avez  fait  agir  enfemble  en  ma 
faveur  et  vofl:re  authoritè  Monfeigneur,  et  voftre  bonne  volonté  pour  moy ,  dont 
défia  par  cy  devant  j'ay  plus  d'vne  fois  efprouvè  les  efFefts;  et  puis  que  l'une  et 
l'autre  contribuent  fans  cefl!e  a  mon  bonheur,  je  ne  l'aimerois  pas  moy  mefme , 
fi  je  ne  faifois  des  voeux  pour  vofl:re  profperitè  et  grandeur,  et  fi  je  ne  tafchois 
par  tous  moyens  de  me  conferver  la  part  qu'il  vous  a  pieu  me  donner  dans  vos 
bonnes  grâces.  Je  vous  fupplie  Monfeigneur  de  croire  que  je  n'efl:ime  aucun 
bien  plus  précieux  que  celuy  la,  et  que  je  fuis  avec  tout  refpeft 

Monseigneur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  ferviteur 
Chr.  Huygens  de  Zulichem. 


")  Extraies  des  lettres  pas  trop  fidèles.   [Chr.  Huygens]. 


28o  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1360. 

Christiaan  Huygens  à  Louis  xiv. 

26  MARS   1665. 

Appendice  II  au  No.   1358. 

Le  sommaire  et  la  copie  se  trouvent  à  Lcideii,  coll.   Huygens. 
Sommaire:  16  Mars,  au  Roy  de  France  pour  le  remercier  du  Privilège  des  Pendules  fur  mer. 

0.6  Mars  1665. 
Sire 

Voftre  majeftè  fait  du  bien  a  tant  de  monde ,  qu'a  peine  elle  peut  avoir  le  temps 
d'entendre  les  remercimens  de  tous.  Toutefois  fi  ceux  qui  font  les  plus  obli- 
gez a  fa  bonté  ont  quelque  préférence  a  eftre  écoutez,  comme  ils  ont  le  plus 
d'interefl:  de  n'eftre  pas  eftimez  ingrats;  j'ofe  efperer  que  Vofi:re  Majeftè  daignera 
d'apprendre  par  ces  lignes  le  véritable  fentiment  de  reconnoilTance,  qui  les  a 
diftées.  Elles  font  de  celuy  Sire  qui  depuis  deux  ans  s'eft  veu  honoré  de  vos 
liberalitez  fans  les  avoir  méritées,  et  a  qui  depuis  peu  vous  avez  bien  voulu  per- 
mettre de  pouuoir  jouir  du  fruit  de  fes  travaux  et  eftudes  dans  voftre  Royaume, 
quoyque  né  et  demeurant  dans  un  autre  pais.  Ce  font  des  effefts  de  la  generofitè 
fans  exemple  de  Voftre  Majeftè ,  dont  je  n'entreprendray  pas  de  luy  rendre  les 
aélions  de  grâce  qu'elle  mérite.  Mais  je  diray  feulement  que  puis  qu'en  diilribuant 
fes  bienfaits  Voftre  Majeftè  ne  met  point  de  différence  entre  fes  fujedls  et  les 
eftrangers,  ne  regardant  qu'aux  inclinations  vertueufes  des  perfonnes,  et  leurs 
bonnes  intentions  pour  le  bien  public,  la  jufte  recompenfe  qu'elle  en  doit  at- 
tendre ,  c'eft  que  les  Eftrangers  ayent  de  la  vénération  et  de  l'amour  pour  elle 
autant  que  les  François  mefmes,  et  qu'ils  fouhaitent  également  la  longue  durée 
de  fa  vie  et  de  fon  règne.  Je  feray  toufjours  des  plus  zelez  Sire  a  faire  ce  fouhait 
et  a  contribuer  ce  peu  que  je  puis  avoir  de  talent  à  la  gloire  de  voftre  nom ,  eftant 

De  Voftre  Majeftè 

Le  trefhumble  et  trefobeiflant  et  trefdevouè  feruiteur 

Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   1361. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Chapelain. 
26  MARS   1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  aux  Nos.  1349  et  1352.     /.  Chapelain  y  répondit  par  le  No.   1397. 

Remercier  du  foin  qu'il  a  eu  de  rehabiliter  ou  redrefTer  par  cette  petite  addition, 
que  je  ne  m'en  mets  pas  fort  en  peine.  Le  fait  efi:  confiant,  ]a  caufe  de  lerreur  pro- 
bable et  quand  elle  le  feroit  moins  je  ne  fuis  pas  celuy  qui  ne  puifle  pas  fe  tromper. 

Pour  ce  qui  efl:  du  traité  avec  le  Sieur  Thuret  quoy  que  d'autres  aulTi  me 
foient  venus  foUiciter  en  mefme  temps,  il  l'emportera  facilement  et  a  caufe 
de  voftre  intercelTion  et  par  ce  qu'il  le  mérite,  que  je  veux  bien  luy  tranfporter 
mon  Privilège  pour  5  ou  6  ans  pour  veoir  comment  ira  l'affaire ,  et  que  je  le  trai- 
teray  de  mefme  que  l'horologer  d'icy.  qui  efl  que  je  demanderay  la  dixième  de  ce 
que  les  horologes  fe  vendront. 


N°   1362. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 
27  MARS   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

La  lettre  est  la  réponse  aux  Nos.  1348  et  1353.     R.  Moray  y  répondit  par  le  No.  1386. 

Sommaire  :  Davifon  eft  parti  fans  que  je  l'aye  vu.  Envoie  le  livre  de  Monfieur  Hook  que  je  n'avois  pas  fceu 
eftre  un  ouvrage  de  l'importance  que  je  le  trouve,  beauté  des  figures,  il  a  pris  une  peine  incroiable. 
mcchanique  de  la  nature  ma . . . .')  Il  efl:  hardy  a  fiiire  des  hypothefes ,  mais  aulTi  ne  les  donne  t  il 
pas  pour  des  veritez.  des  couleurs  de  la  réfraction  de  la  flexion  de  l'air,  tref  belles  obfervations  et 
des  remarques  très  curieufes. 

Le  fcrupule  touchant  l'accord  des  horologes  vous  a  eflè  oftè  par  ma  dernière  et  vous  efl:es  plus  aife 
a  ce  que  je  voy  que  ce  n'efl:  point  le  mouvement  de  l'air  qui  caufe  la  fympathie,  que  s'ill'avoit 
efliè  comme  je  m'eftois  imaginé.  A  Paris  l'on  s'efl:  liaflè  fans  que  j'en  fceulfe  rien,  de  mettre  i). 

Il  faut  adjouter  un  article  de  la  fufpenfion  ferme  des  horologes  tant  en  les  accordant  que  dans  les 
vailTeaux.  Bien  aife  de  la  confirmation  de  l'Expérience  de  Holmes.  Je  l'ay  trouvée  corrigée  au 
jourdhuy  dans  les  Philofophical  Tranlaftions  que  je  viens  de  receveoir  de  lapart  commeje  croy  de 
Monfieur  Oldenbourg.  Et  je  vous  prie  de  bien  remercier  de  ma  part,  comme  aufli  de  m'y  avoir 
nommé  plus  d'une  fois. 

A  la  Haye  ce  27  Mars   1665. 
Monsieur 
J'ay  receu  vos  lettres  du  24e  février  et  3e  Mars  defquelles  je  trouvay  icy  la 
première  au  retour  d'un  voiage  que  j'ay  fait  a  Amfterdam  -).  Je  fus  bien  aife  d'y 


')   Huygeus  n'a  pas  achevé  cette  phrase. 
*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1356. 

Œuvres.  T.  V.  36 


CORRESPONDANCE.     1665. 


veoir  la  confirmation  de  ce  qu'a  raportè  le  major  Holmes.  Ponr  le  fcrupule  que 
vous  aviez  conceu  par  la  fauïïe  raifon  que  j'avois  donnée  de  l'accord  merveilleux 
de  mes  horologes ,  je  ne  diray  rien  puis  que  vous  ne  l'avez  plus ,  après  que  je  vous 
ay  fait  fcavoir  la  caufe  véritable  de  la  prétendue  fympathic.  Il  vaut  mieux  en 
efFeâ:  qu'elle  foit  telle  que  je  l'ay  troimée  par  ce  que  l'autre  auroit  caufè  des  in- 
convénients et  il  auroit  du  moins  fallu  éloigner  les  horologes  a  fin  que  l'une  n'en- 
trainoit  pas  l'autre.  A  Paris  l'on  s'efi:  haftè  s)  de  mettre  mon  obfervation  dans  le 
Journal  hebdomadal  fans  que  j'en  fceufîe  rien ,  dont  je  ne  fuis  par  fort  aife. 

Quand  vous  n'auriez  deïïcin  de  rien  adjouter  a  rinfl:ru61:ion  que  je  vous  ay  en- 
volée, il  feroit  pourtant  necefl"aire  d'y  joindre  un  article  touchant  la  fufpenfion 
des  horologes ,  a  fcavoir  qu'il  faut  bien  prendre  garde  de  les  attacher  fermement 
avec  leur  vifTes  a  quelque  poutre  du  vaiïïeau  et  que  fur  terre  en  les  accordant  il 
faut  de  mefme  chercher  une  telle  fufpenfion  entièrement  ferme  et  inebranflable 
par  ce  que  fans  cela  l'on  a  non  feulement  plus  de  peine  aies  accorder  enfemble, 
mais  ayant  eftè  d'accord  a  terre  elles  ne  le  feroient  pas  fur  mer.  Car  c'efl:  ce  que 
j'ay  trouuè  par  mes  obfervations  (et  je  puis  dire  a  mes  dépens)  que  le  mouuement 
du  pendule,  quoy  que  de  fi  petit  poids  en  comparaifon  de  toute  l'horologe,  donne 
auffi  du  mouuement  au  corps  dont  elle  efi:  fufpendue  s'il  eft  capable  du  moindre 
branfle. 

Monfieur  Davifon  que  j'avois  eftè  veoir  a  Amfterdam  fut  icy  avant  hier,  et  en 
m'cnvoiant  le  livre  de  Monfieur  Hook  me  fit  demander  pour  aller  enfemble  chez 
l'horologer,  ce  que  je  luy  offris  pour  l'aprefdinée,  mais  l'ayant  efl:è  chercher  de 
bon  heure  je  le  trouuay  défia  forti,  et  il  partit  le  mefme  foir.  Je  ne  fcay  fi  peut 
effre  il  reviendra  bien  toft,  mais  il  me  dit  a  Amfl:erdam  qu'il  avoit  vofl:re  ordre 
pour  prendre  l'horologe ,  et  il  ne  tiendra  qu'a  luy  de  l'accomplir. 

Au  refle  je  fuis  raui  de  pofTeder  a  la  fin  le  dit  livre  de  Monfieur  Hook  que  je  ne 
m'efi:oit  pas  imagine  élire  un  volume  de  telle  importance.  Certainement  c'eft  un 
très  bel  ouurage  et  auffi  curieux  qu'il  ne  s'en  efi:  imprimé  de  long  temps.  Je  prends 
fi  grand  plaifir  a  le  fouilleter  qu'a  peine  je  m'en  fuis  détaché  pour  vous  efcrire 
ces  lignes.  L'on  ne  peut  pas  donner  des  obfervations  plus  exaéles  en  ce  genre , 
ni  des  figures  mieux  faites  qui  afl^urement  luy  ont  couftè  une  peine  incroiable 
tant  a  deffigner  comme  a  faire  fi  bien  exécuter  au  graveur.  Il  n'y  a  point  de  ma- 
tière qui  puifl"e  m'agrcer  d'avantage  que  la  mechanique  et  géométrie  qu'on  void 
dans  les  ouvrages  de  la  nature,  dont  la  contemplation  femble  efire  le  prin- 
cipal but  de  l'autheur ,  et  dans  la  quelle  il  pénètre  bien  avant.  Il  efi:  vray  qu'il 
eft  un  peu  hardi  a  former  des  hypothefes ,  mais  aufil  ne  les  donne  t  il  que  pour 
telles  ainfi  qu'il  avoue  dans  fa  préface.  J'y  vois  plufieurs  chofes  que  je  me  pro- 
pofe  d'examiner  a  loifir,  comme  ce  qu'il  dit  des  couleurs,  des  refraftions,  delà 


3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1335. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


flexion  de  l'air  &c.  et  dont  je  vous  diray  après  mon  opinion,  car  juiqu'icy  je  ne 
fais  que  parcourir  tout  l'ouvrage  en  gros.  Je  viens  de  recevoir  les  Philofophical 
Tranfaftions ,  de  la  part  comme  je  crois  de  Monfieur  Oldenbourg  que  je  vous 
prie  d'en  remercier  de  ma  part,  et  de  l'honneur  qu'il  m'a  fait  de  m'y  nommer 
plus  d'une  fois.  Il  me  femble  que  voftre  Société  Royale  feroit  fuffifante,  quand 
il  ne  viendroit  pas  de  nouuelles  du  dehors  de  fournir  de  la  matière ,  pour  le  moins 
chaque  mois,  a  un  tel  recueil  qui  n'occupe  pas  plus  de  feuilles. 

Je  ne  fcay  pas  pour  quoy  les  prédirions  de  Monfieur  Auzout  y  '*)  font  fi  fort 
au  long  puis  que  tout  le  monde  les  avoit  défia  vues  chez  vous  et  qu'on  y  trouuoit 
aiTez  a  redire ,  a  ce  que  vous  m'avez  efcrit.  J'y  trouue  la  Relation  =)  de  Monfieur 
Holmes  corrigée  quant  aux  nombres  des  lieues,  fuivant  ce  que  vous  m'aviez  ad- 
verti.  Mais  ne  manquez  pas,  je  vous  prie  de  me  communiquer  ce  que  vous  aurez 
appris  de  luy  a  l'entrevue  que  vous  me  faites  efperer  dans  voftre  dernière. 

Dans  les  converfations  que  j'ay  eues  a  Amflerdam  avec  quelques  uns  de  nos 
gens  de  mer  j'ay  veu  avec  admiration  combien  ils  font  tardifs  et  difficiles  pour 
admettre  quelque  chofe  de  nouveau ,  bien  que  l'utilité  en  foit  évidente. 

Il  n'y  auroit  rien  de  meilleur  fi  non  que  vous  fiffiez  ceiïer  nollre  guerre,  et 
que  je  m'enbarquaffe  avec  mes  horologes  pour  en  enfeigner  l'ufage  et  le  mettre 
en  train,  et  je  vous  afliire  qu'en  ce  cas  je  n'en  ferois  pas  difficulté. 

Je  fuis  a  tout  jamais 

Monsieur 

Votre  très  humble  et  très  obeillant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 

Vous  m'obligerez  s'il  vous  plait  de  me  dire  le  prix  du  livre  de  INÎonfieur  Hook 
et  me  donnerez  la  liberté  par  la  de  vous  en  demander  par  fois  quelques  autres 
de  ce  pais  la. 

L'expérience  du  fouffrc  allumé  par  le  nitre  eil  fort  belle ,  fur  tout  fi  le  fouffre 
feul  en  tombant  fur  le  creufet  rouge  dans  le  feu  ne  s'allumoit  point  comme  je 
le  croy ,  quoy  que  vous  ne  l'adjoutez  pas.  Mais  fi  le  nitre  eil:  caufe  que  le  feu  fi 
met  d'où  vient  que  dans  le  récipient  bien  vuide  d'air  l'on  ne  peut  point  allumer 
avec  un  verre  convexe  de  la  poudre  a  canon,  comme  j'en  ay  l'expérience. 


'*)    Consultez  les  Philosopliical  Transactions  N°.  i ,  du  6  mars  1665  (V,  st.). 
5)    Consultez  la  pièce  N°.  13  15. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


N=  1363. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

27    MARS     1665. 

Ltz  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1385. 

A  Whitehall  ce  17.  Mars   1665. 
Monsieur 

Ayant  fait  traduire  voftre  inftruftion  en  Anglois  '),  on  tafche  de  radiuiter  pour 
la  preiTe;  on  y  fuiura  partout  Je  crois  voflre  Méthode  et  mefme  pour  la  plus 
part  ce  ne  fera  qu'une  traduétion  de  la  voftre  :  Mais  en  quelques  endroits  il  y 
aura  quelque  chofe  ou  de  retranché  ou  d'abbregé,  et  en  d'autres  il  y  aura  quelque 
chofe  de  changé  ou  d'adioufté ,  comme  vous  verrez  par  l'exemplaire  que  Je  pré- 
tends vous  en  envoyer,  quand  il  aura  efté  imprimé.  Mais  d  autant  que  le  Mon- 
fieur  Holmes  ne  m'a  pas  encore  donné  le  Journal  qu'il  m'a  promis  de  fon  voyage, 
et  que  nous  fommes  auffi  en  efperance  d'auoir  ceux  de  quelques  vus  des  Maiftres 
et  des  pilotes  des  vaifteaux  qui  eftoyent  en  fa  Compagnie ,  Je  crois  que  l'impref- 
fion  de  rjnftruélion  ,  fera  difcree  iufqu'a  ce  que  nous  les  ayions  tous  veus  et  con- 
fiderez;  et  après  il  s'en  pourra  imprimer  tout  ce  qui  eft  à  propos  auec  l'Jnftruftion. 

Cependant  il  faut  que  Je  vous  dife  par  auance ,  qu'il  s' eft  fait  une  autre  iolie  ex- 
périence des  Horologes  dans  ce  voyage  à  fçauoir  une  courfe  de  quelques  60.  lieues, 
(icy  on  comte  fur  nier,  par  lieues,  dont  20.  font  un  degré,  comme  Je  penfe 
vous  auoir  cy  deuant  dit)  partant  de  la  cofte  d'Afrique  vers  le  Weft  :  les  Horolo- 
ges monftrerent  iuftement  le  chemin  qui  feftoit  fait  et  au  retour  eftant  dans  le 
mefme  endroit  d'où  le  vaiffeau  eftoit  party ,  elles  s'accordèrent  auec  le  Soleil  iuf- 
tement comme  ils  auoyent  fait  auparauant.  Vous  en  fcaurez  le  détail  le  plus  toft 
qu'il  fe  peut.  Seulement  des  deux  Horologes  lune  qui  eftoit  faite  en  Hollande 
alloit  toufiours  beaucoup  mieux  que  l'autre  qui  eftoit  fait  icy. 

Vne  autre  chofe  bien  confiderable  eft,  qu'a  ce  qu'en  dit  le  Maior  Holmes, 
après  auoir  quitté  la  ligne  Equinoftiale  pour  chercher  la  cofte  d'Afrique ,  a  quel- 
que 7.  ou  8.  degrez  ou  environs  (fi  Je  m'en  fouuiens  bien)  le  vent  vint  à  man- 
quer quelques  iours  durant ,  et  pendant  ce  temps  là  le  courant  de  la  mer  emporta 
les  vaiïïeaux  enuirons  80.  lieues  vers  l'oft  ")  fans  que  les  pilotes  &  autres  s'en 
pufîent  iamais  apperceuoir  :  mais  luy  le  iugea  bien  par  fes  Horologes.  Ce  qui 
eftant  vray,  ces  Horologes  defcouuriront  des  Courants  dans  la  Mer  Oceane  auffi 


')    Consultez  les  Philosophical  Transactions  N°.  47,  du  10  mai  1669  (V.  st.). 
^)    Devant  ce  mot,  Moray  avait  biffé  le  mot  „rEst." 


CORRESPONDANCE.     1665.  285 


bien  que  les  longitudes ,  et  c'eft  ce  qu'on  n'a  iamais  fceu  faire  dans  la  Mer  Oceane 
iufqu'icy. 

Pendant  mon  abfence  la  femaine  paflee  il  s'eft  parlé  dans  noflire  AlTemblee  s)  de 
l'accord  de  vos  deux  Horologes,  et  il  s'y  eft  dit  par  quelqu'un,  qu'il  femble  que 
c'eft  un  defauantage  a  la  iufteffe  des  Horologes,  qu'ils  font  fi  aifement  fufcepti- 
bles  des  impreffions  des  moindres  mouuemens  :  ce  qui  a  efté  répété  Mercredi  der- 
nier 4)  :  et  mefme  on  a  commencé  a  pénétrer  plus  auant  dans  la  nature  du  mouue- 
ment  des  pendules,  fur  mer,  aleguant  5)  qu'une  Horologe  a  pendule  eftant  haufiee 
et  abaiffee  plufieurs  fois  d'un  mouuement  inégal  et  interrompu  comme  eft  celuy 
des  Nauires  fur  Mer,  les  vibrations  n'en  fçauront  eftre  jfochrones;  on  y  a  ad- 
ioufté  quelque  raiibns  :  mais  comme  le  prefident  y  auoit  fort  bien  refpondu ,  et 
que  nous  ne  nous  amufons  gueres  à  difputer ,  on  en  termina  le  difcours  en  fe  re- 
mettant à  l'expérience. 

Monfieur  l'Abbé  de  Beaufort  me  mande  que  Monfieur  Colbert  auoit  enuoyé 
a  Monfieur  voftre  père  la  patente  de  fort  bonne  grâce.  Et  qu'il  croyoit  que  fi  l'on 
euft  demandé  au  Roy  de  France  une  recompenfe  deuant  que  parler  de  la  patente , 
la  chofe  s'euft  pu  faire.  Mais  que  la  patente  eftant  pafl^ee  il  ny  a  plus  de  remède, 
feulement  il  croit  que  fi  l'on  faifoit  un  prefent  à  Sa  Maiefté  de  quelque  Nombre 
de  ces  Horologes ,  Elle  les  receûroit  de  bon  gré ,  et  en  feroit  quelque  rémunéra- 
tion honefte.  Jl  s'eft  propofé  que  tant  l'un  que  l'autre  fut  fait  au  nom  de  Nof- 
tre  Société  (fans  faire  tort  aux  inuenteurs)  et  mefme  que  d'abord  l'offre  du  fecret 
des  Horologes  pour  la  longitude,  fut  fait  fans  parler  de  recompence,  et  que 
c'euft  efté  le  moyen  le  plus  effeftuel  pour  en  obtenir  une  fort  confiderable.  Mais 
Je  crains  qu'il  eft  maintenant  trop  tard  dy  fonger.  Neantmoins  fi  vous  trouuez 


3)   Dans  la  séance  du  8  mars  1665  (V.  st.).  Consultez  la  Lettre  N°.  1348  ,  note  7. 

+)    Dans  la  séance  du  15  mars  1665  (V.  st.).    ■ 

5)   C'était  R.  Hooke.  Consultez  le  „History"  de  Birch,  où  l'on  lit: 

Mr.  Hooke  remarked,  that,  in  his  opinion ,  no  certainty  could  be  had  from 
thefe  watches  for  the  longitudes,  becaufe,  1°.  they  never  hung  perpendicular, 
and  confequently  the  cheeks  were  falfe.  2.  Ail  kind  of  motions  upwards  and 
downwards  (though  it  fhould  be  granted,  that  the  v^^atches  hung  in  an  exaél 
perpendicular  pofture)  would  alter  the  vibrations  of  them ,  3.  Any  latéral  mo- 
tion w^ould  produce  yet  a  greater  altération. 

The  prefident  obferved,  that  thefe  difficulties  had  been  confidered,  and  the 
matter  put  to  experiment;  v\diich  v^^as  to  clear  ail. 

In  the  mean  time  it  wa.s  ordered,  that  the  watches  being  brought  af hore,  fome 
experiments  fhould  be  made  v\^ith  them ,  by  contriving  up  and  down  motions , 
and  latéral  ones,  to  fee,  vi^hat  altérations  they  would  caufe  in  them. 


o86  CORRESPONDANCE.    1665 


bon  d'y  penfer  et  propofer  quelque  expédient  pour  tirer  de  Sa  Majcfté  quelque 
recompence,  J'en  ferois  aife.  Jugez  s'il  fe  peut  reprefenter  a  Sa  Majefté  qu'oii 
luy  a  demande  la  patente  d'abord,  parce  que  la  chofe  eftant  défia  connue  icy  et 
ailleurs,  fi  l'on  leufi:  diferee  iufqua  ce  que  lexperiencc  en  eufi:  efté  faite  par  les 
François  quelque  autre  en  auroit  peut  eftre  obtenu  le  priuilege,  parcequ'il  faut 
quelque  temps  pour  en  faire  des  expériences  avthentiques.  Mais  fi  Sa  Majefiié  en 
vouloit  promettre  une  bonne  recompence  lors  que  l'expérience  auroit  fans  con- 
tredit confirme  la  realité  de  cette  inuention  on  refigneroit  la  patente  entre  les 
mains  de  Sa  Majefi:é  et  lors  tous  fes  fuiets  fen  pourront  feruir  fans  aucun  empe- 
fchement.  la  patente  demeurant  en  force  iufqu'a  ce  que  cette  expérience  aura 
efi:é  faite  et  iufi:ifiée,  par  2.  ou  3.  voyages  des  Jndes,  faits  dans  un  an  ou  comme 
cela ,  par  diferents  vaifTeaux. 

Je  ferois  d'autant  plus  fatiffait  que  quelque  chofe  de  cette  nature  fe  put  faire, 
que  fans  difficulté  il  fera  bien  long  temps  deuant  qu'on  puifle  tirer  de  ces  Horo- 
loges aucun  profit  confiderable  tant  parce  qu'on  ne  les  peut  faire  en  grand  nom- 
bre en  peu  de  temps  que  parce  quau  commencement  peu  de  perfones  s'en  uou- 
dront  feruir.  Songez  y  bien  et  mandez  m'en  vofi:re  aduis.  Je  crois  que  Monfieur 
de  Beaufort  fera  aufll  capable  de  faire  valoir  cette  affaire  qu'un  autre  parce  qu'il 
a  de  l'adrefl^e  ,  eft  bien  connu  a  Monfieur  Colbert,  et  a  des  bonnes  habitudes  a 
la  Cour,  et  autres  auantages  qui  luy  font  particuliers. 

On  a  donné  a  Monfieur  Hook  la  prouince  dont  Monfieur  Wren  ne  s'cft  pas  pu 
defcharger  a  caufe  d'un  voyage  qu'il  va  faire  en  France,  c'ell  de  drefl[er  l'hypo- 
thefe,  et  le  difcours  fur  la  Comète'')  qu'on  attend  de  nofl:re  Société,  il  y  trauaillé  : 


R.  Hooke  fit  lin  discours  sur  la  comète  dans  la  séance  de  la  Société  Royale  du  8  aoiit  1666 
(V.  st.).  Il  publia  plus  tard  ces  observations  dans  son  ouvrage  : 

Leftures  and  Colleélions  Made  by  Robert  Hooke,  Secretary  to  tlie  Royal  Society.  — 
Cometa.  —  Containing  Obfervations  of  the  Cornet  in  April,  1677.  Fragments  of  feveral  Lec- 
tures about  tbofe  of  1664  and  1665.  Sir  Chr.  Wren's  Hypothefis  and  Geometrical  Problem 
about  thofe  Cornets.  A  Difcourle  concerning  tne  Cornet  of  1677.  Mr.  Boyle's  Obfervation 
made  on  two  new  Phofphori  of  Mr.  Baldwin,  and  Mr.  Craft.  Mr.  Gallet's  Letter  to 
Mr.  Caflîni,  together  with  bis  Obfervations  of  ^  fub  0.  Mr.  Cadîni'  Reileftions  upon 
thofe  of  Gaiïendus,  and  Hevelius,  and  iipon  this.  Mr.  Ilally's  Letter  and  Obfervation 
of  the  famé  made  at  St.  Hellena.  Mr.  CalTîni's  Obfervation  of  the  Diurnal  Motion  of  2|-,  and 
other  changes  happening  in  it.  —  Microfcopium.  —  Containing  Mr.  Leeuwenhoeck's  tvs'"o 
Letters  concerning  fome  late  Microfcopical  Dii'coveries.  The  Author's  Difcourfe  and  Def- 
cription  of  Microlcopes,  iraproved  for  difcerning  the  nature  and  texture  of  Bodies.  P.  Che- 
rubine's  Accufatioiis  anfwercd.  Mr.  Young's  Letter  containing  feveral  Anatomical  Obfer- 
vations. London.  Printed  for  J.  Martyn,  Printer  to  the  Royal  Society ,  at  the  Bell  in  St. 
Panl's  Church-yard.   1678.  in-4°. 

Cet  ouvrage  fait  partie  du  suivant,  qui  contient  six  traités: 

Leftiones  Cutlerianae,  or  a  Colleftion  of  Leftures:  Phyfical,  Mechanical,  Geographical, 


CORRESPONDANCE.     1665.  •        287 


Mais  il  n'a  pas  enuie  de  rien  publier  tant  que  la  comète  fe  peut  voir,  il  l'a  veuë 
par  le  moyen  du  Telefcope  Mercredy  il  y  a  8.  iours  c'eft  a  dire  le  8.  de  ce  mois 
Stile  Vieux,  il  nous  a  dit  en  quel  endroit  ;  mais  il  ne  m'en  fouuient  pas  alTez  bien , 
pour  vous  le  dire  pofltiuement.  Je  crois  pour  tant  que  c'eftoit  enuirons  les  Cornes 
d'Aries  et  il  efpere  de  la  uoir  après  qu'elle  fera  hors  des  rayons  du  Soleil  leuant. 

Jl  nous  a  fait  veoir  une  fort  iolie  expérience  Mercredy  dernier  ^)  touchant  la 
produdlion  ou  génération  de  l'Air.  Jl  prit  de  la  poudre  de  lEfcaille  d'huiflre,  et 
l'ayant  enfermé  dans  une  bouteille  qui  auoit  deux  emboucheures,  a  l'une  des 
quelles  il  y  auoit  une  veiïie  molle  et  vuide  attachée,  et  collée  en  forte,  que  de 
la  bouteille  le  païïage  y  eftoit  libre  fans  qu'aux  iointures  lair  puil:  fortir.  Jl  verfa 
dans  la  bouteille  par  lautre  emboucheure  un  peu  d'Eau  forte  ,  puis  la  boucha  fi 
bien  que  l'air  n'en  put  fortir.  aufli  toil  que  lEau  forte  commença  a  trauailler  fur 
la  poudre  les  exhalaifons  qu'elle  pouffa  en  haut,  enflèrent  la  veffie  petit  a  petit, 
de  façon  que  dans  peu  de  temps  la  vefïïe  s'enfla  fi  fort,  comme  fi  elle  alloit 
creuer.  Cecy  ayant  efl:é  fait  au  commencement  de  l'Afl^emblee  on  laifl^a  repofer  le 
tout  iufqu'a  Iheure  de  fa  feparation,  et  lors  la  veflîe  demeuroit  encore  enfle  comme 
au  commencement.  On  l'a  enfermé  dans  un  lieu  feur  pour  voir  fi  a  la  première 
AflTemblee  cette  enflure  ne  fe  diminuera  ce  qii'en  toute  apparence  elle  ne  fera. pas. 
et  puis  nous  verrons  quel  ingénient  on  en  pourra  faire. 

Entre  autres  refleftions  qui  ont  efl:e  faites  fur  cette  expérience,  elle  adonné 
fuiet  a  nous  faire  fonger  aux  moyens  de  trouuer  une  génération  d'Air  qui  puifl"e 
feruir  a  faire  refpirer  une  perfonne  dans  l'eau.  Comme  efl:ant  une  chofe  fort 
utile,  la  defllis  il  s'elt  parlé  dun  autre  moyen  de  faire  engendrer  de  l'Air  que  par 
l'eau  forte  et  il  s'eft  dit  que  le  vinaigre  diftillé  fera  la  mefme  chofe  fur  la  poudre 
du  Corail  &c.  et  que  l'air  qui  en  prouient  en  doibt  eflre  beaucoup  plus  propre  a 
la  refpiration  que  l'autre,  fur  quoy,  on  fe  propofe  de  faire  refpirer  l'Air  qui  efl: 
referué  dans  la  veflîe  a  quelque  Animal  pour  voir  quel  en  fera  l'effet:. aufll  auroit 
On  foin  de  le  flairer  pour  fçauoir  fil  eft  propre  pour  la  refpiration  ou  non.  et  on 
en  fera  de  mefme  de  celuy  du  vinaigre  et  autres  qu'on  a  auflî  propofez. 

Cela  nous  a  fait  auflTi  ramenteuoir  une  Machine  que  nous  fifmes  faire  l'Année 
pafl^ee  ')  pour  feruir  a  la  refpiration  dans  l'eau,  pour  acheuer  l'expérience  qu'on 
nauoit  que  commencée  lors  que  le  froid  l'empefcha. 

Vous  voyez  combien  il  m'efl:  aifé  à  vous  faire  de  longues  lettres,  pour  les 


&  Aftronomical.  Made  Before  the  Royal  Society  on  feveral  Occafions  at  Grefham  Col- 
ledge.  To  which  are  added  divers  Mifcellaneous  Difcourfes.  By  Robert  Hoolce,  S.  R.  S. 
London,  Printed  for  Jolin  Martyn  Printer  to  tlie  Royal  Society ,  at  the  Bell  iii  S.  PauTs 
Church-Yard.  1679.  in  4°. 
'')    Dans  la  séance  du  15  mars  1665  (V.  st.).  ^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1240,  note  5. 


288  CORRESPONDANCE.    1665. 


ailoir  plus  courtes  il  faut  que  vous  vous  plaigniez  de  Tennuy  qu'elles  vous  don- 
nent :  et  puis  elles  fe  reftraindront  toufioiu's  dans  les  bornes  que  vous  prefcrirez  a 

Monsieur 

Voftre  trefhumble,  trefobeiffant  et 
trefafFeélionne  feruiteur 

R.    MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 


A  la  Haye. 


N=  13(54. 

R.  F.  DE  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 

27    MARS     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lelden,  coll  Huygens. 

Elle  a  été  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  Bibliogr.  T.   1 7. 

Elle  est  la  réponse  au  No.  1333.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1373. 

Nobiliffime  Domine 

Jam  dudum  refponfum  debeo  literis  tuis  2436  nienlis  proxime  lapfi,  quod  fpes 
adhuc  aliqua  fupereffet  fore  vt  interea  temporis  aliquid  a  Clariffimis  Viris  Golio 
Kechelioque  acciperes;  fed  ex  filentio  tiio  nihil  amplius  expeftari  debere  mihi 
perfuadeo.  Hanc  enim  illius  efîe  cauflam  credere  me  iuuat ,  et  non  lateris  dolo- 
rem ,  quo  te  nuper  correptum  maximo  meo  dolore  intellexi. 

Lubet  itaque  gratulari  redditam,  vt  fpero,  tibi  fanitatem;  quod  vc  itafit,et 
vt  iirma  hune  in  annum  duret  et  plures  Deum  optimum  maximum  etiam  atque 
etiam  rogo. 

De  Cometae  loco  nihildum  pronuncio  donec  accuratas  obferuationes  quales 
in  hoc  negotio  requiri  videntur,  accepero.  Cum  Heuelio  nullum  mihi  com- 
mercium  :  a  Ricciolo  vero  nonnullas  expédiât  hic  aliquis  ipfius  amicus  ')  ex  eadem 


')  Antoine  Bouvill(Tai.irill,  Terill)  naquit  en  1623  dans  le  Dorsetsliire  et  mourut  à  Liège  le  11 
octobre  1676.  Il  entra  chez  les  Jésuites  en  1647,  fut  pénitencier  à  Loretto,  puis  professeur 
de  philosopliie  et  de  tliéologie  à  Parme,  enfin  professeur  de  théologie  et  de  matliématiques 
dans  un  collège  anglais  à  Uège.  Il  nous  laissa  quelques  ouvrages,  entre  autres: 

Problema  raathematico-philofophicum  tripartitum  De  Termino  magnitudinis  ac  Viriura 
in  Animalibus.  Parma  apud  Vignam.   1660.  in-8°. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


Societate  °),  quarum  fi  me  parcicipem  fecerit  ut  pollicitus  eil ,  eas  concinno  ad  te 
mittam.  Ephemeridem  Auzotianae  fimilem  ^)  mihi  finxeram  iamdudum,  imo 
eandem  plane  fi  motum  Cometae  23,  24  et  25  Xbris  excipias  in  quo  plufculiim 
differimus.  Calculine  errore  an  Hypothefeos  difFerentiâ  non  inquiro.  Mihi  fane 
inter  omnes  de  motu  Cometarum  opiniones  femper  arrifit  illa  motus  reéti  et  aequa- 
bilis,  ad  quani  etiam  aliquot  Cometarum ,  quorum  obferuationes  habemus,  motus 
examinaui  non  infelici  fuccefTu.  Sed  in  Tychonis  vel  potius  Longomontani  Hypo- 
thefi  calculi  nempe  facilitate  alleftus  (fum  enim  naturâ  ijucrccfi^iioç)  cum  dato 
duorum  dierum  motu,  reliqui  fiala  additione  vel  fubtraftione ,  methodo  quam  vel 
iam  obferuaflii  vel  nullonegotio  obferuaturus  es,  obtineij  poffint.VtecceinCometa 
anni  1590,  pofito  diej  lae  et  2dae  Martij  motu  3°.  17',  2°.  48'.  qualis  Tychonj  ap- 
paruit,  Ephemeridem  çonfliruxi  nullo  fere  a  Tychonicâ  difcrimine  nifj  in  diebus 
25.  16.  27  februarij  antecedentis  in  quibus  differentia  ad  6  vel  7  minuta  afcendit. 
Verum  Tycho  dierum  illorum  motus ,  vt  fcis ,  non  ex  obferuatione ,  fed  ex  analo- 
gia  x,cit  h  TXaTèi  determinauit.  Res  tamen  omnino  lubrica  efl:  et  in  qua  adhuc 
folenni  pyrrhoniorum  formula  \Té%(ji  v.cti  èiua-yJTTOjxai. 

Mirabilem  Horologiorum  tuorum  iympathiam  pariter  tccum  miratus  fum ,  et 
mihi  praefagit  animus  fore  vt  féliciter  fuccedat  quidquid  ad  inueniendas  longitu- 
dines  experimenti  moliris.  Linguae  veftrae  vernaculae  vt  me  peritum  efl"e  iaftare 
non  audeo,  ita  non  adeo  ignarus  fum  quin  libellum  tuum  vtcunque  intelligere  me 
poflè  confidam. 

Gratias  itaque  debere  me  tibi  profitebor  maximas,  fi  illius  participem  me  efle 
volueris.  Vale  Vir  Nobiliffime  meque  confl:anti  femper  affeftu  crede 

Tui  Obferuantiffimum 
Renatum  Franciscum  Slusium. 


Dabam  Leodicj  27  Martij  166'^. 


-)    La  Société  des  Jésuites. 

3)    De  Sluse  a  envoyé  cetteéphéméride  à  S.  Sorbière.  Voir  T  Appendice  N°.  1365. 

Œuvres.  T.  V.  37 


apo 


CORRESPONDANCE.    1665. 


N°   1365. 

R.  F.  DE  SlUSE  à  S.  SORBIERE. 
20  FÉVRIER  1665. 

Appendice  au  No.   1364. 

La  pièce  a  éU  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  i/i  Bibliogi:  T.   17. 


Decembris 
die 


Motus 
diurnus 


5 
6 

7 
8 

9 
10 
1 1 

12 

13 
14 
15 
16 

17 
18 

19 

10 

21 

22 

23 
24 

^5 
26 
27 
28 
29 
30 
31 


o    25 

G      27 

O  29 
O  32 
o    36 

o  39 
o    44 

o    48 

o    55 
I 
10 

20 
33 


2  32 

3  5 

3  46 

4  41 

5  53 
7  27 
9  21 

11  21 

12  56 

13  24 
10  qo 


CORRESPONDANCE.     1665.  29 1 

N=   136^. 

H.  VAN  DER  Wall  à  Christiaan  Huygens. 
31   mars   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lcidcn,  coll.  Huygens. 

Hadrianus  Vander  Wall  Christiano  Hugenio  S.  P.  D. 

A  quo  tempore  in  Gallijs  tu  a  patria  procul  haftenus  abfuifti ,  Nobiliffime  Hu- 
geni ,  in  Brabantia  ego  Spadanofque  apud  fontes  et  aquas  Gi'ani ,  nollraque  de- 
mum  in  Nort-Hollandia  potiffimum  degere  coaélus,  nihil  admodum  rerum  tuarum, 
quarum  eram  cupidiflimus ,  potui  inaudire.  Tandem  Hagam  rediix  ut  cognovi 
fofpitem  te  fuper-efTe  et  a  morbo  qualicunque  liberatum  valere,  cauffam  unde  et 
gauderem  occafionemque  cur  tibi  fcriberem  gratulabundus  peroportunam  mihi 
natam  putavi;  praefertim  cum  intelb'gerem  aliquid  novi  operis  te  parturire ,  fu- 
biretque  cogitatio  fore  ut  huic  forfan  additum  velles  carmen  meum  cui  tua  prae- 
clara  inventa  intexui.  Ad  oranem  igitur  evcntum  mitto  illud  quale  legi  optem , 
fi  et  tu  inter  tua  illud  optes  legi;  fiquidem  inter  Heinfiana  adoptiva  ')  per  abfen- 
tiam  meam  non  nimis  féliciter  cditum  video ,  tum  ratione  verfuum  aliter  atque 
praefcripferam  ordinc  motorum,  tum  ob  typothetarum  menda  et  mutatiunculam 
non  obfervatam;  quae  quidem  negligi  poterant,  et  ipfum  item  carmen  infuper 
haberi  fi  quidpiam  quod  te  attinet  infuper  habendum  aut  negligendum  putarem. 
Vale  et  falve ,  ac  tui  amantem  ama. 

Hagae  pridie  Kalendas  Aprilis  iterum  difcedens  et  pofl:  menfem  unum  aut  duos 
reverfurus. 

A  Monfieur 

Monfieur  Chrestien  Hughens  de  Zuylchem  &c. 

A 

Paris. 


')  En  effet,  à  la  fin  des  „Paralipomena  Lihri  Secnndi  Carminnm  Adoptivorum"  [Voir  Nie. 
Heinsii  Poemata.  1666]  on  trouve  des  poèmes  adressés  à  Nie.  Heinsius,  et  encore  la  pièce 
N°.  1367  qui  snit;  l'auteur  y  est  désigné  comme  „Amicus  quidam  Batavus". 


292  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=  1367. 

H.  VAN  DER  Wall  à  Christiaan  Huygens. 

31    MARS    1665. 

Appendice  I  au  No.  1366. 

La  pièce  se  trouve  à  Leiiteii,  coll.  Huygens^'). 

Ecloga  Daphnis,  five  Sidéra, 

praecipue  a  nauticis  rulticifque  rébus  denominata 

ad  Christianum  Hugenium  Zulichemium  Constantini  F. 

fcripta  occafione  cometarum  anni  cioioclxiv  et  cidioclxv. 

Fininmum  tutela,  fimul  jucunda  voluptas, 
Dileftae  Phoebo,  Sceverinides  Oceaninae; 
Hune  quoque  Pierium  mihi  fortunate  laborem. 
Per  vigilem  noftem  que  carminé  duxeric  Ancon 
Navica,  dicemus.  Sic  cafta  Doride  nunquam 
Pan  lavet,  aut  turpes  immundo  corpore  Fauni. 

Te ,  quem  Fama  vehit  fuper  aurea  fidera  curru , 
Ne  pigeât  nobis  aurem  praebere  faventem  ; 
Haud  indigna  tuo  ferimus  donaria  fenfu , 
HuGENiDE,  decus  Hugenidum  fratrumque  patrifque , 
Mixta  Palaephatio  commenta  Solenfia  verfu , 
Sic  elifin  aptata  modis  a  vate  Batavo , 
Teque  intertextum  tuaque  praeclara  reperta. 

Jam  caput  Oceano ,  ftipata  minoribus  aftris , 
Extulerat,  radijs  fraternis  aemula  Phoebe, 
Cum  reditum  molirentur  paftoria  pubes , 
Sidère  quam  pleno  conchas  legiiïe  marinas 
Juverat ,  haerentefque  vadis  captare  pagnros. 
In  cellb  camen  advertunt  Ancona  morantem 
Colle,  reum  toties  promifli  carminis.  ipfum 
Theftylis  et  Corydon ,  quos  caetera  turba  fecuti , 
A  tergo  circumveniunt ,  cinguntque  corona. 
Ecquid  agat,  rogitant  blandè  :  tmn  faufta  precantur; 
Et  damnant  voti  promifTaqiie  carmina  pofcunt. 


')    Huygens  publia  cette  pièce  dans  le  „Horologium  Oscillatorinm",  1673,  en  ayant  dgard 
aux  cc^rigenda. 


CORRESPONDANCE.     1665.  293 


Contra  ille  :  o  Piieri ,  quid  porter  craftinus  Eos 
Sedi  explorator  :  turmales  agmine  mergi, 
Solivaga  aut  cornix ,  aut  alcyones  defertae 
Si  qua  darent  mihi  figna.  maris  cras  aequor  arandum. 
Detinuit  nuiic  ufque  Jovis  clemencia  fudi , 
Et  pi(5turatus  tôt  circum  animalibus  aether. 
Quae  nos  in  vitreo  miramur  monflra  profundo , 
Aether  habet.  radiant  vultiis  formaeque  natantum , 
Cancer  ibi  efl: ,  delphinque  ;  eft  grandi  corpore  cetus. 
Ad  Borean  pifces,  et  contemplere  fub  auftro 
Pifces  ;  nuper  ubi  numéro  creviffe  feruntur. 
Sunt  urna ,  fluviufque ,  et  apluftris  comta  carina 
Illic.  quin  operis  fimulamina  plurima  vellri , 
Luminaque  in  caelo  pecori  debentia  nomen. 
Veftibulura  fcrvant ,  elucens  vellere  fulvo 
Dux  aries ,  ingenfque  auratus  cornua  taurus. 
Sunt  hoedi,  parvaeque  fues,  materque  capella. 
Eft  fufe  fparfo  quae  candet  femita  lafte 
Bini  cernunturque  canes,  pernoxque  bubulcus; 
Plauftraque;  quique  auriga  fuis  cxcufTus  habenis. 
Stellatiim  volât  alatus  per  inane  caballus  : 
Ac  praefepe  fuum  juxta  ftabulantur  alelli. 
Illic  virgo,  manum  Cereali  inluftris  arifta. 
Et,  tranfmutatus  faciem.  Pan  ipfe  renidet. 
Daphnin  amans  veftrum ,  fecretae  riipis  in  umbra 
Uranie  velut  edocuit:  me  fingula  Daphnis. 
Singula  quae  (carmen  quia  pofcitis)  ordine  pangam. 

Extemplo  tentât  vocem  :  numerolque  modofque 
Perpendens  mulcet  varijs  concentibus  auras. 
Tum  venti  pofuere,  jacet  fine  fluftibus  aequor  : 
Faftaque  funt  terris ,  funt  faéla  filentia  ponto. 
Mox  interfatur  :  Quod  profperet ,  ab  Jove  magno 
Ordiar  :  ordiri  confuerunt  ab  Jove  vates. 
Vos ,  quoniam  brevis  haud  ordo  mihi  nafcitur  (inquit) 
Nofturnum  chorea  defendite  corpore  frigus. 

Inde  Jovis  magni  cunas ,  veterifque  célébrât 
Saturni  juffinn  crudele ,  dolumque  Cybelles  ; 
Ortaque  Diélaeis  Corybantia  facra  latebris  : 
Ut  puero  nutrix  fit  olentis  lefta  mariti 
Uxor;  et  ipfa  recens  haedos  enixa  gemellos; 
Quels  comitata  polum  modo  lucida  ftella  frequentet. 


294  CORRESPONDANCE.    1665. 


Quae  prias  Olenijs  balarac  beflia  campis; 
Aureolumque  teric  formofi  limen  Olympi. 
Tantus  amer  lovis ,  et  percepti  gratia  ladlis. 

Nec  tamen  hoc  niveum  manafle  fluoré  nitorem  , 
In  duo  fedla  vias ,  oculis  manifefl:a  videntum , 
Semita  quo  candet  ducens  ad  tedla  Tonantis; 
Tergerainam  fed  noftem ,  produftunique  canebat 
Alciden  raundo;  deus  iramortalis  haberi 
Haud  pote  qui  fuerat,  fopitae  parvula  mammis 
Labra  pater  gnati  nifi  conjugis  admovifl"et: 
Quae,  fimul  experrefta,  fimul  conterrita,  furgens 
Uvidulas  tenero  mammas  fubduxcrit  ori, 
Indignata.  pavimentum  tabulataque  caeli 
Deciduus  maculis  ut  tune  infecerit  albis 
Par  convexa  ruens  in  fe  revolubilis  humor: 
Orbita  cycneo  nunc  unde  bifurca  colore, 
Dudta  per  aequales  medio  difcrimine  partes, 
Caeruleum  velut  argento  ferruminet  axem  : 
Axem,  cervices  qui  quum  laflaret  Atlantis 
Haud  gravis  Herculeo  requierit  farcina  collo; 
Atque  tôt  aeruranas  queni  pofl:,  manefque  fubaftos, 
Ipfe  fuis  omet  jam  portio  magna  triumphis; 
Hefperidum  contra  cufl:odem  divitis  horti 
Infurgens  Anguem,  pede  nixus;  apertaque  rétro 
Terribili  riélu  nil  curans  ora  Leonis, 
Lerneaeque  audacem  hydrae  fuccurrere  Cancrum; 
Monftra  novercales  reftantia  jugiter  iras. 
Et  fruflra  baccharum  odium  Junonis  iniquae. 

Hinc  aliam  memorat  graflatam  fraude  novercam; 
Et  tranfmittendi  pavidam  nimis  aequoris  Hellen  ; 
In  thalamos  fit  ut  illa  tuos,  Neptune  recepta  : 
Phryxeumque  pecus,  foetamque  heroibus  Argo 
Phafidos  ad  fluftus  deducit  et  aethera  cantu. 

Nec  filet  Europae  veftoris  praemia;  vel  te 
Bigarum  Pelopis  perjuri,  Myrtile,  redtor. 
MyrtouiTi  pelagus  fignaras  ante  caduco 
Funere;  fublimem  nunc  tollunt  cornua  Tauri. 

Haud  procul  his  Hyades  notât  exardefcere:  fed,  quae 
Sunt  Hyades  Grajis,  Suculas  dixifie  Latinos; 
Atque  duas  feptem  niutaffe  Trionibus  Arftos; 
Arftophylaca  pigro,  fua  Plauftra  fequente,  Bubulco; 


CORRESPONDANCE.     1665.  "295 


Quando  bovem  prifco  vocitabanc  inore  trionem, 
Qiiod  tererec  duro  profciffam  vomere  terrain. 

Hanc  adeb  fortem  miferans  fufpiria  ducit; 
Buceriumque  genns  qiieftu  compellat  inani: 
Ah  pecus  infelix,  armentum  !  faecla  fuerunt. 
Pondère  qunm  duro  neque  vos  gemeretis  aratri 
Navita  nec  veftro  vockaret  nomine  ftellas. 
Tune  neque  fidus  erat  terris  pia  Virgo  reliélis, 
Quae  Céréale  manu  fpicum  gerit;  Icariotis 
Sive  fit  Erigone ,  cui  fida  Canicula  patrem 
Quaerenti  indigna  monlliravit  caede  peremtum  ; 
Atque ,  cornes  dominae ,  domino  comitem  Oarioni 
Artra  minor  focium  majorem  repperit  inter  : 
Seu  magis  Aftraei  fit  fanguine  creta ,  perenne 
De  genitore  fuo  quae  nomen  contulit  afiris  : 
Sive  fit  antiquae  Theniidis  juftiflima  proies, 
Averfata  jugo  vos  afpeftare  gravari , 
Tempora  dum ,  pulfis  melioribus ,  aerea  furgunt  : 
Sive  fit  aima  Ceres  ;  horrens  fugitiva  videre 
Vos  quoque  maftari;  nil  pejor  linquit  inaufum 
Ferrea  dum  fiaboles,  ipforum  inimica  Deorum; 
Quos  quafi  de  terra  (nam  Dij  coluifi:is  et  illam) 
Sit  pepulifîè  parum ,  tcntavit  pellere  caelo. 

Tum  detertatur  fuffultos  angue  Gigantas; 
Porphyriona ,  ftatu  terrentem  cunfta  minaci  ; 
Rhaecumque  ;  immanemque  Gygen ,  validumque  Mimanta , 
Enceladumque;  manufque  rotantem  Aegeona  centum  ; 
Et ,  cui  par  nemo  feritate ,  Typhoëa  dirum , 
Aufias  invafifîc  Deos  tellure  fugatos, 
Ac  totum  magno  caelum  complefle  tumultu, 
Undique  divulfas  jaculantes  torviter  ornos 
De  tumulis  cumulorum  montibus  ex  aggeftis. 
Terrigenam  ut  pubem,  Divûm  penetralia  fanéta 
Rimantem,  Superi  mentito  fallere  vultu 
Quaefierint,  addit;  difpertitofque  pavore; 
Donec  apud  latè  ftagnantis  flumina  Nili 
Horrificam  faciem  Pan  fumferit  Aegocerotis; 
Ambiguoque  fono  Superos  animarit  ad  arma, 
Anguipedefque  metu  dare  terga  coëgeric  omnes; 
Caelo  donandos  Afinos  auxifle  timorem 
Congerie  vocum,  perterri  crepoque  fragore: 


296  CORRESPONDANCE.    1665. 


Illa  caelicolis  nam  tempeilate  fuiOe 
Auxilio  Satyres,  Silenornmque  phalangem, 
Evantes  in  afellis  cum  Bacchaeo  nlulatu, 
Thyrfis  armâtes,  teftos  colecynthide  parma. 

Parvus  ut  interea  volucer  cum  matre  Cupide 
Venerit  AfTyrij  fugiens  Euphratis  ad  undam; 
Induerintque  gregis  (Syriae  peft  numina  genti) 
Squammigerûm  formas;  gemini  nunc  aurea  Pifces 
Lumina,  figniferum  Capricorne  junfta  per  orbem. 
Ni  fufa  médius  fecernat  Aquarius  Urna; 
Deucalioneos  neque  non  edifferit  imbres, 
Neftaris  aut  quanti  Ganymedes  pocula  verlex; 
Sive  fit  is  Cecrops,  pcple  praelignis  Athenae; 
Paitor  Ariftaeus  feu  plena  alvearia  geftet, 
Quae  fubter  volitetis  apes  examine  denfe. 

Qualitcr  et  pandus  veftarit  Ariona  Delphin, 
Ac  aliter  veftum  Danaëjum  Perfea  narrât; 
Cepheaque,  Andremedenque,  et  maeilam  Caflîepejam; 
Infertumque  polo  vaftum  Piftricis  hiatum: 
Quem  Phaëtontens  longe  finuamine  propter 
Fulgeat  Eridanus  declivi  proximus  Auilro: 
Nuper  ad  ecculti  Batavos  ubi  verticis  axem 
Intuitos  nova  fquammigerum  fimulacra  micare: 
SoUertes  Batavos,  imo  feu  gurgite  pifcem 
Venari  fit  opus,  vel  in  alto  fidera  caelo. 

Tum  canit,  ut  Daphnis  facra  fub  rupe  docentem 
Viderit  Uranien  :  argutas  carmina  filvas. 
Et  repetita  caves  edifcere  carmina  montes: 
Ut  Chaldaea  vêtus,  mira  dulcedine  capti, 
Stent  auditeres  circum  et  Babylonia  turba; 
Dein  quos  Graja  tulit,  quos  aut  Nilotica  tellus, 
Itala  quos,  ac  pulchra  fue  cum  Caefare  Rema; 
Peft  Arabum  de  ilirpe  viri,  et  regnator  Iberus; 
Ac  tandem  quos  confultos  Germania  mifit 
Aftrorum  caelique;  fuis  qui  fidera  terris: 

Tum  Dea  que  Daphnin,  Divam  que  Daphnis  amore 
Complexus;  quanti  non  cenfcia  Latmia  faxa: 
Utque  Conon  juveni  radium  donarit,  utrimque 
Multo  infignem  aure,  et  pellucidulis  cryilallis; 
Per  quas  qued  fpeétes,  prope  fiât;  et  augmina  fumât; 
Dixerit  et:  Sollers,  en,  primus  quale  Batavus 


CORRESPONDANCE.     1665.  297 


Muniis  adornarit;  fed  Etrufci  que  decus  Arni 
Eft  Antenorea  fenipr  Thyrrenus  in  urbe 
Régna  Jovis  princeps  metatus,  ab  aethere  vobis 
Nunquam  nota  prius  miracula  nuntia  portans; 
Lunai  montes;  vultus  tibi,  Phofphore,  ternos; 
Quove  fatellitio  fublnftri  noéte  vagetur 
Stella  Deûm  régis  per  caerula  templa  fuperne: 
Hoc  quoqiie  tu  non  nota  prius  miracula  prodes  : 
Hujus  erat  tibi  fervatus  follertior  ufus; 
Arcanumque  Chroni  mortalibus  omne  recludes. 
Accipe  fruftra  olim  nobis  optabile  donum. 

Daphnidis  ad  gratum  nonien  pernice  chorea 
Exfultant  alacres  Pueri:  neque  legnius  ipfe 
Profequitur,  Geminas  imitantia  lumina  falces 
Haftenus  ut  vanè  Saturni  crédita  fidus 
Oblongo  tam  diverfa  fub  imagine  difco 
Fingere,  quando  globum  teretem  teres  annulus  extra 
Splendet,  et  ambo  nigror  fpatij  difterminat  i.ntus; 
Exiguo  circum  quos  erret  ftellula  gyro: 
Omnia  divino  quae  fretus  munere  Daphnis 
Extulerit,  non  ante  novam  vulgata  per  artem: 
Adjungitque;  quod  his  meritis  permulfus,  eundem 
In  fua  magna  Chronus  fit  adiré  facraria  pafTus: 
lieic  oculis  lufiravit  ut  omnia;  promferit  atque 
Inventum  fubtile  fecandi  temporis  illinc; 
Partes  quo  minimas  ac  momina  dividat  horae, 
Pfcilla  ex  tenui  fulpendens  mollia  filo: 
Id  Labyrintheos  curfus  qui  dirigat  alni, 
Ignarumque  viae  ratis  haud  finat  eiïe  magiftrum: 
Cui  neque  quotidie  tam  certus  fpondeat  auftor, 
Oceano  quantum  Titan  altiflimus  exllet; 
Ac,  quibus  emergat,  quels  tune  fimul  occidat  cris, 
Daphnidos  egregio  norint  conamine  dofti. 

Ille  canit:  chorus  in  numerum  fua  brachia  quaïïant; 
Alternoque  folum  pede  pulfant.  at  fréta  faltu 
Librabant  hilares  fefe  fuper  humida  thynni. 
Auritus  leporum  populus  tune  creditur  ultro 
Iliceas  liquifîe  domos,  cavafque  quiètes 
Vicini  nemoris:  nulloque  frequentior  unquam 
Caricis  arrofor  prodijfle  cuniculus  antris 
Tempore  narratur;  narrent  fi  vera  puellae 
Œuvres.  T.  V.  38 


CORRESPONDANCE.    1665. 


Litcoreae,  quae  ficcandis  cuftodia  paffim 
Retibus  ad  ventes  expanfis  force  fedebant, 
Peftore  Nerëides  nudo,  lafciva  caterva, 
Vifa  per  incercam  Lunam;  vifaeve  putantur. 
Et  Triton,  Glaucufque,  procul  fub  luce  maligna; 
Tuque,  cabans  juxta  flratas  prope  littora  phocas, 
Neptuninarinn  pecudum  fidiiïime  cuftos: 
Neu  quifquam  lerae  meminit  decedere  nofti. 

Interea  tenebrae  denfantur;  et  abdita  nimbo 
Cynthia  dum  latitac,  caeli  de  parte  ferena 
Cinftum  non  Iblitis  proceffit  crinibus  aftrum , 
Prolixnmque  trahens  albore  notabile  fyrma.  • 
Mirantur  chorus  attoniti,  miratur  et  ipfe; 
Praefertim  cantum  capiti  cum  demfit  honorem, 
Ornatumque  fequacem  omnem  mox  reddita  Luna. 
Infit  et:  Ad  fua  quifque  mapalia  tendite  nota, 
Prodigio  nil  foUiciti,  curamve  foventes. 
Infuetos  alias  taies  cantabimus  ignés, 
Et  trepidantem  (nequicquam)  formidine  vulgum. 

Haec  Ancon:  mihi  vifa  tibi  qiiae  digna  referri, 
HuGENiDE,  decus  Hugenidum,  cui  fidera  curae; 
Fallat  multiplici  quem  non  ambage  comètes, 
Nec  Phoebum,  Pimplacve  decet  contemnere  Divas, 
Queis  tua  tota  domus,  fratres,  genitorque  dicati. 

Littoream  mea  fed  neque  patria  defpice  Mufam; 
Et  nolis  audire  parmn  tu  vatibus  aequa, 
Aeterno  quam  tôt  decorarunt  carminé  vates. 


FINIS. 


CORRESPONDANCE.     1665.  299 


N=  1368. 

H.  VAN  DER  Wall  à  Christiaan  Huygens. 

[?•] 
Appendice  II  au  No.   1366. 

La  pièce  se  trourc  à  Le'iden,  coll.  Huygens. 

In  Ecloga  Daphni  mutanda^  et  aliter  legenda  ac  interpungenda. 

Vcrfu    5.    Navita,  dicemus:  veftro  fie  gurgite  nunquam 

Pan  lavec,  aut  tnrpes  inceftent  aequora  Fauni.  etc. 

Vers.  38.    Luminaque  in  caelo  pecori  debentia  nomen 

Sunt  hoedi,  parvaeque  fues,  materque  capella; 
Et  fufe  fparfo  quae  candet  femita  lafte. 
Veflibulum  fervant,  elucens  vellere  fulvo 
Dux  aries,  ingenfque  anratus  cornua  taurus. 
Bini  cernuntiirque  canes,  etc. 

Vers.  51.    Singula  quae  (carmen  quia  pofcitis)  ordine  pandam. 

Vers.  58.    Vos  (nec  enim  rerum  brevis  hic  milii  nafcitur  ordo) 

Vers.  66.    Quae  prius  Olenijs  balavit  beftia  campis; 

Sub  pedibufque  terat  formofi  limen  Olympi. 

Aftrorum  caelique,  fuae  qui  fidera  terrae: 
Inferior  nullis  ut  item  neque  Gallia  défit; 
Gallia  magnanimi  etc. 


300  CORRESPONDANCE.     1665. 


N2   1369. 

Chrisïiaan  Huygens  à  J.  Schuler. 

MARS     1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leidcii ,  coll.  Iluygeiis  '). 
Elle  est  la  réponse  au  Nn.    1342. 

SCHULERO. 

Mars  1665. 

Perlegiflèm  ac  reddidifTera  maturius,  ni  domi  abfuinem.  Non  opiis  erat  aiitem 
fententiam  aut  iudicium  meum  requirere,  qnid  eniin,  dofte  quidem  de  caetero.  Phi- 
lofophica  libertate  uti  licitum,  cumque  mukae  multornm  de  comeds  extent, 
fentenriae,  quis  ribi  vicio  vertac  fi  tuam  publiée  proponas.  Sed  nec  portulare  debes 
ut  continuo  omnes  tibi  affentiancur.  Nam  me  quod  attinet  fateor  non  admodum 
probabilia  mihi  videri  quae  de  maceria  coraecarum  à  planetis  manante  opinaris 
neque  item  quae  de  motu  eorum  circulari  propofuifli.  Kepleri  enim  fententiam 
tum  aliorum  cometarum  tum  hujus  nuperimi  phaenomenis  cgregiè  confirmari 
invenio  ut  nempe  fccundum  reftam  lineam  cometa  deferatur,  atque  hujus  noftri 
lineam  inter  Martis  ac  Telluris  orbitani  tranfijlTe  aequali  fere  utrinque  diftantia 
deprehendi ,  idemque  in  Anglia  Infignes  afi:r6nomi  collcgerunt. 

Minime  vero  omnium  mihi  verifimilis  fit  caufa  quam  affignas  curfus  retrogradi 
Cometarum  quo  fcilicec  contrario  motu  planetis  omnibus  incedere  nonnunquam 
animadvertuntur,  fiquidem  fuga  illa  vel  confenfus  ex  contrarietate  vel  fimilitudine 
qualitatimi  cometae  cum  planetarum  aliqua,  levé  fi  quod  unquam  arguraentum 
videtur,  de  fignificatione  denique  ac  praefagijs  alia  quoque  omnia  fentio  neque 
plus  ijs  tribuendum  opinor  quam  vel  chirbmanticae  vel  capnomanticae  vel  fi  quid 
aliud  vanius  efi:  hariolorum  commentum.  Sed  cuique,ut  jam  ante  dixiquod  vulc 
fentire  liberum  fit. 


')    Chr.  Huygens  l'a  rayée. 


CORRESPONDANCE.    1665.  30I 

N=   1370. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 

2    AVRIL     1665. 

La  minute  se  trouve  à  Le'idcn  ,  coll.  Burman. 

A  Mon  Père 

1  aprilis. 

Attendrons  fes  hardes  ')  et  en  ferons  comme  il  ordonne,  le  frère  de  Zeelhem 
avoit  confeillè  de  rabattre  au  frère  de  St.  x\nnalant=)  quand  on  liquidera  du  revenu 
des  terres  qu'il  n'a  point  tiré,  ce  qu'on  a  continué  de  paier  au  200e  dernier  pour  la 
portion  de  Sus  s).  Leeuwen  a  eftè  icy.  Monfieur  d'Hauterive  n'efl:  pas  mort  ni 
malade  que  je  fcache,  finon  90  ans.  adieu  et  qu'il  fe  fôuviene  de  ce. 

Je  ne  voy  rien  de  defhonorable  pour  moy  dans  le  journal,  il  n'y  a  pas  de  honte 
de  retrafter  ce  qu'on  a  mal  entendu  quoy  quil  en  foit  je  relie  alTurè  que  c'a  eftè 
Monfieur  Chapelain  ou  quelqu'un  de  mes  bons  amis  qui  a  fait  mettre  la  remarque, 
car  il  paroit  par  ce  terme  de  grands  hommes  qui  efl:  a  la  fin  4).  Pour  les  nouvelles 
pendules  j'ay  promis  la  préférence  a  Thuret  devant  que  d'avoir  rcceu  les  recom- 
mandations de  Monfieur  de  Bruner  s^. 

l'application  de  l'invention  aux  horologes  de  poche  n'ell  pas  tout  a  fait  nou- 
velle parce  que  défia  l'on  en  fait  qui  fe  remontent  toutes  les  heures  par  une  ma- 
nière femblable.  L'on  n'en  donneroit  jamais  privilège  en  France  parce  que  ce 
feroit  ruiner  les  horologers  en  cas  que  l'invention  fuccede  bien  et  puis  je  ne  dois 
pas  m'embarafl"er  de  tant  de  chofes  a  la  fois. 

le  livre  de  5  fous  *}  eft  du  Père  Merfenne  et  je  l'ay  ailleurs.  Celuy  du  Trico- 


')    Constantyn  Huygens,  père ,  partit  de  Paris  pour  Orange  le  16  mars  1665.  [Dagboel^,] 
-)    Philips  Donblet.  3^    Siisanna  Huygens,  épouse  de  Ph.  Doublet.' 

■*)  Il  s'agit  ici  de  r„Observation  à  faire  sur  le  dernier  article  du  précèdent  Journal,  où  il  est  parlé 
de  la  Concordance  de  deux  Pendules  suspendues  à  trois  ou  quatre  pieds  l'une  de  l'autre",  in- 
sérée dans  le  Journal  des  Scavans,  N°.  xu,  du  23  mars  1665.  Dans  cette  Observation  sur 
l'article  reproduit  par  nous  dans  la  Lettre  N°.  1336,  le  changement  d'opinion  de  Chr.  Huy- 
gens quanta  la  cause  de  la  sympathie  de  deux  horloges  (consultez  la  Lettre  N°.  1345)  est 
annoncé.  Elle  finit  par  les  mots: 

Il  ne  faut  pas  qu'on  trouve  cette  retraftation  eftrange:  car  tout  le  monde  peut 
fe  tromper  dans  fes  premières  penfées.  Mais  il  n'y  a  que  les  grands  hommes  qui 
reconnoifiTent  incontinent  la  caufe  de  leur  erreur ,  &  qui  la  veulent  bien  avouer. 
5)    Peut-être  s'agit-il  de 

Claude  Brunet,  médecin  à  Paris,  qui,  en  1695,  publia  avec  Bourdelot  un  journal  périodi- 
que de  médecine.  Il  était  surtout  métaphysicien. 
'')    Il  s'agit  probablement  de  l'ouvrage 

Les  Qvertions  Theologiqves,  Phyfiqves,  Morales  et  Mathematiqves.  Où  chacun  trouuera 


302  CORRESPONDANCE.     1665. 


mete  7)  me  femble  parler  ferieufement  et  par  confequent  eftre  fou.  livre  "j  de 
Brandwijck  »).  Jay  donné  défia  ordre  pour  l'horologe  de  Monfieur  de  Montmor 
en  longtemps  auparavant  pour  celles  de  l'ambafiadeur  '°)  et  Monfieur  de  Carcavi. 


N=   1371. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 

[3    AVRIL    1665]. 

Le  sommaire  se  troiire  à  Laden,  coll.  Huygens  '). 

A,  Auzout. 
Gouttes  de  verre  ^)  fe  font  à  Paris  s^.  Que  je  fais  travailler  pour  Monfieur  de 
Monmor  +). 


du  contentement,  ou  de  l'exercice.  Compofees  par  L.  P.  M.  A  Paris,  m.dc.xxxiv.  Chez  Henry 
Gvenon,  rue  faint  lacqves,  près  les  lacobins,  à  l'image  faint  Bernard.  Auec  Privilège  &. 
Approbation.  in-8°. 

7}  Le  Courrier  de  Traverse,  ou  Tri-Comete  observé  à  Oxford  en  Angleterre  depuis  le  12  no- 
vembre. Traduit  de  l'Anglois  de  Monsieur  de  Fortfischer.  A  Paris  chez  Jacques  Boûillerot. 
1665. 

Cet  ouvrage,  devenu  très  rare  aujourd'hui,  se  trouve  mentionné  dans  le  journal  des  Sça- 
vans  N°.  xiii,  du  30  mars  1665.  Il  donna  lieu  à  une  correspondance  entre  Ism.  Boulliau  et 
St.  de  Lubienitzki.  Voir  ce  dernier  dans  son  „Theatrum  Cometicum";  il  paraît  que  l'au- 
teur n'était  pas  anglais. 

^)  Avond-School  voor  Vryers  en  Vryflers  om  in  de  Minne-Kunft  geoelFent  en  onderwezen  te 
werden  nae  de  voornaemfte  leflen  en  leeringen  van  Ovidius,  getrocken  uyt  fyn  drie  Boe- 
cken  De  Arte  Amandi  ende  op  onfe  tyden  en  Zeden  gepaft.  Door  Jacob  Wefterbaen,  Ridder, 
Heer  van  Brandwijck,  en  Sybland  &c.  In  's  Graven-Hage,  by  Johannes  en  Pieter  Tonger- 
loo,  Boeckverkoopers  woonende  in  de  Veen-ftraet,  anno  1665.  in-4°. 

")  Jacob  Wefterbaan,  chevalier,  seigneur  de  Brandwijck  et  Gybeland,  naquit  à  la  Haye  en  1599 
et  mourut  à  sa  campagne  Ockenburgh,-à  Loosduinen  près  de  la  Haye.  D'abord  étudiant  en 
théologie  de  l'église  Remontrante,  il  devint  plus  tard  médecin  et  épousa  Anna  Weytsen, 
veuve  de  Reinier  van  Oldenbarneveld.  Il  était  poète,  mais  n'appartenait  pas  au  cercle  du 
Muyderslot. 

'°)  W.  Boreel. 


'}  Quoique  ce  sommaire  soit  bien  du  2  ou  du  3  avril,  il  paraît  par  les  Lettres  Nos.  1391,  1397  et 
1415,  que  la  lettre  même  n'a  pas  été  envoyée  à  Auzout  et  que  l'avis  sur  les  larmes  de  verre 
n'est  parvenu  à  celui-ci  que  plus  tard,  entre  le  23  avril  et  le  5  juin. 

°)    Consultez  la  Lettre  N°.  1346. 

3)    Le  fabricant  de  ces  verres  s'appelait  Lequin  ,  et  demeurait  dans  la  Rue  Dauphine. 

+)    Probablement  il  s'agit  d'une  horloge.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 370. 


CORRESPONDANCE.     1665.  3°ô 


N=  1372. 

Christiaan  Huygens  à  J.  van  Call  '). 

3     AVRIL     1665. 

Le  sommn'rre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 

J.  VAN  Call,  horologer  tôt  Nimwege. 

3  Avril. 

Bedancken  voor  fijn  geluckwenfchinge,  dat  hij  fyn  inventie  oni  de  pendules 
tegen  de  beweging  der  fchepen  te  voorfien  mij  wil  communiceren  om  te  fien  waer 
in  van  de  myne  difFereert. 


N=   1373. 

Christiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse. 
3  AVRIL  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1364.      K.  F.  de  Shise  y  répondit  par  le  No.  138S. 

Slusio. 

3  April. 

Poflquam  diu  efflagitafTem  non  tam  accuratas  inveni  quam  fperaveram.  diligen- 
ter  enim  examinando  multis  locis  non  refte  fe  habere  inveni  atque  etiam  in 
denominatione  ftellarum  alicubi  erratum,  uti  ad  obfervationes  15  decembris  anno- 
tavi.  mitto  qualefcunque  ut  fi  dignae  tibi  videantur  defcribi  cures  mihique  remit- 
tas,  addo  partem  epiftolae  Auzotij  '),  ex  qua  de  retrogradatione  cômetae  difcas, 
quod  fortaiïe  phaenomenon  ille  folus  obfervavit,  nam  ego  quidem  cum  initio 
februarii  caelo  fereno  cometara  fruftra  quaefiviiïem  ukerius  obfervare  fuperfedi. 
quo  loco  eum  flatuam,  in  literis  °)  ad  Thevénotium. 


')  J.  van  Call  était  horloger  à  Nimègiie.  Consultez  la  Lettre  N°.  532  ,  note  3. 


')  Peut-être  la  Lettre  N°.  134(1.  ")    Consultez  la  Lettre  N°.  1317. 


504 


CORRESPONDANCE.     166^ 


N"   1374. 

Christiaan  Huygens  à  J.  IIudde. 

4    AVRIL    1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
J.  liiidde  y  répondit  par  le  No.   1375. 

Getallen  van  de  2  queftien  van  hazard  anders  gevonden  als  hij,  te  weten  in 
plaets  van  fijn  getalen  232.  159.  104.  vind  ick  4.  6.  9.  en  in  plaets  van  fijn  14 
en  19,  vind  ick  35  en  64.  ben  verfekert  dat  de  mijne  wel  fijn. 

hem  voorftellen  de  queftie  van  kruijs  of  munt.  is  een  ander  flagh.  4  Exenipla- 
ren  van  mijn  Inftriiélie,  om  te  geven  aen  Gietermaker  ')  en  andere.  Boeckuijt 
Engeland,  Micrographia  van  Hook.  goede  figuren.  vloo  en  luys  foo  groot  als 
een  kat.  fchrijft  veel  van  de  Refraftie,  Couleuren  &c.  maer  in  Engels. 

Syn  kleyne  bolleties  konnen  geen  groote  opening  genoegh  verdragen.  Ko- 
pere  bol. 


Traduftion  : 

Nombres  des  deux  qiieltions  de  hafard  trouvés  autres  que  lui,  c'eft-à-dire  au  lieu  de 
fes  nombres  232,  159,  104,  je  trouve  4.  6.  9.  et  au  lieu  de  fes  i4et  i9Je  trouve  35 
et  64.  fuis  afluré  que  les  miens  font  bons. 

lui  propofer  la  queftion  de  croix  ou  pile.  Eft  d'un  autre  genre.  4  Exemplaires  de 
mon  Tnftruclion  pour  donner  à  Gietermaker  ')  et  autres.  Livre  d'Angleterre,  Micro- 
graphia de  Hooke,  bonnes  figures.  Puce  et  pou  auffi  grands  qu'un  chat,  écrit  beaucoup 
fur  la  Réfradlion ,  fur  les  Couleurs  &c.  mais  en  Anglais. 

Ses  petites  boules  ne  peuvent  ibuflTir  une  ouverture  fuffiiante.  Sphère  de  cuivre. 


')  Claes  lîeyndericks  Gietermaker  naquit  à  Medemblik  en  1621  et  mourut  vers  1669  a  Am- 
sterdam. Il  fut  instructeur  de  mathématiques  et  de  navigation  et  devint  examinateur  de  la 
Compagnie  des  Indes  Orientales  pour  les  pilotes.  Sa  devise  était  „Niets  zonder  moeite  [rien 
sans  peine]";  il  publia  plusieurs  ouvrages,  qui  furent  encore  en  usage  dans  ce  siècle  ci. 


CORRESPONDANCE.    1665.  305 


N°   1375. 

J.  HuDDE  h  Christiaan  Huygens. 

5    AVRIL     1665. 

La  lettre  se  traiire  h  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1374.     Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  Nu.   1384. 

MijN  Heer 

UwEdelheijts  miflive  van  den  4  defer  is  mij  van  daagh  na  de  mîddag  ter  hand 
gekoomen.  Ik  wil  wel  bekennen  dat  hec  beginfel  der  zelve  mij  zeer  onverwachc 
voorquam,  en  00k  vrij  wac  verzette.  T  iswz^r^  homo  fum.,&' nihilhumam  a  me 
aliemim  piito.,  maar  in  aile  andere  uickompften  met  d'uwe,  en  00k  met  die  vande 
Raatpenfionaris  ')  aangaande  de  folntie  van  die  quaeffie  die  mij  tôt  aile  d'andere 
te  rekenen  der  Inft  hebben,  accorderende,  gelijk  ik  namaels  zag  en  verftond,  en 
juifl:  te  zullen  hebben  gemanqueert  in  twe,  en  zijnde  00k  aile  die  geene  daar 
Uvv^Edelheijts  de  folutie  niet  hadde  bijgevoegt,  koft  ik  geweldig  qualijk  infchik- 
ken  en  geloven,  en  te  meer,  dewyl  ik  niet  gewent  ben  over  mijn  rekeningen 
te  poft,  en  lofjens  en  luclitig  heen  te  ilappen,  maar  in  tegendeel  aile  mogelijke 
aandagt  bij  te  brengen;  derhalven  waar  dit  haperen  mocht,  heb  ik  zelfs  noch 
defen  avond  willen  onderzoeken,  en  daar  van  mec  eenen  UvvEdelheijt  mijn  we- 
dervaren  bekent  maaken. 

Na  dat  ik  dan  mijn  calculatien  over  beyde  die  quaeftien  had  overzien,  hoewel 


Traduction  : 

Monsieur 

Votre  miflîve  du  4  courant  m'ell  venue  dans  les  mains  aujourd'Iiui  après  midi.  Je 
veux  bien  avouer  que  ion  début  me  parut  très-inattendu,  et  me  dépayla  bien  fort.  Il 
eft  vrai,  hoino  ftim  ^  iiihil  humaui  a  me  aHeinim piito,  mais,  m'accordant  dans  tous  le?  au- 
tres réfultats  avec  les  vôtres  et  auifi  avec  ceux  du  Grand  penfionnaire  ')  dans  la  iblution 
de  cette  qucftion  =) ,  comme  je  vis  et  m'aperçus  après,  et  d'avoir  manqué  juflement  dans 
deux,  étant  les  feuls  ou  vous  n'aviez  pas  ajouté  la  folution,  je  pouvais  fort  difficilement 
m'y  foumettre  ou  le  croire,  d'autant  plus  que  je  ne  fuis  pas  accoutumé  de  courir  la  poile 
fur  mes  calculs,  légèrement  et  fuperficiellement,  mais  au  contraire  d'y  apporter  toute 
attention  poffible;  aufTi  j'ai  voulu  rechercher,  encore  ce  ibir,  où  la  chofe  pourrait  clo- 
cher, afin  de  vous  faire  part  en  même  temps  de  ce  qui  m'ell:  arrivé. 

Après  donc  avoir  revu  mes  calculations  fur  ces  deux  quellions,  quoique  feulement  à 


')   Johan  de  Witt. 

")    Ici  suivent  dans  le  texte  VioUandais  quelques  mots,  dont  nous  n'avons  pu  comprendre  le  sens. 

Œuvres.  T.  V.  39 


3o6  CORRESPONDANCE.     1665. 


maar  ter  vingt,  als  voor  eerfl:  genoegh  zijnde,  en  geen  faute  had  konnen  aantref- 
fFen,  zo  dorll  ik  echter  UwEdelheijt  vanmifrekening  niet  befchuldigen,  te  meer 
zijn  Edelheijt  wel  exprès  fchrijft  van  zijn  kant  wel  verfekert  te  zijn  van  niet  qua- 
lijk  te  hebben  gerekent.  Jk  dagt  dan  offer  niet  wel  diibbelzinnigheijt  inde  woor- 
den  der  quaeftien  mocht  zijn,  en  datze  Uw^Edelheijt  in  deze,  ik  in  een  andere 
zin  opgenomen  hebbende,  elk  andere  quaeflien,  en  alzo  in  plaats  van  twe,  twe 
paar  mochten  hebben  gefolveert.  En  na  deze  gedachte  ift  ook  uitgevallen;  want 
wat  belangt  defe  quaeftien  waar  op  ik  tôt  folutie  defe  getallen  232,  159,  104,  en 
UwEdelheijt  in  plaats  deze  9,  6,  4  heeft  gegeven,  te  weeten 

„Drie  fpeelders  A,  B,  C,  nemende  1 2  fchijven  van  de  welke  4  wit  zijn,  en 
„8  fwart,  fpeelen  op  conditie,  dat  die  van  haar  blindeling  eerfl:  een  witte 
jjfchijve  zal  gekozen  hebben  winnen  zal,  en  dat  A  d'ecrfle  zal  neemen,  ^S^e 
„twede,  en  dan  C,  en  dan  wederom  A^  en  zo  vervolgens  met  beurten.  De  vrage 
„is  in  wat  reden  hare  kanfen  rtaan  tôt  elkander?"  =') 

daar  heeft  UwEdelheijt  deze  woorden,  dat  A  d''eerfîe  zal  neemen  &c.  zo  geno- 
men  dat,  zo  hij  een  fwarte  fchijf  trekt,  hij  die  fchijf,  eer  B  komt  te  trekken,  we- 
derom  bij  d'andere  11  zal  leggen,  zulx  datter  altijt  uit  12  fchijven  een  wort  ge-- 
trokken;  en  dan  ifler  aan  die  quaelHe  wel  minder  rekenings  vafl:  als  wel  in  die  zin 
als  ikze  heb  genoomen,  namentlijk,  dat  de  getrokke  fchijven  niet  eerder  ingeleyt 


la  hâte,  comme  il  fuffifait  pour  le  moment,  et  fans  avoir  trouve  aucime  faute,  je  n'ofais 
pas  pourtant  vous  accufer  de  méprife,  d'autant  moins  que  vous  écrivez  bien  exprefl'é- 
ment  être  certain  de  votre  côté  de  ne  pas  avoir  mal  calculé.  Je  peniai  alors  s'il  ne  pour- 
rait fe  trouver  quelque  doublefens  dans  l'énoncé  des  quefl:ions,  et  que,  vous  les  ayant 
interprétées  dans  un  certain  fens  et  moi  dans  un  autre,  nous  avions  chacun  réfolu  des 
quefl:ions  ditî'érentes  et  ainfi  au  lieu  de  deux,  deux  paires.  Et  il  en  efl:  anifi  arrivé  fui- 
vant  cette  penfée  car  quant  à  ces  queflions,  pour  la  folution  de  laquelle  moi  j'ai  donné 
les  nombres  232,  159,  104,  et  vous  au  contraire  ceux-ci  9,6,4,  favoir: 

„Trois  joueurs  A,  B,  C,  prenant  12  jetons  dont  4  font  blancs  et  8  font  noirs, 
„jouent  fous  la  condition,  que  celui  qui,  à  l'aveuglette,  en  aura  tiré  le  premier  un 
„  jeton  blanc  aura  gagné,  et  que  A  prendra  le  premier^  B  le  fécond,  et  puis  C,  et  puis 
„fl'e  nouveau  A  ,  et  ainfi  de  fuite  à  tour  de  rôle.  On  demande  la  proportion  mutuelle  de 
„leurs  chances?"  5) 

vous  avec  entendu  les  mots:  que  A  prendra  le  premier,  en  ce  fens  qu'en  tirant  un 
jeton  noir,  il  le  remettrait  avec  les  1 1  autres  avant  que  B  ne  tire,  de  ibrte  que  toujours 
on  tire  un  jeton  d'un  nombre  de  12;  alors  cette  quellion  demande  beaucoup  moins  de 
calcul  que  dans  le  fens  où  moi  je  l'ai  interprétée,  c'efl:- à-dire  que  les  jetons  tirés  ne 


3)    C'est  le  deuxième  problème  proposé  par  Huygens  à  la  fin  de  son  traité:  „van  Rekeningli  in 
(pelen  van  Gheluck".  Voir  la  Lettre  N°.  282.  note  i. 


CORRESPONDANCE.     1665.  307 


werden,  maar  e!k  de  zijne  behouwt,  gelijk  het  gefchiedt  in'c  trekken  van  de  boo- 
nen  te  Hoorn  en  in  Vriefland  in't  vcrkiefen  der  Magiftraac. 

Jn  d'andere  queftie  (waar  op  ik  hadde  gevonden  deze  getallen  14  en  19,  en 
UwEdelheijt  in  plaatfe  35  en  64)  namentlijk 

„Genomen  hebbende,  gelijk  hier  te  vooren  12  fchijven,  4  witte  en  8  fwar- 

„ten;  zo  wed  A  tegens  B  dat  hij  blindeling  7  fchijven  fal  daar  uit  nemen,  onder 

„welke  3  wiffe  zuUen  zijn.  Men  vraagt  in  wat  reden  de  kans  van  A  (laat  tegens 

„die  van  B  ?"  *) 

daar  heeft  UwEdelheijt  deze  woorden,  onder  welke  3  witte  ztiUen  zyn,  genomen 
met  uit-  en  ik  met  influijting  van  meer  witte  als  3:  want  zoder  onder  7,  vier  witte 
fchijven  zijn,  zo  zijnder  00k  3  witten  onder. 

De  reden  nu  waarom  ik  gcloof  dat  UwEdelheijt  defe  quaeftien  in  defen  zin  heeft 
opgcnoomen,  is,  omdat  ikheb  bevonden  dat  uwe  getallen  in  dezen  zin  goet  zijn; 
maar  de  mijne  paffen  op  d'andere  zin ,  die  d'cerfte  en  cenighfte  is ,  die  mij  is  voor- 
gekoomen ,  en  00k  mogelijk  de  natuurlijkfte  aan  die  woorden.  Maar  wat  hier  van 
zij,  daar  is  ons  weijnigh  aangelegen,  dits  altijt  zeker  dat  UEdelheijts  getallen 
paffen  op  d'eène,  en  de  mijne  op  d'andere  berekening,  en  dat  d'uwe  wat  lich- 
ter  als  de  mijne  zijn  te  vinden,  gelijk  door  de  calculatic  van  'teen  en  'tander 
openbaar  is. 


foient  point  rerais,  mais  que  chacun  garde  les  fiens:  comme  il  arrive  au  tirage  des  fèves 
à  Hoorn  et  en  Frife,  lors  de  rélection  du  Magrftrat. 

Dans  l'autre  queilion,  pour  laquelle  moi  j'avais  trouvé  les  nombres  14  et  19,  et  vous 
35  et  64,favoir 

„Ayant  pris,  comme  ci-devant,  12  jetons,  4  blancs  et  8  noirs,  A  gage  contre 

„B  qu'il  en  tirera  à  l'aveuglette  y  jeions, pûrini  kfçi/e/s  ii y  en  ûi/ra  2,  blancs.  On  de- 

„ mande  quel  efi:  le  rapport  de  la  chance  de  A  à  celle  de  B."  '^) 

vous  avec  pris  les  mots,/)«r;/;/  kfqtiels  il  y  en  aura  3  blancs,  avec  exclufion,  et  moi 
avec  inclufion  de  plus  de  blancs  que  3  :  car  lorfque  parmi  les  7  jetons  il  s'en  trouve  qua- 
tre blancs ,  il  y  en  a  auITi  trois  blancs. 

Ce  qui  me  fait  croire  que  vous  avez  entendu  ces  queftions  ainfi,  c'eft  que  j'ai  trouvé 
que  vos  nombres  font  bons  dans  ce  fens-là;  mais  les  miens  conviennent  à  l'autre  fens,  le 
premier  et  le  feul  qui  me  foit  venu  dans  la  penfée,  et  peut-être  auflî  le  fens  le  plus  naturel 
de  ces  mots.  Mais,  quoi  qu'il  en  Ibit,  cela  nous  importe  peu;  toujours  eft-il  que  vos  nom- 
bres s'accordent  avec  l'un  des  calculs,  les  miens  avec  l'autre;  et  que  les  vôtres  font  quel- 
que peu  plus  faciles  à  trouver  que  les  miens,  comme  il  refTort  du  calcul  des  uns  et  des 
autres. 


■•)    C'est  le  quatrième  problème  du  traité  de  Huygens. 


3o8  CORRESPONDANCE.     1665. 


Vorders  wat  belangc  die  quaeftie ,  die  UEdelheijt  mij  voorftek  als  licht  en  fim- 
pel  zich  opdoende  ,  maar  vrij  wac  nadenkens  vereijfchende ,  namentlijk  : 

„A  en  B  werpen  op  mec  beurten  kruijs  of  munc,  op  condicie  dat  die  munt 

„werpi:  s)  zal  ailes  ftrijken  dat  ingezet  is  :  En  A  werpt  cerft,  zijnde  noch  niets 

„ingezet.  de  vrage  is ,  hoeveel  dat  A  verlieft  als  hij  dit  fpel  aangaet ,  ofte  hoe- 

„veel  hij  aan  B  zouwde  konnen  geven  cm  daar  uit  te  mogen  fcheyden  ?" 

daar  op  heb  ik  ook  met  eenen  willen  denken,  en  bevinde  dat  B  bij  deze  con- 

ditic  ^  van  een  ducaat  zouwde  profiteren.  Immers  is  die  waar  in  die  zin  in  welke 

ik  de  woorden  vat,  maar  wie  weet,  of  wij  hier  ook  geen  2  jameer  queftien  af 

zullen  maaken,  en  derhalven  datcet  UEdelheijt  beurt  wel  mogt  vallen,  in  cas 

van  verfchil,  de  dubbelzinnigheijt  uit  te  vinden.  Jk  zal  echter  verlangen  of  w^ij 

accorderen  zullen,  hoew^el  ik  daar  niet  aan  en  tv^rLjfel  zoo  we  flegts  de  woorden 

in  de  zelfde  betekening  opneemen. 

Aangaande  mijn  vergrootglaafjens ,  ik  verzeker  UEdelheijt  datter  in  helder 
weer,  zo  men  flechts  door  zijn  hair,  of  hoet,  &c.  geen  fchaduw  maakt,  lichts  ge- 
noeg  op  't  objefi:  valt,  en  dat  het  helder  dagh-ligt  veel  beter  is  als  dat  men  door 
brantglafen  of  fpiegels  verzamelt,  die  men,  mijns  oordeels,noijt  moet  gebruij- 
ken  als  bij  gebrek  van  genoegzaam  licht.  Men  zal  ook  het  licht  konnen  vermeer- 
deren  zo  men  de  boUetjens  wat  grooter  neemt,  gelijk  ik  er  gehat  heb  daar  eer  te 


Enluite,  pour  ce  qui  regarde  la  queftion  que  vous  me  propofez  comme  paraiifant 
facile  et  fimple,  mais  exigeant  affcz  de  méditation,  iavoir: 

„  A  et  B  jettent  à  tour  de  à  rôle  croix  ou  pile,  fous  condition  que  celui  qui  amène 

„pile  5),  prendra  tout  ce  qui  ell  mis;  et  A  jette  le  premier,  alors  qu'on  n'a  encore  rien 

„mis.  On  demande  combien  A  perd  s'il  accepte  ce  jeu,  ou  combien  il  pourrait  donner 

„à  B  pour  en  pouvoir  finir?" 

j'ai  voulu  y  penfer  en  même  temps,  et  je  trouve  que  B  dans  ces  conditions  profitera 
I  d'un  ducat.  Du  moins,  cela  eîl  vrai  dansic  fens  où  j'interprète  les  mots:  mais  qui  fait, 
fi  nous  n'en  ferons  de  même  deux  ou  plaficurs  queftions,  de  forte  que  ce  pourrait  bien 
être  votre  tour,  en  cas  de  différence,  de  découvrir  le  double  fens.  Je  fais  curieux 
d'apprendre  fi  nous  nous  accorderons,  quoique  je  n'en  doute  pas,  au  moins  fi  nous  en- 
tendons les  mots  dans  le  même  fens. 

Quant  à  mes  petits  microfcopes,  je  vous  aflure  que  par  un  jour  ferein,  pourvu 
qu'on  ne  fafle  pas  d'ombre  par  les  cheveux  ou  par  fon  chapeau ,  il  tombe  allez  de  lu- 
mière fur  l'objet,  et  que  la  lumière  claire  du  jour  eft  beaucoup  meilleure  que  celle  que 
l'on  recueille  par  des  verres  ardents  ou  par  des  miroirs,  dont,  fuivant  mon  opinion,  l'on 
ne  doit  jamais  faire  uiage  qu'à  défaut  de  lumière  fuffi&nte.  On  pourra  auflî  augmenter 
la  lumière  quand  on  prend  les  petites  boules  un  peu  plus  grandes,  comme  j'en  ai  eu. 


5)  Hndde  a  omis  par  mégarde  les  mots  „ieder  reyfe  een  ducaet  infetten  maer  die  kruys  werpt", 
c'est-à-dire  „doit  mettre  chaque  fois  un  ducat,  mais  que  celui  qui  amène  croix."  Consultez 
la  Lettre  N°.  1405. 


CORRESPONDANCE.     1665.  309 


veel  als  te  weijnigh  ligts  deurquam ,  immers  ten  opfigt  van  harde  blinkende  ob- 
jeélen.  UEdelheijc  fchrijfc  ook,  dat  men  ongelijk  grooter  door  defe  mijne  enkele 
vergroocglaafjens  ziet  als  door  d'uwe  gemaakt  van  a  glaafen  maar  in  tegendeel 
W2it  duifterder.  Maar  ik  wenfchte  wel  te  weeten  (want  hier  komt  het  al  op  aan) 
of  in'er  ook  niet  diftinfter  deiir  ziet,  ik  w'û  zeggen  meer  deelen  in  eenzelvig  ob- 
jeét  kan  door  onderkennen  :  want  ik  meen  dat  hier  in  haar  befle  qualiteyt  beftaat. 
ook  weet  ik  wel  dat  ik  noijt  eenige  microfcopia  van  2  of  meer  glafen  daar  nevens 
gezien  heb,  die  in  diftinftheijt  bij  defe  enkele  glaafjens  te  pas  quaamen. 

'T  is  mi]  zo  leet,  dat  ik  nu  geen  Engelfch  kan,  dat,  zo  mij  geen  andere  ge- 
wigtiger  dingen  belette,  ik  zouw  exprès  engelfch  gaan  leeren,  al  was  t  maar  allcen 
om  de  expérimenta  van  doftor  Boile,  en  deze  Micrographia  van  Hook  te  lezen. 
Zo  UEdelheijt  mij  int  korce  maar  eenige  wcijnige  van  de  voornaamfte  dingen  koft 
overfchrijven,  doch  meer  als  een  imrtjen  zouw  ik  niet  begeeren  dat  UEdelheijt 
hier  in  deur  bragt ,  't  zouw  mij  zeer  aangenaam  zijn. 

Jk  zal  volgens  UEdelheydts  begeerte  aan  Gietermaaker  als  mede  een  ander 
of  twce  die  haar  het  ftuk  der  zeevaart  veriliaan  en  daar  in  onderwijfen  een 
exemplaar  van  UEd.  Jnftruftie  van  Oofl;  en  Weft,  mertcr  aldereerften  doen 
toekomen.  Ik  zende  UEdelheijt  ook  hiernevens  eene  ileene  bol,  in  plaats  van 
een  kopere,  zijnde  maar  een  weijnig  grooter  als  't  gefeijt  was.  Mijn  ar- 
beijtsman  hceft  ze  aldus  geprobeert.  eerfl:  heeft  hij  getrokken  de  groote  cirkel 
ABCD,    daar  na  uit  B,  met    dezelve  opening  AFCE,  hebbende  alvoorens 


par  lesfquelles  il  paflait  plutôt  trop  que  trop  peu  de  lumière,  au  moins  pour  des  objets 
durs  et  luifants.  Vous  écrivez  auffi  que  l'on  voit  incomparablement  plus  grand,  par 
mes  petits  microlcopes  fimples,  que  par  les  vôtres  compofés  de  2  verres  mais  par  con- 
tre moins  clair.  Mais  je  voudrais  bien  favoir  (car  c'cll  là  l'effentiel,  fi  l'on  n'y  voit  pas 
plus  difliinclement,  je  veux  dire,  fi  l'on  ne  peut  diflinguer  plus  de  parties  dans  un  môme 
objet:  car  je  penfe  qu'en  cela  confifl:e  leur  meilleure  qualité,  aufli  je  iais  bien  que  je  n'ai 
jamais  vu  quelque  microicope  de  2  verres,  ou  plus,  qui  approchât  en  netteté  de  ces 
petits  verres  fimples. 

Je  fuis  fi  défolé  de  ne  pas  favoir  maintenant  l'Anglais,  que  j'irais  exprefiTément  l'ap- 
prendre fi  d'autres  chofes  plus  importantes  ne  m'en  empêchaient,  ne  fût-ce  que  pour 
lire  les  Expérimenta  du  Doc1:or  Boyle  et  cette  Micrographia  de  Hooke.  Si  feulement 
vous  pouviez  me  tranfcrire  par  extrait  quelque  peu  des  chofes  les  plus  importantes, 
mais  je  ne  voudrais  pas  que  vous  y  mettiez  plus  d'une  petite  heure;  cela  me  ferait  bien 
agréable. 

Selon  votre  défir  je  ferai  parvenir  aufll  tôt  que  poflible  un  exemplaire  de  votre 
Infliruftion  fur  la  Longitude  à  Gietermaker,  ainfi  qu'à  un  ou  deux  autres  qui  con- 
naifient  la  navigation  et  l'enfeignent.  Je  vous  envoie  encore  ci-joint  une  fphère  de 
pierre,  au  lieu  d'une  de  cuivre,  qui  n'eft  qu'un  peu  plus  grande  qu'il  n'avait 
été  dit.  Mon  ouvrier  l'a  eflayée  comme  il  fuit.  D'abord  il  a  tracé  le  grand  cercle 
ABCD,  puis,  après  avoir  divifé  ABCD  en  4  quadrants  par  les  points  A,  B,  C,  D,  il 


CORRESPONDANCE.    1665. 


ABCD  in  4  quadrants  verdeelt  doôr  de  4  punten  A,  B,  C,  D. 
daar  na  heefc  hij  't  ecnc  bus  vaft  geftelt  in  D,  en  gezien  of 'c  ander 
gedurig  viel  in  deze  AFCE  uit  zijn  tegenoverftaande  punt  B  ge- 
trokkcn,  twelk  hij  zeijt  net  geaccordeert  te  hebben ,  immers  dac  hij 
met  zijn  gezigt  geen  verfchil  heeft  konnen  obferveren  niettegen- 
ilaande  de  lijntjens  zo  iijn  waaren  als 't  hem  mogelijk  waar  te  trekken  ;  ikhebze 
00k  daar  na  ter  naauwernoot  konnen  vinden.  dat  gedaan  zijnde  heefc  hij  op  de- 
zelve  manier  uit  A  getrokken  met  dezelve  opening  de  cirkel  BFDE ,  maar  daar 
na  de  voet  vart  zettende  in  C,  heeft  alleen  op  een  plaatfje  omtrent  zo  veel  ver- 
fchils  bevonden  als  de  dikte  van  zo  een  fijn  lijntje,  en  dat  overvallende,  zulx  dat 
daar  ter  plaatzc  noch  een  zeer  kleine  vlakte  zouw  zijn  :  maar  't  docht  mij  niet  de 
pijne  waart,  daarom  dezelve  wederom  te  verflijpen.  Jk  heb  buijten  ordre  fteen 
genomen  zo  om  dat  de  proef  daar  in  veel  onkoftelijker  valt,  die  maar  5  gulden 
bedraagt,  als  infonderheid  om  dat  mij  in  den  zin  fchoot,  dat  aile  gegooten  bollen 
veel  blaaljens  ordinari  onderworpen  zijn,  immers  dat  men  niet  verfekert  is,  fchoon 
menze  00k  noch  zeer  van  buijten  klopte,  datter  geen  in  en  blijven ,  en  dat  der- 
halven  deze  blaafjens  mogelijk  nadelig  zouwen  konnen  zijn  aan  zeer  naauv^^kcu- 
rige  obfervatien  die  UEdelheijt  met  dezelve  in  de  Weeg-konfl:,  zouwen  willen 
doen.  Zoze  UEdelheijt  echtcr  niet  aan  en  ftaat,  ik  wilze  zeer  gaarn  weerom  heb- 
ben en  voor  mijn  rekening  behouwren ,  en  voor  UEdelheijt  een  ander  van  koper 
in  plaats  laaten  maken.  Hier  mede  dan  eindigende,  met  wenfchinge  dat  w^ij  00k 


a  décrit  du  centre  B,  avec  la  même  ouverture,  le  cercle  AFCE.  enfuite  il  a  mis  l'une 
des  pointes  en  D,  et  obfervé  fi  l'autre  bout  tombait  régulièrement  dans  ce  contour 
AFCE,  décrit  du  point  oppofé  B;  ce  qu'il  dit  avoir  bien  juftement  accordé;  au 
moins  que  de  fes  yeux  il  n'a  pu  obfcrver  aucune  difl'érence,  quoiqueles  lignes  fulTent 
aufli  fines  qu'il  lui  avait  été  pofllble  de  les  tracer:  aufll,  c'efl:  à  peine  fi  j'ai  pu  les  retrou- 
ver enfuite.  Cela  fait,  il  a  tracé  de  la  même  manière  du  centre  A,  avec  la  même  ouver- 
ture, le  cercle  BFDE;  mais  enfuite  ayant  fixé  la  pointe  en  C,  il  a  trouvé  à  un 
certain  endroit  une  différence  en  fus,  aulfi  petite  que  l'épaiffeur  d'une  ligne  très  fine  : 
de  forte  qu'à  cet  endroit  il  y  aurait  encore  un  tout  petit  plan  :  mais  il  ne  m'a  pas  femblé 
qu'il  valût  la  peine,  pour  cela,  de  retailler  la  boule  de  nouveau.  J'ai  pris  de  la 
pierre  en  dehors  de  vos  ordres,  parce  que  l'épreuve  devenait  beaucoup  moins 
coûteufe  en  cette  matière,  qui  ne  revient  qu'à  5  florins,  et  furtout  parce  que  je 
me  fouvins  que  toutes  les  boules  fondues  ont  ordinairement  beaucoup  de  fouf- 
flures;  au  moins  qu'on  n'eft  pas  fur,  quoiqu'on  les  batte  encore  fortement  au  dehors, 
qu'il  n'en  refi:e  point  en  dedans;  et  que  par  conféquent  ces  foufflures  pourraient 
peut-être  être  nuifibles  à  des  obfervations  très  précifes  que  vous  voudriez  faire,  avec 
cette  boule,  dans  des  expériences  de  Statique.  Si  pourtant  elle  ne  vous  convient 
pas,  je  veux  la  reprendre  très  volontiers  et  la  garder  pour  mon  compte,  et,  à  la 
place,  vous  en  faire  faire  une  autre,  de  cuivre. 


CORRESPONDANCE.     1665.  3II 

haaft  de  volkoome  befchrijving  van  uw  oorloge  nevens  hec  gewenfchte  fucces 
in't  lige  mogen  zien ,  zal  ik ,  na  mijne  hertlijke  gebiedenifTe ,  blijven 

MiJN  Heer 

VEdel  dienflwilligen  Dienaer 

J.    HUDDEN. 

Amflerdam  5  April  166$. 

Mijn  Heer 
Mijn  Heer  Christiaan  Huijgens  van  Suilichem 

Jn 
pt  S  Graven  Hage. 


Je  finis  ici,  en  fouhaitant  que  bientôt  nous  pourrons  voir  la  dcfcription  exaéle  de 
votre  horloge,  ainfi  que  ion  fuccès  el'pdré,  et,  après  mes  compliments  fincères,jerefte  etc. 


N=   137(5. 

p.  Bertet  h  CoNSTANTYN  HuYGENs ,  père"). 
[avril   1665]  '). 

Lu  lettre  se  trouve  à  Leiilcn,  cuil.  Ilnygeiis. 

Obferuationes  Lugdunenfes  die  1  Aprilis  i<5(55. 

Die  2a  Aprilis  vifus  efl:  in  meridiano  lugdunenfi  ad  eleuationem  Poli  45  gr.  46' 
nouus  Cometa  =)  haud  procul  ab  ea  itella  3»  magnicudinis  "")  quae  eft  in  ore  Pegafi 
à  qua  diftabat  tribus  circiter  gradibus  borealior  fcilicet  et  occidentalior  exiftens , 

')  Cette  lettre  de  Bertet  ainsi  que  les  extraits  (voir  les  Appendices  Nos.  13^7 — 1383)  qui  l'ac- 
compagnaient furent  envoyés  à  Clir.  Huygens  par  son  père  à  une  date  que  nous  n'avons  pu 
déterminer  exactement:  Clir.  Huygens  remercie  pour  cet  envoi  dans  la  Lettre  N°.  1395. 

-)  Cette  comète  a  été  observée  depuis  le  27  mars  1665;  elle  passa  par  son  périhélie  le  24  avril. 
Les  éléments  ont  été  calculés  par  Halley  d'après  les  observations  de  Hevelius  dans  son  „Astro- 
nomiae  Cometicae  Synopsis".  Voir  les  Philosopbical  Transactions  de  1705. 

3)    e  de  Pégase. 


312  CORRESPONDANCE.     1665. 

erat  in  linea  refta  cum  Lucida  Aquilae  +) ,  et  Lucida  Caudae  Delphin  ^')  :  Jtem  in 
linea  refta  cum  Lucida,  quae  eft  in  cauda  Cygni  *)  et  quae  média  eil  in  eiufdem 
ala  inferiorc  '');  Jtem  Linea  reéta  cum  ea  Lucidiore,  quae  eft  in  Ancone  Superio- 
ris  alae  ^),  et  quae  in  Ancone  inferioris  "^^  vt  exhibet 


CLauLccu  * 


^ 


*       *■ 


^ 


noi/€ce 

<y^^i 

COLUoLcL 

"i-edia.  ayCœ 

-/-■ 

^    '     •     ^>\ 


^4à 


Foriio  J£^  qui-oyioris 


'a)„ 


Die  3a.  Nubes  Gr.     m. 

Die  4:1.  Cometae  eleuatio 14 —  50' 

Lucidae  Aquilae  '*)  Eleuatio 32 — 20' 

Azimuth  Cometae  ab  iEquatorc  ad  feptentrionem y —  o' 

Afcenfio  refta 326 —  o' 

Declinatio 16  — 

Die  5a.  nubes 

Die  6a.  horologii  hora  3.19' 

Eleuatio  Cometae 1 3 —  2' 

Azimuth  Cometae  ab  Acquatorc  ad  leptentrioncm 14 — 12' 

Eleuatio  oris  Pegafi  '') 14 — 45' 

Die  7a  Aprilis  hora  poft  meridiem  Nofturnam   2.  45' 

Eleuatio  Cometae 7 — 50' 


■*)   a  de  l'Aigle.  .  s)   e  du  Dauphin.  '')    «  du  Cygne. 

7)    i"  du  Cygne.  ^^    J  du  Cygne.  y)    s  du  Cygne. 


CORRESPONDANCE.     1665.  3I3 


Eleuatio  Lucidae  Aquilae  4) op — gg' 

Azimuch  Cometae 2 1 —  5' 

Eleuatio  Aquilae  fumpta  poft  Azimuthum  Cometae  131" 


")   ^  du  Père  Bertet  à  Lijon.  9  Aprilis  1665.  pour  mon  fils  [Conftantyn  Huy- 
gens,père]. 


N=   1377. 

H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaise  '). 

24  FÉVRIER  1665. 

appendice  I  au  No.   1376. 

Une  copie  se  trouve  à  Leiilen ,  coll.  Iluygens-'). 

Du  24me  Feurier  i66<,. 

Defpuis  5  iours  ie  n'obferue  plus  le  Comète  puifque  ie  ne  le  vois  plus,  ie  l'ay 
lailTé  au  251116  degré  d'T  &c.  Mais  nous  en  decouurons  vn  autre  3)  quj  ell  a  l'cx- 
tremité  de  la  Ceinture  d'Andromède.  Longitude  25  degrés  Y'-  Declinaifon  41. 
degré.  Latitude  34.  Alcenfion  droite  6  degrez  et  ce  quj  eft  toutafait  extraordi- 
naire, la  dernière  boréale  des  trois  quj  font  dans  la  ditte  ceinture  s'eil:  efloignée 
de  celle  du  milieu  d'vn  degré  40'.  enuiron,  ie  l'ay  confronté  auec  toutes  les  tables 
de  Tycho  4) ,  Grimberger  ^') ,  Bager  ")  &c.  Je  vous  prie  de  le  voir  et  de  l'exa- 


'")  François  d'Aix  de  La  Chaise,  petit-neveu  du  Père  Coton ,  naquit  le  25  août  1621  au  château 
d'Aix-en-Forez  et  mourut  à  Paris  le  20  janvier  1709.  Entré  chez  les  Jésuites,  il  enseigna  à 
Lyon  les  humanités  et  la  philosophie,  et  gouverna  leurs  maisons;  en  1675  il  parut  à  la 
Cour,  où  il  devint  le  confesseur  de  Louis  XIV,  ce  qu'il  resta  jusqu'à  sa  mort.  Il  était  très 
versé  dans  les  antiquités. 

")  Tous  ces  Appendices  Nos.  1377 — 1381  se  trouvent  réunis  sur  une  même  feuille  sous  le  titre: 
Extrait  de  quelques  lettres  efcrites  de  Rome  par  le  Père  Fabrj  au  Père  De 
La  Chaize  a  Lion. 

3)  Cette  prétendue  comète  est  la  grande  nébuleuse  d'Andromède. 

4)  Tycho  Brahé  donna  des  tables  dans  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  46,  note  13. 

5)  Sur  Christoph  Grienberger ,  voir  la  Lettre  N°.  789,  note  13.  Il  donna  des  tables  dans  son 
ouvrage: 

Catalogus  veteres  affixarum  Longitudines,  ac  Latitudines  conferens,  una  cura  novis.  Ima- 
ginum  eoeleftium  Profpeftica  duplex.  Altéra  rara  ex  Polis  mundi,  in  duobus  Haemifpheriis 
Aequinoftialibus,   per  Tabulas  Afcenfionum  Reflarum  et  Declinationum.  Altéra  nova  ex 

Œuvres  T.  V.  40 


[14  CORRESPONDANCE.    1665. 


miner . . .  Cette  eftoile  a  diminué  fa  longitude,  mais  augmenté  la  latitude  et  decli- 
naifon.  Les  deux  plus  Auftrales  de  la  ditte  ceinture  font  en  ligne  droite ,  ce  67/w; 
interuallh  aequalibus. 


N=   1378. 

H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaise. 

3  MARS    1665. 

Appendice  II  au  No.   1376. 

Une  copie  se  trouve  à  Leiden,  coll.  lluygens. 

Du  3me  Mars. 

le  vis  encor  hier  la  ade  comète  ^)  dans  le  mefme  lieu  c'efi:  a  dire  faifant  ligne  droite 
auec  les  2  Auftrales  de  la  Ceinture  d'Andromède,  paribus  vtrinque  interuallis.  la 
3e  boréale  de  laditte  Ceinture  paroift  touiours  efloignée  du  lieu  ou  elle  eftoit  dun 
degré  40'  ou  45'  defleSîens  fciliceî  ver  fus  Ortum  et  Boream.  quand  ie  la  regarde  auec 
mes  lunettes,  ie  defcouure  auprès  délie  plufieurs  petites  Etoiles  dont  fans  doute 
cette  Etoile  eft  compofée  comme  celle  qui  eft  au  milieu  des  trois  qui  ibnt  a  la 
garde  de  l'efpée  d'Orion  =},  ce  que  Monfieur  Hugen  ^')  a  obferué  tout  le  premier. 


iiiundi  centro  in  diverfis  planis  globiim  Coeleftem  tangentibus,  per  Tabulas  Particnlares. 
Utraque  coelo  et  accuratioribus  Tycbonis  obfervationibus  quam  fimillima.  Chriftophori 
Grienbergeri  Oeni-Halenfis,  e  Societate  lefn,  Calcule  ac  Delineatione  elaborata.  Romae 
apud  Bartholomaeum  Zannettum.  161 2.  in-4°. 
')  Johann  Bayer  naquit,  en  1572,  à  Rhain  en  Bavière.  Ses  nombreuses  prédications  lui  valu- 
rent le  surnom  de  „0s  protestantium".  Il  publia  l'ouvrage  suivant: 

Joannis  Bayeri  Rhainani  J.  C.  Vranometria,  omnivm  afterifmorvm  continens  Schemata, 
Nova  Méthode  delineata,  aeneis  laminis  exprelFa.  Avgvfta  Vindelicorvm  excvdit  Chriltp- 
phorvs  Mangvs.  Tabvlae  in  aes  incidit  Alexander  Mair.  Anne  Chrilli  m.dciii.  Cum  Priui- 
legio.  Caes.  perpétue,  in-folio. 

L'auteur  introduisit  la  méthode  d'indiquer  les  étoiles  par  les  lettres  de  l'alphabet  grec. 


')    La  grande  nébuleuse  d'Andromède. 

')    La  nébuleuse  d'Orion.  3)   Consultez  son  „Systema  Saturnium'' 


CORRESPONDANCE.     1665.  .  315 


N°   1379- 

H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaise. 

17  mars    1665. 

Appendice  III  au  No.   1376. 

Une  copie  se  trouve  à  Le'iden ,  coll.  Hnygens. 

1 7e  mars. 

Quand  a  la  nouuelle  Comète  ')  ie  n'aioufte  plus  rien  a  ce  que  i'efcriuis  par  le 
dernier  ordinaire,  fi  non  que  le  tout  à  eflé  obferué  de  nouueau  plus  exaélement 
par  le  Sieur  Caffino. 

N=   1380. 

H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaise. 

[20  MARS    1665]. 

Appendice  IV  au  No.   1376. 

Une  copie  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

20e  mars. 

Vous  aurez  fans  doute  obferué  dans  Andromède  quafi  fuiuant  la  figure  fuiuante  ') 
I.  vn  Comète  nouueau  immobile  °)  d'efpuisplus  de  25  iours,  en  ligne  droite  auec 
les  deux  premières  de  la  Ceinture  d'Andromède  fort  morne  et  fans  queue  :  2. 
lEftoile  3)  qui  s'efl  efcartée  de  fon  lieu  quafi  d'un  degré  45':  3e.  vne  autre  nouuelle 
Efl:oile  "*)  qui  fait  quafi  vn  triangle  equilateral  auec  les  deux  autres  comme  il  fe  voit 
en  cette  figure  ")  :  4.  au  tour  des  Efi:oiles,C,D,  ie  defcouure  auec  la  lunette  quan- 
tité de  petites  Eftoiles:  5.  J'obferue  aufli  que  Tra&us  illc  Coeli  quemdam  alhorem 
feufiilgorem.,  tenuem  licet  praefert. 


")  Voir  la  figure  de  la  page  fuivante.  [Bertet]  '). 


')    La  grande  nébuleuse  d'Andromède. 


')    Voir  la  figure  de  la  page  3 1 4. 
°)    La  grande  nébuleuse  d'Andromède. 
3)    L'étoile  /  d'Andromède,  qui  est  de  la  grandeur  4,  5. 

'*)    Cette  étoile  est  le  n°.  32  d'Andromède  d'après  le  catalogue  de  Flanisteed;  elle  est  de  la  gran- 
deur 5. 


3l6  CORRESPONDANCE.    1665. 


N°   1381. 

H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaise. 

23  MARS   1665. 

appendice  V  au  No.   1376. 

Une  copie  se  trouve  à  Lcidcn,  coll.  litiygens. 

23  Mars. 

La  iiouuelle  Comète  ')  et  les  deux  Eftoiles  dont  ie  vous  ay  efcrit  font  toujours 
en  mefme  eftat. 


N=   1382. 

[G.    F.    DE    GOTTIGNIES]     à    [J.    BeRTET]   '). 

[mars   1665]. 
Appendice  VI  au  No.   1376. 

Une  copie  se  trouve  à  Leiderï,  coll.  Ilnygens. 

Extrait  d'une  Lettre  efcrite  de  Rome. 

Le  Père  Gotignes  n'efl:  pas  de  l'aduis  du  Reuerend  Père  Fabri  fur  leftoile 
3e  boréale  de  la  Ceinture  d'Andromède,  laquelle  il  dit  le  voir  auec  les  lunettes  de 
4  pouces  au  meime  lieu  ou  elle  efloit  mais  plus  obfcure,  et  que  pour  les  autres 
deux  dont  l'vne  a  changé  de  place  au  dire  du  Père  Fabri,  et  l'autre  efl:  nouuelle, 
il  dit  que  ce  font  deux  Eftoiles,  auparauant  obfcures,  qui  font  a  prefent  plus  lu- 
mineufes ,  et  commencent  a  paroiftre  ,  trouuant  en  cela  moindre  inconuenient  que 
de  dire  qu'elles  font  nouuelles,  ou  ont  changé  de  place  chofe  inouie  depuis  le  com- 
mencement du  monde. 


')  .  La  grande  nébuleuse  d'Andromède. 


')    La  copie  est  de  la  main  du  père  Bertet. 


CORRESPONDANCE.     1665.  317 

N=  1383. 

[Fr.  de  La  Chaise?]  à  P.  Bertet. 

31  MARS   1665. 

Appendice  FI  au  No.  1376. 

Une  copie  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Htiygcns. 

Extrait  d'une  autre  Lettre  efcritte  d'Aix  le  31  mars  1665 
au  Révérend  Père  Bertet. 

Le  ij  du  courant  vers  les  4.  heures  du  matin  ie  m'apperceus  d'vne  nouuelle 
Comète;  fa  tefte  paroifl:  plus  folide  que  celle  de  la  précédente;  fon  diamètre  efl: 
a  peu  prez  égal  a  celuy  de  u. ,  fa  couleur  efl:  comme  d'un  fer  rouge ,  elle  efl: 
entourée  comme  d'une  cheuelure  fort  déliée;  fa  queue  s'eflargit  comme  vue  queue 
d'Arondelle ,  et  par  vn  angle  d'enuiron  45  degrez ,  elle  ne  paroifl:  pas  longue , 
et  la  Lune  d'un  coflié  et  l'Aurore  de  lautre  ne  la  diminuent  pas  peu  ce  femble  ; 
Voici  l'obferuation  cxafte  de  fon  lieu  et  de  fon  mouuement. 
Die  27  Martii  1665  Aquiflextiis 

Gr.    m' 
Cometa  diftabat  a  Lucida  Vulturis  feu  in  Scapulis  Aquilae  ')  •  •  •      ^  ° — 4 

Et  a  brachio  finiftro  feu  manu  Antinoi  ") 5 — 5' 

Die  28  hora  4a  horologii 

Cometa  diftabat  a  Lucida  Vulturis  ^) 1 1  — 12' 

cuius  altitudo  tune  erat 39 — 35' 

Diftabat  etiam  a  manu  Antinoi 7 — 36' 

Cauda  tendebat  ad  brachium  dextrum  Antinoi. 
Cette  Comète  paroift  fort  bien  a  trauers  le  Telefcope. 
Die  29.  hora  4.50'  ante  meridiem. 

Cometa  diftabat  a  Lucida  Vulturis  ').... 13 — 14' 

et  a  manu  Antinoi  -) , 1 1 — 36' 

et  ab  ore  Pegafi  3) 1 4 — 5 1  ' 

Tune  altitudo  Lucidae  Vulturis  ') 45 —  35' 

Die  30.  hora  4.40' 

Cometa  diftabat  a  Lucida  Vulturis  ') 16 — i' 

et  a  manu  Antinoi  -^ ......      14 — 3' 

et  ab  ore  Pegafi  ">) 1 1 — 52' 


')    o(  de  l'Aigle. 

")    d  de  l'Aigle;  d'après  les  figures  de  Bayer,  on  voit  Antinous  de  l'autre  côté  de  sorte  que  chez 

lui  c'est  la  main  droite. 
3)    s  de  Pégase. 


3l8  CORRESPONDANCE.     1665. 


Tune  alta  erat  Lucida  Vukuris  ') 43 — i' 

Die  31a 

Comeca  diftabat  a  Lucida  Vukuris  ') 19  — o' 

et  ab  ore  Pegafi  ^') 8 — 35' 

Pkira  per  nubos  obferuare  non  Hcuit. 

Ort. 

nota.-Coui 


Occ 


N=   1384. 

ClIRISTIAAN    HUYGENS    à    J.    IIUDDE. 
10    AVRIL     1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leidcii ,  coll.  Huygens  '). 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1375.     J-  Hudde  y  répondit  par  le  A'".   1392  et  1404. 

HUDDE. 

10  Apn'l. 

Met  is  waer  dat  wij  bejide  wel  gerekent  hebben  ,  en  dat  om  de  tweederhande 
lin  die  de  quelHen  kan  gegevcn  werden.  In  de  queftic  van  kruijs  of  munt  accor- 

deert  fijn  fokitie,  van  dat  A  ^  van  een  ducaet  verliefen  fonde ,.niet  met  de  mijne 

die  is  -^  van  een  ducaet.  Waerom  dat  niijn  microfcopia  van  a  glafen  beter  fijn 

als  fijn  enkele.  Summa  capita  uijt  Hoocks  Micrographia.  bedancken  voor  den 
bol ,  en  gek  weer  geven. 

Traduélion  : 

Il  efl:  vrai  que  nous  avons  bien  calculé  tous  les  deux,  et  cela  à  caufe  du  double  iens 
que  l'on  peut  donner  aux  queilions.  Dans  la  queftion  de  croix  ou  pile  fafolution,  que 

A  perdrait  -  d'un  ducat,  ne  s'accorde  pas  avec  la  mienne,  qui  eft  de  ~  d'un  ducat. 

Raifon  pourquoi  mes  microfcopes  de  2  verres  font  meilleurs  que  les  fiensfiraples.Sumnia 
capita  de  la  Micrographia  de  Hooke.  Remercier  pour  la  fphère  et  rembourfer  l'argent. 


')  .  Consultez,  sur  cette  Lettre,  celle  de  Hudde  du  21  août  1665. 


CORRESPONDANCE.     1665.  3I9 


N=   1385. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 
10  avril   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 

La  minute  se  trouve  à  Leiden.  coll.  Huygens. 

Elle  est  la  réponse  av.  No.  I363.     K.  Moray  y  répondit  par  le  No.   1401. 

A  la  Haye  ce   lo  Avril  1665. 
Monsieur 

Je  croiois  fi  bien  vous  avoir  efcric  que  l'on  ra'avoit  accordé  et  expédié  le  Pri- 
vilège en  France ,  non  pas  par  ma  dernière  '}  mais  défia  par  quelqu'une  des  pré- 
cédentes °)  que  je  n'aurois  jamais  plus  pénfè  a  vous  faire  fcavoir  cette  nouuelle. 
Ce  que  Monfieur  l'Abbe  de  Beaufort  vous  en  a  mandé  eft  très  vray  a  fi:avoir  que 
Monfieur  Colbert  avoit  fait  avoir  la  depefche  a  mon  Père ,  d'aufll  bonne  grâce 
qu'il  fe  pouuoit;  car  il  l'eut  en  effeft  toute  fignée  et  fcellée  du  grand  fceau  le 
mefme  jour  qu'il  l'en  avoit  fait  prier ,  et  le  tout  gratis,  fans  vouloir  mefme  que  le 
valet  qui  l'apporta  a  mon  Père  receut  rien  pour  fa  peine.  J'en  ay  efcrit ,  comme 
l'on  m'avoit  confeillé,  de  remerciments  au  Roy  ^),  et  a  Monfieur  Colbert '^)  et  croy 
que  d'autant  plus  il  feroit  trop  tard  maintenant  d'aller  demander  recompenfe.  Si 
elle  avoit  efté  efliabli  en  France  comme  icy,  je  n'en  fcrois  pas  fcrupule,  mais 
cela  n'efliant  pas,  je  croy  qu'il  n'y  a  pas  de  fondement  a  la  demander  a  moins  que 
l'on  n'offre  l'invention  a  quelque  Prince  feul  et  fans  la  rendre  connue  ailleurs. 
C'eft  pourquoy  j'en  ay  auffi  jamais  fait  inftance  qu'on  en  demandafl:  en  Angle- 
terre, n'eftant  d'ailleurs  guère  d'humeur  a  bazarder  de  femblables  demandes, 
et  encore  en  France  je  le  doibs  éviter  plus  qu'ailleurs  puis  que  j'y  fuis  défia 
redevable  a  la  libéralité  du  Roy.  Je  fais  faire  des  nouuelles  horologes  pour  en- 
voler en  ce  pais  la ,  deux  pour  fervir  en  chambre  dont  l'une  fera  pour  Milord 
Holles,  et  la  troifieme  de  la  façon  qui  fert  fin*  mer,  pour  Monfieur  de  Mont- 
mor.  Il  eft  vray  comme  vous  dites  que  du  commencement  il  ne  reviendra  pas 
beaucoup  de  profit  de  ces  horologes,  mais  je  croy  que  la  principale  caufe  en 
doit  eftre  réputée  la  guerre  fur  mer  s) ,  fans  la  quelle  je  ne  doute  pas  qu'on  les 
puiïïe  faire  valoir  dans  peu  de  temps  mais  il  faut  efperer  que  cet  empefchement 
ne  fera  pas  de  longue  durée. 

Les  1  obfervations  que  vous  me  mandez  nouuellement  l'une  de  la  mefme  heure 
des  horologes,  obfervez  iur  mer  fous  un  mefme  méridien  en  allant  et  venant; 


')    La  Lettre  N°.  1362.  -)    Voir  la  Lettre  N°.  1345. 

3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1360.  +3    Voir  la  Lettre  N°.  1359. 

5)    Il  s'agit  de  la  guerre  entre  l'Angleterre  et  les  Provinces  Unies,  de  1665  à  1667. 


320  CORRESPONDANCE.     1665. 


l'autre  du  courant  remarqué  par  leur  moyen,  font  toutes  deux  fort  belles,  ec  il 
fera  fort  bon  de  l'adjouter  a  la  relation  de  Monfieur  Holmes  dans  votre  Inilruc- 
tion ,  que  je  voudrois  défia  veoir  revue  et  corrigée  ^)  comme  vous  dites. 

J'ay  leu  beaucoup  depuis  ma  dernière  dans  le  livre  ^)  de  Monfieur  Hooke, 
ou  je  trouue  belle  entre  autres  fa  penfée  touchant  la  caufe  des  couleurs,  quoy  qu'il 
bazarde  beaucoup  de  la  vouloir  eftendre  généralement  a  toutes  fortes  de  produc- 
tion de  couleurs.  Je  me  fouviens  d'avoir  leu  dans  le  livre  de  Monfieur  Boile  des 
couleurs  des  penfees  pi'efque  femblables  de  leur  origine,  et  aufll  cette  belle 
remarque  que  les  corps  diaphanes  efliant  réduits  a  très  grande  ténuité  devienent 
colorez,  c'efl:  pourquoy  je  m'eftonne  que  Monfieur  Hook  ne  le  cite  pas  la  defTus. 

Les  obfervations  de  l'Inflexion  de  l'air  et  autres  diaphanes  d'inégale  denfité 
font  aufll  fort  curieufes  et  je  ne  doute  pas  que  la  chofe  n'aille  ainfi  qu'il  efcrit. 
Pour  toutes  les  confequences,  ou  Quaeries,  qu'il  en  veut  déduire  je  n'en  de- 
meure pas  d'accord,  mais  je  n'ay  pas  le  loifir  a  prefent  d'entrer  dans  le  détail.  Il 
feroit  à  fouhaiter  que  le  livre  fut  traduit  en  Latin  et  j'efpere  qu'on  ne  le  négli- 
gera point. 

L'on  m'a  dit  qu'on  voit  paroiflire  une  nouuelle  comète  que  pourtant  je  n'ay  pas 
encore  vue.  Puis  que  Monfieur  Hook  a  entrepris  d'en  efcrire  au  lieu  de  Monfieur 
Wren,  voila  de  la  nouuelle  befogne  pour  luy.  Son  expérience  de  la  produftion 
de  l'air  m'a  fort  plu  et  j'attends  quelle  en  aura  eftè  l'iflÂie ,  a  fcavoir  fi  la  veflîe 
ne  fe  fera  point  defenflee,  comme  aufll  ce  qui  fera  arrivé  avec  du  vinaigre  fur  de 
la  poudre  de  corail. 

Je  vous  fuis  bien  obligé  Monfieur  de  ce  que  vous  me  faites  part  de  tant  de  bel- 
les chofes ,  moy  au  contraire  n'ayant  rien  a  vous  envoler  en  revenche ,  mais  vofl:re 
bonté  fupplée  a  tout  et  vous  en  avez  beaucoup  pour 


Voftre  trefhumble  et  trefobeilTant  feruiteur 
Chr.  Hugens  de  Zulichem. 


■5)    Consultez  les  Philosophical  Transactions  du  10  mai  1669,  N°.  47. 
'')    La  Micrographia. 


CORRESPONDANCE.     1665.  32 1 


N=   138(5. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

10    AVRIL    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1362. 

A  Whitehall  ce  31.  Mars.  1665. 
Monsieur 

Voftre  dernière  du  27.  me  donne  fuiet  de  vous  entretenir  encor  un  peu  fur  les 
Horologes.  Monfieur  Holmes  m'a  confirmé  plufieurs  fois  la  promefîe  qu'il  me  fit  a 
fon  arriuee  ')  mais  il  ne  la  point  encor  accomplie,  il  s'excufe  fur  les  affaires  qu'il 
a  fur  les  bras:  Mais  il  me  fait  efperer  que  dans  une  femaine  ou  deux  Je  lauray 
fans  faute.  Cependant  Je  tafche  d'auoir  auflî  les  journaux  de  tous  les  autres  Mai- 
ftres  de  Nauires  qui  eftoyent  en  fa  Compagnie,  et  c'eft  mon  deflein  de  vous  enuo- 
yer  copie  de  tout.  On  jnferera  ")  dans  l'inftrudlion  pour  les  pilotes  ce  que  vous 
dites  touchant  l'attachement  des  Horologes  à  une  poultre;  vous  en  aurez  aufli 
copie  auffi  tort  quelle  fera  imprimée. 

Je  ne  doubte  point  que  Monfieur  Dauidfon  n'aye  le  foin  requis  de  l'Horologe, 
félon  la  recommandation  que  Je  luy  en  ay  faite.  Ce  n'eft  pas,  à  la  vérité,  fans  fuiet, 
que  vous  prennez  tant  de  plaifir  dans  ce  liure  3)  de  Monfieur  Hook.  auflî  vous 
a  il  pourtant  bien  de  l'obligation  du  charaftere  que  vous  m'en  donnez,  puifque 
quelque  iuflice  qu'il  y  ait  dans  l'éloge  que  vous  luy  donnez,  vous  y  témoignez 
aufli  une  affeftion  à  la  perfonne  qui  a  tant  pris  de  peine  de  mettre  au  iour  ce  qu'il 
a  decouuert  auec  beaucoup  de  diligence  et  d'induftrie.  Vous  ne  luy  faites  pas  tort 
aufli  en  ce  que  vous  dites  de  la  hardieOTe  dont  il  fe  fert  en  propofant  fes  Hypothe- 
fes.  Mais  puifqu'il  s'en  excufe  d'afl^ez  bonne  façon  dans  fa  préface  il  faut  la  pren- 
dre en  bonne  part.  Et  je  crois  qu'il  efl:  fi  fenfible  de  l'erreur  qu'il  a  commife  en 
parlant  fi  pofitiuement  qu'il  ne  fe  feruira  plus  de  ce  ftile  là  déformais. 

J'auois  prié  Monfieur  Oldenbourg  de  vous  enuoyer  les  Philofophicall  Tranf- 
aftions  ^')  lorfque  J'efl:ois  a  la  Campagne.  Mais  puifque  vous  ne  vous  plaignez 
pas,  que  le  port  ne  vous  en  coufl:e  plus  qu'elles  ne  vallent,  Je  prétends  vous  les 
enuoyer  reiglement.  J'ay  fait  voir  a  Monfieur  Oldenbourg,  ce  que  vous  dites  de 
luy:  et  il  m'a  témoigné  beaucoup  de  refl^entiment  de  l'efliirae  que  vous  auez  pour 
luy.  Je  fuis  d'auis  comme  vous  que  Nofl:re  Société  pourra  de  temps  en  temps 
fournir  afl!ez  de  matière  pour  le  peu  de  feuilles  que  cela  occupe,  aufli  prétend  il 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1329. 

-)    On  ne  trouve  pas  cette  insertion  dans  les  Philosophical  Transactions,  N°.  47  du  10  mai  1669: 

peut-être  qu'il  y  a  eu  une  édition  antérieure  de  ces  Instructions. 
3)    La  Micrographia.  +)    C'est  le  numéro  i  ,  du  5  mars  1665. 

Œuvres.  T.  V.  41 


CORRESPONDANCE.    1665. 


y  en  employer  une  bonne  partie  quand  il  fera  une  fois  en  train:  Mais  il  eft  a  pro- 
pos que  d'autres  chofes  s'y  mettent  aufli  qui  ne  font  pas  des  productions  de  Noftre 
Société  pour  plufieurs  raifons  qu'il  n'efl:  pas  neceffaire  de  vous  alléguer  comme 
eftant  faciles  à  s'imaginer.  Jl  ny  auoit  que  bien  peu  de  perfonnes  icy  qui  auoyent 
veu  les  prediftions  5)  de  Monfieur  Auzout  deuant  que  ces  Tranfaftions  fuflent  im- 
primées. Et  comme  Monfieur  Auzourt  auait  defiré  que  l'on  les  fceut  partout,  il 
a  cru  eftre  obligé  a  les  mettre  de  la  façon  qu'il  a  fait  *)  tant  pour  luy  faire  plaifir 
que  pour  en  informer  tous  les  curieux  de  ce  pais. 

Je  ne  trouue  nullement  eftrange  que  les  gens  de  mer  chez  vous  font  difficiles  a 
mettre  en  pratique  l'inuention  des  Horologes  pour  la  longitude.  C'eft  une  rage 
qui  polTede  le  genre  humain,  que  de  ne  fe  lailTer  aifement  perfuader  a  quitter  leur 
vieilles  pratiques  pour  fe  feruir  d'autres  façons  de  faire,  quelque  raifonables  qu'el- 
les foyent.  Mais  quant  à  ces  Horologes,  Je  ne  doubte  pas  qu'auec  le  temps  on  ne 
fen  férue  partout  après  que  l'nfage  en  fera  approuué  par  quelques  expériences.  Jl 
ell  vray  que  Jauois  oublié  de  vous  dire  que  ce  n'eftoit  pas  le  Corps  du  Crufet  qui 
enflama  le  Soufre,  et  il  efloit  facile  a  (imaginer  que  vous  le  ingériez  bien  comme 
vous  auez  fait.  Ca  efté  en  effet  le  nitre  qui  a  allumé  le  foufre  et  lors  mefme  qu'il 
ne  paroiiïbit  point  rouge  du  tout,  à  l'oeil.  Quant  a  ce  que  vous  dites  de  la  poudre 
a  Cannon,  Je  ne  crois  pas  quil  foit  difficile  a  fournir  une  raifon  aiïez  probable 
pourquoy  elle  ne  fenflamme  pas  auffi  bien  par  une  verre  connexe  dans  le  récipient 
comme  le  foufre  fait  par  le  Nitre  lors  mefme  quand  il  n'efl  pas  rouge:  Mais  J'ay 
quelque  peine  a  admettre  que  la  poudre  ne  fe  peut  allumer,  par  quelque  moyen 
ou  autre,  bienque  ceux  que  vous  y  auez  employez  n'y  ont  pas  reuffi,  et  fi  Je  ne  me 
trompe,  J'ay  oui  dire  a  Monfieur  Boile  qu'il  a  fait.  Comme  que  c'en  foit  Je  ta- 
fcheray  dy  faire  employer  Monfieur  Hook  par  la  Société,  et  puis  vous  en  diray 
le  fuccez. 

Nous  voyons  icy  une  autre  Comète  depuis  3.  ou  4.  iours,  Je  dis  une  autre,  par- 
ceque  bien  quelle  refTemble  fort  a  la  première,  et  n'eft  pas  loin  du  lieu  ou  elle  a 
efté  veue  dernièrement:  neantmoins  c'en  eft  une  nouuelle,  parce  que  Monfieur 
Hook  qui  a  veu  la  première  depuis  8.  iours,  aveu  aufll  cellecy,  et  met  la  chofe 
hors  de  doubte.  Nous  tafcherons  de  lengager  a  lobferuer  le  plus  foigneufement 
qu'il  fe  peut.  Mais  Je  crois  que  lapparition  de  cette  dernière  l'obligera  a  retarder 
ce  qu'il  preparoit  Q  pour  mettre  auiour  touchant  la  première,  iufqu'a  ce  qu'il  en 
voye  auffi  le  mouuement  peut  eftre  iufqu'a  la  fin.  J'ay  veu  cette  dernière  ce  matin 
a  4  heures.  Elle  eftoit  alors  haute  d'enuirons  15°.  30'.  et  l'Azimut  en  eftoit  a 
quelque  34°.  de  l'Eft  vers  le  Nort.  Mais  il  faut  icy  couper  après  vous  auoir  dit. 


5)    Consultez  l'onvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1362,  note  4. 

*)    Consultez,  dans  les  Philosopliical  Transactions  N°.  i ,  du  5  mars  1665,  l'article  „the  motion 

of  tlie  late  cornet  praedifted". 
<")    Consultez  la  Lettre  N°.  1363. 


CORRESPONDANCE.     1665.  323 


que  lorfque  vous  m'employez  a  vous  acheter  icy  des  Hures  ou  autre  chofe.  Je  vous 
en  diray  le  prix.  Mais  pour  le  peu  que  Je  vous  en  enuoye  de  mon  chef,  il  ne  vaut 
pas  la  peine  d'en  parler:  et  quand  il  feroit  beaucoup  plus  confiderable  en  les  ac- 
ceptant vous  obligez 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  &  trefobeiiîlint  feruiteur 

R.    MORAY. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
12  A  la  Haye. 


N=   1387.' 

La  Peyrere  h  [Christiaan  Huygens]. 

10    AVRIL    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lcidcn,  coll.  Iliiygeiis. 

de  Paris  ce   lo  Auril   1665. 

Monsieur 

Il  y  a  trois  jours  que  Monfieur  le  Conte  de  Guiche  ')  eft  parti  de  Paris  pour 
aler  en  Holande.  Et  comme  il  m'honore  de  fa  bienveuillance,  je  luy  ay  randu 
a  fon  départ  les  très  humbles  refpêts  que  ie  luy  deuois.  Il  me  parla  de  vous  auec 
beaucoup  d'eftime.  Et  vous  luy  ferez,  Monfieur  vn  fingulier  plaifir  de  le  voir  quand 
il  fera  ariué  a  la  Haye.  Vous  ferez  raui  de  fa  conuerfation.  Car  il  a  vn  fons  mer- 
ueilleux  de  vertu  et  de  fauoir.  Vous  n'ignorez  pas  qu'il  efl:  d'vne  Maifon  fertile 
en  grâns  Seigneurs,  et  en  grâns  Efprits.  Et  ce  progrez  de  mérite  qui  fe  trouue 
dans  vne  fi  illufi:re  fucceflion ,  Vires  aqulrit  eimdo.  Vous  en  faurez  bien  tôt  plus 
que  ie  ne  vous  en  dy.  Et  i'ay  creu  cflre  obligé  a  vous  donner  cet  auis ,  en  me  rc- 
nouuelant  dans  l'honneur  de  vôtre  fouuenir  et  de  vos  bonnes  grâces.  Il  y  a  dix 
ans  reuolus  °)  de  nôtre  connoifilince.  Et  ce  fut  en  cete  faifon  que  ie  vous  com- 


')    Voir  la  Lettre  N°.  II 96,  note  4. 

")   L'auteur  fait  allusion  au  temps  que  Chr.  Huygens  passa  à  Paris  du  14  juillet  au  30  novem- 
bre 1655. 


324  CORRESPONDANCE.     1665. 


muniquay  mes  folies  dans  vôtre  Vranifbourg.  Je  ne  croy  pas  pouuoir  faire  vn 
complimanc  pareil  a  celuy  cy  en  pareil  jnceruale  de  tdms.  Ce  feroit  trop  pour  moy 
que  d'y  pretàndre.  Tua  Fitâ  dignior  net  as.  Je  vous  la  Ibuhaite  jeune  et  longue, 
comme  eftant  &c. 

Monsieur  &c. 

Votre  très  humble  et  très  obeiflant  feruiteur  &c. 

La  Peyrere. 


W   1388. 

R.  F.  DE  Sluse  à  [Christiaan  Huygens]. 

10    AVRIL     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leideii ,  coll.  Huygens. 

Elle  est  la  réponse  au  No.   1373. 

Elle  a  été  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  B'ihliogr.  T.  1 7. 

Nobiliffime  Domine 

Habes  hic  obferuationes  Leydenfes')  quarum  exemplar  ad  Sereniffimum  Princi- 
pem  Leopoldum,  cum  mentione  nominis  tuj ,  hodie  mifi,  et  pro  quibus  gratias 
maximas  ago,  licet  vna  tecum  fentiam  non  efle  ea  ày.pi(2eix  faftas  qua  fperari  po- 
terat.  Multum  etiam  debere  tibi  me  profiteor  pro  Auzotianae  epiftolae  -)  apo- 
grapho ,  vt  et  pro  libello  tuo^)  :  quae  tamen  examinare  ne  minimum  quidem  hafte- 
nus  licuit,  ita  tôt  curis  ab  aliquot  diebus  diftraftus  fum.  Faciam  cum  redierit  tran- 
quillitas,  et  videbo  quantum  infleftj  oporteat  cometae  femitam,  vt  illj  de  qua  ad 
te  fcripferam  '^),  hypothefi  conueniat.  Quod  vero  de  diilantiâ  mones,  fateor  fané 
hoc  eïïe  Copernicanj  fyilematis  prmilegium ,  cirni  in  alio  non  nifi  per  parallaxes 
haberi  poffit. 

