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Full text of "Oeuvres complètes de Démosthène et d'Eschine, en Grec et en Français"

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ŒUVRES COMPLÈTES 


DE DÉMOSTHÈNE 


- D'ESCHINE. 





INPRIMERIE D'AÿEL LANOE , RUE DE LA HABPE. 





ŒUVRES 


COMPLÈTES 


DE DÉMOSTHÈNE 
ET D'ESCHINE, 


EN GREC ET EN FRANÇAIS. 


Traduction de L'ABBÉ AUGER, 
De l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de Paris. 


NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET CORRIGÉE 
par J. PLANCHE, 


PROr&SSSEUR DS RHÉTORIQUE AU COLLÉGS ROYAL DE BOURBON; 


Ornée d’un portrait de Démosthène gravé d'après l'antique 


pr cet 293 site 


Ti dt, ti aurov | ré Smpiéo’ deuxe sis | 
{PA XL. Ep. 3. ) 
‘Que sesait-ce‘dopte , 6 yous laviéreniendo lui-même ! 





TOME TROISIÈME. 





ÿ FX RE 
VERDIÈRE, Libraire, quai des Au G 
Cuss CAREZ,THOMINE xr FORTIC, Libraires , 
rue St. André-des-Arts, n.° 59. 


ANNÉE 1820. 


* 





## ŒUVRES 
DE DÉMOSTHÈNE. 


VARAAA: 








AAA 


SOMMAIRE 
DE LA HARANGUE 


SUR 


LE TRAITÉ D’ALEXANDRE. 


.# - 


J £ n'ai vu nulle part dans l’histoire d'Alexandre, qu'il soit 
fait mention d’un traité de ce prince avec les Grecs. Il est | 
constant, néanmoins, par ce discours, que ce traité existait. 
-Je ne pourrai &iner. que des conjectures sur le reins où Le 
traité a été conclu gt le dscours, prononcé. La Éatatile de’ 
Chéronée avait rendu Philippe maître de la Grèce; il avait 
été nommé généralissime des Grecs contre les Perses : 
mais, lorsqu'il mourut, sa nouvelle dominstion était en- 
core mal affermie. Le jeuñe Alexandre monta sur le trône 
de Macédoine. Il n’était assuré ni des Barbares, ni des 
Grecs, ni de ses propres sujets. Il les concilia tous par la 
crainte ou par la douceur , par la force ou par les caresses, 
par son courage ou par sa prudence. Îl fit assembler aux 
Thermopyles le conseil des Amphictyons, etse fit confir- 
mer, par la voix générale , le titre de chef de la Grèce , 
qu’on avait donné à son père. Il ne se confenta point de 
cela; il ft convoquer à Corinthe une grande assemblée , 
où se rendirent tous les députés de la Grèce. Je pense 


T. XI. ° 1 


2 SOMMAIRE. 


que ce fut dans celte dernière assemblée , où il engagea 
les peuples à le nommer généralissime des Grecs contre 
les Perses , que fut conclu le traité dont il est ici question. 
Ce traité renfermait, sans doute , un grand nombre d'ar- 
ticles; entre autres, que les villes grecques seraient libres 
et indépendantes ; qu'on ne pourrait pas y faire d'inno- 
vation, y rétablir les tyrans, y rappeler les exilés; que la 
mer serait libre; qu’on ne pourrait saisir et emmener les 
vaisseaux d'aucune des villes confédérées , etc. Avant 
qu’Alexandre pariît pour l’Asie, il y eut encore quelques 
mouvemens dans la Grèce, qui l'obligèrent vraisembla- 
blement à prendre des partis qui n’étaient pas tout-à-fait 
conformes aux dispositions du traité. Après son départ, il 
est probable que les Macédoniens firent quelques entrepri- 
ses et se portèrent à quelques démarches un peu irréguliè— 
res. La Grèce voulant profiter de l’éloignement du prince - 
-remua 3e pouveai _gobr-sèfouer le joug. 


Ce fut probablement dans cetté circonstance que l’orateu- 
d' Athènes” mrôponiça’ son discours pour engager les Athé— 
niens à breïtdie les éties:contre les Macédoniens, à le- 
poursuivre comme infracteurs des traités, et violateurs de- 
sermens. Quoique ce discours se trouve dans les œuvres d . 
Démosthène , tous les critiques s'accordent à dire qu’# 
n’est pas de Démosthène. Je suis très-fort de leur avis. J'. 
n’y trouve point cette véhémence et cette rapidité de style 
cette netteté, cette clarté lumineuse , cette profondeur dar 
les idées, qui caractérisent Démosthène. 


L'auteur du discours, quel qu’il soit, y reproche au 
Macédoniens et à leur prince plusieursinfractions du iraité: 


il fait, en quelques endroits, des sorties contre les ministres 


f 


ré 


SOMMAIRE. . Ÿ 


partisans de la Macédoine, et après avoir tâché d’animer 


les Athéniens contre les uns et les autres, il conclut en 
disant que s'ils l’ordonneat , il proposera en forme de 


poursuivre les-infracteurs les armes à la main. 


Je suis bien aise d’avertir que je n’ai point trouvé dans 
l’histoire la confirmation des faits particuliers qui sont 
cités dans ce discours, et qui sans doute étaient trop peu 


imporians pour qu’elle s’en occupât. 


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HARANGUE 


SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE. 


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À rnënens, les orateurs qui nous exhortent à gar- 
der les sermens et Îles traités, méritent qu'on les 
écoute, s'ils sont persuadés eux-mêmes de ce qu'ils 
disent ; car rien, selon moi, ne convient plus aux 
états démocratiques, que le zèle pour ce qui est 
juste et honnête. Que doivent donc faire ceux qui 
vous pressent d'être fidèles à vos engagemens ? il 
faut que, sans vous fatiguer dé beaux principes 
en spéculation , qu'ils contredisent dans la pra- 
tique, ils nous permettent d'examiner à présent 
leurs discours. afin d'obtenir plus de confiance 
par la suite; ou que, du moins, ils laissent parler 
ceux qui s'expliquent avec plus de vérité sur la 
foi des sermens. Par là, vous souffrirez tranquille- 
ment l'injustice, par complaisance pour celui qui 
en est l’auteur ; ou, résolus de préférer à tout, le 
parti de l'équité, vous vous occuperez aussi de 
votre intérêt [1], et cela, au plus tôt, sans vous atti- 
rer de reproche. Pour peu qu'on réfléchisse sur 
les dispositions du traité qui assure la paix géné- 


\ 


6 HARANGUE SUR LE TRAITÉE D'ALEXANDRE. 


rale, on voit d’abord quels sont ceux qui l'ont 
enfreint, et qui ont violé les sermens. Je vais vous 
instruire, sans me permettre, dans une affaire 
aussi importante, des détails superflus. 


Si on vous demandait, Athéniens, qu'est - ce 
qui vous indignerait davantage ? c'est, diriez-vous, 
dans le cas où il resterait des descendans de Pisis- 
trate [2], qu'on vous fit violence, et qu'on vous 
obligeât de consentir à leur rétablissement. Vous 
prendriez les armes, vous vous exposeriez à tout 
plutôt que de les recevoir; ou, si vous consentiez 
à ce qu ils fussent rétablis, vous seriez plus misé- 
rables que des esclaves achetés à prix d'argent, 
puisque personne ne tue son esclave de gaîté de 
cœur, et qu'on voit des tyrans faire mourir 
des citoyens sans aucune forme, oultrager leurs 
femmes et leurs enfans. Mais Alexandre qui, au 
mépris des sermens et du traité commun, a réta- 
bli les tyrans de Messène, les enfans de Philiade, 
s'est-il embarrassé de la justice? N’a-t-il pas suivi 
son caractère tyrannique, sans nul respect pour 
vous et pour les conventions communes ? Vous 
donc qui seriez indignés qu'on vous fît ces vio- 
Jences, vous qui réclameriez les sermens, vous de- 
vez en réclamer l'observation lorsqu'il s'agit des 
autres, et ne point regarder d'un œil indifférent 
lc mépris qu'on en fait dans les villes étrangères. 


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OUI MEY TOY CUYTYXEY TG LUTOVOUOUS ELYLL, KA EEU* 


ŒUVRES COMPLÈTES 


DE DÉMOSTHÈNE 


_ D'ESCHINE. 


10  HARANGUE SUR LE TRAITÉ D ALEXANDRE. 


Grecs en servitude, n’enfreint pas les conventions 
communes ? Si doïc, je le répète, noùs gardons 
les sermens et les traités, si nous observons la jus- 
tice, comme on nous y exhorte, il faut nécessai- 
rement prendre les armes, et marcher contre les 
infracteurs avec ceux qui veulent nous seconder. 
Ou bien, pensez-vous que l’occasion est quelque- 
fois suffisante pour nous faire suivre notre intérêt 
aux dépens de la justice; et, à présent que l’occa- 
sion, l'intérêt et la justice concourent, attendrez- 
vous une autre circonstance pour recouvrer votre 
liberté et celle des autres Grecs ? 


Je passe à un autre article du traité. Il est mar- 
qué que ceux qui détruiront la forme d’adminis- 
tration qui se trouvait établie dans chaque ville 
lorsqu'on a prêté les sermens pour la paix, seront 
regardés comme ennemis par tous ‘les peuples 
confédérés. Or, vous n'ignorez pas, sans doute. 
que les Achéens, habitans du Péloponèse, vivaient 
sous les lois de la démocratie. Le roi de Macé- 
doine s'est permis de détruire dans Pellène (a) le 
gouvernement démocratique; il a chassé le plu: 
grand nombre des citoyens, livré leurs possession: 
à des esclaves, et donné à la ville pour tyran un 








(z) Pellène était une ville d’Achaïe. 


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Sépous , Tor JV ets douAgiay d'yovTa A oiéolat Ta- 
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TOUS T'épi T'AS EIPAVNS HLYUOY, HATAAUCEOI, D'OAE- 
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puiouS etre moi Tois Ths Elpnvns mere ouci. Zxén| aol 
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TOT aiTId) Tapa ns LTOZOU. KeAcvo d\ cyoye, 


HARANGUE SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE. 17 
Chéron, maître d'escrime. Nous qui sommes com- 
pris dans le traité de paix, selon lequel on doit 
regarder comme ennemi quiconque agira de la 
sorte, suivrons-nous les conventions communes, 
et traiterons-nous les Macédoniens en ennemis ? 
ou quelqu'un de ces hommes, qui sont à la solde 
d'Alexandre, et qui se sont enrichis à votre pré- 
judice , aura-t-il le front de s'y opposer ? Ils s'a- 
perçoivent eux-mêmes des excès du monarque ; 
mais, fiers de son amitié, escortés, pour ainsi dire, 
de ses troupes, ils vous exhortent à garder les 
sermens qu il viole, comme si ce prince disposait 
du parjure en maître absolu. Îls vous forcent 
d'annuler vos lois, en vous forçant d'absoudre 
des hommes que les tribunaux ont condamnés, 
et en vous portant, malgré vous, à mille autres 
démarekes illégtimes. Au reste, cela ne doit pas 
surprendre. Des gens qui se sont vendus contre 
les intérêts de la patrie, ne peuvent respecter ni 
les lois ni les sermens; ils se contentent d'en citer 
les noms avec lesquels ils en imposent aux ci- 
toyens, qui ne s'assemblent ici que pour amuser 
leur loisir, et non pour juger les affaires, sans 
penser que les plus violens orages succéderont 
bientôt au calme trompeur dans lequel ils s'en- 


dorment. Je demande moi-même, comme je l'ai 


14  HARANGUE SUR LE TRAITÉ D ALEXANDRE, 
dit en éommençant, qu'on se rende à l'avis de 
ceux qui disent qu'il faut garder les conventions 
communes ; à moins qu'ils ne s'imaginent que de 
dire qu'il faut être fidèle aux sermens, ce n’est point 
dire que personne ne doit être lésé; ou qu'ils ne 
croient que personne n'est lésé, quand on détruit 
les républiques, et qu’on y rétablit la tyrañnie. 
Mais voici quelque chose de plus choquant en- 
core. Le traité ordonne à ceux qui doivent s’as- 
sembler pour veiller aux intérêts communs, d'em- 
pêcher qu'il n'y ait des innovations funestes dans 
les villes confédérées, que les citoyens ne soient 
mis à mort ou exilés contre les lois de ces villes , 
que les biens ne soient confisqués, les terres par- 
tagées , les dettes éteintes, les esclaves affranchis : 
et, au mépris du traité, ceux mêmes qui devraient 
empêcher ces violences, en secondent lés auteurs. 
Mais ne méritent-ils pas de périr , eux qui cau- 
sent de pareils maux dans les villes des maux re- 
gardés comme d'une telle conséquence, qu’on 
les a chargés tous en commun d'en garantir les 
peuples. 
_ Ecoutez encore une autre infraction du traité. 
Il est dit que les exilés ne pourront prendre les _ 


armes, ni partir d'aucune des villes confédérées 


NEPI TON IIP. AAEZ ZYN©. AOTr. 15 


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16 IHEPI TON IIP. AAEE. ZEYNO. AO. 


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HARANGUE SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE. 17 
ur attaquer une ville confédérée; et, s'ils le font, 
le la ville dont ils seront partis, sera exclue du 
ité [4]. Le roi de Macédoine, sans nul égard, 

cesse de faire porter ses armes indifférem- 
nt partout; les Macédoniens, toujours armés, 
at dans tous les endroits où ils peuvent aller, 
aujourd'hui plus que jamais, puisque, de leur 
pre autorité, ils ont rétabli des tyrans dans plu- 
urs villes, et nommément Pédotriba [5] dans Si- 
ne. Si donc, suivant les discours de quelques- 
s, il faut observer les conventions communes, 
ardons comme exclues du traité les villes qui 
at enfreint dans cet article. Oui; s’il faut taire 
rérité, évitons de dire que ce sont des villes Ma- 
loniennes : mais si les créatures du roi de Macé- 
ne, qui le servent à votre préjudice, ne cessent 
réclamer l'exécution du traité, rendons-nous 

>: qu'ils disent, puisqu'ils ne disent rien que de 

te; et, selon ce que prescrit le serment , ex- 

ons du traité les Macédoniens, et prenons des 
sures pour réprimer des hommes qui affichent 

> insolence despotique, des hommes que nous 

ons perpétuellement intriguer contre les uns, 

- contre les autres, se jouer partout de la 

générale. Qu'est-ce que nos traîtres peuvent 

s opposer ? Veulent-ils que des articles, peu 

rables aux intérêts de notre ville, aient une 


HIT. 2 


18  ‘HARANGUE SUR LE TRAITÉ D ALEXANDRE. 
exécution que n'auront pas des articles stipulés 
en sa faveur ? y aurait-il de la justice ? Confirme- 
ront-ils toujours ce qui, dans les sermens, est 
pour les ennemis et contre Athènes? Ne croiront- 
ils jamais devoir cesser d'attaquer les clauses qui 
sont pour vous et contre eux, et qui ne sont pas 
moins justes qu'elles vous sont utiles? 

Mais afin de vous montrer encore plus claire— 
ment que les Grecs, loin de vous reprocher d'avoir 
enfreint quelque article du traité, vous sauront 
gré d’avoir été les seuls qui ayez fait connaître les 
infracteurs, je choiïsirai dans le grand nombre 
d'articles que le traité renferme, et j'en parcour- 
rai quelques-uns. 

Une des clauses porte que les confédérés auront . 
la mer libre, que personne n'arrêtera et n’emnié- 
nera leurs vaisseaux, et que quiconque le fera, 
sera regardé comme ennemi par tous les confédé-. 
rés. Or , c'est une chose visible, et personne 
n’ignore que les Macédoniens l'ont fait. Par un 
excès de leur violence, ils ont enlevé et transporté 
à Ténédos tous les vaisseaux partis du Pont, ét, | 
cherchant de mauvais prétextes ‘pour ne pas les 
rendre, ils ne les ont rendus que lorsqué vous 


eûtes arrêté qu'on équiperait cent navires, que les 


NEPI TON HP. AAEX. ZYN©. AOT. 19 


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20 TIEPI TON IP. AAEZ. ZETNO. AO. 


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À RiaËomeos, omrep éy AGdmpiTaus, à MapaniTeus, 


HARANGUE SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE. 21 
navires seraient mis aussitôt en mer, et comman- 
dés par Ménesthée. Mais n'est-il pas absurde que, 
tandis que nos adversaires violent les traités en 
un si grand nombre de points essentiels, leurs 
partisans ici, au lieu de les détourner de leurs in- 
fractions , nous conseillent de respecter ce qu'ils 
méprisent, comme sil était écrit que les uns 
pourront s'écarter de la justice , et que les autres 
ne pourront même les réprimer? Les Macédoniens 
n'ont-ils pas été aussi aveugles qu'injustes d'avoir 
violé les sermens d’une façon si criante , que peu 
s'en est fallu qu'ils ne fussent dépouillés, comme 
ils le méritaient , de l'empire de la mer? Ils nous 
ont même fourni un motif légitime deles attaquer, 
quand nous voudrons, sans qu'on puissese plain- 
_dre.Quoiqu'ils se soient arrêtés dans leurs excès ils 
n'en ont pas moins violéles conventions communes; 


mais, par un effet de leur bonheur plutôt que de 
leur innocence, ils profitent de cette lâcheté qui 
vous retient , et qui vous empêche de faire valoir 
vos droits. Et ce qu'il y a de plus outrageant pour 
vous, c'est que, tandis que les autres Grecs et tous 
les Barbares redoutent votre inimitié, les partisans 
du monarque, ces hommes nouvellement enrichis, 
vous forcent, soit par des discours trompeurs, soit 
par des violences odieuses, ils vous forcent; dis-je, 
de vous mépriser vous-mêmes, comme s'ils gou- 
vernaient des Abdéritains ou des Maronites. Ils dé- 


22 HARANGUE SUR LE TRAITE D ALEXANDRE. 


priment notre puissance, relèvent celle des enne- 
mis, et, en mêmetems, ils ayvouent, sans y prendre 
garde, que notre république est invincible. Oui; 
nous exhorter à observer les‘traités vis-à-vis de 
ceux qui les violent , c'est reconnaître eux-mêmes 
que nous pourrions punir les infracteurs, et par 
conséquent vaincre nos ennemis, si nous voulions 
rompre les traités par des vues d'intérêt [6]. Et 
c'est avec raison qu'ils pensent de la sorte. Tant 
que nous aurons seulement la liberté de li mer, 
sans qu'on puisse nous la disputer , nous pourrons 
ajouter d’autres forces à celles dont nous jouissons 
pour’ nous défendre sur terre, surtout, puisque 
la fortune a réprimé l’insolence de ces hommes 
qui étaient comme escortés des troupes du tyran, 
puisque les uns ont succombé, et que les autres 
sont sans crédit. . 


Voilà au sujet des vaisseaux, les infractions gra- 
ves du roi de Macédoine, outre celles dont nous 
avons déjà parlé. 


Mais ce qui annonce, dans les Macédoniens , le 
plus d'orgueil et d’arrogance, c’est ce qu'ils ont 
fait dernièrement ; c'est d’avoir eu l'audace de pé- : 
nétrer dans le Pirée, au mépris des conventions . 
mutuelles. Et ne croyez pas que l'infraction fût 
légère, parce qu’il n’y avait qu'un navire; “pénser 
plutôt qu'avant dessein de tenter la même entre: 


HEPI TAN IIP. AAEZ. ZYN®@. AOT. 23 


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HARANGUE, SUR LE. TRAITÉ D ALEXANDRE. 29 

Prise avec un plus grand nombre de bâtimens, ils 
voulaient éprouver notre patience, et qu'ils n'ont 
point fait plus de cas des clauses qui nous regar- 
daient , que des autres articles du traité. Or, qu'ils 
aient voulu s'introduire peu à peu chez nous, et 
nous accoutumer insensiblement à ces actes de vio- 
lence, en voici la preuve : Le capitaine qui aborda 
au Pirée, et que vous auriez dû faire périr sur-le- 
champ avec son navire, vous demanda la permis- 
sion defabriquer, dans vos ports, des vaisseaux peu 
considérables, et fit voir, par cette demande , que 
les Macédoniens cherchaient plutôt à se saisir du 
Pirée qu à y aborder. Si nous leur avions accordé 
ce qu’ils demandaient, ils n'auraient pas tardé à 
construire de grands vaisseaux, peu d'abord , et 
ensuite beaucoup. Ce n’est pas qu'il y ait une grande 
abondance de bois de construction à Athènes, qui 
en fait venir de loin et à grands frais, et qu’on en 
manque en Macédoine, qui en fournit à tous ceux 
qui en veulent , et à vil prix; mais ils voulaient 
fabriquer et charger des vaisseaux dans le même 
port, inalgré les dispositions du traité commun, 
pars je suite de cette licence qui augmentera tous 
les jours; tant ils ont pour nous un souverain mé- 
pris, grâce à nos traîtres qui leur donnent des le- 

| F4 
à 


"à 


26  HARANGUE SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE. 
cons et des conseils ! tant ils sont persuadés de 
notre faiblesse incroyable, de notre insensibilité 
étrange, de notre indifférence sur l'avenir, et du 
peu d'attention que nous donnons au mépris que 
le despote de la Grèce fait des traités! Je vous 
exhorte, Athéniens, à les suivre, ces traités; et je 
puis vous. assurer, par l'expérience que me donne 
mon âge, que vous ferez valoir vos droits, sans vous 
attirer de reproches, et que vous profiterez, sans 
courir aucun risque , des occasions qui vous pres- 
sent de veiller à vos intérêts. 

Voici encorc une clause du traité : $4 nous vou- 
ons, y est-il dit, participer à la paix générale. 
Qu'est-ce à dire: sè rRous voudons ? Oui, nous le 
voulons ; si nous ne sommes point forcés de rien 
faire d'indigne de aous : nous ne le voulons pas, 
s'il nous faut toujours marcher honteusement à la 
suite et sous les auspices des autres ; s’il nous faut 
oublier les actions éclatantes par lesquelles le peu- 
ple d'Athènes s'est signalé, depuis tant de siècles, 
plus que tous les peuples de la terre. Si donc vous 
le permettez , Athéniens, je porterai un âécret, 
d'après les dispositions du traité, pour qu'ongour- 





suive les infracteurs les armes à la main. 


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EITEUTEY HOLTXAAOUS TOUS UT'AVOPEUOYTAS ŒUTOLS 
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LA OUTE 'POVOILY UTEp TOY HLENAONTOY ELVEI , OUTE 
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Aoyiopioy oudéæ Tapayivec lai, TiV& TPOOY YpAT' as 
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Aevouas, © ævôpes Abnaiot, meuiSeo Sa , xaSamrép 
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EN OaËX , xai DieGeCaiwoaun dy , &s TOUS nAIxIQS 
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TOIS XAIPOLS ATPaNETTATA Vpnodat Tois ET TO CU 
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NOTES 


LA HARANGUE SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE. 


LRAAPRARARAARARAARAR 


: [1] L’otateur prétend, dans ce discours, que l'occasion est telle pour 
les Athéniens , qu’en prenant le parti de la justice , ils travailleront pour 
leur intérêt. 


[2] Pisistrate, descendant de Codrus, dernier roi d’Athènes, se 
rétablit dans la souveraineté de ses ancêtres. I] laissa deux fils , Hipparque 
et Hippias, qui lui succédèrent, mais qui furent dépouillés de la puis- 
sance qu'il leur avait transmise. 


[3] ÆAntisse et Erèse, deux villes de Lesbos , une des îles de la 
Grèce. 


[4] Pour entendre tout cet endroit , il faut supposer qu’il y dvait des 
exilés dans plusieurs villes de Macédoine, et que les Macédoniens , loin 
de réprimer les entreprises des exilés, se joignirent à eux pour les faire 
rentrer de force dans les villes dont ils avaient été bannis. 


(5) Quelques commentateurs entendent par le mot de œuverpérr, un 
maître d'écriture. 


[6] Ici le raisonnement de l’orateur est difficile à saisir. J'ai ajouté 
quelque chose au texte pour l'éclaircir. Il veut dire, je crois, que les 
partisans de la Macédoine n’exhortent si fort les Athéniens à observer les 
traités que violent les Macédoniens, que parce qu’ils craignent pour 
ceux-ci, si Athènes prenait les armes contre eux. 


RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES 


SUR 


LES EXORDES DE DÉMOSTHÈNE. 





Je n'ai jamais vu ni entendu citer les exordes de Démos- 
thène que je publie aujourd’hui dans notre langue. Bien 
des personnes font peu de cas de cette production de notre 
orateur, que je regarde comme précieuse, comme un mo- 
nument qui prouve combien il était laborieux et occupé 
des affaires de l’état. Je ne pense pas, comme quelques- 
uns , qu'il les ait composés uniquement pourse fournir d’a- 
vance une espèce de magasin d’exordes , dans lequel il devait 
prendre ceux qui lui conviendraient , suivant les occasions. 
IT avait trop de génie et trop de bon sens pour ne pas faire 
ses exordes exprès, quand il avait à parler, et pour adapter 
aux discours qu’il devait prononcer des débuts faits à loisir 
et avant le tems. 

Je vais exposer mes idées et mes conjectures sur ce qui 
a pu donner sujet à Démosthène de composer ces exordes, 
qui sont tous certainement de lui. [l était fort occupé des 
affaires publiques, et nous savons qu’il avait pour principe 
de parler le moins qu’il pouvait, sans être préparé. Ceux 
qui sont exercés à faire des discours; savent que le début 
souvent est ce qui coûte le plus. Il y a donc toute apparence 
que lorsque Démosthène prévoyait qu’il serait dans le cas 
de parler sur quelque affaire, et que le tems ne lui permet- 
trait pas de composer le discours, il composait toujours 
l'exorde , afin de savoir par où débuter. Car il ne faut pas 


# 


50 RÉFLEXIONS 


croire qu’il n'ait parlé à Athènes que dans les circonstance e <= 
pour lesquelles il nous a laissé des harangues : il a parles 
sans doute dans beaucoup d’autres occasions. 

Mais, dira-t-on , nous retrouvons dans ses discours plu - 
sieurs des exordes de ce recueil, ce qui semble prouver 
qu’il les avait pris pour les y adapter. Je crois plutôt qu'il les 
avait faits séparément selon les affaires qui se présentaient, 
se trouvant pressé par les circonstances, et s’imaginant qu'il 
n'aurait pas le tems de composer les discours ; mais que, 
les affaires ayant été remises comme il pouvait arriver, il 
avait fait les discours, et avait pris les exordes en les lais- 
sant écrits à part, et en les transportant dans les discours 
avec des changemens, ou sans changemens, selon qu’il le 
trouvait convenable, 

Quoi qu’il en soit de ces conjectures » J'ai traduit ces 
exordes qui roulent presque tous sur des objets politiques ’ 
et qui par conséquent trouvent naturellement Îeur plice 
après les haranñgues politiques. Ils m’ont coûté beançoup à 
traduire. Ce sont des pièces isolées qui netiennentàrien , 
et où il faut deviner, quand le sens ne se présente pas aussi- 
tôt. D'ailleurs, les débuts de toute harangue sont ordinai- 
rement froids et tranquilles , les phrases en sont communé- 
ment fort longues : le traducteur n’est pas animé et échauffé 
par la suite des choses , et par la chaleur de la diction. 
Mais je serai dédommagé de mes peines par le plaisir de 
publier tout ce qui nous reste de Démosthène, de faire 
connaître son amour pour le bien public , son zèle infatiga- 
ble,son application constante et assidue aux affaires. Comme 
dans les exordes on se concilie l’attention des auditeurs, 
qu’on cherche à dissiper leurs préventions , et à écarter 
tous les obstacles qui pourraient les empêcher de recevoir 
favorablement ce qu’on va leur dire, on peut étudier, dans 
ceux-ci, le caractère des Athéniens ; on verra qu’ils étaient 
légers , frivoles, inconstans, mais qu'ils avaient toute la 


PRELIM'NAIRES. 91 


lité d'esprit et toute la grandeur d'âme dont un peuple 
isceptible. Je n’ai pas discuté les faits contenus dans 
1e exorde, ni recherché à quelle occasion chacun a été 
osé ; on sent que ces discussions et ces recherches 
ent été inutiles et impossibles. Je n’ai formé qu’un 
le dans quelques endroits où l’édition de Volfus en 
deux ou même trois ; ils sont réunis en un seul dans 
res éditions, et ils m'ont paru devoir l’être. 


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NN LAN AANMIMVS 





AHMOY@ENOTY 
NPOOIMIA AHMHTOPIKA. 
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IIPOOIMION HPOTON. 


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DA, RANARAAAARANANAAR 





EXORDES 
DE DÉMOSTHÈNE. 


Soc” 


PREMIER EXORDE. * 


Sr vous aviez. Athéniens, à délibérer sur quelque 
matière nouvelle, j'aurais laissé parler vos ora- 
teurs, et si leur avis m'avait paru le meilleur, 
J'aurais gardé le silence; sinon, j'aurais essayé moi- 
même de vous proposer le mien. Mais comme je 
vois que, malgré tout ce qu'ils vous ont déjà dit, 
vous revenez Sur les mêmes objets, je pense que, 
même en ,pañlant avant eux, je puis être censé 
parler après eux. Si nos affaires étaient bonnes, 
il serait superflu de délibérer encore; mais puis- 
qu elles sont dans le mauvais état où vous les voyez, 
je vais essayer de vous donner le conseil que je 
regarde comme le meilleur dans la circonstance. 
D'abord, soyez persuadés qu'il vous faut faire 
la guerre tout autrement que vous ne l'avez faite 
jusqu'ici, et suivre un plan tout opposé. Car, si 
une conduite vicieuse a ruiné nos affaires , il est 
probable qu’une conduite différente les rétablira. 





# Cet exorde est, à peu de changemens près, celui de la première 
Philippique ; la fin se trouve dans le cours de cette même harangue. 
On verra par soi-même, sans qu’il soit besoin que j’en avertisse, qu'il 
en est d’autres encore répétés daus les discours politiques qui nous sont 
restés de Démosthène. 


IX. 3 


354 EXORDES. 


Ensuite, bien convaincus que les grandes espé- 
rances et les beaux discours dont on vous amuse, 
vous ont perdus absolument, croyez que l’orateur 
vraiment utile n’est pas celui qui n'exige rien de 
vous, ou presque rien, mais plutôt celui qui, peu 
jaloux de vous flatter, vous donne les avis conve- 
nables, les avis qui pourront effacer notre honte 
et réparer nos pertes. En effet, si, vous cacher 
une vérité désagréable, dans la crainte de vous 
choquer, c'était l’anéantir, il ne faudrait vous 
parler que pour vous plaire; mais si c'est réelle- 
ment vous perdre que de vous flatter mal-à- pro- 
pos, ne serait-il pas honteux de vous faire tou- 
jours illusion, et de n’entreprendre qu'à la der- 
nière extrémité ce que vous auriez dû faire de 


vous-mêmes, il y a déjà long-temps ? 


IT. 


J'ai des idées toutes différentes, 6 Athéniens! 
lorsque j'entends le nom que vous donnez au 
gouvernement, et lorsque je vois la manière dont 
quelques-uns de vous se comportent à l'égard de 
ses défenseurs. Vous nommez le gouvernement 


démocratie, comme vous savez tous, et j'en vois 


IIPOOIMIA. 35 


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\ ! ! , ! ; \ a! 
XATA yVoun cuuCaiver , avSponois oÙos * To 


EXORDES. 37 


quelques - uns écouter avec plus de satisfaction 
ceux qui, dans leurs discours , attaquent la démo- 
cratie. Quel pourrait donc être le motif d'une 
pareille conduite ? Pensez-vous que ces orateurs 
parlent sans intérêt? Mais les fauteurs de l'oligar- 
chie, pour lesquels ils parlent, paieraient plus 
chèrement encore leur silence [1]. Vous persua- 
dez-vous que ce qu'ils disent , est préférable à tout 
le reste? L'oligarchie vous paraît donc préférable 
à la démocratie ? Croyez-vous que ce sont d'hon- 
nêtes citoyens? Mais pouvez-vous regarder comme 
citoyen honnète celui qui, dans ses harangues, 
attaque le gouvernement établi ? Il ne vous reste 
donc, puisque vous êtes si peu raisonnables, qu'à 
vous livrer volontairement à l'erreur. Mais prenez 
garde de vous exposer à être un jour opprimés 
par ceux de vos ministres qui auraient de mau- 
vais desseins, et de ne vous apercevoir de votre 
méprise que quand il n'en sera plus temps. 


III 


Que toutes les affaires, ô Athéniens, ne réussis- 
sent pas comme nous voudrions, ni chez nous, 
ni chez nos alliés, cela n'a rien, peut-être, qui 
doive surprendre. La plupart des événemens sont 
régis par le caprice de la fortune; il est mille.rai- 
sons qui empêchent que tout ne succède aux 
mortels suivant leurs désirs. Mais que le peuple 


* 
 : 





38 EXORDES. 

n'ait aucune autorité, et que ses ennemis domi- 
nent, c'est-là ce qui doit surprendre, ce qui doit 
effrayer tous les gens sensés. Tel est le début du 


discours que vous allez entendre, 


IV. 


Je crois, Athéniens, que, dans l'objet actuel de 
votre délibération, vous préféreriez à tous les tré- 
sors du monde l'avantage d'être éclairés sur les 
vrais intérêts de la république. Vous devez donc 
écouter volontiers ceux qui se disposent à vous 
donner des conseils. Car, outre que vous pouvez 
profiter des avis sages qu'a médités un orateur 
avant de paraître à la tribune, vous êtes encore 
assez heureux pour qu'il vienne, sur-le-champ, à 
quelques - uns de vos ministres, des réflexions 
utiles; et la réunion de ces lumières vous met en 


état de choisir le meilleur parti. 


" Y. 


Puisque vous êtes libres, Athéniens, de choi- 
sir dans ce qu’on vous propose, vous devez écou- 


ter tout. Il arrive souvent que le même homme 


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HPOOIMIA, 39 


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3}. ‘ DO mi \ ! ! 
AAAGY , D EXELVO UAOMÉ,ILI TOUS Àcyous ŒUPOTEPON ; 


. EXORDES. 41 
raisonne mal sur un objet et bien sur un autre; 
de sorte que, par un tumulte déplacé et par un 
dégoût précipité, vous vous priveriez vous-mêmes 
de plus d’un avis utile : au lieu qu’en écoutant 
patiemment et en silence, vous ferez toujours uné: 
chose convenable, et vous abandonnerez l'ora- 
teur , s'il vous paraît déraisonner. Pour moi, 
je n'ai pas coutume de m'étendre en longs dis- 
cours; mais, quand ç'aurait été jusqu'ici mon 
usage, je ne le ferais pas aujourd'hui. Je vais vous 
dire, le plus briévement qu'il me sera possible, ce 


que je pense devoir vous être avantageux. 


VI. 


Quoique personne ne puisse ignorer, Athé- 
niens, quels sont les discours qui vous plaisent 
et ceux qui vous choquent, toutefois je pense qu'il 
est d'un fourbe et d'un flatteur de n'ouvrir la 
bouche que pour vous flatter. Mais, quand on 
croit avoir trouvé un conseil utile, y tenir forte- 
ment, quoiqu’on vous voie disposés à troubler 
_l'orateur, ou à lui savoir mauvais gré de sa fran- 
chise, c'est, selon moi, la marque d’un bon pa- 
_triote et d’un citoyen zélé. Je voudrais que vous 


écoutassiez également tous ceux qui vous parlent, 


42 EXORDES. 

afin du moins que, si quelqu'un vous parais- 
sait parler mieux que vous ne pensez dans votre 
fougue, vous profitassiez de ses avis; ou que, si, 
manquant de génie, il ne pouvait expliquer ses 
idées , il ne püût s’en prendre qu à lui-même, et 
‘nôn à votre refus de l'entendre. De plus, il ne se- 
rait point pour vous aussi désagréable d'écouter 
un orateur qui déraisonne, qu’il vous est nuisible 
de fermer la bouche à celui qui a de bonnes 
choses à vous dire. Pour bien juger de tout ce 
qu'on vous propose, il faut commencer par vous 
imaginer ne pas tout savoir, avant quon vous 
instruise, surtout l'expérience vous ayant appris 
qu'on est souvent forcé de changer d'opinion. Si 
vous êtes disposés aujourd’hui comme je le dé- 
sire, je me flatte qu’en peu de mots, je vous pa- : 
raîtrai, et contredire avec raison vos sentimens, et 
vous donner les meilleurs conseils. 


VII. 


Quoique tous vos ministres aient déjà débité 
bien des discours, je ne vois pas, Athéniens, que 
vous soyez plus en état de trouver le parti conve- 
nable, qu'avant la tenue de l'assemblée. La cause 
en est la même, je crois, que celle du dépéris- 
sement de nos affaires. Les orateurs, au lieu de 
vous conseiller pour la circonstance, se chargent 
mutuellement de reproches et d'invectives. Ils 


Js 3 \ \ , ! … ! 7 e / 
IV, EAY JLEV ODIOTEPOY Pan TIS AËVOY, OV UMELS ©OUN— 
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XATE, Yprosoe TOUT@® y d ATOALIDTY Xi [In 
/ ! e , \ Ta e = 3 ,1! 
duynTot Mad, À aUTOy, LAÂG Un D UUAS oUx 6 Ÿe- 
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EXORDES. 45 
vous accoutument, selon moi, à écouter, sans ac- 
cusation en forme, tout le mal qu'ils vous font, 
afin que, s'ils viennent à être citésen justice, vous 
alors ne croyant rien entendre de nouveau, et ne 
voyant que les délits qui vous ont souvent animés 
contre eux, vous soÿez des juges de leur conduite 
plus indulgens. Il y aurait peut-être de la folie à 
examiner, en ce jour, quelle est la vraie raison d’un 
procédé que je ne blâme que parce qu’il vous est 
nuisible. Je n'accuserai donc aujourd’hui personne, 
je n'annoncerai rien queje ne puisse prouver sur- 
le-champ ; et, en général, je n'imiterai pas les 
autres orateurs. Après avoir exposé le plus brié- 
vement qu'il me sera possible ce qui me semble 
le mieux pour les affaires, et le plus utile pour 


vous, je descendrai de la tribune. 


VIIx. 


Ne parler que pour louer vos ancêtres, ô Athé- 
niens ! c'est choisir, il est vrai, des sujets agréa- 
bles, mais ne pas entendre les intérêts de la gloire 
de ces grands hommes. Oui, sans doute ; si en- 
treprendre de louer leurs actions, qui sont au- 
dessus de tout éloge, c’est un moyen de faire ad- 


mirer son talent pour la parole ; c'est aussi affai- 





44 TIPOOIMIA. 


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46 EXORDES. 


blir chez nous l'idée que nous avions conçue de 
ces héros. Le temps seul, à mon avis, peut célé- 
brer dignement nos ancêtres, puisque, tout éloi- 
gnés qu'ils sont de nous, leurs exploits n'ont pu 
être encore surpassés. | 


Pour moi, je vais essayer de vous mettre sous 
les yeux les meilleures dispositions que pourrait 
faire la république. Car enfin, quand tous les mi- 
nistres qui montent à cette tribune brilleraient 
par leur éloquence, leurs discours ne rétabliront 
pas vos affaires. Mais si un seul orateur, quel qu'il 
soit, peut nous donner un avis utile et qui vous 
détermine, s’il peut vous montrer d'où il faut tirer 
les secours, de quelle nature, de quelle étendue 
ils doivent être pour opérer le bien de l'état, 
l'alarme présente ne tardera pas à se dissiper. Je 
vous satisferai sur cet objet, si jen suis capable, 
après vous avoir fait part de quelques-unes de 
mes réflexions sur le roi de Perse. 


IX. 


Je crois, Athéniens, que les orateurs qui parlent 
ou pour Mégalopolis ou pour Lacédémone, s’abu- 
sent également. On vient chez eux en députation, 
et ils s’accablent mutuellement de reproches et 
d’injures, comme s'ils étaient envoyés par l’une 
ou l'autre de ces deux villes. Les députés, sans 


TIPOOIMIA. 47 


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48 NPOOIMIA. 


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EXORDÉS. . 49 
doute, peuvent se permettre le ton d’animosité ; 
mais des ministres d'Athènes doivent s'interdire 
tout esprit de parti, et examiner tranquillement 
ce qu'il y aurait de mieux à faire dans la circons- 
tance. Toutefois, s'ils n'avaient pas été connus par 
leur accent et par leur figure, on aurait pu les 
prendre, les uns pour des. Arcadiens , les autres 
pour des Lacédémoniens. Je sens qu'il est difficile 
de vous donner un bon conseil. Prévenus comme 
vous l’êtes, et partagés de sentimens, si l'orateur 
s'attache à un juste milieu, et que vous fermiez 
l'oreille à ses discours, il ne sera goûté d'aucun 
des deux partis, et déplaira à tout le monde. Mais 
quand je devrais être mal reçu de vous, et vous 
paraître déraisonnable, je ne veux point vous lais- 
ser tromper, et vous priver du seul avis qui me 
semble le meilleur. 

J'examinerai, par la suite, les autres raisons, si 
l’on veut bien m'entendre : je commence par un 
principe que personne ne conteste, et qu'il est 
essentiel d'établir d'abord. 


X. 


Je prends la parole, ô Athéniens! et je pense 
bien autrement que quelques-uns de ceux qui ont 
T. LL. 4 


par 50 éloquence: Lorsqu on $€ distingue par le 


. et que» gi on ne parle que 


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bo | EXORDES. 
déjà parlé. Je ne les accuserai pas toutefois de vouæ : 


avoir donné des conseils nuisibles, avec de mau— 
vaises intentions. Mais, uniquement occupés de= 
* leurs discours, la plupart négligent d'examiner less 
choses ; et, s'ils ont trouvé un certain nombre 
d'objets qui puissent vous plaire , ils paraissent 
avec confrance à la tribune. Ils ont tort : attentifs 
à étudier la politique des états, ils devraient plutôt 
considérer que, vu la diversité des circonstances, 
tous les peuples se sont portés, dans un long espace 
de tems , à plusieurs démarches, dont quelques- 
unes se contredisent ; et que, si on ne parle que 
des dernières , on fait, sans y prendre garde, la 
chose la plus facile : on se trompe soi-même. Il 
paraît que les ministres, qui suivent le plan que 
jattaque, s'imaginent qu'ils retireront une gloire 
suffisante de ce qu'ils pourront vous dire, s'ils ont 
la réputation d'hommes éloquens. Pour moi, je 
suis persuadé que celui quientreprend de conseiller 
la république, doit chercher plutôt à lui faire 
adopter des projets utiles, qu’à plaire sur-le-champ 
par son éloquence. Lorsqu on se distingue par le 
talent de la parole, il faut ajouter les effets aux 
discours, afin que les discours ne procurent pas 


seulement un plaisir passager, mais un avantage 
durable. 





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CAVTAS 4 YIVIQORE y CXOMEIV, MAY TI XLAGWS EVA; 
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apéCXOUTI LEA AGY TApauivELr" LAN ÉXEIVO Ed , OT, 
A \ \ l , I > , 

AY HLËY HA JEANONTE TOY AYTINEYONT@Y AxOUG Qt y EE 
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Mary Paoouciy Uuas dy N AxOUTAITES jun Fer 
… , - | 3 53] \ ! 
GÔNTE, EAN pEVOr TapuY pl ECOITA TA Yupe 


TP @IVOUYT ES. 





EXORDES. | 55 
XI. 


Si vous savez, Athéniens, ce qu'il y a de mieux 
à faire dans la circonstance, vous avez tort de 
mettre la chose en délibération. Qu'est-il besoin, 
en effet, de vous fatiguer de paroles inutiles, et de 
vous donner des avis que vous approuvez ayant que 
de les avoir entendus ? Si vous délibérez comme 
devant vous décider d'après ce qu'on vous dira, 
c’est mal fait d'empêcher de parler ceux qui en ont 
envie; cest vous priver entièrement des bonnes 
idées qui sont venues aux uns, et faire que les 
autres,abandonnant leurs propres réflexions , vous 
conseillent d'après ce qu'ils croient conforme à vos 
désirs. Or, c'est vouloir commettre des fautes, que 
de forcer un orateur de dire ce qui vous plaît. 
Quand nous délibérons, nous devons écouter, 
peser ce qu'on nous dit, et profiter de ce qu'on 
nous dit de bon. Si je parle de la sorte, ce n’est pas 
que jaie dessein de contrarier vos goûts; mais je 
sais que, si vous refusez d'entendre ceux qui par- 
lent contre vos intérêts, ils diront que vous avez 
été trompés ; au lieu que, si vous les écoutez sans 
vous rendre à ce qu'ils disent, ils seront convaincus 
sur-le-champ de vous avoir donné des avis nui- 
sibles. 


* 


54 EXORDES. 


XII. 


0 - 


Vous le sentez, je crois Athéniens, ce n'est pas 
pour juger les coupables, mais pour délibérer sur 
les affaires actuelles, que vous vous assemblez 
aujourd’hui. L’orateur doit donc suspendre toute 
accusation, et se réserver à attaquer dans ses dis- 
cours certaines personnes, lorsqu'il les citera en _ 
justice. Il s'agit maintenant de vous exposer les 
avis qu'on a pu trouver. Accuser c'est blâmer le 
passé. On délibère sur le présent ou sur l'avenir. 
Ce n’est pas ici le tems de se permettre des plaintes 
et des invectives, mais de donner des conseils. Je 
tâcherai donc de ne pas tomber dans la faute que 
je reproche aux autres, et de vous conseiller ce 
qu il y a, selon moi, de mieux à faire dans la 
circonstance. 


XIII. 


Aucun de vous, Athéniens, ne niera, je pense, 
qu'il ne soit d'un mauvais patriote et d’un homme 
mal intentionné, de haïr ou d'aimer tel ou tel de 
vos ministres , au point de ne pas s’embarrasser, 
‘ des intérêts de l'état, et de ne suivre, dans les 


. harangues qu’on vous débite, que les mouvemens 


IIPOOIMIA. 55 
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Jos Aéyey | SAN oùN éyyus Elu To TA dora 


EXORDES. 57 
de la haine ou les sentimens de l'amitié. C'est ce 
que font plusieurs de ceux qui montent à cette tri- 
sune. Je me contente de leur dire qu'ils ne me 
saraissent pas comméttre une faute énorme, en 
aisant quelquefois ce que je leur reproche, et que 
e plus grand mal est qu'ils se montrent disposés 
1 agir toujours de même. Vous, Athéniens, je 
ous conseille de ne pas vous oublier , et, sans 
rous contenter de les punir, quand vous le jugerez- 
| propos, opposez-vous à eux de toutes vos forces, 
acrifiant à l'intérêt commun toute faveur particu- 
ière, comme cela doit être , lorsqu'on délibère sur 
a république. Faites réflexion que nul ministre , 
que tous les ministres ensemble ne peuvent être 


ssez punis de détruire les lois qui vous gouvernent. 


XI V. 


Quelques-uns de vous, Athéniens, trouveront 
eut-être présomptueux un particulier, un homme 
lu peuple, qui, parlant après des citoyens distin- 
"ués par leur ancienneté dans le ministère, et par 
e crédit dont ils jouissent auprès de vous, s'avance, 
t dit qu'ils lui paraissent ne rien proposer de ce 


qu’il faut , et même être fort éloignés de saisir le 


58 EXORDES. 

vrai point des affaires. Quoi qu'il en soit, je crois 
mes avis tellement supérieurs aux leurs, que je né 
craindrai pas de dire que leurs discours ne méri- 
tent aucune attention, et que vous ferez sagement 
d'examiner les conseils sans regarder celui qui les 
donne. Non, il ne faut pas que vous accordiez votre 
bienveillance à quelques-uns seulement, commeun 
droit de famille, mais à tous ceux des orateurs qui 


vous proposent les meilleurs avis. 
X V. 


Je voudrais [2], Athéniens, que vous donnas- 
siez la plus grande attention à mes discours ; l'ob- 
jet sur lequel vous délibérez est important. Il est 
une chose qui m'étonne : avant qu'une assemblée 
commence,lorsqu'on rencontre quelqu'un de vous, 
on est tout prêt à montrer ce qui peut rétablir les 
affaires; et aussi, lorsque l'assemblée est levée, 
on est également en état de s'expliquer sur la dé- 
termination qu'on doit prendre. Mais, lorsque vous 
êtes tous réunis, et qu'il s’agit d'examiner l'objet 
de la délibération, on ne vous dit rien moins que 
ce qui est essentiel. Est-ce que chacun de vous peut 


trouver par lui-même de bons avis, ou exposer 
_ ceux qu'un autre a trouvés, et que cependant il 


ne plaira pas, s’il le dit à la tribune ? ou chacun 


TIPOOIMIA. 59 


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60 HPOOIMIA. 


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EXORDES. 61 
blâme-t-il en particulier les autres, comme pour 
paraître disposé à faire lui-même ce qu'il y a de 
mieux, et craindra-t-il en public de porter des dé- 
crets qui vous engagent tous à remplir les devoirs 
de citoyens ? Si vous croyez qu'il ne viendra pas 
un tems où vous serez forcés d'abandonner ces 
voies obliques, vous n'avez pas tort de vous com- 
porter de la sorte : mais si vous voyez les affaires 
empirer toujours, vous devez prendre garde d'être 
obligés de lutter de près contreles événemens que 
vous pouvez prévenir, et de voir les peuples que 
vous méprisez aujourd hui, insulter bientôt à vos 


malbeurs. 
XVI. 


Quoique les affaires de la république ne soient 
pas actuellemeft dans le meilleur état, il me sem- 
ble, Athéniens, qu'il n'est pas absolument difii- 
cile de trouver ce qui peut les rendre bonnes. La 
manière de vous en parler , est, à mon avis, ce 
qu'il y a de plus embarrassant. Ce n'est pas que 
vous manquiez d'intelligence pour comprendre les 
discours qu'on vous adresse ; mais vous me parais- 
sez si peu accoutumés à entendre ce qu'il y a de 
vrai et d’utile dans les affaires , que je crains qu'un 


orateur, qui vous donne de bons conseils, n'é- 





62 EXORDES. 

prouve les effets de votre haine, qu'il faudrait ré- 
server pour ceux qui vous trompent. Car, en gé- 
réral, c'est moins les auteurs de vos maux que 
vous haïssez , que ceux qui vous en ont parlé les 
derniers. Quoique j'aie observé ces inconvéniens, 
Je crois néanmoins devoir négliger toute autre con- 
- sidération , et vous dire, dans la circonstance ac- 


_tuelle, ce qui me paraît le plus utile. 


XVII. 


Je voudrais, Athéniens, que vous fussiez aussi 
vifs pour vos propres intérêts que vous avez cou- 
tume de l'être pour ceux des autres. Mais vous sa- 
vez mieux tirer les autres du péri , que vous oc- 
cuper de ce qui vous regarde vous-mêmes. On dira, 
peut-être , que c’est faire le plus grand éloge d’A- 
thènes de dire que, pour le bien de la justice et 
sans aucune vue d'intérêt personnel , elle s'est ex- 
posée volontairement à mille dangers : je suis d'ac- 
cord que cette opinion qu'on a de nous est fondée, 
et je l’approuve; mais je crois qu'il est dé votre 
sagesse de montrer pour vos affaires toute l’atten- 


tion que vous donnez à celles d'autrui, afin d'être 


IIPOOIMIA; 63 
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EXORDES. 65 


regardés non-seulement comme des gens officieux, 
mais comme de bons politiques. 


XVIII 


11 convient peut-être, Athéniens, quand on veut 
vous donner des conseils, de vous parler de facon 
à pouvoir être supporté ; ou du moins, laissant 
tous les autres objets, de sc borner à ceux de vos 
délibérations, et de les traitcr le plus brièvement 
qu'il est possible. Si vous ne voyez pas, même à 
présent , que toutes vos affaires sont ruinées, ce 
n'est pas, sans doute, faute de discours, mais 
parce que Îles orateurs qui ont vieilli dans le minis- 
tère, ne parlent et n'agissent que pour eux; ou que 
les jeunes , qui ne se sont pas encore fait connaî- 
tre, cherchent plutôt à se faire une réputation de 
beaux parleurs, qu'à vous porter, par leurs dis- 
cours, à quelque démarche utile. Mais, afin de ne 
pas tomber moi-même dans cette faute, sans y 
faire attention, et de ne pas m'étendre plus sur 
des incidens que sur les objets qui me font mon- 
ter à cette tribune, j'écarterai tout le reste, et 
je vous exposerai mon avis sur les affaires pré- 
sentes. 


XIX. 


Il me semble, Athéniens, que vous devriez 
écouter celui qui s'engagerait à vous prouver que 
T. IL, s 


66 EXORDES. 

dans la délibération présente il est question de - 
votre intérêt autant que de la justice. Je ne crois 
pas qu'il me soit difficile de remplir cet engage- 
ment, pour peu que vous ne résistiez point à la 
persuasion. Qu'aucun de vous ne s’opiniâtre dans 
sa façon de penser; mais, si on la contredit, qu'il 
écoute jusqu'au bout avec patience; et, s'il lui sem- 
ble qu'on dit quelque chose de bon, qu'il en pro- 
fite. Un avis, heureusement trouvé, appartient au- 
tant à celui qui l’adopte, qu'à celui qui le donne. 
Pour bien délibérer, il faut, avant tout, ne pren- 
dre un parti qu'après s'être instruit des objets sur 
lesquels on délibère. Car ce n'est ni dans le même 
tems, ni selon la même méthode, qu'on doit con- 
firmer ce qu’on approuve , et juger quel est le 


meilleur parti à prendre. 
X X. 


Je suis monté à la tribune, Ô Athéniens! pour 
délibérer avec vous, si je dois parler ou non; et 
” voici ce qui m'empêche de me décider seul. II me 
semble que l'orateur qui ne veut ni se satisfaire 
lui-même, ni complaire à quelques-uns, mais 
parler pour vous, et vous dire ce qu'il s’est per- 


suadé être le plus utile, doit nécessairement ap- 


HIPOOIMIA. 6) 


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, \ ! » œ ! , QU «| 
Ey@ Toivuy olouas Touto moine oÙ Ya AETES , ay 
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vues Bpayu Ti pot measSnte naru, Mn mavS , os 
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ÉXCOTOS EYE YVQUNS UUGY TE TOY HApOITE , 0p— 
= 3 ! ! Ê ” 31 À = | 
IS EYIONEIAI REDON, LA À, ELY MADA TAUTA Ti 

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cuuGœsvn AEYETTAI, CKOTETO, MATE UT'O[LEIYES 
3 CA CS s'\ 3 QU > © ! CN ! 
dxoUgat” ET, EaY Opus etpnolai Ti CoxN , pnodE. 
, 1 7 e 1! 3/ US { \ 
Ou Yyap NTTOY.UUÉTEpOY OT TOY SPACOJLEV@Y TO 
\ El ro \ € > 1! € | 
XATOPTDIEY , A TOU pos UUas imoyTos. H er 
F \ DU " em 3 \ \ PA 
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V { %/ ! … 1 2 \ 
TO0S OUTE XAIPOS ; OUTE TPOROS y TOU T ED'IXUPOOAI Ta 
D \ Fo l } QU CU 
doxouyTæ, at Toù axéfacas re npaTor doxei ouu- 


Péceur. 


