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Full text of "Oeuvres complètes de Christiaan Hugens"

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in  2012  with  funding  from 

University  of  Toronto 


http://archive.org/details/oeuvrescompltesd16huyg 


SOCIÉTÉ    HOLLANDAISE    DES    SCIENCES    DE    HARLEM. 


J*ai  Vhonneur  de  vous  offrir ,  de  la  part  des  Directeurs  de  la  Société 
hollandaife  des  Sciences,  le  Volume  Seizième  des 

ŒUVRES  COMPLÈTES  DE  CHKIS1IÀAN  HUTGENS 

publiées  par  cette  Société. 

Veuillez  in  obliger  par  un  avis  de  réception  et  agréer  Pajfurance 
de  ma  confidération  la  plus  diflinguèe. 

A.  F.  HOL LEMAN, 

Secrétaire  Perpétuel. 


ŒUVRES  COMPLETES 


DE 


CHRISTIAAN  HUYGENS. 


ŒUVRES  COMPLETES 


DE 


CHRJSTIAAN  HUYGENS 

PUBLIÉES    PAR    LA 

SOCIÉTÉ  HOLLANDAISE  DES  SCIENCES 

TOME  SEIZIÈME 
1929 

PERCUSSION.  QUESTION  DE  L'EXISTENCE  ET 

DE   LA   PERCEPTIBILITE  DU  MOUVEMENT   ABSOLU. 

FORCE  CENTRIFUGE.  TRAVAUX  DIVERS 

DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  de  1659  À  1666. 


SWETS  &  ZEITLINGER  N.V. 
AMSTERDAM    -     1967 

Réimprimé  avec  le  consentement  de  la  Société  Hollandaise  des  Sciences 

A      / 


Il* 


PERCUSSION.  QUESTION  DE  L'EXISTENCE  ET 
DE  LA  PERCEPTIBILITÉ  DU  MOUVEMENT  ABSOLU. 

FORCE  CENTRIFUGE.  TRAVAUX  DIVERS 
DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  de  1659  à  1666. 


DE  MOTU  CORPORUM 

EX 

PERCUSSIONE. 


Avertiffement. 


APERÇU  GENERAL  DE  LA  GENESE  DU  TRAITE  „DE  MOTU 
CORPORUM  EX  PERCUSSIONE". 

On  connaît  la  grande  amitié  qui  liait  le  père  de  Chriftiaan  Huygens  à  Descartes 
et  l'admiration  profonde  que  celui-ci  lui  infpirait  ').  Cette  admiration  fut 
partagée  par  le  jeune  Chriftiaan  qui,  fans  doute,  a  rencontré  plus  d'une  fois 
le  philofophe  français  dans  la  maifon  paternelle,  et  fubi  l'afcendant  de  cette 
puiflante  perfonnalité. 

Voici,  en  effet,  comment  vers  la  fin  de  fes  jours  Chriftiaan  Huygens  décrivit 
l'influence  que  Descartes  avait  exercée  fur  lui  dans  fa  jeune  (Te2):  „Mr.  des  Cartes 
avoit  trouvé  la  manière  de  faire  prendre  fes  conjectures  et  fictions  pour  des  veritez. 
Et  il  arrivoit  a  ceux  qui  lifoient  fes  Principes  de  Philofophie  3)  quelque  chofe  de 
femblable  qu'a  ceux  qui  li  fent  des  Romans  qui  plaifent  et  font  la  mesme  impreflion 


1)  Voir  sur  les  relations  entre  Constantyn  Huygens  et  Descartes  les  p.  113 — 116  du  T.  XII, 
1 91  o ,  des  „Œuvres  de  Descartes"  publiées  par  Adam  et  Tannery. 

2)  Voir  la  p.  403  de  notre  T.  X. 

3)  Les  „Principia  philosophie",  ouvrage  mentionné  dans  la  note  4  de  la  p.  546  du  T.  II ,  paru- 
rent en  juillet  1644,  lorsque  Huygens,  né  le  14  avril  1629,  avait  15  ans;  voir  la  p.  358  du 
T.  XII  des  „Œuvres  de  Descartes". 


AVERTISSEMENT. 


que  des  hiftoires  véritables.  La  nouveauté  des  figures  de  (es  petites  particules  et 
des  tourbillons  y  font  un  grand  agrément.  Il  me  fembloit  lorsque  je  lus  ce  livre  des 
Principes  la  première  fois  que  tout  alloit  le  mieux  du  monde,  et  je  croiois,  quand 
j'y  trouvois  quelque  difficulté,  que  c'étoit  ma  faute  de  ne  pas  bien  comprendre  fa 
penfée.  Je  n'avois  que  1 5  h  1 6  ans.  Mais  y  ayant  du  depuis  découvert  de  temps 
en  temps  des  choies  vifiblement  faufTes,  et  d'autres  très  peu  vraifemblables  je 
fuis  revenu  de  la  préoccupation  ou  j'avois  eftè". 

En  mai  1 645 ,  à  l'âge  de  1 6  ans ,  Chrirtiaan  entra  dans  l'Univerfité  de  Leiden , 
où  il  rencontra  le  mathématicien  Frans  van  Schooten ,  qui,  l'année  fuivante, 
fuccéda  à  fou  père,  du  même  nom ,  comme  profeiïeur  de  mathématiques  à  l'école 
des  ingénieurs,  dépendant  de  l'Univerfité.  Cet  homme  d'environ  trente  ans, 
grand  admirateur  de  Descartes,  fut  le  précepteur  et  bientôt  l'ami  de  ChrifHaan. 
Il  confidérait  comme  fa  vocation  principale  d'enfeigner  à  fes  élèves,  et  furtout 
au  plus  éminent  d'entre  eux '),  les  nouvelles  méthodes  et  découvertes  mathéma- 
tiques du  philofophe  français. 

En  1650  Huygens  donna  encore  un  témoignage  éloquent  de  fon  admiration, 
à  peine  atteinte,  pour  Descartes  dans  les  vers  qu'il  confacra  à  fa  mémoire  et  qui 
fini  fient  par  la  (tance  a)  : 

„Nature,  prends  le  deuil,  viens  plaindre  la  première 
Le  Grand  Descartes,  etmonftre  ton  défespoir; 
Quand  il  perdit  le  jour,  tu  perdis  la  lumière , 
Ce  n'efi:  qu'à  ce  flambeau  que  nous  t'avons  pu  voir." 

C'eft,  paraît-il,  en  1652  que  la  réaction  dans  l'efprit  de  Huygens  à  l'égard 
de  Descartes  fe  fait  jour. 

Le  17  janvier  1652  il  écrit  à  van  Gutfchoven  3)  qu'il  doute  de  la  vérité  des 


')  Nous  possédons  encore  le  Manuscrit  de  l'écriture  de  van  Schooten  qui  a  servi  aux  études  de 

Huygens;  voir  les  p.  7—20  de  notre  T.  XI. 
')  Voir  la  p.  125  du  T.  I. 

3)  Voir  la  p.  167  du  T.  I. 

4)  Voici  ces  règles  dans  la  version  française  delà  traduction  ,  autorisée  par  Descartes, de  1647 
(voir  la  note  4  de  la  p.  101): 

„La  première  est  que,  si  ces  deux  corps,  par  exemple  B  &  C  [voir  la  figure  de  la  note  4 
de  la  p.  93]  estoient  exactement  égaux,  &  se  mouuoient  d'égale  vitesse  en  ligne  droite  l'vn 
vers  l'autre. . . ,  lors  qu'ils  viendroient  à  se  rencontrer,  ils  rejalliroient  tous  deux  également 


AVERTISSEMENT. 


règles  de  D^scartes  fur  le  choc  des  corps  4)  ,  la  première  exceptée ,  pour  ne  pas 
dire  qu'il  les  fufpecte  d'être  fan  (Tes.  Il  pourrait  apporter  Tes  raifons,  furtout  contre 


&  retourneroient  chacun  vers  le  costè  d'où  il  seroit  venu ,  sans  perdre  rien  de  leur  vitesse. 

La  seconde  est  que,  si  15  estoit  tant  soit  peu  plus  grand  que C,&  qu'il  se  rencontrassent 
auec  mesme  vitesse,  il  n'y  suroit  que  C  qui  rejallit  vers  le  costé  d'où  il  seroit  venu,  &  ils 
continueroient  par  après  leur  mouuement  tous  deux  ensemble  vers  ce  mesme  costè. 

La  troisième  que,  si  ces  deux  corps  estoient  de  mesme  grandeur,  mais  que  B  eust  tant  soit 
peu  plus  de  vitesse  que  C,  non  seulement, après  s'estre  rencontrez,  C  seul  rejalliroit,  &  ils 
iroient  tous  deux  ensemble,  comme  deuant,  vers  le  costé  d'où  C  seroit  venu;  mais  aussi  il 
seroit  nécessaire  que  B  luy  transferast  la  moitié  de  ce  qu'il  auroit  de  plus  de  vitesse. 

La  quatrième  que ,  si  le  corps  C  estoit  tant  soit  peu  plus  grand  que  B ,  &  qu'il  fust  entière- 
ment en  repos,  de  quelle  vitesse  que  B  pust  venir  vers  luy  jamais  il  n'auroit  la  force  de  le 
mouuoir,  mais  il  seroit  contraint  de  rejallir  vers  le  mesme  costé  d'où  il  seroit  venu. 

La  cinquième  est  que,  si,  au  contraire,  le  corps  C  estoit  tant  soit  peu  moindre  que  B , 
celuy-cy  ne  sçauroit  aller  si  lentement  vers  l'autre,  lequel  je  suppose  encore  parfaitement  en 
repos,  qu'il  n'eust  la  force  de  le  pousser  6c  luy  transférer  la  partie  de  son  mouuement  qui 
seroit  requise  pour  faire  qu'ils  allassent  par  après  de  mesme  vitesse. 

La  sixième,  que  si  le  corps  C  estoit  en  repos,  &  parfaitement  égal  en  grandeur  au  corps  B, 
qui  se  meut  vers  luy,  il  faudroit  nécessairement  qu'il  fust  en  partie  poussé  par  B,  &  qu'en 
partie  il  le  fit  rejallir;  en  sorte  que,  si  B  estoit  venu  vers  C  auec  quatre  degrez  de  vitesse,  il 
faudroit  qu'il  luy  en  transferast  vn ,  &  qu'avec  les  trois  autres  il  retournast  vers  le  costé  d'où 
il  seroit  venu. 

La  septième  &  dernière  règle  est  que,  si  B  et  C  vont  vers  vn  mesme  costé ,  &  que  C  précède, 
mais  aille  plus  lentement  que  B,  en  sorte  qu'il  soit  enfin  atteint  par  luy. . .,  il  peut  arriuer 
que  B  transférera  vne  partie  de  sa  vitesse  à  C ,  pour  le  pousser  deuant  soy  ;  &  il  peut  arriuer 
aussi  qu'il  ne  luy  en  transférera  rien  du  tout,  mais  rejallira  ,  auec  tout  son  mouuement ,  vers 
le  costé  d'où  il  sera  venu.  A  sçavoir,  non  seulemenr  lors  que  C  est  plus  petit  que  B,  mais 
aussi  lors  qu'il  est  plus  grand,  pourueu  que  ce  en  quoy  la  grandeur  de  C  surpasse  celle  de 
B,  soit  moindre  que  ce  en  quoy  la  vitesse  de  B  surpasse  celle  de  C,  jamais  B  ne  doit  rejallir, 
mais  pousser  C,  en  luy  transférant  vne  partie  de  sa  vitesse.  Et  au  contraire,  lors  que  ce  en 
quoy  la  grandeurde  C  surpasse  celle  de  B,est  plus  grand  que  ce  en  quoy  la  vitesse  de  B  sur- 
passe celle  de  C,  il  faut  que  B  rejallisse,  sans  rien  communiquer  à  C  de  son  mouuement;  & 
enfin,  lors  que  l'excez  de  grandeur  qui  est  en  C,  est  parfaitement  égal  à  l'excez  de  vitesse 
qui  est  en  B ,  cetuy-cy  doit  transférer  vne  partie  de  son  mouuement  à  l'autre ,  &  rejallir  auec 
le  reste." 

Il  est  clair  que  plusieurs  de  ces  règles,  nommément  la  quatrième,  sont  en  contradiction 
avec  la  plus  simple  expérience.  Seulement  le  fait  de  leur  admission  par  Descartes  devient  un 
peu  moins  incompréhensible  parce  qu'il  considérait  ces  règles  comme  des  règles  théoriques  qui 
ne  se  réalisent  dans  la  pratique  que  très  rarement.  Ainsi  il  dit  à  propos  de  la  quatrième  que  pour 
sa  réalisation  il  est  nécessaire  que  le  corps  C  „non  seulement  n'eust  point  de  mouuement 
apparent,  mais  aussi  qu'il  ne  fust  point  enuironné  d'air,  ni  d'aucuns  autres  corps  liquides,  les- 
quels ,  comme  je  diray  cy-apres,  disposent  les  corps  durs  qu'ils  enuironnent,  à  pouuoir  estre 
meus  fort  aisément"  et  il  revient  encore  plus  d'une  fois  (voir  les  articles  53 — 59,  p.  93 — 99 
de  la  pagination  de  la  dernière  partie  du  T.  IX  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery)  sur  cette 
restriction  ;  voir  encore  la  note  7  de  la  p.  loi. 


AVERTISSEMENT. 


la  quatrième  ') ,  mais  il  craint  que  cela  n'intéreïïe  pas  fuffifamment  Ton  corres- 
pondant. 

En  octobre  1652  *),  pour  illuftrer  la  différence  entre  fes  vues  et  celles  de 
Descartes,  il  indique  à  van  Schooten  le  cas  où  les  deux  corps  fe  meuvent  en  fens 
contraire  de  manière  que  le  produit  de  la  m  a  (Te  et  de  la  viteïïe  a  la  même  valeur 
pour  les  deux.  D'après  lui,  Huygens,  les  deux  corps  rejailliront  chacun  du  côté 
d'où  ils  font  venus  avec  la  même  vitefle  qu'ils  avaient  avant  leur  rencontre; 
fuivant  Descartes,  qui  dans  fes  règles  avait  omis  ce  cas,  le  plus  petit  n'aurait  pas 
même  la  puifTance  de  mouvoir  le  plus  grand  lorsque  celui-ci  ferait  en  repos.  Or,  la 
folution  indiquée  ici  par  Huygens  eft  précifément  celle  de  laquelle  il  affirme  3) 
dans  le  manuferit  de  1652,  dont  nous  parlerons  bientôt,  pouvoir  déduire  la 
folution  de  tous  les  autres  cas  4). 

Enfin,  le  16  décembre  1653,  il  fait  connaître  à  Kinner  à  Lôwenthurn  5)  fa 
folution  du  cas  où  de  deux  corps  égaux  qui  fe  choquent  l'un  eft  en  repos,  et  lui 
propofe  le  cas  où  le  corps  en  mouvement  rencontre  un  corps  en  repos  de 
grandeur  double.  Perfonne,  qu'il  fâche,  n'a  donné  une  folution  acceptable  dece 
dernier  cas,  ou  du  moins  pas  une  qui  convienne  aux  raifonnements  qu'il  avait 
inftitués  à  ce  fujet. 

Voilà  ce  que  nous  apprend  la  Correspondance  de  Huygens  à  propos  de  fes  pre- 
mières recherches  fur  le  choc  des  corps.  Voyons  maintenant  ce  que  les  Manufcrits 
Manuferit  de  1652.  nous  révèlent.  Il  n'y  en  a  qu'un  que  l'on  puiffe  dater  de  fi  tôt  que  1652.  C'eft  la 
première  feuille,  de  4  pages,  d'un  Manuferit  plus  étendu  dont  les  pages  furent 
numérotées  par  Huygens.  Cette  feuille  nous  a  fourni  les  trois  premières  Parties 
de  l'Appendice  Itf).  Sans  doute  contient-elle  les  premières  recherches  fur  le 
choc  des  corps  durs.  On  y  voit  Huygens  faire  faufTe  route  au  début7)  pour  revenir 
immédiatement  fur  fes  pas  et  choifir  une  voie  meilleure;  en  outre  on  trouve  au 
milieu  de  la  troifième  page,  qui  a  été  reproduite  à  la  fin  du  préfent  Tome  en 
facfimilé,  la  minute  d'une  lettre  à  van  Schooten  8)  à  laquelle  celui-ci  répondit  le 


')  Comparez  (p.  39)  la  Prop.  III  et  surtout  la  note  1  de  la  p.  38. 

*)  Voir  la  lettre  du  29  octobre  1652,  p.  186  du  T.  I. 

s)  Voir  le  deuxième  et  le  troisième  alinéa  de  la  p.  96.  On  y  voit  que  Huygens  a  même  pensé  à 
ériger  sa  solution  du  cas  en  question  en  axiome.  Dans  le  Traité  définitif  on  la  rencontre 
comme  Prop.  VIII  (p.  53).  Elle  joue  un  rôle  prépondérant  dans  la  déduction  de  la  solution 
générale  contenue  dans  la  Prop.  IX  (p.  65 — 71);  comparez  les  p.  65—67. 


AVERTISSEMENT. 


28  juillet  1652  9).  Pourquoi  cette  minute  aurait-elle  été  écrite  à  cette  place 
fi  le  relie  de  la  page  n'était  pas  déjà  occupé  ? 

Or,  fur  cette  feuille  qui  doit  donc  dater  de  1652  ,  on  rencontre  déjà  plufieurs 
des  Théorèmes  les  plus  importants  du  futur  Traité  fur  le  choc  des  corps  durs  IO). 
En  premier  lieu  le  Principe  de  la  relativité  "),  dont  Huygens  a  tiré  tant  de  profit 
et  qui  conltate  (pour  employer  l'image  choisie  de  préférence  par  Huygens)  que  les 
chofes  fe  pafTent  de  même  dans  un  bateau  fe  mouvant  avec  une  vitefïe  uniforme, 
qu'elles  fe  pafTent  fur  la  rive.  Enfuite  le  beau  Théorème  d'après  lequel  dans  le 
choc  des  corps  durs  la  vitefTe  de  la  féparation  efl:  égale  à  celle  du  rapproche- 
ment 1J).  Enfin,  ce  qui  efl  très  remarquable,  le  Théorème  de  la  confervation 
de  la  force  vive  13). 

Remarquons  que  rien  fur  la  feuille  n'indique  la  manière  dont  ce  dernier 
Théorème  a  été  obtenu.  Il  femble  très  improbable  que  la  voie  expofée  dans  le 
Traité  M)  ait  été  fuivie:  il  ne  relte  à  notre  avis  que  la  conjecture  énoncée  par  nous 
dans  la  note  10  de  la  p.  95.  Mais  nous  reviendrons  plus  loin  fur  cette  question  ,5). 

En  outre  on  trouve  à  la  troifième  page  de  la  feuille  des  calculs  bafés  fur  le 
Principe  de  la  confervation  de  la  quantité  de  mouvement  Iô).  Il  efl:  peu  vraifem- 
blable  qu'à  cette  époque  Huygens  avait  déjà  donné  à  ce  Principe  fa  forme  propre 


4)  Dans  sa  réponse  du  28  juillet  1652  (p.  187 — 188  du  T.  I)  van  Schooten  cherche  à  suppléer 
à  la  lacune  laissée  par  Descartes.  Par  analogie  probablement  avec  la  quatrième  règle  de 
Descartes,  il  prétend  que  le  corps  le  plus  grand  ne  perdra  rien  de  sa  vitesse  et  que  le  corps  le 
plus  petit  rejaillira  avec  la  vitesse  qu'il  possède  avant  le  choc.  On  trouve  dans  la  réplique  de 
Huygens  du  7  novembre  1652  (p.  457  du  T.  III)  la  réfutation  très  ingénieuse  de  cette  solution 
de  van  Schooten. 

5)  Voir  sa  lettre  du  16  décembre  1653 ,  p.  260  du  T.  I. 

6)  Voir  les  p.  92 — <)<). 

7)  Voir  le  deuxième  et  le  troisième  alinéa  de  la  p.  92. 

8)  Voir  le  premier  alinéa  de  la  p.  99. 
&)  Voir  les  p.  1  83 — 1 84  de  notre  T.  I. 

,0)  Remarquons  qu'il  s'agit  toujours  du  choc  direct  (nous  dirions  plutôt  du  choc  central).  Nous 
ne  connaissons  qu'un  seul  endroit  dans  les  Manuscrits  (voir  les  p.  117 — n  8)  où  Huygens 
traite  le  choc  indirect  ou  oblique.  Il  est  vrai  que  ce  qu'il  y  donne  équivaut  à  une  solution 
complète  du  cas  de  deux  sphères  dures,  du  inoins  lorsqu'on  néglige  le  frottement. 

")  Voir  les  p.  93—  95. 

'*)  Voir  la  phrase  en  italiques  de  la  p.  92,  de  plus  (p.  94)  le  premier  alinéa  de  la  Deuxième 
Partie  et  enfin  les  p.  96—9-. 

I3)  Voir  le  dernier  alinéa  de  la  p.  95. 

'*)  Voiries  p.  73 — jj. 

,5)  Voir  la  p.  21 — 23. 

IS)  Voir  la  p.  98. 


AVERTISSEMENT. 


qu'il  n'a  pas  manqué  de  découvrir  plus  tard  '),  mais  quoiqu'il  fût  déjà  que  le  Prin- 
cipe interprété  fuivant  la  conception  de  Descartes  n'eft  pas  vrai  2),  il  fuppofait, 
non  fans  raifon,  que  dans  beaucoup  de  cas  il  peut  être  appliqué  fans  amener 
d'erreur3).  Il  avait  commencé  par  y  attacher  une  grande  valeur  et  ne  l'a  jamais 
rejeté  entièrement 4). 

En  tout  cas  ce  que  Huygens  avait  trouvé  en  1652  fuffifait  pour  réfoudre  tous 
les  cas  du  choc  direct  des  corps  durs  5)  et  l'on  peut  fe  demander  pourquoi  il  n'a 
pas  procédé  dès  lors  à  la  publication  de  fes  réfultats. 

Ce  n'eft  certainement  pas  l'avis  contraire  de  van  Schooten ,  qui  l'a  retenu. 
Dans  fa  lettre  du  25  octobre  i654<s)  celui-ci  opine  qu'il  peut  croire  à  peine  qu'un 
efprit  (î  fublime  et  perfpicace  aurait  publié  quelque  chofe  qui  ne  ferait  pas  con- 
forme à  la  vérité.  Il  déconfeille  Huygens  de  s'occuper  de  ce  fujet  de  peur  qu'il 
n'emploie  inutilement  fon  temps  et  fon  travail;  mais  Huygens  lui  répond  7)  qu'il 
fait  bien  que  van  Schooten  n'eft  pas  de  fon  avis  fur  les  règles  de  Descartes; 
mais  s'il  avait  pris  connaiflTance  de  ce  que  lui,  Huygens,  avait  déjà  mis  par  écrit, 
non  fans  labeur,  fur  cette  matière,  il  jugerait  bien  autrement.  Car  fi  les  règles  de 
Descartes,  à  l'exception  de  la  première,  ne  font  toutes  faillies  et  contraires 
à  fes  propres  principes,  lui,  Huygens,  ne  (aurait  plus  discerner  ce  qui  eft  vrai 
ou  faux. 

La  véritable  raifon  de  l'ajournement,  Huygens  nous  la  révèle  lui-même  dans 
un  manuferit  qui  date  d'une  des  dernières  années  de  là  vie  7).  Il  y  dit  qu'il  avait 


')  Voir  la  note  2  de  la  p.  102. 

a)  Voir  le  troisième  alinéa  de  la  p.  95. 

3)  Savoir  lorsque  toutes  les  vitesses ,  avant  et  après  le  choc,  sont  dirigées  vers  le  même  côté ,  ce 
qui  a  lieu  e.  a.  dans  le  cas  particulier  où  un  corps  plus  grand  rencontre  un  corps  plus  petit  en 
repos.  Les  calculs  de  la  Troisième  Partie  (p.  98)  sont  donc  justes,  même  si  x  et  y  repré- 
sentent les  valeurs  absolues  des  vitesses,  pourvu  que  B  (voir  la  note  2  de  la  p.  98)  soit  plus 
petit  que  A.  Et  nous  ne  doutons  pas  que  des  deux  solutions  numériques  données  par  I  luygens 
dans  le  premier  alinéa  de  la  p.  96,  la  première  ne  soit  obtenue  à  l'aide  de  ces  calculs ,  tandis 
qu'évidemment  la  deuxième  est  dérivée  de  la  première  en  ajoutant  à  toutes  les  vitesses, 
suivant  le  Principe  de  la  relativité,  une  vitesse  commune  qui  annule  la  vitesse  originale  du 
plus  grand  corps. 

4)  Comparez  les  pp.  102,  131  et  146,  note  8.  Aux  pp.  106  et  140 — 141  il  indique  deux  Hypo- 
thèses dont  il  s'est  servi  plus  tard  dans  le  Traité,  qu'il  reconnaît  avoir  emprunté  au  Principe 
énoncé  par  Descartes. 

5)  Témoin  (p.  132 — 133)   le  début  de  la  Onzième  Partie  où  le  problême  le  pluseénéml  du 


AVERTISSEMENT. 


fufpendu  la  publication  de  ce  qu'il  avait  trouvé  en  1652  ou  1654,  puisque, 
outre  les  lois  du  choc ,  il  reliait  autres  chofes  regardant  la  nature  du  mouvement 
qu'il  n'avait  pas  encore  fuffifaniment  approfondies  et  qui  exigeaient  une  médi- 
tation prolongée  8). 

On  rencontre  des  traces  de  cette  méditation  dans  la  fuite  du  Manufcrit  men-  Annotations  de 
tionné  à  la  p.  6  9).  Elle  concernait  la  nature  et  la  puifTance  des  forces  qui  accom- 
pagnent le  choc  I0).  Aucun  infiniment,  dit-il  "),  ne  furpafîe  en  efficacité  le 
marteau  qui  utilife  cette  puifTance.  Sans  lui  aucun  édifice  ne  pourrait  être  con- 
ftruit,  aucun  coin,  aucun  clou  enfoncé,  presqu'aucun  travail  accompli.  Ne 
vaut-il  donc  pas  la  peine  de  comprendre  la  puifTance  infinie  de  la  percuflîon ,  fi 
grande  qu'un  feul  homme  muni  d'un  marteau  pourrait  mettre  en  mouvement  une 
fphère  auffi  grande  jjue  toute  la  terre. 

Galilée,  qu'il  cite  conftamment  à  ce  propos  "),  l'avait  précédé  dans  cette 
recherche  mais  il  n'avait  pas  fait  beaucoup  plus  que  difTerter  fur  la  difficulté  du 


choc  direct  des  corps  durs  est  résolu  par  Huygens  à  l'aide  de  deux  des  théorèmes  qui  lui 
étaient  connus  en  1652. 

5)  Voir  la  p.  301  du  T.  I. 

6)  Voir  la  p.  303  du  même  Tome  et  consultez  encore  au  même  propos  les  pp.  312 — 313 ,  317» 
410 — 411  et  surtout  la  p.  441  du  T.  I. 

7)  Nous  le  publierons  plus  loin  dans  ce  Tome  parmi  les  ^Manuscrits  ultérieurs  concernant 
l'historique  de  la  doctrine  du  choc  des  corps  et  la  question  de  l'existence  et  de  la  percepti- 
bilité du  mouvement  absolu". 

8)  „Me  jam  inde  ab  anno  1654  veras  leges  reperisse  quae  ad  dura  seu  resistentia  pertinent,  sed 
de  ijs  in  lucem  edendis  supersedisse,  quod  prseter  eas  leges  superessent  quidam  de  motus 
natura  nondum  penitus  mihi  nec  satis  liquido  perspecta,  qua;  longiorem  meditationem  requi- 
rebant". 

9)  Nous  avons  reproduit  cette  suite  dans  les  dernières  Parties,  à  commencer  par  la  Quatrième, 
de  l'Appendice  I,  p.  99 — 136.  Consultez  sur  la  date  de  1654  que  nous  lui  avons  assignée 
la  note  7  de  la  p.  99  et  remarquez  qu'elle  doit  avoir  précédée  certainement  le  Manuscrit  de 
1656  qui  a  fourni  l'Appendice  II  tandis  que  la  Correspondance  de  1655  ne  contient  aucune 
indication  que  Huygens  se  soit  occupé  dans  cette  année  du  choc  des  corps. 

10)  Voir  les  pp. 99 — 100,  104 — 105,  1 1 1  — 113,  124,  et  aussi  la  note  iode  la  p.  1 17  qui  montre 
la  préoccupation  de  Huygens  à  noter  tout  ce  qui  peut  jeter  de  la  lumière  sur  la  nature  de  la 
percussion.  De  plus  il  est  à  présumer  que  les  recherches  intéressantes  sur  l'effet  de  l'inter- 
calation  d'un  ou  de  plusieurs  autres  corps  en  repos  entre  deux  corps  dont  l'un  est  en  mouve- 
ment et  l'autre  en  repos  avaient  ce  même  but;  voir  (p.  81 — 91)  les  Prop.  XII  et  XIII  du 
Traité  „De  Motu". 

")  Voir  les  p.  104 — 105. 

ia)  Voiries  pp^9,  100, 105,  1 12  et  113. 

2 


IO  AVERTISSEMENT. 


fujet  ').  Huygens  n'a  pas  réufli  non  plus  à  pénétrer  le  mécanisme  de  la  percuffion. 
L'état  imparfait  de  la  fcience  de  la  dynamique  en  était  la  caufe.  Des  Théorèmes 
qui  à  nous,  élevés  dans  l'école  de  la  mécanique  clafllque  dont  Newton  fut  le 
fondateur,  femblent  des  plus  élémentaires,  étaient  inconnus  alors,  et  Huygens 
n'a  pas  (u  les  découvrir.  Il  s'agit  de  l'égalité  del'impulfion  Fdtxcçue,  dans  une  cer- 
taine direction  et  de  l'accroifTement  de  la  quantité  de  mouvement  dans  cette  même 
direction  *)  comme  aufîi  de  l'égalité  delà  réaction  et  de  l'action  3),  Théorèmes, 
d'où  Huygens  aurait  pu  déduire  facilement  la  grande  force  de  la  percufTion  comme 
conféquence  du  peu  de  temps  dans  lequel  elle  s'accomplit,  et  de  plus  la  formule 
véritable  de  la  confervation  de  la  quantité  de  mouvement,  qu'il  a  fini,  en  effet,  par 
trouver,  mais,  comme  nous  le  montrerons  plus  loin  4)  ,  fans  bien  fentir  la  géné- 
ralité et  la  lignification  primordiale  pour  la  dynamique  du  Principe  en  queftion. 

En  1656  5)  Huygens  entreprend  la  tache  ardue  de  rédiger  fon  Traité  par 
axiomes  ou  hypothèfes,  lemmes,  théorèmes  ou  propofitions  6) ,  pourvus  de 
démonftrations  géométriques  à  la  mode  des  anciens,  comme  il  le  jugeait  alors 
néceiïaire  ou  du  moins  très  défirable.  Le  20  juillet  il  peut  écrire  à  de  Roberval 
que  fon  ouvrage  efi:  achevé  7).  Dans  la  note  1  de  la  p.  1 30  nous  avons  donné  les 
Manufcritde  \C^G.  raifons  qui  nous  portent  à  croire  que  le  Manufcrit  de  cet  ouvrage  e(t  celui  auquel 
nous  avons  emprunté  l'Appendice  II,  p.  138 — 149. 

Le  choix  des  hypothèfes  était  déjà  fait  depuis  1652.  Il  les  expofe  8)  dans  fa 
Préface9)  qu'il  ne  fit  qu'ébaucher,  mais  on  les  retrouve,  numérotées,  dans 
le  Manufcrit  définitif  10)  qui'  a  été  reproduit  dans  le  Traité.  Les  hypothè- 
fes I ,  III,  IV  ")  font  faciles  à  accepter,  II  et  V  I2)  excluent  les  corps  mous 


')  Voir  la  p.  1 12  —  1 13  et  comparez  pour  l'opinion  de  Huygens  à  ce  propos  le  premieralinéa  de 
la  p.  138. 

2)  Comparez  la  „Lex.  II",  p.  i"  de  l'édition  originale  des  „PhiIosophia?  naturalisprincipia 
mathematica"  (1687)  de  Newton. 

3)  Voir  la  „Lex  III",  p.  13  des  „Principia". 

4)  Comparez  les  p.  24 — 25. 

5)  Voir  les  pp.  448  et  457  du  T.  I. 

6)  Il  avait  eu  aussi  l'intention  d'y  joindre  des  problèmes  à  résoudre;  voir  la  note  1 2  de  la  p.  117. 

7)  Voir  la  p.  457  du  T.  I. 

8)  Voir  les  p.  140 — 141. 

9)  Voir  la  note  2  de  la  p.  1 37. 

°)  Consultez  la  note  1  de  la  p.  30. 


AVERTISSEMENT.  II 


ou  demi-durs.  Avec  le  Principe:  que  le  centre  de  gravité  commun  ne  peut  pas 
monter  par  l'effet  de  la  gravité  feule,  elles  fufiîfent,  ou  à  peu  près  1J),  aux 
démonllrations  quelques  fois  très  compliquées  des  Proposions.  Quant  à  ces  Pro- 
pofitions,  outre  celles  que  nous  avons  mentionnées  plus  haut  comme  étant  déjà 
connues  de  lui  en  1652,  les  plus  remarquables  font  la  Prop.  V  (p.  47)  fur  la 
réverlibilicé  du  choc,  la  Prop.  IX  (p.  65)  contenant  la  folution  complète  du 
choc  direct  des  corps  durs,  et  les  belles  Prop.  XII  (p.  81)  et  XIII  (p.  87)  fur 
l'effet  de  l'interpolition  d'un  ou  de  plufieurs  corps  en  repos  entre  un  corps  en 
mouvement  et  un  autre  en  repos. 

Le  Manufcrit  définitif  du  Traité,  écrit  d'une  autre  main  que  celle  de  Huygens,  Manufcrit 
ell  en  grande  partie  une  copie  presque  textuelle  de  celui  de  1656  ,4).  Mais  il 
préfente  avec  ce  dernier  certaines  différences  dont  nous  fignalons  celles  qui  ont 
quelque  importance: 

i°.  La  Préface  eft  fupprimée  dans  le  Manufcrit  définitif.  Elle  aurait  dû  con- 
tenir d'après  l'esquifïe  qu'on  en  trouve  dans  le  Manufcrit  de  1656,  outre  les 
hypothèfes  dont  nous  venons  de  parler,  un  aperçu  des  travaux  antérieurs  de 
Galilée  et  de  Descartes  et  les  rai fons  qui  ont  conduit  Huygens  à  commencer  fes 
recherches.  Elle  était  deftinée  à  être  complétée  à  l'aide  des  annotations  faites 
en  1654  's). 

1°.  Huygens  introduit  la  fiction  de  deux  hommes,  l'un  dans  un  bateau  l'autre 
fur  la  rive  ,<J),  joignant  leurs  mains  et  combinant  leurs  mouvements  pour  déplacer 


")  Voir  respectivement  les  pp.  31,  33  et  39. 

,2)  Voir  les  pp. 3 1  et4i.  L'Hypothèse  V est  remarquable  en  ceci  que  le  casauquelelle  se  rapporte 
ne  peut  se  présenter  que  lorsque  la  somme  algébrique  des  deux  quantités  de  mouvement 
est  nulle.  Elle  dit  que,  lorsque  la  vitesse  de  l'un  des  deux  corps  ne  change  pas  en  valeur 
absolue  par  le  choc  il  en  doit  être  de  même  du  deuxième  corps.  Or ,  lorsqu'on  a  v'a  =  ±  v  a 
(voir  les  notations  de  la  note  1  de  la  p.  67^)  on  doit  avoir,  à  cause  de  la  conservation  de  la 
force  vive,  v'b=  ±  vb.  Des  quatre  combinaisons  possibles,  trois  peuvent  être  rejetées  facile- 
ment lorsqu'on  prend  en  considération  que  dans  le  choc  la  vitesse  relative  doit  changer  de 
signe  et  non  de  grandeur  et  qu'aucune  des  vitesses  ne  peut  demeurer  inaltérée  à  la  fois  en 
grandeur  et  en  direction.  Il  ne  reste  donc  que  v'A  =  —  va,  vu  =  —  vb,  mais  cette  solution, 
substituée  dans  l'équation  ;»ava  -f-  «bvb  =  m  av'a  -f-  i»bv'b,  donne  /WAVA-f-WBVB  =  o. 

,3)  Consultez  la  note  5  de  la  p.  43. 

'*)  Comparez  la  note  19  de  la  p.  143. 

'5)  Comparez  la  note  2  de  la  p.  137. 

ia)  Consultez  le  frontispice  de  la  p.29  et  la  démonstration  de  la  „Propositio  Prima",  p.  33— 37. 


12  AVERTISSEMENT. 


des  boules  qui  s'entrechoquent.  On  rencontre  cet  artifice  pour  la  première  fois 
dans  une  note  ')  envoyée  par  Huygens  à  la  „Royal  Society"  le  5  janvier  1669  *)• 
D'après  la  lettre  qui  accompagna  l'envoi  il  devait  fervir  à  convaincre  même  les 
plus  fceptiques  de  la  Juliette  du  principe  de  la  relativité  3).  Son  emploi  a  néceffité 
un  remaniement  des  démonrtrations  des  trois  premières  et  de  la  neuvième  Propo- 
fition  du  Traité  4).  Ces  démonftrations  en  font  devenues  moins  concifes,  mais 
on  peut  douter  fi  elles  font  plus  convaincantes  qu'elles  ne  l'étaient  auparavant  s). 

30.  En  deux  endroits  différents  il  y  a  des  additions.  Nous  les  avons  fignalées 
dans  les  notes  4  de  la  p.  69  et  1  de  la  p.  90. 

40.  Il  y  a  une  omiflion  à  première  vue  très  furprenante.  Elle  fe  rapporte  à  la  Prop. 
VI  (p.  49)  où  Huygens  expofe  l'erreur  de  Descartes  à  propos  de  la  conception 
du  Principe  de  la  confervation  de  la  quantité  de  mouvement.  Cette  Propofition 
correspond  au  „Theorema  7"  (p.  147)  du  Manufcrit  de  1656,  mais  dans  ce 
dernier  Manufcrit  Huygens  ne  fe  borne  pas  à  démontrer  l'erreur  de  Descartes, 
il  indique  enfuite  par  quelle  modification  fon  Principe  peut  être  reftifié  fi). 
L'omifllon  complète  et  voulue  de  cette  indication  dans  le  Traité  lui-même  fait 
Timpreflion  d'une  injuftice  envers  Descartes.  L'un  de  nous  à  cherché  à  expliquer 
cette  attitude  de  Huygens  par  le  défir  de  porter  un  coup  bien  d'rigé  à  la  grande 
autorité  de  Descartes,  qui  menaçait  de  devenir  un  obftacle  au  progrès  de  la 


')  Voir  les  p.  336—343  de  notre  T.  VI. 

*)  Voir  la  lettre  à  Oldenburg  de  cette  date,  p.  334—335  du  T.  VI. 

3)  Voir  la  p.335duT.  VI,  où  l'on  lit:  „Vous  verrez  quelque  différence  entre  la  manière  don tj'ay 
démontré  la  première  proposition  et  celle  dont  je  me  suis  servy  aux  autres,  leurs  contradic- 
tions et  disputes  [il  s'agit  des  discussions  dans  l'Académie  des  Sciences  du  4 ,  1 1  et  1 8  janvier 
1668;  voir  la  note  2  de  la  p.  156]  m'ayant  obligé  de  chercher  toutes  sortes  de  biais  pour  les 
convaincre,  et  la  méthode  de  la  première  proposition  est  celle  ou  ils  ont  trouvé  le  moins  a 
redire.  l'en  ay  voulu  en  voier  de  l'une  et  de  l'autre  pour  savoir  si  ceux  de  la  Société  Royale 
seront  de  mesme  avis". 

Ajoutons  que  dans  la  Pièce  en  question  l'artifice  a  été  employé  aussi  bien  dans  les  autres 
démonstrations  que  dans  celle  de  la  première  Proposition  mais  sous  une  forme  légèrement 
différente.  En  effet,  celles  de  la  deuxième  et  de  la  troisième  correspondent  presque  textuelle- 
ment avec  celles  des  Prop.  Il  etIII  (p.  37—41)  du  Traité  et  de  même  celle  de  la  quatrième 
Proposition  de  la  Pièce  avec  les  crois  premiers  alinéas  (p.  65— 69),  excepté  les  dernières 
lignes  du  troisième,  de  la  démonstration  de  la  Prop.  IX  du  Traité. 

Dans  ce  Traité  la  deuxième  forme  fut  donc  préférée  et  des  avant-projets  de  la  note 
envoyée  à  Londres  montrent  qu'elle  était  de  même  antérieure  à  l'autre.  Nous  n'avons 
d'ailleurs  pas  cru  nécessaire  de  reproduire  ces  avants-projets. 


AVERTISSEMENT. 


J3 


(cience  7).  Cela  ell  poflible  8),  mais  il  y  a  une  autre  explication  fondée  fur  la 
nature  même  du  Traité  qu'il  fe  propofait  de  publier.  Dans  ce  Traité  rien  n'eft 
avancé  qui  ne  foie  prouvé  par  une  démonstration  rigoureufe  bafée  fur  des  Ilypo- 
thèfes  bien  définies.  Or,  il  eft  certain  que  Huygens  aurait  pu  compofer  une  telle 
démonllration  du  Théorème  de  la  confervation  de  la  quantité  de  mouvement  dans 
fa  vraie  forme.  Il  fuffifait  à  cet  effet  de  partir  de  fa  folution  générale  du  pro- 
blème du  choc  direct,  des  corps  durs9),  comme  il  l'avait  fait  pour  la  Prop.  XI 
(p.  73 — jj)  fur  la  confervation  de  la  force  vive.  Toutefois  cela  lui  aurait 
coûté  un  certain  effort  pour  lequel  il  lui  manquait  probablement  l'infpiration, 
occupé  comme  il  l'était  toujours  de  nouveaux  projets  et  de  nouvelles  découvertes 
qui  plufieurs  fois  l'ont  empêché  de  publier  des  réfultats  importants  qui  avaient 
commencé  à  l'intéreiïer  moins  vivement  IO).   Et  c'eft  fans  doute  cette  même 


4)  Voir  les  pp.  33 — 41  et  6j — 69. 

5)  On  peut  comparer  à  cet  effet  les  démonstrations  p.  93 — 94  et  p.  109 — 1 10  de  la  première 
Proposition  avec  celle  p.  33 — 37  du  Traité. 

5)  Voir  la  note  9  de  la  p.  1 46. 

7)  Voir  les  p.  1417 — 1418  de  l'article  ^Christian  Huygens'  wissenschaftliche  Lehrjahre"  par 
D.  J.  Korteweg,qui  a  paru  dansr„Intemationale  Wochensclirift  fur  Wissenschaft,  Kunst  und 
Technik,  3tcrJahrgang",  1909^.  1391 — 1396;  141 1  — 1426.  Aussi „Jaarboekder  Koninklijke 
Akademie  van  Wetenschappen,  Amsterdam,  1909,  Een  en  anderover  de  Huygens-Uitgave 
en  over  den  invloed  van  Descartes  op  Christiaan  Huygens" ,  p.  13. 

')  Voici,  en  effet,  l'opinion  de  Huygens,  en  1693  (voir  la  p.  405  de  notre  T.  X),  sur  l'influence 
exercée  par  les  écrits  de  Descartes:  „I1  devoit  nous  proposer  son  système  de  physique 
comme  un  essay  de  ce  qu'on  pou  voit  dire  de  vraisemblable  dans  cette  science  en  n'admettant 
que  les  principes  de  mechanique  et  inviter  les  bons  esprits  a  chercher  de  leur  costè.  Cela  eust 
esté  fort  louable.  Mais  en  voulant  faire  croire  qu'il  a  trouvé  la  vérité,  comme  il  le  fait  par 
tout,  en  se  fondant  et  se  glorifiant  en  la  suite  et  en  la  belle  liaison  de  ses  expositions,  il  a  fait 
une  chose  qui  est  de  grand  préjudice  au  progrès  delà  philosophie.  Car  ceux  qui  le  croient  et 
qui  sont  devenus  ses  sectateurs,  s'imaginent  de  posséder  la  connoissance  des  causes  de  tout, 
autant  qu'il  est  possible  de  les  sçavoir;  ainsi  ils  perdent  souvent  le  temps  a  soutenir  la  doc- 
trine ift  leur  maître,  et  ne  s'étudient  pointa  pénétrer  les  raisons  véritables  de  ce  grand  nombre 
de  phénomènes  naturels,  dont  des  Cartes  n'a  débité  que  des  chimères". 

9)  Naturellement  une  telle  démonstration  aurait  été  loin  de  faire  valoir  la  portée  générale  du 
Théorème  qui  n'eût  été  prouvé  de  cette  manière  que  pour  le  cas  du  choc  direct  des  corps  durs. 
to)  Voir  pour  un  exemple  frappant  concernant  sa  „Dioptrique"  qui,  de  même  que  le  Traité 
„De  Motu",  n'a  panique  comme  Œuvre  posthume,  les  pp.  III — VII  et  XVIII — XIX  de  notre 
T.  XIII;  voir  aussi  aux  p.  95 — 96  de  notre  T.  IX  la  lettre  de  Huygens  à  de  la  Mire  du 
26  sept.  1 686  avec  la  longue  liste  d'ouvrages  de  Huygens  qui  n'avaient  pas  encore  paru  mais 
dont  la  conception  datait  de  1667 — 1680  et  dont  probablement  plusieurs  n'auraient  jamais 
paru  pendant  sa  vie  sans  l'intercession  de  De  la  Hire  et  de  Faciode  Duilliers  (voir  lap.  190 
du  T.IXj. 


14  AVERTISSEMENT. 


raifon  qui  l'a  empêché  d'incorporer  dans  Ton  Traité  certains  autres  réfultats 
obcenus  après  1656,  favoir  Tes  (blutions  complètes  et  motivées  des  problèmes  du 
choc  direft  des  corps  mous  et  des  corps  femi-durs  '). 

Nous  ignorons  à  quelle  époque  le  Manufcrit  définitif,  qui  a  fervi  à  la  publication 
du  Traité,  en  1703,  dans  les  „Opuscula  poftuma"1),  fut  compofé,  et  par 
quelle  main  il  fut  écrit  fous  la  direction  de  Huygens  3).  Nous  favons  feulement 
qu'il  doit  être  poltérieur  à  1673  4),  année  dans  laquelle  parut  l'„Horologium 
oscillatorium". 

En  1669  Huygens  publia  fes  „Regles  du  mouvement  dans  la  rencontre  des 
corps"  dans  le  Journal  des  Sçavans  5)  fans  les  faire  accompagner  d'aucune  démon- 
(tration.  Nous  raconterons  les  circonftances  qui  ont  amené  cette  publication  dans 
l'AvertiiTement  fuivant.  Ici  nous  voulons  noter  encore  que  trois  ans  avant  fa 
mort  Huygens  n'avait  pas  abandonné  le  projet  de  faire  paraître  les  démonstra- 
tions de  fes  règles,  puisqu'il  écrivit  à  Leibniz  le  1 1  juillet  1 692  6)  „Sur  la  matière 
du  mouvement  j'ay  bien  des  chofes  nouvelles  et  paradoxes  à  donner,  que  l'on 
verra,  quand  je  publieray  mes  demonftrations  des  Règles  delà  Percuffion,  inférées 
autrefois  dans  les  Journaux  de  Paris  et  de  Londres". 

LES  CORPS  DURS  DE  HUYGENS. 

Des  corps  durs ,  poiïedant  les  propriétés  que  Huygens  leur  attribue ,  n'exiftent 
pas  dans  la  nature. 

Imaginons,  en  effet,  deux  corps  parfaitement  élaftiques  et  fuppofons  que 
leur  choc  foit  un  procès  parfaitement  adiabatique;  ces  corps  fe  quitteront, 
excepté  dans  des  cas  très  fpéciaux,  en  exécutant  des  vibrations,  et  ces  vibra- 
tions abforberont  une  partie  plus  ou  moins  grande,  maisy?«/V,  de  l'énergie  de  leur 
mouvement,  de  forte  qu'après  le  choc  la  fomme  des  forces  vives  de  leurs  mouve- 
ments progrefllfs  ne  fera  plus  ce  qu'elle  était  auparavant 7). 


')  Voir  les  p.  161  — 167. 

a  )  Comparez  la  note  1  de  la  p.  30. 

3)  Nous  nous  sommes  assurés  qu'il  n'est  pas  de  l'écriture  de  Niquet  (voir  la  p.  VII  de  notre 
T.  XIII),  nide  celle  de  Fatio  de  Duilliers  (voir  la  p.  190  du  T.IX) 

4)  Comparez  la  note  3  de  la  p.  52. 


AVERTISSEMENT. 


La  quellion  peut  être  traitée  à  peu  près  rigoureufement  pour  le  cas  du  choc  cen- 
tral de  deux  cylindres  homogènes  et  ifotropes  dont  les  ferions  font  égales  et  fe  cou- 
vrent au  moment  du  choc ,  pourvu  que  leurs  longueurs  /A  et  la  foient  fuffifamment 
grandes  par  rapport  aux  dimenfions  des  f  ections,  et  que  l'on  accepte  la  loi  de  Hooke. 

Suppofons,  en  effet,  que  ces  cylindres  A  et  B  8)  (/A  étant  égal  ou  fupérieur 
à  /B)  ont  d'abord  des  vitefles  égales  et  oppofées,  dont  la  grandeur  abfolue  efl:  j>, 
les  axes  fe  mouvant  le  long  d'une  même  droite,  et  qu'au  moment  /  =  o  les  extré- 
mités planes  viennent  en  contact  au  point  x  =  o.  Si  l'axe  des  x  pofitifeit  dirigé 
vers  le  cylindre  B,  que,  pour  fixer  les  idées,  nous  fuppoferons  fe  trouver  à  droite 
du  cylindre  A ,  et  fi  l'on  défigne  par  c  la  viteffe  de  propagation  des  ondes  de  com- 
prefîion  ou  de  dilatation ,  la  folution  prend  la  forme  fuivante  : 

Après  un  court  intervalle  de  temps  t  la  partie  du  cylindre  B  comprife  entre  les 
plans  x  =  o  et  x  =  et  fera  ramenée  au  repos  et  il  fe  fera  produit  dans  cette 
partie  une  contraction  v  :  c  par  unité  de  longueur.  D'autre  part  la  partie  au  delà 
du  plan  x  =  et  fe  trouvera  encore  dans  l'état  naturel  et  aura  confervé  la 
vite  fie  —  v. 

Au  moment  t  =  lB:e  le  cylindre  B  tout  entier  fe  trouve  en  repos  avec  la  con- 
traction dont  il  vient  d'être  quellion,  contraclion  qui  difparaîtra  maintenant  à 
partir  de  l'extrémité  droite.  Tant  que  /  efl  compris  entre  lB  :  c  et  ilB  :  c  on  peut 
dire  que  la  partie  du  cylindre  entre  x  =  /B  et  x  =  ilB —  et  a  repris  fa  longueur 
naturelle;  en  même  temps  cette  partie  aura  acquis  la  viteffe  -h  v.  Quant  à  la  partie 
entre  .r  =  o  et  x  =  ilB —  et,  elle  eft  encore  en  repos  et  on  y  trouve  la  con- 
traction v  :  c. 

Enfin  à  l'inltant  t  =  a/c:  c  le  cylindre  entier  efl  animé  de  la  viteffe  -t-  v,  la 
contraction  ayant  difparu  dans  toute  fon  étendue. 

Soit  maintenant  /B  =  /A.  Alors  dans  le  cylindre  A  des  phénomènes  tout-à-fait 
analogues  auront  lieu  et  les  deux  corps  feront  revenus  à  l'état  naturel  au  même 
inilant  tz=2lA:c=  2/B  :  c.  Comme  à  cet  initant  ils  auront  les  viteffes  —  v  et  -+-  v 


s)  Voir  l'article  suivant  du  Tome  présent. 

6)  Voir  la  p.  302  du  T.  X. 

7)  De  même  la  vitesse  relative  avec  laquelle  leurs  centres  de  gravité  se  quittent  ne  sera  pas 
égale  en  grandeur  à  celle  avec  laquelle  ils  s'approchaient.  Ces  résultats  sont  donc  en  contra- 
diction avec  deux  propriétés  caractéristiques  des  corps  durs  de  Huygens;  voir  les  Prop.  IV 

(p.  43)  et  XI  (p.  73). 

8)  Pour  simplifier  nous  nous  bornons  au  cas  de  cylindres  formés  de  la  même  substance. 


\6  AVERTISSEMENT. 


ils  fe  répareront  avec  ces  vite  (Tes.  Le  réfultat  du  choc  efl:  donc  conforme  à  la 
théorie  de  Iluygens  '), 

Il  n'en  cft  plus  ainfi  lorsque  /B  <  /A.  Alors  au  moment  /  =  ilB  :  c  où  le  cylindre 
B  a  atteint  l'état  qui  vient  d'être  indiqué,  la  partie  de  A  voifine  de  B  fe  trouvera 
encore  en  repos.  Toute  preflion  qu'elle  exerce  fur  B  ceiTera  donc  et  quoique  les 
cylindres  ne  fe  féparent  pas  encore  a)  le  choc  peut  être  confédéré  comme  fini.  Le 
cylindre  B,  plus  court  que  A,  fe  comporte  donc  entièrement  comme  s'il  avait 
rencontré  dans  les  mêmes  circonftances  un  cylindre  de  longueur  égale  /B. 

Dans  le  cas  plus  général,  où  nous  désignerons  par  vA  et  vB  les  vitefTes  avant, 
et  par  v'Aet  v'B  celles  après  le  choc,  on  déduit  facilement  de  ces  réfultats,  pour  les 
cylindres  égaux  :  v\  ■=.  v  A  et  v'A  =  v  B  3)  et  pour  les  cylindres  inégaux  v\  =  v  A , 
mais  (à  caufe  de  la  confervation  de  la  quantité  de  mouvement)  v'A  =  [(/A  —  /B) 
Va  +  /bVb]  :  /A. 

On  trouve  ainfi  pour  la  perte  par  le  choc  de  l'énergie  du  mouvement  progreffif 
des  cylindres: 

T-T=±pÇlAv\+lBv\^-lpÇUv\  +  lav'\)=ipIBÇlA-lB-)p(vA-vFy:lA, 

où  p  repréfente  la  mafTe  par  unité  de  longueur. 
Il  en  réfulte  : 

T-T  _  /c(/A-/,0OA-yB)a 
T     —    lA(Uv\  +  hv\-)   ' 

Dans  le  cas  v  A  =  —  v  B  et  lA  =  a/B  on  trouve  p.  e.  f  pour  ce  rapport 4). 

Bien  entendu ,  ce  qui  précède  efl  limité  h  des  vitefTes  de  translation  v  qui  font 
petites  par  rapport  à  la  viteffe  de  propagation  c.  Dès  que  la  fraction  v  :  c,  et  par 
conséquent  la  compreffion  produite  dans  les  cylindres  deviennent  tant  foit  peu 


')  Comparez  l'Hypothèse  II  (p.  31).  On  n'en  peut  pas  conclure  qu'il  en  est  de  même  pour  des 
corps  égaux  quelconques;  lorsque  p.  e.  on  pourvoit  les  cylindres  égaux  de  tiges  perpendicu- 
lairesàleur  axe  il  est  clair  qu'en  général  cestigesexécuterontdesvibrationsaprêslaséparation 
des  cylindres. 

a)  Parce  que,  à  l'instant  même  où  la  contra-pression  de  B  sur  A  cesse  ,  la  partie  de  A  voisine  de 
B  commence  successivement  à  retourner  à  son  état  naturel  et  à  prendre  la  vitesse -f-v,  de 
sorte  que  la  séparation  des  cylindres  n'a  lieu  qu'au  moment  /=  il A  :  c. 

3)  Comparez  (p.  37)  la  Prop.  II. 

4)  Dans  le  cas  remarquable  /a  va  =  —  /bvboù  la  somme  algébrique  des  quantités  de  mouve- 


AVERTISSEMENT.  \J 


coniîdérables  la  loi  de  Hookc  cefle  d'être  vraie  et  certaines  fimplifications  dont 
on  s'ell  fervi  dans  les  calculs  ne  font  plus  jultiflées. 

La  folution  que  nous  venons  d'esquifler  fut  trouvée  par  Cauchy  en  1826  s), 
mais  il  paraît  que  pendant  quelque  temps  elle  fut  fupplantée  presque  complète- 
ment par  la  folution  du  même  problème  par  Poifïbn  6)  d'après  laquelle  les  cylin- 
dres ne  fie  fépareront  après  le  choc  que  dans  le  feul  cas  /B  =  /A.  Or,  la  faute 
dans  le  raifonnement  de  Poiflbn  fut  indiquée  par  de  Saint-Venant 7)  qui  élabora 
plus  amplement  la  folution  de  Cauchy  et  la  trouva  juite.  En  outre,  ce  qui  eft 
remarquable,  la  bonne  folution  fut  découverte  de  nouveau  indépendamment  par 
F.  Neumann  8) ,  par  Thomfon  et  Tait  9)  et  par  A.  Ritter  1Q). 

Bien  que  cette  folution  ne  foit  vérifiée  que  très  imparfaitement  par  les  expé- 
riences ")  ,  elle  prouve  du  moins  que  la  perte  de  force  vive  du  mouvement  pro- 


ment est  nulle,  on  a  T'  :  T  =  /*b  :  /:a  ,  ce  qui  montre  que,  pour  une  valeur  donnée  de  T,  T' 
(savoir  l'énergie  du  mouvement  progressif  qui  reste  après  le  choc)  peut  diminuer  indéfini- 
ment avec  le  rapport  /b  :  /a. 

5)  Voir  son  «Mémoire  sur  le  choc  des  corps  élastiques".  Nouveau  Bulletin  des  Sciences,  par  la 
Société  philoinatique" ,  Paris ,  1 826 ,  p.  1 80 — 1 82. 

6)  Voir  les  §499—504  (p.  331 — 343)  du  T.  II  du  „Traité  de  Mécanique"  par  S.  D.  Poisson  , 
Paris,  Bachelier,  1833. 

7  )  Voir  son  article  :  „Sur  le  choc  longitudinal  de  deux  barres  élastiques  de  grosseurs  et  de  matières 
semblables  ou  différentes,  et  sur  la  proportion  de  leur  force  vive  qui  est  perdue  pour  leur 
translation  ultérieure;  Et  plus  généralement,  sur  le  mouvement  longitudinal  d'un  système 
de  plusieurs  prismes  élastiques.  Journal  de  mathématiques  pures  et  appliquées",  2  sér., 
T.  XII,  1867,  p.  237— 277. 

8)  F.  Neumann,  „Vorlesungen  ùber  die  Théorie  der  Elastizitât  der  festen  Kôrper  und  des 
Lichtàthers",  Leipzig,  1885,  p.  332 — 347.  Suivant  la  préface  de  O.  E.  Meyer  la  leçon  en 
question  fut  déjà  professée  en  1858. 

9)  Voir  les  p.  280—  282,  article  303 — 306,  Vol.  I,  Part.  I,  du  „Treatise  on  natural  philo- 
sophy",  new  édition,  Cambridge,  1879,  ou  les  articles  correspondants  de  la  première  édition 
de  1867. 

|0)  „Beitrag  zur  Théorie  des  elastischen  Stosses",  Zeitschrift  des  Vereines  Deutscher  Ingenieure, 
Bd.35,  i89i,p.  1383-1386. 

11  )  Le  choc  des  corps  physiques  a  donné  lieu  à  de  nombreuses  recherches  tant  expérimentales 
que  théoriques.  On  en  trouve  un  résumé  jusqu'à  l'année  1 909  dans  l'introduction  de  l'article 
„Lxperimentelle  und  theoretische  Grundlagen  des  elastischen  und  mechanischen  Stosses" 
de  C.  Ramsauer  („Annalen  der  Physik",  »d\  30,  p/417— 494).  Le  même  article  contient , 
pour  le  cas  des  cylindres,  les  résultats  de  beaucoup  d'expériences  très  variées.  Des  expé- 
riences plus  récentes  ont  été  instituées  pour  le  même  cas  par  L.  Hartmann  (voir  ses  articles 


l8  AVERTISSEMENT 


greffif,  caufée  par  les  vibrations  que  le  choc  excite,  peut  être  coniidérable  dans 
le  cas  des  cylinefres  et  que,  par  conféquenc ,  la  théorie  de  Huygens  n'y  peut  pas 
rendre  compte  des  phénomènes. 

lleureufement  on  ell  conduit  à  une  conclusion  bien  différente  fi  l'on  conlîdère 
le  choc  de  corps  à  furface  convexe,  qui  dans  leur  rencontre  ne  fe  touchent  que 
fur  une  petite  étendue.  Dans  ce  cas,  la  théorie  de  Huygens  peut  être  maintenue, 
fi  feulement  on  fuppofe  que  les  viteffes  des  corps  font  très  petites  par  rapport 
aux  viteffes  avec  lesquelles  des  ondes  élalliques  fe  propagent  à  leur  intérieur. 
C'elt  du  relie  une  fuppofition  fans  laquelle  la  théorie  deviendrait  extrêmement 
compliquée. 

Afin  de  juftificr  la  théorie  de  Huygens  dans  les  cas  dont  il  s'agit  maintenant 
nous  pouvons  nous  bafer  fur  les  réfultats  obtenus  par  H.  Hertz  ')  dans  fes 
recherches  fur  le  contact,  de  corps  élaftiques.  À  cet  effet  il  nous  fuffira  ici  de 
confidérer  des  fphères  à  rayons  égaux  et  formées  de  la  même  fubflance;  on  com- 
prendra facilement  que  les  conclufions  relieront  les  mêmes  pour  des  cas  beaucoup 
plus  généraux. 

Voici  le  problème  (fimplifié  pour  ce  cas)  que  Hertz  s'ell  pofé.  Une  fphère 
élallique  ell  afiujettie  à  une  preffion ,  exercée  fur  une  petite  étendue  A  de  fa 
furface,  dont  la  réfultante,  dirigée  vers  le  centre,  a  la  grandeur  donnée  P,  et 
a  une  deuxième  force  de  direction  oppofée  et  d'égale  grandeur  qui  ell  répartie 
uniformément  fur  tout  le  volume  du  corps.  Il  s'établira  alors  un  état  d'équilibre 


„Variation  systématique  de  la  valeur  de  la  force  vive  dans  le  choc  élastique  des  corps". 
Comptes  rendus,  T.  163 ,  1916,  p.  559 — 569  et  T.  164,  1917 ,  p.  491 — 494). 

\V.  Voigt  explique  les  divergences,  souvent  très  grandes,  des  résultats  expérimentaux 
d'avec  ceux  prédits  par  la  théorie  de  l'élasticité  dans  le  cas  des  cylindres,  par  les  conditions 
qui  existent  dans  le  voisinage  du  plan  du  choc  (voir  les  articles  „Die  Théorie  des  longitudi- 
nalen  Stosses  cylindrischer  Sfâbe"  et  „7.ur  Théorie  des  longitudinalen  Stosses  zylindrischer 
Stâbe".  Annalen  der  Physik,  Bd.  19,  1883,  p.  44 — 65  et  Bd.  46,  191 5,  p.  657—676). 

Il  est  curieux  du  reste  de  remarquer  que  dans  les  Fi  g.  11  et  13  (p.  160)  de  Huygens  les 
ressorts  indiqués  joueraient  dans  le  choc  précisément  le  même  rôle  que  la  couche  intermé- 
diaire plus  compressible  dont  Voigt  a  besoin  pour  expliquer  comment  les  cylindres  se  com- 
portent en  réalité.  Et  lorsqu'on  suppose  que  la  masse  des  ressorts  est  négligeable  on  retombe 
sur  le  cas  examiné  expérimentalement  par  Ramsauer(p.  478  — 482  de  son  article)où  les  lois 
de  Huygens  du  choc  des  corps  durs  sont  suivies  presque  parfaitement. 
')  Voir  son  article  „Ueber  die  Berûhrung  (ester  elastischer  Kôrper, Journal  fur  die  reine  und 
angewandte  Mathematik,"  Bd. 92,  1881  ,  p.  156 — 171  („Gesammelte  Werke"  Bd.  1  ,  1895, 
P- 155— 173)- 


AVERTISSEMENT.  19 


bien  défini  avec  un  aplatiflement  au  point  A  que  Hertz  rendit  à  calculer  à  l'aide 
de  la  théorie  de  Télafticité.  La  l'ubltance  de  la  fphère  étant  confidérée  comme 
ifotrope,  les  formules  contiennent  deux  confiantes,  favoir  le  module  de  rigidité 
K  et  le  coefficient  bien  connu  de  Poiflbn  p.  Rappelons  ici  que,  fi  p  cft  la  denfité, 
les  vite  (Tes  de  propagation  de  vibrations  transverfales  et  longitudinales  auront 
refpe&ivement  les  valeurs  : 


Si,  au  lieu  d'être  confiantes,  les  forces  P  et  —  P  changent  d'un  moment  à 
l'autre,  elles  donneront  lieu  à  des  vibrations,  mais  la  mefure  dans  laquelle 
ces  mouvements  intérieurs  interviennent  dépend  entièrement  de  la  vitefie  des 
variations  des  forces.  On  peut  négliger  les  vibrations  et  appliquer  à  chaque  infiant 
les  formules  de  l'équilibre,  lorsque  les  variations  font  tellement  lentes  que  le 
temps  T  néce (Taire  pour  un  changement  appréciable  de  P  et  de  —  P  e(l  beaucoup 
plus  grand  que  la  période  des  vibrations  propres  du  corps.  Comme  pour  une 
fphère  de  rayon  R  cette  période  efi:  de  Tordre  de  grandeur  R  :  Ct  ou  R  :  c/,  la 
condition  prend  la  forme  : 

™        R      ~        R 
T  »  -  ou  T  >  -. 

Ct  Cl 

Dans  ce  qui  fuit  nous  nous  fervirons  de  la  première  de  ces  inégalités,  qui  em- 
braiïe  la  deuxième,  parce  que  ci  >  et. 

Dans  le  problème  du  choc  la  force  avec  laquelle  Tune  des  fphères  agit  fur 
l'autre  joue  le  rôle  de  la  preflion  P;  elle  augmente  à  partir  de  zéro  jusqu'à  une 
certaine  valeur  maximum  et  diminue  enfuite  pour  disparaître  au  moment  de  la 
féparation  *).  Il  efl:  donc  clair  que  les  vibrations  feront  négligeables  (ce  qui 
aflurera  la  jufteffe  de  la  théorie  de  Huygens)  fi  l'intervalle  de  temps  dans  lequel 
ces  variations  ont  lieu,  c'eft-à-dire  la  durée  du  choc  fatisfait  à  la  première  des 
conditions  d'inégalité,  que  nous  venons  d'indiquer. 


l)  Le  rôle  des  forces  qui  tiennent  l5  en  équilibre ,  donnant  lieu  à  la  résultante  —  P ,  est  joué  par 
des  forces  fictives  opposées  aux  accélérations  des  éléments  de  volume  et  égales  aux  produits 
de  ces  accélérations  par  les  masses. 


20  AVERTISSEMENT. 


Or,  Hertz  a  trouvé  pour  cette  durée  l)  une  formule  qu'on  peut  mettre  sous 
la  forme: 

T  =  2[|t1/^(i-/*)]I-^t/Ïi-~^)"J^, 

dans  laquelle  y  défigne  la  vitefTe  relative  avec  laquelle  l'une  des  (phères  s'approche 
de  l'autre  et  où: 


/oG-*2)  *dX  =  lA7'X' 


En  fubflituant  cette  dernière  valeur  et  en  prenant  fj.  —  -  pour  le  coefficient  de 
PoifTon,  on  trouve: 

T  =  3,76.  -T-r. 
La  condition  pour  T  devient  donc: 

©*«  W* 

Elle  pourra  être  remplie  fi  la  vitefTe  v  eft  fuffifamment  petite. 

Si,  par  exemple,  on  exige  que  T  =  20  R  :  et  on  trouve  v  =  0,000235  ct.  Pour 
l'acier  la  vitefTe  de  propagation  des  vibrations  transverfales  eft  à  peu  près 
3,2.  io5  cm.  par  fec. ,  donc  :  vz=  75  cm.  par  fec. 

On  voit  ainfi  que  des  expériences  font  poffibles  dans  lesquelles  la  théorie  de 
Muygens  fe  vérifie  approximativement  et  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  que 
I  Iuygens  qui  expérimenta  furtout  avec  des  fphères  était  fous  l'imprefiion  que  les 
réfultats  de  fa  théorie  correspondaient  presque  parfaitement  avec  les  expé- 
riences 2). 

En  tout  cas  cette  théorie  peut  être  confidérée  comme  rigoureufement  exacte 


')  Les  durées  du  contact  entre  les  corps  choquants,  telles  que  la  théorie  de  Hertz  lesdonne,ont 
été  vérifiées  expérimentalement  par  W.  Millier  ;  voir  l'article  „Zur  Kenntniss  der  Stossdauer 
elastischer  Kôrper.  Wiener  Berichte",  Ha,  Bd.  123,  1914^.2157 — 2169. 

a)  Consultez  les  pp.  100,  1 13  et  140. 


AVERTISSEMENT.  2  1 


dans  un  cas  limite,  donc  on  s'approche,  avec  des  corps  donnés,  en  diminuant  les 
vitefles,  ou  bien,  pour  des  viteffes  données,  en  augmentant  dans  la  penfée  le 
module  de  rigidité  K.  Dans  le  choc  de  corps  „parfaitement  durs",  caractirifés 
par  K  =  oo,  il  ne  fe  produirait  aucune  vibration  intérieure. 

Nous  ne  pouvons  pas  finir  cette  diseuflion  rapide  de  l'applicabilité  de  la 
théorie  de  Huygens  dans  le  domaine  des  corps  phyfiques,  fans  rappeler  le  rôle 
prépondérant  que  Tes  règles  du  choc  des  corps  durs  ont  commencé  à  jouer, 
deux  fiècles  après  leur  découverte ,  dans  le  développement  de  la  théorie  cinétique 
des  fluides. 

PRINCIPE  QUE  LE  CENTRE  DE  GRAVITÉ  COMMUN  NE 

PEUT  PAS  MONTER  PAR  LA  GRAVITÉ  SEULE. 

CONSERVATION  DE  LA  FORCE  VIVE  DANS  LE  CHOC. 

SOLUTION  PAR  HUYGENS  DU  PROBLÈME  DU  CHOC 

DES  CORPS  MOUS  OU  SEMI-DURS. 

Dans  Tes  recherches  fur  la  chaînette  qui  „ne  faict  point  une  parabole"3)  et  dans 
Ton  merveilleux  Traité  fur  l'équilibre  des  corps  flottants4),  Huygens  avaitemployé 
le  Principe  que  le  centre  de  gravité  commun  fe  place  aufll  bas  que  pofllble  5).  Ce 
Principe  ne  pouvait  fervir  fous  cette  forme  que  dans  des  queftions  de  ftatique. 
C'eft  pourquoi  il  le  modifie  dans  fa  théorie  du  choc  en  lui  donnant  la  forme 
nouvelle:  que  le  centre  de  gravité  commun  ne  peut  pas  monter  par  l'effet  de  la 
gravité  feule.  Formulé  de  cette  façon  il  devient  entre  les  mains  de  Huygens  un 
infiniment  puiflant  de  recherches,  et  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'en  étonner.  En  effet, 
pour  tous  les  phénomènes  réverfibles  ce  Principe,  que  Huygens  appela  plus  tard 
„le  grand  Principe  des  mechaniques"  tf)  ,  eit  équivalent  à  celui  de  la  confervation 
de  l'énergie  dans  un  champ  gravifique,  où  la  gravité  agit  partout  dans  la  même 
direction  et  avec  la  même  intenfité  7). 


J)  Voir  les  pp.  2?.  et  40  de  notre  T.  I  et  les  trois  derniers  alinéas  de  la  note  2  qui  commence  à  la 
p.  57  du  T.  XI. 

4)  Voir  les  pp.  93  —  1 19  du  T.  XI. 

5)  Consultez  sur  ce  Principe  la  note  1  de  la  p.  56. 

*)  En  1684;  voir  la  490  du  T.  VIII.  Comparez  aussi  les  pp.  439,  456  ,  462  et  463  du  T.  IX. 
Le  Principe  de  la  conservation  de  l'énergie  a  passé  par  diverses  étapes  avant  d'obtenir  sa 


22  AVERTISSEMENT. 


Pour  le  montrer,  confidérons  un  certain  nombre  de  corpuscules  (ou  de  corps 
lorsqu'on  néglige  les  rotations)  de  ma  (Tes  m  ,  de  vitefles  v  et  qui  fe  trouvent  à  des 
hauteurs  /;  au  deflus  d'un  certain  plan  horizontal.  Lorsque,  à  l'exemple  de 
Huygens,  on  convertit  les  vitefles  en  des  hauteurs  d'où  les  corpuscules  peuvent 
être  cenfés  descendre  ou  jusqu'auxquelles  elles  peuvent  s'élever  en  conféquenec 
de  ces  vitefles,  le  principe  employé  par  Huygens  donne: 

tmK  -h  SA  mv'2      Zmh  -+-  SA  mv^ 
Cl^  £**  =     '      Sw  ' 

où  /;' et  v' représentent  les  hauteurs  et  les  vitefles  après  le  phénomène,  et  où  A  =— . 

Lorsque  le  phénomène  ert  réverfible  on  en  déduit  immédiatement: 

(2)  tmK  +  SA  mv'2  =  Zmh  +  SA  mv2 , 
et  dans  le  cas  du  choc  central  de  deux  corps  durs  : 

(3)  m  A  v'  \  4-  m  B  v'»b  =  »  a  v\  +  m  B  v\. 

Il  ert  vrai  que  dans  le  Traité  la  déduction  de  cette  dernière  relation  efl;  beaucoup 
plus  compliquée.  Huygens  n'y  emploie  pas  la  réverfibilité  du  choc  ').  En 
vérité,  il  n'applique  le  Principe  du  centre  de  gravité  commun  qui  ne  peut  pas 
monter  qu'au  cas  où  m  Av  A  •+-  mKvE  =  o  :).  À  l'aide  de  ce  Principe  et  de  la 
Prop.  IV  3),  il  arrive  à  la  conclufion  que  dans  le  cas  confidéré  on  doit  avoir 
v'A  =  —  v  a  et  v'  B  =  — v  n.  Puis  le  Principe  de  la  relativité  lui  permet  de  remonter 
de  ce  casfpécial  au  cas  général 4),  après  quoi  il  déduit  l'équation  (3)  desréfultats 
obtenus  pour  ce  dernier  cas 5).  Mais  cette  déduction  efl:  de  l'année  i656,lorlque 
Huygens  compofa  le  Manufcrit  de  cette  date  s)  ,  tandis  que  la  Proposition  qui 
correfpond  à  l'équation  (3)  lui  était  connue  depuis  1652  7)  et  appartenait  aux 


forme  définitive.  Or, on  peutconsidérerla  découverte  de  sa  validité  pour  le  champ  gravifique 
en  question  comme  une  des  premières  de  ces  étapes  et  on  doit  en  donner  l'honneur  à  Huygens. 
En  effet,  non  seulement  pour  le  choc  des  corps  durs  mais  aussi  plus  tard  pour  la  détermi- 
nation des  centres  d'oscillation  (voir  les  Prop.  I V  et  suivantes  de  la  „Pars  Quarta"  de  l'„Horo- 
logium  oscillatorium"  de  1673,  p.  98  — 146  de  l'édition  originale)  sa  méthode  est  équivalente 
à  l'emploi  du  Principe  en  question.  Consultez  encore  la  note  9  de  la  p.  163,  où  l'on  voit 
que  Huygens  se  rendait  compte  parfaitement  que  toute  déviation  de  son  Principe  créerait  la 
possibilité  de  construire  un  „perpctuum  mobile". 
')  Il  l'avait  toutefois  déjà  formulée  dans  la  Prop.  V  (p.  47),  et  donné  une  démonstration 


AVKRTISSEMENT.  23 


premiers  réfultats  de  Tes  recherches  fur  le  choc.  Peut-on  croire  que  cette  Propo- 
lition  fut  obtenue  fi  tôt  par  la  voie  compliquée  que  nous  venons  d'esqui (Ter,  et  n'eft- 
-il-pas  beaucoup  plus  plaufible  que  dès  l'abord  Huygens  ait  confidéré  la  réver- 
libilité  du  choc  comme  une  hypothèfe  admiffible  dirmoins  provifoirement? 

Il  ell  curieux  de  remarquer  que  le  même  Principe:  que  le  centre  commun 
de  gravité  ne  peut  pas  monter  par  l'effet  de  la  gravité,  combiné  avec  le  Principe 
de  Huygens  de  la  relativité,  implique  le  Théorème  de  la  confervation  de  la 
quantité  de  mouvement  dans  une  direction  donnée.  Et  cela  fans  fuppofer  cette 
fois  la  réverfibilité  des  phénomènes. 

Concevons,  en  effet,  qu'entre  le  temps  /et  le  temps  /'  il  fe  foit  produit  parmi 
les  particules  de  mafîe  m,  ou  plutôt  entre  les  corps  qu'elles  compofent  et  qu'on 
peut  fuppofer  durs,  femi-durs  ou  mous,  un  certain  nombre  de  chocs.  Suppofons 
d'ailleurs  toutes  fortes  de  liaifons  entre  eux.  Ajoutons  en  fuite  à  toutes  leurs 
viteffes  v  (dont  v* ,  vv  et  vz  foient  les  compofantcs  dans  trois  directions  rectangu- 
laires) une  vitefle  commune  x,  parallèle  aux  vx;  on  aura  donc: 

(4)  Zw[h'  +  *\(v\  +  xy  +  v'2y  +  v'1z\~]<Zm[h  +  *\(vx+xy-)-v>y  +  vtz\]. 
On  en  déduit: 

(5)  S»; [li  — h)  +A(v's— ya)]<|aAtf[Z«v*— EwV] , 

mais  cette  inégalité  ne  peut  être  vraie  pour  toutes  les  valeurs  de  x  fans  qu'on  ait: 

(6)  EmVx='Emv '*; 

ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Ce  même  raifonnement  c(l  appliqué  par  Huygens  au  choc  des  corps  mous  et 
femi-durs,  mais  feulement  dans  le  cas  particulier  où  m  AvA-f-w  uv  ^  =  o  8).  Il 


(p.  4? — 49)  fondée  sur  le  Principe  de  la  relativité  et  sur  l'égalité  des  vitesses  d'approche- 
nient  et  d'éloigneinent. 
a)  Consultez  (p.  53 — 6j},  la  Prop.  VIII  et  sa  démonstration. 

3)  Voir  la  p.  43.   Remarquons  que  celte  Proposition  s'appuie  à  son  tour  sur  l'Hypothèse  V 
(p.  41),  laquelle  ne  fait  en  réalité  que  supposer  la  réversibilité  dans  un  cas  spécial. 

4)  Voir  les  p.  65 — 69. 

J)  Voir  (p.  73 — jj')  la  Prop.  XI  et  sa  démonstration*. 

6)  Consultez  la  Deuxième  Partie  (p.  143 — 149)  de  l'Appendice  II. 

7 )  Voir  le  quatrième  alinéa  de  la  p.  95. 

*)  Voiries  Pièces  IX  et  X  (p.  161  — 167). 


24  AVERTISSEMENT. 


prouve  qu'alors  nécefTairement  m  A  v'A  +  m  cv'E  s'annule  auiïï,  d'où  il  fuie  :  —  = 

=  — =  e,  où  e  varie  entre  i  (pour  les  corps  durs)  et  o  (pour  les  corps  mous). 
V  a 

On  reconnaîtra  facilement  dans  cette  dernière  équation  le  réfultat  obtenu  par 
Huygens  dans  le  cas  particulier  en  queltion  '),  auquel  le  cas  général  du  choc 
central  de  deux  corps  femi-durs  peut  être  facilement  réduit  h  l'aide  du  Principe 
de  Huygens  de  la  relativité  J). 

THÉORÈME  DE  LA  CONSERVATION  DE  LA  QUANTITÉ  DE 
MOUVEMENT  DANS  UNE  DIRECTION  DONNÉE. 

Nous  n'avons  pas  beaucoup  à  ajouter  aux  remarques  déjà  faites  à  propos  de  ce 
Théorème  3). 

Huygens  a  commencé  par  l'admettre  dans  la  forme  erronée  fous  laquelle 
Descartes  l'avait  formulée4).  Mais  déjà  en  1652,  au  début  de  fes  efforts  pour 
conftruire  une  théorie  cohérente  du  choc  des  corps  durs  il  avait  reconnu  la 
faufleté  de  cette  forme  dans  certains  cas 5).  Toutefois  il  ne  douta  pas  de  fon  appli- 
cabilité dans  d'autres  cas.  Or,  puisqu'il  lui  était  impoffible  de  conftruire  fa 
théorie  fans  quelques  hypothèfes  fuffifamment  évidentes,  et  qu'il  n'en  trouva  pas 
ailleurs,  il  en  emprunta  deux  d)  au  Principe  énoncé  par  Descartes. 

Deux  années  plus  tard  il  avait  découvert  la  véritable  formule  du  Théo- 
rème r).  Il  la  publia  dans  le  Journal  des  Sçavans  du  18  mars  1669  8)  •>  ma's 
la  forme  même  de  cette  communication  montre  qu'il  n'avait  pas  reconnu  le 


')  Voir  le  résumé 'de  ses  résultats  pour  ce  cas  spécial  que  Huygens  donne  enhaut  de  la  p.  166. 
2~)  Consultez  pour  la  solution  graphique  du  cas  général  les  notes  8  des  pp.  163  et  165. 

3)  Voir  les  pp.  7 ,  8 ,  10,  12,  1 3  et  23. 

4)  Voir  sa  lettre  à  de  Sluse  du  3  janvier  1658  ,  p.  1 15  de  notre  T.  II ,  où  l'on  lit:  „A.\ioma  Car- 
tesij  de  conservatione  motus  ita  ut  eadem  semper  ejus  quantitas  supersit,  olim  mihi  quoque 
plane  verisimilc  ac  rationi  consentaneum  videbatur.  Sed  nunc  scioperpetuum  esse  non  posse; 
evidentiori  alio  principio  id  evincente". 

5)  Voir  le  troisième  alinéa  de  la  p.  95. 

6)  Les  Hypothèses  II  (p.  31  )  et  V  (p.  41).  On  les  trouve  déjà  dans  le  Manuscrit  de  1652  (voir 
les  pp.  92  et  96)  et  dans  le  Manuscrit  de  1654  (voir  les  pp.  102  et  126). 

7 )  Comparez  les  pp.  102,  116  et  131.  À  la  p.  116  on  rencontre  le  théorème  correspon- 
dant: que  le  centre  de  gravité  commun  persiste  après  le  choc  à  se  mouvoir  dans  la  même 


AVERTISSEMENT.  25 


fondement  limple  fur  lequel  nous  bafons  ce  Théorème  depuis  l'édition  des 
„Prineipia"  de  Newton.  En  effet,  après  l'expofition  de  la  formule  véritable  9), 
il  y  parle  de  la  „loy  admirable  de  la  Nature"  d'après  laquelle  „le  centre  commun 
de  deux  ou  trois  ou  de  tant  qu'on  voudra  de  corps ,  avance  toujours  également 
vers  le  même  collé  en  ligne  droite  devant  &  après  leur  rencontre",  loi  qu'il 
prétend  pouvoir  ^démontrer  en  ce  qui  ell  des  corps  Spheriques,  &  qui  femble 
elhe  générale  en  tous  les  autres  tant  durs  que  mois,  foit  que  la  rencontre  (bit 
directe  ou  oblique"  ,0).  Or,  cette  limitation  au  cas  „des  corps  Spheriques" 
de  fa  démonitration  de  la  loi  en  queftion  (qui  ell,  de  fait,  entièrement  iden- 
tique avec  le  Théorème  de  la  confervation  de  la  quantité  de  mouvement) 
montre  la  nature  fpéciale  et  bornée  de  cette  démonllration,  que  d'ailleurs  nous 
ne  connaîtrons  pas. 

Pour  Huygens  le  Théorème  de  la  confervation  de  la  force  vive  prime  de  beau- 
coup celui  de  la  confervation  de  la  quantité  de  mouvement  "),  et  il  y  a  lieu  de 
s'étonner  qu'il  ait  échappé  à  fa  perfpicacité  que  ce  dernier  Théorème  peut  fe 
déduire  facilement  du  premier,  dans  le  cas  des  corps  durs,  à  l'aide  du  Principe  de 
la  relativité.  Ajoutant  aux  vitefTes  v  A ,  v  B ,  v\ ,  v'B  des  corps  A  et  B,  avant  et  après 
leur  rencontre,  la  vitefTe  communes,  on  a  d'après  le  premier  Théorème: 

(7)  m  a  O'a'  +  *y  +  »  b  (>'«  -h  xy  =  wA(vA  +  x)2  +  ///  B  (yB  +  xy , 
d'où  il  fuit: 

(8)  WaV'a  +  mBv'B  =  m  AvA  ■+■  mRvB. 

Il  ell  vrai  qu'à  caufe  de  fa  méthode  géométrique  Huygens  aurait  dû  diftinguer 
divers  cas  félon  le  fens  des  mouvements  avant  et  après  le  choc. 


direction  et  avec  la  même  vitesse  qu'auparavant.  Consultez  encore  pour  l'année  16561a 
note  9  de  la  p.  146. 

8)  Comparez  la  p.  14. 

')  Voir  la  note  2  de  la  p.  1 02. 

IO)  Les  italiques  ont  été  introduits  par  nous. 

")  Encore  en  1674,  ou  plus  tard,  Huygens  jugeait  qu'un  théorème  qui  découle  immédiatement 
de  la  conservation  de  la  quantité  de  mouvement,  peut  être  rendu  probable  par  cette  considé- 
ration ,  mais  non  pas  prouvé;  voir  le  dernier  alinéa  (p.  164)  de  la  Pièce  IX. 


l6  AVERTISSEMENT. 


THÉORÈME  DE  L'ÉGALITÉ  DE  LA  VITESSE  DE  L'ÉLOIGNE- 
MENT  À  CELLE  DU  RAPPROCHEMENT. 

Concevons  deux  mécanismes  A  et  B  d'un  nombre  quelconque  de  degrés  de 
liberté,  fans  frottement,  formés  par  des  corps  durs  dans  le  fens  de  Huygens,  et  fup- 
pofons  que  deux  pièces,  appartenant  chacune  à  l'un  de  ces  mécanismes,  fe  rencon- 
trent. Soient  P  le  point  de  contact  ;  x  le  plan  tangent  du  point  P  pour  les  delix  pièces; 
vA  et  vr,  au  début  du  choc,  les  compofantes  perpendiculaires  au  plan  tangent  des 
viteiïes  du  point  P,  confidéré  alternativement  comme  appartenant  à  l'un  et  à 
l'autre  des  pièces;  v\  et  v\  ces  compofantes  à  la  fin  du  choc ,  on  aura  alors  : 


( 


9)  v'A  —  v'b  =  —  Çva  —  Vu). 

Cette  équation,  qui  dit  que  la  viteffe  relative  dans  la  direction  perpendiculaire 
au  plan  tangent  commun  change  de  fens  par  le  choc  fans  changer  de  grandeur, 
permet  de  remplacer  dans  le  fyllème  des  équations  qui  peuvent  fervir  à  déterminer 
le  mouvement  après  le  choc,  la  feule  équation  quadratique  (dépendant  des  forces 
vives)  par  une  équation  linéaire  comme  toutes  les  autres. 

Or,  le  Théorème  de  Huygens  de  l'égalité  de  la  viteffe  de  l'éloignement  à  celle  du 
rapprochement,  qui  joue  un  rôle  fi  important  dans  le  Traité ')  et  qu'il  a  même 
penfé  un  initantàpoferen  axiome 2),  ne  repréfente  qu'un  cas  particulier  de  l'équa- 
tion (9)  et  peut  rendre  le  môme  fervice  dans  la  théorie  du  choc  direct  des  corps 
durs  que  le  Théorème  général  dans  le  choc  des  mécanismes  compofés  par  ces 
fortes  de  corps. 

Huygens  a  découvert  une  autre  généralifation  de  fon  Théorème  pour  le  cas  du 
choc  oblique.  Elle  efi:  a  fiez  intéreflante,  mais  bornée  au  cas  de  fphères  homogè- 
nes ;  elle  dit  que  par  le  choc  la  vitefle  relative  des  centres  change  de  direction  mais 
pas  de  grandeur  3). 


')  Voir  les  pp.  43,47,51,55,57,  59,61  et  65. 
3)  Voir  la  p.  94. 

3)  Voir  la  note  3  de  la  p.  119. 

4)  Voir  In  p.  93. 

5)  Voire,  a.  le  dernier  alinéa  de  la  p.  141. 

a)  Il  considérait  alors  la  question  du  mouvement  absolu  comme  une  de  celles  qui  n'ont  pas 
d'issue;  voir  la  p.  142. 


AVERTISSEMENT.  1J 


PRINCIPE  DE  HUYGENS  DE  LA  RELATIVITE. 

Des  le  début  de  Tes  recherches4)  Huygens  a  fenci  tout  le  profit  qu'il  pouvait  tirer 
de  ce  Principe.  Pour  arriver  à  une  théorie  confinante  du  choc  il  l'a  employé  fyfté- 
matiquement  et  l'a  fuivi  dans  toutes  Tes  conféquences.  Il  nous  femble  qu'on  doit 
y  attacher  fon  nom,  plutôt  que  celui  d'un  autre,  pour  le  diitinguer  du  Prin- 
cipe plus  général  de  même  appellation  développé  dans  ces  derniers  temps  par 
Einftein. 

Il  elt  vrai  qu'il  était  déjà  connu  auparavant  et  fut  employé  furtout  par  les 
adhérents  de  la  doctrine  du  mouvement  de  la  Terre  5).  Il  conltituait  l'un  de  leurs 
meilleurs  arguments,  mais  ils  ne  l'employaient  pas  comme  inftrument  de  recher- 
ches. Ce  mérite  était  réfervé  à  Huygens. 

Quant  aux  problèmes  de  métaphyfique  qui  s'y  rattachent  :  s'il  exifte  un  repos  et 
un  mouvement  abfolu  et  fi  l'on  peut  en  reconnaître  l'exiftence,  du  moins  dans  le 
cas  de  la  rotation ,  Huygens  n'a  pas  voulu  s'en  occuper  dans  la  période  dont  nous 
traitons6).  Plus  tard,  toutefois,  il  a  changé  d'attitude,  comme  nous  le  verrons 
dans  la  fuite. 


CHRISTIANUS  HUGENIUS 


DE 


MOTU  CORPORUM 


EX 


PERCUSSIONE. 


SUR  LE 

MOUVEMENT  DES  CORPS 

PAR 

PERCUSSION). 

Hypothèses 

I. 

Un  corps  quelconque,  une  fois  en  mouvement,  fi  rien  ne 
s' oppofe,  continue  de  fe  mouvoir  avec  perpétuellement  la 
même  viteffe  et  félon  une  ligne  droite. 

IL 

Quelle  que  foit  la  caufe  que  les  corps  durs  rej  ai  11  i  f  fen  t  de 
leur  contact  mutuel,  quand  ils  font  pouffes  réciproquement 
l'un  contre  l'autre,  nous  fuppofons  que  deux  corps  durs, 
égaux  entre  eux,  de  même  viteffe,  lorsqu'ils  fe  rencontrent 
directement,  rejailli ff c n c  chacun  avec  la  même  viteffe  avec 
laquelle  il  était  venu. 


')  Le  texte  latin  du  Traité  présent  est  conforme  à  celui  qui  occupe  les  p.  369 — 398  des  „Opus- 
cula  postuma"  de  1703  (voir  la  note  1  de  la  p.  XII  de  notre  T.  XIII).  Nous  possédons  le 
Manuscrit  dont  ce  texte  a  été  emprunté.  Il  est  écrit  d'une  autre  main  que  celle  de  Huygens; 
mais  quelques  corrections  y  ont  été  apportées  par  Huygens  lui-même.  Nous  rendrons  compte 
de  ces  corrections  dans  les  notes.  Sans  doute  ce  Manuscrit  constitue  une  copie  faite  d'après 
des  manuscrit  rédigés  par  Huygens. 

Il  est  difficile  d'assigner  une  date  définie  au  Traité  présent.  Le  20  juillet  1656  Huygens 
écrivit  à  de  Roberval  (voir  la  p.  457  de  notre  T.  I).  ,.11  y  a  quelques  temps  que  j'ai  quitè 
toute  autre  spéculation  pour  m'attacher  uniquement  a  cette  matière  de  la  Percussion  dont  je 
pense  vous  avoir  dite  autrefois  que  des  Cartes  l'avoit  traitée  si  malheureusement.  J'ay  achevé 


éd.  1-03.  369. 


DE 

MOTU  CORPORUM 

EX 

PERCUSSIONE'). 

Hypothèses 
I. 

or  pus  quod  liber  femel  motum,  fi  nihil  obftet, 
pergere  moveri  eadem  perpetuo  celeritate  & 
fe  cun  du  m  lineam  rectam. 

IL 

Quseciinque  fie  eau  fa  corporibus  du  ris  a 
mutuo  contact  u  refiliendi  eu  m  in  fe  invicem  imp  ingun  t  ur; 
ponimus,  eu  ni  corpora  duo  in  ter  fe  aequalia,  œquali  celeri- 
tate, ex  adverfo  ac  directe  fibi  mutuo  occurrunt,  re  fi  lire 
utrumque  eâdem  qua  advenit  celeritate. 


mon  petit  ouvrage  depuis  peu  de  jours ,  par  lequel  je  pretens  de  faire  veoir  qu'il  n'a  pas  esté 
impeccable  non  plus  dans  la  Phisique  que  dans  la  Géométrie.''  Or,  en  1656,  Huygens  était 
en  possession,  comme  nous  le  montrons  dans  l'„Avertissement"  qui  précède  (voir  les 
p.  10 — 1 1),  de  toutes  les  Propositions  du  Traité  présent  et  il  savait  les  prouver  de  la  même 
façon  en  partant  des  mêmes  hypothèses.  Le  contenu  essentiel  de  ce  Traité  date  donc  de  1656 
(ou  même  de  plus  tôt)  mais  des  modifications  rédactionnelles  peuvent  y  avoir  été  apportées 
depuis  (et  elles  l'ont  été  en  effet),  puisque  le  Manuscrit  mentionné  plus  haut  est  certaine- 
ment d'une  date  de  beaucoup  postérieure  à  1656;  voir  pour  plus  de  particularités  les  p. 4 — 14 
l'„Avertissement". 

Outre  l'édition  de  1703  il  existe  encore  une  réimpression  du  Traité  présent,  qui  occupe 
les  p.  73 — 104  du  T.  II  des  „Opera  reliqua"  de  1728,  ouvrage  mentionné  à  la  p.  II  de  la 
Préface  de  notre  T.  I. 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


Or,  ils  font  dits  fe  rencontrer  directement,  lorsque  le  mouvement,  aufll  bien 
que  le  contact,  a  lieu  dans  la  même  droite  paffant  par  les  centres  de  gravité  des 
deux  corps  '). 

III. 

Le  mouvement  des  corps,  et  les  viteffe  s  égales,  ou  inégales, 
doivent  être  entendus  refpectivement  comme  ayant  égard  à 
leur  relation  avec  d'autres  corps  qui  font  fuppofés  comme 
étant  en  repos,  quoique,  peut-être,  ceux-ci  comme  ceux-là 
foi  en  t  fujets  à  quelque  autre  mouvement  qui  leur  e  ft  com- 
mun. Par  conféquent,  lorsque  deux  corps  fe  rencontrent, 
quoique  les  deux  enfemble  éprouvent  quelque  autre  mouve- 
ment égal,  ils  n'  a  g  i  r  o  n  t  pas  autrement  l'un  fur  l' a  u  t  r  e  p  a  r  r  a  p- 
p  o  r  t  à  celui  qui  e  ft  entraîné  par  le  m  ê  m  e  m  o  u  v  e  m  e  n  t  commun, 
que  comme  fi  ce  mouvement  ace ef foire  fût  abfent  dans  tous. 

Ainfi,  lorsque  quelqu'un  transporté  par  un  bateau  qui  s'avance  d'un  mouve- 
ment uniforme  fait  entrechoquer  deux  boules  égales  animées  d'égale  viteffe, 
favoir  par  rapport  à  lui-même  et  aux  parties  du  bateau ,  nous  difons  que  chacune 
d'elles  devra  rejaillir  avec  égale  vitefTe,  par  rapport  au  même  navigateur,  tout- 
-à-fait  comme  il  arriverait  fi  dans  un  bateau  en  repos  ou  fur  la  terre  ferme  il  fît 
entrer  en  collifion  les  mêmes  boules  avec  des  vitefTes  égales. 

Ceci  étant  fuppofé,  nous  allons  démontrer  pour  le  choc  des  corps  égaux  fuivant 
quelles  lois  ceux-ci  font  poufTés  l'un  par  l'autre,  nous  propofant  d'inférer  en  propre 
lieu  d'autres  hypothèfes,  dont  nous  aurons  befoin  pour  le  cas  de  corps  inégaux. 

Première  Proposition. 

Lorsqu'un  corps  en  repos  eft  rencontré  par  un  autre,  qui 
lui  eft  égal,  après  le  contact  ce  dernier  entrera  bien  en 
repos,  mais  celui  qui  était  en  repos  acquerra  la  même  viteffe 
qui  était  dans  le  corps  pouffant. 

Imaginons  que  quelque  bateau  près  de  la  rive  (bit  emporté  par  le  courant,  fi 
près  de  la  rive,  qu'un  navigateur,  qui  s'y  tient  debout,  puifle  tendre  la  main  à 
un  compagnon  fe  trouvant  fur  la  rive.  Que  le  navigateur  tienne  dans  fes  mains, 


')  Le  Manuscrit  donnait  primitivement  seulement:  „conjungente   fit  contactus",  où 
Huygens  a  intercalé  de  sa  propre  main  les  mots  „et  motus"  et  le  second  „et". 

En  vérité  on  doit  ajouter  encore  la  condition  qu'au  point  de  contact  le  plan  tangent  com- 
mun soit  perpendiculaire  à  la  droite  en  question. 


éd.  1703.  369—370.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  33 


Dicuncur  autem  directe  occurrere,  cuin  in  eâdem  lineà  rcctâ  utriusque  centra 
gravitatis  conjungente  &  motus  fit  &  contaéhis  1). 

III. 

Motum  corpornm,  celeritatesque  x  q  u  a  1  e  s  auc  i  n  x  q  u  a  1  es 
refpective  intell  igcnda s  cffe,  factâ  rclatione  ad  a  1  i  a  cor- 
pora  quae  tanquam  quiefcentia  con  fi  de  ra  n  t  ur,  et  fi  fortaffe 
/>•  37°-  &  h  se  c  &  i  1 1  a  c  o  m  m  11  n  i  a  1  i  o  m  o  t  u  i  n  v  o  1  v  a  n  t  u  r.  |  2)  A  c  p  r  o  i  n  d  e 
c  u  m  c  o  r  p  o  r  a  duo  f  i  b  i  m  u  t  u  o  occurrunt;  e  t  i  a  m  f  i  a  1 1  e  r  i  p  rx  t  e  r  e  a 
m  o  t  u  i  xquabili  3)  ut  ru  m  que  fimul  obnoxium  fuerit;  haud 
aliter  il  la  fe  in  vice  m  impellerc  refpectu  ejus,  qui  code  m 
communi  motu  defertur4),  ac  fi  omnibus  advcntitius  il  le 
motus  ab effet. 

Veluti  fi  quis  navi  vedhis,  qux  xquabili  motu  progrediatur,  globulos  duos 
xqualcs  xquali  celcritate  in  fe  invicem  impingere  faciat,  fuo  nimirum  &  partium 
navis  refpeclu,  dicimus  xquali  quoque  celericate  utrumque  refilire  debere  ejus- 
dem  vecloris  refpectu ,  plane  ficut  contingeret,  fi  in  navi  quiefcente,  aut  in  terra 
con  1i liens,  eosdem  globulos  xquali  celcritate  collidi  faccret. 

Uis  pofuis  de  corporum  œqualium  occurfu  quibus  legibus  illa  a  fe  mutuo 
impellantur  5)  demonitrabimus,  alias  vero  Hypochefcs  quibus  ad  inaequalium 
cafus  opus  habebimus  fuis  locis  infcremus. 

Propositio  Prima. 

Si  corpori  quiefcentialiud  sequale  corpus  occurrat,  poft 
c  0  n  t  a  c  t  u  m  hoc  q  u  i  d  e  m  q  u  i  e  f  c  e  t ,  q  u  i  e  f  c  e  n  t  i  vero  a  c  q  u  i  r  e  t  u  r 
eadem,  qus  fuit  in  impellcnte,  celeritas. 

Intelligatur  navigium  quodpiam  juxta  ripam  fecundo  flumine  deferri,  ac  tain 
propinquum  ripx,  ut  veclor  in  illo  ltans  poflit  focio  in  ripa  ftanti  manusporrigere. 


J)  Un  tel  trait  indique,  ici  et  dans  la  suite,  la  fin  d'une  page  de  l'édition  de  1703  des  „Opus- 
cula  postuma". 

3)  Le  mot  „œquabili"  fut  intercalé  après  coup  par  Huygens. 

4)  De  même  les  mots  „rcspectu  cjus  qui  eodem  communi  motu  defertur"  furent  inter- 
calés par  Huygens. 

5)  Au  lieu  des  mots  écrits  de  la  main  de  Huygens  „quibiis  legibus  illa  a  se  mutuo  impel- 
lantur" on  lisait  primitivement:  „nccnon  inaequalium  accedcntia  nonnulla". 

5 


34 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


A  et  B  [Fig.  i  ]  ') ,  deux  corps  égaux  E ,  F ,  fuspendus  à  des  fils,  et  dont  la  diftance 
EF  (bit  divifée  en  deux  parties  égales  par  le  point  G,  et  que  rapprochant  par  un 
mouvement  égal  les  deux  mains,  (avoir  par  rapport  à  lui-même  et  au  bateau,  jusqu'à 
fe  toucher,  il  fafTe  ainfi  d'une  vitefTc  égale  s'entrechoquer  les  deux  boules,  lesquel- 
les doivent  donc  néceïïairement  rejaillir  de  môme  de  leur  contact  mutuel  avec  une 
*  Ilyp.  II.  vitefTe  égale*  par  rapport  au  navigateur  et  au  bateau.  Or,  nous  fuppofons  que  le 
navire  foit  porté  en  môme  temps  vers  la  gauche  avec  la  vitefTe  GE,  c'ell-àdire 
avec  la  même  vitefTe  avec  laquelle  la  main  gauche  fut  transportée  vers  la  droite. 
Il  eft  donc  clair  que  la  main  A  du  navigateur,  par  rapport  à  la  rive  et  au  com- 
pagnon qui  s'y  trouve,  efl  reftce  immobile,  mais  que  la  main  B,  par  rapport  au 
môme  compagnon,  a  été  mue  d'une  vitefTe  FE,  double  de  celle  GE  ou  FG. 
Donc,  fi  le  compagnon  fur  la  rive  eft  fuppofé  avoir  pris  de  fa  main  C  la  main  A  du 
navigateur  et  avec  elle  la  tête  du  fil  qui  foutient  la  boule  E ,  mais  de  l'autre  main 
D  la  main  B  du  navigateur,  laquelle  porte  le  fil  d'où  pend  F,  il  paraît  que,  tandis 
que  le  navigateur  fait  s'entrechoquer  les  boules  E,  F  d'une  vitefTe  égale  par  rap- 
port à  lui-même  et  au  bateau ,  le  compagnon  fur  la  rive  a ,  en  même  temps,  poufTé 
la  boule  F  contre  la  boule  E  en  repos  avec  une  vitefTe  FE  par  rapport  h  la  rive 
et  à  lui-même.  Et  il  eft  évident,  toutefois,  que  pour  le  navigateur,  qui ,  comme 
il  a  été  dit,  fait  mouvoir  fes  deux  boules,  il  ne  fait  rien  que  fon  compagnon 
fur  la  rive  ait  pris  fes  mains  et  les  têtes  des  fils,  puisqu'il  accompagne  feulement 
leur  mouvement  et  ne  leur  caufe  aucun  empêchement.  Pour  la  même  raifon  le 
compagnon  fur  la  rive  qui  fait  mouvoir  la  boule  F  vers  E  immobile  n'eft  gêné 
en  rien  de  ce  que  le  navigateur  a  les  mains  jointes  avec  les  fiennes,  puisque  les 
mains  A  et  C  font  toutes  les  deux  en  repos  par  rapport  à  la  rive  et  au  compagnon , 
et  que  les  deux  D  et  B  fe  meuvent  avec  la  même  vitefTe  FE.  Mais  comme, 
ainfi  qu'il  fut  dit,  les  boules  E,  F,  après  leur  contact  mutuel,  rejaillifTent  avec 
une  vitefTe  égale  par  rapport  au  navigateur  et  au  bateau,  favoir  la  boule  E 
avec  la  vitefTe  GE ,  et  la  boule  F  avec  la  vitefTe  GF ,  et  que ,  en  même  temps ,  le 
bateau  s'avance  vers  la  gauche  avec  la  vitefTe  GE  ou  FG  6),  il  en  réfulte  que, 
par  rapport  à  la  rive  et  au  compagnon  qui  s'y  trouve,  la  boule  F,  après  le  choc, 
refte  immobile,  l'autre  E,  au  contraire,  par  rapport  au  même,  fe  transporte 

')  Les  figures  ont  été  empruntées  à  la  Pièce  imprimée  de  1703.  Celles  du  Manuscrit  ne  sont  pas 
non  plus  de  la  main  de  Huygens.  Dans  l'imprimé  elles  se  trouvent  réunies  sur  des  planches 
hors  texte.  Nous  avons  préféré  les  placer  dans  le  texte,  comme  il  en  est  aussi  dans  le  Manuscrit. 
Voir  encore  la  figure  de  la  p.  29,  empruntée  également  à  l'imprimé.  Nous  ne  savons  pas  si 
elle  a  été  faite,  oui  ou  non  ,  d'après  un  dessin  de  Huygens.  On  ne  la  rencontre  pas  dans  le 
Manuscrit.  D'après  les  experts  du  „Rijksmuseum"  d'Amsterdam  les  costumes  sont  ceux 
d'environ  1700. 

2)  Le  Manuscrit  donne  „Quod"  au  lieu  de  „Navigium  autem".  Le  changement  est  du 
probablement  aux  éditeurs  des  „Opuscula  postuma". 

3)  Dans  le  Manuscrit  Huygens  remplaça  par  „globuin  E  fllftinentis"  l'indication  primi- 
tive „AE". 


al.  1,-03.  370-    371. 


DE  MOTU  CORPORl'M  KX  PKRCl'SMONK. 


35 


J> 


Teneat  vero  veftor  manibus  fuis  A&B  [Fig.  i]')duo  corporaaequaliacxfilisfus- 

penfa  E ,  F  ,  quorum  diltantia  EF  bifariam  divifa  fit  punfto  G  :  motuquc  œquali 

r„.       .,  manus  ad  occurfuin  mutuum  promo- 

r  i,r.  1 . 

vcns,  fui  nempe  &  navigii  refpeftu, 

etiam  globulos  E, F  sequali  celericate 

inter  fe  collidi  faciet,  quos  itaque 

neceiïe  eft  &  sequali  ce  |  lericatc  *  a    *  Hyp.  II. 

contaftu  mutuo  refilire  ejusdem  vec- 

toris  &  navigii  refpeftu:  Navigium 

auccm  2)  ponatur  intérim  ferri  fini- 

ltram  verfus  celeritate  GE,  eâdem 

nempe  quâ  manus  finirtra  A  delata 

fuit  dextram  verfus. 

Patet  itaque  veftoris  mauum  A, 
refpeftu  ripseèk  focii  in  illaconfiflen- 
tis,  immotam  ftetiiTe;maniim  veroB, 
refpeftu  ejusdem  focii  motam  fui  (Te 
celeritate  FE,  duplâ  ipfius  GE  vel 
FG.  Quamobrem  fi  focius  in  ripa 
rtans  prehcndifTe  ponatur  manu  fiiâ 
C  manum  veftoris  A,cumque  eâ  caput 
fili  globum  E  fuftinentis  3)  ;  altéra 
vero  manu  D  manum  veftoris  B,  quae  fuftinet  funiculum  e  quo  pendet  F  4); 
apparet  dum  veftor  globulos  E,  F,  aequali  celeritate  concurrerefacit,fuo&  navigii 
refpeftu,  fimul  focium  in  ripa  rtantem  globulo  E  quiefeenti  impegifle  globulum 
F  motum  celeritate  FE,  refpeftu  ripae&fui  ipfius.  Et  conllat  quidem,  veftori  glo- 
bulos fuos 5),  uti  diftum  eft,  moventi,  nihil  officere  quod  focius  in  ripa  (tans  manus 
ejus  &  filorum  capita  apprehenderit,  cum  tantum  comitetur  earum  motum,  nec  ei 
ullum  impedimentum  afFerat.  Eâdem  rationc  nec  focio  in  ripa  rtanti  globulumque 
F  verfus  immotum  E  deferenti,  quidquam  obrtat,  quod  veftor  manibus  fuis  manus 
conjunftas  habeat,  fiquidem  manus  A&  C  utraque  refpeftu  ripseôt focii  quiefeunt, 
duse  vero  D  6k  B  moventur  eâdem  celeritate  FE.  Quia  autem  uti  diftum  fuit  glo- 
buli  E,  F,  port  mutuum  contaftum,  aequali  celeritate  refiliunt,  refpeftu  veftoris 
&  navigii;  globulus  nempe  E  celeritate  GE,  &  globulus  F  celeritate  GF,  ipfum- 
que  intérim  navigium  pergit  (îniftram  verfus  celeritate  GE  feu  FG  6),  fequitur, 
refpeftu  ripa?  &  focii  in  illâ  rtantis,  globulum  F  port  impulfum  rertare  immotum, 


4)  De  même  Huygens  remplaça  „BF"  par  „e  quo  pendet  F". 

5)  Le  mot  „SUOs"  manque  dans  le  Manuscrit.  Compare?  la  note  2. 

6)  Dans  le  Manuscrit  Huygens  a  intercalé  après  coup  les  mots  „fcu  FG". 


36  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAU  PERCUSSION. 


vers  la  gauche  avec  une  vitefTe  qui  eft  le  double  de  GE,  c'ell-h-dire  avec  la 
vitefTe  FE  avec  laquelle  il  poulla  la  boule  F  vers  E.  Nous  avons  donc  montré 
que,  pour  celui  qui  fe  trouve  fur  la  terre  ferme  et  qui  fait  choquer  contre  un 
corps  immobile  un  corps  égal,  ce  dernier,  après  le  contact,  perd  tout  mouvement, 
tandis  que  l'autre  acquiert  le  tout.  Ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Proposition  II. 

Lorsque  deux  corps  égaux  f  e  pouf  f  e  n  t  a  v  e  c  des  vite  lie  s 
inégales,  ils  fe  mouvront  après  le  contact  avec  des  vit  elles 
réciproquement  échangées. 

Soit  le  corps  E  [Fig.  2]  fe  mouvant  vers  la  droite  avec  la  vitefTe  EH, F,  qui 
lui  eft  égal,  fe  mouvant  en  premier  lieu  avec  la  vitefTe  moindre  Fil  dans  la 
direélion  adverfe  :  ils  fe  rencontreront  donc  en  II.  Je  dis  qu'après  leur  rencontre, 
le  corps  E  fe  rendra  avec  la  vitefTe  Fil  vers  la  gauche,  mais  le  corps  F  vers  la 
droite  avec  la  vitefTe  EH. 

En  effet 3) ,  qu'un  homme  fe  tenant  fur  le  bord  de  la  rivière,  effectue  les  dits 
mouvements  des  corps,  c'elt-a-dirc  en  foutenant  de  fes  mains  C,  D ,  les  tètes  des 
fils  auxquels  ils  font  fuspendus,  et  en  rapprochant  fes  mains  avec  les  dites  vitefTes 
EH,  FH,  et  en  même  temps  les  corps  E  et  F.  Soit  enfuite  diviféc  la  diltanec 
EF  au  point  G  en  deux  parties  égales,  et  foit  fuppofé  que  le  bateau  cil  emporté 
vers  la  droite  avec  la  vitefTe  G  H  et  qu'il  s'y  trouve  un  autre  homme,  par  rapport 
auquel  la  boule  E  fe  mouvra  donc  feulement  avec  la  vitefTe  EG,  mais  la  boule  F 
avec  la  vitefTe  FG,  de  forte  que  par  rapport  a  cet  homme  les  deux  boules  font 
poufTées  avec  une  vitefTe  égale  vers  leur  contact,  mutuel.  Par  conféquent,  li  nous 
fuppofons  qu'il  prenne  de  fes  mains  A,  B  les  mains  C,  D  de  (on  compagnon  fur  la 
rive,  et  avec  elles  les  extrémités  des  fils  auxquels  pendent  les  boules,  il  arrivera 
que,  en  même  temps,  celui  fur  la  rive  fait  concourir  les  boules  avec  les  vitefTes 
EH,  FH,  mais  celui  dans  le  bateau  avec  les  vitefTes  égales  EG,  FG  :  il  eft  donc 
*  Hyp.  II.4)  fur*  que  par  rapportàce  dernier  elles  retourneront  avec  une  même  vitefTe,  l'avoir 
E  avec  la  vitefTe  GE,et  F  avec  la  vitefTe  GF:  mais  le  bateau  continue  entre  temps 
de  fe  mouvoir  avec  la  vitefTe  GH  Donc,  par  rapporta  la  rive  et  a  l'homme  qui  s'y 


')  Iluygcns  biffa  dans  le  Manuscrit  les  mots  „movere  fecit"  et  les  remplaça  par  „impulit." 

2)  Iluygcns  biffa  le  mot  „undc"  et  le  remplaça  par  „dico',  lequel  mot  dans  le  Manuscrit  pré- 
cédait „corpus". 

3)  Iluygcns  ajouta  ici  en  marge:  „An  non  sufficcret  monere  semel  ut  eodem  modoac 
in  propos. c  prima  semper  cogiterur  pondéra  sustincri  tam  vectoris  manibus 
quam  cjus  qui  in  ripa  consistit?  facile  enim  quivis  hoc  imaginandosupplebit, 
et  breviores  erunt  demonstrationcs,  carebuntquc  tediosa  repetitione." 

4)  Cette  indication  manque  dans  le  Manuscrit. 


a.  1.-03. 3; 


DE  MOTl'  CORl'ORl'M  F.X  PERCUSSIONE. 


37 


alterum  vero  E,  ejusdem  rcfpcéhi,  pergerc  finillram,  verfus,  celcritatc  duplâ  GE, 
hoc  ell,  ccleri  |  cate  FE,  quâ  eâdem  globulum  F  verfus  F  impulit  ').  Itaque  ollen- 
dimus  in  terra  ltanti,  corporique  immoto  corpus  squale  impingenti,  hoc  qui- 
dem  poft  contaftum  omncm  motum  amittere,  illi  vcro  omncm  acquiri,  Quod  erat 
demonftrandum. 

Propositio  II. 

Si  corpora  duo  aequalia  insquali  celcritatc  la  ta  fc  mutuo 
i  m  p  e  1 1  a  n  t ,  p  o  ft  c  o  n  t  a  c  1 11  m  permutatis  i  n  v  i  c  e  m  celeritatibus 
f e  r  e  n  t  u  r. 

Feratur  corpus  E  [Fig.  2]  celcritatc  EH  dextrorfum,  F  vcro,  ipfi  squale, 
ccleritate    Fil    minori    tendat    primùm    ex    adverfo;  convcnicnt  igitur  in  II. 

Dico  :) ,  poil  mutiium  occur- 


J> 


2 


*•   lg* 2'-  fum  ,  corpus  E  motum  i  ri  cele- 

ritate  Fil  finiftrorfum,  F  vero 
dcxtram  verfus  celcritatc  EH. 
Intelligatur3)  enim  homo  in 
ripa  flnminis  confillcns  diftos 
corporum  motus  efficerc,  fufti- 
nendo  nimirum  manibus  fuis  C, 
D,capita  filorum  exquibusilla 
fuspenduntur,  manulque  con- 
currere  faciendo  dictis  celeri- 
tatibus EH ,  FH ,  atque  una  cor- 
pora E  &  F.  Sefta  fit  porro 
dillantia  EF  bifariam  in  G;  & 
intelligatur  prstcrvchi  navi- 
gium  ccleritate  GH  dextram 
verfus ,  in  quo  confillat  alius 
homo,  cujus  quidem  rcfpeétu 
movebitur  globus  E  celcritate 
EG  tantum ,  at  globus  F ,  celc- 
ritate FG,  adeo  ut  ipfius  re- 
fpeétu  globi  duo  squali  ccleritate  fcrantur  ad  mutuum  occurfum.  Quamobrem  fi 
prehcndifle  ponatur  manibus  fuis  A,  B  manus  focii  in  ripa  Nantis  C,D,  clini- 
que iis  capita  filorum  quibus  globi  fufpcnduntur,  eveniet,  ut  fimul,  qui  in  ripa 
confiait,  illos  concurrere  faciat  celeritatibus  EH,  FH;  qui  vcro  navigio  vehitur 
/>■  3."3-    eosdcm  concurrere  faciat  ce  |lcritatibus  inter  fesqualibus,EG,  FG;  confiât  itaque, 

hujus  rcfpcdtu,*etiam  sequali  celcritate  utrumque  a  contaéhi  reverfurum;  nempe,  *  I Iyp.  11 4). 
E  celcritate  GE,&  F,  ccleritate  GF:atqui  navigium  interea  movcripergitccleri- 


4- 


-^ 


38  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

crouve ,  F  aura  la  vicefTe  compofée  des  deux  GF  et  GH,  c'eff:  à  dire  égale  à  EH , 
mais  E  aura  la  viteffe  HF  égale  à  la  différence  entre  les  viteffes  GE,  GH.  Nous 
avons  donc  montré  que  pour  l'homme  qui  fe  trouve  fur  la  rive  et  qui  fait  s'entre- 
choquer les  boules  E  et  F  avec  les  viteffes  EH,  FH,  la  boule  E  retournera 
après  le  contact  avec  la  viteffe  FH,  mais  la  boule  F  avec  la  viteffe  EH:  ce 
qu'il  fallait  démontrer. 

Qu'on  fafTe  mouvoir  maintenant  les  deux  corps  E  et  F  vers  la  droite  [Fig.  3]  : 
favoir  E  avec  la  viteffe  EH;  mais  F,  qui  va  devant,  avec  la  viteffe  moindre 
FH;  E  fuivra  donc  le  corps  F,  et  ils  fe  joindront  en  H:  or,  je  dis  qu'après 
le  contact  F  avancera  avec  la  viteffe  EH,  tandis  que  E  fuivra  avec  la  viteffe 
FH.  Et  la  démonftration  efl:  la  même  que  ci-deffus. 


Hypothèse  IV. 


Lorsqu'un  corps  plus  grand  rencontre  un  plus  petit  qui  eft 
en  repos,  il  lui  donne  quelque  mouvement  et  par  conféquent 
perd  quelque  partie  du  fi  en. 


Proposition  III  '_). 

Un  corps  quelque  g r a n d  q u' i  1  f o i t ,  p o u (Té  p  a  r  u  n  c  o  r  p  s  q  u  e  1- 
q  u  e  petit  qu'il  f  o  i  t  et  d' u  n  e  vite  f  f  e  quelconque,  eft  mis  en 
mouvement. 

Imaginons  qu'un  bateau  fe  meuve  le  long  du  bord  d'une  rivière  et  qu'un  navi- 
gateur qui  s'y  trouve  foutienne  les  corps  A  et  B  [Fig.  4]  ,  fuspendus  h  des  fils:  et 
foit  A,  qu'il  tient  par  la  main  gauche,  le  plus  grand,  B  le  plus  petit:  et  qu'il  tienne 


')  Cette  proposition  contient  une  réfutation  de  la  quatrième  des  règles  de  Descartes  pour  le 
choc,  qu'on  trouve  formulées  dans  l'article  XLIX  de  la  „Pars  Secunda"  de  ses:  „Principia 
philosophia.-"  (ouvrage  cité  dans  la  note  4  delà  p.  546  de  notre  T.  II);  voir  la  p.  68  du 
T.  VIII  de  l'édition  des„Œuvres  de  Descartes"  d'Adam  et  Taunery ,  où  l'on  lit:  „Quartô,si 
corpus  C  plané  quiesceret,  essetque  paulô  majus  quàm  B,  quàcunque  cum  celeritate  B 
moveretur  versus  C,  nunquam  ipsum  C  moveret;  sed  ab  eo  repelleretur  in  contrariain 
partem." 


éd.  1703.  3-3. 


DE  MOTU  CORPORUM  KX  PERCUSSIONS. 


39 


eue  G II.  Icaque  refpeéhi  ripœ&hominis  in  illâ  contiftentis  habebit  F  celeritatcm 
ex  ucrifque  GF  &  GH  compofîtam,  hoc  ell,  iplî  El  I  aequalem,  E  vero,  celeritatcm 

HF,  quâ  nimirum  dif- 

[Fig.  3-] 
C 


J> 


~l 


ferunt  inter  fe  celeri- 
tatesGE,GH.  Adeo- 
que  oftendimushomini 
ripa;  infiftenti,  globu- 
losqueEôk  Ffibi  mutuo 
impingenti  celeritati- 
bus  EH,  Fil,  poft 
impulfum,  reverfurum 
E  celeritate  FH ,  F 
vero  celeritate  EH; 
quod  erat  demonftran- 
dum. 

Moveatur  jam  utrum- 
que  corpus  E  &  F 
verfus  dextram  [Fig. 
3];Equidem  celeritate 
EH;  F  vero  pracedens 
minori  celeritate  FH; 
aflTequeturigiturE  cor- 
pus F,  convenientque  in  H;  dico  autem  poft  contaftum  F  inceflurum  celeri- 
tate EH,  E  vero  infecuturum  celeritate  FH.  Eftque  demonftratio  eadem  quas 
fuperior. 


-OC 


Hypothesis  IV. 


Si    corpus    m  a  j  u  s    minori    q  u i  e  f c  e  n  t  i    o  c  c  u  r  r  a  t ,   a  1  i  q  u  e  m   e  i 
niotum  dare,  ac  proinde  defuo  aliquid  amittere. 


Propositio  III  '). 


Corpus    quamlibct    magnum    a   quamlibet    exigu  o    corpore 
&  qualicunque  celeritate  impacto  movetur. 

Incelligatur  navigium  propter  ripam  fkiminis  ferri ,  in  quo  confiftens  veétor 
fuftineat  corpora  A  &  B  [Fig.  4],  ex  filis  fuspenfa;  fitquc  A,  quod  finiftra  tenet, 


40  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


la  main  droite,  qui  foutient  le  corps  13,  immobile,  favoir  par  rapport  à  lui- 
même  ce  au  bateau,  mais  que  la  main  C  fe  meuve  vers  elle,  de  même  que  le 
corps  A,  avec  une  certaine  viteiïe  AB.  B  fera  donc  pou  (le,  et  le  corps  A 
*  Hyp.  IV).  perdra  quelque  chofe  de  fa  viteiïe*  et,  par  conféquent,  continuera  d'aller  vers 
la  droite  avec  une  viteiïe  moindre  que  ne  fut  AB.  Mais  pofons  que,  tandis 
que  ces  chofes  fe  paiïent,  le  bateau  eft  emporté  avec  la  viteiïe  BA  vers  la 
gauche.  Il  en  fuivra  que,  tandis  que  le  navigateur  transporte  le  corps  A  avec 
la  viteiïe  AB,  par  rapport  à  lui-même  et  au  bateau  par  lequel  il  eft  entraîné, 
ce  même  corps  refte  en  repos  par  rapport  à  la  rive  et  au  fpectateur  qui 
s'y  trouve  et  auiïi  la  main  C.  L'autre  main  D  avec  le  corps  B  fe  mouvra, 
au  contraire,  par  rapport  au  même  fpectateur,  avec  la  viteiïe  BA  vers  la 
gauche,  parce  que  nous  l'avons  fuppofée  immobile  par  rapport  au  bateau 
et  que  le  bateau  eft  porté  vers  la  gauche  avec  la  viteiïe  BA.  Donc,  fi  l'on 
fuppofe  que  le  fpectateur  fur  la  rive  ait  pris  de  fes  mains  E,  F  les  mains  C, 
D  du  navigateur,  il  paraît  que,  tandis  que  ce  dernier  pouffe  la  boule  A  vers 
B  qui  eft  en  repos  par  rapport  à  lui,  le  fpectateur  pouffe  en  même  temps  B  vers 
A ,  qui  eft  en  repos  par  rapport  à  lui  et  à  la  rive.  Mais  nous  avons  dit  qu'après  le 
choc  la  boule  A,  par  rapport  au  navigateur  et  au  bateau,  fe  porte  vers  la 
droite  avec  une  viteiïe  moindre  que  AB;  or,  le  bateau  eft  porté  vers  la  gauche 
avec  la  viteiïe  BA;  il  eft  donc  clair  que,  par  rapport  a  la  rive  et  au  fpectateur 
qui  s'y  trouve,  A  fe  meut  quelque  peu  vers  la  gauche  après  le  choc.  Il  eft 
donc  montré  que  pour  celui  qui  eft  à  terre  et  qui  pouffe  contre  un  corps  en 
repos,  quelque  grand  qu'il  foit,  un  corps  B,  quelque  petit  qu'il  foit,  avec 
une  viteiïe  quelconque  BA,  le  corps  A  fe  mettra  en  mouvement;  ce  qu'il  fallait 
démontrer. 


Hypothèse  V  *). 


Lorsque,  de  deux  corps  durs  qui  fe  rencontrent,  il  arrive 
que,  après  le  choc,  l'un  d'eux  a  confervé  tout  fon  mouve- 
ment, l'autre  également  n'aura  rien  perdu  ou  gagné  en  moti- 
ve m  e  n  t. 


')  Cette  indication  manque  dans  le  Manuscrit. 

=  )  Dans  le  Manuscrit  cette  hypothèse  précédait  primitivement  la  „Propositio  VII".  Elle  y  fut 
biffée  et  ajoutée  en  marge  avant  la  ,,1'ropositio  IV". 


cv/.  i  ~o; 


•375- 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE. 


4« 


majus;  B|  minus;  cencatque  dextram  D,  quae  fuftinec  corpus  B ,  immotam ,  fui 
nempe  &  navigii  refpeéhi;  verfus  ipfam  vero  moveat  manum  C ,  unaque  corpus 
A.   celeritace   quavis  AB.*   Impelletur  ergo  B ,  &  amictet  corpus  A  aliquid  *  Hyp.iv  '). 

de  celeritate  i'uà,  ideoque  in  par- 
cem  dextram  pergec  celeritate  minori 
quam  fuerat  AB.  dum  autem  haec 
contingunt  ponatur  ferri  navigium 
celeritate  BA,  finiftram  verfus;  unde 
eveniet,  ut  dum  vector  corpus  A 
transfert  celeritate  AB,refpedr.u  fui 
navisque,  quâ  vehitur,  idem  immo- 
tum  ftet  refpeftu  ripae,  fpectato- 
risque  in  eâ  confiftentis,  pariterque 
manus  C.  Altéra  vero  D  cum  cor- 
pore  B  movebitur,  ejusdem  fpefta- 
toris  refpectu,  celeritate  BA  fini- 
frrorfum,  quoniam  navigii  refpeftu 
immotam  pofuimus,  navigiumque 
fertur  celeritate  BA  verfus  finiftram. 
Quare  fi  fpectator  in  ripa  ilans,  pre- 
hendifTe  ponatur  manibus  E,  F 
manus  veftoris  C,  D,  apparet,  dum 
hic  globum  A  movet  verfus  B 
immotum  fui  refpedlu,  fimul  illum 
movere  B  verfus  A,  qui  fui  &  ripae  refpeftu  immotus  quiefeit.  Diximus  autem 
ab  impulfu,  globum  A  refpectu  veftoris  &  navigii,  ferri  in  dextram  partem 
minori  velocitate  quam  AB;  atqui  navigium  fertur  celeritate  BA  verfus  fini- 
ftram; ergo,  refpedlu  ripae  &  fpectatoris  jn  eâ  ftantis,  manifefhim  efl  A  ab 
impulfu  moveri  aliquantum  in  partem  finiftram.  Itaque  ollenfum  efl  in  terra 
ftanti,  corporique  quiefeenti  &  quamlibet  magno  A,  quamlibet  exiguum  B, 
celeritate  qualicunque  BA,  impingenti,  motum  iri  corpus  A  :  quod  erat  demon- 
ftrandum. 


Hypothesis  V  '). 


Corporibus  duobus  d  u  r  i  s  f  i  b  i  m  u  t  u  o  o  c  c  u  r  r  c  n  t  i  b  u  s,  fi,  p  o  f  t 
p.  375.    impulfu  m,     contingat    al  ter  i    eorum    omnem    quem  |  habebac 
motum  c  o  n  f  e  r  v  a  r  i ,  e  t  i  a  m  a  1 1  e  r  i  u  s  m  o  t  u  i  n  i  h  i  1  d  e  c  e  d  e  r  e  neque 
ad  j  ici. 

6 


42  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


Proposition  IV  *). 

Toutes  les  fois  que  deux  corps  entrent  en  collifion,  la 
vite  (Te  relative  de  l'éloigné  ment  eftla  même  que  fut  celle 
du  rapprochement. 

De  deux  corps  égaux  cela  eft  évident  d'après  la  propofition  II  2).  Qu'ils  foient 
donc  inégaux  et  qu'il  foit  pofé  ,  comme  premier  cas,  que,  contre  un  plus  grand 
A  en  repos  [Fig.  5]  ,  efl  pouffe  un  corps  plus  petit  B  avec  une  viteffe  BA  vers  la 
droite.  Je  dis  qu'après  le  contact  les  corps  iront  fe  féparer  avec  la  même  viteffé 
BA  de  forte  que  fi  dans  une  partie  de  temps  le  corps  B  avait  parcouru  l'espace 
BA,  après  une  autre  partie  de  temps  égale  ils  fe  trouveront  de  nouveau  féparés 
par  un  espace  égal  à  cet  espace  BA. 

En  effet3),  il  ell  certain  que  A  reçoit  quelque  viteffe  par  le  choc  du  corps  B4); 
foit  AC  cette  viteffe;  mais  elle  doit  être  moindre  que  la  viteffe  avec  laquelle  B 
lui-même  fe  mouvait 5)  puisque,  fi  B  était  égal  à  A,  celui-ci  recevrait  du  choc  pré- 
*  l'rop.  I.  cifément  la  viteffe  BA.  *  Soit  AC  divifée  en  deux  parties  égales  au  point  D,  et 
foit  AE  égal  à  AD.  Si  donc  nous  fuppofons  que  ces  mouvements  ont  lieu  dans 
un  bateau  qui  elt  emporté  vers  la  gauche  avec  une  viteffe  DA;il  eft.  néceffaire 
qu'avant  le  choc  le  corps  A, qui  était  en  repos  dans  le  bateau,  fe  mouvait  par  rap- 
port à  la  rive  avec  la  dite  viteffe  DA  vers  la  gauche;  mais  après  le  choc,  puisqu'il 
a  été  dit  fe  mouvoir  dans  le  bateau  avec  la  viteffé  AC  vers  la  droite  et  le  bateau 
lui-même  avec  la  viteffe  DA  dans  la  direction  oppofée,  le  corps  A  fe  mouvra,  par 
rapport  à  la  rive,  avec  la  viteffe  DC  ou  AD  vers  la  droite.  Donc,  par  rapport  à 
la  rive,  le  corps  A  conferve  la  même  viteffe  avant  et  après  le  choc.   Par  fuite  B 


')  Dans  le  Manuscrit  cette  Proposition  était  suscrite  „l  Iypothesis"  ,  mais  Huygens  biffa  ce 
mot  et  le  remplaça  par  „Propositio  4." 

2)  Voir  la  p.  37. 

*)  Voici,  en  faisant  librement  usage  de  l'algèbre  moderne,  le  raisonnement  qui  va  suivre  pour 
autant  qu'il  se  rapporte  à  ce  premier  cas.  Soient  zéro  et  y  b  les  vitesses  des  corps  A  et  B  avant, 
v'a  et  v'b  celles  après  le  choc.  Supposons  que  ces  mouvements  avaient  lieu  dans  un  bateau 
possédant  la  vitesse  —  £v'A.  Alors  les  vitesses  avant  le  choc  étaient  par  rapport  à  la  rive 
respectivement  —  \v' K  et  vb  —  Jv'a.  Après  le  choc  la  vitesse  du  corps  A  par  rapport  à  elle  est 
|v'a;  sa  vitesse  n'est  donc  pas  changée  en  valeur  absolue.  11  doit  donc  en  être  de  même  du 
corps  B  d'après  l'hypothèse  V.  Ce  dernier  corps  doit  donc  se  mouvoir  après  le  choc  avec  la 


a.  1703.375.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  43 


Propositio  IV  '). 

Quoties    duo    corpora     in  ter     fe     colliduntur,    eadcm    eft, 
itiutuo  refpectu,  discedentibus  céleri  tas,  qua?   fuit  appropin- 

q  u  a  n  t  i  b  u  s. 

De  requalibus  corporibus  manifeftum  efl  ex  propofitionc  II  2).  Sint  igitur  nunc 
inaequalia,  primumque  is  cafus  proponatur,  quo,  majori  A  quiescenti  [Fig.  5]  , 

impingitur  corpus  mi- 
[Fig. 5.]  nus  B,  celeritate  BA 

jy  c      dextram    verfus    per- 

— I 1      gens.    Dico  ipfa  pofl 

contac~lum  eâdem  cele- 
ritate   BA    feparatum 
iri,    adeo    ut,    li  parte    una   temporis  corpus  B  confecerit  fpatium  BA,  pofl 
alteram  fimilem  temporis  partem ,  rurfus  fpatio,  quod  ipfi  BA  sequale  fit,  feparata 
inveniantur. 

