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ŒUVRES COMPLETES
CHRISTIAAN HUYGENS.
EXEMPLAIRE
offert par les Direfteurs de la
SOCIÉTÉ HOLLANDAISE DES SCIENCES
Imprimerie de Joh. ENSCHEDE & Fils, Harlem.
ŒUVRES COMPLETES
CHRISTIAAN HUYGENS
PUBLIEES PAR LA
SOCIETE HOLLANDAISE DES SCIENCES
TOME CINQUIÈME
CORRESPONDANCE
1 66/\. — 1 66^
LA HAYE
MARTINUS NIJHOFF
1893
113
t5
CORRESPONDANCE
1664 — 1665.
N= 1198.
CoNSTANTYN HuYGENS , frère, à Christiaan Huygens.
3 JANVIER 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden , coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1189. Chr. Huygens y répondit par le No. 1101.
A la Haye le 3 Januier 1664.
Je defire une Calotte de Paris par ce que je ne voy pas qu' icy Ion puifTe auoir
des cheveux fi bons que font ceux de la Calotte de Monfieur van Leeuwen qui de-
meurent comme ils eftoyent du commencement fans qu'on y fafie rien. Les per-
rucques de Monfieur de la Lecque ') ont efl:é faites en France. Pour le debourfîè-
ment, je croyois que vous feriez bien aife que je rendifi^e icy l'argent a ma Soeur
par ce que je vis dernièrement en une Lettre ^) que vous luy efcriuites , des offres
de la payer en bijoux ou autres chofes à fa fantafie. Cela n'efi:ant pas vous n'aviez
qu'a le dire et je vous eufl"e envoyé en or ce qu'il vous eufl: fallu dans un pacquet
comme cela fe peut facilement. Maintenant vous n'avez que faire de vous mettre
en peine de ce cofté là, il Signor Padre ayant la bonté de me prefter de l'argent
fans que je le luy aye demandé. Ayez foin feulement de me faire auoir le plus tofi:
qu'il fera pofllble cette calotte dont j'ay grandiflîme befoin et auant que vous ayez
fait voftre négative oath. Pour moy je n'en feray point, commandez librement,
defja ce matin j'ay envoyé pour Pafchal , mais il n'y efl:oit pas. Je feray travailler
') Manrits Lodewijk, comte de Nassau la Lecq. Voir la Lettre N°. 863, note tf.
-) Nous n'avons pas trouvé dans nos collections cette lettre de Christiaan Huygens à sa sœur
Susanna Doublet.
Œuvres. T. V. 1
CORRESPONDANCE. 1664.
ceftuy cy par ce qu'il me femble que tout ce qui fort de fa main et s) plus acheué
et joly que la befoigne de Seueryn qui auffi bien n'a rien de preft.
Pour ce qui eiT: d'envoyer les bardes par les charrettes d'Anuers 4) , fi je ne me
trompe bien fort on m'a dit dernièrement qu'il n'en part point de là, et qu'il faut
que tout aille à Rruflelles. La première fois que j'efcriray à l'Unicus 5) je luy diray
de m'en efclaircir; mais fi cela fe pouvoit vous pouvez croire qu'il ne s'amuferoit
pas h envoyer les chofes h Brufl^elles.
Toot ") a payé Seueryn pour la monfi:re de Bouillant il y a trois femaines a
mon inftance.
Si vous aymez les belles chofes vous ne devez pas négliger de voir le Cabinet
de Jabach un des plus beaux du monde pour les defîeins. Je feray bien aife que
vous preniez garde s'il y en a un qui approche a celuy que je vous ay marqué dans
ma précédente''), dont je fuis maintenant le maiftre et voy bien auec d'autres en-
tendus qu'il eft bon et original tout ce qui fe peut, tellement que je ne m'en in-
quiète aucunement.
Le meftier de vander Does ^) en efFeft n'efl: pas bien noble , mais en France et
Angleterre j'entends que les grands mefmes s'ils n'excercent pas euxmefmes pluf-
jeurs fortes de monopoles, au moins ils y ont part, et font interefTés.
Vous expliquez la façon de hacher les planches fort fuccinftement. Je crains qu'a
la fin vous vous ferviez de la méthode d'Herigone.s'). Il faudra que Biffchop dif-
fère de travailler jufqu'a vofiire retour que j'attends auec beaucoup d'impatience.
Comment faites vous pour les privilèges de vos horologes ? faudra il pas que
vous foyez pour cela icy et que reveniez deuant le Papa fi les affaires tirent en
longueur par de la?
A Mon Frère.
•'') Lisez: efl:.
t) D'après une lettre de Chr. Hnygens du lo août 16(15, le service de ces voitures de rou-
lage était dirigé par Adrien de la Vigue à Anvers.
5) Philips Doublet.
'') Lodewijk Huygens.
^) Consultez la Lettre N°. 1177, du 6 décembre 1663, à laquelle Constaiityn renvoie dans sa
dernière, la Lettre N°. 1 188 du 20 décembre.
°) Consultez la Lettre N°. II 89.
'•*) Probablement Constantyn Huygens fait allusion au manque de clarté que Ton reproche aux
démonstrations trop concises de ce mathématicien.
CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1199.
W. Brereton à [Christiaan Huygens].
7 janvier 1664.
La lettre se trouve à Lcideii, coll. Huvseus.
A Brereton, au Comté de Cheftre
le 28me lohK 1660^. St: vet:
Monsieur , ■"
La voltre ') du pme décembre m'a efté rendue chez mon Père -) , ou Je me
trouve à prefent, efloigné de Londres plus de cent & vingt Milles d'Angleterre.
J'efpere que la mienne du ipme novembre s) vous ait efté rendiie.
Pour la première, du opme 8bre'^), Je vous fupplie de n'en rien prendre en
mauvais gré, Car J'ay un fervice tout entier pour vous; Mais fi J'y ay dit quelque
choie qui vous a pariie trop jniufte , Je vous prie de la croire L'Effet du Fièvre
dont Je me trouvois alors aiTez falcheufement attaqué , & ma Fantaifie mife en
defordre. Pour le Difcours de la Praeexiftence , on le pourroit bien prendre pour
Refveries d'un Malade , dont Je la laifie ; Mais vous en fouhaite non des Argu-
mens feulement , mais des Expe'riences mefmes & Preuves auffi Convainquantes ,
comme celles qui la font paroiftre véritable a quelques Uns de ce Siècle.
Je fuis de mefme avis comme Vous, que L'Air Enfumé de Londres , ait efté
Caufe de plufieurs Maladies que J'ay fouffertes, & me trouve en meilleure Santé
au pais que dans la Ville; Et meime J'ay pris Refolution de quitter la Ville, &
d'en emmener ma Famille à cent Milles de Londres, au Comté de Stafford, un
des plus beaux pais de L'Angleterre , & ou fe trouvent des Gens de grand Aage
& Santé vigoureufe. Le Lieu de ma Demeure , eft fort commode , tant pour la
Maifon que pour les Terres , & ou J'auray L'occafion de me rendre Operateur de
la Société Royalle , Principalement pour L'Agriculture , dont les Expériences &
les Soins ne font pas jndignes des plus Grands & Scavans Hommes. Et s'il vous
plaira , quand Je m'y feray mis , (ce qui iera dans deux ou trois mois, comme J'ef-
pere) Je vous feray part de mes Expériences , & vous en raconteray fidèlement le
fuccez.
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Christiaan Huygens à W. Brereton.
-) Sir William Brereton , fils de William Brereton et de Margarçth Uolland , naquit en 1604 à
Handforth et mourut à Croydon le 7 avril 1661. Il épousa Susan Booth.
3) Voir la Lettre N°. 1 179.
'') Cette lettre de W. Brereton manque dans nos collections.
CORRESPONDANCE. 1664.
Vous aurez peut eftre veu les Noms du Confeil de la Société pour cette Année '),
ou vous me trouverez omis; ce qui a dû eftre â caufe que Le Lieu Deftiné pour ma
Demeure eil: fi efloigné de Londres, que Je ne pourrois nullement affilier au Con-
feil. Mais comme Confrère de la Société, J'efpere de La rendre quelque Service.
Pour L'Jnvention des Longitudes, on m'en avoit dit quelque chofe, avant
que Je partis de Londres; Mais Je n'ay pas veu la Relation du Pilote ''), ni la Ma-
nière de faire avec vos Horologes, en Voyages de Mer; tellement que Je n'en-
tends point encore L'Affaire; Mais J'efpere qu'elle doit reùffir eftant L'Jnvention
de Monfieur H. ') du quel Le Jugement eft auffi Fort, comme fon Efprit eft Vif;
Donc je crois auffi que tant le Confeil, que la Société , s'y méfieront pour fervir
Monfieur Hugens, & obliger Tout le Monde; veu que les Confequences de cefte
Jnvention font â prefent auffi jneftimables , comme furent au commencement cel-
les de la Direftion de L'Aimant, par la quelle L'Europe efl: devenue Maiftrefie du
Refte de La Terre. Je ne m'eftonne point fi vous fcavez rendre vos Horologes
plus jufl:es. Facile enim eft Hugenio , & Jnvenire Magna , & Jnventis Addere ,
imô & Jnventa Perficere ; adeôque Veteres longé fuperare , qui putârunt ; Nul-
lam eiïe Difciplinam aut Artem, quae Singulari Confimimata fit Jngenio.
Pour L'Hiftoire de la Société ^), elle doit accompagner les Statuts quand on
les jmprime , ce qui fera (comme Je crois) bien toft. Mais Je ne fcay fi L' Jm-
preffion en foit défia commencée.
On Achèvera bien toft L'Jmpreffion d'un Livre de Monfieur Evelyn de la So-
ciété , dont le Tiltre ») eft Sylva & Calendarium Hortenfe , ou on verra des chofes
dignes de luy.
Les Obfervations Microfcopiques '°) de Monfieur Hook feront auffi dans un
Mois achevées d'imprimer avec les Figures, quelques unes des quelles vous aurez
veûes chez la Société.
5) Le 30 novembre 1663 le nouveau conseil fut élu. Il était composé des onze anciens membres :
The lord viscount Brouncker, Mr. Boyle, Sir Robert Moray , Sir Paul Neile , Mr. Aer-
riiiue , Mr. Balle , Dr. Wilkins , Dr. Goddard , Mr. Palmer , Mr. Hill , Mr. Oldenhurg;
et des di.s nouveaux:
The marquis of Dorcefter, The lord Berkley , Dr. Charles Howard, Sir Anthony Mor-
gan , Sir Peter Wyche , Mr. Colvvall , Mr. Povey , Dr. Merret , Dr. VVhiftler , Mr. Hofkyns.
'>) Voir la pièce N°. 1 1 74.
'') L'auteur indique ici Chr. Huygens lui-même.
8) Consultez la Lettre ]N!°. 1 1 14, note 4.
^3 Voir , sur cet ouvrage , la Lettre N°. 1 046 , note 6.
'°) Micrographia: or fome Phyfiological Defcriptions of Minute Bodies made by Magnifying
Glafles. With Obfervatio4is and Inquiries thereupon. By II. Hookc, Fellow of thc Royal
Society. London, Printed for James Alleftry, Printer to the Royal Society , and are to be
fold at his Shop , at the Rofe and Crown in Duck-Lane. mdclxvii. in-folio.
Edition ornée de 38 belles planches; le Privilège est daté du 23 novembre 1664.
CORRESPONDANCE. 1664.
Vous aurez (peut eftre) défia receu Les Obfervations ") Microfcopiques ,
Magnétiques , & Mercuriales (nouvellement jmprimées) du Dofteur Power de
la Société.
J'efpere qu'avec le Temps , la Société deviendra Confiderable non feulement
par les Efcrits de quelques Uns des Confrères, mais aufli par L'Acquifition de
quoy faire les Expériences. Car quoy que la Nature fe monfl:re â Bon Marché ;
Les Operateurs pourtant veulent eftre bien payez. Mais pour moy Je n'ay nul
defîein d'efl:re Operateur de Loiiage.
On me mande de Londres, Que Les Confrères commencent â contribuer ") a
L'Efpargne de la Société; & que Monfieur Colwall's^, Nouveau Membre du
Confeil de la Société, ait publiquement fait prefent de Cinquante Livres Ster-
ling '+), & que Monfieur Bail ait depuis preienté ^^) Cent Livres Sterling avec
un Coffre â trois clefs pour y garder L'Efpargne fuivant les Statuts.
Pour L'Jndice du Regiftre de la Société; Je vous l'envoyeray quand Je feray
de retour â Londres, & par après vous feray copier ce qui vous en plaira. Mais
les Statuts ne permettent point qu'on Monftre les Difcours Regifirez a quelque un
qui ne foit de la Société. Horfmis que fi le Confrère qui a fait le Difcours ou
l'Expérience, donne Congé de les Communiquer; on le pourra donc librement
faire. Au refi:e; s'il y â en quoy Je vous pourray rendre Service; foyez afl"euré, que
vous m'obligerez entièrement en me commandant , & me trouverez véritablement
Monsieur
Voflre TrefafFeélionné & Treffidel Serviteur
Guillaume Brereton.
Faites moy la Grâce de prefenter mes Tref-htunbles Services a Monfieur
Voftre Père.
") Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 136, note i 2.
'-} Dans la séance du 13 juillet 1663 (V. st.) cette cotisation fut fixée à un shilling par semaine,
outre rentrée de quarante shillings.
'3) Daniel Colwall, mort en novembre 1690, riche citoyen de Londres, fut un des premiers
membres de la Société Royale, dont il a été le trésorier de 1661 jusqu'à 1679. En 1663 et
en 1666 il donna à la Société la somme de oC 50: à sa mort il la dota de oC 4000, et d'une
rente de of 62 et 8 shillings. Il fonda le musée de la Société.
'+) Dans la séance du 2 décembre 1663 (V. st.).
'5) Dans la séance du conseil du 14 décembre et dans celle de la Société du 16 décembre 1663
(V.st.)-
CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1200.
Cl-IRISTIAAN HUYGENS à [R. MoRAY].
y JANVIER 1664.
La lettre se trouve à Londres^ Royal Society.
La minute dUiue partie se trouve à Lciilcn, coll. lluygciis.
A Paris ce 9 Jan. 1664.
Monsieur
L'indifpofition qui m'a tenue ces 8 ou 10 jours durant m'a empefchè de faire pluf-
toft refponce a la voftre ') du 1 8 Décembre et a celle -} de Monfieur le Comte de
Kincardin comme aufli d'aller vifiter la machine Roanefque 3) pour en prendre
les exaftes mefures fuivant ce que je m'eftois propofè. Je ne vous en puis donc pas
rendre compte encore, mais j'efpere que ce fera dans peu de jours, auffi bien n'efl:
elle pas encore toute achevée , et tant que cela n'efl point ils y changent perpé-
tuellement quelque chofe , de forte qu'il vaut peut eftre mieux d'attendre qu'elle
foit dans fa perfection. Si toft qu'elle paroiftra l'on fcaura incontinent fi l'ufage en
fera fi excellent comme les inventeurs fe promettent , et comme vous dites ce fera
aflèz a temps alors d'y travailler chez vous. Pour ce qui eft des doutes que vous pro-
pofez je puis bien fatiffaire a la plufpart des a prefent, et quant au crochet fcachez
qu'il eft fixé dans le bois de la felle , et que l'une des couroies qui conjoint les boe-
tes triangulaires y eft attachée ayant un trou par ou le dit crochet pafle. Ces boetes
font reveftues de cuir, mais pour ne point blefl"er le cheval je croy que je vous ay
dit que la felle eft prolongée par derrière, pour y faire repoier ces boetes defTus.
Il y a un poitral au cheval qui eft attaché aux deux flefches , mais ils avoient une
manière de l'attacher que je croy qu'ils ont maintenant changée, et je vous fcauray
dire comme cela eft quand je l'auray veu.
Je ne fcay de quelle courroye vous parlez qui palTeroit defTous le ventre du
cheval fi ce n'eft elle qui tient la felle , qui y eft fans doute.
Pour monter dans la chaife ils n'avoient pas encore rien inventé , mais cela eft
facile , et je croy que depuis ils l'y ont adjoutè.
Il faut croire que les flefches non obftant leur longeur et peu d'epoiffeur , ibnt
aïïez fortes puis que fouuent l'on en a fait l'effay , en faifant une lieue ou deux
au galop par des méchants chemins hors de cette ville.
Les roues font attachées a l'ailfieu et quoy qu'il femble que cela apporte quelque
inconvénient lors qu'on tourne il n'eft pas confiderable pourtant. Elles font ainfi
attachées par ce que de cette façon elles vont d'un mouuement plus ferme , et
n'ont pas befoin d'eftre fi maffives au milieu.
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de R. Moray.
^) Nous ne possédons pas non plus cette lettre de Alexander Bruce à Chr. Huygens.
3) Consultez la Lettre N°. 1 1 8 1 ,
CORRESPONDANCE. 1664.
II faut bien que la chaife foie attacliée aux flefches, comme elle efl: en 4 en-
droits, par ce que ce fonds ou marchepied que les courroies foutienent n'eft qu'un
petit ais qui ne tient aucunement a la chaife , ce qui femble la joindre a ce marche-
pied n'eftant qu'une toile cirée ou chofe femblable qui garantit les pieds de la
boue et du vent.
Tous les rideaux et l'impériale font faits d'une mefme eftoffe, qui elT: de toile
cirée ou vernilTée le cuir eftant trop pefant.
L'un des plus grands inconvénients de la machine eft affurement qu'il luy faut
beaucoup d'efpace pour tourner, et c'eft ce qui en empefchera apparemment
l'ufage dans les villes , car je ne croy pas qu'on y puiïïè remédier fans en ruiner
la commodité d'un autre coftè.
Pour ce qui efl: de modelle , il faudra veoir quand ils auront tout achevé , mais
c'eft une chofe bien fafcheufe que d'avoir a faire aux artifans d'icy a caufe des
longueurs qui font perdre patience , et en voila afTes fur ce fujeél.
Quant a la lettre que m'efcrit Monfieur le Comte de Kincardin, je vous
avoutray la vérité Monfieur que j'en fuis fort peu fatiffait et que je m'eftonne de
ce qu'il vous femble qu'il agit fi bien avec moy et félon l'amitié qui eft entre nous.
Car a quoy tend toute cette lettre , finon qu'il veut s'attribuer a luy feul l'inven-
tion des Longitudes , comme fi les Horologes a pendule n'eftoient plus mon in-
vention depuis que je les ay données au public. Et il femble que la part qu'il m'y
veut donner, qu'il me la donne comme par aumofne, et non pas qu'elle m'appar-
tiene par aucun droit. Cependant je croy y en avoir un peu plus que luy et par-
tant je ne puis aucunement fouffrir qu'il fe veuille porter comme le maiftrc
de cette affaire. Vous verrez ce que je luy efcris, car je laifl^ la lettre *) ou-
uerte et fi elle ne fuffit pas pour le defabufer , je vous prie Monfieur d'y con-
tribuer ce que vous pourrez , car je ferois fort marry que noftre différent nous
fit fuivre des interefts contraires en cette affaire ce qui ne pourroit caufer que des
mauuaifes fuites.
Je vous fuis fort obligé des Obfervations de Monfieur Boile ') que j'ay leus
avec beaucoup de plaifir et admiration de fa diligence et exaéfitudc.
Si le temps ne m'eftoit efchappc , il y a encore des chofes dans voftre lettre ou je
devrois refpondre mais je fuis contraint de finir, les différant jufqu'à une autre fois.
Je fuis avec paflîon
Monsieur
Voftre trefhumble et très obeiffant feruiteur
Cl-IR. HUGENS DE ZuLICHEM.
4) Voir TAppendice N". i;oi. 5^ Consultez les Lettres N"s. 1 193 erN°. 1 194.
CORRESPONDANCE. 1 664.
N= 1201.
Çhristiaan Huygens à [A. Bruce].
9 JANVIER 1664.
Appendice au No. laoo.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A Paris ce 9 Janvier 1664.
Monsieur
Apres auoir attendu longtemps celle que Monfieur le Chevalier Moray m'auoit
promife de voftre part ') , j'ay eftè eftonnè , l'ayant reciie '') d'y trouuer tout autre
chofe que ce que je m'eftois imaginé , car croyant d'y apprendre voftre confeil
et confiderations touchant la manière que nous aurions a tenir pour eftablir et faire
valoir l'invention des Longitudes qui femble eftre en termes de pouuoir reuflir ,
je voy que vous ne vous arreftez que fur le partage qui fe devroit faire entre
nous des auantages que cette invention produira, dont je me fouuiens pourtant
que cy devant nous eftions demeurez d'accord. Toutefois puifqu'il vous refte
encore quelque doubte de ce coftè la vous faites bien de vouloir qu'elle foit
efclaircie devant toute autre chofe, a fin d'éviter des difputes a l'avenir, et
partant en me fervant de la liberté et franchife a la quelle voftre exemple me
convie et qui fe doibt pratiquer entre bons amis, je vous diray premièrement
touchant ce qui fe pafla entre nous a la Haye, lors que nous eftions a ajufter
vos deux horologes, que je fus fort furpris quand je vous ouïs propofer que nous
ferions de moitié dans les avantages fufdits, a quoy pourtant je ne voulus point
contredire pour n'entrer point en conteftation avec vous et non pas que je creuffe
que le partage fat équitable, aufïï tous ceux a qui j'en parlay après , qui ne furent
pourtant que 1 ou 3 perfonnes , me dirent que j'auois eftè peu avifè de faire cet
accord. Quant a l'argument dont vous vous feruez contre moy , voulant que les
inventeurs de l'horologe anciene et du pendule ayent autant de droit que moy
dans l'invention des Longitudes , il eft vray qu'on peut dire que ces deux chofes
qui eftoient trouuees auparavant font le fondament de mon invention des horologes
a pendule , de mefme que l'on diroit que la toile et les couleurs font le fondament
de l'art de la peinture, au lieu que mes horologes font tellement le fondement de
l'invention des Longitudes qu'elles font comme l'invention mefme , n'y manquant
rien que de les porter fur mer. Je travaillois a cela et principalement pour y pou-
uoir reuflîr avec les pendules longs de 3 pieds , n'ayant pas afTez bonne opinion de
la jufteffe des petits comme font ceux dont vous vous eftes fervi ;'lors que vous
') Consultez les Lettres Nos. 1 165 et 1 170.
°) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de A. Bruce à Chr. Huygens, datée mi-décembre 1663.
CORRESPONDANCE. 1664.
eftes venu me montrer ce que vous auiez trouuè , qui n'eftoit pas une invention
trop fubtile ny qu'il m'eut eftè impoffible de rencontrer , ou quelque femblable
pour le mefme eiFet fi l'on m'eufl: laiffè faire, car je ne croy pas que vous n'ad-
vouiez, que c'eftoit bien autre chofe de trouuer l'application du pendule aux ho-
rologes, ou bien cette ligne courbe qui doibt égaler le mouuement du pendule,
que de doubler la petite main par la quelle il eft mené. Je croiois donc que pour
m'avoir communiqué cette invention qui fut longtemps auparauant , que vous for-
maffiez vos pretenfions, vous vous contenteriez d'auoir une part médiocre dans ce
que l'invention pourroit rapporter en casdefucces, et je me trompe bien fort fi
tout homme raifonnable et definterelTè efl:ant informé du fait et connoifl"ant ce que
valent nos inventions n'en jugeafl de mefme. Or quelque droift que je croye avoir
fi vous voulez que nofi:re ancien accord tiene, et que nous faffions le partage égal
en toute cette aifaire , fans difputer fi vous m'accordez la moitié ou fi je vous l'ac-
corde je ne m'en departiray point , et nous agirons conjointement en ce qui relie a
faire. Mais fi vous n'efi:es pas encore content de cela je ne croy pas que pour mon
honneur je puilTe faire d'autres conditions auec vous, et j'aimerois mieux en ce
cas de vous abandonner le tout efperant que du moins en mon païs l'on ne voudra
pas me faire injufi:ice. Au refte Monfieur quelque party que vous preniez, je fuis
aiïlire que ce fera parce que vous croirez d'y avoir raifon, car je fcay que vous
auez trop d'honneur et de vertu pour en ufer autrement, et partant je ne laifltray
pas quoy qui adviene d'eftre
Monsieur
Voftre trefhumble feruiteur et amy,
Chr. Hugens de Zulichem.
N= 1202.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, frère.
II janvier 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiâen , coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1198. Const. Huygens, frère, y répondit par le No. 1106.
A Paris ce 1 1 Janvier 1 664.
Ce perruquier me fait enrager, car j'ay efl:è plus de 3 fois en vain le chercher et
il ne fe donne pas la peine de me rendre une vifite. Des qu'il eufl: fait ma perru-
que je luy commanday une calotte pour moy, et l'attens encore. J'auray foin de
la voftre autant que de la miene , dont j'ay auffi grand befoin. Mandez moy ce que
Œuvi-es. T. V. 2
CORRESPONDANCE. 1664.
Monfieur van Leeuwen a payé de la fiene , car je ne m'en fouuiens pas bien. Au
refte vous elles un bel homme avec vollre commandez librement^ et je voudrois
que vous fuffiez condamné a avaller tout le Te que vous m'avez envoie '). Mais
ne croiez pas au moins d'ertre quite de cette commiffion , ains efcrivez pluftoft au
Coulin de Vogelaer -) qu'il vous en envoie du véritable et qui n'ait pas garde i o
ans la cheminée.
Autrement fcachez qu'il fe trouue aufli de vieilles perruques.
Je n'entens pas encore que vous ayez exécuté cet autre commandement qui
elloit de payer a van Dalen car vous ne m'en avez efcrit juiqu' icy qu'en termes
de futuro 3). Mandez moy donc li cela eft fait, er ne négligez pas mes commiffions
fi vous voulez que je prenne foin des voilre.
Je n'ay pas encore donné de vifite au Sieur Jabach , mais l'on m'a promis de
m'y mener, quand j'y iray je me fouuiendray du dciïein que vous m'auez fpecifiè,
et en cas que jaye raifon de le croire original je ne vous le celeray point.
L'Abbé de Brienne '^) me fit hier preient d'un- nouveau portrait du roy en taille
douces), qyi fert a fa Thefe, fait par Nanteuil ad vivum etgravéparlemefme'^), il
efl: un peu plus petit que le naturel, ^/ez/w/^'evOT chez nous, et reflemble très bien.
Je ibuhaiterois fort d'efl:re au païs pour l'affaire des Longitudes, dans la quelle
il efi: déformais temps d'agir fi je neveux eilre prévenu. Je receus ces jours paf-
iez une lettre de Monfieur Brus 7) dans la quelle il fouilient que de droift je n'ay
rien a prétendre dans cette invention , mais que pourtant comme a fon bon amy il
m'y veut donner quelque part , telle que des perfonnes d'honneur jugeront équi-
table. Sur quoy je luy ay envoie refponfe ^) qui luy fera veoir que fon procédé ne
me plait en aucune façon, et que je ne fouffriray jamais qu'il penfe le porter
comme le maiftre de cette affaire. Cependant je croy qu'il fera necclfaire d'efcrire
au Penfionnaire de Wit î'} pour le prier de ne point Ibuftrir que je fois prévenu
') Consultez le Lettre N°. 1 166. ") Jacob de Vogelaer.
3) Constantyn Huygens, frère , en avait écrit, la dernière fois, dans la Lettre N". 1 177.
"*) Emmanuel de Guénégaud , fils de Henry I de Guénégaud seigneur du Plessis (voir la
Lettre N°. 484, note 4), et d'Isabelle de Choiseul-Praslin. Il était cVievalier de Plancy, et
mourut à Paris le 5 avril 1706. Entré dans les ordres, il devint abbé de Brienne; plus tard
il servit dans l'armée.
5) Portrait de Louis XIV. Gravé par Nanteuil d'après la peinture de Nicolas Mignard d'Avig-
non en 1661. (En tête de la thèse de E. de Guénégaud).
") Sur Robert Nanteuil, voir la Lettre N°. 803 , note 27. Il a peint et gravé quantité de por-
traits de Louis XIV, d'où s'explique l'erreur de Chr. Huygens, que le portrait en question
aurait été peint par cet artiste lui-même.
'') Nous ne possédons pas cette lettre de A. Bruce. Consultez la Lettre N°. i aoo.
^) La Lettre N°. 1201.
9) Nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Huygens datée du n--r février 1664, mais bien la
réponse de Johan de Witt. Voir la Lettre N". 1 2 10.
CORRESPONDANCE. 1664.
par ceux qui ufurperoient mon invention. Mais le meilleur feroit de trouuer
quelqu' invention pour me tirer d'icy, a quoy je voy plus de difficulté maintenant
que Chieze n'y eft pas.
N= 1203.
Christiaan Huygens à Lodevv^ijk Huygens.
I I JANVIER 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leideii, coll. Huygens.
A Paris ce 1 1 Janvier 1 664.
J'avoue qu'il y a grande apparence de fourberie en l'avanture du livre des In-
feéles '), et puis qu'il y a fi peu d'efperance, que ce beaupere ") nous en falTe avoir
un autre, je feray fcauoir a Monfieur Thevenot la confolation que vous luy
donnez en luy promettant voftre exemplaire. Je ne l'ay pas encore veu depuis
qu'il efl: revenu de la campagne et je luy garde encore les lettres de Coxin-
ja 3) qu'il aura aflez de peine d'entendre a caufe de la pédanterie du tranflateur.
La harangue de la niaitrelTe de Watervliet ^^ efl: belle et éloquente et efl: un
dilemme en fubftance , Si vous m'aimez faites ce que je vous dis , fi point ne m'ai-
mez, je ne veux point de vous. Vous autres qui vous mettez en danger de fubir de
femblables rencontres , pouvez mieux vous imaginer ce qu'un coeur y doibt ibufFrir.
') Probablement une traduction de l'ouvrage de Goedaert, décrit dans la Lettre N°. 1054,
note 10. Comparez la Lettre N°. 1207.
Peut-être aussi l'ouvrage suivant:
INTufcarum , Scarabeorum Vermiumque variae figurae et formae , omnes primo ad vivum
coloribus depiftae, et ex colleftione Arundeliana à Wenceflao HoUar aqua forti aeri iufculp-
tae. Antverpiae. 1646. in-8°. oblong
L'auteur de cet ouvrage est:
Vaclav Holar (Wenceslaus Hollar) , fils aîné de l'avocat Jan Holar; il naquit à Prague le
13 juillet 1607 et mourut à Londres le 28 mars 1677. Après avoir beaucoup voyagé, il vint
en 1635 en Angleterre dans la suite de Lord Arundel et y épousa Mad. Tracey ; en 1660 il
devint „his Majesty's designer," et en 1666, „the Kings Scenographer." 11 laissa plus de
2800 gravures.
^) Daniel Renaud , beau-père de S. de Sorbière. Consultez la Lettre N°. 1 190.
3) De Sorbière les avait envoyées à M. Thevenot. Consultez la Lettre N°. 1 190.
+) Cornelia Elisabeth van derNisse. Voir la Lettre N°. 1 162, note 4. Emmery van Watervliet
l'a épousée en 1669.
CORRESPONDANCE. 1 664.
Au refte, comme vous voiez l'on ne fepeuc gueres fier aux Peetooms ^). J'ad-
mire fur tout le choix que noftre coufin a fait , et je croy qu'il fera des fermons a
cette pauure innocente, comme le Mari dans l'Efcole de femmes.
Voicy une lettre de Monfieur Chapelain a Monfieur van Beuningen , que je
vous prie de luy envoler fans delay; et de luy faire dire qu'il veuille envoler fa ref-
ponce a vous pour la mettre dans le pacquet , car c'efl ce qui m'a eftè recommandé
par le dit Seigneur Chapelain.
Voftre efcritoire efl: a faire et fera achevée dans peu fi l'homme tient ce qu'il m'a
promis.
Je fus hier quérir les 1 horologes, que vous avez envolées''), a la douane, et ayant
ouuert les boetes je trouuay l'une afiez en defordre, la roiie de compte s'eftant
défaite et un des verres a coftè en pièces. Je l'ay rajuftee le mieux que j'ay pu, et
elles vont maintenant toutes deux , et ne refte qu'a les délivrer. Outre celle dont
j'ay efcrit^) au frère de Zeelhem pour le Marefchal de Grammont, ordonnez
je vous prie a Pafcal ^) d'en faire encore une de mefme qui fonne aufll un coup
aux demi heures , et qui ait le cercle d'argent , comme l'une de celles que j'ay icy.
Sur tout recommandez luy de prendre des bons refl^orts.
J'ay trouuè 4 exemplaires du Receuil de pièces nouvelles foubs une des horo-
loges, je ne fcay fi vous me les envolez au lieu de ceux que j'avois demandez d'un
autres receuil '■'^ ou il y a les amours de Henry quatre. J'en voudrois bien deux
par la première occafion , et mandez moy ce que. vous en paiez. Un de mes amis
m'a aufli demandé un petit livre qu'on a imprimé chez nous qui eft le Jugement
fur les hiftoires du Concile de Trente '°) di Cefare Aquilione "). Vous me ferez
plaifir de m'en mettre un exemplaire avec les autres fufdits.
Je vous fouhaice toute forte de contentement dans la nouuelle année, et de
mefme en font les Sieurs Vlaq et Bruyneftein, aqui j'ay donné la commifllon de
s'enquérir touchant le pris des Orangers et Jafmins dont le temps commence d'ap-
procher. Il ne fe pafle guère de jour qu'il ne voye découper quelque pendu ou a
faute de cela, un chien ou deux. Pour moy je me contente des relations qu'il nous
en fait, car a dire vray, je n'aime pas fort ces fpeftacles. Hier il nous raconta toutes
5) Traduction: parrains.
") Voir les Lettres Nos. 1166, II 68, II 75 et 1 189.
7) Consultez la Lettre N°. 1 189.
^) Paschal , l'horloger , originaire de Genève , demeurait dans la Spuystraat à la Haye.
9) Consultez la Lettre N°. 1 1 86.
'°) De tribus hiftoricis Concilii Tridentini, Authore Caefare Aquilinio. Antuerpiae Apud Joan-
nem Verbrugge. cIdIdclxii. in-8°.
") Scipione Henrico ou Enrico, souvent nommé à tort Herrico ou Errico, naquit en 1592
à Messine, où il mourut le 18 septembre 1670.- Entré dans les ordres, il se fit une brillante
réputation dans la littérature, parcourut l'Italie et fut affilié à toutes les académies de ce pays.
Il écrivit beaucoup , entre autres sous le pseudonyme de César Aquilinius.
( CORRESPONDANCE. 1664. I3
les particularitez de l'exécution d'un foldat qu'on fit pafler par les armes pour
avoir defertè , ce qui fe fait icy avec beaucoup de cérémonies.
Nous allons prendre le deuil avec la Cour.
A Monfieur
Mbnfieur L. Huygens de Zulichem
A la Haye.
N= 1204.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
15 janvier 1664.
La lettre se trouve à Leidcn , coll. Huygens.
Mon incommodité, Monfieur, et l'eloignement de vofl:re demeure font de
grands ennemis de ma joye et de ma confolation puifque je fuis priué par la du
bonheur que la Fortune m'offre de vous voir fans vous aller chercher jufqu'en
Hollande comme vous le mérités. Sans cela vous me verriés tous les jours chés
vous et je profiterois bien plus que je ne fais de vofl:re amitié et de vos lumières.
Je me refjouis au moins du foulagement que vous refl^entésde voftremal de tefte
et du moyen qu'il vous a donné de me tenir parole pour la Relation 0 de lefFet
de vos Pendules fur mer, dont je vous rens mille tref hum blés grâces et pour
payer cette faueur je lemployeray toute pour vofl:re gloire , n'ayant rien dauan-
tage en la penfee que de la publier par tout ou Ion eft digne de la connoifire.
Jefpere que vous aurés mis dans vofl:re dernier paquet mon billet -) pour Mon-
fieur de Beuning et je vous en fais vn remerciment du coeur comme vous le pou-
ues attendre Monfieur de
Voftre trefhumble et très obeiffant feruiteur
Chapelain.
Ce 15 Janvier i66/[.
Pour Monfieur Christianus Huggens.
') Voir la pièce N°. II 74. =) Consultez la Lettre N°. 1203.
14 CORRESPONDANCE. 1 664.
N= 1205.
Ph. Doublet à [Christiaan Huygens].
17 JANVIER 1664.
La lettre se trouve à Amsterdam , Jrc/iives Municipales.
la Haije le 17e Janvier 1664.
Je faifois deiïein de vous demander des nouuelles du dernier feuillet de la Contre
Critique ') juftement lors que je lereceus dans voftre lettre °) de l'i le de ce mois.
N'y auroit il pas moijen d'avoir un de ces portraits de Nanteuil^) du Roy ; Je me
l'jmagine fort beau pourveu qu'on ne voije pas trop peu du corps car c'eft l'ordi-
naire défaut quand ils font les vifages fi grands de prendre les planches trop petittes.
II faudra fcavoir rjnuention du vernis quoy qu'il me femble qu'il ne foit guerre
a l'ufage de nous autres Liefhehhers'''^ qui gardent les tailles douces dans des livres,
mais pour quelque portrait dont on veut orner les chambres il doit eftre fort bon ,
je ne fcay s'il vous fouuient qu'on fe fert de tout temps icy d'une pareille jnvention
de vernis fur des tailles douces et cartes géographiques qu'on trouue fur les ker-
mefl^es et dans les maifons des paijfans et qui mefme eft a lefpreuue de l'eau , mais
jaunit un peu le papier , peut eftre que c'eft la mefme chofes , et les François d'or-
dinaire font bien grand bruit de peu de chofe pourveu qu'elle leur foit nouuelle.
Je vous prie mandez moy quelques chofes de ces beaux ouurages d'Jfrael Q du
Caroufel 0 et du grand Ballet car fans doutte vous le voijez quelques fois , je croij
qu'ils doivent eftre bien toft achevez.
Je fuis très aijfe que le cher Sebaftien foit retrouué , car je n'euflè pas voulu
pour quoi] que ce foit qu'il euft efté perdu. Luij avez vous envoyé les boutons d'or
que je vous aij adreflez pour cet effet il y a quelque temps ?
On ne parle d'autre chofe icy que des affaires d'Odijck et Senifque T) qui
ayants pris querelle enfemble il y a huit ou dix jours a la table de Monfieur le
') Sur cet ouvrage de E. Boursault, voir la Lettre N°. 1 1 8 1 , note 18.
=) Nous ne possédons pas cette lettre, ni sa minute , dans nos collections.
3) Consultez la Lettre N°. 1202.
+) Traduction: Amateurs.
S) Israël Silvestre, fils d'un peintre verrier, Gilles Silvestre, et d'une fille du peintre Claude
Henriet, naquit à Nancy le isaoût 1621 etmourutà Paris le 12 octobre 1691. En 1661 il
hérita du commerce d'estampes de son oncle et parrain Israël Henriet. Il s'associa avec Etien-
ne de la Belle. En 1662 il fut nommé dessinateur et graveur du Roi; en 1675 maître de
dessin du Daupnin. Il épousa Henriette Selincart et devint membre titulaire de l'Académie
des Beaux-Arts.
«) Carrousel de 1662 ou figura le Duc de Guise. Planche de la Calcographie du Louvre. Gravé
par Israël Silvestre.
") Ferdinand de Perponcher Sednitsky était alors capitaine d'infanterie et devint en 1672 colo-
nel et surintendant de la cour militaire supérieure: il se défit de ce dernier emploi en 1676.
CORRESPONDANCE. 1664. 15
Prince ^) fur le fujet de cette fatale Heleine de Troije 5') qui caufe tant d'alarmes.
On leur envoija des gardes avant qu'ils enflent le loifir de rien entreprendre et les
ont encore a prefent. les Gecommitteerde Raeden '°) comme c'eft la coufturae en
pareilles rencontres ordonnèrent le bon homme de Manchaut "} et Monfieur de
Sterrenburg '-) pour les accommoder, mais ces Meflieurs après y auoir travaillé
cinq ou fix jours en vain ont elle obligez de remettre derechef l'affaire entre les
mains des Gecommitteerde Raeden '°), n'en peuuant pas venir a bout, de forte
qu'elle eft a prefent aen 't Hoff van Hollant '3^.
Si cette affaire n'occupoit pas tant touttes les converfations comme elle fait, on
parleroit aufïï fans doutte de Glefer dont le mariage femble eflre reculé plus qu'il
n'a jamais elle. Le père '**) de la belle 'Q s'ellant querellé auec son frerc aine cet
Alua '*) qui a tout le crédit en Frife après le Prince Guillaume, fur le fuiet du dit
Mariage dans un feflin tous deux eflants faouls , l'oncle de la belle reprochant au
père qu'il avoit tort d'avoir eflé chercher jufque en Hollande un gendre ou il y en
auoit afTez de perfonnes de condition et riches en Frife et dont lanoblefl^e, nota, eft
beaucoup mieux averree que de Glefer , fur quoij l'autre repondant qu'il cftoit af-
fez fage pour pourvoir a fa fille et fes affaires, luy jetta un grand verre de vin en
mefme temps au vifage, et l'autre courant au buffet recharge fon frère d'un grand
pot plein de vin fur la tefte et en mefme temps furent feparez par le relie de la
Compagnie. Cepandant Glefer a une afaire fur le bras, et pert l'amitié de ce futur
oncle qui devoit élire la bafe et le fondement de fon avancement, et de l'autre collé
vindiquer fa noblefl^e accufee, pourquoy il a detia envoijé et efcrit icv a Monfieur
Meteren '^) fon Tuteur.
^) Le Prince d'Orange , Willem III.
5) Sur Cornelia van der Nisse , voir la Lettre N°. 1 1 62 , note 4.
'°) Traduction: Confeillers députés.
") François de la Place, vicomte de Macliault, était colonel-lientenant dans l'armée des Provin-
ces-Unies; il épousa Anna Margaretha van Brederode, fille de Floris van Brederode et de
Dorothea van Haeften.
'") P. van Wassenaer, était seigneur de Sterrenbergh.
'3) Traduction: à la Cour de Hollande.
'*) Ernst van Aylva van Witmarsum, fils de Douvve van Aylvajr, et de Luts Hessels van Mec-
kema, mourut le 11 avril 1665. Il fut colonel, gentilhomme du stadliouder de la Frise et
épousa, en 1644, Jaeoniina Arents van Loo.
'■') Hester Liicia van Aylva, née en octobre 1644, fille unique du précédent, épousa, en janvier
1669, le ritmeester [chef d'escadron] Maurits Ludwig, baron de Isselstein.
'") Douwe van Aylva, 3e fils, mais en 1664 le plus âgé en vie, de Douvve van Aylva, mou-
rut le 1 1 février 1665. Il était grietman [bourgmestre] et fut durant 17 ans membre des Etats
députés; il avait une grande influence politique et en réalité gouvernait la Frise. Il épousa
Luts Julius van Mecliema.
''') Adriaan Cuyk van Meteren, seigneur de Meteren et Kerliwijk, était colonel-lieutenant,
devint commandant de Loevestein et épousa en 1670 lîmerentiit van yVerssen.
l6 CORRESPONDANCE. 1664.
La Bonne femme Madame Bartelotti '^) eft trepafTee. la femaine paflee païïant par
Amfterdam pour aller a Utrecht ou javois des affaires. J'y fus pour faire le compli-
ment de la part de toutte le parentage mais je m'aperceus bien d'abord qu'on s'en
conlblera aifement ou bien on s'en eftoit défia confolé qu'oy qu'elle ne fuft pas
encore enterrée alors.
Vous icavez qu'on ne doutte plus du mariage de coufin Davit Becker '») avec
Juftine van Baerle ''°) quoy que l'oncle-') avec qui j'en ay parlé ne me l'ayt pas
voulu avouer encore.
Noftre aine continue encore toufjours met Sant ") plus que jamais, men hiet
hem hier door de wandeling in ail de huijfen Oom -s), par excellence, a caufe que
chez Rijckerts on dit a l'enfant^*) de Nieuwerkerck -^'), mefme en bonne compag-
nie Reyniertie waer is oome geeft oomen een kufhantie -*) etcetera.
Une autre perfonne qui fait grand bruit icy c'eil Mademoifelle d'Orléans °Q
Schut Pauw^ -^) , et Jan van Vlaerdingen -9) font de fes principaux adorateurs
parmi un grand nombre d'autres mefme de condition , ce qui fait enrager les filles
de la Haije , Vlaerdingen pourtant eft le plus apparent.
'^) Jacoba van Erp , fille de nrnoud van Erp et de Jacomina de Jong van Velden , qui épousa à
Amsterdam, le 29 avril 1638, Willem Bartelotti. Etant veuve, elle mourut, un des premiers
jours de 1664, dans sa maison au Keizersgracbt et fut enterrée le 12 janvier dans la Nieuwe
Kerk.
'») David Becker , fils de Samuel Becker et de Jacomina van Baerle , mourut le 1 1 octobre 1 68 1 :;
il épousa, en mars 1664, sa cousine Justina van Baerle.
-°) Justina van Baerle, fille de David van Baerle et de Rachel Godin, mourut en 1685.
-^) David van Baerle. ") Susanna Ryckaer.
-3) Traduction: on l'appelle ici habituellement dans toutes les maifons, oncle.
-'^) Reinier Pauw , fils unique de Adriaen Pauw et de Margaretha Ryckaert. Il mourut céli-
bataire.
-S) Adriaen Pauw.
=fi) Traduction : Reinier oia eft l'oncle ? fais des baifemains à l'oncle.
"") Catharina van Orliens ou Orléans, fille de Karel d'Orliens et de Helena Cats, était de bonne
famille; elle naquit en 1647 et mourut en 1680 à Sluys; elle joua le premier rôle dans un
grand scandale (consultez les lettres de mars 1664) et s'établit plus tard à Sluys en Zélande ,
ayant épousé, le 16 juillet 1669:
Cornelis Pompe, seigneur de Dordsmonde, fils de Matthijs Pompe et de Mondina van
Beveren; il naquit à Dordrecbt le loavril 1646 et mourut le lermai 1682 à Sluys; il devint
capitaine de marine, et plus tard, en 1676, échevin et bourgmestre de Lande van den Vrye
(près de Sluys_). Ils eurent quatre enfants.
-S) Peut-être s'agit-il de
Jan Pauw, fils de Dirk Pauw et d'Alida van Vaerlaer. Il naquit le 31 décembre 1645 à la
Haye, où il mourut le 29 octobre 1708. Il était seigneur de Rynenburg et de Patynen-
burg, et devint colonel des gardes et Hoogheemraad de Delfland.
-^) Jan van Ruytenburgh.
CORRESPONDANCE. 1664. I7
N= 1206.
CoNSTANTYN HuYGENS , frère, à Christiaan Huygens.
17 JANVIER 1664.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1202.
A la Haye le 17 Januier 1664.
Le 8e de ce mois je vous ay envoyé de fi bon Té, comme je le fcay par expéri-
ence que vous aurez tout fubjeft d'en eftre content, et pourrez en mafcher tout
voftre faoul. il refte que vous ayez foin auffi de ma calotte , et confideriez que de
n'auoir qu'une perrucque feule à porter touts les jours eft auffi un mal qui incom-
mode fort la tefle. Touts les jours après difner je boy du Té et n'ay point fenty de
mal de dents depuis que je l'ay fait.
Je ne voy pas comment vous pourriez vous tirer de là et laifier il Signor Padre
feul et defnué de toute fa progenie , mais l'audience de Blumenthal ') et le départ
apparent du Roy vers le Printemps apporteront fans doubte quelque changement
aux affaires et nous feront voir ce que vous aurez à devenir touts.
Van Dalen eft payé en fuitte de ce que je vous en ay efcrit/"). Je luy ay fait don-
ner fept piftoles de l'argent del Signor Padre et y en ay adjoufté une que je vous
devois pour les tablettes.
Il faut que j'aille au Confeil, l'ordinaire prochain je vous efcriray plus au large.
Si vous n'avez pas encor envoyé ma Calotte j'aime mieux qu'elle vienne par les
Rouliers à l'Unicus s) que par la Pofte pour la certitude.
Pour mon Frère.
N2 1207.
Christiaan Huygens à [LooEVi^ijK Huygens].
18 JANVIER 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
A Paris ce 18 Janvier 1664.
Monfieur Thevenot me fut veoir hier a qui je delivray les lettres de Coxinja ') ,
dont il vous remercie fort. La relation Chinoife -') eft défia tranflatee a ce qu'il dit
') Joachim Friedrich von Blumenthal était alors ambassadeur de Brandebourg à Paris. Voir la
Lettre N°. u 8 1 , note i o.
-) Dans la Lettre N°. 1 177. 3) Philips Doublet.
') Consultez la Lettre N°. 1 190.
-) Voir la Lettre N°. 1031 et la pièce N°. 1039, note i. Thevenot a publié cette relation dans
ses „Relations de divers voyages" Partie I , sous le titre:
Œuvres. T. V. o
CORRESPONDANCE. 1664.
et l'on grave les figures. Il me parla encore de la Relation s) de Cuneus'*),ou
il y a une ample defcription des ruines de Perfepolis. Je croy que le frère de
Moggerfhill ou Monfieur van Leeuwen luy en ont promis une copie, et vous
l'obligerez fort de les en faire fouuenir. Pour le livre d'Infeétes ^') je voy
bien qu'il ne s'en met guère en peine , parce qu'il en a un *) en Flamend que
Voflîus luy a envoie, de forte qu'il ne fera pas befoin que vous vous priuiez du
voftre.
Monfieur le Marfchal de Grammont m'a prié de faire chercher a Amfl:erdam
ou a la Haye pour une Cafl"ette de celles qui contienent tous les outils pour cuire
et prendre le Te. Mais il la voudroit belle , parce que ce feroit un prefent pour la
Reine de Pologne 7). J'en ay fouuent veu de cuivre, mais celles la ne luy femblent
pas aflèz honneftes pour fon deflein , et il voudroit fcavoir s'il n'y en a point d'ar-
gent ou de Lacque , en fin qui fut un peu Royale. Vous pourrez vous en infor-
mer chez Smit et chez le coufin Câron ^), et me le mander, fi vous trouuez quelque
chofe , devant que d'acheter. Je vous recommande auiïi de faire dépêcher fi toft
qu'il fe pourra fon horologe ») par le Sieur Palcal , et de luy dire qu'il fafîe quel-
que chofe de meilleur que n'ont eflè celles que vous venez de m'envoier '°). Outre
qu'elles n'efl:oient pas fi bien limées comme j'en voy icy d'autres de fa façon , il y a
un grand trou dans le timbre de l'une, et l'autre marche fi foiblement et petitement,
que Monfieur Vigarani ") a qui elle efl: tombée en partage n'en efl: aucunement fa-
tiffait et je doute fort s'il ne la luy renvoiera pas , quand Monfieur Chieze fera re-
venu, car pour moy je ne me mefle pas de cellefcy par ce que je ne les ay pas com-
mandées ") qu'il prenne donc foin de faire mieux a l'avenir s'il ne veut perdre fa
Extrait des Voyages des Hollandois, eniioyez es années 1656 & 1657 en qualité d'Ambaf-
ladeiirs vers l'Empereur des Tartares, maintenant Maiftre de la Chine, traduit du Manufcrit
Hollandois.
3) Probablement il s'agit ici de la pièce, insérée par Thevenot dans le même volume, sous le
titre:
Defcription des Antiquitez de Perfepolis, appellée maintenant Cliimilnar, traduit de
l'Anglois (.avec un spécimen de l'écriture cunéiforme).
't) Johan Cunaeus, fils du professeur Petrus Cunaeus et de Johanna van Zeyst, naquit en 1617.
Nommé avocat fiscal de la Compagnie des Indes Orientales en 1644, il en devint en 1645
secrétaire , en 1648 membre du Conseil de la Compagnie à Batavia. Il fit plusieurs voyages,
entre autres en 1651 en Perse, et revint en 1658 aux Pays-Bas; il s'établit à Leiden.
5) L'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1 203 , note i .
*) Sur la „Metamorphosis" de J. Goedaert, voir la Lettre N°. 1054 , note 10.
''} Maria Louisa de Gonzaga.
^) François Caron était un des directeurs de la Compagnie des Indes Orientales. Voir la Lettre
1N!°. 924, note 2.
») Consultez la Lettre N''. 1 1 89. '°) Voir la Lettre N°, 1 203.
") Vigarani était un très-habile décorateur-machiniste au théâtre du Palais-Royal à Paris, où
jouait la troupe de Molière.
") Elles avaient été commandées par Chieze; consultez la Lettre N°. 1 166.
CORRESPONDANCE. 1664. I9
réputation. Lors qu'il envoiera les 2 pour les quelles j'ay donné ordre '3), il faut
qu'il prenne garde auffi de les mieux empacqueter et mieux attacher toutes les pie-
ces, car dans l'une de ces dernières je trouuay la roue de compte qui s'eftoit de-
faite et avoit rompu l'un des verres a coftè , et quelques unes des chevilles qui
rouloient par la boete. Voila une aflez longue leçon pour le Sieur Pafcal. Pour
vous donner a lire quelque chofe de plus agréable je vous ay copié l'extrait d'une
lettre'*), qui contient une hiftoire fort eftrange comme vous verrez. Monlieur
Chapelain par fa dernière lettre a Monfieur van Beuningen que je vous en-
voyay 's) il y a 8 jours, luy demande une relation femblable '*) d'un garçon
qu'on avoit trouuè parmy des brebis fauvages en Irlande, mais ne luy ayant pas
envoie l'extrait cy joint, vous luy ferez plaifir aïïlirement, et a Monfieur VoiTius,
de le leur communiquer. Adieu.
J'efcris tout cecy avec une plume de verre, qui eft une nouuelle invention et
fort commode, par ce que la pointe de ces plumes ne s'ufe point, que l'encre
ne les gafte pas , et qu'elles efcrivent a tous fens , ce qui eft encore fort propre
pour deffèigner. Je tafcheray de vous en faire avoir par quelque occafion ''').
N= 1208.
Christiaan Huygens à [Lodem^ijk Huygens].
25 JANVIER 1664.
La lettre et la copie se trouyent a Lciden , coll. Huygens.
A Paris ce 25 Janvier 1664.
Je ne conçois pas que ce que j'ay trouuè de nouueau pour les horologes ') puifle
eftre adjoutè a celles qu'on fait jufqu'icy, c'eft poiu'quoy fi vous vifez a la der-
nière juftelTe il faudra que vous attendiez mon retour, mais puisqu'il y aura touf-
'3) Consultez la Lettre N°. 1203.
'+) Il s'agit de l'extrait d'une lettre de Varsovie que, vers la fin de 1663 , Christiaan Huygens
avait envoyée à J. Chapelain. Voir la Lettre N°. 1 195 et l'Appendice N°. 1196.
'5) Consultez la Lettre N°. 1 203.
''') Consultez l'ouvrage de Nicolaas Tulp, cité dans la Lettre N°. 11 95, note 3.
''') Consultez la Lettre N°. 121 1.
') Voir la Lettre N°. 1 178, note 16.
CORRESPONPANCE. 1664.
jours alTez de gens qui fe contenteront des horologes comme elles font a prefent,
vous trouuerez toufjours bien moyen de trocquer aux horologers celle qu'on a
commencée pour vous , et pour cela je crois que vous pouuez pafler par deflus le
fcruptile que vous avez. Si toft que vous vous pouuez pafler de la voftre et que
l'autre -) que Pafcal a entre les mains fera achevée, je vous prie ne différez point
de les envoier a l'Unicus 3); mais prenez garde que les reflbrts aient bonne force.
Je ne fcay fi j'auray afl"ez de temps pour efcrire a Monfieur de Wif*} touchant
l'affaire que fcavez s) , par ce que je ne fuis revenu au logis que tard ayant eftè
jufqu'a cet heure avec Monfieur le Duc de Roanes pour veoir et examiner fa
machine '') qu'il doibt prefenter au Roy, qui vient d'efi:re achevée, mais toufjours
je ne raanqueray pas de le faire par le prochain ordinaire , parce que n'ayant pas
receu de refponfe -') jufqu' icy de Monfieur Brus ^) , cela me commence a donner
quelque foupçon de rupture.
Quand j'ay parlé de m'en retourner au pais ^') je n'ay rien dit dont vous puifllez
inférer que je voulufl"e vous faire venir icy en ma place. Je ne voudrois pas vous
rendre un fi mauuais office, et je croy mefme que je n'y reufllrois pas quand je vou-
drois. Je ne trouue rien pour obtenir congé fi non que quand le bon Sieur Sebaf-
tian fera de retour, l'on poarroit peut eftre induire mon Père a fe contenter
de fa compagnie, mais ce peut eftre efl: bien douteux, et puis il n'y a pas d'appa-
rence que cet autre foit de retour de 6 femaines ou 2 mois.
Je vous remercie des particularitez de la querelle '°) du Seigneur d'Odyck, qui
font telles qu'il me tarde fort d'apprendre quelle fin prendra cette affaire.
Voicy une lettre de Monfieur Chapelain") qui me prie comme l'autrefois de
luy faire avoir la refponfe par la mefme voie, c'eft a dire qu'il efi: bien aife d'ef-
pargner les 1 6 fous de port qu'elle luy coufteroit. Quand eft ce que Voffius s'en
efl: allé en Angleterre ") ? Je l'ay appris de Monfieur Bouillaut et que de la il a
deffein de venir icy.
Dites au Sieur de Zeelhem que le Perruquier m'a promis d'achever fa calotte
dans 2 ou 3 jours, que le Te '3) n'eft pas encore arrivé, et que j'ay trouué un hon-
neile homme qui me mefnera voir le Sieur Jabach , qu'il dit avoir une fi grande
quantité de deffeins '•^), la plus part Italiens, qu'un homme qui ne fait que cela
=) Consultez la Lettre N°. 1203. 3) Philips Doublet.
4) Nous n'avons pas trouvé dans nos collections cette lettre de Christiaan Huygens à J. de Witt;
elle était datée du ler février 1664. Consultez cependant la Lettre N°. 1210.
5) Le privilège de l'emploi des horloges sur mer pour la détermination des longitudes.
0) Consultez la Lettre N°. 1200. ^^ Consultez la Lettre N°. 1 201.
S) Alexander Bruce. ») Consultez la Lettre N°. 1202.
'°) Voir sur cette querelle la Lettre N°. 1205. ") Probablement destinée à N. Heinsius.
'-) Is. Vossius a passé alors quelque temps en Angleterre; en 1670 il s'y fixa.
'3) Consultez la Lettre N°. 1206. '*) Sur ces collections, voir la Lettre N°. 1177.
CORRESPONDANCE. 1664.
chez luy a eftè défia 4 ans a les coller dans des livres et qu'il luy en faudra bien
encore 10 devant que d'avoir achevé.
Au frère de Moggerfhil j'efcriray '0 la fepmaine qui vient.
N= 1209.
Christiaan Huygens à [Lodewijk Huygens].
I FÉVRIER 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden , coll. Huygens.
A Paris ce i Février 1664.
Depuis la recepte de la voftre ') je n'ay pas encore vu Monfieur Thevenot
pour luy communiquer ce que vous avez appris touchant le libraire d'Anifterdam")
qui travaille a la relation Chinoife 3) comme luy. Je croy pourtant que cela ne l'alar-
mera guère parce que fon ouvrage'^) eftant petit en comparaifon de cet autre de 200
figures il pourra aifement faire en forte qu'il foit le premier a paroiftre au jour.
au refte il fera bien aife, comme je le fuis auflî, de la promefle de cet homme,
mais d'où peut il avoir recouurè toutes ces figures , puis que nous croyions avoir
toutes celles que le peintre 5)^ qui cftoit avec nos Ambaïïàdeurs , avoit faites? Si
c'efl: de Cuneus mefme qu'il faut avoir la Relation de fon voyage, il ne faut
pas afllirement l'imprimer fans ion confencement; mais fi Monfieur van Leeuwen
ou d'autres l'ont, je ne voy pas pourquoy l'on en feroit fcrupule. A quelque condi-
tion que ce foit Monfieur Thevenot fera bien aife de l'avoir et vous l'obligerez
'5^ Nous ne possédons pas cette lettre de Christiaan Huygens à son beau-frère Ph. Doublet.
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Lodewijk Huygens: elle s'est perdue comme toutes
celles qu'il écrivit à cette époque.
-) Jacob van Meurs, fils du libraire Aert Meurs, naquit à la Haye et se fixa à Amsterdam. En
1660 il demeura au Singel vis-à-vis du marché aux pommes, en 1 6(53 dans la Nieuvvstraat,
et en 1665 au Keizersgracht vis-à-vis du Westermarkt; sa boutique avait l'enseigne „de
Stadt Meurs." Il était graveur aussi , et a fait de bons portraits.
3) L'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1039, note I. ^^ Voir la Lettre N°. 1207, note 3.
5) Jolian NieuhofF, qui d'abord appartenait à l'état-niajor du vaisseau qui en 1655 fit le voyage
de la Chine; en 1665 il était chef de Coylan, près de Koetzyn (Cochin) sur la côte de Ma-
labar. Il avait pris cette ville en 1655.
CORRESPONDANCE. 1664.
fore en le luy procurant, il y a peut eftre des chofes qui regardent le trafficq, que
la compagnie des Indes n'aime pas que l'on publie, les quelles l'on pourroit omet-
tre , puis qu'aufTi bien elles ne font aucimement divertifTantes.
Je diray au Maréchal ce que vous me mandez touchant fa commiffion de
la caiïette pour le Te '') , la première fois que je le rencontreray chez la Signora
Anna, ou l'on le trouue alTez fouuent, et cependant vous ferez prié de conti-
nuer vos diligences a Amflierdam s'il y a là peut eftre de quoy le fatiffaire plus
promptement.
Mon père a receu de l'Oncle van Baerle ^) la notification ^) pareille a celle qu'a
eu ma Tante Dorp»). Si le frère de Zeelhem va a ces nopces je ne voy pas
que vous y puiffiez aller aulFi et laiiïer la maifon vuide a la coufme '°) près, quand
ce ne feroit que pour les jours de l'ordinaire.
J'ay eftè eftonnè de veoir des fuites fi paifibles d'une fi grande querelle "), et il
ne femble pas que le Rodrigue fouftiene fort bien de cette façon l'honneur de
fa Chimene.
Vofi:re efcritoire efl: faite et je vous l'envoieray par le premier coche qui partira
pour Anvers. Le frère de Zeelhem y trouuera fa callotte qu'on m'a apporté ce
matin , et le frère de Moggerfhill '-) le portrait du Roy , de Nanteuil ^"^') , que je
luy promets dans la lettre cy jointe ^*).
Je tafcheray auifi d'avoir une ou deux de ces plumes de verre '^^ pour l'y met-
tre, ne fcachant pas ou demeure celuy qui les fait, parce que le petit marchand
qui en traffique n'a garde de l'enfeigner.
L'Hifl:oire du nouuel Orfon '") efl: trefveritable et il y a plufieurs peribnnes
icy a qui on l'a mandée de Pologne; comme entre autres Monfieur de Noiers
Secrétaire de la Reine '0 dudit Royaume, qui efl: homme très fincere et afllire
la mefme chofe de fon correfpondant.
Il y a quelque temps '^) que j'envoiay au frère de Zeelhem l'adrefl^e pour l'horo-
loger Severyn '») , pour envoler l'horologe a long pendule a Milord Brouncker.
Je vous prie de icavoir du frère ou de l'horologer fi elle efl: partie , et quand et par
quelle voie, a fin que j'en puifle donner avis en Angleterre.
<5) Consultez la Lettre N°. 1207. '') David van Baerle.
8) A l'occasion du mariage de sa fille jvistina avec David Becker. Consultez la Lettre 1N°. 1 205.
!*) Sur Ida van Baerle, voir la Lettre 1NJ°. 72 , note 3. ^
") Catharina Suerius. ") Consultez la Lettre N°. 1205.
^-) Philips Doublet. '3) Sur ce portrait, voir la Lettre N°. 1202, note 4.
^+) Nous ne possédons pas cette lettre de Clir. Huygens à Ph. Doublet.
'5) Consultez les Lettres Nos. 1202 et 1205. "^) Voir la pièce N°. 1 196.
'7) iVIaria Louisa de Gonzaga. ^^) Consultez la Lettre N°. 1 189.
'9) Severyn Oosterwijk.
CORRESPONDANCE. 1664.
Voicy ma lettre a Monfieur de Wit "°) dont je vous prie d'avoir foin. Je ne
reçois pas encore refponfe -') de mon EfcofTois --J) d'où je commence a prendre
mauuais augure.
N= I2IÔ.
J. DE WiTT à Christiaan Huvgens.
7 FÉVRIER 1664.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Hiiygcris.
MijN Heere
Uyt UwEdls miffive ') vanden jn defer loopende maendt hebbe ick met aenge-
naemheijdt ende fonderling contentement verftaen dat UwEdls horologien door
preuve op zee genomen goede hope overlaeten om op groote voijagen tôt het vin-
den vande lengte Ooft- ofte Wellwaerts te connen dienen, ende hadde oock al voor
UwEdls vertreck derwaerts verwacht dat door de felve daerover requefte gepre-
fenteert foude fijn geweeft aende Heeren Staten generael ; 'twelck tôt noch toe
niet gefchiedt fijnde foo geve UwEd: in bedencken off fulcx alfnoch niet hoe eer
foo liever fal dienen te geschieden , te meer om door UwEdls compaignon -), die
deflelfs difcretie nu niet difcretelyck fchijnt te rencontreren , daerinne niet gepre-
venieert te worden; niijns bedunckens kan fulcx oock wel in UwEdls afFwefen
Traduftion :
Monfieur, j'ai appris avec plaifir et fingulier contentement par votre lettre du l'^r cou-
rant que vos horloges, par l'épreuve prife fur mer, ont laifl'é bonne eipérance de pouvoir
fervir dans de longs voyages à trouver la longitude vei's l'orient ou l'occident, et déjà
avant votre départ par delà j'avais attendu que vous en auriez préfenté une requête a
Meflîeurs les Etats-Généraux. Comme cela n'a pas eu lieu jufqu'à prélent je vous
donne en confidération fi cela ne devrait pas encore être fait le plus tôt poffible, d'au-
tant plus afin de n'y être pas prévenu par votre compagnon, qui ne femble pas ré-
pondre difcrètement à votre difcrétion. félon mon opinion, cette affaire peut être en-
tamée très bien en votre abfence puifque avant que quelques difpofitions pofitives puif-
°°) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à Johan de Witt. Consultez la Lettre
N°. 1208.
-') Consultez la Lettre N°. 1201. --) Alexander Bruce.
') Lettre que nous ne possédons pas. Consultez la Lettre N°. 1209, note 25.
-) Alexander Bruce.
24 CORRESPONDANCE. 1664.
werden geëntameerc , aengefien , alvorens daerop eenige pofitive difpofitie fchijnt
te connen vallen , het werck ter preuve van die vande Ooftjndifche Compagnie ,
ofF van d'een ofF d'ander Admiraliteyt fbaet gellelt te werden. Doch ick referere
mij defenaengaende tôt UwEdls beter oordeel ende verblijve
MijN Heere
UwEd Oodtmoedigen dienaer,
JOHAN DE WiTT
i(5<54.
Haege den 7e" februari
1664..
ient être prifes, il faudrait que l'invention fera foumife à l'épreuve de ceux de la Com-
pagnie des Indes Orientales ou de quelque Amirauté. Mais quand à ceci je me réfère à
votre jugement meilleur , et je refte
Voftre tres-humble ferviteur
Monfieur
Monfieur Christian Huygens de Zulichem
Gentilhomme HoUandois
à
Paris.
N= 1211.
Christiaan Huygens à [Lodewijk Huygens].
8 FÉVRIER 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
A Paris ce 8 Février 1664.
J'ay envoie voftre efcritoire mardy dernier par le coche d'Anvers ') a Don
Diego ""), a qui j'en donne auflî avis prefentement 3), et le prie de vous l'adrefler
et de vous mander ce qu'il aura debourfè afin que vous en fafliez reftitution. Il y
') Voir la note 6 de la Lettre N°. i ip8.
") Diego Duarte, probablement un neveu de Gaspard Duarte.
3) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Christiaan Huygens à Duarte , ni la minute.
CORRESPONDANCE. 1664. 25
aura 4 "ffi de porc , et peut eftre quelque chofe de douane , car je ne l'ay pas fait
vifiter icy parce qu'il courte d'avantage. J'ay payé 1 7*8 pour l'efcritoire et 30
fous pour la boete et l'embalage , ce qui fait 1 5 livres 8 fous en noftre monnoie ,
les quelles quand voftre amy vous aura rendues et que vous en aurez déduit ce
que je vous doibs des receuils que vous m'envoiez , je vous diray a quoy emploier
le refte.
J'ay enfermé dedans comme j'avois dit, le portrait du Roy '*) pour le frère
de Moggerfhill , la Calotte pour le frère de Zeelhem et a plumes de verre pour
vous, dont l'une feulement eft aflez bonne , n'en ayant pu avoir d'autres parce que
je ne fcay ou demeure celuy qui les vend, mais c'eft principalement pour vous en
faire veoir la forme, qu'il vous fera aifè d'imiter fi vous n'avez pas tout a fait oublié
ce noble meftier. Je vous ay défia dit une fois ^) que la commodité de ces plumes
eft que la pointe ne s'ufe point, qu'elles ne fe gaftent pas en fechant avec de l'encre
dedans, comme font celles d'oifeau et qu'elles efcrivent a tous fens. Il me fem-
ble auflî que l'encre en coule mieux, et je ne me fers jamais plus de ces autres.
Pour eftre bonnes il faut que la pointe en foit encore plus longue que n'eft celle
de la bleue que je vous ay envoiée a fin que l'encre s'y tiene mieux et en plus
grande quantité.
Trois bals en une fepmaine c'eft beaucoup a la Haye mais icy il ne païïe point
de nuiél qu'il n'y en ait 8 ou 10. J'ay efté les veoir une fois en bonne compag-
nie, et le divertifîement en eft aflez joli mais accompagné de beaucoup d'em-
baras. Dimanche pafl'é *) je vis au Louvre le petit Balet qui fut danfè dans le
falon de la Reine Mère''). C'eft une petite Comédie de Molière fort plai faute
qui a nom le Mariage forcé ^), entremeflee avec des entrées de ballet, et quelques
récits de Mufique, defquels font Mademoifelle Hilaire'), et la Signora Anna.
Le roy y danfe luy mefme, et je croy que c'eft aujourdhuy pour la 6me et der-
nière fois. Le premier eflay du grand ballet fe fera lundy qui vient mais le lieu
eftant fort petit, qui eft la Salle au Palais Royal, je me donneray la patience d'at-
tendre jufques a la ame ou 3me reprefentation.
Dimanche fufdit fe fit auflî l'eflay de la machine pour la Pofte ") , le Roy
l'ayant fait venir au bois de Bologne, ou il la fift courrir longtemps, luy mefme
+) Sur ce portrait de Louis XIV, consultez les Lettres N°. 1202, note 7, et N°. 1205.
5) Consultez la Lettre N°. 1207. '') C'était le 5 février.
7) Sur Anna d'Autriche, voir la Lettre N°. (îiS , note 5.
^} Le IVfariage Forcé, Comédie Par J. B. P. de Molière. Représentée pour la première fois au
Louvre par ordre de sa Majesté le 29. du mois de Janvier 1664, & donnée depuis au Public
sur le Théâtre du Palais Royal, le 15. du mois de Novembre de la mesme année 1664. Par la
Troupe de Monsieur Frère Unique du Roi.
'') Mlle Hilaire était belle-sœur de Lambert et excellait, comme lui, dans la musique. Con-
sultez la Lettre N°. 248.
'°) Sur la„machine Roanesque," consultez la Lettre N°. 1200.
Œuvres. T. V. 4
a6 CORRESPONDANCE. 1664.
eftant dedans, et en fuft fort fatiffait, et fur tout de ce qu'il trouua qu'on ne
la pouuoit faire yerfer, quoyque Moniieur de Villequier ") qui monta fur le che-
val et d'autres après luy , fiffent pour cela tous leurs efforts poffibles , la traînant
par des chemins, ou ils avoient peine a pafler avec le cheval. Le Roy veut qu'on
en fafle une pour tenir deux perfonnes , et c'eft a quoy MelTieurs les inventeurs
font occupez maintenant, ces deux perfonnes ieront a coftè l'un de l'autre , et il
faudra alors i chevaux l'un derrière l'autre.
Je communiqueray a Mademoifelle Boreel '-) ce que vous me mandez touchant
le Sieur de Langevelt '^^ , et peut eftre encore ce feoir. Je la voy fi peu fouuent
que c'eft une honte. Adieu. Voila que je recois une lettre "^} de Don Sebaftian
de Salins , ou il dit eftre tellement honnorè et refpeftè que le monde fe met en
haye quand il pafîe , et qu'il entend dire derrière luy , Voila Monfieur le Confeil-
1er. Il me mande auflî comme il a eftè receu a St. Anne par Monfieur le Lieute-
nant et la garnifon qui eft de 3 hommes , et comme il donne des Collations au
Salinoifes de Raifins de Corinthe et confitures au miel. Je ne Icay d'où vient qu'il
ne reçoit pas les lettres qu'on luy efcrit d'icy , toutefois je m'en vay en hazarder
encore une.
La nouuelle du mariage de Don Diego et de Francifque ' s) m'a fort rejoui,
et je n'ay pas manqué de les en féliciter dans ma lettre d'aujourdhuy.
N° 1212.
Christiaan Huygens à [Lodewijk Huygens].
15 février 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
A Paris ce 15 Février 1664.
Vous me mandaftes par quelqu' une de vos précédentes que le Sieur Pafcal
defiroit qu'on payaft l'argent des 2 horologes qu'il nous a envolées par l'ordre de
") Louis Marie Victor, duc d'Aumont et de Roche Baron, fils du maréchal Antoine, duc
d'Aumont et d'Estrabonne, naquit le 9 décembre 1632, et mourut en 1704. Il avait
épousé Madeleine Fare de Telliez, et était gentilhomme de la chambre. Amateur de nu-
mismatique, il devint membre de l'académie des inscriptions et belles-lettres; le titre de mar-
quis de Villequier passa à son fils Louis duc d'Aumont.
'-) Mlle Boreel était la fille de l'ambassadeur W. Boreel.
'3) Peut-être:
Rutgers van Langevelt, né à Nimégue en 1635, et mort à Berlin en 1695. Il était savant,
peintre et architecte.
'4) Nous n'avons pas trouvé cette lettre.
'5) Francisca Duarte. Voir la Lettre N°. 1103, note 5. C'est par erreur que, dans la note 4 de
cette Lettre, Don Diego a été désigné comme Gaspart Duarte.
CORRESPONDANCE. 1664. IJ
Don Sebaftian '), a celuy qu'il defigneroit en cette ville, demandez luy donc qui
c'eft, et combien eft le pris , et je tafcheray de procurer ce paiement fans attendre
le retour dudit Seigneur SebalHan. Le Marchai de Grammont me demande fou-
uent nouuelles de l'horologe qu'il fait pour luy -), et je vous prie de la faire de-
pefcher fi tort qu'il fe pourra, avecq l'autre 3).
Je croiois que celle du Milord Brounker '^) eftoit partie il y a longtemps , et ce-
pendant vous me dites qu'elle eft encore entre les mains de l'ouurier. Il mérite
qu'on luy reproche fa lenteur. Je luy laiflay mon horologe pour les Longitudes ,
a fin qu'il y mit la dernière main, et voudrois bien fcavoir fi elle va maintenant
comme il faut. Si j'eftois la je luy en ferois faire encore une pour le mefme ufage
mais de différante forme, et les envoierois toutes deux a quelque voiage de Nieu
Nederlant ou autre femblable. Mais je voy bien que ce ne fera pas encore fi toft.
Cependant j'ay receu refponfe s) de Monfieur de Wit, qui me propofe fi je ne
veux pas prefenter, quoy qu' abfent, ma requefte aux Eftats Généraux et a ceux
de Hollande, fur quoy je n'ay pas encore refolu, voulant veoir premièrement quelle
refponfe me viendra de mon Conte EcolTois *).
Je vis hier Monfieur de Spijck, et appris de luy le logis de Monfieur de Mon-
bas, que j'iray trouuer encore ce foir pour avoir les livers que vous luy avez
donné pour moy.
Je voy par les voftres et par celles de Monfieur van Leeuwen ^) qu'on fe di-
vertit fort par delà, mais aufll qu'on fe fafche qu'on fe chagrine et qu'on fe que-
relle pour le moins autant. J'ay leu avec grand plaifir le demeflè de ces i rivaux ,
Monfieur le Comte de Vlaerdingen ^) a ce que je voy , fait merveille mais cette
fcene auprès du fchavot ^^j devoit eftre admirable, quand les amies et tout ce
qu'il y avoit chez elles firent fi bien les Sabines.
Voicy un portrait qui me vient d'arriver avec une lettre '°) de Monfieur le Con-
feiller, (car c'eft ainfi qu'on nomme l'illuftre Don Sebaftian au païs ou il eft)
lequel il a fait a ma requefte , reprefentant au naturel Monfieur l'on hofte qui eft
le Sieur d'Acofta "). Il m'a femblè trop beau pour n'eftre point veu par les ccn-
noifl^eurs comme font les frères de Moggerfhill et de Zeelhem. Ce qu'il tient
dans la main eft une ferpe fans la quelle il ne monte jamais a cheval, et dont
') Sébastian Chieze. Consultez les Lettres Nos. 1 1 66 et 1207.
^) Consultez les Lettres Nos. 1 1 89 et 1 198.
3) Voir la Lettre N°. 1203. t) Consultez la Lettre N°. 11 89.
5) Consultez la Lettre N°. 1212.
*) Alexander Bruce. Voir la Lettre N°. 1201.
'') Nous n'avons pas trouvé dans nos collections cette lettre de Diderik van Leyden van Leeuwen.
^) Jan van Ruytenhiirgh. ') Traduction: échafaud.
'°) Nous n'avons pas trouvé dans nos collections cette lettre de S. Chieze.
") Sur ce portrait de d'Acosta, consultez la Lettre N°. 12 15.
l8 CORRESPONDANCE. 1664.
il regretta fort la perte lors que tombant dernièrement dans l'eau avec fon cheval
il fut fort près d'y laifîer la vie. Sa callotte eft auec des oreillettes dont l'une eft
noire et l'autre blanche , je n'ay pas fceu pour quelle raifon. Je prétends de r' avoir
mon original par ce que je l'eftime plus qu'un des plus beaux de Raphaël , a caufe
de cette incomparable figure del Rozinante a pieds d'Eléphant.
Je dinay avanthier chez l'Abbè Bourdelot '-) ou il avoit auffi le Sieur du Por-
tail '3) avec fa femme et fa fille, qu'il avoit prié exprès pour me donner le plaifir
devoir comme il gouuerne cette famille parlante. Il n'y a point de comédie, qui
vaille ces entretiens.
N= 1213.
Christiaan Huygens à R. Moray.
20 FÉVRIER 1664.
La lettre se trouve à Londres , Royal Society.
A Paris ce ao février 1664.
JV[ONSIEUR
Ne recevant point de refponfe aux deux dernières ') que je me fuis donne
l'honneur de vous efcrire, j'ay creu long temps que c'eftoit a caufe que vous efliez
preil de nous venir trouuer icy, et que peut eftre vous efl:iez défia en chemin, mais
ayant appris depuis peu de Monfieur l'Abbè de Beaufort que dans les lettres
qu'il recevoit de vous , vous ne faifiez aucune mention de ce voiage, je retourne a
vous adrefler celle-cy, tant pour m'enquerir fi au moins mes précédentes^) vous ont
eftè délivrées , que pour vous donner avis du fucces qu'a eu noftre machine pour
la pofte 3), lors que le Roy l'efFaia ces jours paffez au bois de Bologne, lequel fuc-
ces a efl:è fi bon , que l'inventeur et fes afîbciez ne l'eufîent peu fouhaiter meil-
'-) Pierre Michon, connu sous le nom de l'abbé Bourdelot, d'après ses oncles maternels Jean
et Edme Bourdelot, naquit le 2 février 1610 à Sens et mourut à Paris, le 9 février 1685,
empoisonné par une méprise de son valet. Il voyagea beaucoup et- en 1634 devint médecin
à la cour. La reine Christine de Suède lui avait procuré l'abbaye de Massay, sous condition
qu'il exercerait son office gratuitement.
'3) Pierre Petit, l'intendant.
') La Lettre N°. 1200, du 9 janvier 1664, est la première de ces lettres.
°) Voir la Lettre N°. 1200. Consultez la Lettre N°. 1218 et une lettre du 12 juin 1664.
3) Sur ces voitures, consultez la Lettre N°. 121 1.
CORRESPONDANCE. 1664. HÇ
leur. Je n'y fus pas prefenc, ne l'ayant pas voulu, mais l'on m'a raportè que fa
Majeftè y fut longtemps dedans la faifant courir â toute bride, qu'elle trouva la
voiture agréable et commode : qu'en fuite quelques Meffieurs de la Cour s'y mi-
rent et d'autres fur le cheval , qu'ils firent aller par tous les plus mauvais chemins
et les plus inégaux dont ils fe peurent avifer, a fin de faire verfer la machine
fans que pourtant ils en pufTent venir a bout de forte qu'après une fi rude efpreuue
l'on peut bien dire qu'elle ne fcauroit verfer du tout qui efl une qualité qui ne
fe trouue point en aucune autre voiture. Le Roy voulut qu'on efl"aiait de faire
une femblable carriole pour tenir deux perfonnes , et c'efl: a quoy l'on travaille
prefentement. Elles feront aflifes a coftè l'une de l'autre, et l'on y mettra deux
chevaux dont celuy de devant portera le pofl:illon et l'autre la machine , qui par
confequent fera chargé a peu près comme il l'eftoit en traînant la machine fimple.
Je vous prie de communiquer tout cecy a Monfieur Silvius, a qui j'efcrirois fi
j'avois autre chofe a luy efcrire.
Il me tarde de veoir quel débit aura l'invention lors qu'on la donnera au pu-
bliq. ce qui ne fe peut pas encore , par ce que les Lettres ne font pas encore véri-
fiées au Parlement.
J'ay tafché de fcauoir de Monfieur Rohaut fon hypothefe '^) qu'il dit avoir
pour fcaver 5) les phénomènes du mercure et de l'eau purgée d'air qui ne defcen-
dent point , mais il ne veut pas me la dire. Celle de Monfieur Auzout dépend, a ce
qu'il dit , du peu de grofleur du tuyau et c'eft pour cela qu'il defire fort de fcavoir
quelle a efté celle dont Milord Brounker et Monfieur Boile fe font fervis, et's'ils
en ont efiayè de grofleur différente. J'ay auOl penfé quelque chofe pour expliquer
cette efi:range expérience mais qui ne me fatiffait pas pleinement.
N'aurons nous jamais refponfe *) de Monfieur le Comte de Kincardin '') j'ay
peur que la fiene ne venant point , ne foit caufe du retardement de la vofl:re , dont
je ferois fort marry. Je ne puis croire que vous me donniez tort en cette affaire ,
mais s'il en efl:oit autrement, vous m'obligerez touf jours de me faire fcavoir voftre
fentiment.
Je vous baife les mains et demeure
Monsieur
Voftre très humble et très obeilTant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
+) Consultez les Lettres Nos. 1178 et 1 187. ■'^) Lisez peut-être: folver,
*) Consultez la Lettre N°. 120 1. ?) Alexander Bruce.
30 CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1214.
Christiaan Huygens à [Lodewijk Huygens].
22 FÉVRIER 1664.
La lettre cl la copie se trouvent à Leideti, coll. Huygens.
A Paris ce 22 Février 1664.
Avanthier nous vifmes danfer lé Ballet') an Palais Royal qui fut beau et magni-
fique, et fur tout les Entrées des dames, qui eftoient jufqu'a 22 en nombre, et plu-
fieurs fort belles. C'eftoit la 3me fois et aujourdhuy ce fera la 4me et lundy la 51116
et dernière. Au fortir de là j'avois fi chaud qu'il falut changer de chemife.
J'ay dit a Monfieur Thevenot les foins que vous voulez prendre pour luy , dont
il vous remercie fort.
Je ne fcaurois pas vous dire pour certain fi le frère de Zeelhem a demandé
nouuellement avis a mon Père touchant ce que fcavez "), mais je fcay bien que cy
devant il y a 2 ou 3 mois , il luy propofa celle la avec deux autres encore , et
que le Signor Padre des lors fembloit incliner a cette première, auprès de qui
vous dites qu'il efl: toufjours fi aflîdu. J'ay fait venir a propos cette matière encore
aujourdhuy , et je voy qu'il eft encore aflez porté de ce coflè la , et qu'il ne s'oppo-
feroit pas fort fi le frère venoit a le confulter. Il dit que le Père et mère font d'hon-
neftes gens , et que la dote de 40 mille "ffi n'efl pas fi petite , quoy qu'il fouhaite-
roit qu'elle fuft meilleure. En fuite multa de iniquitate temporum pour nous autres,
ce qui nous porta dans d'autres difcours. Quand on me demandera mon avis je le
diray librement et foutiendray toufjours que le frère devroit afpirer a quelque alli-
ance plus confiderable et plus utile, et qu'il fera d'ailleurs trefmal a fon aife avec
la rente de ces 40 mille ffi" et ce qu'il apportera de fon coftè , qui durant la vie de
Père ne fera pas grand chofe. Pour moy j'avoue que ce ne feroit pas mon affaire,
et que j'aimeray toufjours plus de fupporter la pauuretè eftant feul , qu'en ayant
femme et enfans. Mais vous à propos, avec vofl:re Zelandoife3)'croiez vous faire
beaucoup mieux vos affaires ? Ou en eftes vous , quels rivaux avez vous ? Il me
fenible que vous en parlez affez froidement cette fois.
Je m'efl:onne comment vous ayez pu ignorer fi longtemps que j'avois receu le
prefent du Roy "f) , puis que je l'ay eîcrit au frère de Zeelhem s) et a ma fœur ") fi
je ne me trompe. Ce n'eftoit que 40oefcus, qui a dire vray me font venus fort
') Consultez la Lettre N°. 1 2 1 3.
^) Consultez, sur les projets de mariage du frère Constantyn, les Lettres Nos. 1 1 72 et 1 1 76.
3) Cobetje Thibault. "*) Consultez la Lettre N°. 1 150, note 9.
5) Cette lettre à Constantyn Huygens est le N°. 1 1 58.
*) Sur sa lettre à Susanna Huygens, consultez la Lettre N°. 1 176.
CORRESPONDANCE. 1664. 3I
bien a poinft et m'ont efpargnè la peine de demander li fouuent de l'argent a mon
Père comme fans cela j'eufle eftè contraint défaire; qui comme vous fcavez eft
chofe très facheufe. S'il fe plaint avec tout cela que je luy confie cher, c'eiT: qu'il
cherche fujeél de vous prefcher le ménage. Il me fit lire dernièrement une lettre
au frère par la quelle il fembloit accorder quelque augmentation a nortre pen-
fion ordinaire, et demandoit de combien l'on pretendoit qu'elle fut. F efpere qu'on
n'aura pas négligé d'en profiter, et voudrois bien fcavoir ce qui s'en eil enluivi.
Par ce que j'avois quelques machines a payer, que j'avois fait faire, et dont je
ne voulois pas parler a mon Père ^).
Nous dinames hier chez Monfieur de Guenegaut ^) , ou je fis venir aprel'diner
la machine du vuide qu'a Monfieur de Montmor , pour faire veoir les expériences
a cette dame »} qui eft la meilleure femme du monde , et a 2 ou 3 autres curieux
et curieufes.
Le bon Don Sebaftian a perdu depuis peu fon Père, fur quoyje m'en vay luy
efcrire un mot de compliment.
Je vous remercie de toutes vos nouuelles et attendray par voftre première un
poco di raguaglio des nopces d'Amfterdam '°).
N= 1215.
Ph. Doublet à Christiaan Huygens.
22 FÉVRIER 1664.
La lettre se trouve à Amsterdam, Archives Municipales.
La Haije le 22 Febrier 1664.
Quoy que je ne faiïe rien moins volontiers que vous jmportuner par des Comif-
fions fi eft ce que nij vous nij moij n'en pouuons échapper cette fois cij , mais elle
eft mieux de voftre fait que ne feroient des juppes ou dentelles.
") Cette dernière phrase se trouve seulement dans la copie.
^) Sur Henri I de Guénégaud, voir la Lettre N°. 484, note 4.
') Isabelle de Choiseul-Praslin était la fille du maréchal de France , César duc de Choiseul ,
seigneur du Plessis-Praslin, connu sous le nom de Maréchal du Plessis. Elle épousa en 1642
Henri I de Guénégaud , eut cinq fils d'une certaine réputation , et mourut en 1677.
'°) Il s'agit du mariage de David Becker et Justina van Baerle; consultez les Lettres Nos. 1205
et 121 1.
32 CORRESPONDANCE. 1 664.
Ma mère donc vous prie très humblement de luy faire avoir une petitte
monftre a boitte d'or unie, le tout dans im eftuy de chagrin garnij de Clous d'or
a la plus nouuelle mode, mais point en chiffre. La grandeur comme on les porte
le plus aprefent, mais fur tout que l'ouurage Ibit du meilleur ouurier, et le plus
jufle que faire fe pourra, cheminant vingt et huiâ: heures ou environ, c'elt pour
Ton propre ufage. La Commodité ell bonne d'orefnavant pour l'envoijer par nos
marchants de la Haije qui en cette iaifon font d'ordinaire un voijage a Paris pour
des nippes nouuelles , et par ce mefme moijen on vous envoijera la provifion re-
quife au dit achapt dez qu'il vous plaira me faire fcavoir ce qu'il aura coufté. Je
parlerai] pour cet effet avec van Heteren ') qui part dans peu de jours.
Pour des nouuelles je n'en fcay guerre pour a prefent. Le frère Louis va eftre
Speeljoncker -) avec Mademoifelle Jda s) du coufin David '*). La femaine qui
vient , fil dulcinée Zelandoife 5) eil icy maer de grootfîe Mtte ts over '') et jl ne me
femble pas qu'il regrette autant qu'il auroit fait il ij a trois ou quattre mois de ce
que le voijage d'Amfterdam le va abienter de fa belle, je doutte mefme s'il n'au-
roit point fouhaitté prefque qu'il euft pu partir au mefme temps qu'elle arriva
icy, cepandant il la va voir tous les jours maer ten is zoo geen Ernfî meer
dunkt niij'^').
L'ainé toufjours le mefme auprès de fa Santie ^) li ce n'efl que la venue de
Mick 5) depuis quelques jours chez Crommon , le rend un tant foit peu moins
affidu auprès la première.
Selon toutte apparence on entandra quelque chofe avant qu'il foit longtemps
van Sus Huygens '°). Le Capitaine Cauw^ ") , et joncker Uytenhove ") font tous
deux des grandiflimes efforts, et la bonne Tante '^^ balance entre l'argent et la
nobleffe fans fe pouuoir déterminer.
Nous avons fait le mefme jugement du Portrait de Pietro délia Valle que vous
') Van Heteren, dont le fils se trouvait déjà à Paris. Consultez la Lettre N°. 1226.
^) Traduction : garçon d'honneur. ^^ Ida van Dorp.
4) David Becker, voir la Lettre N°. 1205. ^') Cobetje Thibault.
*) Traduction : mais la plus grande chaleur a paffé.
7) Traduction : mais ce n'elt plus fi férieux , il me femble.
^) Susanna Ryckaert. ') Maria Suerius, voir la Lettre N°, 1 1 51 , note 3.
'°) Martha Maria Huygens.
") Roeland Cau, fils du greffier du grand conseil Isaac Cau et de Louise Svveerts de Weerdt.
Plus tard il devint hoog-baljuw ("grand-bai lly) de Hulst.
'") Hendrik van Utenhove, seigneur d'Amelisvveert, épousa la demoiselle Huygens en cette
même année 1664, et le 3 août 1683, en secondes noces, Isabelle IIoeulFt; il mourut le 9 dé-
cembre 1715.
'•') Petronella Canipen , veuve de Maurits Huygens.
CORRESPONDANCE. 1664. 33
dans voftre dernière, Jl y a plus de trois mois que nous avons veu la 3me partie '^^
et dernière '5^ de fes voijages en François.
Je fuis marri que les planches du Caroufel "'} d'Ifrael '<') foient encore fi peu
avancées.
Je n'aij rien des defleins de Vaux '^), mais fouhaitte fort d'en avoir, fi cela fe
pouuoit faire par ce moijen de nos marchants.
Comment le publicq reçoit il la Cariolle Rohanesque 'i').
Belletie Deedel -°) heeft de Mafelen'^'^^.
On m'afl~eure pourtant qu'il y a un homme a Paris mais j'ay oublié fon nom qui
grave le grand ballet et les veues de la fale , avec machines en dedans.
Monfieur le Confeiller ""-) nous a fait bien rire hier par fes lettres et fon portrait
equeftre du bon homme d'Acofl:a fon hofte. Je n'aij pas le loifir cette fois cij de
luij efcrire ; Si vous le faittes ajouftez y s'il vous plaifl: mes recommandations.
Jl y a eu bal avant hier chez la Tante Dorp "') ou il ne s'eft rien paflï de remar-
quable que je fâche. Cabeliau -'') donna les violons mais le fefl:in qui elloit fort
'"t) Dont la seconde édition a paru sous le titre:
Les Famevx Voyages de Pietro Dalla Vallé, Gentil-homme Romain, fvrnommé l'Illvftre
Voyagevr, avec vu dénombrement tres-exaél des choies les plus curieufes, & les plus remar-
quables qu'il a veuës dans la Turquie, l'Egypte, la Paleftinc, la Perfe, & les Indes Orien-
tales, & que les Autheurs qui en ont cy-deuant efcrit, n'ont iamais obleruées. Reueus, cor-
rigez & augmentez en cette féconde Edition d'Argumens à chaque Lettre, d'Additions en
la marge, & autres chofes fort curieufes , qui auoient efté obmifes en la première imprelîion.
A Paris , chez Gervais Clovtier , au Palais , à la féconde Boutique en montant pour aller à la
Sainte Chappelle au Voyageur, m.dc.lxx. Avec Privilège dv Roy. in-4°.
''■^ Ce n'était point la dernière partie: car celle-ci parut encore plus tard :
Quatriefme et Dernière Partie du Fameux Voyage de Pietro délia Vallé, Gentil-homme
Romain fvrnommé l'Illvftre Voyagevr. Contenant la Defcription des Villes et des Lievx les
plus confiderables des Indes, & de l'intrigue de la Cour de leurs Princes, qu'il a parcourus,
avec beaucoup de fuccés, & fous de certaines circonftances, qui ne font pas communes et
fon heureux retour en fa Ville de Rome par l'Arabie Deferte, & lesjlles de Cyprès, de
Sicile, de Corfe & de Malta, dont il décrit à fonds les curiofitez. Auec les cérémonies ob-
feruées aux Funérailles de Sitti Maani fon Efpoufe, qu'il fit enferrer au Capiftole. A Paris
etc. MDC.LXv. in-4°.
'*) Consultez la Lettre N°. 1205. '^^ Israël Silvestre.
'^J Consultez la Lettre N°. 829, note 41.
'S) Consultez la Lettre N°. 1200.
-°) Isabelle Dedel, fille de Johan Dedel (voir la Lettre N°. 1000, note 1 1) et d'Isabeau de Vo-
gelaer (voir la Lettre N°. 1044, note 6).
-') Traduction: a la rougeole.
--) Sébastian Chieze. Consultez la Lettre N°. 12 12.
-3) Ida van Baerle, veuve de Arent van Dorp.
-'*) Jan Willem Cabeljauw.
Œuvres. T. V. c
34 CORRESPONDANCE. 1664.
beau eftoit de bien plus grande depence foo dat me foo doende meer geeft ah
krijcht voor de vreucht van violons. -5). Adieu.
Wij fijn feer beluft cm te weeten of Papa dien handel toc Ryckers foo goet vint
en approbeerc of dat hij er niet van weet? "*}.
Monsieur
Monfieur Christian Huygens de Zuylichem
A
Paris.
N= I2ld.
Ph. Doublet à [Christiaan Huygens].
28 FÉVRIER 1664.
La lettre se trouve à Amsterdam, Archives Municipales.
â la Haije le 28e Febvrier 1664.
En vous efcrivant la femaine paflee ') touchant la monftre de ma mère javois
oublié une circonftance notable, qui eft qu'il faut que la boitte d'or foit ouuerte
d'un cofté avec un Criftal dedans. Le fils de van Heteren '') qui eft prefentemenc a
Paris vous ira trouuer un de ces jours pour cette aiïaire et vous fournira la depence
pour l'achapt de la ditte monftre que vous luy remettrez entre les mains s'il vous
plaift. mais cachettee afin qu il ne fe mefle pas de l'ajufter et s'en divertir en che-
min. Si vous trouuez a propos de m'envoijer par la mefme occafion quelque nou-
ueauté de Livres ou Taille douces fur tout d'architeélure qu'on auroit pu mettre au
jour depuis peu et qui feroit de mon gouft que vous cognoiftèz a peu prez, ce feroit
m'obliger beaucoup, j'envoije par ce mefme ordinaire un billet au dit van Hete-
ren pour vous rembourfîer en mefme temps de tout ce que vous pourriez avoir de-
manué pour cet effet, entre autres je fouhaitterois de voir le fujet ou les vers du
dernier Ballet qu'on dit avoir efté fi magnifiques, fans doutte , il y en a quelque
^5) Traduction : de forte que de cette manière on donne plus que l'on ne reçoit pour
le plaifir de violons.
-«) Traduction : Nous défirons fort fauoir fi Papa approuve cette amourette chez
les Ryckaert , ou s'il n'en fait rien.
') Consultez la Lettre N°. 12 15.
-) Le fils de van Heteren , qui est mentionné dans la Lettre N°. 1 2 1 5.
CORRESPONDANCE. 1664. 35
chofe d'jmprimé. et cette dernière Comraedie de Molière dont vous m'avez mandé
quelque chofe ci) devant ou bien plufieurs s'il en a mis au jour depuis l'Efcolle des
femmes 5} qui eft fon dernier ouurage qu'on cognoiilè icij.
L'autre jour le Sieur des Loges *) a donné le Bal in forma a Mademoifelle Jda ')
ou touttes les dames de Condition de la Haije eftoient et tous les Princes dont il y
en a bon nombre a prefent comme ceux de Lunebourg*^), Holftein ''), d'Orange, de
Tarante ^) etc. La falle fort efclairee par grand nombre de chandeliers de criftal
au lambris et tout au tour de la chambre force Placques et Bras d'argent, enfin tout
ce qu'il faut jufques a l'Hypocras et Limonade en abondance, et Juffrou Ida in
der kracht s*) comme vous pouuez penfer.
La Tante de Wilm ^°) eft oiFenfee de ce qu'on n'ij a pas prié fes filles "), mais
cela luij eft arrivé défia plus de trois fois cette année fans qu'on s'en foit corrigé
pour cela a la très grande mortification de la Signora Conftanca. a qui il eft quel-
que fois fort falutaire d'eftre un peu humiliée , mais efi'eftivement cette fois cy les
Dorpen '-) ont eu tort car il ij en avoit quelques unes de priées dont la condition
n'auroit eu rien a reprocher a noftre parentage de Cambrefis ^^'). Le frère Louijs
et raoy ij fufmes fur le tard une heure de temps environ pour voir car la dance n'eft
plus noftre fait.
Le Comte de Warfufé ''*) et le jeune Hardenbroek '') qui s'eftoient battus
comme vous aurez entendu cy devant , chez Valckenburg "') ont efté bannis par
arreft de Melfieurs de la Cour d'Hollande. Le premier pour 2 et l'autre pour
4 ans. Vlaerdingen ''') et WafTenaer '^) ont eftez plus doucement traittez et quittes
pour une amende de 500 francs chafcun.
3} Voir les ouvrages cités dans la Lettre N°. 1 181 , note 18.
'*) Des Loges était colonel dans Tarmée des Provinces-Unies.
5) Ida van Dorp. *) Ernst Augiistus , duc de Luneburg.
") Johan August von Holstein Gottorp.
8) Henri Charles de la Trémouille , prince de Tarente.
9) Traduction: Mademoifelle Ida dans toute fa vigueur.
'°) Constantia Huygens , veuve de David le Leu de Wilhem.
") Constantia et Aegidia le Leu de Wilhem.
'") Ida van Baerle, veuve de Arent van Dorp.
'5) Quoique nous n'ayons pu déterminer le sens de ces mots, il s'agit indubitablement de la fa-
mille le Leu de Wilhem.
'*) Lodewijk van Schagen van Beyeren, comte de Warfusé, seigneur de Goudriaan, fut capi-
taine d'infanterie dans l'armée des Provinces-Unies.
'5) Gijsbert Johan van Hardenbroek, seigneur de Hindersteyn , était le fils de Machteld van
Rensvvoude; il épousa Maria van Marlot, fille de Lodewijk van Marlot, seigneur de Gies-
senburg. Après avoir dissipé ses biens, il eut recours en 1695 à ses terres, dont il se défit par
une loterie de 5000 lots à 100 florins la pièce.
"5) George de Hertoghe était seigneur de Valkenburg. Il devint colonel-lieutenant d'infanterie,
'") Jan van Ruytenburgh. '8") pjeter van Wassenaer.
36 CQRRESPONDANCE. 1664.
La femaine paiïee on s'efl: Battu encore chez Madame de Treflong '') , mais
comme c'eftoit mie querelle très mal a propos commencée par le jeune Cabeliau-°)
qui eft un eftourdi que vous aurez veu peuteflre il n'ij a pas longtemps à Paris,
contre le Buat qui vouloit accorder ce premier avec Jfendoorn =') autre fou
auec qui, ayants tous deux trop beu il avoit pris querelle , la noife fuft afîoupie fur
le champ, enfin les jeunes gens de ce paijs ont eftez d'humeur fort martialle pan-
dant tout cet hijver et le nombre des querelles égale pour le moins celuy des Bals
qui pourtant ont elle fort frequens et jufques a deux ou trois en un mefme jour, ce
qui eft beaucoup pour la Haije.
Le frère Louis a repris feu depuis quelques jours au tant prefque que jamais,
fi ce n'eft que Bennetie ") le tient encore un peu en Balance. Il fouhaitteroit au-
tant a prefent d'eftre quitte de ces nopces d'Amfterdam -3), comme il a defiré cij
devant d'ij aller, mais remède n'ij a.
Laifné femper jdem. J'admire fa conftance pour ce vifage de cuir bouillij de
Sant ^'^') , car effeftivement elle change fort de jour a autre , mais cepandant il faut
avouer qu'elle eft de la plus belle taille et fans doutte la mieux faitte de corps
qu'on puifi^e voir, dont peuteftre elle luy aura fait voir quelque chofe de plus
qu'on ne monftre en public , dat aen niemant heeter hefieet is ah aen hem die
rechtevoort fulck een extraordlnarifch Uefhebber van naektenis en foo een hollants
leeven kan dan noch wel foo goed pin als de bcfîe Jtaliaenfche Teijkening -'). Pour
ce qui en eft je m'en rapporte et plus n'en fcait le dit depofant pour aftheure.
Enfin Mademoifelle Albertinc Bergagne =") a efté marriee Lundi pafl"é "') au
Gros Gans -^3, contre l'opinion de beaucoup de gens, et du Cavalier mefme peut-
eftre , qui ne fe peut empefcher de dire qu'il eft attrappé.
'») Adriana van Steenhiiizen , fille de Willem van Steenlniizen , épousa
Caspar van Blois van Treslong, seigneur d'Oudenhoorn et Petegem, fils de Willem van
Blois van Treslong et d'Adriana van Egmond; il naquit en 1576 et mourut en 1650; il avait
épousé d'abord Lucretia de la Sale , et était militaire.
-") Apollonius Cabeljau, né à Middelbourg en 1640.
"') Michael ab Isendoorn à Bloys naquit en 1640 àUtrecbt.
-- ) Nous ne connaissons pas cette belle. Il n'a jamais été question d'une autre belle que de Co-
betje Thibault.
-3) A l'occasion du mariage de David Becker et de Justina van Baerle. Consultez les Lettres
Nos. 1205 et 121 1.
""f) Susanna Ryckaert.
=5) Traduction: ce que perfonne au monde n'appréciera mieux que lui, qui eft ai-
furément amateur fi extraordinaire du nu; et une telle nature hollandaife peu-
bien être encore tout auffi bonne que le meilleur DefTm Italien.
-"") Albertina van Bergaigne, fille de Hendrik van Bergaigne.
-") C'était le 25 février.
=8^ Voir la Lettre N°, 82c), note 27.
CORRESPONDANCE. 1664. 37
N= 1217.
SusANNA HuYOENs à Christiaan Huygens.
28 FÉVRIER 1664.
'La lettre se trouve à Amsterdam, Archives Mumàpales.
Hage den 28 Februarij 1664.
Monsieur mon très cher Frère
Enigen Tijt geleden heeft VE de moeijten genomen van mij ce vraegen ') waer
aen ick liefft mijne Penningen aen befteer hadde , die VE bekende mij noch fchiil-
dich te fijn, en alfoo ick reedelijck wel voorfien ben van Gans, rubans, Coiffes en veel
diergelijcke ingredienren, daer mijn Man oock noch veel toe gecontribueert heefc,
doen Iiij laetft van Parijs gekoomen is , foo fonde ick VE vriendelijck bidden , foo
ick VE maer de moeijten durf vergen van een Paer Luftres te koopen, te naeften
bij op 't fatfoen gelijck de geene fijn die Broer Loodewijckmij voor deefen gefon-
den heeft. die fijn de glaefen de lengte ende breete als dit ingeleijde Toutie, en
rondt om met een Booretie van gedreeven kooper en fchoon vergult en entrent
twee duijm breet. en aen elcke Luftre fijn twee Blaeckerties, moogclijck fal VE
daer noch wel enige heugenis van hebben. offer noch enich agrément aen was , dat
nu moogelijck meer in de moode is gelieftfe daerom niet te laeten. deefe die wij
hebben fijn in Franfch Gelt betaelt 90. guldens. het geene VE aen gek daer toe te
kort foudt moogen koomen, fal VE kunnen krijgen daer het gelt vanMamas Hor-
loge fuit ontfangen, daer mijn Man de voorleede weeck van gefchreeven heeft ").
vi^ilt daer toch voor al forg voor draegen , dat het net en goet van werck mach
fijn en dat booven een criftal of glaefie is , dat men de wij fer fien kan fonder de
kas open te doen. mama fal VE grooten danck feggen foo Gliij daer wat forg
voor gelieft te neemen. en ick voor de Lufi:res. het is de eerfte commifl'ie daer ick
VE moeijelijck meede gevallen heb. ick wil hoopen dat ghij mij niet weijgeren iult
die uijt te voeren. en fijdt verleekert waer ick VE weer enigen dienfl Ivan doen dat
ick anders nergens nae wacht als nae commiffie daer toe te hebben en fal foecken
het felve tôt VE contentement uijt te voeren.
van Heeterens Soon s) is tegenwoordich te Parijs gelijck ick geloof mijn Man
VE daer naeder onderrechting van doct die foude de Lufl:rcs met fijn goet wel
doen overkoomen, maer ick wilde wel dat daer die gekogt worden datfe die Luij
met even voorfigtich packten, datfe Ibnder te breecken over mochten koomen.
verder weet ick VE foo heel veel nieus niet meede te deelen. al wat de Bals aen
') Nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Hnygens à Susanna Huygens.
-) Consultez, la Lettre N°. 121 5. sj Consultez la Lettre N°. i:i6, note 3.
CORRESPONDANCE. 1664.
gaet dacr twijfFel ick niet aen of de Broers feggen daer af al datter te feggen valt.
eergifteren is 'c tôt Moeij van Dorp *) te doen gcweeft. Deflofges gaf de violons
aen Juffrouw Ida s) , ailes ifler heel cierlijck en fraeij geweeft. en 't Bal is fonder
queftie geeijndicht, dat al wat raers is, fomtijts ifler op de voorgaende al een klap
gevloogen. dat het de manier was dat de vrouwen of de jnffers malkanderen wat
klop gaeven , ick meen datter meenige fchoone Bataille gehouden fou werden ,
want de Jaloufie onder de wijven is afgrijfrelijck. nu is de vaften avont gedaen ,
daer mee fijn de Bals ten ende.
Juffrouw van Nieveens Houwelijck met Buat "} fal endelijck voortgacn, en bin-
nen weijnich tijt geloof ick maer fij communiceert daer niet van felfs aen haer
naefte vrinden. 't is een Reijnaert en 't fal een Reijnaert blijven. Moey van Dorp
is feer in haer trouwen verheugt. op hoop dat die fotte Amitié van Juifrouw
Anne ^^ dan eens ten ende fal fijn.
wat offer eijndelijck noch gebeuren fal van Sant R. en Broer van Zeelhem ^).
ick kan niet begrijpen wat hij der mee feggen wil en noch te meer dewijl ik hoor
dat hij aen Papa daer niet meer af fchrijft. ick kan anders niet fienofhij doet
haer en fijn felven ongelijck want als hij al lang geloopen fal hebben dan fal hij
het moe worden , en dan fal m'en haer laeten fitten. en dan fal m'en feggen dat
hij fe niet en begeert en ondertuflthen fou hij moogelijck wel een Houwelijck
kunnen doen daer hij meer avantage aen doen fou. watter van is of niet , hij fitter
altoos aile daech maer en communiceert aen niemant wat hij in 't fin heeft; af rae-
ijen durf ick hem oock niet dan fou hij wel meenen dat ick liever hadt dat hij on-
getrouwt bleef, en dat fou ick niet geern hebben. ick fou dufent mael liever heb-
ben dat hij trouwden als 't maer wel was.
Cobetie Thibout is hier oock geariveert , wat daer noch van gebeuren fal met
den andren Frater fal den Tijt leeren. dat is altoos een aerdich foet meijfien. en al
van de befl:e flag die ick ken.
ons arme fiecke fufie») blijft noch al feer in enen fliaet. al de hoop die wij
hebben, is tegen den foeten tijt. moogelijck of dat enigeveranderinggeeven fal,
het valt ondertuffchen heel verdrietich dat arme kint foo lang foo EUendich te
fien en als m'en evenwel al doet dat m'en kan , foo moetmen voort van Godt de
uijtkomfl: verwagten. de kleijne Sus '°) is een foet gefont en vroolijck kint. dat is
mij noch een groote vreugt, dat ick een van beij en foo wel fien.
■*) Ida van Baerle, veuve d'Arent van Dorp. ') Ida van Dorp.
*) En effet, Henry de Fleiiry de Conlan , seigneur de Bnat, épousa, dans les premiers jours
d'avril 1664, Elisabeth Maria Musch , Mademoiselle de Nieuwveen.
'') Peut-être Anna van Dorp.
8) Ce n'est que le 28 août 1668 que Constantyn Huygens, seigneur de Zeelhem, épousa Susanna
Ryckaert.
») Geertruid Doublet. '°) Constantia Doublet.
CORRESPONDANCE. 1664. 39
Ick verlang aile weeck tegen dat de Brieven koomen, op hoop datter eens
enige apparencie fal weefen van Papa weer te fien , en VE , maer toc noch toe
ifTer weijnich hoop toe nae fe mij feggen.
Adieu cher Frère denckt ondertuffchen fomtijts aen je goeie vrinden. Marna
doet VE vrindelijck falueren. en recoramandeert VE noch eens de forg van het
Horloge, en ick die van de Luftres, ick bidje draegt toch forg voor defe ene
commilîie. in lange fal ick U niet raeer moeijelijck vallen. Adieu , Adieu.
het langfte Toutie is de breete van 't Glas fonder lijft , en kortflie de hoogte.
N2 1218.
Christiaan Huygens à R. Moray.
12 MARS 1664.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
A Paris ce 12 Mars 1664.
Monsieur
J'ai receu la voftre du 15 février et hier celle du 25 '). Je fuis marry que le
différent entre Monfieur le Comte de Cincardin et moy vous donne de la peine
comme il fait, eftant bien aife toutefois qu'il y ait un entremetteur comme vous,
pour le terminer a l'amiable; et de ma part j'avoue que je vous fuis fort obligé
des bons offices que vous y contribuez. Monfieur le Comte devroit confiderer
qu'en cette affaire periculum eft in mora car depuis qu'on fcait que les horologes
a pendule ont reuffi fur mer, il faut craindre qu'il n'en viene quelqu'un qui d'une
ou d'autre manière les ajuftant pour cet ufage en faffe fon invention , avec pareil
droit que peut avoir Monfieur le Comte. Au moins mes amis en Hollande -) ap-
préhendent fort cela , et m'exhortent continuellement a couper chemin a de telles
gens, en prefentant ma requefte a Meffieurs nos Eftats; ce que pourtant j'ay touf-
jours diffère en attendant voftre refponfe cet s) a dire celle du Comte de Kincardin.
Je fuis marry que celle qu'il vous a envoiée n'a pas fatiffait a voftre attente mais
puifque vous le trouuez bon , il faut bien encore attendre l'autre que vous me pro-
mettez dans 15 jours. Je fouhaite qu'elle puiffe tendre a accommodement, et
') Ces lettres de R. Moray -à Chr. Huygens manquent toutes les deux dans nos collections.
°) Consultez la lettre de Jolian de Witt, le N". 12 10.
3) Lisez : c'eft.
40 CORRESPONDANCE. 1664.
qu'en fuite voftre Société Royale veuille continuer fes foins pour l'avancement de
cette invention, comme elle a défia commencée, vous affurant qu'il ne tiendra pas
a moy qu'elle ne participe aufïï au profit qui en pourra revenir.
Pour ce qui eil de la machine *), je croiois vous avoir expliqué afl"ez clairement
comment l'un bout de la corde qui paflfe dans la poulie, eft attaché au dofljer de
la chaife , et l'autre au poitral du cheval. Car c'eil cette corde , avec l'autre pa-
reille de l'autre coftè par les quelles la machine eft tirée, et qu'on nomme les
traits. J'ay veu défia la nouuelle que l'on fait pour deux perfonnes, et j'ay
mefme efté dedans. Elle n'eftoit paS encore fi douce que l'autre , mais après qu'on
en aura oftè tout le bois des flefches qu'il faut, je ne voy pas pourquoy elle ne le
feroit pas puiique ces flèches font beaucoup plus larges que celles de la machine
fimple, et que partant elles feront a peu près de la mefme efpefi!eur. Le plus
grand inconvénient que je trouue dans cette machine a deux, c'eft qu'y devant
ertre deux chevaux l'un de ceux qui eft aflls dedans , fera obligé de mener le che-
val de derrière , du moins quand il faudra tourner a droite ou a gauche , et pour
cela il faudra que le rideau de devant demeure ouuert. Il y a 15 jours que Mef-
fieurs les participants d'icy ont obtenu la vérification du Parlement de leur Privi-
lège et ils ont defTein de faire graver en taille douce la figure avec toutes les pro-
portions de la machine pour en faciliter le débit.
En confiderant de nouueau le defl^ein s) que vous m'avez envoie de la montre que
doibt faire Fremantel *), je voy que je ne l'ay pas compris cy devant, ny vous non
plus peut eftre. Car ce que nous prenions pour un trou par ou l'on voioit les fé-
condes^ c'eft le pignon de 6 dents attaché a l'axe de la roue de rencontre, qui eft
tout en haut de la figure , parallèle a l'horizon , et a 30 dents. Les nombres ne font
pas mal pris dans tout le refte, mais toute fois je ne fcaurois dire fi ce font les mef-
mes que j'ay dans une montre femblable a la Haye qui a mefme longueur de pen-
dule. J'eftois alors pour ces grands pendules mais je doute maintenant fi l'on ne fe-
roit pas mieux d'en demeurer dans la médiocrité de ceux qui font aux montres de
Monfieur le Comte de Kincardin car encore qu'il foit conftant que fur terre les
longs pendules font les plus juftes, il ne femble pas qu'il en foit de mefme fur
mer , mais qu'au contraire les fecoufl"es du vaiflfeau cauferont plus d'inégalité au
vibrations lentes qu'a celles qui font plus viftes : outre que les pendules courts
font moins fujedls a s'arrefter dans un vaifl"eau agité que les longs. Si les 2 mon-
tres de Monfieur le Duc de York '') ne font pas encore trop avancées vous y
pouuez avifer.
■*) 11 s'agit de la machine Roannesque. Consultez la Lettre N°. 1200.
5) Ce dessin s'est perdu avec les deux lettres de R. Moraj'. Voir la note i.
") Fromantel, horloger renommé de Londres: c'était lui qui avait l'ait l'horloge qui se trouvait
àla Société Royale en souvenir de L. Rooke. Consultez la Lettre N°. 1093, note 13.
^"1 James 11, à ce moment encore duc de Yorlc.
CORRESPONDANCE. 1664. 4I
C'eftoit Monfieur Auzout qui m'avoit prié ^) de fcavoir de vous , quelle eftoit la
grolTeur des tuyaux dans les quels le mercure eftoit demeuré fufpendu au defîus
de la mefure ordinaire , parce l'Hypothefe qu'il s'eftoit imaginée requeroit
que cette grofteur fut petite mais maintenant il n'eft plus dans cette penfée; non
feulement parce que je luy ay fait veoir ce que vous me mandez que dans le tuyau
de Milord Brouncker il pouuoit mettre tout le petit doigt , mais auffi par ce que
l'expérience a la fin nous a reuffie avec un tuyay de cette mefme largeur. Ce fut
juftement alors que je venois de luy communiquer cet endroit de voftre lettre, que
nous la fifmes , s'y trouuant des tuyaux avec du mercure purgé d'air tout preft
dans fa chambre avec les quels jufques la il avoit tenté en vain d'en venir a bout.
La première fois le mercure demeura fufpendu un aflez bon efpace de temps,
mais bien moins aux autres 3 ou 4 fois que nous répétâmes l'expérience ce qui
nous donna moyen de remarquer de quelle façon la petite bulle d'air faifoit def-
cendre le mercure, et je vis qu'il en arrivoit de mefme que dans l'expérience fem-
blable que j'ay tant de fois faite avec de l'eau : a fcauoir que la bulle eftant mon-
tée jufqu'a la hauteur des 27^ pouces, fe dilate de la vers en haut fort fubitement,
faifant défcendre tout le mercure qui eft par deftus jufqu'a cette dite mefure.
Mardy prochain ?) nous ferons rapport de ce que nous avons trouué chez Monfieur
de Montmor (quoy que tout le monde foit défia afi!ez perfuadé de la vérité de la
chofe par la lettre de Monfieur Boile ^°) que j'ay fait veoir) et Monfieur Rohaut,
s'y trouuera aufli, qui peut eftre nous fera part de fa penfée ") qu'il dit avoir tou-
chant la caufe du phénomène. Lon a grande envie de faire quelque eilabliflement
plus folide et plus réglé pour cette académie, qu'il n'y en a eu jufqu'a cet heure, et
depuis quelque temps l'on a tenu diverfes confultations a cette fin , mais avec tout
cela l'on advance fort peu , de forte que mefme les plus zelez commencent a defef-
perer du fuccefs. Cela fait bien veoir que vous avez fait chez vous une chofe que
par tout ailleurs il n'eft pas bien aife d'imiter.
Je vous prie de vous fouuenir de ce que je vous ay demandé touchant les efcrits
de Horroxius '").
8) Consultez la Lettre N°. 1213. ») Le 1 8 mars 1 664.
'°) Voir la Lettre N°. 1171. ") Consultez la Lettre N°. 1213.
'-) Vers ce temps la Société Royale s'occupait à préparer une édition des manuscrits de Horrox,
dont un grand nombre étaient dispersés chez plusieurs personnes, tandis qu'une partie
s'était perdue; la rédaction en fut confiée à J. Wallis; ils furent publiés sous le titre:
Jeremiae Horrocci Liverpolienfis Angli, ex Palatinatu Lancaftriae, Opéra Pofthuma viz.
Aftronomia Kepleriana, defenfa & promota. Excerpta ex Epiftolis ad Crabtraeura fuum.
Obfervationum Coeleftium Catalogus. Lunae Theoria nova. Accedunt Guilielmi Crabtraei,
Manceflrienlis Obfervationes Coeleftes. In calce adjiciuntur Johannis Flaralfedii, Derbienfis,
De Temporis Aequatione Diatriba. Numeri ad Lunae Theoriam Horroccianam. Londini,
Typis Guilielmi Godbid impenfis J. Martyn Regalis Societatis Typographi, ad inligne Cam-
panae in Coemeteria DrPauli. Anno Domini m.d.c.lxxui. in-4°.
En 1678, il en parut une édition augmentée.
Œuvres. T. V. 6
CORRESPONDANCE. 1664.
Je VOUS envoieray le livre de Monfieur Pafcal ^^') par la première occafion que
je pourray rencontrer car il eft trop grand pour eftre envoie par la pofte.
Je vous baife les mains et fuis
Monsieur
Voftre très humble et très obeiffant ferviteur
Chr. Hugens de Zulichem.
N'a t on pas envoie fa montre de 8 jours a Milord Brouncker ? "*^
A Monfieur
Monfieur Moray Chevalier et du Confeil Prive du Roy
pour les affaires d'Efcofle dans Whitehall A
Londres.
N= 1219.
Cl-IRISTIAAN HUYGENS à [LoDEWIJK HuYGENs].
14 MARS 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Htiygens.
A Paris ce 14 Mars 1664.
Je relpons a la voftre ') du ij février ayant laiffe partir deux ordinaires fans
vous efcrire, l'une parce que je n'en eus pas le loifir; l'autre , parce que je fcavois
que ma lettre ne vous trouueroit pas a la Haye =). Vous y ferez revenu maintenant, et
me devez un peu de relation de vos avantures nuptiales. Le marié 5) et la mariée '*)
ibnt deux perfonnes aflez fmgulieres, ce qui me fait croire qu'il y fera arrive des
chofes dignes de remarque. Pour n'avoir pas fermé voibe lettre lors que vous
l'aviez efcrite, mais le jour d'après après avoir danl'é toute lanuift,il vous crt
'3) „Traité de l'équilibre des liqueurs", cité dans la Lettre N°. 675, note 10.
'+) Consultez la Lettre N°. 121 2.
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre, qui était la réponse au N°. 1216.
=) Voir la Lettre N°. 12 16. 0 David Becker.
*) Justina van Baerle.
CORRESPONDANCE. 1664.
arrivé de faire une bevûe , et d'en faire la fuperfcription a mon Père qui fut ef-
tonnè d'y trouuer toutes ces particularitez des bals et des querelles , et y aura aufli
leu le dernier article, ou vous parlez de l'augmentation de la penfion, quoy qu'il
n'en dit mot. Mais en tout cela il n'y a pas grand mal , et je croy que vous feriez
bien, puifque le frère de Zeelhem pour fes confiderations particulières néglige
cette afïaire , d'en efcrire à Padre comme ayant eu communication de la lettre par
la quelle il y a confenti , et il me femble qu'on pourroit demander 200 francs de
plus ou environ. Mais qu'efi: ce que ce bon Zelemius a dans la telle de ne fe vou-
loir pas iervir de l'occafion qui s'oifre ? aime t il mieux de mandier tantofl une
perruque tantoft autre chofe, que d'avoir i a penfion accreue une fois pour toutes?
Ne feroit ce pas qu'il croit fortir bientoft de tout cecy en fe mariant ? c'eft là peut
eftre voftre penfée que vous n'avez pas voulu me dire.
Quant a mon affaire des Longitudes, je n'aurois pas attendu fi longtemps fans
prefenter requefl:e a Meffieurs les Etats, fi je n'eufTe fceu que le Chevalier Moray ,
qui efi: l'entremetteur 5) entre le Comte de Kincardin et moy, efl: trop homme
de bien pour fouffrir qu'a mon defceu l'on entreprifl rien a mondefavantage.
Il me mande*) que la première refponfe que le dit Comte de Kincardin luy avoit
envoiée pour moy, a elle égarée , et que l'ayant a la fin receiie , il a jugé qu'elle ne
termineroit pas encore nofire différent , de forte qu'il en a efcrit fon avis audit
Comte me priant d'avoir patience encore 15 jours, au bout des quels il m'en-
voiera la refponce qu'il recevra quelle qu'elle puifTe eftre. Je les luy ay donc
accordé , croiant qu'il vaudra beaucoup mieux , et fera plus utile que nous foions
'alTociez enfemble, que d'en venir a une rupture. L'argument que Monfieur van
Leeuwen vous a rapportée qu'il avait ouï chez Monfieur le Penfionaire '') , et
qui femble favorifer Monfieur Brus eft a peu près celuy mefme que je luy
avois mandé ^) mais non pas fans y adjoufter la folution, de forte que cela ne me
fait pas foupconner que le dit Penfionaire pourroit avoir eu d'autres informations
que de moy.
Ce matin le frère ^^ de feu Monfieur d'AIonne '°) m'eft venu trouuer avec un
autre, qui eft Confeiller au Parlement. Le premier me difant , qu'il vous avoit
5) Consultez les Lettres Nos. 1200 et 12 18.
*) Cette lettre de R. Moray à Chr. Huygens ne se trouve point dans nos collections.
7) Johan de Witt.
S) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à Job. de Witt, ni la minute. Con-
sultez la réponse de ce dernier, le N°. 12 10.
9) Ce d'AIonne (ou Dalonne), frère , s'occupait beaucoup des Hollandais à Paris , leur prêtait
de l'argent, et les tirait des mauvais pas. Consultez l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 812 ,
note 4.
'°) Christiaan et Lodewijk Huygens avaient rencontré d'AIonne pendant leur séjour antérieur
à Paris, en 1655.
44 CORRESPONDANCE. 1664.
cogneii, a voftre retour d'Efpagne "), et qu'il croioit encore vous trouuer icy. Ils
defiroient avoir mon avis fur une horologe qu'ils vouloient faire venir d'Hol-
lande, fans pourtant me charger de rien parce qu'ils y ont Monfieur de Villomer '-)
qui en aura foin. Dites feulement a Pafcal qu'il luy fafle avoir quelque chofe
de bon. Je m'étonne que ces deux horologes '3) dont l'une eft pour le Maréchal "*)
ne font pas encore en chemin , eftant défia prefque prelles lors que vous en don-
nâmes ordre. Je vous les recommande encore.
N= I220.
Sus ANNA HUYGENS à [ChRISTIAAN HuYGENS].
20 MARS 1664.
La lettre se trouve à Amsterdam^ Archives Municipales.
Haege den 20 Meert 1664.
Monsieur mon très cher frère
Met is mij leet dat onfe commifTien niet hebben kunnen uijt gevoert w^erden, voor
het vertreck van het Jonge van Heetertie , nu evenwel wil ick hoopen dat UE.
forg fuit draegen dat die marchandife met de cerfte goede gelegentheijt moogen
over gefonden wrcrden en infonderheijt het horloge ') voor Mama, daer verlangt
fij feer nae. al fijn de Luftres juft niet eveneens , als ick fchreef -) dat de mijne fijn,
daer is foo veel niet aen geleegen , als de groote maer bijnae over een komt. moo-
gelijck iiïer fmt die tijt wel gemaeckt die gentilder fijn, en moogelijck noch met
enich ander agrément, maeckt toch, dat ick vi^at fraeijs krijg. dewijl UE vraegt ter
deeg te v^^eeten , hoe veel het is , dat ick aen Juffrou Lij waetierfter betaelt hebbe ,
fende het briefîe met de quitantie hier nevens, doch indien UE tegenvi^oordich niet
te pas en komt de felve penningen daer aen te reekenen ial ick UE geern crédit
doen, tôt dat UE fulx w?el geleegen fal koomen. fchickt het foo het UE befl: gevalt,
Nu moogie altoos geloven dat Buat met Juffrouw^ van Nieveen trouwen fal 3).
nae dat fij faemen voorleede fondach *) een gebodt gehadt hebben. fij houden
") En juillet 1661. Consultez la Lettre N°. 876.
'°) De la Vilomer était un banquier à Amsterdam.
'3} Consultez la Lettre N°. 1212. '+) Il s'agit du maréchal Antoine de Gramont.
') Consultez la Lettre N°. 121 5. =) Voir la Lettre N°. 1 217.
3) Consultez la Lettre N°. 1 217, note 6. 4) C'était le 16 mars 1564.
CORRESPONDANCE. 1664. 45
haer Refidentie tegenwoordich te Patijnenburg ='), om dat fij geen befoeck ver-
wachten wil , haer trouwen fal oock fonder enige ceremonien te werck gaen , fij
fullen binnen weynich tijts eens een reijfie nae Vranrijck doen en koomen dan
voort hier in den Haeg Hiiijs houwen. Moey van Dorp '') geloof ick dat haeft
foo blij is als den Bruijgom felfs , omdat nu endelijck die fotte Amitié van Juf-
frouw Anne ■') eens uijt fal fijn.
ick denck niet dat het van noode fal fijn UE pertinent relaes te doen van het en-
leveren ^) van de arme JufFrouw Orléans »). de Broers fullen het fonder twijffel al
gedaen hebben, foo veel ifi^er van, datter Tijding is dat fij gevonden is te Culenburg
in een Herberg'°), denckt eens wat een Dollen en defperaeten defleijn dit geweell
is van Mortaigne "). niemant kan begrijpen wat hijder mee voor heeft, hadt fij al
haer goet aen Jueelen in haer fack gehadt, dan hadt hij noch enich voordeel daer
van kunnen hebben , maer met fulck een gewelt een Jufirouw^ te enleveren , daer
was ommers geen apparentie toe, dat hij daer ooijt mee door fou raecken. fij heeft
fulckenfchrickelijcken mifbaer ") gemaekt, datter al de luij van weeten te fpreec-
ken , daer fij maer voorbij gereeden is. aile menfchen fijnder mee bekommert ge-
weefi: en nu is elck verblijdt dat fij gevonden is. Arme Jan van Vlaerdingen '^^
die heeft haer altoos nu wel verdient, dewijl hij de eerfl:e is die haer gevonden
heeft. van nae middach fijnder een hoop foldaeten nae toe. denckt eens hoe fagt
Mortaigne die fpeelreijs bekoomen fal. de voerman ^"*) die le gevoert heeft tôt
5) Campagne près de Naaldwijk ; elle appartenait à ■
Maurice d'y^Uart, colonel lieutenant d'un régiment libre.
'') Ida van Baerle, veuve d'Arent van Dorp.
'') Consultez sur cette Anna la Lettre N°. 1217, note 7.
^) Le 17 mars à 10 heures du soir. '■') Catharina van Orliens.
'°) Chez l'hôtesse Hoevenaer, à l'enseigne du „Gouden Leeuw". Après un séjour de deux jours,
Catharina van Orliens fut transportée d'abord chez une cousine, Annetie Otten, puis chez le
fils de l'hôtesse mentionnée, l'échevin Cornelis Hoevenaer.
") Hans Diderik, ou, comme il se signait, Johann Theodoor , de Mortaigne ou Mortagne, était
suédois, neveu de Mortaigne, consul en Barbarie. Il était Chambellan du roi de Suède.
L'histoire de l'enlèvement de Catharina van Orliens se poursuit dans plusieurs des lettres
suivantes.
'-) En effet, pour recouvrer sa liberté, Catharina van Orliens aurait offert de l'argentà l'auber-
giste Pieter van den Hoeck , près de Woerden.
'3) Jan van Ruytenburgh, le fiancé de Catharina van Orliens, s'était rendu tout de suite à
Culembourg où il arriva le 19 mars , mais comme il n'avait pas de lettres patentes il ne put
rien obtenir. Voir la plaquette:
Verfcheyden Stucken en advijfen raeckende den Graef ende 't Graeffchap Culenburgh ,
midtfgaders de demolitie vande Poorten, Bruggen &c. Tôt Amfterdam, By Pieter la Roy,
Boeckverkooper op de St. Anthonis Marct. Anno 1664. in-4°.
'■'),Ce cocher, qui s'appelait Vermeulen et était d'Utrecht, fut pendu pour sa participation à
cette affaire.
46 CORRESPONDANCE. 1 664.
AlfFen toe, is oock gcvangen. het is een Broer van Maertie Corneelis man , die
naell Hofwijck woonde. m'en meent niec dat liijder oock foo ligt af fal raecken.
met ons arme kint '') is 't noch al heel quaelijck dac mijn wel heel verdrietich
valt , onlangs heeft fij een overval gehadt dat m'en a uren aen mallvander meen-
den dat fij niet weer bekommen fou. want m'en voelde noch Pois noch aefTem
meer en evenwel bequam fij , tôt groote verwondering van den Dofter die daer
bij lat. van vijftich kindercn , feij hij , fonde m'en niet een vinden die dat uijtftaen
fouden. Godt de Heer w'û ons cens een uijtkomit geeven , het is niet te feggen
foo Ellendich als het arme kint is , en Ghij kunt dencken Broer hoe verdrietich
mij dat te fien valt. en evenwel iffer niet toe te doen als de uijtkomfi: met pafllen-
tie te verwachten , en doen ondertuflchen al wat m'en kan.
het bedroeft mij datje fegt datter noch foo vi^eijnich apparentie is voor Papa
van thuijs koomen , ick wou datter cens een uijtkomfi: van die reijs was , en dat wij
weer al te mael hier bij malkander waeren , die Tijt fal cens koomen hoop ick.
Adieu lieve Broer Adieu.
al de vrinden doen UE vrindelijck falueren.
N= I22I.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
21 MARS 1664.
La lettre se trouve à Lc'ulcn , coll. Huygens.
A Paris ce ai Mars 1664.
Mardy dernier ') chez Monfieur de Montmor je rendis voftre lettre a Monfieur
Thevenot qu'il ne lut pas d'abord de forte que je n'en fcay pas encore le contenu.
Voicy fa refponce. Quand je verray Monfieur le Marefchal -) jeluy feray veoir
tout ce que vous me mandez des cafi^ettes pour le Te 3). J'auray foin de voftre
Callotte , et qu'elle ait toutes les qualitez requifes.
Il y a longtemps que Monfieur de Montbas m'a envoie les livres et j'ay elle
'5) Geertruid Doublet.
') Le 18 mars. ") Le Maréchal Antoine de Graiiiont.
3) Consultez la Lettre N°. 1 207.
CORRESPONDANCE. 1664. 47
le chercher pour l'en remercier mais ne l'ay point troiiuè. Il vint veoir Mon Père
la fepmaine paflce.
Il faut avouer que cette enfeigne de boutique d'épicerie fait un quartier qui n'eft
pas fort noble dans la généalogie de la future belle foeur. Il faudra veoir ce qu'en
dira le Signor Padre car jufqu'icy je n'ay point eu d'occafion pour le luy reprefen-
ter. le frère ne luy efcrit rien touchant fon affaire dans fa dernière lettre, et peut
élire qu'il ne la prend pas fi fort à coeur que l'on penie.
Vous me recommandez d'agir pour le commun intereil:, en ce qui regarde nofire
penfion 't), en mefme temps que je vous l'ay recommandé. Il me femblc que vous
avez plus de fujeft de parler de cela que moy qui pendant le voyage ne tire point
cette penfion ordinaire, toutefois s'il venoit a propos je ne laifferay pas de folliciter
pour mon interefi: futur.
^ Si Palcal n'a pas encore achevé ces montres '), dites luy que c'eftfe mocquer
du monde, et qu'il me fait grand tort, par ce me fiant en fa promefiè j'ay fait efperer
ceux qui m'en ont donné commifiion qu'elles feroient icy il y a plus d'un mois.
Pour Severijn'^) je penfe aumoins qu'il aura envoie la montre de 8 jours ") en
Angleterre iuivant l'adrefTe que je luy ay procurée ^) toutefois je voudrois bien
en avoir nouuelle certaine. Je voudrois bien auflî fcavoir en quel ertat efl: mon
horologe que je luy ay laifl^ee s'). Il n'y '°) point de danger de la luy laiflèr encore;
il fe gardera bien de s'en fervir a mon defavantage. dites luy que j'efpere de re-.
venir bientoft pour luy donner de l'ouurage en le faifant trauailler a ma nou-
uelle invention, adieu.
Pour le Frère Louis.
■t) Consultez les Lettres Nos. 12 14 et 1219.
5) Consultez la Lettre N°. 1219. '') Severijn Oosterwijk.
") Voir la Lettre N°. 1218. S) Consultez la Lettre N". i lï
") Consultez la Lettre N°. 1212. '") Intercalez: a.
CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1222.
Ph. Doublet à [Christiaan Huygens].
27 MARS 1664.
La lettre se trouve à Amsterdam , Jrchires Municipales.
La Haye le 27 Mars 1664.
Enfin laDonfellaRapita ') eft de retour depuis mardi "') au foir, et le Pucellage
fauué, a ce que dit l'hiftoire comme elle la déclaré auffi par ferment a Meffieurs de
la Cour, quoi] que Mortagne '') aijt païïe deux nuits entières en fa chambre a Culem-
bourg, fuivant la confeffion mefme de la Pucelle , cecij lemble un peu Paradoxe ,
mais fa charité a elle fi grande qu'elle s'ell moins fouciee de ce que pourroit dire les
medifans que de fauuer la vie a fon raviïïeur, qui luy avoir demandé a deux
genoux avec beaucoup de larmes cette faveur, s'jmaginant de pouuoir eftre fauué
pourueu qu'elle fifl: accroire au moins en apparence qu'elle s'efl:oit laifleé perfuader
■par luij. et qu'ils efi:oient d'accord enfemble, dont auffi le comte de Culembourg'^)
fe fert 5) pour fe jufi:ifier envers Meffieurs les Etats, mais envain, car hier en fuitte
de trois ou quattre autres lettres en termes très vigoureux '') on luy a fait fcavoir
que s'il ne livroit fans plus de delay Mortagne entre leurs mains on l'jroit prendre
luy mefme (c'eft a dire le Comte) de la manière que Mortagne eftoit venu pren-
dre la pucelle dont il s'agit , et mefme les trouppes marchent défia de tous cofl:ez
vers Culembourg tant a pied qu'a cheval ") entre autres deux compagnies des
gardes d'icy ^), fomma Bella Horrida bella , depuis dix ou doufe jours on ne parle
d'autre cfioie que de cette affaire et touttes les cours tant de juftice que police
n'ont eu autre occupation. Je ne vous efcris pas tout le détail de l'hiiloire car
fans doutte touttes les lettres tant particulières que publiques en font pleijnes et
') Catharina van Orliens. °) Le 25 mars 1664.
3) H. D. Mortaigne.
4) Heinricli Walraeth, comte de Waldeck, Culembourg et Pyrmont, était aussi comte et sou-
verain de Culembourg. Il mourut vers la fin d'avril 1664, à Gratz en Styrie.
5) Voir la plaquette:
Brief en Deduftie, tôt Juftificatie van de conduite dewelke zijn Excel: Henrich Wal-
raet. Grave van Waldeck, Piermont en Culemborg,gebruyckt heeft outrent de laecke van
Johan Didericb van Mortaigne l'edert dat den felven Inffrouw Catarina van Orliens vyt
's Gravenhage vervoert en tôt Culemborg gebracht heeft, Gelcbiet den 8/18 Martii 1664.
Aen haer Ho: Mo: overgegeven den 12. April 1664. TotUtrecht, Gedruft voor Symon
Dirckfz. vander Vloet, Boeckverkooper vvoonende achter het Stadthuys. 1664. in-4°.
*) Ces lettres étaient datées du 10, 1 1, 13 et 14 mars (V. st.).
'') Il y avait 600 fantassins sous les ordres du major, van Zante et 4 compagnies de cavalerie
commandées par Philippe van Steelant, seigneur de Wouvere.
^) Sous le commandement des deux capitaines Buys et Govert van Bcaumont.
CORRESPONDANCE. 1664. 49
VOUS avez défia efté jnformé du commencement de Fhiftoire par l'ordinaire palTé.
Entre tous les amans dont la jeune ferveur etc. le feul Vlaerdinge ») l'avoit fuivie,
et les attrappa a Culemburg. mais revint le lendemain tout defefperé fur ce que
le comte de Culemburg a qui il l'alla demander remonftrant quelle eftoit enlevée
contre fa volonté de force, luy fift voir une promefïè de mariage '°) de la main de la
belle par la quelle elle confeiïbit de prendre Mortagne pour Ion mary et qu'elle
mefme luy écrivit une lettre ") pour luy faire fcavoir qu'elle ne le vouloit plus
voir , ce qui la fift décrier autant et plus par tout qu'on avoit pleint auparavant fon
malheur, mais' elle a déclarée hier a Meflîeurs de la Cour que la promefîe fufdite
eftoit faitte pour abufer ceux qui venoient pour prendre Mortagne et le fauuer
par ce moijen a fon jnftante fupplication comme j'aij dit, (Pitié qu'on trouue icij
très étrange et hors de faifon) et que la lettre a Vlaerdingen eftoit pour le fauuer
auflî appréhendant que s'il fuft venu la voir , Mortagne luy euft pu donner d'un
coup de piftolet a travers la tefte. Enfin tout eft fauué pourveu que tout le monde
foit charitablement perfuadé de l'jnnocence de ces deux nuits , qu'il a paflees en
fa chambre , la première en prefence d'une femme de chambre qui alloit et venoit ,
et la féconde, feuls fans aucun tefmoin, mais foo den fuppliant fegt "), mefme fans
luy avoir demandé la moindre chofe au préjudice de fon honneur, comme elle l'a
confirmée par ferment folennel , mais la dépravation du fiecle enclin a croire pluf-
toft le mal que le bien du prochain rend cecij d'un peu difficile digeftion a plu-
fieurs , pour moy je m'en rapporte a ce qui en eft.
Cette affaire qui occupe tout le monde et fait oublier tout autre chofe m'auroit
prefque fait oublier nos affaires. Van Heteren eft de retour a qui j'ay paijé fur
voftre billet les i8o Livres qu'il vous a baillez, ma mère vous remercie de la
peijne qu'il vous a plu de prendre a caufe de fa monftre '■'') qu'elle attend avec jm-
patience, comme je fais auffi les defl^eins de Vaux "*) et autre chofe de cette nature
que vous pouriez avoir trouuez, La Cofte eft parti] depuis peu de jours pour Paris,
ce fera par luij ou par quelques autres de ces melfieurs que nous attendons
noftre fait.
Vous fcavez que la Niveen a eu deux annonces défia avec le Buat et fe marie-
ront fans aucune cérémonie a Patijneburg '^^ ou ils fe font retirez depuis dix ou
') Jan van Ruytenburgh.
'°) Consultez les pages 19 et 20 de la plaquette:
Haegfche Juffer Roof, of Verliael van het gepaffeercle entrent hetRapieren en wegh voeren
van Juffr. Catharina van Orliens, door Johan Diederik Mortaigne, Ende het gène daer op
foo in den Hage als tôt Culenborgh is gepafleert. Tôt Leyden Bij Cornelis vander Plas,
Boeckverkooper woonende op den Rhijn, Anno 1664. in-4°.
'') Consultez cette même plaquette à la page 10.
") Traduction: comme dit le fuppliant.
'3) Consultez la Lettre N°. 12 15. '+) Voir la Lettre N°. T215.
'5) Sur la campagne Patijnenburg, consultez la Lettre N°. 1220, note 5.
Œuvres. T. V. • 7
^O CORRESPONDANCE. 1664.
doufe jours, fur quoy la grande affaire furvenue fait qu'on ne fonge non plus a elle
comme fi elle n'eftoit point au monde.
Languerac '") qu'on croioit eftre allé a Culemburg pour aflifter le Conte '?) ion
ami de bon conieil afin qu'il n'entreprilT: rien qui pourroit nuire après a fajurifdic-
tion, vient d'efl:re mené prifonnier ce matin en la Chatellenie de la Cour, par quel-
ques foldats des Gardes, les Comiflliires '^) qui font encore a Culembourg l'aijant
fait arrefi:er la, on ne fcaic pas encore le pourquoy mais on dit que c'efl; pour avoir
contribué a perfuader le Comte de laifTer efchapper Mortagne, et fi cela eft , il
pourra fort mal pafier fon temps comme le comte mefme. Les Etats d'hollande
qui font afiemblez encore et l'efiroient défia lors du Rapt , eftant acharnes comme
des diables contre le Comte , le raviffeur et fes complices '»), on a arrefl:é aufll un
advocat "°), qui avoit receu une lettre de Mortagne ou Langerac par la quelle
on le prioit d'avifer en cette aifaire.
Madame la Princefie "') a fait vifiter hier la pucelle et luy a fait faire compliment
iur fon heureux retour et luy tefmoigner la part qu'elle avoit prife a fon malheur,
et Meflieurs de la Cour ont trouué bon qu'elle vit tout le monde pour faire voir
fon jnnocence , ies parens et tuteurs aijant voulu qu'elle fe retirafl: en Zelande.
Le Rijngrave ^-) et autres perfonnes de condition s'efi:ants prefentees ce matin,
a la Chatellenie pour parler a Languerack on le leur a refufé, et on ne luij fait par-
ler a perfonne. On l'a examiné ce matin mais on ne fcait rien encore du refultat. tout
le monde le plaint quoy qu'on ne fâche encore s'il efl: coulpable, enfin le Comte
en toutte façon fera la duppe, s'il livre Mortaigne pour lavoir fi longtemps gardé,
et s'il l'a laifl^ë échapper , adieu la fouueraineté fans reflx)urce. Voicy de la poefie
^mais compofee avant mefme qu'on fceut s'il voudroit rendre la pucelle ou non.
Culembourg fi tu veux ne pas devenir Troije.
Pour fauuer Orléans donne Paris en Proije.
'«) F. H. van den Boetselaer. ''') Walraeth , comte de Culembourg.
'^) Ces commissaires étaient
a) Willem Goes.
F) Cornelis Fannius, fils de Pieter Fannius et de Cornelia van Beaumont,né le 9 juin
1625 et mort le 3 novembre 1675. Il devint pensionnaire de Brielle, en 1660 conseiller
ordinaire dans la Cour de Hollande, et en 1669 seigneur de Cortenbosch. Il épousa
Catharina van Sypesteyn.
c) Willem van Strijen, fils de Quirijn van Strijen et d'Alida van Moerkerken, né à Amster-
dam le 23 avril 1619 et mort le 18 mai lô-o. Il était jurisconsulte de grand renom et
devint avocat-fiscal de la Cour de Hollande,, Il épousa Maria van der Geer.
'9) Philips Vollenhoven, citoyen de la Haye, Feyt et un Italien nommé Spinel.
"°) Jaket , avocat à la Haye; probablement il était d'origine hongroise.
°') Araalia von Solnis, la Princesse Douairière.
-°) Sur les Rhingraves de Salm , voyez la Lettre N°. 248 , note 4.
CORRESPONDANCE. 1664. 5I
La Pucelle jadis nommée d'Orléans
Fifi: bien parler de foy par fes rares faits d'armes.
Une autre d'Orléans a prefent par fes charmes ,
Fait efclatter fon nom au dehors , au dedans.
Mais il y a un point entre elles différent.
L'une fauva fon Roij , l'autre perd fon Amant ^■').
Cet amant is Jan van Vlaerdingen qui auroit efté fiancé avec elle le lendemain
du Rapt, la Chanfon jmprimee jcij jointe a elté chantée deux jours durant op de
Kapels Brug, et iur le marché en publicq.
Adieu met den naeften breeder van ailes -+).
N= 1223.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
28 MARS 1664.
La lettre se trouve à Leideii^ coll. Huygens.
A Paris ce 28 Mars 1664.
Nous avons eftè bien furpris de l'hiftoire ') de Mademoifelle Orléans et en
attendons la fuite avec impatience. Je n'avois jamais eu fort bonne opinion de cet
homme ") , mais je ne croiois pas qu'il fut abandonné jufqu'a ce point là. S'il n'en
perd que la telle Amplement je croy qu'il en eft quite a bon marché, car icy il
feroit roué alTurement.
J'ay efté porter ce matin a la Pofle les gans dont vous m'aviez prié , qui font
de 1 5 livres la paire , et de la grandeur que vous m'aviez prefcripte. J'ay bien
recommandé le pacquet au Commis qui m'a promis d'en faire autant envers le
poftillon , et me fcaura dire après pour combien il eft accordé avec luy pour le
port, que l'on paye icy jufqu'a Anvers, l'affignation que vous me donnez pour
mon rerabourfement fur l'argent des montres de Pafcal n'eft pas bonne encore ,
-5) Ces vers se trouvent aussi dans la plaquette de la note 10, elle en contient encore cinq
antres , dont quatre en français et nn en latin.
-*) Traduction: par la prochaine plus amplement de tout ceci.
') Consultez les Lettres Nos. 1220 et 1222. =) H. D.de Mortaigne.
52 CORRESPONDANCE. 1664.
Car pour celle qu'a la Signora Anna s), comme je luy ay dit une fois, et pour bon-
nes raifons, que je ne me meflois pasO de ces 2 montres que Monfieur Chioze a fait
venir, elle ne me parle plus du payement. Et l'autre de Vigarani s) parce qu'elle
s'arreftoit 2 fois par jour , il m'a prié de la renvoier en Hollande et je l'ay dans ma
chambre depuis quelques jours , ou elle continue a faire ces mauvais tours, tou-
tefois j'ay envie de la faire racommoder s'il y a moyen , pour la vendre a un bon
prertre qui m'en a fait iblliciter par Zuerius "), et en ce cas je pretens que le Sieur
Paical m'en aura de l'obligation. J'efpere donc qu'une fois j'auray nouuelles que
ces 2 pièces 0 que j'ay commandées feront parties. Pour le payement de celles la il
n'y aura aucune difficulté pourvu qu'elles marchent, mais que pour ces autres il
ne m'adrefle point de marchands, tant que je ne luy auray fait fcauoir que j'en ay
receu l'argent.
Il Signor Padre vient de me dire que le frère de Zeelhem luy a efcrit par fa
dernière touchant noftre augmentation °) que fcavez , et qu'il a trouuè bon de
nous l'accorder de 130 "ffi. J'ay dit que du moins il la fit monter à 150, mais il
s'en eil excufè.
A Monfieur
Monfieur L. Hugens de Zulichem
A
la Haye.
N= 1224.
Christiaan Huygens à Lodev\^ijF Huygens.
4 AVRIL 1664.
La lettre et la colnc se ironvent à Leirlen, coll. Huygens.
A Paris ce 4 Avril 1664.
J'ay pris grand plaifir a lire voftre relation exaéle de la fuite du Rapt '), et l'ay
communiquée al Signor Padre et a plufieurs de mes amis. Tous trouuent la con-
3) Voir la Lettre N°. 1 1 66. "*) Consultez la Lettre N°. 1 207.
■'') Sur la montre de Vigarani , voir la Lettre N°. 1207.
«) Probablement le consul Suerius. 7) Consultez la Lettre N°. 1212.
8) Consultez la Lettre N°. 1 22 1.
') Consultez les Lettres Nos,
CORRESPONDANCE. 1664. 53
duitte de la belle extrêmement fotte , et inclinent fort a croire le pucellage en-
tamé. Sur tout elle eft décriée par des certaines vielles filles qui avec l'aide de
Dieu ont confervé leur pucellage entier et immaculé par un fi grand nombre d'an-
nées, comme entre autres Mademoifislle Jacfon *),qui bien loin de la pleindre ,
Ibuftient qu'elle a mérité encore pis et luy dit des injures en quantité. Pour moy
je pourrois avoir afTez bonne opinion de tout le relie , s'il n'y avoit un article de
les interogatoires au quel je voy pas qu'elle aie donné bonne fiDlution qui eft
celuy du Tuteur 3) renvoie. Car fi cela fe faifoit de concert avec luy , pourquoy
efcrivit il donc a Madame Veth 'f-) qu'elle ne vouloit pas qu'il l'amenaft ? Peut
eftre la troifieme partie du Roman nous apportera quelque efi:lairciflfement la
defl^us; mais ce que je defire le plus d'y apprendre, c'eft l'hiiloire du Comte de
Culembourg s), et ce qu'on aura fait du Seigneur de Langerac.
Je n'ay pas vu Monfieur Thevenot depuis que j'ay receu voftre dernière*) pour
luy faire part de ce qu'il y a pour luy , mais ce fera a la première occafion.
Hier j'eus une lettre de Don Sebaftian, qui efi: a Copet, auprès de Monfieur
le Comte de Dona ''), et s'en va de la a Avignon veoir la mère ou il demeura ^)
un mois. Il me mande que je vous fafl^e fcavoir qu'il a pour vous une boete de
montre telle que vous luy aviez demandée.
Je vous prie de m'envoier par le premier ordinaire de la greine de choux de
toute forte , Savoykool , Blomcool , rodekool et s'il y en a d'autres encore. La cou-
fine Zuerius ') (a qui je vous prie de faire mes baifemains) fcaura vous les indi-
quer. C'eft pour une de mes bonnes amies , c'eft pourquoy je ne voudrois pas
que vous l'oubliaffiez.
Dites au frère de Zeelhem, que j'ay acheptè hier un petit tableau de minia-
ture pour 20 piftoles, qu'il feroit bien aife de veoir. Il eft haut de 6 pouces et
large de 4 , et reprefente une Venus nue prefte de s'aller baigner dans une fon-
taine, accompagnée d'un Cupidon; la figure très belle et bien peinte et la fon-
taine avec les arbres auprès encore mieux. Je croy pourtant qu'il ne me demeu-
rera pas mais que je l'envoieray en Angleterre a un amy pour qui je fais parfois de
telles emplettes. Le maiftre '°) ne demeure pas loin d'icy, eftant un jeune
homme Suiflè qui a demeuré longtemps en Italie.
-) Mlle Jackson est peut-être une fille de Thomas Jackson , né en Durham en 1579 ^"^ mort en
1640. Il devint Chapelain de Charles 1er et doyen de Petershourgh.
5) Frederik Rixen, né en 1591 à Enkhuizen, qui devint conseiller ordinaire de la Cour de
Hollande.
•*) Madame Veth, tante de Catharina van Orliens, demeurait à la Haye au Kneuterdijk; c'est
de sa maison que le rapt eut lieu.
5) H.Walraeth.
*) Cette lettre de Lodewijk Huygens ne se trouve pas dans nos collections.
'') Friedrich von Dhona. ^^ Lisez: demein"era.
5') Catharina Suerius.
'°) Joseph Werner; consultez la Lettre N°. 1231.
54 CORRESPONDANCE. 1664.
S'il a de l'argent mignon il y a icy à quoy l'emploier et avec plaifir , car je n'ay
jamais rien veu de plus agréable que ces ouurages.
A Monfieur
Monfieur L. Hugens de Zulichem
A
la Haye.
N= 1225.
Ph. Doublet à [Christiaan Huygens].
9 AVRIL 1664.
La lettre se trouve à Amsterdam ^ Archives Municipales.
le pe Avril 1664.
Je veux croire que vous m'avez eicrit ') par ce dernier ordinaire mais je n'en fcaij
rien encore, le frère Louis eftant aZuijlichem a qui l'ainé a envoijé hier fon pac-
quet, de ibrte qu'il me faudra attendre a fcavoir de vos nouuelles jufques a ce que
ma lettre aura achevé ia promenade, cepandant nous efperons (iur tout ma mère)
et moij parce que j'en dois ouijrtouslesjoursledifcours,quelamonfi:re-)auraefl:é
relâchée par le Signor Padre puis qu'on ne fe peut pas jmaginer icij quelles pre-
tenfions il y peut avoir hors celle de fon bon plaifir nonobftant la grande jmpati-
ence ou ma mère eft d'en r'avoir une en eftant depourveue prefentement contre
fa couftume.
Sans doutte le Sieur Loret , n'aura pas oublié dans quelque une de fes gafet-
tes Burlefques 3) l'avanture de la Pucelle. La quelle donc je vous prie de nous
faire avoir du pluftoft pour caufe.
le Sieur Petit '*) ne fcauroit il point fi peribnne ne travaille a donner au jour les
plans et Elévations du Louure comme il doit eftre en ia perfeftion ; vous me feriez
plaifir de le luij demander quand l'occafion s'en prefentera.
Cette femaine tout le monde a efté voir et féliciter la dame de Buat ■''), qui jouue
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à Ph. Doublet, ni la minute.
-) Consultez les Lettres Nos. 1 2 1 5 et 1220.
3) Dans les „Lettres en vers de la Muse Historique" on ne trouve rien qui se rapporte à l'en-
lèvement de Catharina van Orliens.
+) - Pierre Petit , l'intendant.
5) Elisabeth Maria Musch était nouvellement mariée à Henry de Fleury de Coulan, seigneur
de Buat. Consultez les Lettres Nos. 1217 et 1220
CORRESPONDANCE. 1664. 55
fon perfonnage admirablement bien et tout de mefme comme fi elle n'euft fait autre
chofe depuis vingt ans. Madame la Douairière de Brederode'') et touttes les autres
l'ont efl:é voir outre tous les Princes ^) et ambaïïadeurs dont il y a bon nombre a
prefent a la Haije. le frère Louijs vous aura fans doutte mandé la femaine pafTée que
le Sieur **) et la dame s) de Nieuenheijm, reprefentans Monfieurle Prince '°) et
Madame "), avoient affilié a la cérémonie qui fe fiil: a Naeldwijck d'où on vint jn-
mediatement après a la Haije, la Mariée dans le beau carofTe de Madame la Prin-
ceffe et le Marié dans celuy de Monfieur le Prince qui fe trouua le ibir au feflin ,
qui eflioit très magnifique dit on quoy que compofé feulement de dix huit perfon-
nes , et en fuitte mena l'epoufe dans fa chambre , dont elle fortit le lendemain plus
gaije que jamais et cette humeur luy dure encore etc. lang moet het duren ")
Le dilcours qui a occupé touttes les converfations depuis quelques femaines et
dont on s'efl:oit défia tout a fait lafl^é recommence derechef plus que jamais par la
prife de Mortagne qui aijant elle recognu par quelques foldats qui eftoient en
garde en entrant dans la ville de Bremen auec un de fes complices l'on ne fcait pas
encore qui, deux autres fe font fauuez. Le Magiftrat de cette ville la en a donné
avis '3) a Meffieurs les Etats, et qu'on le livreroit a ceux qu'ils envoyeroijent pour
cet effet, comme on y a envoije hier matin un officier des guardes "'*) avec quinfe
*) Ludovica Christiaua von Solms, fille de Johann Albert comte de Solms et de Juliana com-
tesse de Katsenellebogen , naquit en 1606. Elle épousa Joan VVolfart van Brederode, veuf
d'Anna, comtesse de Nassau.
T) Consultez la Lettre N°. 1216.
*} Johan Frederik van Neukirchen, dit de Nyvenheym, fils de Johan van Neukircben , sieur
de Rath , et de Hedwig van Vlatten.
5') Margaretha van Boetselaer tôt Toutenburg, fille de George van den Boetselaer et de Anna
van Palaes.
'°) Willem III , Prince d'Orange. ") Amalia von Solms, la Princesse Douairière.
'") Traduction: que cela dure longtemps.
'3) Consultez la plaquette:
Brief van de Vrye Rijcx Stadt Breemen , aen Haer Ho : Mo : De Heeren Staeten Generael.
Mitfgaders Atteftatien, Bevs^ijfen ende Verklaringbe, van veele Officieren der Stadt Bree-
men, raeckende het efchappeeren van Johan Diederick van Mortaigne, ende het Refifte-
ren van den Hollantfche Lieutenant, ende des felfs Militie in het na volgen van den fel-
ven. Tôt Utrecht, By Cornelis vander Vloet, Boeckverkooper woonende achter 't Stadt
huys, Anno 1664. in-4°.
'"*) Cornelis Geestdorp, lieutenant des gardes, était accompagné d'un sergent avec douze soldats,
de quatre sergents de police, de Cornelis van der Beecke, premier huissier de la cour de
Hollande, et de Johan Broeckman , huissier ordinaire de la même cour. Ils partirent le 7 avril
1664 de la Haye et arrivèrent le 1 1 avril à Bremen; de Mortaigne leur fut livré par le magis-
trat, mais il s'évada avec la connivence du peuple et par l'inaction des militaires Brémois.
Consultez la plaquette:
Verbael gehouden by Cornelis Geefdorp, Luytenant vande Guarde van haer Ed. Gro.
Mo. Heeren de Staten van Hollandt en Weli-vriellant, Cornelis vander Beecke, eerfte
56 CORRESPONDANCE. 1664.
OU feife foldats, pour le mener icij. on dit que la Pucelle's) qui eft retournée en
Zelande a efté contremandee pour cet effet, hier mede vrees ick dat het Pucellage
daer noch geweldichpro et contra over gedifputeert werdt heel bloot geftelt wer-
den "^), fans doutte elle aimeroit mieux que le Cavalier fuft cent lieues loing
qu'entre les mains de la juftice qu'oy qu'elle ait dit le contraire a tout le monde,
tant y a cet un cas fort douteux. Vlaerdinge '") et touts ces autres amants n'en
veulent plus , depuis qu'on a fceu touttes les circonllances de ce qui s'eft pafTé
a Culembourg cet a dire ce qu'on a pu fcavoir.
La ditte ville eft encore affiegee par les trouppes de l'eflat , qui n'y laifîènt
entrer ny fortir perfonne fans pafTe port d'un des Meffieurs de la Cour d'Hollande
qui eft dedans , le Comte '^) eft a Nimwege op den Lantdach -9) , ou il a difpofé
ceux de Gueldres en quelque façon a le protéger °°).
Languerack "") eft encore fort eftroittement gardé fans que perfonne puiftè par-
ler a luij.
N= 1226.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
18 AVRIL 1664.
I.a lettre *se trouve à Le'ulen , coll. Huygens.
A Paris ce 18 Avril 1664.
Je fuis bien fafchè que vous ne m'ayez pas envoie un efchantillon de cheveux
pour marquer la couleur que vous vouliez voftre calotte, car ce que vous dites a
Denrwaerder, ende lohan Broeckraan, mede Deurwaerder vanden Hove van Hollant. Noo-
pende haer Reyfe naer Breemen, Aenkomfte, ende het gepafleerde aldaer, neveiis het over
leveren ende het Efchappeeren van Johan Diederick van Mortaigne, iedert den 8 April , tôt
den 16 April 1664. Tôt Utrecht, Gedrnct voor Symon Dirckfz. vander Vloet, Boeckver-
kooper woonende achter het Stadthnys , 1664. in-4°.
'5^ Catharina van Orliens.
"') Traduction: je crains que par cela le Pucelage, dont on dilpute encore terri-
blement pro et contra, ne foit tout à fait compromis.
''') Jan van Ruytenburgh.
'^) H. Walraeth, comte de Waldeck, Pyrmont et Culembourg.
'») Traduction: à l'afTemblée des états (de Gueldre).
-°) Cette protection lui a été de peu d'eftet contre les Etats de Hollande, exaspérés: Culem-
bourg fut démantelé.
°') F. H. van den Boetselaer tut banni plus tard par la Cour de Hollande.
CORRESPONDANCE. 1664. 57
cet heure de la vouloir prefque aufli blonde que les cheveux que je porte ne s'ac-
corde pas avec ce que vous me mandaftes auparavant la defirant feulement un peu
plus claire que celle que j'ay envoiee au frère de Zeelhem. Celle qu'on ma faite
fur cet ordre, eft de fort bons cheveux et naturellement frifez autant que je le puis
juger , et payée il y a long temps , de forte que je doute fort fi Ton voudra m'en
faire un autre en efchange. le tafcheray pourtant de la faire reprendre , s'il y a
moyen.
Si toft que vous ferez revenu de là '), je vous prie de fcavoir de Monfieur van
Leeuwen combien il paya pour fa callotte qu'il euft icy du mefme maiitre. car il
m'a juré , je dis ce perruquier , qu'elle a elle payée 3 louis d'or, et s'il avoit mentij
je trouuerois bien moyen de r'avoir ce que j'aurois payé de trop.
adieu. Je fuis marry que vous n'eftes pas a la Haye pour me faire le récit de
la fuite de l'hifljoire tragique de Mortagne ") avec la mefme exaftitude que vous
m'en avez conté les premiers aftes.
A Monfieur
Monfieur L. Huijgens de Zulichem
A
la Haye.
N= 1227.
Christiaan Huygens à [Lodewijk Huygens].
25 AVRIL 1664.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A Paris ce 25 Avril 1664.
Je n'ay pas encore nouuelles de Duarte ') que les Pendules foient arrivées a
Anvers. Ce fera par l'ordinaire prochain et cependant je m'enqueray de la de-
') Lodewijk Huygens se trouvait alors à Zuylichem. Consultez la Lettre N°. 1225.
-) Consultez la Lettre N°. 1225 et spécialement la note 17.
■) La famille Duarte demeurait à Anvers. Voir la Lettre N°. 381.
Œuvres. T. V.
58 CORRESPONDANCE. 1664.
meure du Confeiller Merat ^). Le marchand s) que Pafcal m'a adreffè pour les
22 Louis d'or m'eft défia venu trouuer, mais il aura patience jufqu'a ce que je
les aye receu de Monfieur le Confeiller. La montre de Vigarani 4) eft chez
Thuret qui au lieu de boule y fera un petit cylindre de plomb, pour veoir fi
après cela elle voudra aller fans s'arrefter. Il dit que l'ouvrage n'efl: pas mauuais,
mais que le refTort eft très foible. J'efpere que ceux qui font en chemin feront
tels qu'il faut 5), ou autrement mon fils Pafcal peut s'alTurer quejeneme chargeray
plus de fa marchandife.
Je fuis bien aife que le pacquet des gans foit arrivé, je fus hier pour paier le
port au commis de la Pofte , mais ne le trouuay pas , de forte que je ne puis encore
vous dire combien c'eft, mais je croy qu'il reviendra environ a un efcu , et fi vous
vous en faites paier 4 francs vous n'y perdrez rien. Si j'envoiois voftre calotte,
(que l'on m'a portée il y a quelque jours) par la mefme voie , il faudroit la mettre
dans ime boete , dont le port coufteroit plus cher , c'eft pour quoy je croy qu'il
vaudra mieux de l'envoier par quelqu'un de nos marchands de la Haye, par qui je
feray aufii tenir a ma Tante de Sint Annelant fa montre d'or *). Vous luy direz , ou
a ma fœur , touchant cette commifiion , que l'on m'a promis de me fournir une
montre toute pareille a celle que je luy avois deftinee, pour demain. J'ay défia
mandé ') au frère de Moggerfhil que je n'avois pu tirer cette première des
mains de Mon Père, a qui je laiïïe de rendre raifon de fon fait, m'ayant dit
qu'il en efcriroit audit frère et qu'il luy envoieroit les lunettes promifes.
Le Sieur de Bruyneftein ^) a eftè au Jardin Royal pour avoir les graines que
vous avez defirees , mais il n'en a pu recouurer que peu , c'eft a dire de 1 5 ou
16 fortes différentes, parce qu'en cette faifon toutes les fleurs font prefque défia
femees, et les jardiniers ne gardent pas des graines jufqu'a la 2me année. Il
falloit donc parler de meilleure heure pour en avoir d'avantage. Vous prendrez
pour Hofwijc autant que vous jugerez a propos. J'efpere que vous n'aurez pas
oublié mes choux ').
Le frère de Zeelhem efcrit a Mon Père qu'il feroit bien aife que l'adminif-
tration fut repartie entre nous autres, parce qu'il prévoit que la totale luy pe fe-
roit trop. Et la chofe fe fera ainfi. Par confequent nous aurons droit de demander
la mefme augmentation qu'on luy a accordée.
°) Sur l'horloge de Merat, consultez la Lettre N°. 1228.
3) La Coste, voir la Lettre N°. 1232.
'*) Sur la montre de Vigarani, voir la Lettre N°. 1207.
5) Consultez la Lettre N''. 1228. «) Voir la Lettre N°. 1225.
7) Cette lettre de Clir. Huygens à Philips Doublet ne s'est point trouvée dans nos collections,
mais nous avons la réponse, la Lettre N°. 1225.
8) Voir la Lettre N°. 1 104, note 9. s") Consultez la Lettre N". 1224.
CORRESPONDANCE. 1664. 59
Je n'ay veu Monfieur Thevenot de longtemps , mais je luy ay envoie Extrait
de vos lettres y adjoutant auffi vos excufes.
Je fuis marry que le fujeét en foit voftre fièvre , c'eil vous revenir *°) veoir trop
toft, mais a l'approche de la belle faifon vous avez moins a craindre, adieu.
Mon Père veut qu'on luy envoie une robbe de Japan de feullemorte et bleu
qu'il a laiflee a la Haye , et qu'on aye foin de la bien empacqueter a fin- qu'elle
ne reçoive point de dommage en chemin. Il avoit propofè , comme celle qu'il a
icy eft ufée , d'en faire une de la façon que font celles des avocats au Parlement ,
ce qui me femblant fort ridicule je luy ay fait fouuenir qu'il avoit encore celle la
au logis.
N= 1228.
ChRISTIAAN HuYGENS à [LODEWIJK HUYGENS].
26 AVRIL 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Le'iden, coll. Huygens.
Paris le 26 Avril 1664.
La boete avec les 3 horologes arriva hier , et après une longue conteftation avec
Blavet ') , qui demandoit 50 francs pour le port et frais de douane , les quels
on a réduit en fin a 1 8 , on nous l'a délivrée ce matin, l'ayant ouverte nous avons
trouuè 2 des horologes en trefpitoyable eftat , a fcavoir celle avec la caille de tor-
tue , et celle de 8 jours ; toutes les pièces de la première s'efl:ant défaites , et les
arbres de 3 ou 4 roues rompus, en fin le tout fans deffus deiïbus et confondu
avec la poudre de verre brifè qui a egratignè tout le cuivre d'une eflrange façon.
A celle de 8 jours le timbre eft en pièces , la queue du marteau , et quelques au-
tres pièces rompues, parce que l'ouurage s'eft détaché de la platine, et a roulé ainfi
par la boete, qui eft aufli fort endommagée par les coftez. La 3me horologe comme
par miracle eft demeurée entière , ayant eftè couchée entre les 2 autres. Je ne
fcaurois croire que ny vous ni Pafcal ayez eftè fi inadvifez que de mettre les 3
l'une fur l'autre fans rien entre deux , mais je l'impute a ces beftes de douaniers
à Peronne , qui ne les auront pas remifes en l'eftat qu'elles eftoient. Toutefois
vous deviez avoir procuré que chacune eut eu fa boete , comme lors que vous
'°) Consultez la Lettre N°. 1 175, de novembre 1663.
') Blavet était entrepreneur de messageries à Bruxelles.
6o CORRESPONDANCE. 1664.
envoiafles les autres , car du moins l'une eftant rompue n'auroit pas gaftè l'autre ,
comme il eil arrivé maintenant par ce que le verre brifè eft entré partout ou il a
trouuè ouuerture. J'ay fait venir Thuret avec qui ayant cherché toutes les pie-
ces de celle de caille de tortue, je la luy ay donnée pour racommoder. L'autre de
8 jours je la garderay jufqu'a ce que je Paye fait veoir a Monfieur Merat -), a fin
qu'il en ordonne comme il voudra. Je fuis trelïaché de ce'malheur et veux bien pro-
mettre que je ne me chargeray jamais plus de faire venir des horologes de Hollande.
J'envoieray l'entière au Marefchal ') qui l'attend avec impatience. L'une des
précédentes"*) qui eftoit pour Vigarani s) eft vendue par l'entremife de Zuerius ") a
un Preftre de qui il m'a promis de m'apporter l'argent dans un jour ou deux.
La Signora Anna m'a auffi demandé combien il falloit pour la fiene '') , de forte
que de ce cofté la il y a apparence encore que le payement fuivra bientoft.
J'ay rendu voftre Calotte au Perruquier pour en avoir une autre plus claire
qu'il m'a promile pour la fin de la femaine qui vient.
Hier j'affiftay a la difTeftion d'un chien chez Monfieur Bourdelot ^), Bruyne-
ftein faifant l'opération. C'efl:oit un des 3 que nous avions icy, vivants fans
ratte, et il y avoit 6 mois, qu'on l'avoit oftee a cettuicy. Nous voulûmes veoir ,
de quelle façon la nature auroit réparé cette perte , mais ne trouuames rien fi-
non que la partie d'où on avoit coupé la ratte , s'eftoit fermement attachée a la
peau. Quelques uns remarquèrent outre cela que la graifie du chien efl:oit plus
blanche qu'a l'ordinaire.
Avanthier nous dinames chez Monfieur de Bonneuil ») avec Mefiieurs de
Mortemare '°) , de Lionne ") et Nielle ").
J'attens par le prochain ordinaire la fin de l'affaire de Mortagne, et la greine
de choux '3). Adieu.
Je feray tenir les 3 livres a Monfieur Thevenot.
=) Merat était conseiller à la cour de Paris; voir la Lettre N°. 1237.
■") Antoine! maréchal de Gramont. "*) Consultez la Lettre N°. 1223.
S) Sur la montre de Vigarani, voir la Lettre N°. 1207. *) Probablement le consul Suerius.
^) Consultez la Lettre N°. 1223. ^) Pierre Michon, dit Abbé de Bourdelot.
y) De Boneuil était introducteur des ambassadeurs à Paris. On l'appelait „!e dévot de la cour."
"^') Gabriel de Rochechouart, marquis, puis duc de Mortemart, naquit en 1600 et mourut en
1675. Attaché à la cour de Louis XIV en 1630, il devint gouverneur de Paris en 1669. Il
laissa 4 enfants, tous bien connus dans l'histoire.
") Hugues de Lionne, marquis de Berny , fils de l'évêque Artus de Lionne, naquit à Grenoble
en 161 1 et mourut à Paris le ler septembre 1671. Commis des finances sous son oncle Abel
de Servien, il partagea la disgrâce de ce dernier et voyagea en Italie. Partisan de Mazarin,
il devint conseiller d'état, puis prévôt et grand-maître des cérémonies, enfin en 1661 ministre
des aiFaires étrangères sous Louis XIV.
'-) Peut-être le fils de Charles de Nielles, pasteur à Utrecht (mort le 27 décembre 1652), le
Gallus Arminianus , grand musicien et un des correspondants de Constantyn Huygens , père.
'■^) Consultez la Lettre N°. 1224.
CORRESPONDANCE. 1664. 6l
N= 1229.
Christiaan Huygens à [G. Silvius ')] =).'
27 AVRIL 1664.
La lettre se troiiyc à Londres., Royal Society.
A Paris ce 27 Avril 1664.
Monsieur
Sur ce que Monfieur le Chevalier Morray m'efcrivit ■■'') que je fiiïe faire une ma-
chine pour la luy envoier j'ay refpondu ■*) que je voulois attendre auparavant le rap-
port de Monfieur de Villarfau ') qui avec fa machine qui luy appartient , eftoit
allé faire un voiage à une journée ou deux d'icy. Nous avons eu depuis ce rapport,
qui eil fort en faveur de cette voiture , dont il fe loue hautement et dit auoir fait
1 2 lieues en 4 heures par des mauuais chemins s'efl:ant fervi de 3 chevaux mis en
relais. Mais pour en pouuoir parler de propre expérience, j'ay eftè ces joiu's
paflez avec l'Inventeur '') à 4 lieues d'icy a un village qu'on appelle Malnou, luy
efl:ant dans la machine en allant et moy en revenant , et galoppants toufjours , de
forte que fans le retardement qu'apportoit le paffage de la Marne , nous contions
d'avoir fait ce chemin en une heure de temps et fort commodément , a moitié che-
min nous changeâmes de cheval, et je remarquay que le dernier que j'eus, faifoit
aller la chaife plus doucement que l'autre, qui galoppoit fort rudement, de forte
qu'il y a quelque différence en cela , mais toutefois quelques rudes qu'ils foient ,
l'on ne laifle pas d'efl:re encore fort a fon aife. Sur tout la feurtè ou l'on eft de ne
pouuoir verfer efl: belle et confiderable , car aux mefmes endroits ou nous avions
eftè fort près de tomber avec le caroiïe il n'y en avoit pas la moindre apparence
pour la machine. Et il eft conftant que dans de chemins rabotteux et fur le pavé
elle eft incomparablement plus douce que les meilleurs carofles. J'eus le plaifir
d'en rencontrer quelques uns a 6 chevaux fur le chemin de Vincennes, que je
paflày facilement et les laiftay bien loin derrière. En fin après cette efpreuve je
') Gabriel Silviiis, fils d'un pasteur à Orange, devint en 1656 gentilhomme de la princesse royale
et, à sa mort, passa au service de Charles II. Plus tard, en 1673, il fut employé dans les négo-
ciations entre celui-ci et le prince Willem III d'Orange, et il retourna aux Pays-Bas dans la
suite de la princesse Maria , épouse de Willem III ; depuis, il eut souvent des missions diplo-
matiques.
-) Consultez la Lettre N°. 1 213.
3) Nous ne possédons pas cette lettre de R. Moray à Chr. Huygens; elle était probablement la
réponse au N°. 1 2 1 8, que Chr. Huygens lui envoya le 1 2 mars 1664.
••) Nous n'avons pas trouvé non plus cette lettre de Chr. Huygens à R. Moray.
5) De Villarceau est le titre d'Eugène Maurice deSavoye, comte de Soissons. Consultez la
Lettre N°. 1247.
*) Artus GoufRer, duc de Roannes.
6a CORRESPONDANCE. 1664.
fuis fort faciffait de la machiné et fuis bien d'avis de faire apprefter celle que vous
et Monfieur Moray demandez, car je croy qu'elle reufllra fort bien en ce pais la, les
chevaux y eftants plus propres que non pas icy. Ces Meflieurs les interreflez me
difent qu'ils en auroient défia vendu une quantité s'ils en euffent eu de faites, et
je les tence fouuent de ce qu'ils ne mettent pas plus d'ouuriers a y travailler. Ils
taichent d'adjouter encore toufjours quelque chofe a la perfection , et c'efl: la rai-
fon qu'ils m'allèguent pour excufe. J'auray foin que celle qu'on vous envolera
foit parfaite de touts points; et fi elle ne peut eftre achevée devant que je m'en aille
en Hollande (car il pourroit eftre que je m'y en retournafl^e 0 dans peu) je vous
laifl^eray icy bonne adrefl'e , et vous feray fcavoir quel argent il faudra pour la
payer, lequel, comme de raifon, vous reprendrez fur le premier qui en provien-
dra par de la. Je croy que ce fera environ 15 ou i6pifl:oles. Ils ont trouuè bon
icy dans le commencement de cet efl:ablifl"ement de vendre enfemble la machine et
le droit de s'en fervir pour cent efcus croiants d'y trouuer mieux leur compte qu'en
prenant le droit annuel et aufll a fin que les premières ne manquafl^ent pas d'eflire
bonnes efl:ant faites par les ouuriers qu'ils ont infl:ruits.
Peut eftre qu'il fera bon d'en ufer de mefme en Angleterre. Vous m'obligerez
de communiquer tout cecy a Monfieur Moray et de l'afllirer que je luy fuis comme
a vous
Monsieur
Le très humble et très affeélionè feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
J'ay envoie voftre lettre a M. Chieze par la pofte d'hier. Mon Père vous baife
les mains.
N= 1230.
CoNSTANTYN HuYGENs , frère, k Christiaan Huygens.
I MAI 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden , coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1231.
A la Haye le i. de May 1664.
Voycy un efchantillon de cheveulx ') que Toot =) me recommande de vous en-
voyer et en mefme temps de faire fes excufes fur ce qu'il n'efcrit pas ayant eu le
') En eiFet, Chr. Huygens retourna aux Pays-Bas le 20 juin 1664.
') Consultez la Lettre N°. 1226.
-') Nom familier de Lodewijk Huygens.
CORRESPONDANCE. 1664. 63
mefme jour de ma lettre un accès de fa fîebvre tierce qu'il s'eft attirée de nouveau
à force de manger à ces nopces d'Amfterdam ■').
l'ay fongé que fi il Signor Padre fait le voyage d'Angleterre comme cela pour-
roit aifement arriver, ce pourroit eflre une bonne occafion pour vous de venir icy,
et auoir foing de vos affaires de Longituderie, en vous faifant releuer de garde par
Toothroer"*) qui pourroit fe mettre dans le Pacquet-boate et pafîer en 24 heures. Il
vaut la peine d'y fonger. le prevoy que ce voyage la fe fera indubitablement fi
l'Ambafiadeur d'Angleterre 5) a fon audience dans le temps qu'il femble qu'on
la peut efperer fuivant la dernière depefche del Signor Padre foit que le Roy ac-
corde ou refufe la demande dudit Ambaïïadeur.
Maitre Wilhem de Vioolmaker ") redemande le Violin qu'il a donné en gage al
Signor Padre et il y a long temps qu'il m'a commandé de le luy rendre. L'ayant
cherché dans toutes fes Garderobbes je ne le trouve pas , et cela me fait doubter
s'il n'efl: pas quelque part parmy vos hardes, fi cela efl: n'oubliez pas de me l'en-
feigner , ce pauvre garçon a payé fa debte et on ne kiy rend pas fon gage.
Il me tarde fort de voir vofl:re tableau de miniature ") de 20 pifl:oles, il doibt eftre
bien beau. Mais ce jeune homme^) a 't il du defl^in comme il en faut, ou l'a 't il fait
après quelque pièce d'un bon maifl:re ? Je croy qu'ayant moyen de communiquer
auec un bon maifl:re vous aurez eu foin d'apprendre de luy quelques particulari-
tés touchant les couleurs et comment il les employé. En particulier je vous prie de
fcavoir un peu de luy de quel blanc il fe fert , et combien de gomme il y adjoufte
en le broyant et le détrempant auec de l'eau. J'ay tiré de Blauet ») touchant cette
matière de couleurs tout ce qu'il me fembloit qu'il fe pouvoit fcauoir de luy qui
n'eftoit que pafl'ablement grand maiftre et vous en feray part à voftre retour.
Je vous ay demandé fouuent fans y auoir jamais eu de refponfe fi auec ces
bonnes et longues lunettes d'approche que vous dites eftre a Paris ils découvrent
des chofes que nous ne voyons pas des nofi:res dans la Lune ou les planètes.
On dit que Jacoba Bartolotti '°) efl: demandée en mariage et mefme fe marie
avec Bran Sorck ") , frère de Monfieur de Berghen '^).
Au frère Chrestien.
3) A l'occasion du mariage de David Becker avec Justina van Baerle. Consultez les Lettres
Nos. 1205 et 1215.
'*) Surnom de Lodewijk Huygens.
5) Charles baron Berkeley de Rathdown , vicomte Fitzhardinge , baron Bottecourt de Lang-
port, comte de Falmoutli: par sa mort, le 3 juin 1665, ce dernier titre s'éteignit.
*) Traduction : le fabriquant de violons. '') Consultez la Lettre N°. 1224.
^) Joseph Werner. ') Blavet, peintre à la Haye.
'°) Jacoba Victoria Bartelotti ; elle épousa en 1686 Koenraad van Beuningen.
") Abraham von Zurck; le mariage mentionné dans la lettre n'eut pas lieu.
'") Anthony Studier von Zurck était alors seigneur de Bergen , la seigneurie ayant passé de la
maison Brederode à la maison von Zurck.
64 CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1231.
Chrtstiaan Huygens à Constantyn Huygens, frère.
9 MAI 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leideii, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1230.
A Paris ce 9 May. 1664.
Soit que Mon Père fafîe le voiage d'Angleterre ou non il ne tiendra qu'a moy
de repatrier quand je voudray car je l'ay défia difpofè a m'en donner la permiffion
et raefme a fe paiïer de la compagnie d'aucun de nous autres. Mais tant que les
affaires que j'ay par de la ne me prefleront pas tout a fait, je croirois faire mal de
le laifTer icy feul. Je n'ay jamais voulu recommander le frère Louis pour eftre ap-
pelle en ma place, parce qu'il m'a trop tefmoignè que ce feroit luy rendre un tref-
mauuais office, toute fois lors qu'il fera quellion de faire le voiage d'Orange je
croy qu'il faudra qu'il y viene, parce que le Signor Padre femble avoir deflèin de
le planter là dans quelque charge s'il y a moyen.
La refponfe qu' aura du Roy l'AmbafTadeur d'Angleterre ') nous apprendra
beaucoup de chofes, et c'eft d'elle affurement que dépend le voiage d'Angleterre,
parce que fi Orange efi: relHtuè , il faudra bien s'y en aller auffi tofl.
Si le Violon de Monfieur Willem n'efi: pas en ma chambre derrière le rideau qui
couvre mes livres, vous devez le redemander a la Confine Ida "") a qui je l'ay prellè
lors qu'elle apprit a jouer de cet infi:rument en quoy je doute fort fi elle continue
encore. l'ay tort de l'avoir laifTè la fi longtemps fans le redemander , mais j'efpere
quelle aura eu foin de le bien conferver ainfi qu'elle me promit.
lufqu'icy je n'ay pas eu foin de m'informer du Sieur Werner 3) des fecrets de
la miniature, mais je le feray maintenant en fuivant vofl:re avis. Il entend le deffein
tref bien fans doute , et ne s'y fie que trop , ce qui fait qu'il ne travaille quafi que
de fa fantafie. Je n'ay pas encore veu ou il ait mieux reuffi qu'en ma pièce que j'ay
de luy.
■ Les effeéls des longues lunettes d'icy me font encore inconnus, parce qu'on ne
les a encore jamais effaiées a obferver les planètes, mais feulement a lire des Efcri-
taux de jour, de forte qu'elles n'ont pas encore pafTè par la dernière efpreuve.
l'en ay veu de 45 pieds qui fembloient eftre bonnes, et les verres efl:ant grands,
il n'y a pas de doubte qu'elles ne fiffent d'avantage que les noftres aux aftres , fi on
') Chartes Berkeley était alors ambassadeur à Paris. °) Ida van Dorp.
3) Sur Joseph Werner, consultez les Lettres Nos. 1224 et 1230.
CORRESPONDANCE. 1664. 65
fe donnoit la peine de les ajufter ou avec des tuyaux ou fans, mais faute de com-
modité ou crainte de depenfe on n'achevé rien. Monfieur Auzout a un verre
pour 160 pieds qu'il n'a pu jufqu'icy feulement effiiier de jour, et l'un de ces
matins nous irons a Conflans pour cela , qui eft une maifon à une lieue d'icy
ou il y a une fort longue galerie. Ce verre eft de 8 pouces de diamètre , mais
guère efpois, ce qui méfait craindre qu'il aura plié fous la main. Si j'avois
de l'argent de refte je ferois fort tenté de faire faire une forme pour loo ou 150
pieds , qui coufteroit pour le moins 5 ou 6 piftoles.
Je n'ay pas le temps d'efcrire au frère Louis mais je vous prie de luy dire qu'il
fe fouuiene de faire refponfe a Monfieur Thevenot fur ce qu'il luy a efcrit tou-
chant fon affaire avec Meurs le graveur.
Son efchantillon '*') eft venu encore a temps.
A Monfieur
Monfieur de Zeelhem &c.
A
, la Haye.
N= 1232.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
16 MAI 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
A Paris ce 16 May 1664.
Il n'eft pas jufte que ny moy ny le Sieur Pafcal fouffrions aucune perte par le
malheur arrivé aux horologes '), mais elle doit appartenir entièrement a ceux qui
ont voulu qu'on les leur envoiaft. Pour les 1 ouurages que je luy ay commandez il
n'y aura point de difficulté, car Monfieur le Marefchal de Grammont =) les prend
4) Cet échantillon de cheveux fut envoyé par Lodewijk Huygens. Consultez In Lettre N°. 1230.
') Consultez la Lettre N°. 1228.
°) Sur ces horloges d'Antoine de Gramont , voir la Lettre N°. 1228.
Œuvres. T. V.
66 CORRESPONDANCE. 1664.
tous deux, et m'a défia donné l'argent de l'un que je luy ay délivré qui eftoit de-
meuré entier, l'autre eil: encore chez Thuret pour ertre réparé , et je l'attens au-
jourdhuy ou demain, le Marefchal eft bien content de payer cette réparation par ce
que je luy ay dit que l'horologe eft plus belle que celle qu'il a. Je me fuis auffi défait
de celle que Vigarani s) m'avoit renvoiée, et en ay receu l'argent. Monfieur Merat '*)
n'envoie pas quérir la fiene de 8 jours comme Pafchal m'avoit efcrit s) qu'il feroit,
et mefmc après luy avoir envoie deux billets pour l'avifer de l'arrivée de fon horo-
loge il ne m'a jufqu'icy fait avoir aucune refponfe. Il feroit bon que Pafchal luy
en efcrivit derechef, ou bien qu'il ne m'envoie plus fur les bras cet homme qu'il
avoit affigné fur moy pour les 20 piftoles que Monfieur Merat me devoit payer.
l'ay accepté fa lettre que le Sieur La Cofl:e*) m'a apportée de 60 efcus, a la quelle
je fatiiïeray de l'argent que j'ay receu, et il peut difpofer de ce qui me reite, ou
bien vous luy en payerez une partie pour acquiter ce que j'ay debourfè pour vous.
La Signora Anna 7) ne fe haile pas encore a payer, quoy qu'elle m'en ait parlé di-
verfes fois. Je luy ay dit de combien ell; la fomme , au refte je ne puis pas la pref-
fer, parce que des le commencement j'ay dit que ce n'eftoit pas mon affaire mais
celle de Monfieur Chieze.
Voila un article afl"ez long pour le Genevois; dont je vous prie de luy faire fca-
voir le contenu.
Les livres que vous m'envoiaftes' par Monfieur de Monbas eftoient 3 Jour-
naux ^) de Henry 3 »), dont j'ay donné l'un au Sieur du Portail '°) par voflre
ordre, un Rabelais "). un Receuil de diverfes pièces ") , et un autre petit
3) Sur la montre de Vigarani , voir la Lettre N°. 1 207.
4) Sur la montre de Merat, voir la Lettre N°. 1 228.
5) Nous n'avons trouvé nulle part cette lettre de Paschal à Clir. Huygens.
•5) La Coste (consultez la Lettre N°. 1222) est un des marchands liollandais qui allaient cher-
cher les nouvelles modes à Paris.
'') Sur sa montre , consultez la Lettre N°. 1228.
^) Consultez la Lettre N°. 1 186, note 7.
9) Henri III , duc d'Anjou , 3e fils du roi Henri II et de Catherine de Medicis, naquit le 19 sep-
tembre 1551. et mourut le 2 août 1589. Il devint roi de France et de Pologne.
•°) P. Petit.
") François Rabelais, célèbre écrivain, naquit vers 1495 et mourut vers 1553.
Il s'agit ici d'une édition de ses œuvres qui venait de paraître en Hollande :
Les œuvres de M. François Rabelais, dofteur en médecine, contenant la vie, faifts et
difts Héroïques de Gargantua et de fon Fils Panurge avec la Prognoftication Pantagrueline
Augmentées de la vie de l'auteur et de quelques remarques fur fa vie et fur l'hiftoire. Avec
l'explication de tous les mots difficiles. Amfterdam, L. & D. Elfevier, 1663. II Vol. in-i 2°.
'=) Recueil de diverfes pièces curieufes relatives à l'hiftoirec [Par Didier Viard, de Rheinis]
Cologne, 1664. in- 12°.
CORRESPONDANCE. 1664. 6j
receuil '3) ou eftla refponfe aux mémoires "^) de Monfieur de la Châtre ^'=). l'en
retiens pour moy un des Journaux de Henry 3 et le Rabelais, parce que Don
Sebaftian en a défia un. Le refte je le garde pour luy.
Voicy fa lettre pour vous que je receus hier. Vous y verrez qu'il doit eftre
maintenant de retour en Bourgogne. le ne fcay fi je le reverray icy, car je ne
croy pas que j'y refl:eray longtemps.
Le Phaenomene '*) que vous me dépeignez n'a pas eftè obfervè icy, mais les
lettres d'Angleterre nous apprennent, qu'il a eftè veu là, en mefme temps qu'en
Hollande ; d'où il eft manifefl:e qu'il a efl:è fort haut dans l'air. le me fouuiens
d'en avoir veu un de cette forte eftant a la Haye , mais qui ne paroiflx)it que fort
petit, et fe fepara en deux , comme ce dernier en 3.
Bruynefleyn m'offre un de fes chiens erattez '^^) pour vous le mefner en Hol-
lande lors que je m'en iray, et je vous le promets. Quand luy mefme , le grand
operateur fera arrivé il taillera fi l'on veut tous ceux de la Haye.
Je diray a Monfieur Thevenot la bonne nouuelle de fon Journal achevé fi tofl: que
je le verray. Adieu.
Je n'ay encore peu avoir voil:re callotte.
Pour le frère Louis.
'3) Recueil de diverfes pièces curieiifes pour fervir à l'hiftoire, contenant. La Reponfe faite
aux Mémoires du Comte de la Cliaftre. [Par le Comte de Brienne]. Conjuration fur la ville
de Barcelonne. Relation de la mort de Marquis Monaldefchi [Par le R. P. le Bel]. Motifs
de la France pour la guerre d'Allemagne. [Par Sarraffin]. Cologne, du Cartel. 1656. in-i 2°.
''*) Ces mémoires de E. de la Chastre furent publiés, avec ceux du duc de la Rochefoucault, à
Leiden'^en 1662. On en trouve la réimpression :
Mémoires de M. le Duc de la Rochefoucault et de M. de la Chaftre, contenant l'Hiftoire
de la Minorité de Louis XIV. Corrigez fur trois copies différentes & augmentez de plufieurs
chofes fort confiderables , qui manquent dans les autres Editions. Avec une Préface nou-
velle, qui fert d'Indice & de Sommaire, A Villefranche. Cliez Jean de Paul. [Pseudonyme
pour Amsterdam chez Jean Pauli]. 1700. in- 12°.
'5) Edme, comte de la Chastre, fils du maréchal Claude baron de la Chastre, naquit vers 1600
et mourut le 5 septembre 1645 à Philipsbourg. Il était colonel général des Suisses et des
Grisons.
'^) Le 29 avril i(564, à 6 heures et demie du soir, il parut dans les Pays-Bas un globe lumi-
neux à queue, qui éclata.
''■) Consultez la Lettre N°. 1 192.
68 CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1233.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
23 MAI 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leiclcn^ coll. Huygens.
a Paris ce. 23 May. 1664.
Nous venons d'arriver de Fontainebleau d'où nous partifmes ce matin a 7
heures, et me reftant encore quelque temps devant qu'on envoie les lettres a la
pofte je l'emploie a vous faire ces mots. Nous y allâmes avant hier, et par le moyen
de Monfieur de Lionne Mon Père eut audience hier a midy auprès du Roy , qui
ne fut pas longue , parce qu'il n'eftoit venu que pour prendre congé de Sa Majeftè
et luy dire qu'il s'en alloit en Angleterre , ou vous fcavez que Madame ') l'envoie,
l'eus en fuite l'honneur de faire la révérence a fa dite Majeftè qui me receut fort
bien et me dit quelques paroles trefobligeantes.
Il ne fe peut rien veoir de plus beau ni plus magnifique que ce lieu là, ou l'on
a fait de nouueau ce grand parterre que vous aurez veu commencé fans doute,
avec un eftang au milieu d'un arpent de terre comme je croy, ou il y a une grotte
dedans qui jette de l'eau en abondance. L'on y a fait aulfi de trefbelles cafcades
qui regardent le grand canal. En fomrae en cette faifon icy et le temps eftant
beau comme il eftoit, c'eft un véritable paradis. le foUicitay fort a fin qu'en
revenant nous allafllons veoir Veaux, mais l'on trouva la journée trop longue
pour nos chevaux , par ce qu'elle auroit eftè de 1 6 lieues , dont La Violette -)
commença défia a pleurer , ut iniquae mentis afellus comme vous fcauez qu'il eft.
Mon Père envoie encore ce feoir chez Milord Holles pour fcavoir quelles
nouuelles il aura receu touchant la durée du Parlement , car fi elle doit eftre de fi
peu comme plufieurs a la Cour et le Roy mefme luy ont dit, il fe difpenfera
afl^urenient d'entreprendre ce voiage inutile. Quoy qui en arrive je fais eftat de
partir la femaine prochaine pour la Hollande puis que j'en ay la permifllon , et que
le Signor Padre femble fort content de fe pafi^er de noftre compagnie foit qu'il
fafiTe le voiage defilifdit ou qu'il demeure encore icy. En difant adieu a Mon-
fieur Thevenot , fi pourtant il eft a Paris , je luy reraontreray en pafl"ant ce que
vous avez debourfè pour luy , et qu'il n'eft point venu d'argent de fes livres , qui
font entre les mains d'Elfevier, d'où il pourra bien deviner le refte. Il me donna
dernièrement a diner et a fouper avec quelques autres en famaifon a Ifly, et je
doute fort s'il n'y fera pas encore.
') Amalia van Solms, la Princesse Douairière.
-) Peut-être François Duchesne, seigneur de la Violette, fils du médecin poète Joseph Du-
chesne; il naquit en 1626 et mourut en 1693.
CORRESPONDANCE. 1664.
J'ay repris du Perruquier la première calotte brune, quoyque l'autre fut prefque
achevée , et a ce qu'il m'afllire la couleur des cheveux conviendra fort bien a Mon-
fieur van Leewen. Le marché que vous avez fait avec le voftre a la Haye ne me
lemble pas mauvais , fi non que vous courez rifque dé porter quelques fois de viel-
les perruques racommodees au lieu des neuues qu'il vous a promifes.
Je viens de veoir il Signor Padre, qui a receu un billet de Milord HoUis par le-
quel il luy mande que le Parlement fe fepare demain ; de forte que le voila dé-
livré du voiage ; et bien aifè.
A Monfieur
Monfieur L. Hugens de Zulichem
A
la Haye.
N= 1234.
Christiaan Huygens à [R. Moray].
11 JUIN 1664.
£a lettre se trouve à Londres, Royal Society.
R. Moray y répondit par le No. 1236.
A Calais ce 12 Juin 1664.
Monsieur
Me voicy a la veille de mon départ pour la Hollande, devant que partir de Pa-
ris je receus une lettre de Monfieur vSilvius ') par la quelle il me manda entre au-
tres que vous efi:iez efl:onnè de n'avoir pas receu de refponfe de moy fur quelque
chofe d'important que vous m'aviez efcrit °) devant plus de 3 femaines. Il faut
Monfieur que voftre lettre ait eftè perdue car je n'en ay point receu de vous de-
puis celle 3) qui eftoit accompagnée de celle de Milord de Cincardin*) a la quelle
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de G. Silvius, qui doit avoir été la réponse au N°. 1229
et datée du commencement de juin.
-) Cette lettre de R. Moray, qui doit porter la date de mi-mai, ne s'est pas retrouvée dans nos
collections.
3) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de R. Moray à Chr. Huygens. Consultez la Lettre
N°. 1218.
'*) Nous ne possédons pas cette lettre de A. Bruce.
70 CORRESPONDANCE. 1664.
je VOUS ay envoyé refponfe s} i] y a long/temps. Je vous prie donc de me faire
fcavoir ce que contenoit voftre dernière car j'en fuis en peine. Monfieur Silvius
m'efcrit que vous m'allez envoier par F ordinaire prochain radreffe de celuy a
qui je devrois faire tenir la machine ^), et je fuis marry que mon départ elt furvenu
fi mal a propos pour cette affaire la , par ce qu'il faudra que voftre lettre me foit
envoiée de Paris en Hollande, d'où j'efcriray a ces Meffieurs les Intereflez fi ce
n'eit que vous ou Monfieur Silvius me préveniez , car je luy ay défia mandé 7) a
qui il pouvoit s'adrefi^er.
Mon père part demain matin ^) pour Angleterre, et il m'a promis de vous faire
tenir celle-cy avec un petit livre i") de Monfieur Sorbiere '°), que je vous envoie a
tout hazard , quoy que peut efl:re vous l'aurez défia eu d'ailleurs. J'ay prié Mon-
fieur Boreel de vous remettre cet autre de Monfieur Pafcal ") que je n'ay pu
trouuer occafion de vous envoier plus tofi:. A Paris il n'y avoit rien de nouveau en
matière de Sciences, finon que l'Académie chez Monfieur de Montmor a pris fin
pour jamais, mais ilfemble que du débris de celle cy il en pourroit renaifi:re quelque
autre, car j'ay laifl^è quelques uns de ces Meflîeurs avec de très bonnes intentions.
Je vous baife les mains et m'en vay attendre vos commandemens en Hollande
efi:ant de tout mon coeur
Monsieur
Voftre très humble et très obeiffant ferviteur
Chr. Hugens de Z.
5) Nous ne possédons pas cette lettre de Christiaan Hiiygens à R. Moray.
•5) C'est-à-dire le carrosse inventé par Artus Gouffier, duc de Roannes. Consultez la Lettre
N°. 1229.
7) Cette lettre de Chr. Huygens à Sylvius manque également dans nos collections.
^) Partis de Paris le 7 juin, ils n'arrivèrent à Calais que le 1 2 juin [Dagboek].
') Probablement il s'agit de l'ouvrage:
Relation d'un voyage en Angleterre, où font touchées plufieurs chofes, qui regardent
l'eftat des Sciences, de la Religion, & autres matières curieufes. A Paris, chez Louis Bil-
laine, au Palais dans la grande Salle, à la Palme et au Grand César, m.dc.lxiv Avec Privilège
du Roy. in- 12°.
La dédicace au Roi est signée „Sorbiere, A Paris le 1 1 de Décembre": il en existe la tra-
duction :
A voyage to England, containing many Things relating to the State ofLearning, Religion,
and other Curiofities of that Kingdom. By Monf. Sorbiere. As alfo obfervations on the famé
Voyage by Dr. Thomas Sprat, Fellow of the Royal Society, and now Lord-Bifhop of
Rochefler. With A Letter of Monfieur Sorbiere's, concerning the War between England
and Holland in 1652: To ail which is prefix'd his Life, vvrit by M. Grèverai. Doneinto
Englifh from the French Original. London. Printed and Sold by J.Woodwerd, in St. Chrif-
tophores Alley in Threadneedle-Street. 1709. in-8°.
'°) S. de Sorbiere fut banni à cause de cet ouvrage , voir la Lettre N°. 1 242.
") Consultez la Lettre N°, 1218.
CORRESPONDANCE. 1664. 7I
N= 1235.
CoNSTANTYN HuYGENS, père, à Christiaan Huygens.
12, 13 JUIN 1664.
La pièce se trouve à Londres, Britislt Muséum.
La minute se trouve à Amsterdam, Académie Royale des Sciences.
Elle a été publiée par J. C. G. Boot dans ,,Fersl. en Meded. dcr Kon. Akad. van JVctensch. ,
Afd. Letterk. 3e Reeks, le Deel.
Ad Christianum filium.
Ergo fenis non te tangit , dulciflîme rerum ,
Cura Patris , nec te viduo maris aequor arandum ,
Nec toties repetenda viae faflidia foli ,
Feflb et anhelanti ; quid agis , mea magna voluptas
Et mihi tam vegetae non ultima caufa feneftae ?
Tantane te noftri ceperunt taedia , tanti
Propria pro patriis cenfentur commoda ? Dure
Dure puer : nec dure tamen , quia nempe volente
Memet agis quod agis, quid enim tibi poffe placere ~
Sufpicer et renuam ? Scio quam te iufta vocarit
Cauffa domura , novi quam te Refpublica pofcat
Praefentem , quanta ingratae myfteria pandas
Impendafque tuos nulla mercede labores.
Mafte quidem virtute tua , nec praemia fpefta
Vilibus ingeniis facilem facientia fucum.
Quas fero (fi fero tamen) tibi patria grates
OfFeret , exfpefta ; fin fegnius ofFerat , aude
Spernere : nil tanti efi: ; et erit quo fpernere pofïïs ,
Contentus patrio modice fplendente falino.
Si nihil exfpeftas , nulla fruftrabere fpe ; fi
Non exfpeélanti fuccedet gratia , gaudii
Plus erit : ut provifa minus mage fpicula tangunt.
Interea quaecumque bonum quocumque Parentem
Fata feront , veftri memorem leftaeque fororis
Vivere ne dubita. Citius quae patria luci
Me dederit , quae Patris erat , quae matris origo ,
Exciderit , quam vos procul a me fitis , ocelli.