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TOJLEYOS y D'OTECOY Vpn [LE Arai, # un. Au d\ œuTos 
n v LE l \ 9 pe R ! 
TOUT aTOp@ XIV, pLT® Tpos UUAS. Ava yxæiIo éivu 

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por doxei TO un aUTU, pATe Tici Yapioucbai Bou- 
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MAAIGTA CUMPEpEI , RAÏ CUVET'EIN & XLAWS AEYOU- 


68 THPOOIMIA. 


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% 


EXORDES. 69 
prouver les bonnes raisons des deux partis, et 
combattre leurs prétentions peu justes. Que si 
vous daignez entendre de moi, en peu de mots, 
ce que je combats ct ce que j'approuve, vous 
délibérerez beaucoup mieux sur le reste. Mais, si 
vous rejeltez mes discours avant que de les avoir 
entendus, il arrivera que je serai mal voulu de 
l'un et l'autre parti, sans avoir offensé aucun des 
deux; et il n'est pas juste que j'essuie ce désagré- 
ment. Si donc vous l’ordonnez, je suis prêt à par- 


ler ; sinon, je consens volontiers à me taire. 
XXE. 


Je crois , Athéniens , que la raison et votre in- 
térêt veulent que, quand on délibère, on se borne, 
sans accuser personne, à vous dire, sur les objets 
qui vôus rassemblent, ce qu'on juge le meilleur. 
En effet, qu'il faille s’en prendre à quelques - uns 
du mauvais état de nos affaires, nous le savons 
tous; mais, les vrais moyens de les rétablir, c’est 
ce que doit montrer un ministre. Ajoutons que les 
accusateurs les plus à craindre pour les citoyens 
qui vous nuisent, ne sont pas ceux qui recherchent 
leurs actions dans un tems où ils ne peuvent être 


puais; mais plutôt ceux qui vous donnent des 


7o EXORDES. 


conseils propres à améliorer notre situation pré- 
sente, et qui par-là vous mettent à portée de pu- 
nir les coupables à loisir. Ainsi, regardant tout le 
reste comme superflu, je vais vous proposer ce 
qui me paraît le plus avantageux pour l'opjet de 
votre délibération : je vous prierai seulement; si 
je rappellequelques traits du passé, de croire que, 
sans nulle intention d'accuser qui que ce soit, je 
n'ai d'autre dessein, en vous présentant les fautes 
que vous avez déjà faites, que de vous empêcher 
d'y retomber encore aujourd'hui. | | 


XXII. 


Si, par le passé, ne prenant aucun parti, nous 
fussions demeurés aussi tranquilles que nous le 
sommes à présent , je ne pense pas, Athéniens, 
qu'il fût arrivé ce que nous voyons, et je crois que 
pour le reste, bien des choses iraient beaucoup 
mieux [5]. Mais aussi, aujourd'hui, l’insolence de 
quelques-uns ne permet pas de monter à la tri- 
bune, de parler jusqu'à la fin, ni même d'ouvrir la 
bouche. D'où il résulte une foule d’inconvéniens 
qui méritent quelque attention. Si c’est assez de 
connaître le mal , sans qu'il soit nécessaire d’indi- 
.quer le remède, et si, dans nos discours, il faut 
nous prêter à vos désirs, vous ordonnarez , comme 
vous avez déjà fait, d’équiper des vaisseaux, de 
s'embarquer, de contribuer; tout cela sur-le-champ; 
et, dans trois ou quatre jours, si on n’entend plus 


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EXORDES. ni 


parler des ennemis, et s'ils s'arrêtent, vous pen- 
sert qu'il est inutile de se metfre en marche; 
comme il est arrivé, lorsque nous eûmes appris que 
Philippe était dans l’Hellespont , et, ensuite, lors- 
que des galères de pirates abordèrent à Marathon. 
Vous montrez (a), en effet, lorsque vous délibérez, 
la même promptitude que pour se servir des for- 
ces en bon état; au lieu que vous devriez délibérer 
avec tranquillité , et exécuter avec ardeur ce que 
vous avez résolu, bien persuadés que si, fermes 
dans la résolution que vous en aurez une fois 
prise, vous ne fournissez des vivres en quantité 
suffisante, et ne mettez à la tête de vos troupes 
un général intelligent , il ne vous restera que des : 
décrets; vous perdrez tout ce que vous aurez dé- 
pensé , et vos affaires n’en allant que plus mal, 
vous citerez en jugement, dans votre mauvaise 
humeur, vos propres citoyens. Pour moi, je vou- 
drais qu’on ne vous vit pas poursuivre les citoyens 
en justice, avant que de vous être vengés des en- 
nemis, puisqu'enfin il est plus raisonnable de faire 
la guerre à nos ennemis que de nous la faire à 
nous-mêmes. Mais pour ne pas me borner à des 
reproches, ce qui est le plus facile, je vais vous 
cxposer quel parti il faut prendre, vous priant 
seulement de ne pas m'interrompre, et de ne pas 
croire que j'apporte dans les affaires des retards et 





(a) Le grec dit : Vous mettez à délibérer la même ardeur que d’autres 
metiraient à se servir de forces en bon état. 





4 EXORDES. 

des délais. Non, ce n’est pas vous donner le meil— 
leur conseil que de vous proposer de marcher à 
l'ennemi dès l'instant même, nos pertes passées ne 
pouvant être réparées par nos forces présentes; on 
doit plutôt vous montrer ce qu'il vous faudrait de 
troupes, et comment vous fournirez à leur entre- 
tien, jusqu'au moment où, ayant terminé la guerre 
par un traité avantageux ou par une victoire com- 
plète, vous vous serez mis pour toujours à l'abri 


de toute insulte. 
XXIII 


Vous conviendrez tous, Athéniens, que, quand 
notre ville délibère sur ce qui la concerne en par- 
ticulier, elle doit avoir autant d'égard à ce qui est 
utile qu'à ce qui est juste. Mais, lorsqu'il s’agit des 
affaires de nos alliés ou de toute la Grèce, comme 
aujourd hui, elle doit s'occuper surtout de la jus- 
tice. L'utilité suffit dans le premier cas; dans les 
autres, il faut consulter encore les règles d’une 
exacte équité. Les peuples qui sont à la tête des 
affaires, disposent en maîtres des entreprises: 
-quant à l'opinion qu'on en aura, nul n'est assez 
puissant pour en pouvoir disposer; et l'on publie 
sur les auteurs des actions, l'idée qu'elles en don- 


nent naturellement. Il faut donc faire eu sorte 


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EXORDES. "bi 

| qu'on les trouve conformes à la justice, dont voici 

un principe : nous devons chacun nous comporter 

à l'égard des peuples qui sont opprimés, comme 
nous voudrions que les autres se comportassent à 

notre égard, s'il nous arrivait malheureusement 

quelque disgrâce pareille. Mais puisque plusieurs 

contredisent les sentimens de leur propre cœur, je 

les réfuterai en peu de mots, après quoi je vous 


donnerai l'avis que je juge le meilleur. 
XXI V. 


Il me semble , Athéniens, que vous ne regar- 
deriez pas comme un léger préjudice, que les peu- 
ples prissent de vous une opinion désavantageuse. 
Vous pensez juste, mais vous n'agissez pas en 
conséquence, et vos ministres vous portent sou- 
vent à faire des actions que vous n'approuveriez pas 
vous-mêmes. Quoique en général on écoute plus 
volontiers les louanges que les reproches, je ne 
crois pas néanmoins , pour capter votre bienveil- 
lance, devoir vous parler contre mes lumières et 
contre vos intérêts. Je dis donc que, si vous étiez 
fermes dans vos principes, vous ne feriez pas en 
public ce que vous blâmez en particulier, et qu'on 


ne verrait pas arriver ce que nous voyons ; c'est- 


_{ 


78 EXORDES. 


à-dire, les démarches que chacun trouve injustes 
et peu honnêtes, et qui le font s'écrier : Jusqu'où 
portera-t-on les choses ? Lui-même ne les approu- 
verait pas, lorsqu il est dans l'assemblée. Au reste, 
je voudrais être assuré qu'il est aussi avantageux à 
l'orateur de vous donner les meilleurs conseils, 
qu'à vous de les recevoir ; alors je serais monté à 
la tribune avec beaucoup plus de confiance : mes 
craintes , cependant, ne m'empèécheront pas de 
vous èxposer librement un avis que vous trouverez 
bon, à ce que j'espère, quand même vous ne Île 
suivriez point. 


X X V. 


Quand [4] un orateur neserait pasencore monté 
à la tribune pour vous entretenir de vos affaires, 
il me semble, Athéniens , qu’en y montant aujour- 
d'hui pour répondre aux reproches mal fondés 
que les députés de Rhodes font à notre républi- 
que, il me semble, dis-je, qu’il mériterait fort 
d’être excusé. Dans toute autre occasion , étre 
vaincu par ses adversaires est moins une hontc 
qu'un malheur. Les bons et les mauvais succès 
passés peuvent être attribués à la fortune , aux 
généraux , à bien des causes. Mais, en défendant 
ses droits, n'être pas capable de s'expliquer d’une 
façon qui réponde à son ancienne gloire, c'est une 
honte pour celui qui s’énonce mal, et un vice de 
son cœur. Oui, quand ce serait devant d’autres 


HPOOIMIA. 79 
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80 | ITPOOIMIA, 
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EXORDES. 8 
Œu'on eût parlé contre vous, je ne pense pas que 
les députés eussent menti aussi effrontément , et 
que ceux qui les entendaient eussent écouté aussi 
patiemment la plupart de leurs discours. Mais, 
sans doute, il n'est que trop de circonstances dans 
lesquelles on abuse de votre bonté excessive , et 
les députés en abusent encore dans celle-ci. Ils ont 
trouvéen vous, contre vous-mêmes, des auditeurs 
tels que je suis sûr qu'ils n'en auraient trouvé 
nulle part. Aussi il me semble que vous devez pour 
cela les haïr, et en même tems remercier les dieux. 
En effet, que les Rhodiens , quijadis nous tenaient 
des propos beaucoup plus insolens encore, soient 
réduits maintenant à nous supplier , c'est ce que 
je regarde comme un bonheur pour Athènes. Mais 
que ces insensés ne fassent pas réflexion, lorsque 
la chose est visible, qu'en différentes rencontres 
vous les avez sauvés, eux et les autres Grecs de 
l'Asie Mineure, moins occupés de vos propres in- 
térêts, qu'attentifs à corriger les effets de leur im- 
prudence, et de cet égarement qui leur a fait 
entreprendre la guerre de leur chef [5]; voilà ce 
qui devrait exciter notre indignation contre les 
Rhodiens. Au reste, c'est peut-être une nécessité 
fatale qu’ils manquent de sens dans la prospérité. 


T. HE 6 


82 EXORDES. 

Quant à nous, il nous convient, par égard pour 
nous-mêmes , et pour la conduite que nous avons 
toujours tenue , d'être jaloux de montrer à tous les 

peuples, que par le passé, qu'à présent, qu'en tout 

tems, nous avons été fidèles à pratiquer la justice, 

et que nous sommes calomniés par des hommes 


qui voudraient asservir leurs compatriotes. 


XXVI.. 


Si vous étiez, Ô Athéniens! dans les mêmes dis- 
positions pour écouter les discours de ceux qui 


_ vous conseillent, et pour juger des événemens, 


fonction de conseiller serait la plus sûre detoutes. 


En effet, supposé que tout réussit au gré de nos 
désirs (car ne disons rien qui ne soit de bon au- 


gure) , on attribuerait l'événement heureux et à 


vous et à celui qui vous aurait persuadés. Mais vous : 


écoutez volontiers les orateurs qui ne vous di- 
sent que ce que vous voulez, et vous les accuse 
souvent de vous tromper, quand tout ce que 
vous voulez n'arrive pas, sans faire attention que, 


s'il est au pouvoir de l’homme de chercher dans 


— —_—— 


son esprit ce qu'il y a de mieux et de vous en 


faire part , l'exécution et le succès dépendent en 


grande partie de la fortune [6]. Si on avait trouvt 


HPOOIMIA. 83 


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HaréiY | AUTOS ÉXAOTOS ÉOTI XUPIOS , ToÙ À Tpa- 
0 . CU \ 2 U v ! \ _… 
XINVLI TAUTA, HA CUVEVEVXEIV, EY TH TUYN TO D'AE- 
/ 1 | 19» 
ovoy épos yuyvéleu. (* ) "Ech dé avbporoy 0Yla aya- 


\ QU € ! 1 e 1! . CN 
DATOY TAS AUTOU OIdVOIAS A0VOY UGÉ EL Ts de 





(*) Joyez, dans les Notes, la traduction d’une phras 
omise ici par Auger. 








84 TIPOOIMIA. 


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EXORDES. 85 
moyen de gouverner le peuple avec sûreté et 
1 péril, ce serait être insensé que de négliger 
moyen : mais puisqu'il faut nécessairement , 
and on expose son avis sur des choses à venir, 
rtager les événemens qui suivront, et les repro- 
es qu'ils occasionnent, je crois qu'il est honteux, 
‘squ'on se donne pour bon patriote , de se refu- 
‘aux périls que l'on court en conseillant la pa- 
>. Je prie les dieux qu'ils nous inspirent, à moi 
vous dire ce qu'il y a de mieux à faire, et à 
18 de prendre le parti le plus avantageux pour 
république et pour l’orateur en particulier. Car 
bstiner à vouloir l'emporter sur les autres, c'est, 
1s doute, une preuve de folie , ou la marque 


an homme qui n'a en vue que ses intérêts. 


XX VII. 


Il peut arriver, Athéniens, que, sur les objets 
la délibération actuelle, et sur tous les autres, 
qui vous paraît le meilleur, le soit réellement : 
me semble néanmoins que, puisque vous déli- 
rez sur des affaires importantes, vous devez 
outer également tous les orateurs qui vous 
»nnent des conseils, parce que, sans doute , il 


t peu convenable de rebuter en tumulte ceux 


2 - 


86 EXORDES. | 

qui veulent à présent vous donner des avis, et de 
les écouter ensuite volontiers, lorsqu'ils attaquent 
ce qui a été résolu. Vous conviendrez assurément 
avec moi, que vous prenez plaisir à entendre qui- 
conque parle suivant vos désirs; mais que, sil 
arrive quelque contre-temps fâcheux, vous croi- 
rez alors qu on vous a trompés , et vous applau- 
direz aux orateurs dont vous ne pouvez aujour- 
d'hui soutcnir les discours. Or, il'est surtout de 
l'avantage des ministres qui vous ont fait prendre 
le parti que nous examinons, de laisser parler les 
opposans. En effet, si ceux-ci peuvent montrer 
que ce qui paraît à d'autres le meilleur, ne l'est 
pas, et s'ils le font, avant qu'on soit tombé dans 
quelque faute, par là, ils mettront leurs adver- 
saires eux-mêmes à l'abri de tout péril. Que, s'ils 
ne peuvent réussir, ils ne pourront du moins se 
plaindre par la suite, et, ayant obtenu ce qu'on 
doit accorder à des hommes, d’être écoutés, ils 
supporteront sans peine leur mauvais succès, 
comme il est juste, et ils partageront avec les 
autres tous les événemens quels qu'ils puissent 


être, 





TPOOIMIA. 87 
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EXORDES. 89 


XX VIII. 


Je pense, Athéniens, qu'ayant à délibérer sur 
des affaires de la plus grande importance, vous 
devez accorder toute liberté aux orateurs qui 
viennent vous donner des conseils. Ce qu’il y a 
de difficile, n'est pas de vous indiquer le meilleur 
parti à prendre, puisque vous avez assez de péné- 
tration pour le trouver de vous-mêmes; mais plu- 
tôt de vous déterminer à exécuter ce qui a été ré- 
solu. Oui, sans doute, après que vous avez adopté 
un avis, et que vous l’avez ratifié par un décret, 
vous n'êtes pas plus disposés à agir qu'auparavant. 


C'est, je crois, un avantage pour Athènes, dont 
il faut rendre grâces aux dieux , que des peuples 
qui, par le passé, n'ont pas craint de tourner 
leurs armes contre vous, ne trouvent aujourd'hui 
de ressource qu'en vous : vous devez vous félici- 
ter d'une telle circonstance. Si vous savez en tirer 
parti, vous pourrez, par des faits, justifier avec 


gloire notre république des reproches injurieux 
dont on la charge. 


XXI X. 


On vient de vous présenter, Athéniens, de 
grandes et magnifiques espérances, qui font quel- 
que impression sur la plupart de vous, sans beau- 


90 EXORDES. 


coup de raison. Pour moi, je n'ai Jamais été 
d'humeur, pour plaire dans le moment, à vous 
dire ce que je ne croirais pas devoir vous être 
utile par la suite. C'est un défaut presque géné- 
ral d'aimer ceux qui approuvent toutes nos dé- 
marches, et de ne pouvoir souffrir ceux qui nous 
blâment : mais un homme sensé doit faire en sorte 
que la raison l'emporte toujours sur la passion. 
Ce serait, sans doute, une satisfaction pour moi 
que vous trouvassiez du plaisir à faire ce qui doit 
vous procurer de l'avantage; je pourrais alors vous 
dire des choses également utiles et agréables : ce- 
pendant, comme je vous vois agir contre vos inté- 
rêts, je me crois obligé de m'y opposer, quand je 
devrais encourir la haine de plusieurs d'entre 
vous. Si vous vous obstinez à ne rien vouloir en- 
tendre, vous paraîtrez vous porter à des partis 
nuisibles, moins par défaut de jugement, que par 
l'effet d'un naturel dépravé qui cherche le mal. 
Si vous daignez m'écouter, peut-être changerez- 
vous de résolution; ce que je regarde pour vous 
comme de la plus haute importance : sinon, l'un 
dira que vous ne connaissez pas vos vrais avan- 
tages ; un autre , ce qu'il lui plaira de vous dire. 


X X X. 


Ce n’est pas une chose nouvelle, ô Athéniens ! 
qu'il se trouve des orateurs qui, lorsqu'on doit 


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EXORDES. - 93 


agir d'après ce qui a été résolu , entreprennent en- 
core de s'y opposer. S'ils tenaient cette conduite, 
quoiqu'ils eussent eu la liberté de la parole dans 
vos délibérations , ils seraient blâmables de reve- 
nir, malgré tout, sur des objets où ils auraient 
succombé. Mais doit-on être surpris que, même 
après votre décision , ils veuillent exposer des rai- 
sons que vous avez d'abord refusé d'entendre ? 
Et ne serait-on pas fondé à vous blâmer de ne 
pas laisser dire à chacun, dans vos assemblées , ce 
qu'il pense, et de ne plus écouter personne, lors- 
que quelques-uns vous ont prévenu par leurs dis- 
cours ? Il arrive de là, et c’est une chose assez 
désagréable pour vous , que ceux dont vous pou- 
viez suivre les conseils, avant de commettre des. 
fautes, vous les louez après, quand ils vouscondam- 
nent. Il me semble que vous retomberez dans le 
même inconvénient, si vous n’écoutez aujour- 
d’hui tout le monde avec une égale attention ; et 
si, ayant pris cette peine et adopté les meilleurs 
avis, vous ne regardez ensuite comme de mauvais 
citoyens, ceux qui blâmeront en quoi que ce soit, 
le parti que vous aurez embrassé. Mais je suis per- 
suadé que je dois, avant tout , dire ce que je pense 
sur l'objet de la délibération, afin que, si vous le 
jugez à propos, je m'explique sur le reste, ou bien 
que je ne vous sois pas importun, et que je ne me 
fatigue pas moi-même inutilement. 





94 EXORDES. 


XXXI. 


Vous deviez, Athéniens, avant que d'entre- 
prendre la guerre, considérer toutes les choses 
dont vous aviez besoin pour la soutenir. Si elle 
n'était pas certaine dans les premiers tems où vous 
délibériez, lorsqu'ensuite elle l'est devenue, il fal- 
lait vous consulter sur les préparatifs. Si vous dites 
que vous avez remis à vos généraux des corps de 
troupes considérables (a), on ne recevra pas cette 
excuse, parce que des hommes qui renvoient ab- 
sous lestitoyensqu'il ont mis à la tête des affaires, 
ne peuvent accuser ces citoyens d'avoir perdu les 
affaires. Mais, puisqu'il n'est pas possible de chan- 
ger le passé, que seulement on peut le réparer 
avec les ressources présentes , Voyant que les re- 
proches seraient déplacés, je tâcheraide vous don- 
ner le conseil qui me semble le meilleur. 

D'abord, vous devez être résolus à montrer au- 
tant de zèle et d'empressement pour vos intérêts, 
que vous avez montré Jusqu'ici de négligence; et cé 
ne sera encore qu'avec peine que vous pourrez vous 
flatter de recouvrer, enfin, ce que vous avez perdu 
depuis long-tems par votre faute. Vous devez en- 
suite né pas désespérer , même dans votre position 
actuelle. Ce qui a causé vos malheurs par le passé, 
doit principalement vous donner des espérances 
pour l'avenir. Comment cela ? c'est peur n'avoir 





(a) Le grec ajoute : et que vos générax ont perdu ces troupes. 


TIPOOIMIA. 95 


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96 TIPOOIMIA. 


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AAANS ÉVEXA ŒITIAS | MANO TL, D'AN & T'OÙ HYOUI- 
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Tai cuuPépety, A6 VOITAs TD'AUTATÏLI" TO Ydp XATA- 
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TOU XAXOS Ta MPAYUaT EVE, LAN À T'ayTas 


EXORDES. : 9n 


Tien fait de ce qu’il faut, que vos affaires vont aussi 
mal. Car si vous ne les aviez pas négligées, et 
qu'elles fussent toujours au même point, il n'y 
aurait plus d'espoir qu'elles pussent jamais aller 
mieux. 

| XXXIL. 

Rien de plus odieux, à mon avis, que de voir 
des ministres tenir eux-mêmes la conduite qu'ils 
blâment ; et il n'est personne assez dépourvu de 
sens pour ne pas convenir que se partager en fac- 
tions, s'accuser les uns et les autres sans forme 
de jugement, fait le plus grand tort aux affaires. 
Sans doute, ils serviraient mieux l’état, s'ils tour- 
naient contre ses ennemis l’ardeur qu'ils montrent 
les uns contre les autres. Moi, 6 Athéniens! je vous 
exhorte à n'épouser aucune faction et à prendre 
des mesures, non pour qu'une moitié de la ville 
ait l'avantage sur l’autre, mais plutôt pour que 
toute la ville l'emporte sur les ennemis. Je prie les 
dieux de faire changer les orateurs qui, par esprit 
de parti, par haine, ou par quelque autre motif, 
négligent de vous dire ce qu'ils jugent le plus 
utile (a). Souhaiter du mal à quelqu'un de vos 
ministres, serait peut-être déplacé : je m'en pren- 
drai donc à tout le peuple, du mauvais état de nos 
affaires. D'ailleurs , il me semble que, sans nous 
presser de faire rendre compte aux orateurs de 





(a) Le grec dit : vous donnent des avis qu’ils savent contraires à votre 
intérêt. | 


T. III. 7 


98 | EXORDES. 
leur conduite, nous devons délibérer, dès à pré— 
sent, sur les moyens d'améliorer notre situatiorx 
présente. : 

XXXIII. 

Je voudrais, Athéniens, que certains orateurs se 
môntrassent aussi jaloux de vous dire de bonnes 
choses, qu’ils le sont d’avoir la réputation de bien - 
dire , afin qu'ils -passassent pour d'excellens pa- 
triotes, plutôt que pour des hommes éloquens, et 
que vos affaires, ainsi qu'il est convenable, fussent 
dans un meilleur état. Mais il en est qui me parais. 
sent se contenter absolument de briller par leur 
éloquence, sans s'occuper de ce qui doit vous arri- 
ver ensuite. Cette conduite m'étonne. Est-ce que 
les discours qu'ils vous débitent, sont de nature à 
tromper l'orateur aussi bien que ses auditeurs ? Ou, 
dans leurs barangues, parlent-ils avec connaissance 
contre leurs propres lumières? Lorsqu'on a envie 
de réussir, on ne doit pas être hardi dans les pa- 
roles, mais fort dans les préparatifs; on ne doit 
pas être fier de la faiblesse de l'ennemi, mais es- 
pérer de le vaincre, quand il serait puissant. Si nos 
ministres l'ignorent, il y a toute apparence que la 
subtilité des discours les empêche de sentir les 
vérités les plus essentielles. S'ils disent qu'ils ne 


IHPOOCOIMIA. 99. 
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EXORDES. | 101 


lignorent pas, et s'il est une autre raison qui leur 
fait suivre la méthode qu'ils ont adoptée, ne doit- 
on pas regarder cette raison comme blâmable, 
quelle qu'elle soit? Pour moi, quoique je vous voie 
aimer à entendre ces orateurs, cela ne m'empé- 
chera pas de vous faire part de ce que je pense : 
car il y aurait de la simplicité, parce que d’autres 
vous ont séduits avec des discours nuisibles, d’hé- 
siter à parler, quand on a à vous dire des choses plus 
raisonnables et plus utiles. Je vous prie de m'écou- 
ter favorablement , faisant attention que vous n’au- 
riez pas pris le parti que vous venez de prendre, si 
vous n'eussiez écouté ceux qui vous ont persuadés. 
Comme donc, s'il était question de juger de la na- 
ture d’une monnaie , vous croiriez devoir en faire 
l'épreuve , je vous demande de même d'examiner 
l'avis qu'on vient de vous donner, en le comparant 
à celui que nous allons lui opposer. Si vous per- 
sistez à le trouver bon et solide, suivez-le sous 
d'heureux auspices; que si, d’après un examen 
réfléchi, il vous paraît faux et de mauvais aloi, 
changez de sentiment, avant que d'avoir fait une 
faute, et profitez des bons conseils. 


XXXIV. 
Je voudrais surtout, ô Athéniens ! vous per- 
suader ce que je vais vous dire ;ou , si je ne réus- 


sissais pas, je voudrais du moins vous avoir dit ce 
que je pense. 1] me semble qu'il est aussi diflicile 


#” 


102 EXORDES. 


d'imaginer un bon avis que de vous l’exposer. On 
pourra s’en convaincre, si on se persuade que vous 
ne devez pas considérer les paroles, mais les choses 
qui vous occupent, et si l’on est plus jaloux de 
passer pour un excellent patriote, que pour un 
homme éloquent. Pour moi ( que le ciel me comble 
de biens, si je dis la vérité ! ), lorsque je suis venu à 
réfléchir sur les affaires présentes, j'ai trouvé une 
foule de discours que vous auriez entendus avec 
plaisir. Je voyais , et je le vois encore, que je 
pouvais m étendre à montrer que vous êtes les plus 
justes des Grecs, que vous descendez d'ancêtres 
illustres, et autres éloges semblables. Mais le plai- 
sir que causent ces discours, ne dure que le tems 
où on les débite, et s'évanouit aussitôt : or, un mi- 
nistre doit donner des conseils qui vous procurent 
quelque avantage solide et durable , conseils qu’il 
n'est pas si facile de trouver et de faire adopter ; je 
le sais par expérience. Il ne suffit pas, en effet, de 
connaître les meilleurs projets, si l’on n’est ca- 
pable de vous les persuader, à vous qui devez entre- 
prendre l'exécution. Au reste, mon devoir est de 
vous dire ce que je me suis persuadé être le plus 
utile; le vôtre est d'écouter mes discours, de les 
juger, et d’en profiter, s'ils vous plaisent. 


XX XV. 


Lorsque, dernièrement, 6 Athéniens! vous n’a- 


TPOOIMIA. 103 
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104 TIPOOIMIA. 


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VHpOY XL XAXOVOUY UjLY, To pré ap Aoyou jun Ttu- 
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érTeSuunoler, ouyyvoun" To dE, AXOUOLYTUY VUE 
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MA GILXPIVAYT@Y, ETI AYLUOY UNITÉ, XI [UN OUY* 


MOpEY EVOOYT A TN TOY M'AEIOVOY VVOUY , LAN TI 


EXOR DES. 10) 


Yez pas cru devoir écouter ceux qui voulaient com- 
battre ce que disait un orateur, il était clair qu'il 
arriverait ce que nous voyons; je veux dire, que 
ceux à qui on avait alors fermé la bouche, parle- 
raient dans une autre assemblée. Sidonc, agissant 
de même encore aujourd’hui , vous refusez d’en- 
tendre les ministres qui veulent défendre ce qui a 
déjà été résolu, ils reparaîtront dans une autre as- 
semblée , et attaqueront ce qui sera décidé en ce 
jour. Sans doute , vos affaires seraient meilleures, 
ct on ne vous taxerait pas d'imprudence, si vos 
résolutions avaient quelque fin, et si, assistant à 
vos assemblées comme à un spectacle , vous ne né- 
gligiez pas ce qui est utile, pour ne vous attacher 
qu'à ce qui estfacile [7]. Ilfaut changer de condui- 
te, et, vous donnant la peine d'écouter également 
le pour et le contre, choisir avec connaissance ce 
que vous aurez à faire, et regarder comme un 
mauvais citoyen et un homme mal intentionné, 
quiconque attaquera ce qui aura été une fois arrêté 
dans cette forme. En effet, qu'un orateur, qui n'a 
pas eu la liberté de parler ,se persuade qu'il a ima- 
giné quelque chose de mieux que ce que vous avez 
décidé, cela est excusable; mais, lorsque vous avez 
entendu ses discours, et que vous les avez jugés , 
reparaître encore avec effronterie, ne pas se rendre, 
pe pas céder à l'avis du plus grand nombre, cela 


La 





106 EXORDES. 


fait soupconner quelque disposition peu honnête. 
Pour moi, je garderais aujourd'hui le silence , si 
je vous voyais persister dans ce que vous avez ré- 
solu, étant de ceux qui sont persuadés qu il vous 
est utile de vous en tenir à votre première résolu- 
tion. Mais, comme il me semble que les discours de 
certains ministres en ont fait changer plusieurs 
d’entre vous, je vais vous apprendre, quoique vous 
le sachiez peut-être, dans la crainte que, par ha- 
sard , vous ne lignoriez, je vais vous apprendre 
que tout ce qu'ils ont pu vous dire, est aussi con- 
traire à la vérité qu'à vos intérêts. 


XXXVL 

Il conviendrait, Athéniens , lorsque les affaires 
sont mises en délibération, que chacun tâchit de 
vous persuader ce qu'il croit le meilleur, pour 
qu'il n'arrivât pas, au grand détriment de la répu- 
blique, que vos décisions n'aient jamais de fin, 
et que vous vous accusiez vous-mêmres de folie par 
vos variations continuelles. Mais, puisqu’après 
avoir d'abord gardé le silence, quelques-uns blä- 
ment à présent ce que vous avez arrêté, je veux 
leur dire un mot. Leur conduite me paraît étrange, 
ou plutôt je la trouve très-repréhensible. Car , si, 
pouvant dans vos délibérations vous donner des 
conseils, ils aiment mieux attaquer ce que vous 
avez résolu, ils agissent en vrais brouillons, et 


TPOOIMIA. 107 
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108 HPOOIMIA. 


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non, comme ils le disent, en citoyens zélés. Je 
leur demanderäis volontiers, sans prétendre par-là 
fournir matière aux invectives, pourquoi, attentifs 
à louer les Lacédémoniens dans le reste, ils ne les 
imitent pas dans ce qu'il y a chez eux de plus loua- 
ble , ou pourquoi même ils font tout le contraire. 
On dit qu'à Lacédémone chacun donne son avis, 
jusqu à ce qu'on ait pris une résolution, et que, 
dès qu'elle est prise, tout le monde l'approuve, 
de serte que les opposans même travaillent à faire 





réussir le projet. Aussi, quoiqu’en petit nombre, 
ils viennent à bout de vaincre des armées nombreu- 
ses ; tout ce qu'ils ne peuvent emporter de force, 
les armes à la main, ils le prennent par adresse, 
en profitant des conjonctures; aucune occasion, 
aucun moyen de parvenir à leurs fins, ne leur 
échappe. Quelle différence entre eux et nous, 
grâce aux orateurs dont je parle , et à ceux qui 
leur ressemblent ! Nous employons tout le tems à 
nous attaquer les uns les autres, plutôt qu'à com- 
battre nos ennemis. Quelqu'un nous ménage-t-il 
la paix en tems de guerre? nousle haïssons. Nous 
le contredisons , s’il parle de guerre en tems de 
paix. Nous exhorte-t-il à rester tranquilles et à 
nous mêler de nos propres affaires? nous disons 
qu'il a tort. En un mot, nous nous occupons de 
critiques frivoles, et nous nous repaissons de vai- 
nes espérances. Que nous conseiïllez-vous donc, 


110 |  EXORDES. 
dira-t-on , puisque vous blâmez ce qui se fait ac- 


tuellement ? Voici mon avis. 


XXXVII. 


Il me semble, Athéniens, qu'on aurait tort de 


craindre pour vous et d'appréhender que vous ne 


preniez de mauvais partis , en refusant d'écouter 
ceux qui vous donnent des conseils. D'abord, la 


fortune, qui vous est favorable, fait que la plupart 


de vos affaires s’arrangent d'elles-mêmes suivant : 


vos désirs; car fort peu iraient bien, si elles né- 
taient conduites que par la sagesse de vos chefs. De 


plus, vous connaissez d'avance non-seulement les 


discours que chacun doit vous débiter , mais en- : 


core pour quel motif il parle; j'ajouterais même, 


s’il n'était trop dur de le dire, pour quelle somme 
il parle. Vous ferez sagement , suivant moi, de 
n'accorder que fort peu de tems aux orateurs qui 
vous trompent. Si je ne devais que répéter ce- que 
les autres ont dit, je ne croirais pas devoir vous 
fatiguer de mes paroles ; mais je pense que j'ai à 
. vous donner des conseils qui vous sont aussi utiles, 
qu'ils sont éloignés de ce qu'attendent la plupart de 
vous. Je ne serai pas long. Ecoutez mes discours; 


jugez-les , et, s'ils vous plaisent, profitez-en. 





IHPOOIMIA. IT1 


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LEIS OU JLOYOY TOUS ÀAOVOUS , OUS AY EXAUTOS EL TOI , 
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JOIOTÉ, LAÂL KE @Y EVEX AUT@Y EXAOTOS JHLNY0- 
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EXORDES. 1193 


XXXVIIL 
Mon début , Ô Athéniens ! sera aussi court que 


solide, et je ne m'épuiserai pas en propos inutiles. 
I1 me semble que c'est vouloir tromper, que de 
chercher à gagner ses auditeurs, et à couvrir, par 
l'agrément des paroles, ce que les choses peuvent 
avoir de désagréable. Celui qui est déterminé à 
vous parler avec franchise, doit dire d'abord quel 
est son sentiment , afin que si, après avoir entendu 
sa première idée , vous voulez entendre le reste, 
il s'explique , et vous instruise sur ce qu'il juge le 
meilleur ; ou que, si au contraire vous la rejetez, il 
se retire sans vous être importun, et sans se fati- 
guer lui-même. Pour moi, voici ce que je dis en 
premier lieu : je pense que le peuple de Mitylène 
est opprimé, et que vous devez le tirer de l'oppres- 
sion. Je vous dirai les moyens de réussir, quand 
je vous aurai fait voir que le peuple de Mitylène est 
opprimé , et que vous devez marcher à son se- 


cours. 
XXXIX. 


On ne doit pas s'étonner, Athéniens (c'est la 
réflexion par où je débute ), que le ministère de la 
parole soit à présent difficile pour quiconque veut 


donner des conseils : car, lorsque les affaires sont 
T. JL, ô 


114 EXORDES. 


mauvaises, il faut nécessairement que la délibéra- 
tion soit embarrassante. Si l'on compte qu'elles se 
rétabliront en ne voulant pas écouter, n'écoutons 
rien. Mais, si tout n'en ira que plus mal, loin d'en 
aller mieux, pourquoi laisserions-nous arriver les 
choses à l'extrémité? Pourquoi ne travaillerions- 
nous à les rétablir qu'après un tems plus éloigné, 
et lorsqu'il sera plus difficile de réussir , quand 
nous pouvons , dès aujourd'hui, corriger notre 
situation présente, et mettre tout dans un meil- 
leur ordre? Il est naturel, sans doute, dans l'état 
actuel des choses , que vous ayez l'humeur un peu 
aigrie; mais que vous vous emportiez indistincte- 
ment contre tous vos ministres, et non contre les 
seuls auteurs de vos maux, cela n’est ni naturel ni 
juste. Ceux qui ne sont cause d'aucun des événe- 
mens passés, et qui peuvent vous dire les moyens 
de rétablir vos affaires par la suite, doivent obtenir 
votre faveur plutôt qu'encourir votre disgrâce. Si 
vous les rebutez mal-à-propos, vous les intimide- 
rez et les empêcherez de monter à la tribune. Pour 
moi, quoique je sache que souvent vous traitez 
mal celui qui s'offre le premier à votre chagrin, 
plutôt que celui qui a causé vos malheurs, je me 
présente cependant pour vous proposer mon avi. . 
Je me flatte que vous ne pourrez m’imputer aucun 
de vos maux, et que je puis vous donner de meil- 
leurs conseils que les autres. 





fPOOIMIA. 115 
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118 ‘  EXORDES. 
de confiance et de sécurité, plus ils commettront 


de fautes. 


XLI. 


Il me semble, Athéniens, que ce n'est pas sur 
une seule ville, mais sur toutes les villes alliées 
que vous délibérez en ce jour. Car , suivant que 
vous vous déciderez sur celle-ci, il est probable 
que les autres, jugeant d'après cela, croiront qu'on 
les traitera de même : en sorte que, pour votre 
gloire et pour xotre plus grande utilité, vous devez 
avoir fort à cœur de prendre un parti aussi juste 
qu'avantageux. La cause de nos embarras, ce sont 
les généraux eux-mêmes. La plupart d’entre eux 
qui partent de vos ports, ne croient point devoir 
protéger les amis d'Athènes, ceux qui, de tout 
tems, ont partagé nos périls; mais, se faisant ch:- 
cun des amis particuliers, ils vous demandent de 
regarder leurs flatteurs comme vos amis, lorsqu'au 
contraire vous n’en trouverez pas qui soient plus 
vos ennemis, ni qui doivent l'être plus nécessaire- 
ment. En effet, plus les hommes auxquels ils s'in- 
téressent, nous ont trompés pour Jeur propre 


avantage, plus ces mêmes hommes pensent que 


TIPOOIMIA, 119 


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120 HPOOIMIA. 


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EXORDES. 121 


VOws leur ferez subir une peine rigoureuse. Or, il 
N'est pas possible qu’on soit bien affectionné pour 
Ceux de qui l’on s'attend à souffrir quelque mal. 
Mais ce n’est peut-être point ici le moment de faire 
des reproches; je vais vous donner le conseil que 
j'estime le plus utile. 


XLII. 


Je crois, Athéniens, que, parmi vous, il n’est 
personne si mal intentionné pour la république, 
qui ne soit afiligé de la disgrâce que nous, venons 
d’essuyer. Si, en se plaignant , on pouvait changer 
les choses, je vous exhorterais tous à vous plaindre. 
Mais, puisque par-là elles ne prendraient point 
un meilleur tour, et qu'il faut veiller par la suite 
à ce que vous ne retombiez pas dans les mêmes 
malheurs, vous devez, si vous êtes vraiment sen- 
sibles à ce qui arrive, travailler sérieusement pour 
que les mêmes disgrâces n'arrivent plus; vous 
devez croire que les discours de vos ministres ne 
peuvent rétablir les affaires présentes, si vous n'en- 
treprenez rien pour cet effet : autrement ce ne 
serait pas les discours d'un homme, mais la pa- 
role d'un Dieu. La cause de nos maux et de nos 
désordres, c'est à a tribune qu'il faut la chercher, 
c’est dans l'usage où sont quelques-uns de vos 
orateurs de ne parler ici que pour vous plaire sur- 





122 EXORDES._ 


le-champ. Il n'est pas nécessaire, disent-ils, de 
-contribuer , ni de se mettre en campagne ; tout 
ira de soi-même. Il faudrait , Athéniens, quil 
arrivât quelqu’autre événement qui vous fit sentir 
tout le vice d'une pareille conduite, mais sans que 
la république en souffrit aucun dommage. Pour 
moi, il me semble que la fortune voustraite mieux 
que vos chefs. En effet, que nous ayons perdu in- 
sensiblement toutes nos possessions , on doit l'im- 
puter à l'imprudence de ceux qui vous gouvernent; 
mais que tout ne soit pas péri il y a long-tems, je 
l'attribue à votre bonheur. Au reste, tandis que la 
fortune nous abandonne, et qu'elle élève nos en- 
nemis, veillez par vous-mêmes à vos affaires : si- 
non, prenez garde que, tandis que vous accuserez 
vos ministres, elles n’aillent toujours en déca- 
dence. Car il n’est pas possible, si nul de vous ne 
les soutient, qu'elles s'arrêtent sur le penchant 


de leur ruine, sans le secours d’une puissance ex- 
traordinaire. 


XLIII. 


On ne doit pas s'étonner, Athéniens, que des 
hommes qui ont toujours eu pour but, dans leur 
administration , de favoriser l’oligarchie, agissent 
encore maintenant d'après leur système : ce qui 
do:t surprendre davantage, c'est que vous, qui 
êtes instruits de leur façon de penser, vous les 
écoutiez souvent plus volontiers que ceux qui par- 


TIPOOIMIA. 123 


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ET: A ouy éTépoey. oûey Touro YIYVOLLEVOY aAN 
e/ ! CE \ ! LU \ 
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e/ \ ! \ ! 3 ee © 
d TIS dy A&yoi div , TPOTAXOVT ŒUTCIS nyeto le , 


\ \ ! 2! © l } \ 
TOUS de TANTIOY ovlæs T'Y duao mat ; OT24Y éiS TO 


lent pour vos intérêts. Quoiqu il soit peut-être aussi 
dificile à un peuple, qu’à un particulier, de se 
conduire toujours d'une manière convenable, il 
pe faut pas néanmoins népliger les choses les plus 
essentielles. Tout le reste est de moindre consé- 
quence; mais, lorsque vous entendez avec froideur 
parler de gouvernement , de massacres, de des- 
truction de démocratie , ne doit-on pas croire que 
vous avez perdu la raison ? L'exemple d'autrui 
nous rend ordinairement plus attentifs pour nous- 
mêmes : vous , au contraire, vous n'êtes nullement 
effrayés de ce que vous voyez arriver aux autres ; 
et, lorsque vous trouvez que c’est une folie dans 
chaque homme d'attendre les maux qu'il pourrait 
prévenir, il me semble que vous attendez tran- 
quillement les malheurs publics, et que vous ne 
songerez à vous-mêmes, que quand ils seront ar- 
rivés. 


X LI V. 


Nul de vous, Athéniens , n a peut être examiné 
pourquoi, dans l'adversité, on prend, pour ses af- 
faires, des mesures plus sages que dans la prospérité. 
La seule raison, c’est que, quand nous sommes 
heureux, nous n’appréhendons rien, nous croyons 
que les périls qui nous sont annoncés, ne nous 
regardent pas. Au contraire, le sentiment vif du 
malheur, nous présentant les fautes que nous ve- 





126: EXORDES. 


nons de commettre, nous rend plus sages et plu 
modérés pour la suite. Des hommes raisonnables 
favorisés de la fortune, doivent donc être alors plus 
attentifs à se conduire sagement : car il n'est point 
de disgrâces que la vigilance ne puisse prévenir, 
comme il n'en est point auxquelles la négligence 
ne doive s'attendre. En parlant de la sorte, je 
ne prétends pas vous inspirer de vaines frayeurs, 
mais je voudrais que vos succès actuels ne vous 
fissent pas mépriser les contre-tems que l'on vous 
fait craindre, et qui pourront avoir lieu, si vous 
négligez vos affaires; je voudrais que, sans ètre 
avertis par le malheur. on vous vît agir avec cir- 
conspection, comme il convient à des hommes qui 
prétendent l'emporter sur les autres en sagesse. 


XL V. 


Je ne crois pas, Athéniens, que je puisse en 
même tems vous flatter et vous donner l'avis que 
je regarde comme le plus utile. Je vois, d’ailleurs, 
que vous flatter en quelque chose contre sa pensée, 
attire souvent plus de haine de votre part, que de 
vous contredire d'abord. Si je vous voyais tous du 
même avis, je ne serais pas monté à la tribune. 
Car, ou je vous aurais crus dans la bonne voie, 
etalorsj'aurais jugé inutile de parler à des hommes 
qui prennent d'eux-mêmes le parti convenable; ou, 
en m’imaginant le contraire, j'aurais estimé qu'un 


HPOOIMIA. 127 


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EXORDES. 129 

“mme seul pouvait être dans l'erreur plutôt qu’une 
ultitude. Mais, puisque j'en vois parmi vous qui 
osent comme moi, et différemment des autres, 
tâcherai , avec leur secours, de persuader ceux 
i ne sont pas de notre avis. Si vous êtes résolus 
1e pas écouter, vous ferez mal. Si vous m'écou- 
jusqu au bout en silence, vous gagnerez l’un 

ces deux avantages : ou vous adopterez ce que 
lirai de bon, ou vous serez plus fermes dans le 
timent que vous aurez déjà suivi. En effet, si 
18 trouviez faibles les raisons qui mefont croire 
e vous êtes dans l'erreur, vous aurez un motif 
plus pour vous en tenir à vos premières réso- 


ions. 


XL VI. 


Je voudrais, Athéniens , que l'orateur qui vient 
parler méritât autant d'être loué pour la bonté 
son administration, qu'il a brillé auprès de vous 
r la beauté de son éloquence : car je ne suis pas 
1 intentionné pour lui, et jé désire ce qui vous 
avantageux. Mais prenez garde que ce ne soit 
it autre chose de bien parler et de savoir choisir 
parti vraiment utile. L'un est l'ouvrage d'un 
teur; et l’autre celui d'un homme sensé. La 
ipart de vous, et surtout les plus âgés, sans 
Tr. ll. 9 





avoir, comme les orateurs habiles, le talent de Ïa 





parole, qui est le fruit de l'exercice, doivent Res 
égaler, et même les surpasser pour le bon sens 
que donne et que fortifie une longue expérience. 
Sachez donc que, dans la conjoncture présente, 
l'assurance et la hardiésse des paroles, si elles ne 
sont accompagnées de la force et de bons prépars- 
tifs, sont agréables, quand il ne s'agit que d'en- 
tendre, et sont dangereuses, quand il est question 
d'entreprendre. Par exemple, dire brusquement 
qu'il ne faut point permettre les injustices, vous le 
voyez, c'est une belle parole; mais considérez avant 
tout la chose même. Pour soutenir par les effets la 
beauté de cette parole, il faut triompher de enne- 
mis, les armes à la main. S'il est facile detout dire’ 
il n’est pas aussi facile de tout faire; et les paroles 
ne demandent pas la même peine et le même travail 
que les actions. Je ne vous crois pas inférieurs aux 
Thébains pour le courage ( je serais insensé de le 
croire ), mais bien moins préparés qu'eux. Je dis 
donc qu'il faut commencer par faire de bons pré- 
paratifs, puisque vous avez négligé, il y a long- 
tems, les batailles en règle. Je ne contredis pas tout 


en général, je ne combats que le plan de l'attaque. 





HPOOIMIA. 121 


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192 HPOOIMIA. 


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EXORDES. 15 
XLVII. 


Vous avez tous entendu, 6 Athéniens ! les vifs 
roches que les députés ont faits à notre ville. 
#epté je ne sais quel article, ils ont cherché à lui 
uter tout le reste. Si leurs imputatiohs étaient 
lées , vous devriez leur savoir gré de vous 
ner ainsi devant vous-mêmes et non devant 
utres. Mais puisque, déguisant la vérité dans 
s discours, ils ont omis des faits qui auraient 
vous mériter de grands éloges, et qu'ils vous 
chargés de reproches calomnieux, qui ne pou- 
nt tomber sur vous, de tels procédés décèlent 
‘ax, sans doute, un mauvais naturel. Oui, s'ils 
èrent da réputation d'orateurs habiles à celle 
immes vertueux et amis de la vérité, il paraît 
ls sont peu jaloux de passer pour gens d'hon- 
r. Il est donc aussi difficile de parler pour 
;, qü'il est aisé de parler contre vous; et je suis 
vaincu que personne, lorsqu'on l'avertit de ses 
es, n'écoute plus patiemment les reproches 
| mérite, que vous n’écoutez les reproches inju- 
x que vous ne méritez pas. Au reste, je ne puis 
re que les députés même se portassent à mentir 


autant de hardiesse, s'ils ne vous connais- 





saient bien, et si ce n’était une chose certaine q æe 
vous êtes de tous les hommes les plus disposés à 
entendre les reproches dont on vous charge. Si vous 
devez être punis de cette facilité, soyez-en quittes 
pour écouter des invectives contre votre ville. Mais, 
s'il convient de prendre la défense de la vérité, 
c'est pour cela que je suis monté à la tribune, me 
flattant , non de pouvoir parler d'une manière qui 
réponde à vos actions, mais de montrer que ces 
actions sont justes, de quelque manière qu'on en 
parle. Mon désir serait que vous nous écoutassiez 
sans prévention, pour vos propres intérêts, et que 
vous ne prissiez point parti pour les députés , parce 
que leursdiscoursont obtenu vos applaudissemens. 
Ne craignez pas qu'on vous fasse un crime d'avoir 
été trompés par l'éloquence d'un orateur; on n’aura 
de reproches à faire qu’à ceux qui ont mis toute 
leur étude à vous séduire. 


XLVIII. 


Vous en conviendrez tous avec moi, ô Athé- 
nieps ! vous voulez qu'on fasse ce que vous regardez 
comme le plus utile pour la république; mais vous 
n êtes pas tous d'accord sur ce qui est lé plus utile. 
Autrement, verrait-on parmi vous les uns deman- 
der que nous prenions la parole, et les autres nous 


TIPOOIMIA. 39 


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EXORDES. 197 


fermer la bouche ? L'orateur n’a pas besoin de dis- 
Courir pour ceux qui ‘pensent comme Jui sur ce 
Qu'il regarde comme le bien de l'état, puisqu'ils 
sont déjà persuadés. Je vais dire un mot pour ceux 
dont les sentiméns, sur cet article, sont différens 
des miens. S’ilsrefusent d'écouter, ils n'est pas plus 
possible de les instruire que s'ils gardent lesilence, 
st que personne ne parle. En écoutant vous ne pou- 
vez manquer Fun de ces deux avantages; ou vous 
serez persuadés tous, et, pensant de même, vous 
lélibérerez avec plus de concert, ce qui est essentiel 
dans la circonstance présente ; ou, si l'orateur ne 
peut vous amener à son sentiment , vous n'en serez 
que plus fermes dans vos résolutions. De plus, ce 
n'est pas donner de vous une idée avantageuse, 
que de venir dans l'assemblée comme pour choisir 
ce qu'il ya de mieux dans ce qu’on vous dira, 
quand vous avez pris votre parti, avant que d’avoir 
examiné les discours, et que vous l'avez pris si 
absolument, que vous ne vouliez rien écouter autre 


chose. 
XLIX. 


Vous me trouverez [7] peut-être importun, 6 
Athéniens, de revenir sans cesse sur les mêmes 
»bjets. Mais, si vous y faites attention, vous verrez 
jue c'est moins à nous qu'on doit s'en prendre, 
qu'à ceux qui refusent d'obéir à vos ordonnances. 





158 EXORDES. | 
S'ils eussent exécuté d'abord ce que vous aviez 
arrêté, il n'aurait pas fallu parler une seconde fois: 
s'ils l'eussent exécuté la seconde fois, il ne faudrait 
point parler de nouveau. Plus vous avez décidé, à 
fréquentes reprises, ce qui était convenable, moins 
ils me paraissent disposés à s'y conformer. Pour 
moi, certes, j'avais ignoré jusqu ici ce que voulait 
dire ce mot, les honneurs font connaître Les 
hommes ; il me semble qu'à présent je pourrais ins- 
truire les autres. Quelques-uns des hommes en 
place, pour ne pas dire tous, ne font nul cas de 
vos décrets, et ne s'embarrassent que de recevoir 
de l'argent. Si je pouvais leur en donner , on me 
blâmerait avec raison de vous fatiguer de mes dis: 
cours, plutôt que de leur fournir une somme lé- 
gère. Mais je ne le puis, et ils le savent eux-mêmes. 
S'ils croient que j'ajouterai de l'argent à celui des 
charges publiques que j'ai à remplir, ils se trom- 
pent. C'est-là peut-être ce qu'ils veulent, et à quoi 
ils-s'attendent; mais je me garderai bien de le faire. 
S ils s’acquittent envers l’état de ce qu'ils lui doi- 
vent, j'irai en avant , et ferai ce qui convient; si- 


non, je vous dénoncerai les coupables. 


L. 


Nul homme sensé ne disconviendra , je crois, 


DPOOIMIA. 13) 


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EXORDES. 141 


que le mieux, pour la république est surtout qu'elle 
ne décide rien d’abord de nuisible ; sinon, qu'elle 
trouve des ministres qui sapposent sur-le-champ 
àdesdécisions qui pourraient lui porter préjudice. 
Il faut encore ajouter, Athéniéns, que vous vou- 
liez entendre et vous laisser instruire : car , en vain 
un orateur dira les meilleures choses, si on ne 
l'écoute pas. Il n’est point non plus inutile, lorsque 
quelqu'un vous aura trompés, en profitant del'oc- 
casion et d’un moment favorable, ou par un autre 
moyen; il n'est pas, dis-je, inutile, supposé que, 
rendus enfin à vous-mêmes, vous vouliez écouter, 
que quelqu'un examine les choses de nouveau, 
afin que, si elles vous paraissent telles que vous 
le disent ceux qui vous ont d’abord persuadés, 
vous agissiez avec plus d'ardeur, comme étant 
sûrs de votre fait; et que, si vous les trouvez diffé- 
rentes de ce qu'on vous a dit, vous vous arrêtiez, 
avant que d'aller plus avant. Il serait , en effet, fort 
étrange, quand on a manqué d'abord le meilleur 
parti, qu'on füt obligé de prendre le plus mau- 
vais, sans qu'on pût changer après cela, et se dé- 
cider mieux ensuite. Ceux qui se flattent d’avoir 
tenu une conduite irréprochable, se donnent 
ordinairement pour être disposés à en rendre 
compte : certains ministres, au contraire, vous 
blâment de vouloir différer, quand on vous a fait 
tomber dans l'erreur, comme si la surprise devait 


142 EXORDES.. 


l'emporter sur un examen réfléchi. La plupart de 
vous, peut-être, n’ignorent pas quelles sont leurs 
vues : mais écartons ces idées , et, puisque nous 
avons Ja liberté de parler, disons, sur les af- 
 faires, ce que nous estimons de plus utile. 


LI 


Je souhaite, Athéniens, que tous les orateurs 
vous proposent les partis les plus avantageux à 
toute la ville, et que vous ayez la sagesse de les 
adopter. Quant à moi, je vais vous dire ce que j 
me suis persuadé être le plus expédient pour vous. 
Je vous demanderai seulement de ne pas regarder 
ceux qui vous exhortent à vous mettre en campa- 

gne comme des gens braves, ou ceux qui s efforcent 
de vous en détourner comme des lâches. L'action 
et la parole ne doivent pas se montrer à la fois :il 
s'agit actuellement de délibérer avec prudence; 
vous pourrez ensuite, si vous le jugez nécessaire, 
vous signaler par des actions de bravoure. Votre 
ardeur est digne d'éloges, et telle que peut la sou- 
haiter quiconque désire le bien de l’état; mais, plus 
cette ardeur est grande, plus on doit faire en sorte 
que vous l'employiez à propos, puisqu'aucune 


action n’est louable, si elle n’a une fin utile et 


HPOOIMIA. 143 


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144 IIPOOIMIA. 