Confiât 3)  enim  A  celeritatem  aliquam  accipere  impulfu  corporis  B  4);  fit  ea 
AC,  minorera  autem  eiïe  oportet  celeritate  BA  quâ  ipfum  B  movebatur  5)  :  nara 
fi  ipfi  B  aequale  effet  A,  tum  demum  celeritatem  BA  ex  impulfu  acciperet.  *  Divi-  *  Prop.I. 
datur  AC  in  duo  aequalia  punfto  D .  fitque  AE  gequalis  AD.  Si  igitur  in  navigio 
hofce  motus  contingere  exiflimemus,  quod  finiflram  verfus  praetervehatur  cele- 
ritate DA  :  necefTe  e(l  ut  ante  impulfum,  corpus  A  quod  in  navigio  quiescebat, 
motum  fuerit  refpeftu  ripas  dicta  celeritate  DA,  finiflram  verfus;  pofl  impulfum 
vero,  cum  in  navigio  motum  dicatur  celeritate  AC  dextrorfum,  ipfum  vero 
navigium  celeritate  DA  in  partem  contrariam  feratur ,  movebitur  A ,  ripas  refpeftu , 


vitesse  vb  —  h'' h  ou  \v' \ —  vb;  mais  le  premier  cas  est  impossible  à  cause  de  la  présence 
du  corps  A  dont  la  vitesse  \v' k  est  moindre  que  la  vitesse  vb  —  h'' k  ,  où  v'a<T''  b  puisque  si 
B  ,  qui  est  plus  petit  que  A  ,  avait  été  égal  à  A  on  aurait  eu  v'a  =  v b  (voir  la  Prop.  II,  p.  37). 
La  vitesse  d'éloignement  mutuel  après  le  choc  sera  donc  £v'A  —  (|v'a  —  v  b)  =  V  b  par  rap- 
port à  la  ri ve ,  mais  aussi  dans  le  bateau  et  partout  ailleurs.  Elle  est  donc  égale  à  la  vitesse  de 
rapprochement  avant  le  contact. 

4)  Par  la  Prop.  III,  p.  39- 

5)  On  remarquera  que  Iluygens  introduit  ici  une  nouvelle  hypothèse,  d'ailleurs  très  plausible, 
qu'il  n'énonce  pas  explicitement,  savoir:  que  par  le  choc  avec  un  corps  donné  de  vitesse 
donnée  un  corps  en  repos  recevra  d'autant  moins  de  vitesse  qu'il  est  plus  grand. 


44  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


*  Hyp.  V.  aufli  *,  par  rapport  à  la  rive,  ne  doit  avoir  rien  perdu  de  fa  vitefle.  Or,  avant  le 
choc,  B  fe  mouvait  par  rapport  à  la  rive  avec  la  vitefTe  13E  vers  la  droite,  parce 
que  dans  le  bateau  il  avait  la  vitefle  BA  vers  la  droite,  mais  le  bateau  lui-même  la 

vitefle  DA,  ou  AE, 

[Fig.  5.]  dans    la  direction  op- 

-»  /•  *  /^^        -n  sr      pofée.  Donc  aufîi  après 

\J)- ' r — -m 1 1      le    choc    il   devra    le 

^-^  mouvoir   par   rapport 

à  la  rive  avec  la  vitefle 
BE,  mais  vers  la  gauche:  car  le  mouvement  plus  lent  du  corps  A  empêche 
qu'il  fe  meuve  vers  la  droite.  Puisque  donc  B  après  le  choc  fe  meut,  par 
rapport  à  la  rive,  avec  la  vitefle  EB  vers  la  gauche,  mais  A  vers  la  droite 
avec  la  vitefle  AD  ou  EA,  il  faut  qu'ils  fe  féparent  avec  la  vitefle  com- 
pofée  des  deux  BE  et  EA,  c'eft-à-dire  avec  la  vitefle  BA  et  cela  non  feulement 
par  rapport  à  la  rive  mais  aufli  par  rapport  au  bateau,  parce  que  réellement 
ils  fe  féparent  avec  cette  vitefle.  Or,  il  efl:  certain  que  ce  qui  arrive  aux 
corps  fe  rencontrant  dans  un  bateau  en  mouvement  doit  arriver  en  dehors  du 
bateau  de  la  même  manière  partout  ailleurs. 

Ce  cas  étant  démontré,  les  autres  s'enfuivent  facilement;  or,  il  en  refte  quatre 
différents,  car,  ou  bien  le  corps  plus  petit  efl  en  repos,  ou  bien  les  deux  font 
animés  de  mouvements  oppofés,  ou  bien  le  corps  le  plus  petit  fuit  le  plus  grand 
d'un  mouvement  plus  vite  ou  bien  le  contraire  a  lieu.  On  pourra  traiter  tous  ces 
cas  en  même  temps. 

Soit,  en  effet,  comme  précédemment,  le  corps  A  [Fig.  6]  plus  grand  qucB,  et 
que  A  fe  meuve  avec  la  vitefle  AC,  B,  au  contraire,  fe  trouve  foit  tout-à-fait  en 
repos,  foit  en  mouvement  avec  la  vitefle  BC;  puisque  donc  les  corps,  fe  mouvant 
ainfi,  ont,  l'un  par  rapporta  l'autre,  la  vitefle  AB,  je  dis  qu'après  le  choc  ils  fe 
fépareront  avec  cette  même  vitefle. 

En  effet,  fi,  de  nouveau,  ces  mouvements  font  confidérés  comme  ayant 
lieu  dans  un  bateau  qui  efl:  emporté  avec  la  vitefle  CA,  favoir  la  même  que 
celle  du  corps  A  mais  dans  le  fens  oppofé,  il  ell  évident  que  par  rapport  à 
la  rive  A  efl:  immobile,  mais  que  B  le  rencontre,  dans  tous  les  cas,  avec 
la  vitefle  BA.  Or,  A  efl:  plus  grand  que  B:  c'ert  là  donc  le  cas  précédent 
qui  fe  préfente,  d'où  il  paraît  que  les  deux  corps  doivent  fe  féparer  après 
le  choc  avec  la  même  vitefle  AB  par  rapport  à  cette  rive,  et  par  fuite  aufli 
par  rapport  au  bateau;  il  efl:  donc  évident  qu'avec  cette  vitefle  ils  s'éloigneront 
en  réalité  l'un  de  l'autre. 


éd.  1703.  375 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  l'ERCUSSIONE. 


45 


celeritate  DC  feu  AD  in  partem  dextram.  Icaque,  refpeéhi  ripae,  corpus  A 
ante  &  poft  |  impulfum,  candem  fervat  celeritatem.  Quarc  etiam  B,*ejusdem  *Hyp.  V. 
refpectu,  nihil  de  fuâ  celcritace  perdidifle  oporcec.  Movebatur  aiucm  B 
refpe&u  ripae  ante  occurfum  celeritate  BE  dcxtrorfum,  quia  in  navigio  habebat 
celericatem  BA  dextram  verfus,  ipfum  vero  navigium  celeritatem  DA  feu  AE  in 
partem  oppofitam.  Igitur  &  port  occurfum,  refpectu  ripas,  moveri  debebit  cele- 
ritate BE,  fed  (ïnirtram  verfus:  nain  quominus  poffit  verfus  dextram  obftat  tar- 
dior  motus  corporis  A;  cnm  igitur  poft  impulfum  moveatur  B,  ripae  refpectu, 
celeritate  EB  finiftram  verfus,  at  A  dextrorfum  celeritate  AD  feu  EA, 
neceiïe  cft  ipfa  a  fe  mutuo  discedere  celeritate  ex  utrisque  BE,  EA  compo- 
Gtâ,  hoc  eft,  celeritate  BA,  neque  id  tantum  ripae,  fed  &  navigii  refpcélu, 
quum  reverâ  eâ  celeritate  feparentur.  Quod  autem  in  navigio  progrediente 
fibi  occurrentibus  contingit  etiam  extra  navigium  ubique  eodem  modo  contingere 
confiât. 

Hoc  cafu  demonftrato  reliqui  facile  confequuntur,  fuperfunt  autem  quatuor 
diverfi ,  nam  vel  minus  corpus  quiescit,  vel  utraque  adverfis  motibus  cientur ,  vel 
celeriore  motu  minus  infequitur  majus,  vel  contra;  quos  omnes  fimul  proponere 
licebit. 

Sit  enim  ut  ante  corpus  A  [Fig.  6]  majus  quam  B,&  fer-atur  A  celeritate 

AC;    B    vero   vel   omnino 
[Fig.  6.]  quiescat,   vel   habeat  cele- 

ritatem BC;  cum  igitur 
corpora  fie  mota,  mutuo 
refpectu,  habeant  celerita- 
tem AB;  dico,  6k  poft  im- 
pulfum eadem  celeritate  ipfa 
feparatum  iri. 

Etcnim  fi  denuo  hi  motus 

in  navigio  fieri  confideren- 

tur,    quod     praetervehatur 

celeritate  CA ,  eadem  nempe 

quâ  fertur    corpus    A,  fed 

in  partem  contrariam;  evi- 

dens  eft  ripae  refpeéUi,    A 

quidem  immotum  ftare,  B 

vero,  omni  cafu,  ipfi  occur- 

rere  celeritate  BA.  Eft  autem  A  majus  quam  B,  ergo  exiftit  cafuspraecedens, 

p-  377-    ex  |  quo  patet  eadem  celeritate  AB,  poft  impulfum,  corpora  feparari  debere 

ejusdem  ripae  refpectu.  Unde  etiam  navigii  refpcélu,  &  reverâ  hac  celeritate 

ipfa  à  fe  invicem  recedere  perfpicuum  eft. 


46  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


Proposition  V. 


Si  deux  corps  retournent  de  nouveau  à  la  rencontre,  chacun 
avec  la  viteffe  dont  il  a  rejailli  après  le  choc,  ils  acquerront 
après  le  fécond  choc  la  même  viteffe  qu'ils  avaient  avant  le 
premier. 

Supposons  ')  que  le  corps  A  s'était  mû  avec  la  viteffe  AC  [Fig.  7]  ,mais  B 
avec  la  viteffe  BC,  et  qu'ils  fe  font  rencontrés  de  forte  que  A  a  reçu  après  le  choc 
la  viteffe  CD  et  B  la  viteffe  CE:  mais  qu'en  fuite  chacun  d'eux  retourne  à  la  ren- 
contre avec  la  même  viteffe;  favoir  A  avec  la  viteffe  DC  et  B  avec  la  viteffe  EC. 
Je  dis  qu'ils  reculeront,  A  avec  la  viteffe  CA;  B  avec  la  viteffe  CB,  avec  les- 
quelles ils  tendaient  primitivement  à  leur  rencontre.  En  effet,  fi  nous  imagi- 
nons que,  tandis  qu'ils  vont  à  leur  féconde  rencontre,  A  avec  la  viteffe  DC, 
B  avec  la  viteffe  EC ,  ces  mouvements  ont  lieu  dans  un  bateau  qui  eft  transporté 
avec  la  viteffe  AD ,  A  poffèdera ,  par  rapport  à  la  rive ,  la  viteffe  AC ,  parce  que 
dans  le  bateau  il  fe  meut  avec  la  viteffe  DC  et  le  bateau  même  avec  la  viteffe 
AD:  mais  B  poffèdera  par  rapport  à  la  rive  la  viteffe  BC;  car  puisque  DE  efl 
*  Prop.  IV.  égal  à  AB*,  en  retranchant  la  partie  commune  DB,  BE  fera  égal  à  AD;  le 
bateau  fe  meut  donc  avec  la  viteffe  BE,  mais  B  dans  le  bateau  avec  la  viteffe 
EC,  donc,  comme  nous  le  difions,  B  fe  mouvra  par  rapport  a  la  rive  avec 
la  viteffe  BC.  Il  faut  donc  que  par  rapport  à  cette  rive  ils  reculent  du  contact: 
A  avec  la  viteffe  CD  et  B  avec  la  viteffe  CE ,  puisqu'il  a  été  fuppofé  au  commen- 
cement que  fi  A  fe  porte  vers  le  contact  avec  la  viteffe  AC  et  B  avec  la  viteffe 


')  Voici,  en  termes  algébriques,  le  raisonnement  qui  va  suivre:  soient  va  et  vb  les  vitesses  des 
corps  A  et  B  avant,  v'a  et  y'a  celles  après  le  premier  choc,  et  supposons  que  ces  mouvements 
ont  lieu  dans  un  bateau  possédant  la  vitesse  va  -f-  v  a.  Considérons  maintenant  le  mouve- 
ment après  que  les  vitesses  v'a  et  v'Bont  été  remplacées  par  —  v'a  et  —  v'b.  Le  corps  A  se  meut 
alors  par  rapport  à  la  rive  avec  la  vitesse  v  a  ;  le  corps  B  avec  la  vitesse  —  v'b  -(-  v  a  -f-  v'a  ; 
mais  par  la  Prop.  IV  (p.  43)  on  a:  v'A — v'b  =  vb  —  va  et  par  suite  —  v'b  +  va  -f-  v'A  =  vu. 
Or ,  après  la  seconde  rencontre  ces  vitesses  v  a  et  y  b  changeront  donc  en  v'a  et  v'n ,  toujours 
par  rapport  à  la  rive.  Par  rapport  au  bateau  les  nouvelles  vitesses  seront  donc  r'A  —  (v  A  + 

+  v'a)  =  —  va  et  v'b (l'A  +  v'a)  =  (v'b  —  v'A)  —  va  =  (va  —  vB)  —  vA  =  —  l'B. 

La  proposition  est  donc  prouvée  pour  les  mouvements  dans  le  bateau;  elle  doit  donc  être 
valable  partout. 


éd.  1703.  377 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE. 


47 


Propositio  V. 


Si  duo  corpora,  eâdem  celericace  fingula  ad  occurfum 
revercantur  quà  ab  iropulfu  refil  icru  nt,  fingula,  poft  alte- 
rum  impulfum,  eau  de  m  acquirent  celeritatem,  quâ  fereban- 
tur  ad   occurfum  p  r  i  m  u  m. 


[Fig.70 


1 


C    JB 


^ 


s— 


^ 


:3 


a> 


c 
■+ 


Ponatur  ')  cor- 
pus A  motum 
fuiflè  celeritate 
AC  [Fig.  7], 
B  vero  celeritate 
BC,  eaque  invi- 
cem  occurrifTe; 
&  ab  occurfu 
disceïïèrit  A  ce- 
leritate CD;  B 
celeritate  CE: 
poltmodum  vero 
iisdem  hisce  re- 
vertatur  utrum- 
quead  occurfum, 
nempe  A  cele- 
ritate DC;  B, 
celeritate  EC. 
Dico  inde  reces- 
furum  A  celeritate  CA;  B  vero  celeritate  CB,quibus  primo  ad  occurfum  tetende- 
rant.  Etenim  dum  pergunt  ad  fecundum  occurfum,  A  quidem  celeritate  DC,  B 
vero  celeritate  EC,  fi  imaginemur  in  navigio  hosce  motus  accidere,  quod 
prsetervehatur  celeritate  AD,  feretur  jam,  ripa;  refpeclu,  A  celeritate  AC, 
quia  in  navigio  movetur  celeritate  DC,ipfum  vero  navigium  celeritate  AD: 
B  vero  refpeétu  ripas,  celeritate  BC:  nam  quia  DE  asqualis  efl;  AB  *,  demptâ  *Prop.  IV. 
communi  DB,  erit  BE  gequalis  AD;  movetur  ergo  navigium  celeritate  BE; 
B  autem  in  navigio  celeritate  EC;  unde,  refpeétu  ripae,  movebitur  B  celeri- 
tate BC,  ficut  diximus:  Neceffe  eit  igitur,  ejusdem  ripae  refpectu,  disce- 
dere  ipfa  ab  occurfu,  A  quidem  celeritate  CD,  B  vero  celeritate  CE, 
pofitum   enim   fuit   ab   initio,  fi  A  tendat  ad  occurfum  celeritate  AC,  &  B 


v/t 


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e 

— \ 


48 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


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I 


C     3 


JD 


& 


— I 


BC,  ils  reculent  après  le  choc:  A  avec  la  viteflTe  CD  et  B  avec  la  viteiïe  CE. 
Puisque  donc  A,  par  rapport,  à  la  rive  fe  meut  avec  la  viteiïe  CD  et  le  bateau 

avec    la    viteiïe 
[Fig.7.]  A^,  J1  arrivera 

que  dans  le  ba- 
teau A  fe  mouvra 
avec  la  vitefTe 
CA.  De  même, 
comme  B  par  rap- 
port à  la  rive 
fe  meut  avec  la 
viteiïe  CE  et  le 
bateau  avec  la 
viteiïe  AD  ou 
BE,  la  viteiïe  de 
B  dans  le  bateau 
fera  CB.  Nous 
avons  donc  mon- 
tré que  les  corps 
qui  dans  le  ba- 
teau furent  por- 
tés vers  le  con- 
tact avec  les  viteiïes  DC,  BC  ')  retourneront  dans  le  bateau  avec  les  viteiïes 
CA,  CB.   Cela  doit  donc  arriver  partout  et  ce  qui  fut  propofé  eft  prouvé. 


C.     D. 


^ 


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e 

— 1 


J8 


2> 
i_ 


— I 


Proposition  VI  2). 


Dans  deux  corps  qui  fe  rencontrent  la  quantité  de  mouve- 
ment, prife  pour  les  deux  enfemble,  ne  fe  conferve  pas  tou- 
jours la  même  après  le  choc  qu'elle  était  auparavant,  mais 
peut  être  augmentée  ou  diminuée. 

La  quantité  de  mouvement  eft  eftimée  de  telle  manière  que  dans  des  corps 
inégaux  de  même  viteiïe  chaque  corps  fournit  une  quantité  de  mouvement 
d'autant  plus  grande  qu'il  eft  plus  grand.  Mais  dans  des  corps  égaux  de  viteiïe 
inégale  d'autant  que  l'un  eft  plus  rapide  que  l'autre.  Démontrons  maintenant  ce 
qui  eft  propofé. 

Soit  le  corps  A  plus  grand  que  B;  mais  que  A  foit  en  repos  et  que  B  foit  porté 

Prop.  III.  à  fa  rencontre  avec  la  viteiïe  BA  [Fig.  8.],  A  fera  donc  mis  en  mouvement  *  et 

acquerra  une  certaine  viteiïe,  p.  e.  AC.   Mais  B  retournera  avec  la  viteiïe  AD, 


éd.  1703.  377 — 379.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  49 


'S.  celeritate  BC,  |discedere  poft  impulfum,  A  quidem  ccleritate  CD,  B  vero, 
celeritate  CE.  Dum  ergo  A,  refpeftu  ripas  movetur  celeritate  CD,  navigium 
vero  celeritate  AD,  fiet,  ut  in  navigio  feratur  A  celeritate  CA.  Item  quum 
B  ripa;  refpeclu  moveatur  celeritate  CE,  &  navigium  ccleritate  AD  feu 
BE,  erit  ipfius  B  in  navigio  celeritas  CB.  Quse  igitur  in  navigio  fereban- 
tur  ad  occurfum  celeritatibus  DC,  BC  '),  ea  in  navigio  referri  oftenfum  eft. 
celeritatibus  CA,  CB  unde  ubivis  idem  contingere  necefle  eft,  &  conftat 
propofitum. 


Propositio  VI  2). 


Corporibus  duobus  fibi  mutuo  occurrentibus  non  fem- 
per  poft  impulfum  eadem  motus  quantitas  in  utroque  fimul 
fumpto  confervatur  quas  fuit  ante,  fed  vel  augeri  poteft 
vel  mi  nu  i. 

Quantitas  motus  fie  aeftimatur,  ut  in  corporibus  inaequalibus  aeque  celeriter 
motis,  tanto  majorem  motus  quantitatem  quodque  conftituat,  quanto  majus  eft. 
In  corporibus  autem  ajqualibus  inaequali  celeritate  motis,  quanto  alterum  altero 
eft  velocius  :  ut  igitur  quod  propofitum  eft  demonftremus. 

Efto  corpus  A  majusquam  B; 
[Fig.  8.]  A  vero  quiescat  &  B  ad  ipfum 


JB 


feratur  celeritate  BA  [Fig.  8]  : 

movebitur  igitur  A  ,  *  &  aliquam  *  Prop.  III. 

celeritatem    acquiret,  puta  AC. 

revertetur  autem  B  celeritate  AD, 
ira  ut  tota  celeritas  CD,  quam  mutuo  refpectu  habebunt  aequalis  fit  celeritati 
AB.  *  Quod  fi  igitur  corpus  A  ipfi  B  œquale  effet ,  eadem  motus  quantitas  exifte-  *  Prop.  IV. 
ret  poft  impulfum  atque  ante;  etenim  manirellum  eft  eandem  conftitui,  five  duo 
corpora  ipfi  B  aequalia  moveantur,  alterum  celeritate  AD,  alterum  ce  |  leritate 


')  Lisez  :EC. 

5)  Par  cette  Proposition  Huygens  réfute  l'article  XX»XVI  de  la  „Parssecunda"  des  „Principia 
philosophia;"  de  Descartes,  où  Ton  lit  en  marge  „Deum  esse  primariam  motûs  causam  :  & 
eandem  semper  motùs  quantitatem  in  universo  conservare"  (voir  la  p.  6\  du  T.  VIII, 
1905 ,  de  l'édition  des  „Œuvres  de  Descartes"  d'Adam  et  Tannery). 


5° 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


de  force  que  la  vitefle  totale  CD,  qu'ils  auront  l'un  par  rapport  à  l'autre,  fera 
égale  à  AB  *.  Si  donc  le  corps  A  était  égal  h  B,  il  exigerait  après  le  choc  la  même 
*  Prop.  IV.  quantité  de  mouvement  qu'avant;  puisqu'il  ell  évident  qu'elle  ell  la  même  (bit 
que  deux  corps  égaux  à  B  fe  meuvent  l'un  avec  la  vitefle  AD,  l'autre  avec  la 
vitefle  AC,  (bit  que  B  feul  fe  meuve  avec  la  vitefle  CD  ou  BA.  Mais  le  corps  A 
efl:  plus  grand  que  B ,  donc  il  paraît  que  la  quantité  de  mouvement  eftplus  grande 
lorsque,  après  le  choc,  le  corps  A  poflede  la  vitefle  AC,  et  le  corps  B  la  vitefle 
AD, qu'auparavant  lorsque  Bfeul  avait  la  vitefle  BA.  D'autre  part  que  la  quantité 
de  mouvement  peut  être  diminuée  fe  montre  comme  il  fuit.  Puisque  fi  B  ren- 
contre avec  la  vitefle  BA  le  corps  A  en  repos,  ce  corps  A  prendra  la  vitefle  AC 
et  qu'il  reliera  en  B  la  vitefle  AD,  il  arrivera  réciproquement,  fi  A  vient  avec 
la  vitefle  CA  et  B  du  côté  oppofé  avec  la  vitefle  DA ,  qu'après  le  contact  A  reite 

*  Frop.  V.    fans  mouvement  et  que  B  rejaillit  avec  la  vitefle  AB  *,  d'où  il  fuit,  par  ce  que 

nous  avons  démontré  plus  haut,  que  la  quantité  de  mouvement  après  le  choc 
fera  moindre  qu'elle  n'était  avant. 

Proposition  VII. 

Lorsqu'un  corps  plus  grand  rencontre  un  corps  plus  petit 
en  repos,  il  lui  donne  une  viteffe  moindre  que  le  double  de 
la  fienne. 

Que  le  corps  A  [Fig.  9]  avec  la  vitefle  AB  rencontre  le  corps  B  en  repos,  je 
dis  qu'il  imprimera  après  le  contact  à  B  une  vitefle  moindre  que  le  double  de  AB. 
En  effet  puisqu'après  le  choc  les  corps  doivent  fe  féparer  avec  la  même  vitefle 

*  Prop.  IV.  AB  *,  il  ferait  néceflaire,  fi  la  vitefle  du  corps  B  deviendrait  le  double  de  la  vitefle 

AB ,  que  le  corps  A  fe  mût  après  le  choc  vers  le  corps  B  avec  la  même  vitefle 

*  Hyp.  IV  ').  AB ,  ce  qui  ne  peut  avoir  lieu  *.  Et  fi  la  vitefle  du  corps  B  deviendrait  plus  que  le 

double,  il  faudrait  qu'après  le  choc  le  corps  A  pourfuivît  fon  mouvement  avec 
une  vitefle  plus  grande  que  AB,  ce  qui  ell  également  abfurde;  d'où  s'enfuit  ce 
qui  était  propofé. 


De  même  que  pour  des  corps  égaux  il  a  été  montré  pour  tous  les  cas  de  quelle 
manière  l'un  communique  le  mouvement  à  l'autre,  fi  l'on  admet  que  des  corps 


')  Cette  indication  manque  dans  le  Manuscrit. 


ii.  1703.379 — 380.  DE  MOTU  CORl'OIU'M  EX  PERCUSSIONE.  51 


AC,  five  folum  B  movcatur  celeritate  CD  feu  BA.  atqui  corpus  A  majus  eft  quam 

B,  ergo  apparet  majorem  motus 
[Fig.  8.]  quantitatem  conftitui  quum  port 

a  A  -O  J3/^%v  impulfum  corpus  A  fertur  cele- 
H (  M  ritate  AC,  &  corpus  B  celeritate 
AD,  quam  antea,  quum  folum  B 
haberet  celeritatem  BA.  Rurfus 
quod  minui  poflit  motus  quantitas  fie  oftenditur.  Etenim  fi  occurrente  B,  corpori 
A,  quiescenti,  celeritate  BA,  acquiritur  ipfi  A  celeritas  AC,  remanetque  in  B 
celeritas  AD  :  fiet  vicifllm ,  fi  A  adveniat  celeritate  CA  ,  B  vero  ex  adverfo  celeri- 
tate DA ,  ut  A ,  port  contaétum ,  motus  expers  remaneat ,  B  vero  refiliat  celeritate 
AB  *;  unde,  ex  iis  quae  antea  oftenfa  funt,  minor  jam  motus  quantitas  erit  poft  *  Prop.  V. 
concurfum  quam  fuerat  ante. 

Propositio  VII. 


Si    corpus    majus   minori   quiescenti  occurrat,    minore  m    ei 
velocitatem  dat  quam  duplam  f  u  œ. 

Occurrat  corpus  A  [Fig.  9]  celeritate  AB,  minori  quiescenti  B:  dico  ipfi  B 

minorem  imprimi  celeritatem  quam 
rFie-  9-"]  fie  dupla  AB.    Quia  enim  poft  im- 

Qj$                                     _Af^^^     pulfum   eadem   celeritate  AB  a  fe 
(  m     invicem  discedere  debent  corpora  *,  *  Prop.  IV. 

V^^^     necefTe  eiïet  fi  dupla  fieret  celeritas 
corporis  B  celeritatis  AB,  ut  A,  poft 
impuHum,  eâdcm  celeritate  AB  corpus  B  infequeretur,  quod  fieri  non  poteft*:  *  Ilyp.IV1). 
fi  vero  major  quam  dupla,  oporteret  ut  A,  poft  impulfum,  majori  celeritate  quam 
AB  moveri  pergeret;  quod  fimiliter  abfurdum  eft;  quare  confiât  propofitum. 


Sicuti  de  corporibus  aequalibus  oftenfum  fuit  in  univerfum,  quarationealterum 
p.  380.    alteri  motum  transférât,  eo  conceflbquodaequaliaaîquali  celeritate  fibiimpa|cla  *_) 


*)  Huygens  a  remplacé  dans  le  Manuscrit  le  mot  „collisa" ,  qu'il  biffa,  par  les  mots  „sibi 
impacta". 


5= 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


égaux,  fe  rencontrant  avec  des  vitefles  égales,  rejailliflent  aulîî  également,  de 
même  quand  il  s'agit  de  corps  inégaux ,  on  peut  déterminer  tous  les  cas ,  dont  il 
exifte  plufieurs,  en  pofant  ce  qui  fuit:  favoir  que  fi  deux  corps  inégaux  fe 
meuvent  à  une  rencontre  mutuelle,  mais  que  leurs  vitefles  font  inverfement  pro- 
portionnelles à  leurs  grandeurs,  ils  retourneront  du  contaér.  avec  la  même  vitefle 
avec  laquelle  ils  étaient  venus. 

Comme,  quand  A  [Fig.  10]  foit  triple  de  B,mais  la  vitefle  BC  ,  avec  laquelle 
B  fe  meut,  triple  de  celle  AC  de  A;  alors  après  le  contadt,  en  C ,  chacun  des 
deux  corps  retournera  avec  la  même  vitefle  qu'il  avait  auparavant.  D'ailleurs 
puisque  ceci  (quoique  nullement  contraire  à  la  raifon  et  tout-à-fait  conforme 
à  l'expérience)  n'eft  pas  aufli  évident  que  ce  qui  a  été  admis  pour  les  corps  égaux, 
nous  tâcherons  de  le  confirmer  par  une  démonftration. 

Il  eft  certain  que  lorsque  deux  corps  graves  fe  meuvent  en  bas  dans  un 
mouvement  naturellement  accéléré,  le  rapport  des  espaces  parcourus  eft  égal  au 
carré  du  rapport  des  vitefles  maximales  qu'ils  ontacquifes.  En  effet,  ceci  a  été 
démontré  par  Galilée  dans  le  troifième  dialogue  „De  motif  ')  et  obfervé  dans 
des  expériences  innombrables  et  très  exquifes  :  comme  aufli  que  la  vitefle  acquife 
par  un  corps  tombant  eft  capable  de  le  reftituer  à  la  même  hauteur  d'où  il  eft 
descendu2).  De  plus,  des  démonftrations  de  ces  deux  propofitions  font  expofées 
dans  ce  que  nous  avons  écrit  fur  l'horloge  3).  Or,  partant  de  là,  le  dit  théorème 
pourra  être  démontré. 


Proposition  VIII. 

Lorsque  deux  corps,  dont  les  viteffes  font  inverfement 
proportionnelles  à  leurs  grandeurs,  fe  rencontrent  de  côtés 
oppofés,  chacun  d'eux  rejaillira  avec  la  même  viteffe  avec 
laquelle  il  s' eft  approché. 

Soient  A  et  B  [Fig.  1 1 ]  deux  corps  qui  fe  rencontrent ,  et  dont  le  premier  eft 
plus  grand  que  le  fécond ,  et  que  la  grandeur  de  A  foit  à  celle  de  B  comme  la  vitefle 


')  Voir  l'ouvrage  de  1638  cité  dans  la  note  1  de  la  p.  31  de  notre  T.  I.  On  trouve  le  théo 
rème  en  question  à  la  p.  210  du  Vol.  VIII  (1898)  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di  Galilei" 
où  l'on  lit:  „Patet  etiam  hinc,  eandem  spatiorum  rationem  esse  duplam  rationis  maxinio- 
ruin  graduum  velocitatis". 

2)  Voir  les  p.  206 — 207  du  Vol.  VIII  cité  dans  la  note  précédente. 

3)  Voir  les  Prop.  III  et  IV  de  l'„Horologium  oscillatorium"  p.  25 — 29  de  l'édition  originale 
de  1673  de  l'ouvrage  cité  dans  la  note  1  de  la  p.  257  de  notre  T.  VII.  Remarquons  que  la 


éd.  1703.  380—381. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS. 


53 


cequaliter  quoque  refilianc.  Ita,  in  diverlx  magnitudinis  corporibus,  omnes  cafus 
determinari  poffunt;  qui  quidem  plurimi  exidunt,  hoc  quod  fequitur  pofito. 
Nimirum,  ii  inxqualia  duo  corpora  ad  occurfum  mutuum  ferantur,  celcritates 
autem  magnitudinibus  contraria  ratione  rcspondeant,  quod  tum  fingula  a  con- 
tactu,  eadem  quâ  venere  celeritate,  retrorfum  agantur. 

Veluti  fi  A  [Fig.  10]  fit  triplum 


[Fig.  10.] 


C 

-+- 


ad    B:    celeritas    autem    BC,  quâ 

movctur  B  fit  tripla  celeritatis  AC 

quâ    inovetur    A;   quod  faclo  con- 

curfu  in  C,  corpus  utrumque,eâdem 

quâ  prius  ferebatur  celeritate,  rever- 

tatur.  Caeterum,  quia  hoc  non  aeque 

evidens  eft  (licet  a  ratione  non  alienum,  experimentisque  apprime  confentiens) 

atque  illud  quod  circa  gequalia  corpora  aiîumptum  fuit,  demonftratione  ipfum 

confirmare  conabimur. 

Confiât  fane,  quoties  corpora  duo  gravia  deorfum  feruntur  motu  naturaliter 
accelerato,  duplicatam  cfie  rationem  fpatiorum  ab  ipfis  peraétorum  rationis  maxi- 
morum  graduum  celeritatis  ipfis  acquifitœ.  Hoc  enim  a  Galilaeo  demonftratum 
eft ,  dialogo  de  motu  tertio  ') ,  &  experimentis  innumeris  exquifitiffimisque  depre- 
henfum  :  uti  hoc  quoque,  quod  celeritas  cadenti  corpori  acquifita,  poffit  ipfum  ad 
eandem,  unde  defcendit,  altitudinem  reftituere  2).  Quorum  etiam  utriusque 
demonftrationes,  in  iis  qua;  de  horologio  fcripfimus  exhibentur  3).  Hinc  autem 
diétum  theorema  jam  demonftrari  poterit.  | 


/>-  381. 


Propositio  VIII. 


Si  corpora  duo  fibi  ex  adverfo  occurrant,  quorum  magni- 
tudinibus celeritates  contraria  ratione  respondeant,  utr uni- 
que  câdem  quâ  acceffit  celeritate  re  fi  lie  t. 

Occurrant  fibi  corpora  A  &  B  [Fig.  1 1]  ,  quorum  illud  quam  hoc  majus  fit,  & 
quam  rationem  habet  magnitudo  A,  ad  magnitudinem  B,  eandem  habeat  celeritas 


phrase  présente  se  retrouve  dans  le  Manuscrit  de  1656  ou  d'un  peu  plus  tôt,  mentionné 
p.  10  de  r„Avertissement"  qui  précède,  mais  écrite  en  marge,  tandis  que  l'état  de  ce 
Manuscrit  prouve  clairement  qu'elle  y  fut  ajoutée  après  coup  à  une  époque  inconnue. 
Comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  note  1  de  la  p.  30. 


54  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

BC  du  corps  B  à  celle  AC  du  corps  A:  il  faut  prouver  que,  après  le  contacl: 
mutuel,  chacun  d'eux  retourne  avec  la  vitefTe  avec  laquelle  il  eft  venu  ,  favoir,  A 
avec  la  vitefle  CA ,  B  avec  la  vitefle  CB.  Or,  il  eft  certain  que  fi  A  eft  réfléchi  avec 
la  vitefTe  CA,  B  fera  aufli  réfléchi  avec  la  vitefle  CB, parce  que  fans  cela  la  vitefle 

*  Prop. IV.  relative  de  réparation  ne  ferait  pas  la  même  que  celle  du  rapprochement*.  Si 

donc  le  corps  A  ne  retourne  pas  avec  la  vitefle  CA,  qu'il  rejaillifle,  en  premier 
lieu,  fi  cela  eft  pofllble,  avec  une  vitefle  moindre  CD;  par  fuite  B  rejaillira  avec 
une  vitefle  CE  plus  grande  que  celle  avec  laquelle  il  était  venu,  de  forte  que  DE 

*  Prop.  IV.  eft  égal  à  AB  *.  Suppofons  que  le  corps  A  ait  acquis  fa  première  vitefle  AC, 

avec  laquelle  il  fe  mouvait  vers  le  contact,  en  tombant  de  la  hauteur  HA  ,  de  telle 
manière  qu'après  être  descendu  jusqu'en  A  il  ait  changé  fon  mouvement  vertical 
en  un  mouvement  horizontal  de  la  vitefle  AC  ;  et  que  pareillement  le  corps  B  ait 
acquis  la  vitefle  BC  en  tombant  de  la  hauteur  KB  ')  ;  ces  hauteurs  font  donc  dans 
la  raifon  doublée  des  vitefles,  c'eft-à-dire:  comme  le  carré  A C  eft  au  carré  CB, 
ainfi  HA  à  KB.  Mais  fi  enfuite  ,  après  le  choc,  les  corps  A  et  B  changent  leurs 
mouvements  horizontaux,  dont  les  vitefles  font  mefurées  par  CD  et  CE,  en  des 
mouvements  perpendiculaires  vers  le  haut:  on  fait  que  le  corps  A  arrivera  à  la 
hauteur  AL,  de  forte  que  AL  eft  à  AH  comme  le  carré  CD  au  carré  CA. 
Car  fi  tel  eft  le  rapport  de  AL  à  AH,  il  eft  certain  qu'un  corps  tombant  de  la 
hauteur  LA  acquerra  la  vitefle  CD;  d'où  réciproquement  s'il  a  la  vitefle  CD,  il 
pourra  atteindre  la  hauteur  AL ,  en  vertu  de  ce  qui  a  été  pofé  plus  haut  3)  :  mais 
le  corps  B,  en  changeant  fa  vitefle  CE  en  un  mouvement  vertical  vers  le  haut, 
parviendra  à  la  hauteur  BM,  de  manière  que  MB  eft  à  KB  comme  le  carré  CE 
au  carré  CB.  Joignons  HK,  LM,  qui  néceflairement  fe  couperont,  p.  e.  en 
P  4  )  ;  et  foit  chacun  de  ces  fegments  divifé  dans  la  même  raifon  en  N  et  en  O ,  de 
forte  que,  comme  les  grandeurs  B  et  A,  c'eft-à-dire  comme  AC  à  CB,  ainfi  foit 
HN  à  NK  et  de  même  LO  à  OM.  Par  fuite,  lorsque  le  centre  de  gravité  du  corps 
A  eft  fitué  en  H,  et  le  centre  de  gravité  du  corps  B  en  K,  le  centre  de  leur  gravité 
compofée  fera  au  point  N.  Mais  après  qu'ils  font  tombés  de  H  et  de  K  et 


')  Voici  une  petite  figure,  empruntée  au  Manuscrit  mentionné  dans  la  note  3  de  la  p.  52,  qui 
montre  le  mécanisme  imaginé  par  Iluygens  pour  convertir  des  vitesses  verticales  en  des 
*  vitesses  horizontales  et  réciproquement,  savoir  deux  parois 

élastiques  placées  sous  un  angle  de  450  avec  l'horizon. 
a)  Huygens  remplaça  dans  le  Manuscrit  le  mot  „descendenti" 
par  „decidenti". 

3)  Voir  le  troisième  alinéa  de  la  p.  53. 

4)  La  phrase  précédente,  à  commencer  par  les  mots„qua?  neces- 
sario"  ,  fut  insérée  de  la  main  de  Iluygens  dans  le  Manuscrit. 

D'ailleurs,  puisqu'elle  se  retrouve  dans  le  Manuscrit  d'environ  1656,  mentionné  dans  la 
note  3  de  la  p.  52 ,  il  ne  s'agit  que  de  la  correction  d'une  inadvertance  du  copiste. 


éd.  1-03.  381—38: 


DE  MOTU  COU.PORUM  EX  PF.RCUSSIONE. 


55 


corporis  B,  quae  fit  BC,  ad  celeritatem  corporis  A,  quas  lu  AC.  ollendendum  eit, 
poil  contaéhim  mutuum,  utrumque  eâdem  quâ  venit  celeritate  reverti,  nempe 

A,  celeritate  CA,  B 
[Fig.  11.]  vero,  celeritate  CB: 

conllat  autem ,  fi  A 
refleélatur  celeritate 
CA,  etiam  B  refleéti 
celeritate  CB,  quia 
alioqui  non  eadem 
elTet  mut  110  refpectu 
celeritas  recedendi, 
qua;  fuit  appropin- 
quandi  *.  Si  igitur  cor- 
pus A  non  revertitur 
celeritate  CA,  refiliat 
primb,  fi  fieri  poteft, 
celeritate  minori  CD; 
ergo  B  refiliet  celeri- 
tate CE ,  majori  quani 
quâ  advenerat,  ita  ut 
DE ,  fit  aequalis  AB  *. 
Ponamus  corpus  A 
acquifivifie  celeritatem 
priorem  AC ,  quâ  ten- 
debat  ad  occurfum , 
cadendo  ex  altitudine 
HA, ut  nimirum  pollquam  descendent  usquein  A,motumperpendicularem  muta- 
verit  in  horizontalem  cujus  celeritas  AC;  corpus  autem  B  acquifivilïe  fimiliter 
celeritatem  BC,  cadendo  ex  altitudine  KB  ');  funt  igitur  ha:  altitudines  in  cele- 
ritatum  ratione  duplicata,  hoc  ert,  ficut  quadratum  AC  ad  quadratum  CB,  ita 
IIA  ad  KB.  Quod  (I  deinde,  poil  occurfum,  corpora  A  &  B  motus  fuos  Horizon- 
tales, quorum  celeritates  metiuntur  CD,  CE,  convertant  in  motus  perpendiculares 
furfum;  conllat  corpus  A  perventurum  ad  altitudinem  AL,  ita  ut  fit  AL  ad  AU, 
p.  382.  ficut  quadratum  |  CD,  ad  quadratum  CA.  Quandoenimhujusmodirationemhabet 
AL  ad  A  H ,  certum  elt  corpori  decidenti 2)  ex  altitudine  L  A ,  acquiri  velocitatem 
CD;  unde  &  vicilfim,  velocitatem  habensCD,  attingere  poterit  altitudinem  AL, 
per  ea  quae  fuperius  pofita  fuere  3);  corpus  autem  B  convertendo  celeritatem  CE 
in  motum  perpcndicularem  furfum ,  perveniet  adaltitudinem  BM  ,  ut  fit  MB  ad 
KB  ficut  quadratum  CE  ad  quadratum  CB.  Jungantur  HK,  LM  quae  necefiario  fc 
mutuo  fecabunt,  puta  in  P  4);  &  dividantur  utraque  fimiliter  in  N&0,ut,  ficut 
magnitudoBadA,hocell,ficutACadCB,itafitHNadNK,itemqueLOadOM. 


Prop.  IV. 


Prop.  IV. 


56  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

qu'après  leur  contact  mutuel  ils  fe  font  élevés  jusqu'en  L  et  en  M,  le  centre  de 
leur  gravité  compofée  fera  en  0,ce  qui  ne  peut  arriver  parce  que,  comme  nous  le 
montrerons  bientôt,  le  point  O  eft  plus  haut  que  N;  car  en  mécanique  c'eft  un 
axiome  très  certain  que  par  un  mouvement  des  corps  qui  réfulte  de  leur  gravité  le 
centre  commun  de  leur  gravité  ne  peut  pas  s'élever  *).  Or,  que  le  point  O  eft  plus 
haut  que  le  point  N  fe  démontre  comme  il  fuit 2)  :  L'excès  du  carré  EC  fur  le 
♦  Eucl.  !.  n  carré  BC  eft  égal  *  à  deux  rectangles  CBE  avec  le  carré  BE,  c'eft-à-dire  au 
Prop.IV3).  rc(ftangle  conftruit  fur  la  Comme  de  EC  et  CB,  comme  l'un  des  côtés,  et  fur 
BE.  De  même ,  l'excès  du  carré  A  C  fur  le  carré  CD  eft  égal  au  rectangle  conftruit 
fur  la  fomme  de  AC  et  CD,  comme  l'un  des  côtés,  et  fur  AD.  Mais  AD  eft  égal 
à  BE ,  parce  que  AB  eft  égal  à  DE.  Il  paraît  donc  que  le  premier  excès,  favoir 
des  carrés  EC,CB,  eft  au  dernier,  celui  des  carrés  AC,  CD,  comme  la  fomme  de 
EC  et  CB  à  celle  de  AC  et  CD  4).  Mais  comme  la  fomme  de  EC  et  CB  eft  plus 
grande  que  le  double  de  CB,  tandis  que  la  fomme  de  AC  et  CD  eft  moindre 
que  le  double  de  AC,  le  rapport  de  la  fomme  de  EC  et  CB  à  celle  de  AC  et  CD 
fera  certainement  plus  grand  que  celui  de  CB  à  CA.  Donc  aufll  l'excès  du  carré  EC 
fur  le  carré  CB  aura  à  celui  du  carré  AC  fur  le  carré  CD  un  rapport  plus  grand 
que  BC  à  CA.  Mais  puisque  le  carré  EC  eft  au  carré  CB  comme  MB  eft  à  BK  en 
longueur,  on  aura  par  partage  que  l'excès  du  carré  EC  fur  le  carré  CB  eft  au 
carré  CB  comme  MK  à  KB  :  or  le  carré  CB  eft  au  carré  CA  comme  la  ligne  KB 
à  HA  :  et  le  carré  CA  eft  à  fon  excès  fur  le  carré  CD  comme  HA  eft  à  HL , 


')  Cet  axiome  peut  être  considéré  comme  une  modification  de  celui-ci  :  que  le  centre  de  gravité 
se  place  aussi  bas  que  possible.  Sur  l'historique  de  ce  dernier  axiome  on  peut  consulter  le 
Chap.  XV  (p.  1  — 151  du  T.  II)  des  „Origines  de  la  Statique"  par  P.  Duhem,  Paris,  Her- 
mann,  1906,011  il  figure  sous  le  nom  de  „Principede  Torricelli".  H uygens  Pavait  déjà  utilisé 
vers  1648  dans  ses  recherches  sur  la  chaînette  qui  „ne  faict  point  une  parabole"  (voir  les 
pp.  28  et  40  de  notre  T.  I  et  les  trois  derniers  alinéas  de  la  note  2  qui  commence  à  la  p.  37  du 
T.  XI).  De  plus,  il  en  avait  fait  en  1650  la  base  du  premier  Livre  (p.  93 — 1 19  du  T.  XI)  de 
son  merveilleux  traité  sur  l'équilibre  des  corps  flottants,  publié  par  nous  pour  la  première 
fois;  consultez  encore  les  pp.  84  er  92  du  même  Tome  XI. 

Ces  deux  dernières  applications  de  l'axiome  concernent  la  Statique.  Or,  la  modification 
de  Huygens  lui  permet  de  l'appliquera  un  problème  de  dynamique;  ce  qui  en  élargit  de  beau- 
coup la  portée.  Voir  encore  les  p.  2 1  — 24  de  l'Avertissement  qui  précède. 

2)  En  termes  algébriques  il  s'agit  de  prouver  qu'on  a  toujours  : 

p  +  i  P  +  q   ' 

où  />=  AC ,  q  =  BC ,  e  =  AD  =BE. 

3)  „Si  recta  linea  secta  sit  vtcunque:  Quadratum,  quod  à  tota  describitur  ,  a?quale  est  &  illis, 
qua:  à  segmentis  describuntur,  quadratis,  &  ei,  quod  bis  sub  segmentis  comprehenditur, 
rectangulo"  (Clavius,  Euclidis  elementorum  libri  XV,  Francofurti,  Ex  Officina  Typogra- 
phica  Nicolai  Hoffmann! ,  1607,  p.  172). 

4)  Le  Manuscrit  avait  „AD ,  DC",  ce  qui  fut  corrigé  de  la  main  de  Huygens. 


éd.  1703.388—383. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS. 


57 


^•383- 


Icaque  cum  corporis  A,  centrum  gravitacis  polîtum  eft  in  II,  &  corporis  B  cen- 
trum  gravicatis  in  K,  compofita;  ipforum  gravitatis  centrum  eft  in  puncto  N. 

Poftquam  vcro  ex  H 
."S*11*]  &  K   deciderunt,    ac 

port  mutuuni  occur- 
fum  rurfus  in  altuni 
CeCe  furtulere  usque  in 
L  &  M,  centrum  com- 
pofitae  ex  ipfis  gravi- 
tatis erit  in  O:  quod 
fieri  non  poteft;  quo- 
niam ,  ut  mox  ortendc- 
mus,  altius  eft  puncîum 
O  quam  N:  certiiîi- 
nium  enim  in  mecha- 
nicis  eft  axioma,  motu 
corporum  qui  a  gra- 
vitate  ipforum  pro- 
ficiscitur,  centrum 
commune  gravitatis 
ipforum  non  pofTe 
attolli  ').  Quod  autem 
punclum  O  fit  altius 
quam  N,  fie  oftendi- 
tur  a).  Excefïus  qua- 
drati  EC  fupra  qua- 
dratum  BC,  aequalis  eft  *  duobus  reftangulis  CBE*,  cum  quadrato  BE,  hoc  eft,  *  Eucl.  I.  1 1 
redtangulo  quod  fit  ex  duabus  EC ,  CB  tanquam  unâ ,  &  BE.  Similitcr  excefïus  ProP- IV  3)- 
quadrati  AC  ,  fupra  quadratum  CD,  aequatur  reclangulo  fub  duabus  AC  &  CD 
tanquam  unâ,  &  AD.  Eft  autem  AD  aequalis  BE,  quum  fit  AB  aequalis  DE. 
Icaque  patet  illum  excefium ,  nempe  quadratorum  EC,  CB,  ad  hune  excefïiun 
quadratorum  AC,  CD,  fefc  habere;  ficut  utraque  fimul  EC,  CB  ad  utramque 
fimul  AC,  CD  4).  Quum  autem  majores  |  fint  duae  EC  &  CBquam  dupla  CB;  at 
dure  fimul  AC,  CD  minores  quam  dupla  AC,  major  utique  erit  ratio  duarum 
fimul  EC,  CB,  ad  utramque  fimul  AC,  CD,  quam  CB  ad  CA,  ergo  &  excefïus 
quadrati  EC,  fupra  quadratum  CB,  ad  exceffum  quadrati  AC  fupra  quadratum 
CD  majorem  habet  rationem  quam  BC  ad  CA.  Quia  vero,  ficut  quadratum  EC 
ad  quadratum  CB,  ita  eft  MB  ad  BK  longitudine;  erit  dividendo,  ut  exceffus 
quadrati  EC,  fupra  quadratum  CB,  ad  quadratum  CB  ita  MK  ad  KB:  ficut 
autem  quadratum  ÇB  ad  quadratum  CA,  ita  eft  KB  linea  ad  HA  :  utque  qua- 
dratum CA  ad  excefium  fuum  fupra  quadratum  CD,  ita  IIA  ad  HL,erat  enim 

8 


58 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


car  le  carré  AC  était  au  carré  CD  comme  HA  à  AL:  donc,  par  égalité,  on 
aura  que  l'excès  du  carré  EC  fur  le  carré  CB  eft  à  l'excès  du  carré  AC  fur  le 
carré  CD  comme  MK  à  HL.  Donc  le  rapport  de  MK  à  HL  fera  auffi  plus 
grand  que  celui  de  BC  a  CA.  Mais  MK  eft  à  HL  comme  MP  à  PL  et  BC  à  CA 
comme  MO  à  OL.  Par  conféquent  le  rapport  de  MP  à  PL  eft  auffi  plus  grand 
que  celui  de  MO  à  OL;  et,  par  compofition,  celui  de  ML  à  PL  plus  grand  que 
le  rapport  de  ML  à  LO.  Donc  LO  eft  plus  grand  que  LP ,  d'où  il  paraît  que  le 
point  O  tombe  par  rapport  au  point  d'interfeétion  P  au  côté  qui  eft  vers  M  ; 
mais  la  droite  qui  joint  les  points  O  et  N  eft  parallèle  aux  perpendiculaires 
MB  et  HA,  puisque  par  ces  points  les  droites  LM  et  HK  font  divifées  dans  le 
même  rapport.  Donc,  de  même  que  M  eft  plus  haut  que  K,  il  paraît  que  O  eft 
aufti  plus  haut  que  N.  Ce  qui  reliait  à  démontrer. 


[Fig.  12.] 


Maintenant  que 
le  corps  A,  ficela 
eft  poffible,  foit 
réfléchi  du  choc 
avec  une  vitefTe 
CD  [Fig.  »], 
plus  grande  que 
celle  CA  avec 
laquelle  il  allait 
à  la  rencontre  '). 
Or,  CD  fera 
moindre  que  CB, 
la  vite  fie  du  corps 
B  avant  la  ren- 
contre. Car  fi  B 
n'était  pas  moin- 
dre que  A  mais 
égal  à  A ,  alors 
feulement  A  re- 
culerait après  le 

*  Prop.  II.   choc    avec   la    vitefTe   CB  * a).   Or,  B  fera  réfléchi  du   choc  avec  la  vitefTe 

*  Prop.  IV.  CE  de  forte  que  DE  foit  égal  à  AB  *.  Suppofons  que  tout  le  refte  fe  pafTe 

comme  dans  le  cas  précédent  et  que  la  conftruclion  foit  achevée  comme  dans 
ce  cas.   Il  arrivera  donc  que  L  eft  plus  haut  que  H,  parce  que  DC  eft  plus 


')  Dnns  ce  qui  suit  il  s'agit,  cette  fois  encore,  de  prouver quedanslecas en  considération  le  point 
O  (Fig.  1 2)  se  trouverait  situé  au-dessus  du  point  N  ;  ce  qui  est  impossible  d'après  le  principe 


éd.  1.-03.  383—384. 


DE  MOTU  COIU'ORUM  EX  PERCUSSIONE. 


59 


ut  quadratum  AC,  ad  quadratumC  D,  ica  I IA  ad  AL:  Itaque,  ex  squo  erit,  lient 
exceflus  quadrati  EC  fupra  quadratum  CB,  ad  exceflum  quadrati  AC  fupra  qua- 
dratum CD,  ita  MK 
ad  HL.  Quare  major 
quoque  erit  ratio  MK 
ad  HL,  quam  BC  ad 
CA.  Eft  autem  ut  MK 
ad  HL,  ita  MP,  ad 
PL;  ut  autem  BC  ad 
CA  ita  MO  ad  OL. 
Ergo  major  quoque 
ratio  M P  ad  PL ,  quam 
MO  adOL;&,com- 
ponendo,  major  ratio 
ML  ad  LP, quam  ML 
ad  LO.  Itaque  LO 
major  quam  LP,-  unde 
liquet  punftum  O  ca- 
dere  ad  eam  par- 
tem  interfeétionis  P, 
quœ  eft  verfus  M; 
quse  autem  conjungit 
punfta  O  N,  parallela 
eft  perpendicularibus 
MB,  HA,  quoniam 
iis  punctis  reétse  LM, 
HK  fecundum  eandem  rationem  dividuntur.  Igitur  lient  fublimius  eft  M  quam 
K,  ita  quoque  O  fublimius  elfe  apparet  quam  N.  Quod  fupererat  demonftrandum. 
Jam  ii  fieri  poteft  refleftatur  ab  occurfu  corpus  A  celeritate  CD  [Fig.  12], 
majori  quam  CA,  qua  ad  occurfum  pergebat  ').  Erit  autem  CD  minor  quam  CB, 
quae  fuit  celeritas  corporis  B  ante  occurfum.  Etenim  fi  B  non  effet  minus  quam  A 
p.  384.  fed  ipfi  squale,  tum  demum  A  ab  im  |  pulfu  recederet  celeritate  CB  *  2)  ;  refleéte- 
tur  autem  B  ab  occurfu  celeritate  CE,  ita  ut  DE  fit  sequalis  AB*.  Jam  estera  fafta 
intelligantur,  conftruftioque  perafta  ficut  in  cafu  prscedenti,  eveniet  igitur  ut 
L  fit  fublimius  quam  H,  quoniam  DC  major  quam  AC:  utque  M,  fit  humilius 


que  lluygens  vient  d'introduire.  En  termes  algébriques  il  faut  donc  démontrer  l'inégalité: 

q<Lp  +  *y+p  (7-O1  >  q?l±  pi1 

p^-q  p  +  q     ' 

où  p  =  AC  ,  q  =  HC  ,  e  =  AD  =  BE. 
')  Comparez  la  note  5  de  la  p.  43. 


Prop.  II. 
Prop.IV. 


6o 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


grand  que  AC;  et  M  fera  plus  bas  que  K,  parce  que  EC  cil  moindre  que  CB. 
En  fuite  on  démontrera  comme  précédemment  que  la  différence  des  carrés 
DC  et  CA  cft  à  la  différence  des  carrés  BC  et  CE  comme  la  Tomme  de  AC 

et    CD    à    celle 
[Fi«-12-]  de    EC   et    CB. 

Mais  comme 
cette  dernière 
fomme  e(t  moin- 
dre que  le  double 
de  CB,  et  la 
précédente  plus 
grande  que  le 
double  de  AC, 
le  rapport  de  la 
fomme  de  AC  et 
CD  à  celle  de 
CE  et  CB  fera 
plus  grand  que 
AC  à  CB.  La 
différence  des 
carrés  DCet  CA 
aura  donc  à  la 
différence       des 

carrés  BC  et  CE  un  rapport  plus  grand  que  celui  de  AC  a  CB.  Or,  on  démon- 
trera que  la  première  différence  cft  de  nouveau  à  la  féconde  comme  LU  à  KM. 
Donc  auffi  le  rapport  de  LH  à  KM,  c'eft-à-dire  de  LP  à  PM,  eit  plus  grand 
que  AC  à  CB,  ou  LO  à  OM;  par  conféquent  le  point  O  tombe  par  rapport 
au  point  d'interfection  P  au  côté  qui  eft  vers  L.  Mais  ON,  comme  auparavant, 
elt  parallèle  à  LH.  Par  fuite,  comme  le  point  L  e(t  plus  élevé  que  H,  O  fera 
auffi  plus  élevé  que  N,  mais  ceci  cil:  abfurde  pour  la  même  raifon  que  dans  le  cas 
précédent. 

Et  lorsqu'on  dirait  qu'après  le  choc  le  corps  A  [Fig.  13]  reftât  en  repos  et  que 
l'rop.  IV.  B  feul  fût  réfléchi  *),  celui-ci  prendrait  donc  la  vitefle  AB  *  parce  qu'avant  le 
choc  les  deux  corps  ont  eu  la  viteflTe  relative  AB.  Or,  fuppofant  comme  précé- 
demment ,  que  la  viteffe  BC  ait  été  acquife  par  le  corps  B  en  tombant  de  la  hauteur 
KB,  il  fuit  que  fi  l'on  fait  BK  en  longueur  à  BM  comme  le  carré  CB  au  carré  AB , 


')  C'est  le  cas  particulier  où  l'on  ac=/»  dans  l'inégalité  de  la  note  2  de  la  p.  56. 


ii.  1703.384—385. 


DE  MOTU  CORI'ORUM  EX  PERCUSSIONS. 


6l 


quam  K,quoniam  EC  minor  quam  CB.  Porrooftendetur  fient  prius , differentiam 
quadratorum  DC,  CA  eflTe  ad  differentiam  quadratorum  BC,  CE,  ut  duje  finnil 
AC,  CD,  ad  duas  EC,  CB.  Quum  vero  hae  fint  fimul  minores  quam  dupla  CB, 
illae  vero  majores  quam  dupla  AC,  erit  major  ratio  duarum  fimul  AC,  CD  ad  duas 
EC,CB,quam  ACadCB.  Itaque  differentia  quadratorum  DC,  CA,  ad  differen- 
tiam quadratorum  BC,  CE,  majorem  habet  rationem,  quam  ACadCB.  Ut  autem 
diéta  differentia,  ad  diétam  differentiam,  ita  demonftrabitur  rurfus  eife  LII  ad 
KM.  Ergo  maior  quoque  ratio  LH  ad  KM,  hoc  eft,  LP  ad  PM,  quam  AC  ad 
CB,  hoc  eft,  quam  LO  ad  OM;  quamobrem  punftum  O  cadet  ad  eam  partem 


[Figi3-] 


interfedlionis  P  quse  eft 
verfus  L.  ON  autem, 
ficut  ante,  parallela  eft 
LH.  Ergo  ficut  punctum 
L  fublimius  eft  quam  H , 
etiam  O  fublimius  erit 
quam  N,  hoc  autem ,  ob 
eandem  quam  in  cafupras- 
cedenti  diximus  ratio- 
nem, abfurdum  eft. 

Quod  fi  vero  dicatur 
confiftere  poft  occurfum 
corpus  A  [Fig.  13], 
folumque  B  reflefti  ')  , 
refleéletur  ergo  celeritatc 
AB  *,  quoniam  etiam 
ante  occurfum  corpora 
habuere  celeritatem  AB 
refpeéhimutuo.  Ponendo 
autem,  ficut  ante;  cele- 
ritatem BC  corpori  B 
acquifitam  effe  cadendo 
ex  altitudine  KB  ,  fequi- 
tur,  fi  fiât  ut  quadratum 
C  B  ad  quadratum  AB ,  ita 
BK  ad  BMlongitudine; 
ipfam  BM  fore  altitu- 
dincm  ad  quam  affurgere 
poterit  corpus  B,  fi  con- 
vertat  motum  horizonta- 
lem ,  quo  fertur  celeritate 
/•- 385-    AB,  in  motum  perpendicularem  furfum.  |  Corpus  autem  A,  cum,  poft  occurfum, 


Prop.  IV. 


62 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


BM  fera  la  hauteur  à  laquelle  pourra  monter  le  corps  B  s'il  change  le  mouve- 
ment horizontal  par  lequel  il  eft  entraîné  avec  la  vitefle  AB  en  un  mouvement 
perpendiculaire  en  haut;  mais  le  corps  A,  puisque  après  le  choc  il  a  été  dit 
être  fans  mouvement,  reliera  dans  la  droite  AB.  Si  donc  on  tire  MA  et  fi  on  la 
divife  en  O  de  forte  que  AO  foit  à  OM  comme  AC  à  CB,  O  fera  le  point 
jusqif  auquel  montera  le  centre  de  la  gravité  compofée  des  deux  corps.  Mais  les 
corps  étant  fitués  en  H  et  en  K,  d'où  l'on  fuppofe  qu'ils  font  descendus, 
avaient  leur  centre  de  gravité  commun  en  N  qui  divife  pareillement  la  droite 
HK  dans  le  rapport  de  AC  à  CB;  donc  fi  l'on  montre  comme  auparavant 
que  le  point  O  eft  plus  élevé  que  le  point  N  la  démonftration  fera  réduite  à 
la  même  abfurdité  que  plus  haut.  Or,  cela  peut  être  montré  comme  il  fuit. 
Puisque  le  carré  AB  eft  au  carré  BC  comme,  en  longueur,  MB  eft  à  BK, 
on  aura,  par  partage,  que  l'excès  du  carré  AB  fur  le  carré  BC  eft  au 
carré  BC  comme  MK  à  KB;  mais  comme  le  carré  BC  eft  au  carré  CA  ainli 
KB  eft  aufll  à  HA,  car  ceci  a  été  fuppofé  comme  dans  le  premier  cas;  donc, 
par  égalité,  l'excès  du  carré  AB  fur  le  carré  BC  fera  au  carré  CA  comme  MK 
eft  à  HA;  mais  le  rapport  du  dit  excès  au  carré  CA  eft  certainement  plus  grand 
que  celui  de  la  droite  BC  à  CA  '):  donc  aufll  le  rapport  de  MK  à  HA  ,  c'eft-à- 
dire  de  MP  à  PA,  fera  plus  grand  que  le  rapport  de  BC  h  CA,  c'eft-à-dire  de 
MO  à  OA.  Et,  par  compofition,  le  rapport  de  MA  à  AP  fera  plus  grand  que 
celui  de  MA  à  AO;  d'où  il  réfulte  que  le  point  O  tombe  par  rapport  au  point 
d'interfection  P  au  côté  qui  eft  vers  M.  Or,  M  eft  plus  haut  que  K;  donc, 
puisque  ON  eft  néceflairement  parallèle  à  MK,  le  point  O  fera  aufli  plus 
haut  que  N  :  ce  qui  reliait  à  démontrer. 


[Fig.  14.] 


O) 


c 

-4- 


-f- 


Si ,     enfin     on 
difait  que  le  corps 
A    après    le    choc 
S  &     continuera    de     fe 

mouvoir     vers     le 
même  côté  avec  la 
vitefTe    CF    [Fig. 
14]  ,    celle-ci    certes    ne    fera    pas    plus    grande    que    la   vitefle    AC    avec 
laquelle  il  fe  mouvait  avant  le  choc:  or,  le  corps  B  devra  dans  ce  cas  pré- 
céder le  corps  A  avec  la   vitefle   CG,  dont  l'excès  FG  fur  la  vitefle  CF 
*Prop.IV.  foit  égal   à   AB  *.    Mais   que  cela  ne   peut  avoir  lieu  fera  établi  comme  il 


*)  Puisqu'on  a 


0> +  *)'-*' 


> 


éd.  1.-03.3*5- 


DE  MOTU  CORPOIIUM  EX  PERCUSSIONS. 


63 


motus  expers  dicatur,  manebit   in    reclâ  AB.  Itaque  fi  jungatur  MA,  fece- 
turque  in  O  ut  fit  AO  ad  OM  ficut  AC  ad  CB,  erit  punftum  O  ad  cujus 


[Fig-  I3-] 


altitudinem  ascendet  cen- 
j£  trumgravitatisexutroque 
corpore  compofitae.  Pofi- 
tis  autem  corporibus  in  FI 
&  K,  unde  decidifîe  po- 
nuntur,  erat  ipforum 
commune  gravitatis  cen- 
trum  in  punfto  N,quod 
fimiliter  dividit  reétam 
HK,  fecundum  rationem 
AC  ad  CB;  itaque  fi  rur- 
fus  oilendatur  punéhim  O 
fublimius  effe  punclo  N  , 
ad  idem  quod  fuperius 
abfurdum  deduéla  erit 
demonftratio.  Illud  vero 
fie  oilenditur.  Quum  fit  ut 
quadratum  AB  ad  qu.BC , 
ita  MB  ad  BK  longitu- 
dine,  erit  dividendo,  fient 
exceiïus  quadrati  AB 
fupra  qu.BC  ad  qu.  BC, 
ita  MK  ad  KB;  ficut 
autem  qu.  BC  adqu.  CA, 
ita&KB  ad  HA,  namque 
pofitum  hoc  eft,  ficuti  in 
cafu  primo;  igitur  ex 
aequo  ficuti  excefïus  qua- 
drati AB  fupra  qu.BC 
ad  qu.CA,  ita  erit  MK 
ad  HA;  exceiïus  autem 
difti  ad  qu.CA,  omnino  major  eft  ratio  quam  reéte  BC  ad  CA  ')  :  itaque  &  MK 
ad  HA,  hoc  cit,  MP  ad  PA,  major  erit  ratio  quam  BC  ad  C A,  hoc  cil,  quam 
MO  ad  OA.  Et  componendo  igitùr  major  ratio  MA ,  ad  AP  ,  quam  MA  ad  AO; 
unde  liquet  pun&um  O  cadere  ad  eam  partem  interfeftionis  P  qua?  elt  verfus  M. 
tlit  autem  M  altius  quam  K:  ergo  quum  ON  lit  necefTario  parallela  ipfi  MK ,  erit 
quoque  punftum  O  altius  quam  N  :  quod  oltendere  reliquum  erat. 

Si  denique  dicatur  corpus  A  port  occurfum  verfus  eandem  partem  pergon1 
moveri  celericate  CF  [Fig.   14],  ea  quidem  non  major  erit  quam  ACquâ  *i".? 


64  OU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

fuie  '):  prenons  CD  égal  à  CF,  enfuite  DE  égal  a  AB;  par  fuite,  CE  devient 
autant  plus  petit  que  ED,  que  CG  eil  plus  grand  que  ce  même  ED,  ou  FG: 

mais  fi  nous  fuppo- 
[Fig.  14.]  fons,    comme  dans 

J>     C    X                       .3^        £          a    le  premier  cas,  que 
—\ 1 ( (— § 1 1    le     corps     A     loit 


rejeté  après  le  choc 
avec  la  vitefie  CD, 
il  cil  montré  indubitablement  que  même  la  vitefie  CE  ne  peut  convenir  au  corps 
B  fans  amener  une  abfurdité,  favoir  qu'après  avoir  converti  en  mouvements 
verticaux  ceux  qui  fe  font  félon  l'horizon,  la  gravité  compoféc  des  corps  mon- 
terait plus  haut  que  la  pofition  d'où  elle  e(l  delcendue.  Ceci  doit  donc  arriver 
a  plus  forte  raifon  fi  le  corps  B  obtiendrait  une  vitefie  CG  encore  beaucoup 
plus  grande  que  CE,  mais  que  A  aurait  une  vitefie  CF  égale  à  CD.  Donc  le 
corps  A  ne  continuera  pas  non  plus  à  fe  mouvoir  après  le  choc  dans  la  même 
direction.  Il  relie  donc  qu'il  retourne  après  le  choc  avec  la  même  vitefie  CA 
avec  laquelle  il  fe  portait  auparavant  a  la  rencontre  :  et,  par  fuite,  B  aufil  rejail- 
lira avec  la  vitefie  CB.  Ce  qu'il  fallait  démontrer. 


Proposition  IX. 


Étant  donnés  deux  corps  inégaux  fe  rencontrant  directe- 
ment, dont  tous  les  deux,  ou  feulement  un  des  deux  foit  en 
mouvement;  étant  donnée  auffi  la  viteffe  de  chacun,  ou 
celle  d' u  n  f e u  1 ,  1  o r  f q  11  e  l'autre  e  ft  en  repos,  trouver  les 
viteffe  s  avec  lesquelles  ils  fe  meuvent  après  le  choc. 

Soit  AD  [Fig  15.]  la  vitefie  de  A  dirigée  vers  la  droite:  mais  que  B  ou  bien  fe 
meuve  dans  la  direction  contraire,  ou  bien  précède  dans  la  même  direction  avec 
la  vitefie  BD,  ou  bien  foit  en  repos,  favoir  que  le  point  D  tombe  en  B.  Leur 
vitefie  relative  fera  donc  AB. 

Divifons  AB  en  C  de  forte  que  AC  foit  à  CB  comme  B  à  A  en  grandeur  et 
faifons  CD  égale  a  CE.  Je  dis  que  EA  fera  la  vitefie  du  corps  A  après  le  choc, 


')  En  termes  algébriques  on  doit  prouver  cette  fois  qu'on  a: 

■<r  ±Pii±î±H.  >  ip'+ff ,  0l,  CF = f  < ,. 
p+i  p+i 


id.  1703.  385—386.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  65 

occurfum  movebacur:  debebit  autem  corpus  B  ipfum  prsecurrere  celcritate  CG, 
cujus  fupra  celeritatem  CF  exceffus  FG  cequalis  fie  AB  *.  At  hoc  fieri  non  pofle  *  Prop.  IV. 
/>.  386.  fie  conilabit  '):  |fumatur  CD  aequalis  CF;  deinde  DE  aequalis  AB;  fit  igitur  CE 
minor  quant  ED  quanto  CG  eàdem  ED,  five  FG,  major  eft;  quum  autem,  ponendo, 
ut  in  cafu  primo,  corpus  A ,  ab  occurfu  rétro  verfum  fui  (Te  celeritate  CD,  evinca- 
cur  ne  quidem celericatem  CEcorpori  B  convenire  pofle,  quin  ad  abfurdum  deve- 
niatur,  ut  nimirum  converfis  motibus  qui  fecundum  Horizontem  font,  in  motus 
perpendiculares,  altius  afeendat  corporum  compofita  gravitas  quam  unde  defeen- 
derat;  idem  multo  magis  fieri  necefTe  eit  fi  corpus  B  celeritatem  CG  adhuc 
multo  majorem  quam  CE  acquirat,  A  vero  celeritatem  CF  habeat  ipfi  CD 
asqualem.  Igitur  neque  perget  moveri  corpus  A ,  poft  occurfum ,  in  eandem  par- 
tem.  Quamobrem  lu  père  11  ut  rétro  feratur  celeritate  CA  quanta  prius  ad 
occurfum  tetendit  :  atque  ideo  B  quoque  refiliet  celeritate  CB.  Quod  erat  demon- 
llrandum. 


Propositio  IX. 


Datis  corporibus  duobus  i  n  ae  q  u  a  1  i  b  u  s ,  directe  fibi  occur- 
r  e  n  t  i  b  u  s ,  quorum  utrumque  v  e  1  a  1 1  e  r  u  m  t  a  n  t  u  m  moveatur, 
datàque  utriusque  celeritate,  vel  unius,  fi  alterum  quies- 
cat;  invenire  celeritate  s  quibus  ut  raque  poft  occurfum 
ferentur. 

Moveatur  corpus  A  dextram  verfus  celeritate  AD  [Fig.  15]  :  B  vero,  vel  in 
partem  contrariam  moveatur,  vel  in  eandem  partem  praecedat  celeritate  BD,  vel 
denique  quiescat ,  hoc  elt,  cadat  punctum  D  in  B.  Erit  igitur  ipfis  mutuo  refpectu 
celeritas  AB. 

Dividatur  AB  in  C  ut  fit  AC  ad  CB,  ficut  B  ad  A  magnitudine ,  &  fumatur  ipfi 


À  cet  effet  il  suffira  à  coup  sîir  qu'on  montre  : 

'  p+1        >  p+i  ' 

inégalité  qui  devient  identique  a  celle  de  la  note  2  de  la  p.  56  lorsqu'on  remplace /"par 
p  —  c  où  e  =  AD.  11  en  résulte  que  la  démonstration  du  cas  présent  peut  se  réduire  à  celle 
du  premier  cas;  ce  dont  Iluygens  profite  ici. 

9 


66 


DU  MOUVEMENT   DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


mais  EB  celle  du  corps  B ,  et  cela  dans  la  direction  indiquée  par  Tordre  des  points 

E  A,  EB1).  Alors  que 
le  point  E  tombe  en  A  , 
le  corps  A  fera  réduit 
au  repos:  mais  fi  E 
tombe  en  B ,  le  corps 
B  fera  en  repos. 

En  effet,  lorsque 
nous  aurons  montré 
que  ces  événements  fe 
paflent  ainfi  dans  un 
navire  qui  efl  emporté 
avec  une  vitefle  uni- 
forme, il  fera  certain 
qu'ils  arriveront  de  la 
même  façon  pour  celui 
qui  fe  trouve  à  terre. 
Figurons  nous  donc 
que  le  navire  fe  meuve 
le  long  de  la  rive  d'un 
fleuve  et  que  dans 
ce  navire  un  pafTager 
porte  de  fes  mains  F, 
G  deux  boules  A ,  B , 
fuspendues  à  des  fils, 
lesquelles,  en  les  mou- 
vant avec  des  vitefles 
AD  &  BD,  fa  voir  par  rapport  à  lui-même  et  au  navire,  il  fafTe  fe  rencontrer  au 
point  D;  mais  pofons  que  le  navire  s'avance  avec  la  vitefle  DC  dans  la  direc- 
tion indiquée  par  l'ordre  des  points  D,  C.  Il  arrivera  donc  que,  par  rapport 
à  la  rive  et  au  fpectateur  qui  s'y  trouve,  la  boule  A  fe  meut  avec  la  vitefle  AC 
vers  la  droite,  puisque  par  rapport  au  navire  elle  avait  la  vitefle  AD.  Mais 
la  boule  B  ayant  dans  le  bateau  la  vitefle  BD,  aura  par  rapport  h  la  rive  la 
vitefle  BC  vers  la  gauche.  Si  donc  le  fpectateur  qui  fe  trouve  fur  la  rive  prend  de 
fes  mains  H  K  les  mains  F  G  du  pafTager,  et  avec  elles  les  têtes  des  fils  qui  foutien- 
nent  les  boules  A  B,  il  paraît  que  tandis  que  le  pafTager,  par  rapport  à  lui-même, 
les  meut  avec  les  vitefles  AD,  BD,  en  même  temps  celui  qui  efl  fur  la  rive  les 
meut,  par  rapport  à  lui  même  et  a  la  rive,  avec  les  vitefles  AC,  BC.  Or, 
puisque  ces  vitefles  font  en  proportion  réciproque  des  grandeurs  des  corps  A 
et  B,  il  faut  que  ces  corps,  par  rapport  au  même  fpectateur,  rejailliffent  de  leur 
contact  avec  les  mêmes  vitefles  CA  et  CB,  ainfi  qu'il  a  été  démontré  plus  haut 3). 


id.  1.-03.  386—387.  DE  MOTU  CORl'ORUM  EX  PERCUSSIONE.  6j 

P-  387-  CD  aequalis  CE.  Dico  EA  |  fore  celeritatem  corporis  A  poil:  occurfum ,  EB  vero 
corporis  B,  idque  in  eam  partcm  quam  demonftrat  ordo  pun&orum  E  A,  E  B  '). 
Quod  fi  in  A  incidac  punctum  E ,  ad  quietem  redigetur  corpus  A  ;  fi  vero  E  incidat 
in  B,  quiefcet  corpus  B. 

Si  enim  hjec  ita  contingere  oftenderimus  in  navi  quae  aequabili  celeritate 
provehitur,  conttabit  &  in  terra  ftanti  eodem  modo  eventura.  Intelligatur 
itaque  navis  ferri  juxca  ripam  fluminis,  in  quâ  confiftens  veétor  fuftineat  mani- 
bus  F,  G,  globos  A,  B,  ex  filis  fuspenfos,  quos  ita  movendo  celerita- 
tibus  AD,  &  BD,  refpeclu  nimirum  fui  navifque,  concurrere  faciatin  punfto 
D,  navis  autem  pergere  ponatur  celeritate  DC,  in  partem  eam  quam  oftendit 
ordo  pundorum  D  C;  eveniet  igitur  ut,  refpe&u  ripse  &  fpectatoris  in  eâ 
ftantis,  globus  A  moveatur  celeritate  AC  dextram  verfus,  quia  refpeftu  navis 
habebat  celeritatem  AD.  Globus  autem  B  cum  in  navi  habeat  celeritatem  BD, 
habebit,  refpedtu  ripa;,  celeritatem  BC  finiftram  verfus.  Quod  fi  igitur  fpeéta- 
tor  in  ripa  ttans  prehendat  manibus  fuis  H  K,  manus  veiftoris  F  G  *),  cum- 
que  iis  capita  filorum  quibus  corpora  A  B  fuftinentur;  apparet  dum  veétor, 
fui  refpedhi,  illa  movet  celeritatibus  AD,  BD,  fimul  eum  qui  in  ripa  con- 
fiait illa  movere  refpeclu  fui  &  ripae,  celeritatibus  AC,  BC,  quae  celeri- 
tates  quum  fint  in  proportione  reciprocâ  ipfarum  magnitudinum,  neceiïe  efl: 
ut  corpora  A,  B,  ejusdem  fpeclatoris  refpeclu,  refiliant  a  contaclu  iisdem  cele- 
ritatibus CA,  CB,  ut  in  praecedentibus  demonftratum  fuit3).  Navis  autem 
femper  progreditur  celeritate  DC  five  CE;  idque  fecundum  ordinem  punétorum 


')  Voici ,  en  forme  algébrique ,  la  règle  générale  à  laquelle  on  arrive  en  appliquant  la  construc- 
tion de  Huygens.  Soient  m  \  et  »/b  les  grandeurs,  ou  plutôt  les  masses,  des  corps  A  et  B; 
vA  =  AD  etVB  =  BD  leurs  vitesses  avant,  v'a  =  EA  et  v'b=EB  après  le  choc,  toutes 
comptées  positives  lorsqu'elles  sont  dirigées  de  gauche  à  droite.  Posons  encore  M  =  wa  -\- 
-f«B,on  trouve  alors  : 

Mv'A  =  M.EA  =  M.CA-f-M.EC  =  —  M.AC  +  M.CD=  —  M.AC  +  M(AD  —  AC)  = 
=  M.AD — 2M.AC  =  Mi'a  —  2>«b  AB  =  (;«a-(-/»b)i'a-2»b(va  —  vb)=(/»a — »ib) 
v  a  -+-  2  'u  b  v  b  ;  et  pareillement  : 

Mv'b  =  M.EB  =  M.CB  +  M.EC  =  M.CB  -f-  M.CD  =  M.CB  -j-  M  (CB  +  BD)  = 
=  M.BD  -j-  2M.CB  ==  Mvb  +  2/»A  AB  =  (m  A  -f  wB>B  -f  2Wa(va  —  vB)  = 

=  (m  A  —  «»b)vb  -f"  2OTAVA. 

Inutile  de  dire  que  ces  formules  sont  identiques  avec  celles  qu'on  donne  dans  les  traités 
modernes  pour  le  choc  direct  des  corps  élastiques  lorsqu'on  néglige  leurs  mouvements  vibra- 
toires après  le  choc. 

J)  On  lit  encore  de  la  main  de  Huygens  en  marge  du  Manuscrit  :  „handen  F  G  in  de  schuyt, 
H  K  op  het  land"  (les  mains  F  G  dans  le  bateau,  H  K  sur  la  terre). 

3)  Voir  la  Prop.  VIII ,  p.  53.  Ajoutons  que  les  cinq  derniers  mots  furent  ajoutés  de  la  main  de 
Huygens  dans  le  Manuscrit. 


68 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


Mais  le  navire  avance  toujours  avec  la  viteffe  DC  ou  CE;  (et  cela  félon  l'ordre 
des  points  C  E):  il  faut  donc  que  A,  par  rapport  au  bateau  et  au  paffager,  fe 

meuve  avec  la  viteffe 

[Fig.15.] 

,A  -D  C  -S  B/ 


EA  dans  la  direction 
que     défigne    Tordre 


des  points  E  A.  B,  au 
contraire,  par  rapport 
à  ce  même  bateau , 
avec  la  viteffe  EB, 
elle  auffi  félon  Tordre 
des  points  E  B;  mais 
lorsque  E  tombe  en  A, 
ou  B,  il  paraît  que  le 
corps  A  ou  B  fe  meut 
après  le  choc,  avec 
la  même  viteffe  que 
le  navire  lui-même  et 
dans  la  même  direc- 
tion; d'où  il  réfulte 
que  dans  ces  cas  ils 
doivent  être  en  repos 
par  rapport  au  navire 
et  au  paffager.  Nous 
avons  donc  montré  que 
les  corps  A  et  B,  qui, 
dans  le  navire  fe  por- 
taient au  contact  avec 
les  viteffes  AD,  BD, 
fe  meuvent  après  leur 
contact  dans  le  même  bateau  avec  les  viteffes  EA ,  EB  félon  Tordre  de  ces  points. 
Or,  ce  qui  arrive  dans  le  bateau  doit  certainement  fcpaffer  de  même,  comme  nous 
l'avons  dit,  pour  celui  qui  fe  trouve  à  terre.  Ce  qui  a  été  propofé  cft  donc 
prouvé  4).  Cependant  pour  Tufage  dans  le  calcul  il  fera  permis  de  tirer  de  la 
conf>ru<5tion  de  ce  problème  les  règles  fuivantes. 

Dans  le  cas  de  deux  corps  A  et  B,  tous  les  deux  en  mouvement,  afin  de  trouver 
la  viteffe  du  corps  A  après  le  choc,  que  Ton  faffe  comme  la  fomme  des  corps  elr. 
au  double  du  corps  B  ainfî  leur  viteffe  relative  à  une  autre  viteffe  qui  foit  nommée 
C  :  la  différence  entre  cette  viteffe  et  celle  du  corps  A  avant  le  choc,  ou  dans  un  des 
cas  leur  fomme,  favoir  lorsque  A  précède  dans  le  mouvement,  donnera  la  viteffe 
avec  laquelle  ce  dernier  corps  fe  mouvra  après  la  rencontre,  c'eft-à-dire  en  recu- 
lant lorsque  l'excès  fera  en  faveur  de  C ,  et  en  avançant  dans  le  cas  contraire  5). 


<r./.  I.-03.  387   -.^Sb!.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  69 

CE1);  igitur  necefle  elr  ut  A  moveatur,  navigii  &  veftoris  refpe&u,  celeri- 
tate EA,  in  parcem  eam,  quam  defignat  ordo  punftorum  E  A.  B  vero,ejus- 
p.  388.  déni  |  navigii  refpeétu  a),  celeritate  EB,  fecundum  ordinem  item  3)  punftorum 
E  B;  cum  autem  E  incidic  in  A,  vel  B,  apparet  corpus  A  vel  B  port  occur- 
fum, pari  celeritate  cum  navi  ipfâ,  inque  eandem  partem  ferri  :  unde  il  la 
eis  cafibus,  reipeclu  navis  &  veftoris,  quiescere  necefle  ert.  Itaque  ortendi- 
mus  corpora  A  &  B,  qux  in  navi  movebantur  ad  occurfum  celeritatibus 
AD,  BD,  poil  occurfum  in  eàdem  navi  moveri  celeritatibus  EA ,  EB, 
fecundum  ordinem  horum  punctorum.  Quod  autem  in  navi  contingit,  idem  in 
terra  confirtenti,  uti  diximus,  evenire  certum  ert.  Igitur  confiât  propofitum  4). 
Ad  calculi  vero  ufum  licebit  ex  conrtruftione  hujus  problematis  formate  régulas 
fequentes. 

Si  fuerint  duo  corpora  A  &  B,  quorum  utrumque  moveatur;  ad  inveniendam 
celeritatem  corporis  A  port  impulfum,  fiât,  ut  fumma  corporum  ad  duplum  cor- 
poris  B,  ita  celeritas,  quam  habent  refpeétu  mutuo,  ad  aliam  celeritatem  quae 
dicatur  C:  differentia  inter  hanc  &  celeritatem  corporis  A  ante  impulfum,  vel 
uno  cafu  eorum  fumma,  cum  nimirum  A  in  motu  prsecedit,  efficiet celeritatem, 
quà  hoc  ipfum  port  occurfum  movebitur,  regrediendo  quidem  fi  exceflus  fuerit 
pencs  C,  at  pergendo  fi  contra5).  Quod  fi  nulla  fit  differentia,  corpus  A  poil 
occurfum  quiefeet. 

Inventa  autem  celeritate  corporis  A,  etiam  corporis  B  celeritas  innotescit,  ex 
eo  quod  mutuo  refpeétu  cadem  debeat  effe  corporum  celeritas  port  atque  ante 
occurfum. 


*)  L'indication  de  la  direction  de  la  vitesse  selon  l'ordre  des  points  fut  ajoutée  de  la  main 
de  Huygens.  Il  résulte  du  Manuscrit  d'environ  1656  qu'elle  avait  été  omise  par  mégarde 
par  le  copiste. 

:)  Les  mots  qui  précèdent,  à  commencer  par:  „celeritate  EA",  avaient  été  également  omis 
par  le  copiste. 

3)  Le  mot  „item"  fut  inséré  de  la  main  de  Huygens. 

4)  Ce  qui  va  suivre  jusqu'au  début  de  la  Prop.  XI  fut  intercalé  après  coup  par  la  main  du 
copiste  mais  sur  l'indication  de  Huygens  lui-même  puisqu'on  lit  en  marge  du  Manuscrit  de 
la  main  de  celui-ci:  „il  faut  insérer  icy  ce  qu'il  y  a  pag.  ai.I."  Tout  cela  doit  dater 
d'une  époque  postérieure  à  celle  où  le  reste  du  texte  fut  composé.  En  effet  cela  manque  dans 
le  Manuscrit  d'environ  1656. 

')  En  tenant  compte  du  sens  des  mouvements  tel  que  Huygens  le  suppose,  on  retrouve  facile- 
ment dans  ce  qui  précède  la  première  formule  de  la  note  1  de  la  p.  67  sous  la  forme  : 

Y  A  =  V  A j (VA  V  B  )• 


JO  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


Et  fi  la  différence  eft  nulle,  le  corps  A  reliera  en  repos  après  la  rencontre. 

Or,  la  viteffe  du  corps  A  étant  trouvée,  celle  du  corps  B  eft  également  connue 
puisque  leur  viteffe  relative  doit  être  la  même  après  et  avant  la  rencontre. 

Si  le  corps  A  a  été  donné  comme  étant  en  repos  et  que  B  eft  feul  en  mouve- 
ment vers  A,  il  paraît  que  la  viteffe  de  A  après  la  rencontre  eft  égale  à  la 
viteffe  C,  trouvée  ainfi  que  nous  l'avons  dit.  D'où  l'on  déduit  encore  le  théorème 
fuivant. 


Proposition  X. 


La  viteffe  qu'un  corps  plus  grand  donne  à  un  corps  plus 
petit  en  repos,  fe  rapporte  à  celle  que  le  corps  plus  petit 
avec  la  même  viteffe  imprime  au  plus  grand  en  repos  comme 
la  grandeur  du  plus  grand  à  celle  du  plus  petit. 

Soit  le  corps  A  plus  grand  que  B,  et  fuppofons  que  la  viteffe  AC  [Fig.  16] 
foit  imprimée  au  corps  A  en  repos  s'il  eft  pouffe  par  le  corps  B,  fe  mouvant  avec 
la  viteffe  BA;  mais  que  le  corps  B  en  repos,  s'il  eft  pouffé  par  le  corps  A  fe 
mouvant  avec  la  même  viteffe  AB ,  reçoive  la  viteffe  BD  :  je  dis  que  comme  A  eft 
à  B  en  grandeur,  ainfi  la  viteffe  BDà  AC. 

En  effet,  puisque  la  viteffe  BD  eft  au  double  de  la  viteffe  AB  comme  le 

*Prop.IX').  corps  A  eft  à  la  fomme  de  B  et  de  A*;  mais  que  la  fomme  de  B  et  A  eft  à 

*  Prop.  IX.   B  comme  le  double  de  la  viteffe  AB  à  la  viteffe  AC  *,  on  aura,  par  égalité, 

que  la  viteffe  BD  eft  à  la  viteffe  AC  comme  le  corps  A  àB;  ce  qu'il  fallait 

démontrer  2). 


')  Voir  le  dernier  alinéa  qui  se  rapporte  à  cette  Proposition.  On  a  dans  le  premier  cas,  où  A 

repose  avant  lec!ioc:C  = r-^ —  BA  et  dans  le  second  :C  = ,-A —  AH. 

a)  On  trouve  encore,  écrite  de  la  main  de  Huygens  à  une  date  inconnue,  sur  une  feuille 
détachée,  la  Proposition  suivante:  „Si  corpus  minus  moveatur  ac  majori  quies- 
centi  occurrat,  motus  quantitas  post  impulsum  augebitur  tantoque  magis 
quanto  corpus  quiescens  majus  fuerit.  Ita  tamen  ut  nunquam  fiât  prions 
tripla." 

Nous  ne  connaissons  pas  la  manière  dont  cette  Proposition  a  été  déduite  par  Huygens,  mais 
il  est  facile  d'en  constater  l'exactitude. 

Soit  à  ce  propos  dans  les  notations  de  la  note  i  delà  p.  67 ,  v n  dirigée  vers  A  qui  se  trouve 


éd.  1-03.388  —  389.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  J\ 

Si  corpus  A  quiefcens  detur,  folumque  B  verfus  ipfum  moveatur,apparet  cele- 
ritatem ipfius  A  polt  occuiTum,  foreaequalem  celeritati  C,  ita,  ut  jam  diximus , 
invcntac.   1  Iinc  vero  &  theorema  fcqnens  deducitur.  | 


p-  389-  Propositio  X. 


Celé  ri  tas  quam  m  a  jus  corpus  dat  mi  no  ri  quiefeenti,  ad  eam 
quani  fi  m  il  i  velocitate  minus  imprimit  quiescenti  majori,  ean- 
d c m  habet  rationem  quam  majoris  magnitudo  ad  minoris  mag- 
ni  tudinem. 

Efto  corpus  A  majus  quam  B,  &  ponamus  quiescenti  A ,  fi  impellatur  a  cor- 
pore   B,  moto   velocitate    BA   [Fig.   16],  tribui   velocitatem  AC.  Ipfi  vero 

B  quiescenti,    ii    im- 
[Fig.  16.]  pellatur  a  corpore  A, 

^t  ar^,  &     pari  velocitate  AB' 

(   W 1      clari  velocitatem  BD: 

^^  dico  ut  A  ad  B  mag- 

nitudine,  ita  elle  cele- 
ritatem  BD  ad  AC. 

Quia  enim  celeritas  BD  ert  ad  duplam  celeritatem  AB  ut  corpus  A  adutrumque 
fimul   B  &  A*;  fient  autem  utrumque  B  &  A  ad    B,  ita  dupla  celeritas  AB  ad  ♦Prop.IX1). 
celeritatem  AC  *,  erit  ex  aequo  celeritas  BD  ad  celeritatem  AC,  fient  corpus  A  *  Prop.IX. 
ad  B;  quod  erat  demonftrandum  2). 


à  droite  de  B,  v  a  =  o  et  m  a  >  ni  a.  On  a  alors: 

,  2777  b  ,  ni  a  —  77/ B 

1'  a  = ; v  b;  v  b  = j 1'  b  ; 

m  A-f-niK  m  a  -f-  tu  b 

et  l'on  trouve  pour  la  quantité  totale  du  mouvement  suivant  la  conception  de  Descartes  : 

3777  a  zwb  —  m\                     r„          4wb     v 
v  b  =  7/7  b  v  b  (,3 *-. ) , 


mis.  m  k-\-  777 b 

quantité  du  mouvement  avant  le  choc ,  et 
tinuellementde  2  à  zéro  lorsque  777  a  augmente  depuis  m  a  =  tn  b  jusqu'à  m\  =  <x> . 


•ni  77/ b  v  b  représente  la  quantité  du  mouvement  avant  le  choc,  et  où  — —. diminue con- 

'  777  A  +  777  B 


J1  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


Proposition  XI  '). 

Dans  le  cas  de  deux  corps  qui  fe  rencontrent,  ce  que  l'on 
obtient  en  prenant  la  fonimc  de  leurs  grandeurs  multipliées 
par  les  carrés  de  leurs  viteffes  fera  trouvé  égal  avant  et  après 
la  rencontre:  fa voir  lorsque  les  rapports  des  grandeurs  et 
des  viteffes  font  données  en  nombres  ou   en  lignes. 

Que  A  et  B  foient  les  corps,  dont  A  fe  meut  avant  la  rencontre  avec  la  vitefTe 
AD  [Fig.  17],  mais  B  avec  la  vite  (Te  BD.  Soit  trouvé  d'autre  part,  par  ce  qui 
précède  *") ,  qu'après  la  rencontre  le  corps  A  pofTède  la  vitefTe  EA  ,  et  le  corps 
B  la  vitefTe  EB:  (avoir  en  divifant  AB  en  C  de  forte  que  comme  A  foit  à  B  ainfi 
BC  a  CA  ,  et  en  faifant  CE  égal  à  CD.  Puisque  donc  le  rapport  de  la  grandeur 
de  A  h  B  efl  indiqué  par  le  rapport  de  CB  à  CA ,  on  doit  démontrer  que  le 
folide  conftitué  par  la  ligne  CB  fur  le  carré  AD  enfemble  avec  le  folide  par 
la  droite  CA  fur  le  carré  BD  efl  égal  à  la  fomme  du  folide  par  la  même  ligne 
CB  fur  le  carré  EA  et  du  folide  par  la  droite  CA  fur  le  carré  EB  3).  Or,  s'il  y  a 
quatre  grandeurs  dont  la  première  excède  autant  la  deuxième  que  la  troifième  la 
quatrième,  ou  dont  la  première  ert  inférieure  a  la  deuxième  autant  que  la 
troifième  a  la  quatrième,  la  fomme  de  la  première  et  de  la  quatrième  fera  certai- 
nement égale  à  la  fomme  de  la  deuxième  et  de  la  troifième.  Ce  qui  a  été  propofé 
fera  donc  juirifié  lorsque  nous  aurons  montré  que  le  folide  fur  le  carré  AD 
et  la  droite  CB  excède  autant  ou  ert  autant  furpafTé  par  le  folide  fur  le  carré 
EA  et  la  même  droite  CB  que  celui  conflitué  fur  le  carré  EB  par  la  droite  CA 
excède  ou  ell  furpafTé  refpeétivement  par  le  folide  fur  le  carré  BD  et  la  même 
droite  CA.  Mais  ceci  fe  montre  comme  il  fuit. 


')  Cette  Proposition  est  numérotée  10  dans  le  Manuscrit  où  la  Prop.  X  de  la  p.  71  fut  insérée 
après  coup;  comparez  la  note  4  de  la  p.  6g. 

2)  Voir  l'alinéa  qui  commence  en  bas  de  la  p.  65. 

3)  Prenant  en  considération  le  sens  des  segments  (de  sorte  qu'on  a  p.  e.  CD  =  —  DC)  et  comp- 
tant comme  positifs  ceux  qui  sont  dans  la  direction  AB,  cette  relation  peut  s'écrire  sous  la 
forme  CB  (AC  -f  CD)3  -f  AC  (CB  —  CD)1  =  CB  (AC  —  EC)5  -f  AC  (EC  +  CB)2 , 
valable  pour  tous  les  cas  de  la  Fig.  17.  Pour  la  prouver  il  suffit  d'y  substituer  EC  =  CD 
après  quoi  elle  se  réduit  à  une  identité. 

Toutefois  la  démonstration  qui  suit  devient  assez  compliquée  à  cause  de  la  forme  géomé- 
trique à  la  mode  des  anciens  que  Iluygens  lui  donne  et  des  différents  cas  qu'il  doit  distinguer 
en  conséquence. 


éd.  1703.  3  S  9— 390. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE. 


P  39°- 


Propositio  XI  '). 

Duobus  corporibus  fibi  mutuo  occurren  tibus,  id  quod  effi- 
citur  ducendo  fingulorum  magni tudines  in  vclocitatum  fua- 
rum  quadrata,  fimul  addi tum,  ante  &  poft  occurfum  corporum 
squale  invenitur:  fi  videlicct  &  magnitudinum&velocitatum 
ratio  nés  in  numeris  lineisve  ponant  iir. 

Sint  corpora  A  &  B,  quorum  A  moveatur,  ante  occurfum,  celeritate  AD  [Fig. 
i7];B  vero,  celeritate  BD.  Poft  occurfum  autem  fit  in  venta,  perantecedentem*), 

corporis  A  celeritas 
EA,  &  corporis  B, 
celeritas  EB:  divi- 1 
dendo  nempe  AB  in 
C,  ut  fit  ficut  A 
ad  B  itaBCadCA, 
&  pofitâ  CE  aequali 
CD.  Quia  igitur  ratio 
magnitudinis  A  ad 
B,  defignatur  ratione 
linea?  CB  ad  CA; 
oftendendum  eft  foli- 
dum  ex  lineà  CB 
in  quadratum  AD , 
una  cum  folido  è  reéti 
CA  in  quadratum 
BD,  aequari  aggre- 
gato  folidi  ab  eâdem 
CB  in  quadratum 
EA ,  &  folidi  è  reclâ 
CA  in  quadratum 
EB3)-  Atqui,  fi  fint 
quatuor  magnitudi- 
nes,  quarum  prima 
fecundam  tantum  exfuperet,  quantum  tertiaquartam,  vel  quarum  prima  tantun- 
dem  a  fecundâ  deficiat  atque  tertia  à  quartâ;  certum  ert,  primam  cum  quartâ 
aequari  fecundae  &  tertiae.  Itaque  conftabit  propofitum,  fi  oltenderimus  folidum 
a  quadrato  AD  in  reftam  CB  tantum  excedere  vel  fuperari  a  folido  ex  quadrato 
EA  in  candem  CB,  quantum  quod  fit  a  quadrato  EB  in  reftam  CA,  fimul  excedit 
vel  fuperatur  a  folido  ex  quadrato  BD  in  eandem  CA.  Hoc  vero  ficoftenditur. 

10 


74 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


En  tout  cas,  ou  bien  le  point  C  tombe  entre  A  et  D,  ou  bien  le  point  D 
entre  A  et  C  ').  Toutes  les  fois  où  C  eil  fitué  entre  A  et  D,  AD  fera  égale  à 

[Fig.17.] 


+ 


c 


ia  fomme  de  AC  et 
CD ,  mais  AE  à  leur 
différence;  carCE  eft 
égale  à  CD.  Par  con- 
féquent  AD  fera  alors 
toujours  plus  grande 
que  AE.  Mais  dans 
les  mêmes  cas  BE  fera 
égale  à  la  fomme  de 
BC  et  de  CE;  BD, 
au  contraire,  à  leur 
différence  et,  par 
fuite,  BE  fera  tou- 
jours plus  grande  que 
BD.  Mais  toutes  les 
fois  que  D  tombera 
entre  A  et  C,  AE 
fera  égale  à  la  fomme 
de  AC  et  de  CE; 
AD,  au  contraire, 
à  leur  différence; 
par  fuite  AE  fera 
plus  grande  que  AD. 
Mais ,  dans  ces  cas-ci 
BD  fera  auffi  plus  grande  que  BE,  parce  que  celle-là  eft  égale  à  la  fomme  de  BC 
et  de  CD  et  celle-ci  à  leur  différence.  Il  paraît  donc  que  toutes  les  fois  que  AD 
eft  plus  grande  que  AE ,  BE  eft  auffi  plus  grande  que  BD ,  mais  que  toutes  les  fois 
que  AE  eft  plus  grande  que  AD,  BD  eft  auffi  plus  grande  que  BE. 

Enfuite,  puisque  DE  eft  divifée  en  C  en  deux  parties  égales,  quelle  que  foit  la 
fituation  du  point  A,  la  différence  des  carrés  AD  et  AE  fera  toujours  égale 
au  quadruple  du  rectangle  ACD  ou  ACE,  par  la  propofition  8  du  fécond  livre  des 
Eléments  *)  ;  favoir  en  prenant  pour  la  droite  divifée  d'une  manière  quelconque 
dans  le  premier  et  le  cinquième  cas 3)  AC  qui  eft  divifée  enE:  dans  le  deuxième  et 
le  huitième ,  AC  qui  eft  divifée  en  D  :  dans  le  troifième  et  le  quatrième  EC  coupée 
par  A  :  dans  le  fixième  et  le  feptième ,  où  il  n'y  a  pas  de  carré  AE ,  il  paraît  que  la 
dite  différence  eft  le  carré  AD ,  qu'on  fait  être  égal  pareillement  au  quadruple  du 
rectangle  ACD  ou  ACE.  Pour  la  même  raifon,  à  caufe  de  la  Bifection  de  la  ligne 
DE  en  C,  quelle  que  foit  la  fituation  du  point  B,  la  différence  des  carrés  BE 
et  BD  fera  toujours  égale  au  quadruple  du  rectangle  BCD  ou  BCE.  Or,  puis- 


éd.  1703.  390—391.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PF.RCl'SSIONE.  75 

Omni  cafu  aut  punctum  C  cadit  inter  A  &  D,  au:  D  inter  A  &  C  ').  Quotics 
C  licum  eft  inter  A  &  D  sequabitur  AD  duabus  fimul  AC,  CD;  AE  vero, 
earundem  différencias;  nam  CE,  sequalis  eft  CD,  unde  tune  feinper  major  crit 
AD  quam  AE.  Iisdem  vero  cafîbus  erit  BE  sequalis  duabus  fimul  BC,  CE; 
at  BD  earum  différends;  ac  proindc  femper  major  BE  quam  BD.  At  quoties  D 
cadet  inter  A  &  C,  erit  AE  sequalis duabus  fimul  AC,  CE;  AD  vero,  ipfarum 
differentise;  ac  proinde  AE  major  quam  AD.  Sed&BD  hisce  cafibus  major 
erit,  quam  BE,  quoniam  illa  sequabitur  duabus  fimul  BC,  CD;  haec  vero 
earundem  differentiaî.  Itaque  apparet  quoties  AD  major  eft  quam  AE,  etiam 
BE  majorem  e(Tc  quam  BD;  quoties  autem  AE  major  quam  AD,  etiam  majorem 
efTe  BD  quam  BE. 
P-391-  Porro  quoniam  DE  ex  aequo  divifa  eft  in  C ,  quomo  |  docunque  fefe  habeat 
punctum  A,  erit  feinper  differentia  quadratorum  AD,  AE  sequalis  quadruplo 
rettangulo  ACD  vel  ACE,  per  8  fecundi  elementorum  2);  fumendo  nimirum 
pro  lineâ  utcunque  feclâ,  in  primo  &  quinto  cafu3),  AC  quse  dividitur  in  E: 
in  fecundo  &  o&avo,  AC  quse  dividitur  in  D,  in  tertio  &  quarto  cafu  EC  quam 
fecat  A:  in  fexto  &  feptimo,  ubi  nullum  eft  quadratum  AE,  apparet  pro  dicta 
differentia  efTe  quadratum  AD,  quod  fimiliter  aequari  conftat  quadruplo  recian- 
gulo  ACD  vel  ACE.  Eâdem  ratione  propter  Bifectionemlinese  DE  in  C,quo- 
modocunque  le  habeat  punctum  B ,  erit  femper  differentia  quadratorum  BE ,  BD 
sequalis  quadruplo  rectangulo  BCD,  vel  BCE.  Eft  autem ,  propter  communem 
altitudinem,  quadruplum  reftangulum  BCD,  ad  quadruplum  rectangulum  ACD, 
quod  sequale  erat  differentise  quadratorum  AD,  AE,  ficut  BC,ad  AC.  Igitur 
differentia  quadratorum  BE,  BD  ad  differentiam  quadratorum  AD,  AE,  ut 
BC  ad  AC.  Quamobrem  quod  fit  ex  differentia  quadratorum  AD,  AE,  in 
rectam  BC,  quod  ipfum  eft  differentia  folidorum  ex  quadrato  AD  in  BC,& 


')  Puisque  le  point  C  se  trouve  toujours  entre  A  et  B ,  c'est-à-dire  à  droite  du  point  A, 
Huygens  n'exclut  ici  (à  l'exception  du  cas  intermédiaire  où  C  et  D  coïncident  et  où  les 
vitesses  ont  les  mêmes  valeurs  absolues  avant  et  après  le  choc)  que  les  cas  où  la  vitesse  AD  du 
corps  A  avant  le  choc  est  dirigée  de  droite  à  gauche,  auxquels  cas  le  corps  A  est  poursuivi 
par  le  corps  B.  Or,  il  est  évidemment  permis  dans  les  cas  où  les  deux  corps  se  meuvent  au 
début  dans  la  même  direction  de  supposer  que  ce  soit  le  corps  B  qui  est  poursuivi  par  le  corps 
A  et  que  la  poursuite  se  fasse  de  gauche  à  droite.  Aucun  cas  essentiellement  différent  des 
autres  n'est  exclu  par  cette  supposition. 

2)  Voici  cette  Proposition  des„£léments"  d'Euclide:  „Si  recta  linea  secetur  vtcunque:  Rec- 
tangulum quater  comprehensum  sub  tota,  &  uno  segmentorum ,  cum  eo,  quod  à  reliquo 
segmento  fit ,  quadrato ,  aequale  est  ei ,  quod  à  tota ,  &  dicto  segmento ,  tanquam  ab  vna  linea 
describitur,  quadrato"  (Clavius,  p.  183). 

3)  11  s'agit  des  divers  cas  représentés  dans  la  Fig.  17. 


76  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


qu'ils  ont  en  commun  la  hauteur,  le  quadruple  du  rectangle  BCD  eft  au  qua- 
druple du  rectangle  ACD,  qui  était  égal  à  la  différence  des  carrés  AD  et 
AE  comme  BC  eft  à  AC.  Donc  la  différence  des  carrés  BE  et  BD  eft  à  la  diffé- 
rence des  carrés  AD  et  AE  comme  BC  à  AC.  Par  conséquent,  le  produit 
de  la  différence  des  carrés  AD  et  AE  par  la  droite  BC,  ou,  ce  qui  revient  au 
même,  la  différence  des  folides  conftitués  par  BC  fur  le  carré  AD  et  par  BC  sur 
le  carré  AE,  eft  égal  au  produit  de  la  différence  des  carrés  BE  et  BD  par  la 
droite  AC,  favoir  à  la  différence  des  folides  fur  le  carré  BE  par  AC  et  fur  le  carré 
BDparAC. 

Mais  toujours  lorsque  le  carré  AD  furpaffe  le  carré  AE  ou  lui  eft  inférieur, 
le  carré  BE  lui  auffi  furpaffe  refpeftivement  le  carré  BD  ou  eft  excédé  par 
lui.  Il  paraît  donc  que  le  folide  conftitué  par  BC  fur  le  carré  AD  excède 
autant  ou  eft  autant  furpaffe  par  le  folide  conftitué  par  BC  fur  le  carré  de 
AE  que  le  folide  conftitué  par  AC  fur  le  carré  BE,  excède  ou  eft  refpe&i- 
vement  furpaffe  par  celui  conftitué  par  AC  fur  le  carré  BD:  ce  qu'il  fallait 
démontrer. 


Lemme  I  '). 

Soit  la  droite  AB  [Fi g.  18]  divifée  en  C  et  D  de  forte  que 
le  fegment  AC  eft  moindre  que  CD  et  CD  moindre  que  BD; 
je  dis  que  le  rectangle  fur  AD  et  CB  eft  moindre  que  le 
double  de  la  fomme  des  deux  rectangles  ACD  et  CDB1). 

Décrivons  fur  le  fegment  CD  le  carré  CGND,  et  prolongeons  CG  jusqu'en  E 
de  forte  que  GE  (oit  égale  à  CA  et  complétons  le  reftangle  ECBF  et  prolongeons 


')  Ce  Lemme  et  le  suivant  servent  à  préparer  la  démonstration  de  la  Prop.  XII  qui  suit. 

2)  Posons  CD  —  a,  AC  =  a  —  e,  DB  =  a-\-f,  où  <?,  e  et  /"sont  des  grandeurs  positives  et 
a  >  e.  Il  s'agit  alors  de  démontrer  l'inégalité: 

Çjia  —  e){ia+f)  <2  [a  (a  —  è)  -f  *(>  +  /)], 

dont  la  vérification  est  facile. 

Remarquons  que  le  Lemme  reste  valable  lorsqu'on  a  AC  >  CD  >  BD  puisqu'en  invertis- 
sant l'ordre  des  segments  le  premier  rectangle  ne  change  pas  et  que  les  deux  autres 
rectangles  dont  il  est  question  dans  le  Lemme  échangent  leurs  valeurs.  Comparez  à  ce  propos 
la  note  3  de  la  p.  82. 

3)  Dans  le  Manuscrit  Huygens  remplaça  ici  „absolvatur"  par  „perficiatur". 


id.  1.-03.  391—392. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE. 


77 


ex  quadrato  AE  in  BC,  sequale  ell  ci  qnod  fie  ex  différencia  quadracorumBE,  BD 

in  rectam  AC,  hoc 
[Fig'  <7-] 
-H?  C  J>  B, 


•<y 


c 

-h- 


-f- 


d 


rtrandum. 


ell,  différencias  foli- 
dorum  ex  quadrato 
BE  in  AC,  &  ex 
quadrato  BD  in  AC. 
Semper  autem 
cum  quadratum  AD 
fuperat  vel  déficit  a 
quadrato  AE,etiam 
quadratum  BE  fi- 
mul  fuperat  vel  ex- 
ceditur  a  quadrato 
BD.  Ergo  apparet 
folidum  ex  quadrato 
AD  in  BC,  femper 
tantum  excedere  vel 
fuperari  ab  eo  quod 
fit  ex  quadrato  AE 
in  BC,  quantum  id 
quod  ex  quadrato 
BE  in  AC,  fimul 
excedit  vel  fupera- 
tur  ab  eo,  quod  ex 
quadrato  BDinAC: 
quod    erat  demon- 


Lemma  I  '). 

/>-392.  Recta  AB  [Eig.  18]  fecta  fit  in  C  &  D  ita  ut  fegmentum  AC 
minus  fit  quam  CD,&CD  minus  quam  BD.  Dico  rectangulum 
ex  AD,  CB  minus  ei~Ce  quam  duplum  utriusque  fimul  rectan- 
guli  ACD,  CDB2). 

Defcribatur  fuper  fegmentum  CD  quadratum  CGND,  &  producatur  CG 
usque  in  E,  ut  GE  fit  îequalis  CA,  &  perficiatur  3)  rectangulum  ECBF  +),  & 


4)  On  lisait  primitivement  „CF"  mais  Huygens  ajouta  le  „E"  et  le  „B". 


78  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

DN  jusqu'à  K  et  GN  jusqu'  à  H.  Puisque  donc  CG  eft  égale  à  CD  et  GE  à  AC , 

la  droite  entière  CE  fera  égale 'à  AD.  Ainfi  le  rectangle  CF  eft  celui  qui  eft 
conftruit  fur  AD  et  CB.  Mais  le  rectangle  EN  eft  égal  au  rectangle  ACD,  et  le 
rectangle  NB  au  rectangle  CDB,  il  faut  donc  montrer  que  le  rectangle  CF  eft 
moindre  que  le  double  de  la  fomme  des  rectangles  EN  et  NB;  faifons  GL  égale  à 
GE,  et  menons  LM  parallèle  à  AB,  Or,  puisque  GL  eft  moindre  que  GC  (car 
GE  ou  AC  eft  moindre  que  CD) ,  LM  tombera  entre  GH  et  CB. 

D'ailleurs,  puisque  CD  eft  moindre  que  DB,  le  rectangle  LD  fera  moindre 
que  le  rectangle  DM.  Mais  LN  eft  égal  au  rectangle  NE  et  le  rectangle  NM  eft 
égal  au  rectangle  NF  et  par  fuite  la  fomme  des  rectangles  LN  et  NF  eft  égale  à 
la  fomme  de  NE  et  NM.  Si  donc  on  ajoute  aux  quantités  égales  des  quantités 
inégales,  favoir  aux  rectangles  LN  etNF  le  rectangle  LD  et  aux  rectangles  NE, 
NM  le  rectangle  MD,  ce  qui  eft  compofé  de  ceux-là,  c'eft-à-dire  le  carré  CN 
avec  le  rectangle  NF  fera  moindre  que  ce  qui  eft  compofé  de  ceux-ci ,  c'eft-à-dire 
le  rectangle  NB  avec  le  rectangle  NE:  d'où  il  fuit  que  ce  qui  eft  compofé  de 
toutes  ces  quantités  cnfemble,  favoir  le  rectangle  CF,  doit  être  moindre  que  le 
double  des  rectangles  NB  et  NE;  ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Lemme  II. 

Soient  AB,  AC,  AD  [Fig.  19]  trois  droites  proportionnel- 
les, dont  AB  eft  la  plus  grande  et  ajoutons  à  chacune  d'elles 
la  même  longueur  AE.  Je  dis  que  le  rectangle  fur  BE  et  DE 
eft  plus  grand  que  le  carré  CE1). 

En  effet,  puisque  AB,  AC, 
[Fig.  19.]  AD,    font    proportionnelles, 

I  f         f f  "f      l'excès  BC  fera  à  l'excès  CD 

comme  BA  eft  à  AC,  ou 
comme  CA  eft  à  AD.  Mais  le  rapport  de  CA  à  AD  eft  plus  grand  que  CE  à  ED , 
donc  auflî  BC  à  CD  eft  plus  grand  que  CE  à  ED,  et,  par  permutation ,  le  rapport 
de  BC  à  CE  eft  plus  grand  que  CD  à  DE  et,  par  compolkion,  le  rapport  de  BE 


*)  Huygens  intercala  après  coup  „five  AC". 

7)  Posant  AB  =  a,  AD  =  b,  AE  =/,  il  s'agit  donc  de  démontrer  pour/?  >  b  la  relation  : 

(4/KH/lX^H/)1. 

ce  qui  est  facile  puisqu'elle  conduit  immédiatement  à  l'inégalité  bien  connue  : 
pour  a  ±  b. 


ii.  1703. 392— 393« 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE. 


79 


producancur  DN  in  K ,  &  GN  in  H.  Quoniam  igicur  CG  eil  aequalis  CD ,  &  GE 
aequalis  AC,  erit  tota  CE  xqualis  AD.  Icaque  reétangulum  CF  eft  id  quod  fub 

AD,CBcon- 
tinecur.  Rec- 
cangulum  vero 
EN       aeqnale 

re&angulo 
ACD,&rec- 
tangnlumNB, 
aequale  rectan- 
gulo  CDB; 
oportet  igitur 
oftenderequod 
re&angulum 
CF  minus  eft 
quam  duplum 
utriusque 


â 

[Fig.  18.] 

G 

jr 

jC 

3f 


*/*(* 


A, 


û> 


m 


mul  re&anguli  EN,&NB;  fumatur  GL  sequalis  GE,  &  agacur  LM  parallela 
AB;  quia  aucem  minor  eft  GL  quam  GC  (nam  GE  five  AC  ')  minor  eft  quam 
CD)  cadet  LM  inter  GH  &  CB. 

Jam  quia  CD  minor  eft  quam  DB,  erit  rectangulum  LD  minus  quam  reélangu- 
lum  DM.  At  LN  aequale  eft  re&angulo  NE,  &  rectangulum  NM  aequale  eft 
rectangulo  NF ,  ideoque  duo  fimul  re&angula  LN  &  NF  aequalia  duobus  NE  & 
NM,  icaque  fi  sequalibus  inaequalia  addantur,  nimirum  rectangulis  LN  &  NF, 
reftangulum  LD,  &  re&angulis  NE,  NM  ,  reétangulum  MD,  fiet  quod  ex  illis 
componitur  nempe  quadratum  CN  cum  re&angulo  NF  minus  quam  quod  ex  his 
componitur,  nempe  reétangulum  NB  cum  reétangulo  NE  :  unde  quod  ex  omnibus 
fimul  componitur,  hoc  eft,  redangulum  CF  minus  apparet  efle  quam  duplum 
reftangulorum  NB  &  NE  ;  quod  erat  oftendendum.  | 


/>•  393- 


Lemma  II. 


Sint  très  proportionales  rectae  AB,  AC,  AD  [Fig.  19], 
quarum  major  AB,  omnibusque  adjiciatur  eadem  longitudo 
AE.  Dico  rectangulum  ex  BE,  DE,  majus  e  CCe  quadrato  CE2). 

Quia  enim  proportionales  funt  AB,  AC,  AD,  erit  quoque  exceffus  BC  ad 
exceffum  CD ,  ficut  BA  ad  AC ,  five  ut  CA  ad  AD.  Major  autem  eft  ratio  CA  ad 
AD,  quam  CE  ad  ED,  itaque  major  quoque  BC  ad  CD,  quam  CE  ad  ED;  &  . 
permutando,  major   ratio  BC    ad  CE  quam  CD  ad  DE;  &,  componcndo. 


8o  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

à  EC  eft  donc  plus  grand  que  CE  à  ED  :  par  confisquent,  le  re&angle  fur  BE  et 
ED  ell  plus  grand  que  le  carré  de  CE ,  ce  qui  était  propofé. 

Proposition  XII  '). 

Si  quelque  corps  fe  meut  vers  un  plus  grand  ou  un  plus 
petit  qui  eft  en  repos,  il  lui  donnera  une  plus  grande  vitcffe 
par  le  moyen  d'un  corps  interpofé  de  grandeur  intermédiaire, 
de  même  en  repos,  que  s'il  fe  heurte  contre  lui  fans  aucun 
intermédiaire.  Et  dans  ce  cas  il  lui  communiquera  une  viteffc 
maximum  lorsque  le  corps  interpofé  eft  moyen  proportionnel 
entre  les  deux  extrêmes2^. 

Que  le  corps  A  [Fig.  20]  fe  meuve  vers  le  corps  C  en  repos  et  foit  A  plus 
grand  ou  plus  petit  que  ce  C,  et  qu'entre  les  deux  foit  pofé  un  corps  B  en  repos 
et  de  grandeur  intermédiaire  :  de  forte  que  A  pouffe  d'abord  B  et  que  B  en  fuite 
poufTe  C;  je  dis  que  C  acquiert  ainfi  une  plus  grande  viteffe  que  fi  A  l'eût  ren- 
contré direétement. 

Que  le  rapport  qu'ont  entre  eux  les  corps  A,  B,  C  foit  auffi  le  rapport  qu'aient 
les  droites  DE,  EH,  HK  et  que  LP  foit  la  viteffe  du  corps  A ,  dont  le  double  foit 
LQ;  fi  donc  comme  la  fomme  de  DE  et  EH  à  DE  on  fait  LQ  à  MR ,  MR  fera  la 


')  Huygens  mentionne  cette  Proposition  et  sa  démonstration  dans  une  lettre  à  Claude  Mylon 
du  6  juillet  1656;  voir  la  p.  448  de  notre  T.  I. 

Dans  le  Manuscrit  elle  est  comptée  la  onzième;  comparez  la  note  1  de  la  p.  72. 
2)  Soit  v  a  la  vitesse  avec  laquelle  le  corps  A  de  masse  m  A  se  meut  avant  le  choc  avec  les  corps  B 
ou  C  de  masses  m  B  et  me,  v'B  celle  acquise  par  B  après  le  choc ,  v"c  celle  que  B  communique  à 
C  après  le  second  choc;  soit  enfin  v'c  la  vitesse  que  C  acquiert  s'il  est  choqué  directement 
par  A  sans  l'intervention  du  corps  B. 

On  trouve  alors  en  appliquant  la  deuxième  formule  de  la  note  1  de  la  p.  6j. 

1    B  = , V  A  ,V  C  =  ~p j —        N   , j v  >  V  C=  i —  y  A. 

m  \-\-m\\  Cm  A  +  m  b)  (m  b  -|-  m  c)  m  \-\-mc 

On  a  donc: 

v"c "wii  Cm  \-\-tiiy)         .     (m  a  —  m  ç)  (jn  n  —  m  c) 

i;'c        (w  a  -f-  m  h)  (;//  h  -)-  m  c)  (m  \-\-  m  n)  (w  b  -|-  m  c)  ' 

valeur  plus  grande  que  l'unité  toutes  les  fois  que  ng  est  intermédiaire  en  grandeur  entre 
tu  a  et  m  f. 

Ouant  au  rapport  maximum  de  v"c  à  v'c  on  l'obtient  facilement  en  écrivant  : 


éd.  1703.393— 394. 


DE  MOTU  CORl'ORUM  EX  PERCUSSIONE. 


major  igitur  ratio  BE  ad  EC  quam  CE  ad  ED  :  Quamobrem  re&angulum  ex  BE , 
ED,  majus  quadraco  ex  CE  quod  erat  propofitum. 

Propositio  XII  *) 


Si  quod  corpus  majori  vel  minori  quiescenti  obviam  pergat, 
majoreni  ei  celeritatem  dabic  per  interpofitum  corpus  mediœ 
magnitudinis  itidem  quiescens  quam  fi  nullo  intermedio  ipfi 
impingatur.  Maximam  vero  celeritatem  tum  conferet,  quum 
corpus  interpofitum  fuerit  médium  proport  ion  aie  in  ter  ex- 
trema  î). 


0 


<è 


[Fig.  20.]  Moveatur    corpus    A 

[Fig.  ao]  ver  fus  C  quod 
quiescat,  fitque  A  majus 
vel  minus  ipfo  C,  atque 
inter  utrumque  médium 
ponatur  corpus  B  immo- 
tum  ,  &  mediocris  magni- 
tudinis; ita  ut  A  primum 
impellat  B,B  verodeinde 
impellat  C  dico  majorem 
motum  fie  acquiri  corpori 
C,  quam  fi  fimpliciter  ei 
occurriflet  A. 

Quam  rationem   inter 

fe  habent  corpora  A ,  B , 

C ,  eandem  habeant  rectae  DE ,  EH ,  HK ,  fitque  LP  celeritas  corporis  A ,  eu  |  jus 

P-  394-    dupla  fit  LQ;  fi  igitur  fiât  ficut  utraque  fimul  DE,  EH  ad  DE, ita  LQ,  ad  MR; 


—h- 


-i 


jpy- 


H* 


^ 


^CV 


ÛT 


v"c  2W  b  (m  a  -f-  m  c) 

v'c  ~~  (m  a  -\-  m  b)  (m  b  -+-  m  c) 


2  Ç/»a-|-  wc) 


1  .      ./ 1   A/-        V»i\tiic\ 


II  est  donc  atteint  pour  wb  =  1/w?a  "c.  Notons  encore  qu'alors,  posant  »;c  =  e»'A, 
on  trouve: 


v"c  (max.)  = 


0  +  V0! 


va. 


Ajoutons  qui  le  premier  alinéa  (p.  153)  de  la  Pièce  III  de  l'Appendice  III  nous  fait  con- 
naître la  manière  dont  la  formule  pour  »ibz  été  obtenue  par  Hnygens. 


I  I 


82  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

*  Prop.  IX.  vitefTe  acquife  par  le  corps  B  en  repos  lorsqu'il  eft  pouffé  par  A  *.  Soit  MS  le 

double  de  MR.  Si  donc,  de  nouveau,  comme  la  fomme  de  EH  et  HK  à  EH  ainli 
M  S  foie  à  N,  N  fera  la  vitefTe  du  corps  C  après  qu'il  a  été  pou  (Té  par  B  avec  la 

*  l'rop.  IX.  vitefTe  MR  *.  Mais  fi,  comme  la  fomme  de  DE  et  HK  à  DE  ainfi  LQ  elt  à  O, 

O  fera  la  vitefTe  cherchée  du  corps  C  lorsqu'il  eft  poufTé  par  le  corps  A  avec 
la  vitefTe  LP.  Il  faut  donc  démontrer  que  la  vitefTe  N  eft  plus  grande  que  O. 

Le  rapport  de  LQ  à  N  eft  compofé  des  rapports  de  LQ  à  MR  et  de  MR  à  N. 
Or ,  le  rapport  de  LQ  à  MR  eft  le  même  que  le  rapport  de  HD  à  DE.  Et  le  rap- 
port de  MR  à  N  le  même  que  celui  de  KE  au  double  de  EH.  Car,  comme  KE 
à  EH,  ainfi  elt  S  M  à  N;  par  fuite,  KE  eft  au  double  de  EH  comme  S  M  à  2N, 
c'eft-à-dire  comme  RM  à  N.  Donc  le  rapport  de  LQ  h  N  fe  compofera  des  rap- 
ports de  HD  à  DE  et  de  KE  au  double  de  EH  et  il  fera ,  par  conféquent ,  celui  du 
rectangle  fur  HD  et  KE  au  double  du  rectangle  DEH.  Mais  le  rapport  de  LQ  à 
O  eft,  par  conftruction,  celui  de  la  fomme  de  DE  et  HK  à  DE,  c'eft-à-dire,  en 
prenant  EH  pour  la  hauteur  commune,  celui  de  la  fomme  des  rectangles  DEH  et 
EHK  au  rectangle  DEH,  ou  du  double  de  cette  fomme  au  double  du  rectangle 
DEH.  Mais  le  rectangle  fur  HD  et  KE  eft  moindre  que  le  double  des  rectangles 
Lemmel3).  DEH,  EHK*.  Donc  le  rapport  du  rectangle  fur  HD  et  KE  au  double  du  rec- 
tangle DEH  fera  moindre  que  celui  des  rectangles  DEH ,  EHK  pris  deux  fois  au 
double  du  même  rectangle  DEH.  Mais  nous  avons  dit  que  le  rapport  du  rectangle 
fur  HD  et  KE  au  double  du  rectangle  DEH  eft  celui  de  LQ  à  N.  Et  le  rapport 
du  double  des  rectangles  DEH ,  EHK  au  double  du  rectangle  DEH  a  été  dit  être 
celui  de  LQ  à  O.  Donc  le  rapport  de  LQ  à  N  fera  moindre  que  celui  de  LQ  à  O , 
et ,  par  fuite ,  N  plus  grand  que  O. 

Soit  maintenant  B  moyen  proportionnel  entre  A  et  C;  je  dis  que  dans  ce  cas  la 
plus  grande  vitefTe  de  toutes  fera  donnée  au  corps  C  4). 

En  effet  foit  dit,  s'il  eft  poffible,  qu'étant  interpole  au  lieu  du  corps  B  d'abord  un 
corps  X  [Fig.  21]  plus  grand  (de  forte  que  A  pouffe  X  et  X  poufTe  C)  le  corps 
C  ait  acquis  ainfi  une  plus  grande  vitefTe  que  lorsque  B  aurait  été  interpofés). 


')  Ce  qui  suit  dans  cette  ligne  et  lessuivantesjusqu'aux  mots  „simul  DE,  HK  ad"  y  compris, 
fut  intercalé  en  marge  par  Huygens  dans  le  Manuscrit;  évidemment  il  ne  s'agissait  que  de 
corriger  une  inadvertance  du  copiste,  comme  cela  résulte  aussi  de  la  comparaison  avec  le 
Manuscrit  d'environ  1656. 

2)  Ce  mot  fut  intercalé  de  la  main  de  Huygens  dans  les  mêmes  circonstances. 

5)  Huygens  applique  ici  le  lemme  aux  deux  cas  DE  <  EH  <  EK,c'est-à  dire  A  <  B  <  C,et 
DE  >  EH  >  EK  (A  >  B  >  C)  quoiqu'il  ne  l'ait  formulé  et  prouvé  que  pour  le  premier  de 
ces  cas  (voir  les  p.  jj — 79);  mais  comparez  le  dernier  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  j6. 

4)  Comparez  pour  une  démonstration  algébrique  les  deux  derniers  alinéas  de  la  note  1 
de  la  p.  80. 


té.  1703. 394— 395- 


DE  MOTU  CORPORl'M  EX  PERCUSSIONS. 


«3 


P-395- 


0 


<è 


—\— 


JC 


J?h 


3> 

H— 


+n 


^c\- 


2- 


AS 


JT 


erit  MR,  celeritas  acquifita  corpori  quiescenti  B  cum  pellitur  ab  A.  *  Sit  MS 
dupla  ipfuis  MR.  Rurfus  igitur  (î  lit,  ut  ucraque  fimul  E. 1 1 , 1 1K  ad  ')  EH  ita  MS 

ad  N,eric  N  celeritas  cor- 
[Fig.  20.]  poris  C  poftquam  impul- 

ium  eit  ab  B  celeritate 
MR.  *  Si  vero  ut  utraque 
fimul  DE,  HK  ad  DE  ita 
fitLQad  0,eritO celeri- 
tas corporis  C  qusefitafi 
pellatur  acorpore  A  cele- 
ritate LP.  Itaque  demon- 
rtrandum  eft  majorem  e(Te 
celeritatem  N  quam  O. 

Ratio  LQ  ad  N  com- 
pofita  eft  ex  rationibus 
LQ  ad  MR  &  MR  ad 
N.  Ratio  autem  LQ  ad 
MR  eadem  eft  rationi  I ID 
ad  DE.  Et  ratio  MR  ad  N  eadem  rationi  KE  ad  duplam  EH.  Eft  enim  ut  KE  ad 
EH ,  ita  SM  ad  N ,  unde  KE  ad  duplam  *)  EH  ut  S  M  ad  2N ,  hoc  eft ,  ut  RM  ad 
N.  Ergo  ratio  LQ  ad  N  componetur  ex  rationibus  HD  ad  DE ,  &  KE  ad  duplam 
EH,  ac  proinde  erit  ea  qua;  rectanguli  HD,  KE  ad  duplum  reclangulum  DEH. 
Ratio  autem  LQ  ad  O  eft  ea  quam  habet  utraque  fimul  DE ,  HK  ad  DE ,  ex  con- 
ftructione,  hoc  eft,  fumpta  communi  altitudine  EH, quam  habent  utraque  fimul 
reftangula  DEH,  EHK,  ad  reftangulum  DEH,  vel  quam  iï  la  bis  fumpta  ad 
duplum  rectangulum  DEH.  Eft  autem  reftangulum  HD,  KE,  minus  quam 
duplum  reétangulorum  DEH,  EHK  *.  Ergo  minor  erit  ratio  reclanguli  HD, 
KE,  ad  duplum  rectangulum  DEH,  quam  reclangulorum  DEH,  EHK,  bis 
fumptorum ,  ad  idem  duplum  rettangulum  DEH.  Quam  autem  rationem  habet 
reftangulum  HD ,  KE  ad  duplum  redtangulum  DEH ,  eam  diftum  eft  habere  LQ 
ad  N.  Et  quam  rationem  habet  duplum  rectangulorum  DEH ,  EHK ,  ad  duplum 
rectangulum  DEH ,  eam  diftum  eft  habere  LQ  ad  O.  Igitur  minor  erit  ratio  LQ 
ad  N  quam  LQ  ad  O ,  ac  proinde  N  major  quam  O.  | 

Efto  jam  B  proportione  médium  inter  A&C,  dico  hac  ratione  maximam 
omnium  celeritatum  corpori  C  collatum  iri 4). 

Nam ,  fi  fieri  poteft ,  interpofito  primum  loco  B ,  corpore  majori  X  [Fig.  21], 
ita  ut  A  pellat  X,  X  autem  pellat  C,  dicatur  major  fie  celeritas  acquiri  corpori 
C,  quam  fi  interponatur  B  5).  Et  ficut  A  ad  X,  ita  fit  DE  ad  ET:  Ergo  ET 


Prop.  IX. 


5)  Huygens  semble  donc  vouloir  donner  à  sa  démonstration  la  forme  d'une  réduction  à  l'absurde; 
mais  il  abandonne  ensuite  cette  idée  pour  démontrer  directement  que  la  vitesse  acquise  par 


Prop.  IX. 


Lcmm.  I  '). 


84  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

Or,  comme  A  à  X,  ainfi  foit  DE  à  ET.  Donc  ET  efl  plus  grand  que  EH, 
fuppofant  bien  entendu  que  comme  précédemment  les  proportionnelles  DE, 
EH,  HK  font  dans  le  même  rapport  que  les  corps  A,  B,  C.  Mais  foit 
VE  la  troifième  proportionnelle  aux  deux  lignes  TE  et  HE,  et  foit  trouvée 
enfuite,  comme  dans  ce  qui  précède,  la  viteffe  N  acquife  par  le  corps  C 
par  l'intermédiaire  du  corps  B.  Et  de  la  même  manière  foit  trouvée  la 
*  Prop.  IX.  vitefTe  acquise  par  le  même  corps  C  par  l'intermédiaire  de  X*.  Savoir,  fi  l'on 
fait  comme  la  fomme  de  A  et  X  à  A  ,  c'eft-à-dirc ,  comme  la  fomme  de  DE, 
ET  à  DE  ainfi  LQ  ')  à  IY,  IY  fera  la  viteffe  imprimée  au  corps  X  par  la 
pouffée  de  A:  d'où  de  nouveau  fi  l'on  fait  comme  la  fomme  de  X  et  C  à  X,  c'efl- 
à-dire  comme  la  fomme  de  ET  et  HK  à  ET  ainfi  le  double  de  I  Y,  foit  Z  Y,  à  G  :  G 
fera  la  viteiïe  cherchée  du  corps  C.  Il  faut  donc  montrer  que  N  est  plus  grande 
que  G. 

Le  rapport  de  LQ  à  N  fera  démontré,  comme  précédemment2),  être  compofé 
des  rapports  de  MD  à  DE  et  de  KE  au  double  de  HE;  mais  comme  KE  efl:  au 
double  de  HE  ainfi  HD  efl  au  double  de  ED,  parce  que  KH,  HE  et  ED  font  pro- 
portionnelles. Donc  le  rapport  de  LQ  à  N  fe  compofera  cette  fois  des  rapports  de 
IIDàDE  et  de  HD  au  double  de  DE:  il  fera  donc  le  même  que  celui  du  carré  HD 
au  double  du  carré  DE.  Mais  le  rapport  de  LQ  à  G  eft  compofé  des  rapports  de 
LQ  à  IY  et  de  IY  à  G,  dont  le  rapport  de  LQ  à  IY  eft  le  même  que  celui  de  TD  à 
DE,  par  conftruétion,  mais  le  rapport  de  IY  à  G  ell  le  même  que  celui  de  la  fomme 
de  KH  et  TE  au  double  de  TE,  car,  par  conitruction,  ZY  eft  à  G  comme  la  fomme 
de  KH  et  TE  efl  à  TE,  par  fuite,  en  doublant  les  féconds  termes  des  rapports, 
ZY  fera  au  double  de  G,  ou  IY  à  G,  comme  la  fomme  de  KH  et  TE  au  double 
de  TE,  comme  nous  l'avons  dit.  Par  conféquent,  le  rapport  de  LQ  à  G  fe  compofé 
des  rapports  de  TD  à  DE  et  de  la  fomme  de  KM  et  TE  au  double  de  TE: 
mais,  puisque  DE,  EH,  HK  font  proportionnelles,  le  rectangle  fur  DE  et  HK  efl 
égal  au  carré  EH.  D'ailleurs  le  rectangle  fur  EV  et  ET  eft  auffi  égal  à  ce  même 
carré  EH,  parce  que  EV,  EH,  ET  font  proportionnelles.  Par  conféquent  le 
rectangle  fur  DE  et  HK  ell  égal  au  rectangle  fur  EV  et  ET.  D'où  il  fuit  que  VE 
eft  a  ED  comme  HK  à  ET,  et,  par  compofition,  que  VD  ell  à  DE  comme  la  fomme 
de  KH  et  TE  à  TE,  et,  en  doublant  les  féconds  termes,  VD  efl  au  double  de  DE 


l'intermédiaire  du  corps  B  excède  celle  qu'on  obtiendrait  par  l'interposition  de  tout  autre 

corps  X  plus  grand  que  B. 
')  LQ  représente,  comme  dans  la  Fig.  20  (p.  81),  le  double  de  la  vitesse  initiale  du  corps  A. 
*)  Voir  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  83. 
3)  Ce  mot  fut  intercalé  par  Huygens  pour  corriger  une  inadvertance  du  copiste;  comparez  la 

note  1  de  la  p.  82. 


cJ.  1703.  395 — y)6. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE. 