Adijciamne  me  offerre  operam  meam  fi  quid  morbo  tuo  leniendo  in  hac 
patriâ  reperiri  queat?  Sed  vercor  ne  ridiculus  videar  cum  a  vobis  foleamus 
pharmaca  petere.  Dolorem  tamen  lateris  de  quo  fcribis  fufpicor  ex  illorum  nu- 
méro effe,  quibus  acidulas  Spadanas  conducere  aiunt  Medicj:  Quod  fi  ita  fit, 


')   Nous  n'avons  pas  trouvé  ces  observations.  Consultez  la  Lettre  N°.  1373. 
-')   Voir  la  Lettre  N°.  1346.  3^   Le  „Onder\vijs  enz." 

■*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1364. 


CORRESPONDANCE.     1665.  325 


nec  forte  vacet  ad  fontem  ipfum ,  ex  quo  purius  bibuntur ,  accedere  ;  vtere  quaefo 
opéra  mea ,  ego  enim  hauriri  curabo  ea  diligentia  ac  fide  quam  virtus  tua  meretur. 
Vale  Vir  Amiciffime  atque  ama  vt  foies 

Tuj  obferuantinimum 

Renatum  Franciscum  Slusium. 


Dabam  àvroa-xs^iagi 
Leodicj   lo  Aprilis  166^. 


N=   1389. 

G.  Mouton  ')  à  Christiaan  Huygens. 
14  AVRIL   1665. 

La  lettre  se  troiirc  à  Leiricu,  coll.  lluygcr.s. 

A  Lyon  le  14  d'Avril  1665. 

Monsieur 

Comme  j'ay  eu  toute  ma  vie  une  forte  paflion  de  trouver  quelque  moyen , 
pour  rendre  les  horloges  juftes,  je  n'ay  pas  efpargné  la  defpenfe,  fuivantmes 
petites  facultez,  pour  en  faire  contraire  quelquefuns,  qui  me  peulTent  fatif- 
faire:  mais  ayant  reconneu  par  expérience,  que  tout  ce  que  j'avois  fait,  eftoit 
inutile,  pour  l'Aftronomie,  qui  eftoit  mon  but,  je  perdis  l'Efperance  de  ve- 
nir about  de  mon  deïïein,  &  en  negligeay  la  pourfuitte.  Et  comme  depuis  4 
ou  5  ans,  nous  avons  appris  dans  cette  ville  la  conftruftion  de  vos  horloges 
a  pendule,  j'en  fus  d'abord  fi  ravy,  que  deflors  mefme  je  voulu  apprendre 
a  travailler  dans  l'art  de  l'horlogerie,  &  ne  ceflay  point,  que  je  n'en  euiïe 
fait  un  moy  mefme,  qui  marque  les  heures  minutes  &  fécondes  (quoy  que  je 
n'en  aye  jamais  veu,  qui  marque  les  fécondes)  &  ce  avec  une  telle  juftefTe, 
qu'une  révolution  de  douze  heures  ne  furpaffe  l'autre  pour  le  plus  que  de  huidt 
ou  dix  fécondes,  comme  je  l'ay  expérimenté  plufieurs  fois.  J'ay  eu  fouvent  la 


')  Gabriel  Mouton  naquit  en  i6i  8  à  Lyon,  où  il  mourut  le  28  septembre  1694. 1'  ^tait  docteur 
en  théologie  et,  depuis  1654,  vicaire  perpétuel  de  l'église  de  Saint-Paul.  11  s'occupait  de 
mathématiques  et  d'astronomie. 


326  CORRESPONDANCE.    1665. 


volonté  de  me  conjouir  avec  vous  d'une  invantion  fi  merveille ufe,  &  dont  toute 
la  pofterité  vous  demeurera  redevable;  Je  le  fais  a  prefant  autant  que  mon  infuf- 
fifance  me  le  peut  permettre,  &  l'aurois  faift  plutoft,  fi  j'eulTe  ofé  en  prendrela 
liberté.  Enfin  Monfieur,  ayant  eu  le  bien,  de  me  trouver  au  grand  collège  des  Je- 
fuites  de  cette  ville  le  9  de  ce  mois,  lorfque  Monfieur  vofl:re  Père  y  pafl^a,  il  leur 
fit  récit,  &  a  toute  la  compagnie  de  la  manière  toute  nouvelle,  avec  laquelle  vous 
avez  réduit  les  fufdites  horloges  a  la  dernière  régularité:  il  me  fit  la  grâce  de  me 
confier  une  lettre  -')  que  vous  en  aviez  efi:rit,  pour  en  tirer  copie,  dont  je  luy  fuis 
extrêmement  obligé:  &  entre  autres  chofes,  ce  qui  nous  dit  de  vofl:re  courtoifie  & 
de  vofl:re  Generofité,  m'a  fait  prendre  la  hardielTe  de  vous  efcrire,  pour  vous  fup- 
plier,  de  me  vouloir  donner  une  plus  claire  intelligence  de  la  façon  de  les  con- 
ftruire:  Car  je  ne  peux  comprendre  de  quelle  manière  cette  petite  chaîne,  pafl"e 
par  defiTus  la  roue  de  rancontre,  &  fur  une  autre  roue;  &  comment  le  petit  poids 
efl:  relevé,  autant  quil  efl:oit  defcendu,  fi  jefi:ois  fi  heureux,  que  de  pouvoir  obtenir 
de  vofi:re  bonté  une  defcription  cxafte  dudit  horloge,  fcavoir  le  nombre  des  dents 
de  chaque  roue  &  pignon,  leur  fcituation  avec  les  figures  neceflliires,  je  ne  man- 
querois  point  de  publier  par  tout  l'obligation,  que  je  vous  en  aurois:  en  efchange, 
fi  je  vous  peux  efl:re  utile  en  quelque  chofe,  je  vous  prie  de  me  le  faire  cognoiftre, 
&  de  me  confyderer  comme  une  perfonne,  qui  vous  honore  infiniment,  &  qui  eft 
parfaiftement 

Monsieur 


Vollre  trefhumble  et  trefafFeélionné  ferviteur 
G.  Mouton. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christ.  Huggens. 

A  la  Haye. 


^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1335. 


CORRESPONDANCE.     1665.  327 


N=  1 390. 

Bertet  h  [CoNSTANTYN  HuYGENS,  père]. 

15    AVRIL     1665  "). 

La  lettre  se  trouve  à  I.eideii,  coll.  /f/iygeiis. 

A  Lion   15  Avril   1665. 
Monsieur 

Je  uous  ay  promis  de  vous  faire  parc  de  nos  nouueautez  celeftes,  et  Je  vous  tien- 
dray  ma  parolle  en  fon  temps  ')  parceque  nos  obferuations  dureront  encore  quel- 
ques jours  à  la  faneur  d'vn  temps  fort  fcrain  dont  nous  jouiiïbns.  Vous  pouuez 
aduertir  cependant  uoftre  illuftre  Archimede  ")  que  le  Père  Fabry  qui  efl:  à  pre- 
fent  conuerty  =') ,  obferue  vn  changement  très  notable  depuis  quelque  temps,  dans 
les  petites  eftoiles  qui  compofent  l'efpée  d'Orion,  et  que  Monfieur  voftre  fils  a  le 
premier  defcrites  en  fon  Syftema  Saturnium. 

Pour  le  Comète  prefent  il  y  a  10  jours  quil  ne  diminue  point  fon  mouuement 
et  cepandant  il  y  a  très  long  temps  quil  a  palTé  le  point  du  contaft  de  fa  tangente, 
dans  L'Hypothefe  qu'il  fe  meut  par  ligne  droite;  et  de  cette  égalité  apparente. 
J'infère  la  vérité  du  fyfteme  de  Copernic,  puifque  le  comète  eftant  prefque  con- 
joint auec  le  Soleil  doit  eftre  accéléré  notablement  tous  les  jours,  par  le  mouue- 
ment du  grand  Orbe  annuel,  ce  qui  fait  que  diminuant  fon  mouuement  d'vn  cofté 
il  l'augmente  de  l'autre,  et  dénient  comme  Egal. 

J'auois  creu  le  la  que  J'auois  trouué  parallaxe,  mais  depuis  J'ay  connu  quil 
n'en  a  point  de  fenfible,  et  il  s'eleue  fi  peu  quil  n'a  que  1 8  degrez  quand  on  le 
perd  de  veiie  au  leuer  du  foleil.  defque  le  Ciel  interrompa  ■*)  nos  obferuations. 
Je  les  copieray  pour  les  enuoyer  à  Monfieur  Chrifl:ian. 

J'auois  efcrit  à  mon  Frère  s)  qui  joiie  du  Luth  et  qui  n'efl:  qu'a  7  lieues 
d'Orange  de  fe  donner  l'honneur  de  vous  uoir,  mais  il  arriua  en  cette  ville  a 
jours  après  vofi;re  départ,  ou  il  efi:  venu  delabas  pour  me  uoir.  J'ay  chargé 
celuy  qui  vous  rendra  ce  paquet  qui  efl:  mon  Frère  aufly  *)  et  que  Monfieur  de 
Mommor  ayme  beaucoup  d'aller  vous  faire  la  reuerencc,  il  vous  donnera  le 


')   Nous  ne  connaissons  pas  ces  observations. 

-)   L'auteur  désigne  Chr.  Huygens.  ^^    Consultez  la  Lettre  N°.  1294. 

■*)  Lisez:  interrompra. 

5)   Pierre  Bertet  naquit  à  Tarascon  en  1622  et  mourut  en  1692;  il  était  musicien  et  devint 

professeur  de  chant  à  Paris. 
'')    Théodore  Bertet  mourut  en  1709.  Capucin,  et  renommé  par  ses  sermons,  il  était  connu 

sous  le  nom  de  Père  Théodore  de  Tarascon. 


328  CORRESPONDANCE.    1665. 


liure  7)  du  Père  Théophile  ^)  contre  les  Cyriaques  ou  Dominicains  qui  uous 
diuertira  vn  peu,  et  celuy  5)  du  Pcre  Fabry  ou  il  chante  la  Palinodie,  vous  trouue- 
rez  encore  icy  a  pièces  nouuelles  de  ce  Collège  vne  '°)  du  Père  de  Buffieres,  et  l'au- 
tre ")  du  Père  Menefterc;  De  plus  ce  Preftre  qui  eft  bon  Aftronome  et  entend  les 
Pendules  efcrit  à  Monfieur  voftre  fils  ^-^.  Je  vous  prie  de  luy  enuoyer  la  lettre,  et 
en  auoir  s'il  uous  plait  la  refponce,  qui  fe  pourra  adrefferou  à  moy,  ou  à  Monfieur 
Mouton  '3)  Preftre  à  S.  Paul  à  Lion. 

Au  refte  fi  Mon  frère  pouuoit  vous  eftre  vtile  à  quelque  Employ,  puis  quil  efl: 
au  voifinage,  c'efl:  vn  homme  fidelle  fanant,  et  dont  Monfieur  de  Mommor  vous 
refpondra,  Jl  ayme  encore  l'Harmonie,  mais  il  ne  joiie  que  de  la  Viole.  Quand 
vous  ferez  hors  de  ces  grandes  occupations,  nous  verrons  cette  belle  difl^ertation  "t) 


')  De  immunitate  Autorum  Cyriacorum  a  cenfnra.  Diatribae  Pétri  a  Valle  Claiifa.  S.  T.  D. 
Lugduni  1661.  iii-8°. 

Pétri  a  Valle  Clausa  est  un  des  pseudonymes  de  Thtophile  Raynaud.  Cet  ouvrage,  écrit 
contre  les  Dominicains,  fut  condamné  au  feu  par  les  Parlements  d'Aix  et  de  Toulouse:  il  a 
été  réfuté  par  J.  Casalas  dans  l'ouvrage: 

Candor  Lilii  feu  Ordo  Fratrum  Praedicatorum  a  Calumniis  et  Contumeliis  Pétri  a  Valle 
Claufa  Vindicatus.  [J.  Cafalas].  Parifiis.  1664.  in-8°. 

8)  Théophile  Raynaud  naquit  en  1583  à  Sospello  (Nice)  et  mourut  à  Lyon  en  1663.  Entré 
dans  la  compagnie  des  Jésuites  en  1602,  il  enseigna  la  philosophie  et  la  théologie  à  Avignon,  à 
Lyon  et  à  Rome,  puis  revint  à  Lyon.  Il  publia  nombre  d'ouvrages,  en  partie  polémiques, 
dont  plusieurs  sous  des  pseudonymes. 

!*)    Consultez  les  „Dialogi  Physici",  1665. 

'°)  Joannis  Pauli  Olivae  Generalis  Societatis  lefu  Concioneshabitae  in  Palatio  Apoftolico  ad 

Innocentium  X  et  Alexandrum  VII  Pontifices  Maximos  faélae  ex  italicis  latinae  a  Joanne 

de  Buflieres  eiufdem  Societatis.  Adjunfto  triplici  Indice  llerum,  Locorum  S.  Scripturae  et 

Artis  Oratoriae.  Lugduni  Sumptibus  Joannis  Girin  et  Francifci  Comba.  1665.  II  Vol.  in-4°. 

Il  y  ajouta  plus  tard: 

Opus  Novum  feu  Tomus  Tertius.  Qui  iam  primum  in  lucem  prodiit.  Moguntiae,  Sumpti- 
bus Joannis  Baptiftae  Schonwetteri.  1668.  in-4°. 

")  l'Aflemblee  des  Scavans  et  les  Préfens  des  Mufes  pour  les  nopces  de  Charles-Emmanuel  II, 
duc  de  Savoye,  roy  de  Chypre,  &c. ;  avec  Marie  Jeanne  Baptirte  de  Savoie,  princefle  de 
Nemours.  [Par  C.  F.  Menatrier]  Lyon  ,  chez  la  vefve  Guillaume  Barbier,  imprimeur  ordi- 
naire du  Roy  et  de  S.  A.  R.  de  Savoye  ;  a  la  Place  Confort.  1665.  et  planches.  in-4°. 

'-)  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  du  Père  Menestrier  à  Chr.  Huygens. 

'3)  Sur  G.  Mouton,  voir  la  Lettre  N°.  1389,  note  i. 

'■*)  Sur  cette  dissertation,  consultez  la  publication: 

Lettres  du  Seigneur  de  Zuylichem  à  Pierre  Corneille:  publiées  par  J.  A.  Worp.  Paris. 
Adminiftration  de  la  „Revue  d'Art  Dramatique",  Rue  de  Rennes  44.  Groningue  (Pays- 
Bas).  J.  B.  Wolters ,  libraire.  1890.  in-8°. 

On  y  trouve,  pages  12 — 21,  la  I^ettre  IV ,  datée  „A  Paris,  30  May  1663",  qui  contient 
„cette  dissertation":  quoique  Constantyn  Huygens  ait  interpellé  Corneille  plusieurs  fois, 
soit  directement,  soit  indirectement,  il  ne  put  tirer  aucune  réponse  du  poète. 


CORRESPONDANCE.    1665.  329 


delà  Poefie  Françoife  que  j'attens,  et  nous  afTure  Monfieiir,  quil  n'efl:  perfonne 
qui  vous  eftime  plus  ny  qui  foit  auec  plus  de  paffion  que  moy 

Monsieur 

Voftre  très  humble  et  très  obeiffant  ferviteur 
Bertet. 


")  Receu  Orange  ao  Aprilis  65.   [Confl:.  Huygens,  père]. 


N=   1391. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 
16  AVRIL   1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
A.  Auzout  y  répondit  par  le  No.  1397. 

Auzout. 

16  Avril. 

ma  dernière  ')  du  16  Mars,  s'il  l'a  receue  par  ce  qu'il  y  a  eu  d'autres  lettres  ^}. 
qu'il  me  veuille  envoier  la  refponfe  de  Campani  s)  ou  me  dire  fi  je  la  dois  deman- 
der a  Monfieur  l'abbè  Charles,  que  j'attens  ce  qu'il  fait  imprimer  des  Telefcopes. 
IVIes  obfervations  du  nouveau  Comète,  plus  exaftes  que  celles  de  l'autre.  Telle 
d'andromede  mal  placée  fur  mon  globe,  fa  vray  diftance  de  la  claire  du  Cingulum 
eft  14.  29  ainfi  que  l'a  mife  Riccioli. 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1357.  ')    Voir  la  Lettre  N°.  137 1. 

3)   Coiisiilcez  la  Lettre  N°.  1397,  note  4. 

Œuvres.  T.  V. 


330  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=  1392. 

J.  HuDDE  à  Christiaan  Huygens. 

17    AVRIL     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiilen,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1384.       Cbr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1404. 

Amfterdam,   17  April   1665. 
MijN  Heer 

So  als  ik  de  pen  meende  op't  papier  te  zetten  om  uwEdelheijt  te  antwoorden 
op  zijn  aangenaanien  van  den  10  defer,  zo  krijg  ik  d'andere  '),  in  welke  uwEdel- 
heijt voor  een  groot  gedeelte  d'oorzaak  heeft  gegifl:  van  mijn  ftilfwijgen  tôt  noch  toc. 
Want  dewijl  ik  zcer  ongaarn  iets  onbeantwoort  overlaat,  zo  had  ik  gemeent  nc- 
vens  eenige  obfervatien,  volgens  uwEdelhcijts  begeerte,  van  den  nieuwen  of 
weergekomen  Conieet,  ook  te  gelijk  daar  nevens  te  fchrijven 't  gcen  ik  zouwde 
mogen  hcbben  gedagt  aangaandc  onfe  veiTchillende  uijtkompften  van  uwEdelheijts 
voorgeftelde  quaeftie;  maar  tôt  noch  toe  belet  geweefl:  zijnde  door  vroijlijke  byeen- 
kompften  en  verzoek  van  buijten  vrienden,  zoheb  ik  in't  geheel  mijn  ooghmerk 
niet  konnen  bereijken,  nochte  op  die  quacftie  na  behooren  konnen,  en  derhalven 
ook  willen  denken:  evenwel  was  ik  tegen  defe  gewoonte  nu  gerefolveert  alleen 
ten  dcele  te  antwoorden,  dewijl  dezelve  vrienden  mij,  en  ik  haar , noch  voor 
eenige  daagen  meenen  bij  te  blijven,  zullende  op  morgen  cens  tzaamen  uitter  ftat 
gaan,  en  vooreerfi:  uwEdelheijt  te  bedanken  voor  de  moeijte  genoomen  in't  over- 
fchrijven  van  eenige  vande  principaalfre  zaaken  uit  de  Micrographia  van  Hook. 
Voorts  weet  ik  niet  dat  aan  mijn  befloote  microfcopia  die  conditie  by  uwEdelheijt 

Traduélion  : 

Dans  l'inftant  que  je  peniais  mettre  la  plume  fur  le  papier  pour  vous  répondre  à  la 
vôtre  du  10  courant,  je  reçus  votre  féconde  M,  dans  laquelle  vous  avez  bien  conjedturé 
en  grande  partie  la  caufe  de  mon  filence  jufqu'ici.  Car  comme  je  ne  laifle  pas  volontiers 
quelque  chofe  fans  réponfe,  j'avais  eu  l'intention  de  vous  écrire ,  fuivant  votre  défir,  fur 
quelques  obfervations  de  la  comète  nouvelle  ou  revenue,  et  d'y  ajouter  en  même  temps  ce 
que  j'aurais  pu  avoir  médité  fur  nos  différentes  folutions  de  la  qucfi:ion  que  vous  aviez 
propofée;  mais  ayant  été  empêché  jufqu'ici  par  des  réunions  joyeufes  et  des  vifites  d'amis 
de  la  campagne,  je  n'ai  pas  du  tout  pu  atteindre  mon  but,  ni  pu  convenablement  et  par 
fuite  aufii  voulu  penfer  fur  cette  queffion.  Pourtant  contre  cette  habitude  j'avais  réiblu 
maintenant  de  ne  répondre  qu'en  partie,  puifquc  ces  amis  et  moi  nous  pcnfons  refter  en- 
lemble  encore  quelques  jours ,  et  fortir  de  ville  demain  :  d'abord  je  vous  remercie  pour  la 
peine  que  vous  avez  prife  de  copier  quelques  chofes  principales  de  la  Micrographia  de 
Hooke.  Enfuite  je  ne  fâche  pas  que  la  condition,  que  vous  défirez,  manque  à  mes  microf- 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  J.  Hudde. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


gedefidereert,  manqueert,  gemerkt  men  'cobjeél  rontom  kan  draijen,  of  ten  waare, 
dat  in'c  geene  uwEdelheijc  heeft,  het  fchijfjc  daar'c  objeftopleijc,  wac  te  groot 
was,  en  alzo  door  een  ronde  keer  iiijc  't  gefigc  raakte,  twelk  makkelijk  is  te  lielpen. 
Men  kan  ook  zeer  ligt  noch  op  een  ander  manier  hier  in  voorzien. 

De  nieuwe  Comeec  heb  ik  voor  d'eerfte  maal  gezien  den  1 2  April  zondags 
morgens,  omtrent  a|-  uijr,  in't  achterhooft  van  Andromeda  ftrekkcnde  zijn  flaart 
tuflchen  die  in't  hooft  ende  die  indc  dije  en  knie  van  Pegafus,  en  met  defc  laatile 
omtrent  paralleel.  En  de  volgendc  dagen  is  hij  geobferveert  hier  't  Amfterdam 
met  een  graatboogh  afftaande 


1 3  April  's  morgens 

14  April  's  morgens 

15  omtrent 

16  omtrent 

omtrent  3  uuren. 

omtrent  3  uurcn. 

3è- 

34- 

van  die  inde  zijde  van 

van  die  inde  Slinker  voet 

Perfeus") 40:40' 

vanAndromcda3)22:45 

18:22 

van  die  inde las  van 

van  die   inde  dye 

Cafliopea  'f)  ..  .34:10' 

van  Pegafus  ^^  .  2 1 :5o' 
van  die  inde  fteert 

24:50 

27:54 

van  de  Noortfter  ..62:10' 

van  Swan'')  .  .  .50:40 
van  die  inde  zij  van 

52:45 

55:20 

Perfeus  =)....   — 

35:30 

33:50 

copes  fermés,  attendu  que  l'on  peut  tourner  l'objet;  à  moins  que,  dans  celui  que  vous 
avez,  le  petit  difque  qui  porte  l'objet  ne  fût  quelque  peu  trop  grand  et  par  conféquent 
difparût  de  la  vue,  en  faifant  un  tour  entier,  ce  qui  eft  facile  à  redreffer.  Encore  d'une 
autre  manière  on  peut  flicilemcnt  y  remédier. 

Je  vis  la  nouvelle  comète  pour  la  première  fois  le  la  avril,  dimanche  matin,à  a^heures 
environ,  dans  l'occiput  d'Andromède,  poulfant  la  queue  entre  les  étoiles  dans  la  tête  et 
celles  dans  la  cuiife  et  le  genou  dePégafe,  environ  parallèlement  à  cette  dernière  direc- 
tion. Et  les  jours  fuivants  elle  a  été  obfervée  ici  à  Amfterdam  avec  un  aftrolabe  comme 
diftante 


1 3  avril  le  matin 

14  avril  le  matin 

15  environ 

16  environ 

environ  3  heures. 

environ  3  heures. 

3i 

3| 

de    celle   dans  le  côté   de 

de  celle  dans  le  pied  gauche 

Perfeus  -) 40:40' 

d'Andromède  3). .  22:45' 

20: — 

18:22 

de  celle  dans  la  chaife 

de  celle  dans  la  cuiife 

de  Caffiopea'^) .  .  .  34:10' 

de  Pégafes) 21:50 

de  celle  danslaqueue 

24:50 

27:54 

de  l'étoile  polaire..  .62:10' 

du  Cygne*) 50:40 

de  celle  dans  le  côté 

52:45 

55:20 

de  Perfeus  =) — 

35:30 

33:50 

°)   oe  de  Persée. 
5)   /îdePcigase. 

3)    ■/  d'Andromède. 
*)    a  du  Cygne. 

■*)    (3  de  Cassiopée. 

CORRESPONDANCE.     1665. 


Zo  men  de  dampheffing  toc  meerder  perfeftie  hier  noch  bij  confidereert,  zo  zul- 
Icn  de  2  laatfte  obfervacies,  die  ik  zelfs  heb  helpen  doen,  ten  opfigt  van  het  inftru- 
menc,  vrij  net  werdcn  bevonden,  en  ook  aile  vier  van  uwEdclheijts  nict  veel  vcr- 
fchillcn.  de  gefonde  5  gulden  voor  de  marmore  fphaera  verfchoocen,  heb  ik  ook 
wel  ontfangen  en  bevonden.  Aen  Gietermaker,  gelyk  ook  aan  Dierk  Rembrants 
van  Nicrop  heb  ik  een  van  uwEdelheijts  gefonde  boekjens")  behandigt, het  3e 
wagt  na  een  daart  ook  wel  aan  befleet  zal  zijn.  Waar  ik  uv^^Edelheijt  weder  eeni- 
gen  dienfl:  kan  doen,  gelieft  niaar  te  gebieden,  als  zijnde 

Myn  Heer 

VEdelheijts  dienfl; willigen  dienaer 

I.    HUDDEN. 

Myn  Heer 
Myn  Heer  Christiaan  Huijgens 

VAN    ZUILICHEM. 

's  Gravenhage. 
pt. 


Si  pour  plus  de  perfeftion  on  a  égard  encore  à  la  rdfraclion,  on  trouvera  les  2  der- 
nières obfcrvations,  auxquelles  j'ai  participé  moi-même,  aflez  exaéies,  quant  à  l'in- 
ftrument,  et  toutes  les  quatre  ne  différeront  pas  beaucoup  des  vôtres.  J'ai  reçu  et 
trouvé  en  bon  ordre  les  5  florins  que  je  vous  avais  avancés  pour  la  fphère  de  mar- 
bre. J'ai  remis  un  des  livres-)  que  vous  m'avez  envoyés,  à  Gietermaker,  et  un  aufli 
à  Dirk  Rembrandtlz  van  Nicrop:  le  3"  attend  quelqu'un  chez  lequel  il  fera  également 
bien  placé.  Quand  je  pouiTai  vous  être  de  quelque  iervice,  veuillez  me  commander, 
comme  étant,  &c. 


'■)    C'est  rinstructioii  pour  les  pilotes,  dont  nous  nvons  parle  dans  la  Lettre  N°.  1290,  note  8. 


CORRESPONDANCE.     1 665.  33;: 


N°   1393. 

R.  F.  DE  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 

17    AVRIL     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  a  clé  publiée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  Bibliogr.  T.   1 7. 

Nobiliffime  Domine 

Jlla  ipfa  die  qua  nuper  ad  te  fcripfj  '),  relatum  cfl:  ad  me  riirfus  apparere  Conic- 
tam  vel  nouum  vel  eundem,  fed  folito  fplendidiorem,  in  Capice  Andromedae.  Vidj 
die  fequentj,  fed  (ob  incommodum  habitationis  meae  ficum)  non  ante  Auroram: 
cuius  luce  dilabentibus  flellis  vix  quidquam  obferuare  licuit.  Habuj  tum  obfer- 
uationes  aliquanto  a  Pacribus  Collegij  Anglicanj  -),  quas  s)  ad  te  mitto  fi  forte  vfui 
effe  poflînt;  a  quibus  etiani  accepi  Patrem  Ricciolum  morbo  impeditum  tota  ferè 
hyeme,  Cometae  obferuando  vacare  non  potuifTe.  Vale  Vir  praeftantiffime,  et 
quo  foies  afTedtu  profequere 

Tuj  obferuantiflimum 
Renatum  Franciscum  Slusium. 

Dabam  Leodicj  17  Aprilis  1665. 

Nobiliffimo  et  Clariflimo  Viro 
Domino  Christiano  Hugenio  de  Zulichem  &c. 
VI  A  la  Haye. 


')   Consultez  la  Lettre  1S!°.  1388. 

*)    C'est  dans  ce  Collège  Anglais  des  jésuites  que  Franciscus  Hall  professa  l'astronomie. 

3)   Voir  l'Appendice  N°.  1394. 


334  CORRESPONDANCE.     1665. 


N°    1394. 

R.    F.    DE    SlL'SE    à    ClIRISTIAAN    HUYGENS. 

[avril  1665]. 
appendice  au  No.   1393. 

La  pièce  se  trouve  à  Leideii ,  coll.  Iliiygeiis. 
Elle  a  été  puhliée  par  C.  le  Paige  dans  le  Bull,  di  BiMiogr.  T.  17. 

Alter  Cometa  confpeftus  Leodij  die  ii  Aprilis  1665  primum  obferuatus  fuit 
die  lia  hora  3a  matutina  iuxta  horologium.  videbatur  autem  acqualis  aut  potius 
maior  praecedente  certe  multo  lucidior. 

Diftabat  a  lucida  fuper  cathedra  Caffiopeae  ')  33.30'.  a  lucida  in  dextro  humero 
Pegafj  et  cruris  eduftione -)  12.14'.  Erat  igitur  in  capite  Andromedae  diftans  a 
lucida  illic  fitâ  circiter  3.45'  verfus  occidentem  declinans  nonnihil  ad  auftrum. 

1 2a  Aprilis  vifus  non  eft  propter  nubes. 

13a  circa  3i  iuxta  horologium  vifus  eft  imminutus  lumine  et  magnitudine  ob 
auroram,  diftans  ab  eadem  in  humero  Pegafj  19.41'  ab  eadem  in  Cathedra  31.53' 
erat  altitudo  huius  orientalis  |-  horâ  ante  obferuationem  32.30'.  Peruenerat  igitur 
Cometa  ad  humerum  Siniflrum  Andromedae  diftans  2°  ferc  ab  Auftraliore  duarum 
illic  fitarum  3)  verfus  auftrum  et  paululum  declinans  ad  occidentem. 

14  Aprilis  diftabat  ab  eadem  in  humero  Pegafi  22.15' ab  eadem  in  Cathedra 
Cafïïopeae  31.56'  erat  altitudo  orientalis  huius  34. 1 8'.  Peruenerat  igitur  Cometa 
ad  axillam  Andromedae,  diftans  circiter  2.15  verfus  ortum  declinando  nonnihil 
verfus  Auftrum  ab  auftraliore  duarum  in  humero  Siniftro  Andromedae. 

15a  Aprilis  diftabat  ab  eadem  in  humero  Pegafi  25.15'  ab  eadem  in  Caftiopea 
33  4'  eleuatio  arfturi  39.58'.  Erat  igitur  in  Pifce  boreo  immédiate  fub  auftraliore 
trianguli  in  illius  capite  '*). 

Haec  obferuatio  accurata  efle  non  potuit,  propter  refraftionem  erat  enim  Co- 
meta vicinus  horizontj,  nec  differri  propter  lucem  furgentis  aurorae. 

16.  confpeétus  eft  orirj  circa  3i  matutinam  fed  tenuj  lumine  ob  aurorae  lucem 
quâ  faftum  eft  vt  non  licuerit  obferuare  diftantiam  eiufdem  ab  alijs  ftellis. 


')    (9  de  Cassiopée.  ")    /?  de  Pégase. 

3)   Ces  deux  étoiles  sont  ô  et  e  d'Andromède,  dont  la  dernière  est  la  plus  australe. 

■>)    I  des  Poissons. 


CORRESPONDANCE.     1665.  335 


N°   1395. 

CoNSTANTYN  HuYGENS ,  père,  à  H.  L.  H.  De  Monmor. 
22  avril  1665. 

Une  copie  se  trouve  à  Amsterdam,  Académie  Royale  des  Sciences. 

A  M.  De  Montmor. 

Orange  22  Aprilis  1665. 

Monsieur 

Apres  toutes  les  bontez  dom  il  vous  a  pieu  m'obliger  durant  mon  fejour  à  Pa- 
ris la  dernière  ')  que  vous  auez  voulu  me  faire  feruir  de  propemticon  à  la  veille 
de  mon  départ,  m'a  efté  fi  auantageufe  que  je  ne  puis  m'enipefcher  devons  rendre 
tefmoignage  et  de  fon  effedl  et  du  rclTentiment  que  j'en  conferue  parmi  tant  d'au- 
tres obligations  dont  je  vous  rcfte  redeuable.  Ces  bons  Pères  Jefuites,  Monfieur , 
ont  bien  faiftveoir  ce  que  vault  l'autorité  de  vos  recommandations  en  leur  endroit, 
confcius  meae  mihi  tenuitatis  je  n'aij  point  eu  de  peine  à  conclurrc  d'où  m'efi: 
venu  ce  doux  et  bénins  acceuil  dont  ils  m'ont  voulu  gratifier.  l'avoue  monfieur, 
que  je  releue  tout  de  vous  et  vous  en  rends  icij  en  partie  les  tres-humbles  grâces, 
que  je  ne  cefleraij  jamais  de  vous  en  debuoir.  Ces  excellens  perfiannages  m'ont 
communiqué  libéralement  un  nombre  de  beaux  defl^eins  qu'ils  font  à  la  veille  de 
donner  à  l'utilité  du  publique,  fans  doubte  TAflronomia  Cometarum  -)  du  Père 
Saint  Rigaut  fera  quelque  chofe  de  fort  beau,  et  fon  Afl:rolabe  Cometique,  dont 
j'aij  veu  la  prattique  d'un  ufage  clair  et  facile.  Mais  fi  les  Tenailles  du  Père  de 
Châles  reufciflnsnt,  nos  lunettiers  fe  verront  bien  foulagez  de  peine,  puis  qu'il 
n'en  faudra  guère  dauantage  pour  un  grand  Telefcope,  que  pour  deux  petites 
GaufFres.  Je  n'ofe  pas  entamer  les  éloges  des  Pères  Bertct  et  Menefl:ricr.  fi  je 
debuois  me  fatiffaire  je  n'en  fortiroij  jamais.  Il  refl:e  Monfieur,  que  vous  preniez 
la  peine  d'eftre  leur  Ipyoêtùoy.ri^g.  car  certes  ils  font  très  capables  en  leur  efpece 
de  produire  des  chofes  inouïes,  qui  font  les  importantes.  Auprès  du  merveilleux 
Monfieur  Ceruiere  s)  j'aij  pafTé  aggreablement  une  apres-difnee.  11  faut  avouer  que 
c'efl:  un  efprit  abondant  en  variété  de  belles  penfées  et  qui  en  tout  ce  qui  cil  fai- 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1355. 
-)   II  est  douteux  si  cet  ouvrage 

F.  de  Saint  Rigaud  Aftronomia  Cometarum. 

a  vu  le  jour 
3)    Le  cabinet  de  Nicolas  GroUier  de  Servières  contenait  des  macliincs  construites  par  lui. 

Consultez  la  Lettre  N°.  801. 


336  CORRESPONDANCE.    1665. 


fable,  ne  crouue  rien  de  difficile  à  fa  conception.  Ses  ouurages  du  Tour  font 
cxcellens  h  mcrueille.  et  faut  bien  que  la  machine  qu'il  y  emploije  le  foit  auffi.  l'en 
aij  admiré  le  peu  de  volume.  Il  a  au  reftc  des  tours  de  baflon  diuertiiïans,  que  les 
Pères  Jefuites  reconnoiffent  bien  eftre  tels,  mais  fans  en  comprendre  les  mijfteres 
qui  font  fubtils  puis  qu'ils  abufent  des  fpcélateurs  fi  efclairez.  l'aij  enuoije  des 
relations  de  tout  ce  que  j'en  aij  pu  retenir  à  mon  Archimede.  et  voudrois  pour  bien 
de  l'argent  qu'il  puft  paffer  deux  jours  en  ce  furprenant  Cabinet. 

le  retourne  Monfieur  à  vous  rendre  grâces  de  la  faueur  qui  m'a  procuré  la 
veuë  de  tant  de  belles  chofes  et  vous  offre  au  réciproque  tout  ce  qui  eil  capable 
en  moij  de  vous  faire  connoiftre  à  combien  je  repute  l'honneur  de  voftre  amitié, 
et  avec  combien  de  paffion  je  fuis 

J'ay  trouué  le  pauure  Monfieur  de  Monconis  4)  bien  bas.  enflé  d'hydropifie 
(fans  foif)  ufque  ad  inguina,  et  d'ailleurs  pulmonique  au  dernier  point.  C'eft 
grand  domage.  Cela  ne  peut  gueres  durer.  Je  penfe  luij  auoir  dit  le  dernier 
Adieu.  Il  pofiede  un  Microfcope  d'Aufbourg,  excellent  et  poli  en  fon  efpece 
comme  le  Telefcope  de  Monfieur  le  Cardinal  Antoine  ')•  H  a  courte  5.  piflioles.  fi 
je  n'en  auoij  que  6.  au  monde,  je  n'en  garderois  qu'une,  pour  auoir  une  fi  noble 
machine  en  mon  pouuoir,  et  tafcheraij  d'en  venir  à  bout. 


N=   ispd. 

CONSTANTYN    HuYGENS ,    frère,    à    LODEWIJK    HUYGENS. 
23    AVRIL    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Hiiygens. 

A  la  Haye  le  23  Avril.   1665. 

Je  viens  de  receuoir  vofl:re  dernière  du  19  de  ce  mois,  et  vous  envoyé  celle 
que  nous  receumes  hier  dal  Signor  Padre  qui  vous  apprendra  le  fucces  de  fon 
voyage. 

Que  vous  ne  pouvez  point  tirer  de  l'argent  de  van  Gendercn  cela  va  fort  mal. 


'^)    Balthasar  de  Monconys  mourut  le  28  avril  1665. 
5)    Antoine  III  Barberiui. 


CORRESPONDANCE.     1665.  337 


dans  vos  précédentes  il  y  a  qu'il  vous  en  avoit  promis  incontinent  après  les 
fefles  ')• 

Il  euft  mieux  valu  d'attendre  qu'on  en  euft,  avant  que  de  commencer  nos  bafli- 
ments  dans  ce  malheureux  Zuilichem;  car  d'en  envoyer  d'icy  ou  Ion  en  a  bon 
befoin  dans  la  conjoncture  prefente  des  affaires,  c'efl:  à  quoy  je  croy  qu'il  Signor 
Padre  fe  refouldra  fort  lentement  par  ce  que  dans  de  fes  précédentes  il  en  a  tef- 
moigné  grande  auerfion,  quand  l'année  paiïee  il  fut  queftion  auffi  de  baftir ,  me 
commandant  de  vous  en  donner  advis.  Il  en  ufera  comme  il  luy  plaira ,  mihi  ob- 
fequij  gloria  reliéla  efl:. 

Je  croyois  que  Tiaenbroer  -)  vous  auoit  defja  mandé  par  le  pafTé  que  la  der- 
nière fois  qu'il  fut  a  Amfterdam  s)  il  ne  s'arrefta  point  a  Haerlem  eftant  allé  et 
venu  par  le  Chariot  de  porte  et  par  confequent  ne  vit  point  Monfieur  Scoey- 
mans  4),  quand  il  en  auroit  pris  la  peine ,  il  n'en  eufl:  valu  que  mieux. 

11  parle  d'aller  faire  un  tour  jufqu'a  Texel  pour  y  voir  noftre  flotte  laquelle 
y  efl:  pour  la  plus  grande  partie.  Monfieur  de  Wit  et  les  autres  députés  s)  partirent 
lundy  pafl"é  pour  en  préfixer  la  fortie,  mais  on  dit  qu'il  y  a  encore  faulte  de  mate- 
lots. On  dit  que  demain  l'Admirai  *)  part  d'icy  eflant  remis  de  fes  gouttes. 

Auanthier  deux  Capers  Anglois  prirent  un  Hoecker  icy  a  l'embouchure  de  la 
Meufe  ;  mais  leur  grande  flotte  ne  paroifl:  encore  pas ,  bien  qu'on  ait  advis  qu'elle 


')    La  fête  de  Pâques  avait  eu  lieu  le  5  avril  1665. 

°)   Tiaenbroer  est  le  nom  familier  du  frère  Christiaan.       2)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 356. 
*)   Probablement:  Balthazar  Coymans,  né  à  Dordrecht  le  15  mars  1618,  enterré  à  Haarlem  le 
25  novembre  1690,  échevin  et  conseiller  à  Haarlem,  seigneur  de  Streefkerlc  et  Nieuw-Lek- 
kerland,  chevalier  de  St.  Michel.  Il  épousa  Anna  Prins  et,  en  secondes  noces  le  25  juin  1652, 
Maria  Herrewijii. 
5)  Ces  „gevolmachtigden"  (députés  plénipotentiaires)  furent  les  suivants: 

^)  Bonifacius  van  Vrijberghen ,  fils  de  Marinus  de  Boot  van  Vrijbergben.  Il  épousa  Elisa- 
beth van  der  Haer,  et  fut  membre  de  plusieurs  „Generaliteits-Collegien". 
/;)  Gijsbrecht  van  der  Hoolck  naquit  à  Utrecht  vers  1600  et  mourut  le  25  septembre  1680. 
En  1630  il  devint  échevin  d'Utrecht,  et  plus  tard  huit  fois  bourgmestre  de  cette  ville. 
En  1644  il  entra  dans  les  Etats-généraux,  où  il  eut  une  grande  influence  politique.  Il 
épousa  Anna  van  Aalst,  veuve  du  gouverneur  des  Indes  Orientales  Anthony  van  Diemen 
et  de  Constant,  directeur  de  la  Compagnie  en  Perse, 
c)  AUardus  Kann  naquit  en  1627  à  Leeuwarden,  où  il  mourut  en  1679.  Il  étudia  la  juris- 
prudence à  Leiden  et  se  fixa  comme  avocat  à  Leeuwarden  en  1639;  en  1659  il  devint 
procureur  général  auprès  de  la  cour  de  Frise.  Il  épousa  Rinskia  Faber,  veuve  de  Eisonius 
Solcama. 
d')  Tjardo  Gerlacius  naquit  à  Groningue  en  1628.  Il  étudia  la  jurisprudence  à  Leiden,  et 
fut  souvent  chargé  de  missions  diplomatiques. 
'')    Il  s'agit  ici  de  Jacob  Baron  van  Wassenaer,  qui  périt  dans  cette  expédition^  voir  la  Lettre 
N°.  196,  note  12.  On  lui  avait  donné  le  titre  exceptionnel  de  lieutenant-général-amiral,  en 
lui  subordonnant  les  trois  lieutenants-amiraux  : 

Egbert  Meeuwszoon  Kortenaer,  Michiel  Adriaanszoon  de  Ruyter,  Jan  Kornelisz.  Meppel. 

Œuvres.  T.  V.  43 


338  CORRESPONDANCE.     1665. 


eft  en  mer  depuis  dix  ou  douze  jours.  Le  cadet  de  la  maifon  de  Monix  ^)  (com- 
ment faut  il  l'appeller  le  Chevalier  ou  l'Abbé?)  a  pris  la  peine  de  defloger  d'icy 
ayant  eu  advis  que  fon  compagnon  ^)  a  qui  il  auoit  aidé  a  faire  de  la  monnoye  qui 
ne  fouffroit  pas  la  Couppelle  auoit  elle  mis  prifonnier  a  Delft,  ou  il  pafleramal  fon 
temps,  la  mère  de  ce  compagnon  aufli  complice  du  négoce  s'eit  pendue  elle  mefme. 

Comment  faites  vous  du  poil  de  nos  Hamadryades.  eft  ce  que  j'en  auray  bien  toft 
pour  une  Coeffure  ? 

Je  ne  fcay  de  quels  papiers  du  Monnickclant ,  vous  me  parlez  il  ne  m'en  fou- 
vient  pas  et  il  n'y  en  a  rien  dans  vos  Lettres. 

Les  outils  pour  le  jardinage  vous  feront  envoyez  au  premier  jour. 


N=   1397-     .. 

A.  AuzouT  à  Christiaan  Huygens. 

23    AVRIL     1665. 

La  lettre  se  trouve  a  Le'uieii ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  aux  Nos.  1357  et  1391. 

Je  vous  remercie  Monfieur  de  vos  obferuations  ie  nay  commence  les  miennes 
que  du  12  nonplus  et  les  trouue  affes  conformes  aux  vôtres.  Jay  hazardê  vue 
Ephemeride  ')  parce  que  nos  amis  exigeant  cela  de  moy  et  craignant  de  ne  pas 
reuffir  auec  trois  ou  quatre  obferuations  fi  proches  a  caufe  que  le  Comète  ncft  pas 
vifte  iay  voulu  me  diriger  par  quelques  vnes  du  mois  de  mars  qui  mont  vn  peu 


')    II  y  avait  à  la  Haye  deux  frères  peintres  Mooiiinx  : 

^)  Pieter  Mooniiix;  il  alla  à  Rome,  où  i)  entra  au  service  du  Pape,  et  mourut  daps  cette 

ville. 
b)  Cornelis  Mooninx,  né  à  la  Haye  en  1623,  fonda  avec  son  frère  la  „Confrérie"  de  Pein- 
ture à  la  Haye  en  1658.  Il  épousa  la  sœur  du  célèbre  peintre  Gérard  Ter  Borgh.  Tombé 
dans  un  état  de  détresse,  il  fut  secouru  par  un  de  ses  amis,  Jan  Rutgersz.  Crom.  Il  s'en- 
fuit à  cause  de  l'affaire  défausse  monnaie,  dont  il  est  question  dans  la  lettre;  après  son 
retour,  il  mourut,  en  novembre  1666. 
^)  Jan  Rutgersz.   Crom  était  peintre  et  fut  convaincu,  en  1665,  de  fabrication  de  fausse 
monnaie. 


')    L'Ephemeride  du  nouveau  Comète.  Fait  à  Paris  le  6  avril.  A  Paris,  chez  Jean  Cusson.  Rue 
Jacques  à  l'Image  de  St.  Jean  Baptiste,  mdclxv.  Avec  Privilège  du  Roy.  in-4°. 


CORRESPONDANCE.     1 665.  339 


égare,  ou  le  chemin  du  Comète  neft  pas  régulier,  pour  moy  depuis  le  i2iene 
trouue  point  quil  deuiene  vn  grand  cercle,  mais  il  décline  vers  le  midy,  ie  ne  fcay 
fi  vous  trouueres  la  mefme  chofe.  l'Jncertitude  des  obferuations  me  fait  douter  du 
temps  de  mon  Périgée  et  du  plus  grand  mouuement ,  mais  iay  pris  aïïès  de  précau- 
tions pour  mériter  que  Ion  raexcufe  quand  ie  me  ferois  trompé  et  il  eft  toufiours 
bon  de  donner  vne  notion  groflîere  dun  Comète  le  plufloft  qu'on  le  peut  puifqu'on 
ne  peut  pas  eftre  long  temps  trompé  fil  nefl;  pas  conforme  aux  obferuations.  Jay 
marqué  Iheure  quil  fe  leuera  par  auant  afin  qu'on  fe  preparafl:  pour  lobferuer ,  ie 
vous  enuoie  enfin  la  lettre  de  Campani  et  mes  remarques  -^,  iy  ay  jnferé  un  ex- 
trait de  fa  dernière  lettre  ^')  mais  fi  vous  nen  êtes  pas  content  je  vous  la  feray  copier 
entière.  Jen  ay  mis  vn  exemplaire  dans  votre  paquet  que  vous  mobligeres  de  faire 
tenir  a  Monfieur  Heuelius  aiant  cru  que  vous  en  trouueres  plus  de  commodités  en 
Hollande  qujcy.  ien  aurois  voulu  mettre  vn  pour  Monfieur  Voffius  mais  le  port 
auroit  trop  coûté,  fil  eft  curieux  de  le  voir  vous  luy  pourrez  faire  voir  le  votre. 
Monfieur  Petit  na  pas  encore  acheué  fon  traite  4^.  il  fera  grand  quand  nous  le  ver- 
rons et  ce  dernier  comète  le  retardera  encore,  il  eft  allé  auiourdhuy  a  Sainte  Clou 
trouuer  Monfieur  ■')  qui  la  mandé  pour  luy  faire  voir  fes  lunetes.  il  en  a  porte  vne 
de  fix  pies  et  vne  plus  longue,  ie  ne  fcay  fil  y  palTcra  la  nuit  ou  fil  reuiendra  des  ce 
foir ,  peut  eftre  fil  vous  écrit  quil  vous  mandera  ce  quil  aura  fait,  joubliois  de  vous 
dire  que  iay  receu  la  votre  ")  dont  vous  eties  en  peine.  Vous  verres  que  je  traite 
bien  le  Père  Fabri  mais  depuis  que  iay  jmprimé  on  ma  fait  voir  des  Dialogues  '') 
quil  a  faits  depuis  peu  contre  Copernic  mais  ie  croy  quil  voudroit  bien  quelque 
mine  quil  fafle  qu'on  le  refutaft  et  qu'on  luy  jnipofaft  pour  pénitence  fil  en  meri- 
toit  detre  de  lopinion  de  Copernic,  il  a  repondu  aux  deux  Argumens  de  Riccioli 
dont  ie  parle  et  il  eft  aufiy  aife  de  repondre  au  fien.  ceft  quil  veut  auec  Galilée  que 
llnegalite  du  mouuement  de  la  terre  deuroit  faire  vn  effet  fur  la  mer  et  il  montre 
que  cet  effet  narriue  point,  puis  il  trouue  vne  grande  jrregularitê  (jnegalité)  au 
mouuement  des  deux  parties  de  la  terre,  lune  qui  eft  a  midy  &  lautre  a  minuit  a 
caufe  de  la  Rouletz  mais  il  ne  fonge  pas  que  la  terre  fait  vne  rouletz  circulaire 


-)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1346,110103. 

•')  L'extrait  de  cette  lettre  de  M.  Campani  à  l'Abbé  Charles  a  été  reproduit  par  Auzout  dans 
la  „Lettre  à  Monsieur  l'Abbé  Charles"  (voir  la  Lettre  N°.  1346,  note  3).  Il  en  cite  des  pas- 
sages ,  à  commencer  de  la  page  33. 

"*)   Sa  «Dissertation  sur  la  Nature  des  Comètes".  Voir  la  Lettre  N°.  1 3 1  6 ,  note  4. 

5)   Philippe  d'Orléans. 

"5)    Il  s'agit  de  la  Lettre  N°.  1357. 

7)  H.  Fabri  Dialogi  Phyfici  in  quibus  de  motu  Terre  difputatur,  marini  Aeftiis  nova  caufa 
proponitur  nec  non  aquarum  et  Mercurii  fupra  libellam  elevatio  exaniinatur,  Lugduni  apud 
Chriftophorum  Fourmy,  1665.  in-4°. 


34°  CORRESPONDANCE.    1665. 

tilongec  et  que  félon  vous  et  moy  la  proportion  du  mouuement  annuel  eft  fi  grande 
a  proportion  du  mouuement  diurne  que  cela  neft  pas  fenfible  et  mefme  félon  luy 
qui  éloigne  ce  me  femble  le  Soleil  de  2000  diamètres  ou  demidiametres  le  mouue- 
ment annuel  fcroit  au  mouuement  diurne  enuiron  comme  1 1  a  i  ou  1 1  a  2.  fiie 
ne  me  trompe  et  ainfi  la  raifon  du  mouuement  du  point  de  minuit  feroit  a  celuy  du 
point  de  midy  comme  12  a  1 1  ou  comme  13  a  1 1.  Je  ne  fcay  fi  vous  mentendres 
bien  mais  ie  nay  pas  le  loifir  de  mexpliquer  dauantagc,  ny  detre  plus  long,  ie  vous 
diray  feulement  que  le  Graueur  a  enfonfe  langle  que  fait  lombre  de  Saturne  qui 
eft  langle  de  contingence  fi  auant  que  ie  nay  pu  le  faire  effacer  quoyquil  ne  foit 
pas  bien  parceque  cela  deuoit  fe  terminer  en  rond  et  non  pas  en  pointe  mais  il  nj- 
a  pas  de  remède.  Je  fuis  Monfieur  votre  très  Obeifîant  feruiteur 

A 

A  paris  ce  Jeudy  23  Auril  166$. 

Je  fus  hier  ches  Monfieur  van  beuningue  qui  me  promit  que  dans  cinq  jours  il 
partiront  vn  de  fes  hommes  qui  vous  porteroit  ma  lettre  et  celle  pour  Heuelius.  ie 
viens  daprendre  que  Monfieur  Petit  etoit  reuenu  hier  et  quil  etoit  parfaitement 
fatiffait  de  fa  cour  auprès  de  Monfieur  et  de  Madame  **). 


N=   1398. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 
24  AVRIL  1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Le'iden  ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  an  No,  1361."    Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1408. 

Monsieur 

je  vous  efcris  auec  quelque  neceffité  mais  je  m'en  ferois  peut  eftre  abftenu  pour 
ne  troubler  pas  vos  fpeculations  fublimes  s'il  eftoit  auffi  facile  de  fe  pafTer  de  vous 
entretenir  quelques  fois  que  de  conneftre  qu'il  feroit  fouuent  à  propos  de  ne  le  pas 
faire.  l'ay  appris  auec  defplaifir  la  maladie  que  vous  a  caufée  le  voyage  d'Ani- 


**)   „Madame"  est  la  princesse  Harriet  Anne. 


CORRESPONDANCE.     1665.  34 1 


fterdam  ')  pendant  vos  glaces  mais  beaucoup  plus,  puifque  vous  en  aués  efté  fitoft 
deliuré ,  Ihumeur  interefTée  de  ceux  a  qui  la  merueille  de  la  Science  des  Longi- 
tudes a  pluftofl:  donné  de  la  jaloufie  que  de  la  joye  par  ce  quelle  deuoit  élire  pro- 
fitable au  genre  humain  auffi  bien  qu'a  eux.  Cette  injuftice  pourra  bien  allentir  les 
auantages  de  la  fortune  qui  vous  en  deuoient  reuenir  mais  non  pas  diminuer  rien 
de  la  gloire  qui  accompagnera  voftre  Nom  dans  le  long  cours  des  Siècles  ni  des 
éloges  que  la  plus  faine  partie  de  vos  Compatriotes  et  toutes  les  Nations  prefen- 
tes  et  a  uenir  vous  en  offriront.  le  vous  fuis  bien  obligé  de  la  confideration  ou 
vous  aués  eue  la  propofition  =)  que  je  vous  ay  faitte  du  Sieur  Thuret  et  de  la  préfé- 
rence que  vous  luy  voulés  bien  donner  fur  les  autres  Horlogeurs  pour  la  diftribu- 
tion  de  vos  Pendules  de  Mer.  Ce  neft  pas  que  laffedlion  que  j'ay  pour  luy  ait  eu 
aucune  part  au  tefmoignage  que  je  vous  ay  rendu  de  fon  mérite  et  de  fa  fidélité 
car  quoy  que  je  fois  bien  aife  que  ce  bonheur  luy  arriue,  je  me  fuis  pourtant  moins 
chargé  de  vous  propofer  fon  defir  pour  l'amour  de  luy  que  pour  l'amour  de  vous, 
que  j'ay  creu  qui  fériés  incomparablement  mieux  ferui  et  auec  plus  de  capacité 
que  par  aucun  autre.  le  l'ay  mandé  et  fans  luy  defcouurir  tout  le  pouuoir  que 
vous  m'aués  confié,  afin  de  faire  la  chofe  auec  plus  de  dignité  pour  vous  et  la  luy 
faire  valoir  dauantage,  je  l'ay  neantmoins  afiiiré  que  voftre  inclination  alloit  plus 
a  luy  qu'a  pas  vn  de  fa  profeffion  dans  la  créance  qu'il  facquittcroit  mieux  et  plus 
fidellement  des  conditions  que  vous  appoferiés  au  Traitté  quand  il  les  auroit  vue 
fois  acceptées.  A  quoy  il  a  refpondu  à  fouhait,  offrant  de  les  receuoir  telles  que 
vous  voudriés;  quoy  qu'il  m'ait  fait  paroiftre  quil  euft  defiré  qu'elles  fu firent  pluf- 
tofl  de  vous  rendre  vn  cerîum  qtiid  de  chaque  Horloge  vendue  que  d'en  faire  vn 
forfait  c'efi:  a  dire  que  de  vous  fournir  vue  fois  payer  vue  fomme  conuenuë  qui  le 
defchargeroit  de  tout,  ce  que  vous  pourries  prétendre  en  luy  tranfportant  voftre 
droit.  Si  vous  continués  a  le  regarder  fauorablement  pour  cela  il  faudroit  m'en- 
uoyer  vue  Procuration  en  blanc,  pour  contrafter  auec  luy  en  voftre  nom,  fuyuant 
les  conditions  bien  diftinéles  que  vous  y  infererés;  et  me  laifTer  le  foin  du  refte, 
cette  Procuration  en  la  meilleure  forme  qui  fc  pourra  fignée  de  vous  et  de  vos 
Tabellions  félon  Ivfage  de  vos  quartiers,  et  il  n'y  faudra  pas  obmettre  le  tranfport 
du  Priuilege.  l'en  vferay  comme  jay  fait  en  tout  ce  qui  concerne  voftre  bien. 

lay  eu  bien  de  la  joye  que  vous  ayés  approuué  mon  procédé  s)  dans  la  publication 
de  ce  que  vous  auiés  obferué  touchant  l'égalité  du  mouuement  de  vos  deux  Pendu- 
les. Cette  mefprife  fi  excufable  vous  eft  tournée  à  louange  par  la  candeur  philo- 
fophique  auec  laquelle  vous  l'aués  auoiiée  et  voftre  aftion  en  cela  a  paru  a  tout  le 
monde  dautant  plus  louable  que  fi  vous  n'auiés  pas  defcouuert  vous  mefme  la 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1356.  -)    Consultez  la  Lettre  N°.  1352. 

3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1370. 


342  CORRESPONDANCE.    1665. 


mefprife,  le  jugement  que  vous  auiés  fait  d'abord  de  voftre  Obferuation  eufl:  pafTé 
auprès  de  chacun  pour  folide  et  pour  certain.  l'Extrait  de  la  lettre  '*)  de  Monfieur 
de  Moray  que  vous  m'aués  enuoye  qui  nous  apprend  que  pendant  tout  ce  long 
voyage  du  Capitaine  Holmes  la  roiiille  na  aucunement  accueilli  vos  Horloges, 
m'a  infiniment  pieu  et  a  nos  Amis  a  qui  je  l'ay  fait  voir.  II  cuft  efté  a  fouhaiter  que 
ce  Capitaine  fe  fuft  donne  le  foin  de  mettre  fon  lournal  entre  les  mains  de  voftre 
Ami  5)  comme  auoit  fait  l'autre''^  de  fon  Voyage  en  Portugal.  le  ne  fuis  point  d'auis 
que  vous  vous  expofiés  aux  hazards  de  la  mer  '')  pour  en  faire  vous  mefme  l'ef- 
preuue  qui  n'a  que  trop  cfte  faitte  par  Ivn  et  par  l'autre.  le  vous  prie  d'aftlirer 
Monfieur  voftre  Frère  ^)  de  la  continuation  de  mon  cftime  et  vous  de  me  croire 
toufjours  paflîonnement 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiftant  feruiteur 
Chapelain. 


De  Paris  ce  24  Auril  166$. 


W   1399- 

[M.  Thevenot]  h  Christiaan  Huvgens. 

24    AVRIL    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lciden,  coll.  Iluygens. 
Elle  est  la  réponse  an  No.  1317.     Chr.  Iluygens  y  répondit  par  le  No.  1406. 

A  Paris  le  24  Auril. 

le  fuis  affeuré  dauoir  le  traité  ')  de  Roberual  que  ie  vous  ay  promis  et  cependant 
le  ne  le  trouue  point,  l'attens  que  le  frère  de  feu  Monfieur  Milon  foit  a  paris 


+)    Consultez  la  Lettre  N°.  1353.  ■    5)   R.  Moray. 

*)   Ici  Chapelain  se  trompe,  c'était  le  même  capitaine  Holmes  qui  fit  les  deux  voyages.  Con- 
sultez sur  le  journal  du  voyage  fait  en  Portugal  la  pièce  N°.  1 174. 
")   Consultez,  sur  cette  intention  de  Chr.  Iluygens,  la  Lettre  N°.  1362. 
^)   Lodewijk  Huygens. 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  13 17,  notes  4  et  5. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


pour  le  faire  copier  fur  le  Manufcrit  quil  en  a.  lay  bien  de  la  confufion  de  ce  que 
vous  le  receures  fi  tard  mais  encores  vaut  il  mieux  la  confefTer  que  d'augmenter 
la  faute  par  le  filence. 

Lors  que  Monfieur  Auzout  eut  fait  fon  Ephemeride  =')  il  voulut  que  Ion  écrivit 
la  penfée  que  Ion  en  auoit  a  caufe  que  de  fon  coflé  il  faifoit  le  même,  dans  mon 
billet  le  marquay  que  lopinion  de  Kepler  fembloit  la  plus  vrayfemblable  mais  que 
Je  ne  croyois  pas  auec  celle  que  Ion  peut  faire  dephemeride  dvnc  comète  fur  trois 
obferuations  des  premiers  Jours  comme  il  difoit  auoir  fait  la  fiene.  vous  me  filles 
Ihonneur  fept  ou  huit  jours  après  de  mecrire  voftre  fentiraent.  Je  ne  luy  commu- 
niquay  point  vos  déterminations  fur  la  difiiance  &  a  caufe  quil  me  dit  quil  nauoit 
pas  encore  rien  darrefl:é  fur  ces  points  et  que  vous  me  prefcriuics  de  ne  luy  point 
monfirrer  cette  partie  de  voflire  lettre  qui!  ne  s'explique  en  mefme  temps ,  il  nous 
dit  ce  quil  en  penfoit.  il  ne  croit  pas  maintenant  que  fa  Méthode  foit  generalle  et 
trouue  quelle  ne  luy  reuflît  pas  dans  cette  comète  quoyquil  en  ait  donné  vne 
ephemeride. 

Nous  auons  pris  Toccafion  du  froid  des  mois  pafîes  et  nous  nous  fommes  apli- 
ques  a  faire  des  anatomies  et  a  examiner  la  Génération  des  animaux.  Jefpere  vous 
en  enuoier  bien  tôt  quelque  chofe. 

Jattens  que  le  pendule  pour  Monfieur  de  Carcaui  3)  foit  arriué  et  auïïy  de  fcauoir 
de  vous  Monfieur  fi  vous  aues  écrit  en  francois  le  difcours'^)  de  la  manière  dont  on 
fen  doit  feruir.  Car  autrement  fi  je  croiois  que  cela  fut  de  vofl:re  feruice  et  que 
vous  fuflies  bien  aife  que  la  chofe  fe  publie  icy  le  prenderois  le  foin  de  la  tra- 
duélion  toufiours  le  vous  remercie  de  lexemplaire  que  vous  m'en  auez  enuoié  et 
ce  que  vous  auez  marqué  a  Monfieur  Chapelain  de  l'auerfion  s)  que  quelques  vus 
ont  pour  les  longitudes  doit  eftre  vne  nouuelle  raifon  de  les  faire  aimer  des  autres, 
nous  fommes  icy  perfuades  la  deifus  comme  vous  le  pouues  fouhaiter.  foies  le 
Monfieur  que  vous  n'auez  perfonne  qui  finterefl"e  plus  dans  tout  ce  qui  vous 
touche  que  moy  ny  qui  vous  foit  plus  deuoué. 

Laffaire  de  noftre  Académie  '')  nefl:  pas  fi  defefperee  que  nos  academiftes  le 
croient. 

Pour 
Monfieur  Chr.  Hugens. 


-)   L'ouvrage  cité  dansla  Lettre  N°.  1310,  note  I.  ^^   Consultez  la  Lettre  N^.  1358. 

•*)    Sur  cette  Instruftion  pour  les  pilotes ,  consultez  la  Lettre  N°.  1 290. 
5)    Peut-être  dans  la  Lettre  N°.  1361.  Consultez  la  Lettre  N°.  1356. 

*)   L'établissement  de  l'Académie  des  Sciences.  C'est  chez  M.  Thevenot  que  s'assemblaient 
alors  les  savants  de  Paris. 


344  CORRESPONDANCE.    1665. 


N°    1400. 

R.  MoRAY  h  Christiaan  Huygens. 
30  avril   1665. 

La  lettre  se  trotire  à  l.eiâen,  cnll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1385.       Chr.  Huygens  y  répondit  le  \~  juillet  1665')- 

A  Whitehall  ce  20.  Auril   1665. 
Monsieur 

Ce  mot  nefl:  que  pour  vous  dire  1.  ou  3.  petites  chofes.  J'ay  donné  a  ce  porteur 
Monfieur  Boreel  le  traitté  que  Monfieur  Boile  à  fait  -)  fur  le  froid ,  pour  vous  le 
prefenter.  J'auois  enuie  auffi  de  luy  donner  le  trouble  de  vous  apporter  un  ther- 
momètre qui  eft  tout  fait,  feulement  Je  crains  qu'il  ne  fera  pas  emboetté  aflez  à 
temps  dans  la  cafTette  pour  le  luy  donner  deuant  que  fes  bardes  foyent  empacque- 
tees.  Je  tafcheray  pourtant  de  le  faire.  Monfieur  Dauidfon  me  mande  qu'il  fera 
difficile  de  m'enuoyer  l'Horologe  ^')  par  la  voye  qu'il  feftoit  propofé  de  peur  qu'il 
ne  font  *)  gafté.  C'eil  pourquoy  Je  prieray  Monfieur  Boreel  de  me  faire  la  faneur 
de  fen  vouloir  charger  à  fon  retour  et  Monfieur  Dauidfon  en  payera  ce  que  vous 
luy  ordonnerez.  Mais  fi  d'auanture  il  part  demain  fans  que  Je  le  voye ,  parlez 
luy  en  de  ma  part,  et  en  reuenche  chargez  de  vos  commandemens 

Monsieur 

Voltre  trefhumble  et  trefobeiflant  feruiteur 

R.    MORAY. 

Monfieur  Holmes  ne  m'a  point  encore  tenu  parole  et  cela  retarde  l'impreflion 
des  Inllruftions  pour  les  pilotes  &c. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
A  la  Haye. 


')    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  R.  Moray. 
-)   R.  Boyle.  New  Experiments  and  Observations  upon  Cold.  1665. 

3)  L'horloge  de  nouvelle  invention  que  Chr.  Huygens  avait  promise  à  R.  Moray  dans  la 
Lettre  N°.  1301.  Consultez,  sur  le  retardement  de  l'envoi  de  cette  horloge,  les  Lettres 
Nos.  1318,  1325,  1326,  1345,  1362  et  1386. 

4)  Lisez:  foit. 


CORRESPONDANCE.    1 665.  345 

N°   1401. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

I    MAI    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1385.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  141 1. 

A  Whitehall  ce  21.  Auril   1665. 
Monsieur 

Hier  je  vous  efcriuis  ')  deux  mo:s  qui  vous  feront  rendus  par  Monfieur  Boreel. 
Je  n'eflois  pas  afTeuré  alors,  que  J'aurois,  afTez  à  temps,  le  Thermomètre  pour 
luy  donner.  Je  l'ay  eu  ce  matin,  et  l'ay  enuoyé  a  fon  logis  deuant  9.  heures,  et  Je 
ne  doubte  pas  qu'il  ne  le  vous  apporte  en  bon  eftat,  il  eft  fi  bien  emboetté.  L'ope- 
rateur -)  de  noftre  Société  qui  l'a  fait  dit  qu'il  efl:  fort  bon;  c'elt  adiré  bien  délicat, 
et  bien  adiufté  aux  degrez  du  froid  et  du  chaud,  lors  que  la  liqueur  eft  au  nul  O 
c'efl:  là  le  degré  du  froid  qui  fe  fent  dans  de  l'eau  lors  que  la  fuperficie  en  efi:  con- 
gelée en  glace ,  et  en  defcendant,  les  degrez  du  froid  s'augmentent  iufqu'à  ce  que 
la  liqueur  foie  tout  à  fait  retirée  hors  du  Tuyau  :  et  alors  vous  auez  le  degré  de 
froid  qui  fe  trouue  lors  que  le  Thermomètre  ayant  efl:é  mis  dans  un  vaiffeau  plain 
d'eau,  toute  l'eau  efl:  congelée  le  Thermomettre  y  efl:ant  enuironné  tout  a  fait 
de  glace.  (Car  c'est  par  l'epreuue  de  cecy  que  le  Thermomètre  qui  fert  pour  le 
Tarif  ou  mefure  des  autres,  a  efle  fait),  lors  que  le  Thermomètre  efl:  dans  un 
chambre  fans  feu ,  et  qu'il  y  a  de  la  glace  fur  les  eaux  qui  font  dans  l'air  à  decou- 
uert,  la  liqueur  dans  le  Thermomètre  montera  iufqu'à  la  figure  de  2.  au  defllis  du 
zéro  ou  bien  près  de  là ,  et  quand  il  y  a  feulement  de  la  Verdglace  fur  le  champs 
elle  fera  plus  haut  d'enuirons  J  dun  degré  d'auantage.  Voylà  afl"ez  pour  vous 
faire  fçauoir  l'eftat  de  l'air  par  voftre  Thermomètre.  Maintenant  fi  vous  voulez 
placer  auprès  du  Thermomètre  un  Tube  plein  de  Mercure,  et  faire  des  obferua- 
tions  de  temps  en  temps ,  des  altérations  qui  arriucnt  à  l'un  et  à  l'autre ,  et  en 
mefme  temps  remarquer  s'il  fait  pluye ,  vent  &c.  de  la  méthode  qu'on  fait  icy  en 
plufieurs  lieux  Je  vous  enuoyeray  Copie  des  reigles  qu'on  y  obferue,  afin  de  tout 
comparer  au  bout  d'un  an  plus  ou  moins.  Les  fuites  de  cela  vous  ne  pouuez  que 
fçauoir  trop  bien  pour  auoir  befoin  d'en  eftre  informé. 

C'efl:  pourquoy  Je  me  hafl:e  de  me  dire 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeilTant  feruiteur 

R.    MoRAY. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1400.  -)   R.  Hooke, 

Œuvres.  T.  V.  44 


346  CORRESPONDANCE.    1665. 


N'oubliez  de  mettre  l' Horologe  entre  les  mains  de  Monfieur  Boreel. 
la  patente  eft  maintenant  foubs  le  Grand  Seau,  et  m'a  couftee  38.  liiu'es.  5  fhil- 
lings  flerlins. 

A  Monfieur 

Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

A  la  Haye. 


N°   1402. 

C.  F.  M.  De  Challes  ')  à  Christiaan  Huygens. 
3  mai   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygeiu. 

Lyon  ce  3  raay  1 665. 
Monsieur 

La  courtoifie,  et  la  bonté  que.  nous  admirafmes  dans  la  pcrfonne  de  Monfieur 
uoftre  Père,  lorfque  paflant  par  cette  uille,  il  nous  fiil;  Ihonneur  de  uifiter  ce  col- 
lège, me  donne  la  hardiefTe  de  nous  efcrire  cette  lettre,  encor  que  ie  n'aye  pas 
Ihonneur  d'eftre  cogneu  de  uous.  Vos  belles  inuentions  et  fi  utiles  au  public,  uous 
font  afles  cognoiftre  par  tout;  nous  auons  admiré  la  folution  du  Problème  des 
longitudes  fi  neceiïaire  a  la  nauigation;  et  ie  crois  qu'on  ^3  uous  aura  défia  impor- 
tuné pour  fçauoir  le  fecret  particulier  par  lequel  uous  donnez  aux  pendules  la  der- 
nière iufteiïe. 

Monfieur  Voftre  Père  uiil  dans  ma  chambre  quantité  de  formes  pour  faire 
des  lunettes  de  longue  ueuë;  et  me  difl:  que  uous  y  auiés  trauaillé  fort  heureu- 
fement;  et  mefme  il  fembla  m'indiquer  que  uous  uous  feruiés  du  tour  a  cet  eifeft. 

pour  moy  qui  n'ay  rien  faift  qu'a  la  façon  ordinaire  et  qui  ay  toufiours  tra- 
uaillé a  la  main  dedans  des  formes  ie  fus  rauy  d'auoir  cett'  ouuerture  pour  appren- 
dre quelque  chofe  de  nouueau.  Ainfy  ie  uous  prie  que  fi  uofl:re  loifir  uous  le  per- 
met de  me  faire  la  faneur  de  coucher  fur  le  papier  la  manière  dont  uous  uous  fer- 


')  Claude  François  Milliet  de  Challes  (Deschales,  Dechales)  naquit  en  1621  à  Chambéry  et 
mourut  à  Turin  le  28  mars  1678.  Il  entra  en  1635  chez  les  jésuites  et  alla  dans  les  mis- 
sions de  Turquie:  à  son  retour,  il  fut  nommé  par  Louis  XIV  professeur  d'hydrographie  à  Mar- 
seille, et  plus  tard  il  fut  durant  seize  années  professeur  au  collège  de  Lyon.  Depuis,  il  devint 
recteur  de  Chambéry. 

-')   Consultez  la  Lettre  N°.  1 389,  de  G.  Mouton. 


CORRESPONDANCE.     1665.  347 


uéz  pour  faire  des  lunettes  qui  font  capables  de  uoir  fi  clairement  iufques  dans  les 
aftres,  ainfy  que  nous  auons  ueu  dans  uos  liures,  et  de  ne  pas  oublier  les  plus  peti- 
tes circon fiances.  Nous  auons  leu  dans  une  pièce  uolante  ^)  de  Monficur  Auzout 
la  defcription  du  tour  de  Monfieur  Hook,  lequel  nous  auons  creu  ne  pouuoir  pas 
reuflir  en  pratique,  particulièrement  a  caufe  qu'il  nefl:  pas  capable  de  receuoir  le 
fable,  et  encor  pour  d'aultres  inconuenients.  le  feray  rauy  d'apprendre  de  nous 
quelque  chofe  de  pratique.  Et  en  contrefchange  le  nous  donne  aduis  que  nous 
auons  en  cette  uille  la  plus  belle  matière  pour  faire  des  lunettes  qui  aye  iamais 
efté.  on  a  eftabli  icy  une  fournaife  de  chriilal ,  le  plus  blanc  qui  fe  peuft,  et  ce  qui 
eft  le  meilleur,  c'eft  qu'a  la  faueur  d'une  petite  inuention  que  ie  leur  ay  donné, 
ils  tirent  le  uerre  fort  net,  et  qui  a  prefque  la  figure  iufte,  fans  aulcun  tortillion 
et  fans  aulcunc  foufleure  au  dedans.  l'en  ay  défia  trauaillez  quelques  uns  dans  lef- 
quels  il  n'y  a  ni  foufleure  ni  ondes,  dans  l'efpaifFeur  d'un  poulce;  dans  laquelle 
un  uerre  de  uenize  en  auroit  peufl:-efl:re  plus  de  cent.  Si  i'eilois  plus  aduancé  dans 
un  ouurage  "*}  que  i'ay  commencé  d'un  cours  entier  de  matematique  ie  luy  en  fai- 
rois  part,  mais  comme  ie  n'en  ay  encor  de  faift  que  la  troifiefme  partie,  et  que  ie 
ne  puis  prendre  des  mefures  iufl:es  pour  fcauoir  quand  il  fera  acheué  a  raifon  des 
occupations  que  mes  fuperieurs  me  donnent  me  faifant  enfeigner  la  Théologie,  ie 
ne  luy  en  diéts  mot.  Si  l'efliois  afies  heureux  pour  nous  rendre  quelque  feruice 
par  deçà  ie  m'efiiimerois  extrêmement  honoré  comm'  eftant 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  obeiffant  feruiteur 
Claude  François  Dechales 
de  la  compagnie  de  lefus. 
A  Monfieur 

Monfieur  Christi.  Hugens 


A  la  Haye. 


3)  Consultez  la  „Lettre  à  Monsieur  l'Abbé  Charles."   Voir  la  Lettre  N°.  1  346,  note  3. 

4)  Cet  ouvrage  parut  plus  tard  sous  le  titre  : 

R.  P.  Claudii  Francifci  Milliet  Dechales  Camberienfis  e  Societate  lefu.  Curfus  feu  Mun- 
dus  Mathematicus.  Tomus  primus  compleftens  Euclidis  Libros  ofto,  Arithmeticam,  Theo- 
dofii  Sphaerica,  Trigonometriam,  Geometriara  prafticara,  Mechanicam,  Staticam,  Geogra- 
phiam  Univerfalem,  Traftatum  de  Magnete,  Architefturam  civilem  et  Artem  Tignariam 
—  Tomus  fecundus  compleftens  Traftatum  de  Seftione  Lapidum,  Architefturam  iMilitarem, 
Hydroftaticam,  Traftatum  de  Fontibus  &  Fluviis,  Traftatum  de  Machinis  Hydraulicis, 
Navigationem,  Opticam,  Perfpeftivam ,  Catoptricam  et  Dioptricam.  —  Tomus  Tertius  com- 
pleftens  Muficam,  Aftronomiam,  Kalendarium,  Aftrologiam,  Algebram,  Indivifibiliura  Me- 
thodum  aliaCque.  Nunc  primum  in  lucem  prodit.  Lugduni.  Ex  officina  Aniflioniana. 
MDCLXxiv.  Cum  Privilégie  Régis.  III  Vol.  irt-folio.     . 


348  CORRESPONDANCE.    1665. 


N°   1403. 

J.  HuDDE  à  Christiaan  Huygens. 

5    MAI    1665. 

ha  lettre  se  trouve  à  Lciden^  coll.  Huygens. 
Elle  est  une  réponse  au  No.   1384.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1404. 

Myn  Heer 

Voor  wcijnig  daagen  weder  thiiis  gekoomen  zijnde,  heb  ik  nie:  willen  nalaaten 
onder  andere  mathematifche  fpeculatien  daar  ik  tzederc  ingevallen  ben,  ook  cens 
weder  te  keeren  toc  uwEdelheijts  voorgeftelde  quaeftie,  en  onderzoeken  gelijk 
inde  voorgaande,  wat  d'  oorzaak  mocht  zijn  van  onfe  verfchillende  uickompften. 
Die  quaeftie  dan  bij  uwEdellieijt  mij  voor  d'eerfte  maal  in  een  brief  van  den 
4  April  ')  voorgeflelt,  luit  aldns: 

„A  en  B  werpen  op  met  beurten  kruis  of  munt,  op  conditie  dat  die  munt 
„werpt  ieder  reijje  een  ducaat  zal  infetîen.,  maar  die  kruijs  werpc  zal  ailes  llrij- 
„ken  dat  ingezet  is;  en  A  w^erpt  eerfi;  zijnde  noch  niets  ingezet.  de  vraage  is, 
„hoeveel  dat  A  verliefl:  als  bij  dit  fpel  aangaat  ofte  hoeveel  hij  aan  B  fonde  kon- 
„nen  geven  om  daar  iiit  te  moogen  fcheyden?" 

Jn  mijn  antwoort  -)  van  den  5  April  vind  ik  aile  defe  zelfde  woorden,  zulx  dat 
deze  onderhaalde,  die  uvl'Edelheijtfchrijft  ^^  in  mijn  brief  niet  gevonden  te  wor- 


Traduftion  : 

Monsieur 

Etant  de  retour  à  la  maifon  depuis  quelques  jours,  je  n'ai  pas  voulu  négliger,  parmi 
d'autres  fpéculations  mathématiques  dans  Icfquelles  je  fuis  tombé  depuis  lors,  de  revenir 
auflî  fur  la  queftion  que  vous  avez  propofée  et  de  rechercher,  comme  dans  mes  précé- 
dentes, quelle  pourrait  être  la  caufe  de  nos  réfultats  différents. 

Cette  queftion,  que  vous  m'avez  propoiiie  pour  la  première  fois  dans  une  lettre  du 
4  avril  '),  eft  énoncée  ainfi  : 

„A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  croix  ou  pile,  fous  condition  que  celui  qui  jette 

„pile  mettra  chaque  fois  un  ducat,  mais  que  celui  qui  jette  croix.,  prendra  tout  ce  qui  eft 

„mis,  et  A  jette  le  premier,  pendant  que  rien  n'a  été  mis  encore.  La  queftion  eft, 

„corabien  A  perd,  quand  il  entre  dans  ce  jeu,  ou  combien  il  pourrait  donner  à  B, 

„pour  en  pouvoir  finir?" 

Dans  ma  réponfe  -)  du  5  avril  je  trouve  tous  ces  mêmes  mots,  de  forte  que  les  mots 
fouligiiés,  que  vous  écrivez  ^)  ne  pas  avoir  trouvés  dans  ma  lettre,  doivent  avoir  été 


')   Voir  la  Lettre  N°.  1374.  =)   Voir  la  Lettre  N°.  1375. 

3)   Lettre  que  nous  ne  possédons  pa§;  consultez  la  Lettre  N°.  1392. 


CORRESPONDANCE.     1665.  349 

den,  door  haaftigheyt  van't  uicfchrijven,  moccen  overgeflagen  zijn,  dat  ce  lichter 
hier  heeft  konnen  gebeuren,  dewijl  het  zclfde  woorc  M'(?r/'?,immcdiaat  voorgaat  en 
acliter  volgt.  Jk  vind  ook  op  deze  quacflie  geantwoort  te  hebben,  dat  B  hij  deze 
conditïe  \  van  een  ducaat  zonwde  profiteren  ^  hnmers  dat  datwaar  zouw  zijn  m  die 
zin^  in  welke  Ik  de  ■woorden  opnam^  maar  dat  ve  hier  ook  mogelijk  tve  ofmeer 
quefîies  af  zomvden  maaken.  Want  dewijl  t  gecal  der  reijfen  ofverpen^  op  welke 
men  een  ducaac  zouw  moeten  inzetten,  hier  niet  uitgedrukt  en  was,  nochte  haar 
ongedetermineercheijc  expreiïelijk  te  kennen  gegeven,  zo  dochc  niij  bleef 'er  noch 
reden  van  twijfeling  over,  of  wel  in  de  quaeftie  iets  mocht  overgeflagen  zijn  aan- 
gaande  de  determinatie  dier  reijfen^  ofte  zo  niet,  dat  het  als  dan  door  eew  ?•<?//> 
wederzijts  kofl:  uitgeleijt,  ofte  ook  ongedetermineert  aangemerkt  worden;  welk 
laatste  mij  wel  't  waarfchijnelijxft  zouw  gefcheenen  hebben,  gelijk  ik  ook  nader- 
hand  uit  uwEdelheijts  miflive  *)  van  den  lo  April  gezien  heb  datze  bij  uwEdel- 
heijt  verftaan  werden,  welkcrs  woorden  zijn  :  Om  nu  voorts  aile  duhhelzinnigheijt  te 
vermijden^  zo  zal  ik  noch  dit  daar  hij  zeggen^  dat  ik  verflae  dat  ieder  reijfe  als  A 
of  B  munt  werpt  hij  moet  een  dticaat  inzetten  ^zo  datter  zomtijtsvecl  ducatenin- 
fîaan  eer  eens  kruijs  vert  geworpen^  dat  is,  eer  al  dat  injîaat  getrokkenwort: 
Maar  dewijl  in  uwEdelheijts  voorgaende  raiffive  ^')  nevens  de  quaeftie  ook  deze 
woorden  gevonden  wordcn  :  FwEdelhejt  zal  te  lichter  zich  verledigen  om  dit  te 
examinèrent  dewijl  bUjkt  dat  niet  veel  rekenens  daar  aan  vajî  is^  maar  alleen  de 


fautes  dans  la  hâte  en  copiant,  ce  qui  a  pu  arriver  ici  d'autant  plus  facilement  que  le 
même  mot  „wcrpt"  précède  et  fuit  immédiatement,  je  trouve  auifi  avoir  répondu  à  cette 
queftion,  que  dans  cette  condition  B  profiterait  §  d''un  ducat,  au  moins  que  ce  ferait  vrai  dans 
le  f en  s  que  i'' attribuais  aux  mots,  mais  que  peut-être  de  cette  queftion  nous  pourrions  en  faire 
encore  deux  ou  plus.  Car,  comme  on  n'avait  pas  précifc  ici  le  nombre  des  jets  ou  des  fois, 
qu'on  devait  mettre  un  ducat,  ni  indiqué  exprell'éracntfon  indétermination,  il  me  fem- 
blait  qu'il  reliait  encore  raifon  de  doute,  fi  peut-être  dans  la  queftion  il  pourrait  avoir 
été  omis  quelque  chofe  fur  la  détermination  des/ow,  ou,  finon,  fi  on  pourrait  l'expliquer 
par  une  fois  de  part  et  d'autre,  ou  bien  le  tenir  pour  indéterminé.  Cette  dernière  fuppofi- 
tion  m'aurait  paru  la  plus  probable,  et  j'ai  aullî  appris  enfuite  par  votre  milTive  '^)  du  lo 
avril  que  vous  l'entendiez  ainfi,  comme  il  réfulte  des  mots:  or,  pour  éviter  dans  la  fuite 
tout  douhlefens,  fy  ajouterai  encore  que  pentends  que  chaque  fois  que  A  ou  B  jette  pile,  il  doit 
mettre  un  ducat,  de  forte  que  quelquefois  il  fe  trouve  beaucoup  de  ducats  mis,  avant  que  pour  la 
première  fois  on  jette  croix,  c'eft-à-dire  que  Pon  prend  tout  ce  qui  a  été  mis.  Mais  comitie  dans 
votre  lettre  précédente  5)  on  trouve  au  fujet  de  la  queftion  encore  ces  mots:  „Vousrous 
occuperez  d'' autant  plus  aifément  d"" examiner  ceci,  qu'' il  parait  que  cela  n'' exige  pas  beau- 


"*)    Voir  la  Lettre  N°.  1384.  5^   Consultez  la  Lettre  N°.  1374. 


350  CORRESPONDANCE.     1665. 


wegh  moet  gevonden  wcrden  orn  tôt  het  hegeerde  te  geraaken;  en  datter  nu  meer 
rekenings  vaft  was  inde  ongedetermineerde  aïs  in  deze  gezei]de  gedecermineerde 
zin,  zo  koos  ik  deze  bij  provifie  voor  d'  andere,  zulx  dac  mijn  folutie  dan  ziet  op 
de  quaeftie  aldus  opgenoomen:  A  en  B  wcrpen  op  met  beurcen  kruis  of  munt,  op 
conditie  dac  ieder  die  munt  werpt,  doch  alleen'voor  à'  le  raj^,?/,  een  ducaat  zal 
inzetten,  &c.  En  zijn  Edelheijts  op  de  quaeftie  in  dezen  zin:  A  en  B  werpen  op 
met  beurten  kruis  of  munt,  op  conditie  die  munt  werpt,  altijt  zonder  ophouwden, 
een  ducaat  zal  inzetten  &c.  Maar  evenwel,  ichoon  ik  met  uwEdelheijt  niet  zien 
kan  datter  nu  eenige  twijfelachtigheijt  meer  inde  woorden  der  quaeftie  overgeble- 
ven  is,  zo  accorderen  echter  onze  gevonden  uitkomften,  niet,  want  volgens  uw- 
Edelheijts  rekeningh  zouwde  A  verliezen  /^  '^^^  <^'^"  ducaat,  volgens  de  mijne  J. 
Eindelijk,  Mijn  Heer,  om  uwEdelheijt  te  bedanken  voor  het  voorftellen  van 
zo  een  ingenieufe  quaeftie,  zo  zal  ik  befluijten  met  een  ander,  waar  van  ik  uwE- 
delheijt het  zelfde  dat  hij  mij  van  de  zijne  zeyde,  kan  vcrzekeren,  namentlijk  dat, 
(volgens  mijn  méthode)  daar  zeer  weijnig  rekenings  aan  vaft  is,  en  alleen  de 
wegh  moet  gevonden  worden  om  tôt  het  begeerde  te  geraaken:  dezelfde  luit 
dan  aldus  : 

„A  en  B  trekken  blindelinx  bij  beurten,  A  aitijt  uit  3  fchijven  i ,  van  welke 
„drij  twe  wit  zijn  en  een  fwart,  B  infgelijx  altijt  uit  een  zeker  getal  van  witte 
„en  fwarte  fchijven  waarvan  de  ratio  onveranderlijk  blijft;  op  conditie,  dat  die 
„eene  witte  fchijf  trekt  ailes  watter  inftaat  genieten  zal,  maar  die  in  tegendeel 


coup  de  calcul^  mais  que  feulement  il  faut  trouver  le  chemin  pour  atteindre  ce  qui  efi  déjiré;  et 
comme  il  fallait  plus  de  calcul  dans  le  fens  indéterminé  que  dans  le  fufdit  fens  déter- 
miné ,  je  choifis  provifionnellement  celui-ci  de  préférence  à  l'autre,  de  forte  que  ma  folu- 
tion  regarde  la  queftion  ainfi  propofée:  A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  pile  ou  croix,  fous  la 
condition  que  celui  qui  jette  pile,  mais  feulement  pour  la  i.'"''^  fois^  mettra  un  ducat  &c.  Et 
que  vous  prenez  la  queftion  dans  ce  fens-ci:  A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  croix  ou  pile, 
fous  condition  que  celui  qui  jette  pile,  toujours  fans  cejfe^  mettra  un  ducat,  &c.  Mais 
cependant,  quoique  pas  plus  que  vous-même  je  ne  puifle  voir  qu'il  refte  encore  quel- 
que incertitude  dans  les  termes  de  la  queftion,  pourtant  les  réfultats  que  nous  trou- 
vons ne  s'accordent  pas,  car  fuivant  votre  calcul  A  perdrait  ^j  d'un  ducat,  et  félon 
le  mien  |. 

Enfin,  Monfieur,  pour  vous  remercier  de  la  propofition  d'une  queftion  fi  ingenieufe, 
je  finirai  par  une  autre  queftion,  dont  je  puis  vous  afiHu-cr  la  même  chofeque  vous 
me  difiez  de  la  vôtre,  c'eft-à-dire  qu'il  y  faut  bien  peu  de  calcul  (félon  ma  méthode), 
et  qu'il  faut  feulement  trouver  la  voie  pour  parvenir  au  but  défiré:  elle  s'énonce  ainfi: 

„A  et  B  tirent  à  l'aveuglette  à  tour  de  rôle.  A  toujours  i  de  3  jetons,  defquels  trois  il 
y  en  a  deux  blancs  et  un  noir  B  de  même  toujours  d'un  certain  nombre  de  jetons  blancs 
et  noirs,  dont  la  ratio  refte  invariable;  fous  condition  que  celui  qui  tire  un  jeton 
blanc  jouira   de  tout  ce  qui   eft   mis,  mais  qu'au  contraire  celui  qui  tire  un  noir 


CORRESPONDANCE.     1665.  35I 

„een  fwarte  aantreft,  îiltijc  een  ducaat  zal  bijzettcn,  en  A  zal  eerfl:  trekken  zijn- 
„de  noch  niets  ingezcr.  de  vrage  is,  zoo  men  de  condicien  wederzijts  gelijk- 
„waardig  wil  hebben,  ziilx  datier,  als  A  zal  beginnen  te  trekken,  geen  voor- 
„deel  bij  d'  een  noch  d'  andere  zij,  wat  ratio  datter  zal  moeten  wezen  tiifTchen 
„de  voorzeide  witte  en  fwarte  fchijven? 

Hicrmcde  dan  eindigendc,  zal,  na  mijne  hertlijkc  gcbiedenifTe,  blijven 

MijN  Heer 

VEds.  dienftwilligen  Dienaar 

den  5  Miiy  1665  J,  Hudden. 

't  Amfterdam. 

Mijn  Heer 
Mijn  Heer  Christiaen  Huigens  van  Zuilichem 

in 
pt  s  Graven  Hage. 


ajoutera  toujours  un  ducat:  et  A  tirera  le  premier  avant  que  rien  n'ait  été  mis.  On  de- 
mande, lorCqu'on  veut  avoir  des  conditions  équivalentes  de  part  et  d'autre,  de  ibrte 
que,  A  commençant  à  tirer,  il  n'y  ait  d'avantage  pour  aucun  des  deux,  quelle  ratio 
devra  le  trouver  entre  lefdits  jetons  blancs  et  noirs? 
En  finidant,  je  relierai,  avec  mes  compliments  fincères. 


35^^  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   1404 

Christiaan  Huygens  à  [J.  Huddê]. 

10    MAI    1665. 

La  minute  se  trouve  à  I.c'idcn,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  aux  Nus.   1392  et  1403.     J.  Iludih  y  répondit  par  le  No.  i^ii. 

10  May  1665. 

MijN  Heer 

De  reden  waer  cm  ick  VE.  de  queftie  van  kruijs  of  munt  voorftelde  was  alleen 
om  dac  VE  doen  hij  mij  thoonde  het  gheene  gefchreven  haddc  aengaende  de  Re- 
kening  in  fpelen  van  geluck,  daer  bij  feïjde,  dat  niet  en  meijnde  iecs  fonderlinghs 
meer  in  die  materie  te  konnen  voorgellelc  w^erden.  Want  de  voornoemde  queftie 
mij  korts  daer  nae  in  den  fin  komende,  foo  docht  mij  goet  VE  defelve  op  te  geven 
als  een  fubjeft  van  nienwe  fpeculatie  indien  VE  daer  luft  toe  mochte  hebben. 
Ick  geloof  dat  VE  nu  oock  wel  bemcrckt  neffens  mij  dat  die  queftie  van  een  ander 
flagh  is  aïs  al  de  geene  die  in  mijn  gedruckte  Tradlarien  ')  gevonden  werden , 
en  dat  noch  al  andere  meer  konnen  bedacht  werden  die  al  vueer  verfcheijden 
fouden  fijn ,  en  van  noch  meerder  naedcnckens.  doch  de  nuttigheijt  daer  van  en 
is  foodanigh  niet,  dat  men  daer  veel  tijdts  in  fonde  beileden.  Wat  aengaet  de 
queftie  die  het  VE  gelicft  heeft  te  ftellen  tôt  befluit  van  fijne  laetfte,  defelve 

Traduélion  : 

Monsieur 

La  raifon  pour  laquelle  je  vous  propoiais  la  qucftion  de  croix  ou  pile,  était  feulement 
que,  en  me  montrant  ce  que  vous  aviez  écrit  par  rapport  au  calcul  dans  les  jeux  de 
chance,  vous  y  ajoutiez,  que  vous  ne  penfiez  pas  qu'on  pût  propofcr  encore  quelque 
choie  de  particulier  dans  cette  matièi'e.  Car,  la  qucftion  ful'dite  me  venant  à  l'efprit 
peu  après,  il  me  fembla  bon  de  vous  la  propofer  comme  fujet  de  nouvelle  fpéculation, 
fi  vous  en  aviez  envie.  Je  crois  que  maintenant  vous  aurez  aperçu ,  auffi  bien  que 
moi,  que  cette  queftion  eft  d'un  autre  genre  que  toutes  celles  que  Ton  trouve  dans  mes 
traités  imprimés  '),  et  qu'on  en  pourrait  imaginer  encore  plufieur's  autres,  toutes  dif- 
tinéles  entre  elles,  et  exigeant  plus  de  méditation.  Mais  l'utilité  n'en  eft  pas  allez  grande, 
pour  y  employer  beaucoup  de  temps.  Quant  à  la  qucftion  que  vous  avez  bien  voulu 
propofer  comme  conclufton  de  votre  dernière,  elle  me  parut  d'abord  allez  dillicile,  mais 


')    Son  traité  „vnn  Rekeningh  in  Tpelen  van  Geluck";  voir  la  Lettre  N°.  282 ,  note  i. 


CORRESPONDANCE.    1665.  353 


quam  mij  in  't  eerfte  al  vrij  fwaer  te  voren  doch  is  lichter  afgeloopen  als  ick  ge- 
dachc  hadde.  En  ick  vinde  dac  de  Proportie  der  M'itte  en  fwarte  fchijven  van  B  is 
van  gelijck  tôt  gelijck,  dat  is  dat  B  gelijck  getal  van  witte  en  van  fwarte  fchijven 
moet  hebben  cm  te  maecken  dac  de  conditien  van  A  en  B,  volgens  het  voorge- 
ftelde  van  VE,  gelijckwaerdigh  wcrden.  Ick  wenfche  te  wetcn  of  VE  de  felfde 
uytkonifl:  gevonden  heeft,  en  ce  meer  om  dat  het  fchijnt  dat  onfe  rekeningen  door 
verfcheyde  wegen  gaen.  Want  indien  anders  waere  foo  fonde  VE  oock  in  de 

queftie  van  kruijs  of  munt  de  rechte  uytkomfl  van  —  gevonden  hebben ,  dev^^ijl 

dit  vrij  lichter  gevalt  dan  VE  queftie  ende  feer  nae  op  de  felve  manière  gevonden 
w^erdt  volgens  mijn  méthode ,  als  mede  indien  aen  B  een  feecker  getal  van  fwarte 
en  witce  fchijven  gegeven  werdt,  hoe  veel  dan  A  verlieft  of  wint.  Aldus  vinde 
ick  dat  indien  B  i  witte  ichijve  heeft  en  i  fwarte,  de  reft  geftelt  als  voren,  dat 

dan  A  winc  ^-^  van  een  ducaec. 
343 
Dewijl  in  mijn  queftie  van  kruijs  ofmunc,  de  conditie  van  A  flechcer  is,  om  dat 
hij  voorwerpt  als  noch  niets  ingefet  is,  foo  fonde  men  konnen  vragen  hoeveel 
A  en  B  van  eerften  aen  fouden  moeten  in  fecten  (te  weten  ieder  een  gelijcke 
fomme)  op  dat  haere  conditien  van  eerften  aen  caeteris  pofitis  ut  prius  gelijcwaer- 
den  werden.  Ick  weet  noch  niet  hoe  fwaer  of  licht  die  vallen  fonde,  dewijl  daeï 
op  noch  niec  gedacht  en  hebbe.  Ick  en  hebbe  het  oock  niec  geftelt  om  daer  van 


elle  s'eft  terminée  plus  aifémcnt  que  je  n'avais  cru.  Et  je  trouve  que  la  proportion  des 
jetons  blancs  et  noirs  de  B  eft  d'égal  à  égal,  c'eft-à-dire  que  B  doit  avoir  un  nombre  égal 
de  jetons  blancs  et  noirs,  pour  taire  que  les  conditions  de  A  et  de  B  deviennent  équiva- 
lentes, comme  vous  l'aviez  propofé.  J'aimerais  bien  lavoir  fi  vous  avez  trouvé  le  même 
réiultat,  et  cela  d'autant  plus  qu'il  femblc  que  nos  calculs  iuivent  des  voies  différen- 
tes. Car,  s'il  en  était  autrement,  vous  auriez  trouvé  aufll  dans  la  queftion  de  croix  ou  pile 

le  vrai  réfultat  de  — i  vu  que  cela  eft  bien  plus  facile  que  votre  queftion  et  que  pour- 
tant on  le  trouve  prefque  de  la  même  manière  iélon  ma  méthode;  comme  aufli  lorf- 
qu'on  donne  à  B  un  certain  nombre  de  jetons  blancs  et  noirs,  et  qu'on  demande  combien 
A  gagne  ou  perd  alors.  Ainfi  je  trouve  que  lorfque  B  a  i  jeton  blanc  et  i  noirs,  le  refte 

étant  pofé  comme  ci-devant,  A  gagne  ~-^  d'un  ducat. 

343 
Puifque  dans  ma  queftion  de  croix  ou  pile,  la  condition  de  A  eft  pire,  parce  qu'il 
jette  le  premier,  alors  que  rien  n'a  encore  été  mis,  l'on  pourrait  demander  combien  A 
et  B  devraient  mettre  au  commencement  (c'eft-à-dire  chacun  une  fomme  égale)  pour 
que  dès  le  commencement,  ceteris  pofitis  ut  prius,  leurs  conditions  ftilTent  équivalen- 
tes. Je  ne  fais  pas  encore,  jufqu'à  quel  point  cette  queftion  ferait  difficile  ou  non,  vu  que 
je  n'y  ai  pas  encore  réfléchi.  Aufli  je  ne  l'ai  pas  pofée  pour  vous  en  demander  la  folution. 
Œuvres.  T.  V.  45 


354  CORRESPONDANCE.    1665. 

de  folutie  van  VE  te  begeren ,  maer  alleen  om  dat  mij  in  den  fin  komt ,  fpruy- 
tende  uijt  VE  laccfl:  voorgeftelde  queftie.  Ick  verfoccke  alleen  van  defe  te  mogen 
wetcn  of  wij  gelijcke  facit  gekregen  hebben ,  en  eijndigende  blijve 

MijN  Heer 

VE  dienllwilligen  dienaer 


mais  feulement  parce  qu'elle  me  vient  dans  l'efprit,  comme  provenant  de  la  queftion  qne 
vous  avez  dernièrement  propofée.  Je  vous  prie  leulement  de  me  faire  favoir,  à 
l'égard  de  celle-ci,  fi  nous  avons  obtenu  un  réfultat  égal;  en  finilTant  je  luis 


N°   1405. 

Christiaan  Huygens  à  Constantyn  Huygens,  père. 

14    MAI    1665. 

Le  sommaire  se  trouve  h  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  Mon  Père 

14  May. 

avons  acheté  des  chevaux,  s'il  veut  qu'on  face  un  carofTe.  le  frère  de  Moggerf- 
hill  ')  en  fera  le  Inventendant.  Remercier  de  la  communication  desObferuations^) 
du  Père  Bertet.  refpondray  s)  a  Monficur  Mouton  '*).  Comte  de  Guiche,  arrivé 
icy  m'efi;  venu  veoir.  veu  la  flotte. 


^)  Philips  Doublet. 

°)  Consultez  les  pièces  Nos.  1 3-6  à  1383. 

5)  11  semble  que  Cbr.  Huygens  n'a  pns  envoyé  cette  réponse.  Consultez  la  Lettre  N°.  1424. 

4;  Voir  la  Lettre  N".  1389. 


CORRESPONDANCE.     1665.  355 


N°   1406. 

ClIRISTIAAN    HUYGENS    à    M.    TlIEVENOT. 
14    MAI     1665. 

Le  sommaire  se  trouye  à  Lcidcii,  coll.   Iliiygcns. 
La  lettre  est  la  réponse  an  No.   1399. 

Thevenot. 

14  May. 

Horologe  a  Monfieur  de  Monmor  ').  Remercier  du  verre.  J'attens  le  livre  ^)  de 
Monfieur  Auzouc.  Et  de  luy  le  traité  deRoberval  des  pendules  Ifochrones.  J'ay 
trouvé  la  2e  partie  de  fes  relations  3),  fautes  d'impreffion.  Obfervations  du  dernier 
Comète  de  Lion  "*)  ,  je  ne  trouve  pas  encore  d'hypothefe  pour  fon  mouuement. 

qu'il  fera  bon  d'attendre  que  l'Jnftruftion  ^')  foit  imprimée  en  Angleterre  ") 
augmentée,  devant  que  la  donner  en  francois.  adjouteront  aufll  a  la  Relation  de 
Holmes  ''). 


N°    1407. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Hevelius. 

18    MAI    1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leiden.,  coll.  Iluygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1099.     J.  Hevelius  y  répondit  le  18  novembre  1665. 

Ampliffimo,  Clariflimo  Viro.  Hevelio. 

Ampliffime  Clariflime  Vir 

i8  maij. 

Mitto  libellum  Auzotij  ')  jufTu  autoris.  addo  mcum  de  ufu  Horologiorum  ad 
Longitudines  °). 


')  Consultez  la  Lettre  N°.  1371.  ^)   Consultez  la  Lettre  N°.  1397,  note  i. 

3)  Ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1025,  note  5. 

'•)  Consultez  la  Lettre  N°.  1376.  5)    Voir  „rOnderwijs". 

*}  Consultez  les  Philosophical  Transactions  N°.  47,  du  10  mai  1669. 

'')  Voir  la  pièce  N°.  1 3 1 5. 


^)   Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 346 ,  note  3.  Consultez  encore  la  Lettre  N°.  1 397. 
^")   L'écrit  r„Onderwijs  etc."  Consultez  la  Lettre  N°.  1290. 


356  CORRESPONDANCK.     1665. 

ad  literas  ejus  ultimas  datas  19  februarii  1663.  qiiod  de  diametris  Planetarum 
concendit ,  gracias  de  Ancelio.  Rogo  ne  mittat  fiquid  exinde  obfervavic  de  pareliis. 

")  Refpondcre  poteram  haec.  De  Mercurij  diametro  ab  ipfo  in  foie  vifi  licet 
concedatur  tam  pufillam  foiïïe  methodum  tamen  qua  ex  mercurij  diametro  reli- 
quoriim  planetarum  colligit  diamètres ,  oculi  eftimatione  et  comparatione  cum 
circellis  innixam,  admodum  incertam  ac  fallacem  arbitror.  Atqui,  inquis, 
diameter  Veneris  hoc  modo  inventa  refte  fe  habet,  quum  conveniat  illi  quae 
ab  Horroxio  in  difco  folis  inventa  fuit,  ergo  et  reliquae  diametri  quidni  aeque 
bene  definitae  fint?  Equidem  et  Horroxianam  Veneris  diametrum  bene  dimenfam 
non  nego,  fed  fieri  poteft  ut  in  hac  s)  cafu  conientiat  methodus  tua  cum  rei  veri- 
tate ,  in  alijs  vero  aberret.  Similiter  enim  et  ego  de  mea  dicere  pofTum ,  cum  Vene- 
remfatis  prope  eadera  magnitudine  quaHorroxius  edat,  nam  ille  i.'i6",  ego  [.'25" 
habeo  in  minima  diltantia,  quidni  et  in  alijs  planetarum  diametris  ei  credatur.  de 
tua  autem  juftiorem  dubitandi  caufam  habes  quod  in  Jove  ac  Saturno  tam  longe  ab 
aliorum  et  tuis  ipfius  prioribus  obiervatis  recédât,  quibufcum  mea  fatis  propé 
quoque  confentit.  Tibi  enim  diameter  Jovis  eft  24."22."'  Saturni  cum  anfis 
iç."/\.o."',  quae  Ricciolo  funt  68."  et  72."  mihi  72"  et  78". 

de  cometis  expefto  quae  editurus  *)  dicitur ,  ubi  accuratas  obfervationes  omnes 


3)  Lisez:  hoc. 

4)  Heveliiis  a  publié  sur  les  comètes  de  1664  et  1665  les  ouvrages  suivants  : 

«)  Johannis  Hevelii  Prodromus  Cometicus,  quo  Hiftoria,  Cometae  Anne  1664  exorti  Cur- 
fuiii,  Faciefq;  diverfas  Capitis  ac  Caudae  accuratè  delineatas  compleftens;  Nec  non  Difler- 
tatio  De  Cometarum  omnium  Motu,  Generatione,  variifque  Phaenomenis ,  exhibetur. 
Ad  lUuftriflîmum  ac  Excellentiffimuni  Dominum.  Dn.J.  Bapt.  Colbert,  Régis  Chriftia- 
niflîmi  à  SanClioribus  Confiliis,  Summiq;  Galliarum  Aerarii  Moderatorem  Fideliflimum, 
&c.  &c.  Dominum  Gratiofiflimum.  Cum  Privilégie  Sac.  Caefar.  &  Regiae  Pol.  &  Suec. 
Majeflatum.  Gedani.  Autoris  Typis,  et  Sumptibus,  Imprimebat  Simon  Reiniger.  Anno 
M.DC.Lxv.  in-folio. 

b)  Johannis  Hevelii  Defcriptio  Cometae  Anno  Aerae  Clirift.  m.dc.lxv.  exorti,  Cum  genui- 
nis  Obfervationibus,  tam  nudis,  quàm  enodatis,  Menfe  Aprili  liabitis  Gedani.  Cui  ad- 
dita  eft  Mantifla  Prodromi  Cometici,  Obfervationes  omnes  prioris  Cometae  mdclxiv,  ex 
iifq;  genuinum  motum  accuratè  deduftum,  cum  notis,  &  animadverfionibus  cxhibens.  Ad 
Sereniffimum  Leopoldum,  Etruriae  Principeni.  Cum  Privilegio  Sac.  Caefareae  &  Reg. 
Poloniae,  ac  Sueciae  Majeftatum.  Gedani,  Autoris  Typis,  et  Sumptibus,  Imprimebat 
Simon  Reiniger.  Anno  m.dc.lxvi.  in-folio. 

6-)  Johannis  Hevelii  Cometographia,  Totam  Naturam  Cometarum;  utpote  Sedem,  Paral- 
laxes, Diftantias,  Ortum  &  Interitum,  Capitum,  Caudarumq;  diverfas  faciès,  affeiftionefq;, 
nec  non  Motum  eorum  fummè  admiraudum,  Beneficio  unius,  ejufq;  fixae,  &  conve- 
uientis  hypothefeos  exhibens.  In  quâ,  Univerfa  infuper  Phaenomena,  Quaeftionefque  de 
Cometis  omnes,  rationibus  evidentibus  deducuntur,  demouftrantur,  ac  Iconibus  aeri 
incifis  plurimis  illuftrantur.  Cùmprimis  verù  Cometae  Anno  1652,  1661,  1664&  1665 
ab  ipfo  Authore,  fummo  ftudio  obfervati ,  aliquantù  prolixiùs,  penficulatiùfq;  exponun- 


CORRESPONDANCE.     1665,  357 


cibi  pollicentur;  et  ego  pridem  profefTus  fum  illas  nifi  ab  Hevelio  aut  Ricciolo 
non  cxpeftandas.  Ubi  ego  crajeéloriam  cometae  prinii  collocaverim.  Pofitionem 
plus  negotij  daturam. 


"j  Huygens  supprima  cet  alinéa,  car  il  y  ajoute  en  marge:  haec  non  addita[Chr.  Huygens]. 


N=   1408. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Chapelain.  . 
21   MAI   1665. 

La  copie  et  le  sommaire  se  trouvent  h  Lciden,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1398.    /.  Chapelain  y  répondit  par  le  No.  1417. 

Sommaire  :  Traducîlion.  frais  et  peine  jufte  de  trop  jufqu'icy. 

Chapelain. 

2 1   may. 

J'accepte  avec  aftion  de  grâce  et  comme  une  nouuelle  marque  de  voftre  bonté 
l'offre  qu'il  vous  a  pieu  me  faire  de  vous  emploier  en  ma  negotiation  avec  le 
Sieur  Thuret,  et  je  n'aurois  pas  attendu  fi  longtemps  a  vous  envoier  la  Procu- 
ration ')  que  voicy ,  fi  je  n'eufi!e  confiderè  que  les  horologes  que  je  fais  faire  pour 
Monfieur  de  Carcavy  -)  et  Monfieur  de  Montmor  3)  n'eftant  pas  encore  envoicz, 


tur,  expenduntur ,  atq;  rigidillinio  calcule  fubjiciuntur.  Acceffit ,  Omnium  Cometarum  , 
à  Mundo  condito  hucufqueab  Hiftoricis,  Philofophis  &  Aftronomis  annotatorum,  Hif- 
toria,  Notis  &  Animadverfionibus  Auftoris  locupletata,  cura  peculiari  Tabula  Cometa- 
rum Univerfali.  Cum  Privilégie  Sac.  Caefareae,  &  Reg.  Pol.  &  Suec.  Majeftatura.  Ge 
dani.  Aucloris  Typis,  &  Sumptibus,  impriraebat  Simon  Reiniger.  Aiino  m  dc  Lxviii. 
in-folio. 

Ce  dernier  ouvrage  est  dédié  „Potentiffimo ,  Invidliffîmo ,  ac  Chriftianiiïimo ,  Franciae ,  & 
Navarrae  Régi,  Ludovico  XIV,  Domino  longe  Clementiffimo";  il  est  divisé  en  XII  Livres. 

C'est  du  premier  de  ces  trois  ouvrages  qu'il  est  question  ici. 


')   Consultez  la  pièce  N°.  1409  -)    Consultez  la  Lettre  N°.  1358. 

3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1370 


558  CORRESPONDANCE.    1665. 


il  n'y  avoit  point  de  modelle  pour  le  Sieur  Thurec  pour  travailler  après  et  que  par- 
tant rien  ne  preïïbit.  J'ay  creu  mieux  faire  de  n'inférer  point  les  conditions  dans 
cet  afte  a  fin  qu'il  ne  foit  pas  befoin  d'envoier  de  nouvelle  Procuration,  fi  nous 
ne  tombions  pas  d'accord  des  conditions,  le  meilleur  feroit  de  paier  une  fois  une 
fomme  fur  tout  puis  qu'en  prenant  le  certum  quid  par  pièce,  c'eil:  remettre  le  tout 
à  la  bonne  foy  de  Thuret,  a  la  quelle  je  me  fie  beaucoup ,  mais  ce  n'efl:  pas  la 
couftume  de  contrafter  de  la  forte.  Que  pourtant  puis  quil  eft  fi  incertain  com- 
bien l'invention  rendra,  je  ne  ferois  pas  bien  aife  qu'il  fe  mit  en  danger  de  per- 
dre au  contraft.  qu'il  voie  fi  en  donnant  de  bilicts  marquez  ou  il  y  euft  mon  cachet 
et  mon  nom  ou  quelque  devife  pour  les  attacher  dans  la  boete  de  chafque  horologe, 
ou  en  s'obligeant  par  ferment  je  pourrois  prendre  quelque  leurté  avec  le  cer- 
tum quid. 

Il  faudra  veoir  ce  qui  en  arrivera.  Jufqu'icy  je  n'en  ay  eu  que  de  peines,  depen- 
fes  et  grande  perte  de  temps ,  et  il  ne  feroit  que  jufl:e  que  j'en  tiralTe  quelque 
fruit. 


N=  1409. 

Christiaan  Huygens  à  [Thuret]. 

MAI  1665. 

Appendice  au  No.   1408. 

Le  minute  se  trouve  à  Leideii,  coll.  Huygens. 

Le  Tranfport  du  Priuilege  au  Sieur  Thuret  fe  peut  faire  ou  en  paiant  une  cer- 
taine fomme  une  fois,  de  la  quelle  il  faudroit  convenir. 

Ou  en  paiant  une  moindre  fomme  tous  les  ans ,  au  quel  cas  je  voudrois  qu'il  fut 
pour  6  ans.  Qu'en  cas  qu'il  me  paye  un  tant  de  chaque  horologe  le  Tranfport  ne 
foit  auflî  que  pour  6  ans  et  perfonnel  fur  le  Sieur  Thuret  de  forte  que  venant  a 
mourir  dans  ce  temps,  il  retournera  a  moy. 

que  cette  fomme  qu'il  me  paiera  de  chaque  horologe  fera  3  Louis  d'or  de  celles 
qui  feront  ajufi:ees  pour  fervir  fur  mer  et  1  Louis  d'or  celles  qui  feront  pour 
l'ufage  ordinaire. 

Qu'en  cas  d'infraélion  du  Privilège  il  fera  obligé  de  le  maintenir  fans  que  j'aye 
befoin  de  m'en  méfier  ou  qu'il  m'en  mette  rien  en  compte. 

Pour  le  prix  de  3  Louis  d'or,  puifque  ces  horologes  doivent  coufter  300  Livres 


CORRESPONDANCE.     1665.       '  359 

de  noftre  monnoie ,  ce  n'eft  qu'une  unfieme  que  je  prens  que  je  croy  qu'on  trou- 
vera bien  raifonnable.  Et  ayant  réglé  ce  prix  de  la  forte  icy  je  n'en  doibs  pas 
diminuer  ailleurs. 


N=   1410. 

B.  De  Spinosa  h  H.  Oldenburg. 
MAI  1665. 

La  lettre  a  él^  publiée  dans  „B.  île  Spinosa  Opéra.  Pnstlmma'"  Epistoku  XIII  '^. 

Amice  integerrime, 

Paucis  ante  diebus  amicus  quidam  epillolam  tuam  28.  Aprilis,  quam  à  Biblio- 
polâ  Amftelaedaraeiifî  ,  qui  eam  fine  dubio  à  Domino  Serrario  acceperat,  fibi  tra- 
ditam  ajebat.  Gavifus  fum  fummoperè,  qu5d  tandem  ex  te  ipfo  intelligere  licuit, 
te  bene  valere,  tuumque  erga  me  animum  benevolum  eundem  atque  olim  effe.  Ego 
fani,  quotiefcunque  data  fuit  occafio,  Domini  Serrarum  et  Chriftianum  Hugenium 
Zuylichemi  Dominum,  qui  etiam  te  noviiïe  mihi  dixerat,  de  te,  tuâque  valetudine 
rogare  non  defii.  Ab  eodem  Domino  Hugenio  etiam  intellexi  erudiciffimum  Domi- 
num Boylium  vivere,  in  lucem  emifiiïe  Traélatum  illinn  infignem  de  Coloribus  ^) 
Anglicè,  quem  ille  mihi  commodato  daret,  fi  linguam  Anglicam  callerem.  Gaudeo 
igitur  ex  te  fcire,  hune  Traftatum  fimul  cum  illo  altero  ^^  de  Frigore  et  Thermo- 
metris,  de  quo  nondum  audiveram  Latinâ  civitate  donatos"*),  et  publici  juris  fadios. 
Liber  de  obfervationibus  microfcopicis  s)  etiam  pênes  Dominum  Hugenium  eft. 


')   Consultez  l'ouvrage: 

B.  d.  S. Opéra  Pofthuma,  Quorum  fériés  poil  Praefationem  exhibetur.  clDl3CLxxvii.in4°. 
Cette  édition  fut  publiée  par  son  ami  Jarrighjellis  et  imprimée  chez  Jan  Rieniertsz,  Stadts- 
Drucker  dans  le  Dirk-van-Assen-steegli,  à  Amsterdam. 
Une  traduction  hollandaise  se  trouve,  sous  le  N°.  13,  dans 

De  Nagelaten  Schriften  van  B.  D.  S.  Als  Zedekunft,  Staatkunde,  Verbetering  van  't  Ver- 
ftand,  Brieven  en  Antwoorden.  Uit  verfcheide  Talen  in  de  Nederlandfche  gebragt.  Ge- 
drukt  in  't  Jaar  m.dc.lxxvi.  in-4°. 

Cette  traduction  fut  aussi  imprimée  chez  Jan  Rienaertsz,  à  Amsterdam  elle  était  de  la 
main  de  Jan  Hendricksz.  Glasemaker. 
")    Voir,  sur  cet  ouvrage,  la  Lettre  N°.  1236,  note  16/^. 
5)    Voir,  sur  cet  ouvrage ,  la  Lettre  N°.  1289,  note  6. 

■*)    Des  ouvrages  de  11.  Boyle  il  existe  des  traductions  latines,  pour  la  plupart  imprimées  à  Am- 
sterdam, quelquefois  aussi  en  Angleterre,  parce  qu'on  craignait  la  concurrence  des  libraires 
hollandais. 
5)    R.  Ilooke,  Micrographia. 


360  CORRESPONDANCE.    1665. 


fed  ni  fallor  Anglicè.  Mira  quidcm  mihi  de  hifce  microfcopiis  narravic,&  fimulde 
Telefcopiis  quibufdam  in  Italiâ  elaboratis  '^),  quibus  Eclypfes  in  Jove  ab  interpofi- 
tione  Satellicum  obfervare  potuerunt,  ac  etiam  umbram  quandam  in  Saturne,  tan- 
quam  ab  annule  faftam.  Quorum  occafione  non  fatis  pofTum  mirari  Cartefii  prae- 
cipicantiam,  qui  ait  caufam,  cur  Planetae  juxta  Saturnum  (ejus  enim  anfas  Planetas 
efle  putavit,  forte  quia  eas  Saturnum  tangere  nunquam  obfervavit}  nonmoventur, 
poïïe  efle,  qu6d  Saturnus  circa  proprium  axem  non  gyret,  cùm  hoc  cum  fuis  prin- 
cipiis  parum  conveniat,  tum  quia  ex  fuis  principiis  facillimè  anfarum  caufam 
explicarc  potuerat,  nifi  praejudicio  laboraret,  &c. 


N=  1411. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 

29    MAI    1664. 

La  leitre  se  troiire  à  Londres,  Royal  Society. 
Elle  est  la  réponse  au   1401.     R.  Moray  y  répondit  par  le  No.  1421. 

Sommaire  :  Mercure.  Inftruclion  pour  les  liorologes.  Hcvelii  Prodromus  i). 

A  la  Haye  ce  29  Maj    1665. 
Monsieur 

J'ay  différé  de  refpondre  a  vollre  dernière  du  a  i  Avril  attendant  de  jour  en  jour 
l'arrivée  de  Monfieur  Boreel,  et  que  je  vous  penfe  donner  avis  quant  et  quant  de 
la  réception  du  thermomètre,  mais  il  ne  paroit  pas  jufqu'icy  de  forte  que  je  ne  fcay 
(i  peut  eflre  il  a  changé  de  deffein  ou  pris  un  grand  tour  pour  venir  en  ce  pais. 
J'en  fuis  bien  marry  et  vous  remercie  cependant  de  ce  beau  prefent  et  de  l'in- 
ftruftion  que  vous  me  donnez,  pour  m'en  fervir. 

Je  recevray  de  même  les  autres  règles  que  vous  dites  qu'on  obferve  en  com- 
parant le  dit  thermomètre  avec  le  tube  plein  de  mercure.  Si  l'on  en  pouuoit  tirer 
quelque  prognoftique  pour  les  changements  de  l'air,  et  des  vents,  feroit  une 
chofe  d'importance. 

Je  croy  que  l'Inftruftion  pour  les  Longitudes  augmentée  et  redreffee,  comme 


*)    Sur  les  télescopes  de  G.  Campani,  consultez  les  Lettres  Nos.  1304  et  1305. 


')    Ce  sommaire  se  trouve  écrit  sur  la  Lettre  N°.  1401 


CORRESPONDANCE.     1665.  361 

VOUS  me  l'avez  promife,  doibt  défia  eftre  imprimée,  et  je  vous  prie  que  je  la  puifle 
avoir  au  pluftoft  a  fin  de  l'envoier  a  Paris  pour  eftre  traduite  en  François.  L'on 
eftoit  preft  a  fe  feruir  pour  cela  de  la  miene,  fi  je  n'euffe  mandè^)  que  l'on  attendift 
plufl:oft  celle  qui  s'apreftoit  chez  vous  et  principalement  pour  la  relation  de  Mon- 
fieur  Holmes  qui  y  fera  corrigée  et  plus  ample.  Je  fuis  après  s)  de  traiter  avec  un 
horologer  4^  a  Paris  pour  le  tranfport  du  privilège  pour  5  ou  6  ans,  et  je  vous 
feray  fcavoir  en  fuite  ce  qui  fe  fera  conclu. 

Monfieur  Hevelius  m'a  fait  dire  qu'il  a  fait  imprimer  un  traiftè  s)  du  comète 
premier  de  60  feuilles  in  folio,  et  qu'il  attend  feulement  quelque  occafion  pour 
me  l'envoier.  Cependant  j'en  ay  veu  quelques  unes  des  figures,  qui  me  femblent 
afièz  eftranges,  car  premièrement  il  dépeint  la  tefte  du  Comète  comme  s'il  l'avoit 
veue  fort  grande  et  avec  de  certaines  taches  dedans,  ce  qui  ne  m'a  aucunement 
paru,  mais  avec  mes  meilleurs  lunettes  elle  a  toufjours  femblè  très  petit  comme 
les  efiioilles  fixes  excepté  la  chevelure,  et  a  Rome  on  l'a  obfervée  de  mefme,  de 
forte  que  je  croy  que  les  lunettes  de  Hevelius  ne  diftinguent  pas  bien  les  objefts, 
ou  que  le  défaut  eft  dans  fes  yeux.  Apres  pour  ce  qui  eft  du  cours  du  comète  il  en 
fait  une  ligne  continue  qui  fe  tourne  en  elle  mefme,  d'où  je  prevoy  quelque 
bigearre  hypothefe,  par  ce  qu'il  marque  cette  ligne  courbe  dans  le  ciel  mefme  a 
trauers  des  Signes,  dont  il  a  donné  une  figure.  Mais  il  faut  attendre  fon  ex- 
plication. 

Si  Monfieur  Hook  entreprend  de  faire  la  defcription  et  l'hypothefe  du  dernier 
comète  '^),  ainfi  que  du  premier,  je  pcnfe  qu'il  luy  donnera  bien  plus  de  peine  car 
au  moins  a  ce  que  j'ay  pu  juger  par  les  obfervations  il  n'a  pas  pafTé  dans  une  ligne 
droite,  comme  l'autre. 

Je  croy  que  vous  aurez  défia  veu  la  Lettre  imprimée  de  Monfieur  Auzout  '')  a 
l'Abbé  Charles,  ou  il  taxe  la  focieté  Royale  de  n'avoir  pas  empefché  la  publica- 
tion de  la  machine  pour  les  verres  tant  qu'on  n'en  avoit  point  fait  d'eflliy. 

Je  ne  fcay  comment  elle  le  prendra,  mais  je  croy  que  Monfieur  Hook  ^}  doit  eftre 
bien  en  peine  par  ce  que  je  ne  voy  guère  d'apparence  qu'il  en  puifl^e  venir  a  bout. 
Je  fuis  fans  referve 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiffant  feruiteur 
ChRc  Hugens  de  Zulichem. 


")  Consultez  la  Lettre  N°.  1406.  s)    Consultez  la  Lettre  N°.  1409. 

t)  Thuret.  Consultez  la  Lettre  N°.  1408. 

5)  Ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1407 ,  note  4.Û. 

'')  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 363 ,  note  6. 

"  )  Voir  l'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1346,  note  3. 

^)  R.  Hook  répondit  dans  les  Philosopbical  Transactions  N°.  4 ,  du  5  juin  1665. 

Œuvres.  T.  V.  46 


562  CORRESPOND/\NCE.    1665. 


Je  mettray  l'horologe  entre  les  mains  de  Monfieur  Boreel.  ainfi  que  vous  l'or- 
donnez pourveu  qu'il  viene. 

Ils  font  paier  bien  cher  le  grand  fceau  chez  vous  a  ce  que  je  voy  mais  aufli  vous 
le  prenez  pour  tant  de  chofes  a  la  fois  que  pour  tant  de  Privilèges  le  prix  n'eft  que 
médiocre. 

A  Monfieur 

Monfieur  Moray  Chevalier  et  du  Confeil  Privé 
du  Roy  pour  les  aifaires  d'Efcofle 

A 

dans  White  Hall  Londres. 


N=  1412. 

Christiaan  Huygens  h  Lodewijk  Huygens. 

3    JUIN    1665. 
La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  la  Haye  3  Juin   1665. 

Voicy  l'un  des  livres  que  vous  avez  defirè,  que  je  vous  envoiaiïe. 

Je  talcheray  de  avoir  auffî  l'autre  de  Monfieur  Gool  '),  et  vous  le  feray  tenir, 
s'il  n'arrive  point  de  malheur  a  cettuy  cy,  que  je  vous  recommande  de  bien  con- 
ferver  et  de  me  le  envoier,  quand  vous  l'aurez  leu. 

L'On  n'entend  encore  rien  de  noftre  flotte;  on  dit  que  celle  d'Angleterre  °) 
ayant  eftè  contrainte  par  le  mauvais  temps  ,  de  fe  retirer  dans  les  ports,  devoit 
reïïbrcir  dimanche  palTè. 


')    Goliiis  était  alors  professeur  d'arabe  et  de  niatliématiques  à  runiversité  de  Leiden. 
")    La  (lotte  anglaise  était  commandée  par  le  due  de  York. 


CORRESPONDANCE.     1665.  363 

l'Affaire  ')  de  Dorp"*)  a  eftè  terminée  avant  hier  par  une  iufpenfion  de  3  feniai- 
nes:  après  une  bonne  et  longue  reprimende. 

Te  beflellen  ten  huyfe  van  Willem  Vos 
Houtkoper  tôt  Gorcum,  om  voort  te  zenden 
aan  Myn  Heer  Myn  Heer  L.  Huygens  te- 
genwoordigh  op  huys  tôt  Zuylichem. 
Met  een  pack. 


N=   1413. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Gouefier. 
3  juin   1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiâen,  coll.  Huygens. 

Duc    DE    ROANNES. 

le  3  Juin. 

Il  eil  vray  que  je  fuis  trcfmauvais  correfpondant  ').  je  vous  ay  pourtant  efcrit 
a  lettres  -)  fi  je  ne  me  trompe,  et  pour  ce  qui  ell:  des  nouuelles  de  mon  horologe 
j'ay  creu  qu'il  n'efloit  pas  neceffaire  que  je  vous  en  donnalTe  puifque  elles  ont  eftè 
publiées  dans  le  Journal  des  Scavants^)  que  vous  ne  pouvez  manquer  d'avoir  veu. 
J'en  envoieray  une  +)  dans  peu  a  Monfieur  de  Carcavi  et  a  Monfieur  de  Montmor. 
de  fa  chaife  Roulante,  fur  fa  propofition  de  ma  cariole. 


3)    Une  compagnie,  sous  le  seigneur  de  Marquette,  dans  laquelle  servait  L.  W.  van  Dorp, 

était  stationnée  à  Helvoetsluis  et  avait  un  détachement  à  Hoorn.  Cette  compagnie,  manquant 

de  discipline,  avait  été  censurée. 

Maximiliaan  de  Hartaing  (Hertaing),  fils  du  militaire  Daniel  de  Hartaing  (originaire  du 

Hainaut)  et  de  Leonora  de  Hermin,  était  seigneur  de  Marquette,  En  1665  il  était  capitaine 

d'une  compagnie  d'infanterie  des  Provinces-Unies. 
+)    Sur  Lodewijk  Wolphard  van  Dorp,  voir  la  Lettre  N°.  çg6,  note  17. 


')    Nous   n'avons   pas   trouvé   de  lettre  de  A.  Gouflier  à  Clir.  Huygens  à  laquelle  celle-ci 

serait  la  réponse. 
")    Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  les  minutes  d'autres  lettres  de  Chr.  Huygens 

à  A.  Gouffier  que  celle  de  la  Lettre  N°.  1296,  du  31  décembre  1664. 
3)    Consultez  la  pièce  N°.  131 5.  Voir  le  Journal  des  Sçavans  du  23  février  1665,  N°.  vin. 
"•)   Sur  les  horloges  dont  il  s'agit  ici ,  consultez  la  Lettre  N°.  1408. 


564  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   141 4. 

ClIRISTlAAN    HUYGENS    à    ChR.    RuMPF  '). 
4    JUIN     1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygcns. 

a  Monfieur  Rompf. 

le  4  Juin. 
Je  le  prie  de  s'informer  chez  l'Ambafladeur  Molles  ")  s'il  veut  qu'on  luy  envoie 
l'horologe  s)  qu'il  m'a  prié  de  luy  faire  faire,  dont  je  fuis  en  doute  par  ce  que  le 
marchand  n'a  pas  receu  l'ordre  promis  pour  le  payement  de  l'horologer  "t).  Je  le 
prie  auffi  d'envoier  la  montre  de  ma  Tante  de  St.  Annelant  ^'). 


W  1415. 

[A.  Auzout]   à  Christiaan  Huygens. 

5    JUIN    1665-. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden  ,  coll.  Huygcns. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1371.     On.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  142S. 

A  Paris  le  5  Juin  1665. 
Jay  etê  bien  aife  daprendre  enfin  par  votre  dernier  ')  que  mon  Paquet  ^)  vous 
auoit  etê  rendu  car  ien  etois  en  peine  depuis  fi  long  temps  quil  etoit  parti.  Jay 
fuiet  detre  fatiffait  que  vous  aies  trouuê  quelque  chofe  dans  mes  remarques  qui 
vous  aie  plu,  Je  voudrois  être  en  état  dacheuer  mon  traité  des  grandes  lunetes  et 
de  faire  encore  quelques  expériences  pour  confirmer  la  plufpart  des  chofes  dont 
ie  parle  mais  le  défaut  de  lieu  et  ce  qui  efi:  le  plus  important  le  mauuais  état  de  ma 
fantê  qui  neft  point  encore  rétablie ,  aucontraire  ma  fleure  quarte  mauoit  repris  le 
premier  jour  de  may,  font  caufe  que  ie  ne  fay  quoyque  ce  foit,  nofant  mappliquer 


')  Christianus  Rmiipff,  le  frère  du  médecin  Christiaan  Constantiniis  RumpfF.  Il  naquit  à 
la  Haye  en  1630  et  fut  inscrit  à  l'Université  de  Leiden,  comme  étudiant  en  médecine,  en 
1654.  Il  devint  résident  à  Stockholm  et  plus  tard  secrétaire  de  l'ambassadeur  des  Provinces- 
Unies  à  Paris ,  poste  qu'il  occupait  encore  en  1665.  Son  père  était 

Dr.  Christianus  Ruraphius,  le  médecin  de  la  famille  Huygens,  qui  mourut  d'une  intoxi- 
cation d'opium,  le  24  juin  1645  [Dagboek]. 

°)   Sur  Denzil  Lord  Holles  of  Isfield,  voir  la  Lettre  N°.  1 135,  note  5. 

3)    Consultez  les  Lettres  Nos.  1350  et  1370.        '^)    Consultez  la  Lettre  N°.  1418. 

5)   Geertruid  Huygens,  veuve  de  Philips  Doublet. 


')   Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  A.  Azout. 
°)   Consultez,  sur  ce  paquet,  la  Lettre  N°.  1397. 


CORRESPONDANCE.     1665.  365 


fortement  a  aucune  fpeculation  ny  a  écrire  long  temps.  Jay  receu  il  y  a  défia  près 
de  15  jours  vue  reponfe  que  le  Sieur  Campani  fait  ^')  a  Monfieur  lAbbé  Charles 
touchant  ma  lettre  '*).  Jay  cru  que  ie  vous  en  deuois  enuoier  vne  copie  afin 
que  vous  jugies  ce  que  nous  deuons  efperer  de  la  confrontation  de  nos  lunetes.  ie 
me  perfuade  que  ie  nen  entendray  pas  parler  dauantage.  depuis  que  ie  lay  receue 
le  temps  qui  a  prefque  toufiours  etê  couuert  et  Ijncommoditê  de  Iheure  ne  mont 
pas  permis  de  faire  les  obferuations  de  Saturne  et  de  Jupiter  quil  exigeoit  de  moy. 
ie  me  perfuade  que  vous  ne  vous  epargneres  pas  cette  année  pour  voir  fi  vous 
decouurires  toutes  les  chofes  que  ces  meflîeurs  alTurent  auoir  vues,  et  que  nous 
verrons  plus  en  détail  fils  menuoient  les  obferuations  que  Caffin  en  a  faites.  Jl 
y  a  plus  de  1 5  jours  que  ie  nay  point  vu  dautres  nouueles  de  Rome,  et  je  croy  que 
vous  fcaures  Monfieur  que  Caflin  a  fait  vne  Ephemeride  9  de  la  féconde  comète 
dans  laquelle  il  difert  afl^es  de  la  mienne  '^)  pour  le  temps  du  Périgée  et  pour  le 
plus  grand  mouuement  diurne  aiant  mis  le  Périgée  le  4  Auril  et  le  plus  grand 
mouuement  4°.  36'.  Je  ne  voy  pas  quelles  facommodent  bien  auec  mes  obferua- 
tions fil  arriuoit  que  nous  la  reniflions  cela  pourroit  décider  lequel  auroit  mieux 
reuflj.  Cell:  par  les  tangentes  comme  moy  et  apparamment  par  le  mefme  principe 
auflî  bien  que  ce  père  Jefuite  de  Bourdeaux  ^)  (dont  ie  nauray  pas  manqué  devons 
^  parler)  qui  a  fait  vn  petit  liure  en  latin^)  ou  il  explique  fa  méthode  toute  femblable 
a  la  mienne  que  ie  tacheray  de  vous  enuoier  fi  ien  trouue  ches  les  libraires  quand 
Je  trouueray  quelqu'  occafion.  Nous  fouhaitons  auec  pafllon  de  voir  ce  qu'a  fait 
Monfieur  Heuelius.  quand  fon  hypothefe  feroit  extraordinaire  du  moins  les 
obferuations  feront  les  meilleures  pouruu  quil  ne  les  ait  pas  aiufliées  a  fon  hypo- 
thefe comm'  il  y  a  apparence  quil  na  pas  fait.  On  ma  dit  que  Wardus  auoit  auflj 
fait  quelque  chofe  *)  mais  Monfieur  Oldenbourg  nen  a  encore  rien  mandé,  il  à 


3)    Voir  la  Lettre  N°.  T416.  '')    Voir,  sur  cet  ouvrage,  la  Lettre  N°.  1346,  note  3. 

5)    Consultez  l'ouvrage: 

Giovanni  Domeiiico  Caffini,  Lettere  aftronomiche  al  Signor  Abbate  Falconieri,  sopra  il 
confronto  di  alcune  ofTervalioni  deir  Comète  deir  anno  1665.  Bologna.   1665.  in-folio. 
*)    Voir  l'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1 397 ,  note  i . 
')    Le  père  J.  G.  Pardies. 

^)   J.  G.  Pardies  E  Soc.  Jefu  Diflertatio  de  motu  et  natura  Cometarum.  Parifiis  apud  Petruni  du 
Coque.  1665.  in- 12°. 

Il  en  existe  une  traduction  française: 

J.  G.  Pardies  Remarques  sur  les  comètes  et  autres  phoenomenes  extraordinaires  de  ce 
temps  Bordeaux.  G.  de  la  Court.  1665.  in-8°. 
')  Nous  ne  sachons  pas  que  SethWard  ait  écrit  autre  chose  sur  les  com  êtes  que  l'ouvrage  suivant  : 
De  Cometis  ubi  de  Cometarum  natura  dideritor.  Nova  cometarum  Theoria,  Novilïïmi 
Cometae  Hiftoria  proponitur.  Praeleftio,  Oxonii  habita  à  Setho  Wardo,  In  Celeberrima 
Academia,  Aftronomiae  Profeflbre  Savilliano.  Cui  fubjunfta  ell  Inquifitio  in  Ifmaelis  Bul- 
lialdi  Aftronomiae  Philolaicae  fundamenta,  eodeni  Authore.  Oxoniae,  ExciidebatLeon:  Lich- 
field  Academiae  Typographus.  Anno  Dom.  1653.  in-4°. 


366  CORRESPONDANCE.     1665. 


écrit  icy  que  ie  mecois  mépris  dattribuer  a  la  Société  Roiale  ce  qui  ne  deuoit  fat- 
tribuer  qu'a  Monfieur  Hook,  il  auoit  mandé  quil  feroit  vn  extrait  de  ma  lettre  pour 
la  faire  voir  a  la  Société'")  et  ie  croiois  quil  me  manderoit  quelque  choie  de  la  ma- 
nière quelle  lauroit  prife  auffi  bien  que  Monfieur  Hook  et  Monfieur  Riues")  ce  que 
ie  dis  d'eux  mais  il  nen  a  encore  rien  écrit,  ie  ne  fcay  fils  nen  parleront  ")  point 
dans  leur  Philofophical  Tranfaftions  de  ce  mois  cy.  il  mandoit  feulement  que 
Monfieur  Hook  etoit  après  a  faire  reufllr  ion  tour,  nous  apprendrons  ce  qui  en 
arriuera.  Jay  pour  le  moins  auïïy  grande  jmpatience  que  vous  dapprendre  comme 
le  Père  fabri  prendra  ce  que  iay  écrit  de  luy.  ie  croy  que  dans  fon  ame  il  en  fera 
bien  aife  et  quil  fouhaite  qu'on  le  réfute  mais  la  politique  le  peut  faire  agir  autre- 
ment et  ie  crains  toufiours  que  ie  naye  quelque  chofe  a  démêler  auec  luy  ce  qui 
me  facheroit  fort  ny  aiant  rien  qui  me  deplaife  comme  ces  fortes  de  procès.  Jef- 
pere  en  auoir  des  nouueles  deuant  quil  foit  peu  que  ie  ne  manqueray  pas  de  vous 
faire  fcauoir  aufil  tofl:.  Jl  ne  fe  fait  rien  de  nouueau  icy ,  il  y  a  plus  de  1 1  jours  que 
ie  nay  pas  vu  Monfieur  Petit  il  me  dit  en  ce  temps  la  que  toute  fa  copie  etoit  ches 
Ijmprimeur  mais  on  ma  dit  depuis  que  fon  afaire  netoit  pas  encore  acheuée ,  tout 
fe  verra  auec  le  temps  aufll  bien  que  ce  que  promet  '^j  depuis  fi  long  temps  le 
Père  de  Saint  Rigaut  de  Lion,  ce  qui  me  fait  fouuenir  quil  fy  fait  la  de  très  beau 


Cet  opuscule  fait  partie  du  recueil  suivant: 

Idea  Trigonometriae  Denionflratae  (In  ufum  Juvcntutis  Oxonienfis).  Item  Praeleftio  de 

Coraetis.  Et  Inquifitio  in  Bullialdi  Ailronomiae  Philolaicae  Fundamenta.  Autliore  Setho 

Wardo  in  Academia  Oxonienfi  Aftronomiae  ProfelTore  Saviliano.  Oxoniae,  Excndebat  L. 

Lichfield  Academiae  Typographus.  1654.  in-4°. 

'°)  En  eflFet,  un  extrait  parut  dans  les  Philosopliical  Transactions  N°.  4  du  5  juin  1 665,  en  même 

temps  que  la  réponse  de  R.  Ilooke. 
")  Reeves. 
'")  Consultez  l'ouvrage: 

Refponce  de  Monfievr  Ilook  avx  Remarqves  de  Monfievr  Avzovt  Contenve  dans  vue 
Lettre  a  l'Avtevr  des  Philofophical  Tranfaftions,  traduite  d'Anglois.  Et  qvelqves  Lettres 
efcrittes  de  part  &  d'autre  fur  le  fujet  des  grandes  Lunetes.  A  Paris,  Chez  Jean  Cvflbn  rue 
Saint  Jacques,  à  l'Image  de  Saint  Jean  Baptifte  m.dc.lxv:  Auec  Priuilege  du  Roy.  in-4°. 

Ce  recueil,  publié  par  A.  Aiizout,  contient,  outre  un  extrait  d'une  lettre  de  Campani, 
datée  du  4  Mai,  les  pièces  suivantes  : 
û^  Reponfe  de  Monfievr  Hook,  aux  Confiderations  de  M.  Auzout,  contenve  dans  vue 

Lettre  écrite  à  l'Auteur  des  Philofophical  Tranfaftions.  Traduite  d'Anglois. 
b')  Lettre  a  Monfievr  Oldenbovrg,  Secrétaire  de  la  Société  Royale  d'Angleterre,  fur  la 

précédente  Réponse  de  Monfievr  Hook  [datée:  à  Paris  le  4.  Juillet  1665]. 
c)  Lettre  de  Monfievr  Oldenbovrg,  Secrétaire  de  la  Société  Royale  d'Angleterre,  conte- 
nant la  féconde  Réponse  de  Monfievr  Hook,  à  M.  Auzout,  &c.  [datée:  A  Londres  le 
23.  Juillet  1665]. 
(l^  Lettre  a  Monfievr  Oldenbovrg,  Secrétaire  de  la  Société  Royale  d'Angleterre  [datée:  A 
Paris  le  la.  Aouft  1665], 
'3)  François  de  Saint-Rigaud,  Système  nouveau  du  Ciel,  in-folio. 