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EXORDES. 145 


honnête. Je me rappelle d’avoir entendu dire chez 
vous à un homme qui ne manquait ni de sagesse 
ni d'expérience dans la guerre, je veux dire Iphi- 
crate , qu'un général devait combattre, non pour 
exécuter telle ou telle chose, mais telle chose : c’é- 
taient lä ses propres termes. Ces paroles annoncent 
assez qu'il avait pour but , dans ses entreprises, de 
sortir toujours victorieux. Lorsque vous vous serez 
mis es campagne, celui qui vous commandera sera 
maître de vos démarches ; au lieu qu'ici chacun 
de vous est son général à lui-même. Vous devez 
donc, dans votre délibération, prendre le parti 
que demande à taus égards l'intérêt de la répu- 
blique , sans ruiner votre félicité présente sur des 
espérances éloignées et incertaines dont on vous 
flatte. 


XITIH. 


Je ne croyais pas, Athéniens, que, quand on 
s’'applaudissait de ses actions, on dût se plaindre 
de ceux qui obligent d'en rendre compte; car il 
semble que plus ces actions seront examinées , plus 
elles doivent procurer de gloire à leurs auteurs. 
Mais, sans doute, les hommes dont je parle se 
condamnent eux-mêmes, et annoncent qu ils n'ont 
pas agi pour l'intérêt de la république. Comme ils 
craignent que leur conduite ne soit dévoilée , ils 
évitent d’en rendre compte de nouveau, et se 


T. IIL | 10 


146 EXORDES. 
plaignent de nous. Toutefois, je le leur demande, { 
s'ils se plaignent de céux qui veulent soumettre à 

l'examen leur administration, que ne direz-vous 

pas d'eux, vous qu'ils ont trompés ? Au reste, 

Athéniens, vous devez être aussi irrités contre 

celui qui cherche à vous séduire, que contre celui 

qui en est venu à bout. Ils ont fait tout ce qu'ils 

ont pu pour vous surprendre; et, s'ils n'ont pas 
réussi , il faut l’attribuer à votre bonheur, et à ce 

que vous avez aujourd hui plus de sagesse , que 
quand on a abusé de votre crédulité. Cependant, 
je crois que ce n'est pas ici le tems de punir les 

coupables, et que,pour le moment,vous devez vous: 
contenter de vous garantir de la surprise, tant on 

emploie contre vous d'artifices, d'impostures, en 
un mot de flatteries ! Comme donc je ne vois pas 
qu'il soit maintenant à propos d'attaquer les pré- 
varications de certains ministres, je vais vous dire 


sur l'affaire pour laquelle j'ai pris la parole, ce que 
j estime le plus utile. 


LITI. 


Athéniens , le ton d'invective et l'esprit de dé- 
sordre, qui, de tout tes, ont nui à cette ville, 
viennent encore à présent des mêmes hommes dont 


ils sont toujours venus. C’est moins eux ‘coutefois 





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TPOOIMIA: 147 
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EXORDES. 149 
qu'on doit blâmer , que vous- mêmes. Ils agissent 
peut-être par passion , par esprit de parti, et sur- 
tout pour leur propre intérêt : vous qui vous assem- 
blez pour des affäires publiques et importantes, 
vous vous amusez à écouter des invectives person- 
nelles, et sans faire réflexion que, dans les décla- 
mations injurieuses que les orateurs se permettent, 
ils n’ont pour but que de vous porter préjudice, et 
non de se convaincre les uns les autres. Oui, je le 
prétends, ce n'est point dans la vue de rétablir vos 
affaires que tous les orateurs, à l'exception peut- 
être de quelques-uns , je pourrais même n'en pas 
excepter , ce nest point, dis-je, pour ce motif 
qu’ils se déchaînent contreleurs rivaux, il s’en faut 
beaucoup: mais c'est afin que les délits les plus 
grâves qu'ils leur imputent , ils les commettent 
eux-mêmes avec plus de sûreté. Pour vous désa- 
buser sur leur compte, n'en croyez pas mes pa- 
roles, faites ce raisonnement simple : en est-il 
quelqu'un qui, montant à la tribune , vous ait ja- 
mais dit? je me présente , Athéniens, avec l'in- 
tention de m'enrichir de vos revenus; ce n'est pas 
pour vous que je parle. Aucun ne l'a jamais dit ; 
ils disent tous qu'ils parlent pour vous, et à cause 
de vous; et ils se parent des plus nobles motifs. 
Mais examinez, je vous prie, d'où vient que le 


peuple, pour qui parlent tous les orateurs , ne voit 


150  EXORDES. 


pas ses affaires aller mieux qu'auparavant , et d'où 
vient que les orateurs qui ne parlent que pour le 
peuple, qui n'ont jamais parlé pour eux-mêmes, 
ont passé de l'indigence à la richesse : c'est, sans 
doute, qu'ils disent vous aimer, ct qu'ils n'aiment 
qu'eux. Ils vous procurent le plaisirfrivole de rire, 
d’applaudir, d'espérer quelquefois; mais ils ne 
voudraient pas que la république obtînt quelque : 
avantage solide, parce que, du jour où vous sor- 
tiriez de cette langueur qui vous accable . vous ne 
pourriez même supporter leur vue. Ils traitent le 
peuple comme un malade, et l'amusent par delé- 
gères distributions d'argent et de vin; distribu- 
tions qu'on peut comparer à ces alimens faibles 
que les médecins permettent dans la maladie, 
| moins pour rendre les forces, que pour soutenir 
la vie. Ces distributions, en effet, sans fournir à 
tous vos besoins, ne sont qu’un appât qui vous at- 
tire, et qui vous détourne des objets essentiels. 


LI V. 


Il est bon, Athéniens, il est juste et honnëte 
que , conformément à votre usage, nous prenions 
soin que les dieux soient honorés suivant les rits 
convenables. Cette attention de notre part vous a 
été avantageuse. Nous avons sacrifié à Jupiter Sau- 
veur, à Minerve, à la Victoire; et les sacrifices ont 
été heureux pour vous, et d’un bon augure. Nous 





NPOOIMIA. 151 
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LXORDES. 139 


avons sacrifié à la Persuasion , à la Mère des dieux» 
au grand Apollon ; et tes sacrifices ont aussi été 
favorables. Ceux que nous avons faits aux autres 
divinités , n'ont pas été pour vous moins heureux, 
d'un augure moins bon et moins sûr. Disposez- 
vous donc àrecevair des dieux les biens qu'ils vous 
réservent. 


LV. 


Il fut chez vous , Athéniens , à ce qu’il semble, 
il fut un tems où le peuple forçait un citoyen, qu’il 
reconnaissait pour un homme sage et verlueux, 
de gérer les affaires publiques , et d'occuper les 
places : non qu'il manquât de gens qui ambition- 
naient les honneurs; car, si la république a été 
heureuse dans tout le reste, il est un bonheur, 
je crois, dont elle a toujours été privée , c'estqu'on 
voulüt la gouverner, sans aucune vue d'intérêt : 
mais c'était une politique du peuple , aussi noble 
qu'utile à l’état. D'un côté, les citoyens avides et 
intéressés, ayant pour collègues des hommes justes 
et intègres , se montraient plus retenus ; de l’autre, 
les citoyens vertueux qui gouvernent avec inté- 
grité, n'étaient pas exclus des honneurs, quoiqu ils 
ne se permissent pas de les solliciter et d'impor- 
tuner le peuple. Au lieu qu'aujourd'hui vous nom- 
mez vos magistrats et vos chefs avec aussi peu d'at- 
tention que vos prêtres. Ensuite, vous êtes étonnés 





154 EXORDES. 


que celui-ci soit opulent, que celui - là pille sans 
cesse vos revenus, tandis que vous autres vous en- 
viez et vantez leur fortune brillante. Vous êtes ad- 
mirables pour vous laisser enlever tout ce qui vous 
appartient, pour porter des lois, afin qu'on ne 
soit pas deux fois magistrat de police, ét sur d'au- 
tres objets pareils , tandis que vouslaissez les mêmes 
hommes commander éternellement les armées. 

Vous auriez peut-être une raison de laisser dans 

les places ceux qui s occupent des affaires ; mais y 

souffrir des gens qui ne font rien, et qui n’ont dé- 

siré les places que pour se procurer les exemptions, 
c’est le comble de la folie. Ne faudrait-il pas aussi 

choisir vos magistrats et vos chefs parmi tout le 

peuple qui est si nombreux ? Si vous les choisissez, 

pour ainsi dire, la balance à la main, quiconque, 

à l'avenir, aura le plus de mérite, l'emportera sur 

les autres. 


LVI. 


Monter à la tribune, parce qu’on s’est persuadé 
qu'on a quelque chose d’utile à dire, cela me pa- 
raît honnète et convenable: mais vous forcer d'en- 
tendre malgré vous, c’est, selon moi, un procédé 
indécent. Je pense que, si vous voulez m'écouter, 
vous serez plus en état de choisir le meilleur parti, 
et que vous abrégerez les discours de ceux qui vous 
parlent. Que vous conseillé - je donc? première- 


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TPOOIMIA. 155 
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L 4 


EXORDES. | 157 


ment , d'exiger de vos ministres qu'ils ne s'écar- 
tent pas du sujet de la délibération.On peut insérer 
dans ses discours beaucoup de choses étrangères 
et des chescs agréables, surtout, lorsqu'on a le ta- 
lent de quelques-uns de vos orateurs, et qu'on 
dit facilement tout ce qu'on veut. Si vous venez 
pour entendre des paroles , il faut qu'on vous dé- 
bite des paroles, et que vous les entendiez. Mais, 
si vous venez. pour délibérer sur le choix des avis, 
il faut , avant tout, examiner lesavisen eux-mêmes, 
sans considérer les beautés du langage qui peut 
vous faire illusion. Voilà le premier conseil que je 
vous donne. Le second paraîtra peut-être extraor- 
dinaire, c’est d'écouter en silence, afin que les ha- 
rangues soient plus courtes. Pour montrer que tel 
ou tel parti est le plus avantageux ou le plus juste 
que la république puisse choisir, il ne faut pas de 
longs discours, à moins qu’on ne se permette des 
digressions inutiles, ou qu'on ne veuille se ré- 
péter. Mais prouver longuement que vous devez 
écouter , répondre à vos clameurs, et passer de 
propos.en propos, il n'y a personne qui ne puisse 
le faire. En faisant beaucoup de bruit, au lieu de 
vous délivrer de l'orateur, vous vous mettrez dans 
l'obligation d'entendre mille discours superflus. 


Au reste, voici ce que je pense sur l’objet de la dé- 
Libération. 








NOTES 


SUR LES EXORDES DE DÉMOSTHÈNE. 


[1] L'idée de l’orateur, sans doute, est que, le droit de parier et de 
donner son avis dans les assemblées étant un des privilèges de l'état 
démocratique, les Lacédémoniens et Philippe, par exemple, qui protégent 
l’oligarchie dans les villes , qui donnent beaucoup d'argent aux citoyens 
des républiques pour qu’ils parlent en leur faveur, leur en donneraient 


davantage pour qu'eux et les autres n’y parlassent point du tout. 


[2] L'orateur veut dire, probablement, que, dans le tems présent, il 
ÿ avait moins de troubles et de factions que par le passé ; que le seul 
vice du gouvernement actuel, c’est que certains orateurs s’emparajent dela 


tribune , et ne permettaient pas aux autres d’y parler , ou les empêchaient 


d'y dire tout ce qu'ils voulaient. 


[5] Dans les harangues de Démosthène, nous en avons une touchant 
la liberté des Rhodiens, pour lesquels cet exorde a été composé. 


[4] L'orateur, sans doute, veut parler ici de l’origine des guerres 
contre les Perses, qui furent engagées par les Grecs de l’Asie mineure, 
du nombre desquels étaient les Rhodiens. Ils furent soutenus par les 
Athéniens, qui prirent en main leur défense, et qui par-là attirèrent 


dans leur pays toutes les forces de la Perse. 


[53 On sait que, pour les spectacles à Athènes, à Rome, et dans 
d’autres villes, il y avait de vastes amphithéâtres où le peuple venait 
prendre des places : les premiers venus prenaient les plus commodes. 


Démosthène veut dire, probablement , que les Athénicns , parmi les 


NOTES. 159 


, adoptaient les plus faciles, comme ils prenaient aux spectacles les 
ces les plus commodes ; qu'ils ne considéraient que l'intérêt présent 


leur paresse, sans se soucier des vrais intérêts de ‘’état. 


7] Cet exorde est un peu obscur , surtout la dernière moitié ; cepen- 
til paraît que Démosthène veut faire entendre qu’en donnant de 
rent à certains orateurs mercenaires qui sont d’un avis contraire au 
» il pourrait , sans les combattre par ses dicours , les amener à parler 


me lu. 


RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES 


SUR LES LETTRES 
DE DÉMOSTHÈNE ET D'ESCHINE 


—shp. pp) {{b@st.+..— 


ÎL nous est resté fort peu de lettres des anciens Grecs; ct, 
parmi le peu que nous en avons, il n'y a que celles d’'Eschine 
qui soient vraiment dans le style épistolaire. Platon nous 
a laissé une douzaine de lettres, qui sont des traités de 
morale, faits pour des princes ou des hommes publics. 
Les fragmens de quelques lettres de Xénophon nous offrent 
aussi des discours moraux, adressés à des particuliers phi- 
losophes. Les lettres d’Isocrate sont les compositions d’un 
rhéteur qui donne des avis à des monarques et à des prin- 
ces. Celles de Démosthène sont les harangues d’un ministre 
qui adresse des plaintes et des conseils au sénat et au 
peuple de sa ville. Celles d'Eschine seulement sont 
les productions d’un homme aimable , dont l'esprit est 
cultivé et le cœur sensible. Elles respirent partout une 
philosophie douce, gaie, telle enfin que chacun croit pou- 
voir y atteindre. La seule chose qui fasse de la peine après 
les avoir lues, c’est qu'il n’y en ait pas un plus grand nom- 
bre. Quoique je n’aie entrepris de traduire que des discours 
oratoires, et que les lettres n’entrent pas directement dans 
mon plan, j'ai traduit néanmoins et je publie celles de 
Démosthène et d’Eschine , afin de donner tout ce qui 
nous reste de ces deux grands orateurs. 


RAA RAR 
LETTRES 
DE DÉMOSTHÈNE. 
rs 


AanpaL US, établi gouverneur de Babylone par Alexan- 
re, avait malversé dans son gouvernement. Craignant 
"être puni pour ses malversations, il s'était enfui chargé 
immenses richesses, et s'était réfugié à Athènes, où il 
dercha à corrompre les principaux citoyens. Démosthène, 
upçonné et accusé d’avoir reçu des présens d'Harpalus, 
t condamné à une amende de cinquante talens, pour le 
aiement desquels il était menacé d’être mis en prison. Il 
enfuit d'Athènes et se retira à Trézène; mais, croyant cette 
[le trop faible pour le mettre à l’abri, ilse transporta dans 
| temple de Neptune de l’île de Calaurie. C’est de ce lieu 
il écrivit aux Athéniens les Lettres que nous allons voir. 
les a écrites presque toutes immédiatement après la mort 


Alexandre. 


T. IlL 11 


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AAAARAMAMAAMAA 








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LETTRE PREMIÈRE. 


SUR L’UNION ET LA CONGORDE. 


ARBITRAIRE 


Crrre lettre est intitulée sur l’union ét la concorde, parce que Démos 
thène y conseille surtout aux Athéniens de s'unir entre eux , et de se 
Tapprocher des autres Grecs, afin d'attaquer tous de concert l'ennemi 
commun. C’est-là l’objet principal de sa lettre, et celui qu’il traite après 
avoir expliqué les motifs qui la lui font écrire. Il montre ensuite ’qu’en 
vain un ministre aura donné les meilleurs conseils , si les généraux e xécu- 
tent mal ce qui a été résolu avec sagesse. Il prouve, par l'exemple d’A- 
lexandre qui vient de mourir, que l’activité et le travail donnent et 
assurent les succès. Enfin, il exhorte les Athéniens à être fermes dans 
leurs résolutions , prompts et ardens dans l'exécution, 


tn 1245 CEE man 


Dans tout discours et dans toute action sérieuse, 
on doit commencer par s adresser aux dieux : je 
prie donc tous les dieux et toutes les déesses , et 
pour le présent et pour la suite, qu'ils nous ins- 
pirent, à moi de vous écrire ce que vous avez de 
mieux à faire, et à vous de prendre le parti le plus 
avantageux pour le peuple d'Athènes, et pour les 
hommes qui lui sont dévoués. Après cette prière, 
osant croire que le ciel m'a envoyé des pensées uti- 
les , je vous écris cette lettre. 


DÉMOSTHÈNE , AU SÉNAT ET AU PEUPLE, SALUT : 


Je ne vous parle pas aujourd’hui de mon retour, 
sur lequel vous serez toujours à tems de délibérer ; 
mais, comme je vois que vous et les autres Grecs 
vous pouvez vous mettre à l'abri de tout péril, re- 
couvrer la liberté et la gloire, si vous savez saisir 


104 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


l'occasion présente, et que , si l'erreur ou la séduc- 
tion vous la font perdre, il n’est point aisé d'en re- 
trouver une pareille , j'ai cru que je devais m'ex- 
pliquer sur l’état actuel des choses. Il est d'autant 
moins facile, dans une lettre, d'établir un avis, 
que vous avez coutume d'opposer bien des diffcul- 
tés avant que de vous laisser instruire. Celui qui . 
vous parle peut démèéler, sans peine, vos senti- 
mens et dissiper vos erreurs ; au lieu que dans un 
écrit, on ne trouve pas une semblable ressource 
contre le tumulte de vos assemblées. Cependant, 
pourvu que, disposés à m'écouter en silence, vous 
souffriez que je vous instruise sur tous les objets, 
je me persuade qu'avec la faveur des dieux, mal- 
gré la briéveté de cette lettre , on verra que je vous 
sers avec le plus grand zèle, et que je ne dis rien 
que pour vos intérêts. Si je me suis déterminé à 
vous écrire, ce n'est pas que vous manquiez d'ora- 
teurs, ni de ministres toujours prêts à parler sans 
préparation ; mais, en vous présentant , avec clarté, 
à vous et à vos chefs, tout ce que m'ont appris l'ex- 
périence et une étude suivie des affaires, j'ai voulu 
fournir aux uns une source abondante d'avis uti- 
les , et faciliter aux autres le choix des meilleurs 
conseils. Tels sont les motifs qui m'ont fait écrire 
cette lettre. 





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pro douiar TapasTHGeTe ÉLAOTOIS, Snpi d X Fra 


HNTE moA& , LATE CTPATAYS , LATE PHTOPI , UT 


+ 


LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 16” 


Avant toute chose , Athéniens, vous devez être 
d'accord entre vous sur les intérêts de la républi- 
Que , et renoncer aux contentions qu'ont pu faire 
naître les assemblées précédentes ; vous devez, en 
Second lieu, contribuer tousunanimement et avec 

‘ardeur au succès de ce qui a été résolu. Car, n'avoir 
rien de ferme et d'assuré dans votre conduite, 
n'est pas moins dangereux que peu convenable et 
indigne de vous. Vous devez aussi vous pénétrer 
de certains sentimens qui ne suffisent point, par 
eux-mêmes, pour rétablir les affaires, mais qui, 
ajoutés à vos forces, vous faciliteront la réussite de 
tous les partis que vous pourrez prendre. Et quels 
sont ses sentimens ? c'est de n’en vouloir à aucune 
république, ni à aucun de ceux qui , dans chaque 
république, se sont déclarés les partisans du sys- 
tème qui suit actuellement la Grèce [1], et d'ou- 
blier entièrement le passé. Car, la crainte de notre 
liaine attache encore davantage aux principaux 
chefs de ce système, ceux qui, s'étant déclarés 
leurs amis, sentent qu'ils auraient de trop grands 
risques à courir. Affranchis de cette crainte, ils en 
deviendront tous plus traitables; ce qui n’est pas 
un médiocre avantage. Il serait peu raisonnable, 
ou plutôt impossible de publier, dans les villes, 
les dispositious où nous sommes. Mais vous ferez 
cspérer aux Grecs que vous en agirezavec eux Com- 
me vous vous conduirez vous - mêmes entre vous. 
Je dis donc que vous ne devez absolument vous : 
plaindre d’aucunc des républiques , d'aucun des 


2 


168 ‘ LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


généraux, des orateurs , ou des particuliers, qui, 
précédemment , ont paru favoriser le système ac- 
tuel; mais il faut supposer que tous se sont gou- 
vernés chez eux comme ils le devaient, puisque k 
bonté des dieux, conservant votre patrie , vous per- 
met de délibérer encore à votre volonté : croyez, 
en un mot, que, comme dans un navire, où les 
uns sont d'avis qu'on étende les voiles , les autres 
qu'on aille à force de rames, tout le monde à 
parlé pour le salut commun, et que les dieux, 
enfin , ont fait tourner heureusement les choses 
par l'événement. Si vous êles disposés de la sorte 
pour ce qui est passé, vous aurez la confiance de 
tous les peuples, vous agirez avec la noblesse et 
l'honnêteté convenables; et, en même tems que 
vous établirez vos affaires, vous ferez revenir à de 
meilleurs sentimens tous ceux qui, dans les villes 
de la Grèce, sont opposés à vos vues, ou vous ferez 
diminuer considérablement le nombre des coupa- 
bles. Traitez donc les intérêts publics avec gran- 
deur d'âme et avec douceur, sans oublier l’avan- 
tage de chaque citoyen. Je vous exhorte à ce pro- 
cédé, quoique je n’aie pas trouvé dans plusieurs 
d'entre vous une générosité pareille, et que, pour 
complaire à certaines gens, j'aie été abandonné et 
trahi, victime de la cabale et de l'injustice. Mais je 
ne crois pas que, pour contenter un ressentiment 
particulier, on doive nuire au bien général. Je ne 
mêle point d'animosité personnelle dansles grands 
intérêts de la patrie, et je donne moi-même l’exem- 
ple de ce que je conseille aux autres. 


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TOUTOY TOY TEONOY MEpl TOY MApEANAUIOTUY EyV@- 
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XO TES NTE, XAL TIOTOL MAT! VEVNOÉ IE , LI KLAGOY 
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_kai dyabor aydp@y épya mpaËeTe, Lai Ta rpayuaTa 
Ca ! , v \ \ ! » 
OPEANGÉTE OÙ EUIXPOS , KE TOUS EVAVTIOENTELS € 

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TAls MOAEOIV, N METAL VIOL MOLNCETE TD'AVTAS ; N 
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XO(LION TIYAS AUTOUS TOUS ŒiTIOUS XATAAEIDINIUI, 
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CUMPEPOITA MEATTETE, XI TOY IOGV JLEHVNO.DE, 
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170 AHMOZ®. ENIZTOAAI. 


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LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 171 


Je vous ai dit äà-peu-près par où vous devezcom- 
mencer, ce qu'il faut éviter et ce qu'il faut faire 
pour réussir , autant que la prudence humaine peut 
s'assurer d'un succès. C’est aux généraux que vous - 
chargerez du commandement, à régler tous les 
détails, à profiter des événemens soudains, à con- 
naître le tems propre pour agir, à juger quand il 
est possible d'employer la conciliation, quand il 
est nécessaire de recourir à la force. Ce qui rend 
si épineuse la fonction d'un ininistre, c'est que les 
meilleurs conseils qu'on a trouvés avec beaucoup 
de soin et d'étude, restent souvent sans effet, 
parce que ceux qui les commandent, exécutent mal. 
Pour le présent, j'espère que tout ira bien. Si on 
regarde Alexandre comme heureux, parce qu'il a 
réussi en tout, qu on pense que c'est à une activité 
courageuse, à une audace intrépide et non à une 
lâche oisiveté , qu'il a été redevable de son bon- 
heur. Maintenant qu'il n’est plus, la fortune cher- 
che à qui elle s’attachera; et c’est vous qu'elle doit 
choisir. 

Au reste, puisque vos généraux doivent être 
chargés de l'exécution de vos projets, mettez à la 
tête de vos troupes les plus zélés gour le bien de 
l'état. Que chacun de vous s'exhorte et s'engage 
soi-même à ce qu'il voudra cet pourra faire, sans 
tergiverser , et sans chercher à tromper sous pré- 
texte qu’il aura été trompé lui-même par des pa- 
roles. Car vous ne trouverez personne qui vous 
rende les occasions que vous aurez perdues par 





172 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


votre faute; et il n'y a pas le même risque à chan- 
ger souvent d'avis dans les choses qui dépendent 
de vous, que dans les cas urgens de la guerre, où 
le changement d'opinion ruine les plus sages con- 
seils. Prenez garde, Athéniens, de commettre au- 
jourd hui une faute pareille; mais ce que vous au- 
rez une fois résolu, décidez-le avec fermeté. Et 
quand vous l'aurez décidé , alors prenant pour chefs 
Jupiter de Dodone et les autres dieux [2] qui vous 
ont rendu des oracles aussi propices que sûrs , im- 
‘plorant l'assistance de ces dieux, et les priant tous 
de vous accorder l’heureux succès, mettez les Grecs 
en liberté avec le secours de la fortune. Je vous re- 
commande à la protection du ciel. 


AHMOZ®. ENIZTOAAI. 173 


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TOUT 0 KEIPOTOVEL TE. Kay amaË NdnQionsSe, TO 
Aia Toy Awdwydtor, xat Tous dAAous Beous, oi 
oAds, xal XadS, Lai dya Sas , Lai d'AnIés 
UV pLayTeias dyMpRxAG, HYELLOVLS MOINCLUEOI , 
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ATATINW AUTOS EUFAUEOI, [LETA TS dYLIN TU- 
XNS éNEUS EpoUT € Tous ‘EAAW&S. Euruyäre. 


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LNÔËY LAS AÛIXDY, TolaÜT& W'éloes Ia, LAAX xal 
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On dé oUto VEVOIEV, os ME éwpor Uuas, ou dEuds 
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amodeifeus Pavipas, OU EAEYYOU VIVVOEVOU Ta 
\ LC n \ à l , be 
pa tns BouNñs, mrpos ta TauTys d'roppnTe xaT ar 
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QiCopévous , GRAIT AN ou des éAGTTOY Z'apa y CpEil 
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Has “yabene f ébaurer door S a gTépya 
fyopenr to vaps ofs dy n BouAn Qnot, TOUS Quu- 
poxoTas Mxaotas npooTiJeo Sa, UnÔUÈS dav- 
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dufews pndelons, THS WoAiTEAS TapaYwpeir 
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Even dé, xaos moiobvTes, nono Se Try duva- 
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gAUTOIS, OL POS TAS AMOOAIPEIS TOUS dyGVAS 


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EP 





LETTRE SECONDE 


DE DÉMOSTHÈNE, SUR SON RETOUR. 
“host” 


éuostuiNs, dans cette lettre, qui est fort éloquente, se plaint de 
sentence «ui l’a condamné quoiqu’innocent, malgré les services aussi 
portans qu’il a rendus à l’état. Il rappelle son administration en peu 
mots, et sans se permettre de longs détails. Il déplore sa disgrâce eu 
mes pathétiques. Il s’excuse de s’être enfui pour éviter la prison et de 
tre retiré ; il apporte les motifs de son évasion. Il fait valoir la circons- 
ice du lieu où il s’est refugié d’abord , et de celui où il s’est transporté 
suite. Il oppose a son abattement actuel la fermeté et le courage avec . 
quels il a servi sa patrie. Il exhorte ses ennemis à le laisser tranquille, 
les Athéniens à ne pas seconder leur haine, s'ils s’obstinent à le per- 
suter. 


DÉMOSTHÈNE , AU SENAT ET AU PEUPLE , SALUT : 


x croyais qu après les services que j'ai rendus 
lans le ministère, loin d'être traité comme je le 
uis , quoique innocent , je trouverais en vous de 
indulgence, même si j'étais coupable de quelque 
aute. Trompé dans mon attente, tant que je vous 
i vus nous condamner tous sur de simples dénon- 
iations du sénat sans exiger aucune preuve juri- 
lique, je supportais tranquillement l'injustice , 
ersuadé que vous cédiez autant de vos droits, que 
je perdais des miens. Car, pour des juges liés par 
le serment, s'en rapporter aux allégations des sé- 
nateurs ,quoiqu'’elles ne fussent appuyées d'aucune 
preuve, c'était céder les droits de la république. 
Mais aujourd'hui que, par un trait de sagesse, vous 
vous êtes aperçus du pouvoir despotique que quel- 
ques-uns s’arrogeaient dans le sénat ; aujourd'hui 
que vous jugez les accusés sur des preuves, sans 


156 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


vous en tenir aux simples dénonciations del ‘Aréo- Ê 
page , je dois, ce me semble, si telle est votre voie. 
lonté, obtenir la même grâce que ceax qui ont (TES 

.inculpés des mêmes délits, et non me voir seul ;* ; 
sur des imputations fausses, privé de ma patrie , : 
de mes biens, dela société des personnes les plus‘ 
chères. | 

Vous devez avoir fort à cœur mon retour, nou- 

seulement parce que je souffre, sans être coupable 
envers vous , mais encore pour ménager votre ré- 
putation auprès des étrangers. Car, si on néglige 
de vous rappeler les tems et les circonstances où 
jai procuré à la ville les plus grands avantages, ne 
vous imaginez pas que les autres Grecs les igno- 
rent, et qu'ils aient oublié les services que je vous 
ai rendus. Je crains de vous les détailler ces ser- 
vices , pour deux raisons; la première, c’est que 
je redoute l'envie auprès de laquelle la vérité perd 
ses droits ; la seconde, c'est que nous sommes for- 
cés aujourd'hui, par la lâcheté des autres Grecs, 
de nous porter à bien des démarches indignes de 
celles que je vous ai conseillées. 


En général , telle a été ma conduite à la tête de 
vos affaires, que je vous ai mérité l’estime de tous 
les peuples , et que je devais m'attendre, de votre 
part , aux plus grandes récompenses. Lorsque la 
fortune , aussi cruelle qu'insurmontable, eut dé- 
cidé , non suivant la justice , mais au gré de son 
caprice, le combat que vous avez livré pour la li- 


AHMOY®. ENIETOAAI. 177 


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178 AHMOZ®. ENIZTOAAI. 
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LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 1"9 


berté des Grecs, je ne me suis pas écarté, dans les 
tems qui ont suivi, de mon zèle pour vous; je n'ai 
sacrifié (a) à ce zèle, ni la faveur, ni les espérances, 
ni les richesses, ni la puissance , ni la sûreté de 
ma personne, quoique je visse ceux qui, dans le 
ministère , agissent contre vos intérêts en posses- 
sion de ces avantages. Parmi plusieurs traits hono- 
rables de mon administration, dont je puis me 
glorifier à juste titre , voici le principal que je ne 
craindrai pas de vous rappeler. Philippe était le 
plus adroit des princes qui aient paru dans le 
monde, pour se concilier tous les cœurs par son 
affabilité, et pour corrompre , par son or, les pre- 
miers citoyens de toutes les villes grecques. Je suis 
le seul qui n'ai été gagné par ses manières, ni 
par ses largesses : ce qui, encore aujourd’hui, fait 
honneur à la ville d'Athènes. Non, quoique j'aie eu 
avec ce prince des entrevues et des conférences 
fréquentes, jamais je ne me permis d'accepter les 
riches présens qu'il moffrait, comme le savent 
plusieurs Grecs qui vivent encore. Faites attention 
à ce qu'ils doivent penser de vous. On plaindra, 
jen suis sûr, sans le croire coupable, un tel ci- 
toyen , que vous traitez aussi mal , et on vous re- 
prochera une injustice que vous ne pourrez cor- 
riger qu'en revenant sur vos pas. 


Mais tout ce que je viens de dire, le cède à ma 
conduite habituelle dans le gouvernement. J'ai ad- 
ministré les affaires publiques , sans me laisser do- 





(a) Dèmosthène dit tout le contraire: j'ai sacrifie à ce zéle la fa- 
veur, etc. ; mais on voit que c’est moins un contre-sens, qu’une inad- 
vertance du traducteur. ( Note de L'éditeur ). 


180 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


miner par la passion, par la haine, par aucune 
vue basse d'intérêt, ni pour l'état, ni pour moi- 
méme; sans persécuter jamais ni les citoyens, ni 
les étrangers; sans tourner mes talens à la ruine de 
personne, mais les employant, dans l'occasion, 
pour la défense du peuple. 

Les plus âgés d'entre vous, instruits des événe- 
- mens passés, doivent instruire les plus jeunes, de 
l'assemblée qui s’est tenue pour Python le Byzantin 
[3], lorsque, s'étant rendu à Athènes accompagné 
des députés de la Grèce, avec l'intention d'exposer 
les torts de notre ville, il se retira frustré dans son 
attente, et confondu par moi, qui, seul des ora- 
teurs, m'expliquai alors avec force pour vous jus- 
tifier. Je supprime toutes les ambassades que j'ai 
remplies en votre nom, et dans lesquelles vous ne 
vous trouvâtes jamais compromis. Car, dans l'ad- 
ministration , je n'avais point pour but que vous 
l'emportassiez les uns sur les autres; je ne cher- 
chais pas à animer les citoyens contre les citoyens, 
mais à vous acquérir de la gloire, et à donner une 
grande idée de ma patrie. Tous nos Athéniens, et 
principalement les plus jeunes , pleins d'admira- 
tion pour un tel plan de conduite, doivent prendre 
pour modèles, non les orateurs qui ne sont occu- 
pés qu'à vous flatter, et dont vous aurez toujours 
un assez grand nombre, mais plutôt ceux qui, par 
zèle, vous reprennent de vos fautes. Je passe sous 
silence bien des articles pour lesquels un citoyen, 
qui n'eût rien fait autre chose, serait fondé à de- 


AEMOE®. ETTIETOAAI. 181 
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182 AHMOX®. ENIZTOAAI. 
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LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 185 
Mander sonrétablissement , dépenses pour les jeux, 
armemens de vaisseaux , contributions d'argent , 
faites en diverses circonstances ; tous objets dans 
lesquels je me suis signalé , animant les autres par 
mon exemple et par mes discours. 

Examinez, Athéniens , combien peu chacun de 
ces scrvices méritait la disgrâce où je suis tombé. 
Accablé de maux, je ne sais lequel je dois déplo- 
rer d'abord. Parlerai-je de mon âge avancé, où je 
me vois réduit à éprouver un exil dangereux, qui 
est nouveau pour moi, et que je ne mérite pas ? 
Parlerai-je de la hontedontmecouvreune sentence 
qui n'a été prononcée sur aucune preuve solide ? 
Parlerai-je des espérances dont je me suis vu frus- 
tré, ne trouvant, à leur place, que les disgrâces 
dues à d'autres? Non; on ne verra pas que j'aie été 
des amis d'Harpalus [4], ni que j'aie été puni pour 
mon administration précédente, ni que les délits 
prétendus qui m'ont fait citer en justice, aient été 
prouvés : enfin , de tous les décrets portés au sujet 
d'Harpalus , le mien est le seul qui ait déchargé la 
ville de tout reproche. D'où il est clair que je n'ai 
pas été condamné comme coupable, maïs que j'ai 
succombé à cause des conjonctures , que j'ai en- 
couru la haine injuste qu'encourent ordinairement 
ceux que vous soupçonnez d'un crime, parce que 
jai été cité le premier. Eh! n'ai-je pas alors allé- 
gué toutes les raisons qui ont fait absoudre les ci- 
toyens attaqués depuis sur la même accusation ? 
Pourrait-on ajouter à la force de cesraisons? non. 





104 LETTRES DE DÉVOSTHÈNE. 


sans doute; et quoi.qu'’on dise, on ne peut réal 
ser des délits qui n'existent pas. 

Quoique j'eusse encore beaucoup à écrire, je 
m'arrête , sachant par expérience que n'avoir rien 
à se reprocher, sans être d'une grande ressource , 
n’est qu'un poids plus accablant dans la douleur. 
Mais puisque, par un troit de sagesse, vous êtes 
revenus pour tous les accusés , revenez aussi pour 
moi, 6 Athéniens! Je ne suis coupable envers 
vous d'aucune faute , j'en atteste les dieux et les 
héros ; toule ma vie passée dépose en ma faveur, 
et elle doit être pour vous plus digne de foi qu'une 
accusation sans preuve et sans fondement. De tous 
ceux qui ont été calomniés, je ne dois pas être 
celui qui mérite le moins d’égard, ni le moins de 
créance. Vous auriez tort aussi de m'en vouloir 
pour m'être retiré. Si je l'ai fait, ce n'est point que 
J cusse de vous une opinion peu avantageuse , ou 
que je me fusse d'avance ménagé un refuge hors de 
ma patrie. Mon vrai motif, c'est que je ne pouvais 
soutenir l'idée de l'ignominie d’une prison ; que 
d'ailleurs je ne croyais pas qu’à mon âge je pusse 
supporter cette afiliction dans mon corps, et qu'en- 
fin je pensais que vous n'étiez pas fâchés que je me 
dérobasse à un affront qui me perdait sans vous 
servir. Mais ce qui doit surtout vous convaincre 
de mon affection sans partage, et de mon dévoue- 
ment exclusif, c'est que je ne me suis pas réfugié 
duns une ville où je devais vivreavec magnificence, 
mais dans une ville où je savais que s'étaient retirés 


AHMOZO®. EIISTOAAI. 185 


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LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 187 


vos ancêtres, lorsqu'ils furent investis par l’armée 
des Perses, dans une ville qui vous est entièrement 
dévouée; c’est Trézène [5]. Puissent surtout les 
dieux la récompenser de l'attachement qu’elle vous 
témoigne , et des services qu'elle m'a rendus ? 
Puissé-je moi-même lui marquer ma reconnais- 
sance, si vous me rappelez dans ma patrie! Plu- 
sieurs Trézéniens , pour flatier mes maux , vou- 
laient vous reprocher de l’ingratitude à mon égard: 
loin de souscrire à leurs reproches, je vousexcusai 
avec toute la chaleur convenable; et c'est, je crois, 
là principale cause pour laquelle le peuple de Tré- 
zène , frappé de ma vertu, m'a décerné des hon- 
neurs publics. Touché de leur zèle, mais voyant 
que leurs forces n'y répondaient pas, et que pour 
le moment ils ne pouvaient me mettre à l'abri, Je 
me suis transporté dans un temple de Neptune de 
l’île de Calaurie [6], où j'ai fixé mon séjour. J’es- 
père que le respect pour le dieu me servira de 
sauve-garde , sans toutefois en avoir l'assurance : 
car , lorsqu'on est à la merci d'autrui, on ne peut 
jouir que d'une sûreté faible et douteuse. Mais du 
moins, de ce temple, je vois tous les jours le pays où 
je suis né, et pour lequel je me sens autant d'affec- 
tion , que je prie les dieux de vous inspirer pour 
moi de bienveillänce. 


Afin donc que je ne sois pas plus long - tems 
afiligé des maux qui m'accablent , ordonnez pour 


188 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


moi ce que vous avez déjà ordonné pour quelques- 
uns ; faites que je n'éprouve rien d’indigne de 
vous , et que je ne sois pas réduit à supplier les 
autres, ce qui vous serait peu honorable. Si vous 
êtes irrités contre moi sans retour, il me serait 
plus avantageux de mourir; et vous devez croire 
que je pense comme je parle, sans me parer de 
beaux sentimens , puisque je vous ai rendus mal 
tres de mon sort. Non, je n'ai pas craint de me 
mettre entre les mains de la justice; mais incapa- 
ble de trahir la vérité , et ne voulant pas me sous- 
traire à l'autorité des tribunaux, je me suis livré à 
vos décisions, persuadé que ceux dont j'avais ob- 
tenu tout mon lustre et tous mes avantages , de- 
vaient pourvoir , s'ils le voulaient, commettre une 
injustice à mon égard. Au reste, puisqu'une for- 
tune plus juste et plus propice, surmontant les ri- 
gueurs injusles de l’autre, vous a permis de déli- 
bérer deux fois sur la même affaire, et de revenir 
sur un jugement qui n'est pas irrévocable , sauvez- 
moi , je vous en conjure , et rendez en ma faveur 
une sentence plus digne de vous et de moi. Loin 
de trouver que j'aie commis aucun crime dans 
toute ma vie, et que je mérite de périr ou d'être 
diffamé , vous verrez, pour ne rien dire de cho- 
quant,que je nele cède à personne en afféction pour 
le peuple; qu'il n'est aucun de mes contemporains 
qui ait plus fait pour vous, qui vous ait donné de 


SHMOZS. ETNIETOAAI. 189 


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Aws æormaoucir éavr d\ émnpeaen éyYELpoou, 

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Uuas afiw moi Ronder awarras, xat [A xugiwr 
Vol 9 n = 1 
Tépay Thÿ TOUTOY EYJPAY TS MAP UUOY YapTUS 
{ 3 CE 
moi yevéoSai. EuvtuyeTe. 





(") J'aime mieux lire avec Wolfius : é&\ «. 


LETTRES DE DEMOSTHÈNE. 191 


lus fortes preuves d'attachement. Et qu'on ne s’i- 
nagine pas que ce soit par lâcheté, ou par quelque 
notif peu honnète, que j'ai déploré mon sort dans 
oute cette lettre; mais tout ce qui peut autoriscr 
in homme à se livrer sans réserve à la douleur, je 
‘éprouve malheureusement aujourd'hui; peines 
l'esprit et de cœur, désir de vous revoir, de revoir 
ma patrie, réflexions sur ce que j'ai souffert déjà; 
roilà ce qui me fait déplorer mon sort. Jugez de 
mon abattement comme vous devez, vous verrez 
que toutes les fois quil a été question de parler ou 
d'agir pour vos intérêts , Je n'ai montré ni lâcheté 
ni faiblesse. 


Voilà ce que je vous dis à tous; je vais dire un 
mot pour mes ennemis. Dans tout ce qu'ils ont fait 
en abusant de votre ignorance, je suppose qu'ils 
ont eu dessein de vous servir, et je ne leur en fais 
pas un crime : mais à présent que vous êtes instruits, 
si, après avoir renoncé à inquiéter les autres, ils 


cessent aussi de me poursuivre, ils feront ce qu'ils 
doivent ; s'ils s'obstinent à me persécuter, je vous 


supplie tous de m'être favorables , et de ne pas souf- 
frir, pour ce qui me regarde, que leur haine pré- 
vale sur votre bienveillance. Je vous recommande 
à la protection des dieux. 


De Ce = em = me 





#3: 








LETTRE TROISIÈME. 
SUR LES ENFANS DE LYCURGUE. 


Soc” 


Lrcuncur était en même tems un excellent citoyen, un ministre io- 
tègre, un orateur célèbre et un homme fort instruit. Il avait joui, pendant 
qu'il vivait, de Ja plus grande considération parmi ses concitoyens. qui 
lui avaient décerr.é des honneurs distingués. À près sa mort, Ménésechme, 
un de ses plus ardens adversaires , avait attaqué ses enfans comme étant 
débiteurs du trésor au noin de leur père. Ils furent condamnés, et un nommé 
Méroclès les fit mettre en prison jusqu’à ce qu’ils eussent payé. Démos 
thène, qui faisait beaucoup de cas de Lycurgue, dont il était l'ami, 
écrivit du lieu de son exil aux Athéniens en faveur de ses enfans. Il fait 
le plus grand éloge du père; 1l rappelle les marques d'estime et de consi- 
dération qu’on lui a dunnécs, les distinctions dont il a joui tant qu'ila 
vécu. Il montre que les Athéniens doivent mettre ses fils en liberlé; la 
justice , l’honneur , leur propre intérêt le demandent. I1 insiste , au 
commencement et à la fin de sa lettre , sur le motif qui la lui a fait écrire. 
Il parle de lui-même en finissant ; il fait voir combien il serait injuste et 
absurde qu’on ne révoquât point la sertence qui le condamne , lorsqu'on 
a sbsous un Aristooiton. Il demande que, du moins, on lui accorde un 
sauf-conduit pour revenir dans sa ville et se faire payer les sommes qui 
lui sunt dues, afin qu'il puisse s’acquitter envers l’état. Si on en croit h 
dernière lettre d’Eschine, il obtint ce qu’il demandait pour les fil de 
Lycurgue. 


DÉMOSTHÈNE , AU SENAT ET AU PEUPLE, SALUT: 


C'ssr pour ce qui me concerne , c'est pour que 
vous me rendiez la justice que je pense qui m'est 
due , que je vous ai écrit ma dernière lettre. Vous 
m'accorderez ce que je vous y demande , quand 
vous le jugerez à propos; mais je souhaite qu'at- 
tentifs à l'objet pour lequel je vous écris aujour- 
d'hui, vous m'écouliez dans un esprit d'équité et 
non de contention. Exilé d'Athènes, j'entends plu- 
sieurs Grecs vous blâmer sur le sort qu’ prouvent 
les enfans de Lycurgue. Je vousaurais écrit, quand 
je n'aurais eu pour motif que de défendre la mé- 





EITIZTOAH TPITH. 


ITEPT 


TON AYKOTPIOY ITATAON. 


AHMOYOENHE 


THI BOYTAHI KAI TOI AHMAQI 


XAIPEIN. 


\ eo ? \ QU Oo 

Ï Iso Hé TOY XAT' ÉMAUTOY, & JO! T'ap Ua 

» ! ! F ! \ ! »! 

évouiGor Axa elvas VEVECDLI, T'AY DROTÉPAY ÉTE 
\ ee e À e e © em ! 

La æpos Us, Varép &v, oTay Üuir doxA, ToTe ouy- 
Von æ + » 1 
YaopnoeTe® wep dé œv vuy éméctaAxa, BouAciunv 

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dYUUAS Lun S'apiOtiv, Lnde Hp25 PIAOVEIXIAY, adÀ\& 
pos TO dixæior axoUoai, Zuubatye yap oi, xat- 
» \ 1 mm. ’ ; 
mrép EXD NaTpICOYTI | DONAGY AXOUEIN ÉMITI- 
! € » ro \ \ { ro 
LL@YT@Y UJUY ED TOLS Mépi TOUS Auxoupyou m'aidus 
! » ! \ Re À \  » \ 
Viyvouevois, ETeoTelÂd [LEV OUY av TAY ET'ITTOAMNY 
\ = 5 1! un 0 e/ me 1! 
X@I TOY ÉXEIV® COYTI MEMPAYLEVOY ÉVELA, OV, OULOIGS 


T. III. 13 


194 AHMO39. EITI=TOAAI. 


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AVOS KA AËVOY XA TPATTOY d HPOCAXE M 
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Payepos , €@ où eu Îus éEnTeiTo, OS A'U'AYTES IOAOI 


E ! \ CS) e/ Fr , , DU \ 
D'ÉOTEIÂL FEV OUY dY , @OT'Ep El TOY EY apyn, xd 


LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. - 199 


Moire de cet.excellent homme, et de vous rappe- 
ler ses actions, dont vous ne devez pas être moins 
Teconnaissans que moi, si vous voulez agir comme 
le doivent des Athéniens. 

Quoique, dèsgon entrée dansle ministère, il eût 
résolu de se borner à l'administration des finances, 
et qu'il ne füt pas dans l'usage de s'occuper des 
affaires des Grecs et des alliés, cependant ,comme 
plusieurs ministres, de ceux même qui se disaient 
amis du peuple, vous abandonnaïient, il s'attacha 
à soutenir les intérêts du peuple. Ce n’est pas que 
ce parti dût lui valoir des gratifications et des re- 
venus, avantage qu obtenait le parti opposé; ce 
n’est pas qu'il y eût une plus grande sûreté à parler 
et à agir pour vos intérêts, système qui expose né- 
cessairement à mille périls: mais c'est que de cœur 
et par caractère il était ami du peuple et bon pa- 
triote. Ainsi, quoiqu'il vît par lui-même que le cré- 
dit des ministres fidèles était bien diminué, vu les 
circonstances, et que le pouvoir des orateurs mal 
intentionnés était assuré à tous égards, iln'en était 
pas moins attaché aux intérèts de la république, et, 
soit dans ses paroles, soit dans ses actions, il se 
déclarait toujours avec courage pour ce qu'il ju- 
geait le plus expédient. Aussi, comme personne 
ne l’ignore, ne tarda-t-il pas à être accusé de crime 


capital. Je vous aurais donc écrit, je le répète, 


à} 


196 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


quand ce n'aurait été que par considération pour 
Lycurgue; mais persuadé qu'il vous importait 

être instruits des reproches que vous font les 
étrangers , j'étais bien plus porté encore à vous 
écrire. @ 

Je prie ceux qui étaient ennemis particuliers de 
Lycurgue d'écouter à son sujet des discours rai. 
sonnables, et de souffrir qu'on leur dise la vérité. 
Vous ne pouvez ignorer, Athéniens, que le traite- 
ment que viennent d'éprouver ses enfans, ne doit 
pas faire honneur à votre ville. C'est une chose 
connue dans toute la Grèce , que vous avez accordé 
les plus grandes distinctions à Lycurgue pendant 
sa vie ; et que, quoiqu il ait été souvent accusé par 
ses envicux , vous ne le trouvâtes jamais coupable, 
Vous aviez une telle confiance en sa vertu, et vous 
le regardiez comme si dévoué au peuple, que vous 
avez prononcé plusieurs sentences sur sa simple 
parole qui vous paraissait suffisante; ce que vous 
n'auriez pas fait, si vous n'eussiez eu une grande 
opinion de son intégrité. Aujourd'hui qu’on ap- 
prend que les enfans sont détenus en prison, on 
est touché pour le père qui n’est plus; on plaint 
les enfans comme indignement traités , et on vous 
charge de reproches si durs, que je n'oserais vous 
en faire part. Ces reproches que j'entends avec 
peine , je les réfute avec chaleur ; et, sans entrer 
dans des détails désagréables , je vous en ai écrit 
suffisamment, pour vous faire connaître que toute 
la Grèce vous blâme, persuadé qu’il vous importe 


AHMOZ®. EIIETOAAI 197 
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LETTRES DE DÉMOSTIIÈNE. 199 


de le savoir. Mais il cst des réflexions faites par 
quelques uns sans nul esprit de malignité, qu'il 
est bon de vous mettre sous les yeux. 


Personne ne s'imagine que ce soit par ignorance 
ou par erreur que vous en usez de la sorte envers 
Lycurgue. Le long espace de tems où vous avez 
employé ce bon citoyen, sans le trouver jamais 
pensant ou agissant contre vous , l'avantage de 
n'avoir jamais été soupconnées de stupidité, ne 
permettent pas de croire que vous ayez péché par 
ignorance. Reste donc ( indifférence coupable qui 
_ne peut vous faire honneur) que vous ne songez 
à nous que le tems où nous vivons ,et où nous vous 
sommes uliles, et qu'ensuite vous nous oubliez. 
absolument. Mais en quoi peut-on espérer quevous 
témoignerez volre gratitude aux citoyens morts, 
si l'on voit que vous n'épargnez ni leurs enfans, 
ni leur mémoire , seuls objets qui intéressent les 
mourans? Il serait encore moins honnête que vous 
parussiez tenir cette conduite par intérêt ; cela ne 
serait conforme ni à votre magnanimité naturelle , 
ni aux principes d'après lesquels vous agîtes tou- 
jours. Pour moi, je n’en doute pas, s’il vous fallait 
racheter les fils de Lycurgue, et tirer de votre trésor 
une somme parcille à celle qu'on leur demande, 


200 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 
vous vous y porteriez tous avec ardeur. Quand 
donc je vous vois faire tant de difficultés pour re- 
mettre une amende imposée par la calomnie et par 
la haine , je ne sais que dire, à moins que vous 
n'ayez résolu d'inquiéter vos ministres et de les 
persécuter sans ménagement ; conduite qui serait 
aussi opposéeà la justice, qu’à vos propres intérêts. 
Quoi donc! ne pouvez-vous sentir combien il est 
peu décent que le peuple d'Athènes, qui passe pour 
le plus sage de tous les peuples , et dont la ville a 
toujours été le refuge des mistrables, se montre 
moins généreux que Philippe ? Ce prince qui, élevé 
. dans la puissance souveraine, ne recevait proba- 
blement de lecon de personne , se fit néanmoins 
une loi, lorsqu il fut dans la prospérité, de signa- 
ler sa clémence. Plein d'égard pour les vertus et 
pour les ancêtres de ceux qui avaient combattu 
contre lui et qui lui avaient disputé l'empire, il ne 
se permit point de les mettre aux fers [7]. Bien 
différent, sans doute, de quelques-uns de nos ora- 
teurs, il considéra ce qu'il devait, en pareil cas, 
à sa dignité, sans croire que le même procédé fût 
juste et honnête pour tous. Et des hommes formés 
par l'éducation qui rend supportables les plus stu- 
pides, des Athéniens, contre tout principe. et 
contre toute règle, ont enfermé les fils pour les 
* imputations faites au père ! Et vous prétendez par- 
là traiter également tout le monde, comme si vous 
aviez à juger des poids et des mesures, et non à 
examiner la conduite de vos ministres à la tête des 


AHMOZSO®. ENIZTOAAI. 20I 


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202 AHMOS®. EINIZTOAAI. 


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(OO) EOTE TOUS ME dE YEN, OÙS ME AëVeIy EÉ60:b 


LETTRES DE DEMOSTHÈNE. 209 


ires! Que si, dans cet examen , vous trouvez 
e Lycurgue s’est conduit en ami du peuple, en 
1 et zélé patriote , ses fils , loin d'essuyer un 
uvais traitement, doivent être comblés de vos 
-urs. S'il s'est conduit mal , vous deviez le pu- 
lorsqu'il vivait, et non décharger sur les fils 
re indignation , pour les fautes qu'on impute au 
e, puisqu'on ne doit plus rechercher les fautes 
delà du trépas. Car enfin, si, d'une part, ceux 
itre vous qui auront été ennemis des ministres 
tisans du peuple, loin de se réconcilier avec 
., après leur mort, gardent des sentimens de 
ne pour leurs enfans ; et que, de l'autre , le 
iple, dort ces ministres se déclarent les défen- 
rs, ne songe à leurs services que dans le mo- 
nt présent , et les oublie aussitôt après, y aura- 
rien de plus malheureux que d'embrasser le 
ti du peuple ? 
 Méroclès prétend que ces raisons sont trop 
tiles pour lui , qu'il a fait enfermer les fils de 
‘urgue , afin qu'ils ne pussent pas s'enfuir , de- 
ndez-lui pourquoi Tauréas , Patécus , Aristo- 
on [8], et lui-même, quoique condamnés à la 
son, loin d'être enfermés, haranguaient le peu- 
: demandez-lui pourquoi il ne jugeait pas des 
ses avec cette rigueur. S'il dit qu'alors il exer- 
t des charges, comme les lois le lui permet- 
nt, mais sans parler en public , est - il juste, 
e , tandis que celui qui n'a pas même la liberté 
parler en public, exerce des charges, on tienne 


20/4 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


enfermés les enfans d’un père qui vous a rendu 
un si grand nombre de services ? Non, Athéniens, 
je ne vous conçois pas , à moins que vous ne vou- 
liez apprendre , par un exemple éclatant, quela 
scélératesse , l'imprudence, la méchanceté déter- 
minée, ont tout crédit dans Athènes, et toute assu- 
rance de l'impunité; qu'il est aussi facile aux 
hommes pervers d'échapper quand ils se trouvent 
dans l'embarras, que dangereux de choisir le parti 
le plus honnête , de s'attacher à une vie sage, de 
se dévouer aux intérêts du peuple; et que, si l'on . 
tombe alors dans la moindre faute, il n’y a point 
de pardon. 