«5 


major  quam  EH;  poficis  videlicet,  ficut  ante,  proporcionalibus  DE,  EH  ,  IIK,  in 
càdem  ratione  quse  eft  corporum  A  ,  B  ,  C.  Sit  autem  duabus  TE,  HE  tertia  pro- 


*T 


T-- 


y1 


a 


Zv 


[Fig.  21.] 


-m 


JT 


jur 


f 


p.  396. 


porcionalis  VE  :  atque  inveniatur  porro,  ficuti  in  praecedentibus,  celeritas  N 
corpori  C  acquifica  per  interpofitum  B.  Similique  ratione  inveniatur,  celeritas 
quae  eidem  C  acquiretur  per  interpofitum  X  *.  Nempe  fi  fiât  ut  utrumque  fimul 
A  &  X  ad  X  ,  hoc  eft ,  ut  utraque  fimul  DE,  ET  ad  DE,  ita  LQ  ')  ad  IY ,  erit  IY 
celeritas  imprefta  corpori  X  impellente  A:  unde  rurfus  fi  fiât  ut  utrumque  fimul 
X  &  C  ad  X,  hoc  eft,  ut  utraque  fimul  ET,  HK  ad  ET  ita  dupla  IY  quae  fit  ZY 
ad  G;  erit  G  celeritas  quaefita  corpori  C.  QuamobremoftendendumeftNmajorem 
efle  quam  G. 

Ratio  LQ  ad  N ,  ficut  antea  2) ,  componi  oftendetur  ex  rationibus  HD  ad  DE , 
&  KE  ad  duplam  HE;  eft  autem  ficut  KE,  ad  duplam  HE,  ita  HD  ad  duplam 
ED,  quia  proportionales  KH,  HE,  ED.  Igitur  ratio  LQ  ad  N  componetur  jam 
ex  rationibus  HD  ad  DE,  &  HD  ad  duplam  DE:  ac  propterea  erit  eadem  quse 
quadrati  HD  ad  duplum  quadrati  DE.  Ratio  autem  LQ  ad  G  compônitur  ex 
rationibus  LQ  ad  IY  &  IY  ad  G,  quarum  ratio  LQ  ad  IY  eft  eadem' quae  TD  ad 
DE  ex  conftructione,  ratio  autem  IY  ad  G  eadem  quae  utriusque  fimul  KH,TEad 
duplam  J)  TE;  etenim  ex  conftruétione  eft  ficut  utraque  fimul  KH,TE  ad  TE, 
ita  ZY  ad  G,|ideoque,  fumptis  confequentium  duplis,  ficut  duae  KH,  TE,  ad 
duplam  TE,  ita  ZY  ad  duplam  G ,  five  IY  ad  G ,  uti  diétum  fuit  :  itaque  ratio  LQ 
ad  G  compônitur  ex  rationibus  TD  ad  DE ,  &  duarum  fimul  KH ,  TE  ad  duplam 
TE:  quia  vero  proportionales  funt  DE,  EH,  HK,  erit  reétangulum  DE,  IIK 
aequale  quadrato  EH.  Sed  &  reétangulum  EV,  ET  eidem  quadrato  EHaequale 
eft ,  quoniam  proportionales  EV ,  EH ,  ET.  Igitur  reclangulum  DE ,  HK  aequale 
reclangulo  EV,  ET.  Unde  ficut  VE  ad  ED  ita  HK  ad  ET,  &  conaponendo,  ficut 
VD  ad  DE,  ita  utraque  fimul  Kl  I,  TE  ad  TE;&,  fumptis  confequentium  duplis, 
fient  VD  ad  duplam  DE,  ita  duse  KH,  TE  ad  duplam  TE.  Itaque  ratio  LQ  ad  G 


Prop.  IX. 


86 


DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 


comme  la  fomme  de  KH  et  TE  ell  au  double  de  TE.  Donc  le  rapport  de  LQ  à  G 
fe  compofe  des  rapports  de  TD  à  DE  et  de  VD  au  double  de  DE.  Il  efl,  par  fuite, 


[Fig.  21.] 


*T 


T-- 


¥L 


& 


Xh 


H 


2T         jt£ 

1      H- 


H— 


f 


le  même  que  celui  du  rectangle  TDV  au  double  du  carré  DE.  Mais  le  rapport  de 
LQ  à  N  a  été  montré  être  le  même  que  celui  du  carré  HD  au  double  du  carré  DE. 
Donc,  puisque  le  rectangle  TDV  elt  plus  grand  que  le  carré  HD,  par  le 
Lemme  II  (car  TE,  HE  et  VE  font  proportionnelles  et  la  longueur  ED ell 
ajoutée  à  elles)  ,  il  s'enfuivra  que  le  rapport  de  LQ  àGeft  plus  grand  que  celui 
de  LQ  à  N  et  que  par  fuite  N  efl  plus  grande  que  G,  ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Qu'il  foit  dit  fcn  fuite  qu'en  interpofant  un  corps  X  moindre  que  13  une  plus 
grande  vitefTe  ferait  acquife  par  le  corps  C  ').  Soit  de  nouveau  comme  A  à  X  ainfi 
DE  à  ET  [Fig.  22].  Donc  puisque  X  ell  fuppofé  moindre  que  B,  ET  fera  égale- 
ment moindre  que  EH,  car,  comme  A  h  B,  ainfi  DE  efl  à  EH.  Mais  pour  le  relie 
qu'on  répète  la  conllruclion  et  la  démonflration  appliquées  tantôt,  par  laquelle  de 
nouveau  la  vitefTe  N  fera  montrée  être  plus  grande  que  G.  Il  efl  donc  certain  que 
la  vitefTe  maximum  fera  acquife  par  le  corps  en  repos  C  lorsqu'on  interpole  le 
corps  B  qui  efl  moyen  proportionnel  entre  A  et  C. 


Proposition  XIII 2). 

À  mefure  qu'un  plus  grand  nombre  de  corps  font  interpofés 
entre  deux  corps  inégaux,  dont  l'un  foit  en  repos,  et  l'autre  en 
mouvement,  un  plus  grand  mouvement  pourra  être  communiqué 
au  corps  en  repos.  Mais  le  plus  grand  mouvement  fera  transmis 
par  un  m  ê  m  «  nombre  de  corps  interpofé s  lorsque  ces  corps  con- 
ftit uent  avec  les  deux  extrêmes  une  fuite  continue  de  gran- 
deurs proportionnelles. 


.-./.  1703.  3SKΗ 397"  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  8/ 

componicur  ex  rationibus  TD  ad  DE  &  VD  ad  duplam  DE,  ac  proinde  ert  eadcm 
quae  reclanguli  TDV  ad  duplum  quadratum  DE.  Ratio  autem  LQ  ad  N  oltenfa 
ell  eadeni  quœ  quadrati  IID  ad  duplum  quadratum  DE.  Itaque  eu  ni  reétangulum 
TDV  majus  fit  quam  quadratum  HD,  per  lemnia  II.  (funt  enim  proportionales 
TE,  HE,  VE,  quibus  adjefta  ell  longitudo  ED)  fequetur  majorem  e(Te  rationem 
LQ  ad  G  quam  LQ  ad  N;  adeoque  majorem  efîe  N  quam  G  ,  quod  erat  oiten- 

dendum. 
[Fig-  22.]  Dicatur   deinde   interpofito 

corpore   X    [Fig.  22]  minori 

3  quam  B,acquiri  majorem  cele- 
ritatem  corpori  C  ').  Sit  rur- 
fus  ut  A  ad  X  ita  DE  ad  ET. 
igitur  quia  jam  minor  ponitur 

m\ +! 1 — 1 ( \jç  X  quam  B,  erit  quoque  ET 

$>  minor  quam  EH,  nam,   ficut 

-**1 1 '4-  A  ad  B,  ita  eft  DE  ad  EH. 

^£l ^ I  j.  De  caetero  autem  eadem  repe- 

tatur    conilruftio    &    demon- 
^  ilratio  quîe  modo  adhibita  fuit, 

j quâ  quidem  rurfus  celeritas  N 

major    ortendetur    quam    G. 

1 1  Itaque  eonftat  maximam  cele- 

ritatem  acquiri  corpori  quies- 
centi  C  per  interpofitionem  corporis  B  quod  fit  médium  proportionale  inter 
A&C.| 

p.  397.  Propositio  XIII  2). 

Quo  plura  corpora  interponentur  inter  duo  inaequalia,  quo- 
rum a  1 1  e  r  u  m  q  u  i  e  s  c  a  t  a  1 1  e  r  11  m  moveatur,  e  o  major  motus  q  u  i  e  s- 
centi  conciliari  pot  erit.  Maxim  us  autem  per  unam  quamque 
interpofitorum  multitudinem  ita  conferetur,  fi  interpofita 
eu  m  extremis  continuam  proportionalium  feriem  confti  tuant. 

Sint  proportionalia  corpora  A ,  B,  C  [Fig.  23]  ,  e  quibus  A  moveatur  reliqua 
duo  quiescant  ;  itaque  maximus  motus  acquirendus  corpori  C  per  unius  corporis 


-or 


')  Comparez  la  note  5  de  la  p.  83. 

2)  Elle  est  comptée  la  douzième  dans  le  Manuscrit;  comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  note  1 
de  la  p.  80. 


88  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS    PAR  PERCUSSION. 

Soient  A,  13,  C  [Fig.  23]  les  corps  proportionnels,  dont  A  foit  en  mouvement, 
les  deux  autres  en  repos,  le  plus  grand  mouvement  que  peut  acquérir  le  corps 
C  par  l'interpolition  d'un  feul  corps  eft  donc  celui  effectué  par  l'interpofition  de 

Prop.  XII.  B*.  Mais  que  par  rinterpofition  de  deux  corps  un  mouvement  plus  grand  encore 
peut  être  effectué  paraîtra  comme  fuit.  En  effet,  fi  entre  A  et  B  eft  interpofé  le 
moyen  proportionnel  D,  le  corps  B  acquiert  déjà  un  plus  grand  mouvement  que 
s'il  fût  Amplement  pouffé  par  le  corps  A;  maisàmefure  que  la  vitcffe  de  Beft  plus 
grande,  celle  produite  en  C  fera  auffi  plus  grande.  Donc  C  fera  mû  plus  forte- 
ment par  les  corps  interpofés  D,  B,  que  par  B  feul.  Mais  fi  enfuite  au  lieu  de 
de  B  un  autre  corps  eft  introduit  qui  foit  moyen  proportionnel  entre  D  et  C,  il  eft 
évident  qu'un  mouvement  encore  plus  grand  fera  transmis  à  C  que  par  les  corps 
interpofés  D ,  B.  Après  cela  on  montrera  comme  fuit  que  le  plus  grand  mouve- 
ment eft  transmis  au  corps  extrême  par  l'interpofition  de  deux  corps  lorsque  A, 
D,  B,  C  font  en  proportion  continue.  D'abord  il  eft  certain  que  la  viteffe  du  corps 
C  ne  peut  pas  croître  indéfiniment  par  l'interpofition  de  deux  corps;  car  la  viteffe 

Prop.  VI  h  de  D  fera  toujours  moindre  que  le  double  de  la  viteffe  A*.  De  même  la  viteffe  B 
fera  toujours  moindre  que  le  double  de  la  viteffe  D  et  la  viteffe  acquife  par  le  corps 
C  moindre  que  le  double  de  la  viteffe  B;  de  forte  que  la  viteffe  C  fera  certaine- 
ment moindre  que  huit  fois  la  viteffe  A.  On  voit  donc,  par  ce  qui  précède,  qu'il 
exifte  une  certaine  viteffe  que  le  corps  C  ne  peut  pas  dépaffer  par  l'interpofition 
de  deux  corps.  Soit  E  cette  viteffe  que  nous  fuppofons  être  acquife  de  fait 
par  le  corps  C,  les  corps  D,  B  étant  interpofés  entre  lui  et  A;  je  dis  que  A, 
D ,  B ,  C  font  en  proportion  continue.  Car,  en  premier  lieu ,  fi  les  trois  A ,  D,  B 
ne  font  pas  proportionnels,  il  faudra  qu'en  fubftituant  pour  le  corps  D  un  autre 
qui  foit  moyen  proportionnel  entre  A  et  B,  un  plus  grand  mouvement  paffe  en  B 
que  par  l'interpofition  de  D  et,  par  conféquent,  C  acquiert  une  plus  grande 
viteffe  que  par  l'interpofition  de  D,  B,  c'eft-à-dire  plus  grande  que  la  viteffe  E, 
ce  qui  c(t  abfurde ,  parce  qu'il  a  été  fuppofé  que  E  fut  la  plus  grande  viteffe  que 
le  corps  C  pût  acquérir  par  l'interpofition  de  deux  corps.  De  même  fi  D,  B,  C  ne 
font  pas  proportionnels,  on  pourra  mettre  au  lieu  de  B  un  autre  corps  moyen  pro- 
portionnel entre  D  et  C,d'où  il  reffbrtira  que  de  nouveau  le  corps  C  obtiendrait 
une  viteffe  plus  grande  que  par  l'interpofition  de  D,  B,  c'eft-à-dire,  plus 
grande  que  la  viteffe  E,  ce  qui  eft  abfurde  pour  la  même  raifon.  Par  fuite, puisque 
aulfi  bien  A ,  D ,  B  que  D ,  B ,  C  font  proportionnels ,  tous  les  corps  A ,  D ,  B , 
C  feront  en  proportion  continue,  ce  qu'il  fallait  démontrer.  Or,  on  pourra  dès 
lors  démontrer  par  le  même  raifonnement  qu'en  interpofant  entre  A  et  C  trois 
corps  on  peut  communiquer  au  corps  C  un  plus  grand  mouvement  encore  que 
lorsque  feulement  deux  corps  furent  interpofés,  et  ainfi  de  fuite.  Et  par  une 
argumentation  pareille  on  montrera  que  le  corps  C  obtient  la  plus  grande  viteffe 
lorsque  tous  les  corps  font  dans  une  proportion  continue  ').  La  propofition  eft 
donc  démontrée. 


éd.  1703.  397—398.  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  89 

interpofitionem  eit  ilie  qui  efficicur  per  interpofitum  B  *.  Quod  autem  ope  duo-  *  Prop.  XII. 
rum  interpoiitorum  major  adhuc  effici  poffit  hinc  conftabit.  Etenim  fi  inter  A 

&  B  médium  proportionale  interponatur  D, 
major  jam  motus  acquiritur  corpori  B  quam 
iî  limpliciter  a  corpore  A  fui  (Ter.  percuffum; 
quo  autem  major  eft  celeritas  in  B ,  eo  &  major 
inducetur  in  C.  Igitur  C  magis  movebitur  per 
interpofita  corpora  D,  B,  quam  per  (blum  B. 
Quod  fi  vero  in  locum  Baliud  pofteaconftitua- 
tur   quod  fit  médium  proportionale  inter  D 

I 1       &  C ,  evidens  eft  adhuc  majorem  motum  in 

C  tranfiturum,  quam  per  interpofita  D  B  cor- 
pora. Porro  quod  maximus  motus  per  inter pofitionem  duorum  corporum  corpori 
extremo  concilietur,  cum  A,  D,  B,  C  fuerint  continue  proportionalia,  fie 
ollendetur.  Principio  conftat  celeritatem  corporis  C  per  interpofita  duo  cor- 
pora non  pofle  in  quantum  vis  magnam  excrescere;  nam  celeritas  corporis  D 
femper  minor  erit  quam  dupla  celeritas  A.  *  Item  celeritas  B  femper  minor  erit  *  Prop.  VII. 
quam  dupla  celeritas  D  &  celeritas  acquifita  corpori  C  femper  minor  erit  quam 
dupla  celeritas  B.  adeo  ut  minor  faltem  futura  fit  celeritas  C  quam  ottupla  celeri- 
/>•  398-  tatis  A.  Itaque  hinc  intelligitur  certam  quandam  celeritatem  |  exiftere  quâ  major 
corpori  C,  per  interpofitionem  duorum  corporum,  acquiri  nequeat.  Efto  ea  cele- 
ritas E,  quam  quidem  corpori  C  acquifitam  ponamus  interpofitis  inter  ipfum  &  A 
corporibus  D,  B  dico  A,  D,  B,  C  continue  proportionalia  efie.  Etenim  primo, 
fi  tria  A,  D,  B  non  funt  proportionalia,  fiet  fubftituendo  corpus  aliud  pro  cor- 
pore  D,  quod  médium  proportionale  fit  inter  A  &  B,  ut  major  motus  tranfeat  in 
B  quam  per  interpofitum  D.  ac  proinde  etiam  C  majorem  acquirit  velocitatem , 
quam  per  interpofita  D,  B,  hoc  eft,  majorem  quam  fit  velocitas  E,  quod  abfur- 
dum  eft,  quia  pofita  fuit  E  maxima  efle  velocitas  quam  duorum  corporum  inter- 
pofitione  corpus  C  adipisci  pofiet.  Similiter  fi  D,  B,  C  non  funt  proportionalia, 
poterit  in  locum  B  aliud  médium  proportionale  conftitui  inter  D,  C,  quo  fiet  ut 
rurfus  major  acquiratur  velocitas  corpori  C  quam  per  interpofita  D  B, hoc  eft, 
major  velocitate  E;  quod  eâdem  ratione  abfurdum  eft.  Itaque  quum  &  A,  D,  B 
&  D,  B,  C  fint  proportionales,  erunt  corpora  omnia  A  ,  D,  B,  C  in  proportione 
continua,  quod  erat  oftendendum.  Hinc  vero  jam  eâdem  ratione  oftendi  poterit, 
interpofitis  inter  A,  C,  tribus  corporibus  majorem  adhuc  motum  corpori  C  tribui 
pofie  quam  cum  duo  tantum  interpofita  fuere,  atque  ita  deinceps;  fimilique 
etiam  argumentatione  maximus  motus  corpori  C  acquiri  oftendetur  cum  omnium 
corporum  continua  eft  proportio  ').  Itaque  conftat  propofitum. 


')  Dans  ce  cas,  lorsque  m  représente  le  nombre  des  corps  interposés  on  trouve,  par  des  formules 

12 


QO  DU  MOUVEMENT  DES  CORPS  PAR  PERCUSSION. 

Si  *)  l'on  donne  une  rangée  de  cent  corps  dans  la  proportion  de  un  à  deux  et 
que  le  mouvement  commence  par  le  plus  grand  on  trouve  en  exécutant  un  calcul 
que  nous  fupprimons,  d'après  la  règle  expofée  dans  la  neuvième  2)  propofition, 
mais  fuivant  fa  rédaction  abrégée  3) ,  que  la  vitefle  du  plus  petit  corps  fera  à  celle 
avec  laquelle  le  plus  grand  fut  mis  en  mouvement  à  peu  près  comme  14760000000 
à  1  4).  Or,  fi  le  mouvement  commence  par  le  plus  petit  corps  la  quantité  de 
mouvement  augmente  dans  l'univers  s)  à  peu  près  dans  le  rapport  de  1  h 
4677000000000  tf). 


F  I  N. 


analogues  à  celles  de  la  note  2  de  p.  80 ,  pour  la  vitesse  du  dernier  corps  C  l'expression  : 
vc  =  —    — ^rr, —       -VA,où«  =  fflc:«A. 


ovrr 


Ajoutons  encore  que,  par  les  méthodes  modernes  bien  connues,  on  trouve  facilement  que 
pour  «  =  00  on  a  r  c  =  va  :  l/«  de  sorte  qu'alors  toute  l'énergie  du  corps  A  passe  après  les 
chocs  dans  le  corps  C. 

Nous  empruntons  cette  remarque  à  l'annotation  17,  p.  72,  de  l'ouvrage:  „Christian 
Huygens'  nachgelassene  Abhandlungen  ûber  die  Bewegung  derKorperdurch  den  Stoss[und] 
iiher  die  Centrifugalkraft.  Herausgegeben  von  Félix  Hausdorff,  Leipzig,  Wilhelm  Engel- 
mann,  1903."  Cet  ouvrage,  qui  constitue  le  N°.  138  d'„Ostwald's  Klassiker  der  exakten 
Wissenschaften,"  contient  une  traduction  allemande  du  présent  Traité  de  Huygens. 

D'ailleurs  il  est  facile  de  généraliser  la  remarque  en  question  pour  le  cas  où  les  masses  con- 
sécutives ne  forment  pas  précisément  une  suite  géométrique,  mais  où  leur  différences  succes- 
sives sont  toutes  du  même  ordre  de  grandeur,  savoir  de  l'ordre  u~'. 

En  effet  les  formules  de  la  note  1  de  la  p.  67  montrent  qu'alors  après  les  chocs  les  vitesses 
du  premier  corps  et  de  tous  les  corps  intermédiaires  seront  de  l'ordre  «_1  et  par  suites  leurs 
forces  vives  de  l'ordre  w-2.  La  somme  de  ces  forces  vives,  étant  de  l'ordre  ti~' ,  s'approche 
donc,  lorsque  n  augmente,  indéfiniment  de  zéro  et  avec  elle  (puisque,  d'après  la  Prop.  XI, 
p.  73,  il  n'y  a  pas  de  force  vive  perdue  dans  les  chocs  des  corps  durs  de  Huygens)  la  diffé- 
rence entre  »/cvacet  m  av2a. 
')  Ce  dernier  alinéa  manque  entièrement  dans  le  Manuscrit  d'environ  1656,  mentionné  il  la 
p.  10  de  l'Avertissement  qui  précède.  Il  a  probablement  été  composé  beaucoup  plus  tard, 
peut-être  en  1667.  Nous  en  possédons,  sur  une  feuille  détachée,  la  rédaction  originale,  qui 
ne  diffère  pas  du  texte  latin  présent. 

2)  Le  mot  „nona"  fut  écrit  de  la  main  de  Huygens. 

3)  Comparez  la  dernière  phrase  du  premier  alinéa  de  la  p.  69  et  les  deux  alinéas  qui  la  suivent. 
H)  En  vérité  on  trouve,  en  appliquant  la  formule  de  la  note  1 ,  qui  commence  à  la  page  précé- 


éd.  1703.  398.  DE  MOTU  CORPOR.UM  EX  PERCUSSIONS.  <)  1 


Si')  corpora  cencum  exordinedenturinproportioneduplà,  incipiatquemotusa 
maximo,  invenitur  fubdufto  calculo  ad  prseceptum  régula;  propofitione  noua  *) 
traditse  led  in  compendium  redaclse 3),  celeritas  minimi  ad  celeritatcm  quâ  movc- 
batur  maximum  proxime  ea  quœ  14760000000  ad  1  4).  Si  vero  a  minimo  motus 
incipiat  augecur  in  univerfum  5)  motus  quantitas  fccundum  rationem  proxime  quae 
1  ad  4677000000000 6). 


FINIS. 


2" 

dente,  pour  le  rapport  en  question  :  ,  ~r^ :  1,  c  est-à-dire  à  peu  prés  2338500000000:  1, 

comme  on  le  donne  aussi  à  la  p.  72  de  l'ouvrage  mentionné  dans  la  note  citée.  Voir  pour  la 
méthode  de  calcul  suivie  par  Huygens  la  Pièce  V  (p.  156 — 158)  de  l'Appendice  III  et  pour 
l'explication  de  l'erreur  commise  la  note  2  de  la  p.  1 58. 

5)  Comparez  la  note  1  de  la  p.  49. 

6)  Considérons  le  cas  de  »  corps  interposés.  La  quantité  de  mouvement  est  d'abord  *»a1'a. 

Après  les  chocs  tous  les  corps,  excepté  le  dernier,  se  meuvent  dans  une  direction  contraire 

a  celle  possédée  primitivement  par  le  premier  et  plus  petit.  Or,  le  dernier  corps  aura  alors 

2"  +  ' 
la  vitesse  -   — ^r-t —         -va  (voir  la  note  1  de  la  p.  89)  et  par  suite  la  quantité  de 


(■vrr 


■»"+■_ 

mouvement ^ — = i/iava-  Puisque  la  somme  algébrique  des  quantités  de  mou- 

ovrr 

vement  doit  rester  la  même,  on  trouve  donc  facilement  pour  la  somme  des  quantités  de 

in  +  ■  6 
mouvement  des  autres  corps  prises  dans  la  direction  contraire: j^r^ —         -  /«a  va  — 

0V7r 

—  wava  et  pour  la  somme  totale  des  valeurs  absolues  des  quantités  de  mouvement  après 
les  chocs: „  ■  ,  -  m  av  a  —  /«a  y  a-  Le  rapport  en  question  est  donc  celui  de  1  à 


OVO" 


+  ■ 

+vi  ) 

2"  +  '  e 


—  1.  Dans  le  cas  numérique  traité  par  Huygens,  on  a  «  =  98,  £  =  2"  et 


o+\Ar 

l'on  trouve  donc  1  à  2(4)"  —  1 ,  ou,  comme  dans  le  texte,  environ  4677000000000  à  1. 

Consultez  sur  la  méthode  suivie  par  Huygens  pour  arriver  à  ce  résultat  la  Pièce  V  men- 
tionnée dans  la  note  4  et  surtout  la  note  2  de  la  p.  1 58. 


APPENDICE  D 

À  L'OUVRAGE:  „DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE". 

[1652-1654.] 

[Première  Partie.]  *) 

[1652.]  0 

Si  duo  corpora  sequalia  perfeclè  dura  aeque  celcriter  in  contrarias  partes  mota, 
inter  fe  collidcrentur,  unumquodque  in  eam  partem  unde  venit  refïecleretur 
nulla  parte  celcritatis  amifTa  4). 

[5)  Si  B  effet  duplum  A  [Fig.  1]  et  aeque  celeriter  mota,  in  contrarias  partes, 
collidantur,  reftabit  B  quietum,  at  A  finiftram  verfus  movebitur,  duplicata  priori 
celeritate.]  falfum  6). 

[dimidium  enim  corporis  B,  corpori  A  fi  occurrat,  reflefte- 

[Fig.  1.]  tur  ad  dextram  ea  celeritate  quâ  venit,  atqui  altéra  medietas 

a  "3      corporis    B  eadem  celeritate  pergere  conatur  ad  finiftram. 

/■**  OO    itacll,e  totum  corpus  B  neceffario  neque  in  hanc  neque  inillam 

partem  movebitur.  Corpus  autem  Aduplam  celeritacemacqui- 

ret.  nam  fi  àcorpore  fibi  aequali  hoc  eft  à  dimidio  B  impellatur 

eandem  celeritatem  acquirit  ad  finiftram  eundi  quà  movebatur  dextrorfum.  at 

nunc  impellitur  abistanto  corpore.  Vel  fie.  Cumduo  corpora  fibi  mutuo  occurrunt, 

eadem  celeritas  efl  eorum  elongationïs  quœ  accejjus7^),  (nam  hoc  unum  tantum 

attendendum  eft  quanta  fit  collifionis  vis)  igitur  quum  B  maneat  poft  collifionem 

immotum,  necefle  eft  A  duplo  celerius  retrocedere  quam  advenerat,  ut  sequali 

tempore  sequalis  fiât  elongatio  et  accefïus.] 


')  Cet  Appendice,  que  nous  avons  divisé  en  ^Parties",  contient  les  premières  recherches 
de  Huygens  sur  les  lois  de  la  percussion.  Ces  recherches  se  trouvent  distribuées  sur  des 
feuilles  détachées.  Fins  tard,  à  une  époque  inconnue,  une  pagination  suivie  fut  apportée 
par  Huygens  lui-même  qui  les  avait  réunies  dans  deux  couvertures  sur  lesquelles  on  lit 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1652. 


93 


Si  A  ec  B  fint  aequalia  [Fig.  2]  A  autem  quiescat:  et  B  ad  ipfum  pergac. 

reftabit  B  in  loco  concurfus  immotum. 


[Fig.  2.] 


A 

o 


O 


J- 


H 


at  A  movebitur  finillram  verfus,  tanta 
celeritate  quantam  prius  habuit  B  8). 

Eadem  cric  vis  collifionis  ac  fi  B 
dimidia  celeritate  quam  habet  finirtror- 
fum  motum  occurrat  corpori  A,  eâdem 
dimidia  celeritate  moto  dextrorfum. 
Itaque  imaginemur  haec  ita  contingere 
in  fpatio  CDEF.  Sed  hoc  ipfum  ferri 
interea  finiftram  verfus  eâdem  quam 
diximus  celeritate  dimidia  corporis  B. 
quibus  fiet  ut  refpeéhi  eorum  qui  extra 


fpatium  CDEF  conltituti  funt  ut  H,  videatur  A  quiescere  et  B  moveri,  ut 


respectivement  de  sa  propre  main  :  „adversaria  ad  tractatum  de  motu  per  impulsum 
omnium  prima"  et„de  motu  per  impulsum  adversaria  priora." 

Quoiqu'il  soit  sûr  que  l'ordre  de  la  pagination  de  Huygens  ne  coïncide  pas  toujours  avec 
l'ordre  chronologique,  nous  suivrons,  faute  de  mieux,  celle  de  la  pagination  à  l'exception 
toutefois  des  cas  où  cela  nous  forcerait  de  séparer  des  parties  qui  évidemment  font  suite  l'une 
à  l'autre;  consultez  les  notes  2 ,  p.  104;  7,  p.  107;  1 ,  p.  108  et  8 ,  p.  1 25. 

2)  Cette  première  Partie  est  empruntée  à  la  page  numérotée  1  par  Huygens. 

3)  Voir  pour  la  date  des  trois  premières  Parties  les  p.  6  et  7  de  l'Avertissement. 

4)  C'est  la  première  des  règles  de  la  percussion  de  Descartes,  qu'il  formule  comme  suit  dans  la 

„Pars  secunda"  de  ses  „Principia  philosophie":  „Primo,siduo 
i lia  corpora ,  puta  B  &  C ,  essent  plané  œqualia ,  &  aequè  velociter 
moverentur,  B  quidem  à  dextrà  versus  sinistram,  &  C  illi  in  dircc- 
tum  àsinistrâ  versus  dextram,  cùm  sibi  mutuo  occurrerent,  reflec- 
terentur,&postea  pergerent  moveri,  B  versus  dextram  &  C  versus 
sinistram ,  nullà  parte  sua;  celeritatis  amissâ."  (Voir  la  p.  68  du  T.  VIII ,  1 905 ,  de  l'édition 
nationale  des  Œuvres  de  Descartes). 

On  retrouve  cette  règle  dans  la  deuxième  des  hypothèses  énoncées  (voir  la  p.  31  du  Tome 
présent)  dans  le  Traité  „De  Motu  corporum  ex  percussione",  lequel  Traité  nous  mention- 
nerons dans  la  suite  comme  :  Traité  „De  Motu". 

5)  Nous  mettons  entre  crochets  les  phrases  biffées  par  Huygens. 

6)  En  effet  Huygens  fait  ici  fausse  route  en  admettant  ce  théorème  et  la  démonstration  qui  va 
suivre.  Il  s'en  aperçoit  et  ne  tarde  pas  à  s'engager  dans  un  tout  autre  chemin. 

7)  La  phrase  en  italiques  fut  soulignée  par  Huygens.  Il  semble  doncquedèslecommencementde 
ses  recherches  il  ait  admis  le  principe  en  question  qui  constituera  plus  tard  la  „Prop.  IV"  du 
traité  „De  Motu",  mais  qu'il  pourvoira  alors  d'une  démonstration  (voir  la  p.  43  du  Tome 
présent). 

8)  C'est  la  „Prop.  I"  (p.  33)  du  Traité  „De  Motu"  et  la  démonstration  qui  va  suivre  ne  diffère 
pas  essentiellement  de  celle  donnée  dans  le  Traité. 


94  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   165a. 

utrumque  ab  initie-  potitum  fuit.  Itaque  poil  collifionem  ijs  qui  cum  fpatio  ') 
CDEF  una  veherentur  videbitur  B  dextrorfum  rerlecii,  A  vero  finiftrorfum  et 
utrumque  cum  dimidia  celeritate  ejus  quam  corpori  B  tribuimus  refpectii  H.  Sed 
quia  eadem  dimidia  celeritate  navis  polka  eft  tendere  finiflram  verfus,  apparebit 
fpectanti  ex  H,  corpus  B  quiescere,  at  A  moveri  finiftrorfum  ea  celeritate  qua 
prius  movebatur  B. 

Axioma.  [Quae  vis  corpori  quiescenti  certam  dat  velocitatem,  eadem  corpori 
quod  prioris  duplum  fit  dimidium  iftius  celeritatis  conferre  potis  eft.  ')] 

Si  A  quiescat  [Fig.  3]  et  B  ipfi  allidatur,  litque  B  quantumvis  majus,non 
dabit  corpori  A  velocitatem  quas  fit  dupla  fuae,  fed  femper  minorem  3). 

Necefte  enim  eft  corpora  A  et  B  poil  collifionem  seque  cele- 
[Fig.  3.3  riter  a  fe  mutuo  feparari,  atque  prius  accedebant.  (atque  hoc 

<^      patebit  fi  corpus  B  quiescere  intelligatur ,  et  A  verfus  B  moveri. 
%  4*\    paulum  enim  tantum  movebit  corpus  B  dextram  verfus,  at  A 

^"^     penè  eadem  celeritate  quâ  venit  refiliet.)  fed  B  corpori  A  occur- 
rens  paulum  tantum  de  celeritate  fua  amittit  et  pergit  finiftror- 
fum moveri,  itaque  necefîario  debebit  A  finiftrorfum  moveri  paulo  minore  quam 
dupla  celeritate,  ejus  quam  B  habuit  ab  initio.  nempe  ut  eadem  fit  feparationis 
celeritas  poil  duorum  corporum  occurfum,  quae  fuit  appropinquandi. 

[Deuxième  Partie.]  4) 

Ax.  1.  [Eadem  eft  celeritas  feparationis  poil  duorum  corporum  concurfum, 
quse  fuit  appropinquandi.  2)]  5) 

Per  aftumptionem  magni  et  parvi  corporis.  primo  oftende  quod  femper  eadem 
eft  velocitas  fepar.is  quando  eil  eadem  accedendi.  inde  enim  in  cafu  duorum 
corporum  aequalium  inventum  probari  poteft  6). 


')  Au  dessus  de  ce  mot  „spatio"  Huygens  écrivit:  „navi". 
2)  Nous  mettons  entre  crochets  les  phrases  biffées  par  Huygens. 

J)  C'est  la  Prop.  VII  (p.  51)  du  Traité  „De  Motu"  et  les  démonstrations  ne  différent  pas  en 
principe. 

4)  Cette  deuxième  Partie  ne  doit  pas  être  considérée  comme  la  suite  de  la  première,  mais  plutôt 
comme  un  nouveau  départ.  Elle  est  empruntée  à  la  page  numérotée  2  par  Huygens  dont  on 
trouvera  un  fac-similé  à  la  fin  du  Tome  présent. 

5)  Si  Huygens  a  biffé  cet  axiome,  ce  n'est  pas  parce  qu'il  doutait  de  sa  justesse,  mais  puis- 
qu'il venait  de  découvrir  un  autre  axiome  qu'on  trouvera  plus  loin  (voir  la  p.  96,  où 
nous  l'avons  mis  en  italiques),  lequel  axiome  lui  semblait  plus  plausible  et  dont  il  savait 
déduire  l'axiome  biffé  à  l'aide  d'une  démonstration  que  l'on  rencontrera  vers  la  fin  de  cette 
deuxième  Partie. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   1652.  95 

[ax.  1  3)]  lis  qui  in  navi  funt  quse  progreditur,  corporum  fibi  in  navi  occurren- 
cium  motus  non  alius  apparet  quam  fi  navis  immota  (taret,  vel  ipfi  una  cum  ijs 
extra  navcm  eiïent.  Idem  de  motu  terra?.  Hinc  demonfrratur7)  quod  fi  corpora 
fint  duo  xqualia  alterum  quiescens  alterum  quiescenti  impactum,  omnis  motus 
tranfibit  in  id  quod  quiescebat,  et  illud  quod  movebatur  reftabit  immotum  in  loco 
concurfus. 

Majus  corpus  quiescens  ab  eodem  corpore  eadem  celeritate  impulfum  minorem 
celeritatem  acquirit  quam  corpus  minus  8). 

Ex  his  demonllrari  potefi  non  femper  pofi  duorum  corporum  collifionem ,  tan- 
tundem  motus  remanere  quantum  erat  antea,  eo  videlicet  fenfu ,  ut  corporum 
magnitudines  cum  velocitatibus  multiplicata; ,  eundem  numerum  producant  qnem 
prius  produccbant 9). 

[ax.2  ')]  Sed  neceiïe  eft  quadrata  velocitatum  dufta  in  magnitudinem  corpo- 
rum femper  eundem  numerum  producere  IO).  Ex  hoc  et  primo  ax.  '^régula 
conficitur  ,2). 


4)  Cet  alinéa  fut  intercalé  d'une  écriture  plus  fine  après  que  l'axiome  précédent  avait  été  biffé. 
Huygens  y  renvoie  dans  la  deuxième  phrase  à  la  démonstration  dont  nous  parlions  dans  la 
note  précédente.  Par  la  troisième  Huygens  veut  indiquer  probablement  que  l'hypothèse  for- 
mulée dans  le  premier  alinéa  de  la  p.  92  pourrait  être  déduite  de  l'égalité  des  vitesses  de  sépa- 
ration et  d'approchement  en  considérant  la  parfaite  symmetrie  du  cas  en  question  par  rapport 
aux  deux  corps.  Comparez  le  quatrième  alinéa  de  la  p.  102. 

7)  Savoir  en  partant  de  l'axiome  formulé  dans  le  premier  alinéa  de  la  Première  Partie.  On 
trouve  cette  démonstration  de  la  „Propositio  Prima"  du  Traité  „De  Motu"  aux  p.  33 — 35. 

8)  Conférez  la  note  5  de  la  p.  43. 

9)  Comparez  la  „Prop.  VI"  du  Traité  „De  Motu"  et  sa  démonstration  (p.  49 — 51). 

10)  C'est  la  „Prop.  XI"  (p. 73)  du  Traité  „De  Motu";  mais  par  quel  raisonnement  Huygens 
est-il  arrivé  dès  l'abord  à  cette  supposition  ?  Sans  doute  non  pas  par  celui  suivi  dans  le  Traité, 
puisqu'il  y  suppose  que  les  lois  du  choc  sont  déjà  connues  complètement;  mais  plutôt  par  un 
raisonnement  analogue  à  celui  qui  constitue  le  fond  de  la  démonstration  de  la  „Prop.  VIII" 
(voir  p.  e.  les  p.  53 — 57).  En  effet,  en  admettant  i°  la  réversibilité  de  la  percussion  des 
corps,  20  le  principe,  appliqué  dans  la  démonstration  mentionnée,  que  le  centre  de  gravité 
commun  des  corps  ne  peut  monter  par  l'effet  de  la  gravité  seule,  on  en  déduit  facilement  la 
supposition  en  question  en  convertissant,  à  l'exemple  de  Huygens,  les  vitesses  horizontales 
en  des  vitesses  verticales  et  en  faisant  monter  les  corps  aussi  haut  qu'il  est  compatible  avec 
leurs  vitesses  avant  et  après  le  choc. 

Consultez  sur  le  principe  mentionné  la  note  1  de  la  p.  56  et  les  p.  21  —  22  de  l'Aver- 
tissement qui  précède,  où  nous  remarquons  à  propos  du  passage  présent  que  Huygens  avait 
donc  pressenti  déjà  vers  1652  la  loi  de  la  conservation  de  l'énergie  pour  le  cas  particulier, 
bien  important,  d'un  champ  gravifique  homogène,  savoir  en  faisant  abstraction  du  frotte- 
ment et  de  la  résistance  du  milieu. 

11)  C'est  à  dire  l'axiome  biffé  qui  se  trouve  au  début  de  la  présente  Deuxième  Partie. 
,2)  Comparez  la  onzième  Partie  de  cet  Appendice  aux  p.  132 — 133. 


96  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1652. 


Si  corpus  2  cum  celeritate  3  impattum  corpori  1  quiescenti,  concedatur  ipfi 
dare  velocicatem  4  et  fibi  retinere  veloc.  1  in  eandem  partem.  Oftendipoteft,quod 
corpus  1  cum  celeritate  3  impaftum  corpori  2  quiescenti,  dabit  ipfi  velocitatem  2, 
et  fibi  retinebit  velocitatem  1  fed  rcfiliens  in  partem  contrariam  '). 

[ax.  3.  2)]  Si  corpus  A  majus  occurrat  B  minori ,  fed  velocitas  in  B  fit  ad  velo- 
citatem in  A  reciprocè  ut  magnitudo  A  ad  B ,  tum  utrumque  cum  eadem  qua  venit 
celeritate  refiliet 3). 

Hoc  conceïïb  omnia  demonrtrari  pofïunt  4).  Cartefius  autcm  concedere 
cogitur  '). 

Sed  videndum  an  demonftrari  per  notiora  queat. 

Axïoma.  Si  duo  corpora  ex  adverfo  fibi  mut  110  occurrant,  unumque  eorum 
eadem  qua  venit  celeritate  rétro  fer atur  nihil  de  motu  fuo  amittens,  etiam  alterum 
eâ  quâ  venit  celeritate  refiliet  6). 

Duo  corpora  ex  adverfojfibi  mutuo  occurrentia  pari  celeritate  feparanturquaet 
appropinquant 7). 

Sunto  duo  corpora  A  et  B  [Fig.  4]  fibi  mutuo  ex 

[Fig.  4.]  adverfo  occurrentia  in  puncïo  C;  ad  quod  perve- 

,._j>    _|  nifle  ponantur  ex  locis  A  et  B  in  tempore  D.  poft 

tkA  c     -Eû^    occurfum  vero  ad  C  venerint  rurfus  in  tempore  D 

®--6 ■ — #+€>    ad  E  et  F  8).  dico  fpatium  FE  fpatio  AB  aequale 

elfe.  Ponamus  enim  corpora  A  B  praeter  motus 
iftos  quos  jam  ipfis  tribuimus,  adhuc  alij  motui  e(Te  fimul  obnoxia  quo  verfus 
partem  B  ferantur,  in  tempore  D  per  fpatium  aequale  GB,  hoc  cft  dimidio 


')  À  cet  effet  il  suffit  d'ajouter  aux  vitesses  qu'on  rencontre  dans  le  premier  cas  la  vitesse  com- 
mune 3  qui  réduit  en  repos  le  corps  le  plus  grand. 

2)  L'indication  entre  crochets  fut  biffé  par  Huygens,  ce  qui  veut  dire  ici  qu'il  préférait  plus 
tard  introduire  un  autre  axiome  fondamental,  savoir  celui  qui  suit  et  que  nous  avons  mis 
en  italiques. 

3)  C'est  la  „Prop.  VIII"  (p.  53)  du  Traité  „De  Motu". 

4)  C'est  la  voie  suivie  dans  le  Traité  „De  Motu",  où  la  „Prop.  IX"  (p.  65)  qui  contient  la 
solution  complète  de  Huygens  du  problème  du  choc  central  des  corps  durs,  est  déduite  de  la 
„Prop.  VIII"  et  du  Principe  de  la  relativité. 

5)  Comparez  le  troisième  alinéa  de  ia  p.  95  et  la  note  2  de  la  p.  49. 

6)  Dans  le  Manuscrit  cet  alinéa ,  que  nous  avons  reproduit  en  italiques ,  est  encadré  par  un  trait 
de  plume  pour  en  marquer  l'importance  (voir  le  fac-similé  à  la  fin  du  Tome  présent).  L'axiome 
constitue  l'„Hypothesis  V"  (p.  41)  du  Traité  „De  Motu". 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1652.  07 

EB.  vel  imaginemur  motus  corporum  A  et  B  quos  primb  dedimus,  in  navi 
contigiffe  quae  dextram  verfus  feratur  celeritate  GB  9).  Igitur 10)  eorum  refpeclu 
quibus  navis  ita  movetur,  videtur  corpus  in  tempore  D  percurriiïe  fpatium  ipfi 
GC  œquale;  repercuffum  vero,  cum  intra  navcm  tempore  D  dextram  verfus 
feratur  per  fpatium  CE,  videbitur  ijs  qui  extra  navem  funt,  moveri  per  fpatium 
cequale  ipfi  CG,  quoniam  navis  interea  temporis  dextrorfum  quoque  perrexit 
per  fpatium  sequale  EG.  Itaque  extra  navem  pofitis  sequali  celeritate  ante  et 
poil  occurfum  corpus  B  moveri  videbitur.  Quare  et  corpus  A  sequèceleriter 
ante  et  poft  occurfum  moveri  apparere  debebit,  per  axiom.  at  corpus  A  ante 
occurfum  necefTario  vifum  fuit  ipfis  moveri  celeritate  HC  (pofita  vl.  ")  AH 
sequali  EG  vel  GB.).  hoc  ell  vifum  fuit  in  tempore  D  tranfire  fpatium  HC, 
ergo  et  refiliens  apparet  ijsdem  moveri  per  fpatium  sequale  HC  in  tempore  D. 
Quare  in  navi  transijffe  neceïïe  ell  per  fpatium  sequale  duobus  HC  et  HA 
iive  EG.  at  pofitum  fuit  in  navi  transijfTe  fpatium  FC.  igitur  FC  sequale  HC 
et  GB.  Quare  HF  co  GB.  fed  et  HA.  Ergo  FA  do  EB.  additaque  communi  AE, 
erit  FE  sequalis  AB.  quod  erat  demonftrandum. 


7)  C'est  l'axiome  biffé  du  début  de  cette  Deuxième  Partie,  mais  il  est  posé  maintenant 
en  théorème  dont  la  démonstration,  basée  sur  l'axiome  en  italiques,  va  suivre.  11  est 
d'ailleurs  identique  avec  la  „Prop.  IV"  (p.  43)  du  Traité  „De  Motu"  et  les  démonstrations 
quoique  différentes  (comparez  la  note  9  de  cette  page  avec  la  note  3  de  la  p.  42)  reposent 
sur  les  mêmes  principes. 

8)  La  phrase  que  nous  avons  mise  en  italiques  fut  soulignée  par  Huygens. 

9)  Le  bateau  est  donc  supposé  se  mouvoir  avec  la  vitesse  —  10'B-f-  v'b),  oùvb  et  v'b  repré- 
sentent respectivement  les  valeurs  algébriques  des  vitesses  de  B  par  rapport  au  bateau  avant 
et  après  le  choc. 

I0>)  Voici  sous  forme  algébrique  le  raisonnement  qui  va  suivre.  Par  rapport  à  la  rive  les  vitesses 
des  corps  A  et  B  étaient  donc  avant  le  choc  respectivement:  va — |(vn-j-1''ii)et2  0'n  —  r'B)> 
et  après  le  choc:  v'a  —  |(''b  -f-r'B)  et  i(v'B  —  i'b);  celle  du  corps  B  n'est  donc  pas  changée 
par  le  choc  en  valeur  absolue.  Il  faut  donc,  d'après  l'axiome,  qu'il  en  soit  de  même  de  la 
vitesse  du  corps  A.  On  a  donc  :  v'A  —  \  (v  b  +  A)  =  —  v  a  -j-  \  (v  b  -f-  v'b)  ,  d'où  l'on 
déduit  facilement:  v'a  —  v'b  =  —  (vA  —  vb);  ce  qu'il  fallait  prouver. 

")  Lisez:  „videlicet". 

13 


98  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  1.   1652. 


[Troisième  Partie.]  ') 

[165».] 

bx+ayco  ac  •)  _    ^       ^x  ^ 

y  00  £ » 

2£7Z 


£+# 


DO  X 


tfjf  +  ^  x  k 4)  ,  abacx      aaxxb  , 

J  y  axx  ■+-  bec  —  — -, 1 n —  do  ceb 

ax  b  bb 

J  b  abxx  +  aaxx  00  lacbx 

bx  -+-  ax  do  icb 

icb 


X  DO 


b  +  a 


axx  +  byy  do  bec  s) 
bec  —  axx 


')  Cette  Troisième  Partie  se  trouve  sur  la  même  page  que  la  Deuxième,  mais  pour  la  lire  on  doit 
mettre  le  Manuscrit  en  sens  inverse.  On  trouve  alors  en  haut  de  la  feuille  les  calculs  que  nous 
reproduisons.  Viennent  ensuite  deux  lignes  appartenant  à  la  Deuxième  Partie  et  après  elles 
la  minute  d'une  lettre  à  van  Schooten ,  que  nous  reproduisons  également.  Voir  le  fac-similé. 

5)  Ici  a  et  b  représentent  les  masses  de  deux  corps  A  et  B.  A  est  supposé  se  mouvoir  avant  le  choc 
avec  la  vitesse  c.  B  est  alors  en  repos.  Leurs  vitesses  après  le  choc  sont  représentées  respec- 
tivement par  y  (pour  A)  et  x  (pour  B").  Huygens  applique  le  principe  de  la  conservation 
de  la  quantité  du  mouvement.  Comparez  dans  l'Avertissement  qui  précède  l'alinéa  qui  com- 
mence en  bas  de  la  p.  7  et  surtout  la  note  3  de  la  p.  8. 

3)  Application  du  principe  de  la  conservation  des  forces  vives. 

4)  Le  calcul  présent  n'est  qu'une  répétition  de  celui  qui  précède.  Seulement  c'est  maintenant 
le  corps  A  qui  repose  avant  le  choc  et  de  plus  x  représente  la  vitesse  après  le  choc  du  corps  A, 
y  celle  du  corps  B. 

5)  I  luygens  débute  ici  par  le  principe  de  la  conservation  des  forces  vives  sans  achever  le  calcul. 
Outre  ceux  que  nous  venons  de  reproduire  les  pages  1  et  2  contiennent  encore  d'autres  cal- 
culs inachevés,  biffés  en  partie  et  peu  compréhensibles. 


DE  MOTU  CORPORl'M  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.  1652.  99 

librum  tuum  de  locis  planis  quem  dudum  pcrlegere  defidero  fi  commoduni 
eft  velim  ut  niittas  nunc  mini,  vel  fi  excurrcre  hue  vacat  ut  ipfe  adferas, 
finit  enim  queedam  quae  ollendere  invicem  tibi  praefemi  cupiam  ex  inventis 
meis  ec  non  paucanarrare  habeo  de  itinere  gandavenfi  unde  nunc  prinium  reverti. 
diu  cum  P.  Gregorio  collocutus  l'uni  cujus  quadraturam  licet  ab  ipfo  confeflionem 
exprimere  non  faris  pocuerim,  Gocscovius  condemnavit  dixitque  mea  opéra 
everfam  t'undicus,  Ita  nobis  retulit  D.  Edelheer  Antverpienfium  Syndicus.vale0). 

[Quatrième  Partie.]  7) 

[1654O 

Subrilis  disquificio  et  jucunda.eoquemagisneceïïariaquodpercuflionisnaturam 
et  potentiam  explicat  nihil  enimufu  frequentius  et  en*cctupotentius,atnulliusrei 
seque  fundamenta  ignorantur.  antiquis  philofophis  quod  feiam  nihil  rei  fpectum 
Recentiores  autem  multi.  Galileus  cum  de  motu  plurima  explicaflet  8)  nihil 


')  Ce  qui  précède  est  sans  aucun  doute  la  minute  d'une  lettre  à  van  Schooten  à  laquelle  celui-ci 
répondit  le  28  juillet  1652;  voir  les  p.  183  — 184  de  notre  T.  I.  Nous  ne  manquerons  pas 
de  reproduire  cette  minute  dans  le  Tome  où  nous  publierons  les  lettres  écrites  par  Huygens 
ou  adressées  à  lui  dont  nous  avons  pu  prendre  connaissance  après  la  publication  du  dernier 
volume  de  sa  Correspondance  (notre  T.  X  ,  paru  en  1905).  Toutefois  il  nous  semble  utile  de 
la  donner  déjà  ici  parce  qu'elle  peut  servir  à  déterminer  la  date  des  travaux  de  Huygens  qui 
précèdent  et  aussi  pour  épargner  au  lecteur  peu  familier  avec  l'écriture  de  Huygens  de 
déchiffrer  cette  partie  du  fac-similé  qu'on  trouve  à  la  fin  du  Tome  présent.  Nous  nous 
dispensons  pourtant  d'ajouter  ici  des  noies  pour  expliquer  le  contenu.  On  les  trouvera  dans 
le  Supplément  à  la  Correspondance  auquel  nous  venons  de  faire  allusion. 

7)  Cette  Partie  est  empruntée  à  une  feuille  séparée  contenant  les  pages  numérotées  7 — 10  par 
Huygens;  comparez  la  note  1  de  la  p.  92.  Or,  la  p.  10  est  occupée  par  la  minute  de  la 
lettre  à  van  Schooten  du  7  octobre  1654  qu'on  trouve  aux  p.  458 — 459  de  notre  T.  III. 
Ajoutons  que  les  pages  numérotées  3 — 6  qui  remplissent  la  lacune  entre  les  pages  numéro- 
tées 1  et  2  et  celles  que  nous  allons  reproduire,  contiennent  les  minutes  des  lettres  de  Huygens 
au  même  du  5  et  du  7  novembre  1 652  (voir  les  p.  454 — 458  du  T.  III)  et  rien  d'autre  se  rap- 
portant au  choc  des  corps. 

3)  il  s'agit  dans  ce  qui  suit  de  l'ouvrage  „Discorsi  e  Dimostrazioni  matematiche,  intomo  à  due 
nuoue  scienze"  de  1638 ,  cité  dans  la  note  1  de  la  p.  3 1  de  notre  T.  I  et  en  particulier  du  pas- 
sage dela„Giornata  quarta"  qu'on  trouve  p.  291 —  293  du  Vol.  VIII  (1898)  de  l'édition  natio- 
nale des  Œuvres  de  Galilée.  Entre  autres  Galilée  y  met  dans  la  bouche  de  Sagredo  les 
remarques  suivantes:  „E  M  dubbio  e  lo  stupor  mio  consiste  nel  non  restar  capace  onde  possa 
derivare,  e  da  quai  principio  possa  dependere,  l'energia  e  la  forza  immensa  che  si  vede  con- 
sistere  nella  percossa,  mentre  col  semplice  colpo  d'un  martello ,  che  non  abbia  peso  maggiore 
d'8  o  10  libre,  veggiamo  superarsi  resistenze  tali,  le  quali  non  cederanno  al  peso  d'un  grave 
che,  senza  percossa,  vi  faccia  impeto,  solamente  calcando  e  premendo,  benchè  la  gravita 
di  quello  passi  moite  centinaia  di  libre.  Io  vorrei  pur  trovar  modo  di  misurar  la  forza  di 


XÎÎRs^Sv 


IOO  DE  MOTU  COK.PORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1  654. 

tamen  definivit  quod  ad  nos  pervenerit  ')  niiî  quod  immenfam  percuflionis  poten- 
tiam  dixerit.  Verba  ipfius  operse  pretium  interpretari  quia  fimul  fententiam  ipfius 
de  contemplationis  hujus  difficultate  exhibent  diligentiamque  ab  eo  adhibitam 
teitancur.  ut  et  momentum 2).  verba  Galilei.  Poil  hune  autem  alij  3)  quoqueimpul- 
fus  régulas  tradidere  fed  paucas  tantum  veritati  confentaneas  quas  ab  experi- 
mentis  edofti  fuere  neque  tamen  ratione  ulla  evidenti  demonftrarunt.  Cartefius 
vero  contra  experimentorum  fidem  novas  condere  aufus  eft  4)  quas  nulla  demon- 
ftratione  egere  dixit  principia  fua  intelligentibus  5).  Cujus  fententiam  nonnullos 
ample&i  video  â).  Sed  cum  in  plerisque  à  veritate  abcat  quo  major  eft  tradentis 
autoritas  eo  utilius  ut  error  redarguatur.  Non  autem  ideo  fententiam  circa  haec 
noftram  illius  fententiae  praeferendam  contendemus  quod  omnibus  cum  experi- 
mentis  accuratè  confentiat  cum  ipfius  manifefto  adverfetur.  fed  demonftrationi- 
bus  primum  omnia  flrmabimus  evidentifiîmis,  quae  fi  experientia  comprobentur 
tum  hoc  quoque  evicifle  credemus  non  omnino  inutilia  efie duritiei  defeftu  corpora 
quaedam,  neque  à  circumfufo  aère  ita  impediri  ipforum  motum,  quin  ad  expéri- 
menta fufficiant.  nam  hanc  caufam  adfert  quo  minus  exhiberi  Theorematum 
fuorum  veritas  poffit  7). 


questa  percossa;  la  quale  non  penso  perô  che  sia  infinita,  anzi  stimo  che  ella  abbia  11  suo 
termine  da  potersi  pareggiare  e  finalmente  regolare  con  altre  forze  di  gravita  prementi,  o  di 
levé  o  di  viti  o  di  altri  strumenti  mecanici,  de  i  quali  io  a  sodisfazione  testo  capace  délia 
multiplicazione  délia  forza  loro." 

À  ces  remarques  Galilée  fait  répondre  Salviati  comme  suit:  „V.  S.  non  è  solo,  nella  mara- 
viglia  dell'  efFetto  e  nella  oscurità  délia  cagione  di  cosl  stupendo  accidente.  Io  vi  pensai  per 
alcun  tempo  in  vano,  accrescendo  sempre  la  confusione,sin  che  finalmente,  incontrandomi 
nel  nostro  Academico  [Galilée  lui-même],  da  esso  ricevei  doppia  consolazione:  prima,  nel 
sentire  corne  egli  ancora  era  stato  lungo  tempo  nelle  medesime  ténèbre;  e  poi  nel  dirmi  che, 
dopo  l'avervi  in  vita  sua  consumate  moite  migliara  di  ore  specolando  e  filosofando,  ne  aveva 
conseguite  alcune  cognizioni  lontane  dai  nostri  primi  concetti ,  e  perô  nuove  e  per  la  novità 
ammirande.  E  perché  ormai  so  che  la  curiosità  di  V.  S.  volentieri  sentirebbe  quei  pensieri 
che  siallontanano  dell'  opinabile,  non  aspettero  la  suarichiesta,  ma  gli  do  paroIache,spedita 
che  avremo  la  lettura  di  questo  trattato  de  i  proietti,  gli  spiegherô  tutte  quelle  fantasie,  o 
vogliàn  dire  stravaganze,  che  de  i  discorsi  dell'  Accademico  mi  son  rimaste  nella  memoria." 
')  Allusion  à  la  promesse  de  Salviati  mentionnée  dans  la  note  précédente.  Cette  promesse  ne 
fut  pas  remplie  pendant  la  vie  de  Galilée.  Maison  trouve  au  Tome  VIII,  p.  319 — 346, de 
l'édition  nationale  citée  dans  la  note  précédente  une  „Giornata  sesta  del  Galileo  :  Délia  forza 
délia  percossa"  qui  fut  publiée  pour  la  première  fois  en  1718  dans  le  T.  II  (p.  693 — 710J  des 
„Opere  di  Galileo  Galilei",  éditées  par  Tartini  et  Franchi. 

Or,  quoique  cette  „Giornata  sesta"  contienne  des  considérations  intéressantes  sur  la  force 
de  la  percussion ,  elle  n'amène  pas  une  solution  satisfaisante  des  problèmes  posés  par  Sagredo. 

2)  Ce  mot  fut  biffé  par  Huygens.  D'ailleurs  les  pages  numérotées  7— 10  sont  pleines  de  ratures 
et  d'irrégularités,  mais  Huygens  lui  même  a  indiqué  par  des  signes  l'ordre  dans  lequel  il  veut 
qu'elles  soient  lues  et  nous  avons  suivi  ces  indications. 

3)  Dans  la  Correspondance  de  Huygens  jusqu'à  celle  de  1654  incluse,  on  ne  trouve  mentionnés 
à  ce  propos  outre  les  „Principia  philosophia;"  de  Descartes  que  des  ouvrages  deMarci(p.252, 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1654.  IOl 

NecelTe  e(l  autem  principia  quaedam  deligere  quae  motus  naturse  conveniant  et 
non  jegrè  fidem  inveniant  Quibus  conceflis  circa  reliquas  demonftrationes  nulla 
fuperfit  dubitatio.  Quœ  quidcm  eadem  fere  cuni  Cartefio  ftatucmus  paucis  tamcn 
discrepantes s). 

Primum  itaque  cum  Cartefio  dura  omnino  corpora  cfle  fingemusquœfibimutiio 
occurrant,  tum  eo  loci  librata  ubi  corpora  circumambientia  nihil  motum  ipforum 
retardent  neque  adjuvent  p).  Ubi  denique  nec  gravitas  (urfum  nec  levitas  deor- 


260 ,  263 ,  290 ,  307  et  308  du  T.  I)  et  de  de  Raei  (p.  458 — 459  du  T.  III). 

4)  Il  s'agit  des  sept  règles  du  choc  des  corps  formulées  par  Descartes  dans  la  „Pars  secunda"  de 
ses  „Principia";  voir  les  p.  68— 70  du  T.  VIII,  1905,  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery  des 
Œuvres  de  Descartes,  mais  consultez  aussi  la  traduction  française  de  1647,  autorisée  par 
Descartes,  où  il  y  a  beaucoup  d'additions  à  la  version  latine  (voir  les  p.  89 — 93  de  la  pagi- 
nation de  la  dernière  partie  du  T.  IX  ,  1904,  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery). 

5)  Comparez  la  p.  167  de  notre  T.  I  où  l'on  lit  dans  une  lettre  de  Huygens  à  van  Gutschoven 
de  janvier  J652:  „Quanquam  enim  Autori  suo  ipsi  [régula.- motus  occurentium  sibi  mutuo 
corporum]  tam  manifesta;  dicantur  ut  nulla  probatione  indigeant."  Or,  ces  assertions  de 
Huygens  ne  s'expliquent  pas  entièrement  par  la  manière  dont  Descartes  introduit  ses  règles 
dans  l'édition  originale  des  „Principia",  ni  dans  la  traduction  française.  Peut-être  s'agit-il 
d'une  communication  verbale  de  van  Schooten ,  qui  avait  eu  beaucoup  de  relations  avec 
Descartes  pendant  le  séjour  de  celui-ci  en  Hollande.  Voici ,  en  effet ,  ce  qu'on  lit  (p.  301  de 
notre  T.  I)  dans  une  lettre  de  van  Schooten  à  Huygens  du  250a.  i654:„Pra.>sertim  cum 
dicta?  régula;  ei  [Descartes]  tam  perspecta?  fuerint,  ut  sibi  mirum  videri  haud  semel  asseruerit, 
quo  pacto  aliquis  de  illarum  veritate  ambigere  possit". 

6)  Entre  autres  van  Gutschoven,  van  Schooten  et  de  Raei;  voir  les  p.  166  et  301  de  notre  T.  I 
et  la  p.  459  du  T.  III. 

')  Voici  le  passage  en  question  :  „Sed  quia  nulla  in  mundo  corpora  esse  possunt  à  reliquis  omni- 
bus ita  divisa,  &  nulla  circa  nos  esse  soient  plané  dura,  ideô  multô  difficiliùs  iniri  potest 
calculus ,  ad  determinandum  quantum  cujusque  corporis motus ab aliorum occursum  mutetur. 
Simul  enim  habenda  est  ratio  eorum  omnium,  quœillud  circumquaque  contingunt,  eaque, 
quantum  ad  hoc,  valde  diversos  habent  effectus,  prout  sunt  dura  vel  fluida:  quorum  ideô 
diversitas  in  quo  consistât,  hîc  est  quœrendum"  (p.  70  du  T.  VIII  de  l'édition  d'Adam  et 
Tannery  des  Œuvres  de  Descartes). 

")  À  côté  de  cet  alinéa  on  lit  encore  en  marge  „quod  aer  non  remoreturmotum.  pag.  142. 
Gai.  syst."  Il  s'y  agit  probablement  de  l'édition  suivante:  „Systema  Cosmicum,  authore 
Galilio  Galilsi  Lynceo,  Academi»  Pisanse  Mathematico  extraordinario,  serenissimi  Magni- 
-Ducis  Hetruria;  philosopho  et  mathematico  primario,  in  quo  quatuor  dialogis,  de  duobus 
maximis  mundi  systematibus,  Ptolemaico  et  Copernicano,  utriusquerationibusphilosophicis 
ac  naturalibus  indefinite  propositis,  disseritur,  ex  italica  lingua  latine  conversum.  Accessit 
appendix  gemina,  qua  SS.Scripturœ  dicta  cum  terra  mobilitateconciliantur.  AiigustœTreboc, 
impensis  Elzeviriorum ,  typis  Davidij  I  lautti ,  anno  1 635 ,  in  40". 

On  y  trouve,  en  effet,  à  la  p.  142  une  discussion  entre  Simplicio  et  Salviati  sur  le  rôle 
de  l'air  ou  de  la  vitesse  acquise  dans  le  cas  de  la  chute  d'une  pierre  du  haut  du  mât  d'un 
navire  en  mouvement.  Comparez  les  p.  175 — 176  du  T.  VII  (1897)  de  l'édition  nationale 
des  „Opere  di  Galileo  Galilei". 

9)  Comparez  le  dernier  alinéa  de  la  p.  67  du  T.  VIII  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery  des 
Œuvres  de  Descartci. 


102  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   I  654. 

fum  cendere  cogat.  ad  hxc  quod  corpus  motum,  pergit  eadem  velocitate  moveri 
fecundum  lineam  reclam  usque  donec  ab  alio  impediatur. 

Scd  hoc  quoque  cum  ipfo  ftatuemus  eandem  motus  quancicatem  corporibus 
port  impulfum  confervari,  non  in  iingulis  femper  fed  una  fumptis  J).  Quod  qui- 
dem  principium  cum  non  in  omni  cafu  eodcm  modo  accipi  debeat  neque  poiTit, 
primum  ad  eos  referemus  cafus  in  quibus  nullam  habet  dubitationem ,  atque  indc 
ea  efficiemus  quibus  poftea  probetur  non  ubique  eodem  modo  hoc  principium 
incerprctandum  e(Te  fed  nonnunquam  longé  aliter  quam  à  Cartefio  fieri  foleat 
adhibendum  2). 

Primum  hoc  rtatuemus.  Si  corpus  aliquod  fecundum  rectam  lineam  moveatur&c. 
deinde  motum  corporum  non  interire  mutua  ipforum  collifione  nec  augeri  fed 
remanere  debere  ut  fi  alteri  quid  decedat  id  accédât  alteri,  quod  tamen  quoniam  non 
femper  evidens  eft,  tantum  in  manifeftis  hisce  cafibus  ita  contingere  ponemus. 

Primum  fi  corpora  duo  sequalia  pari  celeritate  ex  adverfo  fibi  mutuo  occurrant 
omnem  ijs  motum  fervari ,  ideoque  utrumque  eadem  fervata  celeritate  reverti  3). 
Cum  enim  aequalia  fint  et  œquali  celeritate  delata  non  poteft  difpar  efle 
utriusque  reflexio.  Jam  omnia  de  sequalibus 4). 

deinde,  fi  corpus  majus  minori  occurrat  quiescenti,  et  motum  aliquem  huic 
conferre,  et  motum  proinde  fuum  aut  aliquid  certe  de  fuo  motu  amittere  5). 

denique  quod  duobus  corporibus  collifis  fi  alterum  eorum  omnem  motum  fuum 
fervet,  etiam  alterum  nihil  deperdere.  in  sequalibus  patuit.  fed  et  in  insequalibus 
fieri  efle  [fie]  5). 

Corpora  dura.  Nullum  aeris  impedimentum  nec  gravitatis  attraftionem.  tum 
fequens.  deinde  quod  ad  motus  naturam  fpettet.  hoc  cum  ipfo  ftatuemus  corpus  in 
linea  recta  motum  in  eadem  pergere  moveri  eadem  femper  velocitate  donec  ab  alio 
impediatur. 


')  Comparez  la  note  2  de  la  p.  49. 

2)  Iluygens  fait  allusion  ici  à  la  correction  qu'il  savait  donc  déjà  en  1654  apporter  au  principe 
de  Descartes  de  la  conservation  de  la  quantité  du  mouvement,  laquelle  correction  il  formula 
dans  le  Journal  des  Sçavans  du  18  mars  1669  comme  suit:  „La  quantité  du  mouvement 
qu'ont  deux  corps,  se  peut  augmenter  ou  diminuer  par  leur  rencontre,  mais  il  y  reste 
toujours  la  mesme  quantité  vers  le  mesme  costé,  en  soustrayant  la  quantité  du  mouvement 
contraire".  Il  est  bien  étrange  que  dans  le  Traité  „De  Motu"  Huygens  n'ait  pas  donné  la 
règle  corrigée  mais  se  soit  borné  à  contredire  le  principe  de  Descartes;  voir  la„Propositio  VI" 
de  ce  Traité  (p.  49 — 51)  et  dans  l'Avertissement  l'alinéa  qui  commence  en  bas  delà  p.  12. 

3)  C'est  l'„Hypothesis  II"  du  Traité  „De  Motu"  (p.  31).  Comparez  encore  le  premier  alinéa 
de  la  p.  92. 

4)  Comparez  les  deux  premières  Propositions  (p.  33 — 39)  du  Traité  cité. 

5)  C'est  l'„Hypothesis  IV"  du  Traité  (p.  39). 
*)  C'est  l'„Hypothesis  V",  p.  41. 


DU  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1654.  I03 

Quod  alitera  movecur  aliorum  corporum  refpectu  moveriintelligiturquibusctim 
diftantiam  iicumve  commutât.  Itemque  quod  quiescit  eorum  refpeclu  quiescere 
quibuscura  diftantiam  iitumque  fervat  cundem.  Nam  fi  quis  naturam  motus  in  uno 
corpore  absque  aliorum  refpectu  invcltigare  contendat  operam  Ce  ludere  invcniet. 

[taquc  cum  corpora  quasdam  moventur  pofïumus  motum  eorum  expendere 
cujusvis  corporis  aliùs  respectu  quod  tanquam  quiescens  fpeétamus.  Neque  enim 
corpus  aliquod  aut  punctum  in  univerfo  ofixndi  potelt  ad  quod  omnium  reliquo- 
rum  motus  referre  necefle  fit.  Itaque  cum  corpora  duo  refpeftu  partium  terra; 
moventur  fibi  mutuo  occurrunt  certaque  lege  refleéhintur,  confiât  inique  omnia 
hic  iîmiliter  contingere  debere  atque  eadem  ratione  fefe  habere,  five  quiescere 
terrain  aliquis  exiilimet  five  noverit  alijs  ipfam  motibus  obnoxiam  efïe. 

Item  fi  in  navigio  quod  sequabili  motu  provehatur,  refpeéîu  partium  ipfius 
navigij  corpora  duo  ex  adverfomoveantur  atque  invicem  fibi  occurrant,  certum 
cil  poil  impulfum  perinde  fel'c  habere  debere  utriusque  motum  refpedlu  ejusdem 
navigij  ac  fi  eadem  omnia  in  quiescente  peraéta  fuifTent.  Et  hoc  experientia 
quoque  comprobat ,  five  fuper  menfa  in  navigio  immota  globuli  concurrant 7) 
five  in  aère  a  navigante  projefti  invicem  fiant  obviam.  Si  enim  sequales  fuerint  et 
îequali  celeritate  motum  ada&i,  cum  eadem  unusquisque  refiliet  3). 

Prius 8)  de  navigio  in  univerfum  »)  tum  exemplum  fphaerarum  xqualium  IO). 
Tum  C\  quis  dubitet  an  hoc  ita  evenire  debeat  terra;  exemplo  probandum.  Dubitatio 
ejus  h  prasjudicio  quod  terrain  magis  quam  navigium  quiescere  exiilimet.  Sed  Car- 
tefius  refte  dicet  non  magis  terram  quiescere  quam  navim  quae  flumine  defertur  '  '). 

quod  majus  minori  non  conjunftum  manet.  fed  eadem  celeritas  fit  ieparandi 
qua;  adveniendi  1S). 

Inde  quod  (emper  hoc  contingat.  Falfus  ergo  Cartefius  IJ)  tum  quod  majus  à 
minori  movetur. 


:)  Le  mot  „concurrant"  est  souligne  et  on  trouve  écrit  au-dessus  la  variante :„impel  lantur". 

8)  Évidemment  Huygens  fait  suivre  ici  sans  Tachever  pourtant  le  sommaire  du  Traité  sur  la 
percussion  des  corps  qu'il  se  proposait  d'écrire. 

y)  Voirl'„IIypothesis  III"  p.  33  du  Traité  „De  Motu". 

1G)  Voiries  Frop.I  et  II  (33 — 39)  du  Traité „De  Motu";  mais  consultez  surtout  les  p.  109 — 1 1 1, 
qui  suivent,  où  cette  partie  du  programme  esquissé  est  exécutée  pour  la  première  fois. 

")  Voici  ce  qu'on  lit  à  l'article  XXVI  de  la  „Pars  tertia"  des„Frincipia  philosophie"  (p.  H9— 90 
du  T.  VIII  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery)  „Sed  ne  putemus  hoc  obstare  [i.  e.  terram  in 
cœlo  suo  quiescere],  quominùs  ab  isto  cœlo  deferatur,  &  ejus  motibus  immota  obsequatur: 
ur  navis,  nullis  vends  nec  remis  impulsa,  nullisque  anchoris  alligata,  in  medio  mari  quiescit, 
etsi  forte  aqua."  ingens  moles,  occulto  cursu  delabens ,  ipsam  secum  ferat." 

")  Comparez  la  Prop.  IV,  p.  43. 

,">)  Il  s'agit  de  la  quatrième  règle  de  la  percussion,  sur  laquelle  on  peut  consulter  la  note  1  de 
la  p.  38. 


104  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   I  654. 

Imo  quod  etiam  repellitur  occurrens. 

Ilinc  quod  eadem  motus  quantitas  non  femper  confervatur  '). 
Quod  augetur  quoties  minus  majori  quiescenti  occur[rat]  '). 
Quod  minuitur  quoties  port  impulfum  majus  quiescat  '). 

[Cinquième  Partie.]  3) 

[1654.] 

Impulfus  régulas  nemo  refte  tradidit  paucis  exceptis  quae  experientia.  veluti 
quod  aequales  fphaerae  e  materia  dura  aequali  celeritate  fibi  mutuo  occurrences 
&c. 3)  item  hoc  admirati  funt  qui  fiât  ut  fphîera  in  fphaeram  fibi  aequalem  quies- 
centem  impafta  &c. 4)  demonftrationem  autem  quod  hoc  neceflario  contingat 
nemo  &c.  de  ina?qualibus  autem,  atque  inaequali  celeritate  motis  nihil  bene 
definitum  ert. 

Impulfu  motum  propagari.  quodque  id  certa  ratione  fiât  pro  magnitudine  et 
celeritate  corporum.  de  sequalibus.  uno  quiescente.  de  magno  in  minus  impellente 
et  celeriorem  quam  ipfum  habeat  motum  dante  5).  Ea  videntes  ceperunt 6)  Hic 
quoniam  varia;  a  diverfis  regulae  traditae  funt  inter  fe  diflîdentes  quarumque  nullse 
veritatem  rei  aflequerentur,  me  quoque  rei  difficultas  excitavit  ut  tentarem  an 
certi  quid  invenire  polTem.  non  levis  disquifitio  neque  exigui  momenti  cum 
ictus  potentia  tant»  fit  utilitatis.  Non  omnis  alia  machinarum  . .  7)  efficacia  tantum 
prodefTe  invenitur  quantum  mallei  compendi.  Non  edificia  fine  hoc  conftrui 
poflent  non  cuneus  non  clavus  adigi  non  ullum  psene  opificium  exerceri.  cum 
igitur  ad  tam  multa  opéra  hanc  virium  multiplicationem  traducant  sequum  ell 
atque  utile  ut  ratione  certa  expendere  noverint  qua  vi  quid  commovendum  fit. 
Atque  imprimis  operae  pretium  efi;  intelligere  infinitam  percuffionis  potentiam, 


')  Comparez  la  Prop.  VI  (p.  49)  du  Traité  „De  Motu". 

2)  Cette  Partie  est  empruntée  aux  pages  numérotées  11,12,19,20  par  Huygens.  Comparez  la 
note  1  de  la  p.  92. 

3)  Voir  r„Hypothesis  II"  (p.  3 1)  du  Traité  „De  Motu". 

4)  Voir  (p.  33)  la  „Propositio  prima". 

5)  On  ne  retrouve  pas  expressément  cette  Proposition  dans  le  Traité  „De  Motu",  mais  elle  se 
déduit  facilement  de  la  régie  générale  formulée  dans  l'alinéa  qui  commence  à  la  p.  65.  En 
effet ,  dans  les  notations  de  la  note  1  de  la  p. 6j  on  trouve  dans  le  cas  ;//  a  >  »b,i'b=o, 

pour  la  vitesse  de  13  après  le  choc  :  v'b  = j va  >  v  a. 

wa  +  cr 

6)  Les  phrases  a  commencer  par  „de  aequalibus"  jusqu'à  „Ea  videntes  ceperunt"  ont  été 
intercalées  après  coup.  La  dernière  paraît  n'avoir  pas  été  achevée. 

7)  Mot  illisible. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654.  I05 

adeo  ut  fi  vel  terras  univeria:  asqualis  fphaera  detur  unus  homo  mallei  percuflueam 
loco  pulfurus  iît.  Aliquibus  hoc  abfurdum  prima  fpecie  exiltimatum  iri  credo, et 
tamen  Paris  évidentes  fore  demonitrationes  nortras  ut  perceptis  ijs  certi  reddantur 
non  aliter  ficri  po(Te  8).  Neque  primi  nos  ita  fenfimus  fed  ante  hoc  idem  fubtilifli- 
mus  Galileus  fcivifle  videtur,  licet  nulla  ej us  circa  haec  extet  demonitratio  9). 
In  dialogis  qui  hucusque  ltalico  tantum  idiomate  circumferuntur  fequentia  pro- 
didic,  e  quibus  praeter  praediftam  ejus  fententiam  impenlum  quoque  in  hanc  rem 
itudium  colligere  licebit10),  atque  adeo  ipfius  contemplationis  difficultatem  et 
praetium.  Sic  igitur  Sagredum  confabulationem  &c  ,l). 

Haec  Galileus  neque  alibi  quidquam  de  percuflT.  aut  impulfu.  Motus  autem 
naturam  pluribus  locis  confideravit  in  fylremate  ia).  Et  haec  omnia  perpendifle 
utile  fuerit  haec  noirra  lecluris,  quoniam  varijs  inveteratis  praejudicijs  I3^  mentem 
folvant.  Sed  et  praecipue  quae  ab  Illuftri  Cartefio  de  motu  tradita  funt  in  Princi- 
pes philof.  M).  Quamvis  enim  contraria  ipfi  tradituri  fumus  in  his,  attamen  &c. 
et  praeclare  multa  explicafie  et  multum  eo  nomine  ipli  nos  debere  fatemur. 

Princip.  Cartefij ,4)  quoddiunobisverifimile  IJ)  vifum  '*).  Porteafalfuminven- 
tum  eft. 

Principio  rcfte  cavifle  ,7)  videtur  perfedtam  corporum  fefe  impellentium 
duritiem  animo  concipiendam  eiïe,  eaque  moveri  in  fpatio  quafi  vacuo  in  quo 
nulla  alia  corpora  motum  eorum  juvare  poflint  aut  imminuere.  Ergo  haec  etiam 
nos  fupponemus  fed  neque  gravitatis  proprietate  l8)  deorfum  trahi  ipfa,  aut  prae 
levitate  furfum  efferri  fingemus. 

Statuemus  porro  unumquodque  corpus  natura  ferri  fecundum  lineam  redlam, 
quaque  celeritate  femel  motum  eit  ea  pergere  moveri  nifi  ab  alio  impediatur; 
quod  prêter  Cartefium  15>)  Galileus  îo)  quoque  et  alij  dixere.  Porro  ad  duritiem 


8)  Avi-dessus  des  mots  „non  aliter  fieri  posse"  on  trouve  écrit,  comme  leçon  alternative 
„id  necessario  fieri." 

9)  Comparez  la  note  8  de  la  p.  99. 

I0)  Au-dessus  de  la  terminaison  „bit"  on  trouve  écrit:  „at". 

")  Comparez  Tavant-demier  alinéa  de  la  p.  1 12  et  l'alinéa  suivant  qui  commence  en  basdecette 

page-là. 
,J)  Il  s'agit  de  l'ouvrage  mentionné  dans  la  note  8  de  la  p.  101. 
*3)  Au-dessus  de  ce  mot  on  lit:  „erroribus". 
M)  Voir  l'ouvrage  mentionné  dans  la  note  1  de  la  p.  38. 

'5)  On  lit  au-dessus  de  ce  mot  les  deux  autres:  „certissimum"  et  „valissimum"  [sic]. 
,5)  Comparez  la  p.  4  de  l'„Avertissement". 
'r)  Voir  à  propos  de  cet  alinéa  la  note  7  de  la  p.  101. 
l3)  Au-dessus  de  ce  mot  Huygens  écrivit  „vi". 
I9)  Comparez  les  articles  XXXVII  et  XXXIX  de  la  „Pars  Secunda"  des  „Principia  I'hiloso- 

pliiic",  p.  61  et  63  du  T.  VIII  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery. 
:0)  Comme  Huygens  le  fait  ici,  on  a  généralement  attribué  à  C-alilée  la  connaissance  exacte  du 


106  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654. 

corporum  et  proprietatem  motus  attendentes ,  ponemus  occurfu  mutuo  duorum  cor- 
porum  motum  tamen  eorum  non  omnino  interverti  atque  ad  nihilum  redigi  fed 
fuperftitem  remanere.  Qua  vero  quantitate  nondum  definiemus  nifi  tantum  in  cafi- 
bus  his  manifeftis.  Nimirum  fi  contingat  alterum  eorum  omnem  celeritatem  fuain 
lervare  poil  impulfum,  etiam  alterius  celeritati  nihil  decedere  *).  Et  fi  œqualia 
duo  corpora  œquali  celeritate  invicem  occurrunt,  utrumque  eadem  illa  celeritate 
reverti  2).  Ad  haec  quoties  corpus  majus  minori  quiescenti  occurrit  aliquem  ei 
motum  conferre,  ac  proinde  de  fua  celeritate  aliquid  amittere  3).  Denique  con- 
cedi  poihilamus  cum  minori  mole  corpus  majori  quiescenti  occurret,  celeritatem 
ei  minorem  dare  fua  ipfius  celeritate  4);  utique  fi  per  praecedentia  prius  aliquam 
dare  demonftratum  fuerit.  Haec  digna  nobis  vifa  funt  quse  concedantur  neque 
ipfius  Cartefij  Principijs  aut  regulis  adverfantur.  Caeterum  una  etiamnum  circa 
motus  naturam  prsemittenda  efi:  confideratio,  longe  maximi  inhifcemomentiquam 
nemo  adhuc  quod  fciam  adhibuit  s).  Pendet  autem  ex  eo  quod  circa  compofitum 
motum  à  pluribus  animadverfum  fuit.  Confiât  nimirum ,  quod  in  navi  conrti- 
tutis,  quae  «quabili  curfu  progrediatur,  perinde  contingunt  motus  omnes  ac  in 
quiescente,  aut  fuper  terram  agentibus  6) ,  idque  cuivis  experiri  obvium  efi. 
Videmus  enim  globulum  plumbeum  e  fummitate  mali  dimifium  ad  pedem  ejusdem 
decidere  neque  rétro  deferi.  Et  fi  quis  in  puppe  coniiftens  fianti  in  prora  eundem 
globulum  projiciat  non  majorem  ei  vim  adhibendam,  quam  alteri  eundem  rejicere 
volenti;  plané  ficut  navi  quiescente7)  contingeret,  adeoque  nulla  ratione  8)  in 
navi  ipfa  navis  motum  aut  quietem  discerni  pofTe,  nifi  ad  terram  refpiciamus. 

Et  hsec  quidem  prolixius  à  Galileo  in  Syftemate  Mundi 9)  cxplicata  funt,  et 
ratione  confirmata. 

Ut  autem  ad  id  quod  nobis  declarare  propofitum  ell  accedamus  cogitemus  intra 


Principe  d'inertie,  en  s'appuyant  sans  doute  sur  des  textes  comme  on  en  trouve  dans  le 
début  de  la  „GiornataQuarta"  (qui  traite  du  mouvement  parabolique  des  corps  projetés)  des 
„Discorsi  e  Dimostrazioni  matematiche  intorno  à  due  nuoue  scienze";  voir  p.  e.  la  p.  268  du 
Vol.  VIII  (1 898)  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di  Galileo  Galilei". 

C'est  à  Wohlwill,  que  revient  le  mérite  d'avoir  montré  pour  la  première  fois  que  cette 
opinion  est  erronée  et  que  Galilée  n'a  jamais  énoncé  le  Principe  d'inertie  dans  la  forme  qu'il  a 
obtenu  plus  tard.  Voir  les  p.  06— 135  de  l'article  de  Wohlwill  „Die  Entdeckung  des  Behar- 
rungsgesetzes,  Zeitschrift  fur  Vôlkerpsychologie  und  Sprachwissenschaft".  XV,  1884.  On 
peut  consulter  aussi  E.  J.  Dijksterhuis  „Val  en  Worp",  Groningen,  NoordhofF,  1924, 
p.  264 — 271. 
')  Voir  l'„Hypothesis  V"  (p.  41)  du  Traité  „De  Motu". 

2)  Voir  l'„IIypothesisH"  (p.  31).  On  trouve  en  marge:  „id  primum". 

3)  Voir  l'„Hypothesis  IV"  (p.  39). 

4)  On  ne  rencontre  pas  une  telle  hypothèse  (qui,  en  effet,  est  superflue)  dans  le  Traité 

„De  Motu".  Le  fait  lui-même  résulte  de  la  formule  r'u  = r^      >'  a  (comparez  la  note  5 

m  a  -\-  tu  b       v 
de  la  p.  104),  où  v'B  <  vA  lorsque  m  a  <  ms. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1654.  1  OJ 

navem  uti  dichim  elt  sequabili  motu  incedentem,  ludum  eum  exerceri  quo  fuper 
menfam  planam  ad  libellam  œquatam  globuli  eburnei  clavulis  ex  eadem  materia 
confettis  pelluntur  IO).  Equidem  neminem  dubitarc  arbitrer  quin  œque  commode 
omnia  hic  ludentibus  fucceflura  iînt,quam  (i  aut  navis  conquiesceret  aut  domi  fus 
menfam  conititui fient.  Et  fi  Une  duo  quorum  alter  ad  eam  menfa?  partem  fiet  qux 
proram  fpeclat,  alter  ex  adverfo,  fimulque  globulos  fuos  impellant  ita  ut  hi  in 
média  menfa  invicem  fibi  occurrant,  certum  quoque  pariter  fuum  fibi  quemque 
reverfurum  eire,  et  nullam  quidem  celeritatis  partem  amifîuros,  fiperfecle  ") 
duri  fuifient,  ac  inter  fe  sequales,  menfseque  fuperficies  omni  inxqualitate  et 
feabritie  careret  efietque  ad  libellam  exquifitè  complanata.  Praîterea  hase  omnia 
eodem  modo  eventura  feimus,  li  fupra  navis  tectum  menfa  collocetur.  Quidfivero 
validiore  perçu  (Tu  ut  faepe  lit  fupra  menfae  planum  globuli  efferantur  aequaliter 
utrinque  ut  diximus  impulfi?  Sane  fi  vel  fie  directe  fibi  mutuo  obviam  fiant  sequa- 
liter quoque  ut  antea  repercutientur.  Nam  licet  prius  menfge  planitiem  femper 
contigerint,  certum  tamen  hanc  nihil  globulorum  motibusconferre  aut  officere 
nifi  quatenus  aspera  eit  et  insequalis.  Ergo  remota  quoque  menfa  fi  tantum  à 
prora  et  puppi  ijdem  globuli  projiciantur  aequali  vi  ita  ut  fupra  mediam  navem 
in  aère  concurrant ,  pari  quoque  celeritate  refleftentur. 

Atque  hinc  porro  facile  intelligimus  quod  etiamfi  non  projefti  forent  à  fiantibus 
in  prora  et  puppi,  fed  alia  quavis  ratione  contingeret  ut  pari  celeritate  ex  adverfo 
fibi  deferrentur  relpeétu  fedentis  in  navi;  idem  tamen  eventurum  fit,  nimirum  ut 
ejusdem  refpeftu  pari  quoque  celeritate  refiliant. 


5)  Huygens  écrivit  au-dessus  „in  mentem  venit". 

4)  Comparez  l'„Hypothesis  III"  (p. 33)  du  Traité:  „De  Motu". 


7)  Ici  finit  la  page  numérotée  12  par  Huygens  et  commence  celle  numérotée  19  par  lui.  Con- 
sultez le  deuxième  alinéa  de  la  note  1  de  la  p.  92. 

8)  Au-dessus  de  ce  mot  on  trouve:  „re". 

9)  Voir  l'ouvrage  cité  dans  la  note  8  de  la  p.  101.  Il  s'agit  de  la  „Giornata  Seconda",  consultez 
lesP-  2."3 — 280  du  Vol.  VII  (1897)  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di  Galileo  Galilei". 

I0)  Évidemment  il  s'agit  du  jeu  de  billard.  Remarquons  toutefois  qu'au  dix-septiéme  siècle  ce 
jeu  différait  en  plusieurs  points  du  jeu  tel  qu'on  le  joue  présentement.  Ainsi  les  queues 
droites  sont  d'une  invention  beaucoup  plus  récente.  Voici  la  description  des  instruments 
qu'elles  ont  remplacées.  Nous  l'empruntons  à  l'„Encyclopédie,  ou  dictionnaire  raisonné  des 
sciences,  des  arts  et  des  métiers,  par  une  Société  de  gens  de  lettres",  Paris,  liriasson  ,  etc. 
Tome  second.  1751,  p.  253:  Billard,  se  dit  aussi  de  la  masse  ou  du  bâton  recourbé  avec 
lequel  on  pousse  les  billes.  Il  est  ordinairement  de  bois  de  gayac  ou  de  cormier,  garni  par  le 
gros  bout  ou  d'ivoire  ou  d'os  simplement.  On  peut  même  se  passer  de  ces  garnitures.  On 
tient  cet  instrument  par  le  petit  bout ,  &  l'on  pousse  la  bille  avec  l'autre  bout." 

Voir  d'ailleurs  pour  la  manière  dont  on  se  servait  de  ce  bâton  recourbé,  le  «Recueil  des 
planches'"  appartenant  à  la  même  encyclopédie,  Vol.  VIII,  1771  , sous  l'article  „Paumier", 
la  PI.  V  „Paulmerie,  Salle  de  Billard  et  Instruments  de  Billard". 

")  Au-dessus  de  ce  mot  on  lit:  , , plané". 


io8  de  motu  corporum  ex  percussione.  appendice  i.  1654. 

[Sixième  Partie.]  ') 

[1654.] 
Vereor  ne  qui  haec  confiderare  non  confuevere  segre  percipiant  a). 

De  motus  natura  hoc  percipimus  quod  ficus  corporum  inter  fe  per  ipfum  immu- 
tentur,  quodque  omnis  fiât  in  tempore.  Quando  autem  moveri  quid  dicimus  id 
refpectu  alterius  corporis  intelligendum  eft  neceflario.  quod  quidem  corpus  vel  ut 
quiescens  fpe&ari  poteit  vel  ut  motum  qu  3) 

Motum  quidem  corporum  effe  liquido  percipimus ,  fed  quietem  nusquam  certo 
invenimus.  Ubicunque  enim  duo  corpora  inter  fe  diftantiam  mutant  motum  inter- 
venire  intelligimus  fed  corpus  aliquod  quiescens  commonftrare  neque  aliquid 
cale  e(Te  afleverare  poflumus.  Sed  refpe&u  tantum  ad  alia  corpora  quies  defi- 
nitur.  Poflumus  tamen  corpus  vel  punélum  aliquod  vel  plura  ut  quiescentia 
fpe&are  ad  qu«  motum  eorum  quœ  moventur  referamus.  imo  hoc  fieri  necefie  efi: 
fi  quantitatem  motus  ad  calculum  revocare  propofitum  habeamus. 

Rogabo  quando  refpectu  ftantis  fuper  terrain  corpora  duo  [aequalia]  «)  fibi 
mutuo  occurrunt  unum  ad  orientent  alterum  ad  occidentem  per  gens 5),  an  non  fecun- 
dum  Cartefij  régulas  poft  mutuum  impulfum  ejusdem  hominis  refpe&u  recefTura 
fînt,  nimirum  fi  perfeftè  dura  fint  nihilque  circumfufus  aer  refiftere  ponatur.  Con- 
cedet  opinor,  neque  quisquam  obftare  dicet  motus  reliquos  eorum  corporum  quos 
cum  terra  communes  habenc ,  dicunt  enim  experimentis  hoc  tantum  deefie  quod 
non  dura  perfecle  funt  corpora  &c.  Rurfus  fi  in  navigio  navigante  fedens  fui  et 
navigij  refpettu  bina  ut  ante  corpora  alterum  à  puppi  alterum  à  prora  squali  cele- 
ritate  ad  (efe  mutuo  ferri  confpiciat  numquid  et  hœc  legem  prsedidlam  poil  impul- 


')  Cette  Partie  est  empruntée  aux  pages  numérotées  13 — 18  par  Huygens.  Comparez  la  note  1 

de  la  p.  92. 
*)  Cette  annotation  est  écrite  en  haut  de  la  page,  séparée  du  texte  qui  suit.  Elle  est  peut-être 

d'une  date  postérieure. 

3)  La  phrase  ne  fut  pas  achevée. 

4)  Le  mot  „a?qualia"  fut  biffé  ;  toutefois  nous  croyons  qu'il  s'agit  du  cas  dont  traite  la  première 
régie  de  Descartes  (voir  la  note  4  de  la  p.  93)  et  que  l'on  doit  donc  restituer  le  mot 
„îequalia",  biffé  plus  tard  par  mégarde. 

5)  Huygens  a  souligné  les  mots  en  italiques  qui  précèdent. 

ô)  Les  mots  entre  parenthèses  furent  biffés,  mais  ils  sont  indispensables  pour  compléter  la  phrase. 

7)  Ce  qui  va  suivre  peut  être  considéré  comme  une  rédaction  antérieure  de  la  démonstration 
de  la  „Propositio  Prima"  (p.  33  —  37)  du  Traité  „De  Motif. 

8)  Consultez  pour  une  figure  mieux  dessinée  mais  de  la  même  portée  la  Fig.  14  de  la  p.  122. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654. 


îoy 


fum  obfervabunt.  Eadem  plane  ert  ratio  quse  in  fuperiori  exemplo,  neque  reliqui 
corporum  horum  mocus  quos  cum  navigio  communes  habent,  quidquam  racionem 
eam  interturbant.  Sed  ec  experientia  hoc  docet  fi  [*)  enim  binos  ex 
ebore  vel  duriore  materia  globulos]  e  funiculis  in  navi  pendentes 
[Fig.  5]  ,  vel  alia  racione  collidi  facias,haud  aliter  quam  fi  navis 
confifleret  impellere  invicem  animadvertes. 

Hîec  etli  levis  confideratio  videri  queat,  omne  tamen  impulfus 
ftindamentum  continet. 


[Fig.  5-] 


Quiescere  unumquodque  dicitur  eorum  refpeclu  quibuscum  ean- 
dem  diitantiam  (itumque  fervat.  Moveri  vero  refpedhi  eorum  quibuscum  diftantiam 
fitumve  non  fervat.  Ita  quidem  puppis  quiescit  refpeftu  prora?  quoeunque  modo 
navis  moveatur.  Hsc  vero  navigans  movetur  refpeétu  terrse.  et  rurfus  quiescit 
eorum  refpeélu  qui  in  ipfa  fedent.  Adeo  ut  corpus  idem  moveri  et  quiescere  poflit, 
ad  diverfa  feilicet  alia  corpora  attendendo. 

Moveatur  7)   ergo  navigium  HK  [Fig.  6]  à  parte  A  verfus  B.  et  fedeat  in 
eo  veclor  e  regione  punfti  C,  cujus  refpeétu  sequali  celeritate  et  motu  aequa- 

bili  ferantur  ad 
Mg     -•  )  fe   m  ut  no  cor- 

pora aequalia  D 
et  E.  Quae  qui- 
(*  ^7S  dem(sequalibus 

gr\  fpatijs   exiften- 

tibusDC,CE) 
concurrent  in 
C.  et  poil  im- 
pulfum  mu- 
tuum  aequali 
rurfus  celeri- 
tate à  C  disce- 

dent  refpectu  vecïoris  et  partium  navigii  9).  Quod  fi  eodem  tempore  puta  fcrupuli 
unius  quo  corpora  D  et  E  venere  ad  occurfum  in  C,  navigium  et  cum  ipfo  unà 
homo  fedens  confecit  fpatium  CE.  neceffe  efl:  corpus  EimmotummanfifTerefpeftu 
ripae  G  aut  fpectatoris  ibi  fedentis.  corpus  vero  D  confecifîe  fpatium  DE.  Nam 
non  aliter  fieri  poteft  ut  vectori  corpora  D  et  E  sequali  celeritate  mutuo  occurrifTe 
appareant.  Poft  concurfum  autem,  qui  contingit  in  E,  ut  sequali  celeritate 
rurfus  ab  fe  invicem  corpora  recédant  refpectu  ve&oris  qui  poft  alterum  tem- 


9)  D'après  l'„Hypothesis  II"  (p.  3 1  ). 


I  IO  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654. 

poris  fcrupulum  pervenit  e  regione  F  pundti  tranfijtque  fpatium  EF  ipfi  CE 
aequale ,  id  aliter  fieri  ncquit  quam  ut  corpus  D  poft  impulfum  in  E  eodem  in  loco 
E  fubfiftat  refpeftu  G.  atque  ut  corpus  E  perveniat  usque  in  B,  ità  ut  fpatium  EB 
ipli  ED  aequale  fiât. 

Apparet  itaque  quod  fi  refpe&u  hom>  G.  quiescat  corpus  E  et  ab  aequali  cor- 
pore  D  impellatur,  omnem  ab  eo  motum  accipiet,  ipfumque  D  corpus  relinquet 
immotum  in  loco  E. 

Ilinc  autem  porro  quidquid  ad  occurfum  aequalium  corporum  fpeétat  facile 
determinabitur.  Et  primum  fi  feire  libeat  quid  futurum  fit  fi  inaequali  celeritate 
mutuo  (ibi  occurrant  facile  probabitur  permutata  invicem  celeritate  recefTura  hoc 
elt  ut  quod  celerius  fertur  [omnem  motum  fuum  lentiori  conférât  contraque 
omnem  tardioris  motum  fibi  accipiat  '). 

Ferantur  enim  ex  adverfo  corpora  sequalia  A,  B  [Fig.  7].  led  celeritas  corporis 
A  ad  celeritatem  corporis  B  fit  ut  AE  ad  EB  refpectu  fpeclatoris  in  G  manentis. 

Convenient  igitur  in  E.  nam  il  feru- 
^^  pUj0    temporis    corpus    A  tranfeat 

  !  s%  fpatium  AE  eodem  tempore  B  tranfi- 

0 /a  _  ff     f- 0__ Jf    bit   BE    fpatium.   Dico  igitur  pofi: 

occurfum  in  E  altero  temporis  feru- 
*      2~    lu  pulo    corpus  A  conf  cturum  ab  E 

fpatium  EL  et  B  fpatium  EK,  ut  fit 
EL  aequ.  EB  et  EK  ipfi  EA.  dividatur  enim  EL  bif.  in  M  et  fit  C  punftum  e 
regione  M  et  fumatur  utraque  harum  CF,  FH  aequ.  EM.  Sedenti  itaque  in 
nnvigio  et  praetervefto  celeritate  CF ,  dum  corpus  A  fertur  celeritate  AE  et  B 
celeritate  BE,  necefTe  eft  ut  videatur  utrumque  corpus  sequali  celeritate  nimirum 
AM  properare  ad  occurfum  in  E  *)  qui  fiet  eu  m  C  pervenerit  in  F.  Quamobrem 
ejusdem  quoque  fpeftatoris  refpedhi  aequali  quoque  celeritate  recèdent.  Quod 


')  Comparez  la  Prop.  II  (p.  37)  du  Traité  „de  Motu".  Dans  ce  qui  suit  Huygens  veut  donner 
une  démonstration  en  forme  de  la  Proposition  qui,  sans  doute,  lui  était  connue  dès  1652.  Il 
se  trompe  toutefois.  La  démonstration  est  fausse,  quoique  la  Proposition  soit  vraie. 

2)  Il  y  a  erreur  ici.  Soit  AE  =/»,  EB  =  q,  de  sorte  que  la  vitesse  du  corps  A  peut  être  posée 
égale  à  p ,  celle  du  corps  B  à  q ,  et  celle  CF  du  bateau  égale  à  ME  =  |  LE  =  \  EB  =  \q. 
On  trouve  alors  pour  la  vitesse  avant  la  rencontre  du  corps  A  par  rapport  au  bateau  :  AM  = 
=p  —  \q \  mais  pour  celle  du  corps  B  par  rapport  au  même:  —  MB  =  —  lq.  Les  vitesses  ne 
sont  donc  égales  en  grandeur  que  dans  le  cas  spécial  où  p  =  nq.  Or ,  par  accident ,  ce  cas  spé- 
cial est  représenté  presque  parfaitement  dans  la  figure,  où  AE=2EB.  C'est  ce  qui  doit 
avoir  empêché  Huygens  d'apercevoir  son  erreur.  Évidemment  il  aurait  dû  attribuer  au 
bateau,  non  pas  la  vitesse  £LE,  mais  la  vitesse  |AL  =  £(/>  —  q~). 

3)  Au  dessus  des  mots  „alteri  praeterea  motui"  on  lit  :  „de  alio  adhuc  motu". 


DR  MOTU  CORl'ORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654.  I  I  I 

quidem  non  aliter  fieri  potelt,  qnam  ut  altero  temp.  fcrupulo,  quo  navigans  fpefta- 
tor  pervenit  ad  H ,  corpus  B  conficiat  fpatium  EK  et  A  lpatium  EL. 

Qui  terrain  quiescere  credunt  folent  corpora  refpectu  ipfius  quiescentia  tam- 
quam  rêvera  quiescant  confiderare,  et  reliquorum  motum  ad  ipfa  referre. 

Sed  conveniat  hoc  inter  nos  ut  corporibus  duobus  mutuo  fibi  occurrentibus 
etiamfi  alteri  praererea  motui 3)  utrumque  fimul  obnoxium  fit  4)  ,  haud  aliter 
invicem  repellant  refpeétu  ejus  qui  eundem  quoque  motum  fequitur  s)  ,  quam  fi 
omnibus  alter  6)  ifte  motus  abeffet. 

Quod  movetur  ita  pergere  moveri  nifi  ab  alio  impediatur. 
Sciendum  autem  de  motibus  ijs  tantum  nos  agere  qui  funt  fecundum  lineam 
reétam  et  a?quabiles. 

Simpliciter  autem  nulliusque  corporis  alterius  refpeétu  corpus  aliquod  moveri 
vel  quiescere. 

Nam  qui  motum  corporis  definiunt  loci  mutationem  locum  certum  univerfi 
refpectu  definiri  pofie  credunt.  Si  dicant  igitur  terrain  rêvera  quiescere  rogabo 
quid  fit  rêvera  quiescere,  dicent  locum  eundem  confianter  obtinere;  loci  igitur 
quem  terra,  tenet  definitio  ab  aliquibus  celi  ")  punétis  pendet  aut  fuperficie 
quœ  rêvera  quiescat.  fed  hujus  rurfus  quietem  apparet  aliunde  aut  à  terra  ipfa 
definiri  debere. 

Quidnam  in  corporibus  quies  fit  aut  motus  nifi  aliorum  corporum  refpeétu  non 
videtur  intelligi  pofie.  Nihil  enim  de  motu  nobis  imaginari  aliud  poiïumus  quam 
quod  permutet  corporum  ad  fe  invicem  diftantiam  et  dispofitionem.  Itaque  corpus 
quod  movetur  aliorum  corporum  refpeétu  moveri  dicatur  quibuscum  fitum  mutât 
et  quiescere  refpeétu  eorum  quibuscum  fitum  fervat.  Neque  nobis  necefle  fit  quae- 
rere  an  aliquid  in  univerfo  hoc  revefa  quiescat  aut  quidnam  8)  illud  fit.  An 
terra   confirtet  an  caelum  (tellarum.    Sed  et  hic  et  ubicunque  abiat  inter  bina 


■»)  Au-dessus  des  mots  „obnoxium  sit"  on  Ut  :  „participet". 

5)  Au-dessus  de  j^undem"  on  lit  :  ^idem"  et  au-dessus  de  „motum  sequitur"  :  „motui 
obnoxius  est". 

6)  Au-dessus  de  ^alter"  on  lit:  „adventitius". 

7)  Lisez:  „caeli". 

8)  Au-dessus  de  ce  mot  Huygens écrivit:  „ubinam". 


112  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1654. 

aut  plura  corpora  motus,  animadvercitur  quodlibet  eorum  tanquam  quiescens 
reputare  liceat.  refpeftu  nimirum  corporis  cujusdam  alterius  quocum  fitum  fervat 
eundem. 

de  impulfu  corporum  fcientiam  haberi  utile,  nam  et  percuffionis  vires  fimul 
innotescunt.  Quas  maximi  ad  Mechanica  opéra  momenti  efle  certum  eft,  neque 
minus  neceflarium  videtur  harum  leges  intelligere  quam  rationes  ponderum. 
iEque  enim  ad  omnes  fabricas  adhibentur  et  fepe  x)  quod  ponderibus  exequi  non 
poffemus,  percuflione  perficimus. 

Difficilem  autem  contemplationem  habetpropterea  quod  motus  natura  perplexa 
eft,  et  confiderare  non  afluetis  perobscura.  Galileus  in  dialogis  de  motu 
locali  et  difficultatem  rei  indicat  et  ea  fcribit  ex  quibus  aliquid  in  ea  vidifîe 
exiftimari  poteft.  Verba  ipfius  interpretari  operae  praetium  vifum  eft  atque  hic 
fubjicere.  Sic  enim  Sagredum  Confabulatorem  inducit  loquentem  dialogo  40  ante 
prop.  5  ■). 

Percuffionis  3)  ifiius  atque  i&uum  mcntio  meminiffe  denuo  me  cogit  Problematis 
cujusdam ,  imo  quœflionis  potius  Mechanica ,  quam  qui  explicaveriî  adhuc  invem 
neminem ,  ne c  qui  quidquam  memoriœ  prodiderit  quo  aut  admirationem  mihi  exi- 
mat,  aut  ulla  faltem  ratione  fatisfaciat  Hinc  autem  dubitatio  mihi  nascitur  et 
fîupor,  quod  minime  intelligam  quœ  fît  origo  aut  eau  fa  efficacité  ifiius  etvisimmenfa 
qua  in  pereuffione  cernitur  4).  Siquidem  unico  mallei  iclu  cujus  gravitas  8  aut 
10  pondo  non  excédât,  non  poffe  ea  refîffere  videmus  qua  nec  cédant  impofita  gravi- 
tati  prementi  tantum  nulloque  iclu  illifa  etiam  fî  centena  aliquot pondo  adaquet. 
Vellem  tantum  doceri  me  qua  ratione  vim  ifîiusmodi  plaga  metiri  poffem ,  quam 
fane  infinitam  eff'e  non  arbitror ,  fed  certo  termino  contineri 5)  ut  exœquari  quoque 
poffit,  et  cum  alijs,  prementium  ponderum ,  aut  ve&is,  aut  cochleœ  viribus  compa- 
rari  quarum  potentia  in  quantum  multiplie entur  optime  mihi  compertum  efi. 
SALVIATUS.  Non  foli  tibi  admirationem  parit  tam  fiupendi  effecJus  confîderatio 
neque  foli  eau  fa  ejus  obfcura  eff.  Nam  et  ipje  aliquantum  temporis  hic  contrivi , 
et  frufira  quidem ,  crescente  in  dies  rei  perplexitate.  Donec  convento  forte  Aca- 
demico  nofiro  (Galileum  intellige)  geminam  cepi  confolationem.  Primum  nam- 
que  et  fefe  diu  mecum  in  eadem  caligine  fuiffe  ver  fatum  dicebat6);tum  hoc  addebat, 


')  Lisez  :saepe. 

a)  Il  s'agit  de  la  „Giornata  quarta"  des  „Discorsi  e  dimostrazioni  mathematicheintorno  à  due 

nuoue  scienze",  voir  les  p.  292 — 293  du  T.  VIII  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di  Galileo 

Galilei". 

3)  Nous  mettons  en  italiques  la  traduction  latine, fidèle  mais  très  libre,  de  Huygensdu  passage 
en  question  des  „Discorsi". 

4)  Au-dessus  de  ce  mot  Huygens  écrivit:  „animadvertitur". 

5)  Au-dessus  on  lit:„definiri". 

6)  On  lit  au-dessus  :  „fatebatur". 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.  1654.  I  13 

multis  millibus  horarum  in  liane  contemplationem  ab/'umptis,  tandem  aliqua 
perfpexifj'e  7)  longe  ab  i/s  qux  prima  facie  videri  foleant  diverja  atque  eJJ'e  nova 
omnino,  eoque  magis  mirabilia.  &c. 

In  fine  aucem  dialogi  ubi  in  aliud  tempus  differendam  hujus  rei  disquificionem 
conlticuunt  ica  Sagredus  8). 

Equidem  lubens  tibi  aJJ'entio  nam  fœpe  numéro  quoque  à  perfamiliaribus  Acade- 
mici  nofïriid  audivijfe  memini9'),  obfcurijfîmam  eJJ'e  hanc  de  PercuJJione  trafta- 
tionem  ,  nemo  nempe  adhuc  eorutn  qui  explicandam  fusceperint  ad  intimos  ejus 
recejfus  penetrare  potuijfe  denjis  quippe  tenebris  obfeptos  et  plané  alios  quam  mens 
humana  Jibi  figurare  J'oleat.  Inter  caetera  autem  effata  ijlud  unum  recitari  mihi 
memini  mirum  prorfus ,  vim  Jcilicet  PercuJJionis  interminatam  eJJ'e  ne  dicam  infini- 
tam.  Hsec  Galileus,  qui  quousque  materiam  hanc  penetraverit  non  mihi  conrtat lo). 
hoc  quod  refert  de  immenfa  percuifionis  potentia  cum  noftris  demonftrationibus 
apprime  convenir,  oftendemus  enim  maximum  quodque  corpus  minimi  corporis 
impulfu  moveri  lI). 

Expérimenta  ad  demonftrationem  non  bene  adhiberi  feimus,  eoque  omnia 
cercis  ex  principes  probanda  fore ,  neque  tamen  parum  id  videtur  quod  Cartelïj 
regulis  expérimenta  omnia  contrarium  oftendunt,  noftris  vero  adamufllm  con- 
fentiunt. 

Nam  quod  ait  ,2)  corporum  quorumeunque  imperfeclam  dur  idem  praetereaque 
circumfufum  aerem  in  caufa  efle  quo  minus  exhiberi  Theorematum  fuorum 
veritas  poffit  id  nequaquam  verifimile  ert.  fi  enim  tantum  impedimenti  irta  adferunt 
et  prjeterea  falfa  funt  Theoremata  noftra,  mirum  eflet  ita  femper  error  alio 
errore  aut  defedtu  maceriae  compenfari  I3),  ut  quod  praedicimus  eventurum  in 
occurfu  corporum  id  eveniat.  Attamen  M) ,  et  nos  perfettam  fingemus  corporum 
duritiem  ijsque  in  fpatijs  librata  fumemus  quibus  neque  impediatur  eorum  motus 
a  circumfufis  corporibus  neque  adjuvetur. 


7)  Au-dessus  des  mots  „aliqua  perspexisse" ,  on  lit  :  „aliquid  percepisse". 

8)  Voir  les  p.  312—313  de  l'édition  nationale. 

9)  Au-dessus  des  mots  „id  audivjsse  memini"  on  lit:  „ita  accepisse  recordor". 
IO)  Comparez  la  note  1  de  la  p.  100. 

")  Consultez  la  Prop.  III  (p.  39)  du  Traité  „De  Motu". 

")  Comparez  la  note  7  de  la  p.  10  r. 

IJ)  Au-dessus  de  ce  mot  on  lit:  „restituetur"  et  „[restitue]re".  Ajoutonsque  pour  adapter 

la  phrase  à  l'emploi  de  l'expression  ^estituetur"  le  mot  „si"  fut  intercalé  entre  les  mots 

„esset"  et  „ita"  qui  précèdent. 
,+)  On  lit  au-dessus  :  j^Xterum". 

'5 


H4 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   1654. 


[Septième  Partie.]  '). 

[1654.] 
nifi  principium  ponacur  nihil  demonftrari  poteft. 

fi  igitur  motu  aequabili  cum  dimidia  celeritate  ejus  quam  habuic  ultimo  puntto 
temp.is  AB  [Fig.  8]  inaequali  tempore  fecit  majus,  ergo  in  minori  tempore  aequale 
fecit  ut  in  tempore  AD.  dividatur  AB  tempus  in  tôt  partes  squales  ut  una  ipfarum 
fit  minor  exceflTu  DB.  ergo  in  tempore  AG  motu  aequabili  plus  fecit  quam  accele- 

rato  AB.  et  fint  linese  totidem 
aequaliter  fête  excedentes 
ita  ut  excefïus  fit  minimae 
ipfarum aequalis.  EFO  &c. 3) 
item  alise 4).  Ponaturque 
mobile  in  fine  partis  tem- 
poris  AN  eum  celeritatis 
gradum  acquifivifTe,  quo 
motu  aequabili  pofTet  in  tem- 
pore NM  ipfi  AN  aequali 
tranfire  fpatium  E s).  itaque 
quum  in  punclo  temporis  M , 
duplam  celeritatem  acqui- 
fiverit  ejus  quam  in  N.  pote- 
rk  motu  aequabili  ea  céléri- 
té [te]  quam  habet  in  M  tran- 
fire fpatium  duplumE[/]  hoc 
eft  F[k]  et  motu  aequabili  ea  celeritate  quam  habet  in  punclo 
temporis  L  tranfire  fpntiumO[A],etficporro.  unde  tandem 
in  ultimo  punfto  temporis  B  eam  celeritatem  acquifitam 
habebit  qua  motu  aequabili  in  temporis  parte  ipfi  AN 
xquali,  pofiit  percurri  fpatium  T3\  Itaque  dimidiâ  iftius 
celeritatis  in  tempore  AN  ibit  per  TS  hoc  el\  EV  fpa- 
tium, et  in  tempore  NM  per  FX,  et  tempore  toto  AG 
per  EV,  FX,  OY,  PZ,  Qcc,  R/3,  Sy6).  hisce  autem  omni- 
bus œqualia  funt  fpatia  excedentia  Et,  S>j  cum  intermedijs.  At  tempore  NM 
mobile  motu  accelerato  tranfijt  fpatium  majus  quam  E/,  (nam  hoc  tranfijffet  cele- 
ritate œquabilitcr  continuata  quam  habebat  in  punéto  temporis  N)  item  tempore 
ML  tranfijt  per  fpatium  majus  quam  Fk.  et  tempore  LK  majus  quam  OA,  et 
tempore  Kl  majus  quam  PZ;  et  IH  quam  Qf  et  IIG  quam  R£,  et  GB  quam  S»j. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1654.  I  I  5 

Itaque  coco  cempore  AB  mocu  acceleraco  majus  fpatium  cranlîjc  quam  omnia  fimul 
crescentia  E< ,  Stj  cum  incermedijs,  hoc  cil  majus  quam  xb  7).  Igitur  quod  celeri- 
cace  aequabili  fubdupla  maxime  cempore  AG  peregic  fimul  majus  eft  ec  minus 
quam  quod  cempore  AB  t'ecic  mocu  acceleraco.  quod  eft  abfurdum.  Jam  fi  fieri 
poteft  celeritate  xquabili  dimidià  maximaî  percurreric  fpatium  minus  in  tem- 
pore  AB.  ergo  in  majori  cempore  squale  percurrec  &c. 

IMocus  diverfos  unius  mobilis  feparatim  confiderare  licere. 

^quali  cempore  eandem  cclericatem  acquiri  duobus  corporibus,  quorum  unum 
à  quiète  moveri  incipiat,  alterum  quolibet  motu. 

Si  quamlibet  in  partem  mobile  prius  feratur  motu  aequabili,  deinde  vero  et 
naturali  accelerationi  obnoxium  efle  incipiat ,  duo  motus  in  eo  feparatim  confide- 
rari  debent,  aequabilis  qui  durât  in  partem  eandem  quam  prius,  et  acceleratus 
cujusmodi  fpettatur  in  mobili  quod  e  quiète  moveri  incepit. 

Eo  demonltrato  vel  pofito  quod  fpatia  peraéta  func  in  duplicaca  racione  cempo- 
rum  alteroque  aflumpco  quod  demonftracum  eil  nempe  quod  duobus  corporibus 
duris  mutuo  fibi  ex  adverfo  occurrencibus,  feparationis  eorum  eadem  quœ  appro- 
pinquandi  eft  celeritas  8) ,  demonftrari  poteft ,  quod  fi  corpora  duo  fibi  mutuo 
occurrant,  iîtque  velocitas  unius  ad  velocitatem  alterius  ut  magnitudo  hujus  eft  ad 
magnitudinem  illius,  utrumque  cum  eadem  velocitate  refiliet  qua  venit 9). 


')  Dans  cette  Partie  nous  reproduisons  les  pages  numérotées  21  et  22  (comparez  la  note  1 
de  la  p.  92).  Huygens  y  démontre  d'abord,  à  l'aide  d'une  réduction  à  l'absurde,  que 
le  chemin  parcouru  dans  un  mouvement  uniformément  accéléré  d'un  corps  qui  se  trou- 
vait en  repos  est  égal  à  celui  parcouru  dans  un  mouvement  uniforme  dont  la  vitesse  est  égale  à 
la  moitié  de  la  vitesse  finale  du  mouvement  uniformément  accéléré.  Or,  on  retrouve  ce  théo- 
rème dans  la  „Giornata  terza"  des  „Discorsi  e  dimostrazioni  matematiche  intorno  à  due 
nuove  scienze"  (1638)  de  Galilée;  voir  le  „Theorema  I ,  Propositio  I"  de  la  p.  208  du  Vol. 
VIII  (1 898)  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di  Galilei".  Évidemment  Huygens  se  propose 
de  donner  de  ce  Théorème  une  démonstration  plus  rigoureuse  que  celle  de  Galilée.  Remar- 
quons encore  que,  pour  le  temps,  la  vitesse  et  l'espace  parcouru ,  Huygens  adopte  les  mêmes 
représentations  géométriques  que  Galilée. 

Ensuite  Huygens  retourne  à  la  considération  des  règles  de  la  percussion. 

2)  Voici  cequ'on  litsurcette  figure, savoir  le  plusàgauche:  „fic  spatia  aequalia  dispon.tur" 
et  un  peu  plus  à  droite  „fic  crescentia".  Nous  n'avons  pas  voulu  supprimer  certaines 
parties  de  la  Figure  qui  ne  servent  pas  dans  la  démonstration. 

»)  Voir  les  lignes  E* ,  Fx ,  01 ,  PZ ,  Qe,  Rf ,  S7 ,  T». 

4)  Ces  deux  mots  furent  intercalés  plus  tard.  Ils  expriment  probablement  l'intention  d'indiquer 
ici  plutôt  explicitement  les  lettres  PQRST. 

5)  Lisez  plutôt  Et ,  et  ainsi  de  suite. 

«)  On  a  donc  EV  =  FX  =  OY  =  PZ  =  Qa  =  R0  =  Sy  =  Tô  =  *  T#. 

7)  Voir  la  ligne  la  plus  à  gauche  de  la  Figure. 

8)  Comparez  à  propos  de  cette  propriété  de  la  percussion  des  corps  durs  les  notes  7  de  la  p.  93 
et  5  de  la  p.  94. 

')  Voir  la  Prop.  VIII  (p.  53)  du  Traité  „De  Motu". 


I  l6  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1654. 

Ex  quo  folo  et  hoc  demonftrari  potell  falfum  eiïe  quod  Cartefius  putat;  femper 
nimirum  eandem  motus  quantitatem  in  natura  remanere  '),  eo  fenfu  ut  tantundem 
motus  intelligatur  in  corpore  quod  duobus  gradibus  celeritatis  movetur ,  quantum 
in  corpore  duplo  quod  moveatur  gradu  celeritatis  uno.  Nam  fi  hoc  verum,  confe- 
quitur  inde  ilta  corporum  fingulorum  in  recedendo  et  accedendoaequalisceleritas, 
nempe  cuin  celeritates  corporum  occurrentium  reciproce  funt  uteorundemmagni- 
tudines.  fed  hoc  pofito  fi  porro  adhibeatur  confideratio  motus  extranei  ut  navis, 
rurfus  falfum  deprehenditur  quod  ilte  pro  principio  pofuit f). 

Poiïunt  et  alio  quoque  modo  procedere  demonftrationes  noftras,  pofitis  hisce, 
nempe  corpus  tantundem  aliquo  verfus  moveri  intelligi,  quantum  ejus  centrum 
gravitatis  movetur.  tum  duo  corpora  vel  plura  tanquam  ununi  ex  ijs  compofitum 
confiderari  poffe.etquod  movetur,  in  eandem  partempergere  moveri  eadem  velo- 
citate  donec  ab  alio  impediatur ,  vel  (inita  ratione  motus  fecundum  Cartefij  men- 
tem)  femper  tantundem  motus  manere  in  partem  eandem  quantum  fuit  antea  3). 

Corpus  corpori  celeritatem  tribuens  de  fua  deperdit. 

Demonfirabuntur  autem  haec. 

Corpus  quantumvis  magnum  a  quamlibet  parvo  moveri  poteft  licet  quiescat 4). 

Eadem  eft  celeritas  appropinquandi  in  corporibus  occurrentibus  qua*  et  fepa- 
rationis.  hoc  autem  jam  demonftratum  fuit  s). 

Tum  illud  de  revenientibus  ea  celeritate  qua  poil  occurfum  refilierunt 6). 

Et  illud  de  aequali  accefïu  et  receffu  in  fingulis 7). 

Item  quod  quantumvis  magnum  corpus  alij  minori  quiescenti  nunquam  veloci- 
tatem  tribuit  qux  fit  dupla  fuae  8). 

Quod  aequale  jequali  omnem  fuum  motum  transfert  et  quod  eum  recipit  quem 
alterum  habebat,  fi  habuit  ullum  9). 

Corpus  majus  minori  occurrens  jam  ad  eandem  partem  moto,  minorem  ipfi 
celeritatem  dabit  quam  fi  quiescenti  occurrifiet  ,8). 


')  Comparez  la  note  2  de  la  p.  49. 

2)  En  effet,  soient  w/a,  »b  les  masses,  vA  et  rB  les  vitesses  par  rapport  au  navire  des  deux 
corps  qui  se  rencontrent,  et  soit  v  <v  a  <  vB  ia  vitesse  du  navire  dans  le  sens  où  se  meut  le 
corps  A.  On  trouve  alors  pour  la  quantité  du  mouvement  avant  le  choc  suivant  la  con- 
ception de  Descartes  et  par  rapport  à  la  rive  :  m  a  (r  a  -(-  v)  +  m  n  (r  r.  —  v) ,  et  après  le 
choc:  m \  (vA  —  v)  -|-  wb  (m  -f-  v).  La  différence:  2(/«A  —  m r)v  n'est  nulle  que  lorsque 
m  \  =  m\\,  tandis  qu'on  a  supposé  seulement  :  m  ava  =  ;»bi'b. 

3)  C'est  donc  ici  la  loi  de  la  conservation  du  mouvement  du  centre  de  gravité  commun  que 
Huygens  a  publiée  dans  le  Journal  des  Sçavans  du  18  mars  1669  dans  la  forme  suivante:  „Au 
reste  j'ay  remarqué  une  loy  admirable  de  la  Nature,  laquelle  je  puis  démontrer  en  ce  qui  est 
des  corps  Spheriques,  &  qui  semble  estre  générale  en  tous  les  autres  tant  durs  que  mois,  soit 
que  la  rencontre  soit  directe  ou  oblique  :  C'est  que  le  centre  commun  de  gravité  de  deux  ou  de 
trois  ou  de  tant  qu'on  voudra  de  corps,  avance  toujours  également  vers  le  mesme  costé  en 
ligne  droite  devant  &  après  leur  rencontre". 

4)  Comparez  la  Prop.  III  (p.  39)  du  Traité  „De  Motu". 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   1654. 


I  I 


7 


Varios  cafus  in  corporibusinaîqualibus  "). 
Item  problemata  ,2). 

Quod  quum  duo  diverfa  corpora  varia  celeritate  lata  idem  corpus  quiescens 
cequalicer  commovent,  aliud  corpus  non  «que  commovebunt  ,3). 

Quod  celeritatis  quadrata  duéra  in  quantitatem  cor- 
porum  femper  eandem  fummam  producunt  ante  corpo- 
rum  occurfum  et  poil  ,4). 

De  occurfu  globorum  non  directo.  Efto  A  [Fig.  9] 
globus  duplus  R  cui  quiescenti  occurrat  in  B.  ducatur 
CBRF  per  centra  utriusque  et  cadat  in  eam  perpcnd. 
AC.  et  fit  BF  fBC,  erit  F  locus  globi  R  port  tempus 
ab  occurfu  sequale  tempori  quo  A  venerat  ex  A  in  B.  Sit 
BDoo  £CB  vel  jBF,  et  fit  perpend.  DN  sequalis  AC 


5)  Voir  les  p.  96 — 97. 

6)  VoirlaProp.  V  (p.  47). 


7)  Huygens  a  en  vue  la  Prop.  VIII;  voir  la  p.  53. 

8)  Voir  la  Prop.  VII  (p.  51). 

9)  VoirlaProp.  II  (p.  37). 

IO)  On  ne  rencontre  pas  cette  remarque  dans  le  Traité  „De  Motu",  maison  la  déduit  facilement 
des  propositions  qu'on  y  trouve.  En  effet  l'augmentation  de  la  vitesse  du  deuxième  corps  ne 
dépen-i ,  d'après  le  Principe  de  la  relativité,  que  de  la  vitesse  relative  des  deux  corps.  Elle  est 

égale  à  -       — —  (v  a  —  v  b)  ,  et  la  condition  m  \  >  m  b  est  même  superflue  pour  assurer  la 
»  a  +  >w  B 

justesse  de  la  remarque.  Il  est  clair  d'ailleurs  que  cette  remarque  et  l'une  des  suivantes(voir 

le  troisième  alinéa  de  la  p.  117")  avaient  pour  but  de  pénétrer  plus  avant  dans  la  nature  de 

la  force  de  la  percussion. 

")  VoirlaProp.  IX  (p.  65)  du  Traité  „De  Motu". 

,:)  En  fin  de  compte  Huygens  n'a  pas  ajouté  de  problèmes  au  texte  de  son  Traité  „De  Motu", 
comme  il  l'a  fait  pour  le  Traité  sur  le  calcul  dans  les  jeux  de  hasard,  publié  en  1657;  voiries 
p.  89 — 91  de  notre  T.  XIV.  D'ailleurs  on  rencontrera  plus  loin  aux  pp.  133 ,  134  et  135  trois 
des  problèmes  en  question  et  peut-être  les  deux  mentionnés  dans  la  note  3  de  la  p.  154  y 
doivent  être  comptés  aussi. 

I3)  Soient  A  et  B  les  deux  corps  différents,  possédant  les  vitesses  va  et  vb;  la  condition  requise 
pour  qu'ils  donnent  la  même  vitesse  au  corps  C  en  repos  est  alors ,  d'après  la  deuxième  for- 
mule de  la  note  1  de  la  p.  6j  : 


2W7  A 


va 


2ffl?B 

m  b  -\-  m  c 


,.  VA  Wb(/«A  +  Wc) 

v  b  ,  ou  bien ,  —  = ) f . 

vB       i»a(«b  +  i«c) 


m  a  +  m  c 
Or,  pour  un  corps  D  en  repos,  remplaçant  le  corps  C  ,  la  même  condition  exige: 

y  a m  y.  (m  a  -\-mvi) 

vb       «a(wb-t«d)' 
et  il  est  facile  de  montrer  que  ces  deux  rapports  ne  sont  égaux  que  lorsqu'on  une 
ou  m  a  =  m  b. 
'«)  Voir  la  Prop.  XI  (p.  73)  du  Traité  „De  Motu". 


m  d  , 


n8 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  I  654. 


erit  N  locus  globi  A,  fimul  atque  R  eft  in  F.  et  BN 
tranfitus  ex  B  in  N  ').  potelt  ad  horum  demonftrationem 
etiam  confideratio  motus  extranei  adhiberi  2).  apparet 
etiam  NF,  AB  sequales  3)  elle,  nam  ND  seq.  AC  et 
DF  aeq.  CB,  et  triang.a  funt  rect.la  4)  imo  HBG  linea 
refta.  BGFA  ifosceles  s). 

De  occurfu  indirecto  quando  uterque  movetur  five 
in  partes  contrarias,  five  in  easdem.  et  vel  directe  vel 
indirecte  in  partes  contrarias  vel  easdem,  hoc  efr  in 
lineis  parallelis  vel  non  parallelis  tf). 

Cur  globus  aequali  impaétus  in  tabula  non  quiescat, 
in  caufa  eft  motus  circa  cent.  [Fig.  10.] 


[Fig.io.]  0 


d 


[Huitième  Partie.]  8) 


[•654.] 
Secundum  hoc  corrige  in  fequentibus,  Sed  non  puto  hoc  ipfo  opus  efle  9). 

Si  duo  corpora  in  eadem  linea  refta  ferantur  in  partes  contrarias,  movebitur 
alterum  alterius  refpeétu  velocitate  ex  utriusque  corporis  velocitatibuscompofita, 
fi  vero  in  eandem  partem  ferantur,  alterum  alterius  refpeclu  movebitur  veloci- 
tate qua  celerioris  velocitas  velocitatem  tardioris  excedit. 

Figura  quae  in  fine  efr  pag.  hujus  10).  Moveantur  in  eadem  refta  corpus  A 

[Fig.    11]     velocitate 
[Fig-".]  AEetB  velocitate  BH. 

et    primo   quidem    in 
partes  contrarias  "). 

Cum  igitur  quo  tem- 
pore  peragant  corpus 
A  fpatium  AE  etB  fpa- 


YP^$*Pk,-< 

O^ lfi~~îr~^  "umBHeodemdirtan 

-— î » — £)      tia  ipforum  AB  dimi- 

C         «"E.  H    3>    y       nuatur    vel    augeatur 


')  Evidemment  lluygens  part  de  la  supposition  que  le  frottement  qui  a  lieu  pendant  le  choc 
peut  être  négligé ,  puisqu'il  prend  l)N  =  AC  et  qu'il  ne  fait  pas  sortir  le  globe  R  de  la  ligne 
CF.  De  plus  il  traite  le  choc  comme  si  elle  avait  lieu  dans  cette  ligne  CF  entre  le  corps  A  avec 
la  vitesse  CB  et  le  corps  R  en  repos,  tandis  que  tu  \  =  a#/ii.  On  trouve  alors,  en  effet,  par 
les  formules  de  la  note  1  delà  p.  67  :v'A=BD=  \va=  %C  15  et  v'k  =  BF  =  f  v.\  =  fCB. 
Or,  ces  résultats  sont  conformes  à  la  théorie  moderne  de  la  percussion  sans  frottement  des 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654.  I  19 

fpatio  ex  utrisque  AE  ec  BH  compofico  manifeihim  lineam  utrique  fimul  AE  et 
BH  œqualem  menfuram  e(Te  celeritatis  qua  corpora  A  B  mutuo  rcfperflu  feruntur, 
cum  nimirum  AE  linea  celeritatem  dénotât  corporis  A  et  BH  corporis  B.  At  (i 
eandem  panera  corpora  ferantur  ■ 2)  quoniam  quo  tempore  A  corpus  tranfit  fpatium 
AE  et  B  fpat.  BH ,  codera  tempore  diminuitur  rurfus  vel  augetur  diltantia  corpo- 
rum  A  B  fpatio  quod  aequale  fit  differentiae  duarum  AE,  BH.  Evidens  eil  hanc 
eandem  differentiam  menfuram  efle  velocitatis  qua  corpora  mutuo  refpeftu 
moventur,  cum  AE  et  BH  menfuram  referunt  vclocitatum  in  corporibus  A  et  B. 

Corporis  cujusvis  velocitas,  alterius  corporis  refpeftu  quod  in  eadem  refta 
movetur  seltimetur  fecundum  augmentum  vel  diminutionem  ejus  quae  interutrum- 
que  eil  diilantise. 


corps  durs.  Elle  amène  immédiatement  DN  =  AC  et  puisque  la  somme  algébrique  des 
quantités  de  mouvement  dans  la  direction  CF  doit  rester  constante  et  que ,  de  plus ,  la  com- 
posante de  la  vitesse  relative  dans  cette  direction  doit  changer  de  signe  sans  changer  de 
grandeur  pendant  le  choc  (d'après  un  théorème  très  général;  voir  la  p.  26  de  l'Avertisse- 
ment qui  précède),  il  est  permis  de  calculer  les  composantes  des  vitesses  dans  la  direction 
CF  comme  si  celles  perpendiculaires  à  cette  direction  n'existaient  pas. 
')  En  effet  de  cette  manière  le  cas  général  du  choc  oblique  peut  être  réduit  à  celui  où  l'un  des 
deux  corps  est  en  repos. 

3)  C'est-à-dire  que  la  vitesse  d'éloignement  après  le  choc  est  égale  à  la  vitesse  d'approchement 
avant  le  choc.  Or ,  c'est  là  une  propriété  générale  du  choc  oblique  sans  frottement  des  corps 
durs  sphériques  dont  le  centre  de  la  figure  coïncide  avec  le  centre  de  gravité. 

Pour  le  montrer  considérons  les  composantes  de  la  vitesse  relative  des  corps  dans  la 
direction  AB  de  leurs  centres  et  dans  celle  perpendiculaire  à  celle-ci.  La  dernière  de  cescom- 
posantes  ne  change  pas  par  le  choc  et  l'autre  change  de  signe  sans  changer  de  grandeur.  Par 
conséquent  leur  résultante  change  de  direction  mais  non  pas  de  grandeur. 

4)  Savoir  les  triangles  rectangles  ABC  et  NDF. 

5)  À  cause  de  la  congruence  des  triangles  BAC  et  FND  on  a  LNFD  =  LCBA  et,  par  suite, 
=  i_GBF.  Donc  le  triangle  BGF  est  isocèle. 