CORRESPONDANCE.    1665.  367 


verre  mais  ie  nen  ay  point  encore  eu.  le  Père  Bercée  mauoit  promis  il  y  a  près  dun 
mois  den  enuoier  quelque  oculaire  mais  il  en  a  charge  vn  AmbalTadeur  de  Por- 
tugal duquel  nous  nauons  point  de  iiouueles.  on  en  fait  auffy  icy  prefentement  qui 
ei1:  parfaitement  beau  mais  ie  nen  ay  point  encore  et  Menard  '*3  qui  en  a  nen  a 
point  encore  fait  dObieftif.  Jiray  peut  eftre  laprefdinée  la  voir  et  fi  ien  puis  auoir 
quelque  morceau  ien  trauailleray.  fi  ces  verreries  reuffifl^ent  pour  nous  nous 
eprouuerons  fi  la  matière  nous  peut  mener  beaucoup  plus  loin  quelle  na  fait  juf- 
ques  a  prefent,  pour  moy  ie  ne  croy  pas  que  la  diference  en  foit  jamais  bien  grande 
quoyque  Ion  ne  puifie  rien  alTurer  de  ces  fortes  de  chofes. 

Je  nay  point  fceu  que  Ion  fifl:  icy  les  larmes  de  verre  ^^^  comme  vous  dites  que 
vous  a  écrit  le  duc  de  Roancs  "^).  quand  ie  le  verray  ie  fcauray  de  luy  ou  il  en  a 
fait  faire,  mais  il  me  femble  quil  faut  du  gros  verre  et  que  le  crifi:al  nefi:  pas 
propre  pour  cela,  fil  fe  trouuoit  quelque  commodité  autre  que  celle  de  la  Pofte  ie 
vous  ferois  oblige  fi  vous  men  enuoyes  quelques  vues  car  ie  voudrois  bien  faire 
les  expériences  de  Hook'^)  auec  la  colle  de  poifi^on.  Je  receus  il  y  a  quelques  iours 
vne  lettre  de  Monfieur  de  Zulichem  '^)  qui  me  mandoit  que  vous  auies  trouuê 
auflî  bien  que  moy  quantité  de  bonnes  chofes  dans  le  Hure  de  Hook  '5").  il  me 
temoignoit  auflj  vne  grande  paffion  pour  le  microfcope  de  Monfieur  de  Mon- 
conis  dont  vous  aures  appris  la  mort-°),  mais  on  ma  dit  que  fon  fils  le  vou- 
loit  vendre  1 5  pifloles.  peuceftre  quil  vous  aura  fait  fcauoir  ce  defl"ein.  ie  ne  fcay 
fi  ie  pourray  vous  faire  faire  vne  copie  de  la  lettre  de  Campani  ne  conoiffanc 
point  de  copifl:e  qui  entende  IJtalien.  il  ny  a  rien  de  particulier  fur  fes  pendules 
fi  ce  nefi:  quil  dit  quil  a  trouuê  le  fecret  de  les  rendre  fans  bruit  et  muets  et  pour  le 
refl:e  ie  ne  croy  pas  auoir  rien  oublié  de  confidcrable  qui  ne  foit  dans  lextrait  que 
ien  ay  fait  jmprimer  ").  ceft  Monfieur  lAbbé  Charles")  qui  la  et  ie  lay  trouuée  fi 
longue  que  ie  nen  ay  pas  moy  mefme  de  copie  -s),  fi  pourtant  vous  continués  de  la 
vouloir  ie  menquerray  a  Monfieur  lAbbê  Cotin  -'*)  de  quelque  copifi:e  Italien. 


'4)  Sur  Mesnard,  voir  la  Lettre  N°.  1089,  note  2. 

"5)  Chez  Lequin,  voir  la  Lettre  N°.  1371 ,  note  2. 

'^)  Arthur  Goufiier  avait  écrit  à  Chr.  Huygensune  lettre  que  nous  ne  possédons  pas,  et  à  la- 
quelle celui-ci  répondit  par  la  Lettre  N°.  1413. 

")  Consultez,  dans  la  Micrographia  de  R.  Hooke,  r„Ohrervation  vu  of  fonie  Phaenomena  of 
Glafs  drops." 

'^)  Constantyn  Huygens,  père. 

'9)  Hooke,  Micrographia.  Consultez,  sur  Topinion  de  Chr.  Huygens,  la  Lettre  N°.  1362. 

^°)  Balthazar  de  Monconys  mourut  le  28  avril  1665. 

°")  Consultez  la  Lettre  N°.  1397,  note  3.  ^")  Charles  Bryas. 

^3)  Auzout  en  a  pourtant  envoyé  une  partie,  copiée  par  lui-même.  Voir  la  Lettre  N°.  1416. 

^*')  Charles  Cotin  naquit  en  1604  à  Paris ,  où  il  mourut  en  janvier  1682.  Il  fut  conseiller  et  au- 
mônier de  Louis  XIV,  et  devint  en  mai  1665  membre  de  T Académie  Française.  Boileau  et 
Molière  l'ont  ridiculisé. 


368  CORRESPONDANCE.    1665. 


VOUS  mobligeres  fi  vous  aprenes  ce  que  difenc  ou  penfenc  ces  meffieurs  dAngle- 
terre  de  mes  remarques,  de  me  le  faire  fcauoir.  nous  fommes  icy  en  grande  jmpa- 
tience  de  fcauoir  fi  les  Armes  ne  troubleront  point  le  repos  de  la  philofophie.  Jcy 
dans  notre  paix  la  curiofitê  au  lieu  daugmenter  diminue  tous  les  iours,  on  dit 
toufiours  pourtant  qu'a  la  fin  il  fe  fera  quelque  chofe. 

depuis  trois  jours  efl:  arriuê  icy  le  cheualier  Bernin  ^^^  pour  les  defi"eins  du 
louure.  Auanthier  Monfieur  Colbert  luy  fit  voir  luy  mefme  les  plus  beaux  en- 
droits de  Paris,  ie  ne  fcay  encore  ce  qui  fen  dit  naiant  hier  vu  perfonne. 

le  fuis  infenfiblement  fort  long  mais  iay  cru  quoy  qu'a  bâtons  rompus  que 
vous  feries  bien  aife  daprendre  toutes  ces  chofes.  Je  nay  plus  rien  a  vous  dire  fi 
ce  neft  que  ie  cherche  icy  aux  enuirons  quelque  lieu  ou  ie  puifl"e  dans  les  oppo- 
fitions  de  Saturne  et  de  Jupiter  voir  tout  ce  que  iy  pourray  decouurir  auec  mes 
lunetes  et  dans  Venus  fi  ie  fuis  afl"es  toil:  preft  pour  cela. 

Je  vous  fuis  obligé  Monfieur  du  foin  que  vous  prcnes  -'')  pour  Monfieur  Heue- 
lius  &  fuis  tout  a  vous. 


Jl  y  a  long  temps  que  Ion  attend  icy  des  horloges  de  votre  nouuele  façon,  pre- 
nons fil  vous  plaifi:  bien  garde  cett  année  a  la  proportion  de  lanneau  car  ie  ne  la 
trouue  pas  fi  approchante  de  la  triple  que  vous  et  fi  Saturne  en  ce  temps  la  ne 
debordoit  point  ie  craindrois  que  la  declinaifon  ne  fuft  plus  grande  que  23.  30. 

pour  Hollande 
A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem. 
XII  •  A  la  Haie. 


=5)  Giovanni  Lorenzo  Bernini  (appelé  le  chevalier  Bernin),  fils  d'un  artiste  Toscan ,  naquit 
à  Naples  en  1598  et  mourut  le  20  novembre  1680  à  Rome.  Il  était  peintre,  statuaire  et  ar- 
cliitecte,  ce  qui  lui  procura  le  surnom  de  „Micliel-Ange  moderne."  Déjà  à  huit  ans  il  fit 
parler  de  lui  et  plus  tard  ses  travaux  se  succédèrent  tant  à  Rome,  au  service  des  Papes, 
que,  depuis  1655,  en  France,  où  Louis  XIV  l'avait  appelé  par  une  lettre  de  sa  propre 
main  ,  et  lui  avait  fait  un  accueil  brillant.  Il  travailla  encore  à  râj>c  de  80  ans. 

=«)  Consultez  la  Lettre  N°,  1407. 


CORRESPONDANCE.     1665.  369 


N=   141(5. 

[G.  Campani]   à  Charles  Bryas. 

12    MAI    1665. 

Appendice  au  No.   1415. 

Une  copie  ')  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Hiiygens. 

A  Monfieur  lAbbé  Charles 
Illuftriffimo  e  Reuerendiffimo  fignore  e  padrono  mio  Colendiffimo. 

hieri  finalmente  mi  fu  interamente  letto  dal  Signor  Agoftino  Pinchiari  °)  in  elc- 
gantiflima  lingua  tofcana  tutto  il  trattato  3)  di  Monfieur  Auzoïit  incorno  aile  mie 
oiïeruazioni  di  Saturno  et  di  Gioue  di  Veitra  Signoria  Jlluftriffima  trafmeiïbmi, 
doue  ho  avuco  aflai  da  ammirare  e  d'jmparare  infiemenon  folocortefiffima  maniera 
di  porgere  con  fomma  ingenuita  i  fuoi  fentimenci  benche  talhora  contrarii  aile 
akrui  affertioni  ma  nella  vivacita  e  fagacica  indifibile  del  fuo  ingcgno  perfpica- 
fiffimo.  Quanto  aile  cofe  mie  par  mi  di  vedere  che  tutta  voka  che  c'intendiamo 
bene  infieme  caminiamo  aiïai  daccordo  ancorche  in  qualchc  cofa  apparifca  difpa- 
rita  di  parère,  come  per  eïïempio  ci  auuiene  nel  determinare  la  largheffa  dell' 
Elliffi  di  Saturno,  Intorno  a  che  replico  a  Veftra  Signoria  che  mia  intenzione 
non  fu  di  determinare  cio  ma  fi  bene  di  fcoprire  e  di  far  veder  al  mondo  col  mofl- 
rargli  ocularmente  un  ben  contornato  e  difl:into  cerchio  in  Saturno  la  verita  dell' 
hypothefi  hugeniana  la  quale  qui  in  roma  a  Cagione  délie'  oiïeruazioni  del  Signor 
Euftachio  diuini  fatte  con  fuoi  lunghifïïmi  telefcopii  fhauea  per  falfiffima.  Aflî- 
curo  fi  bene  Vefl:ra  Signoria  che  lAnello  di  Saturno  efcedeva  notabilmente  il  fuo 
difco.  e  ben  vero  che  quefl:o  efcefllb  venne  poi  nelle  figure  ftampate  alterato  in 
due  modi 

(ce  quil  attribue  au  Graueur  et  que  ie  nay  pas  copié)  il  adioufl:e. 

Comprefe  egregiamente  il  mio  penfiero  il  Signor  Hugenio  mencre  in  vna  fua  Cor- 
tefifllma  lettera^)  fcritta  ad  un  mio  fratello  5~)  non  fa  menzione  veruna  di  quelle  pro- 
porzioni  mando  a  Veftra  Signoria  la  copia  di  detta  lettera  et  délia  rifpofta  datagli 
accioche  ella  veda  in  efl"e  la  ingenuita  fua  e  mia  non  hauendo  altro  fine  che  d'andare 
fcoprendo  la  verita  ed  infieme  imparandola  da  i  dotti  e  particolarmente  daMonfeig- 


')   Cette  copie  est  de  la  main  d'Aiizout. 

^)  Agostino  Pinciari  fit,  le  3  mai  1665,  avec  Campani  et  G.  D.  Cassiui,  des  expériences  dans 
le  Jardin  des  Pères  Français  de  la  Trinité  du  Mont  à  Rome,  pour  décider  si ,  sans  employer 
des  télescopes,  les  yeux  des  Italiens  portaient  aussi  loin  que  ceux  d'autres  nations. 

3)    Adriani  Auzout,  Lettre  à  l'Abbé  Charles;  voir  sur  cet  ouvrage  la  Lettre  N°.  i  346,  note  3. 

'*)    Probablement  la  Lettre  N°.  1332  à  M.  Campani. 

5)   M.  Campani,  le  correspondant  de  Cbr.  Huygens. 

Œuvres  T.  V.  47 


]JO  CORRESPONDANCE.     1665. 


neur  Auzout  al  oui  defiderio  efpreflb  nel  fuo  trattato  di  voler  da  me  vdire  con  piu 
puntualita  i  piu  particolari  a  me  apparenti  di  Giove  e  di  Saturno  procurero  di  fodif- 
fare  quanto  prima  con  nuove  ofTeruazioni  dal  prenderfene  col  mio  cannochiale  di 
50  palmi  e  co  debiti  ftrumenti  da  ftar  fu  le  mifure  giufte  e  poi  ne  mandero  a  lei  le 
figure,  ed  in  tanto  accioche  ancora  io  qui  pofia  fapere  di  che  maniera  colli  in  parigi 
apparifcano  co  i  medefimi  pianeti.  con  i  cannochiali  di  Monfieur  Auzout  da  me 
iiimati  efquificifTimi  le  Signorie  Veftre  ancora  potriano  oïïervarglin  uouamence  e 
mandarmene  le  figure  imprefle.  e  accioche  le  ofTeruazioni  loro  fi  facciano  quafi  nel 
medefimo  tempo  che  fi  faranno  le  noftre  prego  Veftra  Signoria  a  volerle  fare 
quanto  prima  &c. 


Di  Roma  ail  12.  di  maggio  166^. 


N=   1417. 

J.  Chapelain  h  Christiaan  Huygens. 
7  JUIN   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiâen,  cuil.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1408.     Ctir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1429 

Monsieur 

il  y  a  trop  de  gloire  et  de  fatiffaftion  à  vous  feruir  pour  en  perdre  jamais  volon- 
tairement l'occafion  et  pour  ne  fe  tenir  pas  voitre  obligé  lors  que  vous  la  faites 
naiftre.  Si  donc  vous  me  remerciés  de  l'ofFre  de  traitter  auec  le  Sieur  Thuret 
l'afiaire  de  vos  horloges,  vous  exercés  voftre  ciuilité  plufloft  que  voftrejuftice  et 
m'oftés  la  moitié  du  plaifir  que  j'aurois  en  vous  rendant  ce  petit  office  fans  autre 
intereft  que  celuy  de  m^honnorer  en  vous  le  rendant.  Mais  puifque  vous  m'en 
voulés  auoir  obligation  vous  mefme  ce  n'eft  pas  a  moy  a  mettre  des  bornes  a  vof- 
tre  courtoifie,  et  j'en  reçois  les  marques  auec  la  mefme  joye  que  tout  ce  qui  me 
vient  de  vous.  Déformais  que  vous  aués  trouué  a  propos  de  m'enuoyer  la  Procura- 
tion ')  neceffaire  pour  cela,  j'en  mettray  les  fers  au  feu  auffi  toil  que  cet  excellent 
Ouurier -)  fera  reuenu  d'vn  petit  voyage  qu'il  efl:  allé  faire,  et  je  m'y  conduiray 

')   Consultez  la  pièce  N°.  1409.  -)   L'horloger  Thuret. 


CORRESPONDANCE.     1665.  37 1 

auec  coût  l'égard  que  je  dois  pour  voftre  auantage.  Son  abfence  dailleurs  ne  nuit 
de  rien  a  voftre  deffein  puis  quauffi  bien  il  faut  que  les  deux  Horloges  3)  foienc  icy 
pour  luy  en  faire  voir  la  fabrique.  La  dernière  fois  que  je  le  vis  il  m'entretint  d'vne 
fienne  inuention  pour  les  Horloges  a  reflbrt,  afin  de  les  rendre  juftiflîmes  dans  le 
commencement  le  milieu  et  la  fin  également ,  et  s'il  m'en  fouuient  bien  c'eft  de 
mettre  deux  Reiïbrts  dans  chaque  horloge  dont  l'vn  a  chaque  heure  remonte  l'an- 
tre, en  forte  que  le  remonté  n'ayant  lafché  qu'vne  trefpetite  partie  de  fa  bande, 
et  fe  trouuant  remis  au  mefme  point  ou  il  eftoit  vne  heure  deuant,  ne  courra  point 
le  hazard  de  l'inégalité  de  la  force  des  autres  reflbrts  qui  ne  fe  remontent  qu'  à  la 
fin,  laquelle  inégalité  produit  celle  des  heures.  Voila  fon  imagination  légèrement 
expliquée,  qu'il  a  quelque  foupçon  qui  foit  la  voftre;  par  où  vous  aués  pouïueu 
a  la  perfeiftion  de  vos  horloges  et  à  la  juftefte  de  leur  cours.  Il  me  femble  mefme 
qu'il  me  dit  vous  en  auoir  fait  part  en  confidence  et  vous  auoir  prié  du  fecret. 
Quoy  qu'il  en  foit,  Monfieur,  vous  voyés  encore  par  la  que  c'eft  vn  Spéculatif 
d'afl^és  d'importance  pour  vn  fimple  Ouurier  comme  il  eft,  et  que  fi  vous  conue- 
nés  enfemble  touchant  la  fabrique  et  le  débit  de  vos  Horloges  il  feroit  malaifé 
d'en  trouuer  vn  autre  qui  fuft  plus  intelligent  que  luy.  Quant  aux  conditions  je 
fuis  bien  aife  que  vous  me  les  ayes  marquées,  et  j'cflliyeray  de  le  porter  à  celle  que 
vous  fouhaités  le  plus.  Voftre  première  penfée  '*),  fi  je  ne  me  trompe,  eftoit  qu'il 
vous  tinft  conte  du  dixiefrae  de  ce  que  chacune  des  Horloges  fe  vendroit,  et  lors 
que  je  luy  parlay  la  defi^us  l'ayant  veu  donner  de  luy  mefme  dans  voftre  fens  je 
crus  que  ce  vous  feroit  vne  chofe  agréable.  Le  principal  en  tout  cecy  iroit  à  eftre 
bien  aflliré  de  fa  fidélité  pour  le  débit  de  ce  qu'il  en  vendroit  et  quoy  que  je  fois 
très  perfuadé  qu'il  l'auroit  toute  entière,  je  ne  le  voudrois  pourtant  pas  du  tout 
garantir,  et  je  fouhaiterois  que  vous  me  fourniflîés  vn  expédient  pour  l'empefcher 
d'abufer  du  choix  que  vous  auriés  fait  de  fon  miniftere.  Car  je  n'entens  pas  trop 
bien  celuy  que  vous  me  propofés,  et  dans  ce  que  j'en  entens  je  ne  fcay  fi  celuy 
feroit  vne  afl"és  forte  bride.  Il  vous  payroit  vos  marques;  mais  qui  le  retiendroit 
d'en  vendre  fans  vos  marques  et  comment  l'en  conuaincriés  vous? 

le  gouuerneray  Monfieur  Theuenot  fur  la  Traduétion  5)  du  Diicours  inftruétif 
touchant  l'vfage  des  Horloges  fur  mer  et  je  vous  en  rendray  conte.  Cependant 
achevés  de  le  mettre  en  fa  perfection  et  les  nouuelles  dernières")  que  vous  aués  de 
Monfieur  Moray  pourront  n'y  eftre  pas  inutiles.  le  croy  pour  moy  qu'efcriuant  fi 
bien  en  François  que  vous  faites  la  verfion  s'en  feroit  fans  comparaifon  meilleure 
par  vous  que  par  qui  que  ce  foit,  et  quand  vous  nous  l'auriés  enuoyée  efcritte  à 
la  main  fil  y  auoit  quelque  minutie  de  langage  a  retoucher  nous  ferions  toufjours 


3)    II  s'agit  des  horloges  pour  P.  de  Carcavy  et  II.  L.  H.  de  Monmor.  Consultez  la  Lettre 

N°.  1445. 
"*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1361.  s^    Consultez  la  Lettre  N°.  1406. 

*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1363. 


372  CORRESPONDANCE.     1665. 

prcfts  a  le  faire  auec  diligence.  Cette  guerre  d'Angleterre  eft  vne  fafcheufe  ren- 
contre pour  l'exécution  de  voftre  illuftre  Projet;  mais  elle  finira  des  que  vous  ferés 
en  eftat  de  difputer  le  champ  a  vos  Ennemis,  l'en  ay  la  plus  grande  enuie  du 
monde,  furtout  a  caufe  de  vous  de  qui  je  fuis  toufjours  paffionnement 

Monsieur 

Trefhumble  et  trefobeïffant  femiteur 
Chapelain. 
De  Paris  ce  7.  Juin  166^. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christianus  Huggens 

A  la  Haye. 


N=  1418. 

D.  IIoLLEs  h  Christiaan  Huygens. 

12    juin     1665. 

La  lettre  se  trouve  a  Leideii ,  coll.  Huygens. 

A  Paris  ce   12  de  Juin  65. 

Monsieur 

J'ay  veu  vne  lettre  qu'il  vous  a  plû  efcrire  '}  au  Secrétaire  ^)  de  Monfieur 
r  Ambafîadeur  de  Hollande  3),  par  la  quelle  le  vois  la  bonté  que  vous  auez  eue  pour 
moy,  d'auoir  voulu  vous  donner  la  peine  de  me  faire  faire  vn  horloge  félon  voftre 
nouuelle  inuention.  Je  ne  doute  pas  que  ce  ne  foit  quelque  chofe  de  bien  rare  & 
excellente,  et  J'en  auray  afTeurement  vne  efl:ime  conforme,  &  vne  très  grande 
recognoifl^ance  de  la  faueur  que  vous  m'y  auez  faite  &  de  l'obligation  que  Je  vous 
en  ay:  c'a  efte  Monfieur  voftre  père  qui  m'a  donné  la  hardiefl^e  d'y  penfer  feule- 
ment a  vous  donner  vne  telle  importunité,  c'eft  poui-quoy  il  s'en  faudra  prendre  a 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1414. 
")    Christianus  Rumpf. 
3)   Willem  Boreel. 


CORRESPONDANCE.     1665.  373 


luy,  &  pour  ce  qui  eft  de  moy  Je  vous  fupplie  de  me  le  pardonner.  Cependant  il 
vous  plairra  aioufter  a  la  grâce  que  vous  m'auez  défia  faite  encore  celle  ci;  de  don- 
ner ordre  a  l'horloger  de  le  bien  mettre  en  vne  bonne  quaifîe  bien  forte  (celuy 
que  J'ay  defia  a  fa  quailfe  ou  il  y  ^^  vne  viz  qui  pafTe  &  la  tient  en  eftat  qu'on  lapor- 
teroit  par  tout  le  monde  lans  y  faire  aucun  mal}  &  puis  le  faire  tenir  a  vn  Monfieur 
Godin  5)  d'Amfterdam  qui  eft  correfpondant  de  Monfieur  Poquelin  ")  de  Paris, 
&  a  charge  de  luy  de  payer  tout  ce  qu'il  faut,  &  auoir  foin  de  le  luy  enuoyer  icy. 
Je  fuis  bien  effronté  Monfieur  a  vous  donner  tant  de  peine,  mais  '')  auez  Je  fçay 
de  la  bonté  héréditaire  pour  moy,  &  Monfieur  voftre  Père  vous  en  rendra  grâces 
pour  moy,  qui  fuis  &  feray  toute  ma  vie 

Monsieur 

Voffcre  très  humble  et  très  obeiffant  feruiteur 

HOLLES. 

A  Monfieur 
Monfieur  Hugens  de  Zulichem. 

A  La  Haye. 


N=   1419. 

Christiaan  Huygens  h  [Lodewijk  Huygens]. 
15  juin  1665. 

La  Icllrc  se  troiirc  à  Amsterdam,  ylrcliires  Bliinicipalcs. 
La  copie  se  trouve  à  Leideii ,  coll.  Huygens. 

A  la  Haye  le  15  Juin   1665. 

Voicy  la  dernière  lettre  ')  de  Mon  Père  et  les  vers  dont  il  y  eft  fait  niei\tion. 
Je  viens  de  confulter  avec  le  cocher  combien  de  foin  pourra  tenir  dans  l'efcurie 
en  haut  et  en  bas,  qui  me  dit  qu'il  y  a  place  pour  10  ou  12  charges  de  chariot  c'eft 

*)    Inteixalez:  a. 

5)    Godin  avait  une  maison  de  commerce  à  Amsterdam,  Consultez  la  Lettre  iM".  803. 

*)    Poquelin,  frères,  demeuraient  dans  la  rue  des  Petits  Champs  St.  Martin,  près  de  la  poste 

de  Hollande  et  de  la  remise  de  Monsieur  Maly  [Adversaria]. 
'')    Intercalez:  VOUS. 


')   Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Const.  Huygens,  père. 


574  CORRESPONDANCE.     1665. 


à  dire  voeders.  la  proviflon  d'avoine  pour  un  an  monte  a  36  facs  environ  car  on 
conte  un  fac  pour  10  jours.  Vous  pourrez  donc  envoier  tout  cela  enfemble,  et 
quant  aux  autres  provifions  de  mefnage  que  vous  propofez  la  confine  vous  y  fera 
refponfe. 

Je  croy  que  le  bruift  du  canon  fe  fera  fait  entendre  jufques  la  ou  vous  efl:es  -), 
et  vous  aura  donné  la  première  nouuelle  du  furieux  combat  qui  s'eft  faiét  en- 
tre les  deux  flottes,  et  devant  que  celle  cy  vous  foit  rendue  vous  en  fcaurez 
défia  plus  que  je  n'en  fcay  jufqu'a  prefent,  qui  efl:  que  l'admirai  s)  y  eft  demeuré 
avec  (on  vaifl"eau  faute  en  l'air  et  auffi  Ecbert  Mev^^ifz  4)  quoy  qu'aucuns  difènt 
qu'il  a  eu  feulement  la  jambe  cafl^ee,  que  Jan  Evertfz  s)  s'eft  enfuy  lâchement  avec 
fon  efquadre  de  Zelande  prefque  au  commencement  de  la  battaille,  que  Tromp  *} 
combattoit  bravement  lorfque  ceux  qui  ont  apporté  ces  mauvaifes  noimelles  par- 
tirent de  la  flotte,  qui  font  2  matelots  qui  fe  font  fauvez  du  vaifl!eau  Marfeveen''} 
peu  devant  qu'il  fautaft  en  l'air.  In  famma  maie  pugnatum  eft,  et  le  pis  eft  qu'on 
ne  voit  pas  par  quel  moyen  l'on  pourra  mieux  reuflir  à  l'avenir.  Nous  avons  en- 
tendu et  remarqué  tous  ces  coups  des  vaiffeaux  qui  font  fautez  ^),  des  quels 
j'efpere  qu'il  y  en  aura  eu  auflî  quelques  uns  pour  le  compte  des  Anglois  qui  aflli- 
rement  auront  eu  leur  part  de  la  perte  puis  que  le  combat  a  duré  depuis  vendredy 
matin  jufques  dimanche  au  foir.  L'on  efpere  que  Tromp  fera  efchappé  et  mefme 
on  difoit  hier  au  foir  qu'il  eftoit  arrivé  en  Texel.  mais  nous  aurons  des  nouuelles 
plus  afliirees  aujourdhuy  par  ce  qu'il  vient  des  mefliagers  a  touttc  heure.  L'on  com- 


-')   Probablement  à  Znylichem.  Consultez  les  Lettres  Nos.  135(5  et  1426. 

3)  Van  Wassenaer,  seigneur  d'Obdam,  qui  le  13  juin  1665  sauta  en  l'air  avec  son  vaisseau  „de 
Eendragt". 

"t)  Egbert  Meeuwsz.  Cortenaer  (ou  Kortenaer),  dès  1653  capitaine  de  marire,  devinten  1659 
vice-amiral  après  ses  combats  contre  les  Suédois,  et  en  1665  lieutenant-amiral;  il  fut  tué 
dans  ce  combat  naval.  Il  avait  épousé  Catharina  Aériens  van  der  Wolff,  qui  mourut  le 
1 1  février  1704,  à  l'âge  de  cent  ans;  il  était  clievalier  de  l'ordre  danois  de  l'Eléphant. 

5)  Johan  Evertsen,  second  fils  de  Johan  Evertsen  et  de  Maayken  Jansz,  naquit  à  Vlissingen  en 
janvier  1600  et  mourut  le  5  août  1666.  Déjà  en  1623  capitaine  de  marine,  il  devint  en 
1(564  lieutenant-amiral.  Il  fut  accusé  de  trahison  en  juin  '665;  il  se  disculpa  pleinement, 
mais,  l'opinion  publique  lui  restant  contraire,  il  se  démit  de  son  poste,  qui  fut  confié  à 
son  frère  Cornelis.  Celui-ci  fut  tué  dans  la  bataille  navale  du  11  au  14  juin  1666;  Johan 
s'offrit  de  nouveau  au  service  de  la  république,  sollicitant  la  gloire  de  partager  le  sort  de  son 
père,  d'un  de  ses  fils  et  de  ses  quatre  frères,  tous  morts  sur  le  champ  d'honneur.  Il  périt  dans 
la  bataille  qui  fut  livrée  près  de  Duinkerken  les  4  et  5  août  1666.  Il  avait  épousé  en  1622 
Maayken  Cornelissen  Gorcom,  et  était  chevalier  de  l'ordre  de  St.  Michel. 

*)  Cornelis  Maartensz.  Tromp,  fils  de  l'amiral  Maarten  Harpertsz.  Tromp  et  de  Dina  de  Haas, 
naquit  le  9  septembre  1629  à  Rotterdam  et  mourut  le  29  mai  1691.  Capitaine  de  vaisseau 
en  1650,  il  devint  en  1653  vice-amiral ,  en  1665  amiral  lieutenant  et  en  1667  amiral  lieute- 
nant général.  Il  épousa  Margaretha  van  Raephorst.  Il  reçut  l'ordre  de  l'Eléphant  et  les  titres 
de  baron  et  de  comte. 

'')    Le  vaisseau  Maarseveen  était  un  des  plus  grands  et  portait  78  canons. 

S)   Neuf  vaisseaux  de  la  flotte  hollandaise  furent  brûlés  ou  sautèrent  en  l'air. 


CORRESPONDANCE.     1665.  375 

menca  d'entendre  les  coups  de  canon  a  i  heures  de  la  nuit  du  vendredy  au  fa- 
medy,  et  depuis  par  reprifes  fuivanc  que  les  flottes  s'approchoient  et  s'eloignoient 
de  la  cofte.  On  en  voioit  une  partie  le  famcdy  au  foir  de  la  tour  de  la  Haye,  mais 
point  a  Scheveling ,  ou  pourtant  depuis  hier  l'on  voit  plufieurs  des  vailTeaux  dé- 
bandez. J'adjouteray  encore  a  cette  lettre  ce  que  je  pourray  apprendre  devant  que 
de  la  fermer. 

J'eus  par  l'ordinaire  dernier  une  lettre  de  Monfieur  de  Carcavy  *)  par  la  quelle 
par  ordre  de  Monfieur  Colbert  il  me  mande  que  le  Roy  feroit  bien  aife  que  je 
voulufie  venir  demeurer  a  Paris,  et  m'y  convie  par  beaucoup  de  raifons  et  de  bel- 
les promefl"es ,  fans  pourtant  en  venir  encore  au  particulier  à  fcavoir  quelle  feroit 
ma  Penfion.  J'en  ay  efcrit  a  mon  Père  pour  fcavoir  fa  volonté  car  pour  moy  il 
me  femble  que  ce  n'efl:  pas  un  parti  a  refufer,  pourveu  qu'on  me  donne  bon  entre- 
tien et  que  je  vive  avec  toute  liberté  fans  efl:re  afTujeflri  a  rien,  comme  l'on  me  le 
promet.  Et  je  ne  penfe  pas  que  perfonne  de  mes  amis  puilTe  eftre  d'autre  fenti- 
ment.  C'eft  pourquoy  je  n'ay  pas  différé  aufll  d'aiïurer  ces  Meflleurs  de  ma  bonne 
volonté  et  de  les  remercier  de  l'honneiu"  qu'on  me  fait  par  cette  recherche.  Rec- 
tius  hoc  et  fplendidius  multo  efl:,  equus  ut  me  portet  alat  Rex,  que  de  veillir  icy 
dans  le  païs  fans  rien  faire. 

Je  viens  de  la  cour  ou  il  n'y  a  encore  guère  de  nouuelles  outre  celles  que  je 
viens  d'efcrire  par  ce  que  la  lettre  qui  eft  nouuellement  arrivée  n'efl:  pas  encore 
divulguée.  Un  du  magiftrat  de  Rotterdam  venu  ce  matin  dit  qu'il  y  a  des  lettres 
a  l'admirauté  que  Tromp  avec  60  ou  70  vaifl^eaux  fait  encore  tefl:e  a  l'enemy  et 
que  mefme  il  commencoit  a  avoir  du  meilleur,  ce  que  Dieu  veuille  mais  j'en  doute 
fort,  d'autres  difent  qu'avec  ce  nombre  de  vaifl^eaux  il  efl:  devant  Texel.  Le  fufdit 
vaifl^eau  Marfeveen  efl:  fauté  enfemble  avec  2 autres'")  des  noftres  qui  eftoient  em- 
barafl"ez  fans  fe  pouvoir  demefler  ni  fe  fauver  d'un  bruflot  que  le  Prince  Robert  ") 
leur  envoia.  Les  Anglois  ont  eu  l'avantage  du  vent  et  un  autre  plus  grand  qui  a 
efl:é  la  difcorde  entre  les  chefs  de  noftre  flotte  fur  l'ordre  du  combat,  et  ce  matin 
l'on  entend  encore  des  coups  de  canon. 

Tout  le  monde  plaint  comme  de  raifon  le  pauvre  Monfieur  Déloges  ")  et  Tail- 
lefer  '3). 


S")   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  P.  de  Carcavy. 

")  Ce  furent  les  vaisseaux  Ter  Goes,  de  34  canons,  et  Orange,  de  75  canons. 

")  Riiprecht  von  Bayern. 

")  Desloges  était  colonel  dans  l'armée  des  Provinces-Unies.  Consultez  la  Lettre  N°.  1216, 

note  4. 
'3)  Taillefer,  fils,  servait  dans  l'année  des  Provinces-Unies.   Consultez  la  Lettre  N".  996, 

note  18. 


376  CORRESPONDANCE.     1665. 


N2   1420. 

[A.  Auzout]   à  Christiaan  Huygens. 

26   JUIN    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lciilen ,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  far  le  No.  1428. 

En  attendant  que  Monfieur  Petit  vous  enuoie  fon  liure  ')  qui  fera  enfin  acheuê 
djmprimer  demain  Jay  cru  que  vous  feries  bien  aife  de  voir  toufiours  vue  lettre  ") 
que  Jay  etê  oblige  de  luy  écrire  pour  ma  jufi:ification  et  pour  celle  du  chemin  que 
ie  luy  auois  donne.  Vous  verres  comme  Monfieur  Heuelius  fefi:  mépris  grofllere- 
ment  et  dangereufement.  Jay  parcouru  fon  liure  s)  ou  iay  bien  trouuê  dautres  cho- 
fes  dont  ie  ne  demeure  pas  daccord  touchant  fes  hypothefes  et  fa  phyfique  mais  ie 
nay  pas  le  loifir  de  vous  en  entretenir,  ie  nay  pas  examine  fes  obferuations  '^~)  mais 
il  y  en  a  eu  vne  qui  ma  choque  s)  qui  eft  du  28  '')  quil  met  la  latitude  49.30  et  le  29  il 
ne  la  met  que  47.0  fere.  car  en  vn  jour  le  comète  ne  pouuoit  pas  diminuer  de  plus 
de  2  degrés  et  demi  de  latitude,  a  la  declinaifon  quil  auoit  de  49.30.  et  il  fen  faut 
beaucoup  de  minutes  que  iay  fuputées  mais  dont  il  ne  me  fouuient  pas.  ien  don- 
neray  vn  exemplaire  a  Monfieur  Bouillaud  quil  luy  enuoiera  fil  le  juge  a  propos 
mais  ie  ne  croy  pas  quil  le  trouue  mauuais  puifque  fon  ouurage  efi:  public.  Jeufi^e 
bien  voulu  luy  en  écrire  en  fon  particulier  afin  quil  fe  retraftaft  luy  mefme  mais 
aiant  enuoie  icy  fon  ouurage  a  Monfieur  Colbert  et  a  Meflîeurs  Bouillaud  et  Cha- 
pelain deuant  que  celuy  de  Monfieur  Petit  fufl:  jmprimê  il  na  pas  voulu  manquer 
den  parler  et  iay  etê  oblige  de  luy  écrire  ma  lettre. 

On  ma  mande  dAngleterre  que  Monfieur  Hook  repondra  '')  a  mes  obiedtions 
contre  fa  machine  dans  le  premier  cahier  des  philofophical  Tranfaftions  que  jef- 
pere  que  nous  receurons  dimanche ,  nous  verrons  ce  quil  dira. 

Je  nay  point  encore  de  reponfe  du  Père  Fabri^}.  Jefpereaufl^ylauoir  dimanche. 
Je  ne  fcay  fi  ie  vous  ay  mande  que  Jauois  receu  des  lettres  de  Compliment  du 
Signor  Campani.  Caflln  auflTy  ma  écrit  qui  dit  quil  menuoie  ce  quil  a  fait  fur 
le  Comète  »)  mais  ie  ne  Iay  point  encore  receu.  Je  nay  pas  le  loifir  detre  plus 
long.  Jay  pris  grand  part  au  malheur  *°}  qui  vous  eft  arriuê  et  ie  fouhaite  que  le 


^)    Voir  la  Lettre  N°.  1315,  note  4. 

-)   Lettre  de  Monsieur  Auzout,  du  7  juin,  à  Monsieur  Petit. 

Elle  A  été  publiée  par  P.  Petit  dans  sa  Dissertation  sur  les  Comètes. 
3)    Le  Prodromus  Cometicus.  *~)    Il  s'agit  des  observations  de  la  Comète  de  1664. 

5)    Consultez  le  Prodromus,  page  20.  '')    C'est-à-dire  du  28  décembre  1664. 

')    Consultez  la  LettrçN°.  1415,  notes  10  et  12, 
8)   Consultez  la  Lettre  N°.  141 5. 

5)    Consultez  la  note  \c  de  la  Lettre  N°.  1330.  Voir  la  Lettre  N°.  1454. 
'°)  Il  s'agit  de  la  bataille  navale  du  1 1  au  13  juin  161S5.  Consultez  la  Lettre  N°.  1419. 


CORRESPONDANCE.     1665.  377 


tout  fe  racommode  ou  facommode.  Je  falue  auec  [beaucoup  d'afFeftion]  ")  Mon- 
fieur  de  Zulicliem.  nous  nauons  point  encore  le  traite  ^-)  du  Père  Saint  Rigaut.  ie 
croy  que  nous  le  verrons  bientoft.  pour  moy  ie  ne  iuis  point  encore  en  état  de 
Trauailler  fortement  et  ie  ne  fay  point  dobferuations.  Je  fuis  Monfieur  tout 
a  vous.  Je  vous  enuoieray  la  figure  par  le  premier  ordinaire. 

Paris  26  juin  1665. 

A  Monfieur 

Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

A  la  Haie 


Rolland. 


N=   1421. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

16    JUIN    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lcidcn  ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  nu  No.   141 1.     Chr.  Huygens  y  répondit  le  17  juillet  1665  '). 

A  Whitehall  ce  i6.  juin  1665. 
Monsieur 
Voftre  dernière  du  29.  May  ne  me  fut  rendue  que  depuis  4.  ou  5.  iours  -).  Mon- 
fieur Boreel,  il  femble,  n'aura  pas  efl:é  alors  arriué  en  Hollande:  Je  ne  l'ay  pas 
veu  depuis  la  date  ^')  de  celle  qu'il  vous  aura  fans  doubte  à  cette  heure  rendue  de 
ma  part,  bien  que  J'ay  appris  qu'il  ne  partift  point  que  quelques  femaines  après, 
la  publication  des  Jnftruélions  pour  les  Horologes  ne  pourra  à  cette  heure  efi:re 
diferé  d'auantage,  Monfieur  Holmes  eftant  arriué.  Je  tafcheray  de  le  fommer  de 


')  Cette  partie  de  la  lettre  est  déchirée.        ")  Voir  la  Lettre  N°.  1 395 ,  note  2. 


')    Cette  réponse  de  Chr.  Huygens  ne  se  trouve  pas  dans  la  collection  de  la  Société  Royale. 
")   Elle  fut  lue  dans  la  séance  de  la  Société  Royale  du  1 4  juin  1 665  (V.  st.). 
3)    C'est  le  30  avril  que  Moray  donna  à  W.  Boreel  la  Lettre  N°.  1400. 

Œuvres.  T.  V.  48 


578  CORRESPONDANCE.    1665. 


fu  promefTe  "*)  encore  une  fois,  et  auffi  toft  qu'il  nous  donne  k  relation  qu'il  nous 
a  promife  la  chofe  fera  faite.  Son  AltelTe  Royalle  s)  a  eu  un  des  Horologes  tout 
ce  temps  icy  fur  la  mer,  et  Monfieur  le  prince  '')  deux ,  ils  s'en  louent  tous  deux, 
merueilleufement.  Ayant  prefté  Voftre  lettre  a  Monfieur  Oldenbourg  Je  ne  puis 
pas  faire  refponce  precifement  aux  chofes  qu'elle  contient,  le  détail  fera  pour  une 
autre  fois.  Ce  que  Je  vous  diray  fur  le  tout  en  termes  généraux,  ell.  Que  Mon- 
fieur Hook  eft  fi  fort  employé  qu'il  manque  du  temps  pour  acheuer  ce  qu'il  a 
commencé'')  touchant  les  Comètes,  outre  qu'il  penfe  les  pouuoir  encore  voir  tous 
deux  lors  quils  feront  aflez  efloignez  du  foleil.  Je  ferois  aife  aufTi  qu'il  vift  ce 
qu'en  dit  Monfieur  Heuelius  ")  deuant  qu'il  en  publie  fes  penfees. 

Je  n'ofe  pas  vous  enuoyer  tous  les  mois  les  Tranfadtions  Philofophiques  fans 
Voftre  ordre,  à  caufe  du  port,  par  la  polie,  et  nulle  autre  occafion  fe  prefente. 
Il  y  a  dans  la  dernière  ')  3.  feuilles  et  un  quart,  fi  Je  vous  la  pouuois  enuoyer 
vous  y  verriez  ce  que  s'y  eft  dit  '°)  touchant  ce  qu'a  dit  Monfieur  Auzouft  dans  un 
de  fes  derniers  efcrits,  parlant  de  Monfieur  Hook.  C'eft  dans  une  lettre  de 
Monfieur  Hook  adrefiee  a  Monfieur  Oldenbourg,  qu'il  a  mis  dans  les  dernières 
Tranfadtions:  Il  ne  tient  qu'a  vous  que  Je  ne  les  vous  enuoye:  Vous  ne  feriez  pas 
fafché  de  les  voir  quand  ce  ne  feroit  que  pour  cette  lettre  de  Monfieur  Hook.  bien 
que  la  plufpart  du  refiie  n'efl:  prefque  autre  chofe  que  les  Extraits  des  pièces  d'Au- 
zout  ")  et  de  Campani  '°)  que  vous  aurez  fans  doubte  veuës. 

Au  refi;e  J'ay  a  me  plaindre  de  vous  de  ce  que  vous  m'auez  fait  prophète  d'une 
chofe  qui  me  fafche:  C'eft  '^^  vous  auez  tant  tardé  de  publier  Voftre  Dioptrique 


'^)   Consultez  la  Lettre  N°.  1386.  5)    Le  duc  de  York. 

^^    Le  Prince  Rupert  von  Bayern. 

7)    Hook  ne  publia  ces  „Leftures"  qu'en  1678.  Voir  la  Lettre  N°.  1363 ,  note  6, 

^)    Dans  son  Prodromus  Cometicus.  Voir  la  Lettre  N°.  1407 ,  note  4.a. 

')    Le  N°.  4,  du  5  juin  1665. 

'°)  Voiries  écrits: 

Monfieur  Auzout's  jugdment  touching  tlie  Apertures  of  Objeft-Glafles ,  and  tlieir  Pro- 
portions in  refpecl  of  tbe  feveral  Lengtbs  of  Telefcopes  [together  with  a  Table  tbereofj. 
Confiderations  of  Monfieur  Auzout  upon  Mr.  Hook's  New  Inftrument  for  Grinding  ot 
Objea-Glaffes, 

Mr.  Hook's  Anfwer  to  Monfieur  Auzout's  Confiderations,  in  a  Letter  to  the  Publifher 
of  tbefe  Tranfaftions. 
")  Outre  les  écrits  mentionnés  dans  la  note  10,  ce  numéro  contient  encore  la  note  d' Auzout 
intitulée  : 

Of  a  means  to  illuminate  an  Objeifl:  in  wbat  proportion  one  pleafeth;  and  of  tbe  Difiances 
requilite  î:o  burn  Bodies  by  tbe  Sun. 
'-}  A    Furtber  Account,  toucbing   Signor  Canipani's  Book  and  Performances  about  Objeft- 

GlaiTes;  Signor  Canipani's  Anfwer:  and  Monfieur  Auzout's  Aniniadverlions  thereon. 
'3)  Intercalez:  que. 


CORRESPONDANCE.     1665.  379 


que  a  ce  qu'en  dit  Monfieor  Auzout  la  fienne"*)  verra  le  iour  pluftoft  que  la  voftre. 
de  grâce  s'il  eft  poffible  preuenez  le  encore.  Je  ferois  rauy  que  vous  euffiez  auffi 
publié  toutes  les  autres  petites  pièces  que  vous  nous  auez  fait  cfpcrer.  Vous  fça- 
uez  que  tout  le  monde  les  fouhaitte  voir  auec  palfion:  fongez  y  à  bon  efcient  Je 
vous  prie. 

Monfieur  Hook  trauaille  a  fes  verres  qu'il  fait  fur  le  Tour  fans  Modelle,  et  en 
efpere  toufiours  bien.  Monfieur  du  Son'^)  en  fait  de  mefme  et  nous  fait  acroire  que 
nous  verrons  merueilles  en  peu  de  iours.  Mais  iufqu'icy  Je  n'ay  pas  perdu  la 
crainte,  que  J'ay  toufiours  eue  qu'il  ne  fe  trompe.  Voylà  ce  qui  vous  peut  dire 
à  prefent 

Monsieur 


Voftre  trefhumble  &  trefcbeiffant  feruiteur 

R,    MORAY. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem. 

XII  A  la  Haye. 


"*)  Adr.  Auzout  a  sei;lement  piibliiî  des  pièces  sur  le  micromètre  servant  à  mesurer  la  distance 

dûs  étoiles  :  il  en  sera  question  plus  tard  dans  la  Correspondance. 
'5])  D'Esson. 


380  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=   [422. 

J.  HuDDE  à  Christiaan  Huygens. 

29   JUIN    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lciden ,  coll.  Huygens, 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1404.     Chr.  Uuygens  y  répondit  par  le  No.  1427. 

Amfterdam  29  Junii   1665. 

MijN  Heer 

Twe  fucceffive  reijfen  na  Texel,  waar  van  d'eerfte  mij  uEdelheijts  lajitfte  van 
den  10  mai]  veel  dagen  daar  na  eerlt  heefc  doen  bekoomen;  als  mede  d'overkomp- 
(te  daar  ôp  van  mijn  broeder'};  infgelijx  noch  eenige  andere  beletzelen  zijn  d'oor- 
zaak  van  deze  laace  antwoort,  die  veel  te  lange  zouw  achter  gebleven  hebben 
indien  wij  zaaken  met  malkanderen  verhandelde,  die  geen  uitflel  mochten  lijden  : 
Maar  dewijl  onfe  brieven  maar  fpreeken  van  folutien  op  zodanige  quaeftien  die 
alleen  maar  voorgeftelt  werden  tôt  een  fubjeél  van  Speculatie  onder  conditie  zo 
wij  daar  luft  in  mochten  vinden;  want  gelijk  uEdelheijts,  alzo  is  mijn  oogmerk 
in  't  voorftellen  van  eentge  quaeftie  geen  andere;  Zo  heb  ik  00k  noch  te  langer 
gewacht,  en  mijn  oude  maxime  willen  gebruiken,  waar  na  ik  noit  mij  tôt  het  cal- 
culeren  begeef,  of  immers  zeldcn  anders,  als  dan  alleen,  wanneer  ik  mijn  tijt  niet 
beter  noch  vermaakelijker  weet  te  befteden.  uEdelheijt  verzoekt  dan  maar  alleen 
te  weeten  in  deze  zijne  laatfte,  of  onze  rekeningen  eenzelfde  nitkompft  geven  zo 


Traduclion  : 

Monsieur 

Deux  voyages  confécutifs  à  Texel,  dont  le  premier  a  fait  que  votre  dernière  du 
10  mai  ne  m'eft  parvenue  que  beaucoup  de  jours  après;  enfuite  l'arrivée  de  mon  frère'); 
ainfi  que  quelques  autres  empêchements  font  caufe  de  cette  réponfe  tardive,  qui  aurait 
traîné  beaucoup  trop  longtemps,  fi  nous  traitions  enfemble  de  choies  qui  ne  puilent 
fouifrir  de  retard.  Mais  comme  nos  lettres  ne  parlent  que  de  folutions  de  quef- 
tions  propofées  feulement  comme  fujets  de  fpéculation  et  fous  condition  que  nous 
en  ayons  envie  (car  pour  vous,  ainfi  que  pour  moi,  la  propofition  de  quelque 
queftion  n'a  pas  d'autre  but),  j'ai  attendu  encore  plus  longtemps,  et  voulu  faire 
ufage  de  ma  veille  maxime ,  fuivant  laquelle  je  ne  me  mets  jamais,  ou  au  moins  bien  rare- 
ment, à  calculer,  que  lorfque  je  ne  iais  pas  employer  mon  temps  plus  utilement  ou 
plus  agréablement.    Vous   ne  demandez  donc,  dans  votre  dernière,  qu'à  favoir  fi 


')    Hendrik  Hudde,  né  en  1616  à  Amîterdam.  II  devint  conseiller  de  la  cour  de  justice  à  la 
Haye,  où  il  demeurait.  Il  épousa  Anna  Roch. 


CORRESPONDANCE.     1665.  381 

ten  opzichte  van  de  quaeftie  van  even-gelijk  fpel,  door  mij  uEdelheijt  voorgeftek, 
als  van  deze  volgende,  daar  medc  weijnig  verfchillende. 

A  en  B  trekken  blindelinx  bij  beurten,  A  alcijt  uit  3  fchijven  i ,  waer  van  tw^ee 
wk  zijn,  en  een  fw^arc,  B  akijtuic  3  fchijven  i,  waer  van  in  tegendeel  tvv^e  fwar: 
zijn  en  een  wit;  op  conditie  die  een  witte  fchijf  trekt  ailes  wacter  inftaec  genieten 
zal,  maar  die  een  fwarte  aantrefc  akijt  een  ducaec  zal  bijzecten,  en  A  zal  eerft 
trekken  zijnde  noch  niets  ingezet.  de  vrage  is  wat  A  hier  bij  wint  of  verlieft? 

UEdelheijt  vind  op  de  mij  ne  de  proportie  der  -witte  en  fwarte  fchijven  van  B  te 
zijn  gelijk  tôt  gelijk^  ofte  dat  B  gelijk  getalvan  witte  en  fwarte  fchijven  moet  heb- 
ben  om  de  conditien  van  A  en  B  gelijkwaardig  te  maaken;  en  op  d'andere^  dat  A 

wint  ^— ^  van  een  ducaat. 
343 
Maar  ik  vind  op  de  mijne  de  ratio  der  fwarte  tôt  de  witte  fchijven  niet  als  ge- 

00*7  o 

lijk  tôt  gelijk,  maar  als  3  tegens  2;  en  op  d'andere,  dat  A  geen  ^— ^,  maar  -^— 

343  -45 

van  een  ducaet  zouw  winnen. 

Voorts  wat  belangt  defc  volgende  quaeftie,  daar  uEdelheijt  noch  niet  opge- 
dagt  en  hadde,  te  weeten: 

A  en  B  werpen  op  met  beurten  kruijs  of  munt  op  conditie  die  munt  werpt  een 
ducaet  zal  inzetten ,  maar  die  kruijs  werpt  ailes  zal  ftrijken  dat  ingezet  is,  en  A  zal 
eerft  werpen.  de  vrage  is,  hoeveel  dat  A  en  B  zouwden  behooren  van  eerften  aan 

nos  calculs  donnent  le  même  réfultat,  tant  à  l'égard  de  la  queftion  de  jeu  équivalent, 
que  je  vous  ai  propofée,  que  de  la  fuivante,  qui  en  diffère  peu. 

A  et  B  tirent  à  l'aveuglette  à  tour  de  rôle,  A  toujours  i  de  3  jetons,  dont  deux  font 
blancs  et  un  noir,  B  toujours  i  de  3  jetons,  dont  au  contraire  deux  font  noirs  et  un 
blanc;  fous  condition  que  celui  qui  amène  un  jeton  blanc  jouira  de  tout  ce  qui  eft  mis, 
mais  que  celui  qui  prend  un  noir,  ajoutera  toujours  un  ducat,  et  A  tirera  le  premier, 
quand  on  n'aura  encore  rien  mis.  On  demande  ce  que  A  gagne  ou  perd  dans  ce  cas? 

Vous  trouvez  pour  la  mienne  que  la  proportion  des  jetons  blancs  et  noirs  de  B  ejld^égal 
à  égal,  oit  que  B  doit  avoir  un  même  nombre  de  jetons  blancs  et  noirs, pour  rendre  les  conditions 

de  A  et  de  B  équivalentes  ;  et  quant  à  P  autre,  que  A  gagne  - —  d''un  ducat. 

343 
Mais  moi,  pour  la  mienne,  je  trouve  que  la  ratio  des  jetons  noirs  aux  blancs  n'eft  point 

celle  d'égal  à  égal,  mais  celle  de  3  à  2;  et  pour  l'autre,  que  A  ne  gagnerait  pas  - —  ■>  mais  -^ 

d'un  ducat. 

Puis  en  ce  qui  regarde  cette  queftion  fuivante,  fur  laquelle  vous  n'aviez  pas  encore 
médité,  favoir: 

A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  à  croix  ou  pile,  à  condition  que  celui  qui  jette  pile  met- 
tra un  ducat,  mais  que  celui  qui  jette  croix  prendra  tout  ce  qui  eft  mis;  et  A  jettera 
le   premier.  On  demande  combien  A  et  B  devraient  mettre  dès  le  commencement. 


382  CORRESPONDANCE.     1665. 


in  te  fecten,  te  weeten  ieder  een  gelijke  zomme,  om  te  maaken  dat  de  conditien 
van  A  en  B  gelijk  wierden? 

daar  vind  ik  op  voor  folutie  i^  ducaet  voor  haer  beijden  inleg  tzamen,  ofte 
voor  ieders  |.  En  ik  kan  niet  geloven  dat  ik  mij  in  dcze  calculatien  zouw  hebben 
verzint,  gemerkt  ik  ailes  door  twe  verfcheijde  weegen  gerekent  heb,  en  dat  beijde 
de  methoden,  d'een  door,  d'andcr  buijten  Algebra,  dezelfde  zijn,  die  ik  gebmikt 
hebbe  tôt  d'ontbinding  van  de  drij  fwaartfte  quaeilien  in  aw  Traftaatjes  ")  begre- 
pen.  Evenwel  dewijl  deze  quaeitien  uEdelheijt  niet  en  fchijnen  van  die  nuttigheijt 
te  zijn,  (gelijk  ook  aan  mij  niet)  dac  men  daar  veel  tijts  in  befteede,  zo  wil  ik 
uEdelheijt  zo  abfolut  niet  verzekeren  van  in  ailes  v^^el  gerekent  te  hebben  ofte 
het  zoude  noch  konnen  gebeurt  zijn  dat  ik  mij  hier  of  daar  in  een  lettertjen  hadde 
verzien,  gelijk  't  gefchiet  is  inde  twede  van  de  5  quaeflien  bij  uEdelheijt  tôt  befluit 
van  uw  Traftaatjen  voorgeftelt:  Want  in  't  rekenen  vande  kans  van  A  bevind  ik 
in't  overzien,  dat  ik  een  0,  die  w^at  na  een  a  geleek,  zijnde  omirent  aldus,  o.^  ge- 
maakt,  voor  een  a  heb  aangezien,  w^aar  uit  dan  ontilaan  is,  dat  ik  voor  de  kans 

of  portie  van  A,  die  maar  was  ^^^—  van  den  inleg,  krees;  ^^^~  :  en  hebbende  na 
^  '  495  ^  ^  495 

dezelfde  méthode  de  kans  van  B  vi^el  berekent,  zijnde  — ^  van  den  inleg:  zo 

'     ^        495  "^ 


c'est-à-dire  chacun  une  ibmme  égale,  pour  faire  que  la  condition  de  A  et  de  B  devienne 
la  même  ; 

je  trouve  pour  la  folution  de  cette  quefiiion  il  ducat  pour  la  mile  à  eux  deux,  ou  | 
pour  chacun.  Et  je  ne  puis  croire  que  je  me  ferais  trompé  dans  ces  calculations,  attendu 
que  j'ai  tout  calculé  par  deux  voies  diflerentes  et  que  les  deux  méthodes,  l'une  par  et  l'au- 
tre iluis  Algèbre,  ibnt  les  mêmes  que  j'ai  employées  pour  la  folution  des  trois  queftions 
les  plus  difficiles  qui  ibnt  comprifes  dans  votre  Traité  =).  Pourtant,  comme  ces  queftions 
ne  vous  femblent  (ni  à  moi  non  plus)  pas  être  de  telle  utilité  qu'on  y  emploie  beaucoup 
de  temps,  je  ne  veux  pas  vous  ailurer  abfolument  avoir  bien  calculé  en  tout  ceci; 
il  ferait  poffible  auffi  que  je  me  fuffe  trompé  par  ci  par  là  en  quelque  petite  let- 
tre, comme  il  eft  arrivé  dans  la  deuxième  des  5  queftions  que  vous  avez  propofées 
à  la  fin  de  votre  Traité.  Car,  dans  le  calcul  de  la  chance  de  A,  je  trouve,  en  le  reviiant, 
que  j'ai  pris  un  0,  qui  reffemblait  quelque  peu  à  un  «,  étant  environ  écrit  de  la  forme 
«z,  pour  un  «,  d'oii  il  cil  réfulté  que  pour  la  chance  ou  la  portion  de  A ,  qui  n'était  que 

de  ^^^  de  la  mife,  je  trouvai  ^^^;  et  comme,  fuivant  la  même  méthode ,  j'avais  bien 

495  435 

calculé  la  chance  de  B,  qui  était  ~^  de  la  mife,  il  reftait  nécefiairement  pour  la  portion  de  C 
495 


°)    Le  traité  „Van  Rekeningh  in  Speleii  van  Geluck".  Voir  la  Lettre  N°.  282,  note  i. 


CORRESPONDANCE.    1665.  383 


bleef  er  voor  Cees  portie  nootzatiklijk  over  — -  van  den  inleg:  dienvolgende  ge- 

lieft  uEdelheijt  voor  de  voorgaande  opgegeven  getallen  sas,  159,  lOA,  te  ftel- 
len  de  rechce  S3l,  159, 105,  ofte  deze  ~y,  53,  35.  Door  dit  exerapel  zal  uEdel- 
heijt mogelijk  bewogen  worden  om  zijne  calculatien  met  gelegentheijt  en  lufl 
cens  weer  over  te  zien,  gemerkt  hij  in  een  brief  ^^  van  den  loApril  heeft  gefchre- 
ven  dat  hij  defe  eerlle  opgegeve  en  onrechte  getallen  S3S,  159, 104,  00k  hadde 
goet  bevonden.  Ik  bevin  00k  dat  ik  een  begaane  faut  inde  nachc,  nu  moede  zijnde 
van't  calculeren,  drij  mael  bij  daag  heb  over  't  hooft  gezien,  w^aar  uit  ontftaan  is, 

dat  ik  voor  -,  't  rechte  facit  van  uEdelheijts  quaeflie  van  kruijs  of  munt,  in  dien 
zin  als  ikze  eerft  opnam,  heb  geftelt  7,  en  ook  bij  gevolg  voor  't  facit,  in  die 

o 

zin  alfze  uEdelheijt  naderhant  expliceerde,  hebbe  gegevcn  -  in  plaats  van  't 

rechte  —,  gelijk  't  uEdelheijt  wel  hadde  gerekent. 

Jk  hebbe  verftaan  dat  Monfieur  Voffius  w^ederom  inden  Haag  is,  en  van  Parijs 
zouw^de  medegebragt  hebben  een  magnifique  Verrekijker  '^)  van  ruijm  zo  goeden 


de  la  niife:  en  conféquence,  au  lieu  des  nombres  antérieurement  donnés ,  S33,  159, 

104,  veuillez  mettre  les  nombres  correfts  331 ,  1 59,  105 ,  ou  bien  ceux-ci  77,  53,  35. 
Par  cet  exemple  vous  ferez  peut-être  porté,  quand  vous  en  aurez  l'occafion  et  l'envie, 
à  revoir  encore  une  fois  vos  calculs,  attendu  que  dans  une  lettre  ^)  du  i  o  avril  vous 
avez  écrit  que  vous  aviez  auffi  trouvé  bons  ces  nombres  primitivement  donnés  et 
inexafts  S3S ,  1 59, 104t.  Je  trouve  auffi  qu'une  faute,  que  j'avais  commife  dans  la  nuit, 
étant  fatigué  par  le  calcul,  m'a  échappé  trois  fois  durant  le  jour,  d'où  il  efi:  réfulté  qu'au 

lieu  de  -5  le  vrai  facit  de  votre  queftion  de  croix  ou  pile  dans  le  fens  où  ie  l'avais 
9 

prife  d'abord,  j'ai  mis  ^^  et  que  par  fuite  auffi,  pour  le  facit  de  la  queftion  dans  le  fens 

où  vous  l'avez  expliquée  enfuite,  i'ai  donné  -  au  lieu  du  nombre  exaft  — 5  tel  que  vous 

9  27         ' 

l'aviez  calculé. 

J'ai  appris  que  Monfieur  Voffius  efi:  de  nouveau  à  la  Haye  et  aurait  rapporté  de  Paris 

un  magnifique  télefcope '^)  d'un  eflet  bien  meilleur  que  ceux  qui  ont  été  faits  jufqu'à 


3)   Consultez  la  Lettre  N°.  1384. 
'*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1427. 


384  CORRESPONDANCE.     1665. 


efFedl  als  die  er  tôt  noch  toe,  zelfs  op  eens  zo  grooce  lengte  zijn  gemaakt,  en  waar 
vande  glazen  tôt  Roomen  zouwden  gcflepen  zijn  op  een  nieuwe  en  zeer  facile 
manier.  En  dewijl  ik  geloof,  zo  deze  goede  tijding  waar  is,  datze  uEdelheijt  nict 
onbekent  zal  zijn,  zo  zoitwd  ik  wel  verzoeken  met  gelegenlieijt  hier  van  de  waar- 
heijt  te  mogen  weeten. 

Hier  mede  dan  eindigende,  zal  uEdelheijt  na  mijne  hertlijke  gebiedenifîe, 
t  fchut  des  Alderhooghftcn  beveelen,  en  blijven 

MijN  Heer 

VEdelheijts  dienftwilligen  Dienaar, 

I.    HUDDEN. 

Mijn  Heer 
Mijn  Heer  Christiaan  Huijgens 

VAN    ZuiLICHEM. 


J11 

s'  Graven  Hage. 


préfent,  même  d'une  longuem-  double,  et  dont  les  verres  auraient  été  taillés  à  Rome 
d'une  manière  nouvelle  et  très-facile.  Et  comme  je  crois,  fi  cette  bonne  nouvelle  eft 
vraie,  qu'elle  ne  vous  fera  pas  inconnue,  je  voudrais  bien  vous  demander  d'en  pouvoir 
apprendre  la  vérité  par  occafion. 

En  finiiTant  ici,  après  mes  compliments  fincères,  je  vous  recommanderai  à  la  protec- 
tion du  Tout-Puiflant,  et  relierai  etc. 


CORRESPONDANCE.     1665.  385 


N=   1423. 

J.  HuDDE  à  Christiaan  Huygens. 

[29    JUIN    1665]. 

Appendice  au  No.   1422. 

La  piùce  se  troiiye  à  Leiden,  coll.  llnygcns. 

MijN  Heer 

DewijI  ik  in  \  overlezen  van  uEdelheijcs  laatde  ')  zie,  dat  mijn  voorgeftelde 
quaeftie  (waar  van  ik  had  gefchreyen  daccer  weijnig  rekenings  na  mijn  méthode 
aan  vail  was)  uEdelheijt  in  'c  begin  vrij  fwaar  voorquam,  zo  zal  ik  hier  noch 
bijvocgcn,  dat  dezclve  na  mijn  manier  lichter  vak  te  rekcnen,  enook'tontbinden, 
als  uw  Edelheijts  cerfle  van  kruijs  en  munt;  en  dac  altijt  zal  zijn  ca  +  cb  zo  ad 
namentlyk  : 


zoo  mcn  de  kanfen  die'er  zijn 


om  allestetrekken  noemcfi;)  .    ,.         „ 

,  ..  ,  (Voor  A,  dieeerltwerpt. 

om  I  bij  te  zetten b] 

om  ailes  te  trekken cl  „    ,. 

...  j  ;  voor  J3,  die  na-werpt. 

om  I  bi]  te  zetten «  j  ^ 

Devi^ijl  nu  in  de  quaeftie  ah  zo  a.,  b  zc  i ,  zo  is  3  c  do  2  i,  en  derhalven  is  de 


Traduclion  : 

Monsieur 

Comme,  en  relifant  votre  dernière  ^),  je  vois  que  la  queftion  que  j'avais  propofée 
(et  dont  j'écrivais  qu'il  y  fallait  peu  de  calcul  fuivant  ma  méthode)  vous  avait  paru 
d'abord  allez  difficile,  j'ajouterai  encore  ici  que,  iuivant  ma  manière,  elle  efl:  plus  fa- 
cile à  calculer  et  à  réfoudre,  que  votre  première  de  croix  ou  pile;  et  qu'on  aura  tou- 
jours ca  -]-  cb  zo  ad.,  c'efi:-à-dire  û  pour  les 

I  de  prendre  tout,  on  nomme «I     n    j    a       •  •  *^  1       „    •„,. 
,    ^                    '  ,/ celle  de  A,  qui  lette  le  premier, 

de  mettre  i b]  ' 

de  prendre  tout c      ..    ,   „        .  .  ,    ,  . 

1        _  ,  celle  de  Jj,  qui  icttc  après  lui. 

de  mettre  i a\  '  ^     •'  ^ 

Comme  dans  la  qucftion  on.  a.  a  zo  2,  b  zo  i ,  on  trouve  3  c  co  2  r/,  et  par  conféquent 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1404. 

Œuvres.  T.  V.  49 


386  CORRESPONDANCE.    1665. 


reden  van  de  witte  tôt  de  fwarce  fchijven  als  a  tôt  3 ,  gelijk  we  hier  boven  hebben 
gezeijt  "). 


")  Nae  defen  regel  van  Hudde,  indien  a  w^as  oo  10  en  ^  oo  i ,  foo  komt  1 1  c  co 
10  d^  dat  is,  de  reden  van  de  w^itte  fchijven  tôt  de  fw^arte  die  B  hebben  fonde 
als  10  tôt  II.  ende  A  fonde  hebben  10  vi^itte  en  i  fwarte,  w^aer  door  de  kans 
van  A  foo  veel  beter  werd  als  die  van  B,  dat  B  wel  al  zijn  geld  verliefen 
fonde,  foo  dat  de  kanfen  geenfins  gelijck  fijn,  en  daarom  den  regel  vais. 
[Chr.  Huygens]. 


la  proportion  des  jetons  blancs  aux  noirs  eft  de-  2  à  3 ,  comme  nous  avons  dit  plus 
haut  «). 


«)  D'après  cette  règle  de  Hudde,  fi  a  était  co  10  etZ-  co  i,  il  viendrait  11  c  xi  10  J, 
c'eft-à-dire  que  pour  B  la  proportion  des  jetons  blancs  aux  noirs  ferait  de  10  à  11 , 
tandis  que  A  aurait  10  jetons  blancs  et  i  noir;  ce  qui  rendrait  la  chance  de  A  à 
tel  point  meilleure  que  celle  de  B,  que  B  perdrait  bien  tout  fon  argent.  De  forte 
que  les  chances  ne  font  nullement  égales,  et  que  par  fuite  la  règle  eft  fauffe. 
[Chr.  Huygens]. 


N=  1424. 

Christiaan  Huygens  à  Mouton. 
[juin  1665]. 

La  lettre  et  le  sommaire  se  trouvent  h  Leiden,  coll.  Huygens  ')■ 
Sommaire:  Qu'il  demande  avec  tant  de  civilité-)  qu'il  n'y  apas  moyen  deluy  refiifer  et  je  liiy  ciilTe  refpondu 
plurtofl,  fi. 

a  Monfieur  Mouton. 
la  demande  que  vous  m'avez  faite  eft  accompagnée  de  tant  de  civilité  que  ce 
feroit  en  manquer  fi  je  ne  vous  donnois  la  fatiiïadtion  requife. 


')   Ce  fragment  de  lettre  se  trouve  sur  la  même  feuille  qui  contient  la  Lettre  N°.  1425.  Il  résulte 
de  cette  dernière  que  Huygens  a  changé  d'intention  et  n'a  pas  répondu  à  Mouton  lui-même. 
=)   Consultez  la  Lettre  N°.  1389. 


CORRESPONDANCE.     1665.  387 


N°   1425. 

Christiaan  Huygens  à  P.  Bertet. 
[juin   1665]. 

La  copie  et  la  minute  se  trouvent  à  Leidcn,  coll.  Huygens. 

Reverendo  et  Clariffimo  Viro  Domino  Bertet  Chr.  Hugenius. 
Monsieur 

Ayant  receu  une  lettre  fort  civile  de  Monfieur  Mouton  ')  qui  a  ce  que  j'ay  ap- 
pris de  voftre  lettre  0  ^  Mon  Père ,  eil  de  vollre  ville ,  par  la  quelle  il  me  prie , 
que  je  luy  envoie  une  defcription  et  figure  exafte  de  ma  dernière  invention  d'ho- 
rologes  a  pendule ,  je  me  fuis  trouvé  empefchè  la  deffus ,  ne  me  pouvant  refoudre 
a  luy  faire  refponfe  pour  luy  refufer  fa  prière,  et  craignant  que  je  me  pourrois 
repentir  de  ma  trop  grande  facilité  fi  je  faifois  ce  dont  il  me  requiert.  C'efl:  pour- 
quoy  j'ay  penfè  a  la  fin  que  je  devois  recourrir  a  vous  Monfieur  pour  vous  prier 
de  vouloir  intercéder  pour  moy  et  m'excufer  envers  Monfieur  Mouton  de  mon 
filence  et  de  faire  en  forte  qu'il  ne  foit  pas  fafchè  de  ce  que  je  ne  luy  puis  obéir 
en  cette  feule  chofe.  Si  tout  le  monde  avoit  autant  de  finceritè  et  de  candeur  que 
vous  et  luy  Monfieur  dont  je  me  tiens  trefafl"urè,  je  n'aurois  pas  le  fcrupule  fufdit, 
mais  parce  qu'une  telle  defcription  et  figure  efliant  une  fois  faite  peut  tomber  en 
toute  forte  de  mains  ce  n'eft  pas  fans  raifon  que  j'appréhende  le  defavantage  qui 
m'en  peut  arriver.  J'ay  veu  il  n'y  a  pas  longtemps  que  le  Père  Schottus  dans  fa.. ..3) 
a  mis  un  traite  des  Horologes  a  Pendule  d'un  qu'il  ne  nomme  point ,  et  dont  il  en 
promet  encore  un  plus  ample ,  ou  il  en  traite  amplement  de  cette  application  et 
encore  des  contrepoids  a  double  poulie  fans  qu'il  fafl"e  la  moindre  mention  de 
moy ,  qui  pourtant  des  l'année  1 660  ay  fait  imprimer  et  donné  la  figure  de  toute 
cette  invention  *).  Et  nouvellement  encore  le  Père  Kircher  dans  fon  mundus  fub- 
terraneus  s),  louant  fort  l'invention  des  Horologes  a  pendule,  omet  a  defiein 
comme  il  femble ,  d'en  nommer  l'autheur. 

J'ay  touljours  eu  de  bons  amis  et  correfpondants  parmy  ceux  de  voftre  com- 
pagnie et  mefme  ceux,  contre  les  quels  j'avois  efcrit  *)  ce  qui  m'efi:onne  d'au- 
tant plus  pourquoy  ces  deux  la,  a  qui  je  n'ay  jamais  donné  fujedt  de  méconten- 
tement m'aient  voulu  faire  ce  tort.  Cependant  il  me  femble ,  que  j'ay  bien  fujedl 


")    Voir  la  Lettre  N°.  1389.  ^)   Consultez  la  Lettre  N°.  1390. 

3)    Chr.  Huygens  a  laissé  une  place  ouverte  pour  le  titre  de  l'ouvrage:  „Tedinica  Ciiriosa.'" 

Consultez  la  Lettre  N°.  1 290,  note  7. 
'^)    Voir  l'ouvrage:  „Clir.  Huygens,  Horologium"  décrit  dans  la  Lettre  N°.  511,  note  2. 
5)   Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  942 ,  note  i ,  au  Tome  HI,  page  590. 
*)   Entre  autres,  le  Père  Gregorius  à  St.  Vincentio. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


de  ne  me  hafler  pas  de  donner  des  defcriptions  et  figures  de  mes  inventions  devant 
que  je  les  mette  moy  raefme  en  lumière,  ce  qui  fera  bientofi:,  pour  ce  qui  efl: 
de  celle  de  ces  horologes.  Je  fupplie  donc  Monfieur  Mouton ,  qu'il  aye  patience 
jufque  a  ce  temps  la,  et  l'afTure  de  plus  que  quand  il  auroit  des  a  cette  heure  la 
figure  il  auroit  mille  peines  a  faire  une  horologe  de  celte  forte ,  fans  en  avoir  une 
pour  imiter,  à  caufe  de  tant  de  petites  chofes  a  obferver  dans  cette  nouvelle 
manière. 

Au  refte  Monfieur  je  ne  doibs  pas  omettre  de  vous  rendre  grâces  des  obfer- 
vations  '')  que  mon  Père  m'a  envolées  de  voftre  part ,  me  mandant  ^}  en  mefme 
temps  la  bonne  réception  que  l'on  luy  avoit  faite  chez  vous ,  et  le  nombre  des 
perfonnes  fcavantes  qu'il  y  avoit  rencontrées ,  ce  qui  me  fit  bien  regretter  de  ne 
m'efl:re  pas  trouvé  avec  luy  ce  jour  la  pour  participer  a  une  fi  excellente  cOnver- 
fation.  J'ay  trouvé  par  ces  obfervations  et  les  mienes  qui  ne  font  pourtant  que 
4  ou  5 ,  et  ne  méritent  pas  que  je  vous  les  envoie ,  que  la  dernière  comète  a  eu  un 
cours  bien  plus  difficile  a  régler  par  quelque  hypothefe ,  que  non  pas  l'autre ,  qui 
s'ajufl;oit  fort  bien  avec  la  ligne  droite  de  Kepler. 


N--   1426. 

ClIRISTIAAN    HUYGENS    à    LoDEW^IJK    HuYGENS. 
2    JUILLET    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Amsterdam^  Archives  Municipales. 

A  la  Haye  2  Juillet   1665. 

Voicy  les  3  tomes  que  j'ay  de  l'Almahide  ').  pour  les  Relations  de  Thevenot^) 
elles  font  encore  entre  les  mains  de  Monfieur  Gool  3),  mais  je  les  feray  redemander 


'')   Consultez  les  Lettres  Nos.  1376  a  1383. 

^)    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Constantyn  Huygens,  père,  à  son  fils;  elle  doit 

avoir  été  datée  environ  du  20  avril  \66^.  Nous  l'avons  remplacée  par  la  lettre  N°.  1395, 

qui  traite  des  mêmes  personnes  et  des  mêmes  sujets. 


')  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  829,  note  45. 
-}  Voir  l'ouvrage  cite  dans  la  Lettre  N°.  1 125,  note  5. 
3)    Golius  était  professeur  de  langues  orientales  et  de  mathématiques. 


CORRESPONDANCE.     1665.  389 


par  Monfieur  van  Leeuwen  ou  les  iray  quérir  moy  mefme.  Cependant  n'oubliez 
pas  de  me  renvoier  ma  Micrographie  *).  Vous  jugez  de  l'autheur  tout  ainfi  que 
moy  5} ,  et  comme  ceux  mefme  de  la  Société  Royale  *). 

Je  m'eftonne  de  ce  que  vos  lampes  durent  fi  peu,  car  il  me  femble  que  j'en  ay 
veu  autrefois  avec  un  lumignon  de  cotton  fur  une  affiette  qui  brufloient  une  nuift 
entière.  Je  ne  fcay  fi  on  n'en  pourrôit  pas  faire  de  fil  d'archal  fort  délié  ou  d'or, 
et  l'on  pourrôit  l'eiïaier;  mais  avec  l'efprit  de  vin  ou  noftre  voorloop  van  brande- 
wijn  la  chofe  reuffiroit  fans  doute  parce  que  le  lumignon  ne  fe  confume  aucune- 
ment, et  ne  devient  pas  feulement  noir  qu'un  peu  au  bout.  Il  en  faudroit  faire 
une  lampe  de  Cardan  dont  vous  fcavez  la  figure,  mais  c'efi:  a  fcavoir  fi  le  jeu  vau- 
droit  les  chandelles. 

La  dernière  de  mon  Père  ^)  venue  cette  femaine  a  eftè  d'Orange  d'où  il  croioit 
partir  a  la  fin  de  Juin.  Elle  ne  contient  rien  de  particulier  finon  quelques  plaintes 
du  Coufin  Dewilm  ^)  qui  a  envie  de  pafler  en  Italie  ou  de  ne  revenir  pas  au  moins 
fi  toft  que  Mon  Père  et  refifte  avec  opiniâtreté  a  toutes  les  belles  remontrances 
qu'il  luy  fait.  II  n'a  encore  pu  me  refpondre  fur  ce  que  je  luy  ay  mandé  î')  de  la  pro- 
pofition  qui  m'eft  venue  de  France,  mais  ce  fera  par  le  prochain  ordinaire.  Je  ne 
penfe  pas  qu'il  fera  difficulté  de  me  laifl"cr  aller,  pour  veu  que  l'on  me  fafi"e  des 
offres  convenables. 

Il  me  tarde  de  les  veoir,  car  jufques  icy  je  n'ay  pas  eu  refponfe  a  celle  que  jay 
faite  a  Monfieur  de  Carcavy  '°).  Vous  pouvez  eftre  afl^iré  qu'a  moins  de  i  mille 
efcus  par  an  l'on  ne  me  tiendra  pas.  Et  en  tout  cas  je  n'y  demeureray  que  tant 
que  je  m'y  trouveray  mieux  que  je  ne  fuis  icy;  qui  efl:  un  grand  point  d'avoir  une 
fi  bonne  retraite. 

le  frère  de  Moggerfhill  ")  revint  avanthier  deNorthollande.  je  ne  luy  ay  pas 
encore  parlé  touchant  noftre  voiage  de  Cleef  qui  n'ayant  eu  pour  but  que  noftre 
divertifl^ement  pourrôit  bien  demeurer  fans  effedl  dans  ces  adverfitcz  publiques. 

Vous  aurez  fans  doute  eftè  mieux  informé  touchant  le  fucccs  de  la  bataille  que 
vous  ne  l'eftiez  lors  de  la  date  de  voftre  dernière  '=),  et  qu'au  lieu  de  30  vaifl"eaux 
nous  n'en  avons  perdu  que  1 6. 


4)  Un  exemplaire  de  la  Micrograpbia  de  R.  Hooke. 

53    Consultez  la  Lettre  N".  1362.  «)    Consultez  la  Lettre  de  R.  Moray  N°.  1386. 

'')   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Const.  Huygens,  père. 

8)   Constantyn  le  Leu  de  Wilhem,  fils  de  David  le  Leu  de  Wilhem  et  de  Constantia  Huygens. 
Voir  la  Lettre  N°.  1 139,  note  10. 

5)  Consultez  la  Lettre  N°.  1419. 

'°)  Malheureusement,  nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 
^')  Philips  Doublet. 

'^)  Ici  encore,  il  y  a  lieu  de  regretter  que  nous  ne  possédions  pas  la  correspondance  de  Lodewijk 
Huygens  durant  ces  années. 


590  CORRESPONDANCE.    1665. 


le  dommage  ne  laifTe  pas  d'eftre  très  grand.  Il  s'efl:  sauvé  2  matelots  du  vaifleau 
de  noftre  admirai,  lefquels  Downing  '^^  a  offert  de  faire  venir  d'Angleterre  pour 
faire  rapport  a  Mademoifelle  de  Wafîènaer  ''^).  les  dernières  lettres  de  France 
difent  que  le  Roy  s'efl  déclaré  de  nous  vouloir  afTifler  et  d'accomplir  le  Traité 
que  nous  avons,  et  mefme  il  en  a  efcrit  a  Mefîieurs  les  Etats,  et  aux  roys  de  Suéde 
et  de  Dannemarc. 

Je  vous  prie  de  me  mander  d'où  vous  avez  eu  cydevant  certaine  pommade 
rouge  pour  les  lèvres  ou  fi  vous  en  avez  encore  de  m'en  donner  car  l'on  m'en  de- 
mande pour  guérir  des  plus  belles  qu'il  y  en  ait  a  la  Haye.  Refpondez  moy  s'il 
vous  plait  au  pluftofi:  fur  cet  article. 


Te   beftellen  ten  huijfe  van 
Sieur  Willem  Vos  houtkooper 

Tôt  Gorcum 

met  een  packjen 

Om  voort  te  fenden  aen  de  Heer  L.  Huijgens 
tegenwoordigh  op't  huijs  te  Zuylichem. 


'3)  Sir  George  Downing  était  depuis  1657  ambassadeur  de  l'Angleterre  à  la  Haye. 
'*)  Les  filles  de  rarairal  Jacob  van  Wassenaer  et  d'Agnes  van  Renesse  van  der  Aa,  morte  en 
1662,  étaient 
a)  Agnes,  baronne  van  Wassenaer,  morte  célibataire  en  1690. 

F)   Anna  Charlotte,  baronne  van  Wassenaer,  qui  épousa  Adriaan  Wernard  baron  van 
Pallandt. 


CORRESPONDANCE.     1665.  39I 

N=   1427. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Hudde. 

7    JUILLET     1665. 

La  minute  se  trouve  à  Lciden,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  aux  Nos.   1422  et  1423.      /.  Hudde  y  répondit  pnr  le  No.   143 1. 

HUDDEN. 

7  July  1665. 
MijN  Heer 

Hebbende  zedert  mijne  laetfte  ')  aile  rekening  ontrenc  onfe  voorftellen  laeten  be- 
ruften,  foo  heb  ick  nu  eenighe  moeijte  gehad  eer  ick  weder  foc  verre  als  te  voren 
daer  in  hebbe  konnen  geraecken,  door  dien  ick  mijn  voorgaende  calculatien  ge- 
daen  hadde  fonder  genoeghfame  verklaring  daer  bij  te  fchrijven.  niet  te  min  opge- 
weckt  en  weder  gaende  gemaeckt  fijnde  door  de  verfchillende  uijtkomften  die 
VE  en  ick  in  de  laetfte  a  queftien  hebben  bevonden,  foo  heb  ick  die  meditatie  met 
liift  hervat  en  het  vergetene  herroepen  hebbende,  gevonden  als  volght.  Voor  eerft 
wat  aengaet  de  queftie  bij  mij  voorgeftelt  daer  A  en  B  bij  beurten  trecken  uijt  3 
fchijven.  A  altijt  uijt  2  witte  en  i  fwarte;  maer  B  uijt  i  witte  en  1  fwarte;op  con- 
ditie  dat  die  een  witte  fchijf  treckt  ailes  fal  genieten  dat  in  ftaet,  maer  die  een 
fwarte  treckt  altijdt  een  ducaet  fal  infetten;  en  dat  A  eerft  fal  trecken  als  noch 
niets  in  ftaet.  In  defe  dan  en  vind  ick  geen  faut  in  mijn  voorgaende  rekening  vol- 


Traduélion. 

Monsieur 

Ayant,  depuis  ma  dernière,  laifTé  repofer  tout  calcul  relatif  à  nos  queftions,  j'ai 
eu  maintenant  quelque  peine  avant  s'y  être  arrivé  auffi  loin  qu'auparavant  vu  que 
j'avais  fait  mes  calculations  précédentes  fans  y  ajouter  l'explication  néceffaire.  Né- 
anmoins, ranimé  et  remis  en  train  par  les  réfultats  différents  que  vous  et  moi  avons 
trouvés  dans  les  1  dernières  queftions,  j'ai  repris  avec  plaifir  cette  méditation,  et, 
m'étant  rappelé  tout  ce  que  j'avais  oublié,  j'ai  trouvé  comme  il  fuit.  D'abord, 
quant  à  la  queftion  que  j'ai  propofée,  où  A  et  B  tirent  à  tour  de  rôle  de  3  jetons. 
A  toujours  de  2  blancs  et  i  noir,  mais  B  de  i  blanc  et  2  noirs;  fous  condition  que 
celui  qui  tire  un  jeton  blanc  prendra  tout  ce  qui  eft  au  jeu,  mais  que  celui  qui  tire  un 
noir  mettra  toujours  un  ducat,  et  que  A  tirera  le  premier,  alors  qu'il  n'y  a  encore 
rien  au  jeu.  Dans  cette  queftion  je  ne  trouve  pas  de  faute  dans  mon  calcul  précédent. 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1404. 


392  CORRESPONDANCE.    1665. 


p'ens  welcke  A  wint  •^— ^  van  een  ducaet,  in  plaets  dat  VE  a;evonden  heeft;  — ^ 
^  343  '       F  S  045 

van  een  ducaet.  Ende  ick  en  twijfiFel  nietof  VE  fijn  rekening  overfiende  gelijck 

hij  foo  ick  meene  door  het  volgende  fien  fal  daer  reden  toe  te  hebben,  fal  mijn 

uijtkomft  waer  bevinden. 

In  VE  queftie  daer  A  weder  eerft  kieft  uijt  2  witte  en  1  fwarte  ende  werd  ge- 
vraeght  uijt  wat  getal  van  v^^itte  en  fwarte  B  fonde  moeten  kiefen  om  te  maecken 
dat  beijde  haer  kanïïen  gelijkwaerdigh  wierden,  hier  vind  ick  dat  VE  folutie  en 
de  mijne  beijde  gemifl:  fijn,  VE  houdende  dat  de  vi^itte  fchijven  tôt  de  fwarte  van 
B  moeten  fijn  als  2  tôt  3,  en  ick  dat  het  getal  der  witte  en  fwarte  gelijck  moefl: 
fijn.  Maer  de  rechte  proportie  is  volgens  mijn  verbeterde  rekening  (daer  door  ick 
bevond  een  +  voor  een  —  geftelt  te  hebben)  defe  volgende,  te  weten,  als  men 
ftelt  dat  de  reden  der  witte  totte  fwarte  fchijven  is  als  c  tôt  d  foo  komt  c  zo  '^  d  + 
5  \/^73^^-  ^00  dat  de  proportie  der  witte  en  fwarte  fchijven  in  geen  rationale 
getallen  hier  kan  gegeven  werden,  maer  wel  ten  naeften  bij;  ende  als  B  hadde  1 1 
witte  en  7  fwarte,  foo  fonde  hij  noch  een  weijnigh  aen  de  quaetfte  koop  fijn,  daer 
in  tegendeel  VE  hem  rainder  witte  als  fwarte  toeleght. 

Als  men  voorts  met  VE  de  reden  der  witte  tôt  de  fwarte  fchijven  van  A,  die 
eerft  werpt,  ftelt  te  fijn  als  a  tôt  b.  En  de  witte  tôt  de  fwarte  van  B  als  c  tôt  d.  foo 


fuivant  lequel  A  gasine  ^^  d'un  ducat,  au  lieu  que  vous  avez  trouvé  -^  d'un  du- 

^343  245 

car.  Et  je  ne  doute  aucunement  que  vous  ne  trouviez  mon  réfultat  exaft,  lorfque  vous 
rcvilerez  votre  calcul,  comme  il  y  aura  lieu  poiuvous,  à  ce  que  je  crois,  envoyant 
ce  qui  fuit. 

Dans  votre  queftion,  où  de  nouveau  A  choifit  le  premier  de  2  jetons  blancs  et  i 
noir,  et  où  Ton  demandait  de  quel  nombre  de  jetons  blancs  et  noirs  B  devrait  choifir 
pour  faire  que  leurs  chances  à  tous  les  deux  deviennent  équivalentes  —  je  trouve 
que  votre  folution  et  la  mienne  font  toutes  les  deux  manquées,  la  vôtre  indiquant 
que  les  jetons  blancs  et  noirs  de  B  doivent  être  entre  eux  comme  2  à  3,  et  la  mienne 
que  le  nombre  des  jetons  blancs  et  noirs  devait  être  égal.  Mais  fuivant  mon  calcul 
corrigé  (par  lequel  je  reconnus  avoir  mis  un  -f  pour  un  — )  la  proportion  vraie  eft 
la  lùivante:  fi  l'on  pofe  que  les  jetons  blancs  font  aux  noirs  comme  c  à  ^,  il  vient 
ce  co  J  J  +  J  '\/'7^dd;  de  forte  que  l'on  ne  peut  pas  donner  la  proportion  des  jetons 
blancs  et  noirs  en  nombres  rationnels,  mais  feulement  par  à  peu  près;  et  fi  B  avait 
II  jetons  blancs  et  7  noirs,  il  ferait  encore  un  peu  défavantagé;  tandis  que,  au  con- 
traire, vous  lui  donnez  moins  de  jetons  blancs  que  de  noirs. 

Enfuite,  lorfque  avec  vous  on  iïippofe  que  les  jetons  blancs  et  noirs  de  A, .qui  jette 
le  premier,  font  entre  eux  comme  (i  k  b;  et  les  jetons  blancs  et  noirs  de  B  comme  c  à  r/. 


CORRESPONDANCE.     1665.  393 


vind  ick  dat  cm  de  kanffen  gelijckwaerdigh  te  maecken,  den  generalen  regel  is  defe 

ce  zo  —  de  -\ -, Tj  H j —  In  places  van  welcke  VE  defen  ffeeft  ca  + 

ab  -^  bu  b  ^  ° 

ch  co  nâoïit  c  X)    j-  die  groocc  verfchil  en  oock  dac  VE  fchrijfc  dac  defe 

VE  queftie  van  gelijcke  kanflen  lichter  valt  te  ontbinden  volgens  VE  méthode 
als  mijn  eerrte  van  kruijs  of  munt,  doet  mij  voor  vaft  hoiiden,  dat  wij  ganfch 
verfcheijde  wegen  volgen.  Staet  te  befien  wie  de  rechte  gekofen  heeft.  Ende 
wat  mij  aengaet  ick  vertrouw  foo  wcl  op  den  voorgaenden  regel  die  ick  hier  ge- 
llelt  heb  dat  ick  volgens  defelvc  wel  een  kans  fonde  derven  waghen,  nemende  de 
partije  van  A  of  B  die  men  fonde  mij  willen  geven.  Maer  indien  VE  mij  van 
gelijcken  prefenteerde  met  fijn  regel  te  willen  doen  ick  fonde  mij  van  de  winil 
verfeeckert  houden,  want  nemende  de  partije  van  A  en  VE  die  van  B  laetende, 
en  gevende  aen  A  lo  witte  en  i  fwartc  fchijf,  foo  komt  volgens  VE  regel 
1 1  c  00  \o  â.  dat  is  voor  B  lo  witte  en  1 1  fwarte  fchijven.  waer  door  de  kanffe 
van  A  foo  veel  beter  is  als  die  van  B  dat  oogenfchijnelijck  blijckt,  en  noch  beter 
als  men  de  proportie  der  witte  totte  fwartc  van  A  noch  grooter  ftelt.  A  wint  hier 

volgens  mijn  regel  die  ick  hier  toe  hebbe  — 5  van  rgeen  men  ieder  reijfe  infet. 

Wat  aengaet  mijne  laatfte  queftie  van  kruijs  of  munt  om  de  kanfTen  van  A  en  B 


alors  je  trouve  que   pour  rendre  les   chances   équivalentes,   la  règle   générale  ell 

ce  co  — ,    ;   7  7 1 ;-•    Au  lieu  de  laquelle  vous  trouvez  celle-ci:  ca  +  cb  co  ad 

ab  -\-  bb  b 

ou  c  -n  — -j— 7  •   Cette  grande  différence,  et  aufli  ce  que  vous  écrivez  que  cette  queftion  de 

chances  équivalentes,  propolée  par  vous,  eft  plus  aifée  à  réibudre  fuivant  votre  méthodeque 
ma  première  de  croix  ou  pile,  m'aiîlire  que  nous  fuivons  des  voies  toutes  différentes.  Refte 
à  voir  qui  a  choifi  la  bonne.  Et  quant  à  moi,  je  me  fie  tant  à  la  règle  précédente  que  j'ai 
pofée  ici,  q  ue  j'oferais  bien  rifquer  une  chance  fuivant  elle,  en  prenant  la  partie  de  A  ou  de 
B,  que  l'on  voudrait  me  donner.  Maisfi  vous  m'offriez  d'en  faire  de  même  quant  à  votre 
règle,  je  me  fentirais  i'ùr  du  gain;  car  prenant  la  partie  de  A  et  vous  laiflant  celle  de 
B,  et  donnant  à  A  lo  jetons  blancs  et  un  noir,  il  vient  fuivant  votre  règle  1 1  cco  lo  ^. 
c'eft-à-dire  pour  B  lo  jetons  blancs  et  ii  noirs;  par  conféquent  la  chance  de  A 
ièra  d'autant  meilleure  que  celle  de  15,  ce  qui  paraît  clairement,  et  encore  mieux 
quand  on   prend  la  proportion  des  jetons    blancs    aux    noirs  de   A   encore    plus 

grande.  Ici  A  gagne  d'après  ma  règle,  qui  me  lèrt  ici,  —  de  ce,  que  l'on  met  chaque  fois. 

Quant  à  ma  dernière  queftion  de  croix  ou  pile,  pour  y  rendre  égales  les  chances  de  A 

Œuvres.  T.  V.  50 


394  CORRESPONDANCE.    1665. 


gelijck  te  maecken,  hier  vind  ick  de  felfde  uijtkomil  met  VE,  te  weten  dat  ieder 

o 

van  ecrilén  aen  -  van  een  ducact  moet  infetten. 
3 
Van  de  sde  der  5  queftien  in  't  eijnde  van  mijn  Traftaetien  -)  en  vind  ick  geen 
rekening  onder  mijn  papieren,  maer  de  reden  w^aer  cm  ick  de  getallen  232.1 59. 1 04 
voor  goet  hebbe  laeten  gaen ,  al  hoe  wel  alleen  t  middelfte  fodanig  was ,  kan  defe 
wefen  dat  ick  de  kans  van  B  gerekent  liebbende,  Cwantnae  mijn  manier  werdt 
ieder  bijfonder  gerekent)  en  die  vindende  met  VE  rekening  te  accorderen,  hebbe 
geen  verder  moeijten  noodigh  geacht.  gelijck  nu  weder  terflond  het  deel  van  C 

7 
gerekent  hebbe  te  fijn  —  van  tgecn  inftaet.  ende  hier  is  foc  weijnigh  cijfFerens 

33 
toe  van  noden  dat  ick  uijt  de  goede  ofquade  uijtkomfl:  geen  confequentie  fonde 
w^illen  maecken  tôt  het  geene  mij  in  de  bovenfchreven  fwaerder  queftien  foude 
moghen  gebeurt  fijn. 

Het  glas  van  Monfieur  Voflius  daer  VE  foo  veel  goets  van  gefeght  is  heb  ick  dick- 
wils  genoeg  gefien  om  VE  te  konnen  verfeebkeren  dat  het  min  als  middelmatigh  is, 
en  werdt  oock  van  hem  voor  niet  anders  gehouden.  fijnde  outrent  2^  duijm  breet, 
en  geen  opening  als  van  i^  duijm  lijdende.  en  dat  tôt  ecn  verkijker  van  28  of  29 


et  de  iî,  ici  je  trouve  le  inênie  rélultat  que  vous,  à  iavoir  que  chacun  doit  mettre  de 

premier  abord  ~  d'un  ducat. 
3 
Dans  mes  papiers  je  ne  trouve  pas  de  calcul  relativement  à  la  2^  des  5  queftions  de 
la  lin  de  mon  petit  traité  =),  mais  la  railbn  pour  laquelle  j'ai  laiffé  pafler  comme  bons  les 
nombres  232,  159,  104,  quoique  le  deuxième  feul  fût  tel,  fera  peut-être  celle-ci, 
qu'ayant  calculé  la  chance  de  B  (car  fuivant  ma  manière  chaque  chance  eft  calculée  à 
part),  et  trouvant  qu'elle  s'accordait  avec  votre  calcul,  je  n'ai  pas  cru  néceflaire  de 
prendre  encore  plus  de  peine,  comme  encore  maintenant  j'ai  calculé  tout  de  iuitc  la 

portion  de  C ,  qui  eft  les  —  de  ce  qui  fe  trouve  mis.  Et  ici  on  a  belbin  de  fi  peu  de 

33 
calcul,  que  je  ne  voudrais  pas  du  rélultat  bon  ou  mauvais  tirer  une  conclufion  à  l'égard 
de  ce  qui  aurait  pu  m'arriver  dans  les  queilions  fufdites  plus  difficiles. 

J'ai  vu  alfez  fouvent  le  verre  de  Monfieur  Voffius,  dont  on  vous  a  dit  tant  de  bien, 
pour  pouvoir  vous  allurer  qu'il  e(t  au-deflbus  de  la  moyenne,  et  lui-même  ne  le  taxait 
pas  autrement:  il  eft  large  d'environ  si  pouces,  et  ne  peut  fouifrir  une  ouverture  comme 
de  i^  pouces,  et  cela  pour  un  télefcope  de  2^  ou  29  pieds.   Il  n'eft  auffil  taillé  que  médi- 


-)    Le  traité  vaii  Rekeniiigh  in  Spelen  vaii  Geluck, 


CORRESPONDANCE.     1665.  395 


voet.  Is  oock  niaer  camelijck  geflepen,  niet  te  Romen  maer  te  Bruffel  van  een 
onbekendt  meefter,  endc  is  aen  Voflîus  te  Parijs  verkocht  voor  7  of  8  piftolen. 
Eijndigendc  ende  wcder  eenige  correélie  van  mijne  correftien  vervvfachtendc 
blijve 

MijN  Heer 

VE  dienftwiligen  dienaer 


ocrement,  non  à  Rome,  mais  à  Bruxelles  par  un  maître  inconnu,  et  a  été  vendu  à 
Voflîus  à  Paris  pour  7  ou  8  piftoles. 

En  tiniflTant  et  en  attendant  encore  quelque  correction  de  mes  corrcftions,  je  refte 

Monsieur 


N=  1428. 

Christiaan  Huygens  à  A.  Auzout. 
9  juillet   1665. 

La  miiintc  se  trouve  h  Lcidcn,  coll.  Iluygcus. 
Elle  est  la  réponse  aux  Nus.  1415  et  1410.     J.  Juzoul  y  répondit  par  le  Nu.   1453. 

Auzout. 

9  juillet  1665. 

Marri  de  la  continuation  de  fa  maladie,  je  n'ay  pas  encore  obfervc.  difficile  de 
diftinguer  la  proportion  du  globe  de  Saturne  et  de  l'anneau,  le  Jefuite  de  Bor- 
deaux eftre  le  Père  Pardies  de  qui  Monfieur  Thevenor  m'a  envoie  deux  feuil- 
les imprimées  de  fon  traité  des  Comètes  '}.  voftre  méthode  comment  peut  elle 
eftre  la  mefme  &c.  J'ay  receu  le  Prodromus  ")  de  Hevelius  en  mcfme  temps  que 
voftre  dernière.  Vous  avez  bien  fait  de  le  réfuter  d'abord.  Que  l'hypothefe  m'y 


')    Sur  sa  „Di(rertatio  de  motii  et  iiatiira  conietarum",  voir  la  Lettre  N°.  1416,  note  8. 
")    Voir  la  Lettre  N°.  1407,  note  4. 


396  CORRESPONDANCE.     1665. 


femble  obrcurement  expliquée,  les  obfervations  de  la  telle  très  faulTes ,  et  que 
celles  du  chemin  de  la  comète  l'eftant  auffi  il  n'y  a  rien  dans  fon  livre  pourquoy 
l'eftimer.  ne  refpondra  pas  civilement  et  maintiendra  fes  fautes,  beau  verre  a 
Lion ,  le  Père  de  Châles  me  le  mande  ~')  aufli.  Je  feray  bien  aife  de  fcavoir 
comment  vous  aurez  trouve  celuy  de  Paris.  Je  vous  envoieray  des  larmes,  rends 
grâces  de  l'eftrait  de  la  lettre  de  Campani  **)  qui  fuffit.  Monfieur  Hook  ne  vous 
peut  faire  de  bonne  refponfe  qu'en  acheuant  fa  machine  ce  qu'il  aura  bien  de  la 
peine  a  faire.  Que  je  fcache  la  refponfe  de  fabri.  le  dommage  n'a  pas  eftè  fi  grand 
que  la  honte  dans  noitre  défaite  ^),  l'on  ne  perd  pas  courage  et  devant  qu'il  foit 
longtemps  l'on  efpere  fe  voir  revenger.  Mon  Père  ne  fera  que  dans  6  fcmaines  ") 
de  retour,  queftions  ")  entre  Hudden  et  moy. 


N=   1429. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Chapelain. 
[9  JUILLET   1665]. 

La  minute  se  trouve  à  Lciden,  coll.  lltiygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1417.    J.  Chapelain  y  répondit  par  le  No.   1435. 

Chapelain. 

La  dernière  efl:oit  par  la  quelle  il  me  continuoit  l'offre  de  traiter  de  ma  part  avec 
Thuret,  il  eft  malaife  de  trouuer  moyen  pour  eilre  alTurè  entièrement,  ou  il  pour- 
roit  comme  vous  dites  en  vendre  fans  mes  marques ,  mais  un  homme  de  bien 
comme  Thuret  ne  voudra  pas  s'expofcr  a  ertre  convaincu  d'infidélité ,  comme  il 
le  feroit  fi  on  trouuoit  après  tels  horologes  non  marquez.  Monfieur  Moray  me 
promet  ')  toufjours  l'inftruftion  amplifiée,  quand  je  l'atiray  je  veux  bien  la  tra- 


3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1405.  ■*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1397,  note  3. 

')    11  s'agit  de  la  bataille  navale,  dite  de  trois  jours,  contre  les  Anglais. 
")    Constantyn  Huygens,  père,  était  parti  de  Paris  le  16  mars  1665  [Dagboek]. 
'')   Cette  correspondance  commença  par  la  lettre  N°.  1374  du  4  avril  et  continua  jusqu'au 
21  août  1665. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1 42 1 . 


CORRESPONDANCE.     1665.  39j7 


duire  et  vous  la  faire  corriger,  et  mefme  s'il  tarde  trop  longtemps  je  la  donneray 
de  moy  en  y  adjouftant  ce  qu'il  m'a  efcrit  depuis  de  la  relation  de  Holmes,  noftrc 
première  rencontre  avec  les  ennemis  n'a  pas  eue  fi  bon  fucces  quil  avoit  creu  et 
vous  pouuez  croire  combien  ce  coup  efl:  ienfiblc  a  tous  les  bons  patriottcs.  toute  fois 
comme  ce  n'a  eftc  que  le  defordre  dans  noftre  flotte  qui  a  efiè  la  principale  caufe 
de  ce  defaflire  l'on  efpere  de  faire  mieux  a  l'avenir,  ne  pas  perdre  courage,  des 
bonnes  nouuellcs  de  France.  Au  refl:e  Monfieur  ne  fcavez  vous  rien  de  celles 
qui  me  regardent  en  particulier,  ou  faites  vous  femblant  de  les  ignorer.  Car  fe- 
roit  il  poffible  que  ceux  qui  me  veulent  faire  du  bien  s'en  voulufTent  cacher  a 
vous  qui  m'en  voulez  plus  que  perfonne  du  monde.  Ne  fcauriez  vous  pas  la  pro- 
pofition  =)  qui  m'a  eitc  faite  de  la  part  de  Monfieur  Colbert  par  Monfieur  de  Car- 
cavy  2) ,  de  venir  demeurer  a  Paris.  Si  je  l'avois  creu  je  vous  en  eufie  efcrit  il  y  a 
2  ou  3  iemaines,  mais  je  n'ay^ommencè  d'en  douter  que  depuis  peu,  voiant  que 
vous  ne  m'en  mandiez  rien.  Quoy  qu'il  en  foit  je  vous  diray  icy  que  j'ay  confenti 
fans  difficulté  a  cette  propofition  l'ayant  jugée  fort  a  mon  avantage  et  dont  il  me 
pouroit  arriver  grand  bien  et  nul  mal.  et  c'cfl  ainfi  que  tous  mes  amis  la  trouuent. 
Je  m'efl:onne  cependant  qu'ayant  efcrit  depuis  par  deux  fois  ■>)  a  Monfieur  de 
Carcavy ,  je  n'ay  rien  receu  de  fa  part:;  et  j'appréhende  que  d'im  cofl:è  ou  d'autre 
les  lettres  n'ayent  efl:è  mal  adreïïees,  dont  je  ferais  très  fachè,  car  comme  vous 
pouvez  bien  penfer  jattens  avec  quelque  impatience  la  refolution  d'une  affaire  qui 
me  concerne  comme  celle  là.  11  feroit  fuperflu  Monfieur  de  vous  prier  de  con- 
tribuer ce  que  vous  pourrez  pour  faire  qu'elle  s'achève  a  ma  fatiffaélion ,  puis 
que  vous  eiles  en  pofiefllon  de  procurer  mon  bien  fans  que  jen  fcache  rien.  Con- 
tinuez moy  donc  feulement  l'honneur  de  vos  bonnes  grâces,  et  foyez  afTurè  que 
je  les  eitimc  au  point  que  je  doibs  et  que  je  fuis  a  jamais 

Monsieur 


^)   Consultez  la  Lettre  iN°.  1419. 

3)    Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  cette  lettre  de  P.  de  Carcavy  à  Chr.  Hiiygens. 
••)    Nous  ne  possédons  non  plus  les  minutes  de  ces  deux  lettres  de  Chr.  Huygens  à  P.  de. 
Carcavy. 


398  CORRESPONDANCE.    1665. 


N--  1430. 

J.  Chapelain  h  Christiaan  Huygens. 
9  JUILLET   1665. 


La  lettre  se  trouve  à  Lcideii  ^  coll.  lluygeiis. 
Clir.  Huygens  y  répouilit  par  le  No.   1444. 


Monsieur 


j'ay  veu  dans  voftre  lettre  a  Monfieiir  Carcaui  ')  la  peine  où  vous  eftiés  des 
dernières  -)  que  vous  m'aués  efcrittcs  du  20.  May  ce  qui  me  fait  juger  que  vous 
n'aures  pas  receu  mon  ample  rcfponfe  ')  ou  entre  autres  chofes  je  vous  donnois 
auis  que  voftre  Procuration  eftoit  arriuée  à  bon  port  et  que  je  n'attcndois  que  le 
retour  de  Monfieur  Thuret  pour  eflayer  de  traitter  auec  luy  félon  vos  intentions. 
Il  eft  fafcheux  que  cette  lettre  fe  foit  perdue  pour  moy  qui  auray  trauaillé  en  vain 
et  pour  vous  qui  ferés  demeuré  tout  ce  temps  là  en  doute  fi  j'ay  moins  de  chaleur 
pour  voftre  intereft  maintenant  que  par  le  palTé.  Apparemment  le  valet  de  Mon- 
fieur Theuenot  qui  les  porta  a  Monfieur  Van  Beuning  en  fon  quartier  de  Chatou 
nait  ouuert  mon  paquet  et  n'en  ait  égaré  vne  partie  car  japprens  de  Monfieur 
Voffius  que  Monfieur  Bifdommer  '*)  luy  auoit  fait  rendre  celle  ')  que  je  luy  efcri- 
uois  fous  la  mcfmc  enueloppe.  Il  y  en  auoit  encore  vne  dimportance  '')  à  Mon- 
fieur Heinfius,  qui  ne  vous  aura  non  plus  efté  portée  pour  la  faire  tenir  a  noftre 
Ami  en  Suéde  dans  la  defpefche  de  Meflleurs  les  Eftats.  Quant  a  celle  qui  fad- 
dreftbit  à  vous  je  vous  en  enuoye  la  copie  -')  que  mon  homme  auoit  eu  ordre  de 
retenir  a  toutes  fins,  de  forte  que  le  naufrage  naura  pas  efté  entier.  l'ay  veu  de- 
puis Monfieur  Thuret  et  luy  ay  déclare  le  pouuoir  que  j'auois  d'entrer  en  nego- 
tiation  auec  luy  fil  continuoit  à  vouloir  entendre  à  la  Propofition  que  luy  mefme 
mauoit  le  premier  faitte.  Sa  refponfe  a  efté  premièrement  qu'il  vous  eftoit  tref- 
obligé  de  la  préférence  que  vous  eftiés  refolu  de  luy  donner,  qui  eftoit  toute  la 
grâce  quil  pretendoit  de  voftre  bonté.  Mais  qu'auant  que  d'entrer  en  matière  il 
feroit  bon  que  la  machine  fuft  icy  et  qu'il  la  puft  voir,  après  quoy  on  parleroit  des 
conditions.  On  a  efcrit  de  vos  quartiers,  par  enuie  ians  doute,  que  vous  mefme 


')  Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  la  minute  de  cette  lettre  de  Clir.  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 
Consultez  la  Lettre  N°.  1426,  note  10. 

=)    Voir  la  lettre  N°.  1408.  ■■•')   Cette  réponse  est  la  Lettre  N°.  1417. 

+)    Sur  Bisdommer,  voir  la  Lettre  N°.  863,  note  1. 

S)  Chapelain  avait  écrit,  le  31  mai  1665,  à  Vossius  sur  la  suppression  du  Journal  des  Scavaiits. 
Consultez  Pli.  Tamizey  de  Larroque,  Lettres  de  J.  Chapelain  T.  II.   1883. 

")  Cette  lettre  de  Chapelain  à  Heinsius,  datée  du  ler  juin  1665,  avait  pour  objet  de  lui  de- 
mander les  exemplaires  d'hommage  de  son  édition  de  Claudianus. 

7)   Nous  ne  possédons  point  cette  copie  de  la  Lettre  N°.  1417,  mais  bien  la  lettre  originale. 


CORRESPONDANCE.     1665.  399 


auiés  trouué  des  défauts  dans  voftre  Inuention  qui  vous  empefchoienc  de  la  pu- 
blier, en  de  deçà  vous  aués  trouué  des  gens  malofficieux  qui  ont  femé  la  mefme 
calomnie;  ce  qui  tient  en  lufpens  TcTprit  de  cette  perfonne  cy.  le  ne  laiiïay  pas 
dans  l'entretien  que  j'eus  auec  luy  enfuitte  de  defcouurir  fon  intention  qui  alloit 
à  vous  tenir  conte  d'vn  certain  proffit  pour  chaque  horloge  des  voftres  qu'il  fabri- 
qucroit  fans  vous  obliger  ni  luy  a  vn  temps  limité,  afin  que  fi  la  vente  en  reufliflx)it 
bonne  vous  pufllés  hauflx:r  le  prix  de  la  conuention  et  fi  au  contraire  la  vente  n'en 
reuflilToit  pas  il  en  pufl:  demander  le  rabais  ou  la  difiblution.  Il  difoit  pour  mon- 
(Irer  la  juftice  de  fa  penfce  qu'auflî  bien  vous  eiliés  trop  homme  d'honneur  pour  le 
vouloir  engager  a  vn  Traitté  qui  luy  puft  eftre  ruineux,  et  luy  trop  raifonnable 
pour  que  vous  liafliés  les  mains  en  fa  faneur  et  a  voftre  dommage.  vSur  le  point  des 
feuretés  il  me  dit  quil  vous  les  donneroit  telles  que  vous  le  voudriés  pourueu  qu'el- 
les fufient  en  fa  puifl[ance.  Luy  ayant  jette  le  propos  de  marques,  fans  luy  décla- 
rer ce  que  vous  m'en  auiés  efcrit  par  ce  que  je  n'y  voyois  pas  afies  d'afTurance 
pour  vous,  il  me  fit  cette  ouuerture  que  vous  feries  faire  vn  poinçon  d'acier  graue 
en  bofle  de  vos  armes  ou  de  voftre  chiffre  compofe  de  la  manière  la  plus  difficile  h 
contrefaire  pour  le  frapper  fur  la  principale  table  de  fcs  horloges,  et  que  de  fon 
cofté  il  auroit  de  mefme  vn  poinçon  graué  du  fien  quil  frapperoit  fur  la  mefme 
table,  ce  qui  regarde  la  fraude  que  les  Eftrangers  y  pourroient  faire  en  les  contre- 
faifant  et  qui  faute  d'auoir  ces  poinçons  ne  les  contreferoient  que  fort  imparfaitte- 
ment  et  par  la  donneroient  lieu  a  la  confifcation  et  aux  amandes.  Pour  la  fraude 
qu'on  pourroit  ibupçonner  qu'il  fuft  capable  dy  faire  elle  luy  feroit  impoffible 
auffi  bien  quaux  autres  par  ce  quil  n'auroit  pas  voftre  poinçon  que  par  exemple 
vous  m'auries  confié  ou  a  quelquautre  de  vos  Amis.  Qu'outre  cela  pour  fe  pre- 
cautionner  contre  luy  vous  mettriés  vne  fi  grande  peine  qu'il  vous  plaifoit  comme 
de  deux  ou  trois  cens  piftoles  au  cas  qu'il  fuft  conuaincu  de  vous  auoir  trompe  a 
quoy  il  ie  foufmettroit  dans  fon  Traitté  fans  répugnance,  et  dautant  plus  libre- 
ment qu'eftant  impofllble  quil  en  puil  vendre  de  contrefaits  vne  dixaine  fans  eftre 
defcouuert  et  quen  ce  cas  la  il  perdroit  plus  outre  la  réputation  qu'il  negaigneroit 
dans  le  débit  d'vne  cinquantaine  mefme.  Si  vous  naues  rien  imaginé  de  mieux 
cette  précaution  ne  me  fembleroit  pas  mauuaife.  Vous  y  penferés  et  en  decideres, 
car  je  ne  me  fuis  point  ouuert  la  deflus. 

L'importance  eft  que  vos  horloges  pour  la  terre  et  pour  la  mer  foient  icy  et 
qu'on  les  puifl^e  voir.  Selon  cela  on  fera  plus  ou  moins  hardi  à  faire  l'affaire,  et 
dans  le  doute  dont  je  vous  ay  parlé  deuant ,  on  n'entrera  pas  aifement  en  pour- 
parler  de  rien.  Ne  penferés  vous  point  au  refte  à  la  publication  de  ces  Traittés 
que  vous  deftinaftes  des  l'année  pafiTée  pour  offrande  au  Roy,  et  que  j'ay  promis 
a  Monfieur  Colbert  qui  paroiftront  bientoft,  fur  ce  que  vous  men  efcriuiftes  dans 
vos  précédentes?  N'y  perdes  point  de  temps  fi  vous  m'en  croyés.  le  fcauois  la 
penfée  de  fa  Majefte  pour  vous  euoquer  en  ce  païs,  mais  je  ne  vous  en  auois  rien 
voulu  efcrire  parce  que  je  lauois  en  confidence,  et  je  ne  vous  en  euffe  mefme 


400  CORRESPONDANCE.     1665. 


rien  dit  icy  fi  Monfieur  Voffius  ne  m'îiuoic  point  mandé  en  s'en  refjoiiiflant  que 
vous  le  liiy  auiés  appris.  le  luy  mande  que  c'eil:  vn  Secret  qui  n'a  pas  encore  toute 
fa  façon  et  qu'il  efi:  à  propos  de  le  garder  jufques  a  ce  que  de  deçà  on  ait  trouué 
a  propos  de  le  laifier  connoiftre.  Si  cela  s'accomplit  quelle  joye  pour  moy  d'auoir 
fait  le  premier  connoiftre  a  noftre  Cour  ce  que  vous  valés  et  jette  les  fondemens 
d'vne  affaire  qui  vous  attireroit  a  nous  et  qui  en  mon  particulier  me  feroit  d'vne  con- 
folation  extrême.  Je  ne  fouhaite  rien  dauantagc  et  fuis  auec  mon  ordinaire  paflion 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeifTant  feruiteur 
Chapelain. 
De  Paris,  ce  9  juillet  166^. 


W  1431. 

J.  HuDDE  à  Christiaan  Huygens. 
20  juillet   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  an  No.   1417.      Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  N'o.   I4."4- 

MijN  Heer 

In  mijne  laatfte  ')  meenden  ik  zo  verfekert  te  wezen  van  ailes  wel  te  hebben  ge- 
rekent,  fteunende,  gelijk  ik  UEdelheijt  fchreef,  op  twe  verfcheijde  calculatien 


Traduétion  : 

Monsieur 

Dans  ma  dernière  ')  je  croyais  être  fi  fur  d'avoir  bien  calculé  le  tout  (m'appuyant, 
comme  je  vous  l'écrivais,  iur  deux  calculations  diveries  faites  liiivant  deux  voies  difte- 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1422 


CORRESPONDANCE.     1665.  40I 


door  twe  verfcheijde  wegen  gemaakr ,  en  zijnde  geen  nieuwe  maar  dezelfde  daar 
ik  de  voornaamfte  quaeftien  in  uw  Traélaatjen  van  Rekening  in  fpelen  van  geluk 
begrepen,  door  haddc  gecalculeert,  en  felfde  uitkompflen  met  UEdelheijc  be- 
vonden  ;  dat  ik  geen  correftie  van  mijne  gevonden  uitkompflen  te  gemoet  heb  ge- 
zien,  maar  wel  in  tegendeel  hadde  verv^^acht,  dat  UEdelheijt  de  foute  van  zijne 
verfchillende  uitkompflen,  gelijk  ik  de  mijne  aangaande  d'ie  quaeflie  hadde  ont- 
dekt  en  UEdelheijt  bekent  gemaakt,  ook  zouw  hebben  uitgevonden ,  en  datwe 
alzo  eens  accorderende ,  met  UEdelheijts  antv\^oord  een  einde  van  deze  dobbel- 
rel^eningen  zouwden  hebben  gemaakt:  Maar  ik  bekent,  noit  is  mij  iets  meerder 
ontfchoocen,  nochte  onverwachter  voorgekoomen ,  als  UEdelheijts  laatfle  van- 
den  7  dezer  zijnde  d'antw^oord  op  deze  mijne  voorgaande,  in  welke  dat  ik  zie  dat 
UEdelheijt  de  moeite  heeft  genomen  van  zijnc  meditatien ,  die  door  eenige  cuf- 
fchenkomende  tijd  hem  eenigzints  ontfchooten  waaren,  w^eder  met  lufl  te  her- 

vatten ,  en  echter  eindelijk  dezelfde  uitkompfle  van  ^-^  -,   in     plaats     van    de 

mijne  -^  -,  wederom  als  vooren  hadde  bekoomen ,  voegende  daar  bij  dat  hij  niet 

en  twijfelde,  of  ik  zouwde,  mijn  rekeninge  naziende,  zijne  uitkompll  waar  bevin- 
den.  daarenboven  dat  zijn  Edelheijt  in  mijne  voorgeflelde  quaeftie  van  Gelijk- 
waardig  fpel  wel  hadde  bevonden  dat  zijne  eerfte  gegeven  facit ,  toevoegende  aan 
B  een  gelijk  getal  van  witte  als  fwarte  fchijven,  onrecht  vv^as,  maar  ook  daar 


rentes  et  qui  n'étaient  pas  nouvelles  mais  les  mêmes  par  lefquelles  j'avais  calculé  les  prin- 
cipales queftions  comprifes  dans  votre  petit  Traité  de  „Rekening  in  fpelen  van  geluk",  et 
obtenu  les  mômes  réiultats  que  vous),  que  je  n'ai  pas  prévu  de  corredlion  de  mes  réfultats 
obtenus,  mais  que,  bien  au  contraire,  je  m'étais  attendu  à  ce  que  vous  euffiez  auflî  dé- 
couvert la  faute  de  vos  réfultats  différents,  comme  moi  j'avais  trouvé  la  mienne  à  l'égard 
de  la  i''^  quellion  et  vous  en  avais  fait  part,  et  que,  en  nous  accordant  une  fois,  nous  au- 
rions fait  par  votre  réponfe  une  fin  à  ces  calculs  de  jeux  de  hafard.  Mais  j'avoue  que  ja- 
mais rien  ne  m'a  frappé  plus,  ni  paru  plus  inattendu,  que  votre  dernière  du  7  courant  qui 
eft  la  réponfe  à  ma  précédente;  dans  laquelle  je  vois  que  vous  vous  êtes  donné  la  peine  de 
reprendre  avec  ardeur  vos  méditations,  qui  vous  étaient  plus  on  moins  forties  de  mémoire 
après  quelque  temps  de  relâche ,  et  que  pourtant  à  la  fin  vous  avez  trouvé  le  même  réful- 

tat  qu'auparavant  de  - — ,  au  lieu   du  mien  -^;  vous  y  ajoutiez  que  vous  ne  doutiez 

aucunement  que  moi,  en  revifant  mes  calculs ,  je  trouverais  que  votre  réfultat  était  le 
vrai.  En  outre,  que  dans  la  queftion  de  jeu  équivalent,  pofée  par  moi,  vous  aviez 
bien  trouvé  que  le  premier  réfultat  annoncé,  de  donner  à  B  un  môme  nombre  de 
jetons    blancs    et   de   noirs,    n'était   pas  jufle,    mais   auOi  que   le  mien,  donnant 

Œuvres.  T.  V.  51 


402  CORRESPONDANCE.    1665. 


nevcns  dac  het  mijne,  gevende  aan  B  3  fwarte  tcgens  1  wit:c,  niet  en  was  hec 
rcchte,  maar  dat  zijn  Edelheijt,  ftellende  de  rade  der  witte  toc  de  fwarte  fchijven 

als  c  totd,  kreeg  deze  aeqiiatie  c  zo  y  d  +  ^"j/^37^/i^,  zulx  dat  alhier   de  pro- 

portie  der  witte  en  fwarte  fchijven  in  geen  rationale  getallen  zonw  konnen  ge- 

geven  werden.  Voorts,  zo  zijn  Edelheijt  de  reden  van  de  witte  tôt  de  iwartc 

van  A ,  die  eerft  werpt ,  met  raij  ftelde  te  zijn  als  atotb^  en  van  B  als  c  toc  r/,  dat 

hij,  om  de  kanzen  gelijkwaardig  te  maaken,  voor  den  generalen  regel  kreeg, 

,                  .             —  de  -\-  aadc       add    .      ,  j       ••  dd       ^ 

deze  aequatie  ce  00 r ,-, —  H — -,— ,  m  plaats  van  de  niijne  e  zo  — ,  -,  •    En 

eindelijk  dat  dit  groote  verfchil ,  nevens  't  geenc  ik  hadde  gefchreven  dat  mijne 
quaeftie  van  gelijkwaardigh  fpel ,  na  mijne  méthode ,  lichter  viel  't  ontbinden  als 
zijne  Edelheijts  eerfte  van  kruis  of  munt,  hem  dede  vaft  gelooven  dat  wij 
gantfch  verfcheijde  wegen  volghde;  doch  dat  zijn  Edelheijt  zo  wel  zich  ver- 
trouwde  op  deze  zijne  bovenftaande  regel,  dat  hij  volgcns  dezelfde  wel  een  kans 
zouwde  derven  waagen ,  zullende  neemen  de  partije  van  A  of  B  die  men  hem 
zoiiwde  willen  geven;  maar,  indien  ik  van  gelijkcn  aan  zijn  Edelheijt  prefen- 
teerde  met  mijnen  regel  te  willen  doen,  dat  hij  vande  winft  zich  zouwde  verzekert 
houwden:  wanc  nemende  de  partije  van  A,  en  mij  die  van  B  latende ,  zo  zouw- 
dcr  ,  zo  men  aan  A  10  witte  en  1  fwarte  gaf ,  volgens  rnijn  regel  voor  B  koomen 
10  witte    en   11   fwarte   fchijven;  waar  uit   (voegt  cr  zijn  Edelheijt  bij)  het 


à  B  3  jetons  noirs  contre  2  blancs,  n'était  pas  le  vrai  non  plus;  mais  qu'en  fuppo- 
fant  la  proportion  des  jetons  blancs  aux  noirs  comme  de  c  à  d,  vous  obteniez  cette 

équation  c  00  p:^  +  ;;  1/37^4  de  forte  que  dans  ce  cas-ci  la  proportion  des  jetons 

blancs  et  noirs  ne  faurait  être  trouvée  en  nombres  rationnels.  Puis,  eu  fuppofant  avec 

moi  que  pour  A,  qui  jette  le  premier,  la  railbn  des  jetons  blancs  et  noirs  était  comme  «ai 

et  pour  B  comme  c  h  d,  vous  aviez  trouvé,  comme  règle  générale  pour  rendre  les 

,              ,     .     .                        ,        .                 —  de  -Y  aadc    ,    add         ..       ... 
chances  équivalentes,  cette  équation  ce  zo j~t~n 1 — r'  '  ^^^  '■^^'^^  °^  ^^  mienne 

c  00  .  Et  enfin  que  cette  grande  différence,  jointe  à  ce  que  j'avais  écrit  que 

ma  quefi:ion  de  jeu  équivalent,  fuivant  ma  méthode,  était  plus  facile  à  réfoudre 
que  votre  première  de  croix  ou  pile  —  vous  fallait  croire  fermement  que  nous  fui- 
vions  des  voies  tout  à  fait  différentes;  mais  que  vous  aviez  tant  de  confiance  en 
votre  fufdite  règle,  que  vous  oferiez  bien  rifquer  une  chance  fuivant  celle-là  en  pre- 
nant la  partie  de  A  ou  de  B  qu'on  voudrait  vous  donner;  mais  que  vous  feriez  fur 
du  gain,  fi  de  même  je  vous  offrais  de  le  taire  fuivant  ma  règle;  car  en  prenant  la 
partie  de  A  et  me  laillant  celle  de  B,  et  en  iuppolant  qu'on  donne  à  A  10  jetons  blancs 
et  I  noir,  il  viendrait  pour  B,  fuivant  ma  règle,  10  jetons  blancs  et  11  noirs:  de  là 


CORRESPONDANCE.    1665.  403 


oogenfchijnclijk  blijkt,  dat  de  kans  van  A  beter  is  als  die  van  B,  ja  noch  bcter 
alsnien  de  proportie  der  vvitte  tôt  de  fwartc  van  A  noch  t^rootcr  fteld  :  En  dat  A 
in  dezc  van  lo  tôt    i,  volgens  den  regel  die  zijn  Edelheijt  daar  toe  hadde, 

zouwde  winnen  — -  van  't  gecn  ieder  rcijfe  ingezet  wiert.  Edoch  evcnwel  dat 

zijn  Edellicijt  cenzelfde  nitkompft  met  mij  hadde  gevonden  op  zijne  laatfte 
quaeilie  van  kruis  of  munt  om  de  kanien  van  A  en  B  gelijk  te  maakcn ,  te  wectcn 

o 

dat  ieder  van  eerften  aan  -  van  een  ducaet  zouw  moeten  inzetten. 
3 
Wat  mecnd  UEdelheijt  wel  dat  mijne  gedachten  waarcn  toen  ik  dit  altcmacl 
voor  d'fe  mael  quam  te  lezen?  want  ik  zag  toen  voort  wel  dat  wij  in  geen  van 
onze  4  quaeftien,  Ichoon  d'uitkompftcn  der  cerile  en  laatfte  wederzijts  dezelfdc 
waarcn  ,  noch  koften  geoordeek  wcrden  te  accorderen,  gemerkt  de  générale  regel 
die  UEdelheijt  op  diergclijke  quacftien  hadde,  met  de  mijne  niet  en  kofl  over- 

eenkoomcn,  dewijl  anders  dezc  uwe  twe  uitkompflen  ^^^en  deze  laatfte — ~  ■, 

343  131 

hadden  moeten  accorderen  met  de  mijne  -^,  en  o.  maar  dac  waarfchijnelijk 

deze  overcenkompfl  in  deze  cerrtc  en  laatile  qiiaeflie  was  ontfliaan  uit  de  gelijk- 
heijt  der  voorzegde  Iccccrs  a,  b^  c,  ^,  die  in  d'andere  ongelijk  wcrden  geftelt. 


(ajoutez-vous)  il  réfultc  évidemment  que  la  chance  de  A  eft  meilleure  que  celle 
de  B,  et  qu'elle  deviendrait  encore  meilleure,  fi  l'on  augmentait  la  proportion  des 
jetons  blancs  aux  noirs  de  A.  Et  que  A ,  dans  ce  cas  de  lo  contre  i ,  luivant  la  règle  que 

vous  aviez  jiour  cela,  gagnerait — ^  de  ce  qui  chaque  fois  avait  été  mis.  Mais  que 

pourtant  dms  votre  dernière  qucllion  de  croix  ou  pile,  pour  rendre  égales  les  chances 
de  A  et  de  B,  vous  aviez  trouvé  le  même  rélultat  que  moi  à  (itvoir  que  dès  le  commence- 
ment chacun  devait  mettre  -  d'un  ducat. 
3 
Quelles  purent  bien  être,  croyez-vous,  mes  penlées,  quand  je  vins  à  lire  tout  cela  pour 
la  i'*'  fois?  Car  je  vis  bien  tout  de  fuite  que  nous  ne  pouvions  plus  être  ccnfés  nous 
accorder  dans  aucune  de  nos  4  queftions,  quoique  dans  la  première  et  la  dernière  les  ré- 
fultats  fullent  les  mêmes  de  part  et  d'autre;  attendu  que  la  règle  générale  que  vous  aviez 
pour  des  queftions  femblables  ne  iaurait  être  conforme  à  la  mienne,  puifque  autrement 

vos  deux  réfultats  ^^ —  et  ce  dernier  — -,  auraient  dû  concorder  avec  les  miens  -^ 
343  131  =45 

et  o;  mais  que  probablement  l'accord  dans  ces  queftions  première  et  dernière  était 
né  de  l'égalité  des  lettres  fufdites  «,  b,  c,  d,  qui  dans  les  autres  furent  iuppofées 
inégales. 


404  CORRESPONDANCE.    1665. 


d'Eerfte  gcdachten  vielen  op  mijn  zelfs,  zouwd  ik  wel  niij  wederom  hebben  mis- 
rekenc?  daar  is  evenwel  weijnig  waarfchijnelijkheijt,  gemerkc  ik  ailes  door  2  ver- 
fcheijdc  méthode,  en  die  mij  de  rechce  uitkompilen  hebben  gegeven  in  andere 
qnaeitien ,  heb  gerekenc ,  en  accorderende  bevonden.  Maar  dat  uw  in  d' le  quaef- 
tie  is  gebenrt,  kan  uw  dat  niet  wederom  in  d'andere  ontmoeten?jaa'k:  maar  ik 
weet  00k  dat  't  fondament  van  die  font  bij  nacht,  uw  al  half  flapende,  geleijt  is, 
en  dat  ik  met  veel  wakkerder  zinnen  d'andere  rekeningcn  heb  bijgcwoont.  Zal 
dan  d'Heer  van  Zuilichem,  hebbende  nu  mijnen  gcneralen  regel,  zijnde,  gelijk 
andere,  vandie  natuur,  dat  alleen  een  exempel  onder  oneindige,  en  welke  ge- 
meenlijk  licht  is  te  dctermineren ,  haar  valfcheijt,  zo  ze  niet  goet  is,  kan  aanwij- 
len ,  wederom  op  nieuws  gemill  hebben  ?  Infonderheijt ,  daar  hij  zijn  voorgaande 
raifonnementen  bij  na  geheel  vergeeten  hebbende,  de  zaak  met  luft  wederom  her- 
vat  heeft?  daar  docht  mij  was  noch  minder  waarfchijnelijkheijt  in;  te  meer  als  ik 
te  gelijk  daar  bij  voegde  die  bijzondere  oefening  en  geflepenheid  van  gedachten 
die  UEdelheijt  omtrenc  de  Speelen  van  Geluk  boven  anderen  heeft  bckoomen;  en 
voor  al  zo  ik  met  eenen  quam  te  gedenken  aan  de  rang  die  zijn  Edelheijt  onder 
de  Geleerde ,  en  d'uitftekentfte  Wif konftenaars  dezcr  eeuwe  tcgenwoordigh  be- 
kleet.  Zeker,  had  ik  toen  gehouwden  geweefl:  een  kanfje  op  de  bovenllaande 
conditien  met  UEdelheijt  te  waagen,  ik  had  wel  iets  willen  verliezen  om  ontflaa- 
gen  te  mogen  wezen.  ik  zeg ,  wel  iets ,  want  toenmaels  niet  prefent  hebbende 


Mes  premières  penfées  tombèrent  fur  moi-même.  Me  ierais-je  peut-être  de  nouveau 
trompé  dans  mon  calcul?  Pourtant  il  y  a  peu  de  probabilité  à  cela,  attendu  que  j'ai  tout 
calculé  par  2  méthodes  diiférentcs  et  qui  m'avaient  donné  les  vrais  réfultats  dans  d'autres 
queftions,  et  que  je  les  ai  trouvées  d'accord.  Mais  ce  qui  vous  eft  arrivé  dans  la  1™ 
queftion,  cela  ne  peut-il  pas  ie  rencontrer  dans  les  autres?  oui  vraiment;  mais  je 
fais  aulfi  que  le  fondement  de  cette  faute  a  été  poié  dans  la  nuit,  pendant  que  vous 
dormiez  à  moitié,  et  que  moi  j'ai  été  préfent  à  mes  autres  calculs  avec  des  fens  beau- 
coup plus  éveillés.  Eft-ce  que  le  feigneur  de  Zuilichem,  —  étant  maintenant  en  pof- 
feffion  de  ma  règle  générale  qui,  comme  d'autres,  eft  de  telle  nature  qu'un  feul  exemple 
parmi  un  nombre  infini,  et  d'ordinaire  un  exemple  facile  à  déterminer,  peut  indiquer 
fa  faulfeté  quand  elle  n'cft  pas  bonne,  —  le  ferait  donc  encore  mépris?  Et  cela  lorfque, 
ayant  prefque  totalement  oublié  fes  raifonnements  antérieurs,  il  a  de  nouveau  repris 
l'affaire  avec  ardeur?  Voilà  qui  me  femblait  encore  moins  probable,  en  particulier  fi 
je  tenais  compte  de  cette  habilité  et  fineiïe  d'idées  que  vous  avez  acquifcs,  à  un  plus 
haut  degré  que  d'autres ,  en  matière  de  jeux  de  hafard  :  et  furtout  quand  en  même  temps 
je  venais  à  confidérer  le  rang  que  maintenant  vous  occupez  parmi  les  lavants  et  les 
plus  excellents  Mathématiciens  de  ce  fiècle.  Certes,  fi  alors  j'avais  été  tenu  à  rifquer 
une  chance  avec  vous  fous  les  conditions  fufdites,  j'aurais  bien  voulu  perdre  quel- 
que chofe  pour  en  être  difpenfé.   Je  dis:  „quelque  chofe",  car  n'ayant  alors  point 


CORRESPONDANCE.     1665.  405 


mijne  redenkavelingen,  en  tiiettemin  noch  zeer  wel  indagtig  zijnde  wat  aandagt  ik 
daar  omcrent  hadde  gehac,  zo  vercrouwde  ik  noch  al  iet  op  mijne  eigene  kracli- 
ten.  Echter  op  die  tijd  liet  ik  de  zaak  in  medio ,  en  fchorte  mijn  oordeel  op  tôt 
nader  examen.  Ik  ftond  reijfvaardigh  om  land-waert  mijn  vermaak  wattezoe- 
kcn ,  en  buiten  't  krioel  en  gewoel  der  ftedelingen  mijn  zinnen  wat  te  vergaaren , 
die  naaft  eenigen  tijd  door  de  rampzaligheden  vande  gemeene  Staat  zo  vrij  wat 
verftroijt  en  verwijdert  waaren;  ja  een  proef  bij  deze  gelegenheijt  op  mijn  zelfs 
te  doen,  hoever  ik  mij  in  deze  bekommerlijke  tijden,  geruil,  en  buijten  aile 
vrees ,  fouw  konnen  ftellen.  Maar  ik  zie  dat  de  grootfte  bergen  leggen  tuffchen 
doen  en  zeggen.  datter  niet  lichter  is  als  de  weg  tôt  de  geruftheijt  uit  te  vinden, 
en  niet  fwaarders  als  die  te  bewandelen  : 

Rex  eft  qui  metuit  nihil^ 
Kex  efl  quique  cupit  nihU. 

'T  zy  zo,  maar  roeit  de  vrees  en  de  begeerte  cens  uit.  Hoc  opus,  hic  labor  eft. 
Dit  dan,  mijn  Heer,  als  mede  eenige  anderc  vermakelijke  oefening,  heeft  mij  een 
dagh  5  a  6  hier  op  't  land  bezigh  gehouwden,  en  niet  toegelaaten,  dat  ik  deze 
antwoord  UEdelheijt  eerder  afvaardighde. 

Jn't  herlezen  dan  van  UEdelheijts  brief  zo  zijn  mijn  gedachtcn  'teerft  gevallen 


préfents  mes  raifonnements,  et  néanmoins  me  fouvenant  fort  bien  de  l'attention  que 
j'y  avais  donnée,  je  me  fiais  quelque  peu  à  mes  propres  forces.  Pourtant  je  laillai 
à  ce  moment  la  chofe  in  medio  et  fuipendis  mon  opinion  juiqu'à  nouvel  examen. 
J'étais  près  de  me  rendre  à  la  campagne,  pour  y  chercher  quelque  délaffemcnt  et,  hors 
du  fourmillement  et  de  l'agitation  des  citadins,  raflembler  mes  idées,  qui  depuis 
quelque  temps  avaient  été  bien  diftraites  et  difperfées  par  les  malheurs  de  la  Répu- 
blique; et  même  pour  faire  une  expérience  fur  moi-même,  favoir  jufqu'à  quel  point, 
daus  ces  temps  troublés,  je  pourrais  me  tenir  tranquille  et  exempt  de  toute  crainte. 
Mais  je  vois  que  les  plus  hautes  montagnes  ic  trouvent  entre  le  faire  et  le  dire,  que 
rien  n'eft  plus  facile  que  de  découvrir  le  cliemin  qui  mène  à  la  tranquillité  et  rien 
plus  difficile  que  de  le  fuivre  : 

R.ex  eft  qui  metuit  nihil^ 
Rex  eft  quique  cupit  nihil. 

Ainfi  foit-  il,  mais  déracinez  un  peu  la  peur  et  le  défir.  Hoc  opus,  hic  labor  eft.  Ceci 
donc,  Monfieur,  comme  aulïï  quelque  autre  exercice  amufant,  m'a  occupé  ici  à  la 
campagne  pendant  5  ou  6  jours,  et  n'a  pas  permis  que  je  vous  envoyafle  plus  tôt  cette 
réponfe. 

En  relifant  votre  lettre,  mes  penfées  font  d'abord  tombées  fur  cet  exemple  dont 


4o6  CORRESPONDANCE.     1665. 


op  dac  exenipel  waar  uic  UEdelheijc  zeijt  oogenfchijnelijk  te  blijken,  dat  de  kans 
van  A  (volgens  mijn  regel)  bcter  is  als  die  van  B,  en  noch  bcter,  alfmen  de  pro- 
portie  dev  v^^itte  tôt  de  fwarte  van  A  noch  grooter  fteld;  welke  kans  nochtans  vol- 
gens  den  eyfch  gelijk  moft  zijn.  Zulx  dat  d'ongoetheyt  van  mijnen  regel  hier  dan 
oogenfchijnelijk  zoude  getoont  weezen.  Toen  ik  dit  een  weijnighad  nagedagt, 
en  niet  konnende  vindcn  dat  zijn  Edelheijt  hier  in  gelijk  hadde,  maar  wel  recht 
in  tegendcel,  namcntliik,  dat  de  goctheijt  van  mijnen  regel  zclfs  oogenichijnelijk 
in  dit  exempel,  en  ook  zelfs  noch  beter  als  men  de  proportie  dcr  witte  tôt  de 
fwarte  fchijven  van  A  noch  grooter  nam,  niet  alleenlijkbleekmaar  ook  demon- 
flrativclijk  d'ongoetheijt  van  zijn  Edelheijts  regel  daar  in  uitftak,  dat  deed  mij 
wedcrom  wàt  beter  moet  krijgcn,  en  mijn  kans  willigcn,  ook  zowel,  dat  wij  had- 
den  moeten  fpeelen  na  onfe  regels,  ik  't  fpel  egael  na  de  niijne,  maar  groote  winft 
na  d'  uwe ,  zouw  gerekent  hebben  jndien  UEdelheijt  de  kans  van  A,  ik  die  van  B 
hadde  aangenoomen.  Zulx  dat  ik  op't  ouw^de  geloof  aan,  (w^ant  op  die  tijdhad 
ik  mijn  rekeninge  en  ratiocinatien  omtrent  dezelfde,  noch  niet  ovcrzien,}  noch 
wel  1  kanfen  op  uwe  gepreefenteerde  conditien  had  durven  en  willen  waagen. 

Nu  dat  ik  bij  de  kans  van  B,  aan  UEdelheijt  die  van  A  latende,  voordeel  zouw 
hebben  zowe  na  zijn  Edelheijts  regel  fpeelde,  is  notoir,  zo  men  alleenlijk  Ict,  dat- 
ter  noch  bij  A  noch  B  kan  verlooren  werden  ten  zij  A  eerfl  een  ducaet  heeft  ingc- 
zet:  Want  zo  A  voor  d'  le  mael  trekkende  een  wïtte  fchijf  aantrcft^  zo  is  het  fpel 
iiît  ") ,  en  niemand  vcrliell  of  wint  daar  iets  bij,  maar  elk  blijft  in  zijn  geheel,  ge- 


il  luit  évidemment,  dites-vous,  que  la  chance  de  A  (iuivant  ma  règle)  eft  meilleure 
que  celle  de  B,  et  encore  plus  quand  on  fuppofe  encore  plus  grande  la  proportion  des 
jetons  blancs  aux  noirs  de  A ,  laquelle  chance  pourtant  devrait  être  égale  d'après  les 
conditions.  De  forte  qu'ainfi  ferait  démontrée  à  l'évidence  la  défeftuofité  de  ma 
règle.  En  y  réfléchiftant  quelque  peu,  je  ne  pus  trouver  que  vous  aviez  raifon;  bien 
au  contraire,  non  feulement  la  juftcfle  de  ma  règle  apparaiflait  à  Tévidence  dans  cet 
exemple,  et  même  encore  plus  quand  on  prenait  la  proportion  des  jetons  blancs  aux 
noirs  de  A  encore  plus  grande,  mais  auiîi  la  défecluofité  de  votre  règle  y  reflbrtait 
d'une  manière  démonllirative.  Cela  me  rendit  un  peu  de  courage  et  me  fit  trouver 
ma  chance  meilleure,  à  tel  point  que,  fi  nous  avions  dû  jouer  fui  vaut  nos  règles,  j'au- 
rais jugé  la  partie  égale  fuivant  ma  règle,  mais  très  avantagcufe  pour  moi  iuivant  la 
vôtre,  fi  vous  aviez  pris  la  chance  de  A,  moi  celle  de  B.  De  forte  que  fuivant  ma  foi 
ancienne  (car  à  cette  heure  je  n'avais  pas  encore  revu  mes  calculs  et  mes  raifonne- 
ments  fur  cette  queftion)  j'aurais  bien  ofé  et  voulu  rifquer  i  chances  aux  conditions 
offertes  par  vous. 