Je ne dirai pas qu’il est injuste de penser deLj- 
curgue mort, autrement que vous pensiez de Ly- 
curgue vivant; que vous devez avoir plus d'égard 
pour ceux qui ne sont plus , que pour ceux qui 
vivent : je supprime ces réflexions, et toutes les 
autres de ce genre, que personne, je crois , ne 
conteste. Mais je ne serais pas fâché de vous voir 
témoigner de la reconnaissance aux fils de ceux qui 
vous ont bien servis, vous qui savez gré à tant 
d’autres des services que vous ont rendus leurs an- 
cêtres. Et ce n'est pas pour vous faire des repro- 
ches, que je parle; j'en suis si éloigné , qu'il me 
semble , qu'ici surtout, c'est pour vos intérêts que 
je plaide. En effet, vous exciterez par-là tous les ci- 
toyens à se dévouer au peuple; ils verront que, si 
l'envie s’acharne sur les vivans et s'oppose aux hon- 





AHMOZO,. ENISTOAAI. 205 


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206 AHMOZO. ENIZTOAAI. 
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CuuGopas ReGatas Toutois povois Toy dAAGY juévin, 
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LAGYILI [LEV OMOI@S EV DXAOT API cuuÇay, @5 xd 


LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 207 
urs qu'ils méritent , leurs enfans du moins ob- 
nnent de vous de dignes récompenses. N'est - il 
nc pas contraire à touteraison, ou plutôt à toute 
cence , que vous , qui conservez une juste bien- 
lance pour des hommes dont les services sont 
ignés, et ne vous sont connus que par ouï-dire; 
le vous , qui êtes toujours portés à la compassion 
à l'indulgence, même pour les méchans qui 
us ont fait du mal, vous ne preniez pas ces mêmes 
atimens pour Lycurgue, dont l'administration 
la mort sont si récentes; et cela, lorsqu'on per- 
cute ses enfans , dont le sort exciterait la pitié 
ême d'un ennemi, pour peu qu'il fût honnête et 
odéré? Je suis surpris que l'on ignore parmi vous 
mbien il est nuisible à la république de déclarer 
e ceux qui se sont fait au dehors certains amis, 
1t l'avantage en tout, lorsqu'ils réussissent , et 
r’ils se tirent aisément du péril , lorsqu'ils man- 
uent leur but; tandis que ceux qui se sont dé- 
oués au peuple, non-seulement sont moins favo- 
isés dans le reste, mais encore que, pour eux 


euls, les disgrâces sont irrévocables. 
Plus d’un exemple confirme ce que je dis. Qui 
de vous ignore que Lachès, fils de Mélanope [9], 


a été condamné dans un tribunal, comme aujour- 


rs 


208 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


d'hui les fils de Lycurgue; et que, sur une lettre 
du nouveau roi de Macédoine, on lui a remis toute 
son amende? Mnésibule d'Acharne, condamné par 
le même tribunal qui a prononcé la condamnation 
des fils de Lycurgue, n'a-t-il pas été renvoyé ab- 
sous ? et avec raison; car c'est un homme ver- 
tueux. Et aucun de nos déclamateurs actuels ne 
peut objecter que c'était renverser les lois. On ne 
les renversait pas, s’il est vrai que toutes les lois 
sont établies pour le bien de la justice, et pour la 
sûreté de la vertu; on ne les renversait pas, s'il 
est vraiment utile que les disgrâces des citoyens 

infortunés ne soient pas éternelles, et qu'on ne se 

montre point ingrat. Si donc il est de votre utilité 

que vous vous comportiez comme je dis , loin de 

détruire les lois, lorsque. vous absolviez ceux dont 

je parle , vous suiviez même l'esprit des législa- 
teurs , en faisant grâce à Lachès par égard pour 
Alexandre, et en sauvant Mnésibule pour la s- 
gesse de sa conduite. Craignez donc d'annoncer 
qu'il est plus avantageux d'acquérir l'amitié des 
étrangers , que de se mettre sous la protection du 
peuple ; et qu'il vaut mieux être connu d’un per- 
sonnage illustre, que de se faire connaître pour 
chercher dans l'administration l'intérêt du plus 

grand nombre. Il est impossible qu'un ministre, 

chargé de vos affaires, plaise universellement. 

Quand on est porté de cœur pour le peuple, il est : 
juste qu'on soit épargné; sinon , vous apprendre 


AHMOZ9. ENIETOAAI, 209 


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210 AHMOSO®. EIIZTOAAI. 


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LETTRES DE DÉMOSTRÈNE. au 


à tous les citoyens qu'il faut faire la cour auxétran- 
gers plutôt qu’au peuple, qu’il faut craindre de 
passer pour travailler à vos intérêts. 

En général, c’est une honte commune et un 
malheur public, que l'envie, chez vous, paraisse 
être plus forte que la reconnaissance ; quoique 
l'envie soit un vice odieux, et que la reconnais- 
sance ait obtenu des autels. Je ne manquerai pas 
de citer Pythéas [10], qui n'est ami du peuple 
que de bouche et à la tribune, et qui, d'ail- 
leurs, est toujours prêt à vous desservir. Ignore- 
t-on , que lorsqu'il se piquait de gouverner pour 
votre avantage , il était poursuivi comme étranger, 
accusé d'être esclave; qu'il fut presque vendu par 
ceux qu'il sert aujourd'hui, et pour lesquels il a 
composé des discours contre moi. Mais, depuis 
qu'il fait lui-même ce qu’il reprochait d’abord aux 
autres, il est devenu si opulent , qu’il entretient 
eux courtisanes, qui l'ont épuisé , ce dont je les 
oue, et qu'il a payé une amende de cinq talens, 
ivec moins de peine qu’il n'aurait pu payer aupa- 
avant cinq drachmes. Je dis plus; peu contens de 
l'admettre à gouvernerl'état, cequiestunopprobre 
pour toute la ville, vous avez même youlu qu'il fit 
pour vous, à Delphes, le sacrifice établi [11] par vos 
pères. 

Si tout le monde a sous les yeux des exemples 
aussi frappans, d’où l'on juge qu’il est nuisible 
d'embrasser le parti du peuple , j'appréhende 
qu’enfin vous ne trouviez plus personne qui parle 
pour vos intérêts; surtout depuis qu'entre les 





212 LETTRES DE DÉMOSTHÉNE. . 


ministres amis du peuple , les uns sont morts de 
vieillesse, par maladie ou par accident , tels que 
Nausiclès , Charès, Diotime, Ménesthée, Eudoxe, 
Eudème, Ephialte et Lycurgue, et que vous avez 
banni les autres, comme Philoclès [12], Charidème 
et moi. Vous pensez vous - mêmes qu il n'est pas 
de citoyens plus zélés pour vous que nous trois: 
veut - on qu'il y en ait d'aussi zélés? à la bonne 
heure; je ne mefais aucune peine de le reconnaître. 
Si vous les traitez comme vous devez, s'ils n'éprou- 
vent pas le sort que j'éprouve, je souhaite qu'ils se 
multiplient à l'avenir : mais, si vous continuez à 
donner de tels exemples, qui voudra se livrer avec 
courage à vous servirutilement?Vousne manquere 
pas d'hommes qui se donneront pour d'excellens 
patriotes; vous n'en manquäâtes jamais. Puissent- 
ils ne pas avoir occasion de dévoiler leur naturel, 
comme ces ministres qui, faisant aujourd'hui à 
découvert ce dont ils sc défendaient alors , ne vous 
craignent et ne vous respectent plus ? Pénétrés de 
ces idées, gardez - vous de négliger les ministres 
bien intentionnés , et d'écouter ceux qui rendent 
le peuple dur et cruel. Dans ces circonstances 
présentes, on a besoin de bonté et de douceur, 
beaucoup plus que dehaines et de divisions. Quel- 
ques - uns se livrent sans borne à la violence du 
ressentiment , et se vendent pour agir contre vous: 
puissent les dieux faire échouer les projets que 
favorisent ces hommes pervers ! 

Au reste, il y aurait de la folie à mépriser mes 


AHMOS@. ENIZTOAAI. 213 
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214 AHMOZ©®. ENIZTOAAI. 


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LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 215 


réflexions. En effet, serait-il raisonnable de s’imagi- : 
ner qu'on ne verra pas arriver maintenantcequ’ona 
vuarriver déjà,sans que personnele craignît, lorsque 
desméchans artificieux animaient le peuple contre 
des orateurs qui parlaient poursonavantage?Je vous 
communiquerais mes idées de vive voix, si j'étais 
à Athènes; mais, puisque je suis plongé dans des 
maux, que je souhaite à celui dont les impostures 
m'ont fait succomber, je vous ai exposé mon avis 
par lettre, consultant , avant toute, chose ,. votre 
gloire . et vos intérêts, et me faisant un point 
d'honneur de témoigner aux fils de Lycurgue , la 
même amitié que j'avais pour Lycurgue vivant. 

. Îlen est peut-être qui se disent àeux-mêmes que 
mes affaires me laissent donc bien du loisir. Je 
n'hésite pas à leur répondre que je ne suis pas 
moins jaloux de m'occuper de vos intérêts et de 
ceux de vos amis, que de songer à mon rappel. 
Ce n'est donc point par désœuvrement que je plaide 
la cause de Lycurgue; mais le zèle et les principes 
qui m'ont toujours animé dans l'administration de 
vos affaires , m'animent encoredaas celle-ci. Quant 
au loisir, j'en ai autant que j'en souhaite à ceux 
qui sont mal intentionnés pour le peuple. Mais 
tranchons sur cet article. Mon attachement et mon 
affection pour vous me portent à vous adresser au- 
jourd’'hui quelques plaintes : je me propose de les 
développer bientôt dans une longue lettre [15] que 
vous pouvez attendre de moi, si Je vis, et si vous 
tardez à me rendre justice. Vous êtes...... que 


216 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 

dirai-je, pour ne paraître ni trahir la vérité, ni 
manquer à ce que je vous dois? vous êtes si indif- 
férens et si inattentifs, vous respectez si peu les 
autres, vous vous rcspectez si peu vous-mêmes, 
que vous avez banni Démosthène pour le même 
sujet pour lequel vous avez absous Aristogiton ; et 
l'avantage dont jouissent, sans vous le devoir, des 
gens qui vous méprisent , vous me le refusez ! je 
ne puis obtenir la grâce de faire payer mes débi- 
teurs et contribuer mes amis, pour vous satisfaire 
et ne plus montrer dans ma personne, chez les 
étrangers, la honte de tous ceux qui, trop injustes 
à mon égard , ne m'ont laissé, pour prix de mes 
travaux , que la vieillesse et l'exil. Je voudrais re- 
venir dans ma patrie par un effet de votre bien- 
veillance et de votre générosité , et y recueillir de 
quoi acquitter l'amendeinique que m'a imposée la 
calomnic; je demande un sauf-conduit seulement 
jusqu'au terme que vous m'avez fixé pour le paie- 
ment. Sourds à ma requête, vous dites, à ce qu'on 
me rapporte : Qu'est-ce qui l'empêche de revenir 
et de travailler à s'acquitter? C’est, Athéniens , que 
je sais rougir , et que je souffre un traitement peu 
conforme aux services que je vous ai rendus dans 
le ministère; c'est que j'ai sacrifié ma fortune pour 
des malheureux qui, craignant de voir doubler des 
amendes qu'ils ne pouvaient payer, m'ont engagé 
à répondre au trésor des sommes qu'ilslui devaient. 
Revenu à Athènes par votre faveur, je pourrai re- 
tirer unc partie de cet argent , sinon le tout, pour 


AHMOXZ®. ENISTOAAI. 217 


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218 AHMOZO®. EIIZTOAAI. 


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JM vuas æepiodeode d'aoAOULEVON OÙ yap dy 
Jendéim dAAGY, À UV LA TÔT QNOETE d'arc 
ménovSévar ue, dxpBas oidx, OTe oÙr” éuoi ny 
GUdEY, OÙ U RAY éoTa. OÙ yap 4 Xphuata Y 
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oTauar xal Ta Auma Rou\ouau cuvayaytiy, ra) 
oi LA QiAcVEIx OS , SAN dITPOTLVS d@TE To ap 
TOUTOIS dopa GS éivu. Ou puy oude Tap ‘Acra- 
ACU Le NaGorTa detbere” oÙTE yap RAEYXIN ; 
oùr” éAaGor. Ei dé ragarés détoua Ts BouÂs, 
o TOY” Apeloy [la-yor npooGArere , Ths "ApioToyi” 
TOYOS XPICEWS AYELNOTENTES ,  ÉVA AU TE 0 
yap é yo ToUT-oU TPCLOTEDOY TPOCTAY [LR TOUS TOIAUT 
| ÉEnmaprnrooi is êué. OÙ yap d\inou Tois œutots 
ve Doyois Uno Ts auras BouAñs doParSeTa 
éxétvoy péy dDéiodai dixauoy élrai ŒNoETE, Qu 
JM dome. Ovuy OUT US pets LA oyiaTu 


3} 3) \ » ” , ! 3 
éyere OUTe yap afios , STE EmiTndoS , oUTi 


LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 219 


m'acquitter, et ne point passer dans l'opprobre le 
resic de mes jours. Mais si , comme le disent et le 
veulent quelques-uns, je retourne sans être rap- 
pelé, je me verrai dans l'ignominie , réduit à l'in- 
digence , et tremblant pour ma personne. 

Ces réflexions vous touchent peu: vous m'enviez 
de simples paroles de bonté ,vous m abandonnez, 
et je périrai peut-être par votre faute. En effet, qui 
pourrai-je supplier, si mes concitoyens refusent 
de m'entendre ? Vous plaindrez mon sort, je le 
sais , quand il sera trop tard et pour vous et pour 
moi. Ne vous attendez’ pas à me trouver d'autres 
biens que le peu de fonds que je possède , et que 
j'abandonne ; je recueillerai le reste, si, sans es- 
prit de contention et avec humanité, vous me 
permette de le faire à l'abri de toute inquiétude. 
Il ne sera jamais prouvé qne j'ai reçu l'or d'Har- 
palus; on n’a pu m'en convaincre, et je n’en ai pas 
reçu. Si une autorité sans preuves, si le nom de 
l'Aréopage vous en imposent ,rappelez-vous le ju- 
gement d Aristogiton, et rougissez de honte. Je ne 
puis faire de reproche plus doux à ceux qui-ont 
commis envers moi une telle injustice. Vous ne 
direz pas, sans doute , que, sur les mêmes dénon- 
ciations du même sénat, on devait absoudre Aris- 
togiton et condamner Démosthène : non , vous 
n'êtes point assez dépourvus de sens. Par moi- 
même , je ne suis pas fait pour la disgrâce que 
j'éprouve, je ne la mérite pas, et ne suis pas de 
pire nature que d’autres qui ont été absous. Je 





520 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 


suis malheureux, j'en conviens , grâce à votre in- 


différence. Et comment ne serais-je pas malheu- 


reux , lorsque , pour comble de maux, je me vois 
réduit à me comparer avec Âristogiton , et avec 
ÂAristogiton jouissant de sa patrie, moi qui en suis 
privé ? Ne croyez point que ce soit le ressentiment 
qui m'anime; je ne puis être irrité contre vous; 
mais c'est une sorte de soulagement de se plain- 


dre , quand on éprouve quelque injustice, comme 


de gémir quand on souffre. Je suis toujours affér- 
tionné pour vous, autant que je souhaite que vous 
le soyez pour moi; et cette affection, je l'ai mani- 
festée, et la manifesterai dans toutes les circons- 


tances. Dès mes premiers pas dans le ministère, je 


me suis persuadé que tout homme qui gouverne, 
s'il est vertueux, doit être disposé à l'égard detous 
les citoyens , comme des enfans à l'égard de leurs 
parens , désirer qu'ils soient justes, et les supporter 
avec patience , quels qu'ils soient. La défaite, en 
pareil cas, est auprès des gens sensés une vicloire 
non moins légitime que glorieuse. Je vous recom- 
mande à la protection des dieux. 


—— 


AHMOZOG. ENIETOAAI. 221 


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LETTRE QUATRIÈME. 


SUR LES INJURES DE THÉRAMÈNE. 
“ec” 


T'iinamies, qui n’est connu que par cette lettre, avait reproché à 
Démosthène le sort malheureux qui l'avait accompagné dans toutes les 
opérations de son ministère. Démosthène réfute ce reproche, et invective 
avec force contre celui qui en était l’auteur. 


DÉMOSTHÈNE , AU SÉNAT ET AU PEUPLE, SALUT : 


J ’APPRENDS que Théramène, entre autres invec- 
tives qu'il a débitées contre moi, me reproche le 
sort malheureux qui m'accompagne. Il ignore, 
et je n’en suis pas surpris , qu une injure qui ne 
prouve aucun vice dans celui qu'elle attaque, est 
sans effet auprès des personnes sensées. Un homme 
qui s'est montré impudent toute sa vie, qui n'est 
pas citoyen d'origine, qui, dès son enfance, a été 
élevé parmi des prostituées, doit ignorer ces maxi- 
mes , et n'est pas fait pour les comprendre. Si 
j'obtiens mon rétablissement je tâcherai de discu- 
ter avec lui les reproches injurieux dont il nous 
charge vous et moi; et, quoiqu'il ne sache pas rou- 
gir, je me flatte de le rendre plus modéré. Le bien 
public m'engage à m'expliquer, dans cette lettre, 
sur ses invectives au sujet dela fortune. Ecoutez 
mes idées avec la plus grande attention ; elles mé- 


22/4 LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 
ritent , Je crois , d'être entendues, et même d'être 


retenues. e 


Je regarde Athènes comme la plus heureuse de 
toutes les villes, comme la plus aimée des dieux : 
Jupiter de Dodone, la déesse Dioné [14], Apollon 
Pythien , l'ont toujours annoncé dans leurs ora- 
cles ; ils l'ont confirmé en disant que la bonne 
fortune habitait votre ville. Or, il est clair que, par 
rapport aux dieux, parler de l'avenir c’est prédire, 
et que donner des noms aux choses arrivées , c'est 
s'expliquer sur le passé. Toutes les opérations de 
mon ministère sont du nombre des chosesarrivées, 
. et c'est d'après ces opérations que les dieux vous 
ont nommés heureux. Est-il donc juste de nom- 
mer heureux ceux qui ont suivi les conseils , et 
d'appeler d'un nom contraire celui qui les a don- 
nés? À moins qu'on ne dise que la dénomination 
du bonheur public, dont je suis l’auteur par mes 
conseils, vient des dieux qui sont incapables de 
mentir ; et que les reproches particuliers que m'a 
faits Théramène , ne viennent pas d’un audacieux, 
* d’un impudent , d’un insensé. 

Mais ce n'est pas séulement d’après les oracles 


des immortels, c'est encore d’après la considération 


AHMOS®,. EIIZTOAAI. 225 
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226 AHMOZ®. ENISTOAAI. 
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LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 227 
des événemens mêmes, si vous en jugez bien , que 
vous devez être satisfaits de votre fortune. Exami- 
nez les choses, ainsi que le doivent des hommes, 
et vous trouverez Athènes fort heureuse d’après 
mes conseils. Mais, si vous prétendez à des avan- 
tages qui ne sont donnés qu'aux dieux, vous désirez 
l'impossible. Quel est donc cet avantage refusé aux 
mortels, et dont jouissent les dieux seuls ? c’est 
d'être possesseur de tous les biens, d’en être assuré 
pour soi-même, et de pouvoir les communiquer 
aux autres; c'est de ne souffrir jamais, et de n'être 
exposé à souffrir rien de fâcheux. 

Après avoir établi ces principes, comme il est 
juste, comparez votre position avec celle desautres 
peuples : personne n’est assez peu sensé pour préfé- 
rerà votreétat présent le sort,oudes Lacédémoniens 
à qui je n'ai donné aucun conseil, ou des Perses 
chez qui je n'ai pas même fait de voyage. Je ne 
parle pas des peuples de Cappadoce [15],de Syrie, 
de ceux de l'Inde placés aux extrémités du monde, 
qui tous se sont vus assaillis etaccablésde malheurs. 
On dira, peut-être, que la fortune nous a mieux 
servis, il est vrai, que ces peuples, mais plus mal 
que les Thessaliens, les Arcadiens, et quelques 
autres qui ont été dans l'alliance de Philippe. Mais 
votre condition est bien préférable à celle de ces 
derniers, et parce que vous n'avez pas été esclaves , 
œe quiest le plus précieux de tous les avantages ; 


228 LETTRES DE DÉMOSTHERKE. 


et parce qu'ils ont été la cause des maux où Phi- 
lippe et la servitude ont jeté les Grecs, ce qui leur 
a attiré avec justice la haine générale. Vous, au 
contraire , Athénicns, on vous a vu exposer, pour 
les Grecs, vos personnes, vos fortunes, votre ville, 
tout en un mot; générosité rare qui doit vous va- 
loir la plus grande célébrité , et vous obtenir dela 
part des hommes équitables une reconnaissance 
éternelle. Ainsi , d'après mes conseils, Athènes l'a 
emporté pour le bonheur sur les Grecs qui ont 
combattu Philippe , et pour la gloire sur ceux qui 
l'ont secondé. Aussi les immortels nous ont-ils . 
rendu des oracles favorables , et les reproches 
iniques et injurieux , ils les font retomber sur la 
tête de celui qui les fait. 
Pour vous en convaincre, examinez la vie ha- 
bituelle de Théramène. Il se conduit par système, . : 
comme on souhaiterait dans une imprécation qu'il 
se conduisit. Ennemi de ses parens, il est ami de : 
l'infâme Pausanias ;. il réunit l'audace effrontée 
d'un homme etlescomplaisances criminelles d'une 
femme ; résistant à son père, cédant à la turpi- 
tude , il amuse son imagination des horreurs qui 
le rendent odieux à tout le monde, ct se plaît à 
parler d'aclions obscènes. qui révoltent tous ceut 
qui l'écoutent. Il persiste cependant , et mêmeil 
croit par là se donner le mérite de la naïveté et de 
la franchise. Je ne vous en aurais pas écrit, Athé 


niens , si je n eusse voulu réveiller en vous le sou 
venir de ses désordres honteux; car, ce qu’on crair- 


AHMOZ®. ENIZTOAAI. 229 
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230 AHMO3©. ENISTOAAI. 


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9 / QU Re , ES 
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LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 251 


drait de dire , on doit éviter de l'écrire. Au reste, 
le peu que vous avez entendu, vous a, sans doute, 
indignés contre le personnage, en rappelant à vo- 
tre esprit les infamies sans nombre dont il s'est 
souillé. Comme elles vous sont trop connues, je 
n'ai rien dit d'indécent ; et Théramène n'a seule- 
ment qu'à se montrer pour rappeler aussitôt les 
vices abominables auxquels ils s'abandonne. Je 
vous recommande à la protection des dieux. 





LETTRE CINQUIÈME. 


À HÉRACLÉODORE. 


s L° 


C'rsr la seule lettre de Démosthène , parmi les six, qui soit adresite à 
un particulier, qui traite d'objets particaliers, et qui ait été écrite long: 
tems avant son exil, lorsqu'il était encore jeune. 


DÉMOSTHÈNE À HÉRACLÉODORE , SALUT : 


Jr ne sais si je dois croire ou non ce que m'an- 
nonce Ménécrate. Il me dit qu'Epitime à été dé- 
noncé , traîné en prison par Araius , que vous 
plaidez contre lui, el que vous vous montrez le 
plus ardent de ses persécuteurs. Je vous en con- 
jure au nom de Jupiter Hospitalier et de tous les 
dieux, évitez de m'afiliger et de me causer une 
peine cruelle. Vous le savez; outre que j'ai fort à 
cœur le salut d'Epitime , je regarderais comme un 
grand malheur pour moi qu'il lui arrivât quelque 
disgrâce , et que vous en fussiez la cause. J'aurais 
trop à rougir devant les personnes -qui savent le 
bien que je disais de vous à tout le monde. Je me 
croyais fondé äen dire, non que je vous eusse fré- 
quenté, mais Je voyais que vous jouissiez de l'es- 
time publique, et que vous aviez été formé à une 
école qui véritablement ne connaît ni les artifices, 
ni les intrigues de l'ambition et dela cupidité , qui 


rapportetoutau souverain bien, ct à la souveraine 


A 








ETIIZTOAH HEMIITH. 


HPOZ 
HPAKAEOAQPON. 
So 


AHMOYS@ENH® 


HPAKAEOAQPOQI EY HPATTEIN. 


Oro On&s D pA T'ITTEUEI, OS do ny y [Los 
Mevexpa Tns ; CUS Ou AMICTEY , é yo. "E@n y ap 
Emitiuor évdedéy Jai péy xat any Se Uaro ‘Apar 
Tou, at d'é dyovi(eoleu, xat dMAVTOY AUTO Yac- 


! «y ! ! | \ ! 
naTaToy Eva. Aéoucœ d'y cou æpos Auos Æeviou, 


\ ! _— mn J ! « 
XA TDAVTOY TOY JEQV, JA LE XATAOTAONS AN 


xai Jewg une mepreti. EU yap toSi, pts 
TOU MEAEIN oi Thé Erin CuTMpias, vai vo— 
Lioai psy Amd cumpopar ei ti alor xœi Toutou 
D) aurairies etns , aix Vropau Tous suradèras pot 
TOUS Adyous , oùs éyo œ'épl coù mp0 awarTas 
dyfpamous EAeyoY, mémrexos ÉMAUTOY SANTA A6- 
Veiv, oÙx x TOU em AncIaxé Val do m'éiay Var, 
AAA. gay 071, Joëns ÉmiTUyYarer, xai Trai- 
deleuy dmedixou, xal Taita mo Th TAcTanes 
Marpilñs, À Naép OT) OS aANdGE T@Y uéy 'co- 
VEXTAUATO) , xai TOY Ti TAUT d: FOQUE HAT 


éfo, To BenTioTou d\é xat ToÛ dMX&IOTATOU Reg 


ci 


234 AHMOZ®. ENIZTOAAI. 
[pp 1, À \ êe \ n 
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AULCOY Lara POLE om rar TpAT un oux dep 
mu, Adyicau 0tt xai où TÔT Hola véos, nel TM 
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nAIXIAY EYES NY MES VUY, €x de. Tou cuuQov- 
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AGUEIY XI PATTEN VEVEVAOLI TRAIXOUTOS® XI 
….  _n / VO D ON + hp! 
AULY TOUTO cuuCain To mér yap eu RovAecIe 
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Tapeoti, TS ge SX sua Garou xai 
Tobpyor yérar ar. Kaas où épaves, x = 
vai M at OÙ oincai mrpos épi. Kai pr nl 
évos Tv ooù @povourTœr HÉEOr d'you, indé nrta 
, , / s! 5 \ \ \ ! 
AA ÉXEIOUS dyE Emi Ta ot JNoxoUTa, x&i petit 
e/ e/ \ CS € ce! 
OUT@S , OMWS MMÔEVOS TOY OUONCYASENTEY Tepr- 
CA ONE ! ! ! \ 
Soper, aAX Eatripo yémTar coTupia Ts, xai 
, \ QE ! ! \ || 
amraANa y} TOY 217 dura. Mapicopeu d\é ets Tor 
Xporor xay® vas L ou ns Lao etre, T'pVas 
dé por méuLor, ñ xai ds QiAw éTioTEAX:, Euruyu. 





LETTRES DE DÉMOSTHÈNE. 235 


justice. C'est un crime, selon moi, quand on a été 
élevé à l'école de Platon, de ne pas avoir l’impos- 
ture en horreur, de ne pas être bon envers tous 
les hommes. Ce qui me serait encore infiniment 
désagréable, c'est qu'après m'être porté pour vous 
d'affection, je fusse contraint de changer à votre 
égard. Quand je ne me plaindrais point d’un pro- 
cédé que je n'avais pas lieu d'attendre , et qui an- 
nonce du mépris pour ma personne, la chose n’en 
serait pas moins réelle. Si vous faites de moi peu 
de cas, parce que je nesuis pasencore des premiers 
de la ville, faites attention que vous avez été jeune 
et dans l'âge où je suis. C'est votre administration 
qui vous a fait ce que vous êtes : peut-être obtien- 
drai - je aussi cet avantage; et, avec du zèle, je 
pourrai réussir si la fortune me seconde. C’est un 
grand mérite que de placer à propos un bienfait ; 
je vous prie de me le faire éprouver à moi-même. 
Ne vous laissez conduire ni gagner par ceux quiont 
moins de sagesse que vous : amene7-les plutôt à vos 
sentimens. Faites en sorte que je vous trouvefidèle 
à tous les engagemens de l'amitié, et qu'Epitime 
soit sauvé et tiré du péril. Je reviendrai dans le 
tems où vous me marquez que je dois revenir. 
Mandez-le moi, et faites-moi connaître vos inten- 
tions comme à un ami. Adieu. 








LETTRE SIXIÈME. 
Le 


Curre lettre fut sans doute écrite, non de l’île de Calaurie, mais deh 
ville de Mégares, où Démosthène s'était retiré, quelque tems arant son 
rappel, pour travailler à former une ligue de plusieurs peuples contre , 
Antipater. 


DÉMOSTHÈNE, AU SÉNAT ET AU PEUPLE, SALUT: 


Le m'est venu, de la part d'Antiphile , une lettre 
adressée à tout le corps des confédérés. Elle est 
aussi consolante pour ceux qui s'intéressent au * 
bonheur de la Grèce, que désolante pour les au- 
tres qui sont dévoués à Antipater. Ces derniers, pos- 
sesseurs de la lettre qu’Antipater envoyait à Corin- 
the, par Dinarque [16], ont semé, dans toutes les 
villes du Péloponèse, des discours dont je prie les 
dieux de détourner les mauvais présages sur leurs 
têtes. Celui qui accompagne le porteur de‘ma let- 
tre, étant venu trouver, de l1 part de Polémeste, 
Epinique , son frère, qui est bien intentionné pour 
vous et mon ami, Epinique me l'a amené; et, sur 
le rapport qu'il m'a fait, j'ai cru à propos de vous 
l'envoyer lui-même, afin que , parfaitement ins- 
truits de ce qui s’est passé dans le camp, par quel- 
qu'un qui s’est trouvé au combat [17], vous pre- 
niez courage pour le moment, et que, poyr la suite, 
vous ayez espérance de réussir avec le secours des 
dieux. Je vous recommande à leur protection. 





LL 
ETIIZTOAH EK TH. 


[POZ TN BOYAHN KAI TON AHMON 
% ro A@HNAIQN. 


Vo” 


AHMOZOENHE 


THI BOYTAHI KAI TOI AHMAQI 
XAÏIPEIN. 


Horn émioTonN Tap “Aripiaou pos Tous 
TO) TUpHAX ON suvédpous , TGIs er: BouAo xévors 
dyaÿa _æpoc don di lxavcs YEY EE, Tois d\ 
Ürnperouci AITIT AT ES ToÀAoOUS xd d'u xepais 
dmoEtTouc a AGYOUS , ci grapañalorres Ta gap 
"AVTITATpOU VPA LUAT a Tps Acaÿyer és Kôpr- 
Sov ÉASONT à , duaTas tas é 4 [eAoTroymI RoNets 
TOUTE À0ya@Y éD'ANCAY , ic eus XEPLA NY aUT@Y 
d'arooTptVei ci Seoi, AQixomivou Jé ToÛ yèr 
MXOYTOS ET TOU Map ÉUOD QGéportos YPaUUaTe 
Tapd HocuaioTou TpOS toy ad Por Evinixor , 
dydpæ UHiy eüvouy xat éuol QLAo, XAKEIVOU pos 
eue dyyOVTOs , AXOUTAYTI OI à ÉAEyE, LPAT 
mp0s vba aUToY ATOGT HA AI To Trarra ga 
que dxougarTes Ta é TO GTpaToTr ide veyovira 
Toù rép Th Haye mrapaytyempéiou TÔTÉ) els 
To grapôr Sappnré ; val Ta AUTA ; TOY Sec 
JeoYTEY, à BouAeo de £a UroaauGaivnte. Eu 


TU 6° T£. 











NOTES 


SUR LES LETTRES DE DÉMOYTÈNE. 
ê 


(1) Presque toute la Grèce suirait alors le parti des Macédoniens: 
c'est-là ce que Démosthène appelle le système que suit actuellement 
la Grèce. 


[2] Démosthène a parlé dans sa harangue sur la couronne, et il park 
ci-après, dans sa lettre contre Théramène, des oracles rendus px 
Jupiter de Dodone et per d’autres dieux ; oracles qui annonçaient qu'i- 
thènes était une ville heureuse. 


[3] Python de Byzance, grand orateur, attaché à Philippe, qui s'en 
servit avec avantage dans plusieurs députations. La circonstance , dont 
parle. ici Démosthène, est sans doute la même que celle qu’il rapporte 
dans la harangue sur la couronne , comme on le verra dans ce 


volume. 
(4) Voyez plus haut , page 162, ce que nous avons dit d’Harpalus. 


[5] Lorsque Xerxès vint fondre sur la Grèce , et marchait contre 
Athènes avec une armée formidable, les Athéniens, résolus d’abandon- 
ner leur ville, firent passer leurs pères et leurs mères , qui étaient âgés, 
avec leurs femmes et leurs enfans , à Trézène , dont les habitans les 
reçurent avec beaucoup de générosité et d'humanité ; car ils firent or- 
donner qu'ils seraient nourris aux dépens du public, et leur assignèrent 
à chacun deux oboles par jour , qui valaient à peu près trois sols et demi 
de notre monnaie. Ils permirent , outre cela, aux enfans de prendre des 
fruits partout , et établirent encore un fonds pour le paiement des maîtres 
qui les instruiraient. Trézène était une petite ville située sur les bords 
de la mer, dans la partie du Péloponèse appelée l’Argolide. 


[6] Calaurie , île voisine de Trézène, fort obscure avant qu'elle eût 
servi de tombeau à Démosthène. Rappelé de son exil, craignant d’être 
livré par ses concitoyens à Antipater, roi de Macédoine, qui demandait 


NOTES. ‘ 239 


tête, il s’y retira une seconde fois. Toujours persécuté par le monarque, 

‘yant que le temple de Neptune, oùil s'était réfugié, n’était pas pour lui 
: asyle sûr, il se donna la mort, afin de ne pas tomber entre les mains 
: l'ennemi de sa patrie. 


C7] Démosthène veut parler sans doute du procédé de Philippe après 
bataille de Chéronée. Ce prince renvoya libres tous les prisonniers 
héniens, sans exiger de rançon , et leur donnant à la plupart des 
bits. 


[8] Aristogiton , méchant homme, qui avait une sorte d’éloquence, 
: qui jouissait d’un certain crédit dans Athènes. La plupart des orateurs, 
émosthène entre autres, Lycurgue et Dinarque, l’attaquèrent vivement 
ans leurs discours. Il était un de ceux qui furent soupçonnés d’avoir 
eçu des prèsens d’Harpalus. Démosthène dit, à la fin de sa lettre, qu'il 
it renvoyé absous. — Tauréas et Patécus, ministres d'Athènes, peu 
vnnus. 


[9] Démosthène , dans le plaidoyer contre Timocrate, parle de 
achès et de Ménalope , qu’il ne peint pas sous des couleurs favorables. 
ans ce plaidoyer, c’est Lachès qui est père de Ménalope. Il est pro- 
ible que le Lachès actuel était fils de Ménalope dont il est parlé dans 
harangue contre Timocrate, et qu’on lui avait donné le nom de son 
eul , comme c’était assez l’usage. — Mnésibule d’Acharne n’est connu 
se par cet endroit- 


[10] Pythéas , ministre d’Athènes, connu surtout par cet endroit. Plu- 
rque en parle comme d’un homme qui avait eu des altercations avec 
émosthène en Arcadie. 


[11] Les Athéniens envoyaient tous les ans à Delphes des députés pour 
Frir un sacrifice à Apollon, qu’ils révéraient comme un de leurs 
acêtres. 

[12] Ce Philoclès est sans doute celui contre lequel nous avons un 
iscours de Dinarque. Il est parlé, dans les discours préeédens, de 
fausiclès, de Charès, de Diotime et de Charidème. 

[13] Nous n’avons pas cette lettre de Démosthène : apparemment qu'il 
e tarda pas à être rappelé , car il obtint son rappel, et revint à Athènes, 
ont il sortit de nouveau, craignant d’être livré à Antipater. 


240 | NOTES. 


[14] Démosthène, dans sa harangue sur la fausse ambassade, parle de 


Ja déesse Dioné , qui était une nymphe, fille de l'Océan et de Thétüs. Il 
paraît que les Athéniens avaient pour elle une vénération particulière ; 
mais j'en ignore la raison. 

[15] Des peuples de Cappadoce, de Syrie, etc. Alexandre avait 
porté la guerre chez tous ces peuples, qu’il avait vaincus et forcés de 


subir le joug. 


[16] Est-ce Dinarque l’orateur? S’était-il retiré à Corinthe, dont il 
était originaire suivant quelques-uns , pour empêcher les Corinthiens 


d'entrer dans la ligue, et favoriser ainsi le parti d’Antipater ? 


[17] S'il est ici question de la bataille de Lamia où lés Athéniens 
furent vainqueurs; comme Démosthène avait été rappelé avant cette 
bataille , apparemment qu'il avait été envoyé en ambassade dans 
quelque ville d’où il écrit sa lettre. Peut-être s’agit-il d’un combat moins 


considérable, qui avait précédé celui de Lamia. 


AMAR AARMAAAAANNY 





ARAAAIAAAPAAAARE VAR ARS RARRARARRRRARN AAA 


LETTRES 


D'ESCHINE. 


IT le monde sait qu’'Eschine ayant accusé Ctésiphon, 
lutôt Démosthène dans la personne de Ctésiphon, et 
int pas obtenu la cinquième partie des suffrages, fut 
amné à l’exil, ei se retira à Rhodes, d’où il écrivit les 
:s qui nous restent de lui. Photius n’en comptait que 
, auxquelles, dit-il, on donnait le nom des neuf Muses, 
me on donnait à ses discours le nom des trois Grâces. 
rois, en effet , que, parmi les douze lettres attribuées 
tenant à Eschine, il en est trois qu’on peut regarder 
ne sapposées et faites après coup par quelque sophiste 
iéteur. C’est, à mon avis, la septième et les deux der- 


s. J’en dirai la raison, quand j'en serai à ces lettres. 


TI 16 


AAA AAAAAA AAA VARAAAAAA RAR 





ENISTOAH HPQTH. 


pee 


IAOKPATEI. 


Arzanres Ex Mourvyias éo ripas, AauTh 
cpodsa Zxipant , mépl Héony nrépeur xa TH} Op es 
Kopnoooy Th Ketar. Kalioavres de AUépas AT 


À V\ ® € 2 F7 1 ! 
(oxaios yap nv 0 aveuos), Elta Tai Avcant, 















dua th to els Anor HAoue. Ayo JE ércon 
Aou@Ën Tivd vacor, Ta mé pourra ÉriurAam 
AEUXNS, Kai Tas ThiL as AEUXOT EyIOYTO, Ô À Ted 
XnAos auT@Y xai TA cTépve PAPTITR TUPETOI doux 
dyiyrorro, oÙde ŒAYnUrES MeydA&I , OUdÈ Ta xatd 
Lépn D'apANaTTe oùdér, Taèra Je ériSero xatt 
nv "ATON\&YOS aUTOIs cuuGeGnréves , TaQETÉ 
& TA Mo@ Tives TO émiQavov, où mpoTepor club 
EX TOUTOU oÙY æposGa}ëly aUrois Toy Oedv ‘rar ro00 
TAUTNY VoraauGavor. Hyues dé ) OT Ep @s Ti EME 
AA NIQUAOY ’ A VACOY €v Th 17 faraTty, a Qi piéos 
xai LOCITES éEaiqurs Y£ouUX ToIXLA oO arSpaTret, 
YUXTOS ÉTI daæoDEvyorTes coude, æuvbar 


» / \ \ / QU et 
LA ANAGY , XATCL TOY Topo , et TO Xpoua go exa- 


RAMAANAAMMAMARAARAAAAARAAANANA AAA LAS AA NARARANANANRAN AAA RAA AARAAAAAA NAS AAA 





LETTRE PREMIÈRE. 
“Suect” ' 


Eux est adressée à Philocrate, et renferme quelques particularités sur 
le voyage d'Eschine d'Athènes à Rhodes. Le Philocrate auquel il écrit , 
n’est pas celui dont il est beaucoup parlé dans ses discours et dans ceux de 
Démosihène. Ce Philocrate avait été exilé, et nous ne voyons nulle part 
qu’il ait été rappelé de son exil. 


A PHILOCRATE. 


Novs partimes le soir de Munychie [1]; un vent 
favorable nous porta , le lendemain , sur le midi, 
à Coresse , ville des Céiens. Comme le vent était 
contraire, nous nous arrêtâmes neuf jours ; et, 
nous étant remis en mer avec le lever du soleil, 
nous arrivâmes à Délos. Les Déliensétaient attaqués 
d'une maladie contagieuse. Leurs visages étaient 
remplis de taches blanches; leurs cheveux s'étaient 
blanchis; leurs gorges et leurs poitrines étaient en- 
_flées ; du reste, ils n’ayaient pas de fièvre, ils ne 
ressentaient pas de grandes douleurs, et les autres 
parties du corps n’avaicnt éprouvé aucune altéra- 
tion. Ils attribuaient cette calamité à la colère d'A- 


pollon , et croyaient que le dieu leur avait envoyé 
cette maladie, parce qu'un homme considérable 


‘avait été inhumé dans leur île, contre l'usage [2]. 
Pour nous , comme si nous eussions été jetés dans 
un pays inconnu, ou dans une île de l'océan atlan- 
tique , et que nous eussions vu, tout-à-coup , des 
hommes d’un teint extraordinaire, nous nous en- 
fuîmes la nuit, nous demandant les uns aux autres, 


| d 


24h LETTRES D'ESCHINE. 


dans le cours de la navigation, si chacun avait le 
teint et les cheveux qu'il avait apportés de sa ville. 
Il survint un orage, et un vent violent qui nous 
emporta par delà l’île de Crète, en face et près de 
Psamathonte [3]; d'où étant repoussés par un 
vent, de Libye , et reportés ensuite au même en- 
droit par un vent de septentrion, nous restâmes 
sur mer cinq jours, après lesquels nous abordâmes 
à Athrone : et cela pour nous apprendre à nous 
tenir en repos, sans nous embarrasser si un ci- 
toyen, dans sa patrie, était couronné ou non con- 
tre les lois. Delà , après quatre jours, nous arri- 
vâmes à un port de Rhodes. Je m'y arrêtai un peu, 
me trouvant incommodé de l'asthme; et, comme 
mon indisposition ne diminuait pas, je passai à 
Rhodes, qui sembla sourire à mon arrivée ; car, 
aussitôt que j'y fus entré, je me portai beaucoup 
mieux. Voilà jusqu’à présent ce que j'avais à vous 
écrire. Lorsqu il m'arrivera quelque chose de nou- 
veau, je vous en ferai part. Soyez heureux; ne 
vous mêlez pas de l'administration publique , et 
n attaquez ni plus puissant ni plus faible que vous. 


AIEXINOY ENIZTOAAI. 245 


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RTOXOOI TS MATPIGS, Lai ANEOTÉLALEVOIS ÉTDITILUS, 


TN 


LETTRE SECONDE. 


Sont” 


: est adressée à Ctésiphon, l’auteur du décret qui couronnait Dé- 
ène. Apparemment que Ctésiphon, voyant Eschine condamné, 
enti la compassion succéder dans son cœur à la haîne, et que, 
port de générosité, il lui avait fait, à son départ, des offres de ser- 
Eschine lui écrit, et se plaint de ce que, malgré ses offres , il le dé- 
"n son absence, et que même il le persécute dans la personne de 
rens. 


À CTÉSIPHON. 


>OSTRATE, mon oncle maternel , m'a écrit que 
le persécutiez sans ménagement , et que vous 
eprochiez ma disgrâce dont vous êtes l'auteur. 
e conçois pas dans quels sentimens vous me 
z, à mon départ , des discours qui me per- 
aient que vous parliez avec sincérité, et que 
> cœur étail d'accord avec votre bouche. Je 
croyais d'autant plus, que mon infortune me 
issait peu croyable, digne de compassion même 
* des cnnemis, et que, d'ailleurs, je vous 
is un air triste et aflligé, presque les larmes 
yeux. Aussi, je recommandai à quelques-uns 
nes proches de s'adresser à vous dans l'occa- 
, les assurant qu'ils n'essuieraient aucun re- 
moi-même, je vous ai souvent écrit pour 
uner vos services à Athènes. Cependant , au- 
d'hui que je ne vous porte aucun ombrage, 
je ne vous inquiète ni vous ni d'autres, vous 
‘chez à me nuire; et, sans faire attention ni aux 
ices de la fortune , ni à l’incertitude des événe- 
s humains , vous recommencez contre moi le 
bat , lorsque je suis banni de ma patrie, privé 


248 LETTRES D'ESCHINE. 


de tous mes droits , éloigné de mon pays, de mes 
compatriotes, de mes amis. Le mal que vous dites 
d'un absent pourrait fort bien jeter sur vous l'e- 

dieux de décrier un mort dans une ville le centre 
de la douceur et de la politesse. On n'aura point ‘ 
d'Eschine une plus mauvaise opinion, parce que 
vous le déchirerez en son absence; on ne fera que 
le plaindre et le juger plus digne de pitié. Il était 
un tems où j'aurais pu vous tenir tête ; mais au- 
jourd’hui je ne puis plus parler pourmoi, ni même 
entendre les invectives de mes ennemis. Insulter 
un vieillard tranquille , qui n'a aucune espérance 
de pouvoir jamais repousser l’injure, et dont toute 
la ressource est en vous autres,qui ne pouvez vous 
| sauver vous-même [4]; n'est-ce pas le comble de la 
honte? Au nom des dieux, Ctésiphon, quand vous 
auriez la plus grande envie de me chagriner, et 
qu'aucun de mes maux n'aurait assouvi votre res- 
sentiment , ne vous chargez pas d’une pareille in- 
famie, vous et vos enfans, que vous élevez, sans 
doute , dans l'espoir de trouver en eux le soutien 
de votre vieillesse. Souvenez-vous qu'Eschine n'a 
jamais pensé qu'il serait réduit où il est , non plus 
que tant d'autres qui avaient plas d'autorité que 


nous dans leur patrie, qui étaient plus distingués 
que vous ct moi. 


AIZXINOTY ENIZTOAAI. 249 


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Ronlous éoeoloui cos d\'nAoyoTs Toû ympus où mpordb- 
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LETTRE TROISIÈME. 


“oct” 


Cerrs lettre, ainsi que les deux suivantes, ne porte pas le nom de cglui 
«quel elke est adressée. On voit dans celle-ci la principale raison qui con- 
wle Eschine dans sa disgrâce. 


L arrive, pour l'ordinaire, que ceux qui sont 
xilés injustement, sollicitent leur rappel; et, s'ils 
ie l'obtiennent pas, ils déclament contre leur pa- 
rie, et se plaignent d'en être maltraités. Pour 
noi, quoique tombé dans une disgrâce , que ne 
levait pas me faire craindre ma conduite dans le 
ninistère , quoique condamné pour avoir accusé 
les coupables, je ressens quelque peine, comme 
la est naturel, mais nulle indignation. Je n’ai 
oint la folic de croire qu'Eschine , fils d’Atro- 
nète , qui est exilé, qui essuie un traitement fort 
‘ommun dans Athènes, doive être indigné con- 
re une ville qui a banni Thémistocle , le libéra- 
eur de la Grèce; contre une ville où Miltiade [5] 
st mort en prison chargé d'années, parce quil 
était redevable au trésor d'une somme légère. 
Mais je pense qu’il sera vraiment honorable pour 
moi, chez la postérité, d’avoir recu le même af- 
front que ces grands hommes, d’avoir été jugé digne 
d'éprouver le même sort. 





LETTRE QUATRIÈME. 


Se” 






Cyrrx lettre est écrite à un citoyen d'Athènes, qui se mélait da 
vernement, et qui, étant fort occupé des affaires publiques, n’avatt k 
tems de songer ni aux poëtes ni à la poésie. Elle parle de la noble origine 
d’un nommé Cléocrate , citoyen de Rhodes, par qui Eschine avait ét 
fort bien reçu. 


Poisque vous voulez savoir quel est Cléocrate, je 
vais satisfaire votre curiosité; mais il vous faudra 


essuyer une longue narration , qui vous fera peut 
être repentir d’avoir été si curieux. Cléocrate n'est 
pas celui de tous les Grecs dont la naissance sit 
la plus obscure ; et vous en jugerez de même , 4, 
par hasard , vous avez entendu parler d’Ariphron, 
issu de ce Damagète, dont le grand Pindare fait 
l'éloge. Vous pourriez paraître ridicule si vous dt- 
mandiez quel est Pindare; vous devez l'avoir ap- 
pris avec moi chez Mantias, notre maître commun; 
ou,si vous ne vous rappelez pas les lecons de Mar- 
tias, vous entendez, du moins, Ménalippe répéter 
sans cesse, dans les assemblées, 


Athènes , l’ornement , le rempart de la Grèce ; 


ajouter que ce vers est de Pindare , poëte Thébair; 
que ses compatriotes luiavaient imposé uneamende 
pour l'avoir fait; mais que nos ancêtres lui on 
rendu le double de la somme , et qu’en outre ik 
lui ont érigé une statue d’airain, qui subsiste er 


core de nos jours, devant le Portique Royal ; que 





ETITIËZTOAH TETAPTH. 


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204 AIZXINOY ENIZTOAA. 
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_ LETTRES D'ESCHINE. 255 


Pindare est représenté assis, revêtu d'une longue 
robe, une lyre à la main , un diadème sur le front, 
et un livre fermé sur ses genoux. Or, ce Pindare a 
chanté le Damagète , dont Cléocrate tire son ori- 
gine. Le même poëte parle aussi des Diagoras [6], 
et de cette vieille femme à laquelle tient Cléocrate 
du côti de sa mère. Si je ne connaissais votre in- 
différence pour la poésie, et si je ne savais que 
vous êtes entiérement livré à ces fonctions du mi- 
nistère public, qui ont causé ma perte, je me con- 
tenterais de vous avoir dit un mot de Diagoras , et 
je vous enverrais les vers mêmes de Pindare. Mais 
comme je pense que vous ne daïigneriez pas même 
les lire, je me crois au moins obligé de vous ra- 
conter un trait qui mérite d'être entendu, quoi- 
qu'il ne puisse vous faire connaître le caractère de 
Cléocrate. On dit qu'un jour une vieille femme vint 
à Olympie [7], s’'avança dans la carrière, et se 
méla avec les hommes pour voir les combattans. 
_ Les juges des combats l'ayant apostrophée, et lui | 
ayant demandé commentelleosait, quoiquefemme, 
paraître dans la carrière, elle leur fit cette réponse: 
» Mais, quelle est la femme à laquelle le dieu ait ac- 
cordé la prérogative honorable d'avoir un père et 
trois frères vainqueurs aux jeux olympiques, et d'y 
envoyer encore un fils?» C'est de cette femme que 
Cléocrate descend, il est un rejeton de celle sou- 
che ; tout le monde vous l'apprendra mieux que 
lui-même. 


Je n’en dirai pas davantage, dans la crainte de 


256 LETTRES T'ESCHINE. 


paraître moins avoir voulu vous instruire de l'ori- . | 
gine de Cléocrate, qu'avoir entrepris , à l'exemple 
de Thrasymaque, qui a chanté les louanges de son 
hôte, de chanter celles du mien, et de lui témoi- 
gner ainsi ma reconnaissance pour le repas magni- 
fique qu'il m'a donné. Je me contente de dire que 
si la vieille femme eût connu notre Cléocrate, elle 
aurait été plus glorieuse de lui que des cinq vain- 
queurs aux jeux olympiques. 


ATZXINOY ETIIZTOAAI: 257 


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ENISTOAH NEMNTH. 





















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a  — — 
LETTRE CINQUIÈME. 
“Ssect” 


D Ans cette lettre, Eschine expose la manière obligeante dont il a été 
accueilli par Cléocrate. Il fait Péloge de la sagesse de ce même Cléocrate ; 
il se trouve heureux de vivre avec un tel homme : cependant il ne peut dis. 
simuler que son exil lui cause quelque peine. 


J ULIADES, sur lequel vous comptiez le plus, 
n'était pas à Rhodes, à mon arrivée; il était à 
Linde [8], et, à son retour, il ne m'a point mer- 
eveilleusement accueilli; il ne m'a fait que la poli- 
tesse commune de m'envoyer demander si j'avais 
besoin de quelque chose. Pour Cléocrate, je ne 
pourrais vous marquer toutes les attentions qu'il a 
__eues pour moi. Il m'a fait donner par la ville 
une maïson et une terre à Camire. Il m'a fourni 
lui - même des provisions suffisantes pour une 
année , et non - seulement à moi, mais.encore à 
Teuthras et à Hoplistie [9]. Quoique les denrées de 
ce pays soient inférieures, pour la plupart, à celles 
d’Athènes , telles que l'huile et le miel , elles sont 
néanmoins assez bonnes pour qu'on puisse se pas- 
ser des productions de l'Attique; le vin est beau- 
coup meilleur que le vôtre. Il m'a aussi envoyé de 
la pâtisserie, faite de pignons , de farine et d'épi- 
” ces, dont je vous ai fait part.Voilà ce que j'ai reçu 
de lui, et du blé en si grande quantité, que je 
. pourrais en nourrir, avec moi, tous les Cothocides 


260 LETTRES D'ESCHINE. 


Il a ajouté encore bien des présens de cette nature, 
que je ne vous marquerai pas , dans la crainte de 
paraître entrer dans des détails minutieux. Faire 
grand cas de petites choses, c'est la marque, je le 
sais, d’un petit esprit ; J'avoue , toutefois, que je 
suis sensible aux moindres marques d'amitié. Je ne 
puis taire, par exemple, que Cléocrate nous four- 
nit d’excellens morceaux de sanglier et de chèvre 
sauvage. Mais , ce que j'estime bien plus que ses 
présens, il est lui-même tous les jours avec moi; 
et m insinue sa sagesse , fort supérieure à la mienne. 
Ce que j'ai appris par le malheur, il l'évite par de 
sages précautions, instruit par la raison , et non, 
comme les insensés, par l'expérience : il ne se mêle 
pas du gouvernement. Enfin, le seul Cléocrate me 
tient licu de toutes les autres villes et de tous Les 
autres hommes, au point que je trouve des délices 
dans ma disgrâce , et qu'il me semble que c'est 
commencer à vivre que d'être dégagé de toute ad- 
ministration publique. Oui, je suis si satisfait de 
ma situation présente, que je m'applaudis d'être 
délivré de la passion de gouverner l'état, comme 
d’un maitre dur et féroce [10]; ainsi que Sopho- 
cle, déjà vieux, le disait, à ce qu'on rapporte, d'une 
autre passion. Lors donc que la raison domine, 


je me trouve très-heureux par mon exil. Mais, 


quand je pense à mes amis d'Athènes, à mes pro- 


AIZXINOY ENIZTOAAI. 26: 


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LETTRES D'ESCHINE. 263 
ches, aux assemblées , au bourg de Colytte où j'ai 
demeuré quarante-cinq ans, à ma terre d'Halès , 
aux entretiens agréables que Jj y ai eus avec vous et 
avec Philinus, tout mon sang se trouble et reflue 
d'un autre côté. Je regrette Athènes , et j'aurais 
même du plaisir à y entendre les invectives de Dé- 
mosthène , et ses bons mots qui n'ont jamais fait 
rire que Ctésiphon. 

Mais, mettons des bornes à nos larmes. Vous, 
soyez heureux; évitez les affaires, évitez Leptine [11]. 
Il est notre ennemi, et d’ailleurs il est tel qu’il n’y 
a point de gloire à l'emporter sur lui , et qu'il y 
aurait beaucoup de honte à lui céder. Si vous vous 
rencontrez par hasard ensemble , et qu'il parle 
contre moi , tâchez de vous taire si vous pouvez, 
et de rire. Il est assez puni d'être jugé par toût le 
monde un personnage aussi odieux que ridicule. 
Si vous ne craignez pas trop la mer, venez me trou- 
ver; vous vous en retournerez,quand vous m'aurez 


procuré le plaisir de vous voir. 