6)  Huygens  ne  s'occupe  pas  du  choc  oblique  dans  son  Traité  „De  Motu". 

7)  La  figure  représente  évidemment  une  bille  de  billard,  mois  il  semble  difficilededevinerceque 
signifie  la  ligne  légèrement  courbée  qui  semble  partir  du  centre  de  la  bille.  Comparez  la 
note  10  de  la  p.  107. 

8)  Cette  Partie  est  empruntée  aux  pages  numérotées  23  et  24  par  Huygens. 

9)  En  effet  les  considérations  qui  suivent  dans  cette  Huitième  Partie  n'ont  pas  l'importance  et 
l'originalité  de  tant  d'autres  qu'on  trouve  dans  l'Appendice  présent  et  Huygens  ne  les  a  pas 
reproduites  dans  son  Traité  „De  Motu".  Toutefois  nous  n'avons  pas  voulu  les  supprimer. 

Évidemment  Huygens  se  propose  d'y  traiter  aussi  rigoureusement  le  mouvement  uniforme 
relatif  que  Galilée  avait  traité  le  mouvement  uniforme  général  dans  le  Chapitre,  intitulé 
„De  motu  a:quabili"  de  la  „Giornata  terza"  de  l'ouvrage  mentionné  dans  la  note  1  de  la 
p.  1 1 5  ;  voir  les  p.  1 9 1 — 1 96  du  Vol.  VIII  (  1 898)  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di  Galilei". 

IO)  Nous  avons  préféré  la  reproduire  ici. 

")  Voir  dans  la  Fig.  1 1  les  parties  marquées  1  et  2  par  Huygens. 

,2)  Voir  les  parties  marquées  3  et  4. 


I  20  DR  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1  654. 

Atque  adeo  aeque  velocicer  aliorum  refpeéhi  moveri  dicantur  quae  eodem  vel 
aequali  tempore  pari  quoque  fpatio  ab  alijs  recédant  vel  accédant. 

Etiam  cum  alterum  ei  corpori  adquod 
[Fig.  12.]  referturappropinquat,  alterum  recedit. 

Q__ q q       m     t    Veluti  pofitis  in  eadem  reéta  corporibus 

($  "D      /\  C  -j:  A,  B,  C  [Fig.  12].  Si  aequali  temporis 

intervalle-  peragat  corpus  B  fpatium  BD 
accedendo  ad  A,  corpus  vero  C  fpatium  ipfi  sequale  CE,  fed  ab  A  recedens; 
dicentur  tamen  refpeftu  corporis  A  pari  velocitate  moveri  corpora  B  et  C. 

Theorema. 

Si  corpora  duo  in  eadem  recta  inaequali  celeritate  ferantur, 
dummodo  utrumque  motu  aequabili,  etiam  alterum  alterius 
refpectu  aequabili  motu  procède  t. 

Ponantur  corpora  A  et  C  ')  [Fig.  1 1]  quae  in  eadem  refta  ferantur  motu  aequa- 
bili. A  verfus  E  et  B  verfus  H. 

Quatuor  autem  funt 

[Fig.  11.]  cafus1);  nam   vel  in 

a  contrarias  partes  motus 

.>*lç £ — ^ jp  ^    «* contingit,    idque    vel 

^/\  \r    ^  ~& — z£ — i accedendo    vel    rece- 

Û^ \<\   >£&\^   dendo.  Vel  in  partem 

A/  U^^l     ^^'S^K?       eandem,     ubi    rurfus 

jrf-ÇïL^JL ^Q£ -jj^fr"^*   differentia    eft:,  quod 

. ) 1 — £)      vel  praecedens  corpus 


Tl  3>  y  tardius  fubfequente 
moveatur  vel  celerius. 

Dicimus  itaque  quibuscunque  aequalibus  temporis  intervallis  etiam  fpatijs 
aequalibus  diminui  vel  augeri  diftantiam  inter  corpora  A,B.  Sumatur  quaecun- 
que  temporis  pars  quâ  corpus  A  tranfiverit  fpatium  AC,  corpus  B  ver5  fpatium 
BD.  Sequente  igitur  parte  temporis  quae  priori  aequalis  fit,  peraget  A  fpatium 
CE  ipfi  AC  aequale  quoniam  motu  fertur  aequabili,  atque  item  corpus  B  fpatium 
DH  aequ.  BD.  Unde  apparet  aequalibus  temporibus  in  primo  quidem  cafu 
deceffifte  dillantiae  corporum  AB  partes  aequales  quantum  nimirum  efiîciant  duae 
fimul  AC  et  BD.  Sequenti  vero  cafu  tantundem  fingulis  temporibus  acceflîfie 
diftantiae  AB. 

Rurfus  tertio  cafu  fingulis  temporibus  tantum  illam  diminui  quanta  eft  diffe- 
rentia duarum  AC,  BD.  Eandem  denique  ditferentiam  poftremo  cafu  fingulis 
temporibus  accrevifle. 


de  motucorporum  ex  percussione.  appendice  i.  i  654.  12  1 

[Neuvième  Partie.]  3) 

L1654.] 
Impiger  et  ftudio  tenear  licet  usque  fevero, 

Theorema  1. 

Si     corpori     quiescenti     occurrat     aliud    ipfi    aequale    poft 
occurfum  quiescet  hoc,  omnisque  motus  alteri  acquiretur4) 

Quiescenti  corpori  A  [Fig.  13]  occurrat  aequale  corpus  B,  dicopoft  occurfum 

quiescere  hoc  debere,  celeritatem- 
[Fig.  1 3.]  M  ,  '  c 

L    b     °  J  que  qua  adveneratomnemtransterre 

in  corpus  A.  Ideoque  fi  unam  tem- 

poris  partem  infumpfit  B  dum  pergit 

s£/y  &Ê  I        ~~  H~      i  BadA,alteram  i  11  i  aequalem  infumet 

tP         *£  îr  A  d.um  percurrat  fpatium  AC  ipli 

AB  aequ.  Dividantur  enim  diftantiae 
BA,  AC  utraque  bifariam  in  H  et  K  duclaque  DF  parall.BA,fint  puncl:aD,E,F 
e  regione  punftorum  H,  A,  K.  Igitur  motu  aequabili  et  celeritate  dimidia  cor- 
poris  B  navi  deferatur  fecundum  lineam  DF,  is  quidemdum  B  pervenit  ad  A  con- 
ficiet  fpatium  DEdirtantia?  BA  dimidium.  Atque  ipfius  refpeftu  aequali  velocitate 
corpora  B  et  A  fibi  mutuo  occurrent.  Ergo  quoniam  mole  etiam  aequalia  funt 
debebunt  ejusdem  fpectatoris  refpeftu,  ea  qua  venerunt  velocitate  utraque 
reverti  5).  Ideoque  fi  unam  temporis  partem  impenderunt  priusquam  fefe  mutuo 
attingerent,  poft  alteram  tantam  unumquodque  in  locum  priltinum  revertifle 
debebit,  dicti  feilicet  fpeftatoris  refpectu  qui  interea  tranfijt  fpatium  EFipfi  DE 
aequale.  Quod  quidem  non  aliter  fieri  poteft  quam  fi  corpus  A  confecerit  fpatium 
AC  ipfi  BA  sequale  et  B  reftiterit  ad  occurfum  corporis  A.  ficut  enim  fpeftator 
in  D  conftitutus  erat  e  regione  punfti  H  medij  inter  corpora  BA  ,  ita  rurfus  in  F 
e  regione  puncti  K  quod  médium  eft  inter  corpus  B  reftantis  fi)  ad  occurfum  A  et 
corpus  A  delatum  in  C.  Itaque  fie  fieri  neceiïe  eft  quemadmodum  fuitpropofitum. 
Cseterum  quia  fequentium  quoque  demonftrationum  vis  omnis  in  huiusmodi 


ér~ ^^-^| 


')  Lisez:  B. 

*)  Voir  les  parties  marquées  1  ,  2,  3  ,  4  de  la  Fig.  1 1. 

3)  Cette  Partie  est  empruntée  aux  pages  du  Manuscrit  numérotées  25 — 28. 

4)  Comparez  la  Prop.  I  (p.  33)  du  Traité  „De  Motu". 

5)  Voir  r„Hypothesis  II"  (p.  31)  du  Traité  „De  Motu". 

6)  Lisez:  restans. 

16 


122 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   I  654. 


relatione  motus  ad  diverfa  corpora  conliftit  idcirco  paulo  manifeftiusob  oculos 
ponenda  videtur  demonftratio  primi  hujus  theor.is.  Efto  igitur  navigium  HK 
[Fig.  14]  quod  aequabili  motu  pergat  dextram  verfus.  Inque  eo  fedeat  veftor  e 
regione  punétu  D.  Cujus  refpeftu  aequali  celeritate  ferantur  ad  fe  mutuo  corpora 
xqualia  B,  A.  Quae  quidem  aequalibus  fpatijs  exfifrentibus  DB,  DA,  concurrent 
in  D,  ve&oris  refpe&u  et  pofl:  mutuum  impulfum,  ejusdem  refpeclu,  aequali 
rurfus  celeritate  digredientur.  Quod  fi  vero  eodem  tempore  (puta  fecundi  unius) 


[Fig.  14.] 


4bs 

c  ^^ 


quo  corpora  B  et  A  venere  ad  occurfum  in  D,  navigium  et  cum  ipfo  unâ 
vector  confecit  fpatium  DA,  necefle  eit  corpus  A  immotum  permanfifle  refpe&u 
ripae  G  aut  fpeclatoris  ibi  confiftentis;  corpus  vero  B  confecifle  omne  fpatium 
BA.  Nam  non  aliter  fieri  poteft,  iftis  pofitis,  ut  veftori  corpora  B  et  A  aequali 
celeritate  fibi  invicem  occurrifTe  appareant.  Port  concurfum  autem  qui  con- 
tingit  in  A  refpeétu  ripae,  ut  aequali  rurfus  celeritate  à  fe  invicem  corpora 
recédant  refpe&u  vectoris,  qui  altero  temporis  fecundo  tranfijt  fpatium  AF  ipfi 
DA  a;quale,  id  aliter  fieri  nequit  quam  fi  corpus  B  quiescat  poft  impulfum  in  A 
refpeélu  fpettatoris  G,  atque  ut  corpus  A  percurrat  diclo  temporis  fecundo 
fpatium  AC  ipfi  BA  aequale. 

Itaque  refpeclu  fpe&atoris  G,  primo  temporis  fcrupulo  pervenit  corpus  B  ad  A 
quiescens  altero  autem  fcrupulo  confecit  corpus  A  fpatium  AC  ipfi  AB  aequale, 
et  B  reftitit  omnis  motus  expers  ad  occurfum  in  A. 


')  Comparez  la  Prop.  II  (p.  37)  du  Traité  „De  Motu". 

*)  Posant  AC  =  va,  BC  =  y»,  on  a  (en  ayant  égard  à  la  direction  contraire  devAetVB): 
AH  =  I(va-vb)  et,  par  suite,  KL  =  HC  =  AC  —  AH  =  vA  —  4  (vA  —  vb)  = 
=  è(vA-r-vB> 

3)  Ce  qui  va  suivre  jusqu'aux  mots:  „Sed  mole"  est  difficile  à  déchiffrer  à  cause  des  nom- 
breuses ratures  et  altérations. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   1654.  I  23 


Theorema  2. 

Si  corpora  duo  ae  q  u  a  1  i  a  i  n  se  q  u  a  1  i  celericate  moveantur  et 
v  e  1  à  c o  n  t  r  a  r  ij s  p  a  r  c  i  b  u  s  venientia  i  n  t  e  r  f  e  c o  1 1  i  d  a  n  t  u  r ,  v  e  1 
in  e  a  n  d  e  ni  p  a  r  t  e  ni  :  e  n  d  c  n  t  e  u  t  r  o  q  u  e  t  a  r  d  i  ù  s  p  r  ae  c  e  d  e  n  s  à  f  u  b- 
fequente   propellatur;    permutât  a    invice  m  celeritate  exinde 


fercn t ur  '). 


Tendant    primo    in    partes 
[Fig.  15.]  contrarias  corpora  aequalia  A 

^^ fc       t         f\  et  ^"  ^c  ^  quidem  celeritate 

/4       sji         "fn     V     g       3  ■}?  AC  :  B  verb  celeritate  minore 

^j , ^_  BC.     Occurrent     igitur    fibi 

K      L      Ai  mutuo  in  C.  Dico  reverfurum 

inde  corpus  A  celeritate  CD  ipfi 
BC  aequali  corpus  verb  B  celeritate  CE  aequali  AC.  Hoc  eft  fi  prima  temporis  parte 
corpora  A  et  B  venere  in  C,  poft  alteram  temporis  partem  priori  aequalem  inve- 
nietur  corpus  A  in  D,  et  B  in  E.  Dividatur  enim  diftantia  AB  bifariam  in  H, 
lïtque  CG  aequalis  CH ,  et  ducla  KM  parallela  AB  fini  punéta  KLMe  regione 
pundtorum  II,  C,  G.  Qui  igitur  praetervehitur  celeritate  KL  2),dum  A  fertur cele- 
ricate AC  et  B  celeritate  BC J),  is  perveniet  in  L  cum  utrumque  corpus  ad  Ccon- 
venerit,  et  refpeftu  ipfius  aequali  celeritate  procèdent  corpora  A  et  B.  cum  enim 
aequali  prius  fpatio  corpus  utrumque  ab  ipfo  fuerit  remotum,  eodem  tempore 
utrumque  ex  adverfo  ipfi  faétum  eft  in  C  4).  Sed  mole  quoque  aequalia  funt  cor- 
pora, ergo  pari  rurfus  celeritate  a  fe  invicem  recedere  ea  necefle  eft,  ejus  quem 
diximus  refpeétu  5)  Quare  Ci  unam  temporis  partem  infumpfere  ante  mutuum 
contaclum,  debebunt  ab  occurfu  poft  alteram  temporis  partem  ad  priftinum 
locum  quodque  revertiiïe ,  difti  fpeftatoris  refpeétu,  qui  interea  confecit  fpatium 
LM.  Id  vero  fieri  non  poteft  nifi,  quod  corpus  A  tranfierit  fpatium  CD,  et  B 
fpatium  CE.  Eli  enim  diftantia  DE  aequalis  ipfi  AB,  quoniam  utraque  feorfim 
CD,  CE  aequales  utrique  CB,  CA.  Verum  et  CG  aequalis  eft  CH;ergotota 
quoque  GD  aequalis  HB.  Sed  HB  dimidia  eft  ipfius  AB,  ergo  et  GD  dimidiaDE; 
ideoque  diftantia  DE  bifariam  dividitur  in  G.  Unde  manifeftum  eft  fitum  corpo- 
rum  in  D  et  E ,  refpectu  fpeétatoris  in  M  quod  eft  e  regione  punéti  G  eundem  efle 
qui  fuerat  corporum  in  A  et  B  conftituto  ipfo  in  K. 


4)  On  lit  encore  en  marge:  AC  00  CE,   GE  00  HA  v[idelicet]  IIB,  DC  00  CB, 

AH  00  GD  00  HB  v.  HA. 

5)  Voir  toujours  l'„Hypothesis  H"  p.  31. 


124  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   1654. 


[Fig.  16.] 

(À — 1 — fe— « — » " — t: — 7*0^ 


Sed  nunc  corpus  ucruniquc  in  eandem  partem  movcri  intelligatur,  B  [Fig.  16] 
quidem  celeritate  BC,  et  A  celeritate  AC.  hoc  igicur  attinget  corpus  BC  ')  in 

puncto  C.  Dico  autem 
utrumque  in  eandem 
partem  uti  prius  dela- 
tum  iri  fed  permutata 

£ *  yfo  invicem  celeritate,  ut 

AferaturceleritateCD 
ipfi  BC  aequali;  B  vero  celeritate  CE  sequali  AC  quantam  fcilicet  prius  habuit 
corpus  A.  Politis  enim  ficut  in  cafu  prsec.  punétis  H,  G  et  K,  L,  M  2).  Evidens 
eft  ei  qui  praeterveheretur  celeritate  KL  dum  A  fertur  celeritate  AC,  et  B  celeri- 
tate BC,  ei  inquam  pari  celeritate  utrumque  corpus  moveri3),  et  conjungi 
utrumque  in  C  cum  ipfe  eft  in  L.  iEquali  igitiir  celeritate  utrumque  recedere 
necefTe  eft  ejusdem  fpectatoris  refpectu  4),  qui  fecundo  tempore  conficit  fpatium 
LM.  ideoque  ipfo  in  M  perveniente  débet  punctum  e  regione  G  eodcm  modo 
CcCe  habere  ad  corpora  in  D  et  E,  uti  punctum  H  ad  eadem  in  A  et  B.  Quod 
fane  fieri  non  poteft  nifi  quo  tempore  fpettator  venit  ab  L  ad  M,  corpus  B 
peragat  CE  ipfi  CA  œquale  et  A  corpus  fpatium  CD  sequale  CB.  Ergo  fie  fieri 
neceffe  eil  ut  fuit  prop. 

Ex  5)  quovis  impulfu  corpora  non  nifi  xquabilem  motum  nancisci.  hoc  eft  quo 
aequalibus  temporibus  sequalia  fpatia  percurrant. 

[Etii  in  alijs  quoque  corporibus  locum  habeant  quse  demonitraturi  fumus, 
fphseras  tamen  adhiberi  6).] 

Sphaeras  quidem  quarum  centra  in  eadem  reéta  moventur  propter  mutuum  im- 
pulfum  lineâ  non  excedere,  quoniam  abfurdum  diftu  effet  magis  ad  unam  quam 
ad  aliam  partem  defleftere. 

Reliquis  vero  corporibus  idem  evenire  quando  contaftus  punctum  in  eam  rectam 
incidit,  fecundum  quam  utriusque  gravitatis  centra  moventur  7). 

Quoniam  fpatia  à  diverfis  corporibus  sequali  tempore  peracla  motu  sequabili, 


')  Lisez:  B. 

*)  Savoir  de  sorte  que  AH  =  HB,  CG  =  CH,  tandis  que  les  points  K,  L,  M  correspondent 
aux  points  II ,  C,  G. 

3)  Puisque  AC— KL  =  AC—  HC  =  AII  et  KL  —  BC  =  HC  —  BC  =  HB,  où  par  con- 
struction AH  =  I1B. 

4)  Voir  l'„Hypothesis  II",  p.  31. 

5)  Ce  qui  suit  encore  dans  cette  Neuvième  Partie  constitue  évidemment  des  considérations 
préalables  dont  Huygens,  a  une  époque  donnée,  a  voulu  faire  précéder  ses  Théorèmes  sur  la 
percussion  des  corps. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   I  654.  125 

in  eadem  qua  velocitates  funt  ratione.  Ideo  velocitatum  rationem  ratione  fpatio- 
rum  mctiemur  qua?  ijfdem  vel  ajqualibus  temporibus  percurfa  funt.  Veluti  cnm 

fimul  corpus  A   [Fig.  17]  moveri  dicetur 
celeritate  AC,  et  corpus  B  celeritate  BC, 

/"A         1  t f2\    intelligendum  ert  eodcm  temporis  intervallo 

^^     Q>  ^  /^r        percurrifle  corpus  A  fpatium  AC  et  corpus  B 

fpatium  BC.  Velocitatibus  eam  inter  fe  ratio- 
nem tenentibus  qua?  efl:  linearum  AC  ad  BC. 

Prœterea  ex  ordinc  quo  terminos  linearum  appellabimus,  intelligatur  in  quam 
partem  motus  contingat.  Veluti  cum  corpus  A  dicetur  moveri  celeritate  AC  id 
lîgnificabit  certo  temporis  intervallo  pervenifle  sequabili  motu  ab  A  ad  C,  non  à 
C  ad  A.  Similiter  cum  dicetur  poftea  ferri  celeritate  CD,  fignificatur  alia  tem- 
poris parte  quae  fit  priori  œqualis  perveniiïe  ex  C  in  D.  Ut  enim  poffit  ratio  lineae 
AC  ad  CD  proportionem  defignare  velocitatum ,  oportet  fpatia  AC,  CD  equali- 
bus  temporibus  decurfa  fuiffe. 

[Dixième  Partie.]  8) 

Generaliter  9) 

Si  majus  corpus  minori  quiescenti  allidatur  eadem  celeritate  à  fe  invicem  cor- 
pora  discedunt,  qua  movebatur  majus  '°). 

Feratur  corpus  A  [Fig.  18]  cele- 

[F'g- 180  ritate  AB  ad  corpus  B  quod  quiescat 

-j*«y  C  3>    fitque  ipfo  A  minus.  Dico  poft  im- 

pulfum  recefliira  à  fe  invicem  cor- 

-t-sté'^  &*2X*  pora  eadem  celeritate  AB.  Hoc  ert, 

*•  fi  temporis  parte  una  tranfivcrit  A 

fpatium  AB;  poil  alteram  fimilem 


6)  La  phrase  entre  parenthèses  fut  biffée  depuis;  mais  elle  nous  semble  propre  à  expliquer  ce 
qui  va  suivre. 

7)  Huygens  oublie  que  de  plus  au  point  de  contact  le  plan  tangent  commun  doit  être  perpendi- 
culaire à  la  droite  en  question. 

8)  Cette  Partie  est  empruntée  aux  pages  numérotées  29 — 32  et,  vers  la  fin,  àce  qu'on  lit  à  la 
page  numérotée  20  invertie  ;  voir  la  note  1 1  de  la  p.  1 3  1 . 

9)  Ce  mot  fut  écrit  par  Huygens  en  haut  de  la  page  à  une  époque  inconnue. 

10)  Comparez  (p.  43)  la  Prop.  IV  du  Traité  „De  Motu".  Il  est  vrai  que  la  Proposition  présenteest 
moins  générale,  mais  il  est  clair  qu'à  l'aide  du  Principe  delà  relativité  on  en  peut  déduire  facile- 
ment la  Prop.  IV  elle-même.  C'est  ce  que  Huygens  va  bientôt  accomplir;  voir  la  p.  1 27  qui  suit. 


H 


126  DE  MOTU  CORPORIM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   I  654. 

temporis  parcem  rurfus  incervallo  ipfi  Ali  aequali  fejunéta  fore  corpora.  Quod  ut 
fiât  manifeftum  fcienduro  eit  imprimis,  corpus  quidem  B  ab  A  majore  propelli  '). 

ipli  vero  A  de  tribus  unum  contin- 

[Fig.  18.]  gère  debere,  ut  port  impulfum  vel 

>^4  *^^l»  ^      ^~  5^    omnino  conquiescat,  vel  rétro  fera- 

v     *~~*       '    P  I    s  r— jZ* ■&  J  l    tur,  vel  denique  ut  prorfum  ire  per- 

■ *■/*&*&  £^>^><»  gat.  E  quibus  hoc  poiterius  femper 

*-  verum  efle  in  fequentibus  oftende- 

tur  a),  fed  in  prefens  quodcunque  è 
tribus  ilatuatur  propofitum  comprobabimus. 

Primo  igitur  ponamus  pulfo  corpore  B  corpus  A  tamen  pergere  moveri  in 
partem  eandem.  Quia  autem  motum  dédit  corpori  B  aliquid  de  fua  celeritate 
remifit  ').  Itaque  cum  primo  tempore  confecerit  fpathim  AB,fequenti  tempore 
ponatur  confecifTe  BC  fpatium  ipfo  AB  minus,  dico  corpus  B  eodemfecundoper- 
currifle  fpatium  BD  ita  ut  diftantia  corporum  CD  aequalis  fit  ipfi  AB.  Dividatur 
enim  AC  bifariam  in  E ,  fintque  puncta  H ,  K ,  L  ex  adverfo  punctorum  A  E  C  in 
linea  ipfi  AB  œquidiftante.  Si  quis  igitur  praetervehatur  celeritate  HK,  dum  cor- 
pus A  fertur  celeritate  AB  eum  primo  tempore  prsetervertet  corpus  A  fpatio  EB 
fequenti  vero  exafto  tempore  cum  ipfe  pervenerit  in  L  rurfus  ex  adverfo  ipfi 
continget  corpus  A,  pervenit  enim  in  C.  Itaque  refpeétu  ejus  qui  fie  praeter- 
vehitur  eandem  celeritatem  habet  corpus  A  ante  et  port  impulfum.  Quare  neque 
corpus  B  quidquam  de  motu  aut  celeritate  fua  ami  fi  (Te  oportet 3).  dicli  autem 
fpeclatoris  refpeétu  qui  vehebatur  celeritate  HK,  habuit  corpus  B  tempore  primo 
cum  quiesceret  eam  ipfam  celeritatem  HK.  Ergo  tantam  quoque  altero  tempore 
confervaïïe  ipfum  neceiïe  eft.  Ergo  vel  in  eandem  partem  fervavit  celeritatem 
omnem  vel  in  contrariam,  fpeclatoris  feilicet  refpeétu.  Sed  non  in  partem  eandem, 
quia  debuifîet  femper  quietum  remanfiiïe  in  B ,  quod  non  fierijam  ab  initio  di&um 
fuit*).  Ergo  in  contrariam.  quum  igitur  primo  tempore  appropinquarit  ad  fpecta- 
torem  celeritate  HK,  fequenti  tempore  pari  celeritate  ab  ipfo  recedere  necefîe 
eft:.  Quamobrem  cum  primi  temporis  initio  praecefîerit  corpus  B  fpeératorem  in  H 


')  Voir  (p.  39)  l'„Hypothesis  IV"  du  Traité  „de  Motu". 

J)  Comparez  l'avant-dernier  alinéa  de  la  p.  129.  La  Proposition  en  question  ne  fut  pas  for- 
mulée expressément  dans  le  Traité  „De  Motu".  Consultez  d'ailleurs  la  première  formule  de 
la  note  1  de  la  p.  6j  pour  le  cas  vn  =  o. 

3)  Voir  r„Hypothesis  V"  (p.  41). 

4)  Huygens  souligna  la  phrase  que  nous  avons  mise  en  italiques  et  annota  en  marge,  évidemment 
comme  préférable,  la  phrase:  „quod  est  absurdum  cum  ita  penetrare  debuerit  cor- 
pus A". 

5)  Consultez  la  note  10  de  la  p.  1 25. 

6)  Voir  le  „Theorema  2"  de  la  p.  123. 

7)  Ces  quatre  cas  sont  indiqués  dans  la  Fig.  21. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654.  I  27 

conllicutum  fpacio  AB,  eundem  exafto  fecundo  tempore  cum  in  L  conllitutus  ell, 
sequali  fpacio  CD  prœcedere  débet,  ergo  conltat  propofitum. 

Dicacur  mine  corpus  A  pollquam  pepulit  B  quiescens,  retrorfum  agi,celeritate 

[Fig.  19.]  BC'    ^Fig-  l9~]   q"«  quidem  minor  crit 

celeritate  AB  qua  venerat  ') ,  quia  aliquam 

Çy ^      f*  3L  "?    contulit  corpori  B. 

Cum    îgitur    iecundo   tempore  exacto 
J\      £      "I  pervenerit  corp.  A  in  C,  dico  corpus  B 

fore  in  D,  ita  ut  dillantia  CD  ipfi  AB 
cequalis  fit.  Eltque  demonitratio  eadem  quae  in  cafu  précédente. 

Denique  fingamus  corpus  A 
L  lg*  20,-l  pulfoBquiescere.  Diconecefle 

/£x 0 ,  ,   efTe  ut  corpus  B  currat  celeri- 

^T~  <  <S  d?  tateBDipfi  ABaaquali.  Neque 

j .  hic  diverfa  ell  demonltrationis 

H  /^  L  ratio,    coeuntibus     in    unum 

punclis  B  et  C. 

Quoties  duo  corpora  inter  fe  colliduntur,  eadem  ell,  mutuo  refpeétu,  disce- 
dentibusceleritas,  quse  fuit  appropinquantibus  5). 

./Equalibus  corporibus  jam  antea  accidere  demonflratum  fuit <J).  Sed  et  inaequa- 
libus  eo  casu  quo  minus  quiescit.  Unde  quatuor  adhuc  cafus  fuperfunt 7).  Nam  vel 
majus  e  duobus  quiescit,  vel  ex  adverfo  ad  fe  invicem  feruntur,  vel  celeriorimotu 
minus  infequitur  majus,  vel  contra.  Quos  fimul  omnes  proponemus  demonllrabi- 

musque.  Sit  ergo 
^•2,-J  corpus   A  [Fig. 

^ — ■£)  21]  minus  quam 

£ — ■ — 1 . .  B.  Et  feratur  A 

celeritate  AC,  B 
verb  vel  omnino 
quiescat  vel  ha- 
beat  celeritatem 
BC.  Cum  igitur 
ante  occurfum 
mutuo  refpeélu 
corpora  habue- 
rint  celeritatem 
AB  dico  et  poil 
occurfum  mutuo 
refpeélu  parem 
ipfi  AB  celeritatem  habitura.  hoc  ell ,  fi  una  pars  temporis  intercefierit  priusquam 


128  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCL'SSIONE.  APPENDICE  I.   1654. 

corpora  A  et  B  in  C  convenirent  dico  fequente  altéra  aequali  temporis  parte 
exaéti,  rurfus  intervallo  quod  ipfi  AB  oequale  fit  fejun(fta  fore.  Si  quis  enimpre- 

tervehaturceleri- 
tFig-2I0  tate  DE  ipfi  AC 

--^3  œquali  quâ  fertur 

corpus  A ,  ejus 
refpe&u  ipfum  A 
quiescit,et  folum 
B  movetur  cele- 
ritate  BA.  Eft 
autem  A  minus 
quam  B.  Ergo 
per  anteced.  ') 
;*  ejusdem  praeter- 
'  vecli  refpectu 
etiam  eadem  ce- 
leritate  AB  cor- 
pora poft  occur- 
fum  a  fe  invicem  recèdent,  adeo  ut  fînito  ajquali  poft  impulfum  tempore  cum 
ipfe  confecerit  fpatium  EH  œquale  DE  dirtent  rurfus  intervallo  ipfi  AB  sequali. 
Hoc  autem  fieri  nequit  nifi  rêvera  et  cujusvis  alterius  refpeclu  eo  fpatio  diftent. 
Ergo  ficut  propofitum  eft  continget. 

Theorema. 

Corpus  omne  quiescens  à  quamlibet  exigu o  corpore  et  céle- 
ri t  a  t  e  q  u  a  1  i  b  e  t  i  m  p  a  c  t  o  movetur2). 

Quiescat  corpus  A  [Fig.  a  a]  ,  et  occurrat  ei  qualibet  celeritate  corpus  B  ipfo  A 
rpj      o  -,  minus.  Dico  hoc  ab  illo  moveri. 

^  Sumatur   AK    aequ.    AB  fintque 

g 4Q y  ^ V  punfta  C,  D,  E  ex  adverfo  punéto- 

__ rum   B,  A,  K   in    linea    ipfi    BA 

C  <3  ""^i  parallela.     Si    ergo    prsetervehatur 

quis  celeritate  ea  qua  fertur  corpus 
B,  ut  quo  tempore  B  conficit  fpatium  BA,  ipfe  percurrat  œquale  fpatium  CD, 


')  Voir,  p.  1 25 ,  le  début  de  la  présente  Dixième  Partie. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654.  I  29 

ejus  refpeclu  quiescit  corpus  B,  totaque  hujus  celcritas  attribuitur  *)  corpori 
A.  Quare  poil  impulfum,  débet  ejusdem  fpeclatoris  refpeftu  qui  fecunda  tem- 
poris  parte  priori  tequali  confecit  fp.  DE,  moveri  corpus  B,  A  vero  remififfè 
aliquid  de  lu  a  celeritate  aut  omnem  amifiiTe  4).  Horum  vero  utrumvis  non  aliter 
fieri  poteft  quam  (i  aliquid  fpatij  percurrat  ab  A  ver  fus  K,  puta  fpatium  AH. 
Nam  lî  in  A  quietum  maneret,  tmn  diéli  fpeér..is  refpeéhi  nihil  de  celeritate 
fua  amilifTet  quod  eiïe  nequit.  Itaque  motum  accepit  corpus  A  occurfu  cor- 
poris  minoris  B.  Cseterum  fpatium  AH  minus  efle  debere  quam  AB  vel  AK 
manifelhim  ell  quia  minorem  celeritatem  à  corpore  B  accepit  A  quam  ipfum 
B  habuerit. 

Cartefij  vero  falfas  cfie  régulas  prêter  primam  omnes  ex  hac  et  praecedenti- 
bus  propofitionibus5)  manifeftum  eft.  Nam  huic  quidem  contrarium  plane  ftatuit, 
corpus  fcilicet  majus  quiescens  nullo  iéhi  vel  tantillo  minoris  moveri  poiïe  6). 

Axioma  fit.  quod  minus  corpus  majori  quiescenti  occurrens  dabit  ei  minorem 
quam  habet  ipfum  celeritatem7),  nam  quod  aliquam  conferet  ex  ijs  quae  hic 
antea  pofita  funt  probabitur  8). 

Corpus  quiescens  à  diverfae  magnitudinis  corporibus  fingulis  feorfim  impul- 
fum ,  majorem  celeritatem  à  majori  accipere  quam  à  minori  fi  eadem  celeritate 
utrumque  occurrat 9). 

Inde  quod  majus  minori  quiescenti  occurrens  continuât  motum  fuum  in  eandem 
partem  IO). 

Tum  theorema  in  principio  phylirae  ")  :  Si  majus  &c.  ,:1) 


a)  Comparez  (p.  39)  la  Prop.  III  du  Traité  „De  Motu". 

3)  Au-dessus  de  ce  mot  ou  lit  :  „cedit". 

4)  Voir  (p.  39)  l'„Hypothesis  IV"  du  Traité  „De  Motu". 

5)  Nous  ne  savons  pas  quelles  Propositions  Huygens  a  en  vue  ici, 

6)  Voir  la  note  1  de  la  p.  38.  Ajoutons  que  cet  alinéa  avait  été  biffé  par  Huygens,  mais  que 
plus  tard  il  écrivit  en  marge:  „non  deletldum". 

r)  On  ne  rencontre  pas  cet  „Axioma"  parmi  les  Hypothèses  du  Traité  „Ue  Motu". 

8)  Voir  p.  e.  la  démonstration  du  „Theorema"  de  la  p.  r  28. 

9)  Cet  „Axioma"  ou  „Propositio"  manque  dans  le  Traité  „de  Motu".  Ajoutons  que  cet  alinéa 
et  l'alinéa  précédent  furent  biffés  mais  qu'on  lit  en  marge:  „hoc  retinend.". 

I0)  Pour  déduire  cette  Proposition  de  ce  qui  précède  il  suffit  d'ajouter  aux  mouvements  consi- 
dérés dans  le  premier  „Axioma"  un  mouvement  commun  qui,  avant  le  choc,  réduit  le  corps 
plus  petit  au  repos. 

")  Lisez:  „philyra;". 

,:)  Voir,  p.  125,  le  début  de  la  Dixième  Partie,  laquelle  Partie  est  écrite  en  entier  sur  une  même 
feuille  („philyra")  de  quatre  pages  à  l'exception  des  quatre  derniers  alinéas. 

l7 


130  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.  1654. 

tum  fequens  ').  Tum  quod  minus  à  majori  refilic  a)  ,  fi  non  poteft  aliter. 
Quod  majus  minori  quiescenti  minorem  quam  duplum  fui  dat  *). 

Haftenus  demonftratum  eft  quod  non  tantum  minus  à  majore  corpore  moveri 
potefl,  fed  et  à  minore  majus  4).  item  quaecunque  ad  corporum  sequalium  impul- 
fum  pertinent  explicata  fuerunt  5).  Data  autem  corporum  insequalium  magni- 
tudine  et  celeritate,  ut  definiri  polfit  quatenus  hsec  ab  impulfu  mutuoimmutetur 
atque  ab  alio  in  aliud  tranfeat  prêter  ea  quse  in  praecedentibus  adhibuimus  aliud 
adhuc  circa  motus  naturam  inveniendum  eft  quod  principij  loco  habeatur.  Sole- 
bat  mini  unicum  hic  videri  minimeque  dubium6)  id  quod  à  Cartefioprimb  omnium 
conlideratum  fuit,  Eandem  fcilicet  motus  quantitatem  in  corporibusfimul  fumptis 
poil  impulfum  confervari  quae  prius  inerat 7).  Quantitatis  ratione  fie  inita  ut 
aequalis  celeritas  majorem  motus  quantitatem  in  majore  corpore  quam  in  minore 
conftitueret,  idque  pro  ratione  molis  8).  Veluti  fi  corpus  A  [Fig.  "23]  duplum 

eflet  corporis  B ,  eique  quiescenti  occurreret  cum  tribus 
L  lê-  23-J  celeritatis  partibus,  dicebat  utrumque  in  eandem  partem 

■- A     deinceps  moveri  cum  partibus  celeritatis  duabus;  eaque 


^  ratione  motus  quantitati  nihil  decedere,  quoniam  eteor- 
pori  A  duae  celeritatis  partes  reliétae  eflenc,  et  corpori 
B  totidem  acquifitae,  quae  tamen  non  majorem  motus  quantitatem  hic  efficerent, 
quam  un  a  pars  celeritatis  in  corpore  duplo  A,  [Id  quidem  non  verifimile  exiftima- 
bam  conjuncta  invicem  poil  impulfum  manere  corpora,  uti  fieri  hic  necefle 
eft  cum  utrumque  pari  celeritate  motum  continuet  in  eandem  partem  :  videbam 
tamen  eodem  retento  axiomate  veriores  erui  pofte,  quaeque  nihil  noftris  legibus 
obeflent:  veluti  in  cafu  propofito  fi  corpus  B  quatuor  partes  celeritatis  accipere 
dicatur  A  vero  retinere  unam  quacum  (iibfequatur  corpus  Bpraecedens.  Ita  enim 


')  Voir  le  cinquième  alinéa  de  la  p.  1  27. 

2)  Cette  Proposition  n'est  pas  formulée  expressément  dans  le  Traité  „De  Motu '. 

*)  Comparez  (p.  51)  la  l'rop.  VII  du  Traité  „De  Motu". 

4)  Voir  le  „Theorema"  de  la  p.  1  28. 

5)  Voir  les  p.  123 — 124. 

*)  Au-dessus  des  mots  „unicum  hic  videri  minimeque  dubium"  qu'il  souligna,  Huygens 
écrivit  comme  leçon  alternative  „apprime  rationi  consentaneum". 

7)  Voir  la  note  1  de  la  p.  49. 

8)  Huygens  ajouta  encore  en  marge  „Etsi  vero  neque  hanc  neque  capteras  ipsius  régulas 
probarc  poteram  quippe  quae  praecedentibus  nostris  refutatse  essent,  arbi- 
trabar." 

9)  Comparez  (p.  65 — 69)  la  Prop.  IX  et  son  explication  et  surtout  la  note  1  de  la  p.  67. 

10)  Les  phrases  entre  crochets  furent  biffés  par  Huygens;  toutefois  il  nous  semble  utile  de  les 
reproduire  afin  de  mieux  faire  comprendre  ce  qui  suit. 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654.  I  3  1 

et  cura  tribus  celeritatis  partibus  à  fe  invicem  leparantur  ficut  appropinquarunt 

fecundum  Theor ')  et  motus  quantitate  omni  intégra  fervata  falvum  eft 

axioma  praïdiclum.  Et  fane  in  hoc  cafu  reclè  lie  definiri  poftca  ortendemus9)] ,0). 
Neque  tamen  eo  niagis  diétum  axioma  admitti  poteft.  Quod  ut  manifeftum  fiât. 
Ponamus  corpus  A  quiescere  efleque  duplumutantecorporisB,quodipfioccurrat. 
B  igitur  movebit  A  atque  aliquam  ipfi  celeritatem  imprimet4);  Erto  ea  pars  quan- 
tumvis  exigua,  décima  ex.  gr.  celeritatis  ipfius  B.  ut  fi  hoc  habeat  celeritatis 
partes  decem,  unam  accipiat  A.  Ut  igitur  eadem  ecleritate  feparentur  corpora 
qua  et  appropinquarunt,  necefle  eft  corpus  B  retrorfum  agi  cum  partibus  celer, 
novem;  pars  autem  celeritatis  una  in  corpore  duplo  A  tantam  motus  quantitatem 
conftituit  quantam  duœ  partes  in  corpore  B.  Ergo  poil  impulfum  eajam  motus 
quantitas  exiftit  quantam  conftituunt  partes  undecim  celeritatis  in  corpore  B. 
cum  prius  decem  tantummodo  fuerint.  Aucta  eft  hic  igitur  contra  princip.  Cartefij 
motus  quantitas  idque  femper  fieri  necefie  eft  cum  corpus  majus  quiescens  à  minore 
impellitur  ,1). 

Contra  verb  alijs  cafibus  minui  motus  quantitatem  oftendere  poflem  I2),fed 
fuperfluum  id  effet  quum  ex  hoc  folo  quod  jam  diéhim  fuit  fatis  manifefta  fit 
Principij  iftius  infirmitas  atque  impoffibilitas.  Veruntamen  mirabile  hoc  videri 
poteft  quantitatem  motus  ea  ratione  multiplicari  rurfusque  diminui,  et  me  quidem 
diu  fuspenfum  tenuit,  ita  ut  quid  certi  ftatuerem  non  invenirem. 

Tandem  verb  I3)  et  principium  quidem 

illud  non  omnino  rejiciendum  e(Te  fed  convenienti  interpretatione  emendandum. 
Eandem  nimirum  motus  quantitatem  fervari  vult  natura,  fed  in  eandem  quoque 
partem ,  idque  hoc  modo  eft  intelligendum  ,4). 

Sint  corpora.  Hoc  fieri  natura?  confentaneum  quae  determinationem  quidem 
fingulorum  corporum  diverfam  concedere  debuit  ne  pereat  I5).  fed  determinatio- 
nem quantitatis  motus  hoc  eft  quae  in  corporum  fumma  refideret  cum  nihil  impediat 
nequaquam  immutari  convenit  ,<J).  unumquodque  enim  uti  eft  ita  manetdonec 
&c.  ut  refte  diflTerit  Cartefius  ,7),  huic  autem  determi.'  corporum  fimul  fumptorum 


M)  Comparez  cette  démonstration  à  celle  (p.  49 — 51)  de  la  Prop.  VI  du  Traité  „De  Motu", 
C'est  ici  la  fin  de  la  page  numérotée  32  et  le  commencement  de  la  page  numérotée  20 
tournée  en  sens  inverse;  consultez  la  note  8  de  la  p.  1 25. 

I2)  Voir  (p.  49)  la  Prop.  VI. 

,3)  Huygens  a  laissé  ici  en  blanc  l'espace  de  six  ou  sept  mots. 

M)  Comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  102. 

,5)  Il  nous  a  été  impossible  de  lire  autrement  cette  phrase  singulière. 

lô)  Il  s'agit  toujours  du  Principe  Cartésien  de  la  conservation  de  la  quantitéde  mouvement; 
comparez  la  note  1  de  la  p.  49. 

,7)  Voir  la  note  18  de  la  p.  105. 


132 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   1654. 


nihil  contrarii  eft,  utique  poftquam  œque  majus  a  minori  quam  hoc  ab  illo  moveri 
demonftratum  eft:  '). 

Notandum  autem  quod  fecundum  hsec  quse  diximus,  centrum  grav.  corporum 
fimul  fumptorum  sequabili  femper  mocu  eodem  verfus  pergit  neque  impulfu  cor- 
porum ullo  defiftit  *). 


Onzième  Partie  3). 
[1654-] 


t 


[Fig.  24.]  «) 


rc 


a  corpus  maj. 
_-     b  minus.  5) 
*  AC  00  c  dénotât  veloc.  A. 

CB  00  d  veloc.  B. 

Sit  CE  do  x  acquifita  veloc.  B  port  occurfum  in  C. 
c  +  d  —  x  CF  veloc.  in  A  corpore  *) 
c  +  d  —  x 


ce  +  2cd  -\-  dd  —  icx  —  idx  -f-  xx 
a 

ace  +  bdd  zo  ace  +  icda  +  add —  iacx  —  ladx  -f-  axx  +  bxx  7) 
zacx  +  ladx  —  add  +  bdd  —  lacd 


a  +  b 


00  xx 


')  Savoir  contraire  à  la  quatrième  règle  de  Descartes  sur  le  choc  des  corps;  comparez  la  note  1 
de  la  p.  38. 

2)  Comparez  la  note  3  de  la  p.  116. 

3)  Cette  Partie  est  empruntée  aux  pages  numérotées  33  et  34  par  Huygens;  voir  la  note  1  de 
la  p.  92. 

4)  Les  calculs  qui  se  rapportent  à  cette  figure  contiennent  la  solution  du  problème  le  plus 
général  de  la  percussion  directe  des  corps  durs  au  moyen  des  Principes  de  la  conservation  de 
la  force  vive  et  de  l'égalité  de  la  vitesse  d'éloignement  et  d'approcliement.  Ils  peuvent  donc 
servir  à  illustrer  la  phrase:  „Ex  hoc  et  primo  ax.  régula  conficitur",  qu'on  trouve  à 
la  p.  95.  Remarquons  d'ailleurs  que  la  combinaison  de  ces  deux  Principes  introduit  à  côté  de 
la  véritable  solution  (celle  de  la  note  1  de  la  p.  67)  la  solution  fausse  v'k  =  —  v  a  ,  v'b=  —  v  b. 

5)  a  et  b  désignent  les  masses  des  corps  A  et  B. 

')  D'après  le  Principe  de  l'égalité  de  la  vitesse  d'éloignement  et  d'approcliement. 
0  Application  du  Principe  de  la  conservation  de  la  force  vive. 


DE  MOTU  CORPOR.UM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  I.   I  654.  I33 


lac  —  bd  +  ad  8N 

-  oo  x  8) 


a  +  b 

ac  —  bd  oo  bx  +  ax  —  ac  —  ad  9) 
lac  —  bd  +  ad 


a  +  b 


oo  x 


Datum  corpus  quiescens  daco  alio  corpore  movere  ut  cele- 
ritacem  acquirat  aequalem  datas  IO). 

[Fig.  25.]  Datum  fit  corpus  quiesc.  a  [Fig.  25]  et  alterum  b, 

et  celericas  c. 

Sicut  duplum  corporis  b  ad  b  et  a  fimul ,  ita  fit  c  ad 
W       d.  erit  d  velocitas  requifita  in  corpore  b  quâ  impaftum 
corpori  a,  dabit  ei  velocitatem  c  "). 

b  +  a  [ad]  b  [ut]  ix  [ad]  ,  00  c  I2) 

ibx  00  ac  +  bc 
ac  +  bc 


X  OO 


ib 


Mirandum  eft  quod  magnum  corpus  quiescens  à  parvo  celerius  movetur  per 
interpofitacorporaproportionalia,  quam  fi  immédiate  à  parvo  impulfum  fuiffet l3). 


s)  Des  calculs  confus  et  peu  propres  à  être  reproduits  montrent  que  Huygens  a  en  effet  résolu 

l'équation  quadratique  qui  précède  par  la  méthode  usuelle  et  qu'il  a  obtenu  ainsi  le  résultat 

indiqué.  En  effet,  on  rencontre  dans  le  manuscrit  la  multiplication  de  — add +  bdd  — 

j  1    m^..%,  \    / ' aacc  -j-  bbdd — labcd ac  —  bd 

—  zacd  par  a  4-  b  et  1  équation  :  \  /  '—. ,    ,    ,  • —  00 1—7-. 

V  aa  -\-  lab  -\-  bb  a  -j-  b 

La  solution  fausse,  dont  il  est  question  dans  la  note  4,  a  été  écartée  par  le  choix  du 

signe  de  la  racine  carrée.  Elle  aurait  donnée  CE  [Fig.  24]  =  x  =  d,  et,  par  suite,  CF  =  c. 

9)  Huygens  applique  ici  le  principe  Cartésien  de  la  conservation  de  la  quantité  du  mouvement, 
tel  qu'il  l'avait  modifié  (comparez  la  note  2  de  la  p.  102)  et  arrive  au  résultat  qu'il  avait 
déjà  obtenu  par  le  Principe  des  forces  vives,  lequel,  évidemment,  lui  semblait  plus  certain 
que  l'autre. 

IO)  C'est  là,  sans  doute,  un  des  problèmes  que  Huygens  se  proposait  de  joindre  à  son  Traité 
„De  Motu";  comparez  la  note  12  de  la  p.  117. 

1  ')  Résultat  obtenu  à  l'aide  du  petit  calcul  qui  suit. 

ia)  La  vitesse  cherchée  est  représentée  par  x.  La  proportion  est  celle  qu'on  trouve  exposée  avec 
une  légère  modification  dans  l'avant-dernier  alinéa  de  la  p.  69. 

•3)  Voir  (pp.  81  et  87)  les  Prop.  XII  et  XIII  du  Traité  „De  Motu". 


134  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654. 


Videndum  quousque  illud  extendatur,  nam  pluribus  fumptis  medijs,  plus  motus 
dac  magno  corpori  quam  fi  pauciora  fumantur.  et  tamen  nunquam  tantum  motus 
dabit  corpori  majori  quantum  ipfum  habet  '). 

[Fig.  26.] 2)  aaa  +  bbb  co  bxx  +  a*  +  iciab  +  bba  —  laax  + 


e- 


c 


^  -f-  axx  —  iabx 

• 

iabx  4-  laax  -{-  b3  —  laab  —  bba 

a  +  b 

lax  +  bb  —  lab  oo  xx  3) 
bb  —  lab  00  xx  —  iax 
bb  —  lab  -f  aa  oo  xx  —  lax  -f  ## 
b  —  a  oox  —  a 
b  do  x  bon  4) 


oo  xx 


')  La  remarque  est  juste  si  on  l'applique  à  la  vitesse ,  et  non  pas  à  la  quantité  de  mouvement.  En 
effet ,  à  chaque  choc  la  vitesse  acquise  par  le  corps  plus  grand  est  plus  petite ,  mais  la  quantité 
de  mouvement  plus  grande,  que  celle  possédée  par  le  corps  plus  petit;  cela  résulte  facilement 
de  la  première  formule  de  la  note  2  de  la  p.  70. 

Quant  au  cas  limite  (où  le  nombre  des  corps  intermédiaires  augmente  indéfiniment)  les 
vitesses  du  plus  grand  corps  après  le  dernier  choc  et  du  plus  petit  avant  le  premier  choc  sont 
dans  la  raison  inverse  et  les  quantités  de  mouvement  dans  la  raison  directe  des  racines  carrées 
de  leurs  masses;  comparez  la  note  1  de  la  p.  89. 

2)  Le  calcul  qui  accompagne  cette  figure  se  rapporte  au  problème  suivant  :  Lorsque  deux  corps 
durs  de  masses  a  et  b  se  rencontrent  au  point  C  avec  des  vitesses  aC  et  bC,  proportionnelles 
à  leurs  masses,  quelles  seront  leurs  vitesses  après  le  choc?  Comparez  encore  la  note  10  de  la 

P-  133- 

Afin  de  résoudre  ce  problème  Hnygens  représente  par  x  la  vitesse  du  corps  b  après  le 
choc  dans  la  direction  ab.  Il  en  résulte,  puisque  la  vitesse  de  l'éloignement  doit  être  égale  à 
celle  de  rapprochement,  qu'alors  la  vitesse  du  corps  a  dans  la  direction  ba  est  représentée 
par  a  4-  b  —  x.  L'égalité  de  la  somme  des  forces  vives  avant  et  après  le  choc  exige  donc  : 

a^  -f  b*  =  a  (a  -+-  b  —  x)»  -f  bx* 

et  c'est  ce  qu'exprime  la  première  équation  qui  suit. 

3)  La  division  par  a  -)-  b  est  ici  accomplie. 

4)  C'est  le  mot  français  „bon";  toutefois  le  résultat  n'est  pas  juste.  Il  est,  en  effet,  identique  à  la 
solution  fausse  dont  nous  avons  parlé  dans  la  note  4  de  1«  p.  132.  Afin  d'obtenir  la  véri- 
table solution  du  problème,  Huygens  aurait  dû  écrire  au  lieu  de  l'avant-dernière  équation: 
a  —  b  00  x — a  et  il  aurait  trouvé:  ia  —  b  0D  x,  d'où  l'on  déduit  ib  —  a  pour  la  vitesse  du 
corps  a  après  le  choc  dans  la  direction  ba. 

Remarquons  que  la  figure  t'ait  plutôt  penser  au  cas  où  les  vitesses  des  corps  sont  inverse- 
ment proportionnelles  à  leurs  masses;  voir  (p.  53)  la  Prop.  VIII  du  Traité  „De  Motu". 
Peut-être  cette  circonstance  n'a  -t'-elle  pas  été  étrangère  à  l'erreur  commise. 


o 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654.  I  35 

[Fig.  27.] s)                                ,ïïrj1      r    ,       r    .,      icaa      rfN 
_  a  +  -     [ad]  *  fut]  ic  [ad]  ; 6) 

*  *X  1  r    jt         r      n  r    n       2C"^      ,x 

o        73  «  +  *  M  «  [«] 2^ NI  j+-x 0 

tfx-f  xx  r    ...      r    n    A.ac    r    ,t  4^'cx  RN  riaac 

ladJ  r  CutJ       j—  Tad]  -r5 i — ;   )  ^o  — e-, — 

a         LJ      L    J  a  +  xL     J  aax  +  2#xx  +  x3   y       ## -f  a 


XX 


^aax  +  4#3  on  %aax  +  6#xx  +  3X3 

aax  +  x3  oo  6axx 

aa  -f-  xx  oo  6#x 

XX  DO  6tfX  —  tftf 

x  oo  3*  =  ?)  JX8^ 


o 
i 


[Fig- 28.]  dup.gr.  ve.        . 

T  ^65  [ad]  1  ut]  »   [ad]  A  [C0]  ^  «•) 

O 

«"  /f       9  [ad]  1  [ut]  12  [ad]  -  ") 

7*  M  8  [ut]  1  [ad]  ^  [00]  A  »)  interp.to  F  oo  8 


5)  Les  calculs  qui  accompagnent  cette  figure  contiennent  la  solution  du  problème  suivant:  Les 
masses  de  trois  corps  soient  en  proportion  continue.  Soit  donnée  la  masses  du  premier, quelle 
doit  être  la  masse  du  deuxième  en  repos  pour  que,  étant  donnée  la  vitesse  du  premier,  les 
vitesses  acquises  par  le  troisième,  également  en  repos,  respectivement  avec  ou  sans  l'inter- 
position du  deuxième,  soient  dans  le  rapport  de  3  à  2?  Comparez  la  note  10  de  la  p.  133. 

Ajoutons  que  la  vitesse  du  premier  est  représentée  par  c. 

6)  Vitesse  acquise  par  le  troisième  corps  sans  l'intermédiaire  du  deuxième.  Ce  calcul  et  les 
suivants  s'accomplissent  à  l'aide  de  la  proportion  m  a  -\-  tttu:  m\  =  2va:  v'b,où  m  a  et  va 
représentent  la  masse  du  corps  A  et  la  vitesse  de  ce  corps  avant  le  choc,  m  b  et  v'b  la  masse  du 
corps  B ,  d'abord  en  repos ,  et  sa  vitesse  après  le  choc.  Voir  sur  cette  proportion  la  note  1 2 
de  la  p.  133. 

7)  Vitesse  acquise  par  le  corps  intermédiaire. 

8)  Vitesse  du  troisième  corps  acquise  lorsque  le  deuxième  corps  est  interposé. 
*)  En  notation  moderne:  + 

IO)  Vitesse  acquise  par  le  corps  G ,  primitivement  en  repos ,  lorsqu'il  est  choqué  par  le  corps  E , 
qui  possède  l'unité  de  vitesse, sans  l'intermédiaire  du  corps  F.  Ce  calcul  et  les  suivants  sont 
faits  à  l'aide  de  la  proportion  mentionnée  dans  la  note  6. 

"  )  Vitesse  acquise  par  le  corps  F  interposé. 

,2)  Vitesse  du  corps  G. 


136  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  I.   1654. 


13  [ad]  1  [ut]  *  [ad]  ±*) 


76  [ad]  12  [ut]  ±  [ad]  ^  [30]  £j  •)  interpofito  F  oo  12 


7  [ad]  1  [ut]  a  [ad]  |  3) 
70  [ad]  6  [ut]  *  [ad]  ^  [00]  g^  »)  interpofito  F  00  6 

interpofitis  omnibus  248  &c.  4)  dabit  corpori  G  — ^5-  5). 

45ï<r 

Hinc  6)  videtur  quod  fi  uno  corpore  intennedio  velimus  maximum  motum 
magno  corpori  conciliare,  opus  erit  illud  médium  proportionale  fumere  inter 
minimum  et  maximum 7).  Unum  intermedium  non  potefi:  duplum  dare  immediati, 
quantumvis  exigua  fit  proportio  minimi  ad  maximum  8).  plura  vero  intermedia 
non  duplum  tantum  fed  oftuplum,  et  decuplum  et  infinities  multiplex  imme- 
diati s>).  duo  intermedia  non  pofTunt  dare  quadruplum  immediati.  1  dabit  tu  iooo 
per  interpofitum  100  paulo  plus  quam  triplum  immediati  IO). 


')  Vitesse  acquise  par  un  corps  interposé  de  masse  12. 

2)  Vitesse  du  corps  G. 

:>)  Vitesse  acquise  par  un  corps  interposé  de  masse  6. 

4)  Ajoutez  16  et  32. 

5)  Comparez  la  formule  de  la  note  1  de  la  p.  89.  On  a  ici  e  =  6\,  «  =  5.  Les  calculs  ne  se 
trouvent  pas  dans  le  Manuscrit  mais  le  résultat  est  exact. 

û)  Voir  les  résultats  qui  précèdent  à  l'exception  du  dernier. 

7)  Comparez  (p.  81)  la  deuxième  et  dernière  phrase  de  la  Prop.  XII  du  Traité  „De  Motu". 

8)  La  remarque  ne  se  retrouve  pas  dans  le  Traité.  Il  est  facile  de  montrer  qu'elle  est  exacte.  En 
effet  en  posant  successivement  «==o  et  »=  1  dans  la  formule  de  la  note  1  delà  p.  89  on 

trouve  pour  le  rapport  en  question:  ,     ,    *"_/,= — -— — ,      '  ,-  <"  2.  Consultez  encore 

0+1/0  l+e  +  2l/« 

les  quatre  dernières  lignes  de  la  p.  153  et  surtout  la  note  8  de  cette  page. 
v)  Pour  »  corps  intermédiaires  le  rapport  est:  n  +  V     — >  ce  R110"  Peul  écrire  aussi 

(1 +!/«)" +! 
2"0  -I-  « —  0 
vw  ,  \ —  — —  et  l'on  voit  facilement  que  ce  rapport  est  toujours  plus  petit  que  in  mais 

(i+V^7)"4"' 

qu'il  peut  s'en  approcher  indéfiniment  pour  e  très  grand  ou  très  petit.  Il  obtient  sa  valeur 

minimum  lorsque  tous  les  corps  sont  égaux,  auquel  cas  il  est  égal  à  l'unité. 

I  OO  I    2  lo° 

lo)  Nous  trouvons  pour  le  rapport  en  question  (=14,9..):!.    Le  calcul  de 

(1  -flAooo)"" 
Huygensnous  manque. 


APPENDICE  II l) 

À  L'OUVRAGE:  „DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE". 

[1656.] 

[Première  Partie.]  2) 

Quid  fit.  quod  experientias  occalione  aliquibus  tentatum.  de  aequnlibus.  de 
majore  in  minorem  quiefcentem.  Tum  et  hoc  mirabile  vifum  &c.  de  infirma 


')  Nous  avons  vu  (consultez  le  deuxième  alinéa  de  la  note  1  de  la  p.  30)  qu'en  1656  Huygens 
écrivit  à  de  Roberval  qu'il  venait  d'achever  son  petit  ouvrage  sur  la  Percussion.  Or  nous 
croyons  que  le  Manuscrit ,  écrit  sur  des  feuilles  détachées  dont  les  pages  sont  numérotées  par 
Huygens  de  1 — 36,  auquel  nous  allons  emprunter  l'Appendice  présent,  n'est  autre  que  celui 
de  l'ouvrage  mentionné  dans  la  lettre  à  de  Roberval. 

11  est  vrai  que  le  Manuscrit  qui  nous  a  été  conservé  est  plein  de  ratures  et  de  leçons  alter- 
natives mais  la  confusion  qui  y  semble  régner  à  première  vue  est  plutôt  apparente  que  réelle. 
En  effet,  à  part  la  Première  Partie,  dont  nous  parlerons  dans  la  note  2,  on  s'aperçoit, 
lorsqu'on  l'examine  plus  à  fond,  qu'il  ne  manque  rien  à  l'enchaînement  logique  des  Propo- 
sitions, appelées  Théorèmes  ici,  et  que  leur  contenu  correspond,  et  souvent  presque  textuel- 
lement, avec  celui  du  Traité  définitif  „De  Motu"  que  nous  avons  publié  aux  p.  31 — 91  qui 
précédent. 

D'ailleurs  on  ne  pouvait  pas  s'attendre  à  quelque  chose  de  plus  achevé  puisqu'en  1670, 
Huygens,  frappé  d'une  grave  maladie  qu'il  croyait  mortelle,  décrivit  comme  suit  dans  son 
entrevue  avec  Francis  Vernon,  le  Manuscrit  qui  contenait  sa  Théorie  de  la  Percussion; 
„These  Papers  containe  some  propositions  about  motion  rough  cast  in  their  first  draught  & 
on  the  Paper  which  wraps  them  up  is  written  on  the  outside  de  Motu  per  impulsuin"; 
voir  la  p.  1 1  du  T.  VII. 

2)  Cette  Première  Partie  contient  l'esquisse  d'une  Préface  dans  le  genre  de  l'„Ad  Lectorem" 
qui  précède  les  „Theoreinata  de  Quadratura  hyperboles,  ellipsis  et  circuli"  de  165 1  (voiries 
p.  283 — 287  de  notre  T.  XI)  et  de  la  „Pra;fatio"  de  l'ouvrage  „De  circuli  inagnitudine 
inventa"  de  1654  (voir  les  p.  1 15 — 1 19  du  T.  XII). 

Cette  Préface  ne  semble  jamais  avoir  été  écrite.  Pour  la  composer,  en  utilisant  l'esquisse 
présente,  Huygens  avait  à  sa  disposition  les  annotations  préalables  que  nous  avons  repro- 
duites dans  l'Appendice  I  qui  précède.  Il  s'y  réfère  quelquefois  d'une  manière  implicite  et 
une  lois  explicitement,  voir  la  note  10  de  la  p.  140. 

18 


I38  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  II.  1656. 

potentia  ').  Galileus  Galilei  cum  de  motu  nova  multa  invenifïet 2)  ,  huic  quoque 
contemplationi  faepe  acumen  3)  intendit  neque  tamen  quidquam  circa  eam  pro- 
didit,  nifi  quod  rem  fummae  difficukatis  et  quafi  inacceflam  humano  ingenio  dixit. 
Ecenim  in  dialogis  &c.  ita  Sagredum  introducit  loquentem  &c. 4).  Haec  Galileus 
qui  quousque  &c  hoc  certè  quod  de  infinito  &c.  5). 

Porro  quod  de  obfcuritate  materiae  fcribit,  tanquam  quae  minime  obvijs  cogita- 
tionibus  penetranda  fit15)  id  fortafle  non  ita  ex  ijs  quae  tradituri  fumuspercipietur, 
at  ex  eo  certe  conltare  poteft  quod  egregij  viri  non  pauci  haec  aggredientes  7)  in 
errorem  acli  comperiantur.  Quidam  enim  non  usque  adeo  difficilem  rem,  opinati, 
non  dubitarunt  impulfus  accidentia  Theorematis  complecti  principes  parum  evi- 
dentibus  fuperitruentes8)  atque  argumentationes  qualescunque  demonftrationum 
geometricarum  loco  venditantes.  quos  plerumque  eatenus  vera  tradere  comperio 9), 
quatenus  ab  facilibus  experimentis  edoceri  potuere  '°);  fed  ubi  ab  his  recedunt 
continuo  propria  ratiocinatione  in  errores  incidunt  ZI).  In  his  autem  Cartefius  I2) 
alia  via  incedit,  neque  ut  ille  expérimenta  captât,  fed  haec  materiae  imper- 
fectioni  ,3)  alijsque  impedimentis  obnoxia  ftatuens,  parum  referre  exiftimat  an 
inventa  fua  comprobent  ,4).  quo  fit  ut  neque  experimentis  convinci  poilu  ,5). 

Regulae  autem  ipfius  in  libro  de  Princip.  Philof.  Parte  2da  continentur  funtque 


')  Ce  début  ne  donne,  sans  doute,  qu'une  ébauche  bien  imparfaite  de  ce  que  Huygens  avait 
l'intention  de  dire  au  commencement  de  sa  Préface.  Il  est  précédé  sur  la  même  feuille  par 
une  autre  rédaction  que  voici  : 

„Quid  sic.  quod  experientiae  occasione  ab  aliquibu::  tentatum.  quod  falsas 
régulas  dede[r]int.  nimirum  mulri  qualescunque  argumentationes  demonstra- 
tionum  loco  venditant.  quae  videns  exiilimavi  non  frustra operamcollocaturum 
si  certiora  invenire  conarer.  Nam  et  usibus  humanis  utilem  scientiam  et  ad 
naturae  contemplationem  plurimum  conducere  posse  visum  est.  De  principio 
itaque  inveniendo  cogitare  cepi  diuque  laboravi ,  cumque  tandem  rcperissem 
licet  certissimum  ejusmodi  tamen  fuit  ut  verissimaagnoscerem  quae  circa mate- 
riam  hanc  à  subtilissimo  Galileo  olim  praediéla  fuere,  in  Dialogis  de  Motu  quos 
Italico  sermone  conscipsit.  Ibi  enim  ut  intricatissimam  sibietdesperatampenè 
horum  cognitionem  testaretur,  ita  Sagr.  &c.  Haec  Galileus,  qui  quousque  &c. 
hoc  certe  quod  de  infinito  &c.  Caeterum  ad  ipsas  hypothèses  progrediamur." 
Ajoutons  que  beaucoup  de  ce  qu'il  y  a  d'obscur  dans  les  deux  versions  s'explique  en  con- 
sultant la  Quatrième  et  la  Cinquième  Partie  de  l'Appendice  I  aux  p.  99 — 107. 

5)  Voir  l'ouvrage  mentionné  dans  la  note  8  de  la  p.  99. 

3)  Leçon  alternative:  ,,ingenium". 

4)  Voir  les  p.  1 12 — 1 13. 

5)  Comparez  les  1.  13 — I5de  la  p.  1 13. 

6)  Voir  le  troisième  alinéa  de  la  p.  113. 

7)  L.  a.:„attentantes". 

8)  Au-dessus  de  ce  mot  on  lit:  „nixi"  et  „usi". 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  II.   1656.  1  39 


hujusmodi  '6).  Recenfe.  Ilisce  Carcefij  regulis  multi  aflenfum  prœbuere  haud 
fcio  verifimilitudine  magis  an  autoritate  fubtilifllmi  Viri  Philofophi  permoti. 
Sed  me  primum  dubicare  coegit  nimia  illarum  cum  experimentis  ,7)  discrepantia 
nam  quiescence  fpha;ra  ab  aïquali  pulfam  hanc  ab  idlu  quiescere  motumque 
omnem  in  illam  transféra  fajpiflïmè  obfervaveram  ,8),  atque  alia  praeterea  nota- 
veram  percufiionis  accidentia  quae  fuperius  recenfui  :p)  longe  diverfa  regulisque 
irtis  adverfantia  î0).  Deinde  verbet  ipfas  inter  fedifîiderelegcsipfiusanimadverti. 
quod  hic  obiter  commondrare  expédiée  Quinta  nimirum  docet quod fi  corpus 
majusBoccurrat  minori  C  quiescenti,  aliquidde  celericare  fua  amittet.  At  ex  lege 
fecunda  2I)  fi  occurrat  B-eidem  minori  corpori  C,  venienti  ex  adverfo  cum  pari 
celeritate,  nihil  amittet  B  de  celeritate  fua  quae  quidem  inter  fe  pugnant,  nifi 
dicamus  corpori  moto  magis  refiftere  corpus  quiescens  quam  fi  ipfi  ex  adverfo 
veniens  impingatur.  quod  profeéro  abfonum  eft. 

Hisce  itaque  regulis  minime  fidens  de  alijs  cogitare  coepi,  omnibusque  22)  ten- 
tatis.  Itaque  diligentius  haec  infpicere  cepi  tandemque  *3)  veriora,utiexiftimo 


9)  L.  a.  :„contingit". 

IO)  Il  s'agit  probablement  du  choc  des  corps  égaux  traité  e.  a.  par  Marci  ;  comparez  la  p.  307  de 
notre  T.  I. 

")  Au-dessus  des  mots  „in  errores  incidunt"  on  lit:  „devij  feruntur"  et  „abducuntur". 

1J)  Au-dessus  de  ces  quatre  mots  on  lit  la  version  alternative:  „Cartesius  autem  qui  et 
ipse  leges  quasdam  percussioni  seu  collisioni  corporum  constituit". 

•3)L.a.:„vitijs". 

M)  Leçons  alternatives:  „suis  adstipulentur"  et  „consentiant". 

*5)  Consultez  à  propos  de  tout  ce  passage  la  note  7  de  la  p.  101. 

,<s)  Voir  la  note  4  de  la  p.  101. 

1 7)  Au-dessus  de  ce  mot  on  lit  :  „eo  quod  reapse  contingere  videbam". 

Ig)  En  effet  cette  expérience  contredit  la  sixième  régie  que  voici:  „Sextô,  si  corpus  C  [voir  la 
Figure  de  la  note  4  de  la  p.  93]  quiescens  etset  accuratissimè  sequale  corpori  B  versus  illud 
moto,  partim  ab  ipso  impelleretur,  &  partim  ipsum  in  contrariam  partem  repelleret  :  nempe 
si  B  veniret  versus  C  cum  quatuor  gradibus  celeritatis ,  communicaret  ipsi  C  unum  gradum , 
&  cum  tribus  residuis  rellecteretur  versus  partem  adversanv"  (p.  69  du  T.  VIII  (1905)  de 
l'édition  d'Adam  et  Tannery).  Consultez  encore  le  dernier  alinéa  (p.  1 18)  delà  Septième 
Partie,  où  Huygens  explique  pourquoi  dans  le  jeu  de  billard  la  bille  en  question  conserve 
sonvent  encore  une  petite  vitesse. 

,9)  L.  a.:  ^commemoravi". 

3°)  L.  a.: „adversari  videbam". 

")  Voici  la  deuxième  règle:  „Secundô,  si  B  esset  tantillô  majus  quam  C,ca?terispositisut  priùs 
[savoir  qu'ils  se  rencontrent  aves  des  vitesses  égales],  tune  solum  C  reflecteretur,&  utrumque 
versus  sinistram  eàdem  celeritate  moveretur"  (p.  68  du  T.  VIII  de  l'édition  d'Adam  et 
Tannery). 

î2)  L.  a.:  „variisque". 

3J)  Au-dessus  de  „tandemque"  on  lit:  „rationibus  tandem". 


I40  DR  MOTU  CORPORUM  RX  PRRCUSSIONR.  APPENDICE  II.  I  656. 

acque  omnino  certa  inveni ,  quseque  experientia  non  minus  accurate  comprobat 
quam  mechanicorum  theorematum  quodlibet  ').  notiffimum  quodque.  Neque  hoc 2) 
parum  faccret  ad  adltruendum  theorematum  noftrorum  veritatem  fi  hujusmodi  con- 
firmatione  opus  haberent3)  nec  manifeltiflimis  quod  faciunt4)  demonftrationibus 
niterentur  ut  nunc  id  tantum  poilulo,  ut  ij  qui  Cartefij  régulas  tueri  conantur,non 
propterea  falfas  effe  noftras  arbitrentur,  quod  cum  obfervatis  confentiunt  quia 
fcilicet  ob  non  s)  exquifitam  duritiem  materiae  aliaque  impedimenta  6)  fieri 
poffit  ut  diverfum  expérimenta  exhibeant  quam  quod  illis  remotis  eventurum 
fit.  Nam  fi  hoc  foret  et  falfae 7)  efTent  demonftrationes  noftra;,  mirum  effet  8)  fi 
ita  femper  error  alio  errore  aut  defeftu  mater \x  compenfaretur,  ut  quod  praedici- 
mus  eventurum  in  occurfu  corporum  id  eveniat 9).  Caeterum  et  nos  omninb  dura 
corpora  fingemus  atque  infuper  omnia  impedimenta  quas  circumambiens  aer 
adferre  poffet  cogitatione  feponcmus..  Quin  et  principia  reliqua  five  hypothefes 
quod  attinet,  aut  ijsdem  utemur  quae  à  Cartefio  adhibitae  funt  aut  certe  non 
contrarijs. 

Et  10)  primum  quidem  ftatuimus  corpus  unumquodque,  non  confiderata  gravi- 
tatis  proprietate  "),  tendere  ut  moveatur  fecundum  lineam  reétam,  quaque  cele- 
ritate  femel  motum  eft,  eâ  pergere  moveri  nifi  ab  alio  impediatur:  ,5)Quod 
praeter  Cartefium,  Galileus  quoque  et  alij  multi  dixerunt  I3). 

Porro  ad  duritiem  corporum  et  motus  proprietatem  attendentes,  ponimus 
occurfu  mutuo  duorum  corporum,  motum  omnem  utriusque  non  interverti  ad 
nihilumque  redigi.  Qua  vero  quantitate  in  fingulis  confervetur  nondum  definimus 


';  L.  a. :„qua;vis". 

J)  L.  a.  „ Atque  hoc  non". 

3)  Au-dessus  de  „opus  haberent"  on  lit  :  „indigerent". 

4)  Les  mots  „quod  faciunt"  furent  intercalés  après  coup. 

5)  L.  a.:  minus". 

ô)  L.a.:  „causasque  alias". 

7)  L.  a.:  „vitiosse  praeterea". 
)  Au  dessus  de  ce  mot  on  lit  :  „utique". 

9)  L.  a.:  „minime  fallat". 

lo)  On  trouve  encore  en  marge:  „Pag.  J.  12.  15.  28.  23".  Or,  ces  pages  sont  celles  du 
Manuscrit  de  l'Appendice  I,  telles  qu'elles  furent  numérotées  par  Huygens;  voir  la  note  1 
de  la  p.  92.  La  p.  7  correspond  à  la  Quatrième  Partie  de  cet  Appendice  jusqu'au  deuxième 
alinéa  inclus  de  la  p.  103  du  Tome  présent;lap.  12  commence  par  le  troisième  alinéa  de 
la  p.  105  pour  finir  vers  la  fin  du  premier  alinéa  de  la  p.  106;  la  p.  15  comprend  le  texte  des 
p.  1 10 — 1 1 1  depuis  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  1 10  jusqu'au  cinquième  alinéa  de  la  p.  1  1  1 
inclus;  la  p.  28  s'étend  du  deuxième  alinéa  de  la  p.  124  jusqu'à  la  fin  de  la  Neuvième 
Partie;  la  p.  23  enfin  comprend  toute  la  Huitième  Partie  (p.  118 — 120)  à  l'exception  du 
dernier  alinéa  et  de  la  phrase  qui  le  précède. 


DE  MOTU  CORPOIU'M  KX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  II.  1656.  I  4  I 


nili  cantum  in  cafibus  hisce  manifeftis.  Nimirum  cnm  œqualia  duo  corpora  xquali 
celeritace  libi  invicem  occurrunt  utrumque  eadem  illa  celeritate  refilire  14). 

Item  duobus  corporibus  libi  mucuo  occurrcntibus,  fi  poil  impulfum  contingat 
akeri  eorum  omnem  quem  prius  habuit  motum  confervari,  etiam  alterius  motui 
nihil  decedere  neque  adjici  I5). 

Ad  haec,  quoties  corpus  majus  minori  quiescenti  occurrit  aliquem  ei  motum 
conferre,  ac  proinde  de  fua  celeritate  aliquid  amittere  ,<5). 

Agemus  autem  de  occurfu  direfto  tantum  hoc  eft  quando  motus  et  contaétus 
punéhim  contingit  in  linea  recta  quîe  corporum  gravitatis  centra  conneftit  I?). 

Denique,quod  omnium  maximi  in  fequentibus  momenti  erit,  concedipetimus, 
ut  corporibus  duobus  mutuo  iibi  occurrentibus  etiamfi  alteri  adhuc  motui  utrum- 
que  fimul  obnoxium  fuerit  haud  aliter  illa  fe  mutuo  repellant  refpe&u  ejus  qui 
eodem  quoque  motu  defertur,  quam  fi  omnibus  adventitius  ille  motus  abeflet  ,8). 

Veluti  il  quis  navigio  vehatur  atque  ibi  fphaerasduas  aequales  aequali  celeritate 
in  fe  invicem  impingere  faciat  fuo  nimirum  et  partium  navis  refpectù;  plane  fient 
contingeret  iî  motu  navigij  neque  fphaerulsenecquieasmovetdeferrentur.  dicimus 
aequali  quoque  celeritate  utramque  refilire  oportere,  neque  id  quisquam  negabit 
qui  feiat  in  navi  quae  aequabili  curfu  provehatur  caetera  quae  ad  motum  fpectant 
omnia  eodem  plane  modo  evenire,  atque  in  navi  quiescenteaut  in  terra  conftitutis. 
Uti  pridem  et  ratione  et  multiplici  I9)  experientia  comprobatum  ert,  namque  ut 
refte  Gai.  refert  2°)  et  diitillantis  aquse  guttae  in  vas  fubjeclum  recta  decidunt  et 
projicienti  quidpiam  a  puppi  ad  proram  non  majori  nifu  opus  ell  licet  effugere 
navis  videri  pofllt,  quam  fi  contra  à  prora  ad  puppim  projiciatur,  et  in  21)  quam- 
cunque  partem  faltando  =2)  îequalia  fpatia  conficimus.  Sed  et  quod  ad  impulfum 


1  ')  Les  mots  en  italiques  furent  soulignés  par  Utiygens. 

'-)  C'est  l'„Hypothesis  I"  (p.  31)  du  Traité  :„De  Motu". 

I3)  Comparez  le  dernier  alinéa  de  la  p.  105. 

M)  Leçon  alternative:  ^epelli".   Il  s'agit  de  l'„Hypothesis  II"  (p.  3  1)  du  Traité  „De  Motu" 

laquelle  est  identique  avec  la  première  régie  de  Descartes  (voir  la  note  4  de  la  p.  93). 
15)  C'est  l'„Hypothesis  V"  (p.  41). 
Il5)  C'est  r„IIypothesis  IV"  (p.  39). 
,7)  Comparez  le  premier  alinéa  de  la  p.  33. 
,8)  Comparez  l'„Hypothesis  III",  p.  33. 
,9)  Leçon  alternative  :  „quotidiana". 
î0)  On  trouve  le  passage  en  question  dans  la  „Giornata  seconda"  du  „Dialogo  sopra  i  due  mas- 

simi  sisteini  del  mondo".  Voir  les  p.  212  — 214  du  T.  VII  (1897)  de  l'édition  nationale,  où 

l'on  lit  en  marge:  „Esperienza  con  la  quai  sola  si  mostra  la  nullità  di  tutte  le  prodotte 

contro  al  inoto  délia  Terra". 
*')  L.a.^versus". 
2î)  L.  a.:„subsiliendo". 


142  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  II.   I  656. 

attinet  experiri  licet,  Etenim  et  pueri  globulis  lapideis  plane  ita  ut  in  terrae  pla- 
nifie ludent.  Et  fi  ludum  eum  intra  navim  exercere  velimus  ')  quo  in  menfae 
fuperficie  globuli  eburnei  clavulis  ex  eadem  materia  *)  confe&is  impelluntur, 
qualibet  eorum  collifione  atque  occurfu  idem  omnino  fieri  inveniemus  quod 
folet  domi  ludentibus.  Qui  ver5  terram  moveri  intelligunt 3)  etiamfi  nunquam 
periculum  faciant,  haec  tamen  fieri  debere  minime  ambigent;  Neque  enim  dubitant 
quin  fi  fiantibus  fuper  terram  aequali  celeritate  globuli  bini  occurrere  confpi- 
ciantur,  a;qualiter  quoque  ijdem  refiliant  fublatis  videlicet  aeris  impedimentis4). 
Verum  hic  quoque  globuli  una  cum  fpeftatore  motui  telluris  obnoxij  funt  5), 
tantumque  fpeétatoris  refpeétu  partiumque  terrae  aequali  celeritate  feruntur; 
neque  magis  hi  rêvera  fie  moventur  quain  illi  qui  intra  navim  aeque  celeriter  ad 
occurfum  properare  cernuntur  ô)  ei  qui  una  vehitur.  Sed  ficut  horum  par  efl: 
velocitas  refpedu  partium  navis  ejusque  qui  in  ipfa  confiftit  non  autem  refpectu 
flantis  in  ripa,  fie  illorum  quoque  motus  aequales  funt  refpectu  partium  terrae 
eorumque  quae  fuper  ea  quiescunt,  non  autem  refpectu  ltellarum  quae  fixae  dicun- 
tur  aut  quorumlibet  caeli  punctorum  quorum  ad  illas  fitus  determinatur. 

Ergo  et  progredientis  navigij  refpectu  quae  femutuo  celeritate  quavisimpellunt 
corpora,  non  aliter  reflecti  fatendum  eft  ipfius  navigij  refpectu  quam  terrae 
refpectu 7)  fimiliter  mota,  terrae ejusdem  refpectu  reflecterentur.  Et  profecto  etiamfi 
maxime  velimus  non  aliter  motum  aut  quietem  corporum  confiderare  8)  pofiumus 
quam  ad  alia  corpora  ipfa  referendo  et  fi  quis  diverfam  rationem  motus  invefti- 
get,  qua  nimirum  rêvera  ac  per  fe  nullaque  aliorum  confideratione  corpora 
moveantur,  fruflxa  fe  fatigabit  incidetque  in  quaeftionem  quae  exitum  non  habet, 
dum  quidem  motum  per  mutationem  loci  comprehendere  nitetur  9),  locum  verb 
non  aliter  in  infinita  hujus  univerfi  extenfione  determinari I0)  inveniet  quam  à  fitu 
confiante  ")  inter  corpora  aut  puntta  quaedam  quae  quiescant,  unde  denuo  horum 


')  Leçons  alternatives:  „lubeat"  et  „placuerit'\ 
a)  L.  a.:  „item  ex  ebore". 
J)  L.  a.:  „concedunt". 

4)  On  lit  en  encore  en  marge:  „Exemplum  si  a  funiculis  pendeant  ad  malum;  aut 
projiciantur.  et  haec  ita  se  habitura  etiam  si  aer  nullus  esset". 

5)  L.  a.:„motu  telluris  abripiuntur". 
ô)  L.  a.:„conspiciuntur". 

7)  L.  a.:  „super  terram". 

8)  Au-dessus  des  sept  derniers  mots  (à  commencer  avec  „non")  on  lit  :  „nihil  quicquam  de 
motu  aut  quiète  corporum  statuere". 

9)  L.  a.:  „imaginari  conabitur'. 
I0)  L.a.:„definiri". 

")  L.  a.  „permanente". 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.   APPENDICE  II.  1656.  143 


locus  definiendus  erit.  Nos  autem  tam  perplexx  difputationi  immifceri  Ia)  nihil 
opus  fed  iî  de  navigio  tantum  hoc  quod  diclum  eft  teneatmis  I3),eodem  (cilicet 
modo  ijs  qui  ipfo  vehuntur  fphaerulas  repercuti  atque  in  terra  ftantibus  M).  hoc 
enim  exemplum  in  demonrtrationibus  noftris  ,5)  ut  eo  magis  fint  perfpicuae  ,<s) 
frequentur  ufurpabimus. 

Ad  quas  priusquam  pergamus  fciendum  eft  quoniam  fpatiaàdiverfiscorporibus 
aequalî  tempore  peracîa  motu  œquabili,  in  eadem  qua  velocicates  funt  ratione, 
quod  per  fe  quidem  facis  evidens  videtur,  et  à  Galileo  accurate  demonftratum 
eft  i:).  Ideo  velocitatum  rationem  ratione  fpatiorum  nos  metiri  quae  ijsdem  vel 
aequalibus  temporibus  percurfa  l8)  funt.  Veluti  cum  fimul  corpus  A  moveri  dicetur 
celeritate  AC,  et  B  celeritate  BC,  intelligendum  eft  eodem  temporis  intervallo 
percurrifTe  A  fpatium  AC  et  B  fpatium  BC;  velocitatibus  eam  inter  fe  rationem 
tenentibus  quae  eft  linearum  AC  ad  BC. 

[Deuxième  Partie.]  ,9) 

Theorema  1  10). 

Si  corpori  quiescenti  asquale  corpus  occurrat,  poft  con- 
tactum  hoc  quidem  quiescet,  quiescenti  v  e  r  6  acquiretur 
eadem  quae  fuit  in  i  m  pellente  céleri  tas  ai). 


")  Leçoni  alternatives:  „ingredi"  et  „involvi". 

I3)  L.a.:  „tenendum". 

'■»)  L.a.:  „experientibus". 

,s)  Au-dessous  des  mots:  „in  demonstrationibus  nostris"  on  lit  encore  „quo  clarior 
évadât".  En  choissisant  cette  leçon  on  doit  faire  suivre:  „demonstratio  nostra"  et  biffer 
„ut  eo  magis  sunt  perspicuae". 

I<J)  Au-dessus  des  mots  „eo  magis  sint  perspicuge"  on  lit  :  „captu  facillimum". 

*7)  Voir  le  commencement  de  la  „Giornata  terza"  des  „Discorsi  edimostrazioni  matematiclie 
intorno  à  due  nuoue  scienze" ,  p.  191  — 193  du  T.  V1I1  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di 
Galileo  Galilei".  On  y  trouve  (p.  1 93)  le  Théorème  suivant  :  „Si  mobile  temporibus  aequali- 
bus duo  pertranseat  spatia,  erunt  ipsa  spatia  inter  se  ut  velocitates.  Et  si  spatia  sint  ut  veloci- 
tates,  tempora  erunt  œqualia". 

lS)  L.a.:„decursa". 

I9)  Tandis  que  la  Première  Partie  constitue  l'esquisse  d'une  préface  pour  le  Traité  „De  Motu", 
cette  Deuxième  Partie  correspond  au  Traité  lui  même.  Souvent  les  deux  textes  sont  presque 
identiques  ou  ne  différent  que  sur  des  points  secondaires,  auquel  cas  il  nous  semble  suffisant 
de  renvoyer  le  lecteur  au  Texte  du  Traité  qui  précède;  sauf  à  indiquer  les  différences  de 
quelque  importance. 

10)  Voir  (p.  33)  la  „Propositio  Prima"  du  Traité  „De  Motu". 

3I)  On  lit  encore  en  marge:  „exemplum  van  de   schuyftafel"  ;  ce  que  nous  croyons 


144  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  II.   I  656. 

Quicscenti  ')  A  corpori  occurrat  equale  corpus  B  celericate  BA,dicohanc 
omnem  tranflatum  iri  in  corpus  A,  ipfum  vero  B  à  contaétu  motus  expers  manfurum. 

Dividacur  recla  BA  bifariam  in  D,et 

LFlg-  I-J  Ponamus  refpeclu  navigantis  eum  quem 

_3  (J)  A  diximus  motum  contingere  ut  nimirum 

(_^l 1 — |P^ ipfius  refpectu  corpus  A  immotum  con- 
finât, corpus  vero  B  dextra  verfus  ten- 
dat  celeritate  BA;  ipfe  vero  intérim  cum  navi  eodem  tempore  finiftram  verfus 
pergat  celeritate  AD  quae  eft  dimidia  celeritatis  BA.  Igitur  ejus  qui  in  ripa  con- 
fiftit  refpeéhi,  corpus  A  finiftram  verfus  movebitur  celeritate  AD,  quoniam 
refpe&u  navigij  quiescit;  corpus  vero  B  ejusdem  fpeclatoris  refpeclu  feretur 
dextram  verfus  celeritate  BD,  quia  refpeclu  navigij  ferebatur  celeritate  BA,  dum 
fimul  navigium  in  contrariam  partem  tendit  celeritate  AD.  Itaque  diclo  fpe&a- 
tori  utrumque  corpus  pari  celeritate  collidi  confpicitur  unde  et  eadem  utrumque 
qua  venit  celeritate  refilire  ipfius  quidem  refpeclu  oportet.  Itaque  poft  impulfum , 
corpus  A  moveri  videbit  dextram  verfus  celeritate  DA ,  navigium  autem  eadem 
celeritate  AD  ficut  prius  ferri  in  partem  contrariam.  Unde  necefle  elt  corpus  A 
refpeclu  navigij  et  vectoris  moveri  celeritate  dupla  DA ,  hoc  est  celeritate  BA , 
nempe  eadem  qua  prius  corpus  B  ferebatur.  Ipfum  vero  B,  quoniam,  ftantis  in 
ripa  refpeétu,  poft  impulfum  finiftram  verfus  movctur  celeritate  DB,  atque  ipfum 
quoque  navigium  eadem  celeritate  in  eandem  partem  fertur,  apparet  refpeftu 
navigij  et  vecloris  quiescere  debere. 

Igitur  oftenfum  eft  fi  refpe&u  ejus  qui  vehitur  navi  requabiliter  progrediente 
corpori  A  quiescenti  occurrat  corpus  B,  à  contactu  hoc  ejusdem  vecloris  refpeclu 
quiescere,  illi  vero  omnem  acquiri  motum.  Quare  etiam  in  quiescente  navigio, 
a  ut  fuper  terram  experienti  idem  accidere  debere  conftat. 

Aliter  2). 


devoir  traduire:  «exemple  de  la  table  où  l'on  fait  glisser  fdes  disques]".  Il  s'agit  probable- 
ment d'un  jeu  semblable  a  celui  des  «grandes  dames"  à  propos  duquel  nous  citons  le  passage 
suivant  d'une  lettre  du  1  avril  1647  du  Frère  Gabriel  Thibaut,  Minime,  à  Mersenne:  „Dans 
la  p.  61  [des„Principia  Philosophie"  de  Descartes,  ouvrage  de  1644,  mentionné  dans  la  note 
4  de  la  p.  546  de  notre  T.  1 1] ,  il  dict  :  si  corpus  quiescens  c  esset  accuratissimè  œquale  corpori  b 
uersus  illud  moto ,  partim  ab  ipso  impelleretur  et  partim  ipsam  in  contrariam  partem  repel- 
leret.  Ce  qui  est  faux,  comme  on  peut  expérimenter  au  ieu  de  billard.  Car,  lorsqu'on  jette 
une  boule  contre  une  autre,  e.  g.  b  contre  c,  la  boule  b  poussera  la  boule  cet  demeurera 
immobile.  Nous  expérimentons  le  mesme,  quand  nous  ioûons  ans  grandes  dames  sur  les 
tables  du  refectoir;  car  bien  souuent  une  dame,  poussée  contre  une  autre,  demeure  immobile 
au  mesme  lieu  ou  elle  la  touche"  (voir  la  p.  70  du  T.  V  de  l'édition  des  Œuvres  de  Descartes" 
d'Adam  et  Tannery). 
')  La  démonstration  qui  suit  diffère  de  celle  du  Traité  (et  aussi  de  celles  qu'on  trouve  aux 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  II.   1656.  I  45 


Theor.  1  3). 

Si   corpora    duo   cequalia  inaequali  velocitate  lata  fe  mutuo 
impellant,    permutât  a     invicem    celeritate     poft    contactum 

te rentur 4). 

Theor.  3  5). 

Corpus   q  u  a  m  1  i  b  e  t    magnum    quiescens   à  quamlibet   exigu o 
corpore  et  celeritate  qualicunque  impacto  movetur. 

Quiescat  A  et  occurrat  ipfi  corpus  minus  B,  celeritate  quavis  BA.  Oftenden- 

dum  eit  percufïu  hujus  moveri  corpus  A. 

LFl£-  2-J  Ponantur  rurfus  haec  in  navigio  contingere 

3  ^/y\       nempe  ut  in  ipfo  quiescat  A,et  Bmoveatur 

w  \J       celeritate  BA  dextram  verfus  ;  ipfum  vero 

navigium  praetervehatur  celeritate  eadem 
BA  (ed  in  contrariam  partem.  Itaque  ripas  refpeftu  B  quidem  immotum  ftabit, 
A  vero  movebitur  verfus  ipfum  celeritate  AB.  B  autem  minus  eft.  Ergo  pelletur 


pp.  93 — 94,  109  et  121 — 122)  en  ce  que  les  mouvements  décrits  dans  le  Théorème  sont 
supposés  avoir  lieu  par  rapport  au  bateau  et  non  pas  par  rapport  à  la  rive;  c'est  pourquoi  nous 
l'avons  reprodui  te. 

2)  Dans  cette  deuxième  démonstration  Huygens  commence  par  faire  mouvoir  les  deux  corps 
avec  des  vitesses  égales  mais  contraires  par  rapport  au  bateau  pour  examiner  ensuite  ce  que 
les  mouvements  avant  et  après  le  choc  seront  pour  un  spectateur  placé  sur  la  rive.  Sur  ce 
point  elle  diffère  donc  de  la  première  et  s'accorde  avec  les  démonstrations  citées  dans  la 
note  1.  Puisque  d'ailleurs  l'artifice,  employé  dans  le  Traité,  des  mains  qui  se  joignent , n'est 
pas  appliqué,  ni  celui  des  points  correspondants  sur  des  lignes  parallèles  (voir  la  p.  121), 
elle  ressemble  parla  forme  a  celle  des  p.  93 — 94  et  à  celle  de  la  p.  109 — 1 10.  Il  n'a  donc  pas 
semblé  nécessaire  de  la  reproduire. 

3)  Comparez  (p.  37)la  „Propositio  II"  du  Traité. 

4)  La  démonstration  fut  biffée  au  crayon.  Elle  diffère  de  celle  du  Traité  en  plusieurs  points: 
i°les  mouvements  considérés  dans  le  Théorème  sont  supposés  avoir  lieu  par  rapport  au  bateau 
et  non  pas  par  rapport  à  la  rive  comme  dans  le  Traité ,  20  le  bateau  se  meut  (dans  le  cas  0Î1  les 
deux  vitesses  sont  de  direction  contraire)  avec  une  vitesse  égale  à  la  moitié  de  la  différence 
des  deux  vitesses  dans  le  sens  opposé  à  la  plus  grande,  de  sorte  que  c'est  par  rapport  à  la  rive 
que  les  deux  corps  se  meuvent  avec  des  vitesses  égales  mais  contraires,  30  l'artifice  des  mains 
qui  se  joignent  n'est  pas  employé,  4°  le  deuxième  cas  où  les  vitesses  sont  dirigées  vers  le 
même  côté  (voir  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  39)  est  traité  avec  le  même  détail  que  le  premier. 
Nonobstant  ces  différences  nous  croyons  pouvoir  supprimer  cette  démonstration  puisque 
les  trois  premières  différences  correspondent  exactement  à  celles  qui  existent  entre  la 
démonstration,  que  nous  venons  de  reproduire  (p.  143 — 144),  du  „Theorema  1"  et  celle  de 
la  „Proposicio  I"  du  Traité. 

5)  Comparez  (p.  39)  la  „l'ropositio  III"  du  Traité. 

>9 


I46  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  II.   I  656. 

ab  A  ejusdem  ripa?  refpeclu  aliquid  propterea  de  motu  (uo  amittet  ')  ideoque  non 
continuabit  celeritatem  eandem  AB  qua  prius  finiftrorfum  movebatur.  Atqui 
navigium  femper  finiftram  verfus  pergic  celeritate  AB.  Ergo  navigij  refpeétu 
feretur  A  pofl:  impulfum  dexcram  verfus,  quum  prius  in  ipfo  quieverit.  Sicuti 
autem  in  navigio  progrediente  ita  ubivis  concingere  necefle  eft  *). 

Theor.  [4]  3). 

Quoties  duo  corpora  inter  fe  colliduntur  eadem  eft  mucuo 
refpectu  discedentibus  celeritas  quae  fuit  appropinquan- 
tibus 4). 

Theorema  5  5). 

Corpus  ma  jus  minori  quiescenti  occurrensminorem  ei  velo- 
citatem  dat  quam  fuse  duplam4). 

Theor.  6  6). 

Si  duo  corpora  eadem  celeritate  fingula  ad  femutuo  rever- 
tantur  qua  ab  impulfu  refilierunt7),  fingula  poft  alterum 
impulfum  eandem  acquirent  celeritatem  qua  ferebantur  ad 
occurfum  primum4). 


')  Comparez  (p.  39)  l*„Hypothesis  IV"  du  Traité.  Dans  l'Appendice  présent  on  la  trouve 
parmi  les  suppositions  formulées  dans  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  141. 

2)  On  voit  que  les  mouvements  considérés  dans  le  Théorème  sont  supposés  avoir  lieu  ici  par 
rapport  au  navire  et  dans  le  Traité  (comme  aussi  aux  p.  128  — 129)  par  rapport  à  la  rive. 

3)  Comparez  (p.  43)  la  „Propositio  IV"  du  Traité. 

4)  À  part  la  ponctuation  et  quelques  autres  particularités  sans  importance  réelle  la  démonstra- 
tion correspond  textuellement  à  celle  qu'on  trouve  dans  le  Traité. 

5)  Comparez  (p.  51)  la  „Propositio  VII"  du  Traité;  voir  pour  les  Propositions  V  et  Viles 
Théorèmes  6  et  7  qui  suivent. 

6)  Comparez  (p.  47)  la  „Propositio  V". 

7)  Au-dessus  des  mots:  „se  mutuo  revertantur  qua  ab  impulsu  resilierunt"  on  lit: 
„occursum  revertantur  qua  ab  occursu  discessere".  Remarquons  que  cette  leçon 
alternative  est  à  peu  près  celle  qui  fut  adoptée  dans  le  Traité. 

8)  Comparez  (p.  49)  la  „Propositio  VI". 

9)  Comme  dans  les  cas  des  trois  théorèmes  précédents  la  démonstration  de  ce  théorème  ne 
diffère  pas  sensiblement  de  celle  delà  Proposition  correspondante  du  Traité;  mais  ici  elle  est 
suivie  par  les  considérations  que  voici,  qui  ont  été  supprimées  dans  le  Traité:  „Contl*arium 
huic  theoremaci  h  Cartesio  assumptum  esc  principij  loco,  statuit  cnim  eandem 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  II.   1656.  I  47 

Theorema  7  8). 

Corporibus  du  obus  fibi  mutiio  occurrentibus  non  femper 
poft  impulfum  eadem  motus  quanti  tas  in  utroque  fimul 
fumpto  confervatur,  quae  fuit  an  te.  Sed  vel  auge  ri  poteft  vel 
minui 9). 

Sicuti  de  corporibus  aequalibus  IO). 

Theor.  1  "). 

Si  corpora  duo  fibi  ex  adverso  occurrant  quorum  magni- 
tudinibus  eorum  celeritates  contraria  ratione  respondeant, 
utrumque  eadem  qua  acceffit  celeritate  refiliet4). 


semper  motus  quantitatem  conservari  [voir  la  note  i  de  la  p.  49]  quod  sane  ad- 
modum  verisimile  videri  queat.  Attamen  admittendum  non  esse  si  simpliciter 
sic  proponatur  manifestum  fecimus.  Si  verb  eandem  semper  motus  quantit. 
fervari  dicamus  inque  eandem  partem,  omnino  verum  erit  potestque  ex 
sequentibus  demonstrari.  motus  tamen  quantitate  in  hanc  vel  illam  partem 
sic  computata  ut  addantur  in  unum  quantitates  motus  quas  singula  corpora 
constituunt  si  in  eandem  partem  utrumque  moveatur;  si  vero  in  contrarias,  ut 
auferatur  quantitasminor  à  majori.  Nempe  si  magnitudinis  A  ad  B  sit  ratio  ea 
quze  7.  ad  2.  ratio  autem  celeritatis  qua  A  versus  dextrum  pergit  ad  celeri- 
tatem  quâ  B  fertur  in  partem  contrariam  ea  quae  5  ad  4.  Erit  35  motus 
quantitas  quam  constituet  A  in  partem  dextram  quam  vero  constituit  B  in 
partem  sinistram  erit  8.  qua  ablata  de  35  quoniam  in  contrarias  partes  corpora 
[sic]  supererit  27  motus  quantitas  in  partem  dextram. 

Post  occursum  vero  perget  corpus  utrumque  sicut  in  sequentibusdemonstra- 
bitur  dextram  versus,  A  quidem  celeritate  1 ,  B  vero  celeritate  10.  UndeA 
cujus  magnit.  erat  7  constituet  motus  quantitatem  7;  B  vero cujus  magnitudo 
2  constituet  motus  quantitatem  20.  Atque  ita  in  partem  dextram  sicut  ante 
occursum  efficietur  motus  quantitas  27". 

Ajoutons  que  les  premières  lignes  de  ce  passage  furent  biffées  au  crayon  dans  le  Manuscrit. 

IO)  Voir  pour  ce  qui  suit  les  pp.  51  et  53  qui  précèdent,  savoir  à  commencer  avec  les  deux 
dernières  lignes  de  la  p.  51  jusqu'  aux  mots  „jam  demonstrari  poterit"  y  compris.  Ajoutons 
qu'on  lit  en  tête  de  tout  ce  passage  la  suscription  ,  biffée  depuis ,  :  „Liber  II". 

C'est  dans  ce  passage  qu'on  rencontre  le  renvoi  à  P„Horologium  oscillatorium"  que  nous 
avons  discuté  dans  la  note  3  de  la  p.  52.  On  y  rencontre  de  même,  en  marge,  la  petite  figure 
que  nous  avons  reproduite  dans  la  note  1  de  la  p.  54. 

")  Savoir  „Theor.  1"  du  „LiberIl",  voir  la  note  précédente.  Comparez  (p.  53)  à  propos  de 
ce  Théorème  la  „Propositio  VIU"  du  Traité. 


48  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  II.   1656. 


Theor.  '). 

Celeritas  quam  majus  corpus  dat  mi  no  ri  quiescenti,  ad  eam 
quam  fimili  velocitatc  minus  imprimit  quiescenti  majori  ean- 
dem  habet  rationem  quam  majoris  magnitudo  ad  minoris  mag- 
nitudinem  :). 

Problema  3). 

Duobus  c o r p o r i b u s  i n se q u a  1  i b u s ,  quorum  iitruniquemovetur, 
fi  b  i  m  u  t  u  o  o  c  c  u  r  r  e  n  t  i  b  u  s ,  data  u  t  r  i  u  s  q  u  e  m  a  g  n  i  t  u  d  i  n  e  et  m  o  t  u 
invenire  celeritatem  qna  fingula  poft  occurfum  ferentur4). 


')  Comparez  (p.  71)  la  „Propositio  X"  du  Traité;  voir  pour  la  Prop.  IX  le  „Problema" 
qui  suit. 

Ajoutons  que  le  présent  Théorème  est  précédé  dans  le  Manuscrit  par  deux  autres  qui 
furent  biffés  ainsi  que  leurs  démonstrations,  le  premier  au  crayon  après  qu'il  avait  été  modifié 
de  manière  à  s'adopter  aux  deux  cas ,  et  le  deuxième  à  la  plume.  Voici  ces  théorèmes  : 

i°.  Si  majori  corpori  quiescenti  minus  corpus  occurrat;  sieur,  utriusque simul 
magnitudo  se  habet  ad  duplam  occurrentis  magnitudinem,  ita  erit  hujus  cele- 
ritas ad  celeritatem  quiescenti  acquisitam  ex  impulsu.  Sicut  autem  idem  mag- 
nitudinum  aggregatum  ad  earundem  differentiam  ita  erit  celeritas  occurrentis 
ad  eam  qua  hoc  ipsum  ab  occursu  movibetur  resiliendo  in  partem  contrariam. 
20.  Si  minori  corpori  quiescenti  majus  occurrat;  sicut  se  habet  majus  cum 
minori  ad  majus  ita  erit  dupla  celeritas  qua  ferebatur  majus  ad  celeritatem 
minori  quœsitam  ex  impulsu.  Sicut  autem  idem  aggregatum  corporum  ad 
eorundem  differentiam  ita  erit  celeritas  quâ  ferebatur  majus  ad  eam  qua  pose 
occurfum  continuabit  motum  in  partem  eadem. 

Quant  aux  démonstrations  il  suffira  de  dire  qu'elles  s'accordent  en  principe  avec  cellequ'on 
trouve  aux  p.  65 — 69.  Elles  sont  seulement  simplifiées  par  la  circonstance  que  dans  le  premier 
théorème  le  point  D  coïncide  avec  B  et  dans  le  deuxième  avec  A.  Remarquons,  pour  éviter 
tout  malentendu,  que  l'artifice  des  mains  qui  se  joignent  n'est  pas  employé. 

3)  À  part  la  ponctuation  et  quelques  autres  particularités  sans  importance  réelle  la  démonstra- 
tion correspond  textuellement  à  celle  qu'on  trouve  dans  le  Traité. 

3)  Comparez  (p.  65)  la  „Propositio  IX". 

4)  La  démonstration  diffère  de  celle  qu'on  trouve  dans  le  Traité  (voir  les  p.  65 — 71)  en  ce 
que  l'artifice  des  mains  qui  se  joignent  n'y  est  pas  employé  et  que,  comme  nous  Pavons  con- 
staté déjà  dans  la  note  4  de  la  p. 69,  la  dernière  partie,  oïl  Iluygens  indique  une  manière 
simple  de  calculer  les  vitesses  après  le  choc,  y  manque.  En  outre  il  y  a  encore  quelques 
autres  différences  d'importance  tout  à-fait  secondaire. 


DE  MOTl'  CORPORl'M  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  II.    1656.  I  49 


Theorema  5). 

Du  obus  corporibus  fibi  mutuo  occurren  tibus ,  id  quod  effi- 
citur  ducendo  fingulorum  magnitudines  in  velocitatum  fu  a- 
r  11  m  q u a d r a t a ,  f i m u I  a d d i t u m ,  ante  et  p o f  t  corporum  occurfum, 
œquale  invenitur.  Si  videlicet  et  magnitudinum  et  velocitatum 
rationes  in  numeris  lineisve  conftituantur  2). 

Lemma  fi). 

Lemma  2  7). 

[Theorema]  8). 

Si  quod  corpus  corpori  majori  velminori  quiescenti  obviam 
pergat,  majore  m  ei  celeritatem  dabit  per  interpofitum  corpus 
média?  magnitudinis  itidem  qui  esc  en  s,  quam  fi  nullo  inter- 
m  e  d  i  o  i  p  f  i  i  m  p  i  n  g  a  t  u  r.  M  a  x  i  m  a  m  v  e  r  o  celeritatem  t  u  m  c  o  n  f  e- 
ret  cum  corpus  interpofitum  fuerit  médium  proportioneinter 
extrema  J). 

Theorema  9). 

Quo  pi  ura  corpora  interponentur  inter  duo  inaequalia  quo- 
rum a  1 1  e  r  u  m  m  o  v  e  a  t  u  r  a  1 1  e  r  u  m  q  u  i  e  s  c  a  t  e  o  major  motus  quies- 
centi c  o  n  c  i  1  i  a  r  i  p  o  t  e  r  i  t.  M  a  x  i  m  u  s  a  u  t  e  m  per  u  n  a  m  q  u  a  m  q  u  e 
interpo  fi  to  ru  m  multitudinem  ita  conferetur  fi  interpofita  cum 
extremis  continuam  p  roportionalium  feriem  confti  tuant  IO). 


5)  Comparez  (p.  73)  la  „Propositio  XI". 

6 )  Voir  pour  ce  lemme  et  sa  démonstration  le  „Lemma  I"  (p.  jj — 79*). 
:)  Voir  le  „Lemma  II"  et  sa  démonstration  (p.  79 — 81). 

8)  Voir(  p.  81)  la  „Propositio  XII". 

'■>)  Comparez  (p.  87)  la  ,,1'ropositio  XIII"  du  Traité. 

,Q)  Cette  fois  encore  la  démonstration  qui  suit  correspond  presque  textuellement  avec  celle  du 
Traité  (p.  87 — 89).  Seulement,  comme  nous  l'avons  déjà  indiqué  dans  la  note  1  de  la 
p.  90,  le  dernier  alinéa  (p.  91)  du  texte  du  Traité  manque  dans  le  présent  Manuscrit. 


APPENDICE  III1) 

À  L'OUVRAGE:  «DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE". 


»■ 


[1656- 1667?] 

r>. 

[1656.] 

Quae  pag.  1  1  ad  fignum.  . .  3).  ubi  de  ucilitace  in  Phyficis  addendum,  Nam 
fi  natura  univerfa  corpusculis  quibusdam  confiât  à  quorum  motu  omnis  rerum 
diverfitas  oriatur,  quorumque  celerrimo  impulfu  lux  momento  temporis  propa- 
getur  et  per  immenfa  cadi  fpatia  defluat,  ut  probabile  eiïe  multi  philofophi 
exHtimarunt;  non  parum  adjuvari  hsec  contemplatio  videbicur  fi  verae  motus  leges 
innotuerint  quaque  ratione  de  corporibus  in  corpora  transferatur  4).  Quam  vero 
fublimis  fit  atque  ardua  in  hisce  comtemplatio  quam  difficilis  ad  haec  naturae  pene- 
tratio  5).  Quantaque  animi  contentione  veritas  occulta  eruatur,  ex  aliorum 
potius  qui  ante  nos  eidem  disquifitioni  incubuere  quam  noftra  opinione  intelligi 
cupimus  6).  Itaque  omnino  locum  eum  ex  dialogis  viri  perfpicaciflîmi  Galilei 
de  Galil.  quos  de  motu  Italica  lingua  confcripfit  adducendum  exiftimavi,  atque 
interpraetandum ,  ubi  difficultatem  rei  et  inpenfum  in  ea  ftudium  fuum  aperte 
teftatur  7). 


')  Dans  cet  Appendice  nous  avons  réuni  plusieurs  Pièces  et  Annotations  qui  se  rattachent  au 
Traité  „De  Motu".  Nous  les  avons  arrangées,  autant  qu'il  nous  était  possible,  dans  Tordre 
chronologique ,  mais  leur  date  est  souvent  plus  ou  moins  incertaine. 

2)  Cette  annotation  se  rencontre  à  la  première  page  du  Manuscrit  de  1 656 ,  auquel  nous  avons 
emprunté  l'Appendice  II  (p.  1 37 — 149). 

3)  Il  y  a  ici  dans  le  Manuscrit  présent  un  signe  de  renvoi  qu'on  retrouve  à  la  page  indiquée  du 
Manuscrit  qui  a  servi  pour  l'Appendice  I,  savoir  en  marge  du  texte  reproduit  (p.  104) 
dans  le  deuxième  alinéa  de  la  Cinquième  Partie. 


DE  MOTl1  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.   APPENDICE  III.  1656.  I  5  1 

16. 17.  8)  Ctecerum  et  in  libris  de  Mundi  Syllemate  »)  idem  Galileus  pluribus 
in  locis  motus  naturam  perfequicur  qux»  &c.  p.  1 1  in  fin.  IO) 


II"). 

[1656.] 

Sine  corpora  a  et  b.  Celericas  corporis  aco  p.  Celerkas  corporis  b  oo  q.  Celeri- 
tas  quam  habent  relpeclu  mutuo  (hoc  eft,  fumma  celeritatum  utrarumque,  fi  in 
concrarias  partes  moveantur,  differentia  vero,  fi  in  easdem)  fit  n.  Eritque  celeritas 

corporis  a  poil  impulfum  ,  aequalis  differentiœ  inter  p  et  -r  ,a) ,  vel  uno  cafu 

eorum  fumms  cum  nempe  a  in  motu  prsecedit,  quo  cafu  etiam  manifeftum  eft 


4)  Comparez  les  allusions  aux  règles  du  choc,  qu'on  trouve  aux  pp.  1 1 ,  12,  14,  16  et  20  du 
Cliap.  I  de  l'édition  originale  du  „Traité  de  la  lumière"  (1690).  On  connaît  d'ailleurs  le 
rôle  important  que  ces  règles  ont  joué  plus  tard  dans  la  théorie  cinétique  des  fluides. 

5)  Leçon  alternative:  „aditus'\ 

6)  L.a.:  „£estimari  optamus". 

:)  Comparez  le  premier  alinéa  de  la  p.  105. 

8)  Il  s'agit  encore  du  Manuscrit  d'où  nous  avons  emprunté  l'Appendice  I.  Voir  pour  le  contenu 
des  p.  16 — 17  de  ce  Manuscrit  la  Sixième  Partie  de  cet  Appendice  depuis  le  sixième  alinéa 
de  la  p.  1 1 1  jusqu'au  début  du  quatrième  alinéa  de  la  p.  1 1 3  y  inclus. 

9)  Voir  l'ouvrage  cité  dansla  note  8  de  la  p.  101. 

,0)  Comparez  l'avant-dernier  alinéa  de  la  p.  106  qui  en  effet  se  trouve  dans  le  Manuscrit  en 
question  vers  la  fin  de  la  page  numérotée  1 1. 

")  Cette  Pièce  empruntée  à  une  feuille  détachée  nous  fait  connaître  comment  la  belle  solution 
par  construction  du  problème  le  plus  général  du  choc  direct  des  corps  durs  (voir  l'alinéa  qui 
commence  en  bas  de  la  p.  65)  a  été  trouvée  par  Iluygens,  savoir  en  combinant  dans  une  for- 
mule unique  les  résultats  de  cinq  cas  différents  que  sa  méthode  géométrique  le  forçait  de 
distinguer. 

En  même  temps  elle  explique  l'indication  du  calcul  numérique  qu'il  ajouta  plus  tard  au 
texte  de  son  Traité  (voir  la  note  4  de  la  p.  6<)).  En  effet  la  vitesse  C  dont  il  est  question  dans 

fyhn 

cette  indication  n'est  autre  que  celle  indiquée  dans  la  Pièce  présente  par      ... 

ll)  Évidemment  ce  résultat  a  été  obtenu  en  appliquant  l'un  ou  l'autre  des  Théorèmes  cités  dans 
la  note  1  de  la  p.  148.  En  effet,  lorsqu'on  ajoute  aux  vitesses  p  et  q  de  a  et  b  une  vitesse 
commune  qui  réduit  le  corps  a  en  repos,  il  est  clair  que  le  corps  b  se  mouvra  avec  la  vitesse  n. 

Appliquant  ensuite  l'un  de  ces  Théorèmes  on  trouve      .    .  pour  la  vitesse  de  a  aprèslechoc, 

laquelle  vitesse  doit  encore  être  composée  avec  la  vitesse  ajoutée/». 


i52 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   1656. 


femper  moveri  a  in  eandem   partem  quam  prius.   alijs  vero  omnibus,  fi  p 
major  fit  quam j-  feretur  a  in  eandem  quoque  partem.  at  fi  p  minor  fit 


quam 


ibn 


1  + 

i  m  mot  uni. 


.  ,  referetur  a  in  partem  contrariam.  fi  denique  sequalia,  reftabit  a 

[Fig.3-]') 


-t-b         ffi.    un    'Ot^H'VW' 


^     /Va^yfci- 


Sic  AD  celeritas  corporis  A.  BD  celeritas  corporis  B.  quae  itaque  convenient 
in  punclo  D.  dividatur  AB  in  C,  ut  fit  ficut  A  ad  B  ita  CB  ad  CA.  Et  fumatur 
CE  aequalis  CD.  Erit  celeritas  corporis  A  poft  impulfum,  EA.  corporis  B  vero 
EB,  idque  in  partem  eam  quam  demonftrat  ordo  punftorum  EA;  EB.  quod  fi  E 
cadat  in  A  aut  B  reitabit  tune  A  aut  B  immotum  2). 


hn 
')  Dans  tous  les  cas  indiqués  dans  la  Fig.  3,  AC  et  AD  représentent  respectivement      ,    , 

et  p  en  grandeur.  Or,  considérons  p.  e.  le  premier  cas.  D'après  le  raisonnement  que  nous 
avons  exposé  dans  la  note  précédente  la  vitesse  du  corps  a  après  le  choc  sera  repré- 
sentée par  AD  —  2  AC  =  CD  —  AC  =  EC  (égal  à  CD)  —  AC  =  E  A.  Dans  tous  les  autres 
cas  on  arrive  au  même  résultat  final ,  savoir  que  la  vitesse  du  corps  a  après  le  choc  est  repré- 
sentée par  EA  en  grandeur  et  en  direction.  Quant  à  la  vitesse  du  corps  b  après  le  choc 
elle  est  représentée  par  EB  puisque  la  vitesse  d'éloignement  doit  être  égale  à  celle  d'appro- 
chement. 

;)  Comparez,  p.  65—66,  les  deux  premiers  alinéas  de  la  discussion  de  la  Prop.  IX  du  Traité. 

3)  La  Pièce,  empruntée  à  une  feuille  détachée,  nous  montre  comment  Huygens  a  calculé  quelle 
doit  être  la  masse  du  corps  intermédiaire  en  repos,  afin  que  le  corps  a  [Fig.  4.]  qui  se  ment 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   1656.  I  53 


ino. 

[1656.] 

[Fil-  4-1  a  +  x  [ad]  a  [ut]  ic  [ad]  -^-  <) 

x  +  b  [ad]  ,'[«]  -i£  [ad]  -*"?*-„  0  » 


o 


a-\-xL     J  ax  +  bx -\- ab  +  xx 


oo  -  4*c*  +  tacy 


ax  -\-  ay  -\-  bx  -\-  by  -\-  ab  -{-  xx  +  ixy 
\aacxy  +  ^abcxy  4  8#ttiavy  oo  \aacxy  +  4^cxy  +  ^aabcy  +  4/7cxxy 
4tf«r:ry  oo  ^aabcy 
XX  30  #£ 6) 


2tfC 


*4</[ad]tf  [ut]  2c[ad]^-p^4) 

[ad]rf[ut|       ,     ,  [ad  1 —     /,,.,' 
a        L     J     LJ^-(-^L     J  rf#  4-  lad  +  <W 

femper  maior  quam  dimid. — ^  — j-,8). 
Ergo  per  unum  intermedium  nunquam  dat  duplum  immediati  motus. 


avec  la  vitesse  c,  donne  le  maximum  de  vitesse  au  corps /;  en  repos.  Comparez,  p.  81 ,  la 
Prop.  XII  du  Traité.  De  même  on  y  trouve  la  déduction  du  résultat  mentionné  dans  la  note 
8  de  la  p.  1 36  et  quelques  considérations  sur  le  cas  de  deux  intermédiaires. 
+)  Vitesse  du  corps  intermédiaire  après  le  premier  choc,  calculée  d'après  les  théorèmes  biffés, 
mentionnés  dans  la  note  1  de  la  p.  148. 

5)  Vitesse  du  corps  b  après  les  chocs,  de  laquelle  vitesse  il  s'agit  de  déterminer  la  valeur  maxi- 
mum. À  cet  effet  Huygens  emploie  la  rnéthode  de  Fermât ,  telle  qu'il  l'avait  simplifiée.  Cette 
méthode  consiste  à  poser  <y(V)  =  <p(x  4  y) ,  sauf  à  omettre  dans  le  calcul  les  termes  sans 
y  et  ceux  qui  contiennent  les  puissances  de  y  au-dessus  de  la  première;  voir  la  note  30  de  la 
p.  19  de  notre  T.  XI. 

6)  C'esc  le  résultat  cherché. 

7)  Vitesse  du  corps  de  masse       après  les  chocs. 

8)  Vitesse  de  ce  même  corps  frappé  par  le  corps  de  masse  a  sans  l'intervention  du  corps  inter- 
médiaire. Huygens  veut  dire  que  .       ,,  est  toujours  plus  grand  que  la  moitié  de 

,         j—, — t.,  ce  qu'on  vérifie  aisément. 

aa  -\-  lad  -\-  dd         n 

20 


154  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   1  656. 

[Fig.6.]  a,c,  a,  b  minor  quani  a,  a,  a,  b  ')  quia  c  minor  quam 

°       O      D       /O       o   j  ce     ,  ,  ce 

^      ^     Jyy\,  a.  Sed<sr,c,      ,  b  minor  quam  a,  c,  a,  b,  quia       magis 

c°  /  recedit  à  niedio  prop.  inter  c  et  i  quam  a  a).  Etenini  — 

:Z~  minor  quam  c.  Ergo  a,c,  -  ,b  minor  quam  a,a,a  ,b. 

[Fte-70  ^ ,  <W 


r'S) 


Olrend.  3)  quod  a,d,   —^minoremdatquam  #,£, 
bb 


/jc\ — r^)t\^      ^,  ^'    '  ^ minor  Ruam  *5  £■>  --.^4)- (ec^  *» 


C       O  O  J  F)       A      **      L        •  A      hh       !  ■       dà 

*-^  ^  A^>     ^        ,  £  minor  quam  #,  rf,     -,  Z>  quia  —  magis 


'_)  Huygens  compare  les  vitesses  obtenues  par  le  dernier  corps  après  les  chocs  dans  les  deux  cas 
mentionnés  où  les  vitesses  initiales  du  premier  corps  a  sont  supposées  égales. 

;)  Suivant  la  première  formule  à  la  p.  81  de  la  note  2  de  la  p.  80  on  doit  démontrer  pour  con- 
clure a  l'inégalité  en  question,  qui  peut  s'écrire  (  c,  -  ,b)<^(c,a,  bj 

r  \    f./~        Vm\mç\      {./— 7        |/waWcV 

^  (y**— -vnrn)  >(y--  vm-) 

,  ce 

oiu;;A  =  f,wc=»,«B=  — ,  tu  b  =  a. 

a 

Or,  cette  inégalité  se  réduit  successivement  à 

,    wa«c.      ,     ,  «/awc 

m  «  A ;>  m  b  -\ ; — 

m  b  m  v 

vi  s  m  c  ( r  )  ">  w'b  —  w  r 

\wb       a»  R/ 

et  enfin,  divisant  par  la  différence,  ici  positive,  w'b — wt,  à  wa«c>  wbw'b»  savoir 

/;<• > ce.  Or,  cette  condition  est  remplie  lorsque,  comme  dans  la  figure,  b^>  c. 

ce 
En  écrivant:  „     magis  recedit  à  medio  prop.  inter  c  et  b  quam  «",  Huygens  semble  vouloir 

dire  qu'on  n  soit        (2)     i/cb^>a^> — ,  donc  {/  cb:  -  •]>  Vcb:  a, 

soit  (3)    a~^>  \/cb^>—  avec  la  condition:  Vcb:  -  ^>  a:  Vcb 

qui  conduit  également  à  la  relation b^>c,  apparemment  admise  par  lui.  Dans  le  cas  (2)  on  a: 

cb  >  a2,  ou  -^»— ,  donc  également  (puisque  <7>c):  b^>  c.  Comparez  la  note  5  de  la  page 

suivante. 


DE  BfOTU  CORPORl M  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   1656.  I  55 

hb 

recedit   à    medio    prop.  inter  //,  b  quam  —  5)  :    Etenim    d  major   quam  b. 


•"'")  Il  s'agit  peut-être  encore  cette  fois  d'un  problème  que  Iluygens  se  proposait  de  joindre  à  son 
Traité  „De  Motu";  comparez  la  note  10  de  la  p.  133.  De  même  l'alinéa  qui  précède  pouvait 
donner  lieu  à  un  tel  problème. 

4)  Puisque  b  est  moyen  proportionnel  entre  a  et  —  ,  mais  d^  b. 

5)  Pour  saisir  plus  ou  moins  la  pensée  de  Huygens  (comparez  sa  démonstration  delà  Prop.  XII 
du  Traité  „De  Motu"  où  il  considère  d'abord ,  p.  83  ,  fig.  20,  trois  corps  tels  que  la  masse  du 
corps  intermédiaire  est  moyenne  proportionnelle  entre  les  masses  des  corps  extrêmes,  et 
remplace  ensuite,  p. 85  tig.  21  et  p.  83  dernière  ligne,  ce  corps  intermédiaire  par  un  corps  de 
masse  X ,  dont  il  considère  le  rapport  à  la  masse  d'un  des  trois  corps)  concevons  trois  globes 
tels  qu'il  les  suppose,  de  niasses  A ,  Aj/AC  et  C  respectivement.  Le  corps  A  pousse  le  corps 
A|/AC,  celui-ci  pousse  ensuite  le  corps  C.  Nous  savons  déjà  que  pour  une  vitesse  donnée 
v  du  corps  A  la  vitesse  du  corps  C  sera  la  plus  grande  possible  pour  A  =  1.  La  vitesse  du 
corps  C  sera  généralement,  d'après  la  formule  de  la  page  153, 

+lvA  y/AC 
(A  -f  A  i/AC)  (C+  ly/ACy 
cette  expression  se  réduit  à 

+lvA 
(l/A  +"l  |/C)(l/C4-  A  l/A) 
et  ensuite  à 

(l)  A2h      ....  ____. 

(A+C)-r-(l  +  £)v'AC 

Comme  l'expression  A  -f-  -  ne  change  pas  quand  on  remplace  A  par  1  ,  il  est  évident  que 

la  vitesse  du  corps  C  sera  la  même  lorsque  la  masse  du  corps  intermédiaire  est  p.  e.  trois  fois 
plus  grande  que  l/AC ,  que  lorsqu'elle  est  au  contraire  trois  fois  plus  petite  que  i/AC.  L'on 
peut  dire  que  dans  les  deux  cas  la  masse  du  corps  intermédiaire  „recedit"  d'une  même  quan- 
tité de  la  moyenne  proportionnelle  1  AC.  Comme  l'expression  A  -f-  y-  croit  uniformément 

lorsque  A  croît  de  1  à  =  (et  aussi  lorsque  A  diminue  de  1  à  o),  il  s'ensuit  que  la  vitesse  du 
corps  C  diminue  de  plus  en  plus  à  mesure  que  la  masse  du  corps  intermédiaire  „magis  recedit 
à  medio  prop.  v/ÂC". 

Dans  le  cas  considéré  (</>  />) ,  on  aura  „  -  magis  recedit  a  medio  prop.  inter  d,  iquam 
—"  lorsque  (2)     —  >  —  >  \/bd>  puisqu'alors  —  :  Vbî>  —  :  Vbd, 

ou  bien  lorsque      (3)    —  >l/<W>  —  et quedeplus   -:  V bd >>  \/ bd : — . 

La  formule  (1)  fait  voir  que,  si  la  masse  du  corps  intermédiaire  est  d'abord  A\/AC  et  ensuite 
l'V  AQ ,  la  vitesse  du  corps  C  sera  la  plus  petite  dans  le  premier  de  ces  deux  cas ,  lorsque 


(4)   A-f-  jOi'+p; 


156         DE  MOTU  CORPORUM  EX  l'ERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   1659.   1667? 


I V  '). 

[1659]  *J. 

pag.  194  Epilt.  Cartefij  2  vol.3)  Alias  leges  motus  tradit  quam  in  Principijs 
Philos.  ♦). 

V5). 

[I667?]6). 

[Fig.  8.]  Pofitis  corporibus  duris  a,  b ,  c,d(kc.  [  Fig.  8]  continue  pro- 

*      °     O     &    portionalibus,  motoque  folo  a  minimo  et  per  ipfum  fucceffive 

*V   *  •  *~   fè      b ,  c ,  d  &c.  Invenitur  motus  fingulorum  primus,  item  alter 

poftquam  percufTerint  corpus  fequens,  hoc  modo.  Sit  a  do  i. 

et  corpus  fecundum  fit  b  ut  pofitum  eft.  Ergo  c  00  bb.  d  00  b3  &c.  Sit  etiam  cele- 

ritas  corporis  primi  /îx  1. 


c'est  donc  là,  sous  une  forme  moderne,  la  condition  de  Huygensqui  peut  également  s'écrire 

(5)  (&-\A)>(/*-Vv)'> 

formule  équivalente  à  la  formule  (1)  de  la  note  (2)  de  la  p.  154. 

En  substituant  dans  la  formule  (4)  les  valeurs  de  A  et  de  A'  qui  correspondent  aux  cas  où  la 

J2  L2     s  Jl  A2       \ 

masse  du  corps  intermédiaire  est  —  ou  —(savoir  A  =  — r=-,  A'  = — 7=  ),on  trouve  que, 

»        a\  a\/bd  a\/bdj  n 

pour  d^>  b,  la  formule  (4)  se  réduit  à  bd^>  à1 ,  conformément  aux  formules  (2)  et  (3) 

f  De  la  formule  (2)  on  tire  — s  !> -,-j ,  où  </>  b,  donc  bd  >  a2). 

Huygensaurait  doncdû  observer  que,  pour  pouvoir  affirmer  que  „—  magis  recedit  àmedio 
tin 
prop.  inter  d,  b  quam  — ,  il  faut  admettre  la  relation  bd  >  cr. 

')  La  Pièce  est  empruntée  à  la  p.  140  du  Manuscrit  A. 

2)  D'après  le  lieu  que  la  Pièce  occupe  au  Manuscrit  A. 

•■*)  Il  s'agit  des  deux  premiers  volumes  de  l'édition  de  Clerselier  des  ^Lettres  de  Mr.  Descartes"; 

voir  la  note  1  de  la  p.  515  de  notre  T.  I  et  la  note  1 1  de  la  p.  334  du  T.  II. 
4)  Voici  le  passage  en  question  qu'on  trouve  au  deuxième  volume,  publié  en  1659,  dans  une 

lettre  à  Mersenne  du  25  décembre  1639  (p. 627  du  T.  II  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery  des 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSION E.  APPENDICE  III.   I  667  ?  1  57 

Fiunc  celericates  primx  fecundje  qiiantir.ar.es  motus 

ex  celeritate  fecunda. 
b  —  1  ,N  b  —  1  oN 

i.-corpons    a.    i  f+ï  >  '  "  F+ 1   } 

b      2    o         — ~2iq)  -^=#-> 


c. 


</. 


4  4^—4  4^3  — J-A3 

5  8£  — 8  8£+— 8£3 

*+73  *~T74~  £+74 

&c.  &c. 


Œuvres  de  Descartes):  „Pour  r inertie,  ie  pense  auoir  desia  escrit  qu'en  vn  espace  qui  n'est 
point  du  tout  empeschant,  si  vn  corps  de  certaine  grandeur,  qui  se  meut  de  certaine  vitesse, 
en  rencontre  vn  autre  qui  lu  y  soit  esgal  en  grandeur,  &  qui  n'ayt  point  de  mouuement,  il  luy 
communiquera  la  moitié  du  sien ,  en  sorte  qu'ilz  iront  tous  deux  ensemble  de  la  moitié  aussy 
viste  que  faisoit  le  i";  mais,  s'il  en  rencontre  vn  qui  luy  soit  double  en  grandeur,  il  luy  com- 
muniquera les  deux  tiers  de  son  mouuement,  &  ainsy  ils  ne  feront  tous  deux  ensemble  pas 
plus  de  chemin  en  trois  momentz,  que  le  Ier  faisoit  en  vn  moment.  Et  généralement,  plus 
les  corps  sont  grands,  plus  ilz  doibuent  aller  lentement,  lors  qu'ilz  sont  poussez  parvne 
inesme  force." 

Or,  ces  deux  exemples,  qui  seraient  à  leur  place  dans  la  Théorie  de  la  percussion  des  corps 
mous,  sont  en  contradiction  flagrante  avec  deux  des  régies  énoncées  par  Descartes  dans  les 
„Principia",  savoir  le  premier  avec  la  sixième  régie,  sur  laquelle  on  peut  consulter  la  note 
1 8  de  la  p.  1 39  de  ce  Tome ,  et  le  second  avec  la  quatrième  règle  que  nous  avons  reproduite 
dans  la  note  i  de  la  p.  38. 

5)  La  Pièce,  empruntée  à  une  feuille  détachée,  se  rapporte  au  dernier  alinéa  (p.  91  ci-dessusj 
du  Traité  „De  Motu". 

6)  L'alinéa  mentionné  dans  la  note  précédente,  manque  dans  le  Manuscrit  de  1656.  La  Pièce 
doit  donc  être  postérieure  à  cette  année.  Or  dans  les  notices  de  Huygens  qui  lui  ont  servi 
pour  ses  discours  à  l'Académie  des  Sciences  du  4,  11  et  18  janvier  1668  (que  nous  publie- 
rons plus  loin  dans  le  Tome  présent;  voir  les  p.  182 — 186)  on  rencontre  aux  numéros  14  et 
13  (p.  184)  une  allusion  aux  résultats  et  calculs  de  la  présente  Pièce.  Puisque  entre  ces- 
deux  époques  Huygens,  comme  du  moins  sa  Correspondance  le  fait  présumer,  ne  semble 
pas  s'être  occupé  de  nouvelles  recherches  sur  la  percussion  des  corps  ,nous  avons  cru  pou- 
voir choisir  1667  pour  la  date  probable  de  cette  Pièce  V.  '<■ 

r)  Vitesse  du  premier  corps  dans  la  direction  ba  ^voir  la  Fig.  8)  après  le  premier  choc, 
calculée  à  l'aide  du  premier  théorème  de  la  note  1  de  la  p.  148,  lequel  calcul  Huygens 
désigne  sur  une  autre  feuille,  traitant  du  même  sujet  d'une  manière  moins  complète,  comme 
„per  rcgulam  nostram". 

8)  Quantité  de  mouvement  du  premier  corps  dans  la  direction  ba  après  le  premier  choc. 

9)  Vitesse  du  deuxième  corps  dans  la  direction  ab  après  avoir  reçu  son  premier  choc,  calculée 
à  l'aide  du  théorème  mentionné  dans  la  note  7. 

I0)  Vitesse  définitive  du  deuxième  corps  dans  la  direction  ba. 

")  Quantité  de  mouvement  définitive  du  deuxième  corps  dans  la  direction  ba. 


l$$  DE  MOTU  CORPOK.UM  EX  I'ERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   1  667  ? 

Si  tftitmaximus  proportion.1'""1  primae  celcritates  exprimuntureodemmodo  '), 

l'ecundae  mutatis  fignis  -| a). 

Quantitas  mocus  in  corporibus  poftquam  ultinuim  tuerie  impul l'uni. 

.  2\b  ,N       .        2\bb  iN  2\b*  ..  iKb* 

obus      1   3)      obus     1  4}      iOV 1    >>      çC     I 

2  h  4-    I  '      >     3  y— j s  '     >    4        t— 3  l      J'    D      7— 4  ' 

o  IO°  ^»9P 

Si  proponio  corporum  fit  dupla,  quantitas  motus  in  corporibus  iooaugetur 
lecundum  rationem  i  ad  4677000,000,000  proxime  <s). 

Si  tripla,  1  ad  542100,000,000,000,000,  prox.  •*) 

Cum  autem  a  maximo  corpore  incipic  motus  non  augetur  unquam  nec  minuitur 
motus  quantitas  8).  Celeritas  vero  minimi  ad  maximi  celer.11'  in  proportionc 
dupla  et  corporibus  100  fit  proxime  quae  14760000000  9)  ad  1  I0). 


VI11). 

[1667?] 

[Fig.90'1) 


-gfr- 


. u 


3 


1  )  Voir  le  deuxième  théorème  de  la  note  1  de  la  p.  148. 