Qu'avec  la  chance  de  B,  et  en  vous  laiifant  celle  de  A,  j'aurais  profit  en  jouant  fui- 
vant votre  règle,  cela  eft  manifefte,  fi  feulement  on  fait  attention  que  ni  A  ni  B  ne  peu- 
vent perdre,  à  moins  que  A  n'ait  mis  premièrement  un  ducat.  Car  lorfqtie  A  en  tirant 
pour  la  \"<:  fois  amène  tin  jeton  blanc,  le  feu  efifni"')  et  perfonne  ne  perd  ni  ne  gagne  rien 


CORRESPONDANCE.    1665.  40/ 


merkt  er  in  't  begin  van  'c  fpel  niets  is  ingezet,  en  datter  gelijk-fpcl  wert  geprae- 
fupponcert,  dat  is,  dat  de  condicien  eer  't  fpel  is  begonnen  van  A  zo  goet  zijn  als 
die  van  B,  en  in  tegendeel  die  van  B  als  die  van  A:  Zo  dat  het  dan  eveneens  is  of 
A  eerft  treize,  dan  of  hij  i  ducaet  inzet  en  B  laat  trekken.  Jndien  dan  nu  B  meer- 
der  of  maar  gelijke  kans  heeft  tôt  deze  ducaet  te  trekken  als  tôt  een  nieuwe  bij  te 
zetten,  ofte  dat  het  zelfde  h^meerder  ofmaar  evenveelwitte  als  fwarte  fchijyen 
heeft,  zo  zal  immers  nootzaakelijk  de  conditie  van  B  beter  moeten  zijn,  en  noch 
zoveel  te  beter  als  B  meerder  v\^itte  als  fwarte  heeft,  dewijl  de  witte  het  fpel  doen 
winnen.  Want  laatenwe  aan  B  maar  cens  toevoegen  evenfoveel  witte  als  fwarte 
fchijven;  dewijl  nu  A  een  ducaet  heeft  ingezet,  en  dat  B  raoet  trekken,  zo  ift  no- 
toir,  na  gelijk-fpel  dat  alsdan  B  met  het  trekken  van  een  fwarte  fchijfnootzaak- 
lijk  een  ducaet  moet  verliczen,  die  A  dan  nevens  de  zijne  zoude  na  zich  haalen; 
maar  zo  nu  beijde  deze  op't  trekken  van  een  fwarte  fchijf  blijven  ftaan,  zo  kan  A 
voor  de  ae  mael  trekkendc,  en  een  witte  aantrcftende,  daar  mede  geen  voordeel 
doen,  maar  alleenlijk  genieten,  'tgcen  hem  alreets  na  gelijk-fpcl  tocquam,  maar 
een  fwarte  aantreffende,  moet  hij  wcder  een  ducaet  bijzetten,  zo  dat  B  dan  niet 
alleenlijk  een  trek  behout  van  gelijke  kans  op  deze  nieuwe  inleg  van  A,  maar  ook 
op  de  voorgaande  2  ducaten  die  aan  A  alreets  toequaamen;  zulx  dat,  zo  B  komt 
een  witte  te  trekken  hij  alreets  1  ducaten  meer  als  na  gelijk-lpel  zou  winnen, 
zo  een  fwarte,  komt  hij  alleenlijk  een  ducaet,  die  aan  A  nu  al  toekomt,  bij  te 
zetten. 


en  ce  cas,  mais  chacun  relie  dans  fon  entier,  attendu  qu'au  commencement  du  jeu  rien 
n'a  été  mis,  et  que  l'on  a  fuppofé  jeu  égal:  c'ell-à-dire,  iuppofé  qu'avant  le  commence- 
ment du  jeu  les  conditions  de  A  ibient  aufli  bonnes  que  celles  de  B,  et  réciproquement 
celles  de  B  que  celles  de  A.  De  forte  qu'il  ell  indliférent  que  A  tire  le  premier,  ou  qu'il 
mette  un  ducat  et  laide  tirer  B.  Si  maintenant  B  a  plus  grande  chance,  ou  feulement  chance 
égale,  de  tirer  ce  ducat  que  d'en  mettre  un  nouveau,  ou,  ce  qui  revient  au  même, 
s'il  a  plus^  ou  feulement  autant,  de  jetons  blancs  que  de  noirs,  alors  certes  la  condition 
de  B  devra  néceflairement  être  la  meilleure,  et  d'autant  meilleure,  que  B  a  plus  de 
jetons  blancs  en  proportion  des  noirs,  puifque  les  blancs  font  gagner  la  partie.  Car, 
donnons  feulement  à  B  autant  de  jetons  blancs  que  de  noirs;  comme  A  a  mis  un  ducat 
et  que  B  doit  tirer,  il  cil:  manifeile,  à  jeu  égal,  que  B  en  tirant  un  jeton  noir  doit  nécef- 
lairement perdre  un  ducat,  que  A  empocîierait  alors  avec  le  ficn;  mais  fi,  après  le  tir 
d'un  jeton  noir,  ces  deux  ducats  relient  au  jeu,  A  en  tirant  la  2^  fois,  et  tombant  fur  un 
jeton  blanc,  n'en  aura  pas  de  profit,  mais  jouira  feulement  de  ce  qui  lui  revenait  déjà  lui- 
vant  le  jeu  égal;  mais  amenant  un  jeton  noir,  il  doit  de  nouveau  mettre  un  ducat,  de 
ibrte  que  B  non  feulement  confcrvc  un  tour  de  chance  égale  fur  cette  nouvelle  miie  de  A, 
mais  encore  fur  les  1  ducats  qui  déjà  appartenaient  à  A  ;  ce  qui  fait  que  fi  B  vient  à  tirer 
un  jeton  blanc,  il  gagnerait  déjà  2  ducats  de  plus  que  fuivant  le  jeu  égal,  mais  s'il  tire 
un  jeton  noir,  il  lui  faut  feulement  mettre  un  ducat,  qui  maintenant  déjà  revient  à  A. 


4o8  CORRESPONDANCE.    1665. 


Waar  uit  dan  blijkc  dat  B  noch  altijt  zou  behouden  eenige  portie  in  't  geen  hij 
na  Gelijkfpel  alreets  verlooren  had,  en  derhalven  zoveel  advantage  daar  bij  heb- 
ben.  Hoeveel  te  raeerder  advantage  heeft  B  dan  zo  hem  meerder  witte  als  fwarte 
fchijven  toegevoeght  werden. 

Zo  men  dan  nu  aan  A  geeft  i  o  witte  en  i  fwarte  fchijf,  zo  zullender  voor  B 
(volgens  UEdelheijts  regeltje)  raeer  als  9  mael  zoveel  witte  als  fwarte  koomen , 
en  zo  men  aan  A  geeft  100  witte  en  i  fwarte,  zo  zullender  voor  B  meer  als 

99  mael  zoveel  witte  als  fwarte  koomen,  en  zo  voorts  zal  de  proportie  der  witte 
tôt  de  fwarte  fchijven  van  B  noch  groter  werden  zo  men  de  proportie  der  witte 
tôt  de  fwarte  van  A  noch  grooter  ftelt,  en  derhalven  de  kans  van  B  om  te  winnen 
ook  geduurigh  toeneemen.  Zulx  dat  hier  uit  dan  demonftrativelijk  blijkt  dat 
UEdelheijts  bovenftaande  regel  niet  goet  kan  zijn. 

Voorts  dat  ook  uit  dezelfde  exempelen  oogenfchijnelijk  de  goetheijt  van  mijnen 
regel  gezien  wort,  blijkt  hier  uit,  dat  B  voor  eerfl:  na  dezelfde  noijt  foveel  witte  als 
fwarte  fchijven  kan  liehben^  en  dan  voorts  uit  de  nette  proportie  die'er  in  d'exem- 
pels  wort  waargenoomen,  die  ons,  gelijk  ook  de  reden  mebrengt,  toonen,  dat, 
hoe  de  proportie  van  de  witte  tôt  de  fwarte  fchijven  van  A  grooter  is,  hoe  die  van 
de  witte  tôt  de  fwarte  van  B  gelijker  wort:  Want  zo  men  aan  A  geeft  10  witte  en 
I  fwarte,  zo  koomender  voor  B  10  witte  en  11  fwarte;  zo  men  aan  A  geeft 

100  witte  en  i  fwarte,  zo  koomender  voor  B  100  witte  en  ici  fwarte;  zo  men 
aan  A  geeft  1000  witte  en  i  fwarte,  zo  koomender  voor  B  1000  witte  en  looi 


D'où  il  réfulte  que  B  garderait  encore  toujours  quelque  portion  de  ce  qu'il  avait  déjà 
perdu  d'après  le  jeu  égal,  et  que,  par  conféquent,  il  y  aurait  avantage  d'autant. Combien 
plus  d'avantage  aurait  donc  B,  fi  on  lui  donnait  plus  de  jetons  blancs  que  de  noirs. 

Lorfque  maintenant  on  donne  à  A  10  jetons  blancs  et  i  noir,  il  viendra  pour  B 
(iuivant  votre  petite  règle)  plus  de  9  fois  autant  de  jetons  blancs  que  de  noirs,  et  fi 
Ton  donne  à  A  100  jetons  blancs  et  i  noir,  il  viendra  pour  B  plus  de  99  fois  autant 
de  jetons  blancs  que  de  noirs;  et  ainfi  de  fuite,  la  proportion  des  jetons  blancs  aux 
noirs  de  B  s'accroitfant  encore  fi  l'on  prend  la  proportion  des  jetons  blancs  aux  noirs 
de  A  encore  plus  grande.  De  forte  que  de  ceci  il  réfulte  démonftrativement  que  votre 
règle  fufdite  ne  faurait  être  bonne. 

Enluite,  que  la  juftefle  de  ma  règle  efl:  mife  en  évidence  dans  les  mêmes  exemples, 
c'eft  ce  qui  rellbrt,  d'abord,  de  ce  que,  d'après  eux,  Yi  ne  faurait  jamais  avoir  autant  de  je- 
tons blancs  que  de  noirs;  et  puis  de  la  belle  proportion  que  l'on  obferve  dans  les  exemples, 
lefquels  nous  montrent,  comme  de  raifon,  que  plus  la  proportion  des  jetons  blancs  aux 
noirs  de  A  eft  grande,  plus  auffi  celle  des  jetons  blancs  aux  noirs  de  B  tend  vers 
l'unité.  Car  fi  l'on  donne  à  A  10  jetons  blancs  et  i  noir,  il  vient  pour  B  10 
jetons  blancs  et  11  noirs;  fi  l'on  donne  à  A  100  jetons  blancs  et  i  noir,  il  vient 
pour  Pj  100  jetons  blancs  et  loi  noirs;  fi  l'on  donne  i\  A  1000  jetons  blancs 
et    t    noir,    il   vient  pour    B     1000  jetons   blancs    et   1001    noirs,    lit  l'on  voit 


CORRESPONDANCE.    1665.  409 


fwarte.  En  dat  nu  dit  de  reden  ook  leert,  wort  licht  gezien ,  zo  men  alleenlijk 
't  voorgaande  gedenkt ,  namentlijk  dacter  niet  gewonnen  noch  verloren  kan  wer- 
den  ten  zij  A  eerft  een  ducaet  inzet;  wanc  B  daar  na  trekkende  moec  zoveel  te 
nader  koomen  aande  gelijke  kans  om  te  winnen  of  een  ducaet  in  te  zetten,  als 
A  grooter  kans  heeft,  B  mis-trekkende,  om  te  winnen. 

Wat  nu  ook  d'andere  quaeilie  belangt  daar  UEdelheijt  voor  't  facit  geeft  ^^  , 

daar  zal  hij  ook  klaar  zien  in  gemift  te  hebben,  zo  hij  alleenlijk  maar  eens  ge- 
lieft  te  rekenen  wat  A  van  B  fouw  winnen  blijvende  aile  dezelfde  conditien  der 
quaeilie  uitgenoomen  alleen  dat  A  niet  gehouwden  zal  zijn  oit  iets  in  te  leggen, 
maar  alleen  B,  die  dan  alleen  ook  maar  zal  konnen  verliezen.  En  een  goede  cal- 
culatie  zal  zijn  Edelheijt  als  dan  toonen,  dat  zelfs  de  conditie  van  A  in  deze  ge^e- 
gentheit  nu  A  zelfs  niets  kan  verliezen,  en  echter  B  eveneens  verbonden  blijft, 

207  1 2 

geen  ^^-^  van  een  ducaet  waart  is,  maar  niet  meer  als  — .  Infffeliix  in  dit  laatfte 
""        343  49        '' 

exempel  daar  A  lo  witte  en  i  fwarte  fchijf  heeft,  en  B  lo  witte  en  1 1  fwarte,  en 

daar  volgens  den  regel  die  UEdelheijt  daar  toeheeft,  A  zouwde  winnen  — ~  van 

't  geen  ieder  reijfe  ingezet  is,  zouwde  A  maar  konnen  winnen  van  B,  indien  A, 


facilement  que  la  raifon  nous  apprend  la  même  chofe,  fi  feulement  on  fe  fouvient 
de  ce  qui  précède ,  favoir ,  qu'il  ne  peut  y  avoir  ni  gain  ni  perte  avant  que  A  n'ait 
mis  d'abord  un  ducat;  car  B,  tirant  enfuite,  doit  approcher  d'autant  plus  de  la  chance 
égale  de  gagner  ou  de  mettre  un  ducat,  que  A  a  une  chance  plus  grande  de  gagner, 
lorfque  B  tire  à  faux. 

Quant  à  ce  qui  regarde  l'autre  quefi;ion,  pour  laquelle   vous   donnez   le  facit 

5  vous  verrez  auiTi  clairement  y  avoir  failli,  fi  feulement  vous  voulez  calculer 

343 

ce  que  A  gagnerait  de  B  dans  le  cas  où  toutes  les  conditions  de  la  queflion  refile- 
raient les  mômes ,  à  cela  près  que  A  ne  ferait  point  tenu  de  jamais  mettre  quelque 
chofe,  mais  feulement  B,  qui  alors  ferait  aufli  le  feul  qui  pourrait  perdre.  Et  un 
bon  calcul  vous  montrera  que  la  condition  de  A  dans  cette  circonftance,  où  A 
ne  pourrait  même  rien  perdre  et  où  B  refte  engagé  comme  précédemment,  ne  vaut 

point  - — d'un  ducat,  mais  feulement  — •  Egalement  dans  ce  dernier  exemple,  où  A  a 

343  49 

10  jetons  blancs  et  i  noir,  et  B  10  jetons  blancs  et  i  j  noirs,  et  où,  fuivant  la  règle,  que 

vous  avez  pour  cela,  A  gagnerait  — ^   de  ce  qui  a  été  mis  chaque  fois,  vous  verrez 

.  Ï31 

que  A  ,  lors  même  que,  comme  ci-devant,  il  ne  ferait  pas  tenu  de  jamais  mettre  quelque 

Œuvres.  T.  V.  52 


4IO  CORRESPONDANCE.    1665. 


21  , 

gelijk  als  vooren,  zelfs  nict  gehouwden  zouw  zijn  oie  iets  in  te  leggen, van    t 

geen  ieder  reijfe  ingezet  moet  werden;  en  dienvolgens  iil:  notoir  dat  A  noch  min- 
der  moet  winnen  indien  hij  daar  nevens  ook  gehouwden  zy  in  te  zetten,  dewijl 
dit  aan  A  geen  voordeel  maar  alleen  verlies  kan  aanbrengen. 

Dewijl  nu  UEdelheijts  generalen  Regel,  die  op  deze  laatfte  pafl: , ook  noot- 
zaaklijk  applicabel  moet  zijn  op  de  voorgaande,  als  mede  op  UEdelheijts  eerfte 
quaeftie  van  kruis  of  munt,  zo  blijkt  klaarlijk  datwe  na  dezelfde,  in't  facit 
van  de  eerfte,  en  bij  gevolg  ook  vande  laatfte  quaeftie,  die  daar  uit  met  zeer 
weijnigh  verandering  vloeit,  bij  geval  ook  maar  eenfelvige  uitkompften  konnen 
vinden. 

En  nu  geloof  ik  is  UEdelheijt  noch  al  zo  zeer  verwondert  als  ik  was  ;  want  na 
ik  merk,  zo  en  verwachte  hij  geene  correftie  op  zijne  correftien,  fchoon  hij  hec 
contrarie  in't  einde  van  zijn  brief ,  doch  al  lacchende ,  zeide.  En  zal  nu  wel-licht 
met  mij  wel  wederom  op  nieuws  eens  mecs-muijlen,  ziende  datwe  zoveel  brie- 
vcn  nopende  deze  dobbel-quaeftien  over  en  weer  gewiïïèlt  hebben,  en  datwe 
noch  niet  verder  geraakt,  maar  veel  eer  terug  gegaan  zijn,  gemerkt  er  nuniet 
eene  quaeftie  overgebleven  is ,  in  welke  wij  ons  konnen  verzekeren  volkomentlijk 
met  den  anderen  te  accorderen.  Maar  mij  dunkt  evenwel  dat  het  nu  tijt  begint 
te  worden  om  een  eind  van  deze  zaak  te  maaken  die  ruim  lang  genoeg  geduurt 
heeft.  de  kortfte  wegh  daar  toe  zal  dan  zijn,  dat  ik  UEdelheijt  toone  een  van 


chofe,  pourrait  feulement  gagner  de  B —  de  ce  qui  chaque  fois  doit  être  mis;  et  par 

fuite  il  eft  manifefte  que  A  devra  gagner  encore  moins,  fi,  en  outre,  il  eft  tenu  à 
mettre,  parce  que  cela  ne  peut  apporter  du  gain  à  A,  mais  feulement  de  la  perte. 

Or,  comme  votre  règle  générale  qui  s'adapte  à  cette  dernière  queftion  doit  nécef- 
iairement  être  applicable  auffi  aux  précédentes,  ainfi  qu'à  votre  première  queftion 
de  croix  ou  pile,  il  s'enfuit  clairement  que  d'après  elle  nous  pouvons  feulement  par 
hafard  trouver  des  réfultats  concordants  dans  le  facit  de  la  première  queftion,  et  par 
conféquent  auiTi  de  la  dernière,  qui  en  découle  avec  très  peu  de  changement. 

Et  maintenant  je  crois  que  vous  êtes  au  moins  aufïï  étonné ,  que  je  l'étais  moi-même; 
car,  à  ce  qu'il  me  femble,  vous  n'attendiez  pas  de  correftion  à  vos  correétions,  quoique 
vous  difiez  le  contraire  à  la  fin  de  votre  lettre,  mais  feulement  en  badinant.  Et  peut- 
être  fourirez  vous  maintenant  de  nouveau  avec  moi,  en  voyant  que  nous  avons 
échangé  tant  de  lettres  de  part  et  d'autre  fur  ces  queftions  de  jeux  de  hafard,  et  que 
nous  n'en  fommes  pas  plus  avancés,  mais  que  bien  plutôt  nous  avons  rétrogradé,  at- 
tendu que  maintenant  il  n'eft  pas  refté  une  leule  queftion,  dans  laquelle  nous  puif- 
fions  alfurer  être  tout  à  fait  d'accord.  Mais  il  me  femble  cependant  qu'il  com- 
mence à  devenir  temps  de  faire  une  fin  à  cette  affaire,  qui  a  duré  bien  allez  long- 
temps.  Le  plus  court  chemin  pour  y  arriver  fera  bien  que  je  vous  montre  une  de  mes 


CORRESPONDANCE.     1665.  4I  I 


mijne  Méthode ,  waar  door  ik  aile  onze  voorgeftelde  dobbel-quaeftien ,  wclke  in 
ordre  de  volgende  4  zijn ,  hebbe  gefolveert ,  en  waar  door  ik  met  eenen  te  gelijk 
zal  konnen  aanwijfen  't  geen  ik  hier  boven  aangaande  UEdelheijts  uitkompften 

— '-1  en  — ^  hebbe  ffezeiit. 
343  131  ^ 

le  Quaeftie  bij  UEdelheijt  voorgeftelt. 

A  en  B  werpen  op  met  beurten  kruis  of  munt  op  conditie  dat  die  munt  werpt 
een  ducaet  zal  inzetten ,  maar  die  kruis  werpt,  zal  ailes  ftrijken  dat  ingezet  is.  En 
A  werpt  eerfi:  zijnde  noch  niets  ingezet.  de  vrageis,  hoeveel  dat  A  verlieft  als 
hi)  dit  fpel  aangaet,  ofte  hoeveel  hij  aan  B  zouwde  konnen  geven  om  daar  oit  te 
mogen  fcheijden?  Tôt  antwoord  hebben  wij  hier  op  wederzijts  gegeven  dat  A 

hier  bij  fouwde  verliefen  —  van  i  ducaet. 
27 

2e  Quaeftie  bij  mij  UEdelheijt  voorgeftelt. 

A  en  B  trekken  blindelinx  bij  beurten,  A  altijt  uit  3  fchijven  i ,  van  welke 
twc  wit  zijn  en  een  fwart;  B  infgelijx  altijt  uit  een  zeker  getal  van  witte  en 
fwarte  fchijven  waar  van  de  ratio  onveranderlijkblijft;  op  conditie,  dat  die  een 


Méthodes,  par  laquelle  j'ai  réfolu  toutes  les  queftions  de  jeux  de  hafard  que  nous  avons 
propofées,  qui  dans  leur  ordre  font  les  4  fuivantes;  et  ainfi  je  pourrai  démontrer  en  même 

temps  ce  que  j'ai  dit  ci-deffus  à  l'éa:ard  de  vos  réfultats  - —  et  — ■ 
^        ^      •"  ^  343       131 

le  Queftion  propofée  par  vous. 

A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  à  croix  ou  pile ,  fous  condition  que  celui  qui  jette  pile , 
mettra  un  ducat,  mais  que  celui  qui  jette  croix  raflera  tout  ce  qui  a  été  mis.  Et  A 
jette  le  premier,  alors  que  rien  encore  n'a  été  mis.  On  demande,  quel  eft  le  défavantage 
de  A  lorfqu'il  engage  cette  partie,  ou  combien  il  devrait  donner  à  B  pour  pouvoir  en 
finir? 

Nous  avons  tous  les  deux  donné  pour  réponfe,  que  A  perdrait  ainfi  —  d'un  ducat. 

2e  Queftion  propofée  par  moi. 

A  et  B  tirent  à  tour  de  rôle  à  l'aveuglette,  A  toujours  un  de  3  jetons,  defquels  deux 
font  blancs  et  un  noir;  B  également  toujours  d'un  certain  nombre  de  jetons  blancs  et 
noirs,  dont  la  ratio  refle  invariable;  fous  condition  que  celui  qui  tire  un  jeton  blanc 


412  CORRESPONDANCE.    1665. 


witte  fchijf  trekt  ailes  watter  inftaet  genieten  zal,  maar  die  in  tegendeel  een  fwarte 
aancreft,  altijt  een  ducaet  zal  bijzetten  ,  en  A  zal  eerft  trekken  zijnde  noch  niets 
ingezet.  de  vrage  is.  zomen  de  condiciewederzijcs  gelijk-waardighwil  hebben, 
zulx  dattcr ,  als  A  zal  beginnen  ce  trekken  geen  voordeel  bij  d'een  noch  d'ander 
zij ,  wat  ratio  datter  zal  moeten  wezen  tulTchen  de  voorfeijde  witte  en  fwarte 
fchijven? 

Deze  begeerde  ratio  zeijt  UEdelheijt  te  zijn  als  c  tôt  d,  zijnde  c  zo  -p  d  -\-  -p 

-,  r YT-    r  1--1  —  de  +  aadc       add  i        i       i         ■ 

]/  37  ^//;  otte  generalijk  ce  oo -j jj 1 — j —  zomen  de  reden  der  witte 

tôt  de  fwarte  van  A ,  die  eerft  werpt  "t),  ftelt  te  zijn  als  a  tôt  b.  En  ik  ftelze  als 

2  tôt  3,  ofte  generalijk  c  oo r- 

3e  Quaeftie  bij  UEdelheijt  voorgeftelt. 

Jndien  in  deze  twede  quaeftie  B  2  fwarte  en  i  witte  fchijvc  heeft,  de  reft  ge- 
ftelt  als  daar;  hoeveel  wint  of  verlieft  A  dan?    UEdelheijt  zegc  dat  A  alfdan 

zouw  winnen  ^^  van  een  ducaet ,  en  ik  niet  meer  als  -^■ 
343  245 


jouira  de  tout  ce  qui  a  été  mis,  mais  que  celui  au  contraire  qui  amène  un  jeton  noir, 
ajoutera  toujours  un  ducat  ;  et  A  tirera  le  premier,  lorfque  rien  n'a  encore  été  mis.  Si 
maintenant  on  veut  avoir  la  condition  équivalente  de  part  et  d'autre ,  de  telle  forte 
que,  A  commençant  à  tirer,  il  n'y  ait  pas  d'avantage  pour  l'un  ni  pour  l'autre,  on 
demande  quelle  ratio  il  devra  exifter  entre  lesfufdits  jetons  blancs  et  noirs? 

Vous    dites    que   cette    ratio    requife    eft    comme   c  k   d ,  c  étant  co    7  ^  + 

-\-y'Y/^'^-/dd;ou  généralement  ce  xi ,   JT   ., 1 — r-,  lorfqu'on  fuppofe  que  la 

raifon  des  jetons  blancs  aux  noirs  de  A ,  qui  jette  s)  le  premier,  eft  comme  a  k  h. 

cid 
Et  moi  je  la  trouve  comme  2  à  3,  ou  généralement  c  X)  .- 

3e  Queftion  propofée  par  vous. 

Lorfque  dans  cette  deuxième  queftion  B  a  2  jetons  noirs  et  i  jeton  blanc,  le  refte  étant 
pofé  comme  précédemment;  combien  eft-ce  que  A  gagne  ou  perd  alors?  Vous  dites  que 

A  ffamerait alors ^^ —  d'un  dncat,  et  moi  pas  plus  de  -^• 
^  ^  343  245 

+)   Lisez:  trekt.  ^^    Lisez:  tire. 


CORRESPONDANCE.     1665.  4I3 


4e  Quaellie  bij  UEdelheijt  voorgeftelt. 

A  en  B  werpen  op  met  beurten  kruis  of  munc ,  op  condicie  dat  die  munc  werpc 
cen  ducaet  zal  inzetten,  maar  die  kruis  werpt  zal  ailes  ftrijken  dat  ingezet  is;  en 
A  zal  eerft  werpen.  de  vrage  is ,  hoeveel  dat  A  en  B  zouwden  behooren  van  eer- 
ften  aan  in  te  zetten ,  te  weten  ieder  een  gelijke  zomme ,  om  te  maaken  dat  de 
conditien  van  A  en  B  gelijk  vv^ierden  ? 

. .     2. 

Hier  op  geven  wij  w^ederzijts  een  gelijke  foln'tie,  namentlijk  -  van  een  ducaat 

3 
voor  ieders  inlegh  apart. 

Om  dan  UEdelheijt  met  eenen  te  toonen  dat  mijn  voorgeftelde  quaeftie  van 
gelijk-fpel  lichter  valt  na  mijn  méthode  te  calculcren  als  UEdelheijts  cerfte  van 
kruis  of  munt,  gelijk  ik  geftelt  hadde,  zo  zal  ik  van  dezelve  beginnen,  ftellende 
de  ratio  der  witte  en  fwarte  fchijvcn  zp  van  A  als  B ,  gelijk  boven ,  en  noemende , 
't  geen  op  't  trekken  van  een  fwarte  fchijf  ingezet  moet  w^erden  r.  Jk  confidereer 
dan  voor  i .  Datter  wederzijts  in  dit  Gelijk-  Spel  noch  ge%'onnen  noch  verlooren 
kan  worden  ten  zij  ^,  die  eerft  v.'erpt^  koome  een  fwarte  fchijf  te  trekken ''^^tn 
alzo  r  in  te  zetten  :  en  derhalven  dat  het  evencens  is  of  A  eerft  w^erpt  ") ,  dan  of 


4e  Queftion  propofée  par  vous. 

A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  à  croix  ou  pile,  fous  condition  que  celui  qui  jette  pile 
mettra  un  ducat,  mais  que  celui  qui  jette  croix  raflera  tout  ce  qui  a  été  mis;  et  A  jet- 
tera le  premier.  On  demande,  combien  A  et  B  devraient  mettre  en  commençant,  c'eft- 
à-dire  chacun  une  fomme  égale,  pour  faire  que  les  conditions  de  A  et  de  B  deviennent 


Ici  nous  donnons  tous  les  deux  la  même  folution,  favoir  ^  d'un  ducat  pour  la 

3 
mife  de  chacun  à  part. 

Afin  de  vous  montrer  en  même  temps  que  la  queftion  de  jeu  égal  que  j'ai  propofée, 
cft  plus  aifée  à  calculer,  fuivant  ma  méthode,  que  votre  première  de  croix  ou  pile, 
aitifi  que  je  l'avais  repréfenté,  je  comm.encerai  par  celle-là,  en  pofantla  ratio  des  jetons 
blancs  et  noirs  comme  plus  haut,  tant  de  A  que  de  B,  et  en  appelant  r  ce  qui  doit  être 
mis  après  qu'on  a  tiré  un  jeton  noir.  Or,  je  confidère  i°  Que  dans  ce  jeu  égal  on  ne  peut 
gagner  ni  perdre  de  part  et  diantre  à  moins  que  A  ^  qui  jette  le  premier.,  vienne  à  tirer  un 
jeton  noir''')  et  ainfi  à  mettre  r;  et  par  conféquent  qu'il  eft  tout  un,  que  A  jette '')  le 


*)  Lisez:  trekt  ")   Lisez:  tire 


414  CORRESPONDANCE.     1665. 


hij  r  inzet,  en  B  laat  werpen.  Ten  ade  zo  rcken  ik  wat  B  ait  Aas,  en  in  tegen- 
deel  A  uit  Bées  poffible  inlegh  toekomc.  dat  is,  wat  Bces  conditic  waart  zouw 
zijn  zo  A  alleen  verpligc  was  op  't  trekken  van  een  fwarte  fchijf,  r  in  ce  zetccn; 
en  wederom  in  cegendeel  wat  Aas  condicie  waart  zou  zijn  ,  zo  B  alleen  tôt  hct  in- 
zetten  verplicht  was.  Ten  3e  confidereer  ik  dat  deze  waardens  aan  malkander  ge- 
lijk  moeten  zijn.  En  eindelijk  ten  4den,  dewijl  deze  wederzijtfche  waardens  uit- 
gedrukt  werden  door  twee  oneindige  progreffien  waar  van  de  ratio  dertermeneen- 
zelvig  is ,  dat  dan  nootzaaklijk ,  om  d'évengrootheijt  haarder  zommen ,  de  weder- 
zijtfche  eerfte  termen  aan  malkander  ook  gelijk  moeten  zijn.  Zulx  dat 
Bées  le  term  Aas  le  term 

bcr  adhr 


dan 


ca  +  cb  -{-  ad       a  -\-  b  met  ca  +  cb 


en  derhalven  c  00 -,  -, 

a  +  b 

gelijk  ik  voor  'tgenerale  facit  hadde  gegeven;  ofce  toegepaft  tôt  dit  cafus,  alwaar 

a  is  gelijk  2,  b  zo  i ,  zokrijgtmen  c  do  ^^  ofte  3  c  00  2  /^,   en  derhalve  ook 

voor  de  begeerde  ratio  der  witce  en  fwarte  fchijven  van  B  als  boven. 

Voorts  om  UEdelheijts  le  quaertie  generaalijk  te  folveren  zo  moet  ik,  na  die 
methodus,  confidereren  voor  i  de  zom  van  beijde  deze  gezeijde  progreffien,  en  dan 


premier,  ou  bien  qu'il  mette  r  et  laiffe  tirer  B.  1°  Je  calcule  ce  qui  revient  à  B  de  la 

mife  poiTible  de  A,  et  réciproquement  ce  qui  revient  à  A  de  la  mife  poffible  de  B;  c'efl:- 

à-dire  ce  que  vaudrait  la  condition  de  B,  fi  A  feul  était  obligé  de  mettre  r  en  tirant 

un  jeton  noir;  et  encore  réciproquement  ce  que  vaudrait  la  condition  de  A,  fi  B  feul 

était  obligé  de  mettre.   3°  Je  confidère  que  ces  valeurs  doivent  être  égales  entre  elles. 

Et  enfin  4",  comme  ces  valeurs  de  part  et  d'autre  font  exprimées  par  deux  progreffions 

infinies,  dont  la  ratio  des  termes  efl;  de  même  forme,  qu'il  faut  néceifairement ,  à  caufe 

de  l'égalité  de  leurs  fommes,  que  leur  premiers  termes  de  part  et  d'autre  foient  égaux. 

De  forte  que 

l'^i'  terme  de  B  i"^''  terme  de  A 

bcr  adhr 

ca  -\-  ch  -\-  ad        («  -|-  Z^)  par  {ca  -^-ch  A^- ad') 

r,  '^d 

et  par  coniéquent  c  ce       ,    ,1 

comme  je  l'avais  donné  pour  le  facit  général;  ou  bien,  en  appliquant  la  règle  à  ce  cas-ci, 

où  a  efi:  égal  à  2,  ;&  co  i,  on  obtient  c  co  ^^  ou  3  c  X)  2  r/,  et  par  conféquent  auiïi,  pour  la 

ratio  demandée  des  jetons  blancs  et  noirs  de  B,  comme  ci-devant. 

Enfuite,  pour  réibudre  votre  i^  queftion  généralement,  il  me  fiiut  confidércr,  d'après 
cette  méthode,  en  i'^''  lieu  la  fomme  de  ces  deux  progreffions  fufdites,  et  puis  en  fécond 


CORRESPONDANCE.     1665.  415 


ten  anderen  noch  d'  le  werp  van  A  voorzoveel  hij  kruijskan  werpen,  en 't  fpel 
daarmede  uitmaken.  dac  is,  den  geene  die  voordeel  bij  'c  fpel  hadde,  zoveel  voor- 
dcels  doen  verliezen.  en  eindelijk,  dar,  noemende  x  de  bcter  of  flimmer  kans  van 
B,  dac  deze  waarde  van  d'  le  werp  van  A  voorfoveel  hij  kruis  kan  werpen,  plus 
'c  geen  hem  uit  de  poffible  inleg  van  B  zouw  toekoomen ,  gezamcntîijk  afge- 
trokken  van  't  geen  B  uit  de  poffible  inleg  van  A  zou  toekomen ,  evcngelijk  moet 
zijn  aan  x,  dat  is 

bcr  met  aJ  -\-  bd  -\-  ac  +  bc     „, .    addbr  +  abcdr  .a 

ca  +  cb  -\-  ad  quadratè      '    -^  c^  +  cZ'  +  ^i  D  e     '    a -\- b 

bcr  met  bd  -{-  ac  +  bc —     

En  derhalven ; — -, -, j — ^ —  oo  i  H ,  met  x. 

ca  -\-  cb  -\-  ad  quadrace  a  -\-b 

Bit  is  dan  mijnen  gêner aalen  Regel'')  op  zodanige  quaeffien  als  UEdelheijts 
le  en  3e  ,  zulx  dat  zomen  ^,  ^,  c,  d  elk  ftelt  00  i ,  volgens  d'inhout  van  d'  le  ,  zo 

krijgt  men  -  r  00  -  xcn  jc  oo  —  r.  Jnfgelijx,  zomen  ftelt  a  :X)  i^b  -n  i,cdd  i, 
d  :f:i  1,  volgens  d'  inhout  van  de  3e  ,  zo  krijgt  men  ■— —rzo-x^cnxoo-^ 


lieu  encore  le  l'^r  coup  de  A ,  en  tant  qu'il  peut  jeter  croix,  et  finir  ainfi  le  jeu,  c'eft- 
à-dire  faire  perdre  à  celui  qui  avait  avantage  à  ce  jeu,  tout  cet  avantage;  et  enfin 
que,  fi  l'on  nomme  x  la  chance  meilleure  ou  pire  de  B,  cette  valeur  du  i"  coup  de  A, 
pour  autant  qu'il  peut  jeter  croix,  plus  ce  qui  lui  pourrait  revenir  de  la  mife  pofi^ible 
de  B,  étant  fouftraits  enfemble  de  ce  qui  reviendrait  à  B  de  la  mife  poffible  de  A,  la 
différence  doit  être  égale  à  x,  c'eft-à-dire 

bcr  par  Qad  -\-  bd  -\-  ac  -\-  bc  addbr  -\-  abcdr       _        a  _^ 


'  (ca -\- cb  -\- ad')  qa.2iàïz.te.       '        {ca-\-cb -\-ad')\2^    '    a -\- b 

bcr  riâr  (  bd  4- ac -\- bc )      

et  par  coniequent  — -; , — -, — . ^r 3 30  1  H -^  par  x. 

(ca  -\-  cb  -j-  ad)  quadratè  a  -}-  b 

Telle  eft  donc   ma  règle  générale  ')   pour  les  queftions  femblables  comme  vôtres 
i<^  et  3e;  ainfi,  fi  l'on   pofe  a,  b  ,  c,  d  chacun  co    i  ,  fuivant  le  contenu  de  la 

ic,on  obtient  -rDO-xet  xco  — r.  Et  de  même,  lorfqu'on  prends  oo  2,  Zi  00  i, 

c  co  1,^  X)  2 ,  fuivant  le  contenu  de  la  '\'^.  on  obtient  -^-^  r  co  -  *■  et  :x:  co  -4-  -^  r. 

49  3  245 


^)    Ce  signe  ^  est  le  signe  de  soustraction. 


41 6  CORRESPONDANCE.    1665. 


^-r.  Zalx  dat  vola;ens  d'  le  qimeftie  B  zoude  winnen  —  van  een  ducaet,  en  vol- 

gens  d'  andere  -^  van  een  ducaet  verliezen.  gelijkwe  ook  UEdelheijt  hadden 

gefchreven. 

En  nu  kan  hier  ook  met  eenen  gezien  werden  de  waarheijt  van  't  geen  ik  hier 

vooren  aangaande  uw  Edelheijts  gevonden  uitkompfte  ^^^en — ^gefegthebbe: 

Want  zo  men  ailes  confidereert  als  in  de  quaeftien,  uitgenoomen  dat  A  niet  ge- 
houwden  zal  zijn  iets  in  te  leggen  op  't  trekken  van  een  fwarte  fchijf,  zo  zalmen 

bevinden  dat  dit  aan  A  alleen  zal  waart  ziin  — '- -, ,  ^    ,  evenfoveel  als 

■^    ca  -\-  cb  +  ad  0(^ 

hier  boven  gerekent  is  dat  A  uit  de  poflîble  inleg  van  B  zouw  toekoomen ,  twelk 

dan  in  dit  cafus  van  de  qe  quaeftie  niet  meer  is  als  -^  r,  ofte  -^  van  een  ducaet.  En 

■3   ^  49         .      49 

zomen  (lelt  a  o:^  lo,  b  co  i,  cco  lo,  d  y:>  ii,  gelijk  in  't  ander  cafus,  daar 

UEdelheijt  volgens  zijnen  regel  vind  dat  A  zouwde  v^^innen — 5  yan  een  ducaet, 

daar  zou  't  aan  A  niet  meer  waart  ziin  als  ^—  r,  ailes  accorderende  met  't  geene 

•'         440  ° 

wij  hier  vooren  gezeijt  hebben. 


De  forte  que  fuivant  la  i^  queftion  B  gagnerait —  d'un  ducat,   et  que  fuivant  l'au- 
tre    il   perdrait    —d'un  ducat:  comme  je  vous  l'avais  écrit. 
245 

Et  maintenant  l'on  peut  voir  auffi  en  même  temps  la  vérité  de  ce  que  j'ai  dit  plus  haut 

par  rapport  aux  réfultats  —  et  — -  trouvés  par  vous  :  Car  fi  l'on  confidère  tour  de  la 

343        131 
môme  manière  que  dans  les  queftions,  hormis  que  A  ne  fera  pas  obligé  de  mettre  quelque 

.                                    1           1     V  A  p    1               addbr  4-  abcdr 
chofes  il  tire  un  jeton  noir,  on  trouvera  quecelavaudraaAleuleraent  , — j— -=-^ 

tout  autant  que,  d'après   le  calcul  ci-deffus,  il  reviendrait  à  A  de  la   mife  pofïïble 

12  12 

de  B,  ce  qui  dans  ce  cas  de  la  2,'^  queftion  n'eft  pas  plus  de  -^  r,ou  —  d'un  ducat.  Et 

lorfqu'on  prend  «co  10,  b  zo  i,  coo  10,  etJco  11,  comme  dans  l'autre  cas,  où  vous 

trouvez  fuivant  votre  règle  que  A  gagnerait  — ^  d'un  ducat,  cela  ne  vaudra  à  A  pas 

plus  de  ■^^—  r,  le  tout  en  accord  avec  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut. 
440 


CORRESPONDANCE.     1665.  4I7 


Eindelijk  en  ten  laatften  wac  belangt  de  4e  quaeftie,  die  worc  zolicht  gehaalt 
uic  deze  voorgaande,  dattet  onnodigh  is  die  25  lecters,  die  ik 'er  omtrent  toege- 
bruik,  hier  bij  te  voegen.  Wij  zullen  derhalven  hier  mede  eindigen ,  en  gelooven, 
dat  w'  00k  't  eind  van  onze  dobbel-quaeftien  hier  mede  fullen  hebben  bekoomen. 
ende  blijven 


MijN  Heer 


VEdelheijts  dienftwilligen  dienaar 

I.    HUDDEN. 


Den  20  Julij  166^  op't  landt 
even  buijten  de  rook  van  Amfterdam. 


")  Dit  wordt  bij  mij  anders  geftelt.   [Chr.  Huygens]. 

*)  Geenfzins  want  A  wint  vrij  wat,  aïs  hij  ten  eerllen  een  witte  treckt.   [Chr. 

Huygens] . 
*■)    defen  Regel  is  valfch  [Chr.  Huygens]. 


En  dernier  lieu  et  finalement,  pour  ce  qui  regarde  la  4'^  queftion,  on  la  déduit  fi  aifé- 
ment  de  cette  précédente  qu'il  n'efl:  pas  nécefTaire  d'ajouter  ici  les  25  lettres  que  j'y 
emploie.  Par  conféquent  nous  terminerons  ici,  et  croirons  qu'ainfi  nous  ibmmes  auflî 
parvenus  au  terme  de  nos  queftions  de  jeux  de  haiard.  Je  refte 

Monsieur 

Votre  trefhumble  feruiteur 

J.    HuDDEN. 

Ce  20  juillet  166$  à  la  campagne 
juftement  hors  de  la  fumée  d' Amfterdam. 


")  Ceci  je  le  prends  autrement.   [Chr.  Huygens]. 

*)  Pas  du  tout,  car  A  gagne  allez  notablement,  lorfque  au  commencement  il  tire  un 

jeton  blanc.  [Chr.  Huygens]. 
0  Cette  règle  ell  fauflc.  [Chr.  Huygens]. 


Œuvres.  T.  V. 


41 8  CORRESPONDANCE.     1665. 


N--   1432. 

CHRISTIAAN    HUYGENS    à    LoDEWIJK    HuYGENS. 
2  1     JUILLET    1665. 

La  lettre^  In  copie  et  la  mhinle  se  trouyenl  h  Lciilen,  cuil.  Ifurgeiis. 

A  la  Haye  ce  ai  Juliet  1665. 

Voicy  une  horologe  que  noftre  voifin  vient  de  m'apporter  et  qui  s'en  ira  demain 
par  le  batteau  de.  .  .  .  qui  vous  l'apportera  a  Zulichem. 

Le  frère  de  Zeelhem  ')  avec  Moggerfhil  ^)  et  Monfieur  van  Leeuwen  qui  eft 
parti  hier  pour  les  joindre  a  Hulft,  feront  un  tour  a  Bruges  et  a  Gand,  ou  l'on  vend 
le  cabinet  de  l'Evefque  ^)  et  feront  de  retour  vers  la  fin  de  l'autre  femaine  comme 
je  croy. 

Pour  mon  voyage  de  France,  voicy  ce  que  Monfieur  de  Carcavy  me  mande 
aujourdhuy  '*). 

Je  luy  ay  mande  s)  la  femaine  paiïee,  que  mon  Père  m' ordonnoit  de  ne  point  par- 
tir qiiil  ne  fui  de  retour^  et  que  cela  ejînnthienjufle^ieriefperoh  pas^qiConme 
prejjeroit  de  venir  (î  tofl.  Cependant  fi  le  Roy  le  defiroit,  je  ne  fcay  s'il  ne  fau- 
droit  pas  obéir.  Mais  il  me  tarde  de  veoir,  ce  que  porteront  ces  ordres,  car  jufqu' 
icy  l'on  ne  particularize  rien  touchant  les  conditions  et  je  ne  fcaurois  en  parler  le 
premier,  parce  qu'il  ne  feroit  pas  honnefl:e ,  et  que  je  m'en  fuis  remis  a  eux  des  le 
commencement. 

la  gazette  que  je  mets  icy  dedans  vous  informera  de  ce  qui  fe  palTe.  les  confi- 
nes Dorp  pefl:ent  comme  vous  pouvez  croire  de  ce  que  leur  frère  n'a  pu  rien  obte- 
nir ")  ni  pour  la  compagnie  ni  pour  le  majorfchap  que  l'on  a  donné  toutes  deux  a 
d'autres. 

Mon  Père  mande  du  8me  qu'il  faifoit  eilat  de  partir  dans  la  femaine  prochaine, 
pour  Copet  et  de  la  en  Bourgogne. 

Mijn  Heer  Mijn  Heer  L.  Huygens 
op  't  Huijs  te  Zuylichem 


mec  een  houte  kaffie  gemerckt  L.  H.  Z. 


')   Constantyn  Huygens.  "^    Philips  Doublet. 

3)   Carlo  van  den  Bosch  devint  évêque  de  Bruges  le  23  juillet  1650,  et  évêquedeGand  le 

8  juin  1660.  Il  mourut  le  6  avril  ï66^  et  laissa  un  beau  cabinet  de  tableaux. 
'*)    Voir  l'Appendice  N°.  1433. 

5)   Nous  n'avons  pas  trouvé  la  minute  de  cette  lettre  de  Chr.  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 
*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1437. 


CORRESPONDANCE.     1665.  4I9 


N=  1433. 

p.  DE  Carcavy  à  Christiaan  Huygens. 

[16    JUILLET    1665]. 

Appendice  au  No.  1432. 

E.i'trail,  qui  se  trouve  à  Leideii,  coll.  Uuygcns  '). 

Depuis  m'eftre  donné  l'honneur  de  vous  efcrire  par  le  dernier  ordinaire  "),  j'ay 
veu  Monfieur  Colbert,  qui  m'a  ordonné  de  vous  mander  que  vous  preniez  la  peine 
de  difpofer  s'il  vous  plaie  de  vos  affaires,  et  des  chofes  que  vous  jugerez  necefîai- 
res  pour  voftre  voiage,  et  qu'il  vous  envoiera  dans  peu  les  ordres  du  Roy,  la  chofe 
eftant  entièrement  arreftée,  dont  j'ay  une  joye  particulière  &c. 


N=  1434- 

Christiaan  Huygens  à  J.  Hudde. 
28  juillet   1665. 

La  copie ,  la  minute  et  le  sommaire  se  trouvent  à  Lciden ,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1431.    J.  Hudde  y  répondit  par  le  No.  1445. 

Sommaire:  Haeft  cen  eynd  liebbe  maer  nocli  nict.  Wondcrlijckc  tocvallen,  len  dceleii  doormijn  onachtfaem- 
heyt.  lieb  korts  dacr  nac  gcdacht  om  de  diibbclfinnighcyt,  en  fonde  hct  gcfchreven  liebben. 

Maer  niet  koniien  gelooven  dat  liij  ind'anderefin  verftondeiiomdatiiidicfinkomt  ^  A.  maer  lien 
nu  dat  hij  het  foo  verftaen  hecft. 

In  de  fin  die  ick  neeni  fal  lijj  vindcn  dat  ailes  accordeert  dat  ick  gcfeght  liebbe,  en  daer  is  fvvaerder. 

In  Hjn  fin  korat  fijn  cenen  regel  gocd  maer  d'andere  niet. 

Moeft  aldus  fijn.  Verftaen  fijn  raiTonnement  niet  wel,  nocli  de  reden  fijner  illiiroir 't  mijneis 
veel  firapelder  en  kan  liem  niet  onbekent  fijn  dewijl  Tecr  liclit  iiijt  mijn  theoremata  werdgededu- 
cccrt  en  mede  de  progrefficn. 

Refutatic  van  de  fijne  n,  i.  /',  1. 1,  1000.  d,  i . 

Hage  den  28  Juli   1665. 
MijN  Heer 

Ick  geloof  dat  wij  nu  haeft  een  eynde  fullen  hcbben  van  onfe  dobbelqucftien, 
maer  tôt  noch  toe  en  hebben  wij  't  niet,  endc  ick  fie  met  verwondering  aen  de 

Monsieur 

Je  crois  que  maintenant  nous  aurons  bientôt  une  fin  à  nos  queftions  de  jeux  delialard, 
mais  jufqu'ici  nous  ne  l'avons  point,  et  je  vois  avec  étonnement  les  finguliers  incidents, 

')    Cette  copie  est  de  la  main  de  Chr.  Huygens. 

-)   Cette  lettre  de  P.  de  Carcavy  à  Clir.  Huygens,  datée  du  9  juillet  1665,  ne  s'est  pas  trouvée 
dans  nos  collections. 


420  CORRESPONDANCE.     1665. 


vreemde  toevallen,  die  ons  daer  in  foo  langh  ophouden.  VE  moet  niet  dencken 

dat  ick  al  lachende  feyde  in  't  eynde  van  mijne  laetilc  ')  dat  ick  wederom  eenighe 

correftie  verwachte,  want  ick  vertroude  noijc  mij  felfs  foo  veel  toe  als  te  geloo- 

ven  dat  ick  in  't  rekenen  jae  felfs  in  't  ratiocineren  geen  dwaelinge  onderworpen 

fonde  fijn;  en  ick  ben  nu  noch  veel  blooder  als  te  voren;  fiende  dat  de  Heer  Hudde 

naer  dat  hij  fijn  rekeninghe  tôt  2  a  3  maelen  hadde  overfien  en  met  wackere  fin- 

nen  verbetert  't  geen  hij  al  fluymerende  gepecceert  hadde,  en  ailes  door  a  ver- 

fcheyde  wegen  uyt  gevonden  die  hem  de  felfde  uijtkomfl:  gaven,  fiende,  fegh  ick, 

dat  hij  niet  tegenfl:aende  dit  ailes  fich  heeft  konnen  vergifien.  Hij  fal  hier  van 

voorfeecker  vremdt  toe  hooren,  en  noch  meer  als  ick  fal  derven  feggen  dat  in 

mijn  rekeningen  geen  faut  is  geweefl:,  en  dat  hij  en  ick  op  een  felfde  quefliie  een 

felfde  uytkomfl:  krijgende,  ick  w^el  gereeckent  hebbe  en  hij  qualijck.  aile  't  welcke 

ick  nochtans  onder  correftie,  alhier  fal  doen  blijcken.  Ende  beginnende  van  VE 

,  ,  ,  ,         add 

bcr  met  bd  +  ac  -\-  bc 

c  ti 

ffeneralen  recel , , j co  i  -\ ,  metjc,  foo  fegh  ick 

°  °  ca  +  cb  -\-  ad  quadrate  a  +  b  ° 

dat  VE  volgens  de  felve  fpelende  en  de  partije  van  A  nemende  apparent  fijn  gelt 

fonde  verliefen.  want  gevende  aen  A  i  witte  en  i  fwarte  fchijf,  dat  is  fl:ellende 

^  00  I  en  ^  co  I.  maer  aen  B  1000  witte  fchijven  en  i  fwarte,  fo  komt  volgens 


qui  nous  y  retiennent  fi  longtemps.  Vonsne  devez  pas  penfer  que  je  badinais  en  difant 
à  la  fin  de  ma  dernière  =)  que  j'attendais  de  nouveau  quelque  correftion,  car  jamais  je 
n'ai  eu  une  telle  confiance  en  moi-même  que  de  croire  que  dans  le  calcul  et  même 
dans  le  raifonnement  je  ne  ferais  pas  fujet  à  l'erreur,  et  maintenant  je  fais  encore 
bien  plus  timide  que  ci-devant,  en  voyant  que  Monfieur  Hudde,  après  avoir  revifé 
ion  calcul  jufqu'à  2  ou  3  fois,  et  après  avoir  corrigé  d'un  efprit  éveillé  ce  qu'il  avait 
péché  en  fommeillant,  et  ayant  tout  trouvé  par  2  voies  différentes,  qui  lui  donnèrent 
le  même  réfultat  —  en  voyant,  dis-je,  que  nonobftant  tout  cela,  il  a  pu  fe  tromper. 
11  fera  fans  doute  étrangement  furpris  d'entendre  ceci,  et  encore  plus  quand  j'oferai 
affirmer  qu'il  n'y  a  pas  eu  de  faute  dans  mes  calculs  et  que,lorfqiielui  et  moinous 
avons  obtenu  un  môme  réfultat  pour  une  même  queilion,  moi  j'ai  calculé  jufte  et  lui 
mal.  Tout  cela  je  le  ferai  voir  ici,  pourtant  fauf  corredlion. 


bcr  par  (  bd  -\-  ac  -\-bc- 


Encommençantparvotrerèglegénérale-^^^^^P^^-^^^  ^^^^^^^^^   -  =0  i  +  ^  ^-^par 

je  dis  que  ^\  vous  jouiez  fuivant  cette  règle  et  preniez  la  partie  de  A ,  vous  per- 
driez apparemment  votre  argent.  Car  donnant  à  A  1  jeton  blanc  et  i  noir,  c'efi:-à-dire 
pofant  rt  00  I  et  Z»  30  1 ,  mais  donnant  à  B  1000  jetons  blancs  et  1  noir,  il  vient  fui- 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1 427, 


CORRESPONDANCE.     1665.  42 1 


defen  reeel ^^ —  od  -  x  àat  is  -^ — —  ;•  ce  .v,  foc  dac  x  ofte  de  winfte 

°       4004001         2  120 12003 

van  B  op  ieder  fpel  fonde  wefen  min  als  ir,  dat  is  J  van  een  ducaet  of  van 't 
geen  op  het  trecken  van  een  fwarce  fchijve  ieder  reyfe  werdt  ingefer.  Als  B  dan 
aen  A  in  't  begin  van  ieder  fpel  i  van  een  ducaet  gaf  foc  fonde  VE  meenen  dat 
A  wel  toe  quam.  Maer  dewijl  A  van  eerften  aen  een  kans  tegen  een  heeft  om  gc- 
lijck  te  gaen,  of  om  een  dncaet  in  te  moeten  fetten,  dat  is,  of  om  een  ducaet  foo 
goedt  als  quijt  te  fijn,  dewijl  het  looo  tegen  i  isofB  fal  die  weghftrijcken,  foo 
volght  uijt  het  i.  voorftel  van  mijn  Traftatien  van  dobbel  rekeningen  dat  A  feer 
weynigh  min  verlieft  als  i  ducaet,  foo  dat  met  het  aennemen  van  i  ducaet  hij  ou- 
trent §  ducaet  op  ieder  fpel  fonde  toegeven.  VE  kan  dan  hier  uijt  verftaen  dat 
fijn  regel  niet  recht  is,  doch  w^aer  uijt  eygentlijck  de  faute  ontftaen  is,  en  kan  ick 
uijt  het  gheene  hij  van  fijne  méthode  maer  ten  halven  heeft  gelieven  te  expliceren, 
niet  nae  fpeuren.  Maer  door  de  mijne,  die  feer  fimpel  is,  en  VE  qualijck  kan 
onbekent  fijn,  deviriji  alleen  het  3de  voorftel  van  mijn  voorfzegde  traftatien,  be- 
neiFens  de  kennifie  der  oneindige  progreflien  daer  toe  van  nooden  is,  door  defe 
dan  vind  ick  dat  de  waeren  regel  is 

,  ,  ,  ,         add 

bcr  met  ba  +  ac  +  bc 

c 

00  X 


ca  +  cb  +  ad  quadrate 


,     ,        20000907-  T  ,    n    .      !•  4001008  ,        . 

vant  cette  règle x>  -  ^,  c  elt-a-dire  -^ ^^^—  r  co  x.  de  forte  que  x  ou 

4004001  2  12012003 

le  gain  de  lî  à  chaque  jeu  ferait  moins  que  |  r,  c'eft-à-dire  moins  que  i  d'un  ducat,  ou 

de  ce  qui  eft  mis  chaque  fois  lorfqu'on  tire  un  jeton  noir.  Si  B  donnait  donc  à  A  au 

commencement  de  chaque  jeu  4  deducat   vous  penferiez  que  cela  fuffirait  bien  à  A.  Mais 

comme  dès  l'abord  A  a  une  chance  contre  une  de  refter  au  même  point  ou  de  devoir 

mettre  un  ducat,  c'efl:-à-dire  de  perdre  quafiment  ce  ducat  puis-qu'il  y  a  looo  à  parier 

contre  i  que  B  l'enlèvera,  il  fuit  du  problème  de  mon  petit  traité  des  calculs  de  jeux 

de  hafard,  que  A  perd  très  peu  moins  d'un  demi  ducat,  de  forte  qu'en  acceptant  |  de 

ducat,  il  ferait  à  chaque  jeu  une  remife  d'environ  l  de  ducat.  Vous  pouvez  comprendre 

par  là  que  votre  règle  n'eft  pas  bonne,  mais  quant  à  la  vraie  fource  de  la  faute,  je  ne 

puis  la  rechercher  d'après  ce  que  vous  n'avez  voulu  expliquer  qu'à  demi  de  votre 

méthode. 

Mais  par  la  mienne,  qui  eft  fort  fimplc  et  qui  peut  difficilement  vous  être  inconnue, 

puifqu'il  y  faut  feulement  le  3™e  problème  de  mon  petit  traité  fufdit,  avec  la  connaif- 

fance  des  progreffions  infinies,  —  par  la  mienne  je  trouve  que  la  vraie  règle  eft 

bcr^zxibd -^  ac -\- bc j 

(ca  -\-  cb  -]-  ad')  quadrate 


422  CORRESPONDANCE.     1665. 

volgens  welcke  het  verlies  van  A  in  raijn  cerfte  queftie  van  kruijs  of  muncgeen 

—  r  is  maer  -  r.  En  in  de  qde  queftie  de  winft  van  A  geen  -^  maer— . 
^7  9  ^245  49 

Maer  dewijl  ick  mede  inde  eerlle  queftie  hebbe  gevonden  als  VE  --  r,  en 

inde  3de  ^-L-  r  foo  ftact  nu  te  feggen  hoe  ick  wel  gerekenc  hebbe.  VE  dan  moet  we- 

343 
ten  dat  ick  int  voorftellen  van  mijne  queftien  door  inadvertentie  naer  gelaten  heb- 

bende  int  eynde  daer  bij  te  voegen  àzx.\c\iverftondt  dat  het  fpel  niet  en  eyndigde 
fonder  dat  van  d''een  ofd''anderfijde  îeîs  was  ingefet,  foo  is  daer  uyt  gevolght  dat 
VE  geftelt  heeft  dat  A  ten  eerften  kruijs  werpende  of  een  witte  fchijf  treckende 
het  fpel  daer  mede  uijt  was,  en  ick  beken  dat  mijne  flofficheijt  hier  d'eerfte  oor- 
faeck  toe  gegeven  heeft.  maer  VE  faute  in  't  rekenen  heeft  mij  belet  te  bemer- 
cken  dat  daer  eenigh  mifverftand  uijt  gerefen  was  want  korts  naer  het  affenden 
van  mijne  laeften  ")  gewaer  geworden  fijnde  dat  defe  omiffie  konde  een  andere  in- 
terpretatie  veroorfaecken  aen  mijn  Problemata,  foo  en  konde  ick  nochtans  niet  ver- 
moeden  fulx  in  der  daet  gebeurt  te  fijn  dewijl  ick  fagh  dat  VE  met  mij  een  felfde 

uytkomft  vondt  van  -   r  in  de  queftie  van  kruijs  of  munt  •"),  welcke  overeenkomft 


fuivant  laquelle  la  perte  de  A  dans  ma  première  queftion  de  croix  ou  pile  n'eft  pas 

r,  mais  -  r.  Et  dans  la  ^e  queftion  le  sain  de  A  n'eft  pas  -^^  mais  -^• 
27    '     .      9  ^    ^  ^  ^     245  49 

Mais  comme  j'ai  aufti  trouvé  dans  la  première  queftion  —  r  comme  vous-même,  et 

207 
dans  la  troifième — -  r.  il  refte  à  dire  maintenant,  comment  i'ai  bien  calculé.  Vous 

343 
devez  donc  favoir  qu'en  pofant  mes  queftions  "j'ai  omis  par  inadvertance  d'y  ajouter 
à  la  fin  que  f  entendais  que  le  jeu  ne  devait  pat  finir  avant  que  quelque  chofc  li'eùt  été 
mis  de  part  ou-  d'aulre.  Il  s'en  eft  fuivi  que  vous  avez  fuppofé  que  fi  A  au  com- 
mencement jetait  croix,  ou  bien  tirait  un  jeton  blanc,  le  jeu  ferait  fini;  et  j'avoue 
que  ma  nonchalance  en  a  été  la  caufe  première.  IN'Iais  votre  faute  dans  le  calcul  m'a 
empêché  de  remarquer  qu'il  en  était  provenu  quelque  malentendu,  car  m'étant 
aperçu  peu  de  temps  après  avoir  expédié  ma  dernière  -')  que  cette  omiflion  pourrait 
donner  lieu  à  une  autre  interprétation  de  mes  problèmes,  je  ne  pouvais  pourtant  pas 
préfumer  que  cela  était  arrivé  en  effet,  puifque  je  vis  que  vous  aviez  trouvé  le  même 

l'éfultat  que  moi,  de  —  r,  dans  la  queftion  de  croix  ou  pile  2):  laquelle  concordance 


-)    Voir  la  Lettre  N°.  1427.  3")   Consultez  la  Lettre  N°.  1422. 


CORRESPONDANCE.     1665.  423 


in  der  daet  feer  fekfaem  is.  Ick  gingh  noch  ten  overvloedt,  ibo  ick  raeende,  defe 
felfde  queftie  uijtrekenen  volgens  d'interpretâtie  daer  ick  fagh  oorfaeck  toe  gege- 

ven  te  hebben,  doch  vindende  als  dan  -  /•  en  geen  —  r,  foo  hieldt  ick  mij  ten  vollen 

verfeeckert  dat  VE  de  felfde  fin  als  ick  gevat  hadde,  en  dachte  daerom  onnoo- 
digh  VE  iets  dien  aengaende  te  laten  weten.  Hier  door  is  ook  gefchiedt  dac  ick 
de  2de  queftie  fijnde  van  gelijck  fpel  niet  mede  op  d'andere  manière  geproeft 
hebbe  te  folveren,  't  welck  in  dien  gedaen  hadde  fonde  daer  door  gevonden  heb- 

ben  dat  VE  Regel  van  c  oo -j  in  dien  fin  goedc  was  gelijck  fe  in  der  daet  is 

en  daer  door  in  bedencken  gekomen  fijn  van  de  tweederley  interpretatie.  Ick 
hebbe  dan  aile  onfe  queftien  met  de  boven  verhaelde  claufuJa  altijds  geconfide- 
reert,  vaftelijck  gelovende  om  de  reden  hier  gefecht  dat  VE  van  gelijcke  dede. 

Ende  VE  fal  vinden  dat  mijn  regel  van  ce  co  —  de  -\ — y -rr  H — r-,  goet  is, 

volgens  den  fin  die  ick  mij  ingebeelt  hadde,  ende  foo  mede  mijn  getallen  in  de 

andere  queftien  gevonden,  te  weten  —  r,  ^^  r  en  — ^r,  bij  aldienVE  de  moeijte 

wil  nemen  van  't  felve  nae  te  fien,  ende  fal  te  gelijck  fien  dat  de  générale  folutie 
defer  queftien  op  dele  manier  v^^at  meer  moeytens  heeft  als  wel  op  de  manier  foo- 
fe  VE  heeft  genomen. 


eft  certainement  fort  fingulière.  Par  furcroit,  à  ce  que  je  croyais,  je  calculai  cette 
même  queftion  félon  l'interprétation  à  laquelle  je  vis  avoir  donné  occafion;  mais  trou- 

vant  dans  ce  cas  -  r  et  non  —  r,  je  me  tins  pleinement  aiTuré  que  vous  l'aviez  prifc 

dans  le  même  fens  que  moi,  et  par  conféquent  je  ne  jugeai  pas  néceflaire  de  vous  en  faire 
favoir  quelque  chofe.  Et  par  là  il  eft  arrivé  auffi  que  je  n'ai  pas  cherché  à  réfoudre  la  2e 
queftion,  celle  de  jeu  égal,  pareillement  de  l'autre  manière;  fi  je  l'eufle  fait,  j'aurais  trouvé 

que  dans  ce  fens  votre  règle  de  c  X)  — , — r  était  bonne,  comme  elle  l'eft  en  eftet, 

a  -\-  b 

et  ainfi  l'idée  me  ferait  venue  de  l'interprétation  double.  J'ai  donc  toujours  confidéré 
toutes  nos  queftions  avec  la  claufule  iufdite,  croyant  fermement,  par  la  railbn  men- 
tionnée, que  vous  faifiez  de  môme.  Vous  trouverez  que  ma  règle  de  ce  co  —  de  -\- 

— —  -I ;-  eft  bonne,  félon  le  fens  que  j'avais  imaginé,  et  que  bons  auflî  font  les 

ah  -^  hh    ^      h  ^      '  s       '       n 

nombres  que  1  ai  obtenus  dans  les  autres  queftions,  a  lavoir  —  r,  —  r  et   —    r,  ii 
^     •'  27     '  343  131 

vous  voulez  bien  prendre  la  peine  de  les  vérifier;  et  vous  verrez,  en  même  temps,  que 

laiblution  générale  de  ces  queftions,  de  cette  manière,  donne  un  peu  plus  de  peine  que 

de  la  manière  dont  vous  les  avez  priles. 


404  CORRESPONDANCE.     1665. 


Eyndelijck  wat  aengaat  de  4de  queftie  hier  is  het  feecker  dat  wij  de  Propofitie 
op  de  felfde  manier  verftaen.  Ende  VE  de  felve  door  diergelijcke  méthode  als  de 
ode  berekenende  foo  is  daer  door  toc  de  rechte  folutie  gekomen  die  de  felfde  is 
als  de  mijne. 

dus  vêle  noch  van  defe  materie  genootfaeckt  wefende  te  fchrijven,  fal  hier 
mede  eyndigende  ende  het  eijnde  van  defe  onfe  Exercitatie  te  gemoet  fiende, 
blijven 

MijN  Heer 

VE  dienflwillige  dienaer 

HUYGENS   DE   Z. 


Enfin,  quant  à  ce  qui  regarde  la  4.^  quellion,  ici  il  eft  certain  que  nous  entendons  la 
propofîtion  de  la  même  manière.  Et  en  la  calculant  par  une  méthode  analogue  à  celle 
de  la  2^,  vous  êtes  arrivé  ainfi  à  la  bonne  iblution,  qui  cft  la  même  que  la  mienne. 

De  forte  qu'étant  obligé  d'écrire  encore  beaucoup  fur  cette  matière,  je  finirai  ici,  et 
en  attendant  la  fin  de  notre  excercice,  je  rcfte 

Monsieur 

Voftre  trefobeiflant  feruiteur 

HUYGENS    DE   Z. 


N^   1435. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 

31    JUILLET     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Paris,  Bibliothèque  Nationale. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1419.       Chr.  Huygens  y  répondit  par  te  Nn.  1444. 

A  Monfieur  Christianus  Huggens  Gentilhomme  hollandois 

A  la  Haye. 

Monsieur, 

Quand  j'aurois  cfté  libre  de  mon  mal  ordinaire  lors  que  je  reccus  vos  dernières 
lettres,  je  ne  me  ferois  pourtant  pas  halle  de  vous  y  refpondre,  l'ayant  fait  trois 


CORRESPONDANCE.    1665.  425 


jours  auparauant  ')  comme  par  auance  des  que  j'eus  entretenu  le  Sieur  Thuret  fur 
le  Traitté  que  vous  eftiés  difpofé  de  faire  auec  luy,  touchant  la  conftruélion  et  le 
débit  de  vos  Pendules.  Vous  devés  auoir  eu  madefpefche  il  y  aplus  de  quinze 
jours  et  auoir  efté  informé  fur  ce  point  de  tout  ce  que  je  vous  en  pourrois  efcrire 
à  cette  heure,  les  chofes  de  ce  coflé  la  eftant  toufjours  aux  mefmes  termes  et  de- 
pendant  de  vos  refolutions  la  deïïiis.  Au  refte  j'aymerois  bien  mieux  qu'ayant  à 
publier  la  juftification  de  l'ufage  de  vos  Pendules  fur  la  mer,  vous  la  publiaffiés 
par  une  Relation  originale  de  ce  qu'en  a  obferué  le  Capitaine  Holmes  qui  fufi: 
efcritte  par  luy  mefme,  s'il  eftoit  poflible,  ou  du  moins,  fur  fes  Mémoires  par 
Monfieur  de  Moray.  Car  fi  vous  la  donnés  directement  par  vous  quelque  candeur 
que  vous  y  euffiés  apportée  en  la  compofant  fur  leur  rapport,  vous  n'euiteriés  ja- 
mais le  foupçon  auprès  des  gens  de  perfuafion  difficile  que  vous  auriés  accommodé 
la  vérité  a  voftre  intereft;  et  vous  fcaués  combien  le  monde  efl  peu  charitable.  Si 
neantmoins  vous  ne  pouuiés  l'obtenir  d'eux,  il  fe  faudra  bien  refoudre  à  la  faire 
vous  mefme  et  elle  fera  fans  doute  bien  mieux  digérée  que  n'eufl:  efté  laleur,  quoy 
qu'elle  ne  fift  pas  une  preuue  auffi  forte.  Je  voudrois  qu'à  la  Relation  de  ce  Capi- 
taine on  y  joignift  les  Obferuations  des  deux  voyages  precedens  auec  la  Pendule 
l'un  du  Vaiffeau  HoUandois-au  Nord  de  l'Efcoffe^)  et  l'autre  de  l'Anglois^)  aLif- 
bonne'*),  y  employant  les  différentes  minutes  des  deux  Pendules  d'un  midy  à  l'autre 
afin  de  faire  voir  auec  quelle  exaftitude  vous  y  aués  fait  trauailler  pour  ne  point 
tromper  ni  eftre  trompé.  Quant  à  la  Traduftion  des  chofes  de  cette  matière  que  je 
vous  exhortois  de  faire  en  François  vous  mefme,  m'offrant  à  la  reuifion  des  minu- 
ties de  Langue  ou  vous  pourries  auoir  chappé,  ma  penfée  lorfque  je  vous  le  pro- 
pofay  ne  regardoit  point  cette  Relation,  mais  le  Difcours  ou  Latin  ou  Hollandois 
que-  vous  me  mandiés  auoir  fait  ou  eftre  preft  a  faire  de  la  conftruftion  de  vos  hor- 
loges a  pendule  pour  la  Terre  et  pour  la  mer.  et  Monfieur  Theuenot  l'entendoit 
ainfi,  lors  qu'il  s'engagea  d'en  faire  la  Tradiidtion  "')  en  noftre  langue,  pour  l'in- 
ftrudion  des  horlogeurs  qui  deuoient  y  eftre  employés.  Pour  mon  particulier  vous 
difpoferés  toufjours  de  moy  et  je  feray  toufjours  preft  à  la  reuifion  de  l'une  et  de 
l'autre.  Je  croirois  que  l'Ouurage  de  cette  conftruftion  s'il  eft  juftifié  par  voye 
Mathématique  deuroit  entrer  dans  le  nombre  de  ceux  que  vous  deftinés  à  fa  Ma- 
jefté,  le  premier  Prefent  que  vous  luy  ferés  ne  pouuant  eftre  fourni  de  pierreries 
trop  fines  ni  trop  precieufes.  Vous  y  fongerés. 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1430.  ~ 

-)    Dans  la  correspondance  on  ne  trouve  aucune  allusion  à  un  tel  voyage,  si  ce  n'est  qu'à  la  fin 

de  1662  Alexander  Bruce  avait  eu  l'intention  de  le  faire.  (Consultez  la  Lettre  N°:  1080). 

Probablement  J.  Chapelain  se  trompe-t-il  ici. 
3)    Le  capitaine  Holmes.  '*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 174. 

5)   Consultez  la  Lettre  N°.  1417.  '')    Consultez  les  Lettres  Nos.  1356  et  1399. 

Œuvres.  T.  V.  54 


426  CORRESPONDANCE.     1665. 


Quand  mefme  je  ne  ferois  pas  affectionné  aux  interefts  de  voftre  Republique  je 
ne  laifTerois  pas  d'eib-e  fort  choqué  de  la  conduitce  de  vos  gens  dans  l'occafion  de 
leur  bataille  auec  l'Angleterre.  Nous  croyons  toufjours  icy  que  la  France  ne  vous 
laiflera  pas  fuccomber.  Vous  aurés  veu  par  mes  précédentes  que  je  n'ignorois  pas 
la  propofition  qui  vous  a  efté  faitte  de  la  part  de  Monfieur  Colbert  pour  vous  en- 
gager dans  le  feruice  du  Roy,  et  vous  aurés  veu  en  mefme  temps  que  j'euffe  fou- 
haité  que  le  fecret  de  cette  propofition  vous  eufl:  efté  enchargé. 

Ce  n'ell  pas  que  je  ne  croye  l'affaire  poffible,  mais  jufqu'icy  n'y  ayant  que  de 
bonnes  intentions,  mon  expérience  me  fait  toufjours  douter  du  fucces  dés  chofes 
jufques  h  ce  qu'elles  foient  arreiT:ées  et  concilies.  La  perfonne  qui  vous  a  efcrit  ^) 
ne  doit  auoir  rien  auancé  fans  ordre,  car  elle  eft  toute  pleine  d'honneur  et  d'affedtion 
pour  vous.  Ce  que  je  craindrois  feroit  qu'elle  ne  l'eui!:  prouoqué  par  fon  zèle,  et 
que  ce  fuft  pluftoft  fon  mouuement  que  celuy  d'autruy.  Efperons  pourtant  mieux 
et  laiffons  luy  acheuer  ce  qu'elle  a  commencé.  De  mon  cofté  j'y  contribueray 
comme  j'ay  defja  fait  tout  ce  que  ma  petite  prudence  me  confeillera,  et  je  n'y  gaf- 
terayrien.  Je  fuis,  Monfieur 

De  Paris  ce  xxxi.  Juillet  mviSlxv. 


N°  1436. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

1     AOiÎT     1665. 

La  lettre  se  trotire  à   Leiden,  coll.  Huygens. 

La  iiihiiitc  se  truuye  à  Londres,  Royal  Soc:  cl  y. 

Elle  est  la  réponse  à  une  lettre  du  i-^  juillet  1665  ')•     C/»-.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1466. 

A  Hampton  Cour  ce  aa  Juillet   1665. 
Monsieur 

A  la  voftre  du  17  =)  Je  n'ay  pas  pii  faire  refponce  plus  toft.  Je  feray  fort  aife 
de  receuoir  Ihorologe  par  quelque  moyen  que  ce  puiffe  eftre.  Je  vous  prie  de 


Q   C'est  P.  de  Carcavy. 


')    Cette  lettre  de  Chr.  Huygens  du  17  juillet  ne  se  trouve  point  dans  la  collection  de  la  Société 

Royale. 
")    Intercalez:  juillet. 


CORRESPONDANCE.    1665.     ■  427 

l'adrefler  à  Mylord  Brouncker  qui  demeure,  Jn  the  piazza,  ac  thc  end  of  James 
Street  in  Couent  Garden.  London.  Jl  ne  quitte  pas  la  ville  ;  mais  il  faut  que  Je 
fuiue  la  Cour,  ou  vos  lettres  me  feront  toufiours  rendues  en  les  donnant  toufiours 
a  la  porte  à  l'ordinaire.  Mais  s'il  vous  plaifl  de  les  adreffer  ou  à  My  lord  Brounc- 
ker ,  ou  a  Monfieur  Oldenbourg,  ce  fera  la  mefme  chofe.  Veu  la  faifon  que  vous 
auez  choifi  pour  lire  ce  Hure  de  Monfieur  Boile,  il  me  femble  que  vous  auez 
trouué  le  vray  moyen  de  lire  à  la  volupté,  il  eft  certain  que  c'efl:  un  fort  ioly 
Traitté.  S'il  efl:  vray  qu'un  vieux  capitaine  de  Mer  de  mes  amis  m'a  dit  d'ime 
expérience  qu'il  a  fait  d'une  bouteille  de  gray  parfaitement  bien  bouché  qu'il 
a  defcendu  par  une  corde  a  60.  brafles  dans  la  mer,  c'efl  a  dire  que  la  bou- 
teille fy  efl:  rompue ,  ce  fera  peut  eftre  un  argument  qui  confirmera  l'inflrance  dont 
vous  faites  mention  touchant  la  force  du  froid  a  comprimer  l'Air;  car  fans  cela 
il  fera  mal  aifé  de  croire  que  la  prefTure  de  l'eau  laura  fait  creuer. 

Nous  nauons  pas  veu  ce  traitté  de  Monfieur  Heuelius  touchant  les  Comètes  ^') 
mais  bien  la  lettre  de  Monfieur  Auzout  4),  On  prefle  Monfieur  Hook  dacheuer 
ce  qu'il  a  commencé  touchant  les  dernières,  et  il  eft  a  croire  qu'il  s'y  employera  le 
plus  affiduement  qu'il  peut.  Monfieur  Oldenbourg  vous  enuoyera  (du  moins  Je 
l'en  prie)  l'endroit  s)  de  la  Tranfaftion  philofophique  qui  contient  la  refponce  *) 
que  fait  Monfieur  Hook  a  Monfieur  Auzout,  comme  auiïi  ce  quil  fait  dans  les  ver- 
res, dans  la  refponce  a  Auzout  il  met  en  auant  une  autre  nouuelle  propofition  ^) 
que  vous  trouuerez  aflez  furprennant,  et  il  prétend  lexpliquer  dans  peu  de  temps. 
Jufqu'icy  Je  ne  vous  ay  iamais  parlé  d'une  autre  chofe  qu'il  a  auancé  dans  fes 
leélures  fur  la  Mechanique  (dont  il  fait  une  tous  les  Mercredis  hors  du  Terme.). 
C'eft  une  inuention  toute  nouuelle  ou  pluftoft  une  vintaine  pour  mefurer  le  temps 
auffi  exaftement  que  font  vos  horologes  a  pendule ,  tant  fur  mer  que  fur  Terre, 
ne  fe  pouuant  du  tout  eftre  incommodé  a  ce  qu'il  en  dit  par  les  changements  de 
pofture,  ny  mefme  de  lair.  C'eft  en  un  mot,  en  appliquant  au  Ballancier,  au 
lieu  de  pendule,  un  Reftbrt,  ce  qui  fe  peut  faire  en  cent  diuerfes  façons,  et  mefme 
il  nous  a  entretenu  dun  difcours  dans  lequel  il  a  entrepris  de  prouuer  qu'il  y  a 
moyen  dadiufter  les  excurfions  en  forte  que  les  petites  et  les  grandes  feront  Ifo- 
chrones.  Jl  feroit  long  de  vous  les  defcrire  en  détail  et  il  prétend  publier  le  tout 
dans  quelque  temps ,  et  cependant  vous  y  comprendrez  fans  doubte  une  bonne 
party  de  ce  qu'il  y  a  a  confiderer. 


3)  Il  s'agit  de  son  „Prodromus".  Voir  la  Lettre  N°.  1407 ,  note  4". 

4)  Voir  la  lettre  d'A.  Anzout  à  Uevelius,  citée  dans  la  Lettre  N°.  1420. 

5)  C'est  le  N°.  4  des  Philosophical  Transactions  du  5  juin  1665. 

*)    Voir,  sur  la  pièce  originale,  la  Lettre  N°.  1421,  note  to  et,  sur  la  traduction  française,  la 

Lettre  N°.  1415,  note  12. 
'')    Peut-être   la   proposition   de   mesurer  l'épaisseur  d'une  lentille  avec  une  exactitude  d'un 

centième  d'une  liane  anglaise. 


428  CORRESPONDANCE.    1665. 


Je  fuis  extrêmement  aife  que  vous  trauaillez  maintenant  tout  à  bon  a  voftre 
Dioptrique.  Voylà  toute  limportunité  que  vous  receurez  a  prefent  de 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeifTant  ferviteur 

R.   MORAY. 

Si  vous  m'enuoyez  Ihorologe  ou  a  Mylord  Brouncker,  Jauray  foin  devons 
faire  tenir  la  fomme  que  vous  m'ordonnerez. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

A  la  Haye. 


N°   1437- 

CONSTANTYN    HuYGENS,   frère,  il    LoDEWIJK    HUVGENS. 
6    AOÛT    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  la  Haye  le  6  Aouft  1665. 

Je  viens  de  receuoir  vos  deux  dernières  du  i.  et  du  2.  de  ce  mois.  Auanthier  ar- 
riua  le  foin,  et  le  Recepveur  mande  qu'il  y  a  14.  voeder  ')  de  Monnichelant  quoy 
que  vos  deux  lettres  parlent  de  16.  Il  mande  aufli  qu'il  eft  tombé  d'accord  auec  le 
battelier  pour  la  voiture  a  raifon  de  50.  fols  par  voeder.,  et  vous  ne  parlez  que  de 
45  ;  du  payement  defquels  il  femble  auiïi  qu'il  n'a  pas  trouvé  a  propos  de  fe  char- 
ger ,  puis  qu'il  a  fallu  les  payer  icy.  Maintenant  que  le  foin  eft  fort  cher  icy  et 
qu'il  fe  paye  13  et  14  ÎÈ.  il  vaut  la  peine  de  le  faire  venir  de  là,  mais  autrement 
l'auantage  ne  feroit  pas  confiderable. 

Je  vous  envoyé  icy  l'argent  que  vous  me  demandez ,  mais  pour  ce  qui  eft  de 
voftre  penfion  vous  vous  eftes  mefconté  de  18.  1£.  car  a  compter  jufqu'a  la  fin 


')  Traduction:  charretées. 


CORRESPONDANCE.     1665.  409 

mefme  de  ce  mois  il  ne  vous  faut  que  132.  francs  auec  les  300.  que  vous  avez 
touché  au  commencement  de  l'année.  Au  refte  ces  defpenfes  extraordinaires  de 
voftre  fejour  a  Zuilichem  et  de  ces  baftiments  chargent  fort  les  finances  del  Sig- 
nor  Padre  en  ce  temps  icy.  Il  a  fallu  payer  pour  ces  maudites  2oome  et  icoonie 
deniers  plus  de  aooo.  'ffi.  cefte  année  dans  laquelle  de  la  Compagnie  des  Indes 
nous  n'aurons  rien  non  plus  que  dans  celle  qui  vient,  auec  cela  le  revenu  du  Mon- 
nickelant  et  de  Zuylichem  s'eclipfe  et  au  lieu  de  tirer  de  l'argent  de  la  il  y  en  faut 
envoyer  en  quantité,  le  Signor  Padre  a  fait  achepter  pour  545.  'ffi.  deux  chevaulx  de 
Caroffe  et  fera  faire  un  caroïïe  apparemment  a  fon  retour.  Tout  cela  fera  a  ce  que 
je  prevoy  que  la  defpenfe  de  celle  année  excédera  di  gran  lunga  la  recepte ,  qui 
eft  le  mefnage  qui  meine  vous  fcavez  bien  oi^i.  le  retourne  a  dire  ce  que  je  dis-)  au 
commencement  de  ces  baftiments  qu'il  n'y  falloit  pas  auoir  fongé  qu'on  n'eut  eu 
de  l'argent  en  main  et  qu'on  eut  fait  venir  van  Genderen  ^)  a  la  raifon.  le  crains 
bien  fort  que  quand  il  Signor  Padre  eilant  revenu  verra  toutes  ces  chofes  la  que 
le  premier  effeél  de  fes  confiderations  fera  le  retrenchement  de  nos  penfions,  eftant 
un  moyen  de  mefnage  le  plus  prompt  et  qu'il  a  le  plus  a  la  main.  II  faut  tafcher 
d'auoir  de  l'argent  de  van  Genderen  s'il  fe  peut  aucunement,  car  d'en  envoyer 
encor  d'icy  pour  Zuylichem  c'eft  a  quoy  je  ne  voy  guère  d'apparence ,  et  mon 
Pare  mande  dans  celles  que  nous  receumes  hier  qu'il  ne  croyoit  pas  que  de  deux 
mois  il  puifte  encor  eftre  icy.  Il  efcrit  du  22  de  Juillet  de  Grenoble  d'où  il  alloit 
a  Copet  pour  trouver  le  Comte  de  Dona  +).  Ne  trouvez  vous  encore  perfonne  par 
de  la  qui  foit  bon  a  eilre  noftre  Receveur  aut  quafi?  je  croy  que  le  meilleur  feroit 
d'en  pouvoir  trouver  un  et  de  faire  un  contraft  auec  luy  bien  muny  et  dont  d'au- 
tres perfonnes  connues  fulTent  caution. 

De  nouveau  il  n'y  a  pas  grand'  chofe  icy.  Meffieurs  de  Wit  ')  et  Tromp  font 
partys  touts  deux  pour  la  flotte  qui  fera  bien  encore  quinze  jours  auant  que 
d'eftre  en  eftat  de  fortir.  Outre  les  capitaines  mis  a  mort  et  caflës  dernièrement 
on  vient  d'en  licentier  Amplement  encore  1 6  parmy  lefquels  eft  aulTi  le  cadet  *) 
de  Jan  Treflong.   Luy  mefme  '')  auec  le  Coufin  Uytenhoue  ^),  Arent  van  Dorp  ») 


*)   Consultez  la  Lettre  N°.  1396. 

3)   Jan  van  Genderen  était  l'administrateur  de  Zuylichem. 

''■)   Sur  Friedrich  von  Dhona ,  voir  la  Lettre  N°.  812,  note  20. 

■')  Ce  fut  à  cette  occasion  que  le  grand-pensionnaire  Johan  de  Witt  prétendit  que  l'on  pouvait 
sortir  de  la  rade  deTexel,  avec  presque  toutes  les  directions  du  vent:  n'y  ayant  que  les  direc- 
tions en  4  quartiers  de  la  boussole,  qui  rendraient  la  sortie  impossible.  Il  convainquit  les  ma- 
rins incrédules,  en  conduisant  lui-même  la  flotte. 

^)   Otto  Blois  van  Treslong  était  fils  de  Willem  Bloys  van  Treslong  et  de  Adriana  van  Egmond. 

7)  Jan  Blois  van  Treslong,  frère  aîné  du  précédent,  fut  major  des  gardes  des  Etats  de  la  Hol- 
lande. Il  épousa  N.  van  Velsen  et  mourut  en  1683. 

S)  Hendrik  van  Utenhove,  seigneur  de  Amelisweert  et  de  Monnickelandt,  était  le  fils  de  Karcl 
van  Utenhove  et  d'Alexaiidrina  van  Tuyll  van  Serooskerken.  Il  mourut  le  9  décembre 


43°  CORRESPONDANCE.    1665. 

ce  d'ancres  a  ordre  de  fe  rendre  fur  la  flotte  pour  y  commander  la  milice.  Vous 
pouvez  croire  comme  cela  refjouit  la  femme  '°)  d'Uytenhove  qui  n'a  maintenant 
auec  elle  àMelifweert  que  fa  mere"j  ayant  les  gouttes  aux  pieds  et  aux  mains,  ju- 
gez s'il  efl  temps  de  leur  parler  de  vitres  et  d'armoiries. 

Chez  Monfieur  de  Sterrenburg  '-)  il  y  eu  rumor  in  cafa  et  on  y  a  chaïïe  la  fui- 
vante  nommée  Mademoifelle  Douglas  convaincue  d'auoir  volé,  d'auoir  couché 
auec  le  fils  de  Sterrenburg  '^^  foubs  promeffe  de  mariage  et  autres  crimes  of  high 
treafon.  Les  Aerfl^ens  ''*)  ont  efté  very  aftive  en  ces  affaires. 

Je  rompray  encore  la  tefte  à  Bufero  '5^  pour  noftre  fat.  il  Signor  Padrc  luy  en  a 
efcrit  auffi  et  a  Madame  ^'')  elle  mefme. 

Mijnheer 
Mijnheer  Lodewijck  Huijgens 
jegenwoordigh  op  het  Huijs  tôt  Zuijlichem. 


1715.  Il  épousa  Martha  Maria  Huygeiis  et  ensuite  Isabella  HoeulFt,  et  devint  commandant 
de  Bois-le-Duc. 

5)  Arent  van  Dorp,  fils  d'Arent  van  Dorp  et  d'Ida  van  Baerle,  naquit  à  Amsterdam  le  10  fé- 
vrier 1627  et  mourut  à  la  Haye  le  23  mars  1671.  Il  fut  capitaine  de  marine. 

'°)  Sur  Martha  Maria  Huygens,  voir  la  Lettre  N".  744,  note  10. 

"J)  Alexandrina  van  .Tuyll  van  Serooskerken  était  la  fille  du  diplomate  Hendrik  van  Tuyll 
van  Serooskerken  et  de  Jacoba  Oem  van  Wijngaerden. 

")'Sur  Pieter  van  Wassenaer,  voir  la  Lettre  N°.  924,  note  13. 

'3^  Willem  van  Wassenaer,  seigneur  de  Sterrenburg,  Ruyven  et  Maasland,  était  le  fils  de  Pie- 
ter van  Wassenaer  et  d'Anna  Cats:  il  naquit  en  1(550  et  mourut  le  6  août  1723.  Il  fut  prési- 
dent des  conseillers  committés,  lieutenant-forestier,  curateur  de  l'Université  de  Leiden, 
hooglieemraad  de  Schieland:  il  devint  ambassadeur  à  Paris  et  épousa  Josina  van  der  Does 
van  Noordwijk. 

''*)  Pieter  van  Wassenaer  épousa  en  secondes  noces  Anna  van  Aerssen. 

'5)  Laurens  Buysero,  chevalier,  seigneur  de  Ginhoven  et  de  Heeraartsheyninge,  épousa  Elisa- 
beth de  Vlaming  van  Outshoorn.  Il  était  conseiller  ordinaire,  maître  des  comptes  et  secré- 
taire de  la  Princesse  Douairière;  plus  tard  il  devint  secrétaire  du  prince  d'Orange 
Willem  III. 

"")  Amalia  von  Solms. 


CORRESPONDANCE.     1665.  '  43 1 


N=  1438. 

H.  Oldenburg  à  Christiaan  Huygens. 

6    AOÛT     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leidcn,  coll.  Htiygens. 

A  londres  le  27.  Juillet   1665. 
Monsieur 

Le  Chevalier  Moray  ayant  defiré,  que  ie  vous  envoyaffb  la  refponce  de  Monfieur 
Hook  à  Monfieur  Auzout  touchant  la  machine  pour  tourner  des  verres  optiques,  ie 
n'y  ay  nullement  voulu  manquer,  vous  afliirant  au  mefme  temps,  que  difficile- 
ment fcaurez  vous  auoir  un  bien  grand  nombre  de  perfonnes,  plus  fincerement 
portées  à  voftre  fervice  que  moy.  Monfieur  Hook  eft  au  champ,  aufil  bien  que  la 
plus  part  du  reile  de  noflire  Société,  la  pefi:e  faifant  une  grande  diflipation  de  nos 
communs  amis.  Nous  efperons  pourtant,  qu'elle  ne  s'elchauffera  pas  tant,  que 
quelques  vns  craignent.  Je  fais  efl:at  de  demeurer  conftamment  en  ville,  à  ma 
maifon  dans  le  Palmal,  come  on  l'appelle,  où  vos  commandemens  me  trouue- 
ront,  tant  qu'il  plaira  à  Dieu  me  donner  la  fanté  et  la  vie.  J'efl:udie  de  banir  et  la 
^crainte  et  la  prefiamption,  vivant  régulièrement,  et  évitant  les  places  infeftées, 
tant  que  ie  peux,  laiflîint  le  refte  à  Dieu,  fummum  nec  metuens  diem  nec  optans. 

Je  fouhaite  vn  bon  accommodement  entre  ces  deux  nations,  et  fuis  fans  com- 
pliment 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  ferviteur 

H.  Oldenburg. 

Mes  trefhumbles  baife  mains  à  Monfieur  voflire  père  s'il  efi:  à  Hollande. 

Ayant  peur  de  groffir  trop  ce  pacquet,  en  vous  envoyant  l'entière  imprefllon 
du  Journal,  dont  ie  vous  envoyé  l'endroit  de  la  refponce  de  Monfieur  Hook,  i'ay 
elle  obligé  de  le  tronquer,  come  vous  voyez  '). 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

20  à  la 

|3  2  Haye. 


')    Voir,  dans  les  Pliilosopliieal  Transactions  du  5  jnin  1665  N°.  4,  la  pièce  intitulée: 

Mr.  Hook's  Answer  to  Mr.  Auzout's  Considérations  in  a  Letter  to  tlie  Piiblisher  of  tliese 
Transactions. 


432  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=    1439- 

p.  Petit  à  Christiaan  Huygens. 
7  AOÛT   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Letden,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1478. 

A  Paris  le  7  Aoufi:  1665. 

Enfin  après  auoir  attendu  longtemps  rjmprefllon  d'un  petit  Ouurage  ')  elle  efl: 
paracheuee,  jamais  jmprimeur  n'a  tant  fait  enrager  fon  autheur  que  le  Mien  =) ,  la 
Defbauche,  la  Menterie,  la  Pareffe ,  la  Tromperie,  le  changement  douurages  & 
tout  ce  que  ces  fortes  de  gents  font  capables  de  faire  chacun  en  fon  particulier  le 
Mien  tout  feul  me  la  fait  &  par  confequant  a  retardé  la  publication  de  Mon  liure, 
le  feul  auantage  que  cela  a  produit ,  car  jl  ny  a  point  de  Mal  dont  on  ne  tire  quel- 
que bien,  ceft  que  jay  eu  le  loifir  de  voir  le  liure  3)  de  Monfieur  Hcuelius  ou  Jay 
Remarqué  comme  Jl  feftoit  trompé  en  fes  obferuations  fur  la  fin  de  la  comète  & 
comme  il  lauoit  faitte  pafl^er  par  des  lieux  bien  différents  de  ceux  quelle  a  pafTé 
comme  vous  le  verrez  par  les  obferuations  de  Monfieur  Auzout  *)  conformes  a 
celles  que  Ma  enuoyé  Monfieur  de  la  Voye^)  de  Rouen  &  a  celles  d  Jtalie''),  vous 
y  verrez  aufll  lopinion  de  Monfieur  des  Cartes  examinée  au  fujet  dvn  petit  liure'') 


')   Sa  Dissertation  sur  la  nature  des  comètes.  Voir  la  Lettre  N°.  13 16,  note  4. 
°}   Le  titre  porte  le  nom  des  libraires 

«)  Thomas  JoUy,  qui  avait  sa  boutique  à  Paris  au  Palais,  dans  la  Salle  des  Merciers  à  la 
Palme 
et  b')  Lois  Billaine,  qui  avait  la  sienne  au  même  lieu ,  aux  Armes  d'Hollande. 
3)   Le  Prodromus  Cometicus. 

'')    On  trouve  la  discussion  de  ces  observations,  ainsi  que  de  celles  de  M.  la  Voye,  dans  l'opus- 
cule suivant ,  publié  par  P.  Petit  à  la  suite  de  sa  Dissertation  sur  la  Nature  des  comètes  : 
Lettre  de  Monsieur  Auzout  du  7  juin  à  Monsieur  Petit,  &c. 
5)    De  la  Voye ,  qui  demeurait  à  Rouen ,  était  un  observateur  de  beaucoup  d'intelligence. 
'')    Ce  sont  celles  de  G.  D.  Cassini.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 304,  note  4. 
■)   Difcours  sur  les  comètes,  fuivant  les  principes  de  M.  Defcartes.  Par  J.  D.  P.  M.  Paris  Guig- 
nard.  1665.  in- 12°. 

Ces  initiales  couvrent,  suivant  Quérard,  J.  D.  P.Monnier,  suivant  Barbier,  J.  Denis, 
peut-être  : 

Jean  Baptiste  Denis,  né  à  Paris  où  il  mourut  le  3  octobre  1704.  Il  fut  reçu  docteur  en 
médecine  à  Montpellier,  ensuite  il  fut  professeur  de  philosophie  et  de  mathématiques  à 
Paris ,  et  médecin  consultant  ordinaire  de  Louis  XIV.  Il  pratiqua  la  transfusion  du  sang;  ce 
■  fut  chez  lui  que  se  tenaient,  de  1664  à  1672,  les  conférences  scientifiques,  qui  eurent  lieu 
après  la  suppression  momentanée  du  Journal  des  Scavants. 

Hilaison  Monnier  naquit  en  1646  à  Toulouse  et  mourut  le  17  mai  1707  à  Morey.  Il 
fut  professeur  de  philosophie  et  de  théologie  ù  l'abbaye  de  St.  Michel,  vint  en  1677  à  Paris 
où  se  tinrent  des  conférences  sur  Descartes;  en  1 706  il  obtint  le  prieuré  de  Morey. 


CORRESPONDANCE.     1665.  433 


qui  auoit  couru,  mais  jl  a  efté  bien  plus  mal  traitté  dans  les  difputes  publiques  aux 
Jefuiftes  a  caufe  que  ce  mefme  autheur  auoit  fort  refuté  lopinion  du  Père  Da- 
rouys  ^)  &  comme  vous  fcauez  que  ces  Meffieurs  ne  pardonnent  rien ,  Ils  ont  vouui 
prendre  leur  reuenche  en  defFendant  mefme  leur  mauuaife  opinion  des  Comètes  par 
l'amas  de  plufieurs  eftoilles.  Quand  Monfieur  Auzout  vous  eniioya  ?)  feparement 
fa  lettre ,  que  jay  fait  jmprimer  Je  croyois  vous  enuoyer  trois  jours  après  tout  mon 
liure  auec  la  figure  de  la  telle  du  Bélier  mais  le  libraire  ayant  fait  encores  vn  autre 
jncident  fur  le  payement  des  deux  planches  de  tailles  douces  quil  ma  fallu  payer 
pour  euiter  toutes  conteftations,  Je  nay  fceu  auoir  des  Exemplaires  pluftot  qu'  a 
prefent  &  Je  fais  relier  celuy  du  Roy  pour  le  luy  prefenter  la  femaine  prochaine. 
Cependant  Je  vous  enuoye  le  voftre  et  vous  adreffe  celuy  de  Monfieur  Voflius  & 
celuy  de  Monfieiu-  Heuelius ,  vous  fupplyant  de  les  leur  faire  tenir.  Je  lay  ainfi  ef- 
crit  a  Monfieur  Heuelius  '°)  par  la  voye  de  Monfieur  Bouillaud.  mais  pour  le 
"liure  Jl  ma  dit  quil  ny  en  auoit  point  de  Meilleure  &  de  plus  feure  que  la  voftre. 
Jefpere  aufll  qu'eftant  plus  proche  voifin  de  Monfieur  Voflius  vous  luy  pourrez 
facilement  faire  tenir  fon  paquet ,  ou  bien  fi  Je  trouue  plus  de  Connoiflance  [?]  de 
luy  adrefl"er  le  tout  par  la  Voye  de  Monfieur  Fremont  banquier  Je  le  feray  &  Je 
m'afîeure  quil  prendra  la  m.efme  peyne  en  fuitte  de  vous  adrefler  ce  qui  fera  pour 
vous.  Si  vous  en  auez  affaire  pour  quelque  autre  de  vos  Amys  ou  que  Monfieur 
voftre  Père  en  defire  en  Cas  quil  foit  de  Retour  au  Moindre  Mandement  Je  vous 
en  enuoyeray  ce  que  vous  defirerez.  Je  croy  quil  eft  encores  en  fon  Voyage 
d'Orange  &  quil  ne  fe  rendra  en  Hollande  que  vers  lAutomne.  Je  luy  fouhaicte  & 
a  toute  voftre  famille  toutes  fortes  de  grâces  &  de  bénédictions.  La  Mienne  eft 
en  afl"ez  bonne  fante  dieu  Mercy.  neantmoins  Je  croy  que  nous  jrons  encores  aux 
eaux  de  Bourbon  vers  la  my  Septembre,  ma  fille  '')  ayant  toujours  fon  enroue- 
ment &  quelques  petites  jncommoditez  dont  Je  voudrois  quelle  fut  aufli  bien  pur- 
gée que  de  fes  fantaifies  de  Religion  '=)  qui  luy  durent  toufjours.  la  Mère  &  la  fille 
fe  recommendent  jnfiniment  a  vous  &  a  Monfieur  voftre  frère  '3).  Et  tous  en- 


3)   Nicolas  de  Harouys  naquit  le  6  novembre  1622  près  de  Nantes,  et  mourut  le  7  juillet  1698. 
Reçu  chez  les  jésuites  en  1  (S41,  il  fut  en  1 6jg  recteur  de  la  maison  de  Rennes;  comme  profes- 
seur de  mathématiques,  il  fit  construire  de  petites  machines  pour  montrer  les  systèmes  de 
Ptolomée,  de  Kopernic,  de  Tycho  Brahe,  et  le  sien  propre,  qu'il  décrivit  dans  l'ouvrage  : 
Traité  de  la  Sphère.  Nantes. 

C'est  le  même  jésuite  dont  il  a  été  question  dans  la  Lettre  N°.   1309,  sous  le  nom 
„Arouis  ou  d'Arrouis",  et  qu'alors  nous  n'avions  pas  pu  identifier. 
»)    Consultez  la  Lettre  N°.  1420. 

'°)  Clariflîmo   Doftiflimoque    Viro   D.    loanni   Hevelio   Confuli  Dantifcano.  Petrvs  Petitvs 
Monlvcianvs  Régis  Arcibus  Muniendis  Praefeflus. 

Cette  lettre  est  datée  „Lutetiae  Parifiorum  3  julii  1665"  et  a  été  publiée  par  P.  Petit  dans 
sa  Dissertation  sur  les  Comètes. 
")  Marianne  Petit. 
'°)  Consultez  les  Lettres  Nos._  1 1 16  et  1 190.  '3^  Lodewijk  Iluygens. 

Œuvres.  T.  V.  55 


434  CORRESPONDANCE.    1665. 


femble  nous  vous  aïïeurons  quil  ny  a  point  de  famille  que  nous  honorions  plus 
que  la  voftre  &  a  qui  nous  foyons  plus  acquis.  Je  luis 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  &  trefobeiflant  feruiteur 

P.  Petit. 

Monfieur  Huijgens. 


N=  1440. 

P.  Petit  à  Christiaan  Huygens. 

Appendice  au  No.  1439. 

[7  AOÛT   1665]. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Defpuis  ma  lettre  efcritte  Monfieur  Fremont  le  banquier  auec  lequel  Jay  con- 
féré de  FEnuoy  de  mes  Paquets  ma  confeillé  de  faire  ladrefTe  a  chacun  en  particu- 
lier et  ma  dit  que  fon  fafteur  ')  d'Amfterdam  vous  feroit  tenir  voftre  Paquet  &  a 
Monfieur  Voflîus  le  fien  fans  vous  donner  la  peyne  a  lun  ny  a  lautre  de  vous  les 
cnuoyer.  et  pour  celuy  de  Monfieur  Heuelius  Jl  ma  dit  quil  le  feroit  pluftoft  tenir 
par  une  autre  voye  quil  auoit  que  par  celle  d'Amfterdam  a  caufe  de  la  guerre  & 
que  defpuis  huit  jours  Jl  y  auoit  enuoyé  des  marchandifes  mais  quil  ne  fen  pafleroit 
pas  quinze  quil  ne  fit  encores  quelque  autre  voiture  pour  dantzic ,  ainfi  vous  voyla 
defchargé  de  mes  Commifllons.  Jay  oublye  a  vous  mander  que  fi  Monfieur  Auzout 
ne  vous  auoit  pas  enuoyé  les  Thefes  des  Jefuiftes  contre  la  philofophie  de  Mon- 
fieur des  Cartes  je  vous  les  enuoyerois.  Mandez  le  Moy  donc  car  elles  font  aiïez 
Curieufes.  Et  fi  vous  auez  quelque  chofe  de  nouueau  faites  nous  en  part. 

A  IMonfieur 
Monfieur  Christian  Huggens  de  Zulichom 
A  La  Haye. 


')    Morin  ,  négociant  à  Amsterdam. 


CORRESPONDANCE.     1665.  435 


N=   1441. 

Christiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens. 

12    août    1665. 

La  lettre  et  la  copie  se  trouvent  h  Leidcn,  coll.  Huygens. 

A  la  Haye  ce   12  Aouft   1665. 

Puis  que  vous  ne  reviendrez  pas  encore  dans  quelque  temps  je  vous  envoie 
le  livre  de  Monfieur  Thevenot,  que  Monfieur  Golius  m'a  raportè  depuis  peu. 
Voicy  de  plus  une  lettre  de  Don  Sebaftian  ')  qui  arriva  hier. 

Mon  Père  m'efcrit  du  28e  Juillet  de  Genève  °),  qu'il  alloit  partir  le  lendemain 
pour  Copet,  et  que  la  s'eftant  abouché  avec  Monfieur  le  Comte  de  Dona,  il  pourroit 
nous  dire  après  plus  precifement  le  temps  de  fon  retour.  A  2  lieues  de  Genève  il 
avoit  eu  au  devant  de  luy  quelques  40  jeunes  gens ,  academilles  et  autres  avec  le 
Sieur  Chapufeau  3)  a  leur  telle ,  et  qui  harangua  pour  la  troupe  fort  maigre  et  mal 
veftu. 

Il  y  a  dans  fa  lettre  cet  article  pour  vous  *). 

Vous  aurez  fceu  la  bonne  nouuelle  du  retour  de  de  Ruyter  s);  et  verrez  l'hif- 
toire  de  fes  exploits  '^^  cl^ns  la  gazette  d'hier.  J'appris  hier  au  loir  que  Meilleurs 
les  Eftats  venoient  de  le  déclarer  Lieutenant  Admirai  en  la  place  d'Obdam  ''),  en 
quoy  je  croy  qu'ils  ont  fait  fort  bien,  mais  Tromp  n'en  fera  pas  bien  aife,  a  qui 
l'on  avoit  défia  deferè  le  commandement  de  la  flotte  pour  cette  fois.  Elle  doit 
fortir  au  premier  jour,  avec  Mefiieurs  de  Wit,  Huygens  ^}  et  Vrybergen  ») 
comme  vous  aurez  fceu,  mais  je  ne  fcay  fi  les  particularitez  de  l'équipage  de  ce 


'}    Sebastiaan  Chieze. 

")   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre. 

3)  Samuel  Chapuzeau  naquit  à  Paris  en  1624.  II  devint  avocat  au  conseil  du  Roi,  et  plus 
tard  gouverneur  du  prince  Willem  III.  Il  fut  inscrit  comme  étudiant  à  l'université  de  Lei- 
den  bon.  causa  en  novembre  1659. 

"*)   Voir  l'Appendice  N°.  1442. 

5)  Micbiel  Adriaansz.  de  Ruyter,  le  célèbre  amiral  hollandais,  naquit  à  Flessingne  le  24  mars 
1607  et  fut  tué  dans  une  bataille  navale  près  de  la  Sicile  le  29  avril  1676. 

'5)  Après  une  heureuse  campagne  sur  la  côte  de  la  Guinée  et  dans  les  Indes  Occidentales,  de 
Ruyter,  à  la  tête  d'une  petite  escadre  avait  jeté  l'ancre  à  Delfzijl,  le  6  août  1665,  lorsque  les 
Etats  Généraux  avaient  dû,  à  contre-cœur,  confier  à  Tromp  le  commandement  de  la  flotte, 
rappareillée  avec  les  plus  grands  efforts  après  la  bataille  désastreuse  du  11  au  13  juin  1665. 

')    Obdam  avait  péri  le  13  juin  166$.  Consultez  la  Lettre  N°.  1419. 

^)  Rutger  Huygens,  chevalier  de  St.  Michel,  seigneur  de  Clarenbeek,  naquit  en  1 592  et  mourut 
le  21  août  1666.  Il  fut  bourgmestre  d'Arnhem,  en  1630  membre  des  Etats-Généraux  et  un 
des  commissaires  de  la  marine.  Il  épousa  successivement  Numida  van  Lintelo,  Charlotte 
Elisabeth  van  Moerlcerken  et  Agnes  de  Soete  van  Ilonteringe,  Barmes  et  Villiers. 

9)   Sur  Bonifacius  van  Vrybergen,  voir  la  Lettre  N°.  1396,  note  5^7. 


436  CORRESPONDANCE.     1665. 


premier  font  parvenues  jufques  là ,  a  fçavoir  de  fes  habits  tout  couverts  de  den- 
telle d'or  et  d'argent  de  forte  qu'a  peine  on  en  voit  l'eflofFe.  C'efl:  bien  aller 
d'une  extrémité  a  l'autre,  car  vous  fcavez  comment  il  s'ell:  toufjours  habillé. 

Je  ne  fcay  fi  je  vous  ay  mandé  que  je  luy  ay  fait  faire  un  lit  de  camp  que 
l'on  fufpend  dans  le  vailfeau  par  une  grolTe  boule,  et  a  peu  près  de  la  me  fine 
façon  que  font  fufpendues  mes  horologes.  Adieu. 

Mijn  Heer 
Mijn  Heer  L.  Huygens 
op  het  huijs  Zuijlichem 

met  een  pack. 


N=   1442. 

CoNSTANTYN -Huygens,  père  à  Christiaan  Huygens. 
Appendice  an  No.   1441. 
[28  JUILLET   1665]. 

Ve.xtralJ  se  trouve  à  Lelden ,  coll.  Huygens. 

Mandez  au  frère  Louis  que  je  luy  fcay  bon  grè  de  l'information  qu'il  me  vient 
de  donner  de  fa  fabrique.  Je  fais  eftat  d'y  pafTer ,  ne  fut  ce  que  pour  veoir  ce 
qu'il  y  aura  à  faire  contre  ce  fot  ingrat  et  impudent  de  Van  Genderen. 


N=  1443. 

N.  Heinsius  à  Christiaan  Huygens. 
19  AOÛT  1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Letden.,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huvgens  y  répondit  par  le  No.  1458. 

NicoLAUs  Heinsius    Christiano  Hugenio  Zulichemio. 
Viro  Nobiliffimo  S.  P.  D. 

Tuus  in  Galliam  Britanniamque  excurfus  '),  Hugeni  Nobiliffime,  in  caufla  fuit 
iampridem,quominusmihi  proximo  biennio')  ufus  litterarura  tecura  eflet  frequen- 


')   Depuis  avril  1663  jusqu'en  juin  1664. 

^)   En  eflfet,  nous  ne  possédons  aucune  lettre  de  Chr.  Huygens  à  N.  Heinsius  ou  de  Heinsius  à 
Huygens  depuis  la  Lettre  N°.  1094  du  21  janvier  1663. 


CORRESPONDANCE.     1665.  437 


tior.  Quod  unum  tamen  potui ,  votis  pro  tua  incolumitate  tantum  non  affiduis  tibi 
adfui,  Deumque  venerams  fum,  ut  te  in  fpem  gloriamque  noftrae  gentis  fofpitem 
in  feros  annos  praeflaret.  Elzevirio  s)  etiam  in  mandatis  dedi,  ut  exemplar  Clau- 
diani  '*)  non  ita  nuper  editi  ad  te  curaret  perferendum.  Si  mandato  meo  is  defuit, 
ofRcij  quaefo  fac  admoneatur  tempeiliive.  Nunc  in  poematis  meis  praelo  typogra- 
phico  committendis  idem  bibliopola  occupatur.  Et  quia  libellum  cupit  excrefcere 
in  quantamcumque  moleni,  quod  a  folis  verfibus  meis  pro  eius  defiderio  vix  exfpec- 
tari  poteft,  auftor  mihi  ac  impulfor  fuit,  ut  Mufis  meis  aliénas  quoque  paterer  acce- 
dere.  Si  alienae  tamen  funt  dicendae,  quae  me  compellant  amicè,  et  honori  meo 
meifque  laudibus  dantur  praecipuè.  Etfi  autem  necdum  plene  tranfegi  mecum,  ut 
bibliopolae  morem  hic  geram,  obfecro  tamen  te,  fratrem  Conftantinum  moneas, 
ut  fi  quid  in  utraque  Elegia  mihi  infcripta,  aut  in  alterutra,  immutatum  velit,  eius 
tempeftive  certiorem  me  faciat.  Merentur  enim  illae  elegiae  inter  Mufas  potiffi- 
mas  lucem.  Sed  et  te  ipfum  enixe  rogo,  ut  fi  quid  ad  Cometas  nuperos  obfervafiii, 
quod  alios  in  eodem  argumento  inufl:rando  fefe  occupantes  potuit  fugifie,  id  me- 
cum communicare  ne  graveris.  Efi:  enim  ex  amicis  nonnemo^)  meis,  qui  varias  va- 
riorum  obfervationes  fuper  Cometis  iftis  collegit,  eafdemque  publici  juris  iam 
nunc  facit  ").  Quas  inter  exfi:at  et  Olai  Rudbeckij  '')  erudita  epifl:ola,  qua  mecum 
de  re  cometica  agit  verbis  nec  paucis  nec  infcitis.  Fratrem  tuum  Ludovicum  ad 
haec  in  Hifpania  infpexifTe  codicem  Metamorphofeon  Nafonianarumveterrimum 
diu  eft  quod  audivi^}.  Si  quid  is  inde  corrafit  ftudijs  meis  profiturum,  eo  ne  me  de- 
fraudet  aut  fruilretur,  cupio  illum  fummo  opère  rogatum.  Nihil  non  ago,ut  de 
meceoris  nonnihil  conquiram,  quo  opus  tuum  exornari  atque  adaugeri  pofllt.  Ea- 
que  de  re  iam  per  licteras  Rudbeckium  conveni.  Vale  Vir  Nobiliifime,  tumultua- 
riaeque  ac  feftinatae  fcriptioni  benigniter  ignofce. 

Exaratum  Holmiae  Suecorum.  cididlxv 

a.  d.  xïx  Sextilis  Gregorian. 


3)   Daniel  Elzevier,  à  Amsterdam. 

"*)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  922,  note  7. 

5)   Stanislaus  Lubienietskia  Lubienitz. 

*')   Consultez,  sur  son  Theatrum  Cometicum,  la  Lettre  N°.  1297,  note  i. 

'')  Olaus  Rudbeck,  fils  de  l'Evêque  Johannes  lludbeck  l'aumônier  estimé  de  Guslav  Adolf,  na- 
quit à  Arosen  en  1630  et  mourut  à  Upsal  le  7  septembre  1702.  Après  avoir  terminé  ses  étu- 
des en  médecine  en  Hollande  pour  le  compte  de  la  Reine  Christina,  il  se  fixa  en  1657  à  Upsal, 
et  y  établit  le  premier  jardin  botanique;  il  y  fut  nommé  professeur  de  botanique  et  d'anato- 
mie  et  écrivit  plusieurs  ouvrages,  dont  quelques  uns  périrent  lorsque  sa  propre  imprimerie 
brûla  en  avril  1702. 

^)   Consultez  la  Lettre  N°.  987,  du  6  mars  1662. 


438  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1444. 

Christiaan  Huygens  à  [P.  de  Carcavy]. 
20  août  1665. 

Le  copie  et  la  minute  se  trouvent  à  Leideu,  coll.  lluygens. 

20  Aouft  1665. 

Monsieur 

Je  me  fuis  donné  l'honneur  de  vous  efcrire  ')  il  y  a  trois  femaines  en  vous  en- 
voyant une  lettre  -)  pour  Monfieur  Colbert  et  vous  donnay  avis  en  mefme  temps  du 
partement  de  voftre  horologe  s),  la  quelle  a  mon  grand  regret  eft  demeurée  a  An- 
vers jufques  au  13  de  ce  mois,  au  quel  jour  l'on  me  mande  qu'elle  efl:  partie , 
comme  auflî  celle  '*)  pour  Monfieur  de  Montmor,  de  forte  qu'elles  feront  arrivées 
a  Paris  un  jour  ou  2  devant  la  prefente.  Le  maiftre  du  coche  s'appelle  Adr. 
de  la  Vigne  s),  et  a  fait  accord  a  raifon  de  3  fous  par  livre  du  poids,  ainfi  que 
vous  fera  veoir  le  billet  qui  en  a  eftè  fait  a  Anvers ,  ou  l'on  a  auffi  inferè  qu'il 
euft  a  déclarer  aux  douanes  la  valeur  de  voftre  Horologe  50  livres  et  l'autre  60. 

Lors  que  Monfieur  de  Montmor  aura  fait  fufpendre  la  fiene ,  je  feray  bien  aife 
que  vous  la  voyez  aufll ,  ou  vous  trouuerez  ce  qu'il  y  a  d'adjoutè  a  la  pendule  pour 
la  guarantir  contre  le  mouuement  du  vaifl^eau ,  et  en  fin  toute  la  façon  neceflaire 
pour  l'ufage  de  la  mer,  quoyque  le  principal  changement  foit  dans  le  petit  poids  et 
chainette  par  dedans.  Cette  machine  ne  fera  pas  de  peu  d'utilité  a  voftre  Com- 
pagnie des  Indes,  quand  une  fois  on  en  aura  mis  l'ufage  en  train,  et  c'eft  a 
quoy  je  travailleray  fi  toft  que  je  feray  venu  en  France.  Je  penfe  que  l'abfence 
de  mon  Père  ne  me  retardera  plus  guère  longtemps ,  puifque  il  m'efcrit  par  fa 
dernière  de  Genève  du  4e  de  ce  mois  qu'il  s'en  alloit  a  Bafle  pour  defcendre  le 
Rhin  après  une  petite  courfe  dans  la  Franche  Comté,  de  forte  que  j'efpere  que 
nous  le  verrons  de  retour  dans  2  ou  3  femaines. 

Cependant  il  me  tance  dans  toutes  fes  lettres  ")  de  ce  que  fans  fcavoir  rien  de 
ce  qu'en  France  l'on  veut  faire  pour  moy,  je  m'accorde  aveuglement  a  aller  ou 
l'on  m'appelle ,  et  m'accufe  de  la  dernière  imprudence.  Et  moy  je  ne  vôy  pas 


')  Nous  n'avons  pas  pn  trouver  la  minute  de  cette  lettre  de  Clir.  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 

-)  La  minute  de  cette  lettre  de  Clir.  Huygens  à  Colbert  ne  s'est  pas  retrouvée  dans  nos  collec- 
tions. 

3)  Consultez,  sur  cette  horloge,  la  Lettre  N°.  1408. 

■*)  Sur  cette  horloge  pour  de  Monmor,  consultez  la  Lettre  N^.  1408. 

5)  Les  carrosses  de  Adriaen  de  la  Vigne,  à  Anvers,  allaient  très-irrégulièrement. 

*3  Nous  n'avons  trouvé  aucune  de  ces  lettres  de  Const.  Huygens,  père. 


CORRESPONDANCE.     1665.  439 


pour  tout  cela  que  j'aye  deu  procéder  autrement  dans  cette  affaire  que  je  n'ay 
fait;  car  confiderant  cette  vocation  comme  une  fuite  de  la  bienveillance  du  Roy, 
et  comme  un  effet  des  bonnes  grâces  de  Monfieur  Colbert,  et  qu'on  m'appelle 
pour  mon  bien  pluftofi:  que  pour  le  fcrvice  que  je  puiffe  rendre,  quoy  que  peut 
eftre  je  ne  feray  pas  du  tout  inutile ,  je  ne  dois  pas  craindre  qu'on  me  veuille 
placer  mal.  En  fin  j'efpere  que  mes  Expéditions  venues ,  mon  Père  connoiflra  que 
fon  inquiétude  aura  eflè  vaine.  Je  fuis  &c. 


N--   1445. 

Christiaan  Huygens  h  J.  Chapelain. 
20  AOÛT  1665. 

La  copie,  le  sommaire  et  la  minute  se  trouvent  à  Leiden,  coll.  Huygens, 
La  letire  est  la  réponse  aux  Nos.  1430  et  1435.     J.  Chapelain  y  répondit  par  le  No.-  1451. 

Sommaire:  Qu'il  aura  wa  que  fa  lettre  n'a  point  cftè  perdue.  Obligé  de  la  peine,  la  machine  y  cftant  que  ce  feroit 
temps  a  cett  heure,  mais  puis  que  je  doihs  aller  a  Paris  je  ferois  marry  de  luy  donner  plus  de  peine, 
que  j'ay  prié  Montmor  de  faire  veoir  l'horologe  a  Thuret.  que  je  m'aflure  qu'il  trouvera  l'invention 
bonne,  et  ne  donnera  plus  de  croyance  aux  faulî'es  nouuelles  dont  il  eftoit  alarmé.  Et  moins  encore 
quand  il  en  aura  vu  l'efpreuve.  c'efl:  la  dernière  perfeftion  des  horologes  et  l'expérience  continuelle 
que  j'en  fais  m'en  fait  veoir  l'exaditude.  que  Monfieur  de  Carcavy  ne  m'avoit  rien  mandé  de  tenir 
l'affaire  de  ma  vocation  fecrette.  conclu  arreftô.  de  l'obligation  que  je  luy  veux  avoir  toute  ma 
vie  de  &c. 

Chapelain. 

20  Aouft  1665. 

Monsieur 

.Scachant  que  ma  dernière  '),  que  je  vous  efcrivis  il  y  a  5  ou  6  femaines ,  vous 
mettroit  en  repos  touchant  ce  qu'eiloit  devenu  voftre  pénultième  ^),  et  voiant 
que  le  Sieur  Thuret  differoit  de  traiter  jufqu'a  ce  qu'il  eufl:  veu  arriver  a  Paris 
de  mes  horologes,  j'ay  creu  que  de  me  taire  pour  quelque  temps,  c'efloit 
vous  délivrer  d'importunitè.  Voila  maintenant  qu'une  de  ces  machines  efl:  entre 
les  mains  de  Monfieur  de  Carcavy ,  et  une  autre  de  la  façon  qu'elles  doivent  fer- 
vir  fur  mer  chez  Monfieur  de  Montmor,  que  j'ay  prié  d'y  appeller  le  dit  Sieur 
Thuret  pour  la  mettre  en  eflat  et  afin  que  la  voyant  il  ne  donne  plus  de  croy- 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1429.  °)   C'est  la  Lettre  N°.  1417. 


440  CORRESPONDANCE.    1665. 


ance  aux  faux  rapports  qu'il  avait  efcoutez  au  defavantage  de  cette  invention. 
Il  faut  que  ce  foient  de  gens  tout  a  fait  malicieux  qui  font  courir  de  tels  bruits, 
car  bien  loin  que  je  trouue  des  deffauts  dans  mes  horologes  comme  ils  prétendent, 
j'efprouve  de  plus  en  plus  par  les  continuelles  expériences  que  j'en  fais ,  qu'il  n'y 
a  rien  de  comparable  a  leur  jufteflè ,  et  qu'ils  en  ont  plus  qu'il  ne  faut  pour  fervir 
heureufement  au  grand  ufage  ou  je  les  deftine.  Ce  feroit  donc  maintenant  le 
temps  de  reprendre  le  traité  avec  le  Sieur  Thuret,  mais  puis  qu'il  y  a  apparence 
que  je  me  trouueray  a  Paris  devant  qu'il  foit  longtemps  je  croy  qu'il  fe  peut  dif- 
férer jufqu'a  ce  que  je  fuis  venu,  fans  vous  donner  plus  de  peine,  et  je  ne  laif- 
feray  pas  de  vous  avoir  la  mefme  obligation  que  fi  vous  l'aviez  parachevée  puis 
que  vous  avez  eu  la  bonté  de  la  vouloir  entreprendre. 

J'ay")  eftè  bien  aife  de  veoir  que  comme  je  l'avois  penfè  l'on  vous  avoit  fait 
part  de  l'affaire  de  ma  vocation ,  en  fuite  de  quoy  vous  aurez  auffi  fceu  qu'elle  a 
eftè  entièrement  arreftée  depuis.  J'efpere  de  la  generofitè  du  Roy  et  de  la 
faveur  de  fon  grand  miniftre  que  je  ne  me  repentiray  pas  de  m'eftre  accordé 
franchement  a  la  première  propofition  qu'on  m'en  a  faitte,  et  je  fcauray  bien 
toufjours  ce  que  je  vous  dois  Monfieur  de  ce  que  par  voftre  tefmoignage  vous 
m'avez  fait  valoir  beaucoup  plus  que  je  ne  mérite.  Quant  a  mes  efcrits  dont  j'ay 
promis  la  publication  il  y  a  longtemps,  je  pourrois  vous  alléguer  patriae  iniqua 
tempora ,  et  la  difficulté  que  font  les  imprimeurs  de  rien  entreprendre ,  mais  pour 
vous  dire  la  principale  caufe  de  ce  retardement,  c'eft  qu'ayant  efcrit  ces  ouurages 
il  y  a  bien  long  temps,  je  n'y  ay  trouvé  pas  peu  a  changer  et  adjouter.  Vous 
devez  croire  cependant  que  je  ne  ceffe  de  travailler  et  que  fi  je  me  refous  tard  a 
faire  au  Roy  les  offrandes  promifes  c'eft  pour  les  rendre  plus  dignes  de  fa  gran- 
deur. Je  fuis  de  tout  mon  coeur  &c. 


")    Huygeiis  a  écrit  en  marge  de  k  minute: 

Je  n'avois  pas  mal  conclu  qu'on  vous  en  auroit  fait  part,  et  certes  &c. 
Il  m'a  efcrit  depuis  &c.  l'obligation. 


CORRESPONDANCE.     1665.  44 1 

N=   1446. 

J.  HuDDE  à  Christiaan  Huvgens. 

21     AOÛT     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Le'ukn ,  coll.  Iliiygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1434. 

MijN  Heer 

Eergifter  avond  van  een  binnenlants  reijfje  eerfl:  thuis  gekoomen  zijnde,  is 
d'oorzaak  dat  ik  uEdelheijts  laatfte  niet  eerder  heb  beantwoort;  uit  welke  ik  zo 
veel  zie  dat  ik  reden  heb  te  gelooven  dat  wij  nu  eindelijk  eens  de  volkoomen  uit- 
flag  van  onze  dobbel-quaeftien  zullen  hebben  bekoomen.  'T  is  hier  in  met  ons 
gegaan  als  't  gemcenlijk  gaat  daarmen  met  malkanderen  difputeert,  en  na  een 
half  dozijn  iiuren  difputerens  eindelijk  al  difputerende  de  nette  Status  Qiiaefîionis 
hebbende  gevonden,  in  een  ogenblik  met  malkanderen  in  een  fchuijt  komt.  Maar 
ik  verwonder  mij  met  uEdelheijt  over  zoveele  vremde  toevallen  als  ons  hier  in 
ontmoet  zijn.  En  om  datze  uEdelheijt  noch  aile  niet  en  weet,  en  met  een  ook 
zien  mag  dat  ik  mij  noit  en  hebbe  mif-rekent,  zelfs  niet  in  't  geen  ik  namaals  ver- 
andert,  en  een  faut  hebbe  genoemt,  en  ook  te  gelijk  mijn  ander  en  eerfte  Metho- 
dus  vi^eeten  magh;  zo  zal  ik  noch  de  moeite  neemen  uEdelheijt  te  zeggen,  hoe  ik 
de  zaak  van  vooren  aan  hebbe  ingezien  en  gecalculeert.  En  om  dit  met  ordre  te 
doen  zal  ik  ze  a  principio  moeten  ophaalen. 


Traduftion  : 

Monsieur 

N'étant  revenu  qu'avant-hier  au  foir  d'un  petit  voyage  à  l'intérieur,  c'efl:  la  caufe 
que  je  n'ai  pas  répondu  plus  tôt  à  votre  dernière:  dans  laquelle  je  vois  aflez  que  j'ai 
railbn  de  croire  qu'à  la  fin  nous  aurons  trouvé  l'iffue  complète  de  nos  queftions  de  jeux 
de  hafard.  Dans  ceci  il  nous  eft  arrivé,  comme  il  arrive  ordinairement  lorfqu'on  difpute, 
et  qu'après  une  demie-douzaine  d'heures  de  difputations  ayant  trouvé  enfin,  tout  en 
diiputant,  le  vvàifiûtus  Quaefl'toiih ,  on  vient  dans  un  moment  à  s'entendre. 

Mais  je  m'étonne  avec  vous  de  tant  de  circonllances  fingulières  que  nous  avons  ren- 
contrées ici.  Et  comme  vous  ne  les  connaiflez  pas  encore  toutes,  et  pour  qu'en  même 
temps  vous  puiffiez  voir  que  jamais  je  n'avais  calculé  de  travers,  pas  même  dans  ce  que  j'ai 
changé  autrefois  et  nommé  une  faute,  et  afin  que  vous  puifllez  en  même  temps  con- 
naître mon  autre  et  première  méthode;  —  je  prendrai  encore  la  peine  de  vous  dire,  com- 
ment de  premier  abord  j'ai  confidéré  et  calculé  la  choie.  Et  pour  le  faire  en  bon  ordre, 
je  devrai  la  reprendre  a  principio. 

Œuvres.  T.  V.  56 


44^  CORRESPONDy\NCE.    l66- 


UEdelheijt  dan  is  d'eerfte  geweest  die  mij  een  brief  ')  aangaande  deze  dobbel- 
rekeningen  heeft  gefchreven,  in  welke  hij  corrigeerc  i  facitcen,  die  ik  hem  hadde 
gegeven  op  zijne  se  en  4e  quaeftie  achter  aan  in  zijn  Traftaatje  vande  fpeelen  van 
Geluk  begreepen,  die  aldaar  zonder  facit  worden  gevonden,  op  dat  zijn  Edelheijt 
cens  zien  mocht  ofze  mec  de  zijne  accordeerde;  en  ftek  mij  daar  na  voor  te  folve- 
ren  zijne  eerile  quaeftie  van  kruis  of  munt  mec  deze  woorden:  A  en  B  werpen  op 
met  heiirten  hniîs  of  munt  op  condltïe  dat  die  nmnt  verpî  een  ducaet  zal  inzetten^ 
maar  die  kruis  werpt  zal  ailes  firijken  dat  ingezet  is.  En  Jl  werpt  eerfî  zijnde 
noch  niets  ingezet.  De  vraage  is  hoeveel  dat  A  verlieft  als  hij  dit  fpel  aangaat.,  ofte 
hoeveel  hij  aan  B  zouwde  konnen  geven  cm  daar  uit  te  mogen  j'cheijden? 

Jn  mijn  antwoort-),  na  dat  ik  gecoonc  hadde  een  dubbelzinnigheyt  in  deze  zijne 
tvi^ede  en  4e  quaeftie,  en  dat  de  getallen  van  zijn  Edelheijt  floegen  op  d'eene, 

mijne  op  d'andere  zin,  zo  gaf  ik  00k  tôt  fokitie  op  d'andere  -p  van  een  ducaet;  doch 

voegende  daar  met  voordagt  bij  deze  woorden  :  Immers  is  dit  w^aar  in  die  zin  in 
welke  ik  de  woorden  vat,  maar  wie  weet  ofwij  hier  00k  geen  twe.,j a  meer  quaefîien 
af  zullen  maaken.,  en  derhalve  dat  hec  uEdelheijcs  beurc  wel  moche  vallen  in 
cas  van  verfchil,  de  dubbelzinnigheijt  uit  te  vinden;  ik  zal  echter  verlangen  of  wij 


Donc  c'eft  vous  qui  avez  été  le  premier  à  m'écrire  une  lettre  "i)  par  rapport  àcesquefti- 
ons  de  jeux  de  haiard,  dans  laquelle  vous  corrigez  deux  rélultats  que  je  vous  avais  don- 
nés pour  les  queftions  2^  et  4c  inférées  à  la  fin  de  votre  petit  Traité  des  jeux  de  hafard, 
où  elles  le  trouvent  ians  facit,  afin  que  vous  pufïïez  voir  s'ils  s'accordaient  avec  les 
vôtres;  enfuite  vous  me  propoiéz  de  réfoudre  votre  première  queftion  de  croix  ou  pile, 
en  ces  termes  :  A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  croix  ou  pile.,  fous  condition  que  celui  qui  jette 
pile  mettra  chaque  fois  un  ducat.,  mais  que  celui  qui  jette  croix  prendra  tout  ce  qui  eji  mis. 
Et  A  jette  le  premier .,  pendant  que  rien  n'a  été  mis  encore.  La  queflion  efi,  combien  A  perd., 
quand  il  entre  dans  ce  jeu.,  ou  combien  il  pourrait  donner  à  B  pour  en  pouvoir  finir? 

Après  avoir  montré  dans  ma  réponfe  =)  qu'il  y  avait  un  double  fens  dans  ces  <i<^  et 
4c  queftions  que  vous  aviez  pofées,  et  que  vos  nombres  avaient  rapport  à  l'un  des  fens, 

les  miens  à  l'autre,  je  donnai  auiïï  -  d'un  ducat  comme  la  iblution  de  celle-ci,  mais  j'y 

ajoutai  avec  préméditation  ces  mots:  Or  cela  eft  vrai  dans  le  fens  où  j'interprète  les  mots: 

mais  qui  fait  fi  nous  n''en  ferons  pas  de  même  deux  ou  bien  plu  fieurs  que/fions  ;  et  par  confé- 
quent  que  ce  pourrait  bien  être  votre  tour,  en  cas  de  diiTércncc,  de  rechercher  le  double 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1374.  -)    Voir  la  Lettre  N°.  1375. 


CORRESPONDANCE.     1665.  443 

accorderen  zuUen,  hoewel  ik  daar  niet  aan  en  twijfel  zowe  flegcs  de  woorden  inde 
zelfde  becekening  opneemen. 

Jn  zijn  Edelheijts  ancwoort  s)  op  deze  ftclc  hij  mij  geheel  buiten  fchulc  aangaande 
de  verdachte  mis-rekening,  en  attribueert  d'oorzaak  daar  van  alleen  aan  zich  zelfs, 
als  hebbende  die  a  quaeftien  niet  na  behooren  en  zonderdubbelzinnigheijc  voorge- 
ftek;  voegende  daar  bij,  dat  hem  ook  noch  wel  voorflond,  dat  hij  die  van  de  3  fpeel- 
ders  toen  hijze  eerfl:  bedagc,  in  dien  zelven  zin  verftaen  hadde  alfze  bij  mij  was 
opgenomen,  van  d'andere,  dat  hij  niet  zeker  koft  zeggen  hoe  hijze  had  verftaen 
als  hijze  uitgaf,  dewijl  d'eene  uitlegging  daar  zo  wel  als  d'andere  op  pafte;  maar 
dat  daar  vi^eijnig  aangelegen  was  in  wat  betekening  men  dezelve  opnam;  en  dat  hij 
bevond  mijn  getallen  in  mijn  interpretatie  goet  te  zijn,  gelijk  zijne  getallen  in 
d'andere.  Voorts  aangaande  d'andere  quaeftie  van  kruis  ofmunt  nam  zijn  Edel- 
heijt  zo  net  wegh  de  dubbelzinnigheijt  die  mij  daar  in  was  ontmoet,  gelijk  als  of 
hij  mijn  gedachten,  toen  ik  ze  calculeerde,  hadde  geweten,  zeggende:  Omnu 
voorts  aile  duhhehhmïgheijt  te  vermijden^  zo  zal  ik  noch  dit  daar  bij  zeggen^  dat 
ik  verfîae  dat  ieder  reijfe  als  A  of  B  munt  verpt^hij  moet  een  dticaet  inzetten^zo 
datter  zomtijts  veel  ducaten  konnen  ingezet  fîaan^  eer  eens  kruis  wort  geworpen^ 
dat  is,  eer  al  dat  injîaat^  getrokken  wort.  Jk  kan  niet  zien  dat  hier  nu  eenige  twij- 
felachtigheljt  overblijft^  doch  tvijfel  of  de  quaefîie  bij  uEdelheiJt  in  dit  verflandt 


fans.  Je  fuis  curieux  d'apprendre  fi  nous  nous  accorderons,  quoique  je  n'en  doute  pas, 
au  moins  fi  nous  entendons  les  mots  dans  le  même  fens. 

Dans  votre  réponfe  3)  à  celle-ci  vous  me  mettez  tout  à  fait  hors  de  faute  concer- 
nant l'erreur  de  calcul  foupçonnée,  et  vous  en  attribuez  la  caufe  feulement  à  vous 
même,  comme  n'aj'ant  pas  pofé  ces  2  quefiiions  convenablement  et  fans  équivoque; 
ajoutant  que  vous  vous  fouveniez  encore  bien  que  lorfque  vous  eûtes  la  première  idée 
de  celle  des  3  joueurs  vous  l'aviez  comprife  dans  le  même  fens  où  moi  je  l'avais  en- 
tendue; que,  quant  à  l'autre,  vous  ne  pouviez  pas  dire  avec  certitude  de  quelle  ma- 
nière vous  l'aviez  comprife  lorfque  vous  la  propofiites,  puifquc  l'une  des  interpré- 
tations s'y  ajuftait  auffi  bien  que  l'autre;  mais  qu'il  importait  peu  dans  quelle  figni- 
fication  on  l'entendait;  et  que  vous  trouviez  mes  nombres  être  bons  dans  mon  inter- 
prétation, comme  les  vôtres  dans  l'autre.  Enfuite ,  quant  à  l'autre  queftion  de  croix  ou 
pile  vous  diffipiez,  auffi  nettement  que  fi  vous  aviez  connu  mes  penfées  quand  je  la 
calculai,  le  double  fens  que  j'y  avais  rencontré,  —  en  difant:  Or  pour  éviter  dans  la 
fuite  tout  double  fens,  fy  ajouterai  encore  ceci,  que  f  entends  que  chaque  fois  que  A  ou  B  jette 
plie,  il  doit  mettre  un  ducat,  de  forte  que  quelquefois  il  peut  fe  trouver  beaucoup  de  ducats 
mis,  avant  que  pour  la  première  fois  on  jette  croix ,  c'eft-h-dire  avant  que  Ton  prenne  tout 
ce  qui  a  été  mis.  Je  ne  puis  pas  voir  que  maintenant  il  refte  ici  quelque  incertitude,  mais  je 


3)    Consultez  la  Lettre  N°.  13? 


444  CORRESPONDANCE.     1665. 


genomen  is,  oni  dat  zijn  rekening^  volgens  welke  A  zoiiwde  j  van  een  diicaet  verlie- 

zen^  met  de  mijne  n'iet  accordeert.  want  ik  vind  dat  A  veiikfî  ~  van  een  diicaet. 

Hier  op  heb  ik  uEdelheijt  weder  geantwoorf*),  dac  ik  de  quacflie  niet  en  hadde 
opgenomen  in  dezen  ongedetermineerde  zin,  hoewcl  ik  daar  wel  omgedocht  had- 
de, voegende  mijn  rcden  daar  bij,  maar  bij  provific  in  dezen  zin:  A  en  B  wcrpen 
op  met  beurten  krois  of  munt  op  conditic  dac  àxc.yaxmx.^QX'çt^doch alleenvoor 
d'  i^mael^  een  ducaet  zal  inzettcn,  &c.,  doch  (gae  ik  voorc)  fchoon  ik  met  uEdel- 
heijt niet  zien  kan  datter  nu  eenige  twijfelachtigheijt  meer  inde  woorden  der 
quaeftie  overgebleven  is,  zo  accorderen  echter  onze  gevondcn  uitkompften  niet: 

want  volgens  uEdelheijts  rekening  zouwde  A  verllezen  —  van  een  ducaet^  en 

volgens  de  mijne  -.  En  in  dezen  brief  heb  ik  uEdelheijt  eerfl  voorgeftek  mijne 

quaeftie  van  Gelijk-Spel,  geformeert  uit  de  woorden  van  uEdelheijts  quaeftie 
zoveel  als  de  zaak  lijden  koft. 

Nu  in  uEdelheijts  antwoort  ')  v^feder  op  deze  vind  ik  de  reden  vi^aarom  hij  mij 
deze  zijne  quaeftie  van  kruis  of  munt  hadde  voorgeftek;  om  dat  hij  namentlijk  oor- 


âoute  fî  la  qiiefiion  eft  prife  par  vous  dans  cette  acception^  puifqtte  votre  cakiilation ,  fiil- 
vaiit  laquelle  A  perdrait  ^  d'un  ducat,  ne  s'' accorde  pas  avec  la  mienne,  car  moi  je  trouve  que 

A  perd  —  dhin  ducat. 

17 

A  ceci  je  vous  ai  répondu  '^)  de  nouveau,  que  je  n'avais  pas  pris  la  queftion  dans 
ce  fens  indéterminé,  quoique  j'y  euiîe  bien  penfé,  en  y  ajoutant  ma  raifon;  mais  par 
provifion  dans  ce  iens-ci:  A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  croix  ou  pile,  ibus  condition 
que  celui  qui  jette  pile  mettra  un  àwczl  mais  feulement  pour  la  i"^^  fois  &c.;  mais  (conti- 
nuais-je)  quoique  pas  plus  que  vous-même  je  ne  puifle  voir  qu'il  rcftc  encore  quelque  in- 
certitude dans  les  termes  de  la  queftion,  pourtant  les  rélultats  que  nous  trouvons  ne 

s'accordent  pas:  car  fuivant  votvt  calcul  A  perdrait — d^un  ducat,  et  félon  le  mien  ~- 

Et  dans  cette  lettre  je  vous  ai  propofé  pour  la  première  fois  ma  queftion  de  jeu  équi- 
valent, formée  des  mots  de  votre  queftion,  autant  que  l'énoncé  le  pouvait  foufFrir. 