LETTRE SIXIÈME. 


Suect” 


Csrrz lettre est adressée à Pbilocrate, qui est sans doute le même au- 
quel la première est adressée. Eschine lui recommande un citoyen de 
Rhodes qui l'avait fort bien reçu, et qui se transportait à Athènes pour Y 
toucher, au nom d’un de ses parens, une somme déposée chez un ban- 
quier. 


À PHILOCRATE. 


Anisron, porteur de cette lettre, est le premier 
qui m’ait reçu à Rhodes. Il fait le voyage d'Athènes 
pour y toucher, au nom d’un de ses parens âgé, 
une somme qui est entre les mains du banquier 
Charmolas. Recevez-le , je vous prie , avec amitié. 
C'est un homme fort aisé à vivre et te] qu’il nous 
convient. Traitez-le , en tout , de manière à lui ap- 
prendre que celui qu'il a reçu à Rhodes , n’est pa 
entièrement dépourvu d'amis, qu'Eschine jouit 
encore à Athènes de quelque considération, qu'on 


y pense encore à lui. 


EHIXTOAH EKTH. 


PIAOKPAT EI. 


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ATEN OÛTOS , O XOUIC@Y CO TA ÉFICTOAM , 
% ! ! ! 
0 mpÔTos éoTIY MUAS UodEaueos £y ‘Pos. [le 
\ l | l DO l 
mAeuxe dé ASmale xATA Ypéiar XNdETTOU VÉpoy- 
2 ! , lo : \ CU ' 
TOS ; dpYUpOY ELOmpaËY Mapa TOU TpaTECiTOU 
! l Ge el > À e { 
Xaæppoña., Exomer où 0mos auTor UmodiEn Qu- 
! À Qt \ \ ! 
Ao@pows. EorTe Je xd euTenns Tr d\'iuTay, 
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xai TPEMOY AU © Y TA LAÂG CUMTPAEUS, @S 
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HaSn oTi OÙ MAITEN GS EPAULOY QLAGY UE EATO , 


LAN éoTi Tis ASmmoi Aloyivou Acyos À uyMpin. 





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ETIISTOAH EBAOMH.: 


THI BOYAHI KAI TQI AHMAI. 


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Enreomax Ta pndérte MeAav@w@ POS UUAS, Y 
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TAY [LE UETÉC a ameXE a uns QiAaySportar Mr- 
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Aavomo dé, oux émayA Say poror , vpuiGe Tois Be- 
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Ciapevors avTo THÉ OU AY dodo ei Xapiy, LA 
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TUHOY TL AU TS MATPIOOS ÉCTEPHLENOS , OU 
' | ! 1 \ ñ. ! __ 
dpxéo a Rélpdsopual. "Eyo yap, © MeAayoTe, xata 
\ \ ! vw L CE CO 
JLËY TOUS YOHOUS OUCÂSyS TaUTY LE phodat TA 
em \ ! CN QE ! a 
cuu@opa Qt eéyToi Poney Tois vouots TauTa 
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METOVO EVA , XA Uarép TU LNOEIX CTEPAVOUT II 
À ! \ re \ 
ap AUTOUS dyVICIperOs. ’Epoi HEY ouy TO d\t- 
! ! U ’ l 
QUO TU LEVEL MOAITEUOMENS XOINOY GTI mpos Ot- 
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LiOTOxAEA , Ÿ "APICTEIO M, % AANOUS TONAOUS TO 
! \ » QE ! ! Vi 
ALUTPOTATOY DOTE € TH ONE VEVOMEVON O0 À 
\  ! Von | a | 
To péypr per Ps à mpon, SeouoberourTos 1ù 
! \ ! 1 \ ". 
OÙ, @p0EOTaIL Tv Ta, Tpis d\e épmeoût 
\ ! vw 3 \ ! \ \ 
TOY MATépA OOU ES TO JE HAN ; dé J\é, wpa- 
Jévra Sex IX J'paxpa fr aupméa > TOis rl 


Tipapy or YéOIS XOIW& TaÙT’ da oU Tois rép 


OeioTox ia , D "AptoTéidn Toy d'xaioy UnoAa 





LETTRE SEPTIÈME. 
Vo 


Carre lettre est adressée au sénat et au peuple d'Atbènes. Je crois que 
c'est une de celles qui sont supposées, et qu’elle a été faite sur le modèle 
dela lettre de Démosthène contre Théramène, par quelque écrivain qui 
a voulu s’exercer à écrire dans le style d’Eschine. 


AU SÉNAT ET AU PEUPLE D ATHÈNES. 


J "Ar été instruit des discours que Ménalope avait 
débités contre moi, et je suis fort sensible aux 
marques que vous m'avez données de votre bien- 
veillance. Je me flatte, quand vous m'’aurez rap- 
pelé, de pouvoir lui témoigner ma gratitude d'une 
façon qui réponde à sa vie passée ; et peut-être, 
quoique éloigné de ma patrie , pourrai-je encore 
réprimer son insolence. J'avoue , Ménalope , que 
j'ai éprouvé ma disgrâce conformément aux lois ; 
mais je dis que c'est en défendant les lois que j'y 
suis tombé , en mopposant à ce que personne 
ne füt couronné contre leurs dispositions. Avoir 
été malheureux à la tête des affaires , cela m'est 
commun avec Thémistocle, Aristide, et mille 
autres citoyens célèbres. Mais être fils d’une mère 
qui s'est prostituée dernièrement , quoique vous 
fussiez déjà thesmothète [12], et d'un père qui a 
été mis trois fois en prison ; vous être vendu 
vous-même pour le crime au prix de deux mille 
drachmes ; cela vous est commun, je pense , avec 
les jeunes libertins de la troupe de Timarque [13], 
et non avec Thémistocle, ni avec Aristide le juste. 


268 - LETTRES D'ESCHINE. 


Mais , Athéniens , je raisonnerai avec Ménalope 
de vive voix, quand vous le jugerez à propos. 
Maintenant je vous rends grâce de l'intérêt que 
vous avez témoigné pour ma personne, interrom- 
pant par vos cris et refusant d'entendre ceux qui 
me déchiraientquoique absent.Ilserait mieux pour- 
tant , il serait plus juste que vous me permissiez 
de répondre moi-même aux invectives, en décidant 
pour moi ce que vous avez déjà décidé pour tant 
d'autres qui avaient commis envers vous les délits 
les plus graves. Sinon, je vous demanderais une 
seconde grâce, c’est de souffrir qu’on dise du mal 
de moi tant qu'on voudra, plutôt que de faire 
soupçonner, en refusant d'entendre ceux qui me 
déchirent et en paraissant m'être favorables, qu'il 
y en a plus sur mon compte qu'on n'en pourrait 
dire. 


ATEXINOY ENIZTOAAI. 259 


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ENIXTOAH OTAOH. 


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(æœurSarouas yap œuror éfiéreu ) Méyroxas au” 
cat mpos MUAS, TA Ya dy ln o0i éTI dmOA0 VIS, vu 
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éEréva, av per émioreïds ua æarTôs MLTY agile 


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LETTRE HUITIÈME. 
Soec” 


Jarrz lettre et les deux qui suivent, ne portent point les noms des per- 
anes auxquelles Eschine les adressait. Cette huitième lettre est écrite à 
n ami qui avait promis de le venir voir, et qui ne teriait pas sa parole. 

Vous n'êtes pas encore venu me voir; VOUS Vous 
ejetez sur les indispositions , sur les procès , sur 
out enfin, plutôt que sur le défaut de bonne vo- 
onté. Il y a déjà long-temps que Nicias et Andro- 
aides sont venus. Si vous avez résolu d'accompa- 
mer Philinus, qui, à ce que j'apprends, doit faire 
e voyage, peut-être vous permettrai - je de vous 
justifier, et notre querelle sera terminée. Si vous 
ne partez pas encore avec lui, vous m'écrirez tou- 
jours que vous viendrez, mais votre ami ne se fä- 


chera plus qu'une fois. 





LETTRE NEUVIÈME. 


te 


E scæiss, dans cette lettre, rend compte à un ami de l'acquisition qu'il 
a faite d'une terre. 


| J E suis passé à Physque [14], et je me suis tenu 
tranquille tout le jour, non par indolence , mais 
parce que mon asthme paraissait augmenter. Com- 
me il a diminué pendant la nuit, et que je me suis 
trouvé mieux , je me suis rendu aux Sablons; j'ai 
vu la terre, qui m'a paru belle et assez variée. Des 
plants d'oliviers, beaucoup d'arbres, grand nom- 
bre de vignes, encore plus de blé , de beaux pâtu- 
rages, mais point de logement ; les bâtimens sont 
en ruine. Myrodine m'a fort bien recu. J'ai acheté 
la terre deux talens. J'y bâtis maintenant une mai- 
son, telle que je peux la bâtir avec un revenu mé- 
diocre. D'ailleurs, je ne l'habiteraïi certainement 
pas avec grand plaisir, étant privé de ma patrie, 
et d'une patrie dont on ne peut se consoler d’être 


éloigné que par l'espérance d'y revenir. 





ETIIZTOAH ENNATH. 


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tPXET Ia , ÿ Aouraishas dx dUTOU, To Enos TOUT k 
Go Tip Lepoy Ti, émiAéyen AaGé mou, Zxauardt, 











LETTRE DIXIÈME. 


ot” 


J s ne me serais point permis de traduire cette lettre, qui renferme une 
histoire un peu libre, s’il ne m’avait paru que le caractère honnëtc et ver- 
tueux qu'y montre Eschine, pouvait être une leçon pour nos Français, 
qe ne sont que trop sujets à plaisanter eur un article que l’orateur d’A- 
nes traite sérieusement. La délicatesse d’un païen sur l'honnêteté des 
mœurs , l’indignation qu’il témoigne à un libertin qui s’en moque , et qui, 
en cela, ne ressemble que trop à nos petits-maîtres à bonnes fortunes, doi 
vent faire rougir la plupart des chrétiens. Au reste, la narration du fait 
contenu dans cette lettre, est aussi vive et rapide que simple et naïve. 


Boxs dieux! que Cimon m'a fait de peine dans 
toutes les villes et sur tous les rivages! à quel ex- 
cès il s'est porté, sans respect pour les lois, sans 
égard pour l'amitié ! Nous étions venus ensemble 
à Troie pour jouir du spectacle de la terre et de 
la mer. Je ne vous détaillerai pas tout ce que jy 
ai vu, j'aurais trop à dire; et je craindrais qu'en 
imitant le babil des poëtes, je ne parusse vous en- 
tretenir de bagatelles. Mais je vous parlerai des 
eaux faits de Cimon, et de sa pétulance contre la- 
quelle je ne pourrais jamais déclamer avec assez 
le force. 

Nous étions à Troie depuis plusieurs jours, et 
ous ne pouvions nous lasser de voir ce que cette 
rille offre de curieux ; j'avais résolu de m'y arrêter 
usqu’à ce que j'eusse rapproché tous les vers de 
Iliade de chacun des objets dont ils parlent. Nous 
ombâmes au jour où la plupart des babitans cher- 
bent à maricr celles de leurs filles à qui la loi et 
âge le permettent. Ïl y en avait un grand nombre 
lans ce cas. C’est une coutume dans la Troade que 
es filles, sur le point de se marier, viennent au 
jcamandre, et se baignant dans les eaux du fleuve, 
»rononcent ces paroles qui sont coñsacrées : Sca- 


G LETTRES D ESCHINE. 


2, 
mandre , je t'offre ma virginité. Une jeune fille, 
entre autres, nommée (Callirrhoé, d’une belle 
taille , d'une naissance distinguée, vint au fleuve . 
pour se baigner. Je regardais de loin cette céré- 
monie avec les parens des filles et le reste du peu- 
ple. jouissant du spectacle de la fête autant qu'il 
est permis aux hommes. Notre honnête homme 
de Cimon se cache dansles herbes du Scamandre, 
et se couronne de roscaux : c'était un piége tendu 
pour la circonstance, un tour qu'il avait médité 
de jouer à Callirrhoé. Celle-ci, je l'ai su depuis, se 
baignait, et prononçait les paroles ordinaires : Sca- 
mandre , je t'offre ma virginité. Le Scamar- 
dre Cimon s'élance des roseaux: Scamandre, dit- 
il, reçoit Le présent de Callirrhoëé ; il veut la 
combler de biens. En disant ces mots, il enlève la 
fille et se cache; mais l'affaire ne resta point 
cachée. 

Quatre jours après, on faisait, en l'honneur de 
Vénus , une procession à laquelle assistaient les 
nouvelles mariées, et dont nous étions spectateurs. 
La jeune Callirrhoé aperçoit Cimon qui regardait 
avec moi, fort tranquille, comme quelqu'un qi 
n'eût fait aucun mal ; elle se prosterne à ses pieds: 
et, se tournant du côté de sa nourrice. Voilà, dit- 
elle , ma nourrice, le Scamandre à qui J'ai donné 
ma virginité. À ces mots, la nourrice se récrie. et 
par-là toute IÀ fourbe se découvre. 


. AIZXINOY ENIZTOAAI. 297 


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LETTRES D ESCHINE. 279 


Rentré dans mon logement, j'y trouve Cimon ; 
je m'emporte contre lui comme je devais,et, le trai- 
tant de scélérat, je lui dis qu'il nous a perdus. 
Lui, sans être ni plus honteux, ni plus effrayé, se 
met à me raconter de longues histoires, à me citer 
nombre d'aventures de ce genre arrivées à diverses 
personnes et en différens pays, tournant en risée 
des actions dignes du dernier supplice. À Magné- 
sie, me disait-il, un jeune homme de la ville a 
joué le même tour auprès du fleuve Méandre. Aussi 
encore aujourd'hui, le père d’Attalus, l’athlète, 
persuadé que son fils est fils du Méandre et non le 
sien , croit que c'est pour cela qu'il est si robuste 
et si vigoureux. Lorsque l'athlète se retire accablé 
de coups et entièrement épuisé , son père dit que 
le fleuve est irrité contre Attalus, parce qu'étant 
vainqueur, il n'a point proclamé le dieu pour son 
père; de sorte qu'il a une raison toujours prête 
quand son fils est vaincu. Auprès d'Epidamne, le 
musicien Carion a de même la simplicité de croire 
qu'un de ses fils, né d'une pareille intrigue , ést 
fils d'Hercule. Pour moi, ajouta-t-il, sans pousser 
les choses aussi loin, j'ai eu une simple entrevue 
avec une fille qni n'était plus vierge ; je n’ai fait 
que la regarder se baignant avec sa vieille nour- 
rice. D'ailleurs, pour que les histoires d'Ilion ne 
soient pas toutes sur le ton terrible et tragique, 
Jai cru devoir m'égayer, et mettre le Scamandre 
en comédie. 


280 LETTRES D ESCHINE. 


A ce récit, je demeurai pétrifié, ne pouvant 
croire ce qui s'était passé, et craignant les suites 
d’une telle impudence. Cimon paraissait se dis- 
poser à me raconter une troisième aventure de la 
même espèce , sous le nom de Bacchus ou d’Apol- 
lon , lorsqu'apercevant une foule de peuple qui 
venait à notre logement : Voilà, lui dis-je, ce que 
je cräignais; ils viennent pour nous brûler. Et 
aussitôt je sortis par une porte de derrière , et je 
me réfugiai chez Ménalippide. De là, sur le soir, je 
m'avançai du côté de la mer, et je fus porté vers 
une certaine hôtellerie par un vent auquel, en 
vérité, on ne pouvait s exposer qu'en cherchant à 
fuir le forfait d'un Cimon. 

Tels sont les périls auxquels m'a exposé son in- 
continence. J’ai cru devoir vous les mander, comme 
à quelqu'un qui en sera encore plus affecté que 
moi. Peut-être cependant ne trouverez- vous qu’à 
rire dans cette aventure. 


AIZXINOY ENIZTOAAI. 281 
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ETIIZTOAH ENAEKATH. 


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AOUAY, XL TPOTEPOY GOUAV OU ap APAPAT II Yi 
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cuuGouAsuey dé, xai T'OAUTD'PAY LOVELY » OÙ HIXPAS 

5! , ! » ! 3/ CN ! 
ÉAOIYE AXPATIAS Pare To Epyoy eivai , É\edWXOTI tar 
! u ue l \ 3) ! 
AtxauTn d'un ToÙ D'oITEUET Tai, An, 61 Toi, 
l € © \ \ e ! ! « 
XANOUT@Y Ur. ANS d\é Ad pH Tici TOY 
, ! ; el ! ° ! « 

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! 1 . (AU di F \ l 
nXEI, QOUNV ULLIY TE ÉGpo LA NOUS EL XL AE 
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XI TPATTEIN d\UVALÉVOUS TA OIL XATÉAITOI VA 


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eux oryous. Emrei d\é ot mév Telyaoi, aroNAot À 





LETTRE ONZIÈME. 
E an ' 


J'ai déjà dit que je croyais les deux dernières lettres supposées. Dans les 
lettres précédentes, Eschine s'annonce comme un philosophe aimable, 
qui n'est pas insensible à sa disgrâce, mais qui la supporte avec assez de 
patience. 11 n’est pas croyable que, satisfait de la vie douce et paisible 
qu’il menait dans son exil, il soit sorti de sa tranquillité pour se mêler en- 
core du gouvernement, et pour se mesurer de nouveau avec un puissant 
adversaire. Il ; a toute apparence que quelque habile écrivain, qui avait 
étudié sou style, et qui aimait sa façon d'écrire et de penser, s’est amusé 
à composer deux lettres en réponse aux deux premières de Démosthène. 
Dans l’uve, il représente Eschine partisan et avocat de la paix, comme il 
l'avait toujours été, exhortant les Athéniens à rester tranquilles, à ne pas 
troubler leur repos par de vains projets d’ambition, à ne pas exposer à 
une ruine totale une ville déjà si affaiblie ; dans l’autre , le même Eschine 
justifie son administration, par l’exposé de toute sa conduite lorsqu'il 
était ministre , et sur tout depuis qu'il est exilé. Il excite les Athéniens, 
par des sentimens de compassion et d'honneur, à le rappeler, à lui rendre 
une patric dont il ne mérite pas d’être privé. Il est des endroits, dans la 
dernière lettre, qui prouvent invinciblement qu'elle est supposée. D’après 
les discours d’Eschine qui précèdent, sa mère, si elle vivait encore, de- 
vait avoir plus de cent ans, ses fils devaient être d’un certain âge: la lettre 
dit, en termes formels , que sa mère n’était âgée que de soixante-treire 
ans; que ses fils étaient fort jeunes. Quoi qu’il en soit, les deux lettres ne 
sont pas sans mérite; je les ai traduites avec soin. Comme le texte en est 
fort altéré, j'ai eu assez de peine à tirer par-tout un sens bien clair et bien 
net. 


AU SÉNAT ET AU PEUPLE D ÂTHÈNES : 


J A1 déjà pensé à vous écrire sur plusieurs objets 
qui me sont venus à l'esprit, ne croyant pas que 
mes malheurs dussent me priver de cette liberté; 
ce qui ma retenu, c'estqu'ilme semblait qu'après 
avoir été puni si grièvement de m'être occupé des 
affaires de l'état , ce serait de ma part une grande 
indiscrétion de m'en occuper encore, et de vous 
donner des conseils, à moins que vous ne m'y in- 
vitassiez dans quelque circonstance. Je sentais, 
d'ailleurs, qu'il n'était pas même facile de con- 
seiller des amis, loin qu'il le soit de conseiller tout 
un peuple. Je voyais enfin que vous aviez d'autres 
citoyens en état de parler et d'agir ; et j'en avais 
laissé un assez grand nombre. Mais puisque par la 
mort des uns, et par la disgrâce des autres sem- 


204 LETTRES D ESCIIINE. 

blable à la mienne, la ville éprouve une disette de 
ministres; puisque, suivant ce qu'on me rapporte ;. 
ceux qui sont présens cherchent à troubler l'état 
par leurs discours, et même ceux qui sont absens, 
par leurs lettres, je me suis hasardé à vous exposer 
aussi par lettres, seule manière dont je le puis,ce 


que je pense être avantageux à la république. 


Si maintenant encore mes ennemis prétendent 
que je suis partisan des Macédoniens, et si quel- 
ques-uns m accusent de nouveau, en mon absence, 
d'avoir prévariqué dans mes ambassades, ou d'a- 
voir trahi la Grèce, je suis prêt, s'ils le veulent ,à 
m'exiler même de Rhodes et de tout le pays des 
Grecs, et je me retirerai dans les états du roi de 
Perse. Personne, néanmoins, ne me reprochera 
d’avoir jamais été partisan des Perses, et Démos- 
thène moins que tout autre. Mais dans ce pays 
même, je ne cesserai de vous écrire ce qui me sem- 
blera conforme à vosintérèêts, dans le dessein, non 
de flatter vos goûts , ainsi que font quelques-uns, 
mais de vous donner librement des avis. Car, sa- 
chez que certains ministres qui veulent paraître 
vous reprendre, et non vous flatter, ambitionnent 
surtout de vous plaire, choisissant le rôle d'adu- 
lateur le plus subtil, celui qui se cache sous une 
apparence de franchise. C'est-là , en effet, la ma- 
nière la plus adroite deflatter le peuple et les chefs. 
Lorsque j'étais, en quelque sorte, vivant pour ma 
patrie , J'ai vu de vos ministres suivre ce système ; 


AIEXINOY EHISTOAAI. 285 
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286 AIZXINOY ENIZTOAA. 
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LETTRES D ESCHINE. 287 
Maintenant que je suis mort pour elle, autant qu’il 
est en vous, il en est encore qui n'y sont que trop 
fidèles. Ils vous reprochent , comme une lâcheté, 
de ne pas chercher à commander dans la Grèce , 
et veulent que vous aspiriez à la prééminence, 
comme si vous pouviez y parvenir. Mais il vaut 
mieux pour vous, selon moi, que, paraissant 
moins actifs et moins ardens, on vous croie ca- 
pables de commander aux Grecs, que de montrer 
votre impuissance par une ardeur inquiète. 
J'apprends que, depuis la mort d'Alexandre, 
on vous excite à faire des mouvemens pour chan- 
ser la face des affaires. S'il eût été de votre avan- 
tage de vous donner ce conseil, je vous l’eusse 
donné bien volontiers. Je n'ignorais pas , j'en at- 
teste Jupiter et les autres dieux , qu'il est beau de 
combattre sans cesse contre les Barbares, et de 
mettre les Grecs en liberté, que c'était le système 
de nos ancêtres. Mais je voyais que, si nous avons 
assez de courage pour prendre les plus belles réso- 
lations , les forces et la fortune nous manquent 
pour les exécuter. Je croyais donc que vous deviez 
vous rappeler que, si j'écrisaux Athéniens, ce n’est 
pas aux Athéniens que gouvernait Thémistocle , 
mais à leurs descendans, qui , sans leur être infé- 
rieurs en courage, n'ont pas les mêmes ressources 
pour la guerre. Que ceux qui nous proposent des 
entreprises dignes de la Grèce, nous donnent trois 





288 LETTRES D'ESCHINE. 


cents vaisseaux, trente mille talens d'argent et trois 
mille talens d’or [ 15];qu'ils nous donnent un pareil 
nombre de jeunes gens robustes et aguerris; et 
alors qu'ils s’abstiennent de nous donner des con- 
seils; car nous saurons par nous - mêmes ce que 
nous devons faire, quand nous pourrons faire ce 
que nous aurons résolu. Qu'ils ne nous amusent 
pas de vains discours , et de louanges inutiles don- 
nées à nos ancêtres et à notre pays , répétant sans 
cesse que nos aïeux sont nés dans le pays, et pour 
le pays, et que des dieux ont été jugés dans les 
tribunaux d'Athènes. Demandez - leur à quoi a 
servi aux Athéniens, dans la bataille de Chéronée, 
que Mars ait plaidé contre Neptune, pour Halir- 
rhothius [16], devant l’Aréopage. Sommes-nous en 
état de combattre contre Antipater, ou contre 
tout autre prince de Macédoine ? Voilà ce qu'il faut 
examiner ; et, si nousle sommes, prenons sur-le- 
champ les armes , et délivronsles Grecs avec l’aide 
de la fortune. Mais si, nous aveuglant sur notre 
‘ faiblesse et cédant à la flatterie, nous essuyÿons 
une défaite, n'ajouterons - nous pas aux malheurs 
où nous serons tombés , celui de passer pour en 
avoir été nous-mêmes la cause ; ce qui seul rend 
inconsolable dans les maux ? Il est de la sagesse 
d’une république comme d'un particulier , de dé- 
libérer sur ce qu'ils doivent faire actuellement, 
d’après leurs ressources actuelles. Oui, dans les 

entreprises, mesurer sa hardiesse sur la puissance 
qu'on a eue jadis et qu'on n'a plus , c'est comme 


. «  ATZXINOY ÉITIETOAAR, 289 


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LETTRES D'ESCHINE. 291 
si un homme qui a vaincu souvent aux jeux olym- 
piques , devenu vieux, se faisait encore inscrire , 
et que , provoquant ses adversaires, il leur vantäât, 
non les forces qu'il a maintenant, mais celles qu’il 
a eues par le passé. 


IL est à propos aussi que vous réfléchissiez sur ce 
que disent certains orateurs, comme quelque chose 
de rare, et qui peut contribuer merveilleusement 
à la réussite de leurs conseils. Ils disent donc que 
vous devez être unis entre vous, comme si vous 
ignoriez que c'est-là le mieux pour toute répu- 
blique, soit qu’elle veuille faire la guerre, ou rester 
en paix. Îl ne s’agit pas d'examiner si nous devons 
être unis pour faire la guerre; car nous devons 
l'être , soit que nous la fassions, ou que nous ne la 
fassions pas, à toutes sortes d'égards; mais si nous 
aurons des forces suffisantes, en supposant que 
nous soyons disposés à la faire, et à ramener parmi 
nous la concorde, comme nous devons la ramener. 
Tant qu'on ne nous montrera point les alliances 
et les fonds dont nous serons munis, si nous en- 
treprenons la guerre, et que l'on se contentera de 
nous donner Minerve pour garant de notre entre- 
prise, nous regarderons ceux qui nous la conseille- 
ront , comme des téméraires et des imprudens. 
Aussi n’avez-vous fait aucun cas , et avec raison, 
des discours de celui qui vous conseillait de re- 
prendre les armes; ils ont été rejetés, comme méri- 
taient de l'être les discours d'un insensé. Ces gens- 


292 LETTRES D'ESCHINE. 


là ne sont point satisfaits de n'être pas punis pour 
imaginer des conseils aussi absurdes, et pour ne 
pas même nous laisser jouir de ce qui nous reste; 
ils vont jusqu’à envier ce reste aux citoyens rai- 
sonnables , et ils n'auront point de repos, qu'à 
l'exemple des Thébains, ils n'aient fait, par leur 
administration , détruire notre ville, et changer 
notre sol en pâturages. Si nos affaires sont en mau- 
vais état, est-ce une raison pour négliger les 
moyens d'empêcher qu'elles n éprouvent un dépé- 
rissement absolu ? 


AIEXINOY ENIZTOAAI. _ 299 
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Yopous AaGa, Kai LETA TauTa D'aAiy KTnotQorta, 
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LETTRE DOUZIÈME. 


So” 
AU SÉNAT ET AU PEUPLE D ÂTHÈNES. 


: suis entré dans les affaires à l’âge de trente- 
is ans, non pas, certes , après m'être exercé à 
er les troisièmes rôles , comme Démosthène me 
‘eproche, mais l'esprit suffisamment cultivé, 
tant appliqué à n’écrire que sur des sujets hon- 
es, et à ne composer que des discours tels qu'il 
venait dans Athènes. On ne verra pas que ja- 
is Jaie écrit ou parlé pour inquiéter personne, 
pue, pour de l'argent, j'aie suscité des procès à 
seul particulier ; on ne verra pas que j'aie tra- 
éd injures, que j'aie fournisujet de m'outragér,, 
r en tirer profit [15]; qu'enfin j'aie cité en jus- 
d'autre citoyen que Timarque ; et ce dont je 
glorifie, ce n’est pas d’avoir refusé les sommes * . 
sidérables qui m'étaient offertes, mais d'avoir 
subir à un coupable la peine qu'il méritait, °‘ 
ès cela, j'ai accusé d'infraction de lois Ctési- 
n, qui m avait fait beaucoup de mal, aussi bièn 
Démosthène. J'étais fondédans mes poursuites, 
atteste les dieux; mais il n'est pas étonnant 
l'éloquence de Démosthène ait prévalu sur vos 
et sur mes discours. Une preuve, peut - être 
moins forte qu'évidente, que je me suis bien 
luit dans le ministère, c'est qu'ayant été ac- 


296 LETTRES D'ESCHINE. 


cusé auparavant, par le même Démosthène , sur 
des délits beaucoup plus graves que ceux pour les- 
quels je suis exilé, je n’ai pas été condamné, quoi- 
que accusé par un tel orateur. 


Depuis la disgrâce que j'éprouve, il me semble 
que j'ai été parfaitement connu, non-seulement de 
vous, mais encore de tous les Grecs. Qui ne sait, 
en effet, qu'il en est des exilés comme des morts? 
C’est surtout lorsqu'ils ont disparu de leur ville, 
que l’on connaît leur caractère et leurs mœurs, ce 
qu’ils avaient caché se dévoilant alors, et leurs 
ennemis les attaquant à découvert, sans quils 
puissent se défendre. Ceux qui ont été exilés parce 
qu'on leur reprochait de travailler uniquement 
pour les ennemis de l’état, et de leur être dévoués, 
manifestent leur naturel et leur système politique. 
Ils paraissent clairement ce qu'ils sont, par la ma- 
nière dont ils supportent leur disgrâce , et dont 
ils se conduisent envers leur patrie. Moi, par 
exemple , qui ai livré ma patrie à Philippe, qui ai 
prévariqué contre Athènes, dans mon ambassade, 
qui faisais ma cour aux Macédoniens, obligé de 
partir en exil, ne devais-je pas me retirer auprès 
d'Alexandre , pour recevoir de lui la récompense 
de mes services, et pour l’engager à s'occuper de 
mes intérêts? Je voyais Demade posséder des fermes 
dans la Béotie, labourer des terres avec vingt char- 
rues, et se servir de vases d'or. Je voyais Hégémon 
et Callimédon , l’un à Pella et l’autre à Berrhée, 


AIËEXINOT ENIETOAAI. 297 


eco) > OÙ px p0y els UGS Jéypa TOUTO TOÙ XL GE 
ue memouTedole vouiÇe, à oi out Anpocbevous 
KATY OPOUVT 06 ÉdAaN, 

Meta J'é TauTy Tr TURGopa ; xai TÉAEY 
LOT Qu wast tTois AA oUXx us HLovois 
Up ; éL&UT-OY oiopæs yeyovéves. Tis va aux o1dky, 
os drobavorres of cnpararon ) oÙT e Lai qeuyorres 
Ex Tu ararpiôor, TÔTE Ji xæi HalGTE TIVES 
Lai Geotos Tous TPAZOUS éyérevro, SiaderurT au; 
xal ydp à CUVÉXPUTTOY AÛTO! POTEPOY, ÉX JLÉCOU 
Yerouéren , dvagairerat xa Tapas” aiTiATaS vap 
ToAU pa A0) T@y Lu Ex&OTOS aÜrous odé 
dyTermréty J'uvaperous” où de Jin geuyorrss émt 
TolaUT aus at TI@IS; &$ Té TOY roi" dei rpoai- 
poupueyor ai TANTENGE ; d'enyuouot Lai Tous Tpo- 
ous x Tas é Te DOAITEUEO Dai yerpives 
aÜTois yropuas xaTapavéis. Kat yap Omrws Qépouci 
Tas TUHPOAS ; xat @5 dMaxevTa mpôs Ta éau- 
TV Tarpidas , era orras vaux. "AP oÙ, @S Ÿ 
HAT TE aæpodoUs T'Y? épaureu arpièa » % ra 
pamroeoCetras ToiaÜTa XATA This moXeus, ds ONbe 
Sepamreloas Maxcdiras , éme TaXIoTa qua 
œap UL@Y SXOHM > pos "AXE dpor ÉTHAA VI, 
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298 AIEXINOY EIHXTOAAL 


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LETFASS D'ESCHINE. | ‘209 
être comblés de présens , et-mariés à des femmes 
de la première distinction. Je n'ai pas non plus 
choisi ma retraite en Thessalie , ni chez les Thé- 
bains , ni chez d'autres peuples parmi lesquels il 
aurait fallu décrier ma patrie ,ou l'entendre décrier. : 
Mais je me suis réfugié à Rhodes, dont les habitans 
sont d'un caractère paisible , et ne sont pas assu- 
rément mal intentionnés pour vous. Je trouve que 
se tenir si près de sa ville, est plutôt éluder sa dis- 
grâce que chérir sa patrie. On doit, au contraire, 
s'en éloigner le plus qu'il est possible, afin de 
n'avoir sous les yeux aucun objet qui renouvelle 
sa douleur. | 


Je ne suis pas même resté à Rhodes ; mais, 
choisissant dans les environs, pour y fixer mon 
séjour , un petit château nommé {es Sablons, 
jy ai acheté une terre deux talens. C'était , sans 
doute, le prix que devait y mettre un homme 
qui a été successivement pensionnaire de Phi- 
lippe et d'Alexandre , et qui a livré aux Macé- 
déniens la Phocide et la liberté des Grecs. J'ai 
avec moi sept esclaves et deux amis, et ma 
mère, qui, âgée de soixante et treize ans, a voulu 
me suivre et partager ma disgrâce. Ma femme , 
elle-même, m'a accompagné dans mon exil, quoi- 
que son père la retint, et que les lois, peut-être , 





300 LETTRES D ESCHINE. 


lobligeassent de rester ; elle m'a suivi, plus fidèle 
aux mœurs dc la ville, que docile à ses lois [18]. 
J'ai emmené aussi mes trois enfans , qui ne con- 
naissent pas encore leur infortune, et ne savent 
pas quelle patrie leur ont donnée les dieux en naïis- 
sant , quelle patrie ils ont perdue presque aussitôt 
qu'ils sont nés. Des hommes de Béotie et d Etolie 
vous envoient donc leurs enfans pour profiter de 
l'éducation qu'on recoit chez vous : et les fils d'un 
père qui ne doit pas au peuple le titre d’Athénien, 
d’un père qui n’a été condamné pour aucun délit 
honteux, sont privés d’un avantage dont ils de- 
vaient jouir naturellement, exilés à l'âge le plus 
tendre, élevés dans l’indigence, dans un abandon 
total, dans l'exil de leur père ! Démosthène vous 
a écrit pour les fils de Lycurgue; il vous a priés, 
et avec justice, de leur remettre la somme à la- 
quelle leur père a été condamné; et vous, comme 
il convenait à des Athéniens, touchés pour eux de 
compassion, vous leur avez fait grâce; car c'est 
votre coutume de revenir aussi facilement à l'in- 
dulgence, que vous vous êtes portés à la rigueur. 
Et je ne vous fléchirais pas pour mes enfans, lors- 
que je vous demande qu'ils ne soient pas élevés 
comme des orphelins et comme des exilés, eux qui 
ne sont pas coupables, puisqu'ils sont enfans ; eux 
qui, sans avoir été condamnés, souffrent toutes 
les peines de ceux qui ont été condamnés ! Son- 
gerez-vous à moi lorsque je ne serai plus? et serez- 


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eyes v. 


LETTRES D'ESCHINE. 503 


vous sensibles à des prières que vous n'écoutez pas 
aujourd'hui ? Laissez - vous toucher, Athéniens, 
laissez-vous fléchir, et usez, envers moi, de votre 
modération accoutumée. Craignez de démentir vo- 
tre caractère, et de perdre la réputation de dou- 
ceur dont vous avez joui, en tout tems , plus que 
tous les autres peuples. Que les conseils de Ména- 
lope, qui vous empêche de suivre les mouvemens 
de votre bonté naturelle ,nel'emportent pas auprès 
de vous surlesexhortationsque vous fait, non point, 
certes, Eschine , qui n'a ni assez de crédit, ni assez 
d’éloquence pour persuader sa patrie, surtout à 
présent que l'on s’imagine qu'il parle pour lui- 
même : non, ce n’est point Eschine qui vous ex- 
horte, mais les mœurs d'Athènes, mais la gloire 
dont vous jouissez, mais l'usage de vos ancêtres, 
que vous devez, sans doute, écouter beaucoup plus 
que Ménalope, qui voudrait vous engager à vous 
déshonorer vous-mêmes. 


a , es 
NOTES 


SUR LES LETTRES D'ESCHINE. 


[1] Munychie était un port de lAttique , où Diane avait un temple 
fameux. — Céiens, habitans de Cée, île de la mer Égée. 

{2} L'histoire confirme cette particularité rapportée par Eschine : 
nous y voyons qu’il était défendu à Délos d’enterrer les morts dans l'tle, 
— L’Océan atlantique. Suivant les anciens, cette mer était remplie de 
prodiges et de choses extraordinaires. 

[5] Psamathonte, ville de Laconie. — Athrone. Je n’ai trouvé de villé 
de ce nom, ni dans Etienne , ni dans Strabon. 


[4] Athènes avait alors bien de la peine à se défendre contre les 
Macédoniens , qui cherchaient à l’opprimer. 


[5] Miltiade , connu par la victoire remportée .à Marathon contre les 
Perses. Ses envieux le firent condamner à une amende de cinquante talens. 
Ne pouvant la payer, il fat is en prison, et il y mourut , à La honte de 
sa patrie. 

[6] Thucydide, Xénophon, Diodore de Sicile, et Pausanias , parlent 
aussi des Diagoras dans leurs histoirés; les Diagoras étaient Rhodiens. 

[7] Elien ;, au livre dixième de ses Histoires, raconte cette même 
anecdote , et nomme Phérénice, cette vieille femme que le scholiaste de 
Pindare appelle Aristopatire. 


[8] Linde, Camire, et d’autres endroits voisins de Rhodes, étaient 
ce que nous appellerions la banlieue de cette ville. 


[9] C’étaiént sans doute des amis ou des garens d’Eschine, qui l'avaient 
accompagné dans son exil. — Plus bas, Cothocides, citoyens du bourg 
de Cothoce, dont était Eschine. 

[ro] En grec, comme d'un chien enragé. Platon, et Cicéron d’après 
Platon , qui citent ce trait de Sophocle , ne disent pas, comme d’un chien 
enragé, mais , comme d’un maître dur et féroce. J'ai préféré dans m? 
traduction la leçon de Platon. — Plus bas, Hatés était un bourg de 
l’Attique. 

[11] Je ne crois pas que ce Leptine soit le même que celui dont Démos: 
thène attaque la loi, mais dont il paraît estimer et ménager la personue. 


NOTES. 305 


12] On sait que les archontes étaient les principaux magistrats d’Athè- 
nes, qu'ils étaient au nombre de neuf, et qué six d’entre eux se nom- 
maient thesmothètes. 


[13] C’est sans doute le Timarque contre lequel Eschine nous a laissé un 
discours, et qu’il fit condamner comme s'étant livré à des vices infâmes. 


[14] Il y avait deux villes grecques de ce nom : Physque était aussi un 
des ports de Rhodes; il en est parlé dans Strabon et dans Etienne, 


[15] En donnant au talent d’argent sa valeur ordinaire de mille écus, et 
au talent d’or celle de dix mille écus, la proportion de l'or à l'argent étant 
d’un à dix , trente mille talens d’argent font trente millions d’écus, trois 
mille talens d’or font également trente millions d’écus : soixante millions 
d’écus font les deux sommes réunies , sommes qui paraîtront sans doute 
exorbitantes. 


16] Halirrhothius, fils de Neptune, avait enlevé Alcippe ;’ fille de Mars, 
qui, pour venger sa fille, tua le ravisseur. Ce fut pour ce meurtre qu'il 
fut cité devant lAréopage, où il fut jugé dans un conseil de douze dieux. 


[17 Ainsi que Démosthène , qui, outragé par Midias et par d’autres , 
s’est accommodé moyennant des sommes d'argent. Il est facile d’aper- 
cevoir les autres allusions faites à Démosthène. 


. [18]Je ne sache pas qu'il y eût à Athènes, comme semble le supposer 
l’auteur de la léttre, des lois qui défendissent à la femme d’un homme 
exilé de le suivre dans son exil. 


AAA VER LATVIA RATE AAA AA MAT MA SAMAAAAAAM AAA EMS 


SOMMAIRE 
DE LA HARANGUE D’ESCHINE 
| CONTRE TIMARQUE. 


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D ÉMOSTHÈNE avait entrepris d’accuser Eschine , et de lui 
faire rendre compte de son ambassade ; il avait obtenu ac- 
tion, et Timarque s'était joint à lui pour le seconder. Avant 
que l’affaire fût portée en justice , Eschine voulant écarter 
un des accusateurs, prévient Timarque; il le poursuit juri- 
diquement , comme n’ayant pas droit de parler en public, 
puisqu'il s'était prostitué lui-même, et qu’il avait dissipé 
son patrimoine. Je vais donner une courte analyse de sa 
harangue. 

Dans son exorde, après avoir expliqué les motifs qui lui 
font accuser Timarque, Eschine montre que les lois, en 
général, conservent et maintiennent le gouvernement dé- 
mocratique ; que, quand on vit sous un tel gouvernement, 
on ne peut être trop attentif à les observer , et à punir cer 
qui les violent. Il parle de l’exactitude des législateurs dans 
les lois de discipline ; il annonce qu’en traitant de ces lois, 
il suivra dans son discours l’ordre qu’ils ont suivi, et qu'i 
opposera à ces lois les mœurs de Timarque, qui font avec 
elles un contraste énorme. 

Ce discours est divisé en quatre parties : dans la pre- 
mière, l’orateur traite des lois de discipline ; dans la se- 
conde, il expose la conduite licencieuse de Timarque ; dans 
la troisième , il réfute les raisons par lesquelles on pouvait 
le défendre , et tâche de rendre inutiles es artifices et les 
subtilités auxquels doivent recourir ses défenseurs: enfn, 
dans la quatrième , qui peut être regardée comme ka pérr- 
raison , il exhorte les juges à être sévères dans une pareille 
cause. 

La première partie, qui traite des lois de discipline, 
renferme trois sous-divisions , lois touchant les enfans, lois 
touchant les jeunes gens , lois touchant les autres citoyens, 

.et surtout les orateurs. La seconde partie est subdiviséees 
deux : la manière dont Timarque s'est prostitué lui mêmt; 
celle dont il a dissipé son patrimoine et les revenus de l'étit 
J'ai omis entièrement la première, comme renfermant de 


SOMMAIRE. |” 307 


détails qui auraient pu choquer des oreilles françaises. La 
troisième partie tombe principalement sur Démosthène. 
Eschine détruit toutes les raisons subtiles et artificieuses 
qu’il pouvait suggérer à l’accusé ; il l’attaque lui-même , et 
ne lui épargne ni les railleries ni les invectives. Il répond 
aussi à un des généraux d'Athènes, qui se disposait à dé- 
fendre Timarque, et qui , entre autres moyens de défense , 
devait employer l’autorité des poëtes. À cette occasion, 
Eschine cite des vers d'Homère et d’'Euripide, pour mon- 
trer quelle différence il ÿ a entre un amour honnête et une 
passion criminelle. Enfin , et c’est le sujet de la quatrième 
partie, les juges doivent condamner Timarque et le diffamer 
pour l’intérêt de leurs enfans , pour qu'ils conservent la pu- 
reté de leurs mœurs ; ils doivent le condamner sans écouter 
ceux qui sollicitent pour lui, et qui ont intérêt qu’il soit 
absous , parce qu'ils sont les fauteurs ou les complices de 
ses désordres. | 

Ce discours a dû précéder , d’une ou deux années, les ha- 
rangues sur la fausse ambassade , et par conséquent a dû 
être prononcé la première année de la CIX.: Olympiade, 
ou la quatrième de la CVIILe. 

Timarque fut condamné et diffamé , non-seulement par 
. la sentence des juges, mais encore dans l'opinion de tous 
les citoyens. Son nom passa en proverbe , et on appela de- 
puis un Timarque tout infâme débauché. On prétend qu’il 
ne put survivre à un tel déshonneur , et que, ne pouvant 
soutenir l’idée d’un pareil opprobre , il se donna lui-même 
la mort. Il n’est connu que par la harangue faite contre lui ; 
mais nous voyons , par le témoignage même de son accusa- 
teur, que c'était un homme important dans la république ; 
qu'il s'était élevé , par son éloquence, aux premières char- 
ges, et qu'il avait dejà rempli, quoique jeune , les princi- 
paux emplois. 

J’ai balancé loug-tems si je donnerais ce discours , dont 
l’objet est de poursuivre la condamnation d’un homme cou- 
pable de vices infâmes : mais comme il y a de grandes beau- 
tés et des choses curieuses, déterminé par mes propres ré- 
flexions et par celles de plusieurs personnes, je me suis ha- 
sardé à le donner, en supprimant, dans ma traduction , 
quelques détails qui pourraient souiller l'imagination , et 
offenser les oreilles chastes. 





en 


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KATA 
TIMAPXOT 
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HARANGUE 


D'ESCHINE 


CONTRE TIMARQUE. 


RAA AAAARAARARAA 


—— 


Jr n'ai jamais accusé personne pour crime d'état, 
je n’ai inquiété personne dans la reddition des 
comptes; et je puis , Athéniens, me rendre à moi- 
. même témoignage de ma modération à cet égard ; 
mais quand je vois Timarque causer à l’état un 
insigne préjudice , en paraissant à la tribune mal- 
gré les lois; quand je suis attaqué personnellement 
par ses calomnies , ainsi que je vous le montrerai 
dans la suite du discours; j'aurais honte de ne pas 
venger l'état, les lois et les tribunaux, de ne pas me 
venger moi-même. C'est parce que je suisconvaincu 
que Timarque est coupable des délits dont vous 
venez d'entendre la lecture [1], que je lui ai in- 
tenté cette accusation : et rien de plus vrai que ce 
qu’on dit ordinairement dansles causes publiques , 
que les inimitiés particulières sont la source de bien 
des réformes pour le gouvernement. En général , 
Timarque ne doit sen prendre du procès qu'il 
subit, ni à l'état, ni aux lois, ni à ses juges, ni à 


510 HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


son accusateur; c'est lui-même qui se l'est attiré. 
Pour le punir des vices infâmes dont il a souillé sa 
jeunesse , les lois lui fermaient l'entrée de la tri- 
bune, et lui signifiaient un ordre qui, selon moi, 
n'était pas si dur, qui ne coûtait rien à suivre. Il 
pouvait encore, s'il eût été sage, m'épargner ses 
imputations calomnieuses. 

Quoi qu'il en soit de ces premières idées, sur les- 
quelles il serait inutile de s'étendre , je passe à des 
réflexions qui, sans doute, vous ont déjà été faites 
par d’autres [2], mais qu’ilest à propos de vous 
répéter à la tête de ce discours. 

On convient qu'il est, parmi les peuples, 
trois sortes de gouvernemens : la monarchie, 
l'oligarchie, et la démocratie. Les deux premiers 
soumettent les hommes aux volontés de ceux 
qui commandent ; le troisième les assujettit à 
la loi. Ce sont les lois, vous le savez, qui, dans 
les démocraties , conservent les citoyens et le gou- 
vernement; c'est la défiance et la force des armes 
qui font le salut des monarques et des chefs 
de l'oligarchie. L'oligarchie, et en général tout 
gouvernement où les hommes ne sont pas égaux, 
doit écarter quiconque , ne suivant de loi que la 
violence, cherche à renverser les états. Nous, dont 
le gouvernement est fondé sur les lois et sur l’éga- 
lité, nous devons craindre ceux même dont les 
discours ou la vie sont contraires aux lois. Notre 
force consiste à nous gouverner par de bonnes lois, 


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812 KATA TIMAPXOY AOrOS. 


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HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 919 
à ne pas nous livrer à la perfidie de ces hommes 
qui se permettent de les enfreindre ,et qui tiennent 
une conduite licencieuse. Etablissons-nous des lois ; 
prenons des mesures pour n’en établir que de bon- 
nes et de con venables à une république : dès qu'elles 
sont établies , il faut les observer, et punir ceux qui 
les violent , si nous voulons que la république soit 
heureuse et florissante. | 

Considérez Athéniens, avec quelle attention 
nos premiers législateurs, Dracon, Solon et les 
autres , se sont occupés de la sagesse et de la mo- 
destie. D'abord ils ont porté des lois de discipline 
pour nos enfans, prescrivant en termes clairs les 
exercices d'un enfant libre, et la manière dont il 
faut l'élever ; ils en ont porté ensuite pour les ado- 
lescens, ensuite pour les autres âges , non-seule- 
ment pour les particuliers , mais encore pour les 
orateurs. Et ces lois , consignées dans vos archi- 
ves, ils vous les ont remises comme un dépôt, et 
vous en ont constitué les gardiens. 

L'ordre que le législateur a observé dansses lois, 
je le suivrai dans mon discours ; je vous parlerai 
d’abord des lois qui concernent les mœurs de vos 
enfans ; ensuite de celles qui regardent les adoles- 
cens ; enfin de celles qui ont été établies pour les 
autres âges, non-seulement pour les particuliers’, 
mais encore pour les orateurs : car il me semble 


514  HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


que c’est là le moyen de vous instruire le plus fa- 
cile. Ainsi , je vais vous expliquer d'abord les lois 
d'Athènes, et après cela je leur opposerai les mœurs 
de Timarque, qui font , avec toutes ces lois, un 


contraste énorme. 


L 


Nous sommes obligés de confier nos enfans à 
des maîtres qui ne peuvent subsister qu'autant 
qu'ils ont des mœurs , et auxquels le défaut de sa- 
gesse Ôterait toute ressource : le législateur néan- 
moins, toujours plein de défiance, désigne claire- 
ment l'heure à laquelle un enfant libre doit aller aux 
écoles , avec quels enfans il doit y entrer, et quand 
il en doit sortir. Il défend aux maîtres des écoles 
et aux chefs des gymnases de les ouvrir avant le 
soleil levé, et il léur ordonne de les fermer avant 
le soleil couché , tenant pour suspectes la solitude 
et les ténèbres. Il marque encore quels sont les 
jeunes gens qui peuvent y entrer, à quel âge ils le 
peuvent, et quel est le magistrat qui doit tenir la 
main à l'exécution de ces lois. Il donne des règles 
sur l'attention que doivent apporter ceux qui con- 
duisent les enfans aux écoles et aux gymnases, 
sur les salles qu'on y a consacrées aux Muses et à 
Mercure; enfin, sur les jeunes citoyens qui for- 
ment les troupes de danseurs pour les fêtes de 
Bacchus. Il veut que le chorège [3] qui les em- 


KATA TIMAPXOY AOTOE. 315 


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316 KATA TIMARÆOY AOTOZ. 


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Tüv malduy évd0v Ovtuy, édy jui vios JMOOX LAN 
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Youi pndera Tû é HACXIG TÔT pnden* éay de 
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dou ÉOTUOAY TN HAIXIAY UTP TETTApAXONTA 
ÊTH. 


HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 917 


, et qui se dispose à dépenser son bien pour 
êtes, ait passé quarante ans, afin qu'il n'ait 
aison avec vos enfans que dans un âge mür. 
reffier va vous lire les lois mêmes. Vous ver- 
pue, suivant le législateur, un enfant bien 
‘, parvenu à l’âge d'homme, pourrait être 
à sa patrie ; mais que, si le naturel était gâté 
>rd par une mauvaise éducation, des enfans 
instruits ne pourraient donner que des ci- 
18 semblables à Timarque. Greflier, lisez les 


LOIS. 


Les maîtres des écoles ne les“ouvriront pas 
nt le soleil levé ; ils les fermeront avant le s0- 
couché. Ceux quiont passé l’âge de l'enfance, 
pourront entrer où sont les enfans, excepté 
ils du maître , son beau-frère ou son gendre; 
l'autres se permettent d'y entrer, qu'ils soient 
nis de mort. — Les chefs des gymnases ne 
rmettront aux Jeunes gens, pour aucune raï- 
1, d'entrer dans les salles consacrées à Mer- 
re. S'ils y en laissent entrer quelques-uns, ou 
s ne les en font pas sortir, ils encourront les 
ines portées contre ceux qui corrompent les 
fans. — Les chorèges, nommés par le peuple , 


ivent avoir passé l’âge de quarante ans [4]. » 


518  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUÉ. 


Le législateur parle ensuite de délits graves, 
mais qui, sans doute, se commettent dans la ville: 
car nos anciens n'ont porté des lois, que pour op- 
poser des digues à des excès réels. La loi dit donc 
en termes formels, que, si un père, un frère, un 
oncle, un tuteur, enfin quelqu'un de ceux qui 
ont autorité sur un enfant, le vendent et le livrent 
aux plaisirs d'autrui, on ne pourra pas accuser 
l'enfant , mais celui qui l’a acheté et celui qui l'a 
vendu; l’un, dit-elle, pour l'avoir acheté, et l'au- 
‘tre pour l'avoir vendu : elle a établi les mêmes 
peines contre tous les deux. Lorsque l'enfant sera 
parvenu à l’âge d'homme, il ne sera pas obligé de 
nourrir ni de loger son père, par qui il aura été 
vendu et livré aux plaisirs d'autrui; seulement il 
l'inhumera , quand il sera mort, et s’acquittera 
envers lui des derniers devoirs. Et voyez, Athé- 
niens, la sagesse de la loi. Lorsque le père vit, elle 
le prive de tout secours de la part de son enfant, 
comme il a privé son enfant de la liberté de parler 
en public. Mais, lorsqu'il est mort, qu’il n’est plus 
en état de sentir un bon office, et que l’honneur 
est rendu à la loi et à la divinité, elle ordonne de 
l'inhumer , et de s'acquitter envers lui des der- 
niers devoirs. 

Le législateur a encore porté une autre loi pour 
la sûreté de vos enfans, la loi de la prostitution : 
il établit les dernières peines contre quiconque 
prostituera un enfant libre ou une femme. Quelle 
autre loi a-t-il encore portée? la loi concernant 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 319 


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320 KATA TIMAPXOY AOTOË. 
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RARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 921 


l'outrage, qui renferme, dans un seul mot, tous 
les délits de cette nature. Elle dit expressément 
que quiconque outragera un enfant (or, on l’ou- 
trage, quand on l'achète pour ses plaisirs), ou un 
homme, ou une femme, soit libre, soit esclave ; 
quiconque se portera, contre quelqu'une de ces 
personnes, à des excès criminels, pourra être ac- 
cusé pour crime d outrage. Elle marque la peine 
kCorporelle ou pécuniaire qui lui sera infligée. 
.Greffier, lisez la loi. 


LOI. 