2)  C'est-à-dire  dans  les  numérateurs,  qu'on  doit  alors  écrire  1  —  b,i —  ib,  etc.  Ces  vitesses  et  les 
quanti  tés  de  mouvement  qui  en  résultent  dansla  dernière  colonne  sont  alors  dans  la  direction  ab. 

3)  En  sommant  à  la  manière  de  Descartes,  savoir  sans  avoir  égard  à  leur  direction,  les  quan- 
tités de  mouvement  définitives  des  deux  premiers  corps  supposésseuls  présents,  on  trouve: 

b —  1  ib      _j)b  —  1  _       \b 


•n  Ar^l  _      2b~  —  ^     1        4*'       _7bï  —  ib—\_         ibz 

>  b+x  ^j6+ty  -r-c^+I)>-    (*+,)*    -(*4-,)»      '• 
5)  Cette  fois  il  sera  plus  facile  de  soustraire  du  résultat  obtenu  dans  la  note  précédente  le  terme 

Ab1  ,,  ,  Ab3  —  ±b2  8£3 

rfj-jy  et  d  Y  ajouter  les  termes  y  j_  ^    et  ,yj  —  n3  après  quoi  on  obtient  le  résultat 

annoncé  par  Huygens. 
6'j  Comparez  la  note  6  de  la  p.  91.  Sur  une  autre  feuille  détachée  on  retrouve  le  calcul  de 

_ioo  .99 

Huygens  par  les  logarithmes  d'après  la  formule:  log  — ^ — =  100  log  2 +  99  log  2 — 99  log  3. 


DR  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   I  667  ? 


»5S> 


VIT3). 


[1667  V]'4) 


[Fig.  10.] 


A ,  B ,  C  égales.  Pofons  que  ces  corps  foient 
durs  parfaitement,  et  que  A  et  B  fe  touchent  et 
repofent.  C  vient  a  les  frapper.  A  partira  feul ,  et 
B  et  C  demeureront  joints  et  en  repos.  Cela  arrive 
aux  corps  les  plus  durs  que  nous  ayons ,  et  d'autant 
plus  precifement  qu'ils  font  plus  durs.  Or  fi  B  ne 
s'elt  point  meu ,  il  ne  peut  pas  avoir  meu  A.  car  de  l'avoir  meu  fans  mouvement, 

r)  On  trouve  sur  la  feuille  mentionnée  dans  la  note  précédente  le  calcul  par  la  formule: 


log. 


,ioo  .99 


=  I  OO  lOg  2  +  99  lOg  3  —  99  lOg  4. 


8)  Puisqu'alors  toutes  les  vitesses  sont  dirigées  dans  le  même  sens. 

9)  En  continuant  la  première  colonne  du  petit  tableau  de  la  p.  157  Ton  voit  que  pour  le  cen- 

tiéme  et  dernier  corps  la  vitesse  après  les  chocs  est  égale  à  -7-r-z — S99  >  ou  ^nns  'e  cas  Posent 


,99 


=  2338500000000  ,  et  non  pas  14760000000;  comparez  la  note  4  de  la  p.  90. 

Or,  nous  avons  retrouvé  sur  une  autre  feuille  détachée  le  calcul  qui  a  amené  le  résultat 
erroné  de  Huygens.  Il  y  suppute  le  logarithme  du  nombre  cherché  en  soustrayant  99 
(log  3  —  log  2)  de  99  log  2  ;  mais  i!  commet  une  simple  erreur  de  calcul  dans  la  multiplication 
de  log  3  —  log  2  =  0,1760912  par  99,  trouvant  19,6330288  au  lieu  de  17,4330288. 

I0)  On  trouve  encore  sur  la  même  feuille  une  „Regula  universalis"  qui  correspond  presque 
textuellement  avec  le  premier  alinéa  de  la  Pièce  II,  p.  151  — 152.  Cela  semble  prouver 
que  les  deux  principales  additions  au  Traité  „De  Motu"  après  1656  (date  du  Manuscrit 
dont  nous  avons  tiré  l'Appendice  II  (p.  137 — 149)),  savoir  celle  des  p.  69 — 71  (voir  la 
note  4  de  la  p.  69)  et  celle  du  dernier  alinéa  du  Traité  (voir  la  note  1  de  la  p.  90) ,  ont  été 
conçues  à  la  même  époque.  En  effet,  la  première  addition  correspond  bien  à  la  Pièce  II  et  à  la 
„Regula  Universalis",  tandis  que  la  deuxième  se  retrouve  à  la  fin  de  la  Pièce  V  (p.  1 58). 

")  La  Pièce  a  été  empruntée  à  la  même  feuille  détachée  qui  contient  les  calculs  dont  il  est 
question  dans  les  notes  6  et  7  qui  précèdent. 

1  :)  La  Figure ,  où  nous  avons  ajouté  les  lettres  A  ,  B ,  C ,  D  semble  représenter  une  machine  pour 
faire  des  expériences  sur  le  choc  des  corps.  Il  est  clair  que  lorsqu'on  pousse  en  bas  le  bout  D 
du  levier  AD  les  vitesses  communiquées  aux  plateaux  qui  portent  les  billes  seront  dans  le 
rapport  de  AB  à  AC  et  il  en  sera  peut-être  de  même  pour  celles  reçues  en  conséquence  par 
les  billes.  On  pourrait  constater  alors  quels  sont  les  sens  dans  lesquels  se  meuvent  les  billes 
après  le  choc  ou  si  l'une  d'elle  est  alors  en  repos ,  oui  ou  non.  Comparez  encore  la  note  1 3  de 
la  p.  185  où  l'une  des  Figures  représente  une  machine  analogue  ou  identique. 

,J)  La  Pièce  est  écritesur  une  feuille  détachée. 

M)  La  Pièce  date  probablement  de  l'année  1667  puisqu'on  trouve  dans  les  notices  pour  les 


i6o 


DE  MOTU  CORPORL'M  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  III.  \66j  ? 


il  n'eft  pas  pofllble,  car  fi  B  eftoit  inesbranlable  comment  eft  ce  que  le  colle  D  fe 
refentiroit  du  coup.  B  s'eft  donc  meu  et  A  neceiïairement  en  mesme  temps  ,  et 
pour  le  moins  aulîî  ville  que  B,  de  forte  qu'où  ils  font  allé  joints  enfemble  ou  A 
a  devancé  B  ,  d'où  s'enfuit  que  A  n'a  pu  empefcher  B  de  continuer  fon  chemin 
vers  le  coftè  A.  Toutefois  B  fe  trouve  en  repos  le  coup  eftant  fait,  il  eft  donc 
retourné  fans  que  rien  l'y  ait  obligé,  ce  qui  eft  abfurde.  Et  la  mesme  chofe  fe 
conclurait  quand  B  feulement  iroit  plus  lentement  que  A.  donc  il  faut  conclure 
que  ces  corps  fe  touchant  immédiatement,  ils  ne  peuvent  pas  eftre  parfaitement 
durs  et  faire  l'effeét  qu'ils  font,  et  que  par  confequent  ils  font  refTbrt  ').  Ou  bien 
il  faut  dire  que  fi  ces  corps  font  parfaitement  durs  ils  ne  fe  touchent  pas  immé- 
diatement. Et  il  y  a  des  expériences  avec  les  verres  convexes  qui  femblent  le 
prouuer  2). 

Quand  un  corps  dur  en  rencontre  un  autre  égal  qui  elt  en  repos,  on  peut  dire 
que  l'un  acquiert  en  un  inllant  le  mouvement,  et  que  l'autre  en  un  inftant  le  perd. 
Mais  de  dire  que  le  corps  Ben  mesme  inftant  acquiert  et  perd  le  mouuement,c'eft 
dire  qu'il  demeure  en  repos,  car  le  mouuement  ne  fe  fait  que  dans  le  temps,  et  il 
n'y  en  a  point  dans  un  inftant. 

S'ils  ne  fe  touchent  pas  immediatem.1  il  faut  qu'où  bien  les  corps  qui  font  entre 
deux  fe  retirent  promptement  et  s'échappent,  ou  qu'ils  fafientrefiort  eux  mesmes, 
comme  l'air. 


[Fig.  il] 


[Fig.  12.] 


[Fig-  I3-] 


bK3G 


[FiR.14.] 

Oooo 

OO0-OQQ 


VIII3). 

[1667  ?]4). 

Sunt  corpora  quaedam  quas  in  fe  mutuo  impingentia  non  recedunt  a  contaftu, 
qualia  funt  quae  pra?  mollitie  figuram  aliquatenus  mutant  cum  percutiuntur,  nec 
omnino  in  eandem  fe  reftituere  conantur,  ut  argilla  humida  plumbum  et  alia. 


discours  mentionnées  dans  la  note  6  de  la  p.  1 57  au  numéro  6. 1  (  p.  1 84)  l'annotation  suivante  : 
„Experience  belle  des  boules  ou  dames  rangées  et  frappées  par  1  ou  3  autres 
[voir  la  Fig.  14,  p.  160].  Et  que  la  communie.»  de  mouvement  s'y  fait  de  mesme 
que  si  les  boules  avoient  quelque  petite  distance.*' 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONS.  APPENDICE  III.   I  667  ?  I  6  I 


Alia  vero  quae  in  fe  mutuo  impingentia  à  contactu  refiliunt:  quod  quidem  non 
iliis  folum  quae  dura  nobis  vocantur,  uc  ebori  vitro  lapidibus  plerisque  chalibi  et 
alijs  accidit  fed  et  ijs  quae  dum  colliduntur  figuram  nonnihil  mutare  confiât  fed 
contïnuo  vi  quadam  eandem  fibi  reitituere,  veluti  fuber  fpongia,  vefica  aère 
inflata,  et  alia  multa.  Nec  immerito  dubitari  potell  annon  etiam  illa  quae  apud  nos 
ex  materia  duriffima  confiant,  hac  reflitutionis  vi  a  fe  invicem  refiliant. 

Cum  vero  appareat  in  occurfu  mutuo  hujusmodi  corporum  non  extingui  fed 
confervari  quodammodo  motum,  idque  tanto  melius  quanto  perfe&ior  fuerit 
eorum  five  durities  five  restitutionis  vis,  proinde  eas  in  fumma  perfectione  confi- 
derari  volumus  in  corporibus  de  quibus  in  fequentibus  agetur.  de  quorum  motu 
ex  percuflione  fequentia  fupponimus 5). 


IX8). 

[  1 667  ?]  0 

A  et  B  corpora  molli  a,  A  movetur  ccleritate  AC  [Fi  g.  15]  B 
celeritate  BC.  quae  funt  reciproce  ut  ipfa  corpora.  dicopoft 
concurfum  in  C,  manere  utrumque  immotum8). 


')  Les  Fig.  11  — 13,  p.  160,  se  rapportent  sans  doute  à  cette  pensée:  que  les  corps  ne  sont 

jamais  parfaitement  durs ,  mais  qu'ils  font  ressort. 
:)  De  même  on  lit  dans  les  notices  publiées  dans  ce  Tome  à  la  p.  183,  au  numéro  6:  „Expe- 

rience  de  deux  verres  convexes,  ou  l'on  voit  qu'il  y  reste  de  l'air  entre  deux". 

3)  La  Pièce  fut  écrite  sur  une  feuille  détachée. 

4)  Puisqu'au  revers  de  la  feuille  on  trouve  des  calculs  qui  se  rapportent  au  même  sujet  que 
ceux  qu'on  trouve  dans  la  Pièce  V  (p.  1 56—  1 58)  il  est  à  présumer  que  cette  Pièce  et  la  pré- 
sente furent  conçues  dans  la  même  année. 

5)  Comme  les  suppositions  dont  il  s'agit  ici  Huygens  désigne  successivement  (dans  une  rédac- 
tion parfois  un  peu  différente):  les  Hypothèses  II  (p.  31  ci-dessus)  et  IV  (p.  39)  du 
Traité  „De  Motu",  l'Hypothèse:  „Si  vero  corpus  minus  occurrat  majori  quiescenti 
non  posse  ei  dare  celeritatem  majorem  sua",  sur  laquelle  on  peut  consulter  le 
troisième  alinéa  de  la  p.  1 29 ,  et  enfin  les  Hypothèses  V  (p.  41  )  et  III  (p.  33)  du  même  Traité. 

6)  La  Pièce  est  empruntée  à  une  feuille  détachée. 

7)  Parmi  les  notices  mentionnées  dans  la  note  6  de  la  p.  157  on  trouve  au  numéro  15  (p.  184) 
la  suivante:  „de  la  rencontre  des  corps  moux  et  la  commun.»1  de  mouvement 
qui  s'y  fait".  Il  est  donc  bien  probable  que  la  présente  Pièce  concernant  la  théorie  du  choc 
des  corps  mous  fut  écrite  avant  les  premiers  jours  de  janvier  1668. 

8)  Il  semble  utile  de  faire  précéder  ici  un  aperçu  de  la  démonstration  par  l'absurdeque  Huygens 

21 


\6l  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.  1667? 


t? 


tr 


[Fig.  I5-] 


-  "p- 


±1 


D    C 


rV 


S 


Sic  ut  DC  (/)  ')  ad  CB  (^)  ira  CA  Çd)  ad  CE  (^),  fitque  haec  celeritas 

navis,  quae  calis  ponitur  ad  formandam  demonftrationem. 
hic  navis  ponitur  finiftrorfum  ferri  celeritate  CE. 


ad  ,  add     ,      „ 

-7-+  rp  celer.  15  corpons  ante  occ. 

•^  nempe  BE 

aadd   .  laad*  ,  aadA\  ,    „,. 

-jr+-w+w\qurf; sB) 

7  ^jm[ult.] 

tf#*/i  .  zaad*  .  <7#^4 


ada 

w 


d  cel.  corp.  A  ante  occ. 


nempe  AE 

aad*      iadi  ,    ,,)  .    .  ,N 

-\-dd{  qu.  cel.  A  *) 


W        ¥ 


- 


m[ul.] 


a*d+     iaadi 


aadd  .  iaadi  .  a  ad*  .  aid*     iaad%  ,      ,,4. 

~T~  +  ~bJ~^~  bf^bbf       ff--taM  )*>  Jbbp 


bbf       bf 
^aidA  .  taadd 


add 


■af+^+*add+bpï 


o  oo  5)  — r \-add-\-  &c. 7)  quod 

effe  nequit. 

Si  enim  fieri  potefl:  moveantur  port  conjunftionem  celeritate  CD  verfus  partem 


va  donner  de  ce  théorème.  Supposons  donc  avec  lui  que  les  corps  mous  A  et  B  de  masses  a 
et  b  se  meuvent  à  leur  rencontre  avec  les  vitesses  AC  [Fig.  15]  =  </et  BC  =   ,-et  soit/*= 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.  I  667?  I  63 


A.  Ponantur  hsec  in  navi  fieri  quce  feratur  celeritate  CE,  fient  haec  ergo  eodem 
modo  refpeftu  navigantis  ac  refpectu  (lantis  in  ripa,  movebitur  corpus  A  ante 
occurfum  celericate  AE  ,  et  corpus  B  celer.  BE.  Ec  poft  conjunélionem  utrumque 
limul  movebitur  celericate  ex  CE  et  CD  compofita.  Quare  etiam,  fi  ftans  in  terra 
hos  motus  corporum  efficiat,  idem  quoque  evenire  neceiïe  elL  hoc  autem  fieri 
non  pofTe  oftendetur. 

Sit  NA  altitudo  ex  qua  corpus  A  cadens  acquifiverit  celeritatem  AE.  Ergo 
faciendo  fient  qu.AE  ad  qu.EB  ita  AN  ad  BO,  erit  BO  altitudo  ex  qua  deci- 
dens  B  acquifivit  cel.  BE.  Et  rurfus  fi  fiât  ut  qu.AE  ad  qu.  utriusque  fimul  EC, 
CD,  ita  AN  ad  EP,  erit  EP  altitudo  ad  quam  corpora  A,  B,  juncla  ascen- 
dere  poterunt  celeritate  ex  EC,  DC  compofita.  Atqui  ofiendetur  PE  altitudi- 
nem  du&am  in  magnitudinem  utramque  A  et  B  majus  facere  produftum  quam 


=  CD  la  vitesse  avec  laquelle  ils  se  meuvent  ensemble  après  le  choc;  ajoutons  la  vitesse 
commune  CE  que  nous  représentons  provisoirement  par  x,  et  convertissons  les  nou- 
velles vitesses,  qui  sont  supposées  horizontales,  en  des  vitesses  verticales; alors  les  hauteurs 
auxquelles  les  corps  a  et  b  pourront  monter  avant  le  choc  seront  respectivement  i-Çx  —  d)1 

etlf-7+x)    (où  A  =  —),  après  quoi  leur  centre  de  gravité  composé  se  trouvera  à  la  hau- 


aX(x-dy  +  bl(^+x^ 


teur -7—7 — ,  tandis  qu'après  le  choc  ce  centre  pourra  monter  jusqu'à 

la  hauteur  X  (f-\-xy.  Or,  d'après  le  Principe  adopté  par  fluygens  (consultez  la  p.  57): 
que  le  centre  de  gravité  ne  peut  pas  monter  par  l'effet  seul  de  la  gravité,  il  faut  donc  que 
la  première  de  ces  hauteurs  soit  supérieure  ou  égale  à  la  seconde;  ce  qui  mène  à  la  condition 

ad3  -| — y—  >  (a-\-b~)  (îx/-)-/2)  ou  bien,  en  divisant  par  a-\-b,  à  — j—  '^>2xf-\-fi, con- 
dition qui  ne  peut  pas  être  remplie  pour  chaque  valeur  de  x  (et  e.  a.  pas  pour  celle  x=  -j-f 

choisie  par  Huygens)  sans  qu'on  ait/=  o;  ce  qu'il  fallait  prouver. 

')  /est  la  vitesse  commune  des  deux  corps  mous  après  le  choc,  vitesse  dont  Huygens  va  prouver 
qu'elle  doit  être  égale  à  zéro. 

:)  Grandeur  proportionnelle  à  la  hauteur  BO  à  laquelle  le  corps  pourrait  monter  après  la  con- 
version de  sa  vitesse  horizontale  en  une  vitesse  verticale. 

3)  Grandeur  proportionnelle  à  AN. 

4)  Cette  grandeur  est  proportionnelle  à  la  hauteur  à  laquelle  peut  monter  le  centre  de  gravité 
commun  des  deux  corps  avant  le  choc ,  multipliée  par  a  -\-  b. 

5)  Lisez  plutôt  >;  consultez  la  note  8  de  la  p.  161. 

ô)  Cette  grandeur,  égale  à  (a  -f-  b~)(  -jn?  +  f)  ■>  est  proportionnelle  à  la  hauteur  à  laquelle 

peut  monter  le  centre  de  gravité  commun  des  deux  corps  après  le  choc,  multipliée  par  a-\-b. 
Nous  avons  supprimé  le  calcul. 
7)  Savoir  (a  -f  b)  p. 


I  64  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PER.CUSSIONE.  APPENDICE  III.   I  667  ? 

fine  duo  quae  fiunc  ducendo  NA  in  A,  et  OB  in  B,  quod  fieri  nequit  ').  Ergo  2) 
I  laec  fortaïïe  optima  eric  demonrtr.0  ec  melior  ea  quae  in  fin.  pag.  praec.  3) 

ita  eft  :  fed  fufficit  poncre  CE  oo  -77 4). 

Des  Châles 5)-  Sunc  qui  fatis  demonftrafle  fe  putant  veritatem  hujus  Theore- 
matis  ex  eo  quod  quantitas  motus  in  utroque  corpore  eft  aequalis 6).  Eft  probabilis 
ratio  fed  non  fufficit.  Sic  r)  demonftraretur  corpus  quiescens  a  diverfis  corporibus 
impulfum  quorum  eadem  quantitas  motus  aequalem  celeritatem  acquirere  quod 
tamen  falfum  8). 

X"). 
[1667?]'°) 

De  femi  r  efi  lient  ibus. 
[Fig.16.]") 

A  et  B  concurrunt  in  C,  celeritatibus  BC,  AC,  quse  funt  reciprocè  ut 
corpora.  Sint  disceflura  fpatio  ST,  fed  quo  divifo  in  N,  in  proportione  reci- 


')  De  par  le  principe  que  le  centre  de  gravité  ne  peut  pas  monter  par  l'effet  seul  de  la  gravité. 
En  effet  d'après  ce  principe  PE  <C -J-, ,  ou  bien  (a-\-b~)  PE<C<?NA-f-£OB.  Or 

les  calculs  qui  précédent  montrent  que  cette  condition  n'est  pas  remplie. 

Ajoutons  encore  que  Huygens  se  rendait  parfaitement  compte  de  ce  que,  le  théorème 
dont  il  s'agit  dans  cette  Pièce  étant  prouvé,  toute  la  théorie  du  choc  direct  des  corps  mous  en 
peut  être  facilement  déduite.  Voici,  en  effet,  ce  qu'on  lit  sur  une  autre  feuille  détachée,  qu'il 
n'a  pas  semblé  nécessaire  de  reproduire:  , , Primo  ostendi  potest  quod  si  hoc  ita  fiât, 
tune  alijs  casibus  omnibus,  velut  si  A  [voir  la  Fig.  15]  moveatur  celeritate  aliqua 
AE  et  B  celeritate  BE,  post  occursum  in  E,  centrum  grav.  commune  quod 
motum  est  à  C  in  E  perreclurum  eadem  celeritate  versus  V  [où  V  se  trouve  dans 
le  prolongement  de  AE]". 

En  effet  pour  obtenir  cette  belle  solution  géométrique  du  cas  général  du  choc  direct  des 

corps  mous,  il  suffit  d'ajouter  aux  vitesses  AC  du  corps  A,  BCdu  corps  B  (où  AC  :BC  =  b\a) 

et  à  celle  égale  à  zéro  des  deux  corps  réunis  par  le  choc  la  vitesse  commune  CE. 

■)  Nous  empruntons  encore  à  une  autre  feuille  détachée,  concernant  le  choc  des  corps  mous, 

l'annotation  suivante:  „mirabilis  est  haec  demonstratio ,  qua  evincitur  si  corpora 


DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   I  667  ?  I  65 

proca  ponderum,  non   cadat  N  in  C  fipotelt,  et  intervallum  NC  dicatur  t. 


mollia  sibi  occurrunc  mutuo  celericacibus  quae  sine  reciproce  ut  corpora,  nec 
post  occursum  maneant  immota  sed  vel  tantillum  in  alterutram  partem  pro- 
grediantur  jam  motum  perpetuum  daturum  iri.  augeri  enim  poflTe  constabit 
vim  ascensivam;  idque  quantum  libet,  aufta  scilicet  CE.  quae  saltem  major 

débet  esse  quam —r>  —  \f   • 

J)  On  trouve  la  démonstration  indiquée  au  revers  de  la  feuille  à  laquelle  nous  avons  emprunté 
cette  Pièce  et  qui  visiblement  a  fait  partie  d'un  des  livres  des  „Adversaria".  D'ailleurs 
cette  démonstration  fut  biffée  et  ne  se  distingue  de  celle  de  notre  texte  que  par  le  choix  de 

la  vitesse  attribuée  au  navire,  cette  vitesse  étant  choisie  successivement  égale  à  —tt-  -f-  cl  et  à 

a      -f-  d'  Or,  la  première  réduction  à  l'absurde,  fondée  sur  la  première  valeur,  réussit 
b  î 
lorsqu'on  a  b^>a  et  la  deuxième  lorsque  b<^a  (consultez  la  note  8  de  la  p.  161)  tandis 

qu'il  est  clair  qu'on  peut  faire  à  volonté  l'une  ou  l'autre  de  ces  suppositions. 

4)  Comparez  les  dernières  lignes  à  la  p.  163  de  la  note  8  de  la  p.  161.  Il  est  clair  que  pour  x=  —r. 

la  condition  mentionnée  n'est  pas  remplie  non  plus  sans  prendre /=  o.  On  trouve  d'ailleurs 
la  déduction  de  cette  valeur  de  x  sur  la  feuille  mentionnée  dans  la  note  2  de  la  p.  164. 

5)  Il  s'agit  du  „Cursus  seu  Mundus  mathematicus"  de  Claude  François  Dechales,  ouvrage  de 
1674,  cité  dans  la  note  4  de  la  p.  347  de  notre  T.  V.  En  effet  l'état  du  Manuscrit  semble 
indiquer  que  l'annotation  présente  fut  faite  après  coup. 

*)  Voici,  en  effet,  la  démonstration  de  Dechales  de  sa  Prop.  VII  :  „Si  duo  mobilia  sibi  invicem 
occurrant  cum  velocitatibus,  quœ  sint  îpsis  corporibus  reciprocae,  cessabit  utriusque  motus" 
du  „Lib.  VU"  du  „Tractatus  octavus.  Mechanica"  (voir  la  p.  199  du  T.  II  de  la  deuxième 
édition,  de  1690,  de  son  „Cursus"):„Demonstr.  Eadem  supponitur  esse  ratio  A  ad  13,  qua? 
linea?  BC  ad  lineam  AC  [voir  p.  e.  la  Fig.  itf];  ergo  productum  ex  multiplicatione  primi 
termini  A  per  quartum  AC,  seu  quantitas  motus  corporis  A,  sequale  erit  producto  multi- 
plicatione secundi  termini  B,  per  tertium  BC,seu  quantitati  motus  corporis  B;  ergo  sicut 
prius  sunt  hinc  inde  motus  contrarii  œquales,  ergo  pariter  erit  atquilibrium  ,  &  neutrum  prœ- 
valebit,  nain  mobile  B  compensât  suà  velocitate,  id  quod  deerat  in  mole." 

7)  C.à.  d.  si  l'on  voulait  admettre  que  généralement  l'influence  exercée  par  un  corps  qui  en  ren- 
contre un  autre  sur  ce  dernier  ne  dépend  que  de  la  quantité  de  mouvement  du  premier  corps. 

8)  Dans  le  cas  de  deux  corps  mous  A  et  B  de  masses  m  A  et  mB,  dont  A  possède  la  vitesse  rA  et  B  est 

en  repos,  on  trouve  pour  la  vitesse  commune  après  le  choc  v'=    mAVA     ,  de  sorte  que  cette 

m  a-|-»8 
vitesse  ne  dépend  pas  seulement  de  m  A  vA  mais  aussi  du  rapport  entre  les  masses.  Il  en  est  de 
même  dans  le  cas  des  corps  durs  de  Huygens  où  les  formules  de  la  note  1  de  la  p.  67  sont 

,         /           2;/;  A  v  \ 
applicables:  on  a  alors  v  B  = , . 

9)  La  Pièce  est  empruntée  à  une  feuille  détachée. 

,0)  Il  y  a  tant  d'analogie  entre  cette  Pièce  et  la  précédente  qu'il  semble  permis  de  supposer 
qu'elles  datent  de  la  même  époque. 

")  A  et  B  sont  les  corps  semi-durs  de  masses  a  et  b  qui  se  rencontrent  en  C  de  sorte  que  leurs 
vitesses  peuvent  être  supposées  égales  à  AC  et  BC.  Après  leur  rencontre  ces  corps  sont 
supposés  rejaillir  avec  les  vitesses  CS  et  CT  et  Huygens  va  prouver  que  si  l'on  a  AC  :  CB  = 


1  66  DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.   1667? 


Fiant  haec  in  navi  qnae  feratur  celeritate  CE  ')  à  C  verfus  N.  quae  celeritas  CE 
ita  inventa  fit  ut  fit  fient  e  five  NC  ad  |CA  ita  CB  ad  CE. 

add — aèè  —  bee        .>.     r  az  ■  r-\-  r  ^  ^,n 

— 7—  oo     )x  (umciet  ponere  LE  live  x  oo  — r3) 

NC  (0  [ad]  iCA  Çid)  [ut]  CB  [^]  ad  CE  [■**]  <) 

qualiscunque  fit  discefTus  refilientium  ST,  neceiïe  eft  reflexiones  fingulorum  A 
et  B,  efle  inter  fe  in  proportione  reciproca  corporuni,  uti  fuere  celeritates  occur- 
rentium,  aut  alioqui  devenietur  hac  demonftratio'ne  ad  abfurdum,  nempe  ut  altius 
fiât  centr.  commune  gravitatis  poil  occiuTum  quam  ubi  fuerat  cum  décidèrent  cor- 
pora  A  et  B  ex  ijs  altitudinibus  unde  celeritates  concurfus  nacla  funt.  Etenim  ad 

inveniendam  celeritatem  adventitiam  CE,  non  opus  eft  confiderare  è  nec  -r-,  nec 

proinde  discefTus  quantitatem  ST,  fed  tantum  diitantiam  CN  five  e ,  qua  centrum 
grav.is  receffit  pofi:  occurfum  ,  nempe  in  fine  temporis  fecundi  5). 

Centrum  gravitatis  igitur  fi  ad  occurfum  tendentibus  quiescebat,  quiescet 
etiam  poil  occurfum,  in  hujusmodi  femiduris  aeque  acinperfeétedurisetmollibus. 


=  b  :  a ,  savoir  si  primitivement  les  vitesses  des  corps  A  et  B  étaient  en  raison  réciproque 
de  leurs  masses,  il  en  sera  de  même  après  le  choc.  Il  en  va  donner  une  démonstration  par  l'ab- 
surde. À  cet  effet  il  suppose  que  le  point  N  (à  peine  lisible  dans  la  figure)  qui  divise  ST  dans 

la  raison  de  b  à  a  diffère  du  poitit  C.  Posant  ensuite  SN  =  <î,  de  sorte  que  TN  =  -y-,  il 

suppose  NC  =  e  et  va  démontrer  que  nécessairement  s  =  o. 

Afin  de  réussir  dans  cette  démonstration  il  emploie  de  nouveau  la  méthode  que  nous  avons 
expliquée  dans  la  note  8  de  la  p.  161 ,  c'est-à-dire:  convertissant  toutes  les  vitesses  horizontales 
en  vitesses  verticales  il  montre  que,  par  un  choix  approprié  de  la  vitesse  CE  =  x  à  ajouter 
à  toutes  les  autres  vitesses,  la  hauteur  du  centre  de  gravité  commun  pourrait  devenir  plus 
grande  après  le  choc  qu'elle  ne  l'était  avant  cet  événement,  excepté  lorsque  l'on  prend  e=o. 

Par  des  calculs  tout-à-fait  analogues  à  ceux  que  nous  avons  exposés  dans  la  note  citée  on 

arrive  à  la  relation  :  ad-  -j — -= — ^>  (a  -\-b~)  (2*e-r-  e1  -\-~ y-)  ou  bien   -r-  >•  2xe  -f-  e1  -f- 

aô2 
-f-  -r-«  Or,  cette  condition,  qui  indique  que  la  hauteur  du  centre  de  gravité  commun  avant 

le  choc  est  supérieure  ou  égale  à  celle  après  le  choc,  et  qui  est  exigée  par  le  Principe  que  ce 

,        .   .  ,  ,.    ,  ^  add  , 

centre  ne  peut  pas  monter,  n  est  évidemment  pas  remplie  lorsque  x  >  -    -,amoinsqu  on 

n'ait  e  =  0;  ce  qu'il  fallait  prouver. 

Remarquons  encore  que  lorsqu'ainsi  la  coïncidence  de  N  avec  C  a  été  prouvée,  de  sorte  que 

SC       CT 

\ç.  =  „,,  ,  la  solution  par  construction  du  problème  général  du  choc  direct  des  corps  semi- 
durs  s'ensuit  facilement.  En  effet,  il  suffit  d'ajouter  aux  vitesses  avant  et  après  le  choc  une 
vitesse  commune  CE  de  grandeur  arbitraire.  On  voit  alors  que  si  AE  et  HE  représentent  les 
vitesses  avant  le  choc,  celles  après  le  choc  seront  données  par  SE  et  TE,  où  SC:  AC  dépend 
de  la  nature  des  corps  A  et  B. 
')  Cette  vitesse  est  représentée  par  x  dans  les  calculs  qui  suivent  dans  le  Manuscrit  mais  que 


DE  MOTl'  COR.POK.UM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  111.   1  667  ?  I  67 

unde  oitenditur,  quod  fi  ance  occurfum  movebatur , etiam  port  eodem  motu  pergec. 

que  la  mesme  reflexion  fe  fait  quand  l'un  des  corps  feroic  tout  a  fait  dur  ou  d'un 
reflort  parfait,  pourvu  que  le  mouvement  respectif  foit  le  mefme  *). 

Corpora  quaedam  in  fe  mutuo  impingentia  refilire,  idque  ita  ut  recédant  mutuo 
refpeftu  aeque  celericer  atque  acceflerunt,  qualiscunque  fuerit  celeritas  illa 
relpeftiva  r~).  deinde  fiet  propofitio.  non  pofle  ulla  corpora  celerius  recedere 
quam  acceïïerunt. 

Item.  Si  fuerit  eadem  celeritas  refpectiva  accedentibus  etiam  eandem  fore  cele- 
ritatem  refpectivam  recedentibus. 

rp.        -,  fit  corporibus  A  et  B  celeritas  refpecliva 
^     '     '                         accedentibus  AB  [Fig.  17].  Et  propria  céle- 
ri  . 1 f 02?  r'tas  corporis  A  fit  AC,  corporis  B  celeritas 

,        BC.  Vel  fit  A  celeritas  AD ,  ipfi  vero  B  cele- 


t,  ritas  BD.   Dico  utroque  cafu  eandem  fore 

celeritatem  refpectivam  recedentibus  ab  oc- 
curfu.  Sit  priore  cafu  celeritas  refpecliva  recedentium  E.  Et  fiant  quae  in  cafu 
pofteriore  in  navigio,  quod  feratur  celeritate  DC.  Jam  itantis  in  ripa  refpecm 
movebitur  A  celeritate  ACetB  celeritate  BC.  Quare  ejusdem  fpeclatorisrefpeélu 
debent  A  et  B  recedere  celeritate  refpecliva  E.  Ergo  et  ve&oris  refpeclu,  eadem 
celeritate  refpecliva  AB  moventur.  ut  autem  in  navigio  ita  in  terra. 

nous  croyons  pouvoir  supprimer  après  les  renseignements  fournis  par  la  Pièce  précédente  et 
par  les  notes  8  et  1 1  des  pp.  161  et  165.  Remarquons  seulement  que  les  vitesses  des  corps 

A  et  B  par  rapport  à  la  rive  sont  respectivement  avant  le  choc  x  — d  et  x-\--r-  et  après  le 
choc  x  -j-  ô  -\-  t  et  x iT~\~s>  d'ou  '1  su't: 

2)  Lisez  plutôt  >.  La  formule  se  déduit  immédiatement  de  celle-ci:  -j-  >_  2xe  — | —  e1*  — | — t- 

qui  résulte  de  la  dernière  formule  de  la  note  précédente  après  division  par  a  -+-  b;  comparez 
la  note  10  de  la  p.  165. 

3)  Savoir  pour  obtenir  que  la  condition  précédente  (NC  ^  o)  n'est  pas  remplie. 
'■)  Détermination  de  la  valeur  indiquée  de  x. 

5)  Huygens  veut  dire  que  la  vitesse  supplémentaire  — j,  qui  est  nécessaire  pour  la  réduction  à 

l'absurde,  ne  dépend  pas  de  d,  c'est-à-dire  qu'elle  est  indépendante  de  la  nature  des  corps 
qui  se  choquent  et  par  suite  la  même  pour  les  corps  mous,  durs  ou  semi-durs. 

*)  Cette  remarque  peut  avoir  été  ajoutée  après  coup. 

;)  Comparez  (p.  43)  la  Prop.  IV  du  Traité  „De  Motu".  Évidemment  cette  Proposition  n'est 
valable  que  pour  les  corps  durs,  savoir  dans  le  cas  particulier  de  la  Fig.  i6oùCS  =  CA 
et,  par  suite  CT  =  CB.  Huygens  va  indiquer  ensuite  comment  elle  doit  être  modifiée  dans 
le  cas  des  corps  semi-durs. 


I  68         DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  APPENDICE  III.  I  667  ?  1675  ? 


XI'). 
C 1 667  ?] 

An  corporadura  qua?  figuram  non  mutant,  fequunturlegesnourorumdurorum, 
de  quibus  demonftrari  potell  reftitutioni  et  flexioni  obnoxia  efle. 

Non  video  quid  impediat.  Non  enim  impoifibile  videtur  motum  in  inrtanti  vel 
indivifibili  tempore  communicari  (quod  necefTe  eil)  quandoquidem  quo  duriora 
funt  corpora  quae  habemus,  hoc  ellquo  minus  a  figura  recedunt  minusque  relti- 
tuuntur,  hoc  eft,  quo  minori  tempore  motum  communicant,  eo  melius  leges 
noftras  reflexiones  fervent a). 

XII  '\ 

[1675?]^ 

[Fig.  18.]  Si  une  boule  d'y  voire   venant  choquer  un  rang  de 

CKXXXXXX)       Ç\    D0Ules  d'acier  trempé  ou  de  verre  dont  chacune  (bit  plus 
légère  qu'elle,  rejalira  pourtant  quelque  peu.  a  caufe  que 
Ton  reflbrt  e(t  plus  lent. 


')  La  Pièce  est  empruntée  à  une  feuille  détachée. 
3)  Comparez  p.  175  note  17. 

3)  La  Pièce  est  empruntée  à  une  feuille  détachée.  Sur  la  même  feuille  Huygens  se  pose  quelques 
autres  questions  qui  appartiennent  à  la  physique. 

4)  On  trouve  cette  date  au  revers  de  la  feuille  détachée. 


EXTRAIT  D'UNE  LETTRE 
DE  M.  HUGENS 

À  L'AUTEUR  DU  JOURNAL 

SUR  LES  REGLES  DU  MOUVEMENT  DANS  LA  RENCONTRE  DES  CORPS. 

1669. 

JOURNAL  DES  SÇAVANS  DU  LUNDY  18  MARS,  MDCLXIX. 


Avertiffement. 


Nous  avons  vu  ')  qu'en  1656  Huygens  était  en  poffeffion  de  toutes  les  Pro- 
pofirions  qu'on  trouve  dans  fon  Traité  pofthume:  „De  Motu  Corporum  ex 
Percufîîone"  et  nous  avons  reconnu  la  caufe  qui  a  retardé  la  publication  de  ces 
réfultats  2).  Toutefois  il  n'en  garda  pas  le  fecret.  Outre  les  communications  qu'il 
avait  faites  déjà  auparavant  à  van  Schooten3),  Kinner  à  Lôwenthurn  4)  et 
Mylon5),  il  fit  connaître  dans  fa  correfpondance  avec  de  Slufe  les  fondements 
fur  lefquels  il  avait  bafé  fa  théorie.  Dans  le  cours  de  cette  correspondance  ô)  il 
s'était  montré  que  de  Slufe  croyait  pofféder  une  méthode,  différente  de  celle  de 
Huygens,  pour  calculer  les  viteffes  après  le  choc.  À  ce  propos  Huygens  lui  écrivit 


')  Voir  les  p.  10—  1 1  de  ce  Tome. 

:)  Voiries  p.  8 — 9. 

»)  Voir  sa  lettre  du  29  octobre  1652,  p.  1  86  du  T.  I,  et  comparez  la  p.  6. 

4)  Voir  ses  lettres  du  16  décembre  1653  et  du  26  novembre  1654,  pp.  260  et  307  du  T.  I ,  et 
comparez  encore  la  p.  6. 

5)  Voir  sa  lettre  du  6  juillet  1656,  p.  448  du  T.  I,  et  comparez  la  note  1  de  la  p.  80. 

6)  Dans  la  lettre  du  2  novembre  1657  (p.  79  du  T.  Il)  Huygens  avait  communiqué  la  solution 
d'un  cas  spécial.  Dans  sa  réponse  (p.  87  du  T.  Il)  de  Sluse  lui  demanda  des  explications,  mais 
l'exemple  qu'il  donna  à  son  tour  montra  que  les  règles  qui  les  guidaient  étaient  différentes. 
En  effet,  dans  sa  réplique  (p.  94  du  T.  II)  Huygens  énonça  un  résultat  tout  différent,  obtenu 
évidemment  en  appliquant  sa  solution  générale  (voir  les  p.  65 — 67  ci-dessus)  du  cas  où 
l'un  des  corps  e>t  en  repos.  La  réplique  de  de  Sluse  (p.  103  du  T.  II)  fit  voirque  celui-ci 
n'était  pas  entièrement  convaincu  de  la  justesse  de  la  solution  de  Huygens.  C'est  alors  que 
Huygens  lui  écrivit  la  lettre  du  3  janvier  1658  (p.  1 15  du  T.  II)  dont  nous  allons  traduire  un 
passage  dans  le  texte. 


172  AVERTISSEMENT. 


le  3  janvier  1658:  „J'ai  de  la  peine  à  me  contenir  de  vous  expofer  ici  mes  raifonne- 
ments  et  hypothèfes  concernant  les  lois  du  mouvement ,  parce  que  je  fais  que  ce 
ferait  la  feule  manière  de  lever  ce  fcrupule  que  vous  avez  émis  avec  fubtilité  mais 
non  fans  que  je  m'y  fufïe  attendu.  Mais  la  matière  eft  de  grande  étendue  et  peu 
propre  pour  une  lettre;  je  l'ai  expliquée  dans  tout  un  livre  que  je  foumettrai  un  jour 
au  jugement  des  lecteurs  bienveillants.  Quoique  van  Schooten  et  tous  les  autres  plus 
adonnés  que  de  jufte  à  Descartes,  me  l'aient  déconfeillé.  Mais  ce  que  j'apporte,  ils 
l'ignorent  entièrement,  fâchant  feulement  que  je  leur  ai  dit  que  c'eft  contraire  aux 
conceptions  de  celui-ci.  Ne  penfez  pas  que  je  m'appuie  uniquement  fur  des  expé- 
riences '),  car  je  fais  qu'elles  font  trompeufes";  après  quoi  Huygens  fait  connaître 
les  deux  hypothèfes  principales  fur  lesquelles  il  fe  fonde2).  Si  de  Slufe  les  accepte, 
il  admettra  fans  doute  les  autres  poftulats  qui  font  encore  plus  évidents  3). 

Dans  fa  réplique  4)  de  Slufe  n'infifte  plus  fur  fa  propre  théorie ,  mais  il  exhorte 
Huygens  à  publier  bientôt  la  fienne. 

En  octobre  1660  Huygens  fe  rendit  à  Paris  et  enfuite  à  Londres.  À  Paris  il 
s'entretint  avec  Auzout  le  1 6  décembre  „des  reigles  du  mouvement  des  corps  qui 
fe  rencontrent,  dont  il  [favoir  Auzout]  en  auoit  des  faufTes"  5).  Dans  le  falon  de 
Madame  de  Bonneveau,  où  fe  tenaient  des  conférences  feientifiques  et  litté- 
raires 5),  on  le  pria  fort,  le  22  janvier  1661 ,  qu'il  expliquât  fes  principes  concer- 
nant la  rencontre  des  corps. 

À  Londres  le  23  avril  (V.  St.)  1661  7)  s'aflemblèrent  l'après-diner  dans  la 
chambre  de  Huygens  „M.  Morre  [Moray] ,  mil.  Brouncker ,  S.r  P.  Neal  [Neile] , 
D.r  Wallis.  M.  Roock  [Rooke] ,  M.  Wren.  de  Godart  [Goddard].  parlâmes 
de  la  manière  de  former  les  verres,  et  je  leur  dis  ma  méthode.  Refolus  les  cas 
qu'ils  me  propoferent  touchant  les  rencontres  de  deux  fpheres". 


')  „Experientias  me  sectari  ne  existimes". 

2y  Savoir  les  Hypothèses  IV  et  V  du  Traité;  voir  les  pp.  39  et  41  de  ce  Tome. 

3)  Allusion  e.  a.  à  l'emploi  du  Principe  de  la  relativité  à  propos  duquel  il  avait  écrit  à  Mylon: 
^  Vous  verrez  une  façon  de  demonstrer  fort  estrange  mais  qui  pourtant  est  évidente";  voir  la 
lettre  du  6  juillet  1 656 ,  p.  448  du  T.  I. 

4)  Voir  la  lettre  du  8  janvier  1659,  p.  123  du  T.  II. 

5)  Nous  empruntons  les  particularités  qui  suivent  pour  la  plupart  au  Journal  de  voyage  tenu  par 
Huygens;  comparez  la  note  1 8  de  la  p.  69  de  notre  T.  XV. 

6)  Lesfévrier  1661  M.de  Guederville  y„lût  des  tourbillons  de  M.  desCartesetnous[Huygens] 
expliquâmes  la  sphère  de  Copernic";  le  19  février  on  y  „refuta  la  doctrine  de  des  Cartes 
pour  la  lumière";  le  1 2  mars  on  y  lut  ou  discuta  T„Henritiade  poème  latin  de  Quiliet". 


AVERTISSEMENT.  173 


On  trouve  encore  d'autres  renfeignements  fur  cette  conférence  mémorable 
dans  une  lettre  d'Oldenburg  à  Spinoza  8).  Il  y  efl:  rapporté  qu'un  poids  d'un 
livre  fut  fufpendu  à  la  manière  d'un  pendule  fimple;  ce  poids  élevé  à  un  angle  de 
480  et  lâché,  en  frappa  un  autre  d'un  demi-livre.  À  ce  propos  Huygens,  après 
un  petit  calcul  algébrique,  prédit  l'effet  du  choc,  qui  répondit  exactement  à  cette 
prédiction  9).  Puis  d'autres  expériences  femblables  auraient  été  propofées  par 
Brouncker,  qui  furent  calculées  avec  fuccès  par  Huygens  ,0). 

En  octobre  1666  on  commença  en  Angleterre  à  s'occuper  de  nouveau  du 
choc  des  corps  ").  Le  16  janvier  1667  (V.  St.)  ce  fujet  revint  un  inftant  à 
l'ordre  du  jour  dans  la  „Royal  Society"  ,2).  Puis  dans  la  féance  du  11  octobre 
1668  ,J) ,  lorsque  Hooke  propofa  de  continuer  les  expériences  fur  la  nature  et  les 


7)  Il  est  dommage  que  le  journal  de  voyage  n'ait  pas  été  consulté  lors  de  la  rédaction  des  notes  1 

de  la  p.  547  du  T.  V  et  de  la  p.  277  du  T.  VI. 
)  Voir  la  p.  547  du  T.  V.  On  peut  encore  consulter  le  témoignage  de  Moray  sur  la  même  con- 
férence aux  pp.  371  et  423 — 424  du  T.  VI. 
9)  On  trouve  65°4o'  et  i5°35'  pour  les  angles  maximum  auxquels,  d'après  la  théorie  de 
Huygens,  doivent  s'être  élevés,  après  le]choc, respectivement  le  plus  léger  et  le  plus  lourd 
des  pendules ,  c'est-à-dire  en  les  supposant  d'égale  longueur. 

lo)  Huygens  lui-même  écrivit  le  13  novembre  1 663  à  Oldenburg:  „je  me  souviens  que  Messieurs 
Wren  et  Rooke  me  firent  veoir  leur  expériences  quand  j'estois  en  Angleterre,  et  qu'elles 
s'accordoient  très  bien  avec  ce  que  j'en  avois  déterminé  sur  le  champ  suivant  mes  hypothèses". 
Voir  la  p.  277  du  T.  VI. 

"")  Voir  les  p.  116 — 117  du  „Vol.  II"  (1756),  de  l'„History  of  the  Royal  Society  ofLondon" 
de  Birch,  où  l'on  lit  à  propos  de  la  séance  du  17  octobre  1666  (V.  St.):  „An  experi- 
ment  was  tried  of  the  propagation  of  motion  by  a  contrivance,  whereby  two  balls  of 
the  famé  wood,and  of  equal  bigncss,  vvere  sosuspended,  that  one  ofthem  being  let  fall  from 
a  certain  hight  against  the  other,the  other  was  impelled  upwards  to  near  the  same  hight, 
from  which  the  first  was  let  fall,  the  first  becoming  then  almost  quiescent,  and  the  other 
returning,  impelled  the  first  upwards  again  to  almost  the  same  hight  it  had  fallen  from 
before,  itself  becoming  then  in  a  maniier  motionless,  till  after  some  returns  they  both 
vibrated  togeiher.  It  was  ordered  that  this  experiment  be  prosecuted,  and  others  of  that 
kind  thought  upon",  et  à  propos  de  la  séance  du  24  octobre  suivant  (p.  1 17):  „The  experi- 
ment about  propagating  of  motion  was  prosecuted  with  three  balls,  of  which  the  middle 
remained  almost  quiescent,  though  struck  by  either  of  the  latéral  ones,  which  impelled 
each  other  upwards". 

,:)  „Itwas  mentioned  by  Mr.  Oldenburg,  that  the  council  had  thought  lit,  that  the  experiments 
for  making  out  a  theory  of  the  laws  of  motion  formerly  begun  by  Dr.  Wren,  Dr.  Croune  and 
Mr.  Hooke. ...  should  be  prosecuted.  The  society  thereupon  desired  Dr.  Wren  to  give  in 
those  experiments  of  motion  devised  by  himself;  but  lie  allcdging,  that  the  account  ofthem 
was  at  Oxford,  Dr.  Croune  and  Mr.  Hooke  where  desired  to  bring  in  theirs"  (Birch, 
Vol.  II ,  p.  140). 

'3)  En  attendant  Huygens  avait  exposé  verbalement  ses  règles  du  choc  à  l'Académie  des 
Sciences  de  Paris  dans  les  séances  du  4,  1  1  et  18  janvier  1668.  On  trouvera  les  annotations 


174  AVERTISSEMENT. 


lois  du  mouvement,  le  préfident  Brouncker  remarqua  qu'il  n'était  peut-être  pas 
néceflaire  de  faire  cette  forte  d'expériences,  puisque  Huygens  et  Wren  s'étaient 
déjà  donné  beaucoup  de  peine  pour  examiner  cette  matière  et  qu'on  croyait  qu'ils 
avaient  trouvé  auiïi  une  théorie  pour  expliquer  tous  les  phénomènes  du  mouve- 
ment. Sur  l'avis  du  préfident  il  fut  donc  convenu  que  le  fecrétaire,  mr.  Olden- 
burg,  s'adrefTerait  à  ces  deux  perfonnes  pour  leur  demander,  dans  le  cas  où  ils 
ne  voudraient  pas  encore  publier  leurs  confidérations  et  expériences  fur  ce  fujet, 
de  les  communiquer  à  la  „Royal  Society",  qui  les  ferait  enregiftrer  '). 

Or,  la  lettre  à  Huygens2)  fut  envoyée  le  26  oclobre  1668,  celle  à  Wren  le 
29  (V.  St).  Dans  fa  réponfe  du  13  novembre3)  Huygens  demanda  des  éclair- 
cifîements  pour  favoir  „de  quelle  partie 4)  du  mouvement"  ils  voulaient  qu'il  trai- 
terait en  premier  lieu  s);  il  fe  déclara  prêt  à  communiquer  les  règles  et  théorèmes 
qu'il  avait  trouvés  et  ajouta  qu'il  ferait  fort  aife  de  voir  ce  qu'ils  avaient  trouvé 
de  leur  côté  et  s'ils  s'étaient  parfois  rencontrés  avec  lui  dans  le  même  chemin  ô). 

Cette  réponfe  fut  lue  dans  la  féancedu  12  novembre  1668  (V.  St.)  7).  Dans 
la  même  féance  on  expérimenta  ")  et  discuta  fur  le  choc  des  corps   et  l'on 


dont  il  s'est  servi  à  cette  occasion  aux  p.  182—  1 86,  comme  Appendice  à  l'ouvrage  annoncé 

(p.  177)  dans  l'Avertissement  présent. 
l)Birch,Vol.II,  p.  315. 

2)  On  la  trouve  aux  p.  271—272  de  notre  T.  VI. 
>)  Voir  les  p.  276—278  du  T.  VI. 

4)  Huygens  énumère  comme  les  „parties"  dont  il  s'était  occupé  :  la  chute  des  corps  pesants  tant 
sans  la  résistance  qu'avec  la  résistance  de  l'air,  le  mouvement  des  pendules,  les  centres  d'agi- 
tation ,  le  mouvement  circulaire  et  conique ,  la  force  de  s'éloigner  du  centre  et  enfin  la  com- 
munication du  mouvement  par  la  rencontre  des  corps. 

5)  À  ce  propos  il  fut  renseigné  par  Oldenburg  dans  sa  lettre  du  1 8  nov.  (V.  St.),  p.  295 — 296  de 
notre  T.  VI. 

")  Wren  de  son  côté  avait  demandé  du  répit  pour  pouvoir  reprendre  quelques-unes  de  ses  expé- 
riences (Birch,  Vol.  2,  p.  3 1 8). 

7)  Birch,  Vol.  II,  p.  320. 

8)  On  répéta  l'expérience  des  trois  boules  mentionnée  dans  la  note  1 1  de  la  p.  173  et  le  prési- 
dent Brouncker  chercha  la  cause  du  repos  de  la  boule  intermédiaire  en  ce  qu'elle  éprouvait  la 
résistance  de  la  boule  extrême  tandis  que  celle-ci  ne  rencontrait  d'autre  résistance  que  celle 
de  l'air. 

9)  Birch,  Vol.  II,  p.  328. 
,0)  Ibidem,  p.  335. 

")  Ibidem,  p.  337.  Dans  une  lettre  de  décembre  1668  (p.  312  de  notre  T.  VI)  Huygens 
s'excusa  auprès  de  Moray  de  ne  pas  encore  être  prêt.  En  effet,  nous  possédons  plusieurs 
avant-projets,  qui  évidemment  ne  le  satisfirent  pas  entièrement,  de  la  Pièce  qu'il  finit  par 
envoyer  à  Oldenburg;  comparez  le  dernier  alinéa  de  la  note  3  de  la  p.  12.  Voir  encore  la 
lettre  du  5  janvier  1669  (p.  334 — 335  du  T.  VI)  qui  accompagna  l'envoi deson  manuscrit. 


AVERTISSEMENT.  175 

réfolut  de  charger  le  fecrétaire  Oldenburg  de  faire  à  Wallis  la  même  demande 
qu'à  Huygens  ec  à  Wren. 

Des  crois  favants  invités  à  faire  connaître  leurs  réfultats  concernant  le  choc  des 
corps,  ce  fut  Wallis  qui  fut  prêt  le  premier.  Son  manufcrit,  portant  la  date  du 
15  novembre  1668  (V.  St.)  ,  fut  mentionné  comme  reçu  dans  la  féance  du  16  no- 
vembre v);  celui  de  Wren  fut  lu  le  ^décembre  IO);  celui  de  Huygens  le  7  janvier 
1669  ").  Après  la  lecture  de  ce  dernier  il  fut  ordonné  que  des  copies  en  feraient 
faites  et  diltribuées  aux  membres  qui  s'étaient  occupés  de  cette  matière  15). 

Le  manufcrit  de  Huygens  '3)  eft  beaucoup  plus  complet  que  les  autres.  Il  ne 
donne  pas  feulement  la  folution  du  cas  le  plus  général  du  choc  central  M), 
comme  les  autres  le  font  aufli,  mais  de  plus  les  hypothèfes  et  les  démonftrations 
qui  y  appartiennent  et  fur  lefquelles  Huygens  défirait  fort  connaître  l'opinion  de 
la  „Royal  Society"  I5)- 

L'envoi  de  Wallis  ,<s)  contient  la  théorie  moderne  du  choc  des  corps  mous  ,?). 
Ses  réfultats  ne  reflemblent  donc  guère  à  ceux  de  Huygens. 


'-)  Consultez  sur  ce  point  la  note  6  de  la  p.  352  du  T.  VI. 

13)  Voir  pour  le  contenu  les  p.  336 — 343  du  T.  VI. 

14)  Après  avoir  donné  les  deux  propositions  sur  le  choc  des  corps  égaux  et  leurs  démonstrations 

(comparez  les  deux  premières  Propositions  du  Traité  „De  Motu",  p.  33 — 39  du  Tome 

présent),  Huygens  s'efforce  d'arriver  aussi  vite  que  possible  à  la  démonstration  de  la  règle 

générale,  ce  qui  ne  lui  réussit  pas  entièrement  puisqu'il  devait  laisser  une  lacune  dans  cette 

démonstration  (voir  la  note  2  de  la  p.  343  du  T.  VI)  qu'il  ne  pouvait  combler  sans 

la  prolonger  de  beaucoup.  Il  laisse  donc  de  côté  tous  les  autres  théorèmes  élégants  qui 

se  trouvent  dans  le  Traité.   Toutefois  il  composa  des  anagrammes  qui  les  contiennent 

et  qui  étaient  destinées  évidemment  à  être  envoyées  à  la  „Royal  Society";  ce  qui  ne 

paraît  pas  avoir  eu  lieu.  Il  ne  semble  pas  nécessaire  de  les  reproduire  à  l'exception  de 

la  première  dont  on  ne  retrouve  pas  le  théorème  correspondant  dans  le  Traité.  La  voici: 

„Centrum  gravitatis  ante  et  post  occursum  |  duorum  corporum  œquabili  motu  | 

.    .  .  acegimnoprstulabcdeilmopqrtul 

pennt  in  eandem  semper  partem  °  r      ,     '  ni 

3  3  3  ï  2  2  2  2  !  3  304   2  1  1  1 1213 4 1  1315 

a  d  e  g  i  m  n  p  r  s  t"  ,  .  ,    _ 

°  ;  comparez  la  p.  25.  Les  autres  anagrammes  concernent  les  Prop.  I V 

21612323312'         v 

(p.43),  VII  (p.  51),  VI  (p.  49),  VIII  (p.  53),  XI  (p.  73),  XII  et  XIII  (p.  81  et  87)  et 

V(p.47). 

'5)  Voir  la  p.  335  du  T.  VI.  Oldenburg  lui  fit  connaître  l'opinion  favorable  de  l'Assemblée  et 
du  président  Brouncker  en  particulier,  dans  sa  lettre  du  10  juin  1669,  p.  444  du  même  Tome. 

l6)  Voir  les  „Philosophical  Transactions"  du  n  janvier  1669^.864 — 866  du  Vol.  3,  ouïes 
p.  359 — 362  de  notre  T.  VI. 

i:)  Il  est  vrai  qu'il  nomme  les  corps  considérés  par  lui  „absolute  dura",  mais  il  leur  donne  les  pro- 
priétés des  corps  absolument  mous  en  ce  sens  qu'étant  indéformables  ils  sont  dépourvus  de 


176  AVERTISSEMENT. 


Quant  à  l'envoi  de  Wren  x) ,  Tes  règles  pour  le  choc  font  identiques  à  celles  de 
Huygens  I).  Aucune  démonirration  ne  les  accompagne  3).  Wren  affirma  4)  dans 
la  féance  de  la  „Royal  Society"  du  17  décembre  1668  (V.  St.)  qu'il  était  déjà 
en  poffeilîon  de  ces  règles  lorsqu'on  commença  à  former  la  „Royal  Society"  5) 
et  cette  affertion  fut  confirmée  par  Neile,  Bail  et  Hill. 

Le  même  jour  (le  7  janvier  1669  V.  St.^)  où  l'envoi  de  Huygens  fut  reçu  et 
lu  par  la  „Royal  Society"6),  on  décida,  fur  la  propofition  de  Neile,  que  le 
manuscrit  de  Wren  ferait  imprimé  dans  les  „Philofophical  Transactions"  du 
mois.  En  attendant,  avant  l'ouverture  de  l'envoi  de  Huygens,  Oldenburg 
avait  déjà  envoyé  à  celui-ci  le  4  janvier  (V.  St.)  une  copie  de  ce  manuscrit 7). 
Huygens  l'en  remercia  dans  fa  lettre  du  6  février  8)  en  faifant  remarquer  que  les 
règles  de  Wren  étaient  tout  à  fait  conformes  aux  fiennes  et  „afïurement  les 
véritables";  mais  quel  ne  fut  pas  l'étonnement  de  Huygens  lorsqu'il  reçut  les 
transactions"  du  mois  de  janvier  qui  contenaient  les  envois  de  Wallis  et  de 
Wren  9)  fans  qu'il  y  fût  fait  la  moindre  mention  du  fien.  La  feule  explication 
qu'il  en  trouvât  dans  la  lettre  d'Oldenburg  du  4  février  I0)  qui  accompagnait  ce 
numéro  des  „Transaclions",  était  que  lui,  Huygens,  n'avait  pas  donné  la  per- 
miflion  d'imprimer  et  n'avait  pas  envoyé  un  fommaire  de  ce  qu'il  avait  médité.  Si 
cela  eût  été  le  cas,  lui,  Oldenburg,  en  aurait  „enrichi  les  mesmes  Transactions 
de  grand  cœur".    Mais,  comme  Huygens  le  remarqua  dans  fa  réponfe  "), 


toute  élasticité.  Il  ne  dit  que  quelques  mots  du  cas  où,  n'étant  pas  „absolute  dura",ils  peuvent 
à  cause  d'une  force  élastique  se  repousser  plus  ou  moins  après  le  choc  selon  la  grandeur  de  cette 
force  restituante.  Ajoutons  que  dans  sa  „Mechanica  sive  de  Mo  tu  Tractatus  Geometricus. 
Pars  Tertia",  ouvrage  de  167 1  (voir  la  note  8,  p.  356  du  T.  VI),  il  donne  dans  son  „Cap.  XI. 
De  Percussione"  (p.  IC02  — 1005  du  „Volumen  primum"  de  ses  „Opera  mathematica")  pour 
le  choc  des  corps  „perfecte  dura"  les  mêmes  règles  que  dans  l'envoi  à  la  „Royal  Society", 
mais  dans  le  „Cap.  XIII.  De  Elatcre,  &  Resilitione  seu  Rellexione"  (p.  1023 — 1031  des 
„Opera")  il  déduit  à  sa  manière  pour  les  corps  „elastica"  les  règles  de  Huygens. 

Nous  avons  vu  (Appendice  III ,  XI ,  p.  168)  que  d'après  Huygens  (contrairement  à  l'opi- 
nion de  Wallis)  les  corps  absolument  durs,  c.  à.  d.  absolument  indéformables ,  ne  seraient  pas 
nécessairement  dépourvus  d'élasticité. 
')  Voir  les  „Philosophical  Transactions"  du  11  janvier  1669,  p.  867 — 868  du  Vol.  3,  ou  les 
p.  346 — 348  de  notre  T.  VI. 

2)  Voir  les  p.  65 — 67  qui  précèdent  et  les  p.  341  —  343  du  T.  VI. 

3)  Voir  p.  359  du  T.  VI  ce  que  Wren  répondit  lorsqu'il  fut  interpellé  à  ce  sujet. 

4)  Voir  Birch,  Vol.  II,  p.  335. 

?)  Vers  1660,  mais  consultez  l'assertion  de  Huygens  à  la  p.'iSi  qui  suit,  d'où  l'on  semble  devoir 
conclure  que  la  théorie  de  Wren  n'avait  pas  encore  [été  aussi  complète  alors,  qfl'il  croyait 
se  le  rappeler  huit  ans  plus  tard.  Remarquons  d'ailleurs,  que  Huygens  savait  résoudre  déjà  en 


AVERTISSEMENT.  IJJ 


Oldenburg  auraic  pu  dire  dans  les  mêmes  Transactions,  fans  attendre  (a  per- 
milfion ,  que  les  règles  communiquées  par  Huygens  à  la  „Royal  Society"  étaient 
en  fubltance  les  mêmes  que  celles  de  Wren. 

Ce  fut  fous  l'influence  du  tort  qui  lui  avait  été  fait  et  afin  de  prévenir  l'im- 
preflion  qu'il  aurait  formé  fa  Théorie  fur  celle  de  Wren,  que  Huygens  écrivit 
l'article  qui  fuit  ,2).  Lorsqu'il  fut  que  cet  article  avait  paru  dans  le  Journal 
des  Sçavans  du  18  mars  et  qu'il  crut  qu'on  en  aurait  pris  connailTance  en  Angle- 
terre, il  écrivit,  le  30  mars,  trois  lettres.  Dans  l'une,  adrelTée  à  Oldenburg  I3), 
il  fe  plaint  en  des  termes  très  modérés  de  la  manière  d'agir  de  celui-ci,  dans  celle 
à  Moray  I4)  il  s'exprime  un  peu  plus  fortement,  enfin  dans  celle  à  Duhamel  15) 
qui  réfidait  alors  en  Angleterre  l6) ,  il  prie  celui-ci  de  vouloir  être  fon  patron  en 
ce  pays-là ,  puisqu'il  en  avait  grand  befoin. 

Oldenburg  fe  défendit  dans  fa  réponfe  du  29  mars  (V.  St.)  I7)  contre  l'accu- 
fation  d'„injultice".  Ayant  achevé  fa  lettre,  mais  avant  de  la  cacheter,  il  reçut 
l'article  de  Huygens  du  Journal  des  Sçavans.  Il  y  remarqua  quelques  omifllons l8) 
auxquelles  il  jugea  devoir  néceflairement  fuppléer  dans  les  „Transac"rions" 
prochaines  d'avril,  et,  en  effet,  ces  „Transacl:ions"  ,9)  contiennent,  avec  la  tra- 
duction de  l'article  de  Huygens20),  un  récit  détaillé,  du  point  de  vue  d'Oldenburg, 


1652  tous  les  cas  du  choc  central  des  corps  durs  et  qu'il  formula  ses  règles  en  1656;  com- 
parez les  pp.  8 ,  10  et  1 1  de  ce  Tome. 
6)Birch,Vol.  2,  p.  337. 

~)  Voir  les  p.  345 — 348  du  T.  VI  et  consultez  encore  la  lettre  du  11  janvier  (V.  St.)  (p.  351 — 
— 353  du  T.  VI)  où  Oldenburg  parle  de  la  réception  et  de  la  lecture  à  la  „Royal  Society"  du 
Mémoire  de  Huygens. 
8)  Voir  les  p.  354— 355  du  T.  VI. 
°)  Voir  les  notes  16  de  la  p.  175  et  1  de  la  p.  176. 
,0)  Voir  la  p.  356  du  T.  VI. 
")  Du  30  mars  1669.  Voir  la  p.  390  du  T.  VI. 
I2)  Voiries  p.  179 — 181. 
'*)  Voir  la  p.  390  du  T.  VI. 
'+)  Voir  les  p.  396 — 397  du  T.  VI. 
•s)  Voir  la  p.  392  du  T.  VI. 
10)  Voir  la  note  14  de  la  p.  391  du  T.  VI. 
,:)  Voir  les  p.  414 — 416  du  T.  VI. 

l8)  Consultez  encore  à  ce  propos  la  lettre  d'Oldenburg  du  26  avril  1669,  p.  427  du  T.  VI. 
,9)Voir  les  „Philosophical  Transactions"  du  12  avril  1669,  p.  925 — 928  du  Vol.  4,  ou  les 

p.  429  —  433  de  notre  T.  VI. 
î0)  Consultez  à  la  p.  439  du  T.  VI  l'indication  par  Huygens  de  deux  „fautes  d'impression"  dans 
cette  traduction. 

23 


178  AVERTISSEMENT. 


de  ce  qui  c'était  patte.  Duhamel ,  dans  Tes  lettres  du  8  avril  et  du  1 5  avril  ') ,  rend 
compte  de  fes  entretiens  avec  Oldenburg.  Moray  répondit  par  une  lettre  très 
obligeante  2)  ,  où  il  dit  que  ceux  qui  avaient  été  „temoins  de  ce  que  vous  decou- 
u rides  des  reigles  que  vous  auiez  toutes  predes  lors  que  fur  le  champ  dans  vodre 
chambre  au  Comun  Jardin  vous  declarades  la  refulte  de  quelques  expériences  3) 
qu'on  vous  reprefenta  auec  une  exactitude  bien  furprennante"  ne  manquèrent 
en  toutes  occafions  de  lui  en  attribuer  l'honneur  qui  lui  était  dû;  mais  —  ajouta 
Moray  —  „des  perfonnes  diferentes  fe  rencontrent  quelques  fois  dans  une  mefme 
inuention  et  produifent  les  mefmes  chofes  par  des  méthodes  et  moyens  différents. 
Et  en  tel  cas  il  me  femble  que  lhonneur  de  linuention  fe  peut  attribuer  a  tous  les 
deux  fans  faire  tort  a  l'un  ou  à  lautre". 

Après  avoir  lu  ces  lettres  et  l'article  des  „Transactions"  Huygens  fe  déclara 
fatisfait"  4> 


Ainfi  fe  termina  un  incident  qui  menaça  un  indant  troubler  la  bonne  entente 
entre  Huygens  et  les  favants  anglais,  mais  dont  l'heureux  effet  a  été  de  forcer 
Huygens  à  publier  ses  lois  du  choc,  qui,  fans  cela,  n'auraient  paru  peut-être 
que  parmi  fes  œuvres  podhumes,  comme  il  en  a  été  du  traité  „De  Motu  Cor- 
porum  ex  Percussione"  qui  précède  s). 


')  Voir  les  pp.  417  et  422  du  T.  VI. 

2)  Voir  les  p.  423 — 424  du  même  Tome. 

3)  Il  s'agit  des  expériences  faites  le  23  avril  1661  auxquelles  Wren  avait  assisté;  voir  le  dernier 
alinéa  de  la  p   172  ci-dessus. 

4)  Voir  sa  lettre  du  29  mai  1669,  p.  439  du  T.  VI. 

5)  Voir  les  p.  29 — 91. 

6)  L'article  qui  suit  occupe  le  bas  de  la  p.  19 — 20  et  les  p.  21 — 24  du  cahier  du  lundi  18  mars 
1669  de  l'édition  originale  du  „Journal  des  Sçavans".  On  le  retrouve  aux  p.  531  —  536  du 
Tome  deuxième  de  l'édition  d'Amsterdam.  Il  fut  réimprimé  aux  p.  341 —343  du  T.  X  des 
„Mémoires  de  l'Académie  Royale  des  Sciences.  Depuis  1666  jusqu'à  1699",  publié  en  1730. 
Une  traduction  latine  des  „Regles"  (sans  l'alinéa  qui  les  précède  et  sans  le  dernier  des  alinéas 
qui  les  suivent)  parut  dans  les  „Phil.  Trans.  Vol.  4,  N°.  46,  April  12.  1669",  p.  927 — 928. 

Ajoutons  encore  que  la  minute  de  la  présente  Pièce  a  été  reproduite  aux  p.  383 — 385  de 
notre  T.  VI,  où  elle  est  suivie,  p.  385 — 386,  du  commencement  et  de  la  fin  de  la  Pièce  elle- 
même  reproduits  d'après  l'édition  d'Amsterdam. 

7)  Comparez  les  pp.  99 — 100  et  112  — 113.  Remarquons  toutefois  que  Galilée  n'a  nulle  part 
donné  des  règles  du  genre  decellesquisuivcnt.il  s'est  contenté  de  considérer  la  force  immense 
qui  peut  accompagner  les  phénomènes  du  choc. 

8)  Dans  la  „Pars  secunda"  de  ses  „Principia  Philosophie" de  1644;  voir  les  p.  61 — 79 du  T.  VIII, 
1905,  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery  des  Œuvres  de  Descartes. 

y~)  Il  s'agit  sans  doute  de  l'ouvrage  suivant:  „Traetatm  physîcus  de  motu  locali,  in  quo  effectus 


EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  SUR  LA  RENCONTRE  DES  CORPS.   l66o.  179 


Extrait  d'une  Lettre  de  M.  Hugens  à  Fsîuteur  du  Iournal  6~). 

Je  vous  envoyé,  comme  j'avois  promis,  mes  propofitions  touchant  le  mouve- 
ment de  percuffion,  c'cft  h  dire  le  mouvement  qui  eft  produit  par  la  rencontre  des 
corps.  Cette  matière  a  déjà  été  examinée  par  plufieurs  excellens  hommes  de 
ce  fiecle ,  comme  Galilée  7) ,  Descartes  8) ,  le  P.  Fabri  9) ,  &  depuis  peu  par 
M.  Borelli  I0),  desquels  je  ne  rapporteray  pas  maintenant  les  divers  fentimens: 
Mais  je  vous  diray  feulement  que  ma  Théorie  s'accorde  parfaitement  avec  l'expé- 
rience^ que  je  la  crois  fondée  en  bonne  demonftration,  comme  j'efpere  de 
faire  voir  bien-toit  en  la  donnant  au  public. 

Règles  du  mouvement  dans  la  rencontre  des  Corps. 

1.  Quand  un  corps  dur  rencontre  directement  un  autre  corps  dur,  qui  luy  eft 
égal  &  qui  eft  en  repos,  il  luy  transporte  tout  fon  mouvement,  &  demeure  immo- 
bile après  la  rencontre  "). 

1.  Mais  fi  cet  autre  corps  égal  eft  aufll  en  mouuement ,  &  qu'il  foit  porté  dans 
la  mesme  ligne  droite;  ils  font  un  échange  réciproque  de  leurs  mouvemens  "). 


omnes,  qui  ad  impetuin,  inotum  naturalem,  violentum,  et  mixtum  pertinent,  explicantur, 
et  ex  principiis  physicis  demonstrantur.  Auctore  Petro  Mousnerio  Doctore  Medico  cuncta 
excerpta  ex  praelectionibus  R.  P.  Honorati  Fabry,  Societatis  Iesu.  Lugduni,  apud  Joannem 
Champion,  in  foro  Cambij.  MDCXLVI." 

Le  choc  des  corps  y  est  traité  à  deux  reprises:  d'abord  dans  le  Liber  I,  intitulé  „delmpetu", 
ensuite  dans  le  Lib.  VI  „De  Motu  Réflexe".  Les  démonstrations,  d'une  apparente  rigueur 
logique,  sont  fondées  sur  un  assez  grand  nombre  de  définitions,  d'hypothèses,  d'axiomes  et 
de  postulats,  dont  la  valeur  est  le  plus  souvent  illusoire.  Aussi  s'étonne -t- on  plus  ou  moins 
de  voir  l'auteur  arriver  parfois  à  des  théorèmes  justes  concernant  le  choc  central  de  deux 
globes  égaux.  Il  démontre  en  effet  dans  le  Théorème  60  du  Lib.  I  la  Prop.  I,  p.  33,  du  Traité 
„de  Motu"  de  Huygens  et  dans  le  théorème  135  du  même  livre  (et  aussi  dans  le  Théorème 
68  du  Lib.  VI)  la  deuxième  des  hypothèses  que  celui-ci  accepte ,  p.  3 1 ,  sans  démonstration. 
En  partant  des  deux  théorèmes  nommés,  l'auteur  arrive  par  une  induction  incomplète,  mais 
plausible,  à  la  Prop.  II,  p.  37,  du  Traité  „de  Motu"  (Lib.  VI,  Theor.  60;. 

En  considérant  ces  résultats  corrects  quoiqu'obtenus  par  des  raisonnements  douteux ,  on 
concédera  que  le  Père  Fabry  (voir  sur  lui  T.  III,  p.  83 ,  note  3)  a  bien  les  mêmes  droits  que 
Descartes  à  être  cité  parmi  les  précurseurs  de  Huygens  dans  la  science  si  difficile  de  la  percus- 
sion des  corps.  Comparez  encore  la  note  10  de  la  p.  182. 

I0)  Dans  l'ouvrage:  „De  vi  percussionis  liber  Io  :  Alphonsi  Borelli.  In  Patria  Messanensi  pridem, 
nunc  vero  inPisana  Academia  Matheseos  Professoris.  Bononise,  MDCLXVII.  Ex  Typo- 
graphia  Iacobi  Montij."  On  peut  consulter  encore  sur  l'opinion  de  Huygens  concernant  cet 
ouvrage  les  p.  161 — 162  du  T.  VI  et  la  p.  203,  note  19,  du  Tome  présent. 

")  Comparez  (p.  33)  la  Prop.  I  du  Traité  „De  Motu". 

,2)  Comparez  (p.  37)  la  Prop.  II. 


i  80  EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  SUR  LA  RENCONTRE  DES  CORPS.  1669. 

3.  Un  corps,  quelque  petit  qu'il  (bit,  &  quelque  peu  de  vitefle  qu'il  ait, 
en  rencontrant  un  autre  plus  grand  qui  foit  en  repos,  luy  donnera  quelque 
mouvement  '). 

4.  La  règle  générale  pour  déterminer  le  mouvement  qu'acquièrent  les  corps 
durs  par  leur  rencontre  direfte ,  eft  telle a). 

Soient  les  corps  A  &  B , 

^A                              I>             C              E                J*  desquels  A  foit  meu  avec 

j^   £            £              d                                         B  la  viteue  AD,  &  que  B 

0:      '            ~?             £                                  D       O  aille   à    fa  rencontre  ou 

P              "*3                  *~~                               *""      O  bien  vers  le  mesme  cofté 

h 9^ 1- =& 1  aveclavite(TeBD,ouque 

O^ $È £ Bq        P  mesmes  il  foit  en  repos,  le 


q  A Ç £ 3l~    point  D  en  ce  cas  étant 

JE  w 


o4 


S % — 5 


le  même,  que  B,  ayant 
—•       —  — ^  ■      trouvé  dans  la  ligne  AB 

O»* 1 1 33    le  point  C  centre  de  gra- 

qÀ £ £ "Bq    vite  des  corps  AB,  il  faut 

E  A  C  ■?      prendre  CE  égale  à  CD, 

1  ®  '  §P    &  l'on  aura  EA  pour  la 

vîtefTe  du  corps  A  après 
la  rencontre,  &  EB  pour  celle  du  corps  B,  &  l'une  &  l'autre  vers  le  cofté  que 
montre  l'ordre  des  points  EA,  EB:  Que  s'il  arrive  que  le  point  E  tombe  en  A  ou 
en  B ,  les  corps  A  ou  B  feront  reduits'au  Repos. 

5.  La  quantité  du  mouvement  qu'ont  deux  corps,  fe  peut  augmenter  ou  dimi- 
nuer par  leur  rencontre  3)  ;  mais  il  y  refte  toujours  la  mesme  quantité  vers  le 
mesme  cofté,  en  fouftrayant  la  quantité  du  mouvement  contraire  4). 

6.  La  fomme  des  produits  faits  de  la  grandeur  de  chaque  corps  dur,  multiplié 
par  le  quarré  de  fa  vîtefle,  eft  toujours  la  mesme  devant  &  après  leur  rencontre  5). 

7.  Un  corps  dur  qui  eft  en  repos ,  recevra  plus  de  mouvement  d'un  autre  corps 
dur  plus  grand  ou  moindre  que  luy,  par  l'interpofition  d'un  tiers  de  grandeur 
moyenne ,  que  s'il  en  eftoit  frappé  immédiatement  :  Et  fi  ce  corps  interpofé  eft 
moyen  proportionnel  entre  les  deux  autres,  il  fera  le  plus  d'imprefllon  fur  celuy 
qui  crt  en  repos  6). 

le  confidere  en  tout  cecy  des  corps  d'une  mesme  matière,  ou  bien  j'entends 
que  leur  grandeur  foit  eftimée  par  le  poids. 


')  Comparez  (p.  39)  la  Prop.  III. 

»)  On  retrouve  cette  règle  au  Traité  „De  Motu"  dans  l'alinéa  qui  commence  en  bas  de  la  p.  65. 

3)  Comparez  (p.  49)  la  Prop.  VI. 

4)  Consultez  à  propos  de  ce  Théorème  les  p.  24 — 35. 
5  )  Comparez  (p.  73)  la  Prop.  XI. 


EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  SUR  LA  RENCONTRE  DES  CORPS.   l66o.  l8l 


Au  relie  j'ay  remarqué  une  loy  admirable  de  la  Nature ,  laquelle  je  puis  démon- 
trer en  ce  qui  ell  des  corps  Spheriques7) ,  &  qui  femble  eltrc  générale  en  tous  les 
autres  tant  durs  que  mois,  (bit  que  la  rencontre  foit  directe  ou  oblique:  C'ell 
que  le  centre  commun  de  gravité  de  deux  ou  de  trois  ou  de  tant  qu'on  voudra 
de  corps,  avance  toujours  également  vers  le  même  cofté  en  ligne  droite  devant  & 
après  leur  rencontre. 

Vous  aurez  vu  des  règles  femblables  en  fubftance  à  quelques-unes  de  cellcs-cy 
dans  le  dernier  Iournal  d'Angleterre  8)  :  ce  qui  m'oblige  de  vous  dire,  afin  de 
n'eltre  pas  foupçonné  d'avoir  rien  emprunté  d'ailleurs  ,  que  j'ay  fait  part  de  mes 
règles  à  Meilleurs  de  la  Société  Royale  d'Angleterre  avant  l'impreflion  de 
celles-là.  Car  ces  Meilleurs  m'ayant  prié  il  y  a  quelques  femaines  9)  de  leur  com- 
muniquer ce  que  j'avois  médité  fur  le  fujet  du  mouvement,  j'envoiay  10)  à  Mon- 
fieur  d'Oldembourg  Secrétaire  de  la  Société  Royale  d'Angleterre  les  quatre 
premières  des  fept  Propolkions  que  vous  avez  vues  cy-defTus,  avec  leurs  demon- 
Itrations:  Après  qu'il  les  eut  receues,  il  me  renvoya  la  Théorie  de  Monlieur 
Vvren  tout  à  fait  conforme  à  mes  règles,  qu'il  m'aflura  avoir  eftè  prefentée  à 
cette  société  il  y  avoit  15  jours  "),  &  qui  a  elle  depuis  imprimée  dans  le  Iournal 
d'Angleterre.  Monfieur  d'Oldembourg  &  beaucoup  d'autres  de  cette  Compagnie 
pourront  aulîi  témoigner  qu'en  l'année  1661  me  trouvant  à  Londres,  Meflieurs 
Vvren  &  Rook  me  propoferent  quelques  cas  de  cette  perculllon  des  corps,  dont 
je  leur  donnay  fur  l'heure  la  folution  par  mes  principes;  &  je  me  fouviens 
qu'elle  s'accordoit  parfaitement  avec  les  expériences  qu'ils  en  avoient  faites;  car 
pour  ce  qui  eft  de  la  Règle,  ils  m'avouèrent  qu'ils  n'en  avoient  pas  encore  trouvé 
de  certaine  pour  ces  fortes  de  mouvemens  ").  le  pourrois  vous  alléguer  une 
poffeflion  encore  bien  plus  ancienne  de  la  connoiflance  de  ces  loix  de  la  Nature  ' 3) , 
fi  je  n'apprehendois  de  vous  donner  d'autant  plus  de  fujet  de  me  blâmer  d'avoir 
efté  fi  long-temps  fans  les  communiquer. 


6)  Comparez  (p.  81 J  la  Prop.  XII. 

7)  Nous  ne  connaissons  pas  cette  démonstration.  Voir  encore  à  ce  propos  l'alinéa  qui  commence 
au  bas  de  la  p.  24. 

8)  Il  s'agit  du  N°.  43  des  „PhilosophicaI  Transactions"  du  11  janvier  1669,  où  l'on  trouve 
p.  867 — 868  l'article  de  Wren  qui  a  été  reproduit  aux  p.  346 — 348  de  notre  T.  VI. 

y)  Voir  la  lettre  d'Oldenburg  du  5  novembre  1668 ,  p.  271 — 272  du  T.  VI. 
10)  Voir  les  p.  336—343  du  T.  VI  et  la  lettre  à  Oldenburg  du  5  janvier  1669  (p.  334—335  du 

T.  VI)  qui  accompagnait  cet  envoi. 
11  )  Voir  la  lettre  d'Oldenburg  du  14  janvier  1669,  p.  345— 346  du  T.  VI. 
1 2)  Consultez  sur  cette  entrevue  du  23  avril  1 66 1  les  p.  1 72 — 1 73. 

IS)  Huygens  fait  allusion  ici  à  sa  correspondance  avec  de  Sluse  de  1657  et  1658;  voir  la  note  6 
de  la  p.  171. 


APPENDICE  0 

À  L'„EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  DE  M.  HUGENS  À  L'AUTEUR 

DU  JOURNAL"  SUR  LES  „REGLES 

DU  MOUVEMENT  DANS  LA  RENCONTRE  DES  CORPS". 

[1668]  ') 

Philetymus.  Eudoxus.  Antiphanes 3). 

Galilée  premier  qui  ait  bien  examiné  le  mouvement 4). 

1  5)  Partage  de  Galilée  fur  ce  qu'il  promet  de  cette  matière,  et  ce  qu'il  dit  de 
fa  difficulté  tf). 

2  des  Règles  de  descartes  7).  qu'il  demande  le  vuide  pour  ces  mouvemens  8). 
que  je  le  fuppofe  fi  l'on  veut 9). 

2.1  Règles  de  Fabri  IO). 

4  que  mes  exper.  s'accordent  avec  mes  règles ,  ce  qui  ne  fe  pourrait  faire  fi 
elles  eftoient  faulTes ,I). 

')Cet  Appendice  est  emprunté  aux  p.  115—116  du  Manuscrit  D.  Il  contient  sans  doute  des 
annotations  de  Huygens  qui  lui  ont  servi  dans  les  discussions  du  4,  1 1  et  18  janvier  1668  sur 
les  régies  du  mouvement  dans  l'Académie  des  Sciences;  discussions  mentionnées  comme  suit 
dans  les  Registres  de  cette  Académie:  „Le  4e  et  1  Ie  Janvier  1668  on  a  examiné  des  régies  du 

mouvement  de  Mr  Hugens Le  18e  de  Janvier  ....  Mr  Hugens  a  continué  ses  règles  du 

mouvement". 

*)  D'après  le  lieu  que  la  Pièce  occupe  dans  le  manuscrit  D. 

3)  Ces  noms  se  trouvent  en  tête  de  la  première  des  pages  dont  nous  avons  emprunté  la  présente 
Pièce,  mais  il  est  difficile  de  deviner  ce  qu'ils  ont  à  faire  avec  ce  qui  suit.  Eudoxus ,  il  est  vrai, 
le  contemporain  de  Platon,  est  bien  connu  comme  mathématicien  et  astronome.  Mais  que 
signifie  ici  le  nom  d' Antiphanes,  auteur  dramatique  du  4ième  siècle  avant  notre  ère?  Quant,  à 
Philetymus,  nous  ne  connaissons  aucun  Grec  qui  ait  porté  ce  nom. 

Il  n'est  pas  impossible  que  les  trois  noms  ont  une  signification  symbolique  et  désignent 
différents  savants  ou  types  de  savants:  Philetymus  désigne  peut-être  le  philosophe  qui  aime  la 
réalité  (ce  qui  pourrait  s'appliquer  à  Galilée),  Eudoxus,  le  philosophe  célèbre  (Descartes?), 
et  Antiphanes  le  philosophe  qui  contredit  (Huygens,  contradicteur  de  Descartes?). 

4)  Comparez  la  note  7  de  la  p.  178. 

5)  Sans  doute  les  nombres:  1,  2,  2.1,  4,  14.1.  etc.  indiquent  l'ordre  dans  lequel  Huygens  a 
traité  ou  s'est  proposé  de  traiter  dans  l'Assemblée  les  sujets  en  question. 

s)  Voir  le  dernier  alinéa  de  la  note  8  de  la  p.  99,  la  note  1  de  la  p.  100  ctla  p.  138. 

7)  Consultez  la  note  4  de  la  p.  4. 

8)  Voir  à  la  p.  5  le  dernier  alinéa  de  la  note  4  de  la  p.  4. 

9)  Comparez  la  p.  101  et  le  dernier  alinéa  de  la  p.  102. 

IO)  Il  s'agit  des  régies  formulées  dans  l'ouvrage  cité  dans  la  note  9  de  la  p.  178.  Ajoutons  que 
les  „Dialogi  Physici,  quorum  primus  est  de  lumine,  secundus  et  tertius  de  Vi  Percussionis  et 
Motu",  etc.  de  Fabri  ne  parurent  qu'en  1669;  voir  la  note  6  de  la  p.  143  du  T.  III.  Notons  en 


EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  SUR  LA  RENCONTRE  DES  CORPS.  APPENDICE.    I  668.        1  83 

14.1  de  la  quantité  du  mouuemcnt,  qu'elle  s'augmente  et  diminue  en  certain 
fens  ce  en  un  autre  Cens  point  I2). 

15  Mouvement  droit  n'elt  que  relatif'3)  entre  divers  corps,  le  circulaire 
autre  chofe  et  a  fou  Kpirtjptov  que  le  droit  n'a  point I4)  mais  on  en  parlera  dans  une 
autre  occafion  I3). 

14.2  Vortex  ayant  une  t'ois  (on  mouvement ,  il  demeurera  tousjours  égal  vers 
le  mesme  coftè  l6). 

15.1  II  n'y  a  rien  qui  diltingue  le  mouvement  droit  d'avec  le  repos,  et  que 
l'un  et  l'autre  n'eft  que  relatif,  l'eltendue  du  monde  citant  infinie. 

5  Si  c'ell  que  les  corps  durs  font  refïbrt,  qu'ils  fe  pouffent  et  s'écartent  I7). 

6  Si  c'eit  l'air  entre  deux  qui  fait  redore.  Expérience  de  deux  verres  con- 
vexes, ou  l'on  voit  qu'il  y  relie  de  l'air  entre  deux  l8). 

7  dimenfion  de  chofes  très  minces  par  le  moyen  de  cet  angle  de  contact  de 
deux  verres  lç). 

8  des  couleurs  qui  y  naident  et  de  l'espefleur  qu'il  faut  pour  les  produire. 

passant  que  les  dialogues  H  et  III  de  ce  dernier  ouvrage,  qui  traitent  du  choc  des  corps,  ne 
contiennent  qu'un  commentaire  sur  l'ouvrage  de  Borelli  (p.  179,  note  10). 

")  Consultez  l'avant-dernier  alinéa  de  la  p.  20. 

I2)  Consultez  la  cinquième  règle  de  la  p.  1 80. 

*3)  Il  s'agit  du  Principe  de  la  relativité  exposé  et  appliqué  tant  de  fois  par  Huygens  dans  ce  qui 
précède;  voir  p.  e.  les  pp.  33,  95,  103  et  141  — 143. 

M)  Allusion  aux  lois  de  la  force  centrifuge,  découvertes  par  Huygens  vers  1659.  Elles  lurent 
publiées  sans  démonstrations  aux  p.  159— 161  de  l'édition  originale  de  P„Horologium  oscil- 
latorium"  de  1673  et  avec  leurs  démonstrations  (dues  en  partie  aux  éditeurs  des  „Opuscula 
Postuma")  en  1703  sous  le  titre  „De  Vi  Centrifuga",p.  401 — 428  des  „Opuscula  Postuma" 
Nous  les  reproduisons  plus  loin  dans  ce  Tome.  Le  „kqi  lyçiov"  en  question  fut  cherché  par 
Huygens  dans  la  tension  du  fil  retenant  le  corps  dans  son  orbite  circulaire. 

,5)  Dans  un  discours  sur  la  cause  de  la  pesanteur  que  Huygens  a  tenu  devant  l'assemblée  le  28 
août  1669  il  dit  avoir  fait  voir  „cy-devant"  la  propriété  du  mouvement  circulaire  de  créer 
une  force  centrifuge  et  qu'il  avait  trouvé  la  détermination  de  cette  force  et  plusieurs  Théo- 
rèmes qui  la  concernent  „que  nous  examinerons  icy  quelque  jour".  Comparez  la  p.  305  de 
l'ouvrage  cité  dans  la  note  1  de  la  p.  91  de  notre  T.  IX,  où  de  la  Ilire  a  reproduit  avec 
quelques  variantes  ce  discours  de  Huygens. 

"î)  Nous  n'avons  pas  retrouvé  cette  remarque,  ni  dans  le  discours  mentionné  dans  la  note  pré- 
cédente, ni  ailleurs  dans  les  manuscrits. 

'")  Comparez  à  propos  de  cet  article  la  Pièce  V,  p.  159 — 160. 

•»)  Sous  la  date  de  novembre  1665  on  trouve  aux  p.  78—80  du  Manuscrit  C  des  expériences 
et  des  calculs  qui  se  rapportent  aux  anneaux  colorés  qu'on  observe  sous  le  microscope  lors- 
qu'on superpose  deux  lentilles  planconvexes.  Ces  annotations  seront  reproduites  dans  notre 
publication  à  leur  propre  place.  Elles  contiennent  la  phrase:  „Experiendum  esset  in 
vacuo  machina?  pneumatiese,  ubi  credibile  est  disparituras  coloratas  irides, 
Ciim  aer  subtrahatur."  Probablement  cette  expérience,  qui  peut  avoir  été  faite  plus  tard, 
est-elle  celle  que  Huygens  a  en  vue  dans  le  texte.  Mais  nous  n'avons  pu  trouver  dans  les 
manuscrits  aucun  renseignement  à  ce  sujet. 

'')  Voici  ce  qu'on  lit  parmi  les  annotations  mentionnées  dans  la  note  précédente  :  „Lxpenen- 


184       EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  SUR  LA  RENCONTRE  DES  CORPS.  APPENDICE.   1668. 

6. 1  Expérience  belle  des  boules  ou  dames  ')  rangées  et  frappées  par  i  ou  3 
autres.  Et  que  la  communie."  du  mouuement  s'y  fait  de  mesme  que  fi  les  boules 
avoient  quelque  petite  diftance  2). 

15  de  la  rencontre  des  corps  moux  et  la  commun."  de  mouuement  qui  s'y  fait 3). 

16  de  la  rencontre  des  boules  point  directe  4\ 

14  grande  multiplication  de  mouvement  dans  un  grand  nombre  de  corps  pro- 
1 3  portionnales ,  et  la  manière  du  calcul  s). 
y  Principes  ou  hypothefes.  . . . 

1 1  Oppofitions  contre  la  demonltration  par  le  batteau  6). 
10  de  la  rencontre  de  corps  égaux  7). 

14.3  |  3  Force  infinie  du  coup  8).  et  abus  de  ceux  qui  l'ont  voulu  comparer 
avec  celle  du  poids.  Expériences  dans  la  balance  9). 

12  Théorèmes  principaux.  Et  la  demonltration  de  la  pluspart  a  la  fin  IO). 
qu'on  leur  laiffera  "). 

17  I2)  Si  les  corps  parfaitement  durs  ne  rejalifîent  point,  comment  s'eftendra 
la  lumière,  les  corpufcules  qui  y  fervent  ne  pourront  donc  pas  eltre  des  atomes 
mais  ce  feront  des  petits  corps  faifant  chacun  reflbrt  et  par  confequent  compofez. 
Cela  s'accorde  avec  l'hypothefe  du  P.  Pardies  que  la  lumière  ne  s'eltcnd  pas  dans 
un  mitant,  par  ou  il  explique  la  refraction  I3). 

dum  an  eadem  requiratur  crassitudo  lamina;  aqueae,  vitrer  vel  talci  [pour  mon- 
trer les  couleurs].  Posset  talci  crassitudo  interpositione  inter  lentes  duasexplo- 
rari,  tentando  quousque  lamella  ingrediatur  angulum  contaftus." 
')  Consultez  sur  ces  «dames"  ou  disques  la  note  21  de  la  p.  143. 

2)  Comparez  la  Pièce  VII  aux  p.  159 — 160. 

3)  Consultez  la  Pièce  IX  aux  p.  161  — 164. 

4)  Voir  les  p.  1 17 — 118. 

5)  Consultez  les  pp.  91  et  156 — 158. 

rt)  Comparez  l'alinéa  qui  commence  en  bas  de  la  p.  1 1. 

7)  Voir  les  deux  premières  règles,  p.  179. 

8)  Comparez  p.  e.  la  p.  113. 

9)  Il  s'agit  probablement  d'expériences  dans  lesquelles,  afin  de  déterminer  la  force  de  la  per- 
cussion, on  laissait  tomber  divers  poids  de  diverses  hauteurs  sur  l'un  des  plateaux  d'une 
balance,  tandis  que  l'autre  plateau,  chargé  d'un  poids  supérieur,  reposait  sur  un  soutien. 
Comparez  les  pp.  285 — 286  de  l'ouvrage  de  Borelli  (p.  179  note  10).  On  trouvera  une 
description  détaillée  d'expériences  de  cette  sorte  dans  la  polémique  de  Gassend  avec  le  Père 
Cazrée  (voir  les  „Epistolae  très  de  proportione,quagravia  decidentia  accelerantur  quibus 
ad  totidem  epistolas  R.  P.  Pétri  Cazraei  S.  J.  respondetur".  Pétri  Gassendi  Opéra  Omnia. 
Vol.  III.  Tomus  Tertius.  Lugduni  1658  ,  p.  575/7 — 579<0- 

D'ailleurs  le  père  Mersenne  parle  déjà  d'expériences  de  ce  genre  dans  son  Traité  „Reflexio- 
nes  mathematica.*",  Cap.  VIII  :  „De  viribus  percussionis".  Ce  Traité  fait  partie  du  „Novarum 
observationum  physico-mathematiearum  F.  Marini  Mersenni  Minimi  Tomus  III,  Parisiis, 
sumptibus  Antonii  Bertier,  1647". 
IO)  Comparez  (p.  336 — 343  du  T.  VI)  les  démonstrations  envoyées  le  5  janvier  1669  à  la 
„Royal  Society"  et  consultez  la  note  3  de  la  p.  12. 


EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  SUR  LA  RENCONTRE  DES  CORPS.  APPENDICE  1  668.        I  85 

18.  Qu'eit  ce  que  le  reflort  des  corps  durs?  c'efl:  qu'eu  les  pliant  on  eftreint  les 
paflages  par  ou  coulok  la  matière  rres  fubtile  avec  une  grande  vite  (Te.  le  fquels 
paffages  elle  remet  ou  tafche  de  remettre,  par  l'effort  qu'elle  fait,  dans  leur  pre- 
mière dispolition. 

1 9.  Qu'cll  ce  que  le  reflort  de  l'air.  Il  eft  vraifemblable  que  l'air  font  [fie]  des 
particules  longuettes  qui  font  remuées  en  tous  fens  et  circulairemcnt  a  l'atour  de 
leur  centre,  par  le  mouvement  rapide  de  la  matière  fubtile,  de  forte  que  quand 
on  réduit  quelque  partie  d'air  dans  un  moindre  efpace  qu'il  n'occupoit  aupara- 
vant, ces  parties  fe  rencontrent  et  fe  frappent,  et  par  la  font  effort  de  s'écarter 
d'avantage  les  unes  des  autres,  la  grande  liquidité  de  l'air  demande  cette  façon  de 
reflort,  par  ce  qu'autrement  fi  c'eftoit  comme  des  reflorts  entortillez  ainfi  que 
quelques  uns  ont  voulu,  l'air  comprimé  dans  un  tuyau  n'aurait  pas  cette  liqui- 
dité qu'on  y  remarque. 

Comment  cll-ce  que  l'eau  quoyque  comprimée  garde  fa  liquidité  il  femble  que 
fes  parties  doivent  élire  bien  polies  et  gliffantes,  ou  e(l  ce  que  la  violence  du  mou- 
vement de  la  matière  fubtile  qui  coule  a  travers  en  donnant  quelque  mouvement  ou 
t  rem  ou  (Te  ment  aux  parties  de  l'eau,  fait  qu'elles  cèdent  facilement  à  quelque 
grand  corps  qu'on  y  remue  dedans.  Si  les  parties  de  l'eau  cftoient  gliffantes  il 
femble  qu'il  n'y  pourroit  pas  refter  tant  d'efpace  entre  elles,  qu'il  en  faut  pour 
faire  que  l'eau  diffère  tant  en  pefanteur  d'avec  le  vif  argent  car  elle  n'en  pefeque 
la  quatorzième  partie.  Ce  qui  femble  venir  de  ce  qu'elle  ne  contient  que  la 
Tlç  partie  de  matière  cohérente,  ou  qui  efl:  cenfee  eftre  en  repos  a  legard  du 


")  On  n'en  trouve  rien  dans  les  Registres  de  l'Académie. 

Ia)  En  marge  de  ce  numéro  on  lit  l'annotation  suivante:  , , faire  rencontrer  2  boules  dans 
le  vuide.  faut  les  suspendre  en  haut  et  attacher  l'une  avec  de  la 
cire  contre  le  coste  du  verre,  et  puis  ij  approcher  du  feu  par  dehors 
pour  la  détacher." 

De  plus  on  trouve  dessinée  dans  le  Manuscrit,  pèle  mêle  avec  le  texte  des 
numéros  17  et  18,  la  figure  suivante,  qui  porte  une  si  grande  ressemblance  à 

la  Fig.  9  de  la  p.  158  que  les 
machines  que  ces  figures  repré- 
sentent ont  dû  servir  au  même 
but  (indiqué  par  nous  dans  la 
note  12  de  la  p.  159). 
,3)  Consultez  a  propos  de  cette  hypo- 
thèse le  passage  du  „Traité  de 
la  lumière"  (1690)  cité  dans  la 
note  32  de  la  p.  61 2  de  notre  T.  X 
et  aussi  les  pp.  203 ,  204,  la  note 


1 1  de  In  p.  C>oi  et  la  note  31  de  la  p.  612  du  même  Tome. 


2  + 


I  86        EXTRAIT  D'UNF.  LETTRE  SUR  LA  RENCONTRE  DES  CORPS.  APPENDICE  I  668. 

mouvement  rapide  de  la  matière  fubtile,  pourquoy  eltant  prefTee  ne  fe  réduit  elle 
point  à  moindre  efpace,  auflî  bien  que  l'air.  Eft  ce  que  la  preffion  que  nousfaifons 
ell  beaucoup  trop  foible  pour  empefcher  le  remoucment  dont  la  matière  fubtile 
agite  les  parties  de  l'eau ,  qui  font  défia  pofees  les  unes  fur  les  autres ,  ce  qui  n'eit 
pas  ainfi  dans  celles  de  l'air,  qui  voltigent.  Ou  e(t  ce  que  la  preffion  que  nous  fouî- 
mes capables  de  faire  n'eit  pas  confidcrable  auprès  de  celle  que  l'eau  fouftient 
défia  non  feulement  du  poids  de  l'air  mais  de  cette  autre  matière  plus  fubtile  dont 
on  a  connu  la  preffion  par  mon  expérience  du  vuide  '). 


')  On  peut  consulter  sur  cette  expérience  et  sur  l'hypothèse  que  Huygens  avait  émise  à  ce 
propos  r„Extrait  d'une  lettre  de  M.  Hugens"  dans  le  Journal  des  Sçavans"  du  25  juillet 
1672  „touchant  les  phénomènes  de  l'Eau  purgée  d'air",  extrait  que  nous  avons  reproduit 
aux  p.  201 — 206  de  notre  T.  VII. 


MANUSCRITS  ULTERIEURS  CONCERNANT 

L'HISTORIQUE  DE  LA  THÉORIE  DU  CHOC  DES  CORPS 

ET  LA  QUESTION  DE  L'EXISTENCE  ET  DE 

LA  PERCEPTIBILITÉ  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU." 


Avertiffement. 


Nous  favons  que  même  en  1692  Huygens  n'avait  pas  encore  abandonné  ') 
l'intention  de  publier  Tes  démon ttrations  des  règles  du  choc,  rédigées  déjà  en 
1656  2).  En  effet,  nous  pofledons  un  allez  grand  nombre  de  Pièces  écrites  à 
des  dates  incertaines,  mais  à  une  époque  avancée  de  fa  vie,  qui  fe  rapportent 
à  cette  intention. 

Ce  n'crt  pas  qu'il  veut  apporter  encore  des  changements  importants  dans  Ton 
Traité  „De  Motu  corporum  ex  pcrcuiïione"  3).  Au  contraire,  il  lui  paraît  que 
l'enfemble  des  Hypothèfcs  et  des  Propofitions  avec  leurs  démonrtrationslaiïïe  peu 
à  défirer 4)  et  furpafle  de  beaucoup  ce  que  quelques-uns  de  Tes  contemporains  ont 
donné  après  la  publication  fans  démonftrations  de  plufieursde  ces  Propofitions 
dans  fon  article  dans  le  Journal  des  Sçavans  du  8  mars  1669  5).  Ce  qu'il  fe  pro- 
pofe  maintenant  c'eft  d'écrire  une  préface  pour  ce  Traité,  ainfi  que  pour  celui  fur  la 
Force  Centrifuge 6)  ;  préface  qui  en  premier  lieu  doit  donner  un  aperçu  de  l'hifto- 


')  Voir  sa  lettre  à  Leibniz  du  1 1  juillet  1692  aux  p.  302— 303  de  notre  T.  X. 

2)  Voir  la  p.  10. 

3)  Voir  les  p.  31 — 91. 

4)  Voir  cependant  la  note  5  de  la  p.  221  qui  suit. 

5)  Voir  les  p.  179  — 181. 

fi)  Ou  plutôt  pour  un  Traité  unique  sur  la  percussion  et  la  force  centrifuge.  Voir  la  note  2  de  la 
p.  202  qui  suit. 


I90  AVERTISSEMENT. 


rique  de  la  théorie  du  choc  avant  et  après  fes  propres  découvertes,  et  en  fécond 
lieu  quelques  confidérations  théoriques  fur  le  mouvement  en  général  ou  plutôt 
fur  la  nature,  abfolue  ou  relative,  du  mouvement  recliligne  et  du  mouvement 
circulaire. 

Force  nous  cfr.  donc  d'entrer  en  quelques  détails  fur  cette  dernière  queftion 
telle  qu'elle  fe  préfentait  à  Huygens  et  à  fes  contemporains. 

On  fait  que  fuivant  la  doctrine  d'Ariltote,  et  de  Ptolémée,  la  terre  fe  trouve 
dans  un  état  de  repos  abfolu  au  centre  de  la  fphère  des  étoiles  fixes  en  dehors  de 
laquelle,  d'après  Ariftote,  rien  n'exifte,  pas  même  l'efpace  ').  Copernic,  aufll 
bien  qu'Ariftarque2),  conferve  la  fphère  des  étoiles  fixes;  du  monde  fphérique  3) 
notre  foleil,  immobile,  occupe  le  centre  4).  Il  ne  fe  prononce  pas  fur  la  queftion 
de  favoir  fi  l'efpace  eft  infini  s). 


')  Aristoteles,  Physica  III,5(Aristotelis  Opéra  éd.  Acad.  regia  I$orussica,ex  recensione  I.  Bek- 
keri ,  Berolini ,  apud  G.  Reimerum ,  1 83 1  ,  Vol.  I ,  p.  205  b ,  dernière  ligne)  :  àduvarov  -o7rov 
aneiptv  elvat  („il  est  impossible  qu'un  espace  infini  existe"). 

2)  Archimède  dans  son  Ta^uY»?  (Archim.  Opéra  omnia  éd.  J.  L.  Heiberg,  Vol.  II,  Lipsiae, 
Teubner,  1913 ,  p.  218)  dit  que  suivant  Aristarque  le  soleil  et  la  sphère  des  étoiles  fixes  ont  le 
même  centre.  Toutefois  il  n'est  pas  absolument  certain  qif  Aristarque  est  d'avis  que  toutes  les 
étoiles  se  trouvent  sur  une  sphère  de  grandeur  finie.  D'une  part  Archimède  ajoute  que  suivant 
Aristarque  (ce  que  lui,  Archimède,  considère  comme  une  impossibilité)  „la  circonférence 
décrite  par  la  terre  autour  du  soleil  [ou  plutôt  le  rayon  de  cette  circonférence]  est  au  rayon 
de  la  sphère  des  étoiles  fixes  comme  le  centre  d'une  sphère  est  à  sa  surface",  d'antre  part  PIu- 
tarque  ou  Pseudo-Plutarque  („De  Placitis  Philosophorum",  éd.  Ed.  Corsinus,  Florentia?, 
1750,11,  c.  24)  dit  qu' Aristarque  considère  le  soleil  comme  une  des  étoiles  fixes  („Aristarchus 
Solem  cum  inerrantibusstellis  collocat",engrec:'Ap£<rrap;£oç  riv  riliov  ?<rrjjo-t  perà  t<ûv  ànOuxvûv). 

Plusieurs  philosophes  anciens  font  une  distinction  entre  le  monde  (terminé  par  la  sphère 
des  étoiles  fixes)  et  l'univers  qui  peut  être  infini  et  contenir  plusieurs  mondes.  Voir  p.  e. 
Ps.-Plutarque  („De  Placitis  Phil."  édition  nommée,  II,  c.  1):  „Democritus  et  Epicurus. . . 
infinitos  Mundos  in  spatio  undequaque  infinito  positos  existimarunt. ..  Seleucus  mundum 
infinitum  esse  putavit,  Diogenes  Universum  quidem  infinitum,  Mundum  vero  finitum  esse 
dixit.  Stoici  differre  Totum  atque  Universum  existimant.  Siquidem  Universum  una  cum 
Vacuo,quod  illud  in  se  complectitur,  infinitum  esse;  Totum  vero  sine  Vacuo,a  quo  cir- 
cumfunditur,  esse  Mundum,  proindeque  Universum  ac  Mundum  non  idem  essedixerunt." 

Copernic  connaissait  l'ouvrage  de  Ps.-Plutarque  qui  dit  comme  Archimède  qu'Aristarque 
fait  mouvoir  la  terre  autour  du  Soleil  (II,  c.  24  :  „Tellurem  vero  circa  Solem. . .  movet",  en 
grec:-riîv<$£  yjjv  xiveî  nepï  tov  r)\uxxhv  xûxW);  mais  Copernic  nomme  de  préférence  d'autres 
précurseurs  anciens. 

3)  N.  Copernici  Revolutionum  L.  I,C.  I:  „Principio  advertendum  nobis  est,  globosum  esse 
mundum". 

4)  L.  I ,  C.  X  :  „. . .  centrum  mundi  :  quo  etiam  Sole  immobili  permanente. ..." 


AVERTISSEMENT. 


ICI 


Huygens  dès  fa  jeunefle  admet  l'infinité  de  l'efpace  d) ,  comme  Descartes  7)  et 
bien  d'autres  8)  l'avaient  fait  avant  lui. 

En  le  déclarant  partifan  de  la  doctrine  de  Copernic  9) ,  il  veut  dire,  comme 
Galilée  ,0),  qu'à  Ton  avis  les  planètes,  et  la  terre  parmi  elles,  fe  meuvent  autour 


5)  Il  est  vrai  qu'il  dit  (L.  I,  C.VI):  „. .  satis  apparet. . .  sensus  œstimatione  terrain  esse  respectu 
cœli,  ut  punctum  ad  corpus",  ce  qui  rappelle  la  locution  employée  par  Aristarque 
(notes);  mais  ici  il  s'agit  sans  aucun  doute  d'une  expression  forte  pour  désigner  l'immensité 
du  rayon  de  la  sphère  des  étoiles  fixes.  Comparez  la  note  1  de  la  p.  192. 

Cette  phrase  de  Copernic  est  d'ailleurs  presque  identique  à  celle  de  Ptolémée  (Cl.  Pto- 
lemaei  Opéra  quse  exstant  omnia,  éd.  J.  L.  Heiberg,  Lipsiae ,  Teubner,  1898  ,  Vol.  I,  p.  20: 

Jti.  . .  <7i)^zst'ou    \iyov   s^sj    Trpôj    a.ia3ri(jtv  ■/)  yri    ■Kpoç  to  pzxpi  vriç  tûv  àn'Xa.vùiv  xaXouprvwv  afaipaç 
àirô<TTiifta). 

s)  Voir  ce  T.  p.  4.  Il  lut  à  l'âge  de  1 6  ans  „Les  Principes  de  la  Philosophie"  de  Descartes ,  et  il 
lui  sembla  „que  tout  alloit  le  mieux  du  monde".  Il  est  vrai  que  plus  tard  il  revint  de  cette 
«préoccupation",  mais  il  est  permis  de  supposer  qu'il  ne  changea  jamais  d'avis  au  sujet  de 
l'infinité  de  l'espace.  Voir  p.  e.  à  la  p.  195  le  troisième  alinéa  de  la  note  6. 

7)  Descartes,  „Les  Principes  de  la  Philosophie",  II  §  21  (T.  IX  des  Œuvres,  publ.  par  Adam 
et  Tannery,  p.  74):  „Nous  sçaurons  aussi  que  ce  monde,  ou  la  matière  estendue  qui  com- 
pose l'vnivers,  n'a  point  de  bornes,  pource  que,  quelque  part  où  nous  en  vueillons  feindre, 
nous  pouuons  encore  imaginer  au  delà  des  espaces  indéfiniment  estendus,  que  nous  n'imagi- 
nons pas  seulement,  mais  que  nous  conceuons  estre  tels  en  effet  que  nous  les  imaginons." 
Descartes  ajoute  (III  §  13,  T.  IX,  p.  107):  „Que  le  Soleil  peut  estre  mis  au  nombre  des 
Estoiles  fixes"  et  (§  23 ,  T.  IX ,  p.  1 1 1  )  :  „Que  toutes  les  Estoiles  ne  sont  point  en  une  super- 
ficie sphérique." 

8)  E.  a.  le  poète  epicuréen  Lucrèce  (premier  siècle  avant  notre  ère)  ;  voir  „De  Rerum  Natura", 
I  vs.  958  et suiv.;  II  vs.  io53„undique  spatium. .  .infinitum".  Lucrèce  admet  une  infinité  de 
mondes  dans  le  sens  de  la  note  2,  deuxième  alinéa.  Au  seizième  siècle  Giordano  Bruno 
(1548 — 1600)  fut  le  grand  apôtre  de  l'infinité  de  l'espace  et  de  l'idée  que  les  étoiles  fixes 
sont  des  soleils  comme  le  nôtre.  Voir  ses  dialogues  et  son  Traité  „de  immenso  et  innumerabili- 
bus,  seu  de  universo  et  mundis"  (J.  Bruni  Nolani  opéra  latine  conscripta  rec.  F.  Fiorentino 
Vol.  I.  Pars  I,  p.  191.  Neapoli  ,apud  D.  Morano,  1879). 

»)  Voir  p.  e.  T.  XV,  p.  215  (Année  1659). 

IO)  Galilée,  comme  Bruno  et  Descartes,  est  d'avis  que  les  étoiles  sont  dès  soleils  et  qu'elles  ne 
sont  pas  situées  sur  une  sphère;  mais  il  n'ose  pas  affirmer  l'infinité  de  l'espace.  Opère  di  Gali- 
leo  Galilei,  Ed.  Naz.  VI,  Firenze,  1896,  p.  523  (Lettera  a  Fr.  Ingoli,  1624):  „. . .  voisuppo- 
nete  che  le  stelle  del  firmamento  sieno  collocate  tutte  in  un  medesimo  orbe:  il  che  è  tanto 
dubbioasapersi,  che  né  voinèaltri  [altro?]  lo  proverà  mai  in  eterno;  e  stando  su  M  coniettu- 
rale  e  su  '1  probabile,  io  dirô  che  né  anco  quattro  délie  stelle  fisse,  non  che  tutte,  sono  da  quai 
punto  più  vi  piacesse  assegnar  nell'  universo  egualmente  lontane;  ed  a  voi  toccherà  a  provare 
il  contrario".  P.  525:  „Le  fisse. .  .risplendono  per  loro  medesime. . .  si  che  nessuna  cosa  gli 
manca  per  poter  esser  chiamate  e  stimate  Soli."  P.  530  :  „il  Sole. . .  non  ha  condizione  alcuna 
per  la  quale  noi  lo  possiamo  sequestrare  dal  gregge  dell'  altre  stelle  fisse".  P.  530:  „il  discorso 
e  la  mente  mia  non  si  sa  accomodare  a  concepirlo  [lo  spazio]  né  finito  né  infinito;  e  perô  in 
questo  mi  rimetto  a  quello  che  ne  stabiliscono  le  scienze  superiori". 


192 


AVERTISSEMENT. 


du  foleil:  rien  n'indique  qu'il  ait  jamais,  comme  Copernic,  Kepler  ')  et  Baco  de 
Vcrulam1),  cru  a  l'exiftence  d'une  fphère  (ïellifère  ou  plus  généralement  d'une 
fphère  enveloppant  notre  monde  3). 

Il  ne  dit  nulle  part  qu'il  attribue  au  foleil  (ou  aux  étoiles  fixes)  l'immobilité 
par  rapport  à  l'efpace  4). 

Quant  aux  arguments  de  ceux  qui  combattent  le  mouvement  de  la  terre,  il  efr. 


')  Voir  „Epitome  Astronomie  Copernicanx,  au'hore  J.  Keplero,  Francofurti  ,impcnsis  I.  G. 
Schônwetteri,  exe.  I.  F.  Weissius,  Anno  1635."  À  la  p.  492  Kepler  écrit:  „Sicut  diameter 
Saturni,  extimœ  sphère  mobiliuni,continet  in  se  diametrum  corporis  Solaris  bis  milliescir- 
citer:  Sic  etiam  diameter  sphère  fixarum  continet  diametrum  Saturni  in  se  fere  bis  milies." 
Et  à  la  p.  498  :  „Videtur  igitur  una  qualibet  Fixarum  taie  corpus  esse ,  quale  Sol  est ,  et  Sol 
vicissim  inter  fixas  videtur  tantus  et  talis  appariturus,  quanta  et  qualis  unaqualibet  Fixa- 
rum ?  Non  existimo." 

D'autres  Copernicains  évaluent  diversement  le  rayon  de  la  sphère  des  étoiles  fixes.  Chez 
Copernic  lui-même  la  grandeur  de  cette  sphère  est  „indefinita".  Voir  Riccioli,  Almagestum 
novum  (ouvrage  cité  à  la  p.  402  du  T.  I)  I,  p.  419. 

2)  Voir  „Fr.  Baconi  Opéra  Omnia,  Francofurti, impensisJ.B.  Schônwetteri,  typ.  M.  Kempffer, 
Anno  1665."  Bacon  admet  l'infinité  de  l'espace;  il  écrit  (Novi  Organi  L.  I ,  p.  285):  „inco- 
gitabile  est  ut  sit  aliquid  extremum  aut  extimum  Mundi,  sed  semper  queri  necessario  occurrit 
ut  sit  aliquid  ulterius."  Au  sujet  de  la  mécanique  céleste  il  s'exprime  d'une  façon  peu  claire 

dans  les  termes  suivants  (Novi  Organi  L.  II ,  p.  404)  :  „Motus  Rotations iste  Motus 

communi  et  inveterata  opinione  habetur  pro  proprio  cœlestium.  Attamengravisdeillo  Motu 
Lis  est  inter  nonnullos  tam  ex  Antiquis  quain  Modernis  qui  Rotationem  Terra:  attribuerunt. 
At  nullo  fortasse  justior  movetur  Controversia  (si  modo  res  non  sit  omnino  extra  Contro- 
versiam)  an  Motus  videlicet  iste  (concesso  quod  Terra  stet)  cœli  finibuscontineatur,  an 
potius  descendat,  et  communicetur  Aëri,et  Aquis;"  et  ailleurs  (Descriptio  Globi  intellec- 
tualis,  p.  609):  „Optima  foret  ea  Historia  Cœlestium,  que  ex  Ptolemeo  et  Copernico  et 
doctioribus  Astronomie  Scriptoribus  exprimi  et  erui  possit";p.  613:  „stelle  procul  dubio 
non  sunt  site  tanquam  in  piano. . .  omnino  necesse  est ,  ut  alie  ex  iis  magis  quam  alie  promi- 
neant. . .  tamen  asseri  potest  crassities  quedam  definita  (licet  insignis)  ejus  regionis,  quae 
vocatur  sphera  sive  cœlum  stellatum." 

3)  Il  est  vrai  qu'en  1659  dans  le  „Systema  Saturnium"  (voir  le  T.  XV,  p.  191  et  p.  237)  il  décrit 
un  phénomène  observé  par  lui  („phenomcnon  in  Orione  novum";  il  s'agit  de  la  grande 
nébuleuse)  dans  des  termes  qui  pourraient  faire  croire  qu'il  admet  l'existence  d'une  sphère 
céleste  et  d'une  région  plus  lucide  au-delà  d'elle.  Mais  il  paraît  bien  probable  qu'il  ne  s'agit 
ici  que  d'une  manière  de  parler. 

4)  Voir  p.  e.  ce  T.  p.  108:  „Motum  quidem  corporum  esseliquido  percipimus,  sed  quietem 
nusquam  certo  invenimus"  (1654).  Comparez  le  troisième  alinéa  de  la  note  6  de  la  p.  195. 
Dans  son  ouvrage  posthume,  le  Cosmotheoros,  L.  II,  Iluygens  déclare  „stellas  fixas  toti- 
dem  esse  soles"  et  „non  in  una  eademque  superficie  herere  stellas  istas".  Comparez  la  p.  191 , 
note  7.  Il  affirme  aussi  „spatium  nature  universe  infinité  undique  protendi",  mais  il  n'ose 
affirmer  avec  Giordano  Bruno  que  le  nombre  des  étoiles  est  infini,  et  il  ne  fait  pas  mention  de 
l'opinion  de  Bruno  d'après  laquelle  les  étoiles  ont  chacune  leur  mouvement  propre  qui  nous 
échappe  à  cause  de  la  grande  distance  (voir  l'„Opere  di  G.  Bruno,  pubbl.  da  A.  Wagner, 
Lipsie,  Weidmann,  1830,  Vol.  I  „La  Cena  de  le  Ceneri,  dialogo  quinto",  p.  184).  Des- 


AVERTISSEMENT. 


93 


d'avis  qu'ils  sont  (ans  valeur,  comme  Galilée  l'a  fait  voir  dans  fcs  célèbres  dia- 
logues :  c'elt  à  bon  droit  que  Galilée  admet  que  les  divers  phénomènes confidérés 
dans  ces  discufflons  doivent  être  les  mêmes  fur  une  terre  en  mouvement  que  fur 
une  terre  immobile  5). 

Il  y  a  lieu  cependant,  comme  Galilée  lui-même  l'indique,  de  diftinguer  entre 
le  mouvement  de  tranflation  de  la  terre  et  Ton  mouvement  de  rotation:  fi  la 
tranflation  (confédérée  comme  uniforme)  cil  fans  influence  fur  les  phénomènes 
terrelrres,  ce  n'clt  que  par  fuite  de  f 'inaccuratejje  des  expériences  que  le  mouve- 
ment diurne  ne  peut  être  décelé  û).  Pour  Galilée,  comme  pour  Copernic,  la 
terre  poflede  un  mouvement  réel.  Lorsque  plus  tard  Newton  (qui,  lui  aufli, 
n'admet  pas  le  monde  fphérique  7))  déclare  carrément  qu'il  exilte  un  efpace 
abfolu  8),  il  ne  fait,  félon  Huygens,  qu'exprimer  l'opinion  courante  9). 

Quoiqu'il  foie  certain  que  Huygens  n'ait  à  aucune  époque  de  fa  vie  proclamé 
l'exiltencc  d'un  efpace  abfolu,  on  peut  cependant  diftinguer  chez  lui  diverfes 
opinions  qui  lé  fuccèdent  et  parfois  fe  confondent. 


cartes  („Les  Principes  de  la  Philosophie" ,  III ,  §  1 4 ,  T.  IX  des  Œuvres ,  publ.  par  Adam  et 
Tannery,  p.  108)  dit  que  les  étoiles  .,gardent  vu  mesine  ordre  entr'  elles  &  se  trouuent 
tous-jours  également  distantes".  Dans  les  Pièces  qui  suivent  Huygens  déclare  plusieurs  fois 
que  les  étoiles  peuvent  être  considérées  comme  immobiles  entre  elles. 

s)  Voir  p.  e.  ce  T.  p.  106  et  p.  141  (_ Années  1654  et  1^56). 

5)  Dans  le  „Dialogo  sopra  i  due  massimi  sistemi  del  mondo"  (voir  Edizione  Nazionale,  VII, 
p.  152  et  p.  201  et  suiv.),  Galilée,  après  avoir  réfuté  Terreur  de  ceux  qui  pensent  qu'une 
balle  de  canon,  tirée  verticalement  en  l'air,  doit  retomber  à  une  grande  distance  du  canon  , 
dit  que  néanmoins  une  balle  de  canon,  par  suite  du  mouvement  diurne  delà  terre,  ne  retom- 
bera pas  exactement  à  l'endroit,  où  elle  serait  tombée  si  la  terre  ne  tournait  pas.  Consultez 
aussi  notre  T.  VI ,  p.  332 ,  où  il  est  question  d'expériences  de  ce  genre  de  Descartes ,  exécu- 
tées dans  le  but  de  démontrer  le  mouvement  de  la  terre. 

7)  Voir  „The  correspondence  of  Richard  Bentley  I).  D.  Vol.  I,  London  [cd.  by  Chr.  Words- 
worth],  J.  Murray,  1842".  Newton  écrit  (p.  71,  Sir  Isaâc  Newton  to  R.  Bentley,  Feb.  25  , 
1693.):  „  . .  many  ancient  philosophers  and  otliers. . .  hâve  allovved,  that  there  may  be 
worlds  and  parcels  of  matter  innumerable  or  infinité;  you  deny  this,  by  representing  it 
as  absurd. . .  but  you  do  not  prove  it  to  be  absurd".  Dans  le  „De  Mundi  Systemate  liber 
Isaaci  Newtoni",  Londini,  impensis  J.  Tonson,  J.  Osborn  &  T.  Longman,  1728,  il  est  dit 
que  les  étoiles  sont  en  repos  les  unes  par  rapport  aux  autres,  et  qu'elles  se  trouvent  à  des 
distances  différentes.  P.  33:  „Fhts  quiescunt  inter  se".  P.  64:  „Fix;e  quae  sunt  duplo  remo- 
tiores  erunt  sexdecim  vicibus  obscuriores". 

8)  Premier  „Scholium"  des  „Principia",  p.  5— 8  de  l'édition  originale:  „Spatium  absolutum, 
natura  sua  absque  relatione  ad  extemum  quodvis  semper  manet  similare  «Se  immobile;"  etc. 

?)  Voir  la  note  10  de  la  p.  209  qui  suit  :  „Ita  omnes  vulgo  Cmot  souligné  par  Huygens;  et  aussi 
Newton".  Comparez  aussi  la  p.  226,  premier  alinéa  de  la  Pièce  V,  la  p.  229,  deuxième. 

25 


194  AVERTISSEMENT. 


Il  n'a  garde,  du  moins  avant  1659  (année  de  la  découverte  des  théorèmes  fur 
la  force  centrifuge),  de  tâcher  d'approfondir  la  queftion  fi  complexe  et  peut-être 
fans  iflue  du  mouvement  et  du  repos,  qui  cependant  ne  cefTe  de  le  préoccuper  ') 
comme  elle  avait  préoccupé  bien  d'autres  penseurs  avant  lui 2).  Il  y  a  pourtant  un 
point  fur  lequel  il  a  une  conviction  bien  arrêtée  :  le  mouvement  reétiligne  et  uni- 
forme d'un  fyftème  matériel  par  rapport  à  fon  entourage  (tel  que  celui  d'un 
bateau  par  rapport  à  la  rive  3))  eft  imperceptible  pour  ceux  qui  font  emportés 
par  ce  mouvement  et  ne  confidèrent  que  ce  fyftème,  puisque  tous  les  phénomènes 
s'y  paflent  de  la  même  manière  que  fi  ce  fyftème  était  en  repos  par  rapport  à  fon 
entourage.  C'eft  là  fon  principe  de  la  relativité  4). 

Avant  1659  Huygens  ne  paraît  pas-avoir  confidéré  avec  attention  la  nature  du 
mouvement  circulaire  5) ,  mais  après  avoir  trouvé  en  cette  année  la  mefure  de  la 


alinéa  de  la  Pièce  VI,  et  la  p.  231  ,  quatrième  alinéa. 

Borelli  en  1666  parle  d'un  „universum"  ou  „mundanum  spatium"  par  rapport  auquel  les 
étoiles  fixes  sont  en  repos  (voir  à  la  p.  227  le  dernier  alinéa  de  la  note  2)  ;  mais  l'existence 
objective  d'un  pareil  espace  n'est  pas  un  dogme  pour  lui,  puisqu'en  1667  (voir  les  trois 
premiers  alinéas  de  la  même  note)  il  parle  d'un  «spatium  mundanum"ou  „universum"  par 
rapport  auquel  la  terre  est  en  repos.  Galilée  ne  pose  pas  nettement  la  question  du  mou  vement 
«véritable"  ou  „absolu".  Newton  quoiqu'il  admette  l'immobilité  des  étoiles  fixes  les  unes 
par  rapport  aux  autres  et  que  d'autre  part,  il  appelle  l'espace  absolu  „immobile"  (voir  les 
notes  7  et  8  de  la  p.  193)  ne  dit  point  que  l'espace  absolu  est  immobile  par  rapport  aux 
étoiles.  Avant  Newton,  G.  Bruno  (qui,  lui,  attribue  des  mouvements  divers  aux  étoiles, 
voir  p.  192,  note  4)  avait  déjà  appelé  le  „spacium"  ou  „universo"„immobile"(  voir  la  note  6 
de  la  p.  199). 

')  Ce  T.  p.  1 1 1  :  „Quidnam  in  corporibus  quies  sit  aut  motus  nisi  aliorum  corporum  respectu 
non  videturintelligiposse"(i654).P.  i43:„Nosautem  tam  perplexa;disputationiimmisceri 
nihil  opus"  (1656). 

a)  Entre  autres  G.  Bruno,  Gassend  (voir  sur  eux  la  note  suivante)  et  avant  eux  beaucoup 
d'auteurs  anciens  (voir  p.  e.  l'ouvrage  de  Sextus  Empiricus,  nommé  à  la  p.  226,  note  2, 
deuxième  alinéa). 

3)  Chez  Bruno  („La  Cena  de  le  Ceneri,  dialogo  terzio"  éd.  Wagner  (voir  p.  192,  note  4), 
Vol.  II  p.  171),  Galilée  (comparez  ce  T.  p  141)  et  Gassend  („Epistola?  très  de  Motu  im- 
presso  a  Motore  translato",  p.  478— 563  du  Vol.  III.  Tom.  Tertius,  1658 ,  des  „Petri  Gas- 
sendi. . .  Opéra  Omnia,  Lugduni ,  sumpt.  L.  Anisson  et  J.  B.  Devenet"  )  la  considération  du 
bateau  est  étroitement  liée,  comme  chez  Huygens,  à  celle  de  la  terre  en  mouvement;  ils 
parlent  tous  de  l'imperceptibilité  de  ces  translations  uniformes. 

4)  Comparez  ce  T.  p.  27. 

5)  Ainsi  il  lui  arrive  de  dire  en  1654  (ce  Tome  p.  m):  „Neque  nobis  necesse  sit  quxrere  an 
aliquid  in  universo  hoc  rêvera  quiescat  aut  quidnam  illud  sit.  An  terra  consistât  an  calum 
steîlarum" . 


AVERTISSEMENT.  1 95 


Force  centrifuge,  il  croit  apercevoir  que  la  rotation  a  un  caractère  „abfolu" 
quoiqu'il  ne  fe  ferve  pas  de  cette  expreffion  6)  et  que  vers  la  fin  de  fa  vie  il  feravife: 
l\\  correfpondance  avec  Leibniz  fait  voir  l'un  et  l'autre.  En  effet,  le  22  juin  1694 
Leibniz  lui  écrivit7):  „11  me  lémble  cependant  que  vous  même,  Monfieur, 
ciliés  autres  fois  du  fentiment  de  M.  Newton  a  l'égard  du  mouuement  circulaire", 
a  quoi  l  [uygens  répondit  8)  le  24  août  de  la  même  année:  „Pour  ce  qui  eft  du 
mouvement  ablblu  et  relatif,  j'ay  admire  voftre  mémoire  ,  de  ce  que  vous  vous 
elles  fouvenu,  qu'autrefois  y)  j'eftois  du  fentiment  de  Mr.  Newton,  en  ce  qui 
regarde  le  mouvement  circulaire.  Ce  qui  eft  vray,et  il  n'y  a  que  2  ou  3  ans  que 
j'ay  trouvé  celuy  qui  eft  plus  véritable,  duquel  il  femble  que  vous  n'eftes  pas 


6)  L'expression  „mouvement  absolu",  correspondant  à  l'idée  d'un  „espace  absolu"  par  rap- 
port auquel  la  terre  est  en  mouvement,  ne  paraît  pas  avoir  été  employée  avant  l'apparition 
des  „Principia"  de  Newton  (Le  P.  I.  G.  Pardies  se  sert  déjà  en  1 670  de  l'expression  «vitesse 
absolue"  —  voir  la  note  4  de  la  p.  227  qui  suit  —  mais  il  considère  apparemment  la  vitesse  par 
rapport  à  la  terre  comme  une  vitesse  absolue).  Huygens  avant  l'apparition  des  „Principia" 
de  Newton  se  sert  de  l'expression  :  „revcra  quiescere".  Plus  tard  on  rencontre  chez  lui  l'ex- 
pression: «motus  verns".  Il  n'emploie  l'expression  «mouvement  absolu"  que  dans  la  lettre 
du  24  août  1694  à  Leibniz.  Quoique  l'expression  „motus  verus"  puisse  désigner,  et  désigne 
souvent  chez  Huygens,  un  mouvement  absolu,  elle  n'est  pas  cependant  équivalente  à  l'ex- 
pression «motus  absolu  tus";  c'est  un  terme  ambigu.  En  effet,  tandis  qu'il  y  a  une  opposition 
formelle  entre  les  termes  «mouvement  relatif"  et  «mouvement  absolu",  il  n'en  est  pas  de 
même  des  expressions  «motus  relativus"  ou  «motus  respectivus"  et  «motus  verus":  en  1688 
Huygens  écrit  (voir  la  p  222  qui  suit):  «Corpora  qua;  mutuo  respectu  moventur,  ea  vere 
moventur".  Et  ailleurs  (voir  la  p.  231  qui  suit):  «Ego...  nullum  alium  essemotumeorporum 
arbitror  quam  mutuo  respectu.  I  lune  esse  verum." 

En  1 660  toutefois  (voir  notre  T.  XV ,  p.  459)  Huygens  s'exprime  comme  suit  en  parlant 
du  système  de  Copernic,  comparé  avec  celui  de  Tycho  Brahé:  «Utrum  enim  adhibeam 
parum  admodum  interest  ad  phxnomena  quod  attinet.  Sed  rei  veritas  haud  aliter  quam 
Copernicum  sequendo  exp/icatur."  Cette  affirmation  indique-t-elle  que  Huygens  admet  en  ce 
moment  le  mouvement  absolu?  Il  faut  peut-être  répondre  affirmativement  à  cette  question; 
comparez  à  la  p.  197  la  fin  de  la  note  5  de  la  p.  196. 

Notons  cependant  qu'après  1659  Huygens  s'exprime,  en  parlant  du  mouvementr<?c7'///ig-»£, 
(il  veut  dire  sans  doute  le  mouvement  rectiligne  uniforme)  dans  des  termes  analogues  à  ceux 
qu'il  aurait  pu  employer  auparavant.  Dans  l'annotation  numérotée  15.1  de  la  p.  183  de  ce 
Tome  il  écrit:  «Il  n'y  a  rien  qui  distingue  le  mouvement  droit  d'avec  le  repos ,  et  que  l'un 
et  l'autre  n'est  que  relatif,  Festendue  du  monde  estant  infinie''''  (1668). 

7)  Voir  les  p.  645 — 646  de  notre  T.  X. 

8)  Voir  les  p.  669—670  du  T.  X. 

9)  Huygens  parle  sans  doute  des  années  1672 — 1676,  pendant  lesquelles  Leibniz  et  lui  séjour- 
nèrent simultanément  à  Paris.  Dans  la  lettre  qui  suit  Leibniz  fait  expressément  mention  de 
la  ville  de  Paris. 


I96  AVERTISSEMENT. 