Ecce procul vobis Gallos iterumque Britannos
Tranfvehar atque iterum, fi mandat Amalia, Gallos,
Forte vel Auriacam fpeélabo comminus arcem ,
Et mare non noflrum, cuius facit Adria partem ,
■J1 CORRESPONDANCE. 1664.
Et Libyam et procul Eoae facra littora terrae.
Sed prope femper ero , et , toto fi corpore defim ,
Tota mente mecs inter verfabor amicos.
Si redeo (fuperos redeam rogo) quanta, putatis,
Gaudia, qui amplexus, quae bafia, quantus utrinque
Ardor , et ex oculis prodibit defluus humor ,
Laetitiae cornes et potior quam caetera teftis.
Ecce : fefta dies , propera qui , Dive, dierum
Régula es et ratio, tardas impellere noftes.
Non me preffa procis uxor fufpirat , amici et
Patria Pénélope fit : faciès rem Numine dignam ,
Huic cito Penelopae Batavum fi reddis Ulyiïem.
En courrant la pofte de
Douvre à Gravefend 12 et 13 Juin
dimidiatis diebus. 1(564.
N-- 1236.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
19 JUIN 1664.
La lettre se trouve à Leîden , coll. Huygens.
Elle est la réponse ait No. 1234. Chr. Huygens y répondit par le No. 1238.
A Whitehall ce 9 Juin 1664.
Monsieur
La lettre ') que Monfieur vofl:re père m'a rendue de vofl:re part, m'a efte fort agré-
able , mais non pas tout a fait tant que vos précédentes , parceque J'auois quelque
forte defperance de vous voir en fa compagnie. Mais puis que vos affaires vous
ont appelle ailleurs il faut que Je m'en contente. I! y a auffi une chofe dans voftre
lettre qui me donne de l'inquiétude. Cefl que J'y voy que vous m'auez efcrite une
lettre °) que Je n'ay point receuë. Jl faut auouër que J'efl:ois un peu efbahy de voir
') La Lettre N°. 1234.
°) Nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Huygens à R. Moray.
CORRESPONDANCE. 1664. 73
couler tant de temps fans receuoir de vous aucune refponce, ny à celle que Je vous
enuoyay de la part de Monfieur le Comte de Kincardin 3), ny a la mienne 3) qui
l'acc'ompagnoit. J'ay pourtant attendu toufiours fans vous témoigner mon impa-
tience jugeant, que fans doubte, il y auoit quelque empefchement infurmontable,
qui vous obligeoit à la diferer. Mais maintenant Je vois que vous Tauez efcritte, et
quelle eft perdue. Je vous prie donc , de prendre la peine de repeter ce que vous
auiez efcrit dans cette lettre égarée , afin que nous puiflions fans tarder dauantage
procéder dans cette affaire là. la lettre ^^ dans la quelle Moniieur Siluius vous a
dit qu'il y auoit quelque chofe d'importance eftoit celle qui couuroit la dernière
de Monfieur de Kincardin : qui ell aufll en peine d'auoir efté fi long temps fans
auoir de vos nouuelles.
J'ay efcrit à paris comme J'auois dit a Monfieur Siluius pour payer , et faire
tranfporter la machine; mais vous aurez efl:é parti de là deuant que ma lettre fufl:
arriuee : et ainfi noftre intention fera fruftree. C'eil pourquoy après y auoir bien
penfé, nous auons refolu de ne la point enuoyer quérir mais d'attendre encor 5. ou
6. femaines; parceque alors Monfieur Siluius fait eftat de pafier enfrance,età
fon retour il apportera une machine. Je crois que vous ne defapprouerez pas cette
refolution , puifque d'un cofté , le delay n'a point de mauuaiie confequence , et
d'ailleurs on verra cependant fi la chofe vaudra bien la peine.
C'eft en attendant voftre refponce à ma précédente , que Je me fuis retenu de
vous informer de ce que vous auez eu enuie de fçauoir touchant les efcrits de Mon-
fieur Horox "t). Nous en auons recouuré quelques uns que Meflîeurs Wallis, et
Wren croyent dignes defire communiquez au public, quoy que ce ne foit que des
fragments. Ce font quelques exercitations Agronomiques qu'il a nomees Anti-
lanfbergianus, dans lefquelles en réfutant ce qu'il y a à reprehender dans Lan f-
berge s) il y a meflé plufieurs belles chofes et nouuelles a ce qu'en dit Monfieur
Wallis fi Je m'en fouuiens bien. Cecy ayant efl:é rapporté en une de nos Ailem-
blees '^) on a trouué bon 7) de donner en charge a ces deux Meflîeurs , de renger
ces efcrits en la meilleure façon que faire ie peut : ce qu'ils ont entrepris, et aufli
toft que cela fera fait , fi l'on ne les imprime ^) pas icy , au moins tafcheray Je d'en
tirer Copie pour vous enuoyer.
3) Nous ne possédons pas ces lettres d'Alexander Bruce, de R. Moray et de Silvius.
4) Consultez la Lettre N°. 121 8.
5) Dans l'ouvrage de Philippus Lansbergen , intitulé :
Philippi LanfbergI Tabvlae Motvvm Coeletlivm perpetuae. Ex omnium temponim ob-
fervationibus conflrudlae, temporumque omnium obfervationibus confentientes. Item Nova
& genuinae Motuum coeleftium Theoricae & Aftronomicaruni obfervationum Thefavrvs.
Middelbvrgi Zelandiae. Apud Zaehariam Romanum. m.dc.xxxii. in-folio.
*) Ce qui eut lieu dans l'assemblée du 4 mai 1664 (V. st.).
") Dans la séance du 13 avril 1664 (V. st.).
^) La collection a été publiée d'abord en 1672 sous le titre:
Jerem. Horroccii Aflronoraia Kepleriana defenfa et proraota, praecipuè adverfus Lanf-
Œuvres. T. V. 10
74 CORRESPONDANCE. 1664.
On a auffi depuis peu , fur l'inftance ^^ qu'en a fait Monfieur Heuelius , enuoj'é
a Dantzic la Copie qu'il nous a demandée du Catalogue des eltoiles fixes '°) &c. du
Roy Vleig Beig ")•> dont le nom vous eft, fans double , connu par une autre de fes
pièces '-) , qu'a ei\é publié, il y a Je crois 6. ou y. ans, par Monfieur Greuius '^j
profeïïèur d'Allronomie à Oxfort. Mais ce Catalogue n'eftant qu'un chapitre d'un
bergium et Hortenfium. Rjufdem Epiftolae et Obfervationes Coe'.eftes. Giiill. Crabtrii Ob-
fervationes coeleftes. Jo. Flamfteedii Derbienfis, de Inaequalitate dierum Iblarium Dif-
(ertatio aftronomica. Tabulae Sokres. Novae Theoriae Lunaris ab Horroccio primùm adin-
ventae [id.-^S] explicatio ab eodem Flamfteedio. Item Numeri Lunares, et Calculus eidem
theoriae innixiis. Excerpta ex Epiftolis Jerem. Horroccii ad Gui. Crabtrium, fiium in ftudiis
aflronomicis focium. Londini , 1672 , in-4°.
Il en parut une autre édition en 1673 (consultez la Lettre N°. 12 18), changée et aug-
' mentée en 1678 sous le titre:
Jeremiae Horroccii, Liverpolienfis Angli ex palatinatu Lancaftriae, Opéra Pofbhuma, viz.
Aftronomia Kepleriana defenfa et promota; Excerpta ex Epiftolis ad Crabtraeum fuum; Ob-
fervationum Coeleftiura Catalogus; Lunae theoria Nova. Accedunt Guilielmi Crabtraei
Manceftrienfis Obfervationes; Joh. Flamfl:eedii, de Temporis Aequatione, Numeri ad lu-
nae theoriam Horroccianam. Joannis Wallifii, De Cometarum Diftantiis invefligandis. De
rationum et fraftionum reduflione. De Periodo Julianâ. Londini, i678.iu-4°.
9) Dans une lettre qu'il écrivit à Oldenburg le 4 janvier 1664.
'°) TabvlaeLong. ac Lat. Stellarvm Fixarvm, ex obfervatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni
Nepotis, Regionum ultra citrique Gjihun (i. Oxum) Principis potentiffimi. Ex tribus invi-
cèm collatis MSS. Perficis jam primura Luce ac Latio donavit, & Commentariis ilkiftravit,
Thomas Hyde, A. M. è Coll. Reginae Oxon. In Caice Libri accefTerunt Mohammedis Tizini
Tabulae Declinationum & Reflarum Afcenfionum. Additur demum Elenchus Nominum
Stellarum. Oxonii, Typis Henrici Hall, Acaderaiae Typographi, Sumptibus Authoris. Véna-
les Proliant apud Richardum Davis. Bibliopolam. cidioclxv. in-4°.
") Mirza Mahomed Oulugh Beg, fils de Chah-Rok , naquit à Soultanieh en 1394 et fut assassiné
par son fils aîné Abdallatif, en 1449. Il était roi de Samarkand , où il bâtit un observatoire
et réunit une académie d'astronomes.
'-) 1?) Epochae Celebriores, Aftronomis , Hiftoricis, Chronologis, Chataiorvm, Syro-Graeco-
rvm, Arabvm, Perfarvm, Chorafmiorvm, ufitatae. Ex traditione Ulug Beigi,Indiae
citra extràque Gangem Principis. Eas primus publicavit, recenfuit, et Commenta-
riis illurtravit Johannes Gravius. Londini. Typis Jacobi Flefher, & proftant apud
Cornelium Bee, in vico vulgô voc. Little-Britaine. coidcl. in-4°.
/>) Binae Tabulae Geographicae, una Nafîir Eddini Persae, altéra Ulug Beigi Tartari: operà
et ftudio Johannis Gravii nunc primùm publicatae. Londini, Typis Jacobi Flefher:
Proftant apud Cornelium Bee , in vico vulgô vocato Little-Brittain. mdclii. in-4°.
f) Chorafmiae, et Mawaralnahrae, hoc eft Regionum extra fluvium Oxvm, Defcriptio, ex
Tabulis Abvlfedae Ifmaelis, Principis Hamah. Londini. cioiocl. in-4°.
'3) John Greaves (Gravius) naquit à Colmore (Hampshire) en 1602 et mourut à Londres en
octobre 1652. Professeur de géométrie au collège de Gresham en 1630, il se mit à voyager
en 1636 pour collectionner des livres et manuscrits de mathématiques en langues d'Orient.
Revenu en Angleterre, il devint „Savillian professer" d'astronomie à Oxford. Persécuté par
les républicains , il perdit ses biens et sa bibliothèque de livres rares , et se réfugia à Londres.
CORRESPONDANCE. 1664. 75
Traicté d'Aftronomie efcrit en langue perfienne par cemefmeroy, nous auons
engagé une perfonne "*} fore fcauance en cette langue là de le traduire tout en la-
tin , ayant oiFert à Monfieur Heuelius de le luy enuoyer pour donner le tout en-
lemble au public , s'il le trouue bon , ou en latin feul , ou le perfien et le latin en-
lemble , eftant refolus de le faire imprimer nous mefme , en cas quil ne le fait pas ,
et qu'on iuge qu'il vaudra la peine de limprimer tout feul, par ce que traittant d'un
fuiet qui n'eft pas de grande mife, le liure ne fe débitera pas fi bien tout feul ,
comme il feroit eilant relié auec quelque autre, dites m'en voftre fentiment. Jl ne
me fouuient plus de rien a prefent, fi non de vous rendre grâces de vos liures dont
Je n'ay point encore receu que celuy '0 que Monfieur voftre père m'a rendu et de
vous dire qu'il m'a preuenu, en achetant les pièces '") de Monfieur Boile que Je
penfois vous enuoyer, auec le Sylua de Monfieur Euylin '•'). Je fuis de tout mon
coeur
Monsieur
Voftre très humble et très obeifîant feruiteur
R. MORAY.
Monfieur noftre prefident vous rend mille grâces de la peine que vous auez
prinfe en luy faifant tenir l'Horologe '^) et defire fort de fcauoir à qui il en payera
le prix , et a combien il renient.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
XII A la Haye.
I ^
''•) Thomas Hyde naquit à Bellingsley (York) le 16 mai 1636 et mourut à Oxford le 18 fé-
vrier 1703. Il fut nommé professeur d'hébreu au Queens Collège à Oxford en 1658, et
professeur d'arabe en 1691; en outre il devint, vers 1660, conservateur de la bibliothèque
Bodleyenne. Il publia quantité d'ouvrages sur l'histoire des pays d'Orient.
'S) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1234, note 8.
'*) a) . Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 1 28 , note 1 8.
h") Experiments and Considérations touching Colours. First occasionally written, among
some other Essays to a Friend; and now suffer'd to corne abroad as the Beginning of the
Expérimental History of Colours. By the Honorable Robert Boyle, Fellow of the
Royal Society. Non fingendum, aut excogitandum, sed inveniendum, quod Natura
faciat aut ferat. Bacon. London, printed for Henry Herringman at the Anchor, in Lower
walk of the New Exhange. mdclxiv. in-8°.
'^) Sur la„Sylva" de John Evelyn, voir la Lettre N". 1046, note 6.
'*) Sur cette montre de W. Brouncker, consultez la Lettre N°. 12 18.
ji) CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1237.
R. MoRAY à [Christiaan Huygens].
Appendice au No. 1236.
[juin 1664].
La pièce se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Monfieur Balle ') vous baife trefaiFeétionnement les mains, lors que vous ne
menuoyez que des lettres, l'adreflè en peut eftre à moy, fans nommer Mr. Blair ').
Quand vous m'enuoyez des Hures addreffez les a Miller Blair.
N° 1238.
Christiaan Huygens à R. Moray.
27 juin 1664.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
Elle est la re'ponse au No. 11236. R. Moray y répondit par le No. 1239.
A la Haye ce 27 Juin 1664.
Monsieur
J'ayme tellement voftre pais et j'y ay elle fi bien receu que fi j'avois feulement
confukè mon inclination je ferois vous venu veoir cette féconde fois '). Mais j'ay
creu mieux faire de prendre le chemin que j'ay pris : non pas que j'eufl^e des gran-
des affaires en ce pais icy, mais feulement pour reprendre celles qui cy devant
faifoient mon occupation aux quelles il me fembloit eftre temps de retourner
') Peter Bail.
*) Alexander Blair était marchand-libraire et demeurait à Londres dans Rook Lane, à l'enseigne
de St. Andrews Cross.
') La première visite de Clir. Huygens en Angleterre avait en lieu en avril et mai de Tan 1661 ,
la seconde en 1663 , de juin à septembre.
CORRESPONDANCE. 1664. "J"^
après plus d'un an d'oifivitè. J'ay elle fort eftonnè de veoir par la voftre , que
mon pacquec a eftè efgarè. J'aurois eu beau attendre voftre refponfe et celle de
Monfieur le Comte de Kincardin. Voicy que je luy efcris -') de nouueau fans
pourtant repeter ce qu'il y avoit dans l'autre lettre , qui comme la fiene 3) eftoia
pleine de débats, et argumentations, que je ne voudrois pas prendre la peine
d'étaler une féconde fois n'ayant pas auprès de moy la minute de ce que j'efcrivis
alors. Je crois que vous approuuerez ce que je luy refpons maintenant , et aflure-
ment il ne peut rien fouhaiter d'avantage luy même. S'il s'obftine encore a vouloir
des arbitres je ne m'y oppofe point mais que ce ne foit qu'après que nous ferons
aflurez qu'il y aura quelque chofe a partager.
L'on m'a envoyé de Paris voftre lettre qui arriva après mon départ. Si elle m'y
eut trouvé , peut eftre la machine feroit défia a Londres , car il y en a toufjours
de preftes. Il dépend de vous quand vous voudrez la faire venir , quoy que pour
moy le delay pourroit avoir quelque mauuaife confequence , parce que j'ay pro-
mis a ces Meffieurs par contraft d'en avancer l'eftabliflement en Angleterre , et
d'en faire depefcher la Patente dans 3 mois après la vérification de la Cour au Rè-
glement de Paris. Mais je fcay bien qu'ils ne voudront pas me préfixer, tant qu'ils
ne fcauront qu'afllirement la chofe vaut la peine , ce qu'ils ne peuvent appren-
dre que par le débit qu'ils feront de leurs machines.
Je luis fort aîfe qu'on a encore trouuè quelque chofe des ouurages de Hor-
roxius , et s'il y a aucunement moyen qu'on le puifl^e rédiger en ordre , il faut le
conferver en le faifant imprimer. Vous m'obligerez fort de m'en procurer une
copie.
Je n'ay jamais rien veu que je fcache du Roy Ulug Bey , mais ce catalogue des
eftoiles fixes fera juftement l'affaire de Monfieur Hevelius pour le mettre au jour
enfemble avec celuy qu'il compofe.
J'ay efcrit a mon Père '■') de vous donner fon exemplaire du Livre ') de Monfieur
Sorbiere en cas que vous n'en ayez point encore , puifque par la propre faute
il a oublié de le prendre avec luy, celuy que je luy donnay pour vous a Calais.
Vous vous y trouuerez vous mefme non fans grandes éloges , au refte un autheur
praecipitis judicij , et qui fouuent n'eft gueres bien inftruift des chofes dont il
efcrit.
Je fuis bien aiie qu'a la fin l'horologe a eftè rendue à Milord Brouncker. Je
°) Nous ne possédons pas cette lettre de Clir. Huygens à Alexander Bruce.
3) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de A. Bruce dans nos collections.
+) Nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Huygens à son père.
5) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1234, note 8.
78 CORRESPONDANCE. 1664.
n'ay pas encore elle chez, l'horologer '') pour fcavoir a qui il defire qu'on remette
l'argent, mais vous le manderay par ma prochaine.
Je demeure a jamais
Monsieur
Voftre très humble et très obeiffant ferviteur
Chr. Hugens de Zulj.chem.
A Monfieur
Monfieur R. Moray chevalier et du Confeil prive du Roy
pour les aifaires d'Efcoffe loge dans Whit Hall
A
Londres.
N= 1239.
R. Moray à Christiaan Huygens.
4 JUILLET 1664.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Elle est la réponse nu No. 1238.
A Whitehall ce 24 Juin 1664.
Monsieur,
Voftre arriuee en bonne fanté chez vous m'a efté une nouuelle trefagreable
quoy qu'a la vérité Je naurois pas efté moins aife de vous auoir veu icy auec Mon-
fieur Voftre père, maintenant que vous reprennez les affaires qui faifoyent Voftre
occupation , après une fi longue interruption , il me fera auffi permis de recom-
mencer mes folicitations "■) pour ces traittez que vos amis , et tous les fçauans ont
") Severyn Oosterwijk. Consultez la Lettre N°. 1 1 89.
') Consultez la Lettre N°. 1 102.
CORRESPONDANCE. 1664. 79
fi long temps attendus puis qu'il ne vous relie plus dexcufe pour les diferer
d'auantage.
Quelque fafché que J'aye efté de la perte de Vollre pacquet Je m'en confole
a prelent, veuque le itile de Voftre dernière a Monlîeur le Comte de Kincar-
din me plaid fort, et l'autre, pour vous dire franchement, ne m'auroit pas
agréé. Je ne fuis point du tout amy des débats qui font entre mes amis , pour
quelque fuieft que ce puiïïè eftre. Maintenant que cettuy cy eft uuidé il eft temps
de voir ce que nous auons à faire, aufli toft que Jauray refponce de Monfieur le
Comte de Kincardin , nous prendrons nos melures en toutes chofes. Jay eu vof-
tre pacquet -) comme J'allois efcrire en Eicofle, et luy enuoyeay la voftre l'heure
mefnie que Je l'ay receuë.
Jl n'eft pas neceffaire de rien adioufter a ma dernière s) touchant la Machine
puiique nous pouuons auoir la patente quand nous voulons, et que ce feroit chofe
defraifonable que de la vouloir eftablir icy, fi elle ne feftablit point en France;
Ceft a dire fi Ion trouue qu'il ne vaut pas la peine dy penfer. il eft vray que nonob-
ftant qu'il ne m'a pas lemblé impoflible de rendre la chofe encore plus utile qu'elle
n'eft, Je ny ay pas voulu penfer deuant que de voir fi linuention reuffit en france,
ou non.
Auflî toft que les fragmens Aftronomiques de Monfieur Horox feront par les
foins de Meflîeurs Wallis et Wren ^^3, mis en eftat de voir le iour Je crois q'on les
fera imprimer: mais comme qu'il en foit vous en aurez copie, fil eft en mon pou-
uoir de la procurer.
Je vous envoyeray ce petit traitte ') de ce Roy Perfien *) qu'a publié Mon-
fieur Greuius il y a 6. ou 7. ans. Mais quant a cet autre 0 que nous faifons tra-
duire, nous defirons plus toft que le tout foit imprime enfemble, que den impri-
mer feulement ce Chapitre qui regarde les eftoiles fixes, comme noftre Secrétaire
a fait fcauoir a Monfieur Heuelius. eftant refolus de le faire imprimer tout entier
icy l'original d'un cofté et le latin de l'autre, fi Monfieur Heuelius ne le veut point
entreprendre, comme Je penfe vous auoir cy deuant dit.
Monfieur Voftre père m'a donné fa copie du voyage de Monfieur Sorbiere ,
mais le Roy me la prife , de forte que Je ne lay point encore leue. neantmoins Jen
ay afiez appris d'ailleurs pour Içauoir que le ingénient que vous faites de l'homme
n'eft point mal fondé: et quelque ciuilite qu'il y ait témoigné pour moy. Je
-) La Lettre N°. 1 238. s) Consultez la Lettre N°. 1 236.
**) Il paraît que c'est Wallis qui s'est le plus occupu^ de cette afFaire. Consultez aussi l'ouvrage
cité dans la Lettre N°. 1236, note 7.
5) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 236 , note 11. *) Oulugh Beg.
') Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1236, note 9.
8o CORRESPONDANCE. 1664.
ne içay que refpondre à ceux qui le chargent d'une indifcretion alfez eftourdie.
Je vous rends grâces neantmoins pour fon liure , comme aufli pour celuy de
Monfieur Pafchal '°). Nous auons fait la plufpart des expériences dont il parle, et
vous icaurez auffi bien que nous , ce qui l'y trouue de nouueau , et ce qu'il vaut. Je
feray toute ma vie
Monsieur
Vollre trefhumble trefobeiflant et trefaffeélionné feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
à la Haye.
XII
1,8
N= 1240.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
10 JUILLET 1664.
La lettre se trouve à I.eiden, enll. Hiiygens.
Chr. Huygens y répondit par le Nu. 1242,
A Whitehall ce 30. Juin 1664.
Monsieur
En fuite de ce que vous m'ordonnez dans votre dernière du 4 Juillet ') Je fe-
ray payer a Monfieur votre père les 1 10. liures que vous m'y marquez °). Je m'in-
formeray auffi du poids du Contrepoids de l'Horologe et vous le feray fcauoir.
'°) Voir la Lettre N°. ' 234-
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens il R. Moray.
-) Sans doute pour payer à Severyn Oosterwijk l'horloge de Mitord Bronncker, dont le prix
avait été fixé à 1 10 Livres. Consultez la Lettre N°. 1 178 et 1236.
CORRESPONDANCE. 1664.
Je feray rauy de fcauoir cette nouuelle inuention dont vous me parlez 3). Mon-
fieur Hook nous fait une petite machine '^') pour mefurer exaétement la viflefle des
corps defcendants. dont vous fçaurez la ftrufture auflî tort qu'il eft acheué. Nous
Tommes aufli bien emprelTez à trouuer un moyen s) pour faire refpirer une perfonne
foubs l'eau le plus profond et le plus longtemps qu'il fe peut. Nous auons défia
trouué '') par une expérience aiïez jolie qu'un pafiereau, ou un fourris refpire et
meuue a fon aife dans de lair comprimé a la douziefme partie de l'efpace qu'il
occupoit auparauant: qui refpond a la compreflîon que l'air fouftient dans la pro-
fondeur denuirons 200. Brafles d'Eau, et les animaux aquatiles fe meuuent auec
la mefme facilité dans l'eau qui eft comprimée au mefme degré de qui eftoit lair
dont Je viens de parler, que fi elle ne l'eflroit point du tout. Mais nous ne fommes
pas encore fatiffait qu'un homme en pourroit faire de mefme en la profondeur
de 200. Brafl^es. J'entends principalement pour ce qui eft de la refpiration, y
ayant apparence que le mouuement luy feroit afifez libre : feulement la compref-
fion que fouftiendront tous les membres de fon corps l'incommoderoit, à ce que
nous craignons , à un point qu'il ne fcauroit endurer , ayant appris d'une per-
fonne qui en a ou fait , ou veu , l'expérience , a la profondeur d'enuirons 25. Braf-
fes , que le fang luy fortoit par les narines et autres ouuertures de la tefte excepté
la bouche.
En voylà affez pour vous faire comprendre cette matière, fi vous auez enuie
d'en fçauoir d'auantage vous n'auez qu'à le dire à
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiflant et très affeftioné Seruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
^'^ A la Haye.
3) Consultez la Lettre de Chr. Huygens N°. 1 254.
1) Après que, dans la séance du 22 juin 1664 (V. st.), il eut été décidé de faire des expériences
avec cette machine, on rencontre, dans plusieurs séances postérieures, des communications
à ce sujet. Consultez en outre la figure de l'Appendice N°. 1270.
S) Dans la séance du 13 janvier 1664 (V, st.) Sir John Lawson fit proposer par Jonas Moore
d'examiner la cloche de plongeur de Mr. Greatrix, et le 10 février (V. st.) on nomma une
commission qui chercherait une méthode pour rester longtemps sous l'eau. Depuis lors, cette
question fut fréquemment traitée.
'') Peut-être que Moray fait allusion à l'expérience faite dans la séance du 25 mai (V. st.)
et dont la répétition ne se trouve pas mentionnée.
Œuvres. T. V. 11
Sa CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1241.
J. Chapelain à [Christiaan Huygens].
12 JUILLET 1664.
La lettre se trouve à Le'iden, cuil. Huygens.
Monsieur
J'ay donné vne grande joye à nos Amis de deçà par l'auis '} de voftre heureufe
arriuée chés vous; mais perfonne ne l'a eue égale a moy qui m'intereïïè plus qu'
aucuii autre en voftre conferuation, et qui fuis dauantage touché de ce qui vous
regarde foit pour voflre fanté foit pour le bien de vos eftudes.
Vous le reconnoiffés vous mefrae fort obligeamment par les termes que vous aués
employés pour cela dans voftre lettre, et je vous alTure que vous ne vous abufés nul-
lement dans l'opinion que vous en aués. Vous le connoiftrés encore mieux par l'aueu
que je vous fais que pour agréable que me fuft voftre prefence et voftre conuerfation
lors qu'on vous auoit parmi nous, je me refjoùis neantmoins de ce que nous ne vous
polTedons plus, puifque cela eftoit neceïïaire a l'accroiffement de voftre réputation
et que pour auancer et parfaire vos trauaux il faut que ce foit voftre Cabinet qui
vous poflede. l'ay impatience, Monfieur, de voir meurs les fruits que nous en atten-
dons et qui acheueront de vous mettre au defllis de tous les grands Phyficiens
et Mathématiciens de noftre Siècle. l'en feray particulièrement aife a caufe que
l'addreïïe que vous en ferés au Roy juftifîera les tefmoignages auantageux que je
luy ay fait rendre de voftre rare mérite, et vous aquitera enuers Sa Majefté de ce-
luy qu'Elle vous a donné de ne le pas ignorer. Vous y ferés fans doute excité de
nouueau par la nouuelle marque que vous receurés bientoft de la continuation
de fon eftime et que vous eufliés receue des icy fi vos Mufes ne vous en enflent
point arraché. Nous auons depuis quelques jours Monfieur Voflius ^) auquel j'ef-
pere de faire auoir la mefine grâce encore aufli bien qu'a noftre cher Monfieur
Heinfius et a ces autres Meffieurs qui furent confiderés 3) par le Roy l'année
paflee fur mes offices.
Vous pouués penfer quelle fatiffaftion ce me fera d'apprendre de temps en temps
par vous mefrae de vos nouuelles et de celles de l'Eftat ou vous aurés mis vos
grands projets. Mais j'en fouhaite tant la perfeélion que je n'entens pas que ce foin
que vous voulés prendre vous en deftourne le moins du monde, et fi vous m'efcriués
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à J. Chapelain.
°) Is. Vossius , qui était en voyage et venait de l'Angleterre (consultez la Lettre N°. 1 208), de-
meurait à Paris au Pavillon Royal , Rue de la Monnaie , près du Pont Neuf.
3) Consultez la Lettre N°. 1 150, note 9.
CORRESPONDANCE. 1 664. 83
quelqueffois comme je vous en prie que ce foie s'il vous plaiil: a voftre loyfir, et
lors que vous aurés befoin de vous delafTer l'efprit. l'en excepte le fucces qu'aura
eu le Pendule qui eft allé a la lamaïque "*) , fur le point des Longitudes, dont je
ne fcaurois eftre trop toft informé et par le menu , auec la lifte des Obferuations
de chaque jour pareille à celle s) que vous me communiquaftes de la nauigacion de
Londres a Lif bonne. Afturés je vous fupplie Monfieur voftre Frère 0 de mon fer-
uice et me faites la mefme faueur auprès de Meffieurs de Beuningh ^) et de Vique-
fort '). le vous dois auertir que Monfieur de Fermât Confeiller au Parlement de
Touloufe et l'excellent Mathématicien que vous fcaués s'eft ciuilement plaint à vn
de fes Amis par lettres de ce que vous ayant efcrit et propofé quelque Problème 5*)
de confideration vous ne l'aués pas jugé digne de vos reflexions et qu'il n'en auoit
point eu de refponfe. A toutes fins j'ay refpondu que vous attendiés d'eftre chés
vous en liberté et hors de tout ce tumulte , ou le repos et les liures vous man-
quoient.Vous vferés de l'auis félon voftre bon jugement et je ne croy pas que vous
vouliés négliger vn homme de ce poids qui nous tient lieu d'vn autre Vieta. le
fuis auec ma paflion ordinaire
Monsieur
Voftre trefhumble et très obeiffant ferviteur
Chapelain.
Je vous prie denuoyer aMeflleurs Elzeuirs l'inclufe '°) a M. Heinfuis et de la
fort recommander.
De Paris ce 1 2 Juillet 1 664.
*) Consultez !a Lettre N°. 1 173.
5) Probablement une copie de la pièce N°. 1 1 74.
'■) Lodewijk Hiiygens.
") Koenraad van Beuningen , qui avait été à Paris comme ambassadeur des Provinces Unies.
^) Il semble que Chapelain n'a jamais eu correspondance directe avec Abraham de Wicquefort.
^) Nous ne possédons pas de lettres de P. de Fermât à Chr. Huygens datées de cette époque. Les
pièces N°. 949, de la fin de 1661 , et N°. 991 , de janvier 1662 , sont les dernières lettres
de P. de Fermât qui se trouvent dans notre collection.
'°) Cette lettre de J. Chapelain à N. Heinsius avait été écrite le 27 juin.
\
84 CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1242.
Christiaan Huygens à [R. Moray].
18 JUILLET 1664.
La lettre se trouve ci Londres^ Royal Society.
Elle est la réponse au No. 1240. R. Moray y répondit par les Nos. 1247 et 1251.
A la Haye ce 1 8 JuUiet 1 664.
Monsieur
Vous m'obligez beaucoup en me donnant de nouuelles, de ce qui fe paflè dans
noftre Société , et quand vous ne ferez que me mander Amplement les matières
que l'on y traite chafque femaine je ne laiïïerois pas d'en recevoir grande fatiffac-
tion. Je voy par l'expérience que vous me communiquez, que l'on a trouuè moyen
de comprimer l'air bien mieux que l'on ne faifoit lors que j'y eftois, car fi je m'en
fouuiens bien, l'on n'alloit pas jufques a la condenfation triple. AfTurement vous
aurez pratiqué des petits pillons dans des récipients affez grands, et je ne voy pas
pourquoy par ce moyen l'on ne pourroit pas parvenir jufqu'a la centuple compref-
fion et d'avantage. Vous dites que dans la profondeur de 200 brafles d'eau l'air
n'eft comprimé qu'a la lame partie de l'efpace qu'il occupe d'ordinaire ce que je
ne comprens pas, car félon l'expérience de Monfieur Boile 33 pieds d'eau le pref-
lant a la moitié de l'efpace ordinaire , les a 00 brafles ou 1 200 pieds le mettroient
dans 3Ï5 environ de fa première efl:endue, et non pas feulement dans la douziefme.
La mobilité de l'eau non obfliant la preflion me paroit toufjours fort admirable , et
il efl: malaife de s'imaginer comment elle eft compofée , quand on fe propofe de
fauoir ce phénomène.
Je feray bien aife d'apprendre la méthode et machine de Monfieur Hook pour
mefurer exactement le temps des cheutes des corps pefants. Le jugement d'oreille
ne me parut pas afljez juflie lors que je faifois ces expériences par les quelles pour-
tant je verifiois afl"ez bien la proportion de Galilée , comme aufll qu'une balle de
plomb tombe de 1 5 pieds 7| pouces des noftres de Rhynlandt dans le temps d'une
féconde comme j'avois trouué premièrement par le calcul. Il eft vray que l'expé-
rience ne prouvoit pas juftement cette mefure mais feulement elle n'y eftoit pas
contraire.
Ma nouuelle horologe n'a pu encore eftre achevée mais jufqu'icy tout va fort
bien, et elle ira dans un jour ou 2. J'ay payé le maiftre') de celle de Milord Broun-
cker -). N'oubliez pas je vous prie a me mander quel eft le contrepoids de cet
ouurage.
') Severyn Oosterwijk, horloger à la Haye.
=) Consultez la Lettre N°, 1 2 1 8.
CORRESPONDANCE. 1664. 85
L'on efcrit de Paris que M. Sorbiere par une lettre de cachet a eu ordre de fe
retirer , je ne fcay ou , a caufe de fa belle Relation s) ou il injurie fi fort la nation
Angloife, apparemment vous fcaurez bien ce qui en eft , et fi Mylord HoUis'*) aura
eu ordre d'en faire plainte. Je demeure
Monsieur
Voftre trefhumbie et trefobeiffant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
N= 1243.
R. MoRAY à Christiaan Huvgens.
18 JUILLET 1664.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Iliiygciis.
Clir. Huygens y répondit par le No. ii=,i.
A Whitehall ce 8 Juillet 1664.
Monsieur
Par ce petit billet ') vous pourrez iuger de la bonté de ma mémoire. C'ell les
titres des deux Traittez publiez par Monfieur Greuies dont Je vous ay parlé, il
font tous deux dans le Hure que Je viens d'envoyer°) a Monfieur Voftre père pour
vous faire tenir. J'auois feulement jette l'oeil une fois fur le Hure dans l'endroit
ou il defcrit la fituation des villes des prouinces dont il fait mention, et fur le Ti-
tre au commencement du Hure , et Je ne n:ie fuis point fouuenu du dernier lors
que Je vous ay efcrit 0- Mais vous me pardonnerez cette faute puifque la fuitte
n'en efl: point nuifible ny a nos affairés ny a nos perfonnes. Je crois que vous
prendrez la peine de parcourir tout le Hure , ce que Je n'ay pas le loifir de faire.
J'attends par le premier ordinaire, la refponce de Monfieur le Comte de Kin-
cardin. Cependant il efl: a propos que nous nous entretenions un peu fur le fuiet
3) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1234, note 8.
+) Holles était agent diplomatique prés de la Cour de France.
') Voir l'Appendice N°. 1 244.
-') Voir la Lettre N°. 1239.
3) Dans une lettre que nous ne possédons pas.
86 CORRESPONDANCE. 1664.
des Horologes, les deux dont Je vous ay parlé *) il y a 6 mois viennent d'eftre ache-
uez. ils ne font point encore tout a fait aiuftez, mais on y tranaille. Jl me femblent
aflèz bien faits , mais le temps qu'on met a les faire, et le prix me femblent allez
incommodes. L'ouurier, qui eft le fils de Fromantel O5 qui a efté nourri a la
Haye, dit qu'il n'en fcauroit faire un, en moins de temps qu'un mois, et quoyque
le marché pour ceuxcy ait efté fait , a 15. Hures flerlins tout y compris , le plomb ,
la balle par laquelle l'Horologe pend, et tout, il n'en veut point faire d'autres
femblables a moins de 20. liures. de forte que ne s'en peuuent pas faire grand
nombre en peu de temps, à caufe que celuy des bons artifans n'eft que petit; le
prix eflant grand et chaque vaiffeau eftant obligé d'en auoir deux, il ne fen pourra
faire grand débit. C'eft pourquoy il fera à propos que nous nous informions de
toutes pars, des ouuriers, fil y a moyen d'en faire faire un nombre fufiîfant pour
ceux qui en voudront auoir et en réduire le prix le plus bas qu'il fe peut. Voyez
donc par de là fil fe troUue des Horologeurs en afl"ez grand nombre pour en faire
quantité, et quel eft le moindre prix qu'il veulent prendre. J'en feray icy de mefrae.
Je feray voir ces deux qui font icy , à plufieurs maifl:res et tafcheray de les réduire
au moindre prix qu'il eft poffible. Car comme vous auez dit dans une*) de vos pré-
cédentes , nous pourrons peut eftre , iuger à propos , d'auoir le priuilege de la
vente des Horologes à pendule qui feruent a la mer du moins en quelques lieux ,
ou on n'en peut cirer recompence des fouuerains ou des corps des marchands.
Mais il y a encore une chofe qui eft fi fort à craindre dans lufage de ces Horo-
loges fur mer que fi l'on n'y trouue point de remède, ils ne feruiront pas de
grande chofe. C'eft que dans les Jfles occidentales les Antibes et autres , dans la
cofte de l'Afrique , et généralement entre les Tropiques , et aux lieux méridionaux
tant fur la mer , que les coftes dicelle , toute forte de chofe faite de fer fe rouille
ineuitablement et le preiudice que cela apportera a ces Horologes les rendra fans
doubte peu utiles.
Or J'ay rencontré icy un gentilhomme 7) qui a veu en flandres un homme qui a
un fecret pour la trempe de fer , (Je dis de fer fans y comprendre l'acier) qu'il le
fcait rendre fi dur que la lime n'y fcauroit toucher , et que la rouille ne fy atta-
chera iamais. J'ay veu un platine d'harquebuie de fa façon, qui a efte gardée
plufieurs mois dans du cuir falé, après auoir efté mouillié auec toutes les liqueurs
qui font rouiller le fer, fans que la rouille y ait mordu en façon du monde. Je
■I) La Lettre de Moray s'est perdue. Consultez la Lettre N°. 1 2 1 8.
■'') Fromantel était horloger à Londres (voir la Lettre N°. 1218, note 6), et son fils, qui avait
reçu son éducation en Hollande, construisit en 1662 la première horloge à pendule en An-
gleterre.
'5) Consultez la Lettre N°. 1 165.
") Captain Silas Taylor, membre de la Société Royale. Il faisait souvent des communications
dans les séances, et notamment dans celle du 6 juillet 1664 (V. st.) il parla de cette méthode
pour garantir le fer contre la rouille.
CORRESPONDANCE. 1664. 87
crois que dans peu de iours elle fera, ou à moy, ou à noftre Société. Et Je pré-
tends mettre Monfieur du Son ^) (ce diable d'ingénieur qui a fait ce bateau mer-
ueilleux, ou plufloll: chimérique à Roterdam s*)) et tous ceux qui le méfient de
5) D'Esson, seigneur d'Aigmont, était ingénieur-mathématicien et graveur français,- il naquit en
1604. En 1653 il passa aux Pays-Bas, fortement recommandé par l'ambassadeur Boreel dans
une lettre de 25 février 1653 aux Etats de la Hollande. On le disait aflez riche, ayant à dé-
penser 16.000 florins par an. Dans les Pays-Bas son nom était d'abord à peine connu, de
sorte que des gravures de son vaisseau portaient les désignations de „Sieur de Lisson , Duson,
Desson, van Son."
') Ce bateau de d'Esson s'appelait „Oorlogs-Bli.xem ter zee" (Foudre de guerre maritime); il
avait jô pieds de longueur et 7 pieds de largeur, 2 quilles et un fond plat; par devant et par
derrière il se trouvait une longue cheville, armée d'acier; il n'avait pas de voiles, mais était mis
en mouvementpar un ressort, placé au milieu et attaché à une hélice, qui le faisait aller
8 heures de suite; il fut couvert de 21.000 livres de fer. D'Esson pensait avancer de 15 lieues
à l'heure et se disait si sûr de son affaire, qu'il ne voulut par faire d'épreuves; on disait que ce
bateau lui avait déjà coûté 30.000 Horins. Il le devait lancer d'abord à la fin d'octobre 1653,
mais il semble que cela n'a jamais eu lieu; on nomma ce bateau „het malle fchip" (le vaisseau
extravagant). Il en existe plusieurs planches assez rares, représentant le bateau dans les
diverses phases de sa construction. Comparez aussi les plaquettes:
<7) Wonderen en Mirakelen. Welcke doen fal het vreemde, noyt diergelijcke Gefiene Rot-
terdams Zee-Schrick, Sijnde een gemaeckt Inftrument, t'faraen-geftelt door fware Bal-
ckcn, en dicke Yfere Bouten, geinventeert door den feer Spits-vinnighe en Geleerde Ma-
thefios le Sieur de Liflbn, Meefter in de Vrye Konften, teghenwoordigh refiderende tôt
Rotterdam, al waer het voornoerade Zee-Schrick gemaeckt wert, ende alwaer het toe-
komende Donderdagh den 20. November defes Jaers 1653. fal in het vvater loopen, en (ijn
eerfte Proefftuck doen in de IMafe. Tôt Rotterdam, Gedruckt by Pieter Flipfen, Boeck-
verkooper by 't Princen-Hoff. 1653. in-4°.
L'auteur en est
„le Seigneur Corneille du Pou, Werk-Baes van 't Smedery of Yfer-wercker van 't voor-
feyde Zee-Schuit" (Maître forgeur dudit vaisseau).
/>) Terror Terroris, Werelts-Wonder-Schrick, Seldfame, noyt-gehoorde noch bedachte
vondt, raidtfgaders Grondige Omftandelycke Befchryvingh van feecker wonderbaerlyck,
Ichrickelyck, en onverwinnelyck Vaer-Tuygh, ghenaemt den Oorlogs-Blixem ter Zee.
Door het welcke men in feer korten tijdt oock de Zeën fal konnen beheerfchen, d'alder-
machtigfte Oorlogs-Vlooten fchielyck ende in weynigh uren geheelyck ruineeren, en
onherftellelyck vermorfelen: Soo dat voort-aen d'alder-veylfte Havenen ende Schuyl-
plaetfen voor 't befchut der felve gantfch onnut fullen wefen, fonder dat dit wonderbaer-
lyck Vaer-tuygh, vermits fijne onbedenckelycke fnelligheyt, oneyndelycke Bewegingh
en fchrickelycke ongrondeerlycke kracht, noch door den liftighen aenval der Vyanden ,
noch door d'alder-ftuymighfte Onweed'ren en Tempeeften ter Zee in eenig gevaer, perij-
ckel ofte noodt fal konnen gebracht werden. Opgericht ende gebouwt binnen Rotterdam,
om in een feer korten tijdt d'uytvoeringh ter Zee te doen, ten dienfte van de vereenigde
Nederlandfche Provintien. [In 's Graven-hage. Gedruckt by Ifaac Burghoorn, woonende
in de Wagen-flraet, op den hoeck van de nieuwe Veer-kaey.] 1654. in-4°.
Dans cette plaquette, qui contient une figure détaillée du vaisseau, l'auteur est appelé
Duson.
CORRESPONDANCE. 1664.
telles curioficez, en befogne, pour en trouiier le fecret, que celuy de Flandres
n'a pas voulu communiquer pour chofe du monde.
Au refte J'ay veu autrefois un efpece de cuiure, ou plulloll: de bronze , de la
couleur d'or, mais un peu plus rougeaftre, qui ne fe rouille pas non plus. Euer-
tuez vous à trouuer ces iecrets ou quelque autre expédient pour garder les Horo-
loges de la rouilleur , et nous en ferons icy de mefme.
Je <uis et feray à iamais
Monsieur
Voftre trefhumble trefobeiflant et trefafFeélionné Seruiteur
R. MORAY.
Nous fommes après les Expériences de la Monochorde ").
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
N= 1244.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
[juillet 1664].
Appendice au No. 1243.
La pièce se trouve à Leideti, coll. Huygens.
Epochae Celebriores, Aftronomis, Hiftoricis, Chronologis, Chataiorum, Syro-
graecorum, Arabum, Perfarum, Chorafmiorum ufitatae. Ex traditione Vlug Beigi,
Indiae citra extraque Gangem Principis.
Chorafmiae et Nawaralnahrae, hoc eft Regionum extra fluuium Oxum, defcrip-
tio , Ex Tabulis Abulfedae Ifmaelis principis Hamah ').
'^) Dans la séance du 6 juillet 1664 (V. st.).
') Ce sont les titres des ouvrages cités dans la Lettre N°. 1235, note 11 a etc.
CORRESPONDANCE. 1664. 89
N" 1245.
Christiaan Huygens à [Lodewijk Huygens].
25 JUILLET 1664.
La lettre et la copie se trouvent à Leideii, coll. Huygens.
A la Haye ce 25 Juillet 1664.
Voicy une lettre de Monfieur Thevenot '), qui s'adrefle principalement a vous.
Il ne demande pas peu de livres a Elzevier; mais vous fcavez pour quel prix cet-
tuicy en a receu des fiens , et luy envoierez cette lifte, car je ne pretens pas d'en-
trer en voftre commiffion.
Ce qui femble le plus haftè ell l'envoy de la Relation Chinoife ^) , et fi vous
croiez refter encore quelque temps par delà, il feroit bon que vous m'envoiaffiez
la clef de voftre cabinet pour l'en tirer. Je luy ay efcrit la raifon de voftre delay,
mais il n'avoit pas encore receu ma lettre 3) lors qu'il m'efcrivit celle cy.
Monfieur van Leeuwen m'a envoie le Bernia 4) pour vous le faire tenir , ce que
je ne fais pas pourtant , parce que vous mandez que vous allez revenir dans peu
de jours. Il me fit dire en mefme temps qu'il ne fe portoit pas bien , et j'ay fçeu
depuis qu'il a mefme eu quelque apprehenfion d'eftre atteint de pefte , mais qu'il
n'en a eu que la peur. J'ay auffi eftè mal ces 3 ou 4 jours et ne me porte pas tout
a fait bien encore.
■ IL me femble que le frère de Moggerfhill et ma foeur n'ont pas grande envie
d'entreprendre le voyage vers ces quartiers la, croyants qu'il ne fait pas feur de
voiager en ce temps de maladie contagieufe ').
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de M. Thevenot à Chr. Huygens.
') Consultez la Lettre N°. 1031.
3) Nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Huygens à Thevenot.
't) Francesco Berni (Berna, Bernia), poète burlesque renommé, né d'une famille noble, mais
pauvre de Florence, mourut le 26 juillet J536 à Florence, probablement empoisonné par le
duc Alessandro de Medicis, à qui il avait refusé d'empoisonner le jeune cardinal Hippolito de
Medicis.
Ici , il s'agit probablement de son ouvrage :
Orlando Innamorato compofto gia de! S. Matteo Maria Baierdo Conte di Scardiano Et
hora rifatto tutto di nuouo da M. Francefco Berni. Intitolato al Magnifico S. M. Domenico
Sauli. Aggiunte in quefta féconda editione nuilto ftanze del autore che nel altra mancafîano.
Con privilegio dell Iufl:rifs[sic] Senato Veneto per anni X. mdxlv. in-4°.
5) Epidémie de peste, qui a sévi principalement à Amsterdam , Haarlem , Leiden et Utrecht.
Œuvres. T. V. 12
po CORRESPONDANCE. 1 664.
N= 1246.
[P. Perrier] ') à Christiaan Huygens.
16 JUILLET 1664.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Jay eu bien de la joye d'auoir receu de vos nouuelles ^), Et des afièurances que
vous me faiftes la grâce de me donner de la continuation de voftre amitié, je vous
puis afleurer que vous ne la fcauriez accorder a perfonne qui l'eftime , et qui la
fouhaitte plus que moy , je ne vous en diray pas daduantage de peur de manquer a
ce que nous nous fommes promis , je vous efcritz donc fans façon.
La Chaize 3) efi: plus en vogue que jamais, l'on en connoift prefentement l'vtilité.
Et l'on efi: détrompé de la penfée que Ion auoic que le Cheual fe fatiguoit trop,
de la manière que Ion en vfe il nen faticgue pas plus qu'un Cheual defcellee. Car
la plus part des gens mènent la Chaize eux mefmes ou la font mener par vn homme
a cheual qui mené a cofte de luy par vue longe, le cheual qui traifne fa Chaize,
Cela efl: tout a faidl commode. Monfieur le Comte de Soiflbns ^j va auec trois
Chenaux de Fontainebleau a Paris en moins de quatre heures ou jl y a huit portes, jl
mené fa Chaize luy mefme , jl faiél coure vn page deuant luy , prefentement toutes
les perfonnes de la Cour en demandent , Lon faidl les Roiies plus haultes , Elles
font de trois piedz et demy de haukeur , Lon met a cette heure lepoiiTeur des
mortaifes des brancardz en deïïlis a caufe des fautes qui fc faifoient a quelques
vns. Et par ce moien le fil du bois n'efl: point couppé par deflbûbs ce qui faifôit le
mal. Le fils s) de Monfieur le Tulier '') a faiél faire des Roues a lordinaire dont
les moyeuxs ont dix poulces de long auec vn eflîeux de fer. Jl fen trouue fort bien,
Jl y a deux jnconueniens l'vn que cela adjoufte du poidz, lautre que la voye efl:
') Sur l'auteur de cette lettre, consultez la Lettre N°. 1253.
-) Nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Huygens à Pierre Perrier, marquis de Crenan.
3) La machine Roanesque. Consultez, entre autres, la Lettre N°. 1229.
4) Eugène Maurice de Savoye, comte de Soissons, fils puîné de Thomas de Savoye, prince de
Carignan, et de Marie de Bourbon, naquit à Chambéry le 3 mai 1635 et mourut le 7 juin
1673 en Champagne. Il fut lieutenant-général et remplit souvent des missions diploma-
tiques.
5) Peut-être:
Charles-Maurice Letellier, fils puîné du suivant: il naquit à Turin en 1642 et mourut à
Reims le 22 février 17 10. Après avoir beaucoup voyagé, il devint en 1668 coadjuteur deBar-
berini, archevêque de Reims, et lui succéda en 1671. Il avait beaucoup d'influence en afl^ai-
rcs ecclésiastiques et légua sa bibliothèque de 50,000 volumes à l'abbaye de Ste. Geneviève.
*) Michel Letellier naquit le 19 avril 1603 et mourut en 1685. Il devint conseiller an grand
conseil, en 1631 procureur du Roi au Chàtelet, maître des requêtes, en 1641 secrétaire d'état
au département de la guerre, charge dont en 1666 Louis XIV, tout en le retenant en fonction,
donna la survivance à son fils Louvois. En 1677 il fut nommé chevalier et garde des sceaux.
CORRESPONDANCE. 1664. CI
de demy pied plus large ce qui ne fe peut euiter fy Ion veut conferucr la lar-
geur du brancard par derrière qui eft necefîaire ainfy que je penfe vous en auoir
dit la raifon. Et jl y auroit vn autre moien qui feroit de ne faire pas les moyeux
de dix poulces de long. Mais cela ne vaudroit rien félon mon aduis Car la roiie
balloteroit trop dans l'effieux. Les moyeuxs des carrolTes ont quatorze poulces de
long, dans les pays des plaines Cette voye de demy pied plus Jarge n'jncommode-
roit pas, mais dans des chemins creux cela feroit fort jncommode L'on Met des
boiiettes de fonte dans les moyeux dans quoy leffieux de fer tourne. Hz prétendent
que cela neiiffe pas ; aux Charettes Ion ny met rien , le fer eil: contre le bois , Et
prétendent que cela n'eiife ^quafy point, tous ceux de la Cour veullent de ces
fortes de Roiies par ce quil efl arriué a vne Chaize que leiïïeu ccil dcttaché du
moyeux de la roue, ainfy quil eftoit arriué aux premières roues que l'on auoit faift
faire. Cet accident vient par la fripponnerie du Charron qui ne faifoit que de
fimples toiles , ces fers qui couurent l'effieux et le moyeux. L'on faift prefentement
ces fers efpoix de prefl: de deux efcus blancz Et l'on met vne chenille de fer au
trauers du moyeux Ce qui empefchera que l'effieux ne fe puiffe tordre. L'on a
Efleué la Chaize de trois poulces plus hault quelle n'eftoit Et Ion a racourcy
lefchalleau par deflbubs de quatre poulces, fy bien quil ny a qu vne barre par def-
foubs Et l'on en a mis vne autre par defTus les pièces , L'on na point Rogné fes
Jeux gros morceaux de bois fans quoy les barres de l'efchalleau font en mortai-
zées. Ils font de quatre poulces plus hault au deffius des pièces quil eiloient. Ce qui
faiél qu'on peut attacher les pitons plus loing l'un de lautre que l'on ne faifoit, ce
qui tient les quenouilles de deuant beaucoup plus fermes. Madame la ducheflTe
dorleans ^) a demandé vne Chaize pour enuoyer a la Reyne dangleterre ^).
Pour la penfée que vous auez de faire vne Cariolle douce je ne croy pas que Ion en
puifïe venir about quand mefme vous auriez vn reffiort fort lent Ce que je croys qui
fe peut faire, mais vous ne fcauriez efuiter que quand les Roues tomberont d'vne
haulteur que vous qui eftes de dans la cariolle ne faffiez deux fois l'efpace que
vous feriez dans vn Chariot qui ieroit de la mefme haulteur. Cell ce qui faiél: que
la Cariolle fera toufjours rudes. Et les mouuemens qui font aufly a droit et a gau-
che font auiïy du double de ceux d'vn Chariot, outre cela feil: auflTy que la Cariolle
eft fort verfante.
Pour les refforts a la Circonferance de la Roiie je conçois comme vous que cela
ne vault pas grand choze, jay bien de l'jmpatience de fcauoir fy voftre nouuelle jn-
uention d'aurelofge aura bien reufly je vous prie de raen mander les particularitez.
Je fuis plus que perfonne du monde voftre très humble feruiteur je croy que je
7) Harriet Anne d'Angleterre, appelée „Madame."
') Henriette Marie de France, mère de la précédente.
pa
CORRESPONDANCE. 1664.
n'ay que faire de figner mon nom pour vous faire entendre qui vous efcrit , ne me
faiftes donc plus de Ccremonnies comme vous mauez promis.
Ce 2 de Juillet 1664..
a paris.
Monfieur de Sallo ^) Confeiller de la Cour de parlement fouhaifte auoir Cor-
refpondance par toute lEuroppe pour fcauoir des nouuelles des Chofes qui fe paf-
fent tant de ce qui concerne des affaires d'eftat que ce qui regarde les fciences.
Il Ma prié de vous efcrire pour vous prier de trouuer bon quil ait commerce
auec vous fur cela, cell vne perfonne de mérite , et de confideration
A Monfieur
Monfieur Chr. Hugens de Zulichem
a
Lahaye
en hollande.
N= 1247.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
31 JUILLET 1664.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle ht la rél'onse au No. 1242. Chr. Huygens y répondit par le No. 1251.
A Whitehall ce 21 juillet 1664.
Monsieur
Puifque vous defirez de fcauoir ce qui fe pafTe dans nos Aflemblees, Je tafche-
ray de vous donner ce contentement là, ou de le faire faire par une autre main ,
'') Denis de Sallo, seigneur de la Coudraye, lils du conseiller Jacques de Sallo, naquit en 1626
à Paris, oîi il mourut le 14 mai 1669. Nommé en 1652 conseiller en la grand' cliambre,
en succession de son père, il s'occupa surtout de littérature. Il fonda le „Journal des
Scavants," dont le premier numéro parut le 5 janvier 1665, et qu'il publia à partir du
30 mars 1665 sous le nom de „Sieur de Hédouville;" au 13e numéro, le privilège lui
fut retiré, sur une dénonciation de la Cour de Rome; il mourut fort endetté. Le 4 jan-
vier 1666 le journal fut repris par l'abbé Gallois, puis continué en 1685 par l'abbé de la
Roque, et de 1687 jusqu'en 1702 par le président Cousin. Huygens a été successivement en
relation avec ces divers rédacteurs.
CORRESPONDANCE. 1664. 93
lors que Je n'en aiiray pas le loifir. Mais toufiours arriuera il qu'il fe trouuera
quelque mot a dire fur les expériences ou autres chofes qui s'y prefentent et
alors il faut que vous ayez la patience de foufrir que Je vous en rompe la telle.
Mais ce qui vous doibt laffer le plus des chofes que Je vous marque dans mes let-
tres , c'eft que bien fouuent Je vous efcris une chofe pour une autre , ou bien fans
examiner folidement ce que Je dis. Je vous eftale ce que J'en penfe retenir dans
la mémoire , laquelle pour vous dire le vray me trompe fi fouuent , que Je croirois
en mériter du blafme n'eftoit qu'il n'eft point en mon pouuoir d'y remédier,
adiouftez a cela, que pour la plus part Je fuis prefTé du temps , et nay pas le loifir
d'y appliquer lattention qui efi: neceflliire , et le feul remède qui puifie obuier les
beueuës qu'il marriue de faire fort fouuent. Mais pour vous dire franchement ,
Je ne m'en mets pas beaucoup en peine, puifque Je fcay bien la bonté que vous
auez pour moy. J'en ay fait une dans celle ') qui vous a dit qu'a la profondeur de
200 braflfes l'air fera comprimé à jL- partie au lieu que mettant 33. pieds d'eau
pour ballancer l'air : l'eau le comprimera a J^ a la hauteur de 60 i Brafle. Mais
vous le fcauez mieux que moy. on ne fe fert que d'un cylindre de verre pour com-
primer l'air à /g. ce qui fe fait feulement auec la main. Vous aurez la defcription
de la Machine dont Monfieur Hook fe fert pour mefurer la vélocité des corps
defcendants. Et peut efl:re aurez vous bien la curiofité de lexperimentcr fur la
Tour d'Utrecht ; qui efl: plus haute que pas une que nous auons icy. Je prétends
auffi le faire faire par Monfieur le Comte de Kincardin dans des puis qui font
creux de 60. ou 70. Brafl^es. nous prétendons y examiner la defcente de plufieurs
fortes de corps de plufieurs façons &c.
Je fuis fort aife de l'efperance que vous auez de voftre nouuelle Horologe.
Nous tafchons d'employer des poids au lieu des refforts , dans les deux dont Je
vous ay fait mention dans ma dernière^), puilquoutre l'inégalité qu'on ne peut of-
ter au mouuement qui fe fait par des relTors , il fe trouue dautres inconueniens
auxquels il eft neceffaire d'obuier , comme la Rouilleur &c.
Monfieur vofl:re père a receu dix liures fl:erlins de Monfieur le Vicomte de
Brouncker s)- Jl ni'a promis de pefer le contrepoids de fon Horologe et m'en dire le
poids. Je prétends le fcauoir affez a temps pour vous le marquer au bas de cellecy.
Ceft fur la reprefentation qu'a fait lAmbaiïadeur de france 4) qui eft icy, que
Sorbiere à efté relégué.
J'ay reçeu la refponce que J'attendois de Monfieur le Comte de Kincardin tou-
chant les Horologes : Jl s'en remet abfoliunent à moy.
Commençons donc dés à cette heure à y fonger à bon efcient. la première chofe,
') C'est la Lettre N°. 1240. =) Consultez la Lettre N°. 1243.
3) Voir la Lettre N°. 1240, note 2. +) George, comte d'Estrades.
94 CORRESPONDANCE. 1664.
à mon auis, que nous y auons à faire efi: de refoudre en quels lieux nous aurons
à prendre des priuileges et en quels y procéder d'une autre méthode , ceft a dire
en demandant des recompenfes. Vous fçauez , que nous auons cydeuant , eu quel-
ques entretiens la delTus. C'a efté voftre opinion s^ fi Je ne me trompe , qu'il eft a
propos de prendre les priuileges necefTaires là ou vous eftes. Et J'en fuis auffi
d'auis. Et pour ce qui eft de la recompence que Meilleurs les Eftats ou autres ont
promife à ceux qui trouueront une inuention pour fcauoir les longitudes fur mer,
fçachez premièrement ce qui en eft, et puis voyez s'il eft encor temps d'y prétendre.
Cependant la patente portant priuilege à vous et Monfieur le Comte de Kincar-
din, (ou a vous feul fi bon vous femble) et a ceux qui y feront par vous authorifez,
de fe feruir des Horologes a pendule fur mer (quelque petite inuention qu'on y
puifl"e adioufter &c.) exclufiuement à tous autres, perfonne ne vous fcaura priuer
de la recompence à moins d'auoir quelque autre inuention fans s'y feruir du pen-
dule. Et fi vous trouuez bon qu'on en fafl!e de mefme en France ou bien qu'on
traitte auec le Roy pour une recompenfe fans demander patentes vous n'auez
qu'a me dire voftre fentiment et Je crois que Je trouueray le moyen de faire faire
ou l'un ou lautre. Et pour la Grande Bretagne , il ne fera pas difficile d'en auoir
le priuilege mais Je ne vois pas qu'on y puiiTe attendre recompence. Touteffois
J'ay enuie de tafter le poulx à ces Marchands qui ont fait de fi belles offres au
Portugais '*) , pour voir fils veulent autant faire pour une chofe réelle , comme ils
ont fait pour une Chimère.
Au refte pour l'Efpagne, le Dennemark, la Suéde, les villes Anfeatiques &c. Je
crois qu'il ne fera pas difficile d'obtenir des patentes pourveu que le ieu vaille la
chandelle, il eft vray que J'ay ouij dire , que le Roy d'Efpagne a propofé quelque
recompence pour le fecret des longitudes et fil en eft ainfi, il vaudra pour le moins
la peine de la demander.
Mais tout ce que Je viens de dire prefuppofe que les Horologes vont fur mer
auec exaftitude; et iufqu'a ce que nous foions afTurez de cela, la feule queftion
eft, fçauoir, fil eft temps de demander les priuileges dans les lieux fufnommez,
ou bien fil faut attendre encore iufqu'à ce que nous foyons hors de doubte. Au
retour de Capitaine Holmes '), nous ferons pour le moins efclaircys de la moitié
de la chofe (ou peu fen faudra) en fcachant fi les Horologes s'arreftent ou non. pour
ce qui eil: du refte il ne fera pas a mon auis trop difficile d'y voir aïïez clair, fans
en faire des nouuelles expériences fur Mer. Nous attendons Monfieur Holmes
dans peu de temps.
Voycy ce me femble une lettre défia aflez longue. Neantmoins faut il que J'y
S) Consultez la Lettre N°. 121 8. *) Consultez la Lettre N°. 1013, note 4.
'') Sur le voyage du capitaine Holmes , consultez la Lettre N°. 1 1 87.
CORRESPONDANCE. 1664. 95
adioufte encore quelques lignes touchant ce qui s'eft pafîe en noftre Aflemblee
mercredy dernier *).
On 9} y prefenta un aimant qui a 4 pôles bien diftinftes. et cela fans Artifice, la
nature y ayant uni deux Aimants diftinéles auec quelque efpece de terre, ou
pierre entre deux priué de la vertu Magnétique.
Sur le rapport qu'on y auoit fait que, par une obferuation fort exafte de 4. ou 5.
bonnes aiguilles dont a. eftoyent longues dun pied et 2. autres de 7. poulces, Mon-
fieur le Vicomte de Brouncker , le cheualier Neile , Monfieur Bail, Monfieur
Hook et moy prefents , prennant le Méridien du quadrant au foleil du Roy (qui
eft au jardin priué) pour le vray , Toutes les aiguilles fy accordèrent fans aucune
variation, il fut ordonné, qu'on s'informafl: foigneufement, fi deux aiguilles fepeu-
uent appliquer a un Aimant en forte que l'une regarde les pôles , et l'autre en
foit efloignee. de mefme deux autres appliquées à deux aimants: pour fcauoir
quelle certitude il y a en faifant la comparaifon entre plufieurs Aiguilles.
On '°) y prefenta de l'Antimoine qui auoit efl:é calciné au Soleil, pour voir fi
félon ce que plufieurs Autheurs en difent le poids en augmente. Mais on y trouua
le contraire.
On y efprouua derefchef auec grande fatiffaftion lexperience touchant le nom-
bre des vibrations d'une chorde.
On fit eftendre une chorde 138. pieds en longueur, J^-. de poulce defpaifl^eur,
(la matière en efliant d'airain) ayant pendu a l'un des bouts , un poids de 4. Hures
7. onces, on y auoit adiufté le poids en forte, que touchant la chorde au milieu,
chaque vibration qu'elle faifoit, duroit f féconde tout iuflie: et fur la fuggcfl:ion de
Monfieur Nofl:re prefident, on trouua, que le milieu de la chorde eflioit plus bas
que fes deux bouts , de la hauteur d'une pendule qui bat le demiefecondes. Et
ayant raccourcy la chorde de la moitié, et y répété la mefme expérience en tous
points , on trouua que les vibrations efroyent iufl:ement deux fois plus vides qu'au-
parauant : et le milieu de la chorde efl:oit plus bas que fes deux bouts , de la hau-
teur d'une pendule dont les vibrations eftoyent de la mefme vifl:efl"e que celles de
la chorde raccourcie.
Vous voyez qu'il n'y a pas moyen defcrire les chofes fi court , que cela n'aille
a plufieurs lignes. Mais vous ne m'en ferez point de reproche , fi ce n'efl: que Je
me fuis expliqué mal en quelques endroits à mon ordinaire. Mais vous auez afl^ez
d'amitié pour m.oy pour me pardonner les fautes de
Monsieur
Vollre trefhumble treibbeiffant et crefafFeélionné feruiteur
R. MORAY,
8) La séance du 20 juillet 1 664 (V. st.).
») William Bail, frère du Dr. Peter Bail.
'°) Le Dr. Jonathan Goddard.
ç6 CORRESPONDANCE. 1664.
My lord Brouncker a efté fi fort empefché qu'il faut remettre ce que Je croyois
vous dire du Contrepoids a ma prochaine, toufiours vous baife il les mains de bon
coeur.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
' /3 A la Haye.
XII
N= 1248.
M. Campani à Christiaan Huygens.
I août 1664.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Clariffimo Viro Christiano Î-Tugenio
Domino fuo Colendiffimo Mattheus Campanus S. P. D.
Magna toi nominis fama, Vir doftifïïme, has ut ad te literas fcribam incaufaeft.
Illa fcilicet admirandi Saturnij Syllematis prima tua, et nunquam fatis laudata
inventio, quae à doftiffimis plerifque , ingenuifque Viris, ut primùm uifa, recepta
eft, licet à non nuUis ') fuerit incogitanter reiefta, monet animum meum ad te his
meis literis certiorandum de ejufdem fyftematis tuiueritate, patefafta ope uitro-
rum noua quadam arte elaboratorum, prout in adiundlo fratris mei germani ')
libello 3) luculenter perfpicies , quem meae in te obfervantiae et beneuolentiae
argumentum tibi effe uelim. Incolumen igitur te feruet , benèque fortunet Deus.
Romae Kalen. Augufti 1664.
Tibi quoque mecuni Admodum Reuerendus Pater Daniel Bartholus +) Socie-
') Campani indique Eustachio de Divinis et Honoré Fabri.
°) Giuseppe Campani.
3) Voir „Ragguaglio," onvnige cité dans la Lettre N°. 73a , note 10.
"t) Daniele Bartoli (Bartholus) naquit à Ferrare en 1608 et mourut à Rome en 1685. Entré
chez les Jésuites en 1623, il fut envoyé à Rome en 1650. II publia grand nombre d'ou-
vrages historiques en matière de théologie.
CORRESPONDANCE. 1664. 97
tatis lefo Vir quidem omnigenae fcientiae, Artiumque peritiflimus, de quo nientio
fit in libelle falutem plurimam dicic.
Clariffimo Viro et Domino Colendiffimo
Domino Christiano Hugenio Zulichemio
Stampa 25.
15 / in Hollandia
franco per Mantua Hagae Comitis.
N= 1249.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
6 AOÛT 1664.
. La lettre se trouve à Leiâen , eoU. Huygens.
De Paris ce 6. Aoiiil 1664.
Monsieur
je refpondis il y a quinze jours ") a voftre lettre par la voye de la pofte de
Hollande et mis ladrefTe a la Haye ches vous fans marquer la rue que j'ignorois et
qui ne me lembloit pas neceffairc ertant auffi connus que vous cites en ce païs la. Je
mis dans le paquet vue refponfe a Monfieur Heinfius que je vous priois d'enuoyer
a Meffieurs Elzeuirs a Amfterdam pour la luy faire tenir. Je fuis en peine main-
tenant fi vous aures receu ce paquet par lequel je vous donnois auis que fa Ma-
jefté vous deuoit bien toft fauorifer d'vne nouuelle grâce.
Depuis j'ay efte confulté par celuy qui en elloit chargé de la fufcription de la
lettre qui accompagneroit la lettre de change et je ne doute point quelle nait efte
enuoyée a la Haye par luy fous voftre nom. Mais comme vous ne m'en faites
rien fcauoir je crains ou que le paquet ne vous ait point efté rendu ou que Ion l'ait
porté a quelque autre du mefme nom. le vous prie de faire encore diligence pour
cela dans voftre famille et de m'informer de tout par vn mot de voftre main que.
pour plus de feureté vous ferés s'il vous plaift pafîer fous l'enueloppe de Mon-
fieur van Beuning à Monfieur Voflrus qui loge au Pauïllon Royal dans la rue de
') Voir la Lettre N°. i 241.
Œuvres. T. V. 1 3
CORRESPONDANCE. 1664.
la Monnoye près du Pont neuf. J'apprendray auffi volontiers ou vous en eftes de
vos Eftudes. Je fuis auec ma paffion ordinaire
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeïffant feruiteur,
Chapelain.
De Paris ce 6. Aouft 1664..
A Monfieur
Monfieur Christianus Huggens de Zulichem
A la Haye.
N= 1250.
Christiaan Huygens à R. Moray.
8 AOÛT 1664.
La lettre se trouve à Lon4res^ Royal Society.
Elle est la réponse aux Nos. 1243 et 1247. R. Moray y répondit par le Nn. 1252.
A la Haye ce 8 Aouft 1664.
Monsieur
J'ay a refpondre a deux des voftres qui contienent tant de matières diverfes ,
qu'en ne difant que fort peu fur chaque article je croy que je ne pourray éviter de
vous donner la peine de lire une longue lettre. Je vous rends grâce en premier
lieu du livre des Epoches ') que jufqu'icy mon Père ne m'a fceu faire tenir,
ni aulTi celuy de Monfieur Boile des Couleurs -) que j'attens avec impatience. La
longueur du temps qu'il faut a faire ces horologes a reffbrt et le grand prix font
des inconvénients confiderables , et le dernier plus grand que le premier , car pour
cettuy cy, en employant beaucoup de mains on y pourroit remédier, et il me
femble que Fromantel parle comme s'il devoit achever ces ouurages depuis le
commencement a la fin de fes propres mains.
Or pour les fabriquer tout enfemble et plus vifte et a meilleur marché il faut
tafcher de les faire a contrepoids , ce qui fe pourra pratiquer fans difficulté en
faifant que le poids ne defcende que d'un pied ou environ, mais mieux encore
dans ma nouuelle invention que dans la façon ordinaire par ce que dans celle
cy le nombre des roues peut caufer quelque inégalité, mais dans l'autre point
du tout. Cette nouuelle horologe va défia chez l'horologer s) et n'attend que la
') Voir, sur cet ouvrage de Ouliigh Beg, la Lettre N°. 1236, note 1 1.
-) Voir, sur cet ouvrage la Lettre N°. 11 36, note 16, />.
3) Severijn Oosterwijk. Consultez la Lettre N°. 122 1.
CORRESPONDANCE. 1664. 99
boete qui eft encore a faire, de forte que je n'ay encore pu efTaier en la fai-
fant aller auprès de ma grande pendule, combien grande en eft la juftelTe,
mais par toute raifon et demonftrativement il faut qu'elle foit extraordinaire.
Le contrepoids n'y defcend en un jour qu'environ 9 pouces. Il me tarde que
vortre capitaine Holmes foit de retour et que nous ayons fa relation , premiè-
rement pour veoir ce qui eft de ce mauuais effeft de la rouille que vous dites, car
s'il eft capable d'arrefter les horologes ce feroit un grand inconvénient et auquel
il faudroit chercher remède foit par quelque invention de tremper le fer comme
vous dites qu'il y en a, foit en faifant les aiffieux des roues de quel qu'autre metail,
quoy qu'il foit aiTez difficile, mais j'ay efperance que le mouuement continuel des
aiffieux dans le trous de cuivre, les pourra garantir de la rouille en ces endroifts
ou ils doivent rouler , car pour les autres il n'importe point. Quand je parlay de
cette trempe dure du fer a mon Horologer , il y trouua un inconvénient , que par
cette dureté le fer ou acier deviendroit fi fragile que les pignons courraient dan-
ger de fe cafTer.
Or fuppofè que les pendules ne fe Ibient point arreftez au voiage, reftera a veoir
par le journal du Capitaine Holmes , comment ils fe feront comportez pour la
juftefTe. En quoy fi nous trouuons de la fatiffaftion , je fuis d'opinion comme
vous que nous pourrons pafl^er outre fans attendre de nouueaux efl^ais ; mais fi non ,
j'efpere encore en ceux que je feray faire auec mes horologes de la nouuelle fa-
çon. Cependant je fuis d'avis qu'il faut attendre le retour dudit Holmes , devant
que commencer aucune demande de Priuileges ou Recompenfes : et quand nous
croirons eftre afllirez de noftre faift, je croy qu'il fera a propos de demander par
tout le Priuilege pour la vente des Horologes, et la recompenle en cas de fucces,
aux lieux ou l'on en a propofè ; mais non pas aux autres. Mais il vaudra bien la
peine alors de prendre fur cette affaire le confeil de la Société Royale , au quel ,
comme de raifon je defereray beaucoup. Pour ce qui eft des Intérêts de Monfieur
de Kincardin et les miens, je fcay bien qu'il n'y aura plus de difputes puis qu'il
s'en eft remis a vous mais que dira t il fi les Horologes qu'on emploie jufqu'icy ne
fe trouuent pas fuffifants , et qu'il faille recourir a mes nouuelles ?
J'ay pris grand plaifir a confiderer les belles et diuerfes expériences ou s'occupe
la noble Société.
L'obfervation de Milord Brouncker eft furprenante, je dis de ce pendule dont
les vibrations font égales a celles de la chorde qui a autant d'affaiifement qu'eft
fa longueur mais je ne croy pas qu'il efpere d'en pouuoir trouuer quelque de-
raonftration. Je ne doubte pas qu'après ces expériences des chordes , vous ne ve-
niez auffi aux vibrations des refiforts , et aux tons des corps durs qui fonnent '*). En
+) Dans une lettre de Oldenbnrg à Boyle, datée du 25 Août 1664, imprimée dans Boyle's
Works, T. V. p. 306 , on lit:
I fhall go on to telle you, that upon the luggeftion of Monfieur Zulichem,
CORRESPONDANCE. 1664.
ceux qui procèdent de la divifion du monochorde , il y a beaucoup de belles re
marques a faire , dont on en trouue quelques unes dans les liures •'^) du Père Mer-
fenne, mais je ne fcay fi vous en eftes encore a la mufique. Le Tempérament qu'on
a trouuè aux quintes eft une très belle invention a mon avis, et touchant la quelle
je pourrois vous communiquer quelque chofe que j'en ay efcrit ").
Vous me faites une belle apologie dont vous auriez bien pu vous pafler , pour
un petit abus que vous aviez fait par megarde , en me parlant de la compreiïion
de l'air. Pour moy je trouue qu'il y a bien plus de quoy s'eftonner qu'une per-
Ibnne occupé comme vous , puifle fe fouuenir d'une infinité de petites particulari-
tez des Expériences , que de ce que par fois il en oublie quelqu'une. Il me femble
que fi auec la feule preflion de la main l'on comprime l'air dans le cylindre de verre
jufques a ^ de fon efi:endue , qu'auec le cric et en prenant un tuyau qui ne fut
guère gros , l'on devroit aller a ^^-^ pour le moins. Si ce n'efl: qu'il y ait trop de
difficulté de rendre le pifton fi jufte qu'il ne laifi"e rien efchapper a coftè. Celuy
du tuyau de verre n'efl: il pas fait de filafie, et le Tuyau mefme bien fort.
to try the vibrations of hàrd bodies founding, it was raoved by Sir R. Moray to
malce, infl:ead of a bell, a flat round plate of bell métal, with a hole drilled in
the middle through which a cord may be drawn to hang it by, as alfo to hâve
lèverai of thefe round plates made of différent fizes, to fee what différence of
founds they would produce, their edges being ftruck upon.
En effet, dans la séance du 17 août (V. st.), Moray, après avoir donné leftiire de la lettre
de Huygens, proposa ces expériences à la Société.
5) Consultez, outre ses écrits déjà mentionnés dans les Lettres ]S1°. 20, note 5, et N°. 85,
note 5, les ouvrages suivants:
a') Traité de THarmonie Univerfelle, ou efl: contenue la Mufique théorique et pratique de?^
anciens et modernes. Paris 1627. in-8°.
b') Les Prelvdes de l'Harmonie vniverfelle, ov Qveftions Cvrievfes Vtiles aux Predicatevrs,
aux Théologiens, aux Aftrologues, aux Medicins & aux Philofophes. Compofes par le
R.' P. M. M. A Paris, Chez Henry Gvenon, rue S. lacques , près les lacobins, à l'image
S. Bernard, m.dc.xxxiv. Auec Privilège et Approbation, in- 12°.
f) Marini WlerCenni Ord. S. Francifci à Pavla, Harraonicorvm Libri. In qvibvs agitvr de
Sonorvm Natvra Cavfis et effeftibvs & de Confonantiis, diflbnantiis, Rationibus, Ge-
neribus, Mvlis, Cantibus, Compofitionc, orbique totius Harmonicis Inftrumcntis Ad
Henricvm Mommorum , opus vtile Grammaticis, Oratoribus, Philofophis, lurifconfultis,
Muficis, Mathematicis, atque Theologis. Lvtetiae Parifiorvm. Svmptibvs Gvillclmi Bav-
dry. MDCXLViu. Cum Privilegio Régis Chriftiani & Approbatione. H Vol. in-folio.
C'est la seconde édition, augmentée; la première est de 1636 , et a aussi été donnée en fran
çais en 1638, U Vol. in-folio.
'') Voir le traité:
Novus Cyclus Harmonicus,
qui a paru en français dans une lettre à Bayle et a été publié dans l'ouvrage:
Hiftoire des Ouvrages des Sçavans par Monfieur B**** Dofleur en Droit. Mois de Sep
tembre, Oiîlobre et Novembre 169 1. A Rotterdam chez Reinier Leers. mdcxci. Avec Pri
vilege de Noflèigneurs les Etats de Hollande et de West-Frise.
CORRESPONDANCE. 1664.
Je ne comprends pas quel peut eftre cet inftrument de Monfieur Hook pour
mefurer les temps des defcences linon un pendule. Je n'ay trouuè rien de meilleur
que de me fervir de la demie vibration, faifant battre le plomb de pendule contre
quelque corps dur, et a fin qu'il communicaft fon mouuement juftement en mefme
inftant que la balle qui tombe, je les attachois enfemble avec un filet que je cou-
pois après avec des cifeaux.
Dans l'Almageflie de Riccioli ^) il y a une quantité d'obfervations curieufes tou-
chant la defcente des corps les quelles je m'afl^ure que chez vous l'on ne man-
quera pas de repeter, et avec plus d'exaftitude, car défia le moyen de compter
les temps avec un pendule d'un pouce eft moins jufte que celuy que je viens de
defcrire.
J'ay veu a Paris chez Monfieur Rohaut quelque chofe de femblable a ce vous
dites de l'aimant a 4 pôles, le fien, fi je m'en fouuiens bien , n'en avoit que a ,
mais ils n'eftoient point oppofez ni la matière fubtile ne paflx)it pas en ligne droite
de l'un a l'autre , mais par un chemin fort courbé , ainfi que montroit non feu-
ement la veine de la pierre, mais aufli la limaille qu'on jettoit defiTus. Cecy
donne matière de fpeculer fur la manière dont ces pierres s'engendrent. Quant
a la diuerfitè que vous voulez chercher dans des eguilles frottées diverfement le
mefme aimant ou deux différants, je croy fermement qu'elles ne laifleront pas de
fe tourner de mefme, puis que c'efl; la matière magnétique qui a fon cours réglé
par la terre et par l'air, qui les difpole en la fituation qu'on les voit prendre ce qui
les doibt rendre parallèles l'une a l'autre.
J'ay leu depuis peu le livre du Doéteur Willis de Cerebri Anatome qui efl:
une pièce très curieufe et de grand travail. On l'a reimprimé a Amfterdam ^)
et accreu d'un petit traité fort joli de motu mufculi 9) que je ne fcay fi vous au-
rez veu. Le nom de l'autheur '°) n'y ell pas, mais a ce que je puis veoir , il efl: du
mefme pais.
') Consultez cet ouvrage (voir la Lettre N°. 280, note 7) au „Libri II Caput XXI ," dont le
titre est: De Velocitate Graulum Naturali motu defcendentium, & Proportione incre-
menti velocitatis eorum.
8) Cerebri Anatome: cui acceflît Norvorum Defcripdo et ufus. Studio Thomas Willis. Ex Aed.
Chrifti Oxon. M. D. & in ifta celeberrima Academia Naturalis Philofophiae Profeflbris Sad-
leriani. Accedunt Viri cujurdam Clariffimi de Ratione Motus Mufculorur.i Traftatus Singu-
laris. Amfteldami Apud Gerbrandum Schagen. mdclxv. in-8°.
') De ratione Motus Mufculorum. 'Ef nùai. jotg <pvaixotç êvsçni, dnvfxttçoi'. Arift. de Parte
Annimal. Londini. Excudebat'j. Hayes: Proftant Vénales apud S. Thomfon , fub Infigne
Epifcopi in Coemiterio Paulino. 1664. in-4°.
'°) L'auteur de cet ouvrage anonyme est
William Croone (Croune), né le 15 septembre 1633a Londres, où il mourut le 12 octo-
bre 1684. Il fu.t professeur de rhétorique au Gresham Collège, contribua à la fondation de la
Société Royale, dont il fut le premier Registrar. En 1670 il fut nommé lecteur d'anatomie
au Collège de médecine. Il épousa Mary Lorrymer, qui s'unit en secondes noces à Sir Ed-
ward Sadlier; avec lequel elle fonda, en 1706, les „Croonian Lectures" sur la médecine.
CORRESPONDANCE. 1 664.
L'on m'efcrit de Paris "), que les chaifes roulantes font plus en vogue que ja-
mais que la plus part les mènent a cet heure eux mefmes et qu'on y a changé encore
plufieurs chofes depuis mon départ , les roues entre autres fe faifant de demy pied
plus hautes qu'auparavant. Avec 3 chevaux ils vont de Paris a Fontainebleau en
4 heures et moins. Les femmes et ceux qui ne veuillent pas avoir la peine de
mener eux mefmes ont un laquais a cheval qui par une longe mefne le cheval de
la chaife. Sans que vous preniez la peine d'en faire venir une, vous en verrez
bientoft, par ce Madame la DuchefTe d'Orléans en a demandé une pour envoler a
la Reine d'Angleterre. Ce font des avis qu'im des participants '-) m'a donnez.
Mon Père '^^ me mande qu'il a vu Jupiter et Saturne avec une lunette de Mon-
fieur Rives ''*) de 60 pieds, fort bien et clairement, je vous prie quejepuifle
fcavoir combien de diamètre a fon verre objeftif et quelle ouuerture , car tout
dépend de cela.
Mais après vous avoir laïïe par une longue lefture j'ay mauuaife grâce d'y ad-
jouter encore de telles queftions. Je vous demande pardon de l'une et l'autre et
fuis a jamais
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiffant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
N= 1251.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
8 AOÛT 1664.
La. lettre se trouve à Leideii , coll. Huygens.
Elle est la réponse au, No. 1242.
A Whitehall ce ap Juillet 1664.
Monsieur
Jl m'eft arriué tant d'empefchements, que Je n'auray pas affez de temps pour
vous dire la moitié de ce que Je me fuis propofé, C'eft pourquoy Je remets tout
autre chofe a une autre fois 0 , et vous diray feulement que voycy ce que Je viens
dapprendre de Monfieur le Vifcount Broncker touchant tous les poids de IHoro-
loge que vous luy auez enuoyee. Jl vous les enuoye tous afin que vous en fcachie?
") Consultez la Lettre N°. 1246.
'-) Pierre Perrier, marquis de Crenan.
'■') Nous ne possédons pas cette lettre de Constantyn Huygens, père, qui se trouvait en An-
gleterre depuis juin 1664.
'■*) Il s'agit de l'opticien Reeves.
') Voir la Lettre N°. 1252.
CORRESPONDANCE. 1664. I03
la proportion, le petit plomb du pendule pefe 8. deniers 4. Grains, le grand 9.
onces 5. deniers a. grains, le Contrepoids ou le grand plomb qui fait aller IHoro-
loge pefe 233. Onces 13. deniers 18. grains, il ne me relie plus de temps que pour
vous dire que vos proportions ne fy font point gardées "). la verge du pendule il
n'a pas fceu pefer fans tout défaire. Je fuis
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiflant feruiteur
R. MORAY.
le contrepoids eil: fi léger quil a eflé obligé dy aiouller quelque i^ Hures *).
61 fhilling pcfent une Hure.
la iiure eil: de la. onces du poids qu'on appelle icy Troy Weight. Ceil: celuy
des orfeures.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
xii A la Haye.
") qu'il olle donc du petit plomb , qui doibt eftre de <i : i4f et autant le poids de
la verge [Chr. Huygens].
*) je l'ay reproché a i'horologer -) [Chr. Huygens"].
N= 1252.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
15 AOviT 1664.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Elle est la réponse 4tn Nn. 1250. Chr. Huygens y répondit par le No. 1253-
A Whitehall ce 5. d'Aoufl: 1664.
Monsieur
lors que les voftres font longues vous ne ferez point fafché fi les miennes ne font
point courtes. Mais nofl:re commerce n'a que faire de préfaces, feulement faut
il qu'il me foit permis de refpondre à chaque point des voflires, lors que J'ay aflez
de loifir pour le faire. Jl eft vray que fi ces horologes pour la mer efl:oyent une
fois en vogue, et que tous ceux qui font des longs voyages en prilTent, il s'en
pourroit faire plus grand nombre en moins de temps qu'on ne fait à prefent (comme
vous infinuez dans voftre dernière du 8. ')) tant parce que plufieurs ouuriers s'y em-
ployeroyent, que qu'ils fe trouueroyent des inuentions de depefcher louurage plus
^') Severyn Oosterwijk.
') C'est-à-dut' du 8 août 1664. C'est la Lettre N°. 1 250.
1Ô4 CORRESPONDANCE. 1664.
vifte, à caufe de la conformité des horologes en toutes chofes. Ce que vous dites
des Contrepoids au lieu des Re(Torts,y contribuera auffi quelque chofe: et fera fans
doubte meilleur pour la iurteffe, et aura pardefliis, d'autres auantages fans y ap-
porter aucune incommodité. Et ceft ce qui a efté caufe que nous auons dcfia fait
changer le Reflbrt dans une des deux monftrcs que nous auons fait faire pour le
Duc d'York, pour un Contrepoids et après en auoir fait l'efpreuue en les com-
parant enfemble et auec les grands pendules, on fera changer auffi l'autre. Mais
J'aurois efté aife d'auoir fçeu ce que vous auez aioulté (et changé) à vos vieilles
inuentions, deuant que d'y auoir mis la main, le contrepoids dans la noftre ne
defcend qu'un pied en 30. heures, nous efperons que vous nous communiquerez
voftre nouuelle inuention auffi toft que vous l'aurez efprouuee. Auffi toft que
Monfieur Holmes fera de retour Je vous feray fçauoir tout ce que nous appren-
drons de luy. pour ce qui eft de la Trempe du fer et de la rouille nous y fongerons
alfez à temps , après auoir veu ce que nous attendons de Monfieur Holmes. Je ne
fçay pourtant s'il ne feroit point à propos de demander les priuileges (icy pour
le moins) fans attendre le retour de Capitaine Holmes , pour le feul ufage et
vente des Horologes à pendule pour la mer, de peur que quelque autre ne nous
preuienne : parce que comme Je vous ay défia dit "), Eait l'Horologer du Roy a fait
une Horologe a pendule pour la mer et une autre perfonne en a auffi fait une
autre, et l'un d'eux, ou quelque autre en demandant le priuilege le pourra facile-
ment obtenir, quelque peu d'intereft qu'ils y puifl^ent légitimement prétendre,
d'autre part puifque vous eftes perfuadé que voftre nouuelle inuention rcuffira,
quand l'autre manqueroit , Je ne vois nul inconuenient en demandant le priuilege.
neantmoins fi vous ne le trouuez bon, faites le moy fçauoir encor un coup, et
Je m'y rendray. autrement en ayant voftre approbation , J'auray bien toft le pri-
uilege foubs le Grand Seau. En tout cas Je fuis de voftre aduis qu'il fait bon de
prendre là deflÂis le confeil de la Société ce que Je feray auffi toft" que J'auray
voftre relponce. Jl eft certain qu'il n'y aura point de débat entre nous touchant
lintereft du Comte de Kincardin et le voftre. Mais fi Je ne me trompe ce qu'il a
adioufté a voftre première inuention pour faire aller les Horologes à pendule fur
mer fera tout auffi neceïïaire à la nouuelle , quoy que ce ne foit que le mouuement
de la Boite , et le doublement de l'acroche du bras qui fait mouuoir la pendule.
Milord Brouncker a leu voftre lettre, et dit qu'il ne doubte pas qu'il ne trouue
la demonftration du mouuement égal de la pendule et de la chorde &c. dont vous
parlez. Je ne manqueray pas de l'y faire trauailler. Nous prétendons pourfuiure
les expériences qui touchent la Mufique iufqu'a l'examination de tout ce qui fe
dit par aucun autheur connu des proportions &c. des notes. Harmonies &c. et
Milord Brouncker vous prie , comme Je fais aufli , de nous faire part des ipecu-
lations, inuentions, et expériences que vous fçauez touchant les Quintes, et tout
-) Dans une lettre que nous ne possédons pas.
CORRESPONDANCE. 1664. IO5
ce que vous auez pris la peine de coucher par efcrit fur ce fuiet. Nous ne man-
querons pas de confiderer auffi en fuicce , la vibration des RefTorts (de quoy Mon-
fieur Hook a défia fait quelques obferuations^)) et le fon des Corps durs et autres.
Mais cela n'ira pas fi vifte , que nous n'ayions efl:abli quelque Curatores 4), ce que
nous fommes fur le point de faire. Vous fçaurez toutes les circonftances de la com-
preflion que nous prétendons faire auffi toil que les expériences qu'on en a enuie
de faire, feront complètes. Mais Nous auons icy parmy nous Monfieur du Son,
(celuy qui a fait le Batteau merueilleux à Roterdam) qui promet de nous faire
voir l'air fi fort comprimé qu'en le relafchant contre un morceau de bois, il le
tournera en charbon. (C'ell a dire y metra le feu) fçauoir fi vous l'en croyez.
Je vous ay défia promis la defcription de l'inflrrument de Monfieur Hook qui
fert pour meiurcr la vélocité de la defcente des Corps et Je ne l'oublicray pas.
C'eft bien par la pendule qu'on en mefure le temps , et la pendule et le Corps qui
tombe fe lakhent en mefme temps de la mefme façon prefque , comme vous lauez
expérimenté, mais la plus grande artifice giil: dans l'inuention qu'il y a de fçauoir
marquer exaélement l'inilant que le corps touche la Terre, et cet inftrument fi Je
ne trompe le marque iufque à z" . On pouffera auffi cette expérience tant qu'on
peut, la pendule dont on fy fert efi longue denuirons pt pouces, et bat les demic-
fecondes.
Ce que vous dites de l'aimant que vous auez veu chez Monfieur Rohaut paffe
encor de bien loin le noftre et c'ell une des plus bigearres chofes que J'aye encore
veue ou ouije de l'aimant et mérite bien d'eftre confideree. On en parlera dans
nofl:re Affemblee s), et peut eftrey trouuera on bon de faire tailler quelque aimant
en demi lune pour voir ce qu'en deuiendront les pôles. J'ay le mefme fentiment
que vous touchant la direction des Aiguilles touchées fur diuerfes pierres ou fur
différents endroits dune mefme pierre. Touteffois il fera bon de le confirmer par
l'expérience.
Quant au mouuement de la matière magnétique Je ne fcay pas encor qu'en
déterminer. Mais ce n'efl: pas nofl:re fait d'entrer en débat touchant ces matiè-
res. Monfieur le Doéteur Charleton a trouué a redire a plufieurs chofes que
Monfieur le Dofteur Willis a auancees dans fon Hure de Cerebro, ce qu'il a mis
par efcrit a rinfl:ance de la ^Société '') et enuoyé au Dodleur Willis; Nous ayant
3) Ces expériences ne sont pas mentionnées dans les „Proceedings."
'•') Dans la séance du 27 juillet 1664 (V. st.) il fut décerné à Hooke, qui était déjà „Curator"
depuis le i 2 novembre 1662, un salaire annuel de Ro Livres, dont il fut décidé dans la séance
du 23 novembre que la Société payerait „pro tempore" 30 Livres, tandis que Dr. Cutler
fournirait les 50 autres Livres St. C'est en sa qualité de „Lecturer" que Hooke devait rece-
voir cette dernière somme.
5) En effet, la Lettre N°. 1250 de Chr. Huygens fut lue dans la séance du 17 août (V. st.).
^) Dans la séance du 8 juin 1664 (V. st.) on ordonna que la discussion qui s'ensuivrait entre les
deux docteurs ne serait pas livrée au public sans la permission de la Société.
Œuvres. T. V. , 14
106 CORRESPONDANCE. 1664.
entretenus fur les particularitez en faifant deuant nous FAnatomie de quelques tef-
tes humaines (car nous auons des Corps pour anatomiier tant que nous en vou-
lons) et en doibt faire un traitté '). Quant à ce traitte de Motu Mufculorum
Monfieur le Dofteur Croon en efi: l'autheur.
Monfieur Siluius et moy auons parlé des chaifes Roulantes fur ce que vous
m'en mandez, mais ne fommes point encore refolus d'en demander le priuilego ce
que nous ne négligerons pourtant pas quand il fera temps dy trauailler. Mais il y
a apparence que nous ferons faire icy une autre forte de chaife roulante tout a fait
différente de celle de paris , que nous pourrons peut eftre coucher dans la patente
aucc l'autre : ce que nous refondrons dans peu de iours. Et fi cette autre reuffit
icy , on en pourra auffi prendre le priuilege ailleurs. Je tafcheray de vous faire
fçauoir ce que vous defirez des verres de Monfieur Reeues , au plus toft. Il ne
me refte plus rien a dire fur voftre lettre mais Je n'acheuerois pourtant pas fitoft
n'ertoit que pluficurs interruptions m'ont (a laccouftumé) trainé iufqu'au mo
ment qu'il faut acheuer parce que J'auois intention de vous dire a quoy nortre
Aflemblee feil occupée ces deux iours païïez mais il faut le remettre a une autre
fois. Aimez toufiours
Monsieur
\^ol1:re trefliumble trefobeilTant et plus
aiFeélionné feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
jS A la Haye.
XII
^) Gualteri Charletoni, DKciuifitlones duae aiiatomico-pliyficac, altéra nnatoiiie pueri coelo
tacii, altéra de proprietate cerebri huniani. Londoni, 1665. in-8°.
CORRESPONDANCE. 1664. I07
N2 1253.
Christiaan Huygens à [R. Moray].
29 AOÛT 1664.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
Elle est la réponse an No. 1252- R- Mnray y répondit par les Nos. 1255, 1256-
A la Haye ce 19 Aouft 1664.
Monsieur
Il y a 8 jours qu'on m'apporta en mon hermitage ') a une lieue d'icy deux livres
de voftre part et une lettre du 5e de ce mois. Je vous rends grâces très humbles.
Pour celuy du niQuuement du mufcle je l'avois veu icy, comme je vous ay efcrit ''),
en plus petite forme , et trouuè le raifonnement fort bon félon ma capacité en ces
matières, defirant feulement qu'on iit les expériences necefTaires pour vérifier
rhypothefe , comme de lier tantoft une artère , tantoil: une veine qui fe rendent
dans le mufcle pour veoir quel changement y arriveroit.
Je n'ay pas encore regardé attentivement le livre des Epoches s) du Roy Indien,
en ayant eftè détourné par le livre des Couleurs de Monfieur Boile , que je receus
en même temps. Comme je l'avois attendu avec impatience , je n'ay pu différer
de le lire auffi tort d'un bout a l'autre. Tout eft excellent , plein de nouuelles def-
couuertes et de fubtiles reflexions, toutefois devant que de pouuoir obtenir la
véritable hypothefe des couleurs , il faudra avoir celle de la lumière et des refrac-
tions qui me femblent de mefme qu'a Monfieur Boile extrêmement mal aifées a
pénétrer. A ce qu'il a remarqué de la couleur que fait paroitre l'eau quand elle
eft extrêmement mince , comme dans les bulles que font les enfans , il y a à adjou-
ter une expérience dont je croy vous avoir parlé , qui eft de deux petits morceaux
de verre d'un miroir plat , qui eftant fortement preffez l'un contre l'autre foit qu'il
y ait de l'eau entre deux ou rien que l'air , font veoir toutes les couleurs de l'Iris.
Cet organifte aveugle *) de qui il fait mention, a efté autrefois icy a la Haye,
et je me fouuiens bien que nous defcouvrifmes toutes les fourberies tant au jeu
des Cartes, qu'il marquoit toutes avec un plis différant, qu'au difcernement des
couleurs au quelles il ne connoiflx)it rien quand un certain frère qu'il menoit avec
luy n'eftoit pas prefent. Je voudrois bien que Monfieur Boile interrogeaft fon au-
theur') touchant cette particularité, a fcavoir s'il eftoit luy feul avec l'aveugle lors
') Hofwijk près de Voorburg, la campagne de Constantyn Huygens, père. Il s'y était réfugié
à cause de la peste. Consultez la Lettre N°. 1 254.
-) Voir la Lettre N°. 1250.
3) Voir, sur cet ouvrage d'Oulugh Beg-, la Lettre N°. 1244.
"*) johannes Verraaasen naquit à Maastricht en 1628; en 1664 il était organiste à Utreclit.
Ayant perdu la vue à l'âge de deux ans à la suite de la petite vérole, il prétendait recon-
naître les couleurs par l'attouchement.
5) Sir John Finch, iils de Sir Heneage Finch et de Frances Bell, naquit en 1 626 et mourut le 1 8 no-
vembre 1682 à Londres. En 1647 il devint B. A. à Oxford, en 1649 M. S. à Cambridge et en
CORRESPONDAJNCE. 1664.
qu'il manioic ces rubans, car je ne voy pas que cela eft exprimé dans fa relation.
Au relie j'ay elle bien aife de veoir a la fin du livre l'hiiloire du diamant '^),
augmentée , et je me fens honnorè de la façon qu'il y eft parlé de moy.
Quant a nos horologes, je ne comprens pas comment vos horologers oferoient
en demander le privilège a l'infceu des inventeurs, et comment ils.pourroient l'ob-
tenir fans que vous en euITiez connoiffancc qui eiks toufjours a la Cour, toutes
fois fi vous croiez qu'il y ait du danger, et que Monfieur le Comte de Cincardin
en foit d'avis je croy qu'il fera bon de prévenir ces gens la en demandant le Pri-
vilège au nom de nous deux.
A caufc de mon abfence de la Haye je n'ay pas pu faire 'avancer la fabrique de
ma nouvelle horologe autant que j'aurois fouhaitè , mais pourtant elle eft toute
achevée maintenant et je m'en vais la prendre tout
a cet heure pour la porter avec moy a la campagne
ou je la compareray avec ma grande pendule, et vous
rendray compte de ce que j'auray trouuè de fon ex-
aftitude. Le maiilre 7) toufjours en rend très bon
témoignage l'ayant vu marcher 3 ou 4 jours durant,
et defire fort que je demande auffi le privilège icy .
comme j'ay defl^ein. Si je voulois vous expliquer
toute cette invention je ne le pourrois pas qu'avec
beaucoup de peine et en faifant une figure ou il n'y
a pas peu de façon. Cependant je vous diray bien
que le fecret confifte en ce que le contrepoids qui
fait aller la roue de rencontre eft pendu fur la roue
mefme et eft remonté chaque demie minute par la
force du grand contrepoids, de la vous voiez bien
qu'il y a touijours juftement la mefme force pour
continuer le branfle du pendule , et qu'ainfi faifant
fes vibrations égales grandes, il faut bien qu'elles
ioient auflî de temps égaux.
J'attens toufjours la defcription de la machine de
Monfieur Hool< , et cependant il m'en eft venu une
en la fantaifie pour le mefme ufage , dont voicy la
figure. ABCDEFGS eft une planche dont la partie
DEFG eft coupée, le pendule eft HK que je pren-
1650 M. D. à Padoiie, où il fut consul anglais; ensuite, le Grand-duc de Toscane le nomma
professeur de mathématiques à Pisa. En 1661 il retourna en Angleterre, où i! reçut beaucoup
d'honneurs. Depuis 1665 il fut ambassadeur à Florence et en 1672 à Constantinople. Il possédait
une large fortune et le palais de Kensington ; c'est en revenant de l'Italie en Angleterre, qu'il
examina la prétendue fliculté de cet aveugle de distinguer les couleurs par l'attouchement.
Consultez la pièce N°. 1 1 93. 0 Severijn Oosterwijk.
CORRESPONDANCE. 1664. I09
dray fort petit environ d'un pouce pour marquer les § d'une féconde. le plomb
de ce pendule H eft trauerfée d'un ilile ou eguille. ML eft une raye de papier ou
parchemin qu'il faut concevoir longue de 3 ou 4 pieds et a la quelle eft attachée
en bas la cheville MP, qui paiïe librement a travers du plomb O, et en bas abou-
tit a un petit plomb P. On lâche en mefme temps le plomb O, et celuy du pen-
dule H, en coupant un filet attaché a tous les deux, et lors que O eft tombé juf-
qu'en P , que l'on met fi bas qu'on veut , il attire vers en bas la raye du papier
ML; qui en pafTant recevra d'un coftè ou d'autre une marque de l'eguille qui
perce le pendule H , la quelle il faut noircir pour cela. Et ainfi l'on fcaura pre-
cifement par combien d'eipace aura defcendu le plomb O dans un certain temps,
connu par le nombre de vibrations du pendule HK. Je me fuis expliqué fi à la
hafte et fi mal que je croy qu'il y aura un peu a deviner pour comprendre ce que
je veux dire. J'ay encore une autre manière pour mefurer exaélement en combien
de temps le plomb defcend par un efpace donné, mais il y a un peu plus de façon,
c'eft pourquoy je n'entreprendray pas prefentement a le defcrire, pour ne vous
pas rompre la tefte d'avantage.
J'ay receu il y a quelque jours une lettre de Rome ^} avec un petit liuret *) qu'a
mis au jour le frère '°) de celuy ") qui me l'envoie. Ils s'appellent Montani ^-')
et le livre contient une obfervation
nouuelle de Saturne qu'ils ont ob-
fervè ce dernier printemps de la fa-
çon que marque cette figure a fca-
voir que le cercle de Saturne couure
du cofté d'en haut une partie de fa
fphere et en eft couuert par en bas
avec mefme un peu d'ombre fur le
cercle en bas et fur la fphere en haut. Il fe vante d'une nouuelle manière de
faire les verres par le moien d'un Tour, et fans autrement fe fervir de forme.
Je ne fcay ce que ce peut eftre,
mais touf jours il cite des tefmoins
pour faire veoir que fes lunettes ex-
cellent beaucoup par delTus celles de
Divini. au refte l'obferuation con-
firme tout a fait mon iyfteme, et
mefme il m'a femblé depuis en con-
fiderant ces jours attentivement Sa-
8) Voir la Lettre N°. 1248.
'■'') Il s'agit de l'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 732 , note 10.
'°) Guiseppi Campani. '') Matteo Campani.
") D'après la Lettre N. 1258, il est bien certain que Chr. Huygens parle ici des frères «Cam-
pani."
IIO CORRESPONDANCE. 1664.
curne que je voy un peu d'ombre fur le cercle vers A , la figure eftant tournée icy
comme je la voy , c'eft a dire renverfee.
Voicy ce que l'on me mande de Paris touchant l'afFaire des chailes roulantes
Je vous envoie toute la lettre '3) de Monfieur le Marquis de Crenan '+) n'ayant
pas le temps d'en faire un extrait. Vous aurez la bonté de la montrer auffi a Mon-
fieur Silvius '5) a fin que s'il le trouve a propos il efcrive a Monfieur le Marquis
ainfi qu'il femble le ibuhaiter.
Je vous prie de luy faire mes baifemains et de croire que je fuis parfaitement
Monsieur
Votre très humble et très obeiflant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
N° 1254.
J. Chapelain h Christiaan Huygens.
5 septembre 1664.
La lettre se trouve à Leideu , cuil. Huygens.
Monsieur
Je refpons a vos deux lettres du 7 et du 28 Aoufi: ') bien aile d'auoir appris
par la dernière que vous aués pris la campagne et que vous vous eftes mis hors
de prife de cette cruelle Ennemie ") qui rauage vos villes et qui defole vos
'3) Voir la Lettre N°. 1246.
■'*) C'est par là que nous avons pu déterminer l'auteur de la Lettre N°. 1 246.
Pierre Perrier, marquis de Crenan, issu d'une ancienne famille de Bretagne, mourut le
10 février 1702, à la suite d'une blessure reçue le icr février. Entré en 1668 au régi-
ment du Roi , il devint gouverneur de Casai en 1687, maréchal de camp en 1688, lieute-
nant-général en 1693 , et directeur-général de l'infanterie en 1699.
'5^ Silvius s'était déjà depuis longtemps occupé de ces chaises Roanesques.
') Nous n'avons pas trouvé les minutes de ces deux lettres de Chr. Huygens à J. Chapelain. La
première doit être celle que Chapelain attendait de Chr. Huygens sur la régale de Louis XIV.
°) Consultez sur cette épidémie de peste la Lettre N°. 1 245.
CORRESPONDANCE. 1664.
Maifons. S'il y a rien dans tout voftre Païs qu'il faille conferuer c'eft fans
cajolerie voftre Perfonne à caufé du merueilleux talent que le Ciel a mis en
vous pour les Mathématiques en ce qu'elles font vtiles a la Société. Vous m'aués
bien reljouy en m'alTarant que cette retraitte bien loin de nuire a vos Eftudes vous
donneroit plus de commodité de les auancer; cela veut dire que vous y aués fait
porter vos Liures et les Inftrumens neceftaires a vos Obferuations et Expériences,
qui font fans doute la meilleure et la moins dangereufe Compagnie que vous
puiffiés maintenant trouuer. Je penfe que vous ne quiterés ce poile qu'après qu'il
aura gelé a glace et que le venin fera, ou entièrement elleint, ou du moins afîes
reprimé pour nen craindre rien. Cependant vous vaquerés a vos Spéculations tout
à loyfir et fans les diilraftions ineuitables dans les villes oii Ion eft connu, et nous
en verrons les fruits dautant plus agréables qu'ils auront pu pluiloft fe meurir et
nous eftre pluftoft communiqués. Mais Monfieur, queil ce donc que cette nouuelle
forte d'horloge ^^ que vous aués inuentée et quel auantage pourra t elle préten-
dre par defliis voftre Pendule. le vous auoue que j'ay vne fort grande impatience
que vous m'expliquiés cela pour ma joye et pour voftre honneur. Nous auons icy
Monfieur VofTius *') qui parle de vous comme je fais, et qui vous regarde comme
vn ornement de fa Patrie. le l'ay veu en peine du fucces des Pendules a la mer, fur
ce que l'air y eftant plus inégal quil ne l'eft en terre félon que le temps eft trouble
ou ferain, il eft à craindre que les vibrations du Pendule ne foient plus eftendiies
ou plus ferrées et par confequent plus lentes ou plus villes félon le plus ou le
moins de refiftance quelles rencontreront dans l'cfpace ou fe fera leur mouue-
ment. Vous me manderés s'il vous plaift ce que j'auray a refpondre fur cette
obieélion.
Pour Monfieur de Fermât c'eft aïïes que vous luy ayés efcrit 5) pour me per-
fuader qu'il fera demeuré content de vous; car quand vous auriés mefme def-
approuué fon fentiment fur le Problème qu'il vous auoit propofé, il feroit
blafmable s'il vous en fcauoit mauuais gré, n'y ayant rien qui doiue eftre fi
libre que les penfées, ni qui foit plus du droit commun de la conferuer indépen-
dante de celle d'autruy. l'attens ce qu'aura tefmoigné ce mefchant Capitaine
Holmes de l'effet de vos Pendules pour la connoiftance des Longitudes, fur tout
s'il a pafte jufques a la lamaïque. Vne chofe me donne peine en cela, qui eft de
fcauoir, au cas que le Pendule ait efté bien entretenu dans fon mouueme4it fans
arreft et auec égalité, quelle preuue Ion aura que le temps et les lieux qu'il aura
marqués feront pluftoft les vrays que ceux qu'aura marqués l'eftime. Mais ce ne
^) Consultez la Lettre N°. 1253.
'^) Is. Vossiiis était déjà venu d'Angleterre en France an commencement de juillet. Consultez
la Lettre N°. 1241.
5) Cette lettre de Chr. Huygens à de Fermât nous manque.
CORRESPONDANCE. 1664.
fera pas vne difficulté pour vous, et je ne la fais fans doute que par la foiblefle de
mes lumières en ce genre. Lorfque la folidité de l'efFet fera bien confirmée nous
verrons fi voftre Conte Efcoffois '') vous fera auifi équitable qu'il femble le vou-
loir deuenir, et s'il s'en rapportera véritablement ou non a voftre Ami commun
Monfieur de Moray. Monfieur Boile dans son Traitté des Couleurs n'attaque t il
point Monfieur Vofllus comme ont fait tant dautres fur l'article de la lumière. Il
ert bien malfatiffait de nofl:re Monfieur Petit ") Médecin Peripateticien a fe faire
brufler qui l'a maltraitté dans fon liure ^'). le lay fait abboucher icy auec Mon-
fieur Coteliers') Théologien treffcauant et trefmodefi:e fur le fujet de la Verfion
des Septante '°). Il ne falloit pas perdre vn moment a remercier Monfieur Col-
bert comme vous aués fait et vous n'auiés aucun befoin de moy en cette rencontre
auprès de luy qui fut informé par moy des l'année paflîee pour n'auoir plus befoin
de recharger. le vous rens mille grâces trefhumbles du foin que vous aués pris
denuoyer ma lettre a Monfieur Heinfius et vous fupplie d'affurer Monfieur voftre
Frère ") que je ne luy fuis pas moins qu'a vous
Monsieur
Trefhumble et trefobeiffant feruiteur
Chapelain.
De Paris ce 5 Septembre i66/\..
A Monfieur
Monfieur Christianus Huggens de Zulichem
A Voortbourg.
") Alexander Bruce.
^) Sur Pierre Petit, le médecin, voir la Lettre N°. 1109, note 3.
^) Dans ses ouvrages „Exercitatio de Ignis et Lucis Natura" et „Defenfio Exercitationis de
Ignis et Lucis Natura'". Voir la Lettre N°. 1 109, notes 2 et 3.
*) Jean Baptiste Cotelier naquit à Nimes en 1629 et mourut à Paris le 12 août 1689. Savant
dès le jeune âge , il dressa avec Du Cange le catalogue des MSS. grecs de la Bibliothèque du
Roi et devint en 1676 professeur de grec au Collège Royal.
'°) Ouvrage que Vossius a publié. Voir la Lettre N°. 907.
") Lodewijk Huygens.
CORRESPONDANCE. 1664. II3
N= 1255.
R. MoRAY h Christiaan Huygens.
19 SEPTEMBRE 1664.
I.n lettre xe trouve à Lchlen , coll. Huygens.
Elle est la rl^ponse av. Nu. 1253. Chr. Huygens y répnnrtit par le Nn. 1258.
A Whicehall ce 9. Septembre 1664.
Monsieur
Depuis que Jay eu la voilre du 29. dAouft, Je n'ay pas eu lopportunité de con-
férer auec lautheur ') du Traitte de motu mufculorum touchant les expériences
que vous propofez. mais il ny a pas a ce qu'il me femble, grande apparence qu'on
puiffe tirer aucune conclufion afTeuree pour confirmer fa doftrine de ce qui arriue-
roit a un mufcle en liant tantoft une Artère, tantoft une Veine. Neantmoins Je
luy en veux parler, et en remettre le débat a une autre occafion. Monfieur Boile
cil: maintenant à Oxford. Je prétends luy enuoyer voftre lettre. J'ay la mefme opi-
nion de fon liure des Couleurs que vous, il ne prétends pas y auoir beaucoup fait
mais aufll ne laiffera il a pourfuiure le deiïein qu'il a entrepris et fi heureufement
commencé. On fe propofe de l'aider en ce qui touche les expériences des Refrac-
tions. Celles dont vous parlez font afiez confiderables, quoy que bien fimples, et
aifees, et pourront feruir peut eftre à deicouurir non feulement quelque caufes
(dont il y en peut auoir plufieurs) de chaque couleur différente qui paroifl: dans
les Jris, mais auffi la raifon de l'ordre dans lequel elles s'entrefuiuent toufiours, en
fin c'efi: une matière de grande eftendue, dont on ne peut efperer deuenir bien-
toft à bout. En lifant ce que Monfieiu- Boile compte de rorganifl:e. Je me fuis
bien doubté qu'il y ait eu quelque déception ou charlatanerie.
Je ne crois pas que perfonne ait encore demande le priuilege des pendules fur
mer. JI eft vray que ce feroit nous obliger a entrer en difpute auec celuy qui
l'auroit obtenu, mais nous gaignerions fans doubte la caufe, quoy que cela nous
coufteroit de l'argent: mais aufïï tofl: que Je recois lopinion de Monfieur le Comte
de Kincardin (fans laquelle Je nay pas voulu demander le priuilege quoyque Jen
aye le pouuoir) Je fais efl:at demander au Roy la patente qu'il m'a promife il y a
long temps. Quoyque Je ferois aife de fcauoir au plus tofi: lanouuelle inuention que
vous auez employée dans cette Horologe que vous auez nouuellement fait faire,
par le détail. Je crois quil faut que Jattende que vous men fafllez faire une et me
l'enuoyiez. neantmoins s'il ny a autre chofe que lapplication d'un petit Contre-
poids a la Roue de Rencontre Je comprens fort bien Comment cela fe peut faire
en forte qu'il la fera aller pour lefpace de 3 ou 4 minutes ou d'auantage, et puis
') W. Croone.
Œuvres. T. V. 15 '
114 CORRESPONDANCE. 1 664.
eftant en bas fera releué par le grand , neantmoins Je ne prétends pas y mettre la
main que Je ne fçache voftre inuention, qui pourra eftre meilleur que celle dont
J'ay conceu l'Jdee, et qui feroit comme vous dites aiïez mal aifee a defcrire fans
en faire quelque figure. Jentreprendray pourtant de vous le defcrire le mieux que
Je puis fi vous le defirez. Mais vous iugerez afTez bien que -) l'Jdee que Je m'en fuis
fabrique dans l'imagination quand Je vous auray dit qu'il y a dans la chambre du
Roy une Horologe a refl^ort, qui fait la raefme chofe, faite par Fromantel il y a 5
ou 6 ans, mais le petit refl^ort qui fait mouuoir la roue de Rencontre ne fe remonte
que de demiheure en dcmy heure. Et il n'eit pas difficile de trouuer le moyen d'y
faire appliquer le contrepoids au lieu du Refibrt. J'ay veu aufll une petite Montre
pour la pochette qui fait la mefmc chofe que l'Horologe du Roy. Touteffois
J'approuue fort cette nouuelle altération que cela donne au mouuement comme
fait auffi Monfieur le Vifcount Brouncker comme ellant fort propre pour la mer
en plufieurs égards, niefme bien plus que l'autre façon dont nous auons défia fait
lexperience. En tout cas ne manquez pas de men faire faire une ou pluftoft deux
félon voftre inuention. car défia Je fuis hors de doubte qu'elle ira mieux que les
vieilles s'il eft poflîble, mefme fur Terre, Cependant Monfieur le prince Ro-
bert 3) doibt auoir les deux dont Je vous ay cydeuant parlé pour en faire expé-
rience dans le voyage '^) quil va faire, dont lune eft fait a reffort et lautre a Con-
trepoids.
Jcy Je fuis obligé a couper et Jaime mieux vous enuoyer la moitié de ma Ref-
ponce a cette heure et l'autre s) la femaine qui vient que de vous donner à la fois
tout le trouble que vous auriez eu fi Je l'euffe acheuee maintenant, vous l'agréerez
ainfi parce que vous aimez
Monsieur
. Voftre trefhumble trefobeiffant
et treffidelle feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
XII A la Haye.
^) Lisez: de.
3) Le prince Ruprecht von Bayern.
f) A la Guinée. s) Voir la Lettre N°. 1256.
CORRESPONDANCE. 1664. II5
N" 125(5.
R. MORAY h Cl-IRISTIAAN HUYGENS.
23 SEPTEMBRE 1664.
La Ittlrc se Iruuye à Lciden, coll. Huygciis. '
Elle est la réponse au Nu. 1:53. Christ. Huygeiis y répondit par le Nu. 1166.
A Whicehall ce 13. Septembre 1664.
Monsieur
Ayant eilé ineuitablement empelché d'acheuer dans ma dernière ') tout ce que
J'auois a vous refpondrc fur la vollre, Je prends maintenant le premier moment
que J'ay eu de loifir depuis, pour vous dire tout ce que J'auois alors dans la
penfee.
Nous tenons Monfieur Hook fi fort occupé a mille petites choies qu'il ne m'a
pas encore donné la dcfcription de la machine qui melure la viftelTe des corps
defcendants, ni celle pour la refraftion de l'eau , qu'il m'a promifes: auffi toit qu'il
me les donnera Je vous les enuoyeray -). Voftre machine pour la defcente des
corps efl iolie , la fienne efl d'une façon différente de la vollre , Je tafcheray de-
main , Dieu aidant, de l'obliger de me donner ces deux defcriptions que Je viens
de nommer affez a temps pour vous les enuoyer par lordinaire de Vendredy
prochain.
Nous auons veu cy deuant faire quelques expériences a Monfieur le Doétor
Wren s), de la defcente de quelque morceaux de papier ronds ayant des cercles de
fil d'archal attachez aux bords pour les eftendre, ces papiers eftans de différentes
diamètres mais de poids égal, lefquels ayans tous des petits tuyaux qui paflx>yent
à trauers le milieu pour les tenir droits couloyent de haut en bas fur un filet au
bout du quel eftoit pendu une balle de plomb, comme vous l'auez dépeint dans la
figure que vous auez faite. Et nous prétendons repeter ces expériences auec plu-
fieurs autres dans la grande Tour de l'Eglife de St. paul ou My Lord Brouncker
& moy et quelques autres de noflre Société auons efi:é auiourdhuy pour faire quel-
ques autres expériences, et prétendons par la bonté diuine y retourner demain ma-
tin, la hauteur de la Tour efl: de 204. pieds dicy. nous y auons drefTé un pendule
de 200. pieds a fort peu près, premièrement en atachant un poids de 28. liures a une
petite chorde , et après, à un autre de fil de bronze (i. e. brafs) fort menu. Chaque
vibration duroit de 7. a 8. fécondes, celles du filet et du fil de bronze citant fi
égales qu'on n'en a pas fceu trouuer qu'une féconde a dire en cent, nous les de-
') La Lettre N°. 1255.
-) Consultez les Appendices Nos. 1270 et 1271.
3) On n'en trouve aucune mention dans les Proceedings.
Il6 CORRESPONDANCE. 1664.
lions repeter demain : et quand tout fera fait , on vous en enuoyera la relatioii
nous y deuons auffi eprouuer la différence du tuyau de Mercure en haut et .en bas,
et la vélocité de la defcente de quelques balles de plomb &c. *}.
J'ay fait voir en noftre AlTemblee 0 la figure de Saturne que vous mauez enuoyée
et leur ay en mefme temps communiqué ce que vous en dites, on en a efté bien
fatiffait: et Ion a donné ordre de faire regarder fi dans le Telefcope de Monfieur
Riues on peut remarquer ces ombres dont vous parlez mais le temps ayant eilé de-
puis, toufiours fort couuert, lobferuation n'en ell: point encor faite , fi l'on ne la
fait a ce foir ce que Je fçauray demain.
Quand a la façon des verres par le moyen d'un Tour , Monfieur Hook nous en
a propofé une inuention") il y a 5. ou 6. mois qui femble n'eftre pas contemptible,
quoy qu'on ne la pas encor mis en pratique. Vous fcaurez ce que c'eft fi vous le
defirez.
Jl ne me refl:e plus rien a vous dire finon que Madame de Fienne 0 a emmené de
france la chaife roulante dont vous a parlé Monfieur le Marquis de Crenan ^), pour
la Reyne mère, le Roy y a efl:é dedans cet après difner dans la bafi^ecour de Som-
merfethoufe ou Je l'ay veuë auffi auparauant que Sa Majeflé y eft arriué, mais il
y manquoit les morceaux de bois qui attachent les branches a l'effieu des Roues ,
lefquels eftant trouuez deuant que le Roy y efl: venu il a eu lopportunité de fatif-
faire à fa curiofité. il y a trouué quelques chofes a redire , mais m'a dit qu'il croit
qu'on y pourra remédier, et m'a promis derechef de figner l'ordre pour une pa-
tente. Cependant Jay efté confulter un Aduocat touchant la patente , et Je pré-
tends commencer demain fil plaift a Dieu , a y trauailler. Je fais efl:at de compren-
dre dans la mefme patente le priuilege pour 2. ou 3. autres inuentions de fembla-
bles chariots ou Machines roulantes toutes différentes de cellecy, et prendre le
tout au nom de Monfieur Hook le quel fera après les affignations necefTaires à
Siluius ou a ceux quil voudra, dont Je refponds. Mais le nom de Siluius ne peut
pas eftre exprimé dans la patente parce quil eft eftranger, félon les lois dicy. Ce
qui me fait fouuenir de vous aduertir que le voftre ne peut pas eftre dans la pa-
tente que nous allons demander pour les Pendules fur Mer , non plus , pour la
't) Suivent quatre lignes raturées. •'') Dans la séance du 31 août 1664 (V. st.).
"î) Dans la séance du 27 avril 1664 (V. st.).
^) Nathaniel Fiennes, fils puîné de William, vicomte de Saye et Sale, naquit vers 1608 à
Broughton (Oxfordshire) et mourut le 16 décembre 1669 à Newton Tony (Wiltshire).
Il a joué un rôle éminent, tant politique que militaire, sous Cromwell et épousa:
li) Elisabeth Elliott, née en 1616, qui lui donna un fils; et en secondes noces:
h~) Frances Wliitehead of Tuderley, née en 1621 et morte le 17 octobre 1 691, qui lui donna
trois filles.
Probablement il s'agit ici de cette dernière épouse.
") Consultez la Lettre N°. 1246, que Pierre Perrier, marquis de Crenan, écrivit à Chr.
Huygens.
CORRESPONDANCE. 1664. II7
mefme raifon fi vous neftes naturalifé. C'eft pourquoy Je vous prie de me nom-
mer quelque amy dont l'amitié et la probité vous eft connue pour y inférer, mais
que ce ne foit pas moy , ou bien fi vous trouuez bon de laifl"er cela a l'aduis que Je
demande au Confeil de Nollre Société. Je repondray que vous n'en receurez au-
cun dommage, faites y pourtant ce que vous trouuez bon , et vos ordres feront
obeïs. Siluius s'en eft allé en france.
Je payeray cependant les frais de la patente. Je fuis du fonds de l'ame
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiflant feruiteur
R. MORAY.
Jauois prefque oublié de vous dire ») que la largeur du verre qu'a fait Monfieur
Riues pour 60. pieds eft de 5 ^ poulces , et l'ouuerture du carton dont il fe fert
pour Jupiter, et Saturne auffi eft de 3 ^.
Hook n'a pas tenu parole.
|> ed maintenant fi bas, et fi proche du Soleil qu'on ne peut point remarquer
les ombres comme nous nous eftions propofé.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
N= 1257.
R. F. DE Sluse h [Christiaan Huygens].
2 OCTOBRE 1664.
La Itttre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle a été publiée par C. le Paige dans le Bull, di Bibliogr. T. 1 7.
Nobiliffime Domine
Exemplar geminum ') obferuationis hic adiunftae mifit ad me nuper Vir Cla-
riffimus Carolus Datus, et rogauit vt illorum vnum tibi reddi curarem: ratus
') Chr. Huygens avait demandé ces renseignements dans la Lettre N°. 1250.
'} On verra, vis-à-vis de la page suivante, une reproduction pliotolithographique de cette
planche probablement unique; consultez en outre le dessin de Fontana, la pièce N°. 1304.
Les deux planches donnent une preuve précieuse de l'excellence des verres de Giovanni
Campani, ainsi que de l'exactitude et de la merveilleuse méthode de cet observateur con-
sciencieux.
On trouve quelques particularités concernant cette gravure dans l'extrait d'une lettre de
Il8 CORRESPONDANCE. 1664.
nempe tua confideratione dignam, quod optimis illis Principum Medicaeorum cubis
nihil fimile circa Jouem deprehendj pocuerit. Addidic ctiam fudarc fub praelo
Famianj Michelinj =) Mathemacicj non incelebris iibellum ^j linguâ Jtalica fcrip-
tum. De fluminum direftione , ce primum volunien +) experimentorum Nacuralium
in Academia Serenifllmi Principis Lçopoldi ab Hetriuia, annis proxime lapfis ,
faftorum : fed haec aliunde forfan tibi nota funt.
Ego vero occafionem, quae fefc offerebat, te compellandj libenter amplexus
fum , vt qua pofTem , conftantiara faltem tibi teftarer affeftus mej , in qiiem nec
temporis nec locorum interuallum quidqiiam iuris vnquam habituruni efl:. Vale Vir
praeftantiflime atque ama
Tuj Obferuantiffimum
Renatum Franciscum Slusium.
Dabam Leodicj 2 Oétobris 1664..
Campani à l'abbé Charles, communiqué dans les remarques sur une lettre d'Aitzout à l'abbé
Charles du 20 octobre 1660. En faisant allusion à son dessin de Saturne, publié quelques mois
plus tôt dans le „Ragguaglio de nuove osservazioni", Campani dit dans cette lettre qu'ayant
remarqué depuis l'impression (du Ragguaglio) plusieurs particularités dans diverses observa-
tions qu'il avait faites, il les avait fait graver dans sa figure. Ces particularités sont les suivantes:
1. Il cerchio délia parte di fiiori cioè verfo la circonferenza efteriore eiïer
men liicido e men chiaro, per fino alla meta del fuo piano e délia meta in la
verfo il difco di Saturno, eïïer piu chiaro e piu lucido del medefimo difco.
2. Le eftremita di la e di qua del difco verfo la parte fuperiore, apparire vn
poco ofFufcate cioè men chiare del rimanente del difco — , il che non ho io
detto ne creduto mai che auuenga dell' ombra del cerchio, lafciando di cio il
giudicio al Signori Aftronomi, mentre à me tocca folo di notare puntualmente
l'apparenza nella maniera iftefTa che la vedo, fenza intricar mi d'altro.
3. Il cerchio efTer vn poco ombrato da vna banda vicino alla parte appa-
rente inferiore del Globo.
De ces remarques et de la gravure il ressort que Campani a vu et dessiné l'anneau obscur
découvert par Bond , et que , bien qu'on Jie trouve pas dans son dessin la raie de Cassini, la
division de l'anneau en deux zones d'éclat inégal y est indiqué d'une manière très nette.
-} Famiano Michelini naquit à Rome en 1593 et mourut en i666àPise. Il devint professeur
de mathématiques à Pise et mathématicien du prince Leopoldo de Medicis.
3) Trattato délia Direzione de' Fivmi, nel quale fi dimonftrano da' fuoi veri principi i modi
più ficuri, e meno difpendiofi di riparare a' danni, che fogliono farfi dall' Acque. Di D.
Famiano Michelini Filofofo, e Matematico del Serenifllmo Principe Leopoldo di Tofcana, e
già ProfefTore délie Matematiche nello fiudio di Pifa. Al Serenifiîmo Ferdinando II, Gran-
dvca di Tofcana. In Firenze. Nella Stamperia délia Stella, mdclxiv. Con licenza de' Su-
periori. in-4°.
+) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 000 , note 5.
L'auteur eft L. Magalotti. En 1714, Cellemio Jacalori en donna une réimpreiïîon, page
pour page, mais elle n'efi: pas aussi belle que l'édition primitive.
!^'-
EMINENTISSIMO PRINCIPL
FLAVIO CHISIO
S^R^E', CÂRDINALI.
Ouod in Satuj'no^et loue . ,-.,^,^..
_, . ^ yitreijLtntihus >•
Toi'no a se nuper inuento fovniahs
Deprefiendit , ,
-Etl^ojnû? primuf o culis \spectandutn exliihuit~
TOSI^VH CAM.PAnVS,
Ohsec^iiij et ohseTuanticz avaumentiim
Ju^ci-iovum permyju.
^•nnur^uf?,,,,.; ■ariraum inîigitauit ■ e asa .u.m.hTas Jattïïitum ciixitTourjuleunhtCou.ifUènatF ai eivt/ occtdiLO maiyineuerv émet': :
ff'-t ui/ij-unt. ^ «^ ' * -" •- ;
CORRESPONDANCE. 1664. Iip
N= 1258.
Christiaan Huygens à [R. Moray].
10 OCTOBRE 1664.
La lettre se trouye à Londres^ Royal Society.
Elle est la réponse au No. 1255. R- Moray y répondit par le No. 1268.
A la Haye ce lo oftobre 1664.
Monsieur
Voftre dernière a efl:è du 9 Septembre a la fin de la quelle vous me promettez
l'autre moitié 0 de votre refponce par le prochain ordinaire , la quelle n'efi: pas
encore venue. Cependant il me tarde de veoir votre machine pour la mefure de
la defcente des corps et en quoy elle différera de celle , dont je vous ay envoyé -
la figure.
Je croy vous avoir elcrit ") que j'avois receu le petit livre de Montani; ou il rap-
porte fa nouuelle obfervation de Saturne, et les merveilles de ion Tour pour faire
les verres fans fe fervir de formes. Depuis peu l'on m'a encore envoyé une figure
imprimée 3), qui outre la dite obiervation Saturniene en reprefente une fort belle
de Jupiter, dans le difque du quel ils ont veu pafl"er les ombres de deux de ces fa-
tellites , qui paflbient entre luy et nos yeux , et peu après fe dégagèrent du dit
difque. Je n'avois jamais penfé, que cete obfervation fe puft faire, veu la peti-
tefle de ces compagnons, et il faut aucunement que leurs verres foient d'une per-
feftion extraordinaire. Si celuy de Reeves de 60 pieds eft aucunement bon, il ne
fcauroit manquer de découvrir les dites ombres, lorfque ces Eclipfes arrivent.
J'attends encore le diamètre de ce verre et celuy de fon ouuerture.
Il eft bien vray , qu'il y a long temps , qu'il y a des horologes qui ont deux ref-
forts ; dont le grand , de temps en temps , remonte le petit , mais c'eft tout autre
chofe de les faire a contrepoids , et en forte que pendant que le petit poids fe re-
monte, il ne cefTe dauoir juftement la mefme force a faire tourner la roue de
rencontre a la quelle il eft pendu immédiatement. Quand vous verrez l'inven-
tion vous l'eftimerez plus, que vous ne faites maintenant. L'horologer*) a deux de
ces ouurages entre les mains , qui font achevez a moitié , et dont l'un fera pour
vous, mais cependant faites moy le plaifir de m'expliquer l'idée, que vous auiez
conceue pour une pareille machine.
Depuis ma dernière il eftoit arriuè quelque inconvénient à ma nouuelle Horo-
') Voir la Lettre N°. 1256. -) Consultez la Lettre N°. 1253.
3) Consultez la Lettre N°. 1257. '*) Severyn Oosterwijk.
CORRESPONDANCE. 1664.
loge, qui m'a empefchè de faire des obfervations de fon exaftitude tant que
j'ay eftè a la campagne, mais je l'ay fait racommoder a cet heure, et on vient
de me la raporter. N'entendrons nous jamais parler de celles , qui ont eftées en
Guifnee ^).
Je ne fcay pas , fi Mylord Brouncker aura depuis ibngè à la détermination des
vibrations de la chorde eigales a celles du pendule , que fcauez *); mais je trouvay
fa promefle bien hardie. Ces jours pafiez je fuis tombé dans une fpeculation pas fort
efloignée de celle-là. J'ay cerchè des pendules fimples ifochrones a des triangles et
autres figures et corps, diverfement fufpendus ou j'ay rencontre des propofitions
afiez plaifantes et qui peuvent mefme fervir a eftablir commodément la mefure
univerfelle , a quoy le dit Milord s'eft efiudiè.
Par exemple, je trouue qu'un triangle rcftangle et ifofcele comme BAC eftant
fufpendu par le fommet
A ou par le milieu de fa.
bafe D, et agité de coftc ,
eft ifochrone au pendule
fimple de fa hauteur AD.
Qu'un cercle fufpen-
du par un point dans fa
circonférence comme A ,
et agité de cofl:è eft ifo-
chrone au Pendule de J
de fon diamètre et de
meime toute portion com-
me ABCD ayant les cof-
tez AB , AD égaux.
Qu'une ellipfe ABCD,
dont le grand axe a fon quarrè triple de celuy du petit, fufpendu par l'extrémité
du petit Axe A, et agité de coftè ell ifochrone au pendule AC et de mefme toute
portion coupée par une ou deux parallèles a l'axe BD.
Si le Milord Brouncker goufte ces fpeculations , je vous en envoyeray davan-
tage , car j'ay la détermination générale pour tous triangles et redangles , fuf-
pendus par un des angles , ou par le milieu des codez.. Item des cercles fufpen-
dus par des filets comme eft le cercle B en A. et ce qui a eftè le plus difiicile a
trouuer, la longueur des pendules ifochrones a une fphere fufpendue de mefme
par un filet ce qui fert principalement a la mefure univerfelle.
Car notez qu'une fphere grande n'eft pas iibchrone a une petite, qui auroit le
5) Miiygens fait ici allusion au capitaine Holmes. Consultez la Lettre N°. 1252.
'') Consultez la Lettre N°. 1 252.
CORRESPONDANCE. 1664.
centre également diftant du point de fufpenfion. Les Mathématiciens en France
ont autrefois cerchè ces chofes fans en pouuoir venir a bout a ce que je voy par
des lettres 0 que j'ay du Père Merfenne.
Je fuis
voftre &c.
W 1259.
R. F. DE Sluse à Christiaan Huygens.
13 octobre 1664.
/.a lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1161.
Elle a été publiée par C. le Paige dans le MU. di lîibliogr. T. 1 7.
Nobiliffime Domine
Gratari ver6 licet huic faeculo, vt fcribis '), quo per tôt obferuationes antiquis
ignotas, fcientijs om'nibus incrementum acceffit, dum homines non in Lycaeo, fed
in ipfa naturâ notitiam eiufdem quaerere coeperunt. Lentes vitreas torno laeui-
gari -) non ego tantum miratus fum cum primum intellexi, fed ipfi Euftachio^) no-
uum accidiffè reor, quem non alio modo quàm reliqui poliuiïïe , fed accuratiorem
modulos in quibus teruntur , parandi rationem habuiffe Romae mihi perfuafum eft.
Gratulor intérim tibi Syflematis tui Saturnij veritatem, iam extra omnem contro-
uerfiae aleam pofitam eïïe; cum ab ijs telefcopijs*) confirmetur, quorum excellen-
tiam nec Pater Fabrius '), nec ipfe Euftachius negare audebunt.
Experimentum Jlluftris Boylij (cuius defcriptionem *) cum gratiarum aftione hic
adiunxj) nouum quidem mihj accidit, fed mirum non aequo; Nam ex illo tuo ^),
quod mihi ante biennium communicatum voluiftj , concluferam ^) fore vt ita acci-
deret fi Mercurius a bullis fuis liberaretur. Et quamuis tune phaenomeni cauffas
aÙToa-x^sèiua-Ti attulerim , quae nec mihi ^) nec tibi '°) fatiffecerunt , tamen , vt ex
talfo etiam principio verae conclufiones iaepe deducuntur, experientiâ compertum
eil: quod fequj indicaueram, nempe Mercurium abfque bullis non cafurum, et vnam
lufEcere quae ipfius cafum ad folitam altitudinem determinaret. Vlterius itaque
inquirendum cenfeo in phaenomeni tam inexpeftatj naturam, nec abijciendam
'') Consultez les Lettres Nos. 1 3 , 23 , 25 et aj.
') Cette lettre de Huygens à de Sluse, la réponse au N°. 1257, manque dans nos collections.
°} Les objectifs construits par Campani. 3^ Eustachio de Divinis.
'^) Les observations de P. Campani. Consultez la Lettre N°. 1253.
5) Le père Honoré Fabri.
*) Probablement Huygens envoya à de Sluse la Lettre N°. 1 171.
'') Voir la Lettre N°. 1065, du 25 septembre 1662.
S) Consultez ia Lettre N°. 1068. '■'') Consultez la Lettre N°. 1091.
") Dans la réponse, que nous ne possédons pas, de Chr. Huygens à la Lettre N°. 1068.
Œuvres T. V. , 1 6
CORRESPONDANCE. 1664.
eapropter, tôt rationibns etexperimentisftabilitamaequilibrij liquorum fententiam,
fed ea in aère libero retentâ, qnaerendnm aliiid in nouis hifce circumftantijs, a quo
varietatis cauia dependeat: vt nuper in experimento Torricelliano, cura pondus
aeris in vafe claufo deefTe videretur , vis elaftica ingeniofe fubiTiituta eft.
Leue eft, fed ab hac materia fortafTe non alienum experimentum, in quod aeltatc
ineunce nuper incidj.Thermometr j nempe genus nouum vulgarj illo Drebbelliano ' ')
non minus accuracum et facile parabile, quod nefcio an cuiquam haftenus in men-
tem venerit. Accipiatur tubus vicreus alicuius longitudinis a parte inferiore clau-
fus (meus eft tripedalis et pollicaris fere diametri) impleatur aquâ quantum fieri
poteft defaecatâ, in quâ fal communis ied puriffimus foluatur, eaquantitatequaeex
infra dicendis necefTaria coraperietur. Parandus nempe eft globulus ex materia,
aqua paulo grauiore (ego ceram arenâ mixtam aftimifi) et aqua ita fale tempc-
randa, vt circa mediam tubj altitudinem globulus immerfus fubfiilat. Aio, fi tubu-
lus immotus (muro nempe vt apud me affîxus) maneat, globulum afcenfu defcen-
iuque fuo, quamlibet aurae calidioris frigidiorifue mutationem indicaturam.
Rationem continuo reddet Peripateticus quifpiam, nempe, calore aquam raré-
fier], frigore denfari; nil mirum igitur, inquiet, fi aura frigidiore, globulus idem
in medio iam denfiore faéto afcendat- ècontra vero calidiore defcendat. Sed
plane contrarium contingit; frigore enim defcendit globulus, calore afcendit.
Cauflas huius CpaivoiJiévov quae mihj occurrerunt non adfcribo, ne praeiudicata
opinione contemplationem tuam auertam; adnoto tantum globulum antequam tubo
imponatur , aquâ imbuendum efie , ne aer adhaerens ac in bullas conglobatus ludi-
brium pariât: finendimi etiam vt bullae, quae ex folutione falis oriuntur, omnino
euanefcant , ne globulo affixae, illum, vt prius, leuiorem reddant : qnod fi contigerit,
decutiendae erunt, aliquoties enim decuftàe non renafcuntur, vt plurium mcnfium
experientiâ compertum habeo, quibus hoc thermomètre in Mufaeolo meo vfus fum.
'-) Cornelis Jacobsz. Drebbel, d'une famille distinguée, naquit à Alkmaar en 1572 et mourut à
Londres en 1634. D'abord élève du graveur H. Goltzius, dont il épousa plus tard la sœur,
il se voua bientôt à l'étude des mathématiques et de la physique. Après avoir fait ses études
à Leide, il s'établit en Angleterre, où James I lui donna une pension annuelle; ensuite il passa
quelque temps chez l'empereur Rudolf II, qui le mit en prison. Il rentra en Angleterre en
1619. En 1620 il se trouvait à Prague et y fut de nouveau emprisonné; puis, libéré par l'en-
tremise des Etats-Généraux, il se fixa à Londres. Il était alchimiste et prétendait avoir décou-
vert le mouvement perpétuel; il construisit un vaisseau pour voyager sous l'eau et a beaucoup
contribué à l'amélioration des verres optiques, du microscope et du thermomètre, dont en
Angleterre il se disait l'inventeur. Il a écrit divers ouvrages, qui furent réimprimés et tra-
duits plusieurs fois, et jouissait d'une grande fortune et d'une grande réputation. Biot, pro-
bablement sur l'autorité de Nollet, dit à tort de lui qu'il était paysan. Drebbel n'en avait
que l'extérieur, ainsi que l'attestent ces vers de Constantyn Iluygens, père:
Drebbelium vidi tantum, qui fronte Batavum
Agricolam , fermone fophum Samiumque referret
Et Siculum.
CORRESPONDANCE. 1664. 1^3
Jdem eriam aquâ nitro, quod force ad manum erat, imbutâ, ac par] fuccelTu die-
bus aliquot expertus fum: fed cum machina pnèumaticâ defliicuar, doluj experiri
mihi non licuiffe , qua ratione globulus aère exhaufto, moueretur. Facere ipfe pe-
riculum poteris, fj tant] videatur, non in aquâ commun] tantum, fed in illa etiam,
quae bullis liberaca , minus ludibrio, quod ab illis raetuimus , obnoxia eft.
Longioris operae foret commemorare alia quae fimùl obferuauj, cranfeo igitur
ad ftudia noftra, in quibus praeclara funt quae circa ofcillationes oftendiftj 's^, nec a
quoquam , vt arbitrer , animaduerfa. Ego faltem nec ad ea vnquam attend] , nec
alium in his operam pofuiïïe intellex].
Dioptricae tuae editione voto publico fatiffacies, cumplures iam a me per epif-
tolam quaefiuerint, an nondum lucem vidifTet. Ego ne omnino Geometriam defe-
ruifle viderer, hac aeftace in chartam coniecj Problema hoc Yniverfaliffimum ,
Datis cuiuflibet magnitudinis et rationis extremis, ac qualibet leftione conicâ (vt
eUipfi cuiuflibet fpecie] ac magnitudinis} duas médias ope circuli exhibere. Aut
quod difficilius non elî, eadem data feftione quodhbet Problema Solidum foluere.
Mirum id fortaïïe alijs videbitur, fed non tib] qu] feftionum illarum naturam et
Swapav sic ciTsipav optime noft].
Epiftolam tuam ad Campanum '■*) optim] et doftiffim] Ricci], quem tib] fama
notum arbitror, fide] commifi, a quo non dubito certe redditum ir]. Nec praetermit-
tam Clariffimo Dato noftro proximâ occafione plurimam tuo nomine falucem di-
cere. Vale , Vir amiciffime, et valetudincm tuam, quae cum vtilitate publicâ con-
iunfta eft et quam non fatis firmam elTe aegerrime fero , cura diligenter. .
Dabam Leodicj 13" 8bris 1664..
Tui Obferu-antiflimus
Renatus Franciscus Slusius.
N= 1260.
p. Petit à Christiaan Huygens.
17 OCTOBRE 1664.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
C.'tr. Huygens y répundit par le Nu. 1265.
A Paris le 17 Oélobre 1664.
Jl parole bien que uous ne nous aymez plus gueres puifque vous ne nous faiéles
plus fcauoir de vos nouuelles. pour Moy auffitoft que le Retour de Monfieur voftre
Père '} m'en a donné le Moyen vous voyez comme ]e m'en acquitte. Vous fcaurez
'3) Consultez la Lettre N°. 1 258.
'■*) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à M. Campani.
') Constantyn Huygens, père, revint d'Angleterre le 1 1 octobre 1664 [Dagboek].
124 CORRESPONDANCE. 1664.
donc par ce billet cy que je fuis grâces a dieu en bonne fante comme aufli Ma femme
& Ma fille qui font en Touraine defpuis deux Moys & Reuiendront dans le pro-
chain, dans le fejour que je fais icy feul Je M'occupe a quelques Machines & auto-
mates & ay fait faire vue Montre de pochette qui marque fans aucune confufion ny
augmentation de Roues que de 2 ou 3 petites tout ce que font les grandes pour les
lieux du foleil & de la lune & autres chofes. Si Je fcauois voftre nouuelle jnuen-
tion de pendule -) Je lappliquerois de voflre confentement a vn que je defire faire
faire en grand marquant les mefmes chofes. Monfieur voftre Père Ma dit que vous
lauiez faite exécuter, fi cela efi: & quil vous aye reufly Je vous prie de nous le Man-
der. Monfieur Theuenot & Auzout lattendent aufl] bien que Moy, nous continuons
nos petites aiïemblees les mardys & faifons toufjours quelque chofe quoy que petite.
Monfieur Vofllus nen manque gueres & Monfieur Borriichius^), Monfieur Bour-
delot 4) nefi; pas encores de Retour des eaux de bourbon. Jl fe fait icy vne chofe
prefentement afl"ez curieufe dont Je ne fcay fi vous fcauez le fecret qui eft d'jmpri-
mer vne taille douce fur le verre, non pas comme vous pouuez pen fer de la faire
pafl"er fous la rouleau & fur la planche de Cuiure , Mais de Mettre la taille douce
défia jmprimee & quoy que vielle fur le Verre & faire en forte quelle y laifl"e tous
fes traits noirs. Cela eft fort joly & ne fcay comment cela fe fait, jl y a vn homme
ov deux feulement a Paris qui le fcauent. Monfieur de Montmor fe promet de
l'apprendre & le defcouurir, cela eft dautant plus beau que Ion ne fait que pein-
dre fur lefdits traits tout dvne couleur & que cela paroift fort bien fait, a caufe que
les traits feruent dombre. comme ce que la Cour & toutes les femmes ont fait def-
puis quelque temps fur les tailles douces vernies de therebentine pour les rendre
tranfparentes, comme je croy que vous auez veu faire auant voftre defpart.
Pour reuenir a voftre Pendule Je vous prie fi cela fe peut & que vous n'en veuil-
liez pas faire vne affaire & vn fecret de me le mander en cas que vous laycz efprou-
ué meilleur & plus auantageux en quelque chofe que le premier. Thuret a Mis en
pratique le fien quil dit auoir bien reufly & a trouué le Moyen de l'auancer ou re-
tarder fans changer la fituation de ces deux boules défia équilibrées, en hauffant
ou abbaifl"ant les piuots du Mouuement de fon fléau de balance auec vne vis. Jl ny a
qu'une chofe qui me choque la dedans qui eft que la différence eft trop petite pour
fatiffaire aux vibrations diuerfes de tant de Mouuemens & au lieu des 4. 5. & 6
pouces de différence de longeurs des pendules que nous auons fuiuant les battemens
des palettes & Roues de Rencontre Jl ny aura pas des demy quarts de lignes. Ce
^) Consultez la Lettre N°. 1253.
3) Olaus Borch (Borricbius) naquit le 7 avril 1626 à lliben (Jutland) et mourut à Copenhague
en 1690. Devenu en 1660 professeur de philosophie, de chimie et de botanique à Copenha-
gue, il voyagea beaucoup, prit ses grades à Angers, guérit une princesse de Medicis, et, re-
venu en son pays, fut nommé en 1655 bibliothécaire, en 1686 membre de la Cour suprême.
Il fonda le CoUegium Medicum pour les étudiants sans fortune.
1) Pierre Michon.
CORRESPONDANCE. 1664. I25
qui me fait craindre que pour les petites montres jl ne reuffifTe pas fi bien que pour
les- grandes ou jl faudroit 3 ou 4 pieds de longeur de pendule . nous le verrons
auec le temps & par la fuitte. Cepandant vous m'en direz fil Vous plait vofl:re fi^n-
timent & du vortre.
On parle fort icy de la jonftion des deux Mers Oceane & Méditerranée par les
Riuieres de Narbonne & par la garonne. Jen ay donne Mon aduis dont Je vous en-
uoyray vne Copie ') fi je la puis faire jmprimer. Ce font des defifeins ou peut eftre
des vifions qu'on Renouuelle de Règne en Règne. Meffieurs des Ellats de langue-
doc dont les députez ibnt icy & qui en pourfuiuent lexecution au Confeil eufient
bien defiré que Jeuffe elle fur les lieux Mais a Moins dun commendement du Roy
&: dvne bonne ordonnance Jayme Mieux Me repofer que de courir en cette
laifon & a Mon âge pour le public qui d'ordinaire n'efl: quun lot.
Pour les lunettes nous y trauaillons toufjours & efl"ayons des verres de nos nou-
uelles verreries qui nont pas encores fait de Miracles, vous auez veu aufll bien que
nous a ce que Ma dit Monfieur vofi:re Père lefcrit*) de ce nouueau lunetier de Rome
Jofeph Campanus qui a obferué Saturne auec des Ombres telles que vofl:re Hypo-
thefe les demande & Juppiter auec deux Manches ou ombres de les fatellites comme
porte fa figure "). de la quelle fi vous nauiez eu Copie Je vous lenuoyrois. on nous a
' aufll enuoyé les Obferuations de ces Satellites du Moys entier de feptembre der-
nier , faites a Rome fans difcontinuation dun feul Jour , fi vous les defirez vous
nauez qua me les Mander comme aufll tout ce qui fera en ma puilTance vous efi:ant
entièrement acquis & a toute vofire famille que Je vous prie de faluer de Ma part
& me croire entièrement
Voftre très humble & très obeiflïint feruiteur
Petit.
A Monfieur
Monfieur Christian Huggens de Zulchom.
A La Haye.
5) Voir Tonvrage cité dans la Lettre N°. 1078, note 2.
") Consultez la Lettre N°. 1248.
") Voir la planche vis-à-vis de la page 1 1 8.
IQ.6 CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1261.
Christiaan Huygens à R. Moray.
ai octobre 1664.
Le pièce se trouve à Leideti, coll. Huygens ■).
MoRAY.
ai Oélobre 1664.
J'envoieray copie du contrafl: a faire touchant la chaile roulante , s'il croit qu'il
vaille la peine , ils le veulent.
Qu'il peut demander le privilège pour les horologes au feul nom de Brus,
pourveu qu'il me donne afliirance pour ma part, comme s'il eftoit donné a
nous a. Et que j'en uferay icy de mefnie. Mais je diffère toufjours jufqu'a ce
que je fois feur de mon fait, et continue pour cela toufjours les expériences pour
l'exadlitude des horologes. Difficile tant que je n'en ay pas a de mefme.
tout va bien encore.
J'attens encore voftre machine de Hook, et les expériences des grands pendules.
Il y avoit quelque chofe de la théorie des pendules compofez dans ma der-
nière ^). Sur quoy j'attens ce qui en femble a Milord Brouncker.
Il me doibt venir aujourdhuy des verres de Reeve que mon Père a achetez pour
reprefenter les figures droites dans une chambre obfcure.
l'Ouverture de verre de Reeves efl: honneftement grande, toutefois c'efl: ce
qu'on ne fcait pas encore combien elles peuvent eftre grandes a chaque longueur
de telefcope.
Verres de Reeves qui vienent.
Thermomètre de Slufe s^.
') Cette pièce est le sommaire de la Lettre N°. 1266, du 31 octobre 1664. Il paraît que CVir,
Huygens a difFéré de dix jours l'expédition de cette lettre.
-) C'est la Lettre N". 1258. ■') Consultez la Lettre N°. ! 259.
CORRESPONDANCE. 1664. 1 27
N= 1262.
Christiaan Huygens à R. F. de Sluse.
a8 OCTOBRE 1664.
I,e snniniûire se frnuve à Le'iden , coll. Huygens.
La lettre est la réponse an Nn. 1259. R. F. de Sluse y ripondit par le Nn. 1167.
Ad Slusium.
28 Oftobris 1664.
De literis ad Campanum gratias et falote Riccio dicenda.
De thermometro fuo aquae falfac, lentius effe. Expertus fum. Sed tube brevi-
ori. Ccrtius tamen drebbcliano. In vacuo nil erit difFerentiae.
Ciir calore afcendat, quod fal mifceatur magis aquae.
de pendiilis ifoclironis egit patcr Fabrius ') in libre Mofneri ") fed pleraque
falfa dédit ncc qoidquam demonftravit.
Regulani univerfalem habeo ad plana et folida.
De conllruftione ejus problematis folutio ope cujuiVis conicae feétionis. Qua-
libet ellipfi inter duas datas duas médias reperi jam olim ut jam tum 3) fignificavi.
N° 1263.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
30 OCTOBRE 1664.
Le sommaire se trouve à I.eiden , coll. Huygens .
Patri.
30 Oftobre 1664.
Horologes encore a eflaier.
Conful , il faudra veoir.
') Traflatns de motu locali corporis ex praeleftionibus Hon. Fabrij a Petro Mousnerio. Lug-
diini, apud joaiinem Champion. 1646. 111-4°.
^) Petnis Mosueriiis (Moiisneriiis), docteur en médecine, qui avait suivi les leçons du père
Fabri. Plusieurs Oiit cru que c'était un psevidouyme dont H. Fabri se couvrait.
3) Consultez les Lettres Nos. 41 4 et 641.
128 CORRESPONDANCE. 1664.
Prince Guillaume blelTè ').
Duyit n'extravague plus.
Témoigner a Monfieur Chapelain combien la malheurs (?)
Signora Anna ment.
J'ay efcrit a Thevenot.
Pour la forme de la lunette de Campani je le crois, mais pour la bonté non.
Nous avons fait eïïayer fur voftre defcription. Approche de ces longues eil bien
autre chofe.
Van Gendere.
Auzout n'aura donc pas vu ce que j'efcris -) a Thevenot s'il croit que je n'ay vu
la figure de Campani s).
N= 1264.
ClIRISTIAAN HUYGENS à S. ClIIEZE.
30 OCTOBRE 1664.
/.e siimmiirre se trouve à Lciilen , cuil. Hiiygens.
Chiezk.
30 Oftobre 1664.
Monfieur Richard ne m'a pas femblè fort curieux ny de Saturne ny de Vuide
ou Pendules. Je ne vous crois pas. Vous faites comme les garçons qui vont le
baigner. Je n'ay pas jugé a propos que Pafcal ') efcrivit a la Signora Anna, mais
bien a vous , afin que vous le luy faffîez voir, bon ménager , ne voudriez vous pas
luy faire ce petit prefent pour tant de plaifir qu'elle vous a fait.
') Sur la inort de Willem Frederik van Nassau Dietz , consultez la Lettre N''. 84 , note 9.
-) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à M. Thevenot. Consultez la Lettre
N°.iq65.
3) Voir la planclie vis-à-vis de la page 1 1 8.
') Paschal, Thorloger à la Haye, qui, sur la commande de S. Chieze, avait fait une horloge pour
la Signora Anna. Consultez la Lettre 1 166.
CORRESPONDANCE. 1664. 1 29
N° 1265.
Christiaan Huygens à P. Petit.
30 octobre 1664.
Le sommaire se trouve à Leideii, coll. Huygens.
ha lettre est la réponse au No. 1160. P. Petit y répondit par le No. 1078 '").
Petit.
30 Oftobre 1664.
J'ay parfois efcric a Monfieur Thevenot et encore dernièrement "^. Salut aux
amis.
J'auray bien de la peine a vous faire une defcription exaéle de mon horologe, et
jamais vous ne fcauriez le bien faire imiter que vous ne la voiez. Je fuis encore a
faire des efTais. Mon horologer me prie de garder le fecret jufqu'a ce qu'on en
ait donné privilège. Monfieur Thevenot va venir ^') , venez avec luy.
Invention pour imprimer fur le verre , fi cela tient ferme , il pourroit fervir aux
vitres , autrement fcachez que nos fcavants en deiïein eftiment fort peu ces pein-
tures illuminées. Que dites vous du tour de Campani '*).
Des pendules Ifochrones 5). J'ofe les propofer aux Géomètres comme autant
ou plus difficiles que ceux de Pafcal "). Sphère, conoidc hyperbolique. Méthode
générale.
La manière de Thuret peut fervir pour l'ufage commun et quant il n'y a point ,
de place, mais s'il en fait 1 avec de fécondes il verra combien les pendules font
meilleurs.
Je feray bien aife de voir ce qu'il a efcrit de la jonftion des mers , pour me ier-
vir d'inrtruftions.
Ses obfervations de Jupiter devroient ertre communiquées en Angleterre, fi el-
les ne le font.
') Cette Lettre N°. 1078 est du 28 novembre 1664.
°) Nous n'avons pas trouvé ces lettres de Chr. Huygens à M. Thevenot.
3} Il paraît que M. Thevenot n'est pas venu aux Pays-Bas, ni P. Petit.
4) Consultez la Lettre N°. 1253. 5^ Consultez la Lettre ]N!°. 1258.
'') Les problèmes sur la Cycloïde, proposes par B. Pascal en 1658.
Œuvres. T. V. i?
CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1266.
Christiaan Huygens à R. Moray.
31 OCTOBRE 1664 ').
Une copie 2) se trouve h Londres , Royal Society.
La lettre est la réponse au No. 1256. /{. Moray y répondit par le No. 1268.
A la Haye ce dernier Oét. 1664.
Monsieur
Voftre dernière a eftè du 13 fepcembre lors que vous n'auiez pas encore receu la
miene 3) ou j'auois mis quelque chofe des pendules figures pour efi:re communiqué
a Milord Brouncker. Je feray bien aife de veoir le reiukac de ces dernières Ex-
périences faites en St. Paul et ou il y en devoit auoir auffî du tuyau de ^. A propos
de cela je vous diray que Monfieur Sluze de Lièges m'a envoyé 4) fa manière
nouuelle de Thermomètre qui efi: un tuyau environ de 3 pieds et large d'un pouce
plein d'eau falee dans la quelle nage une petite balle de cire mcflee avec quelque
chofe de plus pefant, a fin de faire qu'elle fe foufi:iene vers le milieu du tuyau,
cette balle fuivant le différent degré de chaleur monte et defcend, quoy que non pas
loudainement comme l'eau dans le thermomètre vulgaire; mais aufll il n'ell pas
fujet a la diverfe preffion de l'air qui altère ces autres fans changement de chaleur.
J'en ay fait l'expérience, et vous voyez qu'elle efi: fort aifée.
Quelque choie que dife Campani de fon tour pour tailler les verres 5) je ne puis
croire que ce moyen puifTe reuflir, c'eil a dire, fans l'ufagc de forme. L'ouuer-
ture du verre de Reeues efi: pafifablement grande (ifV pouces) mais je croy qu'elle
pourroit élire d'avantage dans cette longueur. Ce ieroit une chofe digne de re-
cherche pour fcauoir, quelle peut efire cette ouuerture dans chafque verre de telle
ou telle diftance de foyer ce qui ne dépend que de l'expérience, en travaillant de
grands verres au double de ce qu'on fait a cetheure dans chaque forme. J'ay vu
a Paris auec efi:onnement un verre de 12 pieds de l'ouurage de Divini qui fouffroit
une ouuerture de 1 pouces, mefure de Paris.
Vous eftiez en defiein de faire expédier la patente pour les chaifes roulantes,
ce que je defire fcavoir fi vous l'aurez exécuté.
Je croy que cela efi fort bien au nom de Monfieur Hook et pour mes furetez je
vous afllu-e, que' j'en fuis fort en repos, pourtant fi la chofe vaut la peine il faudra
fuivant mon traité, que j'ay fait en France, que je vous envoie copie de ce qu'ils
veulent que je contrafte avec les participans en Angleterre, car vous fcavez que
ces Meffieurs s'y font referuez une part. Pour ce qui efi: du Priuilege des horolo-
') Le N°. 1261 , écrit le 21 octobre, est le sommaire de cette lettre.
-) La copie est de la main d'Oldeiibiirg. 3^ Voir la Lettre N°. 1258.
■*) Consultez la Lettre N°. 1259. s^ Consultez la Lettre N°. 1253.
CORRESPONDANCE. 1664.
ges, puifque mon nom n'y peut pas entrer, il me femble, qu'il importe fort peu que
j'y face mettre celuy d'un autre en ma place. Et que Monfieur le Comte de Kin-
kardin peut bien le prendre au fien feul, en m'enuoyant pourtant quelque aiïu-
rance de ce que cela ne dérogera point a mon droit, comme je feray de mefme
quand je l'auray obtenu icy. Je diffère toufjours et trop peut eilre a la demander,
voulant eftre feur de mon fait devant qu'en faire du bruit. C'eft pourquoy je con-
tinue fans ceflè a faire des expériences de l'exaélitudc de mes nouuelles montres,
ce qui ell aucunement difficile, tant que je n'en ay pas deux de mefme, ce qui fera
pourtant dans peu de jours. Cependant j'y trouue bien plus de jufl:eïïe que dans
celles de la première façon , et je tafchc de l'augmenter de plus en plus.
J'attens a ce foir un balot, que mon Père a envoyé de Londres, ou il y aura du verre
qu'on fait dans vos verreries , et des verres taillez de Reeues pour repreienter les
objeéts dreiïez dans une chambre obicurc, ce qui me tarde de veoir comme il reuf-
fit. L'on admire a Paris le microfcope, que mon Père y a porté de fa façon qui
m'eicrit auffi des merveilles d'une lunette de ai pieds a 4 verres de Campani , qui
fait voir droit et fait a ce qu'il dit, une fort belle ouuerture.
Depuis que je vous envoyay dernièrement ^^ des pendules figurez, j'ay pénétré
plus avant cette matière, et j'ay trouuè des règles générales pour donner des pen-
dules ifochrones tant a des corps folides, qu'aux figures planes, en quoy il y a des
problèmes auffi difficiles que j'en fcache.
Cet article eft pour le cher Mylord Brouncker, auec les très humbles baife-
mains de
Vollre et fon ferviteur le plus acquis
Chr. Hugens de Zulichem.
N= 1267.
R. F. DE Sluse à Christiaan Huygens.
4 novembre 1664.
La lettre se trouve à Leidcn, coll. Huygens.
Elle est la réponse au JSIo. iidi.
Elle a 6td puhliie par C. le Paige dans le Bull, di Bihliogr. T. 1 7.
Nobiliffime Domine
Serius quam oportuit, nudius tertius nempe epiflolam tuam a8 menfis elapfi
datam accepi. Morae caufam hanc fufpicor, quod vel hic vel iflhic in curiofulo-
rum manus inciderit, qui lua intereffe crediderunt fcire quid inter nos agitaremus:
132 CORRESPONDANCE. 1664.
nam per faimili tui à/3Af4'('û!i/ , priufquam clauderetur tabellario tradita et ad me
delaca el\.
Sed bene quod vcl fie tandem acceperim, et quod nihil reprehenfionis dignum
hominiim illorum Trspiepyia inuenerit. Thermometrum meum iam aeflimare inci-
pio ex quo tibi placuifTe intelligam. globulum acù fcrrcâ ego quoque olim
traiecj , ac vt ingénue fatear haec prima mihi reperiendj thermometrj occafio fuit,
cum enim phialae vitreae aquâ fale imbutâ plenae globulum fie paratum immifif-
feni, vt te]luris in Copernicano Syftemate motum fratri meo ') adurabrarem, ob-
feruare licuit diuerfos eiufdem globulj fitus quibus in caufilie eiufidem quam red-
didifl:i, cognitionem adduftus, facile inuentionem promouj. Refté quoque notallj,
licet Drebellianum fuperet quod aeris preflîoni non fit obnoxium , ab illo deficere
quod fubitas aeris mutationes nonindicet: bis tamen aefi:ate praeterita obferuauj
globulum varijs et incertis motibus lufque deque agitatum, tempellatem quae poil
mediam horam fecuta eft praenunciafie; at tum non in Muiaeolo fed in feneftrâ,
aeri libero expofitum erat. Quidquid fit eodem ex principio multorum Cpa.iuoiJ,évu'v
ratio deduci poteft: iudicio vero tuo perpendendum relinquo, an non etiam hoc
maris aeftum promoueat, cum lemper in aeftiuis caloribus obferuauerim aquam
phiala inclufam aliquantulum intumelcere; quod in vafi;is illis Oceani campis,
quae folis radijs affidué flagellantur, etiam accidere credi poteft.
Spero te publico daturum vniverfalem illam regulam qua Ofcillationis centra
féliciter determinaftj et oftenlurum quantum Pater Fabrius ") a vero abierit, quem
hifce de rébus fcripfiiïè ignorabam. Meminj tamen cum Romae adhuc adoleicens
agerem s), propofitum mihi fuifle, ipfo vrgente, a nobili Gallo problema difRcil-
limum, vt rebatur, nec a me foluendum. Eft autem hoc. Datam AB ita fecare in C
vt fado quemadmodum BC ad CA, ita CA ad
^ ^ ^ ^ CD, refta BD fit omnium pofîîbilium minima.
Quod, licet tum temporis vniverfalem Maximo-
rum et Minimorum methodum "*) nondum eftem adeptus, folui tamen eadem ipfa
die per femicirculum et tangentem. Dicebat autem amicus ille meus s) adcentro
rum percuflîonis determinationem a Pâtre Fabrio adhiberj , reftene an fecus tu facile
videbis.
Methodus quâ Vniuerfalem illam Problematum folidorum folutionem inuenj
' ) Il s'agit de son second frère, Pierre Louis baron de Sluse, jurisconsulte de mérite, né à Visé
(près de Liège)et mort à Liège le icr juillet 1710. Il défendit ses thèses le 5septembre 1657,
et épousa Marie Marguerite de Boi'leau. Il s'occupa de belles-lettres,
-) Consultez l'ouvrage mentionné dans la Lettre N°. 1262 , note i .
3) De Sluse séjourna à Rome de 1642 jusqu'en 1650.
4) Consultez les Lettres N"s. -^^^-j , 398 et 399.
5) Peut-être Etienne Noël, l'auteur de l'ouvrage dont il a été question dans les Lettres
Nos. 24, 25 et 27.
CORRESPONDANCE. 1664. I33
eadem eftquam in Mefolabo meo fecutus fum, fed aufta in infinitum. Oftendj enim
dari infinitos circulos, quorum fingulis infinicae hyperbolae vel ellipfes applicatae
problemaToluunc, cum ad vnicum qui reftangulum ex datis lineis includit prius
adftrinxifTem.
Publicj iuris haec forcafTe fièrent ''), fi et difponendj quae meditatus fum otium
haberem, et artificum induftria qualis apud vos, hic adeiïet: fed quam vtroque
dellituar Melblabj mej infelix editio fatis oftendit. Quidquid tamen fiet, ante
omnia tibj communicabo. Adnoto tantuni in anteceflîim methodo hac conftruj pro-
blemata quaecumque abfque reduftione, quod magnum compendium foret pro ijs
qui crafia de rébus Geometricis volumina confcribere gaudent; eligere enim pof-
fent ex infinitis illis folutionibus magis concinnas et caelata inuentionis arte,in
peritiae fuac argumentum mundo obtrudere.
Occafione Dioptricae tuae addam Problema iequens, quod a multis annis foluj
ac determinauj, atque idem feciffe te non dubito. Jn femicirculo AFB, cuius
centrum D, a dato punfto G infleétere reélam
GF, ita vt duae normales FH, DE, habeant
rationem datam. Hoc equidem per infinitas hy-
pcrbolas vel ellipfes cum circule dato methodo
noilrâ confl:ruj poteft, fed ofFerunt fe prae cae-
teris parabola et ellipfis vna quae propofito fa-
tiffaciimt ").
Sed haec quidem haftenus: efl: enim aliud
quod magis me rangit et in quo operâ tua egeo, quam vt mihi praedes pro amici-
tiae noflirae iure etiam atque etiam rogo. Tranfijt hue anno elapfo vir doftus
Samuel Sorberius, meque ex amicorum commendatione fibi notum inuifit. Mul-
tus de te fermo, quem in Angliâ reliquerat, deque alijs viris doftis ac inter cae-
teros de celebri Hobbio, cuius aliquot opufcula publico danda '') ad Typographos
veftrates detulifl"e fe aiebat.
Cum vero apud fe haberet exemplar duplicationis cubj per plana quam edere
parabat, me rogatum voluit vt eam examinarem. Feci, ac fi:atim occurritparalo-
gifmus, quem cum Sorberio indicaiïèm, inftitit vt in chartam coniicerem quae
maxime ad rem facere viderentur. Nec hoc negare potuj, et ex auftoris mente
fequi oftendj inter extremas datas in ratione duplâ maiorem mediarum aequalem
effe aggregato extremarum minus média inter eafdem, quod vt falfum redar-
guj , ac infuper demonftrationis àa-uÀÀoyiij-Tictv indicato paralogifmi fonte detexi.
<*) On trouve ces recherches dans le supplément „de Analysi ," qui fut ajouté à la seconde édi-
tion , celle de 1 668 , de son ouvrage „Mesolabum."
'') Le seul ouvrage de Hobbes qui fut publié chez les Elzeviers dans ce temps-là est :
Elenienta Philolbphiae de Cive. Auftore Thom. Hobbio Malmefburienfi. Amllelodami.
Apud Danielem Elfevirium. A°. 1669. in-i2°.
134 CORRESPONDANCE. 1664.
Huius meae cenfurae Sorberius nofter participem fecit auftorem, qui Epiftolâ
bene longâ errorem fuiim tueij conatus eft, fed ijs rationibus quae totius Mathe-
feos fundamenta conuellerenc. Replicanj pauca, magis vt Sorberio fatiffacerem,
quam quod fperarem hominem adeo àysuiJLsrpyjTOv a pracconcepca opinione difcef-
furam. Et abinde qiiidem iam fere per anniim filuimus, ita vt crederem banc litem
obliuione fopitam; cum nuper ad me relatum ell Hobbium ea de re diflercatio-
nem ^) publico dedifle. Moleflé fane ferrem fi me rurfus ad fcribendum prouo-
caret, in re praefertim tam leuj : Jtaque te rogatum venio, vt fi forte haec fcriptio
in manus tuas incidat (quod futurura credo) me certiorem reddas quid contineat,
et an mej mentionem faciat. Nam fi tacito nomine, tantum demonfiirationem fuam
tueatur, mea parum interell, nifi quod beneficij loco ducam fi fiiper tota diatribd
fententiam tuam mihi indicare velis. Vale Vir praefi:antiflime.
Dabam Leodicj 4'» pbiis 1664..
Tui Obferuantiffimus
Renatus Franciscus Slusius.
b — c — \/bh — XX j\/ bb — xx ')
bb +
b
■ccbb + ccxx
U
]/ bb — XX — 1/ bb — aa
bb — XX— 2|/ . "|X- -\-bb — aa
XX -\- 2ax + aa
ibb + 2ax — i\/. ]/ . 'X)\bb — - yA
iax — 'î\/. ]X. 30 2^^ — 4^6-+ ",-.^^ [Chr. Huygens].
8) Nous ne connaissons aucun ouvrage de Tli. Hobbes de cette époque.
') Le rayon du cercle donné étant ^, Muygens introduit une ligne c, telle que b: c soit la raison
donnée. Il arrive ensuite à une équation entre ^, c, «7 et .v, en calculant de deux manières la
corde que de Sluse a désignée par FG dans la figure de la page 1-33. Une première expression
s'obtient au moyen de la distance DE, qui est égale à X FH ; et on trouve une seconde ex-
pression par la considération du triangle rectangle dont FG est Thypothénuse et dont un
côté est parallèle au diamètre AB.
CORRESPONDANCE. 1664. I35
N= 1268.
R. MoRAV à Christiaan Huygens.
7 NOVEMBRE 1 664.
La lettre se trouve à Lc'iâcn, coll. Huygens.
Elle est la réponse aux Nos. 1258 et \i66. Clir. Huygens y répondit par le No. 1274.
A Whitehall ce a8. Oftobre 1664,
Monsieur
Le voyage que J'ay vous -ay dit dans ma dernière ') ne ieroit que de 8 ou 10
iours m'a duré trois femaines. C'eft pourquoy le dernier ordinaire m'a apporté
la vôftre du 31 -} deuanc que J'aye pu faire refponce a Voftre précédente du lo^)
Celle du 10. eil à cette heure deuant moy, et Je prétends ne rien obniettre de ce
que J'ay h vous dire fur ce quelle contient. J'ay mis l'autre entre les mains de noftre
prefident '*), qui ne me la pas encore rendue, mais fil ne me l'apporte deuant que
J'aye acheué comme Je l'attends, Je tafcheray de parler de tout ce qui y eil fi ma
mémoire ne me trompe.
Voycy 5) a la fin la figure et la defcription des deux Jnilruments que Je vous ay
promifes''). Jl efi: certain que Monfieur Hook eil fort occupé. C'eil pourquoy J'ay
elle obligé d'adioufi:er les lettres, et la delcription aux figures qu'il ne m'a en-
uoyees que depuis 3. iours. Jl n'efl: pas necefl^aire que Je m'efiande là defilis. Sil y
relie quelque chofe a vous expliquer Je le feray lorfque vous m'y engagerez.
Je crois vous auoir cy deuant dit '') que Monfieur llook nous a propofé il y a
pluficurs mois, un eipece de Tour pour faire des verres pour les Telefcopes fans fe
feruir d'aucune Forme, ou moule. Son iniiention eft, de placer le verre fur le bout
dun ballon qui tourne fur deux piuots,puis auoir un Cercle de fer placé fur le bout .
dun autre ballon qui tourne de la mefme façon, en forte que le bord du Cercle
couure le Centre du verre, puis appliquant le Cercle au verre en forte que les
deux Baflons faflent tel Angle qu'il defire, a mefure que lAngle eil grand ou petit
il fait la fuperficie du verre d'une fedlion dune Grande Sphère ou dune petite. Si
Je ne l'explique afl^ez diflinftement Je vous en feray une autre fois la figure avec
une delcription plus ample et exafte. Sur ce que vous me mandez des verres de
Montani 7), on luy a ordonné ^) de faire faire une telle, Machine. Vous en fcaurez
') C'est La Lettre N°. 1255; cependant, on n'y trouve aucnne mention d'un voyage de
R. Moray.
=) La Lettre N°. 126(5. 3) La Lettre N°. 1258.
1-) Lord W. Brouncker. 5^ Ce sont les Appendices Nos. 1270 et 127 1.
"5) Consultez la Lettre N°. 1256.
'') Huygens s'était trompé de nom en écrivant „Montani" au lieu de „Canipani." Consultez la
Lettre N°. 1253.
*) Ce fut dans la séance du 19 octobre 1664 (V. st.) que Hooke reçut cet ordre.
136 ■ CORRESPONDANCE. 1664.
l'efFeél. Comme que c'en foit, ce qui fe dit de lexcellence des verres de Montani
nous fait refoudre employer le verd et le fec pour paruenir a la mefme chofe. Ce-
pendant Monfieur du Son ») nous promet de faire dans peu de temps un Telefcope
de la longueur de 14. ou 15. poulces qui furpafTera de beaucoup les plus longs et
les meilleurs que nous ayions iamais veus. bien fen faut que ceux de Reeves
foyent fi bons que ceux de Montani.
Vous ne deuez pas doubter que Jefl:ime beaucoup cette nouuelle addition que
vous auez faite a voftre Horologe. Je fçay bien qu'il ny a rien qui puiffe bien
egalifer le parties des heures que une telle inuention. Je vous ay feulement dit
ce que J'en fçaTiois pour vous faire voir que Je le comprennois, quoy qu'en effet Je
n'auois pas fongé de lappliquer a vos Horologes. C'eft pourquoy Je fuis fort aife
que vous m'en faites faire un. Jl ny a point de doubte que la chofe ne fe puiiïe
faire de plufieurs façons. Mais de faire en forte que pendant que le petit poids fe
remonte la roue de rencontre marche exaétement comme elle faifoit lors quil def-
cendoit efl: plus difficile que neceffaire, veuque tous les trois minutes feront touf-
iours egalles. Jauray de la peine a bien expliquer l' Jdee que J'auois dabord de ce
mouuement. mais vous lentendrez quand Je ne le ferois qu'a demy. Je me fuis pro-
pofé en premier lieu feulement de trouuer le moyen de faire en forte que la roue
de rencontre ne s'arreitaft lorfque le grand poids remonte le petit. Et J'ay conclu
que cela fe peut faire en pendant le petit poids au bout dune chorde doublée et
paflànt dans 3 poullies, comme eft le contrepoids de vos grands Horologes dont
Jay un fait à la Haye par vofl:re ouvrier^") que Monfieur de Kincardin me donna fi Je
men fouuiens bien, dont il nefl: pas neceffaire que Je vous faffe la defcription. et
puis en faifant un pinion attaché a la laplus Haute poulie, lequel la dernier roue
que tourne le grand poids tourne auffi tofl: que elle efi: en liberté de mouuoir &
ainfi le petit poids fe remonte fans que la roue de rencontre s'arreile. feulement la
vifteffe de l'afcente du petit poids le fera pefer plus qu'il ne faifoit lur leffieu de
la roue de rencontre lors qui ") remonte, mais cela dure peu de temps, et la fré-
quente répétition de cette différence en rend lerreur imperceptible, ou inconfide-
rable. après, pour arrefl:er le mouuement du grand poids, il fe peut faire qu'un
boulon ou dent au bout d'un reffort arrefl:e la roue qui tourne le pinion de la poulie,
iufqua ce que par le moyen dune autre dent (qui fe peut faire de plufieurs façons)
fixée dans l'eflieu de la roue de rencontre lors qu'il aura fait un tour (plus ou
moins) en faifant retirer le reffort, lafche la roue qui tourne la poulie, laquelle
ayant fait fon tour efl: derechef arrefl:ee par le boulon du reffort qui fe remet dans
le lieu ou il eftoit.
Je crois que vous aurez affez de peine a comprendre cette defcription que Je
") D'Esson. Consultez la Lettre N°. 1243.
'°) Très-probablement il s'agit ici de Pascbal.
") Lisez: qu'il.
CORRESPONDANCE. 1664. 1 37
VOUS fais fur le champs et en courrant, mais vous ne men direz pas des iniures puif-
que vous fçauez que ces chofes font afTez mal aifees a defcrire, mefme lors que
qu'on y fonge a loifir et qu'on n'ell: point preïïe d'acheuer defcrire, touteffois fuf-
fira cecy pour vous tefmoigner que Je vous obeï auec promptitude et fans façon.
Monfieur Hook m'a dit qu'il y a 7. ans qu'il a tait la mefme chofe, mais dune
façon bien différente de celle que je viens de vous defcrire. Jl auoit deux petits
poids qui faifoyent aller fa roue de rencontre , lun demeurant en haut en repos
fans pefer fur la roue pendant que lautre defcendoit et tournoit la roue, et auffî
tofl que celuy qui defcendoit auoit defcendu tant quil falloit, il donna lieu a
lautre de tourner la mefme roue a fon tour, et pendant le commencement de la
defcente de lun, le Grand contrepoids faifoit remonter l'autre iufqu'a lendroit
ou il repofoit pendant la defcente de lautre.
Mais vous ferez las de tout cecy et il faut que Je vous dife icy, qu'ayant dreffé
l'ordre que le Roy doibt figner pour paffer la patente pour vos Horologes, Je me
fuis auifé, que Je ne le doibs prefenter au Roy que vous ne m'ayez enuoyé une
delcription de l'addition que vous auez nouuellement et dont Je viens de parler :
autrement la defcription que Jay mis dans l'ordre du Roy ne comprendra que
cette façon dhorologe que nous auons a prefent fur mer. Et afin que vous voyiez
ce que Je veux dire, Je vous ay tranfcrit ") les mots qui defcriuent l'horologe, afin
que vous inferiez ce que vous iugerez fufiifant pour y comprendre cette dernière
addition : parce que dans les patentes il faut qu'il y aye une defcription des chofes
pour lefquelles le priuilege eft oftroyé fuffifante pour les difl:inguer de toutes
autres inuentions de la mefme nature ou pour la mefme fin : ce qui eil: fort raifo-
nable. pour ce qui eft du nom qui doit eftre mis dans la patente Jy en mettray un
dont Je refpondray tant a vous qu'a Monfieur le Comte de Kincardin , ce fera
Abraham Hill '3) Treforier de noflre Société de qui Jauray les déclarations tranf-
ports et affignations neceflâires.
Je me fuis tant eftandu fur cette matière que Je n'auray peut eftre pas aflfez de
temps de vous dire tout ce que Jauois enuie. mais en ce cas la il faut que Je fafl^e
comme a lautre fois '*), mais Je feray a cette heure tout ce que Je puis, ayant défia
acheué ce qui préfixe le plus.
On attend at toute heure le retour du vaifl!eau qui a nos monrtres , aufll toft qu'il
arriuera vous en aurez de nouuelles.
") Voir l'Appendice I, N°. 1269.
'3) Abraham Hill, fils de l'alderman Richard Hill, naquit dans les premiers jours de juin 1635
à St. Dionis Backchurch (Londres) et mourut le 5 février 1721. A la mort de son père , en
janvier 1660, il hérita d'une large fortune et dès lors se fixa à Gresham collège: il fut un des
premiers membres de la Société Royale et y occupa la charge de trésorier de 1663 à 1665
et de 1679 à 1700. Il épousa Anne Whitelocke, puis, en secondes noces, Elisabeth Pratt.
"t) Consultez la Lettre N°. 1255,
Œuvres. T. V. 18
138 CORRESPONDANCE. 1664.
Mylord Brouncker fonge bien a la demonftration dont vous parlez et Je ne man-
queray pas de luy faire tenir parole. Cependant non feulement luy mais toute nof-
tre Aflemblee'5) a efte treffatilïait de ce que vous m'auez communiqué touchant vos
nouuelles expériences et obferuations touchant les différentes fortes de vibrations
des cercles, triangles &c. On vous prie auec toute forte d'inftance de nous vouloir
communiquer toutes vos fpeculations auec les propofitions que vous auez dreffees
fur ce fuiet. Vous verrez par ce billet "^) de la main de Monfieur de Brouncker
combien il en eft fatiffait. Je prétends vous enuoyer par ma première '''), Copie de
ce quil a fait touchant la mefure vniuerfelle fi vous ne lauez pas défia, afin que vous
fçachiez ce qui en efl:, et en quoy voftre propofition et la fienne fe rencontrent.
Nos expériences dans la Tour de St. paul ont eilé interrompues, neantmoins Je
tafcheray de vous enuoyer ce qu'on y a fait.
Cette inuention de Thermomettre '^) eft iollie. nous auons fait dans noftre Afl"em-
blee '9) cette mefme expérience, mais ne lauons pas appliqué a cet ufage, parce que
nous tenons que ces Thermomètres qui ont de leau de vie teinte de couleur rouge
ou jaune enfermée dans une bouteille "auec un tuyau long de a. ou 3. pieds plus ou
moins, en forte que la preffion de lair extérieur ny touche point eftant fcelle her-
métiquement, font de beaucoup les plus délicates et exaftes. Je vous en ay efcrit°°)
lorfque vous eftiez a paris fi Je ne me trompe et vous ay promis de vous en faire
tenir un quand vous feriez de retour fi vous le defiriez. Je vous répète encore la
mefme chofe.
Jufqu'icy on n'a rechercher lexaftitude des ouuertures de verres fi non félon
'5) La Lettre N°. 1258 de Chr. Hiiygens a été lue dans la séance du 19 octobre 1664 (V. st.).
Dans une lettre du 20 octobre 1664 (V. st.), publiée dans„Boyle's Works Tome V," 01-
denburg écrit à Boyle:
„I muft proceed to let youknowthe main contents of a letterof Monfieur
Zuylichem to Monfieur R. Moray, which was not a little applauded in our af-
fembly yefterday."
etaprès avoir cité une partie de la Lettre N°. 1258 , Oldenburg continue ainsi:
„Thefe parciculars I muft entreat you to communicate to Doftor Wallis and
Doftor Wren Our motto being Nullius in Verba, we intend to examine
thefe propofitions by making trials ourfelves of the matters aflïerted therin,
and the author of thefe is to be'urged to explicate, how he infers his univerfal
meafure from what he affirms hère."
''') Voir l'Appendice N°. 1272.
''') Il paraît que cet envoi n'a pas eu lieu.
'^) Sur ce thermomètre de R. F. de Sluse, consultez la Lettre N°. 1259.
'î*) D'une lettre de Hooke à Boyle, datée du 10 novembre 1664 (V. st.) (Voir Boyle's Works),
il résulte que Boyle avait fait à Chelsea , trois ou quatre ans auparavant , des expériences avec
un thermomètre pareil à celui de de Sluse.
-°) Consultez sur ces thermomètres la Lettre N°. 1 165, notes 6 et 7.
CORRESPONDANCE. 1664. I39
l'obieft qu'on regarde, en donnant, comme vous fcauez, une ouuerture pour la
lune et une autre pour Jupiter et Mars, ce que vous en dites vaudra la peine et Je
ne manqueray pas den parler a nos meffieurs ^').
Quand aux chaifes roulantes --), le Roy et tout ceux qui ont efté dans celle de la
Reyne Mère et mefme ceux qui lont veue en font tellement defgoutez, les uns
blafmant le branflement qui fy trouue, dans la complication de mouuements quon
y foufFre à la fois, les autres fa bafTeffe, les autres fa figure, c'eft a dire fa mauuaife
mine, qu'il ny a rien a efperer de fon ufage. neantmoins Jen prens la patente, mais
ceft en y mettant trois ou 4. autres defcriptions de Calefches tout a fait différentes
de la chaife roulante, defquelles on ne doubte point que quelques unes ne reuffif-
fent a merueilles non pas feulement pour les Grands chemins mais auffi pour les
rues. Perfonne ne demande après la chaife roulante : mais il fe fait une Calefche
pour le Roy dont tout l'afFuftage hormis les roues, ell: de fer qui fera trefiolly et
fort commode, du Son en efl: linuenteur. nous en auons fait une autre a noftre Col-
lège tout a fait différente de celle la. vous en fcaurez la fabrique lors quil fera acheué,
et fi Ion y rencontre comme on efpere on vous donnera peut eftre la peine d'en
demander le priuilege en Hollande, et on en fera de mefme en france. pour ce qui
ell de la defpence de la patente que Je pourfuis. Je la fais, on adiuftera ce qui
efl requis lors que tout fera fait. Vous pouuez mander cecy en france fi vous
le trouuez bon, et quant au traitté que vous auez fait auec les inuenteurs de la
chaife roulante, il fera afl!ez a temps den parler lorfque Monfieur Siluius fera de
retour.
Auflî tofi: que vous m'enuoyerez la defcription de laddition que vous auez faite
a vos Horologes (ce que vous inférerez dans celle que Je vous enuoye dans ce bil-
let °3)) Je ne perdray plus un moment a pafi^er la patente, et Je vous confeille d'en
faire de mefme la ou vous elles, mefme Jefcriray a Monfieur 1 Abbe de Beaufort -'^')
de traitter auec le Roy de France pour une recompence, et fi cela ne fe peut auoir
den prendre auffi une patente. Sçachez qu'on nous peut preuenir.
Je ferois rauy de voir ce Telefcope de Campani. Voyez fi Monfieur vofl:rc père
le peut auoir. Dufon ^) nous promet un microfcope qui fera voir une pulce de la
grandeur dun Eléphant.
Me voyla au bout de vos lettres fans y auoir rien obmis. ce qui femble un chef
doeuure. Mais nayant pas le temps de relire ce que J'ay efcrit Je vous laifl^e la
peine de deuiner ce que Je veux dire la ou il y a des défauts. Vous voyez que Je
- ') Moray l'a fait dans la séance de la Société Royale du 2 novembre 1 664 ( V. st.^.
-') Il s'agit des chaises Roanesques.
-3) C'est la pièce N°. 1 269.
-'*) Eiistache de Beanfort.
140 CORRESPONDANCE. 1664.
ne me lafle pas lors quil eft queftion de vous entretenir et fi vous mefcriuez en
reuanche 6 feuillets de papier ce ne fera que plaifir et contentement pour
Monsieur
Voftre trefhumble, trefobeiffant et
trefafFeélionne feruileur
R. MORAY.
N= 1269.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
[7 NOVEMBRE 1664].
Appendice I au No. 1268.
La pièce se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A certain new way of watches or clockes, to be ufed at fea, for exaft meafuring
of time, differenced from ail other fortes by hauing in flead of a Ballance, a rod
of wire , or thin narrow plate w^ith a w^eight at the lower end thereof , called A
Pendulura, and at the upper end, an Arme with two Catches or Rules to moue it,
& certain crooked plates or cheekes for regulating the motion of it & fitted with
Balls & fockets to hang by for going at fea. lately inuented &c.
CORRESPONDANCE. 1664.
141
N= 1270.
R. HOOKE à R. MORAY.
[4 NOVEMBRE 1664].
Appendice II au No. 1268.
La pièce se trouve à I.e'iden, coll. Huygens ').
Machine pour mefurer la viftelTe des Corps defcendants.
A. uue rouë de bois à l'eflieu
de laquelle eft fixé le bout de la
pendule BC, laquelle bat les de-
mifecondes.
DE. un Reflbrt fixé en D et
ayant à E une pointe capable d'ar-
refter le mouuement de la rouë et
de la pendule lors que le Reflbrt
efl: lafché , ou libre.
FG un morceau de bois qui
tourne fur un piuot à G. ayant un
trou au bout F pour y attacher
par une petite chorde, le corps
dont on veut mefurer la vifl:eflfe,
en defcendant, et ayant en E une
dent pour bander le reflbrt.
La balle de plomb (par exem-
ple) eflant attachée en F par une
chorde ou ficelle de la longueur
requife, on prend la balle et le
bout de la pendule et on les tient
a la Hauteur qu'il faut, et puis
lafchant la balle et la pendule enfemble on comte les vibrations iufqu'a ce que la
balle eftant au bout de la chorde en bas, la chorde en tirant le bois F lafche le
reflbrt qui donnant fur le bord de la Rouë l'arrefte tout court dans l'inftant. Et
la limbe de la rouë eftant diuifée en forte qu'on y peut compter les minutes troi-
') Cette copie est de la main de Moray.
14a CORRESPONDANCE. 1664.
fiefmes félon les marques et les nombres qui y font appliquez, on fcait en combien
de minutes fécondes et troifiefmes la balle aura defcendu.
Or, pour faire les excurfions de la pendule toufiours égales, on a adioufté à cecy
une roue de rencontre auec un contrepoids qui la tourne. Vous iugerez bien
quelle eft l'exaftitude de cette Machine en la confiderant.
N= 1271.
R. HOOKE à R, MORAY.
[4 NOVEMBRE 1664.]
Appendice III au No. 1268.
La pièce se trouve à Leiden , coll. Huygens ').
Inftrument pour mefurer la refraftion des liqueurs.
AB. ^) Vn morceau de bois haut d'enuirons 7. pieds; le quel on fixe perpendi-
culairement.
AK. Vn bras de bois bien poly, marque de degrez, ou chordes dont le radius
eft GH. ayant un piuot en A. farquoy il tourne.
BI. Vn autre Bras tout femblable.
GH. Vn Jndex qui tourne fur le piuot H, ayant un petit morceau de bois
percé, pour regarder à trauers au bout G, et attaché a AK en forte, qu'il y puiffe
gliïïèr depuis A iufqu'a K.
HE. Vn autre tout femblable.
DE. Vn tuyau de fer blanc ou Carton noircy en dedans.
F. Vne Chandelle, ou lampe.
CL. Vn petit vaiïïeau de bois ou cuiure pour y mettre de l'eau, ayant un trou
à D, dans lequel il y a un verre plat, et poly, bien cimenté qui eft ioint au bout
du tuyau DE. le tout attaché a l'index HE , en forte qu'ils tournent enfemble fur
le piuot H comme fait l'autre GH.
') Cette copie est de la main de Moray.
-) Voir la figure à la page 143.
CORRESPONDANCE. 1664.
143
Or AB eftant dreïïe au perpendiculaire, on met de l'eau dans LC à la hauteur
du milieu du piuot et puis pofant E (par example) a 30. degrez de B fur le bras
BI on place une chandelle à F afin que la lumière pafîant à trauers le trou ou raye
dans le petit bois, à E, le tuyau DE et le verre qui eft en D fe puifTe voir en haut,
et puis appliquant l'oeil à G on remeut l'Jndex GH de ça et de là iufqu'à ce que
la lumière de la chandelle fe voit, et il arriue que la lumière eftant placée a 30 de-
grez de B elle fe voit a enuirons 4 1 degrez de A. de forte que la refraftion en eft
de 1 1 degrez.
144
CORRESPONDANCE. 1 664.
N= 1272.
W. Brouncker à Christiaan Huvgens.
[novembre 1664]. . -^
Appendice IV au No. 1268.
'La letlre_ se trouve à Leiiien, coll. Huygens.
de Milord Brouncker. 1564 ')•
") According to my Principle, which agrées well with
the few Experiments j haue made of that kind, a Pendu-
liim ifochrones to any line or plain, or folid giuen equals
the diftance from the Vertex of the horizontal plaine paf-
fing the Center of Grauity of that plaine or folid which
is made of the horizontal parts of the giuen line, plain or
folid multiplied into the diftance from the Vertex *).
For Example AB being a line giuen, the triangle
ABC is the plain fo made and AD is the diftance from the
Vertex A of the horizontal plaine ED paffing the Center
of grauity f , which is therefore the Altitude of the Pen-
dulum ifochrone to the line AB (AD = | AB). And fo a Pendulura ifochrone
to a rightline triangular plaine is J of the Altitude of the triangle &c.
This pray prefent to Monfieur de Zulichem with my very humble feruice &
thanks for what he has been pleafd to communicate; and aftlire him of a very
acceptable réception of as much more as he fhall think fit to oblige me with.
") Sa théorie n'eft pas vraye , fi non dans l'agitation des figures planes fur un axe
qui eft dans leur mefme plan, mais dans les folides elle eft entièrement fauiïe.
[Chr. Huygens]. ^
*) Methodus indiuifibilium. [Chr. Huygens].
') Ces mots sont de la main de Chr. Huygens.
CORRESPONDANCE. 1664. I45
N= 1273.
A. AuzouT à [Christiaan Huygens].
[novembre 1664].
La lettre se trouve à Letden^ coll. Huygens.
Chr. Huygens y réponâit par le No. 1276.
Vous voulez bien Monfieur que fans aucun compliment je vous marque dans ce
billet quelque chofe de ce que vous auez fouhaité dans La Lettre ') à Monfieur
Theuenot. Je croyois trouuer parmi mes papiers quelque chofe fur la matière des
figures Ifochrones aux Pendules, car il me femble que l'on y a trouué icy quelque
chofe autrefois -} & mefme que j'y ay fongé mais je n'ay peii trouuer mes papiers
& il ne me fouuient plus d'autre chofe fi ce n'efl: que la matière efl: fort difficile
& qu'en ce temps La je remarquay aufli bien que vous auez fait que Le Père
Fabri ^') s'eftoit trompé & entre autres il me fouuient qu'il a fait une ligne droite
d'une Ligne qui eft une hyperbole & par conféquent il a fait fes folides de Plans
droits quoyque ce deûfl: eftre des portions d'une enuelope conique. Si je pou-
uois en letat ou je fuis, mapliquer a cette fpeculation je ferois fort aife de
m'èprouuer fur cette matière, car elle est belle & afl^eûrement difficile & je crois
qu'elle va bien de pair auec les propofitions *) de Monfieur Pafcal. Je fus hier
auec Monfieur de Zuillichem s) chez Monfieur Labbé Charles '') pour eprouuer
voflre Lunette à miroir contre celle de Campani, je croy que la fienne eil encore
plus uiue mais peut être que c'cft à caufe du miroir qui ne prend pas un beau poli,
quoi qu'il en foit elle plaift plus à Monfieur de Zuillichem qui ne fe peut ennuyer
de la regarder: La voftre decouure enuiron une fois autant d'efpace, mais je n'ay
pas trouuè qu'elle groffifi: tant quoi qu'elle foit plus longue de plus d'un pied, car
celle de Campani n'a que 3. pieds 2. pouces de votre pied, car j'ay ertimé que celle
de Campani groflit enuiron 14. fois & la vofl:re guère que 1 1. fois; il efl: vray que
fes oculaires font bons & le verre objeftif trèfnet & je n'ày point encore veû de
verre objeftif icy qui foit fi net. j'ay efiTaijé contre quelque verres que j'efl:imois afl"ez
bon mais il a un nuage plus fort que le fien que je n'ay peu encore oflier de mes ver-
res, particulièrement quand je me fers de caue, comme j'ay fait dans céte êpreuue. je
ne conçois non plus que vous Monfieur comment il peut trauailler fes verres au
tour & fans forme & pour moi j'ay creïi qu'en fe feruant mefme de forme La moi-
tié droite plus fermée que le tour particulièrement pour les grands verres & je n'ay
') Nous n'avons pas trouvé dans nos collections cette lettre de Chr. Huygens à M. Thevenot.
") Consultez, entre autres, les Lettres Nos. 24 et 27, et la lettre de Chr. Huygens à Thevenot,
datée du 29 janvier 1665.
■^) Consultez l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1262, note i.
''■) Sur la cycloïde. Consultez la Lettre N°. 560, note 32.
5) Constantyn Huygens, père, qui se trouvait alors à Paris.
*) Charles de Bryas.
Œuvres. T. V. ip
146 CORRESPONDANCE. 1664.
jamais voulu m'en feruir outre que j'ay trouué une grande difficulté a remettre la
forme en forte qu'elle tourne parfaitement rond, je vous enuoye le deffein '') dune
figure, dont peut eftre Monfieur Petit vous aura parlé ") ou vous laura fait voir, que
nous auons juiques icy négligée par laquelle LauteurS'^prétendoit faire en trefpeu
de temps de meilleures Lunettes que par Les voyes ordinaires, mais il ne l'a jamais
étendue qu'a 3 ou 4 pieds. Si vous auez La curiofité de lelTayer vous verrez fi elle
peut s'eftendre a de grandes Lunettes, au lieu qu'il fait tourner La régie par le mo-
yen de la broche on pourroit ne la faire qu'aller & venir direftement, La retenant
entre des renures, mais je ne fçay s'il a creû que cela faifoit mieus. il croyoit par la
donner une figure hyperbolique au verre: je croy qu'il feroit afiez difficile de dé-
terminer quelle figure prend cette régie car je croy qu'il y a de la différence d'auec
une corde attachée à deus Clous, cela cft digne de vos méditations, quoy qu'il en
foit, j'ay enuie au premier Loifir de L'éprouuer pour voir fi L'on y pourra faire des
verres de 1 2. 1 5. ou 20. pies car fi cela eftoit on pourroit efpérer d'en faire de tou-
tes fortes. Je ne fcai il on ne vous a point mandé que j'ay écrit une longue lettre'")
à Monfieur L'Abé Charles fur le Raguaglio ") du fieur Campani, fi elle n'eûil
point efl:é fi longue je vous en aurois fait faire une copie mais je ne crois pas
qu'elle en vaille la peine, je fis L'obferuation du 36 juillet & je découuris une des
ombres, qu'il marque mais ne L'ayant pas veùe fi noire ny fi ronde qu'il les marque
le creûs que c'ciloit une laillie ou une auance de La bande du milieu parce qu'elle
me fembloit fur Le bord de La bandé et non pas dans Le milieu, je vous feray copier
pour Le premier jour mon obferuation & vous L'enuoijeray '-). La Lunette auec
Laquelle j'obferuay efl: celle qui efi: de la même Longueur que la voilre & que vous
auez éprouuée '^) contre la voflre. Nous eipérons que le Sieur Campani enuoyera
à Monfieur le Cardinal Antoine "•) fa lunette de 55 palmes, fi cela efl: nous L'cprou-
uerons contre les nôtres & vous en fcaurez le fuccès. Monfieur de Zuylichem s) fait
grand état de celle d'angleterre de Riues de 60. pieds "■'^), je voudrois bien fcauoir
■") Nous n'avons pas trouvé ce dessin. °) Consultez la Lettre N^'. 1078.
') Suivant la „Lettre à l'Abbé Charles" (voir la note 10), il s'aiiit ici de „Monsieur de Mern,
Advocat du Roy à Nevers."
'°) Lettre a Monficvr L'Abbé Charles, iVr le Raggvaglio di dve nvove olîervationi &c. da
Givfeppe Campani, avec des reniarqves ov il eft parlé des novvelles découuertes dans Sa-
tvrne & dans Inpiter, & de plulienrs choies Curieufes touchant les grandes Lunetes &c.
Par Adrian Avzovt. A Paris, Chez lean CvflTon, rue S. lacqnes, à l'Image de S lean Bap-
tille. M.DC.i.xv. Avec Prinilege dv Roy. in-4°.
La lettre est datée: A Paris ce Lundy 13 octobre 1664. Elle a été réimprimée dans les
Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, depuis 1666 jusqu'à 1699, Tome VIL Partie I.
page I.
") Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 732, note 10.
"") Nous ne possédons pas cette observation.
'3) Consultez la Lettre N°. 1 1 1 1. '^^ Antonio III Barberini.
'5) Consultez la Lettre N°. 1256.
CORRESPONDANCE. 1664, [47
quel oculaire il y met pour veoir ce que pourroient faire Les miennes, je ne vous en
mande rien parce que je n'ay pas eu La commodité de m'en feruir. feulement 2 ou
3 fois je voulus elTaijer a IfTi ciiez Monfieur Theuenot mais nous ne vifmes rien
que la Lune & dans Jupiter que je vis une fois , je n'y remarquois rien que ce que
j'auois veù auec ma Lunette de 2 1 pies, peutêtre que dans Le temps qui vient nous
aurons quelques occafions de nous en feruir. j'ay grande jmpatienced'aprendre Le
fuccès de vos pendules, n'ayant la curiofité de les fcauoir que quand il vous plaira
me faire cette grâce, ce n'eft pas que je n'attende toujours à en faire faire un que
vous y ayez mis La dernière main afin qu'il foit Le meilleur qu'il fe puifTe, mais il
eft bien raifonnable que vous en tiriez auparauant tout L'honneur & Le profit que
mérite une fi belle jnuention, Je fouhaite que cela reûfllffe & vous fuplie de me
croire lans aucune referue, Monfieur
Voftre tref humble & trefobeiffant feruiteur
AUZOUT.
N= 1274.
Chrisïiaan Huygens à 11. Moray.
2 1 NOVEMBRE I 664.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse an No. 1268. R. Moray y répondit par les Nos. 1280 et 1287.
MORAY.
Sommaire: Si Hobbes a fait imprimer, oublié. SUile le demande 0 qu'il me l'envoie.
Tour pour les verres de Monfieur Hook. Je croy qu'on en viendra a bout, du Son loi.
Voftre idée pour l'horologe eft a peu près comme il faut , mais ce n'eft pas tout encore.
Defcription pas necefTaire dans la patente et pourquoy il en a trop mis.
machine pour mcCurer les temps des defccntes de Hook. quelle diiiifion fur la roue.