» Quiconque outragera un enfant libre, sera 
»accusé devant les thesmothètes par le tuteur de 
» l'enfant qui prendra contre lui des conclusions. 
»* S'il est condamné à mort par le tribunal, il sera 
» livré aux ondécemvirs [5], qui le feront mourir 
»le jour même. S'il est condamné à une amende, 
»il paiera dans l’espace de onze jours après la sen- 
»tence. S'il ne peut payer à ce terme, il sera en- 
» fermé jusqu'à ce qu'il ait payé. Ceux qui auront 
»outragé des esclaves, subiront le même juge- 
» ment. » | 


On sera peut-être surpris, d'abord que le lé- 
gislateur parle aussi des esclaves dans la loi con- 
cernant l’outrage : mais, pour peu qu'on y réflé- 
chisse, on verra que c’est un grand trait de sagesse. 
En effet, si le législateur parle des esclaves ce n'est 
pas qu’il s'intéresse pour eux; mais voulant nous 

T. HL 21 


522  fMARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


accoutumer à nous abstenir, surtout, d’outrager 
des personnes libres, il a ajouté qu'on ne pourrait 
même outrager des esclaves. Et, en général, tout 
homme qui, dans une démocratie , outrage quel- 
que personne que ce soit, on n'a pas cru qu'il fût 
propre pour ce gouvernement. | 


Faites attention, Athéniens , qu'ici le législateur 
ne parle pas encore à la personne même de l'en- 
fant, mais à ceux qui sont chargés de l'enfant, À 
son pére, à son frère, à son tuteur, à ses maîtres, 
et généralement à ceux qui ont autorité sur lui. 
Mais, lorsqu'il est inscrit sur le registre des ci- 
toyens, qu'il connaît les lois de la ville, qu’il peut 
discerner ce qui est honnète et ce qui ne l'est pas, 
ce n'est plus à un autre que la loi parle, mais à 
Timarque lui-même. Et comment s'exprime-t-elle? 
le voici : Quiconque des Athéniens se prostituera 
aux plaisirs d'autrui, ne pourra étre choisi 
parmi les neuf archontes ; sans doute parce que 
c'est une des principales charges de la ville; à ne 
pourra étre nommé à un sacerdoce , car la loi 
parle d'un homme qui n’est pas même pur; t{ ne 
pourra, dit-elle, plaider pour le peuple, ni 
obtenir aucune magistrature dans la ville, ou 
hors de la ville, par te sort ou par élection: il 
ne pourra étre envoyé comme héraut d'armes, 
ni comme député, ni accuser, ni calomnier, pour 
de l'argent, ceux qui ont été en ambassade ; à{ ne 
pourra donner son avis ni dans Le sénat, nt 
dans L'assemblée du peuple, fût - il le plus élo- 


« 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. 823 
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DATxAANS, LA OA Tots xuplois. Eredar N\ éy- 
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VEAPA ES TO ANÉIAPYIXN VELUUATES), MAL HOUS 
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VOJLOUS YO HALL E10N TOUS TAS ROAEGS, KAL NON JUINTAI 
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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 929 


quent des Athéniens : quiconque agira contre ces 
dispositions, pourra être accusé comme s'étant 
prostitué aux plaisirs d'autrui, et subir les der- 
nières peines. Grefler, lisez la loi même. On verra 
combien sont belles et sages les lois, malgré les- 
quelles Timarque a osé parler en public, lui dont 
les mœurs sont telles que nous les connaissons. 


LOI. 


» Si un Athénien se prostitue au plaisir d'autrui, 
» il ne pourra être choisi parmi les neuf archontes, 
» ni être nommé à un sacerdoce, ni plaider pour 
» le peuple, ni obtenir aucune charge dans la ville, 
» Ou hors de la ville, par sort ou par élection ; il 
»ne pourra être envoyé comme héraut d'armes, 
» ni comme député, donner son avis ni dans le sé- 
» nat, ni dans l'assemblée du peuple; il ne pourra 
»entrer dans les temples publics ; aux fêtes solen- 
» nelles il ne pourra se couronner avec les autres, 
» ni aux assemblées paraître dans l'enceinte de la 
» place publique. Quiconque, après avoir été con- 
» damné., comme s'étant prostitué aux plaisirs 
» d'autrui, agira contre ces dispositions , sera puni 
» de mort. » 


Cette loi est portée contre les jeunes gens qui se 
livrent, sans pudeur, à des vices infâmes; celles 
qu'on vous a lues,en premier lieu , concernent les 
enfans; celles qu'on va vous lire regardent les au- 
tres Athéniens. 





526  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


Après avoir réglé les objets dont je viens de 
parler, le législateur prescrit les formes suivant 
lesquelles vous devez vous assembler pour déli- 
bérer sur les affaires sérieuses. Et par où d‘bute- 
t-il? Lois sur la décence et L’honnéteté [6]. I 
débute par là, persuadé qu'une ville, où règnent 
ces vertus, sera la plus florissante. Et comment 
ordonne-t-il aux proëdres de traiter les affaires 
publiques? Lorsque l’assemblée aura été purifiée 
et que le héraut aura prononcé les vœux et les 
imprécations ordinaires, il ordonne au proëdre 
de faire régler d'abord ce qui regarde les sacri- 
fices anciens, les hérauts d'armes, les députés et 
autres articles pareils. Après cela, le héraut de- 
mande à haute voix : Qui des citoyens, au-des- 
sus de cinquante ans, veut parler au peuple! 
Lorsque ceux-ei ont parlé, alors il invite à prendre 
la parole celui qui le voudra des autres Athéniens 
quin'en ont pas d'empêchement. 

. Examinez, je vous prie, la sagesse de ces dispo- 
sitions. Le législateur, sans doute, n'ignorait pas 
que l'expérience des vieillards fait que la prudence 
chez eux est dans toute sa force, mais que la har- 
diesse leur manque. Voulant donc, eu égard À 
leurs lumières, qu'ils s’accoutument à se tenir 
comme obligés d'exposer leur avis, ct ne pouvant 
les appeler chacun par leur nom, il les désigne 
par le nom commun de leur âge, les invite à 
monter à Ja tribune, et les exhorte à parler au 
peuple. Il apprend en même tems aux jeunes gens 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 327 


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Oux ny, cipLai, 0 vouoSeTys 0TL oi pe QUtepor 
T@ paëy EÙ poly dxua/ouow, n dé TUE 0 
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TpAY LATE" BouAopevos J\n curSica Tous apiota 
PpoyoUYTAs, ToUTous ÉTdVayXEs épi TOY pay 
LaTOY AËVEN, ÉTEL OOUAOTI ŒUTOY ÊVX ÉXAOTOY 
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mAuxias VaoraCar, D'apax a AË égi TO RBrpa, y 
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828 KATA TIMAPXOTY AOTOZS. 


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ETNS Xa RdAUpias, DOTE TOUS VE EÙ PpoyouTas | 


HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 929 
à respecter les vieillards , à leur céder en tout la 
premitre place , à honorer la vieillesse , à laquelle 
nous parviendrons tous , si les dieux nous conser- 
vent. Aussi, telle était la décence des anciens ora- 
teurs, de Périclès, de Thémistocle, d’Aristide, 
surnommé le juste, surnom bien différent de celui 
que mérite Timarque; telle était, dis-je , leur dé- 
cence, qu un usage autorisé de nos jours, de parler 
la main étendue, ils auraient craint de le suivre ; 
et l'auraient regardé comme une marque d'au- 
dace. Je vais vous en donner une preuve aussi forte 
que sensible. Il n'est personne de vous, sans doute, 
qui n'ait été à Salamine, et qui n’y ait vu la statue 
de Solon [5]. Vous pourriez donc attester, vous- 
mêmes , qu il est représenté dans la place publi- 
que de cette ville, ayant la main dans sa robe. 
C'est une preuve, à la fois, et une expression de 
son attitude, lorsqu'il parlait au peuple d'Athènes. 
Mais, voyez combien Solon et les autres grands 
hommes, que je viens de nommer, étaient diffé- 
rens de Timarque ! Ils auraient eu honte de parler 
ja main étendue; et Timarque , ce fait est tout ré- 
cent, mettant basses habits, s’est exercénu , comme 
un athlète , en pleine assemblée [8]; de sorte que 
les citoyens raisonnables, qui voyaient l'état où 


l'avaient réduit l'ivresse et la pétulance, baissaient 


ze 


332 KATA TIMAPXOY AOTOZ. : 
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EN yaim xai [ANXETI TOIoÛTON &Sporror d'uvnrai 


Pépeir n Go, d'oxiLactay Le , Pnoi, eg ay 


HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. .ÿ: 535 
la secourir; vous ne devez pas prétendre à la con- 
seiller. À qui parle-t-il en troisième lieu ? celui, 
dit-il, qua s’est vendu et livré aux plaisirs d’au- 
fra. Il pensait qu'un homme qui s’est vendu et 
livré lui-même , se porterait sans peine à vendre 
les grands intérêts de la république. À qui s’adresse- 
t-il enfin? celui, dit-il, qui a dissipé les biens 
qui tur ont été laissés par son père , ou qui lui 
sont échus par héritage. Quiconque, selon lui, 
aurait mal gouverné sa maison , administrerait de 
même les affaires de l’état; il jugeait impossible 
que le même homme fût un mauvais particulier et 
un bon ministre. Il voulait donc qu'un orateur 
vint à la tribune , non après avoir arrangé des pa- 
roles , mais aprés avoir réglé sa conduite, persuadé 
que les discours d'un homme vertueux, qui parle- 
rait simplement et sans art , seraient utiles aux au- 
diteurs ; mais que ces mêmes auditeurs ne tire- 
raient aucun avantage des harangues les plus belles 
et les plus étudiées d'un homme pervers qui se se- 
rait déshonoré indignement lui-même, qui aurait 
dissipé honteusement son patrimoine. 

Ce sont-ià les hommes qu'il exclut de la tribune, 
et auxquels il défend de parler en public. Celui qui 
parlera malgré cette défense , à plus forte raison 
celui qui calomniera, qui se conduira avec une in- 
décence dont l'excès ne sera plus supportable , 


pourra être accusé , dit le législateur, par celui 





554 :HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


qui de voudra des Athëniens qui n'en ont pas 
d’'empéchement ; et les juges siégeant au tribunal 
prononceront sur ce qui le concerne. C'est d'après 
celte loi que je poursuis Timarque en justice. 
Voilà ce qui avait été réglé anciennement. Qu'a- 
viez - vous ajouté ? Rougissant de l'indécence avec 
laquelle Timarque s'était exercé nu , comme un 
athlète, en pleine assemblée, vous aviez porté une 
loi nouvelle ; vous vouliez que , dans chaque as- 
semblée, on choisit une tribu pour présider au 
bon ordre parmi les orateurs. Et que prescrivait 
l'auteur de la loi ? Les citoyens de la tribu, disait- 
il, siégeront pour défendre les lois de la démo- 
cratie. Il sentait que , si nous ne tirions de que- 
que part des secours contre les hommes qui ont 
vécu comme Timarque, nous ne pourrions inême 
délibérer sur les affaires les plus sérieuses. Et inu- 
tilement chercherait-on, par des clameurs, à éloi- 
gner de la tribune de tels personnages qui ne sa- 
vent pas rougir ; il faut les réprimer par des puni- 
tions , seules capables de les réduire au point qu'ils 
puissent être supportés. On va vous lire les lois 
concernant la discipline des oraleurs ; quant à celle 
qui regarde la présidence des tribus, Timarque 
et d'autres orateurs pareils s'étant ligués, ont per- 
suadé qu'elle n’était pas utile, afin qu'il leur fût 
permis d'agir, de parler, de vivre comme ils veu- 


lent. 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 335 
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TI[LODILIS TOUTOUS daeiQesr XpA° HOV®S yap av 
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836 : KATA TIMAPXOY AOTOZ, 


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\ / / Vs» ! 
XANO! [LOYOY , XUpIOs d\é oux ETI. 





HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 33° 


Lois concernant la discipline des orateurs. 


» Si un orateur parle devant le sénat, ou devant 
» le peuple, sur un autre objet que sur celui de la 
» délibération ; s’il parle deux fois sur la même 
matière devant les mêmes auditeurs ; s’il emploie 
» des invectives et des injures; s'il cherche à sup- 
> planter son adversaire ; si, lorsqu'on traite d’af- 
faires sérieuses, il ne cesse de fatiguer les ci- 
toyens de discours étrangers à la tribune; si, 
‘lorsque l'assemblée du sénat ou du peuple sera 
séparée, il sollicite l'épistate, il lui fait violence : 
les proëdres, pour chaque faute, pourront lui 
‘imposer une amende de cinquante drachmes, et 
le faire inscrire sur les registres des amendes 
publiques. S'il mérite une punition plus consi- 
 dérable, après lui avoir imposé l'amende de cin- 
 quante drachmes, ils le citeront devant le sénat 
à la première assemblée , exposeront les griefs, 
le feront juger par scrutin, et, s’il est condamné , 
‘le feront inscrire sur les registres pour une 
amende plus forte. » 


Vous venez d'entendre les lois , à Athéniens ! 
vous trouvez, sans doute , que ce sont de bonnes 
lois. 11 dépend de vous qu’elles aient de la force ou 
qu’elles n’en aient pas. Si vous punissez ceux qui 
ne craignent point de les enfreindre , elles réuni- 
ront pour vous la force et la bonté; si vous épar- 
gnez les coupables, elles n'auront que de la bonté 
sans force. | 

T. I, 22 


3358  HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


Après avoir parlé des lois, je vais maintenant, 
comme je l'ai annoncé d'abord, leur opposer les 
mœurs de Timarque , afin qu'on sente mieux le 
contraste. Je vous prie, Athéniens, de me par- 
donner, si, obligé de parler de vices peu honnêtes 
dont cet homme s'est souillé , il m'échappe quel- 
que parole qui ressemble à ses actions. Non, si je 
parle un peu clairement pour vous instruire, ce 
n'est pas à moi que vous devez en vouloir , mais 
beaucoup plus à Timarque lui-même, qui a vécu | 
d'une manière si dissolue , qu'en exposant ce quil 
a fait, il est impossible de dire ce que l'on veut, 
sans employer des expressions qui aient quelque 
rapport avec sa vie. Je tâcherai néanmoins de | 
m'exprimer avec le plus de décence que je pour- 
rai (a). ° 


Velim autem consideretis, Athenienses , quant 
æquitate sum acturus cum Timarcho. Nam que 
delicta, puer adhuüc, in suum corpus admisit, omitto; 
eaque nihil valeant, ut ea quæ sub triginta tyran 
norum dominatu, aut anté præturam Euclidis, acte 
sunt, aut st quod aliud hujusmodi præfinitum 
lempus exutit. Quœ verû jam sut compos, que 
adolescens, quæ, legum civitatis gnarus, admisit, 
ea demüm accusabo, eaque vobis, uti curæ sint,oro. 







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(a) Voyez la dernière des netes imprimées à la suite de ce discours 


KATA TIMAPXOY AOTOZ, 339 
! \ el e ! 3 ! CT 
BouvAouas de, womip UTESEun apYoueos Tou 
/ ; a! \ CE ! 3 ! 
\oYOU, €ETEION épi TOY VOUOY EIPHXE ; D'LAIN 
\ \ v , ! \ ! \ 
"0 JETX TOUTO avTéÉeTanai TOUS TpOmoUs Tous 
C / e) DA . e/ f l m ! \ 
LMP OU, IV GIONTE OOY d'ILQEPOUOI TOY V9[L@Y 
v e ! ! . >») € © CS œ 
roy vueéTépay. Acouas NO uuoy, © ASnæior, auy- 
! ,/ > | 3 ! ! 
VY@UNV Lot EVE, Ed dvayxa(opLevos AVE pi 
, l / À \ rv 1 À 
DITATEUUATEOY, QUOEI ME Un XL, TOUT d\e Te- 
! DU Cr 3 Li eJ ° 
DAY EVE, DPOE AY TO TI ph EE, O EOTI 
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340 KATA TIMAPXOYT AOTOS. 


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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 341 

Iste primum omnium pueritiam egressus, sedit 
in Pyræo, in Euthydici medici tabern&, per speciem 
discendæ artis, cum, si res ipsa spectetur , se ven- 


litare instituisset, ut eventus declaravit. Qui porro 
mercatores, aut ali hospites, aut nostri cives, illis 


‘emporibus Timarchi corpore fuerint abusi, hoc 
uoque ultro præteribo, ne quis fortasse dicat , me 
ccuratius omnia persequi. Quorum autem in ædi- 
>us , Cum sui corporis et civitatis probro, vixerit, 
Juæstus ob eam rem faciendi caus& , quam rem lex 
eut vilare, aut concionibus abstinere jubet , his de 


-ebus verba faciam. 


Est quidam Colrttensis Misgolas,Naucratis filius, 
Athenienses , vir cætera sane bonus, nec ullo no- 
mine reprehendendus , cœterum istius rei impoten- 
ter studiosus, quique continenter secum habere solet 
aliquos citharædos, aut citharistas. Hœc dico non 
arguendi luxûs causä&, sed ut noveritis quis sit. Zs 
ubi animadyvertit, quibus de causis Timarchus in 
tabernä medicä versaretur, cum non nihil nummo- 
rum insumpsisset, inde hominem abduxit ad se, 
ut et habito corpore, et adolescentem, et petulan- 


tem, et aptum ad eamrem quam etipse perpetrare, 


te ÆSCELVIS ORAT. ADVY. TIMARCHUM. 
>: ce ésrure instituerat. Neque vero id recusavi 


iratetus, sel recepit, cum null& re mediocri 


É 


. P:-mazrss enim opes ei pater reliquerat, 
ciné. se decrit, ut ego vobisin progressu orationi: 
sn: sed t:ta fecit ut turpissimis voluptatibus 
ese-ruerezr. delictés ciborum et sumptuosis cœnis, 
ei or.s ai meretricibus , et tesseris, cæterisque 
us, Du zu vinci debet generosum et libe- 
Ne ILTUT. Veque nefarium istum in flore æt- 
sur ia, vietis paternis œdibus, apud Misgo- 
uen MiverS, JU teyue Palernus ejus amiCus, neque 
æuus . vegue curaéor erat; sed alienus , et ipso 


UE JrATU CT, al in ejusmodi rebus incontinens. 


mes Jr CM alia deridenda fecit ills 
roues, Ur LAum quiddam quod vcbis narra 
te sg Crée: crum Becchanalium celebritas: 
ut roro rest celobrabant Misgolas, istius hos- 
res Pauvres Callæ filius, Sphettius. Cüm au 
en Dinaerciss its promisisset se unà cum eis fes- 


“turn aciurust, lt um cœæteris rebus apparandis 





Jevupatiur, ste 707 revertilur ; quam rem iniqUo 
animo ferers Missolas, una cum Phæœdro eu 
:nquiri : factogue indicio, deprehendunt in ædibus 
cum hospitibus quibusdam prandentem. Interminato 


sam Misgola et Phædro hospitibus, et jubent 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. 343 


ÙTes dé gare. Kai Tara oux GxynG EI ) aAN 
U'éoTY Tipapyos oÙTegt oudevGs dv Ty Her plan 
évdens TEAAN ap D'AIU LATEAITE 0 Tratip avra 
ogia ÿY oÛTos xaTEÈQRE , ds yo ærpoiovros 
édit ToÙ Aoyou* aAÀ émpaËe TAUT a d'ou- 
AEV@Y Tais aix ioTaus dovats ; pagayiais xat 
mroAUTEAGI aus J\éiaran xai AVANT PIE 3 xai érai- 
paus, xoœt xUGoIs , Xi TOts LAÂOE , U® av oUvevos 
A pA XPaTC ai TOY yervdior xai éAEUdEpor. Kai 
oUx HO YUIIN Ô fL&pOs oÛTOs, ÉLAID'OY LÉ TU Ta- 
Tp@ 2) oixiar, Jarraperes de Tapa Mio Yo ouTe 
TaTpix® OT PES , oUTE PAIÈTY ; oUTE rap 
éaiTpomo , LAAd rap GANOTEIS at g'apa npe- 
gGurépa à ÉŒUTOU , xœt vap ÉXOALOTE épi TaUT&, 
œpatos ay. 

| LloXAd per où xaœ aA AG LaTayÉAaGT a mi 
FAX Ta Tindpxe XAT ÉXELVOUS TOUS XPOOUS ë 
dé Ô xat Amy as Sa UUIY Rouncpau. "H Hé 
Auoyvotoy TOY év dotét W'OUMN ÉT'OHMEUOY dé é. 
TaUTS o, T£ Mio yoAas 0 ToUTÔy del ANQOS ; % 
Dai dpos 0 KaA ou nr os. Zur Sepérou À au- 
Tois CUT Op EU Tipapxov rourout, oc per rép 
Th AAA Tape rx EUNY Juérpuléer ; oÛTos J eux 
ém'avnxE. apoupuéros de mis TO mpayma ô 
Mioyohas Grrnour dUTOÙ ém'oietTo perd Toù bai- 
opou” EayyenSivres de @UTOIS; ebpioxous TOUT OY 
én GUVOIXIL LETA Eco TIY@Y GUIRpIGTANT A, Aia- 
TANT a NON d\è To Micyoña xai ToÙ Sæidpou TOIs 
Éévois, Lai XEAEUOTTOY NÔn AXONOUTEN ES To d\e- 


34? ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 

etiste tolerare instituerat. Neque vero id recusar 
T'imarchus , sed recepit, cum nullé re mediocn 
egeret. Permagnas enim opes ei pater reliquerat, 
quas iste decoxit , ut ego vobisin progressu oratoni: 
ostendam ; sed ista fecit ut turpissimis voluptatibus 
obsequeretur , deliciis ciborum et sumptuosis cœnis, 
et tibicinis et meretricibus , et tesseris, cæterisque 
rebus, quarum nullé vinci debet generosum et libe- 
rale ingenium. Neque nefarium istum in flore æta- 
tis su puduit, relictis paternis œdibus, apud Misgo- 
lam vivere, qui neque paternus ejus amicus, neque 
æqualis , neque curator erat; sed alienus , et ipso 


natu grandior, et in ejusmodi rebus incontinens. 


T'imarchus igilur cüm alia deridenda fecit ilhs 
temporibus, tum unum quiddam quod vebis narrs- 
bo. Agebatur Urbanorum Bacchanalium celebritas: 
una porro festum celebrabant Misgolas , istius hos- 
pes, et Phædrus Calliæ filius, Sphettius. Cüm au 
tem T'imarchus illis promisisset se una cum eis fes- 
tum acturum , ill dum cæteris rebus apparandis 
occupantur , iste non revertitur; quam rem iniquo 
animo ferens Misgolas, unä cum Phæœdro eun 
inquirit : factoque indicio, deprehendunt in ædibus 
cum hospitibus quibusdam prandentem. Interminato 


autem Misgola et Phædro hospitibus, et jubente 


KATA 'TIMAPXOY AOTOS. 343 


ÙTes d\e are. Kai Tara oux GxynG EI ) a AN 
dméoTr Tipapes oùToo! obder0s y Täy Her plan 
évdens TEAAN yap D'AYU XATEAIDE Ô Traxp aÿt& 
dia, YY oÛTOs LaTEdIVONE, ds yo ærpoiovros 
érideiEe ToÙ Aoyou* a AN émpaËe TAUT a d'ou- 
Attoy Tais ao YIOTauS MOOVŒLS , onopaytiais at 
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ToAUTEAGIQIS d'EUTYUY, Xi ŒUANTPIOI, XI ÉTA— 
NV le \ 3} T2 n À 
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XPI xpaT is Sas Tor ALT x ÉAESIEpoT. Kai 
oux HEXUISN 0 papes QT OS ; AID a ps TAY Far 
Tp@2 oixitr, Marrperes d\e map Moy A oUTe 
TaTpx® OT CE oUTé PABIÈTY ; oUTE rap 
éaiTpomo , LAA a rap SANT le XL rap TpE- 
cGurépe 6 ÉŒUTOU , xat vap ÉXOALOTE api TAUT&, 
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Mioyoñas Grnour &UTOÙ émoieiTo pere Toù bai- 
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Eévois, Lai eAsuoVT@Y n0n axoNOUGEY Es TO d\e- 


344 KATA TIMAPXOY AOTOS. 


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DOTE Ta Trapioxtuaoéra. Kai TauS oi éyo 
GANSA Aéyo aaTES ; oGos xaT éxeivous Tous 
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Trpôs d)S parer oux yonpuéron vq" db , ou’ 7” 
aNAGU VHGOX OEM _oidens ; } n dæ” auToÙ ToÙ its 
Tndevmares, épi oÙ xai var Lapor ; HéNAGTE per. 
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Aoycumévou Toÿ pay La Tos GT O6, émaudn & M 
La T Hp ésuér, véypaga Hapropier MioyoNa 
d 19H pv, eux draideuror d'e, @ 7e éprauri 
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PapTuphoaxTi' à J'é éoTi puy pv dxaougs vAr 
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TDPOUPATET a XI aS dpaYuas MAAAOY ŒToTisdi 


ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 345 


statimeos ambularein carcerem, quod adolescentem 
tngenuum corrupissent; perterriti hospites, fugam 
arripuerunt, relictis epulis. Hæc vere a me dici 
norunt, qui is temporibus Misgolam et Timarehum 
noverunt : unde gaudeo mihi rem esse cum homine 
vobis non ignoto, neque ex alié re ull& noto, nisi 
ex eo flagitio, de quo pronunciaturi estis. Nam 
gnolæ res accusatori fortassis perspicue sunt 
lemonstrandæ ; in confessis autem, equidem non 
magni operis esse puto accusare : nam excitanda 
duntaxat est auditorum mémoria. Sed tamen ego, 
etsi de re constet, quando in prætorio sumus , tes- 
timonium Misgolæ scripto denunciavi, verum illud 
quidem , non tarnen incivile, ut mihi persuadeo.Nam 
psius rei, quam cum istopatravit, nomen non EnSCri- 
bo, neque scripsi quicquam aliud , ob quod pæna le- 
vibus vera testificato infligitur ; sed quæ et vobis 
zudituris nota et testificanti tuta sunt , ea scripsi. 
Quod si volet Misgolas hucprogressus verum testi- 
icari, recte faciet ; sin se citatione adigi, quam 
erum profuteri maluerit, tota res in conspectu vor 
bis erit. Nam si is qui patravit verecundabitur, et 


“eipublicæ mille drachmas pendere maluerit, quam 


346 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 


vestra ora intueri, is vero qui passus est conciona- 
bitur, sapienter fecit legislator , qui tales a suggestu 
repulerit. Sin sese stiterit , et tamen ad rem omnium 
impudentissimam converterit , ad ejurandum vert 
tatem , ut qui et Timarcho gratiam referat, et apud 
alios ostentet, quam solerter hujusmodi facinora 
contegere possit ,primbm , perjurio erga $e ipsum 
delinquet, deindè, nihil eä re proficiet. Nam aliud 
ego dictavi testimonium, is qui sciunt T'imarchum, 
relictis paternis ædibus, apud Misgolam habitasse. 
Ac video profecto quam arduam rem aggrediar : 
neque enim vel amici met, vel ipsorum inimici, 
testes producendi.sunt, neque ü etiam qui neutros 
nosträm norunt; sed amici istorum. Si vero its etiam 
persuaserint ne testficentur (quod non existimo, 
aut certè non omnibus persuasuros existimo ), e0 
lamen nunquam evertentveritatem , au£ Sparsam in 
urbe de T'imarcho famam , cujus non ego isti sum 
auctor , sed ipse sibi. Vitam enim viri temperants 
aded puram esse decei , ut in eam nullius flag 
cadat suspicio. | | | 
Verüm illud etiam præfari volo, si fortè Mis- 
golas vobis et legibus paruerit; ea sunt naturarum 


humanarum discrimina, utætas ex aspectu satis di- 
judicari non possit. Quidam enim adolescentes, 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 347 


Tà Joie à GOTe jun Ja Ea To mrporaaro) To éau- 
ToÙ op, 0 de ærérovSds d'ryopho tt, gags o 
VOLOTETNE 0 Toÿs cüTa Bdaupous éfaipyay no ToÛ 
Bnparos éa Mapa Üaravouoy QUE spires 
dé émi TO dræorar er, ér To éfopuoSai Tas 
ÉANIELS ; os Tipapyo pr XAPITAS darodous ; 
érépors de émidagir ŒoLoULEVOS &S e érioraras 
TA TOIdÜT& GUYXPUD TE, WPÈTOY pLEY EÏS ÉAUTOY 
éÉauacricerau éiopxdv, émreita OU aUTS écTa 
'Aëor. ‘ETépay yap éyo yéypaQge apTUupiar TO 
eidooi Tiuapyoy Tourovt xATAAITONTE TH) raTp@ay 
oix ia, xai Juærraueror Trapa Mio yo Ad FPAYHa 
ofpau ; XAAER ON térpyasacdas Emi ELCE. OuTe 
vap éué dei ravs cp 2UTOU DiAous Haprupas æg'apa- 
sXÉTS a, OÛTE Tous TOUT ay EXSPOUS » oUTe TOUS 
pnèerépous PTT YINIGONOIT AS, dAN& Tous TOUT av 
PiAous. “Ar d\ apa xal ToUTous mréicuot LU Liap- 
TUPEIY, @S oux oiouai ve, et dé En, ŒAN’ ouy 
dT'ATAs" ExE1V0 76 ou’ Nédta , x mure pe OT LE 
Tai AQENET Sa Ty dANSEL&Y, aude TP év 2] TOME 
épi Tipdpçou PE, y oUx éo TOUTE ape 
CXEUATE, dAN ŒUTOs OÙTOs ÉŒUTO. Oùr® yap pt 
x a Sa por Toy Bio étre To cappoyos dy 0p0S ; CAT 
pn émid 0 Ja Jay aiTias mormpas. 

BovA ouai dé XCLXELVO TPOEUT EN éay apa Ta 
XOUN 0 Micyohas TO Yo xat UfLLY° état QUoes 
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TA épi Th HAUXEQU ÉD WÉY V7, vénr Are. Po 


348 KATA TIMAPXOY AOTOS. 


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ci eva. Tourer SN éoTi Tüv avpér MuoyoAas. 
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pceoo ton étos" xai éya mé TOCAUTAIT TOILE Ex 
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TaÜTa mpoéyes va ji ÉÉaiQuns æUroy IdbyTés 
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JAUUATNTE, XAI TOIOUTOY TI TA d\'iavoit UTOALONTE 
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pi TOUS ei0Tas Titapyor TouTori Siauropesr 6 € 
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MioyoAa HapTUpiar, Va, x TOUS Deus ed 
XAl TOUS urres ais xuripens, Xai TOUS ŒANOUS 
oAiTAS, xal vus Tous dixaoTas , édéAn Tan 
HapTuper. 


MAPTTYPIA. 


Mic yohas Nuxtou Mespaueus papTupi. "Epot 
éyévero éy gumSEe  Tipapyos Ô émt ToU EuSv- 
dixou  larpelou more La Sebouens , xai , ral TH) 


Prüoi [204 TH æ'p05 ŒUTOY x MOAUWP@Y els TAY VU! 
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Es pev TOivuy , o "ASH! , Tiuapyos OUTO0I 


ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM., 349 


provectæ ætatis et senectutis Speciem præ se ferunt ; 
ali, multos annos nati, omnino juvenes videntur : 
quorum unus est Misgolas.Est enim æqualis meus, 
unaque mecum adolevit, atque annum nunc agimus 
quintum et quadragesimum; ac ego quidem tot ca- 
nos habeo, quot videtis , ille vero non item. Quam- 
obrem igitur hoc prædico ? ne vel exprimo statim 
ejus aspectu miremint, et tale quippiam in mentem 
vobis veniat : me Hercule, iste ab illo non multum 
differt! nam partim natura hominis talis est, par- 
tim cum eo jam adolescente consuevit. Ne vero 
moram faciam , voca mihi primum eos qui sciunt 
Timarchum versari solitum in Misgolæ ædibus ; 
deinde Phædro testimonium lege'; postremo ipsius 
Misgolæ testimonium sumito, ut, et deorum immor- 
talium metu, et consciorum, cæterorumque civium, 
et vestrüm , qui pro tribunali sedetis, pudore , ve- 


rum perhibere testimonium velit. 


TESTIMONIUM. 


Misgolas , Niciæ filius, Piræensis, testatur T'i- 
marchum sibi fuisse familiarem , qui aliquando in 
Euthydici medici tabern& sederit ; seque, pro noti- 
lié quæ cum eo intercesseril, nunquam ejus sum- 


mam habere curam destitisse. 


Quod si Timarchus, Athenienses,apud Misgolam 


350 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 


mansisset, neque ad alium se contulisset , rectius 
sibi consuluisset (si quicquam tamen hujusmodi 
rectum esse potest),neque ego quicquam aliud ei 
objecissem , quam quod legislator apertè dicit, 
eum pudicitiam duntaxat prostituisse. Nam qui 
id cum uno perpetrat, ac mercedis ergo facit, eo 
ipso teneri mihi videtur. Sin, refricatä vesträ me- 
moriä , omissis istis agrestibus viris, Cydonide, 
Autoclide , Thersandro , demonstraro ipsos, com- 
memoralis is in quorum fuerit ædes receptus, 
undè constet eum non solum apud Misgolam cor- 
_pus suum mercede prostituisse, sed apud alium 
etiam, et rursüs apud alium, atque ab illo ad alium 
venisse; non modo jam eum prostituisse pudicitiam 
apparebit, sed (nescio, mediusfidius, quomodo rem 
perambages efferam) totum diem pro scorto subagi- 
tatum esse.Qui enim petulanter hoc, et apud multos, 
et mercede, facit, is eo ipso teneri mihi videtur. 
Postquam igitur Misgolas, sumptibus exhaustus, 
istum à se demisit, Anticles, Calliæ filius, Euony- 
mensis, recipit. Ac is quidem Sami abest, cum 
colonis : ea igitur quæ secuta sunt referam. 
Timarchus , ut ab Anticle et Misgola recessit, 


non ipse in sese descendit, nec meliorem vitæ ra- 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 351 

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352 KATA TIMAPXOY AOTOZ. 


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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 353 
lionem est amplexus, sed in aleatorum circulis 
totos dies. versatus , ubi tabula ponitur, ac galli 
gallinacei committuntur , et alea luditur. Ves- 
trurs enim aliquos ea vidisse arbitror quæ di- 
co, aul saltem audivisse. Est autem ex ejus loci 
cœtu homo quidam Pittalacus , servus publicus 
nostræ urbis : qui, cum argento abundaret, is- 
tum , in e& palesträ visum, ad se recepit et domi 
habuit. Neque vero impurus iste conditionem illam 
repudiavit, cum se probro affecturus esset apud 
hominem servum publicum, sed illud solum spec- 
tavit, an præbitorem petulantiæ suæ inventurus 
esset, nulla unquam. honestatis aut turpitudinis 
habitä ratione. T'alia porro delicta et tales con- 
tumelias audivi ego ab illo homine in istius corpus 
esse factas, quas ego, ita me Jupiter Optimus Ma- 
æimus amet, narrare apud vos non audeo. Quibus 
entrn iste retpsa committendis non erubuit, ts ego 
aperte duntaxat a me nominatis, vivere recusarim. 

Sub eadem tempora quibus apud Pittalacum ille 
fuit, Hegesander ex Hellesponto huc appellit , qui 
istum ad se recepit, cujus salis scio mirari vos cur 
non olim mentionem fecerim ; adeo evidens est id 


quod dicam. Is igitur Hegesander rediit, quem vos 


nostis melius quam ego. Navigärat autem tum pra 


T. LI 23 


354 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 


quæstore cum Timomacho Acharnensi, viro præ- 
torio, et venit huc locupletatus , ut aiunt, illius 
simplicitate, rec minus quam octoginta argent 
minas attulit, et quodam modo, non minime ill 
calamitatis causa fuerat. T'antis igitur opibus af- 
Îfluens , et Pittalaci , in ludenda alea sodalis , œdes 
frequentans , isto statim viso gavisus est, eumque 
expetivit, et ad se recipere voluit, ut quem ab 
ingenio suo non abhorrere existimaret. Primum 
igitur ad Pittalacum verba fecit, orans ut eum 
sibi traderet : quo recusante , istum ipsum aggre- 
ditur. Neque vero longä oratione est opus : per- 
suadet statim. Nam ad istam rem conficiendam 
magnas vires habet improbitas et auctoritatem. 
Quamobrem vel ob hæc ipsa dignus est odio. Ut 
autem a Pittalaco discesserat , et ad Hegesan- 
drum se contulerat, ægre ferebat scilicet Pitta- 
lacus , se tantum in istum argenti frustra > ul pu: 
tabat, insumpsisse , et ea quæ gerebantur ferebat, 
ut rivales solent, et itabat ad œdes illius. Quia 
vero eis molestus erat, spectale quantum fueri 
robur Hegesandri et Timarchi. Nam aliquando 
inebriati et ipsi, cum collusorum non nullis, et 
aliis, quorum nomina non dicam , noctu in œdes, 
in quibus habitabat Pittalacus, impetu facto, 


P'imum vascula contriverunt, et projecerunt in 


KATA TIMAPXOY AOroOë£. 355 


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355 KATA TIMAPXOY AOrTOS. 


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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 357 


viam talos agiles et nexiles, et. alia instrumenta 
aleatoria ; et coturnices atque gallos, quos ada- 
mäbat miserrimus ille homo , occiderunt. Tandem 
ad columnam alligatum ipsum Pittalacum imma- 
nibus flagris ceciderunt , idque tam longo tempore, 
ut vicini etiam clamorem exaudirent. Postridie, 
Pittalacus, id facinus indignissime ferens, nudus 
in forum venit, et in arû Matris deorum sedet. 
Cum autem, ut fit, turba hominum concurrisset , 
metuentes Hegesander et Timarchus ne sua petu- 
lantia per totam urbem proclamaretur (instabat 
autem concio), et ipsi et collusorum quidam accur- 
runt ad ar4m, ac, circumsistentes , orant Pittala- 
cum ut surgat, cum dicerent, totam rem per 
ebrietaiem factam esse. Aique iste profecto non- 
dum  hirto et aspero vultu, ut nunc, sed adhuc 
utilis , hominem barbä prehendil, et illius arbitratu 
se omnia facturum promittit. Tandem persuadent 
homini, ut ab ar surgat, ut cui altquid œqui præs - 
tare vellent. Ut autem è foro discesserat, non jam 
eum curabant. 

Homo igitur injuriam eorum graviter ferens , 
diem utrique dicit. Quod autem in jus vocasset, 


videte magnum robur Hegesandri, hominem a quo 


358 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 


nulla sibi orta fuerat injuria, imd contra, quem 
ipse injuria læserat , eumque non ad se aitinentem, 
sed publicum servum civitatis , abduxit in servitu- 
tem, suum esse servum asserens. Pittalacus igitur, 
malis undique oppressus, ad genua accidit honuni 
perquam bono : est quidam Cholargensis Glauco; 
"is eum asserit in libertatem. Post hoc, sortitiones 
judiciorum fecerunt. Sed progressu temporis cogni- 
torem sumpserunt Diopithem Suniensem , popula- 
rem Hegesandri, et per œtatem illius consuetudin: 
usum. Diopithes, suscepta re, difjert negotium, 
aliud ex alio tempus reis condonans. Ut autem 
Hegesander vestrum suggestum conscenderat ( quo 
tempore Aristophontem Azeniensem oppugnabat, 
priusquam is ei actionem illam minatus esset apud 
populum , qu& ego Timarchum reum feci), Cro- 
bylus item, frater ejus , conciones habebat , deni- 
que isli primi apud nos ausi fuerunt de republicé 
Græcorum capessendé suadere: tum demum Pit- 
talacus , repudiato suo consilie, et ratione inità, 
quis et ipse essel, et cum quibus bellum gereret, 
recte sibi consuluit (vera enim dicenda sunt ) ei 
quiescere slatuit , bene secum agi putans , si nihil 
novi mali sibi daretur. Hic demum Hegesander 
pulchram istam victoriam adeptus, T'imarchum 


apud se nulla cum molestia habuit. 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 859 


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360 RATA TIMAPXOYT AOTOS. 


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dyomevor és d'ouAetay Uæ0 ‘Hynoærdou [itraæ Aa 
paru és ÉAEUSEplar, Xpov@ W Vo Tepoy ANT 
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Avoiy Th dMxns eUpao Sat , nv TE aUTÈS ÉVEXAAETATI 
“Hyioavdsor xæi Tipapyor, at À) ‘Hyncorôpas Ts 
MouAcias auToy, xai d'EAUS OA doauTes. 

MAPTYPIA. 

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Acta UTo Hynoævdcou TiTTaA ax der Aou êis 
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vardpoy. r éypapa NM auto APT Upia) X OO LL 
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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 361 


Et hæc verè à me dici scitis omnes. Nam quis 
vestrüm est, qui nunquam in forum eupedinarium 
venerit, nec sumptus istorum spectärit ? aut quis, 
cum in istorum commessationes incidisset atque 
adulteria, reipublicæ vicem non doluit ? Tumen , 
quando in foro sumus , voca mihi Glauconem 


Cholargensem, qui Pittalacum asseruit in liber- 
latem : et reliqua testimonia lege. 


TESTIMONIUM. 
T'estatur Glauco Timœi F. Cholargensis : Ego 


Pitialacum asserui in libertatem, cum ab Hege- 
sandro ad servitutem abduceretur. Aliquanto pôst 
me convenit Pitialacus, seque dixit transigere 
velle cum Hegesandro, et misisse ad eum de tol- | 
lendis actionibus, tam ea qua ipse reum fecisset 
Hegesandrum et Timarchum, quam illa qua se 
Hegesander de servilule ; eodemque modo transe- 
gisse. 


TESTIMONIUM. 


Amphisthenes testatur : Ego Pittalacum in li- 
bertatem asserui, cum ab Hegesandro ad servitutem 
peteretur. Et reliqua. 

Jgitur et ipsum Hegesandrum vocabo vobis. 
Dictavi autem ei testimonium modestius quam 
mores ejus postulent, sed paulo tamen eviden- 


tius quam Misgolæ. Neque vero nescio ejuraturum 


É 


362 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 


esse ,etpejuraturum. Cur igitur eum cito addicen- 


dumtestimonium? utvobis demonstrem, quales soleat 
homines reddere istud studium ; quam et contemp- 
tores deorum, et despectores legum, etprorsus omnis 


verecundiæ negligentes. Voca mihi Hegesandrum. 


TESTIMONIUM. 


Hegesander Diphili F. Stiriensis testatur : Cum 
ex Hellesponto sim reversus , deprehendi apud Pit 
talacum aleatorem agentem Timarchum Arizeli 
F., atque ex ill& notitiä eo usus sum , eâdem cum 
eo versatus ratione , qué prius etiam cum Laoda- 
manie. 

Non ignorabam cum neglecturum esse jusjuran- 
dum, Athenienses , sed prædixi vobis. Quin illud 
etiam prœvideo, cum nunc testimonium dicere nolit, 
statim in defensione proditurum : idque profecto 
minime mirum. Ascendet autem huc, vité anteacté 

fretus ; quippe vir bonus, et malorum osor , et igna- 
rus qui fuerit Laodamas , ob quemvos inter legen- 
dum testimonium tumultum excitastis. Numquid 
audebo evidentius, quäm pro natur& me , dicere? 
Dicite mihi, quæso, Athenienses : qui sese dedecore 


affecit apud Hegesandrum , non videtur vobis 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. | 363 


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364. KATA TIMAPXOY AOTOZ. 


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ÆSCHINIS ORÂT. ADV. TIMARCHUM. 365 
scortatus esse cum scorto ? aut quid insignis im- 
probitatis prætermisisse, in ebrielate et solitudine ? 
Non putaiis Hegesandrum, ad pervulgata illa cum 
Laodamante acta defendenda, quorum vos omnes 
estis conscii, superbe ei imperasse, ut, ob imperio- 
rum magnitudinem , moderaté se cum eo gessisse 
videretur ? Sed iamen videbitis ipsum, et fratrem 
ejus Crobylum , perquam accurate et oratoriè sta- 
tim huc prosilire, ac dicere , quœ ego dicam, ea 
magnæ esse stuliitiæ , ac postulaturos » ul testes 
producam, qui apertè dicant, ubi egerit, quomodo 
fecerit x aut quis viderit, aut quϾ ratio fuerit? im- 
pudenti utentes oratione. Neque enim ego vos tam 
obliviosos esse arbitror, ut non meminerilis legum, 
quas recitari paulo ante audivistis, in quibus scrip- 
tum est : Si quis aliquem Atheniensium ad id ne- 
gotium conduxerit, aut si quis sese elocarit, tenerti 
maximis el paribus pænis? Quis ergo adeo miser 
est, qui perspicue velit tale perhibere testimonium, 
unde, si verum dixerit, ostendat, se extremum 
supplicium commeruisse ? Ttaque illud est reli- 


quum, ut qui passus est confiteatur. Verum ob hoc 


accusatur, quod, his admissis, contra leges con- 


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568 KATA TIMAIXOT AUiIUVZ. 


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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 369 
domo pernoctat, aliis vultu præstans; cum sump- 
tuosis cœnuis fruitur sine suo sumptu , cum et tibi- 
cinas habet atque meretrices sumptuosissimas , 
cum aleam ludit, nec ipse quicquam solvit, sed 
alius pro eo? Numquid adhuc ista divinationem 
requirunt ? Non planum est, aliter fieri non posse, 
quin is, qui tot res aliquibus imperet ; et ipse pro 
his voluptates aliquibus suppeditet, qui etiam ar- 
gentum insumunt ?. Neque enim, üta me Jupiter 
amet , qu& ali& ratione modestius turpium facino- 


rum luorum mentionem faciam , invenio. 


Æstimate autem rem , si vultis , à civilibus exem- 
plis, üisque potissimum, quæ nunc in manibus habe- 
tis. Suffragia lata sunt in municipiis, et quisque nos- 
trüm sufjragiumm tulit de homine > quis veré sit 
Atheniensis, quis non sit; atque ego, cum accedo 
ad judicium , et reos audio , idem apud vos semper 
valere video. Nam cum dicit accusator, Judices , 
hunc populares condemnarunt : etsi mortalium 
nemo jurärit, aut accusärit, aut lestimonium in 
eum dixerit, vos tamen, quippe conscit, tumultu- 
amini stalim, quasi reus non habeat jus civitatis. 
Neque enim vobis opus esse videtur verbis aut tes- 
timoniis , lis in rebus, quas quis ipse evidenter no- 


T. SIL. 24 


350 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 
vit. Age vero, si quemadmodum de genere , sic de 
actä vitä Timarchi suffragium ferendum fuisset, 
utrum teneretur , an vero non tenerelur , et res in 
judicio disceptata, vobisque proposita fuisset , ut 
nunc, non licuisset autem per legem aut decretum 
vel mihi accusare , vel isti causam dicere, sed 
præco , qui nunc mihi astat, vos legitimo illo præ- 
conio hortatus esset : Perforato calculo, suam sen- 
tentiam declaret is, cui videtur scortum egisse 
T'imarchus, integro autem , cui non; quidnam pro- 


nunciassetis? Satis scio, vos illum fuisse condem- 


\ 


naluros: 


Quod si me quis vestrâm roget , unde ego sciam 
utrum vos istum condemnaturi fueritis ? dixerim, 
eo quod libere mecum egeritis, ac disserueritis. 
Quando et ubi quisque id fecerit, ego vos commo- 
nefaciam. Cum iste apud populum suggestum con- 
scendisset ; item, cum senatus anno superiore habe- 
relur ; præterea ; cum mentionem fecisset mœnium 
reficiendorum , aut turris, aut, ut aliquis quopiam 
abduceretur , cum dixisset ; statim ridebatis, et 
clamabatis, et ipsi dicebatis cognomina rerum 
quarum et eslis consci. Ac mulla .quidem vetera 
omiltamm ; quæ vero in 1ps4 concione acla,sunt, cum 
ego Timarcho judicium hoc denunciavi, ea vobis 
in memoriam revocabo. Nam cum senatus Areopa- 


giticus populum ex istius decreto accederet F quoi 


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KATA TIMAPXOY AOTOSZ, 871 

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82 KATA TIMAPXOTY AOTOË, 
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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 373 


tste fecerat de domiciliis in Pnyce , orationem no- 
mine senatus Areopagitlici habebat Autolycus, qui 
(ita me dii ament) benè honestèque, et pro ejus 
concilii digailate , vixerat. Sed ubi tandem in ora- 
lions progressu dixit, senatum T'imarchi senten- 
tiam de solitudine häc et loco in Pnyce improbare: 
Ne miramini , inquit, Athenienses, si T'imarchus 
peritiä senalum superat : ibi vos plausum excilastis, 
et Auiolycum vera loqui dixistis; esse enim eum 
locorum illorum peritum. Autolycus autem, plausu 
vestro non intellecto, severo admodum vultu post 
intervallum dixit : Nos Areopagitæ , Athenienses, 
Timarchum nec accusamus , nec defendimus ( ne- 
que enim patrium id nobis est), sed hanc veniam 
Timarcho damus. Tum iste : Fortassis, inquit ; 
putavit in hoc silentio parvum à nosträm unoquo- 
que sumptum fieri : rursus, ob silentium et parvum 
sumplum , major vesler eum excepit cum risu 
e 
plausus. Ut vero mentionem fecit arearum et ca- 
nalium , risu penè emortui estis. Ibi Pyrrhander 
prodit vos objurgaturus , et rogat populum, an non 
puderet ridere, præsente senatu Areopagitico ? 


Vos auiem repudiato eo, respondistis : Scimus, 


374 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 

Pyrrhander, coram his non esse ridendum ; sed 
res adeù fortis est veritas , ut omnes humanas co- 
gitationes vincat. Hoc ego testimonium vobis esse 
perhibitum existimo a populo Atheniensi, quod 
mendacii coargui nefas est. Absurdum igitur fuerit, 
Athenienses, si, me nihil dicente, ipsi proclamatis 
cognomentum facinorum , quorum isli eslis consci, 
me verd dicente obliti estis; sique, nullo de re judi- 
cio facto,condemnatus esset , re vero convictä ab- 


solvetur. 


Postquam autem suffragiorum memini, et acto- 
rum Demophili,aliud etiam his de rebus exemplum 
adducam.Idem enim hic vir prius etiam hujus modi 
quippiam gessit. Conquestus est , esse quosdam qui 
instiluerent corrumpere concionem cæteraque judi- 
cia, quemadmodum etiam nunc Nicostratus. Et his 
dercbus judicia quædam olim facta sunt ; quædam 
etiam nunc fiunt. Agite verd, per Deos immortales, 
si câdem, quä nunc Timarchus ejusque patron, 
defensione ust fuissent, ac postulassent, ut aut ali- 
quis perspicue testificaretur de crimine, aut judices 
non crederent; e& ralione omnino scilicet necessa- 


rium fuisset , illum testari se corrupisse; alium , 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. 875 


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376 KATA TIMAPXOY AOTOZ. 


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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 377 


Se corruplum esse; cum in utrumque pæn& capilis 
legibus sancitum sit : quemadmodum hic, si quis 
aliquem À theniensem ad contumeliam conduxerit , 
ac vicissim ,si quis Atheniensium ultro ad dedecus 
se prostituerit. Est vero aut testis qui testificatus 
sit , aut accusator qui factum eo pacto demonstrare 
instituerit? nullus utique. Quid ergo ? absoluti sunt 
rei? non mehercule, sed capite pœnas dederunt ; 
cum quidem eorum peccatum sit longe minus istius 
flagitiis. Nam illi miseri, cum non possent pauper- 
tatem simul et senectutem tolerare , quæ gravissima 
in rebus humanis mala sunt, in eas calamitates 
inciderunt; iste, eo quod suam petulantiam noluit 


coercere. 


Quod si causa hæc in ali& urbe ageretur , vos 
ego lesles citassem , ut qui optime scireis me di 
cere verum. Sed cum Athenis agatur, atque idem 
meæ sitis et judices et tesles orationis , meum est 
vos admonere, vestrum credere. T'imarchus etenim 
mihi videtur, Judices, non suum duntaxat nego- 
tium agere , sed cæterorum etiam , qui eadem cum 
ipso facinora commiserunt. Nam si scelus ipsum, 
ut solet, clam committetur , atque in solitudine et 
in ædibus privatis ; qui autem optimè novit, atque 


civium aliquem probro afficit, si verum testimonium 


378 ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 


dixerit, in maximis periculis versabitur ;.reus au- 
tem suæ vilæ ac veritatis oppressus testimonio pos- 
tulabit, ut de se judicium fat non ex sui notiuä, 
sed ex testimoniis : tolletur et lex et veritas , et evi- 
dens monstrata erit via, quâ& homines maximis 
constricti facinoribus elabantur. Quis enim aut 
grassalor, aut fur, aut adulter, aut homicida, 
aut gravissimorum scelerum designator, modo oc- 
culte faciat, dabit pænas ? nier hos enim, ii qu 
in ipso facinore deprehenduntur , et fatentur , sta- 
tim occiduntur ; qui autem clam fecerunt, et infi- 
ciantur , in judicium adducuntur. Veritas enim 
conjecturis quibusdam verisimilibus indagatur. In 
quo uti potestis exemplo senatus Areopagitici, quo 
nullum est in urbe diligentius concilium. Mulios 
enim ego vidi nuper in eñ curi& , cum optime di- 
xissent , et lestes produxissent ; succubuisse, aique 
etiam aliquos, causä male peroratä, et nullis testi- 
bus confirmaté , vicisse. Neque enim ex oratione 
duntaxat, neque ex testibus, sed ex su& conscien- 
tiä et indagatione sufjragium ferunt. Ttaque hoc 
concilium in urbe semper est cum autoritate. Ad 


eumdem igitur modum et vos, Athenienses , in häc 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. 379 


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ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 381 


facite controversiä; ac primum nihil vobis sit credi- 
bilôus eo quod ipsi scitis, ac persuasum habetis de 
Timarcho ; deinde rem œstimate non ex præsenti , 
sed ex prœterilo tempore. Nam qui sermones supe- 
riori tempore fiebant de Timarcho ejusque studiis , 
eo quod veri essent, fiebant ; qui autem hâc die 
dicentur, propter hoc dicentur discrimen, vestri 
decipiendi gratiä. Apponite ergo calculum longiori 
temporti , et veritati , el conscientiæ vestræ. 
Enimvero scriptor quidam orationum , qui defen- 
sionem els concinnat, me ipsum pugnare mecum 
asserit. Neque enim ei posse fieri videtur , ut idem 
homo et quæstum corpore fecerit et decoxerit. 
Nam peccatum aliquod in suum corpus admisisse, 
idpueri esse ait; patrimonium autem per luxum ab- 
sumpsisse , viri. Prœterea eos qui semetipsos probris 
afficiant , ob eam rem exigere mercedes asserit. 
Proinde admirabundus circuit in foro , portenti 
esse simile dictitans , si idem et quæËtum corpore | 
-fecerit , et decoxerit. Quæ st quis est qui nesciat 


quomodo se habeant, ego dabo operam ut verbis ea 
definiam planius. 


e . : ? ® en , 
Tant que les biens d’une riche héritière qu'a- 


382 JARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 
vait épousée Hégésandre, son ami intime (a) , et 
l'argent que celui-ci avait apporté de l'Helles- 
pont, fournissaient à la dépense, ils vivaient 
tous deux dans le faste et dans les plaisirs, aux- 
quels ils se livraient sans réserve; mais, lorsque 
ces fonds furent épuisés , Timarque se mit à 
manger son patrimoine ; que dis-je, manger ? il 
le dévora, s'il est permis de le dire. Car, il ne ven- 
dait pas à sa valeur chacune de ses possessions; il ne 
pouvait attendre qu’on lui en offrit davantage , ni 
remettre à un tems plus favorable ; mais il les aban- 
donnait sur-le-champ , pour ce qu'il en trouvait , 
tant il était pressé de jouir. | 

Son père lui avait laissé un bien avec lequel un 
autre eût pu servir l'état , et qu'il n'a pu conserver 
pour lui-même. Il lui avait laissé une maison der- 
rière la citadelle [9], une terre dans le bourg de 
Sphette , une ferme dans celui d’Alopèque ; de 
plus , neuf ou dix esclaves ouvriers en cuir, dont 
chacun lui rapportait, par jour, deux oboles, et le 
chef des ouvriers lui en rapportait trois ; outre 
cela, une femme bonne ouvrière en pourpre , qui 
portait à la place publique des ouvrages faits avec 
goût, un habile brodeur, des billets d'argent dû 





(a) L’ami de Timarque. 


KATA TIMAPXOYT AOTOS. 383 
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384 KATA TIMAPXOY AOTOS. 