éloigné  non  plus  maintenant,  fi  non  en  ce  que  vous  voulez,  que  lorfque  plusieurs 
corps  ont  entre  eux  du  mouvement  relatif,  ils  aient  chacun  un  degré  de  mouve- 
ment véritable,  ou  de  force  x),  en  quoy  je  ne  fuis  point  de  voftre  avis."  Enfin  dans 
une  lettre  du  14  feptembre  2)  Leibniz  ajouta  encore  :  „Comme  je  vous  difois  un 
jour  à  Paris  qu'on  avoit  de  la  peine  à  connoiftre  le  véritable  fujet  du  Mouuemcnt, 
vous  me  répondîtes  que  cela  fe  pouuoit  par  le  moyen  du  mouuement  circulaire, 
cela  m'arrefta  3);  et  je  m'en  fouuins  en  lifant  à  peu  près  la  même  chofe  dans  le 
liure  de  Monf.  Newton  4)  mais  ce  fut  lorfque  je  croyois  déjà  voir  que  le 
Mouuement  circulaire  n'a  point  de  privilège  en  cela.  Et  je  voy  que  vous  eftes 
dans  le  même  fentiment." 

On  s'aperçoit  donc  que  la  conception  de  Huygens,  abandonnée  depuis  5),dela 
nature  „abfolue"  de  la  rotation  s'était  formée  chez  lui  bien  avant  la  publication, 
en  1687,  des  „Principia"  de  Newton,  et  cette  conclufion  à  laquelle  la  cor- 
refpondance  avec  Leibniz  nous  mène  e(t  confirmée  par  la  Pièce  que  nous 
venons  de  publier  aux  p.  182 — 186.  En  effet,  l'annotation  numérotée  15  de  la 
p.  183  montre  qu'il  a,  en  1668,  fait  part  à  l'Académie  des  Sciences  de  fa 
manière  de  voir  fuivant  laquelle  le  „mouvement  droit  n'eft  que  relatif  entre  divers 
corps,  le  circulaire  autre  chofe  et  a  fon  y.pirypiov que  le  droit  n'a  point"  <J).  Si 
les  deux  correfpondants  défignent  cette  conception  du  mouvement  circulaire 


')  La  citation  n'est  pas  littérale;  Leibniz  avait  écrit  (T.  X,  p.  645):  .  . .  que  véritablement 
chacun  [chaque  corps]  a  un  certain  degré  de  mouuement  ou,  si  vous  voulés de  la  force". 
Comparez  sur  les  opinions  de  Leibniz  les  notes  10  delà  p.  197,  2  de  la  p.  198  et  8  de 
la  p.  199. 

2)  Voir  la  p.  681  du  T.  X. 

3)  Dans  son  Traité  „Dynamica  de  Potentia  et  Legibus  Naturx  Corporea:"  (Leibnizens  math. 
Schriftenjierausg.  v.  C.  I.  Gerhardt,  Halle,  IL  W.  Schmidt,  Bd.  VI,  1860)  Leibniz 
(p.  508)  raconte  le  même  fait  dans  les  ternies  suivants  :  „Memini  quidem  viro  cuidam  pra> 
claro  olim  visum  ex  motibus  quidem  rectilineis  non  posse  discerni  sedem  subjectumve 
motus,  posse  tamen  ex  curvilineis,  quoniam  qua?  rêvera  moventur,  recedere  conantibus  a 
centro  motus  sui." 

4)  Il  s'agit  des  derniers  alinéas  du  „Scholium"  (p.  9 — 1 1  de  l'édition  originale  des  „PhiIosophiœ 
naturalis  Principia  mathematica")  qui  précède  les  „Axiomata  sive  leges  motus". 

5)  Voir  cependant  la  note  5  de  la  p.  198. 

6)  Ce  xpiz-hpiov  consiste  évidemment  dans  la  tension  du  fil  (dans  le  cas  où  la  rotation  est  celle  d'un 
globe  attaché  à  un  fil),  tension  qui  permet  de  calculer  le  nombre  de  rotations  par  seconde. 

Il  est  vrai  qu'à  l'époque  où  Huygens  écrivit  les  Pièces  qui  suivent  sur  la  nature  du  mouve- 
ment il  eût  pu  s'exprim?r  dans  les  mêmes  termes.  Lorsqu'à  cette  époque  il  appelle  la  rotation 
un  mouvement  relatif  des  parties  d'un  corps  les  unes  par  rapport  aux  autres,  il  n'en  est 
pas  moins  vrai  que  ce  mouvement  relatif  est  „autre  chose"  que  le  mouvement  «relatif  entre 
divers  corps".  Mais  il  indique  clairement  que  son  opinion  a  subi  un  changement  en  écri- 


AVERTISSEMENT.  1 97 


comme  „le  fenriment  de  M.  Newton",  c'eft  qu'elle  n'avait  été  publiée  que  par  lui 
et  qu'elle  avait  reçu  tant  de  relief  par  Ton  expérience  célèbre  du  feau  tournant 7). 

D'après  la  correfpondance  avec  Leibniz  et  les  annotations  de  la  p.  183110115 
Pommes  donc  en  droit  d'admettre  qu'après  1659  Huygens  confidère  le  mouvement 
reftiligne  uniforme  comme  relatif8)  et  le  mouvement  circulaire  comme  abfolu;  il 
lemble  môme  que  parfois,  lorsqu'il  parle  du  syftème  de  Copernic,  il  confidère 
(fans  faire  aucune  différence  entre  les  tranflations  et  les  rotations)  les  mouve- 
ments des  planètes  comme  des  mouvements  abfolus  ou  mouvements  par  rapport 
a  un  „fpatium  mundanum"  '•>). 

Remarquons  cependant  qu'il  écrit  en  1668  (?)  :  „que  le  mouvement  d'un  corps 
peut  eftre  en  mesme  temps  véritablement  égal  et  véritablement  accéléré  félon 
qu'on  raporte  fon  mouvement  a  d'autres  différents  corps"  IO).  Voir  à  ce  fujet  le 
T.  VI,  p.  327  et  328.  On  peut  dire  que  Huygens  émet  ici  incidemment  une 
opinion  relativifte  remarquable  ").  Il  faut  avouer  qu'il  n'eft  pas  bien  clair  com- 
ment l'idée  qu'on  peut  attribuer  à  un  corps  différents  mouvements  également 
véritables  doit  s'accorder  avec  l'idée  que  le  fyftème  de  Copernic  eft  le  feul 
fyltcme  agronomique  vrai. 

Après  l'apparition  des  „Principia"  de  Newton  (1687)  nous  voyons  Huygens 
combattre  la  théorie  de  l'efpace  abfolu  d'après  laquelle  un  corps  ne  peut 
évidemment  pofîeder  qu'un  feul  mouvement  vrai. 

Ce  n'eft,  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut,  que  ,,2  ou  3  ans"  avant  1694  que 


vaut  (voir  la  p.  232  qui  suit).  „/)/«  putavi  in  circulari  motu  haberi  veri  motus 
y.ptTypiov  ex  vi  centrifuga."  Comparez  aussi  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  226.  Malgré 
l'ambiguité  de  l'expression  „motus  verus"  (comparez  la  [note  6  de  la  p.  195)  nous  croyons 
pouvoir  dire,  en  ayant  égard  au  troisième  alinéa  de  la  p.  226,  que  cette  expression  désigne 
ici  le  mouvement  absolu  ou  mouvement  par  rapport  à  l'espace  absolu. 

7)  Voir  l'alinéa  qui  commence  à  la  p.  9  de  l'édition  originale  des  „Principia". 

8)  Comparez  le  troisième  alinéa  de  la  note  6  de  la  p.  195. 

9)  Comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  note  6  de  la  p.  1 95. 

IO)  Leibniz  dans  le  Traité  posthume  „Dynamica  de  Potentia,  etc."  (voir  le  T.  X  p.  645,  note 
25)  parle  aussi  (p.  508)  de  l'„a?quipoIlentia  liypothesium"  et  ajoute:  „..  ex  solo  principio, 
quod  motus  sua;  nature  sit  respectivus  adeoque  oinnes  hypothèses  semel  consentientes 
semper  idem  producant,  esters  Naturas  leges  hactenus  expositœ  demonstrari  potuissent, 
quod  admonere  opéra;  pretium  fuit".  Mais  il  n'a  pas  développé  cette  pensée,  ce  qui  sans 
doute  n'aurait  pas  été  chose  facile. 

")  Devens  nous  en  conclure  que  lorsqu'en  1694  il  évoque  le  souvenir  de  l'entretien  avec 
Leibniz  à  Paris  (comparez  la  noce  9  de  la  p.  195),  et  lorsque  vers  la  fin  de  sa  vie  il  écrit  le 
passage  cité  à  la  note  6  de  la  p.  196  et  autres  passages  semblables,  il  exagère  quelque  peu 
la  fermeté  de  sa  croyance  ancienne  au  mouvement  vrai  ou  absolu  ? 


I98  AVERTISSEMENT. 

Huygens  penfe  avoir  trouvé  le  fentiment  „qui  efr,  plus  véritable"  que  „le  fenti- 
ment  de  Mr.  Newton."  Il  s'exprime  à  ce  propos  le  plus  fortement  dans  fa  lettre  à 
Leibniz  du  29  mai  1694 '),  où  l'on  lit  :  „Je  vous  diray  feulement,  que  dans  vos 
notes  fur  des  Cartes  j'ay  remarqué  que  vous  croiez  abfonum  ejje  nullum  dar'i 
moîum  realem ,  fed  tantum  relaùvum  2).  Ce  que  pourtant  je  tiens  pour  très  con- 
fiant, fans  m'arrelter  au  raifonnement  et  expériences  de  Newton  dans  fes  Prin- 
cipes de  Philofophie,  que  je  fcay  efirre  dans  l'erreur,  et  j'ay  envie  de  voir  s'il  ne 
fe  retractera  pas  dans  la  nouvelle  édition  de  ce  livre,  que  doit  procurer  David 
Gregorius  3).  Des  Cartes  n'a  pas  allez  entendu  cette  matière". 

Bien  malheureufement  aucune  des  Pièces  que  nous  poffédons  ne  nous  fait  con- 
naître fuffifamment  les  raifonnements  qui  ont  amené  Huygens  à  s'exprimer  dans 
des  termes  fi  catégoriques.  Elles  fuffifent  cependant  pour  nous  faire  voir  quel 
fens  il  faut  attribuer  à  la  relativité  de  la  rotation  à  une  époque  où  il  ne  croyait 
plus  „in  circulari  motu  haberi  veri  motus  Kpnvipiov  ex  vi  centrifuga"  4)  rellecon- 
fifte  en  ceci  que  les  parties  d'un  corps  tournant  ont  un  mouvement  relatif  les  unes 
par  rapport  aux  autres;  ce  mouvement  relatif,  dont  la  direction  change  conti- 
nuellement, tandis  que  les  diltances  demeurent  invariables  à  caufe  des  liens,  fe 


')  Voir  la  p.  614  de  notre  T.  X. 

')  Les  italiques  se  trouvent  dans  la  lettre  nommée;  ce  n'est  pas  cependant,  comme  on  pourrait 

le  croire,  une  citation  littérale  du  texte  de  Leibniz,  sur  lequel  on  peut  consulter  la  note  45 

de  la  p.  614  du  T.  X.  Voir  aussi  la  note  8  de  la  p.  1 99. 

3)  Consultez  sur  la  préparation  de  la  seconde  édition  des  MPrincipia",  qui  eut  lieu  en  1713 
par  les  soins  de  Cotes,  les  p.  124 — 135  de  l'ouvrage  de  Rouse  Bail  :  „An  essay  on  Newton's 
Principia",  London  and  New- York,  Macmillan  and  Co.  1893".  Elle  ne  contient  aucune 
rétractation  de  ce  genre. 

4)  Voir  p.  196,  note  6.  Dans  la  même  Pièce  où  on  lit  les  paroles  citées  dans  le  texte  il  dit  que  le 
„motus  circularis"  est  „relativus  partium  in  partes  contrarias  concitatarum". 

5)  En  1688  il  écrit  (voir  la  p.  222  qui  suit):  „ln  hoc  motu  partes  recedere  conantur  a  se  mutiio 
vel  a  puncto  ipsarum  respectu  definito,  idque  eo  majore  vi  quo  major  est  motus  ipsarum 
relativus."  Dans  une  autre  Pièce  (voir  la  p.  226  qui  suit)  il  écrit:  „Motus  circulationis  est 
motus  relativus  in  rectis  pnrallelis,  mutata  continué  directione,  et  manentedistantiapropter 
vinculum."  Huygens  semble  admettre  (excepté  dans  le  passage  cité  à  la  p.  197,  troisième 
alinéa)  que,  si  non  les  directions  des  mouvements,  du  moins  les  changements  de  ces  direc- 
tions ont  dans  l'espace  entièrement  vide  un  caractère  absolu.  Voir  sur  la  question  des 
directions  les  notes  1  de  la  p.  220,  1  de  la  p.  224  et  6  de  la  p.  231.  Le  passage  de  Huygens 
dans  la  note  1  delà  p.  220,  ainsi  que  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  225  font  voir  qu'il  ne  pensait 
pas  avoir  nettement  expliqué  la  conception  relativiste  qui  s'imposait  à  son  esprit.  Dans  une 
des  Pièces  qui  suivent  (p.  230,  premier  alinéa  de  la  Pièce  VII)  il  semble  vouloir  dire  que 
le  mouvement  circulaire  est  „respectivus"  pour  cette  seule  raison  qu'on  ne  peut  pas  dire 
„centrum  circulationis  quiescere  in  mundo".  Néanmoins  il  considère  son  opinion  comme 
tout-à-fait  contraire  à  celle  de  Newton.  Dans  cette  même  Pièce  il  déclare  (p.  231  )  que  le 


AVERTISSEMENT.  199 


reconnaît  à  la  force  centrifuge  5)-  Quant  à  l'efpace  infini,  il  ne  poflede  pas  le 
caractère  fémi-matériel  que  lui  attribuent  G.  Bruno0)  et  Descartes7);  le  vide 
cxilte  quoi  qu'en  penfe  Leibniz8);  fur  ce  point  du  moins  Huygens  eft  d'accord 
avec  Newton  9). 


mouvement  „quem  isti  verum  dicunt"  n'existe  pas  „in  rerum  natura",  et  dans  le  recueil 
„Anecdota"  p.  e.  on  lit  sur  une  feuille  détachée:  „motum  non  alium  quam  relativum 
dari.  etiam  vertiginis  motmn  relativum.  contra  Newtonum." 

6)  G.  Bruno  se  sert  souvent  de  l'expression  „spacium  anhereum"  ou  „a:ther";  p.  e.  „De  im- 
menso  et  innumerabilibus,  seu  de  universo  et  mundis",  p.  212:  „omnia  in  uno  eodemque 
a?thereo  spacio";  p.  390:  „eonsistentia  mundi  astrorum. . .  sine  pondère  in  amplo  a?there". 
Dans  le  Traité  „de  la  Causa,  Principio  et  Uno",  éd.  Wagner  (voir  p.  192,  note  4),  Vol.  II,  il 
dit:  „È  dunque  l'universo  uno,  infinito,  immobile...  è  talmente  materia,che  nonèmateria". 

r)  Descartes  „Les  Principes  de  la  Philosophie",  II,  §  16  (T.  IX  des  Œuvres,  publ.  par  Adam 
et  Tannery,  p.  71)  s'exprime  comme  suit:  „Pour  ce  qui  est  du  vuide,  au  sens  que  les  Philo- 
sophes prennent  ce  mot,  à  sçavoir  pour  vn  espace  où  il  n'y  a  point  de  substance,  il  est 
éuident  qu'il  n'y  a  point  d'espace  en  l'vniuers  qui  soit  tel ,  pource  que  l'extension  de  l'espace 
ou  du  lieu  intérieur  n'est  point  différente  de  l'extension  du  corps.  Et  comme  de  cela  seul 
qu'vn  corps  est  étendu  en  longueur,  largeur  &  profondeur,  nous  auons  raison  de  conclure 
qu'il  est  vne  substance,  à  cause  que  nous  conceuons  qu'il  n'est  pas  possible  que  ce  qui  n'est 
rien  ait  de  l'extension,  nous  deuons  conclure  le  mesme  de  l'espace  qu'on  suppose  vuide:  à 
sçavoir  que  puis  qu'il  y  a  en  Iuy  de  l'extension  ,  il  y  a  nécessairement  aussi  de  la  substance." 

8)  Leibniz  („Dynamica  de  Potentia,  etc."  p.  51 1):  „omnis  firmitas  oritur  ab  appressione  a  111- 
bientis.  Igitur  corpus  omne  ab  omni  parte  ambiri  necesse  est,id  est  vacuum  non  datur."  À 
la  p.  508,  déjà  deux  fois  citée  (p.  196  note  3  et  p.  197  note  10)  du  même  Traité  Leibniz 
parle  comme  suit  de  la  nature  du  mouvement  circulaire:  „...  omnibus  exacte  consideratis 
reperi,  motus  circulares  nihil  aliud  esse  quam  rectilineorum  compositiones  (jusque  là, 
cette  opinion  s'accorde  avec  celle  de  Huygens,  exprimée  dans  les  Pièces  qui  suivent), 
neque  alia  in  Natura  esse  retinacula  quam  ipsas  motus  leges.  Et  ideo  nobis  aliquando  non 
apparet  a-quipollentia  hypothesium,  quod  omnia  éventa  aliquando  non  apparent  ob  corpo- 
rum  ambientium  inscnsibilitatem,  et  sa?pe  systema  aliquod  corporum  cum  aliis  inconrnuni- 
cans  videtur,  contra  quam  res  se  habet".  Cette  opinion,  d'après  laquelle  le  milieu  ambiant 
jouerait  un  rôle  dans  les  phénomènes  qu'on  observe  chez  les  corps  tournants,  n'est  pas  celle 
de  Huygens  (voir  p.  e.  la  p.  230  qui  suit:  „..spatio  vacuo"..  et  p.  231  :  „...  spatio  il  1  i 
infinito  et  inani. . ."). 

Remarquons  encore  que  chez  Leibniz  il  faut  toujours  faire  une  distinction  entre  le  point 
de  vue  du  métaphysicien  et  celui  du  physicien.  La  force  absolue  et  le  „mouvement  absolu 
véritable"  (qui  ne  prouve  nullement,  suivant  Leibniz ,  „la  réalité  de  l'espace  en  soi";  voir 
la  p.  1 17  de  l'ouvrage  nommé  dans  la  note  1  de  la  p.  237  qui  suit)  peuvent  exister  sans  que 
(suivant  Leibniz)  le  physicien  puisse  les  apercevoir.  Voir  p.  e.  le  „Specimen  dynamicum  , 
Pars  II"  dans  „Lcibnizens  math.  Schriften",  Gerhardt  VI,  où  il  écrit  (p.  248):  „Etsi. . . 
vis  aliquid  reale  et  absolutum  sit ,  motus  tamen  [le  mouvement  tel  qu'il  apparaît  au  physicien] 
ad  classcm  pertinct  phxnomenorum  rcspectivorum,  et  veritas  non  tam  in  phrnomenis  quam 
in  causis  spectatur".  Cette  .,vis"  qui  ne  se  manifeste  pas  dans  les  phénomènes  est  tout 
autre  chose  que  la  „vis"  de  Huygens  ou  de  Newton. 

y)  »(^ptice:  sive  de  rellexionibus,  refractionibus  etc.  libri  très,  auctore  Isaaco  Newton,  Lon- 


200  AVERTISSEMENT. 


Les  Pièces  en  queftion  font  en  afTez  grand  nombre.  Ainfi  il  n'y  pas  moins  de 
cinq  ou  fix  projets  de  préface,  plus  ou  moins  achevés,  et  encore  quelques  autres 
Pièces  concernant  exclufivement  la  queftion  du  mouvement  abfolu  ou  relatif, 
deltinées  peut-être  à  être  inférées  dans  une  telle  préface.  Prifes  enfemble  ces 
Pièces  font  pleines  de  répétitions  quoique  la  rédaction  diffère  presque  toujours. 
11  ne  femble  pas  néce (faire  de  les  reproduire  toutes.  Nous  commencerons  par 
donner  en  entier  dans  une  Première  Partie  ce  qui  femble  être  le  plus  récent  des 
projets  de  préface,  où,  par  fuite,  l'hiftorique  eft  pourfuivi  le  plus  loin,  fauf  à  y 
ajouter  en  Appendice  une  Pièce  remarquable  où  Huygens  attaque  l'attitude  de 
Mariotte  envers  lui  concernant  la  théorie  du  choc  et  combat  quelques-unes  de 
fes  idées.  Puis  nous  ferons  fuivre  dans  une  deuxième  Partie  divers  paflages 
où  Huygens  expofe  fes  idées  fur  l'efpace  et  la  nature  relative  ou  abfolue 
du  mouvement. 


»«« 


dini,  impensis  G.  &  J.  Innys,  17 19",  p.  367:  „.. .  liquet,  spatia  cœlestia  omnis  sensibili 
resistentiœ,  &  consequenter  omnis  sensibilis  materiœ,  expertia  esse".  P.  371  :  „. . .  omnino 
necesse  est  ut  spatia  cœlestia  omni  materia  sint  vaciia;  nisi  forte  excipiendi  erunt  tenuissimi 
aliqui  vapores,  exhalationes,  vel  effluvia,  quae  oriantur  ex  atmosphteris  terra:,  plaiietaruni 
&  cometarum;  &  œthereum  aliquod  médium  longe  longeque  rarissimum". 


PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  [169O?]  201 


PREMIÈRE  PARTIE.  ') 

PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE  POUR  UN  TRAITÉ  SUR 
LE  CHOC  DES  CORPS  ET  LA  FORCE  CENTRIFUGE  ■). 

[1690?]  3) 

Cum  multa  ad  naturalem  fcientiam  attinentia  4)  diligentius  curiofiusque  aetate 
noftra  quam  prioribus  faeculis  inveftigata  funt,  tum  in  his  quse  adcorporum  motus 
pertinent  non  pauca  funt  animadverfse  s),  de  quibus  ne  quaererequidem  prifcis 
philofophis  in  mentem  venerit");  quse  tamen  et  cognitione  digniflima  erant,  et 
ad  mechanicas  phyficafque  rationes  apprime  utilia.  In  his  funt  quse  de  defcenfu 
gravium,  deque  proje&orum  corporum  linea  Parabolica  Galileus féliciter  invenit, 
novaeque  fcientiae  titulo  jure  infignivit 7).  quae  fcientia  deinde  à  nobis  quoque 
inter  caeteros  exculta  eft,  et  non  exigna accefllone  aucta,  cum  pendulorum  recurfus 
curvse  Cycloidis  opéra  sequalis  efFecimus,  pendulaque  ipfa  automatis  horologijs 
adaptavimus.  Tum  centra  oscillationis  reperimus  multum  prius  quaefita.  quae 
omnia  in  opère  illo  quod  Horologium  Ofcillatorium  inferiptum  eft  explicavi- 
mus  8).  Sunt  eciam  seque  nova  quae  ad  colliforum  corporum  perculTiones  fpec- 
tant.  itemque  ad  vires  circulariter  motorum,  quibus  a  centro  recedere  conantur. 


')  Cette  Partie  est  empruntée  à  quelques  feuilles  détachées  qui  se  trouvent  dans  le  portefeuille 
L  (voir  la  note  1  de  la  p.  2 1 3).  Le  début  de  la  Première  Partie  est  emprunté  à  la  p.  39  de  ce 
portefeuille.  Elle  concerne  l'historique  de  la  théorie  de  la  percussion. 

*)  Du  dernier  sujet  on  ne  trouvera  dans  ce  projet  que  quelques  indications  au  début.  Évidem- 
ment Huygens  s'était  proposé  d'en  traiter  plus  amplement  vers  la  fin  de  la  préface  projetée. 

3)  Voir  à  propos  de  cette  date  la  note  4  de  la  p.  202. 

4)  Leçon  alternative:  „spectantia'\ 

5)  Lisez:  „animadversa". 

*)  Leçon  alternative  au  lieu  de  „in  mentem  venerit"  :  „instituerint". 

r)  Il  s'agit  de  l'ouvrage  de  1638  „Discorsi  e  dimonstrazioni  mathematiche  intorno  à  due  nuove 

scienze"  (Voir  la  note  1  de  la  p.  3 1  de  notre  T.  I).  On  trouve  les  sujets  mentionnés  dans  les 

^Giornate  terza  e  quarta",  p.  197 — 313  du  Vol.  VIII  (1898)  de  l'édition  nationale  des 

„Operedi  Galilei". 
8)  Voir  les  pp.  5 — 10  et  91 — 146  de  l'édition  originale  de  r„Horologiumoscillatorium"  publiée 

en  1673. 

26 


202  PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  [1690?] 


quorum  illa  ante  nos  aliqui  infpicere  ceperunt  nec  multum  tamen  promoverant, 
iita  vero  nemo  adhuc  attigerat  quorum  fummam  publiée  expofuimus,  velut 
mantiffae  loco  operi  jam  diéto  adjunctam  ').  De  utroque  aucem  argumento  hic 
agere  infticuimus  a)  quoniam  ipfas  quidem  leges  horum  motuum  in  lucem  emifi- 
mus 3)  ,  demonftrationes  vero  poftea  daturos  polliciti  fumus.  quod  eo  magis  prae- 
ftare  debemus,  quod  in  ijs  quas  de  Luce  et  de  Gravitate  nuper  evulgavimus,  non 
nunquam  hasce  motus  régulas  ad  alia  demonftranda  adhibemus  4).  ac  primum 
quidem  de  communicato  motu  ex  appulfu  mutuo  corporum  inquiremus  ubi  et  de 
mollibus  demonftrationes  novas  proferemus  s) ,  quas  aliquanto  ferius  6)  quam 
esteras  reperimus  7).  Porro  ut  aliorum  quoque  ftudia  in  hoc  argumento  cognos- 
cantur  8)  non  pigebit  omnem  ejus  progreflum  et  incrementa  ab  origine 
exponere. 

Itaque  quantum  video  annis  ab  hinc  50  aut  amplius  de  metienda  vi  Percufllonis 
quaeri  caeptum  eft  9)  quamquam  jam  anteGalilei  quandam  commentationem  hac 
de  re  extitifle  feribit  Alph.  Borellus  ,0).  Sed  juvenili  ejus  aetate  editam  ,  ac  poft- 
modum  retraclatam  improbatamque.  Poftea  vero  provecla  jam  aetate  Galileum 
denuo  in  hanc  difquifitionem  incubuifle,  nec  tamen  in  chartis  ejus  poft  obitum 


')  Voir  les  p.  159—161  de  l'édition  originale  de  P„Horologïum  oscillatorium"  ou  les  p.  63B — 

66b  de  ce  Tome. 
a)  L'ouvrage  pour  lequel  la  présente  préface  fut  écrite  n'a  jamais  paru  sous  cette  forme.  Celui 

„Demotu  corporum  ex  percussione"  que  nous  avons  reproduit  aux  p.  31 — 91  qui  précèdent 

et  celui  „De  vi  centrifuga"  que  nous  reproduisons  plus  loin  dans  ce  Tome,  n'ont  paru 

qu'en  1703  dans  les  „Opuscula  postuma". 

3)  Voir  (p.  179— 181)  pour  les  lois  de  la  percussion  l'„Extrait  d'une  lettre  de  M.  Hugensà 
fauteur  du  Journal'' et  pour  celles  de  la  force  centrifuge  la  note  1  qui  précède. 

4)  Comparez  pour  le  „Traité  de  la  lumière"  (1690)  la  note  4  de  la  p.  151.  Quant  au  «Discours 
de  la  cause  de  la  pesanteur",  publié  dans  le  môme  ouvrage,  il  est  fondé  entièrement  sur 
l'existence  de  la  force  centrifuge.  Les  lois  qui  la  régissent  sont  appliquées  plus  particulière- 
ment aux  p.  142—143  de  l'édition  originale. 

5)  Comparez  les  p.  161  — 167.  Leçon  alternative:  „adferemus". 
tf)  Probablement  vers  1667  ;  voir  la  note  7  de  la  p.  \6i. 

7)  Ici  s'arrête  la  feuille  (Portef.  L,  p.  39), que  nous  avons  suivie  jusqu'ici.  Elle  contient  une 
leçon  plus  soignée  de  la  première  partie  de  celle  (Portef.  L ,  p.  36)  à  laquelle  nous  emprun- 
tons ce  qui  suit. 

8)  Leçon  alternative:  „non  ignorentur". 

')  Il  s'agit  des  ouvrages  de  Galilée  (1638),  de  Descartes  (1644)  et  de  Mousnerius  (inspiré  par 
Fabri)  (1646);  voiries  notes  7,  8  et  9  de  la  p.  178. 

IO)  Voir  la  première  page  du  „Proœmium"  de  l'ouvrage  de  1667 ,  cité  dans  la  note  4  de  la  p.  106 
de  notre  T.  VI.  Il  s'agit  probablement  de  l'écrit:  „Della  forza  délia  percossa",  qui  fut  com- 
posé par  Galilée  pendant  son  séjour  à  Padoue  de  1592  — 1610.  On  le  trouve  aux  p.  188  —  190 
du  Vol.  II  (1891)  de  l'édition  nationale  des  „Opere  di  Galilei".  Pour  l'histoire  de  cet  écrit 
nous  renvoyons  aux  p.  153 — 154  du  même  Volume. 


PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  [1690?]  203 

fuifle  repertum  quod  hue  fpeétaret  ut  idem  Borellus  auttor  efî  ").  Idque  contra 
opinionem  omnium  contigifie  dicit  quoniam  Galileus  in  dialogis  fuis  non  femel 
tanquam  de  re  multum  a  fe  agitata  ac  partim  explicatamentionemfecerat.  Scribit 
enim  in  quarto  Mechanicorum  Dialogo  I2)  diu  obfcuram  prorfus  hanc  materiam 
iibi  fui  (Te  cumque  multa  millia  horarum  in  ea  meditanda  infumfifTet,  tandem 
notitiam  nonnullam  eiïe  adeptum  eamque  primis  hominum  cogitationibus  pluri- 
mum  difeedentem  I3)  quam  quidem  poft  illam  de  projeclorum  motibus  doctrinam 
fcCe  expofiturum  promittit ,4).  Sed  credibile  eft  virumingeniofiflimum  ,s)  ne  tune 
quidem  fibi  fatisfecifTe  eoque  nihil  potius  quam  non  fatis  explorata  tradere  con- 
fultius  duxiiïe.  In  eodem  enim  extremo  dialogo  difFert  rurfus  tra&ationem  hanc, 
fummam  difficultatem  obtrudens  qua  faftum  fit  ut  a  nemine  quoquam  quihaétenus 
eam  aggreflus  fit,  penetrari  potuerint  intimi  ejus  receïïus,  utpote  maximis  tene- 
bris  obrepti  et  à  primo  hominum  conceptu  prorfus  alieni. 

Eodem  vero  tempore  fere  ab  Honor.0  Fabrio  I<5),  et  Renato  Cartefio  ,7)  res 
tentata  eft  qui  ita  de  Percufilone  egerunt  ut  quod  fieret  occurfu  corporum  in  fpatio 
nulla  alia  materia  impedito  exquirerent.  quorum  inventis  non  acquiefeens  idem 
argumentum  deinceps  refumfic  Alph.  Borellus,  Pifis  in  Italia  mathematices  Pro- 
feflor  l8).  Et  hi  quidem  omnes  non  certa  fatis  Principia  ufurpantes  et  quibusdam 
quafi  demonltrationibus  veris  falfa  miscuerunt  ,9),  nonnunquam  experimentis 
confona  afférentes,  nonnunquam  prorfus  contraria. 

Mihi  in  ha;c  ut  inquirerem  fecit  legum  illarum  quas  apud  Cartefium  inve- 
neram  abfurditas  et  ab  experimentis  diflenfio,  quas  tamen  ille  fummo  ftudio 


")  Voir  les  deux  dernières  pages  du  „Proœmium"  mentionné  dans  la  note  précédente,  mais 

aussi  la  note  1  de  la  p.  100  du  Tome  présent  et  la  note  4 
de  la  p.  28  du  T.  VIII  (1898)  de  l'édition  nationale  des 
„Opere  di  Galilei". 

Ajoutons  qu'on  trouve  ici  en  marge  la  figure  reproduite 
à  côté. 
,2)  Voir  la  note  8  de  la  p.  99. 

,3)  Leçon  alternative  :  „longe  abeuntem  ac  paradoxam". 
'♦)  Leçon  alternative:  „recipit". 

'')  Leçon  alternative  :  „summum". 
IS)  Voir  la  note  9  de  la  p.  178. 

17)  Voir  la  note  8  de  la  p.  178. 

18)  Voir  l'ouvrage  de  1667  mentionné  dans  la  note  10  de  la  p.  179.  Notons  que  cet  ouvrage 
parut  avant  que  les  règles  de  la  percussion  de  Huygens  furent  publiées  dans  le  „Journal  des 
Sçavans"  du  1 8  mars  1669.  Plus  loin  Huygens  parlera  des  publications  ultérieures. 

'9)  Quant  à  Borelli  Huygens  (Portef.  L,  p.  8)  indique  comme  fausses  ou  vicieuses  les  Prop.  64, 
119,  18  et  19  de  son  ouvrage.  On  les  y  rencontre  aux  pp.  121 ,  265,  43  et  46.  Elles  concer- 
nent divers  cas  du  choc  direct  des  corps  durs  où  les  solutions  de  Borelli  diffèrent  de  celles 
qu'on  obtient  en  appliquant  les  règles  de  Huygens. 


a04  PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PREFACE.  [iÔOO?] 

femper  défendit  uti  ec  difcipuli  ipfius,  e  quorum  numéro  erat  Fr.  Schotenius  '). 
adeo  ut  cum  anno  1654  alias  veriores  leges  reperiffem ,  invitus. . .  a) 

Quid  vero  ab  eo  tempore  aftumTit,  etquomodo  in  lucem  venerint  ha;  leges,  ea 
pleraque  ex  actis  diarijsque  Eruditorum  in  Gallia  BrittanniaqueEditiscognofcere 
licet,  quorum  haec  funt  Menfis  Jan.  et  Aprilis  3),  illa  Martij  anni  1669  4).  Ex 
ijs  nempe  apparet  eodem  fere  tempore  a  viris  Clar.  Wallifio,  Wrennoque,  et  a 
me,  Régulas  quasdam  de  motu  ex  occurfu  corporum  genito,  Oldenburgio  tra- 
ditas  fuiffe  qui  Societati  Regia;  tune  erat  a  secretis.  Apparet  etiam  meas  mihi 
aliquot  ante  annis  fuifle  cognitas  s)  cum  propofitos  a  Wrennio  et  Rookio  cafus 
aliquot  colliforum  corporum  fecundum  ipfas  fie  refolvifTem  ut  experimentis  illo- 
rum  definitiones  nollrse  exacte  quadrarent.  Régulas  enim  nullas  adhuc  reperiiïe  fe 
fatebantur.  Erat  autem  annus  1 66 1 ,  idem  quo  primum  Brittanniam  adieram  6). 
Caeterum  Walliiïj  Régula;  ad  corpora  ea  tantum  pertinebant  qua;  collifa  à  con- 
taclu  non  refilirent,  quorum  numéro  etiam  perfecte  dura  haberi  vult  ")  quod  et 
alijs  vifum  eft,  etfi  non  pauci  diiïentiant  quorum  mihi  verioropinio  eiïe  videtur 
ut  poltea  disquiretur  8).  refilire  autem  tantum  exiftimat  quibus  infledti  ac  rellitui 


')  Voir  les  pp.  4—6  et  8  du  Tome  présent.  Ajoutons  qu'on  lit  encore  en  marge  du  Manuscrit 
(Portef.  L,  p.  36  verso):  „Cum  autem  V.  Cl.  Fr.  Schotenius  earundem  patroci- 
nium  suscepisset  atque  ego  jam  veriores  invenissem,  aliquot  epistolis  de  hac 
re  inter  nos  fuit  disceptatum  1654." 

2)  II  y  a  ici  une  lacune,  mais  on  lit  en  marge  (Portef.  L,  p.  37  verso):  „me  jam  inde  ab 

2 
anno  1654  veras  leges  reperisse  qua;  ad  dura  seu  rcsistentia  pertinent.  Sed  de 
ijs  in  luce  edendis  supersedissc,  quod  prseter  cas  leges  superessent  quaedam 
de  motus  natura  nondum  penitus  mihi  nec  satis  liquido  perspecta,  qua;  longio- 
rem  meditationem  requirebant.  Comparez  l'alinéa  qui  commence  en  bas  de  la  p.  8  du 
Tome  présent. 

3)  Voir  les  „Philosophical  Transactions"  du  1 1  janvier  1669,  p.  864 — 868  du  Vol.  3  et  celles 
du  12  avril  1669,  p.  925 — 928  du  Vol.  4, ou  les  pp.  346— 348,  359 — 36261429 — 433  de 
notre  T.  VI. 

4)  Voir  les  p.  179— 181  du  Tome  présent.  On  lit  encore  en  marge  (Portef.  L,  p.  37  verso): 
„Gallicum  diarium  annotavi  in  Transact.  fuisse  1 1  febr.  69".  En  vérité,  le  «der- 
nier Journal  d'Angleterre"  (voir  la  p.  181)  mentionné  dans  le  „Journal  des Sçavans"  du 
18  mars  1669  n'était  pas  à  la  rigueur  le  N°.  43  du  11  janvier,  que  Huygens  avait  en  vue, 
mais  le  N°.  44  du  1 5  février. 

s)  Leçon  alternative:  „pcrspcctas". 

6)  Comparez  les  p.  172 — 173. 

7)  On  lit  en  marge  (Portef.  L ,  p.  37  verso):  „Vide  Wall,  de  Motu  an  sic  sentiat  eti- 
amniinc".  Comparez  la  note  17  de  la  p.  175. 

*)  Nous  ne  connaissons  pas  une  telle  disquisition  de  Huygens. 


PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  [  1 690  ?]  ÎO§ 

natura  fuadacum  9)  de  quibus  nihil  certi  tune  IO)  definiverat.  Régula;  autem  de 
non  refiliencibus  veras  (unt;  fed  Wrennus  fuorum  nullam  demondrationem  dede- 
rat  ");  Imo  Exiltimabat  (ut  ab  Oldenburgio  tune  accepi  ,2)  nullam  demon- 
llrationem  eorum  dari,  niii  multis  adfumcis  de  quibus  nihilo  magis  liqueret. 
qusqiie  propterea  et  ipfa  demonllranda  forent  ut  appareat  non  aliunde  quam  ab 
experimentis  régulas  hujus  Cl.'  viri  fuifle  petitas  I3). 

Nolbis  tamen  theorematibus  in  Angliammiflls  ,4)  démon  ltrationes  acceflerant, 
de  quibus  eadem  epiftola  feribit  Oldenburgius,  has  Multis  e  Regia  Societate,  ac 
prafertim  Prefîdi  Brounckero,valde  's)probari.  ac  rurfus  alijs  literis  ultimi  Maji 
an  no  eodem  datis  l6).  Credebam,  inquit  ,jam  prioribus  meis  te  certiorem  fa£lum , 
omnes  hic  fere  afflntiri  ijs  motus  regulis  quœ  a  te  Wrennioque  traditœ [unt.  Nunc 
et  hoc  addo ,  Prefîdi  nofïro  tantopere  placere  omnem  in  his  traùandi  demonjlran- 
dique  rationem,  ut  eamfrequenti  confejfu  multim  prœdicaverit17')  nemine  quicquam 
contradicente  l8}. 

In  his  demonllrationibus  principium  feu  poftulatum  adfumfi  ,?)  de  qua  mox 
videbimus  quod  cum  fit  ab  omnibus  neceiïario  concedendum,  tamen  ut  in  re  nova 
non  omnibus  aeque  perfpicuum  erat.  Quod  tune  primum  expertus  fum  cum  id 
coram  parifiis  geometris  exponerem ao).  Idem  vero  à  Brounckero  non  repugnanter 
receptum  fuit*1)  uti  neque  poftea  à  Wallifio  qui  illo  ufus  efl:  in  opéra  ingenti 
quod  de  motu  adfcripfit ,2)  ;  ubi  de  perculïu  refilientium  corporum  noftris  Wren- 
nijque  repertis  confentanea  tradit aî);  quanquam  et  è  fuis  principijs  illa  demon- 


9)  Voir  toujours  la  note  1 7  de  la  p.  1 75.  Il  s'agit  maintenant  des  „corpora  elastica"  de  Wallis. 
IO)  Savoir  en    1669,  lorsque  les  règles  de  Wallis  furent  publiées;  comparez  la  p.  362  de 

notre  T.  VI. 
1  ')  Voir  les  p.  346-348  du  T.  VI. 

15)  Voir,  p.  359  du  T.  VI,  l'Appendice  à  la  lettre  d'Oldenburg  du  14  février  1669. 
IJ)  On  lit  encore  en  marge  (Portef.  L,  p.  37):  „sed  demonstrationes  obscuriores  et 

minus  apparentibus  consequentijs  deductae  quam  in  hujusmodi  novae  doctrinae 

Elementis  requiratur." 
'*)  Voir  les  p.  334—343  du  T.  VI. 
I$)  Leçon  alternative:  „magnopere'\ 
,<J)  Voir  les  p.  443  —  444  du  T.  VI. 
,7)  Leçon  alternative:  „commemoravcrit".  On  lit  en  marge  (Portef.  L,  p.  37)  l'expression 

même  employée  ici  par  Oldenburg:  „un  témoignage  fort  avantageux". 
,8)  On  lit  encore  en  marge:  „ut  eam  frequenti  consessu  plurimum  commendandam 

dixerit"  et  de  même  „pluribus  laudaverit"  avec  la  leçon  alternative:  „extulerit". 
,9)  Il  s'agit  du  Principe  de  la  relativité  de  Huygens.  Consultez  l'article  3  de  la  p.  336  du  T.  VI. 
5°)  Comparez  la  p.  335  du  T.  VI.  Il  s'agit  des  discussions  dans  l'Académie  du  4 ,  1 1  et  1 8  janvier 

1 668  ;  voir  la  note  1  de  la  p.  1 82. 
21)  Voir  plus  haut. 
2ï)  Consultez  l'ouvrage  de  1671  mentionné  dans  la  note  17  de  la  p.  175.  On  y  trouve  exposé  le 


2o6  PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  [  I  69O  ?] 


ftrare  conetur.  Ab  eo  tempore  Pardiefius  quoque  Jefuita  vir  non  vulgaris  ingenij 
libello  exiguo  idem  argumentum  traftavit  '),  in  quibusdam  longiflime  ab  omni- 
bus recedens  2).  At  non  paucis  poft  annis,  idem  quoque  a  P.  des  Châles  ufur- 
patum  reperi  in  libello  de  Motu  Locali  infcripto  3)  qui  vel  e  Wallifij  libro 
mutuari  potuit 4)  vel  ab  ijs  qui  noftras  demonftrationes  Parifijs  praefentes  audi- 

verant  s). 

Eft  profe&o  in  hujusmodi  novis  contemplationibus  difficillimum  certi  quid 


Principe  de  la  relativité  de  Huygens  dans  le  „Scholium"  (p.  1007— 1008  des  „Opera")  qui 
suit  la  „Prop.  VIII"  du  „Cap.  XI"  et  dans  la  „Prop.  IV"  du  „Chap.  XIII"  (p.  1024  des 
„Opera").  Ensuite  le  Principe  est  régulièrement  employé  dans  la  dernière  des  démonstrations 
alternatives  que  Wallis  ajoute  à  chacune  des  „Prop.  V — X"  du  „Cap.  XIII"  (p.  1025 — 1031 
des  „Opera")  qui  contiennent  les  règles  du  choc  des  corps  „e!astica". 

')  Voir  le  „Discours  du  mouvement  local"  d'Ignace  Gaston  Pardies,  ouvrage  de  1670,  men- 
tionné dans  la  note  1  de  la  p.  18  du  T.  VII.  Pardies  y  applique  le  Principe  de  la  relativité 
dans  les  articles  XXII  et  XXIII  où  il  arrive  à  la  conclusion  que  les  corps  qui  se  choquent 
directement  échangent  leurs  vitesses. 

2)  Dans  les  articles  XVI — XXIII  Pardies  donne  des  règles  du  choc  qui  sont  entièrement  confor- 
mes à  celles  de  Huygens  pour  les  corps  égaux.  Ensuite  dans  l'article  XXXI  il  prétend  que 
„toutes  ces  règles  sont  véritables,  soit  que  les  corps  soient  égaux  soit  qu'ils  ne  le  soient 
pas. . .  si  nous  supposons  que  le  corps  frappé  [considéré  comme  immobile]  soit  plus  grand, 
pourvu  que  toutes  ses  parties  soient  bien  unies  ensemble ,  il  faudra  qu'il  se  meuve  de  la  même 
vitesse  que  se  meut  le  corps  qui  frappe. . .  Si  [dit-il]  l'expérience  nous  fait  voir  le  contraire , 
c'est  que  les  mouvements  des  corps  que  nous  voions,  ne  se  font  pas  dans  le  vuide. . .  mais 
qu'ils  se  meuvent  dans  un  espace  plein  de  quelque  corps  fluide,  comme  est  l'air  &  quelque 
autre  substance  encore  plus  subtile."  Enfin  dans  l'article  XXXVI  il  conclut  que  dans  le  plein 
„les  percussions  des  corps  inégaux  ne  peuvent  être  réduites  à  une  règle  générale". 

J)  Il  s'agit  de  l'ouvrage  de  1682  de  Claude  François  Milliet  Deschales ,  mentionné  dans  la  note 
7  de  la  p.  352  du  T.  VIII.  Le  Principe  en  question  y  est  appliqué  plusieurs  fois  au  Liv.  V  qui 
traite  le  choc  des  corps  à  ressort;  voir  les  p.  400 — 427  de  l'ouvrage  mentionné. 

Ajoutons  qu'on  lit  encore  sur  une  autre  feuille  (Portef.  L ,  p.  10)  à  propos  de  l'ouvrage 
de  Deschales:  „le  P.  Dechales  quoyqu'il  se  serve  de  nostre  principe  du  vaisseau , 
n'a  pas  laissé  de  mettre  des  propositions  fausses,  comme  quand  il  dit  [p. 435, 
Prop.  19,  Liv.  5],  que  la  vitesse  respective  n'est  pas  la  mesme  toujours  après  et 
devant  le  chocq.  Item  sa  Prop.  13  du  5  liv.  d'où  s'ensuit  la  a8c  du  mesme". 

Or,  la  Prop.  13  mentionnée  traite  le  même  cas  que  la  Prop.  VIII  de  Huygens  (voir  la 
p.  53  qui  précède)  mais  au  lieu  de  faire  rejaillir  chacun  des  corps  avec  la  vitesse  avec  laquelle 
il  est  arrivé,  Dechales  enseigne  que  „les  nouvelles  vitesses  seront  en  raison  doublée  des 
premières".  Quant  à  la  Prop.  28,  elle  dit  que:  „Le  centre  de  gravité  des  corps  qui  se 
choquent  n'est  pas  toujours  dans  le  mesme  estât ,  devant  &  après  le  choc". 

4)  Au-dessus  de  ces  deux  derniers  mots  on  lit  :  „discetur". 

5)  Voir  la  note  20  de  la  p.  205. 


PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  [169O?]  IOJ 


invenire  quod  fundamenti  vice  fit  in  reliqua  conftructione  *)  et  magna  cautione 
opus  ne  veriiimilibus  decipiamur  quod  ut  manifeftius  pateat  nonnihil  de  varijs 
aliorum  principijs  hic  difTeremus  priusquam  ad  nortra  progrediamur.  Volebat 
Cartefius  motus  fummam  lemel  in  rerum  naturam  introduétam  7),  perpetuo  ean- 
dem  manere,  adeoque  id  in  corporum  quoque  durorum  concurlu  tenendum  8). 
Colligitur  autem  corporum  quotlibet  motus  fumma  fi  quantitates  materiae  fingu- 
lorum  quse  rationem  ponderis  feqauntur,  in  ipforum  celeritates  ducantur ,  poft- 
quam  numeris  fcilicet  aut  lineis  tam  ponderum  quam  celeritatum  ratio  expreffa 
fuerit.  Videbatur  rationi  apprime  confentaneum  axioma  nec  difficulter  a  philo- 
fophis  accipiebatur  cum  tamen  falfum  effet.  Alia  autem  praeter  hoc  adfumebat 
Cartefius  multo  minus  admitrenda,  veluti  cum  quantitatem  refirtentise  cum  quan- 
titate  motus  comparât,  ex  quo  illud  efficiebat  ut  corpus  majus  a  minori  impacto 
moveri  "non  poflTet  9).  Pardiefius  vero  cum  corpus  quiefcens  undique  liberum, 
nihil  quicquam  motui  refiftere  refte  ftatuiffet,  putabat  etiam  quamcunque  celeri- 
tatem  aeque  facile  in  ipfum  transmitti,atque  idcirco  totam  accipere  quae  effet  in 
corpore  impaclo  quantumlibet  minore1);  quod  mirum  eft  tali  viro  in  mentem 
venire  potuiffe.  Praefertim  cum  tam  longe  ab  experimentis  recederet.  Quae- 
cunque  enim  talia  funt  vel  ex  quibus  ea  confequi  neceffe  eft  ea  merito  fufpecïa 
effe  debent. 

Ab  his  vero  longe  diverfus  abit  Mariottus,  in  libro  de  Percuffione  Gallica 
lingua  confcripto  I0).  Ubi  fingula  fere  Theoremata  non  aliter  quam  totidemexpe- 


tf)  Leçon  alternative:  „Substructione'\ 

7)  Leçon  alternative:  „inductam". 

8)  Consultez  la  note  2  de  la  p.  49. 

9)  Comparez  la  note  1  de  la  p.  38.  Au  lieu  cité  Descartes  motive  sa  quatrième  règle  par  la 
phrase:  „quia  corpus  quiescens  magis  résistif  magnai  celeritati  quàm  parvaî,  idquepro  ratione 
excessûs  unius  supra  alteram;  &  idcirco  semper  major  esset  vis  in  C  ad  resistendum ,  quam  in 
B  ad  impellendum". 

,0)  Il  s'agit  de  l'ouvrage:  „Traitté  de  la  Percussion  ou  chocq  des  Corps,  dans  lequel  les  princi- 
pales Règles  du  mouvement,  contraires  à  celles  que  Mr.  Descartes,  &  quelques  autres  Moder- 
nes ont  voulu  establir,  sont  demonstrées  par  leurs  véritables  Causes.  Par  Mr.  Mariotte,de 
l'Académie  Royale  des  Sciences.  A  Paris,  Chez  Estienne  Michallet,  rue  S.  Jacques,  à  l'Image 
S.  Paul.  M.  DC.  LXXIII.  Avec  Permission." 

D'autres  éditions  parurent  de  cet  ouvrage,  dont  la  troisième,  de  1679,  fut  reproduite 
p.  1 — 1 16  du  T.  I  des  „Œuvres'de  Mr.  Mariotte,  de  l'Académie  Royale  des  Sciences;  divisées 
en  deux  Tomes ,  comprenant  tous  les  Traitez  de  cet  Auteur,  tant  ceux  qui  avoient  déjà  paru 
séparément,  que  ceux  qui  n'avoient  pas  encore  été  publiez;  Imprimées  sur  les  Exemplaires 
les  plus  exacts  &  les  plus  complets;  Revues  et  corrigées  de  nouveau.  A  Leide,Chez  Pierre 
van  der  Aa ,  Marchand  Libraire ,  Imprimeur  de  l' Université  &  de  la  Ville.  MDCCX  VIL" 

Les  règles  du  choc  employées  par  Mariotte  pour  ses  corps  „à  ressort"  ne  diffèrent  pas  de 


208  PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  [  I  690  ?] 

rimentis  confirmât, Theoremata autem  pleraque  ad  corporum  concurfum  fpectantia 
eadem  funt  quae  a  nobis  multo  ante  fuerant  in  lucem  édita  '),  quaeque  in  confeffu 
Eruditorum  *)  in  Bibliotheca  Regia  adduclis  demonftrationibus  comprobaveram  ; 
quarum  demonltrationum  vim  videtur  ille  non  fatis  ineellexiffë.  Habuerat  autem 
a  nobis  etiam  expérimenta  illa  quac  adducit  3)  de  ferie  globulorum  qui  ab  uno  vel 
pluribus  in  reéla  linea  percufli  ,  totidem  de  ferie  illa  ex  parte  oppofita4)  difcedere 
cogunt  s).  Nec  non  machinam  ipfam  in  qua  pendentium  globulorum  mutuo 
collifu  expérimenta  peraguntur  6)  quorum  ,  fi  tanti  effet,  telles  citare  poffem  eos 
qui  de  cœtu  infignium  virorum  qui  tune  aderant  hoc  tempore  fuperfunt. 


celles  énoncées  par  Huygens  dans  son  article  dans  le  „Journal  des  Sçavans"  du  1 8  mars  1669 
(voir  les  p.  179—181).  Ainsi  les  Prop.  XVI,  XVII  et  XIX  de  la  v  Partie  du  Traité  de 
Mariotte  (pp.  100,  107  et  1 15  de  l'édition  de  1673;  36,  38  et  40  du  T.  I  des  Œuvres)  sont 
identiques  à  celles  numérotées  1 ,  2  et  4  de  la  p.  179—180  du  Tome  présent;  nommément  la 
construction  pour  le  cas  général  du  choc  direct  contenue  dans  la  Prop.  XIX  est  la  même  que 
celle  de  Huygens  et  de  Wren.  A  la  Prop.  5  de  Huygens  (p.  180)  correspondent  les  Prop. 
XXII  et  XXIII  (pp.  128  et  131  del'éd.de  1673;  pp.  44—45  du  T.  I  des  „Œuvres")  et  l'on 
retrouve  un  cas  particulier  de  la  „loy  admirable  de  la  Nature",  découverte  par  Huygens 
(p.  181)  dans  la  Prop.  IV  de  la  2'  Partie  du  Traité  de  Mariotte  (éd.  de  1673,  p.  193; 
(„Œuvres",  p.  62  du  T.  I);  savoir  le  cas  du  choc  direct  de  deux  corps. 
Ajoutons  que  Huygens  n'est  nommé  nullepart  dans  le  Traité. 
')  Comparez  la  note  3  de  la  p.  202. 

2)  Il  s'agit  toujours  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences  de  Janvier  1 668  mentionnées  dans  la 
note  1  de  la  p.  182. 

3)  Leçon  alternative:  „adfert". 
«)  L.a.:„altera". 

5)  Comparez  l'annotation  6.)  qu'on  trouve  à  la  p.  184,  ainsi  que  le  deuxième  alinéa  de  la 
p.  211  qui  suit. 

6)  On  trouve  la  description  de  cette  machine  dans  l'explication  qui  suit  la  Prop.  I  de  la 
i'  Partie  du  Traité  (éd.  de  1673,  p.  8-22;  «Œuvres",  p.  5-9  du  T.  I).  La  méthode 
suivie  par  Mariotte  dans  ses  expériences  ne  diffère  pas  en  principe  de  celle  employée  par 
Huygenset  les  savants  anglais  en  1661  ;  voir  la  p.  173  du  Tome  présent. 


APPENDICE7) 

AU  PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE  POUR  UN  TRAITÉ 
SUR  LE  CHOC  DES  CORPS  ET  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 

[l689?]8) 

De  motu  ex  collifione  vel  occurfu  corporum. 

Mariotte  dans  fa  3  defin.  9)  diftingue  la  vkefTe  refpeclive  de  deux  corps  d'avec 
leur  vite fj'es  propres  IO).  Je  dis  qu'il  n'y  a  point  de  propre  :  au  lieu  de  dire,  quelles 
que  foient  leur  viteJJ'es  propres,  il  devait  dire,  quelles  que  (oient  leur  vitefTes  à 
l'égard  de  quelqu'  autre  corps. 

Mariotte  a  tout  pris  de  moy,  comme  peuvent  attefter  ceux  de  l'Académie  des 
Sciences11)  mr.  du  Hamel,  m.  Gallois,  et  les  regiftres  I2),  la  machine  ,3),  l'expé- 
rience du  reflort  des  boules  de  verre,  l'expérience  d'une  ou  plufieurs  boules 
pouffees  enfemble  contre  une  rangée  de  boules  pareilles  I4)  les  théorèmes  que 
j'avois  publié  I5).  Il  devroit  avoir  fait  mention  de  moy.  Je  le  luy  dis  un  jour, 
et  il  ne  fceut  que  refpondre. 


7)  Cet  Appendice  occupe  les  p.  3  et  4  (Portef.  L,  p.  28J  d'une  feuille  détachée  de  quatre  pages. 

8)  Comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  210. 

9)  Voir  sur  le  Traité  de  Mariotte  en  question  la  note  10  de  la  p.  207.  On  y  lit  à  la  p.  2  de 
l'édition  de  1673  (comparez  la  p.  3  du  T.  I  des  „Œuvres"):  „Vitesse  respective  de  deux 
corps,  est  celle  avec  laquelle  ils  s'approchent,  ou  s'esloignent  l'un  de  l'autre,  quelles  que 
soient  leurs  vistesses  propres". 

,0)  Huygens  écrit  en  marge:  „Ita  omnes  vulgo,  et  aussi  Newton". 
11  )  Comparez  la  dernière  phrase  de  la  p.  208. 

,a)  Comparez  l'annotation  12  de  la  p.  184, avec  la  note  1 1  de  la  p.  185. 
,3)  Voir  la  note  6. 

14)  Voir  la  note  5. 

15)  Voir  les  p.  179—180  du  Tome  présent.  Huygens  ajoute  en  marge  „Marquez  les  pro- 
positions". 

27 


2IO  PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  APPENDICE.  [1689?] 

Il  veuc  de  mesme  que  Wallis l)  que  les  corps  durs  fans  refibrt  fuivenc  les  mesmes 
loix  dans  la  percuffion  que  les  corps  mois.  Puisque  (dit  il)  cefî  le  feul  rejfort  qui 
donne  le  mouvement  de  réflexion  *).  C'eft  la  la  queftion.  les  corps  mois  fans 
reflbrt  en  fe  rencontrant  retardent  peu  a  peu  leur  mouvement  en  partant  par  tous 
les  degrez  de  lenteur,  jusqu'au  repos,  et  ainfi  il  eft  necelïaire  qu'ils  ne  refle- 
chiflent  point  parce  qu'il  n'y  a  rien  qui  leur  donne  un  nouveau  mouvement.  Mais 
c'eft  autre  chofe  dans  les  corps  durs,  car  leur  vitefTe  continue  tousjours  fans  eftre 
interrompue  ni  diminuée,  et  partant  il  n'eft  pas  eftrange  qu'ils  rejaliflent.  S'il  y 
a  des  atomes  parfaitement  durs  comme  il  eft  croiable,  (et  mesme  la  matière  fubtile 
de  Descartes  femble  devoir  eftre  telle)  ces  particules  en  se  rencontrant  demeure- 
roient  toutes  collées  enfemble  et  ne  compoferoient  pas  une  matière  liquide  comme 
elles  font,  a  moins  que  les  corps  durs  ne  réfléchi  (Tent  point  en  fe  rencontrant.  Il 
eft  vray  que  je  ne  crois  pas  que  nous  ayons  des  corps  vifibles  de  pierre  ni  d'acier 
ni  d'autre  chofe  qui  foient  fans  re  flore 

Une  marque  que  je  fuis  bien  loin  de  me  vouloir  attribuer  l'honneur  des  inven- 
tions d'autruy  c'eft  que  j'ay  laifle  palier  plus  de  1 8  ou  20  années  fans  me  vindiquer 
ce  qui  m'appartient  de  ces  règles  de  percuffion;  en  quoy  mr.  Oldenburgh  ne 
m'avoit  pas  rendu  juftice  comme  il  faloit 3) ,  et  moins  encore  mr.  Wallis  4). 

Que  cette  théorie  eft  de  grande  confequence  dans  la  phyfique,  principalement 
a  l'égard  de  la  lumière  5). 

Que  des  Cartes  ne  s'eft  nullement  fervi  de  fes  règles  de  percuffion,  ainfi  quoy- 
que  faillies  elles  ne  detruifent  rien  dans  le  refte  de  fa  phyfique. 

Mariotte  parle  du  Tonnerre*)  mais  ne  rend  pas  raifon  du  grondement  qui 


')  Comparez  la  note  17  de  la  p.  175. 

a)  Cette  phrase  se  trouve  au  commencement  de  P„ Avertissement"  qui  suit  la  Prop.  XIV  de  la 
Ie  Partie  du  Traité  de  Mariotte  (éd.  de  1673 ,  p.  88  ;  „Œuvres" ,  T.  I ,  p.  28). 

3)  Voiries  p.  173 — 178  qui  précédent.  Cette  polémique  avec  Oldenburg  eut  lieu  en  1669. 

4)  11  s'agit  de  l'ouvrage  cité  dans  la  note  17  de  la  p.  175.  Il  est  vrai  que  dans  le  „Scholium"  qui 
suit  la  Prop.  V  du  „Cap.  XIII.  De  Elatere  &  Resilitione  seu  Reflexione"  (p.  1026  des 
„Opera")  Wallis  reconnaît  l'identité  de  ses  régies  pour  le  choc  direct  des  corps  élastiques 
avec  celles  de  Wren  et  de  Huygens,  mais  il  fait  suivre :„Id  utique  interest;  quod,  quœ  illi 
vel  postulant  vel  ex  observatis  nulla  habita  Elateris  ratione  supponunt;  nos ,  Elaterisope,ex 
primis  Principes  deducimus:  pharnomenis  intérim  quae  nos  inde  ratiocinando  colligimus, 
iisdem  proveniencibus  qwx  ex  factis  Experimentis  observarunt  ipsi.  Ut  inde  minus  dtibitan- 
dum  sit,  (cum  singuli,  clam  reliquis,  à  diversis  principes,  &  diversis  methodis  ad  eadem 
phamomena  pervenerimus,)  quin  in  veritate  phamomenum  consentiamus  omnes". 

5)  Comparez  l'annotation  17  de  la  p.  184  qui  précède. 

û)  Dans  l'édition  de  1673  du  Traité  de  Mariotte  on  trouve  à  commencer  par  la  p.  215,  un 
^Avertissement"  qui  débute  ainsi:  „On  peut  se  servir  des  règles  de  la  Percussion,  expli- 
quées dans  les  propositions  précédentes,  pour  rendre  raison  de  plusieurs  effets  naturels.  Nous 


PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PRÉFACE.  APPENDICE.   [l68o?]  21  I 

dure  fouvent  allez  longtemps.  Je  dis  qu'il  vient  de  ce  que  la  matière  s'allume  tout 
a  la  fois  dans  une  grande  ellendue  d'efpace ,  et  parce  que  le  Ton  emploie  du  temps, 
il  en  met  plus  a  venir  des  endroits  éloignez  ou  il  a  eue  produit  que  des  proches, 
et  ainfi  on  l'entend  fuccefllvcment  pendant  quelque  temps. 

Sa  démonstration  pag.  175  7)  de  pluiïeurs  boules  qui  choquent  une  rangée,  ne 
vaut  rien,  par  la  raifon  que  j'ay  marquée  a  la  marge  8).  Si  on  pouvait  confiderer 
ces  boules  contigues  comme  un  peu  dirtantes  la  demonftration  feroit  aifée,  mais 
cela  ne  fe  doit  point,  et  on  peut  fans  cela  trouver  la  demonftration  par  la  con- 
fideracion  du  refïbrt. 

Dans  le  commencement  que  A  commence  d'enfoncer  B,  A  avance  plus  vide 

que  le  coftè  oppofè  de  B ,  car  autrement  B  ne  feroit  pas 

[Fig  *•]  enfoncé  par  A,  fi  fon  coftè  oppofè  avancoit  autant  que  le 

r^y^cY&Y  (1\)    co^  frappé,  de  mesme  le  coftè  oppofè  c'ert  a  dire  le  coftè 

V_^A — ALA-  ^*^    gauche  de  C  avance  moins  vifte  que  le  coftè  gauche  de  B. 

Et  de  mesme  le  coftè  gauche  de  D  moins  vifte  que  le  coftè 

gauche  de  C.  Et  partant  le  coftè  gauche  de  D  avance  beaucoup  moins  vifte  que 


prendrons  pour  exemple  les  effets  du  Tonnerre".  Or,  la  discussion  de  ces  derniers  effets 
s'étend  jusqu'à  la  p.  226  de  l'édition  de  1673  et  on  la  retrouve  aux  p.  69 — 72  du  T.  I  des 
„Œuvres". 

r)  C'est  la  démonstration  (éd.  de  1673,  p.  174 — i78;„Œuvres,  T.  I,  p.  56 — 57)  de  la  Prop. 
XXVIII  de  la  Ie  Partie  du  Traité.  Mariotte  commence  par  supposer  qu'il  y  ait  entre  les 
boules  en  rangée  „une  petite  distance  comme  d'un  quart  de  ligne";  auquel  cas  il  lui  est  facile 
d'expliquer  les  effets  observés.  Or,  dit-il ,  le  même  doit  arriver  quand  les  boules  se  touchent 
„car  par  la  conséquence  de  la  [Proposition]  précédente"  la  boule  qui  vient  d'être  frappée 
commencera  par  retirer  en  arrière  sa  partie  opposée  à  celle  qui  reçoit  le  choc  et  se  séparera  un 
instant  de  la  boule  suivante,  encore  en  repos. 

C'est  contre  ce  dernier  raisonnement  que  Huygens  s'oppose,  comme  on  le  verra  dans  la 
note  suivante. 

8)  Voici  ce  qu'on  lit  en  marge:  „I1  veut  qu'elles  plient  comme  un  anneau  et  que  le 
costè  opposé  se  retire  un  peu  d'abord.  Il  faudroit  donc  que  par  les  coftez  elles 
s'etendiffent  ou  s'èlargifTent,  ce  que  feroit  qu'en  mettant  des  boules  a  coftè 
de  celle  qu'on  frappe  elles  seroient  chafTees,  ce  qui  n'arrive  point." 

Afin  d'expliquer  cette  remarque,  il  suffira  d'emprunter  à  la  ^Conséquence"  mentionnée 
dans  la  note  précédente  le  passage  suivant  (éd.  de  1673,  p.  171  — 172;  „Œuvres",  T.  I, 
P-  55):  «Il  s'ensuit  que  si  une  boule  creuse  à  ressort  est  chocquée  par  une  autre,  directement; 
la  partie  opposée  à  celle  qui  est  frappée,  retourne  un  peu  en  arrière  avant  que  de  s'avancer; 
car  l'effet  doit  estre  semblable  à  celui  d'un  anneau  à  ressort:  &  mesme  quand  la  boule 
chocquée  seroit  solide,  il  se  doit  faire  un  mouvement  de  frémissement  ou  tremblement  en 
toutes  ses  parties,  qui  les  fait  approcher  &esloignerde  leur  centre  par  une  espèce  de  vibration; 
&  par  conséquent  les  boules  dures  à  ressort  comme  celles  de  jaspe ,  de  verre ,  &  d'y  voire , 
doivent  suivre  la  mesme  Loy  à  peu  près  qu'un  anneau  de  fer  à  ressort,  lorsqu'elles  sont 
chocquées  directement  par  une  autre;  c'est  à  sçavoir  que  la  partie  opposée  à  celle  qui  est 
chocquée  doit  reculer  un  peu  en  arrière  avant  que  de  s'avancer". 


212  PROJET  INACHEVÉ  D'UNE  PREFACE.  APPENDICE.  [l68o?] 

le  codé  gauche  de  A  dans  la  première  impreflion  qu'il  fait  fur  B.  mais  pourtant  ce 
coftè  gauche  de  D  commence  d'avancer  auflî  toft  que  A  commence  a  faire  plier  B, 
mais  il  fe  pafle  du  temps  devant  que  D  ait  acquis  toute  la  vitefle  de  A,  et  ce 
temps  doit  eftre  d'autant  plus  long  qu'il  y  a  plus  de  boules  contigues. 

•Car  comme  le  coftè  droit  de  B  s'aplatit  devant  Ton  coftè  gauche,  il  s'enfuit  que 
le  premier  fe  reftitue  auflî  devant  le  dernier.  Par  la  mesme  raifon  le  coftè  droit 
de  C  fe  reftitue  devant  fon  coftè  gauche  et  enfemble  le  coftè  droit  de  D.  Mais 
par  cette  reftitution  la  boule  D  acquiert  fon  mouvement  égal  a  celuy  qu'avoit  A. 
donc  il  paroit  que  ce  mouvement  de  D  vient  d'autant  plus  tard  après  le  coup  d'A 
fur  B,  qu'il  y  a  plus  de  boules. 


DEUXIÈME  PARTIE.') 

PIÈCES  ET  FRAGMENTS  CONCERNANT 

LA  QUESTION  DE  L'EXISTENCE  ET  DE  LA  PERCEPTIBILITÉ 

DU  „MOUVEMENT  ABSOLU". 

Non  eft  mathematicè  difficilis  materia,  fed  phyficè  aut  hyperphyficè  *). 

[?] 

Cum  corpora  duo  ut  in  fe  mutuo  impingant  efficimus,  quae  nobiscum  jam  ante 
motu  quodam  communi  et  aequabili  ferebantur,  haud  aliter  illa  ab  occurfu  vel 


')  Cette  Partie  est  empruntée  à  des  feuilles  détachées  qui,  en  1928,  ont  été  numérotées  et 
réunies  dans  un  portefeuille  L.  Une  seule  Pièce  (la  troisième)  est  empruntée  au  Manuscrit 
F.  Les  dates  des  Pièces  dont  cette  Partie  est  composée  sont  incertaines  à  l'exception  de 
celles  de  la  troisième  (168 S).  Toutefois  il  paraît  probable  que  ces  Pièces  à  l'exception  pos- 
sible de  la  première  et  delà  deuxième  furent  toutes  composées  après  l'année  1687, lorsque 
la  question  de  '"existence  d'un  espace  absolu  et  immobile  (comparez  les  notes  8  et  9  de  la 
P«  !  93)  fut  remis  à  l'ordre  du  jour  par  le  „Scholium"  bien  connu  des  „Principia"  de  Newton. 
Divers  passages,  appartenant  à  ces  Pièces,  ont  déjà  été  publiés  par  J.  A.  Schouten  dans 
l'article:  „Die  relative  und  absolute  Bewegung  bei  Huygens.  Jahresbericht  der  Ueutschen 
Mathematiker  Vereinigung",  XXIX,  1920,  p.  136 — 144. 

:)  Cette  pensée ,  empruntée  à  la  feuille  (Portef.  L  ,  p.  5)  qui  nous  a  fourni  aussi  la  Pièce  V 1 , 
peut  servirde devise  aux  Piécesquisuivent.  Ajoutons  que  Huygens  avaitécrit  primitivement: 
„metaphysicè"  au  lieu  de  „hyperphysicè". 

3)  La  Pièce  qui  suit  est  empruntée  pour  la  plus  grande  partie  à  un  Manuscrit  (Portef.  L ,  p.  1 5 


2  14  PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU". 

refilire  vel  conjunéta  ferri,  refpe&u  noftri  qui  eodcm  communi  motu  deferimur, 
ac  fi  omnibus  adventitius  ille  motus  abeflTet. 

Veluti  fi  quis  in  navi  fedens  quae  sequabili  motu  provehitur,  duos  aequales 
globulos  ex  ebore  vel  alia  materia  dura ,  inter  fe  collidat  ,eos  aequali  quoque  cele- 
ritate  repercufTum  iri,  veftoris  hujus  refpeftu,  ipfarumque  partium  navis;  prorfus 
eodem  modo  ac  in  navi  quiescentc ,  aut  in  terra  pofito  contingeret. 

Ac  facile  hoc  ita  fe  habere  concèdent,  qui  fciunt  in  navi  quae  asquabili  curfu 
fertur,  caetera  omnia  quse  ad  motum  fpettant  eadem  ratione  evenire,  atque  in 
terra  confifientibus.  Neque  ullo  motu  corporum  aut  repercufîione  quas  intra 
navem  accidunt,  deprehendi  pofle  utrum  ea  pergat  asqualiter  an  immota  maneat. 
Uti  quoque  nihilo  magis  ex  motu  corporum  cadentium  aut  proje&orum ,  aut  in 
fe  impingentium  internosci  pofTe,  utrum  Terra  moveatur  an  quiefcat.  Nam  qui 
hinc  argumenta  petierunt  ad  demonurandum  ejus  quietem,  eos  jam  diu  Galileus 
alijque  plurimi  viri  eruditi  confutaverunt.  Qui  igitur  Terram  quiefcere  volunt, 
ijs  expérimenta  ifta  in  navi  pera&a  veritatem  adfumti  Principij  comprobabant. 
•Qui  vero  Terram  moveri  ftatuunt,  ut  fere  nunc  omnes  Aftronomi  ac  Philofophi, 
ij  dubitare  nequeunt,  quin  perinde  omnia  eveniant  in  navi  veclis,  atque  in  Terra 
ftantibus,  cum  fciant  non  magis  hos  quam  illos  quiefcere,  adeoque  omnes  motus 
de  quibus  hic  agemus  refpeétive  ad  alia  corpora  accipiendos  ciïe.  Quid  enim  ?  an 
inquirere  juberent  quid  fiât  in  motibus  veris  veraque  quiète.  Hoc  quidem  nemo 
exegit  eorum  qui  de  hisce  percuffionum  legibus  egerunt,  fed  quid  nobis  contingat 
in  Terra  verfantibus  quaefiverunt.  quo  omnis  utilitas  hujus  inveftigationis  continc- 
tur.  Sed  nec  ultra  quseri  quicquam  poteft.  Nam  fi  quis  hoc  exiltimet  non  fufficere, 
is  oftendat  oportet  quid  fit  in  mundo  quod  verè  moveatur  aut  verè  quiefcat.  In 
quo  fruftra  laborabit,  neque  unquam  exitum  inveniet  ')•  Quinimo  fi  diligenter 
infpiciamus  motus  naturam ,  inveniemus  verum  iflum  motum  veramque  quietem , 
quomodo  plerique  omnes  intelligunt,  non  folum  cognosci  non  pofTe,  fed  neque 
e{Te  omnino  in  rerum  natura.  Quod  paradoxon  novum  atque  à  veritate  alienum 
permultis  vifum  iri  non  dubito,  quandoquidem  omnes  qui  de  motu  egerunt, 
quorum  quidem  fcripca  videre  mihi  contigit 2),  vel  ponunt  hoc  tanquam  certifii- 
mum,  vel  filentio  agnofcunt,  quaedam  fcilicet  corpora  verè  quiefcere, aut  verè 


et  sviiv.)  où  il  n'y  a  presque  pas  de  ratures  et  dont  l'écriture  est  plus  soignée  que  d'ordinaire. 

Comme  tant  d'autres  elle  devait  faire  partie  d'une  préface  pour  le  Traité  „De  Motu"  (voir 

la  note  3  de  la  p.  215).  Elle  semble  antérieure  aux  autres  Pièces  (avec  l'exception  possible 

de  la  Pièce  II).  Nous  la  reproduisons  en  entier. 
')  Comparez  la  p.  142  de  ce  Tome. 
2)  On  lit  encore  en  marge  pour  être  incorporé  ici  dans  le  texte  :  „(uno  tantum  Cartesio 

excepto  qui  aliquid  amplius  hic  vidit  sed  quo  tamen  uti  nescivit)".  Consultez  les 


PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  1  I  5 

moveri ,  prout  in  fpacio  mundano  locum  eundem  fervant,  vel  alio  permutant; 
quaedam  œltimatione  tantùm  aliorum  ita  fe  habere  qiiœ  ut  quiefcentia  fpeftentur. 
Quo  majus  operce  pretium  fore  videtur,  fi  communem  hune  errorem  evellere 
conemur.  Neque  tamen  ab  hac  demonflratione,  quam  prsevideo  non  «que  omni- 
bus intelligendam,  fequencium  Theorematum  3)  veritas  ^endebit ,  fed  maxime 
ab  eo  quod  jam  fumfimus  principio;  tum  ab  alijs  quibusdam  nihilo  minus  certis 
qua;  poftmodo  adferemus. 

Qui  itaque  Tel  lu  rem  hanc  immobilem  plane  imaginantur,dicent  corpus  illud 
quod  omnibus  fui  partibus  refpeéhi  Telluris  eundem  locum  fervat,vere  quiefeere, 
moveri  vero  verè,  quod  vel  totum,  vel  partibus  fuis,  ejusdem  refpectu  locum 
permutât.  Quibus  vero  Tellus  movetur,  forfan  dicent  ftellas,  quas  fixas  vocamus, 
vera  illa  quiète  frui.  Utrique  autem,  fi  interrogentur  quid  fit  fie  vere  quiefeere, 
non  aliud  quod  refpondeant  habent,  nifi  hoc  contingere  cum  corpus  quodpiam 
atque  omnes  partes  ejus,  eundem  locum  fervant  in  fpatio  mundi  univerfi.  Sed 
quoniam  fparium  hoc  infinité  extenditur  in  omnem  partem,  nullis  finibus  circum- 
feriptum,  nihil  médium  aut  extremum  habens;  hoc  enim  apertius  eftquam  ut 
probatione  indigeat;  fateantur  neceflTe  eft,  nihil  efTe  unde  certus  locusillic  defi- 
niri  poffit;  ncque  etiam  efie  quo  locus  à  loco  différât,  ejusdem  fpatij  infiniti 
refpeclu.  Nam  cum  ipfum  immobile  dicunt,quo  et  partes  in  ipfo  immobiles  inve- 
niant,  nefeio  quem  conceptum  habeant  hujus  immobilitatis;  fed  non  meminerunt, 
hoc  ipfum  adhuc  quseri ,  quid  fit  efTe  immobile,  adeoque  in  circulum  quem  vocant 
incidunt 4).  Viderunt  puco,  abfurdum  fore,  fi  dicerent  fpatium  mundi  infinitum 
moveri  atque  ica  concluferunt  ipfum  quiefeere.  Cum  potius  cogitare  debuiflent, 
neque  quietem  neque  motum  fpatio  ifti  convenire,  fed  corporibus  tantum;  vel 
improprie  ijs  fpatijs  quse  à  corpore  occupantur,  vel  includuntur;  veluti  fi  fpatium 
amphorse  una  cum  amphora  moveri  dicamus,  aliorum  corporum  refpeftu. 

Nulla  igitur  efi:  5)  mutatio  loci  refpectu  fpatij  mundani. 

Confiât  igitur  nihil  obftare  quin  ftellas  fixas  inter  fe  quiefeere  dicamus  ac 


articles  XXVII — XXXII  de  la  „Pars  secunda"  des  „Principia  Philosophia;"  de  Descartes  de 
1644  (voiries  p.  55 — 58  du  T.  VIII  (1905)  de  l'édition  des  „Œuvres  de  Descartes"  d'Adam 
et  Tannery). 

3)  Il  s'agit  sans  doute  des  Théorèmes  du  Traité  „De  Motu"  (voir  les  p.  29 — 91).  La  Pièce  con- 
stitue donc  le  début  ou  devait  du  moins  faire  partie  d'une  préface  pour  ce  Traité,  augmenté 
probablement  de  celui  sur  la  force  centrifuge  qui  suit  dans  ce  même  Tome. 

4)  Comparez  J.  M.  C.  Duhamel,  „Des  méthodes  dans  les  sciences  de  raisonnement,  Qua- 
trième partie,  Application  des  méthodes  générales  à  la  science  des  forces",  Paris,  Gauthier- 
Villars,  1870,  p.  XVIII:  „... peut-on  attacher  un  sens  au  repos  ou  au  mouvement  absolu? 
Ceux  qui  en  parlent  supposent  un  espace  sans  bornes,  dont  tous  les  points  ont  une  réalité, 
en  quelque  sorte  personnelle ,  et  auxquels  ils  attribuent,  sans  s'apercevoir  du  cercle  vicieux, 
une  immobilité  absolue". 

5)  On  trouve  ici  dans  le  Manuscrit:  &c.  et  un  signe  de  renvoi  qu'on  retrouve  sur  une  autre 


2  I  6  PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU' 


refpeftu  mutuo,  non  autem  aliam  infuper  quietem  illis  tribui  poffe  quae  vera 
dicenda  fie.  Eademque  ratio  eft  in  alijs  corporibus  quibuslibet,  ut  nimirum 
quiefeere  dici  nequeant  nifi  unius  vel  plurium  refpeclu  quibuscum  eundem  pofi- 
tum  eandemque  fervant  diftantiam.  nec  moveri  nifi aliorum  item  refpe&u  quibus- 
cum ifîa  eadem  commutant  '). 

Qua;  autem  contra  haec  adferri  poffint  nonnulla  *)  mihi  in  mentem  venerunt , 
quarum  prsecipua  hic  exponere  placet.  Quid  fi  ponamus  3),  dicet  aliquis,  unicum 
tantum  corpus  in  toto  mundi  fpatio  exiftere,  hoc  igitur  moveri  non  poterit,  quia 
nihil  eft  ad  quod  ejus  motus  referatur?  quo  quid  abfurdius?Refpondeo.  neque 
quiefeere  illud  pofle,  quia  utrumque  hoc  quiefeere  et  moveri  refpeétive  tantum 
intelligi  poteft.  In  fpatio  autem  infinito,  fi  nullum  praeterea  corpus  extet,  nihil  eft 
qub  habeatur  refpeftus.  Si  enim  quaeram  qua  in  re  confiftat  aut  motus  aut  quies 
unici  hujus  corporis,  non  habent  quod  refpondeant,  nifi  in  hoc  quod  vel  fervabit 
vel  mutabit  locum  fuum  in  fpatio  mundi  cum  totum,  tum  partibus  fuis  omnibus. 
Atqui  fi  nihil  eft  illius  fpatij  refpeétu  quo  locus  a  loco  différât,  ut  jam  ante  dixi- 
mus,  non  erit  utique  nec  loci  mutatio  4);  ac  rurfus  fi  non  eft  illic  unde  locus  idem 
elle  dicatur,  nec  ullum  /&/,  non  erit  requies  in  eodem  loco;  fed  totum  illud 
quiefeere  aut  moveri  nequaquam  pertinebit  ad  corpus  illud  unicum  5).  Inftabunt 
vero  rurfus,  quidfi  inecum  pila  A  in  mundo  exiftat,  ac  praîterea  nihil,  atque  ego 
eam  a  me  repellam ,  numquid  durabit  imprefllo  in  pila  A  ,  qua  feilicet  fiet  ut  con- 


feuille  après  les  mêmes  mots  „Nulla  igitur  eft".  C'est  à  cette  feuille  que  nous  emprun- 
tons le  reste  de  la  phrase. 

')  Ici  Huygens  annota  en  marge,  à  propos  de  la  phrase  en  italiques  soulignée  par  lui: 
„non  benè". 

z)  Leçon  alternative:  „non  pauca". 

3)  Leçon  alternative:  „fingamus". 

4)  On  lit  ici  en  marge:  „sed  erit  partium  inter  se  diversa  directio,  unde  motus  circu- 
laris".  Plus  loin  dans  cette  même  Pièce  Huygens  reviendra  sur  cette  remarque. 

5)  On  rencontre  ici  un  signe  de  renvoi  qu'on  retrouve  sur  une  petite  feuille  (Portef.  L ,  p.  16) 
attachée,  probablement  par  Huygens  hii-même ,  à  celle  dont  nous  empruntons  le  texte. 
Voici  le  contenu  de  cette  petite  feuille:  „Ils  diront  que  quoyqu'il  n'y  ait  rien  dans 
l'espace  infini  et  vuide  par  ou  designer  la  diversité  des  lieux  ,  il  est  pourtant 
certain  que  supposant  les  corps  A  et  B  distans  de  3  p[icds?]  le  lieu  du  corps 
A  est  différent  du  lieu  du  corps  B.  Et  qu'ainsi  le  corps  A  estant  poussé  vers  le 
lieu  ou  est  maintenant  B,  se  mouvra.  Je  répons  vous  concevez  les  corps  A  et 
B  et  leur  lieux  comme  immobiles  devant  le  mouvement  de  A;  non  pas  seule- 
ment entre  eux  mais  aussi  a  l'égard  de  l'univers.  Car  si  vous  pouvez  consentir 
qu'ils  soient  en  mouvement ,  il  se  pourra  que  le  corps  A  estant  poussé  et  allant 
vers  le  lieu  qu'occupe  B,  soit  en  repos,  scavoir  si  A  et  B  se  mouvoient  du 


PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  2  1  J 

cinue  aequalicer  a  me  recédât?  Quod  fi  jam  ego  qui  impuli  in  nihilum  redigar,  an 
non  durabit  eciam  poltea  imprefllo  in  pila  A  facta?  Si  autem  durât, ergo jam move- 
bitur  absque  mei  refpeCtu  aut  alterius  rei  cujusquam,  aut  certe  aliquid  habebit 
pila  A  ,  quod  non  habebat  antequam  mea  opéra  impelleretur.  Refpondeo  impulfu 
p :  1  se  A  effectmn  eiïe  ut  exiftat  motus  inter  te  atque  illam  ,  five  ut  refpectu  mutuo 
moveamini,  non  enim  tune  tu  magis  quiefeerc  dici  poteras  quam  ipfa  pila  A; 
neque  enim  ante  impulfum  uterque  quiefeere  dici  poteratis  nifi  inter  vos.  Sicut 
igitur  redacta  ad  nihilum  pila  A,  non  poteft  dici  te  moveri,  per  ante  dicta  fie 
neque  te  fublato  dici  poteft  moveri  pila  A.  nec  erit  aliquid  in  illa  quod  non  erat 
antequam  impelleretur.  In  hoc  enim  errari  folet,  quod  qualitatem  aut  vim  im- 
preflam,  aut  impetum  in  corporibus  exiftere  poftquam  impulfa  fuerint,  imagi- 
namur,  quorum  virtute  moveantur;  adeo  ut  fint  qui  exiftiment  violentia  quadam 
affici  corpora  celerrimè  *)  mota  eoque  fieri  pofie  ut  glandes  plumbeae  in  medio 
curfu  liquefcant,  quod  profecto  fi  fiât  non  propter  motus  velocitatemcontingeret, 
fed  propter  aëris  accurfum  atque  attritum.  Ex  motu  enim  quamlibet  intenfo  cor- 
pora nihil  accipiunt  neque  patiuntur  praeter  hoc  ipfum  quod  aliorum  refpeétu 
diftantiam  aut  pofitum  immutent 7). 

Hoc  porro  femper  ita  ex  aequo  utrisque  convenit,  ut  nunquam  magis  A  movea- 
tur  refpectu  B,  quam  B  refpectu  A.  Unde  etiam  hoc  confequitur,  ut  fi  corpora 
A,  B,  mutuo  refpectu  quiefeant,  folaque  tecum  in  mundo  exiftere  ponantur, 
fitque  A  millecuplo  majus  quam  B,  tamen  five  tu  A  ita  impuleris  ut  certa  cele- 
ritate  à  B  difeedat;  five  B  impuleris  ut  eadem  illa  celeritate  difeedat  ab  A;  idem 
prorfus  (omiflb  tui  refpectu)  effeceris;  etfi  hoc  pofterius  multo  minori  labore 
conftiterit  quam  prius  iftud.  Pleraque  haec  mira  videbuntur,  ac  forfan  abfurda 
atque  aliéna  ijs  qui  noviter  in  ea  incident.  At  ferio  diligenterque  perpendenti  vera 


commencement  avec  autant  de  vitesse  vers  le  costè  contraire.  Mais  vous  dites 
qu'A  se  meut  en  allant  vers  B.  Vous  concevez  donc  une  immobilité  a  l'égard 
de  l'espace  mondain  infini ,  ce  qui  est  retourner  a  la  fausse  idée  de  cy  devant. 
Quelqu'un  dira  encore,  nous  ne  pouvons  pas  peut  estre  scavoir  en  quoy 
consiste  le  mouvement,  mais  scavons  seulement  qu'un  corps  qui  a  receu  de 
l'impulsion  se  meut.  Je  répons,  cum  Ideam  motus  non  aliunde  habeamus 
quam  ex  mutatione  positus  corporis  alicujus,  vel  partium  ejus  (ut  in  motu 
circulari)  ad  alia  corpora,  nullum  proinde  motum  imaginari  possumus,  quin 
etiam  positus  mutationem  contingere  concipiamus,  quia  non  potest  motus 
intelligi  cui  non  conveniat  idea.  Et  jam  vidimus  non  sequi  ut  corpus  quod 
impulsum  est  moveatur". 

6)  Leçon  alternative:  „pernicissimè". 

r)  Comparez  la  note  i  de  la  p.  228. 

28 


2  I  8      PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU". 

efte  apparebk.  Ncque  enim  quicquam  opponi  poteft  quod  non  ex  jam  dictis 
facile  explicetur.  Sed  jam  ulterius  obfcuram  hanc  motus  naturam  perveftigare 
pergamus. 

Binis  corporibus  inter  fe  motis  diftantiamque  mutamibus,  non  poteft  ex  folo 
motu  ipforum  cognofci  utrum  e  duobus  impulfum  fuerint  ')  ,  an  utraque.  Neque 
item  fi  3  aut  plura  fuerint  quae  fie  moventur.  Ex  folo  inquam  ipforum  motu,  nam 
fi  ex.  gr.  cymbam  in  lacu  progredi  cernam  non  dubitabo  utique  cymbam  aut 
hominis  aut  venti  vi  a)  impulfam  fuifle  non  autem  Terrae  totius  motione  id 
e  fléchi  m. 

Itaque  quodlibet  corpus  ut  immotum  fpectari  poteft,  ad  quod  caeterorum  motus 
ac  celeritates  referantur.  ac  propterea  cum  in  fequentibus  dicemus  hac  illave  cele- 
ritate  corpora  quaedam  ferri,  hoc  ita  fe  habere  refpectu  certorum  quae  ut  quie- 
feentia  confiderantur  intclligendum  erit.  Quoniam  verbnullamquietemcorporum 
eiïe  oftendimus  nifi  inter  fe  ac  mutuo  refpeclu,  videndum  jameftquaenam  corpora 
inter  fe  quiefeant.  Certe  non  alijs  hoc  convenit  nifi  quae  diftantiam  eandem  pofi- 
tumque  fervant  mutuo  refpeclu.  Sed  non  ideo  quœcunque  diftantiam  eandem 
pofitumque  mutuo  refpeclu  fervant,  inter  fe  quiefeunt. 

Quod  mirum  3)  rurfus  videbitur,  fed  ad  explicandam  motus  circularis  naturam 
ita  contemplatione  neceiïario  ftatuendum  eft  ut  mox  patebit. 

Sciendum  itaque  quiefeere  inter  fe  corpora,  quae  cum  nullo  vinculo  aut 
obice  continentur  quo  minus  fingula  libéré  a  fe  mutuo  recédant,  tamen  fitum 
diftantiamque  inter  fe  eandem  fervant.  Ut  fi  globuli  perfecta  rotunditate  in 
plana  menfae  fuperficie  dispofiti,  nusquam  difeedant,  eos  inter  fe  quiefeere  ac 
menfae  illius  refpeclu  dicemus;  atque  ipfius  quoque  menfse  partes  tune  inter  fe 
quiefeere. 

Quod  ii  vero  ita  inter  fe  quiefeentium  refpectu,  corpus  aliud  libéré  et  fine  obfta- 
culo  ullo  moveatur,  id  lineam  reclam  eorundem  refpectu  percurret,  progreiïu- 
que  aequabili  feretur.  Atque  hoc  Principij  loco  habendum  eft,  quod  cum  expe- 
rientia  manifefto  comprobat  tum  a  plurimis  ante  nos  fumtum  fuit  quanquam  hac 
ratione  nititur,  quod  seque  rationi  confentaneum  fit  corpora  mutuo  refpectumota, 
fi  nullum  occurrat  impedimentum ,  moveri  pergere  neque  in  ullam  partem  decli- 
nare,  quam  inter  fequiefeentia  fi  nil  aliud  accidat  perfeverare  in  quiète. 

Ex  hoc  vero  motu  ad  corpora  inter  fe  quiefeentia  relato,  intell igi  ac  definiri 


')  Lisez:  „fuerit". 

a)  Leçon  alternative:  „opera". 

3)  Les  mots  „Quod  mirum"  se  trouvent  hors  du  texte  tout  en  bas  de  la  feuille  (Portef.  L, 

p.  17  verso)  à  laquelle  nous  avons  emprunté  ce  qui  précède;  ils  sont  répétés  sur  la  feuille 

(Portef.  L  ,  p.  19)  dont  nous  reproduisons  le  contenu  à  partir  d'ici. 


PIECES  CONCERNAN  r  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU' 


1  19 


[Fig.  2.] 


demum  poteit  quid  fit  in  linea  refta  libère  et  aequabiliter  moveri  adeo  ut  nec 
curfus  reclus  ec  aequabilis  navigij,  fupra  addu&us  explicando  priore  AfTumpto 
nollro,  alia  ratione  talis  cenferi  queat,  quani  partium  terrae  inter  fequiefcentiiim 
refpectu. 

Quoniam  vero  pofitis  corporibus  inter  fe  quiefcentibus,  plura  alia  ipforum 
refpeftu  fecundum  diverfas  lineas  reftas  moveri  poflunt,  hae  lineae  tune  diverfae 
motuum  directiones  dicentur 4)  ac  tali  duorum  corporutn  motu,  etfi  fingula 
aequabilicer  feruntur  fit  tamen  femper  ut  injequaliter  ad  fe  mutuo  illa  accédant  vel 

à  fe  recédant.  Ut  fi  corporum  A  [Fig.  2]  et  B  inter  fe 
quiefeentium  refpectu  nioveantur  libéré  et  asque  cele- 
riter  C  quidem  fecundum  directionem  rectse  CD;E  vero 
fecundum  directionem  contrariam  rectse  EF ,  ipfi  CD 
parallelse.  Intelligatur  autem  recta  GH  utriquedirectioni 
jf  perpendicularis,  quseque  diftantiam  CE  mediam  fecet 
in  puncto  M  ;  et  dividantur  bifariam  CG  in  K ,  EH  in  L. 
Jam  fi,  una  parte  temporis,  corpus  C  pervenerit  in  K, 
fimulque  E  in  L,  altéra  vero  temporis  parte  fimili  corpus 
C  peregerit  fpat.  KG ,  fimulque  E  fpatium  LH  ,  utrius- 
que  aequabilis  efl:  motus,  fed  mucatio  diftantiae  inter 
utrumque  aequalibus  temporibus  inœqualis  accidit  quo- 
£  niam  majore  excefïu  fuperat  CE  rectam  KL,  quam  hîec 
reftam  GH,  ut  quivis  facile  demonllrabit.  Atque  ita 
quo  propius  ad  lineam  GH  accedunt  corpora  C,  E,  eb  lentius  inter  fe  appropin- 
quant,  deinde  vero  cum  ab  ea  recedunt  crefeit  continué  ipforum  mutuo  refpedtu 
celeritas.  Et  facile  apparet  celeritates  eorum  in  lineis  direftionis  fuse,  quantum- 
libet  majores  effe  pofie  celeritate  qua  ad  fe  invicem  accedunt  velqua  fejunguntur, 
prout  nempe  propiora  linese  GH  intelligentur  5). 

Imo  directiones  porro  motuum  celeritatesque  corporum  refpedlu  mutuo  certo 
cognofci  poiïunt  prsefentibus  ijs  corporibus  quse  inter  fe  quiefeunt,  quoniam 
utraeque  refpectu  horum  definiuntur.  His  vero  fublatis,  etfi  illa  haud  aliter  quam 


4)  Ici  se  trouve  un  signe  de  renvoi,  qu'on  retrouve  sur  une  petite  feuille  (Portef.  L,  p.  i3) 
attachée,  probablement  par  Huygens  lui-même,  à  la  plus  grande  à  laquelle  nous  avons 
emprunté  le  texte  qui  précède.  C'est  à  cette  petite  feuille  que  nous  empruntons  ce  qui  suit 
jusqu'à  la  fin  de  l'alinéa. 

5)  On  lit  encore  au  revers  du  petit  papier  :  „Potest  vero  directio  motus  etiam  corporis 
aut  puncti  alicujus  respectu  considerari  quod  ut  quiescens  spectatur". 


220  PIECES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU    . 

prius  moveri  inter  fe  pergant,  difficilius  eft  dicere  quae  fint  eorum  direftiones, 
quaeve  in  ijs  celeritates  œquabiles  qua?  utraeque  etiam  diverfimodè  explicari  poflTunt 
quod  nunc  pluribus  non  perfequemur  "). 

Sed  in  corporibus  colligatis  ac  circulariter  motis,  aut  in  partibus  unius  cujus- 
piam  corporis,  circa  centrum  converfi,  cognofcitur  motus  circularis  vel  relatu  ad 
corpora  quaedam  inter  fe  quiefcentia,  vel  absque  his  etiam  ex  Vi  Centrifuga. 
Velut  fi  bina  corpora  fîlo  eidem  utrimque  alligata  fint,  ac  circulariter  moveantur 
cognofcetur  id  ex  tenfione  fili.  ac  fimiliter  fi  rota  quaepiam  in  orbem  vcrtatur, 
patebit  hoc  e  ponderibus  in  circumferentia  fufpenfis  fi  ea  ab  axe  refugere  cernen- 
tur  et  obliquis  filis  circumferri  *')  unde  conftabit  non  te  fpectatorem  circa  rotam 
immobilem  circumduci,  fed  illam  in  CeCe  verfari.  At  numerum  quidem  ac  celeri- 
tatcm  circulationis  intuitu  corporum  aliorum  inter  le  quiefcentium  definire  licet. 
Sine  ijs  vero  quo  major  ell  vis  centrifuga  eb  quidem  celeriores  circuitus  e(Te  colli- 
gemus,  fed  et  quanta  fit  celeritas  et  qui  numerus  converfionum  ex  Theorematibus 
noltris  de  vi  centrifuga  3)  difcere  licebit. 


II  v. 


[?] 


Sicut  in  Mechanicis  operationibus  aliquid  impedimenti  adfert  materias  imper- 
fectio  quod  non  fatis  levia  aut  dura  fint  inftrumenta,  in  demonftrationibusautem 


')  Si  l'on  donne  p.  e.  au  système  des  corps  C  et  E  [Fig.  2  de  la  p.  219]  outre  le  mouvement 

qu'ils  possèdent  un  mouvement  de  translation  oblique  uniforme,  les  vitesses  résultantes 

des  deux  corps  ne  seront  plus  dirigées  suivant  des  droites  parallèles. 
Ailleurs  (Portef.  L,  p.  32)  Huygens  écrit:  „après  l'explication  du  mouvement 

circulaire,  revenir  aux  diverfes  directions  des  corps  entre  eux  et  leur  eloigne- 

ment  inégal,  quand  mesme  ils  ne  scroient  que  deux  au  monde". 
a)  Il  y  a  ici  un  signe  de  renvoi  qu'on  retrouve  en  marge  pour  y  indiquer  les  mots  par  lesquels  la 

phrase  est  complétée. 
3)  Ces  Théorèmes  furent  publiés  sans  démonstration  p.  159 — 161  de  r„Horologium  oscillato- 

rium"  de  1673.  Plus  loin  dans  ce  Tome  on  trouve  le  Traité  posthume  „De  Vi  Centrifuga", 

et  les  Théorèmes  en  question  (p.  255). 


PIECES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  11  1 

ut  perfecta  conliderantur.  Ita  hic  faciendum  quoque,  ut  et  durifllma  corpora  fin- 
gamus  et  in  eo  loco  librata  ubi  nihil  motui  eorum  obfiftere  poffit. 

Quiefcere  unumquodque  dicitur  refpe&u  eorum  à  quibus  eandem  fcrvat  diilan- 
tiam,  Gmiliter  moveri  refpectu  eorum  quibufcum  diilantiam  commutât. 

Primus  liber  aut  pars  de  aequalibus  globis.  Et  de  infinitapercuiTionis  potentia. 
Et  quod  sequalis  in  collifis  digrediendi  celeritas  et  appropinquandi.  ad  fingula 
unum  axioma. 

iEque  multum  motus  remanere  debere  noftrum  efle  principium  poffet  ad 
reliqua  fed  ita  intelledhim  ut  îeque  multum  remaneat  motus  in  eandem  partem  5). 
Facile  oftenditur  fecundum  Cartefium  non  explicari  pofle. 

Vacuum  fine  extenfo  corpore  vacans  facile  cogitari  poteft.  Ponemus  tamen 
materiam  fed  quas  nec  juvet  nec  impediat  motum.  Hoc  etiam  noftro  aeri  conve- 
nientius.  Aerem  parum  tantum  graviffimis  corporibus  metallorum  refiitere  exem- 
plis  cadentium  fit  manifefhim.  Sed  jam  nihil  oflkere  fupponemus.  Parte  fecunda 
de  gravitate,  quod  unumquodque  eo  difficilius  movetur  eoque  conflantius  motum 
fervat  quo  gravius  eft.  Quod  nullius  nulla  fit  extenfio  captiofe  dictiim  videtur  5). 
Mihi  videtur  alia  efle  notio  loci  continentis  quam  corporis  in  eo  contenti.  Quid 
tamen  cum  omnes  qualitates  à  corpore  auferemus  cogitatione?  quid  remanet 
praeter  extenfum? 

Videtur  corpus  fecundum  Cartefium  non  difterre  à  vacuophilofophorum.  Sane 
fi  nihil  praeter  extenfionem  ei  tribuit,  non  video  quomodo  alia  corpora  illifa  repellet. 
Nam  quod  dimenfionum  nullam  penetrationem  dari  ait,  ut  vulgo  dicitur,  id 
frivolum  eft.  Non  erit  item  quo  figuras  ab  invicem  difcretae  fint.  Aut  fi  motu  fuo 
fatis  feparatas  exiftimat,  faltem  non  habebunt  quo  figuras  lu  as  confervent  nifi 
duritiem  tribuamus.  Videtur  autem  et  ipfe  Cartefius  duritiem  ijs  tribuifle  (licet 
non  dicat)  eo  ipfo  quod  figuras  proprias  fervare  fingulas  particulas  et  alias  pellere 
ftatuat.  Sed  maie  eam  non  infuperabilem  ponit,  cum  comminus  et  deteri  et  fphae- 
ricas  reddi  fcribat 7).   Ponamus  ergo  duritiem  infuperabilem:  aliquas  videlicet 


4)  La  Pièce  est  empruntée  à  la  première  et  à  la  deuxième  page  d'une  feuille  détachée  (Portef. 

L,p- 33)- 

5)  Huygens  a  donc  songé  un  moment  à  mettre  en  avant  le  principe  de  la  conservation  de  la 
quantité  de  mouvement  dans  une  direction  donnée. 

<*)  Comparez  la  note  j  de  la  p.  199. 

7)  Descartes  „Les  Principes  de  la  Philosophie",  III  §  48  (T.  IX  des  Œuvres  publ.  par  Adam  et 
Tannery,  p.  126):  ^Comment  toutes  les  parties  du  Ciel  sont  devenues  rondes". 


111  PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU". 

materiae  partes  ')  ejusmodi  figuras  obtinere  quas  nullo  modo  amittere  queant, 
reliquam  vero  materiam  *)  incer  illas  difFufam  quae  nihil  earum  motui  obfiftere 
pofllt,  cum  tancum  hoc  habeat  at  extenfa  fit 3). 


Hio. 

[1688] s) 


Omnis  motus  et  quies  corporum  relativi  funt.  Nec  fine  refperftu  mutuo  corpo- 
rum  dici  aut  intelligi  potefl:  aliquid  moveri  aut  quiefcere. 

nam  ij  errant  qui  fpatia  quaedam  immota  ac  fixa  in  mundo  infinité  extenfo  ima- 
ginantur  cum  ilta  immobilitas  non  nifi  refpcélu  rei  quiefcentis  concipi  pofiit6). 

Sed  partes  corporis  mutuo  refpeétu  moveri  pofîunt  qui  motus  vertiginisdicatur, 
manente  earum  diftantia  propter  vinculum  vel  obicem.  Propter  vinculum  ut  in 
turbine  vel  in  compofito  ex  duobus  corporibus  fune  connexis.  Propter  obicem  ut 
in  aqua  in  vafe  rotundo  circumafta. 

In  hoc  motu  partes  recedere  conantur  a  fe  mutuo  vel  a  punflo  ipfarum  refpechi 
definito,  idque  eo  majore  vi  quo  major  eft  motus  ipfarum  relativus.  unde  et  de 
qualitate  motus  hujus  refperftivi  judicium  fieri  potefl:,  cum  ex  diftantia;  mutatione 
non  poffit. 

Corpora  quae  mutuo  re'fpeéhi  moventur  ea  vere  moventur  7). 

Inter  duo  corpora  motus  producitur  alterutrum  impellendo.  Idemque  motus 
produci  potefl;  utrumvis  è  duobus  impellatur.  licet  minori  vi  opus  fit  fi  quod  e 
duobus  minus  ell  impellatur. 

Corpus  quodlibet  celeritatem  refpeéhi  aliorum,  quae  ut  quiefcentia  fpedlantur, 


')  Les  corps  visibles  et  tangibles ,  p.  e.  des  globes  tjui  entrent  en  collision. 

2)  P.  e.  l'air. 

3)  C.  à.  d.  dont  la  „moles"  est  négligeable;  comparez  le  début  de  cette  Pièce. 

4)  Cette  Partie  est  empruntée  à  la  p.  326  du  Manuscrit  F. 

5)  La  p.  320  du  Manuscrit  porte  la  date  du  27  mars  1688  et  la  p.  331  telle  du  8  nov.  1688. 

6)  Huygens  fait  sans  doute  allusion  au  Scholium  bien  connu  de  Newton;  voir  la  note  8  de  la 
p.  193  de  ce  Tome.  La  première  édition  des  „Principia"  de  Newton  est  de  1687. 

7)  Comparez  l'Avertissement,  p.  195,  note  6. 


PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU*'.      273 

acceptam  continuât  xquabiliter,  et  fecundum  rectam  lineam  eorundcm  illorum 
corporum  refpectu  *). 

quietis  non  nili  relatione  corporum  y)  ideam  habemus. 


IV  -). 


[?]  ") 


Il  faut  donc  fçavoir  que  l'on  connoit  que  des  corps  font  en  repos  entre  eux , 
lorsqu'eftant  libres  a  fe  mouvoir  feparement  et  point  liez  ni  détenus  enfemble, 
ils  gardent  leur  pofition  entre  eux.  Comme  fi  plufieurs  boules  font  pofees  fur  une 
table  bien  unie  et  qu'elles  demeurent  chacune  fans  mouvement  dans  leur  place  fur 
la  table,  alors  elles  font  en  repos  entre  elles  et  a  l'égard  de  cette  table.  J'ay  dit 
qu'elles  doivent  eftre  libres  a  fe  mouvoir  feparement  parce  qu'elles  pourroient 
garder  de  mesme  leur  place  eftant  liées  enfemble  ou  attachées  a  la  table  et  eftre 
pourtant  en  mouvement  entre  elles  ce  qui  peut  paraître  étrange  ;  mais  c'efl:  en  quoy 
confiée  la  nature  du  mouvement  circulaire,  le  quel  exifte  lors  que  deux  ou 
plufieurs  corps,  ou  bien  les  parties  différentes  d'un  mesme  corps  font  poufTees 
a  fe  mouvoir  par  des  directions  différentes,  et  que  leur 
eloignement  eft  empefchè  par  le  lien  qui  les  unit  enfemble 
de  forte  que  c'eft  le  mouvement  refpectif  entre  ces  corps  ou 
entre  les  parties  d'un  feul,  avec  changement  continuel  de 
direction  ,a),  mais  avec  perfeveration  de  diftance  à  caufe 
du  lien. 

Comme  quand  deux  boules  A  et  B  tenant  enfemble  par 
le  fil  AB,et  eftant  entre  elles  en  repos;  (ce  qui  fejuge 
fuivant  ce  qui  a  eftè  dit,  par  leur  repos  avec  d'autres  corps 
qui  font  libres  au  mouvement  et  qui  gardent  pourtant  leur 


[Fig-3-] 


8)  Comparez  les  deux  derniers  alinéas  de  la  p.  218. 

9)  Leçon  alternative,  au  lieu  de  ces  deux  derniers  mots:  „relativam". 

I0)  Le  fragment  que  nous  reproduisons  ici  est  emprunté  à  la  troisième  et  à  la  quatrième  page 

d'une  feuille  détachée  de  quatre  pages (Portef.  L,  p.  32). 
")  Le  „traitè"  de  Newton  est  mentionné  dans  cette  partie  (voir  p.  225  note  4), dans  une  note 

marginale. 
,2)  En  marge:  „qui  cognoscatur,  nempe  ex  tensione  fili.  vel  projectione  impo- 

sitorum". 


224  PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU". 

pofition  etdiftance).  Si  A  eft  poufïe  vers  C  et  B  vers  D,  eftant  les  lignes  AC, 
BD  perpend.  à  AB  et  dans  un  mesme  plan  et  les  impulfions  égales,  alors  ces 
corps  fe  mouvront  dans  une  circumf.  de  cercle  au  diamètre  AB,  s'entend  à 
Tegard  des  corps  parmi  lesquels  A  et  B  repofaient  auparavant.  Ainfi  A  et  B  auront 
du  mouvement  entre  eux,  c'eft  a  dire  au  refpect  l'un  de  l'autre,  fans  pourtant 
que  leur  pofition  ou  diftance  entre  eux  change  '). 

Sans  qu'on  puifle  dire  combien  l'un  et  l'autre  ont  de  ce  mouvement  qu'on 
apelle  vulgo  véritable,  ni  fans  qu'ils  aient  ce  mouvement  véritable  du  tout,  comme 
n'eftant  qu'une  chimère,  et  fonde  fur  une  fauiïe  idée. 

Il  en  eft  de  mesme  d'un  feul  corps  par  ex.  d'une  roue  ou  globe;  fi  non  que  dans 
les  parties  d'un  tel  corps  il  y  a  des  directions  différentes  de  toutes  manières,  et 
non  pas  feulement  par  des  lignes  parallèles  comme  icy.  Or  ce  mouvement  circu- 
culaire  fe  connoit  ou  par  rapport  aux  corps  qui  font  auprès  en  repos  entre  eux  et 
libres;  ou  par  la  vertu  centrifuge  qui  caufe  latenfiondu  fil  qui  lie  2  corps enfemble 
et  ainfi  leur  mouvement  circulaire  fe  connoit  quand  mesme  ces  autres  corps  n'y 
feroient  point.  Ou  bien  quand  il  n'y  a  qu'un  corps  qui  circule,  elle  caufe  la  pro- 
jection de  quelques  corps  qu'on  pourroit  y  placer  deiïus,  comme  fi  c'eftoit  une 
table  tournante,  des  boules  qu'on  mettrait  defTus  hors  qu'au  centre,  s'en  fui- 
raient aufli  toft  et  la  quiteroient.  Et  dans  de  l'eau  tournant  dans  un  vafe  circulaire 
elle  caufe  l'élévation  de  l'eau  vers  les  bords. 

On  connoift  par  la  que  les  fixes  repofent  entre  elles  et  n'ont  point  receu  d'im- 
pulfion  pour  aller  en  rond,  parce  qu'elles  s'écarteraient  à  moins  que  d'eftre 
fichées  dans  une  fphère  folide  comme  autrefois  quelques  uns  ont  cru.  Par  confe- 
quent  la  Terre  l'a  receue.  Ce  qu'on  connoit  d'un  autre  manière  par  les  horloges 
c'eft  a  dire  qu'elle  rejette  plus  fort  vers  l'Equin  2). 

Or  dans  la  circulation  de  2  corps  liez  par  le  fil  AB  on  connoit  qu'ils  ont  receu 


*)  En  marge:  „mouvement  circulaire  est  changement  de  direction  sans  changer 
de  distance,  le  mouvement  des  corps  tournants  circulairement  consiste  en 
changement  continuel  de  direction". 

Cette  définition  paraît  être  générale  et  applicable  aussi  dans  le  cas  considéré  dans  le 
troisième  alinéa  de  la  page  224,  où  le  corps  tournant  existe  seul  dans  l'espace.  Attendu  que 
dans  ce  cas  le  „mouvement  circulaire  se  connoit"  par  „la  tension  du  fil",  il  s'ensuit  que 
suivant  Huygens  (qui  cependant  déclare  dans  cette  même  Pièce  que  le  „mouvement  véri- 
table" est  „une  chimère")  les  changements  de  direction"  ont  dans  l'espace  vide  un  caractère 
absolu.  Par  le  mot  „direction"  il  faut  entendre  la  direction  d'un  mouvement ,  conformément 
à  la  définition  de  d'Alembert  dans  l'„Encyclopédie  méthodique"  I,  1784,  p.  536:  „Direction 
(Méch.)  est  en  général  la  ligne  droite  suivant  laquelle  un  corps  se  meut  ou  est  censé  se 
mouvoir". 

=  )  L  équinoctial  ou  équatcur. 


PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  22$ 

impulilon  qui  a  produit  leur  mouvement  ou  direction  refpeétive  entre  eux;  mais 
on  ne  peut  pas  connoicre  h  les  confiderer  feuls  s'ils  ont  elle  pouflez  également,  ou 
li  l'un  feulement.  Car  li  on  avoit  poufTè  le  feul  A ,  le  mouvement  circulaire  et  la 
tendon  du  fil  fe  feroit  enfuivie  de  mesme,  quoyque  le  cercle  auroit  eu  alors  un 
mouvement  progrefilf  a  l'égard  des  autres  corps  en  repos. 

que  j'ay  donc  montré  comme  dans  le  mouvement  circulaire  auiïi  bien  qu'au 
mouvement  libre  et  droit  il  n'y  a  rien  que  de  relatif,  de  forte  que  c'efi:  tout  ce  qu'il 
y  a  à  connoiftre  au  mouvement,  et  auiîi  tout  ce  qu'on  a  befoin  de  connoitre  3). 
mais  comme  j'ay  défia  dit  ceux  qui  feroient  fcrupule  de  confentir  à  ce  raifonne- 
ment,  n'ont  que  faire  de  s'embarafler  l'efprit,  et  doivent  feulement  tenir  ce  qui 
a  elle  pofè  touchant  le  mouvement  dans  le  vaifleau,  feavoir  que  les  repereuf- 
fions  des  corps  s'y  font  tout  de  mesme  qu'a  ceux  qui  font  à  terre,  hoc  enim 
exemplum  ùt  captu  facillimum  in  demonllrationibus  qua;  fequuntur  fréquenter 
adhibebimus 4). 

Ils  diront,  nous  ne  pouvons  pas  feavoir  peut  eftre  en  quoy  confifte  le  mouve- 
ment ,  mais  feavons  feulement  qu'un  corps  qui  a  receu  de  l'impulfion  fe  meut. 
Refpondeo  cum  Ideam  motus  non  aliunde  habeamus  quam  ex  mutatione  pofitus 
corporis  alicujus  vel  partium  ejus  (ut  in  motu  circulari)  ad  alia  corpora, 
nullum  ideirco  motum  imaginari  pofTumus  quin  iftam  pofitus  mutationem  con- 
tingere  concipiamus,  quoniam  non  potefl:  motus  concipi  cui  non  conveniat 
idea  motus. 


J)  On  trouve  la  même  opinion  dans  l'ouvrage  de  Duhamel,  cité  dans  la  note  4  de  la  p.  215.  Il 
écrit  (p.  291):  ^Lorsque  nous  avons  reconnu  la  présence  d'une  force  accompagnant  le  dépla- 
cement d'un  point,  ce  déplacement  était  relatif;  lorsque  nous  avons  démontré,  par  exemple, 
qu'un  point  qui  décrivait  un  cercle  d'un  mouvement  uniforme  était  sollicité  par  une  force 
constante  dirigée  vers  le  centre,  il  s'agissait  d'un  cercle  relatif  et  d'un  mouvement  relatif. 
La  force  centrifuge  qui  en  résultait  si  le  cercle  était  matériel,  pressait  ce  cercle,  lié  au 
système,  par  suite  du  mouvement  relatif  qui  était  le  seul  auquel  les  équations  s'appliquaient. 
Cette  conséquence  reconnue  expérimentalement,  et  autres  semblables,  ne  pourraient  donc 
être  invoquées  pour  prouver  l'existence  d'un  prétendu  mouvement  absolu ,  dont  on  ne  peut 
même  donner  une  définition." 

4)  En  marge:  Mr.  Newton  dit  qu'il  a  escrit  tout  son  traité  pour  connoitre  le  vray 
mouvement. 

Le  scholium  bien  connu  de  Newton  (voir  la  note  8  de  la  p.  193  de  ce  Tome)  se  termine 
par  les  mots:  „Motus  autem  veros  ex  eorum  causis,  effectibus,  &  apparentibus  difFerentiis 
colligere,  &  contra  ex  motibus  seu  veris  seu  apparentibus  eorum  causas  &  effectus,  docebitur 
fusius  in  sequentibus.  Hune  enim  in  finem  Tractatum  sequentem  composui". 

29 


226  PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU 


V"). 
[?]■) 

Vulgo  exiftimant  verum  quendam  motum  efîe  qui  relativo  opponatur.  Borel- 
lus  ') ,  Mariotte  s).  an  Pardies  4).  Newton,  an  Wallifius  5)? 
me  in  circulari  motu  diu  credidifle  KpiTyptov  exiftere  veri  motus. 

Qui  verum  motum  absque  aliorum  corporum  refpeéhi  6)  fibi  imaginantur  vide- 
runt  non  poffe  in  corporibus  liberisfimplicitermotis  motum  difcerni  veldijudicari, 
cum  in  ipfo  fpatio  infiniroquod  fibi  immobile  fingunt,  nihil  inveniat  fenfus  unde 
judicium  ejusmodi  exoriatur.  Sed  in  corporibus  circulariter  motis  putarant 
KpiTqpiov  veri  motus  haberi. 

Confideratio  motus  terra?  an  non  hic  verus  fit  dicendus. 

motus  circulationis  ell  motus  relativus  in  réélis  parallelis,  mutata  continué 
dire&ione,  et  manente  diitantia  propter  vinculum. 


')  La  Pièce  est  empruntée  à  la  première,  à  la  troisième  et  à  la  quatrième  page  d'une  feuille 
détachée  (Portef.  L,  p.  10  et  1 1);  il  y  est  fait  mention  des  „Principia"  de  Newton  ,  publiés 
en  1687. 

2)  G.  A.  Borelli  dans  son  livre  „De  Vi  Percussionis"  de  1667  (voir  p.  ic6  note  4  du  Tome  VI) 
écrit  p.  3  et  4:  ,,Transitus  motus  localis  aut  fit  ab  uno  ad  alium  locum  spatij  mundani,aut 
in  spatio  relativo  alicuius  continentis  vasis,  ille  appellabitur  motus  realis,  &  pliysicus ,  hic 
vero  vocabitur  motus  relativus,  licet  multoties  situm  non  mutet  in  loco,  vel  spatio  universi, 
finge  enim  nautam  à  prora  ad  puppim  navis  ambulare,  &  interea  navim  totam  àfluminis 
cursu  aequali  velocitate  contrario  motu  ferri,  constat  nautam  duobus  motibus  contrarijs 
agitatum  inter  se  arqualibus  proprio  nempe,  &  ipsius  navis  semper  in  eodem  situ  spatii 
mundani  consistere,  tune  quidem  negari  non  potest  vere  moveri  licet  ab  uno  ad  alium  locum 
universi  non  transferatur". 

Le  cas  du  matelot  se  promenant  sur  un  vaisseau  (è*  zriç  npi>paç  ùç  ff^vav)  avec  une  vitesse 
égale  et  contraire  à  celle  du  vaisseau  avait  déjà  été  considéré  dans  l'antiquitépar  le  philo- 
sophe sceptique  Sextus  Empiricus  (éd.  H.  Mutschmann,  Vol.  II  „Adversus  dogmaticos". 
Lipsia:,  Teubner,  1914,  p.  314— 315).  Sextus  conclut,  comme  Borelli, que  l'homme  (ou 
plutôt  un  bâton  qu'il  porte)  est  certainement  en  mouvement  quoiqu'il  ne  sorte  en  aucune 
façon  du  lieu  OÙ  il  se  trouve  (tSuvarai  ouv  ri  xivûaOai  [iSTa^aztxi>ç  0  ovre  xa.0'  okozvza.  ovtê  xarà 
pepoç  èx|3a('vEt  ^où  sv  u  eazi  T07rou). 

Huygens  fait  observer  ailleurs  (Portef.  L  p.  8)  qu'apparemment  Borelli  prend  ici  la  terre 
immobile  par  rapport  au  „spatium  mundanum":  „Borellus. .  .  pag.  3  verum  realem  ac 
physicum  motum  vocat  cum  trausfertur  corpus  ab  uno  ad  alium  locum  spatij 
mundani.  Relativum  qui  in  spatio  relativo  alicujus  continentis  vasis.  mun- 


PIECES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  227 

motus  circularis  in  uno  corpore  efl motus  refpectivuspartium,manentediftantia 
propter  vinculum. 

dato  corpore  uno  vel  pluribus  conjunclis7}  quae  circa  centrum  aliquod  movean- 

tur,  potert  colligi,  ex  vi  centrifuga,  quantam  ccleritatcm  cir- 

L    8«4*J  cularem  acceperint.  fed  et  haec  relativa  efl.  inter  illa  corpora 

^_j , »    vel  incer  unius  partes,  non  tamen  cognofcetur  quantum  veri 

motus  partibus  fingulis  infit,  hoc  efl:  refpectu  fparij,ut  fingunt, 
immoti.  nam  et  illorum  arbicrio,  quod  circulariter  movetur  fimul  et  recto  motu 
totum,  five  ex  pluribus  junétum  progredi  potefl  quo  itaque  et  partes  feruntur.  qui 
reclus  motus  quotenus  fit  verus,  nullo  figno  difcerni  pofTc  fatentur.  Itaque  tantum- 
modo  hoc  cognofcetur  quanta  fit  circularis  motio,  hoc  efl  quanta  fit  relativa  con- 
junclorum,  vel  partium  unius  corporis.  non  cognofcetur  etiam  pofitis  duobus  con- 
junclis  utrum  eorum  impreffionem  ab  impellente  acceperit,  aut  quantam  fingula. 

Quserentibus  quid  fit  motus,  hoc  unum  occurrit  corpora  moveri  dici  cum  eorum 
inter  fe,  vel  ad  alia  quaevis  fitus  ac  diflantia  mutatur.  quiefcere  cum  fervant  inter 


danum  locum  seu  spatium  pag.  4  vocat  quod  respectu  terrae  definitum  est 
ac  immotum.  Ergo  terra  ipsi  quiescit." 

En  comparant  l'observation  de  Huygens  avec  le  texte  de  Borelli  on  constate  de  nouveau 
(voir  la  note  6  de  la  p.  195)  l'ambiguité  des  expressions  „motus  verus"  et  „vere  moveri". 

Notons  encore  que  dans  son  ouvrage  «Théories  Mediceorum  Planetarum"  de  1666 
(ouvrage  nommé  à  la  p.  105  du  Tome  VI)  Borelli  parle  au  contraire,  à  la  p.  6,  d'un  „mun- 
danum  spatium"  par  rapport  auquel  les  étoiles  fixes  sont  en  repos,  et  cela  comme  d'un  espace 
généralement  adopté  („Rursus  omnes  planetœ  très  habent  periodos,  quorum  prima  dicitur 
restitutionis  in  eodem  situ  universi,  seu  mundani  spatij,  quœ  quidem  respectu  fixorum 
syderum  considerari  solet"). 

3)  Comparez  la  p.  209,  premier  alinéa. 

4)  I.  G.  Pardies  „Discours  du  mouvement  local"  (1670);  voir  notre  T.  VII,  p.  18,  note  1. 
Dans  le  recueil  «Oeuvres  de  mathématiques,  contenant  les  élemens  de  géométrie,  un  discours 
du  mouvement  local,  etc.  par  le  P.  I.  G.  Pardies  S.  J.  Amsterdam,  chez  Pierre  de  Coup, 
1725",  on  lit  (chap.  XIX  du  Discours  nommé):  „J'apelle  vitesse  absolue,  celle  qui  se  consi- 
dère dans  un  corps  comparé  avec  l'espace  dans  lequel  il  se  meut;&  vitesse  respective  celle  qui 
se  considère  dans  deux  corps  comparez  ensemble,  par  laquelle  vitesse  ces  deux  corps  s'apro- 
chent  ou  s'éloignent  mutuellement  l'un  de  l'autre".  Notons  que  Pardies,  en  employant  le 
terme  „vitesse  absolue",  ne  songe  apparemment  pas  à  une  vitesse  de  la  terre  par  rapport  à 
l'espace,  puisqu'il  dit  dans  la  Préface  de  sa  Statique  qui  est  «une  suite"  du  „Discoursdu 
Mouvement  local"  (p.  109  de  l'édition  nommée)  que  la  Mécanique  «affermit  inébranlable- 
ment  la  terre  sous  nos  pieds"  et  que  «c'est  elle  qui  donne  le  branle  à  tous  les  Cieux". 

5)  Comparez  la  note  22  de  la  p.  205  de  ce  Tome.  Wallis  ne  parle  point  d'un  mouvement  «vrai" 
ou  d'un  mouvement  «relatif".  Il  se  contente  de  dire  (p.  3008  de  l'ouvrage  cité):  «Phaeno- 
mena  eadem  contingunt  omnia  apud  nos  in  terra  positos,  sive  cum  terra  junctim  ferantur 
omnia  communi  motu ,  sive  una  cum  Terra  quiescant". 

s)  Leçon  alternative:  „intuitu". 

7)  Leçon  alternative  :  „cohserentibus". 


228  PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU 


fe  et  ad  alia  ficum  et  diftantiam.  Nihil  adhuc  aliud  de  motu  concipimus.  Jam 
quomodo  fpatium  immotum  concipere  te  dicis  cum  nihil  aliud  de  quiète  cognofcas 
quam  hoc  ut  relativa  fit  ad  alia  corpora? 

fpatij  quiefcentis  hanc  ideam  habent,  ut  fi  a  foco  ad  feneftram  accedam,manere 
dicant  fpatium  juxta  focum,  è  quo  excefli,  fed  nimirum  cubiculi  refpeclu. 

Fruftra  inquiricur  quis  fit  verus  motus  ifte,  cui  bono  enim  ?  Noftri  vero  prin- 
cipe, nempe  motum  non  alium  quam  relativum  eflTe,  utilitas  et  confequentise 
infignes  funt.  Velut  quod  conceflb  corpus  quiefcens  perfeverare  in  quiète  nifi  ab 
alio  pellatur,  hinc  fcquicur  neceflario,  corpus  libère  motum  pergere  moveri 
eadem  celeritate  nifi  ab  alio  impediatur.  nihil  enim  intereft  inter  fimul  libère 
moveri  et  fimul  quiefcere. 

Corpus  ex  nova  impreflîone  novum  motum  concipere  exiftimant,  etiam  nullius 
alterius  corporis  refpeftu;  inque  ipfo  motu  violentum  quid  inefîe  putant,adeo 
quidem  ut  rapiditate  fumma  vel  difperdi  ac  diiïblvi  corpora  pofllnt  ').  at  mihi 
nihil  efficit  in  corpore  quantacunque  impreflio,  nifi  ut  fitum  ac  pofitum  ejus  mutet 
aliorum  relatione. 

pofito  definito  numéro  fixarum  inter  fe  quiefcentium , oportet  illis  incertum  eflTe , 
utrum  maximo  motu  reéto  omnes  una  abripiantur,  an  quiefcant. 

fpatium  mundanum  infinité  extenfum  quiefcere  concipiunt.  nempe  fpatium 
abfque  corporis  ullius  conceptu.  Taie  vero  fpatium  non  eft  fubftantia  fed  nihil 
continet.  Ergo  illud  nihil  quiefcet. 

moveatur  corpus  Ain  refta  AB;  corpus  vero  C  in  HneaCDipfi  ABparallela2), 
rp.       -.  haec  corpora  inter  fe  ac  mutuo  refpeftu  moveri  cognofcimus. 

rt  hoc  tamen  fatemini  non  cognofci  quatenus  utrumque  eorum 

yj  vere  moveatur.  hoc  efi:  fpatij  mundani  refpe&u. 

i  Ponamus  jam  filum  BD  utrique  AB,  CD  perpendiculare, 

j         atque  eo  loci  pofitum,  ut  eodem  momento  A  incidat  in  B,  et 


^^""*vv  C  in  D;  fintque  unci  quidam  in  B  et  D,quibus  haereant  cor- 

».     /TW 

vertatur  quem  tenfione  fua  filum  BD  manifeltum  reddet 3). 


$—* — "N 


pora  utraque,  quo  fit  ut  rectus  eorum  motus  in  circularem 


Cum  igitur,  antequam  in  uncos  idos  corpora  A  et  B  incide- 
rent,  ignoraretur  quantum  vero  motu  moverentur,nuncpofi> 
quam  inciderunt,  hoc  fciemus  acdefiniemus  quantum  refpeftu 
^  .      fpatij  illius  infiniti  et  immoti  concitentur.  Hoc  certe  dici  non 
poteft.    Recle  vero   rem  perpendenti  manet  tantum  motus 


')  Comparez  les  pages  où  Galilée  dans  son  „Saggiatore"  (Ed.  Nazionale ,  VI ,  p.  337  et  suiv.) 
polémise  contre  l'idée  qu'il  peut  arriver  „ch'una  freccia  fredda ,  tirata  coll'  arco ,  s'infuochi" 
et  autres  fantaisies  de  ce  genre,  il  est  vrai  que  souvent  les  auteurs  anciens  ou  contemporains 
de  Galilée,  qui  discutent  de  pareils  phénomènes,  parlent  hypothétiquement  de l'„attrizion 
dell'  aria"  (p.  340). 


PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  220 

refpectivus  qui  fuie  ancea,  nihilque  aliud  accidit  nid  quod  cum  antea  effet  in  lineis 
reélis  parallelis 2) ,  ruine  fit  in  partibus  circumferentiae  oppofitis  quae  fimiliter  inter 
fe  parallèle  dici  poflunt,  diltantia  vero  corporum  quse  prius  mutabatur  continué , 
nunc  invariatum  maneat  propter  vinculum.  Ergo  et  in  circulari  ejusmodi  motu 
nihil  quoque  nili  refpectivus  motus  cognofeitur,  fieut  in  motu  folutorum. 
Idemque  de  corporis  cujusvis  unius  circulari  motu  fuper  axem  putandum  eft;  in 
quo  motus  refpectivus  parcium  inter  fe  atque  etiam  refpectu  centri  cognofeitur. 
quomodo  autem  fe  habeat  ad  fpatiuminfinitum,necapparetneque etiam  refpeétum 
aliquem  ad  hoc  habet.  Si  dicunt  jam  certo  cognofci  vero  circulari  motu  corpora 
AB  moveri.  Refpondebo  et  antea  cum  in  lineis  reclis  ferebantur  verum  inter 
ea  motum  4)  me  agnoviffe,  fed  debebas  dicere  quantum  refpecr.ii  fpatij  mundi 
moveantur. 


VIO. 

[?] 

Cum  itaque  veriores  ejusmodi  communicati  motus  leges  exquirere  cepiflTem, 
fubijt  in  primis  cogitare  qusenam  efTent  illa  corpora  quas  quiefeere  aut  moveri 
ftatuebam.  Pridem  inquam  credidi  fine  dubitatione  ulla,  circumferri  in  feipfa 
Terram  hanc  diei  fpatio  ac  praeterea  circa  folem  quotannis.  Ergo  lapis  ille 
quem  quiefeere  dico  maximo  tamen  ac  celerrimo  motu  eoque  duplice  abripitur, 
nec  nifi  eorum,  quae  Terras  adhaerent  meique  fedentis  aut  ftantis  refpectu, 
quiefeit. . . 

Pergebam  tamen  mecum  inquirere  nunquidnam  inter  veros  motus  ac  relati- 
vos  5)  incerefTet.  Videbam  vulgo  omnibus  qui  de  motu  feripfere  haec  diverfa 
dici,  alium  nempe  motum  corporis  verum  ac  proprium  alium  efTe  refpectu  alterius 
cujuspiam.  Motum  verum  ac  Phyficum  efTe  cum  transfertur  corpus  ab  uno  ad 


2)  Comparez  toutefois  sur  le  parallélisme  des  mouvements  des  deux  corps  la  note  i  delà  p.  220. 

3)  Leçon  alternative:  „prodet". 

■*)  Comparez  la  Pièce  III,  p.  222,  où  il  est  dit:  „Corpora  quse  mutuo  respectu  moventurea 
vere  moventur". 

5)  La  Pièce  est  empruntée  aux  deux  premières  pages  de  la  feuille  détachée,  mentionnée  à  la 
p.  213  note  2. 

6)  Leçon  alternative  :  „eos  qui  referuntur  ad  aliud". 


23O  PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU". 

alium  locum  fpatij  mundani.  Itaque  inquam  locos  iftos  tanquam  rêvera  immotos 
concipiunt.  quid  autem  rêvera  immobile  efte  dicemus,  cum  adhuc  quid  fit  verus 
motus  quseramus?  Nempe  fortafîe  délias  fixas  ac  centrum  folis  vere  quiefcere 
dicemus  nos  qui  Copernici  fententiam  fequimur.  at  ïllse  quidem  inter  fe,  altéra 
alterius  omniumque  refpectu  quiefcent,  cum  autem  pofitse  fint  in  fpatio  mundi 
infinité  undiquaque  extenfi  (hoc  enim  nemo  paulum  imelligens  negare  poteft  ')) 
cujusnam  corporis  alteriusve  rei  refpectu  omnes  una  quiefcere  dicent?  Spatij 
diccnt  mundani  immoti.  Putemus  Cometam  quempiam  recla  via  per  planetarum 
aut  ftellarum  fpatia  ferri  *)  quemadmodum  Keplero  vifum  eft.  numquid  a;que 
fixae  (tellae  illius  refpectu  atque  ille  ipfarum  moveri  dicendae? 

itaque  in  hoc  tota  quasftio  vertitur  an  fpatium  mundi  infinité  extenfi ,  immotum 
fit  ac  dici  et  intelligi  poffit.  Vifum  eft  autem  mihi  falfam  hanc  efle  notionem. 
unde  enim  ideam  immoti  haufimus  nifi  a  quiète  relativa  corporum  inter  fe?  3) 

motus  nempe  ut  volunt  eft  tranflatio  e  fpatio  mundano  in  aliud.  quies  mora  in 
eodem  fpatio.  Cujus  rei?  nempe  corporis.  cum  igitur  motus  et  quies  non  nifi  cor- 
pori  conveniant,  quomodd  jam  immobilitatcm  fpatio  tribuunt,  et  quidem  in  infi- 
nitum  undique  extenfo.  nam  ncc  tranflatio  nec  quies  eft  nifi  fubrtantise  alicujus. 
quomodo  igitur  conveniet  quies  fpatio  vacuo  in  quo  nihil  exiftit? 


VII 4). 


In  motu  libero  praefentibus  corporibus  inter  fe  quiefcentibus  certo  cognofcun- 
tur  direcliones  et  in  his  celeritates  per  quas  mutatio  diftantiae  explicetur  et  horum 
opéra  etiam  circulantium  celeritas  derinitur.  Illis  fublatis  corporibus,  difficilius 


')  Comparez  cependant  les  p.  190  note  1  et  191  note  10  (opinions  d'Aristote  et  de  Galilée). 