Je croiois l'avoir feul. prefuppofé la proportion de l'accélération que l'on cherche.
Dans la machine pour les relVaftions il vaudroit mieux le verre du cofté du tuyau ou eft la chandelle
et mettre la chandelle fort près. Son expérience ne femble pas fort jufte.
Centre d'ofcillation d'une fphere, niefure univerfelle.
Méthode de Monfieur Brounker bonne pour le mouvement d'une forte des plans, non pas folidcs.
Recommande qu'il attribue fuum cuique.
Thermomètre qu'il m'en envoie par occafii m.
LailFons la les chaifcs roulantes.
Mon l'ere traite pour avoir la Lunette.
a la Haye ce 2 1 Novembre 1 664.
Monsieur
N'ayant pu vous faire refponce par l'ordinaire pafl^è il ne faut pas que je laifîe
encore partir cettui cy fans m'acquitcr de ce devoir quoy qu'un falcheux mal de
telle qui m'a duré tout ce jour me donne plurtofl: envie de ne rien faire. J'ay leu et
releu avec grand plaifir voftre longue lettre a la quelle après vous avoir remercié
') Consultez la Lettre N°. 1267.
148 CORRESPONDANCE. 1664.
des belles inventions qu'il vous a pieu me communiquer et de h peine que vous
avez prife a me les rendre bien intelligibles, je taicheray de vous rcfpondre ainfi
que vous avez fait aux mienes fans rien obmettre.
J'approuue fort la penfée de Monfieur Hook de tailler les verres par le moyen
du cercle de fer, et je croy aiïiirement que Campani s'en fert auffi, mais de quelle
façon c'eft ce que je defirerois fort de fcavoir, car d'appliquer ce cercle au bout
d'un ballon et le verre a un autre, je ne penfe pas que ce foit le moyen de faire rien
de bon, mais je m'imagine que le cercle ne doit fervir que pour doucir et perfeftion-
ner la figure du verre après qu'on la luy a fait prendre dans une forme. Je iuis fort
aile que vous eftes refolus a la recherche de ce beau fecret, j'en feray de mefme
de mon coftè, et j'ay défia commencé a faire quelques efl"ais dont je vous rendray
compte comment je m'en feray trouuè. Monfieur Auzout m'efcrit ") de Paris qu'il
n'a jamais vu de verre objeftif fi net que celuy de la petite lunette de Campani,
ni qui îa.fCe paroifl:re les objefts fi vifs et fans nuage.
Pour les promefies de Monfieur du Son je ne croy pas que vous en fafliez grand
eftat. il efl: afl!ez bon mechanique mais il n'entend aucunement la théorie de la diop-
trique ni de géométrie non plus comme je l'ay efprouuè lors qu'il eftoit en ce pais s).
J'ay aflfez bien compris la defcription de vollre horologe en Idée, et elle eft a
peu près comme il faut, mais pourtant vous n'avez pas encore tout trouuè et omet-
tez des chofes, qui en venant a la pratique vous donneroient quelque difficulté.
Jufqu'a cet heure je n'ay peu auoir le fécond ouurage de cette forte mais feule-
ment aujourdhuy il a commencé a aller chez le horologer*'), n'eftant pas encore
accommodé dans fa boete. Cependant en comparant celuy que j'ay avec ma mon-
tre a grand pendule, je fuis afl^ez fatiffait de fa juftefl'e n'y trouuant au plus que 2
ou 3 fécondes d'extravagance en de certains temps quand il y a grand change-
ment en l'air et de la quelle je fuis encore en doubte au quel de ces deux pendules
il faut l'attribuer.
Pour ce qui efi: de la defcription ') de cette nouuelle inuention que vous voulez
mettre dans la patente, pardonnez moy fi je ne fuis pas de vollre auis, car je croy
qu'on feroit mieux de demander généralement le Privilège pour l'application des
horologes a pendule a la navigation, fans fpecifier fi fort toutes les parties de la
machine, par ce qu'autrement il viendra des horologers ou autres gens, qui en
diverfifiant la conftruftion de quelque chofe prétendront d'apporter des inventions
qui ne font pas comprifes dans le privilège. Je ne fcay pas aufll comment je en
_ pourrois donner une defcription intelligible outre ce que je vous en ay efcrit cy de-
vant *) , a fcavoir qu'il y a un petit poids pendu fur la roue de rencontre qui a cha-
-) Consultez la Lettre N°. 12-2.
3) D'Esson avait passé quelque temps à Rotterdam, pour construire son „malle schip."
Consultez la Lettre TN°. 1243.
'*) Severyn Oostervvijk. . s) Voir la pièce 1\'°. 1:69.
•î) Consultez la Lettre N°. 1553. -
CORRESPONDANCE. 1664.
149
que tour de cette roue eft remonté par le moyen du grand contrepoids de l'horo-
loge: mais je croy que ce feroit défia en mettre trop, par ce qu'un autre viendra et
mettra ce poids fur la roue, d'après fouftenant que c'efl: fans contrevenir à la defenfe.
Je n'ay pas encore demandé le Privilège icy, par l'avis de quelques uns qui pen-
ibient qu'il falloit pluftofi: traiter avec la Compagnie des Indes. Mais je croy qu'en
tous cas il fera bon d'avoir le Privilège, et partant je preienteray requefte ^) au
premier jour. Quant au nom que vous voulez mettre dans la patente, je m'en
raporte très volontiers a vous, feulement en parlant de l'invention je vous recom-
mande de fuum cuique tribuere.
Voftre Capitaine Holmes demeure fort long temps a revenir, je defire fort de
veoir fes obfervations quoy q\i'a vous dire le vray je n'attends pas qu'il fe foit
fervi fort utilement des horologes qu'on luy a mifes en main, tant a cauie qu'elles
n'eftoient pas alTez exaftes a terre que pour n'avoir pas elle mifes foigneufement
a la véritable mefure des jours devant le départ.
Ce fera beaucoup fait, fi Mylord Brouncker vient a bout de la demonftration.
Pour ce qui efl: de fa règle des Pendules ifochrones qu'il a pris la peine d'efcrire
dans le billiet^) que vous m'avez envoyé, elle s'accorde avec la miene en ce qui ell
dumouuement de Largeur des figures planes, mais ne s'ertend pas a l'autre niou-
uement que j'appelle Latéral des mefmes figures, ou il y a beaucoup plus de diffi-
culté, ni aufiïi aux mouuements des corps folides ou il y en a encore d'avantage.
Vous m'avez défia communiqué autrefois '*) ce qu'il avoit déterminé pour la
mefure univerfelle, mais pour n'efi:re point obligé a une certaine proportion de gran-
deur de Ipherc a la longueur du pendule, il elt utile de fcavoir le centre de vibra-
tion d'une fphere pendue a quelque longueur de fil que ce foit, le quel centre je
mettray icy comment fe trouue. Soit la fphere ABC dont
le centre D, pendue au filet AE, attaché en E. Il faut trou-
uer aux lignes ED, DB la troifieme proportionelle DF. de
la quelle DO faifant les |. je dis que O eft le centre de
vibration de cette fphere ainfi fufpendue, c'eft a dire que
fes vibrations feront ifochrones a un pendule fimple, dont le
plomb eft confiderè comme fans grandeur, de la longueur
de EO. Tellement que pour la mefure univerfelle il fuffit
d'avoir quelque fphere fufpendue qui fafie des vibrations
d'une leconde ou demi féconde, les plus pefantes et gran-
des eftant les meilleurs, a caufe de la refiftance de l'air. Je
trouue cette longueur EO fort exaftement '°) de 9I pouces
de Rhynlande lors que les vibrations font de demi féconde.
') Voir la pièce N°. i 278.
') Consultez les Lettres Nos. pg^^ ^(Si} et 994.
>*) Voir la pièce N°. 1 272.
'°) Consultez la Lettre N'-.
940, note I 3.
150 _ CORRESPONDANCE. 1664.
Vous m'obligerez fort de m'envoier par occafion un tel thermomètre que vous
dites, je n'en ay jamais eu que de petits de cette forte qui font fccllez hermétique-
ment, s'il y a quelque chofe de plus dans la conftruftion des grands vous m'en
pourriez faire la defcription par avance.
La machine ") pour la refraélion des liqueurs de Monfieur Hoolt eft fort bien
trouuée, leulement je ferois d'avis d'appliquer le verre en bas au bout du tuyau
que je remplirois tout de la liqueur qui efl: dans le petit vafe et mettrois la lumière
fort près du verre, autrement comme il ell mis a cet heure il eft difficile de l'appli-
quer cxaftement perpendiculairement au bout du tuyau , et je ne fcay fi c'ell a
faute de cela que la proportion que vous dites avoir eftè trouuée en la refradtion
de l'eau, n'eft pas bien jufte, au moins elle diffère trop de celle que j'ay trouuée
jufqu'icy et auffi Monfieur des Cartes '-)•
L'autre machine '■') pour mefurer le temps des cheutes eil auffi fort ingenieufe,
mais je voy quelques divifions fur le cercle attaché au pendule, les quelles je vou-
drois bien fcavoir comment elles ibnt prifes; car je croiois les fcavoir feul jufqu'icy.
cependant fans les avoir au jufte la machine n'eft pas complette , et remarquez en-
core que" pour les avoir il faut prefuppofer la proportion certaine de FaccroifTe-
ment des vitefTes la quelle l'on veut chercher ou examiner par cette machine; ce
qui n'eft pas ainfi dans la miene.
Je ne vous diray,rien touchant les chaifes roulantes puis que vous dites qu'il
n'en eft pas encore temps et que de plus je me mets fore peu en peine du fucces
qu'elle auront n'ayant jamais eilè dans mon approbation que médiocrement fur
tout a caufe de la charge du cheval.
Mon Père devient tous les jours plus amoureux de la limette de Campani, etfait
traiter pour l'avoir mais je doute s'il en viendra a bout par ce que Monfieur le Car-
dinal Antoine ''') fcait trop bien ce qu'elle vaut.
J'efcris tout cecy fi fort a la bafte que je doute fi vous pourrez le lire, l'heure de
la pofte eft venue, c'eft pourquoy fi j'ay encore obmis quelque chofe voiis l'im-
puterez a cette grande hafte. Je fuis de tout mon coeur
Monsieur
Voftre trefobeiffant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
") Voir la pièce N°. 1271.
") En efFet, si l'on calcule l'indice de réfraction d'après les données de la pièce.N°. 127 1 , on
trouve la valenr 1,3 12 , qui diffère sensiblement de ^^ 5 valeur très exacte, indiquée par
Descartes dans le 8mc Discours de ses „Météores." Plus tard Hooke a obtenu un meilleur
résultat que celui critiqué par Huygens. Voir la pièce N°. 1295.
'3) Voir la pièce N°. 1270. '+) Antonio HI Barberini.
CORRESPONDANCE. 1664. I5I
N" 1275.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
27 NOVEMBRE I 664.
l,e sommaire se trouve à Leiden , coll. Huygens.
a Père.
ij Novembre 1664.
Cafembroot '). Privilège "'), lunettes, privilège en france , incommodité de ce
qu'il en faut payer 40 ou 50 pifloles. frères luy efcriront touchant Zulichem , moy
a Thevenot 3), Auzout '*) a Monfieur Chapelain 5).
N= 127(5.
Christiaan Huygens à A. Auzout.
27 novembre 1664.
Le sommaire se trouve à l,eitleii, coll. Huygens.
La lettre est la réponse an No. 1273.
A Auzout.
27 Novembre 1664.
Ce que j'ay trouuè dans les lettres ') du Père Merfenne touchant les Ifochrones.
A ce que mande mon Père et Monfieur l'Abbè Charles °) a Bataille, la lunette de
Campani n'eil pas tout a fait inimitable, celle de mon père de 20, la miene de
6 pieds, groffit 30 fois, ouverture d'im pouce et ^, ce qui vient de ce que j'ay
taillé ce verre fort grand. Je croy que la méthode de Campani eft avec le cercle, ce
que j'en ay trouvé après que d'Angleterre 3) on ma donné cette ouverture. Tour de
l'advocat de Nevers'*) femble peupratiquable. figure d'une lame pliante.je l'ignore
jufqu'a cet heure, ce feroit merveille fi c'eftoit la hyperbole requife. du fucces des
pendules. Centre d'ofcillation de la fphere.
') Il s'agit probablement de Sopliia van Casembroot. Consnltez la Lettre M". 1283.
-) Voir la pièce N°. 1279.
•>) Voir la Lettre N°. 1277. +) Voir la Lettre N°. 1276.
5) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à J. Chapelain. Peut-être que la Let-
tre N°. 1285 est une réponse à celle-là.
•) Voir les Lettres N"s- 13, 23 et 25. =) Charles de Bryas.
3) Consultez la Lettre N°. 1 268.
*) De Meru , consultez la Lettre N°. 1 273 , note 9.
152 CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1277.
Christiaan Huygens à M. Thevenot.
27 novembre 1664.
Le snmmairâ se trouve à LeUen , crill. Hnygens.
A Thevenot.
27 Novembre 1664.
Il femble qu'il attendoit la refponce de Roberval fur les Ifochrones,s'il la reçoit
qu'il me l'envoie, dans les Lettres ') du Père Merfenne je n'ay trouvé que pour le
fefteur de cercle fufpendu par le centre du cercle. Je me fers dune balle applattie
mais le changement que j'ay apporté a l'ouvrage -) ell bien d'autre confideration
quoy que non pas fort difficile a trouuer. De mes eiïais. De leurs expériences.
A Auzout 3) de l'invention pour les verres avec le cercle*). Reponfe de ce quil me
mande de l'apparence d'un etablilTement d'Académie, ce me fera beaucoup d'hon-
neur d'en eftre.
N° 1278.
Christiaan Huygens aux Etats-Généraux,
[novembre 1664].
La minute et la copie se trouvent à J^eiden , colL Huygens.
Synde in voorleden jaeren vêle inventien te voorfchijn gebracht tôt het vinden
van Ooft en Weft, ende aile tôt noch toe veroordeelt als onmogelijck om in 't
werck gertelt te werden ofte altydt dat daer eenige nutticheyt tôt de Zeevaert uijt
fonde ontftaen, foo is nochtans bij al de geene die hier van gehandelc hebben ver-
rtaen dat indien het mogelijck waer dat men feer perfefte uijrwercken kondeprac-
tiferen ende die fonder hinderingh aen haer gangh op zee mede voeren , dat alf-
dan de faecke volkomentlyck fonde gevonden fijn , ende dat defe oock verre de
belle en lichtfte manier van aile wefen fonde dewijl die fonder eenighe moeijte bij
het zeevarend volck gepleeght konden werden, als terftont fal werden betoont.
Dit dan aengemerckt hebbende ende mij fijnde te vooren gekomen over enighe
jaeren eene nieuwe inventie van Vurwercken met een flingerende loot in plaets
') Consultez les Lettres Nos. 13, 23, 25 et 27.
^) Chr. Huygens parle ici de la nouvelle invention de l'horloge. Consultez, entreautres, la
Lettre N°. 1253.
3) Voir la Lettre N°. 1276. ■*) Voir la Lettre N°. 1274.
CORRESPONDANCE. 1664. 153
van onruCt, welcker gangh ick bevond aen geen veranderiug van weer of lucht
fubjeâ: te fijn, en van foo grooten eenparigheijt en feeckerheijt dat in eenighe
maenden geen minut ofce gf^ deel van een uyr en verliepen, foo en cwijffelde ick
geenfins ofte het voorfegde lecreet der Lenghden fonde te gelijck mede hier door
gevonden fijn, indien foodanighe uijrwercken 't fcheep gebracht fijnde, de bewe-
gingh der zee konden wederftaen. waer in ick nochtans geen weynigh fwaericheijt
vondt, foo dat ick het langhe hebbe laeten beruften fonder eenighe proefdien
aengaende aen te fi:ellen ofte iets te praftiferen dat daer in foude mogen behulp-
faem fijn. Doch evenwel de voorfegde uijrwercken t zedert van tijdt tôt tijdt
verbetert ende geperfeftioneert hebbende ende onlanghs bij experientie op zee
bevonden fijnde dat defelve (op feeckere manier toegeftelt) niet tegenilaende het
geweldigh flingeren en fpringen van een fchip, geenfins en laeten haer eendrach-
tighe gangh te continueren, foo derve ickinij inbeelden dat men van nu voortaen
de gewenfchte effeften daer van mogen fien ende genieten, achtende dienvolgens
oock gehouden fchuldigh te fijn tôt algemeene voordeel en nutticheijt voorts aen
den dagh te brengen het geen daer toe wert vereijfcht. Het is bekent aen allen die
eenighfins de zeevaert verfliaen hoe groot hét gebruyck van defe inventie is en
hoe gewenfchten faecke want fij wel weten met hoe grooten moeijte de giffingen
der ftuyrluyden gemaeckt vv^erden uyt de gehouden koers. de fl:reeck en fl:erckte
der wind, zeylagie van \ fchip, enz. enz. ")
')Geven in alleronderdanicheyt te kennen N. Brus-) en Chrifl:iaen Huygens hoe
dat fij Supplianten door de middel vande Horologes, met een pendulum gaende ge-
inventeert onlanghs door de voorfegde Chriftiaen Huygens ende nu door den voor-
fegden N. Brus met eenighe bijvocginge foodanigh geapproprieert datfe de bewe-
gingh van een fchip in zee bequaemelyck konnen uytfi:aen, hoe dat fij, fegh ick,
door middel van de voorfegde horologes de gewenfchte en foo lang gefochte in-
ventie van Ooft en Weft ofte der lenghden vertrouwen bekomen te hebben: Ende
dewijl fy van meeninghe fijn de felve Inventie voorts in 'c werck te fiiellen ende
daer van fekerder proeve te doen nemen op eenighe langhe vaerten, gevende eeni-
ghe van de voorfegde horologes mede tfcheep mitfgaders de inftruftie hoe men
fich daer van moet dienen, v^^aer door dan de Inventie aen 't licht gebracht ende
bekent moet werden gemaeckt. foo is haer Supplianten ootmoedigh verfoeckop dat
fij fulx feeckerlyck en fonder prejudicie daer bij te lijden mogen doen, dat het U
Hoog Moogenden geliefte zij foo wanneer by experientie bevonden fal werden
defe haeren vondt goedt en prafticabel te fijn dat fy Supplianten alfdan voor de
eerfl:e vinders van foo importante iaeck werden erkenç, ende ingevolge oock het
') Ici commence nue seconde partie, écrite sur nne fenille détachée de cette minute.
-") Alexander Bruce.
Œuvres. T. V. 2
154 CORRESPONDANCE. 1664.
praemium genieten mogen t geen by U Hoog Moogenden daer toe geftelt is.
Welck doende &c.
") Note marginale: verbeceriiig, onbekende ftonden der cijen. [Chr. Huygens].
N° 1279.
Les Etats-Généraux à Christiaan Huygens.
5 DECEMBRE 1664.
La pièce se trouve à la Haye^ Archives Royales'^').
Oélroy voor Christiaen Huygens, tôt het maecken
van een nieuwe inventie van Horologien ende Slingerwerck, voor
den tijt van twintich naeftcomende Jaren.
De Staten Generael der Vereenichde Nederlanden Allen dengeenen die defen
lullen fien, ofte hooren lefen, Saluyt, Doen te weeten, Dac wy ontfangen hebben
d'ootrfioedige Supplicatie -) aen ons geprefenteert uyt den naem , ende van we-
gen Chriftiaen Huygens , Inhoudende hoe dat hy Suppliant inden Jare 1 656 ge-
inventeert hadde het nieuwe Horologie tegenwoordich belcent met den naeme
van 't Pendulum, ofte Slingerv^^erck, ende fulcx principalyck met intentie om
het felve ten gemeenen befte t'appliceren tôt dienfte der navigatie, ende langh
gefochte feeckere affmeetinge der graden Longitudinis , ofte van Ooft en Well ,
als blyckt by de befchrijvinge s) der voornoemde Jnventie, welcke hy Suppliant
aende Heeren Staten van HoUandt ende Weftvrieflandt hadde opgedragen '^')^ ende
alfoo zedert by eenige obfervantien ter Zee w^as bevonden , dat de voornoemde
horologien, ter faecke voorfchreve ganfch applicabel ende gebruyckbaer waren,
dat oock hy Suppliant naderhant op ailes naerder gefpeculeert hebbende, een
middel hadde uytgevonden om defelve horologien foo te w^ater als te lande, met
ongelijck meerder juftefle te doen gaen, dan die tôt noch toe fijn in 't werck ge-
ftelt , mits het welcke hy dan vaftelyck vertrouwde dat de obfervatien der lengh-
den voornoemt met foodanige feeckerheyt, als in 't ftuck vande Navigatie wiert
vereyfcht , fonde te wege werden gebracht , hebbende hy Suppliant fyne fchul-
dicheyt geacht ons fulcx onderdanich bekent te maecken , Verhopende dat foo
') On Ta tirée des „Resolutien der Staten-Generael, 1664."
-) Voir la pièce N°. 1278.
3 ) Voir Toiivrage cité dans la Lettre N°. 511, note 1.
'^) Consultez la pièce N°. 510", dans le Supplément du Tome II.
CORRESPONDANCE. 1664. I55
wanneer der foodanige effeftive preuven toc 0ns genoegen fouden wefen gedaen,
hij Suppliant oock met de premie, by ons over veele jaren op foo importance in-
ventie geftelt, fonde werden geremunereert, verfoeckende ondertufTchen ootmoe-
dich dat foo cen opfichce van Syne Supplianc gedaene moeyce en koften in hec
nycvinden ende bevorderen van de inventie voornoemt , als om te verhoeden het
prejuditie dat deielve inventie, alfmede de fcheepvaert fonde comen te lijden, door
het onperfedt namaecken der voorfeide nyrw^ercken , hem gelieve te vergunnen
Odtroy ende Privilégie , waer by aen allen en een iegelyck werde geinterdiceert
fonder des Suppliants permiffie en fpeciael confenc , geene flingerwercken om coc
de navigatie gebruickt te werden , hier te lande te maecken , ofte toe te ftellen ,
ofte elders gemaeckt fijnde alhier te vercoopen, ofte te gebruycken, alfmede van
in geeniger manière, londer hec voornoemde confenc nae te maecken, ofte te
debiteren, hetzy om te water ofte te lande te gebruycken, des Suppliants laetfl: ge-
inventeerde uyrwercken. In welcke een cleyn gew^icht binnen het werck is, al-
leen het fchaeckelradt omdrijvende, 'twelck t'elckens door het groote gewicht
werc opgewonden. Ailes voor den tyt van twintich naeftcomende jaren , en op
ibodanigen poene, als ons gelieven mochte te ftatueren.
welcken aengemerckt, Soo ift , Dat wij ons ter bede vanden voornoemden Sup-
pliant genegen vindende, delelven geconfenteert, geaccordeert ende geoélroyeert
hebben, confenteren, accorderen ende oftroyeren mits deien, dat hij alleen, ende
met feclufie van allen anderen , voor den tyt van twintich naeftcomende ende ach-
tereenvolgende jaren in defe Vereenichde Nederlanden , geaffocieerde Landt-
fchappcn , Steden ende leden van dien , de voorfchreve nieuwe inventien van ho-
rologie ende (lingerwerck fal mogen maecken, praftiferen , in't werck ftellen
ende gebruycken , doen maecken , pradtiferen , int werck ftellen ende gebruycken,
oock venten ende vercoopen, verbiedende overiulcx allen ende eenen yegelycken
ingefetenen van de Voorfeide Vereenichde Nederlanden , geaffocieerde Landt-
fchappen, Steden ende Leden van dien, binnen den voorfchreven tyt van twintich
■ naeilcomende jayen, de voorfeide nieuwe inventien in 'tgeheel ofte ten deele,
int groot ofte int cleyn nae te maecken , doen naermaecken, praftiieren ofte elders
naergemaeckc hier te lande te brengen om vercoft, ofte gebruyckt te werden ,
opte verbeurte van aile de naergemaeckce wercken ende inftrumenten , ende daer-
enboven van een ibmme van driehonderc Carolus guldens , c'appliceren een der-
dendeel daervan ten behoeve van den officier die de Calangie doen ial, het tweedc
derdendeel ten behoeve van den Armen , ende het refterende derdendeel ten be-
hoeve van den voornoemden Suppliant , mits dat hy fy een nieuwe inventie , noyt
voor defen hier te lande geinventeert, gebruyckt ofte gepraélifeert, ende defelve '
inventien gebracht ende geftelt werden in volcomen perfeélie binnen een jaer
naer date defer vallende, op pêne van het verlies van defen onfen Odroye, ont-
bieden ende beveelen daeromme allen officieren, jufticieren, magiiliraten ende
inwoonders van de voorfchreven landen , mitfgaders allen anderen , dien dit aen-
156 CORRESPONDANCE. 1664.
gaen mach, dat hy den meergenoemden Suppliant doen, ende laten genieten,
ende gebruycken t' volcomen effeft van defen onfen Oftroyc, Confent cnde Pri-
vilégie, Ceiïerende aile beleth ende wederfeggen ter contrarie, Behoudelyck noch-
tans, dat hij Suppliant gehouden blijtt op defen onfen Oftroye te verfoecken
oock t' obtineren attache ') van foodanige Provincie off Provincien , alwaer hy
fyne voorfchreve nieuwre inventien fal willen praétiferen ende in't werck ftellen.
Gegeven inden liage, onder onfen Cachette, paraphure ende de fignature van
onfen Griffier op den vyftden december 1664.
N= 1280.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
5 DÉCEMBRE 1664.
La lettre se trouve à Leideti, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1274. C/ir. Huygens y répondit par le No. 1301.
A Whitehall ce 25. Nouembre 1664.
Monsieur
Toutes vos lettres m'obligent beaucoup. Mais voflre dernière du 21 l'emporte
pardeïïus toutes les précédentes. M'elcrire une longue lettre, pleine de belles
chofes, lors qu'un mal de tefte vous folicitoit de n'en rien faire, mérite bien d'eftre
eftimé une marque trefparticulicre d'une affeftion peu commune, il ell donc bien
raifonable que J'y faiïe une refponce prompte et fatiffaftoire autant que Je le puis.
J'y remarque d'abord voftre bonté et voftre perfpicacité. l'une en ce que vous auez
pris plaifir de lire plus d'une fois une lettre fi mal bafUe comme font les miennes;
l'autre en ce que vous ayez pu comprendre ce que J'ay voulu dire en defcriuant a
la hafte, et fans relire, des chofes dont un autre que vous aura eu mille peines a
rien entendre.
La machine de Monfieur Hook efi: dreffee et vous içaurez quel fuccés aura cette
inuention, et toutes les particularitez de fa ftrufture fi Je vois qu'il vaille la peine
de vous les defcrire. pour ce qui efi: des formes ou Moules , il ne prétend pas fen
feruir du tout. Mais en cas qu'on trbuue qu'il foit necefiaire de donner la figure
dans des moules, et polir les verres, comme vous dites fur le cercle ne doubtez pas
que cela ne foit fait. Mais il y a quelque apparence que ces cercles tailleront les
verres bien plus vifte que les formes ne fcauroyent faire, et ainO il ny aura point
de befoin den employer et vous m'auez dit que Campani ne fen fert point du tout.
Comme que cen f )it, on poufTera cette affaire le plus loin qu'on peut. Vous faites
bien de fonger aufll a laduancer de voftre cofté puifque les defpens que vous y
employerez ne fcauroyent monter a grande chofe.
5) Voir la pièce N°. 1286.
CORRESPONDANCE. 1664. I57
]e feray rauy dapprendrc que Monfieur voftre père aura eu ce verre de Cam-
pani.
Pour ce qui efi: de la defcription de l'Idée que Jay de l'horologe, comme elle a
efté defeftiue en fa perfpicuité, auffi n'y ay Je mis que ce que Je croyois necefTaire
pour vous faire comprendre qu'elle n'eft pas mal fondée, au refte Je ne prétends
pas vous anticiper, mais feray fort aife d'auoir Ihorologe que vous mauez promife
de voftre ordonnance. C'eft beaucoup que celuy que vous auez défia fait faire fac-
corde fi bien auec lautre à grand pendule et Je fuis de voftre auis , quil eil: bien
difficile de fcauoir auquel des deux la différence fe doibt attribuer. Je veux dire
le défaut. Mais il ne faut vous celer que ') penche du cofte du dernier , puifque
vous auez eu de fi grandes elpreuues du vieux pendule.
Ne vous mettez point en peine de la patente. Je ne vous ay dit rien de la pro-
hibition qui y doibt eftre inférée. Il eft neceflliire qu'il y ait dans les patentes ime
defcription en termes généraux pour faire veoir que c'eft une nouuelle inucntion
non pas feulement pour ce qui eft du pendule mais aufll pour Ion application a
l'ufage de la mer. Mais la prohibition défend a toutes perfones &c. de faire, ven-
dre , auoir ou fe feruir daucun horologe a pendule adiufté pour lufage de la mer.
Ce qu'il faut fpecifier parce que on ne demande point le priuilege pour les pen-
dules dont on fe fert défia par toute l'Europe fans reftriction , ce que vous auriez
pu preuenir fi vous y eufliez penfé de bonne heure.
Vous faites fort bien de fonger au priuilege dans les prouinces unies. Confiderez
fil eft necefi[aire de le demander aufli aux autres Royaumes et Eftats ou Ion fen
peut feruir. Je me charge de la France , et de la Grande Bretaigne. Mais je n'en
demanderay pas la patente icy, que je naye veu l'epreuue de quelques nouuelles
inuentions de Calefhes ou chariots a deux roues que nous faifons icy et dont il y
aura ime ou deux de faites dans 8. ou lo. iours, qui furpafteront infiniment les
chaiies roulantes -). parce que Ion peut mettre 30. chofes différentes dans une
mefme patente. Et Je crois que Je mettray dans celle cy plufieurs autres petites
inuentions qui appartiennent a Monfieur du Son. dont Je vous rendray comte
cy après. Ces Calefches et Chariots feront de grand ufage en Hollande aufll.
Ceft pourquoy Je crois que Je vous prieray aufll d'en demander le priuilege en
ce pais là. Mais Je vous entretiendray plus amplement fur ce fuiet , lors que
les Cahiers de la patente feront drefTez. Au refle ne doubtez pas que Ihonneur
de toutes les inuentions que vous nous communiquerez de quelque nature qu'el-
les foyent ne vous demeure to^ue entière, permettez moy de vous dire une fois
pour tout, qu'il ny a iamais eu nioycn fi propre pour cela que celuy de nos Re-
giftres. Tout ce qui fe propofe dans nos afTemblees, ou qui fe communique
par lettres ou autrement a noftre Société, auec les. noms de perfones, fe mar-
'} Intercalez: Je.
^) Moray parle des chaises Roaiiescjues. Consultez la Lettre N°. 1 2f
158 CORRRSl'ONDANCE. 1 664.
quent toufiours auec grande exaftitude dans nos liures. par ou il y aura moyen de
uider les différences qui pourront cy après arriuer entre ceux qui prétendront
eftre autheurs d'une mefme chofe, pourueu qu'elle foit inférée dans nos liures,
parce qu'ils porteront foy enuers tous et partout ians controuerfe. C'eft pour-
quoy Je vous confeille (et fans faire refleftion a ce moment, fur le plaifir et
l'auantage qui nous en arriuera) fur le pied de l'honneur qui vous en arriuera, de
nous communiquer de temps en temps toutes vos inuentions de quelque nature
que ce foit , afin que nos liures ayent l'honneur d'en eftre les témoins toutes les
fois que l'occafion le requiert.
Deuant que le priuilege ibit pafle icy , nous aurons veu le Capitaine Holmes
qui efl: défia arriué a plimouth et vous fcaurez ce que nous apprendrons de luy.
Mylord Brouncker n'a pas le loifir de ibnger a fa demonfliration, mais on l'obli-
gera a y penfer au pluiloft. il dit que vous jugez bien de la reigle qu'il vous a en-
uoyée parce quelle ne s'eftend pas plus loin que vous dites de la façon qu'il la couche.
Mais il dit que fur le mefme fondement il ne doubce pas de venir a bout de tout le
rerte. Je tafcheray de lengager a y fonger, fi vous ne m'enuoyez tout ce que vous
auez défia inuenté lur ce luiet, que toute lafifemblee de nos Meflleurs attend de
vous auec impatience, ayant efl:é très fatiffait de ce que Je leur en ay défia commu-
niqué 3). Mais c'a efté auec un plaifir non pareille qu'ils ont efcouté'*) ce qui leur a
efl:é expliqué de voflire nouuelle méthode pour la mefure Vniuerfelle. C'efl: My-
lord Brouncker qui en à fait le rapport: ce qu'il a fait de fi bonne grâce, que rien
ne le peut dire plus a voftre auantage. il a reprefentè combien voftre méthode eft
préférable a la fienne en plufieurs égards qu'il n'ell: pas neceflaire de vous repeter,
enfin on m'a engagé de vous prier de nous en communiquer la demonftration et Je
ne crois pas que vous nous refulez une demande fi raifonable. et vous vous pouuez
afi'eurer que le tout fera couché dans nos Regiilres comme il faut.
Je tafcheray de vous enuoyer par ma première la defcription de ce thermomètre
iufqua ce que Je rencontre loccafion de vous en faire tenir un de la façon de Mon-
fieur Hook.
J'ay propofé dans nortre dernière AiTemblee"^} lapplication du verre a laucre bout
du tuyau de la machine pour les refraftions. on l'efl^eyera. Mais on examine tant la
pofition du verre que le paralelilme de fes deux plaines, en poiant les deux indices
et le tuyau perpendiculairement lors qu'on ladiulte. Monfieur Hook nous a drefTé
une lifl:e des expériences qu'on doibt faire auec cette machine dont Je vous enuoye-
ray Copie fi vous le demandez. Mais après auoir veu quelques expériences fur
3) Dans les séances du 19 octobre et du 2 novembre 1664 (V. st.).
*) Dans la séance du 23 novembre 1664 (V.st.). Après la lecture de la Lettre de Chr. Huy-
gens, on ordonna qu'il serait construit deux pendules battant les demi-secondes avec des
boules de diamètres très différents, pour vériiier le résultat communiqué par Huygens.
5) La séance du 23 novembre 1664 (V. st.).
CORRESPONDANCE. 1664. I59
de l'elpric de Térébenthine, et Ihuile commune, dont la refraftion de l'une elloit
de i6°5o' et de l'autre (viz de Ihuile) de i6°2o' l'inclination de l'index den bas
ertant de 30 degrez. et après auoir difcouru quelque temps fur ces expériences, un
de noitre nombre ") a propofé une nouuelle méthode pour trouuer fort precifc-
ment la véritable refraftion des rayons du foleil fans beaucoup de façon, qui dabord
a elle bien reçeu. C'efl: par le moyen dun quadrant à Soleil fait en forte qu'on y
puiffe voir nettement les minutes premières et fécondes. Car eftant defia pourueu
dhorologes de Voftre inuention qui nous marquent auec exaélitude les minutes
premières et fécondes des iours qui reipondent au moyen mouuement du Soleil, en
le comparant auec celles marquées fur le quadrant a Soleil, en reduifant la diference
en degrez et minutes, on aura la vraye refraftion du Soleil a ce moment là. le relie
eilant aife a computer. Auffi toil que cecy a elle propofe , Hook a entrepris a faire
un tel Quadrant a Soleil et il a eflé chargé de le faire.
Tout ce que J'ay a vous dire a prefent de la diuifion des minutes troiliefmes qui
font marquées fur la roue de la machine de Hook pour mefurer la defccnte des
Corps, ell, quil les a marquées dans la proportion des Sines en prennant la plus
grande excurfion pour le radius, et commencent a comter du perpendiculaire. Mais
on n'a pas encore examiné la vérité de cette méthode, iugeant que la différence du
vray ne pourra pas eilre grande. Mais on lexaminera; je crois Mylord Brouncker
y fera engagé. Mais cependant vous deuez nous communiquer tout ce que vous
auez médité fur ce fuiet.
Me voyla interrompu ineuitablemcnt. Je commenceray ma première^) par ou Je
finis cette cy. Je fuis de tout mon coeur
Monsieur
Voftre trefliumble et trefaffeélionné feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
|0 2 A hi Haye.
^) C'est R. Moray lui-même qui proposa cette méthode dans la séance dii 23 novembre (V. st.).
7) Voir la Lettre N''. 1287.
l6o CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1281.
G. A. KiNNER A LÔWENTHURN à ChRISTIAAN HuYGENS.
6 DÉCEMBRE 1664.
La lettre se trouve à Leiden^ coll. Huygcns.
Chr. Hiiygens y répondit par le No. 1307.
Perillultri, NobilifTimo et ClariflTimo Viro Christiano Hugknio Suo
GoDEFR. Al. Kinner s. P. D.
Vix amplius credo, ftylum cognofces aut manum amantiffimi quondani Tui
Kinneri, Praeftantiffime Hiigeni, et id meà quidem fuie negligentiâ fuie ciilpâ, qui
tanto hucufque tempore') nullas ad te liceras dedi. Tenuic me feptem, et quod ex-
CLirrit annos Aula Caefarea") non minus ocij quam negotij palaeilra, quorum alte-
rum nifi in tam diuturni filentij purgationem admiferis, at confiteuti faltem reo,
quae tua humanitas eft ueniam dabis. Mors demum fub exfpiraturi mox anni
principium, dum Sereniffimum Principem meum^) uitae, me pariter Aulaeuinculo
foluit; fed alio nunc adftruftum tenet corporis inualitudo, quae a pluribus iam
quidem annis, uerum a duobus maxime folitti infolentius ius in me (uum vel iniu-
rias potius exercet, ut non corpus duntaxat aut membra fed ipfum quoque (quod
aegrius fero) moleftis fuis incurfionibus animum grauet, quominus affuetis eidem
ftudijs liceat intendere. Tu vero Clariflime Hugeni quid intérim agis? Quid ope-
rum tuorum noui mundo dedifti? Equidem praeter Saturnium Syilema, quod
Viennam ad me direxeras, nihil è tuis hucufque confpexi. Quodfi quid ab eo tem-
pore foecundiffima tua Minerva parturijt noui, quantocius, oro, mone„qu6 tam
cupito folatio quam primum liceat frui.
His paucis finio, donec è tuis intelligam te etiamnum meminiffe
> Tui
deuotiffimi et amantiffimi
GoDEFR. Kinner.
Pragae 5Decembris \66\.
') La dernière lettre de Kinner à Lôwenthurn est la Lettre N°. 705 , datée du K'' janvier 1660.
3) La Cour de Vienne.
') Karl Joseph, fils de rempercur Ferdinand lll, et évêque de Passan., mourut le 27 janvier
1 664 , à r âge de 1 5 ans.
CORRESPONDANCE. 1664. 161
N= 1282.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
II décembre 1664.
Le sommnirc se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A Mon Père
Poliiïeur ') Horologes. Efcrit a Chapelain -). la Signora Anna 3). Auzout 'f).
lettre de la Cafembroot '='). dioptrique, contenu, quand limprimer. Cryftal de
Venife. montre roulante a pendule. Privilège obtenu "} peut dire au Roy ou jen
fuis. Invention de Ihorologer de Leyden , une folie, livres pour Petit.
N~- 1283.
Christiaan Huygens à P. Petit.
II DÉCEMBRE 1664.
Le sommaire se trouve h LeiiJen., coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1078 ').
Petit.
1 1 Décembre 1 664.
Son efcrit fur la jonftion des. mers. Je m'accorde aifement a fon opinion tou-
chant la Lunette de Campani. nous verrons ce que produira Menard-). j'en ay fait
une de 6 pieds, travaillé le verre grande ouuerture. fi c'eft a caufe de la bonté des
verres, en compofant une de ma façon elle fera encore meilleure, il eft vray que
de veoir droit vaut quelque chofe. la couleur de l'échantillon fort bonne, mais je
doute s'il n'y a pas des ondes, l'epoifleur ne contribue rien finon qu'il ne plie point.
J'ay efcrit a Monfieur Auzout s) ce que je croiois maintenant du tour, et mon
opinion de celuy de ce confeiller de Nevers '*).
Lanterne, il y a longtemps que les verres en font eftez fans que je fcache la
') Ce mot désigne probablement une machine, construite par Christiaan Huygens, pour polir
les lentilles au moyen d'un cercle de fer.
-^ Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à J. Chapelain. Consultez la Lettre
' N°.io75.
3) Cette lettre de Chr. Huygens à la Signora Anna ne s'est pas trouvée dans nos collections.
'^) Voir la Lettre N°. 1276. ') Probablement Sophia de Casembroot.
'') Consultez la pièce N°. 1279.
') Cette Lettre N°. 1078 est du 28 novembre 1664, et non du 28 novembre 1662, comme nous
l'avions supposé.
-) Mesnard était physicien-mécanicien à Paris. Consultez la Lettre N°. 1089.
3) Consultez la Lettre N°. 1 276.
"*) Monsieur de Meru , Avocat du Roi , à Nevers. Voir la Lettre N°. 1 273 , note 9.
Œuvres. T. V. 1 1
102 CORRESPONDANCE. 1664.
mefurc de tous, Tun de 6 pouces, ma lanterne n'eftoit pas bien ajuftée. eftoit fans
miroir concave. Il faut mettre la flame au milieu, entre le centre et le miroir ou
un peu plus vers le centre.
Montres noiuielles font pour le vailTeaux, non pas pour l'ufage ordinaire a caufe
qu'il faut plus de poids. Je demande les privilèges ^). Qu'il me mande la ref-
ponce de Monfieur Fermât '') fur mes propofitions. Je ne pofe que l'accélération
des cheutes félon Galilée et ")
") On lit en bas de la lettre :
Eodem die. A la Signora Anna. A Monfieur Guiran le Prevoft- Général 7).
A Monfieur Guiran fon neveu ^}. [Clir. Huygens].
N° 1284.
[A. Gouffier] à [Christiaan Huygens].
II DÉCEMBRE I 664.
La lettre se trouve à Le'tden , coll. Huygens.
C/ir. Huygens y répondit par le No. 1295.
Il y a longtemps que I attens la nouuelle du fuccez de la pendulle, depuis la pre-
mière fois que vous m'auez mandé ') que vous m'en efcririez le n'ay point receu
de vos lettres. Pour ce qui regarde la chaife, le vous diray que cela va touiours
de mieux en mieux, et que la réputation en eft tellement eftablie quil ny a plus
rien a defirer. Le Marquis de Caracene-) a qui La Reyne mère 3) auoit donné vne
5) Voir la pièce N°. 1279.
^) Il résulte de la Lettre N°. 1078 que Huygens, par la Lettre N°. 1265 dont nous ne possé-
dons que le Sommaire et à laquelle le N°. 1078 servit de réponse, avait prié Petit de com-
muniquer ses théorèmes sur les centres d'oscillations à Fermât.
') Gaillard Guiran, protestant zélé, naquit vers 1600 à Nîmes, où il mourut le 16 décembre
1680. Depuis 1620 conseiller au présidial de Nîmes, il devint en 1649 conseiller à la cour
d'Orange, mais en 1 680 il fut destitué et emprisonné avec sa famille (il avait épousé une de-
moiselle Villar) dans un couvent de Paris. Ayant réussi à s'évader, ils passèrent aux Pays-Bas.
11 était savant antiquaire et avait rassemblé une précieuse collection de médailles antiques.
8) Louis Guiran, né à Nîmes, devint conseiller au présidial de Nîmes. Protestant fervent, il
fut destitué en 1682: déjà en 1680, il avait dû se réfugier hors de France.
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à A. Gouffier, duc de Roannes.
°} Don Luiz de Benavides. , 3^ Anna d'Autriche.
CORRESPONDANCE. 1664. 1 63
chaife Roullante en paflant a paris efl: allé en dix leurs dedans en pofte de Paris a
Madrid, Il en a fait remercier La Reyne, et les efpagnols qui n'admirent rien de
ce qui vient de france aduoùent quils n'ont jamais veu rien de fi commode, et de
fi vtile ; prefentement Les femmes de Condition qui ont de ces chaifes ayment
mieux aller dedans a la Campagne, que dans leurs carrofies. Madame de Longue-
uille "*) efl: partie auiourdhuy dans fa chaife pour aller a vingt Lieues dicy, et ce
qui met Les chaifes en grande réputation , cefl: que prefentement que les chemins
font extrêmement mauuais en bretagne, et en normandie. Les chaifes y vont comme
fi cefl:oit fur vne plouze dans Les Lieux mefmes ou les Carrofl^es ne peuuent al-
ler, Monfieur de Rouuigny s) eft allé en Angleterre de la part du Roy, Il y cfi; allé
dans vne chaife en pofte, et a mandé a Monfieur Turenne '') que ceft la première
chofe du monde. Monfieur Le cheualier de Trellon ") ambafi^adeur en dannemark
y eft auflly allé dans vne chaife roullante. Le Roy de Dannemark *') a efte dedans,
et en a eil:é tout a fait fatiffait. Il en a accordé Le don au Seigneur Conty^). Il y au-
roit bien d'autres hiftoires a vous conter de la chaife. Mais ceft aflTez pour vne
lettre, La chaife eft a prefent reduitte a quatorze pieds, ce qui fait qu'on tourne
fort facilement, elles font aufly douces qu'a feize. parce quon a touiours foin
de les faire ployer autant que lors quelles auoient feize pieds. Vous fcauez que Le
ployement eftoit de trois pouces et demy Lors q'un homme femettoit dedans,
prefentement jl y a des doux dorez autour de l'imperiallc, auec des cartons aux
'*) Anne Geneviève de Bourbon , duchesse de Longueville, fille de Henri II de Bourbon, prince
de Condé, et de Charlotte Marguerite de Montmorency, naquit à Vincennes le 29 août
1619 et mourut le 15 avril 1679 dans la maison des Carmélites à Paris. En 1642 elle épousa
/ Henri II, duc de Longueville. Belle et de beaucoup d'esprit, elle joua un rôle éminent dans
la Fronde.
5) Henri de Massue, marquis de Rouvigny, fils de Daniel de Massue, gouverneur de la Bas-
tille, naquit en 1610 et mourut à Greenwich en 1689. Protestant zélé, il fut maréchal de
camp, eut souvent des missions politiques en Angleterre et fut nommé, en 1653, député
général des églises protestantes de France. Lors de la révocation de l'édit de Nantes, il se
retira, en 1686, à Greenwich. Sa fille Rachel épousa en secondes noces le comte de South-
ampton.
is) Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, deuxième fils de Henri, duc de Bouillon ,
et de Elisabeth van Nassau, fille du Taciturne, naquit à Sedan le 1 1 septembre 161 1 et fut tué
à Salzbach le 27 juillet 1675.
'') Hugues, chevalier de Terlon, fils d'un conseiller au parlement de Toulouse, naquit vers 1620
à Toulouse et mourut vers 1690. Gentilhomme du cardinal de Mazarin , il fut envoyé en
mission diplomatique à Stockholm en 1655, et devint plus tard conseiller d'Etat et ambassa-
deur extraordinaire à Copenhague, où il resta jusqu'en 1675. Il entretint une correspon-
dance avec la reine Christine de Suéde.
8) Friedrich HI. Voir la Lettre N°. Gy , note 4.
i') Armand de Bourbon, prince de Conti, fils de Henri II de Bourbon et de CharlotteMargue-
rite de Montmorency, naquit en 1629 à Paris et mourut en 1666. Sous l'influence de sa sœur
(voir la note 4), il prit part à la Fronde et plus tard épousa une nièce du cardinal de Mazarin.
164 CORRESl'ONDANCE. 1664.
goulcieres comme aux Carrofles, et on en fait quelques vnes dont La toille efl:
coufûe efl forme de mantelets de CarrofTe fi bien que le vent ne fait point faire
de ventre a la toille, et quand jl fait du vent on abbat le mantelet qui eft vis a
vis de la portière tout comme a vn carrofle , Ce quil y a de plus, cefl: quautour du
fauteuil jl y a vne petite tringle de boys pour faire des eflerons comme a vn Car-
rofle, vos aflbciez font en peine de ce que vous ne Leurs mandez point des Nouuel-
les de ce qui fe pafle en angleterre touchant les chaifes ^°), Ils vous prient de Leurs
faire fcauoir fi ceux que vous auez aflx)ciez en ont obtenu le priuilege, et fils lont
expédié en la miere ") quil doit efi:re, donnez aduis en angleterre qu'on prenne
exemple fur La chaife de Monfieur de Rouuigny, Parceque c'eft la dernière faite,
le vous fupplie que nous puiflions fcauoir plus fouuent de vos nouuelles, et de
croire que le fuis votre très humble feruiteur.
Monfieur de Crenan m'a prié de vous faire fes très humbles baifemains.
A Paris ce xi X^re. 1 664..
N= 1285.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
12 DÉCEMBRE 1664.
La lettre se truure a Le'iden , coll. Huygens.
Clir. Huygens y répondit par le No. 1312.
Monsieur
Vous auriés fans doute perdu vn fincere Ami et vn grand Efl:iraateur de voftre
vertu fi Dieu eufl: permis à mon mal de me faire tout celuy dont il m'auoit menacé,
et quil ny eufi: point eu d'efpoir ni de remède quen la douteufe efpreuve de la
Taille. Mais les faignées et les Médecines fi elles ne m'en ont pas tout à fait deli-
uré , m'en ont du moins afl!es foulage pour neftre pas fi tofi: obligé a en venir a vne
opération fi cruelle. Si j'en veux plus croire Monfieur De la Chambre') que mon
Médecin je pourray mefme n'en auoir pas befoin, car il efl: perfuadé que ce qui
caufe cette rétention d'vrine efl moins la pierre dans la veflle que la bile enflam-
mée dans les veines qui fe defchargeant auec les ferofiftés par les reins irrite le
fphinfter et l'enflant luy fait boucher le canal dont il eft la porte et la ierrure; et
'°) Consultez la Lettre N^ 1268.
") Lisez: manière.
') Marin Cuzeau de la Chambre.
CORRESPONDANCE. 1664. 1 65
comme ça toufjours efté mon opinion je m'y laiffe facilement aller parce quelle
me frappe moins rudement l'imagination que l'autre qu'il fera afTes temps de pren-
dre lors que j'en feray conuaincu par des fignes moins equiuoques que celuy qui
a paru jufqu'icy. Dans l'incertitude je me flate volontairement de la penfée que
mon Médecin fe pourroit aufli bien tromper que l'autre et je jouis de la contef-
tation de ces deux grands hommes me rangeant du cofté de celuy qui feft range
du mien. le croyois vous auoir parle de cette infirmité pendant voftre fejour
en France et vous l'auoir alléguée pour vne trop bonne excufe de ce que je n'ef-
tois pas tous les jours chés vous , la diftance de nos demeures me rendant im-
pofïïble l'exécution -du delTein que j'en auois, parce que mon infirmité ne me
permettoit aucune forte de voiture, de carofle, de chaife, ni de cheual, nimefme
de faire de longue traitte a pied. le fuis prefentement en l'eftat ou j'eftois quand
la furie de mon mal me terraça et pour les deuoirs de la vie je puis ce que je pou-
uois lors que vous eftiés parmi nous. Que mon incommodité ne vous empefche
donc pas s'il vous plaift de me faire part du fucces de vos Entreprifes quand il y
aura lieu pour cela. le crains que les Anglois qui ont porte vos Pendules à la Ja-
maïque -) ne nous en rapportent pas fidellement l'effet, Le différent qu'ils ont auec
vos gens vous les rendront malaifement équitables et la jaloufie des Machiniftes
de cette Nation me les fait eftre fufpefts pour voflre gloire et pour vos interefts.
Mais vos nouuelles Spéculations reconnues folides par la pratique fermeront la
bouche a lEnuie et mettront tous vos laloux a vos pieds. lay vne fort grande
impatience de fcauoir ce qui aura reuffi de voftre Requefle s) a MefTieurs les Etats,
et quel honneur ils fe feront fait d'vne Propofition aufïï auantageufe pour eux que
la voflre. Ne me la laiffés pas longtemps ignorer s'il vous plaift. Ce fera le plus
doux Uniment a mes douleurs et il pourroit eftre tel que la joye que j'en aurois
men feroit perdre jufques â la mémoire. Nous auons gouuerne icy Monfieur Vof-
fius qui nous a enleue la fleur de nos liures pour faire de fa Biblioteque vn des
principaux ornemens de voftre pais. Nos conuerfations vous ont eu fouuent pour
fujet auffi bien que Monfieur de Beuning, lequel on me dit auanthier qui pourroit
bien venir '^) en cette Cour AmbafTadeur Extraordinaire, et je vous afllire que j'en
ferois raui. Vous m'obligerés fil eft a la Haye de luy vouloir faire rendre cette
lettre pour Monfieur Heinfius au cas qu'il entretienne vn commerce réglé auec
luy afin qu'il me face la grâce de la joindre aux fiennes par le premier ordinaire.
°) Le capitaine Holmes. Voir la Lettre N°. 1287.
3) Voir la pièce N°. 1278.
'^) En eiFet, les Etats-Généraux envoyèrent K, van Beuningen comme ambassadeur extraordi-
naire à Paris, où le 28 décembre il eut la première audience deLouisXIV, pour solliciter
l'intervention du roi contre l'Angleterre. Dans le même but, des ambassadeurs des Etats-Gé-
néraux partirent pour la Suède et le Danemark.
l66 CORRESPONDANCE. 1664.
Sil ne luy efcriuift pas je vous fupplie de lenuoyer an pluftoft a Monfieur Elzeuir •'')
a Amfterdam, et de luy faire recommander qu'il la face partir prontement. le ne
vous fais point dexcufe de la liberté que je prens de peur de choquer vofi:re amitié.
Imprimerés vous voflre nouuelle Inuention d'horloge auec la figure comme
vous fiftes la première '') qui vous a tant aquis de réputation. Vn de mes Amis
venu depuis peu d'Angleterre m'alTura que voftre Anneau de Saturne auoit efte
trouué d'autre forme que vous ne l'aués eftabli ') c'eft a dire rond par le bord ex-
térieur en forte difoit il qu'il faifoit de l'ombre. Vous jugeres fi cela efi: vray auec
vos excellentes Lunettes et fi eftant vray voflire Syfl:eme en peut foufFrir quelque
chofe. Je fuis paflîonnement
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiffant feruiteur
Chapelain.
De Paris ce 12. Décembre i66/\..
le recommande encore vne fois a voilre bonté et a voftre diligence lenuoy de
ma lettre à Monfieur Heinfius.
A Monfieur
Monfieur Christianus Huggens de Zulichem
A la Haye.
N= 128(5.
Les Etats de Hollande et West-Frise à Christiaan Huygens.
16 DÉCEMBRE 1664.
La pièce se trouve à la Haye, Archives Nationales.
Extra6t uit het regifter der appointementen van de
Staten van HoUant en Weltfrieflant.
16 december 1664
Opt verfoeck van Chriftiaen Huygens is denfelven vergunt oftroy over fijnne
inventie van een horologie flireckende ten dienfte van de navigatie ende zekere
5) Il s'agit de Daniel Elsevier. *) Son ouvrage „Horolog'ium"' de 1658.
7) Dans son ouvrage „Systema Saturnium" de 1659.
CORRESPONDANCE. 1664. 167
afmetinge der graden longkudinis , ofte van ooft ende weft, met authorifatie
omme de voorfz. horologies alleen in haer Ed. Gr. Mog. provincie te mogen
doen maken geduyrende den tijt van xv eerftcomendejaren, ende met verbodt
omme defelve te maaken ofte elders naargemaaft in de voorfz. provincie te bren-
gen, te verliandelen oft vercoopen, op verbeurte van de naargemaafte , inge-
brachte , verhandelde of vercochte horologies ende een boete van 600 guldens ,
te appliceren een derde voor den officier, een derde voor den armen van de
plaatfe , ende een derde voor den fuppliant , ende is daarvan gegeven oftroy in
forma.
N= 1287.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
19 DÉCEMBRE 1664").
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1274. Chr. Huygens y réponilit par le No. 1301.
A Whitehall ce 9. Décembre 1664.
Monsieur
En acheuant ma dernière ') Je penfois qu'il y auoit dans la Voftre ''), quelques
articles auxquels Je n'auois point refpondu: Mais depuis, l'ayant derechef par-
courrue , Je trouue qu'il n'y a rien que Je n'ay touché , bien qu'il y ait lieu de
feftendre, beaucoup plus que Je n'ay fait fin* quelques païïages : C'eft pourquoy
Je veux à prefent fuppleer aux défauts de ma dernière; commençant par ce-
luy qui fait mention des chaifes roulantes.
Jl n'y a point d'apparence du tout, qu'on fen feruira icy: non pas feulement à
caufe de ce qu'on y trouue a redire s) mais auffi parceque nous ne doubtons que les
autres façons de Calèches, Chariots et Carofles que l'on va faire icy, les furpaiïe-
ront bien loin, comme Je penfe vous auoir cy deuant dit. Neantmoins d'autant
que les défauts qu'on trouue dans ces chaifes roulantes fe pourront peut eftre rac-
commoder par quelques nouuelles additions ou altérations. Je fais eftat de les
') Consultez la Lettre N°. 1280. =) Voir la Lettre N°. 1274.
3) Consultez la Lettre N°. 1268.
l68 ■ CORRESPONDANCE. 1664.
inférer dans le priuilege que Je vay prendre pour les autres, dans lequel auflî Je
veux mettre les Horologes a pendule, et quelques autres inuentions dont vous
verrez le détail dans la copie de la patente que Je fais eftat de vous enuoyer auflî
toft qu'elle fera mis au net. Je ne la difere a cette heure qu'en attendant la defcrip-
tion de quelques nouuelles inuentions d'harquebuferie &c. qu'a fait Monfieur de
" Son. les patentes couftent icy bien cher: mais il y a cet auantage qu'on peut mettre
en une mefme patente cent chofes différentes.
Je vous diray après, que Monfeigneur le Duc de York et Monfieur le prince
Robert 4j), louent tous deux infiniment les deux Monfl:res que Monfieur le prince
a eues fur mer s). Elles fe font accordées a merueilles; et ne fe font point arreftees
par le branflement du vaifl"eau du tout. Mais l'efpreuue en a efl:é fi courte que Je
n'en fais point grand fondement. Celle qu'aura fait nofl:re Capitaine *) qui a efté
maintenant près d'un an fur mer fera beaucoup plus confiderable: et puis qu'on
l'attend icy a tout moment, Je ne nie pas que Je difere le priuilege dautant plus
volontiers de ce que Jattends de luy une confirmation entière de la bonne opinion
que nous en auons, que Je ferois fort aife d'auoir deuant que la patente foit pafi^ee.
Depuis deux iours Monfieur de Son a acheué la Calefche qu'il a fait faire pour
le Roy dune façon toute nouuelle. Je prétends vous en enuoyer la defcription
entière auec la Copie de la patente, le Roy y a efl:é dedans, et la loue fort, comme
efl:ant extrêmement douce et belle. Mais Monfieur de Son en doibt faire encore
une dune autre façon bientofl: qui la furpafl^era de loin en plufieurs égards a ce
qu'il nous en fait efperer.
En regardant maintenant les autres paflages de vofl:re lettre fur les quelles il
me relie encore quelque chofe a vous dire. Je trouue que J'ay a vous faire la def-
cription du thermomètre de Monfieur Hook. Je vous la feray donc en bref. Jl
prend un tuyau de verre de la longueur de deux pieds ou dauantage, (il en a fait
de 3 pieds) de lefpoiflTeur de demiquart de poulce, le creux en dedans eftant large
d' Jg de poulce ou moins, et en y fondant une balle de verre de deux poulces de
diamètre ou enuirons en forte qu'il y a communication entre le tuyau et la balle
en dedans fort libre, Jl remplit fa balle, comme Je vous diray après de lefprit de
vin fort pur coloré rouge par le bois de Brefil, les grains du Cochenille ou chofe
femblable puis, en y fondant ou ioignant par la lampe une autre balle plus petite
a lautre bout du tuyau en forte qu'il ne refpire point , il met le thermomètre dans
'f) Ruprecht von Bayern.
5) Consultez la Lettre N°. 1255.
'5) Le Capitaine Holmes. C'est lui qui avait pris, cette année, sans qu'il y eût eu déclaration de
guerre, les forteresses de Capo Verde, Cape Cors et d'autres dans la Guinée, qui apparte-
naient aux Provinces-Unies.
CORRESPONDANCE. 1664.
169
une chaflîs de bois, fur lequel font marques les parties par le fquelles
il veut comter les degrez de chaleur, commençant par le milieu du
Tuyau, le plus haut marquant la plus grande chaleur d'elle, et le plus
bas le degré de froid qui fait de la glace, en voycy la figure fur la mar-
ge groflierement tirée: mais elle fuffira pour vous le faire comprendre.
Or ayant de longuemain fait im ou deux de ces thermomètres dans lefté
et dans Ihyuer lors que les extremitez fe pouuoyent obferuer, il met
leau de vie dans ceux quil fait iufqu' à la hauteur qu'elle eil: dans ceux
qui feruent de reigle aux autres. J'allois faire celle cy encor bien plus
longue, mais me voyla interrompu comme lautre fois, de forte quil
faut que Je m'en defpencc a prefent, faifant eflat d'acheuer dans ma
première ce qui me refte encore a dire. Je fuis inuiolablement
Monsieur
Voftre très humble et trefobeifTant feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian J-ïugkns de Zulichem.
A la Haye.
") R^ 14 Décembre Stylo Novo [Chr. Huygens].
N-- 1288.
R. lIooKE h [R. Boyle].
23 DECEMBRE 1664 '}.
La lettre a été puhUée âans ^^BoyWs Works, Vol. F,
Décembre 1 3. 1 664.
Mofb honoured Sir,
I am not only afhamed, that I hâve not fooner given you an account of what I
promifed in my laft "), but much more, that I am able as yet to fay fo little to the
') Cette lettre n'a'étii expédiée que le 25 décembre 1664. Consultez la Lettre N°. 1289.
°} Cette lettre de Hooke à Boyle était du 24 novembre 1664 (V. st.).
Œuvres. T. V. 11
I/o
CORRESPONDANCE. 1664.
purpofe; for though, when I lafl: writ, I was promifed, both by Mafter Faith-
orne 3) and Mafter Thompfonf), that I fhould hâve thofe
things which they had in their hands, finifhed within three or
four days; and though I hâve often called upon them, and
urged them ail I could, I hâve not been able to get them done.
I hâve lately obferved many circumftances in the height of the
mercurial cylinder, which do very rauch crofs my former ob-
fervations; for at this very cime the quickfilver is as high as I
hâve a long tirae obferved it, and I don'r remember, that it has
been higher: it has rifen a little for thefe four or fivc days,
and has continued fo, notwithftanding the variety of winds,
and the multitude of rain, that has lately fallen; and, I think,
it rifes a little yet, but it is but little.
I hâve taken notice alfo of two or three other very odd parti-
culars lately in it, Avhich hâve crofTed feveral other obfervations.
The experiments we are now moft bufy about '), are concerning
the adjuftening of the length of pendulums, thereby to fettle a
common ftandard for length; of which kind, MonfieurZulichem
has fent over^) fome very pretty théories; but upon very care-
ful trial with feveral accurate and large pendulums, made with
balls of lignum vitae''), fome of which balls are fix inches over,
others no bigger than the head of a pin, or a fmall fhot, and fuf-
3) Faithorne était graveur, an service de la Société Royale.
'') Thompson était graveur à Londres.
5) Dans les „Proceedings" de la Royal Society on lit, an sujet des premières expériences fai-
tes dans la séance du 7 décembre 1664 (V. st.), ce qui suit:
The experiment for the verifying of Monfieur Huygens's rule concerning
the univerfal meafure was made twice , there being taken a very fmall bullet
with a line of the lenght of 15V10 inches: and two wooden balls, one of three,
the other of fix inches; which being adjufted with the former line, it was
found in the firft trial that the line of the bail of three inches diameter was i3|-
inches long: which added to the femi-diameter of the bail made the length of
the vibration from the point of fulpenfion to be fifteen inches,' and the line of
the bail of fix inches diameter was twelve inches long, which added to the fe-
mi-diameter of the bail, made the whole length to be fifteen inches. In the fé-
cond trial it was as before, except that the pendulum with the bail of three
inches was adjufted to 13U, to make it vibrate equally with the other two.
This being calculated and compared with Monfieur Huygens's rule was
found to approach very near to it.
*) Consultez la Lettre N°. 1 274. ^^ Lignum vitae était alors le uoni du bois de gaïac.
CORRESPONDANCE. 1664. I71
pended by a very curions hair, which feems as likely a way as any to find out to
wha: point of che globular body, Imng at the end of a (tring, the length of fuch a
pendulum is to be reckoned. Monfieur Zulichem fays , it is - parcs of a third
proportional below the center of the bail c, the firfl of which proportionals are,
bc hc
ab + bc (that is, ac") and bc\ namely, ab + bc^ bc : : ^6-; -r— -t--> which we
will fuppofe ce%- of which taken below the centre gives ^ the point , to which
the length of the pendulum ad is to be meafured from <?, the point of fufpen-
fion. Sure it is, that this point is below <;, the center of the body; but whetherat
c/, I cannot pofirively yet affirm.
The plate for your book ^) was graven before I received your laft of Monfieur
Evelyn's. I hâve only taken notice of feven inftruraents, which you in thofe fheets
I looked on hâve defcribed; and thofe I fo put into one fmall plate, that they will
fold out of the book, when there is occafion. This lail of Monfieur Evelyn î') I
hâve given a fmall draught of alib to the engraver,' who is not an Englifhman, but
one that I find a very good workman, and very punctual to his word; which was
the reafon I did not employ Maflier Faithorne, as you direéled, he having fo
very often and often difappointed my expeélation. I hâve fince my lafl: made an
anatomy of a dog, and hope, that I hâve made a confiderable new difcovery; but
this being the firfl time I hâve feen it, at leaft taken notice of it, I cannot, till fur-
cher trial, pofitively affirm any ching, which, as foon as ever I am afiured of ic, you
fhall thereof receive an account from.
Sir
Your mofl faithful and moft: humble fervant
R. HOOKE.
I hope. Sir, you will pardon this hafty fcribble, for it was very near eleven a
clock this night, before I could get from fome company, met '°) about the bufinefs
ofSir J. Cutler.
8) L'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 289 , note 6.
**) Probablement pour son ouvrage:
Kalendarium Hortenfe. Londou. Printedby Jo. Martyn and Jac, Allerftay, Priuters to
the Royal Society, and are to be sold at their shop at the Bell in St. PauTs Clnirch Yard.
MDCLXiv. in-folio.
'°) Dans la séance de la Société Royale du 7 décembre 1664 (V. st.), sir W. Petty, Dr. Wilkins
et W; Graunt furent chargés de rédiger le programme des cours de R. Hooke et de le mon-
trer à sir J . Cutler, le fondateur de ce jjleetnrerfhip", pour en savoir son opinion.
172 CORRESPONDANCE. 1664.
[R. Hooke] h [R. Boyle].
25 DÉCEMBRE 1664.
La lettre a été pithlice dans „l>ijyle^s ITorks , /'ni. /'."
December 15. 1664.
Moft honoured Sir
This letter ') coming ib lace to the pofthoufe on Tuefday night, wasbroughc
back to me, iînce which I hâve made farther trial of Monfieur Zalicheni's experi-
ment, and both my lord Brooncker, vSir R. Moray and Dr. Wren, were judges and
examiners of the experiment, and find, that the trials made with thefe pendulums,
whofe balls were of lignum vitac, did not anfwer to Mr. Zulichem's rule, and there-
fore it is now much doubted of 0- Wc had yellerday in feveral parts of England, an
account of the appearance of a very great comet^) in the fouth fouth-eaft, with a very
long tail, extended towards the north-wefl:; fome fay about ten yards long, fome
about two; but how much that is, is difRcult to guefs, unlefs we could fee it, which
I hâve done ail this laft night, but to little piirpofe, by reafon ofthe thicknefsof the
air. It has been feen in Yorkfhire, and in Chefhire, and at Portfmouth^), and feve-
^) Voir la Lettre N°. 1288.
-) Dans les ,,Proceedings" de la séance du 14 décembre 1664 (V. st.) on lit, a\i sujet de ces
expériences, ce qui suit:
The experiment of Monfieur Huygens for the univerfal meafurc was repca-
ted twice; and the firft time the ftring of the biggeft bail (which was of fix
inches diameter) was 2 feet i li inches long; and that ofthe fmaller bail was
3 feet li inch long. The prefident having calculated the proportions, accor-
ding to Monfieur Huygens's rule, found them vary from it J^, the ftring ofthe
fmaller bullet being Jg longer than it fhould be, according to that hypothefis.
In the fécond trial the différence was yet greater, viz. Jg or ^^ or ^^g, which
was thought too confiderable a différence for a ftandard.
It was thereupon concluded that there muft be either fome miitake in the
rule, or fome fault in the experiment.
The prefident hinted, that the différence of the air and the bullet might
vary the lenght ofthe line So that a fmall bullet in a clear air, and a great bul-
let in a thick air, would caufe différent meafures.
3) Les éléments de cette comète à mouvement rétrograde , qui passa à son périhélie le 4 décem-
bre 1 664, ont été calculés par
Halley „Aftronomiae Cometicae Synopfis" (Pliilos. Trans. 1705) et par
L. L. Lindelôf, De Orbita Cometae anni 1664. Helsingforfiae. 1854.
+) Par lord Sandwich, qui se trouvait à bord du vaisseau „London."
CORRESPONDANCE. 1664 I73
rai other parts of England. I this day got a fight of Mafter Faithorne's plate s), and
indeed he has done the face very carefuUy and well; and, I think, very like; but
lias not quite finifhed the plate. The other cuts are finifhed for your book of
Cold *); but Mafter Thompfon has again difappointed me. Your anatomical
experiments, read by Monfieur Oldenburg "), were very highly approved of by
the whole Society. I cannot yet perfefl: my telefcope glaffes, though they do novv
very much more flatter me with hopes tban at firft, fo that I fhall not yet give
over. It feems, by fome papers of Monfieur Oldenbourg, that they hâve made in
France objeél glaffes of 250 palms, which is about 160 feet long, and niake ufe
of thera without a tube ^).
N= 1290.
ChRISTIAAN Hl'YGENS à CONSTANTYN HuYGENS , père.
25 DÉCEMBRE 1 664.
» Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Iluygeiis.
A îiON PeRE
25 décembre 1664.
Problème de la nappe, comment a entendre. Cercle de fer. ') Privilège") couf-
teroitla. Beaumontetde Witpourrien^). eftédansTafTemblee*). Obfervation de la
5) Consultez la Lettre N°. 1288.
") New Experiments and Obfervations touching Cold, or an Expérimental Hiftory of Cold
begiin. To which are added , an Examen of Antiperiftafis, and an Examen of Mr. Hobbes's
Doftrine abont Cold. Whereunto is annexed an Account of Freezing brought into the
Royal Society by the learned Dr. C. Merret, a Fellow of it. Together with an Appendix
containing fome proraifcuous Experiments and Obfervations relating to the précèdent
Hiftory of Cold. by the Honorable Robert Boyle. London. Printed for Henry Herringman
at the Anchor in Lower Walk of the New Exchange, mdclxv. in-8°.
"} Dans la séance du 14 décembre 1664 (V. st.).
^) Consultez la Lettre N°. 1 167.
') Consultez, sur cette modification appliquée par Chr. Huygens à la méthode de Hooke,
les Lettres Nos. 1 274 et 1301.
°) Le privilège des horloges marines.
3) Par ces mots , Chr. Huygens veut indiquer qu'il a obtenu gratis le privilège des Etats-Géné-
raux (voir la pièce N°. 1279) par l'intermédiaire de J. de Witt, et les lettres d'attache des
Etats de Hollande (voir la pièce N°. 1286) par celui de H. van Beaumon:, secrétaire des
Etats.
■*) En effet, le 22 décembre 1664 les Etats-Généraux résolurent de fiiire suspendre dans leur salle
une „horologia", et c'est leur président de la semaine, Johan de Wit.' qui fut chargé d'en
prendre soin; sans doute Chr. Huygens leur montra, ces jours-là, sa nouvelle invention.
Consultez la Lettre N°. 1324.
1^4 CORRESPONDANCE. 1664.
Comète. Je n'ay pas veu ce livre de Schottus s). Ne faut pas faii'e beaucoup d'eftat
de ion jugement. Keplerus ") jufqu'icy a le mieux rencontré, ce qu'il efcrit des
horologes a pendule fans parler de moy '). l'Inftruftion pour les horologes ^} fe
traduira s). TifTelftein. lettre du duc de Roannes '°). Je fuis fort aife du bon
fucces de fa negotiation "), a caufe du Prince, a caufe de fon retour, et encore a
caufe de ma penfion. Nid des Indes.
N= 1291.
Christiaan Huygens à A. Auzout.
25 DÉCEMBRE 1664.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
à Monfieur Auzout.
25 décembre 1664.
l'explication du Cercle de fer ') pour travailler les verres.
5) Peut-être Huygens indiqne-t- il ici
P. Gafparis Schotti e Societate Jefu, Schola Steganographica, in Clafles ofto diftributa,
quibus, praeter alia multa, ac jucundiffima, explicantur Artificia Nova, queis quilibet, fcri-
bendo Epiftolani qualibet de re & quocunqne idiomate, poteft alteri abfenti, eornndem Ar-
tificioriim confcio, arcanum anirai sui conceptum, fine ulla fecreti latentis fufpicione mani-
feftare; & fcriptam ab aliis eâdem arte, quacunque linguà, intelligere & interpretari. Ad
Sereniffimum S. R. I. Principem Ferdinandum Maximilianum Marchionem Badenfem. Cum
Figuris aeri incifis, & Privilegio. Sumptibns Joliannis AndreaeEndteri & Wolfgangi Junioris
Haerednm. Excudebat Jobus Hertz, Typographus Herbipol. Anno m.dc.lxv. Proliant No-
rimbergae apud diftos Endteros. in-4°.
*) Consultez son ouvrage sur les comètes. Voir la Lettre N°. 13 16, note 4. ,
") Consultez: G. Schott, Technica Curiosa 1664.
„Liber Nonus, Mirabilia chronometrica, five Technafmata varia ad temporum dimen-
fionera mechanicara fpeftantia," p. 617—727. Iconifmi H — VIII. On n'y trouve point
le nom de Chr. Huygens, ni celui de Galilei.
^) Cette „instrufl:ion pour les horologes" ou „instru(5lion pour les pilotes" comme Chr. Huy-
gens l'appelle souvent, est tellement rare que nous ne l'avons jamais vue.
9) Sur la traduction anglaise, consultez la Lettre N°. I3oi,note 17. La traduction latine se
trouve dans les „Opera Varia", Tome I, pages 193 — 212 , avec le titre:
Brevis Inftitutio de ufu Horologiorum ad inveniendas Longitudines.
'°) Voir la Lettre N°. 1284.
") Il s'agit de la restitution de la principauté d'Orange au Prince Willem III. Consultez
l'ouvrage :
Relation de ce qui s'ell palTe au rellabliflement d'Orange. Enfemble les Difcours & Ha-
rangues qui ont elle faiftes pour le melme lubjeft. Par Monfieur de Chambrun, Mini lire de
la Parole de Dieu à Orange. A Orange. Par Eduard Rabau, Imprimeur Ordinaire de Son Al-
tefle & de la Ville & Univerfité. mdclxvi. in-4°.
') Cette modification de la méthode de Hooke est mentionnée dans les Lettres Nos. 12^4611301.
CORRESPONDANCE. 1664. 175
N= 1292.
R. F. DE Sluse à [Christiaan Huygens].
26 DÉCEMBRE 1664.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1308.
Elle a été publiée par C. le Paige dans le Bull, di Bibliogr. T. 17.
Nobiliffime Domine
Scripfit ad me 6ta huius Clariffimus Riccius, fe meas accepilTe Tufculi, curafTe
ver5 vt continué) redderentur, quas ad Matthaeum Campanum dederas '). Cum
autem is Roma abeiïet (ad patriam -) nerape redierat,vt addit) eafdem curae Jofephi
fratris s), felicis illius tuborum opticorum 3-ciuiJ(,sirovpyov , commififTe: cniiis ce
cerdorera reddendum duxi, vc fi forte refponfum nonduni accepiflès, neceiïariae
huius morae caufam non ignorares. Abimeftri ferè hiftoriolam ad te fcripii '')
meae cum Clariffimo Hobbio velitationis, quam non repeto, cum et meas ad te
peruenifTe fperem et ex filentio tuo mihi perfuadeam, hefJL^Xia. effe quae de libello
a Clariffimo Hobbio edito mihi relata erant.
Cometae afpedlum qualem optarem, tum aedes vicinae, tum vel maxime pki-
uium illud et turbidum coelum hadlenus mihi inuident. Ex Lovanienfium relatione
intellexi, cum nuper inter Craterem et Coruum obferuatus efl, totos oftodecim
gradus cauda fubtendiflc. Certiora tu orbj literato propones fi coelo clementiore
vfus es, aut noftrj faltem Romani obferuatores, qui accuratis illis telefcopijs ip-
fam etiam fortaflis cometae materiam fcrutarj poterunt. Vale Vir praeftantiffime
hoc annj nouj principio, quem tibi faufl:um ac felicem cum longa aliorum ferie
apprecatur ex animo
Tuj obferuantiflimus
Renatus Franciscus Slusius.
Dabam Leodicj 26 Xbris \66/^
') Nous ne connaissons de cette lettre de Chr. Huygens à M. Campani , datée du 6 octo-
bre 1664 , qu'une partie , que Ton trouvera dans le Supplément à ce Tome V.
°) Il était né à Spoleto.
3) Giuseppe Campani.
*) Consultez la Lettre N°. 1 267.
176 CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1293.
Gregorius a St. Vincentio à Christiaan Huygens.
26 DÉCEMBRE 1664.
La lettre se trouve à Leiden ^ coll. Huygens.
C/ir. Huygens y répondit par le No. 1306.
PraeclariflTime Domine
Naftus fum occafionem, felicia ineuntis annj aufpicia deprecandi ; qiiae etfi
perexigua tibj viderj poffîc, mihi nihilominus folatio fuit. Aliquid finiultatis jnter
Patrem Fabij, et Syftematis Saturnij authorem exftitiïïe, non ignoras: de qua re,
pridem ') dolere me, tibi jndicauj. Modo ex litteris Patris Gottignies , qui Romae
mathefeos difciplinas proficetur, haec habeo quae officij mej, munerifque elTe iu-
dico, etiam tibj communicandj vt folatij mej participem faciam ").
Ecce, jam habes pleniffimam Syflematis tuj publicam approbationem, Palino-
dia, aduerfarij manifeftatam. Optaret idem Pater Gottignies fibj tranfmittj exem-
plar Syftematis Saturnij s); cogor ad te recurrere, vt fakem quo loco venalis fit, jn-
quiram: alioquin, donum quod a te recepj mittendumjUi foret, quo plane jnuitus
carerem; cum tuj apud me afFeftus memoriam ampleftor obuiam, quoties feriem
librorum Mathematicorum peruoluendj fefc offert occafio. Vt autem finem jmpo-
nam felix annj jneuntis aufpicium adprecor
Tuus quera nollj
Gregorius a S™. Vincentio.
Giindauij 16 Decembris \66/\..
N= 1294.
G. F. DE GoTTiGNiEZ à Gregorius A St. Vincentio.
[décembre 1664.]
Appendice au No. 1293.
La copie se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Pater Fabrj licet alias ') contra Dominum Hugenium fcripieric, modo, eius
fententiae lubfcribit; oculorum fuorum teftimonio conuiftus.
') Consultez la Lettre N°. 786. =) Voir la Lettre N°. 1294.
3} Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°, 640, note 2.
') Voir les ouvrages de Eiistacliio de Divinis, décrits dans les Lettres Nos. 765, note, i et
N°. 862, note I.
CORRESPONDANCE. 1 664.
^77
N^ 1295.
R. HOOKE à R. MORAY.
[26 DÉCEMBRE 1 664] ').
La pièce se trouve k Leiden , cnll. Hiiygens
What the
The angles
of Jncli-
nation in
the water,
orofRe-
The Angle
ofjnclination
in the air.
Thefignes^)
of ye angles
ofjnclination
in the water,
or ofyi-' angles
The figues -J
of the angles
ofjnclination
in the air
fou ne! by the
The fignes")
of thofe
hypotheticall
angles s).
angle ofjn-
clination
fhould haue
been accor-
ding to ye
proportion
of the refrac-
fraftion.
of Refraftion.
Jnftrument.
tion of3o°oo'.
5
6
33
8716
II407
1 1609
6 40
10
13
19
17365
23033
23352
13 30
15
20
5
25882
34339
34474
20 10
20
27
4
34202
45503
45557
27 6
25
30
34
41
15
45
42262
50000
56280
66588
56294
66600
34 15
41 46
water.
35
50
00
57358
76604
76400
49 50
40
58
45
64279
85491
85419
58 40
45
70
30
707 II
94264
94387
70 42
10
20
30
13
27
43
35
43
10
17365
34202
50000
23486
46510
68412
23759
46756
13
27
44
52
Jn Sait
water.
10
H
45
17365
25460
25900
15
00
Jn Oyle
of
20
30
5
■ 34202
50126
50298
30
1 1
Turpen-
30
47
20
50000
73531
tine.
0
"} That which is in this table called the Angle of Jnclination in the Air, is
') Cette pièce a probablement été envoyée par Moray dans une lettre du 16 décembre 1664
(V. st.), que nous ne possédons pas. Consultez la Lettre N°. 1301.
-) L'écriture est de Hooke. Moray y a corrigé le mot „signes" en „sines."
') C'est-à-dire les angles de la colonne suivante.
Œuvres T. V. 2q
1^8 CORRESPONDANCE. 1664.
the dirtancc of the lowev 4) Jndex of the Jnftrument from che perpendicular.
The othcr Angle is thtit which is inade bv the iippermort '') |ndex.
[R. Moray].
N= 1296.
ClIRISTIAAN HUYGENS à A. GoUFFIER.
31 DÉCEMBRE I 664.
Le sommaire se trouve à Lchlen, coll. //uvffeiLt.
La lettre est la réponse au No. 1284.
3 1 décembre 1 664.
AU DUC DE ROANETZ.
Mefpris des anglois de fa chaife roulante. Extrait des lettres de Moray '). je
leur communiqueray ce qu'il m'a efcrit du bon fucccs. je luyenvoieray l'invention
de Défions -) quand je l'auray. Le privilège obtenu de mon horologe ^'). En
France vaudroit la peine.
N= 1297.
s. Kechelius a Hollenstein à [Christiaan Huygens].
[? décembre 1664.]
La pièce se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Samuelis Kechelij Oblervatio Cometae A° 1664. 1 Decembris Hora 6^ niatu-
tina in Plaga Orientali in conltellatione Corvi ').
*) Moray s^st trompé en mettant ces mots l'un à la place de l'autre.
') Consultez la Lettre N°. 1268. ") Le carrosse inventé par d'Esson.
3) Voir la pièce N°. 1279.
') Voir la planche vis-à-vis de cette page. L'observation de Kechelius a été publiée par St. de
Lubienitz à la page 592 de son ouvrage :
Staniflai de Lubienietfki, Equitis Poloni, Theatrum Comcticum , duabuspartibus con-
^
^
*
f (/tvmJ
6'
am&tci —
^
^
^
^
CORRESl'ONDANCE. 1664. 1/9
N= 1298.
A. AuzouT à CoNSTANTYN HuYGENS, père.
[1664.] 0
La lettre se trouve à Le'idcn , coll. Huygens.
Jay cru Monfieur que les deux jours que vous mauez donnés pendant le I quels
vous auez eu la bonté de vous priuer de votre liure -) fentendoient de deux jours
entiers , ceft pourquoy iay cru que ie fatiffaifois a votre deflein me contentant de
vous le renuoier ce matin puifquil ne fe fera pafle que deux jours que vous naies
pu le lire et vous en feruir. le vous en rends mille grâces et quoyque ie n'aye pas
entendu beaucoup des choies , ie nay pas laiflTé de voir quil y a quantité de chofes
llans, I. Quïinim prior coiitiuet Epillolas & Couimiinicationes varionim per Eiiropam Cla-
riflimornm Viroriim, ciim qiiibus Auclor de hoc Argiimeiito contulit Rauteiifteinii, Me-
nagii, Kircheri, Heiiifii, Stegnianni, Schotti, Griiteri, Olearii, Bartliolini , Voflii, He-
velii, Langii, Oldenburgii, Briiflelii, Placentiiii, et phirinuim alionim; Obfervatioiiibiis,
Diflertationibus , Animadverlionibus, & 59 Figuris aeneis illuftrata. Qiiibus immilk funt
varia Philofophica &. Chriftiaiia Exempla, & monita, ad vitae melius degendae ul'um cui-
que hominum generi conveiiieiitia : 2. Pollerior exhibet Hiftoriam Uiiiverfalem Omnium
Cometarum à Tempore Diliivii ad Aiin. 1665, qui niimer. 415. enarrantiir 2 'î. Fig. aeneis
illuftratum. Et Theatri Cometici Exitiis five de Significatione Cometarum, ac jufta Rau-
tenfteitiiana cum ejufdem imagine. Ad Serenifs. & Potentiis. Fredericum Tertinm Regem,
Daniae, Norvegiae, &c. &c. Opiis Mathematicura , Phyficiim, IJiftoricum, Politicum, Tlie-
ologicnm, Ethicum, Oeconomicum , Clironologiciim. Lngduni Batavonim. Ex officina
Pétri vander Meerfche, Bibliopolae, Anno 1681. Cura Privilegiis Sacrae Caes. Majeftatis,
& Celfifs. ac Praepot. D. D. Holland. Weftfris. Ordin. in-folio.
Le second volume porte le titre:
Staniflai de Lubienietfki, Equitis Poloni, Hiftoria Vniverfalis Omnium Cometarum, a
Diluvio ufque ad praefentem Annum vulgaris Epochae a Chrifto nato 1665. decurrentem,
qui numéro 415. enarrantur, cum Aniiotationibvs; Et una cum indiculo Laetorum &
Triftium eventuum, Cometarum apparitionem fecutorum; 25. Figuris aeneis illuftrata. Ac
Theatri Cometici Exitus, five de Significatione Cometarum, ac jufta Rautenfteiniana cum
ejufdem imagine. Ad Serenifs. & Celiîimos Georg. Wilhelm. &Joan. Fredericum, 'Duces
Brunfuicenfes & Lunaeburgenfes. Lngduni Batavorum, Ex officina Pétri vander Meerfche,
Bibliopolae, Anno 1681. Cum Privilegiis Sacrae Caes. Majeftatis, & Celfifs. ac Praepot.
D. D. Holland. Weftfris. Ordin. in-folio.
La première édition était de 1668. Les dédicaces des deux volumes portent la date: „Da-
bam Hamburgi Anno Chrifto nato cididclxvi, ineunte: mais dans l'ouvrage on trouve des
lettres de la fin de 1667.
') Comme cette lettre doit avoir été écrite pendant que Constantyn Huygens, père, se trou-
vait seul à Paris, ses fils Christiaaîi et Lodewijk l'ayant quitté, il faut que la date tombe après
le ler octobre 1664, jour du retour de Const. Huygens d'Angleterre [Dagboek]; an com-
mencement de 1665 celui-ci fit un voyage à Orange.
-) Probablement il s'agit ici d'un livre de R. Boyle, qui écrivait en anglais.
l8o CORRESPONDANCE. 1 664.
fort ciirieufes et il me refte vne grande enuie den auoir vn plus long temps en ma
difpoficion et d'entendre mieux langlois pour pQUuoir comprendre toutes les bel-
les remarques quil ') fait en paiïanc fur quantité de matières. Si vous auez receu
cette lemaine quelque chofe de nouueaa de Monlieur Hugens •*) vous mobligerez
Monfieur de men faire part & de me croire auec tout relpedl votre très obeiflfant
feruiteur
AuzouT.
Ce Mardy matin.
Pour Monfieur de Zulichem.
N= 1299.
J. Cassagnes ') à Christiaan Huygens.
[1664].
La lettre se trutire à Laden , eoll. Ilnygens.
Monsieur
le Vous attens à la Bibliothèque royale et comme peuteftre n'y viendriez vous
pas fi je ne vous donnois cet auis l'ay cru vous le deuoir écrire eftant
Monsieur
Voftre très humble & très obeilTant feruiteur
Cassagnes.
A Monfieur
Monfieur Hugens de Zulcon.
3) R. Boyle. +) Il s'agit ici de Chr. Huygens.
L'abbé Jacques Cassagnes (Cassaigues) naquit à Nîmes le icr août 1636, et mourut à St. La-
zare le 29 mai 1679. II était poète et fut, dès 1663, membre de l'Académie française, puis un
des quatre premiers élus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Colbert l'avait
nommé garde de la bibliothèque du Roi.
CORRESPONDANCE. 1664.
N= 1300.
J. CaSSAGNES k Cl-IRISTIAAN IIuYGENS.
[1664.]
La pièce et la copie se trourent a Lcidcu, coll. lliiygcns "').
Livres de Mathématique Manufcripts en la bibliothèque
^ Royale ') a Paris ')•
Mcrcurij Trimcgiftj mathematica ad Hammonem Acgiptjum. n°. '')
lacromathematica uaija. n°.
Julianus de conftjcutjonibns planetarum. n°.
Arcliimedis de Sphœra, de Cylindre, de Circuli menfura. *)
TTSf'i y.divoièsm y.at crCPaipoêcov Trep sXiy.wv.
Trep'i èTTiTTsèuv 'icroppoTnyMv (2i(3Mu èv6.
^cciJLjJLiTVjq TerpuyuvKrixos TTûjpajSoAsJs.
Euthochij Afcalonitae in I. et II. Archimedis de Sphaera et Cylindro.
Theonis vSmyrnaei mathematica ad Platonem.
Ptolemaei magna Syntaxis libri XIV.
Ptolomaei magna Syntaxis libri XI III s).
Allrologica uaria.
(pdG-siç ciTrXavm l-iTKr^ixa.cr'im.
Tfsp) y.pirvipÎH y.cû vjysjJiûviy.ti-
Theonis Alexandrini in I. et II. magnae Sycanxeos ").
Sphericorum libri III.
Autolicy de Sphaerae motu.
Td Tp)) Tvv evy.XièeièS oirTiKm.
Archimedis opéra.
Eutocis Afcalonita in Archimedem.
') Nous avons collationné cette liste sur l'ouvrage:
CatalogusCodicum Maiiufcriptorum Bibliothecae Regiae. Tome I [—IV]. Pariliis. E Ty-
pograpbia Regia. mdclxxxix [ — mdccxiv] in folio.
et nous donnons le résultat de la comparaison dans les notes suivantes, où se trouve in-
diqué le codex qui contient chacun de ces manuscrits.
'') Ce titre a été ajouté par Chr. Huygens.
3) Ce manuscrit et les deux suivants se trouvent dans le codex 2 1 39.
4) Ce manuscrit et les quatre suivants se trouvent dans le codex 2359.
3) Ce manuscrit et les sept suivants se trouvent dans le codex 2390.
'') Lisez: Syntaxeos.
l8:2 CORRESl'ONDANCK. 1664.
Theonis Alexandrini in Ptolemaei magnam Syntaxin.
Incercj Ifagoge in magnam Syntaxin Ptolomaei.
Euclidis geomecricormn libri XII. cum Scholiis jncerti ").
Alia item geometrica àvsTtypciCpa..
Data Euclidis marini Scholia.
Scholia incercj in Euclidis elementa.
Euclidis optjca. et Catoptrica.
Hypficles anaphorius.
Ariftaixhi de magnitudine et dillantia.
Euclidis phaenomena.
Aftronomica de Indicis ilellarum ex Ptolomaeo °).
Valentis Trep) STrsvfioicreui ruv aa-répu^v.
Cleomedis libri II de metheoris. cum Scholiis.
Appollonij machematjci apoftelmata '-'').
Cleomedis fpherica '°}.
Ex Mercurio Trimcgillo de XII fignis et VII planctis.
Ptolomej carpus.
Canones Solis et Lunae.
Hi traftatus continentur in libro cui titulus ell . .
Djofcorides lexicon medicum.
Liber aftronomicus. Sphaera Indjca et Perfjca.
Sextus Empiricus aduerfus mathematicos III.
Pachimerae de IIII mathematica, arithmetica, mufica, geometrja, aftronomja.
Theonis Alexandrini in Canones Ptolomei cum tabulis aftronomicis ").
Excerpta ex Ptolomaei Syntaxi.
Dionifius de Situ Orbis cum comraentariis Eultachij.
Afi:rologica ex Juljano, Dorotheo, et alijs.
Euclidis Elementorum libri XIII. cum Scholijs ").
Henrici Selderi tabulae allronomjcae.
Theodofij Sphaerjca '0-
") Ce manuscrit et les cinq suivants se trouvent dans le codex 2347.
") Ce manuscrit et les trois suivants se trouvent dans le codex 2419.
9) Lisez: Apotelefmata.
'°) Ce manuscrit et les quatre suivants se trouvent dans le codex 21 80.
") Ce manuscrit et le suivant se trouvent dans le codex 2396.
") Ce manuscrit et le suivant se trouvent dans le codex 7292.
'3 j Ce manuscrit et les sept suivants se trouvent dans le codex 2363.
CORRESPONDANCE. 1664.
Autolyci de Sphaerae motu.
Euclidis optjca, phaenomena.
Thcodofij TTsp) oIkvo-sojv de noélibus & dicbus libri II.
Ariftarchus de magnicudine ce dirtantia Solis et limac.
Aiuolycus de ortu et occafu libri II.
Euclydis data. Seneniis "*) de Conifeftjone.
Procli aftronomjcae hypothefes.
Albiimazaris introductorium majus 's^.
Liber reuolutjonum.
de Cometis. in Ptolomaej Tetrabiblion.
Stephani de mefTana Flores de Sccretis aftrologicis Hermetis.
Guidonis Bonafors aftronomica.
Artronomicon Incertj.
Theodofij Sphaerjcorum libri III.
Traclatus de Sphcra materjalj "')
Joannis Anglici qnadrans.
Compotus artronomjciis.
de Affignatione circulorum magnorum.
Proclus in Euclidis Elemcnta.
Proclus in Euclidis Elementa cum Scholijs.
Archimedis uarja cum Eutochi] commentarijs.
Allirologica uaria ex Rhetorio, Deucalione et alijs câpitjbus LXVI.
Traétatus Sphaerae fecundum AdalonumetTheorjaplanetarum. Praftjca Artro-
labij. traftatus de fphaera, canones de aequatjone planetarum.
Theorja diflantjarum omnjum iphaerarum a terra.
Aftrologica arabjco fermonc hcbrajcis litteris '').
Euclidis libri XV elementorum ex arabjco in latinum,per Adelardum gothum
Bathonienfeni cum commentarijs Campanj nauarrienfis.
Algorifmus, computus ecclefiaftjcus '^).
Traftatus de Sphaera.
"t) Lisez: Serenus.
'5) Ce mannscrit et les cinq suivants se trouvent dans le codex 7316.
'*) Ce manuscrit et les trois suivants se trouvent dans le codex -'267.
''') Ce manuscrit et le suivant se trouvent dans le codex 7214.
'^) Ce manuscrit et les trois suivants se trouvent dans le codex 7196.
CORRESPONDANCE. 1664.
lo. de Sacrobofco de compofitione quadrantjs.
Campanus de quadrante compofjto. ,
Cycli Lunares. Selenedromiiim 'p).
Tabulae aftronomjcae.
Cl. Ptolomaej Tetrabiblios.
uariorum aftrologorum apotelefmata.
Planetarnm, vSignornm, et aftrorum notae compendiarjae -°).
Joannis Alexandrin] de Vfu aftrolabj.
Procli Theorjca.
de Signis Zodiaci.
Tabula Curfus lunae per Signa zodiacia.
Alcabatij introduftjo aftrologica cum Scholijs Ludoiijci de Angnlo Hifpanj -').
Alfragamus de Stellis et motjbus celeftjbus.
Albert] Spéculum, de uarijs Scriptis aftrologicis et aftronomicis -^).
Ptolomaei magna Syntaxis Hebraica.
Auerrois aftrologica Hebraica per Jacob F. Samfonis.
Alberti Teutonici de paftjonibus aëris fine de imprefljonibus.
Fines et termini planetarum.
de Signis femininis et mafculinis.
Canones de motjbus corporum celeftjum.
Tabula medij motus Solis in annos X. coUeélis ad merjdiem Nouarjae.
Theonis Smyrnaei Mathematjca ad Platonem.
") 1^ de Monfieur l'abbè Cafîaignes. [Chr. Huygens].
■î*) Ce manuscrit et les trois suivants se trouvent dans le codex 2509.
^°) Ce manuscrit et les deux suivants se trouvent dans le codex 2497.
-') Ce manuscrit se trouve dans le codex 7321.
--) Ce manuscrit se trouve dans le codex 2598.
CORRESPONDANCE. 1 665. 185
N= 1301.
Christiaan Huygens à R. Moray.
2 JANVIER 1665.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nos. 1280 et 1287. R. Moray y répondit par les Nos. 1317 et 1326.
Sommaire: Privilège obtenu. Inftruftion en flamend. Je voy la raifon pourquoy il veut mettre tant de chofes en
la raefme patente. En france il coufte auifi. quelfucces ala macliinede Hook pour les verres, ilme
tarde de l'entendre, je n'ay pas eu le loifir d'en elTaier d'avantage. Comment luy faire tenir l'horo-
loge. exterminez '). je n'en ay encore qu'une bonne. Je doute fi les calefches de Deiïbns ne feront pas
fujettes a verfer. Ce qu'on m'efcrit de Paris touchant les cliaifes Roulantes. Caracenaen 10 jours
de Paris a Madrid, de la foy de leur Regiftres. divifion en minutes tierces d'un arc de la Cyeloide.
Demonflration du centre d'ofcillation de la fphere. il faudroit vous efcrire un petit traité entier. Je
l'adjoufteray a celuy de l'horologe. Obligé à Milord Brounker de l'honneur qu'il a fait a mon In-
vention de la mefure univerfelle. Qu' eft ce qu'il entend par la refraftion des rayons du foleil. il me
femble qu'il veut parler de l'aequation des jours naturels. Ce quadrant qui montre les fécondes ne
fera pas de petit volume, le mien font deux filets tendus perpendiculairement dans le plan du méri-
dien. Il faut cela pour bien -mettre a leur mefure les horologes. Je fuis bien aife du fucces de celles
que le Prince Robert a eues fur mer parceque fi ceux la font bien, les nouveaux neceflairement
feront mieux. Que je fcache feulement en gros en quoy confifte la douceur de la calefche pour
veoir fi celle que j'ay dans l'efprit eft différente. Songer a une mefure univerfelle du chaud, pour
faire les thermomètres, l'eau bouillante. Petits thermomètres commodes pour les Expériences,
comme j'en ay eu de iNîonfieur de Noiers. 11 faudroit les plier en fpirale pour ramaiïer une longue
étendue en peu d'efpace. Cometae obfervationes raeae.
A La Haije le i Janvier 1665.
Monsieur
Vous elles obligeant au dernier point de m'efcrire trois lettres de fuite -) fans
attendre que je vous aie fait refponce , ce que je n'aurois pas tant différé, fi quel-
ques affaires ne m'en euffent empefchè. Outre les quelles j'ay eu une infinité de
lettres a efcrire, a des perfonnes connues et inconnues, qui de cette apparition du
Comète ") prennent occafion de m'en envoier des leurs, me communiquant leurs
obfervations et demandant les mienes; comme fi j'ellois quelque grand obferva-
teur; et cependant je n'ay ni quadrant ni fextant mais feulement quelque méchant
arbaleflre pour prendre les difi:ances entre le comète et les eftoiles, dont je cherche
premièrement les noms fur la globe. Je ne laiflïray pas pour cela de vous faire
part de ce que j'en ay mis par efcrit. mais premièrement je m'en vay refpondre a
vos lettres.
') Ce mot, surajouté par Huygens , ne se comprend pas.
-) Nous n'en possédons que deux: la troisième, datée probablement du 16 décembre 1664
(V. st.), nous manque.
°) Consultez la Lettre N°. 1289, note 8.
Œuvres. T. V. ' ■ 24
CORRESPONDANCE. 1665.
J'attends avec impatience d'entendre l'efFeft de la machine nouuelle pour les
verres, n'ayant pas eu loifir de faire d'autres elTais après ceux du cercle dont je
vous ay parlé cy devant ^). Je ne remuois pas le verre fur le cercle, comme il fem-
ble que vous ayez entendu , mais le cercle fur le verre immobile , que pourtant
je tournois un peu de temps en temps.
Touchant les horologes vous fcaurez que j'en ay obtenu le Privilège '^') de Mef-
fieurs nos Eftats avec lettres d'attache ') de la Province d'Hollande. Il deffend a
tous l'ufage des horologes a pendule fur mer, et en particulier de contrefaire
pour quelque ufage que ce foit ceux de ma dernière invention. Je n'ay demandé
la Recompence que après qu'on aura fait des expériences a fuffifance et a leur
contentement. Il y aura dans peu une de ces horologes prefte pour vous , mais
le moyen de vous la faire tenir a cet heure que la guerre interrompt le commerce
entre ce pais et l'Angleterre.
Je croy bien que ces Calefches du Sieur de Son '') font belles et douces, mais je
doubte fort fi elles feront auffi peu fujettes a verfer que les chaifes roulantes de Pa-
ris, et fi par confequent on y pourra aller a toute bride dans les mauuais chemins
comme dans celles cy. L'on m'en a efcrit ^) des merveilles depuis peu et que l'on
s'en fert de plus en plus, que le Marquis de Caracene ^) y eft allé dedans en lo
jours de Paris a Madrid, que Monfieur de Ruvigny 5*) s'en eftant fervi en fon
voiage de Londres, a mandé a Monfieur de Turenne, que c'efl: la première chofe
du monde, que le chevalier de Treflon '°) par cette voiture eft allé en Dannemarck,
et que ce Roy a fort approuué l'invention et en a accordé le don au feigneur
Conty "). Voici quelle chofe vous meprifez. Pour moy je dis que le temps déci-
dera la quelle de ces machines fera de meilleur ufage.
Cependant vous faites fort bien de les comprendre toutes dans vofl:re Patente.
Je n'ay peu comprendre d'abord pour quoy vous y vouliez auffi faire entrer les
Pendules mais j'en voy maintenant la raifon par ce que vous dites que ces depef-
ches coufi:ent cher chez vous. Icy je les ay eues a peu de fraix et pour la plus
part gratis '-).
J'ay beaucoup d'obligation a Milord Brouncker de la publication honorable '^)
de ma mefure univerfelle. La demonftration confifte en plufieurs propofitions les
quelles je joindray , avec tout ce qui regarde cette matière de l'Ifochronefliè , au
3) Consultez la Lettre N°. 1274. '*) Voir la pièce N°. 1279.
5) Voir la pièce N°. 1286. '') D'Esson , l'ingénieur.
'') Consultez la Lettre N°. 1284. ^) Don Luiz de Benavides.
9) Henri de Massue. '°) Son nom est de Terlon.
") Armand de Bourbon. '") Consultez la Lettre N°. 1290.
'3) Dans la séance du 23 novembre 1664 (V. st.).
CORRESPONDANCE. 1665. 187
traité des horologes "*) que j'ay achevé pour la plus grande partie. Cen'eftpas que
je me defîe aucunement d'eftre privé de l'honneur de mes inventions en vous les
communiquant et a l'Illuflre Société, et certes j'aurois grand tort après ce que
vous venez de m'aiïiirer touchant la foy et exaftitude de vos Regiftres , mais en
vérité je n'ay pas le temps de mettre au net ce que j'ay dans mes brouillons fur ce
fujet et beaucoup d'autres. Je tafcheray pourtant de vous faire tenir par avance
quelque chofe de ce que vous defirez, pour m'acquiter en quelque façon de ce
que je vous doibs de tant de belles chofes que je reçois dans vos lettres.
Je ne puis comprendre ce que vous entendez par la refraftion des rayons du
Soleil par ce que vous prétendez d'emploier les horologes a la mefurer. Je croy
que vous voulez parler de l'inégalité des jours naturels, touchant la quelle j'ay
autrefois fait des expériences '5^. Ce quadrant de Monfieur Hook y fera fort pro-
pre s'il peut faire qu'il montre jufqu'aux fécondes minutes, s'il ne fe fert d'un verre
objedtif de Lunette , je ne fcay par quel moyen il penfe arriver a cette precifion.
Pour fa divifion de la roue en fa machine pour les cheutes des corps , elle dif-
fère beaucoup de la véritable la quelle je puis bien donner lors que le pendule
efl: pendu entre les portions de Cycloide , mais non pas autrement quoy qu'il n'y
aie pas grande différence.
Je viens a voftre féconde lettre "^), ou vous me mandez l'approbation qu'ont
eu les Pendules de Monfieur le Prince Robert dont je me rejouis , ne doutant pas,
puifque ceux la font fi bien , que les nouueaux n'en faffent encore mieux. J'ay ef-
crit une infl:ruâ:ion en noftre langue '■') pour l'ufage fur mer de ces horologes, la
quelle je m'en vay faire imprimer et vous l'envoyeray alors a fin que vous la faf-
fiez tranflater '^), ou en preniez ce qu'on jugera a propos. Dans celles que je viens
de recevoir dans voftre dernière lettre il me femble que j'ay remarqué quelque
erreur en l'ufage de l'aequation des jours. Apres que je l'auray bien examiné je
vous en manderay mon fentiment. C'eft une chofe eftrange combien facilement
on fe méprend en ce calcul, n'y ayant pas un autheur ou je n'aye remarqué quel-
que bévue en cette matière.
Sans que vous preniez la peine de m'envoier toute la defcription de la cale-
fche de Monfieur de Son, expliquez moy feulement en 3 mots, c quoy confifte
'■*) Huygens désigne son „Horologium Oscillatorium", qui parut en 1673.
'5) Consultez la Lettre N°. 940. '«î) La Lettre N°. 1287.
'7) Consultez la Lettre N°. 1290, note 7.
^^) On trouve une traduction , qui diffère en quelques points de l'original , dans les Philosophi-
cal Transactions. Vol, 4, N°. 47 , pages 937 — 953, sous le titre :
Instructions Concerning the Use of Pendulum-Watches, for finding the Longitude at
Sea, together vvith a Method of a Journal for such Watches.
CORRESPONDANCE. 1665.
fa douceur, et fi elle n'efl: point verfante a fin que je fcache fi elle diffère de celle
que j'ay dans l'efprit.
Je vous remercie du thermomètre que je croy fort jufte et toutefois les petits
de 6 ou 7 pouces ne font pas a meprifer , par ce qu'ils font propres a faire des
efîais ou les grands ne pourroient pas fervir, comme a mettre foubs .une poule
pour fcavoir le degré de chaleur qu'il faut pour efclorre les oeufs, et en des chofes
femblables ou la grandeur incommoderoit. Monfieur de Noyers le Secrétaire de
la Reine de Pologne, qui m'a donné autrefois un de ces petits, me dit que à Flo-
rence il en avoit vu qui efi:oient entortillez en fpirale, ce qui fert pour avoir des
grandes divifions dans un petit volume et rendre les thermomètres portatifs. Il fe-
roit bon de fonger a une mefure univerfelle et déterminée du froid et du chaud;
en faifant premièrement que la capacité de la boule eut une certaine proportion a
celle du tuyau, et puis prenant pour commencement le degré de froid par le quel
l'eau commence a geler , ou bien le degré de chaud de l'eau bouillante , a fin que
fans envoier de thermomètres l'on peut fe communiquer les degrez du chaud et
du froid qu'on auroit trouué dans les expériences, et les configner a la pof-
teritè.
Je vous remercie de la table 'î") des refractions -°), qui vérifie fort bien le prin-
cipe dont depuis Snellius et Monfieur des Cartes l'on s'efl: fervi en la dioptrique.
De ce que vous me dites derechef de la mefure des refraélions du Soleil , je
commence a comprendre comment vous voulez y procéder, mais la méthode ne
fera pas fi aifée comme vous l'avez propofée dans vofl:re première lettre "0 par
ce que tôufjours il faudra calculer la véritable hauteur du Soleil par l'heure
comme par l'horologe.
Il efl: vray ce que vous dites qu'on fe peut fervir des horologes fur mer fans
qu'elles foient exaélement mifes a leur mefure , et c'efl; ce qu'il faudra pratiquer
bien fouuent, mais j'avois peur qu'en embarquant les montres l'on n'auroit pas
mefme remarqué juftement la différence journalière.
Je vous envoieray par ma prochaine la divifion pour l'inflirument de Monfieur
Hook qui mefure les defcentes.
Voicy mes obfervations =-) telles quelles du comète; félon l'hypothefe que je
m'en forme il ne fera pas vifible qu' encore 8 ou lo jours, et ne changera point
fa latitude de Méridionale en Septentrionale. Sa plus grande viftefTe a efté quand
il avoit la plus grande latitude , et quand il eftoit vers l'oppofition du foleil , ce
^î") Voir la pièce N°. 1 295.
"°) A partir d'ici, Hnygens répond à la troisième lettre de IVIoray, que nous ne possédons pas
et qui doit avoir été datée du 26 décembre 1664.
-') C'est le N°. 1280.
°^) Voir la pièce N°. 1302.
CORRESPONDANCE. 1665. 189
qui me fait croire que c'eft noftre mouuement avec la terre in orbe magno , qui
fait que le comète femble aller fi vifte et contre l'ordre des fignes.
Pour ce qui eft de la liberté d'entretenir noftre correfpondance , je ne croy pas
que jamais perfonne fongera a me l'ofter non plus qu'a vous, et s'il en arrivoit au-
trement je ne le compterois pas pour un des moindres maux de cette méchante
guerre.
Je prie Dieu de ne le point permettre , et vous fouhaitant toute forte de pro-
fperitè en la nouuelle année je demeure
Monsieur
Voltre très humble et très obeiffant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
N= 1302.
Christiaan Huygens à R. Moray.
1664.
Appendice au No. 1301.
La pièce se trouve h Londres, Royal Society.
Christiani Hugenij Obfervationes Cometae Anni \66^.
Sub finem Novembris Lugduni Batavorum cometam conipeélum effe nun-
tiatum eft. obfervatio vel prima ibidem habita a Samuele Kechelio 0 die 2 No-
vembris hora 6^ matutina quâ cometa in figno Corvi annotabatur cujus ftcUa-
rum refpondentium fitus erat in A in fequenti figura.
Ego coelo nubilo prohibitus ante diem 15 Decembris obfervare eum non
potui : quâ die circa hora 5 matutina apparuit in B, prope ftellam in roftro Corvi,
eo pofitu, qui hîc cernitur : adeo ut fpatium AB. graduum 8. circiter emerfus fit
') La pièce N°. 1297 contient l'observation faite par Kechelius le 2 décembre 1664, le matin
à 6^ heures. Chr. Huygens , par conséquent , s'est trompé dans le nom du mois.
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CORRESPONDANCE. ï66$.
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diebus 13. In A cauda perexigua vifa efl:, ob Lunae fplendorem uc arbitror.
Mihi in B ad 7 vel 8 gradus extendi videbatur ac dirigi verfus E, ica ut angulus
EBC reftus effet. Caput cometae obtufo lumine praeditum erat, haud minus
tamen confpicuum flellis sae magnitudinis. Cauda pallida adraodum ac praefertim
verfus extrema, ubi paullum difFundi videbatur, non multum tamen latitudinem
capitis excedens.
Telefcopio fexpedali infpeélum caput nullam terminatam circumferentiam
habebat, fed nucleum veluti perexiguum, punfti inflar, lucentem, atque undique
nebulofo fulgore cindtum, etiam quâ parte folem refpiciebat, qui fulgorporro in
caudam extendebatur.
21 Decembris non prius quam ad occafum vergeret, coraetam videre licuit,
nubibus coelum obtinentibus, adeo ut nec ftellae commode cernerentur. A Spica
Virginis tamen quantum tumultuariam obfervationem colligere dabatur, diftare
ad -) reperi gradus 33 circiter, ac fere in refta linea verfari, quae a diéta ftella per
ftellulam Corvi , fupra notatam C "=) duceretur. Cauda autem longior multo latior-
que, quam praeterita obfervatione, effulgebat.
27 Decembris qua demum die obfervandi rurfus facultas data eft, qua neque
inftrumentis nec magnis fatis nec idoneis fuppetentibus , diftantiam Cometae a
Sirio cepi hora 1 matutina gradus 31^ a Procyone vero gradus 40^ unde locus
ejus invenitur fuiffe paullo occidentalior malis Navis Argo, ad quem locum a
B, ubi 15 Decembris fpeftatus fuerat , funt gradus circiter 44. diebus 12 peradli.
=) Biffez: ad.
3) L'étoile C est ; Corvi , l'étoile prés de B est a Corvi.
CORRESPONDANCE. 1665. I9I
Cauda Procyonem refpiciebat paulum mm ad Septentrionem defleftens; unde
invenio non diredle a foie averfam fuiiïe. Erat aucem latitudo caudae ad gradus
duos et amplius, longitude ad gradus 25, fed luce plane debili, et i^erfus extre-
ma viae laéleae non abfimili. Caput nebulofum ut antea, fed fpatiofius. A corde
Hydrae quoque diftantiam capiebam gradus 26.
30 Decembris cometam ad Leporis ufque afterifmum pervenifle deprehendi ,
cura ftellae ob Lunae claritatem cerni nequebant ; fed pofitum ejus ad lucidas duas
in Orione annotavi : qui fuit , qualis hic exhibetur. Circa horam 9 vefpertinam
quidem talis :
^^ Ccym.af:ay c/"^
circa 1 2 am vero talis :
Caudae veftigiura nullum apparebat, fortafle ob vicinium Lunae. in priore au-
cem harum obfervationum diftantia Cometae à pede finilbo +) Orionis erat gradus
pi : a Sirio 2 1 gradus. Hinc Ioclis ejus invenitur in Capite Leporis diftans a loco
♦) L'étoile genu dextrum est x Orionis; pes sinister Orionis est /? Orionis.
ipa CORRESPONDANCE. 1665.
diei 2736 Decembris gradibus 47.40' circiter quos itaque cometa non toto qua-
triduo confecit.
I Januarii 1665. Diftantia Cometae a pede Siniftro Orionis erac i5igradus,
ab humero finiflro •'^) 22^ gradus, ab oculo Tauri gradus 24^, unde locus ejus in
flumine Eridano reperitur gradibus 19 diftans a loco fuperiore 30! Decembris.
Cauda non cernebatur, caputque ipfiim contraftius erat quam penuhimà obfer-
vatione.
N= 1303.
R. F. DE Sluse à Christiaan Huygens.
1 JANVIER 1665.
La lettre se trouve à Leiden, cnll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1308.
Elle a été publiée par C. le Paige dans le Bull, di Bibliogr. T. 17.
Nobiliflime Domine
Ecce me iteriim, fed cum Campani Refponfo , quod a Clariffimo Riccio meo, de
quo hebdomade proxime lapfâ ad te fcripfi '), nudius terciusaccepi. Si quid vlte-
rius curatmn voles, beneficij loco ducam fi luggeras: gratiffimaenim mihi femper
erit occafio, quà vel in Te leuiflima teftari poffim efie me ex animo
Tui obferuantiffimum
Renatum Franciscum Slusium.
Dabam Leodicj 2da anni 1665,
Quem tibi fauftum ac felicem rurfus apprecor.
5) L'étoile in hiimero sinistro Orionis est y Orionis ; ociilus Tanri est « Tauri ou Aldéharan.
') Voir la Lettre N°. 1292
CORRESPONDANCE. 1665. I93
N= 1304.
M. Campani à Christiaan Huygens.
2 DÉCEMBRE 1664.
Appendice I au No. 1303..
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1332.
Clariffimo doéliffimoque Viro Domino Christiano Hugenio
Mattheus Campanus s. P. D.
Perhumaniffimas litteras tuas ') (Vir Clariffime) paucis ante diebus accepi ab II-
luftriffimo Domino Michaeli Angelo Riccio Viro dodtiffimo; qui mecum maxime
tibi gratulatur oculari niinc demonftratione per fratris mei ^} telefcopia ingeniofif-
fimam tuam Saturni hypochefim manifeftam fieri.
De tam patente iam annulo quid Clariffimus Pater Fabrius fenferit, àmepofcis.
Ingénue refpondeo, ipfum diu negafle ueritatem noftri phaenomenis: Imo ab
eodem fcriptum^) reperio, hanc phafim tanquam fpuriam atqueoculorumetlentis,
malae tornacae, ludibrium reputari; ac inde tuam pariter corruere hypothefim :
fumpto argumento à differentia latitudinis Ellypfium Saturni phafium à te et nobis
delineatorum. Is porrb complurium teflium magnorumque Virorum, ac Princi-
pum phafis noftrae nouitatem clarè intuencium authoritate euiftus, palinodiam
cecinit: Et qui antea Saturnium Syftema tuum, et certiffimam fratris mei obfer-
uationem conftanter negauerat; mod6 (ut audio) euulgare non définit, mani-
feilum iam noftris telefcopijs annulum, per eadem fui familiaris ^') organa, ac etiam
breuiora hoc tempore fenfim uideri, per quem uberrimam haftenus (loco Annuli)
globulorum , feu fatellitum circa Satnrnum fobolem pro certô conflituerat. Sed
nefcio quo Artis Dioptricae arcano talia fiant telefcopia, quae intuentium Ami-
corum oculos et animos in tam diuerfa diflrahant; Mirabile profeftô Inuentum !
De Torno ad exaftifllmas lentes efformandas abfque formis fphaerice cauatis, à
fratre meo foeliciter inuento meam fidem iterum expofcis.
Id ipfum non femel, fed millies fi opus fuerit candide affirmo. Abfituer5ut
aliquo uano ficmento te, aliofque deceptos teneam.
Vnum moneo, vir dodilïïme: Tubo fratris mei 25 palmos,feu 16. è ueftrispedi-
bus non excedente, non folum Saturni annulum cerni clarè et diftinétè ") ; fed
') Nous ne connaissons pas cette lettre même de Chr. Huygens à M. Campani; elle doit avoir
été la réponse au N°. 1248. On en trouvera une partie dans le Supplément à ce Tome V.
Consultez les Lettres Nos. 1259, note 14, et 1292.
^) G. Campani.
3) Cette pièce doit avoir été postérieure à la polémique entre Eustachio de Divinis et Chris-
tiaan Huygens.
*) Eustachio de Divinis.
Œuvres. T. V. 25
194 CORRESPONDANCE. 1665.
eciam mediceas ambras faciem Jouis perambulantes non femel à Clariflimo Do-
mino Caffino fuifTe adnotatas, prout is prope diem in lucem edet cum nonnullis
alijs obferuationibus fuis accuratiffimis ^').
x\liam ad te mitto Ichedam*) nouae Obferuationis Saturni, et Jouis: In altéra^)
enim, quamaccepifti à Clariflimo Slufio ') aliqui celatoris errores irrepferant, quos
Author propria manu emendare curauit ad formam phafium à fe tempore obferua-
tionis delineatarum. Inde tamen eam tantummodo partium obiefti proportionem
eruas uelim, quam nos cum Viris amicis et doftis fola oculari aeilimatione depre-
hendere ualuimus.
Tuam Dioptricen non parum Viris ingeniofis profuturam uehementer expeftamus.
Clariflîmi Pater Daniel Bartholus, et Dominus Caflinus falutem tibi reddunt quam
plurimam, et meus quoque germanus frater. Vale literariae Reipublicae bono : Et
me ama, ut ipfe te diligo atque ueneror. Scribebam Romae, à qua per duos cir-
citer menfes abfens eram, quando hue tuae literae iara peruenerant. IV Nonas
Xbris 1664.
Breuiori ac fecuriori uia ad me literas mittere poteris, fi inter alias ex Germania
Societatis Jefu literas , eas infcriptas dabis Reuerendiflîmo Patri Danielo Bartholo
Societatis Jefu hic Romae in Domo profella degenti.
") Cur nihil de comité ? [Chr. Huygens].
5) Ces ouvrages de G. D. Cassini sont les suivants :
û^) Lettera aftronomica di Giov. Dom. Caffini al Signer abbate Falconieri fopra l'ombre de'
pianeti Medicei in Giove. Roma. 1665. in-folio.
^) P. Gottigniez et Joannes Dominicus Calïïni, Epiltolae duaeaftronomicae, dedifikultatibus
circà eclipfes in Jove à Mediceis planetis effeftas, aliaque noviter in ipfo detefla. Bonon.
1665 in-folio,
c) Giov. Dom. Caffini, Quattro Lettere al Signer abbate Falconieri fopra la varietà délie
macchie offervate in Giove, e loro diurne rivoluzioni, con le tavole. Roma. 1665.
in-folio,
r/) Tabulae quotidianae revolutionis macularum Jovis, nuperrimè adinventae a J, D. Caflini.
Romae. 1665. in-folio.
ff) Giov. Dom. Caffini Lettera aftronomica ail abbate Ottavio Falconieri, fopra l'ombre de'
pianetini in Giove. Romae. 1665. in-folio.
•5) Voir l'Appendice N°. 1 305. Ces observations furent publiées sons le titre:
Lettera di Giufeppe Campani intorno aile ombre délie ftelle Medicee nel volto di Giove ed
altri nuovi fenomeni celefti fcoperti co' fuoi occhiali, al (ignor Gio. Dom. Caffini, primario
aftronomo nell' inclito ftudio di Bologna. Roma. 1665. in-folio.
?) C'est la planche vis-à-vis de la page 1 1 8.
8) Consultez la Lettre N°. 1257.
^:
\.
LicMdrul ï. Emrik « Dingtf, Haarltm.
CORRESPONDANCE. 1665. I95
N= 1305.
[G. Campani] à [Christiaan Huygens].
[1664.]
Appei7dice II au No. 1303.
La pièce se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Romae nonis Julij 1 664. delineatae phafes funt inuerfe fitae.
Julij die 30 hora ai noftis latiorem Jouis fafciam perambulabanc maculae duae
obfcuriores quas celeberrimus aftronomus Caffinius auchori primiim indigitauit
eafque vmbras facellitum dixic Jouera fubeuntium, qui deinde ab ejus occiduo
raargine vero emergere vifi funt 0-
Nâ 1306.
Christiaan Huygens h Gregorius a St. Vincentio.
5 JANVIER 1665.
La copie se trouve à Leiilen, coll. Huygens,
La lettre est la réponse au No. 1293. Gregorius à St. l'inccnlio y riponitit par le No. 13 14.
Patri Gregorio a St. Vincentio.
5 Januarii 1665.
Révérende et Clariffime Vir. Singularem humanitatem tuam optimumque in me
animum literae mihi tuae déclarant. Optimum nuncium tibi debeo de confeffi-
one Patris Fabri. quam Matthaeus Campanus hodie fuis ad me literis '} confirmât.
Invitus controverfiam exercui cum viro alioqui optimo ut plurimi mihi retulere,
Mathematicofque admodum amante. Exemplar Syftematis mûto, fi plura defide-
ras perfcribe.
') Consultez la planche vis-à-vis de cette page.
') Consultez la Lettre N''. 1304.
ipÔ CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1307.
Christiaan Huygens à G. A. Kinner a Lôwenthurn.
5 janvier 1665 ').
Le sommaire se trouve à Leiden , coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1281. G. A. Kinner h Lôwenthurn y répondit par le No. 1320.
KiNNERO Pragam.
5 Januarii 1665.
doleo qiiod maie habeat. experimentum mercurij folico akius confiftentis in tubo
vitreo. de Longitudinum invento.
N= 1308.
Christiaan Huygens à R. F. de Sluse.
5 JANVIER 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden., coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nos. 1267, 1292 et 1303. R. F. de Sluse y répondit par le No. 1330.
Slusio,
5 Janvier 1665.
Efcrit en Angleterre fur ce qu'il vouloit fcavoir de Hobbes'}, point eu refponfe
la defTus, efcrit derechef^). Grâces du foin des lettres. Campani me montre une
autre voie s). Palinodiam canere Fabrium. obfervationem denuo mittere. Obfer-
vatio mea cometae *). telefcopia parum juvant.
') On trouve un fragment de la Lettre elle-même dans l'Appendice N°. 1322.
') Voir le sommaire de la Lettre N°. 1274. Cependant, Huygens, d'après le mot „onblié",
ajouté dans ce sommaire, paraît avoir omis de traiter de ce point dans la lettre elle-même.
°) Consultez la Lettre N°. 1325. '^ Consultez la Lettre N°. 1304.
"*) Voir la pièce N°. 1302.
CORRESPONDANCE. 1665. I97
N= 1309.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
15 janvier 1665.
Le sommaire se trouve à Leiilen^ coll. Huygens.
a MON Père.
15 Janvier 1665.
J'ay Heckerus ') pour Monfienr Petit, l'autre livre l'on m'a promis de me l'en-
voier. deïïein Hebdomadale de la Gazette des Lettres °), fort excellent. Monfieur
de Salo , pourvu qu'il foit intelligent et quil fe montre équitable. Refus du frère
Louis, de le venir joindre. J'ay grande impatience a quoy fe terminera le nou-
vel incident, fâcheux fi negotiation ne fe conclud pas après que tout le monde
s'eft défia rejoui icy de la nouuelle du fucces. Camillo Lilli s) habil homme
d'avoir pu fe maintenir et fe mettre en crédit avec fi peu de fcavoir en l'art quil
profefl^e. Souvenez vous je vous prie d'envoier les thefes du Père Arouis '*). Les
Paradoxes, obligé de la peine. Il efl: aifè d'en dire beaucoup de chofes, et difficile
de les prouuer. lettre a Auzout 5). Pronoftic du Sieur Camillo Lilli, nos haec novi-
mus efi"e nihil.
') Johannes Hecker, d'une famille patricienne de Danzig, y mourut le 27 août 1675. II était
neveu de J. Hevelius, devint en 1654 membre et en 1664 senior du collège des échevins à
Danzig. Ici , il est question de son ouvrage :
Jo. Heckeri , Epbemerides motuum coeleftium ab anno 1666 ad annum 1680, ex obferva-
tionibus correctis Tychonis Braiie et Jo. Kcpleri hypothelîbus pliyficis, Tabulifque Rudol-
phinis ad meridianum Uraniburgium cura Introduftione in eas. Gedani 1662. in-4".
-) Il s'agit du „JournaI des Sçavans", édité par Denis de Sallo. Consultez la Lettre N°. 1246,
note 9.
5) William Lilly (appelé aussi Camille) naquit à Diteworth en 1602 et mourut à Hertham en
168 1. Venu à Londres en 1620, il se plaça chez un marchand de sel au Strand, dont plus tard
il épousa la veuve. Riche maintenant, il devint alchimiste zélé, disait avoir la „seconde
vue," acheta une partie des maisons du Strand et publia, sous le nom de Merlinus Anglicus Ju-
nior, plusieurs traités cabalistiques, pronostications et almanachs, de 1644 a 1681.
■*) Dans le „Journal des Sçavans, N°. IV. Du Lundi 16 janvier mdclxv", on lit:
Le dixième de ce mois il y eut une grande afl^emblée au Collège des Jefuites
de cette ville, où fe trouvèrent Monfieur le Prince, Monfieur le Dtic, &
Monfieur le Prince de Conty, fuivis d'un grand nombre de Prélats & de
Seigneurs de la Cour. On y rechercha les caufes et les effets des Comètes. Le
Père d'Arrouis fit l'ouverture de la conférence , etc.
Il nous a été impossible d'avoir des renseignements sur ce jésuite, amateur-astronome.
5) Voir la Lettre N". 13 10.
ipS CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1310.
^ Christiaan Huygens à A. Auzout.
15 JANVIER 1665.
La minute se trouve à Leideii, coll. Huygens.
Auzout.
15 Janvier 1665.
Son pronoftic ') fondé fur les remarques de l'accélération et retardation qu'
enfeignent les obfervations, car en ayant quelques unes on peut non feulement
fuppleer celles qu'on n'a pu faire entre deux, mais auflî prédire les futures. Je
luy envoie mes obfervations "") par les quelles il verra comme fes dernières prédic-
tions que je viens de recevoir s'accordent aflez bien mais non pas encore tout a fait
avec le cours de la comète, paflage de l'equateur et de l'ecliptique quand, ne
décrit pas juftement un grand cercle, preuve 3). En efcrivanf^) a Monfieur Moray
en Angleterre j'avois efcrit que je crois qu'elle ne pafleroit pas l'ecliptique, ce qui
ne fera point vray, quoy qu'il ne la paflera que peu de degrez. J'avois aufïï re-
marqué dans la mefme lettre comme vous que le mouvement de la comète avoit
elle le plus vifle lors qu'elle eltoit oppofee au foleil et dans fa plus grande lati-
tude , et j'adjoutay que pour cela croiois que c'efloit le mouvement de la terre in
orbe magno qui faifoit paroiftre la comète fi vifte et d'un cours fi inégal, et je n'en
doute prefque point.
Lettre de Campani s) avec l'obfervation corrigée *). quant au diamètre des pla-
nètes vous différez non feulement de moy mais aufll de Ricciolus, Hevelius et au-
tres, je crois que voflire méthode ^) cfi: la mefme dont j'aymefurè le diamètre de
') Ephemeride du comète par Auzout. Fait a Paris le 2 janvier 1665. Paris 1665 10-4°.
") Voir la pièce N°. 1302. 3^ Consultez la Lettre N°. 131 1.
■*) Consultez la Lettre N°. 1301. ^') Voir la Lettre N^. 1304.
") Consultez la planche vis-à-vis de la page 194.
'') Ces mesures d'Auzout furent probablement faites au moyen du micromètre à vis, dont Au-
zout publia la description en 1661; de celle-ci, on a Tédition postérieure:
Adrien Auzout, Traité du Micromètre, ou manière exafte pour prendre le diamètre des
planètes et la diflance entre les petites étoiles. Paris 1667. in-4°.
A la fin se trouve la pièce:
Extrait d'vne lettre de M. Avzovt du 28 Décembre 1666 à M. Oldenbourg Secrétaire
' de "la Société Royale d'Angleterre, touchant de la manière de prendre les diamètres des
Planètes, & de fçavoirla parallaxe ou la dillance de la Lune: Comme auflî touchant la raifon
pourquoy dans la dernière Eclipfe de Soleil le diamètre de la Lune parut plus grand vers la
fin de l'Eclipfe qu'au commencement. in-4°.
CORRESPONDANCE. 1665. I99
mars depuis^), qui s'accordoit pourtant parfaitement avec ma première dimenfion^).
de force que je ne doute point qu'il ny ait quelque mefconte dans les voftres.
méthode du cercle, qu'il n'importe pas quoyque le verre deviene de plus grande
fphere et que la forme eftant donnée imparfaite fe perfeétionne necelTairement
par le cercle. Sa dioptrique..'"} je 1'.
N= 1311.
Christiaan Huygens à [R. Moray].
16 janvier 1665.
Le sommaire se trouve h Leiden, coll. Htiygens.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
R. Moray y répondit par les Nos. 1318, 1326 et 1329.
Sommaire : Depuis fa dernière efcrite il aura receu la miene avec les olifervations du Comète. Voicy celles que
j'ay fait depuis, ne décrit pas un grand cercle, je luy envoie la divifion promife pour la machine de
Moniteur Hook. quoy quelle foit pour la pendule réglé par la Cycloide il y n'y ') point de différence
confiderable. Journal des fcavans de Paris. Vaisseau de Petty femble devoir eftre lent a tourner,
quelle ell fa viteffe. J'ay encore examiné la méthode de l'Equation des jours et trouve que véritable-
ment elle ne caufe point d'erreur, mais toutefois dans l'exemple qui en eft donnée l'on s'eft ecartè
de la règle qui eft bien couchée et en ce faifant l'on obfcurcit la chofe et donne occafion d'errer.
A la Haye ce i6 Janvier 1665.
Monsieur
Depuis voftre dernière efcrite du sa Décembre ") vous aurez receu la miene
du a janvier ^') avec mes obfervations du Comète 4) jufqu'a ce jour la. Je vous
^) Voir la Lettre N°. 704. Le micromètre de Chr. Hnygens, pour la mesure des diamètres des
planètes, se composait d'une lame mince et de petite longueur en forme de trapèze, que l'on
pouvait enfoncer plus ou moins dans la lunette, entre les deux verres de l'oculaire, là où
se formait l'image réelle de la planète. On déterminait à quel point de la lame le disque de la
planète était entièrement couvert par la lame. Consultez le Systema Saturnium , page 82.
^) Dans le „Systema Saturnium" on trouve à la page 7g le diamètre de Mars.
'°) Il ne paraît pas qu'Auzout ait publié un traité de dioptrique.
') Lisez: il n'y a.
-) Nous ne possédons pas cette lettre de R. Moray.
3) Voir la Lettre N°. 1301. *) Consultez la pièce N°. 1302.
CORRESPONDANCE. 1665.
envoieray toutes les autres lors qu'il celTera de paroiftre, ce qui fera bientoft. Ce-
pendant je vous diray que le 3 janvier environ midy il a palTè l'equateur entre le
44 et 45efme degré depuis Aries. Et qu'environ a cet heure icy il palTe l'Eclip-
tique près du 28 degré d' Aries. II ne defcrit pas juftement dans le ciel un grand
cercle, par, ce que s'il eftoic ainfi, fa route continuée de l'autre cofté ou il a com-
menie d'eftre vu, devroit couper l'Equateur entre le 44 et 45 degré depuis Libra,
la ou elle le couppe feulement au 40°, ce qui eft confiderable. Jl avance doré-
navant moins qu'un degré par jour et n'ira pas loin de l'autre cofté de l'Eclipti-
que la quelle j'avois creu qu'il ne pafferoit point du tout.
J'ay encore examiné la méthode que vous m'avez envolée 5) pour l'Equation du
temps, et trouue que véritablement elle ne caufe point d'erreur, mais toutefois
dans l'exemple l'on s'eft écarté contre toute raifon du précepte qui eft bien cou-
ché , et fuivant le quel il falloit faire comme s'enfuit.
Dans quelque méridien inconnu le 3e Juin :
h.
L'heure du jour obfervée eft 9.
Le Temps égal dans le premier méridien félon le montre I eft . . .
Au quel il faut adjouter l'Equation de la Table du 3 Juin, a fcavoir
La fomme eft l'heure du temps apparent au premier méridien . . .
Mais l'heure du temps apparent dans le fécond méridien eftoit. . .
Donques l'heure du temps apparent dans le fécond méridien ex-
cède l'heure du temps apparent du premier méridien de. .... . o. 42. 45 '')
d.
Et partant le fécond méridien eft d'autant plus vers l'Eft que le
premier méridien ce qui eftant réduit en degrez vienent. ..... 10. 38' 45"
Dans voftre exemple le calcul revient a mefme chofe mais l'on y confidere la
différence du temps, égal fous l'un et l'autre méridien ce qui n'eft point fondé
en raifon , car il eft queftion de fcavoir combien il eft plus tard foubs le dernier
que foubs le premier méridien a l'heure du jour c'eft a dire du temps apparent.
Voicy la divifion -') que je vous avois promife ^) pour le cercle qui eft dans la
machine de Monfieur Hook, pour mefurer les defcentes des corps. Je fuppofe
que le pendule foit réglé entre les Cycloides, mais il y a fi peu de différence
• 13-
00
. 14.
. 16.
24
I
■ .30.
25
• 13-
00
5) Dans la Lettre écrite le 16 décembre 1664 (V. st.), que nous ne possédons pas. Consultez la
Lettre N*^. 1301 , note i.
6) Lisez: 35.
') Nous n'avons pas trouvé cette pièce dans le fonds de la Société Royale à Burlington House.
8) Consultez la Lettre N°. 1301.
CORRESPONDANCE. 1665.
quand l'axe du pendule n'eft pas plus grand que je l'ay pris, que la mefme divi-
fion convient auiïi bien au pendule fimple.
J'actens avec impatience les obfervations microfcopiques que vous me pro-
mettez. Vous me mandez 5') bien le part du vaifTeau nouueau du chevalier Petty '°),
mais non pas s'il reuirit de mefme en grand qu'en petit. Je voudrois fcavoir com-
bien il excède les vaifleaux ordinaires en vifteffe et s'il tourne auffi facilement &c.
Mon Père m'envoie par fa dernière le premier efchantillon d'une nouuelle ga-
zette Françaife qu'on appelle le Journal des Scavants"). Elle feroit pour faire fca-
voir toutes les femaines les Livres nouueaux confiderables qui fe mettent au jour,
et le fommaire de leur contenu. Les nouuelles decouuertes en Phyfique et Inven-
tions de Mechanique , decifions célèbres des Tribuneaux feculiers et Ecclefiafti-
ques, et en fin tout ce qui ie païïe dans l'Europe , digne de la curiofitè des gens
de lettres. Il me femble que le delTcin eft très bon et utile et pourveu qu'il ne foit
point gaftè par la faute de ceux '") qui l'entreprennent j'en efpere le fucces.
Je fuis
Monsieur
Voftre trefhumble et très obeiiTant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
N- 1312.
Christiaan Huygens à J. van Vlieï.
20 janvier 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Iliiygens.
J. Vlitio.
ao Januarii.
Excufatio tardi refponfi. gratias pro carminé '). Pyraemon, maie primam fylla-
bum producit. nefciebam aftronomum elfe, tubis nihil amplius detegitur. cometa
î*) Dans la Lettre du 22 décembre 1664 (V. st.), que nous ne possédons pas.
'°) Consultez la Lettre N°. 1 102 et la planche vis-à-vis de la page 319, Tome IV.
") Le premier numéro du Journal des Scavans parut le 5 janvier 1665. Voir la LettreN°. 1246,
note 9.
") Denis de Sallo.
') Nous n'avons trouvé dans nos collections aucune lettre ni autre pièce de J. van Vliet,
adressée à Chr. Huygens.
Œuvres. T. V, 16
CORRESPONDANCE. 1665.
idem atque unus efTe. fi de cometis fcnbam carmen ejus accédât, fed dubico. Si
Hirtoriam Cometarum querit inveniet in Almagello novo loannis Baptiftae
Riccioli
N= 1313.
Christiaan Huygens à J. H. Ruijsch ').
22 JANVIER 1665.
La minute se trouve à Leideii ^ cuil. Huygens.
11 Januarii 1665.
Rogo ne in malam partem interpretetur moram in refcribendo^). literis mukorum
refpondere debuiflTe qui de cometa, et voluiïïe expeftare iic viderem an nihil dig-
num animadverfione in cometa telefcopijs detegeretur.- quia contigii Cyfato 3^,
quid videtur, non puto aliud allaturus '') aliorum obfcivationes nifi Romae forte
habitat. Campani tubis, qui Syflema nofl:ris Saturnium adeo manifefto compro-
') Johannes Hugo Ruijsch naquit à la Haye en 1631 et mourut en 1690; docteur en philoso-
phie, il fut nommé en 1661 lecteur de géométrie à l'université d'Utrecht, et en 1664 pro-
fesseur extraordinaire.
*) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Ruysch sur la comète.
3) Giovanni Battista Cysat (Cysati), d'une famille milanaise, naquit en 1586 à Lucerne, où
il mourut le 3 mars 1(557. Novice chez les Jésuites en 1604, il devint en i5i 6 professeur
d'astronomie à Ingolstadt et fut de 1624 à 1627 recteur de la maison de son ordre à Lucerne,
puis à Innspruch et à Eichstadt, d'où il retourna à Lucerne.
''■) Cysatus publia l'ouvrage suivant:
Mathemata Aftronomica de Loco, Motv, Magnitvdine, et Cavfis Cometae qvi fvb finem
Anni 1619 in Coelo fvltit; Ex afliduis legitimifq; variorum Phaenomenorum obferua
tionibus deriuata Avctore lo. Baptifta Cyfato, Societatisjefv Ingoiftadii Mathematicae
ProfelTbre Ordinario. Pvbliceqve propofita & demonllrata ab Ervdito ivvene Volpelio
Morelio Mathematicae & Phyficae Studiofo. Anno 1619. Die.. Dccembris. CumGratia&
Priuilegio Caefareae Maieftatis. Ingoiftadii. Ex Typographeo Ederiano, apud Elifabe-
tham Angermariam , Viduam. Anno m.dc.xix. in-4°.
On a encore de lui l'ouvrage posthume:
Praftica Helvetica iiber die vier Elementen, ueber Planeten, Drachen Haupt und
Schwanz Fixsternen vielfaltigen Stand und Lauf von 1531 bis 1600 ans wahren
Lauf politifcher Aktion kiirtzlich vorgeftellt. Auguftae Vindelicorum. 1661. in-4°.
avec carte.
CORRESPONDANCE. 1665. 203
bavit m qui contra fcripfere 5) jam palinodiam *) canant umbras fatellitum Jovia-
lium detexit.
HuGONi RuijscH Philofophiae Doftori et Profeffori
in Academia Ultrajeélina tegen over de Domfteegh
N= 1314.
Gregorius a St. Vincentio à Christiaan Huygens.
23 JANVIER 1665.
La lettre se trouve à Leirlen, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1306.
Clariffime Domine
Mifi Romam tuum munufculum ') , et Pragam litceras tuas -") , vbique gratiffî-
mum fincerae amicitiae fyiîibolum. Curiofius voluj ac reuoluj argumentum litteris
apertis 3) contentum; Indignabar loco mut] litterarum commercij coram animj
fenfa vtrimque communicandj integrum non effe. Laudo interea et miror animos ac
induftriam tuam circa contemplationes, quac longitudinibus inveftigandis infer-
viunt, gratiiïimum longioribus praefertim nauigationibus folatium. Dioptrica
etiam promittis, fpartam non minus defideratam atque arduam. De eadem ma-
teria inter nos iermo fuit dum Clariffimus Schoten '^) Gandanj ante aliquot annos
me jnuiferet, aiebamque inter caeteras lucubrationes meas exftare hanc propo-
fitionem.
Lineam reftam fpeculo concauo aut convexo ita conftituere ut appareat
punctum opticum. Deinde linea redla jmo et circularis, praeterea Elliptica,
vlterius parabolica, denique hyperbolica.
5) Honoré Fabri.
•5) Consultez la Lettre N°. 1294.
') Le Systema Satiirniiim.
^) Voir la Lettre N°. 1307, à Kinner à Lôwenthurn.
3) Voir la polémique entre Eustachio de Divinis et Chr. Huygens.
+) Frans van Scliooten était mort en 1661 ; ce voyage nous est resté tout à fait inconnu.
204 CORRESPONDANCE. 1665.
Mentionem Cometae varijs e locis accepj fed folius qui Decembrj menfe
vifus fuit; nullas hucufque reperj , quae iecundi sj (qui hucufque apparet) me-
minerint. Credunc nonnullj unum eiTe eundemque quj praefenti menfc et
elapfo noftrum hemifphaerium jnviferit, cum tamen prior meridiem verfus cur-
fum fuum direxerit, fecundus Septentrionem continuo petat. Roma intel-
leximus Reginam Sueciae *) a Pâtre Kirchero et Pâtre Fabrj obferuationes
poftulafîe de primo Cometa, qui pluribus diebus Romae apparuit poftquam hic
videri defijt.
Clariffimae Dominationis fuae
Ex animo obfequijs addiéliffimus
Gregorius a Sto. Vincentio
oélogenario maior
Gandauj 23 Januarij annj 166^.
N^ 1315.
[R. Moray] à [Christiaan Huygens].
23 JANVIER 1665.
La lettre a itd puhliic dans le Juarnal des Scarans 1665, No. FUI du 23 février 1665 ').
Ctir. Huygens y répondit par le No. 1325.
Extrait d'une Lettre efcrite de Londres, ce 13/23 Janvier i(5<55.
Enfin le Capitaine Holmes efl: arrivé, & la relation qu'il nous a faite de l'expé-
rience des Pendules, nous met hors de doute qu'elles ne reiiffifTent. Il partit de
rifle de S. Thomas qui efl: fous la ligne , accompagné de quatre vaifl^eaux. Il fut
obligé pour gagner le vent propre à fon retour, de tirer vers l'Oueft & de faire
5) En effet, c'est la même comète que Ton avait déjà observée en décembre 1664.
*) La reine Christine.
') Dans les Philos. Trans. N°. i , dn 6 mars 1665, on trouve la traduction suivante de cette
pièce; on y remarquera quelques variantes.
A Narrative concerning the fuccefs of Pendulum-Watches
at Sea for the Longitudes.
The Relation lately made by Major Holmes, concerning the fuccefs of the
Pendulum-Watches at Sea (two whereof were committed to his Care and Ob-
CORRESPONDANCE. 1665. 205
fix cens lieues de chemin, fans changer de route: après quoy trouvant lèvent
favorable, il tira vers les coftes d'AfFrique, droit au Nord Nordeft. Mais comme
il eut fait fur ce Rhombe quatre à cinq cens lieues, les Pilotes des trois navires
qui eftoient fous fa conduite, appréhendant de manquer d'eau, devant que d'arri-
ver au lieu où ils pretendoient aller, luy propoferent d'aller faire equade aux
Barbades. Sur cela ce Capitaine les ayant fait aflembler, & fait apporter leur
Journaux, ils fe trouvèrent efloignez dans leur calcul de celuy de ce Capitaine,
l'un de 80 lieues; l'autre de loo & l'autre de 120. car ce Capitaine jugeoit par les
Pendules, qu'il n'eftoit plus gueres efloigné que de 30 lieues de l'Ifle del Fuego,
qui eft une de celles du Cap-vert, que ces Pilotes eftimoient encore fort loin.
fervation in his lafl: voyage to Guiny by fome of our Eminent Virtuofi, and
Grand Promotors of Navigation) is as followeth ;
The faid Major having left that Coaft, and, being come to the Ifle of St. Tho-
mas under the Line, accompanied with four VeiTels, having there adjufted his
Watches, put to Sea, and failed Weftward, feven or eight hundred Leagues,
without changing his courfc; after which, finding the Wind favourable, he
fteered towards the Coaft of Africk, North-North-Eaft. But having failed
upon that Line a matter of two or three hundred Leagues , the Mafters of the
other Ships, under his Conduft, apprehending that they fhould want Water,
before they could reach that Coaft, did propofe to him to fteer their Courfe
to the Barbadoes, to fupply themfelves with Water there. Whereupon the faid
Major, having called the Mafters and Pilots together, and caufed them to
produce their Journals and Calculations, jt was found,that thofe Pilots did
differ in their reckonings from that of the Major, one of them eighty Leagues,
another about an hundred, and the third, more; but the Major judging by his
Pendul- Watches, that they were onely fome thirty Leagues diftant from the
Ifle of Fuego , which is one of the Ifles of Cape Verd, and that they might reach
it next day, and having a great confidence in the faid Watches, refolved to
fteer their Courfe thither, and having given order fo to do, they got the very
next day about Noon, a fight of the faid Ifle of Fuego, finding themfelves to
fail direétly upon it, and fo arrived at it that Afternoon, as he had faid. Thefe
Watches having been firft Invented by the Excellent Mounfieur Chriftian
Hugens of Zulichem, and fitted to go at Sea, by the Righr Honourable, the
Earl of Kincardin, both Fellows of the Royal Society, are now brought by a
New addition to a wonderfull perfeftion. The faid Monfieur Hugens, having
been informed of the fuccefs of the Experiment, made by Major Holmes,
wrote to a friend at Paris a Letter to this efFeft.
Suit la traduction anglaise de la Lettre de Chr. Huygens à J. Chapelain. Voir la Lettre
N°. 1324.
ao6 CORRESPONDANCE. 1665.
Et parce qu'il avoir une entière confiance en ces horloges, il foûtint qu'il falloit
continuer la route, & le lendemain matin cette Ifle parut comme ilavoitjugé
qu'il devoit arriver.
N= 1316.
p. Petit à Christiaan Huygens.
23 JANVIER 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1283.
Paris le 23 Januier 1665.
Nous leufmes hyer vos Obferuations ') après auoir beu a voftre fanté auec
Monfieur voftre Père, nous fufmes rauys que la plus part des jours que nous auions
manqué dobferuer vous auoient efté fauorables & quainfi nous pouuions fupleer
les vns aux autres, les deux ou trois premiers que je fis & dont les plus haftez fi-
rent jncontinant des Copies dont je vous en enuoyay vne ^) & vne autre a Mon-
fieur Voffius, ne font pas exaftes ayant recognu en vérifiant mon inftrument que
lalidade auoit efte faufilée & que les pinules ne paiïerent pas au centre , ce qui a
fait que Je nay plus voulu obferuer par les angles des diftances de la Comète aux
Eftoiles mais feulement par les jnterfeftions de plufieurs lignes droites auec vn fort
bon globe que jay de harbreft 3) plus exaft quaucun que Jaye veu de Hollande,
et defpuis le 3e januier Jay toujours pris fort exaétement fa hauteur Méridienne
en ayant vne ligne fort bien tracée fur ma terrafl"e & en mefme temps la hauteur
de Rigel ainfi Je nay rien de bien afl"euré que fes hauteurs Méridiennes & Iheure ,
qui ieruira pourtant beaucoup auec les voftres & celles des autres pour tirer de
') Consultez la pièce N°. 1302; peut-être Chr. îluygens, en l'envoyant à P. Petit, l'a augmen-
tée de quelques observations plus récentes.
-) Nous n'avons pas trouvé dans nos collections ces observations de Petit sur la comète.
3) Dans sa „Dissertation sur la nature des comètes, page 57", Petit dit qu'il possède
„deux Globes dont l'vn a efté dreffé par le gendre de Kepler et l'autre en
cuivre tracé par moy-meime". Par conséquent, au lieu de Harbrest, il faut lire Bartfch.
Peut-être que Petit n'a pas bien déchriffré les lettres allemandes, imprimées sur le globe. Il
s'agit ici de:
Jacob Bartsch , né en 1600 à Lauban , où il mourut le 26 décembre 1633 , au moment de
partir pour Straszbourg, où il ventait d'être nommé professeur de mathématiques. Il était
médecin et en 1630 avait épousé :
Johanna Kepler, fille de Johann Kepler, née en 1604.
CORRESPONDANCE. 1665. 207
grandes Connoiflances de fon mouuement & de fon lieu & de fa nature. Comme
chacun en veut fcauoir & dire des nouuelles on ma engagé den efcrire '*) ce que Je
fais pour la Cour & les dames plus que pour la Mathématique. Et Je me fuis dauan-
tage Eftendu fur la phyfiologie que fur laftronomie de laquelle pourtant Je croys
que Je diray quelque chofe de nouueau. non pas fur le Mouuement efgal & règle
de la Comète fur quelque ligne droitte ou courbe encores que Jaye calcule que le
Mouuant fur vne tangente dont les angles du 28 & 29 décembre fuffent de 13.10'
tous les autres jours font proportionees au Mouuement diurne qui nous a
paru a fort peu de Minutes près. Ce que vous pouuez faire calculer par quelques fi
vous nen voulez pas prendre la Peyne en prenant comme jay fait ma première
tangente de 234 qui refpond a 13.10 la 2e tangente 468 qui a pour angle 25.5' &
ainfi adjoullant a toutes mes tangentes ce premier nombre 234. Jay fait vne table
des arcs qui leur refpondoient dont les différences des angles M'ont donné le
Mouuement ou peu s'en fault de la Comète peu différent de la penfee ou de la table
de Monfieur Auzout comme je luy ay fait voir & qui fadjufte auffi bien a fon mou-
uement diurne que fon Ephemeride s), neantmoins Je ne fuis pas pour cela de
laduis de Kepler ny de ceux qui croyent quelle fe meut fur vne ligne droitte. Je
fuis pour la Courbe en dedans *) & ce fera a nous maintenant quant nous ferons
bien affeurez de toutes fes démarches par les Obferuacions que chacun aura fait
den déterminer l'excentricité. Jay vne penfee affez bigearre la deffus qui eft
dauoir en quelque façon trouue la période du Mouuement de celle cy par le rap-
port a plufieurs autres. Mais comme ce n'eft qu'une Conjeéture & vne decouuerte
pluftoft jettee au hazard que donnée pour ferieufe Monfieur voftre père qui efl:
toufjours gaillard & obligeant vous la voulut faire pafl"er pour vne grande chofe
comme II auoit fait de la petite lunette de Campani. Je luy ay donc dit en riant que
Je lerois l'homme de Seneque qui difiait veniet tempus que quelques defcouuriroit
leur Mouuement &c. Mais au fonds mon fentiment eft que ce font des aftres aulïï
bien que les autres qui ont leurs mouuemens réglez & que peut eftre celuy cy eft le
mefme qui parut en telle ou telle année par quelques Circonftances que jen rapporte,
4) Voir l'ouvrage:
Differtation fvr la Natvre des Comètes. Av Roy. Auec vn Difcovrs fnr les Prognoftiques
des Eclipfes & autres Matières curieufes. Par P. Petit, Intendant des Fortifications, &c
A Paris, chez Thomas Jolly, Libraire Juré, an Palais, en la Salle des Merciers à la Palme, &
aux Armes d'Hollande, m.dc.lxv. Avec Privilège du Roy. in-4°.
5) Voir, sur cette Ephemeride, la Lettre N°. i3io,note i.
") Quoique, dans la première partie de sa Dissertation, Petit admette comme orbite la courbe en
dedans, il conclut dans la seconde partie que l'orbite est une courbe en dehors, c'est-à-dire
concave vers la terre et le soleil.
2o8 CORRESPONDANCE. 1665.
ce que Je confirme par la mefme période de mefmes années en laquelle je trouue
fouuent des Comètes 7). Voyla toute ma defcouuerte. Et quelques raifons pour
lapparence de la queue qui eft ce qui ma donne & me donne encores le plus de peyne
abien expliquer & en rendre de bonnes raifons. On commence a jmprimer mon pe-
tit difcours a la fin duquel Je mettray les Obferuations les plus exaftes que Jauray
ramafi"ees des vns & des autres. Jay oublye a vous dire que Jen ay vne du 1 3 que
j'ay après auoir pris la hauteur Méridienne & Iheure de la Comète. Je pris aufll fa
hauteur près de Ihorizon et Iheure le tout a la minute près ce qui pourra feruir
pour la parallaxe, la Comète na^'ant pas lors grand mouuement diurne, Jattends a
vous Enuoyer tout Enfemble fi vous le defirez. pourtant je vous lenuoyeray auant
quil foit jmprime. Je vous prie de me faire chercher les Hures que Je vous ay man-
dez^). Et fi vous me voulez bien obliger et toute noftre fociete ce fera de nous en-
uoyer des fufeaux du dernier et meilleur globe celefte par ce que Je le ferois
monter en Creux ou Concaue de plufieurs pièces et puis le frotant de vernix jl pa-
roiftroit au naturel des cieux. vous les aurez auflî facilement qu'un de Mes Amys
les a eus pour Recouurir fon globe qui auoit efl:e gafl:è par vne bouteille dancre
qui eflioit tombée defilis. Jl ne vous faut que faire dire la mefme chofe a Bleu 9)
ou a celuy qui aura les meilleurs & les plus modernes & Je ne penie pas quil re-
fufe de vous les vendre piiis que comme je vous ay dit jls en ont vendu en cette
ville de mefme, vous Mobligerez donc en cela fil vous plait & Je fatifferay a
Monfieur Vlac. Au furplus Je fuis toufjours mary & père fans femme & fans
fille, elles font encores a Tours détenus par le grand froid quil fait icy. Je fouhaitte
que cela & la Comète ne vous ayent point enrumé. Je la voys a Mon ayfe & bien
fourré & hyer au foir encores je lobferuay en fon Méridien nonobftant le voyfi-
nage de la lune , demain elle aura peyne a fen defFendre. Adieu aymez Moy touf-
jours fil vous plait & me croyez fans façon ny cérémonie entièrement a vous
P. Petit.
des Baifemains fil vous plait a toute la fraternité. & a Monfieur Cheze dont
nous parlons fouuent.
Faites moy fil vous plait promptement refponfe fur ces fufeés de grand globe
par ce que jl y en a icy de moyens de 18 pouces ou 2 pieds que je puis achepter.
^) Petit pensait avoir découvert que les comètes reviennent après une période de 46 ans : mais
les comètes, apparues successivement après cet intervalle, n'étaient parles mêmes du tout.
8) Consultez la Lettre N°. 1309.
S') 11 s'agit de Jobannes Blaeu. Voir la Lettre N°. 4.6 , note 1 9.
CORRESPONDANCE. 1665. 2O9
Je dis des fufées mais Je voudrois bien en anoir des plus grands fil fe pouuoit
comme je nen douce pas fi vous voulez y employer quelque amy a amllerdam
Pour Monsieur
Monfieur Chr. Huygens de Zulichem
A la Haye.
N-- 1317.
Christiaan Huygens à [M. Thevenot].
29 JANVIER 1665.
La lettre se trouve à Paris ^ Bibliothèque Nationale.
La minute se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Thevenot y répondit par le No, 140^.
Vous m'auez fait un très grand plaifir en me faifant part ') de ce que Monfieur
Des Cartes a efcrit des Pendules Ifochrones ^) ; car ayant une lettre s) du Père Mer-
fenne ou il parla de cette règle générale qu'avoit trouvé le dit Des Cartes j'avois
grande envie de voir ce que c'eftoic. Je l'avoue après l'avoir examinée qu'il
n'a aucunement reuffi, et quand fa méthode feroit vraye il ne feroit pourtant pas
pofïïble de rien déterminer par la de quelque figure ou corps donné, comme vous
voyez qu'il n'a rien déterminé. Ce qu'il y a de Monfieur Roberval 't") touchant
le centre d'agitation d'une ligne droitte eft vray, quoy qu'il ne fe foit pas fervi
d'un principe bien feur ni qui mefne fort loing. Envoyez moy je vous prie tout ce
que vous en pourrez recouvrir, car il faut qu'ils en ayent efcrit d'avantage puifque
') Nous ne possédons pas cette lettre de M. Thevenot.
") Consultez la lettre de Descartes au père Mersenne du 2 mars 164.6, celle à Cavendisli du
30 mars 1646 et quelques-unes qui les suivent, dans le Tome III, Nos. LXXXV et suivants,
des Lettres de Descartes, publiées par Clerselier (Cousin, Œuvres de Descartes, T. IX,
P- 507)-
3) Consultez la Lettre N°. 23.
t) Consultez dans les Lettres de Descartes par Clerselier, Tome III, Lettre LXXXVII „Ohrer-
vation de Monfieur de Roberval , fur le fujet de la précédente Lettre de Monfieur Deicartes
à Monfieur Cavendifhe, où il marque fes fautes" la pièce intitulée: „Le centre de percutlion
d'vne ligne droite AB', tournant circulairement autour du point fixe A , par Monfieur de
Roberual en 1646." (Cousin , Œuvres de Descartes T. IX, p. 5!-)
Œuvres. T. V. iy
CORRESPONDANCE. 1665.
le centre d'agitation d'un fefteur de cercle a eftè trouvé s). En revanche je vous
determineray celuy de quelque plan ou folide comme vous voudriez fçavoir.
Je ne fcay ce que l'on dira des predidlions de Monfieur Auzout de ce qu'elles
font veniies fi tard , pour moy j'aurois eftè de voftre avis de les fupprimer plus-
toft que de donner foupçon de falfification. Son hypothefe du chemin en ligne
droitte du comète eft la mefme que celle de Kepler qui dans fon traittè des Comè-
tes ^), a monftrè la méthode de déterminer après la pofition de cefte ligne. L'eftrange
grandeur de la queiie m'avoit porté au commencement de chercher quelque che-
min plus proche de la terre pour noftre comète , mais confiderant après cet ac-
cident notable de prefque tous que du lieu ou on les voit aller avec plus de
vifteffè ils n'avancent pas d'avantage que d'un quart du ciel, je me fuis aufli
rangé du cofté de la prédite hypothefe de la ligne droitte , et voicy enfin toutes
mes conclufions les quelles je vous prie de communiquer a Monfieur Auzout,
quand il vous aura donné les-fienes pour avoir le plaifir de veoir comment elles
s'accordent.
I . que fon comète a produift par fon mouvement une ligne droitte , inclinée
fur le plan de l'ecliptique d'un angle d'environ douze degrez et coupant ce
plan en un point diftant du foleil un peu plus que trois demi diamètres de
l'orbis magnus ou chemin de la terre.
1. qu'en menant un plan par la dite ligne du Comète qui foit a angles droits
fur le plan de l'Ecliptique , leur commune fedlion rencontre le degré 21.
d'aries et libra et qu'elle pafTe entre les chemins de la terre et de mars , un
peu plus près de celuy du dernier.
3. Qu'il a cheminé d'un mouvement toufjours égal dans fa ligne quoy qu'en
apparence extrêmement inégal.
4. Que ce mouvement a efté un peu plus que 6 fois fi vifte que celuy de la terre
autour du Soleil.
5. Que fa moindre diftance de la Terre a efté vers le 2 1 décembre qu'alors elle
S) Consultez la Lettre N°. 13. Il en résulte que Chr. Huygens n'avait pas, à cette époque,
connaissance des observations de de Roherval sur la lettre de Descartes à Cavendish , où se
trouve indiqué le centre d'agitation d'un secteur de cercle; voir la note précédente.
''') De Cometis Libelli Très- I. Aftronomicvs, Theoremata continens de motu Cometarum,
vbi Demonftratio Apparentiarum & altitudinis Cometarum qui Annis 1607 & i6i8con-
(pefti funt, noua & naqaSotaç. II. Phyficvs, continens Phyfiologiam Cometarum nouam &
naQu^oS,ov. III. Aftrologicvs, de fignificationibus Cometarum Annorum 1607 & 1618.
Autore lohanne Keplero, Sac. Caes. Maieft. Mathematico. Seneca. Nat. Quaell:. lib. 6. cap. 26.
Erit qui demonftret aliquando, in quibus Cometae partibus errant, cur tam fedufti à caeteris
eant, quanti qualefq; fint, Contenti fimus inuentis aliquid veritati & pofteri conférant. Cum
Priuilegio Sac. Caefareae Maiell. ad Annos XV. Avgvftae Vindelicorvm, Typis Andreae
Apergeri, Sumptibus Sebaftiani Mylii Bibliopolae Auguflani. mdc.xix. in-4°.
CORRESPONDANCE. 1665. 211
efloit plus grande que la moitié de celle qui efl: entre nous et le foleil , c'eft a
dire félon moy plus que de 6000 diamètres de la terre.
6. que la longueur de la queiie a eftè prefque deux fois noftre diftance du foleil ,
c'eft a dire 24000 diamètres de la terre.
7. que le comète eft diminué en foy mefme ayant paru beaucoup moins clair
vers le loe janvier qu'il n'avoit fait le 15 décembre quoy que les diftanccs
de la terre fuffent a peu près efgales.
8. que partant il eft vrayfemblable que c'eft une matière qui brufle et qui fe
confume.
9. Que fa diftance de la terre ayant eftè fi grande il n'aura point eu de parallaxe
fenfible.
10. que fa tefte ayant conftamment paru moindre que de dix fécondes au temps
qu'elle nous eftoit plus proche, il faut qu'elle ait eftè moindre a l'efgard de
l'efpace qu'occupoit fa queiie que n'eft un petit grain de fable auprès d'un
cube de 50 pieds par coftè.
11. qu'il pourroit arriver qu'un comète vint rencontrer la terre mais bien plus
facilement que la terre vint a pafler par la queiie de quelque comète.
Je vous envoieray une autre fois la figure de ce fyfteme cometique, par la quelle
vous verrez que les lieux obfervez en longitude et latitude s'accordent fort bien
avec l'hypothefe et particulièrement auffi ce que j'ay marqué dans ma dernière a
Monfieur Auzout ") que vers le commencement de fon mouvement fon chemin
apparent décline un peu du grand cercle. Je croy que ceux qui nient la mobilité
de la terre auront de la peine a trouver une hypothefe qui fatiffafle fi bien aux
phénomènes. J'ay encore veu hier et avanthier quoy qu'avec peine le comète en
ligne droitte avec des eftoilles a l'oreille et corne droitte d'aries ^), et il femble qu'il
n'avance plus, quand la lune fera pafTée , on verra peut eftre qu'il fe retourne en
arrière ce qui confirmera encore d'avantage noftre hypothefe fufdite. Il me tarde
de veoir ce que produira Monfieur Petit ^). Je vous baiie les mains et fuis de tout
mon coeur
Voftre ferviteur
Chr. Huygens.
A la Haye ce 29e Janvier 166$.
') Consultez la Lettre N°. 1310.
^) Ce sont les étoiles « et )' du Bélier.
^) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 13 16, note 4.
CORRESPONDANCE. [665.
N°= 1318.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
30 janvier 1665.
La lettre se trouve a Leielen, coll. Huygens.
Elle est la rélionse aux Nos. 1301 et 131 1. Chr. Huygens y répondit par le No. 1325-
A Whitehall ce ao. Janvier 1665.
Monsieur
C'eft auec intention de refpondre à vos deux dernières, de point en point, que
Je prends maintenant la plume en main, mais Je crains qu'il m'arriuera quelque
empeichement qui m'obligera de la quitter deuant que J'ay acheué: touteffois
Je feray ce que Je puis, fans repeter plus de ce que Jay efcrit dans ma dernière '},
finonque Holmes a dit la mefme chofe depuis a Monfieur le Vifcount Brouncker.
et que le priuilege eft a cette heure entre les mains de l'Aduocat du Roy °) dont
Je vous enuoyeray Copie auffi coil qu'il aura palTc le Grand Seau.
En premier lieu il me refte encore une plainte a vous faire dun inconuenient
qui m'arriue fi fouuent que J'en fuis fort mal fatiffait. mais ce qui me confole eft
que vous me pardonnez facilement toutes mes fautes. C'eft qu'eftant fuict a faire
des lourdes fautes dans mes lettres tant en oubliant quelques fois des mots , qu'en
mal expliquant ce que Je veux dire Je me trouue toufiours obligé de les cacheter
fans les relire, dou il arriue fans doubte que Je vous donne quelque fois de la peine
a deuiner ce que Je veux dire , et quelque fois vous trouuez les chofes imparfai-
tement exprimées quoyque intelligibles , en forte ce que vous entendez n'eft pas
ce que J'ay voulu , ou bien que J'ay deu dire. Que cecy foit dit une fois pour
tout. Et fi vous vous plaignez d'auoir un correfpondant fi mal adroit , toute la
defence que Jy oppoferay fera, qu'il vous aime parfaitement , et fait ce qu'il peut
pour voftre fatiffaftion.
Nous auons receu de tous coftez aufii bien que vous des obferuations de la
comète , mais Je ne vous en diray a prefent fi non qu'aufil toft qu'elle aura difparu
on vous les communiquera auec les remarques de Monfieur Wren qui les a toutes
entre les mains, entre autres Monfieur Auzout nous a enuoyé fes prediélions de
Ton mouuement irapriihees ''). on fera raui aufll d'auoir ce que vous aurez efcrit
la defliis.
') C'est la Lettre N°. 13 15, du 13 janvier 1665, que nous ne connaissons qu'en partie.
-) Sir William Eliis, second fils de Sir Thomas EUis de Grantham , naquit en 1609 et mourut
à Londres le 3 décembre 1680. Ayant étudié à Cambridge, où il devint M. A. en 1634,11
entra au parlement et joua un rôle marqué dans le temps de Cromwell. Plus tard il entra
à Gray's Inn, devint en 1669 Sergeant at law et, en 1671 , King's Sergeant et chevalier.
3) C'est l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 13 10, note i.
CORRESPONDANCE. 1665. 2I3
Monfieur Hook a eu tant d'affaires fur les bras ces iours paffez qu'il n'a pas pu
pourfuiure iufquau bouc fa nouuelle inuencion pour les verres de lunettes''}. Mais
on l'obligera d'y trauailler a bon efcient pour en voir le fuccez. Je ne l'ay pas
veu trauailler mais Je le verray au pluiloll et puis vous diray de quelle méthode il
y procède.
Le priuilege que nous aurons icy pour les horologes porte les mefmes defenfes
que celuy 'j que vous auez là. Seulement Je ne me fuis pas auifé de les faire com-
prendre auffi bien la terre que la mer quant a l'ufagc de voilre dernière inuention.
neantmoins les termes en font fi larges que fans doubte elles s'eftenderont iuf-
ques là. parce qu'il y eft défendu de faire, auoir, ou de fe feruir des Horologes a
pendules acommodees a lufage de la mer, et voftre dernière inuention y efl eui-
demment compris, mefme elle eft expliquée dans l'endroit ou la defcripcion en
eft couchée. Faites moy fçauoir ce que ceft que ces lettres d'atache *} de la pro-
uince d'Hollande. Je vous donneray bien le moyen dans peu de iours de me flaire
tenir cette Horologe qui eft deftinee pour moy. Le Cheualier Guillaume Dauid-
fon ') fen va bientoft dicy en Zelande ou il eft conferuateur des priuileges d'Ef-
cofle ^). il vous fera fçauoir fon arriuee, vous donnera une adrefte pour la luy en-
uoyer et vous fera tenir telle fomme d'argent que vous luy prefcrirez. et enfuitte
ni'enuoyera IHorologe par la voye de Dunkerke ou de Calais. Je prétends auflî
vous faire tenir par fon moyen les obferuatlons Microfcopiques '-^j de Monfieur
Hook qui font maintenant publiées et Je ne veux pas préoccuper voftre iugement
'^) Hooke a décrit cette invention dans sa „Micrographia."
5) Voir la pièce N°. 1279. ^) Voir la pièce N°. iî86.
7) William Davison (ou Davidson), noble écossais, mourut après 1675. Etabli trés-jeune encore
à Paris, il y devint en 1635 médecin de Louis XIII, et en 1648 directeur du Jardin des Plan-
tes. En 1650 il partit pour la Pologne, comme médecin du roi Jolian Casimir. En 1661 il fut
nommé „conservator" pour les affaires d'Ecosse. Il était adhérent zélé des doctrines de
Paracelse et a écrit plusieurs ouvrages.
^) Déjà au quinzième siècle les Ecossais avaient à Veere, en Zélande, un dépôt pour leurs
marchandises, administré par un „Conservator". Sir Thomas Cuningham remplit cet of-
fice jusqu'à sa mort en 1655, et ce ne fut que le 28 novembre 1661 que Sir W. Davison en
fut chargé; il demeura de temps en temps à Amsterdam, où il eut des querelles à l'occasion
des impôts municipaux. Plus tard, il eut des différends avec le pasteur épiscopal Mowbray,
qui par suite fut déplacé, et enfin avec les Ecossais de Veere eux-mêmes. En 1668 Davison
fit un craité avec la ville de Dordrecht, pour y transporter les affaires d'Ecosse, mais comme
les Ecossais ne voulurent pas s'y conformer, Davison fut contraint de prendre son congé
en mai 1671; Veere resta le dépôt du commerce écossais. Consultez encore l'ouvrage
très-rare:
An Account of the Scotch Trade in the Netherlands, and of the StaplePort in Campvere.
By James Yair, Minifter of the Scotch Church in Campvere. London: Printed for Meffrs.
Wilfon and Nicol in the Strand. mdcclxxvi. in-8°.
!*) C'est sa Micrographia. L'impression en fut ordonnée le 23 novembre 1664 (V. st.) et l'ou-
vrage parut en 1665. Consultez la Lettre N°. 1199, note 10.
214 CORRESPONDANCE. 1665.
de cet ouvrage, en vous difatit ce qu'on en penfe icy. Seulement il pourra en-
gager lautheur ou quelque autre curieux a rechercher bien de chofes qu'on ne
fcait point a prefent &c.
Quant aux chariots de Monfieur de Son '°}, il n'en a fait iufqu'icy qu'un, qui eft
fort ioly, doux, et fort, mais non pas tout a fait fi mal aife a verfer comme les chai-
fes roulantes, a caufe que le centre du poids de fon corps et de ce qu'il porte
gift un peu plus haut que celuy de lautre. Mais on peut pourtant dire qu'il eft
incapable de verfer en effet autant que l'autre parce eftant fortement attaché a la
felle du cheual des deux coftes, il ne fcaura verfer a moins que le cheual tombe,
ou que les fangles creuent. au refte quelque merueilles qu'on vous mande de paris,
de la chaife roulante, Monfieur Syluius qui vient depuis peu du fonds de la pro-
uence, dit qu'il ne fen trouue point du tout fur les grands chemins, et perfonne
ne s'en fert fi ce neft quelque petit nombre de gens de condition, qui veulent eftre
a leur aife coufte qu'il coufte, a caufe que fon poids tue les chenaux , au lieu que
le cheual ne porte pas la dixième partie de ce qui eft chargé fur les flèches du
chariot de Monfieur de Son. Touteffois, comme Je vous auois promis ") J'ay mis
la chaife roulante dans la patente qui va pafTer le Grand Seau qui me couitera
pour le moins 30. Jacobus, fi ce n'eft que quelques uns par les mains defquels
elle doibt pafl!er croyant faire plaifir a la Société, la depefche '") Gratis. J'ay auffi
mis dans la patente dautres inuentions, de piftolets et Harquebufes, et une
Machine pour blanchir le linge, et préparer le chanure et le lin potir ceux qui
les filent, dont vous verrez le détail dans la Copie de la patente, et dont Je pré-
tends auffi vous enuoyer quelques uns quand il en fera temps, afin que vous en
prenniez des priuileges comme nous auons fait icy. Entre 3. ou 4. autres façons
de Chariots que J'ay couchées dans la patente il y en a une qui fera fort utile
pour ce pais là parce qu'il fen peut faire a 4. roues pour porter le monde de ville
en ville &c.
Vous fçaurez, fi vous ne le fcauez défia, que dordinaire Je fais part a nos
Afifemblees des chofes que contiennent vos lettres lors qu'il fe peut bonnement
faire. Ayant donc fait lire '^^ le pafl"age qui parle du reflentiment que vous auez
de la mention aduantageufe que le prefident auoit faite de voftre mefure uni-
uer felle, ou vous aiouftez que vous allez publier voftre traitté de vos Horologes
&c. tout le monde en fuft rauy. et Jay en charge de vous prier comme Je fais de
le hafter. au refte J'attends ce que vous m'en promettez par auance lors que vous
en aurez la commodité. Quand a ce que Je vous ay cy deuant dit de nos regiftres,
nous,defirons que tout le monde le fcache afin qu'im chacun nous communique
ce qu'il a de nouueau, par ce qu'il y trouuera fon compte, et de fait il arriue quel-
'°) D'Esson. ") Consultez la Lettre N°. 1287.
") Lisez: depefchent. '^^ Dans la séance du 4 janvier 1665 (V. st.).
CORRESPONDANCE. 1665. 2I5
que fois qu'une perfone publie ce qui a efté inuenté par autruy deuant que lau-
theur le peut faire, et en ce cas la fi la chofe fe trouue dans nos regiftres les dife-
rents qui furuiennent en tel cas, feront décidez fans contredit fur la foy de noftre
Société. Il en efl: arriué un inftance depuis peu de iours '"*). un certain 's^ Je ne
fcay qui a mis au iour en quelque fueilles "') ce qu'il a appris touchant l'inieftion
des liqueurs dans le Corps par les veines, et il y a enuirons 4. ans que cela a efl:é
pratiqué publiquement parmy nous, et cefl: Monfieur Wren qui en a efl:e linuen-
teur il y a plufieurs années ''').
Me voycy infuperablement interrompu, il faut comme cy deuant remettre '^) ce
que J'ay a vous dire dauantage a la femaine qui vient ''). Seulement faut il que
Je vous die que le Roy a figné "°) fon nom dans noftre Hure de cette façon.
Charles R. et au deffbus Founder^
Son Alteffe Royale James^ et plus bas Fellow.
Monfieur le prince Royal Rupert et plus bas Fellow, auffi.
Je fuis tout a fait a vous comme efliant
Monsieur
Voftre trefliumble et trefobeiffant ferviteur
Sans relire. R. MoRAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
12 a la Haye.
'"*) Dans la séance dn 1 1 janvier 1665 (V. st.), Johann Major ayant envoyé son écrit à la Société
Royale.
'') Johann Daniel Major, fils de Eliza Major, naquit à Breslau le 16 août 1634 et mourut à
Stockholm le 3 août 1693. Créé docteur en médecine à Padoue en 1660, et admis en 1664
dans l'Academia Naturae Curiosorum, il devint en 1665 professeur à Kiel et publia plu-
sieurs ouvrages.
'*) Cet ouvrage a été donné au public, plus tard , sous le titre :
Joh. Dan. Major, Prodromus inventae a fe Chirurgiae Infuforiae. Kiloni. J. Reumannus.
1667. in-4°.
''') Déjà en 1658 Wren avait fait des expériences sur des animaux avec des injections d'opium
et de crocus metallorum (oxyde d'antimoine jaunâtre). Consultez les Phil. Trans. N°. 7 , du
4 décembre 1665.
'^) Consultez la Lettre N°. 13 15.
'») Voir la Lettre N°. 1326.
■°) Dans la séance du 11 janvier 1665 (V. st ) on produisit le Charter-book de la Société
Royale, où le roi et le duc de York avaient signé leurs noms le 9 janvier 1665.
2l6
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 13 19.
L. BuYSERo à Christiaan Huygens.
3 février 1665.
La pièce''-') se trouve h Leiden ^ coll. Uuygetn cC).
â^
tn/ Cy-ra/n^JLy to
7.
^a/n^-i
") \. du Sieur Buyfero Père. 3. febrier 1665 [Chr. Huygens].
*) Traduction de la souscription : Ceci sont les vraies empreintes telles qu'elles ont été arrê-
tées pour les quarts d'écus à frapper en Orange.
CORRESPONDANCE. 1665. 217
' N= 1320.
G. A. KiNNER A LÔWENTHURN à ChRISTIAAN HuYGENS.
4 FÉVRIER 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1307.
Illuftri, Nobiliffimo Praeftantiffimoque Domino
Christiano Hugenio Suo Godefridus Kinner s. p. D.
Bene habet ! Nondum è memoria tibi exidimus , Vir Praeftantiffime, cuius rei
epiftolam tuam quâ beneuolentiâ quâ eriiditione locnpletem fuperioribus diebus
teftem accepi. Gaudeo fané qu6d literaria mecum commercia iam olim coepca
poftliminic) redintegrare placeat. Sic enim me participem nonnunquam eoruni
fore fpero, quae Sapientiffimi mm Angliae tum aliarum quoque uicinarum par-
tium Viri , initâ non ita pridem focietate, praeclariffimis inuentionibus fuis
mundo parcuriunt , quorum alioqui pauciffima , nec nifi obiter , ad nos ufque per-
tingunt. Gratiffimum mihi accedit experimentum mum de fufpenfo incra cana-
lem ultra confuetam altitudinem Mercurio, gaudeoque tuomec experimento con-
firmari opinionem meam , quam de materia tubum in experimento Torricelliano
replente olim conceperam. Anno 1655 degebat in Jtalia Dominus Jacobus de Ni-
gro Ponte ') Philofophiae et Medicinae Doftor amicitiâ mihi conjunftiffimus, qui
inter alia, quae nonnunquam de Chymicis ad me fcribebat, in fua quadam epif-
tola et illud addidit, fe deftillando Mercurium fub principium operationis ex
eodem bonam quantitatem aquae nihil ab elementari quoad fenfum differentis eli-
cere; idque toties fuccedere etiam cum Mercurio iam ante deftillato, quoties eun-
dem aëri libero expofitum reliquerit. I îaec cùm Amico referente didiciflem, ftatim
altéra epiftolâ eidem fignificaui , magnum lumen per hoc adferri dubitationi tune
inrer Philofophos magnopere controuerfae, ecquidnam fpacium (in memorato iam
aliàs experimento) fupernum tubi à Mercurio dereliétum expleret, nuUo pror-
fus ab extra corpore fubftituto ? Aiebam enim , nil uerifimilius eiïe , quam uapo-
rofum illud (quod deftillatio Mercurij in aquam cogi poffe probauerat) mercurio
circumfufum et intermixtum utpote corpus mult5 leuius à mercuriali pondère
iure praeponderationis è poris extrahi et in partes tubi fuperiores mercurio de-
fcendenti fubftitui. Neque dubito fi tune amicus , ut monueram , Mercurium à
deftillatione adhuc calentem infudifTet in tubum, quin non minus haefurus fuif-
fet abfque defcenfu, quàm in Experimento tuo contigit, poftquam eundem d ua-
') Jacobus J. Wenceslans Dobrzensky von Schwarzbrûck (appelé aiissf de Nigro Ponte) naquit
à Schwarzbriick (Bohême); il séjourna longtemps en Italie et fnt médecin à Parme.
Œuvres. T. V. 28
2l8 CORRESPONDANCE. 1665.
porofo aëre aliâ induftriâ liberâfti. Ecce quàm fibi femper fimilis eft, et quàm
diuerfo itinere ad eundem nihilominus terminum uenit natura ! Si ad manum tibi
eft auc cuipiam ex Amicis Noua et Amcenior de fontibus Philofophia, quam prae-
diétus Amicus Ferrariae 1657 euulgauit °) infpice, quaero,per ocium Paginas
26 et 27 , ubi haec omnia fufiùs inter nos tune afta reperies.
Communicaui hodie") nouum illud et inauditum hucufque experimentum tuum
Patri Gafpari Schotto , qui in pluribus iam fuis operibus Torricellianum illud in-
uentum eiuilgauit;; nouiffimè uero in Technica fua curiofa totus in eo eft, ut eius
ope potiflimiîm aëris grauitationem eiufdemque cum Mercurio intra tubum fui-
penfo aequipondium euinci ac demonftrari uelit: moneo igitur, ut pro immani
uulnere, quod experimento tuo aequilibrationi aeris iniîixifti, de emplaftro pro-
fpiciat ; cuius refponfum'*) tibi quoque tranfmittere non omittam. Miré me afficiunt
ea , quae de ceteris experimentis tuis , quaeque de locorum longitudine per horo-
logas machinulas per te inuentas detegenda polliceris, quae uel hodie in lucem
euulgata uidere defidero; nihil enim praeterquam excellens et exquifitum ab Hu-
genio expeftandum eft , cuius opufcula in lucem hue ufque data fat fuperque eru-
ditis ex ungue Leonem prodiderunt. Qu5d ver5 Diuinus parum diuinè fit oblocu-
tus, quid refert ? Nonne et anfer quandoque obftrepit olori ! Videndum porr6 ecquo
in iudicio lufcinia cum upupa in certamen defcendat. Equidem aflertionem tuam ^')
contra Diuini obieéta, ficut nec haec ipfa'*) unquam licuit uidere ; gratiffimum
proinde feceris , fi et eos labores tuos mihi fubmiferis, quos per partes quô minus
literis includas quid uetat ? Mihi , ut aliàs fcripfi , quo minus ferij aut folidi quid
agam, ualetudo impedimento eft. Experiraenti tamen (audito laudabili aliorum co-
natu) nonnunquam et ipfe ludo ueriùs , quàm occupor , quae ad colorum genefim
et naturam inueftigandam tendunt , ubi ludicra quaedam , fed nulla folida detexi :
in ijs porro fi quid dignum occurrerit , non omnino fubtraham Hugenio meo. Co-
metam à 5 Januarij ad ao diuerfis uicibus confpexi ex uicinia lucidae in faucibus
Ceti^) per eiufdem caput ufque ad Arietis confinia progredientem, in cuius capite
") Nova, et Amaenior de admirando Fontivm Genio (ex abditis natvrae clavftris, in orbis Ivcem
émanante) Philoîbphia. Ad votvra Illuftrifïïmi & Excellentiiïîmi Dotnini Domini Innocentiide
Comitibvs Ex Ducibiis Poli & Guadagnoli, Baronis Romani, Sanftiflîmi Domini Noftri
Alexandri Septirai Pont. M. Magiftri Campi Generalis, nec non S. C. M. Cubicularij , Ge-
neralis Vigiliim Pniefefti, & Peditum Colonelli, Domini & Maecenatis fui Colendiiïîmi.
Perenne flvere jvlia Avftore lacobo I. W. Dobrzenfki de Nigro Ponte, Boemo Pragenfi. P.
E. M. D. Opvfcvlvm quod non Iblum Curiofis ingeniis ob plurimas & nouas hydraulicas
macliinas aeri delicatiflîmè inciCas voluptatem adfert , fed & Philofophos Exoticis quibuf-
dam erudit difcurfibus, & Mathematicis campum aperit alias plures ,& ingeniofiores exco-
gitandi inuentiones. Ferrariae. cio.ioc.lviiii. Apud Alphonfum, &I0: Baptiftam de Ma-
refbis. Svperiorum perniiflii. in-folio.
3) Voir la Lettre N°. 1321. +) Voir la Lettre N°. 1343.
5) Sa„Brevis Assertio". *) Sa „Brevis Annotatio".
'') C'est l'étoile « de la Baleine.
CORRESPONDANCE. 1665. 219
aliunde fcribitur euanuifle. Obferuationes eiufdem uerè Aftronomicas, quales
requiris nullas obtinui; quae hîc confeftae, dubiae apud me fidei funt,quibus
proinde non tantum cribuo , ut in confpectum tuuni patiar uenire.
Sed diu nimium te utilioribus occupatum detineo, proinde fînem tandem facio,
rogoque ut coeptum literarium commercium , quoad per ocium licebit , continuare
uelis , quod iideliter ex parte quoque mea fafturum me fpondeo. Vale meque ama.
Pragae 4 Februarii 166$.
Tui obferuantiffimus ftudiofiffimufque
Go. KiNNER.
N' 1321.
G. A. KiNNER A T>ÔWENTHURN à [G. ScHOTT].
4 FÉVRIER. 1665.
La lettre a été publiée dans ,,0. Schott Physica Curiosa."
G. Schott y répondit par le No. 1343.
Pragae 4 Febriiarii 1665.
Non polTum hîc committere, quin Reuerentiae Veftrae communicem infigne
quoddam Experimentum, quod paucis ante diebus Praeftantiflîmus & Ingenio-
fifTimus Dominus Chriftianus Hugenius, in Philolbphicis Mathematicifque dif-
ciplinis fupra modum excukus, Amicus meus literarius longé chariffimus, à fe
nuper inuentum, pro afFeftu in me luo gratiofè communicauit; quod ejufdem No-
biliflîmi & Clariffimi Viri uerbis, ex epiftola ad me data depromptis, placet fub-
jungere ■).
Haec Nobiliffimus Hugenius. Quid ad haec dicemus, qui Mercurium in uitreo
tubo ab aëre externo eidem aequiponderante iufpenfum teneri cum Reuerenda
Paternitate Veftra in Teclinica Curiofa =) poene demonftratum efTe credidimus.
Nam illud quidem hoc fiante experimento fubfiflere non poteft, de cujus tamen
ueritate candor & indullria Domini Autoris nil in me prorfus dubii relinquit.
Redit hîc illud in memoriam, quod pluribus abhinc annis de hoc Mercurii fuf-
') Ici se trouve inséré le fragment de lettre qu'on trouve dans l'Appendice N°. 1322.
°) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 498 , note 4. ~x
CORRESPONDANCE. 1665.
penfi negotio ad Dominum Jacobum Dobrzenfki ') tune Ferrariae degentem
perfcripferam, ubi fpacium illud fupernè uacuiim repleri ajebairi uaporibus qui-
bufdam aqueis, quales circa & intra ^ jam copiofos exiftere apiid me euicerat
ejufdem Domini Doftoris experimentum , que è 6. Ib . Mereurii, 3 vel 4. uncias
aquae quafi pure elemencaris elicuerat, idque toties quocies eundem Mercurium
jam deftillatum aëri libero expofuerat. Videat obfecro Reuerenda Paternitas
Veftra Philofophiam de Foncibus '^') ejufdem Domini Dodloris, in qua Paginis 26
& 27 & experimentum fuum, & meam inde dedudlam confequentiam prolixitis
allegat. Scripferam equidera, nifi fallor, in alia deinceps epiftola, rogaueramque
ut 5 adhuc à deflillatione calentem, priufquàm nouum aërem aut uaporem poflet
attrahere, tubo infunderet, probaretque quis refponderet euentus: quod fi fac-
tum timc fuiffet, nil omnino dubito, quin ^, non fecus ac apud Hugenium, per-
manfurus fuiïïèc abfque defcenfu. Sed de his mentem Retierentiae Veftrae liben-
ter intelligam; quod ut quantociiis fiât, humanifllmè rogo. Aperire fe fenfim incipit
ueritas, ad quam nos manuducere uidentur expérimenta; quibus fi plura fe fe
potiùs quàm inanibus fpeculationibus occuparent ingénia, copiofiores utique fuc-
cefîli temporis pro uefl:iganda ueritate maximas, quàm nunc pro excogitandis
nouis nouifque indies Chymaeris fophifmata numerare contingeret. Hortetur,
obfecro, Reuerentia Vefl:ra occafione recudendae proximè Phyficae fuae Cu-
riofae, efficaci quapiam Paraenefi Europae Principes, ut raunificâ fuâ liberalitate
manus porrigant tam proficuo experimentorum fliudio, cui fublimia paffim ingénia
fauere & afilxefieri incipiunt, quorum conceptus ardor haud dubiè magis augef-
ceret, fi liberalis Principum mimificentia de publico fufficeret alimenta: nam
priuato quidem aère atque conatibus uix in longum par efle poterit hominum
quantumuis ingenioforum indufl:ria, quod Nobiliffimus Dominus Francifcus de
Verulamio in Opufculis fuis pridem defiderauit, & queftus efi
KlNNERUS.
3) Sur Jacobus J. Weiiceslans Dobrzensky, voir la J^ettre N°. 1320, note
"*) Cet ouvrage est décrit dans la Lettre N°. 1 320, note 2.
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1322.
Christiaan Huygens à G. A. Kinner a Lôwenthurn.
[5 JANVIER 1665] ').
Appendice au No. 1321.
La lettre a été publiée en partie dans „G. Sclioti Physica Ciiriosa."
Nefcio an Expérimenta Antliae pneumaticae ad te pervenerint; fed perveniïïe
puto, cùm celebria admodum ab annis aliquot eiïe coeperint. Machinam ejuf-
modi mihi quoque ante triennium fieri curavi, atque infigne phaenomenon primus
animadverti, cujiis ratio huculque in obfcuro latet: Nempe Mercurium, qui in
Torricellii experimento in tubo vitreo defcendere folet, ut fcis, ad altitudinem a8
circiter pollicum, eundem triduo aut quatriduo ab aëre repurgatum, tuboque
infufum, donec totus repleatur, non ut prius inverfo tubo defcendere, fed nullo
fafto vacuo fufpenfum manere in akitudine prioris dupla & amplius; nam non-
dum terminus innotuit. Purgatur autem ab aëre folâ continuatione expcrimenti
Torricelliani, afFufo uno aut altero aquae digito, neque ad haec machina efi: opus ,
fed illa tantùm occafionem ad inveftigandum praebuit. Qui verb rationeni phae-
nomeni reddere poterit (nam aequipondiûm aëris hîc non fatis facit) magnus mihi
erit Apollo.
N° 1323.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
5 février 1665.
Le sommaire se trouve à Leidén, coll. Huygens.
A MON PeRE
5 Febrier 1665.
De la lettre de Moray ') qu'il la faiïe copier, qu'il demande le Privilège en
France, que je m'offre de payer le fceau. que peut eftre il pourra laiïïer commif-
fion a quelqu'un, ce que Moray m'efcrit ^) et offre d'y emploier l'abbe de Beau-
') C'est une partie de la lettre dont on trouve le sommaire à la date du 5 janvier 1665,
N°. 1307.
') Consultez la Lettre N°. 1 3 1 5.
°) On ne trouve pas ces détails dans la partie de la Lettre N°. 1315 que nous connaissons.
CORRESPONDANCE. 1665.
fort 3). Remercie des 3 Journaux et du Projet, difficulté de trouuer un fonds pour
cela de 20 ou 30 mille eicus de rente. Trefmarry de la mort de Monfieur Fer-
mat "*) de qui j'attendois de belles chofes.
N= 1324.
Christiaan Huygens à J. Chapelain.
5 FÉVRIER 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Un extrait en a été publié dans le Journal des Sçavans 1665, No. FUI, du 23 février 1665.
La lettre est la réponse aux Nos. 1254 et 1285. J. Chapelain y répondit par le No. 1328.
Monfieur Chapelain
5 Febrier 1665.
Succès des pendules, Meffieurs les Eftats voulurent veoir l'horologe dans leur
aflemblee. copie de la Lettre de Monfieur Morray '), ou eft le rapport du Capi-
taine Holmes, les moitié meilleures, difficulté de Voffius nulle. Fournier °) efcrit
qu'en France il y a auffi un pris propofè. Ses livres pas encore arrivez. Père Fabri
et Divinis donnent les mains, comme peut eftre vous aurez defia fceu de Mon
Père, pour ce qui eft du cercle de Saturne 3). Obfervation envolée. Je n'ay
point eu d'avis d'Angleterre de ce qu'on l'auroit obfervé diverfement. Comète.
J'attens des obfervations exaétes d'Hevelius. Mort de Monfieur de Fermât m'af-
flige fort 't).
3) Régnier de Beaufort, mort en 1722, était d'abord médecin, mais bientôt il embrassa l'état
ecclésiastique, devint abbé de San Golgano en Toscane et plus tard , en 1680 , grand-vicaire
de L. A. de Noailles, évéque de Châlons- sur-Marne.
'f) Pierre de Fermât mourut le 12 janvier 1665.
') On lit à la fin de cet extrait :
„Le public eft obligé de la communication de ces deux lettres à l'incom-
parable Monfieur Chapelain, qui ajoutant à fes autres belles connoiflTances
celle de la Philofophie la plus curieufe, entretient des correfpondances dans
toute l'Europe, pour eftre averty des nouvelles découvertes qui s'y font.
-) Peut-être s'agit-il de
Denis Fournier, qui naquit à Segny et mourut à Paris le 25 novembre 1683. Il fut chirur-
gien à Paris et s'appliqua surtout à la prothèse.
3) Consultez la Lettre N°. 1294.
■*) Ici finit le sommaire: nous faisons suivre l'extrait du Journal des Sçavans.
CORRESPONDANCE. 1665. 223
Extrait d'une Lettre efcrite de la Haye, le 5 Février 166$ 0-
Le Capitaine Holmes, à fon retour a fait des rapports "), touchant l'utilité des
Pendules , qui furpaffent mon attente. Je ne m'eflois pas imaginé , que les horo-
loges de cette première conftruélion reuflîroient fi bien, & j'avois refervè ma
principale efperance pour les nouvelles. Mais puifque celles-là ont défia fervy
avec tant de fuccés, & que ces autres font encore plus juftes: J'ay d'autant plus
de fujefl: de croire que l'invention des longitudes fera dans fa perfeftion dernière.
Cependant je vous diray , touchant ce que vous avez voulu fçavoir de la manière
dont Meflleurs les Eftats ont receu ma propofition 7), lors que je leur ay demandé
le privilège pour les nouvelles horloges , & le prix confl:itué à l'invention en cas
de fuccés, qu'ils m'ont accordé ^) fans difficulté ma requeflie, & voulu que je fifl^e
porter une de ces horloges dans leur afl^emblée, pour leur en expliquer l'invention,
& enfuite l'application aux longitudes : ce que j'ay fait avec beaucoup d'approba-
tion *). J'ay publié cette femaine, qu'on expofera en vente les dites horloges, avec
l'inftruftion necefl"aire '°) pour s'en fervir fur mer; & ainfi j'ay franchy le pas. On
m'a faiél icy l'objection, qu'on avoit aufli faite chez vous^"), contre la jufl;eïïè des
Pendules; à fçavoir, quoy que s'accordans enfemble, elles pourroient manquer
toutes deux, a caufe que l'air en un temps , feroit plus efpois qu'en un autre. Mais
j'ay repondu que cette différence, s'il y en a, ne fe fait aucunement fentir aux
Pendules : puifque les obfervations faites de jour en jour , & continuelles , d'hyver
jufqu'en efl:è, m'ont fait voir qu'elles fe font toufiours accordées avec le foleil.
Pour ce qui ell d'imprimer la figure de ma nouvelle horloge; je le differeray en-
core quelque-temps : mais elle paroiftra pourtant avec toutes fes demonfi:rations ,
& un traité des Pendules ") que j'ay efcrit ces jours pafTez , & qui efl d'une fpe-
culation fort fubtile.
5) Une traduction de cet extrait parut dans les Pliilos. Trans. N°. i, du 6 mars 1665. Voir
la Lettre N°. 13 15.
*) Consultez la Lettre N°. 1315.
7) Voir la pièce N°. 1278. 8j Voir la pièce N°. i 279.
^) Ces derniers mots ont été ajoutés à l'insu de Clir. Huygens,qui n'en était luillement content
(Consultez les Lettres Nos. 1337 et 1349).
'°) L'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1290.
'') Probablement Huygens désigne ici Is. Vossius. Consultez les Lettres Nos. 125461 1328.
'-) Le „Horologium Oscillatorium", qui a paru en 1673.
224 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1325.
Christiaan Huygens à R. Moray.
6 FÉVRIER 1665.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
La copie se trouve à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nos. 1315 et 1318. R. Moray y répondit par le No. 1329.
Monsieur
A la Haye ce 6 février 1665.
Vous ne doutez pas fi j'ay eftè bien aife d'apprendre la Relation ') du Capi-
taine Holmes. Vous ne pourriez me mander rien de plus agréable, et je vous
remercie de chaque ligne que vous avez employée a me raconter fi, particulière-
ment rhifl:oire de cette belle Expérience. Il efl: vray que je ne m'eftois pas pro-
mis un fi bel effefl: des horologes de cette façon, et pour mon entière fatiffaélion
je vous prie de me dire ce que vous et vos Meflieurs de la Société Royale penfent
de cette Relation, fi le dit Capitaine femble efl:re homme fincere et fur la foy de
qui l'on puifle s'afliirer. car en fin je m'eftonne que ces horologes ayent efi:è affez
jufl:es pour pouuoir par leur moyen rencontrer une fi petite Ifie. J'ay grande
impatience de veoir ce que vous m'en promettez par efcrit du refte de fes obfer-
vations car par la je jugeray mieux du tout: et quand la vérité de l'expérience
auroit eftè un peu au deflbus de ce qu'il en rapporte, il n'y a pas de doute pourtant
que mes nouuelles horologes ne mettent cette affaire dans la perfeftion defirée.
J'avois défia refolu de faire publier par nos gazettes-) qu'on les expofoit en vente,
et la deiïus voftre lettre eftant venue, je l'ay fait avec plus de confiance, y adjou-
tant qu'on en avoit pris des expériences certaines. Je n'ay pas encore ajufl:è avec
l'horologer a quel prix on les donnera, mais il parle de 300 livres ou d'avantage la
pièce; qui efl; cher, mais aufli y a il beaucoup d'ouurage. Je tafcheray a les mettre
au plus jufte prix. Combien vous femble que j'en doibs prétendre? J'ay penfé
de 30 livres ou environ.
J'efcrivis hier a mon Père '') touchant le Privilège en France, que puis qu'il en
avoit défia parlé au Roy et qu'il le luy avoit prorais, il pourroit facilement le faire
expédier, mais parce qu'il fut fur le point de partir '') je luy mande voftre propofi-
tion 5) d'y emploier Monfieur l'Abbé de Beaufort. Je verray quel en eft fon avis
et cependant vous pouvez s'il vous plait mander a Monfieur l'Abbé qu'il en veuille
conférer avec mon père qui ne luy eft pas inconnu. Je me fouuiens qu'il fe faifoit
') Voir la pièce N°. 1315.
■) Consultez la Lettre N°. 1324. 3^ Consultez la Lettre N°. 1323.
'') Constantyn Huygens, père, partit de Paris le 26 mars 1665 [Dagboek].
5) Probablement dans une partie que nous ne connaissons pas de la Lettre N°. 1315.
CORRESPONDANCE. 1665. 12^
fort d'obtenir l'Expédition de Monfieur le Chancelier ^) fans rien payer, qui au-
trement a ce qu'on dit prend 3 ou 400 livres pour le fceau.
J'ay penfè que pour avoir une des nouuelles horologes vous pourriez prier
Monfieur Downing ') de s'en vouloir charger puis qu'on dit qu'il partira dans
peu. Je fuis fans referve
Monsieur
Voftre très humble et très obeiffant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
Il y a long temps que Monfieur Slufe m'a prié ^^ de fcavoir de vous fi Monfieur
Hobbes a fait imprimer ^') contre luy qui avoit rofutè par efcrit fa faufTe duplica-
tion du cube. J'ay toufjours oublié de vous le demander mais je croy qu'il n'en
efi: rien par ce que vous me l'auriez fait fcavoir. Monfieur Auzout attend quel
jugement l'on fera chez vous de fes Ephemerides '°) du comète. Je diffère de luy
en ce qu'il le met par delTus Saturne, et moy entre noilre orbe et celuy de
Mars ").
La Société a fujeét de fe rejouir de l'occafion de tant d'Illufi:res perfonnes, qui
ne luy fera pas feulement honorable mais auffi profitable comme j'efpere.
A Monfieur
Monfieur Moray
Chevalier et du Confeil Prive du Roy
pour les affaires d'Efcoffes.
A
dans Whithall Londres.
*) Pierre Ségnier. Consultez la Lettre N°. 492, note i.
') Sir George Downing, fils d'Emmanuel Downing du Inner Temple et de Lucy Wintlirop,
naquit en août 1623 et mourut en juin 1682 à Londres. En 1638 il partit avec ses parents vers
la Nouvelle Angleterre, où il compléta son éducation. En 1650 il servit en Angleterre sous
Olivier Crorawell, et plus tard comme diplomate sous Charles IL II fut envoyé plusieurs
fois aux Provinces-Unies. Il épousa Frances Howard de Naworth, et donna son nom à la
Downing-street à Londres.
**) Consultez la Lettre N°. 1 267 , du 4 novembre 1664.
^ j Nous ne connaissons aucun ouvrage de Th. Hobbes écrit contre R. F. de Sluse.
'^) Voir Touvrage cité dans la Lettre N°. 13 10, note i.
") Pendant la période du 2 décembre 1664 au 30 janvier 1665 la distance de la comète au soleil
varia de 1,03 à 1,40, en prenant comme unité la distance moyenne de la terre au soleil ; la
distance moyenne de Mars au soleil est 1,52 , celle de Saturne 9,54.
Œuvres. T. V' op
>26 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1326.
R. MoRAY à Christiaan Huvgens.
6 FÉVRIER 1665.
La lellrc se trouve à /.eiden, coll. Hiiyi^ens.
Elle est In rélinnse aux Nns. 1301 et 131 1. Chr. Iluygens y répondit par le No. 1339-
A Whitehtill ce 27. Janvier 1665.
Monsieur
De la façon que Je me trouue prefqne toufiours interrompu en vous efcriuant
il y a apparence que chacune de vos lettres men couftera pour le moins deux ou
trois. Mais ces interruptions, me redoublent l'apetit defcrire, comme fi Ion me fai-
foit leuer de Table deuant que d'auoir bien commencé à manger, la fatiffaétion
que vous témoignez receuoir en lifant mes lettres, tout mal bafties qu'elles font
m'y pouffe bien fort, d'une parc; et d'ailleurs le contentement que Je recois par
ce Commerce my porte auec violence, puifque peu s'en faut que Je ne me perfuade
que Je vous entretiens de bouche tout le temps que J'ay la plume en la main, il
faut donc que Je reprenne le fil de vos dernières ou Jay brifé la femaine pafiee ').
Puifque vou comprennez bien ce que Jay voulu dire dans mes précédentes -)
de la Refraftion du Soleil, il n'eft pas necefiaire que Je m'en explique d'auantage.
Ce que vous dites du calcul qu'il faudra pour trouuer la hauteur du Soleil par
l'heure de Ihorologe &c. n'efl: pas grande chofe, et a mon auis il vaudra bien la
peine puifque fi Je ne me trompe il ny a point d'autre moyen fi exacte ni fi facile.