Maintenant  dans  votre  réponfe  5)  à  celle-ci  je  trouve  la  raifon  pourquoi  vous 
m'aviez  propofé  cette  queftion  de  croix  ou  pile;  à  favoir,  parce  que  vous  jugiez 


■*)    Voir  la  Lettre  N°.  1403.  5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1404. 


CORRESPONDANCE.     1665.  445 


décide  dat  dit  een  ander  flag  van  quaelHen  was  als  al  de  geene  die  in  zijn  gedrukte 
Traftaec  gevonden  wierden,  en  cm  dat  ik  zijn  Edelheijt  toen  ik  Iiem  toonde  het 
geene  ik  gecalculeert  hadde  omirent  zommige  fpeelen  van  Geluk  daar  bij  fonde 
gefeijt  hebben  dat  ik  niet  en  meende  iets  fonderlinx  meer  in  die  materie  te  konnen 
voorgeftelt  worden.  Zouw  ik  niet  hebben  gezeijt,  dat  ik  niet  en  meende  datter 
licht  iets  fonderlinx  meer  in  die  materie  zouwde  konnen  voorgeftelt  worden  waar 
van  de  fondamenten  niet  en  zouwden  begrepen  zijn  in  't  geen  ik  'er  in  die  vellen 
papiers  van  geftelt  hadde?  dewijl  ik  daar  meer  quaeftien  in  hadde  gefolveert  en 
00k  op  andere  manieren,  als  die  in  uEdelheijts  Traétaet  gevonden  werden.  Jmmers 
dit  geloof  ik  heb  ik  toen  alleen  maar  willen  feggen,  en  ben  noch  in  dezelve  opinie. 
Voorts  antwoort  uEdelheijt  op  mijne  qiiaeflie  van  Gelijk-Spel,  dat  hem  na- 
mentlijk  dezelve  in't  eerft  vrij  fwaar  voorquam,  doch  lichter  afliep  als  hij  ge- 
meent  hadde,  en  dat  hij  bevond  de  proportie  der  witte  en  fwarte  fchijven  van  B 
te  zijn  van  gelijk  tôt  gelijk,  wenfchende  te  weeten  wat  uitkompft  ik  op  dezelve 
gevonden  hadde ,  dewijl  onze  rekeningen  hem  fcheenen  door  verfcheijde  weegen 
te  gaan,  gevende  tôt  reden,  zo  ik  dezelfde  volghde  als  hij,  ik  ook  in  de  quaeflie 

van  kruis  oï  mum  de  rechte  facit -^  gevonden  zouw  hebben,  want  dit  noch  vrij 

lichter  viel  na  zijne  méthode  die  tôt  beijde  deze  quaeftien  zeer  na  dezelfde  was. 

En  hier  volgt  dan  op  zijn  Edelheijts  2e ,  waarop  hij  tôt  facit  voegt  ^^  van  een 

qu'elle  était  d'une  autre  catégorie  de  queftions  que  toutes  celles  qui  fe  trouvaient 
dans  votre  Traité  imprimé,  et  parce  que,  en  vous  montrant  ce  que  j'avais  calculé  par 
rapport  à  quelques  jeux  de  hafard  j'aurais  ajouté  que  je  ne  penfais  pas  que  quelque 
chofe  de  fingulier  pût  encore  être  propofé  dans  cette  matière.  N'aurais-je  pas  dit  que 
je  ne  penfais  pas  qu'en  cette  matière  quelque  chofe  de  fingulier  pourrait  encore  être 
propofé,  dont  les  fondements  ne  fuflent  pas  compris  dans  ce  que  j'en  avais  écrit  dans 
ces  feuilles  de  papier?  puifque  j'y  avais  réfolu  plus  de  queftions,  et  aulTi  fuivant  d'autres 
manières,  qu'il  ne  s'en  trouvait  dans  votre  Traité.  Afllirément  je  crois  avoir  voulu 
dire  alors  cela  feulement,  et  refte  encore  dans  la  même  opinion. 

Enfuite  vous  me  répondez,  fur  ma  queftion  de  jeu  égal,  qu'elle  vous  parut  d'abord 
aflcz  difficile,  mais  qu'elle  fc  termina  plus  facilement  que  vous  ne  l'aviez  cru:  que 
vous  trouviez  la  proportion  des  jetons  blancs  et  noirs  de  B  comme  d'égal  à  égal,  et  que 
vous  défiriez  favoir  quel  réfultat  j'y  avais  trouvé,  attendu  que  nos  calculations  fem- 
blaient  fuivre  des  voies  différentes;  vous  donniez  pour  raifon  que,  fi  je  fuivais  la  même 

que  vous,  j'aurais  trouvé  auflî  dans  la  queftion  de  croix  ou  pile  le  réfultat  vrai — ;  car 

ceci  était  encore  bien  plus  facile  félon  votre  méthode,  qui  était  à  très  peu  près  la 
même  pour  ces  deux  queftions. 

Et  après  cela  vient  voti-e  1'^  queftion,  à  laquelle  vous  ajoutez  le  facit^^ —  d'un  ducat 

343 


446  CORRESPONDANCE.    1 665. 

ducaet  die  A  bij  deze  conditie  zoude  winnen  ,  verfoekende  ook  te  weten  mijne 
uitkompft  op  dezelve.  En  zijn  Edelheijts  quaeftie  van  Gelijk-Spel,  eindigc  de- 
zen  brief. 

Hier  op  nu  had  ik  geantwoort  voor  dat  onze  vloot  voor  d' i e  mael  zce  koos , 
maar  door  een  fchielijke  reijs  derwaarts  verlet  zijnde,  dezelve  af  te  fchrijven,  en 
uEdelheijt  over  te  ftieren,  zo  bleef  dat  toenmaals  achter.  Nu  dit  antwoort  en 
verfcheelt  niet  van  't  geen  ik  uEdelheijt  lang  daar  na  eerft  heb  toegefonden  ''},  als 
alleen  in  de  verandering  der  facitten  van  deze  uEdelheijt  twee  voorgeftelde  doch 

een-naturige  quaeftie.  Want  ik  hadde  eerft  voor  't  facit  geftelt  —  in  plaats  van 

t  uwe  — - 1  maar  daar   na  heb  ik  dit  met  -  gemulcipliceert  en  aizo  voor   — 
343  5  ^  49 

gegeven  -^-   Waer  op  dan  ook  moft  volgen  de  verandering  vande  a  voorgaande 
^45 

uitkompften  op  uEdelheijts  eerfte,  namentlijk  —  in  plaats  van  -p  en  —  in  plaats 

o 

van  -•  Nu  zal  ik  uEdelheijt  dan  toonen  hoe  ik  daar  aan  gekoomen  ben;  en  't  zal 

genoeg  zijn  dit  in  d'ie  quaeftie  ")  van  uEdelheijt  te  docn,  dewijl  de  2e  van  de^ 
zelve  natuur  is.  Ik  ftelde  dan  dat  de  conditie  van  A  waart  zouw  zijn  als 


que  A  gagnerait  fous  cette  condition,  et  vous  demandez  à  connaître  aufli  mon  réfultat 
pour  cette  queftion.  Et  votre  queftion  de  jeu  égal  termine  cette  lettre. 

Or,  à  tout  cela  j'avais  répondu  avant  que  notre  flotte  mît  en  mer  pour  la  i"  fois;  mais 
ayant  été  empêché  par  un  voyage  fubit  vers  la  flotte  de  copier  cette  lettre  et  de  vous 
l'expédier,  la  chofe  ne  fe  fit  pas  alors.  Cette  réponfe  d'ailleurs  ne  difi'érait  pas  de  ce  que 
longtemps  après  feulement  je  vous  ai  envoyé  '') ,  excepté  dans  le  changement  des  réful- 
tats  des  deux  queftions  que  vous  avez  propofées,  mais  qui  font  de  même  nature. 

Car  d'abord  j'avais  pris  pour  le  facit  —  au  lieu  du  vôtre  - —  1  mais   plus   tard  je  l'ai 

49  343  ^  ■' 

3  Q  Q 

multiplié  par  -  et  par  conféquent  donné  -^  au  lieu  de  — •  Et  ainfi  devait  néccf- 

.  _5        ^  245  49 

fairement  fuivre  le  changement  des  2  réfultats  antérieurs  de  votre  première,  favoir 

-  au  lieu  de  ^^  et  —  au  lieu  de   — 
9  0        27  9 

Maintenant  je  vous  montrerai  comment  j'y  fuis  parvenu;  et  il  fuffira  de  le  faire  dans 
votre  i'^''  queftion  ^),  puifque  la  2"=  eft  de  même  nature.  Je  fuppofai  donc  que  la  con- 
dition de  A  vaudrait  quand 


")    Consultez  la  Lettre  N°.  1422. 

^)    C'est  la  question  que  l'on  trouve  formulée  au  commencement  de  la  Lettre  N°.  1403. 


CORRESPONDANCE.    1665.  447 

A  wierp  voor  d' le  mael  a 

B h 

A  wierp  voor  de  2e  mael  c 

6 d 

A  wierp  voor  de  3e  mael  e 

B / 

&c. 

Voor  I.  dan  als  d'inieg  niet  hoger  mogt  klimmen  als  tôt  1  ducaeten ,  zo  ftelde 
ik  als  A  wierp  voor  d'ie  mael  dat  A  i  kans  hadde  tôt  o 

I -=-^)i+^ 

dat  is 1 —  h  'Xi  a. 

o  o 

Als  B  wierp  voor  d' le  mael ,  dat  als  dan  A  i  kans  hadde  tôt  o 

I c 

dat  is     -  c  ■Xi  b. 

A  nu  voor  de  ae  mael  moetende  werpen ,  zo  werpt  hij  na  s  ducaten ,  welke 
niet  meerder  vermeerdert  zullen  wèrden;  zulx  dat  A  als  dan  uit  deze  1  fonde  toe- 

A  jetait  pour  la  i"  fois  a 

B b 

A  jetait  pour  la  1^  fois  c 

B d 

A  jetait  pour  le  3°  fois  e 

B / 

&c. 
Pour  I.  Puifque  alors  la  mife  ne  faurait  monter  au-delà  de  2  ducats,  je  pofai,  lorfque 
A  jetait  pour  la  i''"'  fois,  que  A  avait 

I  chance  fur      o 
I -^^)i-|-^ 

c'eft-à-dire i —  b  'X)  a. 

11 

Lorfque  B  jetait  pour  la  1''=  fois,  qu'alors  A  avait 
1  chance  fur  o 


c'eft-à-dire      -  cx>  b. 

2 

A -devant  maintenant    jeter    pour  la    2"  fois,   il  jette   pour  2  ducats,   qui  ne 
feront   plus  augmentés,  de   forte  qu'alors  de  ces  2   il  reviendrait  -  à  A.  Puifque 

8)   C'est  la  notation  pour  le  signe — . 


CORRESPONDANCE.     1665. 


komen  '^  -•  ziinde  dan  c  oo  -  ^  zo  is  ^  co  -•.  en  ^  co  —  7.-  Zo  dac  A  dan  zouwde 
^3  3  3  6 

verliezen  bij  deze  conditie -^  van  een  ducaec,  gelijk  ik  eerft  gefchreven  hadde. 

Ten  zen  confidererende  d'inleg  ongedetermîneert ^  gelijk  ikze  namaels  op 
uEdelheijts  interpretatie  dede,  zo  gebruikte  ik  deze  zelfde  Méthode,  en  vond 
alzo    de    kans    van    A    waart  te  zijn  de  zom  van  deze  oneindige   progreffie 

1-  77  +  —  +  -^  +  -^  &c.  ziinde  tzaamen  co  -; Zulx  dat  Ainde- 
ii        8        32        128        512           -^                                9 

zen  zin  verloor-van  èen  ducaet,  gelijk  ik  00k  voor  d'ie  mael  hadde  gegeven. 

Toen  ik  dit  hadde  gerekent  ging  ik  tôt  overvloet  00k  op  dezelve  manier  bereke- 

I  ^ 

nen  de  kans  van  B  ,  en  bevond,  dat  B  daar  bij  won  na  d  eene  ^,  nad'andere  zin  - 

■>■>■>  6  y 

van  een  ducaat,  accorderende  met  het  voorgaande.  De  reden  nu  waarom  ik  de 
quaeftie  in  't  eerft  in  deze  le  zin  veel  eer  als  in  2e  opnam,  blijkt  hier  nu  klaar  : 
want  dewijl  uEdelheijt  bij  't  voorftellen  van  die  quaeftie  hadde  gevoegt,  dat  ik  te 
lichter  mij  zouwde  verledigen  tôt  het  zoeken  der  folutie ,  dewijl  bleek  datter  niet 
veel  rekenings  aan  vaft  was ,  maar  alleen  de  wegh  moft  gevonden  werden  om  tôt 

alors    c    X)    -')•.  il  vient  Z?  xi  -5  et  «  co  —  --De  forte  que  A  perdrait  fous  cette 
3  3  6 

condition  -  d'un  ducat,  comme  j'avais  écrit  premièrement.   En  1^  lieu,  confidérant 

la  mife  Indéterminée^  comme  je  le  fis  enluite  d'après  votre  interprétation,  j'employai  la 
môme  Méthode,  et  je  trouvai  alors  que  la  chance  de  A  avait  la  valeur  de  cette  progreffion 

infinie h  tt  +  -^ — I — ^  H — —  &c.  foit  enfemble  co  -;-  —    De  forte  que 

2    '     8     '    32    '    128     '    512  9 

A  perdrait  en  ce  fens  -  d'un  ducat,  comme  je  l'avais  donné  auffi  la  i'"  fois. 
Lorfque  j'eus  calculé  ceci ,  je  calculai  encore  par  furcroît ,  de  la  même  ma- 
nière, la  chance  de  B  et  trouvai  que  B  y  gagnait  dans  l'un  fens  -;  et  dans  l'autre 

-  d'un  ducat,  ce  qui  s'accorde  avec  ce  qui  précède.  La  raifon  pourquoi  j'interprétai 

d'abord  la  queftion  dans  ce  i'^''  fens,  plutôt  que  dans  le  2"=,  apparaît  ici  clairement,  car 
puifque,  en  propofant  cette  queftion,  vous  aviez  ajouté  que  je  me  prêterais  d'autant 
plus  aifément  à  en  chercher  laiblution  qu'il  avait  été  reconnue  qu'il  n'y  fallait  pasbeau- 


5')    En  effet  la  chance  de  A  ,  d'obtenir  les  deux  ducats ,  vaut  alors 


CORRESPONDANCE.     1665.  449 

hec  begccrde  ce  gerakcn;  zo  kofl  ik  deze  woorden  niec  toepaflen  tôt  dcze  ae  calcu- 
latic ,  maar  wel  toc  d' le.  En  op  't  onzeker  docht  mij  waft  niet  geraden  toen-maels, 
zijnde  alreeçs  fluijmerigh  en  tijd  om  te  flapen,  deze  calculatie  te  maaken ,  maar 
vcel  eer  neveiis  mijne  folutie  zo  veel  te  kennen  te  geven,  dat  ook  deze, 
gelijk  de  voorgaande  twee,  van  dubbelzinnigheijt  niet  vrij  was,  en  voorts 
uEdelheijt  eijge  nader  determinacie  daar  op  te  verwachten.  Maar  wat  magh 
nu  de  reden  zijn ,  denkt  uEdelheijt  al ,  van  deze  verandering  ?  Van  de  rcijs 
chuis  koomende'°),  oordeelden  ik  dattet  beft  zouw  zijn,  eer  ik  dezen  bricf  af- 
zond,  noch  eeril  eens  te  onderzoeken  of  ik  niet  vinden  koft  waar  uEdel- 
heijt zijn  facit  van  ~  ,  dat  hij  nu  op  nieuws  weder  hadde  geaffirmeert")  hct  redite 

te  zijn,  van  daan  had.  En  ik  beken  dat  dit  zoeken  mij  wel  3  mael  zoveel  tijts 
heeft  gekoft  als  al  de  rert.  Jk  dacht  niec  meer  op  dubbelzinnigheijt  inde  woorden 
zoze  daar  laagen,  dewijl  uEdelheijt  nu  alreets  met  reflexie  aile  dubbelzinnigheijt 
had  zoeken  wegh  te  neemen,  en  dat  ik  'er  ook  geen  andere  in  had  gemerkt.  Jk 
dagt  niet  meer  op  een  faut  in  mijn  calculatie,  dewijl  ik  niec  koft  gelooven  dat  ik 
'er  een  begaan  had,  na  dat  ik  de  kans  van  A  hadde  bcrekent,  en  daar  na  die  van  B, 
en  na  beijde  dezelfde  uitkompll:  hadde  bevonden ,  en  dat  door  vrij  verlcheijde 
getallen,  dewijl  de  wederzijcfche  oneindige  progreflien  ganfch  verfcheijde  waren. 
Aan  mijn  raifonnemenc  en  koil  ik  ook  niet  twijfelen,  dewijl  'c  ileundc  op  een 
ganfch  eenvoudig  Theorema,  zijnde  geloof  ik,  hec  le  in  uw  Tradtaat.  En  hec 


coup  de  calcul,  mais  que  feulement  la  voie  était  à  trouver  pour  atteindre  au  but,  — je  ne 
pouvais  pas  appliquer  ces  mots  à  cette  2"  calculatiou,  mais  bien  à  la  i''=.  Et  comme 
j'étais  déjà  ibmnolcnt  et  qu'il  écaic  temps  de  dormir,  il  ne  me  femblapasà  propos  de 
faire  ce  calcul  à  l'incertain,  mais  plutôt  de  vous  faire  connaître,  avec  ma  folution,  que 
cette  quellion,  de  même  que  les  deux  précédentes,  n'était  pas  exempte  d'équivoque,  et 
enfuite  d'attendre  là  delïus  votre  propre  détermination  ultérieure.  Mais  quelle  peut  bien 
être,  penfez-vous  déjà,  la  raifon  de  ce  changement?  Revenu  du  voyage  au  logis'"), 
je  jugeai  que  le  mieux  lerait,  avant  de  vous  envoyer  cette  lettre,  d'examiner  encore  une 

fois  (i  je  ne  faurais  trouver  d'où  vous  aviez  votre  facit  de  — 1  que    de    nouveau   vous 

27 

aviez  affirmé  ")  être  le  vrai.  Et  j'avoue  que  cette  recherche  m'a  bien  coûté  3  fois  autant 
de  temps  que  tout  le  rcfte.  Je  ne  peniais  plus  à  un  double  fens  dans  les  mots,  tels 
qu'ils  étaient, puiique  maintenant  vous  aviez  déjà  cherché  avec  reflexion  à  enlever  toute 
équivoque,  et  qu'aulTi  je  n'y  en  avais  pas  aperçu  d'autre.  Je  ne  penfais  plus  à  une  fiute 
dans  mon  calcul,  puifque  je  ne  pouvais  croire  en  avoir  commis,  après  que  j'eus  calculé 
la  chance  de  A,  et  enfuite  celle  de  B,  et  que  fuivant  ces  deux  calculs  j'eus  trouvé  le 
même  réfultat,  et  cela  par  des  nombres  affez  différents,  puifque  les  progreffions  infinies 
étaient  tout  à  fait  différentes  de  part  et  d'autre.  Je  ne  pouvais  non  plus  douter  de  mon 
raifonnement,  puifqu'il  s'appuyait  fur  un  Théorème  tout  fimple,  lequel  était,  à  ce 


")  Consultez  la  Lettre  N°.  1422.  ")  Consultez  la  Lettre  N°.  1404. 

Œuvres.  T.  V.  57 


45° 


CORRESPONDANCE.     l66<. 


een  en  't  andcr  wicrc  nocli  te  meer  bevedigt  door  die  andere  gecommuniceerde 
Méthode'^)  vvaar  door,  alleen  afgetrokkcn  zijnde  'tgeen  datcliik  uEdelheijr  zal  blij- 
ken,  ook  ailes  haddc  berekenc,  en  ecnzclvigh  bevonden.  Ik  rtcldc  ook  genoeg- 
zaam  vaft  dat  uEdelhcijt  wel  hadde  gecalculeert,  gemerkt  hij  nu  voor  de  2e  reijs 
zijn  facic  zeide  goet  te  zijn.  ]k  docht  dan  om  ons  overeen  te  brengen ,  en  den 
Text  te  verftaan  zo  zeer  niet  uit  de  woorden  derzelve  als  uit  de  bij-koomende  om- 
rtandigheden.  En  'c  was  mij  zeer  probabel  dat  uEdelheijt  deze  le  Méthode,  of 
weijnig  daarmede  verfchillende,  gebruikte,  dewijl  hij  die  manier  genoegzaam 
gebruikt  hadde  in  zommige  van  zijnc  quaeftien  in  zijn  Traftaat  verhandelt.  Mijn 
gedachten  vielen  dan  op  d'ie  werp  van  A ,  en  ibcht  het  in  dezelve.  naa't  dan  over 
deze  en  gecne  bocg  gewrent  te  hebben ,  docht  ik  eindelijk  dat  A ,  kruis  w^crpende, 
en  't  fpel  daar  door  uit-maakende ,  zoveel  daar  bij  komt  te  w^inncn  als  hij  door  de 
conditie  van  't  fpel  verlieft.  Nu  in  deze  gedachte,  waariu  nien  zeer  licht  kan  val- 
len  "),  is  een  notoire  dubbelzinnigheijt  int  woord  winnen  want  men  kan  het  zelvc 
zo  nemen  als  of,  A  kruis  werpende,  B  niets  aan  A  zouw  hoeven  te  geven;  in 

welken  zin  ik  alreets  het  facit  van  >  en  -  had  gevonden ,  en  uEdelheijt  overge- 

fchreven ,  ofte  in  dien  zin ,  dat  A  kruis  werpende  van  B  zoveel  als  hij  bij  de  con- 
ditien  van  't  fpel  verlieft,  zouw^  winnen,  dat  is ,  ontfangen.  en  gong  derhalven 
toen  onderzoeken  of  ik  zijn  Edelheijts  facit  in  dien  zin  zoude  krijgen.  't  welk 

que  je  crois,  le  1'='^'  de  votre  Traité.  Et  l'im  et  l'autre  était  confirmé  encore  plus 
par  cette  autre  Méthode'*),  que  je  vous  ai  communiquée  et  par  laquelle,  étant  feule- 
ment ibuftrait  ce  que  vous  verrez  plus  loin,  j'avais  tout  calculé  et  trouvé  conforme. 
Je  tenais  aulli  pour  allez  fur  que  vous  aviez  bien  calculé,  attendu  que  maintenant  vous 
difiez  pour  In,  1"  fois  que  votre  facit  était  bon.  Je  penfai  donc  à  nous  mettre  d'accord, 
et  à  comprendre  le  Texte  non  tant  d'après  les  mots,  mais  d'après  les  circonftances  acccf- 
foires;  et  il  me  fembla  très  probable  que  vous  employiez  cette  i'"'  Méthode,  ou  une 
qui  en  était  peu  dilFérente,  puifque  vous  en  aviez  allez  fait  ufage  dans  quelques-unes  des 
queftions  difcutées  dans  votre  Traité.  Alors  mes  penfées  tombèrent  fur  le  i"'  coup 
de  A,  et  je  cherchai  l'explication  dans  celui-là.  Après  avoir  ellayé  tantôt  ceci,  tantôt 
cela,  je  penfai  enfin  que  A,  en  jetant  croix,  et  ainfi  finiflant  le  jeu,  viendrait  à  gagner 
autant  de  cette  manière  qu'il  perd  par  la  condition  du  jeu.  Or,  dans  cette  penfée  oîi 
l'on  peut  tomber  aifénient  "'),  il  y  a  un  double  fens  évident  dans  le  mot  gagner;  car 
on  peut  le  prendre  de  telle  façon  que,  A  jetant  croix,  B  n'aurait  rien  à  donner  à  A, 

I  2 

dans  lequel  fens  j'avais  déjà  trouvé  le  facit  de  -^  et  de  -,  et  vous  Tavais  copié;  ou 

bien  dans  ce  fens  que  A,  en  jetant  croix,  gagnerait,  c'ell-à-dire  recevrait,  autant  de  B, 
qu'il  perdrait  par  la  condition  du  jeu.   En  conféquence,  j'examinai  alors  fi  j'obtien- 


^=)  C'est  la  méthode  mentionnée  dans  la  Lettre  N°.  1431,  à  la  page  411,  et  employée  à  la 
page  4"  5- 


CORRESPONDANCE.     1665.  45  I 


bekomende  '^^  ,  twijfeldc  ik  niet  langer  of  zijn  Edelheijt  had  die  quaeftie  ook  zo 
opgenoomen ,  want ,  deze  woorden  dan  ;  ■«'<?/  verfîaande  âat  Â  hij  de  eerfle  kruis 
go  if  zoveel  zal  v'tnnen  ah  hij  hij  de  conditien  van  V  fpel  verUefl;  bij  de  quaeftie  zo 
als  ze  bij  uEdelheijc  opgegeven  is ,  gedaan  zijnde ,  zo  kanze  beijde  deze  zinnen 
makkelijk  lijden.  En  fchoon  ik  ir.  uEdelhcijcs  twede  quaeftie  van  gelijke  natuur 

dezelve  uitkompft  van  ^^^  mec  uEdclheijt  niet  kreeg ,  zoo  fcheen't  mij  proba- 

343 
bel  dat  uEdellieijt  zicli  daar  in  verzin:  moil:  Iiebben  als  zijnde  moeijelijker  om  te 
rekenen,  en  Iiebbende  nu  maer  voor  d'ie  maal  derzelver  uitkorapil  gefteit,  daar 

hij  die  van  d'ie  namentlijk  —  nu  al  2  maal  hadde  gegeven. 

Hier  bij  confidereerde  ik  voorts  d'andere  omftandigheden  die  ik  dezen  aan- 
gaande  vond,  als  uEdelheijt's  gegeven  folutie  op  mijn  voorgeftelde  quaeftie  van 
Gelijk-fpel.,  vi^aar  uit  mijn  doclit  dat  ik  ook  iets  zoude  konnen  befluijten,als  zijnde 
daar  aan  zeer  verknocht,  en  liebbende  de  kanfen  om  te  trekken  of  bij  te  zetten  niet 
gelijk  maar  ongelijk,  ten  welken  opfigt  zij  overeenquam  met  uEdelheijts  tweede 
die  alleen  vande  eerfte  in  deze  ongelijkheijt  verfchilde.  Daar  bij  confidereerde  ik 


drais  votre  facit  dans  ce  fens.  Et  l'ayant  trouvé '2),  je  ne  doutai  plus  que  vous  auffi 
n'euffiez  compris  ainfi  cette  queftion;  car  ces  mots:  bien  entendu  que  A  en  jetant  croix 
du  premier  coup  gagnera  autant  qail  perd  par  les  conditions  du  'jeu  étant  ajoutés  à  la 
queftion  telle  que  vous  l'avez  pofée,  elle  peut  aifément  foulFrir  ces  deux  explications. 
Et  quoique  dans  votre  deuxième  queftion,  de  même  nature,  je  n'obtins  pas  le  même 

rélultat  que   vous,  de  ~- — 5  pourtant  il  me  lembla  probable  que  vous  deviez  vous 

343 
y  être  trompé,  vu  qu'elle  eft  plus  difficile  à  calculer  et  que  vous  n'en  aviez  donné  le 
réfultat  que  pour  la  i'*^  fois,  tandis  que  vous  aviez  maintenant  donné  déjà  2  fois  celui  de 

la  I™,  favoir  — • 
27 
Avec  cela  je  conlidérai  encore  les  autres  circonftances  que  je  trouvai  à  cet  égard, 
telles  que  la  (blution  que  vous  avez  donnée  de  ma  queftion  de  jeu  égal,  d'oii  il  me  fem- 
bla  que  je  pouiTais  conclure  auffi  quelque  chofe,  comme  y  étant  fort  liée,  et  ayant 
les  chances  de  tirer  ou  d'ajouter  non  pas  égales  mais  inégales ,  en  quoi  elle  reftem- 
blait  à  votre  deuxième,  qui  ne  différait  de  la  première  que  par  cette  inégalité.  De 


S)  En  effet,  en  posant  —  z  pour  l'espérance  mathématique  de  A  au  commencement  du  jeu  dans 
la  supposition  que  A  jetant  croix  ne  reçoit  rien ,  et  —  x  pour  cette  espérance  dans  Tinterpré- 

tation,  d'ailleurs  assez  singulière,  de  liudde,  on  obtient  l'équation  —  2-j x^  —  x,  d'où  il 

résultex  =  — 3. 


452  CORRESPONDANCE.    1665. 


ook  dat  zijn  Edelhcijt  de  folutie  vande  mijne  affirmecrde  fwaarder  te  wezen  als  van 

zijne  cerfte.  en  meerder  omftandigheden  en  vond  ik  niet  in  geenige  van  uwe  brie- 

ven  waar  uit  ik  icts  fcheen  te  konnen  befluijten  tôt  het  uitvinden  van  de  zin  der 

Text.  En  wat  belangt  de  fwaarderheijt  van  deze  folutie,  die  bleek  klaar,  zo  men 

cerll  rekende  ailes  gelijk  of 't  geen  gelijk-fpel  was,  en  daar  na  de  x  ftelde  oo  o.  En 

dit  had  ik  ook  gedaan  om  proef  te  nemen  van  mijn  eerfte  générale  calculatie  op 

Gelijlx-fpcl,  gemerkt  ik  toen  de  générale  calculatie  op  uEdelheijts  quaeflie  al 

i  +  V         c  rv 
met 


hadde    gemaakt,    en  daar    voor  bekomen  — 


I  -i- V 

add 


j  j  bcrmcnhd  +  ac  +  bc 

zijnde  y  co  -, t-,  ofte  gereduceert 


c  +  dmei  a  -\-b  ^  ca  +  cb  +  ad  quadratè 

alwaar  blijkt  (gelijk  ook  in  mijn  2e  générale  calculatie  '^^ ,  die  ten  dezen  opzichte 
geen  veranderinge  heeft)    zo   men  x  concipieert  do  o,    datmen  zal  krijgen 

bd  -\-  ac  +  bc  a:)  —  ofte  add  —  bcd  —  ace  —  bec  co  o ,  twelk  gedivideert  door 

d  -\-  e  zo  o^  geeft  ad  —  ae  —  bc  zo  o ,  ofte  ad  zo  ac  +  bc ^  gelijk  ik  uEdelheijt 
voor  het  générale  facit  op  diergelijke  quacftics  van  gelijk-fpel  als  de  mijne  was, 


plus,  je  coniidérai  auffi  que  vous  affirmiez  que  la  folution  de  la  mienne  était  plus  difficile 
que  celle  de  votre  première;  et  dans  aucune  de  vos  lettres  je  ne  trouvai  d'autres  cir- 
conftances  dont  il  me  parût  polTible  de  conclure  quelque  chofe  pour  découvrir  le 
fens  du  texte.  Et  quant  à  la  plus  grande  difficulté  de  cette  folution,  elle  était  évi- 
dente lorfque  d'abord  tout  était  calculé,  comme  s'il  ne  s'agiilait  point  de  jeu  égal, 
et  qu'enfuite  on  pofait  x  zo  o.  Et  c'eft  auffi  ce  que  j'avais  fait  pour  contrôler  ma 
première  calculation  générale  de  jeu  égal,  attendu  qu'alors  j'avais  déjà  fait  la  calcu- 

i  -\-v       _crv 


— —  par 


d 


lation  générale  de  votre  quellion,  pour  laquelle  j'obtins 00  x,  où 

,  ,  icrparf  bd4-ac-{-bc ) 

bd  -  -  4     n.-  r       y  1  1  ^    y 

V  zo  V — ; — jr ; — r'r<->  OU  bicu  après  réduction   ^^ ; — -^-1 ?^ i — rXix. 

(c  +«)  par  Qa-j-b}  Qca  -j-cb-{-  ad)  quadratè 

d'où  il  appert  (comme  auffi  de  ma  a'' calculation  générale  '•*),  qui  n'a  pas  de  change- 
ment à  cet  égard)  que,  en  concevant  x  zo  o^  l'on  trouvera  bd  -\-  ac  ~\-  hc  zo  —^t  ou 
add —  bcd —  ace  —  bec  zo  o,  ce  qui,  après  divifionpar  d-^-ezoo^  donne  ad —  ae — bc  zo  o 


''*)  Voir  la  Lettre  N°.  1431,  à  la  page  415. 


CORRESPONDANCE.     1665.  45^ 


ook  hebbe  overgefchreven  ^^j.  Voorts  belangende  zijn  Edelheijts  folutie  op  dezc 
mijne  quacftie,  fchoon  dezelve  met  de  mijne  verfcheelde,  zo  docht  mij  evenwel,  dat 
ik  waarfchijnelijk  genoeg  deflelfs  oorzaak  zag,  dewijl  hij  de  proportie  van  c  tôt  d 
hadde  geftelt  als  gelijk  tôt  gelijk  '*),  twelk  zo  zoiiw  geweefl:  hebben  indien  de  bo- 
venftaande  aequatie  door  d  —  c  co  o  hadde  gedivideert  geweefl:,  maar  gedivideert 
zijnde  door  d  +  c  co  o,  zo  oordeelde  ik  dat  uEdelheijt  een  +  voor  een  —  had 
aangczien.  dat  ook  alzo  vremd  en  toeval  is  als  de  overeenkcmlT:  van  onze  facitten 

van  —  -  inzondcrheijt  zo  men  confidereerc  dat  uEdelheijt  daar  na  dit  gcgeven 

facit  heeft  gecorrigeert ,  en  daar  bij  gevoegt  dat  zijn  facit  ook  was  ontftaen  iiit 
het  eene  teken  voor  het  andere  geftelt  te  hebben  ''').  Hier  bij  quam  ook  noch  dat 
ik  confidereerde  dat  te  lichter  een  mis-rekening  lioft  ingefloopen  zijn,  om  dat  zijn 
Edelheijt  in  dezen  zelfden  brief  fchreef ,  dat  de  niutigheijt  van  deze  of  diergelijke 
quaeftien  zodanig  niet  en  was ,  datmen  daar  veel  tijts  in  zouwde  befteden  ;  en 
om  dat  ik  ook  van  dit  zelfde  gevoelen  was,  en  ook  nu  in  mijn  oordeel  al  veel  te 
veel  tijts  hier  in  hadde  befteet,  zo  met  rekenen  als  fchrijven  vande  brieven;  in- 
Ibnderheijt  de  droevige  tijdingen  op  de  Nederlaage  van  onze  Vloot  daar  bijkoo- 
mende ,  die  mijn  gedachten  zo  vervulden  dat  ik  ze  op  diergelijke  Ipeculatien  niet 
langer  koft,  noch  ook  wilde  bezig  houwden;  deeden  mij  voort  mijn  eerlle  getallen 


ou  ad  zo  ac  -\-  bc,  comme  je  vous  l'ai  écrit  aufTi  '5)  pour  le  facit  général  de  iemblables 
queftions  de  jeu  égal,  telles  qu'était  la  mienne.  Enfuite,  en  ce  qui  regarde  votre  folution  de 
cette  mienne  queftion,  quoiqu'elle  différât  de  la  mienne,  il  me  fembla  pourtant  que  j'en 
voyais aiîez  probablement  lacauié,vuque  vous  y  aviez  mis  la  proportion  de ciW comme 
d'égal  à  égal  '*),  ce  qui  aurait  été  ainlî,  il  l'équation  précédente  avait  été  divifée  par 
d  —  c  zo  o;  mais  étant  divilee  par  d  -\-  c  zo  o,  ]q.  jugeai  que  vous  aviez  pris  un  + 
pour  un  — ,  ce  qui  efi:  encore  un  accident  auflî  étrange  que  la  coïncidence  de  nos  réful- 

tats  de  —  ■>  particulièrement  lorlqu'on  coniidère  que  plus  tard  vous  avez  corrigé  ce  facit 

donné,  en  notant  que  votre  facit  avait  auffi  été  produit  par  l'emploi  d'un  figne  pour 
l'autre  '"').  A  cela  s'ajoutait  encore,  que  je  confidérai  qu'une  faute  de  calcul  pouvait 
s'y  être  gliflee  d'autant  plus  facilement  que  vous  écriviez,  dans  la  même  lettre,  que 
^  l'utilité  de  cette  quefiiioii  ou  de  queftions  lemblable  n'était  pas  allez  grande  pour  y  em- 
ployer beaucoup  de  temps;  et  que  moi  j'étais  de  la  même  opinion, et  quemaintenant  aufii 
j'eftimais  y  avoir  déjà  employé  beaucoup  trop -de  temps,  tant  à  calculer  qu'à  écrire 
les  lettres;  lurtout  que  vinrent  s'y  mêler  les  triftes  nouvelles  de  la  défaite  de 
notre  Flotte,  qui  remplillaient  tellement  mes  penfées,  que  je  ne  pouvais,  ni  ne 
voulais,  les  occuper  plus  longtemps  à  de  Iemblables  fpéculations;  tout  cela  me  fit 


'5)  Consultez  la  Lettre  N°.  1423.  'fî)  Consultez  la  Lettre  N°.  1404. 

'")  Voir  la  Lettre  N°.  1427. 


^54  CORRESPONDANCE.     1665. 


veranderen  na  de  gezeijde  pofitie,  zonder  daar  over  verder  te  denkcn  ,  ds  zijndc 
nu  00k  mijns  oordeels  genoegzaam  moralitcr  vcrzekert  van  uEdelheijts  meijning, 
die  door  deze  verhaaldc  omftandighedcn  niet  weijnig  beveftigt  wicrc,  zulx  ook, 
dat  ik  naderhand,  toc  d'ontfang  van  uvv^e  laatrten  toc,  daar  aan  niet  eens  weer 
gecwijfek  heb.  Ik  gecf  dan  ook  in  dezen  brief  ^^)  de  foliuic  op  mijn  voorgelteldc 
quaeftie  van  Gelijk-fpel,  ftellende  niet  gelijk  uEdelheijt  de  begeerde  ratio  als  ge- 
lijk  tôt  gelijk,  maar  als  3  tôt  2  ,  jnfgelijx  voor  hct  facit,  op  uEdelheijt's  quaeftie 

van  Gelijk-fpel,  ftellende  -  van  cen  ducaet  voor  icders  inleg.  daarenboven  om  te 

3 
korter  te  geraken  tôt  een  uit-eijnde  vande  zaak,  voegdc  ik  hicrbij  "-'^  mijn  generaal 
facit  op  aile  diergelijke  quaeftien  van  Gelijk-fpel  als  de  mijne  was,  ftellende  daar 
voor  ac  +  bc  zo  ad.  Evenwel  ailes  met  die  omzichtigheijt  dat  ik  noijt  tôt  nocb 
toe  uEdelheijt  van  mis-rekening  heb  befchuldigt,  maar  alleen  mijn  uitkompften 
eenvoudighlijk  geftelt,  daar  nevenfvoegende  evenwel  dat  ik  niet  geloofde  dat  ik 
mij  in  deze  calculatie  zouw  hebben  verzint,  gemerkt  ik  ailes  door  2  verfcheijde 
wegen  gerekent  had,  en  wel  exprès,  dat  mij  die  quaeftien  van  die  nuttigheijt  niet 
en  fcheenen  (gelijk  uEdelheijt  voor  mij  van  hem  zelfs  ook  hadde  gezcijt)  datmen 
daar  veel  tijts  in  zouwde  befteden ,  en  dat  ik  derhalven  zijn  Edelheijt  niet  abfolut 
w'ûàe  verzekeren  van  in  ailes  wel  te  hebben  gerekent.  En  of  ik  hier  gcen  tijts  ge- 


changcr  incontinent,  iims  plus  y  réfléchir,  mes  premiers  nombres faivant  la  fuppofi- 
tion  fufdite,  me  jugeant  moraliter  fufiilamment  afluré  de  votre  opinion,  ce  qui  ne 
fut  pas  peu  confirmé  par  ces  circonftances  mentionnées;  de  forte  qu'enfuitc  jufqu'à  la 
réception  de  votre  dernière  je  n'en  ai  pas  douté  une  feule  fois.  Aufli  dans  cette  let- 
tre'^),  je  donne  la  folution  de  ma  queftion  propofée  de  jeu  égal,  ne  trouvant 
pas  comme  vous  pour  la  ratio  défirée,  celle  d'égal  à  égal,  mais  celle  de  3  à  2,  et  de 

même  trouvant,  pour  le  facit  de  votre  queftion  de  jeu  égal,  ^  d'un  ducat  pour  la  mife 

de  chacun.  Outre  cela,  afin  d'en  venir  plus  tût  à  une  ifiuc  de  l'aftaire,  j'ajoutai  '^) 
mon  facit  général  pour  toutes  lesqueftionsfemblables  de  jeu  égal,  comme  était  la  mienne, 
en  pofant  à  cet  effeft  ac  -{-  bc  zo  ad.  Pourtant ,  tout  cela  avec  cette  circonfpeélion,  que 
jamais  jufqu'à  préfent  je  ne  vous  ai  accufé  d'erreur  de  calcul,  mais  que  j'ai  feulement 
donné  mes  réfultats,  y  ajoutant  toutefois  que  je  ne  croyais  pas  m'étre  trompé  dans 
cette  calculation,  attendu  que  j'avais  calculé  le  tout  par  2  voies  diflïrentes,  et  expref- 
fément,  que  ces  queftions  ne  me  femblaient  pas  être  d'affez  grande  utilité  (comme  vous 
aufil  de  vous-même  l'aviez  dit  avant  moi)  pour  y  employer  beaucoup  de  temps,  et 
que  par  conféquent  je  ne  voulais  pas  vous  aifurer  abiblument  d'avoir  bien  calculé  en 
tout.  Et  je  veux  volontiers  laitier  à  vous  de  juger  fi  je  n'y  ai  pas  employé  ufiéz  de 


'8)  11  s'agit  de  h  Lettre  N".  1422.  "0  Consultez  la  Lettre  N°.  142,- 


CORRESPONDANCE.     1665.  455 


noeg  in  befteet,  en  waarfchijnlijkheijts  genoeg  gehat  heb  om  ce  gelooven  van 
wel  gerekent,  en  de  quaeftie  in  uEdelheijts  meiining  gevat  te  hebben,  wil  ik 
gaarn  laacen  aan  uEdelheijts  oordeel. 

'T  Antwoort"°)  nu  op  dezen  mijnen  brief  behelll  maar  ten  principalcn ,  dat  zijn 
Edelheijt  zijn  voorgaandc  calculatien  haddc  overzien ,  en  geen  faut  bevonden  in 

zijn  gegcven  facit  ^^— ^  ;  niaar  dat  hij  bevonden  had  zijne  en  mijne  gegeve  folutie 

343 
op  mijne  quaeftie  van  gelijk-fpel,  beijde  gemifl:  waaren,  vindende  nu  na  zijne 

verbeterde  rekening  c  zo  jd -^ -^v--" '^'j  dd:,  dat  zijn  faut  ontftaan  was  uit  een 

+  voor   een  —    geftelc  te   hebben;  dat  hij  kreeg  voor  den  generalen  regel 

,           aadc          add    .       ,               j       ••                ad    ,    ,      ,  .. 
ce  zio  —  de  -\ ; TT  H ï—  ■>  in  plaats  van  de  miine  c  zo r  -,  dat  hn  voor 

ah  +  bb         b  ^  ■'  a  +  b  -^ 

vart  hiel  dat  wij  verfcheijde  wegen  volghde ,  zo  om  dit  groot  vcrfchil ,  als  ook  om- 
dat  ik  gefchreven  hadde,  dat  defe  mijne  quaeiHe  lichter  viel  t'ontbindcn  volgens 
mijn  méthode  als  zijn  Edelheijts  cerlle  van  kruis  of  munt;  en  voegt'cr  voorts  een 
exempel  bij  waar  in  d'ongoetheijt  van  mijnen  Regel  oogenfchijnelijk  fou  blijken; 
doch  dat  hij  op  zijne  quaeilie  van  Gelijk-fpel  eenzelfde  uitkompll:  met  mij  hadde 
bevonden. 


temps,  et  eu  allez  de  probabilité  pour  croire  avoir  bien  calculé  et  avoir  interprété  la 
quedion  félon  votre  idée. 

Or,  la  réponfe  -°)  à  cette  lettre  de  moi  contient  feulement,  en  fomme,  que  vous  aviez 
revifé  vos  calculations  précédentes  et  que  vous  n'aviez  pas  trouvé  de  faute  dans  votre 

fiicit  donné  - — ;  mais  que  vous  aviez  reconnu  que  les  deux  folutions  données,  de  ma 

343 
queftion  de  jeu  égal,  la  vôtre  et  la  mienne,  étaient  toutes  les  deux  erronées,  et  que 

maintenant  vous  trouviez  fuivant  votre  calcul  corrigé  c  y:)  y  d  -\--  i^-'^j  dd;  que  votre 

faute  était  provenue  d'avoir  mis  un  -j-  pour  un  — ;  que  vous  obteniez  pour  la  règle  générale 

,     ,       ûûdc       ,    add  ,.       ,    ,        .  ad 

ce  05  —  de  -\ = — --TT  '1 r-'  au  heu  de  la  mienne  c  oo  — -; — ri  que  vous  teniez  pour 

ab  -\-bb  b  a  -\-  b 

lïir  que  nous  fuivions  des  voies  différentes,  tant  à  caufe  de  cette  grande  diverfité, 
qu'auili  parce  que  j'avais  écrit  que  cette  mienne  queftion  était  plus  fiicile  à  réfoudre  fui- 
vant ma  méthode  que  votre  première  de  croix  ou  pile:  et  enfuite  vous  ajoutiez  un 
exemple,  dans  lequel  la  faufleté  de  ma  règle  paraîtrait  évidemment;  mais  que  vous  aviez 
trouvé  le  même  réfultat  que  moi  dans  votre  queftion  de  jeu  égal. 


°°)  Consultez  la  Lettre  N°.  1427. 


456  CORRESPONDANCE,    1665. 


Hier  zag  ik  dan  uit  dat  wij  in  de  folutie  van  uwe  le  en  laatlle  quaeftie  accor- 

dcerden,  en  daar  bij,  dat  de  faut  van  uwe  cerrte  gegeven  facit  op  mijne  quaeftie 

was  ontftaan  uit  hen  eene  teken  voor 't  andcr  te  hebben  aangenoomen,  gelijk  ik 

00k  geoordeclt  haddc:  Maar  ik  zag  alzo  weijnig  als  te  vooren  waarom  wij  niet  in 

ailes  voorts  accordeerde.  Jk  was  dan  cp  't  land  gegaan  om  mijn  vermaak  in  vcel 

nutter  fpeculatien  te  zoeken,  (gelijk  ik  in  mijn  antwoord  ook  gefchreven  hebbc) 

en  oordeelde  dat  het  toen  niet  de  pijne  waart  was  om  wederoni  op  nieuws  na  onze 

overeenkompft  te  giffen,  maar  dat  het  genoeg  zouw  zijn,  om  tôt  een  uit-einde  van- 

de  zaak  te  koomen,  die  mij  in  deze  conjunfture  van  tijden  van  zo  weijnig  confidc- 

ratie  fcheen  dat  mij  docht  noch  eêr  te  veel  als  te  weijnich  moeite  te  neemen,  zo  ik 

alleen  bij  retorfie  toonde,  dat  uEdelheijts  exempel  d'ongoetheijt  van  mijn  regel 

207 
niet  bewees,  maar  intea;endeeh  Ten  anderen  dat  de  gegeve  folutien  van  ^^-^  -,  en 

—^1  infaeliix  na  de  zin  vande  woorden  der  Text,  niet  goet  waaren;  maar  ein- 
131         °    -^  ^ 

delijk  en  ten  principalen ,  dat  ik  daar  ook  bijvoegde  een  van  mijn  méthode  die  ik 

gebruikt  hadde,  en  waar  uit  dit  ailes  't  lichtft  mijns  oordeels  blijken  koft:  want 

dit  docht  mij  was  d'alderkortfte  wegh,  en  zouw  ons  nootzaaklijk  ten  einde  vande 

zaak  moeten  helpen.  dit  was  dan  d'inhout  van  mijn  antwoord  "'). 


Parla,  je  vis  donc  que  nous  nous  accordions  quant  à  la  folution  de  votre  1'''=  et  de 
votre  dernière  queftion;  et  avec  cela  que  la  faute  de  votre  facit  d'abord  donné  pour 
ma  queftion,  était  provenue  d'avoir  pris  im  figne  pour  l'autre,  ainfi  que  je  l'avais 
penfé.  Mais  j'y  vis  auffi  peu  que  ci-devant  pourquoi  nous  n'étions  pas  d'accord  i\ir 
tous  les  autres  points.  J'étais  donc  allé  à  la  campagne  pour  chercher  mon  divcrtiflemcnt 
dans  des  fpéculations  beaucoup  plus  utiles  (comme  je  l'ai  écrit  auffi  dans  ma  réponfe)  et 
je  jugeai  qu'alors  il  ne  valait  point  la  peine  de  conjeélurer  de  nouveau  fur  notre  con- 
cordance; mais,  pour  arriver  à  une  fin  de  l'affaire,  qui  dans  cette  conjonfture  des  temps 
me  femblait  de  fi  peu  de  confidération  que  je  croyais  prendre  encore  plutôt  trop  que 
trop  peu  de  peine,  je  penfai  qu'il  fuffirait  de  montrer,  par  rétorfion,  que  votre  exem- 
ple ne  prouvait  pas  la  faufleté  de  ma  règle,  mais  bien  au  contraire;  d'un  autre  côté,  que 

lesiblutions  données,  de  ^ — -  et  — ~n  n'étaient  pas  non  plus  bonnes  fuivant  le  fens  des 

343      131  ■ 

mots  du  Texte;  puis  enfin,  et  principalement,  d'ajouter  une  de  mes  méthodes  que 
j'avais  employée  et  par  laquelle,  fuivant  mon  opinion,  tout  cela  pouvait  apparaître  le 
plus  facilement.  Car  ceci,  à  ce  que  je  croyais,  était  le  plus  court  chemin,  et  devrait  nécef- 
fairement  nous  mener  à  la  fin  de  l'affaire.  Tel  était  donc  le  contenu  de  ma  réponfe  °'). 


^')  Consultez  la  Lettre  N°.  1431. 


CORRESPONDANCE.     1665.  457 


Maar  in  uEdelheijts  --)  wederom  op  deze ,  zie  ik ,  dat  uEdelheijt  iets  in  zijne 
quaeftien  liad  vergeecen,  en  fchoon  'c  omtrent  d'ie  werp  is  voor  zoveel  A  kruis 
kan  werpen  daar  ik 't  ook  gezoght  hadde,  zo  ifl:  nochtans  iecs  anders  alsikop  foveel 
waarfchijnelijkheden  hadde  gepraefumeert;  want  uEdelheijt  zeijt,  dat  hij  door  iii- 
advertentie  nagelaten  hadde  in't  einde  vande  quaeftie  daar  bij  te  voegen ,  dat  hij 
verftond,  dat  het  fpel  nlet  en  eindighde  zonder  dat  van  d^een  ofd' ander  zijde  iets  was 
ingezet.  daar  de  woorden  van  de  Text,  die  alleen  op  't  eindigen  van  't  fpel  konnen 
gepraefupponeert  werden  te  zien,  alleen  deze  zijn:  die  kruis werptzal ailes (Jrijken 
dat  ingezet  is;  en  bij  gevolg,  zo'er  niets  inftaat,  zal  der  ook  niets  geftreken  konnen 
werden,  maar  echter  daar  mede  (^zo  men  fupponeert  aan  de  quaeftie  niets  te  ont- 
breken ,  gelijk  ik  moft  fupponeren)  't  fpel  uit  moeten  zijn.  En  in  dezen  zin  had 

ik  eerft  gegeven  tôt  facit  -^i  daar  na  volgens  een  nader  determinatie  op  't  inzet- 

o 

ten,-  van  een  ducaet  voor  't  verlies  van  A  op  zijn  Edelheijts  eerfte  quaeftie  v 

twelk  uEdelheijt  toenmaels  rejicieerde  als  zijnde  niet  'trechte,  gelijk  ook  na- 
maels  mijne  gegeve  folutien  op  mijne  voorgeftelde  quaeftie  zo  int  particulier  als 
generael  aangemerkt,  en  nu  evenwel  ook  heefc  bevonden ,  volgens  dezen  eigent- 
lijken  zin  der  Text,  de  redite  facitten  te  zijn.  Maar  een  wonderlijk  toeval  moet 
ik  hier  wederom  aanteijkenen ,  dewijl  ik  alleen  de  moeite  neem  van  dezen  groo- 


Maisdans  votre  réponfe"")  à  celle-ci,  je  vois  que  vous  aviez  oublié  quelque  choie  dans 
vos  queftions,  et  quoique  ce  (bit  par  rapport  au  i"'  coup  de  A,,où  moi  auflî  j'avais  cher- 
ché l'explication,  pourtant  c'eft  autre  chofe  que  ce  que  j'avais  préllimé  ilir  tant  de 
probabilités;  car  vous  dites  avoir  oublié  par  inadvertance  d'ajouter  à  la  fin  de  laquef- 
tion,  que  vous  entendiez:  que  le  jeu  ne  fimjfmt  pas  fam  que  d''une  part  ou  d'' autre  on 
neût  mis  quelque  chofe^  tandis  que  les  mots  du  Texte,  qui  ieuls  pouvaient  être  préiuppo- 
fés  de  regarder  la  fin  du  jeu,  ne  (ont  que  lesfuivants:  celui  que  jette  croix  rdfleratout  ce  qui  a 
été  mis;  et  par  conféquent  loriqu'il  n'y  a  rien  au  jeu,  on  ne  faurait  rien  tirer,  mais  néan- 
moins le  jeu  doit  être  fini  (quand  on  iuppofe  qu'il  ne  manque  rien  à  la  queftion, 

comme  je  devais  le  fuppofer).   Et  dans  ce  fens  j'avais  d'abord  donné  pour  facit  -1  en- 

2 
fuite,  fur  une  détermination  poftérieure  de  la  manière  de  meure,  -  d'un  ducat,  pour  la 

9  _ 
perte  de  A  dans  votre  première  queftion;  ce  que  vous  rejetiez  alors,  comme 
n'étant  pas  le  réfultat  jufte,  ainfi  que  plus  tard  aufli  les  folutions  que  j'ai  données  de  la 
queftion  que  j'avais  propoi'ée,  confidérée  tant  en  particulier  qu'en  général;  et  pour- 
tant vous  auili  avez  trouvé  maintenant  que  c'étaient  les  vrais  réfultats  fuivant  ce  fens 
propre  du  Texte.  Mais  ici  il  me  faut  de  nouveau  noter  un  accident  fingulier,  parce 


--)  Consultez  la  Lettre  N°.  1438. 

Œuvres.  T.  V.  58 


458  CORRESPONDANCE.     1665. 


ten  brief  te  fchrijven  om  de  vreemde  toevallen  uEdelheijt  te  doen  zien ,  die  ons 
onze  overeenkompfl:  dus  lange  belet  hebben,  namentlijk,  dat  uEdelheijt  noijt  heeft 

geantwoord  het  alderniinfte  op  mijn  eerfte  gegeven  facit  van  ^ ,  want  had  hij  zijn 

folutie  daarop  overgefchreven  of  zelfs  met  de  mijne  geconfereevt  met  intentie  om 
uit  te  vinden  waar  het  haperen  mocht,  wij  hadden  buiten  aile  twijfel  al  voort, 
zoo  't  zijn  Edelheijt  behaagt  hadde ,  ten  cinde  geraakt ,  gemerkt  de  zaak  in  die  zin 
zo  weijnig  rekenings  van  doen  heeft,  datmen  metter  haaft  ailes  zouw  hebben 
konnen  deurlopen ,  en  nitgerekent ,  en  bij  gevolgh  uitgevonden  hebben  waar  het 
hadde  gehapert.  Jk  beken  ook  dat  ik  noitheb  konnen  vatten  w^aarom  uEdelheijt 
hier  op  noit  iets  geantw^oort  heeft;  maar  't  heeft  niet  willen  w^ezen  dat  ik  die 
moeite  zouw^  fpaaren ,  en  tôt  muter  zaaken  befteden ,  die  ik  in't  zoeken  van  onze 
overeenkompfl:  te  vergeefs  heb  aangewent.  Eindelijk  daar  blijft  dan  noch 
maar   dit    te   zeggen,    dat   ik   uEdelheijts   gegeven    uitkompfl:en,   namentlijk 

Jl,  r^,  c  30  4  ^  +  4  A/x?  dd ,  hebbe  in  zijn  Edelheijts  meining,  ofte  om 
27    343  6  6  •     •'^ 

beter  te  fpreken ,  op  zijne  nieuvi^e  voorgeflielde  quaefl:ien ,  goet  bevonden ,  uitge- 

nomen  dat  voor  37  moet  ftaan  73 ,  dat  apparent  door  't  nitfchrijven  zal  veroor- 

zaakt  zijn^3^.  de  refl:  voort,  namentlijk — ^=4^^ en  de  générale  regel  op  zijne  ac  quaei- 


que  je  ne  prends  la  peine  de  vous  écrire  cette  grande  lettre,  que  pour  vous  faire 
voir  les  étranges  accidents  qui  fi  longtemps  ont  empêché  notre  accord;  lavoir, 
que  vous  n'avez  jamais  répondu  la  moindre  chofe  fur  le  premier  facit  que  j'avais 

donné,  de  -;;  car  fi  là-defTus  vous  m'euifiez  copié  votre  réfultat,  ou  même  l'cuflicz  com- 
paré au  mien  avec  l'intention  de  rechercher  où  ferait  la  faute,  nous  aurions  fans  aucun 
doute,  s'il  vous  eCit  plu,  trouvé  la  fin  tout  de  fuite;  attendu  que  la  chofe  dans  ce 
fens  exigeait  fi  peu  de  calcul,  qu'on  aurait  en  moins  do  rien  pu  parcourir  et  calcii- 
lar  le  tout,  et  par  conféquent  découvrir  où  fe  trouvait  la  faute.  J'avoue  auffi  que 
jamais  je  n'ai  pu  comprendre  pourquoi  vous  ne  m'y  avez  jamais  rien  répondu; 
mais  il  n'a  pas  dû  être  que  j'euflTe  pu  épargner,  et  employer  à  des  chofes  plus 
utiles,  cette  peine  qu'en  vain  j'ai  prife  pour  rechercher  notre  concordance.  Enfin, 
il  ne  refl:c  à  dire  que  ceci,  que  j'ai  vérifié  tous  les  réfultats  que  vous  avez  donnés, 

fiwoir  —,  —  ,  c  DO  -  r/  +  y  iXsT^?  ponr  les  queftions  prifes  dans  votre  fens,  ou,  à 
27   343  b  6  *' 

parler  plus  exaftement,  pour  vos  quefirions  nouvellement  propofées;  fauf  que  pour  37 

il  faut  mettre  73,  ce  qui  apparemment  aura  été  caufé  par  la  copie  °^').    Enfuite  j'ai 


^3)  En  effet,  dans  la  minute  de  la  Lettre  N°.  1427,  on  trouvera  le  nombre  juste,  c'est-h-dire  ; 
^^4)  Consultez  la  Lettre  N°.  1427,  à  la  page  393. 


CORRESPONDANCE.     1665.  459 


tie  van  Gelijk-fpel  heb  ik  voorts  onnodigh  geoordeek  te  berekenen  als  zijnde 
van  dezelve  nacuur. 

Nu  relleerc  dan  noch  alleen  een  woord  ce  zeggen  aangaande  mijn  laatlte  op- 

neeniing,  waar  na  ik  in  plaacs  van  mijn  voorgaande  gegcven  gecallen -?  en  -, 

andere  hebbe  gegevcn  :  namentlijk  dat  ik  hebbe  genieinc  iiic  aile  die  vcrhaalde 
concurrerende  zakcn,dat  uEdelheijc  moft  gepofeerthebbcn,  dat  A  voor  d'ie  niaal 
kooniende  kruis  ce  wcrpcn ,  haddc  i  kans  toc  x.  Voor  eerft  dan  zo  geloof  ik  dac 
uEdelheijt  mijn  eerfte  gcgcve  niechode-^)  nu  wel  verftaan  zal,  en  merken  waar  uic 
'c  verfchil,  't  geen  hij  zeijc,  uit  dezelve  niec  te  hebbcn  konnen  nafpeuren ,  onc- 

ftaan  is  :  wanc  — "—j  alleenlijk  achcerlaatende ,  't  geen  aile  de  différencie  is  die  uic 

deze  pofitie  is  oncllaan ,  zo  krijgcmen  uEdelheijcs  berekent  facic  met  mijn  eerfte 
générale  accorderende. 

Ten  anderen  beken  ik,  dat  ik  niet  al  ce  eijgentlijk  heb  gefprooken  als  ik  in 

plaacs  van  mijn  voorgaande  faciccen -p  en-i  gevende  -en—,   toen    daar   bij- 

voegde,  dat  ik  hier  in  een  faut  hadde  begaan  ,  dewijl  'c  eijgendijk  geen  fauc  kan 
genoemc  worden  indien  men  de  w^oorden  na  den  woordelijken  zin  wc\  verftaan 
hebbende,  des  auceurs  meijning  of  dubbelzinnigh  ofongenoegzaam  uitgedrukc. 


jugé  inucile  de  calculer  le  relie,  lavoir    — ■"*),  et  la  règle  générale  pour  votre  2" 

queftion  de  jeu  équivalent,  comme  étant  de  même  nature. 

Maintenant  il  ne  relie  qu'à  dire  un  mot  par  rapport  à  ma  dernière  interprétation, 

fuivant  laquelle  au  lieu  des  nombres  -  et  -,  que  j'avais  donnés  auparavant,  j'en  ai 

donné  d'autres;  c'cll  que  j'ai  penfé,  à  raifon  de  toutes  ces  choies  concurrentes  mention- 
nées, que  vous  deviez  avoir  pofé  que  A,  venant  de  jeter  croix  pour  la  i''^  fois,  avait 
la  chance  i  pour  x.  Donc,  en  premier  lieu,  je  crois  que  maintenant  vous  comprendrez 
bien  la  première  méthode  -')  que  j'ai  donnée,  et  que  vous  apercevrez  d'où  cil  réiulté  la 
différence  dont  vous  dites  ne  pas  avoir  pu  trouver  l'origine;  car  en  omettant  feulement 

— '—j,  ce  qui  efl  toute  la  différence  provenue  de  cette  fuppofition,  on  trouve  le  facit 

que  vous  avez  calculé,  et  qui  s'accorde  avec  mon  premier  réfultat  général. 

En  fécond  lieu,  j'avoue  que  je  n'ai  pas  parlé  trop  proprement,  lorfqu'en  donnant 

-et-  au  lieu  de  mes  réfultats  précédents  -et — -,  j'ajoutai  qu'en  ceci  j'avais  commis 

une  faute;  car  proprement  on  ne  peut  dire  qu'il  y  a  faute  quand,  ayant  bien  compris  les 
mots  d'après  le  fens  littéral,  on  vient  à  méconnaître  la  penfée  de  l'auteur,  exprimée  ou 


^s)  Celle  de  la  Lettre  N°.  1431 ,  page  415. 


460  CORRESPONDANCE.     1665. 


komt  te  miiïen.  raaar  dewijl  ik  nu  zekerlijk  nieende  iiwEdclheijts  meining  ontdekt 
te  hebben,  ook  z6,  dat  ik  naderhand  tôt  de  kompfte  van  uwen  laatften  brief,  noijt 
daar  aan  getwijfek  heb;  zo  nam  ik  dit  toen  der  tijd  zo  naaiiw  niet.  Jkzeg,toen 
ter  tijd,  want  hadden  de  tijden  wat  vroijlijker  voor  ons  Vaderland  geweeft,had 
de  quaeftie  niet  geweeft  en  niet  al  verfcheijde  maalen  gerepeteert,  dat  mij  wat 
verdrietig  maakte ,  had  ik  geen  natter  fpecnlatien  aangevangen ,  ik  zouw  moge- 
lijk  wat  naauwkenriger  geweeft,  en  dit  ondericheijt  in  acht  genoomen  hebben. 
Maar  willende  nu  wat  accurater  fpreken,  zo  zouw  ik  zcggen,  vooreerft,  dat 
geen  van  ons  beijde  tôt  noch  toe  de  quaeftie  heeft  gefolveert  na  die  zin  die  de 
woorden  der  Text  net  medebrengen  :  want  dewijl  inde  Text  niet  een  woord  van 
't  eindigen  of  uit-zijn  van  't  fpel  gevonden  wort,  zo  moft  mén  't  fpel  wel  eer  fon- 
der eind  als  eindig  hebben  geconfidereert.  Ten  aen  zo  men  een  eind  aan  't  fpel 
wil  lupponeren,  gelijk  wederzijts  gedaan  is,  zo  geloof  ik,  dat  mijn  eerften  zin, 

na  welke  'k  -;?  en  -  heb  gegeven  d'eenighfte  is ,  mathematicè  te  fpreken ,  die  men 

aan  die  woorden  vande  Text,  welke  op  het  eindigen  van  't  fpel  gepraefupponeert 
werden  te  zien ,  kan  toevoegen  ;  en  derhalven ,  dat  geenige  van  uEdelheijts  folu- 
tien,  voor  dezen  gegeven,  uitgenoomen  alleen  vande  laatfte  quaeftie,  goet  zijn; 
gemerkt  men  fupponeren  moet  dat  de  quaeftien  wel  en  terechte  zijn  voorgege- 
ven,  infonderheijt  na  dat  menze  van  aile  dubbeizinnigheijt  met  voordagt  heeft 
zoeken  te  bevrijden ,  en  datmen  geen  andere  zin  aan  die  woorden,  die  op  't  uit- 
einde  van  't  fpel  dan  flaan ,  gevcn  kan ,  als  die  ik  'er  aan  gegeven  heb.  En  einde- 

équivoquement  ou  infuffifamment.  Miùs  comme  maintenant  je  croyais  certainement  avoir 
découvert  votre  penfce,  à  tel  point  que  jamais,  juiqu'à  Tarrivéc  de  votre  dernière  lettre, 
je  n'en  ai  douté,  je  n'y  regardai  pas  de  fi  près  dans  ce  temps  là.  Je  dis,  dans  ce  temps 
là,  car  fi  les  temps  avaient  été  un  peu  plus  gais  pour  notre  Patrie;  s'il  n'y  avait  pas  eu 
divergence  d'opinion  et  cela  à  pluficurs  reprifes,  ce  qui  me  rendait  un  peu  morofe;  fi  je 
n'avais  pas  commencé  des  fpéculations  plus  utiles;  peut-être  alors  j'aurais  été  quelque 
peu  plus  exaft  et  j'aurais  tenu  compte  de  cette  différence.  Mais  voulant  maintenant  par- 
ler avec  plus  de  précifion,  je  dirais,  d'abord, qu'aucun  de  nous  deux  n'a  jufqu'ici  réfolula 
queftion  dans  le  fens  que  les  mots  du  Texte  comportent  exaftement,  car  puifque  dans  le 
Texte  on  ne  trouve  pas  un  mot  de  terminer  ou  de  finir  le  jeu,  on  aurait  bien  plutôt  dû  con- 
fidérer  le  jeu  comme  fans  fin  que  comme  fini.  En  i"  lieu,  quand  on  veut  fuppofer  une  fin 
au  jeu,  ainfi  qu'il  a  été  fait  de  part  et  d'autre,  je  crois  que  ma  première  interprétation,fui- 

vant  laquelle  j'ai  donné -;  et  -•>  eft  la  feule,  mathématiquement  parlant,  que  l'on  puifle 

appliquer  aux  mots  du  Texte,  qui  étaient  préfuppofés  regarder  la  terminaifon  du 
jeu;  et  par  conféquent  qu'aucune  de  vos  Iblutions  données  précédemment  n'eft 
bonne,  hormis  feulement  celle  de  la  dernière  queftion;  attendu  qu'il  fiiut  fuppofer  que 
les  qucftions  font  préfcntées  bien  et  exadement,  iurtout  après  que  l'on  a  cherché  cx- 
prcifément  à  les  débarrafller  de  toute  équivoque,  et  que  l'on  ne  peut  donner  un  autre 
ens  aux  mots,  qui  fc  rapportent  à  la  fin  du  jeu,  que  celui  que  j'y  ai  donné.  Et  enfin, 


CORRESPONDANCE.    1665.  46 1 


lijk  fupponerende  datter  iets  is  vergeten  tôt  volkoomen  determinatie  van  uw  Edel- 
heijts  meijning,  zo  dunkt  mij,  datmen  noch  al  zo  licht  in  mijne  als  uwe  gedach- 
cen  zal  vervallen  (immers  is  mij  dit  gebeurt  :)  want  mijn  bijvoegzel  brengt  alleen 
een  dubbelzinnigheijt  bij  de  woorden  vande  Tcxt,  laatende  derzelver  zin  noch 
in't  geheel  over;  maar  uEdelheijt  neemtze  geheel  wegh ,  en  ftelt  derhalven  een 
gantfch  andere  qiiaeflie. 

UEdelheijt  ziet  dan  dat  deze  zijnc  voorgeftelde  quaeflie  van  kruis  en  munt  al 
vrugtbaarder  is  als  zijn  zijn  cie  en  4e  achter  in  zijn  Traftaet  begrepen ,  welke  al- 
leenlijk  verdubbelt  zijn,  maar  deze  alleen  heeft  ten  minften  twee  andere,  gelijk 
ik  in  mijn  eerfte  antwoord  ook  al  vermoet  hadde  voortgebragt. 

Sulx  dat  hier  dan  blijkt,  dat  ik  mij  nergens  niet  in  hebbe  mifrekent  zelfs  niet 

daar  ik  voor  deze  1  facitten  7  en   ~  -,  andere    hebbe  gegeven ,  nochte  ook  niet 

daar  ik  bij  retorfie  gaande  mijn  generalen  regel  en  facitten  heb  gedefendeert,  en 
d'uwe  in  tegendeel  befchuldigt;  dewijl  dit  ailes  waar  blijft  zomen  het  fpel  eindig 
(lelt  en  alfdan  lupponeert,  gelijk  men  moet,  dat  de  quaeftien  genoegzaam  en  niet 
gebrekkigh  zijn  voorgeftelt:  Nergens,  zeg  ik,  als  àlleen  in  uEdelheijts  2e  Quaeftie 
achter  in  zijn  Traftaat  van  de  Spelen  van  geluk ,  alwaar  ik  hadde  gegeven  voor  de 
begeerde  getallen  232,  159,  104,  ontflaande  gelijk  ik  heb  gefchreven  "''),  uit  het 
opneemen  van  een  o ,  die  wat  na  een  a  geleek ,  voor  een  a.  En  op  dat  aile  onze 

fuppofant  que  quelque  chofc  ait  été  oublie  pour  la  détermination  complète  de  votre  pen- 
fée,  il  me  femble  que  l'on  tombera  plus  aii'ément  dans  mon  interprétation,  que  dans  la 
vôtre  (au  moins  cela  m'efl  arrivé  à  moi);  car  mon  addition  introduit  feulement  une  équi- 
voque dans  les  mots  du  Texte,  en  leur  laiilant  leur  fcns  entier;  mais  vous  l'enlevez  tout 
à  fait,  et  pofcz  ainfi  une  tout  autre  queftion. 

Vous  voyez  donc  que  cette  queftion  de  croix  ou  pile,  que  vous  avez  propofée,  eft 
beaucoup  plus  féconde  que  ne  le  font  vos  2"  et  4"  placées  à  la  fin  de  votre  Traité, 
lefquelles  ne  font  que  doublées,  tandifquc  celle-ci  en  a  engendré  au  moins  deux  autres, 
comme  je  l'avais  déjà  préfumé  dans  ma  première  réponfe. 

De  forte   donc  qu'il  reflbrt  ici  que  je  ne  me  fuis  trompé  nulle  part,  pas  même 

dans  le  cas  où  pour  ces  deux  réfultats  --  et  ~  j'en  ai  donné  d'autres,  ni  lorfque,  allant 

à  rétorfion,  j'ai  défendu  ma  règle  générale  et  mes  réfultats,  et  par  contre  accufé  les 
vôtres;  puifque  tout  ceci  demeure  vrai  quand  on  l'egarde  le  jeu  çommelimité  et  qu'on 
fuppofe  alors,  comme  on  le  doit,  que  les  queftions  font  énoncées  à  fuffifince  et  non 
imparfaitement.-  Nulle  part,  dis-jc,  hormis  feulement  dans  votre  1"  Queftion,  à  la  fin 
de  votre  Traité  de  jeux  de  hafard,  où  j'avais  donné  pour  les  nombres  défirés  23a, 
159,  104,  provenus,  comme  je  l'ai  écrit  "*),  de  ce  que  j'avais  pris  pour  un  a  un  0  qui  rcf- 
femblait  quelque  peu  à  un  a.  Et  pour  que  toutes  nos  petites  aventures  foient  ici  raffem- 


-*)  Consultez  la  Lettre  N°.  1422,  page  382. 


462  CORRESPONDANCE.     1665. 


avontuurtjens  hier  mogen  bij  een  zijn ,  zo  ifTer  ook  noch  een  omtrent  deze  te  no- 
teren  die  ook  zelden  voorvak ,  namentlijk ,  dat  uEdelheijc  ccrû:  mecnde  dat  ik  mij 
in  deze  verzint  hadde,  gevende  in  plaats  deze  getallen  9,6,4;  daar  na,  getoont 
hebbende  dat  uEdellieijts  getallen  in  een  anderen  zin  goet  waaren  als  ik  de  quaef- 
tie  had  opgenoomen ,  uEdelheijc  weder  antwoord,  dat  hij  de  mijne  ook  in  mijn 
zin  hadde  goet  bevonden,  daar  nochtans  maar  een  getal  van  drijen  goet  was,  en 
ait  't  welk  alleen  onmogelijk  was  een  van  d'andere  te  bcfluijten. 

Enfin ,  Mijnheer ,  gij  ziet  wat  al  moeiten  ik  heb  aangewent  oni  onfe  gedachten 
over  een  te  brengen ,  en  dat  ik  in  aile  onze  dobbel-quaeftien  daar  op  ben  uitge- 
weell-,  doch  dat  het  éditer  in  de  laatfte  drij  nochniet  heeft  willen  lukken  voor 
dat  uEdclhcijt  mijn  générale  calculatien  ter  hand  gekoomen  zijnde,  zijn  meijning 
nader  heeft  gelieven  te  expliceren.  Hier  zal  dan  in  toekooniende  (zo  'er  weder 
iets  diergelijx  mocht  voorvallen)  wat  beter  op  dienen  gelet  te  werden  :  want 
uEdclheijt  kan  zich  verzekeren  dat  ik  anders  zeer  licht  wederom  in  't  zelfde 
Labarinth  zoude  geraken ,  als  ongelukkigh  in't  divineren  van  iiw  Edelheijts  meij- 
ning, en  echter  op  't  hooghft  genegen  tôt  d'eenigheijt  van  onze  gedachten.  Ein- 
digende  zal  ik  blijven 

Mijn  Heer  UEdellieijts  dienllwilligen  dienaar 

JOH.    HUDDEN. 

Jn  Amflerdam  den  21  augultus  166$. 

")  dat  en  dunckt  my  geenfins  [Chr.  Huygens]. 

blées,  il  faut  encore  en  noter  une  qui  arrive  rarement  aufli,  fiivoir  que  vous  penfiez 
d'abord  que  je  m'étais  trompé  par  rapport  à  ces  nombres,  et  que  vous  donniez  en  leur 
lieu  les  nombres  9,  6,  4;  et  qu'cnfuite,  après  que  j'eus  montré  que  vos  nombres 
étaient  juiles  dans  un  autre  fens  que  celui  où  moi  j'avais  pris  la  qucdion,  vous  me  répon- 
diez, en  retour,  que  vous  aviez  auflî  trouvé  bons  les  miens  dans  mon  interprétation, 
quoique  pourtant  de  ces  trois  nombres  il  n'y  en  eût  qu'ini  qui  fut  bon,  et  que  de  ce 
nombre  feul  il  fut  impolFible  de  conclure  aux  autres. 

Enfin,  Monfieur,  vous  voyez  quelle  peine  j'ai  prife  pour  concilier  nos  pcnfées,  et  que 
j'y  ai  tendu  dans  toutes  nos  quellions  de  jeux  de  hafiird;  mais  que  néanmoins,  pour  les  trois 
dernières,  cela  n'a  pas  encore  voulu  réuillr  avant  que,  mes  calculations  générales  vous 
étant  venues  en  main,  il  vous  eût  plu  d'expliquer  plus  précifément  votre  opinion.  A 
cela  donc  dans  la  fuite  (fi  de  nouveau  quelque  ehofe  de  fcmblablc  arrivait)  il  faudra 
mieux  faire  attention:  car  vous  pouvez  être  allure  qu'autrement  je  m'engagerais  très 
facilement  dans  le  même  labyrinthe,  comme  étant  malheureux  à  deviner  votre  opinion, 
et  pourtant  difpofé  au  plus  haut  degré  à  l'harmonie  de  nos  pcnfées. 

En  finiilant  je  relierai 


")  Cela  ne  me  lemble  pas  du  tout  [Chr.  Huygens]. 


CORRESPONDANCE.     1665.  46^ 


N=   1447  0. 

J.  HuDDE  h  Christiaan  Huygens. 

[1665.] 

Appendice  I  au  No.   1446. 

La  pièce  se  trouve  à  Lc'idcn ,  coll.  Ilnygeiis. 

Solutie  van  een  quaeftie  Raeckende  de  Avantagic  en  Dilavantagie 
van  twee  fpeelders. 
A  en  B  fpcelcn  fonder  datter  iet  inftaec,  en  bedingen  dat  die  miint  werpc  ecn 
diicaet  fal  infetten  en  die  kruijs  werpt  ecn  ducaet  fal  crecken  niits  dac  A  eerll  fal 

moeten  werpen.  Vrage  nae  de  avantagic  van  B?  Antwoort  ^  a  "). 

Traduftion  : 

Solution  d'une  queftion  fe  rapportant:  à  l'Avantage  et  au  Défavantage  de 
deux  joueurs. 
A  et  B  jouent  ians  que  rien  n'ait  été  mis,  et  ilipulent  que  celui  qui  jette  pile  mettra  un 
ducat,  et  que  celui  qui  jette  croix  tirera  un  ducat,  à  condition  que  A  jettera  le  pre- 
mier. On  demande  l'avantage  de  B?  Réponle  -7  a  "). 

')  Nous  donnons  à  la  suite  de  cette  correspondance  de  Iluygens  et  de  Hudde  sur  des  questions 
de  jeu,  quatre  pièces  écrites  de  la  main  de  Hudde  et  se  trouvant  dans  le  fonds  Iluygens:  pro- 
bablement, elles  ont  été  communiquées  plus  tard  par  Hudde  à  Huygens. 

-)  Dans  la  solution  qui  suit,  Hudde  admet  l'interprétation  de  Huygens  sur  la  manière  dont  le 
jeu  doit  finir,  c'est-à-dire  il  suppose  que  le  jeu  ne  finit  pas  avant  qu'une  mise  ait  été  faite 
d'une  part  ou  de  l'autre.  \\  est  donc  clair  que  cette  pièce  doit  être  postérieure  aux  Lettres 
Nos.  1434  et  1445.  D'ailleurs  Huygens  lui-même  s'est  occupé  de  cette  question,  car  on 
trouve  dans  ses  Adversaria,  à  la  date  du  1 5  juillet  1665,  une  solution  du  même  problème,  for- 
mulée comme  il  suit: 

A  et  B  werpen  met  beurten  kruys  of  munt  op  conditie  dat  die  munt  werpt  een  ducaet  daer 
voor  ieder  reyfe  fal  infetten,  maer  die  kruys  werpt  fal  ieder  reys  daarvoor  een  ducaet  trek- 
ken  als  er  iets  ingefet  is.  En  A  fal  eerder  werpen  als  nog  nicts  ingefet  is,  en  het  fpel  niet  nyt 
zijn,  eer  dat  iets  ingefet  is,  en  men  fal  zoo  langb  fpelen  tôt  ailes  weder  uytgctrocken  is.  De 

vraghe  is,  boevcel  A  hierdoor  verlieft.  facit  y  van  een  ducaet. 

[Traduction:  A  et  B  jettent  à  tour  de  rôle  à  croix  ou  pile,  fous  condition  que  celui  qui  jette 
pile  mettra  chaque  fois  un  ducat,  mais  que  celui  qui  jette  croix  gagnera  chaque  fois  un  ducat, 
tant  qu'il  se  trouvera  quelque  chose  au  jeu.  Et  A  jettera  le  premier,  lorsque  rien  n'a  encore 
été  mis:  et  le  jeu  ne  sera  pas  fini  avant  que  quelque  chofe  n'ait  été  mis,  et  l'on  jouera 
jusqu'à  ce  que  tout  soit  de  nouveau  retiré.  On  demande  combien  A  perdra  de  la  sorte,  facit 

-7-  d'un  ducat.] 

Il  est  donc  très  probable  que  le  problème  en  question  a  été  posé  plus  tard  par  Huygens  à 
Hudde,  qui  arriva  au  même  résultat  dans  cette  pièce. 


464 


CORRESPONDANCE.    1665. 


a  00  een  Ducaet 


Avantagies  en 
difavantagies 
van  B. 


Nota.  Indien 
men  dit  corol- 
larium  3)  foude 
willen  negeren, 
foo  en  is  de 
quaeftie  niet  te 
vinden ,  ten  ware 
door  een  pro- 
greffie  ''). 


Als  A  moet  werpen  fonder 
datter  iet  inftaet 

Ergo 
Als  B  moet  werpen  fon- 
der datter  iet  inftaet  heeft 
hij  —  X 

Alfer  een  Ducaet  van  A  in- 
ftaet en  dat  B  moet  werpen. 

De  difavantagie  vande  worp. 

Alfer  van  A  en  B  een  tegen  een 

inftaet  en  dat  A  moet  werpen. 

Ergo 

Alfer  2  tegen  i  inftaen 

en  dat  A  moet  werpen  is 

de  difavantagie  weder — 3». 


Als  er  2  Ducaten  van  A  in- 
ftaen, en  een  van  B  en  dat  B 
moet  werpen 


X  co Ergo  3  X  co  z. 


z  —  a  -\-  û   „ 
-  y  00 Ergo 

—  23;  00  2;  —  ^  +  ^.  In- 
dien men  nu  in  plaets  van 
zenq  ftelt  haere  gevonde 
waerdijen  foo  krijghtmen 

■  iy  00 —  a  -\ --^ 

gereduceert  komt 
■43'oo  — 33'  +  '2.  a  —  o-a 
geaddeert 


—  y  ■y:!  1  a  —  1  a.  Ergo 

—  3;  00  G  4) 


^  — y 
maar  z  was  co —• 


Ergo 


1      T^  1 

z  ::o  -  a.  Ergo  3  a:  xi  -  <? 

I 
en  ^  DO  ^  ^ 
0 

quod    erat    Demonftran- 

dum. 

-  ly  +  a 


CORRESPONDANCE.    1665. 


465 


Tradudion  : 

Avantages  et  déf- 
avantages  de  B. 


Nota. 
Si  l'on  voudrait 
nier  ce  corollaire^) 
la  queftion  efl:  in- 
trouvable ,  finon 
par  une  progrel- 
fion'^V 


a  X)  un  ducat. 


Lorfque  A  doit  jeter  fans  que 
rien  n'a  étti  mis. 

Ergo 
Lorfque  B  doit  jeter,  fans 
que  rien  n'a  été  mis,  il  a 

—  X. 

Lorfqu'il  a  été  mis  un  ducat 
par  A,  et  que  B  doit  jeter. 

Le  défavantage  du  coup,  lorfque 
par  A  et  par  B  il  a  été  mis  nu 
contre  tin^  et  que  A  doit  jeter. 
Ergo 
Lorlciue  il  a  été  mis  2 
contre  2  et  que  A  doit  jouer, 
le   défavantage  eft  de  nou- 
veau —  y. 


Lorfque  2  ducats  ont  été  mis 
par  A  et  un  par  B,  et  que  B  doit 
jeter. 


Ergo  3  A-  x>  2. 


z  —  Cl  -\-  q 
y  co ■ — -.  Ergo 

_  03,  X  2  —  «  -f  <7. 

Lorfque    maintenant    on 

met  au  lieu  de  z  et  de  q  les 

valeurs  qu'on    a  trouvées, 

on  obtient 

a —  -y           ,   — 23»-!-^ 
iy  co  — -^  —  «  H ^-^-- 

et  il  vient  après  réduftion 

•4:yco  —  3y  +  2«— 2« 
ou  en  ajoutant  3  3»  des  deux 
côtés 

—  3'  X)  2  «  —  1  a.     Ergo 

—  31  X  o  -*) 
a— y 


Mais  2  était  co 


'-.  Ergo 


q  00 


Z  zo  -  a  .  Ergo  3  x  co  -  « 

I 

et  X  co  -  ^. 
6 

Quod  erat  Demonftrandum. 

—  231  4-  « 


3)  Dans  la  pièce  N°.  1448  Hudde  s'efforce  vainement  d'arriver  à  une  solution  sans  faire  usage 
du  corollaire  en  question. 

+)  Dans  la  pièce  N°.  1449  Hudde  cherche  à  démontrer  au  moyen  d'une  progression  que  la  va- 
leur de  31  est  égale  à  zéro. 

Œuvres.  T.  V.  59 


466 


CORRESPONDANCE.    1665. 


N=   1448. 

J.    HUDDE    à    ClIRISTIAAN    HUYGENS. 
[1665.] 

Appendice  II  au  No.  1446. 

La  pièce  se  trouve  h  Leiikii,  coll.  Iliiygeiis. 

Avantagies  en  Difavantagies  van  B  '}. 


-y 


Als  A  moct  wcrpen  fonder  datter 
iet  inftact 

Alfer  een  Ducaet  van  A  inftaet 
en  dat  B  nioet  werpen 

Alfer  ecn  van  A  en  een  van  B  in- 
ftaat ,  en  dat  A  moec  werpen 

Alfer  2  van  A  inilaen  en  een  van 
B  en  dat  B  moct  werpen 

Alfer  1  tegen  2  inllaen  en  dat  A 
moet  werpen 

Alfer  3  tegen  2  inftaen  en  dat  B 
moet  werpen 

Alfer  3  tegen  3  inflaen  en  dat  A 
moet  werpen 

Alfer  4  tegen  3  inflaen  en  dat  B 
moet  werpen 

Alfer  4  tegen  4  inftaen  en  dat  A 
moet  werpen 


z  —  X 
X  co 3  ^  00  2; 

a  —  y 
z  co - 


—  _y  co 


a  +  g 


q  :X) 


y  +  a  —  r 


q  —  a  +  s 


r  -\-  a  —  t 


s  —  a  +  V 

t  00 


t  -\-  a  —  w 


V  —  a  +  b  g 
—  w  zo &c. 


')    Voir  la  note  3  de  la  pièce  N°.  1447. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


467 


Tradiiclion: 

Avantages  et  Délavantages  de  B  ')• 
Quand  A  doit  jeter,  fans  que  rien 

'-,  3  A-  DO  2 


Quand  un  ducat  a  été  mis  par  A 
et  que  B  doit  jeter 

Quand  un  ducat  a  été  mis  par  A 
et  un  par  B,  et  que  A  doit  jeter 

Quand  deux  ducats  ont  été  mis  par 
A  et  un  par  B,  et  queB  doit  jeter 

Quand  2  contre  2  ont  été  mis  et 
que  A  doit  jeter 

Quand  3  contre  2  ont  été  mis  et 
que  B  doit  jeter 

Quand  3  contre  3  ont  été  mis  et 
que  A  doit  jeter 

Quand  4  contre  3  ont  été  mis  et 
que  B  doit  jeter 

Quand  4  contre  4  ont  été  mis  et 
que  A  doit  jeter 


■y  ^ 


a^-q 


q  X) 


—  y^a- 


q  —  a+s 


r  -\-  a  ■ 


'  a  -\-  V 


—  t  -\-  ^  —  w 


r  —  a  +  b.  , 
if  'X)  — ,  &c. 


468 


CORRESPONDANCK.     1665. 


N=  1449. 

J.  HuDDE  à  Christiaan  Huygens. 

[1665.] 

Appendice  III  au  No.   1446. 

La  pièce  se  trouve  à  LeïJcn ,  coll.  Huygens. 

Progreflie  in  de  quaeftie,  als  die  geene  die  krnijs  wcrpc,  maer  een  ducaet  treckt'). 


+  \a 

+  3'5- 

(I 

+  iz 

-r^y 

+  3V? 

f^ 

-î3' 

-è^ 

-r^y 

-3^5^ 

{3 

+  3V? 

{4 

+M 

+  îf5^    • 

{5 

+  3V 

-la 

(6 

+  t'5^ 

■^\z 

-tV3' 

+  3V2 

{7 

-\J 

+  3^^ 

(8 

-i^ 

-i^y 

+  3'52 
-3'=^ 

(9 

+M 

+  tV^ 

+  3  3? 

(10 

+  \a 

-h*- 

+èr) 

(Il 

+M 

-tVJ' 

.3) 

{13 

-\y 

+  -fV^ 

^7 

{14 
(15 

+M 

-la 

1        ^ 

{16 

(17 
{18 

{'9 

• 

y 

{20 

CORRESPONDANCE.    1665. 


10  20 


—-y  00  — -a+-a—  Y^a-] — >  a a+  ~  a  &c.  oo  o.  O  E  D. 

•^  2         4         8  16         32         64  ^ 

Traduclion: 

Progrefllon  dans  la  queflion,  quand  celui  qui  jette  croix  ne  tire  qu'un  ducat  '). 


')  Voir  la  noie  4  de  la  pièce  N°.  1447. 

^)  Lisez:  —  au  lieu  de -. 
v  32  2 

3)  Ajoutez  le  coefficient  --  à  toutes  les  lettres,  3  à  v,  qui  se  suivent  dans  le  sens  vertical. 


47° 


CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1450. 

J.    HUDDE    à    ClIRISTIAAN    HuYGENS. 
[1665.] 

Appendice  IV  au  N°.   1446. 

La  pièce  se  Iruitve  à  Lciilen ,  coll.  Iliiygciis. 

A  en  B  elck  3  penningen  genomen  hebbende  fpeclcn  &c.  vrage  nae  de  kans  van  B  ') . 

De  kans  van  B  is  x  oo  — , t- 

b  -\-  c      Lraio 


bx  +  ex  co  bz  +  cy 


Vinding  van  bz 

als  B  noch  2  penningen  heeft 
br  +  ex 


Ergo 


bz  +  cz  co  br  +  ex 

als  B  maer  eenen  pennink  heefc 

cz 
r  30  -j 

gemultipliceert  met  b 


br  co 


^2  4-  C5;  30 


bez 
b  +  c 
bex  -t-  ccx 

b  +  c 

eeaddeert 


Ergo 

bez  +  bex  +  cex 


b  +  c 

defe  aequatic  gereduceerc  zijndekomt 
bex  H-  ccx 


bb  -'r  be  +  ce 


bz  co 


bbex  +  becx 
bb  +  be  +  ce 


mec  b 


Vindingh  van  ey 

als  B  vier  penningen  heeft 

bx  +  eq 

y  DO  ~, *- 

•^-        b  +  c 


Ergo 


by  +  cy  ■yi  bx  +  cq 

als  B  5  penningen  heeft 

^v  +  ca 

•'          b  +  C  ,  .  ,. 
gemultipliceert  met  c 


bey 
^^30  ~-^- 


bx  30 


bbx  +  bcx 


geaddeert 


by  +  ey  OD 


Ergo 

bbx  -+■  bcx  +  ècv  +  eea 


b  +  c 

defe  aequatie  gereduceert  zijnde  komt 
bbx  +  bcx  -\-  eea 
•^  ^^  +  ^c  +  cC 


C3;  05 


bbex  +  ^avr  H-  c'i^ 
bb  +  be  -\-  ce 


ca 

~+^e 
e'^a 


Ergo  de  bovenllaende 

ibbex  +  ibcex  +  c^^. 


^A" 


^"  +  c^ 
c'^a 

3        ^-3  +  C3 

Hinc  colligo  progreffionera  ^). 


M»  +  ^c  +  ce 
welke  aequatie  gereduceert  zijnde  komt 
C'a 


^3  +  c'^ 


quod  erat  Demonftrandum. 


')    Il  s'agit  ici  du  problème  suivant:  A  et  B  possèdent  au  commencement  du  jeu  chacun  trois 
jetons.  Lacliance  de  A,  à  chaque  coup,  de  gagner  un  jeton  de  Best  représentée  par  7— j— ,  celle 


CORRESPONDANCE.     1665. 


471 


Traduftion  : 

A  et  B  ayant  pris  chacun  3  jetons,  jouent  &c.  On  demande  la  chance  de  B  '). 

bz,  — !—  C'y 
La  chance  de  B  eft  x  co  — -, — — —  Erao 


b  +c 


Pour  ti'ouver  bz 

Lorfque  B  a  encore  1  jetons 
br  -\-  ex 


bx-\-cxy:)bz-{-  cy 

Pour  trouver  cy 

Lorfque  B  a  quatre  jetons 

bx  -(-  cq 


b  -\-  c    Ergo 


bz  -\-  cz  :X)  br  -\-  ex 
Lorfque  B  n'a  phis  qu'un  jeton 


d'où  en  multipliant  par  b 

,  bcz 

br  O) 


b  ^c 

bcx  4-  eex 
ex  DO  — 


par  addition 


b-i-c     ) 

Ergo 

,       ,  bez  -4-  bex  4-  ccx 

bz  4-  ez  zo -, — ; ' 

b  -\-  c 

Cette  équation,  étant  réduite,  donne 

bcx  -)-  ccx 


bb  -\-  bc  -\-  ce 


bz  30 


bbcx  -\-  beex 
bb  -\-  bc  -\-  ce 


multiplié  par  b 


y  00 


b  -\-  e     Ergo 


^y  -\-  <^y  '^  ^^  +  1^? 
Lorfque  Bas  jetons 

by  A-  ea 

et  en  multipliant  par  c 

bey  -4-  eca  \ 
cq  30  — ^— ^ 

,7      I    ,         par  addition 
,          bbx  -\-  bcx     ^ 
bx  30 — -, — 1 


by  -\-  cy  •x> 


Ergo 

bbx  -\-  bcx  -|-  bcy  -|-  eca 


b  -^  c 

Cette  équation,  étant  réduite,  donne 

bbx  -\-  bex  -\-  eca 
y  30 


cy  30 


bb  -\-  bc  -\-  ce 

bbex  -|-  beex  -\-  c'^a 

bb  -\-  bc  A;-  ce 


multiplié  par  c 


b  +c 
c'^a 
^   b^  +  c= 

c'^a 
3     bi  +  c3 
Hinc  colligo  progreffionem  "). 


Ergo  le  précédent 

,       ,  ibbcx  4-  ibcex  4-  c"^a 

bx  +  ex  30  .,     1     ■ . — '- 

bb  -\-  bc  A;-  ce 

laquelle  équation,  étant  réduite,  donne 

X  30  -T7. — , — ^  quod  erat  Demonflrandum. 

b"  -\-  c^ 


de  B  de  gagner  un  jeton  de  A  par  -^— , — .  Le  jeu  ne  finit  pas  avant  qu'un  des  joueurs  n'ait  ac- 
caparé tons  les  jetons.  On  demande  Tespérance  mathématique  de  B,  en  représentant  par  a  la 
valeur  de  chaque  jeton. 

On  remarquera  la  ressemblance  étroite  de  ce  problème  avec  le  dernier  des  problèmes  posés 
par  Huj'gens  à  la  fin  de  son  traité  „Van  Rekeningh  in  fpeieu  van  geluk",  cité  dans  la  Lettre 
N°.  282,  note  I. 
-)    Probablement  Hudde  veut  dire  qu'en  posant  le  même  problème  pour  n  jetons,  le  facit 

C'a  ,  ca  C'a  c'a  ,      ,     ,  ,       ,    ,,  ,  ,. 

-=— — i sera  trouve,  parce  que  -, — 1 — ,  r^r—, — s,  -r^ — \ — ^représentent  les  résultats  que  1  on 

b" -Y  c"  '^  ^      b  -\-  c    h- -\- c-    b- -\- c     ^ 

obtient  pour  «=1,2,3. 


4/2  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1451. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 
27  août   1665. 

La  lettre  se  troitre  à  Paris,  Bibliothèrjne  Nationale. 

Elle  est  la  réponse  au  No.   1445.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1462. 

Elle  a  été  publiée  par  P'i.   Tamizey  de  Larroque  dans  les  Lettres  de  J.  Chapelain  II.   1883. 

A  M.  Christianus  Huggens  Gentilhomme  HoUandois 

A  La  Haye. 
Monsieur 

Omnîa  tiita  tïmem  dans  les  chofes  que  je  défire  le  plus,  je  ne  voulois  vous 
afTurer  de  la  négociation  qui  a  efté  faitte  pour  vous  engager  dans  le  fervice  du 
Roy,  et  vous  attirer  dans  fa  Cour,  qu'après  raccomplifTement  entier  de  l'affaire, 
et  fi  je  vous  en  ay  parlé  douteufement  jufqu'icy  ça  efté  pour  n'avoir  pas  à  vous  en 
faire  de  niauvaifes  excufes  fi  elle  fuft  venue  à  manquer.  Enfin,  tout  cftant  refolu, 
je  me  préparois  à  vous  donner  cette  bonne  nouvelle  lorfque  j'appris  que  Monfieur 
Colbert  luy  mefme  vous  l'alloit  donner  ').  Comme  il  eftoit  la  fource  de  cet  efta- 
blifl!ement,  et  que  je  ne  vous  en  pouvois  parler  que  fur  fa  parole,  je  creus  qu'il 
valoit  mieux  le  laifl"er  parler  tout  feul  et  ne  méfier  point  fon  oracle  avec  une  aufll 
foible  voix  que  la  mienne,  laquelle  n'euft  efté  qu'un  inutile  écho. 

Je  penfe  que  Monfieur  Carcavi  qui  a  eu  fi  bonne  part  à  ce  négoce  ne  s'abftint, 
la  femaine  pafl^ée,  de  vous  en  féliciter  que  par  la  mefme  raifon,  et  la  lettre  -)  que 
vous  trouvères  de  luy  avec  la  mienne  s'en  expliquera  peut-eftre  dans  le  mefme 
fentiment.  Il  ne  nous  refte,  Monfieur,  qu'à  nous  en  refjoiiir  cordialement  avec 
vous,  et.  à  vous  conjurer  de  rompre  tous  les  empefchemens  qui  pourroient  retar- 
der voftre  voyage  afin  de  monftrer  au  Roy  et  à  Monfieur  Colbert  l'impatience 
que  vous  avés  d'entrer  en  pofl'eflîon  de  la  grâce  qui  vous  eft  faitte  et  de  venir  jouir 
de  l'accueil  que  tout  ce  que  vous  avés  d'amis  icy  vous  feront.       ^ 

Vous  recevrés  cependant  une  autre  lettre  de  Monfieur  Colbert  3)  avec  une  de 
change  de  non  moindre  fomme  que  celles  des  années  précédentes  "t),  que  Sa  Majefté 
luy  a  ordonné  de  vous  envoyer  pour  le  préfent  qu'Elle  a  continué  aux  gens  de  let- 
tres encore  celle-cy.  Vous  en  remercirés  fans  doute  le  prince  5)  et  le  miniftre  '^^  par 
efcdt  et  m'envoyerés  vos  remercimens  par  Monfieur  van  Beuning  pour  une  feu- 
reté  plus  grande.  Il  feroit  a  fouhaitter  que  les  ouvrages  mathématiques  que  vous 


')  Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  cette  lettre  de  Colhert  à  Christiaan  Huygens. 

")  Cette  lettre  de  P.  de  Carcavy  ne  se  trouve  pas  dans  nos  collections. 

3)  Nous  ne  possédons  par  non  plus  cette  lettre  de  Colbert  à  Chr.  Huygens. 

'^)  Consultez  les  Lettres  Nos.  1 150  et  1  241. 

5)  Consultez  la  Lettre  N°.  1464.  ^   Voir  la  Lettre  N°.  1463. 


CORRESPONDANCE.    1665.  473 


deftinés  à  Sa  Majeflé  parullent  et  luy  fiiflTent  offerts  en  mefme  temps  que  vous  en- 
trés dans  fon  fervice  ou  incontinent  après.  Je  m'en  remets  à  voflre  prudence  et 
demeure,  Monfieur,  voftre,  etc. 

De  Paris,  ce  xxvii  aouft  i66$. 


N=  1452. 

R.  F.  DE  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 

27    AOÛT     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Le'iden ,  coll.  Huygens. 

C/ir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1456. 

Elle  a  été  publiée  par  C.  le  P/iige  dans  le  Bull,  di  Bibliogr.  T.   1 7. 

Nobiliffime  Domine 

Epiftolam  Aftronomicam  hiice  adiunftam  ')  Româ  herj  accepi  a  Clariffimo 
Riccio.  Rogat  autem,  tam  fuo,  quam  amicorum  qui  illic  coeleftia  curant,  nomine, 
vt  eam  concinu6  ad  te  tranfmittam,  quo  nimirum  accuracis  illis  telefcopijs  tuis  ob- 
feruare  poiïîs,  num  euentus,  auftoris  -)  praediélionj  refponfurus  fit.  Quod  ad  me 
attinet,  fateor  mé  ijs  inftrumentis  deftitutum,  quae  tam  propè  coelum  nobis  admo- 
uent.  Aliorum  itaque  experimentis  ftabo  lubens;  fed  tuis  praefertim,  quorum 
ày.jiifisia  mihi  iaradiu  nota  eft. 

Si  quid  igitur  tibi  orij  erit,  et  fi  coelimi  faueac,  quaefo  vt  hanc  operam  reliquis, 
quas  Aflronomiae  promouendae  haftenus  impendifij,  adiungere  non  graueris. 

Vale  Vir  Clariffmie  meque  perenni  affeftu  crede 

Tuj  Obferuantiirimum 
Renatum  Franciscum  Slusium. 

Leodicj  xxvii  Auguftj  cioidclxv. 


')    L'onvrages  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 304,  note  5°. 
-)   L'auteur  est  G.  D.  Cassini. 

Œuvres.  T.  V.  60 


474  CORRESPONDANCE.    l66$. 


N=   1453. 

[A.  Auzout]   à  Christiaan  Huygens. 

4    SEPTEMBRE    [1665]. 

Ln  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
■    Elle  est  la  réponse  au  No.  1418.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1460. 

A  Paris  ce  Vendredy  4  Septembre. 

Je  vous  envoie  Monfieur  ce  que  vous  aues  fouhaité  de  voir,  qui  eftlareponfe 
de  Monfieur  Hook  ')  et  quelques  lettres  ')  que  ie  luy  ay  écrites,  quand  il  me  fera 
quelque  reponfe  ie  vous  en  feray  part  de  mefme. 

Je  voudrois  bien  que  vous  euffies  la  bonté  de  men  faire  tenir  vn  exemplaire  a 
Monfieur  Heuelius.  ie  crains  pourtant  quvn  fi  gros  paquet  par  la  pofi:e  ne  vous 
foit  trop  a  charge.  Si  vous  voies  Monfieur  VoiTius  vous  mobligeres  de  luy  monter 
toufiours  le  votre  en  atendant  que  ie  luy  en  enuoie  vn  auec  ma  première  lettre  -)  a 
Monfieur  TAbbê  Charles  que  iay  enfin  manqué  de  luy  enuoier.  Vous  fcaues  que 
le  Hure  •')  de  Monfieur  Petit  fe  débite  et  vous  fcaures  que  nous  nauons  point 
encore  eu  de  reponfe  de  Monfieur  Heuelius.  ie  nay  point  depuis  très  long  temps 
eu  de  Commerce  auec  Rome  depuis  la  première  partie  Theoriae  Cometarum  de 
Cafllni  'i)  dont  ie  croy  vous  auoir  parlé,  il  ne  fc  fait  rien  icy  dauantage.  iay  vu  ces 
jours  pafTés  vos  deux  pendules  0  arriues  fans  danger  comme  les  interefi^és  vous 
lauront  pu  mander,  ie  trouue  votre  jnuention  fort  bonne  pouruu  quelles  narrefiient 
pas  plus  que  les  autres ,  particulièrement  celles  pour  la  mer  pour  Monfieur  de 
Montmor  ou  le  pendule  na  gueres  de  balancement  ce  me  fcmble.  elle  arreiloit 
dabord  a  tous  momens  mais  cela  venoit  diin  petit  plom  quil  faut  adiouter  au  poids 
de  la  roue  de  rencontre  qui  etoit  décroché,  ie  ny  ay  pas  pafi"é  depuis  pour  fcauoir 
fi  elle  aura  toufioiu-s  bien  etê.  Si  vous  croies  quil  ny  ait  plus  aucun  jnconuenient  a 
cette  manière  et  que  votre  ouurier  ne  les  vende  pas  trop  cher  vous  mobligeries 
fort  de  men  faire  faire  vne  comme  celle  de  Monfieur  de  Carcaui  ou  fi  vous  croies 
que  ien  fafl^e  faire  aufii  bien  icy  et  a  auffi  bon  conte  ien  feray  faire  vne  par  Turet. 
Nous  n'auons  pu  deuiner  la  neceffitê  de  ce  petit  chaifnon  double  qui  efl:  au  bas  des 
poids  fi  ce  nefi:  pour  empêcher  quils  ne  fecartent  mais  nous  ne  voions  que  cela  fufl: 
neceflliire  dans  la  chambre  et  il  femble  que  cela  peut  embarafler.  iay  cru  qu'vn 
petit  arrefi:  que  vous  aues  mis  a  celle  de  Monfieur  de  Carcaui  nefi:  que  pour  arrefi:er 
tout  le  mouuement,  fans  larrefter  par  le  pendule,  mais  ie  nen  voy  pas  bien  la  necef- 


')  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1415,11010  la. 

°)  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1273,  note  10. 

5)  Dissertation  sur  la  Nature  des  Comètes. 

't)  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 330,  note  i  c. 

5)  Ce  sent  les  horloges  pour  H.  L.  H.  de  Monmor  et  P.  de  Carcavy. 


CORRESPONDANCE.     1665.  475 


fitê  car  en  arrêtant  ce  pendule  ie  croy  que  tout  le  mouuement  farreteroit  de  mefme. 
On  nous  fait  efperer  il  y  a  défia  quelque  temps  que  vous  viendres  demeurer 
icy  quoyqu'on  ne  veuille  pas  nous  en  dire  ny  le  fuiet  ny  les  conditions,  ie  le 
fouhaite  de  tout  mon  ceur  et  que  ce  foit  au  pluftofl:.  quoyque  fi  nous  y  gagnons 
a  vous  auoir  prefent  nous  perdrons  les  Jnuentions  que  vous  pouues  faire  ou 
vous  êtes  et  que  vous  feres  dificilement  a  Paris  parce  qu'on  ne  peut  venir  a  bout 
des  ouuriers.  vous  verres  icy  fept  ou  huit  fortes  de  petits  carofTesjnuentés  depuis 
votre  départ  et  cependant  la  plufpart  retournent  toufiours  a  vos  premiers  "}.  vous 
ne  maues  point  enuoiê  de  larmes  ')  dans  les  caifi"cs  comme  vous  manies  promis  ^) 
et  ien  fuis  bien  aife  prefentement  parce  qu'on  en  fait  icy  qui  reuiTifient.  Je  nay 
fait  aucunes  Obferuations  cette  année  comme  ie  lauois  proieté  n'en  aiant  pas 
trouué  la  commodité,  fi  vous  en  aues  fait  vous  men  feres  part  fil  vous  plaift.  Nous 
nauons  point  icy  depuis  long  temps  de  nouueles  de  Monfieur  de  Zulichem  '^).  fil 
efl:  arriuê  en  Hollande,  vous  mobligez  de  l'alTurer  de  mes  refpefts  et  de  me  croire 
Monfieur  entièrement  a  vous. 


Pour 

Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

A  la  Haie. 


N=  1454. 

H.  L.  H.  DE  MoNMOR  à  Christiaan  Huygens. 

4    SEPTEMBRE    1665. 

Zti  lettre  se  trouve  h  Leiâen ,  coll.  Huygens. 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1455. 

A  Paris  ce  4  Septembre   1665. 
Monsieur 

Je  me  fuis  donne  l'honneur  de  vous  cfcrire  des  le  mois  pafi^é  '}  pour  vous  re- 
mercier des  foings  qu'il  vous  a  pieu  de  prendre  pour  me  faire  préparer  -)  vue  ho- 


"5}   Consultez  les  Lettres  Nos.  1 190  et  121 1. 

'')   Sur  ces  larmes  de  verre,  consultez  les  Lettres  Nos.  1351,  1371  et  1415. 

^}    Consultez  la  Lettre  N°.  1428.  y)    Constantyn  Huygens,  père. 


')   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  de  Montmor  à  Chr.  Huygens. 
-)   Consultez  la  Lettre  N°.  1444. 


476  CORRESPONDANCE.     1665. 


rologe  a  pendule  de  voftre  nouuelle  Inuention  Et  pour  vous  prier  de  m'en  vouloir 
mander  le  prix  afin  de  vous  l'enuoyer  auffi  toft.  Depuis  Je  lay  receuë  en  fort  bon 
eftat  Et  fans  quelle  ait  receu  de  dommage  par  les  chemins  Et  l'ayant  faiél  ouurir 
et  fufpendre  par  Monfieur  Turet  3)  fuiuan:  voftre  auis  en  prefence  de  Meffieurs 
Petit,  Auzout  et  d'autres  Curieux,  Je  vous  puis  affeurer,  Monfieur,  quils  ont  tous 
beaucoup  eftimé  et  approuué  cette  nouuelle  produftion  de  voftre  efprit.  Mon- 
fieur de  Carcauy  pareillement  la  veuë  auec  admiration  Et  ma  donné  de  grandes 
Efperences  de  pofieder  bien  toft  voftre  chère  prefence.  Vous  ne  doutez  pas  que  je 
n'en  aye  beaucoup  de  Joye  par  la  profeiïïon  que  Je  fais  d'honorer  voftre  mérite 
et  voftre  fcauoir.  Et  par  l'intereft  de  la  France  qui  commence  a  reprendre  fur  la 
Hollande  les  auantages  quelle  a  eu  fur  nous  lors  qu'elle  nous  a  enleué  les  Scali- 
gers  4)  et  les  Saumaifes  '),  Je  vous  conjure  Monfieur  deftre  perfuadé  de  mon 
affeftion  Et  de  ma  gratitude  Et  de  croire  quil  ny  a  Perfonne  qui  foit  plus  véri- 
tablement que  moy 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiffant  feruiteur 

DE    MONTMOR. 

Je  vous  prie  donc  Monfieur  de  me  faire  fcauoir  promptement  le  prix  et  les 
frais  de  Ihorologe  afin  que  dy  fatiffaire  au  mefme  temps.  Je  ne  prétends  pas  mac- 
quiter  par  la  de  l'obligation  que  ie  vous  auray  toufiours  de  voilre  Ciuilité.  L'horo- 
loge  farrefte  mais  jl  fera  aife  dy  remédier  a  mon  auis 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zuylichen 
XII  A  la  Haye. 


3)  Sur  Thuret,  voir  la  Lettre  N".  1004,  note  3. 

4)  Joseph  Justus  Scaliger,  né  à  Agen  en  1540  (consultez  la  Lettre  N°.  la  du  Supplément  au 
Tome  I,  note  2),  vivait  en  France,  quand  après  diverses  négociations  il  consentit  en  1594  à 
venir  à  Leiden,  où  on  l'avait  appelé  pour  être  l'ornement  de  l'université  nouvellement  fon- 
dée; il  y  mourut  le  21  janvier  1609. 

5)  Claude  Saumaise ,  né  le  15  avril  1588  à  Sémur  en  Auxois,  fut  appelé  en  1632  à  l'Université 
de  Leiden.  Il  voyagea  beaucoup  en  France  et  en  Suède  et  mourut  le  3  septembre  1653. 


CORRESPONDANCE.     1665.  477 


N=   1455. 

Christiaan  Huygens  à  H.  L.  H.  de  Monmor  '). 

10    SEPTEMBRE    1665. 

A  Monfieur  de  Montmor. 

10  Septembre. 

Le  sommaire  se  trouve  h  Leiâeii,  coll.  Iluygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1454.     De  M/oiitmor  y  répondit  par  le  Nu.  1474. 


le  prix  de  fon  horologe  marin  270  livres  d'Hollande. 


N=  1456. 

Christiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse. 

'  II   septembre  1665. 

Slusio. 

1 1    Septembris. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  145a.      R.  F.  de  Sluse  y  répondit  par  le  No.  1478. 

gracias  de  miffa  epiftola  Caflîni.  fperaveram  obfervationes  mittere  fed  nihil 
adhuc  vidi.  fcribam  quid  poftea  fuccenerit.  fi  nihil ,  gratulabor  Campano  de  prae- 
ftantia  perfpicillorum  fuorum ,  et  tentabo  an  fimilia  perficere  queam.  Inventionem 
me  inveniffe  aemulandi  hyperbolicae  figurae  perfeftionem  lentibus  fphaericis  fe 
mutuo  corrigentibus  in  telefcopio  ex  duabus  tantum  compofito.  gracias  agat  viris 
praertantiffimis  Riccio,  quod  me  participem  facere  voluerint.  Debeo  illi  pro 
Cometae  obfervationibus. 


')   Dans  les  Adversaria  on  trouve,  auprès  de  ce  sommaire,  l'annotation  suivante  de  Clir. 
Huygens. 
Plufieurs  leccres,  n'ayanc  pas  ce  livre  près  de  moy, 
eodem  die  A  Monfieur  Duarte. 
Lettre  que  nous  ne  possédons  pas. 


478  CORRESPONDANCE.    1 665. 


Nâ   1457. 

H.  Oldenburg  à  Christiaan  Huygens. 
II   septembre  1665'}. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens, 
Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1465- 

A  Londres  le  i.  Septembre  1665. 
Monsieur, 
J'efpere,  que  vous  auez  receu  celle''},  que  ie  vous  efcrivis,  à  l'inftance  du  Che- 
valier Moray ,  il  y  a  3.  ou  4.  femaines ,  auec  une  pièce  d'une  de  nos  Tranfadlions 
philofophiques,  que  vous  auiez  demandée.  Cèlle-cy  n'efl:  que  pour  vous  addref- 
1er  le  petit  billet  s),  cy  joint ,  qui  me  fut  enuoyé  du  mefme  Chevalier ,  auec  ordre 
de  le  defpecher  vers  vous,  et  de  vous  prier,  que  vous  priffiez  la  peine  de  vous  en- 
quérir de  telles  des  pièces  mentionées  là  dedans  *) ,  qui  ne  font  pas  inprimées  ;  ce 
que  vous  pourrez  faire,  s'il  vous  plait,  et  de  Monfieur  Golius  et  des  Elfevirs  s). 
On  penfe,  que  le  refte  méritent  d'eflre  inprimé  de  mefme,  principalement  la 
pièce  '')  d'Anderfon  '). 

Je   fouhaite   toufiours  la  fin  de  la  guerre  et  de  la  pelle,  d'une  paffion  non- 
pareille  ,  pour  reftablir  l'eftude  et  les  bonnes  correfpondences.  C'efl:  de 
Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeilTant  feruiteur 
H.  Oldenburg. 
A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

a  la 
1 2  Haye. 


')   Chr.  Huygens  reçut  cette  lettre  le  17  septembre.  Consultez  la  Lettre  N°.  1466. 

-^    C'est  la  Lettre  N°.  1438. 

3)    Nous  n'avons  pas  trouvé  ce  billet  de  R.  Moray  à  Chr.  Huygens. 

*)   Consultez,  sur  ces  pièces,  la  Lettre  N°.  1466. 

5)    Il  résulte  de  la  Lettre  N°.  1508  que  les  écrits  en  question  avaient  été  confiés  à  Golius  avant 

1646,  date  de  la  publication,  par  Bonaventura  et  Abraham  Elzevicr,  des  Opéra  Vietae  (voir 

la  Lettre  N°.  5,  note  31).  En  1665,  la  maison  des  Elseviers  était  dirigée  par  la  veuve  de  Jean 

Elzevier,  héritier  de  Bonaventura  et  d'Abraham.  Elle  s'appelait: 

Eva  van  Alphen,  fille  de  Daniel  Symonsz.  van  Alphen,  receveur  et  échevin  de  Leiden,  et 

de  Marytje  Dirksdr.  van  Hogeveen;  elle  naquit  le  27  mars  1620  à  Leiden  et  mourut  le 

18  mars  1695.  Elle  épousa,  le  9  juillet  1647,  Jean  Elsevier. 
*)    Il  s'agit  de  ses  deux  ouvrages,  restés  inédits: 

a)  Traftatus  Stereometricus  de  parallelopipedis,  Cylindris,  Truncis,  Conis,  Corporibus 
Regularibus. 

Zi)  Nova   Triangulorum    Sphaericorum    Stereometria,  cum  Appendice  de  Proftaphaerefi 
nova  et  multo  quam  antehac  faciliore  in  Sinuum  Analogiis. 


CORRESPONDANCE.    1665.  479 


N=  1458. 

Christiaan  Huygens  à  N.  Heinsius. 

15    SEPTEMBRE     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  fonds  Burman. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1443. 

Sicut  omnibus  rébus  ita  ec  amicitiae  officijs  a  te  fuperor  Heinfi  Clariffime,  qui 
nimis  diuturnum  filentium  ')  literis  tuis  interpellandum  cenfueris.  Video  equidem 
quam  non  validam  excufationem  hic  mihi  fuppeditent  in  Galliam  Brittanniamque 
nuperi  excurfas,cum  jam  diu  inde  domum  reverfus^)  hoc  ipfumtibifignificare  de- 
buerim.  Verum  utcunque  ad  haec  fegnis  ac  negligens,  illud  tamen  tibi  perfuadeas 
velim ,  neminem  vivere  tui  amantiorem  auc  qui  iflud  ingenium  tuum  ac  praeclara 
in  rem  literariam  mérita  pkiris  aeftimet. 

De  Elegijs  duabus  fratris  mei  s)  una  cum  poematis  tuis  praclo  committendis 
quod  fcribis,  confului  ipfum  quid  ijs  fieri  vellet.  qui  priorem  *)  illarum,  quam 
puerili  pêne  aetate  fe  condidifTe  ait,  omnino  premendam  cenfet,  idque  adeo  a  te 
poftulat:  alteram  s)  qualis  efl:  edi  patitur,  quippe  quam  alioqui  non  nifi  una  litura 
ait  emendari  pofTe.  Claudiani  tui  '')  exemplar  ab  Elfevirijs  7)  non  accepi,  fcd 
quia  ut  daretur  te  mandafle  fcribis,  prima  quaque  occafione  ab  illis  exigara. 

De  cometis  nihil  ego  quod  publicari  mereatur  confcripfi,  ^)  neque  obfervatio- 

Ces  ouvrages  se  trouvent  mentionnés  dans  sa  publication: 
c)    Alexandri  Anderfoni  Scoti  Excercitationvm  Mathematicorvm  Decas  Prima,  Continens, 
Quaeftionum  aliquot,  quae  Nobililîimorum  tum  huius  tum  veteris  Aeui,  IVTatbematico- 
rum  ingénia  exercnere,  Enodationem.  Parifiis  Apnd  Oliverivm  de  Varenes.  Via  laco- 
boeâ,  fub  figno  Viftoriae.  Anne  cId.Idc.xix.  in-4°. 
'')    Alexander  Anderson  naquit  en  1582  à  Aberdeen.  Jeune  encore  il  s'établit  à  Paris,  y  donna 
des  leçons  de  mathématiques,  et  devint  l'ami  de  Vieta,  dont  il  publia  des  ouvrages  posthumes. 
Il  vécut  dans  des  circonstances  peu  aisées  et  mourut  après  1619. 


')    La  dernière  lettre  de  Chr.  Huygens  à  N.  Heinsius,  la  Lettre  N°.  1094,  était  datée  du  22  jan- 
vier 1663. 
-)    En  juin  1664.  ')   Constantyn  Huygens ,  frère. 

•*)   Cette  pièce  est  intitulée: 

De  infelici  cafu  nobiliffimi  luvenis  Francifci  ab  Aerflens,  qui  poft  longas  peregrinationes 
à  Brittannià  in  patriam  navigans,  in  mari  Zelandico  naufragio  interiit:  ad  Nicolaum  Hein- 
fium  Conftantinus  Hugenius  C.  F. 
5)    Cette  pièce  est  intitulée  : 

In  editionem  OvidiiàNicolao  Heinfio  noviteradornatam  Conftantinus  Hugenius  Confl:.  F. 
Ces  deux  pièces  sont  insérées  dans  le  „Adoptivorum  Carminum  Liber  Secundus",  qui 
se  trouve  dans  les  „Poematum  Nova  Editio  1660". 
*)   Sur  l'édition  de  Claudianus  par  Nie.  Heinsius,  voir  la  Lettre  N°.  922,  note  7. 

7)  Il  s'agit  de  Louis  et  de  Daniel  Elsevier  à  Amsterdam. 

8)  Une  ligne  entière  au  haut  de  la  page  de  la  lettre  en  a  été  tranchée;  mais  nous  avons  retrouvé 
les  quatre  mots  qui  manquent,  dans  le  Theatrum  Cometicum  de  Stan.  Lubienietski,  où  Hein- 
sius, dans  une  de  ses  lettres,  inséra  une  partie  de  celle-ci. 


480  CORRESPONDANCE.     1665. 


nés  meas  tanta  cura  peraftas  dicere  aufim,  quam  funt  aliorum  quorundam  jam 
editae  uc  Hevelij  in  Prodrome  Cometicoî'),  ac  praefertim  Auzotij  Galli '°),  qui 
duo  nunc  inter  fe  de  palma  hac  in  re  décernant,  etfi  vereor  ne  inferior  diicedat 
Hevelius.  Caeterum  quia  fcribis  amicos  ")  te  iilic  habere  aftronomiae  ftudijs 
deditos,  pauca  haec,  quae  ex  qualibufcunque  obfervationibus  meis  colligere 
haud  incerto  ratiocinio  licuit,  adjungere  vifum  eft,  quae  chartae  huic  '-)  feorfum 
infcripfi.  Haec  fi  videbitur  illis  imperties,  ac  mihi  viciffim  quae  de  eodem  argu- 
mente illi  commentati  funt.  De  Pareliorum  obfervationibus  non  opus  ut  denuo  te 
admoneam,  video  enim  meminilTe  ac  gaudeo. 

Vellem  Nafonianas  pro  his  tibi  me  rependere  pofle,  fed  nihil  habet  frater 
meus  '3)  quod  non  jam  ante  tu  habueris,  uti,  inftituta  notularum  fuarum  quas  ex 
Hifpania  reportavit  cum  tuis  notis  coUatione,  fe  comperilTe  ait. 

Non  ita  pridem  intellexi  Cartefianae  Pliilofophiae  addiftos,  qui  Lutetiae  Pari- 
fiorum  haud  exiguo  funt  numéro,  in  honorem  magiftri  fui  marmoreum  tumulum 
in  locum  lignei,  quem  olira  Chanutus  '■•)  fieri  curarat,  conflruendum  decrevifîe, 
jamque  in  eam  rem  fumtus  contulifle,  imo  opus  ipfum  jam  Holmiae  faciendum 
locafle,  quod  an  ita  fit  à  nemine  melius  quam  a  te  refciri  pofle  credidi.  Equidem 
gloriae  tanti  viri  faveo,  licet  opiniones  ejus  non  omnes,  ut  ifl:i,  ampledtar,  gaudeo- 
que  cum  eximijs  ingenijs  quoquo  modo  à  pofl:eris  gratia  refertur.  Vale  Vir  Prae- 
ftantifllme  et  me  ama. 


Dabam  Hagae  Comitis  15  Septembris  166$. 

Myn  Heer 
Myn  Heer  Nie.  Heinsius. 
Refiderende  van  Wegen  Haer  Hoog  Mogenden 
aen  't  Hof  van  Sweden 
ToL 

Stockholm. 


5)    Voir  Touvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 407,  note  ^.a. 
'°)  Consultez  les  Lettres  N°.  1310,  note  i,et  N°.  1346,  note  5. 
")  Stan.  Lubienietski.  '-)  Voir  l'Appendice  N°.  1459- 

'3)  Lodewijk  Huygens. 

'+)  Chanut,  l'ambassadeur  à  Stockholm,  qui  avait  envoyé  tous  les  papiers  et  lettres  de  Descartes 
en  France;  ils  firent  naufrage  sur  la  Seine  et  ne  furent  sauvés  qu'en  partie. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


N=  1459- 

[Christiaan  Huygensj  h  [N.  Heinsius]. 

[15    SEPTEMBRE     1665]. 

Appendice  au  No.   1458. 

La  pièce  se  trouve  à  Lei/icn,  fonds  Burman  '). 
Elle  a  été  publiée  par  Liibieiiitski  dans  son  Thcntrnm  Cometicnm  -~). 

1  Cometam,  qui  confpici  caepic  menfe  decembri  A°.  1664,  mocu  fiio  proprio 
ac  vero  fnam  alius  ell:  in  caelo  apparens}  inceffiffe  per  lineam  redlam ,  ciijns 
inclinatio  ad  planum  eclipticae  fuerit  circiter  gradus  1 1 3),  quaeqne  i'iud  pla- 
niim  fecuerit  in  punfto  paulo  plus  a  foie  diftante  quam  tribus  Orbis  magni 
femidiametris. 

2  Dufto  piano  per  lineam  diftam  itineris  Cometae  quod  lit  piano  Eclipricae  ad 
reclos  angulos,  communem  utrique  piano  feflionis  lineam  inter  Marris  ac 
Telluris  orbitas  tranfire,  paulo  tamen  illi  propiorem;  ac  refpicere  gradus  21 
Ariens  ac  Librae. 

3  Cometam  aequabili  motu  inceflîlTe  in  illa  linea  itineris  fui ,  quam  Keplerus 
Trajeftoriam  vocabat. 

4  Motumque  eum  paulo  amplius  quam  fexcuplo  celeriorem  fuiïïe  motu  Tel- 
luris in  Orbe  magno  five  annuo. 

5  Minimam  cometae  a  Tellure  diftantiam  fuiffe  majorem  aliquanto  quam  dimi- 
diam  ejus  quae  inter  Tellurem  ac  Solem ,  eamque  minimam  diflantiam  conti- 
giffe  28  Decembris  ''). 

6  Caudae  longitudinem  fuifTe  fere  duplam  intervalli  inter  Solem  ac  Tellurem  , 
quod  intervallum  raihi  eft  circiter  terrae  diametrorum  12000. 

7  Cum  Cometae  diftantia  a  terris  fuerit  proxime  eadem  10  Januarii  quae 
15  Decembris  tamen  pofteriori  harum  obfervationum  multo  minus  lucidum 
apparuifTe  ideoque  videri  rêvera  lumine  diminutum  fuiffe. 

8  Ac  proinde  fufpicandum  an  non  materia  ejus  igné  fuo  arferit  paulatimque 
confumta  fit. 

9  Cum  caput  cometae  magnis  optimifque  telefcopijs  fpeftatum  inftar  cxigui 
punéli  femper  apparuerit,  non  majori  faltem  quam  8  vel  10  fecundorum  fcru- 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  1317  du  29  janvier  1665  à  Thevenot,  où  l'on  trouve  ces  résultats 

avec  quelques  variantes. 
-)   Cet  Appendice  et  une  partie  de  la  Lettre  N°.  1458  ont  été  envoyés  par  N.  Heinsius  h 

Lubieuietzki  le  14  octobre  1665.  Voir  son  „Theatvum  Cometicura"  page  317. 

3)  Dans  la  Lettre  N°.  "1317,  on  lit:  12  degrés. 

4)  Dans  la  Lettre  N°.  13 17,  Chr.  Huygens  indique  la  date  du  21  décembre. 

Œuvres.  T.  V  61 


CORRESPONDANCE.     1665. 


pulorum  ktitudine  ;  hinc  minus  illud  fiiiïïe  coUigo  ad  candae  amplitudinem 
comparatiim  qnam  fit  arenae  granulum  ad  Iphaeram  ciijus  diameterpcdum  40. 

10  Fieri  pofTe  ut  Conieta  aliquis  in  terram  impingat,  fcd  facilius  multo  ut  Terra 
per  caudam  cometae  tranfeat. 
Satis  autem  apparec  in  his  omnilius  Copcrnici  fyftema  me  fecutum  etiamfi  non 

moneam. 


N=   1460. 

Christiaan  Muvgens  h  A.  Auzout. 

17    SEPTEMBRE    1665. 

Lu  minute  se  trouve  à  Leideii,  coll.  Iluygens. 
La  lettre  est  la /réponse  au  No.  1453.    À.  Juzout  y  répondit  par  le  Nn.  1493. 

A  Monfieur  Auzout. 

17  feptembre. 

que  je  n'ay  pas  encore  receu  le  livre  de  Monfieur  Petit  ')  ce  que  prie  de  luy  dire 
et  que  l'ayant  je  luy  feray  refponfe  -').  que  Hevelius  m'a  prié  s)  de  fufpendre  mon 
jugement  jufqu'a  fa  refponfe  qu'il  donnera  dans  un  fécond  Prodromus  4).  que  je  ne 
voy  pas  comment  il  fe  juftifierafi  comme  vous  dites  les  autres  obfervationsconfen- 
tent  avec  les  vofl:res.  Je  m'efl:onnc  qu'il  n'a  pas  les  prédirions  de  Cafllni  0-  Horo- 
loge ne  s'arreflie  pas  autrement,  a  quoy  fert  la  petite  chaifne.  le  crochet  inutile, 
eftoit  fait  par  l'horologer  ")  fans  mon  ordre,  que  j'avois  vu  la  première  refponfe  ^)  de 
Hook  en  anglois.  que  je  feray  tenir  a  Hevelius  l'exemplaire  aifement,  quand  Voffius 
me  l'aura  rendu,  qu'il  ne  faut  pas  croire  que  Hoolv  viendra  a  bout  de  fa  machine, 
dont  la  pratique  ne  vaut  rien,  quand  le  cercle  efl:  mince,  et  la  théorie  n'efl:  pas 
bonne  quand  il  efl:  large  ou  comme  une  forme  creufe  entière  par  ce  que  la  fpheri- 
citè  du  verre  et  de  la  forme  ne  fe  corrigent  pas  l'un  l'autre,  ce  que  fcroit  necef- 
faire.  que  ce  que  Campani  n'a  pas  voulu  donner  l'eflîiy  de  fa  lunette  donne  a  pen- 
fer  qu'elle  ne  furpafie  pas  la  fiene.  que  pourtant  il  faut  qu'elle  foit  bien  bonne 
pour  veoir  les  ombres  des  fatellites  dans  Jupiter,  que  je  n'ay  rien  pu  veoir,  mais 


')  Sa  dissertation  sur  la  Nature  des  Comètes. 

^)  Consultez  la  Lettre  N°.  1477,  réponse  à  la  Lettre  N°.  1439. 

3~)  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Hevelius. 

4")  Voir  l'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1407  ,  note  4''. 

5)  Voir  la  Lettre  N°.  1304,  note  5.  Consultez  aussi  les  Lettres  Nos.  1452  et  1466. 

^)  Severyn  Oosterwijk. 

'■^  Consultez  la  Lettre  N°.  1438. 


CORRESPONDANCE.     1665.  483 


la  lune  empelchoit  un  peu.  que  jattens  l'ombre  du  certius.  l'autre  fois  je  crois  qu'il 
n'y  avoit  poinc  d'ombre  a  veoir  a  cauie  de  la  ficuacion  que  je  remarquay.  Que  fon 
railbnnemenc  de  la  lune  me  plait  beaucoup,  l'invention  de  Hook  de  l'alongcment 
des  Lunettes  ne  fera  rien  qui  vaille  pour  l'utilité  pour  les  railbns  qu'il  dit.  Je  ne 
puis  encore  vous  dire  rien  de  certain  fi  non  que  je  viendray  ").  Que  j'eipere  de 
trouuer  bien  moyen  d'exécuter  mes  inventions  quand  j'en  auray.  Je  demande 
pardon  de  n'avoir  pas  envoyé  les  larmes  de  verre,  mon  Perc  a  une  journée  ou 
deux  d'icy. 

N=  1461. 

Christiaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 

17    SEPTEMBRE     1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Laden ,  coll.  Huygens. 

a  Monfieur  de  Carcavy. 

Eodem  die. 

que  je  fuis  fatiffait  touchant  le  llile  de  la  précédente  ')  de  Monfieur  Colbert. 
que  je  le  remercie  des  foins  qu'il  a  pris  dans  cette  affaire,  que  mon  Père  viendra 
dans  I  jour  ou  i.  que  je  luy  avois  fait  prefent  de  l'horologe  -)  bailemains  a  Mon- 
fieur l'abbè  Bourzeys  ■•). 

N=   1462. 

Christiaan  Huygens  a  J.  Chapelain. 
17  septembre  1665. 

Le  sommiiire  se  Ironre  à  Leiilcii,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  i.jsi.     J.  Chapelain  y  repondit  par  le  No.   14S5. 

Chapelain. 

Eodem  die. 
grâces  de  fa  felicitation.  et  de  les  foins  a  faire  continuer  la  libéralité  Royale. 


'■')    Il  s'agit  de  l'appel  du  roi  Louis  XIV. 


')    Nous  ne  possédons  aucuue  lettre  de  cette  correspondance  entre  Chr.  Huygens  et  Colbert. 

-)    Consultez  la  Lettre  N°.  1444. 

3)  7\mable  de  Bourzeis  naquit  en  1656  à  Iliom  et  mourut  le  2  août  1672  à  Paris.  Elevé  en  page 
chez  le  Marquis  de  Chandenier,  il  devint  i\hhé  de  Saint  Martin  de  Corcs,  membre  de  l'Aca- 
démie française  et  président  de  l'Académie  des  inscriptions.  Il  fut  grand  controversiste  et 
nous  a  laissé  plusieurs  ouvrages. 


484  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1463. 

Christiaan  Huygens  à  Colbert. 

17    SEPTEMBRE     1665. 

Le  sommaire  se  trouve  a  Leideii ,  coll.  Huygens. 

Remerciment  a  Monfieur  Colbert.  de  mes  incereft  en  paATanc. 


Eodem  die. 


N=  1464. 

Christiaan  Huygens  à  Louis  XIV. 

17  SEPTEMBRE     1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Le'nhn,  coll.  Huygens. 

17  Septembre. 
AU  Roy. 

Remerciment  de  Ton  prefent  0  de  500  elcus  ").  que  j  attendray  fes  ordres  pour 
me  rendre  a  Paris. 

N=   1465. 

Christiaan  Huygens  à  H.  Oldenburg. 

18  septembre   1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden],  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1457.     //.  Oldenhurg  y  répondit  par  le  No.  1479- 

A  Monsieur  Oldenburg. 

Excufes  de  ne  l'avoir  remercie  pluftoll  de  l'envoy  des  Philofophical  Traniac- 
tions.  quil  veuille  envoier  ma  lettre  ')  a  Monfieur  Moray.  que  j'ay  rcceu  fes  lettres 
et  celle  d'Auzout  imprimées  =)  a  Paris.  le  fais  les  mefmes  fouhaits  pour  la  paix 
que  luy.  nulla  ialus  bello. 


')   Dans  les  „Comptes  des  Bâtiments  dn  Roi  sons  le  règne  de  Lonis  XIV"  on  tronve,  ponr  1665, 
l'entrée: 

An  Sieur  Huygens,  HoUandois,  grand  mathématicien,  par  gratification  1500  Livres. 
-)    Un  écu  blanc  valait  alors  environ  3  Livres. 


')    Voir  la  Lettre  N°.  1466. 

-)    Consultez  la  Lettre  N°.  1415,  note  1 2. 


CORRESPONDANCE.     1665.  485 


N=  1466. 

Christiaan  Huygens  h  R.  Moray. 
Appendice  au  No.    1465. 

18    SEPTEMBRE    1665. 

La  lettre  se  irunvc  à  Londres,  Royal  Society. 

La  minute  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Elle  est  la  réponse  au  Nu.  1436.     R.  Moray  y  répondit  par  le  No.   1481. 

A  la  Haye  ce  i8  feptembre  1665. 
Monsieur 
Ayant  eftè  diverti  pendant  quelque  temps  par  une  affaire  ')  qui  m'eft  fort  impor- 
tante et  dont  vous  fcaurez  dans  peu  d'avantage  j'ay  eftè  négligent  a  faire  refponfe 
a  voftre  dernière  -")  comme  eftoit  mon  devoir  et  je  vous  en  demande  pardon.  Je  me 
fuis  fouvenu  de  ma  faute  en  recevant  hier  la  lettre  3)  de  Monfieur  Oldenbourg 
avec  voftre  biliet  *)  de  quelques  noms  des  Oeuvres  de  Viete ,  touchant  lefquels 
il  dit  que  vous  defircz  que  je  m'informe  auprès  de  Monfieur  Goolius  et  les  Elfe- 
viers  s)  pour  fcavoir  ceux  qui  n'ont  pas  encore  elle  imprimez.  Je  ne  manqueray 
pas  de  le  faire  au  plus  tofl:  quoy  que  je  ne  fcache  pas  encore  a  quel  delTein  vous 
faites  cette  recherche,  c'efl:  a  dire  fi  vous  voulez  que  les  Elzeviers*)  les  impriment 
ou  fi  l'on  propofe  de  le  faire  chez  vous.  Et  en  attendant  je  vous  puis  aflîu-er  que 
le  Harmonicon  celefl:e  ')  n'a  pas  elle  imprimé,  comme  il  paroit  par  la  préface  des 
Elzeviers  aux  ouvrages  de  Viete'')  ou  ils  difent  l'auoirreceu  de  Monfieur  Hinne^) 
mais  qu'ils  en  ont  différé  l'impreflion  en  attendant  encore  d'autres  pièces  du 
mefme  autheur.  Je  ne  Icache  pas  auflï  que  le  Supplementum  Notarum  priorum  '°)  ni 
les  a  traitez  ")  de  Anderfonius  ayent  encore  veu  le  jour  dont  je  ne  doute  pas  qu'el- 
les foient  dignes  quoy  qu'en  matière  d'Algèbre  les  efcrits  de  Viete  ne  foient  pas 

')    Huygens  fait  allusion  à  l'invitation  de  Louis  XIV. 

-)    Elle  est  du  22  juillet  1665  (V.  st.).  3)    Consultez  la  Lettre  N°.  1457. 

+)   Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  pièce  dans  nos  collections. 

5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1457,  note  5. 

*)  Il  s'agit  ici  des  Elseviers  d'Amsterdam,  qui,  depuis  1655,  lorsque  Daniel  s'était  rendu  à  Am- 
sterdam, et  surtout  depuis  la  mort  de  Jean  Elsevier  en  1661  ,  pouvaient  être  considérés 
comme  les  vrais  successeurs  des  Elseviers  de  Leiden.  En  septembre  1665,  Daniel  était  le  chef 
unique  de  cette  maison,  Louis  s'étant  retiré  depuis  mai  1665. 

')    Le  Harmonicon  Céleste  de  Fr.  Vieta  n'a  jamais  été  imprimé. 

S)  Voir  l'ouvrage  cité  dans  là  Lettre  N°.  5,  note  31.  Ces  œuvres  de  Vieta  furent  imprimées  en 
1646  par  Bonaventura  et  Abraham  Elzevier  dans  l'ofiicine  de  Leiden. 

^~)    Le  Chevalier  Alexander  Hume  appartenait  à  la  cour  de  la  Princesse  Royale. 

'°)-Dans  les  Opéra,  publiés  par  van  Schooten  (voir  la  Lettre  N°.  5,  note  30),  on  trouve  les 
Ad  Logifticem  ipetiofam  notae  priores, 
qui  ont  rapport  à  l'ouvrage 

In  artem  analyticam  ifagoge,  feu  Algebra  nova.  Lugd.  Bat.  D.  Lopes.  1635.  4°. 

")  Consultez  la  Lettre  N°.  1457,  note  5. 


486  CORRESPONDANCE.     1665. 


fort  a  délirer  après  que  Monfieur  Des  Cartes  a  rendu  cette  fcience  plus  claire  et 
plus  parfaite,  de  la  quelle  je  ne  nie  pas  pourtant  que  Vietc  n'aie  elle  le  pre- 
mier inftaurateur. 

Pour  ce  qui  efi:  de  la  penlee  de  Monfieur  Ilook,  dont  il  vous  a  pieu  me  faire 
part,  d'appliquer  dans  les  horologes  un  relTort  au  lieu  de  pendule,  je  vous  diray 
qu'eftant  en  1660  a  Paris  Monfieur  le  Duc  de  Roanais  '-)  me  parla  de  la  mefme 
chofe  et  mefme  me  mena  chez  l'horologer  '5)  a  qui  luy  et  Monfieur  Pafcal  avoient 
communiqué  cette  invention,  mais  foubs  ferment  et  promcïïc  devant  Notaire  de 
ne  la  point  révéler  ni  fe  l'attribuer,  mais  je  ne  trouuay  leur  manière  d'application 
nullement  bonne  et  j'en  fcavois  des  lors  de  beaucoup  meilleures,  mais  outre  que 
la  pratique  n'en  ell  pas  fi  aifée  comme  des  horologes  a  pendule,  je  ne  m'en  puis 
promettre  autant  de  jurteffe  que  celle  que  je  trouve  en  ceux  cy;  le  mouvement  du 
vaiflèau  devant  caufer  de  petites  irrégularité/,  au  mouuement  du  reffort  ou  il  feroit 
mal  aifè  a  remédier;  et  l'on  ne  fcait  pas  encore  fi  le  changement  du  chaud  et  du 
froid  n'altereroit  aucunement  les  vibrations,  de  forte  que  je  croy  que  Monfieur 
Hook  parle  encore  trop  confidemment  de  cette  invention  des  Longitudes  dans 
fa  préface  '+)  comme  de  plufieurs  autres  chofes. 

Je  ne  puis  pas  m'iniaginer  julqu'icy  par  quel  moyen  il  prétend  de  faire  des  lon- 
gues lunettes  avec  les  objectifs  de  celles  qui  font  beaucoup  moindres;  et  s'il  peut 
en  mefme  temps  en  argumenter  l'effeâ:  auiïi  bien  que  la  longueur,  il  a  raifon  d'eiti- 
mer  beaucoup  ce  fecret.  mais  cela  ne  fe  pouvant  faire  fans  agrandir  l'ouuerture  du 
verre  objcétif,  je  ne  penfe  pas  qu'il  puiffe  fervir  de  rien,  c'eft  ce  qu'a  aufll  defla 
remarqué  Monfieur  Auzout  dans  une  de  fes  lettres  '■'^)  a  Monfieur  Oldenbourg, 
dont  il  ma  envoie  n'aguerre  des  exemplaires  imprimez. 