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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 385 


des meubles. Pour établir ce que je dis, je pro- 
irai des témoins qui l’attesteront en termes clairs 
formels. Sa maison à la ville, Timarque l’a ven- 
e à Nausicrate, acteur de comédie, de qui 
sénète, maître de chœur , l'a achetée vingt 


nes. Mnésithée de Myrrhinuse lui a acheté sa 
re de Sphette, qui était considérable, mais qui, 
r ses soins, était tombée en friche. Pour sa ferme 
\lopèque , éloignée de ce fort de onze à douze 
des, sa mère, à ce que j'apprends , le priait et 
conjurait de la garder, de ne pas la vendre, de 
lui laisser du moins pour sa sépulture : cette 
me na pas été plus épärgnée que le reste; il l'a 
nnée pour deux mille drachmes. Il n'a conservé 
esclaves, ni servantes ; il a tout vendu. Pour 
2uve que je ne mens pas , et que’ son père lui a 
iment laissé les esclaves dont je parle, je vais 
oduire des témoins. S'il prétend qu'il nelesa pas 
adus,qu'illes montre en personne. Pour preuve 
core que son père avait prêté à des particuliers 
l'argent que lui son fils a touché et dépensé; 
produirai le témoignage de Métagène de Sphette, 
ii devait plus de trente mines à Timarque, père, 


T. IIL 2 9 


586 HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 
et qui, après la mort de celui-ci, a payé à son fils 
sept mines qui restaient. Greflier, faites paraître 


Métagène de Sphette ; mais, lisez d'abord la dépo- 
sition de Nausicrate, qui a acheté la maison ; vous 


lirez ensuite les autres dépositions dont je viens de 


parler. 
On tit Les dépositions. 


Je vais vous montrer, Athéniens ,que Timarque, 
père, avait encore beaucoup d'argent comptant , qui 
a été dissipé par son fils. Dans la crainte de remplir 
les charges publiques, le père de Timarque vou- 
lait vendre ses fonds, en se réservant ceux dont je 
parlais tout-àa-l'heure. Il vendit donc sa ferme de 
Céphise, son champ d'Amphitrope , deux ateliers 
d'ouvriers en mines, établis, l’un à Aulon, et l’autre à 
Thrasylle[10]:etvoici comment ces biens lui étaient 
venus. Îls étaient trois frères : Eupolème , maître 
d'escrime ; Arizèle , pére de Timarque; et Ari- 
gnote, vieillard aveugle qui vit encore. Eupolème: 
l'aîné des frères , mourut avant que les biens eus- 
sent été partagés. Arizele, le second, père de Ti- 
marque , vû la mort d'Eupolème, et l’infirmité d’A- 
rignote , qui avait perdu les yeux, gouverna tous 
les biens, tant qu'il vécut, ets'arrangea pour payer 
à Arignote une pension alimentaire. Lorsque Ari- 
zèle fut mort aussi, pendant tout le tems où son fils 
Timarque fut enfant, les tuteurs ne laissèrent man- 
quer de rien Arignote. Mais, lorsqu'il fut parvenu 


KATA TIMAPXOYT AOrOS, 387 


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388 KATA TIMAPXOY AOTOZ. 
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HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 389, 
à l'âge viril, et qu'il fut maître de son bien , rebu- 
tant un vieillard aveugle, son oncle, il dissipa tout 
son patrimoine , sans fournir aux besoins de son 
parent malheureux; et après avoir possédé une for- 
tune si considérable , il ne rougit pas de le laisser 
recevoir l’aumône des citoyens invalides. Mais 
voici un dernier trait,le plus révoltant de tous. Le 
vieillard infortuné avait manqué de se trouver au 
récensement des citoyens invalides; il présentait sa 
requête au sénat pour recevoir son aumône : son 
neveu qui était sénateur, et qui présidait ce jour- 
Jà même, ne daigna pas appuyer sa requête, et le 
laissa perdre un quartier. Pour preuve que je dis 
vrai, greflier , faites paraître Arignote de Sphette , 
et lisez sa déposition, 


On {it la déposition. 


On dira, peut-être, que s’il a vendu la maison 

de son père, il en a acquis une autre dans un autre 

. endroit de la ville; qu'au lieu de la terre de Sphette, 
de la ferme d'Alopèque, des esclaves ouvrièrs , et 
des autres objets , il s’est procuré quelque intérêt 
dans les mines , à l'exemple de son père. Non, il 
n'en est pas ainsi. Il ne lui reste ni maison, ni 
._-ferme , ni esclaves, ni dettes actives, en un mot 
ù rien de ce qui fait vivre les citoyens honnèêtes. Son 
patrimoine s’est évanoui, il ne lui reste plus quela 
pétulance, la malignité, l'audace, l'amour du plai- 


- sir, la lâcheté, l'impudence , un front qui ne sait 


390  HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


pas rougir des choses les plus honteuses, en un: 
mot , tout ce qui peut faire d’un citoyen un homme 
nuisible. 

Après avoir consumé son patrimoine, iln'a pas 
même respecté les revenus de l’état qui ont été en 
sa disposition : car, tout jeune que vous le voyez, 
il n’est pas de charge quil n'ait déjà exercée , sans 
en avoir obtenu aucune par le sort ou par életc- 
tion, mais les ayant toutes achetées contre les lois: 
Je n'en citerai que deux ou trois, sans parler des 
autres. Nommé inspecteur des comptes, il a causé 
les plus grands torts à la ville , en recevant des pré- 
sens de ceux qui avaient mal-versé dans leurs char- 
ges, et surtout en inquiétant plusieurs comptables 
auxquels on ne pouvait rien reprocher. Quant à la 
ville d'Andros [r1], dont il a acheté le gouverne- 
ment trente mines, empruntées à un intérêt de 
neuf oboles par mine, il a forcé les habitans, vos 
alliés, de fournir à ses folles dépenses , et s’est si- 
gnalé envers les femmes de gens libres par des 
excès dont il n’y avait pas d'exemple. Je n'inviterai 
aucun des offensés à se présenter ici pour attester 
publiquement des affronts qu'ils ont pris le parti 
de dissimuler; j abandonne la chose à vos conjec- 
tures. Et que pouvez-vous croire? Un homme qui, 
peu content d’outrager les autres, s’est déshonoré 
lui-même dans Athènes, quoiqu'il fût retenu par 
les lois , qu'il fût sous vos yeux, et observé par des 
ennemis , doit-on penser que, lorsque revêtu du 
pouvoir et de l'autorité, il n'était gêné par rien, il 


KATA TIMAPXOT AOTOS. 392 
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392 KATA TIMAPXOY AOTOS. 


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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 993 
ne se soit permis les actions les plus infâmes ? Pour 
moi, jen atteste Jupiter et Apollon, j'ai souvent 
admiré le bonheur de notre république à plusieurs 
égards , et principalement parce qu'alors il ne s’est 


trouvé personne pour acheter la ville d'Andros. 


Mais, peut-être, était-il mauvais magistrat, quand 
il gouvernait seul , et modéré avec ses collègues ? 
il s'en faut bien. Il a été sénateur sous l’archonte 
Nicophème. Sans entreprendre de détailler, dans 
l'espace de quelques heures, toutes ses malversa- 
tions dans cette année , je dirai en peu de mots ce 
qui a le rapport le plus prochain avec l'accusation 
présente. Sous le même archonte sous lequel Ti- 
marque était sénateur, Hégésandre, frère de Cro- 
byle, était trésorier de Minerve. De concert entre 
eux , et de l'union la plus parfaite, ces deux bons 
amis nous volaient mille drachmes. Pamphile s’en 
aperçut. C'était un fort honnête homme, qui en 
voulait à Timarque avec lequel il avait eu quelque 
démèêlé. Prenant donc la parole dans une assemblée 
du peuple : Athéniens, dit-il, Hégésandre et Ti- 
marque, ces deux amis intimes , sont de concert 
pour vous voler mille drachmes, et je vais vous 


dire comment. Après vous avoir instruits, et vous 


594  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


avoir exposé la chose de la façon la plus claire, 
quel est donc, dit-il, Athéniens , le conseil que 
je vous donne ? Si le sénat condamne Timarque 
comme coupable, et si, l'excluant de son corps, il 
le livre au tribunal, accordez aux sénateurs la ré- 
compense ordinaire. S'ils négligent de le punir, ne 
la leur accordez pas, mais souvenez-vous de cette 
faute , quand il sera question de les récompenser. 
Les sénateurs , s'étant donc assemblés , exclurent 
Timarque dans un premier scrutin ,et le rétablirent 
dans un second [12] :et, parce qu'ils ne l'avaient pas 
chassé de la compagnie, parce qu'ils ne l'avaient 
pas livré au tribunal (je ne le dis qu'avec peine, et 
parce que je m'y trouve forcé), ils furent privés 
de leur récompense. Mais , Athéniens , après avoir 
sévi contre tout le sénat , et avoir privé d'une cou- 
ronne cinq cents d'entre vous pour avoir négligé 
de punir Timarque, nele renvoyez pas absous lui- 
même;'et un orateur qui a été nuisible au sénat, 
ne le conservez pas pour le peuple. 


S il est tel que je viens de le dire dansles charges 
conférées par le sort, se comporte-t-il mieux dans 
celles qui sont données par élection ? Qui de vous 
ignore avec quelle infamie il a été convaincu de 
péculat dans une de ces dernières ? On l'avait en- 
voyé,avec d'autres, à Erétrie pour lever des soldats 
étrangers ; seul de ses collègues, ilavouait qu'il avait 
recu de l'argent, et, sans penser à se justifier, il 
sollicitait pour faire adoucir la peine: toutefois 
vous n'avez condamné Timarque qu'ätrente mines 
et les autres qui niaient la malversation , vous les 
avez condamnés à une amende plus forte du dou 


KATA TIMAPXOY AOTOE. 395 


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396 KATA TIMAPXOY AOTOZ. | 
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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 397 
ble, quoique les lois ordonnent de punir de mort 
le voleur qui avoue, et de citer seulement en jus- 
tice celui qui nie. Timarque, en conséquence, 
vous brava tellement, qu'aussitôt après il se fit 
donner deux mille drachmes dans un récensement 
de citoyens. On l'avait vu affirmer que Philotade , 
de Cydathénée , un de vos citoyens , était son af- 
franchi ; on l'avait vu engager ceux du bourg à le 
rejeter, l'accuser avec chaleur devant les juges, 
mettre la main sur les choses saintes, protester 
avec serment qu il n'avait pas reçu et ne recevrait 
pas de présens; enfin, jurer par tous les dieux et 
faire sur lui-même des imprécations horribles: ce- 
pendant il a été convaincu d’avoir reçu de Leuco- 
nide, allié de Philotade , par les mains du comé- 
dien Philémon, vingt mines qu’il a dépensées en 
peu de jours avec la courtisane Philoxèné; il a trahi 
sa cause et s'est parjuré. Pour preuve que je dis 
vrai, greflier faites paraître Philémon qui a donné 
de l'argent à Timarque, et Leuconide , allié de Phi- 
lotade ; lisez l'accord en vertu duquel Timarque a 
vendu sa cause. 


On {it La déposition et l'accord. 

Voilà comment Timarques’est comporté à l'égard 
de ses concitoyens et de ses proches; voila avec 
quelle honte il a dissipé son patrimoine, avec quelle 
facilité il a souffert qu'on l'outrageât lui - même ; 


© 598  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


vous le saviez déjà avant que je vous en eusse dit 
un mot, et je vous l'ai rappelé suffisamment dans 
mon discours. 

Il me reste deux parties de l'accusation, dans 
lesquelles je demande aux dieux qu'ils me fassent 
parler,comme je souhaite, pourl'avantage de l’état, 
et qu'ils vous inspirent de me suivre avec toute 
l'attention dont vous êtes capables. Dans la pre- 
mière partie, je préviendrai les raisons par les- 
quelles j'apprends que nos adversaires doivent ti- 
cher de vous en imposer. Si je ne les réfutais pas ; 
je craindrais que cet habile sophiste [13], qui se 
pique d'apprendre aux jeunes gens des tours de 
rhéteurs, ne vous séduisit par des discours artifi- 
cieux, et ne vous fit prendre le change sur les vrais 
intérêts d'Athènes. Dans la seconde, j'exhorterai 
les citoyens à la vertu; et je vois ici présens une 
grande multitude de jeunes gens et de vieillards 
que l'importance de la cause a rassemblés , et de 
cette ville, et de tous les pays de la Grèce. Or, ne 
croyezpas qu ilssoient venus simplement peur m'’en- 
tendre,mais principalement pour voir si vous, qui 
savez porter des lois sages, vous savez aussi juger 
de ce qui est honnête et de ce qui ne l’est pas; si 
vous avez et assez de discernement pour estimer les 
gens vertueux, et assez de vigueur pour punircesin- 
fâmes, dont la conduite est l'opprobre de leur ville. 

Je vais parler d’abord des raisons que les adver- 
saires doivent apporter pour leur défense. Démos- 
thène, cetorateurfécond, prétend que vous devez 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 599 
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” HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE.  4O1 


supprimer vos lois, ou refuser d'entendre mes 
discours. Îl est surpris que vous ne vous rappeliez 
pas que le sénat, chaque année, afferme l'impôt 
des prostitués; et que les particuliers qui prennent 
cette ferme, connaissent, non par conjecture , 
mais avec certitude , tous ceux qui font trafic de 
leur personne. Puis donc , ajoute-t-il, que j'ai eu 
la hardiesse de dénoncer Timarque, comme s'étant 
prostitué , et ne pouvant plus dès lors parler au 
public, il n'est pas besoin , dans cette affaire, des 
preuves de l'accusateur, il suffit de la déposition 
du fermier qui a levé l'impôt sur Timarque. 
Voyons, Atheniens, si je vous semble répondre 
à cette raison dune manière aussi honnête que 
simple. Je rougis, pour Athènes, que Timarque , 
qui se charge de conseiller le peuplé, et d'aller en 
ambassade pour les intérêts de la Grèce, n'entre- 
prenne pas de se laver parfaitement des infamies 
qu'on lui imputc, mais qu'il chicane sur les lieux 
de son domicile, et qu'il demande si jamais les 
fermiers ont levé sur lui l'impôt des prostitués. Il 
doit , par égard pour vous, renoncer à une pareille 
défense. Je vais, moi, Timarque, vous en fournir 
une autre, qui est aussi honnête que solide, et 
que vous emploierez, si Vous n'avez à vous repro- 
cher aucune turpitude. Regardant en face les juges, 
plein d'une noble assurance , tenez leur ce langage, 
le plus convenable pour un homme qui s’est con- 
duit sagement dans sa jeunesse : « Athéniens, j'ai été 
élevé chez vous dès l'enfance; ma vie nest pas 
obscure et secrète; vous me voyez tous les jours 
1. M. | 20 


_ as 7, à | 


402  HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


dans vos assemblées. Si j'avais à me purger, devant 
d’autres , des vices pour lesquels on me cite à ce 
tribunal, je réfuterais sans peine, par votre témoi- 
gnage , les reproches de l'accusateur. Si j'ai rien 
fait de ce qu’il m’impute , si même je vous paraï 
avoir tenu une conduite qui ait le moindre rapport 
avec ses inculpations, oui , la vie m'est insuppor- 
table, je m'abandonné à vous, et je vous promets 
de me punir, pour vous justifier auprès des Grecs 
Je ne vous demande aucune grâce; faites de moi ce 
qu'il vous plaîra, si vous me trouvez tel qu'on ma 
dépeint.» Voilà, Timarque, la justification que doit 
employer un homme sage et vertueux, à qui sa vie 
passée donne de la confiance , et qui peut se mettre 
au-dessus de toute calomnie. La raison que vous 
suggère Démosthène , est moins la défense d'un 
homme honnête, que la ressource d’un prostitué 
qui dispute sur les lieux de son domicile. 


Mais, puisque vous vous défendez de la sorte. 
réduisant la cause à une vaine question de mots, 
et voulant qu'on examine où vous avez établi votre 
demeure, écoutez, en peu de paroles, ce que je 
vais vous dire, et je ne crois point qu'après cela 
vous fassiez encore usage de cette misérable apo- 
logie. Ce ne sont pas les domiciles qui donnent les 
noms à ceux qui les habitent ou qu’on y reçoit; ce 
sont ceux qui les habitent ou qu’on y reçoit , qui 
les font appeler de tel ou tel nom, suivant les pro- 


KATA TIMAPXOY AOTO3. 403 
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HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 40 


fessions qu'ils exercent, ou les usages pour lesquels 
ils sy rendent [14]. Sans parler de mille autres 
exemples en ce genre, on appelle verrerie un en- 
droit où travaillent des ouvriers en verre;onnomme 
tannerie , celui qui rassemble des ouvriers tan- 
neurs ; une faverne est appelée taverne, parce 
qu'on y reçoit une foule de gens qui viennent s’y 
enivrer; certaines maisons se nomment brelans, 
parce qu'elles sont ouvertes aux joueurs qui les fré- 
quentent ; enfin , un lieu de prostitution porte le. 
nom que la pudeur et la décence ne permettent 
pas de prononcer, parce qu'on y loge des personnes 
qui se prostituent. Ainsi, vous, Timarque, par 
votre facilité à vous prostituer, vous avez pu for- 
mer plusieurs lieux de prostitution. N’exigez donc 
pas qu'on moulre où vous avez fait le mal ; mais 
prouvez que vous ne l'avez pas fait. 

On apportera encore , je pense, une autre raison 


imaginée par le même rhéteur. Il n'est rien de plus 
suspect que la renommée, dit Démosthène ; et, 
là-dessus , il fournit des preuves de barreau en- 
tièrement conformes à son métier. D'abord, dit-il, 
la maison, au bourg de Colone, appelée maison 
de Démon, porte un nom faux, puisqu'elle n'est 
pas à Démon. L'Hermès, appelé l'Hermès d'An- 
docide [15], n’est pas une offrande d'Andocide , 
mais de la tribu Egéide. Il se cite lui-même pour 


faire rire; c'est, en effet, un homme si agréable et 
si plaisant dans les sociétés ! à moins , ajoute-t-il, 


406  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


que moi-méme je ne doive répondre à la populace, 
quand elle m'appelle Batalus, surnom que je dois 
aux caresses d’une nourrice. Si donc Timarque a 
été doué d’une belle figure, et si c'est pour cela 
seul, et non pour ses désordres , qu'il est décrié, 
est-ce une raison, dit-il , de le diffamer juridique- 
ment ? | | 

. Voici ce que je vous réponds , Démosthène. Le 
public n’est pas d'accord, et les discours varient, 
quand il n'est question que d'êtres inanimés , de 
maisons, d'offrandes, de tous ces objets , en un 
mot , qui, n'étant pas susceptibles de vice ou de 
vertu, font qu'on en parle suivant que la personne, 
qui a avec eux une relation plus ou moins pro- 
chaine, est considérable. Mais, quant à la vie des 
hommes, à leurs actions et à leurs paroles , une 
renommée vraie et nullement trompeuse se répand 
d'elle-même dans la ville, annonce au peuple la 
conduite des particuliers , et même prédit l’avenir. 
Rien de plus évidentet de mieux fondé que ce que 
nous disons ici de la renommée : nos ancêtres lui 
ont érigé un autel public, comme à une grande 
déesse ; Homère répète souvent dans l'Iliade, avant 


qu'il arrive quelque événement de marque : 
La prompie Renommée a parcouru le camp [16]. 


Euripide déclare que cette déesse fait connaître, 


XATA TIMAPXOY AOTOZ,  4o7 
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HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 40) 


non-seulement les vivans, mais cncore les morts, 
quand il dit : {a Renommée ne permet pas que ta 
vertu soit ignorée , même dans Les entrailles de 
da terre. Hésiode la représente, en termes formels, 
comme une déesse, lorsque, s'expliquant claire- 
ment pour ceux qui veuleni l'entendre, il dit, dans 
un de ses poëmes : 


Par la voix des peuples formée , 
Fille du temps , la Renommée 
Pourrait-elle jamais périr ? 

Elle est déesse , et ne saurait mourir. 


Tout homme qui a mené une vie honnête et dé- 
cente, fait l'éloge de ces poëmes , parce que quicon- 
que est jaloux de l'estime publique , attend sa 
gloire de la renommée; au lieu que ceux qui ont 
vécu dans le désordre, n’ont garde d'honorer cette 
déesse qui est, pour eux , une accusatrice immor- 
telle. Rappelez-vous donc, Athéniens , quelle idée : 
la renommée vous a donnée de Timarque ! Dès 
qu'on prononce son nom, ne demandez-vous pas 
aussitôt : Quel est ce Timarque? N'est - ce pas cet 
infâme débauché? Et, après cela, vous ajouterez foi 
à mes paroles, si je produis des témoins sur un 
fait ;et vous ne me croirez pas, quand je produis, 
pour témoin, une déesse contre laquelle on ne sau- 
rait s'inscrire en faux ! 

Quant au surnom de Démosthène , c’est la re- 
nommée, et non sa nourrice, qui l'a fait appeler 
Batalus ; sa lâcheté rt sa mallesse lui ont valu ce 


10  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


nom. En effet , Démosthène , si on apportait, au 
tribunal , vos habillemens somptueux et délicats, 
_ces belles manches flottantes, dans lesquelles vous 
écrivez contre vos amis ; si on les faisait passer aux 
_ juges, je pense que , n'étant pas prévenus , ils se- 
raient embarrassés de décider si c'est le vêtement 
d’un homme ou la parure d’une femme (a). 


Il paraîtra encore, à ceque j apprends, pour dé- 
fendre Timarque , un de vos généraux, qui porte 
la tête en arrière, qui se contemple et s'admirelui- 
même , homme formé à tous les exercices du corps, 
et qui fréquente la bonne compagnie. Dans le des- 
sein d'attaquer le projet même de cette accusa- 
tion, il dira que c’est moins une matière à juge- 
ment que j'apporte äu tribunal, qu’un moyen de 
ruiner la politesse de nos mœurs [17]. Peu content 
de citer l'exemple d'Harmodius et d’Aristogiton, 
qui nous ont rendu les plus grands services, de 
rappeler leur attachement mutuel et inviolable, et 
les grands avantages qu'en a tirés cette ville, il ira 
même , à ce qu'on dit, chercher des autorités dans 
les poëmes d'Homère, et fera sonner les noms des 
héros les plus célèbres. Il vantera l'amitié étroite 
d'Achille et de Patrocle, et louera , aujourd'hui, 
la beauté, comme si elle n'était pas regardée, il 
y a long-tems, comme un avantage désirable, lors- 
qu'elle est jointe à la sagesse. S'il est des gens, 


(a) Eût-on jamais cru que l’austère et véhément Démosthène fût cu- 
rieux de sa parure ? | 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 4ti 
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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 419 


dira-t-il, dont la malignité cherche à tourner les 
grâces du corps au malheur de ceux qui les possè- 
dent, vous, Athéniens, vous ne décrierez pas en 
public, par vos sentences , des qualités que vous 
désirez en particulier. Il trouverait absurde que 
vous, qui, au moment d'avoir des enfans, faites 
des vœux, avant leur naissance , pour qu'ils soient 
d’une belle figure et dignes d'Athènes, on vous vit, 
lorsqu'ils sont nés, et que la ville peut se glorifier 
d'avoir produit des hommes dont la beauté frappe 
tous les regards et attire une foule de rivaux, on 
vous vit les diffamer, sans doute d'après les in- 
vectives d Eschine. Ici même, à ce que j'apprends, 
il doit faire une incursion contre moi , et me de- 
mander si je ne rougis pas de faire un crime à d’au- 
tres de certaines liaisons , de leur susciter des pro- 
cès , et de chercher à les couvrir d'opprobre, lors- 
que, moi-même, je vis habituellement dans les 
gymnases avec les jeunes gens, et que je me suis 
permis d'aimer plusieurs d’entre eux. Enfin, à ce 
qu'on me rapporte, pour vous faire prendre la 
chose eu plaisanterie et comme une bagatelle , il 
vous montrera, dit-il , les pièces de vers que j'ai 
composées pour les objets de ma passion , et pro- 
duira Îes témoins des injures et des coups que j'ai 
reçus à ce sujet. 

Pour moi, je suis loin de blâmerun amour hon- 
nête [18],.et d'attaquer les mœurs de quiconque 
est doué d’une belle figure. Je ne nie pas avoir 
aimé autrefois, et aimer encore des jeunes gens, 


416 KATA TIMAPXOY AOTOS, 


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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 417. 
quement Cinquante coups de fouet. Mais il n’a pas 
défendu à un homme libre d’aimer un enfant li- 
bre, de le suivre, et de converser avec lui, per- 


” suadé que cet attachement, loin. defairetort à l'en- 


fant , était un témoignage de sa sagesse. Comme 
il est encore dans un âge tendre, peu capable de 
distinguer un ami véritable d’un faux, le législa- 
teur donne ses avis à celui qui aime , et réserve, 
pour celui qui est aimé, ses leçons sur l'amitié à 
un âge plus raisonnable. L’attention de le suivreet 
de le veiller , il l’a jugée la plus sûre gardienne de 


sa pudeur et de sa modestie [19]. Aussi, Athéniens, 


ces deux héros, qui ont si bien mérité de la répu- 
blique, cesdeux hommes si distingués par leur cou- 
rage , Harmodius et Aristogiton, c'est un amour 
honnête et légitime (soitqu il faille l'appeler amour, 
ou une heureuse sympathie) , c'est, dis-je, un 
amour honnête qui les a formés, et les a rendus 
tels, que , dans les éloges qu'on fait d'eux , on pa. 
raît toujours au-dessous de l’action qu’on célèbre. 
Mais puisque les adversaires parlent d'Achille et 
de Patrocle , d'Homère et des autres poëtes, comme 
si les juges ne savaient rien; puisque , affectant une 
certaine gravité, ils se piquent d'avoir plus de con- 
naissances que le peuple, il faut qu'ils sachent que 
nous sommes un peu instruits nous - mêmes, et 
que nous avons appris quelque chose. Nous allons : 
donc parler poésie, à leur exemple, et citer les 
maximes en vers des poëtes regardés généralement 
comme les plus philosophes et les plus vertueux. 
T. LL h | 27 


418 ‘ HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


Or, voyez, Athéniens, quelle différence ïls ont 
mise entre ces hommes sages , qui aiment leurs pa- 
reils, et ces âmes corrompues ct libertines qui se 
livrent à des penchans infâmes. Je ferai d’abord 
mention d Homère, que l’on met au rang des poëtes 
les plus anciens et les plus éclairés. Quoiqu'il parle 
souvent d'Achille et de Patrocle, il ne dit pas un 
mot d'amour, et ne donne pas de nom à leur 
amitié [20], persuadé que leur affection récipro- 
que, si peu commune, se fait sentir à toutes les 
personnes instruites. Dans un endroit du poëme, 
Achille, déplorant la mort de Patrocle, se rappelle, 
comme une des circonstances les plus affligeantes, 
qu'il a manqué, malgré lui, à la parole qu’il avait 
donnée à Ménétius, père de Patrocle, de ramener 
ce cher fils, s'il le lui confiait, et s’il l'envoyait avec 
lui à Troie, de le ramener à Oponte, patrie de ce 
jeune héros; ce qui annonce qu'il s'était chargé, 
par tendresse, de veiller à sa conservation. Voici 
les vers qu'on va vous lire. 


VERS. 


« Hélas! que mes paroles ont été vaines en ce jour, où, 
rassurant dans son palais Ménétius alarmé ; je m'en- 
» gageais à lui rendre son généreux fils, à le ramener à 
» Oponte, vainqueur de Troie, et chargé d’une partie du 
» butin! Mais, sans doute , les dieux ne remplissent pas 
» tous les désirs des hommes , et il est marqué , dans leurs 
» décrets éternels, que Pairocle et moi nous rougirons Ja 
» même terre de notre sang ». 


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Mais ce n'est pas seulement dans cet endroit, 


KATA TIMAPXOY AOrTOS. 419 


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TI ToÜTO TOY AUDIOTATUY LVLALULYNOXOUEVOS, OT 
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Tor Mevoirioy, axay énbeucaro* énayysiacla ao 
auTor ets Omroûrra cé dara£ey Toy FlarpoxAov ( 
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JS époTa Tiv émimé\uay aUToU apéaaGey, EoTi 
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Oupouver pa Mevoirior 8 mEyæporsi. 

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420 KATA TIMAPXOY AOTOS. 


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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 421 
qu'on le voit déplorer la perte qu’il vient de faire; 
il en était si affligé , qu'ayant appris , de sa mère 
Thétis , que, s'il négligeait de poursuivre les enne- 
mis, et de venger Patrocle, il reverrait sa patrie, 
et qu'il y mourrait dans une heureuse vieillesse ,. 
mais que, s'il le vengeait, il finirait bientôt ses 
jours, il préféra de mourir, pour ne pas manquer 
à son ami mort. Et même il témoigna un empres- 
sement si magnanime dans la poursuite de son 
meurtrier, que tout le monde, cherchant à le con” 
soler, et l'excitant à se baigner et à prendre de la 
nourriture, il jura qu'il n’en ferait rien, avant que 
d’avoir apporté la tête d'Hector sur le tombeau de 
Patrocle. Lorsqu'il est endormi auprès de son bû- 
cher, son ombre, dit le poëte , lui apparaît. Ce 
qu il rappelle et ce qu'il recommande à Achille, 
est bien capable de nous arracher des larmes , et 
de nous faire admirer leur amitié tendre et ver- 
tueuse. Après lui avoir dit que lui-même n est pas 
loin de sa fin ,ille conjure de faire en sorte , s’il 
est possible, que, comme ils ont été élevés et qu'ils 
ont toujours vécu dans le même lieu, ils ne soient 
pas séparés après leur mort, mais que leurs cen- 
dres reposent dans le même tombeau. Il rappelle, 
en gémissant , les entretiens qu'ils ont eus ensem- 
ble , lorsqu'ils vivaient. Assis l’un près de l’autre, 
éloignés du reste de nos amis, nous ne délibére- 
rons plus ensemble, dit-il, sur les affaires les plus 


422  HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


importantes : car il regrette surtout les marques 
d’att:chement et de confiance qu'ils se sont don- 
nées. Mais, afin que vous entendiez les pensées du 
poëte dans les propres termes qu'il a employés lur 
mème, le greffier va vous lire les vers d'Homère à 
ce sujet. Greffier . lisez d’abord la vengeance qu'A- 
chille veut tirer contre Hector. 


VERS. 
« Cher ami, puisque je dois descendre après toi chez les 
» morts , je ne te rendrai les derniers devoirs, que lorsque 
©» j'aurai apporté dans ce camp les armes et la tête d'Hec- 
» tor , de ton superbe meurtrier ». 


Lisez ce que Patrocle lui dit, en songe, des en- 
tretiens qu'ils ont eus ensemble , et de leur sépul- 
ture qui doit être commune. 


VERS. 

» Assis l’un près de l’autre , éloignés du reste de nos 
» amis, nous ne délibérerons plus ensemble. J'ai subi le 
» sort rigoureux qui m'était réservé dès ma naissance. Toi- 
» mêmne , illustre Achille , le même destin t'attend , et tu 
» ne tarderas point à périr sous les murs de Troie, où tu 
» combats avec courage pour la belle Hélène. Écoute ce 
» que je vais te dire , et n'oublie pas ce que je te recom- 
» mande. Que mes cendres , quand tu ne seras plus , ne 
» soient point séparées des tiennes ; qu’elles soient couver- 
» Les de la mème terre , et déposées dans cette urne d’or 
» dont ta respectable mère La fait présent. Tu dois t'en 
» souvenir ; j'étais fort jeune ; dans un transport de colère, 
» par imprudence et sans nul dessein, j'avais tué le mal- 
» heureux fils d Amphidamas aveclequelje jouais. Affligé de 
» ce meurtre , mon père me fit quitter Oponte, et me me- 
» na dans le palais de tes aïeux. J’y fus reçu parle brave 
» Pélée, qui m’éleva avec soin ,et m’attacha à ta personne. 
» Puisque nous avons eu tous deux la même éducation, il 


» faut, Achille , que nos corps soient renfermés dans le 
même sépulcre ». 


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KATA TIMAPXOY AOTOS. 423 
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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 425 


Lisez ce que lui dit Thétis , qu'il pouvait con- 
server ses jours, S'il négligeait de venger la mort 
de Patrocle. 

VERS. 


« O mon fils! après ce que tu viens de dire , tune me 
» seras point conservé long-temps ;. tu ne tarderas pas à 
» suivre Hector que tu auras mis au tombeau. Que je 
» meure sur-le-champ , répondit le divin Achille , puisque 
» le destin n’a point voulu que je garantisse du trépas le 
» plus affectionné , le plus cher de mes amis ». 


Euripide , qui ne cède en sagesse à aucun poëte, 
regardant un amour sage comme quelque chose de 
fort honnête, en fait l’objet de ses vœux , et dit 
dans un endroit : 

VERS [21]. 

« Un amour sage, qui conduit à la vertu, peut être 
» l’objet de nos vœux, et je désire moi-même cette faveur ». 

Voici ce que dit encore le même poëte dans le 
Phénix [22], lorsque, faisant justifier ce héros des 
imputations calomnieuses qui lui ont été faites au- 
près de son père, il nous accoutume à ne pas juger 
les hommes sur des soupçons et sur les rapports 
de la calomnie, mais d'après leur vie passée. 

VERS. 

« J’ai été nommé juge dans plusieurs causes : malgré les 
» dépositions d’un grand nombre de témoins, un motif 
» unique m'a fait prononcer le contraire de ce qu'ils attes- 
» taient. Pour découvrir certainement le caractère d’un 
» homme, et je crois procéder avec sagesse , j'examine ses 
» habitudes et la vie qu’il mène. Quiconque se plaît dans 
» la compagnie des méchans, je ne demanderai pas quel il 


» est; je suis certain qu’il est tel que ceux avec qui il aime 
» à vivre ». 


4260  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 

Examinez, Athénicens, les pensées du poëte : il 
fait dire à un des amis de Phénix qu'il a été juge 
dans plusieurs affaires, comme vous l'êtes dans 
celle-ci ; qu'il n'a pas jugé les hommes , cités en 
justice , sur des dépositions , mais d'après leur con- 
duite, et d'après les sociétés qu'ils fréquentaient ; 
qu'il a considéré ‘quelle était la vie habituelle de 
l'accusé, la manière dont il gouvernerait sa maison, 
parce que, sans doute, il gouvernerait de même la 
république ; enfin ceux dont il recherchaïit la com- 
pagnie ; car il déclare , sans hésiter, qu'il est tel 
que ceux avec lesquels il aime à vivre. Nos juges 
doivent raisonner de même à l'égard de Timarque. 
Comment a-t-il gouverné sa fortune? Il a dissipé 
sen patrimoine et les biens de sesamis; après s'être 
vendu pour la débauche , et avoir trafiqué des char- 
ges quil a gérées, ila tout consumé, et il ne lui 
reste plus que la honte et l’opprobre. Et quel est 
celui avec lequel il aime à vivre? Hégésandre, 
Quelle est la conduite d'Hégésandre? elle est telle 
qu'on ne peut en tenir une semblable, sans être 
exclu de la tribune par les lois. Que demandé-je 
contre Timarque ? Qu'est-ce qui est porté dans mor 
accusation? Je demande qu'il soit exclu de la tri- 
bune , comme s'étant prostitué et ayant dissipé son 
patrimoine. Vous, Athéniens , qu avez - vous pro- 
mis dans votre serment ? de prononcer sur les ob- 
jets mêmes du procès. 

Pour ne pas trop m'’étendre sur l'autorité des 
poëtes , je vais citer les noms de vieillards, de jeu- 


° 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 437 
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428 KATA TIMAPXOY AOTOS. 


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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 429 


nes gens et d'enfans, qui vous sont connus, dont 
les uns , par leur beauté , firent autrefois bien des 
rivaux , dont quelques autres sont encore dans la 
fleur de l’âge, et dont aucun n'a essuyé les mêmes 
reproches que Timarque. Je vous rapporterai, en 
parallèle , les noms de ces infâmes qui se sont dés- 
hounorés par une prostitution ouverte, afin que, 
vous les rappelant tous, vous mettiez Timarque 
dans la classe qui lui convient. 

Je vais vous citer d’abord ces hommes pleins 
d'honneur, qui ont vécu sagement. Vous connais- 
sez, sans doute, Criton, fils d'Astyochus ; Péri- 
clide, fils de Périthoïde ; Pantoléon , fils de Cléa- 
goras; Polémagène, et Timésithée le coureur, qui, 
de leurs tems , étaient les plus distingués par leur 
beauté dans Athènes et même dans toute la Grèce. 
Ils ont fait beaucoup de rivaux, mais des rivaux 
pleins de vertu, et personne ne les trouva jamais 
répréhensibles en rien. Parmi les jeunes gens et 
ceux qui sont encore enfans , je nomme avant tous 
le neveu d'Iphicrate, fils de Tisias , qui porte le 
même nom que l'accusé , qui est d'une belle figure, 
mais si éioigné de tout vice honteux, que derniè- 
rement dans les fêtes de Bacchus, célébrées à la 
campagne , les acteurs de comédie jouant au bourg” 
de Colytte , et Parménon, un d'entre eux, adres- 
sant un vers au chœur , dont le sens était qu’il y 
‘avait des Timarque , grands débauchés , tous les 
spectateurs , sans penser au jeune homme , l’appli- 
quèrent aussitôt à celui que j accuse: tant l’infamie 


LA 


450  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


est son vrai partage! Je pourrais encore citer l'a- 
thlète Anticlès, Phidias , frère de Milésius , et 
beaucoup d’autres; mais je m'en dispense , dans 
la crainte de paraître leur donner des éloges par 
flatterie. 

Quant à ces gens qui ont les mêmes mœurs que 
Timarque, voulant éviter les inimitiés particuliè- 
res, je ne parlerai que de ceux dont je ne crains pas 
de me déclarer l'ennemi. Qui de vous ne connaît 
point Diophante , surnommé l'orphelin ? I cita 
un étranger devant l’archonte dont Aristophon 
était assesseur : il l’accusait de lui avoir fait tort de 
quatre drachmes qui lui étaient dues pour prix de 
ses complaisances criminelles , et il invoquait les 
lois qui ordonnent à l'archonte de prendre , sous sa 
protection , les orphelins , lui qui avait foulé aux 
pieds les lois de la sagesse et de la retenue. Qui 
d’entre nous ne détestait pas un pareil homme ? 
Qui n'était pas indigné contre Céphisodore, connu 
‘comme fils de Molon , qui a déshonoré la beauté 
de ses traits ; ou contre Mnésithée, appelé le fils 
du cuisinier ; ou contre une infinité d’autres que 
j'oublie sans peine ? Je ne veux pas les nommer 
tous les uns après les autres avec aigreur, et je 
souhaiterais plutôt , par affection pour la ville, 
être embarrassé pour trouver des exemples de pa- 
reils désordres. 

Nous avons cité à part, et ceux qui sont aimés 
pour leur sagesse, et ceux qui péchent contre 
eux - mêmes par libertinage; je vous le demande 


KATA TIMAPXOY AOrOS. 431 


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432 KATA TIMAPXOT AOTOZ. 

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HAKANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 455 ‘ 


maintenant , Athéniens , répondez , je vous sup- 
plie, à ma question : dans quelle classe mettez- 
vous Timarque ? Est-ce dans la classe de ceux qui 
sont honorés d'un amour légitime , ou de ceux qui 
se prostituent sans pudeur? c'est, sans doute, dans 
celle de ces derniers. N'abandonnez donc pas, Ti- 
marque, la classe où vous vous êtes mis par choix 
pour passer en intrus dans celle des personnes 


honnètes. 


Quod si dicere instituerint, non in scortorum nu- 
mero habendum esse, qui non ex syngraphä fuerit 
mercede elocatus , ac postularint, ut tabulas et tes- 
tes exhibeam; vos primum memineritis legum de 
umpudicitiä, in quibus nullam pactionum mentio- 
nem fecit legislator. Neque enim an aliquis ex syn- 
graphé se coinquinarit, id spectavit ; sed omnino, 
quocumque modo res acta fuerit, eum qui fecerit , 
administratione reipublicæ abstinere jussit : idque 
merito. Nam qui adolescens , ob turpes voluptates, 
gloriam honestatis neglexisset , eum non censuit le- 
gislator, ætate provectiore ,ullum oportere honorem 
consequi. Deinde rationis istius ineptias facile est 
ostendere. Omnes enim fatemur, nos pactiones in- 
ter nos ex diffidentiä facere : ut qui eas servarit, 
judicio pœnas de eo sumat, qui fidem fregerit. Igi- 
tur siimpudicorum actio judicium ex syngraphä 
postulat, si injuriis afficiantur ; earum legum, quas 
isti proferunt, præsidium eis est reliquum. Ecquæ 


T. III. 28 


434 ÆSCHISIS ORAT. ADV. TIWARCHUW. 

autem utriusque possitesse oratio. Putate enim vos, 
remnon à menarrari, sed à vobis aspici. Esto enim 
conductor æquus in contraclu, conductus aulem 
iniquus etinconstans , autcontra conductus æquus 
et stans conventis, alter natu grandior et conduc- 
tor, fallax. Vos ipsos autem pro tribunali sedere 
fingite. Itaque natu major, dato sibi tempore di- 
cendique potestate, seriam accusationem instituet, 
vos nimirum intuens : Conduxi , Athenienses , Ti- 
marchum, ut meum scortum esset, ex tabulä, que 
sita est apud Demosthenem ( aihil enim prohibet 
ita dict); neque vero ille stat pactis : eaque jam ex- 
ponit scilicet ac judicibus narrat, quæ tali ho- 
mini facienda sint. Nonne vero is qui Atheniensem 
contra leges conduxerit , lapidibus obruetur , atque 
e judicio discedet, non sexta duntaxat æstimatæ 
litis parle condemnatus, sed etob contumeliam pu- 
nitus ? Ferum non ille , sed conductus litem inten- 
dat, et sapiensiste Batalus causam illius agat : ut 
videamus quid dicturus sit: Conduxit me , judices, 
ad libidinempecuniäsuä, quicunque sit (nihil enim 
interest), si ila dicatur, ac ego omnia‘et Jecti, et 
adhuc facio,ut tabulæ jubent , quæ scorto facien- 


da sunt. Iste autem fidem frangit. Nonne verà 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. 435 


réou qarsin; LA ya Um” éuoÙ AëyOUEVOY, LA 
yuwdperor To apéyua voie dpér. "EcTo ap 0 juév 
piolwoauevos Mxains ets TO pay, 0 d\é puobo- 
Bis aôixos xal un BReGauos à AA TOUVAYTIOY , 0 
puév puolbeis, péTpios xai moi T& Guo\oyAUEIX, 
o dé Ti #xiay mpolaGar ai puoSucduee , 
éVeuoIw xai duxaoras Uuds auToUs rouicare 
xanolai. OÙxoûy à rpecGuTepos, dodo Sevres Toù 
UO4TOS aUTO xai AY xaTMypiar ueTa mou, 
BXéror Jnevori Tps UuaS, épel" ‘Exioloodum, à 

AÜnvæ* or, Tiuapyo éTapeiy épauud XATd TO Ypab- 
LaTétoy, TO Tapa Ayo Séver MEL LLEVOY ( ouder ya 
XONUEL OÙTOS cipoes)" où J\n moisi pros TA auoAoy#- 
uéva* xat TaÛT” HOW Méfeioi J\mhoroTi, ærpos Tous 
dixaotads Atyay, à PA toy TooÛToy m'ostir. Eneita 
OÙ XATANEUTINCET A 0 puio SroupL6Vos Toy "ASnvaioy 
Mapa TOUS VOULOUS, Xal pos OPA &Y dnesotv êx ToÙ” 
duxaoTrpiou, où Th ému@EAl&r fLOrY , d'A À xai 
LNAM UGpiy ; "AAN oUY. oUTOS, ŒAN 0 mio dwSets 
duxal er ai. Aeyéto Ji mrape Abo Ô copos BatæAos 
Urép auTod , 19 elOuey, Tt mor” épei* "Avdpes Jixa: 
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436 KATA TIMAPXOY AOTOEZ. 
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DoAAMI TapeucAat Aoyay UTo AnuooSévous eu- 
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XSnoeTar dé ai To Toù maidos ovopua AXE &IOpou. 
\ \ \ vu 5! w 5! ! 
Kat ap @pos Tols ŒAÂOIS XAXOIS ŒLOUGOS TIS 


ÆSCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 437 
magnum clamorem tollent judices? Quis enim non 
dicet ? Et adhuc in forum prodit ? aut coronam ges- 
tat ? aut aliquid eorum agit quæ nos agimus ? Tta- 
que nulla est syngraphæ utilitas. 

Unde autem inoluerit consuetudo illa , ut dica- 
tur , quosdam ex tabulis sui fecisse copiam, jam 
explicabo. Quidam civium (nomen laceo , vitandæ 
offensionis causa), nulla earum rerum habita ra- 
tione , quas paulo ante apud vos commemoranvi , 
fertur contra pactionem ,; apud Anticlem sitam , se 
prostituisse :etis quidem non homo plebeius,sed rem- 
publicam administrans, qui, cum dicteriis incessi 
soleat , effecit , ut hæc oratio de more usurparetur 
in urbe , eâque de causé quidam interrogent, an res 
ex syngraphä sit peracta ? Legislator aulem non 
curavit, quo pactores facta sit ; sed, si ullo pacto 
locatio intercesserit, eum condemnavit, qui dede- 
cus in sese admisit.. L 

Mais je reviens à Démosthène , auquel j'ai déjà 
répondu sur quelques objets. Les mauvaises sub- 
tilités, dont il fera usage pour défendre celui que 
j accuse, doivent peut-être moins indigner; ce qui 
doit irriter davantage , ce sont les imputations 
étrangères à la cause qu’il emploiera pour infirmer 
les lois de notre ville. Il insistera sur Philippe, et 


citera même le nom d'Alexandre; car, à ses autres 
vices , cet homme ajoute un caractère brutal et fé- 


438 HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


roce. Quoique ce soit un procédé déshonnète et 
déplacé, d’outrager Philippe par des paroles, c'est 
cependant quelque chose de moins révoltant que 
ce que je vais dire. Lui qui n'est pas homme, ca- 
lomniera sur certains articles: quelqu'un qui est 
homme, de l’aveu de tout le monde. Maisemployer : 
des expressions équivoques, pour jeter sur un jeune 
prince des soupçons honteux, n'est-ce pas rendre. 
Athènes ridicule? Il dira donc, en vue de me nuire; 
"au sujet des comptes de mon ambassade , que der- 
nièrement, lorsqu'il disait d'Alexandre en plein 
sénat, que, dans un repas où nous étions, il jouait 
de la guitare, et adressait des couplets à un autre 
jeune homme, lorsqu'il déclarait aux sénateurs ce 
qu'il pensait de cette liberté ; il dira que j'ai été fà- 
chédes traits lancés contre le jeune prince, comme 
si j'eusse été parent d'Alexandre, et non collègue 
d'ambassade de Démosthène. 

Pour moi, je nc me suis pas entretenu , et n'ai 
pas dû m'entretenir avec Alexandre, vû sa grande 
jeunesse. Je loue maintenant Philippe pour toutes 
les choses obligeantes qu'il vous a écrites, et si 
sa conduite à votre égard répond à ses promesses, 
il sera sûr et facile de le louer. Dans le sénat, j'ai 
fait des reproches à Démosthène de ce qu'il disait 
contre Alexandre , non pour faire ma cour au jeune 
prince, mais persuadé qu’on penserait de notre . 
ville comme de l'orateur, si vous approuviez ses 
propos indécens. En général, vous devez rejeter 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. 439 


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HARANGUE D’ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 441 


toute défense étrangère à la cause, tant par égard 
pour votre serment, que pour n’étre point le jouet 
des sophismes d'un vil discoureur. Il faut vous 
faire connaître ce méchant homme, en reprenant 
les choses d'un peu haut. 

Lorsqu'il eut consumé son patrimoine , il par- 
courait la ville, cherchant à prendre dans ses filets 
de jeunes pupilles riches, dont les pères étaient 
morts, et dont les mères gouvernaient les biens[25]. 
Je laisserai les autres, et ne parlerai que d'un seul 
qu'il a jeté dans des malheurs affreux. Il avait dé- 
couvert une maison opulente, mais mal gouvernée; 
qui avait pour chef une femme aussi pleine d'or- 
gueil que dépourvue de sens, et pour héritier un 
jeune pupille presque fou. Il feint de l'amitié pour 
celui-ci ; il se l’attache par les vaines promesses | 
dont il l'amuse , lui faisant espérer quil primerait 
bientôt dans l'éloquence , et lui citant tous ceux 
qu'il avait déjà rendus orateurs. Il a fini par lui 
apprendre des actions qui ont fait exiler de sa pa- 
trie le disciple ; qui ont valu au maître trois talens 
que le jeune homme eût pu emporter dans son 
exil , et dont Démosthène l'a frustré; qui enfin ont 
fait périr de mort violente Nicodème tué par Aris- 
tarque. On a crevé les yeux à cet infortuné. et on 
lui a coupé la langue dont il s'était servi avec assu- 
rance , comptant sur les lois et sur les tribunaux. 
Vous avez condamné à mort, 6 Athéniens! So- 


442  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


crate, ce fameux philosophe, pour avoir donné 
des leçons à Critias [24; , un des trente tyrans qui 
avaient détruit le gouvernement populaire , et Dé- 
mosthène obtiendrait de vous la grâce d'infames 
débauchés , lui qui a tiré une vengeance si cruelle 
de simples particuliers, mais amis du peuple, pour 
avoir parlé librement dans un état libre ! 

Il a invité quelques-uns de ses disciples à venir 
l'entendre. Trafiquant des ruses avec lesquelles il 
vous trompe, il leur annonce, à ce que j'entends 
dire, que, par ses artifices, il vous fera prendre le 
change et tournera ailleurs votre attention ; que, 
dès qu'il paraîtra, il inspirera de la confiance à 
l'accusé, épouvantera l'accusateur et le fera crain- 
dre pour lui-même; qu'afin d'animer et de soule- 
ver les juges , il rappellera ce que j'ai pu dire au 
peuple par le passé, et blâmera la paix que jai 
faite , dira-t-il , conjointement avec Philocrate ; 
en sorte que je ne me présenterai pas même au tri- 
bunal pour me justifier , quand il faudra rendre 
mes comptes, trop heureux de ne subir qu'une 
peine ordinaire , sans être condamné à mort. Ne 
donnez pas , Athéniens, à un misérable sophiste 
sujet de rire, et de s’entretenir à vos dépens. Ima- 
ginez-vous le voir rentrer dans sa maison au sor- 
tir du tribunal, s'applaudir au milieu de tous ses 
Jeunes disciples , leur raconter avec quelle adresse 
il a fait perdre de vue la cause à nos juges. Je les 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 443 
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444 KATA TIMAPXOT AOTOZ. 
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Tas £y toits JixaoTpiois EVE ETITANEES ; éy@ Tas 


RARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 4 


‘A uétournés, dira -t-il, des imputations faites à 
Timarque , et les occupant, malgré eux, de l’ac- 
cusateur, de Philippe et des Phocéens ; j'ai rem- 
pli de crainte la multitude , de façon que l'accusé 
attaquait , l'accusateur se défendait, les juges ou- 
bliaient l'affaire dont ils étaient juges , et don- 
naient leur attention à des objets sur lesquels ils 
n'avaient pas à prononcer. C’est à vous ; Athéniens, 
d'être en garde contre les artifices de Démosthène, 
de le suivre dans tous ses faux fuyants , et, sans per- 
mettre qu'ils écarte et qu'il se jette sur des propos 
étrangers à la cause , de le renfermer dans le cercle 
même de l’affaire dont il s'agit , et comme dans la 
lice qu'il doit parcourir. Si vous le faites, au lieu 
de vous voir joués et méprisés , vous rendrez des 
sentences dans les mêmes dispositions que vous 
portez des lois; sinon, vous paraîtrez ne montrer 
de vigueur que pour prévoir les délits et pour éta- 
blir des peines, et, dès que les fautes sont com- 
mises, ne Îles plus regarder que d'un œil indiffé- 
rent. En un mot, si vous punissez les coupables, 
vous aurez des lois qui auront de la force et de la 
bonté; si vous le renvoyez absous , elles n'auront 
que de la bonté sans force. 

Je vais vous dire sincèrement dans quelle vue 
je parle ainsi, et j'appuierai mes discours d'un 
exemple. Pourquoi vos lois sont-elles bonnes, tan- 
dis que vos décrets sont inférieurs, et que les déci- 
sions de vos tribunaux ne sont pas toujours à l'abri 
des reproches? En voici les raisons. Vous portez 


446 , HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 

vos lois, n'ayant égard qu'à la justice, sans nul mo- 
tif d'intérêt propre , sans faveur , sans haine; ne 
considérant que ce qui est juste et utile. Or, avec 
plus de pénétration et de subtilité que les autres 
peuples , il est naturel, sans doute , que vous por- 
tiez les meilleures lois. Au lieu que, dans les assem- 
blées et dans les tribunaux, souvent distraits du 
fond de l'affaire par l'imposture et par l'audace 
vous laissez introduire dans les causes un abus nui- 
sible, en permettant aux accusés de récriminer, 
Et qu'arrive-t-il de là ? Ne songeant plus à la justi- 
fication qu'ils vous doivent, l'esprit occupé d'autre 
chose, et ayant perdu de vue l'accusation, vous 
sortez du tribunal sans avoir puni aucune des deux 
parties, ni l'accusateur contre lequel il ne s'agit 
point de prononcer, ni l'accusé qui , par des im- 
putations étrangères, élude celles dont onle charge, 
et échappe à la justice. Les lois, cependant , sont 
sans force, la démocratie est ruinée , et cet abus 
dangereux se répand et prévaut. Vous recevez, pour 
l'ordinaire de beaux discours qui ne sont pas ac- 
compagnés d'une vie régulière ; bien différens en 
cela des Lacédémoniens, dont je vais rapporterun 
trait de sagesse; car il est beau d’imiter les vertus 
même des étrangers. 


Un orateur haranguait les Lacédémoniens dans 
une assemblée ; c'était un homme aussi diffamé par 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 447 


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QbeipeTa , XA TO Eos ewi D'oAU æpobaive” EUY Epos 

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Vap EVLOTE À0VOY AVEU YpAOTOU Riou po dE ET de. 
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468 KATA TIMAPXOT AOTOZ. 


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TOUTE) El8, WS AËVETA, T'APEATGY, IC Y UPS ETE- 
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LCAATENUNTEY | 5 cu Z'oAUY HEOVOY TAY ZTaPTH 
{ ! ! , m 9 ! 
aT'OpIATOY OLXAT OUT! > TOIOUTOIS €Y TS EXXANCIQLS 
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cuuGouAos pme œua À Tasaxe}\ËTEs AAA 
\ ! 1 ! \ , , CE 
Ti& TOY AaxeÔGILOIOY AYOD&,AEVELU [LEY CUX EUQUA, 
Un! VO \ 1 
Ta d\é XAaTA MOAEUOY Aa po, x&i wpos d'ixæroau- 
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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 449 


sa conduite que-distingué par son éloquerice. Les 
Lacédémoniens , à ce qu’on rapporte ; allaient pro- 
noncer d'après son avis. Il s’éleva un de ces vieil- 
lards qu'ils respectent et‘qu'ilscraignent, qui com- 
posent le premier conseil de la ville[25], et qui ont 
mérité cet honneur pour avoir vécu honnêtement 
depuis l'enfance jusqu'à un âge avancé; ce vieillard 
fit une réprimande vive aux Lacédémoniens , et 
entre autres reproches , il leur dit qu'ils ne garan- 
tiraient pas long-tems Lacédémone de tout ravage, 
s'ils employaient de tels ministres dans les assem- 
blées. En disant ces mgts , il appelle un autre La- 
cédémonien , qui, sans être doué du talent de la 
parole, s'était signalé dans la guerre , et jouissait 
d’une grande réputation de vertu et de sagesse ; il 
Jui commande d'exposer, comme il pourrait, l'avis 
qu'avait donné le premier orateur , afin, disait-il, 
que les Lacédémoniens prononcent d'après les dis- 
cours d'un homme vertueux, et qu'ils ferment ab- 
solument l’orcille à la voix des lâches et des per- 
vers. Tel est l'avis que donnait , à ses concitoyens, 
un vieillard qui avait été sage dès son enfance. I 
eût , apparemment, oui, il eût été permis à un Ti- 
marque, à un infâme Démosthène, de se mêler des 


affaires publiques. 