Le Quadrant de Monfieur Hook efl: prefque acheué, nous le deuons voir Mer-
credy prochain 3), et vous en aurez après la defcription.
Quoy que ce Quadrant fera fort bien laffaire, en prennant les fécondes minu-
tes des degrez de Hauteur, neantmoins Je crois que nous tafcherons d'auoir un
Quadrant a Soleil qui monfl:rera les fécondes minutes des heures aufll, afin de voir
de temps en temps la variation des refraftions &c.
J'attends par Vofl:re première les Inftruétions ^') que vous auez publiées tou-
chant l'Vfage des Horologes a pendule. Aufll tofl: que la Patente aura pafl^e le feau
nous en publierons icy de femblables Jnflrruftions.
' ) Voir la Lettre N°. 1 3 1 8.
') Consultez la Lettre N°. 1280 et la Lettre N°. 1301 de Chr. Huygens.
3) Ce ne fut que dans la séance du 22 février 1665 (V. st.) que Hooke montra ce quadrant; le
rayon n'en était que de 17 pouces; chaque degré (et non pas „minute" comme le dit Birch)
du limbe mesurait '/s de pouce, et pouvait se diviser en six parties. Le tout était construit
avec une extrême précision.
"t) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 290.
CORRESPONDANCE. 1665. II^J
La Calefche de Monfieur De wSon, a deux flefches fixez a l'effieu des Roues,
en forte que les bouts en fortent par derrière l'effieu de 3 à 4 pieds comme peut
eftre vous comprendrez par ce mefchant crayon que Je vous detrace bien à
la halte.
Tout le Corps et l'Effieu en font de fer. depuis i.i iufqu'a 3.3 il y a 15. ou 16.
pieds, les Flefches, à lendroit marqué 4.4. fe feparent en deux branches, dont
l'une s'attache a lEffieu et l'autre fen va deflbubs l'Effieu en montant et finit en
fpirale , le tout eftant comme un Refibrt fur le bout du quel pend le Corps de
la Calèche fait comme celuy dun Carofl^e ordinaire pour deux perfones. les deux
bouts 3.3 ne font quenuirons de la hauteur de 5 pieds comme les Roues , et les
deux refîbrts ou branches de fer marquez 1.1 portent le deuant du Corps de la
Calèche et ne font pas plus hauts que lEffieu, auxquels il eil: attaché court, les
deux branches 1.1 eftant enclauces dans l'endroit ou les Flefches font diuifez en
branches au lieu marqué 44.
Je Crois que vous comprendrez alTez bien par cecy ce que ceil: que cette Ca-
lefche. la Diilance depuis 1.1. à 3.3. efl de 6. a 7. pieds, et lun et l'autre diftant de
l'Effieu en telle proportion que le Centre du poids de la calefche et ce qui eil
dedans gifl: au deuant de l'Effieu enuirons 6. poulces. Mais vous y verrez aïïèz
fans que Je perde du temps a vous le defcrire plus exaélement. Au relie il
eft fort doux, le poids gill au deffijs de leffieu quelque 15. ou 16. poulces. de
forte que de foy mefme il eft plus aifé a verfer que la Chaife Roulante, mais ne
le fcaura pourtant faire a moins que le Cheual tombe du Collé non plus que
l'autre , eftant attaché beaucoup plus ferré a la fclle que n'eft la Chaife roulante.
Voftre penfee touchant les petits Thermomettres eft bonne, ils peuuent fervir
a mille petites expériences comme celle que vous marquez. Comme a mefurer
le degré du fang qui eft nouuellement tiré dune veine, de l'urine nouuellement
uuidé et plufieurs autres dont nous auons autre fois parlé dans noftre Aiïcmblee s).
5) Nous n'avons pas trouvé de traces de ces expériences.
228 CORRESPONDANCE. 1665.
Nous auons des Thermomètres faits en fpiral qui tournent autour dun Effieu,
dont le moindre Mouuement marque fur un grand cercle un grande efpace. Mais
il n'eft pas aïïèz délicat. Mais ccluy que vous dites auoir efte fait a Florence
n'aura pas efte fait de la forte, feulement le tuyau en a efte contourné en fpirale,
ce qui eft aftez difficile a faire en enforte qu'il ny ait point dinegalité.
Quant a la mefure vniuerfelle du froid Monfieur Hook croit en eftre venu à
bout fi ce n'eft qu'un mefme degré de froid n'eft pas toufioars capable dengen-
drer de la glace. Mais il a marqué dans fes Thermomètres l'endroit ou eft la
fuperficie de la liqueur fi bien qu'il a bien rencontre en plufieurs expériences, en
ayant drefte plufieurs Thermomètres fur le mefme pied et dans les mefmes pro-
portions du Tuyau et du Globe, il croid qu'il ne refte plus de difficulté. Mais nous
ne demandons pas qu'il nous en rende comte qu'il n'en ait fait toutes les expé-
riences quil pourra faire durant cet hyuer. Cependant il en a fait faire quelques
uns pour moy dont Je tafcheray de vous faire tenir un par Sir Guillaume Dauid-
fon que Je vous ay cy deuant ''') nommé, et qui vous apportera auffi les Obferua-
tions Microfcopiques ") de Monfieur Hook.
Monfieur le Doftor Wren a entre les mains toutes les obferuations que nous
auons eues de toutes parts de la Comète et nous en doibt dire fes penfees bientoft.
Je vous en feray part, fans vous en dire autre chofe iufqua ce que Je les aye, finon-
que les Voftres comnie auffi les Noftres ne faccordent point auec les prediélions
de Monfieur Auzouft, qui nous en a enuoyé plufieurs copies, la Comète fe voit
encore icy. Je la vis auanthier fituee a l'égard des Cornes
° d'Aries ^) à peu près comme cy deflbubs, mais fans queue et
comme de la mefme Grandeur que la moindre des deux dites
o Cornes. Mais au refte il faut fen remettre a Monfieur Wren.
o Jl me refte encore plufieurs chofes a vous dire fur le fuiet de
voftre dernière du i6.
^ ® Je feray aife de voir vos remarques fur les prediélions de
Monfieur Auzout.
Le défaut que vous trouuez dans une des examples données dans le papier que
Je vous ay enuoyé ^) touchant l'ufage des Horologes a pendule , n'eft pas , à mon
auis, confiderable: et fi vous l'obferuez bien, veu qu'il y a un mélange de trois ex-
emples à la fois, que de la façon qu'elle eft couchée le calcul en eft plus courte
qu'il n'en auroit efté fi elle auoit efté faite comme vous dites , qui eft a la vérité la
méthode la plus naturelle et plus facile lors qu'il ne fagit que du calcul dune Mon-
ftre feule ou de plufieurs eftans adiuftees. puifquau lieu de trois additions quil au-
"5) Consultez la Lettre N°. 1 3 1 8. '') C'est-à-dire , sa „Micro!j;raphia."
S) L'étoile la plus proche de la comète est ;', la suivante (? et la plus éloignée a du Bélier.
^) Avec sa lettre du 16 décembre 1664 (V. st.), que nous ne possédons pas.
CORRESPONDANCE. 1665. 22^
roit falu faire pour réduire les trois montres a la vrayc heure du Soleil la ou les
montres auront elle adiuftees au Soleil, il ne fait que foubftraire une fois du
Soleil, les minutes et fécondes marquées pour le iour dans la Table, pour rendre
le comte égal, et puis y ayant par l'uppofition une des 3 montres ou Horologes qui
vas trop vifte, il faudroit foubftraire de la vifteïïe et puis adioulTrer au demeurant
les minutes et fécondes de la Table, ce qui auroit eftè un peu plus embarradant.
Enfin, de la façon que ces Jnftruftions ordonnent ladiuftement des Horologes, eft
qu'en fcachant , la vraye heure par le foleil , pour bien placer les Jndices de l'Ho-
rologe, il en faut foubftraire les minutes et les fécondes marquées pour ce iour là.
Mais ceft trop dit fur fi peu de chofe. Seulement il feruira que cela napas efte
fait par megarde.
Tout le monde vous remercie pour la diuifion qui marque les troifiefmes minu-
tes pour mefurer la viftefl"e des corps deicendants. Je lay donné a Monfieur Hook:
qui dit après lauoir examiné que les diuifions font faites a ce qu'il en peut fçauoir
comme il lentendoit, en difant qu'elles font faites dans la proportions des Sines.
Ceft a dire que prennant une ligne droite égale a la portion du cercle donne
pour la- plus grande excurfion du pendule, et la diuifant dans la proportion des
fines, puis marquant cette portion de cercle comme fi ceftoit cette ligne courbée
les marques ou diuifions y marquées feront celles qui font requifes.
Me voycy a lordinaire contrainét de coupper icy. Jauois quelques autres cho-
fes a vous dire qui me fourniront afiez de matière pour une autre lettre '°j la fc-
maine qui vient. Je fuis de tout mon coeur
Monsieur
Vollre très humble trelbbeiffant et
très aiïeélionné feruiteur
Sans relire. R. Moray.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens ue Zulichem
XX A la Haye.
'°) Consultez la Lettre N°, 1329.
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1327.
Christiaan Huygens h A. Auzout.
12 FÉVRIER 1665.
La in'nuite se Irntire à Le'iâcn , coll. Iliiygeiis.
A. Aiizdut y répondit par le No. 1346.
\ AUZOUT,
le 12 février 1665.
Ne m'avoic pas demandé les copies de fa lettre. ') je la luy envoie et les autres
auflî, tout ce qu'il y a du comète, n'ayant pu trouuer de copifte qui put lire voftre
efcriture. la comète a afTeurement païïe par deiïlis le bec du corbeau , et mon ob-
fervation efl: très certaine. J'ay dit ") que le chemin du comète continué retrorfum
coupoit l'Ecliptique au 4°. de =Q=. c'efi: a dire en continuant ce chemin comme fi
c'eftoit un grand cercle dont il diffère peu.
Je ne m'eftonne pas que le Jefuite de Bordeaux 3) foit tombé "t) dans la mefme
hypothefe de la ligne droite puis qu'elle eil: dans le traité de Kepler de Cometis 5)
qui donne la méthode.
point prié de ne comuniquer a perfonne vos penfees.
de trouuer la trajeftoria refta de la comète en appliquant la règle fur les lignes
qu'il appelle viforias, et il tache auffi de la pofer tellement que le mouuement de
la comète foit toufjours égal, mais quand il ne le peut trouuer il prend par con-
trainte lé mouvement accéléré ou retardé, au lieu du quel et mieux a mon avis l'on
pourroit courber un peu le chemin de la comète pour fatiffaire aux lieux obfervez.
J'attens auffi des obfervations exaftes, et Ton ") m'en a promis de Leyden il y a long
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre d'Auzout à Clir. Huygens, ni aucun des autres papiers
relatifs à la comète; il paraît que Clir. Huygens lui a tout renvoyé.
°) Consultez les Lettres Nos, 1310 et 131 1_.
5} Ignace Gaston Pardies, fils d'un conseiller au parlement du Roi, naquit en 1636 à Paris, où
il mourut d'une fièvre maligne le 22 avril 1673. Admis cliez les Jésuites en 1652, il enseigna
bientôt les belles-lettres et la philosophie à Pau, et plus tard .les mathématiques au collège
de Louis le Grand à Paris.
'') J. G. Pardies, DiiTertatio de motu et natura Cometarum. Burchigalae apud Petrum du
Cocque. 1665. in- 12°.
avec la traduction française :
J. G. Pardies, Remarques sur la comète et autres Phaenomenes extraordinaires de ces
temps. Bordeaux, G. de la Court, 1665. in-8°.
5) Consultez l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 13 17, note 6.
'') Probablement Kechelius à HoUenstein. Voir la Lettre N°. 1297.
CORRESPONDANCE. 1665. 23 1
temps, mes penfees a Thevenot "). Succès des pendules *) a Mon Père et Mon-
fieur Chapelain.
II y a long temps que j'ay mandé la retraétation du Père Fabri »). dernière
obfervation du Comète, en . .
N= 1328.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
13 FÉVRIER 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1324. Chr. Huygens y répondit par le No. 1337.
Monsieur
je ne reçois point de lettres qui me foient plus agréables que les voftres mais
plus elles me plaifent moins pretenfje les pouuoir exiger de vous au milieu des
fortes applications qui vous attachent a vollre cabinet, pour Ivtilite du Public
dont l'interefl: m'eft préférable au mien propre. Jugés, Monfieur, fur ce pied
là combien je dois eftre touché de vos foins lorfque vous fufpendés vos eftudes
pour me fatiffaire en me communiquant le fucccs de vos Pendules ') dans le grand
Golfe de la Mer Atlantique. Et en vérité j'y ay toufjours pris trop de part pour
ne mériter pas que vous m'en donnafliés la joye des premiers , et fi je l'ofe dire
vous auriés fait vn peu de tort à mon amitié fi vous me l'eufllés laifTe apprendre
par vne autre voye que par la voftre. Je fuis fi déclaré pour vous et fi connu le
plus chaud de vos Partifans que Ion n'en attend de nouuelles que par moy et
qu'on m'auroit creu mal auec vous fi la publication en euft efté faitte en cette
Cour par vn autre. Voila donc le fameux Secret des Longitudes trouué et trouué
par vous a voftre grand honneur et au grand bien de la Société. Voila vne des
merueilles du Monde opérée par l'excellence de voftre Génie et par la juftefTe de
vos Spéculations; et ni vous ni le Monde n'aurés plus qu'à en recueillir le fruit
") Voir la Lettre N°. 1317.
^) Consultez la Lettre N°. 1324.
*) Consultez, entre antres, les Lettres Nos. 1294 et 1304.
') Consultez la Lettre N°. 13 15.
CORRESPONDANCE. 1665.
qui auoic cftc plus defiré qu'efperé. L'objeftion de noftre Ami '^ fur la diuerfité
des airs félon celle des climats et des Temps ne me fait plus de peine a l'efprit
après Iheureiife Expérience 3) dont Monfieur de Moray vous a informé et celle
que vous aués faitte vous mefme durant le cours d'une année dans la différence des
faifons qui ne pouuoient manquer dauoir des températures diuerfes fans que dans
le mouuement du Pendule vous ayés remarqué aucune diuerfité. J'auois imagine
mefme que dans le cas de l'air efpais la refiftance quil doit faire au jeu du Pendule
modérant fon branflc pourroit a chaque extrémité des vibrations arrefter imper-
ceptiblement quelques inftans fon jeu deu^nt qu'il repafTaft vers l'autre extré-
mité et par cette petite fufpenfion de mouuement compenfer les momens qu'il
auroit employés a pouffer plus loin fon aftion dans vn air plus libre, et que par
la le temps reuiendroit a la proportion qu'il gardoit auant que cette efpailTeur
d'air luy euft ferui d'obftacle, et ce qui me donnoit lieu de le croire eft ce qui
femble élire receu pour vray, que quand vn mobile a efté porté auffi haut que la
force mouuante l'a pu faire aller, il demeure vn moment en repos auant que de
defcendre. Voyés Monfieur ce qu'infpire l'affeftion quand elle eft ardente , et
combien elle eft ingenieufe a chercher des expediens pour maintenir ce qu'elle
veut qui reufliiïè. Vous en jugerés en maiftre et fi c'eft vne vifion vous la rece-
urés comme vn enfant de mon zèle pour vous et comme vne innocente erreur dont
je ne refpons en aucune forte. Pour moy qui fuis perfuadé de la vérité de voftre
propofition fans m'engager dans la recherche des raifons qui la rendent vraye je
me contenteray de la faire fcauoir a tous nos Mathématiciens, Phyficiens et cu-
rieux des belles Defcouuertes afin que fi je ne vous puis feruir de mon efprit je
vous férue au moins de ma voix et que mes foins contribuent félon leur foibleïïe
a voftre réputation.
En recompenfe je vous fupplie de ne fouffrir pas que j'en ignore la fuite et que
je fois toufjours des premiers qui en fâche le progrès foit pour la confirmation de
cette vérité illuftre foit pour les auantages qui vous en reuiendront du cofté de
l'intereft. J'approuue au refte que vous n'expofiés pas jufques la la méthode de la
conftruftion de la Machine 'f) ni les raifons demonftratiues qui en eftablifi"ent la foli-
dité. Mais fi toft que vous vous en ferés alTuré le fruit, il faudra la juftifier par les
preuues félon voftre refolution et en faire l'offrande auffi bien que des autres
Traittés dont nous auons parlé , au Monarque qui vous a preuenu de fcs grâces.
J'ay bien de la joye que fur les expériences du Campani le Père Fabri ait efté ré-
duit a confeiïer la debte touchant voftre Syftcme Saturnien. Cela ferme bien la
bouche a l'Enuie et vous met bien au deffiis des Oppofitions. Je n'auois point ouy
-) Il s'agit de Is. Vossiiis. Consultez la [.ettrc N°. 1254.
3) Consultez la Lettre N°. 13 15.
•t) La nouvelle Invention de Thorloge. Consultez la Lettre ]N!°. 1285.
CORRESPONDANCE. 1665. 233
parler de tes Expériences du Campani et ne fcay encore en quoy elles confiftenr.
Vous n'aurés pas failli a approfondir ce qu'on nous a dit icy du Limbe rond de
voilre Anneau de Saturne ^^. Ce bruit venoit d'Angleterre ou voftrc gloire fait mal
aux yeux a quelques vns. J'auray vne grande confolation de voir en fon temps
voftre Traitte des Pendules *) et la fubtilité de voftre fpeculation la deffiis. Car je
me promets que vous m'efclaircirés de tout par vos premières , comme de ma
part je feray tout ce que je croiray qui regarde voftre bien en ces quartiers y
eftant obligé par la profeflion que je fais d'eftre très fincerement
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeifïant feruiteur
Chapelain.
De Paris ce 13. Feurier 166^.
A Monfieur
Monfieur Christianus Huggens
Gentilhomme Hollandois
A la Hâve.
N= 1329.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
13 FÉVRIER 1665.
La lettre se trouve h Leiden, coll. Huygens.
Elle est II réponse aux Nos. 1311 et 1325.' Clir. Huygens y répondit par les Nos. 1338 et 1345.
A Whitehall ce 3 Feurier 1665.
Monsieur
Deuant que Je falTe refponce a Voftre dernière du 6 ') il faut que Je voye fi J'ay
quelque chofe a vous dire fur vos précédentes , ayant, a lordinaire efté interrompu
5) Consultez la Lettre N°. 1285.
'') Le Horologium Oscillatorium, publié en 1673
') Voir la Lettre N°. 1325.
Œuvres. T. V. 30
134 CORRESPONDANCE. 1665.
deuant que de pouuoir acheuer ma dernière ^). Je voy qu'il me refte a vous dire
que J'ay les Obferuations Microfcopiques s) preftes pour vous enuoyer par le Sieur
Guillaume Dauidfon qui doibc partir dans peu de Jours, pource qui eft du vaif-
l'eau du Cheualier Petty Mylord Brouncker et moy lauons efté voir ce matin. Ses
Grands mafts font mis mais il ne iera pas encore prelle pour vn voyage qu'il va
faire encore de 3. ou 4. femaines. Nous ne fçauons encore rien dire de ies qua-
litez; mais vous en fçaurez ce que nous apprendrons.
Quant a la Gazette des Scauants , Nous en auons veu un eïïay : mais on y trouue
défia a redire. Vous dires bien que la chofe pourra eilre utile pourueu qu'on ne
la galle point ■*). Monfieur Oldenbourg nous a fait voir un efchantillon d'un fcm-
blable deiïein 5^ bien plus philofophique, et nous faifons eftat de l'y engager, fil
fe peut faire. Jl ne fe méfiera pas des chofes Juridiques ny Theologiques, mais
outre les chofes philofopbiques qui nous viennent de delà la mer il publiera les
expériences, aux moins les chefs, qui fe font icy. mais ce ne fera quune fois le
mois, en Anglois, et une fois en trois mois, en latin. Voyla tout ce que Jay a vous
dire fur le fuiet de vos précédentes.
Je n'ay pas veu le Capitaine Holmes depuis qu'il m'a fait la relation de fes
Horologes. Mais il'') depuis répété la mefme choie a My Lord Brouncker. il eftoit
alors prifonier en la Tour. Jl en eft maintenant forty, mais Je ne fcay point encore
fon logis, a noilre première rencontre Je prétends auoir de luy par efcrit tout ce
qu'il fcait dire d'auantage de fes Horologes. Vous pouuez bien cron-e que toute
noftre Société a efte rauy d'apprendre cette belle expérience de ces Horologes,
pour moy Je ne doubte plus qu'il ne donnent a connoiftre l'heure qu'il eil: au lieu
ou ils auront efté adiuftez , qu'on ne la puifl^e fçauoir par aucun inftrument ou in-
uention praftique iufquicy fur mer , au lieu ou l'on eft , foit par le foleil , foit par
les eftoiles &c. Au refte Je ne doubte nullement la véracité de Holmes : neant-
moins, comme en me racontant l'hiftoire de Icxperience qu'il a faite, il fen rapor-
toit aux Capitaines et Maiftres des autres 3. vaifl^eaux qui eftoyent en fa Com-
pagnie Je prétends fçauoir deux le plus toft que Je puis , fi toutes chofes fe font
paflees precifement comme il nous les a racontées.
J'approuc ce que vous auez fait touchant les horologes. Ce que vous en auez
dit en termes Généraux eft audelà de toute exception. Mais Je prétends faire
inférer cette expérience tout au long dans Ihiftoire de noftre Société '') qui eft
maintenant dans la préfixe , après lauoir bien examinée.
^) Voir la Lettre N°. 1326. s) La Micrographia de R. Hooke.
"*) Consultez la Lettre N°. 1 3 1 1 .
5) Le premier numéro des Philosophical Transactions parut le 6 mars 1665 (V. st.).
'') Intercalez: a.
'') En effet, les deux premiers livres de l'Histoire de la Société Royale de Sprat (voir la Lettre
CORRESPONDANCE. 1665. 235
Jl me fcmble que le prix dont parle Voftre Horologer ^) eft bien au delà de la
raifon, fi ce n'eftque voftre nouuelle addition rend l'ouuragc beaucoup plus grand,
et plus difficile. Icyje croy que nous les aurons bien pour 15. ou 16. pièces Livres
Sterling, la pièce tels que nous auons faits. Mais auffi toft que J'auray receu l'horo-
loge que vous m'allcz cnuoyer , Je fcauray bien tofl a quel prix on les fera icy.
Ce qui rend le prix fi confiderable eft, que pour un long voyage il eft fort nccef-
faire que chaque Nauire en aye deux , pour preuenir les accidents qui pourront
arriuer. et on aura quelque peine a refoudre a donner 5. ou 600. francs pour un
couple de ces Horologes. Touteffois quand leiu- utilité fera bien connue , peut
eftre ny trouuera t'on pas tant de difficulté quau commencement, pour ce qui eft
de la fomme que les Horologeurs doiuent donner pour le priuilege den faire; il
me femble que les 30. francs que vous nommez, par pièce, eft fort raifonable
principalement fils font fi chers , comme vous dites : car ce n'en eft que la dixième
partie. Je traitteray icy aufll auec quelques Maiitres pour voir ce qui fy peut
faire, quant J'auray receu celuy que vous deftinez pour moy.
Jefcriray fi plaift à dieu àMonfieur lAbbé de Beaufort^*) lundy prochain comme
vous me confeillez. il eft en bon crédit a la Cour, et a des habitudes auec les
honeftes gens, et J'entreprends de lengager d'agir dans l'affaire félon qu'il fera
concerté entre luy et Monfieur Voftre père comme fi ceftoit pour ion propre frère.
Nous ne fçauons rien icy du départ de Monfieur Dov^^ning '°). touteffois Je luy
efcriray deux lignes quand celle cy fera acheuee pour le prier de fe charger de
IHorologe que vous luy mettrez entre les mains , en cas que vous ne me l'ayiez
enuoyé par quelque autre voye deuant qu'il parte.
Je n'ay jamais ouy parlé que Monfieur Hobbes ait rien fait imprimé ") contre
Monfieur Slufe. Je le demanderay pourtant a fon libraire '-) a la première com-
modité fi Je men puis Ibuuenir , et puis vous en efcriray derechef.
Monfieur Auzout nous a enuoyé icy quelques copies de fes Ephemerides du
Comète. Je crois qu'il fe trouuera qu'il fe fera mépris en plufieurs chofes. mais
comme Je vous ay dit dans ma dernière '3) Je n'en veux rien dire en particulier,
que Monfieur Wren n'ait acheué la tafche qu'on luy a impofee, de tirer toutes
N°. T 1 14, note 4) étaient sous presse en 1665 (consultez ravertissement au lecteur): powr-
tant, la relation de Holmes n'y a pas été insérée; on la trouve dans le Numéro 1 des Phi-
losophical Transactions (voir la pièce N°. 13 15).
8) Severyn Oosterwijk.
9) Sur Eustache de Beauforc, voir la Lettre N°. 11 65, note 2.
'°) Sur George Downing, voir la Lettre N°. 1325, note 6.
"3 Consultez la Lettre N°. 1 267 de R. F. de Sluse.
'-J) Andréas Crooke.
'■'j Voir la Lettre N". 1326.
236 CORRESPONDANCE. 1665.
les conclulions qu'il pourra de toutes les obferuations qu'on luy a mifes entre les
mains, feulement vous diray Je qu'il eft défia dauis comme vous que le Comète
efl: entre noftre orbe et celuy de Mars. Mardy dernier on l'a veu icy encore
mefme fans lunette d'approche : mais moins claire quune eftoile de la 5e magni-
tude qui l'égale auffi en grandeur.
Vn Duc de Brunfwiclc"*) qui efi: icy nous a fait l'honneur de fe trouuer en nof-
tre AlFemblee '5^ et de figner fon nom dans noftre liure. le Grand Chancelier
d'Angleterre '") y a aufli mi le fien '^) et les autres de plus haute qualité tant
leculiers quecclefiaftique le feront auffi dans pevi de iours.
Maintenant que J'ay acheué tout ce que J'auois a vous dire , Je men vay vous
rendre comte de a. ou 3. belles et nouuelles expériences '^} que nous auons faites
dans noflre AlTemblee ces iours pafTez. Monfieur Hook a dans fon liure , que Je
n'ay pas feulement le loifir de regarder prefque, auance une Hypothefe qui
fcmble d'abord eflre bien bigearre ; C'efl que l'Air eft un Menflrue lequel eflant
apliqué aux corps combuftibles lors que le feu fi eft pris les confume de la mefme
façon que les eaux fortes font les métaux &c. (Si je ne mexplique pas dans fes
propres termes nimporte pas , pourueu que vous entendiez ce que Je dis) Ceft
a dire qu'une certaine quantité d'Air fait brûler la matière conbuftible eftant
ime fois allumée, iufqu'a ce que toute fa vertu ou force menftruale foit confumee:
tout comme les eaux fortes dont une certaine quantité difToudra une certaine
proportion du metail qui y fera mife, mais après cela n'en fçaura difToudre un
grain d'auantage. Vous pouuez croire qu'on s'eft bien oppofé a cette opinion
mais comme nous ne difputons gueres fi ce n'eft touchant les expériences , et
comme il fuggeroit qu'elles feroyent toutes pour luy , on en a propofé quelques
unes.
Pour faire comprendre ce qu'il vouloit dire il nous a fait voir une expérience
bien ordinaire. Jl prift une lampe , et l'enfermant dans un phiole capable de tenir
6. ou 7. liures d'eau, en peu de minutes la lampe s'eft efteinte, luy affirmant
qu'elle a brufle tant que le Nitre ou autre femblable matière qui eft contenu dans
l'air, a duré, et que ce n'eft ptis ni la fumée , les vapeurs ny autre chofe qui pro-
cède de la matière qui eftoit dans la lampe , qui lait eftouffee , mais que l'air ef-
'+) Ferdinand Albertus , duc de Brunswick , fils de August et de Sophia Elisabeth von Mecklen-
burg, naquit le 22 mai 1636 et mourut le 23 avril 1687. Il L'pousa, le 25 novembre 16(57,
Christina von Hessen-Eschweiler , née le 30 octobre 1649 , morte le 17 mars 1702.
Bireh, dans les „Proceedings", le nomme par mégarde «Frederick Albert."
'5) Dans la séance du 25 janvier 1665 (V. st.).
"5) Edward Hyde, voir la Lettre "N°. 1135, note 2.
'") Dans la séance du 8 février 1665 (V. st.), Edward Hyde, comte de Clarendon, fut élu
membre de la Société Royale.
'8) Ces expériences furent faites dans les séances du 4 janvier jusqu'au 8 février 1665 (V. st.).
CORRESPONDANCE. 1665. 237
tant effete, et ne pouuant agir d'auantâge fur la matière combuftible dans la
lampe le feu et la flame qui fy eftoyent prins fe font efteincs.
La deffiis quelqu'un a dit que fi l'air dedans la phiole eftoit agité ou que la
matière bruflante fuft fecouee dans la phiole elle ne s'efteindroit pas , première-
ment il prit des charbons tous brûlants, les pendit dans un fpiral conique qu'il
auoit fait de fil de fer , dans la phiole en forte que l'air au dedans nauoit point
de communication auec celuy de dehors , puis le laifl^ant en repos , on conta en
combien de minutes et lecondes le feu fen eil efteint. après on y en remit dautre
charbons vifs , et tout eflant fermé il lecouâ la phiole en forte que les charbons
branfloit comme une pendule, et toute chofe confiderees on demeura fatiffait que
cette agitation ne prolongea point la durée du feu qui s'efteignit comme en
mefme temps que lors qu'il eftoit en repos.
Mais la féconde expérience fuft bien plus belle et fembloit fauorifer beaucoup
fon Hypothefe, elle eftoit telle.
Jl fit une boëte de bois ayant trois pieds de long et un pied en quarré, ayant
deux grands vitres aux deux coftez de 9. ou 10. poulces en quarré lun oppole à
l'autre, il y plaça un pair de fouflets, chargez d'un grand poids de plomb pofez en
forte que la bouche eftoit planté iuftement contre cet inftrument de fil de fer qui
contenoit des charbons tout ardans, et lors que laboete eftoyent bien fermée,
ayant les charbons et les foufflets enfermez au dedans, on pouuoit faire agir les
fouflets par le moyen d'une petite corde ou ficelle qui pafl"oit à trauers le defus de
la boete. premièrement on laifiii efteindre de foy mefme les charbons, et l'on
remarqua en combien de temps cela fe fit: après on y en remit dautres charbons
comme auparauant, et après un peu d'attente on fit iouer les foufflets. au commen-
cement ils firent luire le feu plus clair qu'il n'auoit fait en le fecouant bien bien
fort: mais petit a petit l'effet des foufflets deuint foible et à la fin toute la force des
foufflets ne faifoit autre chofe que iecouër comme auparauant les charbons qui
commencoyent a mourir quoy quils paroifi^oyent encore rouges, et difllper les
cendres qui eftoyent fur les dehors des charbons fans en façon quelconque faire
rougir le feu plus qu'il ne faifoit de foy mefme: et a la fin le feu s'eft efteint mal-
gré les foufflets en mefme temps ou peu fen falloit qu'auparauant.
On répéta cette expérience plufieurs fois et en plufieurs façons, une fois ou
deux, après que le feu ne paroifloit plus dans les charbons quelque fort qu'on fouf-
floit, on ouiirit un bout de la boete pour laiff^er entrer de lair frais, et aufll toil les
foufflets firent reuiure les charbons comme d'ordinaire. Enfin tout le monde
demeura fort fatiffait de l'expérience, quoy que la plufpart croycit, (et croit en-
core), que ce phaenomene fe peut bien expliquer par d'autres Hypothefes.
Mais quelquun ayant dit qu'entre autres caufes de lextinftion du feu aux char-
bons ou de la flame de la lampe on pourroit alléguer que la chaleur engendré
dedans la phiole, et la Boëte, par le feu qui eftoit enfermé, ayant bien forteftendu
l'Air qui y eftoit , l'air pouuoit auoir efteint le feu par le moyen de fa feule com-
238 CORRESPONDANCE. 1665.
preiTion: furquoy on propofa qu'il fe fit une expérience, d'une lampe allumée ec
enfermée dans noftre grande Machine faite pour y comprimer l'Air. Auffi toil:
toutes chofes eftant apreftees on enferma une lampe dans la machine: et puis l'y
laill^int en repos elle fefteignit dans 4. minutes ou enuirons. puis l'ayant ralumee
comme auparauant, on y poufTa de l'Air frais par le moyen de la pompe qui fert
a cette fin, fans qu'il en fortit le moindre foufle, en un mot, on continua a y pom-
per de l'air 1 8. minutes durant, iufqu'a ce que l'operateur qui trauailloit n'en pou-
uoit plus, et la lampe continua a brufler comme au commencement, on répéta cette
expérience plufieurs 'î') et toufiours auec pareil fuccez. Cette expérience en pro-
duifit une autre tout contraire, on mit la lampe dans la Machine fait pour lexfudtion
de l'air, et après l'y auoir enferme (fous la première phiole) elle feftcignit en
44. fécondes ou enuirons: après efl:ant rallumée et remife comme auparauant, au
troifiefme coup de la pompe elle feft efteint, et dans la moitié du temps, la flame
faffoibliïïèment °°) comme par faut, lors que le Robinet laiïïa fortir l'air. On pré-
tend encore den faire bien d'autres fur ce fuiet. Je crois que vous ne ferez pas mal
fatiffait que Jaye efte fi heureux que de neftre point interrompu cette fois icy , et
moy Je n'en fuis pas marry. touteffois Je noferois entreprendre de relire ce que
Je viens defcrire de peu -') que Je ne fois interrompu deuant que Je puiflTe efcrire
deux lignes a Monfieur Downing. C'eft pourquoy vous aurez la peine accouftu-
mee de deuiner ce que J'ay voulu dire lors que Je mexplique mal , ou que Joublie
quelque mot, comme Je fais prefque toutes les fois que J'efcris mefme fans me
prefTer. Je fuis autant qu'âme viuante le peut eftre
Monsieur
Voftre trefhumble trefobeifTant et trefaffeélionné feruiteur
R. MORAY.
Voyez Monfieur Dow^ning.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
XX A la Haye.
^
") Intercalez: fois.
-°) Lisez: s'affaibliiïant.
=') Lisez: peur.
CORRESPONDANCE. 1665. 239
N= 1330.
R. F. DE Sluse à Christiaan Huygens.
13 février 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Hiiygens.
Elle est la réponse au No. 1308. Chr. Huygens y répondit pur le No. 1333.
Elle a été publiée par C. k Pahje dans le Bull, di Bibliogr. T. 17.
Nobiliffime Domine
Heri a Sereniffimo Principe Leopoldo ab Hetruria literas accepj, quibus ilgnifi-
cat defiderare fe Obferuationes vltimi Cometae hifce in partibiis faftas. Cum vero
quas habebam, iam ab aliquot iepcimanis raiferim. Te rogacum venio vt fi quid
apud te reperiatur que Sereniffimi et Eruditiffimi Principis defiderio iatiffieij
poflit, eius me participera facias: nifj fortafie mifTurus es ipfe vel etiam mifillj.
Adiunxic fuis ad me literis obleruationes aliquot Florentiae Romae ') Bono-
niae -) et Venetijs 3) faftas, quas, fi forte ad te aliunde non pervenerint , a me,
cum iubebis, accipies. Vale Vir praeilantifllme meque ama vt foies. Dabam Leo-
dicj 1 3 februarij 1 665.
Tuj obferuantiffimus
Renatus Franciscus Slusius.
Nobiliffimo et Clariffimo Vlro
Domino Christiano Hugenio de Zulichem &ca.
VI ■ A la Haye.
') Sur ces observations , consultez les ouvrages suivants :
a) A. F. de Gottigniez De figuris cometarum qui annis 1664, 1665, et 1668 apparuerunt,
cum breviffimis animadverfionibus. Rom. 1668. in-4°.
h') A. Kircherus. Kurzer Bericht von dem Kometen. Rom. 1665. in-4°.
f) Theoria motûs cometae anni 1664. pars prima, Cum novo inveftigationis raethodo, tura
in eodum tum in Cometa anni i6<55 ad praxim revocata. Auft. J.D. Caffini. Romae. 1665.
in-4°.
-) Geminiani Montanarii Diflertatio aflronoraico-phyllca de cometâ Bononiae obfervato an-
nis 1664 et 1665. Bononiae. 1665. in-4°.
L'auteur de cet ouvrage est
Geminiano Montanari, né à Modene le i"- juim633 et mort le 23 octobre 1687 à Padoue.
D'abord professeur de jurisprudence à Vienne, il y devint l'ami de Paolo di Bono, et se voua
aux études de mathématiques et de physique: plus tard il se fixa à Florence, sous la protection
du prince Leopoldo de Medicis, puis il devint en 1664 professeur de mathématiques à Bo-
logne, en 1678 professeur d'astronomie à Padoue.
3) Gaudentii Brunacci Difquifitio de pfeudo-ftellà feu cometâ qui apparuit Anne Domini 1664
menfe decembris. 1665. Venetiis. in-8''.
L'auteur est
Gaudentius Brunacci, médecin , qui habitait Venise et y cultivait l'aftronomie.
^4° CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1331.
Christiaan Huygens à Constanïyn Huygens, père.
19 FÉVRIER 1665.
Le snmma'ire se trouve h Lciden coll. IInygen.t.
Mon PERE
19 Febrier 1665.
Dedel comment fe porte, pas vu Chieze. ne fcay ce qu'elle aura refoulu fur le
voyage du Coufm de Wilm. vous l'apprendrez par luy. Grâces de l'Extrait de
Hook. je connois fort bien l'auteur, n'entend point la géométrie, fe rend ridicule
par fa vanterie. comprens fort bien la machine, machine tout a fait inepte, et un
mauvais efchantillon de fon algèbre mechanique. loooo pieds, m'a donne la pen-
fee du cercle ') qui eft incomparablement meilleur que jay communiquée a Mon-
fieur Auzout -). J'attens le livre par Moniîeur Davizon.
Copie de ma requefte s), j'ignore la forme des placets. Horologe de Thuret.
Coller et Pafcal en ont faits de tels il y a longtemps. Celuy que mon Horologer
a delTein de faire fe remontera tous les ^ de minutes environ , et le balancier fera
de coups très égaux, ne le dites point a perfonne. J'ay donné a Vlac l'inftruftion
pour les Pendules '*) pour l'imprimer, joint un extrait de la lettre de Moray donc
vous avez la copie. Frère ^~) a Amfterdam. Je ne fcay fi c'eft pour quelque affaire
dont vous dites que vous luy en efcrivez cy après, mais toufjours je fcay qu'il y a
un encan de defïeins et tailles douces. Frère Louis attend voilre refponfe fur les
affaires de Zulichem. Chieze fe plaint, mais en de termes quafi félon fa couihime,
de ce que vous auriez indiqué etc.
N^ 1332.
Christiaan Huygens à M. Campani.
24 FÉVRIER 1665.
Le sommaire se trouve à Lciden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1304.
Matteo Campani.
24 Febrier 1665.
gratias de obfervatione, nefcio an fcripferim me praeterito autumno umbram
fimiliter fuper annulo l^ licet aegre confpexifTe. quod abdicata priore fencentia
') Voir les Lettres Nos. 1274 et 130 1. ") Probablement dans la Lettre N". 1291.
3) La requête pour le privilège des horloges marines en France.
•*) Consultez la Lettre N°. 1290. 5^ C'est Constantyn Huygens.
CORRESPONDANCE. 1665. £4!
fua noftrae accefierit Pater Fabri etiam ex Pâtre Gregorio a St. Vincentio') intel-
lexeram oui id a Domino Gottignies perfcriptum erat. de Torno fratris tui predi-
care non cefTo. in Anglia quidam -) machinam qua idem praeftari pofTe fperat co-
gitavit et nondum fumpto experimento vulgare feftinavit in libello ^^ quem
edidit de obfervationibus microfcopicis. fundamentum hoc eft. Ego autem plane
in plane affeverare audeo fed annuli meliorem quendam ufum praevideo et expe-
rimento aliquatenns jam comprobavi "i).
N° 1333.
Christiaan Huygens à R. F. de Seuse.
24 février 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden^ coll. Huygens.
La lettre est la réponse an No. 1330. R-. F. île Sliise y répondil par le No. 1364.
Slusio.
24 Febrier 1665.
Obfervationes Leida expeélo , non habeo alias quae dignae fînt Principi Leo-
poldo. lateris dolor. quid de rranfitu et loco cometae invenerim idemque a Wren-
nio ') fie inveniri. Edo praecepta -) nantis de ufu horologiorum , qui jam experi-
mento conprobatus. mittam exemplar fi linguam noftram intelligit. de fympathia s)
mirabili horologiorum meorum recens detefta.
') Voir la Lettre N°. 1293.
^) Huygens désigne R. Hooke. Consultez, entre autres, la Lettre N°. 1268.
3) La Micrographia. Voir la Lettre N°. 1 199, note 10.
'*) Consultez les Lettres Nos. 1274 et 1301.
') Wren qui, dans la Société RoyalC; s'occupait spécialement de la comète.
*) Il s'agit de son écrit „Onderwijs etc."; consultez la Lettre N°. 1290, note 7.
3) C'est ici la première fois que Chr. Huygens fait mention de cette observation , dont il sera
souvent question dans cette correspondance. Consultez la Lettre N°. 1 335.
Œuvres. T. V. 31
242 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1334.
J. Chapelain à [Christiaan Huygens].
25 FÉVRIER 1665.
I.a lettre se trouve à Le'iden , coll. Haygens.
Clir. Ihiygens y r/pondît par le No. 1337.
Monsieur
vous ailés veu par mes dernières ') auec quelle joye jauois appris la confirma-
tion de la folidité de vos horloges pour l'inuention des Longitudes et je ne vous
la repeteray point icy inutilement. le vous diray feulement que j'en ay refpandu
la nouuelle partout et que pour la rendre encore plus publique j'ay communique
voftre defpefche a Monfieur Salo -) Confeiller au Parlement afin qu'il en fifl:
faire mention dans le Journal des Scauans qui par fon foin et fes libéralités fe
débite icy toutes les femaines a la grande confolation des gens de lettres qui en
tirent infl:ru6lion et plaifir. Vous verres dans celay ') que je vous enuoye et qu'il
m'a tres-volontiers donne pour vous quand je luy ay demandé , fi vous y aués efl:e
bien traitté et fi je me fuis endormi pour voftre gloire.
le ne m'endormirois pas dauantage pour voftre profit fi jy voyois jour et fi noftre
Cour eftoit difpofee a reconnoiftre voftre admirable defcouuerte pour l'vtilité de la
Nauigation , comme elle leftoit du temps du Cardinal de Richelieu , lequel ayant
promis vne notable recompenfe a quiconque trouueroit le fecret des longitudes fit
donner a l'ignorant Morin 'f) qui fe vantoit den eftre venu a bout , vne penfion de
deux mille francs fur l'Abbaïe de Chailli. Depuis on na plus fongé a rien de pareil
et comme font prefentement les chofes je crains que vous n'ayés pour cela de nous
que beaucoup dadmiration et de louanges. Je ne fcay au refte fi en Efpagne on a de
plus fauorables difpofitions et pour men efclaircir j'ay chargé vn de mes Amis s) qui
eft parti il y a huit jours pour Madrid de fen enquérir foigneufement quand il y fera
et de me faire fcauoir ce quil en aura appris afin qu'aufli toft je vous en auertifte.
') Consultez la Lettre N°. 1328.
-) Sur Denis de Sallo , voir la Lettre N°. 1 246 , note 9.
3) Consultez le „Journal des Sçavans N°. VIII, du Lundy 23 Février mdc.lxv", d'où nous
avons tiré les Lettres Nos. 1315 et 1324.
'*) Consultez, sur cette affaire, la Lettre N°. 765.
') Selon les, «Lettres de J. Chapelain", publiées par M. Tamizey de Larroque, cet ami serait:
Johann Christoffel Wagenseil, né à Nuremberg le 26 novembre 1633, et mort à AltorfF
(Bavière) le 9 octobre 1705. Depuis 1654 il fit des voyages avec les fils des comtes Hein-
rich et Ernestus von Traiim, et, en 1676, avec ceux du comte palatin Adolph Johann. Il
fut professeur de droit public, d'histoire et de langues orientales à Altorff et, de 1698 à
1700, bibliothécaire de Nuremberg. En 1665 il reçut le diplôme de docteur en droit à
Orléans.
CORRESPONDANCE. 1665. 24C
Voftre AmbalTadeur ^) qui y eft pourroit auecbien autant de fucces faire la mefme
diligence. Donnés moy part de vos defleins et m'informes exaftement de tout ce
qui fait a voftre honneur fur tout du détail que le Capitaine Holmes a promis a
Monfieur Moray de luy donner par efcrit de fa nauigation et de la fidélité de vos
Pendules. J'en feray l'vfage qu'il faudra et vous n'aurés pas fujet de vous en
repentir , car vos interefts font plus chers que les fiens propres
Monsieur à
Voftre trefhumble et très obeiffant Seruiteur
Chapelain.
De Paris ce 25. Feurier 166^.
N= 1335.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
26 FÉVRIER 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Un extrait a été publié dans le Journal des Sçarans 1Û65, No. A'/').
26 Febrier 1665.
A Mon Père
Douleur du coftè. des vents. Si Auzout voudroit fe charger de l'affaire -) des
Pendules. Je vous ay efcrit du contenu du Placet, mais il y auroit peut eftre trop
pour y faire entrer , parce qu'on m'a dit que les Placets ne font que fort courts et
feulement pour faire fouvenir le Roy de quelque chofe. Je vous ay envoie la
refponfe du Prince Maurice '') obfervation de la fympathie des horologes, chofe
admirable, tefmoigne la jufteïïè des horologes puis qu'il faut fi peu de chofe pour
les tenir dans l'accord perpétuel, quarrè d'une table mis entre deux qui les cachoit
l'un à l'autre, le frère de Zeelhem ne fcauroit trouver l'infcription +).
*) Henrik, baron van Reede van Ilenswoude, fils de Johan van Reede et de Jacoba van Reede,
sa cousine, mourut célibataire le 19 septembre 1669. Ambassadeur ordinaire à Madrid depuis
1656, il s'y rendit très utile, particulièrement en 1660, lorsque les Etats-Généraux envoyè-
rent en Espagne une ambassade extra ordinaire. Il retourna dans sa patrie en 1667, acheta
la seigneurie de Schonauwen et fut admis dans la chevalerie d'Utrecht.
') Du Lundy 16 mars mdclxv.
-) Le privilège des horloges marines en France.
3) Maurits, comte de Nassau, fils unique de Willem van Nassau, un des fils naturels que le
Prince Maurits van Nassau eut de Wilhelmina van Mechelen.
+) Ici finit le sommaire; nous faisons suivre l'extrait du Journal des Sçavans, dont une traduc-
tion parut dans les „Opera Varia" de Huygens, publiées par 's Gravesande, p. 213.
244 CORRESPONDANCE. 1665.
Ayant eilè obligé de garder la chambre pendant quelques jours , & même oc-
cupe à faire des obfervations fur mes deux Horologes de la nouvelle fabrique, j'en
ay remarqué un effet admirable, & auquel perfonne n'auroit jamais pu penfer.
C'est que ces deux Horologes eftant fufpendues l'une à coiîè de l'autre, à la dif-
tance d'un ou deux pieds, gardent entre elles une juftefle fi exafte, que les deux
Pendules battent toufiours enfemble, fans jamais varier. Ce qu'ayant fort admire
quelque temps; j'ay enfin trouve que cela arrivoit par une efpece de fympathie:
en forte que faifant battre les Pendules par des coups entremeflez; j'ay trouvé
que dans une demieheure de temps, elles fe remettoient toufiours à la confonance,
& la gardoient par après conftamment, aufll longtemps que je les laifl'ois aller. Je
les ay enfuite éloignées l'une de l'autre, en pendant l'une à un bout de la Cham-
bre & l'autre à quinze pieds de là: & alors j'ay veu qu'en un jour il y avoit 5
fécondes de différence & que par confequent leur accord n'efl:oit venu aupara-
vant, que de quelque fympathie, qui ne peut à mon avis avoir autre caufe
qu'une agitation imperceptible de l'air qui fe produit par le mouvement des Pen-
dules. Les Horologes font touteffois enfermées en leur boetes, lefquelles avec
tout le plomb qui efl: dedans, ne pefent gueres moins chacune de cent livres. Et
les vibrations des Pendules, lors qu'elles font mifes à la confonance, ne vont pas
en forte que l'une foit parallèle à l'autre; mais au contraire ils s'approchent &
s'écartent par des mouvemens contraires. En approchant derechef les Horologes,
j'ay veu que après les Pendules fe font remifes dans le même train. J'ay de
plus pris un quarré de table de trois pieds, efpois d'un pouce, que j'ay mis entre
deux; en forte qu'en bas il touchoit le plancher, & efl:oit fi haut, qu'il couvroit
entièrement les Horloges, & les feparoit en quelque façon l'une de l'autre: & ce-
pendant la concordance eil: demeurée comme auparavant, des jours & des nuifts
entiers, & mêmes efi:ant par moy troublée, elle s'eft refl:ablie en peu de temps.
Je tafche maintenant à les mettre fort juftes enfemble, eftant éloignées; & j'eflaye-
ray enfuite à quelle difl:ance s'efl:end ladite fympathie, m'imaginant, par ce que j'en
ay déjà veu, que ce fera bien jufqu'à cinq ou fix pieds. Mais pour avoir une plus
grande certitude de ces chofes; il faut attendre s'il vous plaifl:, que je les aye exa-
minées davantage, & que j'en aye recherché plus exaftement les caufes.
Mais cependant voila deux Horloges trouvées, qui ne s'écartent jamais de rien
ce qui iémblera incroyable; & touteffois eft trefveritable. Jamais d'autres Pen-
dules que de cette nouvelle invention n'ont pu faire la même chofe; & l'on peut
voir par la combien elles font exaftes; puis qu'il faut fi peu de chofe pour les
maintenir dans un accord perpétuel.
CORRESPONDANCE. 1665. 245
N= 133^.-
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
26 février 1665.
La lettre se trouve à Leiden ^ coll. Huygens.
A Whitehall ce i6. Feurier 1665.
Monsieur
Ce mot vous fera mis entre les mains par le cheualier Guillaume Dauidfon '),
que Je vous ay cy deuant nommé, il vous apporte les Obferuations Micro fco-
piques de Monfieur Hook=). Je croyois vous enuoyer auffi auec ce liure, un Ther-
momètre que J'ay fait faire pour vous 3). Mais l'ouurier ne l'ayant pas encore em-
paqueté comme il faut. Je tafcheray de vous le faire tenir au plus toft, par le
moyen du Correfpondant du Cheualier Dauidfon qui eft a Dunkerk.
Monfieur Dauidfon fe chargera auffi de l'Horologe que vous auez intention de
menuoyer, et vous en payera ce que vous luy direz, pour donner à celuy qui
l'a fait.
Le priuilege a pafle le feau priuè, et s'en va au grand feau. J'ay parlé ce matin
en prefence du Roy, et de Son Alteïïè Royale auec un des Capitaines qui eftoit
en la Compagnie de Monfieur Holmes , qui m'a confirmé ce que Holmes mauoit
dit touchant leur arriuee a l'ile de Fuego, fur la foy des Horologes. Mais Je ne
l'ay pas interrogé fur toutes les particularitez, comme Je prétends faire une
autre fois.
•J'ay efcrit à Monfieur l'Abbé de Beaufort comme vous m'auez ordonné ■♦) , et
attends fa refponce par le premier ordinaire.
Meffieurs de Bruncker, Boile, et vos autres amis icy vous baifent les mains et
vous fçauez que je fuis de bon cœur
Monsieur
Voflre trefhumble et trefobeifîant feruiteur
R. MoRAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
') Sur William Davidson , voir la Lettre N°. 1 3 1 8 , note 7.
°) Ce livre ne fut remis à Huygens que le 25 mars 1665. Consultez la Lettre N°. 1362, du
27 mars.
3) Consultez la Lettre N°. 1326. +) Consultez la Lettre N°. 1325.
246 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1337.
Christiaan Huygens à J. Chapelain.
? FÉVRIER 1665.
Le sommaire se trouve à Leideu, coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nos. 1328 et 1334. /. Chapelain y répondit par le No. 1349.
Monsieur Chapelain.
a fa précédente lettre de felicitation. Grâces d'avoir procuré la publication ') fi
illuftre de l'invention des Longitudes. Obligé a Monfieur de Salo. il pafie icy
pour l'autheur du journal. Efprit libre, clairvoyant, grande connoifîance. je vou-
drois qu'il n'euft pas mis ce avec beaucoup â' approbation , qui n'eftoit pas dans ma
lettre, et me feeroit mal de parler ainfi. Que je ne pourfuis pas le profits , afiez
fatiffait d'avoir trouuè une chofe utile pour le public. Je ne m'en inquieteray
point, mais ne néglige pas celuy, qui s'offre, quand ce ne feroit que pour faire veoir
que les fciences ne font pas infruftueufes. pas encore le détail de la relation de
Holmes, dédicace ") eftoit faite aux Eftats, mais fera toute autre chofe et aura une
autre titre de forte que je pourray la faire au Roy , a la bonté et bienfaits de
qui je fuis fi fort redevable.
W 1338.
Christiaan Huygens à R. Moray.
27 FÉVRIER 1665.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
La copie se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au.x Nos. 1326 et 1329. R. Moray y répondit par le No. 1348.
Sommaire: 3 feuilles de mon luftruftion, refte une et demie, pris l'Epoche fnivant la voftic. l'aire imprimer fa
lettre traduite a la fin. Hiftoire de ma nouuclle obfervation de lafympathie. bien aife de laconve-
nience entre Monfieur Wren et moy- de ce que nous trouuons la Comète entre noftre orbe et celuy
de Mars. Davifon point venu encore, mon Père ma communiqué quelque chofe du livre de Mon-
fieur Houk. machine pour les lunettes ne reuHirà pas de la forte a mon avis, jugement de la cariolle
de Delfons.
A la Haye ce ij février 1665.
Monsieur
Ayant receu 3 des vofl:res de fuite il efl: plus que temps que je me mette a y
refpondre, et toutefois je n'ay que fort peu de loifir aujourdhuy pour vous entre-
') Dans le Journal des Sçavans. Voir la Lettre N°. i ;
-) La Dédicace de rHorologium Oscillatorivim.
CORRESPONDANCE. 1665. 047
tenir attendant bientoft du monde, qui ne me quiteront pas le refte de la journée.
Cependant en attendant j'iray jufqu'ou je puis.
Voicy 3 feuilles de l'inftruélion pour les Pilotes '). Le refte n'eft pas encore
achevé d'imprimer: mais je vous l'envoieray par le premier ordinaire. C'eft
encore une feuille et demie. J'ay pris ce que j'ay trouuè de bon dans voftre
inftruftion, qui eft que fuivant elle on orte l'Equation de l'heure de l'horologe
lors qu'on l'accorde avec le Soleil, ce qui donne de la commodité par après. Vous
pourrez de même choifir ce que l'on trouuera a propos de la miene et l'augmenter
en ce qu'il y manque, et puis s'il vous plait vous m'en envolerez auffi un exem-
plaire.
J'ay pris la liberté de mettre a la fin un Extrait de voftre lettre ') ou eft la Re-
lation de Holmes, tranllatè en noftre langue, m'aftln-ant que vous ne le trouueriez
.pas mauvais; toutefois fans alléguer voftre nom, par ce que je n'oferois faire cela
fans voftre permiffion et par ce que cela m'euft auflî obligé en quelque façon d'y
mettre la main, ce que je n'ay pas voulu.
Ayant efté obligé par une petite indifpofition de garder quelque temps ma cham-
bre, je me fuis mis a faire des Expériences avec deux horologes que j'ay de la
nouuelle fabrique, et je m'en vay vous dire une chofe merveilleufe et qui vous
furprendra que j'ay obfervee. C'eft que ces horologes eftant fufpendues l'une a
cofté de l'autre d'une médiocre diftance de un ou 2 pieds, correipondent entre
elles par une efpece de fympathie qui fait qu'eftant bien ajuftees enfemble, et
pourtant pas de la dernière exaétitude, elles s'accordent auffi longtemps qu'on veut
fans s'écarter l'un de l'autre de la moindre partie d'une féconde, et fans même
changer de battement, mais demeurent perpétuellement a fonner toutes les vibra-
tions enfemble, comme fi c'eftoit une feule horologe. Et quand j'interromps cette
confonance, je voy que dans quelque demie heure elles s'y remettent d'elles mef-
mes; et puis s'y maintienent fans aucunement varier. Cecy eft d'autant plus mer-
veilleux, que chaque horologe eft fufpendue a part et enfermée dans fa boete , qui
pefe avec tout le plomb qu'elle contient 80 ou 90 livres , et l'on ne peut pas re-
marquer que ces boetes fe meuvent. J'ay auflî pris le quarré d'une table de 3
pieds et efpois d'un pouce , et l'ay mis entre les 2 horologes de forte que l'une
eftoit entièrement cachée à l'autre et toutefois la concorde eft demeurée comme
auparavant des jours et nuidVs entières, et l'ayant interrompu s'eft remife de mefme.
Cette decouuerte ne m'a pas peu réjouie, eftant en mefme temps une belle preuve
de la juftelTe de ces horologes, puis qu'il faut fi peu de chofe pour les maintenir
dans un accord perpétuel. Je croy que ce qui caufe cette fympathie eft un mouue-
ment imperceptible dans l'air qui agifl^ contre les boetes quelques pe fautes qu'elles
') Sur r„Onderwijs etc.", voir la Lettre N°. 1 290 , note 7.
") Voir la Lettre N°. 1 3 1 5.
CORRESPONDANCE. 1665.
fuient, et j'ay trouuè qu'en éloignant les 2 horologes qui alloient fi parfaitement
enfemble , et les mettant a la diftance de 1 2 ou 15 pieds , ils differoient en un jour
de 2 ou 3 fécondes. C'efI: a dire quelles n'eftoient pas encore bien ajuftees en-
femble. Je fuis donc maintenant après a les ajufter mieux , et eflTaieray en fuite
jufqu'ou ira alors la fympathie , et je croy par ce que j'en ay défia vu qu'elle fera
effeft jufqu'a la diftance de 5 ou 6 pieds, et peut eftre d'avantage. Voila donc
trouuè deux horologes qui s'accordent toufjours parfaitement enfemble et une
fpeculation digne d'entretenir la Société Royal s) ou je fouhaiterois d'aflifter pour
entendre ce qu'on en dira. Vous pouuez , fi vous le trouuez a propos , en faire
aufli mention dans ce que vous allez publier du fucces des pendules fur mer ,
comme dans le dernier feuillet de mon Imprimé vous verrez que j'en ay dit quel-
que chofe , ce que je n'aurois jamais hazardè fi par beaucoup defpreuve je n'eftois
très aflurè de la vérité.
Monfieur Davifîbn ne paroift pas encore. Cependant mon père m'a communiqué
quelque chofe du livre '*) de Monfieur Hook qu'il trouuè fort a fon gré. Entre au-
tres il m'a fait comprendre la machine pour les verres et en efpere merveilles, mais
pour moy je doubte fort fi elle eft pratiquable pour plufieurs raifons qu'il feroit
trop long maintenant a déduire. l'Expérience le fera veoir , la quelle je m'eftonne
que l'autheur n'a pas fait précéder la publication, car ne fuccedant pas l'on dira
qu'il a donné un mauuais échantillon de fon Algèbre Mechanique dont il vante
la toute puifl^ance. Il promet aufli quelque invention pour les Longitudes 5), je
î) Toute la lettre fut lue dans la séance du lei' mars 1665 (V. st.). La discussion qui s'ensuivit
a été résumée dans les Proceedings" en ces mots :
It was thought proper hereupon i. That the faid inftruftions fhould be
compared whith thofe of the prefident, to hâve them printed in Englifh. 2. That
the prefident and Sir Robert Moray fhould be defired to think upon and make
fome experiments, to find out upon what account this pretended fympathy
fhould happen ; whether from a magnetical caufe , or from the agitation of
the air ; and, among other things, to obferve, v^^hether pendulumns [fie] , that
go alike in any clock-v\^ork , go together, hanging near to one another; as alfo,
whether three or four watches do the famé , that two do. 3. That Mr. Hooke
fhould extraâ: out of his ledlure a difcourfe upon the late comet , and fit it for
the prefs , together with the neceflary fchemes. 4. That Col. Blount having
given feveral good hints for improving carriage, and particularly for trying ex-
periments about chariots by weights, fhould be defired to bring in , after more
trials upon this fubjedt , a model of his conceptions about it.
+) La M icrog raphia.
5) Hooke fit cette promesse dans la séance du 18 janvier 1665 (V. st.).
CORRESPONDANCE. 1665. o^p
VOUS prie que je fcache fi c'efi: par quelque nouuelle horologe ou par autre voie ,
au moins fi vous en avez eu communication.
Je fuis bien aife que ce que Monfieur Wren a trouuè touchant le lieu du Comète,
fe rencontre avec ce que j'en ay efcrit. Je ne fcavois pas que je l'avois efcrit a vous
mais bien a Monfieur Thevenot *} a qui j'ay envoie toutes les conclufions que
j'avois pu tirer des obfervations imparfaites qui m'efl:oient venues en main, outre
les mienes ''), qui ne font pas guère exaftes , non plus. Je n'ay pas encore vu ce
que Monfieur Auzout en a efcrit fi non fes Ephemerides ^), aux quelles ce qu'il
y a le plus a redire, c'efi qu'il ne les a publiées qu'après que la plufpart des
obfervations eftoient faites, et que fon premier calcul et prediftions qu'il m'avoit
envoieés ') , ne s'accordoient pas avec ces derniers. Il m'a mandé qu'il met la
Comète c'efi a- dire la ligne de fon trajet au défiais de Saturne en quoy je croy
qu'il fe trompe.
Je ne me fuis point apperceu qu'au lieu de cette page j'en ay pris une autre.
Cependant ne pagina haec vacua refiet, comme difent les imprimeurs, quoy que
je fois contraint d'achever je vous diray encore icy mon opinion de la cariolle de
Monfieur Défiions , dont vous avez pris la peine de me faire le crayon. Je ne puis
pas m'imaginer que ces fimples relTorts et de fi peu de longueur puifl^ent donner
beaucoup de douceur quand ce viendra a pafîèr par des chemins rabotteux et pier-
reux , aux quels je ne fcay fi on l'a efl"aiée. Et puis pour la rendre inverfable , ce
n'en efl: pas un bon moien que de l'attacher fermement au cheval, par ce que le
cheval tombant, elle tombera aufll de neceflltè ce qui n'arrive pas en la chaife
roulante. Ma penfée eft fort différente de l'une et de l'autre, et je verray fi cet
eftè j'ay le loifir de la faire exécuter.
Je croy qu'il y a encore plufieurs chofes dans vos lettres aux quelles il me fau-
droit refpondre, mais a prefent je fuis contraint de finir. Je vous baife très hum-
blement les mains et fuis
Monsieur
Voflre très obeiflant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
'') Consultez la Lettre N°. 1317. ') Consultez la pièce N°. 1302.
8) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1310, note i.
') Nous ne possédons pas cette lettre d'Auzout à Clir. Huygens.
Œuvres. T. V. 32
250 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1339-
Gregorius a St. Vincentio à Christiaan IIuvgens.
27 FÉVRIER [1665].
La lettre se trouve h Le'tden, coll. Uuygens.
Clariffime ac Nobilis Domine.
Recepj hifce diebus licteras Godefridj Kinner, ex quibus partem quae Te fpec-
tant, exfcribere voluj; vt jllj morem gererem ').
Habcs igitur Clariflime Hugenj fcriptionis mcae occafionem, et caufam; et fimul
adiimftam charcam -), quam ad te vt deftinarem, preces amicj nortij fuo jure exe-
gerunt. Recepj non ita pridcm Romanas obferuationes a Pâtre Gottignies qui ita
fcribit 3).
Litterae huius 17 Januarij fcriptae fuere, Kinnerj autem 7 fcbruarij, nieae vero
27 Februarii Gandauj. Vale
Tuus quem pridem nofli
Greg. a s™ Vincentio.
N= 1340.
G. A. Kinner a Lôwenthurn à Gregorius a St. Vincentio.
[7 février. 1665].
Appendice I au No. 1339.
La copie se trouve à Leiilcn, coll. Ilnygens.
Clariffimus Dominus Hugenius , ab antiquo iam , vtrique amicifîimus , fuas ')
non ita pridem ad me dédit , gratifïïmam mej memoriam atteftantes ; fperoque ei-
dem et in pollerum litteraria mecum Commercia non difplicitura. De Cometa
praeteritorum mcnfium libenter habuiffem obferuationes aliquas, in veftris par-
tibus confedtas; quas liccret amicisfimilium avidis communicare.
') Voir l'Appendice I , N°. 1340.
-) Nous n'avons pas trouvé cette pièce dans nos collections.
3) Voir l'Appendice II, N°. 1341.
') Voir la Lettre N°. 1307.
CORRESPONDANCE. 1665. 25 1
Micto eas quas Olomucenfis Mathemacicus ^) a fe habitas , ad me tranfmific. Jn
quibus omnia legictime, et bona fide peraéta fuiffe, fuppono; qucmadmodum
Coelj faciès confpcfta exliibuit. Ego faltem, qiio minus amanuenlls aliquis erra-
ret in niimeris, ipfc omnia propria manu defcripil. Nondum ad me peruenerant,
cum hifce diebus refponderem s) Hugenio, vnde Reverendam Paternitatcm
Veftram rogo, vt eafdem 4) diflio Domino adiunfta a me falute communicet.
N= 1341.
G. F. DE GoTTiGNiEZ à Gregorius A St. Vincentio.
[17 janvier 1665].
Appendice II au N°. 1339.
La copie se trouve à Leideii, coll. lluygens.
Cometa de quo in fuis meminit Reuerentia Veftra hîc etiam tum ab alijs, tum
a me obferuatus fuit. Volueruntque Superiores, ut meas obferuationes ederem,
^) Dans le collège d'Ollinïitz il y rivait deux professeurs de mathématiques qui ont écrit sur les
comètes.
a) Valentin Estancel (Stanselius), qui naquit dans la Moravie en 1621 et mourut à Baliia
le 18 décembre 1705, Il entra chez les Jésuites et y embrassa la règle de St. Ignace en 1637; il
professa la rhétorique et les mathématiques dans les maisons d'Ollmi'itz et de Prague, plus tard
à Evera en Portugal, d'où il partit pour le Brésil; il y dirigeait le collège de Pjahia, d'où il
envoyait ses observations astronomiques en Europe. Il a publié divers ouvrages d'astrono-
mie, entre autres:
Phaenomena Cocleftia, five Differtatio aflronomica de tribus cometis qui proximis annis
in coelo apparuerunt. Autorc P. Valentino Ellancel e S. J. Pragae. 1665. in-4°.
Legatus Uranicus ex Orbe novo in veterem: id efl: Obfervationes Americanae Cometaequi
Anno 1664 in arterifmo Corvi Mundo illuxit, obfervatus in Brazilia Bahiae omnium Sanfto-
rum, qui cum auttuario obfervationum Europaeorum a Mathefi Pragenfi prodiit. Pragae.
1683. 4°.
b~) Johann Czimmermann (Zimmermaii), qui naquit à Prague en 1632 et mourut à Kom-
motan le 11 février 1701. Il entra dans la Société des Jésuites en 1649. H fut professeur et
directeur de diverses maisons. C'est probablement lui qui fit, à Ollmùtz, les observations
que Hevelins envoya le 13 mai 1665 à Lubienitsky et que celui-ci publia dans son Theatrum
Cometrium, page 361. Zimmermann écrivit encore:
Difcurfus allronomicus de loco, magnitudine et materia novi Cometae. Olomueii typis
VetiEttelii. 1661. in-8°.
3) Voir la Lettre N°. 1320.
"'') Nous n'avons pas trouvé ces observations d'Ollraûtz dans nos collections: elles ont été pu-
bliées par St. Lubienitzki dans son „Theatrum Cometicum".
252. CORRESPONDANCE. 1665.
qiias modo diiplicj tabula proponere , ac deinde pariio aliquo traftatu dilucidare
conftitui ').
N= 1342.
J. ScHULER ') à Christiaan Huygens.
27 FÉVRIER 1665.
La letti'c se trouve à Leideii, coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 13(59.
Ampliflime, Nobiliffime et Doéliffime Vir,
Dum in Cometologia veiibr, et difquifitionem philofophicam ^) de Cometanim
natura, luce, motu, alijfque eo pertinentibus inftituo, communicavit mihi,
Amiciffimus nofter Dominus Vlitius doftiffimas tuas de Cometa iam nuper fub
praecedentis anni finem et praefentis initium vifo obfervationes s). Quae ufque
adeb vehementer mihi placuere, ut ealclem radiantis cuiufdam ornamenti inftar
meditationibus meis mox praelo fubijciendis adiungere animus effet. Eo nempe
confilio, ut inde obfcurioribus meis laboribus faltem lucis aliquid accederet.
Quia ver5 hic illic quaedam occurrebant , quae non abfque figuris proponi pote-
rant, cumque etiam alioriun ri^pi^o-f;? mihi commimicatae efTent licet imperfeftio-
res, pofteà ex ijs hiftoricam hanc narrationem paulo contraftius contexere vifum
fuit '*). Quum autem in ea nobilitatis tuae obfervationes imprimis, et ubique fere
fuerim fequutus Te infcio eandem praelo fubijcere nolui. Rogo ergo, Vir nobi-
liffime, hiftoricam hanc meam narrationem perlegere digneris, nieque fi alicubi
erraverim, aut mentem tuam non redle exprefferim, audadlermonere, vel etiam
') Cet ouvrage parut plus tard , sous le titre :
Aegidii Francifci Gottignies a S. Jefu Figurae Cometarum,qui apparuerunt annis 1664,
1665, 1668, tabulis aeri incifis exprelTae, cura brevifïïmis annotationibus. Romae. 1668.
in-4°.
') Johannes Schuler naquit à Bergen-op-Zoom eu 1606 et mourut eu 1676 à Breda, où il
fut pasteur et professeur à TEcole Illustre.
') Jo. Schuleri Cometologia, five de Cometis Difquifitio philofopliica cui fubjicitur fpecialis
cometae aunis 1664, 1665 vili. Hagae Cometis 1665. in-4°.
3) Voir la pièce N°. 1302.
4} J. Schuler, Traftaet oft Onderfoekinge van de Coraeten. 's Hage. 1665 in-4°.
CORRESPONDANCE. 1665.
^53
ipfemet pro tuo arbitrio corrigere, addendo vel demendo quaecunque addenda
vel demenda Nobilitas tua judicaveric. Quod fi feceris fumrao me abs Te bénéficie
afFeftum putabo, meque fi^mper quoad vivam agnofcam
Ampliffime et Nobiliflîme Vir
Nobiliffimo et ampliffimo tuo nomini
devinéliffimum
JOH. SCHULERUM.
Bredae 27 Februarii 166$.
Aan den Edelen Hoogh-geleerden Heere
Mijn Heer Chr. Huygens
refiderende
in
S' Gravenhaghe.
N° 1343.
g. schott à g. a. kinner a lôwenthurn.
[février 1665].
La lettre a été publiée dans G. Schott , Physka Curlosa.
Elle est la réponse au- No. 1321. G. .•/. Kînner h LS'wentliurn y répondît par le No. 1354.
Praenobilis ac Reverendiffime Domine & Fautor.
Experimentum novum Nobiliffimi & Ingeniofiffimi Domini Chriftiani Hugenii
confirmât vim elafl:icam feu dilatativam aeris. Quoniam enim in tubi parte fupe-
riore, defcendente Mercurio, eft aether & Spiritus Mercuriales, ut probavi in
Technica Curiofa lib. 4. cap. 5. § 3. pag. 252. aether autem quorumcunque corpo-
rum effluviis repletus, efl: aër, ut probavi eodem libro cap. 2. pag. 222. fequitur,
quod in parte fuperiore tubi fit aër, tenuior tamen ac levior quàm aër tubum cir-
cumflrans, cùm hic pluribus efiluviis, quàm ille, fit repletus. Hic igitur aër, de-
fcendente Mercurio, exerit fuam vim dilatativam, & aëri externo Mercurium fuf-
penfum tenenti obfifl:it, qu5 minus illum ad majorera altitudinem pellat furfum.
Qu6d fi Mercurius ab aëre (ut Nobilifllmus Hugenius loquitur) hoc efi:, à Mer-
curialibus effluviis repurgetur; aether in fuperiori tubi parte ftabulans repletur
paucioribus effluviis, ideoque minorem habet vira dilatativam, minùlque Mercu-
rium ab aëre externo fufpenfum deprimit. Hinc fit, ut Mercurius non ad quam-
254 CORRESPONDANCE. 1665.
ciinque, ut arbicror, led folùm ad majoreni alcitudinem afcendat, tandemque ad
certam menfuram percingat, donec inter aërem excernum & Mercurium internum
fiât acquilibrium.
Hacc ratio nunc mihi occurrit; quam ReverendifTimae Dominationis Veftrae &
Doélilîimi Hugenii judicio fubmitco. Si Mercurius magis ac magis repurgatus,
fcmper magis ac magis afcendit, non tamen ad quamcunque altitudincm, fed cer-
tam ac limitatam , quamvis variabilem, juxta acris externi variationem quoad
gravitatem ac levitatem; ratio haec vcrifimilis mihi videtur : Si autem ad quamvis
altitudincm afcendat Mercurius, ter quacerve tantùm repurgatus; corruit. Cupe-
rem de liac re fieri certior ante Pafcha: cogito enim experimentum inferere Phyfi-
cae Curiofae denub pofl Pafcha edendae '}.
N= 1344.
Christiaan Huygens à Constantyn I Iuygens , père.
5 MARS 1665.
Le sommaire se trouve à Le\den , coll. Hiiygeiis.
A Mon Père
5 mars 1665.
Exemplaire de rinrtruélion ') pour Monfieur Thevenot. grâces de la peine
qu'il a prife en ce qui efl: du Privilège -). Il faudra bien faire quelque part a Mon-
fieur de Kinkardin; je ne fcay pas encore quelle, car la moitié feroit trop, et aufll
reconnoiftre les foins de la Société Royale qui a donné des inftruélions a Hol-
mes 3), fympathie d'où caufee ■*).
') Consultez la Lettre N°. 938, note 3. Une seconde édition très augmentée parut en 1667
une troisième en 1697 à Wurtzbourg.
') C'est „rOnderwijs etc.", instruction pour les pilotes.
-) Le privilège des liorloges marines en France.
3) Cette phrase semble être bifFéc. "i-) Consultez la Lettre N°. 1345.
CORRESPONDANCE. 1665. 255
N= 1345.
Christiaan Huygens à R. Moray.
6 MARS 1665.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
La minute se trouve à Leideii, coll. IJiiygcns.
Elle est la réponse an No. 1329. R. Moray y répondit par le Nn. 1353.
Sommaire: Feuille reftante de rinftruftioii. de leur cxpciicnces de l'air et du feu. il n'y en a point pour enquérir
fi ce n'efl: pas la clialeur de l'air qui le rend inipuifiant a nourrir le feu , l'on voit qu'en liyver le feu
brufle avec bien plus de vigueur. Il ne dit pas auffi ce que c'ed: qu'eftre allumù. Particularitez de
Holmes. l'approuue fort le delTein de la gaze:te de Mon licur Oldenbourg. Je defire fort de veoir
l'hiftoirc de la Société, mon Père a demanda le privilège au Roy ■) et j'cfiierc qu'il reftera ') allez
longtemps, pour le faire expédier 3). Sympathie des horologes découverte.
A la Haye ce 6 Mars 1 665.
Monsieur
Voicy la feuille qui reiloif^) de rinftruftion. j'avois creu qu'il y en auroic une et
demie, mais avec ce petit charaftere l'on a gaignè de l'efpace.
Je me fouviens de ne vous auoir rien refpondu =) fur vos belles expériences de
l'air et du feu. Elles s'accordent fort bien jufques la avec la nouuelle hypothefe
de Monfieur Hook qui n'eil pas mal imaginé, mais je voudrois qu'il y en eurt
pour enquérir fi ce n'efi: pas la chaleur de l'air enfermé qui le rend incapable d'en-
tretenir le feu, non pas a caufe de quelque preflion, mais par fa qualité de chaud,
l'on voit qu'en hyver le feu brufle beaucoup plus vigoureufement qu'en eftè fans
que pourtant l'on puiflfe dire qu'il y a plus dé nitre ou du menfl:rue de Monfieur
Hook en l'une qu'en l'autre faifon. mais je croy qu'il efl: affez difficile d'empefcher
que l'air enfermé avec le feu ne s'efchauffc. Il faudroit le laifl^er refroidir après que
le feu s'y efl: efteint et efiaier s'il ne reprendroit pas fa qualité première. Il fau-
droit au refle pour rendre l'hypothefe complette dire ce que c'eft que d'eftre al-
lumé, et comment l'air opère alors fi fortement auprès de ce qu'il fait, quand la
matière n'efl: point allumée.
J'approuue fort le deflèin de la gazette ") de Monfieur Oldenbourg en ce qu'il
ne s'arreftera qu'aux matières de philoibphic, car en effet il vaut mieux de ne
les point mefler avecques tant d'autres comme fait l'autheur du journal des
fcavans.
') Consultez les Lettres Nos. 1331 et 1335.
") Constantyn Huygens, père, partit pour la principauté d'Orange le 26 mars 1665
[Dagboek].
3) Ce privilège fut accordé le 3 mars 1665. Consultez la Lettre N°. 1346.
'*) Consultez la Lettre N°. I33i>, où Huygens i^arle des trois premières feuilles.
S) C'est-à-dire, dans la Lettre N°. 1338. *) Les „Pliilosophical Transactions".
25<5 CORRESPONDANCE. 1665.
J'efpere toufjonrs que vous me communiquerez quelque chofe des parcicula-
ritez que vous apprendrez de Monfieur Holmes, pour fcavoir principalement
comment fe font comporte les horologes dans la tempefte, et fi la rouille ne les a
point fait arrefter fous ce climat, ou vous aviez creu ''^ que tout fer fe rouille ne-
ceffairement.
Voftre horologc attend encore l'arrivée de Monfieur Daviflbn. les mienes vont
avec une très grande jurtefi^e, fur tout après que j'ay trouuc par expérience qu'il
faut les attacher a quelque poutre ou autre chofe inebranflable, par ce qu'a moins
de cela le mouuement du pendule non obilant la grande pefanteur de la boete,
donne un petit mouuement a toute l'horologe, qui en altère la juftefle et la fait
aller plus vifl:e félon qu'il y en a d'avantage. J'ay ainfi trouuè que la caufe de la
fympathie dont je vous ay efcrit par ma dernière '*) ne provient pas du mouuement
de l'air mais du dit petit branflement, du quel eftant tout a fait infenfible je ne
m'efliois pas apperceu alors. Vous fcaurez donc que nos a horologes chacune
attachée a im bafton de 3 pouces en quarrè, et long de 4 pieds efi:oient appuiées
fur les 2 mefmes chaiies, difl:antes de 3 pieds. Ce qu'efl:ant, et les chaifes efliant
capables du moindre mouuement, je demonftre que necefiairement les pendules
doivent arriver bientoft a la confonance et ne s'en départir après, et que les coups
doivent aller en fe rencontrant et non pas parallèles; comme l'expérience défia
l'avoit fait veoir. Eftant venu a la dite confonance les chaiies ne fe meuvent plus
mais enipefchent feulement les horologes de s'écarter par ce qu'auflî toft qu'ils
tachent a le faire , ce petit mouuement les remet comme auparavant.
Mon Père me mande 7) qu'il a demandé a fa dernière audience le Privilège au
Roy, qui l'avait accordé aufll toft, et s'il n'eft contraint trop toil a partir j'efpere
qu'il en fera expédier la depefche. Il n'avoit pas encore vu Monfieur l'Abbè de
Beaufort. Je fuis a jamais
Monsieur
Voftre trefobeifîant feruiteur
Chr. Hugens de Z.
*) Consultez la Lettre N°. 1243.
<") Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Constantyn Huygens, père. Consultez en outre
la Lettre N°. 1344.
CORRESPONDANCE. 1665. ^57
N2 1346.
A. AuzouT à Christiaan Huygens.
6 MARS 1665.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1351.
Je vis il y a trois jours auec joie le Priuilege qu'on vous a donné pour vos Pen-
dules fur leau. ie ne fcay fi Monfieur de Zulichem') laura fait changer pour y com-
prendre votre nouuele manière fur terre que ie luy fis remarquer ny être pas.
Jefpere que vous nous manderes a Prefent en quoy elle confifte.et que vous nous
permettres bien den faire trauailler pour nous fi le Roy vous donne le Priuilege
fur terre. Jay vu ce que vous aues mande -) fnr la machine de Monfieur Hooke. ie
ne vous en auois pas mandé fi fortement mon fentiment craignant que vous neuf-
fiez inclination pour cette machine, ie metonne fort que la Société qui veut être
fi feuere et fi referuee ait laifi^è imprimer vne machine fans lauoir eprouuée puis
quil faloit fi peu de temps et de dcpenfe pour lEprouuer, et en diray peuteftre
quelque chofe dans des remarques 3) que ie fay fur ma lettre a Campani 4) que Ion
va enfin a ce que ie croy commencer djmprimer. mandes moy fil vous plaifi: par
le premier ordinaire fi vous voules bien que ie mette que le Père Fabri a changé
dOpinion et men mandes le Détail que vous ne nous aues point écrit ny que ie
fcache, car il fera bon que ie fcache tout ce qui fefl: paffe. ie feray bien aife auffy
que vous me mandies ce que vous aues obferué touchant la longueur et la lar-
geur de lanneau de Saturne et fi vous aues trouué que lanneau debordoit par
delà le corps de Saturne et de combien et quel angle de declinaifon lanneau
faifoit auec lEcliptique. Je nay point obferué le Comète depuis le 27 le temps
naiant pas été vn feul jour fauorable et ie crains bien après cela quil ne foit plus
vifible. il arriue toufiours quelque chofe qui mcmpeche de trauailler a mon traité
') Coiistantyn Huygens, père.
") Dans la Lettre à Constantyn Huygens, père, N°. 1331.
3) Dans une édition amplifiée de la „Lettre a Monfieur l'Abbé Charles", on trouve
Pages I à 14: la première lettre dafée 19 octobre 1664.
Pages 15 à 20 : la seconde lettre datée 20 octobre 1664.
Pages 21 à 56: Remarques. Figures et Tables. Paris, Achevé d'imprimer le 18 Avril 1665.
R. Hoolie répliqua à ces Remarques dans les Philosophical Transactions, N°. 5, du 5 juin
1665.
La Lettre à l'Abbé Charles et les remarques ont été réimprimées dans les
Mémoires de l'Académie des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, Tome VII, in-4°.
*) C'est-à-dire, la lettre à l'Abbé Charles sur le „Rngguaglio" de M. Campani. Consultez la
Lettre N°. 1078 , note 1 1 , et la Lettre N°. 1273, note 10.
Œuvres. T. V. 33
258 CORRESPONDANCE. 1665.
du Comète '}, et ie ne fcay quand iy commenceray car limpreffion de ma lettre me
va encore retarder. Je me fuis refolu enfin a attribuer fa rétrogradation a vne caufe
phyfique pluftoll qu'a vne Aftronomique car ie ne fcauois aiuiler mes hypothefes.
nous verrons fi les vortres fy aiufleront mieux, quand vous aures receu quelques
obferuations que vous croires exaftes. obliges nous de nous les enuoier et de me
croire
Monsieur
Votre trefobeiflant feruiteur
A. AuzouT.
Vous manies promis il y a long temps des larmes de verre fi vous men voulies
enuoier feulement vne douzaine ou deux vous mobligeries beaucoup.
Ce Vendredy 6 Mars i66^.
Pour
Monfieur Hugrns.
N= 1347.
J. Chapelain h Constantyn Huvgens, père.
6 MARS 1665.
La lettre se iroure à Lciden, cuil. ////ygeiis.
Monsieur
j'eus beaucoup de defplaifir hier au foir de ne mefl:re pas trouue chés moy
pour y receuoir l'honneur que vous me vouliés faire de me communiquer les nou-
uelles de Monfieur voftre Fils '). Jenuoye vous en faire mes excufes et vous
fupplier de les confier au Porteur cachetées afin que je puilTe profiter de leur
Icfture et s'il y a quelque chofe a faire pour fon feruice ou pour fa gloire que
5) A. Aiizoïit et Buot, Observations de la Comète. Paris. 1665. 111-4°.
') Cliristiaan Hiiygeiis.
CORRESPONDANCE. 1665. 259
jy agiffe a mon ordinaire. Je vous les renuoyeray des le lendemain. Je fuis
toufjours
Monsieur
Voflre tref humble et trefobéiffant feruiteur,
Chapelain.
Ce 6 Mars ^5.
A Monfieur
Monfieur Huggens de Zulichem.
N" 1348.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
6 MARS 1665.
La lettre se trouve à Lcidcn , coll. lluys,eus.
Elle est la réponse an No. 1338. Chr. Huygens y répondit par le No. 1362.
A Whitehall ce 24. Feurier 1665.
Monsieur
Jl ell iulle que Je me contente que vous faffiez refponce aux miennes par diuer-
icsreprifes, puifque Je vous traitte prefque toufiours de la forte. Jl y a plaiiïr
d'agir lans façon, et l'amitié eft la plus douce , ou il y a moins de contrainte. Je
m'en vay donc refpondre a Votre dernière du 27 ') que Jay receu ce matin. Et fi
Je ne vous dis là deffus tout ce que je voudrois, a cette heure, vous deuez croire
que Je fuppleray tout ce qu'il y manque une autre fois.
Je goufte fort bien voftre Jnftruftion pour les pilotes. Jy trouue toute chofc
pleinement et clairement couché. Jl pourra bien eftre que celle que nous faifons
eftat d'imprimer fera la mefme chofe. mais foit qu'il y ait différence ou non touf-
iours en aurez vous copie. Celle que Je vous ay envoyée ") eftoit dreffce pour
Monfieur le prince RupertO- On luy a dit toutes les autres choies de bouche en la
luy donnant auec Vofi:re Table d'équation 4). Nous publierons aufll la relation ')
'} Le 27 février 1665. -) Consultez la Lettre N°. 131 1.
') Pour servir pendant le voyage à la Guinée. Consultez la Lettre N°. 1 255.
•*) Voir la pièce N°. gjç).
^) Elle parut dans les Philosopliical Transactions, IN°. I, du 6 mars 1665.
260 CORRESPONDANCE. 1665.
de Monfieur Holmes comme vous auez fait : ce qui vous feruira d'afTurance que
ce que vous y auez fait m'efl bien agréable. Mais vous en ferez cncor plus fatif-
fait lorfque Je vous auray dit, qu'ayant répété a un des Capitaines qui comman-
doit un des 3. vaifTeaux qui eftoyent auec Monfieur Holmes la relation dudit Hol-
mes, de mot en mot, il me l'a tout confirmé.
Ca efté en effet une furprife bien agréable a Monfieur noflre prefident '^) et a
moy d'apprendre cette nouuelle forte de fympathie que vous auez remarquée
dans vos Horologes. Jl y aura bien à difcourir fans doubte et nous prétendons en
parler dans noflre première AfTemblee. mais peut efl:re n'en raifonnerons nous
pas qua celle de la liuidtaine d'après ''j afin qu'on y penfe bien auparauant que d'en
parler. Comme que c'en foit Je fais eilat de vous communiquer ce qui fy en dira
fi J'y trouue quelque chofe qui en vaille la peine. Cependant Je vous diray que
fi ce n'efi:oit , que chacun de nous fçait , que vous efles affez capable d'inuenter
de voflre chef, toutes les expériences qui pourront eftre requifes, ou pour péné-
trer plus auant dans cette afï'aire , ou pour en tirer les confequences utiles , on
vous propoferoit d'en faire peut efl:re quelques unes fur ce fuiet. Mais puifque
vous faites eftat de la pourfuivre il faut s'en remettre a vous. Seulement vous
auertiray Je que je ferois aife que vous fçeufllez precifement iufqu'a combien
il faut que les detix Horologes fapprochent l'un de l'autre en iuftefTe, deuant que
cette fympathie paroifl"e : cefl a dire de 2. 3. 4. ou autre nombre de fécondes, en
24. heures. Apres fi 3. ou 4. montres fe pourront accorder enfemble de la forte :
et en dernier lieu, puifque y ayant la différence de 2. ou 3. fécondes en 24. heu-
res, entre deux Ilorologes, ils ne laifl^ent pas de s'accorder, que vous fçeufllez
lequel cède a l'autre, dautantque apparemment l'un reftifie l'autre. Ces diffé-
rences fe pouuanr ce me femble obferuer comme aufïï la folution de cette der-
nière difficulté, en les comparant auec voftre Grand Horologe qui bâties fécondes.
Au refte fi aucun mouuement imperceptible dans l'air peut caufer cette Ifochro-
neité, Je crains qu'on aura quelque raifon à foupfonner que quelques mouue-
ments defreglez dans l'air pourront pluftofi: les faire deuoyer de leur vraye iuf-
tefl"e , que rendre leurs vibrations egalles. et qu'en fin les Horologes qui fentent
ces mouuemens fe pourront plus facilement égarer, que ceux qui ne les fentent
point, et par confequent qu'il vaudroit mieux que les deux Horologes dont on
■î) Lord Broiincker.
'') En effet , on en parla dans la séance du 8 mars (V. st.), après la lecture de la Lettre N°. 1 345,
dans laquelle Chr. Huygens rectifia son opinion sur la cause du phénomène. La discussion
se trouve résumée dans les „Proceedings" de Birch, en ces mots:
„Occafion was taken hère by fome of the members to doubt the exaftnefs
of the motion of thefe watches at fea, fince fo flight and almofi: infenfible mo-
tion was able to caufe an altération in their going.
CORRESPONDANCE. 1665. 261
fe ferc fur mer, ne fuflenc point fi bien daccord qu'autrement, puiique leur dif-
tance eftant toufiours egalle on fen peut auffi bien feruir comme fil ny en auoit
point de tout: au lieu que le tennant toufiours cnfemble on ne peut pas élire fi bien
alTuré qu'il ne perdent rien de leur vraye iuftelTe. la chofe efl:ant euidente par
vos expériences que lors qu'a la vérité il y a 2. ou 3. fécondes à dire qu'ils foyent
tous deux également iuftes. cela nempefche pas qu'ils n'aillent également vifte
lors quils fiDUt proches lun de lautre d'un pied ou deux.
Je me fuis laifTé aller bien plus auant dans cette matière que je ne penfois faire
quand je me fuis mis a efcrire. Mais cefi: pour iufiifier ce que je vous ay dit au
commencement que J'agis auec vous fans me confliraindre en façon quelconque.
Vous me direz peut efire que ce que Je viens de dire ne conclud rien au def-
auantage des Horologes , quant à leur utilité et Je vous l'auoueray bien, toufiours
trouuerez vous que Je ne fais que difcourir a mon ordinaire fur ce qui fe prefente
en vous entretenant. Mais de peur que Je ne fois bientofi: interrompu comme il
marriue prefque toufiours Je laifi"e là cette matière pour le prefent, pour la re-
prendre une autre fois ; et men vay voir ce que J'ay a vous dire fur les autres paf-
fages de Voflre lettre.
Monfieur Dauidfon partit dicy la femaine pafl^ee, qui vous apporte le liure de
Monfieur Hook. Ne layant point encore leu Je ne fçauois pas qu'il y euil parlé
de fa machine. Mais ce que vous en dites efl: fort raifonable. touteffois vous
dira-y Je, qu'il eit a prefent fi fort occupé en plufieurs chofes plus préfixantes qu'il
ne peut pas bonnement auoir afl"ez de loifir de trauailler à faire fes verres pour le
prefent. on n'oubliera pas de l'y engager au plus toft. Jl a maintenant fur les bras
une lefture de la mechanique qu'il fait tous les Mercredis a l'heure de noflire Af-
femblee. un Marchand appelle Sir John Cutler ^) nous ayant donné 50. liures
fierlin par an a perpétuité, pour maintenir cette lefture, il efl: aufll fait Curatoriie
nos Expériences ordinaires ») dont nous luy donnons aufll une penfion de 30. Ja-
cobus par an. et jl fen va aufll eftre profefl^eur d'Aflronomie au Collège de Gref-
*) Sir John Cutler, fils d'un épicier Thomas Cutler, naquit en 1608 à Londres où il mourut
le 15 avril 1693. Malgré sa réputation d'avare, il aimait à faire de grandes donations. Celle au
Dr. Hooke Ini valut, le 9 novembre 1664, la nomination de membre honoraire de la Société
Royale. Celles faites à la Grocer's Company le firent nommer quatre fois Master Warden.
En 1674, il fit agrandira ses frais la maison du collège de médecine (the Cutlerian Théâtre),
où on lui érigea une statne (1680). Il épousa Elicie Tipping en 1669 et plus tard Elisabeth
Foote ; il laissa à sa mort £ 100.000.
') Dans cette séance du 1 1 janvier 1665 ("V. st.) la nomination de R. Hooke au poste de „Cu-
rator" salarié fut rendue publique. Elle avait été décidée le 27 juillet 1664 (V. st.), mais on
résolut alors de la tenir secrète jusqu'à ce que Sir Cutler eut institué le cours. Consultez
la Lettre N°. 1 252 , note 4.
202 CORRESPONDANCE. 1665.
ham. pour ce qui eft de fon inuention pour les longitudes Je tafcheray de vous en
fçauoir dire quelque chofe par ma première.
Vous aurez dans peu de temps ce que Monfieur Wren a fait lur la Comète.
Ce que vous dites des prcdiétions de Monfieur Auzout luffit pour le faire voir
qu'il fcn aUroit pu efpargner la peine, mais je crois auffî qu'il fe trouuera a redire
dans dautres particularitez que celles que vous marquez, mais Je m'en remets a ce
que vous' en fera voir ce que Monfieur Wren va publier '°) lur cette matière.
Le Roy approuue fort ce chariot que luy a fait faire Monfieur de Son "). il efi:
vray qu'il ne la pas encore cfl^ayé dans des chemins rabboteux : mais Je ne double
pas qu'il ny reuflill: fort bien, les refibrts de derrière ont plus de 5. ou 6. pieds de
long comme Je penfe vous auoir dit. et ceux de deuant plus que 3. de forte qu'il
ne fe peut qu'il ne foit aflez aifé. au rcfte fi c'eil une faute que les branches font
attachées trop fort a la felle du cheual il n'ell pas difficile d'y remédier. Mais
quand le cheual viendroit à tomber cela ne feroit pas verfer le Chariot a moins
qu'il toucheroit dun cofl:é ce qu'il aura de la peine a faire a caufe que le Chariot
le foultiendra. En un mot (parce qu'il faut que Je couppe icy) la cheute du Che-
ual incommoderoit fi Je ne me trompe le chariot moins qu'il ne feroit la chaife
roulante bien que les flefches n'en font point fi fortement attachez a la felle du
Cheual.
Ayant releu les 4 pages précédentes Je m'ellonnc que vous nayiez remarques
cent fautes en toutes mes autres lettres que Je n'ay pas eu le temps de relire. Mais
vous auez beaucoup d'indulgence pour
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiflant feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
x.n A la Haye.
'°) D'après la Lettre N°. 1363, Chr. Wren s'est excusé de la tâche de rassembler les données sur
la nouvelle comète, à cause d'un voyage qu'il allait faire en France. L'assemblée, alors, en
chargea R. Hooke.
") D'Esson.
CORRESPONDANCE. 1665. 163
N= 1349.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
10 mars 1665.
La lettre se trouve à Lciden , coll. Huygens.
Elle est la réponse an No. 1337. Clir. Huygens y répondit par le No. 1361. ,
Monsieur
Comme vous me tenés tout a fait au coeur et que je regarde tous vos interefts
comme les miens propres je n'ay pu voir le fucces de vos Pendules pour les Longi-
tudes fans vue extrême joye et fans vous la tefmoigner auec empreïïement. Je n'ay
pu m'empefcher mefme d'en informer le Public par l'occafion de ce lournal '}
que M. Salo ce Confeiller habile de mes Amis nous donne chaque femaine depuis
deux ou trois mois et qui eft le plus commode moyen pour communiquer aux Cu-
rieux les nouueautés des belles lettres et pour rendre juftice aux Ouurages et aux
Autheurs de confideration. Quant au particulier de cette admirable Inuention
des longitudes j'auois bien creu en la refpandant par toute la France que vous
n'en fériés pas marri et que la gloire qui vous en renient ne vous feroic pas def-
agreable. Mais je ne fcay comment il s'eft fait que dans lExtrait de voftre lettre
on vous a prefté des termes moins modeftes que ceux que vous m'auiés efcrits. Car
au lieu qu'on vous fait dire que vous auiés explique voilre horloge a McfTieurs les
Eftats auec beaucoup d^ approbation voilre Original ^) que j'ay reueu porte fimple-
ment auec quelque approbation et fil eftoit befoin de l'attefler et de produire mef-
me la Pièce je fuis prell a le faire quand vous l'ordonnerés. le n'ay garde au relie
de maintenir ma vifion touchant cet inftant de repos dans chaque vibration 3) qui
me fut trelTufpeéte a moy mefme des le moment quelle me vint et j'acquiefce fans
peine a ce que vous m'en dites maintenant, La chofe neftant pas difputable entre
de vrays phyficiens. Ne foyés point fafche de la diligence que j'ay faitte pour
eflre eclairci du prix propofé par les Efpagnols a l'Inuention des Longitudes.
Cette enquefte fe fera difcrettement, et il n'ira point afTurement du voftre. Ceft
moy qui vous en fouhaite vn profit honnefl:e et non pas vous, quoy que vous puif-
fiés le fouhaiter et le pourfuyure fans vous faire tort puifque ce feroit a fi bon titre.
Monfieur Theuenot me fera voir cette Relation Hollandoife et je Icxhorteray a la
traduire. Ce fera vue chofe aufli vtile que curieufe. Pour voftre nouueau Traitté
de la Conftruétion des Pendules je ne croy pas qu'on trouue a redire ches vous
') Cette nouvelle a été publiée dans le Journal des Sçavants, 1665. N°. VIII. Voir la Lettre
N°. 1335-
°) Voir la Lettre N°. 1324. 3) Consultez la Lettre N". 1328.
264 CORRESPONDANCE. 1665,
que VOUS le dédiés au Roy qui vous a fi noblement preuenu de fes grâces, et qui
vient tout fraifchement de vous donner vue marque noiraelle de fon eftime par la
conccffion du Priuilege que Monfieur voftre Père luy a demande pour voftre
Inuention, et je penfe que le plullofl: fera le meilleur, pour marquer de voftre
part voftre gratitude à Sa Majefté cela s'entend autant qu'il fe pourra fans nuire
a vos interefts à l'égard des horlogeurs. Cette autre nouuelle defcouuerte de la
jufteiïe de vos Pendules par fympathie eft digne d'vne profonde fpeculation, et il
ne fe faudra point prefter den affigner la caufe à l'air ou a quelque autre chofe que
Ion n'en foit très alTuré. Fay annoncé cette merueille a nos Amis, et leur ay mef-
me communiqué l'auis que vous en auiés donné a Monfieur voftre Père '^) pour
voftre honneur, et on ne cefl"e point de l'admirer fans en pouuoir pénétrer la rai-
fon. Vous, nous l'expoferés en temps et lieu puifque vous la fcaués. le retiendray
cependant la main à Monfieur Salo, afin qu'il ne rende cette nouuelle publique
que quand vous le permettrés 5). lefpere que vous ne le ferés guère attendre et il
fera afl^es a propos de peur que fur quelque copie qui en peut auoir efchappé quel
qu'vn doffice ne l'imprime.
Déformais que Monfieur voftre Père ne fera plus icy quand vous me voudres
faire Ihonneur de mefcrire toute autre commodité feure vous manquant vous
pourrés prier Monfieur Vofllus de mettre voftre lettre auec la fienne dans le pa-
quet qu'il adrefl^era a Monfieur Van Beuning qui me fera volontiers la grâce de
me la faire tenir. le vous exhorte a bien ménager voftre faute et vous conjure de
me croire toufjours inuiolablement
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiflant feruiteur
Chapelain."
De Paris ce lo Mars 16(55.
A Monfieur
Monfieur Christianus Huygens de Zulikem.
A
la Haye.
"*) Voir la Lettre N°. 1335. 5) Consultez la Lettre N°. 1352.
CORRESPONDANCE. 1665. 265
N= 1350.
Christiaan Huygens h Constantyn Huygens , père.
12 MARS [1665].
Le sommaire se trouve à Leiden , coll. Huygens.
a Mon Père
le 12 Mars.
Monfieur de Carcavy m'a rendu un fervice important, il paroit qu'il a du crédit
auprès de fon Patron '). rinterpofition du Et -) ne me fenible pas neceflaire. dans
le Privilège des Eftats s) mefme négligence "t^, mais s'il eftoit befoin je le ferois
redreffer. pour s'en fervir fur terre l'on pourra le admettre parce qu'auflî bien il
ne s'en fera guère pour cet ufage, puifque la juftefle des Pendules ordinaires
fuffit et qu'ils coudent moins. J'en feray pourtant faire un pour Monfieur de
Carcavi et je penfe qu'il n'a pas defiein d'en paier beaucoup. Et auffi pour Mon-
fieur Holles 5). Slufe m'a communiqué il y a longtemps *) fon thermomètre au
quel il n'y a que cette imperfeélion qu'il n'efl: pas fenfible des foudains chan-
gements. J'efcriray a Carcavi '') l'autre femaine. demain a Amfterdam. Eicriray
le remerciment a Monfieur Colbert ^) et au Roy $') quoyque je ne connoifle guère
ce fl:ile de telles depefches.
') Le ministre Colbert.
^) Probablement cet „Et" désigne une phrase comme „Et sur terre", que Constantyn Huy-
gens, père, avait voulu insérer dans le texte du privilège pour la France.
3) Consultez la pièce N°. 1 279 ou N°. 1 286.
"f) En effet, dans la Lettre d'attache des Etats de Hollande et de Westfrise, il n'est question que
de l'application des horloges à la navigation. Consultez la pièce N°. 1286.
S) Denzil HoUis, diplomate anglais. Voir la Lettre N°. 1 135, note 5.
«) Consultez la Lettre N°. 1259. 7^ Voir la Lettre N°. 1358.
8) Voir la Lettre N°. 1359. ^') Voir la Lettre N°. 1360.
Œuvres. T. V. 34
l66 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1351.
Christiaan Huygens à A. Auzout.
12 MARS [1665].
Lu minute se trouve à Leitieit, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1346.
le 12 Mars.
A Monfieur Auzout.
Quelques Obfervations de Leiden. qui prouvent qu'il a palTè au deïïlis du bec
du Corbeau ')• Si a Rome il a palTè deffbus ce feroit une chofe confiderable pour
la parallaxe. Je n'ay qu'une figure imprimée a Rome peu exaéle "). C'eft la mefme
qu'il a. il y paiïe auffi au defTous de la poitrine du corbeau.
le ne luy diray donc pas encore ou je place la comète, mais toufjours Monfieur
Wren le met au mefme lieu. le ne fcay quelles peuvent eflire les raifons qui vous
le font mettre au deffus de "5. le l'ay cherché en vain au commencement de février.
Je troLiue que l'hypothefe de la ligne parfaitement droite avec le mouvement égal
ne fatiffait pas, mais qu'il faut qu'elle fe courbe un peu vers la fin en dehors a
l'égard du foleil ou que le mouvement foit retardé, mais je croy pluftoft le pre-
mier, bien aife qu'il fait mefme jugement que moy de la machine de Hook pour les
verres. Je croy que la grandeur de nos formes fait beaucoup de mal, parce qu'on
voit qu'au lieu de fe perfeftionner avec le verre, elles fe gaftent. fi elles efl:oient
petites il en adviendroit autrement; mais alors la difficulté efl de garder la matière
et d'avoir aflez de mouvement au quel dernier l'on pourroit pourvoir par quelque
machine dont je conçois bien la façon, et pour le premier il faudroit avoir provi-
fion de matière de divers degrez.
Vortre confideration fur le peu d'ouurage que produit Campani donne en effeft
a penfer. invention de mon horologe fuccinftement. J'en feray faire une pour
Monfieur de Carcavy pour fervir en chambre, bien aife qu'on imprime fa lettre.
Retraétation du Père Fabri O- H ne s'y eft rien pafle, fi non qu'ayant efcrit premiè-
rement contre mon iyfl:eme fous le nom de Euftachio Divini *), et moy refpondu
a cet efcrit s) et luy répliquée ''), nous en efl:ions demeuré là jufqu'a ce que depuis
peu le Père Gregorius à St. Vincentio m'a mandé ') que le Père Gottignies luy
avoit efcrit ^) de Rome que ledit Fabri embraffbit maintenant mon hypothefe de
l'anneau &c. ce que Campani le frère de celuy qui fait les belles lunettes ma con-
') Consultez la pièce N°. 1297.
°) Probablement la figure N°. 4 dans „St. Lubienitzki Theatrum Cometicum", page 214.
3) Consultez la Lettre N°. 1294. "*) Voir sa „Brevis Annotatio" de 1660.
5) Voir sa „Brevis Assertio", de 1660. *) Voir sa „Pro sua Annotatione", de 1661.
7) Consultez la Lettre N°. 1293. ^^ Consultez la Lettre N°. 1294.
CORRESPONDANCE. 1665. lèj
firme ') depuis. Ce que j'ay obfervè de l'anneau de Saturne, et de l'ombre. Je
luy feray tenir des larmes de verre par Anvers.
N° 1352-
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
13 MARS 1665.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
C/ir. Huygens y répondit par le No. 1361.
Monsieur
Vous receurés cet ordinaire deux lettres de moy, la première ') dans le pacquet
de Monfieur voftre Père en refponfe de voftre dernière =), et cellecy par la voye
de Monfieur Voflîus qui vous la fera tenir fans doute. Vous verres par la pre-
mière que i'efperois retenir la main de Monfieur Salo pour la publication de
voftre Obferuation de laccord perpétuel de vos deux Pendules , afin de vous don-
ner temps de nous enuoyer la vraye caufe de ce concert admirable puifque vous
ne croycs plus que ce foit par la fympathie de lair dans lequel ils pendent a vne
certaine diftance l'vn de l'autre. Mais lors que j'ay enuoye vers luy pour cela il
feft trouue quil neftoit plus temps et que la feuille efi:oit dcfja imprimée "') fur la
copie '*) que Monfieur voftre Père m'auoit donnée a ce defl"ein là. De forte que
tout ce que jay pu faire a efte d'y faire adjoufter s) quon naflignoit a cet admirable
effet pour caufe la fympathie de lair que par vne conjecture qui pour eftre ad-
mife vouloit eftre confirmée par plus dvne expérience , et que ce quil y auoit de
vray eflioit la certitude du fait ce qui eftoit la chofe la plus importante. Par la je
crois auoir mis voftre honneur a couuert.
Monfieur voftre Père en partant d'icy m'a rendu Depofitaire de la nouuelle
grâce") qu'il areceuedu Roy pour vous''), afin que fil eft befoin dagir en vertu de
la Patente elle fe trouue icy toute portée et que ceux que vous y employeres n'ayent
point de peine a la recouurer. A propos de quoy cet excellent Horloger Mon-
fieur Thuret dont vous m'aues dit beaucoup de bien vous mefme, me vint voir
hier pour me prier de vous offrir fon feruice pour la conftruftion des Pendules
qui feront employés fur les vaifiTeaux et pour leur vente et diftribution. Il pro-
9) La lettre N°. 1303.
') C'est la Lettre N°. 1349. -) La Lettre N°. 1337.
3) Consultez la Lettre N°. 1337. ^ j Consultez la Lettre N°. 1335.
5) Ces réserves ne se trouvent pas dans le Journal des Sçavans.
*) Le privilège des horloges marines. '') Consultez la Lettre N°. 1350.
l68 CORRESPONDANCE. 1665.
pofe que vous conueniés auec luy de ce qu'il vous rendra de chaque Pendule
qu'il conftruira de cette Fabrique moyennant le tranfport que vous luy ferés
de voflire Priuilege pour le temps que vous trouuerés à propos. Il fe promet de
voftre bonté que vous luy en donnerés la préférence, refolu de fon cofte de vous
donner toute la fatiffaétion que vous pourrés fouhaiter foit pour maintenir vos
Pendules dans la réputation quils méritent, foit pour laquit du prix qui fera
conuenu entre vous et figne deuant Notaires. Je vous croy fi bien perfuade de
fa probité et de fon induftrie que je ne perdray point de temps h vous en alTurer
ni a vous le recommander. Je vous prieray feulement de me refpondre au pluf-
tofl: fur cette article et de me croire toufjours inuiolablement
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeifTant ferviteur
Chapelain.
De Paris ce 13. Mars 166$.
A Monfieur
Monfieur Christianus Huggens
Gentilhomme HoUandois
A la Haye.
N= 1353-
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
13 MARS 1665.
La lettre se trouve à Le'tden , coll. IJiiygais.
Elle est la réponse an No. 1345. Clir. Huygens y répondit par le No. 1361.
A Whitehall ce 3. Mars 1665.
Monsieur
Voftre dernier du 6. m'a apporté la dernière fueille de voftre Jnftruftion pour
les pilotes, et Je fais traduire le tout, pour après faire imprimer une femblable ')
en Anglois. Et ne l'ayant que parcouru légèrement Je ne fcais pas encore fi nous
y ferons aucun changement ou non. Je voy que vous y expliquez toutes chofes
dans des termes fort intelligibles à ceux qui fen doiuent feruir. Jl faut que nous
en faffions aufli de mefme: mais voftre language a cet auantage par defllis la noftre,
qu'on y peut expliquer prefque toutes chofes fans fe feruir de mots Grecs ou la-
') Une traduction anglaise a encore été publiée dans les Philosophical Transactions, N°. 47,
du 10 mai 1669,
CORRESPONDANCE. 1665. - 269
tins. Mais auffi de lautre codé, les communs parmy nous entendent les Vocabula
Artis, chacun de la fienne. et tous les gens de mer entendent les mots grecs et
latins, qui touchent laftronomie , et la nauigation , comme fils efloyent originel-
lement Anglois; feulement ils ne fçauent peut élire pas que les mots expliquent
la nature, ou l'ufage de la chofe, fe contentans de connoiftre les chofes par les
noms, comme fils leur efioyent donnez par hazard. Mais y ayant une Committee^)
(Je crois que vous fijauez que ce mot veut dire des perfonnes députées à telle
chofe) eftablie par noftre Société, pour l'embellifl^ement &c. de la langue An-
gloife, il eft à efperer, qu'ils en corrigeront les défauts , et adioufi:eront tout ce
qu'il luy manque, qui efi: dans les autres langues. Jls fe propofent d'en drefier
des Grammaires , des Diftionaires , des recherches , &c. et entre autres un Voca-
bulaire qui aura tous les mots des outils &c. qui appartient à chaque mefl:ier , &c.
Je me fuis laifl^é glifi^er dans ce difcours iugeant que Je ne feray pas inter-
rompu, comme d'ordinaire, deuant que Jaye acheue tout ce que J'ay à vous dire
à prefent.
Bienque les expériences touchant le feu s'accordent affez bien auec l'hypo-
thefe de Monfieur Hook, il y manque encore tant de chofes à efi:re expliquées,
comme vous remarquez bien et il y a tant d'obieftions à faire , qu'on ne s'y peut
pas arrefter; veu mefmes que ces mefmes phaenomenes peuuent efiire tout aufll
bien expliquez pour le moins, par plufieurs autres hypothefes. Et nous autres ne
nous contentons point comme font , ou peuuent faire , les Afl:ronomes et autres ,
d'une Hypothefe qui fert aflez bien à expliquer les phaenomenes , mais cherchons
la vérité de l'efiire , et de la nature des chofes , comme il appartient à la vraye phi-
lofophie.
Au refie ce que vous dites touchant la froideur et la chaleur de l'Air, a efl:é
propofé dans nofl:re Afl^emblee ■■■') comme aufli quelques expériences pour en efl:re
efclaircy qu'on prépare, et dont Je fais cllat de vous rendre comte lors qu'elles
auront efl:e faites.
Lundy prochain *) la première Gazette philofophique ^) s'imprimera : foubs le
titre deTranfaélionsphilofophiques, et Je prétends vous en enuoyer un exemplaire
par l'ordinaire : Et fi je ne fuis pas en ville Monfieur Oldenbourg me fera la fa-
neur de vous ladrefi^er: parce que Je fais eftat de pafl"er 5. ou 6. iours de la fe-
maine qui vient , à la Campagne.
Je doibs demain difner auec Monfieur Holmes et c'efl: mon deffein de tafcher
-) Dans la „History" des séances de la Société Royale on ne trouve rien qui se rapporte à cette
matière.
3) Dans la séance du I or mars 1665 (V. st.). *) Le 6 mars 1665 (V. st.).
5) Les „Philosophical Transactions" n'émanèrent point de la Société Royale elle-même , l'édi-
tion était une entreprise personelle de H. Oldenburg, comme celui-ci l'expliqua de temps en
temps, le public ne voulant pas le croire.
1-JO CORRESPONDANCE. 1665.
d'auoir le compte par efcrit quil m'a promis deuant que nous nous quitons. Ce-
pendant Jay parlé auec un autre officier d'un des nauires qui eftoyent dans fa com-
pagnie , qui auoit luy mefme efté dans le vaifTeau du Maior iufqu'a ce qu'ils arri-
uerent a lifle St. Thomas et mefme eft celuy qui auoit foin des Horologes , et de
qui nous en auons eu la première relation il y a 14. ou 15. mois, il m'a confirmé
encore la relation de Monfieur Holmes, comme l'autre dont J'ay fait mention
dans ma dernière '''). Mais faifant reflexion fur le nombre des lieues des deux cour-
fes dont cette relation fe fert, J'ay regardé fur un Globe Terreflre des plus
grands, fil m'auoit informé affez precifement touchant la longueur de ces deux
courfes , l'une vers le weft , l'autre le Nord-Nord Oafl : et Je trouue que les nom-
bres des lieues eftant precifement comtez, à 20. lieues (c'eft a dire, 60. miles
dicy, pour un degré) celuy de la courfe vers le weft doibt eftre enuirons 800.
lieues, et l'autre entre a. et 300. Comptant depuis l'Ifle St. Thomas à lendroit
foubs la Ligne , d'où lifle de Fuego eft placée vers le Nord-Nord-Oaft Je trouue
qu'il y doibt auoir enuirons 37. ou 38. degrez et depuis cet endroit là à la dite Jfle
13. ou 14. de forte que les nombres des lieues des deux courfes doiuent eftre, la
première enuirons 800. et lautre de 2. a 300 ''). comme J'ay dit et quoy que Je vous
ay efcrit les propres mots que m'a dit fur cette matière, le Maior Holmes, neant-
moins y ayant lieu dans les termes, (enuirons, et femblables) de receuoir une
détermination plus exafte , comme eftant ceux dont on fe fert lors qu'on fe meffie
de fa mémoire. Je ne puis pas le blafmer. & cela d'autant plus, qu'il s'eft ferui
dune autre exprefllon , que Je ne crois pas vous auoir mande , en parlant de l'uti-
lité des Horologes qui le rend encore plus excufable. Qu'y at il (m'at il dit)
qu'on puifl"e defirer pour une epreuue de l'exaftitude de ces Horologes , qu'après
une Courfe de plus de mille lieues d'auoir fi parfaitement bien rencontré comme
J'ay fait, parce que les deux courfes enfemble montent bien à ce nombre là,
quoy qu'ils s'eftoyent oublié ou mefpris dans le détail. Jl ne refte qu'une feule
obieétion que Je fçache pour diminuer l'exaftitude de cette expérience. C'eft
la véritable fituation de 1 Ifle de Fuego. pour y obuier Je crois que l'on peut
tenir pour affeuré, qu'elle eft placée dans les Cartes et Globes dans fon véri-
table lieu, puis qu'elle eft fi proche de la cofte d'Afrique, et qu'on y a fait
tant de voyages de tous coftez depuis fi long temps, fans que iamais perfonne
y ait trouue à redire. Deuant que Je quitte ce chef, quoy que Je m'y fuis, peut
eftre, eftendu un peu trop, il faut que Je vous marque, que, dans voftre in-
ftrudtion Je vois qu'au lieu de lieues vous auez mis. Miles, dans la traduftion de
ma lettre. Si ce mot. Miles, fignifie en votre langue, lieues, parmy les gens de
Mer , il eft bien : Mais fi par là , il faut entendre. Miles de ce pais icy, ou d'Jtalie ,
'') Consultez la Lettre N°. 1348.
'') Comparez ces nombres, calculés par R. Moray et adoptés dans les Philosopliical Trans-
actions du 6 mars 1665, à ceux (600 et 400 a 500) rapportés dans la Lettre N°. 13 15, texte
français.
CORRESPONDANCE. 1665. oji
il faudra le corriger dans la féconde jrapreiîion , comme auffi les nombres , félon
ce que Je vous en viens de dire.
Je me fuis enquis tant de Monfieur Holmes, que de celuy qui auoit eu le foin
des Horologes , touchant la rouille , et ils m'ont tous deux dit , qu'elles ne fe font
point rouïllees du tout : ni ne fe font iamais arreflees dans la plus grande agitation
du vaifïèau, lors mefme que le bord s'en ei1: enfoncé dans l'eau tout à fait, voire
que l'eau ait efté bien auant fur le Tillac, par la force des fecouffes du vent, et
des vagues : et qui plus eft encore , non pas lors que le vaifTeau eftoit à lAncre en
temps d'orage, quoy que c'eft en ce temps là, que les vaifTeaux roulent, et dancent
de tous coftez, et en toutes façons le plus rudement, en un mot, que ny l'un ne
l'autre s'eft iamais arrefté. Mais pour obuier ou remédier la rouille , et tous les
autres accidents il faut que chaque vaifleau ait, pour le moins, 2. Horologes, et
ainfi, on en pourra adiufter ou nettoyer l'une quand il en eftbefoin, i ans rien
perdre du vray compte du temps.
Je ne doubte point que vous n'ayiez nouuelles de Monfieur Dauidfon , y ayant
fi long temps qu'il eil: party d'icy. il vous rendra auec ma lettre ^) le liure de Mon-
fieur Hoolî et fe chargera de l'Horologe. Je fuis fort fatiffait de ce que vous troii-
uez les vofl:res fi iufies; et que vous elles à cette heure fi bien efclaircy de la caufe
de cet accord qui nous fembloit d'abord fi difficile, et ce dautant plus que , comme
J'ay touché dans ma dernière s), fi cela euil prouenu du mouuement de l'air , il
auroit pluftofi: ferui pour faire reuoquer en doubte leur iuil;efl!e, que pour l'ef-
tablir.
Je ne doubte nullement que le Roy de France n'ait ailement accordé le priui-
lege que Monfieur vollre père luy a demandé. J'ay mandé a Monfieur l'Abbé de
Beaufort qu'il eufi: a conférer auec Monfieur voftre père , pour fçauoir fil y pour-
roit eflire utile , et que Je fuis d'auis , qu'il feroit plus auantageux de tirer de Sa
Maiefl:é quelque bonne recompenfe pour la communication de l'inuention, fil fe
peut faire , que d'en prendre le priuilege. Mais qu'il falloit fuiure ce qui feroit
refolu entre Monfieur vofi:re père et luy.
Voilà tout ce que voftre lettre me donne fuiet de vous dire. Je vous diray main-
tenant que dans noftre dernière Afîemblee '■'') il fefi: fait une autre expérience tou-
chant le feu qui efi: iolie. C'eft qu'ayant placé dans un Récipient, du foulphre
puluerifé en telle façon que par le moyen d'un Robinet en haut , le ibulphre fe
pouuoit refpandre ; on a fait fondre du Nitre dans un Crufet , dans un fi grand
feu que le Crufet en efl:oit tout rouge, puis mettant ce crufet dans le Récipient
après auoir bien bouché le tout pour empefcher lentree de lair du dehors , on a
8) Voir la Lettre N°. 1336.
') La séance de la Société Royale du Ki' mars 1665 (V. st.).
272 CORRESPONDANCE. 1665.
tiré kir hors du Récipient, par la Machine de Monfieur Boile, et puis faifant
tomber de temps en temps de la poudre du Soulphre dans le Crufet ou eftoit le
Nitre , il y a toufiours mis la flame tout comme s'il auoit efté dans lAir ouuert.
On en a continué l'opération bien long temps après qu'on ne voyoit plus la rou-
geur du crufet, et toufiours la flame s'y eil mife comme au commencement. D'où
il efi: manifeile, (comme par des feux dArtifice que J'ay veu brufler bien long
temps dans le fonds de la Riuiere d'icy,) que le Nitre fait brûler les choies combu-
fibles 9) fans auoir befoin d'air, d'où il lemble qu'on peut probablement conclurre
auffi que c'eil le Nitre qui eil dans lair , qui luy donne la faculté de faire brufler
les chofes combullibles. Mais comme il n'ell pas encore temps d'entrer trop
auant dans la difquifition, ou pluftofl: la détermination des premières cauies Je
m'en veux déporter, iufqu'a ce qu'une multitude d'expériences nous fournifl^e des
argumens fans exceptions pour les eilablir. Cependant Je vous puis bien dire une
vérité c'ell que Je iuis auec toute la realité imaginable
Monsieur
Voftre trefhumble, trefobeifTant et trefaffeftionné feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A La Haye.
N= 1354.
G. A. KiNNER A LÔW^ENTHURN à G. SCHOTT.
21 MARS 1665.
La lettre a été publiée dans G. Schott, Pliysica Curiosa.
Elle est la réponse au No. 1343.
Admodum Révérende in Chrifto Pater, Amice plurimùm Colende
Salutem à Domino, & Obfequia mea paratiffima.
E penultimis Reuerendae Paternitatis Vefl:rae ad me litteris intellexi , gratam
eidem accidifl^e communicationem cxperimenti noui a Nobilifllmo & Clariflimo
'■>) Lisez: combuilibles.
CORRESPONDANCE. 1665. 2^3
Chriftiano Hugenio nuper detefti, circa mercnrii in uitreo tubo fufpenfioncm;
fed non ea perinde percipio, quibus infolitam illam difti mercnrii fiipra confue-
tos & obferuatos hucufqiie termines eleuationem per circumftantis externi aëris
aequilibrium fufficienter explicari exiftimat. Si enim ea fibi confiant, quae de hac
materia Reuerentia Veftra in Teclinica Curioia pagina <i66 inter alia fcribit in
haec uerba : Ideo Mercurius in fiflulis longiorihus , qnàm trium palmormn ^ no-
iiem cîrciter dtgitonim^ defcendit amoto digito ab inferiore orifîclo ^ quia cylin-
drus mercurii replens totam fîflulam , gravior efî^ qucim cylindrtts aëreiis aequalis^
craffîtiei inchoatus ah aqtia &' mercurio vajïs fubje&i , (Sr* extenfus ufque ad Ath-
mofphaerae & aetheris puri coiifinia. Et nonnullis interjeftis, quae breuitatis
caufâ non deicribo; donec tandem^ ceffante hinc atque indeimpetu^fiat perfec-
tum aequilibrium inter utrumque cylindrum quoad pondus , perfeBaque confif-
tentia. Si, inqiiam hucufque fcripta fibi confiant, non uideo, quâ ratione expe-
rimentum Domini Hngenii ejufdem aequilibriibeneficio ualeat explicari. Pona-
mus enim fiftulam dupla longitiidinis ejus, ad quam hucufque mercurius non pur-
gatus fufpenfus haerere uifus efl:, quam Reuerentia Veftra cum aliis afTerit 3. pal-
morum & 9. circiter digitorimi, fitque proinde fîflula, quam afllimimus, palmo-
rum 6. & 18. digitorum; in eam fi infundatur mercurius ab aëre , uel fpiritibus
potiùs fuis, purgatus, & confuetâ aliàs praxi in fimilcm mercurium alio uafe con-
tentum immergatur; haerec (tefle Clariffimo Hugenio) fufpenfus ita mercurius,
nihilque omnino è fiflula efîîuit, aut in uas fubjeélum defcendit. Si igitur externi
aëris aequilibrium hydrargyrum ita fufpendit, necefTe erit, è Staticae principiis,
cylindrum mercurii altum 6. palmos^^!: 18. digitos aequiponderare cylindro aëreo
aequalis craiïitiei inchoato ab aqua & mercurio uafis fubjefti, & extenfo ufque ad
athraofphaerae & aetheris puri confinia: fed idem cylindrus aëreus Cper ea quae
fuprà attuli ex Technica) perfeftè aequilibris afTumptus efl cylindro mercurii 3.
palmorum & 9. circiter digitorum; aut ergo per Archimedem de Aequiponderan-
tibus fequitur, cylindrum mercurii 3. palmorum & 9. digitorum aequiponderare
cylindro ejufdem mercurii altitudinis duplae, quod extra rationem ueftis efl im-
pofTibile; aut mercurium in fîftula aequilibrii jure haerere , faltem in utroque cafu ,
fuflineri non potefl:.
Quod fi jam dicamus, ut nuit Technica, perfeélum aequilibrium quoad pondus
efTe inter cylindrum mercurialem trium palmorum & nouem digitorum, & aëreum
ex aequali bafe ad Athmofphaerae fummitatem extenfum; cur ergo mercurii pur-
gati reliquum, quod in fiftula diélae altitudini fuperfl:at, adverfiis omnes aequili-
brii leges haeret fufpenfum? Certè, quo minus mercurius libéré defcendat, nil
uidetur obftare; cùm & ipfe jam purgatus necefîari6 grauior fit , quàm dum eidem
fpiritus leuiores efl^ent admixti , & ita praefertim jus aequilibrii (tanti utique mo-
menti in rerum natura) poflulare dicatur. Nec defcenfum impedit uacui metus:
cùm enim, juxta Technicam pagina 253. fubtilis aether per uitri poros ultrb citrb-
Œuvres. T. V. 35
274 CORRESPONDANCE. 1665.
que libéré commeet , poterie is fpacinm à mercurio defcendente reliélum facile
complere.
Ncqiie dici ctiam potert, deefle hîc ex parce tubi fuperiore uim aëris elafticam,
quae dilatando aërem, mercuriumque fubftratum premendo non finat eutidem ad
majorem akicudinem ab aërea columna vafi fuperincumbente fuflolli. Hoc, in-
quam non poteit: jam enim fie non folùm aequilibrium effet caufa haerends fem-
per in eadem ferè ftatione mercurii; quod taraen pagina 266. Technicae , ut fii-
prà retuli, exprelTè afleritur. Deinde mercurii potius defcenfus caufam praebet,
ut tantillus aër ex puro aethere fpiricibufque mercurii compofitus fefe nonnihil
dilatare ualeat , quàm ut idem aër fe nimiùm expandendo toti columnae aëreae
fuperincumbenti impedimento fit , quo minus mercurium tubo çontentura ad fta-
tum aequilibrii jure debitum pofilc attollere. Infirma quippe , fi quae detur , uis
illa aëris elafi:ica uidetur efi^e, & cui etiam Technicae pagina 298. non concedit
uirtutem fe exerendi, nifi quoties aër liber efl: ab excrinfeco obfidente ,& nifum
fuum cohibente. Et cur, quaefo, fi uel ad altitudinem digiti tranfuerfi mercurio
fuperfundatur aqua, illicb mercurius intra fiftulam nonnihil afcèndic, nil obftante
ui aëris elafiicâ? Qu5d fi haec cantillo aquae cedit, certè non uideo, quâ ratione
columnae aëreae pofllt obfifl:ere , qu5 mini^is eadem mercurium fillulâ conclufum
ad aequilibrium fecum perfeftè conilituendum attollac.
Haec occurrebanc, quae occafione experimenti Hugeniani contra externi aëris
cum mercurio aequilibrum nonnihil facere uidebantur; quae iubtili trudnae doc-
tifllmi Reuerentiae Vellrae judicii ponderanda Hbenter fubmitco, nec eadem con-
tradicendi animo icripfi, fed ut ejulclcm defiderio, quo meam fuper his mentem
intelligere cupiebat, obfecundarem. Finio, & me fanftifllmis Sacrificiis commen-
dans maneo
Admodam Reuerendae Paternitatis Veflrae
Pragae 21. Mardi i<565.
Addiéliflimus ac paratiffimus Seruus
GoDEFRiDUs Aloysius Kinnerus.
CORRESPONDANCE. 1665. 275
N° 1355-
H. L. H. DE MoNMORï à J. Bertet •).
24 MARS 1665.
La copie-') se trouve à Leiiien, coll. Huygens.
Copie.
Mon tres-reverend Père
Ayant fceu que Monfieur de Zuylichem Gentilhomme Enuoyé de Monfieur
le Prince d'Orange deuoit palier à Lion, J'ay creu que je ne pouuois vous faire
un offre plus aggreable que de vous en donner la cognoilTance. C'efi: cet jlluflre
Secrétaire d'Eftat des deux derniers Princes d'Orange qui foubs leur autorité a
gouverné toutes les affaires des Pays bas , qui a conjoint la Politique avec les bel-
les Lettres les arts et les autres fciences, qui a faiél de fî beaux vers en plufieurs
Langues, Et en fin qui eft Père de cet Excellent Monfieur Chriftian Huygens, à
qui l'on doibt de fi importantes cognoiffances Affronomiques et mechaniques,
Cet auteur de la Pendule , et de la Nouuelle Horologe qui rend la navigation
certaine et affeurée autant qu'elle le peut eflre, qui nous a defcouuert le véritable
Corps de Saturne et de fa Lune, duquel nous attendons une optique et diopcri-
que parfaiéle, et tant d'autres chofes. Jl fufïîfoit de les nommer tous deux fans rien
adjoufler efcriuant a l'humeur du monde le mieux jnformé des fcauants. Mais
l'affeétion et l'eflime que j'ay pour eux m'a obligé de faire cette Parenthefe un
peu Longue. Je vous fupplie donc mon Très Révérend Père , de prendre un
foing particulier de faire veoir à Monfieur de Zuylichem tous vos excellens amis
du Collège de vollre Compagnie comme le Révérend Père Buffieres 3) le Révé-
rend Père Meneflrier 4), le Père de Saint-Rigaut =), &c. et en fuitte les Cabinets
') Jean Bertet naquit le 22 février 1622 à Tarascon et mourut à Paris le 29 juin 1692. Entré
dans la Compagnie des Jésuites le 25 janvier 1637, il professa les humanités, la philosophie
et les mathématiques. Il devint en 1671 professeur dans leur maison à Paris et en dut sortir
en 1681, parce qu'il avait consulté une divinatrice, alors très en vogue. Il se retira au mo-
nastère d'Oulx , de l'ordre de St. Benoît.
°) Cette copie est de la main de Constantyn Huygens, père.
3) Jean de Bussières naquit en 1607 à Villefranche et mourut le 26 octobre 1678. Il entra
jeune chez les Jésuites et se fit un nom par ses poésies latines.
4) Claude François Menestrier naquit à Lyon le 9 mars 1631 et mourut le 21 janvier 1705 a
Paris. Admis dans la Société des Jésuites, il enseigna les humanités à Chambéry, à Vienne,
à Grenoble et à Lyon. Outre les langues, il étudia avec un succès particulier l'art héral-
dique; il a publié une très-grande quantité d'ouvrages (plus de 160) et a laissé encore plu-
sieurs manuscrits.
5) François de Saint Rigaud naquit à Lyon et entra chez les Jésuites; il cultivait surtout les
mathématiques.
276 * CORRESPONDANCE. 1665.
des Curieux, et fur tout celuy de Monfieur de Ceruieres "). Je ne vous parle point
de Moniieur de Montconis pour qu'il eft aufli jntime du Père et du fils. Je croy
que vous ferez bien payé de la peine que vous prendrez. Et neantmoins je veux
vous afieurer que vous ne me fcauriez obliger d'avantage que par les feruices que
vous rendrez à Monfieur de Zuylichem en cette occafion. Et que je m'efliimerois
heureux d'en trouuer quelqu'une, ou je vous puifl"e tefmoigner que je fuis vérita-
blement
Mon très Reuerend Père
Voflre très humble et très obeiffant Seruiteur
Signé De Montmor.
A Paris ce 24 Mars 166^.
La fuperfcription eftoit
Au Tres-Reuerend Père.
Le Père Bertet religieux de la Compagnie de Jefus
a Lion.
N= 1356.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
16 MARS 1665.
Le ininutc ss trouve à Leiden , coll. Huygens.
A Mon Père.
26 Mars.
J'attendray que l'on commence a mettre en train mon invention et alors fi le
Privilège fimple du Roy ne fuffit pas je croy que toufjours je pourray avoir les
vérifications dans les Parlemens. le Privilège eft en bonne mains chez Monfieur
Chapelain. Chapelain mefme m'a recommandé 0 Thuret, et j'ay promis de le pre-
<5) Sur Nicolas Grollïer de Servières, voir la Lettre N°. 8pi , note 13, Tome III, pag. ,
') Consultez la Lettre N°. 1352.
CORRESPONDANCE. 1665. 277
ferer. je ne feray ces premiers contrads ou tranfports de Privilège que pour 5 ou
6 ans. Monfieur Chapelain a fait inférer -) l'Epiftre dans le Journal dont je luy
fuis obligé. Eflanc a Amfterdam j'ay conféré avec quelques uns de nos gens
de mer comme auffi avec Blau et ceux qui s'entendent a la navigation, ne peu-
vent nier l'utilité, pourtant j'ay remarqué combien nos gens font tardifs et diffi-
ciles a admettre quelque chofe de nouveau quoy que l'utilité en foit ma-
nifefte.
Nous fufmes veoir la nouvelle ville ^) ou il y a défia quantité de baftimens et
des rues entières, vers la maifon des Indes et de l'admirautè fervet opus pour
l'Equipage des vaifTeaux et il y a du plaifir de pafTer par toutes ces boutiques de
divers mefi:iers.
Je ne fcavois pas que Monfieur Thevenot traduifoit '^') mon Inftruétion. L'on
en fait de mefme en Angleterre 5).
ma lettre a Auzout ^) n'a pas eilé adrefl^ee.
Je ne fais pas grand compte de l'imagination ^) du Sieur du Portail ^) pour
les retours quadragénaires des comètes.
J'ay receu le livre de Hook s'), que je ne croyois pas eftre un ouvrage d'impor-
tance comme je le trouue. les figures très bien faites et gravées, pour le tour je
perfille dans mon opinion tant quil ne m'aura convaincu par l'expérience, et c'ell:
a luy mefme de la faire
Petit Ephemerides "). Monfieur Cafembroot fe porte mieux.
-) Voir, sur cette insertion dans le Journal des Sçavans, la Lettre N°. 1349.
3) En 1658 avait commencé une extension de la ville d'Amsterdam du coté du sud et de l'est.
Au nord on bâtit sur les trois îles Kattenburg, Wittenburg et Oostenburg: la première con-
tenait le grand édifice Admiraliteits-Magazijn (Magasins de l'Amirauté) et la dernière le
jjOostindisch Zeemagazijn" (Magasin maritime des Indes Orientales), qui maintenant n'existe
plus. Dans la rue qui unit ces deux édifices, on trouve encore de nos jours une série de petits
magasins d'articles maritimes.
•*) Consultez la Lettre N°. 1399. 5^ Consultez la Lettre N°. 1353.
"î) Il s'agit de la Lettre N°. 1351.
'') Consultez l'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1316, note 4.
^) Surnom de la famille Petit. ^') Sa Micrographia.
'°) Nous ignorons si Petit a donné une éphéméride proprement dite de la comète.
278 CORRESPONDANCE. 1665.
N° 1357.
Christiaan Huygens à A. Auzout.
26 MARS 1665.
Le sommaire se trouve à Leideii , coll. Huygens.
Â. Auzout y répondit par le No. 1397.
A Monfieur Auzout.
26 Mars.
que ma lettre du 12e mars ') ne luy a pas eftè rendue, qu'il la veuille chercher
a la Pofte. ce qui s'efl palTè entre le Père Fabri et moy, et de fa palinodie.
N° 1358.
Christiaan Huygens à P. de Carcavy.
26 mars 1665.
La minute se trouve h Leiden, coll. Huygens.
Monfieur de Carcavy.
26 Mars.
Je l'aurois remercié plus tofi: fi je n'avois eftè a Amfterdam ou j'ay conféré avec
des Pilotes et gens de mer touchant l'affaire des Longitudes'). Je vous envoie pour-
tant les lettres 0 qi-ie vous m'avez confeillè d'efcrire remettant a vofl:rc prudence
fi vous les délivrerez ou non. J'ay donné ordre pour l'horologe qu'il demande ,
je l'ay ordonné pour fervir en chambre et non pas dans une boete telle qu'on les
fufpend dans les vaiffeaux, qui vous auroit eftè incommode, fcachant bien que
vous voulez feulement connoiftre ce qu'il y a de nouveau dans la dernière inven-
tion et combien elle efl: exafte.
J'ay eftè extrêmement marry de la mort de Monfieur de Fermât 3), de qui
j'efperois toufjours les belles chofes qu'il pouvoit donner et qui folebat noftras
effe aliquid putare nugas. J'avois auflî quelques queftions dignes de luy que je
m'en allay luy propofer lors que je receus cette trifte nouvelle. J'efpere cepen-
') Consultez la Lettre N°. 1351.
') Consultez la Lettre N°. 1 356. °) Voir les Lettres Nos. 1 359 et 1 360.
S) Pierre de Fermât venait de mourir, le 12 janvier 1665,3 Toulouse.
CORRESPONDANCE. 1665. ^79
dant qu'on ne laifTera pas perdre ce qu'il y refte de fes efcrits, et puis que vous
avez toufjours eftè de fes intimes amis, je ne doute pas que voftre intervention
auprès de fes héritiers ne foit de grande efficace pour cirer de l'obfcuritè de fi ex-
cellentes reliques.
N= 1359-
Christiaan Huygens à Colbert.
2.6 MARS 1665.
Appendice I au No. 1358.
La minute et le sommaire se trouvent à Leiden , coll. Huygens.
Sommaire: Rcmerciment d'avoir fliit expédier promptement et gratuitement ledit privilège").
A Monfieur Colbert.
a6 Mars 1665.
Monseigneur
Mon Père m'ayant fait fcavoir comme il avoit pieu au Roy de luy accorder
libéralement le Privilège qu'il avoit demandé a Sa Majeftè en mon nom, pour
l'ufage des montres a Pendule fur mer , et comme en fuitte vous aviez eu la bonté
de luy en faire avoir la depefche prefqu'en mefme temps qu'il vous en avoit
fait prier, et de la manière la plus obligeante qu'on euft pu fouhaiter, je croirois
pefcher contre mon devoir , fi je ne tafchois de vous tefmoigner par ces mots le
refl^enciment que j'ay de faveurs fi fignalees. Vous avez fait agir enfemble en ma
faveur et vofl:re authoritè Monfeigneur, et voftre bonne volonté pour moy , dont
défia par cy devant j'ay plus d'vne fois efprouvè les efFefts; et puis que l'une et
l'autre contribuent fans cefl!e a mon bonheur, je ne l'aimerois pas moy mefme ,
fi je ne faifois des voeux pour vofl:re profperitè et grandeur, et fi je ne tafchois
par tous moyens de me conferver la part qu'il vous a pieu me donner dans vos
bonnes grâces. Je vous fupplie Monfeigneur de croire que je n'efl:ime aucun
bien plus précieux que celuy la, et que je fuis avec tout refpeft
Monseigneur
Voftre trefhumble et trefobeiflant ferviteur
Chr. Huygens de Zulichem.
") Extraies des lettres pas trop fidèles. [Chr. Huygens].
28o CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1360.
Christiaan Huygens à Louis xiv.
26 MARS 1665.
Appendice II au No. 1358.
Le sommaire et la copie se trouvent à Lcideii, coll. Huygens.
Sommaire: 16 Mars, au Roy de France pour le remercier du Privilège des Pendules fur mer.
0.6 Mars 1665.
Sire
Voftre majeftè fait du bien a tant de monde , qu'a peine elle peut avoir le temps
d'entendre les remercimens de tous. Toutefois fi ceux qui font les plus obli-
gez a fa bonté ont quelque préférence a eftre écoutez, comme ils ont le plus
d'interefl: de n'eftre pas eftimez ingrats; j'ofe efperer que Vofi:re Majeftè daignera
d'apprendre par ces lignes le véritable fentiment de reconnoilTance, qui les a
diftées. Elles font de celuy Sire qui depuis deux ans s'eft veu honoré de vos
liberalitez fans les avoir méritées, et a qui depuis peu vous avez bien voulu per-
mettre de pouuoir jouir du fruit de fes travaux et eftudes dans voftre Royaume,
quoyque né et demeurant dans un autre pais. Ce font des effefts de la generofitè
fans exemple de Voftre Majeftè , dont je n'entreprendray pas de luy rendre les
aélions de grâce qu'elle mérite. Mais je diray feulement que puis qu'en diilribuant
fes bienfaits Voftre Majeftè ne met point de différence entre fes fujedls et les
eftrangers, ne regardant qu'aux inclinations vertueufes des perfonnes, et leurs
bonnes intentions pour le bien public, la jufte recompenfe qu'elle en doit at-
tendre , c'eft que les Eftrangers ayent de la vénération et de l'amour pour elle
autant que les François mefmes, et qu'ils fouhaitent également la longue durée
de fa vie et de fon règne. Je feray toufjours des plus zelez Sire a faire ce fouhait
et a contribuer ce peu que je puis avoir de talent à la gloire de voftre nom , eftant
De Voftre Majeftè
Le trefhumble et trefobeiflant et trefdevouè feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1361.
Christiaan Huygens à J. Chapelain.
26 MARS 1665.
La minute se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse aux Nos. 1349 et 1352. /. Chapelain y répondit par le No. 1397.
Remercier du foin qu'il a eu de rehabiliter ou redrefTer par cette petite addition,
que je ne m'en mets pas fort en peine. Le fait efi: confiant, ]a caufe de lerreur pro-
bable et quand elle le feroit moins je ne fuis pas celuy qui ne puifle pas fe tromper.
Pour ce qui efl: du traité avec le Sieur Thuret quoy que d'autres aulTi me
foient venus foUiciter en mefme temps, il l'emportera facilement et a caufe
de voftre intercelTion et par ce qu'il le mérite, que je veux bien luy tranfporter
mon Privilège pour 5 ou 6 ans pour veoir comment ira l'affaire , et que je le trai-
teray de mefme que l'horologer d'icy. qui efl que je demanderay la dixième de ce
que les horologes fe vendront.
N° 1362.
Christiaan Huygens à R. Moray.
27 MARS 1665.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nos. 1348 et 1353. R. Moray y répondit par le No. 1386.
Sommaire : Davifon eft parti fans que je l'aye vu. Envoie le livre de Monfieur Hook que je n'avois pas fceu
eftre un ouvrage de l'importance que je le trouve, beauté des figures, il a pris une peine incroiable.
mcchanique de la nature ma . . . .') Il efl: hardy a fiiire des hypothefes , mais aulTi ne les donne t il
pas pour des veritez. des couleurs de la réfraction de la flexion de l'air, tref belles obfervations et
des remarques très curieufes.
Le fcrupule touchant l'accord des horologes vous a eflè oftè par ma dernière et vous efl:es plus aife
a ce que je voy que ce n'efl: point le mouvement de l'air qui caufe la fympathie, que s'ill'avoit
efliè comme je m'eftois imaginé. A Paris l'on s'efl: liaflè fans que j'en fceulfe rien, de mettre i).
Il faut adjouter un article de la fufpenfion ferme des horologes tant en les accordant que dans les
vailTeaux. Bien aife de la confirmation de l'Expérience de Holmes. Je l'ay trouvée corrigée au
jourdhuy dans les Philofophical Tranlaftions que je viens de receveoir de lapart commeje croy de
Monfieur Oldenbourg. Et je vous prie de bien remercier de ma part, comme aufli de m'y avoir
nommé plus d'une fois.
A la Haye ce 27 Mars 1665.
Monsieur
J'ay receu vos lettres du 24e février et 3e Mars defquelles je trouvay icy la
première au retour d'un voiage que j'ay fait a Amfterdam -). Je fus bien aife d'y
') Huygeus n'a pas achevé cette phrase.
*) Consultez la Lettre N°. 1356.
Œuvres. T. V. 36
CORRESPONDANCE. 1665.
veoir la confirmation de ce qu'a raportè le major Holmes. Ponr le fcrupule que
vous aviez conceu par la fauïïe raifon que j'avois donnée de l'accord merveilleux
de mes horologes , je ne diray rien puis que vous ne l'avez plus , après que je vous
ay fait fcavoir la caufe véritable de la prétendue fympathic. Il vaut mieux en
efFeâ: qu'elle foit telle que je l'ay troimée par ce que l'autre auroit caufè des in-
convénients et il auroit du moins fallu éloigner les horologes a fin que l'une n'en-
trainoit pas l'autre. A Paris l'on s'efi: haftè s) de mettre mon obfervation dans le
Journal hebdomadal fans que j'en fceufîe rien , dont je ne fuis par fort aife.
Quand vous n'auriez deïïcin de rien adjouter a rinfl:ru61:ion que je vous ay en-
volée, il feroit pourtant necefl"aire d'y joindre un article touchant la fufpenfion
des horologes , a fcavoir qu'il faut bien prendre garde de les attacher fermement
avec leur vifTes a quelque poutre du vaiïïeau et que fur terre en les accordant il
faut de mefme chercher une telle fufpenfion entièrement ferme et inebranflable
par ce que fans cela l'on a non feulement plus de peine aies accorder enfemble,
mais ayant eftè d'accord a terre elles ne le feroient pas fur mer. Car c'efl: ce que
j'ay trouuè par mes obfervations (et je puis dire a mes dépens) que le mouuement
du pendule, quoy que de fi petit poids en comparaifon de toute l'horologe, donne
auffi du mouuement au corps dont elle efi: fufpendue s'il eft capable du moindre
branfle.
Monfieur Davifon que j'avois eftè veoir a Amfterdam fut icy avant hier, et en
m'cnvoiant le livre de Monfieur Hook me fit demander pour aller enfemble chez
l'horologer, ce que je luy offris pour l'aprefdinée, mais l'ayant efl:è chercher de
bon heure je le trouuay défia forti, et il partit le mefme foir. Je ne fcay fi peut
effre il reviendra bien toft, mais il me dit a Amfl:erdam qu'il avoit vofl:re ordre
pour prendre l'horologe , et il ne tiendra qu'a luy de l'accomplir.
Au refle je fuis raui de pofTeder a la fin le dit livre de Monfieur Hook que je ne
m'efi:oit pas imagine élire un volume de telle importance. Certainement c'eft un
très bel ouurage et auffi curieux qu'il ne s'en efi: imprimé de long temps. Je prends
fi grand plaifir a le fouilleter qu'a peine je m'en fuis détaché pour vous efcrire
ces lignes. L'on ne peut pas donner des obfervations plus exaéles en ce genre ,
ni des figures mieux faites qui afl^urement luy ont couftè une peine incroiable
tant a deffigner comme a faire fi bien exécuter au graveur. Il n'y a point de ma-
tière qui puifl"e m'agrcer d'avantage que la mechanique et géométrie qu'on void
dans les ouvrages de la nature, dont la contemplation femble efire le prin-
cipal but de l'autheur , et dans la quelle il pénètre bien avant. Il efi: vray qu'il
eft un peu hardi a former des hypothefes , mais aufil ne les donne t il que pour
telles ainfi qu'il avoue dans fa préface. J'y vois plufieurs chofes que je me pro-
pofe d'examiner a loifir, comme ce qu'il dit des couleurs, des refraftions, delà
3) Consultez la Lettre N°. 1335.
CORRESPONDANCE. 1665.
flexion de l'air &c. et dont je vous diray après mon opinion, car juiqu'icy je ne
fais que parcourir tout l'ouvrage en gros. Je viens de recevoir les Philofophical
Tranfaftions , de la part comme je crois de Monfieur Oldenbourg que je vous
prie d'en remercier de ma part, et de l'honneur qu'il m'a fait de m'y nommer
plus d'une fois. Il me femble que voftre Société Royale feroit fuffifante, quand
il ne viendroit pas de nouuelles du dehors de fournir de la matière , pour le moins
chaque mois, a un tel recueil qui n'occupe pas plus de feuilles.
Je ne fcay pas pour quoy les prédirions de Monfieur Auzout y '*) font fi fort
au long puis que tout le monde les avoit défia vues chez vous et qu'on y trouuoit
aiTez a redire , a ce que vous m'avez efcrit. J'y trouue la Relation =) de Monfieur
Holmes corrigée quant aux nombres des lieues, fuivant ce que vous m'aviez ad-
verti. Mais ne manquez pas, je vous prie de me communiquer ce que vous aurez
appris de luy a l'entrevue que vous me faites efperer dans voftre dernière.
Dans les converfations que j'ay eues a Amflerdam avec quelques uns de nos
gens de mer j'ay veu avec admiration combien ils font tardifs et difficiles pour
admettre quelque chofe de nouveau , bien que l'utilité en foit évidente.
Il n'y auroit rien de meilleur fi non que vous fiffiez ceiïer nollre guerre, et
que je m'enbarquaffe avec mes horologes pour en enfeigner l'ufage et le mettre
en train, et je vous afliire qu'en ce cas je n'en ferois pas difficulté.
Je fuis a tout jamais
Monsieur
Votre très humble et très obeillant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
Vous m'obligerez s'il vous plait de me dire le prix du livre de INÎonfieur Hook
et me donnerez la liberté par la de vous en demander par fois quelques autres
de ce pais la.
L'expérience du fouffrc allumé par le nitre eil fort belle , fur tout fi le fouffre
feul en tombant fur le creufet rouge dans le feu ne s'allumoit point comme je
le croy , quoy que vous ne l'adjoutez pas. Mais fi le nitre eil: caufe que le feu fi
met d'où vient que dans le récipient bien vuide d'air l'on ne peut point allumer
avec un verre convexe de la poudre a canon, comme j'en ay l'expérience.
'*) Consultez les Philosopliical Transactions N°. i , du 6 mars 1665 (V, st.).
5) Consultez la pièce N°. 13 15.
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1363.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
27 MARS 1665.
Ltz lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Clir. Huygens y répondit par le No. 1385.
A Whitehall ce 17. Mars 1665.
Monsieur
Ayant fait traduire voftre inftruftion en Anglois '), on tafche de radiuiter pour
la preiTe; on y fuiura partout Je crois voflre Méthode et mefme pour la plus
part ce ne fera qu'une traduétion de la voftre : Mais en quelques endroits il y
aura quelque chofe ou de retranché ou d'abbregé, et en d'autres il y aura quelque
chofe de changé ou d'adioufté , comme vous verrez par l'exemplaire que Je pré-
tends vous en envoyer, quand il aura efté imprimé. Mais d autant que le Mon-
fieur Holmes ne m'a pas encore donné le Journal qu'il m'a promis de fon voyage,
et que nous fommes auffi en efperance d'auoir ceux de quelques vus des Maiftres
et des pilotes des vaifteaux qui eftoyent en fa Compagnie , Je crois que l'impref-
fion de rjnftruélion , fera difcree iufqu'a ce que nous les ayions tous veus et con-
fiderez; et après il s'en pourra imprimer tout ce qui eft à propos auec l'Jnftruftion.
Cependant il faut que Je vous dife par auance , qu'il s' eft fait une autre iolie ex-
périence des Horologes dans ce voyage à fçauoir une courfe de quelques 60. lieues,
(icy on comte fur nier, par lieues, dont 20. font un degré, comme Je penfe
vous auoir cy deuant dit) partant de la cofte d'Afrique vers le Weft : les Horolo-
ges monftrerent iuftement le chemin qui feftoit fait et au retour eftant dans le
mefme endroit d'où le vaiffeau eftoit party , elles s'accordèrent auec le Soleil iuf-
tement comme ils auoyent fait auparauant. Vous en fcaurez le détail le plus toft
qu'il fe peut. Seulement des deux Horologes lune qui eftoit faite en Hollande
alloit toufiours beaucoup mieux que l'autre qui eftoit fait icy.
Vne autre chofe bien confiderable eft, qu'a ce qu'en dit le Maior Holmes,
après auoir quitté la ligne Equinoftiale pour chercher la cofte d'Afrique , a quel-
que 7. ou 8. degrez ou environs (fi Je m'en fouuiens bien) le vent vint à man-
quer quelques iours durant , et pendant ce temps là le courant de la mer emporta
les vaiïïeaux enuirons 80. lieues vers l'oft ") fans que les pilotes & autres s'en
pufîent iamais apperceuoir : mais luy le iugea bien par fes Horologes. Ce qui
eftant vray, ces Horologes defcouuriront des Courants dans la Mer Oceane auffi
') Consultez les Philosophical Transactions N°. 47, du 10 mai 1669 (V. st.).
^) Devant ce mot, Moray avait biffé le mot „rEst."
CORRESPONDANCE. 1665. 285
bien que les longitudes , et c'eft ce qu'on n'a iamais fceu faire dans la Mer Oceane
iufqu'icy.
Pendant mon abfence la femaine paflee il s'eft parlé dans noflire AlTemblee s) de
l'accord de vos deux Horologes, et il s'y eft dit par quelqu'un, qu'il femble que
c'eft un defauantage a la iufteffe des Horologes, qu'ils font fi aifement fufcepti-
bles des impreffions des moindres mouuemens : ce qui a efté répété Mercredi der-
nier 4) : et mefme on a commencé a pénétrer plus auant dans la nature du mouue-
ment des pendules, fur mer, aleguant 5) qu'une Horologe a pendule eftant haufiee
et abaiffee plufieurs fois d'un mouuement inégal et interrompu comme eft celuy
des Nauires fur Mer, les vibrations n'en fçauront eftre jfochrones; on y a ad-
ioufté quelque raiibns : mais comme le prefident y auoit fort bien refpondu , et
que nous ne nous amufons gueres à difputer , on en termina le difcours en fe re-
mettant à l'expérience.
Monfieur l'Abbé de Beaufort me mande que Monfieur Colbert auoit enuoyé
a Monfieur voftre père la patente de fort bonne grâce. Et qu'il croyoit que fi l'on
euft demandé au Roy de France une recompenfe deuant que parler de la patente ,
la chofe s'euft pu faire. Mais que la patente eftant pafl^ee il ny a plus de remède,
feulement il croit que fi l'on faifoit un prefent à Sa Maiefté de quelque Nombre
de ces Horologes , Elle les receûroit de bon gré , et en feroit quelque rémunéra-
tion honefte. Jl s'eft propofé que tant l'un que l'autre fut fait au nom de Nof-
tre Société (fans faire tort aux inuenteurs) et mefme que d'abord l'offre du fecret
des Horologes pour la longitude, fut fait fans parler de recompence, et que
c'euft efté le moyen le plus effeftuel pour en obtenir une fort confiderable. Mais
Je crains qu'il eft maintenant trop tard dy fonger. Neantmoins fi vous trouuez
3) Dans la séance du 8 mars 1665 (V. st.). Consultez la Lettre N°. 1348 , note 7.
+) Dans la séance du 15 mars 1665 (V. st.). ■
5) C'était R. Hooke. Consultez le „History" de Birch, où l'on lit:
Mr. Hooke remarked, that, in his opinion , no certainty could be had from
thefe watches for the longitudes, becaufe, 1°. they never hung perpendicular,
and confequently the cheeks were falfe. 2. Ail kind of motions upwards and
downwards (though it fhould be granted, that the v^^atches hung in an exaél
perpendicular pofture) would alter the vibrations of them , 3. Any latéral mo-
tion w^ould produce yet a greater altération.
The prefident obferved, that thefe difficulties had been confidered, and the
matter put to experiment; v\diich v^^as to clear ail.
In the mean time it wa.s ordered, that the watches being brought af hore, fome
experiments fhould be made v\^ith them , by contriving up and down motions ,
and latéral ones, to fee, vi^hat altérations they would caufe in them.
o86 CORRESPONDANCE. 1665
bon d'y penfer et propofer quelque expédient pour tirer de Sa Majcfté quelque
recompence, J'en ferois aife. Jugez s'il fe peut reprefenter a Sa Majefté qu'oii
luy a demande la patente d'abord, parce que la chofe eftant défia connue icy et
ailleurs, fi l'on leufi: diferee iufqua ce que lexperiencc en eufi: efté faite par les
François quelque autre en auroit peut eftre obtenu le priuilege, parcequ'il faut
quelque temps pour en faire des expériences avthentiques. Mais fi Sa Majefiié en
vouloit promettre une bonne recompence lors que l'expérience auroit fans con-
tredit confirme la realité de cette inuention on refigneroit la patente entre les
mains de Sa Majefi:é et lors tous fes fuiets fen pourront feruir fans aucun empe-
fchement. la patente demeurant en force iufqu'a ce que cette expérience aura
efi:é faite et iufi:ifiée, par 2. ou 3. voyages des Jndes, faits dans un an ou comme
cela , par diferents vaifTeaux.
Je ferois d'autant plus fatiffait que quelque chofe de cette nature fe put faire,
que fans difficulté il fera bien long temps deuant qu'on puifle tirer de ces Horo-
loges aucun profit confiderable tant parce qu'on ne les peut faire en grand nom-
bre en peu de temps que parce quau commencement peu de perfones s'en uou-
dront feruir. Songez y bien et mandez m'en vofi:re aduis. Je crois que Monfieur
de Beaufort fera aufll capable de faire valoir cette affaire qu'un autre parce qu'il
a de l'adrefl^e , eft bien connu a Monfieur Colbert, et a des bonnes habitudes a
la Cour, et autres auantages qui luy font particuliers.
On a donné a Monfieur Hook la prouince dont Monfieur Wren ne s'cft pas pu
defcharger a caufe d'un voyage qu'il va faire en France, c'ell de drefl[er l'hypo-
thefe, et le difcours fur la Comète'') qu'on attend de nofl:re Société, il y trauaillé :
R. Hooke fit lin discours sur la comète dans la séance de la Société Royale du 8 aoiit 1666
(V. st.). Il publia plus tard ces observations dans son ouvrage :
Leftures and Colleélions Made by Robert Hooke, Secretary to tlie Royal Society. —
Cometa. — Containing Obfervations of the Cornet in April, 1677. Fragments of feveral Lec-
tures about tbofe of 1664 and 1665. Sir Chr. Wren's Hypothefis and Geometrical Problem
about thofe Cornets. A Difcourle concerning tne Cornet of 1677. Mr. Boyle's Obfervation
made on two new Phofphori of Mr. Baldwin, and Mr. Craft. Mr. Gallet's Letter to
Mr. Caflîni, together with bis Obfervations of ^ fub 0. Mr. Cadîni' Reileftions upon
thofe of Gaiïendus, and Hevelius, and iipon this. Mr. Ilally's Letter and Obfervation
of the famé made at St. Hellena. Mr. CalTîni's Obfervation of the Diurnal Motion of 2|-, and
other changes happening in it. — Microfcopium. — Containing Mr. Leeuwenhoeck's tvs'"o
Letters concerning fome late Microfcopical Dii'coveries. The Author's Difcourfe and Def-
cription of Microlcopes, iraproved for difcerning the nature and texture of Bodies. P. Che-
rubine's Accufatioiis anfwercd. Mr. Young's Letter containing feveral Anatomical Obfer-
vations. London. Printed for J. Martyn, Printer to the Royal Society , at the Bell in St.
Panl's Church-yard. 1678. in-4°.
Cet ouvrage fait partie du suivant, qui contient six traités:
Leftiones Cutlerianae, or a Colleftion of Leftures: Phyfical, Mechanical, Geographical,
CORRESPONDANCE. 1665. • 287
Mais il n'a pas enuie de rien publier tant que la comète fe peut voir, il l'a veuë
par le moyen du Telefcope Mercredy il y a 8. iours c'eft a dire le 8. de ce mois
Stile Vieux, il nous a dit en quel endroit ; mais il ne m'en fouuient pas alTez bien ,
pour vous le dire pofltiuement. Je crois pour tant que c'eftoit enuirons les Cornes
d'Aries et il efpere de la uoir après qu'elle fera hors des rayons du Soleil leuant.
Jl nous a fait veoir une fort iolie expérience Mercredy dernier ^) touchant la
produdlion ou génération de l'Air. Jl prit de la poudre de lEfcaille d'huiflre, et
l'ayant enfermé dans une bouteille qui auoit deux emboucheures, a l'une des
quelles il y auoit une veiïie molle et vuide attachée, et collée en forte, que de
la bouteille le païïage y eftoit libre fans qu'aux iointures lair puil: fortir. Jl verfa
dans la bouteille par lautre emboucheure un peu d'Eau forte , puis la boucha fi
bien que l'air n'en put fortir. aufli toil que lEau forte commença a trauailler fur
la poudre les exhalaifons qu'elle pouffa en haut, enflèrent la veffie petit a petit,
de façon que dans peu de temps la vefïïe s'enfla fi fort, comme fi elle alloit
creuer. Cecy ayant efl:é fait au commencement de l'Afl^emblee on laifl^a repofer le
tout iufqu'a Iheure de fa feparation, et lors la veflîe demeuroit encore enfle comme
au commencement. On l'a enfermé dans un lieu feur pour voir fi a la première
AflTemblee cette enflure ne fe diminuera ce qii'en toute apparence elle ne fera. pas.
et puis nous verrons quel ingénient on en pourra faire.
Entre autres refleftions qui ont efl:e faites fur cette expérience, elle adonné
fuiet a nous faire fonger aux moyens de trouuer une génération d'Air qui puifl"e
feruir a faire refpirer une perfonne dans l'eau. Comme efl:ant une chofe fort
utile, la defllis il s'elt parlé dun autre moyen de faire engendrer de l'Air que par
l'eau forte et il s'eft dit que le vinaigre diftillé fera la mefme chofe fur la poudre
du Corail &c. et que l'air qui en prouient en doibt eflre beaucoup plus propre a
la refpiration que l'autre, fur quoy, on fe propofe de faire refpirer l'Air qui efl:
referué dans la veflîe a quelque Animal pour voir quel en fera l'effet:. aufll auroit
On foin de le flairer pour fçauoir fil eft propre pour la refpiration ou non. et on
en fera de mefme de celuy du vinaigre et autres qu'on a auflî propofez.
Cela nous a fait auflTi ramenteuoir une Machine que nous fifmes faire l'Année
pafl^ee ') pour feruir a la refpiration dans l'eau, pour acheuer l'expérience qu'on
nauoit que commencée lors que le froid l'empefcha.
Vous voyez combien il m'efl: aifé à vous faire de longues lettres, pour les
& Aftronomical. Made Before the Royal Society on feveral Occafions at Grefham Col-
ledge. To which are added divers Mifcellaneous Difcourfes. By Robert Hoolce, S. R. S.
London, Printed for Jolin Martyn Printer to tlie Royal Society , at the Bell iii S. PauTs
Church-Yard. 1679. in 4°.
'') Dans la séance du 15 mars 1665 (V. st.). ^) Consultez la Lettre N°. 1240, note 5.
288 CORRESPONDANCE. 1665.
ailoir plus courtes il faut que vous vous plaigniez de Tennuy qu'elles vous don-
nent : et puis elles fe reftraindront toufioiu's dans les bornes que vous prefcrirez a
Monsieur
Voftre trefhumble, trefobeiffant et
trefafFeélionne feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
N= 13(54.
R. F. DE Sluse à Christiaan Huygens.
27 MARS 1665.
La lettre se trouve à Lelden, coll Huygens.
Elle a été publiée par C. le Paige dans le Bull, di Bibliogr. T. 1 7.
Elle est la réponse au No. 1333. Chr. Huygens y répondit par le No. 1373.
Nobiliffime Domine
Jam dudum refponfum debeo literis tuis 2436 nienlis proxime lapfi, quod fpes
adhuc aliqua fupereffet fore vt interea temporis aliquid a Clariffimis Viris Golio
Kechelioque acciperes; fed ex filentio tiio nihil amplius expeftari debere mihi
perfuadeo. Hanc enim illius efîe cauflam credere me iuuat , et non lateris dolo-
rem , quo te nuper correptum maximo meo dolore intellexi.
Lubet itaque gratulari redditam, vt fpero, tibi fanitatem; quod vc itafit,et
vt iirma hune in annum duret et plures Deum optimum maximum etiam atque
etiam rogo.
De Cometae loco nihildum pronuncio donec accuratas obferuationes quales
in hoc negotio requiri videntur, accepero. Cum Heuelio nullum mihi com-
mercium : a Ricciolo vero nonnullas expédiât hic aliquis ipfius amicus ') ex eadem
') Antoine Bouvill(Tai.irill, Terill) naquit en 1623 dans le Dorsetsliire et mourut à Liège le 11
octobre 1676. Il entra chez les Jésuites en 1647, fut pénitencier à Loretto, puis professeur
de philosopliie et de tliéologie à Parme, enfin professeur de théologie et de matliématiques
dans un collège anglais à Uège. Il nous laissa quelques ouvrages, entre autres:
Problema raathematico-philofophicum tripartitum De Termino magnitudinis ac Viriura
in Animalibus. Parma apud Vignam. 1660. in-8°.
CORRESPONDANCE. 1665.
Societate °), quarum fi me parcicipem fecerit ut pollicitus eil , eas concinno ad te
mittam. Ephemeridem Auzotianae fimilem ^) mihi finxeram iamdudum, imo
eandem plane fi motum Cometae 23, 24 et 25 Xbris excipias in quo plufculiim
differimus. Calculine errore an Hypothefeos difFerentiâ non inquiro. Mihi fane
inter omnes de motu Cometarum opiniones femper arrifit illa motus reéti et aequa-
bilis, ad quani etiam aliquot Cometarum , quorum obferuationes habemus, motus
examinaui non infelici fuccefTu. Sed in Tychonis vel potius Longomontani Hypo-
thefi calculi nempe facilitate alleftus (fum enim naturâ ijucrccfi^iioç) cum dato
duorum dierum motu, reliqui fiala additione vel fubtraftione , methodo quam vel
iam obferuaflii vel nullonegotio obferuaturus es, obtineij poffint.VtecceinCometa
anni 1590, pofito diej lae et 2dae Martij motu 3°. 17', 2°. 48'. qualis Tychonj ap-
paruit, Ephemeridem çonfliruxi nullo fere a Tychonicâ difcrimine nifj in diebus
25. 16. 27 februarij antecedentis in quibus differentia ad 6 vel 7 minuta afcendit.
Verum Tycho dierum illorum motus , vt fcis , non ex obferuatione , fed ex analo-
gia x,cit h TXaTèi determinauit. Res tamen omnino lubrica efl: et in qua adhuc
folenni pyrrhoniorum formula \Té%(ji v.cti èiua-yJTTOjxai.
Mirabilem Horologiorum tuorum iympathiam pariter tccum miratus fum , et
mihi praefagit animus fore vt féliciter fuccedat quidquid ad inueniendas longitu-
dines experimenti moliris. Linguae veftrae vernaculae vt me peritum efl"e iaftare
non audeo, ita non adeo ignarus fum quin libellum tuum vtcunque intelligere me
poflè confidam.
Gratias itaque debere me tibi profitebor maximas, fi illius participem me efle
volueris. Vale Vir Nobiliffime meque confl:anti femper affeftu crede
Tui Obferuantiffimum
Renatum Franciscum Slusium.
Dabam Leodicj 27 Martij 166'^.
-) La Société des Jésuites.
3) De Sluse a envoyé cetteéphéméride à S. Sorbière. Voir T Appendice N°. 1365.
Œuvres. T. V. 37
apo
CORRESPONDANCE. 1665.
N° 1365.
R. F. DE SlUSE à S. SORBIERE.
20 FÉVRIER 1665.
Appendice au No. 1364.
La pièce a éU publiée par C. le Paige dans le Bull, i/i Bibliogi: T. 17.
Decembris
die
Motus
diurnus
5
6
7
8
9
10
1 1
12
13
14
15
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10
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22
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24
^5
26
27
28
29
30
31
o 25
G 27
O 29
O 32
o 36
o 39
o 44
o 48
o 55
I
10
20
33
2 32
3 5
3 46
4 41
5 53
7 27
9 21
11 21
12 56
13 24
10 qo
CORRESPONDANCE. 1665. 29 1
N= 136^.
H. VAN DER Wall à Christiaan Huygens.
31 mars 1665.
La lettre se trouve à Lcidcn, coll. Huygens.
Hadrianus Vander Wall Christiano Hugenio S. P. D.
A quo tempore in Gallijs tu a patria procul haftenus abfuifti , Nobiliffime Hu-
geni , in Brabantia ego Spadanofque apud fontes et aquas Gi'ani , nollraque de-
mum in Nort-Hollandia potiffimum degere coaélus, nihil admodum rerum tuarum,
quarum eram cupidiflimus , potui inaudire. Tandem Hagam rediix ut cognovi
fofpitem te fuper-efTe et a morbo qualicunque liberatum valere, cauffam unde et
gauderem occafionemque cur tibi fcriberem gratulabundus peroportunam mihi
natam putavi; praefertim cum intelb'gerem aliquid novi operis te parturire , fu-
biretque cogitatio fore ut huic forfan additum velles carmen meum cui tua prae-
clara inventa intexui. Ad oranem igitur evcntum mitto illud quale legi optem ,
fi et tu inter tua illud optes legi; fiquidem inter Heinfiana adoptiva ') per abfen-
tiam meam non nimis féliciter cditum video , tum ratione verfuum aliter atque
praefcripferam ordinc motorum, tum ob typothetarum menda et mutatiunculam
non obfervatam; quae quidem negligi poterant, et ipfum item carmen infuper
haberi fi quidpiam quod te attinet infuper habendum aut negligendum putarem.
Vale et falve , ac tui amantem ama.
Hagae pridie Kalendas Aprilis iterum difcedens et pofl: menfem unum aut duos
reverfurus.
A Monfieur
Monfieur Chrestien Hughens de Zuylchem &c.
A
Paris.
') En effet, à la fin des „Paralipomena Lihri Secnndi Carminnm Adoptivorum" [Voir Nie.
Heinsii Poemata. 1666] on trouve des poèmes adressés à Nie. Heinsius, et encore la pièce
N°. 1367 qui snit; l'auteur y est désigné comme „Amicus quidam Batavus".
292 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1367.
H. VAN DER Wall à Christiaan Huygens.
31 MARS 1665.
Appendice I au No. 1366.
La pièce se trouve à Leiiteii, coll. Huygens^').
Ecloga Daphnis, five Sidéra,
praecipue a nauticis rulticifque rébus denominata
ad Christianum Hugenium Zulichemium Constantini F.
fcripta occafione cometarum anni cioioclxiv et cidioclxv.
Fininmum tutela, fimul jucunda voluptas,
Dileftae Phoebo, Sceverinides Oceaninae;
Hune quoque Pierium mihi fortunate laborem.
Per vigilem noftem que carminé duxeric Ancon
Navica, dicemus. Sic cafta Doride nunquam
Pan lavet, aut turpes immundo corpore Fauni.
Te , quem Fama vehit fuper aurea fidera curru ,
Ne pigeât nobis aurem praebere faventem ;
Haud indigna tuo ferimus donaria fenfu ,
HuGENiDE, decus Hugenidum fratrumque patrifque ,
Mixta Palaephatio commenta Solenfia verfu ,
Sic elifin aptata modis a vate Batavo ,
Teque intertextum tuaque praeclara reperta.
Jam caput Oceano , ftipata minoribus aftris ,
Extulerat, radijs fraternis aemula Phoebe,
Cum reditum molirentur paftoria pubes ,
Sidère quam pleno conchas legiiïe marinas
Juverat , haerentefque vadis captare pagnros.
In cellb camen advertunt Ancona morantem
Colle, reum toties promifli carminis. ipfum
Theftylis et Corydon , quos caetera turba fecuti ,
A tergo circumveniunt , cinguntque corona.
Ecquid agat, rogitant blandè : tmn faufta precantur;
Et damnant voti promifTaqiie carmina pofcunt.
') Huygens publia cette pièce dans le „Horologium Oscillatorinm", 1673, en ayant dgard
aux cc^rigenda.
CORRESPONDANCE. 1665. 293
Contra ille : o Piieri , quid porter craftinus Eos
Sedi explorator : turmales agmine mergi,
Solivaga aut cornix , aut alcyones defertae
Si qua darent mihi figna. maris cras aequor arandum.
Detinuit nuiic ufque Jovis clemencia fudi ,
Et pi(5turatus tôt circum animalibus aether.
Quae nos in vitreo miramur monflra profundo ,
Aether habet. radiant vultiis formaeque natantum ,
Cancer ibi efl: , delphinque ; eft grandi corpore cetus.
Ad Borean pifces, et contemplere fub auftro
Pifces ; nuper ubi numéro creviffe feruntur.
Sunt urna , fluviufque , et apluftris comta carina
Illic. quin operis fimulamina plurima vellri ,
Luminaque in caelo pecori debentia nomen.
Veftibulura fcrvant , elucens vellere fulvo
Dux aries , ingenfque auratus cornua taurus.
Sunt hoedi, parvaeque fues, materque capella.
Eft fufe fparfo quae candet femita lafte
Bini cernunturque canes, pernoxque bubulcus;
Plauftraque; quique auriga fuis cxcufTus habenis.
Stellatiim volât alatus per inane caballus :
Ac praefepe fuum juxta ftabulantur alelli.
Illic virgo, manum Cereali inluftris arifta.
Et, tranfmutatus faciem. Pan ipfe renidet.
Daphnin amans veftrum , fecretae riipis in umbra
Uranie velut edocuit: me fingula Daphnis.
Singula quae (carmen quia pofcitis) ordine pangam.
Extemplo tentât vocem : numerolque modofque
Perpendens mulcet varijs concentibus auras.
Tum venti pofuere, jacet fine fluftibus aequor :
Faftaque funt terris , funt faéla filentia ponto.
Mox interfatur : Quod profperet , ab Jove magno
Ordiar : ordiri confuerunt ab Jove vates.
Vos , quoniam brevis haud ordo mihi nafcitur (inquit)
Nofturnum chorea defendite corpore frigus.
Inde Jovis magni cunas , veterifque célébrât
Saturni juffinn crudele , dolumque Cybelles ;
Ortaque Diélaeis Corybantia facra latebris :
Ut puero nutrix fit olentis lefta mariti
Uxor; et ipfa recens haedos enixa gemellos;
Quels comitata polum modo lucida ftella frequentet.
294 CORRESPONDANCE. 1665.
Quae prias Olenijs balarac beflia campis;
Aureolumque teric formofi limen Olympi.
Tantus amer lovis , et percepti gratia ladlis.
Nec tamen hoc niveum manafle fluoré nitorem ,
In duo fedla vias , oculis manifefl:a videntum ,
Semita quo candet ducens ad tedla Tonantis;
Tergerainam fed noftem , produftunique canebat
Alciden raundo; deus iramortalis haberi
Haud pote qui fuerat, fopitae parvula mammis
Labra pater gnati nifi conjugis admovifl"et:
Quae, fimul experrefta, fimul conterrita, furgens
Uvidulas tenero mammas fubduxcrit ori,
Indignata. pavimentum tabulataque caeli
Deciduus maculis ut tune infecerit albis
Par convexa ruens in fe revolubilis humor:
Orbita cycneo nunc unde bifurca colore,
Dudta per aequales medio difcrimine partes,
Caeruleum velut argento ferruminet axem :
Axem, cervices qui quum laflaret Atlantis
Haud gravis Herculeo requierit farcina collo;
Atque tôt aeruranas queni pofl:, manefque fubaftos,
Ipfe fuis omet jam portio magna triumphis;
Hefperidum contra cufl:odem divitis horti
Infurgens Anguem, pede nixus; apertaque rétro
Terribili riélu nil curans ora Leonis,
Lerneaeque audacem hydrae fuccurrere Cancrum;
Monftra novercales reftantia jugiter iras.
Et fruflra baccharum odium Junonis iniquae.
Hinc aliam memorat graflatam fraude novercam;
Et tranfmittendi pavidam nimis aequoris Hellen ;
In thalamos fit ut illa tuos, Neptune recepta :
Phryxeumque pecus, foetamque heroibus Argo
Phafidos ad fluftus deducit et aethera cantu.
Nec filet Europae veftoris praemia; vel te
Bigarum Pelopis perjuri, Myrtile, redtor.
MyrtouiTi pelagus fignaras ante caduco
Funere; fublimem nunc tollunt cornua Tauri.
Haud procul his Hyades notât exardefcere: fed, quae
Sunt Hyades Grajis, Suculas dixifie Latinos;
Atque duas feptem niutaffe Trionibus Arftos;
Arftophylaca pigro, fua Plauftra fequente, Bubulco;
CORRESPONDANCE. 1665. "295
Quando bovem prifco vocitabanc inore trionem,
Qiiod tererec duro profciffam vomere terrain.
Hanc adeb fortem miferans fufpiria ducit;
Buceriumque genns qiieftu compellat inani:
Ah pecus infelix, armentum ! faecla fuerunt.
Pondère qunm duro neque vos gemeretis aratri
Navita nec veftro vockaret nomine ftellas.
Tune neque fidus erat terris pia Virgo reliélis,
Quae Céréale manu fpicum gerit; Icariotis
Sive fit Erigone , cui fida Canicula patrem
Quaerenti indigna monlliravit caede peremtum ;
Atque , cornes dominae , domino comitem Oarioni
Artra minor focium majorem repperit inter :
Seu magis Aftraei fit fanguine creta , perenne
De genitore fuo quae nomen contulit afiris :
Sive fit antiquae Theniidis juftiflima proies,
Averfata jugo vos afpeftare gravari ,
Tempora dum , pulfis melioribus , aerea furgunt :
Sive fit aima Ceres ; horrens fugitiva videre
Vos quoque maftari; nil pejor linquit inaufum
Ferrea dum fiaboles, ipforum inimica Deorum;
Quos quafi de terra (nam Dij coluifi:is et illam)
Sit pepulifîè parum , tcntavit pellere caelo.
Tum detertatur fuffultos angue Gigantas;
Porphyriona , ftatu terrentem cunfta minaci ;
Rhaecumque ; immanemque Gygen , validumque Mimanta ,
Enceladumque; manufque rotantem Aegeona centum ;
Et , cui par nemo feritate , Typhoëa dirum ,
Aufias invafifîc Deos tellure fugatos,
Ac totum magno caelum complefle tumultu,
Undique divulfas jaculantes torviter ornos
De tumulis cumulorum montibus ex aggeftis.
Terrigenam ut pubem, Divûm penetralia fanéta
Rimantem, Superi mentito fallere vultu
Quaefierint, addit; difpertitofque pavore;
Donec apud latè ftagnantis flumina Nili
Horrificam faciem Pan fumferit Aegocerotis;
Ambiguoque fono Superos animarit ad arma,
Anguipedefque metu dare terga coëgeric omnes;
Caelo donandos Afinos auxifle timorem
Congerie vocum, perterri crepoque fragore:
296 CORRESPONDANCE. 1665.
Illa caelicolis nam tempeilate fuiOe
Auxilio Satyres, Silenornmque phalangem,
Evantes in afellis cum Bacchaeo nlulatu,
Thyrfis armâtes, teftos colecynthide parma.
Parvus ut interea volucer cum matre Cupide
Venerit AfTyrij fugiens Euphratis ad undam;
Induerintque gregis (Syriae peft numina genti)
Squammigerûm formas; gemini nunc aurea Pifces
Lumina, figniferum Capricorne junfta per orbem.
Ni fufa médius fecernat Aquarius Urna;
Deucalioneos neque non edifferit imbres,
Neftaris aut quanti Ganymedes pocula verlex;
Sive fit is Cecrops, pcple praelignis Athenae;
Paitor Ariftaeus feu plena alvearia geftet,
Quae fubter volitetis apes examine denfe.
Qualitcr et pandus veftarit Ariona Delphin,
Ac aliter veftum Danaëjum Perfea narrât;
Cepheaque, Andremedenque, et maeilam Caflîepejam;
Infertumque polo vaftum Piftricis hiatum:
Quem Phaëtontens longe finuamine propter
Fulgeat Eridanus declivi proximus Auilro:
Nuper ad ecculti Batavos ubi verticis axem
Intuitos nova fquammigerum fimulacra micare:
SoUertes Batavos, imo feu gurgite pifcem
Venari fit opus, vel in alto fidera caelo.
Tum canit, ut Daphnis facra fub rupe docentem
Viderit Uranien : argutas carmina filvas.
Et repetita caves edifcere carmina montes:
Ut Chaldaea vêtus, mira dulcedine capti,
Stent auditeres circum et Babylonia turba;
Dein quos Graja tulit, quos aut Nilotica tellus,
Itala quos, ac pulchra fue cum Caefare Rema;
Peft Arabum de ilirpe viri, et regnator Iberus;
Ac tandem quos confultos Germania mifit
Aftrorum caelique; fuis qui fidera terris:
Tum Dea que Daphnin, Divam que Daphnis amore
Complexus; quanti non cenfcia Latmia faxa:
Utque Conon juveni radium donarit, utrimque
Multo infignem aure, et pellucidulis cryilallis;
Per quas qued fpeétes, prope fiât; et augmina fumât;
Dixerit et: Sollers, en, primus quale Batavus
CORRESPONDANCE. 1665. 297
Muniis adornarit; fed Etrufci que decus Arni
Eft Antenorea fenipr Thyrrenus in urbe
Régna Jovis princeps metatus, ab aethere vobis
Nunquam nota prius miracula nuntia portans;
Lunai montes; vultus tibi, Phofphore, ternos;
Quove fatellitio fublnftri noéte vagetur
Stella Deûm régis per caerula templa fuperne:
Hoc quoqiie tu non nota prius miracula prodes :
Hujus erat tibi fervatus follertior ufus;
Arcanumque Chroni mortalibus omne recludes.
Accipe fruftra olim nobis optabile donum.
Daphnidis ad gratum nonien pernice chorea
Exfultant alacres Pueri: neque legnius ipfe
Profequitur, Geminas imitantia lumina falces
Haftenus ut vanè Saturni crédita fidus
Oblongo tam diverfa fub imagine difco
Fingere, quando globum teretem teres annulus extra
Splendet, et ambo nigror fpatij difterminat i.ntus;
Exiguo circum quos erret ftellula gyro:
Omnia divino quae fretus munere Daphnis
Extulerit, non ante novam vulgata per artem:
Adjungitque; quod his meritis permulfus, eundem
In fua magna Chronus fit adiré facraria pafTus:
lieic oculis lufiravit ut omnia; promferit atque
Inventum fubtile fecandi temporis illinc;
Partes quo minimas ac momina dividat horae,
Pfcilla ex tenui fulpendens mollia filo:
Id Labyrintheos curfus qui dirigat alni,
Ignarumque viae ratis haud finat eiïe magiftrum:
Cui neque quotidie tam certus fpondeat auftor,
Oceano quantum Titan altiflimus exllet;
Ac, quibus emergat, quels tune fimul occidat cris,
Daphnidos egregio norint conamine dofti.
Ille canit: chorus in numerum fua brachia quaïïant;
Alternoque folum pede pulfant. at fréta faltu
Librabant hilares fefe fuper humida thynni.
Auritus leporum populus tune creditur ultro
Iliceas liquifîe domos, cavafque quiètes
Vicini nemoris: nulloque frequentior unquam
Caricis arrofor prodijfle cuniculus antris
Tempore narratur; narrent fi vera puellae
Œuvres. T. V. 38
CORRESPONDANCE. 1665.
Litcoreae, quae ficcandis cuftodia paffim
Retibus ad ventes expanfis force fedebant,
Peftore Nerëides nudo, lafciva caterva,
Vifa per incercam Lunam; vifaeve putantur.
Et Triton, Glaucufque, procul fub luce maligna;
Tuque, cabans juxta flratas prope littora phocas,
Neptuninarinn pecudum fidiiïime cuftos:
Neu quifquam lerae meminit decedere nofti.
Interea tenebrae denfantur; et abdita nimbo
Cynthia dum latitac, caeli de parte ferena
Cinftum non Iblitis proceffit crinibus aftrum ,
Prolixnmque trahens albore notabile fyrma. •
Mirantur chorus attoniti, miratur et ipfe;
Praefertim cantum capiti cum demfit honorem,
Ornatumque fequacem omnem mox reddita Luna.
Infit et: Ad fua quifque mapalia tendite nota,
Prodigio nil foUiciti, curamve foventes.
Infuetos alias taies cantabimus ignés,
Et trepidantem (nequicquam) formidine vulgum.
Haec Ancon: mihi vifa tibi qiiae digna referri,
HuGENiDE, decus Hugenidum, cui fidera curae;
Fallat multiplici quem non ambage comètes,
Nec Phoebum, Pimplacve decet contemnere Divas,
Queis tua tota domus, fratres, genitorque dicati.
Littoream mea fed neque patria defpice Mufam;
Et nolis audire parmn tu vatibus aequa,
Aeterno quam tôt decorarunt carminé vates.
FINIS.
CORRESPONDANCE. 1665. 299
N= 1368.
H. VAN DER Wall à Christiaan Huygens.
[?•]
Appendice II au No. 1366.
La pièce se trourc à Le'iden, coll. Huygens.
In Ecloga Daphni mutanda^ et aliter legenda ac interpungenda.
Vcrfu 5. Navita, dicemus: veftro fie gurgite nunquam
Pan lavec, aut tnrpes inceftent aequora Fauni. etc.
Vers. 38. Luminaque in caelo pecori debentia nomen
Sunt hoedi, parvaeque fues, materque capella;
Et fufe fparfo quae candet femita lafte.
Veflibulum fervant, elucens vellere fulvo
Dux aries, ingenfque anratus cornua taurus.
Bini cernuntiirque canes, etc.
Vers. 51. Singula quae (carmen quia pofcitis) ordine pandam.
Vers. 58. Vos (nec enim rerum brevis hic milii nafcitur ordo)
Vers. 66. Quae prius Olenijs balavit beftia campis;
Sub pedibufque terat formofi limen Olympi.
Aftrorum caelique, fuae qui fidera terrae:
Inferior nullis ut item neque Gallia défit;
Gallia magnanimi etc.
300 CORRESPONDANCE. 1665.
N2 1369.
Chrisïiaan Huygens à J. Schuler.
MARS 1665.
La minute se trouve à Leidcii , coll. Iluygeiis ').
Elle est la réponse au Nn. 1342.
SCHULERO.
Mars 1665.
Perlegiflèm ac reddidifTera maturius, ni domi abfuinem. Non opiis erat aiitem
fententiam aut iudicium meum requirere, qnid eniin, dofte quidem de caetero. Phi-
lofophica libertate uti licitum, cumque mukae multornm de comeds extent,
fentenriae, quis ribi vicio vertac fi tuam publiée proponas. Sed nec portulare debes
ut continuo omnes tibi affentiancur. Nam me quod attinet fateor non admodum
probabilia mihi videri quae de maceria coraecarum à planetis manante opinaris
neque item quae de motu eorum circulari propofuifli. Kepleri enim fententiam
tum aliorum cometarum tum hujus nuperimi phaenomenis cgregiè confirmari
invenio ut nempe fccundum reftam lineam cometa deferatur, atque hujus noftri
lineam inter Martis ac Telluris orbitani tranfijlTe aequali fere utrinque diftantia
deprehendi , idemque in Anglia Infignes afi:r6nomi collcgerunt.
Minime vero omnium mihi verifimilis fit caufa quam affignas curfus retrogradi
Cometarum quo fcilicec contrario motu planetis omnibus incedere nonnunquam
animadvertuntur, fiquidem fuga illa vel confenfus ex contrarietate vel fimilitudine
qualitatimi cometae cum planetarum aliqua, levé fi quod unquam arguraentum
videtur, de fignificatione denique ac praefagijs alia quoque omnia fentio neque
plus ijs tribuendum opinor quam vel chirbmanticae vel capnomanticae vel fi quid
aliud vanius efi: hariolorum commentum. Sed cuique,ut jam ante dixiquod vulc
fentire liberum fit.
') Chr. Huygens l'a rayée.
CORRESPONDANCE. 1665. 30I
N= 1370.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
2 AVRIL 1665.
La minute se trouve à Le'idcn , coll. Burman.
A Mon Père
1 aprilis.
Attendrons fes hardes ') et en ferons comme il ordonne, le frère de Zeelhem
avoit confeillè de rabattre au frère de St. x\nnalant=) quand on liquidera du revenu
des terres qu'il n'a point tiré, ce qu'on a continué de paier au 200e dernier pour la
portion de Sus s). Leeuwen a eftè icy. Monfieur d'Hauterive n'efl: pas mort ni
malade que je fcache, finon 90 ans. adieu et qu'il fe fôuviene de ce.
Je ne voy rien de defhonorable pour moy dans le journal, il n'y a pas de honte
de retrafter ce qu'on a mal entendu quoy quil en foit je relie alTurè que c'a eftè
Monfieur Chapelain ou quelqu'un de mes bons amis qui a fait mettre la remarque,
car il paroit par ce terme de grands hommes qui efl: a la fin 4). Pour les nouvelles
pendules j'ay promis la préférence a Thuret devant que d'avoir rcceu les recom-
mandations de Monfieur de Bruner s^.
l'application de l'invention aux horologes de poche n'ell pas tout a fait nou-
velle parce que défia l'on en fait qui fe remontent toutes les heures par une ma-
nière femblable. L'on n'en donneroit jamais privilège en France parce que ce
feroit ruiner les horologers en cas que l'invention fuccede bien et puis je ne dois
pas m'embarafl"er de tant de chofes a la fois.
le livre de 5 fous *} eft du Père Merfenne et je l'ay ailleurs. Celuy du Trico-
') Constantyn Huygens, père , partit de Paris pour Orange le 16 mars 1665. [Dagboel^,]
-) Philips Donblet. 3^ Siisanna Huygens, épouse de Ph. Doublet.'
■*) Il s'agit ici de r„Observation à faire sur le dernier article du précèdent Journal, où il est parlé
de la Concordance de deux Pendules suspendues à trois ou quatre pieds l'une de l'autre", in-
sérée dans le Journal des Scavans, N°. xu, du 23 mars 1665. Dans cette Observation sur
l'article reproduit par nous dans la Lettre N°. 1336, le changement d'opinion de Chr. Huy-
gens quanta la cause de la sympathie de deux horloges (consultez la Lettre N°. 1345) est
annoncé. Elle finit par les mots:
Il ne faut pas qu'on trouve cette retraftation eftrange: car tout le monde peut
fe tromper dans fes premières penfées. Mais il n'y a que les grands hommes qui
reconnoifiTent incontinent la caufe de leur erreur , & qui la veulent bien avouer.
5) Peut-être s'agit-il de
Claude Brunet, médecin à Paris, qui, en 1695, publia avec Bourdelot un journal périodi-
que de médecine. Il était surtout métaphysicien.
'') Il s'agit probablement de l'ouvrage
Les Qvertions Theologiqves, Phyfiqves, Morales et Mathematiqves. Où chacun trouuera
302 CORRESPONDANCE. 1665.
mete 7) me femble parler ferieufement et par confequent eftre fou. livre "j de
Brandwijck »). Jay donné défia ordre pour l'horologe de Monfieur de Montmor
en longtemps auparavant pour celles de l'ambafiadeur '°) et Monfieur de Carcavi.
N= 1371.
Christiaan Huygens à A. Auzout.
[3 AVRIL 1665].
Le sommaire se troiire à Laden, coll. Huygens ').
A, Auzout.
Gouttes de verre ^) fe font à Paris s^. Que je fais travailler pour Monfieur de
Monmor +).
du contentement, ou de l'exercice. Compofees par L. P. M. A Paris, m.dc.xxxiv. Chez Henry
Gvenon, rue faint lacqves, près les lacobins, à l'image faint Bernard. Auec Privilège &.
Approbation. in-8°.
7} Le Courrier de Traverse, ou Tri-Comete observé à Oxford en Angleterre depuis le 12 no-
vembre. Traduit de l'Anglois de Monsieur de Fortfischer. A Paris chez Jacques Boûillerot.
1665.
Cet ouvrage, devenu très rare aujourd'hui, se trouve mentionné dans le journal des Sça-
vans N°. xiii, du 30 mars 1665. Il donna lieu à une correspondance entre Ism. Boulliau et
St. de Lubienitzki. Voir ce dernier dans son „Theatrum Cometicum"; il paraît que l'au-
teur n'était pas anglais.
^) Avond-School voor Vryers en Vryflers om in de Minne-Kunft geoelFent en onderwezen te
werden nae de voornaemfte leflen en leeringen van Ovidius, getrocken uyt fyn drie Boe-
cken De Arte Amandi ende op onfe tyden en Zeden gepaft. Door Jacob Wefterbaen, Ridder,
Heer van Brandwijck, en Sybland &c. In 's Graven-Hage, by Johannes en Pieter Tonger-
loo, Boeckverkoopers woonende in de Veen-ftraet, anno 1665. in-4°.
") Jacob Wefterbaan, chevalier, seigneur de Brandwijck et Gybeland, naquit à la Haye en 1599
et mourut à sa campagne Ockenburgh,-à Loosduinen près de la Haye. D'abord étudiant en
théologie de l'église Remontrante, il devint plus tard médecin et épousa Anna Weytsen,
veuve de Reinier van Oldenbarneveld. Il était poète, mais n'appartenait pas au cercle du
Muyderslot.
'°) W. Boreel.
'} Quoique ce sommaire soit bien du 2 ou du 3 avril, il paraît par les Lettres Nos. 1391, 1397 et
1415, que la lettre même n'a pas été envoyée à Auzout et que l'avis sur les larmes de verre
n'est parvenu à celui-ci que plus tard, entre le 23 avril et le 5 juin.
°) Consultez la Lettre N°. 1346.
3) Le fabricant de ces verres s'appelait Lequin , et demeurait dans la Rue Dauphine.
+) Probablement il s'agit d'une horloge. Consultez la Lettre N°. 1 370.
CORRESPONDANCE. 1665. 3°ô
N= 1372.
Christiaan Huygens à J. van Call ').
3 AVRIL 1665.
Le sommn'rre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
J. VAN Call, horologer tôt Nimwege.
3 Avril.
Bedancken voor fijn geluckwenfchinge, dat hij fyn inventie oni de pendules
tegen de beweging der fchepen te voorfien mij wil communiceren om te fien waer
in van de myne difFereert.
N= 1373.
Christiaan Huygens à R. F. de Sluse.
3 AVRIL 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1364. K. F. de Shise y répondit par le No. 138S.
Slusio.
3 April.
Poflquam diu efflagitafTem non tam accuratas inveni quam fperaveram. diligen-
ter enim examinando multis locis non refte fe habere inveni atque etiam in
denominatione ftellarum alicubi erratum, uti ad obfervationes 15 decembris anno-
tavi. mitto qualefcunque ut fi dignae tibi videantur defcribi cures mihique remit-
tas, addo partem epiftolae Auzotij '), ex qua de retrogradatione cômetae difcas,
quod fortaiïe phaenomenon ille folus obfervavit, nam ego quidem cum initio
februarii caelo fereno cometara fruftra quaefiviiïem ukerius obfervare fuperfedi.
quo loco eum flatuam, in literis °) ad Thevénotium.
') J. van Call était horloger à Nimègiie. Consultez la Lettre N°. 532 , note 3.
') Peut-être la Lettre N°. 134(1. ") Consultez la Lettre N°. 1317.
504
CORRESPONDANCE. 166^
N" 1374.
Christiaan Huygens à J. IIudde.
4 AVRIL 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
J. liiidde y répondit par le No. 1375.
Getallen van de 2 queftien van hazard anders gevonden als hij, te weten in
plaets van fijn getalen 232. 159. 104. vind ick 4. 6. 9. en in plaets van fijn 14
en 19, vind ick 35 en 64. ben verfekert dat de mijne wel fijn.
hem voorftellen de queftie van kruijs of munt. is een ander flagh. 4 Exenipla-
ren van mijn Inftriiélie, om te geven aen Gietermaker ') en andere. Boeckuijt
Engeland, Micrographia van Hook. goede figuren. vloo en luys foo groot als
een kat. fchrijft veel van de Refraftie, Couleuren &c. maer in Engels.
Syn kleyne bolleties konnen geen groote opening genoegh verdragen. Ko-
pere bol.
Traduftion :
Nombres des deux qiieltions de hafard trouvés autres que lui, c'eft-à-dire au lieu de
fes nombres 232, 159, 104, je trouve 4. 6. 9. et au lieu de fes i4et i9Je trouve 35
et 64. fuis afluré que les miens font bons.
lui propofer la queftion de croix ou pile. Eft d'un autre genre. 4 Exemplaires de
mon Tnftruclion pour donner à Gietermaker ') et autres. Livre d'Angleterre, Micro-
graphia de Hooke, bonnes figures. Puce et pou auffi grands qu'un chat, écrit beaucoup
fur la Réfradlion , fur les Couleurs &c. mais en Anglais.
Ses petites boules ne peuvent ibuflTir une ouverture fuffiiante. Sphère de cuivre.
') Claes lîeyndericks Gietermaker naquit à Medemblik en 1621 et mourut vers 1669 a Am-
sterdam. Il fut instructeur de mathématiques et de navigation et devint examinateur de la
Compagnie des Indes Orientales pour les pilotes. Sa devise était „Niets zonder moeite [rien
sans peine]"; il publia plusieurs ouvrages, qui furent encore en usage dans ce siècle ci.
CORRESPONDANCE. 1665. 305
N° 1375.
J. HuDDE h Christiaan Huygens.
5 AVRIL 1665.
La lettre se traiire h Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1374. Clir. Huygens y répondit par le Nu. 1384.
MijN Heer
UwEdelheijts miflive van den 4 defer is mij van daagh na de mîddag ter hand
gekoomen. Ik wil wel bekennen dat hec beginfel der zelve mij zeer onverwachc
voorquam, en 00k vrij wac verzette. T iswz^r^ homo fum.,&' nihilhumam a me
aliemim piito., maar in aile andere uickompften met d'uwe, en 00k met die vande
Raatpenfionaris ') aangaande de folntie van die quaeffie die mij tôt aile d'andere
te rekenen der Inft hebben, accorderende, gelijk ik namaels zag en verftond, en
juifl: te zullen hebben gemanqueert in twe, en zijnde 00k aile die geene daar
Uvv^Edelheijts de folutie niet hadde bijgevoegt, koft ik geweldig qualijk infchik-
ken en geloven, en te meer, dewyl ik niet gewent ben over mijn rekeningen
te poft, en lofjens en luclitig heen te ilappen, maar in tegendeel aile mogelijke
aandagt bij te brengen; derhalven waar dit haperen mocht, heb ik zelfs noch
defen avond willen onderzoeken, en daar van mec eenen UvvEdelheijt mijn we-
dervaren bekent maaken.
Na dat ik dan mijn calculatien over beyde die quaeftien had overzien, hoewel
Traduction :
Monsieur
Votre miflîve du 4 courant m'ell venue dans les mains aujourd'Iiui après midi. Je
veux bien avouer que ion début me parut très-inattendu, et me dépayla bien fort. Il
eft vrai, hoino ftim ^ iiihil humaui a me aHeinim piito, mais, m'accordant dans tous le? au-
tres réfultats avec les vôtres et auifi avec ceux du Grand penfionnaire ') dans la iblution
de cette qucftion =) , comme je vis et m'aperçus après, et d'avoir manqué juflement dans
deux, étant les feuls ou vous n'aviez pas ajouté la folution, je pouvais fort difficilement
m'y foumettre ou le croire, d'autant plus que je ne fuis pas accoutumé de courir la poile
fur mes calculs, légèrement et fuperficiellement, mais au contraire d'y apporter toute
attention poffible; aufTi j'ai voulu rechercher, encore ce ibir, où la chofe pourrait clo-
cher, afin de vous faire part en même temps de ce qui m'ell: arrivé.
Après donc avoir revu mes calculations fur ces deux quellions, quoique feulement à
') Johan de Witt.
") Ici suivent dans le texte VioUandais quelques mots, dont nous n'avons pu comprendre le sens.
Œuvres. T. V. 39
3o6 CORRESPONDANCE. 1665.
maar ter vingt, als voor eerfl: genoegh zijnde, en geen faute had konnen aantref-
fFen, zo dorll ik echter UwEdelheijt vanmifrekening niet befchuldigen, te meer
zijn Edelheijt wel exprès fchrijft van zijn kant wel verfekert te zijn van niet qua-
lijk te hebben gerekent. Jk dagt dan offer niet wel diibbelzinnigheijt inde woor-
den der quaeftien mocht zijn, en datze Uw^Edelheijt in deze, ik in een andere
zin opgenomen hebbende, elk andere quaeflien, en alzo in plaats van twe, twe
paar mochten hebben gefolveert. En na deze gedachte ift ook uitgevallen; want
wat belangt defe quaeftien waar op ik tôt folutie defe getallen 232, 159, 104, en
UwEdelheijt in plaats deze 9, 6, 4 heeft gegeven, te weeten
„Drie fpeelders A, B, C, nemende 1 2 fchijven van de welke 4 wit zijn, en
„8 fwart, fpeelen op conditie, dat die van haar blindeling eerfl: een witte
jjfchijve zal gekozen hebben winnen zal, en dat A d'ecrfle zal neemen, ^S^e
„twede, en dan C, en dan wederom A^ en zo vervolgens met beurten. De vrage
„is in wat reden hare kanfen rtaan tôt elkander?" =')
daar heeft UwEdelheijt deze woorden, dat A d''eerfîe zal neemen &c. zo geno-
men dat, zo hij een fwarte fchijf trekt, hij die fchijf, eer B komt te trekken, we-
derom bij d'andere 11 zal leggen, zulx datter altijt uit 12 fchijven een wort ge--
trokken; en dan ifler aan die quaelHe wel minder rekenings vafl: als wel in die zin
als ikze heb genoomen, namentlijk, dat de getrokke fchijven niet eerder ingeleyt
la hâte, comme il fuffifait pour le moment, et fans avoir trouve aucime faute, je n'ofais
pas pourtant vous accufer de méprife, d'autant moins que vous écrivez bien exprefl'é-
ment être certain de votre côté de ne pas avoir mal calculé. Je peniai alors s'il ne pour-
rait fe trouver quelque doublefens dans l'énoncé des quefl:ions, et que, vous les ayant
interprétées dans un certain fens et moi dans un autre, nous avions chacun réfolu des
quefl:ions ditî'érentes et ainfi au lieu de deux, deux paires. Et il en efl: anifi arrivé fui-
vant cette penfée car quant à ces queflions, pour la folution de laquelle moi j'ai donné
les nombres 232, 159, 104, et vous au contraire ceux-ci 9,6,4, favoir:
„Trois joueurs A, B, C, prenant 12 jetons dont 4 font blancs et 8 font noirs,
„jouent fous la condition, que celui qui, à l'aveuglette, en aura tiré le premier un
„ jeton blanc aura gagné, et que A prendra le premier^ B le fécond, et puis C, et puis
„fl'e nouveau A , et ainfi de fuite à tour de rôle. On demande la proportion mutuelle de
„leurs chances?" 5)
vous avec entendu les mots: que A prendra le premier, en ce fens qu'en tirant un
jeton noir, il le remettrait avec les 1 1 autres avant que B ne tire, de ibrte que toujours
on tire un jeton d'un nombre de 12; alors cette quellion demande beaucoup moins de
calcul que dans le fens où moi je l'ai interprétée, c'efl:- à-dire que les jetons tirés ne
3) C'est le deuxième problème proposé par Huygens à la fin de son traité: „van Rekeningli in
(pelen van Gheluck". Voir la Lettre N°. 282. note i.
CORRESPONDANCE. 1665. 307
werden, maar e!k de zijne behouwt, gelijk het gefchiedt in'c trekken van de boo-
nen te Hoorn en in Vriefland in't vcrkiefen der Magiftraac.