Je  ne  fcay  fi  je  vous  ay  mandé  "''')  que  Monfieur  Boreel  ne  m'a  point  apporté  "") 
le  Thermomètre  l'aiant  lailTé  la  ou  il  eftoit  logé,  pour  ellre  de  trop  grand  volume. 
Quand  vous  ferez  de  retour  a  Londres  je  vous  prie  de  le  reprendre  et  de  me  l'en- 
voier  par  quelque  occafion.  Je  fuis  très  marry  de  n'en  trouuer  pas  julqu'icy  pour 
vous  faire  tenir  voltre  horologe,  celle  de  Monfleur  Dovvning  '-)  m'ayant  manqué 
pour  n'avoir  erté  adverti  de  fon  départ  du  quel  aulFi  bien  l'on  doute  s'il  a  elle  pour 
l'Angleterre. 

L'on  m'a  envoie  de  Rome  des  predrdlions  de  Monfieur  Caffini  '^)  pour  le  mois 
d'Aouft  et  Septembre  qui  marquent  a  quels  jours  et  quelles  heures  de  la  nuift  l'on 


'')  Sur  Artiis  Gouffier.  duc  de  Roamies,  voir  la  Lettre  N°.  837,  note  i. 

'•')  Probablement  Tlmrct.  '*)  De  la  Micrographia. 

'•'')  Sur  ces  lettres  de  Adr.  Auzout,  voir  la  l>ettre  N°.  i4i5,note  12. 

'*)  Peut-être  dans  la  lettre  du  17  juillet  1665,  que  nous  ne  possédons  pas  ,•  consultez  la  Lettre 

N°.  1436,  note  I. 
'^)  Sur  renvoi  de  ce  thermomètre,  consultez  la  Lettre  N°.  1401. 
'8)  Voir  la  Lettre  N°.  1329. 
'^)  Par  rintermédlaire  de  Ricci  et  de  Sluse.  Consultez  la  Lettre  N".  1452. 


CORRESPONDANCK.     1665.  487 


verra  les  ombres  des  Satellites  dans  le  difqiie  de  Jupiter,  mais  ne  les  ayant  reçues 
que  le  dernier  d'Aouil:  et  le  ciel  couvert  ou  autres  empefchements  ne  m'ayant  pas 
encore  permis  de  faire  des  obfervations  telles  qui  me  fafTent  certainement  connoiilre 
le  dernier  cfFeft  de  mes  lunettes,  je  ne  fcay  pas  ce  que  je  m'en  doibs  promettre,  et 
ne  veux  pas  defefperer  pourtant  d'en  pouiioir  veoir  quelque  chofe.  L'ombre  du 
troifième,  qui  eft  le  plus  grand,  doit  paroiftre  le  26  Septembre  au  foir  fi  tolT:  qu'il 
fera  obfcur,  et  fortir  de  Jupiter  a  9  heures  et  +  a  Rome.  J'efpere  que  le  ciel  me 
favorifera  ce  jour  la  et  je  vous  recommanderois  auffi  l'obfervation  fi  je  ne  croiois 
que  la  Société  ertant  difperfée  par  ce  temps  de  pelle  ces  belles  occupations  font 
tout  a  fait  interrompues.  Je  ne  vous  recommande  donc  que  vous  mefme  en 
ces  temps  fi  dangereux  et  vous  prie  de  continuer  l'honneur  de  vos  bonnes 
grâces  a 


Vofhre  trefobeiffant  feruiteur 
Chr.  Huygens. 


N°    1467. 

[M.  Thevenot]   à  CiuiisTiAAN  Huygens"). 

18    SEPTEMBRE    1665. 

^      La  lettre  se  trouve  h  I.ehien,  cnll,  Hiiygens. 
Chr.  /fiiygens  y  répondit  par  le  Nn.   1472. 

ce   18  7brc   1665. 

Jl  me  femble  que  le  génie  de  Monfieur  Frenicle  ne  lai  decome  [?]  dans  les  quef- 
tions  des  Jeues  dhazards  comme  dans  toutes  les  autres  quelHons  des  nombres.  Je 
vous  enuoie  ce  quil  ma  donné  ')  fur  celle  que  vous  luy  auez  propofee  ")  auec 
beaucoup  de  fes  fentimens  de  Ihonneur  que  vous  luy  faites  de  vous  fouuenir  de 
luy  dont  il  vous  efi:  fort  obligé,  fa  faute  diminue  a  ce  quil  dit  tous  les  iours.  pour 
moy  Je  ne  m'en  aperçois  point  mais  bien  que  la  moindre  aplication  luy  fait  mal  a 
la  tefte. 

le  mauuais  temps  nous  a  empefché  icy  de  faire  les  obferuations  ■'')  marquées 
par  Caffini. 


')    Voir  l'Appendice  N°.  1468. 

-)    Nous  ne  possédons  pas  la  minnte  de  cette  lettre  de  Chr.  Hiiygens  à  Frenicle.  Peut-être  Chr. 

Huygens  lui  a-t-il  fait  parvenir  la  question  par  l'intermédiaire  d'Auzout.  \'oir  la  Lettre 

N°.  1428. 
3)   Celles  des  ombres  des  Satellites  de  Jupiter  sur  cette  planète.  Consultez  la  Lettre  N°.  1466. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


Monfieur  Stenon  3)  ma  laillè  vn  difcours  fur  l'Anatomie  du  cerueau  *)  que  le 
vous  enuoiras  bien  to(1:  ou  pluftot  a  Meflieurs  uos  frères  car  le  fais  mon  conte 
que  nous  vous  poïïederons  bien  tôt  icy.  Jmagincs  nous  Monfieur  quelle  plaifir  ce 
doit  eftre  a  vne  perfonne  qui  fouhaitoit  autrefois  qu'on  ne  nous  en  laiflat  point 
fortir. 

Monfieur  Don  louis  s)  ne  fera-t-il  point  aufîy  du  voyage. 

Nous  auons  icy  vn  Satyricon  ")  que  Jaurois  efl:e  bien  aife  de  luy  envoler  mais 
Ion  maffeure  quil  s'imprime  a  Cologne  "). 

Je  vous  prie  Monfieur  deflire  bien  periuadé  que  nous  nauez  perfonne  qui  vous 
foit  plus  acquife  que  moy  et  de  qui  vous  puifllez  difpofer  plus  alTeurement. 


A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens 

â  Haye. 


'')  de  Monfieur  Thevenot.  (Chr.  Huygens). 


3)    Sur  Nicolaas  Steen,  voir  la  Lettre  N°.  1 178,  note  20. 

'*)    Cet  ouvrage  fut  publié  en  français  à  Paris  et  pins  tard  traduit  en  latin  sons  le  titre: 

Nicolai  Stenonis  Diïïertatio  de  Cerebri  Anatome,  Spectatiïïimis  Viris  DD.  Societatis  apud 
Dominum  Thevenot  eolleftae,  dicata,  atque  è  Gallico  exemplari  Parifiis  edito  An.  1669. 
Latinitate  donata,  Operâ  et  ftudio  Guidonis  Fanoifii.  L.  L.  A.  A.  M.  &  Med.  Doft.  Lugd. 
Batav.  Apud  Felicem  Lopez.  Anno  1671.  in-i2°. 

5)    Thevenot  désigne  Lodewi.jk  Huygens. 

'5)    Le  fragment  alors  trouvé  du  Satiricon  a  été  publié  sous  le  titre: 

J.  PetronI  Arbitri  in  Dalmatia  nuper  repertum  Fragnientum  cum  epicrifi  &  fcholiis  Th. 
ReinesL  Ad  Illullrisf.  &  Excellentisf.  Dn.  Job.  Bapt.  Colbert,  RegiChrillianiffimo  à  Sanfli- 
oribus  Confiliis ,  fummiqve  Galliarum  Aerarii  Moderatorem  prudentillinnnn  &  integerri- 
mum.  Accelfernnt  ex  Edit.  Upfalienfi  V.  C.  Joh.  Sehefferi  Argentin.  Notae.  Lipfiae,  fump- 
tibus  Laur.  Sigifm.  Corneri.  Literis  Chrilliani  Michaelis.  Anno  m.dc.lxvi.  in-8°. 

")    Thevenot  se  trompe,  l'impression  eut  lieu  à  Leipsic. 


CORRESPONDANCE.    1665.  489 


N=   1468. 

B.  Frenicle  de  Bessy  à  Christiaan  Huygens. 

[septembre  1665]. 

Appendice  au  No.   1467. 

La  pièce  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

A  &  B  jouent  a  +  &  a  pille  a  telle  condition  que  celuy  qui  amené  +  prend 
tout  ce  qui  eft  au  jeu  &  celuy  qui  amené  pille  met  vn  efcu  au  jeu.  on  demande  quel 
ell  le  defauantage  de  A,  qui  joue  le  premier  '). 

Cette  queftion  n'eft  pas  alTés  déterminée ,  par  ce  que  comme  il  y  a  la  moitié  des 
coups  qui  fe  peuuent  jouer,  aufquels  le  dernier  amené  pille  &  doit  mettre  vn  efcu 
au  jeu,  il  faut  fauoir,  ce  qu'on  doit  faire  de  ce  qui  efl:  au  ieu,  quand  il  y  relie  quel- 
que chofe,  lorfqu'on  veut  quitter,  car  il  pouroit  ariuer  qu'on  ameneroit  toufjours 
pille  &  que  ne  pouuant  acheuer ,  on  feroit  de  fuite  contraint  de  quitter. 

Or  on  peut  faire  deus  chofes  du  relie  en  cas  qu'il  y  en  ayt;  le  plus  jurte  feroit 
de  le  partager,  &  en  ce  cas  le  defauantage  du  ler  ne  peut  jamais  monter  jufques  a 

1  G.  fols,  fauoir  a  >  de  ce  qu'on  met  au  jeu;  mais  fi  on  continue  de  jouer  long  tems, 

il  en  aproche  plus  près  que  quelque  quantité  donnée  que  ce  foit;  parce  que  fou 
defauantage  croift  en  continuant  de  jouer.  Voicy  le  moyen  de  trouuer  de  com- 
bien le  defauantage  ell  moins  que  y.  doublés  le  nombre  des  coups  que  chaqu'un 

doit  jouer,  &  adjoutés  i.  au  double;  prenes  la  puiffance  de  a.  dont  cette  fomme  ell 
expofant,  le  triple  de  cette  puiffance  ell  le  dénominateur  de  la  fraélion,  &  le  numé- 
rateur ell  I.  Ainfy  pour  fauoir  de  combien  le  defauantage  de  A  fera  moindre  que 

Y  fi  on  ne  joue  que  3.  coups  de  fuite;  je  prens  le  double  plus  i.  de  3.  qui  ell  7.  la 

7e.  puiffance  de  1.  ou  128.  dont  le  triple  eit  384.  je  dis  donc  que  le  defauantage 

de  A  fera  ^  moins  —^.  fi  A  &  B  ne  jouent  chaqu'un  que  3.  coups. 

Autrement  pour  fauoir  quel  ell  ce  defauantage  fans  parler  du  lixidue[?];  prenes 
la  puiffance  de  2.  comme  deuant  &  ce  fera  le  dénominateur  de  la  fraftion,  diuifés 
cette  même  puiffance  par  6.  rejettant  le  a,  qu'on  a  toufjours  de  relie,  le  quotient 
fera  le  numérateur.  Ainfy  fuppofant  qu'on  joue  chaqu'un  4.  coups;  le  double 
+   I.  de  4.  ell  9.  qui  ell  l'expofant  de  512.  qui  étant  diuifé  par  6.  donne  85.  on 


aura  donc    — ^  d'efcu  pour  le  defauantage  de  A.  &  ainfy  des  autres. 


')    C'est  la  question  envoyée  par  Chr.  Huygens  à  J.  Hiidde  le  4  avril  1665.  Consultez  la  Lettre 
N°.  1403. 

Œuvres.  T.  V.  62 


490  CORRESPONDANCE.     1 665. 


Que  fi  on  ne  veut  point  que  le  relie  foit  partagé,  mais  que  chaqu'un  reprenne 
la  portion  qu'il  aura  mis  de  ce  qui  refle,  le  defauantage  de  A  deuiendra  double  de 
ce  qu'il  etoit  en  l'autre  cas,  fauoir  lorfqu'on  partageoit  le  refle;  &  ainfy  jouant  4. 

o  -  o - 

coups  de  fuite  fon  defauantage  fera  — ^  au  lieu  de  — ~.  &  ainfy  des  autres. 

Ces  defauantages  font  enfemble  vne  proportion  qui  fe  peut  continuer  a  l'infini,  de 
manière  qu'ayant  le  defauantage  de  A,  quand  on  ne  joue  qu'un  coup,  qui  efl-ô.  les  au- 
tres fe  trouuent  multipliant  par  4.  les  2.  termes  de  cette  frafliion  et  adjoutant  i.  au 
Numérateur.  On  aura  donc  tt  pour  i .  coup 


—  pour  2. 


7^  ?«"••  3- 


85 
— ^  pour  4. 

512  ^        ^ 


8 

341  « 

£7-8  Pf^""-  5-  &c. 

Pour 

Monfieur  Hugens. 


N2   1469. 

R.   Paget  à  Christiaan  Huygens. 
21   septembre   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Ilitygen.i. 
Chr.  Huygens  y  répondit  pur  le  No.  1471. 

S.  p.  D. 

Generofiffime  atque  amiciflime  Domine  Hugeni, 
compluribus  à  te  beneficiis  affeftus  (lentium  fané  telefcopicarum  donum  ')  nun- 
quam  non  mémorandum)  audaciùs  humanitatis  veflirae  fores  pulfo,  rogaturus 
quod  non  putem  à  quoquam  mihi  vel  melius  vel  lubentius  pofl^e  praeilari.  Nar- 
ravit  mihi  amicus  =),  fe  Hagae  Comitis  fub  menfis  hujus  initium  à  quodam  harum 
rerum  gnaro  accepiflTe,  Romae  nuper  novam  quandam  telefcopii  duodecempe- 
dalis  rationem  inuentam  effe  3),  quae  luculentâ  coelefl:ium  <pciivoi/.év(>)v  detedtione 
optima  quaevis  haélenus  confedta  telefcopia  longe  antecellat.  Id  fi  verum  fit, 
Dioptricae  veftrae  quam  exfpcftamus  editionem  proculdubio  aliquantifper  fuf- 
flaminabit.  Mira  nuncii,  nec  ingratâ  novitatc  perculfus,  non  pofîiim  non  avi- 
diufculè  in  narrati  veritatem  ulteriùs  inquirere.  Tu  quid  rei  fit,  fi  placet,  paucis 
edoce.  Si  pênes  te  fit  libellus  '*)  quo  recens  obfervatorum  à  novi  Tubi  inventore 

')  Consultez  les  Lettres  Nos.  302  et  379. 

°)  Peut-être  Is.  Vossius.  Consultez  la  Lettre  N°.  1427. 

3;  Consultez  la  Lettre  N°.  1304. 

'*)  Consultez  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  732  ,  note  10. 


CORRESPONDANCE.    1665.  49 1 


fpecimen  exhiberi  etiam  intellexi,  quaefo  ne  grave  fie  commodaco  hue  tranfmit- 
tere:  polliceor  me  bona  fide  quam  primum  remifTurum.  Liceac  porro  &  hac  occa- 
fione  de  horologiis  veftrae  invencionis  quaerere,  an  ad  eam  perfeftionem  pro- 
mota  fint,  ut  navigancibus  in  longitudinis  inveftigatione  commode  infervire 
queant.  Taie  quid  in  novellis  hebdomadalibus  non  ita  pridem  ab  automatario  •'') 
quodam  Hagae  Comitenfi  promitti  legiiïe  memini,  cum  chartâ  obfervandi  ratio- 
nem  indicance,  emptoribus  tradendâ.  Si  inftruftio  ifta  '')  confilio  veftro  adornata 
fit,  ejus  ut  pro  folenni  vefl:râ  liberalitate  exemplar  mihi  communicetur  obnixè 
rogo.  Si  geminae  huic  eâdem  vice  importunitati  bénigne  ignoveris,  fimulque  pof- 
tulatis  utcunque  fatiffeceris,  profeélo  ferib  triumphabit 

Nobiliffime  héros 

Tibi  obftriéliflimus 
Dordrechti  Septembris  ai.  i66^.  Robertus  Pagetius. 

Dell  Wel-Edelen  Heere 
Myn  Heer  Christiaen  Huygens, 
ten  huyfe  van  Myn  Heer  van  Zulichem 
in 
ï^^  S  Graven-Haghe. 


N=   1470. 

Christiaan  Huygens  à  N.  Heinsius. 
22  septembre   1665  '). 

Le  sommaire  se  trouve  à  Lciden ,  coll.  Huygens. 

NicoLAo  Heinsio. 

22  Septembris. 
quid  frater  de  Elegijs  ftatuerit.    Ckudiani  cxemplum  non  accepi.  petam  ab 
Elfevirijs.  gratias  de  diligentia  in  conquirendis  Pareliorum  obfervationibus.  an 
Cartefio  fepulcrum  ex  marmore  illic  conftruatur  fumptibus  Cartefianorum  qui  in 
Gallia,  ut  fcribunt. 


')   L'horloger  Severyn  Oosterwijk. 

")    L'instruction  pour  les  pilotes.  Consultez  la  Lettre  N°.  1290. 


')    Il  semble  que  la  pièce  N°.  1470  est  le  sommaire  de  la  Lettre  N°.  1458,  mais  que  celle-ci  n'a 
été  expédiée  que  plus  tard. 


4921  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=  147 1. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Paget. 

[22    SEPTEMBRE     1665]. 

Xrt  iiiimiic  se  trouve  à  Lcîden ,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  an  No.  1469.     R.  Paget  y  répondit  par  le  No.  1475. 

ROBERTO    PaGETIO. 

Miniftro  Anglicano  Ecclefiae  Dordraci. 
Mitto  quae  ')  poftulat  ex  quibus  cognoi^et  optima  quidem  efle  telefcopia  Cam- 
pani  fed  non  adeo  multum  fuperare  ea  qiiac  in  Gallia  neque  etiam  noftra.  nec  for- 
mam  telefcopy  novam  efTe  inventam  fed  artem  lentium  melius  cffonnandariim.  ac 
proinde  hinc  nihil  morae  dioptricis  nortris  exoriturum  in  quibus  quae  ad  theoriam 
l'peétanc  duntaxat  pertradtatum.  ut  continue  atque  legerit  remittere  velit,  quod 
aliud  exemplum  non  habeam.  addidi  2  exemplaria  libelli  -)  quibus  praecepta  de 
uiu  horologij  noftri  ad  longitudines  continentur.  et  Epiftola  ■^')  quae  fuccefFum 
teftatur.  Utinam  ibpito  infeliciffimo  bello  liceret  tranquille  navigantibus  ulteriora 
capere  expérimenta  utiliffimumque  inventum  &c. 


N=   1472. 

Christiaan  Huygens  à  M.  Thevenot. 
I  OCTOBRE   1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1467. 

M.  Thevenot. 

I    oftobre   1665. 
détermination  du  problème  de  croix  et  pile  envoie  a  Monfieur  Frenicle  ')  et 
ma  folution  et  celle  de  Hudde.  mon  Obfervation  de  l'ombre  du  3me  fatellite  dans 
Jupiter  16  Septembre  -)  mon  Père  a  Zulichem  avec  le  frère  Louis,  point  efcrit. 


')  Le  „Raggiiagli"  de  Campani;  probablement  Clir.  lliiygciis  y  ajouta  la  „Lettre  à  l'Abbé 
Charles"  (voir  la  Lettre  N°.  1346  avec  les  notes  3  et  4),  puisque  dans  sa  réponse  Paget  se 
plaint  de  ne  pouvoir  lire  couraninient  les  langues  italienne  et  française. 

^)    L'instruction  pour  l'usage  des  pilotes. 

3)  Il  s'agit  de  la  traduction  hollandaise  (avec  quelque  variantes)  delà  Lettre  N°.  I3i5,qui 
fut  insérée  dans  l'instruction  pour  l'usage  des  pilotes. 


')    Consultez  l'Appendice  N°.  1468.  ")    Voir  la  pièce  N°.  1473. 


CORRESPONDANCE.    1665. 


A91 


le  crois  que  je  recevray  bientoft  les  ordres  du  Roy  pour  partir,  que  j'en  doibs 
eftre  bien  aife  a  caufe  des  afllirances  qu'on  me  donne  que  j'auray  toute  forte  de 
fatiffaftion.  Baifemains  a  Auzout.  j'eipere  qu'il  a  receu  ma  lettre  s)  comme  auffi 
Monfieur  de  Montmor  ■*). 


N=   1473- 

Christiaan  Huygens  à  M.  Thevenot, 

Appendice  au  No.   1472. 

[26  septembre   1665]. 

La  pièce  se  trouve  à  Lciden,  coll.  Huygens. 

16  Septembris  1665. 

hora  J\  per  dilucida  nubium  intervalla  lovem  obfervavi  cum  duabus  comitibus 

ad  finillram  (rêvera  ad  dextram)  pofitu  qui  hic  defignatur,  ac 

^*  "        praeterea  umbram  tertij  Comitis,  quam  Cadlnus  apparituram 

hoc  tempore  praedixerat  ')■.  'ï^tis  facile  in  dilco  Jovis  animadverti.  Pracdixerat 

hora  9|.  Romac  egrelTuram,  hoc  efl:  hîc  hora  8|.  fed  dcnfioribus  nubibus  impe- 

dientibus  continuare  obfervationcm  non  potui. 

Locus  apparens  unibrac  in  difco 

Jovis  erat  qui  hic  cernitur  nempe  in 

regione     lucidiflîma.    Proportioneni 

tamen  hujus  maculae  ad  difcum  Jo- 

^  (         •  u^ra.  com.iv^tu         |  VIS  uon  potuifTem  agnofcere. 

Comes  qui  prximus  ad  finiftramo 
apparct  fuit  is  ipfe  cujus  umbra  in 
Jove  vifa  eil,  ut  poftea  collegi. 


3)    Consultez  la  Lettre  ]N°.  1460. 


')    Consultez  la  Lettre  N°.  145=3  "ot^ 


'»)    Voir  la  Lettre  N°.  1455. 


494  CORRESPONDANCE.    1665. 


N=   1474. 

H.  L.  H.  DE  MoNMOR  à  Christiaan  Huygens. 

4  OCTOBRE  1664. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1455.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1481. 

A  Paris  ce  4  oétobre   1665. 
Monsieur, 

Voftre  lettre  m'a  efté  enuoyée  a  la  campagne  ou  J'ay  faid:  vn  fejour  plus  long 
que  je  ne  m'eftois  propofé.  Je  donné  charge  a  mon  fecretaire  d'enuoyer  l'argent 
que  vous  auez  payé  de  la  Pendule  Et  jay  efté  fâché  de  ce  que  les  affeurances 
qu'on  luy  auoit  données  que  vous  eftiez  en  chemin  l'ont  empefché  de  faciffaire  a 
ce  deuoir.  Depuis  mon  retour  ayant  faiél  prier  Monfieur  van  Beunighen  ')  de 
trouuer  bon  que  cet  argent  fut  donné  a  fon  fecretaire  pour  vous  le  faire  rendre 
Jl  ma  confirmé  les  aïïeurences  de  voftre  voyage  °)  Et  ne  ma  pas  confeille  de  rien 
enuoyer  qu'il  neuft  eu  de  vos  nouuelles  que  jattendray  par  le  prochain  ordinaire, 
après  lequel  je  ne  manqueray  pas  de  prendre  une  lettre  de  change  fi  j'apprends 
que  vous  ne  foyez  point  encore  parti.  Mefme  Je  pourray  l'adrefl^er  a  l'ouurier  s) 
fi  vous  eftez  partj.  Cependant  Jefcris  cette  lettre  au  hazard  pour  vous  rendre 
compte  de  ce  retardement  qui  eft  contre  ma  volonté  et  qui  ne  fera  pas  long. 

Je  fouhaite  que  Monfieur  de  Zulichem  foit  arriue  chez  luy  en  parfaite  fanté 
après  voyage  afl'ez  long  ^^  et  qui  n'a  pas  deu  luy  eftre  defagreable  puis  quil  a  trouué 
beaucoup  d'honneftes  gens  qui  ont  efte  rauis  de  le  veoir.  Et  qui  ont  cognue  ['?] 
et  eftimé  fon  mérite.  Le  Père  Berret  '}  eft  caufe  de  ce  que  jacheté  la  Lunette  de 
Monfieur  de  Monconys  ^).  Car  M'ayant  aduerti  de  fa  Mort  "}  et  de  la  vente  de 
fon  Cabinet  Je  luy  efcriuis  que  Monfieur  de  Zulichem  ")  m'auoit  parlé  de  cette 
lunette  comme  dvne  pièce  excellente.  Et  que  sil  eftoit  encore  a  Orenge  quil  luy 
en  donnaft  l'auis.  Jl  me  refpondit  qu'il  eftoit  aile  a  Geneue  et  que  delà  jl  iroit 


')    K.  van  Beuningen  était  l'ambassadeur  extraordinaire  des  Provinces  Unies  à  Paris. 

-)    Le  départ  pour  Paris,  sur  l'invitation  de  Louis  XIV. 

3)   Severijn  Oosterwijk. 

"t)    Constantyn  Huygens,  père,  était  parti  pour  Paris  le  11  octobre  1664  [Dagboek]  et  en 

revint  le  icr  octobre  1665. 
5)   Sur  J.  Bertet,  voir  la  Lettre  N°.  1355,  note  i. 
*)   Sur  la  lunette  de  B.  de  Monconys,  voir  la  Lettre  N°.  1142.  Consultez  pourtant  la  Lettre 

N°.  1482,  note  I. 
'')    Balthasar  de  Monconys  mourut  le  28  avril  1665. 
53    Constantyn  Huygens,  père. 


CORRESPONDANCE.     1665.  495 


plus  loing  et  que  cependant  le  fils  de  Monfieur  de  Monconys  vendoit  les  Pièces 
de  fon  Cabinet  et  que  fi  je  ne  lachetois  elle  pourroit  efl:re  vendiie  a  d'autres.  Je 
luy  donné  charge  de  l'acheter  Et  me  layant  enuoyée  Je  la  fis  efpreuuer  par  Mon- 
fieur Auzout  qui  ne  la  trouua  pas  bonne  et  après  l'auoir  comparée  auec  vne  autre 
de  Mainard  »),  Jl  la  jugea  moindre,  depuis  Je  la  donné  a  vn  gentilhomme  de  mes 
amis  qui  efl:  gouuerneur  en  Picardie  ")  auquel  j'ay  efcrit  de  me  la  renvoyer  pour 
mander  que  je  luy  ay  promife  fur  ce  que  le  père  Bertet  m'a  faidl  fauoir  que 
Monfieur  de  Zulichem  la  fouhaitoit  auquel  je  la  renueray  [?]  fi  je  la  refois  [?]  du 
gentilhomme.  Mais  jay  quelque  opinion  que  ce  ne  foit  pas  cette  excellente  Lunette 
que  Monfieur  de  Zulichem  auoit  veûe  ")  chez  Monfieur  de  Montconis  et  que  le 
fils  n'efl:ant  pas  cognoifllint  jl  y  aura  eu  quelque  changement,  dont  le  Père  Bertet 
n'a  point  efi:é  auerti.  Je  vous  prie  Monfieur  de  vouloir  afl"eurer  Monfieur  de  Zu- 
lichem de  mes  très  humbles  feruices  et  d'eftre  perfuadé  que  je  fuis  auec  paffion 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  feruiteur 

DE   MONTMOR. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichen 
chez  Monfieur  de  Zulichen. 

a  La  Haye. 


9)    Sur  Mesiiard ,  physicien-mécanicien  à  Paris ,  consultez  la  Lettre  N°.  1283  ,  note  2. 

'°)  Il  s'appelle  de  Motte;  consultez  la  Lettre  N°.  1488.' 

'')  Lors  de  la  visite  à  Lyon,  en  avril  1665.  Consultez  la  Lettre  N°.  1395. 


496  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   1475. 

R.    PaGET    à    Cl-IRISTIAAN    HuYGENS. 
5    OCTOBRE    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leideii,  coll.  Hiiygens. 
Elle  est  la  réponse  an  No.  1471.     Clir.  liuygens  y  répondit  par  le  No.  1484. 

S.  P. 
Clariflime,  doéliffime  atque  amiciffime  D.  Hugeni, 

Libelles  liberali  favore  mihi  commodatos ,  cum  gratiis  quàm  poffum  maximis , 
remitto.  Diflertationes  iftas,  fimulatque  per  occupationes  graviores  licuit,  ocyîis 
percurrî.  Verùm  in  Italicis  &  Gallicis,  quae  mea  eftlinguarum  iilarum  ignoran- 
tia ,  paiica  admodum  ex  voto  fum  afTeciuus.  Intérim  literis  tuis ,  optimis  harum 
rerum  arbitris ,  adjutus ,  ledlione  hac  qualicunque ,  avido  meo  defiderio  de  novo 
nuncio  fidereo  plura  cognofcendi  fariffaftum  agnofco. 

Id  volupe  fuie  animadvercere ,  invennones  &  obfervationes  Hugenianas,  non  ab 
aliis  tanrtun,  fed  et  ab  ipfis  adverfariis  &  aemulis,  licet  invito  &  fequiore  affeftii, 
comprobari.  Si  propriâ  manu  haec  traderem,  rogarem  an  ad  ukimum  illud  Eufta- 
chii  fcriptum  ')  quicquam  "'^  publiée  regeftum  fit.  Prioris  3)  refutationem  veftranT*) 
habeo;  nec  video  equidem  quid  in  polleriore  magnopere  refponfum  defideret. 

Si  fidem  merentur  quae  Magifter  Hook  in  Luna  fe  vidiiTe  &  porro  vifurum 
ferè  confidenter  pronunciat  s),  eft  quod  conterraneis  meis  primariam  orbis  Lu- 
naris  deteftionem ,  fi  non  primum  in  oras  ifl:as  appulfum  gratuler  :  prout  alias 
pridem  fe  avium  volantium  aurigatione  eo  fubveftum  ingeniofè  fabulabatur.  Sed 
vereor  ne  curiofae  huic  indagini,  quid  in  Planecis  exfl:et  &  agatur,  nimiùm 
indulgentes  vel  remiflïùs  attendamus  ad  ea  quae  fidei  divinae  telefcopio  in 
coelis  iupremis  contemplanda;  vel  negligentius  curemus  ea  quae  ante  pedes 
funt ,  quaeque  in  orbe  nofl:ro  terreflri  nobis  fatagenda.  Quocirca  longé  prae- 
ferendum  cenfeo  conatum  &  fucceffiim  veih-um  in  Horologiorum  perfeftione 
promovendâ;  quibus  docemur  tempora  nofl:ra  eorumque  minimas  numerare 
portiones,  &  itinera  longinqua  in  Oceano  vailo  accuratiùs  metiri.  Id  fané  laudem 
non  exiguam  meretur,  quod  exaélani  eamque  experimentis  probatam ,  praebeas 
temporis  aequandi  rationem  :  quae  Artronomos  adeo  folicitos  habuit,  ut  Argolus*) 

')   Son  ouvrage  „Pro  sua  Annotatione".  =)    Iliiygens  n'y  a  pas  répondu. 

3)    La  „Brevis  Aiinotatio". 

+)    Voir  la  réplique  „15revis  Assertio  Systeniatis  Saturniei". 

5)    Consultez  la  „Micrographia"  à  la  fin  et  les  Philos.  Trans.  N°.  4,  pag.  6j. 

'5)  Argoli  (Andréa)  naquit  le  15  mars  1570  à  Tagliarorro  (Naples)  et  mourut  le  27  septem- 
bre 1657  à  Padoue.  Il  fut  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  la  Sapienza  à  Rome: 
mais,  A  cause  de  son  goût  pour  l'astrologie,  il  dut  se  retirer  à  Venise  et  devint  professeur  à 
Padoue.  Il  enseigna  l'astrologie  à  Wallenstein. 


CORRESPONDANCE.     1665.  497 


eam  vocet  ")  rem  difficillimae  fpeculationis  "^  ^  &  Longomoncanus  affirmée  ^)  fe 
nufquam  in  toto  Aflronomlco  flud'io  majore  dijficultate  laborajje  *). 

Ne  quid  diffitear,  fubiit  haec  animum  meum  dubicatio,  annon  ad  loca  Solis  in 
Zodiaco  potius  quam  ad  nienfium  dies  tabula  fuiffet  concinnanda.  Sedforfan  haud 
tanti  efi:  difcrimen  hinc  emergens ,  ut  facilior  haec  atque  ufui  vulgari  accommo- 
datior  fupputandi  ratio  fuerit  pofthabenda.  Illud  etiam  non  leviter  falivam  movit 
quod  ad  editionis»)  prioris,  ni  fallor,  calcem  fubneftitur  de  pendulorum  veftrorum 
ofcillatione  fympatheticâ  vel  homotonâ,  non  abfimili  chordarum  Muficarum 
motui  harraonico.  Speramus  nos  aliquando  &  jucunduni  iflium  admirandumque 
naturae  lufum,  &  eruditam  veftram  in  ejufdem  caufam  inquifitionem  fpedlaturos. 

Quod  de  novls  catenatis  operïbus  operibus  ^°)  dicitur,  nefcio  an  fit  intelligendum 
de  catenâ  in  funis  locum  fuccedente  in  iis  quae  pondère  moventur ,  vel  in  chordae 
cono  aequatorio  circumvolutae  in  iis  quae  elateris  vi  circumaguntur.  Seddubia  ifta 
aliaque  folvet  proculdubio,  quam  promitti  videmus,  Horologwrum  defcrlptio  '  ').  Si 
pretio  mihi  ac  aequo  comparari  poffit  automaton  accuratum,  minuta  &  fecunda 
indicans,  quod  ab  elatere  motum  in  menfa  poni,  levique  negotio  in  locum  quem- 
vis  tranfferri  queat,  quod  &  ferael  tantum  in  hebdomade  revolvi  opus  habeat, 
nam  intellexi  antehac  ejus  generis  confici  quae  ad  plures  feptimanas  eodem  tenore 
decurrant;  fpondeo  me  Séverine  '=)  veftro,  mihi  non  ignoto,  emptorem  futurum. 
Juftum  &  moderatum  pretium  voco,  quod  non  artis  excellentiam,  ufufque  mul- 
tiplicis  praeftantiam ,  fed  quod  praeter  materiae  valorem,  artificis  laborem  &  in- 
dufl:riam  débité  compenfet.  Confilium  &  opem  veftram  in  negotio  ifthoc  implo- 


'')  Andreae  Argoli  Medici,  Pliilofophi,  ac  in  eeleberrimo  Patauino  Gymnafio,  mathematicas 
profitentis,  Ephemerides  annorum  L  iuxta  Tychonis  Hypotliefes,  et  accuratè  e  Coelo  deduc- 
tas  obfervationes.  Ah  Anno  1630  ad  Annvm  1680.  Cum  Priuilegiis.  Venetijs.  1638. 
III  Vol.  in-4°. 

Consuitez-y  la  page  105  du  „Liber  Tertius". 

S)  Aftroiiomia  Danica,  Vigiliis  &  Opéra  Chriftiaiii  S.  Longomontani,  ProfelToris  Mathematum , 
in  Regia  Acad.  Haunienfi  ,  elaborata,  &  in  duas  partes  tributa;  Qnarum  Prior  Doftrinam  de 
diurna  apparente  fidernm  revolutione  fuper  fphera  armillari  veteriim  inflaurata,  duobiis 
libris  explicat  :  Poflerior  Theorias  de  motibus  Planetarum  ad  obfervationes  D.  Tychonis 
Brahae,  &  proprias,  in  triplici  forma  redintegratas,  iterum  duobus  libris  compleftitur.  Cum 
Appendice  de  Affcititiis  Coeli  Phoenomenis,  nempe,Stenis  Novis  et  Cometis.  Nunc  denuo 
ab  Authore  locis  nonnullis  emendata  &  aufta.  Amfterdami,  Apud  Joh.  &  Cornelium  Biaev. 
Anno  M.DC.xxxx  in-folio. 

Consultez  y  „Theoricorum  Liber  Primus,  Capnta",  page  182.  La  première  édition  est 
de  1622. 

5')  Il  s'agit  de  Tlnstruction  pour  l'usage  des  pilotes,  où  fut  insérée  une  traduction  hollandaise 
de  l'extrait,  donné  par  le  Journal  des  Scavans,  de  la  Lettre  N°.  1335.  Consultez  encore  la 
Lettre  N".  1 338  à  Iq  page  248. 

'°)  Biffez  ce  mot. 

")  Paget  indique  le  „Horo!ogium  Ofcillatorium",  qui  ne  parut  qu'en  1673. 

'^)  Severijn  Oosterwijk. 

Œuvres.  T.  V.  63 


498  CORRESPONDANCE.     1665. 


rans,  ut  fuper  eodem  mihi  nonnihil,  quando  oportunumfuerit,  refcribatur  oro, 
reliqua  quoad  nummorum  & Horologii  tranfmifllonem  per  tabellarium  tranfafturus. 
Reverendus  Dominus  Colvius,  oui  in  pluribus  mecum  munificentiae  veftrae  par- 
ticipi  alcerum  tradidi  exemplar  mihi  miïïiim ,  à  Dec  Opcimo  Maximo  vitam  tibi 
diuturnam  &  valetudinem  vegetam  ad  coepta  utiliflïnia  confummanda,  ferib  me- 
cum apprecacur.  In  quo  voro  defino 

Generofiffime  Domine  Hugeni 

Tibi  Obftriffimus'O 

ROBERTUS    PaGETIUS. 

Dordrechti.  Oélobris  5.  166$. 

Den  Wel  Edelen,  feer  vermaerden  Hoogh-geleerden  Heer, 
Mijn  Heer  Christiaen  Huygens  van  Zulichem 

VI  in 

met  een  packjen  C.  H.  S  Graven-Haghe. 


")  Ephaemerides  pagina  105  [R.  Paget]. 
*)  Theoricae  pagina  42  [R.  Paget]  '+). 


N=  1476. 

Christiaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 
8  octobre  1665. 

Le  sommnire  se  trouve  à  Le'iâen.  coll.  Huygeus. 

8  0fl:obre  1665. 
Carcavy. 
mon  père  revenu.  Je  fuis  prefl:  de  venir  et  fouhaite  que  ce  puiiïe  eflre  au  pluf- 
toft  a  caufe  que  l'hyver  approche. 


'3)  Lisez:  Obftrifttiflîmus. 

'■*)  C'est  probablement  la  page  de  la  première  édition  ,  que  nous  n'avons  pn  consulter. 


CORRESPONDANCE.    1665.  499 


N=  1477. 

Christiaan  Huygens  à  P.  Petit. 
8  octobre  1665. 

La  minute  se  trouve  à  Leidcii,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.   1439.     P.  Petit  y  repondit  par  le  No.   1494. 

8  Oftobre. 

Petit. 

Obfervacion  de  l'ombre  du  fatellite  ').  Ecrit  doftement  et  de  la  façon  quil  faut 
pro  captu  lettorum  qu'il  s'eftoit  deflinè  -^.  Diray  mes  penfees  fur  fon  livre  ')  quand 
je  le  ■*)  verray.  fa  manière  dé  calculer  la  parallaxe  ne  vaut  rien.  Période  de  46  ans  '). 
il  faudroit  que  les  routes  fuffent  parallelles.  Ne  fcavois  pas  qu'il  n'eiloit  que 
demi  Copernicifte.  Nous  verrons  ce  que  dira  Hevelius.  Il  efl:  bon  que  ces  obfer- 
vacions  du  mouucment  courbe  de  la  comète  foient  tranfmiies  a  la  pofleritè.  C'efl 
ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable,  a  caufe  de  l'argument  qu'on  en  peut  tirer  pour 
Copernic,  que  je  m'cftonne  que  vous  n'avez  pas  veu  fi  vous  auez  leu  le  livre  de 
Cepler  des  Comètes.  l'Opinion  de  des  Cartes  en  cecy  ne  m'a  jamais  pieu,  mon 
père  revenu. 


N=  1478. 

R.  F.  de  Sluse  à  Christiaan  Huygens. 
9  octobre  1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  14S6.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.   1492. 

Nobiliffime  Domine 

Cum  per  aliquot  dies  a  Ciuitate  abfuiiïera,  reperj  in  reditu  literas  tuas  vna  cum 
adiunftâ  obferuationum  ferie,  quam  continuo  Romam  mifi.  Rogaui  etiam  Clarif- 
fimum  Riccium  vt  et  obferuationes  in  Jtaliâ  faftas,  et  Ephemeridem  fi  quam  forte 


')    Consultez  la  pièce  N°.  1473.  -)    Consultez  la  F^ettre  N°.  13 16. 

3)    Dissertation  sur  la  Nature  des  Comètes. 

+J    Ce  ,,le"  ne  se  rapporte  pas  nu  livre,  mais  à  Petit  lui-même,  que  Huygens  devait  voir  bientôt 

à  Paris. 
5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1316,  note-. 


goo  CORRESPONDANCE.    1665. 


aliam  Clariffimus  Caffinus  ederet  nobifcum  communicare  vellet  :  quod  pro  folitâ 
fua  humanitate  faftiirum  non  dubito. 

Magno  teneor  defiderio  videndj  Dioptricam  tuam,  quam  vc  publici  iuris  facias 
te  etiam  atque  etiam  rogo.  Multum  intérim  tibi  debere  me  profîteor,  fi  refraftio- 
nis  ab  aère  ad  vitrum  rationem,  quam  dubio  procul  acciirate  cepiftj ,  me  docere 
velles.  Sed  quod  commodo  tuo  fiât,  nihil  enim  ert  quod  fefiinet.  Vale  Vir  Nobi- 
liflîme  meque  confiant]  femper  afteélu  credito 

Tuj  obferuantiffimum 
Renatum  Franciscum  Slusium. 
Dabam  Leodicj  p»  Oélobris  1^65. 

Nobiliffimo  et  Clariffimo  Domino 
Domino  Christiano  Hugenio  de  Zulichem  &c. 
VI  A  la  Haye. 


N"   1479. 

•     H.  Oldenburg  à  Christiaan  Huygens. 

17  OCTOBRE  1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll^  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1465. 

A  Londres  le  7.  Oftobre   1665. 
Monsieur, 

Celle  ')  du  Chevalier  Moray  ne  vint  pas  temps  aflTez  pour  vous  l'envoyer  par 
l'ordinaire  de  Lundy  =) ,  il  a  trouué  bon  de  la  laifler  ouuerte,  fcachant  à  qui  il  la 
confioit,  et  voulant  que  ie  vifTe  les  particularités,  qu'il  defire  vous  eftre  com- 
muniquées par  mon  moyen. 

Je  croy ,  que  ce  qui  touche  le  moyen  d'examiner  la  bonté  des  Lunettes  par  des 
charafteres  de  diverfes  grandeurs ,  vous  a  efté  défia  mandé  3)  par  Monfieur  Au- 


')    Voir  la  Lettre  N°.  148 1.  =)    Le  1 1  octobre  1665. 

3)   Consultez  les  «remarques"  dans  l'édition  amplifiée  de  la  Lettre  à  l'Abbé  Charles  (voir  la 

Lettre  N°.  1346,  note  3).  Auzout  y  reproduit  les  caractères  qu'on  lui  avait  envoyés  de 

Rome. 


CORRESPONDANCE.    1665.  50 1 


zont,  duquel  ie  le  receus,  il  y  a  quelque  temps,  et  qui  mefme  fit  inprimer  une 
efcriture  femblable  a  celle ,  qu'on  a  envoyée  de  Rome  ■•},  mieux  faite  que  celle , 
qu'on  fit  inprimer  icy,  ny  nos  charafteres  ny  noftre  ancre  refemblant  celle-là,  fi 
exactement,  comme  ie  l'eulTe  fouhaité. 

Pour  les  empefchements ,  que  Monfieur  Hook  a  rencontrés  dans  la  pratique 
de  fa  machine  s) ,  il  faut,  que  pour  en  bien  informer  d'autres,  l'en  parle  aupara- 
vant auec  l'Inventeur,  quelques  circonftances  m'en  eftant  efchappées. 

Monfieur  du  Son  *J)  m'eft  venu  voir  aujourdhuy,  parlant  de  4.  montres,  qu'il  fait 
faire  pour  la  Cour,  qu'il  dit  aller  fi  jufl:e  que  le  Soleil  mefme,  mais  il  en  cachoit 
encOr  le  fecret  :  cependant  quand  on  le  demande ,  fi  ce  n'efl:  par  l'application  d'un 
reiïbrt  à  l'arbre  de  la  balance,  il  ne  le  nie  pas.,  mais  il  divertit  fon  difcours  à  quel- 
que autre  fujet.  J'oferois  dire,  que  c'eil  la  mefme  chofe  en  effet ,  dont  le  Che- 
valier Moray  vous  entretient  dans  fa  lettre,  et  de  laquelle  Monfieur  Hook  prétend 
fcavoir  tant  de  diverfes  façons,  et  qui  vous  fut  communiquée  7),  il  y  a  quelques 
années,  à  Paris,  l'ayant  demandé,  fi  l'air  et  les  changemens  de  l'air  n'auoient  pas 
de  pouuoir  fur  fes  montres,  il  dit  que  non,  mais  aflez  froidement  pourtant,  de 
forte  que  ie  ne  le  trouue  pas  fi  hardy  dans  cete  circonfi:ance,  que  Monfieur  Hook, 
qui  conoit  de  la  matière,  à  ce  qu'il  dit,  incapable  de  ces  refl"entimens. 

J'ay  depuis  peu  receu  deux  lettres  ^)  de  Monfieur  Hevelius,  par  ou  i'entends, 
qu'il  travaille  à  prefent  à  refpondre  ')  aux  objeftions,  que  luy  a  faites  Monfieur 
Auzout  '°)  touchant  le  mouuemcnt  du  premier  des  deux  derniers  comètes;  corne 
auffi,  qu'il  y  adjoutera  fes  obicrvations  du  fécond  comète,  qu'il  eftoit  auparavant 
refolu  de  referuer  pour  fa  Cometographie  "),  dont  il  dit  auoir  fait  inprimer  9 
livres,  de  forte  qu'il  n'en  relie  que  3  de  tout  le  Traité.  De  plus,  après  m'auoir  de- 
mandé des  nouuelles  du  fucces  de  la  machine  pour  les  Limettes'"^),  il  adjoute'^)  en 
gênerai  ce  qu'il  a  defl^in  de  faire  luy  mefme  fur  ce  fujet:  ce  que  ie  vous  donneray 
dans  les  propres  mots,  fi  davanture  vous  ne  le  fcauez  pas  encore  :  il  dit  donc  '"t). 

A  la  bonne  heure;  fi  tant  de  braues  hommes  s'employent  à  réduire  cet  Art  à  la 
perfedtion,  iay  grande  efperance,  que  par  l'alliance  et  la  conjunftion  de  leur  forces 
quelque  chofe  de  fort  beau  et  utile  fe  produira  dans  cete  matière,  en  peu  de  temps. 

Plût  à  Dieu,  que  la  contagion  cefiafl:  de  nous  ravager.  Elle  continue  pour- 


■*)    Elle  fut  reçue  par  la  Société  Royale  en  février  1 665. 

5)    Son  tour  à  tailler  les  lentilles. 

*)   D'Esson.  Consultez  la  Lettre  N°.  1443,  note  8. 

7)  Consultez  la  Lettre  N°.  1466. 

8)  Ces  lettres  sont  datées  du  1 2  et  29  septembre  1665.  (Consultez  la  Lettre  N^.  1501). 

9)  Ce  qu'il  fit  dans  le  livre  cité  dans  la  Lettre  N°.  1407,  note  4*. 

'°)  Consultez  la  Lettre  N°.  1420.  ")  Consultez  la  Lettre  N°.  1407,  note  4^ 

'-)  La  machine  de  Hooke  pour  tailler  les  lentilles  avec  un  cercle  de  fer. 
'3)  Dans  une  lettre  du  lerjnin  1665.  Voir  l'Appendice  N°,  1480. 
'4)  Voir  l'Appendice  N".  1480. 


502  CORRESPONDANCE.     1665. 


tant  de  fe  diminuer,  Dieu  foit  loué,  il  ne  nous  manque  tant,  qu'un  Efprit  de  gra- 
titude pour  une  fi  grande  mifericorde  que  le  Ciel  commence  h  defployer  fur  nous. 

Son  Excellence  Borrhi '')  de  fon  propre  mouuement,  pour  rendre  la  faveur 
plus  gencreufe,  m'a  envoyé  de  la  medicine  antipeftilentiale,  fervant,  à  ce  qu'il 
m'alTure ,  tant  pour  prévenir,  que  pour  guérir. 

AiTurement  vous  en  auez  eu  des  efpreuves  chez  vous;  c'ell:  pourquoy  ie  vous 
prie  de  me  faire  fcauoir,  ce  qu'on  en  a  expérimenté  à  Amflerdam  dans  la  dernière 
pelle  '*),  et  ce  que  ceux  d'Embden,  où  on  a  envoyé  de  la  mefme  medicine,  en 
difent,  et  vous  obligerez  trefparticuliercmenc 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  femiteur 
Henr.  Oldenburg. 
A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
20  à  la  Hiiye. 


/32 


N=  1480. 

J.  Hevelius  à  H.  Oldenburg. 

[l    JUIN     1665]   0- 

Appendice  I  au  No.  1^19- 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 
U:ie  copie  se  trouve  à  Lcideii,  coll.  Iluygens  "'). 

Ego,  à  decem  et  amplius  annis,  non  minus y?«gw/i5;re7/2  rationem  Lentes  expo- 
liendi  me  invcniffe,  etiam  in  praxin  deduxifTe,  fcire  te  velim,  quâ,  facillimo  nego- 
tio,  abfque  ullo  notabili  aberrandi  periculo,  lentes  cujufvis  Seftionis  Conicae,  et 
quidem  in  qitavis patella.,  cujufcunque  etiam  fit  Sphaerae  Seftionis,  expoliri  pofllnt. 
Qiiod  inventum  autem  nemini  adhuc  detcxi,  cùm  propofitum  mihi  fit  ipfimet, 
Scientiae  Naturalis  promovendae  gratiâ,  in  Machina  nofl:ra  Caelefli  ■')  rem  omnem 

'5)  Sur  F.  G.  Jiorrhi,  ralcliimistc,  voii"  la  Lettre  N".  1031 ,  note  16. 

'û)  Cette  épidémie  de  peste  .i  sévi  dans  l'été  de  1 664.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 245. 

')    C'est  la  date  qui  se  trouve  dans  les  archives  de  la  Société  Royale. 

-)    Une  traduction  anglaise  du  même  fragment  se  trouve  dans  les  Pliilosophical  Transactions 

N°.  6  du  6  novembre  1665. 
3)    Consultez  cet  ouvrage,  cité  dans  la  Lettre  N°.  872,  note  6. 


CORRESPONDANCE.    1665.  503 


iftam  defcribere  atque  illuftriflîmae  Regiae  Societati  examinandam  dijudicandam- 
que  proponere;  nullus  duhîtans  quin  expertura  illa  fie  fiio  tempore,  rem  fcfe  ita 
ommnb  habere,  opus  refté  fiiccedere,  etc. 

N=   1481. 

R.  MoRAY  à  Christiaan  Huygens. 

10  octobre   1665. 

Appendice  II  au  No.    1483. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiilen,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  an  No.   1466.       Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  150". 

A  Oxford  ce  30.  Septembre   1665. 
Monsieur 

Noftre  bon  amy  Monfieur  Oldenbourg  mayant  fait  tenir  la  Voftre  du  18.  en 
arriuant  icy  de  vSalifbury  Je  n'ay  pas  voulu  diferer  a  y  faire  refponce. 

C'a  efle  Monfieur  le  Dofteur  Pell  ')  qui  m'a  engagé  a  rechercher  les  Traittez  ") 
mentionnez  dans  le  billet  s)  que  Monfieur  Oldenbourg  vous  a  enuoyé  't)  de  ma 
part  qui  ne  font  point  imprimez,  les  ayant  autreffois  veus  entre  les  mains  du  Che- 
ualier  Alexander  Hume  s)  que  vous  aurez  bien  connu  lors  quil  feruoit  la  defunfte 
princefTe  Royalle  '')  a  la  Haye,  lequel  ma  dit  les  auoir  tous  mis  cnfemble  entre  les 
mains  de  Monfieur  Elziuir  ")  pour  les  faire  tenir  a  Monfieur  Golius  *').  le  Dofteur 
Pell  dit  que  ceux  d  Anderfon  valent  bien  la  peine  délire  publiez.  Et  mefme  ce  na 
pas  efté  fans  deffcin  de  les  faire  imprimer  quil  men  a  parlé.  Mais  fi  les  Elziuirs  en 
ont  lintention  on  en  fera  fort  fatiffait. 

Jl  y  a  bien  3.  ans  que  Monfieur  Flook  m'a  parlé  dune  inuention  quil  auoit  pour 
mefurer  le  temps  en  mer  mieux  que  peuuent  faire  les  pendules  mefme  aufli  bien 
qu'ils  le  font  a  Terre.  Mais  ayant  pour  lors  efté  perfuadé  quil  en  pourroit  tirer 
beaucoup  de  profit  il  a  efl:é  fi  fage  que  de  ne  reueler  point  en  quoy  Ion  inuention 
confiftoit.  Depuis,  il  y  a  enuiron  un  an  ou  comme  cela,  il  a  reuelé  ')  fon  fecret  a 


')  Le  iiiême  John  Pell  qui,  en  1648,  (.'tait  professeur  à  l'Ecole  Illustre  de  Breda.  Voir  la  Let- 
tre N°.  9,  note  2. 

-)  Ce  sont  les  écrits  de  Vieta  et  de  Alexander  Andersen.  Consultez  les  Lettres  Nos.  1457 
Gt  1466. 

3)   Ce  billet  de  R.  Moray  s'est  perdu.  'f)   Consultez  la  Lettre  N°.  1457. 

5  )    Consultez  la  Lettre  N°.  1 466 ,  note  8. 

'^)    Mary  Harriet  Stuart,  morte  le  3  janvier  1661. 

■)  Cela  doit  avoir  eu  lieu  avant  1656,  comme  il  résulte  de  la  Lettre  N°.  1508.  C'était  donc  pro- 
bablement Bonaventura  ou  Abraham  Elsevier. 

^)    Golius  était  professeur  d'arabe  et  de  mathématiques  à  l'Université  de  Leiden. 

')  Dans  la  séance  du  15  mars  1665  (V.st.),  Hooke  déclara  qu'il  avait  l'intention  de  confier 
son  secret  sur  les  longitudes  au  président  de  la  Société  Roj'ale,  qui  en  pourrait  disposercomme 
bon  lui  semblerait. 


504  CORRESPONDANCE.     1665. 


Monfieur  noftre  prefident  '°)  et  moy  auec  obligation  de  nen  parler  point,  et  a 
mefme  donné  une  efpreuue  de  fon  inuention  a  noftre  prefident  fur  une  Montre 
que  je  luy  preftay.  Mais  noftre  prefident  layant  comparé  auec  fon  pendule  il 
ne  trouua  point  qu'elle  alloit  fi  iufte.  Apres  quelques  uns  de  noftre  Société 
layant  fait  perdre  la  penfee  du  profit  quil  croyoit  pouuoir  tirer  dun  priuilege 
(^ comme  de  fait  les  patentes  pour  les  inuentions  ne  font  icy  daucun  auantage) 
il  feft  refolu  d'en  parler  dans  une  leflx)n  publique,  et  par  là,  nous  ayant  franchi 
de  lobligation.  Je  n'ay  pas  voulu  manquer  de  vous  la  communiquer,  len  ayant 
mefme  auerti.  J'ay  aufli  enuie  de  croire  que  Monfieur  de  Ronnais  ")  vous  aura 
obligé  a  ne  point  parler  de  fon  inuention,  puifque  vous  ne  nous  en  auez  rien 
dit.  Mais  quoy  que  cen  foit  il  eft  bien  euident  que  les  deux  en  peuuent  bien 
eftre  dits  les  inuenteurs.  Et  bien  qu'il  ne  férue  pas  dautre  chofe  que  pour 
vous  faire  fcauoir  la  vérité  du  fait,  fe  faut  il  pourtant  que  Je  vous  dife  que  lors 
que  Monfieur  Hook  nous  decouurit  fon  inuention  il  nous  a  dit  qu'il  y  auoit  fix  ou 
fept  ans  qu'il  lauoit  trouuee.  Et  mefme  il  nous  dit  alors  quil  fcauoit  plus  de  20. 
façons  dilferentes  pour  fe  feruir  des  refTorcs  aux  Horologes,  au  lieu  de  balancier 
ou  de  pendule.  Jl  nous  en  a  parlé  de  3  ou  4.  Mais  comme  nous  ne  rcceuons  gue- 
res  telles  propofitions  a  crédit,  nous  luy  propofamcs  quelques  difficultez  dont  la 
dernière  des  deux  que  vous  me  marquez  en  eftoit  une.  Ccft  a  dire  l'opération  que 
le  froid  et  le  chaud  pourront  auoir  fur  fes  refTorts  comme  aufli  les  autres  accidents 
qui  fe  rencontrent  dans  lair  &c.  a  quoy  il  nous  a  refpondu  que  les  refl"orts  fe  peu- 
uent faire  de  telle  matière  qui  ne  refluent  point  ces  changemens  là  comme  de  verre 
&c.  et  mefme  qui  ne  fafFoblira  pas  auec  le  temps.  Mais  le  point  fur  lequel  nous 
lauons  prefl"é  le  plus,  eftoit,  la  difficulté  de  rendre  les  vibrations  des  Reflxjrts  Jfo- 
chrones  lors  que  les  inegalitez  dés  roues  leur  donnoit  plus  ou  moins  de  Branle,  ne 
voyant  point  de  moyen  pour  les  rendre  égales  qui  piàt  refpondre  a  vos  deux  bran- 
ches faites  en  cycloeide.  Jl  nous  a  parlé  dun  expédient  encore  pour  cela,  mais 
iufquicy  il  ne  la  pas  mis  en  pratique  en  ayant  efté  empefché  par  laccident  '-)  qui 
nous  a  tous  obligé  a  quitter  la  ville  de  Londres.  Je  ne  manqueray  pourtant  pas  de 
tafcher  a  lobliger  dy  trauailler  pendant  fa  retraite,  quant  a  la  difficulté  que  le  branf- 
lement  duVaifleau  y  pourra  apporter  nous  nauons  pas  infifté  là  defliis,  iugeant  que 
le  mouuement  du  vaifleau  nauroit  pas  tant  deffet  fur  les  refl"orts  comme  fur  les 
pendules. 

En  voyla  afl^ez  pour  une  fois  fur  ce  chapitre,  pour  ce  qui  eft  de  ce  quil  dit  des 
lunettes  dapproche,  il  nous  a  auffi  dit  fon  fecretmais  a  condition  de  le  celer  iuf- 
qua  ce  quil  le  decouure.  Tout  ce  que  Je  vous  en  diray  cependant  eft  quil  eft  inge- 


'°)  Lord  Broiincker. 

")  Moray  indique  Artus  Gouffier,  duc  de  Roannes,  un  des  inventeurs  de  la  nouvelle  voiture. 

")  L'épidémie  de  peste  qui  alors  sévissait  à  Londres. 


CORRESPONDANCE.    1665.  505 


nieux,  et  tonde  fur  des  expériences  qui  font  véritables '3^:  mais  Je  ne  diray  pas 
que  Jen  efpere  grande  chofe  que  Je  ne  laye  veu  mis  en  pratique.  Je  luy  en  fairay 
auflî  des  inftances  comme  de  fa  Montre. 

Monfieur  Oldenbourg  mayant  communiqué  ce  que  vous  luy  dites  ''')  touchant 
loccupation  que  vous  vous  donnez  fur  les  lunettes  par  une  inuention  femblable  a 
celle  de  Monfieur  Hook  dont  vous  auez  bonne  efperance,  il  faut  que  Je  vous  dife 
que  fi  vous  euffiez  pris  la  peine  de  vous  en  expliquer  dauantage  peut  eftre  on  vous 
auroit  peu  aduertir  de  quelque  chofes  que  Monfieur  Hook  a  rencontrées  dans  la 
fabrique  de  la  machine  dont  il  feft  feruie  qui  lont  beaucoup  retardé.  Mais  quand 
il  vous  plaira  de  les  fcauoir  Monfieur  Oldenbourg  vous  les  fcaura  bien  communi- 
quer, cela  vous  pourra  peut  efi:re  abréger  la  peine,  le  temps,  et  la  defpence. 

Quand  Je  feray  de  retour  a  Londres  Je  tafcheray  de  vous  enuoyer  le  Thermo- 
mètre que  Monfieur  Borecl  a  laifie  dans  fons  logis  ou  bien  un  autre  femblable.  Je 
fuis  marry  qu'il  ne  la  pas  mis  dans  un  de  fes  Coffres.  Sa  grandeur  neftant  quen- 
uirons  4.  poulces  en  quarré  et  quelque  deux  pieds  en  longueur. 

Jaurois  efte  bien  aife  dauoir  veu  IHorologe  que  Jay  fi  long  temps  attendu.  Mais 
puis  que  vous  ne  lauez  pas  pu  enuoyer  par  Monfieur  Downing,  Je  vous  prie  de 
fonger  a  quelque  autre  commodité  pour  me  lenuoyer  fil  fen  prefente  aucune.  Et 
de  mon  cofté  fi  Jen  rencontre  quelquune  Je  tafcheray  de  vous  en  aduertir. 

Quand  le  temps  dobferuer  les  Satellites  de  Jupiter  nauroit  pas  cfl:é  pafle  deuant 
que  vous  men  auez  mandé  les  prediftions  du  Seigneur  Cafllni,  ertant  a  prefent 
éloignez  des  chofes  neceffàires  pour  les  obferuer,  nous  n'y  aurions  fceu  rien  faire. 
Mais  Je  vous  prie  faites  nous  fçauoir  comme  quoy  vous  y  aurez  reufil.  Je  ne  fçay  fi 
je  vous  ay  dit  cy  deuant  qu'on  '  s)  nous  a  enuoyé  de  Paris,  un  autre  moyen  pour 
examiner  la  bonté  des  lunettes.  Cefi:oit  un  papier  imprimé,  ou  il  y  auoit  quelque 
12.  ou  13.  lignes  en  charafteres  dont  la  première  ligne  auoit  les  plus  grands  et  les 
autres  alloyent  toufiours  en  diminuant,  la  dernière  eftant  dun  des  plus  petits  cha- 
rafteres  qui  fe  voyent.  C'eflioit  pour  marquer  l'epreuue  que  Campani  auoit  faite 
de  fes  lunettes  la  nuift  a  la  chandelle:  fil  vous  plaifi:  que  Monfieur  Oldenbourg 
prenne  la  peine  de  vous  informer  de  toutes  les  particularitez  qui  regardent  la 
diftance,  la  grandeur  des  chandelles  et  autres  circonfl:ances,  Je  crois  qu'il  le  fera 
fort  volontiers.  Et  mefme  vous  pourra  peut  eftre  enuoyer  une  copie  des  charac- 
teres  qu'il  a  fait  imprimer  a  Londres  en  imitation  de  ceux  de  Campani.  nous 
auons  intention  de  pourfuiure  cet  examen  des  lunettes  quand  le  bon  Dieu  nous  don- 
nera la  commodité  de  nous  rafiembler  a  Londres  '*).  Cependant  bien  que  noftre 


'3")  Hooke  se  proposait  de  changer  la  distance  focale  des  lunettes  en  remplissant  de  liquides  de 
différentes  réfrangibilités  l'espace  entre  robjectif  et  un  verre  plan.  Consultez  les  Pliil.  Trans. 
du  7  mai  1666,  N°.  12. 

'"t)  Peut-être  dans  la  Lettre  N°.  1465,  dont  nous  ne  possédons  que  le  sommaire. 

'5)  Il  s'agit  d'Adr.  Auzout.  Consultez  d'ailleurs  la  Lettre  N°.  1479. 

"5)  Les  séances  de  la  Société  Royale  ne  furent  reprises  que  le  14  mars  1666  (V.  st.). 

Œuvres.  T.  V.  64 


5o6  CORRESPONDANCE.    1665. 


Société  eft  difperfee  il  y  a  bien  de  nos  Meflîeurs  qui  trauaillent  chez  eux,  lun  a 
une  chofe  lautre  a  une  autre  pour  auancer  le  defTein  de  la  Société:  et  lors  que  nous 
ferons  raïïeniblez  vous  pouuez  croire  que  vous  ne  ferez  pas  des  derniers  qui  fçau- 
ront  ce  qui  fe  pafTera  dans  nos  AlTemblees.  Je  icais  bien  que  vous  nèfles  pas  oifif 
non  plus:  mais  vous  ne  me  dites  pas  quand  nous  pourrons  efperer  de  voir  les 
Traittez  que  vous  auez  foubs  la  main.  Jauois  prefque  oublié  de  vous  dire  que 
Monfieur  de  Son  "')  fait  faire  des  montres  portatiues  qui  iront  a  ce  quil  en  promet 
aufli  bien  que  les  pendules.  Vous  en  fcaurez  dauantage  lors  que  celles  qu'il  dit 
eftre  prefque  acheuees  nous  feront  enuoyees. 
Je  fuis  du  meilleur  de  mon  coeur 

Monsieur 

Votre  trefhumble  et  trefobeiflant  feruiteur 

R.   MORAY. 

Jenuoye  cette  lettre  a  Monfieur  Oldenbourg  toute  ouuerte.  il  vous  lenuoyera 
foubs  fon  couuert  par  '")  le  premier  ordinaire. 

A  Monfieur 

Monfieur  Christian  Hugrns  de  Zulichem. 

A  la  Haye. 


N2   1482. 

Christiaan  Huvgens  h  H.  L.  H.  de  Montmor. 

22  OCTOBRE  1665. 

Le  snwmnire  se  trouve  h  Lehien,  coll.  Iliiygeiis. 
La  lettre  est  la  répnine  an  Nu.  1474.     //.  /-.  //.  de  Mmrtmor  y  répniiilU  par  le  Nn.  1488. 

Monfieur  de  Montmor. 

11  Oélobre. 

qu'il  n'a  que  faire  d'envoier  une  lettre  de  change,  que  mon  Père  maintient  touf- 
jours  que  le  microfcope  ')  de  Monconis  eftoit  très  excellent  et  ajurtè  d'une  façon 


'7)  D'Esson.  '8)  Voir  la  Lettre  N°.  1479. 


')    En  comparant  les  Lettres  Nos.  1395,  1415,  1474  et  1488,  on  remarquera  qu'il  y  a  eu  con- 
fusion entre  le  télescope  et  le  microscope  de  B,  de  Monconys, 


CORRESPONDANCE.    1665.  507 


plus  commode  que  les  autres,  mais  qu'en  ayant  défia  fait  prefent  il  n'efl:  pas  jufte 
qu'il  fe  mette  en  peine  pour  le  ravoir,  bonté  et  generofitè  extraordinaire,  veu  fes 
vers  très  beaux  de  la  Tubereufe. 


N--  1483. 

H.  Oldenburg  à  B.  DE  Spinosa  ^). 
11  octobre   1665. 

La  lettre  a  été  publiée  dans  „Spinusae  Opéra'''  No.  XIF. 
B.  de  Spinosa  v  répondit  par  le  Nu.   1498. 

Clariffimo  Viro  Benedicto  De  Spinosa 
Henricus  Oldenburgius  0- 

Vir  praeftantifllme,  Amice  colende, 

Facis,  ut  Virum  cordatum  et  Philofophum  decet,  quod  Viros  bonos  amas;  nec 
eft,  quod  dubites,  quin  illi  te  redament,  et  mérita  tua,  prout  par  efl:,  aefliment. 
Dominus  Boylius  una  mecum  falutem  plurimam  tibi  nunciat,  utque  ftrenue  et 
ànpi^ê?  philolbphari  pergas,  te  hortatur.  Imprimis,  fi  quid  tibi  lucis  affullerit 
in  ardua  illa  indagine,  quae  in  eo  verfatur,  ut  cognoicamus,  quomodo  unaquaeque 
pars  Naturae  cum  fuo  toto  conveniat,  et  qua  ratione  cum  reliquis  cohaercat,  ut 
illud  nobis  communices,  peramanter  rogamus.  Caufas,  quas  memoras,  tanquam 
incitamenta  ad  Traftatum  de  Scriptura  concinnandum,  omnino  probo,  inque  votis 
cifliftim  habeo,  me  ufurpare  jam  oculis  pofie,  quae  in  argumcntum  irtud  es  coni- 
mentatus.  Dominus  Serrarius  s)  forte  falciculum  aliquem  "•)  brevi  ad  me  tranf- 


')  Beiiedictiis  de  Spinosa  (Baruch  Despinosa),  le  célèbre  philosophe,  fils  du  noble  espagnol  Mi- 
thelo  Despinosa,  naquit  à  Amsterdam  et  mourut  à  la  Haye  le  23  février  1677. 

-)  Cette  lettre  est  la  réponse  à  une  lettre  de  Spinosa  à  H.  Oldenburg,  d'octobre  1665,  dont  on 
ne  possède  qu'une  partie,  et  sur  laquelle  Oldenburg,  dans  une  lettre  à  lîoyle  du  10  octobre 
1665  (V.  st.)  (voir  „Boyle  Opéra"  Tome  V),  s'exprime  comme  suit: 

In  the  famé  letter  to  Sir  Robert  [Moray] ,  I  took  notice  to  him  of  what  a  certain  odd  phi- 
lofopher  (whom  you  know  better  than  he,  it  being  fignior  Spinofa)  hath  very  lately  written 
to  me  concerning  Mr.  Huygens's  tranfniigration  into  France,  bis  pendulums,  and  hispro- 
grefs  in  dioptricks  &c. 

3)  Petrus  Serrurier  (Serrarius),  fils  d'un  père  de  même  nom  et  de  Barbe  Brasseur,  naquit  le 
5  novembre  1636  en  Flandres  et  vécut  à  Amsterdam.  C'était  un  savant  tizarre,  qui  croyait 
au  Millennium,  à  la  restauration  des  juifs,  et  eut  des  démêlés  avec  S.  Maresius. 

'*)  Refutatio  Exercitationis  paradoxâe  cui  titulus:  Philofophia  Scripturae  interpres.  Auct. 
P.  Serrario.  Amll.  1667.  in-4°. 


5o8  CORRESPONDANCE.     1665. 


mittet,  oui,  fi  vifiim  ita  fuerit,  committere  tuto  poteris,  quae  ea  de  re  jam  compo- 
fiiifti,  ec  reciprocam  officiorum  noftrorum  prompcitndinem  polliceri. 

Kircheri  Mundum  Subterraneum  ■'^)  quadantenus  evolvi,  et  quamvis  ratio- 
cinia  ejus  et  theoriae  non  commèndent  ingenium,  Obfervationes  taraen  et  Ex- 
périmenta, nobis  ibi  tradita,  collaudant  diligentiam  Auéloris,  ejufque  de  Repu- 
blica  Philofophica  bene  merendi  voluntatem.  Vides  igitur,  me  plufculum  illi 
tribuere,  quam  pietatem,  facileque  dignofcis  eorum  animum,  qui  Benediftam 
hanc  aquam  illi  adfpergunt.  Quando  verba  facis  de  Tradtatu  Hugeniano  de  Motu, 
innuis,  Cartefii  Régulas  motûs  falfas  fere  omnes  effe.  Non  jam  ad  manum  eft 
libellus,  quem  antehac  edidifli  de  Cartefii  Principiis  Geometrice  Demonfi:ratis  *): 
non  fi.ibit  animum,  num  ibi  falfitatem  ifl:am  ofl:enderis,  an  vero  Carcefium,  in  alio- 
rum  gratiam,  y.xra  Toêa,  fueris  fecutus.  Utinam  tandem  proprii  ingenii  foetum 
excluderes,  et  orbi  Philofophico  fovendum  et  educandum  committeres!  Memini 
te  alicubi  indigitafl^e,  multa  ex  iis,  quae  Cartefius  ipfe  captum  humanum  fuperare 
ajebat,  quin  et  multo  fublimiora  et  fubtiliora,  evidenter  pofl^e  ab  hominibus  intel- 
ligi  et  clariflîme  explicari.  Quid  haeres,  mi  Amice,  quid  metuis?  Tenta,  aggre- 
dere,  perfice  tanti  moment!  provinciam,  et  videbis  totum  vere  Philofophantium 
Chorum  tibi  patrocinari.  Fidem  meam  obflringere  aiideo,  quodnon  facerem,  fi 
liberare  me  eam  pofl"e  dubitarem.  Nullatenus  crediderim,  in  animo  tibi  effe,  quic- 
quam  contra  Exiftentiam  et  Providentiam  Dei  moliri;  et  fulcris  hifce  incolumini- 
bus,  firmo  talo  fl:at  Religio,  facileque  etiam  quaevis  Contemplationes  Philofophi- 
cae  vel  defenduntur  vel  excufantur.  Rumpe  igitur  moras,  nec  fcindi  tibipenulam 
patiaris. 

Brevi  "putem  te  accepturum,  quid  de  Cometis  nuperis  fit  fl:atuendum.  Difcep- 
tant  inter  fe  de  faftis  Obfervationibus  Hevelius  Dantifcanus,  et  Auzoutus  Gallus, 
ambo  Viri  dofti  et  Mathematici'').  Difpicitur  hoc  tempore  controverfia,  et  quando 
judicata  lis  fuerit  ^),  mihi,  credo,  res  tota  communicabitur,  et  a  me  tibi.  Hoc  aïïe- 
rere  jam  pofflnn,  omnes,  qui  quidem  mihi  cogniti  funt,  Afi:ronomos  judicare,  non 
unum,  fed  duos  Cometas  fuiffe,  nec  in  quenquam  haftenus  incidi,  qui  ex  Hypo- 
thefi  Cartefiana  ipforum  Phaenomena  conatus  fuerit  explicare. 

Rogo,  fi  quid  porro  acceperis  de  lludiis  et  laboribus  Domini  Hugenii,deque 


5)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  942  ,  note  i. 

'')  Renati  des  Cartes  Principiorum  PhiloTophiae  Pars  I  et  II  more  geometrico  denionftrata  per 
Bencdiiflum  de  Spinofa  Araftelodamenfem.  Accefferunt  eiufdcm  Cogitata  Metaphyfica,  in 
quibus  difficiliores,  quae  tam  in  parte  metapliyTicae  generali,  quam  fpeciali  oceurrunt, 
Quaefliones  breviter  cxplicantur.  Amftelodami,  apud  lohaiinera  Iliewerts,  in  vicovulgo 
difto  de  Dirk  van  Aflenftceg,  (ub  (igno  Martyrologii.   1663.  in-4°. 

7)    Consultez  la  Lettre  N°.  1420. 

")  Ce  jugement  tourna  tout  à  fait  à  l'avantage  de'Adr.  Auzout.  Oldenbiirg  en  donna  com- 
munication à  Hevelius  par  une  lettre  du  24  janvier  1666  (V.  st.).  Consultez  encore  les  Phi- 
los. Trans.  du  1 2,  février  1 666,  N°.  p. 


CORRESPONDANCE.     1665.  509 


fucceflu  pendulorùm,  ut  et  de  ipfius  tranûnigratione  in  Galliam,mihi  quampri- 
mum  fignificare  non  graveris.  Adjungas  ea,  rogo,  quae  apud  Vos  forte  dicuntur 
de  Traftatu  pacis,  de  Suecici  exercitûs,  in  Germaniam  tranfvefti,  confiliis,  deque 
Epifcopi  Monafterienfis  progrefTu»).  Totam  credo  Europam  fequenti  aeftate  bellis 
involutum  iri,  et  omnia  videntur  ad  mutationem  inufitatam  vergere.  Serviamus 
nos  fummo  Numini  cafta  mente,  et  Philofophiam  veram,  folidam,  et  utilera  exco- 
lamus.  Nonnulli  ex  Philofophis  noftris,  Regem  Oxonium  fecuti,  non  raros  ibi 
coetiis  agitant,  et  de  promovendis  ftudiis  Phyficis  confulunt.  Inter  alla  in  Sono- 
runi  naturam  inquirere  nuper  caeperimt.  Expérimenta,  credo,  facient,  ut  explo- 
rent, qua  proportione  augenda  fint  pondéra  ad  extendendam  chordam  abfquc  ulla 
vi  alia,  ut  intendatur  eadem  adNotam  ejufmodi  acutiorem,  quae  facit  affignatam 
confonantiam  cum  fono  priori.  De  his  plura  alias.  Optimc  Vale,  et  vive  memor 


Tui  Studiofiffimi 
Henr.  Oldenburg. 


Londini  12.  Oélobris  166$. 


N=  1484. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Paget. 

23  OCTOBRE  1665. 

Le  summaire  se  troiire  à  Leiden,  coll.  Iluygeus. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.   1475.     R.-  Paget  y  répondit  par  le  No.    1489. 

Fabrium  annulari  hypothefi  calculum  addere  in  dialogis  ')  de  motu  terrae 
hoc  anno  editis,  nec  fine  noftri  elogio.  nihil  ad  ultimum  Euftachij  fcriptum  -)  ref- 
ponderam  s).  Aequationis  tabulam  ad  dies  menfium  potius  quam  ad  figna  Zodiaci 
accommodavi,  quod  ufus  eftet  facilior  et  calendarium  Gregorianum  ad  multa  fae- 


5)    L'évêque  de  Munster,  Jan  van  Galen  ,  de  concert  avec  les  Anglais,  fit  la  guerre  en  1665  aux 
Provinces-Unies. 


')   Voir,  sur  cet  ouvrage,  la  Lettre  N°.  1397,  note  7. 
^)    Sur  cet  ouvrage  d'Eustachio  de  Divinis,  voir  la  Lettre  N°.  862,  note  i. 
3)    Chr.  Huygens  ne  communiqua  ses  remarques  sur  l'ouvrage  précédent  qu'au  prince  Leo- 
poldo  de  Medicis.  Consultez  la  Lettre  N°.  1087. 


^lO  CORRESPONDANCE.     1665. 


Cilla  dies  eofdem  ad  eadeni  loca  folis  ecliptica  fatis  prope  référât.  Sympathiae 
caufa  quam  dederam  vera  non  eil  '*),  fed  effeftus  fuie  qiialem  dixi.  quid  catenata 
horologia,  Horologiopoeus  loo  florenis  aiuomaton  fefe  fabricaturum  pollicecur. 
mocii  8  dierum  elatere  inftruftiun,  abfque  tamen  horarum  fonitu.  Colvio  Salutem. 


N°    1485. 

J.  Chapelain  à  Christiaan  Huygens. 
23  OCTOBRE   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Paris,  Bibliothèque  Nationale. 
Elle  est  Ut  réponse  au  No.  1461.     Chr,  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1491. 

A  Monfieur  Christianus  Huggens 
A  la  Haye  en  Hollande. 
Monsieur 

Si  j'ay  cardé  à  vous  refpondrc  et  a  vous  alTurer  que  voftre  Remerciment  que 
vous  faifiés  au  Roy  ')  et  a  Monfieur  Colbert  =)  pour  les  nouuclles  grâces  que 
vous  au6s  reccûes  de  Sa  Majefté  a  elle  très  bien  receu  ça  cfté  pour  ce  que  j'at- 
tendois  une  nouuelle  lettre  de  cet  illuftre  Miniftre  confirmaciue  de  voftre  vocation 
dans  ce  feruice.  Maintenant  que  je  vous  enuoye  cette  lettre  s),  "  que  vous  n'au- 
rés  plus  qu'à  vous  préparer  au  voyage  qui  vous  eftablira  parmi  nous  je  m'aquice 
de  ma  debte,  et  fatiffaifant  à  voftre  billet  du  XVII  du  pafle,  je  me  refjouis  auec 
vous  de  l'accompliftement  prochain  de  cette  affaire  utile  et  glorieufe  pour  vous 
et  d'une  extrême  confolation  pour  moy  qui  auray  la  joye  de  voir  en  voftre  exalta- 
tion le  fruit  des  femences  que  j'ay  jcttees  et  des  foins  que  j'ay  pris  a  faire  con- 
noiftre  icy  voftre  mérite  outre  le  plaifir  de  vous  poftedcr  de  plus  près  et  de  vous 
gouuerner  plus  fouuent  que  la  diftancc  des  lieux  ne  le  permettoit. 

Ce  fera  alors  que  vous  vous  ajufterés  auec  le  Sieur  Thuret  '^)  touchant  l'article 
de  vos  horloges  de  terre  et  de  mer  par  vous  mefme  et  fans  doute  beaucoup  mieux 


*)   Consultez  la  Lettre  N"^.  1345. 


^)   Voir  la  Lettre  N°.  1464.  =)    Voir  la  Lettre  N°.  1463. 

3)  Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Colbert  à  Ciir.  Huygens. 

4)  Thuret  est  l'horloger  qui,  plus  tard,  travailla  pour  Chr.  Huygens.   Consultez  la  Lettre 
N°.  1430. 


CORRESPONDANCE.     1665.  5II 


que  par  autruy.  Une  des  chofes  qui  lui  a  tenu  l'efprit  plus  en  fufpens  pour  venir  a 
conclufion  auec  moy  eftoic  l'opinion  que  le  nouueau  fecrec  imaginé  par  vous  pour 
la  parfaitce  juftefTe  de  ces  Machines  eftoit  le  mefme  que  celuy  qui  luy  eftoit  venu 
en  la  penf  ee  pour  produire  le  mefme  effet  en  celles  de  fa  fabrique.  Mais  afin  qu'on 
ne  le  prifl:  pas  pour  un  fanfaron  ou  pour  un  plagiaire  s'il  attendoit  adefcouvrir  fon 
inuention  qu'il  eufl:  veu  l'exécution  de  la  voftre,  il  fe  refolut  de  me  la  communi- 
quer en  me  faifant  voir  de  quelle  forte  il  pretendoit  rendre  les  heures  exadtement 
égales  depuis  la  première  jufqu'à  la  dernière,  fans  qu'il  y  curt  une  minute  de  plus 
ni  de  moins  dans  tout  le  cours  que  fon  refibrt  luy  ferait  auoir.  Je  vis  donc  dans  fa 
Machine  qu'il  auoit  engagé  dans  le  tour  intérieur  de  la  roue  qui  meut  celle  de 
rencontre  un  petit  reflbrt  fort  eftroit,  lequel  a  chaque  tour  de  roiie  fe  remontoit  et 
remettoit  au  mefme  point  par  la  force  du  grand  relTort  de  matière  que  le  petit  ne 
fe  defployant  que  d'une  fort  médiocre  eftendûe  il  ne  pouuoit  manquer  de  confer- 
uer  une  pareille  vigueur,  d'où  la  parité  du  mouuement  du  balancier  eftoit  confe- 
quement  neceiïaire  et  ainfi  l'égalité  des  heures  par  la  parité  des  momens.  Que  fi 
cette  inuention  eft  aufli  folide  que  je  la  trouue  ingenieufe  il  s'enfuyurait  que  fouf- 
teniie  par  la  naturelle  égalité  du  Pendule  qui  tiendroit  le  grand  reflTort  dans  la 
neceflîté  de  conferuer  fa  force  égale  ou  du  moins  fon  effet,  les  horloges  ainfi 
fabriquées  pourroient  eftre  dans  la  dernière  jufteflè.  Les  deux  voftres  eftant 
depuis  venues  -')  et  Meflieurs  de  Monmor  et  Carcaui  les  luy  ayant  portées  par 
voftre  ordre,  il  a  trouué  en  les  remettant  en  train  que  voftre  fecret  eftoit  bien  le 
mefme  que  le  fien  pour  les  deux  reflorts,  mais  que  les  chaifnettes  de  voftre  ma- 
chine eftoient  d'un  artifice  moins  fimple  que  le  fien,  et  plus  fujet  a  arreft  comme 
il  eft  arriué  dans  celle  de  Monfieur  Carcaui  et  celle  de  Monfieur  de  Mon- 
mor '').  Il  eft  vray  que  c'eft  peut  eftre  plus  par  le  défaut  de  la  fabrique  a  l'égard 
de  l'Ouurier  ou  de  la  matière  a  l'égard  de  la  chaifnette  que  de  l'Inuention  a 
voftre  égard.  Vous  en  jugerés  bien  mieux  en  les  conférant  l'une  auec  l'autre  par 
vos  propres  yeux.  Cependant  j'ay  creu  que  je  deuois  vous  en  donner  une  grolfiere 
idée  afin  que  vous  m'efcriuifTiés  ce  que  j'en  dois  penfer,  car  je  n'ay  garde  de  pren- 
dre parti  en  cela  que  fur  vos  lumières  et  fur  vos  decifions ,  eftant  comme  vous 
eftes  le  maiftre  et  le  juge  en  ces  matières  et  moy  non  moins  voftre  difciple  que 
Voftre  fcrviteur. 


De  Paris  ce  xxiii  Oftobre  mviclxv. 


5)   Consultez  la  Lettre  N°.  1453.  '^J    Consultez  la  Lettre  N°.  1454. 


512  CORRESPONDANCE.    1665 


N=  i486. 

St.  Lubienietzki  a  Lubienitz  ')  à  A.  Auzout. 

24    OCTOBRE     1665. 
I.t!  lettre  a  étJ  pnl'Uéc  par  St.  LnhieiiilzU  iltins  suit  ,,Ttienlriim  Cumcl'iciim''''  ''). 

Hamburgo  Lutetiam  Parifiorum  die  24.  Oétobris  Gregoriani  i<565. 

Viro  Clariffimo  &  Doftifllimo  Domino  Auzutio 

Stanislaus  Lubienietzki  S.  P.  D. 

Dum  in  argumento  Cometico  verfor,  fcitu  digna  &  uciliadifcere  à  doftis  vo- 
lens,  fadtum  eft  lU,  fuadentibus  &  horcantibus  Amicis,  ad  haec  in  ordinem  redi- 
genda,  tandem  &  publicae  luci  exponenda  animum  appulerim.  Quod  Te  ex  Cla- 
riffimo Bullialdo  cognovifTe  3),  non  dubito.  Tanto  operi  edendo  intentus  poteram 
vel  folâ  nominis  Tui  famâ  celeberrimâ  ad  Te  adeundum  permoveri,  Ecce  ver5 
Tua  erga  me  benevolentia  &  humanitas  ad  hoc  faciendum  invitât  :  eaque  gemina , 
quarum  utrâque  meum  qualecunqiie  in  Te  ftudium  praevenifti.  Nam  &  librum 
Tuum  4)  Ephemeridum  Cometicarum ,  ingeniofiffimâ  folertiâ  confpicuum  (quem 
vix  leviter  leftum  ab  Illuftri  quodam  Viro  recipere  nondumpotui)  ad  me  mififti;  & 
ad  Clariffimum  Cliriftianum  Hugenium  votorum  meorum  promovendorum  gratiâ 
literas  s)  dare  promififti.  Utrnmqne  dextrè  Tno  nomine  Clariffimus  &  Amiciffimus 
Bullialdus  perfecit.  Per  quem  oblatum  Tibi  Prodromi  Cometici  Heveliani  meo 
nomine  exemplum  qu6d  gracum  habueris,  nniltùm  mihi  gratulor,  Tibique  fimul 
de  illo  Tuo  munere  &  affeftu  débitas  ago  gratias.  Velim  ex  Te  porr6  foire  an  ad  Cla- 
riffimum Hugenium  mei  cauiTa  fcripferis,  &  quid  refponfi'')  tuleris.  Necdum  enim 
mihi  Virum  illum  Praeftantiffimum  compellare  per  tôt  occupationes  licuit.  Hoc  ta- 
men  propediem,  volente  Deo,  fadturus  lum").  Intérim  ille  aliqua  ex  obfervationibus 
fuis  excerpfit,  &  Clariffimo  Heinfio  (qui  pariter,  ut  mihi  efl:  amiciffimus,  ad  cum 


')  Stanislas  Lubienietzki,  gentilhomme  polonais,  naqnit  le  23  août  1623  à  Racow  (Cracovie)  et 
mourut  le  18  mai  1675  à  Hambourg,  empoisonné,  à  ce  qu'on  dit,  par  ses  antagonistes  en  ma- 
tière de  religion.  Il  était  savant  et  théologien,  assista  en  1644  au  colloque  de  Thorn  pour 
la  réunion  des  sectes  religieuses,  puis  parcourut  TEnrope  comme  gouverneur  du  jeune  comte 
de  Niemirycz,  et  devint  pasteur  à  Czarkovv.  Etant  socinien,  il  fut  banni  et  entra  en  1660  au 
service  du  roi  de  Danemarc;  il  assistait  souvent  aux  conférences  religieuses  de  la  reine  Chris- 
tine. Quoique,  comme  chef  des  Sociiiiens,  il  les  secourût  partout,  ceux-ci  durent  se  retirer  à 
Maiinhcim;  lui-même  aurait  été  empoisonné  avant  qu'il  ne  pût  partir. 

-)  Cette  lettre  fait  partie  de  la  correspondance  avec  Adr.  Auzout.  Voir  le  „Theatrum  Cometi- 
cum"  page  855  à  858.  Coiisultez-y  la  page  855. 

3)  Lubienietzki  était  en  correspondance  suivie  avec  Isni.  Boulliau  depuis  le  13  décembre  1664. 

4)  C'est  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1397,  note  1. 

5  )    Nous  n'avons  pas  trouvé  cette  lettre  de  Adr.  Auzout  à  Chr.  Huygens. 

*)    Nous  ne  connaissons  pas  la  minute  de  la  lettre  de  Chr.  Huygens  à  Adr.  Auzout, 

")    Voir  la  Lettre  N°.  1490. 


CORRESPONDANCE.    1665.  51; 


in  fpem  meae  gratiae-')  fcripferat)  mific  ^},  jain  jam  mihi  redditas')  &necdum  lefta, 
ita  ut  copiam  eorum  Tibi  nunc  facere  nequeam.  Sufficiat  verbo  Tibi  indicaiïe , 
honorificam  eum  Tui  mentionem  apud  Heinfium  facere  '°).  Quae  fubinde  ad  Cla- 
riflîmum  Bullialdum  de  argumento  Coraetico  aliifque  hâc  occafione  dare  foleo , 
fpero  Tibi  efle  vifa  :  adebque  Tibi  meara  de  Cometarum  efFedlis,  five  potins  rerum 
eventibus  eorum  apparitionem  fecutis  fententiam  efle  perfpeélam.  Nempe  heu  ! 
rerum  omnium  viciffitudo  efl:.  Saepius  orbis  nuUos  Cometas,  multorum  autem 
Principum  funera,  gentium  bufta,  malorum  maria,  faepè  etiam  illos  ôcjuxtà  hos 
laeta,  vidit.  Ade5  nempè  portentis  &  fignis,  eaque  fecutis  rerum  eventibus, 
tàm  laetis  quàm  trifliibus,  officii  admonemur,  &  ad  meliorem  vitam  tam  invita- 
mur  ,  quàm  incitamur.  Atque  haec  eft  Operis  &  fludiorum  meorum  iumma.  His 
Te  Vir  Clariflime  favere ,  (1  faves  publiée  aliquando  tefl:are ,  mifll  Te  dignâ  iym- 
bolâ  Operi  meo  inferendâ,  &  in  Senatu  Philofophico  proferendâ.  Vale ,  &  mutuâ 
me  benevolentiâ  profequere. 


N=   1487. 

St.  Lubienietzki  a  Lubienitz  à  N.  Heinsius, 

27  OCTOBRE  1665. 

La  lettre  a  été  piihliée  par  Lubienietzki  dans  son  Theatrum  Cotneticiim  '). 

Hamburgo  Holraiam  die  27  Oélobris  166'^. 
Pudorem  mihi  incutit  tanta  Tua  humanitas  &  benevolentiâ ,  quae  omne  meum 
benè  de  Te  merendi  ftudium,  alioquin  officiofum,  quod  verbi  fine  ambitione  ufur- 
pare  apud  Te  liceat,  fuperat  quàm  longiflîmè.  Undiquè  enim  profeftô  commodis 
meis  Te  fliudere,  tefl:aris:  dum  &  apud  Ubfalienfes,  &  apud  Clariffimum  Huge- 
nium  vota  mea  féliciter  promoves.  Carmen  quoquè  gratulatorium  ^) ,  quod  à  Te 
petere  nec  aulus  eft,  nec  potuit  pudor  meus,  Tua  fponte  oiFers.  Quas  Tibi  pro 
tantis  meritis  poflÂim  rependere  grates?  Quicquid  fané  in  me  virium  eft,  hoc 
omne  hue  conferam.  Sed  quae  deerunt  mihi.  Tua  fupplebit  aequitas.  In  carminé 

8)   Consultez  la  Lettre  N°.  1443.  »)    Voir  la  Lettre  N°.  1458. 

'°)  Heinsius  envoya  ces  observations  de  Chr.  Huygens,  le  14  octobre  1665. 
")  Consultez  la  Lettre  N°.  1458. 


')  Cette  lettre  fait  partie  de  la  correspondance  de  Lubienietzki  avec  N.  Heinsius.  Voir  le 
Theatrum  Cometicum,  pages  253  à  345;  consultez-y  la  page  3 18.  Elle  fut  envoyée  à  N.  Hein- 
sius en  réponse  à  une  lettre  du  14  octobre,  contenant  quelques  observations  de  Chr.  Huy- 
gens au  sujet  de  la  comète.  Consultez  la  pièce  N°.  1459. 

")    On  trouve  cette  ode  au  commencement  du  Theatrum  Cometicum,  sous  le  titre: 

Ad  Nobiliflimum,  eruditiffimumque  Virum  Staniflaum  Lubieniecium  Eqiiitcm  Poloncum  , 
exaflas  super  Cometis  observationes  molientem,  Scazon. 

Œuvres.  T.  V.  65 


514  CORRESPONDANCE.     1665. 


illo,  quod  mihi  pro  jure  amicidae  dicere  liceat ,  vide  ut  modeftiae  &  forci  meae 
ex  aequo  confulas.  Ego  ver6  illud  bonae  Toae  erga  me  voluntatis  teftimonium 
debico  culcu  profequor  &  graco  animo  excipio,  uc  &  aliorum  Amicorum  ukroneas 
graculationes,quas  mérité  pluris  facio,  quàm  alii  emendicata  fufFragia.  Redeunten 
ad  Te  &  Hugeniana  -)  juxta  ac  nuper  SchefFeriana  3).  Decrevi  ego  apud  me  fcripto 
i'ium  ipium  adiré +),  (cujus  rei  fpecimen  his  pro  amicitiae  jure  adjunftum  accipe) 
deque  his  quae  ad  Te  mifit  gracias  ei  agere ,  uc  fi  fieri  polTic ,  plura  ab  eo  obcineam 
ejufdem  notae.  Video  enim,  quancum  quidem  de  his  judicare  pofTum,  Virum 
illum  Eximium  effe  rébus  Machemacicis  non  leviter  imbutum.  Accepi  ego  nuper 
liceras  ab  ipfo  Auzocio  s),  in  quibus  de  fuo  cum  Hevelio  certamine  cerciorem  me 
reddit,  &  Hugenii  meminic.  Benè  vale  ,&  illa  inexpugnabilia  vicia  ftomachi  for- 
riccr  6c  fcHcicer  lupera. 


'      N=  1488. 

H.  L.  H.   De  Monmor  à  Christiaan  Huygens. 

29  OCTOBRE  1665. 

La  lettre  se- trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  nu  No.  1482.     Clir.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1495- 

A  Paris  ce  29  oftobre   1665. 

Monsieur 

Vous  auriez  receu  l'argenc  qu'il  vous  a  pieu  donner  pour  moy  a  vollre  horlo- 
ger ')  des  le  cemps  que  j'arriue  des  champ  fi  Monfieur  Lambaïïadeur  van  Beu- 
ninghen  que  j'auois  prié  de  vous  le  faire  cenir  par  fon  fecretaire  ne  m'eufl:  af- 
feuré  que  vous  efl:iez  en  chemin.  Mais  puifque  vous  ne  parcez  pas  encore  fi  cofi 
Jay  prié  Madame  la  Marquife  de  Foucquefelle  belle  feur  de  Monfieur  le  comce 
de  Scende  ec  qui  prend  foing  de  fes  affaires,  de  vous  faire  payer  par  fon  cor- 
refpondanc  la  fomme  de  270 12  monnoye  de  hollande.  Ec  luy  ay  mis  pour  cec  effefl: 
la  valeur  entre  les  mains.  Je  vous  enuoye  donc  Monfieur  la  leccre.  Ec  je  vous  fais 


-)  C'est  la  pièce  N°.  1459. 

3)  Consultez  le  Theatrum  Cometiciim,  page  314. 

*)  Voir  la  Lettre  N°.  1490. 

5)  Cette  lettre  d'Auzoïit  était  datée  du  28  septembre  1665. 


')    Scverijn  Oostervvijk. 


CORRESPONDANCE.    1665.  515 


mes  excufes  de  ce  retardement  caule  par  lopinion  de  voftre  voyage  en  cette 
ville  que  je  fouhaite  aiiec  vos  amis  eftre  bien  toft.  Monfieur  Auzout  qui  a  difné 
auecq  moij  me  prie  de  vous  afleurer  de  Ion  feruice.  Jl  vous  fera  part  de  la  ref- 
ponfe  que  Monfieur  Heuelius  a  faifte  a  Monfieur  Petit  qui  lui  auoit  efcrit  -) 
fur  fon  Hure  ')  de  la  comète. 

Je  croy  que  vous  fcauez  que  notre  fieur  Petit  a  perdu  *)  la  femme  qui  efi:  morte 
de  la  petite  vérole.  Et  qui  ayant  efl:é  aflifi:ée  par  fa  fille  ')  durant  tout  le  temps 
de  fa  Maladie,  fa  fille  a  eu  depuis  fa  mort  le  mefme  mal  dont  elle  efi:  prefque 
guérie  ''). 

Je  vous  prie  Monfieur  deftre  perfuadé  de  la  paflion  que  jay  de  vous  honorer 
et  de  vous  tefmoigner  que  je  fuis  auec  afFeftion 

Monsieur 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiflant  Seruiteur 
De  Montmor. 

Je  vous  conjure  d'afl^eurer  Monfieur  vofl:re  père  de  mes  refpeéls.  Je  luy  enuoye 
par  loccafion  d'vn  amy  un  petit  pacquet  ou  jl  y  a  quelque  Hures  que  l'on  m'a 
adrefiTez  et  dédiez  entre  autre  vn  de  droifts  quil  treuuera  fort  beau  et  fort  fca- 
uant  vn  de  Phyfique  et  un  autre  en  vers  qui  luy  feront  perdre  le  mauuais  goufl:  des 
miens,  dont  il  a  la  bonté  de  dire  du  bien  pour  lamitié  quil  a  pour  moy.  Je  garde 
foigneufement  ces  vers  qu'il  me  fiH:  l'honneur  de  mefcrire ,  qui  font  comme  tout  ce 
quil  faift  très  élégant  et  très  beaux.  Jay  eflayé  pour  rauoir  la  lunette  7)  et  fans 
que  Monfieur  de  la  Motte  ^)  efi:  aile  auercir  ....»). 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zuylichen 

chez  Monfieur  de  Zuylichen 
XII  A  La  Haye. 


-)   Voir,  sur  cette  lettre,  écrite  le  3  juillet  1665,  la  Lettre  N°.  1439,  note  10. 

3)    Son  „Prodromiis  Cometiciis".  ■*)    Consultez  la  Lettre  N°.  1494. 

5)   Marianne  Petit.  ")    Consultez  la  Lettre  N°.  1494. 

7)    Il  s'agit  ici  de  la  lunette  de  B.  de  Monconys. 

^)   Peut-être  s'agit-il  de 

De  Lamothe  (La  Mothe),  frère  du  missionnaire  Pierre  Lambert  de  Lamothe.  Il  était  direc- 
teur des  missions  étrangères  à  Paris,  et  partit  en  mars  1666  pour  aller  partager  à  Siam  les  tra- 
vaux de  son  frère;  il  mourut  en  1668. 

')    La  reste  de  la  lettre  est  illisible. 


5l6  CORRESPONDANCE.     1665. 


.  N°   1489. 

R.  Paget  à  Christiaan  Huygens. 
29  octobre   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1484.     Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  No.  1500. 

S.  p. 

Nobiliffime  atque  amiciffime  Domine  Hugeni, 

recentibus  îitque  arftioribus  vinculis,  ob  amicinae  officia  denuo  praeftica,  tibi 
memet  devinétum  tenes.  Ut  devinftiorem  habeas,  en  rurfus  adfum  novas  cibi  mo- 
leftias  creatnrus.  Quandoquidem  duo  jam  habco  horologia,  Amftelodamenfe 
unum,  quod  &  in  ufum  domefticum  notae  impnlfu  horas  indicat,Londinenfe  alte- 
rum,  minutili  iftius  generis,  quod  faccarium  Qpocket-watcli)  vocant  noftratcs;  fed 
utrumque,  parcibus  quibufdam  longo  ufu  detritum:  ftarui  ad  eoremmotum  varium 
atque  inconftanteni  moderandum,  tertium  mihi  comparare,  Hagienfe  nimirum, 
&  quidem  noviiïimae  atque  accurratiffimae  inventionis  Hugenianae;  quod  & 
infuper  Aftronomicis  obfervationibus,  ac  pulfus  arteriofi  vicibus  numerandis 
inferviat;  ut  et  bac  ratione  in  corpufculi  proprii  ftatu  vario  dijudicando,  ad 
valetudinis  curam  quandantenus  conducat.  In  hoc  negotio  te  proxenetam  re- 
quirere  neutiquam  auderem ,  nifi  fcirem  neminem  melius  mihi  poiïe  indicare 
quale  automaton  diftis  ufibus  maxime  conveniat,  fimulque  confiderem  te  non 
illubenter  fignificaturimi,  quatenus  id  tibi  confiât,  quo  minirao  pretio  id  opifex 
tuus  vel  foleat  vel  poffit  aut  velit  vendere.  Cogitabam  potiffimum  de  eo  génère 
quod  elateri  motus  principium  débet ,  partem  quod  commodius  in  pulpito  meo 
librario  ob  oculos  poni  atque  alib  tranfferri  queat,  partim  quod  à  quodam  in- 
tellexiflem  taie  genus  confilio  veftro  ad  locorum  longitudines  obfervandas  adhi- 
beri.  Accedebat  etiam  quod  Hevelium  viderem  Horologium  ambulatorium  (ho- 
doeporicum  vocant  alii}  in  obfervationibus  fuis  accuratiffimis  ufurpare.  Miror  in 
lis  ')  quas  anno  1662  edidit,  nullam  occurrere  horologii  veftri  mentionem:  forian 
in  Cometographia"),  cujus  partem  priorem^)  amicis  communicatam  audio,ejus  fe 
compotera  faftum  ejufdemque  ufu  adjutum  profitebitur.  Nunc  quum  conftet  horo- 
logia veftra  optima  pondère  appenfo  moueri,  concludendum  videtur,  alterum 
illud  genus  elatericum  (fi  ita  loqui  liceat)  non  eiïe  ejufdem  ccy.pt(2eiciç  &pcrfedlio- 
nis  capax;  alioquin  enim  ejus  ufum  praeferendum  putafTem,  quod  navium  in  mari 
agitationibus  minus  obnoxium  videretur.  Quare  liquidem  exaftifïïminn,  adeoque 


')    Voir  „Mercurius  in  Sole  Vifus",  l'oiivrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  872 ,  note  5. 

-)    Voir  l'ouvrage  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1407  ,  note  4'. 

5)    Voir  „Prodromus  Cometicus",  décrit  dans  la  Lettre  N°.  1 407 ,  note  4". 


CORRESPONDANCE.     1665.  517 


catenatae  veftrae  inventionis,  automaton  maxime  defiderem,  confultius  mihi  vide- 
tur,  nifi  alind  fuaferis,  ut  unum  ex  iftis  emam  quae  apud  Severinum  "*)  ad  ufus 
nauticos  confefta  proftant;  praefertim  quum  intelligam  ea  capfae  non  admodum 
longae  ita  includi,  ut  &  in  mufaeo  ad  ufum  quotidianum  appendi,  atque  aliorfum, 
verbi  gratia  in  fpeculam  obfervatoriam,  citra  motus  proprii  detrimentum,  haud 
difficulter  removeri  poffint.  Aeftimantur  ea  ut  audio,  120  florenis:  fed  fperem  ali- 
quanto  minori  pretio  mihi  unum  comparari  pofle.  Caeterùm  rem  totam  arbitrio 
tuo  lubens  committo.  Quod  metuebam  incommodum  in  levi  objeftione  de  tabula 
aequationis  ad  loca  Solis  accommodandâ,  quantum  nunc  video,  non  altius  affurgit 
quam  ad  10  vel  1 1  fecunda,  débita  diei  intercalari  in  anno  bifTextili:  qualis  difFe- 
rentia  in  Aftronomorum  optimorum,  nedum  nautarum,  obfervationibus  haud 
aeftimanda  judicatur.  Iter  veftrum  Gallicanum,  à  Rege  munificentiffimo  indiftum, 
proculdubio  honorificura  futurum;  quo  nomine  votis  propenfis  id  tibi  gratulamur, 
Deumque  rogamus  ut  te  modis  omnibus  falvum  ducat  reducatque.  Verùm  metui- 
mus  ne  hac  occafione  quae  in  Horologio-mechanicis,  ac  Dioptricis,  propediem 
hicem  afpeftura  fperabamus,  moram  patiantur  diuturniorem.  In  Dioptricis  tuis 
aliquando  nos  docebis,  quid  poffint  telefcopia  ex  quatuor  aut  quinque  vitris  com- 
pofita,  qualia  video  ab  Hevelio  &  Gallis  Italifque  fubinde  laudari,  fupra  eo  quae 
ex  unico  lentium  pari  confiftunt.  Dominus  Colvius  mecum  de  meliore  nota  tibi 
rurfus  commendari  avet.  Vale.  Ut  prolixitatem  hanc,  negotiis  gravioribus  im- 
plexo  imporcunam,  aequi  bonique  confulas  obnixè  rogat 

Generofiffime  Domine  Hugeni, 

Tibi  multis  nominibus  obfbri6tifIimus 
RoB.  Pagetius. 

Dordrechti  Oélobris  29. 1 665. 

Den  WelEdelen,  feer  vermaerden  Hoogh-geleerden  Heer, 
Myn  Heer  Christiaen  Huygens  van  Zulichem 

in 
III  S' Gr-cwen-Haghe. 


•*■}   Severijn  Oosterwijk. 


5l8  CORRESPONDANCE.     1665. 


N°   1490. 

St.  Lubienietzki  a  Lubienitz  à  Christiaan  Huygens. 
30  octobre   1665. 

La  lettre  et  une  copie  se  troureiil  à  Leidcii,  coll.  Huygens  '). 

Viro  Clariffimo,  Doétiflîmo,  Ornatiffimo 

Christiano  Hugenio  Const.  F. 

Stantslaus  Lubienietzki  de  Lubienitz  S.  P.  D. 

Poftqvam  mukos  Praeftanciffimos  omni  eruditione  &  laudis  génère  Viros,  Rau- 
tenfteinium  -)?  BrufTellum  ^j,  Guerichios  '^),  Heveliums^,  Bollialdum''),  Barcho- 
linos  ^),  Kirchcmm  ®),  Ricciolnm''),  Ciirtium '°),  Schottum  "),  aliofqve,  qvos 


')   Cette  lettre  fait  partie  de  la  correspondance  avec  Clir.  Huygens.  Voir  le  Tlieatrum  Cometi- 

cnm,pages93i  à933. 
°)    Johannes  Ernestns  à  Rautenstein,  gentilhomme  qui  demeurait  à  DitteldorfF.  Il  fut  ministre 

d'état  et  conseiller  du  duc  Palatin  de  Neuenburg,  et  ambassadeur  auprès  de  l'empereur  à 

Ilatisbonne. 

Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki ,  Theatrum  Cometicuni ,  pages  39  à  208. 

3)  Pierre  Brussellus ,  fils  d'un  père  de  même  nom ,  était  sénateur  au  grand  conseil  de  Louis  XIV; 
il  demeurait  à  Paris. 

Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum,  pages  229  à  236. 

4)  Il  s'agit  du  bourgmestre  Otto  von  Guericke  (voir  la  Lettre  N°.  940,  note  9)  et  de  son  fils 
unique; 

Otto  von  Guericke  (qui  s'écrivait  Gerrickc),  né  à  Magdebourg  le  26  janvier  1628,  et  mort 
le  26  janvier  1704  à  Hambourg.  Il  fut  jurisconsulte  et  chanoine  à  Magdebourg  et  devint 
en  1663  conseiller  privé  du  roi  de  Prusse  à  Hambourg.  Il  cultivait  l'astronomie. 

Voir  la  correspondance  du  père  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum,  pages 453 à 
466;  et  celle  du  fils,  pages  237  à  251. 

5)  Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum,  pages  361  à  414. 

<')    Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum ,  pages  46734866:527 

3548. 
^)    Lubienietzki  indique  Erasmus  Berthelsen  (voir  la  Lettre  N°.  169,  note  i),  qui  a  écrit  entre 
autres: 

Er.  Bartholini  De  cometis  Annorum  1664  et  1665.  Opufculum  ex  Obfervationibus 
Ilauniae  habitis  adornatum.  Hauniae.  1665.  in-4°; 

et  les  frères  d'Erasme  : 
rf)  Albertus  Berthelsen,  mort  en  1643, 

Z»)  Bartolus  Berthelsen,  fils  aîné  de  Gaspar  Bartholinus.  11  était  un  enfant  précoce  et  pro- 
nonça à  14  ans  des  discours  en  langue  grecque.  Il  fut  professeur  d'éloquence  et  antiquaire 
du  roi  Friedrich  III. 
c)  Thomas  Berthelsen,  né  le  20  octobre  1619  à  Copenhague,  où  il  mourut  le  4  décembre 
1680.  Il  étudia  la  médecine  à  Leiden,  Padoue  et  Bàle,  et  devint  professeur  d'anatomie  à 
Copenhague.  Il  fit  plusieurs  découvertes  et  publia  des  ouvrages  renommés,  entre  autres: 


CORRESPONDANCE.    1665.  519 


enumerare  longum  foret,  fed  &  Tuum  juxcaqve  meum  Heinfiiim,  fcripto  conveni, 
Te  qvoqve  convenco  opus  fuit.  Non  funi  mihi ,  puto,  hujus  facinoris  operofè  apud 
Te  qvaerenda  praefidia,  qvi  qvibus  legibus  in  Republica  literaria  vivacur,  optimè, 
fi  qvifqvam  alius ,  nofti.  Senatum  voco  Philofophicum ,  nullo  meo  merico  ,  à  fola 
Regina  bonarum  mentium  Libcrtace  Reipublicae  literariae  Studiofiffima,  Conful 
creacus.  Abfic  invidiofa  jaftantia  diélis.  Nullum  pulchrius,  qvam  verae  laudis, 
benè  de  génère  humano  merendo,  certamen:  in  qvo  nonnifi  ignaviffimus  qvifqve 
fuccumbit,  &  induftriae  paratam  coronam  praeripi  fibi  patitur.  Hac  de  cauïïa 
ad  vos ,  Patres  Confcripti ,  refero  de  Cometis ,  eorum  ortu ,  motu ,  operatione ,  & 
praecipuis  vitae  Chrillianae  officijs,  coeleftium  iftoruni,  ut  fie  dicam ,  Confiliario- 
rum  hortatu  faciendis.  Mirabuntur  plures,  non  Tu,  meam,honiinis  in  bis  terris 
pcregrini  ambitionem.  Non  diffiteor  eà  me  duci,  fed  illâ  populari ,  qvae  in  laude 
jam  olini  pofita,  qvamqve  in  fe  ingenua  et  modefta  agnovit  fapientia.  Benevolen- 
tiam  me  omnium  proborum  &  laudatorum  nullo  officij  aut  ambitionis  in  qven- 
qvam  génère  omiflb  (qvod  more  tranqvillitatem  fortunae  et  animi  qvaerentibus 
fveto  cum  aeqvitate  facere,  cum  Svetonio  Tranqvillo  dicere  licet)  çaptare,  palàm 
fateor.  Ambitiofis  qvoqve  ftudijs  &  literarum  commercijs  tôt  Virorum  Clariflimo- 
rum  amicitiam  &  judicia  de  re  propofita  me  confecutum  efle,  res  ipfa,  me  tacente, 
loqvitur.  Jta  dum  ambitio  avaritiae  nutrix  turbida  terras  mariaqve  coelo,  et  facris 
civilibufqve  nexibus  junéta  peftora  vario  mifcet  motu:  me  ambitio  indullriae  nu- 
trix qvieta  terras  mariaqve  caelo  &  omnibus  nexibus  devinciens  Chrifiiiana  peftora 
&  vario  mifcens  officij  ftudio,  tenet.  Hac  verô  ratione,  ut  dulcia  honefl:is,  honeflia 
utilibus,  utilia  neceflarijs  mifceara.  Nam  in  opus  meum  "),  qvod  molior,  non  fola 
Mathematica,  fed  &  multa  Phyfica,  Politica,  Ethica,  Hifl:orica,  &  Oeconomica, 
ac  decerptas  plures  Philofophiae  particulas  conjeci.  Eximium  me  ab  invidia  non 
fore,  qvam  nec  Eximij  Viri  efFugere  poflÀmt,  imb  ei  vel  maxime  obnoxij  funt,  facile 
ex  tôt  exemplorum  copia,  tum  argumenti  magnitudine  &  varietate  augurari  licet, 
qvod  et  fola  mens  provida  augurare  pofl^et.  Sed  me  in  propofito  confirmabit  tôt 
praeclarorum  illorura  Virorum,  qvos  mihi  imitandos,  ut  hominem  frugidecet. 


Th.  Bartholini.  De  Cometa  Confilium  Mediciira,  cura  Monftrorum  niiper  in  Dania  nato- 
riim  Hiftoria.  Hafniae,  Apud  Matthiam  Godiechenium,  Sumptihus  Petr.  Haubold.  cId  Ioclxv. 
Voir  la  correspondance  de  Thomas  et  d'Erasmus  Berthelsen  avec  Lubienietzki ,  Theatrum 
Cometicum,  pages  429  â  45 1 . 
^)   Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum ,  pages  747  à  759. 
S)   Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki ,  Tlieatrum  Cometicum,  pages  6^-]  à  745. 
'°)  Albertus  Curtz  (Curtius)  naquit  en  1600  à  Munich,  où  il  mourut  le  19  décembre  1671.  Il 
entra  chez  les  Jésuites  en  16 16  et  professa  longtemps  les  mathématiques  et  la  philosophie;  il  fut 
directeur  des  collèges  d'Eichstadt,  de  Lucerne  et  de  Neubourg.  On  a  de  lui  divers  ouvra- 
ges sur  l'astronomie,  dont  quelques-uns  furent  publiés  sous  l'anagramme  de  Lucius  Barrettus. 
Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum,  pages  209  à  227. 
")  Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum,  pages  761  à  ~^6. 
'-)  Son  Theatrum  Cometicum. 


520  CORRESPONDANCE.     1 665. 


fumfi,  focietas,  haud  profeftb  miferum  folatium.  Addet  animum  &  certa  fpes,  fore 
lit  contra  livorem  &  injuriam  tôt  habituros  fini  vindices,  fidem  auftoritatis  prae- 
ftare  aptos  &  invidia  omni  fuperiores.  Tu  qvoqve  Vir  Clariffime , 
Qva  facere  id  poffis,  noftram  nunc  accipe  mentem  '3^. 
De  ortu,  motu  &  numéro  Cometarum,  nulli  litem  moveo.  Omnes  ferè,  qvos 
adivi  &  audivi  (unum  atqve  alterum  fi  excipias)  Ampliffimo  Hevelio  in  illis  afifen- 
tiiint.  Clariffimus  Auzutitis  ei  fe  oppofuit,  ut  nofti  me  melius.  Qvanqvam  &  ego 
haec  non  tantvm  ex  Clariflîmis  Viris  Bullialdo,  Heinfio,  Hevelioqve  fed  ex  ipfo 
Auzutio  habeo.  Hune  mei  cauïïa  ad  Te  fcripturum  fuifle  "*),  ex  Bullialdo  's^:  Hein- 
fium  verb  etiam  fcripfifTe  "'),  ex  illo  ipfo  '^)  accepi.  Hic  enim  et  qvae  cuni  illo 
communicafti,  mecum  communia  eïïe  voluit,  ita  ut  manum  Tuam  '^)  ab  illa  arnica 
manu  acceperim,  hodie  ad  eum  redituram.  Jllam  inter  Hevelium  &  Auzutium 
controverfiara  Ipero  Tuâ  &  BuUialdi  tanqvam  Mathematicorum  Excellentiflîmo- 
rum  &  utriqve  Amiciffimorum  audloritate  terminatum  iri.  Id  ego  à  parte  mea 
optem.  Qvi  alioqvi  cum  omnibus  rei  literariae  amantibus  multum  gratulabor,  poft- 
qvam  nobis  Virorum  illorum  Praeftantifllmorum  collifio  veritatis  fcintillas,  mag- 
num Aftronomicae  rei  lumen  mox  daturas,  elicuerit.  Qvod  utinam  fine  acribus 
certaminibus  in  hoc  rerum  humanarum  incerto  obtinere  liceret  !  Non  dubito  hoc 
certamen  intra  modeftiae  &  amicitiae  terminos  conftiturum,  &  brevi  ceffaturum 
bonoqve  publico  ceirurum.  Ego,  fi  qvid  apud  utrumqve  potero,  promovere  con- 
ciliationem  conabor  fedulo.  Te  qvoqve  cum  Bullialdo  partibus  veftris  non  defore, 
certb  fpero.  Qvod  tamen  adortum  Cometae  prioris,  qvi  in  Corvo  luxit,  attinet, 
natalem  ejus  ipfe  Hevelius  &  pleriqve  alii  xivum.  circiter  Decembris  Gregoriani 
faciunt.  Verum  tamen  ftationem  ejus  primam  in  diem  xxiii.  Novembris  ponit. 
Qvara  conjeéturam  obfervationes  Lugduno-Batava  ^^')  &  Oxonienfis  =°)  confir- 


'3)  Voir  Virgilius,  Aeneis,  I,  oyô. 

'4)  Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre  de  Adr.  Auzoïit  à  Chr.  Huygens. 

'5)  Cette  lettre  était  datée  du  i8  septembre  1665.  Voir  le  Theatrum  Cometieum,  page  535. 

'*)  Consultez  la  Lettre  N°.  1443. 

''')  Cette  lettre  était  datée  du  14  octobre  1665.  Voir  le  Theatrum  Cometieum,  page  316. 

'8)  Consultez  la  pièce  N°.  1459. 

'î*)  Ce  sont  les  observations  faites  par  S.  C.  Kechelius,  du  2  décembre  1 664  jusqu'au  9  février  1 665. 
Voir  sa  correspondance  avec  Lubienietzki,  Theatrum  Cometieum,  pages  589  à  596.  Con- 
sultez-y la  page  592. 

-°)  Observation  faite  par  J.  Gadbury.  Voir  la  correspondance  de  Lubienietzki  avec  Paulus 
Jasz.  Berenyi,  Theatrum  Cometieum,  pages  687  à  6ci6.  Consultez-y  la  page  692. 

John  Gadbury,  fils  du  paysan  William  Gadbury  et  de  J.Curson,  naquit  à  Wheatley  (Ox- 
fordshire~)  le  31  décembre  1627  et  mourut  à  Londres  le  24  mars  1704.  Il  professait  l'astro- 
logie ,  fit  partie  de  plusieurs  sectes  religieuses  et  publia  nombre  de  petits  ouvrages,  entre  au- 
tres un  sur  les  comètes: 

De  Cometis,  or  A  Difcourfe  of  the  Natures  and  Effefts  of  Cornets,  vvith  an  Account  or 
thefe  late  Cornets  in  1664  and  1665.  London. 


CORRESPONDANCE.     1665.  52 1 


niant.  Accedic  &  obfervatio  Brixicnfis  -^)  in  diem  xxv.  Novembris  orcum  phae- 
nomeni  ponens.  Vkerius  progreditur  fides  Schoreri  --),  qvam  Faber  -■5)  literis  ad 
Schocum  datis  praeflac,  h  die  fciliccc  xii.  Novembris  ad  Memmingam  obfervatum 
fiiifle  Cometam,  ecfi  Julianum  fi:ilum,ut  par  mihi  videtur,  ieqvamur.  Norinbergae, 
Auguftae  Vindelicorum  &  in  aliis  Germaniae  locis  modo  citiùs,  mod5  feriîis  Co- 
meca  obfervari  coepir.  Sed  haec  Mathematicis  relinqvo.  Tota  mea  difputatio  de 
operatione  Cometae  et  officijs  Obiervarorum  &  Speétatorum  ejus  eric.  liuncalij 
lîgnum,  alij  etiam  caufllim  cventuum,  &  qvidcm  triftinm  tancùm,  efTe  volunt.  Ego 
cauflam  eum  non  efTe,  vab'dus,  ut  fpero,  rationum  tuear.  Stat  libcrtatem  homini 
à  Deo  conccffam  et  tranqvillitatem  animi,  bonum  inaeftimabile 

non  gennnis,  neqve  purpura  vénale  nec  auro  "*') 
integram  fervare,  &  pro  ea,  tanqvam  pro  focis  et  aris,  certare.  Signum  futurorum 
dici  pofTc  Cometam,  non  cum  Phyficis,  fed  cum  Hiftoricis  et  Ethicis  largior,  ut  & 
neceffitatem  ab  humana  voluntate,  qvae  folo  nomine  libertatem  docet,  removeam, 
&  hanc  ad  Itudium  virtutis  invitem.  Sed  (îgnum  non  tantùm  triftinm,  fed  &  laeto- 
rum  Cometam  praeferre  demonflro.  Vtraqve  fcilicet  eum  femper  fecuta  funt. 
Atqve  hic  mihi  perpétuas  ab  ultima  memoria  videtur  fuifTe  rerum  humana- 
rum  ordo 


-')  Observation  faite  par  F.  Lana.  Voir  Tlicatnim  Cometicum,  page  "jôg. 

Francesco  Lana  Tcrzi  naquit  le  13  décembre  163  i  à  Brescia,  où  il  mourut  le  26  février 
1687.  Il  entra  en  1647  dans  la  Société  des  Jésuites  et  enseigna  dans  plusieurs  collèges  d'Italie. 
Il  s'occupait  surtout  de  sciences  physiques  et  naturelles  et  publia,  entre  autres,  quantité  de 
recherches  dans  son  ouvrage: 

Magifterium  Naturae  et  Artis.  Opus  Phyfico-Mathematicum  P.  Francifci  Tertii  de  Lanis, 
Societatis  lefu,  Brixienfis.  In  qno  occultiora  naturalis  Philofophiae  Principia  manifellan- 
tur,  et  multiplici  tum  experimentorum  tiim  demonftrationum  ferie  comprobantur,  ac  dé- 
muni tam  antiqua  pêne  omnia  Artis  inventa,  quani  niulta  nova  ab  ipfo  authore  excogitata 
in  lucem  proferuntur.  Brixiae  mdclxxxiv  [1686,  1692].  Per  lo.  Mariam  Ricciardum.  Svpe-. 
riorum  Perniifiu.  III  Vol.  in-folio. 

Il  avait  écrit  neuf  volumes,  mais  ces  trois  sont  les  seuls  publiés;  le  troisième  est  posthume. 
--)  ChrilIofFel  Schorrer  naquit  en  1603  à  Rothenbourg  et  mourut  à  IWunich  en  1678.  Entré 
chez  les  Jésuites  en  1623  ,  il  devint  vicaire  général  et  enfin  recteur  du  collège  de  Munich.  Il 
publia  entre  au  très  : 

Chriftophcri  Schoreri  Cometa  Anni  1664.  Ulnia.  1665.  in-4°. 

Relation  des  Konieten  1665  von  Chrift.  Schorer.  Ulm.  1665.  in-4°. 

Sur  ses  observations ,  consultez  le  Theatrum  Cometicum,  page  790. 
-3)  Johannes  Mattheus  Faber  naquit  le  24  février  1626  à  Augsbourg  et  mourut  le  21  septembre 
1702  à  Heilbronn.  Il  fut  premier  médecin  du  duc  de  AVurtembourg,  puis  médecin  de  la 
ville  de  Heilbronn.  Il  appartenait  à  la  Societas  Naturae  Curiosoruni  de  Leipzic,  sous  le  nom 
de  Plato  I. 

Sur  ses  observations,  consultez  le  Theatrum  Cometicum  ,  pages  772  ,  775,  787. 
=■1)  Horatius,  Od.,  Lib.  II,  Od.  7. 

Œuvres.  T.  V,  .  66 


522  CORRESPONDANCE.    1665. 


Ut  vêtus  Poeca  Graecus  -s)  canit:  qvod  non  incommodé  nofter  Nafo  -'^)  explicat: 
Triftia  mifcentur  laetis. 
Hoc  ut  aliàs  in  varijs  epiitolis  doceo,  ita  praecipuè  in  Hiftoria  Cometarum 
deduco,  fubjefto  fcilicct  Indiculo  eventuum  Cometarum  apparitionem  fecutorum, 
qvos  non  tantùm  triftes,  fed  &  laetos,  vcl  potius  miftos  fuiffe  (qvae  enim  in  hac 
miferiarum  abrupta  convalli  fincera  laetitia?  qvae  tamen  &  fpei  bonae  ac  laetitiae 
expers  calamitas  eil:?)  ipfe  oculus  judicabit.  Favcbit  dicenti  Chaeremon  -"),  Vul- 
canius  -^),  Servius  -*),  Origenes  "^°)  &  alij  veterum.  Favebit  Scaliger  3'),  Du- 


=5)  VoirTheognis,El.,  192. 
-")  Voir  Oviduis,  Fast. ,  VI ,  463. 

°'')  Chaeremon  vécut  au  milieu  du  premier  siècle:  il  fut  administrateur  de  la  bibliothèque  du 
temple  de  Serapis  à  Alexandrie  et  précepteur  de  Néron.  Il  a  écrit  sur  les  comètes  et  sur  les 
conjonctions. 
"^)  Nous  ne  connaissons  qu'une  seule  personne  de  ce  nom  : 

Bonaventura  Smet  (Vulcanius),  fils  dn  pensionnaire  Petrus  Vulcanius,  naquit  le  30  juin 
1538  à  Bruges  et  mourut  à  Leiden  au  commencement  de  novembre  1614.  Ses  études  termi- 
nées à  Gand  et  à  Louvain,  il  devint  en  1559  secrétaire  du  Cardinal  Francesco  de  Mcndoza 
et  demeura  11  ans  en  Espagne.  Après  avoir  voyagé,  il  devint  en  1581  professeur  de  grec  à 
Leiden.  Il  a  beaucoup  écrit. 
Il  s'agit  ici  de  son  édition  : 

Ariftoteles  de  Mundo,  Graece:  Cum  duplici  interpretatione  Latinâ.  priore  quidem  L. 
Apvlel:  altéra  verô  Guilielmi  Budaei.  Cum  Scholiis  &  Caftigationibus  Bonaventvrae  Vvl- 
canii  tam  in  Ariftotelem,  quàm  in  vtrumque  eiiis  interpretem.  Acceflit  feorfim  Cregorii 
Cyprii,  Encomium  Maris,  Graecè,  nunquam  antea  excufum.  Et  Pavli  Silentiarii  lambica.  Lvg- 
dvni  Batavorvm.  En  officina  Plantiniana,  Apud  FrancifcuuiRaphelengium.  clo.lo.xci,  in-8°. 
Consultez-y  la  page  40. 
-')  Servius  Honoratus  Maurus  vécut  au  cinquième  siècle.  Plusieurs  de  ses  ouvrages  sont  par- 
venus jusqu'à  nous,  entre  autres  celui  dont  il  est  question  dans  la  lettre: 

Mauri  Seruii  Honorati  grâmatici  cmêtarius  in  bucolica  Virgilii  [Argentorati,  loh.,  Men- 
telin.   1470 — 1471]. 
Consultez-y  Georgica,  Liber  I,  vers.  488. 
3°)  Origenes  naquit  à  Alexandrie  vers  i86  et  mourut  à  Tyr  en  253.  Un  des  anciens  Pères,  il 
était  philosophe  théologien,  fonda  une  secte  de  Chrétiens  et  a  beaucoup  écrit.   St.  Epiphane 
lui  attribue  même  plus  de  6000  écrits.  Ici  il  est  question  de  son  ouvrage  : 

Origenis. contra  Celfum  Libri  Ofto,  Ejufdem  Philocalia.  Gulielmus  Spencerus,  Cantabri- 
gienfis,  Collegii  Trinitatis  Sociiis,  utriufque  operis  verfionem  recognavit,  et  Annotationes 
adjecit.  Cum  Indice  Rerum  &  Verborum  Locupletiflimo.  Cantabrigiae.  Exeudebat  Joan. 
Field,  celeberrimae  Academiae  Typographus.  Impenfis  Gulielmi  Morden,  ]5ibliopolae. 
MDCLviii.  in-4°. 

Consultez-y  Liber  I,  page  45. 
3')  Sur  Josepbusjustus  Scaliger,  voir  la  Lettre  'N°.  i",  note  2  (Suppl.Tomel).  Ici  il  s'agit  de  son 
édition: 

P.  Virgilivs  Maro,  Et  in  eum  Commentationes,  &  Paralipomena  Germant  Valentis  Gvcl- 
lii,  PP.  Eiufdem  Virgilij  Appendix;  cum  Jofephi  Scaligeri  Commentariis  &  Caftigationi- 
bus.  Antwerpiae.  Ex  Officina  Chriftophori  Plantini  Architypographi  Ilegii. mdlxxv. in-folio. 
Consultez-y  la  page  471 ,  Aeneis,  Liber  X  ,  vers.  272. 


CORRESPONDANCE.    1665.  523 


dithius  2-) ,  Illuftriffima  nomina,  fed  &  Conimbricenles ,  Fienus^s^,  Fromon- 
dus  34),  Guinifius  ^s),  Puteanus s*)  &  non  pauci  Junioruni.  Qvae  Tua  hîc  fie  fentcn- 
tia,  tac  ut  fciam.  Qvod  poftqvam  obcinuero,  non  negligam  amplius  Tecum  de  his  col- 
loqvi.  Nunc  enim  ut  pluribus  fententiam  raeam  confirmem,  aliae  occupationes  non 
finunt.  Qvanqvam  &  fatis  verbofa  haec  epiftola  fuit:  ideo  ne  Tibi  fit  molefta, 
merito  fubvereor.  Sed  in  fpem  bonara  me  erigit  celebratiffima  Tua  humanitas. 
Tum  vero  &  Clarifilmi  Heinfij  auftoritas,  qvi  jam  prideni  ut  Te  compellarem  de 
hac  re,  monuit.  Is  qvoqve  certiorem  me  fccerat  Te  Patriae  Tuae  Patribus  nuper 
abs  Te  inventam,  ufqve  adhuc  ardentiflimis  omnium  votis  expetitam  longitudinum 
terreftrium  &  marinarum  apodixin,  obtulifTe.  Qva  de  re  ex  Te  ipfoplura  acci- 
pere  geftio,  ut  Tibi  rem  tàm  fummoperè  laudandam,  quàm  arduani  gratuler. 

Nunc  Vale,  Vir  Clariflimc  &  me  inter  cultores  nominis  Tui  numera,  Tuaqve 
benevolentiâ  dignare. 

Dabam  Hamburgi  die  xxx.  iixbris  Gregoriani  A°.  cididclxv. 


3^)  Andréas  Dudith,  fils  du  gentilliomnie  HongroisJerômeDudith  et  de  la  noble  vénitienne  Mag- 
dalena  Sbardella,  naquit  le  6  février  1533  à  Buda  et  mourut  le  23  février  1589  à  Breslau.  Il 
voyagea  beaucoup,  entra  dans  le  clergé  et  fut  élu  député  an  concile  de  Trente:  mais,  comme  il 
inclinait  vers  le  protestantisme,  l'empereur  Ferdinand  fut  contraint  de  le  rappeler  et  l'envoya 
en  Pologne,  où  il  devint  évèque  et  épousa  Raync  Strozzi,  puis  Elisabeth  Sborowitz:  il  fut 
excommunié  par  le  Pape. 

Il  écrivit  „de  Cometarum  Significatione",  ouvrage  que  l'on  trouve  dans  la  collection  : 
De  Cometis  Diflértationes  Novae  Clariss.  Virorura  Thom.  Erafti,  Andr.  Duditbij,  Marc. 
Squarcialupi,   Symon.   Grynaei.    Ex  Officina  Léonard!  Oftenij,  fumptibus  Pétri  Pernae. 
M.D.Lxxx.  [Lucernae?] 

33)  Thomas  Fyens  ou  Feyens  (Fienus),  fils  du  musicien  et  médecin  Johannes  Fienus,  naquit  le 
28  mars  1567  à  Anvers  et  mourut  à  Louvain  le  25  mars  1631.  Comme  son  père,  il  était  mé- 
decin et  chirurgien,  et  devint  professeur  à  Louvain  et  médecin  des  archiducs  Albertus  et 
Isabella.  Avec  Froidmond  il  écrivit  l'ouvrage: 

Thomas  Fieni  in  Academià  Lovanienlî  medicinae  &  Liberti  Fromondi  philolophiae 
profelTorum,  de  cometà  Anni  cIo  lo  cxviii  Difi'ertationes,  in  quibus  tum  illius  motus,  tiim 
aliorum  omnium,  elTentia,  effeflus,  et  praefagiendi  facultas  declarantur.  Ejufdem  Thomae 
Fieni  epifiiolica  Quaeflio  an  verum  fit  coelum  moveri  et  terram  quiefcere.  Antverpiae.  1619. 
in-4°. 

3"*)  Libert  Froidmond  (^Froimont,  Fromondus)  naquit  à  Ilaccourt  le  3  septembre  1587  et  mou- 
rut à  Louvain  le  27  octobre  1653.  Il  enseigna  au  collège  du  Faucon  la  rhétorique  et  la  philo- 
sophie, puis  succéda  au  professorat  de  C.  Jansenius;  en  1629  il  fut  nommé  doyen  de  St.  Pierre. 
Il  prit  le  parti  des  Jansénistes  et  eut  quelques  polémiques,  entre  autres  avec  Pb.  van  Lans- 
bergen.  Parmi  ses  nombreux  écrits,  signalons  ici  son  ouvrage  cité  dans  la  note  précédente. 

35)  Vincenzo  Guinisius  naquit  en  1588  à  Lucques  et  mourut  à  Rome  eu  1653.  Entré  chez  les 
jésuites  en  1 601,  il  enseigna  la  rhétorique  et  s'occupa  plus  tard  de  l'histoire  de  la  Compagnie; 
il  devint  le  secrétaire  du  duc  Vitelleschi. 

3*)  Henri  van  Putte  (Dupuy ,  Erycius  Puteanus)  naquit  à  Venlo  le  4  novembre  1 594  et  mourut 
à  Louvain  le  17  septembre  1646.  Après  avoir  voyagé,  il  devint  d'abord  professeur  d'élo- 


524  CORRESPONDANCE.     1665. 


P. S.  Vbi  aliqvid  literarum  ad  me  dare  velis,  vel  Amico  3?)  harum  exhibitori 
trades,  vel  reftà  hue  mittes,  ubi  nomen  meum  Magiftris  tabellariorum  perqvam 
notum  eft.  Jteruni  Vale. 

Viro  Clariffimo,  Doéliffimo,  Ornatiffimo 

Domino  Christiano  Hugenio 
CoNST.  F.  Domino  mihi  plurimum  colendo  pateant. 


N=  1491. 

Christiaan  Huygens  à  J.  Chapelain. 
5  novembre  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Le'iden,  coll.  Iluygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1485. 

Monfieur  Chapelain. 


5  Novembre. 


que  c'efl:  la  bonté  du  Roy  et  de  Monfieur  Colbert  qui  fait  qu'ils  prennent  en 
bonne  part  mes  remercimens').  que  je  n'en  entens  pas  trop  bien  le  flile  dont  il  faut 
efcrire  ces  fortes  de  letti'es,  mais  que  je  n'ay  pas  laifTè  de  les  envoicr  puis  qu'il 
l'eftimoit  necefTaire.  que  la  dernière  lettre  =)  de  Monfieur  Colbert  eftant  la  ref- 
ponfe  à  la  miene  je  n'ay  pas  creu  le  devoir  importimer  en  luyefcrivant  de  nouveau, 
n'en  ayant  pas  auffi  de  fujeft  que  de  luy  reitirer  mes  remerciments  de  fes  nou- 
velles aflÂirances  de  ma  prochaine  vocation  et  fes  bonnes  grâces,  que  j'en  atten- 


qiience  à  Milan,  puis  en  1606  à  Louvain.  Il  nous  laissa  grand  nombre  d'ouvrages,  entre 
autres  : 

Eryci  Pvtcani  de  Cometa  Anni  co.Ioc.xvui.  Novo  Mundi  Speftaculo.  Libri  dvo.  Para- 
doxologia.  Colvinae  Sumptibus  Conradi  Rutgerfii.  Anno  mdcxix.  in  12°. 
^)  Peut-être: 

Adam  Franck,  membre  d'une  famille  riche  en  peintres  connus;  il  parcourut  l'Europe 
pour  procurer  à  Lubienietzki  des  données  sur  les  comètes. 


')   Voir  les  Lettres  N"s.  1463  et  1464. 

")    Nous  ne  possédons  pas  cette  lettre.  Consultez  les  Lettres  Nos.  1485  et  1496. 


CORRESPONDANCE.    1665.  525 


drny  les  cfFefts  fuivant  fes  promefles.  Que  l'invention  de  Thuret  s'accorde  parfai- 
tement avec  celle  qui  par  mes  avis  a  eftè  faite  icy  pour  régler  une  montre  de 
pochette,  que  j'avois  fait  eflaier  d'attacher  le  petit  refTort  fur  l'axe  mefme  de  la 
roue  de  rencontre ,  mais  que  cela  rcqueroit  une  trop  grande  delicatefle  dans  le 
relTort  et  dans  l'ouvrage,  de  forte  qu'après  cela  j'ay  confeillè  qu'on  l'attachoit  a 
l'axe  de  la  roue  fuivante,  et  que  cela  va  bien,  que  l'ouurier  efl  après  a  faire  qu'on 
puifle  faire  avancer  ou  retarder  le  mouvement,  que  cette  invention  n'eft  qu'une 
dépendance  de  la  mienne ,  faifant  par  le  moien  des  reflbrts  ce  que  j'ay  fait  par  les 
poids,  mais  que  fi  on  la  vouloit  faire  fervir  aux  grandes  horologes  pour  porter  fur 
mer,  je  fuis  fort  trompé  fi  on  y  trouve  pas  la  jufteffe  fi  grande  qu'avec  les  contre- 
poids et  telle  qui  puifie  fatiffaire  au  fait  des  Longitudes ,  n'y  ayant  point  de  feu- 
retè  que  les  refTorts  doivent  opérer  toufjours  de  mefme  force  comme  il  y  en  a 
pour  les  poids,  et  Monfieur  Thuret  pourra  veoir  par  expérience  ce  qui  en  eft 
fil  veut  faire  de  telles  horologes  qui  montrent  les  fécondes,  que  lors  que  je  verray 
les  horologes  de  Monfieur  de  Montmor  et  de  Carcavy  je  fcauray  bien  tofl:  faire 
remédier  a  ce  qui  leur  manque  et  caufe  l'arreft,  qui  femble  venir  de  quelque  acci- 
dent arrivé  pendant  le  voiage. 

Le  projeft  de  Thuret  5)  qu'il  m'a  envoie  cy  devant  efl:oit  de  ne  faire  remonter 
le  petit  reflx)rt  que  toutes  les  heures  ^). 


N=   1492. 

Christiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse. 
6  novembre  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Lcidcn ,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1470.      R.  F.  de  Sluse  y  répondit  par  le  No.  1506. 

Slusio. 

6.  Novembre   1665. 

quae  fit  refraftionis  proportio  in  vitro,  proximè  fefquialtera,  major  quam  114 
ad  j6  five  3  ad  1.  minor  quam  1 15  ad  76.  ut  mittat  quam  primum  poterie  obferva- 
tiones  ')  Caflîni  de  umbris  Jovialium. 


3)   Nous  ne  possédons  pas  cette  pièce  de  Thuret.  Consultez  la  Lettre  N°.  141 7. 
'i)   Ici  finit  le  sommaire. 


')    Voiries  ouvrages  cités  dans  la  Lettre  N°.  1304,  note  5. 


526  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=   1493. 

A.  AuzouT  à  Christiaan  Huygens. 

6    NOVEMBRE    1665"). 

La  lettre  se  trouve  h  Leideii,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1460.     Cltr.  Huygens  y  répondit  le  19  novembre  1665  '). 

ce  Vendredy  6  Nouembre  1665. 

Vn  petit  voiage  que  iay  fait  en  Normandie  ma  empêche  dauoir  Ihonneur  de 
vous  écrire,  outre  que  jefperois  de  rcuoir  encore  vne  fois  lombre  du  troifieme 
fatellite  et  peuteftre  celle  des  autres  deuant  que  de  vous  faire  fcauoir  mon  Obfer- 
uation  du  16  Septembre  que  ie  voy  par  celle  °)  que  vous  aues  écrite  a  Monfieur 
Petit  eftre  conforme  a  la  votre  s)  Iiorfmis  que  cette  ombre  ne  pouuoit  pas  prouenir 
du  latellite  que  vous  marqués  hors  Jupiter  puifque  lombre  precedoit  le  fatellite  *) 
qui  la  caufoit  et  que  pendant  que  lombre  paroiffbit  le  troifieme  fatellite  etoic  entre 
Jupiter  et  nous  et  y  relia  mefme  vn  temps  fort  confiderable  après  que  lombre  eut 
difparu  et  ie  le  vis  fortir  enfuite  mais  naiant  pas  de  pendule  ie  ne  pus  marquer 
precifement  le  temps  quil  y  auoit  entre  lombre  et  le  fatellite.  Ceft  fault  de  re- 
flexion que  vous  aues  attribue  cette  ombre  ^)  a  ce  fatellite  puifque  dans  la  pofition 
de  Jupiter  il  efi:  euident  que  lombre  precedoit  le  corps  du  fatellite  comm'il  arriue 
toufiours  après  loppofition.  mais  quand  on  ne  fonge  pas  fort  aux  chofes  le  renuer- 
femcnt  de  la  lunete  peut  contribuer  a  fe  méprendre.  Je  vis  cette  ombre  fort  faci- 
lement auec  ma  lunete  de  21  pies  et  ie  le  conduifis  jufques  vers  le  bord  mais  ie  ne 
pus  le  voir  fortir  et  quand  jl  vint  vers  le  limbe  ie  le  perdis  quoyquil  me  femblaft 
quil  ne  deuoit  pas  ancore  être  forti.  ie  ne  fcay  fi  ceft  a  caufe  de  lobliquitê  de  lom- 
bre ou  a  caufe  que  les  lunetes  ne  terminent  pas  fi  bien  les  bords  des  corps  celeftes 
que  le  milieu.  Je  cherchay  fort  fi  ie  ne  decouurirois  point  le  corps  du  fatellite 
mais  ie  ne  pus  laperceuoir  que  quand  il  commencea  de  fortir.  Cependant  ils  diient 
a  Rome  lauoir  vu  dautres  fois,  ie  ne  vis  pas  fi  bien  les  deux  bandes  fuperieures  dans 
la  lunete  que  lannée  pafiee  cependant  ien  voiois  quelque  vefiige  et  lombre  me  pa- 
rut au  milieu  de  celle  du  milieu,  ie  fis  ce  que  ie  pus  pour  eftimer  la  raifon  de  lom- 
bre au  diamètre  de  Jupiter  mais  vne  fi  grande  Jnegalitê  fit  que  ie  nen  pus  venir  a 
bout,  cependant  en  la  comparant  auec  la  bande  plus  obfcure  et  cette  bande  auec  le 
diamètre  de  Jupiter  il  me  fcmble  quelle  efi:  tout  au  plus  la  quarantième  partie  du 
diamètre  de  Jupiter.  Sil  eufi:  fait  beau  le  27  ■*)  je  metois  prépare  a  voir  fi  ie  pour- 
rois  decouurir  les  ombres  du  premier  et  du  fécond  mais  le  temps  fut  trouble  et 
depuis  ie  nay  pu  trouuer  vne  heure  de  netteté  les  famedis  que  le  troifieme  paiïbit 


')    Nous  ne  possédons  pas  cette  réponse.  Consultez  la  Lettre  N^.  1496. 
-)    Consultez  la  Lettre  N°o  1477.  3)    Consultez  la  pièce  14.73. 