2)  Voir  la  p.  210  du  Tome  V. 

3)  Comparez  J.  M.  C.  Duhamel  (ouvrage  cité  dans  la  note  4  de  la  p.  215),  p.  XVIII:  „...  les 
hommes  n'aperçoivent  que  des  repos  ou  des  mouvements  relatifs, et  ne  pourraient  arriverque 
par  extension  à  révcr  un  repos  ou  un  mouvement  absolu...  Abandonnons. ..  cette  fausse 
notion". 

*)  La  Pièce  est  empruntée  à  la  deuxième  et  à  la  troisième  page  d'une  feuille  détachée  (Portef.  L, 

p.  20  et  21). 
5)  On  voit  apparattre  ici  la  distinction  entre  le  poid  d'un  corps  et  sa  masse,  sans  doute  sous 

l'influence  des  „Principia"  de  Newton. 


PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  23  I 

hoc  cognofcitur  in  liberis  fed  motus  circularis  duorum  vcl  plurium  vinculo 
conjun<5torum,  vel  parcium  unius  corporis,  deprehenditur  ex  vi  centrifuga.  contra 
eos  qui  verum  motum  hune  eiïe  volunt.  dico  non  eiïe  nifi  refpectivum.  non  enim 
potes  dicere  centrum  ofcillationis  quiefeere  in  mundo,  fed  etiam  refpeftive 
tantum  ad  alia  corpora. 

an  centrum  gravitatis  non  melius  dicatur  centrum  potentiae  cum  gravitas 
tollatur. 

auferre  gravitatem  5)  verfus  terram  cogitatione,  quod  non  tollit  molem  s)  et 
materiam  refiltentiamque.  tune  direétio  diverfa  «que  in  aethere  tf)  atque  fuper 
menfa.  Terra  ip fa  tollatur. 

Exiftimant  omnes  qui  de  motu  egerunt,  quorum  quidem  feripta  videre  mihi 
contigit,  eiïe  motum  quendam  verum,  alium  vero  apparentem,  qui  aeftimatur 
refpectu  aliorum  corporum  quse  ut  quiefeentia  confiderantur.  verum  effecenfent, 
cum  corpus  locum  mutât  in  fpatio  mundano  quod  immobile  eiïe  ftatuunt.  Ego 
autem  contra  nullum  alium  eiïe  motum  corporum  arbitrorquam  mutuo  refpeétu. 
Hune  eiïe  verum.  Illum  autem  quem  ifti  verum  dicunt,  non  folum  cognofci  non 
pofle ,  fed  neque  omnino  eiïe  in  rerum  natura. 

Hoc  fpatium  ita  folum  abfque  ullo  corpore  confideratum,  quomodo  quiefeere 
intelligi  poiïit  non  video.  Cum  quies  et  motus  non  fit  nifi  corporum ,  et  utrius- 
que  idea  ab  his  folis  exorta  fit.  Nam  fi  fpatij  quies  aut  motus  eiïe  aliquid  dici 
poteft,  illius  fpatij'erunt,  quod  à  corpore  occupatur,  vel  quod  a  corpore  inclu- 
ditur,  ut  fi  amphorse  fpatium  una  cum  amphora  quiefeere  aut  moveri  dicamus. 
At  fpatio  illi  infinito  et  inani  neque  motus  neque  quietis  idea  aut  appellatio 
convenit. 


s)  C'est  la  seule  fois  qu'on  rencontre  le  mot  „a;ther"  dans  les  Pièces  concernant  la  question  du 
„mou veinent  absolu".  Ailleurs  (voir  p.  e.  le  «Traité  de  la  Lumière",  publié  en  1690), 
Huygens  appelle  „éther"  ou  «matière  éthérée"  la  matière  fine  composée  de  «particules" 
dans  un  état  d'„agitation  rapide"  qui  remplit  l'espace.  Ici  (quoique  le  sens  littéral  puisse 
être  le  m  Jme  que  dans  le  «Traité  de  la  Lumière")  le  mot  „aether"  semble  désigner  le  „spatium 
inane"  (dernier  alinéa  de  cette  Pièce)  lui-même.  Dans  l'absence  de  la  terre  une  direction 
(c.à.  d.  la  direction  d'un  mouvement,  comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  note  1  de  la  p.  224) 
peut  être  déterminée  „œque. . .  atque  super  mensa" ,  c.  à.  d.  de  la  même  manière  qu'au-dessus 
d'une  table  (comparez  les  trois  derniers  alinéas  de  la  p.  218  et  les  deux  premiers  alinéas  de 
la  p.  219);  il  s'agit  donc  de  directions  par  rapport  à  un  groupe  de  corps  libres  immobiles 
entre  eux. 


232     PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU' 


VIII). 

[?] 


Motus  inter  corpora  relativus  tantum  eft. 

Is  produckur  imprelfione  in  alterum  eorum  vel  in  utrumque  fed  effeclo  jam 
motu  non  poteft  cognofci  in  quodnam  eorum  impreflio  facla  fit.  Imo  idem  prorfus 
utravis  impreflione  effectum  eft. 

Motus  verus  et  fimplex  unius  alicujus  totius  corporis  nullo  modo  concipi  poteft 
quid  fit,  nec  diffère  a  quiète  ejus  corporis. 

Diu  putavi  in  circulari  motu  haberi  veri  motus  Kpaypiov  ex  vi  centrifuga. 
Etenim  ad  esteras  quidem  apparentias  idem  fit  five  orbis  aut  rota  quaepiam  me 
juxta  adftante  circumrotetur,  five  fiante  orbe  illo  ego  per  ambitum  ejus  circum- 
ferar,  fed  fi  lapis  ad  circumferentiam  ponatur  projicietur  circumeunte  orbe,  ex 
quo  verè  tune  et  nulla  ad  aliud  relatione  eam  moveri  et  circumgyrari  judicari 
exiftimabam.  Sed  is  effecltus  hoc  tantummodo  déclarât  impreflione  in  circum- 
ferentiam faéta  partes  rota;  motu  relativo  ad  fe  invicem  in  partes  diverfasimpulfas 
fuifie.  Ut  motus  circularis  fit  relativus  partium  in  partes  contrarias  concitatarum 
fed  cohibitus  propter  vinculum  aut  connexum.  an  autem  corpora  duo  inter  fe 
relative  moveri  pofTunt  quorum  eadem  manet  diftantia  ?  Ita  fane  dum  diftantiae 
incrementum  inhibetur.  contrariusvero  motus  relativus  per  circumferentiam  viget. 

[Fig.  6.]  poteft  cognofci  an  régula  libère  et  tota  in  unam  partem  movea- 

?c  tur  (vel  quiefeat  nam  idem  eft)  an  partes  ejus  contrariorum 
motuum  impreffionem  acceperint.  corpus  Aperrectam  feu  fecun- 
dum  regulam  AB  moveatur.  corpus  C  per  reclam  parallelam  CD. 
tffc?'Z~J~-r<b'P  Cl,m  A  accedit  ad  B  et  CadD,moventur  utique  mutuo  refpechi, 
et  tamen  diftantiam  pauxillum  et  veluti  nihil  mutant.  Sic  in  cir- 
culari motu  colligatorum  res  fe  habet. 

/(  6  Plerique  verum  corporis  motum  ftatuunt  cum  ex  loco  certo  ac 


*)  La  Pièce  est  empruntée  à  la  première  page  d'une  feuille  détachée  (Portef.  L,  p. 24), 
*)  Descartes  „Les  Principes  de  la  Philosophie",  II  §  29  (T.  IX  des  Œuvres  publ.  par  Adam  et 
Tannery,  p.  78):  „...  nous  ne  sçaurions  conceuoir  que  le  corps  AB  soit  transporté  du 
voisinage  du  corps  CD,  que  nous  ne  sçachions  aussi  que  le  corps  CD  est  transporté  du 
voisinage  du  corps  AB,  &  qu'il  faut  tout  autant  d'action  pour  l'vn  que  pour  l'autre". 


PIÈCES  CONCERNANT  LA  QUESTION  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU".  233 

fixo  in  (patio  mundano  transfertur.  malè.  nam  cum  infinité  fpatiumundiqueexten- 
fum  (le  quae  poteft  e(fe  definitio  aut  immobilitas  loci?  Scellas  affixas ,  in  Coperni- 
cano  fyltemate  forfan  rêvera  quiefeentes  dicent.  Sint  fane  inter  fe  imm^tae  fed 
omnes  fi  m. il  fumtae  cujns  alterius  corporis  refpe<ftu  quiefeere  dicentur,  vel  qua  in 
re  di (feront  a  celerrime  motis  in  partem  aliquam  ?  nec  quiefeere  igitur  corpus  nec 
moveri  in  infinico  (patio  dici  potell,  ideoque  quies  et  motus  tantum  relativa  funt. 
ReCte  facis  Cartefius  artic.  29  part,  fecundae.  nili  quod  eandem  vim  et  a<5tionem 
requiri  dicit  five  ut  AB  transferatur  ex  vicinia  CD  five  ut  hoc  ex  illius  vicinia  2). 
quod  tune  quidem  verum  cum  Ali  aequale  CD,  alias  haudquaquam.  maie  etiam 
quod  immédiate  contingentium  refpecîu  motum  corporis  définit  ^).  quidni  enim 
etiam  longifllme  diflltorum  ?  4) 


3)  „Les  Principes  de  la  Philosophie" ,  II  §  25  (T.  IX  des  Œuvres  publ.  par  Adam  et  Tannery  , 
p.  76)  :  „...  si,  au  lieu  de  nous  arrester  à  ce  qui  n'a  point  d'autre  fondement  que  l'vsage 
ordinaire,  nous  desirons  sçavoir  ce  que  c'est  que  le  mouuement  selon  la  vérité,  nous  dirons, 
afin  de  luy  attribuer  vue  nature  qui  soit  déterminée,  qu'il  est  le  transport  efvne partie  de 
la  matière  ou  (Tvn  corps,  du  voisinage  de  ceux  qui  le  touchent  immédiatement,  et  que  nous  con- 
sidérons comme  en  repos ,  dans  le  voisinage  de  quelques  autres^. 

4)  On  peut  p.  e.  définir  la  rotation  de  la  terre  par  rapport  aux  étoiles  fixes.  Voir  la  p.  326  de  ce 
Tome ,  note  4 ,  troisième  alinéa. 

Comparez  J.  M.  C.  Duhamel  (ouvrage  cité  dans  la  note  4  de  la  p.  215),  p.  XIX:  „Le 
système  des  étoiles  est  le  plus  considérable  et  le  moins  variable  qu'il  soit  donné  à  l'homme 
de  connaître:  c'est  à  ce  système,  que  l'on  peut  sans  inconvénient  considérer  comme  im- 
muable, qu'il  est  convenable  de  rapporter  les  grands  mouvements,  comme  ceux  de  la  terre 
et  des  planètes". 

3° 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


Avertiffement. 


Dans  T Averti flement  précédent  (p.  189  —  200)  nous  avons  parlé  à  plufieurs 
rcprifes  des  idées  émifes  par  Huygens  dans  le  cours  de  fa  vie  fur  le  mouvement 
circulaire  et  la  force  centrifuge,  en  connexion  avec  fa  conception  du  monde  et 
de  l'efpace.  On  a  vu ,  tant  dans  cet  Avertiffement  que  dans  les  pages  écrites  par 
Huygens  lui-môme  vers  la  fin  de  fa  vie  (p.  213 — 233  de  ce  Tome)  que  les  diffé- 
rents philofophes  qui  s'intéreffaient  aux  queftions  cosmiques,  avaient  des  opinions 
diverfes  fur  la  nature,  abfolue  ou  relative,  du  mouvement.  Nous  aurions  pu 
ajouter  que  les  diseuffions  fur  la  nature  de  l'efpace  et  des  queftions  qui  s'y  ratta- 
chent continuèrent  après  la  mort  de  Huygens  '),  qu'aujourd'hui  encore,  dans  la 
première  moitié  du  vingtième  fiècle,  la  queftion  de  l'exiftence  ou  de  la  non- 
-exiltence  du  mouvement  abfolu  a  été  vivement  débattue  et  que  dans  ce  débat  le 
problème  de  la  nature  de  la  force  centrifuge  qui  caufe  p.  e.  l'aplatiffcment  de  la 
terre  et  la  variation  de  la  gravité  à  fa  fur  face  joue  un  certain  rôle.  Cette  dernière 


')  Voir  p.  e.  quelques  écrits  de  Leibniz  d'une  part  et  de  Clarke ,  ami  de  Newton ,  d'antre  part 
dans  le  „R.ecueil  [par  Des  Maizeaux]  de  diverses  Pièces,  sur  la  Philosophe,  la  Religion 
naturel'e,  l'Histoire,  les  Mathématiques  &c",  seconde  édition,  à  Amsterdam,  chez  François 
Chan^uion,  MDCCXL.  Mais  ici  la  discussion,  quoique  vouée  en  partie  à  la  question  du 
„mouvement  absolu",  n'a  pas  un  caractère  exclusivement  scientifique. 


238  AVERTISSEMENT. 


queftion  a  intérefle  Huygens  depuis  1659  jufqu'à  la  fin  de  fa  vie.  Dans  le 
Manufcrit  „De  Vi  Centrifuga",  la  variation  de  la  gravité  due  a  la  rotation  de  la 
terre  elt  mentionnée  une  feule  fois,  au  §4  (Appendice  I,p.  304);  parmi  les 
Appendices  ultérieurs  au  (fi  on  en  trouvera  un  (Appendice  VI,  p.  323 — 326), 
où  ce  fujet  elt  entamé,  les  recherches  plus  minutieufes  fur  ce  fujet  étant  réfervées 
pour  un  des  Tomes  fuivants. 

Le  préfent  Traité,  écrit  déjà  en  1659,  n'a  jamais  été  publié  par  Huygens;  il 
n'a  paru  qu'en  1703,  huit  ans  après  fa  mort,  dans  les  „Opufculapottuma",  par 
les  foins  des  profefïeurs  de  Volder  et  Fullenius,  à  qui  Huygens  dans  fon  teltament 
avait  légué  cette  tâche.  Il  elt  vrai  qu'il  n'avait  nommé  expreflement  comme 
devant  être  publiés  que  la  „Dioptrica",  le  Traité  „De  Motu  Corporum  ex  Per- 
cufllone"  et  le  Traité  „De  Formandis  Poliendifque  Vitris" ,  mais  les  éditeurs 
nommés  des  „Opuscula  poftuma"  difent  avec  raifon,  à  la  deuxième  page  de 
leur  préface,  qu'ils  ont  cru  agir  dans  l'cfprit  de  l'auteur  en  y  ajoutant  quelques 
autres  traités  parmi  lefquels  celui  „De  Vi  Centrifuga". 

Les  éditeurs  ont  interverti  l'ordre  des  propofitions  et  incorporé  dans  le  Traité 
quelques-unes  de  celles  publiées  par  Huygens  en  1673  à  la  fin  de  fon  „Horo- 
logium  ofcillatorium"  ')  avec  des  démonftrations  rédigées  par  eux-mêmes.  Une 
feule  Propofition,  la  dix-feptième  et  dernière  (p.  299),  a  été  rédigée  par  eux, 
mais  la  démonftration  eil  de  Huygens.  Nous  avons  jugé  à-propos  de  lai  (Ter  au 
Traité  la  forme  que  les  éditeurs  lui  ont  donnée,  mais  nous  avons  mis  entre 
crochets  leurs  additions  au  Traité  primitif.  Les  notes  indiquent  en  outre  le  texte  pri- 
mitif là  où  les  éditeurs  y  ont  apporté  des  modifications  ,peu  importantes  d'ailleurs. 

Voici  la  lifte  complète  des  additions: 

1)  Les  mots  „Propofitio  I",  „Propofitio  II" ,  etc.  jufqu'à  la  dernière  „Pro- 
pofitioXVII"; 

2)  Les  mots  „Lemma  I"  et  „Lemma  II"  avant  la  Prop.  VII; 

3)  L'énoncé  de  chacune  des  fix  Prop.  VII ,  XII ,  XIII ,  XIV ,  XV  et  XVI , 
emprunté  à  l'„Horologium  ofcillatorium",  et  la  démonftration,  rédigée 
par  les  éditeurs,  de  chacune  de  ces  Propofitions,  excepté  la  dernière. 

4)  L'énoncé  de  la  Prop.  XVII. 


')  Nous  avons  reproduit  les  treize  Propositions  de  r„Horologium  oscillatorium"  dans  l'Appen- 
dice III  qui  suit  fp.  315 — 318). 


AVERTISSEMENT. 


239 


Le  Manufcrit  de  Huygens  (voir  p.  254,  note  1)  débute  par  les  paragraphes 
que  nous  avons  réunis  dans  l'Appendice  I  (p.  302  —  3  1 1).  Tous  ces  paragraphes 
font  défaut  dans  le  Traité  tel  qu'il  a  été  publié  par  les  éditeurs,  excepté  le  §  9 
qu'ils  ont  intercalé  dans  le  Traité  fous  le  nom  de  „Lemma  I"  avant  la  Prop.  VII 
(p.  281). 

L'interverfion  de  l'ordre  des  proposions  par  les  éditeurs  avait  pour  but, 
comme  ils  le  difent  dans  leur  préface,  de  rendre  le  Traité  plus  conforme  à  l'en- 
femble  des  Propofitions  publiées  dans  l'„lIorologium  ofcillatorium".  En  effet, 
comme  les  notes  aux  p.  3 1 5 — 3  1 8  l'indiquent,  toutes  les  Propofitions  de  l'„I  loro- 
logium  ofcillatorium"  (la  rédaction,  il  ell  vrai,  cil.  quelquefois  un  peu  diffé- 
rente) fe  retrouvent  dans  le  même  ordre  dans  le  Traité  „De  Vi  Centrifuga"; 
excepté  dans  le  cas  des  Prop.  II  et  III  qui  ont  échangé  leurs  places.  Le  Traité 
contient  de  plus  les  Prop.  VI ,  IX ,  XI  et  XVII. 

Il  femble  que,  dans  leurs  démonflrations  des  Prop.  VII,  XII,  XIII,  XIV  et 
XV,  les  éditeurs  le  foient  infpirés  des  raifonnements  de  Huygens  que  contenait  le 
Manufcrit  A;  voir  à  ce  propos  les  pp.  320,  note  1,321,  quatrième  et  cinquième 
alinéas  de  la  note  4  de  la  p.  320,  et  325,  note  6.  C'efl  peut-être  aux  pages 
enlevées  au  Manufcrit  A,  mentionnées  dans  ces  notes,  qu'ils  font  allufion  dans 
leur  préface  lorsqu'ils  difent  qu'ils  ont  démontré  les  Propofitions  nommées  „ex 
fundamentis  ab  111.  Hugenio  pofitis".  Mais ,  comme  on  peut  le  voir  dans  l'Appen- 
dice V  (p.  320)  pour  le  cas  de  la  démonllration  de  la  Propotition  XII  —  la  feule 
des  démonflrations  que  contenait  le  Manufcrit  A,  dont  une  partie  ait  été  confer- 
vée  —  ils  ont  donné  à  ces  démonftrations  la  forme  qui  leur  paraifTait  convenable  : 
ils  ont  rendu  la  démonllration  de  la  Prop.  XII  moins  exclufivement  géométrique 
en  y  introduifant  l'exprefTion  ^"2.  Leurs  démonflrations  des  Prop.  XIII  et  XIV 
ont  également  un  caractère  moitié  géométrique  moitié  algébrique,  tandis  que 
toutes  les  démonflrations  de  Huygens  que  le  Traité  contient  font  exclufivement 
géométriques  '). 

D'où  efl  venue  à  Huygens  l'idée  d'examiner  à  fond  la  nature  du  mouvement 
circulaire  ?  La  tradition,  l'obfervation ,  et  la  mécanique  pratique  l'y  ont  amené.  La 


')  Dans  le  §  15  du  Manuscrit  (voir  la  p.  309)  le  raisonnement  de  Huygens  a  une  forme  algé- 
brique. Ce  $  n'était  donc  probablement  pas  destiné  à  être  publié  sous  cette  forme. 


240  AVERTISSEMENT. 


rotation  apparente  de  la  voûte  célelte  ')  a,  depuis  Platon  et  Ariftotc,  et  bien  avant 
eux,  conduit  les  penfeurs  à  voir  dans  le  mouvement  circulaire  uniforme  quelque 
chofe  de  fort  remarquable.  Quoique  I  Iuygcns ,  grâce  à  Archimède ,  à  Descartes , 
à  Galilée  et  à  fon  éducation  entière  au  (fi  bien  qu'à  la  tournure  positive  de  fon 
efprit,  foit  bien  éloigné  de  toute  vénération  pour  les  idées  fcolaftiques,  il  n'y  a 
pourtant  pour  lui  comme  pour  Ariftote  guère  que  deux  fortes  de  mouvements 
naturels:  le  mouvement  droit  et  le  mouvement  circulaire  2).  Dès  lors,  examiner 
la  nature  du  mouvement  droit  et  du  mouvement  circulaire,  c'eft  pour  ainfi  dire 
examiner  généralement  la  nature  du  mouvement.  Galilée  lui  au(fi,  quoiqu'il  ait 
découvert  la  nature  parabolique  de  la  courbe  décrite  par  un  objet  lancé  en  l'air, 
ne  parle  pas  du  mouvement  curviligne  en  général  et  fe  borne  presque  toujours  à 
confidérer  le  mouvement  re&iligne  et  le  mouvement  circulaire  uniforme:  on  a 
remarqué  qu'il  évite  de  faire  mention  de  la  nature  elliptique  des  orbites  des  pla- 
nètes, découverte  par  Kepler,  quoiqu'il  connaifTe  fort  bien  fes  ouvrages  et  que 
fes  difciples  ne  s'impofent  pas  la  même  reftriction  3).  Ce  font  fur  tout  Galilée  et 
Descartes  qui,  avant  Huygcns,  ont  émis  des  idées  juftes  et  fécondes  fur  la  rotation. 
Avant  eux  Kepler  dans  fon  „Epitome  Aftronomiae  Copcrnicanae"  réfute  briève- 
ment l'opinion  de  ceux  qui  penfent  que,  fi  la  terre  tournait,  les  objets  mobiles 
feraient  lancés  en  l'air:  il  dit  qu'il  y  a  entre  la  terre  et  une  roue  tournante  cette 
différence  que  dans  le  premier  cas  les  objets  font  pour  ainfi  dire  attachés  a  la  terre 
par  une  vertu  attractive  4) ,  mais  il  ne  cherche  nullement  à  déterminer  la  grandeur 


')  Quand  on  ne  songe  qu'à  la  mesure  du  temps,  sujet  qui  préoccupait  Huygens  depuis  quelques 
années  avant  1659,  il  n'y  a  aucune  différence  sensible  entre  un  mouvement  circulaire  de  la 
voûte  céleste  d'une  part  et  la  rotation  de  la  terre  de  l'autre.  En  écrivant  les  paroles  citées  à 
la  p.  1 94  ,  note  5 ,  Huygens  pensait  peut-être  avant  tout  à  la  mesure  du  temps. 

3)  Dans  le  «Discours  de  la  Cause  de  la  Pesanteur",  publié  en  1690,  Huycens  écrit:  „A  regarder 
ïimplement  les  corps,  sans  cette  qualité  qu'on  appelle  pesanteur,  leur  mouvement  est  natu- 
rellement ou  droit  ou  circulaire.  Le  premier  leur  apartenant  lors  qu'ils  se  meuvent  sans 
empeschement:  l'autre  quand  ils  sont  retenus  autour  de  quelque  centre,  ou  qu'ils  tournent  sur 
leur  centre  mesme".  Ajoutons,  pour  éviter  tout  malentendu,  que  lluygensne  songe  nulle- 
ment à  faire,  comme  Aristote,  une  distinction  entre  les  mouvements  naturels  (xenà  yvw) 
et  les  mouvements  violents  ou  contre-nature  (Trapiywtv);  d'ailleurs  chez  llnygens  le  terme 
«mouvement  droit"  désigne  le  mouvement  rectiligne  uniforme,  tandis  que  chez  Aristote  le 
mouvement  rectiligne  accéléré  des  corps  qui  tombent  est  un  mouvement  naturel. 

3J  L.  Olschki,  «Galilei  und  seine  Zeit",  Halle  (Saale),  Max  Niemeyer  Verlag,  1927, 
P- 354-357- 

4)  J.  Kepler,  «Lpito.ne  Astronomie  Copernicana;",  Lib.I,§7,p.  137  de  l'édition  nommée  à 
la  p.  1 92  ,  note  1  :  «Lapides  virtute  attractoria  ad  terram  sunt  albgati". 


AVERTISSEMENT.  24 1 


de  la  „vertu"  centrifuge  réfultant  de  la  rotation.  Galilée  va  plus  loin.  Il  part 
comme  Kepler  de  la  conlïdération  de  la  terre  tournante,  et  il  en  feigne  que  la 
grande  viteffe  linéaire  qu'un  objet  à  la  furface  du  globe  terrellre  acquiert  en  vertu 
du  mouvement  diurne  peut  parfaitement  ne  pas  fuffire  pour  lancer  cet  objet  en 
l'air  parce  que  la  eau  le  de  la  projeftion  („caufa  délia  proiezione"  ou  „dello  fea- 
gliamento")  devient  moindre,  pour  une  même  vitefTe  linéaire,  à  mefure  que  le 
rayon  de  la  circonférence  décrite  s'accroît  5).  La  figure  de  Galilée  qu'on  trouve 
dans  la  „Giornata  féconda"  du  „Dialogo  fopra  i  due  maffimi  filtemi  del  mondo"  6) 
refTemble  beaucoup  à  la  Fig.  4  de  la  p.  306  de  ce  Tome.  Galilée  confidère,  comme 
Huygens  au  §  8  à  la  page  nommée,  deux  objets  décrivant  des  circonférences  con- 
centriques avec  des  vitefles  linéaires  égales;  et  il  indique  dans  la  figure  pour 
chacun  des  deux  objets  (ce  qui  aurait  également  dû  être  indiqué  dans  la  figure  de 
Huygens)  l'écart  de  la  tangente  correfpondant  à  la  courbe  décrite  dans  un  temps 
déterminé  affez  court 7).  Il  prétend  enfuite  que  les  forces  (centripètes)  qui  font 
dévier  les  mobiles  de  la  tangente  font  d'autant  plus  grandes  que  les  écarts  de  la 
tangente  font  plus  confidérables  8).  Ceci  s'accorde  parfaitement  avec  la  théorie 
de  Huygens.  Galilée  eft  allé  aufli  loin  qu'on  pouvait  aller  fans  donner  une  défi- 
nition précife  de  la  „forza"  centripète  ou  centrifuge  9~). 

Après  Galilée,  Descartes,  que  Huygens  nomme  à  ce  propos  dans  fon  Discours 
de  la  Caufe  de  la  Pcfanteur  (voir  la  note  4  qui  commence  à  la  p.  327),  parle 
à  plufieurs  reprifes  du  mouvement  d'une  pierre  dans  une  fronde.  Après  avoir 


s)  Edizione  Nazionale,  VII,  p.  238. 
*)  Edizione  Nazionale ,  VII ,  p.  242. 

7)  Dans  la  Fig.  1 1  de  la  p.  275  de  ce  Tome  FE  est  P„écart  de  la  tangente".  Le  mobile  qui  tourne 
dans  la  circonférence  parcourt  l'arc  BF  dans  le  même  temps  dans  lequel  il  aurait  parcouru 
(abstraction  faite  de  la  pesanteur)  la  droite  BE  s'il  avait  quitté  la  circonférence  au  point  B. 
Le  point  E  ne  peuc  être  considéré ,  en  parlant  strictement ,  comme  situé  sur  le  prolongement 
du  rayon  AF  que  lorsque  l'arc  BF  et  la  longueur  BE  qui  lui  est  égale  sont  infiniment  petits. 

8)  Eduione  Nazionale,  VII,  p.  243  „. . .  a  deviare  un  mobile  dal  moto  dove  egli  ha  impeto,  non 
ci  vuol  egli  maggior  for/.a  o  minore,  secondo  che  la  deviazione  ha  da  esser  maggiore  o 
minore?  cioè,  secondoché  nella  deviazione  egli  dovra  nell' istesso  tempo  passar  maggiore  o 
minore  spazio?" 

Un  peu  plus  loin  (p.  244)  on  trouve  cependant  la  proposition  inexacte  que  pour  deux 
roues  de  rayons  inégaux  qui  tournent  avec  la  même  vitesse  angulaire  les  forces  centrifuges 
sont  égales.  C'est  sans  doute  à  cette  erreur  que  Huygens  fait  allusion  dans  les  paroles  citées 
dans  la  note  3  de  la  p.  251  qui  suit. 
')  Huygens  considère  surtout  la  force  centrifuge,  Galilée  au  contraire  la  force  centripète  (sans 
se  servir  de  ce  terme;  comparez  la  note  précédente).  Voir  sur  ce  sujet  la  suite  du  présent 
Avertissement  (p.  246  et  suiv.). 

31 


242  AVERTISSEMENT. 


établi  „la  première  loy  de  la  nature:  Que  chaque  chofe  demeure  en  l'eftat,  qu'elle 
cil,  pendant  que  rien  ne  le  change",  Descartes  dit:  „La  féconde  loy  que  je 
remarque  en  la  nature,  e(t  que  chaque  partie  de  la  matière,  en  Ton  particulier, 
ne  tend  jamais  à  continuer  de  fe  mouuoir  fuiuant  des  lignes  courbes,  mais  fuiuant 
des  lignes  droites. . .  tout  corps  qui  eft  meu  en  rond,  tend  sans  ceïïe  à  s'efloigner 
du  cercle  qu'il  décrit.  Et  nous  le  pouuons  mesme  fentir  de  la  main ,  etc."  *")•  Plus 
loin  il  confidère  auffi  une  figure  analogue  à  la  figure  nommée  de  Galilée  et  dit  à 
propos  de  la  pierre  tournante  que  „fi,  au  lieu  de  confiderer  toute  la  force  de  fon 
agitation,  nous  prenons  garde  feulement  à  l'vne  de  fes  parties,  dont  l'effet  efl 
empefché  par  la  fonde*)  ,  &  que  nous  la  diftinguions  de  l'autre  partie,  dont  l'effet 
n'eft  point  ainfi  empefché" ,  nous  dirons  que  la  pierre  „fait  feulement  effort  pour 
s'éloigner  du  centre"  fuivant  le  prolongement  du  rayon  3).  Ici,  c'eft  bien  la 
force  centrifuge  dont  il  efl  queftion.  Ailleurs  il  s'exprime  comme  fuit:  „fçachant 
que  l'vne  des  parties  de  fon  inclination,  à  fçavoir  celle  qui  la  porte  fuivant  le 
cercle. . .  n'eft  nullement  empefchée  par  cette  fronde  ,  vous  verrez  bien  qu'elle 
ne  trouve  de  refiftance  que  pour  l'autre  partie.  .  .  et  par  confequent,  qu'elle  ne 
tend,  c'eft  à  dire  qu'elle  ne  fait  effort,  que  pour  s'éloigner  directement  du 
centre  4)".  Ici  la  force  centripète,  elle  auffi,  elt  mentionnée  fous  le  nom  de 
„refiftance".  Et  dire  que  la  pierre  „fait  tendre  la  corde"  5) ,  n'eft  ce  pas  auffi 
indiquer  qu'il  y  a  une  force  dans  chacun  des  deux  fens? 

Mais  ce  n'eft  pas  feulement  grâce  à  l'obfervation  du  mouvement  diurne  et  aux 
écrits  de  fes  prédécefTeurs  fur  la  mécanique  célefte  ou  terreftre  que  Huygens  s'inté- 
reffc  au  mouvement  circulaire;  avant  la  compofition  du  Traité  „De  Vi  Centri- 
fuga"  il  fonge  déjà  à  la  conltruclion  d'horloges  à  pendule  conique.  Son  invention 
de  l'horloge  à  pendule  ordinaire  a  été  octroyée  en  16576).  On  trouve  dans  le 
Manufcrit  A  un  projet  d'horloge  à  pendule  conique  datant  du  5  octobre  16597); 


')  „Les  Principes  de  la  Philosophie",  II ,  §§  37  et  39  (T.  IX  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery , 
p.  84  et  p.  86). 

2)  Fonde  (lat.  funda),  forme  ancienne  du  mot  „fronde". 

3)  Même  ouvrage,  III, §  57  (T.  IX  de  l'édition  d'Adam  et  Tannery,  p.  131). 

4)  „Le  Monde", chapitre  XIII  (T.  XI  de  la  même  édition,  p.  85). 

5)  Même  ouvrage  ,  chapitre  VII  (Même  Tome,  p.  44). 
û")  Voir  la  p.  237  du  Tome  II. 

7)  Manuscrit  A,  p.  175:  „Inventum  die  5  Oct.  1659".  Dans  une  lettreàson  pêre(T.  VII, 
p.  391)  Huygens  dit  avoir  inventé  l'horloge  à  pendule  conique  en  1658. 


AVERTISSEMENT. 


243 


il  eit  vrai  que  rien  n'indique  (ce  qui  pourtant  n'efi:  pas  impofïible  s))  que  l'auteur 
de  ce  projet  ait  obfervé  en  octobre  1659 9)  la  marche  d'un  pendule  tel  que  le  pen- 
dule deffiné;  il  n'en  elt  pas  moins  certain  que  Huygens  s'intércfTe  auflî  au  mouve- 
ment circulaire  en  fa  qualité  d'homme  pratique,  d'inventeur  d'inftruments 
capables  de  m  durer  le  temps  le  plus  exactement  poflîble. 

Réfumons  maintenant  brièvement  le  contenu  du  Traité  tel  qu'il  a  été  publié  par 
les  éditeurs  de  Volder  et  Fullenius  en  1703  et  réédité  d'abord  par  's  Gravefande 
dans  les  „Opera  reliqua",  Vol.  II,  de  1728,  enfuite  par  nous;  fans  cependant 
exclure  de  cet  aperçu  la  partie  du  Manufcrit  publiée  par  nous  dans  l'Appendice  I. 

L'expérience  fait  voir  d'une  part  que  les  corps  libres  tombent  d'un  mouvement 
uniformément  accéléré,  d'autre  part  qu'un  corps  fufpendu  à  un  fil  exerce  une 
traction  fur  ce  fil  et  fur  la  main  qui  le  tient.  On  peut  donc  dire  qu'un  corps  exerce 
une  traction  ou  force  fur  un  fil  qui  le  retient  lorsque  ce  corps  a  une  tendance  à  fe 
mouvoir  dans  la  direction  du  prolongement  du  fil  d'un  mouvement  uniformément 
accéléré  ;  et  l'on  peut  admettre  que  la  force  exercée  eft  la  même  pour  des  corps 
égaux  I0)  ayant  une  tendance  à  fe  mouvoir  avec  la  même  accélération  '  ') ,  ne 
fût-ce  que  durant  un  temps  infiniment  petit ,2). 

Or,  ce  qui  détermine  la  tenfion  du  fil  et  la  force  éprouvée  par  celui  qui  le  tient, 
ce  n'eft  pas  nécefïairement  la  tendance  au  mouvement  intégral  que  prendrait  le 
mobile  s'il  était  délivré  de  toute  entrave;  ce  qui  importe  c'efi:  la  tendance  au 
mouvement  accéléré  par  rapport  au  fil  tendu.  Ainfi  dans  le  cas  d'un  objet  placé 
fur  un  plan  incliné  (parfaitement  lifle)  et  retenu  par  un  fil  parallèle  à  ce  plan  *3), 


8)  Comparez  les  notes  2  et  5  de  l'Appendice  IV  qui  suit  (p.  3 19):  le  15  nov.  1659  Huygens 
dit  avoir  déterminé  la  valeur  de  la  constante  g  „ex  motu  conico  penduli". 

')  Dans  la  ^Correspondance"  de  Huygens  (nos.  T.  I — X)  la  construction  d'une  horloge  à  pen- 
dule conique  n'est  mentionnée  que  vers  la  fin  de  1667.  Le4déc.  1-667  (voir  la  p.  167  du 
du  T.  VI)  Huygens  écrit  à  son  frère  Lodewijk:  „Ie  suis  maintenant  après  a  faire  construire 
une  autre  manière  d'horloges,  ou  mesme  deux  autres,  dont  l'un  est  avec  un  pendule  qui 
tourne  en  rond"  ,et  le  1 2  oct.  1 668  (voir  la  p.  267  du  même  Tome)  au  frère  Constantijn  :  „I'en 
ay  ici  une  du  mouvement  circulaire  de  ma  nouvelle  invention  qui  va  assez  bien,  et  sans  bruit". 

IO)  „Mobilia  aequalia";  voir  p.  e.  la  Prop.  I  à  la  p.  267. 

,x)  P.  259,  premier  alinéa. 

")  Huygens  parle  généralement  d'un  temps  très  petit  ou  d'un  temps  arbitrairement  petit,  et  de 
même,  s'il  y  a  lieu,  d'un  espace  très  petit  ou  arbitrairement  petit.  Une  seule  fois  cependant 
(p.  277, 1.  20)  on  rencontre  l'expression  plus  moderne  ^infinité  parva". 

,3)P-305,§5- 


244  AVERTISSEMENT. 


le  mouvement  accéléré  qui  importe  eft  celui  que  prendrait  l'objet  fi  le  fil  était 
rompu  mais  que  le  plan  demeurait  en  place;  fi  l'accélération  de  ce  mouvement  le 
long  du  plan  eft  p.  e.  le  quart  de  celle  d'un  corps  tombant  verticalement,  la  main 
qui  tient  le  fil  éprouvera  une  force  égale  à  un  quart  du  poids  du  corps.  De  même 
la  grandeur  de  la  force  éprouvée  par  un  homme  attaché  à  une  roue  tournante  près 
du  bord  ')  et  tenant  en  main  un  fil  très  court  auquel  un  corps  eft  attaché  ,  dépen- 
dra du  mouvement  uniformément  accéléré  2)  que  le  corps  acquerrait  au  tout 
premier  moment  dans  la  dire&ion  du  fil,  fi  le  fil  était  rompu  (dans  ce  dernier  cas 
on  fait  abftraction  de  la  pefanteur).  Il  eft  vrai  que  la  direction  du  fil  n'eft  pas 
invariable  pour  un  fpeclateur  qui  ne  participe  pas  à  la  rotation,  mais  pour  l'homme 
attaché  à  la  roue  le  fil  eft  conftamment  dirigé  fuivant  le  prolongement  du  rayon 
correfpondant  à  l'endroit  qu'il  occupe  fur  la  roue,  et  lorsque  le  fil  eft  rompu  il 
voit  au  tout  premier  moment  l'objet  s'éloigner  d'un  mouvement  accéléré  en 
refiant  fur  le  prolongement  du  rayon  a)  ;  c'eft  donc  bien  dans  la  direction  de  ce 
prolongement  qu'il  doit  fentir  une  traction  lorsque  le  fil  n'eft  pas  encore  rompu  3). 
Le  même  raifonnement  eft  applicable  au  cas  où  l'objet  tournant  eft  attaché  par 
un  fil  non  pas  à  un  point  près  du  bord  d'une  roue,  mais  au  centre  de  la  rotation 
lui-même.  Or,  on  fait  que  les  efpaces  parcourus  dans  des  temps  égaux  font  entre 
eux  comme  les  accélérations;  le  rapport  de  la  force  centrifuge  à  la  force  de  la 
gravité  fera  donc  égal  à  celui  de  l'écart  très  petit  ou  plutôt  infiniment  petit  de  la 
tangente  au  chemin  parcouru  dans  le  même  temps  par  le  corps  lorsqu'il  tombe 
librement4).  Voilà  pour  la  grandeur  abfolue  de  la  force  centrifuge.  En  compa- 
rant entre  eux  les  différents  écarts  de  la  tangente  pour  différents  mobiles  dans  des 
temps  égaux,  on  trouve  les  rapports  des  forces  centrifuges  correspondantes, ce 
que  l'on  peut  faire  même  avant  d'avoir  déterminé  la  grandeur  abfolue  d'une 
d'elles  s). 


')P.  261,1.  4. 

2)  Ce  mouvement  peut  en  effet  être  considéré  comme  uniformément  accéléré  au  tout  premier 

moment  ;  voir  le  troisième  alinéa  de  la  p.  265. 
J)  Deuxième  alinéa  de  la  p.  265. 

4)  Voir  à  la  p.  275  la  Prop.  V,  d'après  laquelle  la  force  centrifuge  (comparez  la  note  1  de  la 
p.  274)  est  égale  à  la  force  de  la  gravité,  lorsque  l'écart  de  la  tangente  (KE)  est  égal  àl'espace 
que  le  corps  parcourrait  en  tombant  librement  (évidemment  avec  une  vitesse  initiale  nulle) 
durant  le  même  temps  dans  lequel  il  parcourt  l'arc  BF  correspondant  à  l'écart  FE. 

5)  Prop.  I  -IV  (p.  267—275),  et  §§  5—8  (p.  305—306).  Dans  la  partie  du  Manuscrit  publiée 
dans  l'Appendice  1  qui  suit,  la  grandeur  absolue  de  la  force  centrifuge  est  indiquée  dans  le  §  1 


AVERTISSEMENT.  245 


En  lifant  les  énoncés  de  la  Prop.  V.  (p.  275)  et  du  §  1  (p.  303)  on  verra  que 
Huygens  n'a  pas  eu  l'intention  de  déterminer  la  grandeur  delà  force  centrifuge 
par  une  formule  algébrique,  mais  que  notre  formule 


F  = 


mv 


(voir  la  note  8  de  la  p.  303)  correfpond  à  fes  énoncés,  fi  l'on  confent  à  adopter 
l'expreflion  mg  pour  la  force  de  la  gravité,  c.  à.  d.  à  appeler  m  le  rapport  de  cette 
force  à  l'accélération  de  la  pefanteur. 

On  peut  regarder  la  Prop.  VI  (p.  277)  comme  une  application  de  la  Propo- 
fition  précédente. 

La  Prop.  VII  (p.  281)  confidère  l'ifochronisme  des  révolutions  d'un  mobile 
parcourant  diverfes  circonférences  de  cercle  horizontales  à  l'intérieur  d'un 
conoide  parabolique  ou  paraboloide  de  révolution  à  axe  vertical  6). 

Dans  les  Prop.  IX — XV  (p.  287 — 295)  Huygens  et  les  éditeurs  confidèrent 
le  mouvement  des  pendules  coniques. 

Enfin,  les  Prop.  XVI  et  XVII  (p.  295 — 301)  traitent  la  tenfion  que  le  fil 
d'un  pendule  fimple  éprouve  pendant  le  mouvement  grâce  à  l'exiftence  de  la 
forcecentrifuge. 

Inutile  de  dire  que  toutes  ces  Propofitions  peuvent  être  démontrées  plus  facile- 

ment  en  partant  de  la  formule  F=  — . 

La  terminologie  de  Huygens,  quoiqu'il  s'exprime  fort  clairement,  n'ell  pas 
abfolument  confiante.  Le  mot  ^gravitas""  indique  parfois  la  force  de  la  gravité 
(le  poids),  p.  e.  dans  le  Lemma  I  de  la  p.  28  1 ,  parfois  auffi  la  „quantitas  fol'ida"' 
(la  mafle),  p.  e.  à  la  p.  267,1.  13.  Une  force  ne  s'appelle  pas  feulement  „v/V, 
mais  aufii  „potent\cT  (p.  e.  dans  le  Lemma  II  de  la  p.  28 1);  il  parle  de  \\jmpetus 
circulations"  (p.  307,  1.  19),  du  »conatus  centrifugus"  (p.  e.  p.  297,  avant- 
dernière  ligne).  Généralement  un  corps  exerce  une  force  lorsqu'il  a  une  tendance 


(P-  3°3)  q"'  précède  la  détermination  du  rapport  des  forces  centrifuges  dans  les  cas  spéciaux. 
Ce  j  1  ,  autrement  que  la  Prop.  V  ,  e<t  1111  énoncé  sans  démonstration. 
)  Huygens  a  sans  doute  cherché  les  condition*  de  l'isochronisme  du  mouvementcirculairedans 
le  bur  J'en  faire  une  application  dans  la  construction  d'horloges  à  pendule  conique  ;  compare* 
aussi  le  §  14  de  la  p.  308. 


1^6  AVERTISSEMENT. 


(„conatus")  au  mouvement,  mais  qu'un  fil  ou  autre  entrave  l'empêche  de  fe 
mouvoir  dans  le  fens  de  cette  tendance.  Huygens  dit  plufieurs  fois  que  la  force  ou 
tendance  centrifuge  eft  du  même  genre  que  la  force  ou  tendance  de  la  gravité 
(p.  e.  p.  297, 1. 7  d'en  bas „proinde  fimilem";  p.  277, 1.  25  „aequalem  plane";  dans 
ce  dernier  cas,  autrement  que  dans  le  premier,  les  grandeurs  des  deux  forces  font 
les  mêmes).  Comme  la  „gravitas"  (poids) ,  le  „conatus"  en  général  eft  donc  con- 
fidéré  comme  une  grandeur  proportionnelle  à  la  „quantitas  folida".  Ainfi  que 
nous  l'avons  dit ,  le  „conatus  centrifugus"  ou  „vis  centrifuga"  doit  être  pris  pour 
un  objet  (ou  point  matériel)  tournant  autour  d'un  centre  „refpeftu  radii  in  quo 
finis  eft"  (p.  265,!.  5). 

Les  raifonnements  de  Huygens  (et  des  éditeurs)  dans  le  Traité  „De  Vi  Cen- 
trifuga" paraiffent  fi  impeccables  qu'après  la  lefture  du  Traité  on  eft  tenté  de  fe 
demander  comment  il  eft  poffible  que  dans  des  temps  plus  modernes  plufieurs 
favants  ont  vu  une  difficulté  logique  dans  le  fujet  qui  nous  occupe.  C'eft  pourquoi 
nous  donnerons  la  parole  à  H.  Hertz  pour  expofer  cette  difficulté  qui  eft  cepen- 
dant bien  réelle. 

„Wir  fchwingen  einen  Stein  an  einer  Schnur  im  Kreife  herum;  wir  ûben  dabei 
bewufftermaflen  eine  Kraft  aufden  Stein  aus;diefe  Kraft  lenktden  Stein  beftlndig 
von  der  geraden  Bahn  ab. . .  Nun  aber  verlangt  das  dritte  Gefetz  [la  troifième  loi 
de  Newton  d'après  laquelle  l'adlion  eft  égale  à  la  réaclion  ')]  eine  Gegenkraft  zu 
der  Kraft,  welche  von  unferer  Hand  aufden  Stein  ausgeùbt  wird.  Auf  die  Frage 
nach  diefer  Gegenkraft  lautet  die  jedem  gelaufige  Antwort:  es  wirke  der  Stein 
auf  die  Hand  zurùck  infolge  der  Schwungkraft,  und  diefe  Schwungkraft  fei  der 
von  uns  ausgeûbten  Kraft  in  der  That  genau  entgegengefetzt  gleich.  Ift  nun 
diefe  Aufdrùcksweife  zulâflîg? . . .  In  unferen  Bewegungsgefetzen  [que  Huygens 
ne  connaiflait  pas  encore]  war  die  Kraft  die  yor  der  Bewegung  vorhandene  Ur- 
fache  der  Bewegung  [c'eft  en  effet  la  conception  de  Newton,  exprimée  dans  les 
deux  premières  lois].  Dùrfen  wir,  ohne  unfere  Begriffe  zu  verwirren,  jetzt  auf 


')  Les  trois  „Axiomata  sive  Leges  Motus"  de  Newton  sont  (texte  de  l'édition  originale): 

1)  Corpus  omne  perseverare  in  statu  suo  quiescendi  vel  movendi  uniformiter  in  directum, 
nisi  quatenus  a  viribus  impressis  cogitur  statum  illum  mutare , 

2)  Mutationem  motus  proportionalem  esse  vi  motrici  impressa?,  &  fieri  secundum  lineani 
rectam  qua  vis  illa  imprimitur, 

3)  Actioni  contrariam  semper&xqualem  esse  reactionem:  sive  corporumduorumactiones 
m  se  mutuo  setnper  esse  œquales  &  in  partes  contrarias  dirigi. 


AVERTISSEMENT.  1\J 


einmal  von  Kraften  reden,  welchc  erft  durch  die  Bewegung  entftehen  ,  welche 
eine  Folge  der  Bewegung  find  ?  [c'efl  la  conception  de  Galilée,  de  Descartes  et 
de  Huygens ,  antérieure  aux  „Principia"  de  Newton] ...  es  bleibt  uns  nichts  ùbrig 
als  zu  erlâutern  :  die  Bezeichnung  der  Schwungkraft  als  einer  Kraft  fei  eine  un- 
eigentliche.  .  .  Aber  wo  bleiben  alsdann  die  Anfpriïche  des  dritten  Gefetzes, 
welches  eine  Kraft  fordert,  die  der  tote  Stein  âuf  die  Hand  ausùbt  und  welches 
durch  eine  wirkliche  Kraft,  nicht  durch  einen  bloffen  Namen  befriedigt 
fein  wiir  *)■ 

On  voit  que  cette  difficulté  logique  n'exiftait  pas  encore  lorsque  Huygens 
écrivit  fon  Traité.  Elle  apparaît  lorsqu'on  part  des  lois  de  Newton.  Il  eft  vrai 
que  cette  difficulté  ne  doit  pas  nous  empêcher  de  nous  fervir  du  fyftème  de  New- 
ton. Hertz  lui  même  ajoute3):  Wir  haben  in  diefen  Ausfûhrungen  die  Zulâf- 
figkeit  des  betrachteten  Bildes  fo  Mark  verdâchtigt,  dass  es  fcheinen  muss,  als  fei 
es  unfere  Abficht  die  Zulaffigkeic  zu  beftreiten  und  fchliefllich  zu  verneinen. 
Soweit  gcht  indes  unfere  Abficht  und  unfere  Ueberzeugung  nicht".  Cependant 
il  y  voit  des  „logifchen  Unbeftimmtheiten"  qui  „wirklich  beftehen"  3). 

On  peut  préfenter  la  théorie  claffique  de  la  force  centrifuge  fous  diverfes  for- 
mes, au  fond  peu  différentes.  On  peut  foutenir  que,  fuivant  le  principe  de 
d'Alembert,  tout  problème  de  dynamique  peut  être  réduit  à  un  problème  de 
ftatique  en  introduifant  des  forces  fictives.  Un  cyclifte  qui  parcourt  dans  une 
pofition  oblique  une  courbe  de  l'arène  eft  follicité,  peut-on  dire,  par  deux  forces, 
la  pefanteur  et  la  réaction  du  fol.  La  résultante  de  ces  deux  forces  eft  une  force 
centripète.  Aucune  autre  force  n'agit  fur  le  cyclifte:  il  n'eft  pas  en  équilibre.  Mais 
ce  cas  réel  peut  être  réduit  à  un  problème  d'équilibre  en  ajoutant  une  troifième 
force  fictive  aux  deux  forces  réelles;  cette  force  fictive  eft  la  „force  centrifuge". 

Quelle  que  foit  la  valeur  de  cette  conception,  ce  n'eir,  pas  la  conception  de 
Huygens  pour  qui,  nous  l'avons  dit,  la  force  centrifuge  efl:  une  force  du  même 
genre  que  la  force  de  la  gravité. 

Peut-on  concilier  Huygens  et  „d'Alembert"? 4)  Cela  paraît  difficile  à  première 


2)  „Die  Prinzipien  der  Mechanik  in  neueni  Zusammenhange  dargestellt",  von  Heinrich  Hertz, 
Leipzig  1894.J.  A.  Barth,p.  6— 7. 

3)  Page  9. 

4)  Ni  Newton  ni  d'Alembert  ne  se  sert  de  l'expression  „force  fictive",  qui  est  plus  moderne.  On 
trouve  ce  terme  pour  la  première  fois,  croyons-nous,  à  la  p.  46  et  suiv.  du  „Traitéde  la 


2^.8  AVERTISSEMENT. 


vue,  et  cependant  en  principe  la  chofe  eit  bien  (impie.  Une  force  peut  être  réelle  et 
fictive  en  même  temps,  réelle  pour  un  obfervateur,  fictive  pour  un  autre  obfer- 
vatcur  placé  dans  d'autres  conditions.  En  difant  que  la  force  centrifuge  efr.  une 
force  fictive,  nous  nous  fommes  placés  au  point  de  vue  du  fpectateur  qui  ne  parti- 
cipe pas  au  mouvement.  Mais  pour  le  fpectateur  de  11 uygens,  attaché  à  la  roue 
tournante,  la  force  centrifuge  eft  une  force  réelle  C'eft  environ  ce  qu'Einftein 
dit  dans  les  paroles  fuivantes:  „Ein  exzentrisch  auf  der  Kreiflcheibe. . .  fitzender 
Beobachter  empfindet  eine  Kraft,  die  in  radialer  Richtung  nach  auffen  wirkt, 
und  welche  von  einem  relativ  zum  urfprùnglichen  Bezugskôrper  [par  rapport 
auquel  le  cercle  tourne]  ruhenden  Beobachrer  als  Tiâgheitswirkung  (Zentrifu- 
galkraft)  gedeutet  wird"  '). 

Dans  les  jours  de  Galilée,  de  Descartes,  de  Iluygens  et  de  Newton,  et  même 
dans  ceux  de  d' Alembert  et  de  Lagrange ,  perfonne  n'avait  encore  dit  clairement 
que  pour  parler  fans  ambiguïté  des  mouvements  des  corps  et  des  forces  qui  les 
accompagnent,  il  faut  commencer  par  dire  quel  eft  le  mouvement  du  fpectateur 
qui  obferve  le  mouvement  des  corps,  par  rapport  à  ces  corps.  On  a  cependant 
remarqué  (un  ou  deux  ans  avant  l'apparition  du  relativisme  moderne  *),  détail 
qui  n'eft  pas  fans  importance,  puisqif #/>/-&  l'apparition  de  cette  théorie,  toute 
tentative  pour  attribuer  des  idées  relativités  de  quelque  valeur  à  I  luygens  pour- 
rait s'expliquer  par  une  certaine  partialité  pour  le  relativisme  moderne  —  et 
nulle  faute  n'eft  plus  grave  pour  un  hiftorien,  ni  plus  difficile  à  éviter,  que  celle 
d'attribuer  à  des  auteurs  anciens  des  idées  modernes  dont  ils  n'ont  eu  aucune  con- 
naiflance)  on  a  remarqué,  difons-nous,  que  Huygens  dans  fon  Traité  „De  Vi 
Centrifuga"  eft  guidé ,  pour  ainfi  dire ,  par  le  principe  de  la  relativité  du  mouve- 
ment; c'eft  ce  que  F.  Hausdorff,  éditeur  de  la  traduction  allemande  du  Traité 
„De  Vi  Centrifuga"  (Oflwalds  Klaflîker  der  exakten  Wiflenfchaften,  Nr.  138, 
Leipzig,  W.  Engelmann,  1903)  exprime  dans  les  termes  fuivants:  „Huygens 
lâfft  fich  auch 3)  hier  [il  s'agit  de  la  dernière  phrafe  du  premier  alinéa  de  la  p.  261 


Mécanique  des  Corps  solides  et  du  Calcul  de  l'Effet  des  machines"  par  G.  Coriolis,  Paris, 

Carilian-Goewry  et  V.  Dalmoni,  1 844.  Coriolis  admet  le  mouvement  absolu. 
')  Sainmlung  Vieweg,  Hefc  38,  „Ueber  diespezielle  und  die  allgemeine  Relativitâtstheorie", 

gemeinverstândlich ,  von  A.  Einstein ,  F.  Vieweg  &  Sohn ,  Braunschweig  (Zwôlfte  Aullage, 

1921), p. 54. 
*)  Qui  eut  cependant  de  nombreux  précurseurs.  Voir  p.  e.  l'ouvrage  de  J.  M.  C.  Duhamel, 

cité  à  la  p.  215,  note  4,  à  la  p.  225,  note  3  ,  à  la  p.  230,  note  3  et  à  la  p.  233,  note  4. 


AVERTISSEMENT.  249 


de  ce  Tome  :  «unde  hune  conatum  inefTe  plumbo  rettè  dicemus»]  von  dem  Prin- 
cip  der  relativen  Bewegung  leiten ,  und  es  fcheint,  dass  bei  diefer  Auffaflung  die 
Cencrifugalkraft  frei  von  den  Dunkelheiten  bleibt ,  die  ihr  verfehiedentlich  (z.  B. 
von  Hertz  4)  «Die  Prinzipien  der  Mechanik»  S.  7)  nachgefagt  werden.  Es  han- 
delc  fich  ura  die  relacive  Bewegung  der  auf  der  Tangente  weiterfliegenden 
Kugel  gegen  den  auf  dem  Kreife  mit  gleicher  Gefchwindigkeit  weiter  rotirenden 
Beobachter"  5). 

En  effet,  confidéré  en  lui-même,  le  Traité  „De  Vi  Centrifuga"  —  perfonne 
que  nous  fâchions  n'a  jamais  dit  le  contraire  —  eft  „frei  von  Dunkelheiten". 

Quoi  d'étonnant  fi  plus  tard  (voir  les  Pièces  qui  précèdent,  p.  213  —  233) 
Huygens  —  après  avoir  longtemps  confidéré  la  rotation  comme  un  mouvement 
„vrai"  ou  „abfolu"  —  revient  avec  infiftance  (quoique  fans  pouvoir  dévelop- 
per le  moins  du  monde  un  fyftème  relativifte  conféquent)  fur  la  relativité  du 
mouvement ô)  ? 

Dans  fon  „Horologium  ofcillatorium"  (p.  157  de  l'édition  originale)  Huygens 
fe  contente  de  dire,  au  fujet  de  la  publication  de  la  démon  fixation  des  treize 
Théorèmes  fur  la  force  centrifuge  imprimées  à  la  fin  de  cet  ouvrage,  que  cette 
démonfixation  eft  „in  aliud  tempus  dilata".  Newton,  à  qui  Huygens  avait  fait 
préfent  d'un  exemplaire  de  l'„Horologium  ofcillatorium"  écrit  à  Oldenburg: 
„I  am  glad,  we  are  to  exfpect.  another  difeours  of  ye  Fis  cer?trifuga,wch  fpecu- 
lation  may  prove  of  good  ufe  in  natural  Philofophy  and  Aftronomy,  as  well  as 
Mechanicks"  7).  Cependant,  comme  nous  l'avons  dit,  durant  la  vie  de  Huygens 
le  Traité  eft  reilé  inédit 8). 


3)  C'est-à-dire  :  comme  dans  le  Traité  „De  JVTotu  Corporum  ex  Percussione". 

4)  Remarquons  que  Hertz  n'a  probablement  pas  lu  le  Traité  „De  Vi  Centrifuga"  de  Huygens. 
Dans  l'ouvrage  nommé  il  ne  fait  mention  (à  la  p.  5)  que  d'Archimède,  de  Galilée,  de 
Newton ,  de  d'Alembert  et  de  Lagrange. 

5)  P.  73  de  l'édition  nommée. 

5)  En  donnant  au  mouvement  relatif,  lui  aussi,  le  nom  de  „motus  verus". 

7)  Lettre  de  Newton  à  Oldenburg  du  3  juillet  1673;  voir  la  p.  326  du  Tome  VII. 

8)  En  1667  déjà  Huygens  avait  annoncé  dans  une  lettre  au  prince  Léopold  de  Médicisson 
intention  de  faire  paraître  „quandoque"  ses  lois  de  la  percussion  des  corps  „ut  et  his  cognata 
de  vi  qua  tendunt  a  centro  qua;  in  orbem  vertuntur,  de  qua  vir  idem  Clarissimus  [Borelli] 

32 


'5° 


AVERTISSEMENT. 


À  défaut  du  Traité,  les  treize  Théorèmes,  quoique  dépourvus  de  démonstra- 
tions, ont  eu  une  influence  notable:  c'efr.  par  ces  Théorèmes,  paraît-il,  que  Newton 
a  appris  à  connaître  la  mefure  exacte  de  la  force  centrifuge  ').  Voici  ce  que 
Huygens  obferve  lui-même  à  ce  fujet  à  la  p.  28  du  Manufcrit  G  (nous  citons  ce 
paflTage  en  entier)  :  „Je  m'ellonne  que  Mr.  Newton  fur  une  hypothefe  fi  peu  pro- 
bable et  fi  hardie,  fe  foit  donné  la  peine  de  baftir  tant  de  Théorèmes  et  comme 
une  théorie  entière  des  actions  des  corps  celeftes.  Je  dis  fon  hypothefe  qui  eft  que 
toutes  les  petites  particules  des  divers  corps  s'attirent  mutuellement,  et  cela  en 
raifon  double  réciproque  des  diftances.  Il  a  pu  eftre  conduit  a  fa  théorie  des 
orbites  elliptiques  par  le  livre  de  Borelli  du  mouvement  des  fatellites  de  Jupiter, 
qui  confidere  aufll  la  diminution  de  pefanteur  par  l'eloignement  (quoyqifil  n'en 
remarque  pas  la  proportion)  et  tafche  de  trouver  les  orbes  elliptiques  par  la  force 
centrifuge  qui  contrebalance  la  pefanteur1),  mais  il  n'a  pas  fceu  pénétrer  les 
vrais  fondements  comme  Newton  qui  a  eu  l'avantage  de  connoitre  la  mefure  de 
la  force  centrifuge  par  les  Théorèmes  que  j'en  ay  donnez"  3).  Newton  lui-même 
fait  mention  des  Théorèmes  en  queftion  dans  le  Scholium  qui  fuit  la  Prop.  IV. 


egit  in  Theoricis  Mediceorum"  (T.  VI,  p.  162).  Voir  surl'ouvrage  de  Borelli  la  note  2  de  la 
page  suivante. 

En  1669  Huygens  envoyé  à  Oldenburg  „ut  adserventur  in  Actis  Societatis  Regia;"  les 
anagrammes  de  quelques  Propositions  sur  la  force  centrifuge  (T.  VI ,  p.  487). 
')  Voir  à  ce  propos  les  p.  69—73,  Anmerkung  16,  de  l'ouvrage  de  J.Bosscha:  «Christian 
Huygens.  Redeam  2oo"cn  Gedà'chtnistage  seines  Lebensendes,  aus  dem  Hollàndischen  ûber- 
setzt  von  Th.  H.  W.  Engelmann"  (Leipzig,  W.  Engelmann,  1895),  et  les  p.  118 — 129  du 
livre  de  F.Rosenberger:  „Isaac  Newton  und  seine  physikalischen  Principien,  ein  Hauptstûck 
aus  der  Entwickelungsgeschichte  der  inodernen  Physik"  (Leipzig,  J.  A.  Barth,  1895).  FI. 
Cajori  dans  son  article:  „Newton's  Twenty  Years  Delay  in  Announcing  the  Law  of  Gravita- 
tion" dans  le  Recueil  „Sir  Isaac  Newton  1727 — 1927,8  Bicentenary  Evaluation  of  H  is  Work" 
(Baltimore,  The  Williams  &  Wilkins  Company,  1928)  arrive  à  la  conclusion  (p.  186)  que 
„Newton's  delay  of  about  twenty  years  in  announcing  the  law  of  gravitation  was  due  to  the- 
oretical  difficulties  involved  in  the  earth-moon  test",  mais  il  ne  fait  pas  mention  du  problème 
historique  de  la  découverte  de  la  mesure  exacre  de  la  force  centrifuge  et  ne  pose  donc  pas  la 
question  de  savoir  si  Newton  dans  son  calcul  de  1666  a  dû  avoir  des  difficultés  sous  ce  rap- 
port, comme  le  pensent  Bosscha  et  Rosenberger.  Il  est  évident  que  pour  pouvoir  calculer 
exactement  l'attraction  exercée  par  la  terre  sur  la  lune,  connaissant  le  mouvement  de  cette 
dernière  dans  son  orbite  à  peu  prés  circulaire,  Newton  aurait  dû  avoir  des  connaissances 
théoriques  sur  le  mouvement  équivalant  à  la  connaissance  de  la  valeur  absolue  de  la  force 
centrifuge.  Dans  le  même  Recueil  G.  D.  Birkhoffdans  son  article  „Newton's  Philosophy  of 
Gravitation,  etc."  attribue  (à  la  p.  59)  une  influence  prépondérante  aux  théorèmes  de 
Huygens  de  1673  sur  la  découverte  de  la  loi  de  la  gravitation  universelle. 


AVERTISSEMENT.  25 1 


Theor.  IV.  à  la  p.  43  de  l'édition  originale  des  „Philofophise  naturalis  Principia 
mathemacica". 

On  trouve  dans  les  Manufcrics  plufieurs  calculs  effectués  par  Huygens,  après 
l'apparition  des  „Principia"  de  Newton,  fur  la  grandeur  de  la  force  centrifuge 
à  la  furface  du  ioleïl  ou  de  la  planète  Jupiter,  comparée  à  la  grandeur  de  la  gra- 
vité en  ces  lieux.  Elles  trouveront  une  place  dans  un  des  Tomes  fuivants. 


0  Borelli,  „Theoric£  Mediceorum  Planetarum"  (voir  ce  T.  p.  227,  dernier  alinéa  de  la  note  2 
de  la  p.  226),  p.  47:  „...  supponentes  id,  quôd  videtur  non  posse  negari,  quôdscilicet 
planeta»  quemdam  habeant  naturalein  appetitum  se  uniendi  cum  mundano  globo,  quem 
circumeunt ,  quodque  reuera  contendant  omni  conatu  ipsi  appropinquare,  planeta;  videlicet 
soli,  Medicea  verô  sydera  lovi.  Certum  est  insuper  quôd  motus  circularis  mobili  inipetum 
tribuit  se  remouendi  à  centro  eiusmodi  reuolutionis,  quemadmodum  experimur  in  rota», 
seu  fundae  gyro,  quo  lapis  acquirit  inipetum  recedendi  à  centro  sua;  reuolutionis;  suppona- 
11ms  igitur  plauetam  niti  Soli  ipsi  appropinquare,  quoniam  intérim  ob  circularem  motum 
impetum  acquirit  se  se  amouendi  ab  eodcm  centro  solari,  hinc  est,  quod  dum  œquales 
euadunt  vires  contraria;  (altéra  enim  ab  altéra  compensatur)  neque  vicinior,  neque  remotior 
fieri  potest  ab  ipso  Sole  vitra  certum,  ac  determinatum  spatium,  ideoque  planeta  libratus 
apparebit ,  etc." 

Avant  Borelli,  Plutarque  avait  dit  (voira  la  p.  260,  la  note  8  de  la  p.  259  de  notre  T.  X): 
„...la  lune  ne  se  meut  point  selon  le  mouvement  de  sa  pesanteur,  estant  son  inclination 
déboutée  et  empeschée  par  la  violence  de  la  révolution  circulaire"  (traduction  d'Amyot). 

3)  A  la  p.  2  du  recueil  „Anecdota"  (voir  sur  ce  Manuscrit  la  note  4  de  la  p.  8  de  notre  T.  XV) 
Huygens  écrit  encore  à  propos  de  ces  Théorèmes:  „De  vi  centrituga  extant,  sed  non 
demonstrata.  .  .  Galileus  deceptus  (comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  note  8  de  la 
p.  241).  Newtonus  applicuit  féliciter  ad  motus  ellipticos  Planetarum.  Hinc 
quanti  sit  haec  vis  centrifugse  cognitio  apparet". 


CHRISTIANUS  HUGENIUS 

DE 

VI  CENTRIFUGA. 


CHRISTIAAN  HUYGENS 

SUR  LA 

FORCE  CENTRIFUGE0. 


La  gravité  eft  la  tendance  à  choir:  fi  Ton  admet  qu'en  vertudecettetendanceles 
corps  pondérables  qui  tombent  foit  verticalement  (bit  en  fuivant  des  plans  incli- 
nés fe  meuvent  avec  une  accélération  telle  qu'en  des  temps  égaux  d'égales  viteïïes 
viennent  s'ajouter  à  la  viteffe  acquife,  on  peut  en  fe  bafant  Ià-defTus  démontrer 
rigoureufement  que  les  efpaces  parcourus  en  des  temps  différents  par  des  corps 
partant  du  repos  font  entre  eux  comme  les  carrés  des  temps.  Or,  ce  réfultat  eft  en 
parfait  accord  avec  l'expérience.  Il  s'enfuit  que  l'hypothèfc  énoncée  efl  correcte. 
Les  expériences  de  Galilée  3),  de  Riccioli4),  ainfi  que  les  nôtres,  montrent 
ce  parfait  accord;  a  ceci  près  que  la  réfiftance  de  l'air  caufe  un  petit  écart, 
d'autant  moindre  toutefois  que  les  corps  pofledent  plus  de  gravité  par  rapport  à  la 
grandeur  de  leur  furface  et  que  nos  expériences  portent  fur  des  efpaces  plus 
courts.  Il  eft  donc  parfaitement  croyable  que  fi  la  réfiftance  de  l'air  n'y  faifait  pas 
obftacle  la  môme  loi  ferait  rigoureufement  obfervée  même  dans  des  espaces  très 
vaftes.  Mais  maintenant,  de  même  qu'il  réfulte  de  la  réfiftance  de  l'air  qu'un 


')  Le  texte  latin  du  présent  Traité  est  à  peu  près  conforme  à  celui  qui  occupe  les  p.  401—428 
des„Opusculapostuma"  de  1703  (voir  la  note  1  de  la  p.  XII  de  notre  T.  XIII).  Nous  possé- 
dons le  Manuscrit,  écrit  de  la  main  de  Huygens,  auquel  ce  dernier  texte  a  été  emprunté  sauf 
des  changements  d'interponction  et  quelques  autres  changements ,  des  additions  et  des  omis- 
sions. Nous  rétablirons  en  partie  l'interponction  de  Huygens  et  nous  rendrons  compte  dans 
les  notes  des  changements  et  des  omissions  s'ils  ne  sont  pas  entièrement  insignifiants;  quant 
aux  additions ,  parfois  très  considérables  (voir  la  page  238  de  l'Avertissement  qui  précède) , 
nous  les  mettrons  entre  crochets. 

Le  Manuscrit  de  Huygens  que  nous  venons  de  mentionner  fait  partie  d'un  assemblage  de 
feuilles  détachées  dont  les  pages  ont  été  numérotées  par  Huygens  de  1  à  28.  La  première  de 
ces  pages  a  été  datée  par  Huygens  le  21  oct.  1659.  Nous  en  reproduisons  le  contenu  ainsi  que 
celui  des  autres  qui,  comme  elle,  sont  étrangères  au  présent  Traité  dans  l'Appendice  I. 
On  y  verra  que  les  théorèmes  qu'elle  contient  indiquent  que  la  théorie  de  la  force  centrifuge 


c.S.    I  -03.  4OI, 


CHRISTIANUS  HUGENIUS 

DE 


VI   CENTRIFUGAl 


RAVITAS  efr.  conatus  defcendendi  a).  Poncndo  itaque  gravia 
,  cadentia  five  ad  perpendiculum  five  in  planis  inclinatis  moveri 
ea  acceleratione,  ut  temporibus  aequalibus  aequalia  accrefcant 
celeritatis  momenta,  certiffimè  inde  demonftrari  potefl:  fpatia 
diverfis  temporibus  è  quiète  peracla  efTe  inter  fe,  ficut  tempo- 
rum  quadrata.  Hoc  autem  experientiae  exacte  convenit.  Ergo 
refte  illud  aflumptum  efTe  confiât.  Exacte  convenire  expéri- 
menta Galilei  3)  Riccioli  4),  noitra  comprobant;  nifi  quod  aëris  refiftentia 
pauxillum  quid  aberr-are  facit,  fed  hoc  eo  minus  quo  corpora  plus  gravitatis 
pro  fuperficiei  magnicudine  continent,  quoque  in  minoribus  fpatiis  periculum 
facimus.  Unde  credibile  omnino  efl:  nifi  aëris  refirtentia  obeflet  etiam  in  vaftiflî- 


se  trouvait  déjà  dans  un  état  très  avancé.  Le  même  fait  est  prouvé  par  quelques  annotations 
dans  le  Manuscrit  A  (voir  sur  ce  Manuscrit  la  p.  4  de  notre  T.  XVj;  consultez  à  ce  sujet  l'Ap- 
pendice V  qui  suit.  Nous  croyons  donc  pouvoir  dater  en  substance  de  1659  le  présent  Traité. 
Outre  l'édition  de  1703  il  en  existe  une  réimpression  ,  qui  occupe  les  p.  107 — 134  du  T.  II 
des  „Opera  reliqua"  de  1 728  ,  ouvrage  mentionné  à  la  p.  II  de  la  Préface  de  notre  T.  I. 
J)  Cette  phrase ,  ajoutée  (ainsi  que  le  mot  „itaque"  de  la  phrase  suivante)  par  une  autre  main , 
fut  empruntée  à  une  autre  feuille  que  le  reste  de  cette  page.  On  y  lit  de  la  main  de  Huygens: 
„Gravitas  est  conatus  descendendi.  Descendunt  vero  gravia  motti  accclerato 
secundum  numéros  impares  abunitate  1,3,5,  7"-  Après1uoi  Huygens  fait  suivre: 
„Itaque  cum  grave" ,  etc.  (voir  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  257). 

3)  Il  s'agit  de  la  „Giornata  terza"  des  „Discorsi  e  dimostrazioni  mathematiche  intorno  à  due 
nuoue  scienze"  de  1638,  voir  les  p.  212 — 213  du  T.  VIII  (1898)  de  l'édition  nationale  des 
„Opere  di  Galileo  Galilei". 

4)  Voir  les  p.  38 1  —397  du  „T.  I,  Pars  Post.'Liber IX ,  Caput  XVI"  de  r„Almagestum  novum", 
ouvrage  de  1651  cité  dans  la  note  7  de  la  p.  402  de  notre  T.  I. 


256 


LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


globe  en  liège  atteint  bientôt  un  point  à  partir  duquel  il  fe  meut,  en  conti- 
nuant à  tomber,  avec  une  vitefïe  uniforme  (ce qui  efl:  néceflairement  également 
vrai  pour  un  globe  en  plomb  fi  petit  qu'il  a  par  rapport  à  fa  gravité  autant 
de  furface  que  le  globe  de  liège,  c'eft-à-dire,  dont  le  diamètre  efl:  à  celui  du 
globe  de  liège  dans  un  rapport  égal  à  celui  de  la  gravité  fpécifique  du  liège  à 
celle  du  plomb,  comme  je  l'ai  démontré  ailleurs  ')  :  de  même  auflî  j'eflime  à 
propos  d'un  globe  en  plomb  arbitrairement  grand  que,  s'il  continue  à  tom- 
ber à  travers  de  l'air,  il  parviendra  enfin  lui  auffi  à  un  état  de  mouvement 
uniforme,  bien  entendu  après  avoir  parcouru  un  efpace  énorme,  de  forte  que  la 
loi  de  l'accélération  ne  fera  pas  valable  dans  ce  cas,  et  que  par  conféquent  cette 
loi  ne  fera  en  réalité  jamais  obfervée  avec  une  précifion  abfolue.  Ce  n'ert  pas  là 
pourtant  une  raifon  pour  confidérer  la  fpéculation  de  Galilée  fur  ce  mouvement 
comme  peu  importante  et  peu  utile,  pas  plus  ma  foi  que  toute  la  mécanique  qui 
traite  des  poids  parce  qu'on  a  coutume  d'y  admettre  à  tort  que  les  corps  pondé- 
rables tendent  à  tomber  fuivant  des  lignes  parallèles  entre  elles,  tandis  qu'en 
réalité  ces  lignes  convergent  vers  le  centre  de  la  terre.  D'ailleurs  pour  la  démon- 
ltration  des  théorèmes  que  nous  traiterons  ici,  il  fuffit  que  pour  des  efpaces  arbi- 
trairement petits  l'accélération  à  partir  du  point  de  repos  croiffe  fuivant  les  nom- 
bres impairs  1,3,5,7,  comme  Galilée  l'a  établi  3). 
[Fig.  1.]  Ainfi  lorsqu'un  corps  pondérable  efl:  fuspendu  à  un  fil  [Fig.  1], 

le  fil  éprouve  une  traction  pour  cette  raifon  que  le  corps  pondé- 
rable tend  à  s'éloigner  dans  la  direction  du  fil  d'un  mouvement 
accéléré  de  cette  espèce. 

Or,  par  un  mouvement  accéléré  fuivant  la  progreffion  énoncée 
un  efpace  plus  ou  moins  grand  peut  être  parcouru  dans  le  même 
temps  comme  lorsqu'un  corps  pondérable  efl  maintenu  fur  un 
plan  incliné  AB  [Fig.  2]  par  un  fil  CD  parallèle  à  ce  plan.  En 
effet,  dans  ce  cas  aufli  le  corps  tend  à  fuivre  une  ligne  DC  d'un 
mouvement  femblablement  accéléré,  mais  non  pas  de  telle  façon 
qu'il  parcourt  en  un  certain  laps  de  temps  un  chemin  égal  à  celui 
qu'il  parcourrait  en  ce  même  temps  s'il  avait  été  détaché  d'un  fil  vertical.  Il 
s'enfuit  qu'on  fent  dans  ce  cas  un  moindre  effort:  d'autant  moindre  par  rapport  à 
cet  autre  dans  la  direction  verticale  que  le  corps  parcourrait  moins  d'espace  fur 
le  plan  incliné  que  dans  la  direction  verticale  durant  le  même  temps. 

')  Huygens  n'a  jamais  publié  cette  démonstration;  on  la  trouve  à  la  p.  85  du  Manuscrit  A  et 
nous  la  reproduisons  plus  loin  dans  ce  Tome  (Travaux  divers  de  Statique  et  de  Dynamique 
de  1659  à  1666,  Deuxième  Partie,  Dynamique,  I).  Consultez  d'ailleurs  sa  lettre  à  Moray 
du  16  septembre  1661,  p.  320 — 321  du  T.  III,  où  l'on  voit  que  Huygens  en  1661  avait 
vérifié  le  résultat  de  son  calcul  par  l'expérience. 

')  Un  tel  trait  indique,  ici  et  dans  la  suite,  la  fin  d'une  page  de  l'édition  de  1703  des„Opu$cula 
postuma". 


td.  1-03.  401  —402.  DE  VI  CENTRIFUGA.  257 

mis  fpatiis  eandem  rationem  perfectionne  obfervatum  iri.  Nunc  autem,  ficut 
ex  illa  fie  uc  fphsera  ex  fubere  brevi  eo  perveniat  unde  aequabilï  deinceps  cele- 
ritate  decîdere  pergat;  quod  de  plumbea  etiam  neceffario  verum  efl,  minuta 
adeo  ut  pro  gravitate  fua  cancam  fuperficiem  habeac  quancam  fuberea,  hoc  efl, 
cujus  diameter  (îc  ad  diametrum  illius,  ficut  gravitas  fpecifica  fuberis  ad  gravi- 
tatem  plumbi,  ut  alias  oftendi  x):  ita  de  plumbea  quoque  quantumvis  magna 
exiftiroo,  fi  per  aerem  cadere  pergat,  perventuram  quoque  tandem  ad  aequabilem 
p.  402.  motum,  poil  |  *)  immenfum  videlicet  fpatium  peraélum.  adeo  ut  accelerationis 
ratio  hîc  Iocum  non  fit  habitura,ac  proinde  rêvera  nunquam  prnecifione  exqui- 
fitiffima  fervetur.  Veruntamen  non  propterca  parum  egregia  atque  utilis  Galilei 
de  hoc  motu  fpeculatio  cenfenda  cil,  non  magis  hercle  quam  mechanica  omnis 
aux  circa  pondéra  verfatur  quod  falfo  in  illa  praefumi  foleat  graviaparallelis 
inter  fe  lineis  defeendere  conari  quae  rêvera  ad  centrum  terra;  vergunt.  Caeterum 
ad  illorum  dcmonllracionem,  quse  nos  hic  tractabimus,  fufficit  in  minimis  quam- 
libet  fpatys  à  quieris  punclo  accelerationem  crefeere  fecundum  impares  numéros 
1  •>  3 1  5  ■>  7  ■>  uc  Galileus  flatuit  3). 

Itaque  4)  cum  grave  ex  fllo  fufpenfum  efl  [Fig.  i]  ,  ideo  trahitur  filum, 
quoniam  grave  conatur  recedere  fecundum  lineam  fili  motu  accelerato  ejufmodi. 

Potefl  aucem  motu  fecundum  diélam  progreffio- 
nem  accelerato  majus  minufve  fpatium  eodem  tem- 
pore  confici.  velut  cum  in  piano  inclinato  Ali 
[Fig.  2]  grave  fuilinetur  filo  CD  ipfi  piano  aequi- 
dillanti.  Nam  &  hic  conatur  grave  progredi  per 
lineam  DC  motu  fimiliter  accelerato,  fed  non 
ut  tantundem  fpatii  percurrat  certa  temporis  parti- 
cula,  quantum  percurreret  eadem  particula  fi  à 
filo  perpendiculari  dimifTum  effet.  Unde  &  minor 
conatus  hic  fentitur,  qui  nempe  tanto  minor  efl 
altero  illo  conatu  perpendiculari,  quanto  minus 
fpatium  eodem  tempore  in  piano  inclinato  quam 
in  perpendiculari  grave  tranfiturum  effet s). 


3)  Voir  (p.  210  du  T.  VIII  de  l'édition  nationale)  le  „Corollarium  I"  du  „Theorema  II,  Pro- 
positio  II"  de  la  „Giornata  terza"  des  „Discorsi". 

4)  Comparez  la  note  2  de  la  p.  255. 

s)  On  lit  encore  dans  le  Manuscrit:  „nam  quanto  minus  spatium  eodem  tempore 
globus  idem  C  in  piano  inclinato  BA  percursurus  est  quam  in  perpendi- 
culari, tanto  levius  attrahere  filum  CD,  quam  illud  unde  perpendiculariter 
sustinetur,  ostensum  est". 

33 


2^8  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


Nous  admettons  en  outre  que  toutes  les  fois  que  deux  corps  de  poids  égaux 
font  l'un  et  l'autre  retenus  par  un  fil  et  qu'ils  poffèdent  la  tendance  de  s'éloigner 
dans  la  direction  du  fil  d'un  même  mouvement  accéléré,  par  lequel  ils  parcour- 
raient des  chemins  égaux  dans  le  même  temps,  l'on  fent  auffi  la  même  traction  de 
ces  fils  foie  vers  le  bas  foit  vers  le  haut  foie  dans  toute  autre  direction  où  ils  font 
tirés,  fans  qu'il  fade  aucune  différence  de  quelle  caufe  cette  tendance  provient, 
pourvu  qu'elle  (bit  là.  Or,  la  même  tendance  exifte  lorsque,  fi  l'on  met  les  corps 
en  liberté,  autrement  dit  fi  l'on  ne  tient  pas  leur  tendance  en  échec,  un  même 
mouvement  aura  lieu.  Et  ceci  ne  doit  être  appliqué  qu'au  mouvement  initial,  en 
prenant  un  laps  de  temps  aufli  petit  que  poffible.  En  effet,  fi 
Lrig-3-J  par  exemple  le  globe  B  [Fig.  3]  eft  fufpendu  au  fil  AB  et 

touche  latéralement  la  furface  concave  CD,  mais  de  telle 
manière  que  la  droite  menée  du  centre  B  de  la  fphère  au  point 
de  contact  foit  perpendiculaire  tant  au  fil  AB  qu'à  la  tangente 
à  la  courbe,  nous  favons  que  le  globe  n'eft  nullement  fup- 
porté  par  la  furface  CD  mais  qu'il  tire  la  corde  AB  avec 
autant  de  force  que  s'il  ne  touchait  pas  la  furface  CD  mais 
qu'il  était  librement  fufpendu.  Néanmoins  s'il  eft  détaché 
de  la  corde  et  qu'il  tombe,  il  ne  defeendra  pas  de  la  même 
manière  que  s'il  quittait  la  corde  après  avoir  été  librement 
fufpendu;  mais  précipité  fur  la  furface  CD  il  n'obfervera 
pas  même  exactement  la  proportion  de  l'accélération  indi- 
quée par  les  nombres  impairs  1 ,  3 ,  5 ,  7.  Il  apparaît  donc 
qu'il  ne  faut  pas  avoir  égard  à  ce  qui  arrivera  au  corps  quelque  temps  après  fa 
féparation  de  la  corde,  mais  qu'il  faut  confidérer  un  laps  de  temps  au  fil  petit 
que  poffible  après  le  commencement  du  mouvement,  fi  nous  voulons  déterminer 
la  force  de  la  tendance  au  mouvement.  Or,  le  globe  B  commence  dans  ce  cas  à  fe 
mouvoir  après  la  féparation  de  la  corde  comme  s'il  était  tombé  verticalement , 
parce  qu'au  commencement  il  a  cette  inclination  au  mouvement  qui  efi:  félon 
la  droite  AB,  puisque  celle-ci  efi:  parallèle  à  la  tangente  à  la  courbe  en  C. 
Voyons  maintenant  dans  le  cas  de  corps  liés  à  un  fil  ou  à  une  roue  qui  tourne, 
de  quelle  nature  et  de  quelle  grandeur  efi:  la  tendance  qui  les  porte  à  s'éloigner 
du  centre. 

Suppofons  la  roue  BG  [Fig.  4]  qui  tourne  autour  de  fou  centre  A  parallèle  au 
plan  de  l'horizon;  un  globule  lié  à  la  circonférence  poffède,  lorsqu'il  a  atteint  le 
point  B,  la  tendance  de  continuer  fon  mouvement  fuivant  la  droite  BH  qui  touche 
la  roue  en  B;  en  effet,  s'il  eft:  détaché  en  cet  endroit  de  la  roue  et  qu'il  s'envole, 
il  prendra  le  chemin  droit  BH  et  ne  le  quittera  pas  à  moins  qu'il  ne  foit  tiré  en  bas 
par  la  force  de  la  gravité  ou  que  fon  cours  ne  foit  entravé  par  la  rencontre  d'un 
autre  corps.  Mais  ce  qui  paraît  à  première  vue  difficile  à  comprendre,  c'eft  pour- 
quoi le  fil  AB  eft  fi  fortement  tendu  alors  que  le  globe  a  la  tendance  de  fe  mouvoir 


id.  i."o3.  402 — 404. 


DE  VI  CRNTRIFUGA. 


259 


Porro  quoties  duo  corpora  aequalis  ponderis  unum  quodque  filo  retinccur,  fi 
conatum  habeant  eodem  motu  accelerato,  &  quo  fpatia  aequalia  codem  tempore 
peraétura  fuit,  fecundum  extenfionem  fili  recedendi:  JEqualem  quoque  attradtio- 
nem  iltorum  filorum  fenciri  ponimus,  five  deorfum  fivc  fuiTuni  five  quamcunque 
p-  4°3-  in |  partem  crahantur.  Neque  referre  qua  ex  caufa  conatus  ejufmodi  oriatur,  dum- 
niodo  adfit.  Adeft  aucem  idem  conacus,  (1  data  facultace  feu  non  inhibito  conacu, 
idem  circa  motum  continget  Idque  in  initio  motus  tantum  fpectandum  eft, 
accepta  parte  temporis  quamlibet  exigua.  Nam  ex.  gr.  fi  globus  B  [Fig.  3]  pen- 
deat  a  filo  AB ,  tançât  autem  a  latere  fuperficiem  cavam  CD ,  verum  ita  ut  quae  a 
centro  (prisera?  B  ad  contaftum  ducitur  fit  &  filo  AB  &  tangenti  curvam  perpendi- 
cularis  '),  fcimus  jam  globum  neuciquam  à  fuperficie  CD  fuftineri,  fed  aeque 
valide  trahere  funem  AB  ac  fi  planum  CD  non  tangeret  fed  libère  fufpcn fus  effet. 
Attamen  fi  à  fune  feparetur  decidatque,  non  defcendet  eodem  modo,  ac  fi  libère 
fufpenfus  fune  excidiffet,  fed  per  fuperficiem  CD  devolutus  ne  quidem  accelera- 
tionis  proportionemfecundum  numéros  impares  1,3,5,/accurate  fervabit.  Itaque 
apparet  non  illud  refpiciendum  quid  aliquandiu  poft  feparationem  à  fune  gravi 
futurum  fit,  fed  quamlibet  minimam  temporis  particulam  ab  inceptomotuconfide- 
randam,fi  vim  conatus  determinare  velimus.  Incipit  autem  hîc globus B,po(t  fepa- 
rationem à  fune,  ita  moveri,  quemadmodum  fi  perpendiculariter  decidifîet, 
quoniam  initio  eam  determinationem  motus  habet  quae  eft:  fecundum  reftam  AB, 
quoniam  haec  tangenti  curvam  in  C  parallela  eft.  Nunc  videamus  quis  quantusque 
conatus  fit  corporibus  filo  vel  rotae  quae  circumgyratur  alligatis,  ut  à  centro  recédant. 

Sic  rota  BG  [Fig.  4]  quae 
circa  A  centrum  convertatur, 
horizontis  piano  aequidiftans. 
globulus  ad  circumferentiam 
ligatus,  ubi  ad  B  pun&um 
venerit,  conatum  habet  per- 
gendi  fecundum  reclam  BH, 
quae  rotam  in  B  contingit  :  nam , 
fi  hic  ab  rota  feparetur  avolet- 
que  reétam  viam  BH  infiftet, 
nec  relinquet  eam  nifi  vi  gra- 
vitatis  deorfum  |  trahatur,  vel 
occurfu  alcerius  corporis  cur- 
fus  ejus  impediatur.  Hoc  vero 
primo  intuitu  difficile  intelleélu 


p.  404. 


')  Au  lieu  de  la  phrase  précédente  on  lit  dans  le  Manuscrit:  „ut  quae  a  contactu  ad  sphae- 
ram  ducitur  sit  ipsi  AB  perpend.laris".  Le  changement  a  été  apporté  par  les  éditeurs 
des  „Opuscula  postuma". 


l6o  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


fuivant  la  droite  BH  qui  eft  perpendiculaire  à  AB.  Mais  tout  s'expliquera  par  les 
confédérations  fuivantes.  Suppofons  cette  roue  très  grande  de  forte  qu'elle  em- 
porte facilement  avec  elle  un  homme  placé  fur  elle  en  B  près  de  fa  circonférence, 
mais  attaché  de  forte  qu'il  ne  peut  pas  être  lancé  dehors  lui-même;  et  que  cet 
homme  tienne  de  fa  main  un  fil  à  l'autre  bout  duquel  foit  attaché  une  balle  en 
plomb  *).  Eh  bien  ,  le  fil  fera  tendu  de  la  même  manière,  et  tout  auffi  fortement 
par  la  force  de  la  rotation,  foit  qu'il  foit  tenu  de  cette  manière,  foit  qu'il  fe  pro- 
longe jufqu'en  A  et  qu'il  foit  attaché  là;  quant  à  la  caufe  de  fa  tenfion,  on  pourra 
maintenant  mieux  en  juger.  Prenons  des  arcs  égaux  BE ,  EF ,  petits  par  rapport 
à  la  circonférence  entière,  par  exemple  des  centièmes  parties  ou  de  plus  petites 
encore.  L'homme  attaché  à  la  roue  de  qui  nous  avons  parlé,  parcourt  donc  ces 
arcs  en  des  temps  égaux,  tandis  que  le  plomb,  s'il  était  abandonné  à  lui-même, 
parcourrait  les  droites ,  égales  à  ces  arcs ,  BC  et  CD ,  dont  les  extrémités  C  et  D 
ne  tombent,  il  eft  vrai,  pas  précifément  fur  les  droites  qui  relient  le  centre  A 
aux  points  E  et  F,  mais  s'en  écartent  extrêmement  peu  dans  la  direction  vers 
B.  Il  appert  maintenant  que  lorfque  l'homme  fera  parvenu  jufqu'en  E,  le  plomb 
fera  en  C  s'il  a  été  lâché  au  point  B,  tandis  que,  lorfque  l'homme  aura  atteint 
le  point  F,  le  plomb  fera  en  D;  nous  dirons  donc  à  bon  droit  que  le  plomb  a 
cette  tendance  3). 

Que  fi  les  points  C  et  D 4")  étaient  fur  les  prolongements  des  droites  AE  et  AF, 
il  ferait  certain  que  le  plomb  tend  à  s'éloigner  de  l'homme  fuivant  la  droite 
même  qui  émanant  du  centre  palTe  par  l'endroit  qu'il  occupe;  et  cela  de  telle 
façon  que  pendant  le  premier  laps  de  temps  il  s'éloignerait  de  lui  à  une  diltance 
EC,  et  qu'après  le  deuxième  il  fe  trouverait  à  une  diltance  FD.  Or  ces  dittances 
EC,  FD  etc.  croiiïent  de  la  même  manière  que  la  férié  des  carrés  depuis  l'unité: 
i,  4,  9,  \6  etc.  En  effet,  elles  s'accordent  d'autant  plus  exactement  avec  cette 
férié  que  les  particules  BE,  EF  font  prifes  plus  petites:  elles  doivent  par  confé- 
quent  être  confidérées  comme  n'en  différant  abfolument  pas  au  tout  premier  com- 
mencement. Il  eft  donc  évident  que  la  tendance  qui  exifte  en  ce  cas  fera  tout-à-fait 

')  Au  lieu  des'deux  derniers  mots,  intercalés  par  les  éditeurs  des  „Opuscula  postuma",  on  lit 

dans  le  Manuscrit  :  „superstantem". 
J)  On  doit  se  représenter  la  longueur  de  ce  fil  comme  très  petite,  lorsque  la  main  de  l'homme  se 

trouve  très  prés  du  bord  de  la  roue. 

3)  Savoir  la  tendance  à  s'éloigner  successivement  par  les  distances  EC  et  FD.  Or ,  pour  rendre 

cette  conclusion  encore  plus  évidente  Huygens  écrivit  en  marge  l'annotation  suivante: 

„non  respiciendum  quomodo  a  filo  feparari  conctur  fitum  AB 

if^i) &>Ç}  servante,  sed  quomodo  àb  eodem  moveri  pergente  recessu- 

^       rum  sit.  Quod  exemplo  globuli  ex  filo  suspensi  quod  quis 

aequabili  motu  horizontali  defert  clarum  fiet.  hoc  enim  fi  fepa- 

retur  à  filo  in  B  parabolam  describet  BC  quae  ad  rectos  angu- 

los  occurrit  AB.  Verum  tamen  conatum  integrum  gravitatis 


id.  1703.404—405. 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


26l 


/M05- 


videtur,  cur  adeo  tcmlatur  filum  AB,  cum  globus  conetur  ire  fecundum  131 1 
reclam  quae  ad  AB  perpendkularis  eft.  Sed  omnia  hoc  modo  clara  fient.  Cogite- 

mus  maximamquampiam  rotam 
hanc  effe,  ut  hominem  prope 
circumferentiam  ei  infiften- 
tem  ')  in  B,  facile  una  fecum 
déférât;  verum  ita  affixum  ut  ne 
excuti  ipfe  poflït;  teneat  autem 
manu  fua  filum  cum  alligata  ad 
caput  alterum  fili  glande  plum- 
bea  2).  Eodcm  igitur  modo  & 
îeque  valide  filum  tendetur  ex 
vi  vertiginis,  five  ita  continca- 
tur,  five  filum  idem  ad  centrum 
ufque  A  porrigatur,ibique  deli- 
gatum  fit:  ratio  autem  ob  quam 
tenditur  manifeftiusjam  pcrcipi 
poterit.  Sumantur  arcus  squa- 
les BE,  EF,  exigui  ratione  totius  circumferentia;,  puta  partes  centefimae  vel 
minores  etiam.  Hofce  igitur  arcus  is  quem  diximus  homo  aequalibus  temporibus 
pertranfit  rota?  affixus,  plumbum  autem  iifdem  temporibus  decurreret,  fi  dimitte- 
retur,  per  rectasBC,  CDdictis  arcubus  gequales,quarum  terminiC,D,nonquidcm 
in  eas  reclas  incidunt  omnino ,  quîe  ex  centro  A  per  puncla  E ,  F ,  ducuntur ,  fed 
minimum  quid  verfus  B  ab  iis  lineis  diftant.  Apparet  jam ,  ubi  homo  pervenerit  in 
E,  plumbum  futurum  in  C,  fi  in  B  pun&odimiïïum  fuiffet,  ubi  autem  ad  F  Mie 
pervenerit,  futurum  in  D.  unde  hune  conatum  inefTe  plumbo  reétè  dicemus  3). 

Quod  fi  jam  puncla  C,  D  4)  efient  in  réélis  AE,  AF  produclis,  certum  effet 
conari  plumbum  recedere  ab  homine  per  ipfam  lincam  qua?  à  centro  per  locum 
ejus  ducitur;&  quidem  ita  ut  prima  temporis  parte  removeatur  ab  eo  fpatio  EC, 
fecunda  autem  parte  temporis  diftet  fpatio  FD.  Haec  autem  fpatia  EC,FD& 
caetera  |deinceps  ita  crefeunt  ut  quadratorum  feries  ab  unitate  1,4,9,  '6&c. 
nam  tanto  fané  exaclius  hanc  feriem  referunt  quanto  minores  particulae  BE,  EF 
accepta?  fuerint,  ideoque  in  ipfo  initio  tanquam  nihil  differrent  confideranda  funt. 


manus  sentit.  Quoniam  respectu  manus  moveri  pergentis  descendere  conatur 
globus  secundum  extensionem  fili,  nam  ubi  manus  pervenerit  in  E, globus  a 
filo  separatus  esset  spatio  DC.  Et  plane  rectam  lineam  percurreret  respectu 
manus  motae  licer  respectu  quiescentis  parabolam  percurrat". 
4)  Savoir  les  points  choisis  plus  haut  de  sorte  que  BC  =  arc  BE  et  BD  =  arc  BF. 


i6i 


LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


femblable  à  celle  qu'on  fent  lorfque  le  globe  eft  tenu  en  fufpenfion  à  un  fil ,  parce 
que  dans  ce  dernier  cas  au  (fi  le  corps  tend  à  s'éloigner  fuivant  la  direction  même  du 
fil  d'un  mouvement  femblablement  accéléré;  de  forte  qu'à  la  fin  du  premier  laps 
de  temps  le  corps  aura  parcouru  la  petite  diftance  i  ,  après  deux  laps  de  temps  4 
petites  diftances,  après  trois  9  petites  diftances,  etc.  Ainfi  en  ferait-il  donc  fi  les 
points  C  et  D  fe  trouvaient  fur  le  prolongement  des  droites  AE  et  AF.  Mais 
maintenant  comme  ces  points  s'écartent  un  peu  des  droites  nommées  dans  la 
direction  de  B,  il  s'enfuit  que  le  globe  tend  à  s'éloigner  de  l'homme  non  pas 
fuivant  la  ligne  droite  qui  part  du  centre  A ,  mais  fuivant  une  certaine  courbe  qui 
touche  cette  droite  à  l'endroit  où  l'homme  fe  trouve.  En  effet,  fi  au  point  B  un 

plan  PQ  [Fig.  5]  touche  la  roue,  plan 
que  nous  fuppofons  attaché  à  la  roue  et 
tournant  avec  elle ,  le  globe  B ,  s'il  fe 
détache  de  la  roue  ou  du  plan  nommé, 
décrira  par  rapport  à  ce  plan  et  au  point  B, 
lesquels  continuent  leur  mouvement,  une 
courbe  BRS  qui  touchera  en  B  le  pro- 
longement du  rayon  AB  animé  du  même 
mouvement.  Si  nous  voulons  décrire  cette 
courbe,  il  fuffira  d'enrouler  un  fil  quel- 
conque fur  la  circonférence  BNM  et  de 
mouvoir  fon  extrémité  B  vers  RS  de  telle 
manière  que  la  partie  qui  a  quitté  la  circon- 
férence BNM  relie  toujours  tendue,  car 
par  ce  mouvement  le  fil  décrira  de  fon 
extrémité  la  dite  ligne  BRS,  ce  qu'il  eft  facile  de  démontrer.  Or,  cette  ligne 
pofTédera  la  propriété  fuivante:  en  quelque  point,  tel  que  N,  de  la  circonférence 
qu'on  mène  une  tangente  à  ia  circonférence  coupant  la  courbe  en  R ,  cette  droite 
NR  fera  égale  à  l'arc  NB;  ce  qui  eft  évident  d'après  la  genèfe  de  la  courbe.  Il 
s'agit  maintenant  de  démontrer  que  la  courbe  et  la  droite  AB  fe  touchent  au  point 
B.  Soit  NR  une  tangente  à  la  circonférence  parallèle  à  AB.  Il  eft  certain  que  la 
partie  BR  de  la  courbe  efl  fituée  toute  entière  entre  les  droites  parallèles  AB  et 
NR,  car  fi  l'on  y  prend  un  point  quelconque  tel  que  O  et  qu'on  fait  pafier  par  ce 
point  la  tangente  à  la  circonférence  VOL,  LO  fera  égale  à  l'arc  LB  et  par  fuite 
plus  petite  que  la  tangente  du  même  arc  qui  eft  LV:  par  conféquent  il  eft  nécef- 
faire  que  le  point  O  tombe  entre  V  et  L;  et  la  même  chofe  peut  être  démontrée 
pour  un  point  quelconque  fitué  fur  BR. 

Si  l'on  dit  maintenant  que  la  droite  BV  ne  touche  pas  la  courbe  BR  en  B,  on 
pourra  donc  tracer  à  partir  de  B  une  certaine  droite  BK  faifant  avec  BV  un  fi 
petit  angle  qu'elle  ne  coupe  pas  la  courbe  BR;  foit  BK  cette  droite.  Tirons  le 
rayon  AL  parallèle  à  BK  et  foit  LH  perpendiculaire  à  cette  même  droite  BK  et 


id.  1703.405 — 406. 


DE  VI  CENTR1FUGA. 


263 


p.  406. 


Itaque  iimilem  plané  conatum  hune  fore  conftat  illi  qui  fentitur  cum  globus  filo 
fufpenfus  tenetur,  quoniam  tune  quoque  conatur  recedefe  fecundum  lineam  ipfius 

fili,  motu  fimiliter  accelerato; 
ut  nempe  prima  temporis  parte 
exacta  peregerit  fpatiolum  1, 
duabus  temporis  partibus  fpa- 
tiola  4,  tribus  9  &c.  Sic  igitur 
fe    res   haberet    fi  puncta  C, 
D,   efTent  in  réélis  AE,  AF 
productis.    Nunc    autem    quia 
parum    verfus   B   à  praedictis 
lineis  recedunt,  contingit  inde 
ut    globus    non    per    reclam 
lineam  è  centro  A  venientem 
conetur   ab   homine   recedere 
(ed  per  curvam  quandam  quae 
reclam  illam  tangit  eo  loco  ubi 
homo  confiftit.  Nempe  fi  rotam 
contingat  in  B  [Fig.  5]  planum  PQ,  quod  ei  fit  affixum  atque  una  cum  ipfa  cir- 
cumferatur,  globus  B,  fi  a  rota  feu  piano  dicto  feparetur,  deferibet  refpeclu 
ejufdem  plani  punclique  B  porro  moveri  pergentium  curvam  BRS,  quae  radium 
AB  una  tranflatum  produclumque  tanget  in  B.  quam  curvam  fi  deferibere  veli- 
mus,  tantum  lilmn  aliquod  circumferentiae  BNM  circumponendum  eft,  ejufque 
caput  B  ducendum  verfus  RS,  ita  ut  femper  extenfa  maneat  pars  ea  quae  cir- 
cumferentiam  BNM  reliquit;  hoc  enim  motu,  extremo  fui  puncto,  dictam  lineam 
BRS  deferibet;  quod  facile  eft.  oftendere.  Erit  autem  haec  lineae  proprietas,  ut 
iî  ad  quodlibet  circumfe remise  punftum,  ut  N,  ducatur  tangens  circumferentiam 
quae  occurrat  curvae  in  R,  haec  ipfa  NR  aequalis  fit  arcui  NB;  quod  ex  ortu  per- 
fpicuum  eit.  Tangere  autem  fe  mutuo  curvam  reétamque  AB  inpunftoB  eftoften- 
dendum.    Sit  NR  tangens  circumferentiae,  j  parallela  AB.   Conftat  ')  curvae 
partem  BR  totam  intra  reclas  parallelas  AB,  NR  jacere,  nain  fi  quodvis  in  ea 
punétiim  ut  O  fumatur,  per  quod  tangens  ad  circumferentiam  ducatur  VOL, 
erit  LO  aequalis  arcui  LB  ideoque  minor  tangente  ejufdem  arcus,  quae  eft  LV: 
unde  punélum  O  incer  V  &  L  cadere  necefle  eft.  atque  idem  de  quoeunque  punélo 
in  BR  accepto  oftendi  pote  (t. 

Jam  vero  Ci  curvam  BR  dicatur  non  tangere  recta  BV  in  B,  ergo  poterit  duci 
ex  B  recta  quaepiam  BK  tam  exiguo  angulo  fuper  BV  inclinata  ut  curvam  BR  non 
fecet.  fit  ea  BK.  Ducatur  AL  radius  parallelus  BK,  fitque  LH  ad  eandem  BK 
perpendicularis.  ideoque  &  ad  AL.  Efl:  igitur  LH  aequalis  finui  arcus  BL  ideoque 


')  Le  Manuscrit  intercale  jjjam' 


264 


LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


par  conféqucnc  aufïi  à  AL.  LH  eft  donc 
égale  aa  finus  de  l'arc  BL  et  par  fuite 
moindre  que  cet  arc.  Mais  la  droite  LHO 
comprife  entre  le  point  de  contact.  L  et  la 
courbe  BR  eft  égale  à  ce  même  arc.  Une 
certaine  partie  de  la  courbe  BR  fur 
laquelle  fe  trouve  le  point  O  tombera 
donc  à  l'intérieur  de  l'angle  VBK  quelque 
petit  qu'on  fuppofe  cet  angle.  D'où  il  eft 
évident  que  la  droite  BK  coupe  la  courbe 
et  encore  que,  par  fuite,  BV  la  touche  au 
point  B. 

Comme  le  globe  qui  tourne  avec  la  roue 
tend  donc  à  décrire  une  courbe  par  rap- 
port au  rayon  fur  lequel  il  eft  fitué,  favoir  une  courbe  telle  qu'elle  touche  le 
.rayon,  il  apparaît  qu'en  vertu  de  cette  tendance  le  fil  auquel  le  globe  eft  lié 
ne  doit  pas  être  tendu  d'autre  façon  que  fi  le  globe  avait  la  tendance  de  fe 
mouvoir  fuivant  le  prolongement  même  du  rayon. 

Or,  les  diftances  que  le  globe  parcourrait  fur  la  dite  courbe  dans  des  temps 
croiffant  par  portions  égales,  font  au  (fi  entre  elles  comme  la  férié  des  carrés 
depuis  l'unité  1,  4,  9,  16  etc.,  bien  entendu  fi  nous  portons  nos  regards  fur  le 
commencement  du  mouvement  et  fur  des  efpaces  très-petits;  ce  que  la  figure 
ci-jointe  [Fig.  6]  fait  voir,  où  BE,  EF,  FM  font  pris  comme  arcs  égaux  fur 
la  circonférence  de  la  roue,  et  où  BK,  KL,  LN  font  des  droites  fituées  fur  la 
tangente  BS  égales  aux  dits  arcs;  tandis  qu'  EC,  FD  et  MS  font  des  lignes  pro- 
venant du  centre.  Par  conféquent  dans  cette  figure  fi  le  globe  fut  détaché  en 
B  de  la  roue  tournante ,  au  moment  où  le  point  B  ferait  parvenu  en  E  le 
globe  ferait  en  K  et  aurait  parcouru  la  petite  partie  EK  de  la  courbe  décrite 
plus  haut;  mais  à  la  fin  du  deuxième  temps,  lorfque  B  ferait  venu  en  F,  le 
globe  fe  trouverait  en  L  et  aurait  alors  parcouru  la  partie  FL  de  la  courbe.  Et 
de  même  lorfque  B  ferait  venu  en  M,  le  globe  aurait  décrit  la  partie  MN 
de  la  courbe.  Or ,  ces  parties  de  la  ligne  courbe  doivent  être  confidérées,  immé- 
diatement après  la  féparation  du  globe  de  la  roue,  comme  identiques  avec  les 
droites  EC,  FD  et  MS  qu'elles  touchent;  parce  que  les  arcs  peuvent  h  partir 
du   point   B  être  pris  fi  menus  que  la  petite  différence  qui  exifte  entre  les 


*)  On  trouve  encore  en  marge:  „vel  sic,  si  BV  non  est  tangens  in  B.  Sit  ergo  BK 
tangens.  Probetur  deinde  non  esse.  Ergo  sola  BV  tangens  erit." 


id.\joj,.  406 — 407. 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


265 


hoc  arcu  minor.  /Equalis  autcm  eidcm  arcui  cil  rcfta  U  10  intcr  contaftum  L  & 
curvam  BK  intercepta.  Icaquc  pars  aliqua  curvae  BR  in  qua  cil  punélum  O  cadet 
intra  angulum  VBK,  quamtumvis  exiguus  e(Te  ponacur.  Undc  manifellum  cil 
rectam  BK  lecarc  curvam,  idcoque  BV  demum  langere  eam  in  B  '). 

Cinu  icaquc  globus  c  un  rota  circumaétus  curvam  de feribere  conetur  rcfpeélu 
radii  in  quo  iicus  cil,  ac  talcm  quidem  quae  radium  contingat,  apparu  conatu  hoc 
filum  cui  alligatus  cil,  non  fecus  tendi  debere  quam  fi  iecundum  ipfum  radium 
produdhim  globus  ire  conctur. 

Sunt  auccm  &  fpatia  quae  in  di&a curva  globus  peraélurus  effet  temporibus  aequa- 
liter  crefeentibus,  ficut  feries  quadratorum  ab  unitate  1,4,9,  16,  &c.  fi  videlicet 
principium  motus  fpatiaque  minima  attendamus;  quod  appofita  figura  [Fig.  6] 
oilendit ,  ubi  arcus  aequalcs  in  circumferentia  rotae  âccepti  funt  BE ,  EF ,  FM  ;  & 


[Fig.  6.] 


in  tangente  BS  reftae  d:<5lis  arcubus  squales  BK,  KL,  LN;  lincae  vero  ex  centro 
funt  EC,  FD,  MS.  Ilic  iraque  fi  globusàcircumeunte  rota  divelleretur  inB;  tum 
p.  407.  ubi  |  punftum  B  perveniffet  in  E  globus  effet  in  K,  particulamque  curvae  fupra 
deferipeae  percurriffet  EK.  poil  fecundum  vero  tempus  exaftum  cum  B  veniffet  in 
F,  globus  in  L  reperiretur,  jamque  curva;  parcem  FL  percurriffet.  Similicerque 
cum  B  veniffet  in  M,  globus  peregiffet  curvae  portionem  MN.  Mae  vero  curvae 
lincae  partes  tanquam  eaedem  cum  reftis  EC  ,  FD,  MS,  quas  contingunt,  in  prin- 
cipio  feparationis  globi  ab  rota,  confiderandae  funt.  quoniam  tam  parvi  arcus  à 

34 


1(56  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


droites  et  ces  courbes  aura  à  leur  longueur  un  rapport  plus  petit  que  tout  rapport 
imaginable. 

Par  conféquent  les  efpaces  EK ,  FL  et  MN  doivent  être  confidérés  eux  aufli 
comme  croisants  fuivant  la  férié  des  carrés  depuis  l'unité  1,4,9,16.  Et  ainfi  la 
force  exercée  par  le  globe  attaché  à  la  roue  tournante  ne  fera  pas  autre  que  s'il 
tendait  à  fe  mouvoir  fuivant  la  droite  qui  relie  le  centre  à  lui,  et  cela  d'un  mouve- 
ment accéléré  par  lequel  il  parcourrait  en  des  temps  égaux  des  diftanccs  qui 
croiffent  fuivant  les  nombres  1,  3,  5,  7, etc.  En  effet,  il  fuffit  que  cette  pro- 
greffion  (oit  obfervée  au  commencement;  car  quand  même  il  fe  mouvrait  plus 
tard  félon  n'importe  quelle  autre  loi  ou  par  n'importe  quel  mouvement,  ceci  ne 
ferait  aucune  différence  pour  la  tendance  qui  exifte  avant  le  commencement  du 
mouvement.  Mais  cette  tendance  dont  nous  avons  parlé  elt  abfolument  femblable 
à  celle  avec  laquelle  les  corps  pondérables  fufpendus  à  un  fil  afpirent  à  defcendre. 
D'où  nous  conclurons  auffi  que  les  forces  centrifuges  de  corps  mobiles  inégaux, 
mais  mus  fuivant  des  circonférences  égales  et  avec  la  même  viteffe  font  entre  elles 
comme  les  gravités  ou  quantités  folides  de  ces  corps.  En  effet,  comme  tous  les 
corps  pondérables  tendent  à  tomber  avec  la  même  viteffe  et  d'un  mouvement 
accéléré  identique,  mais  que  cette  tendance  des  corps  a  d'autant  plus  de  force 
qu'ils  font  plus  grands,  il  en  doic  être  auffi  de  même  pour  ceux  qui  tendent  à 
s'éloigner  d'un  centre  et  dont  la  tendance,  à  ce  que  nous  avons  démontré,  elt 
parfaitement  femblable  à  celle  qui  réfulte  de  la  gravité.  Mais  :andis  que  la  ten- 
dance à  tomber  eft  toujours  la  même  pour  un  même  globe  toutes  les  fois  qu'on  le 
fufpend  à  un  fil,  celle  d'un  globe  tournant  avec  une  roue  eft  au  contraire  plus 
petite  ou  plus  grande  félon  que  la  roue  tournera  plus  lentement  ou  plus  rapide- 
ment. Refte  à  examiner  la  grandeur  ou  quantité  de  chaque  tendance  pour  diverfes 
viteffes  de  la  roue.  Nous  nous  demanderons  d'abord  avec  quelle  viteffe  il  faut 
faire  tourner  la  roue  propofée  pour  que  le  globe  tende  fon  fil  avec  la  même  force 
que  lorsqu'il  y  eft  verticalement  fufpendu  *). 

Proposition  I a). 

Lorsque  deux  mobiles  égaux  parcourent  en  des  temps  égaux 
des  circonférences  inégales,  la  force  centrifuge  correfpon- 
dant  à  la  plus  grande  circonférence  fera  à  celle  de  la  plus 
petite  circonférence  dans  un  rapport  égal  à  celui  des  circon- 
férences elles-mêmes  ou  de  leurs  diamètres3). 


')  C'était  donc  primitivement  l'intention  de  Fluygens  d'aborder  immédiatement  le  problème 
résolu  dans  la  Prop.  V  (p.  275),  mais  il  n'a  pas  donné  suite  à  ce  projet,  intercalant  d'autres 
Propositions. 


éd.  1-03.  407—408.  DE  VI  CENTRIFUGA.  V.6j 

punclo  V>  accipi  polfunt  tic  difFercntiola  quae  eft  inter  rectas  curvafque  hafce, 
minorem  rationem  habeat  ad  ipfarum  longitudincm,  quavis  ratione  imaginabili. 
Proinde  igitur  &  (patia  EK,  FL,  MN  tanquam  crefcentia  fecundum  feriem 
quadracorum  ab  unicato  1  ,  4,  9,  16,  fpectanda  funt.  Atque  ita  conatus  globi  in 
circumeunte  rota  retenti  haud  alius  crit,  ac  fi  fecundum  reclam  quae  ex  centro  per 
ipfum  ducitur  progredi  contenderet,  idque  motu  accelerato  quo  aequalibus  tem- 
poribus  crefcentia  percurreret  fpatia  fecundum  numéros  1,3,5,7,  &c.  fufficit 
enim  initio  hanc  progrelfionem  obfervari;  nam  licet  poftea  qualibet  alia  ratione 
vel  motu  feratur  id  ad  conatum  qui  eft  ante  inceptum  motum  nihil  prorfus 
attinet.  Is  autem  quem  diximus  plané  fimilis  conatus  eft  ei  quo  gravia  ex  filo  pen- 
dentia  deorfum  pergere  nituntur.  Unde  etiam  concludemus  vires  centrifugas 
mobilium  inaequalium  fed  in  circulis  aequalibus  aequali  velocitate  latorum  efle 
inter  fe  ficut  mobilium  gravitâtes,  feu  quantitates  folidas.  Sicut  enim  gravia 
omnia  eadem  celeritate  conantur  deorfum  labi  motuque  fimiliter  accelerato;  tanto 
autem  amplius  momenti  habet  hic  eorum  conatus  quanto  majora  fuerint;  ita  in  iis 
quoque,  quae  a  centro  tendere  nituntur,  evenire  débet,  quorum  conatus  plane 
p.  408.  fimilis  |  eft  oftenfus  conatui ,  qui  eft  ex  gravitate.  Cum  autem  ejufdem  globi  idem 
femper  fit  conatus  ad  defeendendum  quoeies  ex  filo  fufpenditur;  contra  verb  globi 
in  rota  circumacli  minor  majorve  conatus  prout  tardius  celeriufve  rota  verfabitur; 
fupereft  ut  magnitudinem  feu  quantitatem  conatus  cujufque  in  diverfis  rotae  cele- 
ritacibus  inquiramus.  Et  primo  quidem  illud  inveftigabimus,  qua  celeritate  rotam 
propofitam  circumagi  necefle  fit  ut  aequè  valide  filum  fuum  globus  intendat, 
atque  cum  perpendiculariter  ab  illo  eft  (ufpenfus  *). 

[Propositio  I.]  a) 

Si  mobilia  duo  aequalia  aequalibus  temporibus  circumferen- 
tias  inaequales  percurrant;  erit  vis  centrifuga  in  majori  cir- 
cumferentia,  ad  eam  quae  in  minori,  ficut  ipfae  inter  fe  cir- 
cumferentiae,  vel  earum  diametri*). 


*)  La  numération  des  Propositions  et  l'ordre  dans  lequel  elles  se  suivent  e^t  l'œuvre  des  éditeurs 
des  „Opuscula  postuina".  En  effet,  dans  le  Manuscrit  la  Prop.  II  de  notre  texte  précédait  la 
Prop.  I.  La  raison  de  ce  changement,  comme  les  éditeurs  le  disent  dans  leur  Préface,  c'est 
qu'ils  ont  cru  bien  faire  en  suivant  dans  l'ordre  (et  même  quelquefois  dans  la  rédaction)  des 
Propositions,  autant  que  possible,  les  „Theoremata"  sur  la  force  centrifuge  ajoutés  par 
Iluygens  sans  démonstrations  vers  la  fin  de  son  „Horologium  oscillatorium";  ces  „Theore- 
mata"sont  reproduits  dans  l'Appendice  III  qui  suit  (p.  31 5)* 

3)  Dans  le  Manuscrit  cette  Proposition  se  lit  comme  il  suit:„Si  mobile  idem  aequalibus 
temporibus  circulos  inaequales  percurrat,  erit  vis  centrifuga  in  majori  ad  eam 
quae  in  minori,  sicut  diameter  circuli  majoris  ad  minorisdiametrum."  Le  change- 
ment a  été  apporté  par  les  éditeurs  des  „Opuscuia  postuma";  comparez  la  note  2. 


268  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


Confidérons  des  circonférences  ayant  AB  et  AC  [Fig.  7]  pour  rayons, 
fuivant  lesquelles  deux  mobiles  égaux  tournent  en  des  temps  égaux.  Prenons 
fur  l'une  et  l'autre  de  très  petits  arcs  femblables,  BD  et  CE  et  fur  les  tan- 
gentes aux  points  B  et  C  les  diftances  BF  et  CG  égales  chacune  à  l'arc  cor- 
refpondant.  Le  mobile  qui  tourne  fuivant  la  circonférence  BD  a  donc  une 
tendance  à  s'éloigner  du  centre  dans  la  direction  de  fon  fil  d'un  mouvement 
naturellement  accéléré  et  à  parcourir  de  ce  mouvement  l'efpace  DF  en  un  cer- 
tain laps  de  temps;  quant  à  celui  qui  parcourt  la  circonférence  CE,  il  a  bien 
une  tendance  femblable  à  s'éloigner  du  centre,  mais  telle  qu'en  vertu  de  cette 
tendance  il  parcourrait  dans  le  même  temps  l'efpace  EG.  Par  conféquent  dans 
le  cas  de  la  plus  grande  circonférence  le  fil  eft  tendu  d'autant  plus  fortement 
que  dans  celui  de  la  plus  petite  que  DF  eit  plus  grand  que  EG.  Or,  il  appa- 
raît que  FD  ert  à  GE  comme  BF  à  CG,  c'eft-à-dire  comme  BA  à  AC.  La 
force  centrifuge  correfpondant  à  la  plus  grande  circonférence  fera  donc  a  celle 
de  la  plus  petite  comme  ces  circonférences  elles-mêmes  ou  leurs  diamètres. 
Ce  qu'il  fallait  démontrer. 


Proposition  II. 


Lorsque  des  mobiles  égaux  tournent  dans  les  mêmes  ou 
d'égales  circonférences  ou  roues  avec  des  viteffes  différen- 
tes mais  l'un  et  l'autre  d'un  mouvement  uniforme,  la  force, 
centrifuge  du  plus  rapide  fera  à  celle  du  plus  lent  dans  un 
rapport  égal  à  celui  des  carrés  des  viteffes.  C'eft-à-dire  fi  les 
fils  par  lesquels  les  mobiles  font  retenus  paffent  de  haut  en 
bas  par  le  centre  de  la  roue  et  qu'ils  portent  des  poids  par 
lesquels  la  force  centrifuge  des  mobiles  eft  tenue  en  échec 
et  exactement  équilibrée,  ces  poids  feront  entre  eux  comme 
les  carrés  des  viteffes. 

Soit  donné  un  cercle  à  centre  A  et  rayon  AB,  fuivant  la  circonférence  duquel 
fe  meuve  d'abord  un  mobile  plus  lent  avec  une  vitefle  que  repréfente  la  ligne 
N,  enfuite  un  autre  avec  une  plus  grande  viteffe  défignée  par  O.  Si  l'on  prend 
maintenant  de  très  petits  arcs  BE  et  BF  qui  foient  entre  eux  comme  N  eft  à  O, 


1  )  Cette  phrase  se  lit  dans  la  rédaction  de  Huygens  :  „Sint  circuli  quorum  radij  A  B ,  AC 
per  quos  mobile  idem  aequalibus  temporibus  circumferatur." 


td.  1703.  408 — 409. 


DE  VI  CRNTRIFUGA. 


269 


p.  409. 


Sint  circuli  quorum  radii  AB  [Fig.  7],  AC,  per  quos  duo  mobilia  aequalia 
sequalibus  temporibus  circumferantur  ')•  Accipiantur  in  ucroque  arcus  minimi 

fimiles  BD,CE,&in  tangentibus  adpunfta 
B  &  C  fumantur  BF,  CG  fingulae  fuis  arcu- 
bus  squales.  Mobile  itaque  in  circulo  BD 
circumlatum  conatum  habet  recedendi  a 
centro  fecundum  excenfionem  fili  fui  motu 
accelerato  naturaliter  eoque  motu  per- 
meandi  fpatium  DF,  certa  temporis  parte: 
in  circulo  autem  CE  circumiens  fimilem 
quidem  habet  a  centro  recedendi  conatum, 
fed  quo  parte  illa  temporis  eadem  conficiat 
fpatium  EG.  Itaque  quanto  major  eft  DF 
quam  EG,  tanto  majore  vi  trahitur  filum 
in  majori  circulo  quam  in  minori;  patet 
autem  eflTe  FD  ad  GE  ficut  BF  ad  CG, 
hoc  eft,  ut  BA  ad  AC.  Erit  ergo  vis  cen- 
trifuga  in  majori  circumferentia,  |  ad  eam 
quas  in  minori,  ficut  ipfae  inter  fe  circumferentia;,  vel  earum  diametri.  Quod 
erat  demonftrandum  a). 

[Propositio  II.] 

Si  mobilia  asqualia  in  iifdem  five  aequalibuscirculis  rocifve 
gyrentur  celeritatibus  insequalibus,  verum  utraque  motu  aequa- 
bili;  erit  vis  recedendi  à  centro  celerioris  ad  vim  tardioris  in 
duplicata  ratio  ne  celeritatum.  Hoc  eft,  fi  fila  quibus  illa 
retinentur,  per  centrum  rota;  deorfum  educantur,  fuftineant- 
que  pondéra,  quibus  vis  mobilium  centrifuga  inhibeatur, 
atque  exacte  adaequetur,  erunt  haec  pondéra  inter  fe,  ficut 
velocitatum  quadrata. 

Sit  circulus  cujus  centrum  A  [Fig.  8]  radius  AB,  in  cujus  circumferentia 
feracur  primum  mobile  tardais  3)  celeritate,  quam  repraefentet  linea  N,  deinde 
altcrum  celeritate  majori,  quaî  fit  O.  Sumtis  jam  arcubus  minimis  BE,  BF,  qui 
fint  inter  fe,  ut  N  ad  O,  conftat  eadem  temporis  parte,  qua  mobile  tardius 


*)  Dans  le  Manuscrit  on  trouve,  au  lieu  des  deux  dernières  phrases  :  „Ergo  &C." 
3)  Dans  le  Manuscrit  on  lit  „mobile  taidius  primum,'  au  lieu  de  „primum  mobile 
tardius". 


270 


LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


il  eft  évident  que  dans  le  même  laps  de  temps  pendant  lequel  le  mobile  le  plus 
lent  parcourra  l'arc  BE,  le  plus  rapide  parcourra  l'arc  BF.  Suppofons  égales 
aux  arcs  BE  et  BF  refpectivement  les  droites  BC  et  BD  faisant  partie  de  la 
tangente.  Eh  bien,  il  eft  établi  que  chacun  des  deux  mobiles  a  une  tendance  à 
s'éloigner  du  centre  dans  la  direction  de  fon  fil  d'un  mouvement  accéléré;  mais 
d'un  mouvement  tel  que  le  mobile  qui  tourne  le  plus  lentement,  s'écarterait  du 
point  de  la  circonférence  fur  lequel  il  eft  placé  d'un  efpace  égal  à  EC,  celui  qui 
eft  plus  rapide  au  contraire  d'un  efpace  FD  dans  le  même  temps.  Le  mobile  plus 
rapide  tire  donc  d'autant  plus  fortement  que  le  mobile  plus  lent,  que  DF  eft  plus 
grand  que  CE.  Mais  puisque  nous  avons  pris  des  arcs  BE  et  BF  très  petits,  le  rap- 
port DF  :  CE  doit  être  eftimé  égal  à  DB2  :  CB2,  comme  nous  l'avons  expliqué  un 
peu  plus  haut  ');  et  comme  DB  eft  à  BC,  ainfi  l'arc  FB  eft  a  BE,  c.à.  d.  dans  le 
rapport  O  :  N.  Par  conféquent  on  aura  FD  :  EC  =  O2  :  N1  ;  O  :  N*  fera  donc 
aufll  le  rapport  de  la  force  centrifuge  du  mobile  plus  rapide  à  la  force  du  mobile 
plus  lent.  C.  Q.  F.  D. 

Proposition  III. 

Lorsque  deux  mobiles  égaux  fe  meuvent  avec  la  même  viteffe 

fuivant  des  circonférences  inégales,  leurs  forces  centrifuges 

feront   in  ver  fe  ment  proportionnelles   aux  diamètres,  de  forte 

[Fig.  9.]  quedans    le   cas    de    la    plus   petite 

G  circonférence  la  force  nomméeeft 

la  plus  grande. 

Soient  donnés  autour  du  même  centre  A 
[Fig.  9]  des  cercles  inégaux  à  rayons  AB  et 
AC;  des  mobiles  égaux  fe  meuvent  fur  leurs 
circonférences  avec  une  vitefTe  égale,  c'eft- 
à-dire  que  dans  le  temps  où  fur  la  plus  grande 
circonférence  un  certain  arc  BD  eft  par- 
couru, un  arc  CF  égal  à  BD  eft  parcouru 
fur  la  plus  petite  circonférence.  Je  dis  que 
la  force  centrifuge  du  mobile  qui  circule 
fur  la  circonférence  BD  fera  à  celle  que  pof- 
fède  celui  qui  tourne  fur  la  circonférence  CF 
comme  le  rayon  AC  eft  à  AB.  Tirons  le  rayon 
AD  qui  coupe  la  plus  petite  circonférence  en 
E;  et  foit  AG  troifième  proportionnelle  aux 
deux  longueurs  AC  et  AB.  Imaginons-nous  en  outre  qu'un  certain  mobile  égal  à 
l'un  et  l'autre  des  deux  tourne  fur  la  circonférence  CF  avec  une  viteffe  telle  qu'il 
parcoure  l'arc  CE  dans  le  même  temps  dans  lequel  les  deux  autres  décrivent  les 


ii.  1*03.  409    -410. 


DE  VI  CENTRIFIGA. 


a7i 


7f 


abfolvet  arcuni  BE,  illud  quod  celerius  eft  percurfurum  arcum  BF;  fint  arciibus 

BE,  BF  Gngulis  œquales  in  tangente  pofitae  BC  ,  BD.  Itaque  &  confiât  utrique 

mobili  inefle  conatum  rece- 
■■    g"    '-I  dendi    a    centro    fecundmn 

extenfionem  fili  fui  motu 
accelerato;  fed  quo  motu 
mobile ,  quod  tardius  fertur, 
recelTurum  fit  à  punéto  cir- 
cumfercntiae,  cui  incumbit, 
quantum  eft  fpatium  EC; 
illud  vero  quod  celerius  eft, 
tempore  aequali  per  fpatium 
FD.  Quanto  igitur  major  eft 
DFquam  CE,  tanto  validais 
trahit  mobile  celerius  tar- 
diore.  At  quoniam  arcus 
BE,  BF  minimos  fumfimus, 
eadem  cenfendaeft  ratio  DF 

ad  CE,  quae  quadrati  DB  ad  CB,  fecundum  ea  quse  paulo  ante  explicavimus  '); 
/>.  410.    ellque  ut  DB  ad  BC  ita  arcus  FB  ad  BE, hoc  eft,  itaOadN;  ergo  eritutqua|dra- 

tum  O  ad  quadratum  IN,  ita  FD  ad  EC,  atque  ita  proinde  vis centrifuga  celerioris 

mobilis  ad  vim  tardioris.  Q.  E.  D. 

[Propositio  III.] 

Si  duo  mobilia  aequalia  in  circulis  inaequalibus  aequali  velo- 
citate  ferantur,  erunt  eorum  vires  centrifugae  in  ratione  con- 
traria diametrorum,  ita  uc  in  minori  circumferentia  dicta  vis 
major  exiftat. 

Sunto  circa  idem  centrum  A  [Fig.  9]  circuli  inaequales,  quorum  radii  AB, 
AC;  &  ferantur  in  circumferenriis  eorum  mobilia  aequalia  celeritate  aequali,  hoc 
eft,  ut  quo  tempore  in  majori  circumferentia  percurritur  arcus  aliquis  BD,  eodem 
tempore  in  minori  percurratur  arcus  CF  ipfi  BD  aequalis  longitudinc.  Dico  vim 
centrifugam  mobilis  quod  in  circumferentia  BD  circum fertur,  fore  ad  eam  quam 
habet  circumlatum  in  circumferentia  CF  ficut  radius  AC  ad  AB.  Ducatur  radius 
AD  fecans  minorem  circumferentiam  in  E;  &  fit  duabus  AC,  AB  certia  propor- 
tionalis  AG.  Porro  intelligatur  mobile  quoddam  utrivis  duorum  aequale  circum- 
ferri  in  circumferentia  CF  ea  celeritate,  ut  eodem  tempore  abfolvat  açcum  CE, 
quo  duo  alia  arcus  BD  &  CF.  Illius  igitur  aiïumti  mobilis  celeritas  ad  celeritatem 


')  Comparez  les  pp.  265  et  267.  Le  même  théorème  a  déjà  été  appliqué  à  la  p.  261 


27a 


LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


arcs  BD  et  CF.  La  vitefTc  de  ce  mobile  fuppofé  fera  donc  à  celle  de  l'un  et  l'autre 
de  ceux-là  comme  l'arc  CE  c(t  à  l'arc  BD,  c.  à  d.  dans  le  rapport  AC  :  AB.  Or  la 
force  centrifuge  du  mobile  qui  parcourt  l'arc  BD  fera  h  la  force  du  mobile  fuppofé 

*  Prop.  I.  qui  en  même  temps  parcourt  l'arc  CE,  comme  BA  (.(là  AC*.  Mais  la  force  centri- 

fuge du  mobile  fuppofé  fera  à  la  force  de  celui  qui  en  même  temps  parcourt  l'arc 

*  Prop.  II.  CF  dans  un  rapport  égal  h  AC2:  AB2*,  en  d'autres  termes,  ce  rapport  fera  égal  a 

AC:  AG,  parce  que  nous  avons  fait  voir  que  leurs  vite  (Tes  font  dans  le  rappoitAC: 
:  AB.  En  combinant  les  deux  proportions  on  trouvera  donc  que  la  force  centri- 
fuge du  mobile  qui  parcourt  l'arc  BD  e(l  à  la  force  de  celui  qui  pendant  le  même 
temps  parcourt  Parc  égal  CF,  comme  BA  ell  à  AG,  c'ell  -à-dire  comme  AC  cft 
à  AB;  ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Proposition  IV. 

Lorfque  deux  mobiles  égaux,  décrivant  dcscirconfércnces 
inégales,  ont  une  force  centrifuge  égale,  le  temps  de  révo- 
lution dans  la  plus  grande  circonférence  fera  au  temps  de 
révolution  dans  la  plus  petite  dans  un  rapport  égal  à  la 
racine  carrée  du  rapport  des  diamètres. 

Soient  données  des  circonférences  inégales 
BE  et  CF  [Fig.  10]  autour  du  même  centre 
A,  à  rayons  AB  et  AC,  et  fuppofonsquc  fur 
chacune  d'elles  circule  un  mobile  de  «relie 
manière  que  la  force  centrifuge  foie  la  même 
pour  les  deux;  je  dis  que  le  temps  dans  lequel 
la  circonférence  du  cercle  BE  ell  parcourue 
efl  au  temps  dans  lequel  la  circonférence  CF 
ell  parcourue  dans  un  rapport  égal  à  la  racine 
carrée  du  rapport  AB  :  AC,  c'ert-à-dire, 
comme  BA  cft  à  AD,  moyenne  proportion- 
nelle entre  AB  et  AC.  En  effet,  fi  l'on  ima- 
gine un  troifième  mobile  égal  aux  deux 
autres,  qui  parcoure  la  circonférence  CF 
dans  le  même  temps  dans  lequel  l'un  des  deux  parcourt  la  circonférence  BE,  la 
*Prop.I.  force  centrifuge  du  mobile  fuppofé  fera  à  celle  de  ce  dernier  comme  ACelt  à  AB*. 
Or,  les  forces  centrifuges  des  deux  premiers  mobiles  font  par  hypothèfe  égales; 
la  force  centrifuge  du  mobile  fuppofé  fera  donc  à  la  force  de  celui  qui  par  hypo- 
thèfe parcourt  la  circonférence  CF  comme  AC  ell  à  AB;  et  les  forces  centrifuges 
des  mobiles  qui  fe  meuvent  fur  la  même  circonférence  font  dans  un  rapport  égal 
♦Prop.II.  au  carré  du  rapport  des  vitefTes*.  La  vitcfTe  du  mobile  fuppofc  fera  donc  à  celle  du 
mobile  qui  par  hypothèfe  tournait  déjà  fur  la  circonférence  CF,  comme  AC  cil  à 


id.  1703.  410  —  41: 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


*73 


/>-4'i- 


alterutrius  horum  erit ,  ut  arcus  CE  ad  arcum 
BD,  hoc  eft,  ut  AC  ad  AB.  Erit  autcm  vis 
centrifuga  mobilis,  quod  arcum  BD  percur- 
rit, ad  vim  mobilis  afTumti,  quod  eodem 
tempore  percurrit  arcum  CE,  ut  BA  ad  AC*.  *  [Prop.  I.] 
Sed  vis  centrifuga  afTumti  mobilis  erit  ad  vim 
ejus,  quod  eodem  tempore  percurrit  arcum 
CF,  in  duplicata  ratione  AC  ad  AB*,  hoc  *  [Prop.  II.] 
eft,  erit  eadem  quae  AC  ad  AG,  quoniam 
celeritates  corum  oftendimus  efTe,  ut  AC 
ad  AB.  Ex  aequa  |  li  igitur  erit  vis  centri- 
fuga mobilis  quod  percurrit  arcum  BD 
ad  vim  ejus  quod  eodem  tempore  percurrit 
arcum  asqualem  CF,  ut  BA  ad  AG,  hoc 
eft,  ut  AC  ad  AB;  quod  erat  demon- 
ftrandum. 