Jn d'andere queftie (waar op ik hadde gevonden deze getallen 14 en 19, en
UwEdelheijt in plaatfe 35 en 64) namentlijk
„Genomen hebbende, gelijk hier te vooren 12 fchijven, 4 witte en 8 fwar-
„ten; zo wed A tegens B dat hij blindeling 7 fchijven fal daar uit nemen, onder
„welke 3 wiffe zuUen zijn. Men vraagt in wat reden de kans van A (laat tegens
„die van B ?" *)
daar heeft UwEdelheijt deze woorden, onder welke 3 witte ztiUen zyn, genomen
met uit- en ik met influijting van meer witte als 3: want zoder onder 7, vier witte
fchijven zijn, zo zijnder 00k 3 witten onder.
De reden nu waarom ik gcloof dat UwEdelheijt defe quaeftien in defen zin heeft
opgcnoomen, is, omdat ikheb bevonden dat uwe getallen in dezen zin goet zijn;
maar de mijne paffen op d'andere zin , die d'cerfte en cenighfte is , die mij is voor-
gekoomen , en 00k mogelijk de natuurlijkfte aan die woorden. Maar wat hier van
zij, daar is ons weijnigh aangelegen, dits altijt zeker dat UEdelheijts getallen
paffen op d'eène, en de mijne op d'andere berekening, en dat d'uwe wat lich-
ter als de mijne zijn te vinden, gelijk door de calculatic van 'teen en 'tander
openbaar is.
foient point rerais, mais que chacun garde les fiens: comme il arrive au tirage des fèves
à Hoorn et en Frife, lors de rélection du Magrftrat.
Dans l'autre queilion, pour laquelle moi j'avais trouvé les nombres 14 et 19, et vous
35 et 64,favoir
„Ayant pris, comme ci-devant, 12 jetons, 4 blancs et 8 noirs, A gage contre
„B qu'il en tirera à l'aveuglette y jeions, pûrini kfçi/e/s ii y en ûi/ra 2, blancs. On de-
„ mande quel efi: le rapport de la chance de A à celle de B." '^)
vous avec pris les mots,/)«r;/;/ kfqtiels il y en aura 3 blancs, avec exclufion, et moi
avec inclufion de plus de blancs que 3 : car lorfque parmi les 7 jetons il s'en trouve qua-
tre blancs , il y en a auITi trois blancs.
Ce qui me fait croire que vous avez entendu ces queftions ainfi, c'eft que j'ai trouvé
que vos nombres font bons dans ce fens-là; mais les miens conviennent à l'autre fens, le
premier et le feul qui me foit venu dans la penfée, et peut-être auflî le fens le plus naturel
de ces mots. Mais, quoi qu'il en Ibit, cela nous importe peu; toujours eft-il que vos nom-
bres s'accordent avec l'un des calculs, les miens avec l'autre; et que les vôtres font quel-
que peu plus faciles à trouver que les miens, comme il refTort du calcul des uns et des
autres.
■•) C'est le quatrième problème du traité de Huygens.
3o8 CORRESPONDANCE. 1665.
Vorders wat belangc die quaeftie , die UEdelheijt mij voorftek als licht en fim-
pel zich opdoende , maar vrij wac nadenkens vereijfchende , namentlijk :
„A en B werpen op mec beurten kruijs of munc, op condicie dat die munt
„werpi: s) zal ailes ftrijken dat ingezet is : En A werpt cerft, zijnde noch niets
„ingezet. de vrage is , hoeveel dat A verlieft als hij dit fpel aangaet , ofte hoe-
„veel hij aan B zouwde konnen geven cm daar uit te mogen fcheyden ?"
daar op heb ik ook met eenen willen denken, en bevinde dat B bij deze con-
ditic ^ van een ducaat zouwde profiteren. Immers is die waar in die zin in welke
ik de woorden vat, maar wie weet, of wij hier ook geen 2 jameer queftien af
zullen maaken, en derhalven datcet UEdelheijt beurt wel mogt vallen, in cas
van verfchil, de dubbelzinnigheijt uit te vinden. Jk zal echter verlangen of w^ij
accorderen zullen, hoew^el ik daar niet aan en tv^rLjfel zoo we flegts de woorden
in de zelfde betekening opneemen.
Aangaande mijn vergrootglaafjens , ik verzeker UEdelheijt datter in helder
weer, zo men flechts door zijn hair, of hoet, &c. geen fchaduw maakt, lichts ge-
noeg op 't objefi: valt, en dat het helder dagh-ligt veel beter is als dat men door
brantglafen of fpiegels verzamelt, die men, mijns oordeels,noijt moet gebruij-
ken als bij gebrek van genoegzaam licht. Men zal ook het licht konnen vermeer-
deren zo men de boUetjens wat grooter neemt, gelijk ik er gehat heb daar eer te
Enluite, pour ce qui regarde la queftion que vous me propofez comme paraiifant
facile et fimple, mais exigeant affcz de méditation, iavoir:
„ A et B jettent à tour de à rôle croix ou pile, fous condition que celui qui amène
„pile 5), prendra tout ce qui ell mis; et A jette le premier, alors qu'on n'a encore rien
„mis. On demande combien A perd s'il accepte ce jeu, ou combien il pourrait donner
„à B pour en pouvoir finir?"
j'ai voulu y penfer en même temps, et je trouve que B dans ces conditions profitera
I d'un ducat. Du moins, cela eîl vrai dansic fens où j'interprète les mots: mais qui fait,
fi nous n'en ferons de même deux ou plaficurs queftions, de forte que ce pourrait bien
être votre tour, en cas de différence, de découvrir le double fens. Je fais curieux
d'apprendre fi nous nous accorderons, quoique je n'en doute pas, au moins fi nous en-
tendons les mots dans le même fens.
Quant à mes petits microfcopes, je vous aflure que par un jour ferein, pourvu
qu'on ne fafle pas d'ombre par les cheveux ou par fon chapeau , il tombe allez de lu-
mière fur l'objet, et que la lumière claire du jour eft beaucoup meilleure que celle que
l'on recueille par des verres ardents ou par des miroirs, dont, fuivant mon opinion, l'on
ne doit jamais faire uiage qu'à défaut de lumière fuffi&nte. On pourra auflî augmenter
la lumière quand on prend les petites boules un peu plus grandes, comme j'en ai eu.
5) Hndde a omis par mégarde les mots „ieder reyfe een ducaet infetten maer die kruys werpt",
c'est-à-dire „doit mettre chaque fois un ducat, mais que celui qui amène croix." Consultez
la Lettre N°. 1405.
CORRESPONDANCE. 1665. 309
veel als te weijnigh ligts deurquam , immers ten opfigt van harde blinkende ob-
jeélen. UEdelheijc fchrijfc ook, dat men ongelijk grooter door defe mijne enkele
vergroocglaafjens ziet als door d'uwe gemaakt van a glaafen maar in tegendeel
W2it duifterder. Maar ik wenfchte wel te weeten (want hier komt het al op aan)
of in'er ook niet diftinfter deiir ziet, ik w'û zeggen meer deelen in eenzelvig ob-
jeét kan door onderkennen : want ik meen dat hier in haar befle qualiteyt beftaat.
ook weet ik wel dat ik noijt eenige microfcopia van 2 of meer glafen daar nevens
gezien heb, die in diftinftheijt bij defe enkele glaafjens te pas quaamen.
'T is mi] zo leet, dat ik nu geen Engelfch kan, dat, zo mij geen andere ge-
wigtiger dingen belette, ik zouw exprès engelfch gaan leeren, al was t maar allcen
om de expérimenta van doftor Boile, en deze Micrographia van Hook te lezen.
Zo UEdelheijt mij int korce maar eenige wcijnige van de voornaamfte dingen koft
overfchrijven, doch meer als een imrtjen zouw ik niet begeeren dat UEdelheijt
hier in deur bragt , 't zouw mij zeer aangenaam zijn.
Jk zal volgens UEdelheydts begeerte aan Gietermaaker als mede een ander
of twce die haar het ftuk der zeevaart veriliaan en daar in onderwijfen een
exemplaar van UEd. Jnftruftie van Oofl; en Weft, mertcr aldereerften doen
toekomen. Ik zende UEdelheijt ook hiernevens eene ileene bol, in plaats van
een kopere, zijnde maar een weijnig grooter als 't gefeijt was. Mijn ar-
beijtsman hceft ze aldus geprobeert. eerfl: heeft hij getrokken de groote cirkel
ABCD, daar na uit B, met dezelve opening AFCE, hebbende alvoorens
par lesfquelles il paflait plutôt trop que trop peu de lumière, au moins pour des objets
durs et luifants. Vous écrivez auffi que l'on voit incomparablement plus grand, par
mes petits microlcopes fimples, que par les vôtres compofés de 2 verres mais par con-
tre moins clair. Mais je voudrais bien favoir (car c'cll là l'effentiel, fi l'on n'y voit pas
plus difliinclement, je veux dire, fi l'on ne peut diflinguer plus de parties dans un môme
objet: car je penfe qu'en cela confifl:e leur meilleure qualité, aufli je iais bien que je n'ai
jamais vu quelque microicope de 2 verres, ou plus, qui approchât en netteté de ces
petits verres fimples.
Je fuis fi défolé de ne pas favoir maintenant l'Anglais, que j'irais exprefiTément l'ap-
prendre fi d'autres chofes plus importantes ne m'en empêchaient, ne fût-ce que pour
lire les Expérimenta du Doc1:or Boyle et cette Micrographia de Hooke. Si feulement
vous pouviez me tranfcrire par extrait quelque peu des chofes les plus importantes,
mais je ne voudrais pas que vous y mettiez plus d'une petite heure; cela me ferait bien
agréable.
Selon votre défir je ferai parvenir aufll tôt que poflible un exemplaire de votre
Infliruftion fur la Longitude à Gietermaker, ainfi qu'à un ou deux autres qui con-
naifient la navigation et l'enfeignent. Je vous envoie encore ci-joint une fphère de
pierre, au lieu d'une de cuivre, qui n'eft qu'un peu plus grande qu'il n'avait
été dit. Mon ouvrier l'a eflayée comme il fuit. D'abord il a tracé le grand cercle
ABCD, puis, après avoir divifé ABCD en 4 quadrants par les points A, B, C, D, il
CORRESPONDANCE. 1665.
ABCD in 4 quadrants verdeelt doôr de 4 punten A, B, C, D.
daar na heefc hij 't ecnc bus vaft geftelt in D, en gezien of 'c ander
gedurig viel in deze AFCE uit zijn tegenoverftaande punt B ge-
trokkcn, twelk hij zeijt net geaccordeert te hebben , immers dac hij
met zijn gezigt geen verfchil heeft konnen obferveren niettegen-
ilaande de lijntjens zo iijn waaren als 't hem mogelijk waar te trekken ; ikhebze
00k daar na ter naauwernoot konnen vinden. dat gedaan zijnde heefc hij op de-
zelve manier uit A getrokken met dezelve opening de cirkel BFDE , maar daar
na de voet vart zettende in C, heeft alleen op een plaatfje omtrent zo veel ver-
fchils bevonden als de dikte van zo een fijn lijntje, en dat overvallende, zulx dat
daar ter plaatzc noch een zeer kleine vlakte zouw zijn : maar 't docht mij niet de
pijne waart, daarom dezelve wederom te verflijpen. Jk heb buijten ordre fteen
genomen zo om dat de proef daar in veel onkoftelijker valt, die maar 5 gulden
bedraagt, als infonderheid om dat mij in den zin fchoot, dat aile gegooten bollen
veel blaaljens ordinari onderworpen zijn, immers dat men niet verfekert is, fchoon
menze 00k noch zeer van buijten klopte, datter geen in en blijven , en dat der-
halven deze blaafjens mogelijk nadelig zouwen konnen zijn aan zeer naauv^^kcu-
rige obfervatien die UEdelheijt met dezelve in de Weeg-konfl:, zouwen willen
doen. Zoze UEdelheijt echtcr niet aan en ftaat, ik wilze zeer gaarn weerom heb-
ben en voor mijn rekening behouwren , en voor UEdelheijt een ander van koper
in plaats laaten maken. Hier mede dan eindigende, met wenfchinge dat w^ij 00k
a décrit du centre B, avec la même ouverture, le cercle AFCE. enfuite il a mis l'une
des pointes en D, et obfervé fi l'autre bout tombait régulièrement dans ce contour
AFCE, décrit du point oppofé B; ce qu'il dit avoir bien juftement accordé; au
moins que de fes yeux il n'a pu obfcrver aucune difl'érence, quoiqueles lignes fulTent
aufli fines qu'il lui avait été pofllble de les tracer: aufll, c'efl: à peine fi j'ai pu les retrou-
ver enfuite. Cela fait, il a tracé de la même manière du centre A, avec la même ouver-
ture, le cercle BFDE; mais enfuite ayant fixé la pointe en C, il a trouvé à un
certain endroit une différence en fus, aulfi petite que l'épaiffeur d'une ligne très fine :
de forte qu'à cet endroit il y aurait encore un tout petit plan : mais il ne m'a pas femblé
qu'il valût la peine, pour cela, de retailler la boule de nouveau. J'ai pris de la
pierre en dehors de vos ordres, parce que l'épreuve devenait beaucoup moins
coûteufe en cette matière, qui ne revient qu'à 5 florins, et furtout parce que je
me fouvins que toutes les boules fondues ont ordinairement beaucoup de fouf-
flures; au moins qu'on n'eft pas fur, quoiqu'on les batte encore fortement au dehors,
qu'il n'en refi:e point en dedans; et que par conféquent ces foufflures pourraient
peut-être être nuifibles à des obfervations très précifes que vous voudriez faire, avec
cette boule, dans des expériences de Statique. Si pourtant elle ne vous convient
pas, je veux la reprendre très volontiers et la garder pour mon compte, et, à la
place, vous en faire faire une autre, de cuivre.
CORRESPONDANCE. 1665. 3II
haaft de volkoome befchrijving van uw oorloge nevens hec gewenfchte fucces
in't lige mogen zien , zal ik , na mijne hertlijke gebiedenifTe , blijven
MiJN Heer
VEdel dienflwilligen Dienaer
J. HUDDEN.
Amflerdam 5 April 166$.
Mijn Heer
Mijn Heer Christiaan Huijgens van Suilichem
Jn
pt S Graven Hage.
Je finis ici, en fouhaitant que bientôt nous pourrons voir la dcfcription exaéle de
votre horloge, ainfi que ion fuccès el'pdré, et, après mes compliments fincères,jerefte etc.
N= 137(5.
p. Bertet h CoNSTANTYN HuYGENs , père").
[avril 1665] ').
Lu lettre se trouve à Leiilcn, cuil. Ilnygeiis.
Obferuationes Lugdunenfes die 1 Aprilis i<5(55.
Die 2a Aprilis vifus efl: in meridiano lugdunenfi ad eleuationem Poli 45 gr. 46'
nouus Cometa =) haud procul ab ea itella 3» magnicudinis "") quae eft in ore Pegafi
à qua diftabat tribus circiter gradibus borealior fcilicet et occidentalior exiftens ,
') Cette lettre de Bertet ainsi que les extraits (voir les Appendices Nos. 13^7 — 1383) qui l'ac-
compagnaient furent envoyés à Clir. Huygens par son père à une date que nous n'avons pu
déterminer exactement: Clir. Huygens remercie pour cet envoi dans la Lettre N°. 1395.
-) Cette comète a été observée depuis le 27 mars 1665; elle passa par son périhélie le 24 avril.
Les éléments ont été calculés par Halley d'après les observations de Hevelius dans son „Astro-
nomiae Cometicae Synopsis". Voir les Philosopbical Transactions de 1705.
3) e de Pégase.
312 CORRESPONDANCE. 1665.
erat in linea refta cum Lucida Aquilae +) , et Lucida Caudae Delphin ^') : Jtem in
linea refta cum Lucida, quae eft in cauda Cygni *) et quae média eil in eiufdem
ala inferiorc ''); Jtem Linea reéta cum ea Lucidiore, quae eft in Ancone Superio-
ris alae ^), et quae in Ancone inferioris "^^ vt exhibet
CLauLccu *
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Foriio J£^ qui-oyioris
'a)„
Die 3a. Nubes Gr. m.
Die 4:1. Cometae eleuatio 14 — 50'
Lucidae Aquilae '*) Eleuatio 32 — 20'
Azimuth Cometae ab iEquatorc ad feptentrionem y — o'
Afcenfio refta 326 — o'
Declinatio 16 —
Die 5a. nubes
Die 6a. horologii hora 3.19'
Eleuatio Cometae 1 3 — 2'
Azimuth Cometae ab Acquatorc ad leptentrioncm 14 — 12'
Eleuatio oris Pegafi '') 14 — 45'
Die 7a Aprilis hora poft meridiem Nofturnam 2. 45'
Eleuatio Cometae 7 — 50'
■*) a de l'Aigle. . s) e du Dauphin. '') « du Cygne.
7) i" du Cygne. ^^ J du Cygne. y) s du Cygne.
CORRESPONDANCE. 1665. 3I3
Eleuatio Lucidae Aquilae 4) op — gg'
Azimuch Cometae 2 1 — 5'
Eleuatio Aquilae fumpta poft Azimuthum Cometae 131"
") ^ du Père Bertet à Lijon. 9 Aprilis 1665. pour mon fils [Conftantyn Huy-
gens,père].
N= 1377.
H. Fabri à Fr. de La Chaise ').
24 FÉVRIER 1665.
appendice I au No. 1376.
Une copie se trouve à Leiilen , coll. Iluygens-').
Du 24me Feurier i66<,.
Defpuis 5 iours ie n'obferue plus le Comète puifque ie ne le vois plus, ie l'ay
lailTé au 251116 degré d'T &c. Mais nous en decouurons vn autre 3) quj ell a l'cx-
tremité de la Ceinture d'Andromède. Longitude 25 degrés Y'- Declinaifon 41.
degré. Latitude 34. Alcenfion droite 6 degrez et ce quj eft toutafait extraordi-
naire, la dernière boréale des trois quj font dans la ditte ceinture s'eil: efloignée
de celle du milieu d'vn degré 40'. enuiron, ie l'ay confronté auec toutes les tables
de Tycho 4) , Grimberger ^') , Bager ") &c. Je vous prie de le voir et de l'exa-
'") François d'Aix de La Chaise, petit-neveu du Père Coton , naquit le 25 août 1621 au château
d'Aix-en-Forez et mourut à Paris le 20 janvier 1709. Entré chez les Jésuites, il enseigna à
Lyon les humanités et la philosophie, et gouverna leurs maisons; en 1675 il parut à la
Cour, où il devint le confesseur de Louis XIV, ce qu'il resta jusqu'à sa mort. Il était très
versé dans les antiquités.
") Tous ces Appendices Nos. 1377 — 1381 se trouvent réunis sur une même feuille sous le titre:
Extrait de quelques lettres efcrites de Rome par le Père Fabrj au Père De
La Chaize a Lion.
3) Cette prétendue comète est la grande nébuleuse d'Andromède.
4) Tycho Brahé donna des tables dans l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 46, note 13.
5) Sur Christoph Grienberger , voir la Lettre N°. 789, note 13. Il donna des tables dans son
ouvrage:
Catalogus veteres affixarum Longitudines, ac Latitudines conferens, una cura novis. Ima-
ginum eoeleftium Profpeftica duplex. Altéra rara ex Polis mundi, in duobus Haemifpheriis
Aequinoftialibus, per Tabulas Afcenfionum Reflarum et Declinationum. Altéra nova ex
Œuvres T. V. 40
[14 CORRESPONDANCE. 1665.
miner . . . Cette eftoile a diminué fa longitude, mais augmenté la latitude et decli-
naifon. Les deux plus Auftrales de la ditte ceinture font en ligne droite , ce 67/w;
interuallh aequalibus.
N= 1378.
H. Fabri à Fr. de La Chaise.
3 MARS 1665.
Appendice II au No. 1376.
Une copie se trouve à Leiden, coll. lluygens.
Du 3me Mars.
le vis encor hier la ade comète ^) dans le mefme lieu c'efi: a dire faifant ligne droite
auec les 2 Auftrales de la Ceinture d'Andromède, paribus vtrinque interuallis. la
3e boréale de laditte Ceinture paroift touiours efloignée du lieu ou elle eftoit dun
degré 40' ou 45' defleSîens fciliceî ver fus Ortum et Boream. quand ie la regarde auec
mes lunettes, ie defcouure auprès délie plufieurs petites Etoiles dont fans doute
cette Etoile eft compofée comme celle qui eft au milieu des trois qui ibnt a la
garde de l'efpée d'Orion =}, ce que Monfieur Hugen ^') a obferué tout le premier.
iiiundi centro in diverfis planis globiim Coeleftem tangentibus, per Tabulas Particnlares.
Utraque coelo et accuratioribus Tycbonis obfervationibus quam fimillima. Chriftophori
Grienbergeri Oeni-Halenfis, e Societate lefn, Calcule ac Delineatione elaborata. Romae
apud Bartholomaeum Zannettum. 161 2. in-4°.
') Johann Bayer naquit, en 1572, à Rhain en Bavière. Ses nombreuses prédications lui valu-
rent le surnom de „0s protestantium". Il publia l'ouvrage suivant:
Joannis Bayeri Rhainani J. C. Vranometria, omnivm afterifmorvm continens Schemata,
Nova Méthode delineata, aeneis laminis exprelFa. Avgvfta Vindelicorvm excvdit Chriltp-
phorvs Mangvs. Tabvlae in aes incidit Alexander Mair. Anne Chrilli m.dciii. Cum Priui-
legio. Caes. perpétue, in-folio.
L'auteur introduisit la méthode d'indiquer les étoiles par les lettres de l'alphabet grec.
') La grande nébuleuse d'Andromède.
') La nébuleuse d'Orion. 3) Consultez son „Systema Saturnium''
CORRESPONDANCE. 1665. . 315
N° 1379-
H. Fabri à Fr. de La Chaise.
17 mars 1665.
Appendice III au No. 1376.
Une copie se trouve à Le'iden , coll. Hnygens.
1 7e mars.
Quand a la nouuelle Comète ') ie n'aioufte plus rien a ce que i'efcriuis par le
dernier ordinaire, fi non que le tout à eflé obferué de nouueau plus exaélement
par le Sieur Caffino.
N= 1380.
H. Fabri à Fr. de La Chaise.
[20 MARS 1665].
Appendice IV au No. 1376.
Une copie se trouve à Leiden, coll. Huygens.
20e mars.
Vous aurez fans doute obferué dans Andromède quafi fuiuant la figure fuiuante ')
I. vn Comète nouueau immobile °) d'efpuisplus de 25 iours, en ligne droite auec
les deux premières de la Ceinture d'Andromède fort morne et fans queue : 2.
lEftoile 3) qui s'efl efcartée de fon lieu quafi d'un degré 45': 3e. vne autre nouuelle
Efl:oile "*) qui fait quafi vn triangle equilateral auec les deux autres comme il fe voit
en cette figure ") : 4. au tour des Efi:oiles,C,D, ie defcouure auec la lunette quan-
tité de petites Eftoiles: 5. J'obferue aufli que Tra&us illc Coeli quemdam alhorem
feufiilgorem., tenuem licet praefert.
") Voir la figure de la page fuivante. [Bertet] ').
') La grande nébuleuse d'Andromède.
') Voir la figure de la page 3 1 4.
°) La grande nébuleuse d'Andromède.
3) L'étoile / d'Andromède, qui est de la grandeur 4, 5.
'*) Cette étoile est le n°. 32 d'Andromède d'après le catalogue de Flanisteed; elle est de la gran-
deur 5.
3l6 CORRESPONDANCE. 1665.
N° 1381.
H. Fabri à Fr. de La Chaise.
23 MARS 1665.
appendice V au No. 1376.
Une copie se trouve à Lcidcn, coll. litiygens.
23 Mars.
La iiouuelle Comète ') et les deux Eftoiles dont ie vous ay efcrit font toujours
en mefme eftat.
N= 1382.
[G. F. DE GOTTIGNIES] à [J. BeRTET] ').
[mars 1665].
Appendice VI au No. 1376.
Une copie se trouve à Leiderï, coll. Ilnygens.
Extrait d'une Lettre efcrite de Rome.
Le Père Gotignes n'efl: pas de l'aduis du Reuerend Père Fabri fur leftoile
3e boréale de la Ceinture d'Andromède, laquelle il dit le voir auec les lunettes de
4 pouces au meime lieu ou elle efloit mais plus obfcure, et que pour les autres
deux dont l'vne a changé de place au dire du Père Fabri, et l'autre efl: nouuelle,
il dit que ce font deux Eftoiles, auparauant obfcures, qui font a prefent plus lu-
mineufes , et commencent a paroiftre , trouuant en cela moindre inconuenient que
de dire qu'elles font nouuelles, ou ont changé de place chofe inouie depuis le com-
mencement du monde.
') . La grande nébuleuse d'Andromède.
') La copie est de la main du père Bertet.
CORRESPONDANCE. 1665. 317
N= 1383.
[Fr. de La Chaise?] à P. Bertet.
31 MARS 1665.
Appendice FI au No. 1376.
Une copie se trouve à Leiden, coll. Htiygcns.
Extrait d'une autre Lettre efcritte d'Aix le 31 mars 1665
au Révérend Père Bertet.
Le ij du courant vers les 4. heures du matin ie m'apperceus d'vne nouuelle
Comète; fa tefte paroifl: plus folide que celle de la précédente; fon diamètre efl:
a peu prez égal a celuy de u. , fa couleur efl: comme d'un fer rouge , elle efl:
entourée comme d'une cheuelure fort déliée; fa queue s'eflargit comme vue queue
d'Arondelle , et par vn angle d'enuiron 45 degrez , elle ne paroifl: pas longue ,
et la Lune d'un coflié et l'Aurore de lautre ne la diminuent pas peu ce femble ;
Voici l'obferuation cxafte de fon lieu et de fon mouuement.
Die 27 Martii 1665 Aquiflextiis
Gr. m'
Cometa diftabat a Lucida Vulturis feu in Scapulis Aquilae ') • • • ^ ° — 4
Et a brachio finiftro feu manu Antinoi ") 5 — 5'
Die 28 hora 4a horologii
Cometa diftabat a Lucida Vulturis ^) 1 1 — 12'
cuius altitudo tune erat 39 — 35'
Diftabat etiam a manu Antinoi 7 — 36'
Cauda tendebat ad brachium dextrum Antinoi.
Cette Comète paroift fort bien a trauers le Telefcope.
Die 29. hora 4.50' ante meridiem.
Cometa diftabat a Lucida Vulturis ').... 13 — 14'
et a manu Antinoi -) , 1 1 — 36'
et ab ore Pegafi 3) 1 4 — 5 1 '
Tune altitudo Lucidae Vulturis ') 45 — 35'
Die 30. hora 4.40'
Cometa diftabat a Lucida Vulturis ') 16 — i'
et a manu Antinoi -^ ...... 14 — 3'
et ab ore Pegafi ">) 1 1 — 52'
') o( de l'Aigle.
") d de l'Aigle; d'après les figures de Bayer, on voit Antinous de l'autre côté de sorte que chez
lui c'est la main droite.
3) s de Pégase.
3l8 CORRESPONDANCE. 1665.
Tune alta erat Lucida Vukuris ') 43 — i'
Die 31a
Comeca diftabat a Lucida Vukuris ') 19 — o'
et ab ore Pegafi ^') 8 — 35'
Pkira per nubos obferuare non Hcuit.
Ort.
nota.-Coui
Occ
N= 1384.
ClIRISTIAAN HUYGENS à J. IIUDDE.
10 AVRIL 1665.
La minute se trouve à Leidcii , coll. Huygens ').
Elle est la réponse au No. 1375. J- Hudde y répondit par le A'". 1392 et 1404.
HUDDE.
10 Apn'l.
Met is waer dat wij bejide wel gerekent hebben , en dat om de tweederhande
lin die de quelHen kan gegevcn werden. In de queftic van kruijs of munt accor-
deert fijn fokitie, van dat A ^ van een ducaet verliefen fonde ,.niet met de mijne
die is -^ van een ducaet. Waerom dat niijn microfcopia van a glafen beter fijn
als fijn enkele. Summa capita uijt Hoocks Micrographia. bedancken voor den
bol , en gek weer geven.
Traduélion :
Il efl: vrai que nous avons bien calculé tous les deux, et cela à caufe du double iens
que l'on peut donner aux queilions. Dans la queftion de croix ou pile fafolution, que
A perdrait - d'un ducat, ne s'accorde pas avec la mienne, qui eft de ~ d'un ducat.
Raifon pourquoi mes microfcopes de 2 verres font meilleurs que les fiensfiraples.Sumnia
capita de la Micrographia de Hooke. Remercier pour la fphère et rembourfer l'argent.
') . Consultez, sur cette Lettre, celle de Hudde du 21 août 1665.
CORRESPONDANCE. 1665. 3I9
N= 1385.
Christiaan Huygens à R. Moray.
10 avril 1665.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
La minute se trouve à Leiden. coll. Huygens.
Elle est la réponse av. No. I363. K. Moray y répondit par le No. 1401.
A la Haye ce lo Avril 1665.
Monsieur
Je croiois fi bien vous avoir efcric que l'on ra'avoit accordé et expédié le Pri-
vilège en France , non pas par ma dernière '} mais défia par quelqu'une des pré-
cédentes °) que je n'aurois jamais plus pénfè a vous faire fcavoir cette nouuelle.
Ce que Monfieur l'Abbe de Beaufort vous en a mandé eft très vray a fi:avoir que
Monfieur Colbert avoit fait avoir la depefche a mon Père , d'aufll bonne grâce
qu'il fe pouuoit; car il l'eut en effeft toute fignée et fcellée du grand fceau le
mefme jour qu'il l'en avoit fait prier , et le tout gratis, fans vouloir mefme que le
valet qui l'apporta a mon Père receut rien pour fa peine. J'en ay efcrit , comme
l'on m'avoit confeillé, de remerciments au Roy ^), et a Monfieur Colbert '^) et croy
que d'autant plus il feroit trop tard maintenant d'aller demander recompenfe. Si
elle avoit efté efliabli en France comme icy, je n'en fcrois pas fcrupule, mais
cela n'efliant pas, je croy qu'il n'y a pas de fondement a la demander a moins que
l'on n'offre l'invention a quelque Prince feul et fans la rendre connue ailleurs.
C'eft pourquoy j'en ay auffi jamais fait inftance qu'on en demandafl: en Angle-
terre, n'eftant d'ailleurs guère d'humeur a bazarder de femblables demandes,
et encore en France je le doibs éviter plus qu'ailleurs puis que j'y fuis défia
redevable a la libéralité du Roy. Je fais faire des nouuelles horologes pour en-
voler en ce pais la , deux pour fervir en chambre dont l'une fera pour Milord
Holles, et la troifieme de la façon qui fert fin* mer, pour Monfieur de Mont-
mor. Il eft vray comme vous dites que du commencement il ne reviendra pas
beaucoup de profit de ces horologes, mais je croy que la principale caufe en
doit eftre réputée la guerre fur mer s) , fans la quelle je ne doute pas qu'on les
puiïïe faire valoir dans peu de temps mais il faut efperer que cet empefchement
ne fera pas de longue durée.
Les 1 obfervations que vous me mandez nouuellement l'une de la mefme heure
des horologes, obfervez iur mer fous un mefme méridien en allant et venant;
') La Lettre N°. 1362. -) Voir la Lettre N°. 1345.
3) Consultez la Lettre N°. 1360. +3 Voir la Lettre N°. 1359.
5) Il s'agit de la guerre entre l'Angleterre et les Provinces Unies, de 1665 à 1667.
320 CORRESPONDANCE. 1665.
l'autre du courant remarqué par leur moyen, font toutes deux fort belles, ec il
fera fort bon de l'adjouter a la relation de Monfieur Holmes dans votre Inilruc-
tion , que je voudrois défia veoir revue et corrigée ^) comme vous dites.
J'ay leu beaucoup depuis ma dernière dans le livre ^) de Monfieur Hooke,
ou je trouue belle entre autres fa penfée touchant la caufe des couleurs, quoy qu'il
bazarde beaucoup de la vouloir eftendre généralement a toutes fortes de produc-
tion de couleurs. Je me fouviens d'avoir leu dans le livre de Monfieur Boile des
couleurs des penfees pi'efque femblables de leur origine, et aufll cette belle
remarque que les corps diaphanes efliant réduits a très grande ténuité devienent
colorez, c'efl: pourquoy je m'eftonne que Monfieur Hook ne le cite pas la defTus.
Les obfervations de l'Inflexion de l'air et autres diaphanes d'inégale denfité
font aufll fort curieufes et je ne doute pas que la chofe n'aille ainfi qu'il efcrit.
Pour toutes les confequences, ou Quaeries, qu'il en veut déduire je n'en de-
meure pas d'accord, mais je n'ay pas le loifir a prefent d'entrer dans le détail. Il
feroit à fouhaiter que le livre fut traduit en Latin et j'efpere qu'on ne le négli-
gera point.
L'on m'a dit qu'on voit paroiflire une nouuelle comète que pourtant je n'ay pas
encore vue. Puis que Monfieur Hook a entrepris d'en efcrire au lieu de Monfieur
Wren, voila de la nouuelle befogne pour luy. Son expérience de la produftion
de l'air m'a fort plu et j'attends quelle en aura eftè l'iflÂie , a fcavoir fi la veflîe
ne fe fera point defenflee, comme aufll ce qui fera arrivé avec du vinaigre fur de
la poudre de corail.
Je vous fuis bien obligé Monfieur de ce que vous me faites part de tant de bel-
les chofes , moy au contraire n'ayant rien a vous envoler en revenche , mais vofl:re
bonté fupplée a tout et vous en avez beaucoup pour
Voftre trefhumble et trefobeilTant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
■5) Consultez les Philosophical Transactions du 10 mai 1669, N°. 47.
'') La Micrographia.
CORRESPONDANCE. 1665. 32 1
N= 138(5.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
10 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1362.
A Whitehall ce 31. Mars. 1665.
Monsieur
Voftre dernière du 27. me donne fuiet de vous entretenir encor un peu fur les
Horologes. Monfieur Holmes m'a confirmé plufieurs fois la promefîe qu'il me fit a
fon arriuee ') mais il ne la point encor accomplie, il s'excufe fur les affaires qu'il
a fur les bras: Mais il me fait efperer que dans une femaine ou deux Je lauray
fans faute. Cependant Je tafche d'auoir auflî les journaux de tous les autres Mai-
ftres de Nauires qui eftoyent en fa Compagnie, et c'eft mon deflein de vous enuo-
yer copie de tout. On jnferera ") dans l'inftrudlion pour les pilotes ce que vous
dites touchant l'attachement des Horologes à une poultre; vous en aurez aufli
copie auffi tort quelle fera imprimée.
Je ne doubte point que Monfieur Dauidfon n'aye le foin requis de l'Horologe,
félon la recommandation que Je luy en ay faite. Ce n'eft pas, à la vérité, fans fuiet,
que vous prennez tant de plaifir dans ce liure 3) de Monfieur Hook. auflî vous
a il pourtant bien de l'obligation du charaftere que vous m'en donnez, puifque
quelque iuflice qu'il y ait dans l'éloge que vous luy donnez, vous y témoignez
aufli une affeftion à la perfonne qui a tant pris de peine de mettre au iour ce qu'il
a decouuert auec beaucoup de diligence et d'induftrie. Vous ne luy faites pas tort
aufli en ce que vous dites de la hardieOTe dont il fe fert en propofant fes Hypothe-
fes. Mais puifqu'il s'en excufe d'afl^ez bonne façon dans fa préface il faut la pren-
dre en bonne part. Et je crois qu'il efl: fi fenfible de l'erreur qu'il a commife en
parlant fi pofitiuement qu'il ne fe feruira plus de ce ftile là déformais.
J'auois prié Monfieur Oldenbourg de vous enuoyer les Philofophicall Tranf-
aftions ^') lorfque J'efl:ois a la Campagne. Mais puifque vous ne vous plaignez
pas, que le port ne vous en coufl:e plus qu'elles ne vallent, Je prétends vous les
enuoyer reiglement. J'ay fait voir a Monfieur Oldenbourg, ce que vous dites de
luy: et il m'a témoigné beaucoup de refl^entiment de l'efliirae que vous auez pour
luy. Je fuis d'auis comme vous que Nofl:re Société pourra de temps en temps
fournir afl!ez de matière pour le peu de feuilles que cela occupe, aufli prétend il
') Consultez la Lettre N°. 1329.
-) On ne trouve pas cette insertion dans les Philosophical Transactions, N°. 47 du 10 mai 1669:
peut-être qu'il y a eu une édition antérieure de ces Instructions.
3) La Micrographia. +) C'est le numéro i , du 5 mars 1665.
Œuvres. T. V. 41
CORRESPONDANCE. 1665.
y en employer une bonne partie quand il fera une fois en train: Mais il eft a pro-
pos que d'autres chofes s'y mettent aufli qui ne font pas des productions de Noftre
Société pour plufieurs raifons qu'il n'efl: pas neceffaire de vous alléguer comme
eftant faciles à s'imaginer. Jl ny auoit que bien peu de perfonnes icy qui auoyent
veu les prediftions 5) de Monfieur Auzout deuant que ces Tranfaftions fuflent im-
primées. Et comme Monfieur Auzourt auait defiré que l'on les fceut partout, il
a cru eftre obligé a les mettre de la façon qu'il a fait *) tant pour luy faire plaifir
que pour en informer tous les curieux de ce pais.
Je ne trouue nullement eftrange que les gens de mer chez vous font difficiles a
mettre en pratique l'inuention des Horologes pour la longitude. C'eft une rage
qui polTede le genre humain, que de ne fe lailTer aifement perfuader a quitter leur
vieilles pratiques pour fe feruir d'autres façons de faire, quelque raifonables qu'el-
les foyent. Mais quant à ces Horologes, Je ne doubte pas qu'auec le temps on ne
fen férue partout après que l'nfage en fera approuué par quelques expériences. Jl
ell vray que Jauois oublié de vous dire que ce n'eftoit pas le Corps du Crufet qui
enflama le Soufre, et il efloit facile a (imaginer que vous le ingériez bien comme
vous auez fait. Ca efté en effet le nitre qui a allumé le foufre et lors mefme qu'il
ne paroiiïbit point rouge du tout, à l'oeil. Quant a ce que vous dites de la poudre
a Cannon, Je ne crois pas quil foit difficile a fournir une raifon aiïez probable
pourquoy elle ne fenflamme pas auffi bien par une verre connexe dans le récipient
comme le foufre fait par le Nitre lors mefme quand il n'efl pas rouge: Mais J'ay
quelque peine a admettre que la poudre ne fe peut allumer, par quelque moyen
ou autre, bienque ceux que vous y auez employez n'y ont pas reuffi, et fi Je ne me
trompe, J'ay oui dire a Monfieur Boile qu'il a fait. Comme que c'en foit Je ta-
fcheray dy faire employer Monfieur Hook par la Société, et puis vous en diray
le fuccez.
Nous voyons icy une autre Comète depuis 3. ou 4. iours, Je dis une autre, par-
ceque bien quelle refTemble fort a la première, et n'eft pas loin du lieu ou elle a
efté veue dernièrement: neantmoins c'en eft une nouuelle, parce que Monfieur
Hook qui a veu la première depuis 8. iours, aveu aufll cellecy, et met la chofe
hors de doubte. Nous tafcherons de lengager a lobferuer le plus foigneufement
qu'il fe peut. Mais Je crois que lapparition de cette dernière l'obligera a retarder
ce qu'il preparoit Q pour mettre auiour touchant la première, iufqu'a ce qu'il en
voye auffi le mouuement peut eftre iufqu'a la fin. J'ay veu cette dernière ce matin
a 4 heures. Elle eftoit alors haute d'enuirons 15°. 30'. et l'Azimut en eftoit a
quelque 34°. de l'Eft vers le Nort. Mais il faut icy couper après vous auoir dit.
5) Consultez l'onvrage cité dans la Lettre N°. 1362, note 4.
*) Consultez, dans les Philosopliical Transactions N°. i , du 5 mars 1665, l'article „the motion
of tlie late cornet praedifted".
<") Consultez la Lettre N°. 1363.
CORRESPONDANCE. 1665. 323
que lorfque vous m'employez a vous acheter icy des Hures ou autre chofe. Je vous
en diray le prix. Mais pour le peu que Je vous en enuoye de mon chef, il ne vaut
pas la peine d'en parler: et quand il feroit beaucoup plus confiderable en les ac-
ceptant vous obligez
Monsieur
Voftre trefhumble & trefobeiiîlint feruiteur
R. MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
12 A la Haye.
N= 1387.'
La Peyrere h [Christiaan Huygens].
10 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Lcidcn, coll. Iliiygeiis.
de Paris ce lo Auril 1665.
Monsieur
Il y a trois jours que Monfieur le Conte de Guiche ') eft parti de Paris pour
aler en Holande. Et comme il m'honore de fa bienveuillance, je luy ay randu
a fon départ les très humbles refpêts que ie luy deuois. Il me parla de vous auec
beaucoup d'eftime. Et vous luy ferez, Monfieur vn fingulier plaifir de le voir quand
il fera ariué a la Haye. Vous ferez raui de fa conuerfation. Car il a vn fons mer-
ueilleux de vertu et de fauoir. Vous n'ignorez pas qu'il efl: d'vne Maifon fertile
en grâns Seigneurs, et en grâns Efprits. Et ce progrez de mérite qui fe trouue
dans vne fi illufi:re fucceflion , Vires aqulrit eimdo. Vous en faurez bien tôt plus
que ie ne vous en dy. Et i'ay creu cflre obligé a vous donner cet auis , en me rc-
nouuelant dans l'honneur de vôtre fouuenir et de vos bonnes grâces. Il y a dix
ans reuolus °) de nôtre connoifilince. Et ce fut en cete faifon que ie vous com-
') Voir la Lettre N°. II 96, note 4.
") L'auteur fait allusion au temps que Chr. Huygens passa à Paris du 14 juillet au 30 novem-
bre 1655.
324 CORRESPONDANCE. 1665.
muniquay mes folies dans vôtre Vranifbourg. Je ne croy pas pouuoir faire vn
complimanc pareil a celuy cy en pareil jnceruale de tdms. Ce feroit trop pour moy
que d'y pretàndre. Tua Fitâ dignior net as. Je vous la Ibuhaite jeune et longue,
comme eftant &c.
Monsieur &c.
Votre très humble et très obeiflant feruiteur &c.
La Peyrere.
W 1388.
R. F. DE Sluse à [Christiaan Huygens].
10 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Leideii , coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1373.
Elle a été publiée par C. le Paige dans le Bull, di B'ihliogr. T. 1 7.
Nobiliffime Domine
Habes hic obferuationes Leydenfes') quarum exemplar ad Sereniffimum Princi-
pem Leopoldum, cum mentione nominis tuj , hodie mifi, et pro quibus gratias
maximas ago, licet vna tecum fentiam non efle ea ày.pi(2eix faftas qua fperari po-
terat. Multum etiam debere tibi me profiteor pro Auzotianae epiftolae -) apo-
grapho , vt et pro libello tuo^) : quae tamen examinare ne minimum quidem hafte-
nus licuit, ita tôt curis ab aliquot diebus diftraftus fum. Faciam cum redierit tran-
quillitas, et videbo quantum infleftj oporteat cometae femitam, vt illj de qua ad
te fcripferam '^), hypothefi conueniat. Quod vero de diilantiâ mones, fateor fané
hoc eïïe Copernicanj fyilematis prmilegium , cirni in alio non nifi per parallaxes
haberi poffit.
Adijciamne me offerre operam meam fi quid morbo tuo leniendo in hac
patriâ reperiri queat? Sed vercor ne ridiculus videar cum a vobis foleamus
pharmaca petere. Dolorem tamen lateris de quo fcribis fufpicor ex illorum nu-
méro effe, quibus acidulas Spadanas conducere aiunt Medicj: Quod fi ita fit,
') Nous n'avons pas trouvé ces observations. Consultez la Lettre N°. 1373.
-') Voir la Lettre N°. 1346. 3^ Le „Onder\vijs enz."
■*) Consultez la Lettre N°. 1364.
CORRESPONDANCE. 1665. 325
nec forte vacet ad fontem ipfum , ex quo purius bibuntur , accedere ; vtere quaefo
opéra mea , ego enim hauriri curabo ea diligentia ac fide quam virtus tua meretur.
Vale Vir Amiciffime atque ama vt foies
Tuj obferuantinimum
Renatum Franciscum Slusium.
Dabam àvroa-xs^iagi
Leodicj lo Aprilis 166^.
N= 1389.
G. Mouton ') à Christiaan Huygens.
14 AVRIL 1665.
La lettre se troiirc à Leiricu, coll. lluygcr.s.
A Lyon le 14 d'Avril 1665.
Monsieur
Comme j'ay eu toute ma vie une forte paflion de trouver quelque moyen ,
pour rendre les horloges juftes, je n'ay pas efpargné la defpenfe, fuivantmes
petites facultez, pour en faire contraire quelquefuns, qui me peulTent fatif-
faire: mais ayant reconneu par expérience, que tout ce que j'avois fait, eftoit
inutile, pour l'Aftronomie, qui eftoit mon but, je perdis l'Efperance de ve-
nir about de mon deïïein, & en negligeay la pourfuitte. Et comme depuis 4
ou 5 ans, nous avons appris dans cette ville la conftruftion de vos horloges
a pendule, j'en fus d'abord fi ravy, que deflors mefme je voulu apprendre
a travailler dans l'art de l'horlogerie, & ne ceflay point, que je n'en euiïe
fait un moy mefme, qui marque les heures minutes & fécondes (quoy que je
n'en aye jamais veu, qui marque les fécondes) & ce avec une telle juftefTe,
qu'une révolution de douze heures ne furpaffe l'autre pour le plus que de huidt
ou dix fécondes, comme je l'ay expérimenté plufieurs fois. J'ay eu fouvent la
') Gabriel Mouton naquit en i6i 8 à Lyon, où il mourut le 28 septembre 1694. 1' ^tait docteur
en théologie et, depuis 1654, vicaire perpétuel de l'église de Saint-Paul. 11 s'occupait de
mathématiques et d'astronomie.
326 CORRESPONDANCE. 1665.
volonté de me conjouir avec vous d'une invantion fi merveille ufe, & dont toute
la pofterité vous demeurera redevable; Je le fais a prefant autant que mon infuf-
fifance me le peut permettre, & l'aurois faift plutoft, fi j'eulTe ofé en prendrela
liberté. Enfin Monfieur, ayant eu le bien, de me trouver au grand collège des Je-
fuites de cette ville le 9 de ce mois, lorfque Monfieur vofl:re Père y pafl^a, il leur
fit récit, & a toute la compagnie de la manière toute nouvelle, avec laquelle vous
avez réduit les fufdites horloges a la dernière régularité: il me fit la grâce de me
confier une lettre -') que vous en aviez efi:rit, pour en tirer copie, dont je luy fuis
extrêmement obligé: & entre autres chofes, ce qui nous dit de vofl:re courtoifie &
de vofl:re Generofité, m'a fait prendre la hardielTe de vous efcrire, pour vous fup-
plier, de me vouloir donner une plus claire intelligence de la façon de les con-
ftruire: Car je ne peux comprendre de quelle manière cette petite chaîne, pafl"e
par defiTus la roue de rancontre, & fur une autre roue; & comment le petit poids
efl: relevé, autant quil efl:oit defcendu, fi jefi:ois fi heureux, que de pouvoir obtenir
de vofi:re bonté une defcription cxafte dudit horloge, fcavoir le nombre des dents
de chaque roue & pignon, leur fcituation avec les figures neceflliires, je ne man-
querois point de publier par tout l'obligation, que je vous en aurois: en efchange,
fi je vous peux efl:re utile en quelque chofe, je vous prie de me le faire cognoiftre,
& de me confyderer comme une perfonne, qui vous honore infiniment, & qui eft
parfaiftement
Monsieur
Vollre trefhumble et trefafFeélionné ferviteur
G. Mouton.
A Monfieur
Monfieur Christ. Huggens.
A la Haye.
^) Consultez la Lettre N°. 1335.
CORRESPONDANCE. 1665. 327
N= 1 390.
Bertet h [CoNSTANTYN HuYGENS, père].
15 AVRIL 1665 ").
La lettre se trouve à I.eideii, coll. /f/iygeiis.
A Lion 15 Avril 1665.
Monsieur
Je uous ay promis de vous faire parc de nos nouueautez celeftes, et Je vous tien-
dray ma parolle en fon temps ') parceque nos obferuations dureront encore quel-
ques jours à la faneur d'vn temps fort fcrain dont nous jouiiïbns. Vous pouuez
aduertir cependant uoftre illuftre Archimede ") que le Père Fabry qui efl: à pre-
fent conuerty =') , obferue vn changement très notable depuis quelque temps, dans
les petites eftoiles qui compofent l'efpée d'Orion, et que Monfieur voftre fils a le
premier defcrites en fon Syftema Saturnium.
Pour le Comète prefent il y a 10 jours quil ne diminue point fon mouuement
et cepandant il y a très long temps quil a palTé le point du contaft de fa tangente,
dans L'Hypothefe qu'il fe meut par ligne droite; et de cette égalité apparente.
J'infère la vérité du fyfteme de Copernic, puifque le comète eftant prefque con-
joint auec le Soleil doit eftre accéléré notablement tous les jours, par le mouue-
ment du grand Orbe annuel, ce qui fait que diminuant fon mouuement d'vn cofté
il l'augmente de l'autre, et dénient comme Egal.
J'auois creu le la que J'auois trouué parallaxe, mais depuis J'ay connu quil
n'en a point de fenfible, et il s'eleue fi peu quil n'a que 1 8 degrez quand on le
perd de veiie au leuer du foleil. defque le Ciel interrompa ■*) nos obferuations.
Je les copieray pour les enuoyer à Monfieur Chrifl:ian.
J'auois efcrit à mon Frère s) qui joiie du Luth et qui n'efl: qu'a 7 lieues
d'Orange de fe donner l'honneur de vous uoir, mais il arriua en cette ville a
jours après vofi;re départ, ou il efi: venu delabas pour me uoir. J'ay chargé
celuy qui vous rendra ce paquet qui efl: mon Frère aufly *) et que Monfieur de
Mommor ayme beaucoup d'aller vous faire la reuerencc, il vous donnera le
') Nous ne connaissons pas ces observations.
-) L'auteur désigne Chr. Huygens. ^^ Consultez la Lettre N°. 1294.
■*) Lisez: interrompra.
5) Pierre Bertet naquit à Tarascon en 1622 et mourut en 1692; il était musicien et devint
professeur de chant à Paris.
'') Théodore Bertet mourut en 1709. Capucin, et renommé par ses sermons, il était connu
sous le nom de Père Théodore de Tarascon.
328 CORRESPONDANCE. 1665.
liure 7) du Père Théophile ^) contre les Cyriaques ou Dominicains qui uous
diuertira vn peu, et celuy 5) du Pcre Fabry ou il chante la Palinodie, vous trouue-
rez encore icy a pièces nouuelles de ce Collège vne '°) du Père de Buffieres, et l'au-
tre ") du Père Menefterc; De plus ce Preftre qui eft bon Aftronome et entend les
Pendules efcrit à Monfieur voftre fils ^-^. Je vous prie de luy enuoyer la lettre, et
en auoir s'il uous plait la refponce, qui fe pourra adrefferou à moy, ou à Monfieur
Mouton '3) Preftre à S. Paul à Lion.
Au refte fi Mon frère pouuoit vous eftre vtile à quelque Employ, puis quil efl:
au voifinage, c'efl: vn homme fidelle fanant, et dont Monfieur de Mommor vous
refpondra, Jl ayme encore l'Harmonie, mais il ne joiie que de la Viole. Quand
vous ferez hors de ces grandes occupations, nous verrons cette belle difl^ertation "t)
') De immunitate Autorum Cyriacorum a cenfnra. Diatribae Pétri a Valle Claiifa. S. T. D.
Lugduni 1661. iii-8°.
Pétri a Valle Clausa est un des pseudonymes de Thtophile Raynaud. Cet ouvrage, écrit
contre les Dominicains, fut condamné au feu par les Parlements d'Aix et de Toulouse: il a
été réfuté par J. Casalas dans l'ouvrage:
Candor Lilii feu Ordo Fratrum Praedicatorum a Calumniis et Contumeliis Pétri a Valle
Claufa Vindicatus. [J. Cafalas]. Parifiis. 1664. in-8°.
8) Théophile Raynaud naquit en 1583 à Sospello (Nice) et mourut à Lyon en 1663. Entré
dans la compagnie des Jésuites en 1602, il enseigna la philosophie et la théologie à Avignon, à
Lyon et à Rome, puis revint à Lyon. Il publia nombre d'ouvrages, en partie polémiques,
dont plusieurs sous des pseudonymes.
!*) Consultez les „Dialogi Physici", 1665.
'°) Joannis Pauli Olivae Generalis Societatis lefu Concioneshabitae in Palatio Apoftolico ad
Innocentium X et Alexandrum VII Pontifices Maximos faélae ex italicis latinae a Joanne
de Buflieres eiufdem Societatis. Adjunfto triplici Indice llerum, Locorum S. Scripturae et
Artis Oratoriae. Lugduni Sumptibus Joannis Girin et Francifci Comba. 1665. II Vol. in-4°.
Il y ajouta plus tard:
Opus Novum feu Tomus Tertius. Qui iam primum in lucem prodiit. Moguntiae, Sumpti-
bus Joannis Baptiftae Schonwetteri. 1668. in-4°.
") l'Aflemblee des Scavans et les Préfens des Mufes pour les nopces de Charles-Emmanuel II,
duc de Savoye, roy de Chypre, &c. ; avec Marie Jeanne Baptirte de Savoie, princefle de
Nemours. [Par C. F. Menatrier] Lyon , chez la vefve Guillaume Barbier, imprimeur ordi-
naire du Roy et de S. A. R. de Savoye ; a la Place Confort. 1665. et planches. in-4°.
'-) Nous n'avons pas trouvé cette lettre du Père Menestrier à Chr. Huygens.
'3) Sur G. Mouton, voir la Lettre N°. 1389, note i.
'■*) Sur cette dissertation, consultez la publication:
Lettres du Seigneur de Zuylichem à Pierre Corneille: publiées par J. A. Worp. Paris.
Adminiftration de la „Revue d'Art Dramatique", Rue de Rennes 44. Groningue (Pays-
Bas). J. B. Wolters , libraire. 1890. in-8°.
On y trouve, pages 12 — 21, la I^ettre IV , datée „A Paris, 30 May 1663", qui contient
„cette dissertation": quoique Constantyn Huygens ait interpellé Corneille plusieurs fois,
soit directement, soit indirectement, il ne put tirer aucune réponse du poète.
CORRESPONDANCE. 1665. 329
delà Poefie Françoife que j'attens, et nous afTure Monfieiir, quil n'efl: perfonne
qui vous eftime plus ny qui foit auec plus de paffion que moy
Monsieur
Voftre très humble et très obeiffant ferviteur
Bertet.
") Receu Orange ao Aprilis 65. [Confl:. Huygens, père].
N= 1391.
Christiaan Huygens à A. Auzout.
16 AVRIL 1665.
La minute se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A. Auzout y répondit par le No. 1397.
Auzout.
16 Avril.
ma dernière ') du 16 Mars, s'il l'a receue par ce qu'il y a eu d'autres lettres ^}.
qu'il me veuille envoier la refponfe de Campani s) ou me dire fi je la dois deman-
der a Monfieur l'abbè Charles, que j'attens ce qu'il fait imprimer des Telefcopes.
IVIes obfervations du nouveau Comète, plus exaftes que celles de l'autre. Telle
d'andromede mal placée fur mon globe, fa vray diftance de la claire du Cingulum
eft 14. 29 ainfi que l'a mife Riccioli.
') Voir la Lettre N°. 1357. ') Voir la Lettre N°. 137 1.
3) Coiisiilcez la Lettre N°. 1397, note 4.
Œuvres. T. V.
330 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1392.
J. HuDDE à Christiaan Huygens.
17 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Leiilen, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1384. Cbr. Huygens y répondit par le No. 1404.
Amfterdam, 17 April 1665.
MijN Heer
So als ik de pen meende op't papier te zetten om uwEdelheijt te antwoorden
op zijn aangenaanien van den 10 defer, zo krijg ik d'andere '), in welke uwEdel-
heijt voor een groot gedeelte d'oorzaak heeft gegifl: van mijn ftilfwijgen tôt noch toc.
Want dewijl ik zcer ongaarn iets onbeantwoort overlaat, zo had ik gemeent nc-
vens eenige obfervatien, volgens uwEdelhcijts begeerte, van den nieuwen of
weergekomen Conieet, ook te gelijk daar nevens te fchrijven 't gcen ik zouwde
mogen hcbben gedagt aangaandc onfe veiTchillende uijtkompften van uwEdelheijts
voorgeftelde quaeftie; maar tôt noch toe belet geweefl: zijnde door vroijlijke byeen-
kompften en verzoek van buijten vrienden, zoheb ik in't geheel mijn ooghmerk
niet konnen bereijken, nochte op die quacftie na behooren konnen, en derhalven
ook willen denken: evenwel was ik tegen defe gewoonte nu gerefolveert alleen
ten dcele te antwoorden, dewijl dezelve vrienden mij, en ik haar , noch voor
eenige daagen meenen bij te blijven, zullende op morgen cens tzaamen uitter ftat
gaan, en vooreerfi: uwEdelheijt te bedanken voor de moeijte genoomen in't over-
fchrijven van eenige vande principaalfre zaaken uit de Micrographia van Hook.
Voorts weet ik niet dat aan mijn befloote microfcopia die conditie by uwEdelheijt
Traduélion :
Dans l'inftant que je peniais mettre la plume fur le papier pour vous répondre à la
vôtre du 10 courant, je reçus votre féconde M, dans laquelle vous avez bien conjedturé
en grande partie la caufe de mon filence jufqu'ici. Car comme je ne laifle pas volontiers
quelque chofe fans réponfe, j'avais eu l'intention de vous écrire , fuivant votre défir, fur
quelques obfervations de la comète nouvelle ou revenue, et d'y ajouter en même temps ce
que j'aurais pu avoir médité fur nos différentes folutions de la qucfi:ion que vous aviez
propofée; mais ayant été empêché jufqu'ici par des réunions joyeufes et des vifites d'amis
de la campagne, je n'ai pas du tout pu atteindre mon but, ni pu convenablement et par
fuite aufii voulu penfer fur cette queffion. Pourtant contre cette habitude j'avais réiblu
maintenant de ne répondre qu'en partie, puifquc ces amis et moi nous pcnfons refter en-
lemble encore quelques jours , et fortir de ville demain : d'abord je vous remercie pour la
peine que vous avez prife de copier quelques chofes principales de la Micrographia de
Hooke. Enfuite je ne fâche pas que la condition, que vous défirez, manque à mes microf-
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à J. Hudde.
CORRESPONDANCE. 1665.
gedefidereert, manqueert, gemerkt men 'cobjeél rontom kan draijen, of ten waare,
dat in'c geene uwEdelheijc heeft, het fchijfjc daar'c objeftopleijc, wac te groot
was, en alzo door een ronde keer iiijc 't gefigc raakte, twelk makkelijk is te lielpen.
Men kan ook zeer ligt noch op een ander manier hier in voorzien.
De nieuwe Comeec heb ik voor d'eerfte maal gezien den 1 2 April zondags
morgens, omtrent a|- uijr, in't achterhooft van Andromeda ftrekkcnde zijn flaart
tuflchen die in't hooft ende die indc dije en knie van Pegafus, en met defc laatile
omtrent paralleel. En de volgendc dagen is hij geobferveert hier 't Amfterdam
met een graatboogh afftaande
1 3 April 's morgens
14 April 's morgens
15 omtrent
16 omtrent
omtrent 3 uuren.
omtrent 3 uurcn.
3è-
34-
van die inde zijde van
van die inde Slinker voet
Perfeus") 40:40'
vanAndromcda3)22:45
18:22
van die inde las van
van die inde dye
Cafliopea 'f) .. .34:10'
van Pegafus ^^ . 2 1 :5o'
van die inde fteert
24:50
27:54
van de Noortfter ..62:10'
van Swan'') . . .50:40
van die inde zij van
52:45
55:20
Perfeus =).... —
35:30
33:50
copes fermés, attendu que l'on peut tourner l'objet; à moins que, dans celui que vous
avez, le petit difque qui porte l'objet ne fût quelque peu trop grand et par conféquent
difparût de la vue, en faifant un tour entier, ce qui eft facile à redreffer. Encore d'une
autre manière on peut flicilemcnt y remédier.
Je vis la nouvelle comète pour la première fois le la avril, dimanche matin,à a^heures
environ, dans l'occiput d'Andromède, poulfant la queue entre les étoiles dans la tête et
celles dans la cuiife et le genou dePégafe, environ parallèlement à cette dernière direc-
tion. Et les jours fuivants elle a été obfervée ici à Amfterdam avec un aftrolabe comme
diftante
1 3 avril le matin
14 avril le matin
15 environ
16 environ
environ 3 heures.
environ 3 heures.
3i
3|
de celle dans le côté de
de celle dans le pied gauche
Perfeus -) 40:40'
d'Andromède 3). . 22:45'
20: —
18:22
de celle dans la chaife
de celle dans la cuiife
de Caffiopea'^) . . . 34:10'
de Pégafes) 21:50
de celle danslaqueue
24:50
27:54
de l'étoile polaire.. .62:10'
du Cygne*) 50:40
de celle dans le côté
52:45
55:20
de Perfeus =) —
35:30
33:50
°) oe de Persée.
5) /îdePcigase.
3) ■/ d'Andromède.
*) a du Cygne.
■*) (3 de Cassiopée.
CORRESPONDANCE. 1665.
Zo men de dampheffing toc meerder perfeftie hier noch bij confidereert, zo zul-
Icn de 2 laatfte obfervacies, die ik zelfs heb helpen doen, ten opfigt van het inftru-
menc, vrij net werdcn bevonden, en ook aile vier van uwEdclheijts nict veel vcr-
fchillcn. de gefonde 5 gulden voor de marmore fphaera verfchoocen, heb ik ook
wel ontfangen en bevonden. Aen Gietermaker, gelyk ook aan Dierk Rembrants
van Nicrop heb ik een van uwEdelheijts gefonde boekjens") behandigt, het 3e
wagt na een daart ook wel aan befleet zal zijn. Waar ik uv^^Edelheijt weder eeni-
gen dienfl: kan doen, gelieft niaar te gebieden, als zijnde
Myn Heer
VEdelheijts dienfl; willigen dienaer
I. HUDDEN.
Myn Heer
Myn Heer Christiaan Huijgens
VAN ZUILICHEM.
's Gravenhage.
pt.
Si pour plus de perfeftion on a égard encore à la rdfraclion, on trouvera les 2 der-
nières obfcrvations, auxquelles j'ai participé moi-même, aflez exaéies, quant à l'in-
ftrument, et toutes les quatre ne différeront pas beaucoup des vôtres. J'ai reçu et
trouvé en bon ordre les 5 florins que je vous avais avancés pour la fphère de mar-
bre. J'ai remis un des livres-) que vous m'avez envoyés, à Gietermaker, et un aufli
à Dirk Rembrandtlz van Nicrop: le 3" attend quelqu'un chez lequel il fera également
bien placé. Quand je pouiTai vous être de quelque iervice, veuillez me commander,
comme étant, &c.
'■) C'est rinstructioii pour les pilotes, dont nous nvons parle dans la Lettre N°. 1290, note 8.
CORRESPONDANCE. 1 665. 33;:
N° 1393.
R. F. DE Sluse à Christiaan Huygens.
17 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle a clé publiée par C. le Paige dans le Bull, di Bibliogr. T. 1 7.
Nobiliffime Domine
Jlla ipfa die qua nuper ad te fcripfj '), relatum cfl: ad me riirfus apparere Conic-
tam vel nouum vel eundem, fed folito fplendidiorem, in Capice Andromedae. Vidj
die fequentj, fed (ob incommodum habitationis meae ficum) non ante Auroram:
cuius luce dilabentibus flellis vix quidquam obferuare licuit. Habuj tum obfer-
uationes aliquanto a Pacribus Collegij Anglicanj -), quas s) ad te mitto fi forte vfui
effe poflînt; a quibus etiani accepi Patrem Ricciolum morbo impeditum tota ferè
hyeme, Cometae obferuando vacare non potuifTe. Vale Vir praeftantiffime, et
quo foies afTedtu profequere
Tuj obferuantiflimum
Renatum Franciscum Slusium.
Dabam Leodicj 17 Aprilis 1665.
Nobiliffimo et Clariflimo Viro
Domino Christiano Hugenio de Zulichem &c.
VI A la Haye.
') Consultez la Lettre 1S!°. 1388.
*) C'est dans ce Collège Anglais des jésuites que Franciscus Hall professa l'astronomie.
3) Voir l'Appendice N°. 1394.
334 CORRESPONDANCE. 1665.
N° 1394.
R. F. DE SlL'SE à ClIRISTIAAN HUYGENS.
[avril 1665].
appendice au No. 1393.
La pièce se trouve à Leideii , coll. Iliiygeiis.
Elle a été puhliée par C. le Paige dans le Bull, di BiMiogr. T. 17.
Alter Cometa confpeftus Leodij die ii Aprilis 1665 primum obferuatus fuit
die lia hora 3a matutina iuxta horologium. videbatur autem acqualis aut potius
maior praecedente certe multo lucidior.
Diftabat a lucida fuper cathedra Caffiopeae ') 33.30'. a lucida in dextro humero
Pegafj et cruris eduftione -) 12.14'. Erat igitur in capite Andromedae diftans a
lucida illic fitâ circiter 3.45' verfus occidentem declinans nonnihil ad auftrum.
1 2a Aprilis vifus non eft propter nubes.
13a circa 3i iuxta horologium vifus eft imminutus lumine et magnitudine ob
auroram, diftans ab eadem in humero Pegafj 19.41' ab eadem in Cathedra 31.53'
erat altitudo huius orientalis |- horâ ante obferuationem 32.30'. Peruenerat igitur
Cometa ad humerum Siniflrum Andromedae diftans 2° ferc ab Auftraliore duarum
illic fitarum 3) verfus auftrum et paululum declinans ad occidentem.
14 Aprilis diftabat ab eadem in humero Pegafi 22.15' ab eadem in Cathedra
Cafïïopeae 31.56' erat altitudo orientalis huius 34. 1 8'. Peruenerat igitur Cometa
ad axillam Andromedae, diftans circiter 2.15 verfus ortum declinando nonnihil
verfus Auftrum ab auftraliore duarum in humero Siniftro Andromedae.
15a Aprilis diftabat ab eadem in humero Pegafi 25.15' ab eadem in Caftiopea
33 4' eleuatio arfturi 39.58'. Erat igitur in Pifce boreo immédiate fub auftraliore
trianguli in illius capite '*).
Haec obferuatio accurata efle non potuit, propter refraftionem erat enim Co-
meta vicinus horizontj, nec differri propter lucem furgentis aurorae.
16. confpeétus eft orirj circa 3i matutinam fed tenuj lumine ob aurorae lucem
quâ faftum eft vt non licuerit obferuare diftantiam eiufdem ab alijs ftellis.
') (9 de Cassiopée. ") /? de Pégase.
3) Ces deux étoiles sont ô et e d'Andromède, dont la dernière est la plus australe.
■>) I des Poissons.
CORRESPONDANCE. 1665. 335
N° 1395.
CoNSTANTYN HuYGENS , père, à H. L. H. De Monmor.
22 avril 1665.
Une copie se trouve à Amsterdam, Académie Royale des Sciences.
A M. De Montmor.
Orange 22 Aprilis 1665.
Monsieur
Apres toutes les bontez dom il vous a pieu m'obliger durant mon fejour à Pa-
ris la dernière ') que vous auez voulu me faire feruir de propemticon à la veille
de mon départ, m'a efté fi auantageufe que je ne puis m'enipefcher devons rendre
tefmoignage et de fon effedl et du rclTentiment que j'en conferue parmi tant d'au-
tres obligations dont je vous rcfte redeuable. Ces bons Pères Jefuites, Monfieur ,
ont bien faiftveoir ce que vault l'autorité de vos recommandations en leur endroit,
confcius meae mihi tenuitatis je n'aij point eu de peine à conclurrc d'où m'efi:
venu ce doux et bénins acceuil dont ils m'ont voulu gratifier. l'avoue monfieur,
que je releue tout de vous et vous en rends icij en partie les tres-humbles grâces,
que je ne cefleraij jamais de vous en debuoir. Ces excellens perfiannages m'ont
communiqué libéralement un nombre de beaux defl^eins qu'ils font à la veille de
donner à l'utilité du publique, fans doubte TAflronomia Cometarum -) du Père
Saint Rigaut fera quelque chofe de fort beau, et fon Afl:rolabe Cometique, dont
j'aij veu la prattique d'un ufage clair et facile. Mais fi les Tenailles du Père de
Châles reufciflnsnt, nos lunettiers fe verront bien foulagez de peine, puis qu'il
n'en faudra guère dauantage pour un grand Telefcope, que pour deux petites
GaufFres. Je n'ofe pas entamer les éloges des Pères Bertct et Menefl:ricr. fi je
debuois me fatiffaire je n'en fortiroij jamais. Il refl:e Monfieur, que vous preniez
la peine d'eftre leur Ipyoêtùoy.ri^g. car certes ils font très capables en leur efpece
de produire des chofes inouïes, qui font les importantes. Auprès du merveilleux
Monfieur Ceruiere s) j'aij pafTé aggreablement une apres-difnee. 11 faut avouer que
c'efl: un efprit abondant en variété de belles penfées et qui en tout ce qui cil fai-
') Voir la Lettre N°. 1355.
-) II est douteux si cet ouvrage
F. de Saint Rigaud Aftronomia Cometarum.
a vu le jour
3) Le cabinet de Nicolas GroUier de Servières contenait des macliincs construites par lui.
Consultez la Lettre N°. 801.
336 CORRESPONDANCE. 1665.
fable, ne crouue rien de difficile à fa conception. Ses ouurages du Tour font
cxcellens h mcrueille. et faut bien que la machine qu'il y emploije le foit auffi. l'en
aij admiré le peu de volume. Il a au reftc des tours de baflon diuertiiïans, que les
Pères Jefuites reconnoiffent bien eftre tels, mais fans en comprendre les mijfteres
qui font fubtils puis qu'ils abufent des fpcélateurs fi efclairez. l'aij enuoije des
relations de tout ce que j'en aij pu retenir à mon Archimede. et voudrois pour bien
de l'argent qu'il puft paffer deux jours en ce furprenant Cabinet.
le retourne Monfieur à vous rendre grâces de la faueur qui m'a procuré la
veuë de tant de belles chofes et vous offre au réciproque tout ce qui eil capable
en moij de vous faire connoiftre à combien je repute l'honneur de voftre amitié,
et avec combien de paffion je fuis
J'ay trouué le pauure Monfieur de Monconis 4) bien bas. enflé d'hydropifie
(fans foif) ufque ad inguina, et d'ailleurs pulmonique au dernier point. C'eft
grand domage. Cela ne peut gueres durer. Je penfe luij auoir dit le dernier
Adieu. Il pofiede un Microfcope d'Aufbourg, excellent et poli en fon efpece
comme le Telefcope de Monfieur le Cardinal Antoine ')• H a courte 5. piflioles. fi
je n'en auoij que 6. au monde, je n'en garderois qu'une, pour auoir une fi noble
machine en mon pouuoir, et tafcheraij d'en venir à bout.
N= ispd.
CONSTANTYN HuYGENS , frère, à LODEWIJK HUYGENS.
23 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Hiiygens.
A la Haye le 23 Avril. 1665.
Je viens de receuoir vofl:re dernière du 19 de ce mois, et vous envoyé celle
que nous receumes hier dal Signor Padre qui vous apprendra le fucces de fon
voyage.
Que vous ne pouvez point tirer de l'argent de van Gendercn cela va fort mal.
'^) Balthasar de Monconys mourut le 28 avril 1665.
5) Antoine III Barberiui.
CORRESPONDANCE. 1665. 337
dans vos précédentes il y a qu'il vous en avoit promis incontinent après les
fefles ')•
Il euft mieux valu d'attendre qu'on en euft, avant que de commencer nos bafli-
ments dans ce malheureux Zuilichem; car d'en envoyer d'icy ou Ion en a bon
befoin dans la conjoncture prefente des affaires, c'efl: à quoy je croy qu'il Signor
Padre fe refouldra fort lentement par ce que dans de fes précédentes il en a tef-
moigné grande auerfion, quand l'année paiïee il fut queftion auffi de baftir , me
commandant de vous en donner advis. Il en ufera comme il luy plaira , mihi ob-
fequij gloria reliéla efl:.
Je croyois que Tiaenbroer -) vous auoit defja mandé par le pafTé que la der-
nière fois qu'il fut a Amfterdam s) il ne s'arrefta point a Haerlem eftant allé et
venu par le Chariot de porte et par confequent ne vit point Monfieur Scoey-
mans 4), quand il en auroit pris la peine , il n'en eufl: valu que mieux.
11 parle d'aller faire un tour jufqu'a Texel pour y voir noftre flotte laquelle
y efl: pour la plus grande partie. Monfieur de Wit et les autres députés s) partirent
lundy pafl"é pour en préfixer la fortie, mais on dit qu'il y a encore faulte de mate-
lots. On dit que demain l'Admirai *) part d'icy eflant remis de fes gouttes.
Auanthier deux Capers Anglois prirent un Hoecker icy a l'embouchure de la
Meufe ; mais leur grande flotte ne paroifl: encore pas , bien qu'on ait advis qu'elle
') La fête de Pâques avait eu lieu le 5 avril 1665.
°) Tiaenbroer est le nom familier du frère Christiaan. 2) Consultez la Lettre N°. 1 356.
*) Probablement: Balthazar Coymans, né à Dordrecht le 15 mars 1618, enterré à Haarlem le
25 novembre 1690, échevin et conseiller à Haarlem, seigneur de Streefkerlc et Nieuw-Lek-
kerland, chevalier de St. Michel. Il épousa Anna Prins et, en secondes noces le 25 juin 1652,
Maria Herrewijii.
5) Ces „gevolmachtigden" (députés plénipotentiaires) furent les suivants:
^) Bonifacius van Vrijberghen , fils de Marinus de Boot van Vrijbergben. Il épousa Elisa-
beth van der Haer, et fut membre de plusieurs „Generaliteits-Collegien".
/;) Gijsbrecht van der Hoolck naquit à Utrecht vers 1600 et mourut le 25 septembre 1680.
En 1630 il devint échevin d'Utrecht, et plus tard huit fois bourgmestre de cette ville.
En 1644 il entra dans les Etats-généraux, où il eut une grande influence politique. Il
épousa Anna van Aalst, veuve du gouverneur des Indes Orientales Anthony van Diemen
et de Constant, directeur de la Compagnie en Perse,
c) AUardus Kann naquit en 1627 à Leeuwarden, où il mourut en 1679. Il étudia la juris-
prudence à Leiden et se fixa comme avocat à Leeuwarden en 1639; en 1659 il devint
procureur général auprès de la cour de Frise. Il épousa Rinskia Faber, veuve de Eisonius
Solcama.
d') Tjardo Gerlacius naquit à Groningue en 1628. Il étudia la jurisprudence à Leiden, et
fut souvent chargé de missions diplomatiques.
'') Il s'agit ici de Jacob Baron van Wassenaer, qui périt dans cette expédition^ voir la Lettre
N°. 196, note 12. On lui avait donné le titre exceptionnel de lieutenant-général-amiral, en
lui subordonnant les trois lieutenants-amiraux :
Egbert Meeuwszoon Kortenaer, Michiel Adriaanszoon de Ruyter, Jan Kornelisz. Meppel.
Œuvres. T. V. 43
338 CORRESPONDANCE. 1665.
eft en mer depuis dix ou douze jours. Le cadet de la maifon de Monix ^) (com-
ment faut il l'appeller le Chevalier ou l'Abbé?) a pris la peine de defloger d'icy
ayant eu advis que fon compagnon ^) a qui il auoit aidé a faire de la monnoye qui
ne fouffroit pas la Couppelle auoit elle mis prifonnier a Delft, ou il pafleramal fon
temps, la mère de ce compagnon aufli complice du négoce s'eit pendue elle mefme.
Comment faites vous du poil de nos Hamadryades. eft ce que j'en auray bien toft
pour une Coeffure ?
Je ne fcay de quels papiers du Monnickclant , vous me parlez il ne m'en fou-
vient pas et il n'y en a rien dans vos Lettres.
Les outils pour le jardinage vous feront envoyez au premier jour.
N= 1397- ..
A. AuzouT à Christiaan Huygens.
23 AVRIL 1665.
La lettre se trouve a Le'uieii , coll. Huygens.
Elle est la réponse aux Nos. 1357 et 1391.
Je vous remercie Monfieur de vos obferuations ie nay commence les miennes
que du 12 nonplus et les trouue affes conformes aux vôtres. Jay hazardê vue
Ephemeride ') parce que nos amis exigeant cela de moy et craignant de ne pas
reuffir auec trois ou quatre obferuations fi proches a caufe que le Comète ncft pas
vifte iay voulu me diriger par quelques vnes du mois de mars qui mont vn peu
') II y avait à la Haye deux frères peintres Mooiiinx :
^) Pieter Mooniiix; il alla à Rome, où i) entra au service du Pape, et mourut daps cette
ville.
b) Cornelis Mooninx, né à la Haye en 1623, fonda avec son frère la „Confrérie" de Pein-
ture à la Haye en 1658. Il épousa la sœur du célèbre peintre Gérard Ter Borgh. Tombé
dans un état de détresse, il fut secouru par un de ses amis, Jan Rutgersz. Crom. Il s'en-
fuit à cause de l'affaire défausse monnaie, dont il est question dans la lettre; après son
retour, il mourut, en novembre 1666.
^) Jan Rutgersz. Crom était peintre et fut convaincu, en 1665, de fabrication de fausse
monnaie.
') L'Ephemeride du nouveau Comète. Fait à Paris le 6 avril. A Paris, chez Jean Cusson. Rue
Jacques à l'Image de St. Jean Baptiste, mdclxv. Avec Privilège du Roy. in-4°.
CORRESPONDANCE. 1 665. 339
égare, ou le chemin du Comète neft pas régulier, pour moy depuis le i2iene
trouue point quil deuiene vn grand cercle, mais il décline vers le midy, ie ne fcay
fi vous trouueres la mefme chofe. l'Jncertitude des obferuations me fait douter du
temps de mon Périgée et du plus grand mouuement , mais iay pris aïïès de précau-
tions pour mériter que Ion raexcufe quand ie me ferois trompé et il eft toufiours
bon de donner vne notion groflîere dun Comète le plufloft qu'on le peut puifqu'on
ne peut pas eftre long temps trompé fil nefl; pas conforme aux obferuations. Jay
marqué Iheure quil fe leuera par auant afin qu'on fe preparafl: pour lobferuer , ie
vous enuoie enfin la lettre de Campani et mes remarques -^, iy ay jnferé un ex-
trait de fa dernière lettre ^') mais fi vous nen êtes pas content je vous la feray copier
entière. Jen ay mis vn exemplaire dans votre paquet que vous mobligeres de faire
tenir a Monfieur Heuelius aiant cru que vous en trouueres plus de commodités en
Hollande qujcy. ien aurois voulu mettre vn pour Monfieur Voffius mais le port
auroit trop coûté, fil eft curieux de le voir vous luy pourrez faire voir le votre.
Monfieur Petit na pas encore acheué fon traite 4^. il fera grand quand nous le ver-
rons et ce dernier comète le retardera encore, il eft allé auiourdhuy a Sainte Clou
trouuer Monfieur ■') qui la mandé pour luy faire voir fes lunetes. il en a porte vne
de fix pies et vne plus longue, ie ne fcay fil y palTcra la nuit ou fil reuiendra des ce
foir , peut eftre fil vous écrit quil vous mandera ce quil aura fait, joubliois de vous
dire que iay receu la votre ") dont vous eties en peine. Vous verres que je traite
bien le Père Fabri mais depuis que iay jmprimé on ma fait voir des Dialogues '')
quil a faits depuis peu contre Copernic mais ie croy quil voudroit bien quelque
mine quil fafle qu'on le refutaft et qu'on luy jnipofaft pour pénitence fil en meri-
toit detre de lopinion de Copernic, il a repondu aux deux Argumens de Riccioli
dont ie parle et il eft aufiy aife de repondre au fien. ceft quil veut auec Galilée que
llnegalite du mouuement de la terre deuroit faire vn effet fur la mer et il montre
que cet effet narriue point, puis il trouue vne grande jrregularitê (jnegalité) au
mouuement des deux parties de la terre, lune qui eft a midy & lautre a minuit a
caufe de la Rouletz mais il ne fonge pas que la terre fait vne rouletz circulaire
-) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1346,110103.
•') L'extrait de cette lettre de M. Campani à l'Abbé Charles a été reproduit par Auzout dans
la „Lettre à Monsieur l'Abbé Charles" (voir la Lettre N°. 1346, note 3). Il en cite des pas-
sages , à commencer de la page 33.
"*) Sa «Dissertation sur la Nature des Comètes". Voir la Lettre N°. 1 3 1 6 , note 4.
5) Philippe d'Orléans.
"5) Il s'agit de la Lettre N°. 1357.
7) H. Fabri Dialogi Phyfici in quibus de motu Terre difputatur, marini Aeftiis nova caufa
proponitur nec non aquarum et Mercurii fupra libellam elevatio exaniinatur, Lugduni apud
Chriftophorum Fourmy, 1665. in-4°.
34° CORRESPONDANCE. 1665.
tilongec et que félon vous et moy la proportion du mouuement annuel eft fi grande
a proportion du mouuement diurne que cela neft pas fenfible et mefme félon luy
qui éloigne ce me femble le Soleil de 2000 diamètres ou demidiametres le mouue-
ment annuel fcroit au mouuement diurne enuiron comme 1 1 a i ou 1 1 a 2. fiie
ne me trompe et ainfi la raifon du mouuement du point de minuit feroit a celuy du
point de midy comme 12 a 1 1 ou comme 13 a 1 1. Je ne fcay fi vous mentendres
bien mais ie nay pas le loifir de mexpliquer dauantagc, ny detre plus long, ie vous
diray feulement que le Graueur a enfonfe langle que fait lombre de Saturne qui
eft langle de contingence fi auant que ie nay pu le faire effacer quoyquil ne foit
pas bien parceque cela deuoit fe terminer en rond et non pas en pointe mais il nj-
a pas de remède. Je fuis Monfieur votre très Obeifîant feruiteur
A
A paris ce Jeudy 23 Auril 166$.
Je fus hier ches Monfieur van beuningue qui me promit que dans cinq jours il
partiront vn de fes hommes qui vous porteroit ma lettre et celle pour Heuelius. ie
viens daprendre que Monfieur Petit etoit reuenu hier et quil etoit parfaitement
fatiffait de fa cour auprès de Monfieur et de Madame **).
N= 1398.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
24 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Le'iden , coll. Huygens.
Elle est la réponse an No, 1361." Chr. Huygens y répondit par le No. 1408.
Monsieur
je vous efcris auec quelque neceffité mais je m'en ferois peut eftre abftenu pour
ne troubler pas vos fpeculations fublimes s'il eftoit auffi facile de fe pafTer de vous
entretenir quelques fois que de conneftre qu'il feroit fouuent à propos de ne le pas
faire. l'ay appris auec defplaifir la maladie que vous a caufée le voyage d'Ani-
**) „Madame" est la princesse Harriet Anne.
CORRESPONDANCE. 1665. 34 1
fterdam ') pendant vos glaces mais beaucoup plus, puifque vous en aués efté fitoft
deliuré , Ihumeur interefTée de ceux a qui la merueille de la Science des Longi-
tudes a pluftofl: donné de la jaloufie que de la joye par ce quelle deuoit élire pro-
fitable au genre humain auffi bien qu'a eux. Cette injuftice pourra bien allentir les
auantages de la fortune qui vous en deuoient reuenir mais non pas diminuer rien
de la gloire qui accompagnera voftre Nom dans le long cours des Siècles ni des
éloges que la plus faine partie de vos Compatriotes et toutes les Nations prefen-
tes et a uenir vous en offriront. le vous fuis bien obligé de la confideration ou
vous aués eue la propofition =) que je vous ay faitte du Sieur Thuret et de la préfé-
rence que vous luy voulés bien donner fur les autres Horlogeurs pour la diftribu-
tion de vos Pendules de Mer. Ce neft pas que laffedlion que j'ay pour luy ait eu
aucune part au tefmoignage que je vous ay rendu de fon mérite et de fa fidélité
car quoy que je fois bien aife que ce bonheur luy arriue, je me fuis pourtant moins
chargé de vous propofer fon defir pour l'amour de luy que pour l'amour de vous,
que j'ay creu qui fériés incomparablement mieux ferui et auec plus de capacité
que par aucun autre. le l'ay mandé et fans luy defcouurir tout le pouuoir que
vous m'aués confié, afin de faire la chofe auec plus de dignité pour vous et la luy
faire valoir dauantage, je l'ay neantmoins afiiiré que voftre inclination alloit plus
a luy qu'a pas vn de fa profeffion dans la créance qu'il facquittcroit mieux et plus
fidellement des conditions que vous appoferiés au Traitté quand il les auroit vue
fois acceptées. A quoy il a refpondu à fouhait, offrant de les receuoir telles que
vous voudriés; quoy qu'il m'ait fait paroiftre quil euft defiré qu'elles fu firent pluf-
tofl de vous rendre vn cerîum qtiid de chaque Horloge vendue que d'en faire vn
forfait c'efi: a dire que de vous fournir vue fois payer vue fomme conuenuë qui le
defchargeroit de tout, ce que vous pourries prétendre en luy tranfportant voftre
droit. Si vous continués a le regarder fauorablement pour cela il faudroit m'en-
uoyer vue Procuration en blanc, pour contrafter auec luy en voftre nom, fuyuant
les conditions bien diftinéles que vous y infererés; et me laifTer le foin du refte,
cette Procuration en la meilleure forme qui fc pourra fignée de vous et de vos
Tabellions félon Ivfage de vos quartiers, et il n'y faudra pas obmettre le tranfport
du Priuilege. l'en vferay comme jay fait en tout ce qui concerne voftre bien.
lay eu bien de la joye que vous ayés approuué mon procédé s) dans la publication
de ce que vous auiés obferué touchant l'égalité du mouuement de vos deux Pendu-
les. Cette mefprife fi excufable vous eft tournée à louange par la candeur philo-
fophique auec laquelle vous l'aués auoiiée et voftre aftion en cela a paru a tout le
monde dautant plus louable que fi vous n'auiés pas defcouuert vous mefme la
') Consultez la Lettre N°. 1356. -) Consultez la Lettre N°. 1352.
3) Consultez la Lettre N°. 1370.
342 CORRESPONDANCE. 1665.
mefprife, le jugement que vous auiés fait d'abord de voftre Obferuation eufl: pafTé
auprès de chacun pour folide et pour certain. l'Extrait de la lettre '*) de Monfieur
de Moray que vous m'aués enuoye qui nous apprend que pendant tout ce long
voyage du Capitaine Holmes la roiiille na aucunement accueilli vos Horloges,
m'a infiniment pieu et a nos Amis a qui je l'ay fait voir. II cuft efté a fouhaiter que
ce Capitaine fe fuft donne le foin de mettre fon lournal entre les mains de voftre
Ami 5) comme auoit fait l'autre''^ de fon Voyage en Portugal. le ne fuis point d'auis
que vous vous expofiés aux hazards de la mer '') pour en faire vous mefme l'ef-
preuue qui n'a que trop cfte faitte par Ivn et par l'autre. le vous prie d'aftlirer
Monfieur voftre Frère ^) de la continuation de mon cftime et vous de me croire
toufjours paflîonnement
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiftant feruiteur
Chapelain.
De Paris ce 24 Auril 166$.
W 1399-
[M. Thevenot] h Christiaan Huvgens.
24 AVRIL 1665.
La lettre se trouve à Lciden, coll. Iluygens.
Elle est la réponse an No. 1317. Chr. Iluygens y répondit par le No. 1406.
A Paris le 24 Auril.
le fuis affeuré dauoir le traité ') de Roberual que ie vous ay promis et cependant
le ne le trouue point, l'attens que le frère de feu Monfieur Milon foit a paris
+) Consultez la Lettre N°. 1353. ■ 5) R. Moray.
*) Ici Chapelain se trompe, c'était le même capitaine Holmes qui fit les deux voyages. Con-
sultez sur le journal du voyage fait en Portugal la pièce N°. 1 174.
") Consultez, sur cette intention de Chr. Iluygens, la Lettre N°. 1362.
^) Lodewijk Huygens.
') Consultez la Lettre N°. 13 17, notes 4 et 5.
CORRESPONDANCE. 1665.
pour le faire copier fur le Manufcrit quil en a. lay bien de la confufion de ce que
vous le receures fi tard mais encores vaut il mieux la confefTer que d'augmenter
la faute par le filence.
Lors que Monfieur Auzout eut fait fon Ephemeride =') il voulut que Ion écrivit
la penfée que Ion en auoit a caufe que de fon coflé il faifoit le même, dans mon
billet le marquay que lopinion de Kepler fembloit la plus vrayfemblable mais que
Je ne croyois pas auec celle que Ion peut faire dephemeride dvnc comète fur trois
obferuations des premiers Jours comme il difoit auoir fait la fiene. vous me filles
Ihonneur fept ou huit jours après de mecrire voftre fentiraent. Je ne luy commu-
niquay point vos déterminations fur la difiiance & a caufe quil me dit quil nauoit
pas encore rien darrefl:é fur ces points et que vous me prefcriuics de ne luy point
monfirrer cette partie de voflire lettre qui! ne s'explique en mefme temps , il nous
dit ce quil en penfoit. il ne croit pas maintenant que fa Méthode foit generalle et
trouue quelle ne luy reuflît pas dans cette comète quoyquil en ait donné vne
ephemeride.
Nous auons pris Toccafion du froid des mois pafîes et nous nous fommes apli-
ques a faire des anatomies et a examiner la Génération des animaux. Jefpere vous
en enuoier bien tôt quelque chofe.
Jattens que le pendule pour Monfieur de Carcaui 3) foit arriué et auïïy de fcauoir
de vous Monfieur fi vous aues écrit en francois le difcours'^) de la manière dont on
fen doit feruir. Car autrement fi je croiois que cela fut de vofl:re feruice et que
vous fuflies bien aife que la chofe fe publie icy le prenderois le foin de la tra-
duélion toufiours le vous remercie de lexemplaire que vous m'en auez enuoié et
ce que vous auez marqué a Monfieur Chapelain de l'auerfion s) que quelques vus
ont pour les longitudes doit eftre vne nouuelle raifon de les faire aimer des autres,
nous fommes icy perfuades la deifus comme vous le pouues fouhaiter. foies le
Monfieur que vous n'auez perfonne qui finterefl"e plus dans tout ce qui vous
touche que moy ny qui vous foit plus deuoué.
Laffaire de noftre Académie '') nefl: pas fi defefperee que nos academiftes le
croient.
Pour
Monfieur Chr. Hugens.
-) L'ouvrage cité dansla Lettre N°. 1310, note I. ^^ Consultez la Lettre N^. 1358.
•*) Sur cette Instruftion pour les pilotes , consultez la Lettre N°. 1 290.
5) Peut-être dans la Lettre N°. 1361. Consultez la Lettre N°. 1356.
*) L'établissement de l'Académie des Sciences. C'est chez M. Thevenot que s'assemblaient
alors les savants de Paris.
344 CORRESPONDANCE. 1665.
N° 1400.
R. MoRAY h Christiaan Huygens.
30 avril 1665.
La lettre se trotire à l.eiâen, cnll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1385. Chr. Huygens y répondit le \~ juillet 1665')-
A Whitehall ce 20. Auril 1665.
Monsieur
Ce mot nefl: que pour vous dire 1. ou 3. petites chofes. J'ay donné a ce porteur
Monfieur Boreel le traitté que Monfieur Boile à fait -) fur le froid , pour vous le
prefenter. J'auois enuie auffi de luy donner le trouble de vous apporter un ther-
momètre qui eft tout fait, feulement Je crains qu'il ne fera pas emboetté aflez à
temps dans la cafTette pour le luy donner deuant que fes bardes foyent empacque-
tees. Je tafcheray pourtant de le faire. Monfieur Dauidfon me mande qu'il fera
difficile de m'enuoyer l'Horologe ^') par la voye qu'il feftoit propofé de peur qu'il
ne font *) gafté. C'eil pourquoy Je prieray Monfieur Boreel de me faire la faneur
de fen vouloir charger à fon retour et Monfieur Dauidfon en payera ce que vous
luy ordonnerez. Mais fi d'auanture il part demain fans que Je le voye , parlez
luy en de ma part, et en reuenche chargez de vos commandemens
Monsieur
Voltre trefhumble et trefobeiflant feruiteur
R. MORAY.
Monfieur Holmes ne m'a point encore tenu parole et cela retarde l'impreflion
des Inllruftions pour les pilotes &c.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Chr. Huygens à R. Moray.
-) R. Boyle. New Experiments and Observations upon Cold. 1665.
3) L'horloge de nouvelle invention que Chr. Huygens avait promise à R. Moray dans la
Lettre N°. 1301. Consultez, sur le retardement de l'envoi de cette horloge, les Lettres
Nos. 1318, 1325, 1326, 1345, 1362 et 1386.
4) Lisez: foit.
CORRESPONDANCE. 1 665. 345
N° 1401.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
I MAI 1665.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1385. Chr. Huygens y répondit par le No. 141 1.
A Whitehall ce 21. Auril 1665.
Monsieur
Hier je vous efcriuis ') deux mo:s qui vous feront rendus par Monfieur Boreel.
Je n'eflois pas afTeuré alors, que J'aurois, afTez à temps, le Thermomètre pour
luy donner. Je l'ay eu ce matin, et l'ay enuoyé a fon logis deuant 9. heures, et Je
ne doubte pas qu'il ne le vous apporte en bon eftat, il eft fi bien emboetté. L'ope-
rateur -) de noftre Société qui l'a fait dit qu'il efl: fort bon; c'elt adiré bien délicat,
et bien adiufté aux degrez du froid et du chaud, lors que la liqueur eft au nul O
c'efl: là le degré du froid qui fe fent dans de l'eau lors que la fuperficie en efi: con-
gelée en glace , et en defcendant, les degrez du froid s'augmentent iufqu'à ce que
la liqueur foie tout à fait retirée hors du Tuyau : et alors vous auez le degré de
froid qui fe trouue lors que le Thermomètre ayant efl:é mis dans un vaiffeau plain
d'eau, toute l'eau efl: congelée le Thermomettre y efl:ant enuironné tout a fait
de glace. (Car c'est par l'epreuue de cecy que le Thermomètre qui fert pour le
Tarif ou mefure des autres, a efle fait), lors que le Thermomètre efl: dans un
chambre fans feu , et qu'il y a de la glace fur les eaux qui font dans l'air à decou-
uert, la liqueur dans le Thermomètre montera iufqu'à la figure de 2. au defllis du
zéro ou bien près de là , et quand il y a feulement de la Verdglace fur le champs
elle fera plus haut d'enuirons J dun degré d'auantage. Voylà afl"ez pour vous
faire fçauoir l'eftat de l'air par voftre Thermomètre. Maintenant fi vous voulez
placer auprès du Thermomètre un Tube plein de Mercure, et faire des obferua-
tions de temps en temps , des altérations qui arriucnt à l'un et à l'autre , et en
mefme temps remarquer s'il fait pluye , vent &c. de la méthode qu'on fait icy en
plufieurs lieux Je vous enuoyeray Copie des reigles qu'on y obferue, afin de tout
comparer au bout d'un an plus ou moins. Les fuites de cela vous ne pouuez que
fçauoir trop bien pour auoir befoin d'en eftre informé.
C'efl: pourquoy Je me hafl:e de me dire
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeilTant feruiteur
R. MoRAY.
') Consultez la Lettre N°. 1400. -) R. Hooke,
Œuvres. T. V. 44
346 CORRESPONDANCE. 1665.
N'oubliez de mettre l' Horologe entre les mains de Monfieur Boreel.
la patente eft maintenant foubs le Grand Seau, et m'a couftee 38. liiu'es. 5 fhil-
lings flerlins.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
N° 1402.
C. F. M. De Challes ') à Christiaan Huygens.
3 mai 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygeiu.
Lyon ce 3 raay 1 665.
Monsieur
La courtoifie, et la bonté que. nous admirafmes dans la pcrfonne de Monfieur
uoftre Père, lorfque paflant par cette uille, il nous fiil; Ihonneur de uifiter ce col-
lège, me donne la hardiefTe de nous efcrire cette lettre, encor que ie n'aye pas
Ihonneur d'eftre cogneu de uous. Vos belles inuentions et fi utiles au public, uous
font afles cognoiftre par tout; nous auons admiré la folution du Problème des
longitudes fi neceiïaire a la nauigation; et ie crois qu'on ^3 uous aura défia impor-
tuné pour fçauoir le fecret particulier par lequel uous donnez aux pendules la der-
nière iufteiïe.
Monfieur Voftre Père uiil dans ma chambre quantité de formes pour faire
des lunettes de longue ueuë; et me difl: que uous y auiés trauaillé fort heureu-
fement; et mefme il fembla m'indiquer que uous uous feruiés du tour a cet eifeft.
pour moy qui n'ay rien faift qu'a la façon ordinaire et qui ay toufiours tra-
uaillé a la main dedans des formes ie fus rauy d'auoir cett' ouuerture pour appren-
dre quelque chofe de nouueau. Ainfy ie uous prie que fi uofl:re loifir uous le per-
met de me faire la faneur de coucher fur le papier la manière dont uous uous fer-
') Claude François Milliet de Challes (Deschales, Dechales) naquit en 1621 à Chambéry et
mourut à Turin le 28 mars 1678. Il entra en 1635 chez les jésuites et alla dans les mis-
sions de Turquie: à son retour, il fut nommé par Louis XIV professeur d'hydrographie à Mar-
seille, et plus tard il fut durant seize années professeur au collège de Lyon. Depuis, il devint
recteur de Chambéry.
-') Consultez la Lettre N°. 1 389, de G. Mouton.
CORRESPONDANCE. 1665. 347
uéz pour faire des lunettes qui font capables de uoir fi clairement iufques dans les
aftres, ainfy que nous auons ueu dans uos liures, et de ne pas oublier les plus peti-
tes circon fiances. Nous auons leu dans une pièce uolante ^) de Monficur Auzout
la defcription du tour de Monfieur Hook, lequel nous auons creu ne pouuoir pas
reuflir en pratique, particulièrement a caufe qu'il nefl: pas capable de receuoir le
fable, et encor pour d'aultres inconuenients. le feray rauy d'apprendre de nous
quelque chofe de pratique. Et en contrefchange le nous donne aduis que nous
auons en cette uille la plus belle matière pour faire des lunettes qui aye iamais
efté. on a eftabli icy une fournaife de chriilal , le plus blanc qui fe peuft, et ce qui
eft le meilleur, c'eft qu'a la faueur d'une petite inuention que ie leur ay donné,
ils tirent le uerre fort net, et qui a prefque la figure iufte, fans aulcun tortillion
et fans aulcunc foufleure au dedans. l'en ay défia trauaillez quelques uns dans lef-
quels il n'y a ni foufleure ni ondes, dans l'efpaifFeur d'un poulce; dans laquelle
un uerre de uenize en auroit peufl:-efl:re plus de cent. Si i'eilois plus aduancé dans
un ouurage "*} que i'ay commencé d'un cours entier de matematique ie luy en fai-
rois part, mais comme ie n'en ay encor de faift que la troifiefme partie, et que ie
ne puis prendre des mefures iufl:es pour fcauoir quand il fera acheué a raifon des
occupations que mes fuperieurs me donnent me faifant enfeigner la Théologie, ie
ne luy en diéts mot. Si l'efliois afies heureux pour nous rendre quelque feruice
par deçà ie m'efiiimerois extrêmement honoré comm' eftant
Monsieur
Voftre trefhumble et obeiffant feruiteur
Claude François Dechales
de la compagnie de lefus.
A Monfieur
Monfieur Christi. Hugens
A la Haye.
3) Consultez la „Lettre à Monsieur l'Abbé Charles." Voir la Lettre N°. 1 346, note 3.
4) Cet ouvrage parut plus tard sous le titre :
R. P. Claudii Francifci Milliet Dechales Camberienfis e Societate lefu. Curfus feu Mun-
dus Mathematicus. Tomus primus compleftens Euclidis Libros ofto, Arithmeticam, Theo-
dofii Sphaerica, Trigonometriam, Geometriara prafticara, Mechanicam, Staticam, Geogra-
phiam Univerfalem, Traftatum de Magnete, Architefturam civilem et Artem Tignariam
— Tomus fecundus compleftens Traftatum de Seftione Lapidum, Architefturam iMilitarem,
Hydroftaticam, Traftatum de Fontibus & Fluviis, Traftatum de Machinis Hydraulicis,
Navigationem, Opticam, Perfpeftivam , Catoptricam et Dioptricam. — Tomus Tertius com-
pleftens Muficam, Aftronomiam, Kalendarium, Aftrologiam, Algebram, Indivifibiliura Me-
thodum aliaCque. Nunc primum in lucem prodit. Lugduni. Ex officina Aniflioniana.
MDCLXxiv. Cum Privilégie Régis. III Vol. irt-folio. .
348 CORRESPONDANCE. 1665.
N° 1403.
J. HuDDE à Christiaan Huygens.
5 MAI 1665.
ha lettre se trouve à Lciden^ coll. Huygens.
Elle est une réponse au No. 1384. Chr. Huygens y répondit par le No. 1404.
Myn Heer
Voor wcijnig daagen weder thiiis gekoomen zijnde, heb ik nie: willen nalaaten
onder andere mathematifche fpeculatien daar ik tzederc ingevallen ben, ook cens
weder te keeren toc uwEdelheijts voorgeftelde quaeftie, en onderzoeken gelijk
inde voorgaande, wat d' oorzaak mocht zijn van onfe verfchillende uickompften.
Die quaeftie dan bij uwEdellieijt mij voor d'eerfte maal in een brief van den
4 April ') voorgeflelt, luit aldns:
„A en B werpen op met beurten kruis of munt, op conditie dat die munt
„werpt ieder reijje een ducaat zal infetîen., maar die kruijs werpc zal ailes llrij-
„ken dat ingezet is; en A w^erpt eerfi; zijnde noch niets ingezet. de vraage is,
„hoeveel dat A verliefl: als bij dit fpel aangaat ofte hoeveel hij aan B fonde kon-
„nen geven om daar iiit te moogen fcheyden?"
Jn mijn antwoort -) van den 5 April vind ik aile defe zelfde woorden, zulx dat
deze onderhaalde, die uvl'Edelheijtfchrijft ^^ in mijn brief niet gevonden te wor-
Traduftion :
Monsieur
Etant de retour à la maifon depuis quelques jours, je n'ai pas voulu négliger, parmi
d'autres fpéculations mathématiques dans Icfquelles je fuis tombé depuis lors, de revenir
auflî fur la queftion que vous avez propofée et de rechercher, comme dans mes précé-
dentes, quelle pourrait être la caufe de nos réfultats différents.
Cette queftion, que vous m'avez propoiiie pour la première fois dans une lettre du
4 avril '), eft énoncée ainfi :
„A et B jettent à tour de rôle croix ou pile, fous condition que celui qui jette
„pile mettra chaque fois un ducat, mais que celui qui jette croix., prendra tout ce qui eft
„mis, et A jette le premier, pendant que rien n'a été mis encore. La queftion eft,
„corabien A perd, quand il entre dans ce jeu, ou combien il pourrait donner à B,
„pour en pouvoir finir?"
Dans ma réponfe -) du 5 avril je trouve tous ces mêmes mots, de forte que les mots
fouligiiés, que vous écrivez ^) ne pas avoir trouvés dans ma lettre, doivent avoir été
') Voir la Lettre N°. 1374. =) Voir la Lettre N°. 1375.
3) Lettre que nous ne possédons pa§; consultez la Lettre N°. 1392.
CORRESPONDANCE. 1665. 349
den, door haaftigheyt van't uicfchrijven, moccen overgeflagen zijn, dat ce lichter
hier heeft konnen gebeuren, dewijl het zclfde woorc M'(?r/'?,immcdiaat voorgaat en
acliter volgt. Jk vind ook op deze quacflie geantwoort te hebben, dat B hij deze
conditïe \ van een ducaat zonwde profiteren ^ hnmers dat datwaar zouw zijn m die
zin^ in welke Ik de ■woorden opnam^ maar dat ve hier ook mogelijk tve ofmeer
quefîies af zomvden maaken. Want dewijl t gecal der reijfen ofverpen^ op welke
men een ducaac zouw moeten inzetten, hier niet uitgedrukt en was, nochte haar
ongedetermineercheijc expreiïelijk te kennen gegeven, zo dochc niij bleef 'er noch
reden van twijfeling over, of wel in de quaeftie iets mocht overgeflagen zijn aan-
gaande de determinatie dier reijfen^ ofte zo niet, dat het als dan door eew ?•<?//>
wederzijts kofl: uitgeleijt, ofte ook ongedetermineert aangemerkt worden; welk
laatste mij wel 't waarfchijnelijxft zouw gefcheenen hebben, gelijk ik ook nader-
hand uit uwEdelheijts miflive *) van den lo April gezien heb datze bij uwEdel-
heijt verftaan werden, welkcrs woorden zijn : Om nu voorts aile duhhelzinnigheijt te
vermijden^ zo zal ik noch dit daar hij zeggen^ dat ik verflae dat ieder reijfe als A
of B munt werpt hij moet een dticaat inzetten ^zo datter zomtijtsvecl ducatenin-
fîaan eer eens kruijs vert geworpen^ dat is, eer al dat injîaat getrokkenwort:
Maar dewijl in uwEdelheijts voorgaende raiffive ^') nevens de quaeftie ook deze
woorden gevonden wordcn : FwEdelhejt zal te lichter zich verledigen om dit te
examinèrent dewijl bUjkt dat niet veel rekenens daar aan vajî is^ maar alleen de
fautes dans la hâte en copiant, ce qui a pu arriver ici d'autant plus facilement que le
même mot „wcrpt" précède et fuit immédiatement, je trouve auifi avoir répondu à cette
queftion, que dans cette condition B profiterait § d''un ducat, au moins que ce ferait vrai dans
le f en s que i'' attribuais aux mots, mais que peut-être de cette queftion nous pourrions en faire
encore deux ou plus. Car, comme on n'avait pas précifc ici le nombre des jets ou des fois,
qu'on devait mettre un ducat, ni indiqué exprell'éracntfon indétermination, il me fem-
blait qu'il reliait encore raifon de doute, fi peut-être dans la queftion il pourrait avoir
été omis quelque chofe fur la détermination des/ow, ou, finon, fi on pourrait l'expliquer
par une fois de part et d'autre, ou bien le tenir pour indéterminé. Cette dernière fuppofi-
tion m'aurait paru la plus probable, et j'ai aullî appris enfuite par votre milTive '^) du lo
avril que vous l'entendiez ainfi, comme il réfulte des mots: or, pour éviter dans la fuite
tout douhlefens, fy ajouterai encore que pentends que chaque fois que A ou B jette pile, il doit
mettre un ducat, de forte que quelquefois il fe trouve beaucoup de ducats mis, avant que pour la
première fois on jette croix, c'eft-à-dire que Pon prend tout ce qui a été mis. Mais comitie dans
votre lettre précédente 5) on trouve au fujet de la queftion encore ces mots: „Vousrous
occuperez d'' autant plus aifément d"" examiner ceci, qu'' il parait que cela n'' exige pas beau-
"*) Voir la Lettre N°. 1384. 5^ Consultez la Lettre N°. 1374.
350 CORRESPONDANCE. 1665.
wegh moet gevonden wcrden orn tôt het hegeerde te geraaken; en datter nu meer
rekenings vaft was inde ongedetermineerde aïs in deze gezei]de gedecermineerde
zin, zo koos ik deze bij provifie voor d' andere, zulx dac mijn folutie dan ziet op
de quaeftie aldus opgenoomen: A en B wcrpen op met beurcen kruis of munt, op
conditie dac ieder die munt werpt, doch alleen'voor à' le raj^,?/, een ducaat zal
inzetten, &c. En zijn Edelheijts op de quaeftie in dezen zin: A en B werpen op
met beurten kruis of munt, op conditie die munt werpt, altijt zonder ophouwden,
een ducaat zal inzetten &c. Maar evenwel, ichoon ik met uwEdelheijt niet zien
kan datter nu eenige twijfelachtigheijt meer inde woorden der quaeftie overgeble-
ven is, zo accorderen echter onze gevonden uitkomften, niet, want volgens uw-
Edelheijts rekeningh zouwde A verliezen /^ '^^^ <^'^" ducaat, volgens de mijne J.
Eindelijk, Mijn Heer, om uwEdelheijt te bedanken voor het voorftellen van
zo een ingenieufe quaeftie, zo zal ik befluijten met een ander, waar van ik uwE-
delheijt het zelfde dat hij mij van de zijne zeyde, kan vcrzekeren, namentlijk dat,
(volgens mijn méthode) daar zeer weijnig rekenings aan vaft is, en alleen de
wegh moet gevonden worden om tôt het begeerde te geraaken: dezelfde luit
dan aldus :
„A en B trekken blindelinx bij beurten, A aitijt uit 3 fchijven i , van welke
„drij twe wit zijn en een fwart, B infgelijx altijt uit een zeker getal van witte
„en fwarte fchijven waarvan de ratio onveranderlijk blijft; op conditie, dat die
„eene witte fchijf trekt ailes watter inftaat genieten zal, maar die in tegendeel
coup de calcul^ mais que feulement il faut trouver le chemin pour atteindre ce qui efi déjiré; et
comme il fallait plus de calcul dans le fens indéterminé que dans le fufdit fens déter-
miné , je choifis provifionnellement celui-ci de préférence à l'autre, de forte que ma folu-
tion regarde la queftion ainfi propofée: A et B jettent à tour de rôle pile ou croix, fous la
condition que celui qui jette pile, mais feulement pour la i.'"''^ fois^ mettra un ducat &c. Et
que vous prenez la queftion dans ce fens-ci: A et B jettent à tour de rôle croix ou pile,
fous condition que celui qui jette pile, toujours fans cejfe^ mettra un ducat, &c. Mais
cependant, quoique pas plus que vous-même je ne puifle voir qu'il refte encore quel-
que incertitude dans les termes de la queftion, pourtant les réfultats que nous trou-
vons ne s'accordent pas, car fuivant votre calcul A perdrait ^j d'un ducat, et félon
le mien |.
Enfin, Monfieur, pour vous remercier de la propofition d'une queftion fi ingenieufe,
je finirai par une autre queftion, dont je puis vous afiHu-cr la même chofeque vous
me difiez de la vôtre, c'eft-à-dire qu'il y faut bien peu de calcul (félon ma méthode),
et qu'il faut feulement trouver la voie pour parvenir au but défiré: elle s'énonce ainfi:
„A et B tirent à l'aveuglette à tour de rôle. A toujours i de 3 jetons, defquels trois il
y en a deux blancs et un noir B de même toujours d'un certain nombre de jetons blancs
et noirs, dont la ratio refte invariable; fous condition que celui qui tire un jeton
blanc jouira de tout ce qui eft mis, mais qu'au contraire celui qui tire un noir
CORRESPONDANCE. 1665. 35I
„een fwarte aantreft, îiltijc een ducaat zal bijzettcn, en A zal eerfl: trekken zijn-
„de noch niets ingezcr. de vrage is, zoo men de condicien wederzijts gelijk-
„waardig wil hebben, ziilx datier, als A zal beginnen te trekken, geen voor-
„deel bij d' een noch d' andere zij, wat ratio datter zal moeten wezen tiifTchen
„de voorzeide witte en fwarte fchijven?
Hicrmcde dan eindigendc, zal, na mijne hertlijkc gcbiedenifTe, blijven
MijN Heer
VEds. dienftwilligen Dienaar
den 5 Miiy 1665 J, Hudden.
't Amfterdam.
Mijn Heer
Mijn Heer Christiaen Huigens van Zuilichem
in
pt s Graven Hage.
ajoutera toujours un ducat: et A tirera le premier avant que rien n'ait été mis. On de-
mande, lorCqu'on veut avoir des conditions équivalentes de part et d'autre, de ibrte
que, A commençant à tirer, il n'y ait d'avantage pour aucun des deux, quelle ratio
devra le trouver entre lefdits jetons blancs et noirs?
En finidant, je relierai, avec mes compliments fincères.
35^^ CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1404
Christiaan Huygens à [J. Huddê].
10 MAI 1665.
La minute se trouve à I.c'idcn, coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nus. 1392 et 1403. J. Iludih y répondit par le No. i^ii.
10 May 1665.
MijN Heer
De reden waer cm ick VE. de queftie van kruijs of munt voorftelde was alleen
om dac VE doen hij mij thoonde het gheene gefchreven haddc aengaende de Re-
kening in fpelen van geluck, daer bij feïjde, dat niet en meijnde iecs fonderlinghs
meer in die materie te konnen voorgellelc w^erden. Want de voornoemde queftie
mij korts daer nae in den fin komende, foo docht mij goet VE defelve op te geven
als een fubjeft van nienwe fpeculatie indien VE daer luft toe mochte hebben.
Ick geloof dat VE nu oock wel bemcrckt neffens mij dat die queftie van een ander
flagh is aïs al de geene die in mijn gedruckte Tradlarien ') gevonden werden ,
en dat noch al andere meer konnen bedacht werden die al vueer verfcheijden
fouden fijn , en van noch meerder naedcnckens. doch de nuttigheijt daer van en
is foodanigh niet, dat men daer veel tijdts in fonde beileden. Wat aengaet de
queftie die het VE gelicft heeft te ftellen tôt befluit van fijne laetfte, defelve
Traduélion :
Monsieur
La raifon pour laquelle je vous propoiais la qucftion de croix ou pile, était feulement
que, en me montrant ce que vous aviez écrit par rapport au calcul dans les jeux de
chance, vous y ajoutiez, que vous ne penfiez pas qu'on pût propofcr encore quelque
choie de particulier dans cette matièi'e. Car, la qucftion ful'dite me venant à l'efprit
peu après, il me fembla bon de vous la propofer comme fujet de nouvelle fpéculation,
fi vous en aviez envie. Je crois que maintenant vous aurez aperçu , auffi bien que
moi, que cette queftion eft d'un autre genre que toutes celles que Ton trouve dans mes
traités imprimés '), et qu'on en pourrait imaginer encore plufieur's autres, toutes dif-
tinéles entre elles, et exigeant plus de méditation. Mais l'utilité n'en eft pas allez grande,
pour y employer beaucoup de temps. Quant à la qucftion que vous avez bien voulu
propofer comme conclufton de votre dernière, elle me parut d'abord allez dillicile, mais
') Son traité „vnn Rekeningh in Tpelen van Geluck"; voir la Lettre N°. 282 , note i.
CORRESPONDANCE. 1665. 353
quam mij in 't eerfte al vrij fwaer te voren doch is lichter afgeloopen als ick ge-
dachc hadde. En ick vinde dac de Proportie der M'itte en fwarte fchijven van B is
van gelijck tôt gelijck, dat is dat B gelijck getal van witte en van fwarte fchijven
moet hebben cm te maecken dac de conditien van A en B, volgens het voorge-
ftelde van VE, gelijckwaerdigh wcrden. Ick wenfche te wetcn of VE de felfde
uytkonifl: gevonden heeft, en ce meer om dat het fchijnt dat onfe rekeningen door
verfcheyde wegen gaen. Want indien anders waere foo fonde VE oock in de
queftie van kruijs of munt de rechte uytkomfl van — gevonden hebben , dev^^ijl
dit vrij lichter gevalt dan VE queftie ende feer nae op de felve manière gevonden
w^erdt volgens mijn méthode , als mede indien aen B een feecker getal van fwarte
en witce fchijven gegeven werdt, hoe veel dan A verlieft of wint. Aldus vinde
ick dat indien B i witte ichijve heeft en i fwarte, de reft geftelt als voren, dat
dan A winc ^-^ van een ducaec.
343
Dewijl in mijn queftie van kruijs ofmunc, de conditie van A flechcer is, om dat
hij voorwerpt als noch niets ingefet is, foo fonde men konnen vragen hoeveel
A en B van eerften aen fouden moeten in fecten (te weten ieder een gelijcke
fomme) op dat haere conditien van eerften aen caeteris pofitis ut prius gelijcwaer-
den werden. Ick weet noch niet hoe fwaer of licht die vallen fonde, dewijl daeï
op noch niec gedacht en hebbe. Ick en hebbe het oock niec geftelt om daer van
elle s'eft terminée plus aifémcnt que je n'avais cru. Et je trouve que la proportion des
jetons blancs et noirs de B eft d'égal à égal, c'eft-à-dire que B doit avoir un nombre égal
de jetons blancs et noirs, pour taire que les conditions de A et de B deviennent équiva-
lentes, comme vous l'aviez propofé. J'aimerais bien lavoir fi vous avez trouvé le même
réiultat, et cela d'autant plus qu'il femblc que nos calculs iuivent des voies différen-
tes. Car, s'il en était autrement, vous auriez trouvé aufll dans la queftion de croix ou pile
le vrai réfultat de — i vu que cela eft bien plus facile que votre queftion et que pour-
tant on le trouve prefque de la même manière iélon ma méthode; comme aufli lorf-
qu'on donne à B un certain nombre de jetons blancs et noirs, et qu'on demande combien
A gagne ou perd alors. Ainfi je trouve que lorfque B a i jeton blanc et i noirs, le refte
étant pofé comme ci-devant, A gagne ~-^ d'un ducat.
343
Puifque dans ma queftion de croix ou pile, la condition de A eft pire, parce qu'il
jette le premier, alors que rien n'a encore été mis, l'on pourrait demander combien A
et B devraient mettre au commencement (c'eft-à-dire chacun une fomme égale) pour
que dès le commencement, ceteris pofitis ut prius, leurs conditions ftilTent équivalen-
tes. Je ne fais pas encore, jufqu'à quel point cette queftion ferait difficile ou non, vu que
je n'y ai pas encore réfléchi. Aufli je ne l'ai pas pofée pour vous en demander la folution.
Œuvres. T. V. 45
354 CORRESPONDANCE. 1665.
de folutie van VE te begeren , maer alleen om dat mij in den fin komt , fpruy-
tende uijt VE laccfl: voorgeftelde queftie. Ick verfoccke alleen van defe te mogen
wetcn of wij gelijcke facit gekregen hebben , en eijndigende blijve
MijN Heer
VE dienllwilligen dienaer
mais feulement parce qu'elle me vient dans l'efprit, comme provenant de la queftion qne
vous avez dernièrement propofée. Je vous prie leulement de me faire favoir, à
l'égard de celle-ci, fi nous avons obtenu un réfultat égal; en finilTant je luis
N° 1405.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, père.
14 MAI 1665.
Le sommaire se trouve h Leiden, coll. Huygens.
A Mon Père
14 May.
avons acheté des chevaux, s'il veut qu'on face un carofTe. le frère de Moggerf-
hill ') en fera le Inventendant. Remercier de la communication desObferuations^)
du Père Bertet. refpondray s) a Monficur Mouton '*). Comte de Guiche, arrivé
icy m'efi; venu veoir. veu la flotte.
^) Philips Doublet.
°) Consultez les pièces Nos. 1 3-6 à 1383.
5) 11 semble que Cbr. Huygens n'a pns envoyé cette réponse. Consultez la Lettre N°. 1424.
4; Voir la Lettre N". 1389.
CORRESPONDANCE. 1665. 355
N° 1406.
ClIRISTIAAN HUYGENS à M. TlIEVENOT.
14 MAI 1665.
Le sommaire se trouye à Lcidcii, coll. Iliiygcns.
La lettre est la réponse an No. 1399.
Thevenot.
14 May.
Horologe a Monfieur de Monmor '). Remercier du verre. J'attens le livre ^) de
Monfieur Auzouc. Et de luy le traité deRoberval des pendules Ifochrones. J'ay
trouvé la 2e partie de fes relations 3), fautes d'impreffion. Obfervations du dernier
Comète de Lion "*) , je ne trouve pas encore d'hypothefe pour fon mouuement.
qu'il fera bon d'attendre que l'Jnftruftion ^') foit imprimée en Angleterre ")
augmentée, devant que la donner en francois. adjouteront aufll a la Relation de
Holmes '').
N° 1407.
Christiaan Huygens à J. Hevelius.
18 MAI 1665.
La minute se trouve à Leiden., coll. Iluygens.
La lettre est la réponse au No. 1099. J. Hevelius y répondit le 18 novembre 1665.
Ampliffimo, Clariflimo Viro. Hevelio.
Ampliffime Clariflime Vir
i8 maij.
Mitto libellum Auzotij ') jufTu autoris. addo mcum de ufu Horologiorum ad
Longitudines °).
') Consultez la Lettre N°. 1371. ^) Consultez la Lettre N°. 1397, note i.
3) Ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1025, note 5.
'•) Consultez la Lettre N°. 1376. 5) Voir „rOnderwijs".
*} Consultez les Philosophical Transactions N°. 47, du 10 mai 1669.
'') Voir la pièce N°. 1 3 1 5.
^) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 346 , note 3. Consultez encore la Lettre N°. 1 397.
^") L'écrit r„Onderwijs etc." Consultez la Lettre N°. 1290.
356 CORRESPONDANCK. 1665.
ad literas ejus ultimas datas 19 februarii 1663. qiiod de diametris Planetarum
concendit , gracias de Ancelio. Rogo ne mittat fiquid exinde obfervavic de pareliis.
") Refpondcre poteram haec. De Mercurij diametro ab ipfo in foie vifi licet
concedatur tam pufillam foiïïe methodum tamen qua ex mercurij diametro reli-
quoriim planetarum colligit diamètres , oculi eftimatione et comparatione cum
circellis innixam, admodum incertam ac fallacem arbitror. Atqui, inquis,
diameter Veneris hoc modo inventa refte fe habet, quum conveniat illi quae
ab Horroxio in difco folis inventa fuit, ergo et reliquae diametri quidni aeque
bene definitae fint? Equidem et Horroxianam Veneris diametrum bene dimenfam
non nego, fed fieri poteft ut in hac s) cafu conientiat methodus tua cum rei veri-
tate , in alijs vero aberret. Similiter enim et ego de mea dicere pofTum , cum Vene-
remfatis prope eadera magnitudine quaHorroxius edat, nam ille i.'i6", ego [.'25"
habeo in minima diltantia, quidni et in alijs planetarum diametris ei credatur. de
tua autem juftiorem dubitandi caufam habes quod in Jove ac Saturno tam longe ab
aliorum et tuis ipfius prioribus obiervatis recédât, quibufcum mea fatis propé
quoque confentit. Tibi enim diameter Jovis eft 24."22."' Saturni cum anfis
iç."/\.o."', quae Ricciolo funt 68." et 72." mihi 72" et 78".
de cometis expefto quae editurus *) dicitur , ubi accuratas obfervationes omnes
3) Lisez: hoc.
4) Heveliiis a publié sur les comètes de 1664 et 1665 les ouvrages suivants :
«) Johannis Hevelii Prodromus Cometicus, quo Hiftoria, Cometae Anne 1664 exorti Cur-
fuiii, Faciefq; diverfas Capitis ac Caudae accuratè delineatas compleftens; Nec non Difler-
tatio De Cometarum omnium Motu, Generatione, variifque Phaenomenis , exhibetur.
Ad lUuftriflîmum ac Excellentiffimuni Dominum. Dn.J. Bapt. Colbert, Régis Chriftia-
niflîmi à SanClioribus Confiliis, Summiq; Galliarum Aerarii Moderatorem Fideliflimum,
&c. &c. Dominum Gratiofiflimum. Cum Privilégie Sac. Caefar. & Regiae Pol. & Suec.
Majeflatum. Gedani. Autoris Typis, et Sumptibus, Imprimebat Simon Reiniger. Anno
M.DC.Lxv. in-folio.
b) Johannis Hevelii Defcriptio Cometae Anno Aerae Clirift. m.dc.lxv. exorti, Cum genui-
nis Obfervationibus, tam nudis, quàm enodatis, Menfe Aprili liabitis Gedani. Cui ad-
dita eft Mantifla Prodromi Cometici, Obfervationes omnes prioris Cometae mdclxiv, ex
iifq; genuinum motum accuratè deduftum, cum notis, & animadverfionibus cxhibens. Ad
Sereniffimum Leopoldum, Etruriae Principeni. Cum Privilegio Sac. Caefareae & Reg.
Poloniae, ac Sueciae Majeftatum. Gedani, Autoris Typis, et Sumptibus, Imprimebat
Simon Reiniger. Anno m.dc.lxvi. in-folio.
6-) Johannis Hevelii Cometographia, Totam Naturam Cometarum; utpote Sedem, Paral-
laxes, Diftantias, Ortum & Interitum, Capitum, Caudarumq; diverfas faciès, affeiftionefq;,
nec non Motum eorum fummè admiraudum, Beneficio unius, ejufq; fixae, & conve-
uientis hypothefeos exhibens. In quâ, Univerfa infuper Phaenomena, Quaeftionefque de
Cometis omnes, rationibus evidentibus deducuntur, demouftrantur, ac Iconibus aeri
incifis plurimis illuftrantur. Cùmprimis verù Cometae Anno 1652, 1661, 1664& 1665
ab ipfo Authore, fummo ftudio obfervati , aliquantù prolixiùs, penficulatiùfq; exponun-
CORRESPONDANCE. 1665, 357
cibi pollicentur; et ego pridem profefTus fum illas nifi ab Hevelio aut Ricciolo
non cxpeftandas. Ubi ego crajeéloriam cometae prinii collocaverim. Pofitionem
plus negotij daturam.
"j Huygens supprima cet alinéa, car il y ajoute en marge: haec non addita[Chr. Huygens].
N= 1408.
Christiaan Huygens à J. Chapelain. .
21 MAI 1665.
La copie et le sommaire se trouvent h Lciden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1398. /. Chapelain y répondit par le No. 1417.
Sommaire : Traducîlion. frais et peine jufte de trop jufqu'icy.
Chapelain.
2 1 may.
J'accepte avec aftion de grâce et comme une nouuelle marque de voftre bonté
l'offre qu'il vous a pieu me faire de vous emploier en ma negotiation avec le
Sieur Thuret, et je n'aurois pas attendu fi longtemps a vous envoier la Procu-
ration ') que voicy , fi je n'eufi!e confiderè que les horologes que je fais faire pour
Monfieur de Carcavy -) et Monfieur de Montmor 3) n'eftant pas encore envoicz,
tur, expenduntur , atq; rigidillinio calcule fubjiciuntur. Acceffit , Omnium Cometarum ,
à Mundo condito hucufqueab Hiftoricis, Philofophis & Aftronomis annotatorum, Hif-
toria, Notis & Animadverfionibus Auftoris locupletata, cura peculiari Tabula Cometa-
rum Univerfali. Cum Privilégie Sac. Caefareae, & Reg. Pol. & Suec. Majeftatura. Ge
dani. Aucloris Typis, & Sumptibus, impriraebat Simon Reiniger. Aiino m dc Lxviii.
in-folio.
Ce dernier ouvrage est dédié „Potentiffimo , Invidliffîmo , ac Chriftianiiïimo , Franciae , &
Navarrae Régi, Ludovico XIV, Domino longe Clementiffimo"; il est divisé en XII Livres.
C'est du premier de ces trois ouvrages qu'il est question ici.
') Consultez la pièce N°. 1409 -) Consultez la Lettre N°. 1358.
3) Consultez la Lettre N°. 1370
558 CORRESPONDANCE. 1665.
il n'y avoit point de modelle pour le Sieur Thurec pour travailler après et que par-
tant rien ne preïïbit. J'ay creu mieux faire de n'inférer point les conditions dans
cet afte a fin qu'il ne foit pas befoin d'envoier de nouvelle Procuration, fi nous
ne tombions pas d'accord des conditions, le meilleur feroit de paier une fois une
fomme fur tout puis qu'en prenant le certum quid par pièce, c'eil: remettre le tout
à la bonne foy de Thuret, a la quelle je me fie beaucoup , mais ce n'efl: pas la
couftume de contrafter de la forte. Que pourtant puis quil eft fi incertain com-
bien l'invention rendra, je ne ferois pas bien aife qu'il fe mit en danger de per-
dre au contraft. qu'il voie fi en donnant de bilicts marquez ou il y euft mon cachet
et mon nom ou quelque devife pour les attacher dans la boete de chafque horologe,
ou en s'obligeant par ferment je pourrois prendre quelque leurté avec le cer-
tum quid.
Il faudra veoir ce qui en arrivera. Jufqu'icy je n'en ay eu que de peines, depen-
fes et grande perte de temps , et il ne feroit que jufl:e que j'en tiralTe quelque
fruit.
N= 1409.
Christiaan Huygens à [Thuret].
MAI 1665.
Appendice au No. 1408.
Le minute se trouve à Leideii, coll. Huygens.
Le Tranfport du Priuilege au Sieur Thuret fe peut faire ou en paiant une cer-
taine fomme une fois, de la quelle il faudroit convenir.
Ou en paiant une moindre fomme tous les ans , au quel cas je voudrois qu'il fut
pour 6 ans. Qu'en cas qu'il me paye un tant de chaque horologe le Tranfport ne
foit auflî que pour 6 ans et perfonnel fur le Sieur Thuret de forte que venant a
mourir dans ce temps, il retournera a moy.
que cette fomme qu'il me paiera de chaque horologe fera 3 Louis d'or de celles
qui feront ajufi:ees pour fervir fur mer et 1 Louis d'or celles qui feront pour
l'ufage ordinaire.
Qu'en cas d'infraélion du Privilège il fera obligé de le maintenir fans que j'aye
befoin de m'en méfier ou qu'il m'en mette rien en compte.
Pour le prix de 3 Louis d'or, puifque ces horologes doivent coufter 300 Livres
CORRESPONDANCE. 1665. ' 359
de noftre monnoie , ce n'eft qu'une unfieme que je prens que je croy qu'on trou-
vera bien raifonnable. Et ayant réglé ce prix de la forte icy je n'en doibs pas
diminuer ailleurs.
N= 1410.
B. De Spinosa h H. Oldenburg.
MAI 1665.
La lettre a él^ publiée dans „B. île Spinosa Opéra. Pnstlmma'" Epistoku XIII '^.
Amice integerrime,
Paucis ante diebus amicus quidam epillolam tuam 28. Aprilis, quam à Biblio-
polâ Amftelaedaraeiifî , qui eam fine dubio à Domino Serrario acceperat, fibi tra-
ditam ajebat. Gavifus fum fummoperè, qu5d tandem ex te ipfo intelligere licuit,
te bene valere, tuumque erga me animum benevolum eundem atque olim effe. Ego
fani, quotiefcunque data fuit occafio, Domini Serrarum et Chriftianum Hugenium
Zuylichemi Dominum, qui etiam te noviiïe mihi dixerat, de te, tuâque valetudine
rogare non defii. Ab eodem Domino Hugenio etiam intellexi erudiciffimum Domi-
num Boylium vivere, in lucem emifiiïe Traélatum illinn infignem de Coloribus ^)
Anglicè, quem ille mihi commodato daret, fi linguam Anglicam callerem. Gaudeo
igitur ex te fcire, hune Traftatum fimul cum illo altero ^^ de Frigore et Thermo-
metris, de quo nondum audiveram Latinâ civitate donatos"*), et publici juris fadios.
Liber de obfervationibus microfcopicis s) etiam pênes Dominum Hugenium eft.
') Consultez l'ouvrage:
B. d. S. Opéra Pofthuma, Quorum fériés poil Praefationem exhibetur. clDl3CLxxvii.in4°.
Cette édition fut publiée par son ami Jarrighjellis et imprimée chez Jan Rieniertsz, Stadts-
Drucker dans le Dirk-van-Assen-steegli, à Amsterdam.
Une traduction hollandaise se trouve, sous le N°. 13, dans
De Nagelaten Schriften van B. D. S. Als Zedekunft, Staatkunde, Verbetering van 't Ver-
ftand, Brieven en Antwoorden. Uit verfcheide Talen in de Nederlandfche gebragt. Ge-
drukt in 't Jaar m.dc.lxxvi. in-4°.
Cette traduction fut aussi imprimée chez Jan Rienaertsz, à Amsterdam elle était de la
main de Jan Hendricksz. Glasemaker.
") Voir, sur cet ouvrage, la Lettre N°. 1236, note 16/^.
5) Voir, sur cet ouvrage , la Lettre N°. 1289, note 6.
■*) Des ouvrages de 11. Boyle il existe des traductions latines, pour la plupart imprimées à Am-
sterdam, quelquefois aussi en Angleterre, parce qu'on craignait la concurrence des libraires
hollandais.
5) R. Ilooke, Micrographia.
360 CORRESPONDANCE. 1665.
fed ni fallor Anglicè. Mira quidcm mihi de hifce microfcopiis narravic,& fimulde
Telefcopiis quibufdam in Italiâ elaboratis '^), quibus Eclypfes in Jove ab interpofi-
tione Satellicum obfervare potuerunt, ac etiam umbram quandam in Saturne, tan-
quam ab annule faftam. Quorum occafione non fatis pofTum mirari Cartefii prae-
cipicantiam, qui ait caufam, cur Planetae juxta Saturnum (ejus enim anfas Planetas
efle putavit, forte quia eas Saturnum tangere nunquam obfervavit} nonmoventur,
poïïe efle, qu6d Saturnus circa proprium axem non gyret, cùm hoc cum fuis prin-
cipiis parum conveniat, tum quia ex fuis principiis facillimè anfarum caufam
explicarc potuerat, nifi praejudicio laboraret, &c.
N= 1411.
Christiaan Huygens à R. Moray.
29 MAI 1664.
La leitre se troiire à Londres, Royal Society.
Elle est la réponse au 1401. R. Moray y répondit par le No. 1421.
Sommaire : Mercure. Inftruclion pour les liorologes. Hcvelii Prodromus i).
A la Haye ce 29 Maj 1665.
Monsieur
J'ay différé de refpondre a vollre dernière du a i Avril attendant de jour en jour
l'arrivée de Monfieur Boreel, et que je vous penfe donner avis quant et quant de
la réception du thermomètre, mais il ne paroit pas jufqu'icy de forte que je ne fcay
(i peut eflre il a changé de deffein ou pris un grand tour pour venir en ce pais.
J'en fuis bien marry et vous remercie cependant de ce beau prefent et de l'in-
ftruftion que vous me donnez, pour m'en fervir.
Je recevray de même les autres règles que vous dites qu'on obferve en com-
parant le dit thermomètre avec le tube plein de mercure. Si l'on en pouuoit tirer
quelque prognoftique pour les changements de l'air, et des vents, feroit une
chofe d'importance.
Je croy que l'Inftruftion pour les Longitudes augmentée et redreffee, comme
*) Sur les télescopes de G. Campani, consultez les Lettres Nos. 1304 et 1305.
') Ce sommaire se trouve écrit sur la Lettre N°. 1401
CORRESPONDANCE. 1665. 361
VOUS me l'avez promife, doibt défia eftre imprimée, et je vous prie que je la puifle
avoir au pluftoft a fin de l'envoier a Paris pour eftre traduite en François. L'on
eftoit preft a fe feruir pour cela de la miene, fi je n'euffe mandè^) que l'on attendift
plufl:oft celle qui s'apreftoit chez vous et principalement pour la relation de Mon-
fieur Holmes qui y fera corrigée et plus ample. Je fuis après s) de traiter avec un
horologer 4^ a Paris pour le tranfport du privilège pour 5 ou 6 ans, et je vous
feray fcavoir en fuite ce qui fe fera conclu.
Monfieur Hevelius m'a fait dire qu'il a fait imprimer un traiftè s) du comète
premier de 60 feuilles in folio, et qu'il attend feulement quelque occafion pour
me l'envoier. Cependant j'en ay veu quelques unes des figures, qui me femblent
afièz eftranges, car premièrement il dépeint la tefte du Comète comme s'il l'avoit
veue fort grande et avec de certaines taches dedans, ce qui ne m'a aucunement
paru, mais avec mes meilleurs lunettes elle a toufjours femblè très petit comme
les efiioilles fixes excepté la chevelure, et a Rome on l'a obfervée de mefme, de
forte que je croy que les lunettes de Hevelius ne diftinguent pas bien les objefts,
ou que le défaut eft dans fes yeux. Apres pour ce qui eft du cours du comète il en
fait une ligne continue qui fe tourne en elle mefme, d'où je prevoy quelque
bigearre hypothefe, par ce qu'il marque cette ligne courbe dans le ciel mefme a
trauers des Signes, dont il a donné une figure. Mais il faut attendre fon ex-
plication.
Si Monfieur Hook entreprend de faire la defcription et l'hypothefe du dernier
comète '^), ainfi que du premier, je pcnfe qu'il luy donnera bien plus de peine car
au moins a ce que j'ay pu juger par les obfervations il n'a pas pafTé dans une ligne
droite, comme l'autre.
Je croy que vous aurez défia veu la Lettre imprimée de Monfieur Auzout '') a
l'Abbé Charles, ou il taxe la focieté Royale de n'avoir pas empefché la publica-
tion de la machine pour les verres tant qu'on n'en avoit point fait d'eflliy.
Je ne fcay comment elle le prendra, mais je croy que Monfieur Hook ^} doit eftre
bien en peine par ce que je ne voy guère d'apparence qu'il en puifl^e venir a bout.
Je fuis fans referve
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiffant feruiteur
ChRc Hugens de Zulichem.
") Consultez la Lettre N°. 1406. s) Consultez la Lettre N°. 1409.
t) Thuret. Consultez la Lettre N°. 1408.
5) Ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1407 , note 4.Û.
'') Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 363 , note 6.
" ) Voir l'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1346, note 3.
^) R. Hook répondit dans les Philosopbical Transactions N°. 4 , du 5 juin 1665.
Œuvres. T. V. 46
562 CORRESPOND/\NCE. 1665.
Je mettray l'horologe entre les mains de Monfieur Boreel. ainfi que vous l'or-
donnez pourveu qu'il viene.
Ils font paier bien cher le grand fceau chez vous a ce que je voy mais aufli vous
le prenez pour tant de chofes a la fois que pour tant de Privilèges le prix n'eft que
médiocre.
A Monfieur
Monfieur Moray Chevalier et du Confeil Privé
du Roy pour les aifaires d'Efcofle
A
dans White Hall Londres.
N= 1412.
Christiaan Huygens h Lodewijk Huygens.
3 JUIN 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A la Haye 3 Juin 1665.
Voicy l'un des livres que vous avez defirè, que je vous envoiaiïe.
Je talcheray de avoir auffî l'autre de Monfieur Gool '), et vous le feray tenir,
s'il n'arrive point de malheur a cettuy cy, que je vous recommande de bien con-
ferver et de me le envoier, quand vous l'aurez leu.
L'On n'entend encore rien de noftre flotte; on dit que celle d'Angleterre °)
ayant eftè contrainte par le mauvais temps , de fe retirer dans les ports, devoit
reïïbrcir dimanche palTè.
') Goliiis était alors professeur d'arabe et de niatliématiques à runiversité de Leiden.
") La (lotte anglaise était commandée par le due de York.
CORRESPONDANCE. 1665. 363
l'Affaire ') de Dorp"*) a eftè terminée avant hier par une iufpenfion de 3 feniai-
nes: après une bonne et longue reprimende.
Te beflellen ten huyfe van Willem Vos
Houtkoper tôt Gorcum, om voort te zenden
aan Myn Heer Myn Heer L. Huygens te-
genwoordigh op huys tôt Zuylichem.
Met een pack.
N= 1413.
Christiaan Huygens à A. Gouefier.
3 juin 1665.
Le sommaire se trouve à Leiâen, coll. Huygens.
Duc DE ROANNES.
le 3 Juin.
Il eil vray que je fuis trcfmauvais correfpondant '). je vous ay pourtant efcrit
a lettres -) fi je ne me trompe, et pour ce qui ell: des nouuelles de mon horologe
j'ay creu qu'il n'efloit pas neceffaire que je vous en donnalTe puifque elles ont eftè
publiées dans le Journal des Scavants^) que vous ne pouvez manquer d'avoir veu.
J'en envoieray une +) dans peu a Monfieur de Carcavi et a Monfieur de Montmor.
de fa chaife Roulante, fur fa propofition de ma cariole.
3) Une compagnie, sous le seigneur de Marquette, dans laquelle servait L. W. van Dorp,
était stationnée à Helvoetsluis et avait un détachement à Hoorn. Cette compagnie, manquant
de discipline, avait été censurée.
Maximiliaan de Hartaing (Hertaing), fils du militaire Daniel de Hartaing (originaire du
Hainaut) et de Leonora de Hermin, était seigneur de Marquette, En 1665 il était capitaine
d'une compagnie d'infanterie des Provinces-Unies.
+) Sur Lodewijk Wolphard van Dorp, voir la Lettre N°. çg6, note 17.
') Nous n'avons pas trouvé de lettre de A. Gouflier à Clir. Huygens à laquelle celle-ci
serait la réponse.
") Nous n'avons pas trouvé dans nos collections les minutes d'autres lettres de Chr. Huygens
à A. Gouffier que celle de la Lettre N°. 1296, du 31 décembre 1664.
3) Consultez la pièce N°. 131 5. Voir le Journal des Sçavans du 23 février 1665, N°. vin.
"•) Sur les horloges dont il s'agit ici , consultez la Lettre N°. 1408.
564 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 141 4.
ClIRISTlAAN HUYGENS à ChR. RuMPF ').
4 JUIN 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden , coll. Huygcns.
a Monfieur Rompf.
le 4 Juin.
Je le prie de s'informer chez l'Ambafladeur Molles ") s'il veut qu'on luy envoie
l'horologe s) qu'il m'a prié de luy faire faire, dont je fuis en doute par ce que le
marchand n'a pas receu l'ordre promis pour le payement de l'horologer "t). Je le
prie auffi d'envoier la montre de ma Tante de St. Annelant ^').
W 1415.
[A. Auzout] à Christiaan Huygens.
5 JUIN 1665-.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygcns.
Elle est la réponse au No. 1371. On. Huygens y répondit par le No. 142S.
A Paris le 5 Juin 1665.
Jay etê bien aife daprendre enfin par votre dernier ') que mon Paquet ^) vous
auoit etê rendu car ien etois en peine depuis fi long temps quil etoit parti. Jay
fuiet detre fatiffait que vous aies trouuê quelque chofe dans mes remarques qui
vous aie plu, Je voudrois être en état dacheuer mon traité des grandes lunetes et
de faire encore quelques expériences pour confirmer la plufpart des chofes dont
ie parle mais le défaut de lieu et ce qui efi: le plus important le mauuais état de ma
fantê qui neft point encore rétablie , aucontraire ma fleure quarte mauoit repris le
premier jour de may, font caufe que ie ne fay quoyque ce foit, nofant mappliquer
') Christianus Rmiipff, le frère du médecin Christiaan Constantiniis RumpfF. Il naquit à
la Haye en 1630 et fut inscrit à l'Université de Leiden, comme étudiant en médecine, en
1654. Il devint résident à Stockholm et plus tard secrétaire de l'ambassadeur des Provinces-
Unies à Paris , poste qu'il occupait encore en 1665. Son père était
Dr. Christianus Ruraphius, le médecin de la famille Huygens, qui mourut d'une intoxi-
cation d'opium, le 24 juin 1645 [Dagboek].
°) Sur Denzil Lord Holles of Isfield, voir la Lettre N°. 1 135, note 5.
3) Consultez les Lettres Nos. 1350 et 1370. '^) Consultez la Lettre N°. 1418.
5) Geertruid Huygens, veuve de Philips Doublet.
') Nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Huygens à A. Azout.
°) Consultez, sur ce paquet, la Lettre N°. 1397.
CORRESPONDANCE. 1665. 365
fortement a aucune fpeculation ny a écrire long temps. Jay receu il y a défia près
de 15 jours vue reponfe que le Sieur Campani fait ^') a Monfieur lAbbé Charles
touchant ma lettre '*). Jay cru que ie vous en deuois enuoier vne copie afin
que vous jugies ce que nous deuons efperer de la confrontation de nos lunetes. ie
me perfuade que ie nen entendray pas parler dauantage. depuis que ie lay receue
le temps qui a prefque toufiours etê couuert et Ijncommoditê de Iheure ne mont
pas permis de faire les obferuations de Saturne et de Jupiter quil exigeoit de moy.
ie me perfuade que vous ne vous epargneres pas cette année pour voir fi vous
decouurires toutes les chofes que ces meflîeurs alTurent auoir vues, et que nous
verrons plus en détail fils menuoient les obferuations que Caffin en a faites. Jl
y a plus de 1 5 jours que ie nay point vu dautres nouueles de Rome, et je croy que
vous fcaures Monfieur que Caflin a fait vne Ephemeride 9 de la féconde comète
dans laquelle il difert afl^es de la mienne '^) pour le temps du Périgée et pour le
plus grand mouuement diurne aiant mis le Périgée le 4 Auril et le plus grand
mouuement 4°. 36'. Je ne voy pas quelles facommodent bien auec mes obferua-
tions fil arriuoit que nous la reniflions cela pourroit décider lequel auroit mieux
reuflj. Cell: par les tangentes comme moy et apparamment par le mefme principe
auflî bien que ce père Jefuite de Bourdeaux ^) (dont ie nauray pas manqué devons
^ parler) qui a fait vn petit liure en latin^) ou il explique fa méthode toute femblable
a la mienne que ie tacheray de vous enuoier fi ien trouue ches les libraires quand
Je trouueray quelqu' occafion. Nous fouhaitons auec pafllon de voir ce qu'a fait
Monfieur Heuelius. quand fon hypothefe feroit extraordinaire du moins les
obferuations feront les meilleures pouruu quil ne les ait pas aiufliées a fon hypo-
thefe comm' il y a apparence quil na pas fait. On ma dit que Wardus auoit auflj
fait quelque chofe *) mais Monfieur Oldenbourg nen a encore rien mandé, il à
3) Voir la Lettre N°. T416. '') Voir, sur cet ouvrage, la Lettre N°. 1346, note 3.
5) Consultez l'ouvrage:
Giovanni Domeiiico Caffini, Lettere aftronomiche al Signor Abbate Falconieri, sopra il
confronto di alcune ofTervalioni deir Comète deir anno 1665. Bologna. 1665. in-folio.
*) Voir l'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1 397 , note i .
') Le père J. G. Pardies.
^) J. G. Pardies E Soc. Jefu Diflertatio de motu et natura Cometarum. Parifiis apud Petruni du
Coque. 1665. in- 12°.
Il en existe une traduction française:
J. G. Pardies Remarques sur les comètes et autres phoenomenes extraordinaires de ce
temps Bordeaux. G. de la Court. 1665. in-8°.
') Nous ne sachons pas que SethWard ait écrit autre chose sur les com êtes que l'ouvrage suivant :
De Cometis ubi de Cometarum natura dideritor. Nova cometarum Theoria, Novilïïmi
Cometae Hiftoria proponitur. Praeleftio, Oxonii habita à Setho Wardo, In Celeberrima
Academia, Aftronomiae Profeflbre Savilliano. Cui fubjunfta ell Inquifitio in Ifmaelis Bul-
lialdi Aftronomiae Philolaicae fundamenta, eodeni Authore. Oxoniae, ExciidebatLeon: Lich-
field Academiae Typographus. Anno Dom. 1653. in-4°.
366 CORRESPONDANCE. 1665.
écrit icy que ie mecois mépris dattribuer a la Société Roiale ce qui ne deuoit fat-
tribuer qu'a Monfieur Hook, il auoit mandé quil feroit vn extrait de ma lettre pour
la faire voir a la Société'") et ie croiois quil me manderoit quelque choie de la ma-
nière quelle lauroit prife auffi bien que Monfieur Hook et Monfieur Riues") ce que
ie dis d'eux mais il nen a encore rien écrit, ie ne fcay fils nen parleront ") point
dans leur Philofophical Tranfaftions de ce mois cy. il mandoit feulement que
Monfieur Hook etoit après a faire reufllr ion tour, nous apprendrons ce qui en
arriuera. Jay pour le moins auïïy grande jmpatience que vous dapprendre comme
le Père fabri prendra ce que iay écrit de luy. ie croy que dans fon ame il en fera
bien aife et quil fouhaite qu'on le réfute mais la politique le peut faire agir autre-
ment et ie crains toufiours que ie naye quelque chofe a démêler auec luy ce qui
me facheroit fort ny aiant rien qui me deplaife comme ces fortes de procès. Jef-
pere en auoir des nouueles deuant quil foit peu que ie ne manqueray pas de vous
faire fcauoir aufil tofl:. Jl ne fe fait rien de nouueau icy , il y a plus de 1 1 jours que
ie nay pas vu Monfieur Petit il me dit en ce temps la que toute fa copie etoit ches
Ijmprimeur mais on ma dit depuis que fon afaire netoit pas encore acheuée , tout
fe verra auec le temps aufll bien que ce que promet '^j depuis fi long temps le
Père de Saint Rigaut de Lion, ce qui me fait fouuenir quil fy fait la de très beau
Cet opuscule fait partie du recueil suivant:
Idea Trigonometriae Denionflratae (In ufum Juvcntutis Oxonienfis). Item Praeleftio de
Coraetis. Et Inquifitio in Bullialdi Ailronomiae Philolaicae Fundamenta. Autliore Setho
Wardo in Academia Oxonienfi Aftronomiae ProfelTore Saviliano. Oxoniae, Excndebat L.
Lichfield Academiae Typographus. 1654. in-4°.
'°) En eflFet, un extrait parut dans les Philosopliical Transactions N°. 4 du 5 juin 1 665, en même
temps que la réponse de R. Ilooke.
") Reeves.
'") Consultez l'ouvrage:
Refponce de Monfievr Ilook avx Remarqves de Monfievr Avzovt Contenve dans vue
Lettre a l'Avtevr des Philofophical Tranfaftions, traduite d'Anglois. Et qvelqves Lettres
efcrittes de part & d'autre fur le fujet des grandes Lunetes. A Paris, Chez Jean Cvflbn rue
Saint Jacques, à l'Image de Saint Jean Baptifte m.dc.lxv: Auec Priuilege du Roy. in-4°.
Ce recueil, publié par A. Aiizout, contient, outre un extrait d'une lettre de Campani,
datée du 4 Mai, les pièces suivantes :
û^ Reponfe de Monfievr Hook, aux Confiderations de M. Auzout, contenve dans vue
Lettre écrite à l'Auteur des Philofophical Tranfaftions. Traduite d'Anglois.
b') Lettre a Monfievr Oldenbovrg, Secrétaire de la Société Royale d'Angleterre, fur la
précédente Réponse de Monfievr Hook [datée: à Paris le 4. Juillet 1665].
c) Lettre de Monfievr Oldenbovrg, Secrétaire de la Société Royale d'Angleterre, conte-
nant la féconde Réponse de Monfievr Hook, à M. Auzout, &c. [datée: A Londres le
23. Juillet 1665].
(l^ Lettre a Monfievr Oldenbovrg, Secrétaire de la Société Royale d'Angleterre [datée: A
Paris le la. Aouft 1665],
'3) François de Saint-Rigaud, Système nouveau du Ciel, in-folio.
CORRESPONDANCE. 1665. 367
verre mais ie nen ay point encore eu. le Père Bercée mauoit promis il y a près dun
mois den enuoier quelque oculaire mais il en a charge vn AmbalTadeur de Por-
tugal duquel nous nauons point de iiouueles. on en fait auffy icy prefentement qui
ei1: parfaitement beau mais ie nen ay point encore et Menard '*3 qui en a nen a
point encore fait dObieftif. Jiray peut eftre laprefdinée la voir et fi ien puis auoir
quelque morceau ien trauailleray. fi ces verreries reuffifl^ent pour nous nous
eprouuerons fi la matière nous peut mener beaucoup plus loin quelle na fait juf-
ques a prefent, pour moy ie ne croy pas que la diference en foit jamais bien grande
quoyque Ion ne puifie rien alTurer de ces fortes de chofes.
Je nay point fceu que Ion fifl: icy les larmes de verre ^^^ comme vous dites que
vous a écrit le duc de Roancs "^). quand ie le verray ie fcauray de luy ou il en a
fait faire, mais il me femble quil faut du gros verre et que le crifi:al nefi: pas
propre pour cela, fil fe trouuoit quelque commodité autre que celle de la Pofte ie
vous ferois oblige fi vous men enuoyes quelques vues car ie voudrois bien faire
les expériences de Hook'^) auec la colle de poifi^on. Je receus il y a quelques iours
vne lettre de Monfieur de Zulichem '^) qui me mandoit que vous auies trouuê
auflî bien que moy quantité de bonnes chofes dans le Hure de Hook '5"). il me
temoignoit auflj vne grande paffion pour le microfcope de Monfieur de Mon-
conis dont vous aures appris la mort-°), mais on ma dit que fon fils le vou-
loit vendre 1 5 pifloles. peuceftre quil vous aura fait fcauoir ce defl"ein. ie ne fcay
fi ie pourray vous faire faire vne copie de la lettre de Campani ne conoiffanc
point de copifl:e qui entende IJtalien. il ny a rien de particulier fur fes pendules
fi ce nefi: quil dit quil a trouuê le fecret de les rendre fans bruit et muets et pour le
refl:e ie ne croy pas auoir rien oublié de confidcrable qui ne foit dans lextrait que
ien ay fait jmprimer "). ceft Monfieur lAbbé Charles") qui la et ie lay trouuée fi
longue que ie nen ay pas moy mefme de copie -s), fi pourtant vous continués de la
vouloir ie menquerray a Monfieur lAbbê Cotin -'*) de quelque copifi:e Italien.
'4) Sur Mesnard, voir la Lettre N°. 1089, note 2.
"5) Chez Lequin, voir la Lettre N°. 1371 , note 2.
'^) Arthur Goufiier avait écrit à Chr. Huygensune lettre que nous ne possédons pas, et à la-
quelle celui-ci répondit par la Lettre N°. 1413.
") Consultez, dans la Micrographia de R. Hooke, r„Ohrervation vu of fonie Phaenomena of
Glafs drops."
'^) Constantyn Huygens, père.
'9) Hooke, Micrographia. Consultez, sur Topinion de Chr. Huygens, la Lettre N°. 1362.
^°) Balthazar de Monconys mourut le 28 avril 1665.
°") Consultez la Lettre N°. 1397, note 3. ^") Charles Bryas.
^3) Auzout en a pourtant envoyé une partie, copiée par lui-même. Voir la Lettre N°. 1416.
^*') Charles Cotin naquit en 1604 à Paris , où il mourut en janvier 1682. Il fut conseiller et au-
mônier de Louis XIV, et devint en mai 1665 membre de T Académie Française. Boileau et
Molière l'ont ridiculisé.
368 CORRESPONDANCE. 1665.
VOUS mobligeres fi vous aprenes ce que difenc ou penfenc ces meffieurs dAngle-
terre de mes remarques, de me le faire fcauoir. nous fommes icy en grande jmpa-
tience de fcauoir fi les Armes ne troubleront point le repos de la philofophie. Jcy
dans notre paix la curiofitê au lieu daugmenter diminue tous les iours, on dit
toufiours pourtant qu'a la fin il fe fera quelque chofe.
depuis trois jours efl: arriuê icy le cheualier Bernin ^^^ pour les defi"eins du
louure. Auanthier Monfieur Colbert luy fit voir luy mefme les plus beaux en-
droits de Paris, ie ne fcay encore ce qui fen dit naiant hier vu perfonne.
le fuis infenfiblement fort long mais iay cru quoy qu'a bâtons rompus que
vous feries bien aife daprendre toutes ces chofes. Je nay plus rien a vous dire fi
ce neft que ie cherche icy aux enuirons quelque lieu ou ie puifl"e dans les oppo-
fitions de Saturne et de Jupiter voir tout ce que iy pourray decouurir auec mes
lunetes et dans Venus fi ie fuis afl"es toil: preft pour cela.
Je vous fuis obligé Monfieur du foin que vous prcnes -'') pour Monfieur Heue-
lius & fuis tout a vous.
Jl y a long temps que Ion attend icy des horloges de votre nouuele façon, pre-
nons fil vous plaifi: bien garde cett année a la proportion de lanneau car ie ne la
trouue pas fi approchante de la triple que vous et fi Saturne en ce temps la ne
debordoit point ie craindrois que la declinaifon ne fuft plus grande que 23. 30.
pour Hollande
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem.
XII • A la Haie.
=5) Giovanni Lorenzo Bernini (appelé le chevalier Bernin), fils d'un artiste Toscan , naquit
à Naples en 1598 et mourut le 20 novembre 1680 à Rome. Il était peintre, statuaire et ar-
cliitecte, ce qui lui procura le surnom de „Micliel-Ange moderne." Déjà à huit ans il fit
parler de lui et plus tard ses travaux se succédèrent tant à Rome, au service des Papes,
que, depuis 1655, en France, où Louis XIV l'avait appelé par une lettre de sa propre
main , et lui avait fait un accueil brillant. Il travailla encore à râj>c de 80 ans.
=«) Consultez la Lettre N°, 1407.
CORRESPONDANCE. 1665. 369
N= 141(5.
[G. Campani] à Charles Bryas.
12 MAI 1665.
Appendice au No. 1415.
Une copie ') se trouve à Leiden , coll. Hiiygens.
A Monfieur lAbbé Charles
Illuftriffimo e Reuerendiffimo fignore e padrono mio Colendiffimo.
hieri finalmente mi fu interamente letto dal Signor Agoftino Pinchiari °) in elc-
gantiflima lingua tofcana tutto il trattato 3) di Monfieur Auzoïit incorno aile mie
oiïeruazioni di Saturno et di Gioue di Veitra Signoria Jlluftriffima trafmeiïbmi,
doue ho avuco aflai da ammirare e d'jmparare infiemenon folocortefiffima maniera
di porgere con fomma ingenuita i fuoi fentimenci benche talhora contrarii aile
akrui affertioni ma nella vivacita e fagacica indifibile del fuo ingcgno perfpica-
fiffimo. Quanto aile cofe mie par mi di vedere che tutta voka che c'intendiamo
bene infieme caminiamo aiïai daccordo ancorche in qualchc cofa apparifca difpa-
rita di parère, come per eïïempio ci auuiene nel determinare la largheffa dell'
Elliffi di Saturno, Intorno a che replico a Veftra Signoria che mia intenzione
non fu di determinare cio ma fi bene di fcoprire e di far veder al mondo col mofl-
rargli ocularmente un ben contornato e difl:into cerchio in Saturno la verita dell'
hypothefi hugeniana la quale qui in roma a Cagione délie' oiïeruazioni del Signor
Euftachio diuini fatte con fuoi lunghifïïmi telefcopii fhauea per falfiffima. Aflî-
curo fi bene Vefl:ra Signoria che lAnello di Saturno efcedeva notabilmente il fuo
difco. e ben vero che quefl:o efcefllb venne poi nelle figure ftampate alterato in
due modi
(ce quil attribue au Graueur et que ie nay pas copié) il adioufl:e.
Comprefe egregiamente il mio penfiero il Signor Hugenio mencre in vna fua Cor-
tefifllma lettera^) fcritta ad un mio fratello 5~) non fa menzione veruna di quelle pro-
porzioni mando a Veftra Signoria la copia di detta lettera et délia rifpofta datagli
accioche ella veda in efl"e la ingenuita fua e mia non hauendo altro fine che d'andare
fcoprendo la verita ed infieme imparandola da i dotti e particolarmente daMonfeig-
') Cette copie est de la main d'Aiizout.
^) Agostino Pinciari fit, le 3 mai 1665, avec Campani et G. D. Cassiui, des expériences dans
le Jardin des Pères Français de la Trinité du Mont à Rome, pour décider si , sans employer
des télescopes, les yeux des Italiens portaient aussi loin que ceux d'autres nations.
3) Adriani Auzout, Lettre à l'Abbé Charles; voir sur cet ouvrage la Lettre N°. i 346, note 3.
'*) Probablement la Lettre N°. 1332 à M. Campani.
5) M. Campani, le correspondant de Cbr. Huygens.
Œuvres T. V. 47
]JO CORRESPONDANCE. 1665.
neur Auzout al oui defiderio efpreflb nel fuo trattato di voler da me vdire con piu
puntualita i piu particolari a me apparenti di Giove e di Saturno procurero di fodif-
fare quanto prima con nuove ofTeruazioni dal prenderfene col mio cannochiale di
50 palmi e co debiti ftrumenti da ftar fu le mifure giufte e poi ne mandero a lei le
figure, ed in tanto accioche ancora io qui pofia fapere di che maniera colli in parigi
apparifcano co i medefimi pianeti. con i cannochiali di Monfieur Auzout da me
iiimati efquificifTimi le Signorie Veftre ancora potriano oïïervarglin uouamence e
mandarmene le figure imprefle. e accioche le ofTeruazioni loro fi facciano quafi nel
medefimo tempo che fi faranno le noftre prego Veftra Signoria a volerle fare
quanto prima &c.
Di Roma ail 12. di maggio 166^.
N= 1417.
J. Chapelain h Christiaan Huygens.
7 JUIN 1665.
La lettre se trouve à Leiâen, cuil. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1408. Ctir. Huygens y répondit par le No. 1429
Monsieur
il y a trop de gloire et de fatiffaftion à vous feruir pour en perdre jamais volon-
tairement l'occafion et pour ne fe tenir pas voitre obligé lors que vous la faites
naiftre. Si donc vous me remerciés de l'ofFre de traitter auec le Sieur Thuret
l'afiaire de vos horloges, vous exercés voftre ciuilité plufloft que voftrejuftice et
m'oftés la moitié du plaifir que j'aurois en vous rendant ce petit office fans autre
intereft que celuy de m^honnorer en vous le rendant. Mais puifque vous m'en
voulés auoir obligation vous mefme ce n'eft pas a moy a mettre des bornes a vof-
tre courtoifie, et j'en reçois les marques auec la mefme joye que tout ce qui me
vient de vous. Déformais que vous aués trouué a propos de m'enuoyer la Procura-
tion ') neceffaire pour cela, j'en mettray les fers au feu auffi toil que cet excellent
Ouurier -) fera reuenu d'vn petit voyage qu'il efl: allé faire, et je m'y conduiray
') Consultez la pièce N°. 1409. -) L'horloger Thuret.
CORRESPONDANCE. 1665. 37 1
auec coût l'égard que je dois pour voftre auantage. Son abfence dailleurs ne nuit
de rien a voftre deffein puis quauffi bien il faut que les deux Horloges 3) foienc icy
pour luy en faire voir la fabrique. La dernière fois que je le vis il m'entretint d'vne
fienne inuention pour les Horloges a reflbrt, afin de les rendre juftiflîmes dans le
commencement le milieu et la fin également , et s'il m'en fouuient bien c'eft de
mettre deux Reiïbrts dans chaque horloge dont l'vn a chaque heure remonte l'an-
tre, en forte que le remonté n'ayant lafché qu'vne trefpetite partie de fa bande,
et fe trouuant remis au mefme point ou il eftoit vne heure deuant, ne courra point
le hazard de l'inégalité de la force des autres reflbrts qui ne fe remontent qu' à la
fin, laquelle inégalité produit celle des heures. Voila fon imagination légèrement
expliquée, qu'il a quelque foupçon qui foit la voftre; par où vous aués pouïueu
a la perfeiftion de vos horloges et à la juftefte de leur cours. Il me femble mefme
qu'il me dit vous en auoir fait part en confidence et vous auoir prié du fecret.
Quoy qu'il en foit, Monfieur, vous voyés encore par la que c'eft vn Spéculatif
d'afl^és d'importance pour vn fimple Ouurier comme il eft, et que fi vous conue-
nés enfemble touchant la fabrique et le débit de vos Horloges il feroit malaifé
d'en trouuer vn autre qui fuft plus intelligent que luy. Quant aux conditions je
fuis bien aife que vous me les ayes marquées, et j'cflliyeray de le porter à celle que
vous fouhaités le plus. Voftre première penfée '*), fi je ne me trompe, eftoit qu'il
vous tinft conte du dixiefrae de ce que chacune des Horloges fe vendroit, et lors
que je luy parlay la defi^us l'ayant veu donner de luy mefme dans voftre fens je
crus que ce vous feroit vne chofe agréable. Le principal en tout cecy iroit à eftre
bien aflliré de fa fidélité pour le débit de ce qu'il en vendroit et quoy que je fois
très perfuadé qu'il l'auroit toute entière, je ne le voudrois pourtant pas du tout
garantir, et je fouhaiterois que vous me fourniflîés vn expédient pour l'empefcher
d'abufer du choix que vous auriés fait de fon miniftere. Car je n'entens pas trop
bien celuy que vous me propofés, et dans ce que j'en entens je ne fcay fi celuy
feroit vne afl"és forte bride. Il vous payroit vos marques; mais qui le retiendroit
d'en vendre fans vos marques et comment l'en conuaincriés vous?
le gouuerneray Monfieur Theuenot fur la Traduétion 5) du Diicours inftruétif
touchant l'vfage des Horloges fur mer et je vous en rendray conte. Cependant
achevés de le mettre en fa perfection et les nouuelles dernières") que vous aués de
Monfieur Moray pourront n'y eftre pas inutiles. le croy pour moy qu'efcriuant fi
bien en François que vous faites la verfion s'en feroit fans comparaifon meilleure
par vous que par qui que ce foit, et quand vous nous l'auriés enuoyée efcritte à
la main fil y auoit quelque minutie de langage a retoucher nous ferions toufjours
3) II s'agit des horloges pour P. de Carcavy et II. L. H. de Monmor. Consultez la Lettre
N°. 1445.
"*) Consultez la Lettre N°. 1361. s^ Consultez la Lettre N°. 1406.
*) Consultez la Lettre N°. 1363.
372 CORRESPONDANCE. 1665.
prcfts a le faire auec diligence. Cette guerre d'Angleterre eft vne fafcheufe ren-
contre pour l'exécution de voftre illuftre Projet; mais elle finira des que vous ferés
en eftat de difputer le champ a vos Ennemis, l'en ay la plus grande enuie du
monde, furtout a caufe de vous de qui je fuis toufjours paffionnement
Monsieur
Trefhumble et trefobeïffant femiteur
Chapelain.
De Paris ce 7. Juin 166^.
A Monfieur
Monfieur Christianus Huggens
A la Haye.
N= 1418.
D. IIoLLEs h Christiaan Huygens.
12 juin 1665.
La lettre se trouve a Leideii , coll. Huygens.
A Paris ce 12 de Juin 65.
Monsieur
J'ay veu vne lettre qu'il vous a plû efcrire '} au Secrétaire ^) de Monfieur
r Ambafîadeur de Hollande 3), par la quelle le vois la bonté que vous auez eue pour
moy, d'auoir voulu vous donner la peine de me faire faire vn horloge félon voftre
nouuelle inuention. Je ne doute pas que ce ne foit quelque chofe de bien rare &
excellente, et J'en auray afTeurement vne efl:ime conforme, & vne très grande
recognoifl^ance de la faueur que vous m'y auez faite & de l'obligation que Je vous
en ay: c'a efte Monfieur voftre père qui m'a donné la hardiefl^e d'y penfer feule-
ment a vous donner vne telle importunité, c'eft poui-quoy il s'en faudra prendre a
') Consultez la Lettre N°. 1414.
") Christianus Rumpf.
3) Willem Boreel.
CORRESPONDANCE. 1665. 373
luy, & pour ce qui eft de moy Je vous fupplie de me le pardonner. Cependant il
vous plairra aioufter a la grâce que vous m'auez défia faite encore celle ci; de don-
ner ordre a l'horloger de le bien mettre en vne bonne quaifîe bien forte (celuy
que J'ay defia a fa quailfe ou il y ^^ vne viz qui pafTe & la tient en eftat qu'on lapor-
teroit par tout le monde lans y faire aucun mal} & puis le faire tenir a vn Monfieur
Godin 5) d'Amfterdam qui eft correfpondant de Monfieur Poquelin ") de Paris,
& a charge de luy de payer tout ce qu'il faut, & auoir foin de le luy enuoyer icy.
Je fuis bien effronté Monfieur a vous donner tant de peine, mais '') auez Je fçay
de la bonté héréditaire pour moy, & Monfieur voftre Père vous en rendra grâces
pour moy, qui fuis & feray toute ma vie
Monsieur
Voffcre très humble et très obeiffant feruiteur
HOLLES.
A Monfieur
Monfieur Hugens de Zulichem.
A La Haye.
N= 1419.
Christiaan Huygens h [Lodewijk Huygens].
15 juin 1665.
La Icllrc se troiirc à Amsterdam, ylrcliires Bliinicipalcs.
La copie se trouve à Leideii , coll. Huygens.
A la Haye le 15 Juin 1665.
Voicy la dernière lettre ') de Mon Père et les vers dont il y eft fait niei\tion.
Je viens de confulter avec le cocher combien de foin pourra tenir dans l'efcurie
en haut et en bas, qui me dit qu'il y a place pour 10 ou 12 charges de chariot c'eft
*) Inteixalez: a.
5) Godin avait une maison de commerce à Amsterdam, Consultez la Lettre iM". 803.
*) Poquelin, frères, demeuraient dans la rue des Petits Champs St. Martin, près de la poste
de Hollande et de la remise de Monsieur Maly [Adversaria].
'') Intercalez: VOUS.
') Nous ne possédons pas cette lettre de Const. Huygens, père.
574 CORRESPONDANCE. 1665.
à dire voeders. la proviflon d'avoine pour un an monte a 36 facs environ car on
conte un fac pour 10 jours. Vous pourrez donc envoier tout cela enfemble, et
quant aux autres provifions de mefnage que vous propofez la confine vous y fera
refponfe.
Je croy que le bruift du canon fe fera fait entendre jufques la ou vous efl:es -),
et vous aura donné la première nouuelle du furieux combat qui s'eft faiét en-
tre les deux flottes, et devant que celle cy vous foit rendue vous en fcaurez
défia plus que je n'en fcay jufqu'a prefent, qui efl: que l'admirai s) y eft demeuré
avec (on vaifl"eau faute en l'air et auffi Ecbert Mev^^ifz 4) quoy qu'aucuns difènt
qu'il a eu feulement la jambe cafl^ee, que Jan Evertfz s) s'eft enfuy lâchement avec
fon efquadre de Zelande prefque au commencement de la battaille, que Tromp *}
combattoit bravement lorfque ceux qui ont apporté ces mauvaifes noimelles par-
tirent de la flotte, qui font 2 matelots qui fe font fauvez du vaifl!eau Marfeveen''}
peu devant qu'il fautaft en l'air. In famma maie pugnatum eft, et le pis eft qu'on
ne voit pas par quel moyen l'on pourra mieux reuflir à l'avenir. Nous avons en-
tendu et remarqué tous ces coups des vaiffeaux qui font fautez ^), des quels
j'efpere qu'il y en aura eu auflî quelques uns pour le compte des Anglois qui aflli-
rement auront eu leur part de la perte puis que le combat a duré depuis vendredy
matin jufques dimanche au foir. L'on efpere que Tromp fera efchappé et mefme
on difoit hier au foir qu'il eftoit arrivé en Texel. mais nous aurons des nouuelles
plus afliirees aujourdhuy par ce qu'il vient des mefliagers a touttc heure. L'on com-
-') Probablement à Znylichem. Consultez les Lettres Nos. 135(5 et 1426.
3) Van Wassenaer, seigneur d'Obdam, qui le 13 juin 1665 sauta en l'air avec son vaisseau „de
Eendragt".
"t) Egbert Meeuwsz. Cortenaer (ou Kortenaer), dès 1653 capitaine de marire, devinten 1659
vice-amiral après ses combats contre les Suédois, et en 1665 lieutenant-amiral; il fut tué
dans ce combat naval. Il avait épousé Catharina Aériens van der Wolff, qui mourut le
1 1 février 1704, à l'âge de cent ans; il était clievalier de l'ordre danois de l'Eléphant.
5) Johan Evertsen, second fils de Johan Evertsen et de Maayken Jansz, naquit à Vlissingen en
janvier 1600 et mourut le 5 août 1666. Déjà en 1623 capitaine de marine, il devint en
1(564 lieutenant-amiral. Il fut accusé de trahison en juin '665; il se disculpa pleinement,
mais, l'opinion publique lui restant contraire, il se démit de son poste, qui fut confié à
son frère Cornelis. Celui-ci fut tué dans la bataille navale du 11 au 14 juin 1666; Johan
s'offrit de nouveau au service de la république, sollicitant la gloire de partager le sort de son
père, d'un de ses fils et de ses quatre frères, tous morts sur le champ d'honneur. Il périt dans
la bataille qui fut livrée près de Duinkerken les 4 et 5 août 1666. Il avait épousé en 1622
Maayken Cornelissen Gorcom, et était chevalier de l'ordre de St. Michel.
*) Cornelis Maartensz. Tromp, fils de l'amiral Maarten Harpertsz. Tromp et de Dina de Haas,
naquit le 9 septembre 1629 à Rotterdam et mourut le 29 mai 1691. Capitaine de vaisseau
en 1650, il devint en 1653 vice-amiral , en 1665 amiral lieutenant et en 1667 amiral lieute-
nant général. Il épousa Margaretha van Raephorst. Il reçut l'ordre de l'Eléphant et les titres
de baron et de comte.
'') Le vaisseau Maarseveen était un des plus grands et portait 78 canons.
S) Neuf vaisseaux de la flotte hollandaise furent brûlés ou sautèrent en l'air.
CORRESPONDANCE. 1665. 375
menca d'entendre les coups de canon a i heures de la nuit du vendredy au fa-
medy, et depuis par reprifes fuivanc que les flottes s'approchoient et s'eloignoient
de la cofte. On en voioit une partie le famcdy au foir de la tour de la Haye, mais
point a Scheveling , ou pourtant depuis hier l'on voit plufieurs des vailTeaux dé-
bandez. J'adjouteray encore a cette lettre ce que je pourray apprendre devant que
de la fermer.
J'eus par l'ordinaire dernier une lettre de Monfieur de Carcavy *) par la quelle
par ordre de Monfieur Colbert il me mande que le Roy feroit bien aife que je
voulufie venir demeurer a Paris, et m'y convie par beaucoup de raifons et de bel-
les promefl"es , fans pourtant en venir encore au particulier à fcavoir quelle feroit
ma Penfion. J'en ay efcrit a mon Père pour fcavoir fa volonté car pour moy il
me femble que ce n'efl: pas un parti a refufer, pourveu qu'on me donne bon entre-
tien et que je vive avec toute liberté fans efl:re afTujeflri a rien, comme l'on me le
promet. Et je ne penfe pas que perfonne de mes amis puilTe eftre d'autre fenti-
ment. C'eft pourquoy je n'ay pas différé aufll d'aiïurer ces Meflleurs de ma bonne
volonté et de les remercier de l'honneiu" qu'on me fait par cette recherche. Rec-
tius hoc et fplendidius multo efl:, equus ut me portet alat Rex, que de veillir icy
dans le païs fans rien faire.
Je viens de la cour ou il n'y a encore guère de nouuelles outre celles que je
viens d'efcrire par ce que la lettre qui eft nouuellement arrivée n'efl: pas encore
divulguée. Un du magiftrat de Rotterdam venu ce matin dit qu'il y a des lettres
a l'admirauté que Tromp avec 60 ou 70 vaifl^eaux fait encore tefl:e a l'enemy et
que mefme il commencoit a avoir du meilleur, ce que Dieu veuille mais j'en doute
fort, d'autres difent qu'avec ce nombre de vaifl^eaux il efl: devant Texel. Le fufdit
vaifl^eau Marfeveen efl: fauté enfemble avec 2 autres'") des noftres qui eftoient em-
barafl"ez fans fe pouvoir demefler ni fe fauver d'un bruflot que le Prince Robert ")
leur envoia. Les Anglois ont eu l'avantage du vent et un autre plus grand qui a
efl:é la difcorde entre les chefs de noftre flotte fur l'ordre du combat, et ce matin
l'on entend encore des coups de canon.
Tout le monde plaint comme de raifon le pauvre Monfieur Déloges ") et Tail-
lefer '3).
S") Nous n'avons pas trouvé cette lettre de P. de Carcavy.
") Ce furent les vaisseaux Ter Goes, de 34 canons, et Orange, de 75 canons.
") Riiprecht von Bayern.
") Desloges était colonel dans l'armée des Provinces-Unies. Consultez la Lettre N°. 1216,
note 4.
'3) Taillefer, fils, servait dans l'année des Provinces-Unies. Consultez la Lettre N". 996,
note 18.
376 CORRESPONDANCE. 1665.
N2 1420.
[A. Auzout] à Christiaan Huygens.
26 JUIN 1665.
La lettre se trouve à Lciilen , coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit far le No. 1428.
En attendant que Monfieur Petit vous enuoie fon liure ') qui fera enfin acheuê
djmprimer demain Jay cru que vous feries bien aife de voir toufiours vue lettre ")
que Jay etê oblige de luy écrire pour ma jufi:ification et pour celle du chemin que
ie luy auois donne. Vous verres comme Monfieur Heuelius fefi: mépris grofllere-
ment et dangereufement. Jay parcouru fon liure s) ou iay bien trouuê dautres cho-
fes dont ie ne demeure pas daccord touchant fes hypothefes et fa phyfique mais ie
nay pas le loifir de vous en entretenir, ie nay pas examine fes obferuations '^~) mais
il y en a eu vne qui ma choque s) qui eft du 28 '') quil met la latitude 49.30 et le 29 il
ne la met que 47.0 fere. car en vn jour le comète ne pouuoit pas diminuer de plus
de 2 degrés et demi de latitude, a la declinaifon quil auoit de 49.30. et il fen faut
beaucoup de minutes que iay fuputées mais dont il ne me fouuient pas. ien don-
neray vn exemplaire a Monfieur Bouillaud quil luy enuoiera fil le juge a propos
mais ie ne croy pas quil le trouue mauuais puifque fon ouurage efi: public. Jeufi^e
bien voulu luy en écrire en fon particulier afin quil fe retraftaft luy mefme mais
aiant enuoie icy fon ouurage a Monfieur Colbert et a Meflîeurs Bouillaud et Cha-
pelain deuant que celuy de Monfieur Petit fufl: jmprimê il na pas voulu manquer
den parler et iay etê oblige de luy écrire ma lettre.
On ma mande dAngleterre que Monfieur Hook repondra '') a mes obiedtions
contre fa machine dans le premier cahier des philofophical Tranfaftions que jef-
pere que nous receurons dimanche , nous verrons ce quil dira.
Je nay point encore de reponfe du Père Fabri^}. Jefpereaufl^ylauoir dimanche.
Je ne fcay fi ie vous ay mande que Jauois receu des lettres de Compliment du
Signor Campani. Caflln auflTy ma écrit qui dit quil menuoie ce quil a fait fur
le Comète ») mais ie ne Iay point encore receu. Je nay pas le loifir detre plus
long. Jay pris grand part au malheur *°} qui vous eft arriuê et ie fouhaite que le
^) Voir la Lettre N°. 1315, note 4.
-) Lettre de Monsieur Auzout, du 7 juin, à Monsieur Petit.
Elle A été publiée par P. Petit dans sa Dissertation sur les Comètes.
3) Le Prodromus Cometicus. *~) Il s'agit des observations de la Comète de 1664.
5) Consultez le Prodromus, page 20. '') C'est-à-dire du 28 décembre 1664.
') Consultez la LettrçN°. 1415, notes 10 et 12,
8) Consultez la Lettre N°. 141 5.
5) Consultez la note \c de la Lettre N°. 1330. Voir la Lettre N°. 1454.
'°) Il s'agit de la bataille navale du 1 1 au 13 juin 161S5. Consultez la Lettre N°. 1419.
CORRESPONDANCE. 1665. 377
tout fe racommode ou facommode. Je falue auec [beaucoup d'afFeftion] ") Mon-
fieur de Zulicliem. nous nauons point encore le traite ^-) du Père Saint Rigaut. ie
croy que nous le verrons bientoft. pour moy ie ne iuis point encore en état de
Trauailler fortement et ie ne fay point dobferuations. Je fuis Monfieur tout
a vous. Je vous enuoieray la figure par le premier ordinaire.
Paris 26 juin 1665.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haie
Rolland.
N= 1421.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
16 JUIN 1665.
La lettre se trouve à Lcidcn , coll. Huygens.
Elle est la réponse nu No. 141 1. Chr. Huygens y répondit le 17 juillet 1665 ').
A Whitehall ce i6. juin 1665.
Monsieur
Voftre dernière du 29. May ne me fut rendue que depuis 4. ou 5. iours -). Mon-
fieur Boreel, il femble, n'aura pas efl:é alors arriué en Hollande: Je ne l'ay pas
veu depuis la date ^') de celle qu'il vous aura fans doubte à cette heure rendue de
ma part, bien que J'ay appris qu'il ne partift point que quelques femaines après,
la publication des Jnftruélions pour les Horologes ne pourra à cette heure efi:re
diferé d'auantage, Monfieur Holmes eftant arriué. Je tafcheray de le fommer de
') Cette partie de la lettre est déchirée. ") Voir la Lettre N°. 1 395 , note 2.
') Cette réponse de Chr. Huygens ne se trouve pas dans la collection de la Société Royale.
") Elle fut lue dans la séance de la Société Royale du 1 4 juin 1 665 (V. st.).
3) C'est le 30 avril que Moray donna à W. Boreel la Lettre N°. 1400.
Œuvres. T. V. 48
578 CORRESPONDANCE. 1665.
fu promefTe "*) encore une fois, et auffi toft qu'il nous donne k relation qu'il nous
a promife la chofe fera faite. Son AltelTe Royalle s) a eu un des Horologes tout
ce temps icy fur la mer, et Monfieur le prince '') deux , ils s'en louent tous deux,
merueilleufement. Ayant prefté Voftre lettre a Monfieur Oldenbourg Je ne puis
pas faire refponce precifement aux chofes qu'elle contient, le détail fera pour une
autre fois. Ce que Je vous diray fur le tout en termes généraux, ell. Que Mon-
fieur Hook eft fi fort employé qu'il manque du temps pour acheuer ce qu'il a
commencé'') touchant les Comètes, outre qu'il penfe les pouuoir encore voir tous
deux lors quils feront aflez efloignez du foleil. Je ferois aife aufTi qu'il vift ce
qu'en dit Monfieur Heuelius ") deuant qu'il en publie fes penfees.
Je n'ofe pas vous enuoyer tous les mois les Tranfadtions Philofophiques fans
Voftre ordre, à caufe du port, par la polie, et nulle autre occafion fe prefente.
Il y a dans la dernière ') 3. feuilles et un quart, fi Je vous la pouuois enuoyer
vous y verriez ce que s'y eft dit '°) touchant ce qu'a dit Monfieur Auzouft dans un
de fes derniers efcrits, parlant de Monfieur Hook. C'eft dans une lettre de
Monfieur Hook adrefiee a Monfieur Oldenbourg, qu'il a mis dans les dernières
Tranfadtions: Il ne tient qu'a vous que Je ne les vous enuoye: Vous ne feriez pas
fafché de les voir quand ce ne feroit que pour cette lettre de Monfieur Hook. bien
que la plufpart du refiie n'efl: prefque autre chofe que les Extraits des pièces d'Au-
zout ") et de Campani '°) que vous aurez fans doubte veuës.
Au refi;e J'ay a me plaindre de vous de ce que vous m'auez fait prophète d'une
chofe qui me fafche: C'eft '^^ vous auez tant tardé de publier Voftre Dioptrique
'^) Consultez la Lettre N°. 1386. 5) Le duc de York.
^^ Le Prince Rupert von Bayern.
7) Hook ne publia ces „Leftures" qu'en 1678. Voir la Lettre N°. 1363 , note 6,
^) Dans son Prodromus Cometicus. Voir la Lettre N°. 1407 , note 4.a.
') Le N°. 4, du 5 juin 1665.
'°) Voiries écrits:
Monfieur Auzout's jugdment touching tlie Apertures of Objeft-Glafles , and tlieir Pro-
portions in refpecl of tbe feveral Lengtbs of Telefcopes [together with a Table tbereofj.
Confiderations of Monfieur Auzout upon Mr. Hook's New Inftrument for Grinding ot
Objea-Glaffes,
Mr. Hook's Anfwer to Monfieur Auzout's Confiderations, in a Letter to the Publifher
of tbefe Tranfaftions.
") Outre les écrits mentionnés dans la note 10, ce numéro contient encore la note d' Auzout
intitulée :
Of a means to illuminate an Objeifl: in wbat proportion one pleafeth; and of tbe Difiances
requilite î:o burn Bodies by tbe Sun.
'-} A Furtber Account, toucbing Signor Canipani's Book and Performances about Objeft-
GlaiTes; Signor Canipani's Anfwer: and Monfieur Auzout's Aniniadverlions thereon.
'3) Intercalez: que.
CORRESPONDANCE. 1665. 379
que a ce qu'en dit Monfieor Auzout la fienne"*) verra le iour pluftoft que la voftre.
de grâce s'il eft poffible preuenez le encore. Je ferois rauy que vous euffiez auffi
publié toutes les autres petites pièces que vous nous auez fait cfpcrer. Vous fça-
uez que tout le monde les fouhaitte voir auec palfion: fongez y à bon efcient Je
vous prie.
Monfieur Hook trauaille a fes verres qu'il fait fur le Tour fans Modelle, et en
efpere toufiours bien. Monfieur du Son'^) en fait de mefme et nous fait acroire que
nous verrons merueilles en peu de iours. Mais iufqu'icy Je n'ay pas perdu la
crainte, que J'ay toufiours eue qu'il ne fe trompe. Voylà ce qui vous peut dire
à prefent
Monsieur
Voftre trefhumble & trefcbeiffant feruiteur
R, MORAY.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem.
XII A la Haye.
"*) Adr. Auzout a sei;lement piibliiî des pièces sur le micromètre servant à mesurer la distance
dûs étoiles : il en sera question plus tard dans la Correspondance.
'5]) D'Esson.
380 CORRESPONDANCE. 1665.
N= [422.
J. HuDDE à Christiaan Huygens.
29 JUIN 1665.
La lettre se trouve à Lciden , coll. Huygens,
Elle est la réponse au No. 1404. Chr. Uuygens y répondit par le No. 1427.
Amfterdam 29 Junii 1665.
MijN Heer
Twe fucceffive reijfen na Texel, waar van d'eerfte mij uEdelheijts lajitfte van
den 10 mai] veel dagen daar na eerlt heefc doen bekoomen; als mede d'overkomp-
(te daar ôp van mijn broeder'}; infgelijx noch eenige andere beletzelen zijn d'oor-
zaak van deze laace antwoort, die veel te lange zouw achter gebleven hebben
indien wij zaaken met malkanderen verhandelde, die geen uitflel mochten lijden :
Maar dewijl onfe brieven maar fpreeken van folutien op zodanige quaeftien die
alleen maar voorgeftelt werden tôt een fubjeél van Speculatie onder conditie zo
wij daar luft in mochten vinden; want gelijk uEdelheijts, alzo is mijn oogmerk
in 't voorftellen van eentge quaeftie geen andere; Zo heb ik 00k noch te langer
gewacht, en mijn oude maxime willen gebruiken, waar na ik noit mij tôt het cal-
culeren begeef, of immers zeldcn anders, als dan alleen, wanneer ik mijn tijt niet
beter noch vermaakelijker weet te befteden. uEdelheijt verzoekt dan maar alleen
te weeten in deze zijne laatfte, of onze rekeningen eenzelfde nitkompft geven zo
Traduclion :
Monsieur
Deux voyages confécutifs à Texel, dont le premier a fait que votre dernière du
10 mai ne m'eft parvenue que beaucoup de jours après; enfuite l'arrivée de mon frère');
ainfi que quelques autres empêchements font caufe de cette réponfe tardive, qui aurait
traîné beaucoup trop longtemps, fi nous traitions enfemble de choies qui ne puilent
fouifrir de retard. Mais comme nos lettres ne parlent que de folutions de quef-
tions propofées feulement comme fujets de fpéculation et fous condition que nous
en ayons envie (car pour vous, ainfi que pour moi, la propofition de quelque
queftion n'a pas d'autre but), j'ai attendu encore plus longtemps, et voulu faire
ufage de ma veille maxime , fuivant laquelle je ne me mets jamais, ou au moins bien rare-
ment, à calculer, que lorfque je ne iais pas employer mon temps plus utilement ou
plus agréablement. Vous ne demandez donc, dans votre dernière, qu'à favoir fi
') Hendrik Hudde, né en 1616 à Amîterdam. II devint conseiller de la cour de justice à la
Haye, où il demeurait. Il épousa Anna Roch.
CORRESPONDANCE. 1665. 381
ten opzichte van de quaeftie van even-gelijk fpel, door mij uEdelheijt voorgeftek,
als van deze volgende, daar medc weijnig verfchillende.
A en B trekken blindelinx bij beurten, A alcijt uit 3 fchijven i , waer van tw^ee
wk zijn, en een fw^arc, B akijtuic 3 fchijven i, waer van in tegendeel tvv^e fwar:
zijn en een wit; op conditie die een witte fchijf trekt ailes wacter inftaec genieten
zal, maar die een fwarte aantrefc akijt een ducaec zal bijzecten, en A zal eerft
trekken zijnde noch niets ingezet. de vrage is wat A hier bij wint of verlieft?
UEdelheijt vind op de mij ne de proportie der -witte en fwarte fchijven van B te
zijn gelijk tôt gelijk^ ofte dat B gelijk getalvan witte en fwarte fchijven moet heb-
ben om de conditien van A en B gelijkwaardig te maaken; en op d'andere^ dat A
wint ^— ^ van een ducaat.
343
Maar ik vind op de mijne de ratio der fwarte tôt de witte fchijven niet als ge-
00*7 o
lijk tôt gelijk, maar als 3 tegens 2; en op d'andere, dat A geen ^— ^, maar -^—
343 -45
van een ducaet zouw winnen.
Voorts wat belangt defc volgende quaeftie, daar uEdelheijt noch niet opge-
dagt en hadde, te weeten:
A en B werpen op met beurten kruijs of munt op conditie die munt werpt een
ducaet zal inzetten , maar die kruijs werpt ailes zal ftrijken dat ingezet is, en A zal
eerft werpen. de vrage is, hoeveel dat A en B zouwden behooren van eerften aan
nos calculs donnent le même réfultat, tant à l'égard de la queftion de jeu équivalent,
que je vous ai propofée, que de la fuivante, qui en diffère peu.
A et B tirent à l'aveuglette à tour de rôle, A toujours i de 3 jetons, dont deux font
blancs et un noir, B toujours i de 3 jetons, dont au contraire deux font noirs et un
blanc; fous condition que celui qui amène un jeton blanc jouira de tout ce qui eft mis,
mais que celui qui prend un noir, ajoutera toujours un ducat, et A tirera le premier,
quand on n'aura encore rien mis. On demande ce que A gagne ou perd dans ce cas?
Vous trouvez pour la mienne que la proportion des jetons blancs et noirs de B ejld^égal
à égal, oit que B doit avoir un même nombre de jetons blancs et noirs, pour rendre les conditions
de A et de B équivalentes ; et quant à P autre, que A gagne - — d''un ducat.
343
Mais moi, pour la mienne, je trouve que la ratio des jetons noirs aux blancs n'eft point
celle d'égal à égal, mais celle de 3 à 2; et pour l'autre, que A ne gagnerait pas - — ■> mais -^
d'un ducat.
Puis en ce qui regarde cette queftion fuivante, fur laquelle vous n'aviez pas encore
médité, favoir:
A et B jettent à tour de rôle à croix ou pile, à condition que celui qui jette pile met-
tra un ducat, mais que celui qui jette croix prendra tout ce qui eft mis; et A jettera
le premier. On demande combien A et B devraient mettre dès le commencement.
382 CORRESPONDANCE. 1665.
in te fecten, te weeten ieder een gelijke zomme, om te maaken dat de conditien
van A en B gelijk wierden?
daar vind ik op voor folutie i^ ducaet voor haer beijden inleg tzamen, ofte
voor ieders |. En ik kan niet geloven dat ik mij in dcze calculatien zouw hebben
verzint, gemerkt ik ailes door twe verfcheijde weegen gerekent heb, en dat beijde
de methoden, d'een door, d'andcr buijten Algebra, dezelfde zijn, die ik gebmikt
hebbe tôt d'ontbinding van de drij fwaartfte quaeilien in aw Traftaatjes ") begre-
pen. Evenwel dewijl deze quaeitien uEdelheijt niet en fchijnen van die nuttigheijt
te zijn, (gelijk ook aan mij niet) dac men daar veel tijts in befteede, zo wil ik
uEdelheijt zo abfolut niet verzekeren van in ailes v^^el gerekent te hebben ofte
het zoude noch konnen gebeurt zijn dat ik mij hier of daar in een lettertjen hadde
verzien, gelijk 't gefchiet is inde twede van de 5 quaeflien bij uEdelheijt tôt befluit
van uw Traftaatjen voorgeftelt: Want in 't rekenen vande kans van A bevind ik
in't overzien, dat ik een 0, die w^at na een a geleek, zijnde omirent aldus, o.^ ge-
maakt, voor een a heb aangezien, w^aar uit dan ontilaan is, dat ik voor de kans
of portie van A, die maar was ^^^— van den inleg, krees; ^^^~ : en hebbende na
^ ' 495 ^ ^ 495
dezelfde méthode de kans van B vi^el berekent, zijnde — ^ van den inleg: zo
' ^ 495 "^
c'est-à-dire chacun une ibmme égale, pour faire que la condition de A et de B devienne
la même ;
je trouve pour la folution de cette quefiiion il ducat pour la mile à eux deux, ou |
pour chacun. Et je ne puis croire que je me ferais trompé dans ces calculations, attendu
que j'ai tout calculé par deux voies diflerentes et que les deux méthodes, l'une par et l'au-
tre iluis Algèbre, ibnt les mêmes que j'ai employées pour la folution des trois queftions
les plus difficiles qui ibnt comprifes dans votre Traité =). Pourtant, comme ces queftions
ne vous femblent (ni à moi non plus) pas être de telle utilité qu'on y emploie beaucoup
de temps, je ne veux pas vous ailurer abfolument avoir bien calculé en tout ceci;
il ferait poffible auffi que je me fuffe trompé par ci par là en quelque petite let-
tre, comme il eft arrivé dans la deuxième des 5 queftions que vous avez propofées
à la fin de votre Traité. Car, dans le calcul de la chance de A, je trouve, en le reviiant,
que j'ai pris un 0, qui reffemblait quelque peu à un «, étant environ écrit de la forme
«z, pour un «, d'oii il cil réfulté que pour la chance ou la portion de A , qui n'était que
de ^^^ de la mife, je trouvai ^^^; et comme, fuivant la même méthode , j'avais bien
495 435
calculé la chance de B, qui était ~^ de la mife, il reftait nécefiairement pour la portion de C
495
°) Le traité „Van Rekeningh in Speleii van Geluck". Voir la Lettre N°. 282, note i.
CORRESPONDANCE. 1665. 383
bleef er voor Cees portie nootzatiklijk over — - van den inleg: dienvolgende ge-
lieft uEdelheijt voor de voorgaande opgegeven getallen sas, 159, lOA, te ftel-
len de rechce S3l, 159, 105, ofte deze ~y, 53, 35. Door dit exerapel zal uEdel-
heijt mogelijk bewogen worden om zijne calculatien met gelegentheijt en lufl
cens weer over te zien, gemerkt hij in een brief ^^ van den loApril heeft gefchre-
ven dat hij defe eerlle opgegeve en onrechte getallen S3S, 159, 104, 00k hadde
goet bevonden. Ik bevin 00k dat ik een begaane faut inde nachc, nu moede zijnde
van't calculeren, drij mael bij daag heb over 't hooft gezien, w^aar uit ontftaan is,
dat ik voor -, 't rechte facit van uEdelheijts quaeflie van kruijs of munt, in dien
zin als ikze eerft opnam, heb geftelt 7, en ook bij gevolg voor 't facit, in die
o
zin alfze uEdelheijt naderhant expliceerde, hebbe gegevcn - in plaats van 't
rechte —, gelijk 't uEdelheijt wel hadde gerekent.
Jk hebbe verftaan dat Monfieur Voffius w^ederom inden Haag is, en van Parijs
zouw^de medegebragt hebben een magnifique Verrekijker '^) van ruijm zo goeden
de la niife: en conféquence, au lieu des nombres antérieurement donnés , S33, 159,
104, veuillez mettre les nombres correfts 331 , 1 59, 105 , ou bien ceux-ci 77, 53, 35.
Par cet exemple vous ferez peut-être porté, quand vous en aurez l'occafion et l'envie,
à revoir encore une fois vos calculs, attendu que dans une lettre ^) du i o avril vous
avez écrit que vous aviez auffi trouvé bons ces nombres primitivement donnés et
inexafts S3S , 1 59, 104t. Je trouve auffi qu'une faute, que j'avais commife dans la nuit,
étant fatigué par le calcul, m'a échappé trois fois durant le jour, d'où il efi: réfulté qu'au
lieu de -5 le vrai facit de votre queftion de croix ou pile dans le fens où ie l'avais
9
prife d'abord, j'ai mis ^^ et que par fuite auffi, pour le facit de la queftion dans le fens
où vous l'avez expliquée enfuite, i'ai donné - au lieu du nombre exaft — 5 tel que vous
9 27 '
l'aviez calculé.
J'ai appris que Monfieur Voffius efi: de nouveau à la Haye et aurait rapporté de Paris
un magnifique télefcope '^) d'un eflet bien meilleur que ceux qui ont été faits jufqu'à
3) Consultez la Lettre N°. 1384.
'*) Consultez la Lettre N°. 1427.
384 CORRESPONDANCE. 1665.
efFedl als die er tôt noch toe, zelfs op eens zo grooce lengte zijn gemaakt, en waar
vande glazen tôt Roomen zouwden gcflepen zijn op een nieuwe en zeer facile
manier. En dewijl ik geloof, zo deze goede tijding waar is, datze uEdelheijt nict
onbekent zal zijn, zo zoitwd ik wel verzoeken met gelegenlieijt hier van de waar-
heijt te mogen weeten.
Hier mede dan eindigende, zal uEdelheijt na mijne hertlijke gebiedenifîe,
t fchut des Alderhooghftcn beveelen, en blijven
MijN Heer
VEdelheijts dienftwilligen Dienaar,
I. HUDDEN.
Mijn Heer
Mijn Heer Christiaan Huijgens
VAN ZuiLICHEM.
J11
s' Graven Hage.
préfent, même d'une longuem- double, et dont les verres auraient été taillés à Rome
d'une manière nouvelle et très-facile. Et comme je crois, fi cette bonne nouvelle eft
vraie, qu'elle ne vous fera pas inconnue, je voudrais bien vous demander d'en pouvoir
apprendre la vérité par occafion.
En finiiTant ici, après mes compliments fincères, je vous recommanderai à la protec-
tion du Tout-Puiflant, et relierai etc.
CORRESPONDANCE. 1665. 385
N= 1423.
J. HuDDE à Christiaan Huygens.
[29 JUIN 1665].
Appendice au No. 1422.
La piùce se troiiye à Leiden, coll. llnygcns.
MijN Heer
DewijI ik in \ overlezen van uEdelheijcs laatde ') zie, dat mijn voorgeftelde
quaeftie (waar van ik had gefchreyen daccer weijnig rekenings na mijn méthode
aan vail was) uEdelheijt in 'c begin vrij fwaar voorquam, zo zal ik hier noch
bijvocgcn, dat dezclve na mijn manier lichter vak te rekcnen, enook'tontbinden,
als uw Edelheijts cerfle van kruijs en munt; en dac altijt zal zijn ca + cb zo ad
namentlyk :
zoo mcn de kanfen die'er zijn
om allestetrekken noemcfi;) . ,. „
, .. , (Voor A, dieeerltwerpt.
om I bij te zetten b]
om ailes te trekken cl „ ,.
... j ; voor J3, die na-werpt.
om I bi] te zetten « j ^
Devi^ijl nu in de quaeftie ah zo a., b zc i , zo is 3 c do 2 i, en derhalven is de
Traduclion :
Monsieur
Comme, en relifant votre dernière ^), je vois que la queftion que j'avais propofée
(et dont j'écrivais qu'il y fallait peu de calcul fuivant ma méthode) vous avait paru
d'abord allez difficile, j'ajouterai encore ici que, iuivant ma manière, elle efl: plus fa-
cile à calculer et à réfoudre, que votre première de croix ou pile; et qu'on aura tou-
jours ca -]- cb zo ad., c'efi:-à-dire û pour les
I de prendre tout, on nomme «I n j a • • *^ 1 „ •„,.
, ^ ' ,/ celle de A, qui lette le premier,
de mettre i b] '
de prendre tout c .. , „ . . , , .
1 _ , celle de Jj, qui icttc après lui.
de mettre i a\ ' ^ •' ^
Comme dans la qucftion on. a. a zo 2, b zo i , on trouve 3 c co 2 r/, et par conféquent
') Consultez la Lettre N°. 1404.
Œuvres. T. V. 49
386 CORRESPONDANCE. 1665.
reden van de witte tôt de fwarce fchijven als a tôt 3 , gelijk we hier boven hebben
gezeijt ").
") Nae defen regel van Hudde, indien a w^as oo 10 en ^ oo i , foo komt 1 1 c co
10 d^ dat is, de reden van de w^itte fchijven tôt de fw^arte die B hebben fonde
als 10 tôt II. ende A fonde hebben 10 vi^itte en i fwarte, w^aer door de kans
van A foo veel beter werd als die van B, dat B wel al zijn geld verliefen
fonde, foo dat de kanfen geenfins gelijck fijn, en daarom den regel vais.
[Chr. Huygens].
la proportion des jetons blancs aux noirs eft de- 2 à 3 , comme nous avons dit plus
haut «).
«) D'après cette règle de Hudde, fi a était co 10 etZ- co i, il viendrait 11 c xi 10 J,
c'eft-à-dire que pour B la proportion des jetons blancs aux noirs ferait de 10 à 11 ,
tandis que A aurait 10 jetons blancs et i noir; ce qui rendrait la chance de A à
tel point meilleure que celle de B, que B perdrait bien tout fon argent. De forte
que les chances ne font nullement égales, et que par fuite la règle eft fauffe.
[Chr. Huygens].
N= 1424.
Christiaan Huygens à Mouton.
[juin 1665].
La lettre et le sommaire se trouvent h Leiden, coll. Huygens ')■
Sommaire: Qu'il demande avec tant de civilité-) qu'il n'y apas moyen deluy refiifer et je liiy ciilTe refpondu
plurtofl, fi.
a Monfieur Mouton.
la demande que vous m'avez faite eft accompagnée de tant de civilité que ce
feroit en manquer fi je ne vous donnois la fatiiïadtion requife.
') Ce fragment de lettre se trouve sur la même feuille qui contient la Lettre N°. 1425. Il résulte
de cette dernière que Huygens a changé d'intention et n'a pas répondu à Mouton lui-même.
=) Consultez la Lettre N°. 1389.
CORRESPONDANCE. 1665. 387
N° 1425.
Christiaan Huygens à P. Bertet.
[juin 1665].
La copie et la minute se trouvent à Leidcn, coll. Huygens.
Reverendo et Clariffimo Viro Domino Bertet Chr. Hugenius.