"t)   Le  27  septembre  1665.  Consultez  la  lettre  d'Auzout  à  Stan.  Lubienietzki  du  28  septem- 
bre 1665.  Voir  le  Theatruni  Cometicum,pagc  856. 


CORRESPONDANCE.    1665.  527 

&  les  dimanches  que  le  premier  et  fécond  fe  rencontroient  entre  Jupiter  et  nous, 
peut  eftre  que  vous  aures  etê  plus  heureux  que  moy.  Apres  que  jeus  vu  la  place 
de  lombre  auec  ma  limete  de  2 1  pies  ie  voulus  eiïaier  de  la  decouurir  auec  ma 
lunete  de  1 2  et  après  me  letre  bien  imaginée  ou  elle  deuoit  être  a  la  fin  ie  vis  quel- 
que chofe  mais  que  ie  naurois  jamais  pu  decouurir  fi  ie  nen  auois  pas  eu  Ijdée  et 
que  ie  neufie  pas  fceu  le  lieu  ou  elle  etoit.  Je  vous  diray  vne  chofe  qui  me  fui'- 
prit  ceil:  que  le  troifieme  fatellite  étant  forti  hors  de  deïïbus  Jupiter  il  me  parut 
le  plus  petit  des  trois  qui  paroiflbient  du  mefme  cote  quoy  quil  foit  le  plus  gros, 
foit  que  cela  vint  de  la  proximité  de  la  lumière  de  Jupiter  ou  de  quelque  refraftion 
dans  fon  athmofphere,  cela  mérite  detre  encore  obferuê  dautres  fois,  a  prefent 
que  ie  fuis  de  retour  ie  vifiteray  quelques  fois  Jupiter  quand  il  fera  beau  mais 
après  vn  peu  de  beau  temps  quil  a  fait  ie  ne  fcay  fi  nous  en  deuons  efperer  de 
long  temps.  Je  ne  vous  mande  point  les  fondemens  de  ma  table  des  Ouuertures  s) 
des  obieftifs  puifque  vous  nous  faites  efperer  que  vous  ferez  bien  tort  icy.  Je  fe- 
ray  raui  de  prendre  les  vôtres  et  en  quoy  vous  diferez  de  moy.  Si  ceft  que  ie  les 
fay  trop  grandes  ou  trop  petites  ou  fi  elles  ne  fuiuent  pas  la  raifon  foufdouble 
que  iay  aflignée.  Si  vous  retardes  votre  voiage  vous  pourres  men  mander  quelque 
chofe.  Jay  vu  que  vous  netics  pas  fatiffait  de  la  manière  de  prendre  la  parallaxe  *) 
de  Monfieur  Petit,  ie  luy  en  ay  dit  mon  fentiment  deuant  quil  la  publiaft  ne  me 
laiant  montrée  qu'après  quelle  a  etê  jmprimée.  Monfieur  Heuelius  luy  a  écrit  et 
ie  ne  peux  comprendre  par  fa  lettre  fil  foutiendra  fon  Obferuation  du  18  feurier^) 
contre  les  miennes.  Je  voy  bien  quil  fe  défendra  des  autres  du  mefme  mois  ou  ie 
difere  dauec  luy  de  quelque  minutes  et  ic  m'imagine  quil  fataquera  a  mon  Epheme- 
ride  ^)  pour  montrer  quelle  ne  fera  pas  conforme  entièrement  a  toutes  fes  Obfer- 
uations.  ie  voudrois  bien  quil  fepargnart  cette  peine  et  fil  fe  pouuoit  quil  mepar- 
gnaft  celle  quil  faudra  peut  eftre  que  iaye  pour  luy  repondre.  Je  nay  point  vu 
Monfieur  Theuenot  qui  deuoit  bien  vous  auoir  mande  ^^  que  jauois  vu  lombre  du 
fatellite  puifque  ie  le  luy  dis  des  Mardy  29  Septembre,  il  ert  vray  quil  ne  le  vit  pas 
parce  quil  ne  le  guetta  qu'a  minuit.  Je  nay  rien  receu  de  Rome  ny  dAngleterre 
mais  bien  de  Pologne  du  Seigneur  Buratini  '°)  qui  a  rafinê  fur  les  lunetes  par  def- 
fus  les  autres  puis  quil  dit  auoir  vne  méthode  jnfallible  de  faire  des  formes  de 
quelle  longueur  il  voudra  jufques  a  mil  et  dix  mil  brafies  (chaque  brafl"e  vaut  2 1^ 
pouces,  cert  encore  enchérir  fur  Monfieur  Hook)  et  dauoir  vne  manière  de  polir 


5)    Auzout  avait  piibliéune  telle  table  dans  sa  „Lettre  à  l'Abbé  Charles". 

")    Consultez  la  Lettre  N°.  1477. 

''3    Consultez  une  lettre  de  Hevelius  à  Stan.  Lubienietzki  du  13  mai  1665.  Voir  le  Theatrum 

Cometicum,  page  392. 
8)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1397,  note  i. 
'■'')   Nous  ne  possédons  pas  une  telle  lettre  de  M.  Tbevenot  à  Chr.  Muygens. 
'°)  Sur  T.  L.  Burattini,  voir  la  Lettre  N°.  758  ,  note  12.  Dans  une  lettre  à  Oldenbourg,  datée 

de  février  1666,  Boyle  appelle  Burattini  Grand  Master  ofthe  Mint  in  Poland. 


528  CORRESPONDANCE.    1665. 


fans  papier  ny  drap  ne  altra  cofa  fimile  ma  jmmediataraente  fopra  la  medefinia 
forma  qui  reuffit  admirablement,  il  a  défia  vne  lunete  de  35  brafTes  ou  62  pies 
qui  doit  être  bonne  puifquil  a  lu  de  1040  braffes  vne  écriture  mieux  quil  ne  la 
lifoit  auec  les  yeux  de  10  bralTes ''j.  il  na  point  marque  la  grandeur  de  lecriture 
autrement,  il  en  trauaille  de  52^  et  de  70  et  en  veut  faire  après  de  100,  200,  300 
&c.  nous  verrons  comme  tout  cela  reuffira.  Son  moule  de  70  brafTes  ou  il  a  fait 
fa  lunete  de  35  a  i§  braïïe  de  diamètre  et  ^  de  brafTe  depaiffeur  il  faut  quil  pefe 
pour  le  moins  600  ÎÈ  et  le  verre  quil  a  fait  a  1 2  ou  13  pouces  et  il  dit  quil  efi:  poli 
par  tout  admirablement,  cela  paffe  mon  induftrie  et  mes  forces,  vous  en  jugerez 
comm'il  vous  plaira.  Vous  me  permettres  bien  Monfieur  que  je  prefente  mes 
trefhumbles  refpefts  a  Monfieur  de  Zulichem.  tout  le  monde  vous  attend  icy 
auec  jmpatience  et  vous  ne  pouues  pas  douter  des  fouhaits  dune  perfonne  qui  eft 
toute  a  vous 

A  Monfieur  Az. 

Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 

A  la  Haye. 

"^   Bf,  17  Novembre,  Refpondu  19  ejufdem  [Chr.  Huygens]. 

*)  Cela  eft  faux  [Chr.  Huygens]  "). 

')  C'eft  faute  a  vous  Monfieur  Auzout  de  ce  que  vous  ne  l'attribuez  pas  [Chr. 

Huygens]  "). 
'')  Ce  n'efl:  qu'une  multiplication  centuple  que  mes  lunettes  de  22  pieds  produi- 

fent  et  encore  plus  grande  [Chr.  Huygens]. 

N"  1494. 

p.  Petit  à  Christiaan  Huygens. 

6    NOVEMBRE    1665. 

Ln  lettre  se  trouve  à  Leiâeii,  col/.  Iliiygcns. 
Elle  est  ta  répnnse  nu  No.   147". 

A  Paris  le  6  Nouembre  1665. 
Les  Affeftions  domeftiques  dans  lefquelles  voftre  lettre  me  fut  rendue  &  qui  nont 
cefTé  que  defpuis  4  jours  ne  m'ont  pas  permis  d'y  refpondre  pluftot  qua  prefent. 
La  Mort  de  ma  chère  femme  après  18  jours  de  Maladie  de  la  petite  Vérole  fut  la 
première  de  mes  douleurs,  et  celle  de  Ma  fille  ')  qui  prit  le  Mal  de  fa  Mère  ne 
layant  point  voulue  abandonner  &  layant  touijours  aififtee  fut  la  féconde.  Elle 

")  Consultez  la  Lettre  N°.  1494. 


'}    Marianne  Petit. 


CORRESPONDANCE.     1665.  529 


comba  donc  malade  &  fut  arreftee  au  lit  le  mefme  jour  qu'on  enterroit  fa  Mère, 
vous  pouuez  juger  par  la  de  laffliftion  dvn  Père  &  dvn  Mary  dont  les  fentiments 
font  affez  tendres  &  raifonnables.  Jay  toufjours  cfté  dans  la  crainte  de  perdre  la 
fille  comme  la  niere  par  cette  fafcheufe  Maladie  dont  on  ne  peut  faire  aucune  Pro- 
noftique  certaine  mefmes  après  que  la  Vérole  eft  toute  fortie  tant  quil  y  a  de  la 
fiebure  comme  en  effeft  ma  femme  en  eft  morte  lors  qu'on  la  croyoit  bien  guérie 
&  ma  fille  a  couru  la  mefme  rifque.  mais  dieu  me  la  voulue  enfin  conferuer  en  forte 
quelle  efi;  tout  a  fait  hors  de  danger  &  defpuis  quatre  jours  elle  commence  a  manger 
après  auoir  efte  purgée  trois  foys.  Jefpere  qu'elle  n'en  fera  point  ou  fort  peu  Mar- 
quée fur  le  nez  &  jl  ne  luy  relie  aucune  jncommodité  qui  paroifle  fors  quantité  de 
frondes  &  galles  quelle  a  encores  fur  le  Corps.  Voyla  leftat  de  la  famille  du  quel 
Je  vous  entretenois  d'autant  plus  librement  que  je  fcay  queftant  de  mes  Amys  & 
Monfieur  voftre  Père  nous  faifant  auffi  Ihonneur  de  nous  Aymer  vous  y  voudrez 
bien  prendre  quelque  Part  comme  font  en  femblables  rencontres  tous  les  vérita- 
bles Amys. 

Pour  quitter  ces  trifires  entretiens  Je  vous  diray  donc  que  Je  fuis  bien  ayfe  que 
Mon  Hure  de  la  comète'')  vous  ayt  contente  &  fatiffait  du  moins  en  quelque chofe 
&  dans  la  première  partie  que  jay  voulu  rendre  jntelligible  a  tout  le  monde  & 
dans  celle  de  la  réfutation  de  la  judiciaire,  en  effeét  cela  na  pas  defpleu  a  beaucoup 
de  perfonnes  de  qualité  qui  mont  tefmoigne  auoir  pris  le  mefme  plaifir  a  le  lire 
qu'un  Roman  &  qui  ont  dit  que  Mon  difcours  eftoit  auffi  engageant  a  lire  comme 
ces  fortes  de  liures. 

Monfieur  le  Prince  Leopold^)  ma  fait  Ihonneur  de  men  efcrire,  fort  auantageu- 
fement.  Monfieur  Caflini  de  mefme  auec  force  autres  agronomes  et  philofophes 
des  provinces  de  france.  Pour  Monfieur  Hevelius  il  ma  refpondu  fort  ciuilemem 
par  vne  lettre  que  Ma  rendu  Monfieur  Bouillaud  auec  fon  Prodromus  "*)  mais  jl 
fe  referue  a  refpondre  ou  a  s'expliquer  fur  ce  que  nous  luy  jmputons.  Mon- 
fieur Auzout  la  prefentement  auec  vne  fort  grande  que  mefcrivit  Caflini  que  Jay 
auflî  prefté  a  Monfieur  Bouillaud  par  la  quelle  jl  fe  juftifie  fort  contre  quelque 
Romain  s)  qui  luy  jmpute  quelque  Manquement  &  quelque  changement  en  fes 
opinions,  que  Caffini  tient  a  gloire  dauoir  fait,  tefmoignant  auflî  bien  que  moy 
d'eltre  toufjours  preft  a  quitter  fes  opinions  quand  jl  en  trouuera  de  meilleures 
ou  qu'on  luy  en  montera  les  defFaux. 


-)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  13 16,  note  4. 
3)   Leopoldo  de  Medicis. 

+)    Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1407  ,  note  4". 
5)    Probablement  : 

Carlo  Antonio  Manzini,  noble  italien  ,  mort  à  Bologne  en  1678,  dans  un  âge  très-avancé. 

Ici,  il  s'agit  de  son  ouvrage  sur  les  comètes  de  1664  et  de  1665: 

Le  comète,  difcorfo  del  Co.  Carlo  Antonio  Manzini.  In  Bologna  preilb  Gio.  Battilla 

Ferroni.  1665.  in-4°. 

Œuvres.  T.  V.  (^7 


530  CORRESPONDANCE.     1665. 


Pour  ce  que  vous  en  remarquez  en  la  période  de  46  ans  de  noftre  dernière 
Comète  ce  font  des  Objedlions  que  Je  Me  fuis  bien  fait  a  Moy  mefme  en  les  efcri- 
uant.  Mais  vous  noterez  que  ce  ne  font  que  des  Argumens  de  deuination  et  des 
fuppofitions  quon  ne  fcauroit  prouuer  contre  Moy  que  les  autres  comètes  ou  pluf- 
toft  la  mefme  que  jallegue  eftre  venue  diuerfes  foys  de  46  en  46  ans,  ayt  eu  des  mOu- 
uemens  contraires.  Car  vous  remarquerez  quil  ny  en  a  point  dobferuations  exaftes 
&  que  les  Hiflioriens  qui  les  rapportent  n'en  déterminent  point  le  Cours,  ainfi  vous 
mobjeftez  ce  que  vous  ne  fcauriez  prouuer  qui  eft  que  leurs  mouuements  n'eitoi- 
ent  pas  parallèles,  ce  que  mefme  quand  vous  le  pourriez  prouuer  ne  m'empe- 
fcheroit  pas  de  le  maintenir  auec  apparence  par  les  raifons  que  Jallegue.  Jl  n'y  a 
donc  que  la  contrariété  des  mouuements  dorient  en  occident  &  doccident  en 
orient  qui  put  m'eftre  raifonnablement  oppofee  fi  elle  efiioit  bien  certainement 
prouuee.  ce  que  je  ne  croy  pas  qu'on  puifle  faire  &  quand  cela  feroit  Je  reconnoif- 
tray  n'auoir  pas  bien  deuiné  fans  pour  cela  quitter  lopinion  que  ce  font  des  aftres 
Eternels  qui  par  confequant  ont  leurs  mouuemens  règles  &  certains  que  lexperience 
fera  mieux  connoiftre  a  lauenir,  n'ayant  voulu  que  faire  vn  eïïay  par  galanterie 
pour  exciter  les  autres  a  rechercher  le  pafie  ou  a  obferuer  pour  lauenir.  Pour  ce 
que  vous  m'jmputez  de  n'eftre  que  demy  copernicien  &  que  vous  me  conuertirez 
tout  a  fait  en  refpondant  aux  objections  que  Je  fais  en  la  page  307. ,  Je  vous  diray 
que  Je  me  fuis  donc  très  mal  expliqué  fi  vous  auez  pu  connoifl:re  que  je  ne  fufle 
que  femi  copernicien  parce  que  mon  jntention  a  efte  tout  au  contraire,  mais  Jay 
bien  voulu  qu'on  ne  connaît  pas  a  la  Vérité  que  je  le  fulTe  tout  a  fait  &  ay  voulu 
laifîer  les  lefteurs  en  doute  de  cela,  de  Crainte  de  pafl!er  pour  fol  &  pour  ridicule  en 
nofl:re  Cour  &  parmy  la  plus  part  des  honelles  gens  de  france  qui  ont  feulement 
trouue  eftrange  que  Jadmettois  le  mouuement  journalier  de  la  terre  fans  quelle 
bougeaft  d'vne  place.  Jl  efl:  bien  vray  que  Jay  dit  &  je  fuis  encores  dans  cette  pen- 
fee  que  du  mouuement  de  noflrre  Comète  je  ne  fcay  comment  on  pourra  tirer  des 
prennes  de  l'annuel  de  la  terre  ny  comment  cela  pourra  leuer  les  principales  diffi- 
cultez  &  refpondre  aux  principales  objeftions  que  Je  rapporte  en  4  ou  5  lignes 
fans  pour  cela  que  je  tefmoigne  les  approuuer  &  fans  que  Je  les  appuyé  pour 
n'efl:re  pas  fatiffait  des  refponfes  &  des  explications  quon  a  couftume  d'y  faire 
lefquelles  je  fcay  bien  toutes  grâces  a  dieu  fur  le  bout  du  doigt,  aufli  pas  vne  ne 
m'arrefte  pour  m'empefcher  deflire  tout  a  fait  copernicien  quoy  que  pour  les  raifons 
fufdites  Je  ne  m'en  fois  pas  voulu  expliquer  neftant  pas  neceflaire.  mon  defl^ein 
nayant  efté  la  que  de  dire  que  je  ne  fcay  pas  comment  on  fy  prendra  de  le  prouuer 
par  la  Comète  &  je  feray  bien  ayfe  den  voir  vos  fentiments.  Monfieur  Auzout  qui 
auoit  eu  la  mefme  penfee&qui  lauoit  mefme  auancée  dans  fon  ephemeride  ^')  en 
eft  bien  reuenue  aufi^  bien  que  Moy  qui  auoit  creu  la  mefme  chofe,  &mainte- 


'')    Voir  l'ouvraye  cité  dans  la  Lettre  N°.  1397,  note  i. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


531 


nant  jl  ne  croit  pas  ou  du  moins  jl  ne  fcayc  pas  par  ou  on  le  prouuera.  nous  verrons 
vos  Confequences  quand  jl  vous  plaira. 

Pour  Mon  Calcul  do  la  Parallaxe  ou  vous  auez  remarqué  du  deffault  et  que 
vous  me  mandez  deuoir  auffi  auoir  elle  remarqué  par  Monfieur  Auzouc  -')  Je  ne 
fcay  quel  il  eft  que  Je  naye  moy  melme  preueu  des  le  commencement  que  Je 
Ijmaginay,  je  le  luy  fis  voir  &  jl  n'a  m'en  dit  autre  chofe  finon  que  je  deurois 
prendre  garde  comme  jauois  défia  fait  aux  parties  proportionelles  du  mouuement 
parallelle  de  la  Comète  foit  en  longitude  foir  en  latitude  a  quoy  Je  croys 
auoir  affez  fatiffait  fans  quil  y  ayt  de  lerreur  fenfible  dvne  ou  deux  minutes 
tout  au  plus  de  parallaxe.  Car  quand  Jaurois  fuppofé  langle  C  A  F  ^).  plus  petit 

quil  ne  fault  a  caufe  du  Mouuement  paral- 
lelle de  la  Comète  qui  en  fix  heures  auroit 
auancé  de  quelques  minutes,  cela  eft  fi  peu 
confiderable  que  cela  ne  varie  pas  fenfible- 
ment  langle  ACF  qui  eft  le  fondement  de 
tout  mon  Calcul.  Car  pour  les  coftez  je  ne 
croy  pas  quil  y  ayc  rien  a  dire  &  les  parties 
proportionelles,  que  Jadjoufte  ou  que  Je 
diminue  aux  Coftez  AF  &  CF,  fatiffont 
a  ce  quon  peut  defirer.  Jl  ny  a  donc  que  langle  A  qui  recoiue  quelque  difficulté  a 
caufe  que  Je  le  fuppofe  de  90  puifque  Ijnterualle  du  temps  de  6  heures  me  le  déter- 
mine fans  m'eftre  arrellé  fur  ce  que  la  Comète  pouuoit  neftre  pas  precifement  dans 
ce  Cercle  méridien  mais  lauoit  outrepaffe  de  quelques  minutes ,  ce  que  Je  vous 
aduoue  quil  eut  efte  plus  a  propos  de  faire  pour  vne  dernière  precifion  fi  JeufFe  voulu 
en  jnferer  vne  parallaxe  entièrement  exafte.  mais  comme  je  le  dis  trefexprefl^ement 
que  nos  obferuations  font  trop  peu  feures  et  faites  fur  des  jnftruments  trop  petits 
pour  en  conclure  des  precifions  &  confequences  de  cette  jmportance,  Jay  creu  que 
cela  fuffifoit.  Si  ceft  quelque  autre  chofe  que  vous  ayez  remarqué  dans  mon  expli- 
cation de  la  Parallaxe  vous  mobligerez  jnfiniment  de  m'en  auertir  par  efcrit.  Car  je 
doute  fort  auec  tous  vos  amys  de  ces  Cartiers,  que  vous  acceptiez  les  offres  s')  qui 
vous  font  faites  de  pardeca  Jls  ne  peuuent  s'jmaginer  qu'vne  Perfonne  de  voftre 
naiflance,  libre  &  viuant  dans  vn  Pays  ou  elle  eft  confideree,  &  ou  rien  ne  luy  man- 
que et  ne  la  chagrine  veulle  quitter  tous  ces  auantages  pour  vn  autre,  ou  tout  cela 
ne  fe  trouue  pas  &  ou  il  ny  a  rien  de  ilable  &  de  permanent.  Vous  pouuez  croire 
auec  quelle  joye  nous  vous  y  verrons  mais  encores  vne  foys  nous  ne  penfons  pas  que 
la  raifon,  le  bon  fens  &  le  bon  Confeil  de  vos  Amys  de  delà  nous  accorde  cette  fa- 
tiffaftion.  fi  nous  fommes  trompez  a  la  bonne  heure.  Pour  nous,  nous  profiterons 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1493. 

**)    La  figure  a  été  copiée  de  la  dissertation  sur  la  Nature  des  Comètes,  page  284. 

')   Petit  fait  allusion  au  projet  d'appeler  Chr.  Huygens  à  Paris. 


532  CORRESPONDANCE.     1665. 


dautant  de  Ihonneur  de  voftre  Conuerfation.  Si  au  contraire  quelques  raifons  vous 
empefclient  daccepter  les  offres  que  Ion  vous  fait  &  que  voftre  fanté  ou  la  confidera- 
tion  de  Moniieur  voilre  Père  ou  dautres  jnterefts  de  famille  vous  retiennent  je 
vous  demande  toufjours  fil  vous  plait  Ihonneur  de  voftre  entretien  &  la  continua- 
tion de  voftre  amitié  eilant  de  tout  mon  Coeur  &  de  toute  mon  affection  attache  a 
vos  jnterelb  &  trefhumble  feruiteur  a  Monfieur  voftre  Perc  &  a  toute  voftre  fa- 
mille a  laquelle  je  vous  prie  de  rendre  mes  Refpects  &  les  aftèurer  de  mes  trefhimi- 
bles  leruices,  me  rejouiffant  fort  de  Iheureux  retour  de  Monfieur  voftre  père  dans 
fa  belle  mailbn  &  auprès  des  fiens  après  vne  fi  longue  abfence  que  vous  auez  raifon 
de  lappeler  vne  efpece  de  refurreftion. 

Pour  ce  que  vous  me  mandez  de  fes  lunettes  de  Riues  '°)  d'Angleterre ,  Je  fuis 
de  voftre  fentiment  quelles  nont  point  d'excès  en  bonté  &  que  Jen  ay  de  petites  auffi 
bonnes.  Jen  ay  mefme  fait  faire  defpuis  quelques  temps  deux  douzaines  de  microf- 
copes  parmy  Icfquels  Jen  ay  trouué  fept  ou  8  d'exellents  mais  Monfieur  de  Zuli- 
chem  a  cela  quil  eftime  toutes  chofes  bonnes  par  fa  bonté,  comme  jl  faifoitla 
lunette  de  Campani  '')  de  Monfieur  l'abbé  Charles  quoy  quelle  n'eut  rien  d'extra- 
ordinaire &  que  Jen  aye  veu  de  mefme  longeur  et  de  ma  façon  qui  la  iurpafie  de 
beaucoup. 

Mais  a  propos  de  limettes  Monfieur  Buratien  '=)  a  cfcrit  '^^  de  Pologne  vne 
grande  lettre  a  Monfieur  Bouillaud  que  nous  auons  veûe  Monfieur  Auzout&moy 
ou  jl  fait  force  difîicultez  &  demandes  comme  vn  homme  qui  commence  a  trauail- 
1er  en  dioptrique.  Jl  a  fait  faire  des  moulles  ou  formes  de  3  pieds  de  diamètre  qui' 
pefera  4  &  500  1È  &  jl  y  trauaille  des  verres  de  9  pouces  de  diamètre,  mais  vous 
fcauez  peut  eftre  tout  cela  aufïï  bien  que  nous  pouuant  lauoir  efcrit  en  hollande. 

Quant  a  lombre  dvn  des  Satellites  du  24-  que  vous  me  mandez  auoir  obferué  Je 
lay  communiqué  a  Monfieur  Auzout  qui  ma  dit  '^^  qu'il  croyoit  que  vous  eftiez 
trompé  &  quil  ne  lauoit  pas  veu  de  mefme  le  mefme  jour  quil  lauoit  auffi  obferué. 
Pour  Moy  Je  n'en  eus  pas  la  commodité  mais  vne  autre  occafion  fen  prefentera.  Je 
trauaille  encores  après  des  lunettes  de  38  a  40  pieds  fur  diuers  verres  que  nous 
tachons  d'auoir  deçà  &  delà,  celuy  de  Lyon  ny  celuy  de  nos  ouuriers  nayant  rien 
encores  produit  d'excellent. 

Adieu  Je  commence  a  me  lafl"er  defcrire  non  pas  de  vous  entretenir,  aymez  moy 
toufjours  fil  vous  plait  &  me  maintenez  dans  les  bonnes  Grâces  de  Monfieur  voftre 
Père,  que  je  ialue  encores  comme  auflî  Monfieur  voftre  frère.  &  fi  vous  voyez 


'°)  Sur  les  lunettes  de  Reeves,  voir  la  Lettre  N°.  1273. 
")  Consultez,  sur  cette  lunette,  la  Lettre  N°.  1078. 
'-)  Sur  T.  L.  Buratriui,  voir  la  Lettre  N°.  758,  note  12. 
^3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1493. 


CORRESPONDANCE.     1665.  533 


Monfieur  Voffius  vous  mobligerez  de  luy  dire  que  Jattends  Ihonneur  de  fa  Ref- 
ponfe  fil  a  receu  Mon  Hure  de 

Voitre  trefhumble  feruiteur 
P.  Petit. 
A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Huggens  de  Zulichom. 

11  ^  A  la  Haye. 


W   1495. 

Christiaan  Huygens  à  H.  L.  H.  de  Monmor. 

12    NOVEMBRE     1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Le'idcn,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.   1488.     //.   L.  II.  de  Blomnor  y  répondit  par  le  No.   1497. 

Monfieur  de  Montmor. 

12  Novembre, 
couchant  fa  lettre  de  change  de  i-jo  U. 


N=   1496. 

A.  AuzouT  à  Christiaan  Huygens. 

13    NOVEMBRE     1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Lehlen,  eoll.  Huygens. 

A  Paris  ce  vendredy  13  Nouembre  1665. 

Je  croy  Monfieur  que  vous  aurez  bien  ri  en  lifanc  ma  lettre  ')  et  en  voiant 
les  beuiJes  que  iy  ay  faites,  du  moins  ien  ris  bien  quand  ic  fus  chez  moy  et  que  ie  fis 


')   Consultez  la  Lettre  N°.  1493. 


534  CORRESPONDANCE.     1665. 


reflexion  fur  ce  que  je  vous  auois  écrit  et  ne  pus  aflez  admirer  de  quoy  etoit  capa- 
ble vne  mémoire  confufe.  Jetois  chez  Monfieur  lAbbê  Charles  vendredy  et  il  me 
fouuint  que  jauois  fait  le  deffein  de  vous  écrire  que  Jauois  vu  auffi  bien  que  vous 
lOmbre  de  la  troifieme  lune  le  a6  Septembre.  Jecriuis  chez  luy  a  la  hafte  et  en 
caufant  et  me  fouuenant  que  jauois  vu  fortir  le  corps  de  la  lune  et  quil  me  fem- 
bloit  qu'outre  cette  troifieme  il  y  en  auoit  deux  autres  et  voiant  combien  vous 
auiez  éloigne  du  corps  de  Jupiter  celuy  que  vous  prenez  pour  le  troifieme  ne  me 
fouuenant  pas  bien  du  temps  de  mon  obferuation,  ie  me  preoccupay  tellement 
lefprit  que  celuy  que  Jauois  vu  fortir  etoit  forti  après  que  lombre  eut  difparu  que 
jecriuis  trois  ou  quatre  chofes  faufiles  qui  vous  feront  bien  juger  que  la  confufion 
de  ma  mémoire  et  lemprefl"emenc  auec  lequel  jecriuois  font  caufe  de  ces  meprifes, 
car  de  vous  auoir  dit  que  depuis  loppofition  lombre  precedoit  le  corps  fi  ie  ne 
metois  pas  trompe  moy  mefme  par  le  renuerfement  de  la  figure  comme  ie  vous 
en  accufois  mal  a  propos  ie  deuois  auoir  lefprit  renuerfê. 

Jay  cherche  par  tout  le  papier  de  mon  obferuation  mais  ie  ne  lay  pu  trouuer. 

Ce  dont  il  me  fouuient  eft  que  jobferuay  de  meilleur  heure  que  vous  aiant 
commencé  deuant  7  heure  vers  fix  heures  et  demie,  quen  ce  temps  la  le  corps 
de  la  troifieme  lune  etoit  encore  dans  Jupiter  quoyque  ie  ne  ]o.ye  pu  voir  &  lombre 
etoit  en  dedans  enuiron  vn  tiers  du  diamètre  de  Jupiter,  quvn  peu  après  ie  vis 
fortir  le  corps  doutant  au  commencement  fi  la  petite  eminence  que  ie  voiois  paroi- 
tre  au  bord  netoit  pas  caufêe  par  le  tremblement  de  lair  comme  vous  fcaues  que 
cela  fait  vn  effet  prcfque  femblable  jufques  a  ce  quil  foit  détache  mais  dans  peu  ie 
le  vis  feparê.  il  me  femble  quil  y  en  auoit  encore  vn  qui  paroifl"oit  de  laucre  cote 
et  ceft  ce  qui  a  caufe  mon  preiugê.  en  efet  le  fécond  qui  deuoit  le  lendemain  paf- 
fer  entre  Jupiter  et  nous  deuoit  eftre  de  ce  cote  la  mais  naiant  point  mon  papier  ie 
nofe  plus  me  fier  a  ma  mémoire.  Je  nay  rien  apris  de  nouueau  fi  ce  nefl:  que  Mon- 
fieur Colbert  vous  a  écrit  ^)  mais  on  ne  nous  a  pas  dit  quoy.  faites  fcauoir  a  quel- 
qu'un de  nous  fi  nous  deuons  vous  efperer  bientofl:  et  cependant  difpofez  de 

Monfieur 

voftre  très  Obeiffant  feruiteur 

AUZOUT. 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem. 
Hollande.  A  la  Haie. 

XII 


-)    Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  cette  lettre  de  Colbert  à  Chr.  Hnygens.  Consultez  la  lettre 
N°.  1491 ,  note  2. 


CORRESPONDANCE.     1665.  535 


N=  1497. 

H.  L.  H.  DE  MoNMOR  à  Christiaan  Huygens. 
20  novembre  1665. 


Lu  lettre  se  trouve  à  Lciden,  coll.  Iliiygeiis. 
Elle  est  la  réponse  1:11  No.   1495- 


Monsieur 


Vous  receurez  les  dix  liures  reftans  par  la  mefme  voye  que  jay  enuoye  la  lettre 
des  trente  Louis.  J'aurois  fourni  non  feulement  cette  fomme  mais  telle  autre  qui 
meuft  efté  prefcripte.  Mais  on  mauoic  afTeuré  que  cette  fomme  eftoit  fuffifante 
pour  tout  le  Payement.  Je  fuis  bien  fâché  de  tous  ces  retardemens  qui  ne  vien- 
nent point  de  ma  faute.  Jefcris  a  Monfieur  voftre  père  par  la  Porte  Et  jattends 
aucc  jmpatience  Ihonneur  quon  me  faift  efperer  de  vous  veoir  icy.  Je  fuis 

Voftre  trefhumble  et  trefobeiffant  Seruiteur 

DE   MONTMOR. 

A  Paris  ce  20  Nouembre  1665. 

Jay  donné  ici  dix  liures 

A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zuylichen 
demeurant  chez  Monfieur  de  Zuylichem 
A  la  Haye. 


N=  1498. 

B.  DE  Spinoza  à  H.  Oldenburg. 

20    NOVEMBRE     1665. 

La  lettre  se  trouve  h  Londres,  Royal  Society. 

Elle  est  la  réponse  nu  No.  1483.     //.   Oldenburg  y  répondit  par  le  No.  1507. 

La  lettre  a  été  publiée  dans  les  ,,Spinosne  Opéra"  No.  XF. 

Nobiliffimo  ac  Do6liffimo  Viro  Henrico  Oldenburgio.  B.  D.  S. 

Vir  NobiliiTime 

Quod  me  ad  Philofophandum  tu  et  Nobiliffimus  Dominus  Boylius  bénigne  hor- 
tamini ,  maximas  habeo  gracias  ;  ergo  quidem  pro  tenuitate  mei  ingenii ,  quantum 


536  CORRESPONDANCE.     1665. 


queo,  pergo,  non  dubitans  intérim  de  vellro  anxilio  et  benevolentia.  Ubi  quae- 
ris,  quid  fentiam  circa  quaeftionem ,  quae  in  eo  Y^r^^mw^ut  cognofcamus^quo- 
modo  itnaqiiaeque  pars  Naturae  cimi  fuo  toto  conventat^  et  qua  ratione  ciim  reli- 
qu'is  cohaereat ^  puto  te  rogare  rationes,  qùibus  perfuademur ,  unamquamque 
Naturae  partem  ciini  fuo  toto  convenfre,  et  cum  reliquis  cohaerere.  Nam  cog- 
nofcere,  quomodo  rêvera  cohaereant,  et  unaquaeque  pars  cum  fuo  toto  conveniat, 
id  me  ignorare  dixi  in  antecedenti  mea  ')  Epiftola;  quia  ad  hoc  cognofcendum 
requireretur,  totam  Naturam  omnefque  ejus  partes  cognofcere.  Conabor  igitur 
rationem  ortendere,  quae  me  id  affirmare  cogit;  attamen  prius  monere  velim,  me 
Naturae  non  tribuere  pulchritudinem,  deformitatem,  ordinem,  neque  confufionem. 
Nam  res  non ,  nifi  fefpeftive  ad  nofi:ram  imaginationem ,  polTunt  dici  pulchrae  aut 
déformes,  ordinatae  aut  confufac. 

Per  partium  igitur  cohaerentiam  niliil  aliud  intelligo,  quam  quod  leges  five  na- 
tura  unius  partis. ita  fefe  accommodant  legibus  five  naturae  alterius,  ut  quam  mi- 
nime fibi  contrarientur.  Circa  tocum  et  partes  confidero  res  eatenus,  ut  partes  ali- 
cujus  totius,  quatenus  earum  natura  invicem  fe  accommodât  ut,  quoad  fieri  potefl:, 
inter  fe  confentiant,  quatenus  vero  inter  fe  difcrcpant,  eatenus  unaquaeque  ideam 
ab  aliis  diftinftam  in  noftra  Mente  format ,  ac  proinde  ut  totum ,  non  ut  pars,  con- 
fideratur.  Exempli  gratia  cum  motûs  particularum  lymphae,  chyli,  etc.  invicem 
pro  ratione  magnitudinis  et  figurae  ita  fe  accommodant ,  ut  plane  inter  fe  confen- 
tiant, unumque  fluidum  fimul  omnes  conftituant ,  eatenus  tantum  chylus,  lym- 
pha,  etc.  ut  partes  fanguinis  confiderantur  :  quatenus  vero  concipimus ,  particu- 
las  lympliaticas  ratione  figurae  et  motus  a  particulis  chyli  difcrepare ,  eatenus  eas 
ut  totum,  non  ut  partem,  confideramus, 

Fingamus  jam,  fi  placet,  vermicukmi  in  fanguine  vivere,  qui  vifu  ad  difcer- 
nendas  particulas  fanguinis,  lymphae,  etc.  valeret ,  et  Ratione  ad  obfervandmn , 
quomodo  unaquaeque  particula  ex  alterius  occurfu  vel  refilit,  vel  partem  fui  motûs 
communicat ,  etc.  Ille  quidem  in  hoc  fanguine  ,  ut  nos  in  hac  parte  univerfi ,  vive- 
ret ,  et  unamquamque  fanguinis  particulam  ut  totum ,  non  vero  ut  partem  confi- 
deraret,  nec  fcire  pofl^et,  quomodo  partes  omnes  ab  univerfali  natura  fanguinis 
moderantur,  et  invicem,  prout  univcrfalis  natura  fanguinis  exigit,  fe  accommo- 


')  Voir  la  Lettre  N°.  1483,  note  2.  Le  même  fragment  de  lettre  se  trouve  reproduit  dans 
l'édition: 

Benedicti  de  Spinoza  Opéra  quotquot  reperta  sunt.  Recognaverunt  J.  van  Vloten  et  J.  P. 
N.  Land.  „Hagae  Comitmn"  Apud  Martinum  Nijhoff.  Il  Vol.  mdccclxxxu,  mdccc.lxxxih. 
in-8°. 

Consultez-y  la  page  1 24  du  Volume  IL  Les  éditeurs  l'ont  prise  de  l'ouvrage:  The  V\''orl<s 
of  Honourahle  Robert  Boyle.  Volume  V,  page  338,  où  Oldenbnrg  donne  cet  extrait  de 
Spinoza  dans  une  lettre  à  R.  Boyle,  datée  du  10  octobre  1665  (V.  st.). 


CORRESPONDANCE.    1665.  537 

dare  coguntur,  ut  ccrca  ratione  inter  fe  conientianc.  Nam  fi  fingamus,  nullas  dari 
caufas  extra  fanguinem,  quae  novos  motus  fanguini  communicarcnt ,  nec  uUum 
dari  fpatium  extra  fanguinem,  nec  alia  corpora,  in  quae  particulae  fanguinis 
fuum  motum  tranfferre  poflent,  certum  eft,  fanguinem  in  fuo  ftatu  femper  man- 
furum,  et  ejus  particulas  nullas  alias  variationes  pafTuras,  quam  eas,  quae  pofTunt 
concipi  ex  data  ratione  motûs  fanguinis  ad  lympham ,  chylum ,  etc. ,  et  fie  fan- 
guis  femper  ut  totum ,  non  vero  ut  pars ,  confiderari  deberet.  Verum ,  quia  plu- 
rimae  aliae  caufae  dantur,  quae  leges  naturae  fanguinis  certo  modo  moderantur, 
et  vicifllm  illae  a  fanguine,  hinc  fit,  ut  alii  motus  aliaeque  variationes  in  fanguine 
oriantur,  quae  confequuntur  non  a  fola  ratione  motûs  ejus  partium  ad  invicem, 
fed  a  ratione  motûs  fanguinis  et  caufarum  externarum  fimul  ad  invicem:  hoc  modo 
fanguis  rationem  partis ,  non  vero  totius  habet.  De  toto  et  parte  modo  dixi. 

Jam ,  cum  omnia  Naturae  corpora  eodem  modo  poffint  et  debeant  concipi ,  ac 
nos  hîc  fanguinem  concepimus:  omnia  enim  corpora  ab  aliis  circumcinguntur, 
et  ab  invicem  determinantur  ad  exiftendum  et  operandura  certâ  ac  determinatâ 
ratione ,  fervatâ  femper  in  omnibus  fimul ,  hoc  eft ,  in  toto  univerfo  eâdem  ratione 
motûs  ad  quietem;  hinc  fequitur,  omne  corpus,  quatenus  certo  modo  modifica- 
tum  exiftit,  ut  partem  totius  univerfi  confiderari  debere ,  cum  fuo  toto  convenire, 
et  cum  reliquis  cohaerere;  et  quoniam  natura  univerfi  non  efl:,  ut  natura  fangui- 
nis ,  limitata,  fed  abfolute  infinita,  idco  ab  hac  infinitae  potentiae  natura  ejus  par- 
tes infinitis  modis  moderantur,  et  infinitas  variationes  pati  coguntut.  Verum  ra- 
tione fubftantiae  unamquamque  parcem  arftiorem  unionem  cum  fuo  toto  habere 
concipio.  Nam  ut  antehac  in  prima  mea  Epiftola''),  quam  Rhenoburgi  adhuc  habi- 
tans  tibi  fcripfi,  conatus  fum  demonftrare ,  cum  de  natura  iubfiiantiae  fie  efl"e  infini- 
tam,  fequitur,  ad  naturam  fubfliantiae  corporeae  unamquamque  partem  pertinere, 
nec  fine  ea  efl"e  aut  concipi  pofl"e. 

Vides  igitur,  qua  ratione,  et  rationem  cur ,  fentiam  Corpus  humanum  partem 
efle  Naturae  :  quod  autem  ad  Mentem  humanam  attinet ,  eam  etiam  partem  Na- 
turae efle  cenfeo;  nempe  quia  ftatuo,  dari  etiam  in  Natura  potentiam  infini- 
tam  cogitandi,  quae,  quatenus  infinita,  in  fe  continet  totam  Naturam  objec- 
tive, et  cujus  cogitationes  procedunt  eodem  modo  ac  Natura,  ejus  nimirum 
idearum. 

Deinde  Mentem  humanam  hanc  eandem  potentiam  fi:atuo,  non  quatenus  infi- 
nitam,  et  totam  Naturam  percipientem,  fed  finitam,  nempe  quatenus  tantum 
humanum  Corpus  percipit,  et  hac  ratione  Mentem  humanam  partem  cujufdam 
infiniti  intelleftûs  fl:atuo. 

Verum  haec  omnia,  et  quae  huic  rei  annexa  funt,  hic  accurate  explicare  et 


-)    Cette  lettre  de  Spinoza  à  Oldenburg  était  datée  de  septembre  i66t. 

Œuvres.  T.  V.  68 


538  CORRESPONDANCE.     1665. 


démon llrare,  res  effet  nimis  prolixa,  nec  puto  te  id  impraefenciarum  a  me  cxfpec- 
tare.  Imo  dubito ,  an  mentem  tuam  fatis  perceperim ,  atque  alind  refponderim  ac 
rogaveris ,  quod  ex  te  fcirc  defidero. 

Qnod  deinde  fcribis,  me  innuifle  Cartefii  Régulas  motus  falfas  fere  omncs 
effe,  fi  refte  memini,  Dominum  Hugenium  id  fentire  dixi,  nec  ullam  aliam  falfam 
cffe  affirmavi,  quam  Regulam  fextam  Cartefii,  circaquam  Dominum  Hugenium 
ctiam  errare  me  putarc  dixi  ;  qua  occafione  petii,  ut  mihi  communicares  experi- 
mentum ,  quod  fecundum  cam  hypothefin  experti  efliis  in  veftra  Regia  Societate; 
fed  tibi  id  non  licere  judico,  quia  de  hoc  nihil  refpondes  s). 

Diftus  Hugenius  totus  occupatus  fuit,  et  adhuc  efi:  in  expoliendis  vitris  dioptri- 
cis:  in  quem  finem  fabricam  adornavit,  in  qua  et  patinas  tornarc  potefl:,  fatis  quidem 
nitidam;  quid  autem  ea  promoverit  adhuc  ncfcio,  nec,  ut  verum  fateor,  valde  fcire 
defidero.  Nam  me  experientia  fatis  docuit,  in  patinis  fphaericis  libéra  manu  tutius 
et  melius  expoliri,  quam  quavis  machina.  De  pendulorum  fucceffu,  et  tempore 
tranfmigrationis  t)  in  Galliam  nondum  aliquid  certi  poffum  fcribere. 

Epifcopus  Monafi:crienfis  5) ,  poilquam  maie  conciliatus  Frifiam,  ut  hircus 
Aefopi  puteum  ingrefl^us  eft,  nihil  promovit,  imo  nifi  bruma  nimis  tcmpefliive 
incipiat,  non  nifi  cum  magno  damno  Frifiam  relinquet.  Non  dubium  efl:,  eum 
fuafibus  unius  aut  alterius  proditoris  facinus  hoc  aufum  fuiffe  incipcre.  Sed  haec 
omnia  nimis  antiqua  funt,  ut  pro  novis  fcribantur;  nec  fpatio  unius  aut  alterius 
feptimanae  aliquid  contigit  novi,  quod  fcriptione  dignum  fit.  De  pace  cum  Anglis 
nulla  apparet  fpes;  rumor  tamen  nuper  fpargebatur,  propter  conjefturam  quan- 
dam  legati  Hollandici  '')  in  Galliam  miffi,  et  ctiam,  quia  Ultra-Iflandenfes  ^),  qui 
fummis  viribus  principem  Araufionenfem  introduccre  conantur,  idque,  ut  multi 
putant,  Hollandis  magis  ut  incommodent,  quam  ut  fibi  profint,  viam  quandam 
fomniaverant,  nempe  ut  diftom  principem  tanquam  mediatorem  in  Angliam  mit- 
tcrent.  Verum  res  plane  aliter  fe  habet.  Hollandi  de  pace  in  praefentiarum  nec 
per  fomnium  cogitant,  nifi  res  eo  forte  veniat,  ut  pacem  pecunia  emant.  De 
Sueci  confiliis  adhuc  dubitatur;  putant  plerique  eum  Ments  petere,  alii  Hollandos. 
Sed  haec  non  nifi  ex  conjeftura. 

Hanc  epiftolam  praeterita  feptimana  fcripferam,  fed  cam  mittere  non  potui, 


5)    Consultez  la  Lettre  N°.  1 507. 

*)   Chr.  Huygens  partit  pour  Paris  le  21  mars  1666. 

-  )  Christoffel  Bernard  Mattlieus  van  Galen,  d'une  famille  distinguée,  naquit  en  Westplialie  en 
1604  et  mourut  le  29  septembre  1678  à  Sluys.  D'abord  militaire,  il  devint  en  1648  chanoine 
à  Munster,  puis  prévôt,  et  en  1650  fut  élu  évêque-prince.  Il  redevint  soldat,  fit  la  guerre 
partout  oCi  il  en  trouvait  l'occasion  et  était  connu  pour  sa  férocité. 

'■')    Cet  envoyé  était  Iv.  van  Beuningen.  ')    Les  habitants  d'Overijssel. 


CORRESPONDANCE.    1665.  539 


quia  aura  Hagam  proficifci  vetabat.  Hoc  incommodi  habet  habitare  in  pago.  Nam 
raro  fuo  tempore  epiftolam  accipio;  nam,  nifi  detur  ex  accidenti  occafio  eam  mit- 
tendi  fuo  tempore,  feptimana  una  aut  altéra  tranfît  antequam  eam  accipiam. 
Deinde,  uc  eam  fuo  tempore  mittere  poiïira,  non  raro  oritur  difficukas.  Cum  igi- 
tur  videas,  me  tibi  non  tam  prompte  ac  debeo  refpondere,  id  non  ex  eo  venire 
putes,  quod  tui  oblivifcar.  Intérim  tempus  urget  hanc  claudere;  de  reliquis  alia 
o'ccafione;  jam  nihil  aliud  dicere  pofTum,  quam  te  rogare  ut  NobilifFuno  Domino 
Boylio  falutem  plurimam  ex  me  dicas,  et  uc  mei  memor  vivas,  qui  fum 

omni  aifeélu  tuus 
B.  DE  Spinoza. 
Voorburgi,  20.  novembri  166$. 

Cupio  fcire  an  omnes  aftronomi  judicant  duos  fuifle  conietas  ex  eorum  motu, 
an  vero  ad  fervandam  hypothefin  Keplerianam.  Vale. 


N°   1499. 

Christiaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 
16  novembre  1665. 

Le  sommaire  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Carcavy. 

16  Novembre. 

Qu'il  me  mande  ce  qui  fe  fait  dans  mon  affaire,  et  que  j'attens  toufjours  les  or- 
dres du  Roy. 


540  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1500. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Paget. 
27  novembre  1665. 

Pagetio. 

27  Novembris. 

Le  sommaire  se  trotire  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1489.     R.  Paget  y  répondit  par  le  No.  1505. 


Quale  horologium  fibi  comparare  debeat. 


N=  1501. 

J.  Hevelius  à  Christiaan  Huygens. 
28  novembre   1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens  '). 
Elle  est  la  réponse  au  No.  1407. 

Nobiliffimo  atque  Clariffimo  Viro  Domino 
Christiano  Hugenio  Joh.  Hevelius  S.  P.  D. 
Qiiod  nuincre  mihi  longé  gratiffimo,  libello  videlicet  tuo  '')  de  Longicudinibus 
invcftigandis,  commercium  licerarium  aliquandiu  inter  nos  intermifllim  s)  redin- 
tegrare,  fimul  Epiftolam -t)  Clariffimi  Domini  Auzotij  ad  Abbatem  Charles  iuiïïi 
eius,'cum  alijs  quibufdam  iucundiflimis  tranfmittere  volueris,  pergratum  fané 
accidic,  operam  rurfus  daturus  fum  fediilam,  quo  Tibi  et  Domino  Aiizodo  rèci- 
procum  meum  affcdium  fuo  tempore  declarare  poflim.  Nupcr  ex  Epiftolâ  s)  quâ- 
dam  ad  Dominum  Petitum  data  cognovi,  Eum  in  quibufdam  cumprimis  in  motu 
Cometac  diurno  plané  mihi  adverfari;  quapropter  mcum  erit  ad  ea  débite  et  de- 
center  refpondere;  id  quod  etiam  propediem  fafturus  fum  '').  Interea  rogo  ut  iudi- 
cium  tuum  paullulùm  fufpendas,  donec  obfcrvationes  meas  genuinas  videris  ac 
probe  examinaveris;  non  dubito,  quin  experiaris,  me  Cometae  loca  quà  longi- 


')  C'est  h  dernière  lettre  que  nous  possédons  de  la  correspondance  de  J.  Hevelius  et  de  Clir. 

Huygens. 

=)  L'instruction  pour  les  pilotes  de  Clir.  Huygens. 

3)  La  dernière  lettre  de  Hevelius  àChr.  Huygens  était  du  19  février  1663.  C'est  notre  N°.  1099. 

'^3  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1 346 ,  note  3. 

5)  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1420,  note  2. 

'')  Consultez  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1407,  note  4''.  ^  _ 


CORRESPONDANCE.     1665.  54 1 

tudinem,  quà  latitudinem  et  tramitem,  coufque  quo  illum  haud  adfpernendis 
Organis  afTequiitus  fum,  exquifitiflînie  obfervafle  ac  determinafTe;  atque  fie  nequa- 
quam  aberraiïè;  fed  e  contrario  Clariffimnm  Dominum  Auzotium  haud  parùm  eâ 
in  parte  exorbitaffe.  Qu5  aiitem  à  14  Febriiarii  ubi  Cometam  ampliùs  midis 
oculis  Sextantibus  fcilicet  et  quadrantibus  rimari  haud  potuimus  :  utrùra  ad  fecun- 
dam,  an  verb  ad  primam  Arietis  Stellam  curfum  tandem  fuum  dircxerit,  tum 
quanta  velocitate  vel  tarditate  id  Tibi  poftmodum,  omnibufque  alijs  VirisEruditis, 
ex  obfervationibus  tam  Clariflimi  Auzotij  quàm  meis  inter  fe  invicem  rite  collatis 
diiudicandum  relinquam.  De  Cometâ  pofteriori  fimul  obfervationes  meas  cum 
defcriptione  quâdam  proferam;  ex  quibus  pariter  videbis,  quoufque  pracdiftiones 
Clariffimi  Auzotij  admitti  pofTunt.  Quod  fupereft,  fi  quaedam  de  utroque  Cometâ 
ab  Anglis  impetrafi:i,  vel  ipfemet  notatu  digna  Infl:rumentis,  five  Telefcopijs  anno- 
tarti,  nifi  ea  priùs  in  lucem  proferre  confl:ituiili,  mihi  quantocyùs  communices, 
rogo,  faciès  rem  mihi  multo  gratiflimam. 

SaUita  meo  nomine,  quàm  officiofè  Clariflimum  atque  doftifllmum  Dominum 
Voflîum,  cuius  benevolus  erga  me  affeftus  abundè  iam  mihi  cognitus  eft. 

Valete  et  mihi  porrb  favete. 

Dabam  Dantifci  Anno  1 665, 
die  28  Novembris  ftyli  novi. 

Poflifcriptum. 

A  ClarifTimo  Domino  Ilenrico  Oldenburg  data  occafione  quaefo  inquiras,  an 
literas  meas  ')  die  12  Septembris  via  ordinariâ  per  Antwerpiam  reflà  tranfmiflàs, 
nec  non  altéras,  die  29  eiufdem  menfis  cum  fafciculo,  Nauclero  quodam  Geda- 
nenfi,  cuius  nomen  mihi  excidit,  commifllas  acceperit?  Maxime  nos  Tibi  obfiirin- 
ges.  Vale  iterum. 

Nobiliflimo  atque  Clariffimo  Viro 

Domino  Christiano  Hugenio 
amico  honorando 

Hagae  Comitis. 


")    Ces  deux  lettres  de  Ilevelius  à  Oldenburg  se  trouvent  dans  les  archives  de  la  Société  Royale. 


542  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1502. 

H.  Oldenburg  h  Christiaan  Huygens. 

3    DÉCEMBRE    1665. 

La  lettre  se  trouve  h  Lciâeii-,  coll.  Ilnygeiis. 

A  Londres  le  23.  Novembre   1665. 
Monsieur, 

Je  ne  doubte  pas,  que  vous  n'ayez  receu  la  refponce  ')  du  Chevalier  Moray  à  la 
voftre  du  18.  Septembre")  que  ie  vous  envoyay  foubs  mon  couuercs)  au  mois  d'Oc- 
tobre; dans  laquelle,  entre  autres  chofes,  il  vous  pria  de  nous  faire  fcauoir,  comme 
quoy  vous  auriez  reuffi  dans  l'obfervation  "-^  des  ombres  des  Satellites  le  26.  Sep- 
tembre, ce  que  i'cfpere  que  vous  ferez  à  voftre  commodité,  il  y  a  deux  trois  iours, 
qu'il  m'envoya  d'Oxford  un  couple  d'obfervations ,  faites  au  champ  par  Mon- 
fieur  Bail,  l'aifné  ') ,  fur  Saturne,  et  les  Satellites  de  Jupiter ,  defirant ,  que  ie  vous 
les  envoyaffe  par  la  première  commodité. 

Voicy  donc  la  prefente  figure  de  ^ ,  comme  Monfieur  Bail  l'a  obfervee ,  qui 
dit ,  pour  vous  donner  fes  propres  paroles  ") . 

L'autre  obfervation  de  Satellites  eft  celle  cy  -'). 

Il  y  a  oublié  de  mettre  le  iour  de  l'obfervation  dernière;  la  première  ayant 
efté  faite  le  13.  Oftobre  hora  6.  comme  vous  verrez  aufïï  dans  le  papier,  qui  mar- 
que la  figure  de  l^,  que  i'ay  coupée  très  exactement  fur  l'original  de  ^)  Obferva- 
teur,  que  i'ay  entre  mes  mains.  Vous  confiderercz,  comment  elle  s'accorde  auec 
voftre  Syfteme,  et  nous  direz,  s'il  vous  plait,  ce  que  vous  aurez  conclu  là  dclTus. 

Nous  fommes  en  attente  de  ce  que  voftre  machine  0  pour  faire  des  Lunettes, 
dont  vous  fitez  mention  dans  voftre  dernière"),  aura  produit.  Monfieur  de  Son") 
travaille  prefentement  aux  verres  paraboliques,  dont  il  nous  veut  faire  efperer  des 
merveilles,  il  faut  voir  les  effets.  Monfieur  Hook  n'eft  pas  encore  retourné  du 
champ,  ny  auctm  autre  de  la  Société,  ils  font  bien,  ce  me  femble,  de  ne  fe  pré- 
cipiter pas,  et  d'attendre,  iufques  à  ce  que  le  froid  aye  altéré  et  corrigé  l'Air  de 
Londres ,  fi  pourtant  il  eft  vray ,  que  la  contagion  y  eft  logée.  Elle  fe  diminue , 
grâces  a  Dieu  ,  de  femaine  en  femaine  par  plufieurs  centaines ,  de  forte  que  nous 
nous  en  promettons  par  la  mifericorde  du  Ciel,  une  entière  cefl"ation  en  peu  de 


')   Voir  la  Lettre  N°.  148 1.  -)    Voir  la  Lettre  N"".  1466. 

3)    Voir  la  Lettre  N°.  14-9.  ■*)    Consultez  la  pièce  N°.  1473. 

5)   William  Bail.  '  ")    Voir  TAppendice  I ,  N°.  1503. 

7)   Voir  l'Appendice  II,  N°.  1504.  ^)    Intercalez:  1' 

9)   Consultez  la  Lettre  N°.  1498.  ")  Consultez  la  Lettre  N°.  1481 ,  note 

")  D'Esson. 


CORRESPONDANCE.     1665. 


54: 


temps.   Plût  à  Dieu,  que  la  guerre  finill  auffi  ,  à  fin  qu'entre  autres  advantages  de 
la  paix,  la  liberté  du  commerce  fc  puifTe  remettre  entre  les  honeilcs  gens.  Je  fuis 

Monsieur 

Voltre  trefhumble  feruiteur 
Henry  Oldenburg. 
A  Monfieur 
Monfieur  Christian  Hugens  de  Zulichem 
12  à  la  Haye. 


N"   1503. 

W.  Ball  à  R.  MoRAY. 

[23  OCTOBRE  1665]. 

Appendice  I  au  No.   1502. 

La  copie  se  trouve  à  Leiikii,  coll.  Ilnygciis. 


i^-   /oo/-  ^i'n^,   a.'n^ 


This  is  ye  prefent  figure-)  of  fj,  fomewhat  otherwife  than  I  exfpeéted,  thinking 
it  would  haue  been  decreafing,  but  I  found  it  full  as  euer,  and  a  litle  hollow 


')  Cette  observation  de  W.  Ball  se  trouve  dans  les  Philosophical  Transactions  du  12  février 
1665/6  (V.  st.)  N°.  9;  on  ne  trouve  la  figure  que  dans  quelques  exemplaires.  Par  une  inter- 
prétation erronée  de  ce  mémoire  on  a  cru  devoir  conclure  que  la  division  de  l'anneau  de  Sa- 
turne, dite  „division  de  Cassini",  avait  été  découverte  par  Ball.  Consultez  sur  ce  sujet  le 
Observatory  Vol.  III,  page  61 1 ,  Vol.  V,  pages  304,  331 ,  335,  343,  Vol.  VI,  pages  22,  185, 
217,  297,  341 ,  et  Montlily  Notices  Royal  Astron.  Society,  Vol.  43,  page  ^6. 

-)   Cette  figure  est  une  copie  exacte  d'un  morceau  de  papier  découpé ,  qui  se  trouve  attaché  à  la 


544  CORRESPONDANCE.     1665. 


above  and  below:  My  glafle  was  very  good,  of  38.  foot,  with  a  double. Eyeglafle  , 
fo  that  I  neuer  faw  it  more  diftinft,  not  in  the  60.  foot  glafTe  by  much. 


N=  1504. 

W.  Ball  à  R.  MoRAY. 

NOVEMBRE     1 665. 

Appendice  II  au  No.   1502. 

La  copie  se  trouve  à  Leideii,  coll.  lluygciis. 

I  alfo  looked  on  %.,  and  faw  bue  3.  Satellites,  fuppofing  one  of  yem  had  been 
behind ,  but  about  an  houre  after ,  turning  ye  GlafTe  to  him  againe ,  I  faw  two 
Satellites,  where  I  thought  had  been  but  one,  wich  I  trouble  you  wich ,  becaufe  I 
doe  not  remember  the  like  among  ye  many ,  I  haue  feen. 


N°   1505. 

R.  Paget  à  Christiaan  Huygens. 

6    DÉCEMBRE    1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Laden.,  coll.  Huygens. 
Elle  est  la  réponse  au  No.   1 500. 

S.  p. 

Nobiliffime  &  Clariffime  Domine  Hugeni, 

Quandoquidem  nunc  intelligo  longe  aliter  comparatum  elTe  cum  horôlogiis  vef- 
tris  nauticis,  quam  mihi  fuerat  indicatum;  confilium  tuum  de  novo  mihi  fabri- 


Lettre  i\'°.  1502,  envoyée  par  Oldeiiburg.  L'inscription  est  de  la  moin  d'OIdenbnrg:  évi- 
demment, le  papier  a  été  déconpé  après  avoir  été  plié  en  deux,  snivant  nne  ligne  verticale. 
La  figure  ressemble  exactement  à  celle  qui  a  été  publiée  par  IVI.  Adams,  (Monfhly  Notices 
Royal  Astron.  Society,  Vol.  43,  page  96)  d'après  le  papier  découpé  qui  se  trouve  dans  les 
archives  de  la  Société  Royale.  M.  Adams  croit  que  l'inscription  sur  cette  pièce  est  égale- 
ment de  la  main  d'Oldenburg.  Senlement ,  puisque  les  deux  lettres  A  et  B  (Above  et  Below), 
qui  se  trouvent  au-dessus  et  au-dessous  de  la  figure,  manquent  dans  la  nôtre,  il  est  probable 
que  ces  deux  lettres  A  et  B  sont  de  la  main  de  W.  Ball  lui-même. 


CORRESPONDANCE.     1665.  545 


cando,  ut  par  eil,  ampleftor:  lubenfque  refcifcam,  quando  exfpeétandum  ut  con- 
feftum  atque  accurato  examine  probatum  mihi  tranfmittatur.  Praeter  conditiones 
in  literis  tuis  memoratas,  nimirum  ut  (Scmenfae  imponi  &  parieti  appendi  poffit, 
ur  minuta  prima  &  fecunda  in  circulis  diiHnftis  indicet,  vel  eâ  difpofitione  quae  in 
Horologio  Veflro,  edito  anno  1658  vel  meliore  quapiam  poftmodum  inventa; 
illud  inluper  llipulandum  videtur,  ut  elateris  motus  ad  fpatium  hebdomadarium 
aut  paulo  majus  accommodetur.  Talia  enim  nunc  pafïïm  apud  automatarios  pro- 
ftare  &  commendari  audio.  In  pretio  condifto  &  folvendo  fimulatque  liorologium 
quale  didtum  acceperim,  fcilicet  centum  florenorum,  fiquidem  tibi  non  iniquum 
videtur,  acquicfco:  licet  de  80  florenis  folutis  pro  tali  opère,  cum  minutis  primis, 
à  Severino  ')  ipfo,  ni  fallor,  fabricato,  mihi  quicquara  fuggertum  fit;  &  aliud 
viderim  (aft  pondère  motum)  alteriu's  opificis,  90  florenorum  quod  praeter 
minuta  prima  &  fecunda,  etiam  feptimanae,  menfis,  &  Lunaris  motus  dies  in 
circellis  peculiaribus  exhiberet.  Sed  ego  pofteriora  ifta  in  meo  non  requirerem. 
Pretii  ifi:haec  difFerentia  operis  bonitate,  quam  tua  caufa  confidentius  exfpefto, 
facile  compenfabitur.  Caeterum  loculus  ligneus  cum  frontifpicio  vitreo,  cui  auto- 
maton includitur,  contra  omnem  pulveris  accelTum  (cui  mufaeum  meum  ob  focum 
&  leftum  ibidem  valde  obnoxium)  probe  muniendum,  adeoque  foramencuimanu- 
briolum  verfatile  inditur,  ad  elateris  motum  redintegrandum,  operculomobiliclau- 
dendum,  ad  eum  modum  quo  in  hodoeporicis  fieri  confuevit.  Pudet  fere  quod 
minutiis  hiice  occupationes  tuas  graviores  interpellcm.  Ne  ulterius  in  hoc  génère 
molefius  fim,  Severinus  ipfe  ad  quaefita  fuperiora  epiftolio  refpondeat.  Sin  tibi- 
met  refcribere  placuerit,  quaefo  ut  verbulo  indices,  quid  tibi  confiiet,  per  epifto- 
lare,  ut  reor,  cum  Hevelio  commercium,  de  tempore  -)  quo  Cometographia  ipfius 
confimimata  in  lucem  prodibit.  Quod  fuperefi,  vitam  tibi  valctudinemque  vege- 
tam  &  profperam  ad  coepta  nobiliiïima  perficienda,  à  Summo  vitae  valetudinifque 
arbitro,  animitus  apprecor, 

Generofiffime  atque  amiciffirae  Domine  Hugeni, 

Dordrechti  Decembris  6.  Tibi  obflriéliffimus 

166$.  ROBERTUS    PaGETIUS. 

Nobiliffimo,  Clariffimo,  Doéliffimoque  Viro, 

Domino  Christiano  Hugenio,  de  Zulichem. 
in  Hagae  Comitum. 


')    Severijn  Oosterwijk. 

°)    La  cometographia  de  Hevelius  parut  en  1668. 

Œuvres.  T.  V.  .         6ç 


546  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  150^. 

R.    F.    DE    SlUSE   à    Cl-IRISTIAAN    HuYGENS. 
II     DÉCEMBRE     1665. 

La  lettre  se  troityc  à  Leiden ,  coll.  lliiygens. 

Elle  est  la  réponse  au  No.  1492. 

Elle  a  été  puhliée  par  C.  le  Paige  dans  la  Bull,  di  Bibl.   Tome  1 7. 

Nobiliffime  Domine 
Ago  gratias  pro  refraftionum  ratione  quam  mecum  bénigne  communicaftj. 
Egiflem  citiùs  nifi  intérim  me  aliquid  Roraâ  accepcurmii  fperafTem:  quod  licet 
herj  tantum  acciderit  nolui  tamen  diutius  morari  curiofitatem  tuam.  Habes  itaque 
Epiflolas  très  aftronomicas ')  vna  cmn  tabulis,  ex  quibus  nouuni  mundj  Jouialis 
Syftema,  quantum  quidem  afTequor  (nam  vix  perlegerelicuit)  intelliges.  Obfer- 
uare  poteris  maculae  illius  motum  an  calculo  refpondeat:  de  quo  fi  quid  fortafTe 
occurrct  quod  auftori  °)  fignificatum  cupias,  meam  et  Clariffimi  Riccij  qui  plurimam 
tibi  falutera  a  me  dicj  voluit,  operam  lubens  offero.  Vale  Vir  praeftantiffime,  me- 
que  folito  afFeftu  profequi  perge. 

Dabam  Leodicj  ii^  Xbris  166'$. 

Tuj  obreruantillimus 

Renatus  Franciscus  Slusius. 


N=   1507. 

H.  Oldenburg  à  B.  de  Spinoza. 

18    DÉCEMBRE     1665. 

La  lettre  est  la  réponse  au  No.  1498. 
Elle  a  été  publiée  dans  les  Opéra  Spinosae  No.  XFL. 

Viro  Clariffimo  B.  D.  S. 
Henricus  Oldenburgius. 

Vir  PraeftantilTime ,  Amice  plurimum  colende, 

Perplacent ,  quae  de  partium  Naturae  cum  toto  confenfu  nexuque  philofopha- 

ris;  quanquam  non  fatis  aiTequar,  quomodo  poffimus  ordinem  et  fymmetriam  a 

Natura ,  ut  tu  facere  videris ,  profligare  ;  imprimis  cum  ipfe  agnofcas ,  omnia  ejus 

corpora  ab  aliis  ambiri,  et  ab  invicem  certa  et  conftanti  ratione,  lum  ad  exiften- 

')   Consultez,  sur  ces  ouvrages,  la  note  5  de  la  Lettre  N°.  1304. 
=)    G.  D.  Cassini. 


CORRESPONDANCE.     1665.  547 


dum  tiun  ad  operandum,  decerminari,  eâdem  feniper  in  omnibus  fimul  motus  ad 
quietem  ratione  fervatâ  :  quae  ipfifllma  veri  ordinis  ratio  formalis  eiïe  vidstur.  At 
nec  hic  forte  te  fatis  capio;  non  raagis  quam  in  eo,  quod  de  Regulis  Cartefii 
antehac  fcripferas.  Utinam  lubire  laborem  velles  me  edocendi,  qua  in  re  tam 
Cartefium  quam  Hugenium  in  regulis  motiis  erraffe  judices.  Pergratum  mihi  fane 
hoc  ofRcio  defungendo  pracftiteris ,  quod  quidem  pro  viribus  demereri  ftuderem. 

Praefens  non  fui,  quando  Dominus  Hugenius  Expérimenta,  Hypothefin 
fuam  comprobantia,  hic  Londini  fecit ').  Intelligo  intérim  ,  quendam  inter  alla 
pilam  unius  librae,  penduli  in  modum  fufpcndiiïe,  quae  delapfa  percuiïerit  aliam, 
eodem  modo  fufpenfam ,  fed  librae  dimidiae ,  ex  angulo  quadraginta  graduum ,  et 
Hugenium  praedixilTe,  paucula  fafta  Computatione  Algebraica,  quis  foret  efTeftus, 
et  hune  ipfum  praediftioni  ad  amulTun  refpondifTe.  Abeft  Vir  quidam  -)  infignis, 
qui  multa  talia  Expérimenta  propofuerat,  quae  folvifle  dicitur  Hugenius.  Quam- 
primum  dabitur  ipfum,  quiabefl,  convenire,  uberius  et  enucleatius  forlan  hanc 
rem  tibi  expofuero.  Tu  intérim  fuperiori  petito  meo  ne  refrageris,  iterum  atque 
iterum  rogo;  et  fi  quid  praeterca  de  Hugenii  fuccefîli  in  poliendis  Vitris  Telefcopi- 
cis  cognoveris,  impertiri  quoque  ne  graveris.  Spero,  Societatem  noftram  Re- 
giam,  pefte  jam  infigniter  per  Dei  gratiam  defaeviente,  brevi  Londinum  reverfu- 
ram,  coetufque  fuos  hebdomadicos  inftauraturam  :  quae  ibi  tranfigentur  fcitu 
digna,  eorum  communicationem  certo  tibi  poteris  polliceri. 

Mentionem  antehac  feceram  de  Obfervatis  Anatomicis.  Scripfit  ad  me  non  ita 
pridem  Dominus  Boylius  s}  (qui  te  perhumaniter  falutat),  eximios  Anatomicos 
Oxonii  4)  fe  certum  reddidifie,  quod  Afperam  Arteriam,  tum  quanmdam  Ovium, 
tum  Boum,  gramine  refcrtam  invenerint;  et  quod  ante  paucas  feptimanas  difti 
Anatomici  invitati  fuerint  ad  videndum  Bovem,  qui  per  duos  trefve  dies  collum 
fere  continuo  obftipum  ereélumque  tenuerat,  et  ex  morbo,  quem  pofleïïbres  plane 
non  cognoverint,  mortuus  fuerit:  in  quo,  diïïeftis  partibus,  ad  collum  et  jugulum 
fpeftantibus ,  ipfe  rcpererint  cum  admiratione,  Afperam  ejus  arteriam  in  ipfo 
trunco  penitus  gramine  refertam  fuifiè ,  ac  fi  quis  illud  vi  intro  adegiffet.  Id  quod 
juftam  fuggerit  inquirendi  caufam,  tum  qua  ratione  tanta  graminis  quantitas  illuc 
pervenerit,  tum,  cum  ibi  eflet,  quomodo  ejufmodi  animal  tamdiu  fupervivere  po- 


')  Ces  exp(^riences  furent  faites  pendant  le  séjour  de  Chr.  Hiiygens  à  Londres  dans  Tété  de 
1663.  On  n'en  trouve  aucune  mention  dans  le  History  de  Birch,  mais  on  lit  dans  les  Philos. 
Transactions  du  12  avril  1669,  N°.  46:  Solvit  equidem  Hugenius  ante  aliqiiot  jam  annos 
Londini  cum  ageret,  illos  de  motu  cafus  qui  ipfi  tune  proponabantur. 

-)    Il  s'agit  peut-être  de  Lord  Brouncker. 

3)    Consultez  les  Philos.  Transactions  N°.  6,  du  6  novembre  1665  (V.  st.). 

**)  Josiah  Clarke  naquit  en  1639  et  mourut  en  septembre  1714  à  Londres.  Dès  1 671  membre 
du  „college  of  Physicians",  il  y  remplit  plusieurs  postes  éminents,  et  en  devint  le  président 
en  1708. 

Sur  Richard  Lower,  voir  la  Lettre  N°.  1 136,  note  13. 


548  CORRESPONDANCE.     1665. 

ruerit?  Praeterea  idem  Amiens  mihi  fignificavits),  curiofum  quendam  Medicum^), 
icidem  Oxonienfem,  Lac  in  fanguine  humano  invenifTe.  Narra:  enim,  puel- 
lam,  fumpto  largiori  jencaculo  hora  feptima  macutina,  fanguinem  mifiïïè  in  pede 
hora  ejnfdem  diei  undeeima:  et  primnm  fanguinem  immiffiim  fuiffe  Scntellae, 
enmque,  pauco  exinde  tcmporis  fpacio  elapfo,  alborem  induifle;  poftremum 
vero  fanguinem  in  vafculum  minus,  quod  acetabulum,  ni  fallor,  vocant  (An- 
glice  a  SaVi'cef)  influxifTe,  eumqiie  protinus  in  placencae  lafteae  formam  abi- 
ifTe;  interjeftis  quinque  aut  fex  horis  Medicum  reverfum  fanguinem  utrumque 
infpexiïïe,  eumque,  qui  in  Scutella  erac,  dimidium  fuiffe  fanguinem,  dimidium 
vero  chyliformem,  qui  chylus  fanguini,  ut  ferum  laéti,  innataverit:  at  eum,  qui 
erat  in  acetahulo^  totum  fuiffe  chylum,  fine  ulla  fanguinis  fpecie;  eumque  utrum- 
que fuper  igné  feorfim  calefaceret,  ambos  liquores  induruiffe;  puellam  vero  bene 
valuiffe,  nec  fanguinem  mififfe,  nifi  quod  nunquam  pafTa  fuiffet  menftrua,  quam- 
quam  colore  fîorido  vigeret. 

Sed  tranfeo  ad  Politica.  In  omnium  ore  hic  efl  rumor  de  Ifraëlitarum,  per  pluf- 
quam  bis  mille  annos  difperforum,  rcdicu  in  Patriam.  Pauci  id  hoc  loco  credunt, 
at  multi  optant.  Tu,  quid  hac  de  re  audias  ftatuafque,  amico  tuo  fignifîcabis.  Me 
quod  attinet,  quamdiu  Nova  haec  a  Viris  fidedignis  non  perfcribuntur  ex  Urbe 
Conilantinopolitana,  cui  hujus  rei  maxime  omnium  intereil,  fidem  iis  adhibere 
non  pofTum.  Scire  aveo,  quid  Judaei  Amftelaedamenfes  ea  de  re  inaudiverint,  et 
quomodo  tanto  nuncio  afîiciantur,  qui,  verus  fi  fucrit,  rerum  omnium  in  Mundo 
Cataflrophen  induturus  fane  videtur. 

Quid  Suecus  Q  nunc  moliatur,  et  Brandiburgicus  ^),  fi  pores,  explica;  et  crede 
me  effe 

Tui  Studioffinmm 
Henr.  Oldenburg. 
Londini  die  8.  Decembris  1565. 

P. S.  Quid  de  nuperis  Cometis  nofiri  Philofophi  fl:atuant,  brevi  tibi  indicabo, 
Deo  volente. 


5)   Consultez  les  Philos.  Transactions  N°.  7 ,  du  4  décembre  1 665  (V.  st.).      . 

*)  Timothy  Clarke  mourut  le  11  février  1672.  Il  était  docteur  en  médecine,  devint  en  1664 
membre  du  „college  of  Pliysicians",  en  1660  médecin  de  la  famille  royale  et  du  roi  Char- 
les II  en  1667.  Il  était  membre  de  la  Société  Royale. 

'')  Karl  XI,  fils  du  roi  Karl  Gustaf  X  et  de  Hedwig  Eleonora  von  Holstein-Gottorp,  naquit 
le  24  novembre  1655  à  Stockholm,  où  il  mourut  le  15  avril  1697.  Après  la  mort  de  son 
père,  le  23  février  1660,  sa  mère  devint  régente,  et  lui-même  prit  les  rênes  du  gouverne- 
ment en  décembre  1672.  Il  épousa,  le  6  mai  1680,  Ulrica  Eleonora  de  Danemarc,  qui  mourut 
le  20  juillet  1693. 

^)    Friedrich  Wilhelm,  électeur  de  Brandebourg. 


CORRESPONDANCE.    1665.  549 


N=  1508. 

Christiaan  Huygens  à  R.  Moray. 
24  décembre  1665. 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society. 
Elle  est  la  rdponse  au  No.   148 1.     R.  Moray  y  répondit  par  le  No.   1518. 

A  la  Haye  ce  24  décembre    1665. 
Monsieur 

Il  y  a  trop  longtemps  que  je  demeure  en  faute  de  vous  cfcrire  en  attendant  touf- 
jours  la  refponce  de  Monfieur  Golius  fur  ce  que  je  luy  auois  demandé  de  voflire 
part.  Je  devrois  avoir  fait  plus  d'inftance  pour  l'avoir,  je  l'avoue  et  je  vous  en 
demande  pardon,  cependant  il  eft  vray  que  je  ne  l'ay  receue  qu'avanthier  '}.  Il  dit 
donc  qu'il  a  en  effeft  entre  les  mains  les  efcrits  de  Viete  °)  et  Anderfonus  ^')  qui 
font  marques  dans  voftre  billiec,  mais  pour  les  premiers,  que  ce  font  des  copies 
tirées  des  brouillons  de  Vieta  fi  confufement  efcrites  et  avec  des  figures  fi  impar- 
faites qu'il  n'eft  pas  poffible  d'en  comprendre  le  fens,  et  que  fans  cela  lesElfeviers 
n'auroient  pas  obmis  de  les  imprimer  lors  qu'ils  donnèrent^  tous  les  autres  ouura- 
ges  de  cet  autheur.  quant  a  ceux  d'Anderfon,  il  dit  que  c'eftoient  de  bonnes  cho- 
fes  en  ce  temps  la  qu'il  les  efcrivit,  mais  qu'a  cet  heure  que  l'Algèbre  eft  rendue 
plus  aifée  et  plus  claire,  elles  ne  pourront  fervir  a  rien  offrant  pourtant  de  faire 
tirer  copie  du  tout  s'il  apprend  que  vous  le  fouhaitiez. 

Je  n'ay  rien  a  vous  dire  touchant  les  Reflorts  de  Monfieur  Hook,  fi  non  que  je 
ne  crois  pas  que  jamais  les  horologes  qu'il  ajufi:era  de  cette  manière  arriveront 
a  la  juftelTe  des  pendules,  la  difficulté  que  j'avois  propofée  n'efl:ant  aucunement 
refolue  par  ce  qu'il  dit  des  refi^orts  de  verre,  puis  que  le  changement  de  l'air  y 
peut  caufer  de  la  diverfitè  aufll  bien  qu'aux  métaux.  Et  puis  il  efi:  certain  qu'il 
faut  anfii  bien  avoir  foin  que  ces  horologes  avec  des  relTorts  demeurent  toufiours 
perpendiculaires  dans  le  vaifl"eau,  que  les  autres  a  pendule,  parce  qu'un  mefme 
refl^ort  faifant  des  vibrations  horizontales,  les  fait  plus  vifies  que  des  verticales  et 
ainfi  il  y  a  de  la  différence  en  toutes  les  inclinaifons.  Il  y  a  de  plus  cette  incom- 
modité que  le  mouuement  des  reflx)rts  ne  le  peut  entretenir  avec  fi  peu  de  force 
que  celuy  des  pendules.  Je  ne  crois  pas  au  refi:e  que  Monfieur  le  Duc  du  Roan- 
nois  5^  fonge  plus  a  mettre  cette  invention  en  pratique  et  Monfieur  Hook  en 
pourra  avoir  tout  l'honneur  s'il  y  peut  reulfir,  en  forte  qu'il  furpalTe  l'égalité  des 
horologes  de  ma  dernière  façon. 

Je  feray  bien  aife  d'apprendre  s'il  continue  toufjours  a  perfedlioner  fa  machine 


')  Nous  n'avons  pas  trouvé  dans  nos  collections  cette  lettre  de  J.  Golius  à  Clir.  Huygens. 

")  Sur  les  écrits  de  Vieta,  consultez  la  Lettre  N°.  1466. 

3)  Sur  ces  ouvrages  d'Anderson  ,  consultez  la  Lettre  N°.  1457. 

*)  En  1646.  Consultez  la  Lettre  N".  10,  note  31. 

5)  Artus  GoufEer.  Consultez  la  Lettre  N°.  837 ,  note  i . 


55°  CORRESPONDANCE.     1665. 

pour  les  verres  ec  avec  quel  fucces.  Pourmoy  je  me  fuisfort  eftudiè  a  cette  me- 
chanique  depuis  quelque  temps  et  j'ay  effayè  quantité  de  chofes  et  non  pas  tout 
a  fait  en  vain.  Toutefois  je  ne  diray  pas  que  je  fois  encore  venu  a  bout  de  mes 
fouhaits,  et  tant  que  je  n'auray  achevé  mon  verre  de  60  pieds  que  j'entreprendray 
dans  un  jour  ou  deux.  Je  vous  diray  bien  cependant  qu'il  n'y  a  rien  dans  ma  mé- 
thode de  refTcmblant  a  celle  de  Monfieur  Hook,  qu'il  aura  peut  eftre  auffi  défia 
quitè  luy  mefme.  mon  verre  aura  8  pouces  de  diamètre. 

Vous  fcavez  peut  eftre  ce  que  le  Sieur  Burattini  ^')  a  efcrit  en  France  '')  de  fon 
travail  en  cette  matière  de  fes  formes  qui  pefent  environ  600  livres,  pour  des 
verres  de  62  pieds,  et  de  la  pouces  de  diamètre,  mais  l'effeft  qu'il  en  fpecifie, 
qui  n'eft  qu'une  multiplication  centuple,  me  fait  douter  s'il  elt  dans  le  bon  che- 
min, quoy  que  j'admire  fon  induftrie  et  fes  grands  apprêts. 

J'ay  eu  une  fois  le  bonheur^)  de  veoir  l'ombre  d'un  des  Satellites  dans  Jupiter  fui- 
vant  la  predidtion  de  Caffini  ?).  Ce  fut  le  26  feptembris  a  j^  heures,  n'y  paroiffant 
que  deux  des  dits  Satellites  près  de  Jupiter  en  cette  pofition. 

*  o 

Et  l'ombre  faifant  une  petite  tache  ronde  et  noire  dans  fon  difque  comme  vous 
voiez  dans  cette  autre  figure. 

Je  n'en  pus  vèoir  la  fortie  le  ciel 
s'eftant  couuert. 

Monfieur  Auzout  l'a  obfervè  '°) 

aufll,  mais  il  croioit  que  je  m'ef- 

vt;  /  \     tois  abufè  quand  je  dis  que  cette 


ombre  venoit  du  fatellite  qui  pa- 
La  figure  eft  V^'^^ ' '^ y^:'^7^:^Y7^'^/.n     roit  icy  le  plus  proche  a  main  gau- 

renverfee  \  /        che.  ce  que  pourtant  il  reconnut 

un  peu  après,  et  avoua  ")  fa  pro- 
pre bévue. 

Or  ce  que  le  Sieur  Caflîni  a  ob- 
fervè depuis  efl:  bien  plus  confiderable  que  cecy,  a  fcavoir  une  tache  permanente 
en  Jupiter,  par  le  retour  de  la  quelle  il  a  connu  que  la  révolution  de  cette  planète 
a  l'autour  de  fon  axe  efl:  de  9  heures  56  minutes  qui  eft  aOTurement  une  très  belle 
defcouuerte,  et  qui  marque  bien  l'excellence  des  lunettes  de  Campani,  quoy  qu'il 
efcrive  qu'on  a  veu  depuis  la  mefme  chofe  avec  une  de  Euftachio  Divini.  Vous 
aurez  fans  doute  défia  receu  cette  nouuelle  et  peut  efl:re  aufil  les  3  lettres  que  le 
dit  Caffini  en  a  fait  imprimer  '^),  c'efi:  pourquoy  je  ne  m'arrefl:eray  pas  a  vous 
dire  plus  de  particularitez  de  fes  obfervations. 

'')    Sur  T.  L.  Burattini,  voir  la  Lettre  N°.  758,  note  12. 

'')    Consultez  la  Lettre  N°.  1493.  8^   Consultez  la  pièce  N°.  1473. 

9)    Consultez  la  Lettre  N°.  141 5.  '°)  Consultez  la  Lettre  N°.  1493. 

")  Consultez  la  Lettre  N".  1496.  '")  Voir  la  Lettre  N°.  1304,  note  5c. 


CORRESPONDANCE.    1665.  55 1 


Je  fuis  très  marry  de  ne  vous  pouuoir  faire  tenir  voftre  horologe,  et  for  tout 
quand  par  fois  il  m'efchappe  des  occafions.  que  fi  vous  aviez  quelqu'un  a  Oftende 
qui  vous  l'envoiafl:  de  la,  je  le  ferois  charger  dans  des  barques  qui  font  continuel- 
lement entres  ce  lieu  et  Fliffingue,  pourveu  que  vous  me  fifficz  fcavoir  l'adrelTe. 
Vous  pourriez  m'envoier  par  la  mefme  voye  le  Thermofcope. 

Je  n'ay  pas  appris  que  la  Société  Royale  aie  recommencé  fes  afiemblées  quand 
ce  fera  j'efpere  que  vous  me  tiendrez  voftre  promefTe  en  me  faifant  quelque  fois 
part  de  ce  qui  s'y  traite.  Je  vous  baife  cependant  les  mains  et  fuis  de  tout  mon  coeur 

Monsieur 

Voftre  très  obeiflant  feruiteur 

Chr.  Hugens  de  Zulichem. 

Il  y  a  le  fils  d'un  Gentilhomme  de  voftre  pais  nomme  Ernet  '3),  qui  eftant  re- 
venu des  Indes  il  y  a  2  ou  3  ans  s'en  eft  allé  en  Angleterre  ou  l'on  dit  qu'il  fe  fe- 
roit  mis  au  Service  du  Roy  dans  fes  gardes.  Ses  parentes  "^)  qui  font  auffi  les 
mienes,  du  cofté  de  la  mère,  n'ayant  point  eu  de  fes  nouuelles  dans  tout  ce 
temps ,  m'ont  prié  de  m'en  informer  fi  je  pouuois  ce  qui  me  fait  prendre  la  liberté 
de  vous  demander  fi  vous  le  connoifl^ez  ou  fi  vous  pouuiez  me  dire  feulement  s'il 
eft  là.  Je  vous  prie  de  me  pardonner  cette  importunité,  et  de  ne  m'efpargner  point 
en  quoy  que  ce  foit  qui  regarde  voftre  fervice. 

J'avois  defl^ein  d'efcrire  un  mot  à  Monfieur  Oldenbourg  et  mefme  de  vous  en- 
voier  cette  lettre  dans  la  fiene  mais  n'ayant  pas  bien  retenu  fon  adrefl^e  j'ay  changé 
d'avis  et  je  vous  prie  de  luy  faire  mes  excufes  en  luy  communiquant  quant  et 
quant  ce  qui  vaudra  la  peine  qu'il  fcache  de  tout  ce  que  je  viens  d'efcrire.  Il  me 
mande  '^^  une  propofition  bien  furprenante  de  Monfieur  Hevelius  dans  fes  pro- 
pres paroles"'},  de  tailler  des  verres  Hyperboliques,  Elliptiques,  &c.  dans  des 
moules  fpheriques  ce  que  je  ne  comprens  nullement  et  je  doute  s'il  n'y  a  pas  de 
la  mefentente,  c'eft  a  dire  que  fes  paroles  ne  fignifient  autre  chofe  que  ce  qu'il  a 
voulu  dire. 

A  Monfieur 
Monfieur  Moray,  chevalier  et  du  Confeil  privé 
du  Roy,  pour  les  affaires  d'EfcolTe. 

dans  White  hall 

10  d.  A 

Londres. 


'3)  Peut-être  nn  fils  dn  Chevalier  Eduard  Ernett  et  de  Barbara  Flemming,  veuve  de 

Tertulliaan  van  Dorp,  fils  de  Frederik  van  Dorp  et  de  Anna  Schets  van  Grobbendonk. 
'+)  La  famille  van  Dorp.  '5)  Consultez  la  Lettre  ]N°.  1479. 

"*)  Consultez  la  Lettre  N°.  1480. 


552  CORRESPONDANCE.     1665. 


N=  1509. 

R.  MoRAY  à  H.  Oldenburg  '). 
[décembre   1665.] 

La  lettre  se  trouve  à  Londres,  Royal  Society, 

Till  you  recurne  this  letter  -)  I  will  not  anfwere  it,  and  by  that  cime  I  chink  you 
will  haue  feen  Hook  and  may  impart  to  him  what  Zulichem  fayes,  and  I  inténd 
to  fend  you  my  anfwer  3)  open  and  with  ic  you  may  fay  4)  what  you  find  I  do 
not,  &  refer  to  you.  Let  me  know  if  you  hâve  feen  ail  the  papers  hee  mentions. 
I  think  it  were  not  amifs  to  put  what  concernes  the  Telefcopes  and  difcoveries 
in  Jupiter  in  your  Tranfaftions  philofophical  s)  picking  out  between  the  marks  I 
haue  put  what  is  fit  to  be  faid,  but  nameingneither  Zulichem  nor  me  though  the 
relT:  there  mentioned  you  may  if  you  pleafe.  Send  this  book  when  you  hâve  done 
with  it  &  let  our  prefident  '^)  know  what  is  in  it,  or  if  you  pleafe,  fend  it  to  him, 
&  bid  him  fend  it  to  me. 


N=   1510. 

[?]   à  [Christiaan  Huygens]  '). 
[?]    1665. 

Une  copie  se  trouve  à  Leiden,  coll.  Huygens. 

Li  Prodigi  Di  Natura  offeruati  nelF  Anno  i66â,  Al  Signorc 

Cefcanfro  nabrandi  Jn  Liuorno  1 66^.  Apreffo  Gio  :  Vincenzo  bonfigli. 

con  licenza  de  Superiori. 

Illuftriffimo  Signore. 
Jo  non  mouerei  la  Tefta  del  Trauaglio,  degl'  affari  domeflici  di  Veftra  Signoria 
fe  Prodigio  non  mi  uiolentafTe  ad  alzare  gli  ochi,  la  falfa  Stella,  5  Cometa  che  noi 


')  Cette  note  conductrice  de  Moray  se  trouve  écrite  sur  la  Lettre  N°.  1508  elle-même. 

-)  La  Lettre  N°.  1508. 

■■î)  Voir  la  Lettre  de  R,  Moray  N°.  151 8,  datée  du  8  janvier  (V.  st.)  1666. 

4)  Consultez  la  Lettre  d'Oldenbourg  à  Chr.  Huygens,  N°.  15 17,  datée  du  15  janvier  (V. 
st.)  1666. 

5)  Consultez  les  Philos.  Trans.  N°.  8,  du  8  janvier  1666  (V,  st.). 
*)  Lord  Brouncker  était  alors  président  de  la  Société  Royale. 


')   Cette  pièce  est  la  copie  d'une  plaquette  qui  paraît  être  inconnue. 


CORRESPONDANCE.     1665.  553 


uogliamo  chiamare,  è  confiderata  farfi  ftrauagante  nel  moto,  che  fa  diuenir  periti 
atico  coloro  che  nellj  ftudi  di  Aftrologia  fono  innocenti, Volendo  ogn'  huomo  darne 
le  ragionj  che  gli  fono  fiiggerite  dal  capriccio.  E  pero  uero  che  intorno  alla  fua 
grandezza  non  fe  ne  puoi  dare  uero  giuditio,  attendendofi  le  relation]  da  paefi  piu 
lontanj,  caufa  che  fà  trattenere  gl' Jngegni  nelle  fpeculationj  della  fua  Generatione, 
ma  fon  tanto  diuerfe  l'oppinionj  di  chi  pii^i  intende,  che  à  molti  cade  in  concetto 
di  credere ,  che  la  gran  Madré  Natura  rachiuda  in  fe  arcano  fopra  naturale ,  da 
non  capire  nella  mente  degli  huominj ,  ma  parlando  di  quello  che  i  medefimj 
difcorono,  fra  i  più  probabili  è  il  confiderare  nella  nottefuori  del'  ombra  pirami- 
dale  un  Efalatione  terreftre  falita  nelle  parti  piu  eleuate  dell'  aria,  Materia  come 
ella  fi  fia,  non  del  tutto  trafparente,  ne  meno  tanto  opaca  quanto  la  terra,  5gli 
pianeti.  Et  efiendo  quefta  ripercofla  dalla  luce  del  foie  à  gli  occhi  noftri  reflette , 
onde  ne  apparifce  il  corpo  della  cometa,  che  nella  parte  trafparente,  eiïendogli 
negato  il  Tranfito  per  la  refpiratione  è  permefib  alla  parte  priua  di  luce,  come  hab- 
biamo  uifto  nafcer  la  Coda ,  che  femprc  oppofla  al  Luminare  è  riproua  di  quefta 
confideratione  con  la  qualle  trapaïïando  piu  oltre  pofliamo  con  Forma  della  pre- 
fente,  che  fi  mira  uenire  in  cognitione  fe  quefi:' alito  fi  pofia  fublimare  Ibpra  le 
région]  celefl:i  tanto  nel  circolo  della  Luna,  e  come  pare  inclini  qualche  fauio  nella 
sfera  del  foie,  quefiio  non  da  a  tutti  l'animo  di  fofi:enere  con  buona  faccia,  poiche 
fe  la  fpeculiamo  fituata  in  quell'  altezza ,  poffiamo  anco  credere  la  Cometta  for- 
mata da  una ,  5  piu  délie  machie  folarj ,  refpinte  per  qualche  impeto  à  noi  incog- 
nito, 5  forfe  da  una  pura  Efalatione  d'altro  Pianeta,  intorno  ail' orbe,  de  quali 
fi  puol  anco  credere  uaporj  non  diffimili  di  quellj  della  Terra;  ed  ancora  poffiamo 
fupporre  una  formatione  d' alito  cauato  à  uiua  forza  délie  ftelle  fiffe,  non  mancando 
ancora  efl"e  di  quej  uaporj  che  al  foie  formano  le  macchie ,  in  fomma  tutti  penfierj 
raffinati  dai  Tolomej  de  Tempi  nofl:ri  che  hanno  con  le  uigilanti  oflleruationj  confi- 
derato,  che  la  Cometa  non  fia  altrimenti  un  vapore,  afcefo  per  moite  caufe  nella  fu- 
perficie  della  Terza  Regione ,  parendo  improprio  che  fottiliffîma  Efalatione  fu- 
blima  tant'  alto  fenza  punto  difliparfi,  doueffe  continuare  mefi,  e  tal  uolta  un 
anno,  caufa  che  fa  credere  falfa  l'oppinione  di  coloro,  che  imaginarno  la  Cometa 
vno  de  Pianeti,  che  fi  renda  agli  occhi  nollri  per  molto  tempo  inuifibile  per  la 
fua  gran  lontananza,  e  doppo  fi  mofi:ri  con  l'accofliarfi  nell'  iûefCz  guiia  che  uedi- 
amo  Marte,  e  Venere,  ma  fe  queflo  fufl"e  quando  è  nell'  apogeo  douerebbe  apparir 
minore  ail'  occhio,  è  andare  a  pocco,  a  pocco  crefcendo  proportionatamente ,  fino 
alla  maffima  fua  apparente  grandezza,  doppo  la  qualle  con  rifi:efl"o  periodo  ap- 
punto ,  douerebbe  andar  fcemando,  e  dentro  ai  debiti  tempi  ritornar  uifibile,  onde 
con  la  certezza  del  fuo  moto  fe  ne  potria  formare  l'EfFemeridi ,  e  predirne  l' Ap- 
parition], tutte  quefi:e  fono  ualidiflîme  ragion]  per  confutare  l'oppinione  dei  Pita- 
gorjci ,  che  credettero  la  Cometa  una  unione ,  h  uogliamo  dire  aggregato  di  Stelle 
Erante  eflendo  jmpoflîbile  per  le  fopra  accennate  caufe.  la  terza  notte  di  décem- 
bre fu  oflTeruato  eleuarfi  la  Cometa  fu  l'horc  lette  della  notte  nel  nofl:ro  Orizonte 
Œuvres.  T.  V.  70 


554  CORRESPONDANCE.     1 665. 


uerfo  la  parte  Auftrale ,  queflo  prodigio  giuftamente  fe  puol  chiamare  un  raggio 
délia  mifericordia  Diuina  per  additarci  foiTc  il  fconuoglimento  dell'  anno  1665  il 
directorc  dcl  qualle  mallamente  fituato,  e  guardato  con  Afpecti  perfidi  dagli  altrj 
Pianetti,minaccia  quelle  difgratie  che  hanno  predetco  l'Età  pafTate.  la  coda  délia  me- 
delima  formata  à  tromba  fu  guidicata  in  principio  gradi  4.  Et  in  pochj  giornj  moftrb 
auanzarli  fino  a  1 5  e  nell'  Auge  maggiore  et  portaua  la  medefima  à  ferire  nel  feno 
deir  Jdra,voglia  Jddio  con  quefti  fegni,  darcj  fperanza  di  credere.  Eftirpate 
rjdre  ramofe  délie  guerre  nafcenti,  e  morzate  afFatto  le  calde  ceneri  délia  Guinea, 
per  la  qualle  minaccia  il  Ciello  Jncendi  voraciffimi  di  guerra,  che  per  eftinguerfi 
non  faranno  baftanti  fiumj  de  fangue ,  il  colore  délia  medefima  indica  quelle 
fuenture,  eiïendofi  moilrata  nel  forgere  di  coloro  perlato,  è  nell' Eleuazione  in- 
torbidarfi  l'Afpetto  e  trapaffati  pochi  giornj  fu  fimile  alla  luce  di  Marte,  il  fuo 
moto  è  llrauagante  e  molto  diuerfib  di  quello  fi  e  vifto  nelle  Comète  dei  tempi  an- 
dati ,  facendo  il  cammino  rétrograde  à  fegni  del  Zodiaco ,  e  auanzando  fempre 
maj  il  corfo  fopra  35  gradi  il  giorno,  fi  è  confiderata  allontanarfi  dal  foie,  forfe 
come  nemica  délia  bontà  di  queflo  Pianeta,  che  figle  del  Anno  futuro,  nella  corfa 
diurna  di  Gioue  ci  prometteua  profperità,  quando  per  qucdo  accidente  piaccia 
a  fua  Divina  Maiefta  non  dobbiamo  uedere  punita  afFatto  la  Grecia  de  pafl"ati  Er- 
rorj.  Jn  più  parti  del  Leuante  fi  fentiranno  flagellj  di  peflilenza,  e  fi  come  a  noi  è 
lontana  la  caufa,  che  fi  muoue,  farà  anco  il  rifico,  che  ne  fourafla,  nel  uolger 
per6  della  ilagione  i  corpi  mal  cubati  fentiranno  l'imperfezione  di  quefli  aria  cor- 
rotta ,  c  i  languenti  per  il  morbo  gallico ,  fe  non  procureranno  i  remedij  piu  uio- 
lenti  potranno  prepararfi  per  il  pafFaggio.  Jo  uorrej  efi^er  bugiardo  in  ogni 
euento,  e  con  la  chiufa  di  queflo  difcorfo  farmi  chiamar  ueridico.  La  morte  di  molti 
Principal]  Miniflri ,  del  nemico  comune  cagionerà  tanti  diflurbi  che  voltate  veggo 
in  piu  d'una  di  quelle?  parti ,  fparfo  il  fangue  ciuile ,  e  potria  elFere  anco  miflo 
con  quello  del  Tiranno,  quando  afpetto  fauoreuole  di  Gjoue  non  cj  porgefFe 
mano  per  fottrarlo  inlefo  dall'  infidie.  Pagherà  la  pena  délie  fue  colpe  la  morte 
di  un  potcntato  a  luj  confinante,  fortirà  pero  quello  folo  ha  difpollo  l'Altiffimo 
Jddio,  c  gli  baccio  le  manj. 


SUPPLEMENT. 


CORRESPONDANCE.    1665.  557 


N=  1257^. 

Christiaan  Huygens  à  M.  Campani. 

6    OCTOBRE     1664. 

Vextyait  se  tronre  dans  le  ,,IIorologiitm"  de  Campani  '). 
La  lettre  est  la  réponse  au  No.   1 248.     M.  Campani  y  répondit  par  le  No.    1 304. 

Sed  his  omiffis  de  mirabili  illo  fracris  tui  "}  artificio  videamus ,  qiio  fine  formis 
fphaerice  cavacis  perfeftifllmae  lentes ,  le  perficere  afferic  ") ,  quod  quidem  adeo 
capcum  meum  fuperat,  ut  paene  impoffibile  dixerini.  Quare  vellem,  candide 
denuo  id  te  mihi  affirmare;  nunc  enini  nonnulla  fufpicio  eft,  idcirco  id  à  vobis 
in  vulgus  edi,  ut  facilius  eadem  quaerentes  fruftremini. 


°)    M.  Campani  ajoute  entre  parenthèses  : 

Htiic  enim  fratri,  amore,  quo  tune  in  illum  ferebar  adduftus,  hoc  meum 
inventum,  quemadmodum  caetera  omnia  adfcribere  libuit;  nunc  vero  ita  fe 
ras  habent:  ut  antiquior  mihi,  veritatis,  quam  fraternus  amor  efle  debeat. 


N=   1300^. 

R.  BoYLE  à  H.  Oldenburg. 
[?   1664]. 

La  copie  se  trouve  à  Leiden ,  coll.  Huygens. 

Extraét  of  Mifter  Boyle's  letter  ')  for  Miller  Zùlichem. 

The  Obfervations  ")  from  Mifter  Zùlichem  I  haue  communicated  to  Doftor 
Wallis,  and  mean  to  doe  fo  to  Doétor  Wren,  as  foon  as  I  fee  him,  they  are  very  in- 


')  Matthaei  Campani  de  Alimenis  Spoletini,  Ecclefiae  Parochialis  S.  Thomae  in  Parione  apiid 
Urbem  Refloris  Horologinm,  folo  naturae  motu,  atque  ingenio,  dimetiens,  &  numerans  mo- 
menta  teraporis,  conftantiffime  aequalia.  Accedit  Circinus  Spliaericus,  pro  Lentibns  Telefco- 
piorum  Tornandis,  &  Poliendis.  Ad  Ludovicum  XIV,  Regem  Galliarnm  Clirillianiflimum. 
Amflelodaini,  Apud  Danielem  Elfevirium.  cIdIdclxxviii.  in-i2°. 

^)    Giuseppe  Campani. 


')  Cette  lettre  est  la  réponse  à  la  lettre  de  Oldenburg  à  R.  Boyle  que  nous  avons  citée  dans  la 
Lettre  N°.  1268,  note  15.  L'extrait,  écrit  de  la  main  de  Oldenburg,  fut  probablement 
envoyé  par  Moray  à  Chr.  Huygens. 

°)   Consultez  la  Lettre  N°.  1 258. 


558  CORRESPONDANCE.     1665. 

genious  and  worthy  to  be  profecuted  and  of  ye  author,  concerningwhom  I  forgoc 
to  tell  you  tbrmcrly,  that  I  was  not  a  little  proud  to  receiue  in  his  letter^)  to  Sir  R. 
Moray ,  from  fo  compétent  a  Judge  fo  favorable  a  Charafter  of  my  Trèfles  about 
colors*).  Andasforwhat  he  mentions  of  ye  Iris  producible  betwixt  2  pièces  of  flat 
Glaflx:  withoLit  ye  affiftance  of  a  liqiior ,  I  am  much  obliged  to  him  for  ye  mentio- 
ning  it.  But  though  I  had  feverall  times  obferved  it,  before  my  Book  came  ont; 
yet  by  reafon  of  certain  fcruples,  I  had  about  ye  caufe  of  it,  I  purpoiely  forbore 
to  take  notice  of  that  and  another  Phaenomenon  fomevvhatt  of  kin  vnto  it.  And 
as  for  ye  Queftion,  He  defires  to  haue  of  Sir  J  Finch  concerning  the  Blind  nian  s), 
as  I  think  myfclfc  obliged  to  Miflier  Zulichem  for  ye  occafion  of  it ,  fo  by  ye 
Circumfl:ances  of  Sir  John  "),  related  to  me  of  ye  Extraordinary  Care,  he  tooke 
not  to  bc  impofed  upon,  I  am  invited  toexfpeft,  that  He  will  be  able  to  giue  a 
fatiffaftory  anfwer  to  if^. 


")  C'eft  ici  l'extraift  d'un  endroit  d'une  lettre  que  Monfieur  Boile  a  efcritte  a 
Monfieur  Oldenburg.    [R.  Moray] . 


N=  1308^. 

N.  Heinsius  à  St.  Lubienietzki. 
7  janvier   1665. 

La  lettre  a  été  pnhliée  par  St.  Uth'iciiietzki  dans  son   Theatruni  Ctimet'iciim. 

Holmiâ  Hamburgum  die  28  Decembris  Juliani  i66/[. 

Dies  oftavus  nunc ,  ni  fallor ,  agitur ,  qu5d  tabellarium  fine  meis  ad  Te  literis 
hinc  abire  in  Germaniam  fimi  paffiis.  Erat  quippc  jam  tum  Regni  Suecici  Sena- 
tus  in  rébus  proferendis  totus  :  &  mihi  incumbebat  negotiorum  nonnihil  haud 
minimi  momenti  apud  illos  urgendum,  quodante  ferias  folemnes  expediri  opor- 
teret.  Quapropter  ignofcas  aequum  eft,  fi  Tibi  non  vacavi  illo  tempore,  quo  ncc 
meus  eram. 


3)  Consultez  la  Lettre  N°.  1 253. 

+)  Voir  rouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  1236,  note  16''. 

S)  Sur  J.  Vermaasen  ,  voir  la  Lettre  N°.  1253,  note  4. 

'5)  Sir  John  Fincli.  Consultez  la  Lettre  N°.  1253,  note  5. 


CORRESPONDANCE.    1665.  559 


Cometa  ille  infignis,  ciijus  pollremae  tnae  ')  meminernnt,  cùm  pancas  apud  nos 
noftes  fpeélandum  fefe  fub  macntinas  horas  praebuifTec,  comparere  moxdefiit; 
evanuitqne,  fed  fie,  ut  alins  illi  fucceffifie  dicatur.  Mihi  in  rem  eam  diligenter  in- 
quirere  haéleniis  non  efl:  datnm,  ob  occupationes,  quas  dicebam  modb,  piiblicas. 
lis  utcumqne  defunftus,  in  dies  falcem  quindenos ,  auc  vicenos  proximos,  non  in- 
termittam  rernm  Mathematicanim  ihidiofos  ac  gnaros  percunftari ,  fi  quid  curio- 
ficate  tuâ  dignum  hîc  obfervarunt.  Quanquam  vix  font  in  bac  civitate  qui  figna 
caelefl:ia  prae  militaribus  curent  impenfè,  aut  feriô  ampleftantur.  Upfaliae  unum 
akerumque  ex  literarum  humaniorum  Profeflx)ribus  novi,qui  fiudiis  hujufcemodi 
delectentur  haud  modicè ,  ad  quos  confugiendum  efle  mihi  propofiii.  Sed  dubium 
non  efl,  quin  fagaciffimus  ille  fiderum  perfpeftor  Hevelius  vefter,  qui  ingentem 
hujus  argumenti  commentarium  ')  ,  ut  fcis ,  jam  pridem  molitur,  quo  omnem  de 
Cometis  hiftoriam  eft  perfecuturus  diligenter  &  doftè ,  ftellac  huic  crinitae  quo- 
que  fedulus  &  folers  invigilavit ,  ut  nullum  poft  fuam  meïïèm  fpicilegium  novae 
obfervationis  aliis  quibufcunque  reliquiun  fecifie  videatur.  Chrifliianus  Hugenius 
Conftantini  filius,  popularis  &  amicus  meus,  tùm  difciplinae  Mathematicae  per- 
quam  peritus,  patriae  noftrae  patribus  ofFerebat  nuper  Longitudinum  terreftrium 
et  marinarum  abs  fe  inventam  apodixin,  praemiumque  huic  invento  ab  iis  pofitum 
efflagitabat  s).  Auguror  &  precor  uberrinium  laboris  fruftum  homini  amicifllmo: 
fed  rébus  ego  tàm  magnis  tardiffimam  habere  fideni  foleo:  ciun  meminerim  &  Wil- 
helmum  nuper  Langium  't)  ,  Virum  in  Dania  doftiffimum,  &  alios  complures  alibi 
terrarum  ejufdem  inventi  gloriam  fibi  vindicafl^e  dubio  fucceflâi.  Vale. 


')    Elles  étaient  datées  du  20  et  du  27  décembre  1664. 

=)   Voir  ses  ouvrages,  cités  dans  la  Lettre  N°.  1407 ,  note  4. 

3)    Consultez  la  pièce  N°.  1278. 

■t)    Sur  Wilhclni  Lange,  consultez  la  Lettre  N°.  350,  note  i.    Peut-être  s'agit-il  ici  de  son 

ouvrage: 

Exercitationes  Mathematicae  vu  de  annua  Emendatione  et  motu  Apogaei  Solis.  Copen- 

hagae.   1653.  in-4°. 


TABLES. 


I.    LETTRES. 


N°. 

1198 

3 

1199 

7 

1200 

9 

1201 

1202 

II 

1203 

II 

1204 

15 

1205 

17 

1206 

17 

1207 

18 

1208 

25 

1209 

X 

I2IO 

7 

I2II 

8 

I2I2 

15 

I213 

20 

1214 

22 

1215 

22 

I216 

28 

I2I7 

28 

I218 

12 

Date. 


Janvier 


Février 


Mars 


1664. 


Conllantyn  Huygens,  frère,  à  Chrifliaan  Huygens. . 

W.  Brereton  à  Chrifliaan  Huygens 

Clirifliaan  Huygens  à  R.  Moray 

Appendice.  Cbriftiaan  Huygens  à  A.  Bruce(9Jan 

vier  1 664) 

Chrifliaan  Huygens  â:  Conftantyn  Huygens,  frère. . 

Chrifliaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

J.  Chapelain  à  Chrifliaan  Huygens 

Ph.  Doublet  à  Chrifliaan  Huygens 

Conflantyn  Huygens,  frère,  à  Chrifliaan  Huygens. 

Chrifliaan  Huygens /z  Lodewijlc  Huygens 

Chrifliaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chrifliaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

J.  de  Witt  à  Chrifliaan  Huygens 

Chrilliaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chrifliaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chrifliaan  Huygens  à  R.  Moray 

Chrifliaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Ph.  Doublet  à  Chrifliaan  Huygens 

Ph.  Doublet  à  Chrifliaan  Huygens 

Sufanna  Huygens  à  Chrilliaan  Huygens 

Chrilliaan  Huygens  à  R.  Moray 


13 
■4 
17 
17 
19 

23 
24 
16 
28 
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37 
39 


5^4 


N°. 


I2I9 

14 

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4 

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9 

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27 

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I 

1231 

9 

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23 

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1 2 

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12,  1, 

1236 

19 

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27 

1239 

4 

1240 

10 

1241 

12 

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18 

1243 

18 

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26 

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31 

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I 

1249 

6 

1250 

8 

1251 

8 

1252 

15 

Date. 


Mars 


Avril 


Mai 


Juin 


Juillet 


Août 


1(504 


Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Sufaniia  Huygens  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Ph.  Doublet  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  /)  Lodewijk  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

PÎi.  Doublet  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  G.  Silvius 

Conftantyn  Huygens,  frère,  à  Chriftiaan  Huygens. 
Chriftiaan  Huygens  rt  Conftantyn  Huygens,  frère.  . 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

Conftantyn  Huygens,  père,  à  Chriftiaan  Huygens  . 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice.  R,  Moray  à  Chriftiaan  Huygens  (juin 

1664).. 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice.  R.  Moray  «  Chriftiaan  Huygens  (juillet 

1664) 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

P.  Perrier  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

M.  Canipani  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 


Page. 


42 

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84 
85 


90 
92 
96 

97 
98 
102 
103 


I.     Lettres. 


565 


Cbriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

J.  Chapelain  à  Chriftiaati  Huygens.  . 

R.  Moray  à  Chrilliaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chrilliaan  Huygens 

R.  F.  de  Siufe  à  Chriftiaan  Huygens 

Planche 

Chrilliaan  Huygens  à  R.  lYtoray 

R.  F.  de  Slufe  à  Chrilliaan  Huygens 

P.  Petit  à  Chrilliaan  Huygens 

Chrilliaan  Huygens  à  R,.  Moray 

Chrilliaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse 

Chrilliaan  Huygens  «  Conllantyn  Huygens,  père  .  . 

Chrilliaan  Huygens  à  S.  Chieze 

Chrilliaan  Huygens  à  P.  Petit 

Chrilliaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  F.  de  Slufe  à  Chrilliaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chrilliaan  Huygens 

Appendice  I.    R.     Moray   à    Chrilliaan    Huygens 

(7  novembre  1664) 

Appendice  II.  R.  Hoolce  à  R.  Moray  (4  novembre 

1664) 

Appendice  III.  R.  Hooke  à  R.  Moray  (4  novembre 

1664) 

Appendice  IF.  W.  Brouucker  à  Chriftiaan  Huygens 

(novembre  1 664) 

A.  Auzout  à  Chrilliaan  Huygens 

Chrilliaan  Huygens  à  R.  Moray 

Chrilliaan  Huygens  à  Conllantyn  Huygens,  père  . . 

Chrilliaan  Huygens  à  A.  Auzout 

Chrilliaan  Huygens  à  M.  Thevenot 

Chrilliaan  Huygens  aux  Etats-Généraux 

Les  Etats-Généraux  à  Chrilliaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chrilliaan  Huygens 

G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn  à  Chrilliaan  Huygens. 
Chrilliaan  Huygens  à  Conllantyn  Huygens,  père  . . 
Chrilliaan  Huygens  à  P.  Petit 


107 
no 
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I.       LETTRES. 


N°. 


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II 

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25 

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16 

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2 

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5 

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15 

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15 

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16 

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20 

1313 

22 

Décembre 


Janvier 


1665 


A.  Gouffier  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

Les  Etats  de  Hollande  et  West-Frise  à  Chriftiaan 

Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Hooke  à  R.  Boyle 

R.  Hooke  à  R.  Boyle 

Chriftiaan  Huygens  à  Conftantyn  Huygens,  père  . . 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

R.  F.  de  Slufe  à  Chriftiaan  Huygens 

Gregorius à  St.  Vincentiort  Chriftiaan  Huygens..  . 
Appendice.  G.  F.  de  Gottigniez  à  Gregorius  à  St. 

Vincentio  (décembre  1664) 

R.  Hooke  à  R.  Moray 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Gouffier 

S.  Kechelius  à  Hollenstein  à  Chriftiaan  Huygens. .  . 

Planche 

A.  Auzout  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Cairagnes  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Caiïagnes  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

Appendice.  Christiaan  Huygens  à  R.  Moray  (1664) 

R.  F.  de  Slufe  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice  I.   M.  Campani  à  Chriftiaan  Huygens 

(2  décembre  1664) 

Appendice  II.  M.  Campani  à  Chriftiaan  Huygens 

(1664) 

Planche 

Chriftiaan  Huygens  à  Gregorius  à  St.  Vincentio  . . . 
Chriftiaan  Huygens  à  G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn. 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse 

Chriftiaan  Huygens  «  Conftantyn  Huygens,  père.. 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  van  Vliet 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  H.  Ruijfch 


162 
164 

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176 
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195 
195 
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Février 


Mars 


Gregorius  à  St.  Vincentio  à  Chriftiaan  Hiiygens . . . 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

P.  Petit  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  !VT.  Thevenot 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

L.  Buyfero  à  Chriftiaan  Huygens 

G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn  à  Chriftiaan  Huygens . 

G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn  à  G.  Schott 

Appendice.  Chriftiaan  Huygens  à  G.  A.  Kinner  à 

Lôwenthurn  (5  janvier  1665) 

Chriftiaan  Huygens  à  Conftantyn  Huygens,  père  . . 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Chapelain 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  F.  de  Sluse  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Conftantyn  Huygens,  père  .  . 

Chriftiaan  Huygens  à  M.  Campani 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens^  Conftantyn  Huygens,  père.  . 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Chapelain 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

Gregorius  à  St.  Vincentio  à  Chriftiaan  Huygens . . . 
Appendice  I.  G.  Kinner  à  Lôwenthurn  à  Gregorius 

à  St.  Vincentio  (7  février  1665) 

Appendice  IL  G.  F.  de  Gottigniez  à  Gregorius  à  St. 

Vincentio  (17  février  1665) 

J.  Schuler  à  Chriftiaan  Huygens 

G.  Schott  à  G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn 

Chriftiaan  Huygens  à:  Conftantyn  Huygens,  père  .  . 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

A.  Auzout  à  Chriftiaan  Huygens 


203 
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246 
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26 
26 


16 

27 
27 
27 


31 


Mars 


Avril 


1665 


J.  Chapelain  à  Conftantyn  Huygens,  père 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Conftantyn  Huygens,  père  . . 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn  à  G.  Schott 

H.  L.  H.  de  Monmor  à  J.  Bertet 

Chriftiaan  Huygens  à  Conftantyn  Huygens,  père  . 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

Chriftiaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy 

Appendice  I.  Chriftiaan  Huygens  «Colbert  (26 mars 

1665) 

Appendice  II.  Chriftiaan   Huygens  à  Louis  XIV 

(26  mars  1665) 

Chriftiaan  Huygens  à].  Chapelain 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  F.  de  Sluse  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice.  R.  F.  de  Sluse  à  S.  Sorbière  (20  février 

•1665) 

H.  van  der  Wall  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice  l.  H.  van  der  Wall  à  Chriftiaan  Huygens 

(3 1  mars  1 665) 

Appendice  IL  H.  van  der  Wall  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Schuler 

Chriftiaan  Huygens  li  Conftantyn  Huygens,  père  . . 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

Chriftiaan  Huygens  à\.  van  Call 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Sluse 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Hudde 

J.  Hndde  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Bertet  à  Conftantyn  Huygens,  père 

Appendice  I.  H.  Fabri  à  Fr.de La Chaife(24février 

1665) 


258 

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303 
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3H 

313 


I.       LETTRES. 


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1405 
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Avril 


Mai 


1665 


Œuvres.  T.  V. 


^-Ippendice  IL  H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaife  (3  mars 

1665) 

Appendice  IIl.  H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Cliaife  (17  mars 

1665) 

Appendice  IF.  H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Cliaife  (20  mars 

1665) 

Appendice  V.  H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaife  (23  mars 

1665) 

Appendice  FI.  G.  F.  de  Gottignies  à  J.  Bertet:(mars 

1665) 

Appendice  FIL  Fr.  de  La  Chaife  à  J.  Bertet  (3 1  mars 

1665) ■ 

Chriftiaan  Huygeiis  à  J.  Hudde 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Hnygens 

La  Peyrere  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  F.  de  Slufe  à  Chriftiaan  Huygens 

G.  Mouton  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Bertet  à  Conftantyn  Huygens,  père 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzont 

J.  Hudde  à  Christiaan  Huygens 

R.  F.  de  Slufe  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice.  R.  F.  de  Slufe  à  Chriftiaan  Huygens 

(avril  1 665) 

Conftantyn  Huygens,  père,  à  H  L.  H.  de  Monmor. 
Conftantyn  Huygens ,  frère ,  à  Lodewijk  Huygens. . 

A.  Auzout  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

M.  Thevenot  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

C.  F.  M.  De  Challes  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Hudde  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Hudde 

Chriftiaan  Huygens  à  Conftantyn  Huygens,  père. .  . 
Chriftiaan  Huygens  à  M.  Thevenot 


7^ 


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315 
315 
316 
316 

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9 

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435 

31 

43'5 

I 

437 

6 

438 

6 

Mai 


Juin 


Juillet 


Aoîit 


1665 


Chriftiaan  Huygens  à  J.  Hevelius 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Cliapelain 

Appendice.   Chriftiaan    Huygens    à    Thuret    (mai 

1665) 

B.  de  Spinofa  à  H.  Oldenburg 

Cliriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

Chriftiaan  Huygens  ci  Lodewijlc  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  GoufEer 

Chriftiaan  Huygens  à  Chr.  Rumpf 

A.  Anzout  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice.  M.  Campani  à  Charles  Bryas  (12  mai 

1665) 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

D.  Holles  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijlc  Huygens 

A.  Auzout  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Hudde  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice.  J.  Hudde  à  Chriftiaan  Huygens  (29  juin 

1665) 

Chriftiaan  Huygens  à  G,  Mouton 

Chriftiaan  Huygens  à  P.  Bertet 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Hudde 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Chapelain 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

J.  Hudde  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  Lodewijli;  Huygens 

Appendice.  P.  de  Carcavy  à  Chriftiaan   Huygens 

(16  juillet  1665) 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Hudde 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  Moray  à  Chriftiaan  Huygens 

Conftantyn  Huygens,  frère,  à  Lodewijk  Huygens . 
H.  Oldenburg  à  Chriftiaan  Huygens 


355 

357 

358 

359 
360 
3^2 
363 
3154 
364 

0^9 

370 
372 
373 
37<5 
377 
380 

385 
386 

387 
388 

391 
395 
39<5 
398 
400 
417 

418 
418 
423 
425 

427 
430 


571 


1439 

7 

1440 

I44I 

12 

1442 

1443 

19 

1444 

20 

1445 

20 

i44<5 

21 

1447 

1448 

1449 

1450 

145 1 

27 

1452 

27 

1453 

4 

1454 

4 

1455 

10 

1456 

II 

1457 

II 

1458 

15 

1459 

1460 

17 

1461 

17 

1462 

17 

1463 

17 

1464 

17 

1465 

18 

1466 

1467 

18 

Août 


Septembre 


1665 


P.  Petit  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice.  P.  Petit  à  Ciiriftiaan  Huygens  (7  août 

1665) 

Cliriftiaan  Huygens  à  Lodewijk  Huygens 

Appendice.  Conftantyn  Huygens,  père,  à  Cliriftiaan 

Huygens  (28  juillet  1665) 

N.  Heinfius  à  Cliriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy 

Cliriftiaan  Huygens  à  J.  Chapelain 

J.  Hudde  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice  I.}.  Hudde iï Chriftiaan  Huygens(i665) 
Appendice   II.    J.    Hudde    à   Chriftiaan  Huygens 

(1665) 

Appendice   III.    J.  Hudde  à  Chriftiaan  Huygens 

(1665) 

Appendice    IF.   J.    Hudde   à  Chriftiaan  Huygens 

C1665) 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  F.  de  Slufe  à  Chriftiaan  Huygens 

A.  Auzout  à  Chriftiaan  Huygens 

H.  L.  H.  de  IVTonmor  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  H.  L.  H.  de  Monnior 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  F.  de  Slufe 

H.  Oldenburg  à  Chriftiaan  Huygens 

Chriftiaan  Huygens  à  N.  Heinfius 

Appendice.    Chriftiaan    Huygens    à    N.    Heinfius 

(15  feptembre  1665) 

Chriftiaan  Huygens  à  A.  Auzout 

Chriftiaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy 

Chriftiaan  Huygens  à  J.  Chapelain 

Chriftiaan  Huygens  à  Colbert 

Chriftiaan  Huygens  à  Louis  XIV 

Chriftiaan  Huygens  à  H.  Oldenburg 

Appendice.     Chriftiaan    Huygens    à    R.     Moray 

(18  feptembre  1665)... 

M.  Thevenot  à  Chriftiaan  Huygens 


431 

434 
435 

436 
43<5 
438 
439 
441 

463 

466 

468 

470 
472 
473 
474 
475 
477 
477 
478 
479 

481 
482 
483 
483 


485 
487 


572 


I.    LETTRES. 


1468 

1469 

21 

1470 

22 

1471 

22 

1472 

I 

1473 

1474 

4 

1475 

5 

1476 

8 

1477 

8 

1478 

9 

1479 

17 

1480 

I48I 

1482 

1483 

22 

1484 

23 

•485 

-3 

i486 

24 

1487 

27 

1488 

29 

1489 

29 

1490 

30 

1491 

5 

1492 

6 

1493 

6 

•494 

6 

1495 

12 

1496 

13 

1497 

20 

1498 

20 

1499 

26 

Date. 


Septembre 


Oaobre 


Nove: 


nbre 


1665 


Appendice.  B.  de  Frenicle  de  BetTy  à  Chrifliaan 
Huygens  (feptembre  1665) 

R.  Paget  à  Chrifliaan  Huygens 

Clnriftiaan  Huygens  à  N.  Heinfius 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Paget 

Chrifliaan  Huygens  à  M.  Thevenot 

Appendice.  Chrifliaan  Huygens  à  M.  Thevenot 
(26  feptembre  1665) 

H.  L.  H.  de  Monmor  à  Chrifliaan  Huygens 

R.  Paget  à  Chrifliaan  Huygens 

Chrifliaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy 

Chrifliaan  Huygens  à  P.  Petit 

R.  F.  de  Slufe  à  Chrifliaan  Huygens 

H.  Oldenburg  à  Chrifliaan  Huygens 

Appendice  I.  J.  Hevelius  à  H.  Oldenburg  (i  fep- 
tembre I 665) 

Appendice  II.  R.  Moray  à  Chrifliaan  Huygens 
(  I  o  oftobre  1 665) 

Chrifliaan  Huygens  à  H.  L.  H.  de  Monmor 

H.  Oldenburg  à  B.  de  Spinofa 

Chrifliaan  Huygens  à  R.  Paget 

J.  Chapelain  à  Chrifliaan  Huygens 

St.  Lubienietzki  à  Lubienitz  à  A.  Auzout 

St.  Lubienietzki  à  Lubienitz  à  N.  Heinfius 

H.  L.  H.  de  Monmor  à  Chrifliaan  Huygens 

R.  Paget  à  Chrifliaan  Huygens 

St.  Lubienietzki  à  Lubienitz  à  Chrifliaan  Huygens 

Chrifliaan  Huygens  à  J.  Chapelain 

Chrifliaan  Huygens  à  R.  F.  de  Slufe 

A.  Auzout  à  Chrifliaan  Huygens 

P.  Petit  à  Chrifliaan  Huygens 

Chrifliaan  Huygens  à  H.  L.  H.  de  Monmor 

A.  Auzout  à  Chrifliaan  Huygens 

H.  L.  H.  de  Monmor  à  Chrifliaan  Huygens 

B.  de  Spinofa  à  H.  Oldenburg 

Chrifliaan  Huygens  à  P.  de  Carcavy. 


490 
491 
492 
492 

493 
494 
496 
498 
499 
499 
500 

502 

503 
506 

507 
509 
510 
512 
513 
514 
5'6 
518 
524 
525 
526 
528 
533 
533 
535 
535 
539 


I.    LETTRES. 


573 


N°. 


1500 
1501 

1502 
1503 

1504 

1505 
1506 

1507 
1508 

1509 
1510 


Novembre 
Décembre 


1665 


Cliriftiaan  Huygeiis  à  R.  Paget 

J.  Hevelius  à  Cliriftiaan  Hiiygens 

H.  Oldenburg  à  Chriftiaan  Huygens 

Appendice  I.    W.  Bail  à  R.    Moray  (23  oftobre 

1665) 

Appendice  IL  W.    Bail  à   R.  Moray  (novembre 

1665) ■ 

R.  Paget  à  Chriftiaan  Huygens 

R.  F.  de  Slufe  à  Chriftiaan  Huygens 

H.  Oldenburg  à  B.  de  Spinola 

Chriftiaan  Huygens  à  R.  Moray 

R.  Moray  à  H.  Oldenburg 

?  à  Chr.  Huygens 


540 
54° 
542 

543 

544 
544 
546 
54(5 
549 
552 
552 


SUPPLEMENT. 


1257" 

6 

1300" 

T3o8" 

7 

Oftobre 

? 
janvier 


1664 


1665 


Chriftiaan  Huygens  à  M.  Campani 

R.  Boyle  à  H.  Oldenburg 

N.  Heinfius  à  St.  Lubienietzki..  .  . 


557 
557 
558 


II.  LISTE  ALPHABÉTIQUE  DE  LA 
CORRESPONDANCE. 


Les  chiiFres  gras  défignent  les  miraéros  d'ordre  des  lettres. 

Les  chiffres  gras  pourvus  d'uue  lettre  italique  défignent  les  numéros  d'ordre  du  Supplément, 
pages  557— 559. 

Les  lettres  figurent  tant  fous  le  nom  de  l'anteur  que  fons  celui  du  correfpondant.  Dans  le  pre- 
mier cas  on  a  indiqué  la  date  de  la  lettre. 

A.  Auzout  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  ?  novembre  laifS;  1665,  6  mars  1346,  23  avril 
ISO?,  5  juin  1415,  26  juin  1430,  4  feptembre  1453,  6  novembre  1493, 
1 3  novembre  1496. 

„         (Chriftiaan  Huygens  «)  iaî6,   1391,   1310,    1327,   1351,  1357,  1371, 
1391,143s, 1460. 

„         rt  Conftantyn  Huygens,  père.  1664,  ?  1398. 

„        (Lubienietzki  a).  14S6. 
W.  Bail  à  R.  Moray.  1665,  =3  odobre  1503,  ?  novembre  1504. 
J.Bertet  (Fr.de  La  Chaife«).  1383. 

„       (G.  F.  deGottigniez^).  1383. 

„       (Chriftiaan  Huygens  a).  1435. 

„       rt  Conftantyn  Huygens,  père.  1665,  ?  avril  1376,  15  avril  1390. 

„       (H.  L.  H.  de  Monmor  a).  1355. 
R.  Boyle  (R,  Hooke  a).  1388 ,  1389. 

„       à\\.  Oldenburg.  1663 ,  ?  1300". 
W.  Brereton  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  7  janvier  1199. 
W.  Brouncker  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  ?  novembre  1373. 
A.  Bruce  (Chriftiaan  Huygens  iî).  1301. 

Ch.  Bryas(G.  Campaniii).  1416.  ^ 

L.  Buyfero  à  Chriftiaan  Huygens.  1665 ,  3  février  1319.  , 


II.       LISTE    ALPHABÉTIQUE    DE    LA    CORRESPONDANCE.  575 

J.  van  Cal!  (Chriftiaan  Huygens  à).  1373. 
G.  Campani  à  Ch.  Bryas.  1665 ,  1 2  mai  14=16. 

„  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  ?  130â. 

M.  Campani  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  i  août  1848,  2  décembre  1304:. 

„  (Chriftiaan  Huygens  rt).  1338,120?". 

P.  de  Carcavy  à  Chriftiaan  Huygens.  1665  ,  16  juillet  14:33. 

„  (Chriftiaan  Huygens  rt).  1358, 1444:,  1461, 14:76, 14:99. 

J.  Caflagnes  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  ?  1399, 1300. 
Fr.  de  La  Chaîfe  à  J.  Bertet    1665  ,  3 1  mars  1383. 

„     ■     _  (H.  Fabri  a).  131?  ? ,  13?8 ,  13?9 ,  1380 ,  1381. 
C.  F.  M.  De  Challes  à  Chriftiaan  Huygens,  1665 ,  3  mai  1493. 

J.  Chapelain  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  15  janvier  1304,  12  juillet  1241 ,  6  août  1249, 

5  feptembre  1254,  12  décembre  1285;  1665,   13  février  1328,    25  février 

1334,  lo  mars  1349,  13  mars  1352,  24  avril  1398,  7  juin  141?,  9  juillet 

1430,  3 1  juillet  1435,  27  août  1451 ,  23  oftobre  1485. 

„  (Chriftiaan   Huygens   a).  1324,     133?,    1361,    1408,    1429,    1445, 

1462 ,  1491. 
„  à  Conftantyn  Huygens,  père.  1665,  6  mars  134?. 

S.  Chieze  (Chriftiaan  Huygens  à).  1264. 
Colbert  (Chriftiaan  Huygens  ày  1359, 1463. 
Ph.  Doublet  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  17  janvier  1305,  22  février  1215,  28  février  1216, 

27  mars  1222 ,  9  avril  1225. 
Les  Etats  Généraux  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  5  décembre  12 ?9. 
Etats  Généraux  (Chriftiaan  Huygens  aux').  12?8. 

Les  Etats  de  Hollande  et  de  Weftfrife  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  16  décembre  1286. 
H.  Fabri  à  Fr.  de  La  Chaife.  1665,  24  février  13??,  3  mars  13?8,  17  mars  13?9,  20  mars 

1380,  23  mars  1381. 
B.  de  Frenicle  de  Beffy  à  Chriftiaan  Huygens.  1665 ,  ?  feptembre  1468. 
G.  F.  de  Gottigniez  à  J.  Bertet.  1665,  ?  mars  1382. 

„  à  Gregorius  à  St.  Vincentio.  1664,   ?  décembre  1294;  1665,  17  février 

1341. 
A.  Gouffier  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  1 1  décembre  1284. 

„  (Chriftiaan  Huygens  «).  1296,1413. 

Gregorius  à  St.  Vincentio  (G.  F.  de  Gottigniez  a).  1294 ,  1341. 

„  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  26  décembre  1293;  1665,  23  janvier 

1314,  27  février  1339. 
„  (Chriftiaan  Huygens  a).  1306. 

„  (G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn  a).  1340. 

N.  Heinfius  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  19  août  1443. 

„  (Chriftiaan  Huygens  «).  1458,  1459, 14?0. 

„  à  St.  Lubienietzki.  1665,  7  janvier  1308". 


57^ 


II. 


LISTE    ALPHABETIQUE    DE    LA    CORRESPONDANCE. 


N.  Heinfius  (St.  Lubienietzki  à).  14:S7. 
J.  Hevelius  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  28  novembre  lâOl. 
„        (Chriftiaan  Huygens  à').  IJ^O?. 
„        à  H.  Oldenbiirg.  1665,  i  feptembre  t4:SO. 
D.  Holles  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  12  juin  lAlS. 
11.  Hooke^  R.  Boyle.  1664,  23  décembre  1388,  25  décembre  1389. 

„       à  R.  Moray.  1664,  7  novembre  laffO,  1271,  26  décembre  129â. 
J.  Hudde  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  5  avril  1375,   17  avril  1393,  5  mai  1403,  29  juin 
1423 ,  1423 ,  20  juillet  1431 ,  2 1  août  1446 ,  1447 ,  1448 ,  1449 ,  1450. 
„         (Chriftiaan  Huygens  à).  1374 ,  1384 ,  1404, 1427  ,  1434. 
Chriftiaan  Huygens  «  A.  Auzout.  1664,  27  novembre  1276,  25  décembre  1291;  1665,  15 

janvier  1310,  12  février  1327,  12  mars  1351,  26  mars  1347,  3  avril 

1371,  16  avril  1391,  9  juillet  1428,  17  feptembre  1460. 
„  (A.  Auzout  à).  1273,  1346,  1397,  1415,  1420,  1453,  1493, 

1496. 

à  J.  Bertet.  1665 ,  ?  juin  1425. 

(W.  Brereton  à).  1199. 

(W.  Brouncker  rt).1272. 

à  A.  Bruce.  1664,  9  janvier  1301. 

(L.  Buyfero  (?).  1319. 

à  J.  van  Call.  1665,  3  avril  1373. 

(G.  Campani  à).  1305. 

à  M.  Campani.  1663,  6  oftobre  1357";  1665,  24  février  1333. 

(M.  Campani  «).  1348, 1304. 

à  P.  de  Carcavy.  1665,  26 mars  1358,  20 août  1444,  17  feptembre  1461, 

8  oftobre  1476,  26  novembre  1499. 

(P.  de  Carcavy  à).  1433. 

(J.  Caiïagnes  à').  1399,  1300. 

(C.  F.  M.  De  Challes  «).  1403. 

à  J.  Chapelain.  1665,  5  février  1324,  27  février  1337,  26  mars  1361, 

21  mai  1408,  9  juillet  1429,  20  août  1445,  17  feptembre  1462,  5  no- 
vembre 1491. 

(J.  Chapelain  à).  1204,  1241,  1249,  1354,  1385,  1338,1334, 

1349, 1352, 1398, 1417. 1430, 1435,  1451, 1485. 

à  S.  Chieze.  1664,  30  oftobre  1264. 

à  Colbert.  1665,  26  mars  1359,  17  feptembre  1463. 

(Ph.  Doublet  à).  1205,  1315,  1216, 1333, 1335. 

aux  Etats  Généraux.  1664,  ?  novembre  1378. 

(Les  Etats  Généraux  à).  1379. 

(Les  Etats  de  Hollande  et  de  Weftfrife  ày  1286. 

(B.  de  Frenicle  de  Befly  /?).  1468. 


II.      LISTE    ALPHABÉTIQUE    DE   LA    CORRESPONDANCE. 


577 


Chriftiaar 


Œuvres.  T.  V. 


Hnygens  à  A.  Goiiffier.  1664,  31  décembre  1396;  1665,3  i"i"  1413. 
(A.  Goiiffier  a).  1884. 

à  Gregorius  à  St.  Vincentio.  1665,  5  janvier  1306. 
(Gregoriiis  à  St.  Vincentio  «).  1393, 1314, 1339. 
à  N.  Heinfius.  1665,  15  feptemhre  145S,  1459,  11  feptenibre  1470. 
(N.  Heinfius  «).  1443. 
à  J.  Hevelius.  1665 ,  1 8  mai  1407. 
(J.  Hevelius  a).  1501. 
(D.  Holles  a).  1418. 

tf  J.  Hudde.  1665,  4  avril  13Ï4,  10  avril  1384,  10  mai  1404,  7  juillet 
1437,  28  juillet  1434. 

(J.  Hudde  a).  13?5,  5392, 1403,  1433, 1433, 1431, 1446, 144?, 
1448,1449,14:30. 

à  Conftantyn  Huygens,  père.  1664,  30  oftobre  1363,  27  novembre  ISlfS, 
1 1  décembre  1383,  25  décembre  1390;  1665,  15  janvier  1309,  5  février 
1333,  19  février  1331,  26  février  1335,  5  mars  1344,  i  2  mars  1350, 
26  mars  1356,  2  avril  13i?0,  14  mai  1405. 
(Conftantyn  Huygens,  père,  a).  1335, 1443. 
à  Conftantyn  Huygens,  frère.  1664,  1 1  janvier  1303,  9  mai  1331. 
(Conftantyn  Huygens,  frère,  «).  1198, 1306, 1330. 
à  Lodewijk  Huygens.  1664,  11  janvier  1303,  18  janvier  130i?,  25  jan- 
vier 1308,  I  février  1309,  8  février  1311,  15  février  1312,  22  février 
1314,  14  mars  1319,  21  mars  1331,  28  mars  1323,  4  avril  1224, 
18  avril  1336,  25  avril  133!?,  26  avril  1338,  16  mai  1233,  23  mai 
1333,  25  juillet  1345,'  1665,  3  juin  1413,  15  juin  1419,  2  juillet 
1436,21  juillet  1432,  12  août  1141. 
(Sufanna  Huygens  a).  131  <î ,  1230. 
(S.  Kechelius  à  Hollenaein  à').  1397. 

à  G.  A.  Kinner  à  Lôwenthurn.  1665,  5  janvier  1307,  5  janvier  1333. 
(G.  A.  Kinner  à  Lowentlmrn  «).  1381 ,  1330. 
à  Louis  XIV.  1665,  26  mars  1360,  17  feptembrc  1464. 
(St.  Lubienietzki  à  Lubienitz  à).  1490. 

à  H.  L.  H.  de  Monraor.  1665,  10  fepterabre  1455,  22  odobre  1483,  12 
novembre  1495. 

(H.  L.  H.  de  Monmor  à).  1454, 1474, 1488, 1497. 
à  R.  Moray.  1664,  9  janvier  1200,  20  février  1213,  12  mars  1318,  12 
juin  1334,  17  juin  1338,  18  juillet  1343,  8  août  1250,  29  août 
1253,  10  oftobre  1258,  21  octobre  1361,  31  octobre  1266,  21  novem- 
bre 1374,  ?  1303;  1665,  2  janvier  1301,  16  janvier.1311,  6  février 
1335,  27  février  1338,  6  mars  1345,  27  mars  1363,  10  avril  1385, 
29  mai  1411,  18  feptembre  1466,  24  décembre  1508. 

73 


578 


II. 


LISTE    ALPHABETIQUE    DE    LA    CORRESPONDANCE. 


Chriftiaan  Huygens  (R.  Moray  a).  1336,  133?,  1339,  1340,  1343,  1344,  134?, 
1351, 1353, 1355, 1356,  136S,  1369, 13SO,  1387, 1315, 1318, 
1336,  1339, 1336, 1348, 1353, 1363, 1386, 1400, 1401, 1431, 
1436,1481. 

à  G.  Mouton.  1665,  ?  juin  1434. 

(G.  Mouton  ày  1389. 

à  H.  Oldenburg.  1665 ,  1 8  feptembre  1465. 

(H.  Oldenburg  à).  1438, 1457, 1479, 1503. 

à  R.  Paget.  1665,  22  feptembre  1471,  23  odlobre  1484,  27  novembre 

1500. 