Mais, pour qu'on ne s'imagine pas que je veuille 
flatter les Lacédémoniens, je parlerai aussi de nos 
ancêtres. Ils étaient si sévères contre linfâmie, 
et si jaloux de la sagesse de leurs enfans, qu'un 

# . 


L 2 


450  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


citoyen , ayant découvert que sa fille s'était laissé 
séduire , et ne s'était pas conservée chaste, comme 
elle le devait, jusqu'à son mariage, il l'enferma 
dans une maison déserte avec un cheval qui, irrité 
par la faim, devait nécessairement la déwrer. La 
place de cette maison subsiste encore aujourd'hui 
dans notre ville, et ce lieu s'appelle {a place du 
cheval et de da file. | 

Solon , le plus célèbre des législateurs , a fait des 
lois pleines de force et de dignité pour la diseipline 
des femmes. Il interdit toute parure à celle qui 
aura été surprise en adultère; il lui ferme l'entrée 
des temples , de peur qu'elle ne corrompe les 
femmes honnêtes en se mélant avec elles. Si elle 
ose contrevenir à la loi, dans Fun de ces deux 
points , il permet à quiconque le voudra de déchi. 
rer sa robe , d'arracher sa parure , de là frapper ; 
empêchant uniquementqu'on neluiïportedes coups 
mortels, ou qu'on ne lui fasse des blessures gra- 
ves; en un mot, il la couvre de honte, il lui rend 
la vie insupportable et plus durequela mort même. 
Le même Solon permet d’accuser les corrupteurs 
de la jeunesse , et de les faire mourir , s'ils sont 
convaincus , parce que, trafiquant de leur impu- 
dence, ils fournissent à ceux qui veulent faire le mal, 
mais qui craignent et rougissent de se trouver en- 
semble , des facilités pour se voir et s’entreétenir. 

Nos pères jugcaient donc avec cette rigueur de 
l'honnêteté et de la honte des actions ; et vous. 
Athéniens , vous renverrez absous un Timarque, 


KATA TIMAPXOY AOTOS. 451 


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452 . KATA TIMAPXOY AOTOZ. 
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HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 453 


qui s'est livré aux débauches les plusahominables, 
qui s'est déshonoré par des crimes contre nature ! 
Avec quels sentimens chacun de vous retourne- 
ra-t-il, du tribunal, dans sa maison? L’accusé n’est 
pas un personnage obscur, mais un hommeconnu; 
la loi sur l'examen des-orateurs n'est pas une loi 
vicieuse , mais une loi fort sage : les enfans et les 
jeunes gens s'empresseront de demander à leurs 
parens comment l'affaire a été jugée. Que direz-. 
vous donc , vous qui prononcez aujourd'hui en 
dernier ressort, lorsque vos enfans vous deman- 
deront si vous avez absous ou condamné Timarque ? 
N'avouerez-vous pas, en lui faisant grâce , que vous 
avez ruiné toute discipline pour la jeunesse? À quoi 
vous servira-t-il d'avoir des esclaves pour conduire 
vos enfans , de les confier aux maîtres des écoles et 
aux chcfs de gymnases, si ceux, entre les mains des- 
quels on a remis le dépôt des lois, mollissent sur 
l'article de l'infamie? Je serais étonné qu'abhorrant 
ceux qui font trafic de prostituer les autres, on vous 
wit renvoyer , sans les punir , ceux qui se prosti- 
tuent eux-mêmes volontairement. Le même hom- 
me , sans doute , qui ne pourrait obtenir le sacer- 
doce d'aucune divinité, comme n'ayant pas la pu- 
reté que demandent les lois, portera des décrets 
dans lesquels il adressera aux Déesses Redoutables 
des prières pour la république; et nous serons en-- 
core surpris du désordre qui règne dans l’état , 


454  HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 


orsque de tels hommes mettent leurs noms à ka 
tête des ordonnances du peuple ! Enverrons-nous 
doncen ambassade chezles étrangers un hommequi, 
chez nous, a vécu dans la turpitude ? Lui confie- 
rons-nous les affaires les plus importantes ? Quene 
vendra point celui qui s’est vendu et livré aux plai- 
sirs d'autrui? De qui aura pitié celui qui n'a pas eu 
pitié de lui- même ? Qui de vous pourrait ignorer 
la corruption de Timarque ? Comme on distingue 
.ceux qui s'exercent dans les gymnases, quoiqu'on 
n'assiste pas à leurs exercices, en voyant la bonne 
grâce de leur personne; de même on connaît les li- 
bertins et les débauchés, quoiqu'on ne se trouve 
pas à leurs désordres ; on les connaît, dis-je, à 
certains goûts pervers, à un certain extérieur d'au- 
dace et d'impüdence.Car, quiconque, dans des ob- 
jets essentiels, a enfreint les lois de la pudeur, con- 
serve une certaine disposition de l'âme qui se ma- 
nifeste au dehors par un air d'immodestie. 
Faites-y attention, Athéniens; vous verrez qu’une 
foule de gens pareils ont renversé les états, et se 
sont précipités eux-mêmes dans les derniers mal- 
heurs. Car, ne croyez pas que ce soit à la colère 
des dieux, et non à la perversité des hommes, qu'il 
faille attribuer les grands désastres, ni que les scé- 
lérats, comme nous voyons dans les tragédies, 
soient persécutés par les Furies ,et tourmentés par 
les torches ardentes de ces déesses. Les plaisirs in- 
fâmes et les désirs illicites, ce sont là pour chacun 
les vraies Furies ; c'est là ce qui entretient les so- 
ciétés des brigands; c'est là ce qui remplit les vais- 


KATA TIMAPXOY AOrOS. 455 
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456 KATA TIMAPXOYT AOTOZ. 

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AAN EUS EL AMOCXMVATE, KA TN) MAPAUXEUN) Ÿ 
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TOUS OUVHYOPOUS ŒUTUY MaApaTpETE. Cv oudevos eyo 
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OVOUAOTI [LVNO-JNOOUAI EVA [UN TŒUTAY ŒDYNY TOU 


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A9YQOU T'OLNOWYT AI, @S OUX AV T'APRA TOY, EL JL TIS 


HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 457 


. Scaux des pirates; c'est là ce qui porte de jeunesin- 
sensés à égorger leurs concitoyens, à se dévouer aux 
tyrans, à détruire le gouvernement populaire. Uni- 
quement flattés des avantages qu'ils se promettent ; 
s'ils réussissent, ils ne pensent ni à la honte de leur 
conduite, ni aux supplices qui les attendent, s'ils 
échouent. Eloignez donc, Athéniens, éloignez de 
votre ville de tels caractères; allumez dans le cœur 
des jeunes gens l’amour de la vertu ; convainquez- 
vous d'une chose, et n'oubliez pas ce que je vais 
vous dire. Si Timarque est puni de ses désordres, 
ce sera un commencement de réforme pour la 
ville : s'il échappe, il eût mieux valu que ce procès 
n'eût pas été intenté. En effet, avant que Timarque 
fût cité en justice, la rigueur de la loi et le nom des 
tribunaux en imposaient encore à quelques-uns; 
mais si le débauché le plus fameux, si le coryphée 
du libertinage , traduit devant les juges, se soustrait 
à la peine et sort triomphant , son exemple multi- 
pliera et autorisera le crime, jusqu'à ce qu'enfin ce 
ne soient plus de simples discours, mais la néces- 
sité qui yous excite à devenir sévères. Au lieu 
donc de vous mettre dans le cas de punir une foule 
de méchans, effrayez - les tous aujourd'hui par la 
punition d'un seul. 

Défiez - vous de la cabale ; défiez - vous de tous 
ceux qui sollicitent en faveur de Timarque. Je n’en 
citerai aucun par son nom, de peur qu'ils nc pren- 
nent de là occasion de monter à cette tribune , et 
qu'ils ne débutent par dire qu'ils n’auraïent point 


253  MARAYCUE D FSCHISE CONTRE TIMARQUE. 

paru . si on ne les eùt nommés. Mais, voici ce que 
je vais faire ; supprimant les noms. et rapportant 
les désordres, je ferai connaître les personnes. S'ils 
ont La hardiesse de se présenter. ils ne pourront 
s'autoriser que de leur effronterie. 

Je vois, dans cette cause, trois sortes de sollici- 
teurs. Les uns, par leurs dépenses journalières , ont 
dissipé leur patrimoine. D'autres, se livrant à des 
vices infâmes, ont déshonoré leur jeunesse; et bien 
moins inquiets pour Timarque que pour eux- 
mêmes , ils craignent d'être cités en justice. D'au- 
tres, libertins furieux , qui ont abusé de la mal- 
heureuse facilité de ces derniers, veulent que, 
comptant sur leurs secours, on se prête désormais 
plus facilement à leurs désirs. 

Avant d'écouter leurs sollicitations, rappelez- 
vous leur vie. Ordonnez à ceux qui se sont désho- 
norés cux-mêmes , de ne plus parler en public , de 
ne plus vous fatiguer de leurs harangues, puisque 
la loi ne regarde que les citoyens qui se mêlent de 
l'administration. Ordonnez à ceux qui ont dissipé 
leur patrimoine , de s'occuper de quelque travail, 
et de subvenir d'ailleurs à leurs besoins. Quant à 
ceux qui observent les jeunes gens faciles à se lais- 
ser prendre dans leurs filets, ordonnez-leur de s’a- 
dresser aux étrangers, afin qu'ils trouvent les plai- 
sirs qu ils cherchent, sans se satisfaire à votre pré- 
judice. 

J'ai exposé les lois, j'ai examiné la vie de l’ac- 
cusé : ricn ne manque de ma part. Vous êtes main- 


KATA TIMAPXOY AOTOZ. 459 


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460 KATA TIMAPXOY AOTOS. 

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HARANGUE D'ESCHINE CONTRE TIMARQUE. 461 
tenant juges de mes discours; je serai tout-à-l’heure 
témoin de votre jugement. L'affaire dépend de vos 
décisions. Si vous vous. déterminez à prononcer 
suivant la justice et pour le bien dela république, 
nous n'en aurons que plus d'ardeur pour recher- 
cher les infracteurs des lois. 


NOTES 
DE LA HARANGUE D'ESCHINE 
CONTRE TIMARQUE. 


VU ARARRRAAARRRI 


[1] Dont vous venez d'entendre la lecture ; dans l'acte d'accusation 
que l’accusateur faisait lire avant de parler. 


[2] Elles sont répétées dans l'exorde de la harangue du même orateur 
sur la couronne. 


[3] Nous avons déjà observé, dans les discours qui précèdent, que h 
chorégie était une espèce de fonction publique et sacrée. Le chorège s'en- 
gageait à former à ses dépens une troupe de musiciens et de danseurs, 
pour célébrer les fêtes de Bacchus. Eschine ajoute qu’un chorège devait 
avoir quarante ans passés ; cependant il est certain que Démosthène 
l'avait été à trente-deux, lorsqu'il reçut un soufflet de Midias en plein 
théâtre. 


[4] Toutes les précautions, que prend ici le législateur , étaient louables, 
sans doute, mais annoncent combien ces vices antiphysiques, ces abomi- 
nations qu’on ne doit pas même nommer parmi des chrétiens , étaient 
communes chez les païens. J’ai quelquefois examiné pourquoi elles 
étaient si répandues, surtout chez les Grecs; il m’a semblé que la prir- 
cipale raison, c’est qu’ils se permettaient, comme honnêtes, certaines 
liaisons qui ne conduisaient que trop souvent à des horreurs. Il est des 
passions avec lesquelles il ne faut jamais composer ; la prudence veut 
qu'on ne se permette rien absolument, qu’on évite même ces premières 
démarches qui paraissent innocentes, mais qui pourraient jeter dans les 
derniers excès. Le plus sage est de ne s’cngager en aucune manière dans 
un chemin rapide et glissant terminé par un précipice. Que l’auteur de 
notre religion sainte connaissait bien micux Je cœur humain, que les phi 
losophes de l'antiquité ! Il ne se contente pas de nous défendre toute 
liaison qui pourrait devenir déshonnête, quoiqu’avec une apparenct 
d'honnèteté ; il nous interdit les regards, les désirs, la pensée même. Ne 
nous écartons pas de cette règle, si nous voulons nous conserver purs. 


NOTES. | 463 


Ces observations sont morales, en voici de critiques. Taylor remarque 
judicieusement qu’il faut ditinguer trois lois différentes dans ce que fait 
lire Eschine, et que c’est pour cette raison qu’il dit au greffier : lisez Les 
dois. J’adopte cette remarque, et j'ai distingué, comme lui, les trois lois. 
I1 faut aussi remarquer , d’après Samuel Petit, que les lois citées ne sont 
pas entières, surtout l4 seconde, qu’il y manque quelque chose, et 
qu’elle ne présente pas tout ce qu’Eschine annonce qu’elle doit présenter. 
Ce savant, exact et profond, nous avertit encore qu'il y avait sans doute 
a Athènes deux sortes de gymnases ; ceux des enfans , dans lequel il n’était 
permis d'entrer qu’à certaines personnes; ceux des jeunes gens plus 
avancés en âge, qui étaient ouverts à tout le monde, et qu’Eschine fré- 
quentait , d’après ce qu’il dit lui-même. 


(5] Les Ondécemvirs étaient » à Athènes, des officiers publics auxquels 
on livrait ceux qui étaient condamnés à quelque peine cerporelle. 


[6] C’est un titre qui se trouvait dans les lois de Solon. 


[7] On sait que Solon était législateur d'Athènes. On lui avait érige 
une statue dans Salamine, ville qu’avait perdue la république d'Athènes, 
et qu'il avait recouvrée à sa patrie. Il est beaucoup parlé de Solon et de 


Salamine dans la harangue de Démosthène sur les prévarications de l’am- 
bassade. 


[8] À quelle occasion, et pour quel sujet Timarque s’était porté à cette 
démarche indécente, l’orateur ne le dit pas, et il n’est pas facile de l’ima- 
giner. 


[9] M. Larcher observe avec raison, dans ses notes sur Hérodote, que 
le nom grec #61, se prenait souvent, comme ici, pour la citadelle. 


[10] Aulon et Thrasylle, deux quartiers d'Athènes, ou deux pays de 
l’Attiq ue, dont les auteurs ne parlent pas. 


[12] Andros, une des îles Cyclades, dépendante des Athéniens. 


[12] Apparemment que, lorsqu’il était question d’exclure un sénateur, 
il y avait deux scrutins : dans le premier, on marquait son avis sur des 
feuilles, pémus, d’où vient lè proverbe fxgvaupepsiobai; dans le second, 
on se servait de petites pierres plates, suivant l’usage ordinaire, Jipuse 
— Privés de teur récompense , de la couronne qu’on accordait à tout le 
sénat, quand il sortait de charge. 


[15] C’est de Démosthène qu’Eschine veut parler. - 


[14]Je n’ai pu traduire le texte dans tout cet endroit : j’ai suivi l'esprit, 
et non la lettre, qu'il aurait été impossible de rendre. 


464 NOTES. eo 


[15] Andocide, orateur d'Athènes assez connu, dont il nous reste quel: 
ques discours. Hermèés , surnom de Mercure. On appelait un Hermes, 
une statue de ce dieu. Il y avait beaucoup de ces Hermés dans la ville 
d’Athènes. —Plus bas, Batalus, joueur de flûte, homme mou et efféminé. 


(16] IL est bien étonnant que la moitié de vers que cite Eschine, 
gun Sec erpatèr sa, et qu'il dit se trouver souvent dans Homère, 
ne s’y trouve pas une seule fois. Je me contente de faire la remarque ;, 
sans l’accompagner de réflexions. 11 faut aussi observer, par rapport aux 
vers du même poëte, qui sont cités plus bas, qu'il y a quelque différence 
entre l’édition d’Eschine et Îles éditions ordinaires. 


[17]La politesse de nos mœurs ! Voila come on farde la corruption; 
voilà comme on la décore de noms spécieux ! Nous appelons de même chez 
nous gatanterie ce qui est la source de mille désordres , ce qui a jeté mille 
fois dans les familles le trouble et la désolation. — Harmodius et Aristo- 
giton, deux citoyens d'Athènes qui étaient fort unis. Ils tuèrent Hippar 
que, fils de Pisistrate, et furent regardés par les Athéniens comme les 
libérateurs de la patrie. 


[18] La dissertation suivante sur l’amour honnête ct deshonnête nous 
donnera la preuvétde ce que j'ai dit plus haut, et la raison pourquoi cer- 
tains vices infâmes étaient si communs chez les Grecs. 


[19] Sous prétexte de s'attacher à un jeune homme pour garder et for- 
tificr sa vertu, on le perdait souvent, eton se perdait soi-même. 


[20] Et ne donne pas de nom à leur amitié; parce que les hommes 
étaient encore simples et vertueux , et qu'ils n'avaient pas encore appris 
à distinguer un attachement honnête d’une liaison criminelle. — Oponte, 
ville des Locriens-Epicnémides. 


[21] Les deux vers que cite Eschine sout de 'Œdipe d’Euripide, pièce 
que nous ayons perdue, et dont il ne reste que quelques vers. 


[22] Phénix , titre d’une pièce d'Euripide, dont il ne nous reste que 
des fragmens. Le savant M. Valckenar,dans ses dissertations sur les frag- 
mens d’Euripide, prouve fort bien que le principal personnage de cette 
pièce, que nous avons perdue, était Phénix, gouverneur d’Achille, ac 
cusé faussement, par une concubine de son père, d’avoir attenté à son 
honneur. Le poëtc fait parler un des amis de Phénix , qui entreprend de 
le justifier auprès de son père. 


[23] Et dont les mères gouvernaient les biens, sans doute sous l’auto- 
rité de l’archonte ou d’un des principaux parens ; car les femmes > tour 
jours en tutèle, ne pouvaient pas être tutrices même de leurs enfans. 


NOTES. 465 


[24] Critias avait été réellement disciple de Socrate ; mais on ne voit 


‘mulle part ailleurs, que ce philosophe ait été condamné à mort pour lgi 
avoir donné des leçons. Xénophon dit, au contraire , que Critias , choqué 
‘ de la liberté de ses discours, voulut lui interdire l'instruction de la jeu- 


nesse ; mais que Socrate, qui ne reconnaissait pas son autorité, et qui 
n’en redoutait point les suites violentes, n’eut auo@n égard à une dé- 
fense si injuste. 


[25] C’était le conseil des Ephores, le sénat de Lacédémone, qui tem- 
pérait la trop grande autorité des rois. — Qu’iés ne garantiraient pas 
Cong-tems..…. Lacédémone se glorifiait alors de n'avoir jamais vu son 
territoire ravagé. 


N. B. (page 338.) I] y a ici, dans la traduction de l'abbé Auger, 
une grande lacune, dont il s’excuse ainsi dans la note suivante: « La 
manière dont Eschine s'exprime sur les désordres de Timarque, pouvait 
être décente pour Îles Athéniens; mais heureusement elle ne le serait 
pas pour nous. Elle révolterait peut-être les personnes les moins scrupu- 
leuses. J’ai donc supprimé entièrement cette partie du discours. » 

Tout en approuvant les scrupules bien fondés de l’abbé Auger, on a 
pensé néanmoins qu’on pouvait remplir cette lacune par la traduction la- 
tine de Wolf, sans blesser les règles de la décence , et l’on s’y est cru 
autorisé par ces vers de Boileau : 


Le latin, dans les mots, brave l’honnéteté, 
Mais le lecteur français vent être respecté. 


On s’est également servi de la traduction de Wolf, pour un autre en- 
droit que l'abbé Auger s’est abstenu de traduire, mais sans en avertir le 
lecteur , quoique la longueur du passage semblât demander un avertisse- 
ment. (Note del'Éditeur. ) 


T. | 29 * 


EEE 


AVERTISSEMENT 


L'ÉDITEUR. 





L'abbé AUGER avait supprimé ce discours dans sa tra- 
duction ; d’abord à cause de la nature du sujet, ensuite 
parce qu’il partageait l’opinion de plusieurs comméntateurs 
qui rejettent ce discours comme indigne de Démosthène:: 
mais trop d'exemples neus prouvent qu’un ouvrage très- 
faible peut sortir de la main d’un grand écrivain. Lorsque 
dans quelques milliers d’années d'ici, la langue française 
sera devenue à son tour une langue morte, bien des com- 
mentateurs prétendront que les tragédies d’Agésilas, d’At- 
tila, etc., sont trop mauvaises pour être aîtribuées au . 
grand Corneille , l’auteur de Cinna et des Horaces ; que 
la tragédie des Frères ennemis s’est glissée, par quelque er- 
reur typographique, parmi les chefs-d’œnvre de Racine ; 
et que l’on doit retrancher des œuvres de Boileau, l’ode sur 
la prise de Namur. Voilà peut-être ce que prétendront les 
Casaubuns et les Saumaises futurs. Mais leurs raisonnemens 
seront-ils bien forts et bien concluans ? Fontenelle dit, 
dans la vie du grand Corneille : 


« Il faut croire qu'Agésilas est de Corneille , puisque 
« SOn non y est. » 


Je dirai de même : « Il faut croire que le discours intitulé, 
‘Eparixds à6yos ( Éloge d’un jeune ami ), et un autre discours 
intitulé : ’Ervraquos Aoyos ( Éloge funèbre), sont tous les 
deux de Démosthène , puisque son nom ÿ a toujours été. 
Bourdaloue ct Massillon ne sont-ils pas comptés au nombre 


468 AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR. 


de nos plus grands orateurs ? et pourtant leurs oraisons 
funèbres ne valent guère mieux que celle de Démosthène.» 


Quant à la nature du sujet que traite Démosthène dans 

l’Eloge de son jeune et bel ami, nous dirons, pour sa justifica- 
tion, que les mœurs des Grecs autorisaient cet amour, 
quand il était fondé sur la vertu. « Il est permis , dit l’abbé 
Barthelerai dans le Voyage d’Anacharsis, à un jeune 
Spartiate , de recevoir les attentions assidues d’un autre 
» jeune homme , attiré auprès de lui par les attraits de la 
beauté, et par les charmes plus puissans des vertus dont 
elle paraît être l'emblème. » (x). 
Ce sentiment était considéré comme l'amitié ardente 
d’un frère pour son frère : aussi Démosthène ne fait aucune 
difficulté d’avouer ce sentiment pour le jeune homme dont 
il nous expose ici les qualités estimables. Eschine ; dans le 
discours qui précède celui-ci , fait le même aveu au sujet 
de quelques jeunes Athéniens , dont il avait même célébré 
en vers le courage et la vertu ; et il établit les mêmes prin- 
cipes que Démosthène , sur les fondemens honnêtes que 
doit avoir cet amour ; mais comme nos mœurs l’ont iou- 
jours repoussé, malgré des autorités si recommandables, 
nous nous contenterons de donner en latin la traduction de 
l'Egorixès Aoyes. 


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AR 
mn 


> 


> 





(a) Élien rapporte ( Hist., ch. 10) qu’un des plus honnêtes citoyens 
‘ de Sparte fut condamné à une amende, pour ne s’être jamais attaché à 
un jeune homme. ( Note de l’abbc Barthélemi , dans le Voyage d'Ans 
sharsis. ) 


T. III. 


30 


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AHMOXOENOTE 


EPATIKOZ AOFOZ. 


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DEMOSTHENIS 
SERMO AMATORIUS. 


Yo” 


A ge, age, quoniam audire vis , ostendam tibi 
orationem, et legam: sed consilium tibi est in pri- 
mis intelligerdum, ejus qui hanc orationem com- 
posuit. Îs Epicratem, quem inter multos, et for- 
mosos, et bonæ indolis adolescentes nostræ urbis, 
esse suavissimum, et æqualibus ingenio magis quam 
forma antecellere putabat , laudare instituit. Cum 
autem videret, amatoria scripta pleraque, is quos 
celebrarent , ut ingenue dicam , ignominiosa potius 
esse quam honorifica , id ne sibi usu veniret , cavit ; 
et quod se animo suo persuasum habere asserit , i- 
dem etiam scripsit:amatorem ingenuum neque fac- 
lurum tlurpe quicquam > neque petiturum. Quod 

igilur in oratione maxime amatorium deprehen- 
das , id in hoc genere versatur. Reliqua, partim 
ad ipsius adolescentis commendationem pertinent ; 
. partim de liberalibus disciplinis, vilæque genere 
constituendo præcipiunt. Hæc autem omnia sic 


scripta sunt quemadmodum in monimenta liltera- 


472 DEMNSTHENIS AMATORIUS. 
rum reterri sulent. Nam ut orationes quæ pronur- 
cantur. simplici et extemporali sermonis genere 
tex: debent;ila quas ad posterorum pervenire me- 
mortam velis. poemalis inslar elaboratas, et ex- 
guesttum in mudum perpolitas esse decet. Illas enim 
probubiies. has magnificas esse oportet. Ne vero 
exira causum tibt fabulas narrem , neve quid de eû 
sent. ipse cormemorem, sic ausculta, ut ipsam 
sratlonen jam auliturus, quandoipse adest, quem 
auditorem esse volui, Epicrates. 

Cum viderem rornullos eorum qui amantur , et 
rornu sunt ornatt, reutra felicitatum harum rec- 
e ui ,sed, ut orts decorem laudi sibi ducere, sic 
anucrun riniliurttaiem aversari, alque in judi- 
cum Leu mon tniellizere optima quæ sint,ut, 
gpier 295 qui hac re flasitiose abutuntur , illis 
etism sintiniqut, qui modestam , castamque con- 
suctudinem eorum expelunt : eos’ ego non sibimet- 
ipsis tantum male consulere, sed aliorum etiam 
fumiliuritates depravare , illorumque amentiam 
prudentibus non esse imitandam existimavi ; præ- 
sertim, si considerent, cum res ipsæ nec honestæ, 
nec flagitiosæ per sese sint, sed pro ratione uten - 


tium plurimum varient, temeritatis esse, uno eo- 


demque deutrisque modostatuere. Deinde, omnium 


AHMOZO, EPOTIKOS. 473 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 475 


_ esse absurdissimum judico ,eos admirari, qui plu- 
rimos et constantissimos amicos habeant ; ama- 
tores autem improbare, quibus sols ,. nec iis tamen 
omnibus, sed boniset modestis duntaxat, amasio- 
rum animi sic conciliari solent, ac dedi, ut eorum 
esse proprü videantur. Jam illos qui nullius talis 
amicitiæ felicem eventum viderunt , aut semetipsos 
tam incontinentesesse sciunt, ut modestam cum fa- 
miliaribus habere consuetudinem nequeant ; ita 
sentire fortasse nihil miri est. Qui autem eodem, 
quo tu, animo et conditione sunt , qui nec prorsus 
zgnorant,quantæ necessitudines per amorem absque 
infamia sint auctæ , et superioris vitæ suæ tempus 
cum verecundia transegerunt ; in eos ne Suspicio 
quidem cadit ullius turpitudinis. Quo magis etiam 
ad hanc scribendam orationem sum incitatus, quod 
duas res pulcherrimas consequi me posse animad- 
vertebam. Nam tum bonis tuis commemorandis, 
simul ette felicem , et me, qui te talem diligam, 
non væcordem esse, ostensurum confido ; tum 
suadcndis is quæ in primis necessaria sunt, et 
benevolentiæ meæ specimen et mutuæ amicitiæ oc- 
casionem allaturum. 


T'ametsi autem me non præterit, quam difficile | 


sit, et indolem tuam pro dignitate celebrare , et 
multo etiam esse periculosius, dare consilium, 
curn monitort eventus consiliüpræstandus sit ; decere 
tamen existimo, ut et hi qui jure laudantur , ve- 
rutalis excellentia laudantium facundiam superent ; 


470 DEMOSTHENIS AMATORIUS. 


et in dando consilio spero me non aberraturum. 
Scio enim stultos et intemperantia prorsus depra- 


vatos, nulla etiam sapientissima  rectissimaque 


consilia probè exequi ; per eos vero, qui vita | 


Li e e | 
suam prudenter et innocenter instlituerunt , nec vel 


mediocriter cogilata fustrari solere. 

Hac igitur spe fretus, ad orationem aggredior. 
Arbitror autem omnes mihi esse assensuros, 
‘hanc ætatem decere maxime, et pulchritudinem 
aspectüs, et modestiam animi, et fortitudinem 
utriusque, et perpetuam orationis suavitatem. E 
quibus ea quæ naturæ sunt, ita tibi præclara, 
Fortuna largita est, ut omnes te suspiciant, et 
admirentur : reliqua ipse tuapte cura ed perduxisti, 
utnermo sanus te reprehendat. Oportet aulern eu, 
qui maximas laudes mereatur, et Dis carum 
videri , et hominibus , partim propter semetlipsum, 
partim propter fortunam, admiratiori esse. Ac 
in universum de plurimis tuis ad virtutem adju- 
mentis, plura deinceps narrari conveniet. Quas 
vero singulatim laudes referre possum | eas vere 
ul exponam, operam dabo. 

Primum autem eam laudare incipiam, quan 
videntibusomnibus primum cognoscere licet, tuam 


pulchritudinem, ejusque colorem, è quo et membra, 


AHMOZO®. EPQTIKOS. 477 


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nyammuevor Paœivecbas, m'apa de vois avbpoarots, ta 
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478 AHMOZ®. EPATIKOZS. 


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_, DEMOSTHENIS AMATORIUS. 479 


el tolum corpus elucet : cui quam convenientem si- 
militudinem adhibeam , cum considero, invenio 
nullam. Sed in mentem mihi venit, rogandos esse 
lectores hujus orationis, ut ipsi te spectent et 
. contemplentur , utvenia mihi detur, nihil tibi simile 
adferenti. Cum qua enim id mortalium rerum com- 
paretur, quod immortale aspicientibus desiderium 
parit? quod aspectu sui non satiat? quod cum 
remotum est, animis obversatur? quod divinam 
obtinet in corpore humano dignitatem ? ut flori- 
dum elegantia venustatis, ita omnis suspicionis 
expers ? Jam nec illa in facie tua culpari queunt, 
quæ multis pulchritudine prœæditis accideruut, ut 
vel ob corporis inconcinnitatem, universa eorum 
elegantia turbaretur ; vel propter calamitatem ali- 
quam , etiam reliqua per se præclara minus pla- 
cerent : quarum reprehensionum omnium tuam fa- 
ciem expertem esse reperiemus. T'anta enim cura, 
quisquis ille deorum fuit, qui formam tibi largitus 
est, omnes hujusmodi labes cavit, ut nihil vitu- 
peratione dignum, suspicienda in le plurima efje- 
cerit. Nam cum in his quæ aspectu sentiuniur, 
maxime facies emineat, atque in hac ipsa oculi ; ma- 
gis etiam in his suam erga te benevolentiam numen 
ostendit. Non enim eos ad necessarios duntaxat 
usus idoneos præbuit ; sed, cum quorumdam virtus 
vix ex'aclionibus appareat, mores luos probatis- 


simos per visus indicia declaravil , qui sis et mitis 


480 DEMOSTHENIS AMATORIUS. 

atque humanus aspectu, et magnificus , et gravis 
in vitæ consuetudine , et fortis ac moderatus ad- 
versus omnes :idquodin primis admirere. Nam cum 
aliorum comitas in humilitatis, gravitas in fastüs 
opinionem incurral; cumque üidem,ut propter fort 
tudinemtemerarü, sic propter mansuetudineminertes 
videantur, tot res inter se contrarias nacta fortuna, 
ita uli par est, omniaconsentientia secum effjecit, 
quasi votum absolveret , aut exemplum alirs osten- 
dere vellet , non quasi mortalem pro more suo na- 
turam constitueret. 

Quod si tuam pulchritudinem assequi dicendo 
liceret, aut unum hoc in te laudandum esset, nihil 
in hoc tui celebrandi proposito è tuis dotibus præ- 
tereundum videretur. Nunc vereor, ne auditores 
defatigemus , ut minus alacriter accipiant reliqua, 


si de hoc frustra nugemur. Quis enim speciem 
luam cratione exprimat »{quam nec picitæ aut Jictæ 
imagines, præstantissimorum artificum industria 
elaboratæ, superare queant ? Neque id mirandum; 
nam illæ immobiles spectantur, ut obseurum sit, 
cujusmodi, si viverent, apparerent ; sed animi tu 
mansuetudo, et dexteritas in omnibus tuis factis, 
venustatem corporis mirum in modum auget. 
Ac tuæ form laudes (quanquam præterii mul- 


Las ) has habeo. De temperantia vero, pulcherrima 


AHMOZO®. EPOTIKOS. . 48t 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 483 
laus illa occurrit, quod, cum ista ætas calumniis ex- 
posita sil,tibi usu venit ut potius laudarere. Non mo- 
do enim nihil delinquis ; sed sapientius etiam, quam 
pro flore œtatis,vitam instituisti. Cujus rei maximum 
testimonium est, tua cum hominibus consuetudo. 
Cum enim te multi conveniant, idemque diversis- 
simis præditi ingeniis , teque omnes ad suam fa- 
miliaritatem invitent , ita prœclare te adversus illos 
omnes gessisti, ut amicitia tua delectentur : quod 
est vitæ indicium laudabiliter humanilerque ins- 
titutæ. Quanquam autem jam nonnulli probati sunt , 
tum qui non quosvis in amiciliam recipiendos sua- 
sere, lum qui isdem paruere, quod et, si quis 
improbis obsequatur, necesse sit vulgi reprehen- 
sionem incurrere , et, si eam calumniam vereatur, 
odium ipsorum sodalium suscipiendum sit : ego ta- 
men propter hoc ipsum te magis laudandum censeo, 
qui, cum aliis fieri non posse videatur , ut populi 
jadiciis probetur quisquam , tantum illos excellas, 
ut difhcultates atque asperitates omnes superaris. 
Nam ne suspicionem quidem de te præbes, quasi 
ulli sis delictorum socius; et aliorum odium mo- 


rum dexteritate vincis. 


484 DEMOSTHENIS AMATORIUS. k 

Jam cum amatoribus ( si quid de his quoque di- 
cendurn est ) ea esse ratio tua, eaque cum bonitas, 

t 

tum prudentia mihi videtur , ut, cum plerique nec 
eum quem sibi delegerunt, moderate ferre queant, 
tibi usu venerit, ut omnibus supra modum placeas: 
id quod signum est tuæ virtutis evidentissimum. 

Nemini enim ea negasti, quæ jure honesteque 
tribui possunt : quæ vero cumprobro conjuncta sunt, 
ea nec sperare quisquam in animum inducit : tan- 
tam virtutis et honestatis appetentibus potestatem, 
impudentibus desperationem affert tua modestia. 
PrϾterea, cum in adolescentia plerique modestie 
laudem taciturnitate venentur ; tu tantüm ingenio 
polles, ut sermonibus et colloquiis tuis non mino- 
rem quam cϾteris omnibus rebus apud familiares 
tuos laudem sis assecutus : tantus tuus lepos est, 
tanta suavilas, lum serüs, tum jocosis in rebus; 
cum et simplex sis absque delicto ,et acutus absque 
malicia, et humanus cum ingenuitate : ac denique 


talis,qualem virtutis aliquis amans filium adoptärit: 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 487 
De  fortitudine autem (nam et hanc præte- 
rire non decet), quanquam tua quidem natura 


multas adhuc accessiones recipit , sequensque 


tempus laudaiuris magnam copiam suppedita- 
bit, tamen pulcherrimæ sunt ista œtate lau- 


des, qua nihil delinquere cæteris est optabile. 
Ac tua quidem fortitudo, cum ex alüis rebus ce- 
lebrari possit, tum vero propter exercitationem, 
cujus vel plurimi testes extiterunt. Fortassis autem 
in primis dicendum est, quam prudenter id studium 
cæteris prœtuleris. Nam prudens agendarum re- 
rum delectus in adolescente, commune signum 
est et animi liberalis, et cordati ingeniü. Qua- 
propter nec istius instituti laus est prætermittenda. 
Cum igitur scires , a reliquis certaminibus nec ser- 
vos, nec peregrinos excludi, istud verd solis pro- 
positum esse civibus, nec nisi ab optimatibus expeti; 
sic eo te contulisti. Ad hœc, si qui currendo se 
fatigent, eorum nec fortitudinem, nec animi prœs- 
tantiam augerti, eos vero qui pugilatu, aut aliis ejus 
generis ludis se exerceant, prœter mala corporis, 
etiam ingenia corrumpere cum judicares ; splen- 
didissimum pulcherrimumque exercitationis genus, 
tuæque naturæœ aptissimum elegisti, quod et ar- 


morum consuetudine, et cursuum tolerantia belli 


188 DEMOSTHENIS AMATORIUS. 


simulacrum repræsentet, et magnificentia et splen- 
dore apparatus, potentiæ deorum simile videatur, 
prϾterea et spectatu jucundissimum sit , et e plurimis 
variisque generibus constet, et ingentia præmia 
merito consequatur. Præter enim ea quæ tribuun- 
ur, ipsa etiam exercitatio, et tam prœclarum 
studium, non parvum præmium homini vel me- 
diocriter virtutis studioso, videatur. Quod Home- 
rici carminis testimonio vel in primis comprobatur : 
in quo et Græcos et Barbaros tali apparatu gessis- 
se bellum fecit inter sese. Prœterea etiam hodie 
Grœcarum urbium non abjectissimis , sed ma- 
ximis, in certaminibus uti eo familiare est. Quia 
vero putabas nihil prodesse rerum pulcherrimarum 
desiderium , aut corporis ad omnia habilitatem, 
nisi et animus probe esset exornatus ; laborum to- 
lerantiam statim in gymnasüs ostentatam, necin 
Jactis fefellisti : reliquum autem ingenii tui spler- 
dorem, animique robur , in certaminibus potissimum 
declarasti. De quibus etsi ordiri vereor, metuens 
ne ea quæ lum gesta sunt, oratione non assequar, 
tamen neque prœtermittam. Nam turpe fuerit , qua 


nos spectantes exhilarant, ea nolle commeimorare. 


Ac si omnia certamina referre vellem, ultra mo 


AHMOZ®. EPOTIKOS. 489 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 491 
dum fortasse nobis extenderetuf oratio:unius autem, 
in quo multum excelluisti fucta mentione, et re- 
liqua indicabo, et audilorum benignitate non abutar. 
Ermissis bigis, atque alüs longius evectis, alis 
subsequentibus, utrisque superatis, præ utrisque, 
ut decuit, victoriam obtinuisti ; talem coronam 
adeptus, in qua cum ipsa victoria præclara sit , 
tamen evasisse incolumem, prϾclarius videbatur, 
et admirabilius. Nam adversariorum curru contra 
Le ruente, cunctisque putantibus equorum vio- 
lentiam non sustineri posse ; quanguam videras 
cœterorum quosdam, nullo etiam ingruente peri- 
culo, mirificé angi, minime perterritus es , aut re- 
fugisti; sed et robore animi, et bigarum impetu 
Juisti superior , et adversarios , qui secundo cursu 
nec interrupto usi fuerant, celeritate antever- 
tisti. Quo ita mutasti animos hominum, ut cum 
multi jactent in ludis equestribus nihil esse perinde 
jucundum atque naufragia curruum, tique vera 
dicere videantur , de te contra spectatores omnes, 
solliciti ne quid tibi tale accideret, formidarent. 
T'antam benevolentiam et studium in eorum ani- 
mis natura tua excitärat , neque id injuria. Cum 
enim pulchrum sit, ob unum aliquod ornamentum 
esse conspicuum ; quanto pulchrius est omnia com- 


plecti, quæ homo prudens laudi sibi duxerit ? 


\ 


492 DEMOSTHENIS AMATORIUS. 


Idque inde perspicitur : Æacum et Rhadamantum 
propter justiciam , Herculem , Castorem et Pollu- 
cem propter fortitudinem , Ganymedem , Adonim, 
et ejus generis alios propter pulchritudinem, a 
Diis adamatos esse reperiemus. Quare non miror 
eos, | qui amicitiam luam expetunt , sed illos, qui 
non eodem modo erga te afficiuntur. Si qui enim 
singulis duntaxat horum quæœ diximus bonorum 
præœditi, convictu deorum sunt dignati ; nonne ei, 
homo qui natus sit, optabile fuerit, ejus amicum 
Jieri, qui illa univerSa in sua potestate habeat ? 
Prædicanda igitur est tui et patris, et matris, et 
cœterorum propinquorum felicitas , quod æquales 


tuos tantum virtute vincas. Sed horum multo ma- 
gis, quos tu tam præstantibus dotibus ornatus ; 
delectu habito ex omnibus, amicitia tua dignaris. 
Nam illos fortuna tecum conjunxit ; hos sua virtus 
tibi commendavit : qui haud scio amatores ne, an 
soli veri judices sint nominandi. Nam mihi qui- 
dem videtur initio fortuna, contemptis improbis, 
honestorum virorum mentes irritare volens , na- 
turam tuam fecisse formosan; non quo facile ad 
voluptatem decepta prolaberetur , sed ut amplexa 


virtutem gloriam consequeretur. 


Quanquam autem multo plura de te comme- 


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AHMOX®, EPATIKOS. 493 
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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 495 


norare possem , hic mihi finiendam esse puto lau- 
dationem ; veritus, ne mea tui prœdicatio naturæ 
humanæ limites excedere videatur. Nam usquè 
adeo dicendi vis ab aspectu vincitur , ut, his quæ 
sub sensum oculorum cadunt, fidem esse abrogan- 
dam nemo putet ; eorumdem verd laudes etiam 


jJusto minores , non esse veras opinentur. 

His igilur nunc omissis, ea tibi præcipere cona- 
Bor , per quæ vitam tuam honoratiorem efhcias. 
Te verd velim ea quæ dicentur, non obiter ani- 
madvertere ,neque existimare, me ostentandi potius 
ingenii, quam tui juvandi studio, his verbis esse 
usum, ut nec à veritate aberres , nec, pro op- 
timis obvia quæque amplexus, pejus tibi con- 
sulas. Etenim quorum obscura et humilis natura 
est, hos , nec si quid non recte fecerint, objurgamus. 
At quorum laus, ita uti tua, in illustri loco sita 
est, his, honestissimarum rerum vel neglexisse ali- 
quid, probro datur. Prœterea qui in aliis oratio- 


nibus judicandis hallucinantur , una tantum de re 
non optimè slatuunt. Qui verd consilia de vitæ 
officiis non recte accipiunt, aut contemnunt , erroris 


sul per omnem secum ætatem monimenta circum- 


496 DEMOSTHENIS AMATORIUS. 

ferunt. À quibus omnibus te alienum atque immu- 
nem esse decet , ac providere, et perspicere, quid 
maximam in rebus humanis vim obtineat , et, quo 
rectè feliciterque conslituto, maximos in vita fructus 
percipiamus ; quo item neglecto, aut depravato, in 
acerbissimas calamitates incidamus. Neque enim 
obscurum est, ejus rei curam in primis esse susci- 
piendam , quæ plurimum in utramque partem mo- 
menti et virium habet. | 


Mentem autem humanarum rerum omnium esse 
moderatricem reperiemus ; quam sola philosophia 
et recte erudire, et exercere queat. Ejus ergo te 
non expertem esse oportere censeo , aul ab ea se- 
ctanda, laboribus, quibus ea paranda est, deterreri. 
Cogitandum potius, per ignaviam et socordiam 
nec facillima quæque posse comprehendi ; tolerantia 
autem et industria nihil rerum natura esse bono- 
rum quin comparetur. Atque omnium esse absur- 
dissimum , parandarum opum, augendique roboris, 
et rerum similium ardere cupiditate , proptereaque 
multas œrumnas perpeti : quœ omnia mortalia sunt, 
mentique servire consuérunt ; ut vero ipsa mens, 
quæ cœtera gubernat, quæ nunquam deserit, qu 
lotius vitæ dux et magistra est, excolatur, non 


elaborare. Præclarum sane et fortunæ beneficio, 
inter excellentes esse admiration ; sed multo præ- 


clarius est, suapte industria, quicquideximium sit, 


AHMOS®. EPOTIKOZ. 497 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 499 


esse assecutum. Nam illa, etiam improbis nonraro 
sese offert ; hœc verû nemini adest nisi virtute præ- 
stantissimo. Ac de philosophia quidem disserendi 
accuratius, alio tempore nobis occasiones oppor- 
tuniores dabuntur, opinor. Sed breviter eam attin- 


gere, nunc etiam nihil prohibebit. 


Tllud autem in primis est diligenter animad- 
vertendum : cum omnem disciplinam scientia et 
exercitatione quadam contineri, tum philosophiam 
magis etiam cœteris. Nam quanto diligentiores ea 
prudentioresque magistros habet , tanto pulchrius es- 
se constitutam par est. Atqui cum et in dicendo et 
in deliberando mentis versetur officium , philoso- 
Phia autem hujus utriusque rei peritiam tradat, 
cur eam  disciplinam, quæ nos horum utriusque 
compotles facit, persequi nolimus? T'um enim con- 
sentaneum est, rei nostræ familiari accessura esse 
maxima incrementa, adeoque totam vitam fore 
cultiorem , cum et quæ doceri queunt, artis admi- 
niculo, et cœtera exercitatione quadam , el as- 
suefactioneobtinuerimus. Neque enim hoc dici pro- 
fecto potest , nihil esse in scientia momenti ad hoc, 
ut aliis præstemus alii sapientia. Nam cüm omne 


ingenium , si apta institulio accedat, fit melius ; 


- Aè 


5oo DEMOSTHENIS AMATORIUS. 


tum vero ea multo maxime, quæ à primo statim 
ortu dexteriora cæteris extiterunt. Îlla enim sese 
duntaxat vincunt , hæc etiam aliis antecellunt. Ne 
vero dubita quin agendo parta peritia, nec sine 
periculo contingat, et ad reliquam vitam sit inu- 
tilis : philosophica autem institutio ad'hæœc omnia 
opportunè contemperata. Etsi autem quidam propter 
felices rerum successus fortunæque favorem in ad- 
miratione fuerunt , eos tamen te contemnere, el tui 
ipsius curam gerere decet. Nec enim mazximæ 
res temeré invadendæ, sed certa ratione scienter- 
que suscipiendæ sunt ; nec in ipso demum geren- 
darum rerum articulo meditari , sed ea scientia te 
institutum esse decet , ut quicquid opus fuerit , bene 
administres. 

Existimabis autem cum omnem eruditionem, si 
quis utatur, prodesse multum ; tum vero eam doc- 
trinam, quæ tradit, quid in Republica et agendum 
et dicendum sit, in primis. Nam geometriæ ac si- 
milium artium esse rudem, turpe id quidem est ; 
sed earum summum fieri artificem, infra excel- 
lentiæ tuæ dignitatem. At in illa excellere facul- 
tale, præclarum ; non esse instlitulum , prorsus est 
deridendum. Quod ex multis aliis rebus intelligitur , 
et ex eo, st viros illustres, qui tuam ætatem præ- 
cesserunt, spectes. Nam et Periclem , cujus sapien- 
tia temportbus illis prϾ omnibus celebrata est, fa- 


miliarem fuisse Anaxagoræ Clazomenio , atque 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 5o3 
illo doctore vim eam consecutum esse audies , et 
Alcibiadem, ingenio quidem ad virtutem multo 
deteriore (ut qui partim superbè , partim abjecte, 
partim libidinosissime vitam instituerit ), reperies , 
Socratis institutione, multa in sua vita correxis- 
se , cœtera magnitudine rerum gestarum occul- 


tasse. 


Quod si veteribus commemorandis immorandum 
non est, cum recentiora exempla in promptu sint , 
tum T'imotheum non is rebus, quibus adolescens 
studuit , sed propter ea quæ post institutionem Tso- 
cratis gessit, et summam gloriam , et amplissimos 
honores merito esse consecutum cognosces ; tum 
Archytam, qui Tarentinam rempublicam, summa 
rerum ad ipsum delata, adeo præclarè et huma- 
niter administravit, ut ejus nomen apud omnes 
celebretur. Ts igitur ,cum sperneretur initio, à Pla- 
tonis congressibus tantam autoritatem est adeptus. 
Neque horum quicquam sine ratione faetum est : 

imo longe esset absurdius, si ad parva quædam 
perficienda nobis artis aique exercitationis opus 
esset adjumentis , res vero maximæ nullam artem, 
nullum hujusmodi studium postularent. Ac de his 
quidem plura dicere non video quorsum attineat. 
Neque enim initid sic id hanc mentionem sum in- 


gressus, quasi tu ea prorsus ignorares. Sed hujus 


Lai DEMOSTHENIS AMATORIUS. 
generis exhortationibus Lgnaros excitart, scientes 


inflammari putabam. 


Ne verd putes, me, quôd ista direrim , de me pol- 
liceri bi doctrinam harum rerum. Nec enim me fateri 
pudet , ipsi mikli adhuc mulia esse discenda , atque 
ipsum rempublicam malle gerere, quam alis eam 
doctrinam tradere. Neque hæc sic accipi velim , quasi 
asperner eam , quæ sapientiæ et eloguentiæ magistris 
proposita est, gloriam ; sed quia id quod dico , ve- 
rum est. Scio enim mulos ex obscuris et contemptis, 
per eam professionem illustres esse factos , ac Solonem 
et viventem et mortuum mazxima gloria floruisse , cui 
reliqui honores negati non fuerunt. Nam et fortitudi- 
nis suæ tropœum Megarense monimentum reliquit, 
et consilii, Salaminis recuperationem , et cœteris in 
rebus sapientiæ , leges, quibus eliam hodie plurimi 
Grœcorum constanter utuntur. Qui quamquam tot 
ornaments cumulatus , tamen nihil perinde studuit, 
atque ut in septem sapientum numerum referretur ; sa- 
pientiæ studium non probro cuiquam, sed laudi om. 
nibus esse dandum existimans , in quo æquë rectèe sen- 
sit, ut in cœteris , in quibus excelluit. ÆAtqui ego nec 
ipse aliter sentio , et tibi philosophandum censeo. Nec 
obliviscendum , quantis te bonis natura et fortuna cu- 


mularit. Quæ hanc ipsam ob causam ego quoque ora- 


me 


AHMOSO®. EPATIKOS. 505 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. 507 
tionis initio commemoravi , non tam quidem, ut lauda- 


tone ingenü tui, animum tuum mihi conciliarem : 


quäm utte ad philosophiam adhortarer , utet eam non 
parvi duceres , nec bonis istis elatus, ea quæ restant, 
negligeres. Neque verd si üs præstas, quibus cum 
vivis , studere als esse præstantior nolis ;sed exis- 
times , eximium esse excellere in omnibus , magisque 
expedire, ut ei rei studere videaris , quam utin vulga- 
ribus emineas,aut ingenium tuum dedecores,aut eorum, 
qui sibi de te magna pollicentur , spem frustreris : imd 
tuis viribus vincere studebis benevolentissimorum de- 
siderium , atque existimabis , reliquas orationes , st me- 
diocriter placeant, oratoribus esse gloriæ ; præcep- 
tiones autem , üs quipareant, et usui esse , et honori ; ac 
judicia de alüs rebus animi nostri sensum ostendere , 
studiorum vero delectum, totum nostrum ingenium ape- 
rire. De quibus interim dum judicas, ab omnibus de 
te fieri judicium expecta : et mihi , qui te ita laudarim, 
pro eo ac specimen dete præbueris , certamina fore 
sine mord sustinenda. Quas ob res, et te hisce lau- 
dibus videri dignum, et mühi tui amorem non esse 


fraudi oportebit. 


Te verd ñon ita promptè ad-philosophiam adhorta- 


rermmur , rnisi nec alud munus amicilia nostra magis 


| 5o8 DEMOSTHENIS AMATORIUS. 

dignum , me tibi posse conferre arbitrarer , et rem- 
publicam viderem , dum , Penuria bonorum virorum , 
quibusvis mündatur , ob horum delicta mazximis cla- 
dibus affici. Ut igitur et Ipsa tua virtute, el tu ipsius 
honoribus perfruaris, studiosius te sum hortatus. Neque 
enim penes te futurum esse, ut privatam vitam agas, 
sed tibi publicum aliquod munus mandatum ir puto ; 
et qud major est ingeni tui præstantia , ed tibi ma- 
jores dignitates obventuras , eoque maturius tui peri- 
culum factum iri. Expediet igitur nunc ita esse anime 
præparatum, ut tunc nihil delinquas. Mei itaque of- 
ficü est, explicare quæ à te fiert utiliter existimem ; 
tui, de eis deliberare. Decet autem etiam cϾteros, 
qui tuam familiaritatem expetunt , non breves et leves 
voluptates atque colloquia magnifacere , neque ad ea 
te provocare, sed elaborare, studioseque cogitare, de vi 
La tua quam illustrissima efficienda. Sic enim et ipsi ma- 
æimas laudes assequentur , et in te maxima beneficia 
conferent. Ac tuorum sodalium nunc etiam neminem 
reprehendo. Nam in reliquæ felicitatis tuæ parte et 
hoe esse videtur , quod in nullum illaudatum incideris 
amatorem ; sed eorum tibi familiaritas contigerit , qui- 


bus meliores ex omnibus œqualibus deligi non possint. 


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DEMOSTHENIS AMATORIUS. Sir 
Proinde suadeo , : ut te erga illos omnes comem præ- : 
beas et facilem, sed 'eorum tamen prudentissimis ob- 


sequaris, ut. ab his ipsis et à reliquis civibus mehor 


judiceris. Vale. 


FIN DU TROISIÈME VOLUME. 





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TABLE 


DES DISCOURS DE DÉMOSTHÈNE , 


ET D'ESCHINE, 


CONTENUS DANS CE VOLUME. 
Sommaire de la harangue sur de 
traité d'Alexandre. . . . . .. 


Harangue sur te traité d'Alexandre. 


Notes sur la harangue du traité 
d'Alexandre. . .... 
Réflexions préliminaires sur Les 
exæordes de Démosthène 
Exordes de Démosthène. . . .... 
Notes sur les exordes de Démos- 
thène. . .....4.. | 
Réflexions préliminaires sur Les 
lettres de Démosthène et d'Eschine. 


9. + ee . 4 + ee 


Lettres de Démosthène. . . . .. ne 


Lettre première. . .......... . 
— Deuxième. ............ 


— Troisième 


Notes sur Les lettres de Démosthène. 


_ 


Lettres d'Eschine . . . ... Le... pag 


Lettre première. . .. ........ 


— Quatrième. . ...... DS 
— Cinquième. ............ 


— Septième. . ........ ... 
— Huitième. ............. 


— Douzième. . . eue. 
_ Notes sur Les lettres d Eschine. 
Sommaire de la haranque d'Es- 
chine contre Timarque. . . ... 
Harangue d'Eschine contre Ti- 
MANQUE ss se 
© Notes. .... ....... ...... 
Avertissement de L'éditeur. . . . . 
Demosthenis Sermo amatorius. . 


Y 


FIN DE LA TABLE. 


241, 
2/3. 


247. 
251. 


252. 





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THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY 
REFERENCE DEPARTMENT 


This book is under no circumstances to be 
taken from the Building 








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