Monsieur
Ayant receu une lettre fort civile de Monfieur Mouton ') qui a ce que j'ay ap-
pris de voftre lettre 0 ^ Mon Père , eil de vollre ville , par la quelle il me prie ,
que je luy envoie une defcription et figure exafte de ma dernière invention d'ho-
rologes a pendule , je me fuis trouvé empefchè la deffus , ne me pouvant refoudre
a luy faire refponfe pour luy refufer fa prière, et craignant que je me pourrois
repentir de ma trop grande facilité fi je faifois ce dont il me requiert. C'efl: pour-
quoy j'ay penfè a la fin que je devois recourrir a vous Monfieur pour vous prier
de vouloir intercéder pour moy et m'excufer envers Monfieur Mouton de mon
filence et de faire en forte qu'il ne foit pas fafchè de ce que je ne luy puis obéir
en cette feule chofe. Si tout le monde avoit autant de finceritè et de candeur que
vous et luy Monfieur dont je me tiens trefafl"urè, je n'aurois pas le fcrupule fufdit,
mais parce qu'une telle defcription et figure efliant une fois faite peut tomber en
toute forte de mains ce n'eft pas fans raifon que j'appréhende le defavantage qui
m'en peut arriver. J'ay veu il n'y a pas longtemps que le Père Schottus dans fa.. ..3)
a mis un traite des Horologes a Pendule d'un qu'il ne nomme point , et dont il en
promet encore un plus ample , ou il en traite amplement de cette application et
encore des contrepoids a double poulie fans qu'il fafl"e la moindre mention de
moy , qui pourtant des l'année 1 660 ay fait imprimer et donné la figure de toute
cette invention *). Et nouvellement encore le Père Kircher dans fon mundus fub-
terraneus s), louant fort l'invention des Horologes a pendule, omet a defiein
comme il femble , d'en nommer l'autheur.
J'ay touljours eu de bons amis et correfpondants parmy ceux de voftre com-
pagnie et mefme ceux, contre les quels j'avois efcrit *) ce qui m'efi:onne d'au-
tant plus pourquoy ces deux la, a qui je n'ay jamais donné fujedt de méconten-
tement m'aient voulu faire ce tort. Cependant il me femble , que j'ay bien fujedl
") Voir la Lettre N°. 1389. ^) Consultez la Lettre N°. 1390.
3) Chr. Huygens a laissé une place ouverte pour le titre de l'ouvrage: „Tedinica Ciiriosa.'"
Consultez la Lettre N°. 1 290, note 7.
'^) Voir l'ouvrage: „Clir. Huygens, Horologium" décrit dans la Lettre N°. 511, note 2.
5) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 942 , note i , au Tome HI, page 590.
*) Entre autres, le Père Gregorius à St. Vincentio.
CORRESPONDANCE. 1665.
de ne me hafler pas de donner des defcriptions et figures de mes inventions devant
que je les mette moy raefme en lumière, ce qui fera bientofi:, pour ce qui efl:
de celle de ces horologes. Je fupplie donc Monfieur Mouton , qu'il aye patience
jufque a ce temps la, et l'afTure de plus que quand il auroit des a cette heure la
figure il auroit mille peines a faire une horologe de celte forte , fans en avoir une
pour imiter, à caufe de tant de petites chofes a obferver dans cette nouvelle
manière.
Au refte Monfieur je ne doibs pas omettre de vous rendre grâces des obfer-
vations '') que mon Père m'a envolées de voftre part , me mandant ^} en mefme
temps la bonne réception que l'on luy avoit faite chez vous , et le nombre des
perfonnes fcavantes qu'il y avoit rencontrées , ce qui me fit bien regretter de ne
m'efl:re pas trouvé avec luy ce jour la pour participer a une fi excellente cOnver-
fation. J'ay trouvé par ces obfervations et les mienes qui ne font pourtant que
4 ou 5 , et ne méritent pas que je vous les envoie , que la dernière comète a eu un
cours bien plus difficile a régler par quelque hypothefe , que non pas l'autre , qui
s'ajufl;oit fort bien avec la ligne droite de Kepler.
N-- 1426.
ClIRISTIAAN HUYGENS à LoDEW^IJK HuYGENS.
2 JUILLET 1665.
La lettre se trouve à Amsterdam^ Archives Municipales.
A la Haye 2 Juillet 1665.
Voicy les 3 tomes que j'ay de l'Almahide '). pour les Relations de Thevenot^)
elles font encore entre les mains de Monfieur Gool 3), mais je les feray redemander
'') Consultez les Lettres Nos. 1376 a 1383.
^) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Constantyn Huygens, père, à son fils; elle doit
avoir été datée environ du 20 avril \66^. Nous l'avons remplacée par la lettre N°. 1395,
qui traite des mêmes personnes et des mêmes sujets.
') Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 829, note 45.
-} Voir l'ouvrage cite dans la Lettre N°. 1 125, note 5.
3) Golius était professeur de langues orientales et de mathématiques.
CORRESPONDANCE. 1665. 389
par Monfieur van Leeuwen ou les iray quérir moy mefme. Cependant n'oubliez
pas de me renvoier ma Micrographie *). Vous jugez de l'autheur tout ainfi que
moy 5} , et comme ceux mefme de la Société Royale *).
Je m'eftonne de ce que vos lampes durent fi peu, car il me femble que j'en ay
veu autrefois avec un lumignon de cotton fur une affiette qui brufloient une nuift
entière. Je ne fcay fi on n'en pourrôit pas faire de fil d'archal fort délié ou d'or,
et l'on pourrôit l'eiïaier; mais avec l'efprit de vin ou noftre voorloop van brande-
wijn la chofe reuffiroit fans doute parce que le lumignon ne fe confume aucune-
ment, et ne devient pas feulement noir qu'un peu au bout. Il en faudroit faire
une lampe de Cardan dont vous fcavez la figure, mais c'efi: a fcavoir fi le jeu vau-
droit les chandelles.
La dernière de mon Père ^) venue cette femaine a eftè d'Orange d'où il croioit
partir a la fin de Juin. Elle ne contient rien de particulier finon quelques plaintes
du Coufin Dewilm ^) qui a envie de pafler en Italie ou de ne revenir pas au moins
fi toft que Mon Père et refifte avec opiniâtreté a toutes les belles remontrances
qu'il luy fait. II n'a encore pu me refpondre fur ce que je luy ay mandé î') de la pro-
pofition qui m'eft venue de France, mais ce fera par le prochain ordinaire. Je ne
penfe pas qu'il fera difficulté de me laifl"cr aller, pour veu que l'on me fafi"e des
offres convenables.
Il me tarde de les veoir, car jufques icy je n'ay pas eu refponfe a celle que jay
faite a Monfieur de Carcavy '°). Vous pouvez eftre afl^iré qu'a moins de i mille
efcus par an l'on ne me tiendra pas. Et en tout cas je n'y demeureray que tant
que je m'y trouveray mieux que je ne fuis icy; qui efl: un grand point d'avoir une
fi bonne retraite.
le frère de Moggerfhill ") revint avanthier deNorthollande. je ne luy ay pas
encore parlé touchant noftre voiage de Cleef qui n'ayant eu pour but que noftre
divertifl^ement pourrôit bien demeurer fans effedl dans ces adverfitcz publiques.
Vous aurez fans doute eftè mieux informé touchant le fucccs de la bataille que
vous ne l'eftiez lors de la date de voftre dernière '=), et qu'au lieu de 30 vaifl"eaux
nous n'en avons perdu que 1 6.
4) Un exemplaire de la Micrograpbia de R. Hooke.
53 Consultez la Lettre N". 1362. «) Consultez la Lettre de R. Moray N°. 1386.
'') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Const. Huygens, père.
8) Constantyn le Leu de Wilhem, fils de David le Leu de Wilhem et de Constantia Huygens.
Voir la Lettre N°. 1 139, note 10.
5) Consultez la Lettre N°. 1419.
'°) Malheureusement, nous ne possédons pas cette lettre de Chr. Huygens à P. de Carcavy.
^') Philips Doublet.
'^) Ici encore, il y a lieu de regretter que nous ne possédions pas la correspondance de Lodewijk
Huygens durant ces années.
590 CORRESPONDANCE. 1665.
le dommage ne laifTe pas d'eftre très grand. Il s'efl: sauvé 2 matelots du vaifleau
de noftre admirai, lefquels Downing '^^ a offert de faire venir d'Angleterre pour
faire rapport a Mademoifelle de Wafîènaer ''^). les dernières lettres de France
difent que le Roy s'efl déclaré de nous vouloir afTifler et d'accomplir le Traité
que nous avons, et mefme il en a efcrit a Mefîieurs les Etats, et aux roys de Suéde
et de Dannemarc.
Je vous prie de me mander d'où vous avez eu cydevant certaine pommade
rouge pour les lèvres ou fi vous en avez encore de m'en donner car l'on m'en de-
mande pour guérir des plus belles qu'il y en ait a la Haye. Refpondez moy s'il
vous plait au pluftofi: fur cet article.
Te beftellen ten huijfe van
Sieur Willem Vos houtkooper
Tôt Gorcum
met een packjen
Om voort te fenden aen de Heer L. Huijgens
tegenwoordigh op't huijs te Zuylichem.
'3) Sir George Downing était depuis 1657 ambassadeur de l'Angleterre à la Haye.
'*) Les filles de rarairal Jacob van Wassenaer et d'Agnes van Renesse van der Aa, morte en
1662, étaient
a) Agnes, baronne van Wassenaer, morte célibataire en 1690.
F) Anna Charlotte, baronne van Wassenaer, qui épousa Adriaan Wernard baron van
Pallandt.
CORRESPONDANCE. 1665. 39I
N= 1427.
Christiaan Huygens à J. Hudde.
7 JUILLET 1665.
La minute se trouve à Lciden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nos. 1422 et 1423. /. Hudde y répondit pnr le No. 143 1.
HUDDEN.
7 July 1665.
MijN Heer
Hebbende zedert mijne laetfte ') aile rekening ontrenc onfe voorftellen laeten be-
ruften, foo heb ick nu eenighe moeijte gehad eer ick weder foc verre als te voren
daer in hebbe konnen geraecken, door dien ick mijn voorgaende calculatien ge-
daen hadde fonder genoeghfame verklaring daer bij te fchrijven. niet te min opge-
weckt en weder gaende gemaeckt fijnde door de verfchillende uijtkomften die
VE en ick in de laetfte a queftien hebben bevonden, foo heb ick die meditatie met
liift hervat en het vergetene herroepen hebbende, gevonden als volght. Voor eerft
wat aengaet de queftie bij mij voorgeftelt daer A en B bij beurten trecken uijt 3
fchijven. A altijt uijt 2 witte en i fwarte; maer B uijt i witte en 1 fwarte;op con-
ditie dat die een witte fchijf treckt ailes fal genieten dat in ftaet, maer die een
fwarte treckt altijdt een ducaet fal infetten; en dat A eerft fal trecken als noch
niets in ftaet. In defe dan en vind ick geen faut in mijn voorgaende rekening vol-
Traduélion.
Monsieur
Ayant, depuis ma dernière, laifTé repofer tout calcul relatif à nos queftions, j'ai
eu maintenant quelque peine avant s'y être arrivé auffi loin qu'auparavant vu que
j'avais fait mes calculations précédentes fans y ajouter l'explication néceffaire. Né-
anmoins, ranimé et remis en train par les réfultats différents que vous et moi avons
trouvés dans les 1 dernières queftions, j'ai repris avec plaifir cette méditation, et,
m'étant rappelé tout ce que j'avais oublié, j'ai trouvé comme il fuit. D'abord,
quant à la queftion que j'ai propofée, où A et B tirent à tour de rôle de 3 jetons.
A toujours de 2 blancs et i noir, mais B de i blanc et 2 noirs; fous condition que
celui qui tire un jeton blanc prendra tout ce qui eft au jeu, mais que celui qui tire un
noir mettra toujours un ducat, et que A tirera le premier, alors qu'il n'y a encore
rien au jeu. Dans cette queftion je ne trouve pas de faute dans mon calcul précédent.
') Consultez la Lettre N°. 1404.
392 CORRESPONDANCE. 1665.
p'ens welcke A wint •^— ^ van een ducaet, in plaets dat VE a;evonden heeft; — ^
^ 343 ' F S 045
van een ducaet. Ende ick en twijfiFel nietof VE fijn rekening overfiende gelijck
hij foo ick meene door het volgende fien fal daer reden toe te hebben, fal mijn
uijtkomft waer bevinden.
In VE queftie daer A weder eerft kieft uijt 2 witte en 1 fwarte ende werd ge-
vraeght uijt wat getal van v^^itte en fwarte B fonde moeten kiefen om te maecken
dat beijde haer kanïïen gelijkwaerdigh wierden, hier vind ick dat VE folutie en
de mijne beijde gemifl: fijn, VE houdende dat de vi^itte fchijven tôt de fwarte van
B moeten fijn als 2 tôt 3, en ick dat het getal der witte en fwarte gelijck moefl:
fijn. Maer de rechte proportie is volgens mijn verbeterde rekening (daer door ick
bevond een + voor een — geftelt te hebben) defe volgende, te weten, als men
ftelt dat de reden der witte totte fwarte fchijven is als c tôt d foo komt c zo '^ d +
5 \/^73^^- ^00 dat de proportie der witte en fwarte fchijven in geen rationale
getallen hier kan gegeven werden, maer wel ten naeften bij; ende als B hadde 1 1
witte en 7 fwarte, foo fonde hij noch een weijnigh aen de quaetfte koop fijn, daer
in tegendeel VE hem rainder witte als fwarte toeleght.
Als men voorts met VE de reden der witte tôt de fwarte fchijven van A, die
eerft werpt, ftelt te fijn als a tôt b. En de witte tôt de fwarte van B als c tôt d. foo
fuivant lequel A gasine ^^ d'un ducat, au lieu que vous avez trouvé -^ d'un du-
^343 245
car. Et je ne doute aucunement que vous ne trouviez mon réfultat exaft, lorfque vous
rcvilerez votre calcul, comme il y aura lieu poiuvous, à ce que je crois, envoyant
ce qui fuit.
Dans votre queftion, où de nouveau A choifit le premier de 2 jetons blancs et i
noir, et où Ton demandait de quel nombre de jetons blancs et noirs B devrait choifir
pour faire que leurs chances à tous les deux deviennent équivalentes — je trouve
que votre folution et la mienne font toutes les deux manquées, la vôtre indiquant
que les jetons blancs et noirs de B doivent être entre eux comme 2 à 3, et la mienne
que le nombre des jetons blancs et noirs devait être égal. Mais fuivant mon calcul
corrigé (par lequel je reconnus avoir mis un -f pour un — ) la proportion vraie eft
la lùivante: fi l'on pofe que les jetons blancs font aux noirs comme c à ^, il vient
ce co J J + J '\/'7^dd; de forte que l'on ne peut pas donner la proportion des jetons
blancs et noirs en nombres rationnels, mais feulement par à peu près; et fi B avait
II jetons blancs et 7 noirs, il ferait encore un peu défavantagé; tandis que, au con-
traire, vous lui donnez moins de jetons blancs que de noirs.
Enfuite, lorfque avec vous on iïippofe que les jetons blancs et noirs de A, .qui jette
le premier, font entre eux comme (i k b; et les jetons blancs et noirs de B comme c à r/.
CORRESPONDANCE. 1665. 393
vind ick dat cm de kanffen gelijckwaerdigh te maecken, den generalen regel is defe
ce zo — de -\ -, Tj H j — In places van welcke VE defen ffeeft ca +
ab -^ bu b ^ °
ch co nâoïit c X) j- die groocc verfchil en oock dac VE fchrijfc dac defe
VE queftie van gelijcke kanflen lichter valt te ontbinden volgens VE méthode
als mijn eerrte van kruijs of munt, doet mij voor vaft hoiiden, dat wij ganfch
verfcheijde wegen volgen. Staet te befien wie de rechte gekofen heeft. Ende
wat mij aengaet ick vertrouw foo wcl op den voorgaenden regel die ick hier ge-
llelt heb dat ick volgens defelvc wel een kans fonde derven waghen, nemende de
partije van A of B die men fonde mij willen geven. Maer indien VE mij van
gelijcken prefenteerde met fijn regel te willen doen ick fonde mij van de winil
verfeeckert houden, want nemende de partije van A en VE die van B laetende,
en gevende aen A lo witte en i fwartc fchijf, foo komt volgens VE regel
1 1 c 00 \o â. dat is voor B lo witte en 1 1 fwarte fchijven. waer door de kanffe
van A foo veel beter is als die van B dat oogenfchijnelijck blijckt, en noch beter
als men de proportie der witte totte fwartc van A noch grooter ftelt. A wint hier
volgens mijn regel die ick hier toe hebbe — 5 van rgeen men ieder reijfe infet.
Wat aengaet mijne laatfte queftie van kruijs of munt om de kanfTen van A en B
alors je trouve que pour rendre les chances équivalentes, la règle générale ell
ce co — , ; 7 7 1 ;-• Au lieu de laquelle vous trouvez celle-ci: ca + cb co ad
ab -\- bb b
ou c -n — -j— 7 • Cette grande différence, et aufli ce que vous écrivez que cette queftion de
chances équivalentes, propolée par vous, eft plus aifée à réibudre fuivant votre méthodeque
ma première de croix ou pile, m'aiîlire que nous fuivons des voies toutes différentes. Refte
à voir qui a choifi la bonne. Et quant à moi, je me fie tant à la règle précédente que j'ai
pofée ici, q ue j'oferais bien rifquer une chance fuivant elle, en prenant la partie de A ou de
B, que l'on voudrait me donner. Maisfi vous m'offriez d'en faire de même quant à votre
règle, je me fentirais i'ùr du gain; car prenant la partie de A et vous laiflant celle de
B, et donnant à A lo jetons blancs et un noir, il vient fuivant votre règle 1 1 cco lo ^.
c'eft-à-dire pour B lo jetons blancs et ii noirs; par conféquent la chance de A
ièra d'autant meilleure que celle de 15, ce qui paraît clairement, et encore mieux
quand on prend la proportion des jetons blancs aux noirs de A encore plus
grande. Ici A gagne d'après ma règle, qui me lèrt ici, — de ce, que l'on met chaque fois.
Quant à ma dernière queftion de croix ou pile, pour y rendre égales les chances de A
Œuvres. T. V. 50
394 CORRESPONDANCE. 1665.
gelijck te maecken, hier vind ick de felfde uijtkomil met VE, te weten dat ieder
o
van ecrilén aen - van een ducact moet infetten.
3
Van de sde der 5 queftien in 't eijnde van mijn Traftaetien -) en vind ick geen
rekening onder mijn papieren, maer de reden w^aer cm ick de getallen 232.1 59. 1 04
voor goet hebbe laeten gaen , al hoe wel alleen t middelfte fodanig was , kan defe
wefen dat ick de kans van B gerekent liebbende, Cwantnae mijn manier werdt
ieder bijfonder gerekent) en die vindende met VE rekening te accorderen, hebbe
geen verder moeijten noodigh geacht. gelijck nu weder terflond het deel van C
7
gerekent hebbe te fijn — van tgecn inftaet. ende hier is foc weijnigh cijfFerens
33
toe van noden dat ick uijt de goede ofquade uijtkomfl: geen confequentie fonde
w^illen maecken tôt het geene mij in de bovenfchreven fwaerder queftien foude
moghen gebeurt fijn.
Het glas van Monfieur Voflius daer VE foo veel goets van gefeght is heb ick dick-
wils genoeg gefien om VE te konnen verfeebkeren dat het min als middelmatigh is,
en werdt oock van hem voor niet anders gehouden. fijnde outrent 2^ duijm breet,
en geen opening als van i^ duijm lijdende. en dat tôt ecn verkijker van 28 of 29
et de iî, ici je trouve le inênie rélultat que vous, à iavoir que chacun doit mettre de
premier abord ~ d'un ducat.
3
Dans mes papiers je ne trouve pas de calcul relativement à la 2^ des 5 queftions de
la lin de mon petit traité =), mais la railbn pour laquelle j'ai laiffé pafler comme bons les
nombres 232, 159, 104, quoique le deuxième feul fût tel, fera peut-être celle-ci,
qu'ayant calculé la chance de B (car fuivant ma manière chaque chance eft calculée à
part), et trouvant qu'elle s'accordait avec votre calcul, je n'ai pas cru néceflaire de
prendre encore plus de peine, comme encore maintenant j'ai calculé tout de iuitc la
portion de C , qui eft les — de ce qui fe trouve mis. Et ici on a belbin de fi peu de
33
calcul, que je ne voudrais pas du rélultat bon ou mauvais tirer une conclufion à l'égard
de ce qui aurait pu m'arriver dans les queilions fufdites plus difficiles.
J'ai vu alfez fouvent le verre de Monfieur Voffius, dont on vous a dit tant de bien,
pour pouvoir vous allurer qu'il e(t au-deflbus de la moyenne, et lui-même ne le taxait
pas autrement: il eft large d'environ si pouces, et ne peut fouifrir une ouverture comme
de i^ pouces, et cela pour un télefcope de 2^ ou 29 pieds. Il n'eft auffil taillé que médi-
-) Le traité vaii Rekeniiigh in Spelen vaii Geluck,
CORRESPONDANCE. 1665. 395
voet. Is oock niaer camelijck geflepen, niet te Romen maer te Bruffel van een
onbekendt meefter, endc is aen Voflîus te Parijs verkocht voor 7 of 8 piftolen.
Eijndigendc ende wcder eenige correélie van mijne correftien vervvfachtendc
blijve
MijN Heer
VE dienftwiligen dienaer
ocrement, non à Rome, mais à Bruxelles par un maître inconnu, et a été vendu à
Voflîus à Paris pour 7 ou 8 piftoles.
En tiniflTant et en attendant encore quelque correction de mes corrcftions, je refte
Monsieur
N= 1428.
Christiaan Huygens à A. Auzout.
9 juillet 1665.
La miiintc se trouve h Lcidcn, coll. Iluygcus.
Elle est la réponse aux Nus. 1415 et 1410. J. Juzoul y répondit par le Nu. 1453.
Auzout.
9 juillet 1665.
Marri de la continuation de fa maladie, je n'ay pas encore obfervc. difficile de
diftinguer la proportion du globe de Saturne et de l'anneau, le Jefuite de Bor-
deaux eftre le Père Pardies de qui Monfieur Thevenor m'a envoie deux feuil-
les imprimées de fon traité des Comètes '}. voftre méthode comment peut elle
eftre la mefme &c. J'ay receu le Prodromus ") de Hevelius en mcfme temps que
voftre dernière. Vous avez bien fait de le réfuter d'abord. Que l'hypothefe m'y
') Sur sa „Di(rertatio de motii et iiatiira conietarum", voir la Lettre N°. 1416, note 8.
") Voir la Lettre N°. 1407, note 4.
396 CORRESPONDANCE. 1665.
femble obrcurement expliquée, les obfervations de la telle très faulTes , et que
celles du chemin de la comète l'eftant auffi il n'y a rien dans fon livre pourquoy
l'eftimer. ne refpondra pas civilement et maintiendra fes fautes, beau verre a
Lion , le Père de Châles me le mande ~') aufli. Je feray bien aife de fcavoir
comment vous aurez trouve celuy de Paris. Je vous envoieray des larmes, rends
grâces de l'eftrait de la lettre de Campani **) qui fuffit. Monfieur Hook ne vous
peut faire de bonne refponfe qu'en acheuant fa machine ce qu'il aura bien de la
peine a faire. Que je fcache la refponfe de fabri. le dommage n'a pas eftè fi grand
que la honte dans noitre défaite ^), l'on ne perd pas courage et devant qu'il foit
longtemps l'on efpere fe voir revenger. Mon Père ne fera que dans 6 fcmaines ")
de retour, queftions ") entre Hudden et moy.
N= 1429.
Christiaan Huygens à J. Chapelain.
[9 JUILLET 1665].
La minute se trouve à Lciden, coll. lltiygens.
Elle est la réponse au No. 1417. J. Chapelain y répondit par le No. 1435.
Chapelain.
La dernière efl:oit par la quelle il me continuoit l'offre de traiter de ma part avec
Thuret, il eft malaife de trouuer moyen pour eilre alTurè entièrement, ou il pour-
roit comme vous dites en vendre fans mes marques , mais un homme de bien
comme Thuret ne voudra pas s'expofcr a ertre convaincu d'infidélité , comme il
le feroit fi on trouuoit après tels horologes non marquez. Monfieur Moray me
promet ') toufjours l'inftruftion amplifiée, quand je l'atiray je veux bien la tra-
3) Consultez la Lettre N°. 1405. ■*) Consultez la Lettre N°. 1397, note 3.
') 11 s'agit de la bataille navale, dite de trois jours, contre les Anglais.
") Constantyn Huygens, père, était parti de Paris le 16 mars 1665 [Dagboek].
'') Cette correspondance commença par la lettre N°. 1374 du 4 avril et continua jusqu'au
21 août 1665.
') Consultez la Lettre N°. 1 42 1 .
CORRESPONDANCE. 1665. 39j7
duire et vous la faire corriger, et mefme s'il tarde trop longtemps je la donneray
de moy en y adjouftant ce qu'il m'a efcrit depuis de la relation de Holmes, noftrc
première rencontre avec les ennemis n'a pas eue fi bon fucces quil avoit creu et
vous pouuez croire combien ce coup efl: ienfiblc a tous les bons patriottcs. toute fois
comme ce n'a eftc que le defordre dans noftre flotte qui a efiè la principale caufe
de ce defaflire l'on efpere de faire mieux a l'avenir, ne pas perdre courage, des
bonnes nouuellcs de France. Au refl:e Monfieur ne fcavez vous rien de celles
qui me regardent en particulier, ou faites vous femblant de les ignorer. Car fe-
roit il poffible que ceux qui me veulent faire du bien s'en voulufTent cacher a
vous qui m'en voulez plus que perfonne du monde. Ne fcauriez vous pas la pro-
pofition =) qui m'a eitc faite de la part de Monfieur Colbert par Monfieur de Car-
cavy 2) , de venir demeurer a Paris. Si je l'avois creu je vous en eufie efcrit il y a
2 ou 3 iemaines, mais je n'ay^ommencè d'en douter que depuis peu, voiant que
vous ne m'en mandiez rien. Quoy qu'il en foit je vous diray icy que j'ay confenti
fans difficulté a cette propofition l'ayant jugée fort a mon avantage et dont il me
pouroit arriver grand bien et nul mal. et c'cfl ainfi que tous mes amis la trouuent.
Je m'efl:onne cependant qu'ayant efcrit depuis par deux fois ■>) a Monfieur de
Carcavy , je n'ay rien receu de fa part:; et j'appréhende que d'im cofl:è ou d'autre
les lettres n'ayent efl:è mal adreïïees, dont je ferais très fachè, car comme vous
pouvez bien penfer jattens avec quelque impatience la refolution d'une affaire qui
me concerne comme celle là. 11 feroit fuperflu Monfieur de vous prier de con-
tribuer ce que vous pourrez pour faire qu'elle s'achève a ma fatiffaélion , puis
que vous eiles en pofiefllon de procurer mon bien fans que jen fcache rien. Con-
tinuez moy donc feulement l'honneur de vos bonnes grâces, et foyez afTurè que
je les eitimc au point que je doibs et que je fuis a jamais
Monsieur
^) Consultez la Lettre iN°. 1419.
3) Nous n'avons trouvé nulle part cette lettre de P. de Carcavy à Chr. Hiiygens.
••) Nous ne possédons non plus les minutes de ces deux lettres de Chr. Huygens à P. de.
Carcavy.
398 CORRESPONDANCE. 1665.
N-- 1430.
J. Chapelain h Christiaan Huygens.
9 JUILLET 1665.
La lettre se trouve à Lcideii ^ coll. lluygeiis.
Clir. Huygens y répouilit par le No. 1444.
Monsieur
j'ay veu dans voftre lettre a Monfieiir Carcaui ') la peine où vous eftiés des
dernières -) que vous m'aués efcrittcs du 20. May ce qui me fait juger que vous
n'aures pas receu mon ample rcfponfe ') ou entre autres chofes je vous donnois
auis que voftre Procuration eftoit arriuée à bon port et que je n'attcndois que le
retour de Monfieur Thuret pour eflayer de traitter auec luy félon vos intentions.
Il eft fafcheux que cette lettre fe foit perdue pour moy qui auray trauaillé en vain
et pour vous qui ferés demeuré tout ce temps là en doute fi j'ay moins de chaleur
pour voftre intereft maintenant que par le palTé. Apparemment le valet de Mon-
fieur Theuenot qui les porta a Monfieur Van Beuning en fon quartier de Chatou
nait ouuert mon paquet et n'en ait égaré vne partie car japprens de Monfieur
Voffius que Monfieur Bifdommer '*) luy auoit fait rendre celle ') que je luy efcri-
uois fous la mcfmc enueloppe. Il y en auoit encore vne dimportance '') à Mon-
fieur Heinfius, qui ne vous aura non plus efté portée pour la faire tenir a noftre
Ami en Suéde dans la defpefche de Meflleurs les Eftats. Quant a celle qui fad-
dreftbit à vous je vous en enuoye la copie -') que mon homme auoit eu ordre de
retenir a toutes fins, de forte que le naufrage naura pas efté entier. l'ay veu de-
puis Monfieur Thuret et luy ay déclare le pouuoir que j'auois d'entrer en nego-
tiation auec luy fil continuoit à vouloir entendre à la Propofition que luy mefme
mauoit le premier faitte. Sa refponfe a efté premièrement qu'il vous eftoit tref-
obligé de la préférence que vous eftiés refolu de luy donner, qui eftoit toute la
grâce quil pretendoit de voftre bonté. Mais qu'auant que d'entrer en matière il
feroit bon que la machine fuft icy et qu'il la puft voir, après quoy on parleroit des
conditions. On a efcrit de vos quartiers, par enuie ians doute, que vous mefme
') Nous n'avons trouvé nulle part la minute de cette lettre de Clir. Huygens à P. de Carcavy.
Consultez la Lettre N°. 1426, note 10.
=) Voir la lettre N°. 1408. ■■•') Cette réponse est la Lettre N°. 1417.
+) Sur Bisdommer, voir la Lettre N°. 863, note 1.
S) Chapelain avait écrit, le 31 mai 1665, à Vossius sur la suppression du Journal des Scavaiits.
Consultez Pli. Tamizey de Larroque, Lettres de J. Chapelain T. II. 1883.
") Cette lettre de Chapelain à Heinsius, datée du ler juin 1665, avait pour objet de lui de-
mander les exemplaires d'hommage de son édition de Claudianus.
7) Nous ne possédons point cette copie de la Lettre N°. 1417, mais bien la lettre originale.
CORRESPONDANCE. 1665. 399
auiés trouué des défauts dans voftre Inuention qui vous empefchoienc de la pu-
blier, en de deçà vous aués trouué des gens malofficieux qui ont femé la mefme
calomnie; ce qui tient en lufpens TcTprit de cette perfonne cy. le ne laiiïay pas
dans l'entretien que j'eus auec luy enfuitte de defcouurir fon intention qui alloit
à vous tenir conte d'vn certain proffit pour chaque horloge des voftres qu'il fabri-
qucroit fans vous obliger ni luy a vn temps limité, afin que fi la vente en reufliflx)it
bonne vous pufllés hauflx:r le prix de la conuention et fi au contraire la vente n'en
reuflilToit pas il en pufl: demander le rabais ou la difiblution. Il difoit pour mon-
(Irer la juftice de fa penfce qu'auflî bien vous eiliés trop homme d'honneur pour le
vouloir engager a vn Traitté qui luy puft eftre ruineux, et luy trop raifonnable
pour que vous liafliés les mains en fa faneur et a voftre dommage. vSur le point des
feuretés il me dit quil vous les donneroit telles que vous le voudriés pourueu qu'el-
les fufient en fa puifl[ance. Luy ayant jette le propos de marques, fans luy décla-
rer ce que vous m'en auiés efcrit par ce que je n'y voyois pas afies d'afTurance
pour vous, il me fit cette ouuerture que vous feries faire vn poinçon d'acier graue
en bofle de vos armes ou de voftre chiffre compofe de la manière la plus difficile h
contrefaire pour le frapper fur la principale table de fcs horloges, et que de fon
cofté il auroit de mefme vn poinçon graué du fien quil frapperoit fur la mefme
table, ce qui regarde la fraude que les Eftrangers y pourroient faire en les contre-
faifant et qui faute d'auoir ces poinçons ne les contreferoient que fort imparfaitte-
ment et par la donneroient lieu a la confifcation et aux amandes. Pour la fraude
qu'on pourroit ibupçonner qu'il fuft capable dy faire elle luy feroit impoffible
auffi bien quaux autres par ce quil n'auroit pas voftre poinçon que par exemple
vous m'auries confié ou a quelquautre de vos Amis. Qu'outre cela pour fe pre-
cautionner contre luy vous mettriés vne fi grande peine qu'il vous plaifoit comme
de deux ou trois cens piftoles au cas qu'il fuft conuaincu de vous auoir trompe a
quoy il ie foufmettroit dans fon Traitté fans répugnance, et dautant plus libre-
ment qu'eftant impofllble quil en puil vendre de contrefaits vne dixaine fans eftre
defcouuert et quen ce cas la il perdroit plus outre la réputation qu'il negaigneroit
dans le débit d'vne cinquantaine mefme. Si vous naues rien imaginé de mieux
cette précaution ne me fembleroit pas mauuaife. Vous y penferés et en decideres,
car je ne me fuis point ouuert la deflus.
L'importance eft que vos horloges pour la terre et pour la mer foient icy et
qu'on les puifl^e voir. Selon cela on fera plus ou moins hardi à faire l'affaire, et
dans le doute dont je vous ay parlé deuant , on n'entrera pas aifement en pour-
parler de rien. Ne penferés vous point au refte à la publication de ces Traittés
que vous deftinaftes des l'année pafiTée pour offrande au Roy, et que j'ay promis
a Monfieur Colbert qui paroiftront bientoft, fur ce que vous men efcriuiftes dans
vos précédentes? N'y perdes point de temps fi vous m'en croyés. le fcauois la
penfée de fa Majefte pour vous euoquer en ce païs, mais je ne vous en auois rien
voulu efcrire parce que je lauois en confidence, et je ne vous en euffe mefme
400 CORRESPONDANCE. 1665.
rien dit icy fi Monfieur Voffius ne m'îiuoic point mandé en s'en refjoiiiflant que
vous le liiy auiés appris. le luy mande que c'eil: vn Secret qui n'a pas encore toute
fa façon et qu'il efi: à propos de le garder jufques a ce que de deçà on ait trouué
a propos de le laifier connoiftre. Si cela s'accomplit quelle joye pour moy d'auoir
fait le premier connoiftre a noftre Cour ce que vous valés et jette les fondemens
d'vne affaire qui vous attireroit a nous et qui en mon particulier me feroit d'vne con-
folation extrême. Je ne fouhaite rien dauantagc et fuis auec mon ordinaire paflion
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeifTant feruiteur
Chapelain.
De Paris, ce 9 juillet 166^.
W 1431.
J. HuDDE à Christiaan Huygens.
20 juillet 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse an No. 1417. Clir. Huygens y répondit par le N'o. I4."4-
MijN Heer
In mijne laatfte ') meenden ik zo verfekert te wezen van ailes wel te hebben ge-
rekent, fteunende, gelijk ik UEdelheijt fchreef, op twe verfcheijde calculatien
Traduétion :
Monsieur
Dans ma dernière ') je croyais être fi fur d'avoir bien calculé le tout (m'appuyant,
comme je vous l'écrivais, iur deux calculations diveries faites liiivant deux voies difte-
') Consultez la Lettre N°. 1422
CORRESPONDANCE. 1665. 40I
door twe verfcheijde wegen gemaakr , en zijnde geen nieuwe maar dezelfde daar
ik de voornaamfte quaeftien in uw Traélaatjen van Rekening in fpelen van geluk
begrepen, door haddc gecalculeert, en felfde uitkompflen met UEdelheijc be-
vonden ; dat ik geen correftie van mijne gevonden uitkompflen te gemoet heb ge-
zien, maar wel in tegendeel hadde verv^^acht, dat UEdelheijt de foute van zijne
verfchillende uitkompflen, gelijk ik de mijne aangaande d'ie quaeflie hadde ont-
dekt en UEdelheijt bekent gemaakt, ook zouw hebben uitgevonden , en datwe
alzo eens accorderende , met UEdelheijts antv\^oord een einde van deze dobbel-
rel^eningen zouwden hebben gemaakt: Maar ik bekent, noit is mij iets meerder
ontfchoocen, nochte onverwachter voorgekoomen , als UEdelheijts laatfle van-
den 7 dezer zijnde d'antw^oord op deze mijne voorgaande, in welke dat ik zie dat
UEdelheijt de moeite heeft genomen van zijnc meditatien , die door eenige cuf-
fchenkomende tijd hem eenigzints ontfchooten waaren, w^eder met lufl te her-
vatten , en echter eindelijk dezelfde uitkompfle van ^-^ -, in plaats van de
mijne -^ -, wederom als vooren hadde bekoomen , voegende daar bij dat hij niet
en twijfelde, of ik zouwde, mijn rekeninge naziende, zijne uitkompll waar bevin-
den. daarenboven dat zijn Edelheijt in mijne voorgeflelde quaeftie van Gelijk-
waardig fpel wel hadde bevonden dat zijne eerfte gegeven facit , toevoegende aan
B een gelijk getal van witte als fwarte fchijven, onrecht vv^as, maar ook daar
rentes et qui n'étaient pas nouvelles mais les mêmes par lefquelles j'avais calculé les prin-
cipales queftions comprifes dans votre petit Traité de „Rekening in fpelen van geluk", et
obtenu les mômes réiultats que vous), que je n'ai pas prévu de corredlion de mes réfultats
obtenus, mais que, bien au contraire, je m'étais attendu à ce que vous euffiez auflî dé-
couvert la faute de vos réfultats différents, comme moi j'avais trouvé la mienne à l'égard
de la i''^ quellion et vous en avais fait part, et que, en nous accordant une fois, nous au-
rions fait par votre réponfe une fin à ces calculs de jeux de hafard. Mais j'avoue que ja-
mais rien ne m'a frappé plus, ni paru plus inattendu, que votre dernière du 7 courant qui
eft la réponfe à ma précédente; dans laquelle je vois que vous vous êtes donné la peine de
reprendre avec ardeur vos méditations, qui vous étaient plus on moins forties de mémoire
après quelque temps de relâche , et que pourtant à la fin vous avez trouvé le même réful-
tat qu'auparavant de - — , au lieu du mien -^; vous y ajoutiez que vous ne doutiez
aucunement que moi, en revifant mes calculs , je trouverais que votre réfultat était le
vrai. En outre, que dans la queftion de jeu équivalent, pofée par moi, vous aviez
bien trouvé que le premier réfultat annoncé, de donner à B un môme nombre de
jetons blancs et de noirs, n'était pas jufle, mais auOi que le mien, donnant
Œuvres. T. V. 51
402 CORRESPONDANCE. 1665.
nevcns dac het mijne, gevende aan B 3 fwarte tcgens 1 wit:c, niet en was hec
rcchte, maar dat zijn Edelheijt, ftellende de rade der witte toc de fwarte fchijven
als c totd, kreeg deze aeqiiatie c zo y d + ^"j/^37^/i^, zulx dat alhier de pro-
portie der witte en fwarte fchijven in geen rationale getallen zonw konnen ge-
geven werden. Voorts, zo zijn Edelheijt de reden van de witte tôt de iwartc
van A , die eerft werpt , met raij ftelde te zijn als atotb^ en van B als c toc r/, dat
hij, om de kanzen gelijkwaardig te maaken, voor den generalen regel kreeg,
, . — de -\- aadc add . , j •• dd ^
deze aequatie ce 00 r ,-, — H — -,— , m plaats van de niijne e zo — , -, • En
eindelijk dat dit groote verfchil , nevens 't geenc ik hadde gefchreven dat mijne
quaeftie van gelijkwaardigh fpel , na mijne méthode , lichter viel 't ontbinden als
zijne Edelheijts eerfte van kruis of munt, hem dede vaft gelooven dat wij
gantfch verfcheijde wegen volghde; doch dat zijn Edelheijt zo wel zich ver-
trouwde op deze zijne bovenftaande regel, dat hij volgcns dezelfde wel een kans
zouwde derven waagen , zullende neemen de partije van A of B die men hem
zoiiwde willen geven; maar, indien ik van gelijkcn aan zijn Edelheijt prefen-
teerde met mijnen regel te willen doen, dat hij vande winft zich zouwde verzekert
houwden: wanc nemende de partije van A, en mij die van B latende , zo zouw-
dcr , zo men aan A 10 witte en 1 fwarte gaf , volgens rnijn regel voor B koomen
10 witte en 11 fwarte fchijven; waar uit (voegt cr zijn Edelheijt bij) het
à B 3 jetons noirs contre 2 blancs, n'était pas le vrai non plus; mais qu'en fuppo-
fant la proportion des jetons blancs aux noirs comme de c à d, vous obteniez cette
équation c 00 p:^ + ;; 1/37^4 de forte que dans ce cas-ci la proportion des jetons
blancs et noirs ne faurait être trouvée en nombres rationnels. Puis, eu fuppofant avec
moi que pour A, qui jette le premier, la railbn des jetons blancs et noirs était comme «ai
et pour B comme c h d, vous aviez trouvé, comme règle générale pour rendre les
, , . . , . — de -Y aadc , add .. ...
chances équivalentes, cette équation ce zo j~t~n 1 — r' ' ^^^ '■^^'^^ °^ ^^ mienne
c 00 . Et enfin que cette grande différence, jointe à ce que j'avais écrit que
ma quefi:ion de jeu équivalent, fuivant ma méthode, était plus facile à réfoudre
que votre première de croix ou pile — vous fallait croire fermement que nous fui-
vions des voies tout à fait différentes; mais que vous aviez tant de confiance en
votre fufdite règle, que vous oferiez bien rifquer une chance fuivant celle-là en pre-
nant la partie de A ou de B qu'on voudrait vous donner; mais que vous feriez fur
du gain, fi de même je vous offrais de le taire fuivant ma règle; car en prenant la
partie de A et me laillant celle de B, et en iuppolant qu'on donne à A 10 jetons blancs
et I noir, il viendrait pour B, fuivant ma règle, 10 jetons blancs et 11 noirs: de là
CORRESPONDANCE. 1665. 403
oogenfchijnclijk blijkt, dat de kans van A beter is als die van B, ja noch bcter
alsnien de proportie der vvitte tôt de fwartc van A noch t^rootcr fteld : En dat A
in dezc van lo tôt i, volgens den regel die zijn Edelheijt daar toe hadde,
zouwde winnen — - van 't gecn ieder rcijfe ingezet wiert. Edoch evcnwel dat
zijn Edellicijt cenzelfde nitkompft met mij hadde gevonden op zijne laatfte
quaeilie van kruis of munt om de kanien van A en B gelijk te maakcn , te wectcn
o
dat ieder van eerften aan - van een ducaet zouw moeten inzetten.
3
Wat mecnd UEdelheijt wel dat mijne gedachten waarcn toen ik dit altcmacl
voor d'fe mael quam te lezen? want ik zag toen voort wel dat wij in geen van
onze 4 quaeftien, Ichoon d'uitkompftcn der cerile en laatfte wederzijts dezelfdc
waarcn , noch koften geoordeek wcrden te accorderen, gemerkt de générale regel
die UEdelheijt op diergclijke quacftien hadde, met de mijne niet en kofl over-
eenkoomcn, dewijl anders dezc uwe twe uitkompflen ^^^en deze laatfte — ~ ■,
343 131
hadden moeten accorderen met de mijne -^, en o. maar dac waarfchijnelijk
deze overcenkompfl in deze cerrtc en laatile qiiaeflie was ontfliaan uit de gelijk-
heijt der voorzegde Iccccrs a, b^ c, ^, die in d'andere ongelijk wcrden geftelt.
(ajoutez-vous) il réfultc évidemment que la chance de A eft meilleure que celle
de B, et qu'elle deviendrait encore meilleure, fi l'on augmentait la proportion des
jetons blancs aux noirs de A. Et que A , dans ce cas de lo contre i , luivant la règle que
vous aviez jiour cela, gagnerait — ^ de ce qui chaque fois avait été mis. Mais que
pourtant dms votre dernière qucllion de croix ou pile, pour rendre égales les chances
de A et de B, vous aviez trouvé le même rélultat que moi à (itvoir que dès le commence-
ment chacun devait mettre - d'un ducat.
3
Quelles purent bien être, croyez-vous, mes penlées, quand je vins à lire tout cela pour
la i'*' fois? Car je vis bien tout de fuite que nous ne pouvions plus être ccnfés nous
accorder dans aucune de nos 4 queftions, quoique dans la première et la dernière les ré-
fultats fullent les mêmes de part et d'autre; attendu que la règle générale que vous aviez
pour des queftions femblables ne iaurait être conforme à la mienne, puifque autrement
vos deux réfultats ^^ — et ce dernier — -, auraient dû concorder avec les miens -^
343 131 =45
et o; mais que probablement l'accord dans ces queftions première et dernière était
né de l'égalité des lettres fufdites «, b, c, d, qui dans les autres furent iuppofées
inégales.
404 CORRESPONDANCE. 1665.
d'Eerfte gcdachten vielen op mijn zelfs, zouwd ik wel niij wederom hebben mis-
rekenc? daar is evenwel weijnig waarfchijnelijkheijt, gemerkc ik ailes door 2 ver-
fcheijdc méthode, en die mij de rechce uitkompilen hebben gegeven in andere
qnaeitien , heb gerekenc , en accorderende bevonden. Maar dat uw in d' le quaef-
tie is gebenrt, kan uw dat niet wederom in d'andere ontmoeten?jaa'k: maar ik
weet 00k dat 't fondament van die font bij nacht, uw al half flapende, geleijt is,
en dat ik met veel wakkerder zinnen d'andere rekeningcn heb bijgcwoont. Zal
dan d'Heer van Zuilichem, hebbende nu mijnen gcneralen regel, zijnde, gelijk
andere, vandie natuur, dat alleen een exempel onder oneindige, en welke ge-
meenlijk licht is te dctermineren , haar valfcheijt, zo ze niet goet is, kan aanwij-
len , wederom op nieuws gemill hebben ? Infonderheijt , daar hij zijn voorgaande
raifonnementen bij na geheel vergeeten hebbende, de zaak met luft wederom her-
vat heeft? daar docht mij was noch minder waarfchijnelijkheijt in; te meer als ik
te gelijk daar bij voegde die bijzondere oefening en geflepenheid van gedachten
die UEdelheijt omtrenc de Speelen van Geluk boven anderen heeft bckoomen; en
voor al zo ik met eenen quam te gedenken aan de rang die zijn Edelheijt onder
de Geleerde , en d'uitftekentfte Wif konftenaars dezcr eeuwe tcgenwoordigh be-
kleet. Zeker, had ik toen gehouwden geweefl: een kanfje op de bovenllaande
conditien met UEdelheijt te waagen, ik had wel iets willen verliezen om ontflaa-
gen te mogen wezen. ik zeg , wel iets , want toenmaels niet prefent hebbende
Mes premières penfées tombèrent fur moi-même. Me ierais-je peut-être de nouveau
trompé dans mon calcul? Pourtant il y a peu de probabilité à cela, attendu que j'ai tout
calculé par 2 méthodes diiférentcs et qui m'avaient donné les vrais réfultats dans d'autres
queftions, et que je les ai trouvées d'accord. Mais ce qui vous eft arrivé dans la 1™
queftion, cela ne peut-il pas ie rencontrer dans les autres? oui vraiment; mais je
fais aulfi que le fondement de cette faute a été poié dans la nuit, pendant que vous
dormiez à moitié, et que moi j'ai été préfent à mes autres calculs avec des fens beau-
coup plus éveillés. Eft-ce que le feigneur de Zuilichem, — étant maintenant en pof-
feffion de ma règle générale qui, comme d'autres, eft de telle nature qu'un feul exemple
parmi un nombre infini, et d'ordinaire un exemple facile à déterminer, peut indiquer
fa faulfeté quand elle n'cft pas bonne, — le ferait donc encore mépris? Et cela lorfque,
ayant prefque totalement oublié fes raifonnements antérieurs, il a de nouveau repris
l'affaire avec ardeur? Voilà qui me femblait encore moins probable, en particulier fi
je tenais compte de cette habilité et fineiïe d'idées que vous avez acquifcs, à un plus
haut degré que d'autres , en matière de jeux de hafard : et furtout quand en même temps
je venais à confidérer le rang que maintenant vous occupez parmi les lavants et les
plus excellents Mathématiciens de ce fiècle. Certes, fi alors j'avais été tenu à rifquer
une chance avec vous fous les conditions fufdites, j'aurais bien voulu perdre quel-
que chofe pour en être difpenfé. Je dis: „quelque chofe", car n'ayant alors point
CORRESPONDANCE. 1665. 405
mijne redenkavelingen, en tiiettemin noch zeer wel indagtig zijnde wat aandagt ik
daar omcrent hadde gehac, zo vercrouwde ik noch al iet op mijne eigene kracli-
ten. Echter op die tijd liet ik de zaak in medio , en fchorte mijn oordeel op tôt
nader examen. Ik ftond reijfvaardigh om land-waert mijn vermaak wattezoe-
kcn , en buiten 't krioel en gewoel der ftedelingen mijn zinnen wat te vergaaren ,
die naaft eenigen tijd door de rampzaligheden vande gemeene Staat zo vrij wat
verftroijt en verwijdert waaren; ja een proef bij deze gelegenheijt op mijn zelfs
te doen, hoever ik mij in deze bekommerlijke tijden, geruil, en buijten aile
vrees , fouw konnen ftellen. Maar ik zie dat de grootfte bergen leggen tuffchen
doen en zeggen. datter niet lichter is als de weg tôt de geruftheijt uit te vinden,
en niet fwaarders als die te bewandelen :
Rex eft qui metuit nihil^
Kex efl quique cupit nihU.
'T zy zo, maar roeit de vrees en de begeerte cens uit. Hoc opus, hic labor eft.
Dit dan, mijn Heer, als mede eenige anderc vermakelijke oefening, heeft mij een
dagh 5 a 6 hier op 't land bezigh gehouwden, en niet toegelaaten, dat ik deze
antwoord UEdelheijt eerder afvaardighde.
Jn't herlezen dan van UEdelheijts brief zo zijn mijn gedachtcn 'teerft gevallen
préfents mes raifonnements, et néanmoins me fouvenant fort bien de l'attention que
j'y avais donnée, je me fiais quelque peu à mes propres forces. Pourtant je laillai
à ce moment la chofe in medio et fuipendis mon opinion juiqu'à nouvel examen.
J'étais près de me rendre à la campagne, pour y chercher quelque délaffemcnt et, hors
du fourmillement et de l'agitation des citadins, raflembler mes idées, qui depuis
quelque temps avaient été bien diftraites et difperfées par les malheurs de la Répu-
blique; et même pour faire une expérience fur moi-même, favoir jufqu'à quel point,
daus ces temps troublés, je pourrais me tenir tranquille et exempt de toute crainte.
Mais je vois que les plus hautes montagnes ic trouvent entre le faire et le dire, que
rien n'eft plus facile que de découvrir le cliemin qui mène à la tranquillité et rien
plus difficile que de le fuivre :
R.ex eft qui metuit nihil^
Rex eft quique cupit nihil.
Ainfi foit- il, mais déracinez un peu la peur et le défir. Hoc opus, hic labor eft. Ceci
donc, Monfieur, comme aulïï quelque autre exercice amufant, m'a occupé ici à la
campagne pendant 5 ou 6 jours, et n'a pas permis que je vous envoyafle plus tôt cette
réponfe.
En relifant votre lettre, mes penfées font d'abord tombées fur cet exemple dont
4o6 CORRESPONDANCE. 1665.
op dac exenipel waar uic UEdelheijc zeijt oogenfchijnelijk te blijken, dat de kans
van A (volgens mijn regel) bcter is als die van B, en noch bcter, alfmen de pro-
portie dev v^^itte tôt de fwarte van A noch grooter fteld; welke kans nochtans vol-
gens den eyfch gelijk moft zijn. Zulx dat d'ongoetheyt van mijnen regel hier dan
oogenfchijnelijk zoude getoont weezen. Toen ik dit een weijnighad nagedagt,
en niet konnende vindcn dat zijn Edelheijt hier in gelijk hadde, maar wel recht
in tegendcel, namcntliik, dat de goctheijt van mijnen regel zclfs oogenichijnelijk
in dit exempel, en ook zelfs noch beter als men de proportie dcr witte tôt de
fwarte fchijven van A noch grooter nam, niet alleenlijkbleekmaar ook demon-
flrativclijk d'ongoetheijt van zijn Edelheijts regel daar in uitftak, dat deed mij
wedcrom wàt beter moet krijgcn, en mijn kans willigcn, ook zowel, dat wij had-
den moeten fpeelen na onfe regels, ik 't fpel egael na de niijne, maar groote winft
na d' uwe , zouw gerekent hebben jndien UEdelheijt de kans van A, ik die van B
hadde aangenoomen. Zulx dat ik op't ouw^de geloof aan, (w^ant op die tijdhad
ik mijn rekeninge en ratiocinatien omtrent dezelfde, noch niet ovcrzien,} noch
wel 1 kanfen op uwe gepreefenteerde conditien had durven en willen waagen.
Nu dat ik bij de kans van B, aan UEdelheijt die van A latende, voordeel zouw
hebben zowe na zijn Edelheijts regel fpeelde, is notoir, zo men alleenlijk Ict, dat-
ter noch bij A noch B kan verlooren werden ten zij A eerfl een ducaet heeft ingc-
zet: Want zo A voor d' le mael trekkende een wïtte fchijf aantrcft^ zo is het fpel
iiît ") , en niemand vcrliell of wint daar iets bij, maar elk blijft in zijn geheel, ge-
il luit évidemment, dites-vous, que la chance de A (iuivant ma règle) eft meilleure
que celle de B, et encore plus quand on fuppofe encore plus grande la proportion des
jetons blancs aux noirs de A , laquelle chance pourtant devrait être égale d'après les
conditions. De forte qu'ainfi ferait démontrée à l'évidence la défeftuofité de ma
règle. En y réfléchiftant quelque peu, je ne pus trouver que vous aviez raifon; bien
au contraire, non feulement la juftcfle de ma règle apparaiflait à Tévidence dans cet
exemple, et même encore plus quand on prenait la proportion des jetons blancs aux
noirs de A encore plus grande, mais auiîi la défecluofité de votre règle y reflbrtait
d'une manière démonllirative. Cela me rendit un peu de courage et me fit trouver
ma chance meilleure, à tel point que, fi nous avions dû jouer fui vaut nos règles, j'au-
rais jugé la partie égale fuivant ma règle, mais très avantagcufe pour moi iuivant la
vôtre, fi vous aviez pris la chance de A, moi celle de B. De forte que fuivant ma foi
ancienne (car à cette heure je n'avais pas encore revu mes calculs et mes raifonne-
ments fur cette queftion) j'aurais bien ofé et voulu rifquer i chances aux conditions
offertes par vous.
Qu'avec la chance de B, et en vous laiifant celle de A, j'aurais profit en jouant fui-
vant votre règle, cela eft manifefte, fi feulement on fait attention que ni A ni B ne peu-
vent perdre, à moins que A n'ait mis premièrement un ducat. Car lorfqtie A en tirant
pour la \"<: fois amène tin jeton blanc, le feu efifni"') et perfonne ne perd ni ne gagne rien
CORRESPONDANCE. 1665. 40/
merkt er in 't begin van 'c fpel niets is ingezet, en datter gelijk-fpcl wert geprae-
fupponcert, dat is, dat de condicien eer 't fpel is begonnen van A zo goet zijn als
die van B, en in tegendeel die van B als die van A: Zo dat het dan eveneens is of
A eerft treize, dan of hij i ducaet inzet en B laat trekken. Jndien dan nu B meer-
der of maar gelijke kans heeft tôt deze ducaet te trekken als tôt een nieuwe bij te
zetten, ofte dat het zelfde h^meerder ofmaar evenveelwitte als fwarte fchijyen
heeft, zo zal immers nootzaakelijk de conditie van B beter moeten zijn, en noch
zoveel te beter als B meerder v\^itte als fwarte heeft, dewijl de witte het fpel doen
winnen. Want laatenwe aan B maar cens toevoegen evenfoveel witte als fwarte
fchijven; dewijl nu A een ducaet heeft ingezet, en dat B raoet trekken, zo ift no-
toir, na gelijk-fpel dat alsdan B met het trekken van een fwarte fchijfnootzaak-
lijk een ducaet moet verliczen, die A dan nevens de zijne zoude na zich haalen;
maar zo nu beijde deze op't trekken van een fwarte fchijf blijven ftaan, zo kan A
voor de ae mael trekkendc, en een witte aantrcftende, daar mede geen voordeel
doen, maar alleenlijk genieten, 'tgcen hem alreets na gelijk-fpcl tocquam, maar
een fwarte aantreffende, moet hij wcder een ducaet bijzetten, zo dat B dan niet
alleenlijk een trek behout van gelijke kans op deze nieuwe inleg van A, maar ook
op de voorgaande 2 ducaten die aan A alreets toequaamen; zulx dat, zo B komt
een witte te trekken hij alreets 1 ducaten meer als na gelijk-lpel zou winnen,
zo een fwarte, komt hij alleenlijk een ducaet, die aan A nu al toekomt, bij te
zetten.
en ce cas, mais chacun relie dans fon entier, attendu qu'au commencement du jeu rien
n'a été mis, et que l'on a fuppofé jeu égal: c'ell-à-dire, iuppofé qu'avant le commence-
ment du jeu les conditions de A ibient aufli bonnes que celles de B, et réciproquement
celles de B que celles de A. De forte qu'il ell indliférent que A tire le premier, ou qu'il
mette un ducat et laide tirer B. Si maintenant B a plus grande chance, ou feulement chance
égale, de tirer ce ducat que d'en mettre un nouveau, ou, ce qui revient au même,
s'il a plus^ ou feulement autant, de jetons blancs que de noirs, alors certes la condition
de B devra néceflairement être la meilleure, et d'autant meilleure, que B a plus de
jetons blancs en proportion des noirs, puifque les blancs font gagner la partie. Car,
donnons feulement à B autant de jetons blancs que de noirs; comme A a mis un ducat
et que B doit tirer, il cil: manifeile, à jeu égal, que B en tirant un jeton noir doit nécef-
lairement perdre un ducat, que A empocîierait alors avec le ficn; mais fi, après le tir
d'un jeton noir, ces deux ducats relient au jeu, A en tirant la 2^ fois, et tombant fur un
jeton blanc, n'en aura pas de profit, mais jouira feulement de ce qui lui revenait déjà lui-
vant le jeu égal; mais amenant un jeton noir, il doit de nouveau mettre un ducat, de
ibrte que B non feulement confcrvc un tour de chance égale fur cette nouvelle miie de A,
mais encore fur les 1 ducats qui déjà appartenaient à A ; ce qui fait que fi B vient à tirer
un jeton blanc, il gagnerait déjà 2 ducats de plus que fuivant le jeu égal, mais s'il tire
un jeton noir, il lui faut feulement mettre un ducat, qui maintenant déjà revient à A.
4o8 CORRESPONDANCE. 1665.
Waar uit dan blijkc dat B noch altijt zou behouden eenige portie in 't geen hij
na Gelijkfpel alreets verlooren had, en derhalven zoveel advantage daar bij heb-
ben. Hoeveel te raeerder advantage heeft B dan zo hem meerder witte als fwarte
fchijven toegevoeght werden.
Zo men dan nu aan A geeft i o witte en i fwarte fchijf, zo zullender voor B
(volgens UEdelheijts regeltje) raeer als 9 mael zoveel witte als fwarte koomen ,
en zo men aan A geeft 100 witte en i fwarte, zo zullender voor B meer als
99 mael zoveel witte als fwarte koomen, en zo voorts zal de proportie der witte
tôt de fwarte fchijven van B noch groter werden zo men de proportie der witte
tôt de fwarte van A noch grooter ftelt, en derhalven de kans van B om te winnen
ook geduurigh toeneemen. Zulx dat hier uit dan demonftrativelijk blijkt dat
UEdelheijts bovenftaande regel niet goet kan zijn.
Voorts dat ook uit dezelfde exempelen oogenfchijnelijk de goetheijt van mijnen
regel gezien wort, blijkt hier uit, dat B voor eerfl: na dezelfde noijt foveel witte als
fwarte fchijven kan liehben^ en dan voorts uit de nette proportie die'er in d'exem-
pels wort waargenoomen, die ons, gelijk ook de reden mebrengt, toonen, dat,
hoe de proportie van de witte tôt de fwarte fchijven van A grooter is, hoe die van
de witte tôt de fwarte van B gelijker wort: Want zo men aan A geeft 10 witte en
I fwarte, zo koomender voor B 10 witte en 11 fwarte; zo men aan A geeft
100 witte en i fwarte, zo koomender voor B 100 witte en ici fwarte; zo men
aan A geeft 1000 witte en i fwarte, zo koomender voor B 1000 witte en looi
D'où il réfulte que B garderait encore toujours quelque portion de ce qu'il avait déjà
perdu d'après le jeu égal, et que, par conféquent, il y aurait avantage d'autant. Combien
plus d'avantage aurait donc B, fi on lui donnait plus de jetons blancs que de noirs.
Lorfque maintenant on donne à A 10 jetons blancs et i noir, il viendra pour B
(iuivant votre petite règle) plus de 9 fois autant de jetons blancs que de noirs, et fi
Ton donne à A 100 jetons blancs et i noir, il viendra pour B plus de 99 fois autant
de jetons blancs que de noirs; et ainfi de fuite, la proportion des jetons blancs aux
noirs de B s'accroitfant encore fi l'on prend la proportion des jetons blancs aux noirs
de A encore plus grande. De forte que de ceci il réfulte démonftrativement que votre
règle fufdite ne faurait être bonne.
Enluite, que la juftefle de ma règle efl: mife en évidence dans les mêmes exemples,
c'eft ce qui rellbrt, d'abord, de ce que, d'après eux, Yi ne faurait jamais avoir autant de je-
tons blancs que de noirs; et puis de la belle proportion que l'on obferve dans les exemples,
lefquels nous montrent, comme de raifon, que plus la proportion des jetons blancs aux
noirs de A eft grande, plus auffi celle des jetons blancs aux noirs de B tend vers
l'unité. Car fi l'on donne à A 10 jetons blancs et i noir, il vient pour B 10
jetons blancs et 11 noirs; fi l'on donne à A 100 jetons blancs et i noir, il vient
pour Pj 100 jetons blancs et loi noirs; fi l'on donne i\ A 1000 jetons blancs
et t noir, il vient pour B 1000 jetons blancs et 1001 noirs, lit l'on voit
CORRESPONDANCE. 1665. 409
fwarte. En dat nu dit de reden ook leert, wort licht gezien , zo men alleenlijk
't voorgaande gedenkt , namentlijk dacter niet gewonnen noch verloren kan wer-
den ten zij A eerft een ducaet inzet; wanc B daar na trekkende moec zoveel te
nader koomen aande gelijke kans om te winnen of een ducaet in te zetten, als
A grooter kans heeft, B mis-trekkende, om te winnen.
Wat nu ook d'andere quaeilie belangt daar UEdelheijt voor 't facit geeft ^^ ,
daar zal hij ook klaar zien in gemift te hebben, zo hij alleenlijk maar eens ge-
lieft te rekenen wat A van B fouw winnen blijvende aile dezelfde conditien der
quaeilie uitgenoomen alleen dat A niet gehouwden zal zijn oit iets in te leggen,
maar alleen B, die dan alleen ook maar zal konnen verliezen. En een goede cal-
culatie zal zijn Edelheijt als dan toonen, dat zelfs de conditie van A in deze ge^e-
gentheit nu A zelfs niets kan verliezen, en echter B eveneens verbonden blijft,
207 1 2
geen ^^-^ van een ducaet waart is, maar niet meer als — . Infffeliix in dit laatfte
"" 343 49 ''
exempel daar A lo witte en i fwarte fchijf heeft, en B lo witte en 1 1 fwarte, en
daar volgens den regel die UEdelheijt daar toeheeft, A zouwde winnen — ~ van
't geen ieder reijfe ingezet is, zouwde A maar konnen winnen van B, indien A,
facilement que la raifon nous apprend la même chofe, fi feulement on fe fouvient
de ce qui précède , favoir , qu'il ne peut y avoir ni gain ni perte avant que A n'ait
mis d'abord un ducat; car B, tirant enfuite, doit approcher d'autant plus de la chance
égale de gagner ou de mettre un ducat, que A a une chance plus grande de gagner,
lorfque B tire à faux.
Quant à ce qui regarde l'autre quefi;ion, pour laquelle vous donnez le facit
5 vous verrez auiTi clairement y avoir failli, fi feulement vous voulez calculer
343
ce que A gagnerait de B dans le cas où toutes les conditions de la queflion refile-
raient les mômes , à cela près que A ne ferait point tenu de jamais mettre quelque
chofe, mais feulement B, qui alors ferait aufli le feul qui pourrait perdre. Et un
bon calcul vous montrera que la condition de A dans cette circonftance, où A
ne pourrait même rien perdre et où B refte engagé comme précédemment, ne vaut
point - — d'un ducat, mais feulement — • Egalement dans ce dernier exemple, où A a
343 49
10 jetons blancs et i noir, et B 10 jetons blancs et i j noirs, et où, fuivant la règle, que
vous avez pour cela, A gagnerait — ^ de ce qui a été mis chaque fois, vous verrez
. Ï31
que A , lors même que, comme ci-devant, il ne ferait pas tenu de jamais mettre quelque
Œuvres. T. V. 52
4IO CORRESPONDANCE. 1665.
21 ,
gelijk als vooren, zelfs nict gehouwden zouw zijn oie iets in te leggen, van t
geen ieder reijfe ingezet moet werden; en dienvolgens iil: notoir dat A noch min-
der moet winnen indien hij daar nevens ook gehouwden zy in te zetten, dewijl
dit aan A geen voordeel maar alleen verlies kan aanbrengen.
Dewijl nu UEdelheijts generalen Regel, die op deze laatfte pafl: , ook noot-
zaaklijk applicabel moet zijn op de voorgaande, als mede op UEdelheijts eerfte
quaeftie van kruis of munt, zo blijkt klaarlijk datwe na dezelfde, in't facit
van de eerfte, en bij gevolg ook vande laatfte quaeftie, die daar uit met zeer
weijnigh verandering vloeit, bij geval ook maar eenfelvige uitkompften konnen
vinden.
En nu geloof ik is UEdelheijt noch al zo zeer verwondert als ik was ; want na
ik merk, zo en verwachte hij geene correftie op zijne correftien, fchoon hij hec
contrarie in't einde van zijn brief , doch al lacchende , zeide. En zal nu wel-licht
met mij wel wederom op nieuws eens mecs-muijlen, ziende datwe zoveel brie-
vcn nopende deze dobbel-quaeftien over en weer gewiïïèlt hebben, en datwe
noch niet verder geraakt, maar veel eer terug gegaan zijn, gemerkt er nuniet
eene quaeftie overgebleven is , in welke wij ons konnen verzekeren volkomentlijk
met den anderen te accorderen. Maar mij dunkt evenwel dat het nu tijt begint
te worden om een eind van deze zaak te maaken die ruim lang genoeg geduurt
heeft. de kortfte wegh daar toe zal dan zijn, dat ik UEdelheijt toone een van
chofe, pourrait feulement gagner de B — de ce qui chaque fois doit être mis; et par
fuite il eft manifefte que A devra gagner encore moins, fi, en outre, il eft tenu à
mettre, parce que cela ne peut apporter du gain à A, mais feulement de la perte.
Or, comme votre règle générale qui s'adapte à cette dernière queftion doit nécef-
iairement être applicable auffi aux précédentes, ainfi qu'à votre première queftion
de croix ou pile, il s'enfuit clairement que d'après elle nous pouvons feulement par
hafard trouver des réfultats concordants dans le facit de la première queftion, et par
conféquent auiTi de la dernière, qui en découle avec très peu de changement.
Et maintenant je crois que vous êtes au moins aufïï étonné , que je l'étais moi-même;
car, à ce qu'il me femble, vous n'attendiez pas de correftion à vos correétions, quoique
vous difiez le contraire à la fin de votre lettre, mais feulement en badinant. Et peut-
être fourirez vous maintenant de nouveau avec moi, en voyant que nous avons
échangé tant de lettres de part et d'autre fur ces queftions de jeux de hafard, et que
nous n'en fommes pas plus avancés, mais que bien plutôt nous avons rétrogradé, at-
tendu que maintenant il n'eft pas refté une leule queftion, dans laquelle nous puif-
fions alfurer être tout à fait d'accord. Mais il me femble cependant qu'il com-
mence à devenir temps de faire une fin à cette affaire, qui a duré bien allez long-
temps. Le plus court chemin pour y arriver fera bien que je vous montre une de mes
CORRESPONDANCE. 1665. 4I I
mijne Méthode , waar door ik aile onze voorgeftelde dobbel-quaeftien , wclke in
ordre de volgende 4 zijn , hebbe gefolveert , en waar door ik met eenen te gelijk
zal konnen aanwijfen 't geen ik hier boven aangaande UEdelheijts uitkompften
— '-1 en — ^ hebbe ffezeiit.
343 131 ^
le Quaeftie bij UEdelheijt voorgeftelt.
A en B werpen op met beurten kruis of munt op conditie dat die munt werpt
een ducaet zal inzetten , maar die kruis werpt, zal ailes ftrijken dat ingezet is. En
A werpt eerfi: zijnde noch niets ingezet. de vrageis, hoeveel dat A verlieft als
hi) dit fpel aangaet, ofte hoeveel hij aan B zouwde konnen geven om daar oit te
mogen fcheijden? Tôt antwoord hebben wij hier op wederzijts gegeven dat A
hier bij fouwde verliefen — van i ducaet.
27
2e Quaeftie bij mij UEdelheijt voorgeftelt.
A en B trekken blindelinx bij beurten, A altijt uit 3 fchijven i , van welke
twc wit zijn en een fwart; B infgelijx altijt uit een zeker getal van witte en
fwarte fchijven waar van de ratio onveranderlijkblijft; op conditie, dat die een
Méthodes, par laquelle j'ai réfolu toutes les queftions de jeux de hafard que nous avons
propofées, qui dans leur ordre font les 4 fuivantes; et ainfi je pourrai démontrer en même
temps ce que j'ai dit ci-deffus à l'éa:ard de vos réfultats - — et — ■
^ ^ •" ^ 343 131
le Queftion propofée par vous.
A et B jettent à tour de rôle à croix ou pile , fous condition que celui qui jette pile ,
mettra un ducat, mais que celui qui jette croix raflera tout ce qui a été mis. Et A
jette le premier, alors que rien encore n'a été mis. On demande, quel eft le défavantage
de A lorfqu'il engage cette partie, ou combien il devrait donner à B pour pouvoir en
finir?
Nous avons tous les deux donné pour réponfe, que A perdrait ainfi — d'un ducat.
2e Queftion propofée par moi.
A et B tirent à tour de rôle à l'aveuglette, A toujours un de 3 jetons, defquels deux
font blancs et un noir; B également toujours d'un certain nombre de jetons blancs et
noirs, dont la ratio refle invariable; fous condition que celui qui tire un jeton blanc
412 CORRESPONDANCE. 1665.
witte fchijf trekt ailes watter inftaet genieten zal, maar die in tegendeel een fwarte
aancreft, altijt een ducaet zal bijzetten , en A zal eerft trekken zijnde noch niets
ingezet. de vrage is. zomen de condiciewederzijcs gelijk-waardighwil hebben,
zulx dattcr , als A zal beginnen ce trekken geen voordeel bij d'een noch d'ander
zij , wat ratio datter zal moeten wezen tulTchen de voorfeijde witte en fwarte
fchijven?
Deze begeerde ratio zeijt UEdelheijt te zijn als c tôt d, zijnde c zo -p d -\- -p
-, r YT- r 1--1 — de + aadc add i i i ■
]/ 37 ^//; otte generalijk ce oo -j jj 1 — j — zomen de reden der witte
tôt de fwarte van A , die eerft werpt "t), ftelt te zijn als a tôt b. En ik ftelze als
2 tôt 3, ofte generalijk c oo r-
3e Quaeftie bij UEdelheijt voorgeftelt.
Jndien in deze twede quaeftie B 2 fwarte en i witte fchijvc heeft, de reft ge-
ftelt als daar; hoeveel wint of verlieft A dan? UEdelheijt zegc dat A alfdan
zouw winnen ^^ van een ducaet , en ik niet meer als -^■
343 245
jouira de tout ce qui a été mis, mais que celui au contraire qui amène un jeton noir,
ajoutera toujours un ducat ; et A tirera le premier, lorfque rien n'a encore été mis. Si
maintenant on veut avoir la condition équivalente de part et d'autre , de telle forte
que, A commençant à tirer, il n'y ait pas d'avantage pour l'un ni pour l'autre, on
demande quelle ratio il devra exifter entre lesfufdits jetons blancs et noirs?
Vous dites que cette ratio requife eft comme c k d , c étant co 7 ^ +
-\-y'Y/^'^-/dd;ou généralement ce xi , JT ., 1 — r-, lorfqu'on fuppofe que la
raifon des jetons blancs aux noirs de A , qui jette s) le premier, eft comme a k h.
cid
Et moi je la trouve comme 2 à 3, ou généralement c X) .-
3e Queftion propofée par vous.
Lorfque dans cette deuxième queftion B a 2 jetons noirs et i jeton blanc, le refte étant
pofé comme précédemment; combien eft-ce que A gagne ou perd alors? Vous dites que
A ffamerait alors ^^ — d'un dncat, et moi pas plus de -^•
^ ^ 343 245
+) Lisez: trekt. ^^ Lisez: tire.
CORRESPONDANCE. 1665. 4I3
4e Quaellie bij UEdelheijt voorgeftelt.
A en B werpen op met beurten kruis of munc , op condicie dat die munc werpc
cen ducaet zal inzetten, maar die kruis werpt zal ailes ftrijken dat ingezet is; en
A zal eerft werpen. de vrage is , hoeveel dat A en B zouwden behooren van eer-
ften aan in te zetten , te weten ieder een gelijke zomme , om te maaken dat de
conditien van A en B gelijk vv^ierden ?
. . 2.
Hier op geven wij w^ederzijts een gelijke foln'tie, namentlijk - van een ducaat
3
voor ieders inlegh apart.
Om dan UEdelheijt met eenen te toonen dat mijn voorgeftelde quaeftie van
gelijk-fpel lichter valt na mijn méthode te calculcren als UEdelheijts cerfte van
kruis of munt, gelijk ik geftelt hadde, zo zal ik van dezelve beginnen, ftellende
de ratio der witte en fwarte fchijvcn zp van A als B , gelijk boven , en noemende ,
't geen op 't trekken van een fwarte fchijf ingezet moet w^erden r. Jk confidereer
dan voor i . Datter wederzijts in dit Gelijk- Spel noch ge%'onnen noch verlooren
kan worden ten zij ^, die eerft v.'erpt^ koome een fwarte fchijf te trekken ''^^tn
alzo r in te zetten : en derhalven dat het evencens is of A eerft w^erpt ") , dan of
4e Queftion propofée par vous.
A et B jettent à tour de rôle à croix ou pile, fous condition que celui qui jette pile
mettra un ducat, mais que celui qui jette croix raflera tout ce qui a été mis; et A jet-
tera le premier. On demande, combien A et B devraient mettre en commençant, c'eft-
à-dire chacun une fomme égale, pour faire que les conditions de A et de B deviennent
Ici nous donnons tous les deux la même folution, favoir ^ d'un ducat pour la
3
mife de chacun à part.
Afin de vous montrer en même temps que la queftion de jeu égal que j'ai propofée,
cft plus aifée à calculer, fuivant ma méthode, que votre première de croix ou pile,
aitifi que je l'avais repréfenté, je comm.encerai par celle-là, en pofantla ratio des jetons
blancs et noirs comme plus haut, tant de A que de B, et en appelant r ce qui doit être
mis après qu'on a tiré un jeton noir. Or, je confidère i° Que dans ce jeu égal on ne peut
gagner ni perdre de part et diantre à moins que A ^ qui jette le premier., vienne à tirer un
jeton noir''') et ainfi à mettre r; et par conféquent qu'il eft tout un, que A jette '') le
*) Lisez: trekt ") Lisez: tire
414 CORRESPONDANCE. 1665.
hij r inzet, en B laat werpen. Ten ade zo rcken ik wat B ait Aas, en in tegen-
deel A uit Bées poffible inlegh toekomc. dat is, wat Bces conditic waart zouw
zijn zo A alleen verpligc was op 't trekken van een fwarte fchijf, r in ce zetccn;
en wederom in cegendeel wat Aas condicie waart zou zijn , zo B alleen tôt hct in-
zetten verplicht was. Ten 3e confidereer ik dat deze waardens aan malkander ge-
lijk moeten zijn. En eindelijk ten 4den, dewijl deze wederzijtfche waardens uit-
gedrukt werden door twee oneindige progreffien waar van de ratio dertermeneen-
zelvig is , dat dan nootzaaklijk , om d'évengrootheijt haarder zommen , de weder-
zijtfche eerfte termen aan malkander ook gelijk moeten zijn. Zulx dat
Bées le term Aas le term
bcr adhr
dan
ca + cb -{- ad a -\- b met ca + cb
en derhalven c 00 -, -,
a + b
gelijk ik voor 'tgenerale facit hadde gegeven; ofce toegepaft tôt dit cafus, alwaar
a is gelijk 2, b zo i , zokrijgtmen c do ^^ ofte 3 c 00 2 /^, en derhalve ook
voor de begeerde ratio der witce en fwarte fchijven van B als boven.
Voorts om UEdelheijts le quaertie generaalijk te folveren zo moet ik, na die
methodus, confidereren voor i de zom van beijde deze gezeijde progreffien, en dan
premier, ou bien qu'il mette r et laiffe tirer B. 1° Je calcule ce qui revient à B de la
mife poiTible de A, et réciproquement ce qui revient à A de la mife poffible de B; c'efl:-
à-dire ce que vaudrait la condition de B, fi A feul était obligé de mettre r en tirant
un jeton noir; et encore réciproquement ce que vaudrait la condition de A, fi B feul
était obligé de mettre. 3° Je confidère que ces valeurs doivent être égales entre elles.
Et enfin 4", comme ces valeurs de part et d'autre font exprimées par deux progreffions
infinies, dont la ratio des termes efl; de même forme, qu'il faut néceifairement , à caufe
de l'égalité de leurs fommes, que leur premiers termes de part et d'autre foient égaux.
De forte que
l'^i' terme de B i"^'' terme de A
bcr adhr
ca -\- ch -\- ad (« -|- Z^) par {ca -^-ch A^- ad')
r, '^d
et par coniéquent c ce , ,1
comme je l'avais donné pour le facit général; ou bien, en appliquant la règle à ce cas-ci,
où a efi: égal à 2, ;& co i, on obtient c co ^^ ou 3 c X) 2 r/, et par conféquent auiïi, pour la
ratio demandée des jetons blancs et noirs de B, comme ci-devant.
Enfuite, pour réibudre votre i^ queftion généralement, il me fiiut confidércr, d'après
cette méthode, en i'^'' lieu la fomme de ces deux progreffions fufdites, et puis en fécond
CORRESPONDANCE. 1665. 415
ten anderen noch d' le werp van A voorzoveel hij kruijskan werpen, en 't fpel
daarmede uitmaken. dac is, den geene die voordeel bij 'c fpel hadde, zoveel voor-
dcels doen verliezen. en eindelijk, dar, noemende x de bcter of flimmer kans van
B, dac deze waarde van d' le werp van A voorfoveel hij kruis kan werpen, plus
'c geen hem uit de poffible inleg van B zouw toekoomen , gezamcntîijk afge-
trokken van 't geen B uit de poffible inleg van A zou toekomen , evcngelijk moet
zijn aan x, dat is
bcr met aJ -\- bd -\- ac + bc „, . addbr + abcdr .a
ca + cb -\- ad quadratè ' -^ c^ + cZ' + ^i D e ' a -\- b
bcr met bd -{- ac + bc —
En derhalven ; — -, -, j — ^ — oo i H , met x.
ca -\- cb -\- ad quadrace a -\-b
Bit is dan mijnen gêner aalen Regel'') op zodanige quaeffien als UEdelheijts
le en 3e , zulx dat zomen ^, ^, c, d elk ftelt 00 i , volgens d'inhout van d' le , zo
krijgt men - r 00 - xcn jc oo — r. Jnfgelijx, zomen ftelt a :X) i^b -n i,cdd i,
d :f:i 1, volgens d' inhout van de 3e , zo krijgt men ■— —rzo-x^cnxoo-^
lieu encore le l'^r coup de A , en tant qu'il peut jeter croix, et finir ainfi le jeu, c'eft-
à-dire faire perdre à celui qui avait avantage à ce jeu, tout cet avantage; et enfin
que, fi l'on nomme x la chance meilleure ou pire de B, cette valeur du i" coup de A,
pour autant qu'il peut jeter croix, plus ce qui lui pourrait revenir de la mife pofi^ible
de B, étant fouftraits enfemble de ce qui reviendrait à B de la mife poffible de A, la
différence doit être égale à x, c'eft-à-dire
bcr par Qad -\- bd -\- ac -\- bc addbr -\- abcdr _ a _^
' (ca -\- cb -\- ad') qa.2iàïz.te. ' {ca-\-cb -\-ad')\2^ ' a -\- b
bcr riâr ( bd 4- ac -\- bc )
et par coniequent — -; , — -, — . ^r 3 30 1 H -^ par x.
(ca -\- cb -j- ad) quadratè a -}- b
Telle eft donc ma règle générale ') pour les queftions femblables comme vôtres
i<^ et 3e; ainfi, fi l'on pofe a, b , c, d chacun co i , fuivant le contenu de la
ic,on obtient -rDO-xet xco — r. Et de même, lorfqu'on prends oo 2, Zi 00 i,
c co 1,^ X) 2 , fuivant le contenu de la '\'^. on obtient -^-^ r co - *■ et :x: co -4- -^ r.
49 3 245
^) Ce signe ^ est le signe de soustraction.
41 6 CORRESPONDANCE. 1665.
^-r. Zalx dat vola;ens d' le qimeftie B zoude winnen — van een ducaet, en vol-
gens d' andere -^ van een ducaet verliezen. gelijkwe ook UEdelheijt hadden
gefchreven.
En nu kan hier ook met eenen gezien werden de waarheijt van 't geen ik hier
vooren aangaande uw Edelheijts gevonden uitkompfte ^^^en — ^gefegthebbe:
Want zo men ailes confidereert als in de quaeftien, uitgenoomen dat A niet ge-
houwden zal zijn iets in te leggen op 't trekken van een fwarte fchijf, zo zalmen
bevinden dat dit aan A alleen zal waart ziin — '- -, , ^ , evenfoveel als
■^ ca -\- cb + ad 0(^
hier boven gerekent is dat A uit de poflîble inleg van B zouw toekoomen , twelk
dan in dit cafus van de qe quaeftie niet meer is als -^ r, ofte -^ van een ducaet. En
■3 ^ 49 . 49
zomen (lelt a o:^ lo, b co i, cco lo, d y:> ii, gelijk in 't ander cafus, daar
UEdelheijt volgens zijnen regel vind dat A zouwde v^^innen — 5 yan een ducaet,
daar zou 't aan A niet meer waart ziin als ^— r, ailes accorderende met 't geene
•' 440 °
wij hier vooren gezeijt hebben.
De forte que fuivant la i^ queftion B gagnerait — d'un ducat, et que fuivant l'au-
tre il perdrait —d'un ducat: comme je vous l'avais écrit.
245
Et maintenant l'on peut voir auffi en même temps la vérité de ce que j'ai dit plus haut
par rapport aux réfultats — et — - trouvés par vous : Car fi l'on confidère tour de la
343 131
môme manière que dans les queftions, hormis que A ne fera pas obligé de mettre quelque
. 1 1 V A p 1 addbr 4- abcdr
chofes il tire un jeton noir, on trouvera quecelavaudraaAleuleraent , — j— -=-^
tout autant que, d'après le calcul ci-deffus, il reviendrait à A de la mife pofïïble
12 12
de B, ce qui dans ce cas de la 2,'^ queftion n'eft pas plus de -^ r,ou — d'un ducat. Et
lorfqu'on prend «co 10, b zo i, coo 10, etJco 11, comme dans l'autre cas, où vous
trouvez fuivant votre règle que A gagnerait — ^ d'un ducat, cela ne vaudra à A pas
plus de ■^^— r, le tout en accord avec ce que nous avons dit plus haut.
440
CORRESPONDANCE. 1665. 4I7
Eindelijk en ten laatften wac belangt de 4e quaeftie, die worc zolicht gehaalt
uic deze voorgaande, dattet onnodigh is die 25 lecters, die ik 'er omtrent toege-
bruik, hier bij te voegen. Wij zullen derhalven hier mede eindigen , en gelooven,
dat w' 00k 't eind van onze dobbel-quaeftien hier mede fullen hebben bekoomen.
ende blijven
MijN Heer
VEdelheijts dienftwilligen dienaar
I. HUDDEN.
Den 20 Julij 166^ op't landt
even buijten de rook van Amfterdam.
") Dit wordt bij mij anders geftelt. [Chr. Huygens].
*) Geenfzins want A wint vrij wat, aïs hij ten eerllen een witte treckt. [Chr.
Huygens] .
*■) defen Regel is valfch [Chr. Huygens].
En dernier lieu et finalement, pour ce qui regarde la 4'^ queftion, on la déduit fi aifé-
ment de cette précédente qu'il n'efl: pas nécefTaire d'ajouter ici les 25 lettres que j'y
emploie. Par conféquent nous terminerons ici, et croirons qu'ainfi nous ibmmes auflî
parvenus au terme de nos queftions de jeux de haiard. Je refte
Monsieur
Votre trefhumble feruiteur
J. HuDDEN.
Ce 20 juillet 166$ à la campagne
juftement hors de la fumée d' Amfterdam.
") Ceci je le prends autrement. [Chr. Huygens].
*) Pas du tout, car A gagne allez notablement, lorfque au commencement il tire un
jeton blanc. [Chr. Huygens].
0 Cette règle ell fauflc. [Chr. Huygens].
Œuvres. T. V.
41 8 CORRESPONDANCE. 1665.
N-- 1432.
CHRISTIAAN HUYGENS à LoDEWIJK HuYGENS.
2 1 JUILLET 1665.
La lettre^ In copie et la mhinle se trouyenl h Lciilen, cuil. Ifurgeiis.
A la Haye ce ai Juliet 1665.
Voicy une horologe que noftre voifin vient de m'apporter et qui s'en ira demain
par le batteau de. . . . qui vous l'apportera a Zulichem.
Le frère de Zeelhem ') avec Moggerfhil ^) et Monfieur van Leeuwen qui eft
parti hier pour les joindre a Hulft, feront un tour a Bruges et a Gand, ou l'on vend
le cabinet de l'Evefque ^) et feront de retour vers la fin de l'autre femaine comme
je croy.
Pour mon voyage de France, voicy ce que Monfieur de Carcavy me mande
aujourdhuy '*).
Je luy ay mande s) la femaine paiïee, que mon Père m' ordonnoit de ne point par-
tir qiiil ne fui de retour^ et que cela ejînnthienjufle^ieriefperoh pas^qiConme
prejjeroit de venir (î tofl. Cependant fi le Roy le defiroit, je ne fcay s'il ne fau-
droit pas obéir. Mais il me tarde de veoir, ce que porteront ces ordres, car jufqu'
icy l'on ne particularize rien touchant les conditions et je ne fcaurois en parler le
premier, parce qu'il ne feroit pas honnefl:e , et que je m'en fuis remis a eux des le
commencement.
la gazette que je mets icy dedans vous informera de ce qui fe palTe. les confi-
nes Dorp pefl:ent comme vous pouvez croire de ce que leur frère n'a pu rien obte-
nir ") ni pour la compagnie ni pour le majorfchap que l'on a donné toutes deux a
d'autres.
Mon Père mande du 8me qu'il faifoit eilat de partir dans la femaine prochaine,
pour Copet et de la en Bourgogne.
Mijn Heer Mijn Heer L. Huygens
op 't Huijs te Zuylichem
mec een houte kaffie gemerckt L. H. Z.
') Constantyn Huygens. "^ Philips Doublet.
3) Carlo van den Bosch devint évêque de Bruges le 23 juillet 1650, et évêquedeGand le
8 juin 1660. Il mourut le 6 avril ï66^ et laissa un beau cabinet de tableaux.
'*) Voir l'Appendice N°. 1433.
5) Nous n'avons pas trouvé la minute de cette lettre de Chr. Huygens à P. de Carcavy.
*) Consultez la Lettre N°. 1437.
CORRESPONDANCE. 1665. 4I9
N= 1433.
p. DE Carcavy à Christiaan Huygens.
[16 JUILLET 1665].
Appendice au No. 1432.
E.i'trail, qui se trouve à Leideii, coll. Uuygcns ').
Depuis m'eftre donné l'honneur de vous efcrire par le dernier ordinaire "), j'ay
veu Monfieur Colbert, qui m'a ordonné de vous mander que vous preniez la peine
de difpofer s'il vous plaie de vos affaires, et des chofes que vous jugerez necefîai-
res pour voftre voiage, et qu'il vous envoiera dans peu les ordres du Roy, la chofe
eftant entièrement arreftée, dont j'ay une joye particulière &c.
N= 1434-
Christiaan Huygens à J. Hudde.
28 juillet 1665.
La copie , la minute et le sommaire se trouvent à Lciden , coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1431. J. Hudde y répondit par le No. 1445.
Sommaire: Haeft cen eynd liebbe maer nocli nict. Wondcrlijckc tocvallen, len dceleii doormijn onachtfaem-
heyt. lieb korts dacr nac gcdacht om de diibbclfinnighcyt, en fonde hct gcfchreven liebben.
Maer niet koniien gelooven dat liij ind'anderefin verftondeiiomdatiiidicfinkomt ^ A. maer lien
nu dat hij het foo verftaen hecft.
In de fin die ick neeni fal lijj vindcn dat ailes accordeert dat ick gcfeght liebbe, en daer is fvvaerder.
In Hjn fin korat fijn cenen regel gocd maer d'andere niet.
Moeft aldus fijn. Verftaen fijn raiTonnement niet wel, nocli de reden fijner illiiroir 't mijneis
veel firapelder en kan liem niet onbekent fijn dewijl Tecr liclit iiijt mijn theoremata werdgededu-
cccrt en mede de progrefficn.
Refutatic van de fijne n, i. /', 1. 1, 1000. d, i .
Hage den 28 Juli 1665.
MijN Heer
Ick geloof dat wij nu haeft een eynde fullen hcbben van onfe dobbelqucftien,
maer tôt noch toe en hebben wij 't niet, endc ick fie met verwondering aen de
Monsieur
Je crois que maintenant nous aurons bientôt une fin à nos queftions de jeux delialard,
mais jufqu'ici nous ne l'avons point, et je vois avec étonnement les finguliers incidents,
') Cette copie est de la main de Chr. Huygens.
-) Cette lettre de P. de Carcavy à Clir. Huygens, datée du 9 juillet 1665, ne s'est pas trouvée
dans nos collections.
420 CORRESPONDANCE. 1665.
vreemde toevallen, die ons daer in foo langh ophouden. VE moet niet dencken
dat ick al lachende feyde in 't eynde van mijne laetilc ') dat ick wederom eenighe
correftie verwachte, want ick vertroude noijc mij felfs foo veel toe als te geloo-
ven dat ick in 't rekenen jae felfs in 't ratiocineren geen dwaelinge onderworpen
fonde fijn; en ick ben nu noch veel blooder als te voren; fiende dat de Heer Hudde
naer dat hij fijn rekeninghe tôt 2 a 3 maelen hadde overfien en met wackere fin-
nen verbetert 't geen hij al fluymerende gepecceert hadde, en ailes door a ver-
fcheyde wegen uyt gevonden die hem de felfde uijtkomfl: gaven, fiende, fegh ick,
dat hij niet tegenfl:aende dit ailes fich heeft konnen vergifien. Hij fal hier van
voorfeecker vremdt toe hooren, en noch meer als ick fal derven feggen dat in
mijn rekeningen geen faut is geweefl:, en dat hij en ick op een felfde quefliie een
felfde uytkomfl: krijgende, ick w^el gereeckent hebbe en hij qualijck. aile 't welcke
ick nochtans onder correftie, alhier fal doen blijcken. Ende beginnende van VE
, , , , add
bcr met bd + ac -\- bc
c ti
ffeneralen recel , , j co i -\ , metjc, foo fegh ick
° ° ca + cb -\- ad quadrate a + b °
dat VE volgens de felve fpelende en de partije van A nemende apparent fijn gelt
fonde verliefen. want gevende aen A i witte en i fwarte fchijf, dat is fl:ellende
^ 00 I en ^ co I. maer aen B 1000 witte fchijven en i fwarte, fo komt volgens
qui nous y retiennent fi longtemps. Vonsne devez pas penfer que je badinais en difant
à la fin de ma dernière =) que j'attendais de nouveau quelque correftion, car jamais je
n'ai eu une telle confiance en moi-même que de croire que dans le calcul et même
dans le raifonnement je ne ferais pas fujet à l'erreur, et maintenant je fais encore
bien plus timide que ci-devant, en voyant que Monfieur Hudde, après avoir revifé
ion calcul jufqu'à 2 ou 3 fois, et après avoir corrigé d'un efprit éveillé ce qu'il avait
péché en fommeillant, et ayant tout trouvé par 2 voies différentes, qui lui donnèrent
le même réfultat — en voyant, dis-je, que nonobftant tout cela, il a pu fe tromper.
11 fera fans doute étrangement furpris d'entendre ceci, et encore plus quand j'oferai
affirmer qu'il n'y a pas eu de faute dans mes calculs et que,lorfqiielui et moinous
avons obtenu un môme réfultat pour une même queilion, moi j'ai calculé jufte et lui
mal. Tout cela je le ferai voir ici, pourtant fauf corredlion.
bcr par ( bd -\- ac -\-bc-
Encommençantparvotrerèglegénérale-^^^^^P^^-^^^ ^^^^^^^^^ - =0 i + ^ ^-^par
je dis que ^\ vous jouiez fuivant cette règle et preniez la partie de A , vous per-
driez apparemment votre argent. Car donnant à A 1 jeton blanc et i noir, c'efi:-à-dire
pofant rt 00 I et Z» 30 1 , mais donnant à B 1000 jetons blancs et 1 noir, il vient fui-
') Consultez la Lettre N°. 1 427,
CORRESPONDANCE. 1665. 42 1
defen reeel ^^ — od - x àat is -^ — — ;• ce .v, foc dac x ofte de winfte
° 4004001 2 120 12003
van B op ieder fpel fonde wefen min als ir, dat is J van een ducaet of van 't
geen op het trecken van een fwarce fchijve ieder reyfe werdt ingefer. Als B dan
aen A in 't begin van ieder fpel i van een ducaet gaf foc fonde VE meenen dat
A wel toe quam. Maer dewijl A van eerften aen een kans tegen een heeft om gc-
lijck te gaen, of om een dncaet in te moeten fetten, dat is, of om een ducaet foo
goedt als quijt te fijn, dewijl het looo tegen i isofB fal die weghftrijcken, foo
volght uijt het i. voorftel van mijn Traftatien van dobbel rekeningen dat A feer
weynigh min verlieft als i ducaet, foo dat met het aennemen van i ducaet hij ou-
trent § ducaet op ieder fpel fonde toegeven. VE kan dan hier uijt verftaen dat
fijn regel niet recht is, doch w^aer uijt eygentlijck de faute ontftaen is, en kan ick
uijt het gheene hij van fijne méthode maer ten halven heeft gelieven te expliceren,
niet nae fpeuren. Maer door de mijne, die feer fimpel is, en VE qualijck kan
onbekent fijn, deviriji alleen het 3de voorftel van mijn voorfzegde traftatien, be-
neiFens de kennifie der oneindige progreflien daer toe van nooden is, door defe
dan vind ick dat de waeren regel is
, , , , add
bcr met ba + ac + bc
c
00 X
ca + cb + ad quadrate
, , 20000907- T , n . !• 4001008 , .
vant cette règle x> - ^, c elt-a-dire -^ ^^^— r co x. de forte que x ou
4004001 2 12012003
le gain de lî à chaque jeu ferait moins que | r, c'eft-à-dire moins que i d'un ducat, ou
de ce qui eft mis chaque fois lorfqu'on tire un jeton noir. Si B donnait donc à A au
commencement de chaque jeu 4 deducat vous penferiez que cela fuffirait bien à A. Mais
comme dès l'abord A a une chance contre une de refter au même point ou de devoir
mettre un ducat, c'efl:-à-dire de perdre quafiment ce ducat puis-qu'il y a looo à parier
contre i que B l'enlèvera, il fuit du problème de mon petit traité des calculs de jeux
de hafard, que A perd très peu moins d'un demi ducat, de forte qu'en acceptant | de
ducat, il ferait à chaque jeu une remife d'environ l de ducat. Vous pouvez comprendre
par là que votre règle n'eft pas bonne, mais quant à la vraie fource de la faute, je ne
puis la rechercher d'après ce que vous n'avez voulu expliquer qu'à demi de votre
méthode.
Mais par la mienne, qui eft fort fimplc et qui peut difficilement vous être inconnue,
puifqu'il y faut feulement le 3™e problème de mon petit traité fufdit, avec la connaif-
fance des progreffions infinies, — par la mienne je trouve que la vraie règle eft
bcr^zxibd -^ ac -\- bc j
(ca -\- cb -]- ad') quadrate
422 CORRESPONDANCE. 1665.
volgens welcke het verlies van A in raijn cerfte queftie van kruijs of muncgeen
— r is maer - r. En in de qde queftie de winft van A geen -^ maer— .
^7 9 ^245 49
Maer dewijl ick mede inde eerlle queftie hebbe gevonden als VE -- r, en
inde 3de ^-L- r foo ftact nu te feggen hoe ick wel gerekenc hebbe. VE dan moet we-
343
ten dat ick int voorftellen van mijne queftien door inadvertentie naer gelaten heb-
bende int eynde daer bij te voegen àzx.\c\iverftondt dat het fpel niet en eyndigde
fonder dat van d''een ofd''anderfijde îeîs was ingefet, foo is daer uyt gevolght dat
VE geftelt heeft dat A ten eerften kruijs werpende of een witte fchijf treckende
het fpel daer mede uijt was, en ick beken dat mijne flofficheijt hier d'eerfte oor-
faeck toe gegeven heeft. maer VE faute in 't rekenen heeft mij belet te bemer-
cken dat daer eenigh mifverftand uijt gerefen was want korts naer het affenden
van mijne laeften ") gewaer geworden fijnde dat defe omiffie konde een andere in-
terpretatie veroorfaecken aen mijn Problemata, foo en konde ick nochtans niet ver-
moeden fulx in der daet gebeurt te fijn dewijl ick fagh dat VE met mij een felfde
uytkomft vondt van - r in de queftie van kruijs of munt •"), welcke overeenkomft
fuivant laquelle la perte de A dans ma première queftion de croix ou pile n'eft pas
r, mais - r. Et dans la ^e queftion le sain de A n'eft pas -^^ mais -^•
27 ' . 9 ^ ^ ^ ^ 245 49
Mais comme j'ai aufti trouvé dans la première queftion — r comme vous-même, et
207
dans la troifième — - r. il refte à dire maintenant, comment i'ai bien calculé. Vous
343
devez donc favoir qu'en pofant mes queftions "j'ai omis par inadvertance d'y ajouter
à la fin que f entendais que le jeu ne devait pat finir avant que quelque chofc li'eùt été
mis de part ou- d'aulre. Il s'en eft fuivi que vous avez fuppofé que fi A au com-
mencement jetait croix, ou bien tirait un jeton blanc, le jeu ferait fini; et j'avoue
que ma nonchalance en a été la caufe première. IN'Iais votre faute dans le calcul m'a
empêché de remarquer qu'il en était provenu quelque malentendu, car m'étant
aperçu peu de temps après avoir expédié ma dernière -') que cette omiflion pourrait
donner lieu à une autre interprétation de mes problèmes, je ne pouvais pourtant pas
préfumer que cela était arrivé en effet, puifque je vis que vous aviez trouvé le même
l'éfultat que moi, de — r, dans la queftion de croix ou pile 2): laquelle concordance
-) Voir la Lettre N°. 1427. 3") Consultez la Lettre N°. 1422.
CORRESPONDANCE. 1665. 423
in der daet feer fekfaem is. Ick gingh noch ten overvloedt, ibo ick raeende, defe
felfde queftie uijtrekenen volgens d'interpretâtie daer ick fagh oorfaeck toe gege-
ven te hebben, doch vindende als dan - /• en geen — r, foo hieldt ick mij ten vollen
verfeeckert dat VE de felfde fin als ick gevat hadde, en dachte daerom onnoo-
digh VE iets dien aengaende te laten weten. Hier door is ook gefchiedt dac ick
de 2de queftie fijnde van gelijck fpel niet mede op d'andere manière geproeft
hebbe te folveren, 't welck in dien gedaen hadde fonde daer door gevonden heb-
ben dat VE Regel van c oo -j in dien fin goedc was gelijck fe in der daet is
en daer door in bedencken gekomen fijn van de tweederley interpretatie. Ick
hebbe dan aile onfe queftien met de boven verhaelde claufuJa altijds geconfide-
reert, vaftelijck gelovende om de reden hier gefecht dat VE van gelijcke dede.
Ende VE fal vinden dat mijn regel van ce co — de -\ — y -rr H — r-, goet is,
volgens den fin die ick mij ingebeelt hadde, ende foo mede mijn getallen in de
andere queftien gevonden, te weten — r, ^^ r en — ^r, bij aldienVE de moeijte
wil nemen van 't felve nae te fien, ende fal te gelijck fien dat de générale folutie
defer queftien op dele manier v^^at meer moeytens heeft als wel op de manier foo-
fe VE heeft genomen.
eft certainement fort fingulière. Par furcroit, à ce que je croyais, je calculai cette
même queftion félon l'interprétation à laquelle je vis avoir donné occafion; mais trou-
vant dans ce cas - r et non — r, je me tins pleinement aiTuré que vous l'aviez prifc
dans le même fens que moi, et par conféquent je ne jugeai pas néceflaire de vous en faire
favoir quelque chofe. Et par là il eft arrivé auffi que je n'ai pas cherché à réfoudre la 2e
queftion, celle de jeu égal, pareillement de l'autre manière; fi je l'eufle fait, j'aurais trouvé
que dans ce fens votre règle de c X) — , — r était bonne, comme elle l'eft en eftet,
a -\- b
et ainfi l'idée me ferait venue de l'interprétation double. J'ai donc toujours confidéré
toutes nos queftions avec la claufule iufdite, croyant fermement, par la railbn men-
tionnée, que vous faifiez de môme. Vous trouverez que ma règle de ce co — de -\-
— — -I ;- eft bonne, félon le fens que j'avais imaginé, et que bons auflî font les
ah -^ hh ^ h ^ ' s ' n
nombres que 1 ai obtenus dans les autres queftions, a lavoir — r, — r et — r, ii
^ •' 27 ' 343 131
vous voulez bien prendre la peine de les vérifier; et vous verrez, en même temps, que
laiblution générale de ces queftions, de cette manière, donne un peu plus de peine que
de la manière dont vous les avez priles.
404 CORRESPONDANCE. 1665.
Eyndelijck wat aengaat de 4de queftie hier is het feecker dat wij de Propofitie
op de felfde manier verftaen. Ende VE de felve door diergelijcke méthode als de
ode berekenende foo is daer door toc de rechte folutie gekomen die de felfde is
als de mijne.
dus vêle noch van defe materie genootfaeckt wefende te fchrijven, fal hier
mede eyndigende ende het eijnde van defe onfe Exercitatie te gemoet fiende,
blijven
MijN Heer
VE dienflwillige dienaer
HUYGENS DE Z.
Enfin, quant à ce qui regarde la 4.^ quellion, ici il eft certain que nous entendons la
propofîtion de la même manière. Et en la calculant par une méthode analogue à celle
de la 2^, vous êtes arrivé ainfi à la bonne iblution, qui cft la même que la mienne.
De forte qu'étant obligé d'écrire encore beaucoup fur cette matière, je finirai ici, et
en attendant la fin de notre excercice, je rcfte
Monsieur
Voftre trefobeiflant feruiteur
HUYGENS DE Z.
N^ 1435.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
31 JUILLET 1665.
La lettre se trouve à Paris, Bibliothèque Nationale.
Elle est la réponse au No. 1419. Chr. Huygens y répondit par te Nn. 1444.
A Monfieur Christianus Huggens Gentilhomme hollandois
A la Haye.
Monsieur,
Quand j'aurois cfté libre de mon mal ordinaire lors que je reccus vos dernières
lettres, je ne me ferois pourtant pas halle de vous y refpondre, l'ayant fait trois
CORRESPONDANCE. 1665. 425
jours auparauant ') comme par auance des que j'eus entretenu le Sieur Thuret fur
le Traitté que vous eftiés difpofé de faire auec luy, touchant la conftruélion et le
débit de vos Pendules. Vous devés auoir eu madefpefche il y aplus de quinze
jours et auoir efté informé fur ce point de tout ce que je vous en pourrois efcrire
à cette heure, les chofes de ce coflé la eftant toufjours aux mefmes termes et de-
pendant de vos refolutions la deïïiis. Au refte j'aymerois bien mieux qu'ayant à
publier la juftification de l'ufage de vos Pendules fur la mer, vous la publiaffiés
par une Relation originale de ce qu'en a obferué le Capitaine Holmes qui fufi:
efcritte par luy mefme, s'il eftoit poflible, ou du moins, fur fes Mémoires par
Monfieur de Moray. Car fi vous la donnés directement par vous quelque candeur
que vous y euffiés apportée en la compofant fur leur rapport, vous n'euiteriés ja-
mais le foupçon auprès des gens de perfuafion difficile que vous auriés accommodé
la vérité a voftre intereft; et vous fcaués combien le monde efl peu charitable. Si
neantmoins vous ne pouuiés l'obtenir d'eux, il fe faudra bien refoudre à la faire
vous mefme et elle fera fans doute bien mieux digérée que n'eufl: efté laleur, quoy
qu'elle ne fift pas une preuue auffi forte. Je voudrois qu'à la Relation de ce Capi-
taine on y joignift les Obferuations des deux voyages precedens auec la Pendule
l'un du Vaiffeau HoUandois-au Nord de l'Efcoffe^) et l'autre de l'Anglois^) aLif-
bonne'*), y employant les différentes minutes des deux Pendules d'un midy à l'autre
afin de faire voir auec quelle exaftitude vous y aués fait trauailler pour ne point
tromper ni eftre trompé. Quant à la Traduftion des chofes de cette matière que je
vous exhortois de faire en François vous mefme, m'offrant à la reuifion des minu-
ties de Langue ou vous pourries auoir chappé, ma penfée lorfque je vous le pro-
pofay ne regardoit point cette Relation, mais le Difcours ou Latin ou Hollandois
que- vous me mandiés auoir fait ou eftre preft a faire de la conftruftion de vos hor-
loges a pendule pour la Terre et pour la mer. et Monfieur Theuenot l'entendoit
ainfi, lors qu'il s'engagea d'en faire la Tradiidtion "') en noftre langue, pour l'in-
ftrudion des horlogeurs qui deuoient y eftre employés. Pour mon particulier vous
difpoferés toufjours de moy et je feray toufjours preft à la reuifion de l'une et de
l'autre. Je croirois que l'Ouurage de cette conftruftion s'il eft juftifié par voye
Mathématique deuroit entrer dans le nombre de ceux que vous deftinés à fa Ma-
jefté, le premier Prefent que vous luy ferés ne pouuant eftre fourni de pierreries
trop fines ni trop precieufes. Vous y fongerés.
') Consultez la Lettre N°. 1430. ~
-) Dans la correspondance on ne trouve aucune allusion à un tel voyage, si ce n'est qu'à la fin
de 1662 Alexander Bruce avait eu l'intention de le faire. (Consultez la Lettre N°: 1080).
Probablement J. Chapelain se trompe-t-il ici.
3) Le capitaine Holmes. '*) Consultez la Lettre N°. 1 174.
5) Consultez la Lettre N°. 1417. '') Consultez les Lettres Nos. 1356 et 1399.
Œuvres. T. V. 54
426 CORRESPONDANCE. 1665.
Quand mefme je ne ferois pas affectionné aux interefts de voftre Republique je
ne laifTerois pas d'eib-e fort choqué de la conduitce de vos gens dans l'occafion de
leur bataille auec l'Angleterre. Nous croyons toufjours icy que la France ne vous
laiflera pas fuccomber. Vous aurés veu par mes précédentes que je n'ignorois pas
la propofition qui vous a efté faitte de la part de Monfieur Colbert pour vous en-
gager dans le feruice du Roy, et vous aurés veu en mefme temps que j'euffe fou-
haité que le fecret de cette propofition vous eufl: efté enchargé.
Ce n'ell pas que je ne croye l'affaire poffible, mais jufqu'icy n'y ayant que de
bonnes intentions, mon expérience me fait toufjours douter du fucces dés chofes
jufques h ce qu'elles foient arreiT:ées et concilies. La perfonne qui vous a efcrit ^)
ne doit auoir rien auancé fans ordre, car elle eft toute pleine d'honneur et d'affedtion
pour vous. Ce que je craindrois feroit qu'elle ne l'eui!: prouoqué par fon zèle, et
que ce fuft pluftoft fon mouuement que celuy d'autruy. Efperons pourtant mieux
et laiffons luy acheuer ce qu'elle a commencé. De mon cofté j'y contribueray
comme j'ay defja fait tout ce que ma petite prudence me confeillera, et je n'y gaf-
terayrien. Je fuis, Monfieur
De Paris ce xxxi. Juillet mviSlxv.
N° 1436.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
1 AOiÎT 1665.
La lettre se trotire à Leiden, coll. Huygens.
La iiihiiitc se truuye à Londres, Royal Soc: cl y.
Elle est la réponse à une lettre du i-^ juillet 1665 ')• C/»-. Huygens y répondit par le No. 1466.
A Hampton Cour ce aa Juillet 1665.
Monsieur
A la voftre du 17 =) Je n'ay pas pii faire refponce plus toft. Je feray fort aife
de receuoir Ihorologe par quelque moyen que ce puiffe eftre. Je vous prie de
Q C'est P. de Carcavy.
') Cette lettre de Chr. Huygens du 17 juillet ne se trouve point dans la collection de la Société
Royale.
") Intercalez: juillet.
CORRESPONDANCE. 1665. ■ 427
l'adrefler à Mylord Brouncker qui demeure, Jn the piazza, ac thc end of James
Street in Couent Garden. London. Jl ne quitte pas la ville ; mais il faut que Je
fuiue la Cour, ou vos lettres me feront toufiours rendues en les donnant toufiours
a la porte à l'ordinaire. Mais s'il vous plaifl de les adreffer ou à My lord Brounc-
ker , ou a Monfieur Oldenbourg, ce fera la mefme chofe. Veu la faifon que vous
auez choifi pour lire ce Hure de Monfieur Boile, il me femble que vous auez
trouué le vray moyen de lire à la volupté, il eft certain que c'efl: un fort ioly
Traitté. S'il efl: vray qu'un vieux capitaine de Mer de mes amis m'a dit d'ime
expérience qu'il a fait d'une bouteille de gray parfaitement bien bouché qu'il
a defcendu par une corde a 60. brafles dans la mer, c'efl a dire que la bou-
teille fy efl: rompue , ce fera peut eftre un argument qui confirmera l'inflrance dont
vous faites mention touchant la force du froid a comprimer l'Air; car fans cela
il fera mal aifé de croire que la prefTure de l'eau laura fait creuer.
Nous nauons pas veu ce traitté de Monfieur Heuelius touchant les Comètes ^')
mais bien la lettre de Monfieur Auzout 4), On prefle Monfieur Hook dacheuer
ce qu'il a commencé touchant les dernières, et il eft a croire qu'il s'y employera le
plus affiduement qu'il peut. Monfieur Oldenbourg vous enuoyera (du moins Je
l'en prie) l'endroit s) de la Tranfaftion philofophique qui contient la refponce *)
que fait Monfieur Hook a Monfieur Auzout, comme auiïi ce quil fait dans les ver-
res, dans la refponce a Auzout il met en auant une autre nouuelle propofition ^)
que vous trouuerez aflez furprennant, et il prétend lexpliquer dans peu de temps.
Jufqu'icy Je ne vous ay iamais parlé d'une autre chofe qu'il a auancé dans fes
leélures fur la Mechanique (dont il fait une tous les Mercredis hors du Terme.).
C'eft une inuention toute nouuelle ou pluftoft une vintaine pour mefurer le temps
auffi exaftement que font vos horologes a pendule , tant fur mer que fur Terre,
ne fe pouuant du tout eftre incommodé a ce qu'il en dit par les changements de
pofture, ny mefme de lair. C'eft en un mot, en appliquant au Ballancier, au
lieu de pendule, un Reftbrt, ce qui fe peut faire en cent diuerfes façons, et mefme
il nous a entretenu dun difcours dans lequel il a entrepris de prouuer qu'il y a
moyen dadiufter les excurfions en forte que les petites et les grandes feront Ifo-
chrones. Jl feroit long de vous les defcrire en détail et il prétend publier le tout
dans quelque temps , et cependant vous y comprendrez fans doubte une bonne
party de ce qu'il y a a confiderer.
3) Il s'agit de son „Prodromus". Voir la Lettre N°. 1407 , note 4".
4) Voir la lettre d'A. Anzout à Uevelius, citée dans la Lettre N°. 1420.
5) C'est le N°. 4 des Philosophical Transactions du 5 juin 1665.
*) Voir, sur la pièce originale, la Lettre N°. 1421, note to et, sur la traduction française, la
Lettre N°. 1415, note 12.
'') Peut-être la proposition de mesurer l'épaisseur d'une lentille avec une exactitude d'un
centième d'une liane anglaise.
428 CORRESPONDANCE. 1665.
Je fuis extrêmement aife que vous trauaillez maintenant tout à bon a voftre
Dioptrique. Voylà toute limportunité que vous receurez a prefent de
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeifTant ferviteur
R. MORAY.
Si vous m'enuoyez Ihorologe ou a Mylord Brouncker, Jauray foin devons
faire tenir la fomme que vous m'ordonnerez.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
N° 1437-
CONSTANTYN HuYGENS, frère, il LoDEWIJK HUVGENS.
6 AOÛT 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A la Haye le 6 Aouft 1665.
Je viens de receuoir vos deux dernières du i. et du 2. de ce mois. Auanthier ar-
riua le foin, et le Recepveur mande qu'il y a 14. voeder ') de Monnichelant quoy
que vos deux lettres parlent de 16. Il mande aufli qu'il eft tombé d'accord auec le
battelier pour la voiture a raifon de 50. fols par voeder., et vous ne parlez que de
45 ; du payement defquels il femble auiïi qu'il n'a pas trouvé a propos de fe char-
ger , puis qu'il a fallu les payer icy. Maintenant que le foin eft fort cher icy et
qu'il fe paye 13 et 14 ÎÈ. il vaut la peine de le faire venir de là, mais autrement
l'auantage ne feroit pas confiderable.
Je vous envoyé icy l'argent que vous me demandez , mais pour ce qui eft de
voftre penfion vous vous eftes mefconté de 18. 1£. car a compter jufqu'a la fin
') Traduction: charretées.
CORRESPONDANCE. 1665. 409
mefme de ce mois il ne vous faut que 132. francs auec les 300. que vous avez
touché au commencement de l'année. Au refte ces defpenfes extraordinaires de
voftre fejour a Zuilichem et de ces baftiments chargent fort les finances del Sig-
nor Padre en ce temps icy. Il a fallu payer pour ces maudites 2oome et icoonie
deniers plus de aooo. 'ffi. cefte année dans laquelle de la Compagnie des Indes
nous n'aurons rien non plus que dans celle qui vient, auec cela le revenu du Mon-
nickelant et de Zuylichem s'eclipfe et au lieu de tirer de l'argent de la il y en faut
envoyer en quantité, le Signor Padre a fait achepter pour 545. 'ffi. deux chevaulx de
Caroffe et fera faire un caroïïe apparemment a fon retour. Tout cela fera a ce que
je prevoy que la defpenfe de celle année excédera di gran lunga la recepte , qui
eft le mefnage qui meine vous fcavez bien oi^i. le retourne a dire ce que je dis-) au
commencement de ces baftiments qu'il n'y falloit pas auoir fongé qu'on n'eut eu
de l'argent en main et qu'on eut fait venir van Genderen ^) a la raifon. le crains
bien fort que quand il Signor Padre eilant revenu verra toutes ces chofes la que
le premier effeél de fes confiderations fera le retrenchement de nos penfions, eftant
un moyen de mefnage le plus prompt et qu'il a le plus a la main. II faut tafcher
d'auoir de l'argent de van Genderen s'il fe peut aucunement, car d'en envoyer
encor d'icy pour Zuylichem c'eft a quoy je ne voy guère d'apparence , et mon
Pare mande dans celles que nous receumes hier qu'il ne croyoit pas que de deux
mois il puifte encor eftre icy. Il efcrit du 22 de Juillet de Grenoble d'où il alloit
a Copet pour trouver le Comte de Dona +). Ne trouvez vous encore perfonne par
de la qui foit bon a eilre noftre Receveur aut quafi? je croy que le meilleur feroit
d'en pouvoir trouver un et de faire un contraft auec luy bien muny et dont d'au-
tres perfonnes connues fulTent caution.
De nouveau il n'y a pas grand' chofe icy. Meffieurs de Wit ') et Tromp font
partys touts deux pour la flotte qui fera bien encore quinze jours auant que
d'eftre en eftat de fortir. Outre les capitaines mis a mort et caflës dernièrement
on vient d'en licentier Amplement encore 1 6 parmy lefquels eft aulTi le cadet *)
de Jan Treflong. Luy mefme '') auec le Coufin Uytenhoue ^), Arent van Dorp »)
*) Consultez la Lettre N°. 1396.
3) Jan van Genderen était l'administrateur de Zuylichem.
''■) Sur Friedrich von Dhona , voir la Lettre N°. 812, note 20.
■') Ce fut à cette occasion que le grand-pensionnaire Johan de Witt prétendit que l'on pouvait
sortir de la rade deTexel, avec presque toutes les directions du vent: n'y ayant que les direc-
tions en 4 quartiers de la boussole, qui rendraient la sortie impossible. Il convainquit les ma-
rins incrédules, en conduisant lui-même la flotte.
^) Otto Blois van Treslong était fils de Willem Bloys van Treslong et de Adriana van Egmond.
7) Jan Blois van Treslong, frère aîné du précédent, fut major des gardes des Etats de la Hol-
lande. Il épousa N. van Velsen et mourut en 1683.
S) Hendrik van Utenhove, seigneur de Amelisweert et de Monnickelandt, était le fils de Karcl
van Utenhove et d'Alexaiidrina van Tuyll van Serooskerken. Il mourut le 9 décembre
43° CORRESPONDANCE. 1665.
ce d'ancres a ordre de fe rendre fur la flotte pour y commander la milice. Vous
pouvez croire comme cela refjouit la femme '°) d'Uytenhove qui n'a maintenant
auec elle àMelifweert que fa mere"j ayant les gouttes aux pieds et aux mains, ju-
gez s'il efl temps de leur parler de vitres et d'armoiries.
Chez Monfieur de Sterrenburg '-) il y eu rumor in cafa et on y a chaïïe la fui-
vante nommée Mademoifelle Douglas convaincue d'auoir volé, d'auoir couché
auec le fils de Sterrenburg '^^ foubs promeffe de mariage et autres crimes of high
treafon. Les Aerfl^ens ''*) ont efté very aftive en ces affaires.
Je rompray encore la tefte à Bufero '5^ pour noftre fat. il Signor Padrc luy en a
efcrit auffi et a Madame ^'') elle mefme.
Mijnheer
Mijnheer Lodewijck Huijgens
jegenwoordigh op het Huijs tôt Zuijlichem.
1715. Il épousa Martha Maria Huygeiis et ensuite Isabella HoeulFt, et devint commandant
de Bois-le-Duc.
5) Arent van Dorp, fils d'Arent van Dorp et d'Ida van Baerle, naquit à Amsterdam le 10 fé-
vrier 1627 et mourut à la Haye le 23 mars 1671. Il fut capitaine de marine.
'°) Sur Martha Maria Huygens, voir la Lettre N". 744, note 10.
"J) Alexandrina van .Tuyll van Serooskerken était la fille du diplomate Hendrik van Tuyll
van Serooskerken et de Jacoba Oem van Wijngaerden.
")'Sur Pieter van Wassenaer, voir la Lettre N°. 924, note 13.
'3^ Willem van Wassenaer, seigneur de Sterrenburg, Ruyven et Maasland, était le fils de Pie-
ter van Wassenaer et d'Anna Cats: il naquit en 1(550 et mourut le 6 août 1723. Il fut prési-
dent des conseillers committés, lieutenant-forestier, curateur de l'Université de Leiden,
hooglieemraad de Schieland: il devint ambassadeur à Paris et épousa Josina van der Does
van Noordwijk.
''*) Pieter van Wassenaer épousa en secondes noces Anna van Aerssen.
'5) Laurens Buysero, chevalier, seigneur de Ginhoven et de Heeraartsheyninge, épousa Elisa-
beth de Vlaming van Outshoorn. Il était conseiller ordinaire, maître des comptes et secré-
taire de la Princesse Douairière; plus tard il devint secrétaire du prince d'Orange
Willem III.
"") Amalia von Solms.
CORRESPONDANCE. 1665. ' 43 1
N= 1438.
H. Oldenburg à Christiaan Huygens.
6 AOÛT 1665.
La lettre se trouve à Leidcn, coll. Htiygens.
A londres le 27. Juillet 1665.
Monsieur
Le Chevalier Moray ayant defiré, que ie vous envoyaffb la refponce de Monfieur
Hook à Monfieur Auzout touchant la machine pour tourner des verres optiques, ie
n'y ay nullement voulu manquer, vous afliirant au mefme temps, que difficile-
ment fcaurez vous auoir un bien grand nombre de perfonnes, plus fincerement
portées à voftre fervice que moy. Monfieur Hook eft au champ, aufil bien que la
plus part du reile de noflire Société, la pefi:e faifant une grande diflipation de nos
communs amis. Nous efperons pourtant, qu'elle ne s'elchauffera pas tant, que
quelques vns craignent. Je fais efl:at de demeurer conftamment en ville, à ma
maifon dans le Palmal, come on l'appelle, où vos commandemens me trouue-
ront, tant qu'il plaira à Dieu me donner la fanté et la vie. J'efl:udie de banir et la
^crainte et la prefiamption, vivant régulièrement, et évitant les places infeftées,
tant que ie peux, laiflîint le refte à Dieu, fummum nec metuens diem nec optans.
Je fouhaite vn bon accommodement entre ces deux nations, et fuis fans com-
pliment
Monsieur
Voftre trefhumble ferviteur
H. Oldenburg.
Mes trefhumbles baife mains à Monfieur voflire père s'il efi: à Hollande.
Ayant peur de groffir trop ce pacquet, en vous envoyant l'entière imprefllon
du Journal, dont ie vous envoyé l'endroit de la refponce de Monfieur Hook, i'ay
elle obligé de le tronquer, come vous voyez ').
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
20 à la
|3 2 Haye.
') Voir, dans les Pliilosopliieal Transactions du 5 jnin 1665 N°. 4, la pièce intitulée:
Mr. Hook's Answer to Mr. Auzout's Considérations in a Letter to tlie Piiblisher of tliese
Transactions.
432 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1439-
p. Petit à Christiaan Huygens.
7 AOÛT 1665.
La lettre se trouve à Letden, coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1478.
A Paris le 7 Aoufi: 1665.
Enfin après auoir attendu longtemps rjmprefllon d'un petit Ouurage ') elle efl:
paracheuee, jamais jmprimeur n'a tant fait enrager fon autheur que le Mien =) , la
Defbauche, la Menterie, la Pareffe , la Tromperie, le changement douurages &
tout ce que ces fortes de gents font capables de faire chacun en fon particulier le
Mien tout feul me la fait & par confequant a retardé la publication de Mon liure,
le feul auantage que cela a produit , car jl ny a point de Mal dont on ne tire quel-
que bien, ceft que jay eu le loifir de voir le liure 3) de Monfieur Hcuelius ou Jay
Remarqué comme Jl feftoit trompé en fes obferuations fur la fin de la comète &
comme il lauoit faitte pafl^er par des lieux bien différents de ceux quelle a pafTé
comme vous le verrez par les obferuations de Monfieur Auzout *) conformes a
celles que Ma enuoyé Monfieur de la Voye^) de Rouen & a celles d Jtalie''), vous
y verrez aufll lopinion de Monfieur des Cartes examinée au fujet dvn petit liure'')
') Sa Dissertation sur la nature des comètes. Voir la Lettre N°. 13 16, note 4.
°} Le titre porte le nom des libraires
«) Thomas JoUy, qui avait sa boutique à Paris au Palais, dans la Salle des Merciers à la
Palme
et b') Lois Billaine, qui avait la sienne au même lieu , aux Armes d'Hollande.
3) Le Prodromus Cometicus.
'') On trouve la discussion de ces observations, ainsi que de celles de M. la Voye, dans l'opus-
cule suivant , publié par P. Petit à la suite de sa Dissertation sur la Nature des comètes :
Lettre de Monsieur Auzout du 7 juin à Monsieur Petit, &c.
5) De la Voye , qui demeurait à Rouen , était un observateur de beaucoup d'intelligence.
'') Ce sont celles de G. D. Cassini. Consultez la Lettre N°. 1 304, note 4.
■) Difcours sur les comètes, fuivant les principes de M. Defcartes. Par J. D. P. M. Paris Guig-
nard. 1665. in- 12°.
Ces initiales couvrent, suivant Quérard, J. D. P.Monnier, suivant Barbier, J. Denis,
peut-être :
Jean Baptiste Denis, né à Paris où il mourut le 3 octobre 1704. Il fut reçu docteur en
médecine à Montpellier, ensuite il fut professeur de philosophie et de mathématiques à
Paris , et médecin consultant ordinaire de Louis XIV. Il pratiqua la transfusion du sang; ce
■ fut chez lui que se tenaient, de 1664 à 1672, les conférences scientifiques, qui eurent lieu
après la suppression momentanée du Journal des Scavants.
Hilaison Monnier naquit en 1646 à Toulouse et mourut le 17 mai 1707 à Morey. Il
fut professeur de philosophie et de théologie ù l'abbaye de St. Michel, vint en 1677 à Paris
où se tinrent des conférences sur Descartes; en 1 706 il obtint le prieuré de Morey.
CORRESPONDANCE. 1665. 433
qui auoit couru, mais jl a efté bien plus mal traitté dans les difputes publiques aux
Jefuiftes a caufe que ce mefme autheur auoit fort refuté lopinion du Père Da-
rouys ^) & comme vous fcauez que ces Meffieurs ne pardonnent rien , Ils ont vouui
prendre leur reuenche en defFendant mefme leur mauuaife opinion des Comètes par
l'amas de plufieurs eftoilles. Quand Monfieur Auzout vous eniioya ?) feparement
fa lettre , que jay fait jmprimer Je croyois vous enuoyer trois jours après tout mon
liure auec la figure de la telle du Bélier mais le libraire ayant fait encores vn autre
jncident fur le payement des deux planches de tailles douces quil ma fallu payer
pour euiter toutes conteftations, Je nay fceu auoir des Exemplaires pluftot qu' a
prefent & Je fais relier celuy du Roy pour le luy prefenter la femaine prochaine.
Cependant Je vous enuoye le voftre et vous adreffe celuy de Monfieur Voflius &
celuy de Monfieiu- Heuelius , vous fupplyant de les leur faire tenir. Je lay ainfi ef-
crit a Monfieur Heuelius '°) par la voye de Monfieur Bouillaud. mais pour le
"liure Jl ma dit quil ny en auoit point de Meilleure & de plus feure que la voftre.
Jefpere aufll qu'eftant plus proche voifin de Monfieur Voflius vous luy pourrez
facilement faire tenir fon paquet , ou bien fi Je trouue plus de Connoiflance [?] de
luy adrefl"er le tout par la Voye de Monfieur Fremont banquier Je le feray & Je
m'afîeure quil prendra la m.efme peyne en fuitte de vous adrefler ce qui fera pour
vous. Si vous en auez affaire pour quelque autre de vos Amys ou que Monfieur
voftre Père en defire en Cas quil foit de Retour au Moindre Mandement Je vous
en enuoyeray ce que vous defirerez. Je croy quil eft encores en fon Voyage
d'Orange & quil ne fe rendra en Hollande que vers lAutomne. Je luy fouhaicte &
a toute voftre famille toutes fortes de grâces & de bénédictions. La Mienne eft
en afl"ez bonne fante dieu Mercy. neantmoins Je croy que nous jrons encores aux
eaux de Bourbon vers la my Septembre, ma fille '') ayant toujours fon enroue-
ment & quelques petites jncommoditez dont Je voudrois quelle fut aufli bien pur-
gée que de fes fantaifies de Religion '=) qui luy durent toufjours. la Mère & la fille
fe recommendent jnfiniment a vous & a Monfieur voftre frère '3). Et tous en-
3) Nicolas de Harouys naquit le 6 novembre 1622 près de Nantes, et mourut le 7 juillet 1698.
Reçu chez les jésuites en 1 (S41, il fut en 1 6jg recteur de la maison de Rennes; comme profes-
seur de mathématiques, il fit construire de petites machines pour montrer les systèmes de
Ptolomée, de Kopernic, de Tycho Brahe, et le sien propre, qu'il décrivit dans l'ouvrage :
Traité de la Sphère. Nantes.
C'est le même jésuite dont il a été question dans la Lettre N°. 1309, sous le nom
„Arouis ou d'Arrouis", et qu'alors nous n'avions pas pu identifier.
») Consultez la Lettre N°. 1420.
'°) Clariflîmo Doftiflimoque Viro D. loanni Hevelio Confuli Dantifcano. Petrvs Petitvs
Monlvcianvs Régis Arcibus Muniendis Praefeflus.
Cette lettre est datée „Lutetiae Parifiorum 3 julii 1665" et a été publiée par P. Petit dans
sa Dissertation sur les Comètes.
") Marianne Petit.
'°) Consultez les Lettres Nos._ 1 1 16 et 1 190. '3^ Lodewijk Iluygens.
Œuvres. T. V. 55
434 CORRESPONDANCE. 1665.
femble nous vous aïïeurons quil ny a point de famille que nous honorions plus
que la voftre & a qui nous foyons plus acquis. Je luis
Monsieur
Voftre trefhumble & trefobeiflant feruiteur
P. Petit.
Monfieur Huijgens.
N= 1440.
P. Petit à Christiaan Huygens.
Appendice au No. 1439.
[7 AOÛT 1665].
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Defpuis ma lettre efcritte Monfieur Fremont le banquier auec lequel Jay con-
féré de FEnuoy de mes Paquets ma confeillé de faire ladrefTe a chacun en particu-
lier et ma dit que fon fafteur ') d'Amfterdam vous feroit tenir voftre Paquet & a
Monfieur Voflîus le fien fans vous donner la peyne a lun ny a lautre de vous les
cnuoyer. et pour celuy de Monfieur Heuelius Jl ma dit quil le feroit pluftoft tenir
par une autre voye quil auoit que par celle d'Amfterdam a caufe de la guerre &
que defpuis huit jours Jl y auoit enuoyé des marchandifes mais quil ne fen pafleroit
pas quinze quil ne fit encores quelque autre voiture pour dantzic , ainfi vous voyla
defchargé de mes Commifllons. Jay oublye a vous mander que fi Monfieur Auzout
ne vous auoit pas enuoyé les Thefes des Jefuiftes contre la philofophie de Mon-
fieur des Cartes je vous les enuoyerois. Mandez le Moy donc car elles font aiïez
Curieufes. Et fi vous auez quelque chofe de nouueau faites nous en part.
A IMonfieur
Monfieur Christian Huggens de Zulichom
A La Haye.
') Morin , négociant à Amsterdam.
CORRESPONDANCE. 1665. 435
N= 1441.
Christiaan Huygens à Lodewijk Huygens.
12 août 1665.
La lettre et la copie se trouvent h Leidcn, coll. Huygens.
A la Haye ce 12 Aouft 1665.
Puis que vous ne reviendrez pas encore dans quelque temps je vous envoie
le livre de Monfieur Thevenot, que Monfieur Golius m'a raportè depuis peu.
Voicy de plus une lettre de Don Sebaftian ') qui arriva hier.
Mon Père m'efcrit du 28e Juillet de Genève °), qu'il alloit partir le lendemain
pour Copet, et que la s'eftant abouché avec Monfieur le Comte de Dona, il pourroit
nous dire après plus precifement le temps de fon retour. A 2 lieues de Genève il
avoit eu au devant de luy quelques 40 jeunes gens , academilles et autres avec le
Sieur Chapufeau 3) a leur telle , et qui harangua pour la troupe fort maigre et mal
veftu.
Il y a dans fa lettre cet article pour vous *).
Vous aurez fceu la bonne nouuelle du retour de de Ruyter s); et verrez l'hif-
toire de fes exploits '^^ cl^ns la gazette d'hier. J'appris hier au loir que Meilleurs
les Eftats venoient de le déclarer Lieutenant Admirai en la place d'Obdam ''), en
quoy je croy qu'ils ont fait fort bien, mais Tromp n'en fera pas bien aife, a qui
l'on avoit défia deferè le commandement de la flotte pour cette fois. Elle doit
fortir au premier jour, avec Mefiieurs de Wit, Huygens ^} et Vrybergen »)
comme vous aurez fceu, mais je ne fcay fi les particularitez de l'équipage de ce
'} Sebastiaan Chieze.
") Nous n'avons pas trouvé cette lettre.
3) Samuel Chapuzeau naquit à Paris en 1624. II devint avocat au conseil du Roi, et plus
tard gouverneur du prince Willem III. Il fut inscrit comme étudiant à l'université de Lei-
den bon. causa en novembre 1659.
"*) Voir l'Appendice N°. 1442.
5) Micbiel Adriaansz. de Ruyter, le célèbre amiral hollandais, naquit à Flessingne le 24 mars
1607 et fut tué dans une bataille navale près de la Sicile le 29 avril 1676.
'5) Après une heureuse campagne sur la côte de la Guinée et dans les Indes Occidentales, de
Ruyter, à la tête d'une petite escadre avait jeté l'ancre à Delfzijl, le 6 août 1665, lorsque les
Etats Généraux avaient dû, à contre-cœur, confier à Tromp le commandement de la flotte,
rappareillée avec les plus grands efforts après la bataille désastreuse du 11 au 13 juin 1665.
') Obdam avait péri le 13 juin 166$. Consultez la Lettre N°. 1419.
^) Rutger Huygens, chevalier de St. Michel, seigneur de Clarenbeek, naquit en 1 592 et mourut
le 21 août 1666. Il fut bourgmestre d'Arnhem, en 1630 membre des Etats-Généraux et un
des commissaires de la marine. Il épousa successivement Numida van Lintelo, Charlotte
Elisabeth van Moerlcerken et Agnes de Soete van Ilonteringe, Barmes et Villiers.
9) Sur Bonifacius van Vrybergen, voir la Lettre N°. 1396, note 5^7.
436 CORRESPONDANCE. 1665.
premier font parvenues jufques là , a fçavoir de fes habits tout couverts de den-
telle d'or et d'argent de forte qu'a peine on en voit l'eflofFe. C'efl: bien aller
d'une extrémité a l'autre, car vous fcavez comment il s'ell: toufjours habillé.
Je ne fcay fi je vous ay mandé que je luy ay fait faire un lit de camp que
l'on fufpend dans le vailfeau par une grolTe boule, et a peu près de la me fine
façon que font fufpendues mes horologes. Adieu.
Mijn Heer
Mijn Heer L. Huygens
op het huijs Zuijlichem
met een pack.
N= 1442.
CoNSTANTYN -Huygens, père à Christiaan Huygens.
Appendice an No. 1441.
[28 JUILLET 1665].
Ve.xtralJ se trouve à Lelden , coll. Huygens.
Mandez au frère Louis que je luy fcay bon grè de l'information qu'il me vient
de donner de fa fabrique. Je fais eftat d'y pafTer , ne fut ce que pour veoir ce
qu'il y aura à faire contre ce fot ingrat et impudent de Van Genderen.
N= 1443.
N. Heinsius à Christiaan Huygens.
19 AOÛT 1665.
La lettre se trouve à Letden., coll. Huygens.
Chr. Huvgens y répondit par le No. 1458.
NicoLAUs Heinsius Christiano Hugenio Zulichemio.
Viro Nobiliffimo S. P. D.
Tuus in Galliam Britanniamque excurfus '), Hugeni Nobiliffime, in caufla fuit
iampridem,quominusmihi proximo biennio') ufus litterarura tecura eflet frequen-
') Depuis avril 1663 jusqu'en juin 1664.
^) En eflfet, nous ne possédons aucune lettre de Chr. Huygens à N. Heinsius ou de Heinsius à
Huygens depuis la Lettre N°. 1094 du 21 janvier 1663.
CORRESPONDANCE. 1665. 437
tior. Quod unum tamen potui , votis pro tua incolumitate tantum non affiduis tibi
adfui, Deumque venerams fum, ut te in fpem gloriamque noftrae gentis fofpitem
in feros annos praeflaret. Elzevirio s) etiam in mandatis dedi, ut exemplar Clau-
diani '*) non ita nuper editi ad te curaret perferendum. Si mandato meo is defuit,
ofRcij quaefo fac admoneatur tempeiliive. Nunc in poematis meis praelo typogra-
phico committendis idem bibliopola occupatur. Et quia libellum cupit excrefcere
in quantamcumque moleni, quod a folis verfibus meis pro eius defiderio vix exfpec-
tari poteft, auftor mihi ac impulfor fuit, ut Mufis meis aliénas quoque paterer acce-
dere. Si alienae tamen funt dicendae, quae me compellant amicè, et honori meo
meifque laudibus dantur praecipuè. Etfi autem necdum plene tranfegi mecum, ut
bibliopolae morem hic geram, obfecro tamen te, fratrem Conftantinum moneas,
ut fi quid in utraque Elegia mihi infcripta, aut in alterutra, immutatum velit, eius
tempeftive certiorem me faciat. Merentur enim illae elegiae inter Mufas potiffi-
mas lucem. Sed et te ipfum enixe rogo, ut fi quid ad Cometas nuperos obfervafiii,
quod alios in eodem argumento inufl:rando fefe occupantes potuit fugifie, id me-
cum communicare ne graveris. Efi: enim ex amicis nonnemo^) meis, qui varias va-
riorum obfervationes fuper Cometis iftis collegit, eafdemque publici juris iam
nunc facit "). Quas inter exfi:at et Olai Rudbeckij '') erudita epifl:ola, qua mecum
de re cometica agit verbis nec paucis nec infcitis. Fratrem tuum Ludovicum ad
haec in Hifpania infpexifTe codicem Metamorphofeon Nafonianarumveterrimum
diu eft quod audivi^}. Si quid is inde corrafit ftudijs meis profiturum, eo ne me de-
fraudet aut fruilretur, cupio illum fummo opère rogatum. Nihil non ago,ut de
meceoris nonnihil conquiram, quo opus tuum exornari atque adaugeri pofllt. Ea-
que de re iam per licteras Rudbeckium conveni. Vale Vir Nobiliifime, tumultua-
riaeque ac feftinatae fcriptioni benigniter ignofce.
Exaratum Holmiae Suecorum. cididlxv
a. d. xïx Sextilis Gregorian.
3) Daniel Elzevier, à Amsterdam.
"*) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 922, note 7.
5) Stanislaus Lubienietskia Lubienitz.
*') Consultez, sur son Theatrum Cometicum, la Lettre N°. 1297, note i.
'') Olaus Rudbeck, fils de l'Evêque Johannes lludbeck l'aumônier estimé de Guslav Adolf, na-
quit à Arosen en 1630 et mourut à Upsal le 7 septembre 1702. Après avoir terminé ses étu-
des en médecine en Hollande pour le compte de la Reine Christina, il se fixa en 1657 à Upsal,
et y établit le premier jardin botanique; il y fut nommé professeur de botanique et d'anato-
mie et écrivit plusieurs ouvrages, dont quelques uns périrent lorsque sa propre imprimerie
brûla en avril 1702.
^) Consultez la Lettre N°. 987, du 6 mars 1662.
438 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1444.
Christiaan Huygens à [P. de Carcavy].
20 août 1665.
Le copie et la minute se trouvent à Leideu, coll. lluygens.
20 Aouft 1665.
Monsieur
Je me fuis donné l'honneur de vous efcrire ') il y a trois femaines en vous en-
voyant une lettre -) pour Monfieur Colbert et vous donnay avis en mefme temps du
partement de voftre horologe s), la quelle a mon grand regret eft demeurée a An-
vers jufques au 13 de ce mois, au quel jour l'on me mande qu'elle efl: partie ,
comme auflî celle '*) pour Monfieur de Montmor, de forte qu'elles feront arrivées
a Paris un jour ou 2 devant la prefente. Le maiftre du coche s'appelle Adr.
de la Vigne s), et a fait accord a raifon de 3 fous par livre du poids, ainfi que
vous fera veoir le billet qui en a eftè fait a Anvers , ou l'on a auffi inferè qu'il
euft a déclarer aux douanes la valeur de voftre Horologe 50 livres et l'autre 60.
Lors que Monfieur de Montmor aura fait fufpendre la fiene , je feray bien aife
que vous la voyez aufll , ou vous trouuerez ce qu'il y a d'adjoutè a la pendule pour
la guarantir contre le mouuement du vaifl^eau , et en fin toute la façon neceflaire
pour l'ufage de la mer, quoyque le principal changement foit dans le petit poids et
chainette par dedans. Cette machine ne fera pas de peu d'utilité a voftre Com-
pagnie des Indes, quand une fois on en aura mis l'ufage en train, et c'eft a
quoy je travailleray fi toft que je feray venu en France. Je penfe que l'abfence
de mon Père ne me retardera plus guère longtemps , puifque il m'efcrit par fa
dernière de Genève du 4e de ce mois qu'il s'en alloit a Bafle pour defcendre le
Rhin après une petite courfe dans la Franche Comté, de forte que j'efpere que
nous le verrons de retour dans 2 ou 3 femaines.
Cependant il me tance dans toutes fes lettres ") de ce que fans fcavoir rien de
ce qu'en France l'on veut faire pour moy, je m'accorde aveuglement a aller ou
l'on m'appelle , et m'accufe de la dernière imprudence. Et moy je ne vôy pas
') Nous n'avons pas pn trouver la minute de cette lettre de Clir. Huygens à P. de Carcavy.
-) La minute de cette lettre de Clir. Huygens à Colbert ne s'est pas retrouvée dans nos collec-
tions.
3) Consultez, sur cette horloge, la Lettre N°. 1408.
■*) Sur cette horloge pour de Monmor, consultez la Lettre N^. 1408.
5) Les carrosses de Adriaen de la Vigne, à Anvers, allaient très-irrégulièrement.
*3 Nous n'avons trouvé aucune de ces lettres de Const. Huygens, père.
CORRESPONDANCE. 1665. 439
pour tout cela que j'aye deu procéder autrement dans cette affaire que je n'ay
fait; car confiderant cette vocation comme une fuite de la bienveillance du Roy,
et comme un effet des bonnes grâces de Monfieur Colbert, et qu'on m'appelle
pour mon bien pluftofi: que pour le fcrvice que je puiffe rendre, quoy que peut
eftre je ne feray pas du tout inutile , je ne dois pas craindre qu'on me veuille
placer mal. En fin j'efpere que mes Expéditions venues , mon Père connoiflra que
fon inquiétude aura eflè vaine. Je fuis &c.
N-- 1445.
Christiaan Huygens h J. Chapelain.
20 AOÛT 1665.
La copie, le sommaire et la minute se trouvent à Leiden, coll. Huygens,
La letire est la réponse aux Nos. 1430 et 1435. J. Chapelain y répondit par le No.- 1451.
Sommaire: Qu'il aura wa que fa lettre n'a point cftè perdue. Obligé de la peine, la machine y cftant que ce feroit
temps a cett heure, mais puis que je doihs aller a Paris je ferois marry de luy donner plus de peine,
que j'ay prié Montmor de faire veoir l'horologe a Thuret. que je m'aflure qu'il trouvera l'invention
bonne, et ne donnera plus de croyance aux faulî'es nouuelles dont il eftoit alarmé. Et moins encore
quand il en aura vu l'efpreuve. c'efl: la dernière perfeftion des horologes et l'expérience continuelle
que j'en fais m'en fait veoir l'exaditude. que Monfieur de Carcavy ne m'avoit rien mandé de tenir
l'affaire de ma vocation fecrette. conclu arreftô. de l'obligation que je luy veux avoir toute ma
vie de &c.
Chapelain.
20 Aouft 1665.
Monsieur
.Scachant que ma dernière '), que je vous efcrivis il y a 5 ou 6 femaines , vous
mettroit en repos touchant ce qu'eiloit devenu voftre pénultième ^), et voiant
que le Sieur Thuret differoit de traiter jufqu'a ce qu'il eufl: veu arriver a Paris
de mes horologes, j'ay creu que de me taire pour quelque temps, c'efloit
vous délivrer d'importunitè. Voila maintenant qu'une de ces machines efl: entre
les mains de Monfieur de Carcavy , et une autre de la façon qu'elles doivent fer-
vir fur mer chez Monfieur de Montmor, que j'ay prié d'y appeller le dit Sieur
Thuret pour la mettre en eflat et afin que la voyant il ne donne plus de croy-
') Consultez la Lettre N°. 1429. °) C'est la Lettre N°. 1417.
440 CORRESPONDANCE. 1665.
ance aux faux rapports qu'il avait efcoutez au defavantage de cette invention.
Il faut que ce foient de gens tout a fait malicieux qui font courir de tels bruits,
car bien loin que je trouue des deffauts dans mes horologes comme ils prétendent,
j'efprouve de plus en plus par les continuelles expériences que j'en fais , qu'il n'y
a rien de comparable a leur jufteflè , et qu'ils en ont plus qu'il ne faut pour fervir
heureufement au grand ufage ou je les deftine. Ce feroit donc maintenant le
temps de reprendre le traité avec le Sieur Thuret, mais puis qu'il y a apparence
que je me trouueray a Paris devant qu'il foit longtemps je croy qu'il fe peut dif-
férer jufqu'a ce que je fuis venu, fans vous donner plus de peine, et je ne laif-
feray pas de vous avoir la mefme obligation que fi vous l'aviez parachevée puis
que vous avez eu la bonté de la vouloir entreprendre.
J'ay") eftè bien aife de veoir que comme je l'avois penfè l'on vous avoit fait
part de l'affaire de ma vocation , en fuite de quoy vous aurez auffi fceu qu'elle a
eftè entièrement arreftée depuis. J'efpere de la generofitè du Roy et de la
faveur de fon grand miniftre que je ne me repentiray pas de m'eftre accordé
franchement a la première propofition qu'on m'en a faitte, et je fcauray bien
toufjours ce que je vous dois Monfieur de ce que par voftre tefmoignage vous
m'avez fait valoir beaucoup plus que je ne mérite. Quant a mes efcrits dont j'ay
promis la publication il y a longtemps, je pourrois vous alléguer patriae iniqua
tempora , et la difficulté que font les imprimeurs de rien entreprendre , mais pour
vous dire la principale caufe de ce retardement, c'eft qu'ayant efcrit ces ouurages
il y a bien long temps, je n'y ay trouvé pas peu a changer et adjouter. Vous
devez croire cependant que je ne ceffe de travailler et que fi je me refous tard a
faire au Roy les offrandes promifes c'eft pour les rendre plus dignes de fa gran-
deur. Je fuis de tout mon coeur &c.
") Huygeiis a écrit en marge de k minute:
Je n'avois pas mal conclu qu'on vous en auroit fait part, et certes &c.
Il m'a efcrit depuis &c. l'obligation.
CORRESPONDANCE. 1665. 44 1
N= 1446.
J. HuDDE à Christiaan Huvgens.
21 AOÛT 1665.
La lettre se trouve à Le'ukn , coll. Iliiygens.
Elle est la réponse au No. 1434.
MijN Heer
Eergifter avond van een binnenlants reijfje eerfl: thuis gekoomen zijnde, is
d'oorzaak dat ik uEdelheijts laatfte niet eerder heb beantwoort; uit welke ik zo
veel zie dat ik reden heb te gelooven dat wij nu eindelijk eens de volkoomen uit-
flag van onze dobbel-quaeftien zullen hebben bekoomen. 'T is hier in met ons
gegaan als 't gemcenlijk gaat daarmen met malkanderen difputeert, en na een
half dozijn iiuren difputerens eindelijk al difputerende de nette Status Qiiaefîionis
hebbende gevonden, in een ogenblik met malkanderen in een fchuijt komt. Maar
ik verwonder mij met uEdelheijt over zoveele vremde toevallen als ons hier in
ontmoet zijn. En om datze uEdelheijt noch aile niet en weet, en met een ook
zien mag dat ik mij noit en hebbe mif-rekent, zelfs niet in 't geen ik namaals ver-
andert, en een faut hebbe genoemt, en ook te gelijk mijn ander en eerfte Metho-
dus vi^eeten magh; zo zal ik noch de moeite neemen uEdelheijt te zeggen, hoe ik
de zaak van vooren aan hebbe ingezien en gecalculeert. En om dit met ordre te
doen zal ik ze a principio moeten ophaalen.
Traduftion :
Monsieur
N'étant revenu qu'avant-hier au foir d'un petit voyage à l'intérieur, c'efl: la caufe
que je n'ai pas répondu plus tôt à votre dernière: dans laquelle je vois aflez que j'ai
railbn de croire qu'à la fin nous aurons trouvé l'iffue complète de nos queftions de jeux
de hafard. Dans ceci il nous eft arrivé, comme il arrive ordinairement lorfqu'on difpute,
et qu'après une demie-douzaine d'heures de difputations ayant trouvé enfin, tout en
diiputant, le vvàifiûtus Quaefl'toiih , on vient dans un moment à s'entendre.
Mais je m'étonne avec vous de tant de circonllances fingulières que nous avons ren-
contrées ici. Et comme vous ne les connaiflez pas encore toutes, et pour qu'en même
temps vous puiffiez voir que jamais je n'avais calculé de travers, pas même dans ce que j'ai
changé autrefois et nommé une faute, et afin que vous puifllez en même temps con-
naître mon autre et première méthode; — je prendrai encore la peine de vous dire, com-
ment de premier abord j'ai confidéré et calculé la choie. Et pour le faire en bon ordre,
je devrai la reprendre a principio.
Œuvres. T. V. 56
44^ CORRESPONDy\NCE. l66-
UEdelheijt dan is d'eerfte geweest die mij een brief ') aangaande deze dobbel-
rekeningen heeft gefchreven, in welke hij corrigeerc i facitcen, die ik hem hadde
gegeven op zijne se en 4e quaeftie achter aan in zijn Traftaatje vande fpeelen van
Geluk begreepen, die aldaar zonder facit worden gevonden, op dat zijn Edelheijt
cens zien mocht ofze mec de zijne accordeerde; en ftek mij daar na voor te folve-
ren zijne eerile quaeftie van kruis of munt mec deze woorden: A en B werpen op
met heiirten hniîs of munt op condltïe dat die nmnt verpî een ducaet zal inzetten^
maar die kruis werpt zal ailes firijken dat ingezet is. En Jl werpt eerfî zijnde
noch niets ingezet. De vraage is hoeveel dat A verlieft als hij dit fpel aangaat., ofte
hoeveel hij aan B zouwde konnen geven cm daar uit te mogen j'cheijden?
Jn mijn antwoort-), na dat ik gecoonc hadde een dubbelzinnigheyt in deze zijne
tvi^ede en 4e quaeftie, en dat de getallen van zijn Edelheijt floegen op d'eene,
mijne op d'andere zin, zo gaf ik 00k tôt fokitie op d'andere -p van een ducaet; doch
voegende daar met voordagt bij deze woorden : Immers is dit w^aar in die zin in
welke ik de woorden vat, maar wie weet ofwij hier 00k geen twe.,j a meer quaefîien
af zullen maaken., en derhalve dat hec uEdelheijcs beurc wel moche vallen in
cas van verfchil, de dubbelzinnigheijt uit te vinden; ik zal echter verlangen of wij
Donc c'eft vous qui avez été le premier à m'écrire une lettre "i) par rapport àcesquefti-
ons de jeux de haiard, dans laquelle vous corrigez deux rélultats que je vous avais don-
nés pour les queftions 2^ et 4c inférées à la fin de votre petit Traité des jeux de hafard,
où elles le trouvent ians facit, afin que vous pufïïez voir s'ils s'accordaient avec les
vôtres; enfuite vous me propoiéz de réfoudre votre première queftion de croix ou pile,
en ces termes : A et B jettent à tour de rôle croix ou pile., fous condition que celui qui jette
pile mettra chaque fois un ducat., mais que celui qui jette croix prendra tout ce qui eji mis.
Et A jette le premier ., pendant que rien n'a été mis encore. La queflion efi, combien A perd.,
quand il entre dans ce jeu., ou combien il pourrait donner à B pour en pouvoir finir?
Après avoir montré dans ma réponfe =) qu'il y avait un double fens dans ces <i<^ et
4c queftions que vous aviez pofées, et que vos nombres avaient rapport à l'un des fens,
les miens à l'autre, je donnai auiïï - d'un ducat comme la iblution de celle-ci, mais j'y
ajoutai avec préméditation ces mots: Or cela eft vrai dans le fens où j'interprète les mots:
mais qui fait fi nous n''en ferons pas de même deux ou bien plu fieurs que/fions ; et par confé-
quent que ce pourrait bien être votre tour, en cas de diiTércncc, de rechercher le double
') Consultez la Lettre N°. 1374. -) Voir la Lettre N°. 1375.
CORRESPONDANCE. 1665. 443
accorderen zuUen, hoewel ik daar niet aan en twijfel zowe flegcs de woorden inde
zelfde becekening opneemen.
Jn zijn Edelheijts ancwoort s) op deze ftclc hij mij geheel buiten fchulc aangaande
de verdachte mis-rekening, en attribueert d'oorzaak daar van alleen aan zich zelfs,
als hebbende die a quaeftien niet na behooren en zonderdubbelzinnigheijc voorge-
ftek; voegende daar bij, dat hem ook noch wel voorflond, dat hij die van de 3 fpeel-
ders toen hijze eerfl: bedagc, in dien zelven zin verftaen hadde alfze bij mij was
opgenomen, van d'andere, dat hij niet zeker koft zeggen hoe hijze had verftaen
als hijze uitgaf, dewijl d'eene uitlegging daar zo wel als d'andere op pafte; maar
dat daar vi^eijnig aangelegen was in wat betekening men dezelve opnam; en dat hij
bevond mijn getallen in mijn interpretatie goet te zijn, gelijk zijne getallen in
d'andere. Voorts aangaande d'andere quaeftie van kruis ofmunt nam zijn Edel-
heijt zo net wegh de dubbelzinnigheijt die mij daar in was ontmoet, gelijk als of
hij mijn gedachten, toen ik ze calculeerde, hadde geweten, zeggende: Omnu
voorts aile duhhehhmïgheijt te vermijden^ zo zal ik noch dit daar bij zeggen^ dat
ik verfîae dat ieder reijfe als A of B munt verpt^hij moet een dticaet inzetten^zo
datter zomtijts veel ducaten konnen ingezet fîaan^ eer eens kruis wort geworpen^
dat is, eer al dat injîaat^ getrokken wort. Jk kan niet zien dat hier nu eenige twij-
felachtigheljt overblijft^ doch tvijfel of de quaefîie bij uEdelheiJt in dit verflandt
fans. Je fuis curieux d'apprendre fi nous nous accorderons, quoique je n'en doute pas,
au moins fi nous entendons les mots dans le même fens.
Dans votre réponfe 3) à celle-ci vous me mettez tout à fait hors de faute concer-
nant l'erreur de calcul foupçonnée, et vous en attribuez la caufe feulement à vous
même, comme n'aj'ant pas pofé ces 2 quefiiions convenablement et fans équivoque;
ajoutant que vous vous fouveniez encore bien que lorfque vous eûtes la première idée
de celle des 3 joueurs vous l'aviez comprife dans le même fens où moi je l'avais en-
tendue; que, quant à l'autre, vous ne pouviez pas dire avec certitude de quelle ma-
nière vous l'aviez comprife lorfque vous la propofiites, puifquc l'une des interpré-
tations s'y ajuftait auffi bien que l'autre; mais qu'il importait peu dans quelle figni-
fication on l'entendait; et que vous trouviez mes nombres être bons dans mon inter-
prétation, comme les vôtres dans l'autre. Enfuite , quant à l'autre queftion de croix ou
pile vous diffipiez, auffi nettement que fi vous aviez connu mes penfées quand je la
calculai, le double fens que j'y avais rencontré, — en difant: Or pour éviter dans la
fuite tout double fens, fy ajouterai encore ceci, que f entends que chaque fois que A ou B jette
plie, il doit mettre un ducat, de forte que quelquefois il peut fe trouver beaucoup de ducats
mis, avant que pour la première fois on jette croix , c'eft-h-dire avant que Ton prenne tout
ce qui a été mis. Je ne puis pas voir que maintenant il refte ici quelque incertitude, mais je
3) Consultez la Lettre N°. 13?
444 CORRESPONDANCE. 1665.
genomen is, oni dat zijn rekening^ volgens welke A zoiiwde j van een diicaet verlie-
zen^ met de mijne n'iet accordeert. want ik vind dat A veiikfî ~ van een diicaet.
Hier op heb ik uEdelheijt weder geantwoorf*), dac ik de quacflie niet en hadde
opgenomen in dezen ongedetermineerde zin, hoewcl ik daar wel omgedocht had-
de, voegende mijn rcden daar bij, maar bij provific in dezen zin: A en B wcrpen
op met beurten krois of munt op conditic dac àxc.yaxmx.^QX'çt^doch alleenvoor
d' i^mael^ een ducaet zal inzettcn, &c., doch (gae ik voorc) fchoon ik met uEdel-
heijt niet zien kan datter nu eenige twijfelachtigheijt meer inde woorden der
quaeftie overgebleven is, zo accorderen echter onze gevondcn uitkompften niet:
want volgens uEdelheijts rekening zouwde A verllezen — van een ducaet^ en
volgens de mijne -. En in dezen brief heb ik uEdelheijt eerfl voorgeftek mijne
quaeftie van Gelijk-Spel, geformeert uit de woorden van uEdelheijts quaeftie
zoveel als de zaak lijden koft.
Nu in uEdelheijts antwoort ') v^feder op deze vind ik de reden vi^aarom hij mij
deze zijne quaeftie van kruis of munt hadde voorgeftek; om dat hij namentlijk oor-
âoute fî la qiiefiion eft prife par vous dans cette acception^ puifqtte votre cakiilation , fiil-
vaiit laquelle A perdrait ^ d'un ducat, ne s'' accorde pas avec la mienne, car moi je trouve que
A perd — dhin ducat.
17
A ceci je vous ai répondu '^) de nouveau, que je n'avais pas pris la queftion dans
ce fens indéterminé, quoique j'y euiîe bien penfé, en y ajoutant ma raifon; mais par
provifion dans ce iens-ci: A et B jettent à tour de rôle croix ou pile, ibus condition
que celui qui jette pile mettra un àwczl mais feulement pour la i"^^ fois &c.; mais (conti-
nuais-je) quoique pas plus que vous-même je ne puifle voir qu'il rcftc encore quelque in-
certitude dans les termes de la queftion, pourtant les rélultats que nous trouvons ne
s'accordent pas: car fuivant votvt calcul A perdrait — d^un ducat, et félon le mien ~-
Et dans cette lettre je vous ai propofé pour la première fois ma queftion de jeu équi-
valent, formée des mots de votre queftion, autant que l'énoncé le pouvait foufFrir.
Maintenant dans votre réponfe 5) à celle-ci je trouve la raifon pourquoi vous
m'aviez propofé cette queftion de croix ou pile; à favoir, parce que vous jugiez
■*) Voir la Lettre N°. 1403. 5) Consultez la Lettre N°. 1404.
CORRESPONDANCE. 1665. 445
décide dat dit een ander flag van quaelHen was als al de geene die in zijn gedrukte
Traftaec gevonden wierden, en cm dat ik zijn Edelheijt toen ik Iiem toonde het
geene ik gecalculeert hadde omirent zommige fpeelen van Geluk daar bij fonde
gefeijt hebben dat ik niet en meende iets fonderlinx meer in die materie te konnen
voorgeftelt worden. Zouw ik niet hebben gezeijt, dat ik niet en meende datter
licht iets fonderlinx meer in die materie zouwde konnen voorgeftelt worden waar
van de fondamenten niet en zouwden begrepen zijn in 't geen ik 'er in die vellen
papiers van geftelt hadde? dewijl ik daar meer quaeftien in hadde gefolveert en
00k op andere manieren, als die in uEdelheijts Traétaet gevonden werden. Jmmers
dit geloof ik heb ik toen alleen maar willen feggen, en ben noch in dezelve opinie.
Voorts antwoort uEdelheijt op mijne qiiaeflie van Gelijk-Spel, dat hem na-
mentlijk dezelve in't eerft vrij fwaar voorquam, doch lichter afliep als hij ge-
meent hadde, en dat hij bevond de proportie der witte en fwarte fchijven van B
te zijn van gelijk tôt gelijk, wenfchende te weeten wat uitkompft ik op dezelve
gevonden hadde , dewijl onze rekeningen hem fcheenen door verfcheijde weegen
te gaan, gevende tôt reden, zo ik dezelfde volghde als hij, ik ook in de quaeflie
van kruis oï mum de rechte facit -^ gevonden zouw hebben, want dit noch vrij
lichter viel na zijne méthode die tôt beijde deze quaeftien zeer na dezelfde was.
En hier volgt dan op zijn Edelheijts 2e , waarop hij tôt facit voegt ^^ van een
qu'elle était d'une autre catégorie de queftions que toutes celles qui fe trouvaient
dans votre Traité imprimé, et parce que, en vous montrant ce que j'avais calculé par
rapport à quelques jeux de hafard j'aurais ajouté que je ne penfais pas que quelque
chofe de fingulier pût encore être propofé dans cette matière. N'aurais-je pas dit que
je ne penfais pas qu'en cette matière quelque chofe de fingulier pourrait encore être
propofé, dont les fondements ne fuflent pas compris dans ce que j'en avais écrit dans
ces feuilles de papier? puifque j'y avais réfolu plus de queftions, et aulTi fuivant d'autres
manières, qu'il ne s'en trouvait dans votre Traité. Afllirément je crois avoir voulu
dire alors cela feulement, et refte encore dans la même opinion.
Enfuite vous me répondez, fur ma queftion de jeu égal, qu'elle vous parut d'abord
aflcz difficile, mais qu'elle fc termina plus facilement que vous ne l'aviez cru: que
vous trouviez la proportion des jetons blancs et noirs de B comme d'égal à égal, et que
vous défiriez favoir quel réfultat j'y avais trouvé, attendu que nos calculations fem-
blaient fuivre des voies différentes; vous donniez pour raifon que, fi je fuivais la même
que vous, j'aurais trouvé auflî dans la queftion de croix ou pile le réfultat vrai — ; car
ceci était encore bien plus facile félon votre méthode, qui était à très peu près la
même pour ces deux queftions.
Et après cela vient voti-e 1'^ queftion, à laquelle vous ajoutez le facit^^ — d'un ducat
343
446 CORRESPONDANCE. 1 665.
ducaet die A bij deze conditie zoude winnen , verfoekende ook te weten mijne
uitkompft op dezelve. En zijn Edelheijts quaeftie van Gelijk-Spel, eindigc de-
zen brief.
Hier op nu had ik geantwoort voor dat onze vloot voor d' i e mael zce koos ,
maar door een fchielijke reijs derwaarts verlet zijnde, dezelve af te fchrijven, en
uEdelheijt over te ftieren, zo bleef dat toenmaals achter. Nu dit antwoort en
verfcheelt niet van 't geen ik uEdelheijt lang daar na eerft heb toegefonden ''}, als
alleen in de verandering der facitten van deze uEdelheijt twee voorgeftelde doch
een-naturige quaeftie. Want ik hadde eerft voor 't facit geftelt — in plaats van
t uwe — - 1 maar daar na heb ik dit met - gemulcipliceert en aizo voor —
343 5 ^ 49
gegeven -^- Waer op dan ook moft volgen de verandering vande a voorgaande
^45
uitkompften op uEdelheijts eerfte, namentlijk — in plaats van -p en — in plaats
o
van -• Nu zal ik uEdelheijt dan toonen hoe ik daar aan gekoomen ben; en 't zal
genoeg zijn dit in d'ie quaeftie ") van uEdelheijt te docn, dewijl de 2e van de^
zelve natuur is. Ik ftelde dan dat de conditie van A waart zouw zijn als
que A gagnerait fous cette condition, et vous demandez à connaître aufli mon réfultat
pour cette queftion. Et votre queftion de jeu égal termine cette lettre.
Or, à tout cela j'avais répondu avant que notre flotte mît en mer pour la i" fois; mais
ayant été empêché par un voyage fubit vers la flotte de copier cette lettre et de vous
l'expédier, la chofe ne fe fit pas alors. Cette réponfe d'ailleurs ne difi'érait pas de ce que
longtemps après feulement je vous ai envoyé '') , excepté dans le changement des réful-
tats des deux queftions que vous avez propofées, mais qui font de même nature.
Car d'abord j'avais pris pour le facit — au lieu du vôtre - — 1 mais plus tard je l'ai
49 343 ^ ■'
3 Q Q
multiplié par - et par conféquent donné -^ au lieu de — • Et ainfi devait néccf-
. _5 ^ 245 49
fairement fuivre le changement des 2 réfultats antérieurs de votre première, favoir
- au lieu de ^^ et — au lieu de —
9 0 27 9
Maintenant je vous montrerai comment j'y fuis parvenu; et il fuffira de le faire dans
votre i'^'' queftion ^), puifque la 2"= eft de même nature. Je fuppofai donc que la con-
dition de A vaudrait quand
") Consultez la Lettre N°. 1422.
^) C'est la question que l'on trouve formulée au commencement de la Lettre N°. 1403.
CORRESPONDANCE. 1665. 447
A wierp voor d' le mael a
B h
A wierp voor de 2e mael c
6 d
A wierp voor de 3e mael e
B /
&c.
Voor I. dan als d'inieg niet hoger mogt klimmen als tôt 1 ducaeten , zo ftelde
ik als A wierp voor d'ie mael dat A i kans hadde tôt o
I -=-^)i+^
dat is 1 — h 'Xi a.
o o
Als B wierp voor d' le mael , dat als dan A i kans hadde tôt o
I c
dat is - c ■Xi b.
A nu voor de ae mael moetende werpen , zo werpt hij na s ducaten , welke
niet meerder vermeerdert zullen wèrden; zulx dat A als dan uit deze 1 fonde toe-
A jetait pour la i" fois a
B b
A jetait pour la 1^ fois c
B d
A jetait pour le 3° fois e
B /
&c.
Pour I. Puifque alors la mife ne faurait monter au-delà de 2 ducats, je pofai, lorfque
A jetait pour la i''"' fois, que A avait
I chance fur o
I -^^)i-|-^
c'eft-à-dire i — b 'X) a.
11
Lorfque B jetait pour la 1''= fois, qu'alors A avait
1 chance fur o
c'eft-à-dire - cx> b.
2
A -devant maintenant jeter pour la 2" fois, il jette pour 2 ducats, qui ne
feront plus augmentés, de forte qu'alors de ces 2 il reviendrait - à A. Puifque
8) C'est la notation pour le signe — .
CORRESPONDANCE. 1665.
komen '^ -• ziinde dan c oo - ^ zo is ^ co -•. en ^ co — 7.- Zo dac A dan zouwde
^3 3 3 6
verliezen bij deze conditie -^ van een ducaec, gelijk ik eerft gefchreven hadde.
Ten zen confidererende d'inleg ongedetermîneert ^ gelijk ikze namaels op
uEdelheijts interpretatie dede, zo gebruikte ik deze zelfde Méthode, en vond
alzo de kans van A waart te zijn de zom van deze oneindige progreffie
1- 77 + — + -^ + -^ &c. ziinde tzaamen co -; Zulx dat Ainde-
ii 8 32 128 512 -^ 9
zen zin verloor-van èen ducaet, gelijk ik 00k voor d'ie mael hadde gegeven.
Toen ik dit hadde gerekent ging ik tôt overvloet 00k op dezelve manier bereke-
I ^
nen de kans van B , en bevond, dat B daar bij won na d eene ^, nad'andere zin -
■>■>■> 6 y
van een ducaat, accorderende met het voorgaande. De reden nu waarom ik de
quaeftie in 't eerft in deze le zin veel eer als in 2e opnam, blijkt hier nu klaar :
want dewijl uEdelheijt bij 't voorftellen van die quaeftie hadde gevoegt, dat ik te
lichter mij zouwde verledigen tôt het zoeken der folutie , dewijl bleek datter niet
veel rekenings aan vaft was , maar alleen de wegh moft gevonden werden om tôt
alors c X) -')•. il vient Z? xi -5 et « co — --De forte que A perdrait fous cette
3 3 6
condition - d'un ducat, comme j'avais écrit premièrement. En 1^ lieu, confidérant
la mife Indéterminée^ comme je le fis enluite d'après votre interprétation, j'employai la
môme Méthode, et je trouvai alors que la chance de A avait la valeur de cette progreffion
infinie h tt + -^ — I — ^ H — — &c. foit enfemble co -;- — De forte que
2 ' 8 ' 32 ' 128 ' 512 9
A perdrait en ce fens - d'un ducat, comme je l'avais donné auffi la i'" fois.
Lorfque j'eus calculé ceci , je calculai encore par furcroît , de la même ma-
nière, la chance de B et trouvai que B y gagnait dans l'un fens -; et dans l'autre
- d'un ducat, ce qui s'accorde avec ce qui précède. La raifon pourquoi j'interprétai
d'abord la queftion dans ce i'^'' fens, plutôt que dans le 2"=, apparaît ici clairement, car
puifque, en propofant cette queftion, vous aviez ajouté que je me prêterais d'autant
plus aifément à en chercher laiblution qu'il avait été reconnue qu'il n'y fallait pasbeau-
5') En effet la chance de A , d'obtenir les deux ducats , vaut alors
CORRESPONDANCE. 1665. 449
hec begccrde ce gerakcn; zo kofl ik deze woorden niec toepaflen tôt dcze ae calcu-
latic , maar wel toc d' le. En op 't onzeker docht mij waft niet geraden toen-maels,
zijnde alreeçs fluijmerigh en tijd om te flapen, deze calculatie te maaken , maar
vcel eer neveiis mijne folutie zo veel te kennen te geven, dat ook deze,
gelijk de voorgaande twee, van dubbelzinnigheijt niet vrij was, en voorts
uEdelheijt eijge nader determinacie daar op te verwachten. Maar wat magh
nu de reden zijn , denkt uEdelheijt al , van deze verandering ? Van de rcijs
chuis koomende'°), oordeelden ik dattet beft zouw zijn, eer ik dezen bricf af-
zond, noch eeril eens te onderzoeken of ik niet vinden koft waar uEdel-
heijt zijn facit van ~ , dat hij nu op nieuws weder hadde geaffirmeert") hct redite
te zijn, van daan had. En ik beken dat dit zoeken mij wel 3 mael zoveel tijts
heeft gekoft als al de rert. Jk dacht niec meer op dubbelzinnigheijt inde woorden
zoze daar laagen, dewijl uEdelheijt nu alreets met reflexie aile dubbelzinnigheijt
had zoeken wegh te neemen, en dat ik 'er ook geen andere in had gemerkt. Jk
dagt niet meer op een faut in mijn calculatie, dewijl ik niec koft gelooven dat ik
'er een begaan had, na dat ik de kans van A hadde bcrekent, en daar na die van B,
en na beijde dezelfde uitkompll: hadde bevonden , en dat door vrij verlcheijde
getallen, dewijl de wederzijcfche oneindige progreflien ganfch verfcheijde waren.
Aan mijn raifonnemenc en koil ik ook niet twijfelen, dewijl 'c ileundc op een
ganfch eenvoudig Theorema, zijnde geloof ik, hec le in uw Tradtaat. En hec
coup de calcul, mais que feulement la voie était à trouver pour atteindre au but, — je ne
pouvais pas appliquer ces mots à cette 2" calculatiou, mais bien à la i''=. Et comme
j'étais déjà ibmnolcnt et qu'il écaic temps de dormir, il ne me femblapasà propos de
faire ce calcul à l'incertain, mais plutôt de vous faire connaître, avec ma folution, que
cette quellion, de même que les deux précédentes, n'était pas exempte d'équivoque, et
enfuite d'attendre là delïus votre propre détermination ultérieure. Mais quelle peut bien
être, penfez-vous déjà, la raifon de ce changement? Revenu du voyage au logis'"),
je jugeai que le mieux lerait, avant de vous envoyer cette lettre, d'examiner encore une
fois (i je ne faurais trouver d'où vous aviez votre facit de — 1 que de nouveau vous
27
aviez affirmé ") être le vrai. Et j'avoue que cette recherche m'a bien coûté 3 fois autant
de temps que tout le rcfte. Je ne peniais plus à un double fens dans les mots, tels
qu'ils étaient, puiique maintenant vous aviez déjà cherché avec reflexion à enlever toute
équivoque, et qu'aulTi je n'y en avais pas aperçu d'autre. Je ne penfais plus à une fiute
dans mon calcul, puifque je ne pouvais croire en avoir commis, après que j'eus calculé
la chance de A, et enfuite celle de B, et que fuivant ces deux calculs j'eus trouvé le
même réfultat, et cela par des nombres affez différents, puifque les progreffions infinies
étaient tout à fait différentes de part et d'autre. Je ne pouvais non plus douter de mon
raifonnement, puifqu'il s'appuyait fur un Théorème tout fimple, lequel était, à ce
") Consultez la Lettre N°. 1422. ") Consultez la Lettre N°. 1404.
Œuvres. T. V. 57
45°
CORRESPONDANCE. l66<.
een en 't andcr wicrc nocli te meer bevedigt door die andere gecommuniceerde
Méthode'^) vvaar door, alleen afgetrokkcn zijnde 'tgeen datcliik uEdelheijr zal blij-
ken, ook ailes haddc berekenc, en ecnzclvigh bevonden. Ik rtcldc ook genoeg-
zaam vaft dat uEdelhcijt wel hadde gecalculeert, gemerkt hij nu voor de 2e reijs
zijn facic zeide goet te zijn. ]k docht dan om ons overeen te brengen , en den
Text te verftaan zo zeer niet uit de woorden derzelve als uit de bij-koomende om-
rtandigheden. En 'c was mij zeer probabel dat uEdelheijt deze le Méthode, of
weijnig daarmede verfchillende, gebruikte, dewijl hij die manier genoegzaam
gebruikt hadde in zommige van zijnc quaeftien in zijn Traftaat verhandelt. Mijn
gedachten vielen dan op d'ie werp van A , en ibcht het in dezelve. naa't dan over
deze en gecne bocg gewrent te hebben , docht ik eindelijk dat A , kruis w^crpende,
en 't fpel daar door uit-maakende , zoveel daar bij komt te w^inncn als hij door de
conditie van 't fpel verlieft. Nu in deze gedachte, waariu nien zeer licht kan val-
len "), is een notoire dubbelzinnigheijt int woord winnen want men kan het zelvc
zo nemen als of, A kruis werpende, B niets aan A zouw hoeven te geven; in
welken zin ik alreets het facit van > en - had gevonden , en uEdelheijt overge-
fchreven , ofte in dien zin , dat A kruis werpende van B zoveel als hij bij de con-
ditien van 't fpel verlieft, zouw^ winnen, dat is , ontfangen. en gong derhalven
toen onderzoeken of ik zijn Edelheijts facit in dien zin zoude krijgen. 't welk
que je crois, le 1'='^' de votre Traité. Et l'im et l'autre était confirmé encore plus
par cette autre Méthode'*), que je vous ai communiquée et par laquelle, étant feule-
ment ibuftrait ce que vous verrez plus loin, j'avais tout calculé et trouvé conforme.
Je tenais aulli pour allez fur que vous aviez bien calculé, attendu que maintenant vous
difiez pour In, 1" fois que votre facit était bon. Je penfai donc à nous mettre d'accord,
et à comprendre le Texte non tant d'après les mots, mais d'après les circonftances acccf-
foires; et il me fembla très probable que vous employiez cette i'"' Méthode, ou une
qui en était peu dilFérente, puifque vous en aviez allez fait ufage dans quelques-unes des
queftions difcutées dans votre Traité. Alors mes penfées tombèrent fur le i"' coup
de A, et je cherchai l'explication dans celui-là. Après avoir ellayé tantôt ceci, tantôt
cela, je penfai enfin que A, en jetant croix, et ainfi finiflant le jeu, viendrait à gagner
autant de cette manière qu'il perd par la condition du jeu. Or, dans cette penfée oîi
l'on peut tomber aifénient "'), il y a un double fens évident dans le mot gagner; car
on peut le prendre de telle façon que, A jetant croix, B n'aurait rien à donner à A,
I 2
dans lequel fens j'avais déjà trouvé le facit de -^ et de -, et vous Tavais copié; ou
bien dans ce fens que A, en jetant croix, gagnerait, c'ell-à-dire recevrait, autant de B,
qu'il perdrait par la condition du jeu. En conféquence, j'examinai alors fi j'obtien-
^=) C'est la méthode mentionnée dans la Lettre N°. 1431, à la page 411, et employée à la
page 4" 5-
CORRESPONDANCE. 1665. 45 I
bekomende '^^ , twijfeldc ik niet langer of zijn Edelheijt had die quaeftie ook zo
opgenoomen , want , deze woorden dan ; ■«'<?/ verfîaande âat  hij de eerfle kruis
go if zoveel zal v'tnnen ah hij hij de conditien van V fpel verUefl; bij de quaeftie zo
als ze bij uEdelheijc opgegeven is , gedaan zijnde , zo kanze beijde deze zinnen
makkelijk lijden. En fchoon ik ir. uEdelhcijcs twede quaeftie van gelijke natuur
dezelve uitkompft van ^^^ mec uEdclheijt niet kreeg , zoo fcheen't mij proba-
343
bel dat uEdellieijt zicli daar in verzin: moil: Iiebben als zijnde moeijelijker om te
rekenen, en Iiebbende nu maer voor d'ie maal derzelver uitkorapil gefteit, daar
hij die van d'ie namentlijk — nu al 2 maal hadde gegeven.
Hier bij confidereerde ik voorts d'andere omftandigheden die ik dezen aan-
gaande vond, als uEdelheijt's gegeven folutie op mijn voorgeftelde quaeftie van
Gelijk-fpel., vi^aar uit mijn doclit dat ik ook iets zoude konnen befluijten,als zijnde
daar aan zeer verknocht, en liebbende de kanfen om te trekken of bij te zetten niet
gelijk maar ongelijk, ten welken opfigt zij overeenquam met uEdelheijts tweede
die alleen vande eerfte in deze ongelijkheijt verfchilde. Daar bij confidereerde ik
drais votre facit dans ce fens. Et l'ayant trouvé '2), je ne doutai plus que vous auffi
n'euffiez compris ainfi cette queftion; car ces mots: bien entendu que A en jetant croix
du premier coup gagnera autant qail perd par les conditions du 'jeu étant ajoutés à la
queftion telle que vous l'avez pofée, elle peut aifément foulFrir ces deux explications.
Et quoique dans votre deuxième queftion, de même nature, je n'obtins pas le même
rélultat que vous, de ~- — 5 pourtant il me lembla probable que vous deviez vous
343
y être trompé, vu qu'elle eft plus difficile à calculer et que vous n'en aviez donné le
réfultat que pour la i'*^ fois, tandis que vous aviez maintenant donné déjà 2 fois celui de
la I™, favoir — •
27
Avec cela je conlidérai encore les autres circonftances que je trouvai à cet égard,
telles que la (blution que vous avez donnée de ma queftion de jeu égal, d'oii il me fem-
bla que je pouiTais conclure auffi quelque chofe, comme y étant fort liée, et ayant
les chances de tirer ou d'ajouter non pas égales mais inégales , en quoi elle reftem-
blait à votre deuxième, qui ne différait de la première que par cette inégalité. De
S) En effet, en posant — z pour l'espérance mathématique de A au commencement du jeu dans
la supposition que A jetant croix ne reçoit rien , et — x pour cette espérance dans Tinterpré-
tation, d'ailleurs assez singulière, de liudde, on obtient l'équation — 2-j x^ — x, d'où il
résultex = — 3.
452 CORRESPONDANCE. 1665.
ook dat zijn Edelhcijt de folutie vande mijne affirmecrde fwaarder te wezen als van
zijne cerfte. en meerder omftandigheden en vond ik niet in geenige van uwe brie-
ven waar uit ik icts fcheen te konnen befluijten tôt het uitvinden van de zin der
Text. En wat belangt de fwaarderheijt van deze folutie, die bleek klaar, zo men
cerll rekende ailes gelijk of 't geen gelijk-fpel was, en daar na de x ftelde oo o. En
dit had ik ook gedaan om proef te nemen van mijn eerfte générale calculatie op
Gelijlx-fpcl, gemerkt ik toen de générale calculatie op uEdelheijts quaeflie al
i + V c rv
met
hadde gemaakt, en daar voor bekomen —
I -i- V
add
j j bcrmcnhd + ac + bc
zijnde y co -, t-, ofte gereduceert
c + dmei a -\-b ^ ca + cb + ad quadratè
alwaar blijkt (gelijk ook in mijn 2e générale calculatie '^^ , die ten dezen opzichte
geen veranderinge heeft) zo men x concipieert do o, datmen zal krijgen
bd -\- ac + bc a:) — ofte add — bcd — ace — bec co o , twelk gedivideert door
d -\- e zo o^ geeft ad — ae — bc zo o , ofte ad zo ac + bc ^ gelijk ik uEdelheijt
voor het générale facit op diergelijke quacftics van gelijk-fpel als de mijne was,
plus, je coniidérai auffi que vous affirmiez que la folution de la mienne était plus difficile
que celle de votre première; et dans aucune de vos lettres je ne trouvai d'autres cir-
conftances dont il me parût polTible de conclure quelque chofe pour découvrir le
fens du texte. Et quant à la plus grande difficulté de cette folution, elle était évi-
dente lorfque d'abord tout était calculé, comme s'il ne s'agiilait point de jeu égal,
et qu'enfuite on pofait x zo o. Et c'eft auffi ce que j'avais fait pour contrôler ma
première calculation générale de jeu égal, attendu qu'alors j'avais déjà fait la calcu-
i -\-v _crv
— — par
d
lation générale de votre quellion, pour laquelle j'obtins 00 x, où
, , icrparf bd4-ac-{-bc )
bd - - 4 n.- r y 1 1 ^ y
V zo V — ; — jr ; — r'r<-> OU bicu après réduction ^^ ; — -^-1 ?^ i — rXix.
(c +«) par Qa-j-b} Qca -j-cb-{- ad) quadratè
d'où il appert (comme auffi de ma a'' calculation générale '•*), qui n'a pas de change-
ment à cet égard) que, en concevant x zo o^ l'on trouvera bd -\- ac ~\- hc zo —^t ou
add — bcd — ace — bec zo o, ce qui, après divifionpar d-^-ezoo^ donne ad — ae — bc zo o
''*) Voir la Lettre N°. 1431, à la page 415.
CORRESPONDANCE. 1665. 45^
ook hebbe overgefchreven ^^j. Voorts belangende zijn Edelheijts folutie op dezc
mijne quacftie, fchoon dezelve met de mijne verfcheelde, zo docht mij evenwel, dat
ik waarfchijnelijk genoeg deflelfs oorzaak zag, dewijl hij de proportie van c tôt d
hadde geftelt als gelijk tôt gelijk '*), twelk zo zoiiw geweefl: hebben indien de bo-
venftaande aequatie door d — c co o hadde gedivideert geweefl:, maar gedivideert
zijnde door d + c co o, zo oordeelde ik dat uEdelheijt een + voor een — had
aangczien. dat ook alzo vremd en toeval is als de overeenkcmlT: van onze facitten
van — - inzondcrheijt zo men confidereerc dat uEdelheijt daar na dit gcgeven
facit heeft gecorrigeert , en daar bij gevoegt dat zijn facit ook was ontftaen iiit
het eene teken voor het andere geftelt te hebben '''). Hier bij quam ook noch dat
ik confidereerde dat te lichter een mis-rekening lioft ingefloopen zijn, om dat zijn
Edelheijt in dezen zelfden brief fchreef , dat de niutigheijt van deze of diergelijke
quaeftien zodanig niet en was , datmen daar veel tijts in zouwde befteden ; en
om dat ik ook van dit zelfde gevoelen was, en ook nu in mijn oordeel al veel te
veel tijts hier in hadde befteet, zo met rekenen als fchrijven vande brieven; in-
Ibnderheijt de droevige tijdingen op de Nederlaage van onze Vloot daar bijkoo-
mende , die mijn gedachten zo vervulden dat ik ze op diergelijke Ipeculatien niet
langer koft, noch ook wilde bezig houwden; deeden mij voort mijn eerlle getallen
ou ad zo ac -\- bc, comme je vous l'ai écrit aufTi '5) pour le facit général de iemblables
queftions de jeu égal, telles qu'était la mienne. Enfuite, en ce qui regarde votre folution de
cette mienne queftion, quoiqu'elle différât de la mienne, il me fembla pourtant que j'en
voyais aiîez probablement lacauié,vuque vous y aviez mis la proportion de ciW comme
d'égal à égal '*), ce qui aurait été ainlî, il l'équation précédente avait été divifée par
d — c zo o; mais étant divilee par d -\- c zo o, ]q. jugeai que vous aviez pris un +
pour un — , ce qui efi: encore un accident auflî étrange que la coïncidence de nos réful-
tats de — ■> particulièrement lorlqu'on coniidère que plus tard vous avez corrigé ce facit
donné, en notant que votre facit avait auffi été produit par l'emploi d'un figne pour
l'autre '"'). A cela s'ajoutait encore, que je confidérai qu'une faute de calcul pouvait
s'y être gliflee d'autant plus facilement que vous écriviez, dans la même lettre, que
^ l'utilité de cette quefiiioii ou de queftions lemblable n'était pas allez grande pour y em-
ployer beaucoup de temps; et que moi j'étais de la même opinion, et quemaintenant aufii
j'eftimais y avoir déjà employé beaucoup trop -de temps, tant à calculer qu'à écrire
les lettres; lurtout que vinrent s'y mêler les triftes nouvelles de la défaite de
notre Flotte, qui remplillaient tellement mes penfées, que je ne pouvais, ni ne
voulais, les occuper plus longtemps à de Iemblables fpéculations; tout cela me fit
'5) Consultez la Lettre N°. 1423. 'fî) Consultez la Lettre N°. 1404.
'") Voir la Lettre N°. 1427.
^54 CORRESPONDANCE. 1665.
veranderen na de gezeijde pofitie, zonder daar over verder te denkcn , ds zijndc
nu 00k mijns oordeels genoegzaam moralitcr vcrzekert van uEdelheijts meijning,
die door deze verhaaldc omftandighedcn niet weijnig beveftigt wicrc, zulx ook,
dat ik naderhand, toc d'ontfang van uvv^e laatrten toc, daar aan niet eens weer
gecwijfek heb. Ik gecf dan ook in dezen brief ^^) de foliuic op mijn voorgelteldc
quaeftie van Gelijk-fpel, ftellende niet gelijk uEdelheijt de begeerde ratio als ge-
lijk tôt gelijk, maar als 3 tôt 2 , jnfgelijx voor hct facit, op uEdelheijt's quaeftie
van Gelijk-fpel, ftellende - van cen ducaet voor icders inleg. daarenboven om te
3
korter te geraken tôt een uit-eijnde vande zaak, voegdc ik hicrbij "-'^ mijn generaal
facit op aile diergelijke quaeftien van Gelijk-fpel als de mijne was, ftellende daar
voor ac + bc zo ad. Evenwel ailes met die omzichtigheijt dat ik noijt tôt nocb
toe uEdelheijt van mis-rekening heb befchuldigt, maar alleen mijn uitkompften
eenvoudighlijk geftelt, daar nevenfvoegende evenwel dat ik niet geloofde dat ik
mij in deze calculatie zouw hebben verzint, gemerkt ik ailes door 2 verfcheijde
wegen gerekent had, en wel exprès, dat mij die quaeftien van die nuttigheijt niet
en fcheenen (gelijk uEdelheijt voor mij van hem zelfs ook hadde gezcijt) datmen
daar veel tijts in zouwde befteden , en dat ik derhalven zijn Edelheijt niet abfolut
w'ûàe verzekeren van in ailes wel te hebben gerekent. En of ik hier gcen tijts ge-
changcr incontinent, iims plus y réfléchir, mes premiers nombres faivant la fuppofi-
tion fufdite, me jugeant moraliter fufiilamment afluré de votre opinion, ce qui ne
fut pas peu confirmé par ces circonftances mentionnées; de forte qu'enfuitc jufqu'à la
réception de votre dernière je n'en ai pas douté une feule fois. Aufli dans cette let-
tre'^), je donne la folution de ma queftion propofée de jeu égal, ne trouvant
pas comme vous pour la ratio défirée, celle d'égal à égal, mais celle de 3 à 2, et de
même trouvant, pour le facit de votre queftion de jeu égal, ^ d'un ducat pour la mife
de chacun. Outre cela, afin d'en venir plus tût à une ifiuc de l'aftaire, j'ajoutai '^)
mon facit général pour toutes lesqueftionsfemblables de jeu égal, comme était la mienne,
en pofant à cet effeft ac -{- bc zo ad. Pourtant , tout cela avec cette circonfpeélion, que
jamais jufqu'à préfent je ne vous ai accufé d'erreur de calcul, mais que j'ai feulement
donné mes réfultats, y ajoutant toutefois que je ne croyais pas m'étre trompé dans
cette calculation, attendu que j'avais calculé le tout par 2 voies diflïrentes, et expref-
fément, que ces queftions ne me femblaient pas être d'affez grande utilité (comme vous
aufil de vous-même l'aviez dit avant moi) pour y employer beaucoup de temps, et
que par conféquent je ne voulais pas vous aifurer abiblument d'avoir bien calculé en
tout. Et je veux volontiers laitier à vous de juger fi je n'y ai pas employé ufiéz de
'8) 11 s'agit de h Lettre N". 1422. "0 Consultez la Lettre N°. 142,-
CORRESPONDANCE. 1665. 455
noeg in befteet, en waarfchijnlijkheijts genoeg gehat heb om ce gelooven van
wel gerekent, en de quaeftie in uEdelheijts meiining gevat te hebben, wil ik
gaarn laacen aan uEdelheijts oordeel.
'T Antwoort"°) nu op dezen mijnen brief behelll maar ten principalcn , dat zijn
Edelheijt zijn voorgaandc calculatien haddc overzien , en geen faut bevonden in
zijn gegcven facit ^^— ^ ; niaar dat hij bevonden had zijne en mijne gegeve folutie
343
op mijne quaeftie van gelijk-fpel, beijde gemifl: waaren, vindende nu na zijne
verbeterde rekening c zo jd -^ -^v--" '^'j dd:, dat zijn faut ontftaan was uit een
+ voor een — geftelc te hebben; dat hij kreeg voor den generalen regel
, aadc add . , j •• ad , , , ..
ce zio — de -\ ; TT H ï— ■> in plaats van de miine c zo r -, dat hn voor
ah + bb b ^ ■' a + b -^
vart hiel dat wij verfcheijde wegen volghde , zo om dit groot vcrfchil , als ook om-
dat ik gefchreven hadde, dat defe mijne quaeiHe lichter viel t'ontbindcn volgens
mijn méthode als zijn Edelheijts cerlle van kruis of munt; en voegt'cr voorts een
exempel bij waar in d'ongoetheijt van mijnen Regel oogenfchijnelijk fou blijken;
doch dat hij op zijne quaeilie van Gelijk-fpel eenzelfde uitkompll: met mij hadde
bevonden.
temps, et eu allez de probabilité pour croire avoir bien calculé et avoir interprété la
quedion félon votre idée.
Or, la réponfe -°) à cette lettre de moi contient feulement, en fomme, que vous aviez
revifé vos calculations précédentes et que vous n'aviez pas trouvé de faute dans votre
fiicit donné - — ; mais que vous aviez reconnu que les deux folutions données, de ma
343
queftion de jeu égal, la vôtre et la mienne, étaient toutes les deux erronées, et que
maintenant vous trouviez fuivant votre calcul corrigé c y:) y d -\-- i^-'^j dd; que votre
faute était provenue d'avoir mis un -j- pour un — ; que vous obteniez pour la règle générale
, , ûûdc , add ,. , , . ad
ce 05 — de -\ = — --TT '1 r-' au heu de la mienne c oo — -; — ri que vous teniez pour
ab -\-bb b a -\- b
lïir que nous fuivions des voies différentes, tant à caufe de cette grande diverfité,
qu'auili parce que j'avais écrit que cette mienne queftion était plus fiicile à réfoudre fui-
vant ma méthode que votre première de croix ou pile: et enfuite vous ajoutiez un
exemple, dans lequel la faufleté de ma règle paraîtrait évidemment; mais que vous aviez
trouvé le même réfultat que moi dans votre queftion de jeu égal.
°°) Consultez la Lettre N°. 1427.
456 CORRESPONDANCE, 1665.
Hier zag ik dan uit dat wij in de folutie van uwe le en laatlle quaeftie accor-
dcerden, en daar bij, dat de faut van uwe cerrte gegeven facit op mijne quaeftie
was ontftaan uit hen eene teken voor 't andcr te hebben aangenoomen, gelijk ik
00k geoordeclt haddc: Maar ik zag alzo weijnig als te vooren waarom wij niet in
ailes voorts accordeerde. Jk was dan cp 't land gegaan om mijn vermaak in vcel
nutter fpeculatien te zoeken, (gelijk ik in mijn antwoord ook gefchreven hebbc)
en oordeelde dat het toen niet de pijne waart was om wederoni op nieuws na onze
overeenkompft te giffen, maar dat het genoeg zouw zijn, om tôt een uit-einde van-
de zaak te koomen, die mij in deze conjunfture van tijden van zo weijnig confidc-
ratie fcheen dat mij docht noch eêr te veel als te weijnich moeite te neemen, zo ik
alleen bij retorfie toonde, dat uEdelheijts exempel d'ongoetheijt van mijn regel
207
niet bewees, maar intea;endeeh Ten anderen dat de gegeve folutien van ^^-^ -, en
—^1 infaeliix na de zin vande woorden der Text, niet goet waaren; maar ein-
131 ° -^ ^
delijk en ten principalen , dat ik daar ook bijvoegde een van mijn méthode die ik
gebruikt hadde, en waar uit dit ailes 't lichtft mijns oordeels blijken koft: want
dit docht mij was d'alderkortfte wegh, en zouw ons nootzaaklijk ten einde vande
zaak moeten helpen. dit was dan d'inhout van mijn antwoord "').
Parla, je vis donc que nous nous accordions quant à la folution de votre 1'''= et de
votre dernière queftion; et avec cela que la faute de votre facit d'abord donné pour
ma queftion, était provenue d'avoir pris im figne pour l'autre, ainfi que je l'avais
penfé. Mais j'y vis auffi peu que ci-devant pourquoi nous n'étions pas d'accord i\ir
tous les autres points. J'étais donc allé à la campagne pour chercher mon divcrtiflemcnt
dans des fpéculations beaucoup plus utiles (comme je l'ai écrit auffi dans ma réponfe) et
je jugeai qu'alors il ne valait point la peine de conjeélurer de nouveau fur notre con-
cordance; mais, pour arriver à une fin de l'affaire, qui dans cette conjonfture des temps
me femblait de fi peu de confidération que je croyais prendre encore plutôt trop que
trop peu de peine, je penfai qu'il fuffirait de montrer, par rétorfion, que votre exem-
ple ne prouvait pas la faufleté de ma règle, mais bien au contraire; d'un autre côté, que
lesiblutions données, de ^ — - et — ~n n'étaient pas non plus bonnes fuivant le fens des
343 131 ■
mots du Texte; puis enfin, et principalement, d'ajouter une de mes méthodes que
j'avais employée et par laquelle, fuivant mon opinion, tout cela pouvait apparaître le
plus facilement. Car ceci, à ce que je croyais, était le plus court chemin, et devrait nécef-
fairement nous mener à la fin de l'affaire. Tel était donc le contenu de ma réponfe °').
^') Consultez la Lettre N°. 1431.
CORRESPONDANCE. 1665. 457
Maar in uEdelheijts --) wederom op deze , zie ik , dat uEdelheijt iets in zijne
quaeftien liad vergeecen, en fchoon 'c omtrent d'ie werp is voor zoveel A kruis
kan werpen daar ik 't ook gezoght hadde, zo ifl: nochtans iecs anders alsikop foveel
waarfchijnelijkheden hadde gepraefumeert; want uEdelheijt zeijt, dat hij door iii-
advertentie nagelaten hadde in't einde vande quaeftie daar bij te voegen , dat hij
verftond, dat het fpel nlet en eindighde zonder dat van d^een ofd' ander zijde iets was
ingezet. daar de woorden van de Text, die alleen op 't eindigen van 't fpel konnen
gepraefupponeert werden te zien, alleen deze zijn: die kruis werptzal ailes (Jrijken
dat ingezet is; en bij gevolg, zo'er niets inftaat, zal der ook niets geftreken konnen
werden, maar echter daar mede (^zo men fupponeert aan de quaeftie niets te ont-
breken , gelijk ik moft fupponeren) 't fpel uit moeten zijn. En in dezen zin had
ik eerft gegeven tôt facit -^i daar na volgens een nader determinatie op 't inzet-
o
ten,- van een ducaet voor 't verlies van A op zijn Edelheijts eerfte quaeftie v
twelk uEdelheijt toenmaels rejicieerde als zijnde niet 'trechte, gelijk ook na-
maels mijne gegeve folutien op mijne voorgeftelde quaeftie zo int particulier als
generael aangemerkt, en nu evenwel ook heefc bevonden , volgens dezen eigent-
lijken zin der Text, de redite facitten te zijn. Maar een wonderlijk toeval moet
ik hier wederom aanteijkenen , dewijl ik alleen de moeite neem van dezen groo-
Maisdans votre réponfe"") à celle-ci, je vois que vous aviez oublié quelque choie dans
vos queftions, et quoique ce (bit par rapport au i"' coup de A,,où moi auflî j'avais cher-
ché l'explication, pourtant c'eft autre chofe que ce que j'avais préllimé ilir tant de
probabilités; car vous dites avoir oublié par inadvertance d'ajouter à la fin de laquef-
tion, que vous entendiez: que le jeu ne fimjfmt pas fam que d''une part ou d'' autre on
neût mis quelque chofe^ tandis que les mots du Texte, qui ieuls pouvaient être préiuppo-
fés de regarder la fin du jeu, ne (ont que lesfuivants: celui que jette croix rdfleratout ce qui a
été mis; et par conféquent loriqu'il n'y a rien au jeu, on ne faurait rien tirer, mais néan-
moins le jeu doit être fini (quand on iuppofe qu'il ne manque rien à la queftion,
comme je devais le fuppofer). Et dans ce fens j'avais d'abord donné pour facit -1 en-
2
fuite, fur une détermination poftérieure de la manière de meure, - d'un ducat, pour la
9 _
perte de A dans votre première queftion; ce que vous rejetiez alors, comme
n'étant pas le réfultat jufte, ainfi que plus tard aufli les folutions que j'ai données de la
queftion que j'avais propoi'ée, confidérée tant en particulier qu'en général; et pour-
tant vous auili avez trouvé maintenant que c'étaient les vrais réfultats fuivant ce fens
propre du Texte. Mais ici il me faut de nouveau noter un accident fingulier, parce
--) Consultez la Lettre N°. 1438.
Œuvres. T. V. 58
458 CORRESPONDANCE. 1665.
ten brief te fchrijven om de vreemde toevallen uEdelheijt te doen zien , die ons
onze overeenkompfl: dus lange belet hebben, namentlijk, dat uEdelheijt noijt heeft
geantwoord het alderniinfte op mijn eerfte gegeven facit van ^ , want had hij zijn
folutie daarop overgefchreven of zelfs met de mijne geconfereevt met intentie om
uit te vinden waar het haperen mocht, wij hadden buiten aile twijfel al voort,
zoo 't zijn Edelheijt behaagt hadde , ten cinde geraakt , gemerkt de zaak in die zin
zo weijnig rekenings van doen heeft, datmen metter haaft ailes zouw hebben
konnen deurlopen , en nitgerekent , en bij gevolgh uitgevonden hebben waar het
hadde gehapert. Jk beken ook dat ik noitheb konnen vatten w^aarom uEdelheijt
hier op noit iets geantw^oort heeft; maar 't heeft niet willen w^ezen dat ik die
moeite zouw^ fpaaren , en tôt muter zaaken befteden , die ik in't zoeken van onze
overeenkompfl: te vergeefs heb aangewent. Eindelijk daar blijft dan noch
maar dit te zeggen, dat ik uEdelheijts gegeven uitkompfl:en, namentlijk
Jl, r^, c 30 4 ^ + 4 A/x? dd , hebbe in zijn Edelheijts meining, ofte om
27 343 6 6 • •'^
beter te fpreken , op zijne nieuvi^e voorgeflielde quaefl:ien , goet bevonden , uitge-
nomen dat voor 37 moet ftaan 73 , dat apparent door 't nitfchrijven zal veroor-
zaakt zijn^3^. de refl: voort, namentlijk — ^=4^^ en de générale regel op zijne ac quaei-
que je ne prends la peine de vous écrire cette grande lettre, que pour vous faire
voir les étranges accidents qui fi longtemps ont empêché notre accord; lavoir,
que vous n'avez jamais répondu la moindre chofe fur le premier facit que j'avais
donné, de -;; car fi là-defTus vous m'euifiez copié votre réfultat, ou même l'cuflicz com-
paré au mien avec l'intention de rechercher où ferait la faute, nous aurions fans aucun
doute, s'il vous eCit plu, trouvé la fin tout de fuite; attendu que la chofe dans ce
fens exigeait fi peu de calcul, qu'on aurait en moins do rien pu parcourir et calcii-
lar le tout, et par conféquent découvrir où fe trouvait la faute. J'avoue auffi que
jamais je n'ai pu comprendre pourquoi vous ne m'y avez jamais rien répondu;
mais il n'a pas dû être que j'euflTe pu épargner, et employer à des chofes plus
utiles, cette peine qu'en vain j'ai prife pour rechercher notre concordance. Enfin,
il ne refl:c à dire que ceci, que j'ai vérifié tous les réfultats que vous avez donnés,
fiwoir —, — , c DO - r/ + y iXsT^? ponr les queftions prifes dans votre fens, ou, à
27 343 b 6 *'
parler plus exaftement, pour vos quefirions nouvellement propofées; fauf que pour 37
il faut mettre 73, ce qui apparemment aura été caufé par la copie °^'). Enfuite j'ai
^3) En effet, dans la minute de la Lettre N°. 1427, on trouvera le nombre juste, c'est-h-dire ;
^^4) Consultez la Lettre N°. 1427, à la page 393.
CORRESPONDANCE. 1665. 459
tie van Gelijk-fpel heb ik voorts onnodigh geoordeek te berekenen als zijnde
van dezelve nacuur.