(R.  Paget  à).  1469, 1475, 1489, 1505. 

(P.  Perrier  a).  1346. 

à  P.  Petit.  1664,  30  odobre  1365,  ti  décembre  1383;  1665,  8  oftobre 

147  7. 

(P.  Petit  a).  1360, 1316, 1439, 1440, 1494. 

(La  Peyrère  à).  1387. 

à  Chr.  Rumpf.  1665 ,  4  juin  1414. 

à  ].  H.  Ruijfch.  1665,  22  janvier  1313. 

à  J.  Schuler.  1665,  ?  mars  1369. 

(J.  Schuler  a).  1343. 

à  G.  Silvius.  1664,  27  avril  1339. 

à  R.  F.  de  Slufe.  1664,  28  oftobre  1363;  1665,  5  janvier  1308,  24  fé- 
vrier 1333,  3  avril  1373,  1 1  feptembre  1456,  6  novembre  1493. 

(R.  F.  de  Slufe  a).  1357 ,  1359 ,  1367  ,  1393 ,  1303, 1330, 1364, 

1388, 1393, 1394,  1453, 1478, 1506. 

à  M.  Thevenot.  1664,  27  novembre  1377;  1665,  29  janvier  1317,  14  mai 

1406,  26  feptembre  1473,  i  oftobre  1473. 

(M.  Thevenot  a).  1399, 1467. 

à  Thuret.  1665 ,  ?  mai  1409. 

»  J.  van  Vliet.  1665,  20  janvier  1313. 

(H.  van  der  Wall  a).  1366,  1367, 1368. 

(J.  de  Witt  a).  1310. 

(?  a).  1510. 
Conftantyn  Huygens,  père,  (A.  Auzout  a).  1398. 

„  „     Q.Bertet*).  1376,1390. 

„     (J.  Chapelain ^7).  1347. 
„  „     à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  12  et  13  juin  1335;  1665,  28  juillet 

1443. 
„  „     (Chriftiaan  Huygens  à:).   1363,  1375,  1383,  1390,1309, 

1333 ,  1331 ,  1335  ,  1344 ,  1350 ,  1356 ,  1370 ,  1405. 
„  „     à  H.  L.  H.  de  Monmor.  1665,  22  avril  1395. 


IL       LISTE    ALPHABÉTIQUE    DE    LA    CORRESPONDANCE.  579 

Conftantyn  Huygens,  frère,  tf  Chriftiaan  Huygens.  1664,3  janvier  1198,  17  janvier  1306, 
I  mai  1330. 
„  „     (Cliriftiaan  Huygens^).  ia02,lS31. 

„  „     ^Lodewijk  Huygens.  1665,23  avriI1396,  6  août  1431?. 

Lodewijli  Huygens  (Clirirtiaan  Huygens /7).  1303,  1207,   1208 ,   1209,   1211,   1212, 
1214=,  1219, 1221, 1223, 1224, 1226,  1227  ,  1228, 1232, 1233, 
1245  ,  1412 ,  1419 ,  1426 ,  1432 ,  1441. 
„  (Conftantyn  Huygens,  frère,  ^).  1396,1437. 

Sufanna  Huygens  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  28  février  1217,  20  mars  1230. 
S.  Kechelius  à  Hollenftein  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  ?  décembre  1297. 
G.  A.  Kinner  à  Lowenthurn  à  Gregorins  à  St.  Vincentio.  1665,  2  février  1340. 

„  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  6  décembre  1281;  1665,4  février 

1320. 
„  (Chriftiaan  Huygens  rf).  1307,1322. 

„  à  G.  Schott ,  1665 ,  4  février  1321,  2  1  mars  1354. 

„  (G.  Schott^).  1343. 

Louis  XIV  (Chriftiaan  Huygens  a).  1360  ,  1464. 
St.  Lubienietzld  à  A.  Auzout.  1665,  27  oftobre  1486. 
„  à  N.  Heinfius.  1665,  27  oftobre  1487. 

„  (N.  Heinfius  ^).  1308". 

„  à  Lubienitz  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  30  oftobre  1490. 

H.  L.  H.  de  Monmor  à  J.  Bertet.  1665,  24  mars  1355. 

„  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  4  feptembre  1454,  4  oaobre  1474,  29  oc- 

tobre 1488,  20  novembre  1497. 
„  (Chriftiaan  Huygens  ày  1455 ,  1482, 1495. 

„  (Conftantyn  Huygens,  père, /i).  1395. 

R.  iVIoray  (W.  Bail  ày  1503,1504. 

„        (R.Hoolce^).  1270,1271,1295. 

„        i  Chriftiaan  Huygens.  1664,    19  juin  1236,  1237 ,  4  juillet  1239,    10  juillet 
1240,  18  juillet  1243,  1244,  31  juillet  1247,  8  août  1251,  i5aoiitl252, 
19  feptembre  1255,  23  feptembre  1256,  7  novembre  1268,1269,  5  décembre 
1280,  19 décembre  1287;  1665,  23  janvier  1315,  30  janvier  1318,  6  février  1326, 
13  février  1329,  26  février  1336,  6  mars  1348,  13  mars  1353,  27  mars  1363, 
10  avril  1386,  30  avril  1400,  i  mai  1401,  26  juin  1421,  11  août  1436,  10  oc- 
tobre 1481. 
„        (Chriftiaan  Huygens  «).  1300,   1213^  1218,   1234,  1238,   1242,  1250, 
-   1253,   1258,    1261,    1266, 1274, 1301,    1302,   1311,   1335,   1338, 
1345, 1362, 1385, 1411,  1466, 1508. 
„        «  H.  Oldenburg.  1665 ,  ?  décembre  1509. 
G.  Mouton  à  Chriftiaan  Huygens.  1664,  14  avril  1389. 
„  (Chriftiaan  Huygens  ày  1424, 


580  II.      LISTE    ALPHABÉTIQUE    DE    LA    CORRESPONDANCE. 

II.  Oldenburg  (R.  Boyle  à\  1300". 
„  ■  (J.  Heveliiis  rt).  14SO. 
„  à  Chridiaan  Huygens.  1665,  6  août  1438,  11   feptembre  1457,  17  oflobre 

lAffO,  3  décembre  150S. 
„  (Chriftiaan  Huygens  à').  1465. 

„  (R.  Moray«).  1509. 

„  à  B.  de  Spinofa.  1665,  22  oftobre  14S3,  18  décembre  150?. 

(B.  de  Spinofa  ^0-  1410,1498. 
R.  Paget  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  21  feptembre  1469,  5  oftobre  1475,  29  oftobre  14S9, 
6  décembre  1505. 
„        (Chrifliaan  Huygens  à).  1471, 1484, 1500. 
P.  Perrier  à  Chriftiaan, Huygens.  1664,  26  juillet  1246. 

P.  PetitrtChriftiaan  Huygens.  1664,  i/oftobre  1260;  1665,  23  janvier  1316,  7  août  1439, 
1440 ,  6  novembre  1494. 
„      (Chriftiaan  Huygens  à).  1265, 1283,  147  7. 
La  Peyrère«  Chrilliaan  Huygens.  1665,  10  avril  1387. 
Chr.  Rumpf (Chriftiaan  Huygens^).  1414. 
J.  H.  Ruijfch  (Chriftiaan  Huygens  à~).  1313. 
G.  Schott  à  G.  A.  Kinner  à  Lowenthurn.  1665,  ?  février  1343. 

„       (G.  A.  Kinner  à  Lowenthurn  rt).   1321,1354. 
J.  Schuler  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  27  février  1342. 

„        (Chriftiaan  Huygens  à).  1369. 
G.  Silvius  (Chriftiaan  Huygens  «).  1229. 

R.F.  de  Slufe  (7  Chriftiaan  Huygens.  1664,  2  octobre  1257,  13  odlobre  1259,  4  novembre 
1267,  26  décembre  1292;  1665,  2  janvier  1303,  13  février  1330,  27  mars 
1364,  10  avril  1388,  17  avril  1393,  ?  avril  1394,  27  août  1452,9  oftobre 
1478,  1 1  décembre  1506. 

(Chriftiaan  Huygens  «).  1262, 1308, 1333, 1373, 1456, 1492. 
„  rt:  S.  Sorbière.  1665,  20  février  1366. 

S.  Sorbière  (R.  F.  de  Slufe  ^).  1365. 
B.  de  Spinofa  à  H.  Oldenburg.  1665,  ?  mai  1410,  ao  novembre  1498. 

„  (H.  Oldenburg^).  1483,1507. 

M.  Thevenot  à  Chriftiaan  Huygens.  1665,  24  avril  1399,  18  feptembre  1467. 

„  (Chriftiaan  Huygens  à).  1277, 1317, 1406, 1472, 1473. 

Thuret  (Chriftiaan  Huygens  à^.  1409. 
J.  van  Vliet  (Chriftiaan  Huygens  rt).  1312. 

H.  van  der  Wall  à  Chriftiaan  Huygens.  1665 ,  3 1  mars  1366, 1367 ,  ?  1368. 
J.  de  Witt  à  Chriftiaan  Huygens.  1664 ,  7  février  1210. 
?  à  Chriftiaan  Huygens.  ?  1510. 


III.  PERSONNES  MENTIONNÉES 
DANS  LES  LETTRES. 


On  a  rangé  les  noms  dans  cette  lifte  fans  avoir  égard  aux  particules  telles  ciue  de,  la,van,tt. 

autres. 
Les  chiffres  gras  défignent  les  pages  où  Ton  trouve  des  renfeignements  biographiques. 
Les  chiffres  ordinaires  indiquent  les  pages  où  les  perfonnes  nommées  font  citées. 

Abulfeda  Ifmaelis.  88. 

Acofta(d').  aï,  2.8,  33. 

Adalonus.  183. 

Adelardus  Gothus.   183. 

Aerfkine.  Voyez  Erfl<ine  (W.).  " 

Aerffen  (Cornelis  van).  27. 

Albertus.   184. 

„        Teutonicus.  184. 
Albumazar.  183. 
Alcabatius.   184. 
Alfraganus.  184. 
Allart  (Maurice  d').  4â. 
AUonne  (d').  43 ,  44. 

„  (d')',  frère.  43. 
Alphen  (Eva  van).  4ff8. 
Ammon.  181. 

Anderfon  (Alexander).  478,  49'9,  485,  503,  549. 
Angulo  (Ludovicus  de).  184. 


582  III.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 


Anjou  (Henri  III,  duc  d').  66,67. 
Anna.  Voyez  Bergeratti  (Anna). 
Anne  d'Autriche.  25,  162,  163. 
Antonio  (Cardinal).  Voyez  Barberini  (Antonio  III). 
Apollonius.  182. 

Aquilonius  (Céfar).  Voyez  Henrico  (E.). 
Archiniedes.   181,  183,  273. 
Argoli  (Andréa).  4=96. 
Ariftarchus.  182,  183. 
Arouis.  Voyez  Harouis  (N.  de). 
Aubefpine  (François  de  r).  301. 
Aumont  (Louis  Marie  Viftor  d').  26. 
Autolycus.   181 ,  183. 

Auzout  (Adrien).  29,  41,  65,  124,  128,  148,  151 ,  152,  161 ,  197,  207,  210,  211,  212,  225, 
228,  235,  240,  243,  249,  262,  277,  283,289,303,  322,324,343,347,355,361, 
369,37°.  378,  379.  427.  431,  432,  433,  434,  476,480,484,486,493,495,500, 
501,  505,  508,  514,  515,  520,  529,  530,  531,  532,  54°,  541  -,  55°- 
Averrois.  184. 
Aylva  (Douwes  van),  15. 

„     (Hefter  Lucia  van).  15. 

„     van  Witmarrum  (Ernft  van).  15. 
Aynfcom  (Francifcus  Xaverius).  387. 
Baco  de  Verulam  (Francis).  220. 
Baerle  (David  van).   16,22. 

„      (Ida  van).  22,33,35,38,45. 

„      (Juftina  van).  16,31,42,63. 
Bager.  Voyez  Bayer  (J.). 
Bail  (William).  5,  95,  542. 

„   (Peter).  4,76. 
Barberini  (Antonio  III).   146,150,336. 
Bartelotti  (Jacoba  Viaoria).  63. 

„        (Mme).  Voyez  Erp  (Jacoba  van). 
„        van  den  Heuvell  (Conftantia).  30. 
Bartholinus.  Voyez  Berthelfen. 
Bartholus.  Voyez  Bartoli  (D.). 
Bartlion  (Jean).  27,  46 ,  66. 
Bartoli  (Daniele).  96,  194. 
Bartsch  (Jacob).  206. 
Bayer  (Johannes).  313,  314. 

Beaufort  (Régnier).  28,  139,  221,  282,  224,  235,  245,  256,  285,  286,  319. 
Beaumont  (Govert  van).  48. 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  583 


Beaumont  (Herbert  van).  173. 
Becker  (David).  16,  32,  42,  63. 
Beecke  (Conielis  van  der).  55. 
Benavides  (Luiz  de).  162,185,186 
Bennetie.  34. 

Bergaigne  (Albertina  van).  36. 
Bergen.  Voyez  Zurck  (A.  Studler  von). 
Bergeratti  (Anna).  SS  ,  25,  52,  60,  66,  128,  161 ,  162. 
Berkeley  (Charles  baron).  4,  63,  64. 
Berkenfhah.  94. 
Berna.  Voyez  Berni  (F.). 
Berni  (Francefco).  89. 
Bernia.  Voyez  Berni  (F.). 
Bernin.  Voyez  Bernini  (G.  L.). 
Bernini  (Giovanni  Lorenzo).  36S. 
Bertet  (Jean).  275,  335,  354,  367,  494,  495. 
„      (Pierre).  337. 
„      (Théodore).  327,  328. 
Berthelfen  (Albertns).  518. 

„         (Bartolus).  518. 

„         (Thomas).  518. 

„         (Erafmiis).  518. 
Beimingen  (Koenraad  van).  12,  13,  19,  83,  <)7 ,  165,  264,  340,  398,  472,  494,  514,  538. 
Billaine  (Louis).  432,433. 
Bifdommer.  398. 
Biffchop  (Cornelis  de).  2. 
Blaen  (Joan).  208,  277. 
Blair  (Alexander).  76. 
Blavet  (Bruxelles).  59. 

„      (la  Haye).  63. 
Blois  van  Tredong  (Cafpar).  36. 
(Jan).  429. 
„  (Otto).  429. 

Blount  (Colonel).  248. 
Bloys  (Michael  ab  Ifendoorn  à).  36. 
Bhnnenthal  (Joachim  Friedrich  von).  17. 
Boetfelaer  (Frederik  Hendrik  van  den).  50,  53,  55. 

„         tôt  Toutenburg  (Margaretha).  55,56. 
Bonafors  (Guido).  183. 
Boneuil(de).  60. 
Borch  (Olaus).  124. 


584  III.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 

Boreel  (Willem).  70,  344,  345,  346,  360,  362,  372,  377,  486,  505. 

„      (Mlle).  26. 
Borrhi  (GiufeppeFrancefco).  502. 
Borrichius.  Voyez  Borch  (O.). 
Bofch  (Carlo  van  den).  418. 

Boulliau  ([fmael).  2,20,375,433,512,513,518,520,529,532. 
Bourbon  (Anne  Genoviève  de).  163. 

„        (Armand  de).  163,  186,  197. 
Bourdelot.  Voyez  Michon  (P.). 
Bonrzeis(Amable  de).  483. 
Bouvill  (Antoine).  288. 
Boyle  (Robert).  4,  7,  29,  41,  75,  84,  98,  107,  112,  113,  121,  138  ,  180,  245,  272,  309,  320, 

322,  344,  359, 427,  5°7.  535,  539,  547 ,  548,  558. 
Brahé  (Tycho)    289,313. 
Brandwijck.  Voyez  Wefterbaen  (J.  J.). 
Brederode  (Mme).  Voyez  Solms  (Ludovica  Chriftina  von). 
Brereton  (William),  père.  3. 
Brienne  (Abbé  de).  Voyez  Guénégaud  (E.  de). 
Broeckmann  (Jolianncs).  55. 

Brouncker  (William),  4,22,  27,  29,41,42,75,77,84,93,95,96,99,  102,104,114,115, 
116,  120,  126,  130,  131,  135,  138,  147,  149,  158,  159,  172,  185.  186,  212, 

234,245,260,427,428,504,547- 
Bruce  (Alexander).  6,j,  10,  20,  23,  27,  29,  39,40,43,  69,  73,  77,  79,  85,  93,  94,  99,  104, 

108,  112, 113, 126,  131, 136,137,  153,  154,205,254. 
Bruinfteen.  Voyez  Bruynfteen  (J.). 
Brunacci  (Gaudentius).  339. 
Brunet  (Claude).' 301. 
Brunfwijck.  Voyez  Ferdinand  Albertus. 
Brus.  Voyez  Bruce  (Alex.). 
Brun'elles  (Pierre).  518, 
Bruynfteen  (Johannes).  12,58,60,6/'. 

Bryas  (Charles  de).   145,  146,  151,329,361,365,  367,474,532,534,540. 
Buat  (de).  Voyez  Coulan  (H.  de  Fleury  de). 
Bullialdus.  Voyez  Boulliau  (Ifm.). 
Burattini  (Tito  Livio).  527  ,  532 ,  550. 
Buffîères  (Jean  de),  airs ,  328. 
Buys.  48. 

Buyfero  (Laurens).  430. 
Cabeljau  (Apollonius).  36. 
Cabeljauw  (Jan  Willem).  33,  34. 
Call  (Jan  van).  303. 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  585 

Campani  (Giiifeppe).  96,  109,  117,  118,  119,  121 ,  125,  128,  129,  135,  136,  139,  145,  146, 
148,  150,  151, 156, 157,  161, 175, 193, 194,202,207,232,233,257,  266,  329, 
339,  360, 365,367,  376,  378,  384, 396, 477, 482,490,492, 505, 532, 550, 557. 
„       (Matteo).  109,123,127,175,192,195,196,198,225,26(5,369. 
Campanus  Navarrienfis.  183,  184. 
Campen  (Petronella  van).  32. 
Caracena.  Voyez  Benavides  (L.  de). 
Carcavy  (Pierre  de).  265,  266,  302,  343,  357,  363,  375,  389,397,398,418,426,439, 

472' 474,  476,  511,  525- 
Cardanus.  389. 
Caron  (François).  18. 

Cartes  (René  des).  150,  188,  209,360,432,433,434,480,486,491,499,508,538,547. 
Cafembroot  (Jan  van).  277. 

„  (_Sopiiie  van).  151,161. 

Caflagnes  (Jacques).  ISO. 
Callaignes.  Voyez  Cadagnes. 
Caffini  (Giovanni  Domenico).   194,    195,  315,  365,  376,  432,  473,  474,  477,  482,486, 

487  ,  493  ,  500 ,  505,  525,  529,  546,  550. 
Cau  (Roeland).  3S. 

Cervieres.  Voyez  Grollier  de  Servières  (N.). 
Cliaeremon.  522. 
Cliaife  (François  d'Aix  de  La).  313. 

„       Voyez  Cliièze. 
Clialles  (Claude  François  Milliet  de).  335,346,396. 
Cliambre  (Marin  Cureau  de  la).  164. 
Chanut  (Pierre  de).  480. 

Chapelain  (Jean).   12,  19,  20,  128,  151,  161,  231,  276,  277,  301 ,  343,  376. 
Chapuzean  (Samuel).  4L3â. 
Charles  II.  79,95,  104,  113,  114,  116,  125,  137,  139,  168,  212,  215,  245,  262,  509,  551. 

(l'Abbé).  Voyez  Bryas  (Ch.  de). 
Charleton  (Walter).  105,106. 
Chaftre  (Edme  de  la).  67. 
Cheze.  Voyez  Chièze. 
Chièze  (Sebafiian).   1 1 ,  14,  18,  20,  26,  27,  31  ,  33,  52  ,  53  ,  58,  62  ,  66,  67,  208,  240,  435. 

„     ,  père.  31. 

„     ,  mère.  53,  62. 
Choireuil-Pradin  (Ifabella  de).  31. 
Chriftine,  reine.  204. 
Clarendon.  Voyez  Hyde  (E.). 
Clarke  (Jofiah).  547. 

„      (Timothy).  548. 
Œuvres.  T.  V.  •  74 


586  III.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 


Claudianus.  437,479,491. 

Cleomedes.  182. 

Colhert  (Jean  Baptifte).   1 12,  265,  285,  286,  3 '9»  3^8  ,  375,  376,  397,  399,419,  426,  438, 

439,440,472,483,510,524,534. 
Colvius  (Andréas).  498,  510,517. 
Colwall  (Daniel).  4,5. 
Confeiller.  Voyez  Chièze  (S.). 
Conti.  Voyez  Bourbon  (Armand  de). 
Conty.  Voyez  Bourbon  (Armand  de). 
Copernicus.  Voyez  Kopernik. 
Cornelis  (Maarten).  46. 
Cortenaer  (Egbert  Meeuwfz.).  374L. 
Code  (la).  49,57,58,66. 
Cofter  (Saloraon).  240. 
Cotelier  (Jean  Baptifte).  IIS. 
Cotin  (Charles).  367. 

Coulan  (Henry  de  Fleury  de).  36,  38,  44,  45,  49,  55, 
Coxinga.   11,  17. 
Coymans  (Balthazar).  337. 
Crenan  (de).  Voyez  Perrier  (P.). 
Crom  (Jan  Rutgerfz.).  338. 
Crommon  (G.  van).  32. 
Crooke  (Andréas).  235. 
Croone  (William).  lOl,  106,  113. 
Cronne.  Voyez  Croone.  (W.). 
Culemborg.  Voyez  Walraeth  (H.  van). 
Cunaeus  (Johan).  18,  21. 
Cureau.  Voyez  Chambre  (Ciirean  de  La). 
Ciirtius.  Voyez  Ciirtfz. 
Curtfz  (Albertus).  519. 
Cutler  (John).   171,261. 
Cuyk  van  Meteren  (Adriaan).  15. 
Cyfat  (Giovanni  Battifta).  203. 
Cyfati.  Voyez  Cyfat  (G.  B.). 
Czinimermann  (Johann).  251. 
Dalen  (van).  10,  17. 
Dalonne.  Voyez  Alonne  (d'). 
Dati  (Carlo).  117,123. 

Davidfon  (William).  213,  228  ,  234,  240,  245,  246,  248  ,  256,  261,  271,  281,  282,  321,  344. 
Daviflbn.  Voyez  Davidfon  (W.). 
Deehales.  Voyez  Challes  (C.  F.  M.  de). 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  587 

Dedel  (Ifabella).  33. 

„     (Jacob).  240. 
Denis  (Jean  Baptifte).  432. 
Defcartes.  Voyez  Cartes  (R.  des). 
Defchales.  Voyez  Challes  (C.  F.  M.  de). 
Dedoges.  Voyez  Loges  (des). 
Defpinofa.  Voyez  Spinofa  (B.  de). 
Deflbn.  Voyez  Eiïbn  (d'). 
Dhona  (Friedrich  von).  53 ,  429,  435. 
Dionyfius.  182. 
Diofcorides.  182. 

Divinis(Euftachio  de),  çô,  109,  121,  130,  193,  203,  218,  222,  266,  369,496,  509,  550. 
Dobrzenfky  von  Schwarzbrûcli  (Jacobiis  J.  Wencellaiis).  31Ï  ,  218,  220. 
Does  (Jacob  van  der).  2. 

Dorcefter  (Marquis  de).  Voyez  Pierrepont  (H.). 
Dorotbeus.  182. 
Dorp  (Anna  van).  38,45,418. 

„     (Arent van). Jr.  418,42». 

,,     (Ida  van).  32,35,38,64,418. 

„     (Lodewijlv  Wolphard  van).  363. 

„     (Tertulliaen  van).  551. 

„     (Mme  van).  Voyez  Baerle  (Ida  van). 
Doublet  (Conftantia).  38. 
„       (Geertruid)  38,  46. 

„       (Philips).  2,  17,  18,20,21,22,25,27,37,58,89,301,354,389,418. 
„       (Mme).  Voyez  Huygens  (Geertruid). 
„      (Mme).  Voyez  Huygens  (Suzanna). 
Douglas  (Mlle).  430. 

Downing  (George).  225,  235,  238,390,  486,505. 
Drebbel(Cornelis  Jacobfz.)..  122,  132. 
Duarte  (Diego).  24,  26,  57,  477. 

„     (Francifca).  26. 
Duchefne  (François).  68. 
Dudith  (Andréas).  523. 
Dupuy  (H.).  Voyez  Putte  (H.  van  der). 
Dufon.  Voyez  d'Effon. 
Duyft.  128. 
Eaft,  104. 

Elliott  (Elifabeth).  116. 
Ellis  (William).  212. 
Elfevier  (Abraham).  478  ,  485 ,  503  ,  549. 


588  III.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 

Elfevier  (Bonaventura).  478,  485,  503,  549. 

„       (Daniel).  68,83,89,97,166,437,479,485,491,503. 

„       (Jean).  478,485. 

„       (Louis).  68,83,89,97,479. 
Enrico.  Voyez  Henrico  (S.). 
Ernett  (Eduard).  âSl. 

„      ,fils.  551- 
Ernft  Auguftns.  35,55. 
Erp  (Jacoba  van).  16. 
Errico.  Voyez  Henrico  (J.). 
Erfkine  (William).  4. 
Enbn  (d').  87,  88,  105,  136,  139,  148,  157,  168,  178,  185,  186,  187,214,227,246, 

249,262,379,501,506,542. 
Eftancel  (Valentin).  251. 
Eftrades  (Godefroy  d').  93. 
Etats  Généraux.  23,27,  39,43,55,94.  ^65,  186,222,223,  246,263,  265,390,398,435. 

„    de  Hollande  et  de  Weftfrifc.   186,213. 
Euclides.  181,  182,  183. 
Eufiachius.  182. 

Eutbochius.  Voyez  Eutocius  Afcalonita. 
Eutocius  Afcalonita.   181 ,  183. 
Evelyn  (John).  4,75,171. 
Evertfen  (Johan).  374. 
Faber  (Johann  Matthaeus).  521. 
Fabri  (Honoré).  ç)6,  121 ,  127,  132,  145,  176,  193,  195,  196,  203,  204,  222,  231,  232,  241  , 

257,  266,  278,  316,  327,  328,  339,  366,  376,  387,  396,  509. 
Faithorne.  llfO,  171,  173. 
Fannius  (Cornelis).  dO. 
Farbius  (Antonio).  Voyez  Fabri  (H.). 
Ferdinand  Albertus  von  Brunfwick.  336. 
Fermât  (Pierre  de).  83,111,162,222,278,279. 
Feyens.  Voyez  Fyens  (Th.). 
Feyt.  50. 
Fiennus  (Nathaniel).  116. 

„       (Mme).  Voyez  Whitehead  of  Tuderley  (Fr.). 
Fienus.  (Th.).  Voyez  Fyens  (Th.). 
Filippo  IV.  94. 

Finch  (John).  107,  108,558. 
Fitzhardinge.  Voyez  Berkeley  (Ch.  baron). 
Flemming  (Barbara).  551. 
Fleury  (de).  Voyez  Coulan  (de  Fleury  de). 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  589 


Fortfircher.  Voyez  Vortfifcher. 
Foucquerelle  (Marquife  de).  514. 
Foiirnier  (Denis).  222. 
Franck  (Adam).  624. 
Frederik  Hendrik.  275. 
Frementel.  Voyez  Fromantel. 
Fremont.  433,434. 

Frenicle  de  Beffy  (Bernard  de).  487,  492. 
Friedrich  III.  163,  186,  390. 
Friedrich  Wilhelm.  548. 
Froidmont  (Libertus).  523. 
Froimont.  Voyez  Froidmont. 
Fromantel.  4:0,  86,98,  114. 

„         ,  fils.  86. 
Fromondus.  Voyez  Froidmont  (L.). 
Fyens  (Thomas).  523, 
Gadbury  (John).  520. 
Galen  (Chriftoffel  Bernard  INTatthens  van).  538. 

„     (Janvan).  509. 
Galilei  (Galileo).  84,162,339. 
Gans.  36. 

Geeftdorp  (Cornelis).  55. 
Genderen  (Jan  van).  128,  336,  429,  436. 
Gerlaciiis  (Tjardo).  337. 
Gerriche.  Voyez  Guericke  (Otto  van),  fils. 
Gietermaker  (Claes  Heynderickfz.).  304,  309,  332. 
Glefer  (Daniel).  15. 
Goddard  (Jonathan).  4,95. 
Godin  (Jean  Louis).  373. 
Goes  (Willem).  5©. 

Golius  (Jacobus).  288,  362,  388,  435,  478,  485,  503,  549. 
Gonzaga  (Maria  Louifa  de).  18,  22,  188. 
Gottigniez  (Gilles  François  de).  176,  241 ,  250,  266,  316. 
Gouffier (Artns).  6,  20,  25,  28,  29,  33,  40,  61,  70,90,  106,  110,  174,  186,  367,486, 

504,  549- 
Gramont  (Antoine  de).  12,18,22,27,44,46,60,65,66. 

„         (Arnaud  de).  323,354. 
Graunt  (William).   171. 
Gravins.  Voyez  Greaves. 
Greaves  (John).  74,  -j^^  85. 
Gregorius  à  St.  Vincentio.  241,  250,  266,  387. 


59°  III.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 

Grienberger  (Chriftoph).  313. 
Grimberger.  Voyez  Grienberger. 
Grollier  de  Servières  (Nicolas).  '2-6,  335. 
Giiénégaud  (Emmanuel  de).  lO. 

„  (Henri  I  de).  31. 

„  (Mme.).  Voyez  Clioifeul— Prafiin  (J.  de). 

Guericke  (Otto  von).  518. 

„       (Otto  von),  fils.  518. 
Guiche  (Comte  de).  Voyez  Gramont  (Arnaud  de). 
Guinifius  (Vincenzo).  533. 
Guiran  (Gaillard).  162. 

„     (Louis).  162. 
Halifax  (John).  Voyez  Holywood  (J.). 
Hall  (Francis).  333. 
Hammon.  Voyez  Ammon. 
Hardenbroek  (Gijfbert  Johan  van).  35. 
Harouis  (Nicolas  de).  197,  433. 
Harriet  Anne.  91,  102,  340. 
Hartaing  (Maximilien  de).  363. 
Hauterive  (de).  Voyez  Aubefpine  (de  T). 
Hecker  (Joliannes).  19i?. 
Hédouville.  Voyez  Sallo  (D.  de). 
Heeteren.  Voyez  Heteren  (van). 

Heinfius  (Nicolaas).  82,83,97,  "  =  .  165,  166,291,398,512,513,519,520,523. 
Henri  ni.  Voyez  Anjou  (Henri  lU  d'). 
Henri  IV.   12. 
Henrico  (Scipione).  12. 
Henriette  IVIarie  de  France.  91 ,  102,  116,  139. 
Herigone.  2. 

Hermès  Trifmegiftus  (Mercurius).  181,182. 
Herrico.  Voyez  Henrico.  (S.). 
Hertaing.  Voyez  Hartaing  (M.  de). 
Hertoghe  (George  de).  35. 
Heteren  (van).  32 ,  34. 

„       (  „  ),fils.  32,34,37,44,49. 
Hevelius  (Joliannes).  74,  75,  77,  79,  198,  222,  288,339,340,357,360,361,365,368, 
376,378,  395,427,432,433,434,474,480,482,499,501,508,512,514,515, 
516,517,518,520,527,529,545,551,559. 
Hilaire  (Mlle.).  26. 
Hill  (Abraham).  4,13?. 
Hobbes  (Thomas).  133  ,  134,  147,  175,  196,225,235. 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  59 1 

Hoeck  (Pieter  van  den).  45. 
Hoevenaer  (Cornelis).  45. 

„        (Mme).  45. 
Holar  (Vaclav).  11. 
Hollar  (Wenciflaus).  Voyez  Holar  (V.). 
HoUes  (Denzil).  68,69,85,265,302,319,364. 
Hollis.  Voyez  Holles  (D.). 

Holmes.  4,  94,  99,  104,  m  ,  120,  T49,  158,  165,  168,  204,  205,  206,  212,  222,  223, 
224,  234,243,245,246,  247,254,255,256,260, 269, 270, 271,281,282,283, 
284, 320, 32  1, 342, 344, 355, 361 ,  377, 397,425- 
Hoiftein  Gottorp  (Johan  Aiiguft).  35 ,  55. 
Holywood  (John).   184. 

Hooke  (Robert).  4,  81 ,  84,  93,  95,  loi ,  105,  108,  115,  116,  117,  126,  130,  135 ,  137, 
147,  148,  150,  156,  158,  159,168,169,185,187,188,199,200,213,214,226, 
228,229,236,237,238,240,241,245,  248,  255,  257,  261,  266,269, 271 ,277, 
281,  282,  283,  285,  286,  287, 304,309,318,320,321,322, 330,345,347,3597 
361,366,  367,  376,  378,  379,  389,  396,427,431 ,474,482,483,486,496,499, 
501 ,  503 ,  504,  505 ,  527 ,  542 ,  549,  550,  552. 
Hoolck  (Gijfbrecht  van  der).  33?, 
Horloger  de  Leiden.  161. 
Horrox  (Jeremiah).  41 ,  73,  77,  ~<),  356. 
Hortyns  (Sir  John).  4. 
Howard  (Charles).  4. 
HiTdde(Hendrik).  38». 

„      (Johan).  396,492. 
Hume  (Alexander).  485 ,  503. 
Huygens  (Conftantia).  35. 

„  ■  (Conftantyn),père.  i,  2,5,  17,  20,  22,  30,  31,  34,38,39,43,46,47,52,54, 
58,  59,  62,63,64,68,69,70,72,75,77,78,79,80,85,93,98,99,  102,  123, 
124,  125,  126,  131 ,  139,  145,  146,  147,  150,  151 ,  157,  201,  206,  207,  222, 
224,  231,  235,  246,  248,  255,  256,  257,  264,  267,  271,  275,  276,  279,  285, 
319,  326,  336,337,  346,  367,  372,  373,  375,  377,  387,  388,  389,  396,  418, 
429,  430,  431,  433,  435,  438,  439,  475,  483,  492,  494,  495,  498,  499,  506, 
515,528,529,532,535,552,559. 
„        (Conftantyn),  frère.  12,  16,  20,  22,  25,  27,  30,  31,32,  36,38,43,45,47,52, 

53  ,  57,  58 ,  151 ,  208  ,  240,  243 ,  292 ,  301 ,  41 8  ,  437 ,  479 ,  488  ,  491. 
„   (Geertruid).  32,34,37,39,44,49,54,58,364. 

(Lodewijk).  2,  32,  35,  36,  37,  38,  45,54,  55,  62,  63,  64,  65,  83,  112,  151, 
197 ,  208  ,  240 ,  292 ,  342 ,  347 ,  433 ,  436 ,  437  ,  480 ,  488  ,  492 ,  532. 
„   (Marcha  Maria).  32,430. 
„   (Riitger).  435. 


59^  III.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 

Huygens  (Sufanna).   i ,  30,  58,  89,  301. 
Hyde  (Edward).  236. 
„     (Thomas).  96. 
Hypficles.   182. 

Ilendoorn  à  Bloys.  Voyez  Bloys  (Ifendoorn  à). 
Ifrael.  Voyez  Silveflre  (I.). 
Jabach.  2,  10,  20,  21. 
Jackfoii  (Thomas).  53. 

„       (Mlle).  53. 
Jaket.  50. 

James  II.  40,  104,  168,215,225,  245,  378. 
Joannes  Alexandrinus.   184. 

„       Anglicus.   183. 
Jolly  (Thomas).  433,433. 
Julianus.   181,  182. 
Kann  (Allardus).  33*. 
Karl  XI.  390,54=8. 
Karljofeph.  160. 

Kechelius  à  Hollenftein  (Samuel).  189,  230,  266,  288,  324. 
Kepler  (Johannes).  174,  206,  207,  210,  230,  300,  343 ,  388,  499,  539. 

„       (Johanna).  206. 
Kincardin.  Voyez  Bruce  (A.). 
Kinner  à  Lôwenthurn  (Godfried  Aloys).  203 ,  250. 
Kircher  (Athanafius).  204,  387,  508,  518. 
Kopernik  (Nicolas).  132,  324,  327,  339,  482,  499. 
Kortenaar.  Voyez  Cortenaer. 
Laraothe  (de).  495 ,  515. 
Laua  Terzi  (Francefco).  531. 

La  Chaife  (Fr.  d'Aix  de).  Voyez  Chaife  (Fr.  d'Aix  de  La). 
Lange  (Wilhelm),  559. 
Langerak.  Voyez  Boetfelaer  (F.  H.  van  den). 
Langevelt  (Rutger  van).  26. 
Lanfbergen  (Philippus  van).  73. 
Lavilomer.  Voyez  Vilomer  (de  la). 
Lecq  (la).  Voyez  Naflau  (M.  L.  van). 
Leeuwen  (van).  Voyez  van  Leyden  van  Leeuwen  (D.  van). 
Lequin.  303,  367. 
Letellier  (Charles  Maurice).  90 ,91. 

„        (Michel).  90. 
Leu  de  Wilhem  (le).  Voyez  Wilheni  (le  Leu  de). 
Leyden  van  Leeuwen  (Diderik  van),  i ,  10,  18,  21 ,  27,  43,  57,  6ç,  89,  301 ,  389,  41? 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  593 

Lilly  (Camille).  Voyez  Lilly  (W.). 
„    (William).  19!?. 

Lionne  (Hugues  de).  60,68. 

Liflbn  (de).  Voyez  Effbn  (d'). 

Loges  (des).  35,38,375. 

Longomontanns  (Chriftian  Severin).  289,497. 

Longiieville.  Voyez  Bourbon  (A.  G.  de). 

Loret  (J.).  54. 

Louis  XIV.  10,  14,  17,  20,  22,  25,  26,  28,  29,  30,  63,  64,  i58,  82,  94,  i)-j ,  125,  139,  161 , 
163,  186,  224,232,  243,246,  255,256,  257,  262,264,  265,  267,  271,  276,  279, 
285,  286,  319,  375,  390,  399,  418,  419,  425,  426,  433,  439,  440,  472,  473,  483,  493, 
510,517,524,539. 

Lower  (Richard).  547. 

Liibienietzki  de  Lubienitz  (Staniflaus).  437,480,512. 

LiiUy  (William).  Voyez  Lilly  (W.). 

Luneburg  (Duc  de).  Voyez  Erneft  AugulL 

Lywatierfter  (Mlle).  44. 

Machault.  Voyez  Place  (F.  de  la). 

Madame.  Voyez  Harriet  Anne. 

Major  (Johann  Daniel).  315. 

Manchaulc.  Voyez  Place  (F.  de  la). 

Manfredi  (Michael).  Voyez  Riccioli  (G.  B.). 

Manzini  (Carlo  Antonio).  5S9. 

Maréchal.  Voyez  Gramont  (Antoine  de). 

Maurus.  Voyez  Servius  Honoratus  Maurus. 

Maffue  (Henri  de).  163,  164,  186. 
„     (Henride),  fils.  186. 

Medicis  (Leopoldo  de).   118,  193,  239,  241  ,  324,  529. 

Meeuwfz.  Voyez  Cortenaer  (E.  Mz.). 

Menard.  Voyez  Mefnard.  . 

Meneftrier  (Claude  François).  2S'5 ,328,335. 

Merat,  58,60,  66. 

Mercurius.  Voyez  Hermès  Trifmegiftus  (M.). 

Merrett  (Dr.  ChriftolFer).  4. 

Merfenne  (Marin).  100, 121 ,  151 ,  152,  209,  301. 

Meru(de).  146,  151,  161. 

Mefnard.  161,367,495. 

Meteren  (van).  Voyez  Cuyck  van  Meteren  (A.). 

Meurs  (Jacob  van).  21,65. 

Michellini(Famiano).  118. 

Michon  (Pierre).  28,  60,  124. 

Œuvres.  T.  V.  75 


594 


III.       PERSONNES    MENTIONNÏ^ES. 


Mick.  Voyez  Sueriiis  (M.)- 

Milliet  Defchales.  Voyez  Challes  (F.  M.  de), 

Milon.  Voyez  Mylon. 

Molière.  Voyez  Poquelin  (J.  B.). 

Monbas.  Voyez  Bartbon  (J.). 

Moncoiiys  (Baltliafar  de).  2715,336,367,494,495,506. 

„         ,fils.  367,  495- 
Moiimor  (Henry  Louis  Habert  de).  31 ,  41 ,  46,  70,  124,  302  ,319,  327  ,  3-8^.  355  >  357  >  3<Î3i 

438  ,  439 ,  474 ,  493  ,511,  525. 
Monnier  (Ililariiis).  4S2. 
Monfieur.  Voyez  Orléans  (Philippe  d'). 
Montanari  (Gerainiano).  339. 
Montani.  Voyez  Campani. 
Monteniart.  Voyez  Rocliechonart. 
Mooninx  (Cornelis).  338. 

„       (Pieter).  338. 
Moray  (Robert).  4,  8  ,  43  ,  61 ,  62  ,  112  ,  159,  172  ,  178  ,  198  ,  221  ,  222,  232  ,  240,  243  ,  342  , 

371 .  396 ,  425  ,  43 1  ,  478 ,  484.  500  >  501 ,  542 ,  558. 
Morgan  (Anthony).  4. 
Morin  (Jean  Baptiftc).  242. 

„      434. 
Mortagne.  Voyez  Mortaigne  (H.  D.). 

Mortaigne  (Hans  Diederik).  45 ,  48  ,  49 ,  50 ,  5 1 ,  52 ,  53  ,  55 ,  56 ,  57 ,  60. 
Mortemar.  Voyez  Rochechonard  (G.  de). 
Mofnerins  (Petrns).  121?,  132. 
Mothe  (de  la).  Voyez  Lamothe  (de). 
Motte  (de  la).  Voyez  Lamothe  (de). 
Moufnerius.  Voyez  Mofnerins. 
Mouton  (Gabriel).  325,  328  ,  346,  354,  387  ,  388. 
Murdi  (Anna  EliTabeth).  38,  44,  45,  49,  50,  54,  55, 
Mylon  (Claude).  342. 

„      ,  frère.  342. 
Nabrandi  (Ceffranco).  552. 
Nafb.  Voyez  Ovidius. 
Nanteuil  (Robert).  10,14,22. 
Nanau(lVrauritsvan).  24.3. 

„      (Willem  Adrianiis  van).  14,20,22. 

„      Dietz.  Voyez  Willem  Frederik  von  Naflau-Dietz. 

„      la  Lecq  (Maurits  Lodewijk  van),   i. 
Neile(Paul).  4,95. 
Neukirchen  à  Nyvenheim  (Johan  Frederik).  55. 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  595 

Neukiixhen  h  Nyvenheim  (Mme.).  Voyez  Boetfelaer  tôt  Toutenburg  (M.). 
Nicolans,  cocher.  373. 
Nielles  (Charles  de).  GO. 

„      (de).  6©. 
Nierop.  Voyez  Rembraiidtfz.  van  Nierop  (D.). 
Nieuhoff(Johan).  31. 
Nieuveen  (Mlle).  Voyez  Miilch  (A.  E.). 
Nieuwenheym.  Voyez  Neukircheii  à  Nyvenheim. 
Nieuwerkerk.  Voyez  Pauw  (Adriaan).  , 

Nigroponte  (de).  Voyez  Dobrzenfki. 
Niffe  (Cornelia  Elifabeth  van  der).  11,  15 ,  32. 
Noël  (Etienne).  132. 
Noyers  (des).  22,185,188. 
Nyvenheim.  Voyez  Neukirchen  à  Nyvenheim. 
Ohdam.  Voyez  Wadenaer  (Jacob  van). 
Odijk.  Voyez  Naflàii  (W.  A.  van). 
Oldenbnrg  (Heiiirich).  4,  79,  173,  234,  255  ,  269,  281 ,  283,  321 ,  365,  378 ,  427  ,  485 ,  486 , 

503,505,506,541,551,558- 
Oofterwijk  (Severyn).  2,  22,  47,  78,  84, 98,  99, 103, 108, 119, 129, 148, 224, 235, 240, 

364,  373,  482,  491,  494,  497,  498.  5 10,  51 1 ,  514,  5 '7  ,  5=5  ,  545- 
Origenes.  533. 
Orléans  (Philippe  d').  339,340. 

„      (Duchefle  d'}.  Voyez  Harriet  Anne. 
„      .  Voyez  Orliens  (C). 
Orliens  (Catharina).  16 ,  45  ,  48  ,  49 ,  50 ,  5 1 ,  52  ,  53  ,  54 ,  56. 
Ottens  (Annetie).  45. 

Onlngh  Beg  (Mirza  Mahomed).   S'A ,  75  ,  77,  79  ,  85 ,  88  ,  98  ,  107. 
Ovidins.  437,480,522. 
Palmer  (Diidley).  4. 

Pardies  (Ignace  Gallon).  330,365,395. 
Pafcal  (Blaife).  42  ,  70,  80,  i  29,  145,486. 

Pafchal.  1 ,  2,  12,  18,  19,  20,  26,  27,  44,47,  51,  52,  58,  59,  65,66,  128,  136,  240. 
Pauw  (Adriaan).  16. 

„     (Jan).  16. 

„     (Reinier).  16. 
Pell  (John).  503. 

Perponcher  Sednitzky  (Ferdinand  de).  14,  22. 
Perrier  (Pierre).  102,  IIO,  116,  164. 
Petit  (Marianne).   28,  124,  208,  433,  515,  528,  529. 

„    (Pierre).  28,54,66,146,  161,  i97>  211 ,  277,  339,  340,  366,  376,  474,  47i5,  482,  515, 
526,527,540. 


59*5  in.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 

Petit  (Mme).  28,  124,208,433,515,528,529. 

„    (Pierre),  le  médecin.   1 1 2. 
Petty  (William).   171  ,  199,  201 ,  234. 
Pierrepont  (Henry).  4. 
Pinciari  (Agoflino).  369. 
Place  (François  de  la).  15. 
Plato.   181,  184. 
Pleffis  (Arnaud  Jean  du).  242. 
Pompe  (Cornelis).  16. 
Pon  (Corneille  du).  87. 
Ponte  (de  Nigro).  Voyez  Dobrzenfky. 
Poquelin  (Jean  Baptifte).  25,35. 

„       ,  frères.  3Î3. 
Portail  (du).  Voyez  Petit. 
Povey  (Thomas).  4. 
Power  (Henry).  5. 
Proclus.   183,  184. 

Ptolemaeus  (Claude).   181,  182,  183,  184. 
Puteanus  (Erycius).  Voyez  Putte  (H.  van  de). 
Putte  (Henri  van  de).  523. 
Rabelais  (François).  66,  6'j. 
Raphaël,  28. 

Rautenftein  (Johannes  Erneftus  à).  518. 
Raynaud  (Théophile).  32,33,328. 
Reede  (Hendrik  van).  243. 

Reeves  (John).  102,  106,  116,  117,  119,  126,  130,  131,  136,  146,  147,  366,  53: 
Rembrandtfz.  van  Nierop  (Dirk).  332. 
Renaud  (Daniel).  11. 
Reynaud.  Voyez  Raynaud  (Th.). 
Rhetoricus.  183. 
Rh  ingrave  von  Salms.  50. 

Ricci  (Michelo  Angelo).  123,  127,  175,  192,193,473,477,499,546. 
Riccioli  (Giovanni  Battifta).  loi,  198,  202,  288,  329,  333,  339,  356,  357,  518. 
Richard  (Jean).  128.  ' 

Richelieu.  Voyez  Pleffis  (A.  J,  du). 
Rigaud  (Saint).  Voyez  Saint-Rigaud. 
Rives.  Voyez  Reeves. 
Rixen  (Frederik).  53. 
Roannes  (duc  de).  Voyez  GouHîer  (A.). 
Roberval  (Gilles  Perfonne'de).  152,  209,  210,  342,  355. 
Rochechouart  (Gabriel  de).  60. 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  597 

Rohault  (Jacques).  29,  41 ,  loi ,  105. 
Rouvigny.  Voyez  Mafl'ue  (de). 
Rudbeck  (Olaus).  4SV. 
Rumpf(Chriftianus).  364. 

„       (Chriftianus),  fils.  364,  372. 
Ruprecht  von  Bayern.   1 14,  168,  185,  187,  215,  225,  259  ,  375,  378. 
Riivigny.  Voyez  Maiïiie  (de). 
Ruyfch  (Johannes  Hugo),  aoa.  » 

Ruytenburgh  (Jan  van).   16,  27,  35,  45,  49,  51 ,  56. 
Ruyter  (Michiel  Adriaanfz.  de).  435, 
Ryckaert  (Jacob).  30. 

„       (Sufanna).   16,30,32,34,36,38,47. 
Sacrobofco  (Joannes  de).  Voyez  Holy vvood  (J.). 
Sacrobufto.  Voyez  Holywood  (J.). 
Saint-Rigaud  (François  de).  375,  335,  366,  377. 
Sallo  (Denis  de).  92,  197,  201 ,  234,  242 ,  246,  255,  263 ,  264,  267. 
Salm.  Voyez  Rhingrave  de  Salm.  « 

Salmafius  (Claude).  Voyez  Saumaife  (Cl.). 
Salo.  Voyez  Sallo  (D.  de). 
Samfon  (Jacob  F.).   184. 
Sandwich  (Lord).  172. 
Santie.  Voyez  Ryckaerts  (S.). 
Saumaife  (Claude).  4!?6. 
Savoye  (Eugène  Maurice  de).  61 ,  90. 
Scaliger  (Jofeph  Juftus).  476 ,  522. 
Schagen  van  Beyeren  (Lodewijk  van).  3â. 
SchefFer  (Johann).  514. 
Schooten  (Frans  van).  203. 
Schorrer  (Chriftoffel).  531. 
Schott  (Gafpar).  174,  318,  387,518,  521. 
Schuler  (Johannes).  353. 
Schwarzbrïick.  Voyez  Dobzrenfki. 
Scoeymans.  Voyez  Coymans  (B.). 
Sebaftian  (Don).  Voyez  Chièze  (S.). 
Secretis  (Flores  de).  1 83. 

Sednitzky.  Voyez  Perponcher  Sednitzky  (F.  de). 
Seguier  (Pierre).  225. 
Selder  (Henricus).  182. 
Seneca.  207. 

Senifque.  Voyez  Perponcher  Sednitzky  (F.  de). 
Serarius.  Voyez  Serrurier  (P.). 


59^  III-       PERSONNES    MENTIONNÉES. 

Serenus.   183. 

Serrurier  (Petrus).  359,501?. 

Servieres.  Voyez  Grollier  de  Scrvieres  (N.). 

Servius  Honoratus  Maiirus.  â3S. 

Severyn.  Voyez  Oofterwijk  (S.). 

Sextus  Empiriciis.  182. 

Silveflre(I(rael).  14,33- 

Silvius  (Gabriel).  29,61,  69,70,73,  106,  iio,  116,  117,  139,  214. 

Slufe  (Pierre  Louis  de).  132. 

„    (René  François  de).  126,130,138,147,194,225,235,265. 
Smet  (Bonaventura).  533. 
Smit.  18. 

Snellius  (Willebrordus).  188. 
SoifTons  (Comte  de).  Voyez  Savoye  (E.  M.  de). 
Solms  (Amalia  von).  50 ,  55  ,  68  ,  430. 

„     (Ludovica  Cliriftiana  von).  55. 
Son  (du).  Voyez  Elfon  (d'). 

Sorbière  (Samuel).  1 1  ,  70,  77 ,  79,  85  ,  93,  i33  ,  i34- 
Sorcli  (B).  Voyez  Zurck  (Abr.  van). 
Spinel.  50. 

Spinosa  (Benediclus  de).  50?. 
Spijck.  Voyez  Aeriîén  (Cornclis  van). 
Stanfelius.  Voyez  Eftancel. 
Steelant  (Philippe  van).  48. 
Steen  (Nicolas).  488. 
Steenhuizen  (Adriana  van).  36. 
Stende  (Comte  de).  514. 
Stenon.  Voyez  Steen  (N.). 
Stenonus.  Voyez  Steen  (N.). 
Stephanus  de  Mellana.  183. 
Sterrenburgb.  Voyez  Wallenaer  (P.  van). 
Strijen  (Willem  van).  50. 
Stuart  (Mary  Harriet).  503. 
Studler.  Voyez  Zurck  (A.  Studler  van). 
Suerius  (Catbarina).  22  ,  53  ,  374. 

„      (Maria).  32. 

„      ,  Conful.  52,  60,  127. 
Suetonius  Tranquillus.  519. 
Sylvius.  Voyez  Silvius. 
Tailleicr.  375, 
Tarente  (Prince  de).  Voyez  Tremouille  (H.  C.  de  la). 


III.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  599 


Taiiril.  Voyez  Bouvil  (A.). 
Taylor  (Silas).  86. 
Tellier  (le).  Voyez  Letellier  (Cli.  M.). 
Terill.  Voyez  Bouvil  (A.). 
Terlong  (Hugues  de).  163,  186. 
Théo  Alexandriiius.   181,182. 

„     Smyrnaeus.  181,  184. 
Theodofhis.  182,183. 
Theognis.  522. 

Thevenot  (Melcbifédec).   11,  17,  21,  30,46,  53,  59,  60,65,67,68,89,124,128,129, 
145,  HZ'  151-  231.  249,  254,  263,  277,  303,  343,  371,388,395,398,425, 
435,527- 
Thibaut  (Cobetje).  30,32,36,38. 

„       ,père.  30. 
Thompfon.  llfO,  173. 
Thuret  (Ifaac).  58,  60,  66,  124,  129,  240,  26-,  268,  276,  281  ,  301 ,  341 ,  357,  358  ,361, 

370,  37^,39^,  398,  399,  425  .  439,  44° >  474,  47^,  486,  510,  51 1 ,  525. 
Tiflelftein.  174. 

Toot.  Voy&z  Huygens  (Lodewijk). 
Torricelli  (Evangelifta).  122,  217,218,221. 
Tour  d'Auvergne  (Henry  de  la).  163,  186. 
Trellong.  Voyez  Terlong. 
Tremouille  (Henri  Charles  de  la).  35 ,  55. 
Trellong.  Voyez  Blois  van  Treiîong. 

„        (Mme).  Voyez  Steenhnizen  (A.  van). 
Trifmegiftus.  Voyez  Hermès  Trifmegiftus  (M.). 
Tromp  (Cornelis  Maartenfz.).  374,  375 ,  429 ,  435. 
Tulier(le).  Voyez  Letellier  (Ch.  M.). 
Turenne.  Voyez  Tour  d'Auvergne  (de  la). 
Tuyll  van  Serooflcerken  (Alexandrina).  430. 
Tycho.  Voyez  Brahe  (Tycho). 
Ulugh  Bey.  Voyez  Onlugh  Beg. 
Unicns.  Voyez  Doublet  (Th.). 
Utenhove  (Hendrik  van).  3a ,  429,  430. 
Valens  (Viaius).   182. 
Valkeuburg.  Voyez  Hertoghe  (G.  de). 
Valla  Claufa  (Petrus  à).  Voyez  Raynaud  (Th.). 
Vermaafen  (Johannes).  lO?,  108,  113,  558. 
Vermenlen.  416. 
Veth  (Made).  63. 
Vieta  (François).  83  ,  478  ,  485,  486,  503  ,  549. 


600  III.       PERSONNES    MENTIONNÉES. 

Vigarani.  18,  52,  58,  60,  66. 

Vigne  (Adrien  de  la).  2,  24,  438. 

Villarceaii.  Voyez  Savoye  (E.  M.  de). 

Villequier.  Voyez  Aumont  (d'). 

Vilomer  (de  la).  4:4. 

Violette  (de  la).  Voyez  Duchefne  (F.). 

Vlacq.  12,  208,  240. 

Vlaerdingen  (Jan  van).  Voyez  Ruytenburgli  (Jan  van). 

Vliet  (Janus  van).  252. 

Vlitius.  Voyez  Vliet  (J.  van). 

Vogelaer  (Jacob  de).  10. 

VoUenhoven  (Philips).  50. 

Vortfifeher.  302. 

Vos  (Willem).  3(33,390. 

Voïïîns  (Ifaac).  18,  19,  20,  82,  97,  1 1 1,  1 12,  124,  1  65,  206,  222,  232,  264,  367,  339,  383. 

394.  295,  398,400,  433,  434,  474,  4"2,  490,  533,  54i- 
Voye(dela).  4I3S. 

Vryberghen  (Bonifacius  van).  33!? ,  435. 
Vulcaniis.  Voyez  Smet  (B.). 
Wagenfeil  (Johann  ChriftofFel).  243. 
Waldcck  (Comte  de).  Voyez  Walraeth  (H.  van). 
Wallis  (John).  73,79^138,557- 
Walraeth  (Heinrich  van).  48,  49,  50,  53,  56. 
Ward(Seth).  365. 

Warfufé.  Voyez  Schagen  van  Beyeren  (L,  van). 
WafTenaer  (Agnes  van).  390. 

„         (Anna  Charlotte  van).  390. 

„         (Jacob  van).  337,374,  390,435. 

„         (Pietervan).  15,35,430. 

„         (Willem  van).  4:30. 
Watervliet  (Enimery  van),   ii. 
Werner  (Jofeph).  53,63,64. 
Wefterbaen  (Jacob).  302. 
Whiftler  (Dr.  Daniel).  4. 
Whitehead  of  Tnderley  (Frances).  116. 
Wickefort  (Joachim  van).  83. 
Wilhem  (Aegidia  le  Len  de).  35. 
„       (Conflantia  le  Leu  de).  35. 
„       (Conftantyn  le  Leu  de).  389. 
„       (Maurits  le  Leu  de).  240. 
Wilkins  (John).  4,171. 


lïl.       PERSONNES    MENTIONNÉES.  6oi 

Willem  II.  275. 

„     III.  15,35,55,174,275,538. 

„       Frederik  von  NafTau  Dietz.  15,128. 

„       ,  violon.  63 ,  64. 
Willis  (Thomas).  101,105. 

Witt  (Johan  de).  10,  20,  23,  27,  39,  43, 173,  3o5,  337,  429,  435, 43<î- 
Wren  (Chriftoifer).  73,79,  115,  138, 172,212,  215,  228,  235,  241,  246,  249,  262,  266,  286, 

320,557- 
Wyche  (Sir  Peter).  4. 
York.  Voyez  James  II. 
Zante  (van).  4=8. 

Zeelhem.  Voyez  Hnygens  (Conrtantyn),  frère. 
Zelemiiis.  Voyez  Huygens  (Conftantyn) ,  frère. 
Zimmerman.  Voyez  Czimmerman. 
Zurck  (Abraham  van).  63. 

„      (Anthony  Studler  van).  63. 


Œuvres.  T.  V.  j6 


IV.  OUVRAGES  CITÉS  DANS  LES  LETTRES. 


Les  chiffres  gras  défignent  les  pages  où  l'on  trouve  une  defcription  de  l'ouvrage. 
Les  chiffres  ordinaires  donnent  les  pages  où  il  ell  quellion  de  l'ouvrage. 

Abulfeda  Ifmaelis,  Chorafmiae  &  Mawaralnahrae  Defcriptio,  1650.  S'A. 
Âl.  Anderfon,  Exercitationum  Mathematicarum  Decas  Prima,  1619.  479. 

„  Traélatus  Stereometricus.  ■âS'S,  485 ,  503,  549. 

„  Nova    Triangulorum    Sphaericorum   Stereometria.    Cum   Appendice.    AÏS, 

485,503,549- 
C.  Aquilonius  {Se.  Iienrico\  De  tribus  hiftoricis  Concilii  Tridentini,  1662.  13. 
A.  Argoli,  Ephemerides  annorum  L  iuxta  Tychonis  Hypothefes,  1638.  496. 
A.  Auzont,  Lettre  à  M.  l'abbé  Charles  fur  le  Ragguaglio,  1665.  146,  257,  474. 

„  Lettre  à  IM.  l'Abbé  Charles,  2'  Ed.,  1665.  aSS,  324,  339,347,355,3(31,365, 

369,474,  484,  486,  540- 
„  Ephemeride  du  Comète  1665,1666.  198,  207,  212,  235,  249,  262,283,289, 

322,343,512. 
„  L'ephemeride  du  nouveau  Comète,  1665.  338,  355,  364,  512,  527,  530. 

„  Réponfe  de  M.  Hook  aux  Remarques  de  M.  Auzout,  1665.  366,  474. 

„  .       Lettre  à  M.  Petit,  1665.  376,427,432,540. 
„  Traité  du  Micromètre,  1667.  198. 

„  Extrait  d'une  Lettre  du  28  Décembre  1666  à  M.  Oldenburg,  1667.  198. 

„  &  Biiot,  Oblérvations  de  la  Comète,  1665.  258. 


IV.       OUVRAGES    CITÉS.  603 


Er.  BarthoUnus ,  De  Cometis  aiinorum  1 6(34 ,  1 665 ,1665.  518. 

n.  Bartkolimis,  De  Cometa  Confilium  Mediciim ,  1665.  519. 

\_Bafnage  de  Beaitv/if] ,  Hiftoire  dés  ouvrages  des  Scavans,  lOO. 

,7.  Bayej- ,  VranomeCria  oniiiium  afterifmoriim  continens  Schemata ,  1603.  314. 

F.  Berni,  Orlando  Inamorato,  1545.  89. 

E.  Bourfati/f,  Le  Portrait  du  Peintre  ou  la  Contre-Critique  de  l'Elcole  des  Femmes ,  1663.  14. 
y-f.  Bouvill,  Problema  math. -philos,  tripartitum  de  Termino  Magnitudinis  ac  Virium  in  Anima- 

Iibus,1660.  288. 
R.  Boyle,  Nova  Expérimenta  Phyfico-Mechanica,  1661.  509. 

„        Confiderations  touching  the  Urefuinéls  of  Expérimental  Natural  Philorophy,1663.  75. 

„        Experiments  and  Confiderations  touching  Colours,  1664,  Vb,  98,  107,  112,  113, 

179'  320.359)558- 
„       New    Experiments   and    Obfervations   touching   Cold,  1665.    171,    H?3,    344, 

359.427- 
Tycho  Brahé ,  Hiftoria  Coeleftis  ,1666.  313. 

G.  Bruriacci ,  Difquis.  de  pfendo-ftellâ  feu  cometâ  Anni  1664 ,  1665.  339. 
Buot  QAttzout  &") ,  Obfervations  de  la  Comète ,  1665.  358. 

,7.  de  BtiJ/ières,  Joannîs  Pauli  Olivae  Gen.  Soc.  Jefu  Conciones  habitae ,  1665.  II  Vol.  3S8. 

„  Opus  Novum  feu  Tomus  Tertius ,  1668.  338. 

G.  Cr7;»/ii7«/,  Ragguaglio  di  due  nuovo  oflervazioiii,  1664.  ç)6,  109,  119,  125. 

„  Lettere  intorno  ail'  ombre  délie  Stelle  Medicée,  1665.  194. 

M.  Campûni,  Horologium.  Ace.  Circinus  Sphaericus,1678.  557. 
.7.  Cafû/ûs,  Candor  Lilii  feu  Ordo  Patr.  Praedicat.  a  Calumniis  et  Contumeliis  Pétri  a  Valle 

Claufavindicatus,1664.  338o 
G.    D.    CaJJhti,  Lettera  Aftronomica  al  S.    Abb.    Falconieri,  1665.  194,  432,  473,  477, 
482,486. 
„  Quatro  Lettere  al  S.  Abb.  Falconieri.  Sopra  la  variera  délia  Macchie  in  Giove, 

1665.194,432,525,546,550. 
„  Tabulae    quotidianae     revolutionis    macularum    Jovis,    1665.  194,    432, 

525,546- 
„  Theoria  Motus  Cometaeanni  1664.  Pars  prima.  Cum  nova  invefligationis  me- 

thodo,  tum  in  eodem,  tum  in  Cometa  anni  1665  ad  praxin  revocata,  1665. 
339,376,474. 
„  Lettere  aflron.  ail  Abbatc  Falconieri  fopra  Comète,  1665.  365,  432,  525. 

„  Lettere  aflron.  ail  Abb.  O.  Falconieri  fopra  l'ombre  di  pianetini ,  1665.  194. 

„  (P.  Gottigniez  et),  Epiftolae  duae  aftronomicae,  1665.  194,  432. 

De  Chambrun ,  Relation  de  ce  qui  s'eft  palTé  au  reflabliflement  d'Orange,  1666.  'l!f  4. 
G.  Charleton ,  Difquifitiones  duae  anatomico-phyficae,  1665.  106. 
De  la  Chaftre  ÇDuc  de  la  Rochefoucault  et  M.),  Mémoires.  1700.  6!f . 
Cl.  ClaudianiÇl'aze.  exilant.  Ed.  N.  I-Ieii]fi!is,\6Qb.  437,  479,  491. 
/V.  Croone,  De  ratione  Motus  Mufculoriini,  1664.  lOl,  106,  113. 


6o4  IV.       OUVRAGES    CITÉS. 


G.  B.  Cyfati,  Mathemata  Aftron.  de  Loco,  Motu,  Magnitudine  et  Caufis  Cometae ,  1619.  803. 

„  Praftica  Helveticaûber  die  vier  Elementen,  1661.  303. 

J.  Czimmermann ,  Difcurfus  aftron.  de  . . .  novi  Cometae ,  1661.  351. 
C.  F.  M.  Defckales,  Curfus  feu  Mundus  Mathematicus ,  1674.  III  Vol.  347. 

E.  deDivinis,  Brevis  Annotatio  in  Syftema  Satiirnii  Chr.   Hugenii,  1661.  17*5,  203,  218, 

266,496. 
„  Pro  fua  Annotatione  in  Syftema  Satnrnii  Chr.  Hugenii,  1661.  176,203,266, 

496,50p. 
.7.  .7.  ff^.  Dobrzenfki ,  Nova  et  amoenior  de  admirando  Fontium  Genio,  1658.  21S,  220. 
A.  Dudiih ,  De  cometarum  fignificatione ,  1580.  533. 
d'EJfon,  Terror  Terroris.  Werelts  Wonder-Schrick,  1654.  87. 

F.  Ejlancel,  Phaenomena  Coeleftia  s.  Diss.  Aftron.  de  tribus  Cometis ,  1665.  351. 

„         Legatus  Uranicus,  i.  e.  Obfervationes  Americanae  Cometae  Anni  1664,1665. 351. 
.7.  Evelyn ,  Sylva  or  a  Difcourfe  of  Forefl:  Trees ,  1664.  4 ,  75. 

„         Kalendarium  Hortenfe ,  1664.  171. 
H.  Fabri,  Traftatus  de  Motu  Locali  Corporis.  Ed.  P.Moufnerius,  1646.  137. 

„        Dialogi  Phyfici  in  quibus  de  Motu  Terrae  difputatur,  1665.  339,  509. 
Th.  Fieniet  L.  Frotjwndi ,  De  Cometa  Anni  cioiDCXviii  DilTertationes,  1619.  533. 
L.  Fromondi  (Th.  Fient  et).  De  Cometa  Anni  cioiocxviii  Diftertationes,  1619.  533. 
J.  Gadbury,  De  Cometis.  A  Difcourfe  of  the  Nature  &  Effefts  of  Cornets,  1665.  530. 
.7.  Goedaert ,  Metamorphofis  Naturalis ,  1662,   1 8. 
A.  F.  de  Gottigniez,  De  figuris  Cometarum,  qui  1664,  1665&  1668  apparuerunt,  1668.  339. 

„  et  G.  D.  Caffini.  Epiftolae  duae  Aftronomicae,  1665.  194,  432. 

Chr.  Qrienberger ,  Catalogus  veter.  Affixarum  Longitudines  ac  Latitudines  conferens,  una  cum 

novis,1612.  313. 
Halley,  Aftronomiae  Cometicae  Synopfis,  1705.  173. 
N.  de  Harouys,Tïs.\téàt\A^-p\\èTiQ. 
.7.  Hecker ,  Ephemerides  Motuum  Coeleftiuni ,  1662.  197. 
.7.  Heve/ius,  Mercurius  in  Sole  vifus ,  1662.  516. 

„         Prodromus  Cometicus,  1665.  356,  361,  368,  376,  378,  395,  427,432,480, 

501,512,516,529. 
„  Defcriptio  Cometae  Anno  MDCLxv.  1666.  356,482,501,540,559. 

„  Cometographia,  1668.  356,  501 ,  516,  545  ,  559. 

„  Machinae  Coeleftis  Partes  II ,  1673—79.  502. 

Th.Hobbes,  De  duplicatione  cubi,  add.  defenfio  problematis  geometrici  contra  C.  H.,  1662. 
133,134,225. 
„  Elementa  Philofophiae  de  Cive,  1669.  133. 

fF.  Hollar,  Mufcarum ,  Scarabaeorum  Vermiumque  variae  figurae  et  formae ,  1646.  11. 
R.  Hooke,  Anfwer  to  Mr.  Auzout's  Confiderations  in  a  Letter  to  Oldenburg,  1665.  431,  48  2. 
„        Micrographia ,  1667.  4,  213,  228,  234,  236,  240,  241,245,  248,261 ,269,  271 , 
277,  281 ,  282,  283,  304,  309,  318,  320,  321 ,  330,  359,  366,  367,  389- 


IV.       OUVRAGES    CITÉS.  605 

/î.^tffl/^^,Leaures  and  Colleaions,  1678.  S86. 

„       Ledliones  Cutlerianae  or  a  CoUeftion  of  Leftures,  Phyfical,  Meclianical,  Geographi- 
cal  and  Aftronomical ,  1679.  286. 
.7.  Horrox  ,  Opéra  Pofthuma,  1673.  41 ,  73  ,  79. 
„  Opéra  Pofthuma ,  Ed.  aiida ,  1678.  74. 

„         Aftronomia  Kepleriana  defenfa  et  promota ,  1678.   ffS. 
Ckr.  Huygens,  De  Saturni  Luna,  1656.  275. 

„  Horologiuni,1658.  166,275,387. 

„  Van  Rekening  in  Spelen  van  Geluck,  1659.  352,  382,  394,  401,  404,421 , 

442.445,  449) 461- 
„  Syftema  Saturnium ,1659.  ^6,  121 ,  160,  166,  176,  195,  199,  233,  275. 

„  Brevis  Affertio  Syftematis  Satnrnii  fui,  1660.  218,  266,  496. 

„  Horologium  Ofcillatorium ,  1673.  187,223,233,246,263,388. 

„  Dioptrica.  123,  161 ,  203,  378. 

„  Onderwijs  etc.,  1665.  1*4:,  187,  223,  226,  240,  241,  247,  254,255,259, 

268,  277,    282,  284,  309,  332,  343,  355  ,360,  361,  371  >  396,425,49!' 

492 ,  540. 
„  Inftruiftion  pour  Tufage  des  pilotes,  (Traduftion  françaife  projetée).  277 ,  343  , 

355,  361,  371,  39<î,  397,  42  5- 

„  Inftruftions  concerning  the  Ufe  of  Pendulum  Watclies ,  1669.  174, 181? ,  259, 

262,  268,  277,  284,  320,  321 ,  344,  355,  361,  377,  39<î,  425- 

„  Brevis  Inftitutio  de  Ufu  liorologiorum.  ISA,  425. 

„  Novus  Cyclus  Harmonicus.  lOO. 

Conft.  Huygens,  Lettre  du  Seigneur  de  Zuylicliem  à  Pierre  Corneille.  Par  J.  A.  IVorp,  1890. 328. 
./.  Kepler ,  De  Cometis  Libelli  Très ,  1619.  174,210,  499. 
A.  Kircher,  Kurtzes  Bericlit  von  den  Koraeten  ,  1665.  239. 

„  Mundus  Subterraneus,1728.  387,508. 

Fr.  Lana,  Magifterium  Naturae  et  Artis,  III  Vol.  1684, 1686, 1692.  521. 
IV.  Lange,  Exercit.  Matliem.  Vil ,  de  Annua  Emendatione  &  motu  Apogaei  Solis ,  1653.  559. 
Th,  Lanfbergen ,  Tabvlae  Motvvm  Coeleftium  perpetuae ,  1632.  73. 
L.  L.  LindeWf,  De  Orbita  Cometae  anni  1664, 1854.  172. 
Longotnontanus ,  Aftronomia  Danica,  1640.  4:97. 
.7.  Loret,  La  Mufe  Hiftorique,  Recueil  de  Lettres,  1650— 1665.  54. 
St.  de  Lubienietzki,  Theatrum  Cometicum ,  II  Vol. ,  1681.  178,  519. 
,7.  D.  P.  M.,  Difcours  fur  les  Comètes  fuivant  les  principes  de  M.  Defcartes ,  1665.  432. 
.7.  D.  ikf/z/w ,  Prodromus  inventae  a  fe  Chirurgiae  Infuforiae,  1667.  215. 
C.  A.  Manzini,  Le  Comète ,  difcorfe,  1665.  539. 
C.  F.  Menefirier ,  L'aftemblée  des  Scavans  et  les  prefens  des  Mufes  pour  les  nopces  de  Charles 

Emmanuel  IF,  1665.  328. 
M.  Mer  ferme ,  Traité  de  l'Harmonie  Univerfelle ,  1627.  160. 

„  Les  Préludes  de  l'Harmonie  Univerfelle,  1634.  lOO. 


6o6  IV.       OUVRAGES    CITÉS. 


M.  Merfenne ,  Les  Queftioiis  Théologiqnes,  Phyfiques,  Morales  et  Mathématiques,  1634. 
301. 
„  Cogitrtta  Phy(ica-Mathematica,  1644.   loo. 

„  Novae  Obfervat.  Phyfico-Matliemat. ,  1647.  loo. 

„  Ilarmonicoruni  Lihri ,  II  Vol. ,  1648.  lOO. 

F.  Michelitii ,  Trattato  délia  Direzione  deTiumi ,  1664.  118. 
.7.  B.  P.  âe  Wlolih-e ^  L'efcole  des  Femmes,  Comédie,  1663.  35. 

„  La  Critique  de  TElçole  des  F'emmes,  1663.  35. 

„  L'Impromptu  de  Verfailles,  1663.  35. 

„  Le  Mariage  Forcé ,  1664.  25. 

G.  Wlontûvnri ^  Diss.  Aftronomico  Phyfica  de  Cometa  Obfervato  annis  1664  et  1665,  1665. 
339. 

R.  Nantniil,  Portrait  de  Louis  XIV ,  1661.  lO,  14,22,  25. 

Origejus,  Contra  Celfum  Libri  8.  Ed.  G.  Spencenis ,\QbQ.  533. 

/.  G.  Parâtes,  Diss.  de  motu  et  natura  Cometarum  ,  1665.  330,  365 ,  395, 

„  Remarques    fur    la    comète    et    autres    Phaenomenes    extraordinaires,    1665. 

330,365. 
Bl.  Pafcal ,  Traité  de  l'équilibre  des  liqueurs,  1648.  42,  70,  80. 

„  Lettre  de  fes  inventions  en  géométrie,  1659.  145. 

P.  Petit,  Avis  et  Sentiment  fur  la  conjonftion  des  mers  Oceane  et  Méditerrannée,  1662. 
125,161. 

„         Dillertation  fur  la  Nature  des  Comètes,  1665.  309',  211,  277,  339,  366,376, 
432,  434,  474,  4^*2,499,  527,  53i- 

„         Clar.  Doifl.  Viro  D.  Joanni  Hevelio,  1665.  43S'. 
P.  Petiti ,  Exercitationes  de  Ignis  &  Lucis  Natura ,  1660.  1 1 2. 

„        Defenfio  Exercit.  de  Ignis  &  Lucis  Natura ,  1663.  112. 
,7.  Petronii  Arbitri  in  Dalmatia  nuper  repertum  Fragmentum ,  1666.  488. 
(C.  dit  Poil),  Wonderen  en  Mirakelen  van  de  Zee-Sclirick ,  1653.  81?. 
//.  Pow^r,  Expérimental  Philofophy,  1664.  5. 
Eryc.  Ptiteani,  De  Cometa  Anni  00  lacxviii.  Libri  duo,  1619.  534. 
iT.7i«^^te"5,(LesŒuvresdeM.),  1663.  66. 

(T'A.  Raynatid) ,  De  immunitate  Autorum  Cyriacorum  a  cenfura,  1661.  358. 
G.  B.  Riccioli,  Almageftum,  1651.  loi ,  102. 

G.  P.  de  Roberval,  Le  centre  de  percuffion  d'une  ligne  droite  &c. ,  1646.  309,  342 ,  355. 
DeJa  Rockefoiicauhtt  M.  de  la  C/iaftre,  Mémoires,  1700.  6?. 

F,  Saint-Rigaud ,  Afironomia  Cometarum.  335. 

„  Syfteme  nouveau  du  ciel.  366. 

Chr.  Schorer,  Cometa  Anni  1664, 1665.  631. 

„  Relation  des  Kometen  1665,1665.  531. 

G.  5'<:,^off,PhyficaCuriofa,1662.  220,254. 

„         Technica  Curiofa,1664.  219,253,273,387. 


IV.       OUVRAGES    CITÉS.  607 


G.  Sckott,  Schola  Steganographica,  1665.  174;. 

J.  Schuler ,  Cometologia  &  de  Cometis  Difquis.  Philofophica,  1665.  3âS. 

„  Traftaet  ofte  Onderfoekinge  van  de  Cometeu  ,  1665.  353. 

G. i/e  LÎiVz/i/^-ji,  Almahide  ou  FEfclave  Reyne,1660.  388. 

P.  Serarius,  Refutatio  Exercit.  paradoxae:  Philofophia  Naturae  Interpres,  1667.  âO?. 
M.  Servit  Honorati ,  Comêtarius  in  Bucolica  Virgilii,  1471.  5S3. 
.7.  Silveftre,  Carrouiïel  &;c.,  1662.  14,  33. 
■S*,  de  Sorbière,  Relation  d'un  voyage  en  Angleterre,  1664,  ÏO,  75,  jj,  79,  85. 

„  A  Voyage  toEngland,  1709.  ÏO. 

B.  de  Spinofa,  R.  des  Cartes  Princip.  Philos.  Partes  I  &  II,  more  geometrico  demonftrata,  1663. 
âOS. 
„  (De  Nagelaten  Sclirlften  van) ,  1676.  359. 

„  Opéra  Pofthunia,  1677.  35». 

„  Opéra  quotquot  reperta  funt.  Ed.  .7.  van  Floten  &  ,7.  P.  N.  Land.  II  Vol., 

1882-1883.  536. 
Th.  Sprat,  The  Hiftory  of  the  Royal  Society  of  London ,  1667.  8 ,  234. 
M.  Thevenot,  Relation  de  divers  voyages  curieux ,  1664.  17,  355,  38B ,  435. 
Ulugh  Beig,  Epochae  Celebriores,  1650.  Ï4t,  79,  88 ,  98,  107. 
„  Primae  Tabulae  Geographicae,1652.  74,79,88. 

„  Tabulae  Longitudinis  et  Latitudinis  Stellarura  fixarum  ,  1665.  S'A,  yj,  jç). 

P.  délia  Italie,  Les  Famevx  Voyages.  III  Part.  1670.  33. 

„  Quatrième  et  dernière  Partie  des  Fameux  Voyages ,  1665.  33. 

[Z>.  Fiard'],  Recueil  de  diverfes  pièces  curieufes  relatives  à  THifloire,  1664.  66. 
Fr.  Fieta,  Tn  Artem'analyticam  Ifagoge,  1635.  485,  503,  549. 

„         Ad  Logifticam  Speciofam  notae  priores.  [1646].  4:86 ,  503  ,  549. 
„        Opéra ,  1646.  485,  503 ,  549. 
„         Harmonicon  Coelefle,  485,  503 ,  549. 
P.  Virgilim  Maro,  Ed.  .7.  Scaliger,\bl5.  523. 
Vortfifcher ,  Le  Courier  de  Traverfe  ou  Tricomete,  1665.  303. 
h.  Fojjius,  De  Septuagintainterpretibus,  1661.  112. 

„         De  Lucis  Natura  et  Proprietatibus,  1662.  112. 
„        Refponfio  ad  ObjeftaJoh.de  Bruyn  et  Pétri  Petiti,  1663.  112. 
B.  Fulcanius ,  Ariftoteles  de  Mundo ,  graece,  1591.  532. 

.5".   fFard,  De    Cometis,    Nova    Cometarum    Theoria,    Noviflimi  Cometae  Hiftoria,    1653. 
365. 
„  Idea  Trigonometriae  Demonftratae,  1654.  366. 

fFefterbaen ,  Avond-School  voor  Vrijers  en  Vrijfters,  1665.  303. 
T/i.  f-Fillls,  Cerebri  Anatome.  Ace.  de  Ratione  Motus  Mufculorum  ,  1665.  lOl,  105. 
J.  Tair,  An  Account  of  tho  Scotch  Trade  in  the  Netherlands,  1776.  213. 


De  Cometis  Diflertationes  novae,  1580.  533. 


6o8  IV.       OUVRAGES    CITÉS. 


Recueil  de  diverfes  pièces  curieufes  pour  fervir  à  l'hiftoire,  1656.  67. 

[Comte  de  Brienne'] ,  La  Reponfe  faite  aux  Mémoires  du  Comte  de  la  Cliaftre. 

[R.  S.  le  Bef\,  Conjuration  fur  la  ville  de  Barcelonne. 

[SarraJJitt],  Motifs  de  la  France  pour  la  guerre  d'Allemagne. 
Recueil  de  diverfes  pièces  fervant  à  l'hiftoire  de  Henri  III,  1663.  12,  66. 
Verfclieyden  Stucken  rakende  den  Graef  ende  't  Graeffcliap  Culemborgh,  1664.  45. 
Brief  en  Deduftien  tôt  Juftificatie  van  de  conduite  van  H.  Walraet,  1664.  4:8. 
Haegfche  JufFer-Roof.  Cath.  van  Orléans  door  Joh.  Died.  Mortaigne,  1664.  49. 
Brief  van  de  Vrye  Rijcs  Stadt  Breemen  aan  Haar  Ho.  Mo.,  1664.  dâ. 
Verbael  gehoudenby  Cornelis  Geefdorp,  1664.  55. 
Li  Prodigi  di  Natura  Ofl'ervati  nell  anno  1664, 1665.  552. 
Saggi  di  Naturale  Efperienfe  fatte  nell'  Academia  del  Cimento,  1667.  118. 
Catalogus  Codicum  MSS.  Bibliothecae  Regiae,  IV  Vol.,  1689—1714.  181. 
Journal  des  Scavans.  93,197,  201,222,234,242,246,255. 

Pliilofophical  Tranfadions.  234,  255,  269,  281 ,  283,  321,  322,366,  376,378,484,  55c 
Mémoires  de  l'Académie  Royale  des  Sciences  depuis  1666  jufqu'à  1699. 146. 
Refolutien  der  Staten-Generael.  159. 
Carrouffel  de  1662  ou  figure  le  Duc  de  Guife  [1664].  14. 


V.    MATIÈRES  TRAITÉES  DANS 
LES  LETTRES. 


Dans  cette  Table  les  matières  fcientifiqiies  traitées  dans  ce  Volume  ont  été  groupées  fous  divers 
articles  généraux,  favoir: 


Algèbre. 

Anatomie. 

Appel  à  Paris  de  Chrif- 

tiaan  Huygens. 
Arithmétique. 
Aftrologie. 
Aftronomie. 
Beaux-Arts. 
Botanique. 
Chimie. 
Chronométrie. 


Géographie. 

Géométrie. 

Hydrodynamique. 

Hydroflatique. 

Mécanique. 

Médecine. 

Météorologie. 

Mufique. 

Navigation. 

Œuvres. 

Optique. 


Philologie. 

Philofophie. 

Phyfiologie. 

Phyfique. 

Poids  et  mefures. 

Probabilités. 

Règlements  de  l'Académie  des 

fciences,  etc. 
Zoologie. 


Pour  connaître  tous  les  endroits  de  la  Correfpondance  où  quelque  fujet  eft  traité,  on  cherchera 
dans  là  Table  l'article  auquel  il  appartient.  On  y  trouvera,  foit  du  fujet  même,  foit  d'un  fous- 
article  qui  devra  y  conduire,  la  nomenclature  adoptée  dans  l'ordre  alphabétique  de  la  Table. 

Les  chiffres  indiquent  les  pages  de  ce  Volume. 

On  a  marqué  d'un  aftérifque  les  endroits  qui  ont  été  jugés  les  plus  importants. 

L'article  Ûi«i7vs  fe  rapporte  aux  écrits  de  Huygens,  foit  publiés,  foit  reliés  en  manufcrit  ou 
fimplement  ébauchés.  Il  pourra  fervir  de  guide  à  ceux  qui  défirent  connaître  les  renfeignements 
que  la  Correfpondance  de  Huygens  peut  fournir  à  l'égard  de  l'origine  ou  de  l'hiftoire  de  (es 
travaux. 

Aberration  sph^rique.  Correftion  par  l'emploi  de  plufieurs  lentilles  fphériqu es.  477*,  517; 

élimination  au  moyen  de  lentilles  hyperboliques ,  elliptiques  ou  paraboliques;  (voir  Lentilles 

hyperboliques  et  elliptiques^  Lentilles  paraboliques). 
Acoustique,  (voir  Vibrations  des  rejforts  et  des  corps  durs ,  Vibrations  d^une  corde  tendue). 
Œuvres.  T.  V.  77 


6lO  V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES. 


Adhésion,  (voir  Retardement  de  la  formation  du  vide  de  TorriceW). 

Algèbre.  486*;  (voir  Algèbre  mécanique  de  Hooke ,  Manufcrits  de  llète  et  d' Anderfon , 
Maxima  etminima,  Réfolution  par  conflrii&ion  des  équat'ions  algébriques). 

Algèbre  mécanique  de  hooke.  240*,  248*. 

Anatomie.  12*,  13,60,  6j,  ICI*,  105,  106,  113,  171,  173*,  343,  488,  547,  548;  (voir 
Géométrie  des  organiftnes ,  Mécanique  des  organifmes). 

Appel  à  paris  de  christiaan  huygens.  375*,  389*,  397*,  399*,  400*,  418*,  419*,  426*, 
438*— 440*,  472*,  475*,  476*,  483*— 485*,  493*,  494,  498*,  509,  510*,  517,  524*,  525, 
531*,  532*,  534,538,539*. 

Arcs  cycloïdaux  du  pendule.  9*,  504*. 

Arithmétique,  (voir  Manufcrits  mathématiques  de  la  bibliothèque  royale  à  Paris,  Nombres). 

Astrologie.  300 ,  347  ;  (voir  Manufcrits  mathématiques  de  la  bibliothèque  royale  à  Paris). 

Astronomie.  261,  269,  347,  559*;  (voir  Aflrologie,  Catalogue  des  étoiles  et  ceuvres  afirono- 
miques  et  géographiques  de  Oulugh  Beg ,  Chronométrie ,  Comètes,  Équation  du  temps.  Étoiles 
fixes.  Globes  célefles,  Inflruments  aftronomiques.  Longitude,  Lune,  Manufcrits  de  Horrox, 
Manufcrits  mathématiques  de  la  bibliothèque  royale  à  Paris,  Météores,  Navigation ,  Nébu- 
leufes,  Obfervations  célefles,  Planètes,  RéfraBion  atmofphérique ,  Satellites,  Syflèmc:  du 
monde ,  Tables  aftronomiques). 

Atmosphère,  (voir  Réfraction  atmofphérique). 

Atomistique.  (voir  Phihfophie  de  Démocrité). 

Baromètre.  116*, 130, 138,  1 70*, 345 , 360. 

Bateau  de  d'esson.  87. 

Bateau  de  petty.  199*,  201*,  234*. 

Beaux-arts.  2*,  10*,  14*,  19*— 22*,  25,  27,  28,  32—34,  49,  53*,  54*,  63*,  64*,  124*,- 
129*,  171 ,  173*,  240,  368*. 

Botanique.  4,  53,  58,  60,65,  170;  (voir  Géométrie  des  organifmes ,  Obfervations  microfco- 
piques). 

Boussole.  4  ;  (voir  Déclinaifon  de  la  bouffole). 

Bronze  QUI  NE  rouille  PAS.  88*. 

Carrosses.  6*,  7*,  20*,  25*,  26*,  28*,  29*,  33,  40*,  6i*,  62*,  70,  73*,  ■^j''^,  7^^,  90*,  91*, 
102*,  106*,  no*,  116*,  126*,  130,  139*,  147,  150*,  157*,  162* — 164*,  167*,  168*,  174, 
178*,  185*— 188*,  214*,  227*,  246,  248*,  249*,  262*,  354,  363*,  475*. 

Catalogue  des  étoiles  et  œuvres  astronomiques  et  géographiques  de  oulugh  beg.  74*, 
75*5  77*,  79*,  85*,  88*,  98*,  107. 

Centre  d'oscillation.  120*,  121*,  126.  127*,  129*,  130,  131*,  132*,  138*,  144*,  145*, 
147*.-  149*,  151*,  158*,  162*,  170,  187*,  209*,  210*,  342*,  343*,  355,557*,  558*; 
Cercle.  120*;  Conoïde  hyperbolique.  129*;  Droite.  144*,  209*;  Ellipfe.  1 20* ;  Reftangle. 
120*;  Sefteur  de  cercle.  152*,  210*,  342*,  343*,  355;  Sphère.  120*,  129*,  147*,  149*, 
158*5170* — 172*,  185,186*;  Triangle.  120*,  144*.  (voir  encore /"rs^/i^w/cj- «'/Vez-s,  Pro- 
blèmes que  Huygens  voulait  poCer  à  de  Fermât). 

Cercle,  (voir  Centre  d^ofcillation). 


V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES.  6l  I 

Chaînette.   146.  (yoix  Ofcillatiom  d''une  corde pefante). 

Chaleur.  173*,  344*,  359,  427*;  (voir  Combuflion ,  Congélation ,  Dilatation  par  la  chaleur  ^ 
Mefure  univerfelle  de  la  température  ,  Thermomètre'^. 

Chambre  OBSCURE.  131*. 

Chimie.  95*,  217.  (voir  Bronze  qui  ne  rouille  pas  ^  Chimie  des  gaz,  Combuflion,  Fer  qui  ne 
rouille  pas ,  Matières  lumineufes ,  Solutions  liquides^. 

Chimie  des  gaz.  287*,  320*;  (voir  Combuliion). 

CHRONOMiTRiE.  (voir  Arcs  cyclotdaux  du  pendule ,  Dirifion  ifochrone  de  la  cylo  ïde ,  Équation 
du  temps.  Horloge,  Ifochronifme  des  ofcillations  d'un  rejfort ,  Longitude ,  Montres ,  Obferva- 
tions  ponr  déterminer  le  temps.  Pendule ,  Poids  mobile  du  pendule'). 

Chute  des  graves.  84*,  93*,  loi*,  115*,  116,  130,  138;  (voir  Machines  de  Hooke  et  de 
Huygens  pour  mefurer  la  vitejfe  des  corps  defcendants). 

Cloche  de  plongeur.  8 1*,  84 ,  93 ,  287*. 

Combustion.  236*— 238*,  255*,  269*,  271*,  272*,  283*,  322*. 

Comètes.  174*,  189*,  197*,  198*,  202*,  206*— 208*,  210*,  21 1*,  225*,  228  ,  230*,  231*, 
235*,  246,  248+,  249*,  252*,  253,  258*,  266*,  277*,  283,  289*,  290*,  300*,  302,  320, 
322,  324*,  327*,  335*,  338*,  339*,  343*,  355*,  360,  3(îi*,  365*,  366,  376*,  377,  388*, 
395*,  427*,  432*,  433*,  434*,  437*,  474*»  479*,  481*,  482*,  499*,  5o8*,  512*— 514*, 
518*— 523*,  529*— ssi'l',  539^  545,  548,  552—554,  559;  (voir  ponr  ce  qui  fe  rapporte 
plus  particulièrement  à  la  comète  de  1664.  172*,  178*,  185*,  188* — 192*,  194,  196*— 
200*,  202,  204*,  206*— 208*,  210*— 212*,  218*,  219*,  222*,  225*,  228*,  230*5231, 
235*,  236*,  239*,  241*,  246,  248*— 252'!=,  257,  258*,  262*,  266*,  277,  283,  286*— 290*, 
292—299,  300*,  302,  303*,  313,  322*,  324*,  343,  356,  357,  361*,  365*,  37''*,  378, 
388*,  395*,  396*,  427^=,  432*,  433*,  437*,  474*,  479+— 482*,  499*,  501*,  508*,  515,  520, 
521*;  527*,  529*,  540*,  541*,  559*;  à  celle  de  1665.  292  —  299,  311* — 313*,  317*,  318*, 
320*,  322*,  327*,  329*,  331*- 334*,  33B*,  339*,  354,  355*— 357*,  361*,  37^*,  378, 
388*,  427*,  437*,  477*,  499*— 501*,  508,  530*,  541*;  à  la  fanfle  comète  dn  Père 
Fabri.  313  — 3i<5). 

Compression  de  l'air.  81*,  84=!=,  93*,  100*,  105 ,  238*,  427*;  (voir  Loi  de  Boyle). 

Congélation.  173*,  427*. 

Coniques,  (voir  Cercle,  Ellipfe'). 

CoNOÏDE  hyperbolique.  (Hyperboloïde  de  révolution)  (voir  Centre  d^ifcillation ,  Quadra- 
ture de  fur  faces  courbes). 

Construction  des  vaisseaux,  (voir  Bateau  de  d' Effon ,  Bateau  de  Petty). 

Constructions,  (voir  Problèmes  divers,  Réfolution  par  conlirudion  des  équations  algé- 
briques). 

Couleurs.  75^,98*,  107*,  112,  113*,  218,  281 ,  282*,  304,  320*,  321*,  359,  558*.  (voir 
Couleurs  des  lames  minces). 

Couleurs  des  lames  minces.   107*,  113*,  320*,  558*. 

Courants  océaniques.  284*,  320*. 

Courbe  élastique.  146*. 


6l2  V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES. 

Courbes,    (voir    Cercle ,   Chaînette ,  Coniques ,  Courbe  élajlique ,  Cycloïde ,  Développées ,  El- 

lipfe.  Image  d'une  droite  dans  un  miroir  courbe'^. 
Cycloïde.  (voir  Arcs  cycloïdaux  du  pendule,  Divifion  ifochrone  de  la  cycloïde ,  Problèmes  et 

écrits  de  Pafcal  fur  la  cycloïde~). 

DÉCLINAISON  DE  LA  BOUSSOLE.   p5,IOI. 

DivELOPPiEs.  Théorie  des  développées  ;  (voir  Arcs  cyclotdaux  du  pendule^ 

Diamètre  apparent  des  planètes.  198*,  199*,  35<S*. 

Diamètre  et  inclinaison  de  l'anneau  de  saïurne.  257*,  368*,  369*,  395*. 

Dilatation  PAR  la  CHALEUR.  122. 

Division  isochrone  de  la  cycloïde.  147*,  150*,  159*,  185,  187*,  188*,  199,  200*, 
201*,  229*. 

Duplication  du  cube.  123*,  127*,  132*— 134*,  147,  175,  196,  225*,  235*;  (voir  iî</À- 
lution  par  conjlru&ion  des  équations  algébriques^. 

Dynamique,  (voir  Centre  dof cillât  ion.  Chute  des  graves,  Divifion  ifochrone  de  la  cycloïde.  Hy- 
drodynamique, Influence  du  mouvement  fympathique  du  fupport fur  la  marche  des  horloges, 
Ifochronifme  de  la  cycloïde,  Ifochronifme  des  ofcillations  d'un  rejfort,  Ofcillations  dune  corde 
pefante ,  Pendule ,  Perçu fion ,  ^éfiftance  de  Tair  à  la  chute  des  corps ,  Fibrations  des  re forts 
et  des  corps  durs ,  Fibrations  d''une  corde  tendue'). 

Ellipse,  (voir  Centre  d'ofcillation'). 

Enfant  sauvage.  19,22*. 

ÉQUATION  DU  temps.  185,  187*,  199*,  200*,  246,  247*,  259*,  496*,  497*,  509*,  517*. 

ÉQUATIONS  algébriques,  (voir  Réfolution  par  conflruàion  des  équations  algébriques). 

Étoiles  FIXES,  (vdvc  Etoiles  nouvelles.  Étoiles  variables). 

ÉTOILES  NOUVELLES.    3  I  3  ,  3  I  5  ,  316*,  327. 

ÉTOILES  variables,  (voir  Etoiles  nouvelles). 

Expériences  DE  PHYSIQUE.  ii8*,  234*,  261 ,  509;  (voir  .S/)/2èr^). 

Fata  morgana.  320*. 

Fer  qui  ne  rouille  pas.  86* — 88*,  99*,  104*. 

Géographie.' 17,  i8,  21*,  22*,  89*,  355,  388,435;  (voir  C«/«/(?^«f  ^M^/o/7Me/,f/m-fj «/- 
tronomiques  et  géographiques  de  Oulugh  Beg,  Courants  océaniques,  Jonùion  de  r Atlantique 
et  de  la  Médi  ter  r  année ,  Longitude,  Marée,  Navigation). 

Géométrie,  (voir  Algèbre,  Oonflru£lions ,  Courbes,  Développées,  Géométrie  des  organifmes, 
Géométrie  fur  la  fphère,  Hjperboloïde  de  révolution.  Image  dune  droite  dans  un  miroir 
courbe ,  Maxima  et  minima ,  Manufcrits  de  Fiète  et  dAnderfon ,  Manufcrits  mathématiques 
de  la  bibliothèque  royale  à  Paris,  Problèmes  divers.  Quadrature  de  fur  faces  courbes, 
SeBeur  de  cercle ,  Sphère). 

géométrie  des  organismes.  282*. 

géométrie  sur  la  sphère.  309,310. 

Globes  célestes.  2o5*,  208*,  209,  329*. 

Horloge.  Horloges  à  pendule  fabriquées  en  Angleterre  104*,  137*,  284*;  (voir  encore  Hor- 
loges des  Fromantels);  horloges  à  remontage  continuel  d'un  petit  contrepoids.  4,  19*,  47*, 


V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES.  613 

81,  84*,  ç)ï,  p3,  98*,  Ç)Ç)'^,  104*,  108*,  III*,  113*,  114*,  Ilp*,  124,  127,  I2p*,  131*,  136*, 

137*3  i39î  147*— 149*,  152*,  155*,  157*,  161,  162*,  166,  173*,  185* — 187*,  213*, 

222*— 225*,  232*,  235*,  240*,  245,  246,  256*,  257*,  263,  265*,  266*,  271*,  275,  278*, 
282  ,    286+,    302*,  319*,  321  ,  326*,  343  ,  344,  345,  354,  355,  357,  362—364,  368*,  372*, 

373*5  386*— 388*,  399*,  426—428,  438*— 440*,  474*— 477*,  482*,  483,  486,  491 ,  494, 
497*,  498,  505*,  509*— 511*,  514*— 517*,  525,538,  540,544,545*,  551;  (voir  encore 
Négociations  avec  Thiiret  fur  r exploitation  du  privilège  des  horloges  maritimes  à  pendules  en 
France'):,  horloges  de  Campani.  367*;  horloges  de  Gouffier  àreiïbrt  ifochrone.  486*,  501*, 
504*;  horloges  de  Hevelius.  516*;  horloges  de  Mouton.  325*,  326*;  horloges  de  Petit. 
124*,  129;  horloges  des  Fromantels.  40*,  86*,  93*,  98*5104*,  114*;  horloges  et  montres 
de  d'Eflbn  à  reflbrt  ifochrone.  501*,  506*;  horloges  et  montres  de  Hooke  à  reflbrt  ifochrone. 
427*,  486*,  501*,  503*,  504*,  505,  549*;  horloges  et  montres  de  Thuret.  124*,  125*, 
129*,  240*,  371*,  486*,  511*,  525*;  horloges  fabriquées  à  Amfterdam.  516;  horloges  fabri- 
quées à  Leyden.  161  ;  horloges  fabriquées  par  les  foins  de  Chriftiaan  Huygens.  i ,  2*,  9*,  1 2*, 
18*— 20*,  22,  26,  27*,  40*,  42,  44*,  47*,  51 ,  52*,  57,  58*— 60*,  65,  66*,  75,  77,  78, 
80*,  84*,  93,  ç)6,  gçi*,  102*,  103*,  108,  119,  120,  126*,  128*,  136*,  148*,  157*,  173*, 
174*,  260*,  265*,  325*,  418  ;  (voir  encore  Horloges  maritimes  à  pendule  de  Chriftiaan  Huy- 
gens, Horloges  à  remontage  continuel  d'un  petit  contrepoids);  horloges  maritimes  à  pendule 
de  Chriftiaan  Huygens.  4,  7*—s>*,  13,  27*,  47,  63,  83,  86,  94*,  ^g*,  103*,  104*,  m,  114, 
120,  137,  149*,  158,  161,  162,  165,  168*,  185,  187*,  188*,  196,  203*— 206*,  212*, 
218,  222*— 225*,  228*,  229*,  231*,  232,  234*,  235*,  242*,  243*,  245* — 247*,  255, 
256*,  260*,  261*,  263*,  270*,  271*,  275,  277*,  278,  281*— 285*,  319* — 322*,  342*, 
344'  346,  355,  3<5i*,  3<Î3  ,  377,  378*,,  397,  4=5*,  43<î*,  492,  496,  504*,  509;  horloges 
maritimes  de  J.  van  Call.  303*;  (voir  Ghronométrie ,  Horloges  et  montres  où  nfochronifme  efl 
obtenu  par  un  reffort.  Horloges  fympatkiques ,  Inégalité  dans  la  marche  des  horloges  caufée 
par  la  température ,  Influence  de  la  réftflance  de  Fair  fur  la  marche  des  horloges ,  Influence 
du  mouvement  fynpathique  du  fupport  fur  la  marche  des  horloges ,  Négociations  avec  Thuret 
fur  r  exploitation  du  privilège  des  horloges  maritimes  à  pendule  en  France ,  Œuvres  :  horolo- 
giura,  horologium  ofcillatorium.  Privilèges  et  oârois  de  Pinvention  de  Thorloge  maritime  à 
pendule). 

Horloges  et  montres  où  l'isochronisme  est  obtenu  par  un  ressort.  427*,  486*,  501*, 
503*,  504*— 506*,  549*. 

Horloges  sympathiques.  241*,  243*,  244*,  246,  247*,  248*,  254*,  255,  256*, 
260*,  261*,  264*,  267*,  271*,  281*,  282*,  285*,  289,  301*,  321,  341*,  342*, 
497*,  510*- 

Hydrodynamique.  347  ;  (voir  Marée). 

Hyperboloïde  de  révolution,  (voir  Cono'ide  hyperbolique). 

Image  d'une  droite  dans  un  miroir  courbe.  203*. 

Inégalité  dans  la  marche  des  horloges  causée  par  la  température.  148*,  172*. 

Influence  de  la  résistance  de  l'air  sur  la  marche  des  horloges,  m*,  172*,  222*, 
223*,  232*,  263*. 


6l4  V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES. 


Influence  du  mouvement  sympathique  du  support  sur  la  marche  des  horloges.  256*, 
260*,  281 ,  282*,  321  ;  (voir  encore  Horloges  fympathiques). 

Instruments  astronomiques.   159*,  185*,  187*,  206*,  226*;  (voir  Globes  célejles). 

Isochronisme  des  oscillations  d'un  ressort,  (voir  Horloges  et  montres  où  nfochronifme  efi 
obtenu  par  un  rejforf). 

Jonction  de  l'atlantique  et  de  la  Méditerranée.  125*,  129,  161. 

Jupiter,  117*,  118*,  125,  129,  146,  194*,  195*,  198*,  368  ,  370,  526*,  527*;  ombres  des 

■  fatellites  de  Jupiter.  117* — 119*,  125  ,  146*,  194*5  195*5  198*,  203,  365,  369,  473"*, 

477*,  482*,  486*,  487*,  491 ,  492*,  493*,  496,  499,  505*,  5o5*_.527*,  532,  533,  534*, 

542,  546*,  550*,  552*;  rotation  des  taclies  de  Jupiter.  546*,  550*,  552;  fatellites  de  Jupiter. 

125*,  542*,  544*;  (voir  Diamètre  apparent  des  planètes"). 

Lampes.  389*. 

Lanterne  magique.  Lanterne  magique  fabriquée  par  Cliriftiaan  Huygens.  161,  162*. 

Lentilles.  Fabrication  des  lentilles.  ^6*,  109*,  116*,  119*,  121*,  125,  129* — 131*,  135*, 
136,  145*— 148*,  151*,  152*,  156*,  161*,  185,  186,  193*,  213,  240*,  241*,  246,  248*, 
257*,  261*,  266*,  277,  346*,  347*,  355*>3<5i*,  366*,  367,376,378,379*,  396*,  427*, 
431*,  474,  482*,  492*,  501*,  505,  515,517*,  527*,  528*,  532*,  538*,  549,550*,  551, 
552,  557*;  (voir  Lentilles  à  liquides.  Lentilles  et  lunettes  fabriquées  par  Chrifliaan  Huygens , 
Lentilles  /lyperboliques  et  elliptiques ,  Lentilles  paraboliques ,  Oculaire  de  Campani"). 

Lentilles  à  liquides.  427*,  483  ,  486*,  504*,  505*. 

Lentilles  et  lunettes  fabriquées  par  christiaan  huygens.  63,  64,  146*,  161*,  346, 
482*,  483*,  487*,  490,  492*,  493*,  528*,  550*;  lunettes  à  miroir.  145*;  machines  de  Clirif- 
tiaan Huygens  pour  la  fabrication  des  lentilles.  148*,  151*,  152*,  156*,  161,  173,  174,  185, 
186*,  199*,  240*,  241*,  261*,  505*,  538*,  542  ,  547,  550*. 

Lentilles  hyperboliques  et  elliptiques.  146*,  477*,  501* — 503*,  551*. 

Lentilles  paraboliques.  542*. 

Lit  de  camp  pour  usage  maritime.  436*. 

Loi  de  boyle.  84*. 

Longitude.  Détermination  de  la  longitude.  94,  152*,  205*,  206*,  222*,  242*,  243,  248*, 
249,  262,  263*,  341*,  343*,  346*,  486^,491  ,  496,  516*,  525*,  559*;  (voir  Horloge). 

Lune.  483*,  496. 

Lunettes.  63* — 65*,  102*,  106,  109*,  116*,  117*,  119*,  121*,  125,  126*,  128*,  130*, 
131*,  136*,  139*,  145*— 148*,  150*,  151*,  157,  161*,  173,  175*,  187*,  193*,  194*, 
196*,  202,  207,  329*,  335*,  336,  339,  355,  360*,  361*,  364*,  365*,  369,  370*,  378,  383, 
384,  394,  395,  473,  474,  477*,  482*,  483*,  486*,  490,  492*,  494—496,  500,501*, 
505*,  6°7 1  526^—528*,  532*,  544*,  550*;  champ  de  vifion  des  lunettes.  145*;  groffifle- 
ment.  145*;  ouverture.  130*,  138*,  1^,9*,  i6i*-,(vo\x  Lentilles ,  Lentilles  à  liquide ,  Len- 
tilles et  lunettes  fabriquées  par  Chrijîiaan  Huygens ,  Lentilles  hyperboliques  et  elliptiques , 
Lentilles  paraboliques ,  Lunettes  à  miroir ,  Lunettes  fans  tuyaux ,  Oculaire  de  Campani). 

LuNETTEsà  MIROIR,  (volr  Lentilles  et  lunettes  fabriquées  par  C/irifliaan  Huygens.  Lunettes 
à  miroir). 


V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES.  615 


Lunettes  SANS  TUYAUX.  173*. 

Machines.  31,  124;  (voir  Carrojfes,  Cwche  de  plongeur ,  Lampes,  Lit  de  camp  pour  ufage 

maritime ,  Machines  de  Hooke  et  de  Huygens  pour  mefurer  la  vitejfe  des  corps  defcendants , 

Plumes  de  verre ,  Pompe  de  comprejjton ,  Pompe  pneumatique"^. 
Machines  de  hooke  et  de  huygens  pour  mesurer  la  vitesse  des  corps  descendants.  81*, 

84*,  93*,  10 1*,  105*,  io8*,  lop*,  115,  116,  np,  126,  135,  141*,  142*,  147,  150*,  187*. 
Magnétisme.  5,  95*,  ici*,  105*;  (voir  Boufole'). 
Manuscrits  de  horrox.  41*,  7'i^,77*-,79*'-,  (voir  encore  dans  les  Tomes  précédents  (bus 

l'article:  PaJJ'age  de  Fénus  fur  le  foleif). 
Manuscrits  de  viète  et  d'anderson.  478*,  485*,  503*,  549*. 
Manuscrits  mathématiques  de  la  bibliothèque  royale  à  paris.  181* — 184*. 
Marée.  132,339*5340*. 
Mars,  (voir  Diamètre  apparent  des  planètes"). 
Matières  lumineuses.  7. 

MaXIMA  ET  MINIMA.    I32*. 

MÉCANIQUE.  261*,  347,  427*;  (voir  Algèbre  mécanique  de  Hooke,  Courbe  élaftique ,  Dyna- 
mique, Hydrodynamique ,  Mécanique  des  organifmes). 

MÉCANIQUE  DES  ORGANISMES.    282*. 

MÉDECINE.    89,  I  10,  III,  164,  165,215*,  324,325,431,433,502,516*,  529. 

Mercure,  (voir  Diamètre  apparent  des  planètes). 

Mesure  UNIVERSELLE.  120*,  138*,  147*,  149*,  158*,  170*— 172*,  185,  186*,  214*. 

Mesure  universelle  de  la  température.  185 ,  188*»  228*,  345*. 

météores.  67'^. 

MÉTÉOROLOGIE.   1 69*,  1 70*,  345*,  360*;  (voir  Œuvres:  De  coronis  et  parheliis). 

Microscopes.  131*,  139*,  304*,  308*,  309*,  318*,  330*,  331*,  336*,  360*,  367,  494,  506, 

5°7*î  532*;  microfcopes  fabriqués  par  Chriftiaan  Huygens.  309*,  318*;  (voir  Obferva- 

tions  microfcopiques'). 
Miroirs,  (voir  Image  d^une  droite  dans  un  miroir  courbe.  Lunettes  à  Miroirs"). 
Montage  des  lunettes,  (voir  Lunettes  fans  tuyaux). 
Montres.  32,  34,  37,  39,  44,  49,  53,  54,  58,  114*,  124*,  301*,  364,  516;  (voir  i/'w/û^« 

et  montres  où  rifochronifme  ejl  obtenu  par  un  reffort). 
MusiQUB.  33,  34,63,64,  100*,  104*,  105*,  327,328,  347. 
Navigation.  204* — 206*;  (voir  Boufole,  Conftruàion  des  vaiffeaux.  Courants  océaniques , 

Horloge ,  Lit  de  camp  pour  ufage  maritime.  Longitude ,  Marée ,  Tables  afronomiqiies). 
Nombres.  Théorie  des  nombres.  83,111,  487, 
NÉBULEUSES.  Nébuleufe  d'Andromède.  313 — 3i6;d'Orion.  314. 
Négociations  avec  thuret  sur  l'exploitation  du  privilège  des  horloges  maritimes  à 

pendule    en   FRANCE.    267*,    268*,   276,    277*,    281*,   30I,    34I*,    357*,    358*,  361  ,  370*, 

371*,  396*,  398*,  399*,  425,438*— 440*,  510*,  511*. 
Observations  célestes.  185*,  324,  475;  (voir  Ajlronotnie). 
Observations  pour  déterminer  le  temps,  i  85*. 


6l6  V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES. 

Observations  microscopiques.  4,  5,  201 ,  213,  214*,  228  ,  234,  240,  245,  246,  248  ,  271 , 

277*,  281*,  282*,  304,  309,  318,  330,  359,  389- 
Oculaire  de  campani.  145*. 
Œuvres.  78*,  79*,  82*,  m,  232,  379,  399*,  440*,  472*,  473*,  506*;  Exetafn  Cyclome- 

triae  Cl.  Viri  Gregorii  à  St.  Vtncentio.  387*. 

De  Saturni  luna  obfervatio  nova.  275. 

Ad  C.  V.  Fran.  Xav.  Aynfcom  S.  .7.  Epiflola.  387. 

De  ratiociniis  in  liido  aleae.  304* — 308*,  318,  330,  348*— 353*,  380+ — 383*,  385*, 
386*,  391*— 396*,  400*— 417*,  419*— 424*,  441* — 471*,  487*,  489*,  490*,  492*. 

Horologium.  166*,  174*,  275,  387*,  472*,  473*,  545. 

Syjlema  Saturnium.  96*,  109*,  no*,  116*— 119*,  121*,  125,  128,  160,  i56*;  176*, 
193*— 195*>  203,  222,  233*,  240*,  267*,  275,  314,  327,  340*,  360*,  365,  368,  359*,  370, 
542* — 544*;  (voir  Diamètre  et  inclinaifon  de  Vanneau  de  Saturne  et  pour  tout  ce  qui  fe  rap- 
port à  la  polémique  avec  Euftachio  de  Divinis  :  Œuvres:  Brevis  affertio  Syftematis  Saturnii). 

Brev'ts  affertio  fyftematts  Saturnii.  176*,  193*,  195*,  19(1*,  202,  203*,  218*,  222*,  231, 
232,  241*,  257*,  266*,  267*,  278,  327,  328*,  369*,  387,496,  509*. 

Brevis  inftitutio  de  ufu  horologiorum  ad  inveniendas  longitudines  (y  compris  l'édition  Hollan- 
daife  et  les  traduftions).  174*,  185,  187*,  223*,  224,  226,  228*,  229*,  240*,  241*,  246, 
247*,  248*,  254*,  255*,  259*,  263*,  268*— 271*,  277*,  282*,  284*,  289,  304,  309,  320*, 
321*,  324,  332,  343*,  344*,  355*,  360,  361*,  371*,  372 ,  377*,  29^,  397*,  425*,  491  '  492  , 
497*5  540 5  559;  (voir  Équation  du  temps.,  Horloge  ;  horloges  maritimes  à  pendule  de  Chriftiaan 
Huygens ,  Horloges  fytnpathiques'). 

Regulae  de  motu  corporum  ex  mutuo  impulfu.  508*,  538*,  547*. 

Horologium  ofcillatorium.  166,  187*,  214*,  218,  223*,  232*,  233,  246*,  263*,  264*, 
292 — 296,  311,  388*,  425*,  440*.  497*,  517;  (voir  Arcs  cycloïdaux  du  pendule.,  Centre 
d'ofcillation,  Divifion  ifochrone  de  la  cycloïde ,  Horloge.,  Mefure  univerfelle.,  Poids  mobile  du 
pendule^). 

Novus  Cyclus  Harmonicus.   1 00*. 

Dioptrica.  123*,  161*,  194*,  203,  378,  379*,  428*,  440*,  490 ,  492*,  500*,  517*;  (voir 
Optique^. 

De  coronis  et parheliis.  356*,  480*,  491*. 
Optique.  199*;  (voit  Aberration  fpkérique  ^  Chambre  obfcure ,  Couleurs ,  Couleurs  des  lames 

minces^   Fata  morgana ,   Image  d''une  droite  dans  un  miroir  courbe.,   Lampes,   Lanterne 

magique ,  Lentilles ,  Lentilles  et  lunettes  fabriquées  par  Chriftiaan    Huygens ,  Lunettes , 

Manufcrits  mathématiques  de  la  bibliothèque  royale  à  Paris  ,  Matières  lumineufes ,  Microf- 

cope.  Miroirs,  Œuvres:  Dioptrica,  De  coronis  et  parheliis,  Phofphorefcence ,  Réfraêtion , 

Théorie  de  la  lumière). 
Oscillations  d'une  corde  pesante.  95*,  ^c)^,  104*,  120*,  138*,  149*,  158*. 
Pendule.  Pendule  de  200  pieds.  115*,  116*,  126,  130,  -L'i'i:,(yo\x  Arcs  cycloïdaux  du  pen- 
dule ,  Centre  d'ofcillation ,  Horloge ,  Mefure  univerfelle  ,  Poids  mobile  du  pendule"). 
Percussion,  (voir  Œuvres:  Regulae  de  motu  corponim  ex  mutuo  impulfu). 


V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES,  6iy 

Philologie.  112,  201,  202,  269*,  291 — 296,  328*,  329*,  437+,  479,  480,  488,  491 ,  513. 

Philosophie.  269;  (voir  Enfant  fauvage ,  Philofophie  Cartéfienne  ^  Philofophie  de  Démocrite  ^ 
Philofopkie  de  Spinoza). 

Philosophie  cartésienne.  360*,  432*— 434*,  480*,  486*,  491*,  499*,  508*. 

Philosophie  de  démocrite.  84*. 

Philosophie  de  spinoza.  359*,  360*,  507*,  508*,  535 ,  536*,  537*,  546*,  547*. 

Phosphorescence.  7. 

Physiologie.  60*,  67 ,  loi*,  106, 107*,  113*,  1B8*,  343  ,  516*,  536*,  537*,  548. 

Physique.  347  ;  (voir  Acouftique ,  Atomijiique ,  Baromitre ,  Chaleur ,  Cloche  de  plongeur , 
Comprejjton  de  Pair ,  Congélation ,  Expériences  de  phyfique ,  Loi  de  Boyle ,  Magnétifme ,  Op- 
tique ,  Pompe  de  comprejjton  ,  Pompe  pneumatique ,  Retardement  de  la  formation  du  vide  de 
Torricelli ,  Solutions  liquides ,  Thermomètre ,  lierres  explofifs ,  Fide). 

Planètes,  (voir  Diamètre  apparent  des  planètes.,  Jupiter,  Saturne,  Tables  aftronomiques , 
Vénus). 

Plumes  DE  verre.  19*,  22*,  25*. 

Poids  et  mesures.  216;  (voir  Mefure  univerfelle). 

Poids  mobile  DU  PENDULE.  103*. 

Pompe  de  compression,  (voir  Comprejjion  de  Pair). 

Pompe  pneumatique.  31*,  138*;  (voir  Vide). 

Privilèges  et  octrois  de  l'invention  de  l'horloge  marine  à  pendule.  2,7* — 10*,  20*, 
23*,  24*,  27*,  29,  39*,  40*,  43*,  73*,  -jj*,  jC)*,  85,  93*,  94*,  99*,  104*,  108*,  112*, 
113*,  116*,  117*,  126+,  130*,  131*,  137*,  139*,  140*,  147,  14B*,  149*,  151*— 158*, 
161,  162,  165,  166* — 168*,  173*,  178,  185,  186*,  212*— 214*,  221*,  223*— 226*, 
235*,  240,  242*,  243*,  245*,  246*,  254*— 257*,  264,  265*,  267*,  271*,  276*,  278*— 
280*,  285*,  286*,  301*,  319*,  341*,  357*,  358*,  361 ,  362*,  550*;  (voir  Négociations  avec 
Thuret  fur  r exploitation  du  privilège  des  horloges  maritimes  à  pendule  en  France). 

Probabilités,  (voir  Œuvres:  De  ratiociniis  in  ludo  aleae). 

Problème  déliaque.  (voir  Duplication  du  cube). 

Problèmes  de  planimétrie.  132 — 134. 

Problèmes  divers.  Problème  de  la  nappe.  173*;  problèmes  que  Huygens  voulait  propofer  à  de 
Fermât.  278*;  problèmes  propofés  par  de  Fermât  à  Huygens.  83*,  1 1 1*;  (voir  Centre  d'ofcil- 
lation ,  Problème  Déliaque,  Problèmes  de planimétrie ,  Problèmes  et  écrits  de  Pafcal  fur  la  cy- 
cloïde ,  Quadrature  de  furfaces  courbes). 

Problèmes  et  écrits  de  pascal  sur  la  cycloïde.  129*,  145*. 

Quadrature  de  surfaces  courbes,  (voir  Problèmes  divers  :  problème  de  la  nappe). 

Réfraction.  107*,  113*,  188*,  281,  282,  304;  indice  de  réfraftion  de  l'eau.  143,  150*, 
177*;  de  l'eau  falée.  177*;  de  l'huile  de  térébenthine.  177*;  du  verre.  500*,  525*,  546;  inftru- 
ment  de  Hooke  pour  mefurer  la  réfraélion.  115*,  135 ,  142*,  143*,  147*,  150*,  15B*,  177*, 
178  ,  188;  (voir  Réfraàion  atmofphériqué). 

Réfraction  atmosphérique.  159*,  185,  187*,  188*,  226*,  281,  282*,  320*;  {yo\x  Fata 
morgaua). 

Œuvres.  T.  V.  78 


6l8  V.       MATIÈRES    TRAITÉES    DANS    LES    LETTRES. 

RÈGLEMENTS   DE  l'aCADÉMIE  DES  SCIENCES  OU  DES  ASSEMBLÉES  QUI  l'oNT  PRécÉDÉE.    4I*,  70*, 
124,  152*,  343*. 

RÉSISTANCE  DE  l'air  à  LA  CHUTE  DES  CORPS,  (voir  Chitte  des  graves ,  Influence  de  la  réfiftance 

de  r air  fur  la  marche  des  horloges). 
résolution  par  construction  des  équations  algébriques.  i23  ,  i33*. 
Retardement  de  la  formation  du  vide  de  torricelli.  29*,  41*,  121*,  122*,  196,  217* — 

221*,  253*,  254*,  272,  273*,  274*. 
Satellites,  (voir  Jupiter  ^  Saturne). 

Saturne,  (voir  Diamètre  apparent  des  planètes.  Diamètre  et  inclinaifon  de  r  anneau  de  Sa- 
turne,  Œuvres:  De  Saturni  luna  ohfervatio  nova,  Syftema  Satiirnium  ,  Rrevis  afTertio  fyfte- 

matis  Saturnii). 
Secteur  de  cercle,  (voir  Centre  d'ofcillation). 
Solutions  liquides.  127*. 
Sphère.  Sphère  de  cuivre  ou  de  pierre  pour  des  expériences  phyliques.  304,309*5318,332; 

(voit  Centre  d'ofcillatio7t.  Géométrie  fur  la  fp hère). 
Surfaces  courbes,  (voir  Conoïde  hyperbolique). 

Systèmes  du  monde,  de  Kopernik.  132*,  211*,  324*,  327*,  339*,  340*1499*,  530*,  531. 
Tables  astronomiques.  197;  (voir  .Jupiter,  Ombres  des  Satellites  de  Jupiter,  Satellites  de 

Jupiter). 
Théorie  de  la  LUMIÈRE.  107*,  112. 
Thermomètre.  132,  138*,  147,  158*,  168*,  169*,  185,  188*,  227*,  228*,  245,  344,  345*, 

360*,  505*,  550*;  thermomètre  à'globule  flottant.  122*,  123*,  126,  127*,  130*,  132+, 

1 38*,  1 50*,  265*;  (voir  Mefure  iiniverfelle  de  la  température^). 
VÉNUS.  368  ;  (voir  Diamètre  apparent  des  planètes). 
Verres  explosifs.  258 ,  267 ,  302*,  357*,  396*,  475*,  483. 
Vibrations  des  ressorts  et  des  corps  durs.  ^^^,  100*,  105=1=. 
Vibrations  d'une  corde  tendue.  509*. 
Vide.  Expériences  fur  le  vide.   128;  (voir  Pompe  pneumatique  ^Retardement  de  la  formation 

du  vide  de  Torricelli). 
Zoologie,   i  i  ,  18  ,  343  ;  (voir  Obfervations  microfcopiques). 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 


AU    TOME    I. 

Pnge  An  lieu  de  ~  lisez 

48  note     9  Remplacez  cette  note  par  la  suivante:  Probablement  il  s'agit  ici  des  ouvrages 
suivants  : 

H.  Fabri.  Traflatus  de  motu  locali  corporis.  Ed.  P.  Moufnerius.  1646.  in-4°. 
(Voir  la  Lettre  N°.  1 262 ,  note  1  ). 

H.  Fabri.  Philofopliiae  Tomus  Primus,  qui  compleftitur  fcientiarum  Metho- 
duni  fex  Libris  explicatum:  Logicam  Analyticam  &  duôdecira  Libris  demon- 
ftratani:  et  aliquot  Controverfias  breviter  difputatas.  Autore  Petro  Mofne- 
rio,  Doftore  Medico.  Cunfta  excerpta  ex  praeleftionibus  R.  P.  Hon.  Fabry, 
S.  I.  Lugduni.  Sumptibus  loannis  Cliampion.   1646.  in-4°. 

Ce  dernier  ouvrage  parut  sans  la  permission  des  Supérieurs.  Sur  P.  Mof- 
nerius,  voir  la  Lettre  1M°.  1 262,  note  2. 

137  N°.  90  18  février  1651  18  février  1652 

Bifez  :  Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  N°.  ç6. 

Ajoutez  :  Elle  est  la  réponse  au  N°.  1 1 8.  Chr.  Huygens  y  répondit  par  le 
N°.  122. 

NB.  Il  semble  que  par  mégarde  le  Père  Gregorius  a  fait  usage  ici  du  vieux 
style. 

147  N°.  p6  Biffez:  La  lettre  est  la  réponse  au  N°.  90. 

171   N°.  118  yy/oz<ifiî2.- Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  N°.  90. 

174  N°.i22  yy;'o«/<?3  ;  La  lettre  est  la  réponse  au  N°.  90. 

316  note     I   Remplacez  cette  note  par  la  suivante:  Ces  ouvrages  ont  été  mentionnés  dans  le 
placard  : 

Bl.  Pafcal.  Celeberrimae  Mathefeos  Academiae  Parilienfis,  1654. 
présenté  à  la  Société  de  Roberval,  qui  se  réunissait  le  jeudi  de  chaque  se- 
maine dès  1636  jusqu'à  sa  dissolution  en  1655. 


620  ADDITIONS    ET    CORRECTIONS. 

Page  Au  lieu  de  liiez 

327  ligne   5   162  162  3) 

et  ajoutez  la  note:  3)  Consultez  l'ouvrage  cité  dans  la  Lettre  N°.  538  note  3, 
page  162  refto  in  fine,  où  l'on  lit: 

Si  duae  lineae  agantur,  vel  ab  vno  dato  pundo,  vel  a  duobus,  &  vel  in  rec- 
tam  lineam  vel  parallelae,  vel  datum  continentes  augulum,  vel  inter  fe  datam 
proportionem  liabentes,  vel  datum  comprehendentes  fpacium:  contingat 
autem  terminus  _unius  locum^  planum  pofitione  datum,  et  alterius  terminus 
locum  planum,  pofitione  datum,  continget,  interdum  quidem  ejufdem  generis, 
interdura  veio  diuerfum,  &  interdum  (Imiliter  pofitum  ad  reftam  lineam,  in- 
terdura contrario  modo. 

398  note  3  II  s'agit  ici  de  l'Académie  Française  laquelle  se  réunit  dans  l'hôtel  du  chancelier 
P.  Seguier,  qui  en  fut  le  protecteur  de  1642  à  1672.  Il  ne  faut  pas  confondre 
cette  Académie  avec  la  Société  de  Monmor,  ni  avec  celle  de  Roberval.  Con- 
sultez la  note  de  M.  P.  Tannery  dans  le  Bulletin  des  Sciences  Mathématiques 
2e  Série  T.  XVI.  1892.  pages  247. — 255. 


AU    TOME    II. 


Page  Au  lieu  de  lisez 

535  l'S"^  4  Allemand  Allemand  '3j 

et  ajoutez  la  note  :  '3^  Probablement  cet  horloger  allemand  est 

Georgius  Kloss,  qui  en  1603  s'établit  à  Angoulème  comme  horloger,  et 

en  1605  devint  horloger  de  cette  ville.  En  1604  il  y  épousa  Marie  Courtois, 

veuve  de  Rustan  Dardin. 


AU    TOME    III. 


Page                         Au  lieu  de  lisez 

103  note    8  en  1665  le  18  avril  1665. 

„       8  Journal  Journal(Consultez  laLettreN°.i555,note9). 
143     „       6  Ajoutez:  Et  consultez  la  Lettre  N°.  1262  ,  note  i, 

260  N°.85i    I  avril  1661  °)  i  avril  1663  '') 

N°.85i   ligne  2  pacquet  pacquet  *) 

et  ajoutez  la  note:  "}  Sur  le  contenu  de  ce  pacquet,  consultez  la  Lettre 
N°.  1106. 


ADDITIONS    ET    CORRECTIONS.  02  1 

Page  Au  lien  de  lisez 

260  note       1  Ajoutez:  Dans  l'original  cette  date  semble  être  1661  ou  peut-être  1662, mais  le 

contenu  des  Lettres  Nos.  1 106  et  1114  démontre  que  la  date  doit  être  1663. 
„  3   Biffez  cette  note. 

„         4   Changez  cette  note  en:  C'est  James  Gregory.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 106,  note  5. 

261  „         5   Changez  cette  note  en:  C'est  la  „Optica  Promota",  citeé  dans  la  Lettre  N°.  1 106 , 

note  6. 
392  ligne     3  Munnickhovius  Munniclchovius  9). 

et  ajoutez  la  noteç:  Il  semble  que  Hendrik  Munnickhoven  ait  été  lioUan- 
dais.  II  était  peintre:  on  l'appelait  „Contrereier  et  Maler"  en  Suède,  où 
il  fit  plusieurs  portraits.  Il  paraît  qu'en  1648  Magnus  Gabriel  de  La  Guardie, 
alors  gouverneur  de  la  Livonie,  le  fit  venir  en  Suède  et  lui  donna  400  tha 
1ers  par  an,  outre  le  prix  de  ses  tableaux:  le  28  décembre  1650  il  entra  au 
service  de  la  reine  Christine  avec  un  honoraire  de  600  thalers  sous  les  mêmes 
conditions;  en  1655  il  gagna  900  thalers.  A  sa  mort,  en  août  1664,  il  avait  en- 
core un  compte  de  2346  thaler  à  prétendre,  dont  sa  sœur  Barbara  toucha,  en 
1665,  510  thalers,  et  sa  veuve  encore  en  août  1680  la  somme  de  900  thalers. 
Parmi  ses  papiers  se  trouve  un  compte  en  hollandais. 
Nous  devons  ces  détails  sur  ce  peintre  peu  connu  à  l'obligeance  de  M.  Bu- 
kowsky ,  de  Stockholm. 

AU    TOME    IV. 


Page  Au  lieu  de  lisez 

II o  note       3  Thuret  Isaac  Thuret 

184  N°.  1039  Ajoutez:  La  pièce  a  été  publiée  par  M.  Thevenot  dans  ses  „Relations  de  divers 

voyages ,  Tome  III". 
266    „  1078  28  novembre  [1662]  28  novembre  [1664] 

et  ajoutez:  Elle  est  la  réponse  au  N°.  1265.  Chr.  Huygens  y  répondit  par 

leN°.  1283. 

biffez  la  note  (1  ). 

268  note      8    Changez  cette  note  en  :  Il  résulte  de  l'ouvrage  cité  dans  la  note  1 1 ,  qu'il  s'agit  ici 

de  Monsieur  de  Meru  (Consultez  la  Lettre  N°.  1273 ,  note  9). 

269  „       II   ligne  3   i664in-8°.  i665in-4°. 
„       1 1   ligne  4  note  1 1                                 note  10 

330  ligne     4  pacquet  pacquet  8) 

et  ajoutez  la  note:  8)  Consultez  encore  sur  cet  envoi  la  Lettre  N°.  851  , 

dont  la  date  doit  être  changée  en  i  avril  1663. 
500  note      4  Arnaud  Armand 


022  ADDITIONS    ET    CORRECTIONS. 


AU    TOME    V. 

Page  Au  lieu  de  lisez 

4  note  lo  y^/ow/e»;  Une  première  édition  parut  en  1665. 

15  „  14  Aylvajr.  Aylva  Sr. 

16  „  22  Rycliaer  Ryckaert 

„       27  d'Orlien  van  Orliens 

17  „         2  Partie  I  Partie  III 

22  ligne     6  Anna  Anna-") 

et  ajoutez  la  note:  -°)  La  „Signora  Anna"  n'est  pas  Anna  Petit,  comme 
nous  l'avions  cru  d'abord  dans  la  Lettre  N°.  1104,  note  14,  —  conjecture 
qui  depuis  a  été  abandonnée  comme  invraisemblable,  —  mais  la  personne  en 
question  s'appelait  : 

Anna  Bergeratti,  artiste  romaine  au  service  de  Louis  XIV,  et  excellente 
musicienne,  en  correspondance  avec  Constantyn  Huygens,  père.  Elle  vivait 
à  Paris  avec  sa  mère  et  sa  sœur  Catherine,  qui  était  peintre.  Elle  donnait  des 
concerts  dans  sa  maison ,  où  l'on  rencontrait  le  meilleur  monde. 

23  note       I   note  25  note  20  . 

24  ligne    12  quand  quant 

25  note       4  note  7  note  5 

„  7  N°.  618  N°.  818 

27  ligue  18  livers  livres 
note  5  N°.  1212  N°.  1210 

28  ligne  4  Raphaël  Raphaël  '+) 

et  ajoutez  la  note  :  '*)  Raffaello  Santi  (Sanzio),  le  célèbre  peintre,  sculpteur 
et  architecte,  naquit  à  Urbinole  6  avril  1483  et  mourut  à  Rome,  le  vendredi 
saint,  6  avril  1520. 

36  note     25  a-...,  peu-  as-....peut- 

37  »         3  note  3  note  2 

41  ligne     7  tuyay  tuyau- 
note     12  y:î[;w/^2;  Voir  la  Lettre  N°.  1236,  note  8. 

42  „         I  N°.  1216  N°.  12 14 

53  „  2  Petersbourgh                                     Peterborough 

55  „  9  van                                                  van  den 

61  „         I   Maria                                                 Mary 

„  5  N°.  1247  N°.  1246,  note  4. 

64  „          I   yy/M^/ea;  Voir  la  Lettre  N°.  1230,  note  5. 

dd  „  II   Rabelais                                          Rabelais,  curé  de  Meudon, 
73                    II  faut  changer  les  chiffres  des  notes  6  et  7. 

75  „  15  note  8                                              note  9 


ADDITIONS    ET    CORRECTIONS.  623 

Page  Au  lieu  de  lisez 

jg  note      4  note  7  note  8 

j^    „        5  note  1 1  note  1 2 

„         7  note  9  note  10 

81     „        3  N°.  1254  N°.  1253 

87  .ligne    15  par  pas 

92  note       9  Changez  la  fin  en:  repris  par  l'abbé  Galois  du  4  janvier  1666  jusqu'au  12  décem- 
bre 1672,  puis  continué  du  17  décembre  1674  par  l'abbé  de  la  Roque. 
et  ajoutez:  Dans  l'intervalle  entre  la  publication  par  les  abbés  Galois  et  de 
la  Roque,  il  parut  le  journal  suivant  : 

Recueil  des  Mémoires  et  Conférences  fur  les  Arts  et  les  Scienfes  (sic) 
Prefentées  à  Monfeigneur  le  Dauphin  pendant  l'Année  mdclxxh  [ —  Février 
1674]  par  Jean  Baptifte  Denis  Confeiller  &  Médecin  ordinaire  du  Roy,  qui 
y  continue  le  Journal  des  Sçavans. 

Obfervons  en  outre  que  l'on  a  deux  numéros  du  Journal  des  Scavans  de 
1674,  l'un  du  I  janvier  par  le  fieur  G.  P,  A.  D.  C,  l'autre  du  17  décembre 
par  le  Sieûr  D.  L.  R,  de  la  Roque. 

Au  sujet  de  cette  interruption  du  Journal  des  Savants  on  ne  trouve  rien 
dans  l'ouvrage  classique  : 

Bibliographie  hillorique  et  critique  de  la  prefle  périodique  Françaife.  Par 
Eugène  Matin.  Paris.   1866.  in-8°. 
94    „         6  note  4  note  5.  C'est  Berchenshah. 

5)d  N°.I248  Ajoutez:  Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  N°.  1257". 
98  note      2  N°.   II 36  N°.  1236. 

1 10  N°.  1254  Ajoutez:  Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  N°.  1324. 
1 14  note      4  Liiez  :  A  un  voyage  de  courte  durée.  Consultez  la  Lettre  N°.  1 287. 

117  „         I   N'\  1304  ....  Giovanni  N°.  1305  . . . .  Giuseppe 

118  ligne     3  iibellum  •  libellum 
121   note       4  de  P.                                                  de  G. 

123  „       14  Changez  cette  note  en  :  Voir  la  Lettre  N°.  1257". 

131  N°.i267  Ajoutez:  Chr.  Huygens  y  répondit  par  le  N°.  1308. 

132  note      5  Ajoutez:  ou  bien  Petrus  Mosnerius,  voir  la  Lettre  N°.  1262  ,  note  2. 
147  N°.  1274  Sommaire,  ligne  i  oublié  oublié  '*) 

et  ajoutez  la  note:  '+)Ce  mot„oubliè"  signifie  que  Huygens  a  oublié  d'écrire 
sur  ce  sujet  dans  la  lettre  qu'il  composa  d'après  ce  sommaire. 

160  Changez  les  numéros  des  notes  3^/4  en  2  et  3. 

161  N°.i283  ^-y/flwfcz.- Petit  y  répondit  par  le  N°.  13 16. 
i64N°.i285  y  répondit  par  le  N°.  1322.  y  répondit  par  le  N°.  1324. 

note  I  Marin  Cuzeau  de  la  Chambre  François  Cureau  de  la  Chambre  ,  fils  du  méde- 
cin Marin  Cureau  de  la  Chambre;  il  devint 
le  premier  médecin  de  la  Reine. 


624  ADDITIONS    ET    CORRECTIONS. 

Page  Au  lieu  de  lisez 

168  note      6  Ajoutez:  Il  y  eut  alors  deux  frères  de  ce  nom  dans  la  marine  anglaise: 

a)  Sir  Robert  Holmes,  troisième  fils  de  Henry  Holmes,  naquit  à  Mallou 
(Cork)  en  1622  et  mourut  le  18  novembre  1692  comme  gouverneur  de 
l'île  deWight.  Il  appartenait  à  l'escadre  semi-piratique  du  prince  Rupert, 
prit  part  à  diverses  batailles  navales ,  devint  amiral  et  entra  au  parlement.  Il 
s'était  fort  enrichi  et  souvent  entretint  le  roi  à  son  château  à  Yarmouth. 
P)  Sir  John  Holmes,  né  en  1640  ,  et  mort  le  23  juin  1683  à  l'île  de  Wight. 
Il  servit  sous  son  frère,  puis  devint  amiral,  et  entra  aussi  au  parlement.  En 
1668  il  épousa  Margaret  Lowther. 

Probablement,  dans  la  correspondance  de  Chr.  Huygens,  il  s'agit  de  ce 
dernier ,  qui  avait  aussi  pris  part  à  l'expédition  de  la  Guinée. 

174  note      6  N°.  1316  note  N°.  1317,  note  6. 

„         9  note  17  note  18 

193  N°.i304  Ajoutez:  Elle  est  la  réponse  au  N°.  1257". 

197  note      4  Ajoutez  à  la  fin  :  Consultez  pourtant  la  Lettre  N°.  1439,  note  8. 

209  N°.  1317  y  répondit  par  le  N°.  1402.  y  répondit  par  le  N°.  1399. 

226  N°.  1326  y  répondit  par  le  N°.  1339.  y  répondit  par  le  N°.  1338. 

257  note      4  M.  Campani  G.  Campani 

302     „         7  Changez  le  pretnier  alinéa  de  cette  note  en:  L'ouvrage  décrit,  qui  se  trouve  à  la 
bibliothèque  de  Leiden  ,  a  pour  titre  : 

Le  Covrier  de  Traverle,  ov  le  Tricomete,  obfervé  a  Oxfort  en  Angleterre 
depuis  le  22.  Nouembre  iufqu'au  28  ,  Januier  mil  fix  cen-foixante  cinq. 
Traduit  de  l'Anglois  de  M.  Vortfifcher.  A  Paris,  De  l'Imprimerie  de  lacques 
Boiillerot,  rue  S.  Seuerin.  Et  en  fa  Boutique  au  Palais,  en  l'allée  S.  Michel, 
M.DC.LXv.  Auec  PermifTion.  8  pages,  in-4°. 
„       10  W.  Boreel  D.  Holles.  Consultez  la  Lettre  N°.  1414. 

308     „         6  N°.  1405  N°.  1403 

315     »         I   page  314  page  316 

3i7N°.i383   P.  Bertet...  Appendice  VI  J.  Bertet. ..  Appendice  VII 

344  note      3  N°.  1326  N°.  1336 

360  N°.  I4II  29  MAI  1664  29  MAI  1665 

367  ligne   19  son  fils  son  fils-'') 

et  ajoutez  la  note:  ^'')    De  Monconys  fils  était  seigneur  de  Liergues;  il 
publia  le  „Journal"  de  son  père.  Consultez  la  Lettre  N°.  1555 ,  note  9. 
note    23    Bijfez  cette  note. 

373     „         5  Godin  Jean  Louis  Godin 

376     „        9  N".  1454  N°.  F453 

387     „         6  ^//««/"ez.- et  Xav.  Aynscom 

393  traduction  ,  ligne  2.  La  formule  doit  coïncider  avec  celle  de  la  lettre. 

396  note       3  N°.  1405  N°.  1402 


Page 

Au  lieu  de                                                   lisez 

405  ligne 

1 3  nihil                                                 nihil  ») 

et  ajoutez  la  note:  ?)  Voir  Seiieca,  Trag.  Thyestes,  vers.  ; 

425     » 

23  vous  mesme                                     vous  mesme  ') 

427  note 

4  Hevelius...N°.  1420                    Petit N°.  1420,  note  2. 

ADDITIONS    ET    CORRECTIONS.  625 


î,389- 


„         7  Lisez:  Il  s'agit  ici  du  passage  suivant,  qu'on  lit  dans  la  réponse  de  R.  Hooke  à 
A.  Auzout  (voir  les  Philos.  Transactions  du  5  juin  1665,  N°.  4)  : 

For  ,  I  muft  tell  him ,  that  I  can  make  a  Plano-convex  Glafs,  though  its 
convexity  be  of  a  fmaller  fphere  than  is  ufual  for  fuch  a  lengtli ,  to  be  an 
Objeft  Glafs  of  about  150  foot  in  Length,  nay  of  300  foot,  and  either 
longer  or  f liorter ,  without  at  ail  altering  the  convexity. 
Consultez  encore  la  Lettre  N°.  1481  ,  note  13. 
432  N°.i439  y  répondit  par  le  N°.  1478  y  répondit  parle  N°.  1477. 

note     2b     Lois  Louis. 

507     „  I   du  noble  de  1' 


Œuvres.  T.  V.  7^ 


SOMMAIRE. 


Correspondance.    F^ettres  N°.  1198 — 1510. i 

Supplément 555 

Tables. 

I.  Lettres 563 

II.  Liste  ALPHAuiTiQUE  de  la  correspondance 574 

III.  Personnes  MENTioNNiES  dans  les  lettres 581 

IV.  Ouvrages  cités  dans  les  lettres 602 

V.  Matières  traitées  dans  les  lettres .  609 

Additions  et  corrections 619 


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