Nu relleerc dan noch alleen een woord ce zeggen aangaande mijn laatlte op-
neeniing, waar na ik in plaacs van mijn voorgaande gegcven gecallen -? en -,
andere hebbe gegevcn : namentlijk dat ik hebbe genieinc iiic aile die vcrhaalde
concurrerende zakcn,dat uEdelheijc moft gepofeerthebbcn, dat A voor d'ie niaal
kooniende kruis ce wcrpcn , haddc i kans toc x. Voor eerft dan zo geloof ik dac
uEdelheijt mijn eerfte gcgcve niechode-^) nu wel verftaan zal, en merken waar uic
'c verfchil, 't geen hij zeijc, uit dezelve niec te hebbcn konnen nafpeuren , onc-
ftaan is : wanc — "—j alleenlijk achcerlaatende , 't geen aile de différencie is die uic
deze pofitie is oncllaan , zo krijgcmen uEdelheijcs berekent facic met mijn eerfte
générale accorderende.
Ten anderen beken ik, dat ik niet al ce eijgentlijk heb gefprooken als ik in
plaacs van mijn voorgaande faciccen -p en-i gevende -en—, toen daar bij-
voegde, dat ik hier in een faut hadde begaan , dewijl 'c eijgendijk geen fauc kan
genoemc worden indien men de w^oorden na den woordelijken zin wc\ verftaan
hebbende, des auceurs meijning of dubbelzinnigh ofongenoegzaam uitgedrukc.
jugé inucile de calculer le relie, lavoir — ■"*), et la règle générale pour votre 2"
queftion de jeu équivalent, comme étant de même nature.
Maintenant il ne relie qu'à dire un mot par rapport à ma dernière interprétation,
fuivant laquelle au lieu des nombres - et -, que j'avais donnés auparavant, j'en ai
donné d'autres; c'cll que j'ai penfé, à raifon de toutes ces choies concurrentes mention-
nées, que vous deviez avoir pofé que A, venant de jeter croix pour la i''^ fois, avait
la chance i pour x. Donc, en premier lieu, je crois que maintenant vous comprendrez
bien la première méthode -') que j'ai donnée, et que vous apercevrez d'où cil réiulté la
différence dont vous dites ne pas avoir pu trouver l'origine; car en omettant feulement
— '—j, ce qui efl toute la différence provenue de cette fuppofition, on trouve le facit
que vous avez calculé, et qui s'accorde avec mon premier réfultat général.
En fécond lieu, j'avoue que je n'ai pas parlé trop proprement, lorfqu'en donnant
-et- au lieu de mes réfultats précédents -et — -, j'ajoutai qu'en ceci j'avais commis
une faute; car proprement on ne peut dire qu'il y a faute quand, ayant bien compris les
mots d'après le fens littéral, on vient à méconnaître la penfée de l'auteur, exprimée ou
^s) Celle de la Lettre N°. 1431 , page 415.
460 CORRESPONDANCE. 1665.
komt te miiïen. raaar dewijl ik nu zekerlijk nieende iiwEdclheijts meining ontdekt
te hebben, ook z6, dat ik naderhand tôt de kompfte van uwen laatften brief, noijt
daar aan getwijfek heb; zo nam ik dit toen der tijd zo naaiiw niet. Jkzeg,toen
ter tijd, want hadden de tijden wat vroijlijker voor ons Vaderland geweeft,had
de quaeftie niet geweeft en niet al verfcheijde maalen gerepeteert, dat mij wat
verdrietig maakte , had ik geen natter fpecnlatien aangevangen , ik zouw moge-
lijk wat naauwkenriger geweeft, en dit ondericheijt in acht genoomen hebben.
Maar willende nu wat accurater fpreken, zo zouw ik zcggen, vooreerft, dat
geen van ons beijde tôt noch toe de quaeftie heeft gefolveert na die zin die de
woorden der Text net medebrengen : want dewijl inde Text niet een woord van
't eindigen of uit-zijn van 't fpel gevonden wort, zo moft mén 't fpel wel eer fon-
der eind als eindig hebben geconfidereert. Ten aen zo men een eind aan 't fpel
wil lupponeren, gelijk wederzijts gedaan is, zo geloof ik, dat mijn eerften zin,
na welke 'k -;? en - heb gegeven d'eenighfte is , mathematicè te fpreken , die men
aan die woorden vande Text, welke op het eindigen van 't fpel gepraefupponeert
werden te zien , kan toevoegen ; en derhalven , dat geenige van uEdelheijts folu-
tien, voor dezen gegeven, uitgenoomen alleen vande laatfte quaeftie, goet zijn;
gemerkt men fupponeren moet dat de quaeftien wel en terechte zijn voorgege-
ven, infonderheijt na dat menze van aile dubbeizinnigheijt met voordagt heeft
zoeken te bevrijden , en datmen geen andere zin aan die woorden, die op 't uit-
einde van 't fpel dan flaan , gevcn kan , als die ik 'er aan gegeven heb. En einde-
équivoquement ou infuffifamment. Miùs comme maintenant je croyais certainement avoir
découvert votre penfce, à tel point que jamais, juiqu'à Tarrivéc de votre dernière lettre,
je n'en ai douté, je n'y regardai pas de fi près dans ce temps là. Je dis, dans ce temps
là, car fi les temps avaient été un peu plus gais pour notre Patrie; s'il n'y avait pas eu
divergence d'opinion et cela à pluficurs reprifes, ce qui me rendait un peu morofe; fi je
n'avais pas commencé des fpéculations plus utiles; peut-être alors j'aurais été quelque
peu plus exaft et j'aurais tenu compte de cette différence. Mais voulant maintenant par-
ler avec plus de précifion, je dirais, d'abord, qu'aucun de nous deux n'a jufqu'ici réfolula
queftion dans le fens que les mots du Texte comportent exaftement, car puifque dans le
Texte on ne trouve pas un mot de terminer ou de finir le jeu, on aurait bien plutôt dû con-
fidérer le jeu comme fans fin que comme fini. En i" lieu, quand on veut fuppofer une fin
au jeu, ainfi qu'il a été fait de part et d'autre, je crois que ma première interprétation,fui-
vant laquelle j'ai donné -; et -•> eft la feule, mathématiquement parlant, que l'on puifle
appliquer aux mots du Texte, qui étaient préfuppofés regarder la terminaifon du
jeu; et par conféquent qu'aucune de vos Iblutions données précédemment n'eft
bonne, hormis feulement celle de la dernière queftion; attendu qu'il fiiut fuppofer que
les qucftions font préfcntées bien et exadement, iurtout après que l'on a cherché cx-
prcifément à les débarrafller de toute équivoque, et que l'on ne peut donner un autre
ens aux mots, qui fc rapportent à la fin du jeu, que celui que j'y ai donné. Et enfin,
CORRESPONDANCE. 1665. 46 1
lijk fupponerende datter iets is vergeten tôt volkoomen determinatie van uw Edel-
heijts meijning, zo dunkt mij, datmen noch al zo licht in mijne als uwe gedach-
cen zal vervallen (immers is mij dit gebeurt :) want mijn bijvoegzel brengt alleen
een dubbelzinnigheijt bij de woorden vande Tcxt, laatende derzelver zin noch
in't geheel over; maar uEdelheijt neemtze geheel wegh , en ftelt derhalven een
gantfch andere qiiaeflie.
UEdelheijt ziet dan dat deze zijnc voorgeftelde quaeflie van kruis en munt al
vrugtbaarder is als zijn zijn cie en 4e achter in zijn Traftaet begrepen , welke al-
leenlijk verdubbelt zijn, maar deze alleen heeft ten minften twee andere, gelijk
ik in mijn eerfte antwoord ook al vermoet hadde voortgebragt.
Sulx dat hier dan blijkt, dat ik mij nergens niet in hebbe mifrekent zelfs niet
daar ik voor deze 1 facitten 7 en ~ -, andere hebbe gegeven , nochte ook niet
daar ik bij retorfie gaande mijn generalen regel en facitten heb gedefendeert, en
d'uwe in tegendeel befchuldigt; dewijl dit ailes waar blijft zomen het fpel eindig
(lelt en alfdan lupponeert, gelijk men moet, dat de quaeftien genoegzaam en niet
gebrekkigh zijn voorgeftelt: Nergens, zeg ik, als àlleen in uEdelheijts 2e Quaeftie
achter in zijn Traftaat van de Spelen van geluk , alwaar ik hadde gegeven voor de
begeerde getallen 232, 159, 104, ontflaande gelijk ik heb gefchreven "''), uit het
opneemen van een o , die wat na een a geleek , voor een a. En op dat aile onze
fuppofant que quelque chofc ait été oublie pour la détermination complète de votre pen-
fée, il me femble que l'on tombera plus aii'ément dans mon interprétation, que dans la
vôtre (au moins cela m'efl arrivé à moi); car mon addition introduit feulement une équi-
voque dans les mots du Texte, en leur laiilant leur fcns entier; mais vous l'enlevez tout
à fait, et pofcz ainfi une tout autre queftion.
Vous voyez donc que cette queftion de croix ou pile, que vous avez propofée, eft
beaucoup plus féconde que ne le font vos 2" et 4" placées à la fin de votre Traité,
lefquelles ne font que doublées, tandifquc celle-ci en a engendré au moins deux autres,
comme je l'avais déjà préfumé dans ma première réponfe.
De forte donc qu'il reflbrt ici que je ne me fuis trompé nulle part, pas même
dans le cas où pour ces deux réfultats -- et ~ j'en ai donné d'autres, ni lorfque, allant
à rétorfion, j'ai défendu ma règle générale et mes réfultats, et par contre accufé les
vôtres; puifque tout ceci demeure vrai quand on l'egarde le jeu çommelimité et qu'on
fuppofe alors, comme on le doit, que les queftions font énoncées à fuffifince et non
imparfaitement.- Nulle part, dis-jc, hormis feulement dans votre 1" Queftion, à la fin
de votre Traité de jeux de hafard, où j'avais donné pour les nombres défirés 23a,
159, 104, provenus, comme je l'ai écrit "*), de ce que j'avais pris pour un a un 0 qui rcf-
femblait quelque peu à un a. Et pour que toutes nos petites aventures foient ici raffem-
-*) Consultez la Lettre N°. 1422, page 382.
462 CORRESPONDANCE. 1665.
avontuurtjens hier mogen bij een zijn , zo ifTer ook noch een omtrent deze te no-
teren die ook zelden voorvak , namentlijk , dat uEdelheijc ccrû: mecnde dat ik mij
in deze verzint hadde, gevende in plaats deze getallen 9,6,4; daar na, getoont
hebbende dat uEdellieijts getallen in een anderen zin goet waaren als ik de quaef-
tie had opgenoomen , uEdelheijc weder antwoord, dat hij de mijne ook in mijn
zin hadde goet bevonden, daar nochtans maar een getal van drijen goet was, en
ait 't welk alleen onmogelijk was een van d'andere te bcfluijten.
Enfin , Mijnheer , gij ziet wat al moeiten ik heb aangewent oni onfe gedachten
over een te brengen , en dat ik in aile onze dobbel-quaeftien daar op ben uitge-
weell-, doch dat het éditer in de laatfte drij nochniet heeft willen lukken voor
dat uEdclhcijt mijn générale calculatien ter hand gekoomen zijnde, zijn meijning
nader heeft gelieven te expliceren. Hier zal dan in toekooniende (zo 'er weder
iets diergelijx mocht voorvallen) wat beter op dienen gelet te werden : want
uEdclheijt kan zich verzekeren dat ik anders zeer licht wederom in 't zelfde
Labarinth zoude geraken , als ongelukkigh in't divineren van iiw Edelheijts meij-
ning, en echter op 't hooghft genegen tôt d'eenigheijt van onze gedachten. Ein-
digende zal ik blijven
Mijn Heer UEdellieijts dienllwilligen dienaar
JOH. HUDDEN.
Jn Amflerdam den 21 augultus 166$.
") dat en dunckt my geenfins [Chr. Huygens].
blées, il faut encore en noter une qui arrive rarement aufli, fiivoir que vous penfiez
d'abord que je m'étais trompé par rapport à ces nombres, et que vous donniez en leur
lieu les nombres 9, 6, 4; et qu'cnfuite, après que j'eus montré que vos nombres
étaient juiles dans un autre fens que celui où moi j'avais pris la qucdion, vous me répon-
diez, en retour, que vous aviez auflî trouvé bons les miens dans mon interprétation,
quoique pourtant de ces trois nombres il n'y en eût qu'ini qui fut bon, et que de ce
nombre feul il fut impolFible de conclure aux autres.
Enfin, Monfieur, vous voyez quelle peine j'ai prife pour concilier nos pcnfées, et que
j'y ai tendu dans toutes nos quellions de jeux de hafiird; mais que néanmoins, pour les trois
dernières, cela n'a pas encore voulu réuillr avant que, mes calculations générales vous
étant venues en main, il vous eût plu d'expliquer plus précifément votre opinion. A
cela donc dans la fuite (fi de nouveau quelque ehofe de fcmblablc arrivait) il faudra
mieux faire attention: car vous pouvez être allure qu'autrement je m'engagerais très
facilement dans le même labyrinthe, comme étant malheureux à deviner votre opinion,
et pourtant difpofé au plus haut degré à l'harmonie de nos pcnfées.
En finiilant je relierai
") Cela ne me lemble pas du tout [Chr. Huygens].
CORRESPONDANCE. 1665. 46^
N= 1447 0.
J. HuDDE h Christiaan Huygens.
[1665.]
Appendice I au No. 1446.
La pièce se trouve à Lc'idcn , coll. Ilnygeiis.
Solutie van een quaeftie Raeckende de Avantagic en Dilavantagie
van twee fpeelders.
A en B fpcelcn fonder datter iet inftaec, en bedingen dat die miint werpc ecn
diicaet fal infetten en die kruijs werpt ecn ducaet fal crecken niits dac A eerll fal
moeten werpen. Vrage nae de avantagic van B? Antwoort ^ a ").
Traduftion :
Solution d'une queftion fe rapportant: à l'Avantage et au Défavantage de
deux joueurs.
A et B jouent ians que rien n'ait été mis, et ilipulent que celui qui jette pile mettra un
ducat, et que celui qui jette croix tirera un ducat, à condition que A jettera le pre-
mier. On demande l'avantage de B? Réponle -7 a ").
') Nous donnons à la suite de cette correspondance de Iluygens et de Hudde sur des questions
de jeu, quatre pièces écrites de la main de Hudde et se trouvant dans le fonds Iluygens: pro-
bablement, elles ont été communiquées plus tard par Hudde à Huygens.
-) Dans la solution qui suit, Hudde admet l'interprétation de Huygens sur la manière dont le
jeu doit finir, c'est-à-dire il suppose que le jeu ne finit pas avant qu'une mise ait été faite
d'une part ou de l'autre. \\ est donc clair que cette pièce doit être postérieure aux Lettres
Nos. 1434 et 1445. D'ailleurs Huygens lui-même s'est occupé de cette question, car on
trouve dans ses Adversaria, à la date du 1 5 juillet 1665, une solution du même problème, for-
mulée comme il suit:
A et B werpen met beurten kruys of munt op conditie dat die munt werpt een ducaet daer
voor ieder reyfe fal infetten, maer die kruys werpt fal ieder reys daarvoor een ducaet trek-
ken als er iets ingefet is. En A fal eerder werpen als nog nicts ingefet is, en het fpel niet nyt
zijn, eer dat iets ingefet is, en men fal zoo langb fpelen tôt ailes weder uytgctrocken is. De
vraghe is, boevcel A hierdoor verlieft. facit y van een ducaet.
[Traduction: A et B jettent à tour de rôle à croix ou pile, fous condition que celui qui jette
pile mettra chaque fois un ducat, mais que celui qui jette croix gagnera chaque fois un ducat,
tant qu'il se trouvera quelque chose au jeu. Et A jettera le premier, lorsque rien n'a encore
été mis: et le jeu ne sera pas fini avant que quelque chofe n'ait été mis, et l'on jouera
jusqu'à ce que tout soit de nouveau retiré. On demande combien A perdra de la sorte, facit
-7- d'un ducat.]
Il est donc très probable que le problème en question a été posé plus tard par Huygens à
Hudde, qui arriva au même résultat dans cette pièce.
464
CORRESPONDANCE. 1665.
a 00 een Ducaet
Avantagies en
difavantagies
van B.
Nota. Indien
men dit corol-
larium 3) foude
willen negeren,
foo en is de
quaeftie niet te
vinden , ten ware
door een pro-
greffie '').
Als A moet werpen fonder
datter iet inftaet
Ergo
Als B moet werpen fon-
der datter iet inftaet heeft
hij — X
Alfer een Ducaet van A in-
ftaet en dat B moet werpen.
De difavantagie vande worp.
Alfer van A en B een tegen een
inftaet en dat A moet werpen.
Ergo
Alfer 2 tegen i inftaen
en dat A moet werpen is
de difavantagie weder — 3».
Als er 2 Ducaten van A in-
ftaen, en een van B en dat B
moet werpen
X co Ergo 3 X co z.
z — a -\- û „
- y 00 Ergo
— 23; 00 2; — ^ + ^. In-
dien men nu in plaets van
zenq ftelt haere gevonde
waerdijen foo krijghtmen
■ iy 00 — a -\ --^
gereduceert komt
■43'oo — 33' + '2. a — o-a
geaddeert
— y ■y:! 1 a — 1 a. Ergo
— 3; 00 G 4)
^ — y
maar z was co —•
Ergo
1 T^ 1
z ::o - a. Ergo 3 a: xi - <?
I
en ^ DO ^ ^
0
quod erat Demonftran-
dum.
- ly + a
CORRESPONDANCE. 1665.
465
Tradudion :
Avantages et déf-
avantages de B.
Nota.
Si l'on voudrait
nier ce corollaire^)
la queftion efl: in-
trouvable , finon
par une progrel-
fion'^V
a X) un ducat.
Lorfque A doit jeter fans que
rien n'a étti mis.
Ergo
Lorfque B doit jeter, fans
que rien n'a été mis, il a
— X.
Lorfqu'il a été mis un ducat
par A, et que B doit jeter.
Le défavantage du coup, lorfque
par A et par B il a été mis nu
contre tin^ et que A doit jeter.
Ergo
Lorlciue il a été mis 2
contre 2 et que A doit jouer,
le défavantage eft de nou-
veau — y.
Lorfque 2 ducats ont été mis
par A et un par B, et que B doit
jeter.
Ergo 3 A- x> 2.
z — Cl -\- q
y co ■ — -. Ergo
_ 03, X 2 — « -f <7.
Lorfque maintenant on
met au lieu de z et de q les
valeurs qu'on a trouvées,
on obtient
a — -y , — 23»-!-^
iy co — -^ — « H ^-^--
et il vient après réduftion
•4:yco — 3y + 2«— 2«
ou en ajoutant 3 3» des deux
côtés
— 3' X) 2 « — 1 a. Ergo
— 31 X o -*)
a— y
Mais 2 était co
'-. Ergo
q 00
Z zo - a . Ergo 3 x co - «
I
et X co - ^.
6
Quod erat Demonftrandum.
— 231 4- «
3) Dans la pièce N°. 1448 Hudde s'efforce vainement d'arriver à une solution sans faire usage
du corollaire en question.
+) Dans la pièce N°. 1449 Hudde cherche à démontrer au moyen d'une progression que la va-
leur de 31 est égale à zéro.
Œuvres. T. V. 59
466
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1448.
J. HUDDE à ClIRISTIAAN HUYGENS.
[1665.]
Appendice II au No. 1446.
La pièce se trouve h Leiikii, coll. Iliiygeiis.
Avantagies en Difavantagies van B '}.
-y
Als A moct wcrpen fonder datter
iet inftact
Alfer een Ducaet van A inftaet
en dat B nioet werpen
Alfer ecn van A en een van B in-
ftaat , en dat A moec werpen
Alfer 2 van A inilaen en een van
B en dat B moct werpen
Alfer 1 tegen 2 inllaen en dat A
moet werpen
Alfer 3 tegen 2 inftaen en dat B
moet werpen
Alfer 3 tegen 3 inflaen en dat A
moet werpen
Alfer 4 tegen 3 inflaen en dat B
moet werpen
Alfer 4 tegen 4 inftaen en dat A
moet werpen
z — X
X co 3 ^ 00 2;
a — y
z co -
— _y co
a + g
q :X)
y + a — r
q — a + s
r -\- a — t
s — a + V
t 00
t -\- a — w
V — a + b g
— w zo &c.
') Voir la note 3 de la pièce N°. 1447.
CORRESPONDANCE. 1665.
467
Tradiiclion:
Avantages et Délavantages de B ')•
Quand A doit jeter, fans que rien
'-, 3 A- DO 2
Quand un ducat a été mis par A
et que B doit jeter
Quand un ducat a été mis par A
et un par B, et que A doit jeter
Quand deux ducats ont été mis par
A et un par B, et queB doit jeter
Quand 2 contre 2 ont été mis et
que A doit jeter
Quand 3 contre 2 ont été mis et
que B doit jeter
Quand 3 contre 3 ont été mis et
que A doit jeter
Quand 4 contre 3 ont été mis et
que B doit jeter
Quand 4 contre 4 ont été mis et
que A doit jeter
■y ^
a^-q
q X)
— y^a-
q — a+s
r -\- a ■
' a -\- V
— t -\- ^ — w
r — a + b. ,
if 'X) — , &c.
468
CORRESPONDANCK. 1665.
N= 1449.
J. HuDDE à Christiaan Huygens.
[1665.]
Appendice III au No. 1446.
La pièce se trouve à LeïJcn , coll. Huygens.
Progreflie in de quaeftie, als die geene die krnijs wcrpc, maer een ducaet treckt').
+ \a
+ 3'5-
(I
+ iz
-r^y
+ 3V?
f^
-î3'
-è^
-r^y
-3^5^
{3
+ 3V?
{4
+M
+ îf5^ •
{5
+ 3V
-la
(6
+ t'5^
■^\z
-tV3'
+ 3V2
{7
-\J
+ 3^^
(8
-i^
-i^y
+ 3'52
-3'=^
(9
+M
+ tV^
+ 3 3?
(10
+ \a
-h*-
+èr)
(Il
+M
-tVJ'
.3)
{13
-\y
+ -fV^
^7
{14
(15
+M
-la
1 ^
{16
(17
{18
{'9
•
y
{20
CORRESPONDANCE. 1665.
10 20
—-y 00 — -a+-a— Y^a-] — > a a+ ~ a &c. oo o. O E D.
•^ 2 4 8 16 32 64 ^
Traduclion:
Progrefllon dans la queflion, quand celui qui jette croix ne tire qu'un ducat ').
') Voir la noie 4 de la pièce N°. 1447.
^) Lisez: — au lieu de -.
v 32 2
3) Ajoutez le coefficient -- à toutes les lettres, 3 à v, qui se suivent dans le sens vertical.
47°
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1450.
J. HUDDE à ClIRISTIAAN HuYGENS.
[1665.]
Appendice IV au N°. 1446.
La pièce se Iruitve à Lciilen , coll. Iliiygciis.
A en B elck 3 penningen genomen hebbende fpeclcn &c. vrage nae de kans van B ') .
De kans van B is x oo — , t-
b -\- c Lraio
bx + ex co bz + cy
Vinding van bz
als B noch 2 penningen heeft
br + ex
Ergo
bz + cz co br + ex
als B maer eenen pennink heefc
cz
r 30 -j
gemultipliceert met b
br co
^2 4- C5; 30
bez
b + c
bex -t- ccx
b + c
eeaddeert
Ergo
bez + bex + cex
b + c
defe aequatic gereduceerc zijndekomt
bex H- ccx
bb -'r be + ce
bz co
bbex + becx
bb + be + ce
mec b
Vindingh van ey
als B vier penningen heeft
bx + eq
y DO ~, *-
•^- b + c
Ergo
by + cy ■yi bx + cq
als B 5 penningen heeft
^v + ca
•' b + C , . ,.
gemultipliceert met c
bey
^^30 ~-^-
bx 30
bbx + bcx
geaddeert
by + ey OD
Ergo
bbx -+■ bcx + ècv + eea
b + c
defe aequatie gereduceert zijnde komt
bbx + bcx -\- eea
•^ ^^ + ^c + cC
C3; 05
bbex + ^avr H- c'i^
bb + be -\- ce
ca
~+^e
e'^a
Ergo de bovenllaende
ibbex + ibcex + c^^.
^A"
^" + c^
c'^a
3 ^-3 + C3
Hinc colligo progreffionera ^).
M» + ^c + ce
welke aequatie gereduceert zijnde komt
C'a
^3 + c'^
quod erat Demonftrandum.
') Il s'agit ici du problème suivant: A et B possèdent au commencement du jeu chacun trois
jetons. Lacliance de A, à chaque coup, de gagner un jeton de Best représentée par 7— j— , celle
CORRESPONDANCE. 1665.
471
Traduftion :
A et B ayant pris chacun 3 jetons, jouent &c. On demande la chance de B ').
bz, — !— C'y
La chance de B eft x co — -, — — — Erao
b +c
Pour ti'ouver bz
Lorfque B a encore 1 jetons
br -\- ex
bx-\-cxy:)bz-{- cy
Pour trouver cy
Lorfque B a quatre jetons
bx -(- cq
b -\- c Ergo
bz -\- cz :X) br -\- ex
Lorfque B n'a phis qu'un jeton
d'où en multipliant par b
, bcz
br O)
b ^c
bcx 4- eex
ex DO —
par addition
b-i-c )
Ergo
, , bez -4- bex 4- ccx
bz 4- ez zo -, — ; '
b -\- c
Cette équation, étant réduite, donne
bcx -)- ccx
bb -\- bc -\- ce
bz 30
bbcx -\- beex
bb -\- bc -\- ce
multiplié par b
y 00
b -\- e Ergo
^y -\- <^y '^ ^^ + 1^?
Lorfque Bas jetons
by A- ea
et en multipliant par c
bey -4- eca \
cq 30 — ^— ^
,7 I , par addition
, bbx -\- bcx ^
bx 30 — -, — 1
by -\- cy •x>
Ergo
bbx -\- bcx -|- bcy -|- eca
b -^ c
Cette équation, étant réduite, donne
bbx -\- bex -\- eca
y 30
cy 30
bb -\- bc -\- ce
bbex -|- beex -\- c'^a
bb -\- bc A;- ce
multiplié par c
b +c
c'^a
^ b^ + c=
c'^a
3 bi + c3
Hinc colligo progreffionem ").
Ergo le précédent
, , ibbcx 4- ibcex 4- c"^a
bx + ex 30 ., 1 ■ . — '-
bb -\- bc A;- ce
laquelle équation, étant réduite, donne
X 30 -T7. — , — ^ quod erat Demonflrandum.
b" -\- c^
de B de gagner un jeton de A par -^— , — . Le jeu ne finit pas avant qu'un des joueurs n'ait ac-
caparé tons les jetons. On demande Tespérance mathématique de B, en représentant par a la
valeur de chaque jeton.
On remarquera la ressemblance étroite de ce problème avec le dernier des problèmes posés
par Huj'gens à la fin de son traité „Van Rekeningh in fpeieu van geluk", cité dans la Lettre
N°. 282, note I.
-) Probablement Hudde veut dire qu'en posant le même problème pour n jetons, le facit
C'a , ca C'a c'a , , , , , ,, , ,.
-=— — i sera trouve, parce que -, — 1 — , r^r—, — s, -r^ — \ — ^représentent les résultats que 1 on
b" -Y c" '^ ^ b -\- c h- -\- c- b- -\- c ^
obtient pour «=1,2,3.
4/2 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1451.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
27 août 1665.
La lettre se troitre à Paris, Bibliothèrjne Nationale.
Elle est la réponse au No. 1445. Chr. Huygens y répondit par le No. 1462.
Elle a été publiée par P'i. Tamizey de Larroque dans les Lettres de J. Chapelain II. 1883.
A M. Christianus Huggens Gentilhomme HoUandois
A La Haye.
Monsieur
Omnîa tiita tïmem dans les chofes que je défire le plus, je ne voulois vous
afTurer de la négociation qui a efté faitte pour vous engager dans le fervice du
Roy, et vous attirer dans fa Cour, qu'après raccomplifTement entier de l'affaire,
et fi je vous en ay parlé douteufement jufqu'icy ça efté pour n'avoir pas à vous en
faire de niauvaifes excufes fi elle fuft venue à manquer. Enfin, tout cftant refolu,
je me préparois à vous donner cette bonne nouvelle lorfque j'appris que Monfieur
Colbert luy mefme vous l'alloit donner '). Comme il eftoit la fource de cet efta-
blifl!ement, et que je ne vous en pouvois parler que fur fa parole, je creus qu'il
valoit mieux le laifl"er parler tout feul et ne méfier point fon oracle avec une aufll
foible voix que la mienne, laquelle n'euft efté qu'un inutile écho.
Je penfe que Monfieur Carcavi qui a eu fi bonne part à ce négoce ne s'abftint,
la femaine pafl^ée, de vous en féliciter que par la mefme raifon, et la lettre -) que
vous trouvères de luy avec la mienne s'en expliquera peut-eftre dans le mefme
fentiment. Il ne nous refte, Monfieur, qu'à nous en refjoiiir cordialement avec
vous, et. à vous conjurer de rompre tous les empefchemens qui pourroient retar-
der voftre voyage afin de monftrer au Roy et à Monfieur Colbert l'impatience
que vous avés d'entrer en pofl'eflîon de la grâce qui vous eft faitte et de venir jouir
de l'accueil que tout ce que vous avés d'amis icy vous feront. ^
Vous recevrés cependant une autre lettre de Monfieur Colbert 3) avec une de
change de non moindre fomme que celles des années précédentes "t), que Sa Majefté
luy a ordonné de vous envoyer pour le préfent qu'Elle a continué aux gens de let-
tres encore celle-cy. Vous en remercirés fans doute le prince 5) et le miniftre '^^ par
efcdt et m'envoyerés vos remercimens par Monfieur van Beuning pour une feu-
reté plus grande. Il feroit a fouhaitter que les ouvrages mathématiques que vous
') Nous n'avons trouvé nulle part cette lettre de Colhert à Christiaan Huygens.
") Cette lettre de P. de Carcavy ne se trouve pas dans nos collections.
3) Nous ne possédons par non plus cette lettre de Colbert à Chr. Huygens.
'^) Consultez les Lettres Nos. 1 150 et 1 241.
5) Consultez la Lettre N°. 1464. ^ Voir la Lettre N°. 1463.
CORRESPONDANCE. 1665. 473
deftinés à Sa Majeflé parullent et luy fiiflTent offerts en mefme temps que vous en-
trés dans fon fervice ou incontinent après. Je m'en remets à voflre prudence et
demeure, Monfieur, voftre, etc.
De Paris, ce xxvii aouft i66$.
N= 1452.
R. F. DE Sluse à Christiaan Huygens.
27 AOÛT 1665.
La lettre se trouve à Le'iden , coll. Huygens.
C/ir. Huygens y répondit par le No. 1456.
Elle a été publiée par C. le P/iige dans le Bull, di Bibliogr. T. 1 7.
Nobiliffime Domine
Epiftolam Aftronomicam hiice adiunftam ') Româ herj accepi a Clariffimo
Riccio. Rogat autem, tam fuo, quam amicorum qui illic coeleftia curant, nomine,
vt eam concinu6 ad te tranfmittam, quo nimirum accuracis illis telefcopijs tuis ob-
feruare poiïîs, num euentus, auftoris -) praediélionj refponfurus fit. Quod ad me
attinet, fateor mé ijs inftrumentis deftitutum, quae tam propè coelum nobis admo-
uent. Aliorum itaque experimentis ftabo lubens; fed tuis praefertim, quorum
ày.jiifisia mihi iaradiu nota eft.
Si quid igitur tibi orij erit, et fi coelimi faueac, quaefo vt hanc operam reliquis,
quas Aflronomiae promouendae haftenus impendifij, adiungere non graueris.
Vale Vir Clariffmie meque perenni affeftu crede
Tuj Obferuantiirimum
Renatum Franciscum Slusium.
Leodicj xxvii Auguftj cioidclxv.
') L'onvrages cité dans la Lettre N°. 1 304, note 5°.
-) L'auteur est G. D. Cassini.
Œuvres. T. V. 60
474 CORRESPONDANCE. l66$.
N= 1453.
[A. Auzout] à Christiaan Huygens.
4 SEPTEMBRE [1665].
Ln lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
■ Elle est la réponse au No. 1418. Chr. Huygens y répondit par le No. 1460.
A Paris ce Vendredy 4 Septembre.
Je vous envoie Monfieur ce que vous aues fouhaité de voir, qui eftlareponfe
de Monfieur Hook ') et quelques lettres ') que ie luy ay écrites, quand il me fera
quelque reponfe ie vous en feray part de mefme.
Je voudrois bien que vous euffies la bonté de men faire tenir vn exemplaire a
Monfieur Heuelius. ie crains pourtant quvn fi gros paquet par la pofi:e ne vous
foit trop a charge. Si vous voies Monfieur VoiTius vous mobligeres de luy monter
toufiours le votre en atendant que ie luy en enuoie vn auec ma première lettre -) a
Monfieur TAbbê Charles que iay enfin manqué de luy enuoier. Vous fcaues que
le Hure •') de Monfieur Petit fe débite et vous fcaures que nous nauons point
encore eu de reponfe de Monfieur Heuelius. ie nay point depuis très long temps
eu de Commerce auec Rome depuis la première partie Theoriae Cometarum de
Cafllni 'i) dont ie croy vous auoir parlé, il ne fc fait rien icy dauantage. iay vu ces
jours pafTés vos deux pendules 0 arriues fans danger comme les interefi^és vous
lauront pu mander, ie trouue votre jnuention fort bonne pouruu quelles narrefiient
pas plus que les autres , particulièrement celles pour la mer pour Monfieur de
Montmor ou le pendule na gueres de balancement ce me fcmble. elle arreiloit
dabord a tous momens mais cela venoit diin petit plom quil faut adiouter au poids
de la roue de rencontre qui etoit décroché, ie ny ay pas pafi"é depuis pour fcauoir
fi elle aura toufioiu-s bien etê. Si vous croies quil ny ait plus aucun jnconuenient a
cette manière et que votre ouurier ne les vende pas trop cher vous mobligeries
fort de men faire faire vne comme celle de Monfieur de Carcaui ou fi vous croies
que ien fafl^e faire aufii bien icy et a auffi bon conte ien feray faire vne par Turet.
Nous n'auons pu deuiner la neceffitê de ce petit chaifnon double qui efl: au bas des
poids fi ce nefi: pour empêcher quils ne fecartent mais nous ne voions que cela fufl:
neceflliire dans la chambre et il femble que cela peut embarafler. iay cru qu'vn
petit arrefi: que vous aues mis a celle de Monfieur de Carcaui nefi: que pour arrefi:er
tout le mouuement, fans larrefter par le pendule, mais ie nen voy pas bien la necef-
') Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1415,11010 la.
°) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1273, note 10.
5) Dissertation sur la Nature des Comètes.
't) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 330, note i c.
5) Ce sent les horloges pour H. L. H. de Monmor et P. de Carcavy.
CORRESPONDANCE. 1665. 475
fitê car en arrêtant ce pendule ie croy que tout le mouuement farreteroit de mefme.
On nous fait efperer il y a défia quelque temps que vous viendres demeurer
icy quoyqu'on ne veuille pas nous en dire ny le fuiet ny les conditions, ie le
fouhaite de tout mon ceur et que ce foit au pluftofl:. quoyque fi nous y gagnons
a vous auoir prefent nous perdrons les Jnuentions que vous pouues faire ou
vous êtes et que vous feres dificilement a Paris parce qu'on ne peut venir a bout
des ouuriers. vous verres icy fept ou huit fortes de petits carofTesjnuentés depuis
votre départ et cependant la plufpart retournent toufiours a vos premiers "}. vous
ne maues point enuoiê de larmes ') dans les caifi"cs comme vous manies promis ^)
et ien fuis bien aife prefentement parce qu'on en fait icy qui reuiTifient. Je nay
fait aucunes Obferuations cette année comme ie lauois proieté n'en aiant pas
trouué la commodité, fi vous en aues fait vous men feres part fil vous plaift. Nous
nauons point icy depuis long temps de nouueles de Monfieur de Zulichem '^). fil
efl: arriuê en Hollande, vous mobligez de l'alTurer de mes refpefts et de me croire
Monfieur entièrement a vous.
Pour
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haie.
N= 1454.
H. L. H. DE MoNMOR à Christiaan Huygens.
4 SEPTEMBRE 1665.
Zti lettre se trouve h Leiâen , coll. Huygens.
Chr. Huygens y répondit par le No. 1455.
A Paris ce 4 Septembre 1665.
Monsieur
Je me fuis donne l'honneur de vous cfcrire des le mois pafi^é '} pour vous re-
mercier des foings qu'il vous a pieu de prendre pour me faire préparer -) vue ho-
"5} Consultez les Lettres Nos. 1 190 et 121 1.
'') Sur ces larmes de verre, consultez les Lettres Nos. 1351, 1371 et 1415.
^} Consultez la Lettre N°. 1428. y) Constantyn Huygens, père.
') Nous n'avons pas trouvé cette lettre de de Montmor à Chr. Huygens.
-) Consultez la Lettre N°. 1444.
476 CORRESPONDANCE. 1665.
rologe a pendule de voftre nouuelle Inuention Et pour vous prier de m'en vouloir
mander le prix afin de vous l'enuoyer auffi toft. Depuis Je lay receuë en fort bon
eftat Et fans quelle ait receu de dommage par les chemins Et l'ayant faiél ouurir
et fufpendre par Monfieur Turet 3) fuiuan: voftre auis en prefence de Meffieurs
Petit, Auzout et d'autres Curieux, Je vous puis affeurer, Monfieur, quils ont tous
beaucoup eftimé et approuué cette nouuelle produftion de voftre efprit. Mon-
fieur de Carcauy pareillement la veuë auec admiration Et ma donné de grandes
Efperences de pofieder bien toft voftre chère prefence. Vous ne doutez pas que je
n'en aye beaucoup de Joye par la profeiïïon que Je fais d'honorer voftre mérite
et voftre fcauoir. Et par l'intereft de la France qui commence a reprendre fur la
Hollande les auantages quelle a eu fur nous lors qu'elle nous a enleué les Scali-
gers 4) et les Saumaifes '), Je vous conjure Monfieur deftre perfuadé de mon
affeftion Et de ma gratitude Et de croire quil ny a Perfonne qui foit plus véri-
tablement que moy
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiffant feruiteur
DE MONTMOR.
Je vous prie donc Monfieur de me faire fcauoir promptement le prix et les
frais de Ihorologe afin que dy fatiffaire au mefme temps. Je ne prétends pas mac-
quiter par la de l'obligation que ie vous auray toufiours de voilre Ciuilité. L'horo-
loge farrefte mais jl fera aife dy remédier a mon auis
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zuylichen
XII A la Haye.
3) Sur Thuret, voir la Lettre N". 1004, note 3.
4) Joseph Justus Scaliger, né à Agen en 1540 (consultez la Lettre N°. la du Supplément au
Tome I, note 2), vivait en France, quand après diverses négociations il consentit en 1594 à
venir à Leiden, où on l'avait appelé pour être l'ornement de l'université nouvellement fon-
dée; il y mourut le 21 janvier 1609.
5) Claude Saumaise , né le 15 avril 1588 à Sémur en Auxois, fut appelé en 1632 à l'Université
de Leiden. Il voyagea beaucoup en France et en Suède et mourut le 3 septembre 1653.
CORRESPONDANCE. 1665. 477
N= 1455.
Christiaan Huygens à H. L. H. de Monmor ').
10 SEPTEMBRE 1665.
A Monfieur de Montmor.
10 Septembre.
Le sommaire se trouve h Leiâeii, coll. Iluygens.
La lettre est la réponse au No. 1454. De M/oiitmor y répondit par le Nu. 1474.
le prix de fon horologe marin 270 livres d'Hollande.
N= 1456.
Christiaan Huygens à R. F. de Sluse.
' II septembre 1665.
Slusio.
1 1 Septembris.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 145a. R. F. de Sluse y répondit par le No. 1478.
gracias de miffa epiftola Caflîni. fperaveram obfervationes mittere fed nihil
adhuc vidi. fcribam quid poftea fuccenerit. fi nihil , gratulabor Campano de prae-
ftantia perfpicillorum fuorum , et tentabo an fimilia perficere queam. Inventionem
me inveniffe aemulandi hyperbolicae figurae perfeftionem lentibus fphaericis fe
mutuo corrigentibus in telefcopio ex duabus tantum compofito. gracias agat viris
praertantiffimis Riccio, quod me participem facere voluerint. Debeo illi pro
Cometae obfervationibus.
') Dans les Adversaria on trouve, auprès de ce sommaire, l'annotation suivante de Clir.
Huygens.
Plufieurs leccres, n'ayanc pas ce livre près de moy,
eodem die A Monfieur Duarte.
Lettre que nous ne possédons pas.
478 CORRESPONDANCE. 1 665.
Nâ 1457.
H. Oldenburg à Christiaan Huygens.
II septembre 1665'}.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens,
Chr. Huygens y répondit par le No. 1465-
A Londres le i. Septembre 1665.
Monsieur,
J'efpere, que vous auez receu celle''}, que ie vous efcrivis, à l'inftance du Che-
valier Moray , il y a 3. ou 4. femaines , auec une pièce d'une de nos Tranfadlions
philofophiques, que vous auiez demandée. Cèlle-cy n'efl: que pour vous addref-
1er le petit billet s), cy joint , qui me fut enuoyé du mefme Chevalier , auec ordre
de le defpecher vers vous, et de vous prier, que vous priffiez la peine de vous en-
quérir de telles des pièces mentionées là dedans *) , qui ne font pas inprimées ; ce
que vous pourrez faire, s'il vous plait, et de Monfieur Golius et des Elfevirs s).
On penfe, que le refte méritent d'eflre inprimé de mefme, principalement la
pièce '') d'Anderfon ').
Je fouhaite toufiours la fin de la guerre et de la pelle, d'une paffion non-
pareille , pour reftablir l'eftude et les bonnes correfpondences. C'efl: de
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeilTant feruiteur
H. Oldenburg.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
a la
1 2 Haye.
') Chr. Huygens reçut cette lettre le 17 septembre. Consultez la Lettre N°. 1466.
-^ C'est la Lettre N°. 1438.
3) Nous n'avons pas trouvé ce billet de R. Moray à Chr. Huygens.
*) Consultez, sur ces pièces, la Lettre N°. 1466.
5) Il résulte de la Lettre N°. 1508 que les écrits en question avaient été confiés à Golius avant
1646, date de la publication, par Bonaventura et Abraham Elzevicr, des Opéra Vietae (voir
la Lettre N°. 5, note 31). En 1665, la maison des Elseviers était dirigée par la veuve de Jean
Elzevier, héritier de Bonaventura et d'Abraham. Elle s'appelait:
Eva van Alphen, fille de Daniel Symonsz. van Alphen, receveur et échevin de Leiden, et
de Marytje Dirksdr. van Hogeveen; elle naquit le 27 mars 1620 à Leiden et mourut le
18 mars 1695. Elle épousa, le 9 juillet 1647, Jean Elsevier.
*) Il s'agit de ses deux ouvrages, restés inédits:
a) Traftatus Stereometricus de parallelopipedis, Cylindris, Truncis, Conis, Corporibus
Regularibus.
Zi) Nova Triangulorum Sphaericorum Stereometria, cum Appendice de Proftaphaerefi
nova et multo quam antehac faciliore in Sinuum Analogiis.
CORRESPONDANCE. 1665. 479
N= 1458.
Christiaan Huygens à N. Heinsius.
15 SEPTEMBRE 1665.
La lettre se trouve à Leiden, fonds Burman.
Elle est la réponse au No. 1443.
Sicut omnibus rébus ita ec amicitiae officijs a te fuperor Heinfi Clariffime, qui
nimis diuturnum filentium ') literis tuis interpellandum cenfueris. Video equidem
quam non validam excufationem hic mihi fuppeditent in Galliam Brittanniamque
nuperi excurfas,cum jam diu inde domum reverfus^) hoc ipfumtibifignificare de-
buerim. Verum utcunque ad haec fegnis ac negligens, illud tamen tibi perfuadeas
velim , neminem vivere tui amantiorem auc qui iflud ingenium tuum ac praeclara
in rem literariam mérita pkiris aeftimet.
De Elegijs duabus fratris mei s) una cum poematis tuis praclo committendis
quod fcribis, confului ipfum quid ijs fieri vellet. qui priorem *) illarum, quam
puerili pêne aetate fe condidifTe ait, omnino premendam cenfet, idque adeo a te
poftulat: alteram s) qualis efl: edi patitur, quippe quam alioqui non nifi una litura
ait emendari pofTe. Claudiani tui '') exemplar ab Elfevirijs 7) non accepi, fcd
quia ut daretur te mandafle fcribis, prima quaque occafione ab illis exigara.
De cometis nihil ego quod publicari mereatur confcripfi, ^) neque obfervatio-
Ces ouvrages se trouvent mentionnés dans sa publication:
c) Alexandri Anderfoni Scoti Excercitationvm Mathematicorvm Decas Prima, Continens,
Quaeftionum aliquot, quae Nobililîimorum tum huius tum veteris Aeui, IVTatbematico-
rum ingénia exercnere, Enodationem. Parifiis Apnd Oliverivm de Varenes. Via laco-
boeâ, fub figno Viftoriae. Anne cId.Idc.xix. in-4°.
'') Alexander Anderson naquit en 1582 à Aberdeen. Jeune encore il s'établit à Paris, y donna
des leçons de mathématiques, et devint l'ami de Vieta, dont il publia des ouvrages posthumes.
Il vécut dans des circonstances peu aisées et mourut après 1619.
') La dernière lettre de Chr. Huygens à N. Heinsius, la Lettre N°. 1094, était datée du 22 jan-
vier 1663.
-) En juin 1664. ') Constantyn Huygens , frère.
•*) Cette pièce est intitulée:
De infelici cafu nobiliffimi luvenis Francifci ab Aerflens, qui poft longas peregrinationes
à Brittannià in patriam navigans, in mari Zelandico naufragio interiit: ad Nicolaum Hein-
fium Conftantinus Hugenius C. F.
5) Cette pièce est intitulée :
In editionem OvidiiàNicolao Heinfio noviteradornatam Conftantinus Hugenius Confl:. F.
Ces deux pièces sont insérées dans le „Adoptivorum Carminum Liber Secundus", qui
se trouve dans les „Poematum Nova Editio 1660".
*) Sur l'édition de Claudianus par Nie. Heinsius, voir la Lettre N°. 922, note 7.
7) Il s'agit de Louis et de Daniel Elsevier à Amsterdam.
8) Une ligne entière au haut de la page de la lettre en a été tranchée; mais nous avons retrouvé
les quatre mots qui manquent, dans le Theatrum Cometicum de Stan. Lubienietski, où Hein-
sius, dans une de ses lettres, inséra une partie de celle-ci.
480 CORRESPONDANCE. 1665.
nés meas tanta cura peraftas dicere aufim, quam funt aliorum quorundam jam
editae uc Hevelij in Prodrome Cometicoî'), ac praefertim Auzotij Galli '°), qui
duo nunc inter fe de palma hac in re décernant, etfi vereor ne inferior diicedat
Hevelius. Caeterum quia fcribis amicos ") te iilic habere aftronomiae ftudijs
deditos, pauca haec, quae ex qualibufcunque obfervationibus meis colligere
haud incerto ratiocinio licuit, adjungere vifum eft, quae chartae huic '-) feorfum
infcripfi. Haec fi videbitur illis imperties, ac mihi viciffim quae de eodem argu-
mente illi commentati funt. De Pareliorum obfervationibus non opus ut denuo te
admoneam, video enim meminilTe ac gaudeo.
Vellem Nafonianas pro his tibi me rependere pofle, fed nihil habet frater
meus '3) quod non jam ante tu habueris, uti, inftituta notularum fuarum quas ex
Hifpania reportavit cum tuis notis coUatione, fe comperilTe ait.
Non ita pridem intellexi Cartefianae Pliilofophiae addiftos, qui Lutetiae Pari-
fiorum haud exiguo funt numéro, in honorem magiftri fui marmoreum tumulum
in locum lignei, quem olira Chanutus '■•) fieri curarat, conflruendum decrevifîe,
jamque in eam rem fumtus contulifle, imo opus ipfum jam Holmiae faciendum
locafle, quod an ita fit à nemine melius quam a te refciri pofle credidi. Equidem
gloriae tanti viri faveo, licet opiniones ejus non omnes, ut ifl:i, ampledtar, gaudeo-
que cum eximijs ingenijs quoquo modo à pofl:eris gratia refertur. Vale Vir Prae-
ftantifllme et me ama.
Dabam Hagae Comitis 15 Septembris 166$.
Myn Heer
Myn Heer Nie. Heinsius.
Refiderende van Wegen Haer Hoog Mogenden
aen 't Hof van Sweden
ToL
Stockholm.
5) Voir Touvrage cité dans la Lettre N°. 1 407, note ^.a.
'°) Consultez les Lettres N°. 1310, note i,et N°. 1346, note 5.
") Stan. Lubienietski. '-) Voir l'Appendice N°. 1459-
'3) Lodewijk Huygens.
'+) Chanut, l'ambassadeur à Stockholm, qui avait envoyé tous les papiers et lettres de Descartes
en France; ils firent naufrage sur la Seine et ne furent sauvés qu'en partie.
CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1459-
[Christiaan Huygensj h [N. Heinsius].
[15 SEPTEMBRE 1665].
Appendice au No. 1458.
La pièce se trouve à Lei/icn, fonds Burman ').
Elle a été publiée par Liibieiiitski dans son Thcntrnm Cometicnm -~).
1 Cometam, qui confpici caepic menfe decembri A°. 1664, mocu fiio proprio
ac vero fnam alius ell: in caelo apparens} inceffiffe per lineam redlam , ciijns
inclinatio ad planum eclipticae fuerit circiter gradus 1 1 3), quaeqne i'iud pla-
niim fecuerit in punfto paulo plus a foie diftante quam tribus Orbis magni
femidiametris.
2 Dufto piano per lineam diftam itineris Cometae quod lit piano Eclipricae ad
reclos angulos, communem utrique piano feflionis lineam inter Marris ac
Telluris orbitas tranfire, paulo tamen illi propiorem; ac refpicere gradus 21
Ariens ac Librae.
3 Cometam aequabili motu inceflîlTe in illa linea itineris fui , quam Keplerus
Trajeftoriam vocabat.
4 Motumque eum paulo amplius quam fexcuplo celeriorem fuiïïe motu Tel-
luris in Orbe magno five annuo.
5 Minimam cometae a Tellure diftantiam fuiffe majorem aliquanto quam dimi-
diam ejus quae inter Tellurem ac Solem , eamque minimam diflantiam conti-
giffe 28 Decembris '').
6 Caudae longitudinem fuifTe fere duplam intervalli inter Solem ac Tellurem ,
quod intervallum raihi eft circiter terrae diametrorum 12000.
7 Cum Cometae diftantia a terris fuerit proxime eadem 10 Januarii quae
15 Decembris tamen pofteriori harum obfervationum multo minus lucidum
apparuifTe ideoque videri rêvera lumine diminutum fuiffe.
8 Ac proinde fufpicandum an non materia ejus igné fuo arferit paulatimque
confumta fit.
9 Cum caput cometae magnis optimifque telefcopijs fpeftatum inftar cxigui
punéli femper apparuerit, non majori faltem quam 8 vel 10 fecundorum fcru-
') Consultez la Lettre N°. 1317 du 29 janvier 1665 à Thevenot, où l'on trouve ces résultats
avec quelques variantes.
-) Cet Appendice et une partie de la Lettre N°. 1458 ont été envoyés par N. Heinsius h
Lubieuietzki le 14 octobre 1665. Voir son „Theatvum Cometicura" page 317.
3) Dans la Lettre N°. "1317, on lit: 12 degrés.
4) Dans la Lettre N°. 13 17, Chr. Huygens indique la date du 21 décembre.
Œuvres. T. V 61
CORRESPONDANCE. 1665.
pulorum ktitudine ; hinc minus illud fiiiïïe coUigo ad candae amplitudinem
comparatiim qnam fit arenae granulum ad Iphaeram ciijus diameterpcdum 40.
10 Fieri pofTe ut Conieta aliquis in terram impingat, fcd facilius multo ut Terra
per caudam cometae tranfeat.
Satis autem apparec in his omnilius Copcrnici fyftema me fecutum etiamfi non
moneam.
N= 1460.
Christiaan Muvgens h A. Auzout.
17 SEPTEMBRE 1665.
Lu minute se trouve à Leideii, coll. Iluygens.
La lettre est la /réponse au No. 1453. À. Juzout y répondit par le Nn. 1493.
A Monfieur Auzout.
17 feptembre.
que je n'ay pas encore receu le livre de Monfieur Petit ') ce que prie de luy dire
et que l'ayant je luy feray refponfe -'). que Hevelius m'a prié s) de fufpendre mon
jugement jufqu'a fa refponfe qu'il donnera dans un fécond Prodromus 4). que je ne
voy pas comment il fe juftifierafi comme vous dites les autres obfervationsconfen-
tent avec les vofl:res. Je m'efl:onnc qu'il n'a pas les prédirions de Cafllni 0- Horo-
loge ne s'arreflie pas autrement, a quoy fert la petite chaifne. le crochet inutile,
eftoit fait par l'horologer ") fans mon ordre, que j'avois vu la première refponfe ^) de
Hook en anglois. que je feray tenir a Hevelius l'exemplaire aifement, quand Voffius
me l'aura rendu, qu'il ne faut pas croire que Hoolv viendra a bout de fa machine,
dont la pratique ne vaut rien, quand le cercle efl: mince, et la théorie n'efl: pas
bonne quand il efl: large ou comme une forme creufe entière par ce que la fpheri-
citè du verre et de la forme ne fe corrigent pas l'un l'autre, ce que fcroit necef-
faire. que ce que Campani n'a pas voulu donner l'eflîiy de fa lunette donne a pen-
fer qu'elle ne furpafie pas la fiene. que pourtant il faut qu'elle foit bien bonne
pour veoir les ombres des fatellites dans Jupiter, que je n'ay rien pu veoir, mais
') Sa dissertation sur la Nature des Comètes.
^) Consultez la Lettre N°. 1477, réponse à la Lettre N°. 1439.
3~) Nous ne possédons pas cette lettre de Hevelius.
4") Voir l'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1407 , note 4''.
5) Voir la Lettre N°. 1304, note 5. Consultez aussi les Lettres Nos. 1452 et 1466.
^) Severyn Oosterwijk.
'■^ Consultez la Lettre N°. 1438.
CORRESPONDANCE. 1665. 483
la lune empelchoit un peu. que jattens l'ombre du certius. l'autre fois je crois qu'il
n'y avoit poinc d'ombre a veoir a cauie de la ficuacion que je remarquay. Que fon
railbnnemenc de la lune me plait beaucoup, l'invention de Hook de l'alongcment
des Lunettes ne fera rien qui vaille pour l'utilité pour les railbns qu'il dit. Je ne
puis encore vous dire rien de certain fi non que je viendray "). Que j'eipere de
trouuer bien moyen d'exécuter mes inventions quand j'en auray. Je demande
pardon de n'avoir pas envoyé les larmes de verre, mon Perc a une journée ou
deux d'icy.
N= 1461.
Christiaan Huygens à P. de Carcavy.
17 SEPTEMBRE 1665.
Le sommaire se trouve à Laden , coll. Huygens.
a Monfieur de Carcavy.
Eodem die.
que je fuis fatiffait touchant le llile de la précédente ') de Monfieur Colbert.
que je le remercie des foins qu'il a pris dans cette affaire, que mon Père viendra
dans I jour ou i. que je luy avois fait prefent de l'horologe -) bailemains a Mon-
fieur l'abbè Bourzeys ■•).
N= 1462.
Christiaan Huygens a J. Chapelain.
17 septembre 1665.
Le sommiiire se Ironre à Leiilcii, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. i.jsi. J. Chapelain y repondit par le No. 14S5.
Chapelain.
Eodem die.
grâces de fa felicitation. et de les foins a faire continuer la libéralité Royale.
'■') Il s'agit de l'appel du roi Louis XIV.
') Nous ne possédons aucuue lettre de cette correspondance entre Chr. Huygens et Colbert.
-) Consultez la Lettre N°. 1444.
3) 7\mable de Bourzeis naquit en 1656 à Iliom et mourut le 2 août 1672 à Paris. Elevé en page
chez le Marquis de Chandenier, il devint i\hhé de Saint Martin de Corcs, membre de l'Aca-
démie française et président de l'Académie des inscriptions. Il fut grand controversiste et
nous a laissé plusieurs ouvrages.
484 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1463.
Christiaan Huygens à Colbert.
17 SEPTEMBRE 1665.
Le sommaire se trouve a Leideii , coll. Huygens.
Remerciment a Monfieur Colbert. de mes incereft en paATanc.
Eodem die.
N= 1464.
Christiaan Huygens à Louis XIV.
17 SEPTEMBRE 1665.
Le sommaire se trouve à Le'nhn, coll. Huygens.
17 Septembre.
AU Roy.
Remerciment de Ton prefent 0 de 500 elcus "). que j attendray fes ordres pour
me rendre a Paris.
N= 1465.
Christiaan Huygens à H. Oldenburg.
18 septembre 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden], coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1457. //. Oldenhurg y répondit par le No. 1479-
A Monsieur Oldenburg.
Excufes de ne l'avoir remercie pluftoll de l'envoy des Philofophical Traniac-
tions. quil veuille envoier ma lettre ') a Monfieur Moray. que j'ay rcceu fes lettres
et celle d'Auzout imprimées =) a Paris. le fais les mefmes fouhaits pour la paix
que luy. nulla ialus bello.
') Dans les „Comptes des Bâtiments dn Roi sons le règne de Lonis XIV" on tronve, ponr 1665,
l'entrée:
An Sieur Huygens, HoUandois, grand mathématicien, par gratification 1500 Livres.
-) Un écu blanc valait alors environ 3 Livres.
') Voir la Lettre N°. 1466.
-) Consultez la Lettre N°. 1415, note 1 2.
CORRESPONDANCE. 1665. 485
N= 1466.
Christiaan Huygens h R. Moray.
Appendice au No. 1465.
18 SEPTEMBRE 1665.
La lettre se irunvc à Londres, Royal Society.
La minute se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au Nu. 1436. R. Moray y répondit par le No. 1481.
A la Haye ce i8 feptembre 1665.
Monsieur
Ayant eftè diverti pendant quelque temps par une affaire ') qui m'eft fort impor-
tante et dont vous fcaurez dans peu d'avantage j'ay eftè négligent a faire refponfe
a voftre dernière -") comme eftoit mon devoir et je vous en demande pardon. Je me
fuis fouvenu de ma faute en recevant hier la lettre 3) de Monfieur Oldenbourg
avec voftre biliet *) de quelques noms des Oeuvres de Viete , touchant lefquels
il dit que vous defircz que je m'informe auprès de Monfieur Goolius et les Elfe-
viers s) pour fcavoir ceux qui n'ont pas encore elle imprimez. Je ne manqueray
pas de le faire au plus tofl: quoy que je ne fcache pas encore a quel delTein vous
faites cette recherche, c'efl: a dire fi vous voulez que les Elzeviers*) les impriment
ou fi l'on propofe de le faire chez vous. Et en attendant je vous puis aflîu-er que
le Harmonicon celefl:e ') n'a pas elle imprimé, comme il paroit par la préface des
Elzeviers aux ouvrages de Viete'') ou ils difent l'auoirreceu de Monfieur Hinne^)
mais qu'ils en ont différé l'impreflion en attendant encore d'autres pièces du
mefme autheur. Je ne Icache pas auflï que le Supplementum Notarum priorum '°) ni
les a traitez ") de Anderfonius ayent encore veu le jour dont je ne doute pas qu'el-
les foient dignes quoy qu'en matière d'Algèbre les efcrits de Viete ne foient pas
') Huygens fait allusion à l'invitation de Louis XIV.
-) Elle est du 22 juillet 1665 (V. st.). 3) Consultez la Lettre N°. 1457.
+) Nous n'avons pas trouvé cette pièce dans nos collections.
5) Consultez la Lettre N°. 1457, note 5.
*) Il s'agit ici des Elseviers d'Amsterdam, qui, depuis 1655, lorsque Daniel s'était rendu à Am-
sterdam, et surtout depuis la mort de Jean Elsevier en 1661 , pouvaient être considérés
comme les vrais successeurs des Elseviers de Leiden. En septembre 1665, Daniel était le chef
unique de cette maison, Louis s'étant retiré depuis mai 1665.
') Le Harmonicon Céleste de Fr. Vieta n'a jamais été imprimé.
S) Voir l'ouvrage cité dans là Lettre N°. 5, note 31. Ces œuvres de Vieta furent imprimées en
1646 par Bonaventura et Abraham Elzevier dans l'ofiicine de Leiden.
^~) Le Chevalier Alexander Hume appartenait à la cour de la Princesse Royale.
'°)-Dans les Opéra, publiés par van Schooten (voir la Lettre N°. 5, note 30), on trouve les
Ad Logifticem ipetiofam notae priores,
qui ont rapport à l'ouvrage
In artem analyticam ifagoge, feu Algebra nova. Lugd. Bat. D. Lopes. 1635. 4°.
") Consultez la Lettre N°. 1457, note 5.
486 CORRESPONDANCE. 1665.
fort a délirer après que Monfieur Des Cartes a rendu cette fcience plus claire et
plus parfaite, de la quelle je ne nie pas pourtant que Vietc n'aie elle le pre-
mier inftaurateur.
Pour ce qui efi: de la penlee de Monfieur Ilook, dont il vous a pieu me faire
part, d'appliquer dans les horologes un relTort au lieu de pendule, je vous diray
qu'eftant en 1660 a Paris Monfieur le Duc de Roanais '-) me parla de la mefme
chofe et mefme me mena chez l'horologer '5) a qui luy et Monfieur Pafcal avoient
communiqué cette invention, mais foubs ferment et promcïïc devant Notaire de
ne la point révéler ni fe l'attribuer, mais je ne trouuay leur manière d'application
nullement bonne et j'en fcavois des lors de beaucoup meilleures, mais outre que
la pratique n'en ell pas fi aifée comme des horologes a pendule, je ne m'en puis
promettre autant de jurteffe que celle que je trouve en ceux cy; le mouvement du
vaiflèau devant caufer de petites irrégularité/, au mouuement du reffort ou il feroit
mal aifè a remédier; et l'on ne fcait pas encore fi le changement du chaud et du
froid n'altereroit aucunement les vibrations, de forte que je croy que Monfieur
Hook parle encore trop confidemment de cette invention des Longitudes dans
fa préface '+) comme de plufieurs autres chofes.
Je ne puis pas m'iniaginer julqu'icy par quel moyen il prétend de faire des lon-
gues lunettes avec les objectifs de celles qui font beaucoup moindres; et s'il peut
en mefme temps en argumenter l'effeâ: auiïi bien que la longueur, il a raifon d'eiti-
mer beaucoup ce fecret. mais cela ne fe pouvant faire fans agrandir l'ouuerture du
verre objcétif, je ne penfe pas qu'il puiffe fervir de rien, c'eft ce qu'a aufll defla
remarqué Monfieur Auzout dans une de fes lettres '■'^) a Monfieur Oldenbourg,
dont il ma envoie n'aguerre des exemplaires imprimez.
Je ne fcay fi je vous ay mandé "''') que Monfieur Boreel ne m'a point apporté "")
le Thermomètre l'aiant lailTé la ou il eftoit logé, pour ellre de trop grand volume.
Quand vous ferez de retour a Londres je vous prie de le reprendre et de me l'en-
voier par quelque occafion. Je fuis très marry de n'en trouuer pas julqu'icy pour
vous faire tenir voltre horologe, celle de Monfleur Dovvning '-) m'ayant manqué
pour n'avoir erté adverti de fon départ du quel aulFi bien l'on doute s'il a elle pour
l'Angleterre.
L'on m'a envoie de Rome des predrdlions de Monfieur Caffini '^) pour le mois
d'Aouft et Septembre qui marquent a quels jours et quelles heures de la nuift l'on
'') Sur Artiis Gouffier. duc de Roamies, voir la Lettre N°. 837, note i.
'•') Probablement Tlmrct. '*) De la Micrographia.
'•'') Sur ces lettres de Adr. Auzout, voir la l>ettre N°. i4i5,note 12.
'*) Peut-être dans la lettre du 17 juillet 1665, que nous ne possédons pas ,• consultez la Lettre
N°. 1436, note I.
'^) Sur renvoi de ce thermomètre, consultez la Lettre N°. 1401.
'8) Voir la Lettre N°. 1329.
'^) Par rintermédlaire de Ricci et de Sluse. Consultez la Lettre N". 1452.
CORRESPONDANCK. 1665. 487
verra les ombres des Satellites dans le difqiie de Jupiter, mais ne les ayant reçues
que le dernier d'Aouil: et le ciel couvert ou autres empefchements ne m'ayant pas
encore permis de faire des obfervations telles qui me fafTent certainement connoiilre
le dernier cfFeft de mes lunettes, je ne fcay pas ce que je m'en doibs promettre, et
ne veux pas defefperer pourtant d'en pouiioir veoir quelque chofe. L'ombre du
troifième, qui eft le plus grand, doit paroiftre le 26 Septembre au foir fi tolT: qu'il
fera obfcur, et fortir de Jupiter a 9 heures et + a Rome. J'efpere que le ciel me
favorifera ce jour la et je vous recommanderois auffi l'obfervation fi je ne croiois
que la Société ertant difperfée par ce temps de pelle ces belles occupations font
tout a fait interrompues. Je ne vous recommande donc que vous mefme en
ces temps fi dangereux et vous prie de continuer l'honneur de vos bonnes
grâces a
Vofhre trefobeiffant feruiteur
Chr. Huygens.
N° 1467.
[M. Thevenot] à CiuiisTiAAN Huygens").
18 SEPTEMBRE 1665.
^ La lettre se trouve h I.ehien, cnll, Hiiygens.
Chr. /fiiygens y répondit par le Nn. 1472.
ce 18 7brc 1665.
Jl me femble que le génie de Monfieur Frenicle ne lai decome [?] dans les quef-
tions des Jeues dhazards comme dans toutes les autres quelHons des nombres. Je
vous enuoie ce quil ma donné ') fur celle que vous luy auez propofee ") auec
beaucoup de fes fentimens de Ihonneur que vous luy faites de vous fouuenir de
luy dont il vous efi: fort obligé, fa faute diminue a ce quil dit tous les iours. pour
moy Je ne m'en aperçois point mais bien que la moindre aplication luy fait mal a
la tefte.
le mauuais temps nous a empefché icy de faire les obferuations ■'') marquées
par Caffini.
') Voir l'Appendice N°. 1468.
-) Nous ne possédons pas la minnte de cette lettre de Chr. Hiiygens à Frenicle. Peut-être Chr.
Huygens lui a-t-il fait parvenir la question par l'intermédiaire d'Auzout. \'oir la Lettre
N°. 1428.
3) Celles des ombres des Satellites de Jupiter sur cette planète. Consultez la Lettre N°. 1466.
CORRESPONDANCE. 1665.
Monfieur Stenon 3) ma laillè vn difcours fur l'Anatomie du cerueau *) que le
vous enuoiras bien to(1: ou pluftot a Meflieurs uos frères car le fais mon conte
que nous vous poïïederons bien tôt icy. Jmagincs nous Monfieur quelle plaifir ce
doit eftre a vne perfonne qui fouhaitoit autrefois qu'on ne nous en laiflat point
fortir.
Monfieur Don louis s) ne fera-t-il point aufîy du voyage.
Nous auons icy vn Satyricon ") que Jaurois efl:e bien aife de luy envoler mais
Ion maffeure quil s'imprime a Cologne ").
Je vous prie Monfieur deflire bien periuadé que nous nauez perfonne qui vous
foit plus acquife que moy et de qui vous puifllez difpofer plus alTeurement.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens
â Haye.
'') de Monfieur Thevenot. (Chr. Huygens).
3) Sur Nicolaas Steen, voir la Lettre N°. 1 178, note 20.
'*) Cet ouvrage fut publié en français à Paris et pins tard traduit en latin sons le titre:
Nicolai Stenonis Diïïertatio de Cerebri Anatome, Spectatiïïimis Viris DD. Societatis apud
Dominum Thevenot eolleftae, dicata, atque è Gallico exemplari Parifiis edito An. 1669.
Latinitate donata, Operâ et ftudio Guidonis Fanoifii. L. L. A. A. M. & Med. Doft. Lugd.
Batav. Apud Felicem Lopez. Anno 1671. in-i2°.
5) Thevenot désigne Lodewi.jk Huygens.
'5) Le fragment alors trouvé du Satiricon a été publié sous le titre:
J. PetronI Arbitri in Dalmatia nuper repertum Fragnientum cum epicrifi & fcholiis Th.
ReinesL Ad Illullrisf. & Excellentisf. Dn. Job. Bapt. Colbert, RegiChrillianiffimo à Sanfli-
oribus Confiliis , fummiqve Galliarum Aerarii Moderatorem prudentillinnnn & integerri-
mum. Accelfernnt ex Edit. Upfalienfi V. C. Joh. Sehefferi Argentin. Notae. Lipfiae, fump-
tibus Laur. Sigifm. Corneri. Literis Chrilliani Michaelis. Anno m.dc.lxvi. in-8°.
") Thevenot se trompe, l'impression eut lieu à Leipsic.
CORRESPONDANCE. 1665. 489
N= 1468.
B. Frenicle de Bessy à Christiaan Huygens.
[septembre 1665].
Appendice au No. 1467.
La pièce se trouve à Leiden, coll. Huygens.
A & B jouent a + & a pille a telle condition que celuy qui amené + prend
tout ce qui eft au jeu & celuy qui amené pille met vn efcu au jeu. on demande quel
ell le defauantage de A, qui joue le premier ').
Cette queftion n'eft pas alTés déterminée , par ce que comme il y a la moitié des
coups qui fe peuuent jouer, aufquels le dernier amené pille & doit mettre vn efcu
au jeu, il faut fauoir, ce qu'on doit faire de ce qui efl: au ieu, quand il y relie quel-
que chofe, lorfqu'on veut quitter, car il pouroit ariuer qu'on ameneroit toufjours
pille & que ne pouuant acheuer , on feroit de fuite contraint de quitter.
Or on peut faire deus chofes du relie en cas qu'il y en ayt; le plus jurte feroit
de le partager, & en ce cas le defauantage du ler ne peut jamais monter jufques a
1 G. fols, fauoir a > de ce qu'on met au jeu; mais fi on continue de jouer long tems,
il en aproche plus près que quelque quantité donnée que ce foit; parce que fou
defauantage croift en continuant de jouer. Voicy le moyen de trouuer de com-
bien le defauantage ell moins que y. doublés le nombre des coups que chaqu'un
doit jouer, & adjoutés i. au double; prenes la puiffance de a. dont cette fomme ell
expofant, le triple de cette puiffance ell le dénominateur de la fraélion, & le numé-
rateur ell I. Ainfy pour fauoir de combien le defauantage de A fera moindre que
Y fi on ne joue que 3. coups de fuite; je prens le double plus i. de 3. qui ell 7. la
7e. puiffance de 1. ou 128. dont le triple eit 384. je dis donc que le defauantage
de A fera ^ moins —^. fi A & B ne jouent chaqu'un que 3. coups.
Autrement pour fauoir quel ell ce defauantage fans parler du lixidue[?]; prenes
la puiffance de 2. comme deuant & ce fera le dénominateur de la fraftion, diuifés
cette même puiffance par 6. rejettant le a, qu'on a toufjours de relie, le quotient
fera le numérateur. Ainfy fuppofant qu'on joue chaqu'un 4. coups; le double
+ I. de 4. ell 9. qui ell l'expofant de 512. qui étant diuifé par 6. donne 85. on
aura donc — ^ d'efcu pour le defauantage de A. & ainfy des autres.
') C'est la question envoyée par Chr. Huygens à J. Hiidde le 4 avril 1665. Consultez la Lettre
N°. 1403.
Œuvres. T. V. 62
490 CORRESPONDANCE. 1 665.
Que fi on ne veut point que le relie foit partagé, mais que chaqu'un reprenne
la portion qu'il aura mis de ce qui refle, le defauantage de A deuiendra double de
ce qu'il etoit en l'autre cas, fauoir lorfqu'on partageoit le refle; & ainfy jouant 4.
o - o -
coups de fuite fon defauantage fera — ^ au lieu de — ~. & ainfy des autres.
Ces defauantages font enfemble vne proportion qui fe peut continuer a l'infini, de
manière qu'ayant le defauantage de A, quand on ne joue qu'un coup, qui efl-ô. les au-
tres fe trouuent multipliant par 4. les 2. termes de cette frafliion et adjoutant i. au
Numérateur. On aura donc tt pour i . coup
— pour 2.
7^ ?«"•• 3-
85
— ^ pour 4.
512 ^ ^
8
341 «
£7-8 Pf^""- 5- &c.
Pour
Monfieur Hugens.
N2 1469.
R. Paget à Christiaan Huygens.
21 septembre 1665.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Ilitygen.i.
Chr. Huygens y répondit pur le No. 1471.
S. p. D.
Generofiffime atque amiciflime Domine Hugeni,
compluribus à te beneficiis affeftus (lentium fané telefcopicarum donum ') nun-
quam non mémorandum) audaciùs humanitatis veflirae fores pulfo, rogaturus
quod non putem à quoquam mihi vel melius vel lubentius pofl^e praeilari. Nar-
ravit mihi amicus =), fe Hagae Comitis fub menfis hujus initium à quodam harum
rerum gnaro accepiflTe, Romae nuper novam quandam telefcopii duodecempe-
dalis rationem inuentam effe 3), quae luculentâ coelefl:ium <pciivoi/.év(>)v detedtione
optima quaevis haélenus confedta telefcopia longe antecellat. Id fi verum fit,
Dioptricae veftrae quam exfpcftamus editionem proculdubio aliquantifper fuf-
flaminabit. Mira nuncii, nec ingratâ novitatc perculfus, non pofîiim non avi-
diufculè in narrati veritatem ulteriùs inquirere. Tu quid rei fit, fi placet, paucis
edoce. Si pênes te fit libellus '*) quo recens obfervatorum à novi Tubi inventore
') Consultez les Lettres Nos. 302 et 379.
°) Peut-être Is. Vossius. Consultez la Lettre N°. 1427.
3; Consultez la Lettre N°. 1304.
'*) Consultez l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 732 , note 10.
CORRESPONDANCE. 1665. 49 1
fpecimen exhiberi etiam intellexi, quaefo ne grave fie commodaco hue tranfmit-
tere: polliceor me bona fide quam primum remifTurum. Liceac porro & hac occa-
fione de horologiis veftrae invencionis quaerere, an ad eam perfeftionem pro-
mota fint, ut navigancibus in longitudinis inveftigatione commode infervire
queant. Taie quid in novellis hebdomadalibus non ita pridem ab automatario •'')
quodam Hagae Comitenfi promitti legiiïe memini, cum chartâ obfervandi ratio-
nem indicance, emptoribus tradendâ. Si inftruftio ifta '') confilio veftro adornata
fit, ejus ut pro folenni vefl:râ liberalitate exemplar mihi communicetur obnixè
rogo. Si geminae huic eâdem vice importunitati bénigne ignoveris, fimulque pof-
tulatis utcunque fatiffeceris, profeélo ferib triumphabit
Nobiliffime héros
Tibi obftriéliflimus
Dordrechti Septembris ai. i66^. Robertus Pagetius.
Dell Wel-Edelen Heere
Myn Heer Christiaen Huygens,
ten huyfe van Myn Heer van Zulichem
in
ï^^ S Graven-Haghe.
N= 1470.
Christiaan Huygens à N. Heinsius.
22 septembre 1665 ').
Le sommaire se trouve à Lciden , coll. Huygens.
NicoLAo Heinsio.
22 Septembris.
quid frater de Elegijs ftatuerit. Ckudiani cxemplum non accepi. petam ab
Elfevirijs. gratias de diligentia in conquirendis Pareliorum obfervationibus. an
Cartefio fepulcrum ex marmore illic conftruatur fumptibus Cartefianorum qui in
Gallia, ut fcribunt.
') L'horloger Severyn Oosterwijk.
") L'instruction pour les pilotes. Consultez la Lettre N°. 1290.
') Il semble que la pièce N°. 1470 est le sommaire de la Lettre N°. 1458, mais que celle-ci n'a
été expédiée que plus tard.
4921 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 147 1.
Christiaan Huygens à R. Paget.
[22 SEPTEMBRE 1665].
Xrt iiiimiic se trouve à Lcîden , coll. Huygens.
La lettre est la réponse an No. 1469. R. Paget y répondit par le No. 1475.
ROBERTO PaGETIO.
Miniftro Anglicano Ecclefiae Dordraci.
Mitto quae ') poftulat ex quibus cognoi^et optima quidem efle telefcopia Cam-
pani fed non adeo multum fuperare ea qiiac in Gallia neque etiam noftra. nec for-
mam telefcopy novam efTe inventam fed artem lentium melius cffonnandariim. ac
proinde hinc nihil morae dioptricis nortris exoriturum in quibus quae ad theoriam
l'peétanc duntaxat pertradtatum. ut continue atque legerit remittere velit, quod
aliud exemplum non habeam. addidi 2 exemplaria libelli -) quibus praecepta de
uiu horologij noftri ad longitudines continentur. et Epiftola ■^') quae fuccefFum
teftatur. Utinam ibpito infeliciffimo bello liceret tranquille navigantibus ulteriora
capere expérimenta utiliffimumque inventum &c.
N= 1472.
Christiaan Huygens à M. Thevenot.
I OCTOBRE 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden , coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1467.
M. Thevenot.
I oftobre 1665.
détermination du problème de croix et pile envoie a Monfieur Frenicle ') et
ma folution et celle de Hudde. mon Obfervation de l'ombre du 3me fatellite dans
Jupiter 16 Septembre -) mon Père a Zulichem avec le frère Louis, point efcrit.
') Le „Raggiiagli" de Campani; probablement Clir. lliiygciis y ajouta la „Lettre à l'Abbé
Charles" (voir la Lettre N°. 1346 avec les notes 3 et 4), puisque dans sa réponse Paget se
plaint de ne pouvoir lire couraninient les langues italienne et française.
^) L'instruction pour l'usage des pilotes.
3) Il s'agit de la traduction hollandaise (avec quelque variantes) delà Lettre N°. I3i5,qui
fut insérée dans l'instruction pour l'usage des pilotes.
') Consultez l'Appendice N°. 1468. ") Voir la pièce N°. 1473.
CORRESPONDANCE. 1665.
A91
le crois que je recevray bientoft les ordres du Roy pour partir, que j'en doibs
eftre bien aife a caufe des afllirances qu'on me donne que j'auray toute forte de
fatiffaftion. Baifemains a Auzout. j'eipere qu'il a receu ma lettre s) comme auffi
Monfieur de Montmor ■*).
N= 1473-
Christiaan Huygens à M. Thevenot,
Appendice au No. 1472.
[26 septembre 1665].
La pièce se trouve à Lciden, coll. Huygens.
16 Septembris 1665.
hora J\ per dilucida nubium intervalla lovem obfervavi cum duabus comitibus
ad finillram (rêvera ad dextram) pofitu qui hic defignatur, ac
^* " praeterea umbram tertij Comitis, quam Cadlnus apparituram
hoc tempore praedixerat ')■. 'ï^tis facile in dilco Jovis animadverti. Pracdixerat
hora 9|. Romac egrelTuram, hoc efl: hîc hora 8|. fed dcnfioribus nubibus impe-
dientibus continuare obfervationcm non potui.
Locus apparens unibrac in difco
Jovis erat qui hic cernitur nempe in
regione lucidiflîma. Proportioneni
tamen hujus maculae ad difcum Jo-
^ ( • u^ra. com.iv^tu | VIS uon potuifTem agnofcere.
Comes qui prximus ad finiftramo
apparct fuit is ipfe cujus umbra in
Jove vifa eil, ut poftea collegi.
3) Consultez la Lettre ]N°. 1460.
') Consultez la Lettre N°. 145=3 "ot^
'») Voir la Lettre N°. 1455.
494 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1474.
H. L. H. DE MoNMOR à Christiaan Huygens.
4 OCTOBRE 1664.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1455. Chr. Huygens y répondit par le No. 1481.
A Paris ce 4 oétobre 1665.
Monsieur,
Voftre lettre m'a efté enuoyée a la campagne ou J'ay faid: vn fejour plus long
que je ne m'eftois propofé. Je donné charge a mon fecretaire d'enuoyer l'argent
que vous auez payé de la Pendule Et jay efté fâché de ce que les affeurances
qu'on luy auoit données que vous eftiez en chemin l'ont empefché de faciffaire a
ce deuoir. Depuis mon retour ayant faiél prier Monfieur van Beunighen ') de
trouuer bon que cet argent fut donné a fon fecretaire pour vous le faire rendre
Jl ma confirmé les aïïeurences de voftre voyage °) Et ne ma pas confeille de rien
enuoyer qu'il neuft eu de vos nouuelles que jattendray par le prochain ordinaire,
après lequel je ne manqueray pas de prendre une lettre de change fi j'apprends
que vous ne foyez point encore parti. Mefme Je pourray l'adrefl^er a l'ouurier s)
fi vous eftez partj. Cependant Jefcris cette lettre au hazard pour vous rendre
compte de ce retardement qui eft contre ma volonté et qui ne fera pas long.
Je fouhaite que Monfieur de Zulichem foit arriue chez luy en parfaite fanté
après voyage afl'ez long ^^ et qui n'a pas deu luy eftre defagreable puis quil a trouué
beaucoup d'honneftes gens qui ont efte rauis de le veoir. Et qui ont cognue ['?]
et eftimé fon mérite. Le Père Berret '} eft caufe de ce que jacheté la Lunette de
Monfieur de Monconys ^). Car M'ayant aduerti de fa Mort "} et de la vente de
fon Cabinet Je luy efcriuis que Monfieur de Zulichem ") m'auoit parlé de cette
lunette comme dvne pièce excellente. Et que sil eftoit encore a Orenge quil luy
en donnaft l'auis. Jl me refpondit qu'il eftoit aile a Geneue et que delà jl iroit
') K. van Beuningen était l'ambassadeur extraordinaire des Provinces Unies à Paris.
-) Le départ pour Paris, sur l'invitation de Louis XIV.
3) Severijn Oosterwijk.
"t) Constantyn Huygens, père, était parti pour Paris le 11 octobre 1664 [Dagboek] et en
revint le icr octobre 1665.
5) Sur J. Bertet, voir la Lettre N°. 1355, note i.
*) Sur la lunette de B. de Monconys, voir la Lettre N°. 1142. Consultez pourtant la Lettre
N°. 1482, note I.
'') Balthasar de Monconys mourut le 28 avril 1665.
53 Constantyn Huygens, père.
CORRESPONDANCE. 1665. 495
plus loing et que cependant le fils de Monfieur de Monconys vendoit les Pièces
de fon Cabinet et que fi je ne lachetois elle pourroit efl:re vendiie a d'autres. Je
luy donné charge de l'acheter Et me layant enuoyée Je la fis efpreuuer par Mon-
fieur Auzout qui ne la trouua pas bonne et après l'auoir comparée auec vne autre
de Mainard »), Jl la jugea moindre, depuis Je la donné a vn gentilhomme de mes
amis qui efl: gouuerneur en Picardie ") auquel j'ay efcrit de me la renvoyer pour
mander que je luy ay promife fur ce que le père Bertet m'a faidl fauoir que
Monfieur de Zulichem la fouhaitoit auquel je la renueray [?] fi je la refois [?] du
gentilhomme. Mais jay quelque opinion que ce ne foit pas cette excellente Lunette
que Monfieur de Zulichem auoit veûe ") chez Monfieur de Montconis et que le
fils n'efl:ant pas cognoifllint jl y aura eu quelque changement, dont le Père Bertet
n'a point efi:é auerti. Je vous prie Monfieur de vouloir afl"eurer Monfieur de Zu-
lichem de mes très humbles feruices et d'eftre perfuadé que je fuis auec paffion
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiflant feruiteur
DE MONTMOR.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichen
chez Monfieur de Zulichen.
a La Haye.
9) Sur Mesiiard , physicien-mécanicien à Paris , consultez la Lettre N°. 1283 , note 2.
'°) Il s'appelle de Motte; consultez la Lettre N°. 1488.'
'') Lors de la visite à Lyon, en avril 1665. Consultez la Lettre N°. 1395.
496 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1475.
R. PaGET à Cl-IRISTIAAN HuYGENS.
5 OCTOBRE 1665.
La lettre se trouve à Leideii, coll. Hiiygens.
Elle est la réponse an No. 1471. Clir. liuygens y répondit par le No. 1484.
S. P.
Clariflime, doéliffime atque amiciffime D. Hugeni,
Libelles liberali favore mihi commodatos , cum gratiis quàm poffum maximis ,
remitto. Diflertationes iftas, fimulatque per occupationes graviores licuit, ocyîis
percurrî. Verùm in Italicis & Gallicis, quae mea eftlinguarum iilarum ignoran-
tia , paiica admodum ex voto fum afTeciuus. Intérim literis tuis , optimis harum
rerum arbitris , adjutus , ledlione hac qualicunque , avido meo defiderio de novo
nuncio fidereo plura cognofcendi fariffaftum agnofco.
Id volupe fuie animadvercere , invennones & obfervationes Hugenianas, non ab
aliis tanrtun, fed et ab ipfis adverfariis & aemulis, licet invito & fequiore affeftii,
comprobari. Si propriâ manu haec traderem, rogarem an ad ukimum illud Eufta-
chii fcriptum ') quicquam "'^ publiée regeftum fit. Prioris 3) refutationem veftranT*)
habeo; nec video equidem quid in polleriore magnopere refponfum defideret.
Si fidem merentur quae Magifter Hook in Luna fe vidiiTe & porro vifurum
ferè confidenter pronunciat s), eft quod conterraneis meis primariam orbis Lu-
naris deteftionem , fi non primum in oras ifl:as appulfum gratuler : prout alias
pridem fe avium volantium aurigatione eo fubveftum ingeniofè fabulabatur. Sed
vereor ne curiofae huic indagini, quid in Planecis exfl:et & agatur, nimiùm
indulgentes vel remiflïùs attendamus ad ea quae fidei divinae telefcopio in
coelis iupremis contemplanda; vel negligentius curemus ea quae ante pedes
funt , quaeque in orbe nofl:ro terreflri nobis fatagenda. Quocirca longé prae-
ferendum cenfeo conatum & fucceffiim veih-um in Horologiorum perfeftione
promovendâ; quibus docemur tempora nofl:ra eorumque minimas numerare
portiones, & itinera longinqua in Oceano vailo accuratiùs metiri. Id fané laudem
non exiguam meretur, quod exaélani eamque experimentis probatam , praebeas
temporis aequandi rationem : quae Artronomos adeo folicitos habuit, ut Argolus*)
') Son ouvrage „Pro sua Annotatione". =) Iliiygens n'y a pas répondu.
3) La „Brevis Aiinotatio".
+) Voir la réplique „15revis Assertio Systeniatis Saturniei".
5) Consultez la „Micrographia" à la fin et les Philos. Trans. N°. 4, pag. 6j.
'5) Argoli (Andréa) naquit le 15 mars 1570 à Tagliarorro (Naples) et mourut le 27 septem-
bre 1657 à Padoue. Il fut professeur de mathématiques au collège de la Sapienza à Rome:
mais, A cause de son goût pour l'astrologie, il dut se retirer à Venise et devint professeur à
Padoue. Il enseigna l'astrologie à Wallenstein.
CORRESPONDANCE. 1665. 497
eam vocet ") rem difficillimae fpeculationis "^ ^ & Longomoncanus affirmée ^) fe
nufquam in toto Aflronomlco flud'io majore dijficultate laborajje *).
Ne quid diffitear, fubiit haec animum meum dubicatio, annon ad loca Solis in
Zodiaco potius quam ad nienfium dies tabula fuiffet concinnanda. Sedforfan haud
tanti efi: difcrimen hinc emergens , ut facilior haec atque ufui vulgari accommo-
datior fupputandi ratio fuerit pofthabenda. Illud etiam non leviter falivam movit
quod ad editionis») prioris, ni fallor, calcem fubneftitur de pendulorum veftrorum
ofcillatione fympatheticâ vel homotonâ, non abfimili chordarum Muficarum
motui harraonico. Speramus nos aliquando & jucunduni iflium admirandumque
naturae lufum, & eruditam veftram in ejufdem caufam inquifitionem fpedlaturos.
Quod de novls catenatis operïbus operibus ^°) dicitur, nefcio an fit intelligendum
de catenâ in funis locum fuccedente in iis quae pondère moventur , vel in chordae
cono aequatorio circumvolutae in iis quae elateris vi circumaguntur. Seddubia ifta
aliaque folvet proculdubio, quam promitti videmus, Horologwrum defcrlptio ' '). Si
pretio mihi ac aequo comparari poffit automaton accuratum, minuta & fecunda
indicans, quod ab elatere motum in menfa poni, levique negotio in locum quem-
vis tranfferri queat, quod & ferael tantum in hebdomade revolvi opus habeat,
nam intellexi antehac ejus generis confici quae ad plures feptimanas eodem tenore
decurrant; fpondeo me Séverine '=) veftro, mihi non ignoto, emptorem futurum.
Juftum & moderatum pretium voco, quod non artis excellentiam, ufufque mul-
tiplicis praeftantiam , fed quod praeter materiae valorem, artificis laborem & in-
dufl:riam débité compenfet. Confilium & opem veftram in negotio ifthoc implo-
'') Andreae Argoli Medici, Pliilofophi, ac in eeleberrimo Patauino Gymnafio, mathematicas
profitentis, Ephemerides annorum L iuxta Tychonis Hypotliefes, et accuratè e Coelo deduc-
tas obfervationes. Ah Anno 1630 ad Annvm 1680. Cum Priuilegiis. Venetijs. 1638.
III Vol. in-4°.
Consuitez-y la page 105 du „Liber Tertius".
S) Aftroiiomia Danica, Vigiliis & Opéra Chriftiaiii S. Longomontani, ProfelToris Mathematum ,
in Regia Acad. Haunienfi , elaborata, & in duas partes tributa; Qnarum Prior Doftrinam de
diurna apparente fidernm revolutione fuper fphera armillari veteriim inflaurata, duobiis
libris explicat : Poflerior Theorias de motibus Planetarum ad obfervationes D. Tychonis
Brahae, & proprias, in triplici forma redintegratas, iterum duobus libris compleftitur. Cum
Appendice de Affcititiis Coeli Phoenomenis, nempe,Stenis Novis et Cometis. Nunc denuo
ab Authore locis nonnullis emendata & aufta. Amfterdami, Apud Joh. & Cornelium Biaev.
Anno M.DC.xxxx in-folio.
Consultez y „Theoricorum Liber Primus, Capnta", page 182. La première édition est
de 1622.
5') Il s'agit de Tlnstruction pour l'usage des pilotes, où fut insérée une traduction hollandaise
de l'extrait, donné par le Journal des Scavans, de la Lettre N°. 1335. Consultez encore la
Lettre N". 1 338 à Iq page 248.
'°) Biffez ce mot.
") Paget indique le „Horo!ogium Ofcillatorium", qui ne parut qu'en 1673.
'^) Severijn Oosterwijk.
Œuvres. T. V. 63
498 CORRESPONDANCE. 1665.
rans, ut fuper eodem mihi nonnihil, quando oportunumfuerit, refcribatur oro,
reliqua quoad nummorum & Horologii tranfmifllonem per tabellarium tranfafturus.
Reverendus Dominus Colvius, oui in pluribus mecum munificentiae veftrae par-
ticipi alcerum tradidi exemplar mihi miïïiim , à Dec Opcimo Maximo vitam tibi
diuturnam & valetudinem vegetam ad coepta utiliflïnia confummanda, ferib me-
cum apprecacur. In quo voro defino
Generofiffime Domine Hugeni
Tibi Obftriffimus'O
ROBERTUS PaGETIUS.
Dordrechti. Oélobris 5. 166$.
Den Wel Edelen, feer vermaerden Hoogh-geleerden Heer,
Mijn Heer Christiaen Huygens van Zulichem
VI in
met een packjen C. H. S Graven-Haghe.
") Ephaemerides pagina 105 [R. Paget].
*) Theoricae pagina 42 [R. Paget] '+).
N= 1476.
Christiaan Huygens à P. de Carcavy.
8 octobre 1665.
Le sommnire se trouve à Le'iâen. coll. Huygeus.
8 0fl:obre 1665.
Carcavy.
mon père revenu. Je fuis prefl: de venir et fouhaite que ce puiiïe eflre au pluf-
toft a caufe que l'hyver approche.
'3) Lisez: Obftrifttiflîmus.
'■*) C'est probablement la page de la première édition , que nous n'avons pn consulter.
CORRESPONDANCE. 1665. 499
N= 1477.
Christiaan Huygens à P. Petit.
8 octobre 1665.
La minute se trouve à Leidcii, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1439. P. Petit y repondit par le No. 1494.
8 Oftobre.
Petit.
Obfervacion de l'ombre du fatellite '). Ecrit doftement et de la façon quil faut
pro captu lettorum qu'il s'eftoit deflinè -^. Diray mes penfees fur fon livre ') quand
je le ■*) verray. fa manière dé calculer la parallaxe ne vaut rien. Période de 46 ans ').
il faudroit que les routes fuffent parallelles. Ne fcavois pas qu'il n'eiloit que
demi Copernicifte. Nous verrons ce que dira Hevelius. Il efl: bon que ces obfer-
vacions du mouucment courbe de la comète foient tranfmiies a la pofleritè. C'efl
ce qu'il y a de plus remarquable, a caufe de l'argument qu'on en peut tirer pour
Copernic, que je m'cftonne que vous n'avez pas veu fi vous auez leu le livre de
Cepler des Comètes. l'Opinion de des Cartes en cecy ne m'a jamais pieu, mon
père revenu.
N= 1478.
R. F. de Sluse à Christiaan Huygens.
9 octobre 1665.
La lettre se trouve à Leiden , coll Huygens.
Elle est la réponse au No. 14S6. Chr. Huygens y répondit par le No. 1492.
Nobiliffime Domine
Cum per aliquot dies a Ciuitate abfuiiïera, reperj in reditu literas tuas vna cum
adiunftâ obferuationum ferie, quam continuo Romam mifi. Rogaui etiam Clarif-
fimum Riccium vt et obferuationes in Jtaliâ faftas, et Ephemeridem fi quam forte
') Consultez la pièce N°. 1473. -) Consultez la F^ettre N°. 13 16.
3) Dissertation sur la Nature des Comètes.
+J Ce ,,le" ne se rapporte pas nu livre, mais à Petit lui-même, que Huygens devait voir bientôt
à Paris.
5) Consultez la Lettre N°. 1316, note-.
goo CORRESPONDANCE. 1665.
aliam Clariffimus Caffinus ederet nobifcum communicare vellet : quod pro folitâ
fua humanitate faftiirum non dubito.
Magno teneor defiderio videndj Dioptricam tuam, quam vc publici iuris facias
te etiam atque etiam rogo. Multum intérim tibi debere me profîteor, fi refraftio-
nis ab aère ad vitrum rationem, quam dubio procul acciirate cepiftj , me docere
velles. Sed quod commodo tuo fiât, nihil enim ert quod fefiinet. Vale Vir Nobi-
liflîme meque confiant] femper afteélu credito
Tuj obferuantiffimum
Renatum Franciscum Slusium.
Dabam Leodicj p» Oélobris 1^65.
Nobiliffimo et Clariffimo Domino
Domino Christiano Hugenio de Zulichem &c.
VI A la Haye.
N" 1479.
• H. Oldenburg à Christiaan Huygens.
17 OCTOBRE 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll^ Huygens.
Elle est la réponse au No. 1465.
A Londres le 7. Oftobre 1665.
Monsieur,
Celle ') du Chevalier Moray ne vint pas temps aflTez pour vous l'envoyer par
l'ordinaire de Lundy =) , il a trouué bon de la laifler ouuerte, fcachant à qui il la
confioit, et voulant que ie vifTe les particularités, qu'il defire vous eftre com-
muniquées par mon moyen.
Je croy , que ce qui touche le moyen d'examiner la bonté des Lunettes par des
charafteres de diverfes grandeurs , vous a efté défia mandé 3) par Monfieur Au-
') Voir la Lettre N°. 148 1. =) Le 1 1 octobre 1665.
3) Consultez les «remarques" dans l'édition amplifiée de la Lettre à l'Abbé Charles (voir la
Lettre N°. 1346, note 3). Auzout y reproduit les caractères qu'on lui avait envoyés de
Rome.
CORRESPONDANCE. 1665. 50 1
zont, duquel ie le receus, il y a quelque temps, et qui mefme fit inprimer une
efcriture femblable a celle , qu'on a envoyée de Rome ■•}, mieux faite que celle ,
qu'on fit inprimer icy, ny nos charafteres ny noftre ancre refemblant celle-là, fi
exactement, comme ie l'eulTe fouhaité.
Pour les empefchements , que Monfieur Hook a rencontrés dans la pratique
de fa machine s) , il faut, que pour en bien informer d'autres, l'en parle aupara-
vant auec l'Inventeur, quelques circonftances m'en eftant efchappées.
Monfieur du Son *J) m'eft venu voir aujourdhuy, parlant de 4. montres, qu'il fait
faire pour la Cour, qu'il dit aller fi jufl:e que le Soleil mefme, mais il en cachoit
encOr le fecret : cependant quand on le demande , fi ce n'efl: par l'application d'un
reiïbrt à l'arbre de la balance, il ne le nie pas., mais il divertit fon difcours à quel-
que autre fujet. J'oferois dire, que c'eil la mefme chofe en effet , dont le Che-
valier Moray vous entretient dans fa lettre, et de laquelle Monfieur Hook prétend
fcavoir tant de diverfes façons, et qui vous fut communiquée 7), il y a quelques
années, à Paris, l'ayant demandé, fi l'air et les changemens de l'air n'auoient pas
de pouuoir fur fes montres, il dit que non, mais aflez froidement pourtant, de
forte que ie ne le trouue pas fi hardy dans cete circonfi:ance, que Monfieur Hook,
qui conoit de la matière, à ce qu'il dit, incapable de ces refl"entimens.
J'ay depuis peu receu deux lettres ^) de Monfieur Hevelius, par ou i'entends,
qu'il travaille à prefent à refpondre ') aux objeftions, que luy a faites Monfieur
Auzout '°) touchant le mouuemcnt du premier des deux derniers comètes; corne
auffi, qu'il y adjoutera fes obicrvations du fécond comète, qu'il eftoit auparavant
refolu de referuer pour fa Cometographie "), dont il dit auoir fait inprimer 9
livres, de forte qu'il n'en relie que 3 de tout le Traité. De plus, après m'auoir de-
mandé des nouuelles du fucces de la machine pour les Limettes'"^), il adjoute'^) en
gênerai ce qu'il a defl^in de faire luy mefme fur ce fujet: ce que ie vous donneray
dans les propres mots, fi davanture vous ne le fcauez pas encore : il dit donc '"t).
A la bonne heure; fi tant de braues hommes s'employent à réduire cet Art à la
perfedtion, iay grande efperance, que par l'alliance et la conjunftion de leur forces
quelque chofe de fort beau et utile fe produira dans cete matière, en peu de temps.
Plût à Dieu, que la contagion cefiafl: de nous ravager. Elle continue pour-
■*) Elle fut reçue par la Société Royale en février 1 665.
5) Son tour à tailler les lentilles.
*) D'Esson. Consultez la Lettre N°. 1443, note 8.
7) Consultez la Lettre N°. 1466.
8) Ces lettres sont datées du 1 2 et 29 septembre 1665. (Consultez la Lettre N^. 1501).
9) Ce qu'il fit dans le livre cité dans la Lettre N°. 1407, note 4*.
'°) Consultez la Lettre N°. 1420. ") Consultez la Lettre N°. 1407, note 4^
'-) La machine de Hooke pour tailler les lentilles avec un cercle de fer.
'3) Dans une lettre du lerjnin 1665. Voir l'Appendice N°, 1480.
'4) Voir l'Appendice N". 1480.
502 CORRESPONDANCE. 1665.
tant de fe diminuer, Dieu foit loué, il ne nous manque tant, qu'un Efprit de gra-
titude pour une fi grande mifericorde que le Ciel commence h defployer fur nous.
Son Excellence Borrhi '') de fon propre mouuement, pour rendre la faveur
plus gencreufe, m'a envoyé de la medicine antipeftilentiale, fervant, à ce qu'il
m'alTure , tant pour prévenir, que pour guérir.
AiTurement vous en auez eu des efpreuves chez vous; c'ell: pourquoy ie vous
prie de me faire fcauoir, ce qu'on en a expérimenté à Amflerdam dans la dernière
pelle '*), et ce que ceux d'Embden, où on a envoyé de la mefme medicine, en
difent, et vous obligerez trefparticuliercmenc
Monsieur
Voftre trefhumble femiteur
Henr. Oldenburg.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
20 à la Hiiye.
/32
N= 1480.
J. Hevelius à H. Oldenburg.
[l JUIN 1665] 0-
Appendice I au No. 1^19-
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
U:ie copie se trouve à Lcideii, coll. Iluygens "').
Ego, à decem et amplius annis, non minus y?«gw/i5;re7/2 rationem Lentes expo-
liendi me invcniffe, etiam in praxin deduxifTe, fcire te velim, quâ, facillimo nego-
tio, abfque ullo notabili aberrandi periculo, lentes cujufvis Seftionis Conicae, et
quidem in qitavis patella., cujufcunque etiam fit Sphaerae Seftionis, expoliri pofllnt.
Qiiod inventum autem nemini adhuc detcxi, cùm propofitum mihi fit ipfimet,
Scientiae Naturalis promovendae gratiâ, in Machina nofl:ra Caelefli ■') rem omnem
'5) Sur F. G. Jiorrhi, ralcliimistc, voii" la Lettre N". 1031 , note 16.
'û) Cette épidémie de peste .i sévi dans l'été de 1 664. Consultez la Lettre N°. 1 245.
') C'est la date qui se trouve dans les archives de la Société Royale.
-) Une traduction anglaise du même fragment se trouve dans les Pliilosophical Transactions
N°. 6 du 6 novembre 1665.
3) Consultez cet ouvrage, cité dans la Lettre N°. 872, note 6.
CORRESPONDANCE. 1665. 503
iftam defcribere atque illuftriflîmae Regiae Societati examinandam dijudicandam-
que proponere; nullus duhîtans quin expertura illa fie fiio tempore, rem fcfe ita
ommnb habere, opus refté fiiccedere, etc.
N= 1481.
R. MoRAY à Christiaan Huygens.
10 octobre 1665.
Appendice II au No. 1483.
La lettre se trouve à Leiilen, coll. Huygens.
Elle est la réponse an No. 1466. Chr. Huygens y répondit par le No. 150".
A Oxford ce 30. Septembre 1665.
Monsieur
Noftre bon amy Monfieur Oldenbourg mayant fait tenir la Voftre du 18. en
arriuant icy de vSalifbury Je n'ay pas voulu diferer a y faire refponce.
C'a efle Monfieur le Dofteur Pell ') qui m'a engagé a rechercher les Traittez ")
mentionnez dans le billet s) que Monfieur Oldenbourg vous a enuoyé 't) de ma
part qui ne font point imprimez, les ayant autreffois veus entre les mains du Che-
ualier Alexander Hume s) que vous aurez bien connu lors quil feruoit la defunfte
princefTe Royalle '') a la Haye, lequel ma dit les auoir tous mis cnfemble entre les
mains de Monfieur Elziuir ") pour les faire tenir a Monfieur Golius *'). le Dofteur
Pell dit que ceux d Anderfon valent bien la peine délire publiez. Et mefme ce na
pas efté fans deffcin de les faire imprimer quil men a parlé. Mais fi les Elziuirs en
ont lintention on en fera fort fatiffait.
Jl y a bien 3. ans que Monfieur Flook m'a parlé dune inuention quil auoit pour
mefurer le temps en mer mieux que peuuent faire les pendules mefme aufli bien
qu'ils le font a Terre. Mais ayant pour lors efté perfuadé quil en pourroit tirer
beaucoup de profit il a efl:é fi fage que de ne reueler point en quoy Ion inuention
confiftoit. Depuis, il y a enuiron un an ou comme cela, il a reuelé ') fon fecret a
') Le iiiême John Pell qui, en 1648, (.'tait professeur à l'Ecole Illustre de Breda. Voir la Let-
tre N°. 9, note 2.
-) Ce sont les écrits de Vieta et de Alexander Andersen. Consultez les Lettres Nos. 1457
Gt 1466.
3) Ce billet de R. Moray s'est perdu. 'f) Consultez la Lettre N°. 1457.
5 ) Consultez la Lettre N°. 1 466 , note 8.
'^) Mary Harriet Stuart, morte le 3 janvier 1661.
■) Cela doit avoir eu lieu avant 1656, comme il résulte de la Lettre N°. 1508. C'était donc pro-
bablement Bonaventura ou Abraham Elsevier.
^) Golius était professeur d'arabe et de mathématiques à l'Université de Leiden.
') Dans la séance du 15 mars 1665 (V.st.), Hooke déclara qu'il avait l'intention de confier
son secret sur les longitudes au président de la Société Roj'ale, qui en pourrait disposercomme
bon lui semblerait.
504 CORRESPONDANCE. 1665.
Monfieur noftre prefident '°) et moy auec obligation de nen parler point, et a
mefme donné une efpreuue de fon inuention a noftre prefident fur une Montre
que je luy preftay. Mais noftre prefident layant comparé auec fon pendule il
ne trouua point qu'elle alloit fi iufte. Apres quelques uns de noftre Société
layant fait perdre la penfee du profit quil croyoit pouuoir tirer dun priuilege
(^ comme de fait les patentes pour les inuentions ne font icy daucun auantage)
il feft refolu d'en parler dans une leflx)n publique, et par là, nous ayant franchi
de lobligation. Je n'ay pas voulu manquer de vous la communiquer, len ayant
mefme auerti. J'ay aufli enuie de croire que Monfieur de Ronnais ") vous aura
obligé a ne point parler de fon inuention, puifque vous ne nous en auez rien
dit. Mais quoy que cen foit il eft bien euident que les deux en peuuent bien
eftre dits les inuenteurs. Et bien qu'il ne férue pas dautre chofe que pour
vous faire fcauoir la vérité du fait, fe faut il pourtant que Je vous dife que lors
que Monfieur Hook nous decouurit fon inuention il nous a dit qu'il y auoit fix ou
fept ans qu'il lauoit trouuee. Et mefme il nous dit alors quil fcauoit plus de 20.
façons dilferentes pour fe feruir des refTorcs aux Horologes, au lieu de balancier
ou de pendule. Jl nous en a parlé de 3 ou 4. Mais comme nous ne rcceuons gue-
res telles propofitions a crédit, nous luy propofamcs quelques difficultez dont la
dernière des deux que vous me marquez en eftoit une. Ccft a dire l'opération que
le froid et le chaud pourront auoir fur fes refTorts comme aufli les autres accidents
qui fe rencontrent dans lair &c. a quoy il nous a refpondu que les refl"orts fe peu-
uent faire de telle matière qui ne refluent point ces changemens là comme de verre
&c. et mefme qui ne fafFoblira pas auec le temps. Mais le point fur lequel nous
lauons prefl"é le plus, eftoit, la difficulté de rendre les vibrations des Reflxjrts Jfo-
chrones lors que les inegalitez dés roues leur donnoit plus ou moins de Branle, ne
voyant point de moyen pour les rendre égales qui piàt refpondre a vos deux bran-
ches faites en cycloeide. Jl nous a parlé dun expédient encore pour cela, mais
iufquicy il ne la pas mis en pratique en ayant efté empefché par laccident '-) qui
nous a tous obligé a quitter la ville de Londres. Je ne manqueray pourtant pas de
tafcher a lobliger dy trauailler pendant fa retraite, quant a la difficulté que le branf-
lement duVaifleau y pourra apporter nous nauons pas infifté là defliis, iugeant que
le mouuement du vaifleau nauroit pas tant deffet fur les refl"orts comme fur les
pendules.
En voyla afl^ez pour une fois fur ce chapitre, pour ce qui eft de ce quil dit des
lunettes dapproche, il nous a auffi dit fon fecretmais a condition de le celer iuf-
qua ce quil le decouure. Tout ce que Je vous en diray cependant eft quil eft inge-
'°) Lord Broiincker.
") Moray indique Artus Gouffier, duc de Roannes, un des inventeurs de la nouvelle voiture.
") L'épidémie de peste qui alors sévissait à Londres.
CORRESPONDANCE. 1665. 505
nieux, et tonde fur des expériences qui font véritables '3^: mais Je ne diray pas
que Jen efpere grande chofe que Je ne laye veu mis en pratique. Je luy en fairay
auflî des inftances comme de fa Montre.
Monfieur Oldenbourg mayant communiqué ce que vous luy dites ''') touchant
loccupation que vous vous donnez fur les lunettes par une inuention femblable a
celle de Monfieur Hook dont vous auez bonne efperance, il faut que Je vous dife
que fi vous euffiez pris la peine de vous en expliquer dauantage peut eftre on vous
auroit peu aduertir de quelque chofes que Monfieur Hook a rencontrées dans la
fabrique de la machine dont il feft feruie qui lont beaucoup retardé. Mais quand
il vous plaira de les fcauoir Monfieur Oldenbourg vous les fcaura bien communi-
quer, cela vous pourra peut efi:re abréger la peine, le temps, et la defpence.
Quand Je feray de retour a Londres Je tafcheray de vous enuoyer le Thermo-
mètre que Monfieur Borecl a laifie dans fons logis ou bien un autre femblable. Je
fuis marry qu'il ne la pas mis dans un de fes Coffres. Sa grandeur neftant quen-
uirons 4. poulces en quarré et quelque deux pieds en longueur.
Jaurois efte bien aife dauoir veu IHorologe que Jay fi long temps attendu. Mais
puis que vous ne lauez pas pu enuoyer par Monfieur Downing, Je vous prie de
fonger a quelque autre commodité pour me lenuoyer fil fen prefente aucune. Et
de mon cofté fi Jen rencontre quelquune Je tafcheray de vous en aduertir.
Quand le temps dobferuer les Satellites de Jupiter nauroit pas cfl:é pafle deuant
que vous men auez mandé les prediftions du Seigneur Cafllni, ertant a prefent
éloignez des chofes neceffàires pour les obferuer, nous n'y aurions fceu rien faire.
Mais Je vous prie faites nous fçauoir comme quoy vous y aurez reufil. Je ne fçay fi
je vous ay dit cy deuant qu'on ' s) nous a enuoyé de Paris, un autre moyen pour
examiner la bonté des lunettes. Cefi:oit un papier imprimé, ou il y auoit quelque
12. ou 13. lignes en charafteres dont la première ligne auoit les plus grands et les
autres alloyent toufiours en diminuant, la dernière eftant dun des plus petits cha-
rafteres qui fe voyent. C'eflioit pour marquer l'epreuue que Campani auoit faite
de fes lunettes la nuift a la chandelle: fil vous plaifi: que Monfieur Oldenbourg
prenne la peine de vous informer de toutes les particularitez qui regardent la
diftance, la grandeur des chandelles et autres circonfl:ances, Je crois qu'il le fera
fort volontiers. Et mefme vous pourra peut eftre enuoyer une copie des charac-
teres qu'il a fait imprimer a Londres en imitation de ceux de Campani. nous
auons intention de pourfuiure cet examen des lunettes quand le bon Dieu nous don-
nera la commodité de nous rafiembler a Londres '*). Cependant bien que noftre
'3") Hooke se proposait de changer la distance focale des lunettes en remplissant de liquides de
différentes réfrangibilités l'espace entre robjectif et un verre plan. Consultez les Pliil. Trans.
du 7 mai 1666, N°. 12.
'"t) Peut-être dans la Lettre N°. 1465, dont nous ne possédons que le sommaire.
'5) Il s'agit d'Adr. Auzout. Consultez d'ailleurs la Lettre N°. 1479.
"5) Les séances de la Société Royale ne furent reprises que le 14 mars 1666 (V. st.).
Œuvres. T. V. 64
5o6 CORRESPONDANCE. 1665.
Société eft difperfee il y a bien de nos Meflîeurs qui trauaillent chez eux, lun a
une chofe lautre a une autre pour auancer le defTein de la Société: et lors que nous
ferons raïïeniblez vous pouuez croire que vous ne ferez pas des derniers qui fçau-
ront ce qui fe pafTera dans nos AlTemblees. Je icais bien que vous nèfles pas oifif
non plus: mais vous ne me dites pas quand nous pourrons efperer de voir les
Traittez que vous auez foubs la main. Jauois prefque oublié de vous dire que
Monfieur de Son "') fait faire des montres portatiues qui iront a ce quil en promet
aufli bien que les pendules. Vous en fcaurez dauantage lors que celles qu'il dit
eftre prefque acheuees nous feront enuoyees.
Je fuis du meilleur de mon coeur
Monsieur
Votre trefhumble et trefobeiflant feruiteur
R. MORAY.
Jenuoye cette lettre a Monfieur Oldenbourg toute ouuerte. il vous lenuoyera
foubs fon couuert par '") le premier ordinaire.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugrns de Zulichem.
A la Haye.
N2 1482.
Christiaan Huvgens h H. L. H. de Montmor.
22 OCTOBRE 1665.
Le snwmnire se trouve h Lehien, coll. Iliiygeiis.
La lettre est la répnine an Nu. 1474. //. /-. //. de Mmrtmor y répniiilU par le Nn. 1488.
Monfieur de Montmor.
11 Oélobre.
qu'il n'a que faire d'envoier une lettre de change, que mon Père maintient touf-
jours que le microfcope ') de Monconis eftoit très excellent et ajurtè d'une façon
'7) D'Esson. '8) Voir la Lettre N°. 1479.
') En comparant les Lettres Nos. 1395, 1415, 1474 et 1488, on remarquera qu'il y a eu con-
fusion entre le télescope et le microscope de B, de Monconys,
CORRESPONDANCE. 1665. 507
plus commode que les autres, mais qu'en ayant défia fait prefent il n'efl: pas jufte
qu'il fe mette en peine pour le ravoir, bonté et generofitè extraordinaire, veu fes
vers très beaux de la Tubereufe.
N-- 1483.
H. Oldenburg à B. DE Spinosa ^).
11 octobre 1665.
La lettre a été publiée dans „Spinusae Opéra''' No. XIF.
B. de Spinosa v répondit par le Nu. 1498.
Clariffimo Viro Benedicto De Spinosa
Henricus Oldenburgius 0-
Vir praeftantifllme, Amice colende,
Facis, ut Virum cordatum et Philofophum decet, quod Viros bonos amas; nec
eft, quod dubites, quin illi te redament, et mérita tua, prout par efl:, aefliment.
Dominus Boylius una mecum falutem plurimam tibi nunciat, utque ftrenue et
ànpi^ê? philolbphari pergas, te hortatur. Imprimis, fi quid tibi lucis affullerit
in ardua illa indagine, quae in eo verfatur, ut cognoicamus, quomodo unaquaeque
pars Naturae cum fuo toto conveniat, et qua ratione cum reliquis cohaercat, ut
illud nobis communices, peramanter rogamus. Caufas, quas memoras, tanquam
incitamenta ad Traftatum de Scriptura concinnandum, omnino probo, inque votis
cifliftim habeo, me ufurpare jam oculis pofie, quae in argumcntum irtud es coni-
mentatus. Dominus Serrarius s) forte falciculum aliquem "•) brevi ad me tranf-
') Beiiedictiis de Spinosa (Baruch Despinosa), le célèbre philosophe, fils du noble espagnol Mi-
thelo Despinosa, naquit à Amsterdam et mourut à la Haye le 23 février 1677.
-) Cette lettre est la réponse à une lettre de Spinosa à H. Oldenburg, d'octobre 1665, dont on
ne possède qu'une partie, et sur laquelle Oldenburg, dans une lettre à lîoyle du 10 octobre
1665 (V. st.) (voir „Boyle Opéra" Tome V), s'exprime comme suit:
In the famé letter to Sir Robert [Moray] , I took notice to him of what a certain odd phi-
lofopher (whom you know better than he, it being fignior Spinofa) hath very lately written
to me concerning Mr. Huygens's tranfniigration into France, bis pendulums, and hispro-
grefs in dioptricks &c.
3) Petrus Serrurier (Serrarius), fils d'un père de même nom et de Barbe Brasseur, naquit le
5 novembre 1636 en Flandres et vécut à Amsterdam. C'était un savant tizarre, qui croyait
au Millennium, à la restauration des juifs, et eut des démêlés avec S. Maresius.
'*) Refutatio Exercitationis paradoxâe cui titulus: Philofophia Scripturae interpres. Auct.
P. Serrario. Amll. 1667. in-4°.
5o8 CORRESPONDANCE. 1665.
mittet, oui, fi vifiim ita fuerit, committere tuto poteris, quae ea de re jam compo-
fiiifti, ec reciprocam officiorum noftrorum prompcitndinem polliceri.
Kircheri Mundum Subterraneum ■'^) quadantenus evolvi, et quamvis ratio-
cinia ejus et theoriae non commèndent ingenium, Obfervationes taraen et Ex-
périmenta, nobis ibi tradita, collaudant diligentiam Auéloris, ejufque de Repu-
blica Philofophica bene merendi voluntatem. Vides igitur, me plufculum illi
tribuere, quam pietatem, facileque dignofcis eorum animum, qui Benediftam
hanc aquam illi adfpergunt. Quando verba facis de Tradtatu Hugeniano de Motu,
innuis, Cartefii Régulas motûs falfas fere omnes effe. Non jam ad manum eft
libellus, quem antehac edidifli de Cartefii Principiis Geometrice Demonfi:ratis *):
non fi.ibit animum, num ibi falfitatem ifl:am ofl:enderis, an vero Carcefium, in alio-
rum gratiam, y.xra Toêa, fueris fecutus. Utinam tandem proprii ingenii foetum
excluderes, et orbi Philofophico fovendum et educandum committeres! Memini
te alicubi indigitafl^e, multa ex iis, quae Cartefius ipfe captum humanum fuperare
ajebat, quin et multo fublimiora et fubtiliora, evidenter pofl^e ab hominibus intel-
ligi et clariflîme explicari. Quid haeres, mi Amice, quid metuis? Tenta, aggre-
dere, perfice tanti moment! provinciam, et videbis totum vere Philofophantium
Chorum tibi patrocinari. Fidem meam obflringere aiideo, quodnon facerem, fi
liberare me eam pofl"e dubitarem. Nullatenus crediderim, in animo tibi effe, quic-
quam contra Exiftentiam et Providentiam Dei moliri; et fulcris hifce incolumini-
bus, firmo talo fl:at Religio, facileque etiam quaevis Contemplationes Philofophi-
cae vel defenduntur vel excufantur. Rumpe igitur moras, nec fcindi tibipenulam
patiaris.
Brevi "putem te accepturum, quid de Cometis nuperis fit fl:atuendum. Difcep-
tant inter fe de faftis Obfervationibus Hevelius Dantifcanus, et Auzoutus Gallus,
ambo Viri dofti et Mathematici''). Difpicitur hoc tempore controverfia, et quando
judicata lis fuerit ^), mihi, credo, res tota communicabitur, et a me tibi. Hoc aïïe-
rere jam pofflnn, omnes, qui quidem mihi cogniti funt, Afi:ronomos judicare, non
unum, fed duos Cometas fuiffe, nec in quenquam haftenus incidi, qui ex Hypo-
thefi Cartefiana ipforum Phaenomena conatus fuerit explicare.
Rogo, fi quid porro acceperis de lludiis et laboribus Domini Hugenii,deque
5) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 942 , note i.
'') Renati des Cartes Principiorum PhiloTophiae Pars I et II more geometrico denionftrata per
Bencdiiflum de Spinofa Araftelodamenfem. Accefferunt eiufdcm Cogitata Metaphyfica, in
quibus difficiliores, quae tam in parte metapliyTicae generali, quam fpeciali oceurrunt,
Quaefliones breviter cxplicantur. Amftelodami, apud lohaiinera Iliewerts, in vicovulgo
difto de Dirk van Aflenftceg, (ub (igno Martyrologii. 1663. in-4°.
7) Consultez la Lettre N°. 1420.
") Ce jugement tourna tout à fait à l'avantage de'Adr. Auzout. Oldenbiirg en donna com-
munication à Hevelius par une lettre du 24 janvier 1666 (V. st.). Consultez encore les Phi-
los. Trans. du 1 2, février 1 666, N°. p.
CORRESPONDANCE. 1665. 509
fucceflu pendulorùm, ut et de ipfius tranûnigratione in Galliam,mihi quampri-
mum fignificare non graveris. Adjungas ea, rogo, quae apud Vos forte dicuntur
de Traftatu pacis, de Suecici exercitûs, in Germaniam tranfvefti, confiliis, deque
Epifcopi Monafterienfis progrefTu»). Totam credo Europam fequenti aeftate bellis
involutum iri, et omnia videntur ad mutationem inufitatam vergere. Serviamus
nos fummo Numini cafta mente, et Philofophiam veram, folidam, et utilera exco-
lamus. Nonnulli ex Philofophis noftris, Regem Oxonium fecuti, non raros ibi
coetiis agitant, et de promovendis ftudiis Phyficis confulunt. Inter alla in Sono-
runi naturam inquirere nuper caeperimt. Expérimenta, credo, facient, ut explo-
rent, qua proportione augenda fint pondéra ad extendendam chordam abfquc ulla
vi alia, ut intendatur eadem adNotam ejufmodi acutiorem, quae facit affignatam
confonantiam cum fono priori. De his plura alias. Optimc Vale, et vive memor
Tui Studiofiffimi
Henr. Oldenburg.
Londini 12. Oélobris 166$.
N= 1484.
Christiaan Huygens à R. Paget.
23 OCTOBRE 1665.
Le summaire se troiire à Leiden, coll. Iluygeus.
La lettre est la réponse au No. 1475. R.- Paget y répondit par le No. 1489.
Fabrium annulari hypothefi calculum addere in dialogis ') de motu terrae
hoc anno editis, nec fine noftri elogio. nihil ad ultimum Euftachij fcriptum -) ref-
ponderam s). Aequationis tabulam ad dies menfium potius quam ad figna Zodiaci
accommodavi, quod ufus eftet facilior et calendarium Gregorianum ad multa fae-
5) L'évêque de Munster, Jan van Galen , de concert avec les Anglais, fit la guerre en 1665 aux
Provinces-Unies.
') Voir, sur cet ouvrage, la Lettre N°. 1397, note 7.
^) Sur cet ouvrage d'Eustachio de Divinis, voir la Lettre N°. 862, note i.
3) Chr. Huygens ne communiqua ses remarques sur l'ouvrage précédent qu'au prince Leo-
poldo de Medicis. Consultez la Lettre N°. 1087.
^lO CORRESPONDANCE. 1665.
Cilla dies eofdem ad eadeni loca folis ecliptica fatis prope référât. Sympathiae
caufa quam dederam vera non eil '*), fed effeftus fuie qiialem dixi. quid catenata
horologia, Horologiopoeus loo florenis aiuomaton fefe fabricaturum pollicecur.
mocii 8 dierum elatere inftruftiun, abfque tamen horarum fonitu. Colvio Salutem.
N° 1485.
J. Chapelain à Christiaan Huygens.
23 OCTOBRE 1665.
La lettre se trouve à Paris, Bibliothèque Nationale.
Elle est Ut réponse au No. 1461. Chr, Huygens y répondit par le No. 1491.
A Monfieur Christianus Huggens
A la Haye en Hollande.
Monsieur
Si j'ay cardé à vous refpondrc et a vous alTurer que voftre Remerciment que
vous faifiés au Roy ') et a Monfieur Colbert =) pour les nouuclles grâces que
vous au6s reccûes de Sa Majefté a elle très bien receu ça cfté pour ce que j'at-
tendois une nouuelle lettre de cet illuftre Miniftre confirmaciue de voftre vocation
dans ce feruice. Maintenant que je vous enuoye cette lettre s), " que vous n'au-
rés plus qu'à vous préparer au voyage qui vous eftablira parmi nous je m'aquice
de ma debte, et fatiffaifant à voftre billet du XVII du pafle, je me refjouis auec
vous de l'accompliftement prochain de cette affaire utile et glorieufe pour vous
et d'une extrême confolation pour moy qui auray la joye de voir en voftre exalta-
tion le fruit des femences que j'ay jcttees et des foins que j'ay pris a faire con-
noiftre icy voftre mérite outre le plaifir de vous poftedcr de plus près et de vous
gouuerner plus fouuent que la diftancc des lieux ne le permettoit.
Ce fera alors que vous vous ajufterés auec le Sieur Thuret '^) touchant l'article
de vos horloges de terre et de mer par vous mefme et fans doute beaucoup mieux
*) Consultez la Lettre N"^. 1345.
^) Voir la Lettre N°. 1464. =) Voir la Lettre N°. 1463.
3) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Colbert à Ciir. Huygens.
4) Thuret est l'horloger qui, plus tard, travailla pour Chr. Huygens. Consultez la Lettre
N°. 1430.
CORRESPONDANCE. 1665. 5II
que par autruy. Une des chofes qui lui a tenu l'efprit plus en fufpens pour venir a
conclufion auec moy eftoic l'opinion que le nouueau fecrec imaginé par vous pour
la parfaitce juftefTe de ces Machines eftoit le mefme que celuy qui luy eftoit venu
en la penf ee pour produire le mefme effet en celles de fa fabrique. Mais afin qu'on
ne le prifl: pas pour un fanfaron ou pour un plagiaire s'il attendoit adefcouvrir fon
inuention qu'il eufl: veu l'exécution de la voftre, il fe refolut de me la communi-
quer en me faifant voir de quelle forte il pretendoit rendre les heures exadtement
égales depuis la première jufqu'à la dernière, fans qu'il y curt une minute de plus
ni de moins dans tout le cours que fon refibrt luy ferait auoir. Je vis donc dans fa
Machine qu'il auoit engagé dans le tour intérieur de la roue qui meut celle de
rencontre un petit reflbrt fort eftroit, lequel a chaque tour de roiie fe remontoit et
remettoit au mefme point par la force du grand relTort de matière que le petit ne
fe defployant que d'une fort médiocre eftendûe il ne pouuoit manquer de confer-
uer une pareille vigueur, d'où la parité du mouuement du balancier eftoit confe-
quement neceiïaire et ainfi l'égalité des heures par la parité des momens. Que fi
cette inuention eft aufli folide que je la trouue ingenieufe il s'enfuyurait que fouf-
teniie par la naturelle égalité du Pendule qui tiendroit le grand reflTort dans la
neceflîté de conferuer fa force égale ou du moins fon effet, les horloges ainfi
fabriquées pourroient eftre dans la dernière jufteflè. Les deux voftres eftant
depuis venues -') et Meflieurs de Monmor et Carcaui les luy ayant portées par
voftre ordre, il a trouué en les remettant en train que voftre fecret eftoit bien le
mefme que le fien pour les deux reflorts, mais que les chaifnettes de voftre ma-
chine eftoient d'un artifice moins fimple que le fien, et plus fujet a arreft comme
il eft arriué dans celle de Monfieur Carcaui et celle de Monfieur de Mon-
mor ''). Il eft vray que c'eft peut eftre plus par le défaut de la fabrique a l'égard
de l'Ouurier ou de la matière a l'égard de la chaifnette que de l'Inuention a
voftre égard. Vous en jugerés bien mieux en les conférant l'une auec l'autre par
vos propres yeux. Cependant j'ay creu que je deuois vous en donner une grolfiere
idée afin que vous m'efcriuifTiés ce que j'en dois penfer, car je n'ay garde de pren-
dre parti en cela que fur vos lumières et fur vos decifions , eftant comme vous
eftes le maiftre et le juge en ces matières et moy non moins voftre difciple que
Voftre fcrviteur.
De Paris ce xxiii Oftobre mviclxv.
5) Consultez la Lettre N°. 1453. '^J Consultez la Lettre N°. 1454.
512 CORRESPONDANCE. 1665
N= i486.
St. Lubienietzki a Lubienitz ') à A. Auzout.
24 OCTOBRE 1665.
I.t! lettre a étJ pnl'Uéc par St. LnhieiiilzU iltins suit ,,Ttienlriim Cumcl'iciim'''' '').
Hamburgo Lutetiam Parifiorum die 24. Oétobris Gregoriani i<565.
Viro Clariffimo & Doftifllimo Domino Auzutio
Stanislaus Lubienietzki S. P. D.
Dum in argumento Cometico verfor, fcitu digna & uciliadifcere à doftis vo-
lens, fadtum eft lU, fuadentibus & horcantibus Amicis, ad haec in ordinem redi-
genda, tandem & publicae luci exponenda animum appulerim. Quod Te ex Cla-
riffimo Bullialdo cognovifTe 3), non dubito. Tanto operi edendo intentus poteram
vel folâ nominis Tui famâ celeberrimâ ad Te adeundum permoveri, Ecce ver5
Tua erga me benevolentia & humanitas ad hoc faciendum invitât : eaque gemina ,
quarum utrâque meum qualecunqiie in Te ftudium praevenifti. Nam & librum
Tuum 4) Ephemeridum Cometicarum , ingeniofiffimâ folertiâ confpicuum (quem
vix leviter leftum ab Illuftri quodam Viro recipere nondumpotui) ad me mififti; &
ad Clariffimum Cliriftianum Hugenium votorum meorum promovendorum gratiâ
literas s) dare promififti. Utrnmqne dextrè Tno nomine Clariffimus & Amiciffimus
Bullialdus perfecit. Per quem oblatum Tibi Prodromi Cometici Heveliani meo
nomine exemplum qu6d gracum habueris, nniltùm mihi gratulor, Tibique fimul
de illo Tuo munere & affeftu débitas ago gratias. Velim ex Te porr6 foire an ad Cla-
riffimum Hugenium mei cauiTa fcripferis, & quid refponfi'') tuleris. Necdum enim
mihi Virum illum Praeftantiffimum compellare per tôt occupationes licuit. Hoc ta-
men propediem, volente Deo, fadturus lum"). Intérim ille aliqua ex obfervationibus
fuis excerpfit, & Clariffimo Heinfio (qui pariter, ut mihi efl: amiciffimus, ad cum
') Stanislas Lubienietzki, gentilhomme polonais, naqnit le 23 août 1623 à Racow (Cracovie) et
mourut le 18 mai 1675 à Hambourg, empoisonné, à ce qu'on dit, par ses antagonistes en ma-
tière de religion. Il était savant et théologien, assista en 1644 au colloque de Thorn pour
la réunion des sectes religieuses, puis parcourut TEnrope comme gouverneur du jeune comte
de Niemirycz, et devint pasteur à Czarkovv. Etant socinien, il fut banni et entra en 1660 au
service du roi de Danemarc; il assistait souvent aux conférences religieuses de la reine Chris-
tine. Quoique, comme chef des Sociiiiens, il les secourût partout, ceux-ci durent se retirer à
Maiinhcim; lui-même aurait été empoisonné avant qu'il ne pût partir.
-) Cette lettre fait partie de la correspondance avec Adr. Auzout. Voir le „Theatrum Cometi-
cum" page 855 à 858. Coiisultez-y la page 855.
3) Lubienietzki était en correspondance suivie avec Isni. Boulliau depuis le 13 décembre 1664.
4) C'est l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1397, note 1.
5 ) Nous n'avons pas trouvé cette lettre de Adr. Auzout à Chr. Huygens.
*) Nous ne connaissons pas la minute de la lettre de Chr. Huygens à Adr. Auzout,
") Voir la Lettre N°. 1490.
CORRESPONDANCE. 1665. 51;
in fpem meae gratiae-') fcripferat) mific ^}, jain jam mihi redditas') &necdum lefta,
ita ut copiam eorum Tibi nunc facere nequeam. Sufficiat verbo Tibi indicaiïe ,
honorificam eum Tui mentionem apud Heinfium facere '°). Quae fubinde ad Cla-
riflîmum Bullialdum de argumento Coraetico aliifque hâc occafione dare foleo ,
fpero Tibi efle vifa : adebque Tibi meara de Cometarum efFedlis, five potins rerum
eventibus eorum apparitionem fecutis fententiam efle perfpeélam. Nempe heu !
rerum omnium viciffitudo efl:. Saepius orbis nuUos Cometas, multorum autem
Principum funera, gentium bufta, malorum maria, faepè etiam illos ôcjuxtà hos
laeta, vidit. Ade5 nempè portentis & fignis, eaque fecutis rerum eventibus,
tàm laetis quàm trifliibus, officii admonemur, & ad meliorem vitam tam invita-
mur , quàm incitamur. Atque haec eft Operis & fludiorum meorum iumma. His
Te Vir Clariflime favere , (1 faves publiée aliquando tefl:are , mifll Te dignâ iym-
bolâ Operi meo inferendâ, & in Senatu Philofophico proferendâ. Vale , & mutuâ
me benevolentiâ profequere.
N= 1487.
St. Lubienietzki a Lubienitz à N. Heinsius,
27 OCTOBRE 1665.
La lettre a été piihliée par Lubienietzki dans son Theatrum Cotneticiim ').
Hamburgo Holraiam die 27 Oélobris 166'^.
Pudorem mihi incutit tanta Tua humanitas & benevolentiâ , quae omne meum
benè de Te merendi ftudium, alioquin officiofum, quod verbi fine ambitione ufur-
pare apud Te liceat, fuperat quàm longiflîmè. Undiquè enim profeftô commodis
meis Te fliudere, tefl:aris: dum & apud Ubfalienfes, & apud Clariffimum Huge-
nium vota mea féliciter promoves. Carmen quoquè gratulatorium ^) , quod à Te
petere nec aulus eft, nec potuit pudor meus, Tua fponte oiFers. Quas Tibi pro
tantis meritis poflÂim rependere grates? Quicquid fané in me virium eft, hoc
omne hue conferam. Sed quae deerunt mihi. Tua fupplebit aequitas. In carminé
8) Consultez la Lettre N°. 1443. ») Voir la Lettre N°. 1458.
'°) Heinsius envoya ces observations de Chr. Huygens, le 14 octobre 1665.
") Consultez la Lettre N°. 1458.
') Cette lettre fait partie de la correspondance de Lubienietzki avec N. Heinsius. Voir le
Theatrum Cometicum, pages 253 à 345; consultez-y la page 3 18. Elle fut envoyée à N. Hein-
sius en réponse à une lettre du 14 octobre, contenant quelques observations de Chr. Huy-
gens au sujet de la comète. Consultez la pièce N°. 1459.
") On trouve cette ode au commencement du Theatrum Cometicum, sous le titre:
Ad Nobiliflimum, eruditiffimumque Virum Staniflaum Lubieniecium Eqiiitcm Poloncum ,
exaflas super Cometis observationes molientem, Scazon.
Œuvres. T. V. 65
514 CORRESPONDANCE. 1665.
illo, quod mihi pro jure amicidae dicere liceat , vide ut modeftiae & forci meae
ex aequo confulas. Ego ver6 illud bonae Toae erga me voluntatis teftimonium
debico culcu profequor & graco animo excipio, uc & aliorum Amicorum ukroneas
graculationes,quas mérité pluris facio, quàm alii emendicata fufFragia. Redeunten
ad Te & Hugeniana -) juxta ac nuper SchefFeriana 3). Decrevi ego apud me fcripto
i'ium ipium adiré +), (cujus rei fpecimen his pro amicitiae jure adjunftum accipe)
deque his quae ad Te mifit gracias ei agere , uc fi fieri polTic , plura ab eo obcineam
ejufdem notae. Video enim, quancum quidem de his judicare pofTum, Virum
illum Eximium effe rébus Machemacicis non leviter imbutum. Accepi ego nuper
liceras ab ipfo Auzocio s), in quibus de fuo cum Hevelio certamine cerciorem me
reddit, & Hugenii meminic. Benè vale ,& illa inexpugnabilia vicia ftomachi for-
riccr 6c fcHcicer lupera.
' N= 1488.
H. L. H. De Monmor à Christiaan Huygens.
29 OCTOBRE 1665.
La lettre se- trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse nu No. 1482. Clir. Huygens y répondit par le No. 1495-
A Paris ce 29 oftobre 1665.
Monsieur
Vous auriez receu l'argenc qu'il vous a pieu donner pour moy a vollre horlo-
ger ') des le cemps que j'arriue des champ fi Monfieur Lambaïïadeur van Beu-
ninghen que j'auois prié de vous le faire cenir par fon fecretaire ne m'eufl: af-
feuré que vous efl:iez en chemin. Mais puifque vous ne parcez pas encore fi cofi
Jay prié Madame la Marquife de Foucquefelle belle feur de Monfieur le comce
de Scende ec qui prend foing de fes affaires, de vous faire payer par fon cor-
refpondanc la fomme de 270 12 monnoye de hollande. Ec luy ay mis pour cec effefl:
la valeur entre les mains. Je vous enuoye donc Monfieur la leccre. Ec je vous fais
-) C'est la pièce N°. 1459.
3) Consultez le Theatrum Cometiciim, page 314.
*) Voir la Lettre N°. 1490.
5) Cette lettre d'Auzoïit était datée du 28 septembre 1665.
') Scverijn Oostervvijk.
CORRESPONDANCE. 1665. 515
mes excufes de ce retardement caule par lopinion de voftre voyage en cette
ville que je fouhaite aiiec vos amis eftre bien toft. Monfieur Auzout qui a difné
auecq moij me prie de vous afleurer de Ion feruice. Jl vous fera part de la ref-
ponfe que Monfieur Heuelius a faifte a Monfieur Petit qui lui auoit efcrit -)
fur fon Hure ') de la comète.
Je croy que vous fcauez que notre fieur Petit a perdu *) la femme qui efi: morte
de la petite vérole. Et qui ayant efl:é aflifi:ée par fa fille ') durant tout le temps
de fa Maladie, fa fille a eu depuis fa mort le mefme mal dont elle efi: prefque
guérie '').
Je vous prie Monfieur deftre perfuadé de la paflion que jay de vous honorer
et de vous tefmoigner que je fuis auec afFeftion
Monsieur
Voftre trefhumble et trefobeiflant Seruiteur
De Montmor.
Je vous conjure d'afl^eurer Monfieur vofl:re père de mes refpeéls. Je luy enuoye
par loccafion d'vn amy un petit pacquet ou jl y a quelque Hures que l'on m'a
adrefiTez et dédiez entre autre vn de droifts quil treuuera fort beau et fort fca-
uant vn de Phyfique et un autre en vers qui luy feront perdre le mauuais goufl: des
miens, dont il a la bonté de dire du bien pour lamitié quil a pour moy. Je garde
foigneufement ces vers qu'il me fiH: l'honneur de mefcrire , qui font comme tout ce
quil faift très élégant et très beaux. Jay eflayé pour rauoir la lunette 7) et fans
que Monfieur de la Motte ^) efi: aile auercir ....»).
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zuylichen
chez Monfieur de Zuylichen
XII A La Haye.
-) Voir, sur cette lettre, écrite le 3 juillet 1665, la Lettre N°. 1439, note 10.
3) Son „Prodromiis Cometiciis". ■*) Consultez la Lettre N°. 1494.
5) Marianne Petit. ") Consultez la Lettre N°. 1494.
7) Il s'agit ici de la lunette de B. de Monconys.
^) Peut-être s'agit-il de
De Lamothe (La Mothe), frère du missionnaire Pierre Lambert de Lamothe. Il était direc-
teur des missions étrangères à Paris, et partit en mars 1666 pour aller partager à Siam les tra-
vaux de son frère; il mourut en 1668.
') La reste de la lettre est illisible.
5l6 CORRESPONDANCE. 1665.
. N° 1489.
R. Paget à Christiaan Huygens.
29 octobre 1665.
La lettre se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1484. Chr. Huygens y répondit par le No. 1500.
S. p.
Nobiliffime atque amiciffime Domine Hugeni,
recentibus îitque arftioribus vinculis, ob amicinae officia denuo praeftica, tibi
memet devinétum tenes. Ut devinftiorem habeas, en rurfus adfum novas cibi mo-
leftias creatnrus. Quandoquidem duo jam habco horologia, Amftelodamenfe
unum, quod & in ufum domefticum notae impnlfu horas indicat,Londinenfe alte-
rum, minutili iftius generis, quod faccarium Qpocket-watcli) vocant noftratcs; fed
utrumque, parcibus quibufdam longo ufu detritum: ftarui ad eoremmotum varium
atque inconftanteni moderandum, tertium mihi comparare, Hagienfe nimirum,
& quidem noviiïimae atque accurratiffimae inventionis Hugenianae; quod &
infuper Aftronomicis obfervationibus, ac pulfus arteriofi vicibus numerandis
inferviat; ut et bac ratione in corpufculi proprii ftatu vario dijudicando, ad
valetudinis curam quandantenus conducat. In hoc negotio te proxenetam re-
quirere neutiquam auderem , nifi fcirem neminem melius mihi poiïe indicare
quale automaton diftis ufibus maxime conveniat, fimulque confiderem te non
illubenter fignificaturimi, quatenus id tibi confiât, quo minirao pretio id opifex
tuus vel foleat vel poffit aut velit vendere. Cogitabam potiffimum de eo génère
quod elateri motus principium débet , partem quod commodius in pulpito meo
librario ob oculos poni atque alib tranfferri queat, partim quod à quodam in-
tellexiflem taie genus confilio veftro ad locorum longitudines obfervandas adhi-
beri. Accedebat etiam quod Hevelium viderem Horologium ambulatorium (ho-
doeporicum vocant alii} in obfervationibus fuis accuratiffimis ufurpare. Miror in
lis ') quas anno 1662 edidit, nullam occurrere horologii veftri mentionem: forian
in Cometographia"), cujus partem priorem^) amicis communicatam audio,ejus fe
compotera faftum ejufdemque ufu adjutum profitebitur. Nunc quum conftet horo-
logia veftra optima pondère appenfo moueri, concludendum videtur, alterum
illud genus elatericum (fi ita loqui liceat) non eiïe ejufdem ccy.pt(2eiciç &pcrfedlio-
nis capax; alioquin enim ejus ufum praeferendum putafTem, quod navium in mari
agitationibus minus obnoxium videretur. Quare liquidem exaftifïïminn, adeoque
') Voir „Mercurius in Sole Vifus", l'oiivrage décrit dans la Lettre N°. 872 , note 5.
-) Voir l'ouvrage décrit dans la Lettre N°. 1407 , note 4'.
5) Voir „Prodromus Cometicus", décrit dans la Lettre N°. 1 407 , note 4".
CORRESPONDANCE. 1665. 517
catenatae veftrae inventionis, automaton maxime defiderem, confultius mihi vide-
tur, nifi alind fuaferis, ut unum ex iftis emam quae apud Severinum "*) ad ufus
nauticos confefta proftant; praefertim quum intelligam ea capfae non admodum
longae ita includi, ut & in mufaeo ad ufum quotidianum appendi, atque aliorfum,
verbi gratia in fpeculam obfervatoriam, citra motus proprii detrimentum, haud
difficulter removeri poffint. Aeftimantur ea ut audio, 120 florenis: fed fperem ali-
quanto minori pretio mihi unum comparari pofle. Caeterùm rem totam arbitrio
tuo lubens committo. Quod metuebam incommodum in levi objeftione de tabula
aequationis ad loca Solis accommodandâ, quantum nunc video, non altius affurgit
quam ad 10 vel 1 1 fecunda, débita diei intercalari in anno bifTextili: qualis difFe-
rentia in Aftronomorum optimorum, nedum nautarum, obfervationibus haud
aeftimanda judicatur. Iter veftrum Gallicanum, à Rege munificentiffimo indiftum,
proculdubio honorificura futurum; quo nomine votis propenfis id tibi gratulamur,
Deumque rogamus ut te modis omnibus falvum ducat reducatque. Verùm metui-
mus ne hac occafione quae in Horologio-mechanicis, ac Dioptricis, propediem
hicem afpeftura fperabamus, moram patiantur diuturniorem. In Dioptricis tuis
aliquando nos docebis, quid poffint telefcopia ex quatuor aut quinque vitris com-
pofita, qualia video ab Hevelio & Gallis Italifque fubinde laudari, fupra eo quae
ex unico lentium pari confiftunt. Dominus Colvius mecum de meliore nota tibi
rurfus commendari avet. Vale. Ut prolixitatem hanc, negotiis gravioribus im-
plexo imporcunam, aequi bonique confulas obnixè rogat
Generofiffime Domine Hugeni,
Tibi multis nominibus obfbri6tifIimus
RoB. Pagetius.
Dordrechti Oélobris 29. 1 665.
Den WelEdelen, feer vermaerden Hoogh-geleerden Heer,
Myn Heer Christiaen Huygens van Zulichem
in
III S' Gr-cwen-Haghe.
•*■} Severijn Oosterwijk.
5l8 CORRESPONDANCE. 1665.
N° 1490.
St. Lubienietzki a Lubienitz à Christiaan Huygens.
30 octobre 1665.
La lettre et une copie se troureiil à Leidcii, coll. Huygens ').
Viro Clariffimo, Doétiflîmo, Ornatiffimo
Christiano Hugenio Const. F.
Stantslaus Lubienietzki de Lubienitz S. P. D.
Poftqvam mukos Praeftanciffimos omni eruditione & laudis génère Viros, Rau-
tenfteinium -)? BrufTellum ^j, Guerichios '^), Heveliums^, Bollialdum''), Barcho-
linos ^), Kirchcmm ®), Ricciolnm''), Ciirtium '°), Schottum "), aliofqve, qvos
') Cette lettre fait partie de la correspondance avec Clir. Huygens. Voir le Tlieatrum Cometi-
cnm,pages93i à933.
°) Johannes Ernestns à Rautenstein, gentilhomme qui demeurait à DitteldorfF. Il fut ministre
d'état et conseiller du duc Palatin de Neuenburg, et ambassadeur auprès de l'empereur à
Ilatisbonne.
Voir sa correspondance avec Lubienietzki , Theatrum Cometicuni , pages 39 à 208.
3) Pierre Brussellus , fils d'un père de même nom , était sénateur au grand conseil de Louis XIV;
il demeurait à Paris.
Voir sa correspondance avec Lubienietzki, Theatrum Cometicum, pages 229 à 236.
4) Il s'agit du bourgmestre Otto von Guericke (voir la Lettre N°. 940, note 9) et de son fils
unique;
Otto von Guericke (qui s'écrivait Gerrickc), né à Magdebourg le 26 janvier 1628, et mort
le 26 janvier 1704 à Hambourg. Il fut jurisconsulte et chanoine à Magdebourg et devint
en 1663 conseiller privé du roi de Prusse à Hambourg. Il cultivait l'astronomie.
Voir la correspondance du père avec Lubienietzki, Theatrum Cometicum, pages 453 à
466; et celle du fils, pages 237 à 251.
5) Voir sa correspondance avec Lubienietzki, Theatrum Cometicum, pages 361 à 414.
<') Voir sa correspondance avec Lubienietzki, Theatrum Cometicum , pages 46734866:527
3548.
^) Lubienietzki indique Erasmus Berthelsen (voir la Lettre N°. 169, note i), qui a écrit entre
autres:
Er. Bartholini De cometis Annorum 1664 et 1665. Opufculum ex Obfervationibus
Ilauniae habitis adornatum. Hauniae. 1665. in-4°;
et les frères d'Erasme :
rf) Albertus Berthelsen, mort en 1643,
Z») Bartolus Berthelsen, fils aîné de Gaspar Bartholinus. 11 était un enfant précoce et pro-
nonça à 14 ans des discours en langue grecque. Il fut professeur d'éloquence et antiquaire
du roi Friedrich III.
c) Thomas Berthelsen, né le 20 octobre 1619 à Copenhague, où il mourut le 4 décembre
1680. Il étudia la médecine à Leiden, Padoue et Bàle, et devint professeur d'anatomie à
Copenhague. Il fit plusieurs découvertes et publia des ouvrages renommés, entre autres:
CORRESPONDANCE. 1665. 519
enumerare longum foret, fed & Tuum juxcaqve meum Heinfiiim, fcripto conveni,
Te qvoqve convenco opus fuit. Non funi mihi , puto, hujus facinoris operofè apud
Te qvaerenda praefidia, qvi qvibus legibus in Republica literaria vivacur, optimè,
fi qvifqvam alius , nofti. Senatum voco Philofophicum , nullo meo merico , à fola
Regina bonarum mentium Libcrtace Reipublicae literariae Studiofiffima, Conful
creacus. Abfic invidiofa jaftantia diélis. Nullum pulchrius, qvam verae laudis,
benè de génère humano merendo, certamen: in qvo nonnifi ignaviffimus qvifqve
fuccumbit, & induftriae paratam coronam praeripi fibi patitur. Hac de cauïïa
ad vos , Patres Confcripti , refero de Cometis , eorum ortu , motu , operatione , &
praecipuis vitae Chrillianae officijs, coeleftium iftoruni, ut fie dicam , Confiliario-
rum hortatu faciendis. Mirabuntur plures, non Tu, meam,honiinis in bis terris
pcregrini ambitionem. Non diffiteor eà me duci, fed illâ populari , qvae in laude
jam olini pofita, qvamqve in fe ingenua et modefta agnovit fapientia. Benevolen-
tiam me omnium proborum & laudatorum nullo officij aut ambitionis in qven-
qvam génère omiflb (qvod more tranqvillitatem fortunae et animi qvaerentibus
fveto cum aeqvitate facere, cum Svetonio Tranqvillo dicere licet) çaptare, palàm
fateor. Ambitiofis qvoqve ftudijs & literarum commercijs tôt Virorum Clariflimo-
rum amicitiam & judicia de re propofita me confecutum efle, res ipfa, me tacente,
loqvitur. Jta dum ambitio avaritiae nutrix turbida terras mariaqve coelo, et facris
civilibufqve nexibus junéta peftora vario mifcet motu: me ambitio indullriae nu-
trix qvieta terras mariaqve caelo & omnibus nexibus devinciens Chrifiiiana peftora
& vario mifcens officij ftudio, tenet. Hac verô ratione, ut dulcia honefl:is, honeflia
utilibus, utilia neceflarijs mifceara. Nam in opus meum "), qvod molior, non fola
Mathematica, fed & multa Phyfica, Politica, Ethica, Hifl:orica, & Oeconomica,
ac decerptas plures Philofophiae particulas conjeci. Eximium me ab invidia non
fore, qvam nec Eximij Viri efFugere poflÀmt, imb ei vel maxime obnoxij funt, facile
ex tôt exemplorum copia, tum argumenti magnitudine & varietate augurari licet,
qvod et fola mens provida augurare pofl^et. Sed me in propofito confirmabit tôt
praeclarorum illorura Virorum, qvos mihi imitandos, ut hominem frugidecet.
Th. Bartholini. De Cometa Confilium Mediciira, cura Monftrorum niiper in Dania nato-
riim Hiftoria. Hafniae, Apud Matthiam Godiechenium, Sumptihus Petr. Haubold. cId Ioclxv.
Voir la correspondance de Thomas et d'Erasmus Berthelsen avec Lubienietzki , Theatrum
Cometicum, pages 429 â 45 1 .
^) Voir sa correspondance avec Lubienietzki, Theatrum Cometicum , pages 747 à 759.
S) Voir sa correspondance avec Lubienietzki , Tlieatrum Cometicum, pages 6^-] à 745.
'°) Albertus Curtz (Curtius) naquit en 1600 à Munich, où il mourut le 19 décembre 1671. Il
entra chez les Jésuites en 16 16 et professa longtemps les mathématiques et la philosophie; il fut
directeur des collèges d'Eichstadt, de Lucerne et de Neubourg. On a de lui divers ouvra-
ges sur l'astronomie, dont quelques-uns furent publiés sous l'anagramme de Lucius Barrettus.
Voir sa correspondance avec Lubienietzki, Theatrum Cometicum, pages 209 à 227.
") Voir sa correspondance avec Lubienietzki, Theatrum Cometicum, pages 761 à ~^6.
'-) Son Theatrum Cometicum.
520 CORRESPONDANCE. 1 665.
fumfi, focietas, haud profeftb miferum folatium. Addet animum & certa fpes, fore
lit contra livorem & injuriam tôt habituros fini vindices, fidem auftoritatis prae-
ftare aptos & invidia omni fuperiores. Tu qvoqve Vir Clariffime ,
Qva facere id poffis, noftram nunc accipe mentem '3^.
De ortu, motu & numéro Cometarum, nulli litem moveo. Omnes ferè, qvos
adivi & audivi (unum atqve alterum fi excipias) Ampliffimo Hevelio in illis afifen-
tiiint. Clariffimus Auzutitis ei fe oppofuit, ut nofti me melius. Qvanqvam & ego
haec non tantvm ex Clariflîmis Viris Bullialdo, Heinfio, Hevelioqve fed ex ipfo
Auzutio habeo. Hune mei cauïïa ad Te fcripturum fuifle "*), ex Bullialdo 's^: Hein-
fium verb etiam fcripfifTe "'), ex illo ipfo '^) accepi. Hic enim et qvae cuni illo
communicafti, mecum communia eïïe voluit, ita ut manum Tuam '^) ab illa arnica
manu acceperim, hodie ad eum redituram. Jllam inter Hevelium & Auzutium
controverfiara Ipero Tuâ & BuUialdi tanqvam Mathematicorum Excellentiflîmo-
rum & utriqve Amiciffimorum audloritate terminatum iri. Id ego à parte mea
optem. Qvi alioqvi cum omnibus rei literariae amantibus multum gratulabor, poft-
qvam nobis Virorum illorum Praeftantifllmorum collifio veritatis fcintillas, mag-
num Aftronomicae rei lumen mox daturas, elicuerit. Qvod utinam fine acribus
certaminibus in hoc rerum humanarum incerto obtinere liceret ! Non dubito hoc
certamen intra modeftiae & amicitiae terminos conftiturum, & brevi ceffaturum
bonoqve publico ceirurum. Ego, fi qvid apud utrumqve potero, promovere con-
ciliationem conabor fedulo. Te qvoqve cum Bullialdo partibus veftris non defore,
certb fpero. Qvod tamen adortum Cometae prioris, qvi in Corvo luxit, attinet,
natalem ejus ipfe Hevelius & pleriqve alii xivum. circiter Decembris Gregoriani
faciunt. Verum tamen ftationem ejus primam in diem xxiii. Novembris ponit.
Qvara conjeéturam obfervationes Lugduno-Batava ^^') & Oxonienfis =°) confir-
'3) Voir Virgilius, Aeneis, I, oyô.
'4) Nous ne possédons pas cette lettre de Adr. Auzoïit à Chr. Huygens.
'5) Cette lettre était datée du i8 septembre 1665. Voir le Theatrum Cometieum, page 535.
'*) Consultez la Lettre N°. 1443.
''') Cette lettre était datée du 14 octobre 1665. Voir le Theatrum Cometieum, page 316.
'8) Consultez la pièce N°. 1459.
'î*) Ce sont les observations faites par S. C. Kechelius, du 2 décembre 1 664 jusqu'au 9 février 1 665.
Voir sa correspondance avec Lubienietzki, Theatrum Cometieum, pages 589 à 596. Con-
sultez-y la page 592.
-°) Observation faite par J. Gadbury. Voir la correspondance de Lubienietzki avec Paulus
Jasz. Berenyi, Theatrum Cometieum, pages 687 à 6ci6. Consultez-y la page 692.
John Gadbury, fils du paysan William Gadbury et de J.Curson, naquit à Wheatley (Ox-
fordshire~) le 31 décembre 1627 et mourut à Londres le 24 mars 1704. Il professait l'astro-
logie , fit partie de plusieurs sectes religieuses et publia nombre de petits ouvrages, entre au-
tres un sur les comètes:
De Cometis, or A Difcourfe of the Natures and Effefts of Cornets, vvith an Account or
thefe late Cornets in 1664 and 1665. London.
CORRESPONDANCE. 1665. 52 1
niant. Accedic & obfervatio Brixicnfis -^) in diem xxv. Novembris orcum phae-
nomeni ponens. Vkerius progreditur fides Schoreri --), qvam Faber -■5) literis ad
Schocum datis praeflac, h die fciliccc xii. Novembris ad Memmingam obfervatum
fiiifle Cometam, ecfi Julianum fi:ilum,ut par mihi videtur, ieqvamur. Norinbergae,
Auguftae Vindelicorum & in aliis Germaniae locis modo citiùs, mod5 feriîis Co-
meca obfervari coepir. Sed haec Mathematicis relinqvo. Tota mea difputatio de
operatione Cometae et officijs Obiervarorum & Speétatorum ejus eric. liuncalij
lîgnum, alij etiam caufllim cventuum, & qvidcm triftinm tancùm, efTe volunt. Ego
cauflam eum non efTe, vab'dus, ut fpero, rationum tuear. Stat libcrtatem homini
à Deo conccffam et tranqvillitatem animi, bonum inaeftimabile
non gennnis, neqve purpura vénale nec auro "*')
integram fervare, & pro ea, tanqvam pro focis et aris, certare. Signum futurorum
dici pofTc Cometam, non cum Phyficis, fed cum Hiftoricis et Ethicis largior, ut &
neceffitatem ab humana voluntate, qvae folo nomine libertatem docet, removeam,
& hanc ad Itudium virtutis invitem. Sed (îgnum non tantùm triftinm, fed & laeto-
rum Cometam praeferre demonflro. Vtraqve fcilicet eum femper fecuta funt.
Atqve hic mihi perpétuas ab ultima memoria videtur fuifTe rerum humana-
rum ordo
-') Observation faite par F. Lana. Voir Tlicatnim Cometicum, page "jôg.
Francesco Lana Tcrzi naquit le 13 décembre 163 i à Brescia, où il mourut le 26 février
1687. Il entra en 1647 dans la Société des Jésuites et enseigna dans plusieurs collèges d'Italie.
Il s'occupait surtout de sciences physiques et naturelles et publia, entre autres, quantité de
recherches dans son ouvrage:
Magifterium Naturae et Artis. Opus Phyfico-Mathematicum P. Francifci Tertii de Lanis,
Societatis lefu, Brixienfis. In qno occultiora naturalis Philofophiae Principia manifellan-
tur, et multiplici tum experimentorum tiim demonftrationum ferie comprobantur, ac dé-
muni tam antiqua pêne omnia Artis inventa, quani niulta nova ab ipfo authore excogitata
in lucem proferuntur. Brixiae mdclxxxiv [1686, 1692]. Per lo. Mariam Ricciardum. Svpe-.
riorum Perniifiu. III Vol. in-folio.
Il avait écrit neuf volumes, mais ces trois sont les seuls publiés; le troisième est posthume.
--) ChrilIofFel Schorrer naquit en 1603 à Rothenbourg et mourut à IWunich en 1678. Entré
chez les Jésuites en 1623 , il devint vicaire général et enfin recteur du collège de Munich. Il
publia entre au très :
Chriftophcri Schoreri Cometa Anni 1664. Ulnia. 1665. in-4°.
Relation des Konieten 1665 von Chrift. Schorer. Ulm. 1665. in-4°.
Sur ses observations , consultez le Theatrum Cometicum, page 790.
-3) Johannes Mattheus Faber naquit le 24 février 1626 à Augsbourg et mourut le 21 septembre
1702 à Heilbronn. Il fut premier médecin du duc de AVurtembourg, puis médecin de la
ville de Heilbronn. Il appartenait à la Societas Naturae Curiosoruni de Leipzic, sous le nom
de Plato I.
Sur ses observations, consultez le Theatrum Cometicum , pages 772 , 775, 787.
=■1) Horatius, Od., Lib. II, Od. 7.
Œuvres. T. V, . 66
522 CORRESPONDANCE. 1665.
Ut vêtus Poeca Graecus -s) canit: qvod non incommodé nofter Nafo -'^) explicat:
Triftia mifcentur laetis.
Hoc ut aliàs in varijs epiitolis doceo, ita praecipuè in Hiftoria Cometarum
deduco, fubjefto fcilicct Indiculo eventuum Cometarum apparitionem fecutorum,
qvos non tantùm triftes, fed & laetos, vcl potius miftos fuiffe (qvae enim in hac
miferiarum abrupta convalli fincera laetitia? qvae tamen & fpei bonae ac laetitiae
expers calamitas eil:?) ipfe oculus judicabit. Favcbit dicenti Chaeremon -"), Vul-
canius -^), Servius -*), Origenes "^°) & alij veterum. Favebit Scaliger 3'), Du-
=5) VoirTheognis,El., 192.
-") Voir Oviduis, Fast. , VI , 463.
°'') Chaeremon vécut au milieu du premier siècle: il fut administrateur de la bibliothèque du
temple de Serapis à Alexandrie et précepteur de Néron. Il a écrit sur les comètes et sur les
conjonctions.
"^) Nous ne connaissons qu'une seule personne de ce nom :
Bonaventura Smet (Vulcanius), fils dn pensionnaire Petrus Vulcanius, naquit le 30 juin
1538 à Bruges et mourut à Leiden au commencement de novembre 1614. Ses études termi-
nées à Gand et à Louvain, il devint en 1559 secrétaire du Cardinal Francesco de Mcndoza
et demeura 11 ans en Espagne. Après avoir voyagé, il devint en 1581 professeur de grec à
Leiden. Il a beaucoup écrit.
Il s'agit ici de son édition :
Ariftoteles de Mundo, Graece: Cum duplici interpretatione Latinâ. priore quidem L.
Apvlel: altéra verô Guilielmi Budaei. Cum Scholiis & Caftigationibus Bonaventvrae Vvl-
canii tam in Ariftotelem, quàm in vtrumque eiiis interpretem. Acceflit feorfim Cregorii
Cyprii, Encomium Maris, Graecè, nunquam antea excufum. Et Pavli Silentiarii lambica. Lvg-
dvni Batavorvm. En officina Plantiniana, Apud FrancifcuuiRaphelengium. clo.lo.xci, in-8°.
Consultez-y la page 40.
-') Servius Honoratus Maurus vécut au cinquième siècle. Plusieurs de ses ouvrages sont par-
venus jusqu'à nous, entre autres celui dont il est question dans la lettre:
Mauri Seruii Honorati grâmatici cmêtarius in bucolica Virgilii [Argentorati, loh., Men-
telin. 1470 — 1471].
Consultez-y Georgica, Liber I, vers. 488.
3°) Origenes naquit à Alexandrie vers i86 et mourut à Tyr en 253. Un des anciens Pères, il
était philosophe théologien, fonda une secte de Chrétiens et a beaucoup écrit. St. Epiphane
lui attribue même plus de 6000 écrits. Ici il est question de son ouvrage :
Origenis. contra Celfum Libri Ofto, Ejufdem Philocalia. Gulielmus Spencerus, Cantabri-
gienfis, Collegii Trinitatis Sociiis, utriufque operis verfionem recognavit, et Annotationes
adjecit. Cum Indice Rerum & Verborum Locupletiflimo. Cantabrigiae. Exeudebat Joan.
Field, celeberrimae Academiae Typographus. Impenfis Gulielmi Morden, ]5ibliopolae.
MDCLviii. in-4°.
Consultez-y Liber I, page 45.
3') Sur Josepbusjustus Scaliger, voir la Lettre 'N°. i", note 2 (Suppl.Tomel). Ici il s'agit de son
édition:
P. Virgilivs Maro, Et in eum Commentationes, & Paralipomena Germant Valentis Gvcl-
lii, PP. Eiufdem Virgilij Appendix; cum Jofephi Scaligeri Commentariis & Caftigationi-
bus. Antwerpiae. Ex Officina Chriftophori Plantini Architypographi Ilegii. mdlxxv. in-folio.
Consultez-y la page 471 , Aeneis, Liber X , vers. 272.
CORRESPONDANCE. 1665. 523
dithius 2-) , Illuftriffima nomina, fed & Conimbricenles , Fienus^s^, Fromon-
dus 34), Guinifius ^s), Puteanus s*) & non pauci Junioruni. Qvae Tua hîc fie fentcn-
tia, tac ut fciam. Qvod poftqvam obcinuero, non negligam amplius Tecum de his col-
loqvi. Nunc enim ut pluribus fententiam raeam confirmem, aliae occupationes non
finunt. Qvanqvam & fatis verbofa haec epiftola fuit: ideo ne Tibi fit molefta,
merito fubvereor. Sed in fpem bonara me erigit celebratiffima Tua humanitas.
Tum vero & Clarifilmi Heinfij auftoritas, qvi jam prideni ut Te compellarem de
hac re, monuit. Is qvoqve certiorem me fccerat Te Patriae Tuae Patribus nuper
abs Te inventam, ufqve adhuc ardentiflimis omnium votis expetitam longitudinum
terreftrium & marinarum apodixin, obtulifTe. Qva de re ex Te ipfoplura acci-
pere geftio, ut Tibi rem tàm fummoperè laudandam, quàm arduani gratuler.
Nunc Vale, Vir Clariflimc & me inter cultores nominis Tui numera, Tuaqve
benevolentiâ dignare.
Dabam Hamburgi die xxx. iixbris Gregoriani A°. cididclxv.
3^) Andréas Dudith, fils du gentilliomnie HongroisJerômeDudith et de la noble vénitienne Mag-
dalena Sbardella, naquit le 6 février 1533 à Buda et mourut le 23 février 1589 à Breslau. Il
voyagea beaucoup, entra dans le clergé et fut élu député an concile de Trente: mais, comme il
inclinait vers le protestantisme, l'empereur Ferdinand fut contraint de le rappeler et l'envoya
en Pologne, où il devint évèque et épousa Raync Strozzi, puis Elisabeth Sborowitz: il fut
excommunié par le Pape.
Il écrivit „de Cometarum Significatione", ouvrage que l'on trouve dans la collection :
De Cometis Diflértationes Novae Clariss. Virorura Thom. Erafti, Andr. Duditbij, Marc.
Squarcialupi, Symon. Grynaei. Ex Officina Léonard! Oftenij, fumptibus Pétri Pernae.
M.D.Lxxx. [Lucernae?]
33) Thomas Fyens ou Feyens (Fienus), fils du musicien et médecin Johannes Fienus, naquit le
28 mars 1567 à Anvers et mourut à Louvain le 25 mars 1631. Comme son père, il était mé-
decin et chirurgien, et devint professeur à Louvain et médecin des archiducs Albertus et
Isabella. Avec Froidmond il écrivit l'ouvrage:
Thomas Fieni in Academià Lovanienlî medicinae & Liberti Fromondi philolophiae
profelTorum, de cometà Anni cIo lo cxviii Difi'ertationes, in quibus tum illius motus, tiim
aliorum omnium, elTentia, effeflus, et praefagiendi facultas declarantur. Ejufdem Thomae
Fieni epifiiolica Quaeflio an verum fit coelum moveri et terram quiefcere. Antverpiae. 1619.
in-4°.
3"*) Libert Froidmond (^Froimont, Fromondus) naquit à Ilaccourt le 3 septembre 1587 et mou-
rut à Louvain le 27 octobre 1653. Il enseigna au collège du Faucon la rhétorique et la philo-
sophie, puis succéda au professorat de C. Jansenius; en 1629 il fut nommé doyen de St. Pierre.
Il prit le parti des Jansénistes et eut quelques polémiques, entre autres avec Pb. van Lans-
bergen. Parmi ses nombreux écrits, signalons ici son ouvrage cité dans la note précédente.
35) Vincenzo Guinisius naquit en 1588 à Lucques et mourut à Rome eu 1653. Entré chez les
jésuites en 1 601, il enseigna la rhétorique et s'occupa plus tard de l'histoire de la Compagnie;
il devint le secrétaire du duc Vitelleschi.
3*) Henri van Putte (Dupuy , Erycius Puteanus) naquit à Venlo le 4 novembre 1 594 et mourut
à Louvain le 17 septembre 1646. Après avoir voyagé, il devint d'abord professeur d'élo-
524 CORRESPONDANCE. 1665.
P. S. Vbi aliqvid literarum ad me dare velis, vel Amico 3?) harum exhibitori
trades, vel reftà hue mittes, ubi nomen meum Magiftris tabellariorum perqvam
notum eft. Jteruni Vale.
Viro Clariffimo, Doéliffimo, Ornatiffimo
Domino Christiano Hugenio
CoNST. F. Domino mihi plurimum colendo pateant.
N= 1491.
Christiaan Huygens à J. Chapelain.
5 novembre 1665.
Le sommaire se trouve à Le'iden, coll. Iluygens.
La lettre est la réponse au No. 1485.
Monfieur Chapelain.
5 Novembre.
que c'efl: la bonté du Roy et de Monfieur Colbert qui fait qu'ils prennent en
bonne part mes remercimens'). que je n'en entens pas trop bien le flile dont il faut
efcrire ces fortes de letti'es, mais que je n'ay pas laifTè de les envoicr puis qu'il
l'eftimoit necefTaire. que la dernière lettre =) de Monfieur Colbert eftant la ref-
ponfe à la miene je n'ay pas creu le devoir importimer en luyefcrivant de nouveau,
n'en ayant pas auffi de fujeft que de luy reitirer mes remerciments de fes nou-
velles aflÂirances de ma prochaine vocation et fes bonnes grâces, que j'en atten-
qiience à Milan, puis en 1606 à Louvain. Il nous laissa grand nombre d'ouvrages, entre
autres :
Eryci Pvtcani de Cometa Anni co.Ioc.xvui. Novo Mundi Speftaculo. Libri dvo. Para-
doxologia. Colvinae Sumptibus Conradi Rutgerfii. Anno mdcxix. in 12°.
^) Peut-être:
Adam Franck, membre d'une famille riche en peintres connus; il parcourut l'Europe
pour procurer à Lubienietzki des données sur les comètes.
') Voir les Lettres N"s. 1463 et 1464.
") Nous ne possédons pas cette lettre. Consultez les Lettres Nos. 1485 et 1496.
CORRESPONDANCE. 1665. 525
drny les cfFefts fuivant fes promefles. Que l'invention de Thuret s'accorde parfai-
tement avec celle qui par mes avis a eftè faite icy pour régler une montre de
pochette, que j'avois fait eflaier d'attacher le petit refTort fur l'axe mefme de la
roue de rencontre , mais que cela rcqueroit une trop grande delicatefle dans le
relTort et dans l'ouvrage, de forte qu'après cela j'ay confeillè qu'on l'attachoit a
l'axe de la roue fuivante, et que cela va bien, que l'ouurier efl après a faire qu'on
puifle faire avancer ou retarder le mouvement, que cette invention n'eft qu'une
dépendance de la mienne , faifant par le moien des reflbrts ce que j'ay fait par les
poids, mais que fi on la vouloit faire fervir aux grandes horologes pour porter fur
mer, je fuis fort trompé fi on y trouve pas la jufteffe fi grande qu'avec les contre-
poids et telle qui puifie fatiffaire au fait des Longitudes , n'y ayant point de feu-
retè que les refTorts doivent opérer toufjours de mefme force comme il y en a
pour les poids, et Monfieur Thuret pourra veoir par expérience ce qui en eft
fil veut faire de telles horologes qui montrent les fécondes, que lors que je verray
les horologes de Monfieur de Montmor et de Carcavy je fcauray bien tofl: faire
remédier a ce qui leur manque et caufe l'arreft, qui femble venir de quelque acci-
dent arrivé pendant le voiage.
Le projeft de Thuret 5) qu'il m'a envoie cy devant efl:oit de ne faire remonter
le petit reflx)rt que toutes les heures ^).
N= 1492.
Christiaan Huygens à R. F. de Sluse.
6 novembre 1665.
Le sommaire se trouve à Lcidcn , coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1470. R. F. de Sluse y répondit par le No. 1506.
Slusio.
6. Novembre 1665.
quae fit refraftionis proportio in vitro, proximè fefquialtera, major quam 114
ad j6 five 3 ad 1. minor quam 1 15 ad 76. ut mittat quam primum poterie obferva-
tiones ') Caflîni de umbris Jovialium.
3) Nous ne possédons pas cette pièce de Thuret. Consultez la Lettre N°. 141 7.
'i) Ici finit le sommaire.
') Voiries ouvrages cités dans la Lettre N°. 1304, note 5.
526 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1493.
A. AuzouT à Christiaan Huygens.
6 NOVEMBRE 1665").
La lettre se trouve h Leideii, coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1460. Cltr. Huygens y répondit le 19 novembre 1665 ').
ce Vendredy 6 Nouembre 1665.
Vn petit voiage que iay fait en Normandie ma empêche dauoir Ihonneur de
vous écrire, outre que jefperois de rcuoir encore vne fois lombre du troifieme
fatellite et peuteftre celle des autres deuant que de vous faire fcauoir mon Obfer-
uation du 16 Septembre que ie voy par celle °) que vous aues écrite a Monfieur
Petit eftre conforme a la votre s) Iiorfmis que cette ombre ne pouuoit pas prouenir
du latellite que vous marqués hors Jupiter puifque lombre precedoit le fatellite *)
qui la caufoit et que pendant que lombre paroiffbit le troifieme fatellite etoic entre
Jupiter et nous et y relia mefme vn temps fort confiderable après que lombre eut
difparu et ie le vis fortir enfuite mais naiant pas de pendule ie ne pus marquer
precifement le temps quil y auoit entre lombre et le fatellite. Ceft fault de re-
flexion que vous aues attribue cette ombre ^) a ce fatellite puifque dans la pofition
de Jupiter il efi: euident que lombre precedoit le corps du fatellite comm'il arriue
toufiours après loppofition. mais quand on ne fonge pas fort aux chofes le renuer-
femcnt de la lunete peut contribuer a fe méprendre. Je vis cette ombre fort faci-
lement auec ma lunete de 21 pies et ie le conduifis jufques vers le bord mais ie ne
pus le voir fortir et quand jl vint vers le limbe ie le perdis quoyquil me femblaft
quil ne deuoit pas ancore être forti. ie ne fcay fi ceft a caufe de lobliquitê de lom-
bre ou a caufe que les lunetes ne terminent pas fi bien les bords des corps celeftes
que le milieu. Je cherchay fort fi ie ne decouurirois point le corps du fatellite
mais ie ne pus laperceuoir que quand il commencea de fortir. Cependant ils diient
a Rome lauoir vu dautres fois, ie ne vis pas fi bien les deux bandes fuperieures dans
la lunete que lannée pafiee cependant ien voiois quelque vefiige et lombre me pa-
rut au milieu de celle du milieu, ie fis ce que ie pus pour eftimer la raifon de lom-
bre au diamètre de Jupiter mais vne fi grande Jnegalitê fit que ie nen pus venir a
bout, cependant en la comparant auec la bande plus obfcure et cette bande auec le
diamètre de Jupiter il me fcmble quelle efi: tout au plus la quarantième partie du
diamètre de Jupiter. Sil eufi: fait beau le 27 ■*) je metois prépare a voir fi ie pour-
rois decouurir les ombres du premier et du fécond mais le temps fut trouble et
depuis ie nay pu trouuer vne heure de netteté les famedis que le troifieme paiïbit
') Nous ne possédons pas cette réponse. Consultez la Lettre N^. 1496.
-) Consultez la Lettre N°o 1477. 3) Consultez la pièce 14.73.
"t) Le 27 septembre 1665. Consultez la lettre d'Auzout à Stan. Lubienietzki du 28 septem-
bre 1665. Voir le Theatruni Cometicum,pagc 856.
CORRESPONDANCE. 1665. 527
& les dimanches que le premier et fécond fe rencontroient entre Jupiter et nous,
peut eftre que vous aures etê plus heureux que moy. Apres que jeus vu la place
de lombre auec ma limete de 2 1 pies ie voulus eiïaier de la decouurir auec ma
lunete de 1 2 et après me letre bien imaginée ou elle deuoit être a la fin ie vis quel-
que chofe mais que ie naurois jamais pu decouurir fi ie nen auois pas eu Ijdée et
que ie neufie pas fceu le lieu ou elle etoit. Je vous diray vne chofe qui me fui'-
prit ceil: que le troifieme fatellite étant forti hors de deïïbus Jupiter il me parut
le plus petit des trois qui paroiflbient du mefme cote quoy quil foit le plus gros,
foit que cela vint de la proximité de la lumière de Jupiter ou de quelque refraftion
dans fon athmofphere, cela mérite detre encore obferuê dautres fois, a prefent
que ie fuis de retour ie vifiteray quelques fois Jupiter quand il fera beau mais
après vn peu de beau temps quil a fait ie ne fcay fi nous en deuons efperer de
long temps. Je ne vous mande point les fondemens de ma table des Ouuertures s)
des obieftifs puifque vous nous faites efperer que vous ferez bien tort icy. Je fe-
ray raui de prendre les vôtres et en quoy vous diferez de moy. Si ceft que ie les
fay trop grandes ou trop petites ou fi elles ne fuiuent pas la raifon foufdouble
que iay aflignée. Si vous retardes votre voiage vous pourres men mander quelque
chofe. Jay vu que vous netics pas fatiffait de la manière de prendre la parallaxe *)
de Monfieur Petit, ie luy en ay dit mon fentiment deuant quil la publiaft ne me
laiant montrée qu'après quelle a etê jmprimée. Monfieur Heuelius luy a écrit et
ie ne peux comprendre par fa lettre fil foutiendra fon Obferuation du 18 feurier^)
contre les miennes. Je voy bien quil fe défendra des autres du mefme mois ou ie
difere dauec luy de quelque minutes et ic m'imagine quil fataquera a mon Epheme-
ride ^) pour montrer quelle ne fera pas conforme entièrement a toutes fes Obfer-
uations. ie voudrois bien quil fepargnart cette peine et fil fe pouuoit quil mepar-
gnaft celle quil faudra peut eftre que iaye pour luy repondre. Je nay point vu
Monfieur Theuenot qui deuoit bien vous auoir mande ^^ que jauois vu lombre du
fatellite puifque ie le luy dis des Mardy 29 Septembre, il ert vray quil ne le vit pas
parce quil ne le guetta qu'a minuit. Je nay rien receu de Rome ny dAngleterre
mais bien de Pologne du Seigneur Buratini '°) qui a rafinê fur les lunetes par def-
fus les autres puis quil dit auoir vne méthode jnfallible de faire des formes de
quelle longueur il voudra jufques a mil et dix mil brafies (chaque brafl"e vaut 2 1^
pouces, cert encore enchérir fur Monfieur Hook) et dauoir vne manière de polir
5) Auzout avait piibliéune telle table dans sa „Lettre à l'Abbé Charles".
") Consultez la Lettre N°. 1477.
''3 Consultez une lettre de Hevelius à Stan. Lubienietzki du 13 mai 1665. Voir le Theatrum
Cometicum, page 392.
8) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1397, note i.
'■'') Nous ne possédons pas une telle lettre de M. Tbevenot à Chr. Muygens.
'°) Sur T. L. Burattini, voir la Lettre N°. 758 , note 12. Dans une lettre à Oldenbourg, datée
de février 1666, Boyle appelle Burattini Grand Master ofthe Mint in Poland.
528 CORRESPONDANCE. 1665.
fans papier ny drap ne altra cofa fimile ma jmmediataraente fopra la medefinia
forma qui reuffit admirablement, il a défia vne lunete de 35 brafTes ou 62 pies
qui doit être bonne puifquil a lu de 1040 braffes vne écriture mieux quil ne la
lifoit auec les yeux de 10 bralTes ''j. il na point marque la grandeur de lecriture
autrement, il en trauaille de 52^ et de 70 et en veut faire après de 100, 200, 300
&c. nous verrons comme tout cela reuffira. Son moule de 70 brafTes ou il a fait
fa lunete de 35 a i§ braïïe de diamètre et ^ de brafTe depaiffeur il faut quil pefe
pour le moins 600 ÎÈ et le verre quil a fait a 1 2 ou 13 pouces et il dit quil efi: poli
par tout admirablement, cela paffe mon induftrie et mes forces, vous en jugerez
comm'il vous plaira. Vous me permettres bien Monfieur que je prefente mes
trefhumbles refpefts a Monfieur de Zulichem. tout le monde vous attend icy
auec jmpatience et vous ne pouues pas douter des fouhaits dune perfonne qui eft
toute a vous
A Monfieur Az.
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
A la Haye.
"^ Bf, 17 Novembre, Refpondu 19 ejufdem [Chr. Huygens].
*) Cela eft faux [Chr. Huygens] ").
') C'eft faute a vous Monfieur Auzout de ce que vous ne l'attribuez pas [Chr.
Huygens] ").
'') Ce n'efl: qu'une multiplication centuple que mes lunettes de 22 pieds produi-
fent et encore plus grande [Chr. Huygens].
N" 1494.
p. Petit à Christiaan Huygens.
6 NOVEMBRE 1665.
Ln lettre se trouve à Leiâeii, col/. Iliiygcns.
Elle est ta répnnse nu No. 147".
A Paris le 6 Nouembre 1665.
Les Affeftions domeftiques dans lefquelles voftre lettre me fut rendue & qui nont
cefTé que defpuis 4 jours ne m'ont pas permis d'y refpondre pluftot qua prefent.
La Mort de ma chère femme après 18 jours de Maladie de la petite Vérole fut la
première de mes douleurs, et celle de Ma fille ') qui prit le Mal de fa Mère ne
layant point voulue abandonner & layant touijours aififtee fut la féconde. Elle
") Consultez la Lettre N°. 1494.
'} Marianne Petit.
CORRESPONDANCE. 1665. 529
comba donc malade & fut arreftee au lit le mefme jour qu'on enterroit fa Mère,
vous pouuez juger par la de laffliftion dvn Père & dvn Mary dont les fentiments
font affez tendres & raifonnables. Jay toufjours cfté dans la crainte de perdre la
fille comme la niere par cette fafcheufe Maladie dont on ne peut faire aucune Pro-
noftique certaine mefmes après que la Vérole eft toute fortie tant quil y a de la
fiebure comme en effeft ma femme en eft morte lors qu'on la croyoit bien guérie
& ma fille a couru la mefme rifque. mais dieu me la voulue enfin conferuer en forte
quelle efi; tout a fait hors de danger & defpuis quatre jours elle commence a manger
après auoir efte purgée trois foys. Jefpere qu'elle n'en fera point ou fort peu Mar-
quée fur le nez & jl ne luy relie aucune jncommodité qui paroifle fors quantité de
frondes & galles quelle a encores fur le Corps. Voyla leftat de la famille du quel
Je vous entretenois d'autant plus librement que je fcay queftant de mes Amys &
Monfieur voftre Père nous faifant auffi Ihonneur de nous Aymer vous y voudrez
bien prendre quelque Part comme font en femblables rencontres tous les vérita-
bles Amys.
Pour quitter ces trifires entretiens Je vous diray donc que Je fuis bien ayfe que
Mon Hure de la comète'') vous ayt contente & fatiffait du moins en quelque chofe
& dans la première partie que jay voulu rendre jntelligible a tout le monde &
dans celle de la réfutation de la judiciaire, en effeét cela na pas defpleu a beaucoup
de perfonnes de qualité qui mont tefmoigne auoir pris le mefme plaifir a le lire
qu'un Roman & qui ont dit que Mon difcours eftoit auffi engageant a lire comme
ces fortes de liures.
Monfieur le Prince Leopold^) ma fait Ihonneur de men efcrire, fort auantageu-
fement. Monfieur Caflini de mefme auec force autres agronomes et philofophes
des provinces de france. Pour Monfieur Hevelius il ma refpondu fort ciuilemem
par vne lettre que Ma rendu Monfieur Bouillaud auec fon Prodromus "*) mais jl
fe referue a refpondre ou a s'expliquer fur ce que nous luy jmputons. Mon-
fieur Auzout la prefentement auec vne fort grande que mefcrivit Caflini que Jay
auflî prefté a Monfieur Bouillaud par la quelle jl fe juftifie fort contre quelque
Romain s) qui luy jmpute quelque Manquement & quelque changement en fes
opinions, que Caffini tient a gloire dauoir fait, tefmoignant auflî bien que moy
d'eltre toufjours preft a quitter fes opinions quand jl en trouuera de meilleures
ou qu'on luy en montera les defFaux.
-) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 13 16, note 4.
3) Leopoldo de Medicis.
+) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1407 , note 4".
5) Probablement :
Carlo Antonio Manzini, noble italien , mort à Bologne en 1678, dans un âge très-avancé.
Ici, il s'agit de son ouvrage sur les comètes de 1664 et de 1665:
Le comète, difcorfo del Co. Carlo Antonio Manzini. In Bologna preilb Gio. Battilla
Ferroni. 1665. in-4°.
Œuvres. T. V. (^7
530 CORRESPONDANCE. 1665.
Pour ce que vous en remarquez en la période de 46 ans de noftre dernière
Comète ce font des Objedlions que Je Me fuis bien fait a Moy mefme en les efcri-
uant. Mais vous noterez que ce ne font que des Argumens de deuination et des
fuppofitions quon ne fcauroit prouuer contre Moy que les autres comètes ou pluf-
toft la mefme que jallegue eftre venue diuerfes foys de 46 en 46 ans, ayt eu des mOu-
uemens contraires. Car vous remarquerez quil ny en a point dobferuations exaftes
& que les Hiflioriens qui les rapportent n'en déterminent point le Cours, ainfi vous
mobjeftez ce que vous ne fcauriez prouuer qui eft que leurs mouuements n'eitoi-
ent pas parallèles, ce que mefme quand vous le pourriez prouuer ne m'empe-
fcheroit pas de le maintenir auec apparence par les raifons que Jallegue. Jl n'y a
donc que la contrariété des mouuements dorient en occident & doccident en
orient qui put m'eftre raifonnablement oppofee fi elle efiioit bien certainement
prouuee. ce que je ne croy pas qu'on puifle faire & quand cela feroit Je reconnoif-
tray n'auoir pas bien deuiné fans pour cela quitter lopinion que ce font des aftres
Eternels qui par confequant ont leurs mouuemens règles & certains que lexperience
fera mieux connoiftre a lauenir, n'ayant voulu que faire vn eïïay par galanterie
pour exciter les autres a rechercher le pafie ou a obferuer pour lauenir. Pour ce
que vous m'jmputez de n'eftre que demy copernicien & que vous me conuertirez
tout a fait en refpondant aux objections que Je fais en la page 307. , Je vous diray
que Je me fuis donc très mal expliqué fi vous auez pu connoifl:re que je ne fufle
que femi copernicien parce que mon jntention a efte tout au contraire, mais Jay
bien voulu qu'on ne connaît pas a la Vérité que je le fulTe tout a fait & ay voulu
laifîer les lefteurs en doute de cela, de Crainte de pafl!er pour fol & pour ridicule en
nofl:re Cour & parmy la plus part des honelles gens de france qui ont feulement
trouue eftrange que Jadmettois le mouuement journalier de la terre fans quelle
bougeaft d'vne place. Jl efl: bien vray que Jay dit & je fuis encores dans cette pen-
fee que du mouuement de noflrre Comète je ne fcay comment on pourra tirer des
prennes de l'annuel de la terre ny comment cela pourra leuer les principales diffi-
cultez & refpondre aux principales objeftions que Je rapporte en 4 ou 5 lignes
fans pour cela que je tefmoigne les approuuer & fans que Je les appuyé pour
n'efl:re pas fatiffait des refponfes & des explications quon a couftume d'y faire
lefquelles je fcay bien toutes grâces a dieu fur le bout du doigt, aufli pas vne ne
m'arrefte pour m'empefcher deflire tout a fait copernicien quoy que pour les raifons
fufdites Je ne m'en fois pas voulu expliquer neftant pas neceflaire. mon defl^ein
nayant efté la que de dire que je ne fcay pas comment on fy prendra de le prouuer
par la Comète & je feray bien ayfe den voir vos fentiments. Monfieur Auzout qui
auoit eu la mefme penfee&qui lauoit mefme auancée dans fon ephemeride ^') en
eft bien reuenue aufi^ bien que Moy qui auoit creu la mefme chofe, &mainte-
'') Voir l'ouvraye cité dans la Lettre N°. 1397, note i.
CORRESPONDANCE. 1665.
531
nant jl ne croit pas ou du moins jl ne fcayc pas par ou on le prouuera. nous verrons
vos Confequences quand jl vous plaira.
Pour Mon Calcul do la Parallaxe ou vous auez remarqué du deffault et que
vous me mandez deuoir auffi auoir elle remarqué par Monfieur Auzouc -') Je ne
fcay quel il eft que Je naye moy melme preueu des le commencement que Je
Ijmaginay, je le luy fis voir & jl n'a m'en dit autre chofe finon que je deurois
prendre garde comme jauois défia fait aux parties proportionelles du mouuement
parallelle de la Comète foit en longitude foir en latitude a quoy Je croys
auoir affez fatiffait fans quil y ayt de lerreur fenfible dvne ou deux minutes
tout au plus de parallaxe. Car quand Jaurois fuppofé langle C A F ^). plus petit
quil ne fault a caufe du Mouuement paral-
lelle de la Comète qui en fix heures auroit
auancé de quelques minutes, cela eft fi peu
confiderable que cela ne varie pas fenfible-
ment langle ACF qui eft le fondement de
tout mon Calcul. Car pour les coftez je ne
croy pas quil y ayc rien a dire & les parties
proportionelles, que Jadjoufte ou que Je
diminue aux Coftez AF & CF, fatiffont
a ce quon peut defirer. Jl ny a donc que langle A qui recoiue quelque difficulté a
caufe que Je le fuppofe de 90 puifque Ijnterualle du temps de 6 heures me le déter-
mine fans m'eftre arrellé fur ce que la Comète pouuoit neftre pas precifement dans
ce Cercle méridien mais lauoit outrepaffe de quelques minutes , ce que Je vous
aduoue quil eut efte plus a propos de faire pour vne dernière precifion fi JeufFe voulu
en jnferer vne parallaxe entièrement exafte. mais comme je le dis trefexprefl^ement
que nos obferuations font trop peu feures et faites fur des jnftruments trop petits
pour en conclure des precifions & confequences de cette jmportance, Jay creu que
cela fuffifoit. Si ceft quelque autre chofe que vous ayez remarqué dans mon expli-
cation de la Parallaxe vous mobligerez jnfiniment de m'en auertir par efcrit. Car je
doute fort auec tous vos amys de ces Cartiers, que vous acceptiez les offres s') qui
vous font faites de pardeca Jls ne peuuent s'jmaginer qu'vne Perfonne de voftre
naiflance, libre & viuant dans vn Pays ou elle eft confideree, & ou rien ne luy man-
que et ne la chagrine veulle quitter tous ces auantages pour vn autre, ou tout cela
ne fe trouue pas & ou il ny a rien de ilable & de permanent. Vous pouuez croire
auec quelle joye nous vous y verrons mais encores vne foys nous ne penfons pas que
la raifon, le bon fens & le bon Confeil de vos Amys de delà nous accorde cette fa-
tiffaftion. fi nous fommes trompez a la bonne heure. Pour nous, nous profiterons
') Consultez la Lettre N°. 1493.
**) La figure a été copiée de la dissertation sur la Nature des Comètes, page 284.
') Petit fait allusion au projet d'appeler Chr. Huygens à Paris.
532 CORRESPONDANCE. 1665.
dautant de Ihonneur de voftre Conuerfation. Si au contraire quelques raifons vous
empefclient daccepter les offres que Ion vous fait & que voftre fanté ou la confidera-
tion de Moniieur voilre Père ou dautres jnterefts de famille vous retiennent je
vous demande toufjours fil vous plait Ihonneur de voftre entretien & la continua-
tion de voftre amitié eilant de tout mon Coeur & de toute mon affection attache a
vos jnterelb & trefhumble feruiteur a Monfieur voftre Perc & a toute voftre fa-
mille a laquelle je vous prie de rendre mes Refpects & les aftèurer de mes trefhimi-
bles leruices, me rejouiffant fort de Iheureux retour de Monfieur voftre père dans
fa belle mailbn & auprès des fiens après vne fi longue abfence que vous auez raifon
de lappeler vne efpece de refurreftion.
Pour ce que vous me mandez de fes lunettes de Riues '°) d'Angleterre , Je fuis
de voftre fentiment quelles nont point d'excès en bonté & que Jen ay de petites auffi
bonnes. Jen ay mefme fait faire defpuis quelques temps deux douzaines de microf-
copes parmy Icfquels Jen ay trouué fept ou 8 d'exellents mais Monfieur de Zuli-
chem a cela quil eftime toutes chofes bonnes par fa bonté, comme jl faifoitla
lunette de Campani '') de Monfieur l'abbé Charles quoy quelle n'eut rien d'extra-
ordinaire & que Jen aye veu de mefme longeur et de ma façon qui la iurpafie de
beaucoup.
Mais a propos de limettes Monfieur Buratien '=) a cfcrit '^^ de Pologne vne
grande lettre a Monfieur Bouillaud que nous auons veûe Monfieur Auzout&moy
ou jl fait force difîicultez & demandes comme vn homme qui commence a trauail-
1er en dioptrique. Jl a fait faire des moulles ou formes de 3 pieds de diamètre qui'
pefera 4 & 500 1È & jl y trauaille des verres de 9 pouces de diamètre, mais vous
fcauez peut eftre tout cela aufïï bien que nous pouuant lauoir efcrit en hollande.
Quant a lombre dvn des Satellites du 24- que vous me mandez auoir obferué Je
lay communiqué a Monfieur Auzout qui ma dit '^^ qu'il croyoit que vous eftiez
trompé & quil ne lauoit pas veu de mefme le mefme jour quil lauoit auffi obferué.
Pour Moy Je n'en eus pas la commodité mais vne autre occafion fen prefentera. Je
trauaille encores après des lunettes de 38 a 40 pieds fur diuers verres que nous
tachons d'auoir deçà & delà, celuy de Lyon ny celuy de nos ouuriers nayant rien
encores produit d'excellent.
Adieu Je commence a me lafl"er defcrire non pas de vous entretenir, aymez moy
toufjours fil vous plait & me maintenez dans les bonnes Grâces de Monfieur voftre
Père, que je ialue encores comme auflî Monfieur voftre frère. & fi vous voyez
'°) Sur les lunettes de Reeves, voir la Lettre N°. 1273.
") Consultez, sur cette lunette, la Lettre N°. 1078.
'-) Sur T. L. Buratriui, voir la Lettre N°. 758, note 12.
^3) Consultez la Lettre N°. 1493.
CORRESPONDANCE. 1665. 533
Monfieur Voffius vous mobligerez de luy dire que Jattends Ihonneur de fa Ref-
ponfe fil a receu Mon Hure de
Voitre trefhumble feruiteur
P. Petit.
A Monfieur
Monfieur Christian Huggens de Zulichom.
11 ^ A la Haye.
W 1495.
Christiaan Huygens à H. L. H. de Monmor.
12 NOVEMBRE 1665.
Le sommaire se trouve à Le'idcn, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1488. //. L. II. de Blomnor y répondit par le No. 1497.
Monfieur de Montmor.
12 Novembre,
couchant fa lettre de change de i-jo U.
N= 1496.
A. AuzouT à Christiaan Huygens.
13 NOVEMBRE 1665.
La lettre se trouve à Lehlen, eoll. Huygens.
A Paris ce vendredy 13 Nouembre 1665.
Je croy Monfieur que vous aurez bien ri en lifanc ma lettre ') et en voiant
les beuiJes que iy ay faites, du moins ien ris bien quand ic fus chez moy et que ie fis
') Consultez la Lettre N°. 1493.
534 CORRESPONDANCE. 1665.
reflexion fur ce que je vous auois écrit et ne pus aflez admirer de quoy etoit capa-
ble vne mémoire confufe. Jetois chez Monfieur lAbbê Charles vendredy et il me
fouuint que jauois fait le deffein de vous écrire que Jauois vu auffi bien que vous
lOmbre de la troifieme lune le a6 Septembre. Jecriuis chez luy a la hafte et en
caufant et me fouuenant que jauois vu fortir le corps de la lune et quil me fem-
bloit qu'outre cette troifieme il y en auoit deux autres et voiant combien vous
auiez éloigne du corps de Jupiter celuy que vous prenez pour le troifieme ne me
fouuenant pas bien du temps de mon obferuation, ie me preoccupay tellement
lefprit que celuy que Jauois vu fortir etoit forti après que lombre eut difparu que
jecriuis trois ou quatre chofes faufiles qui vous feront bien juger que la confufion
de ma mémoire et lemprefl"emenc auec lequel jecriuois font caufe de ces meprifes,
car de vous auoir dit que depuis loppofition lombre precedoit le corps fi ie ne
metois pas trompe moy mefme par le renuerfement de la figure comme ie vous
en accufois mal a propos ie deuois auoir lefprit renuerfê.
Jay cherche par tout le papier de mon obferuation mais ie ne lay pu trouuer.
Ce dont il me fouuient eft que jobferuay de meilleur heure que vous aiant
commencé deuant 7 heure vers fix heures et demie, quen ce temps la le corps
de la troifieme lune etoit encore dans Jupiter quoyque ie ne ]o.ye pu voir & lombre
etoit en dedans enuiron vn tiers du diamètre de Jupiter, quvn peu après ie vis
fortir le corps doutant au commencement fi la petite eminence que ie voiois paroi-
tre au bord netoit pas caufêe par le tremblement de lair comme vous fcaues que
cela fait vn effet prcfque femblable jufques a ce quil foit détache mais dans peu ie
le vis feparê. il me femble quil y en auoit encore vn qui paroifl"oit de laucre cote
et ceft ce qui a caufe mon preiugê. en efet le fécond qui deuoit le lendemain paf-
fer entre Jupiter et nous deuoit eftre de ce cote la mais naiant point mon papier ie
nofe plus me fier a ma mémoire. Je nay rien apris de nouueau fi ce nefl: que Mon-
fieur Colbert vous a écrit ^) mais on ne nous a pas dit quoy. faites fcauoir a quel-
qu'un de nous fi nous deuons vous efperer bientofl: et cependant difpofez de
Monfieur
voftre très Obeiffant feruiteur
AUZOUT.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem.
Hollande. A la Haie.
XII
-) Nous n'avons trouvé nulle part cette lettre de Colbert à Chr. Hnygens. Consultez la lettre
N°. 1491 , note 2.
CORRESPONDANCE. 1665. 535
N= 1497.
H. L. H. DE MoNMOR à Christiaan Huygens.
20 novembre 1665.
Lu lettre se trouve à Lciden, coll. Iliiygeiis.
Elle est la réponse 1:11 No. 1495-
Monsieur
Vous receurez les dix liures reftans par la mefme voye que jay enuoye la lettre
des trente Louis. J'aurois fourni non feulement cette fomme mais telle autre qui
meuft efté prefcripte. Mais on mauoic afTeuré que cette fomme eftoit fuffifante
pour tout le Payement. Je fuis bien fâché de tous ces retardemens qui ne vien-
nent point de ma faute. Jefcris a Monfieur voftre père par la Porte Et jattends
aucc jmpatience Ihonneur quon me faift efperer de vous veoir icy. Je fuis
Voftre trefhumble et trefobeiffant Seruiteur
DE MONTMOR.
A Paris ce 20 Nouembre 1665.
Jay donné ici dix liures
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zuylichen
demeurant chez Monfieur de Zuylichem
A la Haye.
N= 1498.
B. DE Spinoza à H. Oldenburg.
20 NOVEMBRE 1665.
La lettre se trouve h Londres, Royal Society.
Elle est la réponse nu No. 1483. //. Oldenburg y répondit par le No. 1507.
La lettre a été publiée dans les ,,Spinosne Opéra" No. XF.
Nobiliffimo ac Do6liffimo Viro Henrico Oldenburgio. B. D. S.
Vir NobiliiTime
Quod me ad Philofophandum tu et Nobiliffimus Dominus Boylius bénigne hor-
tamini , maximas habeo gracias ; ergo quidem pro tenuitate mei ingenii , quantum
536 CORRESPONDANCE. 1665.
queo, pergo, non dubitans intérim de vellro anxilio et benevolentia. Ubi quae-
ris, quid fentiam circa quaeftionem , quae in eo Y^r^^mw^ut cognofcamus^quo-
modo itnaqiiaeque pars Naturae cimi fuo toto conventat^ et qua ratione ciim reli-
qu'is cohaereat ^ puto te rogare rationes, qùibus perfuademur , unamquamque
Naturae partem ciini fuo toto convenfre, et cum reliquis cohaerere. Nam cog-
nofcere, quomodo rêvera cohaereant, et unaquaeque pars cum fuo toto conveniat,
id me ignorare dixi in antecedenti mea ') Epiftola; quia ad hoc cognofcendum
requireretur, totam Naturam omnefque ejus partes cognofcere. Conabor igitur
rationem ortendere, quae me id affirmare cogit; attamen prius monere velim, me
Naturae non tribuere pulchritudinem, deformitatem, ordinem, neque confufionem.
Nam res non , nifi fefpeftive ad nofi:ram imaginationem , polTunt dici pulchrae aut
déformes, ordinatae aut confufac.
Per partium igitur cohaerentiam niliil aliud intelligo, quam quod leges five na-
tura unius partis. ita fefe accommodant legibus five naturae alterius, ut quam mi-
nime fibi contrarientur. Circa tocum et partes confidero res eatenus, ut partes ali-
cujus totius, quatenus earum natura invicem fe accommodât ut, quoad fieri potefl:,
inter fe confentiant, quatenus vero inter fe difcrcpant, eatenus unaquaeque ideam
ab aliis diftinftam in noftra Mente format , ac proinde ut totum , non ut pars, con-
fideratur. Exempli gratia cum motûs particularum lymphae, chyli, etc. invicem
pro ratione magnitudinis et figurae ita fe accommodant , ut plane inter fe confen-
tiant, unumque fluidum fimul omnes conftituant , eatenus tantum chylus, lym-
pha, etc. ut partes fanguinis confiderantur : quatenus vero concipimus , particu-
las lympliaticas ratione figurae et motus a particulis chyli difcrepare , eatenus eas
ut totum, non ut partem, confideramus,
Fingamus jam, fi placet, vermicukmi in fanguine vivere, qui vifu ad difcer-
nendas particulas fanguinis, lymphae, etc. valeret , et Ratione ad obfervandmn ,
quomodo unaquaeque particula ex alterius occurfu vel refilit, vel partem fui motûs
communicat , etc. Ille quidem in hoc fanguine , ut nos in hac parte univerfi , vive-
ret , et unamquamque fanguinis particulam ut totum , non vero ut partem confi-
deraret, nec fcire pofl^et, quomodo partes omnes ab univerfali natura fanguinis
moderantur, et invicem, prout univcrfalis natura fanguinis exigit, fe accommo-
') Voir la Lettre N°. 1483, note 2. Le même fragment de lettre se trouve reproduit dans
l'édition:
Benedicti de Spinoza Opéra quotquot reperta sunt. Recognaverunt J. van Vloten et J. P.
N. Land. „Hagae Comitmn" Apud Martinum Nijhoff. Il Vol. mdccclxxxu, mdccc.lxxxih.
in-8°.
Consultez-y la page 1 24 du Volume IL Les éditeurs l'ont prise de l'ouvrage: The V\''orl<s
of Honourahle Robert Boyle. Volume V, page 338, où Oldenbnrg donne cet extrait de
Spinoza dans une lettre à R. Boyle, datée du 10 octobre 1665 (V. st.).
CORRESPONDANCE. 1665. 537
dare coguntur, ut ccrca ratione inter fe conientianc. Nam fi fingamus, nullas dari
caufas extra fanguinem, quae novos motus fanguini communicarcnt , nec uUum
dari fpatium extra fanguinem, nec alia corpora, in quae particulae fanguinis
fuum motum tranfferre poflent, certum eft, fanguinem in fuo ftatu femper man-
furum, et ejus particulas nullas alias variationes pafTuras, quam eas, quae pofTunt
concipi ex data ratione motûs fanguinis ad lympham , chylum , etc. , et fie fan-
guis femper ut totum , non vero ut pars , confiderari deberet. Verum , quia plu-
rimae aliae caufae dantur, quae leges naturae fanguinis certo modo moderantur,
et vicifllm illae a fanguine, hinc fit, ut alii motus aliaeque variationes in fanguine
oriantur, quae confequuntur non a fola ratione motûs ejus partium ad invicem,
fed a ratione motûs fanguinis et caufarum externarum fimul ad invicem: hoc modo
fanguis rationem partis , non vero totius habet. De toto et parte modo dixi.
Jam , cum omnia Naturae corpora eodem modo poffint et debeant concipi , ac
nos hîc fanguinem concepimus: omnia enim corpora ab aliis circumcinguntur,
et ab invicem determinantur ad exiftendum et operandura certâ ac determinatâ
ratione , fervatâ femper in omnibus fimul , hoc eft , in toto univerfo eâdem ratione
motûs ad quietem; hinc fequitur, omne corpus, quatenus certo modo modifica-
tum exiftit, ut partem totius univerfi confiderari debere , cum fuo toto convenire,
et cum reliquis cohaerere; et quoniam natura univerfi non efl:, ut natura fangui-
nis , limitata, fed abfolute infinita, idco ab hac infinitae potentiae natura ejus par-
tes infinitis modis moderantur, et infinitas variationes pati coguntut. Verum ra-
tione fubftantiae unamquamque parcem arftiorem unionem cum fuo toto habere
concipio. Nam ut antehac in prima mea Epiftola''), quam Rhenoburgi adhuc habi-
tans tibi fcripfi, conatus fum demonftrare , cum de natura iubfiiantiae fie efl"e infini-
tam, fequitur, ad naturam fubfliantiae corporeae unamquamque partem pertinere,
nec fine ea efl"e aut concipi pofl"e.
Vides igitur, qua ratione, et rationem cur , fentiam Corpus humanum partem
efle Naturae : quod autem ad Mentem humanam attinet , eam etiam partem Na-
turae efle cenfeo; nempe quia ftatuo, dari etiam in Natura potentiam infini-
tam cogitandi, quae, quatenus infinita, in fe continet totam Naturam objec-
tive, et cujus cogitationes procedunt eodem modo ac Natura, ejus nimirum
idearum.
Deinde Mentem humanam hanc eandem potentiam fi:atuo, non quatenus infi-
nitam, et totam Naturam percipientem, fed finitam, nempe quatenus tantum
humanum Corpus percipit, et hac ratione Mentem humanam partem cujufdam
infiniti intelleftûs fl:atuo.
Verum haec omnia, et quae huic rei annexa funt, hic accurate explicare et
-) Cette lettre de Spinoza à Oldenburg était datée de septembre i66t.
Œuvres. T. V. 68
538 CORRESPONDANCE. 1665.
démon llrare, res effet nimis prolixa, nec puto te id impraefenciarum a me cxfpec-
tare. Imo dubito , an mentem tuam fatis perceperim , atque alind refponderim ac
rogaveris , quod ex te fcirc defidero.
Qnod deinde fcribis, me innuifle Cartefii Régulas motus falfas fere omncs
effe, fi refte memini, Dominum Hugenium id fentire dixi, nec ullam aliam falfam
cffe affirmavi, quam Regulam fextam Cartefii, circaquam Dominum Hugenium
ctiam errare me putarc dixi ; qua occafione petii, ut mihi communicares experi-
mentum , quod fecundum cam hypothefin experti efliis in veftra Regia Societate;
fed tibi id non licere judico, quia de hoc nihil refpondes s).
Diftus Hugenius totus occupatus fuit, et adhuc efi: in expoliendis vitris dioptri-
cis: in quem finem fabricam adornavit, in qua et patinas tornarc potefl:, fatis quidem
nitidam; quid autem ea promoverit adhuc ncfcio, nec, ut verum fateor, valde fcire
defidero. Nam me experientia fatis docuit, in patinis fphaericis libéra manu tutius
et melius expoliri, quam quavis machina. De pendulorum fucceffu, et tempore
tranfmigrationis t) in Galliam nondum aliquid certi poffum fcribere.
Epifcopus Monafi:crienfis 5) , poilquam maie conciliatus Frifiam, ut hircus
Aefopi puteum ingrefl^us eft, nihil promovit, imo nifi bruma nimis tcmpefliive
incipiat, non nifi cum magno damno Frifiam relinquet. Non dubium efl:, eum
fuafibus unius aut alterius proditoris facinus hoc aufum fuiffe incipcre. Sed haec
omnia nimis antiqua funt, ut pro novis fcribantur; nec fpatio unius aut alterius
feptimanae aliquid contigit novi, quod fcriptione dignum fit. De pace cum Anglis
nulla apparet fpes; rumor tamen nuper fpargebatur, propter conjefturam quan-
dam legati Hollandici '') in Galliam miffi, et ctiam, quia Ultra-Iflandenfes ^), qui
fummis viribus principem Araufionenfem introduccre conantur, idque, ut multi
putant, Hollandis magis ut incommodent, quam ut fibi profint, viam quandam
fomniaverant, nempe ut diftom principem tanquam mediatorem in Angliam mit-
tcrent. Verum res plane aliter fe habet. Hollandi de pace in praefentiarum nec
per fomnium cogitant, nifi res eo forte veniat, ut pacem pecunia emant. De
Sueci confiliis adhuc dubitatur; putant plerique eum Ments petere, alii Hollandos.
Sed haec non nifi ex conjeftura.
Hanc epiftolam praeterita feptimana fcripferam, fed cam mittere non potui,
5) Consultez la Lettre N°. 1 507.
*) Chr. Huygens partit pour Paris le 21 mars 1666.
- ) Christoffel Bernard Mattlieus van Galen, d'une famille distinguée, naquit en Westplialie en
1604 et mourut le 29 septembre 1678 à Sluys. D'abord militaire, il devint en 1648 chanoine
à Munster, puis prévôt, et en 1650 fut élu évêque-prince. Il redevint soldat, fit la guerre
partout oCi il en trouvait l'occasion et était connu pour sa férocité.
'■') Cet envoyé était Iv. van Beuningen. ') Les habitants d'Overijssel.
CORRESPONDANCE. 1665. 539
quia aura Hagam proficifci vetabat. Hoc incommodi habet habitare in pago. Nam
raro fuo tempore epiftolam accipio; nam, nifi detur ex accidenti occafio eam mit-
tendi fuo tempore, feptimana una aut altéra tranfît antequam eam accipiam.
Deinde, uc eam fuo tempore mittere poiïira, non raro oritur difficukas. Cum igi-
tur videas, me tibi non tam prompte ac debeo refpondere, id non ex eo venire
putes, quod tui oblivifcar. Intérim tempus urget hanc claudere; de reliquis alia
o'ccafione; jam nihil aliud dicere pofTum, quam te rogare ut NobilifFuno Domino
Boylio falutem plurimam ex me dicas, et uc mei memor vivas, qui fum
omni aifeélu tuus
B. DE Spinoza.
Voorburgi, 20. novembri 166$.
Cupio fcire an omnes aftronomi judicant duos fuifle conietas ex eorum motu,
an vero ad fervandam hypothefin Keplerianam. Vale.
N° 1499.
Christiaan Huygens à P. de Carcavy.
16 novembre 1665.
Le sommaire se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Carcavy.
16 Novembre.
Qu'il me mande ce qui fe fait dans mon affaire, et que j'attens toufjours les or-
dres du Roy.
540 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1500.
Christiaan Huygens à R. Paget.
27 novembre 1665.
Pagetio.
27 Novembris.
Le sommaire se trotire à Leiden , coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 1489. R. Paget y répondit par le No. 1505.
Quale horologium fibi comparare debeat.
N= 1501.
J. Hevelius à Christiaan Huygens.
28 novembre 1665.
La lettre se trouve à Leiden , coll. Huygens ').
Elle est la réponse au No. 1407.
Nobiliffimo atque Clariffimo Viro Domino
Christiano Hugenio Joh. Hevelius S. P. D.
Qiiod nuincre mihi longé gratiffimo, libello videlicet tuo '') de Longicudinibus
invcftigandis, commercium licerarium aliquandiu inter nos intermifllim s) redin-
tegrare, fimul Epiftolam -t) Clariffimi Domini Auzotij ad Abbatem Charles iuiïïi
eius,'cum alijs quibufdam iucundiflimis tranfmittere volueris, pergratum fané
accidic, operam rurfus daturus fum fediilam, quo Tibi et Domino Aiizodo rèci-
procum meum affcdium fuo tempore declarare poflim. Nupcr ex Epiftolâ s) quâ-
dam ad Dominum Petitum data cognovi, Eum in quibufdam cumprimis in motu
Cometac diurno plané mihi adverfari; quapropter mcum erit ad ea débite et de-
center refpondere; id quod etiam propediem fafturus fum ''). Interea rogo ut iudi-
cium tuum paullulùm fufpendas, donec obfcrvationes meas genuinas videris ac
probe examinaveris; non dubito, quin experiaris, me Cometae loca quà longi-
') C'est h dernière lettre que nous possédons de la correspondance de J. Hevelius et de Clir.
Huygens.
=) L'instruction pour les pilotes de Clir. Huygens.
3) La dernière lettre de Hevelius àChr. Huygens était du 19 février 1663. C'est notre N°. 1099.
'^3 Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1 346 , note 3.
5) Voir l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1420, note 2.
'') Consultez l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 1407, note 4''. ^ _
CORRESPONDANCE. 1665. 54 1
tudinem, quà latitudinem et tramitem, coufque quo illum haud adfpernendis
Organis afTequiitus fum, exquifitiflînie obfervafle ac determinafTe; atque fie nequa-
quam aberraiïè; fed e contrario Clariffimnm Dominum Auzotium haud parùm eâ
in parte exorbitaffe. Qu5 aiitem à 14 Febriiarii ubi Cometam ampliùs midis
oculis Sextantibus fcilicet et quadrantibus rimari haud potuimus : utrùra ad fecun-
dam, an verb ad primam Arietis Stellam curfum tandem fuum dircxerit, tum
quanta velocitate vel tarditate id Tibi poftmodum, omnibufque alijs VirisEruditis,
ex obfervationibus tam Clariflimi Auzotij quàm meis inter fe invicem rite collatis
diiudicandum relinquam. De Cometâ pofteriori fimul obfervationes meas cum
defcriptione quâdam proferam; ex quibus pariter videbis, quoufque pracdiftiones
Clariffimi Auzotij admitti pofTunt. Quod fupereft, fi quaedam de utroque Cometâ
ab Anglis impetrafi:i, vel ipfemet notatu digna Infl:rumentis, five Telefcopijs anno-
tarti, nifi ea priùs in lucem proferre confl:ituiili, mihi quantocyùs communices,
rogo, faciès rem mihi multo gratiflimam.
SaUita meo nomine, quàm officiofè Clariflimum atque doftifllmum Dominum
Voflîum, cuius benevolus erga me affeftus abundè iam mihi cognitus eft.
Valete et mihi porrb favete.
Dabam Dantifci Anno 1 665,
die 28 Novembris ftyli novi.
Poflifcriptum.
A ClarifTimo Domino Ilenrico Oldenburg data occafione quaefo inquiras, an
literas meas ') die 12 Septembris via ordinariâ per Antwerpiam reflà tranfmiflàs,
nec non altéras, die 29 eiufdem menfis cum fafciculo, Nauclero quodam Geda-
nenfi, cuius nomen mihi excidit, commifllas acceperit? Maxime nos Tibi obfiirin-
ges. Vale iterum.
Nobiliflimo atque Clariffimo Viro
Domino Christiano Hugenio
amico honorando
Hagae Comitis.
") Ces deux lettres de Ilevelius à Oldenburg se trouvent dans les archives de la Société Royale.
542 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1502.
H. Oldenburg h Christiaan Huygens.
3 DÉCEMBRE 1665.
La lettre se trouve h Lciâeii-, coll. Ilnygeiis.
A Londres le 23. Novembre 1665.
Monsieur,
Je ne doubte pas, que vous n'ayez receu la refponce ') du Chevalier Moray à la
voftre du 18. Septembre") que ie vous envoyay foubs mon couuercs) au mois d'Oc-
tobre; dans laquelle, entre autres chofes, il vous pria de nous faire fcauoir, comme
quoy vous auriez reuffi dans l'obfervation "-^ des ombres des Satellites le 26. Sep-
tembre, ce que i'cfpere que vous ferez à voftre commodité, il y a deux trois iours,
qu'il m'envoya d'Oxford un couple d'obfervations , faites au champ par Mon-
fieur Bail, l'aifné ') , fur Saturne, et les Satellites de Jupiter , defirant , que ie vous
les envoyaffe par la première commodité.
Voicy donc la prefente figure de ^ , comme Monfieur Bail l'a obfervee , qui
dit , pour vous donner fes propres paroles ") .
L'autre obfervation de Satellites eft celle cy -').
Il y a oublié de mettre le iour de l'obfervation dernière; la première ayant
efté faite le 13. Oftobre hora 6. comme vous verrez aufïï dans le papier, qui mar-
que la figure de l^, que i'ay coupée très exactement fur l'original de ^) Obferva-
teur, que i'ay entre mes mains. Vous confiderercz, comment elle s'accorde auec
voftre Syfteme, et nous direz, s'il vous plait, ce que vous aurez conclu là dclTus.
Nous fommes en attente de ce que voftre machine 0 pour faire des Lunettes,
dont vous fitez mention dans voftre dernière"), aura produit. Monfieur de Son")
travaille prefentement aux verres paraboliques, dont il nous veut faire efperer des
merveilles, il faut voir les effets. Monfieur Hook n'eft pas encore retourné du
champ, ny auctm autre de la Société, ils font bien, ce me femble, de ne fe pré-
cipiter pas, et d'attendre, iufques à ce que le froid aye altéré et corrigé l'Air de
Londres , fi pourtant il eft vray , que la contagion y eft logée. Elle fe diminue ,
grâces a Dieu , de femaine en femaine par plufieurs centaines , de forte que nous
nous en promettons par la mifericorde du Ciel, une entière cefl"ation en peu de
') Voir la Lettre N°. 148 1. -) Voir la Lettre N"". 1466.
3) Voir la Lettre N°. 14-9. ■*) Consultez la pièce N°. 1473.
5) William Bail. ' ") Voir TAppendice I , N°. 1503.
7) Voir l'Appendice II, N°. 1504. ^) Intercalez: 1'
9) Consultez la Lettre N°. 1498. ") Consultez la Lettre N°. 1481 , note
") D'Esson.
CORRESPONDANCE. 1665.
54:
temps. Plût à Dieu, que la guerre finill auffi , à fin qu'entre autres advantages de
la paix, la liberté du commerce fc puifTe remettre entre les honeilcs gens. Je fuis
Monsieur
Voltre trefhumble feruiteur
Henry Oldenburg.
A Monfieur
Monfieur Christian Hugens de Zulichem
12 à la Haye.
N" 1503.
W. Ball à R. MoRAY.
[23 OCTOBRE 1665].
Appendice I au No. 1502.
La copie se trouve à Leiikii, coll. Ilnygciis.
i^- /oo/- ^i'n^, a.'n^
This is ye prefent figure-) of fj, fomewhat otherwife than I exfpeéted, thinking
it would haue been decreafing, but I found it full as euer, and a litle hollow
') Cette observation de W. Ball se trouve dans les Philosophical Transactions du 12 février
1665/6 (V. st.) N°. 9; on ne trouve la figure que dans quelques exemplaires. Par une inter-
prétation erronée de ce mémoire on a cru devoir conclure que la division de l'anneau de Sa-
turne, dite „division de Cassini", avait été découverte par Ball. Consultez sur ce sujet le
Observatory Vol. III, page 61 1 , Vol. V, pages 304, 331 , 335, 343, Vol. VI, pages 22, 185,
217, 297, 341 , et Montlily Notices Royal Astron. Society, Vol. 43, page ^6.
-) Cette figure est une copie exacte d'un morceau de papier découpé , qui se trouve attaché à la
544 CORRESPONDANCE. 1665.
above and below: My glafle was very good, of 38. foot, with a double. Eyeglafle ,
fo that I neuer faw it more diftinft, not in the 60. foot glafTe by much.
N= 1504.
W. Ball à R. MoRAY.
NOVEMBRE 1 665.
Appendice II au No. 1502.
La copie se trouve à Leideii, coll. lluygciis.
I alfo looked on %., and faw bue 3. Satellites, fuppofing one of yem had been
behind , but about an houre after , turning ye GlafTe to him againe , I faw two
Satellites, where I thought had been but one, wich I trouble you wich , becaufe I
doe not remember the like among ye many , I haue feen.
N° 1505.
R. Paget à Christiaan Huygens.
6 DÉCEMBRE 1665.
La lettre se trouve à Laden., coll. Huygens.
Elle est la réponse au No. 1 500.
S. p.
Nobiliffime & Clariffime Domine Hugeni,
Quandoquidem nunc intelligo longe aliter comparatum elTe cum horôlogiis vef-
tris nauticis, quam mihi fuerat indicatum; confilium tuum de novo mihi fabri-
Lettre i\'°. 1502, envoyée par Oldeiiburg. L'inscription est de la moin d'OIdenbnrg: évi-
demment, le papier a été déconpé après avoir été plié en deux, snivant nne ligne verticale.
La figure ressemble exactement à celle qui a été publiée par IVI. Adams, (Monfhly Notices
Royal Astron. Society, Vol. 43, page 96) d'après le papier découpé qui se trouve dans les
archives de la Société Royale. M. Adams croit que l'inscription sur cette pièce est égale-
ment de la main d'Oldenburg. Senlement , puisque les deux lettres A et B (Above et Below),
qui se trouvent au-dessus et au-dessous de la figure, manquent dans la nôtre, il est probable
que ces deux lettres A et B sont de la main de W. Ball lui-même.
CORRESPONDANCE. 1665. 545
cando, ut par eil, ampleftor: lubenfque refcifcam, quando exfpeétandum ut con-
feftum atque accurato examine probatum mihi tranfmittatur. Praeter conditiones
in literis tuis memoratas, nimirum ut (Scmenfae imponi & parieti appendi poffit,
ur minuta prima & fecunda in circulis diiHnftis indicet, vel eâ difpofitione quae in
Horologio Veflro, edito anno 1658 vel meliore quapiam poftmodum inventa;
illud inluper llipulandum videtur, ut elateris motus ad fpatium hebdomadarium
aut paulo majus accommodetur. Talia enim nunc pafïïm apud automatarios pro-
ftare & commendari audio. In pretio condifto & folvendo fimulatque liorologium
quale didtum acceperim, fcilicet centum florenorum, fiquidem tibi non iniquum
videtur, acquicfco: licet de 80 florenis folutis pro tali opère, cum minutis primis,
à Severino ') ipfo, ni fallor, fabricato, mihi quicquara fuggertum fit; & aliud
viderim (aft pondère motum) alteriu's opificis, 90 florenorum quod praeter
minuta prima & fecunda, etiam feptimanae, menfis, & Lunaris motus dies in
circellis peculiaribus exhiberet. Sed ego pofteriora ifta in meo non requirerem.
Pretii ifi:haec difFerentia operis bonitate, quam tua caufa confidentius exfpefto,
facile compenfabitur. Caeterum loculus ligneus cum frontifpicio vitreo, cui auto-
maton includitur, contra omnem pulveris accelTum (cui mufaeum meum ob focum
& leftum ibidem valde obnoxium) probe muniendum, adeoque foramencuimanu-
briolum verfatile inditur, ad elateris motum redintegrandum, operculomobiliclau-
dendum, ad eum modum quo in hodoeporicis fieri confuevit. Pudet fere quod
minutiis hiice occupationes tuas graviores interpellcm. Ne ulterius in hoc génère
molefius fim, Severinus ipfe ad quaefita fuperiora epiftolio refpondeat. Sin tibi-
met refcribere placuerit, quaefo ut verbulo indices, quid tibi confiiet, per epifto-
lare, ut reor, cum Hevelio commercium, de tempore -) quo Cometographia ipfius
confimimata in lucem prodibit. Quod fuperefi, vitam tibi valctudinemque vege-
tam & profperam ad coepta nobiliiïima perficienda, à Summo vitae valetudinifque
arbitro, animitus apprecor,
Generofiffime atque amiciffirae Domine Hugeni,
Dordrechti Decembris 6. Tibi obflriéliffimus
166$. ROBERTUS PaGETIUS.
Nobiliffimo, Clariffimo, Doéliffimoque Viro,
Domino Christiano Hugenio, de Zulichem.
in Hagae Comitum.
') Severijn Oosterwijk.
°) La cometographia de Hevelius parut en 1668.
Œuvres. T. V. . 6ç
546 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 150^.
R. F. DE SlUSE à Cl-IRISTIAAN HuYGENS.
II DÉCEMBRE 1665.
La lettre se troityc à Leiden , coll. lliiygens.
Elle est la réponse au No. 1492.
Elle a été puhliée par C. le Paige dans la Bull, di Bibl. Tome 1 7.
Nobiliffime Domine
Ago gratias pro refraftionum ratione quam mecum bénigne communicaftj.
Egiflem citiùs nifi intérim me aliquid Roraâ accepcurmii fperafTem: quod licet
herj tantum acciderit nolui tamen diutius morari curiofitatem tuam. Habes itaque
Epiflolas très aftronomicas ') vna cmn tabulis, ex quibus nouuni mundj Jouialis
Syftema, quantum quidem afTequor (nam vix perlegerelicuit) intelliges. Obfer-
uare poteris maculae illius motum an calculo refpondeat: de quo fi quid fortafTe
occurrct quod auftori °) fignificatum cupias, meam et Clariffimi Riccij qui plurimam
tibi falutera a me dicj voluit, operam lubens offero. Vale Vir praeftantiffime, me-
que folito afFeftu profequi perge.
Dabam Leodicj ii^ Xbris 166'$.
Tuj obreruantillimus
Renatus Franciscus Slusius.
N= 1507.
H. Oldenburg à B. de Spinoza.
18 DÉCEMBRE 1665.
La lettre est la réponse au No. 1498.
Elle a été publiée dans les Opéra Spinosae No. XFL.
Viro Clariffimo B. D. S.
Henricus Oldenburgius.
Vir PraeftantilTime , Amice plurimum colende,
Perplacent , quae de partium Naturae cum toto confenfu nexuque philofopha-
ris; quanquam non fatis aiTequar, quomodo poffimus ordinem et fymmetriam a
Natura , ut tu facere videris , profligare ; imprimis cum ipfe agnofcas , omnia ejus
corpora ab aliis ambiri, et ab invicem certa et conftanti ratione, lum ad exiften-
') Consultez, sur ces ouvrages, la note 5 de la Lettre N°. 1304.
=) G. D. Cassini.
CORRESPONDANCE. 1665. 547
dum tiun ad operandum, decerminari, eâdem feniper in omnibus fimul motus ad
quietem ratione fervatâ : quae ipfifllma veri ordinis ratio formalis eiïe vidstur. At
nec hic forte te fatis capio; non raagis quam in eo, quod de Regulis Cartefii
antehac fcripferas. Utinam lubire laborem velles me edocendi, qua in re tam
Cartefium quam Hugenium in regulis motiis erraffe judices. Pergratum mihi fane
hoc ofRcio defungendo pracftiteris , quod quidem pro viribus demereri ftuderem.
Praefens non fui, quando Dominus Hugenius Expérimenta, Hypothefin
fuam comprobantia, hic Londini fecit '). Intelligo intérim , quendam inter alla
pilam unius librae, penduli in modum fufpcndiiïe, quae delapfa percuiïerit aliam,
eodem modo fufpenfam , fed librae dimidiae , ex angulo quadraginta graduum , et
Hugenium praedixilTe, paucula fafta Computatione Algebraica, quis foret efTeftus,
et hune ipfum praediftioni ad amulTun refpondifTe. Abeft Vir quidam -) infignis,
qui multa talia Expérimenta propofuerat, quae folvifle dicitur Hugenius. Quam-
primum dabitur ipfum, quiabefl, convenire, uberius et enucleatius forlan hanc
rem tibi expofuero. Tu intérim fuperiori petito meo ne refrageris, iterum atque
iterum rogo; et fi quid praeterca de Hugenii fuccefîli in poliendis Vitris Telefcopi-
cis cognoveris, impertiri quoque ne graveris. Spero, Societatem noftram Re-
giam, pefte jam infigniter per Dei gratiam defaeviente, brevi Londinum reverfu-
ram, coetufque fuos hebdomadicos inftauraturam : quae ibi tranfigentur fcitu
digna, eorum communicationem certo tibi poteris polliceri.
Mentionem antehac feceram de Obfervatis Anatomicis. Scripfit ad me non ita
pridem Dominus Boylius s} (qui te perhumaniter falutat), eximios Anatomicos
Oxonii 4) fe certum reddidifie, quod Afperam Arteriam, tum quanmdam Ovium,
tum Boum, gramine refcrtam invenerint; et quod ante paucas feptimanas difti
Anatomici invitati fuerint ad videndum Bovem, qui per duos trefve dies collum
fere continuo obftipum ereélumque tenuerat, et ex morbo, quem pofleïïbres plane
non cognoverint, mortuus fuerit: in quo, diïïeftis partibus, ad collum et jugulum
fpeftantibus , ipfe rcpererint cum admiratione, Afperam ejus arteriam in ipfo
trunco penitus gramine refertam fuifiè , ac fi quis illud vi intro adegiffet. Id quod
juftam fuggerit inquirendi caufam, tum qua ratione tanta graminis quantitas illuc
pervenerit, tum, cum ibi eflet, quomodo ejufmodi animal tamdiu fupervivere po-
') Ces exp(^riences furent faites pendant le séjour de Chr. Hiiygens à Londres dans Tété de
1663. On n'en trouve aucune mention dans le History de Birch, mais on lit dans les Philos.
Transactions du 12 avril 1669, N°. 46: Solvit equidem Hugenius ante aliqiiot jam annos
Londini cum ageret, illos de motu cafus qui ipfi tune proponabantur.
-) Il s'agit peut-être de Lord Brouncker.
3) Consultez les Philos. Transactions N°. 6, du 6 novembre 1665 (V. st.).
**) Josiah Clarke naquit en 1639 et mourut en septembre 1714 à Londres. Dès 1 671 membre
du „college of Physicians", il y remplit plusieurs postes éminents, et en devint le président
en 1708.
Sur Richard Lower, voir la Lettre N°. 1 136, note 13.
548 CORRESPONDANCE. 1665.
ruerit? Praeterea idem Amiens mihi fignificavits), curiofum quendam Medicum^),
icidem Oxonienfem, Lac in fanguine humano invenifTe. Narra: enim, puel-
lam, fumpto largiori jencaculo hora feptima macutina, fanguinem mifiïïè in pede
hora ejnfdem diei undeeima: et primnm fanguinem immiffiim fuiffe Scntellae,
enmque, pauco exinde tcmporis fpacio elapfo, alborem induifle; poftremum
vero fanguinem in vafculum minus, quod acetabulum, ni fallor, vocant (An-
glice a SaVi'cef) influxifTe, eumqiie protinus in placencae lafteae formam abi-
ifTe; interjeftis quinque aut fex horis Medicum reverfum fanguinem utrumque
infpexiïïe, eumque, qui in Scutella erac, dimidium fuiffe fanguinem, dimidium
vero chyliformem, qui chylus fanguini, ut ferum laéti, innataverit: at eum, qui
erat in acetahulo^ totum fuiffe chylum, fine ulla fanguinis fpecie; eumque utrum-
que fuper igné feorfim calefaceret, ambos liquores induruiffe; puellam vero bene
valuiffe, nec fanguinem mififfe, nifi quod nunquam pafTa fuiffet menftrua, quam-
quam colore fîorido vigeret.
Sed tranfeo ad Politica. In omnium ore hic efl rumor de Ifraëlitarum, per pluf-
quam bis mille annos difperforum, rcdicu in Patriam. Pauci id hoc loco credunt,
at multi optant. Tu, quid hac de re audias ftatuafque, amico tuo fignifîcabis. Me
quod attinet, quamdiu Nova haec a Viris fidedignis non perfcribuntur ex Urbe
Conilantinopolitana, cui hujus rei maxime omnium intereil, fidem iis adhibere
non pofTum. Scire aveo, quid Judaei Amftelaedamenfes ea de re inaudiverint, et
quomodo tanto nuncio afîiciantur, qui, verus fi fucrit, rerum omnium in Mundo
Cataflrophen induturus fane videtur.
Quid Suecus Q nunc moliatur, et Brandiburgicus ^), fi pores, explica; et crede
me effe
Tui Studioffinmm
Henr. Oldenburg.
Londini die 8. Decembris 1565.
P. S. Quid de nuperis Cometis nofiri Philofophi fl:atuant, brevi tibi indicabo,
Deo volente.
5) Consultez les Philos. Transactions N°. 7 , du 4 décembre 1 665 (V. st.). .
*) Timothy Clarke mourut le 11 février 1672. Il était docteur en médecine, devint en 1664
membre du „college of Pliysicians", en 1660 médecin de la famille royale et du roi Char-
les II en 1667. Il était membre de la Société Royale.
'') Karl XI, fils du roi Karl Gustaf X et de Hedwig Eleonora von Holstein-Gottorp, naquit
le 24 novembre 1655 à Stockholm, où il mourut le 15 avril 1697. Après la mort de son
père, le 23 février 1660, sa mère devint régente, et lui-même prit les rênes du gouverne-
ment en décembre 1672. Il épousa, le 6 mai 1680, Ulrica Eleonora de Danemarc, qui mourut
le 20 juillet 1693.
^) Friedrich Wilhelm, électeur de Brandebourg.
CORRESPONDANCE. 1665. 549
N= 1508.
Christiaan Huygens à R. Moray.
24 décembre 1665.
La lettre se trouve à Londres, Royal Society.
Elle est la rdponse au No. 148 1. R. Moray y répondit par le No. 1518.
A la Haye ce 24 décembre 1665.
Monsieur
Il y a trop longtemps que je demeure en faute de vous cfcrire en attendant touf-
jours la refponce de Monfieur Golius fur ce que je luy auois demandé de voflire
part. Je devrois avoir fait plus d'inftance pour l'avoir, je l'avoue et je vous en
demande pardon, cependant il eft vray que je ne l'ay receue qu'avanthier '}. Il dit
donc qu'il a en effeft entre les mains les efcrits de Viete °) et Anderfonus ^') qui
font marques dans voftre billiec, mais pour les premiers, que ce font des copies
tirées des brouillons de Vieta fi confufement efcrites et avec des figures fi impar-
faites qu'il n'eft pas poffible d'en comprendre le fens, et que fans cela lesElfeviers
n'auroient pas obmis de les imprimer lors qu'ils donnèrent^ tous les autres ouura-
ges de cet autheur. quant a ceux d'Anderfon, il dit que c'eftoient de bonnes cho-
fes en ce temps la qu'il les efcrivit, mais qu'a cet heure que l'Algèbre eft rendue
plus aifée et plus claire, elles ne pourront fervir a rien offrant pourtant de faire
tirer copie du tout s'il apprend que vous le fouhaitiez.
Je n'ay rien a vous dire touchant les Reflorts de Monfieur Hook, fi non que je
ne crois pas que jamais les horologes qu'il ajufi:era de cette manière arriveront
a la juftelTe des pendules, la difficulté que j'avois propofée n'efl:ant aucunement
refolue par ce qu'il dit des refi^orts de verre, puis que le changement de l'air y
peut caufer de la diverfitè aufll bien qu'aux métaux. Et puis il efi: certain qu'il
faut anfii bien avoir foin que ces horologes avec des relTorts demeurent toufiours
perpendiculaires dans le vaifl"eau, que les autres a pendule, parce qu'un mefme
refl^ort faifant des vibrations horizontales, les fait plus vifies que des verticales et
ainfi il y a de la différence en toutes les inclinaifons. Il y a de plus cette incom-
modité que le mouuement des reflx)rts ne le peut entretenir avec fi peu de force
que celuy des pendules. Je ne crois pas au refi:e que Monfieur le Duc du Roan-
nois 5^ fonge plus a mettre cette invention en pratique et Monfieur Hook en
pourra avoir tout l'honneur s'il y peut reulfir, en forte qu'il furpalTe l'égalité des
horologes de ma dernière façon.
Je feray bien aife d'apprendre s'il continue toufjours a perfedlioner fa machine
') Nous n'avons pas trouvé dans nos collections cette lettre de J. Golius à Clir. Huygens.
") Sur les écrits de Vieta, consultez la Lettre N°. 1466.
3) Sur ces ouvrages d'Anderson , consultez la Lettre N°. 1457.
*) En 1646. Consultez la Lettre N". 10, note 31.
5) Artus GoufEer. Consultez la Lettre N°. 837 , note i .
55° CORRESPONDANCE. 1665.
pour les verres ec avec quel fucces. Pourmoy je me fuisfort eftudiè a cette me-
chanique depuis quelque temps et j'ay effayè quantité de chofes et non pas tout
a fait en vain. Toutefois je ne diray pas que je fois encore venu a bout de mes
fouhaits, et tant que je n'auray achevé mon verre de 60 pieds que j'entreprendray
dans un jour ou deux. Je vous diray bien cependant qu'il n'y a rien dans ma mé-
thode de refTcmblant a celle de Monfieur Hook, qu'il aura peut eftre auffi défia
quitè luy mefme. mon verre aura 8 pouces de diamètre.
Vous fcavez peut eftre ce que le Sieur Burattini ^') a efcrit en France '') de fon
travail en cette matière de fes formes qui pefent environ 600 livres, pour des
verres de 62 pieds, et de la pouces de diamètre, mais l'effeft qu'il en fpecifie,
qui n'eft qu'une multiplication centuple, me fait douter s'il elt dans le bon che-
min, quoy que j'admire fon induftrie et fes grands apprêts.
J'ay eu une fois le bonheur^) de veoir l'ombre d'un des Satellites dans Jupiter fui-
vant la predidtion de Caffini ?). Ce fut le 26 feptembris a j^ heures, n'y paroiffant
que deux des dits Satellites près de Jupiter en cette pofition.
* o
Et l'ombre faifant une petite tache ronde et noire dans fon difque comme vous
voiez dans cette autre figure.
Je n'en pus vèoir la fortie le ciel
s'eftant couuert.
Monfieur Auzout l'a obfervè '°)
aufll, mais il croioit que je m'ef-
vt; / \ tois abufè quand je dis que cette
ombre venoit du fatellite qui pa-
La figure eft V^'^^ ' '^ y^:'^7^:^Y7^'^/.n roit icy le plus proche a main gau-
renverfee \ / che. ce que pourtant il reconnut
un peu après, et avoua ") fa pro-
pre bévue.
Or ce que le Sieur Caflîni a ob-
fervè depuis efl: bien plus confiderable que cecy, a fcavoir une tache permanente
en Jupiter, par le retour de la quelle il a connu que la révolution de cette planète
a l'autour de fon axe efl: de 9 heures 56 minutes qui eft aOTurement une très belle
defcouuerte, et qui marque bien l'excellence des lunettes de Campani, quoy qu'il
efcrive qu'on a veu depuis la mefme chofe avec une de Euftachio Divini. Vous
aurez fans doute défia receu cette nouuelle et peut efl:re aufil les 3 lettres que le
dit Caffini en a fait imprimer '^), c'efi: pourquoy je ne m'arrefl:eray pas a vous
dire plus de particularitez de fes obfervations.
'') Sur T. L. Burattini, voir la Lettre N°. 758, note 12.
'') Consultez la Lettre N°. 1493. 8^ Consultez la pièce N°. 1473.
9) Consultez la Lettre N°. 141 5. '°) Consultez la Lettre N°. 1493.
") Consultez la Lettre N". 1496. '") Voir la Lettre N°. 1304, note 5c.
CORRESPONDANCE. 1665. 55 1
Je fuis très marry de ne vous pouuoir faire tenir voftre horologe, et for tout
quand par fois il m'efchappe des occafions. que fi vous aviez quelqu'un a Oftende
qui vous l'envoiafl: de la, je le ferois charger dans des barques qui font continuel-
lement entres ce lieu et Fliffingue, pourveu que vous me fifficz fcavoir l'adrelTe.
Vous pourriez m'envoier par la mefme voye le Thermofcope.
Je n'ay pas appris que la Société Royale aie recommencé fes afiemblées quand
ce fera j'efpere que vous me tiendrez voftre promefTe en me faifant quelque fois
part de ce qui s'y traite. Je vous baife cependant les mains et fuis de tout mon coeur
Monsieur
Voftre très obeiflant feruiteur
Chr. Hugens de Zulichem.
Il y a le fils d'un Gentilhomme de voftre pais nomme Ernet '3), qui eftant re-
venu des Indes il y a 2 ou 3 ans s'en eft allé en Angleterre ou l'on dit qu'il fe fe-
roit mis au Service du Roy dans fes gardes. Ses parentes "^) qui font auffi les
mienes, du cofté de la mère, n'ayant point eu de fes nouuelles dans tout ce
temps , m'ont prié de m'en informer fi je pouuois ce qui me fait prendre la liberté
de vous demander fi vous le connoifl^ez ou fi vous pouuiez me dire feulement s'il
eft là. Je vous prie de me pardonner cette importunité, et de ne m'efpargner point
en quoy que ce foit qui regarde voftre fervice.
J'avois defl^ein d'efcrire un mot à Monfieur Oldenbourg et mefme de vous en-
voier cette lettre dans la fiene mais n'ayant pas bien retenu fon adrefl^e j'ay changé
d'avis et je vous prie de luy faire mes excufes en luy communiquant quant et
quant ce qui vaudra la peine qu'il fcache de tout ce que je viens d'efcrire. Il me
mande '^^ une propofition bien furprenante de Monfieur Hevelius dans fes pro-
pres paroles"'}, de tailler des verres Hyperboliques, Elliptiques, &c. dans des
moules fpheriques ce que je ne comprens nullement et je doute s'il n'y a pas de
la mefentente, c'eft a dire que fes paroles ne fignifient autre chofe que ce qu'il a
voulu dire.
A Monfieur
Monfieur Moray, chevalier et du Confeil privé
du Roy, pour les affaires d'EfcolTe.
dans White hall
10 d. A
Londres.
'3) Peut-être nn fils dn Chevalier Eduard Ernett et de Barbara Flemming, veuve de
Tertulliaan van Dorp, fils de Frederik van Dorp et de Anna Schets van Grobbendonk.
'+) La famille van Dorp. '5) Consultez la Lettre ]N°. 1479.
"*) Consultez la Lettre N°. 1480.
552 CORRESPONDANCE. 1665.
N= 1509.
R. MoRAY à H. Oldenburg ').
[décembre 1665.]
La lettre se trouve à Londres, Royal Society,
Till you recurne this letter -) I will not anfwere it, and by that cime I chink you
will haue feen Hook and may impart to him what Zulichem fayes, and I inténd
to fend you my anfwer 3) open and with ic you may fay 4) what you find I do
not, & refer to you. Let me know if you hâve feen ail the papers hee mentions.
I think it were not amifs to put what concernes the Telefcopes and difcoveries
in Jupiter in your Tranfaftions philofophical s) picking out between the marks I
haue put what is fit to be faid, but nameingneither Zulichem nor me though the
relT: there mentioned you may if you pleafe. Send this book when you hâve done
with it & let our prefident '^) know what is in it, or if you pleafe, fend it to him,
& bid him fend it to me.
N= 1510.
[?] à [Christiaan Huygens] ').
[?] 1665.
Une copie se trouve à Leiden, coll. Huygens.
Li Prodigi Di Natura offeruati nelF Anno i66â, Al Signorc
Cefcanfro nabrandi Jn Liuorno 1 66^. Apreffo Gio : Vincenzo bonfigli.
con licenza de Superiori.
Illuftriffimo Signore.
Jo non mouerei la Tefta del Trauaglio, degl' affari domeflici di Veftra Signoria
fe Prodigio non mi uiolentafTe ad alzare gli ochi, la falfa Stella, 5 Cometa che noi
') Cette note conductrice de Moray se trouve écrite sur la Lettre N°. 1508 elle-même.
-) La Lettre N°. 1508.
■■î) Voir la Lettre de R, Moray N°. 151 8, datée du 8 janvier (V. st.) 1666.
4) Consultez la Lettre d'Oldenbourg à Chr. Huygens, N°. 15 17, datée du 15 janvier (V.
st.) 1666.
5) Consultez les Philos. Trans. N°. 8, du 8 janvier 1666 (V, st.).
*) Lord Brouncker était alors président de la Société Royale.
') Cette pièce est la copie d'une plaquette qui paraît être inconnue.
CORRESPONDANCE. 1665. 553
uogliamo chiamare, è confiderata farfi ftrauagante nel moto, che fa diuenir periti
atico coloro che nellj ftudi di Aftrologia fono innocenti, Volendo ogn' huomo darne
le ragionj che gli fono fiiggerite dal capriccio. E pero uero che intorno alla fua
grandezza non fe ne puoi dare uero giuditio, attendendofi le relation] da paefi piu
lontanj, caufa che fà trattenere gl' Jngegni nelle fpeculationj della fua Generatione,
ma fon tanto diuerfe l'oppinionj di chi pii^i intende, che à molti cade in concetto
di credere , che la gran Madré Natura rachiuda in fe arcano fopra naturale , da
non capire nella mente degli huominj , ma parlando di quello che i medefimj
difcorono, fra i più probabili è il confiderare nella nottefuori del' ombra pirami-
dale un Efalatione terreftre falita nelle parti piu eleuate dell' aria, Materia come
ella fi fia, non del tutto trafparente, ne meno tanto opaca quanto la terra, 5gli
pianeti. Et efiendo quefta ripercofla dalla luce del foie à gli occhi noftri reflette ,
onde ne apparifce il corpo della cometa, che nella parte trafparente, eiïendogli
negato il Tranfito per la refpiratione è permefib alla parte priua di luce, come hab-
biamo uifto nafcer la Coda , che femprc oppofla al Luminare è riproua di quefta
confideratione con la qualle trapaïïando piu oltre pofliamo con Forma della pre-
fente, che fi mira uenire in cognitione fe quefi:' alito fi pofia fublimare Ibpra le
région] celefl:i tanto nel circolo della Luna, e come pare inclini qualche fauio nella
sfera del foie, quefiio non da a tutti l'animo di fofi:enere con buona faccia, poiche
fe la fpeculiamo fituata in quell' altezza , poffiamo anco credere la Cometta for-
mata da una , 5 piu délie machie folarj , refpinte per qualche impeto à noi incog-
nito, 5 forfe da una pura Efalatione d'altro Pianeta, intorno ail' orbe, de quali
fi puol anco credere uaporj non diffimili di quellj della Terra; ed ancora poffiamo
fupporre una formatione d' alito cauato à uiua forza délie ftelle fiffe, non mancando
ancora efl"e di quej uaporj che al foie formano le macchie , in fomma tutti penfierj
raffinati dai Tolomej de Tempi nofl:ri che hanno con le uigilanti oflleruationj confi-
derato, che la Cometa non fia altrimenti un vapore, afcefo per moite caufe nella fu-
perficie della Terza Regione , parendo improprio che fottiliffîma Efalatione fu-
blima tant' alto fenza punto difliparfi, doueffe continuare mefi, e tal uolta un
anno, caufa che fa credere falfa l'oppinione di coloro, che imaginarno la Cometa
vno de Pianeti, che fi renda agli occhi nollri per molto tempo inuifibile per la
fua gran lontananza, e doppo fi mofi:ri con l'accofliarfi nell' iûefCz guiia che uedi-
amo Marte, e Venere, ma fe queflo fufl"e quando è nell' apogeo douerebbe apparir
minore ail' occhio, è andare a pocco, a pocco crefcendo proportionatamente , fino
alla maffima fua apparente grandezza, doppo la qualle con rifi:efl"o periodo ap-
punto , douerebbe andar fcemando, e dentro ai debiti tempi ritornar uifibile, onde
con la certezza del fuo moto fe ne potria formare l'EfFemeridi , e predirne l' Ap-
parition], tutte quefi:e fono ualidiflîme ragion] per confutare l'oppinione dei Pita-
gorjci , che credettero la Cometa una unione , h uogliamo dire aggregato di Stelle
Erante eflendo jmpoflîbile per le fopra accennate caufe. la terza notte di décem-
bre fu oflTeruato eleuarfi la Cometa fu l'horc lette della notte nel nofl:ro Orizonte
Œuvres. T. V. 70
554 CORRESPONDANCE. 1 665.
uerfo la parte Auftrale , queflo prodigio giuftamente fe puol chiamare un raggio
délia mifericordia Diuina per additarci foiTc il fconuoglimento dell' anno 1665 il
directorc dcl qualle mallamente fituato, e guardato con Afpecti perfidi dagli altrj
Pianetti,minaccia quelle difgratie che hanno predetco l'Età pafTate. la coda délia me-
delima formata à tromba fu guidicata in principio gradi 4. Et in pochj giornj moftrb
auanzarli fino a 1 5 e nell' Auge maggiore et portaua la medefima à ferire nel feno
deir Jdra,voglia Jddio con quefti fegni, darcj fperanza di credere. Eftirpate
rjdre ramofe délie guerre nafcenti, e morzate afFatto le calde ceneri délia Guinea,
per la qualle minaccia il Ciello Jncendi voraciffimi di guerra, che per eftinguerfi
non faranno baftanti fiumj de fangue , il colore délia medefima indica quelle
fuenture, eiïendofi moilrata nel forgere di coloro perlato, è nell' Eleuazione in-
torbidarfi l'Afpetto e trapaffati pochi giornj fu fimile alla luce di Marte, il fuo
moto è llrauagante e molto diuerfib di quello fi e vifto nelle Comète dei tempi an-
dati , facendo il cammino rétrograde à fegni del Zodiaco , e auanzando fempre
maj il corfo fopra 35 gradi il giorno, fi è confiderata allontanarfi dal foie, forfe
come nemica délia bontà di queflo Pianeta, che figle del Anno futuro, nella corfa
diurna di Gioue ci prometteua profperità, quando per qucdo accidente piaccia
a fua Divina Maiefta non dobbiamo uedere punita afFatto la Grecia de pafl"ati Er-
rorj. Jn più parti del Leuante fi fentiranno flagellj di peflilenza, e fi come a noi è
lontana la caufa, che fi muoue, farà anco il rifico, che ne fourafla, nel uolger
per6 della ilagione i corpi mal cubati fentiranno l'imperfezione di quefli aria cor-
rotta , c i languenti per il morbo gallico , fe non procureranno i remedij piu uio-
lenti potranno prepararfi per il pafFaggio. Jo uorrej efi^er bugiardo in ogni
euento, e con la chiufa di queflo difcorfo farmi chiamar ueridico. La morte di molti
Principal] Miniflri , del nemico comune cagionerà tanti diflurbi che voltate veggo
in piu d'una di quelle? parti , fparfo il fangue ciuile , e potria elFere anco miflo
con quello del Tiranno, quando afpetto fauoreuole di Gjoue non cj porgefFe
mano per fottrarlo inlefo dall' infidie. Pagherà la pena délie fue colpe la morte
di un potcntato a luj confinante, fortirà pero quello folo ha difpollo l'Altiffimo
Jddio, c gli baccio le manj.
SUPPLEMENT.
CORRESPONDANCE. 1665. 557
N= 1257^.
Christiaan Huygens à M. Campani.
6 OCTOBRE 1664.
Vextyait se tronre dans le ,,IIorologiitm" de Campani ').
La lettre est la réponse au No. 1 248. M. Campani y répondit par le No. 1 304.
Sed his omiffis de mirabili illo fracris tui "} artificio videamus , qiio fine formis
fphaerice cavacis perfeftifllmae lentes , le perficere afferic ") , quod quidem adeo
capcum meum fuperat, ut paene impoffibile dixerini. Quare vellem, candide
denuo id te mihi affirmare; nunc enini nonnulla fufpicio eft, idcirco id à vobis
in vulgus edi, ut facilius eadem quaerentes fruftremini.
°) M. Campani ajoute entre parenthèses :
Htiic enim fratri, amore, quo tune in illum ferebar adduftus, hoc meum
inventum, quemadmodum caetera omnia adfcribere libuit; nunc vero ita fe
ras habent: ut antiquior mihi, veritatis, quam fraternus amor efle debeat.
N= 1300^.
R. BoYLE à H. Oldenburg.
[? 1664].
La copie se trouve à Leiden , coll. Huygens.
Extraét of Mifter Boyle's letter ') for Miller Zùlichem.
The Obfervations ") from Mifter Zùlichem I haue communicated to Doftor
Wallis, and mean to doe fo to Doétor Wren, as foon as I fee him, they are very in-
') Matthaei Campani de Alimenis Spoletini, Ecclefiae Parochialis S. Thomae in Parione apiid
Urbem Refloris Horologinm, folo naturae motu, atque ingenio, dimetiens, & numerans mo-
menta teraporis, conftantiffime aequalia. Accedit Circinus Spliaericus, pro Lentibns Telefco-
piorum Tornandis, & Poliendis. Ad Ludovicum XIV, Regem Galliarnm Clirillianiflimum.
Amflelodaini, Apud Danielem Elfevirium. cIdIdclxxviii. in-i2°.
^) Giuseppe Campani.
') Cette lettre est la réponse à la lettre de Oldenburg à R. Boyle que nous avons citée dans la
Lettre N°. 1268, note 15. L'extrait, écrit de la main de Oldenburg, fut probablement
envoyé par Moray à Chr. Huygens.
°) Consultez la Lettre N°. 1 258.
558 CORRESPONDANCE. 1665.
genious and worthy to be profecuted and of ye author, concerningwhom I forgoc
to tell you tbrmcrly, that I was not a little proud to receiue in his letter^) to Sir R.
Moray , from fo compétent a Judge fo favorable a Charafter of my Trèfles about
colors*). Andasforwhat he mentions of ye Iris producible betwixt 2 pièces of flat
Glaflx: withoLit ye affiftance of a liqiior , I am much obliged to him for ye mentio-
ning it. But though I had feverall times obferved it, before my Book came ont;
yet by reafon of certain fcruples, I had about ye caufe of it, I purpoiely forbore
to take notice of that and another Phaenomenon fomevvhatt of kin vnto it. And
as for ye Queftion, He defires to haue of Sir J Finch concerning the Blind nian s),
as I think myfclfc obliged to Miflier Zulichem for ye occafion of it , fo by ye
Circumfl:ances of Sir John "), related to me of ye Extraordinary Care, he tooke
not to bc impofed upon, I am invited toexfpeft, that He will be able to giue a
fatiffaftory anfwer to if^.
") C'eft ici l'extraift d'un endroit d'une lettre que Monfieur Boile a efcritte a
Monfieur Oldenburg. [R. Moray] .
N= 1308^.
N. Heinsius à St. Lubienietzki.
7 janvier 1665.
La lettre a été pnhliée par St. Uth'iciiietzki dans son Theatruni Ctimet'iciim.
Holmiâ Hamburgum die 28 Decembris Juliani i66/[.
Dies oftavus nunc , ni fallor , agitur , qu5d tabellarium fine meis ad Te literis
hinc abire in Germaniam fimi paffiis. Erat quippc jam tum Regni Suecici Sena-
tus in rébus proferendis totus : & mihi incumbebat negotiorum nonnihil haud
minimi momenti apud illos urgendum, quodante ferias folemnes expediri opor-
teret. Quapropter ignofcas aequum eft, fi Tibi non vacavi illo tempore, quo ncc
meus eram.
3) Consultez la Lettre N°. 1 253.
+) Voir rouvrage cité dans la Lettre N°. 1236, note 16''.
S) Sur J. Vermaasen , voir la Lettre N°. 1253, note 4.
'5) Sir John Fincli. Consultez la Lettre N°. 1253, note 5.
CORRESPONDANCE. 1665. 559
Cometa ille infignis, ciijus pollremae tnae ') meminernnt, cùm pancas apud nos
noftes fpeélandum fefe fub macntinas horas praebuifTec, comparere moxdefiit;
evanuitqne, fed fie, ut alins illi fucceffifie dicatur. Mihi in rem eam diligenter in-
quirere haéleniis non efl: datnm, ob occupationes, quas dicebam modb, piiblicas.
lis utcumqne defunftus, in dies falcem quindenos , auc vicenos proximos, non in-
termittam rernm Mathematicanim ihidiofos ac gnaros percunftari , fi quid curio-
ficate tuâ dignum hîc obfervarunt. Quanquam vix font in bac civitate qui figna
caelefl:ia prae militaribus curent impenfè, aut feriô ampleftantur. Upfaliae unum
akerumque ex literarum humaniorum Profeflx)ribus novi,qui fiudiis hujufcemodi
delectentur haud modicè , ad quos confugiendum efle mihi propofiii. Sed dubium
non efl, quin fagaciffimus ille fiderum perfpeftor Hevelius vefter, qui ingentem
hujus argumenti commentarium ') , ut fcis , jam pridem molitur, quo omnem de
Cometis hiftoriam eft perfecuturus diligenter & doftè , ftellac huic crinitae quo-
que fedulus & folers invigilavit , ut nullum poft fuam meïïèm fpicilegium novae
obfervationis aliis quibufcunque reliquiun fecifie videatur. Chrifliianus Hugenius
Conftantini filius, popularis & amicus meus, tùm difciplinae Mathematicae per-
quam peritus, patriae noftrae patribus ofFerebat nuper Longitudinum terreftrium
et marinarum abs fe inventam apodixin, praemiumque huic invento ab iis pofitum
efflagitabat s). Auguror & precor uberrinium laboris fruftum homini amicifllmo:
fed rébus ego tàm magnis tardiffimam habere fideni foleo: ciun meminerim & Wil-
helmum nuper Langium 't) , Virum in Dania doftiffimum, & alios complures alibi
terrarum ejufdem inventi gloriam fibi vindicafl^e dubio fucceflâi. Vale.
') Elles étaient datées du 20 et du 27 décembre 1664.
=) Voir ses ouvrages, cités dans la Lettre N°. 1407 , note 4.
3) Consultez la pièce N°. 1278.
■t) Sur Wilhclni Lange, consultez la Lettre N°. 350, note i. Peut-être s'agit-il ici de son
ouvrage:
Exercitationes Mathematicae vu de annua Emendatione et motu Apogaei Solis. Copen-
hagae. 1653. in-4°.
TABLES.
I. LETTRES.
N°.
1198
3
1199
7
1200
9
1201
1202
II
1203
II
1204
15
1205
17
1206
17
1207
18
1208
25
1209
X
I2IO
7
I2II
8
I2I2
15
I213
20
1214
22
1215
22
I216
28
I2I7
28
I218
12
Date.
Janvier
Février
Mars
1664.
Conllantyn Huygens, frère, à Chrifliaan Huygens. .
W. Brereton à Chrifliaan Huygens
Clirifliaan Huygens à R. Moray
Appendice. Cbriftiaan Huygens à A. Bruce(9Jan
vier 1 664)
Chrifliaan Huygens â: Conftantyn Huygens, frère. .
Chrifliaan Huygens à Lodewijk Huygens
J. Chapelain à Chrifliaan Huygens
Ph. Doublet à Chrifliaan Huygens
Conflantyn Huygens, frère, à Chrifliaan Huygens.
Chrifliaan Huygens /z Lodewijlc Huygens
Chrifliaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chrifliaan Huygens à Lodewijk Huygens
J. de Witt à Chrifliaan Huygens
Chrilliaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chrifliaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chrifliaan Huygens à R. Moray
Chrifliaan Huygens à Lodewijk Huygens
Ph. Doublet à Chrifliaan Huygens
Ph. Doublet à Chrifliaan Huygens
Sufanna Huygens à Chrilliaan Huygens
Chrilliaan Huygens à R. Moray
13
■4
17
17
19
23
24
16
28
30
31
34
37
39
5^4
N°.
I2I9
14
1220
20
1221
21
1222
27
1223
28
1224
4
Î225
9
1226
18
1227
25
1228
26
1229
27
1230
I
1231
9
1232
16
1233
23
Ï234
1 2
1235
12, 1,
1236
19
1237
1238
27
1239
4
1240
10
1241
12
1242
18
1243
18
1244
1245
25
1246
26
1247
31
1248
I
1249
6
1250
8
1251
8
1252
15
Date.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
1(504
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Sufaniia Huygens à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Ph. Doublet à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens /) Lodewijk Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
PÎi. Doublet à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chriftiaan Huygens à G. Silvius
Conftantyn Huygens, frère, à Chriftiaan Huygens.
Chriftiaan Huygens rt Conftantyn Huygens, frère. .
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chriftiaan Huygens à R. Moray
Conftantyn Huygens, père, à Chriftiaan Huygens .
R. Moray à Chriftiaan Huygens
Appendice. R, Moray à Chriftiaan Huygens (juin
1664)..
Chriftiaan Huygens à R. Moray
R. Moray à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à R. Moray
R. Moray à Chriftiaan Huygens
Appendice. R. Moray « Chriftiaan Huygens (juillet
1664)
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
P. Perrier à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
M. Canipani à Chriftiaan Huygens
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à R. Moray
R. Moray à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
Page.
42
44
46
48
51
52
54
56
57
59
61
62
64
65
68
69
71
72
76
7<5
78
80
82
84
85
90
92
96
97
98
102
103
I. Lettres.
565
Cbriftiaan Huygens à R. Moray
J. Chapelain à Chriftiaati Huygens. .
R. Moray à Chrilliaan Huygens
R. Moray à Chrilliaan Huygens
R. F. de Siufe à Chriftiaan Huygens
Planche
Chrilliaan Huygens à R. lYtoray
R. F. de Slufe à Chrilliaan Huygens
P. Petit à Chrilliaan Huygens
Chrilliaan Huygens à R,. Moray
Chrilliaan Huygens à R. F. de Sluse
Chrilliaan Huygens « Conllantyn Huygens, père . .
Chrilliaan Huygens à S. Chieze
Chrilliaan Huygens à P. Petit
Chrilliaan Huygens à R. Moray
R. F. de Slufe à Chrilliaan Huygens
R. Moray à Chrilliaan Huygens
Appendice I. R. Moray à Chrilliaan Huygens
(7 novembre 1664)
Appendice II. R. Hoolce à R. Moray (4 novembre
1664)
Appendice III. R. Hooke à R. Moray (4 novembre
1664)
Appendice IF. W. Brouucker à Chriftiaan Huygens
(novembre 1 664)
A. Auzout à Chrilliaan Huygens
Chrilliaan Huygens à R. Moray
Chrilliaan Huygens à Conllantyn Huygens, père . .
Chrilliaan Huygens à A. Auzout
Chrilliaan Huygens à M. Thevenot
Chrilliaan Huygens aux Etats-Généraux
Les Etats-Généraux à Chrilliaan Huygens
R. Moray à Chrilliaan Huygens
G. A. Kinner à Lôwenthurn à Chrilliaan Huygens.
Chrilliaan Huygens à Conllantyn Huygens, père . .
Chrilliaan Huygens à P. Petit
107
no
113
115
117
118
119
121
123
126
127
127
128
129
130
131
135
140
141
142
144
145
147
151
151
152
152
154
i5<5
160
161
161
566
I. LETTRES.
N°.
Page.
1284
II
1285
1 2
1286
16
1287
19
1288
23
1289
25
1290
25
I29I
25
1292
26
1293
16
1294
1295
16
1296
31
1297
?
1298
1299
1300
I30I
2
1302
1303
2
I3°4
1305
1306
5
1307
5
1308
5
1309
15
1310
15
1311
16
1312
20
1313
22
Décembre
Janvier
1665
A. Gouffier à Chriftiaan Huygens
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
Les Etats de Hollande et West-Frise à Chriftiaan
Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
R. Hooke à R. Boyle
R. Hooke à R. Boyle
Chriftiaan Huygens à Conftantyn Huygens, père . .
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
R. F. de Slufe à Chriftiaan Huygens
Gregorius à St. Vincentiort Chriftiaan Huygens.. .
Appendice. G. F. de Gottigniez à Gregorius à St.
Vincentio (décembre 1664)
R. Hooke à R. Moray
Chriftiaan Huygens à A. Gouffier
S. Kechelius à Hollenstein à Chriftiaan Huygens. . .
Planche
A. Auzout à Chriftiaan Huygens
J. Cairagnes à Chriftiaan Huygens
J. Caiïagnes à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à R. Moray
Appendice. Christiaan Huygens à R. Moray (1664)
R. F. de Slufe à Chriftiaan Huygens
Appendice I. M. Campani à Chriftiaan Huygens
(2 décembre 1664)
Appendice II. M. Campani à Chriftiaan Huygens
(1664)
Planche
Chriftiaan Huygens à Gregorius à St. Vincentio . . .
Chriftiaan Huygens à G. A. Kinner à Lôwenthurn.
Chriftiaan Huygens à R. F. de Sluse
Chriftiaan Huygens « Conftantyn Huygens, père..
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
Chriftiaan Huygens à R. Moray
Chriftiaan Huygens à J. van Vliet
Chriftiaan Huygens à J. H. Ruijfch
162
164
166
167
169
172
173
174
175
176
176
177
178
178
178
179
180
i8i
185
189
192
193
195
195
195
196
196
.197
198
199
201
5^7
1314
1315
I3i6
1317
1318
1319
1320
1321
1322
1323
1324
1325
1326
1327
1328
1329
1330
1331
1332
1333
1334
1335
1336
1337
1338
1339
1340
1341
1342
1343
1344
1345
1346
Février
Mars
Gregorius à St. Vincentio à Chriftiaan Hiiygens . . .
R. Moray à Chriftiaan Huygens
P. Petit à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à !VT. Thevenot
R. Moray à Chriftiaan Huygens
L. Buyfero à Chriftiaan Huygens
G. A. Kinner à Lôwenthurn à Chriftiaan Huygens .
G. A. Kinner à Lôwenthurn à G. Schott
Appendice. Chriftiaan Huygens à G. A. Kinner à
Lôwenthurn (5 janvier 1665)
Chriftiaan Huygens à Conftantyn Huygens, père . .
Chriftiaan Huygens à J. Chapelain
Chriftiaan Huygens à R. Moray
R. Moray à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
R. F. de Sluse à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à Conftantyn Huygens, père . .
Chriftiaan Huygens à M. Campani
Chriftiaan Huygens à R. F. de Sluse
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens^ Conftantyn Huygens, père. .
R. Moray à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à J. Chapelain
Chriftiaan Huygens à R. Moray
Gregorius à St. Vincentio à Chriftiaan Huygens . . .
Appendice I. G. Kinner à Lôwenthurn à Gregorius
à St. Vincentio (7 février 1665)
Appendice IL G. F. de Gottigniez à Gregorius à St.
Vincentio (17 février 1665)
J. Schuler à Chriftiaan Huygens
G. Schott à G. A. Kinner à Lôwenthurn
Chriftiaan Huygens à: Conftantyn Huygens, père . .
Chriftiaan Huygens à R. Moray
A. Auzout à Chriftiaan Huygens
203
204
206
209
212
216
217
219
221
221
222
224
226
230
231
233
239
240
240
241
242
243
245
246
246
250
250
251
252
253
254
255
257
568
N°.
Page.
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1359
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1362
i3<53
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1371
1372
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1375
1376
1377
13
13
21
24
26
26
26
16
27
27
27
31
Mars
Avril
1665
J. Chapelain à Conftantyn Huygens, père
R. Moray à Chriftiaan Huygens
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à Conftantyn Huygens, père . .
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
G. A. Kinner à Lôwenthurn à G. Schott
H. L. H. de Monmor à J. Bertet
Chriftiaan Huygens à Conftantyn Huygens, père .
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
Chriftiaan Huygens à P. de Carcavy
Appendice I. Chriftiaan Huygens «Colbert (26 mars
1665)
Appendice II. Chriftiaan Huygens à Louis XIV
(26 mars 1665)
Chriftiaan Huygens à]. Chapelain
Chriftiaan Huygens à R. Moray
R. Moray à Chriftiaan Huygens
R. F. de Sluse à Chriftiaan Huygens
Appendice. R. F. de Sluse à S. Sorbière (20 février
•1665)
H. van der Wall à Chriftiaan Huygens
Appendice l. H. van der Wall à Chriftiaan Huygens
(3 1 mars 1 665)
Appendice IL H. van der Wall à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à J. Schuler
Chriftiaan Huygens li Conftantyn Huygens, père . .
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
Chriftiaan Huygens à\. van Call
Chriftiaan Huygens à R. F. de Sluse
Chriftiaan Huygens à J. Hudde
J. Hndde à Chriftiaan Huygens
J. Bertet à Conftantyn Huygens, père
Appendice I. H. Fabri à Fr.de La Chaife(24février
1665)
258
259
263
265
266
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303
303
304
305
3H
313
I. LETTRES.
569
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1401
1402
1403
1404
1405
1406
Avril
Mai
1665
Œuvres. T. V.
^-Ippendice IL H. Fabri à Fr. de La Chaife (3 mars
1665)
Appendice IIl. H. Fabri à Fr. de La Cliaife (17 mars
1665)
Appendice IF. H. Fabri à Fr. de La Cliaife (20 mars
1665)
Appendice V. H. Fabri à Fr. de La Chaife (23 mars
1665)
Appendice FI. G. F. de Gottignies à J. Bertet:(mars
1665)
Appendice FIL Fr. de La Chaife à J. Bertet (3 1 mars
1665) ■
Chriftiaan Huygeiis à J. Hudde
Chriftiaan Huygens à R. Moray
R. Moray à Chriftiaan Hnygens
La Peyrere à Chriftiaan Huygens
R. F. de Slufe à Chriftiaan Huygens
G. Mouton à Chriftiaan Huygens
J. Bertet à Conftantyn Huygens, père
Chriftiaan Huygens à A. Auzont
J. Hudde à Christiaan Huygens
R. F. de Slufe à Chriftiaan Huygens
Appendice. R. F. de Slufe à Chriftiaan Huygens
(avril 1 665)
Conftantyn Huygens, père, à H L. H. de Monmor.
Conftantyn Huygens , frère , à Lodewijk Huygens. .
A. Auzout à Chriftiaan Huygens
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
M. Thevenot à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
C. F. M. De Challes à Chriftiaan Huygens
J. Hudde à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à J. Hudde
Chriftiaan Huygens à Conftantyn Huygens, père. . .
Chriftiaan Huygens à M. Thevenot
7^
314
315
315
316
316
317
318
319
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57°
I. LETTRES.
N°.
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26
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?
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2
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28
435
31
43'5
I
437
6
438
6
Mai
Juin
Juillet
Aoîit
1665
Chriftiaan Huygens à J. Hevelius
Chriftiaan Huygens à J. Cliapelain
Appendice. Chriftiaan Huygens à Thuret (mai
1665)
B. de Spinofa à H. Oldenburg
Cliriftiaan Huygens à R. Moray
Chriftiaan Huygens ci Lodewijlc Huygens
Chriftiaan Huygens à A. GoufEer
Chriftiaan Huygens à Chr. Rumpf
A. Anzout à Chriftiaan Huygens
Appendice. M. Campani à Charles Bryas (12 mai
1665)
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
D. Holles à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijlc Huygens
A. Auzout à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
J. Hudde à Chriftiaan Huygens
Appendice. J. Hudde à Chriftiaan Huygens (29 juin
1665)
Chriftiaan Huygens à G, Mouton
Chriftiaan Huygens à P. Bertet
Chriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Chriftiaan Huygens à J. Hudde
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
Chriftiaan Huygens à J. Chapelain
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
J. Hudde à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à Lodewijli; Huygens
Appendice. P. de Carcavy à Chriftiaan Huygens
(16 juillet 1665)
Chriftiaan Huygens à J. Hudde
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
R. Moray à Chriftiaan Huygens
Conftantyn Huygens, frère, à Lodewijk Huygens .
H. Oldenburg à Chriftiaan Huygens
355
357
358
359
360
3^2
363
3154
364
0^9
370
372
373
37<5
377
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385
386
387
388
391
395
39<5
398
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418
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19
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20
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20
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II
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17
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17
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17
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18
1466
1467
18
Août
Septembre
1665
P. Petit à Chriftiaan Huygens
Appendice. P. Petit à Ciiriftiaan Huygens (7 août
1665)
Cliriftiaan Huygens à Lodewijk Huygens
Appendice. Conftantyn Huygens, père, à Cliriftiaan
Huygens (28 juillet 1665)
N. Heinfius à Cliriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à P. de Carcavy
Cliriftiaan Huygens à J. Chapelain
J. Hudde à Chriftiaan Huygens
Appendice I.}. Hudde iï Chriftiaan Huygens(i665)
Appendice II. J. Hudde à Chriftiaan Huygens
(1665)
Appendice III. J. Hudde à Chriftiaan Huygens
(1665)
Appendice IF. J. Hudde à Chriftiaan Huygens
C1665)
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens
R. F. de Slufe à Chriftiaan Huygens
A. Auzout à Chriftiaan Huygens
H. L. H. de IVTonmor à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à H. L. H. de Monnior
Chriftiaan Huygens à R. F. de Slufe
H. Oldenburg à Chriftiaan Huygens
Chriftiaan Huygens à N. Heinfius
Appendice. Chriftiaan Huygens à N. Heinfius
(15 feptembre 1665)
Chriftiaan Huygens à A. Auzout
Chriftiaan Huygens à P. de Carcavy
Chriftiaan Huygens à J. Chapelain
Chriftiaan Huygens à Colbert
Chriftiaan Huygens à Louis XIV
Chriftiaan Huygens à H. Oldenburg
Appendice. Chriftiaan Huygens à R. Moray
(18 feptembre 1665)...
M. Thevenot à Chriftiaan Huygens
431
434
435
436
43<5
438
439
441
463
466
468
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474
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477
477
478
479
481
482
483
483
485
487
572
I. LETTRES.
1468
1469
21
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22
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22
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I
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17
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1483
22
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23
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-3
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27
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29
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29
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5
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6
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6
•494
6
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12
1496
13
1497
20
1498
20
1499
26
Date.
Septembre
Oaobre
Nove:
nbre
1665
Appendice. B. de Frenicle de BetTy à Chrifliaan
Huygens (feptembre 1665)
R. Paget à Chrifliaan Huygens
Clnriftiaan Huygens à N. Heinfius
Chriftiaan Huygens à R. Paget
Chrifliaan Huygens à M. Thevenot
Appendice. Chrifliaan Huygens à M. Thevenot
(26 feptembre 1665)
H. L. H. de Monmor à Chrifliaan Huygens
R. Paget à Chrifliaan Huygens
Chrifliaan Huygens à P. de Carcavy
Chrifliaan Huygens à P. Petit
R. F. de Slufe à Chrifliaan Huygens
H. Oldenburg à Chrifliaan Huygens
Appendice I. J. Hevelius à H. Oldenburg (i fep-
tembre I 665)
Appendice II. R. Moray à Chrifliaan Huygens
( I o oftobre 1 665)
Chrifliaan Huygens à H. L. H. de Monmor
H. Oldenburg à B. de Spinofa
Chrifliaan Huygens à R. Paget
J. Chapelain à Chrifliaan Huygens
St. Lubienietzki à Lubienitz à A. Auzout
St. Lubienietzki à Lubienitz à N. Heinfius
H. L. H. de Monmor à Chrifliaan Huygens
R. Paget à Chrifliaan Huygens
St. Lubienietzki à Lubienitz à Chrifliaan Huygens
Chrifliaan Huygens à J. Chapelain
Chrifliaan Huygens à R. F. de Slufe
A. Auzout à Chrifliaan Huygens
P. Petit à Chrifliaan Huygens
Chrifliaan Huygens à H. L. H. de Monmor
A. Auzout à Chrifliaan Huygens
H. L. H. de Monmor à Chrifliaan Huygens
B. de Spinofa à H. Oldenburg
Chrifliaan Huygens à P. de Carcavy.
490
491
492
492
493
494
496
498
499
499
500
502
503
506
507
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510
512
513
514
5'6
518
524
525
526
528
533
533
535
535
539
I. LETTRES.
573
N°.
1500
1501
1502
1503
1504
1505
1506
1507
1508
1509
1510
Novembre
Décembre
1665
Cliriftiaan Huygeiis à R. Paget
J. Hevelius à Cliriftiaan Hiiygens
H. Oldenburg à Chriftiaan Huygens
Appendice I. W. Bail à R. Moray (23 oftobre
1665)
Appendice IL W. Bail à R. Moray (novembre
1665) ■
R. Paget à Chriftiaan Huygens
R. F. de Slufe à Chriftiaan Huygens
H. Oldenburg à B. de Spinola
Chriftiaan Huygens à R. Moray
R. Moray à H. Oldenburg
? à Chr. Huygens
540
54°
542
543
544
544
546
54(5
549
552
552
SUPPLEMENT.
1257"
6
1300"
T3o8"
7
Oftobre
?
janvier
1664
1665
Chriftiaan Huygens à M. Campani
R. Boyle à H. Oldenburg
N. Heinfius à St. Lubienietzki.. . .
557
557
558
II. LISTE ALPHABÉTIQUE DE LA
CORRESPONDANCE.
Les chiiFres gras défignent les miraéros d'ordre des lettres.
Les chiffres gras pourvus d'uue lettre italique défignent les numéros d'ordre du Supplément,
pages 557— 559.
Les lettres figurent tant fous le nom de l'anteur que fons celui du correfpondant. Dans le pre-
mier cas on a indiqué la date de la lettre.
A. Auzout à Chriftiaan Huygens. 1664, ? novembre laifS; 1665, 6 mars 1346, 23 avril
ISO?, 5 juin 1415, 26 juin 1430, 4 feptembre 1453, 6 novembre 1493,
1 3 novembre 1496.
„ (Chriftiaan Huygens «) iaî6, 1391, 1310, 1327, 1351, 1357, 1371,
1391,143s, 1460.
„ rt Conftantyn Huygens, père. 1664, ? 1398.
„ (Lubienietzki a). 14S6.
W. Bail à R. Moray. 1665, =3 odobre 1503, ? novembre 1504.
J.Bertet (Fr.de La Chaife«). 1383.
„ (G. F. deGottigniez^). 1383.
„ (Chriftiaan Huygens a). 1435.
„ rt Conftantyn Huygens, père. 1665, ? avril 1376, 15 avril 1390.
„ (H. L. H. de Monmor a). 1355.
R. Boyle (R, Hooke a). 1388 , 1389.
„ à\\. Oldenburg. 1663 , ? 1300".
W. Brereton à Chriftiaan Huygens. 1664, 7 janvier 1199.
W. Brouncker à Chriftiaan Huygens. 1664, ? novembre 1373.
A. Bruce (Chriftiaan Huygens iî). 1301.
Ch. Bryas(G. Campaniii). 1416. ^
L. Buyfero à Chriftiaan Huygens. 1665 , 3 février 1319. ,
II. LISTE ALPHABÉTIQUE DE LA CORRESPONDANCE. 575
J. van Cal! (Chriftiaan Huygens à). 1373.
G. Campani à Ch. Bryas. 1665 , 1 2 mai 14=16.
„ à Chriftiaan Huygens. 1664, ? 130â.
M. Campani à Chriftiaan Huygens. 1664, i août 1848, 2 décembre 1304:.
„ (Chriftiaan Huygens rt). 1338,120?".
P. de Carcavy à Chriftiaan Huygens. 1665 , 16 juillet 14:33.
„ (Chriftiaan Huygens rt). 1358, 1444:, 1461, 14:76, 14:99.
J. Caflagnes à Chriftiaan Huygens. 1664, ? 1399, 1300.
Fr. de La Chaîfe à J. Bertet 1665 , 3 1 mars 1383.
„ ■ _ (H. Fabri a). 131? ? , 13?8 , 13?9 , 1380 , 1381.
C. F. M. De Challes à Chriftiaan Huygens, 1665 , 3 mai 1493.
J. Chapelain à Chriftiaan Huygens. 1664, 15 janvier 1304, 12 juillet 1241 , 6 août 1249,
5 feptembre 1254, 12 décembre 1285; 1665, 13 février 1328, 25 février
1334, lo mars 1349, 13 mars 1352, 24 avril 1398, 7 juin 141?, 9 juillet
1430, 3 1 juillet 1435, 27 août 1451 , 23 oftobre 1485.
„ (Chriftiaan Huygens a). 1324, 133?, 1361, 1408, 1429, 1445,
1462 , 1491.
„ à Conftantyn Huygens, père. 1665, 6 mars 134?.
S. Chieze (Chriftiaan Huygens à). 1264.
Colbert (Chriftiaan Huygens ày 1359, 1463.
Ph. Doublet à Chriftiaan Huygens. 1664, 17 janvier 1305, 22 février 1215, 28 février 1216,
27 mars 1222 , 9 avril 1225.
Les Etats Généraux à Chriftiaan Huygens. 1664, 5 décembre 12 ?9.
Etats Généraux (Chriftiaan Huygens aux'). 12?8.
Les Etats de Hollande et de Weftfrife à Chriftiaan Huygens. 1664, 16 décembre 1286.
H. Fabri à Fr. de La Chaife. 1665, 24 février 13??, 3 mars 13?8, 17 mars 13?9, 20 mars
1380, 23 mars 1381.
B. de Frenicle de Beffy à Chriftiaan Huygens. 1665 , ? feptembre 1468.
G. F. de Gottigniez à J. Bertet. 1665, ? mars 1382.
„ à Gregorius à St. Vincentio. 1664, ? décembre 1294; 1665, 17 février
1341.
A. Gouffier à Chriftiaan Huygens. 1664, 1 1 décembre 1284.
„ (Chriftiaan Huygens «). 1296,1413.
Gregorius à St. Vincentio (G. F. de Gottigniez a). 1294 , 1341.
„ à Chriftiaan Huygens. 1664, 26 décembre 1293; 1665, 23 janvier
1314, 27 février 1339.
„ (Chriftiaan Huygens a). 1306.
„ (G. A. Kinner à Lôwenthurn a). 1340.
N. Heinfius à Chriftiaan Huygens. 1665, 19 août 1443.
„ (Chriftiaan Huygens «). 1458, 1459, 14?0.
„ à St. Lubienietzki. 1665, 7 janvier 1308".
57^
II.
LISTE ALPHABETIQUE DE LA CORRESPONDANCE.
N. Heinfius (St. Lubienietzki à). 14:S7.
J. Hevelius à Chriftiaan Huygens. 1665, 28 novembre lâOl.
„ (Chriftiaan Huygens à'). IJ^O?.
„ à H. Oldenbiirg. 1665, i feptembre t4:SO.
D. Holles à Chriftiaan Huygens. 1665, 12 juin lAlS.
11. Hooke^ R. Boyle. 1664, 23 décembre 1388, 25 décembre 1389.
„ à R. Moray. 1664, 7 novembre laffO, 1271, 26 décembre 129â.
J. Hudde à Chriftiaan Huygens. 1665, 5 avril 1375, 17 avril 1393, 5 mai 1403, 29 juin
1423 , 1423 , 20 juillet 1431 , 2 1 août 1446 , 1447 , 1448 , 1449 , 1450.
„ (Chriftiaan Huygens à). 1374 , 1384 , 1404, 1427 , 1434.
Chriftiaan Huygens « A. Auzout. 1664, 27 novembre 1276, 25 décembre 1291; 1665, 15
janvier 1310, 12 février 1327, 12 mars 1351, 26 mars 1347, 3 avril
1371, 16 avril 1391, 9 juillet 1428, 17 feptembre 1460.
„ (A. Auzout à). 1273, 1346, 1397, 1415, 1420, 1453, 1493,
1496.
à J. Bertet. 1665 , ? juin 1425.
(W. Brereton à). 1199.
(W. Brouncker rt).1272.
à A. Bruce. 1664, 9 janvier 1301.
(L. Buyfero (?). 1319.
à J. van Call. 1665, 3 avril 1373.
(G. Campani à). 1305.
à M. Campani. 1663, 6 oftobre 1357"; 1665, 24 février 1333.
(M. Campani «). 1348, 1304.
à P. de Carcavy. 1665, 26 mars 1358, 20 août 1444, 17 feptembre 1461,
8 oftobre 1476, 26 novembre 1499.
(P. de Carcavy à). 1433.
(J. Caiïagnes à'). 1399, 1300.
(C. F. M. De Challes «). 1403.
à J. Chapelain. 1665, 5 février 1324, 27 février 1337, 26 mars 1361,
21 mai 1408, 9 juillet 1429, 20 août 1445, 17 feptembre 1462, 5 no-
vembre 1491.
(J. Chapelain à). 1204, 1241, 1249, 1354, 1385, 1338,1334,
1349, 1352, 1398, 1417. 1430, 1435, 1451, 1485.
à S. Chieze. 1664, 30 oftobre 1264.
à Colbert. 1665, 26 mars 1359, 17 feptembre 1463.
(Ph. Doublet à). 1205, 1315, 1216, 1333, 1335.
aux Etats Généraux. 1664, ? novembre 1378.
(Les Etats Généraux à). 1379.
(Les Etats de Hollande et de Weftfrife ày 1286.
(B. de Frenicle de Befly /?). 1468.
II. LISTE ALPHABÉTIQUE DE LA CORRESPONDANCE.
577
Chriftiaar
Œuvres. T. V.
Hnygens à A. Goiiffier. 1664, 31 décembre 1396; 1665,3 i"i" 1413.
(A. Goiiffier a). 1884.
à Gregorius à St. Vincentio. 1665, 5 janvier 1306.
(Gregoriiis à St. Vincentio «). 1393, 1314, 1339.
à N. Heinfius. 1665, 15 feptemhre 145S, 1459, 11 feptenibre 1470.
(N. Heinfius «). 1443.
à J. Hevelius. 1665 , 1 8 mai 1407.
(J. Hevelius a). 1501.
(D. Holles a). 1418.
tf J. Hudde. 1665, 4 avril 13Ï4, 10 avril 1384, 10 mai 1404, 7 juillet
1437, 28 juillet 1434.
(J. Hudde a). 13?5, 5392, 1403, 1433, 1433, 1431, 1446, 144?,
1448,1449,14:30.
à Conftantyn Huygens, père. 1664, 30 oftobre 1363, 27 novembre ISlfS,
1 1 décembre 1383, 25 décembre 1390; 1665, 15 janvier 1309, 5 février
1333, 19 février 1331, 26 février 1335, 5 mars 1344, i 2 mars 1350,
26 mars 1356, 2 avril 13i?0, 14 mai 1405.
(Conftantyn Huygens, père, a). 1335, 1443.
à Conftantyn Huygens, frère. 1664, 1 1 janvier 1303, 9 mai 1331.
(Conftantyn Huygens, frère, «). 1198, 1306, 1330.
à Lodewijk Huygens. 1664, 11 janvier 1303, 18 janvier 130i?, 25 jan-
vier 1308, I février 1309, 8 février 1311, 15 février 1312, 22 février
1314, 14 mars 1319, 21 mars 1331, 28 mars 1323, 4 avril 1224,
18 avril 1336, 25 avril 133!?, 26 avril 1338, 16 mai 1233, 23 mai
1333, 25 juillet 1345,' 1665, 3 juin 1413, 15 juin 1419, 2 juillet
1436,21 juillet 1432, 12 août 1141.
(Sufanna Huygens a). 131 <î , 1230.
(S. Kechelius à Hollenaein à'). 1397.
à G. A. Kinner à Lôwenthurn. 1665, 5 janvier 1307, 5 janvier 1333.
(G. A. Kinner à Lowentlmrn «). 1381 , 1330.
à Louis XIV. 1665, 26 mars 1360, 17 feptembrc 1464.
(St. Lubienietzki à Lubienitz à). 1490.
à H. L. H. de Monraor. 1665, 10 fepterabre 1455, 22 odobre 1483, 12
novembre 1495.
(H. L. H. de Monmor à). 1454, 1474, 1488, 1497.
à R. Moray. 1664, 9 janvier 1200, 20 février 1213, 12 mars 1318, 12
juin 1334, 17 juin 1338, 18 juillet 1343, 8 août 1250, 29 août
1253, 10 oftobre 1258, 21 octobre 1361, 31 octobre 1266, 21 novem-
bre 1374, ? 1303; 1665, 2 janvier 1301, 16 janvier.1311, 6 février
1335, 27 février 1338, 6 mars 1345, 27 mars 1363, 10 avril 1385,
29 mai 1411, 18 feptembre 1466, 24 décembre 1508.
73
578
II.
LISTE ALPHABETIQUE DE LA CORRESPONDANCE.
Chriftiaan Huygens (R. Moray a). 1336, 133?, 1339, 1340, 1343, 1344, 134?,
1351, 1353, 1355, 1356, 136S, 1369, 13SO, 1387, 1315, 1318,
1336, 1339, 1336, 1348, 1353, 1363, 1386, 1400, 1401, 1431,
1436,1481.
à G. Mouton. 1665, ? juin 1434.
(G. Mouton ày 1389.
à H. Oldenburg. 1665 , 1 8 feptembre 1465.
(H. Oldenburg à). 1438, 1457, 1479, 1503.
à R. Paget. 1665, 22 feptembre 1471, 23 odlobre 1484, 27 novembre
1500.
(R. Paget à). 1469, 1475, 1489, 1505.
(P. Perrier a). 1346.
à P. Petit. 1664, 30 odobre 1365, ti décembre 1383; 1665, 8 oftobre
147 7.
(P. Petit a). 1360, 1316, 1439, 1440, 1494.
(La Peyrère à). 1387.
à Chr. Rumpf. 1665 , 4 juin 1414.
à ]. H. Ruijfch. 1665, 22 janvier 1313.
à J. Schuler. 1665, ? mars 1369.
(J. Schuler a). 1343.
à G. Silvius. 1664, 27 avril 1339.
à R. F. de Slufe. 1664, 28 oftobre 1363; 1665, 5 janvier 1308, 24 fé-
vrier 1333, 3 avril 1373, 1 1 feptembre 1456, 6 novembre 1493.
(R. F. de Slufe a). 1357 , 1359 , 1367 , 1393 , 1303, 1330, 1364,
1388, 1393, 1394, 1453, 1478, 1506.
à M. Thevenot. 1664, 27 novembre 1377; 1665, 29 janvier 1317, 14 mai
1406, 26 feptembre 1473, i oftobre 1473.
(M. Thevenot a). 1399, 1467.
à Thuret. 1665 , ? mai 1409.
» J. van Vliet. 1665, 20 janvier 1313.
(H. van der Wall a). 1366, 1367, 1368.
(J. de Witt a). 1310.
(? a). 1510.
Conftantyn Huygens, père, (A. Auzout a). 1398.
„ „ Q.Bertet*). 1376,1390.
„ (J. Chapelain ^7). 1347.
„ „ à Chriftiaan Huygens. 1664, 12 et 13 juin 1335; 1665, 28 juillet
1443.
„ „ (Chriftiaan Huygens à:). 1363, 1375, 1383, 1390,1309,
1333 , 1331 , 1335 , 1344 , 1350 , 1356 , 1370 , 1405.
„ „ à H. L. H. de Monmor. 1665, 22 avril 1395.
IL LISTE ALPHABÉTIQUE DE LA CORRESPONDANCE. 579
Conftantyn Huygens, frère, tf Chriftiaan Huygens. 1664,3 janvier 1198, 17 janvier 1306,
I mai 1330.
„ „ (Cliriftiaan Huygens^). ia02,lS31.
„ „ ^Lodewijk Huygens. 1665,23 avriI1396, 6 août 1431?.
Lodewijli Huygens (Clirirtiaan Huygens /7). 1303, 1207, 1208 , 1209, 1211, 1212,
1214=, 1219, 1221, 1223, 1224, 1226, 1227 , 1228, 1232, 1233,
1245 , 1412 , 1419 , 1426 , 1432 , 1441.
„ (Conftantyn Huygens, frère, ^). 1396,1437.
Sufanna Huygens à Chriftiaan Huygens. 1664, 28 février 1217, 20 mars 1230.
S. Kechelius à Hollenftein à Chriftiaan Huygens. 1664, ? décembre 1297.
G. A. Kinner à Lowenthurn à Gregorins à St. Vincentio. 1665, 2 février 1340.
„ à Chriftiaan Huygens. 1664, 6 décembre 1281; 1665,4 février
1320.
„ (Chriftiaan Huygens rf). 1307,1322.
„ à G. Schott , 1665 , 4 février 1321, 2 1 mars 1354.
„ (G. Schott^). 1343.
Louis XIV (Chriftiaan Huygens a). 1360 , 1464.
St. Lubienietzld à A. Auzout. 1665, 27 oftobre 1486.
„ à N. Heinfius. 1665, 27 oftobre 1487.
„ (N. Heinfius ^). 1308".
„ à Lubienitz à Chriftiaan Huygens. 1665, 30 oftobre 1490.
H. L. H. de Monmor à J. Bertet. 1665, 24 mars 1355.
„ à Chriftiaan Huygens. 1665, 4 feptembre 1454, 4 oaobre 1474, 29 oc-
tobre 1488, 20 novembre 1497.
„ (Chriftiaan Huygens ày 1455 , 1482, 1495.
„ (Conftantyn Huygens, père, /i). 1395.
R. iVIoray (W. Bail ày 1503,1504.
„ (R.Hoolce^). 1270,1271,1295.
„ i Chriftiaan Huygens. 1664, 19 juin 1236, 1237 , 4 juillet 1239, 10 juillet
1240, 18 juillet 1243, 1244, 31 juillet 1247, 8 août 1251, i5aoiitl252,
19 feptembre 1255, 23 feptembre 1256, 7 novembre 1268,1269, 5 décembre
1280, 19 décembre 1287; 1665, 23 janvier 1315, 30 janvier 1318, 6 février 1326,
13 février 1329, 26 février 1336, 6 mars 1348, 13 mars 1353, 27 mars 1363,
10 avril 1386, 30 avril 1400, i mai 1401, 26 juin 1421, 11 août 1436, 10 oc-
tobre 1481.
„ (Chriftiaan Huygens «). 1300, 1213^ 1218, 1234, 1238, 1242, 1250,
- 1253, 1258, 1261, 1266, 1274, 1301, 1302, 1311, 1335, 1338,
1345, 1362, 1385, 1411, 1466, 1508.
„ « H. Oldenburg. 1665 , ? décembre 1509.
G. Mouton à Chriftiaan Huygens. 1664, 14 avril 1389.
„ (Chriftiaan Huygens ày 1424,
580 II. LISTE ALPHABÉTIQUE DE LA CORRESPONDANCE.
II. Oldenburg (R. Boyle à\ 1300".
„ ■ (J. Heveliiis rt). 14SO.
„ à Chridiaan Huygens. 1665, 6 août 1438, 11 feptembre 1457, 17 oflobre
lAffO, 3 décembre 150S.
„ (Chriftiaan Huygens à'). 1465.
„ (R. Moray«). 1509.
„ à B. de Spinofa. 1665, 22 oftobre 14S3, 18 décembre 150?.
(B. de Spinofa ^0- 1410,1498.
R. Paget à Chriftiaan Huygens. 1665, 21 feptembre 1469, 5 oftobre 1475, 29 oftobre 14S9,
6 décembre 1505.
„ (Chrifliaan Huygens à). 1471, 1484, 1500.
P. Perrier à Chriftiaan, Huygens. 1664, 26 juillet 1246.
P. PetitrtChriftiaan Huygens. 1664, i/oftobre 1260; 1665, 23 janvier 1316, 7 août 1439,
1440 , 6 novembre 1494.
„ (Chriftiaan Huygens à). 1265, 1283, 147 7.
La Peyrère« Chrilliaan Huygens. 1665, 10 avril 1387.
Chr. Rumpf (Chriftiaan Huygens^). 1414.
J. H. Ruijfch (Chriftiaan Huygens à~). 1313.
G. Schott à G. A. Kinner à Lowenthurn. 1665, ? février 1343.
„ (G. A. Kinner à Lowenthurn rt). 1321,1354.
J. Schuler à Chriftiaan Huygens. 1665, 27 février 1342.
„ (Chriftiaan Huygens à). 1369.
G. Silvius (Chriftiaan Huygens «). 1229.
R.F. de Slufe (7 Chriftiaan Huygens. 1664, 2 octobre 1257, 13 odlobre 1259, 4 novembre
1267, 26 décembre 1292; 1665, 2 janvier 1303, 13 février 1330, 27 mars
1364, 10 avril 1388, 17 avril 1393, ? avril 1394, 27 août 1452,9 oftobre
1478, 1 1 décembre 1506.
(Chriftiaan Huygens «). 1262, 1308, 1333, 1373, 1456, 1492.
„ rt: S. Sorbière. 1665, 20 février 1366.
S. Sorbière (R. F. de Slufe ^). 1365.
B. de Spinofa à H. Oldenburg. 1665, ? mai 1410, ao novembre 1498.
„ (H. Oldenburg^). 1483,1507.
M. Thevenot à Chriftiaan Huygens. 1665, 24 avril 1399, 18 feptembre 1467.
„ (Chriftiaan Huygens à). 1277, 1317, 1406, 1472, 1473.
Thuret (Chriftiaan Huygens à^. 1409.
J. van Vliet (Chriftiaan Huygens rt). 1312.
H. van der Wall à Chriftiaan Huygens. 1665 , 3 1 mars 1366, 1367 , ? 1368.
J. de Witt à Chriftiaan Huygens. 1664 , 7 février 1210.
? à Chriftiaan Huygens. ? 1510.
III. PERSONNES MENTIONNÉES
DANS LES LETTRES.
On a rangé les noms dans cette lifte fans avoir égard aux particules telles ciue de, la,van,tt.
autres.
Les chiffres gras défignent les pages où Ton trouve des renfeignements biographiques.
Les chiffres ordinaires indiquent les pages où les perfonnes nommées font citées.
Abulfeda Ifmaelis. 88.
Acofta(d'). aï, 2.8, 33.
Adalonus. 183.
Adelardus Gothus. 183.
Aerfkine. Voyez Erfl<ine (W.). "
Aerffen (Cornelis van). 27.
Albertus. 184.
„ Teutonicus. 184.
Albumazar. 183.
Alcabatius. 184.
Alfraganus. 184.
Allart (Maurice d'). 4â.
AUonne (d'). 43 , 44.
„ (d')', frère. 43.
Alphen (Eva van). 4ff8.
Ammon. 181.
Anderfon (Alexander). 478, 49'9, 485, 503, 549.
Angulo (Ludovicus de). 184.
582 III. PERSONNES MENTIONNÉES.
Anjou (Henri III, duc d'). 66,67.
Anna. Voyez Bergeratti (Anna).
Anne d'Autriche. 25, 162, 163.
Antonio (Cardinal). Voyez Barberini (Antonio III).
Apollonius. 182.
Aquilonius (Céfar). Voyez Henrico (E.).
Archiniedes. 181, 183, 273.
Argoli (Andréa). 4=96.
Ariftarchus. 182, 183.
Arouis. Voyez Harouis (N. de).
Aubefpine (François de r). 301.
Aumont (Louis Marie Viftor d'). 26.
Autolycus. 181 , 183.
Auzout (Adrien). 29, 41, 65, 124, 128, 148, 151 , 152, 161 , 197, 207, 210, 211, 212, 225,
228, 235, 240, 243, 249, 262, 277, 283,289,303, 322,324,343,347,355,361,
369,37°. 378, 379. 427. 431, 432, 433, 434, 476,480,484,486,493,495,500,
501, 505, 508, 514, 515, 520, 529, 530, 531, 532, 54°, 541 -, 55°-
Averrois. 184.
Aylva (Douwes van), 15.
„ (Hefter Lucia van). 15.
„ van Witmarrum (Ernft van). 15.
Aynfcom (Francifcus Xaverius). 387.
Baco de Verulam (Francis). 220.
Baerle (David van). 16,22.
„ (Ida van). 22,33,35,38,45.
„ (Juftina van). 16,31,42,63.
Bager. Voyez Bayer (J.).
Bail (William). 5, 95, 542.
„ (Peter). 4,76.
Barberini (Antonio III). 146,150,336.
Bartelotti (Jacoba Viaoria). 63.
„ (Mme). Voyez Erp (Jacoba van).
„ van den Heuvell (Conftantia). 30.
Bartholinus. Voyez Berthelfen.
Bartholus. Voyez Bartoli (D.).
Bartlion (Jean). 27, 46 , 66.
Bartoli (Daniele). 96, 194.
Bartsch (Jacob). 206.
Bayer (Johannes). 313, 314.
Beaufort (Régnier). 28, 139, 221, 282, 224, 235, 245, 256, 285, 286, 319.
Beaumont (Govert van). 48.
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 583
Beaumont (Herbert van). 173.
Becker (David). 16, 32, 42, 63.
Beecke (Conielis van der). 55.
Benavides (Luiz de). 162,185,186
Bennetie. 34.
Bergaigne (Albertina van). 36.
Bergen. Voyez Zurck (A. Studler von).
Bergeratti (Anna). SS , 25, 52, 60, 66, 128, 161 , 162.
Berkeley (Charles baron). 4, 63, 64.
Berkenfhah. 94.
Berna. Voyez Berni (F.).
Berni (Francefco). 89.
Bernia. Voyez Berni (F.).
Bernin. Voyez Bernini (G. L.).
Bernini (Giovanni Lorenzo). 36S.
Bertet (Jean). 275, 335, 354, 367, 494, 495.
„ (Pierre). 337.
„ (Théodore). 327, 328.
Berthelfen (Albertns). 518.
„ (Bartolus). 518.
„ (Thomas). 518.
„ (Erafmiis). 518.
Beimingen (Koenraad van). 12, 13, 19, 83, <)7 , 165, 264, 340, 398, 472, 494, 514, 538.
Billaine (Louis). 432,433.
Bifdommer. 398.
Biffchop (Cornelis de). 2.
Blaen (Joan). 208, 277.
Blair (Alexander). 76.
Blavet (Bruxelles). 59.
„ (la Haye). 63.
Blois van Tredong (Cafpar). 36.
(Jan). 429.
„ (Otto). 429.
Blount (Colonel). 248.
Bloys (Michael ab Ifendoorn à). 36.
Bhnnenthal (Joachim Friedrich von). 17.
Boetfelaer (Frederik Hendrik van den). 50, 53, 55.
„ tôt Toutenburg (Margaretha). 55,56.
Bonafors (Guido). 183.
Boneuil(de). 60.
Borch (Olaus). 124.
584 III. PERSONNES MENTIONNÉES.
Boreel (Willem). 70, 344, 345, 346, 360, 362, 372, 377, 486, 505.
„ (Mlle). 26.
Borrhi (GiufeppeFrancefco). 502.
Borrichius. Voyez Borch (O.).
Bofch (Carlo van den). 418.
Boulliau ([fmael). 2,20,375,433,512,513,518,520,529,532.
Bourbon (Anne Genoviève de). 163.
„ (Armand de). 163, 186, 197.
Bourdelot. Voyez Michon (P.).
Bonrzeis(Amable de). 483.
Bouvill (Antoine). 288.
Boyle (Robert). 4, 7, 29, 41, 75, 84, 98, 107, 112, 113, 121, 138 , 180, 245, 272, 309, 320,
322, 344, 359, 427, 5°7. 535, 539, 547 , 548, 558.
Brahé (Tycho) 289,313.
Brandwijck. Voyez Wefterbaen (J. J.).
Brederode (Mme). Voyez Solms (Ludovica Chriftina von).
Brereton (William), père. 3.
Brienne (Abbé de). Voyez Guénégaud (E. de).
Broeckmann (Jolianncs). 55.
Brouncker (William), 4,22, 27, 29,41,42,75,77,84,93,95,96,99, 102,104,114,115,
116, 120, 126, 130, 131, 135, 138, 147, 149, 158, 159, 172, 185. 186, 212,
234,245,260,427,428,504,547-
Bruce (Alexander). 6,j, 10, 20, 23, 27, 29, 39,40,43, 69, 73, 77, 79, 85, 93, 94, 99, 104,
108, 112, 113, 126, 131, 136,137, 153, 154,205,254.
Bruinfteen. Voyez Bruynfteen (J.).
Brunacci (Gaudentius). 339.
Brunet (Claude).' 301.
Brunfwijck. Voyez Ferdinand Albertus.
Brus. Voyez Bruce (Alex.).
Brun'elles (Pierre). 518,
Bruynfteen (Johannes). 12,58,60,6/'.
Bryas (Charles de). 145, 146, 151,329,361,365, 367,474,532,534,540.
Buat (de). Voyez Coulan (H. de Fleury de).
Bullialdus. Voyez Boulliau (Ifm.).
Burattini (Tito Livio). 527 , 532 , 550.
Buffîères (Jean de), airs , 328.
Buys. 48.
Buyfero (Laurens). 430.
Cabeljau (Apollonius). 36.
Cabeljauw (Jan Willem). 33, 34.
Call (Jan van). 303.
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 585
Campani (Giiifeppe). 96, 109, 117, 118, 119, 121 , 125, 128, 129, 135, 136, 139, 145, 146,
148, 150, 151, 156, 157, 161, 175, 193, 194,202,207,232,233,257, 266, 329,
339, 360, 365,367, 376, 378, 384, 396, 477, 482,490,492, 505, 532, 550, 557.
„ (Matteo). 109,123,127,175,192,195,196,198,225,26(5,369.
Campanus Navarrienfis. 183, 184.
Campen (Petronella van). 32.
Caracena. Voyez Benavides (L. de).
Carcavy (Pierre de). 265, 266, 302, 343, 357, 363, 375, 389,397,398,418,426,439,
472' 474, 476, 511, 525-
Cardanus. 389.
Caron (François). 18.
Cartes (René des). 150, 188, 209,360,432,433,434,480,486,491,499,508,538,547.
Cafembroot (Jan van). 277.
„ (_Sopiiie van). 151,161.
Caflagnes (Jacques). ISO.
Callaignes. Voyez Cadagnes.
Caffini (Giovanni Domenico). 194, 195, 315, 365, 376, 432, 473, 474, 477, 482,486,
487 , 493 , 500 , 505, 525, 529, 546, 550.
Cau (Roeland). 3S.
Cervieres. Voyez Grollier de Servières (N.).
Cliaeremon. 522.
Cliaife (François d'Aix de La). 313.
„ Voyez Cliièze.
Clialles (Claude François Milliet de). 335,346,396.
Cliambre (Marin Cureau de la). 164.
Chanut (Pierre de). 480.
Chapelain (Jean). 12, 19, 20, 128, 151, 161, 231, 276, 277, 301 , 343, 376.
Chapuzean (Samuel). 4L3â.
Charles II. 79,95, 104, 113, 114, 116, 125, 137, 139, 168, 212, 215, 245, 262, 509, 551.
(l'Abbé). Voyez Bryas (Ch. de).
Charleton (Walter). 105,106.
Chaftre (Edme de la). 67.
Cheze. Voyez Chièze.
Chièze (Sebafiian). 1 1 , 14, 18, 20, 26, 27, 31 , 33, 52 , 53 , 58, 62 , 66, 67, 208, 240, 435.
„ , père. 31.
„ , mère. 53, 62.
Choireuil-Pradin (Ifabella de). 31.
Chriftine, reine. 204.
Clarendon. Voyez Hyde (E.).
Clarke (Jofiah). 547.
„ (Timothy). 548.
Œuvres. T. V. • 74
586 III. PERSONNES MENTIONNÉES.
Claudianus. 437,479,491.
Cleomedes. 182.
Colhert (Jean Baptifte). 1 12, 265, 285, 286, 3 '9» 3^8 , 375, 376, 397, 399,419, 426, 438,
439,440,472,483,510,524,534.
Colvius (Andréas). 498, 510,517.
Colwall (Daniel). 4,5.
Confeiller. Voyez Chièze (S.).
Conti. Voyez Bourbon (Armand de).
Conty. Voyez Bourbon (Armand de).
Copernicus. Voyez Kopernik.
Cornelis (Maarten). 46.
Cortenaer (Egbert Meeuwfz.). 374L.
Code (la). 49,57,58,66.
Cofter (Saloraon). 240.
Cotelier (Jean Baptifte). IIS.
Cotin (Charles). 367.
Coulan (Henry de Fleury de). 36, 38, 44, 45, 49, 55,
Coxinga. 11, 17.
Coymans (Balthazar). 337.
Crenan (de). Voyez Perrier (P.).
Crom (Jan Rutgerfz.). 338.
Crommon (G. van). 32.
Crooke (Andréas). 235.
Croone (William). lOl, 106, 113.
Cronne. Voyez Croone. (W.).
Culemborg. Voyez Walraeth (H. van).
Cunaeus (Johan). 18, 21.
Cureau. Voyez Chambre (Ciirean de La).
Ciirtius. Voyez Ciirtfz.
Curtfz (Albertus). 519.
Cutler (John). 171,261.
Cuyk van Meteren (Adriaan). 15.
Cyfat (Giovanni Battifta). 203.
Cyfati. Voyez Cyfat (G. B.).
Czinimermann (Johann). 251.
Dalen (van). 10, 17.
Dalonne. Voyez Alonne (d').
Dati (Carlo). 117,123.
Davidfon (William). 213, 228 , 234, 240, 245, 246, 248 , 256, 261, 271, 281, 282, 321, 344.
Daviflbn. Voyez Davidfon (W.).
Deehales. Voyez Challes (C. F. M. de).
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 587
Dedel (Ifabella). 33.
„ (Jacob). 240.
Denis (Jean Baptifte). 432.
Defcartes. Voyez Cartes (R. des).
Defchales. Voyez Challes (C. F. M. de).
Dedoges. Voyez Loges (des).
Defpinofa. Voyez Spinofa (B. de).
Deflbn. Voyez Eiïbn (d').
Dhona (Friedrich von). 53 , 429, 435.
Dionyfius. 182.
Diofcorides. 182.
Divinis(Euftachio de), çô, 109, 121, 130, 193, 203, 218, 222, 266, 369,496, 509, 550.
Dobrzenfky von Schwarzbrûcli (Jacobiis J. Wencellaiis). 31Ï , 218, 220.
Does (Jacob van der). 2.
Dorcefter (Marquis de). Voyez Pierrepont (H.).
Dorotbeus. 182.
Dorp (Anna van). 38,45,418.
„ (Arent van). Jr. 418,42».
,, (Ida van). 32,35,38,64,418.
„ (Lodewijlv Wolphard van). 363.
„ (Tertulliaen van). 551.
„ (Mme van). Voyez Baerle (Ida van).
Doublet (Conftantia). 38.
„ (Geertruid) 38, 46.
„ (Philips). 2, 17, 18,20,21,22,25,27,37,58,89,301,354,389,418.
„ (Mme). Voyez Huygens (Geertruid).
„ (Mme). Voyez Huygens (Suzanna).
Douglas (Mlle). 430.
Downing (George). 225, 235, 238,390, 486,505.
Drebbel(Cornelis Jacobfz.).. 122, 132.
Duarte (Diego). 24, 26, 57, 477.
„ (Francifca). 26.
Duchefne (François). 68.
Dudith (Andréas). 523.
Dupuy (H.). Voyez Putte (H. van der).
Dufon. Voyez d'Effon.
Duyft. 128.
Eaft, 104.
Elliott (Elifabeth). 116.
Ellis (William). 212.
Elfevier (Abraham). 478 , 485 , 503 , 549.
588 III. PERSONNES MENTIONNÉES.
Elfevier (Bonaventura). 478, 485, 503, 549.
„ (Daniel). 68,83,89,97,166,437,479,485,491,503.
„ (Jean). 478,485.
„ (Louis). 68,83,89,97,479.
Enrico. Voyez Henrico (S.).
Ernett (Eduard). âSl.
„ ,fils. 551-
Ernft Auguftns. 35,55.
Erp (Jacoba van). 16.
Errico. Voyez Henrico (J.).
Erfkine (William). 4.
Enbn (d'). 87, 88, 105, 136, 139, 148, 157, 168, 178, 185, 186, 187,214,227,246,
249,262,379,501,506,542.
Eftancel (Valentin). 251.
Eftrades (Godefroy d'). 93.
Etats Généraux. 23,27, 39,43,55,94. ^65, 186,222,223, 246,263, 265,390,398,435.
„ de Hollande et de Weftfrifc. 186,213.
Euclides. 181, 182, 183.
Eufiachius. 182.
Eutbochius. Voyez Eutocius Afcalonita.
Eutocius Afcalonita. 181 , 183.
Evelyn (John). 4,75,171.
Evertfen (Johan). 374.
Faber (Johann Matthaeus). 521.
Fabri (Honoré). ç)6, 121 , 127, 132, 145, 176, 193, 195, 196, 203, 204, 222, 231, 232, 241 ,
257, 266, 278, 316, 327, 328, 339, 366, 376, 387, 396, 509.
Faithorne. llfO, 171, 173.
Fannius (Cornelis). dO.
Farbius (Antonio). Voyez Fabri (H.).
Ferdinand Albertus von Brunfwick. 336.
Fermât (Pierre de). 83,111,162,222,278,279.
Feyens. Voyez Fyens (Th.).
Feyt. 50.
Fiennus (Nathaniel). 116.
„ (Mme). Voyez Whitehead of Tuderley (Fr.).
Fienus. (Th.). Voyez Fyens (Th.).
Filippo IV. 94.
Finch (John). 107, 108,558.
Fitzhardinge. Voyez Berkeley (Ch. baron).
Flemming (Barbara). 551.
Fleury (de). Voyez Coulan (de Fleury de).
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 589
Fortfircher. Voyez Vortfifcher.
Foucquerelle (Marquife de). 514.
Foiirnier (Denis). 222.
Franck (Adam). 624.
Frederik Hendrik. 275.
Frementel. Voyez Fromantel.
Fremont. 433,434.
Frenicle de Beffy (Bernard de). 487, 492.
Friedrich III. 163, 186, 390.
Friedrich Wilhelm. 548.
Froidmont (Libertus). 523.
Froimont. Voyez Froidmont.
Fromantel. 4:0, 86,98, 114.
„ , fils. 86.
Fromondus. Voyez Froidmont (L.).
Fyens (Thomas). 523,
Gadbury (John). 520.
Galen (Chriftoffel Bernard INTatthens van). 538.
„ (Janvan). 509.
Galilei (Galileo). 84,162,339.
Gans. 36.
Geeftdorp (Cornelis). 55.
Genderen (Jan van). 128, 336, 429, 436.
Gerlaciiis (Tjardo). 337.
Gerriche. Voyez Guericke (Otto van), fils.
Gietermaker (Claes Heynderickfz.). 304, 309, 332.
Glefer (Daniel). 15.
Goddard (Jonathan). 4,95.
Godin (Jean Louis). 373.
Goes (Willem). 5©.
Golius (Jacobus). 288, 362, 388, 435, 478, 485, 503, 549.
Gonzaga (Maria Louifa de). 18, 22, 188.
Gottigniez (Gilles François de). 176, 241 , 250, 266, 316.
Gouffier (Artns). 6, 20, 25, 28, 29, 33, 40, 61, 70,90, 106, 110, 174, 186, 367,486,
504, 549-
Gramont (Antoine de). 12,18,22,27,44,46,60,65,66.
„ (Arnaud de). 323,354.
Graunt (William). 171.
Gravins. Voyez Greaves.
Greaves (John). 74, -j^^ 85.
Gregorius à St. Vincentio. 241, 250, 266, 387.
59° III. PERSONNES MENTIONNÉES.
Grienberger (Chriftoph). 313.
Grimberger. Voyez Grienberger.
Grollier de Servières (Nicolas). '2-6, 335.
Giiénégaud (Emmanuel de). lO.
„ (Henri I de). 31.
„ (Mme.). Voyez Clioifeul— Prafiin (J. de).
Guericke (Otto von). 518.
„ (Otto von), fils. 518.
Guiche (Comte de). Voyez Gramont (Arnaud de).
Guinifius (Vincenzo). 533.
Guiran (Gaillard). 162.
„ (Louis). 162.
Halifax (John). Voyez Holywood (J.).
Hall (Francis). 333.
Hammon. Voyez Ammon.
Hardenbroek (Gijfbert Johan van). 35.
Harouis (Nicolas de). 197, 433.
Harriet Anne. 91, 102, 340.
Hartaing (Maximilien de). 363.
Hauterive (de). Voyez Aubefpine (de T).
Hecker (Joliannes). 19i?.
Hédouville. Voyez Sallo (D. de).
Heeteren. Voyez Heteren (van).
Heinfius (Nicolaas). 82,83,97, " = . 165, 166,291,398,512,513,519,520,523.
Henri ni. Voyez Anjou (Henri lU d').
Henri IV. 12.
Henrico (Scipione). 12.
Henriette IVIarie de France. 91 , 102, 116, 139.
Herigone. 2.
Hermès Trifmegiftus (Mercurius). 181,182.
Herrico. Voyez Henrico. (S.).
Hertaing. Voyez Hartaing (M. de).
Hertoghe (George de). 35.
Heteren (van). 32 , 34.
„ ( „ ),fils. 32,34,37,44,49.
Hevelius (Joliannes). 74, 75, 77, 79, 198, 222, 288,339,340,357,360,361,365,368,
376,378, 395,427,432,433,434,474,480,482,499,501,508,512,514,515,
516,517,518,520,527,529,545,551,559.
Hilaire (Mlle.). 26.
Hill (Abraham). 4,13?.
Hobbes (Thomas). 133 , 134, 147, 175, 196,225,235.
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 59 1
Hoeck (Pieter van den). 45.
Hoevenaer (Cornelis). 45.
„ (Mme). 45.
Holar (Vaclav). 11.
Hollar (Wenciflaus). Voyez Holar (V.).
HoUes (Denzil). 68,69,85,265,302,319,364.
Hollis. Voyez Holles (D.).
Holmes. 4, 94, 99, 104, m , 120, T49, 158, 165, 168, 204, 205, 206, 212, 222, 223,
224, 234,243,245,246, 247,254,255,256,260, 269, 270, 271,281,282,283,
284, 320, 32 1, 342, 344, 355, 361 , 377, 397,425-
Hoiftein Gottorp (Johan Aiiguft). 35 , 55.
Holywood (John). 184.
Hooke (Robert). 4, 81 , 84, 93, 95, loi , 105, 108, 115, 116, 117, 126, 130, 135 , 137,
147, 148, 150, 156, 158, 159,168,169,185,187,188,199,200,213,214,226,
228,229,236,237,238,240,241,245, 248, 255, 257, 261, 266,269, 271 ,277,
281, 282, 283, 285, 286, 287, 304,309,318,320,321,322, 330,345,347,3597
361,366, 367, 376, 378, 379, 389, 396,427,431 ,474,482,483,486,496,499,
501 , 503 , 504, 505 , 527 , 542 , 549, 550, 552.
Hoolck (Gijfbrecht van der). 33?,
Horloger de Leiden. 161.
Horrox (Jeremiah). 41 , 73, 77, ~<), 356.
Hortyns (Sir John). 4.
Howard (Charles). 4.
HiTdde(Hendrik). 38».
„ (Johan). 396,492.
Hume (Alexander). 485 , 503.
Huygens (Conftantia). 35.
„ ■ (Conftantyn),père. i, 2,5, 17, 20, 22, 30, 31, 34,38,39,43,46,47,52,54,
58, 59, 62,63,64,68,69,70,72,75,77,78,79,80,85,93,98,99, 102, 123,
124, 125, 126, 131 , 139, 145, 146, 147, 150, 151 , 157, 201, 206, 207, 222,
224, 231, 235, 246, 248, 255, 256, 257, 264, 267, 271, 275, 276, 279, 285,
319, 326, 336,337, 346, 367, 372, 373, 375, 377, 387, 388, 389, 396, 418,
429, 430, 431, 433, 435, 438, 439, 475, 483, 492, 494, 495, 498, 499, 506,
515,528,529,532,535,552,559.
„ (Conftantyn), frère. 12, 16, 20, 22, 25, 27, 30, 31,32, 36,38,43,45,47,52,
53 , 57, 58 , 151 , 208 , 240, 243 , 292 , 301 , 41 8 , 437 , 479 , 488 , 491.
„ (Geertruid). 32,34,37,39,44,49,54,58,364.
(Lodewijk). 2, 32, 35, 36, 37, 38, 45,54, 55, 62, 63, 64, 65, 83, 112, 151,
197 , 208 , 240 , 292 , 342 , 347 , 433 , 436 , 437 , 480 , 488 , 492 , 532.
„ (Marcha Maria). 32,430.
„ (Riitger). 435.
59^ III. PERSONNES MENTIONNÉES.
Huygens (Sufanna). i , 30, 58, 89, 301.
Hyde (Edward). 236.
„ (Thomas). 96.
Hypficles. 182.
Ilendoorn à Bloys. Voyez Bloys (Ifendoorn à).
Ifrael. Voyez Silveflre (I.).
Jabach. 2, 10, 20, 21.
Jackfoii (Thomas). 53.
„ (Mlle). 53.
Jaket. 50.
James II. 40, 104, 168,215,225, 245, 378.
Joannes Alexandrinus. 184.
„ Anglicus. 183.
Jolly (Thomas). 433,433.
Julianus. 181, 182.
Kann (Allardus). 33*.
Karl XI. 390,54=8.
Karljofeph. 160.
Kechelius à Hollenftein (Samuel). 189, 230, 266, 288, 324.
Kepler (Johannes). 174, 206, 207, 210, 230, 300, 343 , 388, 499, 539.
„ (Johanna). 206.
Kincardin. Voyez Bruce (A.).
Kinner à Lôwenthurn (Godfried Aloys). 203 , 250.
Kircher (Athanafius). 204, 387, 508, 518.
Kopernik (Nicolas). 132, 324, 327, 339, 482, 499.
Kortenaar. Voyez Cortenaer.
Laraothe (de). 495 , 515.
Laua Terzi (Francefco). 531.
La Chaife (Fr. d'Aix de). Voyez Chaife (Fr. d'Aix de La).
Lange (Wilhelm), 559.
Langerak. Voyez Boetfelaer (F. H. van den).
Langevelt (Rutger van). 26.
Lanfbergen (Philippus van). 73.
Lavilomer. Voyez Vilomer (de la).
Lecq (la). Voyez Naflau (M. L. van).
Leeuwen (van). Voyez van Leyden van Leeuwen (D. van).
Lequin. 303, 367.
Letellier (Charles Maurice). 90 ,91.
„ (Michel). 90.
Leu de Wilhem (le). Voyez Wilheni (le Leu de).
Leyden van Leeuwen (Diderik van), i , 10, 18, 21 , 27, 43, 57, 6ç, 89, 301 , 389, 41?
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 593
Lilly (Camille). Voyez Lilly (W.).
„ (William). 19!?.
Lionne (Hugues de). 60,68.
Liflbn (de). Voyez Effbn (d').
Loges (des). 35,38,375.
Longomontanns (Chriftian Severin). 289,497.
Longiieville. Voyez Bourbon (A. G. de).
Loret (J.). 54.
Louis XIV. 10, 14, 17, 20, 22, 25, 26, 28, 29, 30, 63, 64, i58, 82, 94, i)-j , 125, 139, 161 ,
163, 186, 224,232, 243,246, 255,256, 257, 262,264, 265, 267, 271, 276, 279,
285, 286, 319, 375, 390, 399, 418, 419, 425, 426, 433, 439, 440, 472, 473, 483, 493,
510,517,524,539.
Lower (Richard). 547.
Liibienietzki de Lubienitz (Staniflaus). 437,480,512.
LiiUy (William). Voyez Lilly (W.).
Luneburg (Duc de). Voyez Erneft AugulL
Lywatierfter (Mlle). 44.
Machault. Voyez Place (F. de la).
Madame. Voyez Harriet Anne.
Major (Johann Daniel). 315.
Manchaulc. Voyez Place (F. de la).
Manfredi (Michael). Voyez Riccioli (G. B.).
Manzini (Carlo Antonio). 5S9.
Maréchal. Voyez Gramont (Antoine de).
Maurus. Voyez Servius Honoratus Maurus.
Maffue (Henri de). 163, 164, 186.
„ (Henride), fils. 186.
Medicis (Leopoldo de). 118, 193, 239, 241 , 324, 529.
Meeuwfz. Voyez Cortenaer (E. Mz.).
Menard. Voyez Mefnard. .
Meneftrier (Claude François). 2S'5 ,328,335.
Merat, 58,60, 66.
Mercurius. Voyez Hermès Trifmegiftus (M.).
Merrett (Dr. ChriftolFer). 4.
Merfenne (Marin). 100, 121 , 151 , 152, 209, 301.
Meru(de). 146, 151, 161.
Mefnard. 161,367,495.
Meteren (van). Voyez Cuyck van Meteren (A.).
Meurs (Jacob van). 21,65.
Michellini(Famiano). 118.
Michon (Pierre). 28, 60, 124.
Œuvres. T. V. 75
594
III. PERSONNES MENTIONNÏ^ES.
Mick. Voyez Sueriiis (M.)-
Milliet Defchales. Voyez Challes (F. M. de),
Milon. Voyez Mylon.
Molière. Voyez Poquelin (J. B.).
Monbas. Voyez Bartbon (J.).
Moncoiiys (Baltliafar de). 2715,336,367,494,495,506.
„ ,fils. 367, 495-
Moiimor (Henry Louis Habert de). 31 , 41 , 46, 70, 124, 302 ,319, 327 , 3-8^. 355 > 357 > 3<Î3i
438 , 439 , 474 , 493 ,511, 525.
Monnier (Ililariiis). 4S2.
Monfieur. Voyez Orléans (Philippe d').
Montanari (Gerainiano). 339.
Montani. Voyez Campani.
Monteniart. Voyez Rocliechonart.
Mooninx (Cornelis). 338.
„ (Pieter). 338.
Moray (Robert). 4, 8 , 43 , 61 , 62 , 112 , 159, 172 , 178 , 198 , 221 , 222, 232 , 240, 243 , 342 ,
371 . 396 , 425 , 43 1 , 478 , 484. 500 > 501 , 542 , 558.
Morgan (Anthony). 4.
Morin (Jean Baptiftc). 242.
„ 434.
Mortagne. Voyez Mortaigne (H. D.).
Mortaigne (Hans Diederik). 45 , 48 , 49 , 50 , 5 1 , 52 , 53 , 55 , 56 , 57 , 60.
Mortemar. Voyez Rochechonard (G. de).
Mofnerins (Petrns). 121?, 132.
Mothe (de la). Voyez Lamothe (de).
Motte (de la). Voyez Lamothe (de).
Moufnerius. Voyez Mofnerins.
Mouton (Gabriel). 325, 328 , 346, 354, 387 , 388.
Murdi (Anna EliTabeth). 38, 44, 45, 49, 50, 54, 55,
Mylon (Claude). 342.
„ , frère. 342.
Nabrandi (Ceffranco). 552.
Nafb. Voyez Ovidius.
Nanteuil (Robert). 10,14,22.
Nanau(lVrauritsvan). 24.3.
„ (Willem Adrianiis van). 14,20,22.
„ Dietz. Voyez Willem Frederik von Naflau-Dietz.
„ la Lecq (Maurits Lodewijk van), i.
Neile(Paul). 4,95.
Neukirchen à Nyvenheim (Johan Frederik). 55.
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 595
Neukiixhen h Nyvenheim (Mme.). Voyez Boetfelaer tôt Toutenburg (M.).
Nicolans, cocher. 373.
Nielles (Charles de). GO.
„ (de). 6©.
Nierop. Voyez Rembraiidtfz. van Nierop (D.).
Nieuhoff(Johan). 31.
Nieuveen (Mlle). Voyez Miilch (A. E.).
Nieuwenheym. Voyez Neukircheii à Nyvenheim.
Nieuwerkerk. Voyez Pauw (Adriaan). ,
Nigroponte (de). Voyez Dobrzenfki.
Niffe (Cornelia Elifabeth van der). 11, 15 , 32.
Noël (Etienne). 132.
Noyers (des). 22,185,188.
Nyvenheim. Voyez Neukirchen à Nyvenheim.
Ohdam. Voyez Wadenaer (Jacob van).
Odijk. Voyez Naflàii (W. A. van).
Oldenbnrg (Heiiirich). 4, 79, 173, 234, 255 , 269, 281 , 283, 321 , 365, 378 , 427 , 485 , 486 ,
503,505,506,541,551,558-
Oofterwijk (Severyn). 2, 22, 47, 78, 84, 98, 99, 103, 108, 119, 129, 148, 224, 235, 240,
364, 373, 482, 491, 494, 497, 498. 5 10, 51 1 , 514, 5 '7 , 5=5 , 545-
Origenes. 533.
Orléans (Philippe d'). 339,340.
„ (Duchefle d'}. Voyez Harriet Anne.
„ . Voyez Orliens (C).
Orliens (Catharina). 16 , 45 , 48 , 49 , 50 , 5 1 , 52 , 53 , 54 , 56.
Ottens (Annetie). 45.
Onlngh Beg (Mirza Mahomed). S'A , 75 , 77, 79 , 85 , 88 , 98 , 107.
Ovidins. 437,480,522.
Palmer (Diidley). 4.
Pardies (Ignace Gallon). 330,365,395.
Pafcal (Blaife). 42 , 70, 80, i 29, 145,486.
Pafchal. 1 , 2, 12, 18, 19, 20, 26, 27, 44,47, 51, 52, 58, 59, 65,66, 128, 136, 240.
Pauw (Adriaan). 16.
„ (Jan). 16.
„ (Reinier). 16.
Pell (John). 503.
Perponcher Sednitzky (Ferdinand de). 14, 22.
Perrier (Pierre). 102, IIO, 116, 164.
Petit (Marianne). 28, 124, 208, 433, 515, 528, 529.
„ (Pierre). 28,54,66,146, 161, i97> 211 , 277, 339, 340, 366, 376, 474, 47i5, 482, 515,
526,527,540.
59*5 in. PERSONNES MENTIONNÉES.
Petit (Mme). 28, 124,208,433,515,528,529.
„ (Pierre), le médecin. 1 1 2.
Petty (William). 171 , 199, 201 , 234.
Pierrepont (Henry). 4.
Pinciari (Agoflino). 369.
Place (François de la). 15.
Plato. 181, 184.
Pleffis (Arnaud Jean du). 242.
Pompe (Cornelis). 16.
Pon (Corneille du). 87.
Ponte (de Nigro). Voyez Dobrzenfky.
Poquelin (Jean Baptifte). 25,35.
„ , frères. 3Î3.
Portail (du). Voyez Petit.
Povey (Thomas). 4.
Power (Henry). 5.
Proclus. 183, 184.
Ptolemaeus (Claude). 181, 182, 183, 184.
Puteanus (Erycius). Voyez Putte (H. van de).
Putte (Henri van de). 523.
Rabelais (François). 66, 6'j.
Raphaël, 28.
Rautenftein (Johannes Erneftus à). 518.
Raynaud (Théophile). 32,33,328.
Reede (Hendrik van). 243.
Reeves (John). 102, 106, 116, 117, 119, 126, 130, 131, 136, 146, 147, 366, 53:
Rembrandtfz. van Nierop (Dirk). 332.
Renaud (Daniel). 11.
Reynaud. Voyez Raynaud (Th.).
Rhetoricus. 183.
Rh ingrave von Salms. 50.
Ricci (Michelo Angelo). 123, 127, 175, 192,193,473,477,499,546.
Riccioli (Giovanni Battifta). loi, 198, 202, 288, 329, 333, 339, 356, 357, 518.
Richard (Jean). 128. '
Richelieu. Voyez Pleffis (A. J, du).
Rigaud (Saint). Voyez Saint-Rigaud.
Rives. Voyez Reeves.
Rixen (Frederik). 53.
Roannes (duc de). Voyez GouHîer (A.).
Roberval (Gilles Perfonne'de). 152, 209, 210, 342, 355.
Rochechouart (Gabriel de). 60.
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 597
Rohault (Jacques). 29, 41 , loi , 105.
Rouvigny. Voyez Mafl'ue (de).
Rudbeck (Olaus). 4SV.
Rumpf(Chriftianus). 364.
„ (Chriftianus), fils. 364, 372.
Ruprecht von Bayern. 1 14, 168, 185, 187, 215, 225, 259 , 375, 378.
Riivigny. Voyez Maiïiie (de).
Ruyfch (Johannes Hugo), aoa. »
Ruytenburgh (Jan van). 16, 27, 35, 45, 49, 51 , 56.
Ruyter (Michiel Adriaanfz. de). 435,
Ryckaert (Jacob). 30.
„ (Sufanna). 16,30,32,34,36,38,47.
Sacrobofco (Joannes de). Voyez Holy vvood (J.).
Sacrobufto. Voyez Holywood (J.).
Saint-Rigaud (François de). 375, 335, 366, 377.
Sallo (Denis de). 92, 197, 201 , 234, 242 , 246, 255, 263 , 264, 267.
Salm. Voyez Rhingrave de Salm. «
Salmafius (Claude). Voyez Saumaife (Cl.).
Salo. Voyez Sallo (D. de).
Samfon (Jacob F.). 184.
Sandwich (Lord). 172.
Santie. Voyez Ryckaerts (S.).
Saumaife (Claude). 4!?6.
Savoye (Eugène Maurice de). 61 , 90.
Scaliger (Jofeph Juftus). 476 , 522.
Schagen van Beyeren (Lodewijk van). 3â.
SchefFer (Johann). 514.
Schooten (Frans van). 203.
Schorrer (Chriftoffel). 531.
Schott (Gafpar). 174, 318, 387,518, 521.
Schuler (Johannes). 353.
Schwarzbrïick. Voyez Dobzrenfki.
Scoeymans. Voyez Coymans (B.).
Sebaftian (Don). Voyez Chièze (S.).
Secretis (Flores de). 1 83.
Sednitzky. Voyez Perponcher Sednitzky (F. de).
Seguier (Pierre). 225.
Selder (Henricus). 182.
Seneca. 207.
Senifque. Voyez Perponcher Sednitzky (F. de).
Serarius. Voyez Serrurier (P.).
59^ III- PERSONNES MENTIONNÉES.
Serenus. 183.
Serrurier (Petrus). 359,501?.
Servieres. Voyez Grollier de Scrvieres (N.).
Servius Honoratus Maiirus. â3S.
Severyn. Voyez Oofterwijk (S.).
Sextus Empiriciis. 182.
Silveflre(I(rael). 14,33-
Silvius (Gabriel). 29,61, 69,70,73, 106, iio, 116, 117, 139, 214.
Slufe (Pierre Louis de). 132.
„ (René François de). 126,130,138,147,194,225,235,265.
Smet (Bonaventura). 533.
Smit. 18.
Snellius (Willebrordus). 188.
SoifTons (Comte de). Voyez Savoye (E. M. de).
Solms (Amalia von). 50 , 55 , 68 , 430.
„ (Ludovica Cliriftiana von). 55.
Son (du). Voyez Elfon (d').
Sorbière (Samuel). 1 1 , 70, 77 , 79, 85 , 93, i33 , i34-
Sorcli (B). Voyez Zurck (Abr. van).
Spinel. 50.
Spinosa (Benediclus de). 50?.
Spijck. Voyez Aeriîén (Cornclis van).
Stanfelius. Voyez Eftancel.
Steelant (Philippe van). 48.
Steen (Nicolas). 488.
Steenhuizen (Adriana van). 36.
Stende (Comte de). 514.
Stenon. Voyez Steen (N.).
Stenonus. Voyez Steen (N.).
Stephanus de Mellana. 183.
Sterrenburgb. Voyez Wallenaer (P. van).
Strijen (Willem van). 50.
Stuart (Mary Harriet). 503.
Studler. Voyez Zurck (A. Studler van).
Suerius (Catbarina). 22 , 53 , 374.
„ (Maria). 32.
„ , Conful. 52, 60, 127.
Suetonius Tranquillus. 519.
Sylvius. Voyez Silvius.
Tailleicr. 375,
Tarente (Prince de). Voyez Tremouille (H. C. de la).
III. PERSONNES MENTIONNÉES. 599
Taiiril. Voyez Bouvil (A.).
Taylor (Silas). 86.
Tellier (le). Voyez Letellier (Cli. M.).
Terill. Voyez Bouvil (A.).
Terlong (Hugues de). 163, 186.
Théo Alexandriiius. 181,182.
„ Smyrnaeus. 181, 184.
Theodofhis. 182,183.
Theognis. 522.
Thevenot (Melcbifédec). 11, 17, 21, 30,46, 53, 59, 60,65,67,68,89,124,128,129,
145, HZ' 151- 231. 249, 254, 263, 277, 303, 343, 371,388,395,398,425,
435,527-
Thibaut (Cobetje). 30,32,36,38.
„ ,père. 30.
Thompfon. llfO, 173.
Thuret (Ifaac). 58, 60, 66, 124, 129, 240, 26-, 268, 276, 281 , 301 , 341 , 357, 358 ,361,
370, 37^,39^, 398, 399, 425 . 439, 44° > 474, 47^, 486, 510, 51 1 , 525.
Tiflelftein. 174.
Toot. Voy&z Huygens (Lodewijk).
Torricelli (Evangelifta). 122, 217,218,221.
Tour d'Auvergne (Henry de la). 163, 186.
Trellong. Voyez Terlong.
Tremouille (Henri Charles de la). 35 , 55.
Trellong. Voyez Blois van Treiîong.
„ (Mme). Voyez Steenhnizen (A. van).
Trifmegiftus. Voyez Hermès Trifmegiftus (M.).
Tromp (Cornelis Maartenfz.). 374, 375 , 429 , 435.
Tulier(le). Voyez Letellier (Ch. M.).
Turenne. Voyez Tour d'Auvergne (de la).
Tuyll van Serooflcerken (Alexandrina). 430.
Tycho. Voyez Brahe (Tycho).
Ulugh Bey. Voyez Onlugh Beg.
Unicns. Voyez Doublet (Th.).
Utenhove (Hendrik van). 3a , 429, 430.
Valens (Viaius). 182.
Valkeuburg. Voyez Hertoghe (G. de).
Valla Claufa (Petrus à). Voyez Raynaud (Th.).
Vermaafen (Johannes). lO?, 108, 113, 558.
Vermenlen. 416.
Veth (Made). 63.
Vieta (François). 83 , 478 , 485, 486, 503 , 549.
600 III. PERSONNES MENTIONNÉES.
Vigarani. 18, 52, 58, 60, 66.
Vigne (Adrien de la). 2, 24, 438.
Villarceaii. Voyez Savoye (E. M. de).
Villequier. Voyez Aumont (d').
Vilomer (de la). 4:4.
Violette (de la). Voyez Duchefne (F.).
Vlacq. 12, 208, 240.
Vlaerdingen (Jan van). Voyez Ruytenburgli (Jan van).
Vliet (Janus van). 252.
Vlitius. Voyez Vliet (J. van).
Vogelaer (Jacob de). 10.
VoUenhoven (Philips). 50.
Vortfifeher. 302.
Vos (Willem). 3(33,390.
Voïïîns (Ifaac). 18, 19, 20, 82, 97, 1 1 1, 1 12, 124, 1 65, 206, 222, 232, 264, 367, 339, 383.
394. 295, 398,400, 433, 434, 474, 4"2, 490, 533, 54i-
Voye(dela). 4I3S.
Vryberghen (Bonifacius van). 33!? , 435.
Vulcaniis. Voyez Smet (B.).
Wagenfeil (Johann ChriftofFel). 243.
Waldcck (Comte de). Voyez Walraeth (H. van).
Wallis (John). 73,79^138,557-
Walraeth (Heinrich van). 48, 49, 50, 53, 56.
Ward(Seth). 365.
Warfufé. Voyez Schagen van Beyeren (L, van).
WafTenaer (Agnes van). 390.
„ (Anna Charlotte van). 390.
„ (Jacob van). 337,374, 390,435.
„ (Pietervan). 15,35,430.
„ (Willem van). 4:30.
Watervliet (Enimery van), ii.
Werner (Jofeph). 53,63,64.
Wefterbaen (Jacob). 302.
Whiftler (Dr. Daniel). 4.
Whitehead of Tnderley (Frances). 116.
Wickefort (Joachim van). 83.
Wilhem (Aegidia le Len de). 35.
„ (Conflantia le Leu de). 35.
„ (Conftantyn le Leu de). 389.
„ (Maurits le Leu de). 240.
Wilkins (John). 4,171.
lïl. PERSONNES MENTIONNÉES. 6oi
Willem II. 275.
„ III. 15,35,55,174,275,538.
„ Frederik von NafTau Dietz. 15,128.
„ , violon. 63 , 64.
Willis (Thomas). 101,105.
Witt (Johan de). 10, 20, 23, 27, 39, 43, 173, 3o5, 337, 429, 435, 43<î-
Wren (Chriftoifer). 73,79, 115, 138, 172,212, 215, 228, 235, 241, 246, 249, 262, 266, 286,
320,557-
Wyche (Sir Peter). 4.
York. Voyez James II.
Zante (van). 4=8.
Zeelhem. Voyez Hnygens (Conrtantyn), frère.
Zelemiiis. Voyez Huygens (Conftantyn) , frère.
Zimmerman. Voyez Czimmerman.
Zurck (Abraham van). 63.
„ (Anthony Studler van). 63.
Œuvres. T. V. j6
IV. OUVRAGES CITÉS DANS LES LETTRES.
Les chiffres gras défignent les pages où l'on trouve une defcription de l'ouvrage.
Les chiffres ordinaires donnent les pages où il ell quellion de l'ouvrage.
Abulfeda Ifmaelis, Chorafmiae & Mawaralnahrae Defcriptio, 1650. S'A.
Âl. Anderfon, Exercitationum Mathematicarum Decas Prima, 1619. 479.
„ Traélatus Stereometricus. ■âS'S, 485 , 503, 549.
„ Nova Triangulorum Sphaericorum Stereometria. Cum Appendice. AÏS,
485,503,549-
C. Aquilonius {Se. Iienrico\ De tribus hiftoricis Concilii Tridentini, 1662. 13.
A. Argoli, Ephemerides annorum L iuxta Tychonis Hypothefes, 1638. 496.
A. Auzont, Lettre à M. l'abbé Charles fur le Ragguaglio, 1665. 146, 257, 474.
„ Lettre à IM. l'Abbé Charles, 2' Ed., 1665. aSS, 324, 339,347,355,3(31,365,
369,474, 484, 486, 540-
„ Ephemeride du Comète 1665,1666. 198, 207, 212, 235, 249, 262,283,289,
322,343,512.
„ L'ephemeride du nouveau Comète, 1665. 338, 355, 364, 512, 527, 530.
„ Réponfe de M. Hook aux Remarques de M. Auzout, 1665. 366, 474.
„ . Lettre à M. Petit, 1665. 376,427,432,540.
„ Traité du Micromètre, 1667. 198.
„ Extrait d'une Lettre du 28 Décembre 1666 à M. Oldenburg, 1667. 198.
„ & Biiot, Oblérvations de la Comète, 1665. 258.
IV. OUVRAGES CITÉS. 603
Er. BarthoUnus , De Cometis aiinorum 1 6(34 , 1 665 ,1665. 518.
n. Bartkolimis, De Cometa Confilium Mediciim , 1665. 519.
\_Bafnage de Beaitv/if] , Hiftoire dés ouvrages des Scavans, lOO.
,7. Bayej- , VranomeCria oniiiium afterifmoriim continens Schemata , 1603. 314.
F. Berni, Orlando Inamorato, 1545. 89.
E. Bourfati/f, Le Portrait du Peintre ou la Contre-Critique de l'Elcole des Femmes , 1663. 14.
y-f. Bouvill, Problema math. -philos, tripartitum de Termino Magnitudinis ac Virium in Anima-
Iibus,1660. 288.
R. Boyle, Nova Expérimenta Phyfico-Mechanica, 1661. 509.
„ Confiderations touching the Urefuinéls of Expérimental Natural Philorophy,1663. 75.
„ Experiments and Confiderations touching Colours, 1664, Vb, 98, 107, 112, 113,
179' 320.359)558-
„ New Experiments and Obfervations touching Cold, 1665. 171, H?3, 344,
359.427-
Tycho Brahé , Hiftoria Coeleftis ,1666. 313.
G. Bruriacci , Difquis. de pfendo-ftellâ feu cometâ Anni 1664 , 1665. 339.
Buot QAttzout &") , Obfervations de la Comète , 1665. 358.
,7. de BtiJ/ières, Joannîs Pauli Olivae Gen. Soc. Jefu Conciones habitae , 1665. II Vol. 3S8.
„ Opus Novum feu Tomus Tertius , 1668. 338.
G. Cr7;»/ii7«/, Ragguaglio di due nuovo oflervazioiii, 1664. ç)6, 109, 119, 125.
„ Lettere intorno ail' ombre délie Stelle Medicée, 1665. 194.
M. Campûni, Horologium. Ace. Circinus Sphaericus,1678. 557.
.7. Cafû/ûs, Candor Lilii feu Ordo Patr. Praedicat. a Calumniis et Contumeliis Pétri a Valle
Claufavindicatus,1664. 338o
G. D. CaJJhti, Lettera Aftronomica al S. Abb. Falconieri, 1665. 194, 432, 473, 477,
482,486.
„ Quatro Lettere al S. Abb. Falconieri. Sopra la variera délia Macchie in Giove,
1665.194,432,525,546,550.
„ Tabulae quotidianae revolutionis macularum Jovis, 1665. 194, 432,
525,546-
„ Theoria Motus Cometaeanni 1664. Pars prima. Cum nova invefligationis me-
thodo, tum in eodem, tum in Cometa anni 1665 ad praxin revocata, 1665.
339,376,474.
„ Lettere aflron. ail Abbatc Falconieri fopra Comète, 1665. 365, 432, 525.
„ Lettere aflron. ail Abb. O. Falconieri fopra l'ombre di pianetini , 1665. 194.
„ (P. Gottigniez et), Epiftolae duae aftronomicae, 1665. 194, 432.
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G. Charleton , Difquifitiones duae anatomico-phyficae, 1665. 106.
De la Chaftre ÇDuc de la Rochefoucault et M.), Mémoires. 1700. 6!f .
Cl. ClaudianiÇl'aze. exilant. Ed. N. I-Ieii]fi!is,\6Qb. 437, 479, 491.
/V. Croone, De ratione Motus Mufculoriini, 1664. lOl, 106, 113.
6o4 IV. OUVRAGES CITÉS.
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J. Czimmermann , Difcurfus aftron. de . . . novi Cometae , 1661. 351.
C. F. M. Defckales, Curfus feu Mundus Mathematicus , 1674. III Vol. 347.
E. deDivinis, Brevis Annotatio in Syftema Satiirnii Chr. Hugenii, 1661. 17*5, 203, 218,
266,496.
„ Pro fua Annotatione in Syftema Satnrnii Chr. Hugenii, 1661. 176,203,266,
496,50p.
.7. .7. ff^. Dobrzenfki , Nova et amoenior de admirando Fontium Genio, 1658. 21S, 220.
A. Dudiih , De cometarum fignificatione , 1580. 533.
d'EJfon, Terror Terroris. Werelts Wonder-Schrick, 1654. 87.
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H. Fabri, Traftatus de Motu Locali Corporis. Ed. P.Moufnerius, 1646. 137.
„ Dialogi Phyfici in quibus de Motu Terrae difputatur, 1665. 339, 509.
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L. Fromondi (Th. Fient et). De Cometa Anni cioiocxviii Diftertationes, 1619. 533.
J. Gadbury, De Cometis. A Difcourfe of the Nature & Effefts of Cornets, 1665. 530.
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N. de Harouys,Tïs.\téàt\A^-p\\èTiQ.
.7. Hecker , Ephemerides Motuum Coeleftiuni , 1662. 197.
.7. Heve/ius, Mercurius in Sole vifus , 1662. 516.
„ Prodromus Cometicus, 1665. 356, 361, 368, 376, 378, 395, 427,432,480,
501,512,516,529.
„ Defcriptio Cometae Anno MDCLxv. 1666. 356,482,501,540,559.
„ Cometographia, 1668. 356, 501 , 516, 545 , 559.
„ Machinae Coeleftis Partes II , 1673—79. 502.
Th.Hobbes, De duplicatione cubi, add. defenfio problematis geometrici contra C. H., 1662.
133,134,225.
„ Elementa Philofophiae de Cive, 1669. 133.
fF. Hollar, Mufcarum , Scarabaeorum Vermiumque variae figurae et formae , 1646. 11.
R. Hooke, Anfwer to Mr. Auzout's Confiderations in a Letter to Oldenburg, 1665. 431, 48 2.
„ Micrographia , 1667. 4, 213, 228, 234, 236, 240, 241,245, 248,261 ,269, 271 ,
277, 281 , 282, 283, 304, 309, 318, 320, 321 , 330, 359, 366, 367, 389-
IV. OUVRAGES CITÉS. 605
/î.^tffl/^^,Leaures and Colleaions, 1678. S86.
„ Ledliones Cutlerianae or a CoUeftion of Leftures, Phyfical, Meclianical, Geographi-
cal and Aftronomical , 1679. 286.
.7. Horrox , Opéra Pofthuma, 1673. 41 , 73 , 79.
„ Opéra Pofthuma , Ed. aiida , 1678. 74.
„ Aftronomia Kepleriana defenfa et promota , 1678. ffS.
Ckr. Huygens, De Saturni Luna, 1656. 275.
„ Horologiuni,1658. 166,275,387.
„ Van Rekening in Spelen van Geluck, 1659. 352, 382, 394, 401, 404,421 ,
442.445, 449) 461-
„ Syftema Saturnium ,1659. ^6, 121 , 160, 166, 176, 195, 199, 233, 275.
„ Brevis Affertio Syftematis Satnrnii fui, 1660. 218, 266, 496.
„ Horologium Ofcillatorium , 1673. 187,223,233,246,263,388.
„ Dioptrica. 123, 161 , 203, 378.
„ Onderwijs etc., 1665. 1*4:, 187, 223, 226, 240, 241, 247, 254,255,259,
268, 277, 282, 284, 309, 332, 343, 355 ,360, 361, 371 > 396,425,49!'
492 , 540.
„ Inftruiftion pour Tufage des pilotes, (Traduftion françaife projetée). 277 , 343 ,
355, 361, 371, 39<î, 397, 42 5-
„ Inftruftions concerning the Ufe of Pendulum Watclies , 1669. 174, 181? , 259,
262, 268, 277, 284, 320, 321 , 344, 355, 361, 377, 39<î, 425-
„ Brevis Inftitutio de Ufu liorologiorum. ISA, 425.
„ Novus Cyclus Harmonicus. lOO.
Conft. Huygens, Lettre du Seigneur de Zuylicliem à Pierre Corneille. Par J. A. IVorp, 1890. 328.
./. Kepler , De Cometis Libelli Très , 1619. 174,210, 499.
A. Kircher, Kurtzes Bericlit von den Koraeten , 1665. 239.
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C. F. Menefirier , L'aftemblée des Scavans et les prefens des Mufes pour les nopces de Charles
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„ Novae Obfervat. Phyfico-Matliemat. , 1647. loo.
„ Ilarmonicoruni Lihri , II Vol. , 1648. lOO.
F. Michelitii , Trattato délia Direzione deTiumi , 1664. 118.
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„ La Critique de TElçole des F'emmes, 1663. 35.
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„ Le Mariage Forcé , 1664. 25.
G. Wlontûvnri ^ Diss. Aftronomico Phyfica de Cometa Obfervato annis 1664 et 1665, 1665.
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R. Nantniil, Portrait de Louis XIV , 1661. lO, 14,22, 25.
Origejus, Contra Celfum Libri 8. Ed. G. Spencenis ,\QbQ. 533.
/. G. Parâtes, Diss. de motu et natura Cometarum , 1665. 330, 365 , 395,
„ Remarques fur la comète et autres Phaenomenes extraordinaires, 1665.
330,365.
Bl. Pafcal , Traité de l'équilibre des liqueurs, 1648. 42, 70, 80.
„ Lettre de fes inventions en géométrie, 1659. 145.
P. Petit, Avis et Sentiment fur la conjonftion des mers Oceane et Méditerrannée, 1662.
125,161.
„ Dillertation fur la Nature des Comètes, 1665. 309', 211, 277, 339, 366,376,
432, 434, 474, 4^*2,499, 527, 53i-
„ Clar. Doifl. Viro D. Joanni Hevelio, 1665. 43S'.
P. Petiti , Exercitationes de Ignis & Lucis Natura , 1660. 1 1 2.
„ Defenfio Exercit. de Ignis & Lucis Natura , 1663. 112.
,7. Petronii Arbitri in Dalmatia nuper repertum Fragmentum , 1666. 488.
(C. dit Poil), Wonderen en Mirakelen van de Zee-Sclirick , 1653. 81?.
//. Pow^r, Expérimental Philofophy, 1664. 5.
Eryc. Ptiteani, De Cometa Anni 00 lacxviii. Libri duo, 1619. 534.
iT.7i«^^te"5,(LesŒuvresdeM.), 1663. 66.
(T'A. Raynatid) , De immunitate Autorum Cyriacorum a cenfura, 1661. 358.
G. B. Riccioli, Almageftum, 1651. loi , 102.
G. P. de Roberval, Le centre de percuffion d'une ligne droite &c. , 1646. 309, 342 , 355.
DeJa Rockefoiicauhtt M. de la C/iaftre, Mémoires, 1700. 6?.
F, Saint-Rigaud , Afironomia Cometarum. 335.
„ Syfteme nouveau du ciel. 366.
Chr. Schorer, Cometa Anni 1664, 1665. 631.
„ Relation des Kometen 1665,1665. 531.
G. 5'<:,^off,PhyficaCuriofa,1662. 220,254.
„ Technica Curiofa,1664. 219,253,273,387.
IV. OUVRAGES CITÉS. 607
G. Sckott, Schola Steganographica, 1665. 174;.
J. Schuler , Cometologia & de Cometis Difquis. Philofophica, 1665. 3âS.
„ Traftaet ofte Onderfoekinge van de Cometeu , 1665. 353.
G. i/e LÎiVz/i/^-ji, Almahide ou FEfclave Reyne,1660. 388.
P. Serarius, Refutatio Exercit. paradoxae: Philofophia Naturae Interpres, 1667. âO?.
M. Servit Honorati , Comêtarius in Bucolica Virgilii, 1471. 5S3.
.7. Silveftre, Carrouiïel &;c., 1662. 14, 33.
■S*, de Sorbière, Relation d'un voyage en Angleterre, 1664, ÏO, 75, jj, 79, 85.
„ A Voyage toEngland, 1709. ÏO.
B. de Spinofa, R. des Cartes Princip. Philos. Partes I & II, more geometrico demonftrata, 1663.
âOS.
„ (De Nagelaten Sclirlften van) , 1676. 359.
„ Opéra Pofthunia, 1677. 35».
„ Opéra quotquot reperta funt. Ed. .7. van Floten & ,7. P. N. Land. II Vol.,
1882-1883. 536.
Th. Sprat, The Hiftory of the Royal Society of London , 1667. 8 , 234.
M. Thevenot, Relation de divers voyages curieux , 1664. 17, 355, 38B , 435.
Ulugh Beig, Epochae Celebriores, 1650. Ï4t, 79, 88 , 98, 107.
„ Primae Tabulae Geographicae,1652. 74,79,88.
„ Tabulae Longitudinis et Latitudinis Stellarura fixarum , 1665. S'A, yj, jç).
P. délia Italie, Les Famevx Voyages. III Part. 1670. 33.
„ Quatrième et dernière Partie des Fameux Voyages , 1665. 33.
[Z>. Fiard'], Recueil de diverfes pièces curieufes relatives à THifloire, 1664. 66.
Fr. Fieta, Tn Artem'analyticam Ifagoge, 1635. 485, 503, 549.
„ Ad Logifticam Speciofam notae priores. [1646]. 4:86 , 503 , 549.
„ Opéra , 1646. 485, 503 , 549.
„ Harmonicon Coelefle, 485, 503 , 549.
P. Virgilim Maro, Ed. .7. Scaliger,\bl5. 523.
Vortfifcher , Le Courier de Traverfe ou Tricomete, 1665. 303.
h. Fojjius, De Septuagintainterpretibus, 1661. 112.
„ De Lucis Natura et Proprietatibus, 1662. 112.
„ Refponfio ad ObjeftaJoh.de Bruyn et Pétri Petiti, 1663. 112.
B. Fulcanius , Ariftoteles de Mundo , graece, 1591. 532.
.5". fFard, De Cometis, Nova Cometarum Theoria, Noviflimi Cometae Hiftoria, 1653.
365.
„ Idea Trigonometriae Demonftratae, 1654. 366.
fFefterbaen , Avond-School voor Vrijers en Vrijfters, 1665. 303.
T/i. f-Fillls, Cerebri Anatome. Ace. de Ratione Motus Mufculorum , 1665. lOl, 105.
J. Tair, An Account of tho Scotch Trade in the Netherlands, 1776. 213.
De Cometis Diflertationes novae, 1580. 533.
6o8 IV. OUVRAGES CITÉS.
Recueil de diverfes pièces curieufes pour fervir à l'hiftoire, 1656. 67.
[Comte de Brienne'] , La Reponfe faite aux Mémoires du Comte de la Cliaftre.
[R. S. le Bef\, Conjuration fur la ville de Barcelonne.
[SarraJJitt], Motifs de la France pour la guerre d'Allemagne.
Recueil de diverfes pièces fervant à l'hiftoire de Henri III, 1663. 12, 66.
Verfclieyden Stucken rakende den Graef ende 't Graeffcliap Culemborgh, 1664. 45.
Brief en Deduftien tôt Juftificatie van de conduite van H. Walraet, 1664. 4:8.
Haegfche JufFer-Roof. Cath. van Orléans door Joh. Died. Mortaigne, 1664. 49.
Brief van de Vrye Rijcs Stadt Breemen aan Haar Ho. Mo., 1664. dâ.
Verbael gehoudenby Cornelis Geefdorp, 1664. 55.
Li Prodigi di Natura Ofl'ervati nell anno 1664, 1665. 552.
Saggi di Naturale Efperienfe fatte nell' Academia del Cimento, 1667. 118.
Catalogus Codicum MSS. Bibliothecae Regiae, IV Vol., 1689—1714. 181.
Journal des Scavans. 93,197, 201,222,234,242,246,255.
Pliilofophical Tranfadions. 234, 255, 269, 281 , 283, 321, 322,366, 376,378,484, 55c
Mémoires de l'Académie Royale des Sciences depuis 1666 jufqu'à 1699. 146.
Refolutien der Staten-Generael. 159.
Carrouffel de 1662 ou figure le Duc de Guife [1664]. 14.
V. MATIÈRES TRAITÉES DANS
LES LETTRES.
Dans cette Table les matières fcientifiqiies traitées dans ce Volume ont été groupées fous divers
articles généraux, favoir:
Algèbre.
Anatomie.
Appel à Paris de Chrif-
tiaan Huygens.
Arithmétique.
Aftrologie.
Aftronomie.
Beaux-Arts.
Botanique.
Chimie.
Chronométrie.
Géographie.
Géométrie.
Hydrodynamique.
Hydroflatique.
Mécanique.
Médecine.
Météorologie.
Mufique.
Navigation.
Œuvres.
Optique.
Philologie.
Philofophie.
Phyfiologie.
Phyfique.
Poids et mefures.
Probabilités.
Règlements de l'Académie des
fciences, etc.
Zoologie.
Pour connaître tous les endroits de la Correfpondance où quelque fujet eft traité, on cherchera
dans là Table l'article auquel il appartient. On y trouvera, foit du fujet même, foit d'un fous-
article qui devra y conduire, la nomenclature adoptée dans l'ordre alphabétique de la Table.
Les chiffres indiquent les pages de ce Volume.
On a marqué d'un aftérifque les endroits qui ont été jugés les plus importants.
L'article Ûi«i7vs fe rapporte aux écrits de Huygens, foit publiés, foit reliés en manufcrit ou
fimplement ébauchés. Il pourra fervir de guide à ceux qui défirent connaître les renfeignements
que la Correfpondance de Huygens peut fournir à l'égard de l'origine ou de l'hiftoire de (es
travaux.
Aberration sph^rique. Correftion par l'emploi de plufieurs lentilles fphériqu es. 477*, 517;
élimination au moyen de lentilles hyperboliques , elliptiques ou paraboliques; (voir Lentilles
hyperboliques et elliptiques^ Lentilles paraboliques).
Acoustique, (voir Vibrations des rejforts et des corps durs , Vibrations d^une corde tendue).
Œuvres. T. V. 77
6lO V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES.
Adhésion, (voir Retardement de la formation du vide de TorriceW).
Algèbre. 486*; (voir Algèbre mécanique de Hooke , Manufcrits de llète et d' Anderfon ,
Maxima etminima, Réfolution par conflrii&ion des équat'ions algébriques).
Algèbre mécanique de hooke. 240*, 248*.
Anatomie. 12*, 13,60, 6j, ICI*, 105, 106, 113, 171, 173*, 343, 488, 547, 548; (voir
Géométrie des organiftnes , Mécanique des organifmes).
Appel à paris de christiaan huygens. 375*, 389*, 397*, 399*, 400*, 418*, 419*, 426*,
438*— 440*, 472*, 475*, 476*, 483*— 485*, 493*, 494, 498*, 509, 510*, 517, 524*, 525,
531*, 532*, 534,538,539*.
Arcs cycloïdaux du pendule. 9*, 504*.
Arithmétique, (voir Manufcrits mathématiques de la bibliothèque royale à Paris, Nombres).
Astrologie. 300 , 347 ; (voir Manufcrits mathématiques de la bibliothèque royale à Paris).
Astronomie. 261, 269, 347, 559*; (voir Aflrologie, Catalogue des étoiles et ceuvres afirono-
miques et géographiques de Oulugh Beg , Chronométrie , Comètes, Équation du temps. Étoiles
fixes. Globes célefles, Inflruments aftronomiques. Longitude, Lune, Manufcrits de Horrox,
Manufcrits mathématiques de la bibliothèque royale à Paris, Météores, Navigation , Nébu-
leufes, Obfervations célefles, Planètes, RéfraBion atmofphérique , Satellites, Syflèmc: du
monde , Tables aftronomiques).
Atmosphère, (voir Réfraction atmofphérique).
Atomistique. (voir Phihfophie de Démocrité).
Baromètre. 116*, 130, 138, 1 70*, 345 , 360.
Bateau de d'esson. 87.
Bateau de petty. 199*, 201*, 234*.
Beaux-arts. 2*, 10*, 14*, 19*— 22*, 25, 27, 28, 32—34, 49, 53*, 54*, 63*, 64*, 124*,-
129*, 171 , 173*, 240, 368*.
Botanique. 4, 53, 58, 60,65, 170; (voir Géométrie des organifmes , Obfervations microfco-
piques).
Boussole. 4 ; (voir Déclinaifon de la bouffole).
Bronze QUI NE rouille PAS. 88*.
Carrosses. 6*, 7*, 20*, 25*, 26*, 28*, 29*, 33, 40*, 6i*, 62*, 70, 73*, ■^j''^, 7^^, 90*, 91*,
102*, 106*, no*, 116*, 126*, 130, 139*, 147, 150*, 157*, 162* — 164*, 167*, 168*, 174,
178*, 185*— 188*, 214*, 227*, 246, 248*, 249*, 262*, 354, 363*, 475*.
Catalogue des étoiles et œuvres astronomiques et géographiques de oulugh beg. 74*,
75*5 77*, 79*, 85*, 88*, 98*, 107.
Centre d'oscillation. 120*, 121*, 126. 127*, 129*, 130, 131*, 132*, 138*, 144*, 145*,
147*.- 149*, 151*, 158*, 162*, 170, 187*, 209*, 210*, 342*, 343*, 355,557*, 558*;
Cercle. 120*; Conoïde hyperbolique. 129*; Droite. 144*, 209*; Ellipfe. 1 20* ; Reftangle.
120*; Sefteur de cercle. 152*, 210*, 342*, 343*, 355; Sphère. 120*, 129*, 147*, 149*,
158*5170* — 172*, 185,186*; Triangle. 120*, 144*. (voir encore /"rs^/i^w/cj- «'/Vez-s, Pro-
blèmes que Huygens voulait poCer à de Fermât).
Cercle, (voir Centre d^ofcillation).
V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES. 6l I
Chaînette. 146. (yoix Ofcillatiom d''une corde pefante).
Chaleur. 173*, 344*, 359, 427*; (voir Combuflion , Congélation , Dilatation par la chaleur ^
Mefure univerfelle de la température , Thermomètre'^.
Chambre OBSCURE. 131*.
Chimie. 95*, 217. (voir Bronze qui ne rouille pas ^ Chimie des gaz, Combuflion, Fer qui ne
rouille pas , Matières lumineufes , Solutions liquides^.
Chimie des gaz. 287*, 320*; (voir Combuliion).
CHRONOMiTRiE. (voir Arcs cyclotdaux du pendule , Dirifion ifochrone de la cylo ïde , Équation
du temps. Horloge, Ifochronifme des ofcillations d'un rejfort , Longitude , Montres , Obferva-
tions ponr déterminer le temps. Pendule , Poids mobile du pendule').
Chute des graves. 84*, 93*, loi*, 115*, 116, 130, 138; (voir Machines de Hooke et de
Huygens pour mefurer la vitejfe des corps defcendants).
Cloche de plongeur. 8 1*, 84 , 93 , 287*.
Combustion. 236*— 238*, 255*, 269*, 271*, 272*, 283*, 322*.
Comètes. 174*, 189*, 197*, 198*, 202*, 206*— 208*, 210*, 21 1*, 225*, 228 , 230*, 231*,
235*, 246, 248+, 249*, 252*, 253, 258*, 266*, 277*, 283, 289*, 290*, 300*, 302, 320,
322, 324*, 327*, 335*, 338*, 339*, 343*, 355*, 360, 3(îi*, 365*, 366, 376*, 377, 388*,
395*, 427*, 432*, 433*, 434*, 437*, 474*» 479*, 481*, 482*, 499*, 5o8*, 512*— 514*,
518*— 523*, 529*— ssi'l', 539^ 545, 548, 552—554, 559; (voir ponr ce qui fe rapporte
plus particulièrement à la comète de 1664. 172*, 178*, 185*, 188* — 192*, 194, 196*—
200*, 202, 204*, 206*— 208*, 210*— 212*, 218*, 219*, 222*, 225*, 228*, 230*5231,
235*, 236*, 239*, 241*, 246, 248*— 252'!=, 257, 258*, 262*, 266*, 277, 283, 286*— 290*,
292—299, 300*, 302, 303*, 313, 322*, 324*, 343, 356, 357, 361*, 365*, 37''*, 378,
388*, 395*, 396*, 427^=, 432*, 433*, 437*, 474*, 479+— 482*, 499*, 501*, 508*, 515, 520,
521*; 527*, 529*, 540*, 541*, 559*; à celle de 1665. 292 — 299, 311* — 313*, 317*, 318*,
320*, 322*, 327*, 329*, 331*- 334*, 33B*, 339*, 354, 355*— 357*, 361*, 37^*, 378,
388*, 427*, 437*, 477*, 499*— 501*, 508, 530*, 541*; à la fanfle comète dn Père
Fabri. 313 — 3i<5).
Compression de l'air. 81*, 84=!=, 93*, 100*, 105 , 238*, 427*; (voir Loi de Boyle).
Congélation. 173*, 427*.
Coniques, (voir Cercle, Ellipfe').
CoNOÏDE hyperbolique. (Hyperboloïde de révolution) (voir Centre d^ifcillation , Quadra-
ture de fur faces courbes).
Construction des vaisseaux, (voir Bateau de d' Effon , Bateau de Petty).
Constructions, (voir Problèmes divers, Réfolution par conlirudion des équations algé-
briques).
Couleurs. 75^,98*, 107*, 112, 113*, 218, 281 , 282*, 304, 320*, 321*, 359, 558*. (voir
Couleurs des lames minces).
Couleurs des lames minces. 107*, 113*, 320*, 558*.
Courants océaniques. 284*, 320*.
Courbe élastique. 146*.
6l2 V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES.
Courbes, (voir Cercle , Chaînette , Coniques , Courbe élajlique , Cycloïde , Développées , El-
lipfe. Image d'une droite dans un miroir courbe'^.
Cycloïde. (voir Arcs cycloïdaux du pendule, Divifion ifochrone de la cycloïde , Problèmes et
écrits de Pafcal fur la cycloïde~).
DÉCLINAISON DE LA BOUSSOLE. p5,IOI.
DivELOPPiEs. Théorie des développées ; (voir Arcs cyclotdaux du pendule^
Diamètre apparent des planètes. 198*, 199*, 35<S*.
Diamètre et inclinaison de l'anneau de saïurne. 257*, 368*, 369*, 395*.
Dilatation PAR la CHALEUR. 122.
Division isochrone de la cycloïde. 147*, 150*, 159*, 185, 187*, 188*, 199, 200*,
201*, 229*.
Duplication du cube. 123*, 127*, 132*— 134*, 147, 175, 196, 225*, 235*; (voir iî</À-
lution par conjlru&ion des équations algébriques^.
Dynamique, (voir Centre dof cillât ion. Chute des graves, Divifion ifochrone de la cycloïde. Hy-
drodynamique, Influence du mouvement fympathique du fupport fur la marche des horloges,
Ifochronifme de la cycloïde, Ifochronifme des ofcillations d'un rejfort, Ofcillations dune corde
pefante , Pendule , Perçu fion , ^éfiftance de Tair à la chute des corps , Fibrations des re forts
et des corps durs , Fibrations d''une corde tendue').
Ellipse, (voir Centre d'ofcillation').
Enfant sauvage. 19,22*.
ÉQUATION DU temps. 185, 187*, 199*, 200*, 246, 247*, 259*, 496*, 497*, 509*, 517*.
ÉQUATIONS algébriques, (voir Réfolution par conflruàion des équations algébriques).
Étoiles FIXES, (vdvc Etoiles nouvelles. Étoiles variables).
ÉTOILES NOUVELLES. 3 I 3 , 3 I 5 , 316*, 327.
ÉTOILES variables, (voir Etoiles nouvelles).
Expériences DE PHYSIQUE. ii8*, 234*, 261 , 509; (voir .S/)/2èr^).
Fata morgana. 320*.
Fer qui ne rouille pas. 86* — 88*, 99*, 104*.
Géographie.' 17, i8, 21*, 22*, 89*, 355, 388,435; (voir C«/«/(?^«f ^M^/o/7Me/,f/m-fj «/-
tronomiques et géographiques de Oulugh Beg, Courants océaniques, Jonùion de r Atlantique
et de la Médi ter r année , Longitude, Marée, Navigation).
Géométrie, (voir Algèbre, Oonflru£lions , Courbes, Développées, Géométrie des organifmes,
Géométrie fur la fphère, Hjperboloïde de révolution. Image dune droite dans un miroir
courbe , Maxima et minima , Manufcrits de Fiète et dAnderfon , Manufcrits mathématiques
de la bibliothèque royale à Paris, Problèmes divers. Quadrature de fur faces courbes,
SeBeur de cercle , Sphère).
géométrie des organismes. 282*.
géométrie sur la sphère. 309,310.
Globes célestes. 2o5*, 208*, 209, 329*.
Horloge. Horloges à pendule fabriquées en Angleterre 104*, 137*, 284*; (voir encore Hor-
loges des Fromantels); horloges à remontage continuel d'un petit contrepoids. 4, 19*, 47*,
V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES. 613
81, 84*, ç)ï, p3, 98*, Ç)Ç)'^, 104*, 108*, III*, 113*, 114*, Ilp*, 124, 127, I2p*, 131*, 136*,
137*3 i39î 147*— 149*, 152*, 155*, 157*, 161, 162*, 166, 173*, 185* — 187*, 213*,
222*— 225*, 232*, 235*, 240*, 245, 246, 256*, 257*, 263, 265*, 266*, 271*, 275, 278*,
282 , 286+, 302*, 319*, 321 , 326*, 343 , 344, 345, 354, 355, 357, 362—364, 368*, 372*,
373*5 386*— 388*, 399*, 426—428, 438*— 440*, 474*— 477*, 482*, 483, 486, 491 , 494,
497*, 498, 505*, 509*— 511*, 514*— 517*, 525,538, 540,544,545*, 551; (voir encore
Négociations avec Thiiret fur r exploitation du privilège des horloges maritimes à pendules en
France'):, horloges de Campani. 367*; horloges de Gouffier àreiïbrt ifochrone. 486*, 501*,
504*; horloges de Hevelius. 516*; horloges de Mouton. 325*, 326*; horloges de Petit.
124*, 129; horloges des Fromantels. 40*, 86*, 93*, 98*5104*, 114*; horloges et montres
de d'Eflbn à reflbrt ifochrone. 501*, 506*; horloges et montres de Hooke à reflbrt ifochrone.
427*, 486*, 501*, 503*, 504*, 505, 549*; horloges et montres de Thuret. 124*, 125*,
129*, 240*, 371*, 486*, 511*, 525*; horloges fabriquées à Amfterdam. 516; horloges fabri-
quées à Leyden. 161 ; horloges fabriquées par les foins de Chriftiaan Huygens. i , 2*, 9*, 1 2*,
18*— 20*, 22, 26, 27*, 40*, 42, 44*, 47*, 51 , 52*, 57, 58*— 60*, 65, 66*, 75, 77, 78,
80*, 84*, 93, ç)6, gçi*, 102*, 103*, 108, 119, 120, 126*, 128*, 136*, 148*, 157*, 173*,
174*, 260*, 265*, 325*, 418 ; (voir encore Horloges maritimes à pendule de Chriftiaan Huy-
gens, Horloges à remontage continuel d'un petit contrepoids); horloges maritimes à pendule
de Chriftiaan Huygens. 4, 7*—s>*, 13, 27*, 47, 63, 83, 86, 94*, ^g*, 103*, 104*, m, 114,
120, 137, 149*, 158, 161, 162, 165, 168*, 185, 187*, 188*, 196, 203*— 206*, 212*,
218, 222*— 225*, 228*, 229*, 231*, 232, 234*, 235*, 242*, 243*, 245* — 247*, 255,
256*, 260*, 261*, 263*, 270*, 271*, 275, 277*, 278, 281*— 285*, 319* — 322*, 342*,
344' 346, 355, 3<5i*, 3<Î3 , 377, 378*,, 397, 4=5*, 43<î*, 492, 496, 504*, 509; horloges
maritimes de J. van Call. 303*; (voir Ghronométrie , Horloges et montres où nfochronifme efl
obtenu par un reffort. Horloges fympatkiques , Inégalité dans la marche des horloges caufée
par la température , Influence de la réftflance de Fair fur la marche des horloges , Influence
du mouvement fynpathique du fupport fur la marche des horloges , Négociations avec Thuret
fur r exploitation du privilège des horloges maritimes à pendule en France , Œuvres : horolo-
giura, horologium ofcillatorium. Privilèges et oârois de Pinvention de Thorloge maritime à
pendule).
Horloges et montres où l'isochronisme est obtenu par un ressort. 427*, 486*, 501*,
503*, 504*— 506*, 549*.
Horloges sympathiques. 241*, 243*, 244*, 246, 247*, 248*, 254*, 255, 256*,
260*, 261*, 264*, 267*, 271*, 281*, 282*, 285*, 289, 301*, 321, 341*, 342*,
497*, 510*-
Hydrodynamique. 347 ; (voir Marée).
Hyperboloïde de révolution, (voir Cono'ide hyperbolique).
Image d'une droite dans un miroir courbe. 203*.
Inégalité dans la marche des horloges causée par la température. 148*, 172*.
Influence de la résistance de l'air sur la marche des horloges, m*, 172*, 222*,
223*, 232*, 263*.
6l4 V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES.
Influence du mouvement sympathique du support sur la marche des horloges. 256*,
260*, 281 , 282*, 321 ; (voir encore Horloges fympathiques).
Instruments astronomiques. 159*, 185*, 187*, 206*, 226*; (voir Globes célejles).
Isochronisme des oscillations d'un ressort, (voir Horloges et montres où nfochronifme efi
obtenu par un rejforf).
Jonction de l'atlantique et de la Méditerranée. 125*, 129, 161.
Jupiter, 117*, 118*, 125, 129, 146, 194*, 195*, 198*, 368 , 370, 526*, 527*; ombres des
■ fatellites de Jupiter. 117* — 119*, 125 , 146*, 194*5 195*5 198*, 203, 365, 369, 473"*,
477*, 482*, 486*, 487*, 491 , 492*, 493*, 496, 499, 505*, 5o5*_.527*, 532, 533, 534*,
542, 546*, 550*, 552*; rotation des taclies de Jupiter. 546*, 550*, 552; fatellites de Jupiter.
125*, 542*, 544*; (voir Diamètre apparent des planètes").
Lampes. 389*.
Lanterne magique. Lanterne magique fabriquée par Cliriftiaan Huygens. 161, 162*.
Lentilles. Fabrication des lentilles. ^6*, 109*, 116*, 119*, 121*, 125, 129* — 131*, 135*,
136, 145*— 148*, 151*, 152*, 156*, 161*, 185, 186, 193*, 213, 240*, 241*, 246, 248*,
257*, 261*, 266*, 277, 346*, 347*, 355*>3<5i*, 366*, 367,376,378,379*, 396*, 427*,
431*, 474, 482*, 492*, 501*, 505, 515,517*, 527*, 528*, 532*, 538*, 549,550*, 551,
552, 557*; (voir Lentilles à liquides. Lentilles et lunettes fabriquées par Chrifliaan Huygens ,
Lentilles /lyperboliques et elliptiques , Lentilles paraboliques , Oculaire de Campani").
Lentilles à liquides. 427*, 483 , 486*, 504*, 505*.
Lentilles et lunettes fabriquées par christiaan huygens. 63, 64, 146*, 161*, 346,
482*, 483*, 487*, 490, 492*, 493*, 528*, 550*; lunettes à miroir. 145*; machines de Clirif-
tiaan Huygens pour la fabrication des lentilles. 148*, 151*, 152*, 156*, 161, 173, 174, 185,
186*, 199*, 240*, 241*, 261*, 505*, 538*, 542 , 547, 550*.
Lentilles hyperboliques et elliptiques. 146*, 477*, 501* — 503*, 551*.
Lentilles paraboliques. 542*.
Lit de camp pour usage maritime. 436*.
Loi de boyle. 84*.
Longitude. Détermination de la longitude. 94, 152*, 205*, 206*, 222*, 242*, 243, 248*,
249, 262, 263*, 341*, 343*, 346*, 486^,491 , 496, 516*, 525*, 559*; (voir Horloge).
Lune. 483*, 496.
Lunettes. 63* — 65*, 102*, 106, 109*, 116*, 117*, 119*, 121*, 125, 126*, 128*, 130*,
131*, 136*, 139*, 145*— 148*, 150*, 151*, 157, 161*, 173, 175*, 187*, 193*, 194*,
196*, 202, 207, 329*, 335*, 336, 339, 355, 360*, 361*, 364*, 365*, 369, 370*, 378, 383,
384, 394, 395, 473, 474, 477*, 482*, 483*, 486*, 490, 492*, 494—496, 500,501*,
505*, 6°7 1 526^—528*, 532*, 544*, 550*; champ de vifion des lunettes. 145*; groffifle-
ment. 145*; ouverture. 130*, 138*, 1^,9*, i6i*-,(vo\x Lentilles , Lentilles à liquide , Len-
tilles et lunettes fabriquées par Chrijîiaan Huygens , Lentilles hyperboliques et elliptiques ,
Lentilles paraboliques , Lunettes à miroir , Lunettes fans tuyaux , Oculaire de Campani).
LuNETTEsà MIROIR, (volr Lentilles et lunettes fabriquées par C/irifliaan Huygens. Lunettes
à miroir).
V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES. 615
Lunettes SANS TUYAUX. 173*.
Machines. 31, 124; (voir Carrojfes, Cwche de plongeur , Lampes, Lit de camp pour ufage
maritime , Machines de Hooke et de Huygens pour mefurer la vitejfe des corps defcendants ,
Plumes de verre , Pompe de comprejjton , Pompe pneumatique"^.
Machines de hooke et de huygens pour mesurer la vitesse des corps descendants. 81*,
84*, 93*, 10 1*, 105*, io8*, lop*, 115, 116, np, 126, 135, 141*, 142*, 147, 150*, 187*.
Magnétisme. 5, 95*, ici*, 105*; (voir Boufole').
Manuscrits de horrox. 41*, 7'i^,77*-,79*'-, (voir encore dans les Tomes précédents (bus
l'article: PaJJ'age de Fénus fur le foleif).
Manuscrits de viète et d'anderson. 478*, 485*, 503*, 549*.
Manuscrits mathématiques de la bibliothèque royale à paris. 181* — 184*.
Marée. 132,339*5340*.
Mars, (voir Diamètre apparent des planètes").
Matières lumineuses. 7.
MaXIMA ET MINIMA. I32*.
MÉCANIQUE. 261*, 347, 427*; (voir Algèbre mécanique de Hooke, Courbe élaftique , Dyna-
mique, Hydrodynamique , Mécanique des organifmes).
MÉCANIQUE DES ORGANISMES. 282*.
MÉDECINE. 89, I 10, III, 164, 165,215*, 324,325,431,433,502,516*, 529.
Mercure, (voir Diamètre apparent des planètes).
Mesure UNIVERSELLE. 120*, 138*, 147*, 149*, 158*, 170*— 172*, 185, 186*, 214*.
Mesure universelle de la température. 185 , 188*» 228*, 345*.
météores. 67'^.
MÉTÉOROLOGIE. 1 69*, 1 70*, 345*, 360*; (voir Œuvres: De coronis et parheliis).
Microscopes. 131*, 139*, 304*, 308*, 309*, 318*, 330*, 331*, 336*, 360*, 367, 494, 506,
5°7*î 532*; microfcopes fabriqués par Chriftiaan Huygens. 309*, 318*; (voir Obferva-
tions microfcopiques').
Miroirs, (voir Image d^une droite dans un miroir courbe. Lunettes à Miroirs").
Montage des lunettes, (voir Lunettes fans tuyaux).
Montres. 32, 34, 37, 39, 44, 49, 53, 54, 58, 114*, 124*, 301*, 364, 516; (voir i/'w/û^«
et montres où rifochronifme ejl obtenu par un reffort).
MusiQUB. 33, 34,63,64, 100*, 104*, 105*, 327,328, 347.
Navigation. 204* — 206*; (voir Boufole, Conftruàion des vaiffeaux. Courants océaniques ,
Horloge , Lit de camp pour ufage maritime. Longitude , Marée , Tables afronomiqiies).
Nombres. Théorie des nombres. 83,111, 487,
NÉBULEUSES. Nébuleufe d'Andromède. 313 — 3i6;d'Orion. 314.
Négociations avec thuret sur l'exploitation du privilège des horloges maritimes à
pendule en FRANCE. 267*, 268*, 276, 277*, 281*, 30I, 34I*, 357*, 358*, 361 , 370*,
371*, 396*, 398*, 399*, 425,438*— 440*, 510*, 511*.
Observations célestes. 185*, 324, 475; (voir Ajlronotnie).
Observations pour déterminer le temps, i 85*.
6l6 V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES.
Observations microscopiques. 4, 5, 201 , 213, 214*, 228 , 234, 240, 245, 246, 248 , 271 ,
277*, 281*, 282*, 304, 309, 318, 330, 359, 389-
Oculaire de campani. 145*.
Œuvres. 78*, 79*, 82*, m, 232, 379, 399*, 440*, 472*, 473*, 506*; Exetafn Cyclome-
triae Cl. Viri Gregorii à St. Vtncentio. 387*.
De Saturni luna obfervatio nova. 275.
Ad C. V. Fran. Xav. Aynfcom S. .7. Epiflola. 387.
De ratiociniis in liido aleae. 304* — 308*, 318, 330, 348*— 353*, 380+ — 383*, 385*,
386*, 391*— 396*, 400*— 417*, 419*— 424*, 441* — 471*, 487*, 489*, 490*, 492*.
Horologium. 166*, 174*, 275, 387*, 472*, 473*, 545.
Syjlema Saturnium. 96*, 109*, no*, 116*— 119*, 121*, 125, 128, 160, i56*; 176*,
193*— 195*> 203, 222, 233*, 240*, 267*, 275, 314, 327, 340*, 360*, 365, 368, 359*, 370,
542* — 544*; (voir Diamètre et inclinaifon de Vanneau de Saturne et pour tout ce qui fe rap-
port à la polémique avec Euftachio de Divinis : Œuvres: Brevis affertio Syftematis Saturnii).
Brev'ts affertio fyftematts Saturnii. 176*, 193*, 195*, 19(1*, 202, 203*, 218*, 222*, 231,
232, 241*, 257*, 266*, 267*, 278, 327, 328*, 369*, 387,496, 509*.
Brevis inftitutio de ufu horologiorum ad inveniendas longitudines (y compris l'édition Hollan-
daife et les traduftions). 174*, 185, 187*, 223*, 224, 226, 228*, 229*, 240*, 241*, 246,
247*, 248*, 254*, 255*, 259*, 263*, 268*— 271*, 277*, 282*, 284*, 289, 304, 309, 320*,
321*, 324, 332, 343*, 344*, 355*, 360, 361*, 371*, 372 , 377*, 29^, 397*, 425*, 491 ' 492 ,
497*5 540 5 559; (voir Équation du temps., Horloge ; horloges maritimes à pendule de Chriftiaan
Huygens , Horloges fytnpathiques').
Regulae de motu corporum ex mutuo impulfu. 508*, 538*, 547*.
Horologium ofcillatorium. 166, 187*, 214*, 218, 223*, 232*, 233, 246*, 263*, 264*,
292 — 296, 311, 388*, 425*, 440*. 497*, 517; (voir Arcs cycloïdaux du pendule., Centre
d'ofcillation, Divifion ifochrone de la cycloïde , Horloge., Mefure univerfelle., Poids mobile du
pendule^).
Novus Cyclus Harmonicus. 1 00*.
Dioptrica. 123*, 161*, 194*, 203, 378, 379*, 428*, 440*, 490 , 492*, 500*, 517*; (voir
Optique^.
De coronis et parheliis. 356*, 480*, 491*.
Optique. 199*; (voit Aberration fpkérique ^ Chambre obfcure , Couleurs , Couleurs des lames
minces^ Fata morgana , Image d''une droite dans un miroir courbe., Lampes, Lanterne
magique , Lentilles , Lentilles et lunettes fabriquées par Chriftiaan Huygens , Lunettes ,
Manufcrits mathématiques de la bibliothèque royale à Paris , Matières lumineufes , Microf-
cope. Miroirs, Œuvres: Dioptrica, De coronis et parheliis, Phofphorefcence , Réfraêtion ,
Théorie de la lumière).
Oscillations d'une corde pesante. 95*, ^c)^, 104*, 120*, 138*, 149*, 158*.
Pendule. Pendule de 200 pieds. 115*, 116*, 126, 130, -L'i'i:,(yo\x Arcs cycloïdaux du pen-
dule , Centre d'ofcillation , Horloge , Mefure univerfelle , Poids mobile du pendule").
Percussion, (voir Œuvres: Regulae de motu corponim ex mutuo impulfu).
V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES, 6iy
Philologie. 112, 201, 202, 269*, 291 — 296, 328*, 329*, 437+, 479, 480, 488, 491 , 513.
Philosophie. 269; (voir Enfant fauvage , Philofophie Cartéfienne ^ Philofophie de Démocrite ^
Philofopkie de Spinoza).
Philosophie cartésienne. 360*, 432*— 434*, 480*, 486*, 491*, 499*, 508*.
Philosophie de démocrite. 84*.
Philosophie de spinoza. 359*, 360*, 507*, 508*, 535 , 536*, 537*, 546*, 547*.
Phosphorescence. 7.
Physiologie. 60*, 67 , loi*, 106, 107*, 113*, 1B8*, 343 , 516*, 536*, 537*, 548.
Physique. 347 ; (voir Acouftique , Atomijiique , Baromitre , Chaleur , Cloche de plongeur ,
Comprejjton de Pair , Congélation , Expériences de phyfique , Loi de Boyle , Magnétifme , Op-
tique , Pompe de comprejjton , Pompe pneumatique , Retardement de la formation du vide de
Torricelli , Solutions liquides , Thermomètre , lierres explofifs , Fide).
Planètes, (voir Diamètre apparent des planètes., Jupiter, Saturne, Tables aftronomiques ,
Vénus).
Plumes DE verre. 19*, 22*, 25*.
Poids et mesures. 216; (voir Mefure univerfelle).
Poids mobile DU PENDULE. 103*.
Pompe de compression, (voir Comprejjion de Pair).
Pompe pneumatique. 31*, 138*; (voir Vide).
Privilèges et octrois de l'invention de l'horloge marine à pendule. 2,7* — 10*, 20*,
23*, 24*, 27*, 29, 39*, 40*, 43*, 73*, -jj*, jC)*, 85, 93*, 94*, 99*, 104*, 108*, 112*,
113*, 116*, 117*, 126+, 130*, 131*, 137*, 139*, 140*, 147, 14B*, 149*, 151*— 158*,
161, 162, 165, 166* — 168*, 173*, 178, 185, 186*, 212*— 214*, 221*, 223*— 226*,
235*, 240, 242*, 243*, 245*, 246*, 254*— 257*, 264, 265*, 267*, 271*, 276*, 278*—
280*, 285*, 286*, 301*, 319*, 341*, 357*, 358*, 361 , 362*, 550*; (voir Négociations avec
Thuret fur r exploitation du privilège des horloges maritimes à pendule en France).
Probabilités, (voir Œuvres: De ratiociniis in ludo aleae).
Problème déliaque. (voir Duplication du cube).
Problèmes de planimétrie. 132 — 134.
Problèmes divers. Problème de la nappe. 173*; problèmes que Huygens voulait propofer à de
Fermât. 278*; problèmes propofés par de Fermât à Huygens. 83*, 1 1 1*; (voir Centre d'ofcil-
lation , Problème Déliaque, Problèmes de planimétrie , Problèmes et écrits de Pafcal fur la cy-
cloïde , Quadrature de furfaces courbes).
Problèmes et écrits de pascal sur la cycloïde. 129*, 145*.
Quadrature de surfaces courbes, (voir Problèmes divers : problème de la nappe).
Réfraction. 107*, 113*, 188*, 281, 282, 304; indice de réfraftion de l'eau. 143, 150*,
177*; de l'eau falée. 177*; de l'huile de térébenthine. 177*; du verre. 500*, 525*, 546; inftru-
ment de Hooke pour mefurer la réfraélion. 115*, 135 , 142*, 143*, 147*, 150*, 15B*, 177*,
178 , 188; (voir Réfraàion atmofphériqué).
Réfraction atmosphérique. 159*, 185, 187*, 188*, 226*, 281, 282*, 320*; {yo\x Fata
morgaua).
Œuvres. T. V. 78
6l8 V. MATIÈRES TRAITÉES DANS LES LETTRES.
RÈGLEMENTS DE l'aCADÉMIE DES SCIENCES OU DES ASSEMBLÉES QUI l'oNT PRécÉDÉE. 4I*, 70*,
124, 152*, 343*.
RÉSISTANCE DE l'air à LA CHUTE DES CORPS, (voir Chitte des graves , Influence de la réfiftance
de r air fur la marche des horloges).
résolution par construction des équations algébriques. i23 , i33*.
Retardement de la formation du vide de torricelli. 29*, 41*, 121*, 122*, 196, 217* —
221*, 253*, 254*, 272, 273*, 274*.
Satellites, (voir Jupiter ^ Saturne).
Saturne, (voir Diamètre apparent des planètes. Diamètre et inclinaifon de r anneau de Sa-
turne, Œuvres: De Saturni luna ohfervatio nova, Syftema Satiirnium , Rrevis afTertio fyfte-
matis Saturnii).
Secteur de cercle, (voir Centre d'ofcillation).
Solutions liquides. 127*.
Sphère. Sphère de cuivre ou de pierre pour des expériences phyliques. 304,309*5318,332;
(voit Centre d'ofcillatio7t. Géométrie fur la fp hère).
Surfaces courbes, (voir Conoïde hyperbolique).
Systèmes du monde, de Kopernik. 132*, 211*, 324*, 327*, 339*, 340*1499*, 530*, 531.
Tables astronomiques. 197; (voir .Jupiter, Ombres des Satellites de Jupiter, Satellites de
Jupiter).
Théorie de la LUMIÈRE. 107*, 112.
Thermomètre. 132, 138*, 147, 158*, 168*, 169*, 185, 188*, 227*, 228*, 245, 344, 345*,
360*, 505*, 550*; thermomètre à'globule flottant. 122*, 123*, 126, 127*, 130*, 132+,
1 38*, 1 50*, 265*; (voir Mefure iiniverfelle de la température^).
VÉNUS. 368 ; (voir Diamètre apparent des planètes).
Verres explosifs. 258 , 267 , 302*, 357*, 396*, 475*, 483.
Vibrations des ressorts et des corps durs. ^^^, 100*, 105=1=.
Vibrations d'une corde tendue. 509*.
Vide. Expériences fur le vide. 128; (voir Pompe pneumatique ^Retardement de la formation
du vide de Torricelli).
Zoologie, i i , 18 , 343 ; (voir Obfervations microfcopiques).
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
AU TOME I.
Pnge An lieu de ~ lisez
48 note 9 Remplacez cette note par la suivante: Probablement il s'agit ici des ouvrages
suivants :
H. Fabri. Traflatus de motu locali corporis. Ed. P. Moufnerius. 1646. in-4°.
(Voir la Lettre N°. 1 262 , note 1 ).
H. Fabri. Philofopliiae Tomus Primus, qui compleftitur fcientiarum Metho-
duni fex Libris explicatum: Logicam Analyticam & duôdecira Libris demon-
ftratani: et aliquot Controverfias breviter difputatas. Autore Petro Mofne-
rio, Doftore Medico. Cunfta excerpta ex praeleftionibus R. P. Hon. Fabry,
S. I. Lugduni. Sumptibus loannis Cliampion. 1646. in-4°.
Ce dernier ouvrage parut sans la permission des Supérieurs. Sur P. Mof-
nerius, voir la Lettre 1M°. 1 262, note 2.
137 N°. 90 18 février 1651 18 février 1652
Bifez : Chr. Huygens y répondit par le N°. ç6.
Ajoutez : Elle est la réponse au N°. 1 1 8. Chr. Huygens y répondit par le
N°. 122.
NB. Il semble que par mégarde le Père Gregorius a fait usage ici du vieux
style.
147 N°. p6 Biffez: La lettre est la réponse au N°. 90.
171 N°. 118 yy/oz<ifiî2.- Chr. Huygens y répondit par le N°. 90.
174 N°.i22 yy;'o«/<?3 ; La lettre est la réponse au N°. 90.
316 note I Remplacez cette note par la suivante: Ces ouvrages ont été mentionnés dans le
placard :
Bl. Pafcal. Celeberrimae Mathefeos Academiae Parilienfis, 1654.
présenté à la Société de Roberval, qui se réunissait le jeudi de chaque se-
maine dès 1636 jusqu'à sa dissolution en 1655.
620 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Page Au lieu de liiez
327 ligne 5 162 162 3)
et ajoutez la note: 3) Consultez l'ouvrage cité dans la Lettre N°. 538 note 3,
page 162 refto in fine, où l'on lit:
Si duae lineae agantur, vel ab vno dato pundo, vel a duobus, & vel in rec-
tam lineam vel parallelae, vel datum continentes augulum, vel inter fe datam
proportionem liabentes, vel datum comprehendentes fpacium: contingat
autem terminus _unius locum^ planum pofitione datum, et alterius terminus
locum planum, pofitione datum, continget, interdum quidem ejufdem generis,
interdura veio diuerfum, & interdum (Imiliter pofitum ad reftam lineam, in-
terdura contrario modo.
398 note 3 II s'agit ici de l'Académie Française laquelle se réunit dans l'hôtel du chancelier
P. Seguier, qui en fut le protecteur de 1642 à 1672. Il ne faut pas confondre
cette Académie avec la Société de Monmor, ni avec celle de Roberval. Con-
sultez la note de M. P. Tannery dans le Bulletin des Sciences Mathématiques
2e Série T. XVI. 1892. pages 247. — 255.
AU TOME II.
Page Au lieu de lisez
535 l'S"^ 4 Allemand Allemand '3j
et ajoutez la note : '3^ Probablement cet horloger allemand est
Georgius Kloss, qui en 1603 s'établit à Angoulème comme horloger, et
en 1605 devint horloger de cette ville. En 1604 il y épousa Marie Courtois,
veuve de Rustan Dardin.
AU TOME III.
Page Au lieu de lisez
103 note 8 en 1665 le 18 avril 1665.
„ 8 Journal Journal(Consultez laLettreN°.i555,note9).
143 „ 6 Ajoutez: Et consultez la Lettre N°. 1262 , note i,
260 N°.85i I avril 1661 °) i avril 1663 '')
N°.85i ligne 2 pacquet pacquet *)
et ajoutez la note: "} Sur le contenu de ce pacquet, consultez la Lettre
N°. 1106.
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 02 1
Page Au lien de lisez
260 note 1 Ajoutez: Dans l'original cette date semble être 1661 ou peut-être 1662, mais le
contenu des Lettres Nos. 1 106 et 1114 démontre que la date doit être 1663.
„ 3 Biffez cette note.
„ 4 Changez cette note en: C'est James Gregory. Consultez la Lettre N°. 1 106, note 5.
261 „ 5 Changez cette note en: C'est la „Optica Promota", citeé dans la Lettre N°. 1 106 ,
note 6.
392 ligne 3 Munnickhovius Munniclchovius 9).
et ajoutez la noteç: Il semble que Hendrik Munnickhoven ait été lioUan-
dais. II était peintre: on l'appelait „Contrereier et Maler" en Suède, où
il fit plusieurs portraits. Il paraît qu'en 1648 Magnus Gabriel de La Guardie,
alors gouverneur de la Livonie, le fit venir en Suède et lui donna 400 tha
1ers par an, outre le prix de ses tableaux: le 28 décembre 1650 il entra au
service de la reine Christine avec un honoraire de 600 thalers sous les mêmes
conditions; en 1655 il gagna 900 thalers. A sa mort, en août 1664, il avait en-
core un compte de 2346 thaler à prétendre, dont sa sœur Barbara toucha, en
1665, 510 thalers, et sa veuve encore en août 1680 la somme de 900 thalers.
Parmi ses papiers se trouve un compte en hollandais.
Nous devons ces détails sur ce peintre peu connu à l'obligeance de M. Bu-
kowsky , de Stockholm.
AU TOME IV.
Page Au lieu de lisez
II o note 3 Thuret Isaac Thuret
184 N°. 1039 Ajoutez: La pièce a été publiée par M. Thevenot dans ses „Relations de divers
voyages , Tome III".
266 „ 1078 28 novembre [1662] 28 novembre [1664]
et ajoutez: Elle est la réponse au N°. 1265. Chr. Huygens y répondit par
leN°. 1283.
biffez la note (1 ).
268 note 8 Changez cette note en : Il résulte de l'ouvrage cité dans la note 1 1 , qu'il s'agit ici
de Monsieur de Meru (Consultez la Lettre N°. 1273 , note 9).
269 „ II ligne 3 i664in-8°. i665in-4°.
„ 1 1 ligne 4 note 1 1 note 10
330 ligne 4 pacquet pacquet 8)
et ajoutez la note: 8) Consultez encore sur cet envoi la Lettre N°. 851 ,
dont la date doit être changée en i avril 1663.
500 note 4 Arnaud Armand
022 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
AU TOME V.
Page Au lieu de lisez
4 note lo y^/ow/e»; Une première édition parut en 1665.
15 „ 14 Aylvajr. Aylva Sr.
16 „ 22 Rycliaer Ryckaert
„ 27 d'Orlien van Orliens
17 „ 2 Partie I Partie III
22 ligne 6 Anna Anna-")
et ajoutez la note: -°) La „Signora Anna" n'est pas Anna Petit, comme
nous l'avions cru d'abord dans la Lettre N°. 1104, note 14, — conjecture
qui depuis a été abandonnée comme invraisemblable, — mais la personne en
question s'appelait :
Anna Bergeratti, artiste romaine au service de Louis XIV, et excellente
musicienne, en correspondance avec Constantyn Huygens, père. Elle vivait
à Paris avec sa mère et sa sœur Catherine, qui était peintre. Elle donnait des
concerts dans sa maison , où l'on rencontrait le meilleur monde.
23 note I note 25 note 20 .
24 ligne 12 quand quant
25 note 4 note 7 note 5
„ 7 N°. 618 N°. 818
27 ligue 18 livers livres
note 5 N°. 1212 N°. 1210
28 ligne 4 Raphaël Raphaël '+)
et ajoutez la note : '*) Raffaello Santi (Sanzio), le célèbre peintre, sculpteur
et architecte, naquit à Urbinole 6 avril 1483 et mourut à Rome, le vendredi
saint, 6 avril 1520.
36 note 25 a-..., peu- as-....peut-
37 » 3 note 3 note 2
41 ligne 7 tuyay tuyau-
note 12 y:î[;w/^2; Voir la Lettre N°. 1236, note 8.
42 „ I N°. 1216 N°. 12 14
53 „ 2 Petersbourgh Peterborough
55 „ 9 van van den
61 „ I Maria Mary
„ 5 N°. 1247 N°. 1246, note 4.
64 „ I yy/M^/ea; Voir la Lettre N°. 1230, note 5.
dd „ II Rabelais Rabelais, curé de Meudon,
73 II faut changer les chiffres des notes 6 et 7.
75 „ 15 note 8 note 9
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 623
Page Au lieu de lisez
jg note 4 note 7 note 8
j^ „ 5 note 1 1 note 1 2
„ 7 note 9 note 10
81 „ 3 N°. 1254 N°. 1253
87 .ligne 15 par pas
92 note 9 Changez la fin en: repris par l'abbé Galois du 4 janvier 1666 jusqu'au 12 décem-
bre 1672, puis continué du 17 décembre 1674 par l'abbé de la Roque.
et ajoutez: Dans l'intervalle entre la publication par les abbés Galois et de
la Roque, il parut le journal suivant :
Recueil des Mémoires et Conférences fur les Arts et les Scienfes (sic)
Prefentées à Monfeigneur le Dauphin pendant l'Année mdclxxh [ — Février
1674] par Jean Baptifte Denis Confeiller & Médecin ordinaire du Roy, qui
y continue le Journal des Sçavans.
Obfervons en outre que l'on a deux numéros du Journal des Scavans de
1674, l'un du I janvier par le fieur G. P, A. D. C, l'autre du 17 décembre
par le Sieûr D. L. R, de la Roque.
Au sujet de cette interruption du Journal des Savants on ne trouve rien
dans l'ouvrage classique :
Bibliographie hillorique et critique de la prefle périodique Françaife. Par
Eugène Matin. Paris. 1866. in-8°.
94 „ 6 note 4 note 5. C'est Berchenshah.
5)d N°.I248 Ajoutez: Chr. Huygens y répondit par le N°. 1257".
98 note 2 N°. II 36 N°. 1236.
1 10 N°. 1254 Ajoutez: Chr. Huygens y répondit par le N°. 1324.
1 14 note 4 Liiez : A un voyage de courte durée. Consultez la Lettre N°. 1 287.
117 „ I N'\ 1304 .... Giovanni N°. 1305 . . . . Giuseppe
118 ligne 3 iibellum • libellum
121 note 4 de P. de G.
123 „ 14 Changez cette note en : Voir la Lettre N°. 1257".
131 N°.i267 Ajoutez: Chr. Huygens y répondit par le N°. 1308.
132 note 5 Ajoutez: ou bien Petrus Mosnerius, voir la Lettre N°. 1262 , note 2.
147 N°. 1274 Sommaire, ligne i oublié oublié '*)
et ajoutez la note: '+)Ce mot„oubliè" signifie que Huygens a oublié d'écrire
sur ce sujet dans la lettre qu'il composa d'après ce sommaire.
160 Changez les numéros des notes 3^/4 en 2 et 3.
161 N°.i283 ^-y/flwfcz.- Petit y répondit par le N°. 13 16.
i64N°.i285 y répondit par le N°. 1322. y répondit par le N°. 1324.
note I Marin Cuzeau de la Chambre François Cureau de la Chambre , fils du méde-
cin Marin Cureau de la Chambre; il devint
le premier médecin de la Reine.
624 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Page Au lieu de lisez
168 note 6 Ajoutez: Il y eut alors deux frères de ce nom dans la marine anglaise:
a) Sir Robert Holmes, troisième fils de Henry Holmes, naquit à Mallou
(Cork) en 1622 et mourut le 18 novembre 1692 comme gouverneur de
l'île deWight. Il appartenait à l'escadre semi-piratique du prince Rupert,
prit part à diverses batailles navales , devint amiral et entra au parlement. Il
s'était fort enrichi et souvent entretint le roi à son château à Yarmouth.
P) Sir John Holmes, né en 1640 , et mort le 23 juin 1683 à l'île de Wight.
Il servit sous son frère, puis devint amiral, et entra aussi au parlement. En
1668 il épousa Margaret Lowther.
Probablement, dans la correspondance de Chr. Huygens, il s'agit de ce
dernier , qui avait aussi pris part à l'expédition de la Guinée.
174 note 6 N°. 1316 note N°. 1317, note 6.
„ 9 note 17 note 18
193 N°.i304 Ajoutez: Elle est la réponse au N°. 1257".
197 note 4 Ajoutez à la fin : Consultez pourtant la Lettre N°. 1439, note 8.
209 N°. 1317 y répondit par le N°. 1402. y répondit par le N°. 1399.
226 N°. 1326 y répondit par le N°. 1339. y répondit par le N°. 1338.
257 note 4 M. Campani G. Campani
302 „ 7 Changez le pretnier alinéa de cette note en: L'ouvrage décrit, qui se trouve à la
bibliothèque de Leiden , a pour titre :
Le Covrier de Traverle, ov le Tricomete, obfervé a Oxfort en Angleterre
depuis le 22. Nouembre iufqu'au 28 , Januier mil fix cen-foixante cinq.
Traduit de l'Anglois de M. Vortfifcher. A Paris, De l'Imprimerie de lacques
Boiillerot, rue S. Seuerin. Et en fa Boutique au Palais, en l'allée S. Michel,
M.DC.LXv. Auec PermifTion. 8 pages, in-4°.
„ 10 W. Boreel D. Holles. Consultez la Lettre N°. 1414.
308 „ 6 N°. 1405 N°. 1403
315 » I page 314 page 316
3i7N°.i383 P. Bertet... Appendice VI J. Bertet. .. Appendice VII
344 note 3 N°. 1326 N°. 1336
360 N°. I4II 29 MAI 1664 29 MAI 1665
367 ligne 19 son fils son fils-'')
et ajoutez la note: ^'') De Monconys fils était seigneur de Liergues; il
publia le „Journal" de son père. Consultez la Lettre N°. 1555 , note 9.
note 23 Bijfez cette note.
373 „ 5 Godin Jean Louis Godin
376 „ 9 N". 1454 N°. F453
387 „ 6 ^//««/"ez.- et Xav. Aynscom
393 traduction , ligne 2. La formule doit coïncider avec celle de la lettre.
396 note 3 N°. 1405 N°. 1402
Page
Au lieu de lisez
405 ligne
1 3 nihil nihil »)
et ajoutez la note: ?) Voir Seiieca, Trag. Thyestes, vers. ;
425 »
23 vous mesme vous mesme ')
427 note
4 Hevelius...N°. 1420 Petit N°. 1420, note 2.
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 625
î,389-
„ 7 Lisez: Il s'agit ici du passage suivant, qu'on lit dans la réponse de R. Hooke à
A. Auzout (voir les Philos. Transactions du 5 juin 1665, N°. 4) :
For , I muft tell him , that I can make a Plano-convex Glafs, though its
convexity be of a fmaller fphere than is ufual for fuch a lengtli , to be an
Objeft Glafs of about 150 foot in Length, nay of 300 foot, and either
longer or f liorter , without at ail altering the convexity.
Consultez encore la Lettre N°. 1481 , note 13.
432 N°.i439 y répondit par le N°. 1478 y répondit parle N°. 1477.
note 2b Lois Louis.
507 „ I du noble de 1'
Œuvres. T. V. 7^
SOMMAIRE.
Correspondance. F^ettres N°. 1198 — 1510. i
Supplément 555
Tables.
I. Lettres 563
II. Liste ALPHAuiTiQUE de la correspondance 574
III. Personnes MENTioNNiES dans les lettres 581
IV. Ouvrages cités dans les lettres 602
V. Matières traitées dans les lettres . 609
Additions et corrections 619
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