[Propositio  IV.] 


Si  mobilia  duo  aequalia  in  circu m fe rendis  inaequalibuscir- 
cumlatavim  centrifugam  a:  q  u  a  1  e  m  habuerint,  erit  tempuscir- 
cuitus  in  majori  circumferentia  adtempuscircuitusin  minori 
in  fubduplicata  ratione  diametrorum. 

Sunco  circuli  inœquales  BE,  CF  [Fig.  10]  circa  idem  centrum  A,  quorum 
radii  AB,  AC;  &  in  utroque  mobile  gyretur,  ita  ut  eadem  fit  utrobique  vis 
centrifuga;  dico  tempus  quo  circumferentia  cnculi  BE  percurritur,  efTe  ad 
tempus,  quo  percurritur  circumferentia  CF,  in  fubduplicata  ratione  AB  ad 
AC,  hoc  eft,  ficut  BA  ad  AD  mediam  proportionalem  inter  AB,  AC.  Si 
enim  tertium  mobile  intelligatur  aliis  iftis  aequale,  quod  eodem  tempore  per- 
currat  circumferentiam  CF,  quo  alcerum  abfolvit  circumferentiam  BE,  erit 
afTumti  mobilis  vis  centrifuga  ad  vim  hujus  ut  AC  ad  AB  *.  Ponuntur  autem  *  [prCp.  I.] 
mobilium  duorum  priorum  vires  centrifugae  aequales;  ergo  afTumti  mobilis  vis 
centrifuga  erit  etiam  ad  vim  ejus,  quod  in  circumferentia  CF  currere  pofitum  eft, 
ut  AC  ad  AB;  funt  autem  vires  centrifugae  eorum  quae  in  eadem  circumferentia 
movemur  in  duplicata  ratione  velocitatum  *.  Ergo  velocitas  afTumti  mobilis  erit  *  [prop.  II.] 
ad  velocitatem  ejus,  quod  primo  pofitum  eft  revolvi  in  circumferentia  CF,  ficut 
AC  ad  AD ,  vel  ut  AD  ad  AB.  Velocitatibus  autcm  contraria  ratione  refpon- 
/>. 412.    dent   tempora  lationum  per  eandem  circumferentiam;  ergo  tempus  cir|cuitus 

35 


a^4  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


AD  ou  ADàAB.  Mais  les  temps  de  révolution,  dans  la  même  circonférence,  font 
inverfement  proportionnels  aux  vitefles;  par  conséquent  le  tempsde révolution 
du  mobile  fuppofé ,  auquel  cil  égal  par  hypothèfe  le  temps  de  révolution  du  mobile 
parcourant  la  circonférence  BE,  fera  au  temps  de  révolution  du  mobile  qui ,  à  ce  que 
nous  avons  dit,  parcourait  dès  le  commencement  la  circonférence  CF  comme  AB 
eft  à  AD.  Ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Proposition  V. 

Lorsqu'un  mobile  décrit  une  circonférence  de  cercle  avec  la 
v  itef  fe  qu'i  1  acquiert  en  tombant  d'une  hauteur  égale  à  la  qua- 
trième partie  du  diamètre,  il  aura  une  tendance  à  s'éloigner  du 
centre  égale  à  fa  gravité,  c'eft-à-di  re  il  tirera  le  fil  par  lequel 
il  eft  retenu  avec  la  môme  force  que  lorsqu'il  y  e  f  t  fufpendu1). 

Soit  donné  un  cercle  [Fig.  1 1]  à  centre  A  et  à  rayon  AB,  parallèleà  l'horizon, 
fur  la  circonférence  duquel  fe  meuve  un  mobile  d'un  mouvement  uniforme,  avec 
une  vitefle  égale  à  celle  qu'il  acquerrait  en  tombant  verticalement  d'une  hauteur 
égale  à  la  moitié  de  AB,  c'eft-à-dire  à  CB;  je  dis  que  la  corde  par  laquelle  le  mobile 
eft  retenu  fera  tendue  avec  la  même  force  que  s'il  était  librement  fufpendu  à  cette 
même  corde. 

Soit  BD  une  tangente  à  la  circonférence,  égale  au  rayon  AB. 

Puisque  le  mobile  décrit  par  hypothèfe  la  circonférence  de  cercle  avec  la  viteffe 
qu'il  acquiert  en  tombant  de  la  hauteur  CB,  c'eft-à-dire  avec  laquelle  il  parcour- 
rait d'un  mouvement  uniforme,  dans  le  même  temps  dans  lequel  il  a  parcouru  CB 
en  tombant,  un  efpace  BD  double  de  BC,  il  s'enfuit  que  (î  on  le  détache  au  point 
B,  il  parcourra  dans  le  temps  nommé  ledit  efpace  BD  d'un  mouvement  uniforme. 
Confidérons  une  très  petite  partie  BE  de  cette  longueur  BD  et  tirons  par  le  centre 
la  droite  EAU  coupant  la  circonférence  en  F.  Soit  en  outre,  comme  le  carré 
de  DB  eft  au  carré  de  BE,  ainli  BC  à  CG  en  longueur.  Par  conféquent  fi  le 


')  11  s'agit  de  démontrer  que,  BE  étant  infiniment  petit,  le  temps  nécessaire  pour  parcourir 
FE  d'un  mouvement  uniformément  accéléré,  avec  l'accélération  g,  est  égal  au  temps  qu'em- 
ploie le  mobile  à  parcourir  l'arc  MF,  ou  bien  la  droite  BE ,  avec  la  vitesse  donnée. 

Voici  la  msrche  de  la  démonstration  : 

(i)  Le  mobile  a  par  hypothèse  une  vitesse  v  telle  qu'il  peut  parcourir  une  distance  BD 
d'un  mouvement  uniforme  dans  le  même  temps  dans  lequel  il  a  pu  tomber  d'une  hauteur  CB 
(chute  qui  lui  donne  la  vitesse  r). 

(2)  Il  s'ensuit  que  le  temps  dans  lequel  le  mobile  peut  parcourir  BE  avec  la  même  vitesse 

y  est  égal  au  temps  dans  lequel  il  peut  tomber  d'une  hauteur  CG  =  BC  (  ^  V. 


td.  1703.  41  s. 


DE  VI  CF.NTRIFUGA. 


a?5 


a  (Tu  m  ci  mobilis,  cui  aequale  ert  ex  hypothefi  tempus  circuitus  mobilis  euntis 
per  peripheriam  BE,  erit  ad  tempus  circuitus  mobilis  quod  in  circumferentia 
CF  initio  ferri  diftum  eft,ut  AB  ad  AD.  Quod  erat  demonftrandum. 

[Propositio  V.] 

Si  mobile  in  circumferentia  circuli  feratur  ea  celeritate, 
quam  acquirit  cadendo  ex  altitudine,  quae  fit  quartae  parti 
diametri  as  q  u  a  1  i  s ,  habebit  conatum  à  centro  recède ndi  aequa- 
lem  f  u  ae  gravitati,  hoc  e  f  t ,  ae  q  u  e  validé  filum,  quo  retinetur, 
trahet,  atque  eu  m  ex  illo  fufpenfum  eft1). 

Efto  circulus  cencro  A  [Fig.  1 1]  radio  AB  horizonti  parallelus,  in  cujus  cir- 
cumferentia feratur  mobile  aequabili  motu,  velocitate  autem,  quantam  acqui- 

reret  cadens  perpendicularicer  ex 
altitudine  aequali  dimidiae  AB,  quae 
fit  CB;  dico  vi  centrifuga  aequè 
validé  traftum  iri  funem ,  quo  mobile 
detinctur,  ac  fi  libéré  ex  eodem  fune 
fufpenfum  effet. 

Sit  circuli   tangens  BD  aequalis 
radio  AB. 

Quoniam  igitur  mobile  currit  in 
circumferentia  circuli  ea  celeritate, 
quam  acquirit  cadens  ex  altitudine 
CB,  hoc  ell,  quatranfiretmotusequa- 
bili  fpatium  BD  ipfius  BC  duplum 
aequali  tempore,  quo  decidit  perCB; 
fequitur,  fi  in  B  dimittatur,  percur- 
furum  difto  tempore  di&um  fpatium 
BD  sequabili  motu.  Accipiatur  ipfius 
BD  pars  minima  quaspiam  BE,  & 
ducatur  per  cemrum  recla  EAU  lecans  circumferentiam  in  F.  Sit  porro  ut  qua- 
dratum  DB  ad  quadratum  ME,  ica  BC  ad  CG  longitudine.  Hinc  igitur  fi  tempus 


(3)  Or,  BC  = — ;•  (donc  BD  =  >*)•>  Par  hypothèse; r  étant  le  rayon  du  cercle.  Donc  FE 


ou 


BE»       1     fBEY  _  CG 

(4)  Le  mobile  peut  donc  tomber  d'une  hauteur  FE,c.  à.d.  parcourir  FE  d'un  mouvement 
uniformément  accéléré,  avec  l'accélération  £,  dans  le  même  temps  dans  lequel  il  parcourt 
BE  (ou  BF)  d'un  mouvement  uniforme.  C.Q.F.D. 


2/6  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


temps  pendant  lequel  le  mobile  tombe  d'un  mouvement  accéléré  félon  CB 
eft  par  hypothèfe  repréfenté  par  la  ligne  BD,  BE  fera  le  temps  du  mouvement 
accéléré  félon  CG.  Mais  la  même  longueur  BD  fera  aufli  le  temps  pendant 
lequel  le  mobile  parcourrait  cette  môme  longueur  BD  d'un  mouvement  uni- 
forme pareil  à  celui  qu'il  polTède  en  circulant  fur  la  circonférence;  en  effet 
ce  temps  eft  par  hypothèfe  égal  au  temps  du  mouvement  accéléré  félon  CB.  BE 
fera  donc  aulfi  le  temps  dans  lequel  il  parcourt  cette  même  longueur  BE 
avec  la  vitefTe  qu'il  poffède  en  vertu  de  fa  révolution.  D'où  il  apparaît  que 
l'efpace  CG  eft  parcouru  d'un  mouvement  accéléré  partant  du  repos  dans 
le  même  temps  que  l'efpace  BE  d'un  mouvement  uniforme  avec  la  viteffe  que 
le  mobile  pofTède  par  hypothèfe  en  décrivant  la  circonférence.  Il  appert  en 
outre  que,  fi  le  mobile  eft  détaché  en  B,  il  parviendra  d'un  mouvement  uniforme 
en  E  au  même  inrtant  où  le  point  B  de  la  circonférence  fera  venu  en  F;  car  la 
droite  BE  doit  êcre  cenfée  égale  h  l'arc  BF  parce  que  BE  eft  fuppofée  infini- 
ment petite.  Nous  dirons  donc  qu'il  a  une  tendance  a  s'éloigner  du  point  B  d'un 
mouvement  naturellement  accéléré  (car  il  a  été  démontré  que  ce  mouvement  eft 
tel  '))  en  parcourant  une  diftanceFE  dans  le  même  temps  dans  lequel  il  parcour- 
rait l'efpace  BE  d'un  mouvement  uniforme  avec  la  vitefTe  qu'il  poffède  en  vertu 
de  fa  révolution,  c'eft  à-dire  dans  le  temps  où  il  parcourrait  d'un  mouvement 
accéléré  partant  du  repos  la  diftance  CG.  C'eft  pourquoi ,  dès  qu'il  fera  démontré 
que  les  efpaces  CG  et  FE  font  égaux,  il  fera  établi  que  la  tendance  du  mobile 
fufpendu  à  choir  d'un  mouvement  accéléré,  eft  abfolument  égale  à  la  tendance  du 
même  mobile  par  laquelle,  lorsqu'il  décrit  fa  circonférence,  il  s'efforce  à  s'éloigner 
de  fon  fil  d'un  mouvement  femblablement  accéléré;  parce  qu'évidemment  la  ten- 
dance à  des  mouvements  accélérés  efl:  égale  lorsque  des  diftances  égales  feraient 
parcourues  de  ces  mouvements  dans  les  mêmes  laps  de  temps.  Or  l'égalité  de  CG 
et  de  FE  fe  démontre  de  la  façon  fuivante:  comme  I1E  eft  àEBainfi  EBeftàEF, 
partant  comme  le  carré  de  HE  eft  au  carré  de  EB,  ainfi  I1E  cfl  à  EF  en  longueur; 
d'où  l'on  tire  en  prenant  les  quatrièmes  parties  des  termes  antécédents:  comme  le 
carré  de  AF  eft  à  celui  de  EB,  ainfi  la  quatrième  partie  de  1 IE  laquelle  doit  être 
eflimée  égale  à  jHF,  c'eft-à-dirc  BC,  cita  FE.  Mais  comme  le  carré  de  AF  efl  au 
carré  de  BE,en  d'autres  termes  comme  le  carré  de  DB  efl:  h  celui  de  BE,  ainfi  d'après 
notre  conftrucrion  BC  ell  à  CG  en  longueur.  BC  fera  donc  à  CG  comme  la  même 
longueur  BC  efl:  à  FE,  et  par  conféquent  FE  et  CG  font  égales  entre  elles;  la 
propofition  eft  donc  démontrée. 

Proposition  VI. 

Etant  donnée  la  diftance  qu'un  mobile  parcourt  en  un  cer- 
tain temps,    par    exemple    en    une    féconde,    en    tombant  v  e  r  t  i  - 

')  Voir  le  deuxième  alinéa  de  la  \\  267. 


^.1703.412— 4'4- 


DE  VI  CKNTRIFL'GA. 


*77 


p.  413- 


quo  cadit  mocu  accelerato  per  CB,  reprœfentari  ponannis  lineà  BD,  eric  BE 

tcm|pus  motus  accelcrati  per  CG.  Sed 
eadcm  BD  erit  quoquc  tempus  quo 
tranfiret  ipfam  BD  motu  aequabili 
quantumque  habet  in  circumferentia 
currens;  nain  hoc  tempus  ex  hypo- 
thefi  sequale  eft  tempori  motusaccele- 
ratiperCB.  Itaque&BE  tempus  erit 
quo  tranfeat  ipfum  BE  fpanum  cele- 
ritate,  quam  habet,  verciginis.  Unde 
confiât  tequali  tempore  peragi  fpa- 
tium  CG  motu  è  quiète  accelerato, 
&  fpatium  BE  motu  aequabili  cum 
celeritate,  quam  pofitum  fuit  habere 
mobile  in  circumferentia  currens. 
Confiât  porro  fi  mobile  dimittatur  in 
B,  perventurum  motu  aequabili  in  E 
fimul  ac  punttum  circumferentiae  B 
J3  £  &   accefTerit  ad  F;  nam  recla  BE  ipfi 

arcui  BF  aequalis  ccnfendaeft,eoquod  BE  infinité  parva  intelligitur.  Itaquecona- 
cum  ei  inefTe  motu  accelerato  naturaliter  (nam  talem  efTe  oftenfum  eft  '))  dicemus 
recedendi  a  pun<ftoB,per  fpatium  FE  tempore  eodem  quo  celeritate  fuae  vertiginis 
tranfiret  fpatium  BE  motu  aequabili ,  hoc  e(l,  tempore  eo  quo  percurreret  motu  è 
quiète  accelerato  fpatium  CG.  Quare  fi  oftenfum  fuerit  fpatia  CG&FEeffeaequa- 
lia,  conftabitconatummobilisfufpenfi  ad  defcendendum  motu  accelerato, aequalem 
plane  efTe  conatui  ejufdem  mobilis,quo  in  circumferentia  verfatumnititur  a  filofuo 
rccedere  motu  fimiliter  accelerato ;quoniamvidelicetconatus  ad  motus  acceleratos 
tune  aequalis  eft,  cum  fpatia  aequalia  aequalibus  temporibus  ii§  motibus  peragenda 
forent.  EfTe  autem  CG,  FE  aequales  fie  oftenditur:  ut  HE  ad  EB  ita  cftEB  ad 
EF,  ideoque  fient  quadraturn  ME  ad  quadratum  EB,  ita  eft  HE  ad  EF  longitu- 
dine.  unde  fumtis  antecedentium  fubquadrupliserit,  ficut  quadratum  AFad  qua- 
dratum EB,  ita  pars  quarta  HE,  cui  aequalis  cenfenda  ell  £  HF,  hoc  eft  BC  ad 
/>■  4'4-  FE;  fed  ut  quadratum  A  F  ad  quadratum  BE,  five  ut  quadratum  |DB  ad  quadra- 
tum BE,  ita  cil  ex  conftructione  BC  ad  CG  longitudine.  Ergo  erit  BC  ad  CG  ut 
eadem  BC  ad  FE ,  ideoque  FE  ,  CG  inter  fe  aequales;  quare  confiât  propofitum. 


[Proi'Ositio  VI.] 

Data  a  1 1  i  t  u  d  i  n  e  quam  certo  tempore,  pu  ta  fecundi  minuti 
uni  us,  mobile  emetitur,  cadendo  ex  quiète  perpendiculariter; 
invenire  circulum  in  eu  jus  circumferentia  mobile  circumiens 


178  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


cale  ment  en  partant  du  repos;  trouver  un  cercle  tel  que  fi  le 
mobile  parcourt  fa  circonférence  horizontalement  en  accom- 
pli ffant  fa  révolution  également  en  une  féconde,  il  ait  une 
force  centrifuge  égale  à  fa  gravité. 

Soit  donnée  la  hauteur  AB  qu'un  mobile  qui  tombe  en  partant  du  repos  parcourt 
p.  c.  dans  le  temps  d'une  féconde.  Comme  la  circonférence  d'un  cercle  eft  à  fon 
diamètre  ainfi  foit  AB  à  la  ligne  C,  et  ainfi  celle-ci  à  une  troifième  D.  Décrivons 
alors  une  circonférence  EFG  d'un  diamètre  égal  à  cette  ligne  D  ;  je  dis  que  c'eft 
la  circonférence  cherchée.  En  effet,  divifons  le  rayon  EF  en  deux  parties  égales  par 
le  point  H.  Si  le  mobile  décrit  d'un  mouvement  uniforme  la  circonférence  FG 
avec  la  viteffe  qu'il  acquiert  en  tombant  de  la  hauteur  HF ,  il  aura  une  force 
Prop.  V.  centrifuge  égale  à  fa  gravité*.  Par  conféquent  dès  que  nous  aurons  démontré 
qu'avec  la  viteffe  nommée  la  circonférence  totale  FG  eft  parcourue  dans  le  temps 
d'une  féconde,  il  fera  établi  que  le  cercle  EFG  fatisfait  à  la  proposition.  Il  eft  cer- 
tain que  le  mobile  parcourra  d'un  mouvement  uniforme  et  avec  la  vitefle  qu'il  a 
acquife  à  la  fin  de  fa  chute  félon  MF  un  efpace  double  de  cette  même  longueur 
HF  dans  le  même  temps  pendant  lequel  il  eft  tombé  le  long  de  HF;  lorsdoncqu'il 
décrira  avec  ladite  vitefTe  acquife  la  circonférence  FG  d'un  mouvement  uniforme, 
le  temps  de  fa  révolution  fera  au  temps  de  fa  chute  félon  HF,  comme  la  circonfé- 
rence FG  e(l  au  double  de  HF,  en  d'autres  termes  à  EF.  Et  fi  nous  prenons  le 
double  des  termes  conféquents,  le  temps  du  mouvement  uniforme  fuivant  la  cir- 
conférence FG  fera  au  double  du  temps  de  la  chute  félon  HF,  c'eft-à-dire  au  temps 
de  la  chute  félon  D  (car  D  eft  le  quadruple  de  HF)  comme  la  circonférence  FG 
eft  au  double  de  FE,  c'eft-à-dire  à  D;  en  d'autres  termes,  comme  C  eft  à  D  (car 
néccfTairement  C  eft  égale  à  la  circonférence  FG  elle-même),  ou  bien  comme  AB 
eft  à  C.  Mais  comme  AB  eft  à  C,  ainfi  eft  le  temps  de  la  chute  félon  AB,c'clt-à- 
dirc  le  temps  d'une  féconde,  au  temps  de  la  chute  félon  D;  parce  que,  comme  on 
fait,  le  rapport  AB':  D  elt  le  carré  du  rapport  AB  :  C.  Par  conféquent  la  dite 
période  du  mouvement  uniforme  fuivant  la  circonférence  FG  fera  au  temps  de  la 
chute  félon  D,  comme  l'efpace  d'une  féconde  eft  à  ce  même  temps  de  la  chute 
félon  D.  La  dite  période  de  révolution  fuivant  la  circonférence  FG  fera  donc 
égale  à  l'efpace  d'une  féconde;  ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Comme  le  calcul  ')  fait  voir  que  la  diftance  AB  qu'un  mobile  tombant  vertica- 

')  Au  lieu  de  „calculus"  Huygens  avait  d'abord  écrit  „experientia".  Il  ajouta  en  marge: 
„lmo  calculus,  ut  postea  inveni,postquam  propofitio  casus  pcrpendicularis  ad 
casum  per  cycloïdem  sive  penduli  vibrationem  innotuit";  les  éditeurs  ont  remplacé 
cette  remarque  par  un  renvoi  (voir  p.  281,  en  marge)àr„HoroIogium  oscillatorium"  (Paris, 
1673).  D'après  laProp.  XXV  de  la  Deuxième  Partie  de  cet  ouvrage  les  oscillations  cycloïdales 

simples  d'un  pendule  de  longueur  /sont  isoclirones  et  s'accomplissent  dans  le  temps  7\/  — •> 


td.  1703.414— 415. 


DE  VI  CF.NTRIFUGA. 


279 


horizon  taliter,  a  t  q  u  e   u  n  o  item  f  e  c  u  n  d  o  circuicum  a  b  f  o  1  v  e  n  s, 
habeat  vin)  centrifugam  gravitati  fuse  aequalem. 

[Fig.  12.]  Sit  data  altitudo  AB,  [Fig.  12]  quam  perlabitur 

~Ct  mobile  cadens  ex  quiece  tempore  v.  gr.  unius  fecundi. 

Fiat  11c  circumferentia  circuli  ad  diametrum  fuum,  ita 
AB  ad  lineam  C,  &  ita  haec  ad  tertiam  D.  Etdcfcriba- 
tur  diametro  aequali  ipfi  D  circulus  EFG,  dicohunc 
efle  eum  qui  poftulabatur.  Dividatur  enim  radius  EF 
bifariam  in  H.  Mobile  itaque  in  circulo  FG  fi  currat 
velocitate  quam  acquirit  cadendo  ex  altitudine  HF 
motuque  aequabili,  habebit  vim  centrifugam  aequalcm 
fuae  gravitati  *.  Ideoque  fi  tantum  oitenderimus  dicla  *  [Prop.  V.] 
velocitate  percurri  femel  circumferentiam  totam  FG 
tempore  unius  fecundi ,  jam  conltabit  circulum  EFG 
propofito  fatisfacerc.  Conrtat  mobile  motu  aequabili 
atque  ea  celeritatcquam  acquifivitinfinecafusperHF, 
tranfiturum  fpatium  ipfius  1 1 F  duplum,  eodem  tempore 
quo  cecidit  per  HF.  fi  ergo  dicta  acquifita  celeritate 
feratur  motu  aequabili  per  circumferentiam  FG,  erit 
tempus  quo  eam  abfolvet  ad  tempus  cafus  per  HF,  ficut 
circumferentia  FGad  duplam  HF  fiveadEF.Etfum  | 
tis  confequentium  duplis  erit  tempus  motus  aequabilis 
per  circumferentiam  FG  ad  tempus  duplum  cafus  HF, 
hoc  eit  ad  tempus  cafus  per  D  (nam  D  eit  quadrupla 
HF)  ficut  circumferentia  FG  ad  duplam  FE,  five  ad 
D  ;  hoc  eit ,  ficut  C  ad  D  (nam  neceflario  C  ipfi  cir- 
cumferentiae  FG  aequalis  eit)  hoc  eft,  ficut  AB  ad  C. 
Sed  ut  AB  ad  C  ita  ell  tempus  cafus  per  AB,  hoc  eft 
tempus  unius  fecundi  ad  tempus  cafus  per  D;quoniam 
fcilicet  AB  ad  D  duplicata  efi:  ratio  ejus ,  quae  AB  ad 
&  C;  igitur  tempus  diftum  motus  aequabilis  per  circum- 
ferentiam FG  erit  ad  tempus  cafus  per  D,  ut  tempus 
unius  fecundi  ad  idem  tempus  cafus  per  D.  Ergo 
didtum  tempus  per  circumferentiam  FG  erit  aequale 
tempori  unius  fecundi.  quod  oftendere  neceiïe  erar. 
Quum  calculus  ')  doccat  altitudinem  AB  quam  uno  fecundo  mobile  cadens  per- 


de sorte  qu'on  peut  calculer^  après  avoir  mesuré  la  durée  d'une  oscillation.  Dans  la  Quatrième 
Partie  (Prop.  XXVI)  Iluygens  dit  qu'on  peut  trouver  l'espace  parcouru  par  un  corps  tom- 
bant en  un  certain  temps  „cognita  longitudine  penduli  ad  secunda  scrupula,  absque  experi- 
mento,  percertam  consequentiam". 


280  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 

. — — — —é 

•  Voir  l'Ho  lement  parcourt  en  une  féconde  eft  de  15  pieds  de  Rhy nlande  et  de  "j\  pouces  *  ;  et 
roi.  oscill.  cornrne  AB  eft  à  C  comme  une  circonférence  eft  à  fou  diamètre,  c'eft-à-dire 
comme  11  à  7,  fui  van  t  Archimède,  partant  que  le  rapport  de  C  à  D,  c'eft-à-dire 
au  diamètre  de  la  circonférence  FG  a  la  même  valeur,  ce  diamètre  fera  de  19 
onces*)  à  peu  près;  dont  la  moitié  eft  9  onces  6  lignes.  Par  conféquent  fi  un  mobile 
quelconque  accomplit  dans  l'efpace  d'une  féconde  chacune  de  fes  révolutions 
fuivant  une  circonférence  dont  le  rayon  eft  de  9!  onces,  la  force  centrifuge  fera 
égale  à  fa  gravité. 

Lemme  I. 

Lorsqu'un  poids  C  eft  maintenu  fur  un  plan  incliné  AB 
[Fi g.  13]  par  un  poids  D  librement  fufpendu,  et  que  la  corde 
CE  eft  parallèle  à  l'horizon,  la  gravité  D  fera  à  la  gravité  C 
comme  la  perpendiculaire  BF  eft  à  la  bafe  FA.  Ceci  eft  évi- 
dent d'après  la  Mécanique.  Par  conféquent,  lorsque  la  droite 
BF  eft  prife  égale  à  FA,  la  gravité  D  devra  être  égale  à  C. 

Lemme  II. 

Lorsque  des  poids  égaux  font  maintenus  fur  des  plans  diver- 
fement  inclinés  [Fig.  14]  par  des  1  ignés  parallèles  à  l'horizon, 
les  puiffances  équilibrantes  feront  entre  elles  comme  les  tan- 
gentes des  angles  fuivant  lesquels  les  plans  font  inclinés  par 
rapport  au  plan  de  l'horizon. 

Proposition  VII  4). 

Sur  la  fur  fa  ce  courbe  d'un  conoïde  parabolique  à  axe  ver- 
tical, toutes  les  révolutions  d'un  mobile  parcourant  des  cir- 
conférences  parallèles  à  l' horizon,  qu'elles  foient  grandes  ou 
petites,   feront  accomplies  dans  des  périodes  égales;  chacune 


')  D'après  l'Hor.  oscill.  p.  155  (4»-"  Partie,  Prop.  XXVI)  —  g  —  (14+  — -f  —  )„pieds 

horaires"  =  -5-  X  oZ~  Pie°s   parisiens  =  ^55  X  ôt~  X  —   Piec^s  de  Rhynlande.  On 

trouve,  en  effectuant  le  calcul,  — g  =  (  T5  +  —  J  pieds  de  Rh.  Dans  le  Manuscrit  Huygens 
avait  écrit  d'abord  un  autre  nombre  de  pieds  (biffé  et  illisible)  qu'il  corrigea  ensuite  en 
15— ,  puis  en  15.7 — poil.  Comme  le  pied  de  Rh.  =  0,3139  M,  cette  dernière  valeur  cor- 
respond à#  =  9,81  M. 
')  „Uncia"  (once)  est  ici  un  autre  nom  pour  le  pouce  de  Rhynlande.  On  a ,  en  prenant  n  = 

22       I  5  X   I  2  +  7  i  o 

J*  „»  ='8.93- 


id.  1703.  415—416. 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


28l 


[Fig.  14.] 


labitur  efle  pedum  Rhenoland.  15.  y\  pollicum*,  cumque  fit  AB  ad  C  ut  circum-    «[VideHo- 
fcrentia  ad  diametrum,  hoc  eil ,  ut  22  ad  7,  fecundum  Archimcdem,  atquc  ita    ro1-  <*ciU. 
quoque  C  ad  D  five  ad  diametrum  circuli  FG;  fiet  hase  diameter  19  unciarum  *)      '  I55'   " 
proximè;  cujus  dimidium  uncise  9.  lin.  6.  Itaque  fi  mobile  aliquodtemporefecundi 
unius  circuitus  fingulos  abfolvat  in  circumferentia,  cujus  quae  ex  centroe(t9§ 
unciarum  vis  centrifuga  J)  (use  gravitati  aequabicur. 

[Lemma  I.] 

[Fig.  13.]  Si  pondus  C  fuftineatur  in  piano  in- 

clinatoAB  [Fig.  13]  apondereDlibere 
pendente,  fitque  funis  CE  horizonti 
«  parallelus;  erit  gravitas  D  ad  [gravi- 
tatem]  C,  fi  eut  perpendicularis  BF  ad 
bafin  FA.  [Conftat]  ex  Mechanici  s. 
(JP  Hinc  fi  BF  aequalis  ponacur  FA,  debe- 
bit  gravitas  Dipfi  C  aequalis  eCfe. 

p.  416.  _  I  [Lemma  IL] 

Si  pondéra  ae  q  u  a  1  i  a  fuperplanisdiver- 
fimode  inclinatis  fuftineantur  [Fig.  14] 
retenta  per  lineas  horizonti  parallelas, 
erunt  potentiae  fuftinentes  inter  Ce  fi  eut 
tangentes  angulorum,  quibus  plana  ad 
horizontisplanum  inclinantur. 

[Propositio  Vil  4).] 

[In  curva5)  fuperficie  conoidis  Parabolici,quod  axim  ad  per- 
pendiculum  e  rectum  habeat,  ci  rcui  tus  omnes  mobilise  ire  u  in- 
fèrent i  as  Horizonti  parallelas  percurrentis,  five  parvae,  five 
magnae  fuerint,  aequalibus  temporibus  per  agent  ut*):  quae  tem- 

3)  Dans  le  Manuscrit:  „cujus  quae  ex  centro  est  unciarum  g\  ejus  vis  centrifuga". 

4)  La  Prop.  VII  ne  se  trouve  pas  dans  le  Manuscrit.il  en  est  de  même  desPropositions  XII,  XIII, 
XIV,  XV  et  XVI.  Mais  toutes  ces  Propositions  se  lisent  (sans  démonstrations)  dans  l'„Horo- 
logium  oscillatorium",  aux  pages  159 — 161  de  l'édition  de  1673.  Elles  y  portent  respective- 
ment les  numéros  6,  9,  10,  1 1  ,  12  et  13;  comparez  l'Appendice  III  quisuit  (p.  315).  La 
démonstration  de  la  Prop.  VII  est  due  à  de  Volder  et  Fullenius;  il  en  est  de  même  de  celles 
des  Propositions  XII,  XIII,  XIV  et  XV.  Comparez  la  note  2  de  la  p.  267. 

s)  Dans  l'Horologium  Ose.  „cava"  au  lieu  de  „curva". 

d)  Dans  l'Horologium  Ose.  „peraguntur"  au  lieu  de  „peragentur". 

36 


282  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


d'elles  étant»  égale  au  temps  de  deux  ofcillations  d'un  pendule 
dont  la  longueur  eft  la  moitié  du  latus  rectum  de  la  [parabole 
engendrante. 

Soit  donnée  une  parabole  HDB  (;Fig.  15]  qui  par  fa  révolution  autour  de  l'axe 
BK  engendre  un  conoïde  parabolique.  Prenons  fur  cet  axe  la  longueur  BA  égale  à 
£  du  latus  rectum  '),  l'ordonnée  correfpondantc  AD  fera  égale  à  la  moitié  du  latus 
rectum.  Suppofons  qu'un  corps  en  D  tourne  autour  de  l'axe  AB  avec  une  vitefTe 

*  Lemme  I.   telle  que  la  force  centrifuge  devienne  égale  à  la  gravité  ;  cette  force ,  attendu  que 

l'angle  ADE  eft  la  moitié  d'un  angle  droit,  maintiendra  le  corps  au  point  D  *.  Mais 
fi  un  corps  tourne  ailleurs ,  par  exemple  en  H  ,  avec  le  centre  K  et  le  rayon  KH , 
la  force  centrifuge  par  laquelle  il  eft  maintenu  au  point  H  ,  fera  égale  à  la  force 
horizontale"  agiflant  félon  HK  par  laquelle  le  mobile  pourra  être  maintenu  fur  un 
plan  H  F  tangent  au  paraboloïde.  Or ,  cette  dernière  force  fera  d'après  le  premier 
Lemme  à  la  force  de  la  gravité  comme  HG  eft  à  GF,  ou  bien,  à  caufe  de  triangles 
femblables,  parce  que  HL  eft  fuppofée  perpendiculaire  à  HF,  comme  HK  eft  à 
KL ,  en  d'autres  termes,  comme  HK  eft  à  AD ,  attendu  que  d'après  la  nature  de 
la  parabole  KL  eft  toujours  égale  à  la  moitié  du  latus  rectum.  La  force  centrifuge 
par  laquelle  le  corps  dans  fa  rotation  eft  maintenu  en  H  eft  donc  à  la  gravité  du 
corps ,  ou  bien  à  la  force  centrifuge  en  D ,  comme  HK  eft  à  D  A.  C'ert  pourquoi , 
d'après  l'inverfe  de  la  première  propofition  a) ,  ils  parcourront  leurs  circonfé- 
rences dans  le  même  temps. 

Quant  au  temps  dans  lequel  les  révolutions  s'accomplifTent,  il  fera  déterminé 
de  la  façon  fuivante.  Puisque  nous  avons  fuppofé  que  le  corps  D  tourne  de  telle 

*  Prop.  V.     manière  qu'il  poflede  une  force  centrifuge  égale  à  fa  gravité,  il  tournera  avec  la 

vitefle  qu'il  acquerrait  par  une  chute  verticale  félon  la  moitié  de  AD  *.  Mais  avec 
cette  viteffe  il  parcourrait  dans  le  temps  de  cette  chute  la  ligne  DA  d'un  mouve- 
ment uniforme.  La  période  de  la  révolution  eft  donc  au  temps  de  la  chute  félon  la 
moitié  de  DA  comme  la  circonférence  du  cercle  eft  au  rayon  DA.  Or  le  temps 
d'une  très  petite  ofcillation  eft  au  temps  de  la  chute  verticale  d'une  hauteur  égale  à 

*  Prop.  XXV,  la  moitié  de  la  longueur  du  pendule  *,  comme  la  circonférence  d'un  cercle  eft  à  fon 

P.  2  de  l'I lo-  diamètre ,  et  par  conféquent  le  temps  de  deux  très  petites  ofcillations  du  pendule 
roi.  oscill. 3)  r  r 

')  L'équation  de  la  parabole  étant  y*  =  2px,  ip  est  le  latus  rectum. 

*)  Voir  la  Prop.  I ,  p.  267. 

3)  Il  s'agit  de  la  Prop.  XXV  de  la  Deuxième  Partie  de  P„Horologium  oscillatorium"  (comparez 
la  note  1  de  la  page  278).  Voici  cette  Proposition  :  In  Cycloïde  cujus  axis  ad  perpendiculum 
erectus  est,  vertice  deorsum  spectante,  tempora  descensus  quibus  mobile,  à  quocunque  in 
ea  puncto  dimissum,  ad  punctum  imuin  verticis  pervenit,  sunt  inter  se  aequalia;  habentque 
ad  tempus  casus  perpendicularis  per  totum  axem  cycloïdis  eam  rationem ,  quam  semicircum- 
ferentia  circuli  ad  diametr.um''. 

Dans  l'énoncé  de  la  Prop.  VII  du  texte  il  est  question  d'„oscillationes  penduli"  ;  les  éditeurs 
dans  leur  démonstration  parlent  d'„oscil!ationes  minimae  penduli".  Muygens  a  probablement 


id.  1703.  416 — 417. 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


283 


/>.  41 


pora   fi  n  g  u  1  a  ae  q  u  a  n  t  u  r  binis  ofcillationibus  pcnduli,  eu  jus 
longicudo  fie  dimidium  lateris  recti  Parabolae  genitricis.] 


[F»g-  '5-1 


[Sic  Parabola  HDB  [Fig.  15]  ,  cujus  revolutione  circa  axim  BK,  fiât  Conois 
Parabolicum.  In  illo  axe  (umatur  BA  aequalis  ^  lateris  reeti  ') ,  crit  ordinatim 

applicata  AD  œqualis  lateris  recti 
dimidio.  Ponatur  autem  corpus  in 
D  circa  axim  AB  circumagi  ea  velo- 
citate, ut  vis  centrifnga  fiât  gravitati 
aequalis;  qua?  vis  ergo,  cum  angulus 
ADE  fit  femirectus,  corpus  fultine- 
bit  in  punclo  D  *.  Si  vero  corpus  *  Lemm.  I. 
rotetur  alibi,  ut  in  H,  centro  K  & 
intervallo  Kl  I ,  erit  vis  centrifuga, 
qua  fuftinetur  in  puncto  H ,  aequalis 
vi,  qua  mobile  per  rectam  HK  Hori- 
zonti  parallelam  detineri  poterit  in 
piano  HF  tangente  Paraboloidem. 
Haec  autem  vis  ex  primo  Lemmate 
erit  ad  vim  gravitatis,  ut  HG  ad 
GF,  fiue,  propter  triangula  fimilia, 
quoniam  HL  in  HF  normalis  ponitur, 
ut  HK  ad  KL,  five,ut  HK  ad  AD, cum  ex  natura  Parabojlae  KL  femper aequalis 
fit  dimidio  lateris  recti.  Vis  ergo  centrifuga,  qua  corpus  rotando  detinetur  in  H, 
eft  ad  corporis  gravitatem,  five  ad  vim  centrifugam  in  D,  ut  HK  ad  DA.  Quare 
ex  converfa  prima?  !)  eodem  tempore  fuas  circumferentias  abfolvent. 

Tempus  autem  quo  circuitus  peraguntur  ita  determinabitur.  Quoniam  fuppo- 
fuimus  corpus  D  rotari,  ita  ut  vim  centrifugam  habeat  gravitati  aequalem,  rota- 
bitur  ea  velocitate,  quam  acquireret  cafu  perpendiculari  ex  dimidia  AD  *.  Sed  *  prop#  y. 
ea  velocitate  tempore  hujus  defeenfus,  abfolveret  lincam  DA  motu  a:quabili. 
Tempus  ergo  gyrationis  cfi;  ad  tempus  defeenfus  per  dimidium  DA;  ut  circum- 
ferentia  circuli  ad  radium  DA.  Tempus  autem  ofcillationis  minimae  e(t  ad  tempus 
cafusperpendicularisex  dimidia  penduli  altitudine  *,  ut  circumferentia  circuli  ad 
diametrum,  adeoque  tempus  duarum  ofcillationum  minimarum  penduli  DA,  eft 


Prop.  XXV. 
Horol. 

0 


p 

oscil. 


eu  en  vue  un  pendule  cycloïdal ,  tandisque  les  éditeurs  parlent  d'un  pendule  ordinaire.  II  est 
vrai  que  dans  quelques  autres  Propositions  de  Huygens  qui  se  trouvent  également  parmi  celles 
qu'il  ajouta  a  l'„Horologium  oscillatorium"  (comparez  la  note  2  de  la  page  267)  la  locution 
„oscillationes  minimae"  est  employée. 

Comparez  la  Prop.  XXV  de  la  Quatrième  Partie  de  r„IIorologium  oscillatorium"  („De 
mensurae  universalis,  et  perpetuae,constituendaeratione"),  où  il  est  dit:  „Ab  oscillationi- 
bus  autem  minimis  penduli,  inter  cycloides  suspensi,  non  differunt  sensibiliter  oscillationes 
minimae  penduli  simplicis,  cujus  eadem  sit  longitudo". 


284  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


DA  eft  au  temps  de  la  chute  félon  la  moitié  de  la  hauteur  DA ,  comme  la  circon- 
férence d'un  cercle  eft.  à  fon  rayon,  en  d'autres  termes:  comme  la  période 
d'une  révolution  entière  à  ce  même  temps  de  la  chute  verticale  d'une  hauteur  égale 
à  la  moitié  de  DA.  Le  temps  d'une  révolution  dans  le  conoïde  parabolique  eft 
donc  égal  au  temps  pendant  lequel  fe  font  deux  ofci Hâtions  d'un  pendule  dont  la 
longueur  eft  DA,  moitié  du  latus  re&um  de  la  parabole  engendrante.  C.Q.F.D. 

Proposition  VIII. 

Lorsque  deux  mobiles  fufpendus  à  des  fils  inégaux  font  mis 
en  rotation  de  telle  manière  qu'ils  parcourent  des  circon- 
férences horizontales,  l'autre  bout  du  fil  demeurant  immobile, 
et  que  les  axes  ou  hauteurs  des  cônes  dont  les  fils  décrivent 
la  fur  face  par  ce  mouvement  font  égaux,  les  périodes  pendant 
lesquelles  chaque  mobile  parcourt  fa  circonférence  feront 
auffi  égales. 

Suppofons  les  fils  AC  et  AD  [Fig.  16]  liés  en  haut  à  un  même  point  fixe  A  et 
qu'à  eux  foient  attachés  des  mobiles  en  C  et  D  refpeftivement  lesquels  tournent 
fuivant  des  circonférences  horizontales  à  rayons  BC  et  BD.  Soit  encore  AB  l'axe 
commun  des  deux  cônes  que  les  fils  AC  et  AD  décrivent  en  tournant:  je  dis  que  les 
périodes  des  révolutions  font  égales  entre  elles.  Confidérons  d'abord  des  mobiles 
égaux;  que  CE  foit  perpendiculaire  à  AC  et  DF  de  même  à  AD.  Eh  bien,  il  elt 
évident  que  c'eft  la  force  centrifuge  des  mobiles  qui  tient  les  fils  ainfi  tendus  dans 
une  direction  oblique;  et  comme  le  mobile  C  a  en  vertu  de  fa  gravité  la  même  ten- 
dance à  tomber  que  s'il  s'appuyait  fur  un  plan  CE  ;  et  que  d'autre  part  la  force 
centrifuge  par  laquelle  le  corps  tend  à  s'écarter  de  l'axe  AB  fuivant  BC  tient 
cette  tendance  de  la  gravité  en  échec,  la  dite  force  centrifuge  eftnéceffairement 
égale  à  la  puiffance,  par  laquelle  le  mobile  C  pourrait  être  maintenu  fur  le  plan 
incliné  CE,  cette  puiflTance  agiffant  fuivant  une  ligne  horizontale  BC.  Pour  la 
même  raifon  la  force  centrifuge  par  laquelle  le  mobile  D  eft  fou  tenu  eft  néceffai- 
rement  égale  à  la  puiffance  par  laquelle  ce  corps  pourrait  être  maintenu  fur  le 
plan  DF,  cette  puiffance  agi  (Tant  fuivant  une  ligne  également  horizontale.  Or 
cette  puiffance  eft  à  la  première  qui,  à  ce  que  nous  avons  dit,  maintient  le  mobile 
*  Lemme  II.  C  en  place,  comme  la  tangente  de  l'angle  BDF  eft  à  la  tangente  de  l'angle  BCE  *, 
c'elt-à-dire  comme  la  tangente  de  l'angle  DAB  eft  à  la  tangente  de  l'angle  CAB, 
ou  bien  comme  DB  eft  à  CB:  par  conféq lient  auffi  la  force  centrifuge  que  le 
mobile  D  a  dans  fa  circonférence  fera  à  la  force  du  mobile  C  dans  la  fienne  comme 
le  rayon  DB  eft  au  rayon  C B.  D'où  l'on  conclut ,  d'après  Fin verfe  delà  Prop.  I  *), 
que  les  périodes  de  révolution  font  les  mêmes. 

')  Dans  le  Manuscrit  de  Huygens  :  „ita  ut  circulos  horizontales  describunt". 


id.  1703. 417— 419. 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


285 


t>.  418. 


p.  419. 


[Fig.  16.] 


ad  tempus  cafus  pcrpendicularis  ex  dimidia  altitudine  DA,  ut  circumferentia 
circuli  ad  radium,  hoc  eft;  ut  tempus  totius  gyrationis  ad  idem  tempus  cafus  per- 
pcndicularis  per  dimidiam  DA.  Tempus  ergo  gyrationis  in  conoidi  Parabolico 
sequatur  tempori,  quo  binx  pcraguntur  ofcillationes  penduli,  cujus  longitudo  fit 
DA,  dimidium  lateris  recti  Parabolse  genitricis.  Q.E.D.] 

|  [Propositio  VIII.] 

Si  mobilia  duo  ex  fi  lis  inaequalibus  fufpenfa  gyrentur,  ita 
ut  circumferentias  horizonti  parallelas  perçu  rrant1),  capite 
altero  fili  immoto  ma n ente,  fuerint  autem  conorum,  quorum 
fuperficiem  fila  hoc  moni  defcribunt,  axes  five  altitudines 
squales,  tempora  quoque,  qui  bus  utr  unique  mobile  circulum 
fuum  perçu  r r  i  t ,  se q u a  1  i a  erunt. 

Sint  fila  AC,  AD  [Fig.  16]  communi  vertice  A  religata,  habeantque  mobilia 
fingula  adnexa  in  C  &  D,  quse  gyrentur  in  circulis  horizontalibus  quorum  radii 

BC,  BD.  fit  autem  AB  axis  idem  utriufque  coni 
quem  fila  AC,  AD  circuitu  fuo  ambiunt.Dico tem- 
pora circulationum  effe  inter  fe  aequalia.  Ponan- 
tur  primo  mobilia  effe  asqualia;  fit  CE  perpendicu- 
laris  in  AC,  &  DF  perpendicularis  item  in  AD. 
Confiât  igitur  vim  centrifugam  mobilium  effe quae 
fila  ita  obliqué  extenfa  fuftineat;  cumque  mobile 
C  conatum  habeat  ex  gravitate  fua  defcendendi 
eundem  ac  fi  piano  CE  incumberet;  vis  autem 
centrifuga,  qua  nititur  recedere  ab  axe  AB  fecun- 
dumBC,i(lumgravitatis conatum  inhibeat,  necefTe 
eft  vim  diflam  centrifugam  sequalem  efTe  potentiae 
qua  mobile  C  fuftineretur  in  piano  inclinato  CE 
per  lineam  BC  horizonti  parallelam.  Eadem  ratione  necefTe  eft  vim  centrifugam, 
qua  fuftinetur  mobile  D,  effe  aequalem  potentiae  qua  hoc  idem  fuftineretur  in 
piano  DF  per  re&am  item  horizonti  parallelam.  Eft  autem  haec  potentia  ad 
priorem  illam  quae  fuftinere  dicla  eft  mobile  C,  ficut  tangens  anguli  BDF  ad 
tangentem  anguli  BCE  *,  hoc  eft,  ficut  tangens  anguli  DAB  ad  tangentem  anguli  *[Lemm.II.l 
CAB,  hoc  eft,  ut  DB  ad  CB:  ergo  &  vis  centrifuga  quam  habet  mo|bile  D  in 
circulo  fuo,  erit  ad  vim  centrifugam  mobilis  C  in  fuo  circulo,  ut  DB  femidia- 
meter  ad  C 13  femidiametrum.  Unde  ex  Prop.  I  2)  converfa,  fequitur  tempora 
circulationum  effe  aequalia. 


J)  Au  lieu  de  „Prop.  I"  Huygens  écrit, ,6";  dans  le  Manuscrit  ce  numéro  qui  indique  le 


o86  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


Mais  fi  les  mobiles  font  inégaux,  l'égalité  des  périodes  fubfiftera  néanmoins. 
En  effet,  fi  nous  fuppofbns  p.  e.  le  mobile  C  plus  lourd  qu'il  n'était  auparavant, 
il  lui  faudra  au  (fi  une  puiiïance  d'autant  plus  grande  qu'il  eft  plus  lourd  lui-même 
pour  le  maintenir  fur  le  plan  incliné  CE,  cette  puiffance  agiffant  fuivant  une  ligne 
horizontale,  et  par  confisquent  auflî  une  force  centrifuge  d'autant  plus  grande; 
mais  pour  qu'il  poffède  cette  dernière  il  doit  parcourir  la  circonférence  dans  le 
même  temps  qu'auparavant  lorsqu'il  était  fuppofé  plus  léger,  comme  cela  reffort 
de  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut  *).  La  propofition  eft  donc  établie. 

Proposition  IX. 

Les  périodes  de  révolution  fuivant  des  circonférences  hori- 
zontales CD  et  BE  [Fig.  17],  l'angle  de  giration  CAD  étant  le 
même,  font  dans  un  rapport  égal  à  la  racine  carrée  de  celui 
des  longueurs  des  fils  AC  et  AB. 

En  effet,  la  force  centrifuge  nécefTaire  pour  maintenir  une  même  obliquité  du 
fil  eft  la  même  dans  deux  parcours  de  ce  genre;  mais  ladite  force  étant  la  même , 
fuivant  l'inverfe  de  la  propofition  IV  3)  les  diftances  de  l'axe  de  rotation  doivent 
être  entre  elles  comme  les  carrés  des  périodes  de  révolution.  Par  conféquent  les 
carrés  de  ces  périodes  doivent  être  ici  entre  eux  comme  CF  eft  a  BG ,  c'eft-à- 
Jire  comme  AC  eft  à  AB.  C.Q.F.D. 

Proposition  X. 

Lorsque  deux  mobiles  quelconques  fufpendus  à  des  fils  décri- 
vent en  tournant  des  circonférences  horizontales,  les  périodes 
de  révolution  feront  entre  elles  comme  les  racines  carrées  des 
hauteurs  des  cônes  dont  les  fur  fa  ces  font  parcourues  par  les  fil  s. 

Soient  donnés  les  fils  AC  et  AD  [Fig.  18]  auxquels  font  attachés  des  mobiles 
C  et  D  décrivant  des  circonférences  horizontales,  tandis  que  les  bouts  des  fils 
demeurent  immobiles  en  A.  PuifTe  C  faire  circuler  le  fil  AC  fuivant  la  fur  face 
conique  dont  AB  eft  Taxe,  et  D  le  fil  DA  fuivant  la  furface  conique  dont  l'axe 
eft  AE;  je  dis  que  la  période  du  mobile  C  eft  à  la  période  du  mobile  D  dans  un 
rapport  égal  à  la  racine  carrée  du  rapport  AB  :  AE.  En  effet,  imaginons-nous 

§6  (voir  la  p.  305  qui  suit)  est  également  écrit  en  marge  auprès  de  la  Proposition  que  les 

éditeurs  ont  nommée  Prop  I.  Comparez  la  note  2  de  la  page  267. 
1  )  Dans  le  Manuscrit  on  lit  :  ,Jam  vero  si  inaequalia  fuerint  mobilia". 
a)  Voir  les  l.  1 1 — 13  de  la  p.  267; 
J)  Au  lieu  de  „per  conversam  IV"  Huygens  avait  écrit:  „per  2"  ,  c.  à.  d.  d'après  le  §  2 

(voir  la  .p.  304  qui  suit);  ce  §  correspond  à  l'inverse  de  la  Proposition  IV.  Comparez  la 
note  2  de  la  page  285. 
4)  Dans  le  Manuscrit:  „subdupla". 


id.  1.-03.  419—420. 


DE  VI  CEN TIUFUGA. 


287 


/>.  430. 


Si  vero  inœqualia  fuerint  mobilia  '),  nihilo  fecius  eadcm  temporum  aequalitas 
continget.  Nam  fi  ex.  gr.  mobile  C  gravius  ponatur  quam  prius  fuerat,tanto 
quoque  majori  potentia,  quanto  gravius  eu;,  indigebit,  qua  fuftineatur  in  piano 
inclinato  CE  per  lineam  horizonti  parallelam,  tantoque  proinde  majorem  vim 
centrifugam  requiret.  hanc  autem  ut  habeat  débet  circulurn  percurrere  eodem 
tempore,  quo  antea  cum  levius  ponebatur,  uc  patec  ex  iis  quae  fupra  diximus  '). 
Ergo  confiât  propofitum. 

[Propositio  IX.] 

Tempora  lationum  per  circulos  horizontales  CD,  BE  [Fig. 
17],  angulo  gyrationis  CAD  eodem  exiftence,  funtin  fubdu- 
plicata  ratione  longitudinum  filorum  AC  ad  AB. 

Eadem  enim  vis  centrifuga  efl:  in  utraque 
hujufmodi  circulatione  ad  fuflinendam  ean- 
dem  fîli  obliquitatem.  Si  autem  dicla  vis  eft 
eadem  tune  ut  quadrata  temporum  quibus  cir- 
culi  abfolvuntur,  ita  debent  efTe  diftantiœ  ab 
axe  circulationis  per  converfam  IV  3).  Ergo  hic 
erunt  ficut  CF  ad  BG,  hoc  efl:,  ut  AC  ad 
AB  ita  quadrata  temporum  circulationum. 
[Q.E.D.] 


|  [Propositio  X.l 

Si  mobilia  duo  quslibet  fi  lis  fufpenfa  gyrando  deferibant 
circulos  horizonti  parallelos;  erunt  tempora  circulationum 
in  fubduplicata  4)  ratione  altitudinum  conorum,  quorum 
fuperficies  à  filis  d  efcrib  untur. 


[Fig.  18.] 


Sine  fila  AC,  AD  [Fig.  18]  quibus  annexa  mobilia  C 
&  D  circulos  horizontales  deferibant,  dum  capita  filorum 
in  A  immota  manent.  Et  C  quidem  ducat  filum  AC 
fecundum  fuperficiem  conicam  cujus  axis  AB,  D  vero 
filum  DA  per  fuperficiem  coni  cujus  axis  fit  AE.  Dico 
tempus  circuitus  mobilis  C  elle  ad  tempus  circuitus  mobi- 
lis  D  in  ratione  fubduplicata  AB  ad  AE.  Intelligatur  enim 
mobile  aliud  religatum  ex  filo  AF,  facere  fua  circu- 
latione conum,  cujus  latus  AF  axis  AB.  Ejus  igitur 
circulationis  tempus  aequale  ell  tempori  circulationis  à 


288  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


qu'un  autre  mobile  attaché  à  un  fil  AF  décrive  en  tournant  un  cône  à  côté  AF  et  à 

*  Prop.  VIII.  axe  AB.  La  période  de  ce  mobile  eft:  donc  égale  à  celle  du  mobile  C  *.  Or,  la 

période  du  mobile  F  eftà  celle  du  mobile  D  dans  un  rapport  égal  à  la  racine 
*Prop.  IX.     carrée  du  rapport  AF  :  AD*,  ou  bien  de  AB  :  AE.  Par  conféquent  la  période 
du  mobile  C  elle  auffi,  eft:  à  celle  du  mobile  D  dans  un  rapport  égal  à  la  racine 
carrée  de  AB  :  AE.  C.Q.F.D. 

Proposition  XI. 

Lorsqu'un  mobile  fufpendu  à  un  fil  décrit  par  Ton  mouve- 
ment, tandis  que  l'extrémité  fu péri  cure  du  fil  demeure  en  repos, 
des  circonférences  horizontales  inégales,  les  périodes  cor- 
refpondant  à  ces  circonférences  feront  dans  un  rapport 
égal  à  la  racine  carrée  de  celui  des  fin  us  des  angles  fuivant 
lesquels   le   fil    eft    incliné  par  rapport  à  un  plan  horizontal. 

Soit  donné  un  fil  AB  [Fig.  19]  attaché  en  A;  et  que  le  mobile  qui  y  eft  fufpendu 
et  qui  tourne  horizontalement  tende  le  fil  d'abord  fuivant  la  droite  AB,mais 
enfuite  fuivant  la  droite  AC.  Tirons  les  horizontales  BE  et  CD  coupant  la  verti- 
cale AD  en  E  et  en  D.  Par  conféquent,  comme  AB  et  AC  font  égales,  AE 
repréfentera  le  finus  de  l'angle  ABE  et  AD  le  finus  de  l'angle  ACD.  Je  dis  qu'alors 
les  périodes  correfpondant  aux  circonférences  à  rayons  BE  et  CD  feront  entre 
elles  dans  un  rapport  égal  à  la  racine  carrée  dû  rapport  AE  :  AD;  cela  refïbrt 
avec  évidence  de  la  propoficion  précédente. 

Proposition  XII  *). 

Lorsqu'un  pendule  animé  d'un  mouvement  conique  décrit 
de  très  petites  circonférences,  les  périodes  correfpondant 
à  chacune  d'elles  feront  au  temps  d'une  chute  verticale  d'une 
hauteur  égale  au  double  de  la  longueur  du  pendule  dans  un 
rapport  égal  à  celui  d'une  circonférence  de  cercle  à  fon  dia- 
mètre, partant  égales  au  temps  de  deux  oscillations  latérales 
très  petites  de  ce  même  pendule. 

Soit  donné  un  fil  AC  attaché  en  A  [Fig.  20]  ;  et  que  le  mobile  qui  y  eft  fufpendu 
décrive  en  tournant  une  circonférence  horizontale  à  rayon  DC  égal  àDA,de 
forte  que  l'angle  CAD  elt  égal  à  la  moitié  d'un  angle  droit;  la  force  centrifuge 

*  Lemnie  I.    en  Cfera  égale  à  la  gravité  du  mobile*  et  par  conféquent  celui-ci  parcourra  la  cir- 

conférence décrite  avec  le  rayon  DC  avec  la  vitefTe  qu'il  acquerrait  par  une  chute 


')  Dans  le  Manuscrit:  „per  praecedentem". 


éd.  1703.4:0—4:1, 


DF.  VI  CENTRII  UGA. 


289 


mobili  C  *.  Elt  autem  tempus  circulationis  mobilis  F  ad  tempus  circuicns  mobilis  *  [Prop.VW.1; 
1)  in  fubduplieata  ratione  AF  ad  AD  *,  fivc  AB  ad  AE.  Ergo  &  tempus  circu-  *  [Prop.  IX.] 
lacionis    mobilis  C  ad  tempus  mobilis  D  erit  in  fubduplieata  ratione  AB  ad 
Ai:.  Q.E.D. 

[Propositio  XL] 

Si  mobile  filo  fufpenfum,  c  api  te  fili  fuperiore  q  nie  le  en  te, 
d e  f c r  i  b a  t  motii  f  11  o  circulos  h o  r  i  z o n  t  i  p a r a  1 1  e  1  o s  insquales, 
erunt  tempo  ra  lac  ion  uni  per  dictos  circulos  in  fubduplieata 
ratione  fi  nu  u  m  angulorum,  quibus  fil  uni  ad  pi  an  uni  horizon- 
t  i  s  i  n  c  1  i  11  a  t  u  r. 

Sit  filum  AB  [Fig.  19]  rcligatum  ad  A.  Mobile  autem  ex  eo  fufpenfum  ac 
/>. 4:1.    circumgyratum   horizontaliter   extenjdat  ipfum  primo  fecundum  rectam  AB; 

deinde  vero  fecundum  rectam  AC; 
ducantur  autem  horizontt  parallelœ 
BE,  Cl),  occurrences  perpendicu- 
lari  AD  in  E  &  1).  Ergo  quia  AB, 
AC  œquales  funt,  referet  AE  finum 
anguli  ABE;  AD  vero  finum  anguli 
ACD;  dico  jam  tempora  lationum 
per  circulos,  quorum  radii  BE,  CD 
fore  inter  fe  in  fubduplieata  ratione 
AE  ad  AD.  Patet  hoc  manifelto  ex 
propofitione  fuperiori. 


[Propositio  XII.]  a) 

[Si  pendulum  motu  conico  la  tu  m  circuitus  minimos  fa  ci  a  t; 
e  or  uni  fingulorum  tempora,  ad  tempus  cafus  perpendicu- 
1  a  r  i  s  ex  d  u  p  1  a  p  e  n  d  u  1  i  a  1 1  i  t  u  d  i  n  e ,  e  a  m  r  a  t  i  o  n  e  m  b  a  b  e  n  t ,  q  u  a  m 
cire  u  m  feren  t  i  a  circuli  ad  diametrum:  ac  proinde  aequalia 
funt  tempo  ri  duarum  o  f  c  i  1  la  t  ion  uni  1  a  te  rai  i  uni  ejufdem  pen- 
duli  minimarum.] 

[Sit  filum  AC  religatum  ad  A  [Fig.  20],  ex  quo  fufpenftun  mobile  circum- 
gyrando  deferibat  circulum  horizontalem,  cujus  radius  DC,  a?qualis  ipfi  DA, 
ita  ut  angulus  CAD  fit  femiredtus,  erit  vis  centrifuga  in  C  aequalis  gravitati 
mobilis  *,  idcoque  percurret  circumferentiam  radio  DC  deferiptam,  ea  veloci- 
tate,  quam  acquircret  mobile  ,  cafu  perpendiculari  ex  altitudine  dimidiae  DC  au: 


■)  Voyez  sur  cette  Proposition  et  sa  démonstration  la  note  4  de  la  page  281. 


I.enim. 


37 


290  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


•Prop.  V.  verticale  d'une  hauteur  égale  à  la  moitié  de  DC  ou  de  DA  *.  Or  DC  cil  à  CA 
comme  1  eft  à  1/2 ,  et  par  conféquent  le  temps  d'une  chute  verticale  de  la  hauteur 
§DC  fera  au  temps  d'une  chute  verticale  de  la  hauteur  ^  CA  ("ces  temps  étant 
dans  un  rapport  égal  à  la  racine  carrée  du  rapport  DC  :  CA)  dans  le  rapport 
1  :  vVa.  D'où  l'on  conclut  que  le  temps  d'une  chute  verticale  d'une  hauteur 
|DC  fera  au  temps  d'une  chute  de  la  hauteur  2AC  (qui  eft  le  double  du  temps 
d'une  chute  fuivant  *  AC)  comme  1  eft  à  21/1/2 ,  ou  bien  comme  un  rayon  quel- 
conque eft  au  double  de  ce  rayon  multiplié  par  VVi- 

Or ,  le  temps  d'une  chute  verticale  de  la  hauteur  £DC  eft  au  temps  de  giration 
fuivant  la  circonférence  décrite  avec  le  rayon  DC,  comme  le  rayon  eft  à  la  cir- 
conférence ')  ;  et  le  temps  d'une  rotation  fuivant  la  circonférence  DC  eft  au  temps 
d'une  très  petite  rotation  dans  un  rapport  égal  à  la  racine  carrée  du  rapport 

♦Prop.X.  AD  :  AC*,  en  d'autres  termes  à  1  : 1/1/2;  par  conféquent  le  temps  d'une  chute 
verticale  d'une  hauteur  |DC  eft  au  temps  d'une  très  petite  rotation  comme  le 
rayon  eft  à  la  circonférence  multipliée  par  1/1/2;  le  temps  d'une  très  petite 
rotation  du  pendule  AC  eft  donc  au  temps  d'une  chute  verticale  d'une  hauteur 
égale  à  deux  fois  le  pendule,  comme  la  circonférence  multipliée  par  VVz  eft  au 
double  du  rayon  multiplié  par  VV^-,  ou  bien  comme  une  circonférence  eft  à  fon 
diamètre.  Mais  vu  que  le  temps  d'une  très  petite  oscillation  latérale  du  pendule  AC 
eft  au  temps  d'une  chute  verticale  d'une  hauteur  £AC,  ou,  en  doublant  l'un  et 
l'autre,  que  le  temps  de  deux  très  petites  oscillations  latérales  du  penduleACeftau 
temps  d'une  chute  verticale  d'une  hauteur  2AC,  également  dans  un  rapport  égal 
à  celui  d'une  circonférence  a  fon  diamètre  *) ,  le  temps  d'une  très  petite  rotation  du 
pendule  AC  fera  au  temps  d'une  chute  verticale  d'une  hauteur  égale  à  deux  fois  le 
pendule  AC,  comme  le  temps  de  deux  oscillations  latérales  très  petites  du  pendule 
AC  eft  à  ce  même  temps  d'une  chute  verticale  le  long  de  2AC.  Par  conféquent 
le  temps  d'une  très  petite  rotation  du  pendule  AC  fera  égal  au  temps  de  deux  très 
petites  oscillations  latérales  du  môme  pendule  AC.  C.Q.F.D. 

Proposition  XIII 3). 

Lorsqu'un  mobile  parcourt  une  circonférence  et  accomplit 
chaque  révolution  dans  le  même  temps  dans  lequel  un  pen- 
dule ayant  pour  longueur  le  rayon  de  cette  circonférence 
pourrait  parcourir  d'un  mouvement  conique  une  très  petite 
circonférence  ou  exécuter  deux  oscillations  latérales  très 
petites,  il  aura  une  force  centrifuge  égale  à  fa  gravité. 


')  Parce  que,  d'après  la  Prop.  V  (p.  275)  citée  plus  haut,  la  vitesse  acquise  par  une  chute  de 
hauteur  £CD  est  égale  à  la  vitesse  avec  laquelle  le  mobile  C  parcourt  sa  circonférence  et  que 
de  plus  le  temps  de  cette  chute  peut  être  remplacé  par  le  temps  dans  lequel  le  mobile  peut 
parcourir  DC  avec  une  vitesse  uniforme  égale  à  la  vitesse  acquise  par  cette  chute. 


td.  1703.421—423. 


DE  VI  CENTRIFUGA. 


29I 


DA  œquali  *.  Eft  autem  DC  ad  CA  ut  1  adv/2,  adeoque  tempus  cafus  per-*Prop.V. 

pendicularis  ex  dimidia  DC  ad  tem- 
pus cafus  perpendicularis  ex  dimidia 
CA,  quas  tempora  funt  in  fubdu- 
plicata  racione  DC  ad  CA,  erit  in 
rarione  1  ad  VV2.  Unde  tempus 
cafus  perpendicularis  ex  dimidia  DC, 
ad  tempus  quo  cadit  ex  duplaAC, 
quod  temporis  cafus  ex  dimidia  AC 
duplum  eft,  erit,  |  ut  1  ad  2  vVa, 

J*4aa-  """ — — 1 '  five  ut  radius  quilibet  ad  duplum  ejus- 

dem  radii  duétum  in  1/1/a. 
Eft  autem  tempus  cafus  perpendicularis  ex  dimidia  DC,  ad  tempus  gyrationis  per 
circumferentiam  radio  DC  defcriptam,  ut  radius  ad  circumferentiam  ');  tempus 
autem  gyrationis  per  circumferentiam  DC  eft  ad  tempus  circuitus  minimi,  in  fub- 
duplicata  ratione  AD  ad  AC  *  five  ut  1  ad  vVa:  tempus  ergo  cafus  perpendicu-  *  Prop.X. 
laris  ex  dimidia  DC,  eft  ad  tempus  circuitus  minimi,  ut  radius  ad  circumferentiam 
duclam  in  1V2;  tempus  igitur  circuitus  minimi  penduli  AC  ad  tempus  cafus  per- 
pendicularis ex  dupla  penduli  altitudine,  ut  circumferentia  ducla  in  vVa  ad  du- 
plum radii  ductum  in  VVï,  five  ut  circumferentia  ad  diametrum.  Cum  vero  tempus 
ofcillationis  minimae  lateralis  penduli  AC  ad  tempus  cafus  perpendicularis  ex  di- 
midia AC,  five  fumtis  utriufque  duplis  tempus  duarum  ofcillationum  minimarum 
lateralium  penduli  AC  ad  tempus  cafus  perpendicularis  ex  dupla  AC,  etiam  fit,  ut 
circumferentia  ad  diametrum1),  erit  tempus  circuitus  minimi  penduli  AC,  ad 
tempus  cafus  perpendicularis  ex  dupla  penduli  AC  altitudine,  ut  tempus  duarum 
ofcillationum  lateralium  minimarum  penduli  AC  ad  idem  tempus  cafus  perpendi- 
cularis ex  dupla  AC.  Erit  ergo  tempus  circuitus  minimi  penduli  AC  aequale  tem- 
pori  duarum  ofcillationum  minimarum  lateralium  ejufdem  penduli  AC.  Q.E.D.] 

p.  423.  |  [Propositio  XIII.]  3) 

[Si  mobile  incircumferentiaferatur,circuitusquefingulos 
abfolvat  eo  tempore,  quo  pendulum  longitudinem  femidia- 
metri  circumferentiae  ejus  habens  motu  conico  circuitum  mi- 
nimum abfolveret,  vel  duplicem  ofcillationem  minimam  laté- 
rale m,  habebit  vim  centrifugam  fuae  gravitati  aequalem.] 


*)  Comparez  la  phrase  qui  commence  en  bas  de  la  p.  283. 

J)  Voyez  sur  cette  Proposition  et  sa  démonstration  la  note  4  de  la  page  28 1 . 


202  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


Soie  donné  un  fil  AC  [Fig.  20]  égal  au  rayon  de  la  circonférence  que  parcourt 
le  mobile,  de  forte  que  l'angle  CAD  eft  égal  à  la  moitié  d'un  angle  droit,  et  fup- 
pofons  que  la  période  de  la  révolution  correfpondant  à  CD  foit  1  :  la  période 
*  Prop.  XI.  d'une  très  petite  rotation  du  même  pendule  fera  1/1/2  *.  Or,  par  hypothèfe  la 
période  d'une  révolution  fuivant  la  circonférence  à  rayon  AC  eft  la  même;  la 
période  correfpondant  à  CD  eft  donc  à  celle  qui  correfpond  à  AC  comme  1  eft 
à  1/1/2,  en  d'autres  termes  ce  rapport  eft  égal  à  la  racine  carrée  du  rapport 
CD:  AC,  d'où  il  réfulte,  d'après  l'inverfe  de  la  quatrième  proportion  '),  que  ces 
deux  mobiles  tournant  de  cette  manière  pofTèderont  une  force  centrifuge  égale  et 
que  par  conféquent,  la  force  centrifuge  correfpondant  à  CD  étant  égale  à  la 
gravité  a),  la  même  chofe  fera  vraie  pour  la  rotation  fuivant  la  circonférence  à 
rayon  AC.  C.Q.F.D. 

Proposition  XIV  3). 

Les  périodes  de  révolution  d'un  pendule  quelconque  animé 
d'un  mouvement  conique  feront  égales  au  temps  d'une  chute 
verticale  d'une  hauteur  égale  au  fil  du  pendule,  lorsque  l'angle 
d'inclinaifon  du  fil  par  rapport  à  un  plan  horizontal  fera  de 
2°54'  environ.  En  termes  précis:  lorsque  le  finus  du  dit  angle 
fera  au  rayon  comme  un  carré  inferit  dans  une  circonférence 
eft  au  carré  de  la  même  circonférence. 

Soit  AD  =  DC  [Fig.  20J  =  a,  AE  =  b\  la  circonférence  d'un  cercle 
à  fon  rayon  comme  c  à  r.  Soit  1  le  temps  d'une  chute  verticale  d'une 
hauteur  iCD.  Le  temps  d'une  chute  d'une  hauteur  |AC  fera  alors  vVa. 
Or,  le  temps  correfpondant  à  la  chute  fuivant  ±AC  eft  à  celui  qui  correfpond 
à  celle  fuivant  AC  comme  1  eft  à  \Zi\  le  temps  d'une  chute  fuivant  AC 
fera  donc  repréfenté  par  1/1/8.  Mais  la  période  de  révolution  correfpondant 
à  CD  eft  au  temps  d'une  chute  de  la  hauteur  £CD  comme  c  eft  à  r  4).    Par 

conféquent  la  période  d'une  révolution  correfpondant  à  CD  fera  — .  Mais  la 

période  qui  correfpond  à  C  eft  à  celle  qui  correfpond  à  un  point  quelconque 

B  dans  un  rapport  égal  à  la  racine  carrée  du  rapport  AD  :  AE ,  ou  comme  Va  eft 

c     b 
à  \/b  5).  La  période  qui  correfpond  à  B  fera  donc  =  -  V-\  et  fi  nous  fuppofons 

maintenant  AE ,  finus  de  l'angle  ABE ,  tel  qu'il  foit  au  rayon  AB  comme  un  carré 


')  Prop.  IV,  p.  273. 

')  Comparez  la  dernière  phrase  de  la  p.  289. 

3)  Voir  sur  cette  Proposition  et  sa  démonstration  la  note  4  de  la  page  281. 


<•./.  1703. 4a3— 424« 


DE  VI  CF.N  TUIFUGA. 


293 


[Sit  filum  AC  [Kig.  20]  îequale  radio  circuli,  per  quem  mobile  fertur,  ita  ut 
angulus  CAD  fit  fcmire&us;  fitque  cempus  gyrationis  pcr  CD,  1.  cric  tempus 

gyrationis  minimae  cjufdcm  penduli 
y/V*  *"Idem  aucern  ex  hypothefi  eit 
tempus  gyrationis  per  circumferen- 
tiam ,  cujus  radius  AC,-  tempus  ergo 
gyrationis  per  CD  eit  ad  tempus 
gyrationis  per  AC,  ut  1  ad  vVa;  five 
in  fubduplicatâ  ratione  CD  ad  AC, 
unde  ex  converfa  43e  '),  habebunt 
haec  duo  mobilia  ita  circumlata,  vim 
centrifugam  aequalem,  adeoquecum 
in  CD  vis  centrifuga  fit  aequalis 
gravitati  2),  idem  locum  habebit,  in  gyratione  per  circulum,  cujus  radius 
AC.  Q.E.D.] 

[Propositio  XIV.]  3) 

[Penduli  cujuslibet,  motu  conico  lati,  tempora  circuitus 
îequalia  e ru nt  tempori  cafus  perpendicularis  ex  altitudine 
penduli  filo  aequali;  eu  m  angulus  inclination  i  s  fili  ad  planum 
horizon  tis  fuerit  parti  uni  2,  ferup.  54,  proxime.  Exacte  vero, 
fi  anguli  dicti  fi  nu  s  fuerit  ad  radium,  ut  quadratum  circulo 
inferiptum  ad  quadratum  a  circumf erentia  ejus.] 

[Sit  AD  =  DC  [Fig.  20]  ,  a  ,  AE,  b\  circumferentia  circuli  ad  radium,  ut  c 

ad  r\  tempus  cafus  perpendicularis  per  |  dimidiam  CD  fit  1.  erit  tempus  cafus  per 

P' 424'    dimidiam  AC  VV2.  Eit  autem  tempus  per  dimidiam  AC  ad  tempus  per  AC , 

ut  1  ad  v/2,  erit  ergo  tempus  per  AC,  ut  W%-  Sed  tempus  gyrationis  per  CD  e(t 

ad  tempus  cafus  per  dimidiam  CD,  ut  c  ad  r  4).  Erit  itaque  tempus  gyrationis  per 

ç 

CD  =  -.  Verum  tempus  gyrationis  in  C  eft  ad  tempus  gyrationis  in  quolibet 

punfto  B,  in  fubduplicatâ  ratione  AD  ad  AE,  five  ut  VœzàVb  5).  Erit  ergotem- 

c    b 
pus  gyrationis  in  B  ■=    V=\  quod  fi  nunc  ponatur  AE  finum  anguli  ABE  effe  ad 

radium  AB,  ut  quadratum  circulo  inferiptum,  ad  quadratum  circumferentia;  ejus, 

bec  c    b  c    b 

erit  b  ad  ai/ 2 ,  ita  irr  ad  ce,  five  —  =  2V/2,  vel  -V-  =  W8  6)  :  cumque  -V- 

v    '  '        arr  r    a  '  n     r    a 


4)  Comparez  le  deuxième  alinéa  (p.  291)  de  la  démonstration  de  la  Frop.  XII. 

5)  Comparez  la  note  1  de  la  p.  300. 

6)  Nous  avons  corrigé  ,,^8"  ^de  Volder  et  Fullenius)  en  „V\/8". 


Prop.  XI. 


294  DE  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


infcrit  dans  une  circonférence  eft  au  carré  de  cette  circonférence,  b  fera  à  aVi 

n  s  i_-      bec  .  ..      c    b  .  /0  c     b 

comme  irr  eft  a  ce ,  ou  bien  —  =  21/2 ,  ou  bien  -i/-  =  vvo  :  et  comme  -1/ 

arr  r    a  r    a 

eft  la  période  de  révolution  correfpondant  au  point  B  et  1/V8  le  temps  d'une 

chute  de  la  hauteur  AC,  cette  période  correfpondant  à  B  fera  égale  au  temps 

d'une  chute  verticale  d'une  hauteur  égale  à  la  longueur  du  fil  du  pendule. 

Or,  attendu  que  ir  :  c  =  j :  22 ,  on  aura  4^7*  .-ce  =  49  :  484  ou  bien  irr  :  ce  = 

49  :  968.  Par  conféquent,  968  :  49  =  ay/2  (le  rayon  a  étant  égal  à  1 00000)  : 

5062  (finus  de  l'angle  ABE)  ;  donc  l'angle  ABE  =  ï°$\  environ.  C.Q.F.D. 

Proposition  XV  2). 

Lorsque  deux  pendules  égaux  en  poids,  mais  de  longueur  de 
fil  différente,  font  animés  d'un  mouvement  conique  et  que 
les  hauteurs  des  cônes  font  égales,  les  forces  avec  lesquelles 
ils  tendront  leurs  fils  feront  entre  elles  dans  un  rapport  égal 
à  celui  des  longueurs  des  fils. 

Soient  donnés  deux  pendules  AB  et  AC  [Fig.  2 1  ]  de  longueur  différente  et  que 
deux  poids  égaux  fufpendus  à  leurs  extrémités  B  et  C  tournent  autour  de  l'axe 
commun  AD.  Je  dis  que  la  force  avec  laquelle  le  fil  AB  eft  tendu  eft  à  la  force 
avec  laquelle  le  fil  AC  eft  tendu  dans  un  rapport  égal  à  celui  des  fils  AB  et  AC.  En 
effet, fi  nous  admettons  que  le  poids  B  eft  maintenu  dans  cette  pofition  par  une 
puifTance  en  A  tirant  le  fil  AB  et  par  une  autre  puiffance  en  G  égale  à  la  force  cen- 
trifuge et  tirant  fuivant  la  droite  BG,  il  eft  certain  d'après  la  Mécanique  que  fi 
l'on  mène  BH  verticalement  et  HL  horizontalement,  la  force  en  A  qui  tire  le  fil 
AB  fera  à  la  gravité  du  poids  B  comme  LB  eft  à  BH,  ou  bien  comme  AB  eft  à 
AD.  De  même  la  force  par  laquelle  le  fil  C  eft  tendu  fera  à  la  gravité  du  poids  C, 
ou  bien  à  la  gravité  du  poids  B  égal  par  hypothèfe  au  poids  C,  comme  AC  eft  à 
AD.  Par  conféquent  la  force  par  laquelle  le  fil  AB  eft  tendu  pendant  la  rotation 
fera  à  la  force  par  laquelle  le  fil  AC  eft  tendu  comme  AB  eft  à  AC.  C.Q.F.D. 

Proposition  XVI  3). 

Lorsqu'un  pendule  l'impie  eft  animé  de  la  plus  grande  oscil- 
lation latérale  poffible,  c' eft -à-dire  lorsqu'il  defeend  fuivant 


')  Nous  avons  corrigé  „fîat"  (d.  V.  et  F.)  en  „fiet". 

:)  Voyez  sur  cette  Proposition  et  sa  démonstration  la  note  4  de  la  page  281 


éd.  1703.404—4:5. 


DE  VI  CKNTRIFl'GA. 


295 


fîctempus  gyrationis  in  B & i^v  8  tempus  defcenfus  per  AC,erit  hoc  tempusgyra- 
tionis  inB,œquale  tempori  cafus  perpcndicularis  ex  altitudinependuli  filoaequali. 
Cum  autem  ir  ad  c  elt,  ut  7  ad  22,  erit  \rr  ad  ce  ut  49  ad  484,  five  irr  ad  ce  ut 
49  ad  968.  Hinc  fiet  '),  ut  968  ad  49  ita  aVi  radius =  1 00000  ad  5062  finum 
anguli  ABE  gr.  2.  54',  proxime.  Q.E.D.] 


[Fig.  21.] 


[Propositio  XV.]  2) 

[Si  pendula  duo  pondère  aequalia,  fed  inaequali  filorum  lon- 
gitudine,  motu  conico  gyrentur,  fuerintque  conorum  al  tic u- 
dines  aequales;  erunt  vires,  quibus  fila  ftia  intendent,  in 
eadem  ratione,  quae  e  ft  filorum  longi  tudin  is.  3)] 

[Sînt  duo  pendula  AB,  AC  [Fig.  21]  diverfae  longitudinis,  ex  quorum  extre- 

micaribus  B  &  C  fufpenfa  duo  pondéra  aequalia  rotentur  circa  communem  axim 

/-.  425.  AD.  Dico  |  vim  qua  tenditur  filum  AB 

efTe  ad  vim  qua  tenditur  filum  AC,  in 
ratione  filorum  AB  ad  AC.  Si  enim  pona- 
mus  pondus  B  in  eo  fitu  fuftineri  per 
potentiam  in  A  trahentem  filum  AB ,  6k 
per  potentiam  aliam  in  G  vi  centrifugée 
sequalem  trahentem  fecundum  reclam  BG 
confiât  ex  Mechanicis  ducla  BH  hori- 
zonti  perpendiculari  6k  H L  eidem  paral- 
lela,  fore  vim  in  A  tendentem  filum 
AB  ad  gravitatem  ponderis  B  ut  LB  ad 
BH,  five  ut  AB  ad  AD  .  Itidem  erit  vis 
qua  tenditur  filum  C  ad  gravitatem  pon- 
deris C,  five  ad  gravitatem  ponderis  B, 
quod  asquale  ipfi  C  pofitum  fuit,  ut  AC  ad  AD.  Erit  ergo  vis  qua  gyrando  tenditur 
filum  AB,  ad  vim  qua  tenditur  filum  AC,  ut  A  B  ad  AC.  Q.E.D.] 


[Propositio  XVI.]  *) 

[Si  p  e  n  d  u  1  u  m  f  i  m  p  1  e  x  o  f  c  i  1 1  a  t  i  o  n  e  1  a  t  e  r  a  1  i  m  a  x  i  m  a  a  g  i  t  e  t  u  r, 
hoc    eft,    fi    per  totum   circuli  quadrantem  defeendat:  ubi  ad 


J)  Au  lieu  de  „longitudinis"  lisez  plutôt  „longitudinum". 

4)  Voyez  sur  cette  Proposition  la  note  4  de  la  page  28 1 .  Quant  à  la  démonstration  ,  les  éditeurs 
l'ont  empruntée  au  Manuscrit  de  Iluygcns. 


2(^6  DE  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 

un  quart  de  circonférence,  il  tendra  Ton  fil,  lorsqu'il  aura 
atteint  le  point  le  plus  bas  de  la  circonférence,  avec  une  force 
trois  fois  plus  grande  que  s'il  y  était  fimplement  fufpcndu. 

Lorsque  le  globe  C  [Fig.  22]  attaché  en  A  au  moyen  du  fil  ACdefcendfuivant 
le  quart  de  circonférence  CB,  il  tendra,  au  moment  où  il  fera  parvenu  en  B,  le 
fil  AB  avec  une  force  trois  fois  plus  grande  que  s'il  y  était  fimplement  fufpendu 
de  forte  que  fon  poids  compterait  feul.  En  effet,  d'abord  la  viteffe  avec  laquelle 
il  continuerait  à  fe  mouvoir  fuivant  la  ligne  droite  BD  s'il  quittait  le  fil  en  B  eft  la 
même  que  celle  qu'il  aurait  au  point  F  s'il  était  tombé  verticalement  le  long  de 
CF.  Là  il  aurait  acquis  une  viteffe  telle  qu'avec  cette  viteffe  il  parcourrait  d'un 
mouvement  uniforme  un  efpacc  égal  au  double  de  cette  même  hauteur  CF  dans 
le  même  temps  dans  lequel  il  eft  tombé  de  C  en  F.  Le  globe  a  donc  en  B  une 
tendance  à  parcourir  une  ligne  BD  double  de  AB  dans  un  temps  égal  à  celui  dans 
lequel  il  tomberait  de  A  en  B,  bien  entendu  fans  avoir  égard  à  la  force  de  fa 
gravité,  par  laquelle  il  defeendrait  en  même  temps  dans  le  fens  vertical  et  décri- 
rait donc  une  certaine  parabole  3).  Soit  BGE  une  parabole  dont  AB  eft  le  demi 
latus  rectum,  et  B  le  fommet.  Parce  qu'alors  les  écarts  du  globe  B  de  la  cir- 
conférence BC,  tandis  qu'il  parcourt  BD  d'un  mouvement  uniforme,  font  con- 
iîdérés  au  début  près  du  point  B  comme  identiques  avec  les  écarts  de  la  parabole 
BGE  4),ileftmanifefte  que  la  force  centrifuge  que  poffède  le  globe  en  Ben  vertu 
de  la  rotation  feule  confifte  en  une  tendance  h  s'éloigner  du  centre  A  ou  de  la  cir- 
conférence BC  d'un  mouvement  accéléré  fuivant  les  nombres  1,3,5,7  ecc-  0  ct 
que  cette  tendance  eft  par  conféquent  du  même  genre  que  celle  avec  laquelle  les 
corps  cherchent  à  tomber  et  que  nous  appelons  la  gravité.  Et  cette  tendance  du 
globe  Bell  auffi  grande  qu'elle  le  ferait  dans  un  corps  égal  qui  parcourrait  l'efpace 
DE  d'un  mouvement  accéléré  dans  le  même  temps  pendant  lequel  le  globe  B 
parcourrait  l'efpace  BD  d'un  mouvement  uniforme,  c'eft-à-dire  dans  le  même 
temps  dans  lequel  le  globe  tomberait  de  A  en  B  d'un  mouvement  femblablement 
accéléré.  Par  conféquent,  comme  DE  eft  le  double  de  BA  ,  la  tendance  centri- 
fuge du  globe  en  B  ell  le  double  de  fa  gravité.  Mais  il  s'y  ajoute  ici  une  autre  ten- 
dance due  a  la  gravité,  par  laquelle  le  globe  B,  dans  le  même  temps  où  il  tomberait 


')  Dans  le  Manuscrit  de  Huygens  on  lit:  „ubi  in  B  pervenerit  validius  trahet  filum  AB 
quam  si  simplici  pondère  suo  suspensus  esset.  Quanto  autem  ?  Triplo". 

2)  Dans  le  Manuscrit:  „secundum  rectam  moveri". 

3)  Dans  la  figure  du  Manuscrit  cette  parabole  (BS)  est  indiquée  et  Iluygens  ajoute:  „posset 
etiam  vis  conatus  utriusque  simul  per  lineas  1  2,  34,  56  expendi  determinata 
ctiam  parabola  BS".  Les  lignes  droites  12,  34  et  56  partent  de  A  et  coupent  la  circon- 
férence et  la  parabole  US  respectivement  aux  points  1 ,  3 ,  5  et  2,  4 , 6. 

4)  Le  cercle  CHB  est  le  „cercle  oscillateur"  de  la  parabole  BGE  en  B. 

5)  Comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  267. 


éd.  1703.  425 — 426. 


DE  VI  CENTRIFCGA. 


297 


^.426. 


punccum  imuni  ci  rcum  feren  tiae  per  vénerie,  criplo  majori  vi 
fi  1  u  m  fu  uni  t  r  ah  et,  q  u  a  m  fi  ex  i  1 1  o  firapl  iciter  f  u  fp  e  n  f  u  m  fo  re  t.] 

Si  globus  C  [Fig.  22]  ex  A  ligatus  filo  AC  per  quadrantem  circumferenciae 

[Fig.22.]  CB     defeendat, 

ubi  in  13  perve- 
neric  criplo  ma- 
jori vi  trahet  fi- 
lum  AB,  quam  fi 
fimplici  pondère 
fuo  rufpenfus 
effet  ').  Primum 
enim  velocicas 
qua  pergeret  mo- 
veri  fecundum 
reclam  2)  lineam 
BD,  fi  in  B  fi- 
îum  relinqueret, 
cadem  eft  atque 
ea  quam  haberet 
in  punclo  F,  fi 
perpendiculari- 
ter  per  CF  deci- 
diffet.  Ibi  autem 
tantam       naétus 

effet  celeritatem  ,  ut  ca  fparium  ipfius  CF  dnplum  conficeret  motu  aequabili  pari 
tempore  quo  ex  C  decidit  in  F.  Ergo  in  B  conatum  habet  globus  tranfeundi 
lineam  BD  duplam  AB,pari  tempore,  quo  ex  Acade|ret  in  B;nempenonconfide- 
rata  vi  gravitatis  fuae,  qua  deorfum  quoque  intérim  defeenfurus  effet  &  Parabolam 
aliquam  deferipturus  3).  Sic  BGE  Parabola  cujus  femilatus  reclum  AB,  vertex  B. 
Quoniam  ergo  receffus  globi  B,  à  circumfercntia  BC,  dum  per  reétam  BD  sequabili 
motufertur,initioprope  Bpunéhim  pro  iifdemhabentur,  cum  receflibus  à  Parabola 
BGE4);  confiât  vim  cencrifugam  quam  ex  folacirculacione  habet  globus  in  B,effe 
conatum  recedendi  à  centro  A  vel  à  circumfercntia  BC  motu  accelerato  fecundum 
numéros  1,  3,  5,  7,  &c.  5)  ac  proinde  fimilem  effe  ei  conatui  quo  corpora  defeen- 
dere  conantur,  quem  gravitatem  appellamus.  Eff  autem  ille  conatus  in  globo  B 
tantus,  quantus  in  corpore  fibi  sequali  quod  motu  accelerato confeéturum  fit  (patium 
DE,  eodem  tempore  dum  motu  aequabili  conficeret  l'patium  BD,  hoc  eft  aequali 
tempore  illi  quo  globus  accelerato  itidem  motu  caderet  ex  A  in  B.  Ergo  quia  DE 
cil  dupla  BA  conatus  centrifugus  globi  in  B  duplus  efl  fuae  gravitatis.  At  vero 
conatus  alius  ex  gravitate  accedit  hîc,  quo  globus  B  (pari  tempore  quo  ex  A  ad  B 

38 


2<p8  DE  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 


de  A  en  B,  afpire  à  parcourir  maincenanc  auffi  un  efpace  égal  en  tombant  verti- 
calement d'un  mouvement  naturellement  accéléré.  En  vertu  des  deux  tendances 
il  cherche  donc  à  parcourir  d'un  mouvement  accéléré  fuivant  les  nombres  i , 
3 ,  5,7  un  efpace  égal  à  la  fomme  de  DE  et  de  AB ,  en  d'autres  termes  au  triple 
de  AB;  partant  la  force  avec  laquelle  il  tire  au  point  B  après  être  defcendu 
depuis  C,  eft  égale  à  trois  fois  la  force  qui  réfultedu  (impie  poids  du  globe  B 
librement  fufpendu.  Ce  qui  eft  aufll  exactement  conforme  a  l'expérience. 

Pour  favoir  avec  quelle  force  la  corde  AB  eft  tendue  lorsque  le  globe  defcend 
fuivant  l'arc  HB:  foit  FN  égale  à  la  moitié  de  AB  et  conftruifons  le  rectangle 
BN,  menons  cnfuite  HL  parallèlement  à  AB;  je  dis  que  la  force  de  traction 
cherchée  eft  au  poids  fimple  du  globe  fufpendu  comme  HL  eft  à  LK.  Par  confé- 
quent  fi  BH  eft  la  fixième  partie  de  la  circonférence  la  force  totale  fera  le  double 
de  cette  force  due  au  poids;  il  faudra  donc,  pour  fupporter  cette  force  de  traction, 
un  fil  deux  fois  plus  fort  que  le  fil  fimple  capable  déporter  le  globe  fufpendu,  etc. 

Proposition  XVII  *). 

Un  globe  attaché  par  un  fil  au  centre  d'un  cercle  vertical  ne 
peut  tourner  fuivant  la  circonférence  de  ce  cercle,  que  fi  le  fil 
peut  fupporter  une  tenfion  égale  à  fix  fois  le  poids  fufpendu. 

Soit  BCDE  [Fig.  23]  un  cercle  vertical,  au  centre  A  duquel  foit  fufpendu 
le  globe  B.  Je  dis  que  pour  que  ce  globe  puifle  accomplir  une  révolution  fuivant 
la  circonférence  BCDE  il  faut  un  fil  capable  de  porter  le  fextuple  du  poids  B. 
En  effet,  pour  que  le  fil  refte  tendu  lorsque  le  globe  palfe  par  le  point  D  et 
defcend  fuivant  l'arc  DE, il  faut  que  la  vitefTe  du  globe  en  ce  point  foit  telle  que, 
fi  on  le  détachait,  il  décrirait  une  parabole  DF  dont  le  demi  latus  rectum  ferait  AD. 
Il  doit  donc  avoir  une  vitefie  égale  à  celle  qu'il  aurait  au  point  D  s'il  était  tombé 
d'une  hauteur  HD  égale  a  la  moitié  de  DA  5);  pour  que  la  dite  vitefTe  lui  refte  en 
D  après  fon  afeenfion  à  partir  de  B  fuivant  la  demie  circonférence  BCD,  il  eft 
nécefïaire  que  la  vitefie  en  B  foit  telle  qu'il  puifTe  avec  cette  vitefTe  monter  verti- 
calement jusqu'au  point  H.  En  effet,  s'il  pofTede  cette  vitefie  en  B  et  qu'il  parvient 


*)  Dans  le  Manuscrit:  „et  ducatur". 

2)  La  Prop.  XVI I  est  la  seule  que  les  éditeurs  ont  rédigée  eux-mêmes;  mais  la  démonstration  est  de 
Huygens,  sauf  les  modifications  apportées  parles  éditeurs,  que  nous  signalerons  dans  les 
notes  qui  suivent.  Comparez  encore  la  note  4  de  la  p.  28 1. 

3)  Dansle  Manuscrit:  „Ut  globus  circumgyrari  possit  per  circumferentiam  BCDE 
circa  A  centrum  dico  opus  esse",  etc. 

4)  Huygens  écrit:  „sexcuplum". 

5)  Voir  la  Prop.  V ,  p.  275. 

6)  Dansle  Manuscrit:  „ut  igitur  ex  B.  .  .  ascendenti  supersit  ei". 


éd.  1,-03.  +26—427. 


DR  VI  CENTRIFUGA. 


=  99 


r-±- 


caderet)  nunc  quoque  tantundem  fpatii  motu  naturaliter  accelerato  dcorfum 
conficere  niti:ur.  Ergo  utroque  fimul  conatu,  nititur  conficerc,  motu  accelerato 
fecundum  1  ,  3,  5,7,  fpatium  œquale  utrisque  DE  &  AB,  hoc  cil  ipfius  AB  tri- 
plum;  quamobrem  etiam,  ërit  vis,  qua  trahit  in  B  punfto  ex  C  defcendens,  tripla 
ejus  qua?  fit  ex  fimplici  pondère  globi  B  libère  pendentis.  Qnod  6c  ad  amuffim 
experientice  confentit. 

Si  cupiam  fcire  qua  vi  trahatur  funis  AB  defcendente  globo  per  arcum  HB;  fit 
FN  dimidiœ  AB  a?qualis  &  fiât  rettangulum  BN,  ducaturque  ')  ML  parallela 
AB.  dico  vim  traclionis  quaefitam  effe  ad  pondus  fimplex  globi  pendentis,  ut 
-.  HL  ad  LK.  Unde  fi  fuerit  BH  fextans  |  circumferentise  erit  ifta  vis  ponderis 
hujus  dupla;  eoque  filo  duplici  opus  erit  ad  perferendam  ejus  traftionis  vim,  cujus- 
modi  fimplici  globus  furpenfus  retineri  poteft,  &c. 


[PropositioXVIL]  2) 

[Globus  filo  ex  centro  circuli  ad  horizontem  perpendicu- 
laris  fufpenfus,  per  circumferentiam  iftius  circuli  rota  ri  non 
poteft,  nifi  filum  fextuplum  ponderis  appenfi  fuftincre  queat.] 

Sit  circulus  perpendiculariter  ad  horizontem  ereétus  BCDE  [Fig.  23] ,  ex  cujus 
centro  A  fufpenfus  fit  globus  B,  dico,  ut  hic  circumgyrari  pofiit  per  circumferen- 
tiam BCDE,  opus  efTe  3) 
filo  quod  fextuplum  4)  pon- 
deris B  appenfum  furtinerc 
poffit.  Ut  enim  filum  exten- 
fum  maneat  cum  globus 
tranfit  D  punclum,  perque 
arcum  DE  defeendit,  opor- 
tet  velocitatem  globi  eam 
illic  effe,  quâ,  fi  dimittatur, 
deferipturus  fit  parabolam 
DF,  cujus  femilatus  reétum 
fit  AD.  Quare  tantam  habere 
eum  oportet,  qualem  in  D 
habiturus  effet  decidens  ex 
altitudine  HD  ipfius  DA 
dimidia5):  ut  igitur  ci  ex 
B  per  femicirculum  BCD 
afeendenti  fuperfit  6)  diéla 
celeritas  in  D,  neceffe  ei\ 
celeritatem  in  B  tantam  effe,  qua  poffit  afeendere  perpendiculariter  ufque  ad  H 


300  DE  LA  FORCE  CENTRIFUGE. 

par  un  chemin  quelconque  à  la  hauteur  D,  il  lui  refiera  toujours  afTez  de  vitefTe 
pour  qu'il  puifle  monter  verticalement  ou  auffi  par  tout  autre  chemin  jusqu'en 
H,  en  d'autres  termes  il  confervera  autant  de  vitefTe  qu'il  en  acquerrait  en 
tombant  de  la  hauteur  HD;  et  c'eft  là  la  vitefTe  dont  nous  avons  dit  que  le  globe 
a  befoin  au  point  D.  Or  la  vitefTe  avec  laquelle  il  pourrait  monter  verticalement 
de  B  en  H,  ou  bien  qu'il  poiïederait  en  tombant  de  H13,  efl  à  la  vitefTe  qu'il 
acquerrait  en  tombant  de  AB,  dans  un  rapport  égal  à  la  racine  carrée  de  celui  de 
ces  efpaces,  c'efl-à-dire  de  v/ioà  21).  Mais  il  a  été  démontré  dans  la  propofition 
précédente  que  fi  le  globe  tourne  dans  la  circonférence  avec  la  vitefTe  qu'il 
acquiert  en  tombant  de  la  hauteur  AB  ou  bien  fuivant  l'arc  EB ,  la  force  centri- 
fuge feule  efl  le  double  du  poids  fimple  du  globe.  Et  la  vitefTe  avec  laquelle 
il  tourne  dans  la  circonférence  en  ce  point  etl  à  la  vitefTe  dont  il  était  queftion 
plus  haut  comme  1/10  efl:  à  2;  par  cohféquent  les  forces  centrifuges  font  entre 
elles  dans  un  rapport  égal  au  carré  de  ce  rapport,  c'efl-à-dire  comme  10  efl:  à 
Prop.  II.  4  *  ou  5  à  2.  La  force  centrifuge  au  point  confidéré  efl  donc  à  la  gravité  du  globe 
.comme  5  cil  à  1 .  Mais  à  cette  force  centrifuge ,  au  moment  où  le  globe  pafTe 
par  le  point  B,  il  faut  ajouter  la  force  de  la  gravité  par  laquelle  il  tendàdefcendrc 
verticalement,  laquelle,  h  ce  que  nous  avons  dit,  efl  à  la  dite  force  centrifuge 
dans  le  rapport  1  :  5.  La  force  totale  ou  tracïion  qu'éprouvera  le  fil,  au  moment 
où  le  globe  pafle  par  le  point  B ,  fera  donc  le  fextuple  de  la  gravité  du  globe. 

En  partant  de  là,  lorsqu'un  globe  attaché  à  un  fil  AB  [Fig.  24]  efl  abandonné 
à  lui-même  au  point  C  fi  tué  à  la  même  hauteur  que  A,  qu'on  divife  AB  en  D  de 
telle  manière  que  DB  =  f  AB,  et  qu'on  fiche  en  D  un  clou  que  le  fil  doit  ren- 
contrer lorsque  le  globe  defeend  du  point  C,  je  trouve  que  pour  cette  pofition  le 
globe  peut  précifément  accomplir  une  révolution  autour  du  clou  D  en  décrivant 
une  circonférence;  mais  que  fi  le  clou  D  efl  fiché  plus  haut,  cela  devient 
impoffible.  Car,  attendu  que  la  vitefTe  du  globe  en  B  néceflaire  pour  accomplir 
une  révolution  entière  doit  être  à  la  vitefTe  qu'il  acquerrait  en  tombant  de  la 
hauteur  DB  comme  ^10  efl  à  2 ,  comme  nous  venons  de  le  démontrer,  il  s'enfuit 
que  les  hauteurs  devront  être  dans  un  rapport  égal  au  carré  de  ce  rapport-là,  c'ert- 
à-dire  dans  le  rapport  10  :  4  ou  5  :  2,  pour  que  le  globe  en  tombant  de  ces  hauteurs 
acquière  l'une  ou  l'autre  de  ces  vitefles.  Par  conféquent  AB  :  DB  =  5:2. 

F  I  N. 


*)  On  aura  remarqué  que  Iluygens,  à  cette  époque,  écrit  généralement  \/lx  /a:/a  ou  /,  :  1/777,  (et 
non  pas  1/7,  :  J/4)  pour  la  „ratio  subduplicata"  de  deux  lignes  (voir  p.e.  aux  p.  273 — 2751a 
démonstration  de  la  Prop.  IV).  Même  ici,  où  il  s'agit  d'une  application  numérique,  il  écrit 
y  10:  2  (et  non  pas  \/$  :  1/2).  En  effet,  suivant  Euclide  la  racine  carrée  d'une  ligne  n'a  pas 
de  sens,  tandis  que  la  moyenne  proportionnelle  entre  deux  lignes  en  a  un.  Plus  tard  (voir  les 
premières  Jignes  de  la  p.  549  du  T.  XIII)  Iluygens  définit  cependant  la  „ratio  subduplicata" 
comme  y//[  :  i//,;de  Volder  et  Fullenius  font  de  même  (voir  la  p.  293,  note  5).  Wallis  en 


éd.  1.-03.  42;—  \z$.  DR  VI  CENTRIFUGA.  30  I 


punclum.  I  Ianc  cnim  celericacem  in  B  habens,  quacunque  via  perveniat  ad  altitu- 
dinem  D,  femper  reftabit  eitantum  ccleritatis  ut  polfit  porro  perpendiculariter, 

vel  quacunque  ctiam  via  afcendcre  ad  H:  hoc  eft,  tanta  ei  fripèrent  celeritas 
quantam  ex  alcicudine  HD  cadens  acquirerec,  qua  illi  in  D  opus  e(Te  diximus. 
Celericas  porro,  qua  ex  B  ad  H  perpendiculariter  afcendcre  poflet,  fivc  quani 
/>-4-<!-  habcretex  HBdecidens,elt  ad  celeritatem|quam  acquireret  ex  ABcadens,in  ratione 
fubduplicatahorum  fpatiorum,  hoc  eft,  ea  quae  y  10  ad  2  ').  Eft  autem  oftenfum  in 
prsecedentî,  li  rotetur  in  circumfcrentia  ea  celeritatc,  quam  acquiric  cadens  ex  AB 
fivc  per  arcum  EB,  effe  vim  centrifugam  folam  duplam  ponderis  globi  fimplicis. 
Eltque  celericas  qua  hic  in  eadem  circumfcrentia  rotatur  ad  illani,  ut  l/io  ad  2, 
ac  proinde  vis  centrifuga  in  ratione  duplicata,  hoc  eft  10  ad  4*,  five  ut  5  ad  2.  *[l'rop  IL] 
Ergo  vis  centrifuga  hîc  eric  ad  globi  gravitatem  ut  5  ad  1.  Ad  hanc  vero  vim  cen- 
trifugam,  cum  globus  tranfit  in  B,  addenda  eft  vis  gravitatis,  qua  deorfum  tcndere 
conatur,  quse  ad  vim  diétam  ccntrifugam  dicta  eft  fe  habere,  ut  1  ad  5.  Ergo  tota 
vis  feu  attractio  quam  fentiet  filum  tranfeunte  globo  in  B  erit  fextupla  3)  globi 
gravitatis. 

Mine  invenio,  fi  globus  ex  AB  [Fig.  24] 
[Fig.  24.J  ^jQ  |jgatus  dimittitur  ex  C,  ejufdem  cum 

A  punrto  latitudinis;  dividatur  autem  AB  in 
D,  ut  fit  DB  [=]  |  AB,  atque  in  D  clavus 
figatur  cui  filum  occurrat,  globo  ex  C 
cadente:  ita  demum  globum  circa  clavum 
D  convolvi  pofle  circulumque  deferibere; 
i\  vero  altius  figatur  clavus  D,  non  pofle. 
Nam  3)  cum  celeritas  globi  in  B  ad  circu- 
lationcm  integram  perficiendam  debeat  effe 
ad  celeritatem  quam  acquireret  cadens  ex 
DB  ut  v/10  ad  2,  ut  modo  oftenfum  fuit: 
hinc  altitudines  debebunt  e(Te  in  duplicata 
ratione  iftius,  nempe  ut  10  ad  4  five  5  ad  2,  ex  quibus  cadendo  diverfas  iftas  cele- 
ritates  acquirat.  Ergo  AB  ad  DB  ut  5  ad  2. 

FINIS. 


i656(voirlap.479dii  T.I)  donne  à  la  „ratib  subduplicata"  la  forme  \/  ~.  Dans  la  traduc- 
tion française  nous  avons  parfois  donné  la  préférence  à  la  formule  y/l1  :  VK-)  d'autres  fois  à 
la  formule  V/  j-  P°ur  Ie  'ecteur  du  vingtième  siècle  ces  deux  interprétations  de  l'expres- 
sion „ratio  subduplicata"  sont  d'ailleurs  presqu'  équivalentes. 

:)  Huygens  écrit  „sexcupla". 

3)  Au  lieu  de  „Nam"  Huygens  écrit  „Dem.*'  (Demonstratio). 


APPENDICE  T) 

À  L'OUVRAGE:  „DE  VI  CENTRIFUGA". 
1659. 

[Première  Partie]  *). 

Libéra  per  vacuum  pofui  vefligia  princeps 3). 

CFi^.1.]4) 


21  061.  1659. 


^"—-t^/ 


')  Nous  reproduisons  dans  cet  Appendice  les  premières  pages  du  Manuscrit  de  Huygens  men- 
tionné dans  la  note  1  de  la  p.  254,  qui,  à  l'exception  du  §  9  (p.  306),  n'ont  pas  été  publiées 
par  les  éditeurs  des  „Opuscula  postuma". 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPKNDICE  I.   I  659.  30' 


[Fig.  a.] 

)  Conatus  vis  ut  noscatur  vidcndum  quid  futurum  fi  globus  fol- 

^^5r  vacur.  Et  id  quidem  fol  11  m  quod  ltatim  poil  folutionem  ficret,  fient 

yf  et  in  gravi  fupra  fuperficiem  cavam  impofito  [Fig.  2]  ubi  tangens 

Jf  ejus  (uperfîciei  fpeftatur. 

Descenfum  gravium  per  1,3,5,7  &c-  comprobat  Ricciolus  lib.  9  s). 
De  menfura  cerca  per  horologij  oscillât. 6) 

[Deuxième  Partie]  7). 

1.  Ut  diameter  ad  circumferentiam  ita  fi  fiât  haec  ad  tertiam,  quâque  temporis 
particulâ  grave  è  fublimi  cadens  di&ae  tertiae  longitudinem  percurrit,  eâdem 
temporis  particulâ  grave  femel  circumgyretur  in  piano  horizontis,  in  quo  funi- 
culo  ad  paxillum  relegato  detineatur,  cujus  funiculi  longitudo  fit  diclae  diametri 
femiflls,  tune  funiculus  tanta  vi  trahitur  ex  conatu  gravis  à  centro  recedendi 
quanta  ab  eodem  gravi  fi  ex  illo  fuspenfum  effet  attraheretur,  propria  feilicet 
gravitate  8). 


2)  Le  Manuscrit  de  Huygens  mentionné  dans  la  note  1  débute  par  quelques  annotations  que 
nous  avons  réunies  dans  cette  première  Partie  en  mettant  le  vers  d'Horace  à  la  tête. 

3)  Horace ,  Epist.  Lib.  1 ,  1 9 ,  vs.  2 1 . 

4)  Dans  la  Fig.  1  la  ligne  parabolique  représente  sans  doute  une  „parabole  osculatrice"  du 
cercle.  Comparez  la  Fig.  4  de  la  p.  263  et  la  Fig.  22  de  la  p.  297. 

5)  Riccioli  dans  son  „Almagestum  Novum"  (voir  notre  T.  I, p. 402,  note 7)  traite  la  chute 
des  corps  graves  aux  pages  381—397  de  la  deuxième  Partie  du  Premier  Tome  (T.  1.  Pars 
Post.  Lib.  IX.  Sect.  IV,  Cap.  XVI.)  Il  a  fait  lui-même  de  nombreuses  expériences,  en  se  ser- 
vant des  diverses  tours  de  la  ville  de  Bologne  (p.  385).  Ces  expériences  lui  firent  voir  que 
la  „proportio  incrementi  velocitatis  à  Galileo  asserta"  (p.  386)  d'après  laquelle  les  espaces 
parcourus  dans  des  intervalles  de  temps  égaux  croissent  „ut  1.  3.  5. 7.  9.  11.  &c."  est  juste. 

6)  C.  à.  d.  „per  horologij  oscillationes".  Comparez  les  notes  1  des  pp.  278  et  280. 

7)  Le  texte  fait  suite  à  celui  de  la  première  Partie. 

*)  Ce  paragraphe  fait  voir  que  Huygens  connaissait  déjà  au  mois  d'octobre  de  l'annéei659  la 
grandeur  absolue  de  la  force  centrifuge.  Si  l'on  appelle  /■  le  rayon  de  la  circonférence  ou 

la  longueur  du  fil,  la  troisième  („tertia")  longueur  sera  /=  2«2  r ,  et  comme  /=  — gt3  (où  / 
représente  le  temps  de  révolution  du  mobile) ,  on  aura  t  =  in  y/  — ,  donc  la  vitesse  v  = 
=  Vgr,  donc  mg  (force  centrifuge  selon  la  proposition  de  Huygens)  =   — .  Il  est  vrai  que 


304  DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  I.   1  659. 

1.  Hinc  fequicur,  (i  hoc  fueric,  deinde  autem  circuitus  duplo  lentiores  veli- 
mus,  ita  ut  eadem  trahendi  vis  fervetur,  oportere  funiculum  quadruplo  longiorem 
adhibere. 

3.  Si  fingulis  fecundis  femel  circumagi  pilam  plumbeam  vel  aliud  grave  veli- 
mus  in  piano  horizontali,  ac  tantundem  trahere  quantum  ex  funiculo  fuspenfam, 
quaericur  quae  longitudo  funiculi  effe  debeat  quo  relegata  gyrctur.  Resp.  quoniam 
imo  fecundo  14  pedibus  l)  descendit  pila  ex  alto  cadens,  fi  ponatur  diameter 

rotae  five  dupla  longitudo  funiculi  00  x,  erit  circumferentia— xfecundum  Archi- 

4.84. 
medem,  unde  tertia  proportionalis  — -x  aequanda  1 4  pedibus  unde  fit  x  30  1  pes 

49 
5  une.  et unciae,  cujus  itaque  femiiïis  8£  poil.  -\ 2)  efi:  longitudo  funi- 
culi quaefita. 

4.  Quanta  vero  fi  24  horis  femel  circumagi  velimus?.  .  .  .  5I290I250I579  p. 
radius  five  funiculi  longitudo  3). 

3265860  duodecempedae  diametri  telluris  4). 
6 


19I595I160  rot  pedum  eft  terrae  femidiameter  Snellio4). 
tantum  abeft  igitur  ut  ob  vertiginem  terrae  gravia  expellantur ,  ut  tum  demum 
omnis  gravitas  ijs  deceflura  fit  fi  femidiameter  terrae  effet  265  5)  vicibus  major 

quam  nunc  eft.  Nunc  autem  tantum  — =-  pars  gravitatis  decedit  corporibus,  fub 

aequatore  pofitis.  alijs  minus. 


dans  ce  paragraphe  il  n'est  question  que  du  cas  particulier  où  la  force  centrifuge  est  égale 
à  la  pesanteur,  mais  les  trois  paragraphes  suivants  montrent  que  dans  la  pensée  de  l'auteur 

la  force  centrifuge  est  —  pour  des  valeurs  quelconques  de  v  et  de  r. 

')  Il  s'agit  de  pieds  de  Rhynlande,  puisque,  dans  le  §  4  qui  suit,  le  diamètre  de  la  terre  est  ex- 
prtméen  pieds  de  Rh.  En  octobre  1659  I  luygens  ne  connaissait  donc  pas  encore  la  vraie  valeur 

de  —g,  savoir  (  15  +yf)  pieds  de  Rh.  (voir  p.  280,  note  1).  Dans  une  note  marginale  il 

Q 

„corrige"  même  le  nombre  14  en  13—. 

2)  Lisez  — . 

'  242 

3)  Nous  avons  supprimé  le  calcul,  dans  lequel  Huygens  part  delà  valeur  — g  =  14  pieds.    Il 


DE  VI  CENTR1FUGA.  APPENDICE  I.  1659. 


305 


[Fig.i.l 


[Troisième  Partie]  6). 

5.  Si  gravi  conatus  adfit  descendendi  fecundum  crescen- 
tem  accelerationem  1,3,5,7  &c.  unoque,  verbi  gratia, 
fecundo  tranfeundi  per  dimidium  ejus  fpatij,  quod  tranfi- 
rec  pari  tempore  cadcndo  ad  perpendiculum;  eo  conaru 
fie  ut  dimidia  tancum  gravitas  fentiatur  ejus  quae  fentiretur 
pendente  gravi  ex  fune.  Ita  grave  in  piano  AB  [Fig.  1] 
dimidium  pendet  ejus  quod  reftè  fuspenfum  penderet,quia 
eodem  tempore  fpatium  BA  quo  duplum  ejus  BC  in  per- 
pendiculo  tranfiret.  Scimus  autem  dimidium  pendere  quia 
BA  dupla  eft  BD  perpendicularis. 


[Fig.  2.] 


6.  Si  longitudo  funiculi  dupla  fit  alterius;  converfio  autem 
intégra  utriusque,  five  fimiles  arcus,  eodem  tempore  fiant ,  erit 
attraclio  in  funiculo  longiori  dupla  quoque  ejus  quae  in  breviori 
fentitur  7). 


remarque  ensuite:  „Hic  calculus  quoque  corrigendus  esset  ponendo  pro  14  p. 
13.8  une.  sive  135-  pedis".  Il  exécute  en  effet  ce  calcul  et  trouve  maintenant  une 
longueur  de  51 64292231  pieds. 

4)  Comparez  le  Tome  XV  p.  533,  note  3.  Snellius  exprime  le  diamètre  de  la  Terre  en  Verges 
de  Rbynlande,  „Eratosthenes  Batavus"  Lib.  II,  Cap.  XII. 

5)  Le  nombre  265  (ou  plutôt  264)  correspond  à  la  longueur  du  fil  ou  du  rayon  indiquée  dans 
la  note  3.  On  a,  en  effet,  5164292231  :  19595160  =  263,5. . 

6)  Le  texte  fait  suite  à  celui  de  la  Partie  précédente.  Dans  les  §§  5  —  8  Huygens  esquisse  le  com- 
mencement d'une  démonstration  du  théorème  énoncé  dans  la  deuxième  Partie,  en  se  basant 
sur  le  principe  de  la  première:  „Conatus  vis  ut  noscatur  videndum  quid  futurum  si  globus 
solvatur.  Et  id  quidem  soluin  quod  statim  post  solutionem  fieret".  Il  se  contente  dans  les 
$§  6 — 8  d'indiquer  par  une  figure  la  démonstration  des  propositions  qu'il  énonce.  La  Fig.  3 
montre  combien  le  mobile  s'écarte  de  la  tangente  après  avoir  parcouru  des  arcs  fort  petits. 
Dans  les  Fig.  2  et  4  il  faut  partout  supposer  construits  des  écarts  analogues.  Dans  le  cas  de  la 
Fig.  3  par  exemple  on  démontre  aisément  qu'à  la  limite  (lorsque  les  arcs  considérés  devien- 
nent ..infiniment  petits")  l'écart  qui  correspond  à  l'arc  double  est  4  fois  plus  grand  que 
celui  qui  correspond  à  l'arc  simple.  D'après  le  §  5  il  faut  donc,  pour  maintenir  le  globe 
deux  fois  plus  rapide  dans  son  orbite,  une  force  quadruple.  Le§  10  est  une  application  du 
théorème  du  §  1. 

7)  Huygens  ajoute:  „Hoc  generaliter  postea  demonstratum  ut  et  duœ  sequentes". 
Comparez  les  Propositions  I ,  II  et  III  du  Traité  (p.  267-  271). 

39 


3°6 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  I.   I  659. 


[F'g-  3-] 


O'ig.40 


7.    Si  duplicetur  velocitas  circumvolutionis,  attractio 
prioris  quadrupla  efficitur. 


8.  Si  eadem  celeritate  in  diverfae  magnitudinis  circulis  gyre- 
tur,  hoc  eft  ut  eodem  tempore  arcus  aequales  (non  autem 
fimiles)  abfolvat,  erit  attraction i s  vis  in  ratione  contraria  qua 
circulationis  radij  ,  ita  ut  in  minori  radio  major  fit  attractio. 


[Fïg.  5.] 


X 


rZ. 


.  9  ').  Si  pondus  C  fuftineatur  in  piano  inclinato  AB  à  pon- 
dère D  libéré  pendente,  fitque  funis  CE  horizonti  parallelus: 
Erit  gravitas  D  ad  C  fient  perpendicularis  BF  ad  bafin  FA. 
Ex  Mechanicis.  Hinc  fi  BF  aequalis  ponatur  FA  debebit 
gravitas  D  ipfi  C  aequalis  efle. 


. c 


[Fig.  6.]  10.  Si  tubus  AB  inclinatus  gr.  45,  gyretur  circa  AC  axem, 

fingulis  fecundis  femel  circumiens,  intraque  eum  collocetur 

fphaerula  B,  ea  fe  hoc  loco  fuftinebit  fi  fuerit  AC  vel  CB 

9|  poil.  Rhynl.  ")  Certe  non  decidet,  fed  furfum  evolabit 3). 

Si  enim  in  rota  jaceret ,  difiantiâ  iftâ  9^  poil.  4)  à  centro  C 

remota;  poiTet  cequalem  fibi  fphaerulam  D  pendentem  fufti- 

nere,  alligatam  videlicet  fune  DCB,  ac  per  centrum  rotae 

dependentem.  In  tubo  autem  gyrato  nititur  à  centro  tendere  fecundum  CB  reétam. 

Eadem  autem  vis  requiretur  ad  fuftinendum  globulum  in  B  fuper  piano  BA,  pre- 

mendo  nempe  fecundum  CB,  atque  ad  fuftinendum  eundem  globulum  liberum 


')  Comparez  la  p.  281  ;  le  §  9  n'est  autre  que  le  Lemma  I  des  éditeurs. 

1  *\ 

*)  Au  lieu  du  nombre  9 — ,  Huygens  avait  écrit  d'abord  :  8—.  La  formule  F 


10 


fait  voir 


xi  \  22 

dans  le  cas  du  repos  de  la  bille  CB= — e  X  — *•   Pour  CB  =  8—  poll.,7i= — , on  trouve 

2  in%  10  7 

~S==I3 — piedsdellh.;  pourCB  =  9 — poil., — #=15^  pieds  de  Rh.  Comparez  p.  280, 

note  1  et  p.  304,  note  1. 

3)  Comparez  le  §  13.  En  vérité  l'équilibre  est  instable  vers  les  deux  côtés  puisque  la  force 
centrifuge  diminue  lorsque  la  bille  descend  et  qu'elle  augmente  lorsque  la  bille  monte. 

I  *î 

4)  Au  lieu  du  nombre  9 — ,  Huygens  avait  écrit  d'abord  8—.  Comparez  la  note  2. 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  I.   1659. 


307 


[Fig.".5)] 


fuspenfum.  Ergo  eodem  conacu  tendendi  a  centro  quo  fphzera  B  fuflincre  potis 
efl.  (rotx  videlicec  impofita)  fibi  îequalem  D  pendulam,  codem  et  feipfam  in 
canali  AB  fullinere  poterie 

1 1.  Si  fiât  canalis  parabolicae  figura;  cujus  \  latus  rectum  fucrit  9*  une. 4)  isque 
vertice  impofitus  circa  axem  parabolce  convertatur  fingulis  fecundis;  globulus 
quolibet  loco  intra  canalem  collocatus  eum  (ervabit.  Si  vero  citius  volvi  incipiat 
contrarié  ascendet. 

Sit  enim  BA  \  lateris  recti  et  AD  ordinatim  applicata 5).  ergo  haec  erit  9^  une. 4). 

Hîc  autem  tangens  DE  inclinatur  angulo  femi-recto.  Ergo  per  praecedentem 

fuftinebit  fe  in  D.  Ponatur  jam  in  H.  Ergo  quanto 
major  efl:  HK  quam  DA  tanto  violentior  efl  attractio 
five  conatus  à  centro  tendendi  per  6.  Sed  et  in  pla- 
num  inclinatum  HF  (quae  tangens  efl:  in  H)  im- 
preffb  fecundum  reclam  KH  tanto  majori  vi  opus 
efl  ad  fe  fuflinendum  quam  in  piano  DE  ad  angu- 
lum  femirectum  pofito,  quanto  major  efl  perpend. 
HG  quam  GF,  per  9  7).  Ergo  quum  fit  ut  HK 
ad  DA  ita  HG  ad  GF  (ut  facile  oftendi  poteft  8)) 
apparet  impetum  circulationis  etiam  globo  in  H 

pollto  fufficere  ad  le  fuflinendum. 

12.  Non  folum  autem  fi  parabola;  latus  rectum  fit  9^  une. 4)  fed  in  quolibet 
alio  canali  parabolico  quovis  loco  aeque  facile  fe  fphaera  fuspenfam  tenebit.  fed 
celeritas  qua  gyrari  debebit  canalis,  quo  amplior  fucrit  parabola,  eo  minor  erit. 

13.  In  canali  recto  inclinato  evolabit  globulus  neque  usquam  conquiescere 


h\ 

A  ^^r'" 

\\      / 

\  \         f 

9 

FC^3 

[Fig.  8.] 


poterit 9)  ;  hoc  vero  aliter  fe  habet  in  cono  concavo  in  quo 
immoto  globulus  circumeat.  Et  hoc  quidem  experientia 
oftendit;  fi  enim  in  vitrum  hujus  formae  imponatur  converfo- 
que  celeriter  vitro,  dein  firmato,  circumeurfare  in  eo  glo- 
bulus coeperit,  puta  in  circulo  CD;  aliquamdiu  hune  motum 
continuare  cernitur,  ut  nec  altius  afeendat  nec  deorfum 
labatur.  Ratio  autem  ex  fuperioribus  manifefla  efl.  Nam  fi 
exempl.  gr.  velit  ascendere  ad  circulum  EF ,  in  eo  sequali 
qua  prius  celeritate  arcus  non  fimiles  prioribus  fed  asquales 


s)  L'équation  de  la  parabole  étant/  =  2/>x,on  a  pour  x  (BA)  =  —p,  AD  (jf)  =/>. 

*)  La  droite  DE  représente  une  tangente  à  la  parabole  extérieure  au  point  D,  coupant  la  droite 
BG  sous  un  angle  de  450. 

7)  C.  à.  d.  par  le  Lemma  I  de  la  p.  28 1  ;  ou  plutôt  par  le  Lemma  II  de  la  même  page  qui  en  découle. 

8)  Huygens  ajoute  en  marge  :  „quia  scilicet  DA  oo  CL,  fi  fiât  HLperp.  tangentiHF". 

9)  Il  est  évident  que  si  l'on  pouvait  donner  au  tube  incliné  exactement  la  vitesse  de  rotation 


3o8 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  I.  1659. 


abfolvet  eodem  tempore,  quamobrem,  ex  8  ■),  quanto  minor  eft  diameterDC 
diametro  EF  canco  minor  eric  vis  à  ccntro  recedendi,  cunti  percirculum  EF 
quam  per  DC:  fed  in  DC  tantam  habebat  duntaxat  ut  fe  fuftinere  poiïet;  eftque 
plani  inclinatio  eadem;  ergo  cum  in  DC  circulo  fe  fuftinere  potuerit,  in  circulo 
G  H  manere  non  poterie  fed  eo  unde  venit  afeendet.  ne  quidem  descendet  itaque 
ex  DC,  nifi  cum  celeritatem  paulatim  amiferit,  occurfu  aëris  et  vicri  globique 
asperitate  nonnulla. 

14.  Idem  accidit  in  calice  parabolico.  Hoc  autem  pulcrum  in  hujusmodi  calice 
vel  fpeculo  parabolico,  quod  globus  in  eo  circumiens  omnes  revolutiones 
Wo-fcfovovç  habet,  quoeunque  loco  currens. 


[Fig-  9-] 


Eft  enim  gîoboad  fe  fulli- 
nendum  eadem  vi  hic  opus 
atque  in  canali  parabolico  *). 
Si  igitur  breviori  tempore 
circulum  BD  abfolveret 
quam  antea  circulum  AE, 
plus  virium  haberet  quam  ut 
in  BD  circulo  fe  fuftinere 
poflet  ideoque  ascenderet. 
Ponitur  autem  non  ascen- 
dere ,  fed  in  circulo  BD  cir- 
cumire.  ergo  non  breviori 
tempore  abfolvit  circulum 
BD  quam  AE.  Sed  nec  longiori;  quoniam  tune  non  fufficeret  ei  conatusà  centro 
recedendi  ad  fe  fuftinendum  in  BD  circulo,  ideoque  defeenderet  ad  minorem 
circulum  :  Ponitur  autem  gyrari  in  BD;  Ergo  nec  longiori  tempore  hune  abfolvet 
quam  circulum  AE.  Itaque  apparet  eodem  tempore  utrumque  percurri;  eâdem- 
que  ratione  quemeunque  alium  in  calice  circulum. 

Minimo  motu  calicis,  ita  ut  vertex  ejus  circellum  exiguum  describat,  conti- 
nuari  poteft  motus  globuli;  cujus  fi  circuitusnumerentur,  exafta  temporismen- 
fura  hoc  padlo  habebitur,  pendulo  accuratior.  Et  fi  fuerit  f  latus  rectum  parabolae 
$\  poil.  *)  finguli  circuitus  fecundo  minuto  peragentur. 

Si  loco  fpeculi  parabolici  fumas  fphaericum  radio  91  une.  3)  fere  eundem 


requise,  le  globe  resterait  en  place.  Huygens  veut  dire  que  cet  équilibre  est  instable,  tandis 
qu'au  contraire  celui  d'un  globe  tournantdans  unecavitéen  forme  de  cône  renversé  est  stable. 

')  Les  éditeurs  (bien  qu'ils  n'aient  pas  publié  ce  texte)  ont  corrigé  le  „8"  en  „prop.  3".  Com- 
parez p.  271  ,  prop.  III. 

s)  Comparez  le  §  1 1. 

1  o 

3)  Au  lieu  du  nombre  9—  ,  Huygens  avait  écrit  d'abord  8—.  Comparez  la  note  2  de  la  p.  306. 


DE  VI  CRNTR1FUGA.  APPENDICE  I.  I  659.  309 

cffecïum  vide  bis,  fed  erunt  tamen  circuitus  paulo  celeriorcs,  et  ij  maxime  qui 
erunc  latiffimi. 

Globuliim  minimum  quempiam  confidero,  nam  alioqui  ob  magnitudinemejus 
ne  in  parabolico  quidem  perfe<5la  ratio  erit  prorfus,  fed  paulo  citius  majores globi 
circumeurrent. 

15.  Si  globulus  [Fig.  10]  exfîlo  AB  fuspenfus  gyretur,  ira  ut  A  fit  coni  vertex 
quem  filum  describit,  quoobtufiorem  conum  volumus,  eo  velociores  circulationes 
e(Te  necefTeell4).Eadem  enim  vi  centrifugâhîcopuseftad  fultinendumglobum  in 

circulo  BE,  atque  ad  eundem  fuftinendum 

*-  lg"  lo'-*  in  tubo  inclinato  fecundum  BD;  Et  in  uni- 

^  verfum  eadem  vis  in  quolibet  alio  circulo, 

\i  ^'/'i  Xn  quem  globus  ex  filo  A  Breligatus  describit, 

jf\%.^""Z'i^~i ['/y      \  requiretur,  quse  deberet  efle  ad  fefç  fufti- 

\\    yS  |  XN      /    nendum  in  concavo  fphaerico  BFE,  cujus 

^Qu \£  ^-VC  radius  AB.  Ergo  û  BFEfitcircumfcrcntia; 

x»  VT~  j *""    /        quadrans,   hoc  eft   angulus  DAB  femi- 

\  N*V  /'  reélus,  AG  autem  vel  GB  ûo  8T35  5)  une. 

\     \ **■*"•. L— --"'''  pedis  Rhenol.ci  oportet  fingulis  fecundis 

1       \  1  f  circulum  BE  horizontalem  percurri.  Et 

\  viciflîm  quoties  AG  vel  BG  eft  8T3e  une. 

\    j  hoc    eft  AB   iiT8T  une.  fiatque  gyrando 

V 'a  angulus  BAD  femirecîus,  finguli  circuitus 

(ingulis  fecundis abfolventur.  Quod  fidefi- 

nire  oporteat  quo  tempore  circuitus  peragi  debeat,  ut  fe  in  K  fullinere  queat, 

fie  procedam.  Sit  BG  co  a,  KH  oo  £,  HAxc.  Quoniam  HK  major  eft  BG, 

ideo  fi  in  K  eodem  tempore  circumeat  quo  in  B,  erit  vis  centrifuga  tanto  major 

in  K  circumlato  quam  in  B,  quanto  major  KM  quam  BG  per  6.  Si  autem  fiât 

ut  BG  ad  mediam  proportionalem  inter  BG  et  KH  ita  tempus  unius  fecundi  quo 

in  B  circuit,  ad  aliud,  illud  erit  tempus  quo  circumiens  in  K  aequalem  vim  centri- 

fugam^nanciscitur  atque  habebat  in  B,  per  i.  Unde  ut  a \/^âb i'/ 

— - — ,  five  \/  —  6),  clique  hoc  tempus  diélum.  Sed  oportet  in  K  eam  vim 

habere  qua?  fit  ad  vim  in  B  ficut  KH  ad  HA.  Ergo  per  7.  fi  fiât  ut  KH  ad  mediam 

proportionalem  inter  KH,  HA,  hoc  eft  ad  \/bc,  ita  tempus  y  —  ad  aliud  quod 

4)  Huygens  ajoute  en  marge:  „Hoc  postea  melius  tractavi."  Comparez  la  Prop.  X,  p.  287, 
dont  celle  du  texte  est  une  conséquence  immédiate. 

')  En  marge:  9—.  Comparez  la  note  2  de  la  p.  306. 

6)  C'est-à-dire:  a:  \/~ab=  1"  :  x;  donc  x  =  — -  ou\/ — . 

a  Va 


3io 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  I.   1659. 


crit  \/  — ,  hoc  erit  quaefitum.  Hoc  eft  fi  fiât  ut  BG  vel  GA  ad  mediam  proportio- 

nalem  inter  GA  et  HA ,  ita  i*  ad  aliud  ;  id  erit  tempus  quo  circuitus  in  K  abfolvi 
débet,  ut  fe  illic  fuftinere  globulus  pofilt. 

16.  In  concavo  autem  fphaerico  eandem  efie  apparet  temporum  circulationis 
determinationem,  ideoque  tempora  in  ejusmodi  concavo  insequalia  eCCe. 


[Fig.  m.] 


17.  Cum  globus  [Fig.  11]  ut  modo  gyratur  in  orbem 
horizonti  parallelum,  fune  ligato  ad  A  punclum,  certum 
eft  validius  trahi  funem  quam  fi  pendeat  ad  perpendi- 
culum  ex  A.  quanto  autem  ?  Tanto  inquam  quanto  major 
eft  AB  latus  coni  ejus  axe  AD. 

Eft  enim  vis  centrifuga  qua  globus  fefe  fuftinet  eadem 
atque  ea  qua  fe  fuftineret  in  piano  BE  (perpendiculari  ad 
AB)  fi  traheretur  fecundum  rettam  DBG ,  ad  hoc  autem 
opus  eflet  funem  BG  trahi  pondère  [Fig.  1 2]  ')  quod  effet 
ad  gravitatem  globi  ficut  BF  ad  FE ,  per  9  ,  cui  ponderi 
nunc  aequipollet  vis  centrifuga.  Idem  vero  globus  tota 
gravitate  fua  deorfum  trahitur  fecundum  perpendiculum  BF.  Itaque  fie  fe  res 
habet  tanquam  fi  extremus  funis  B  duobus  alijs  colligatus  fit  nimirum  BG,  BF, 

quorum  BF  appenfam  habeat  gravitatem  ipfi  B  globo 

aequalem ,  alter  vero  BG  trahatur  à  gravitate  quae  fit 

ad  gravitatem  globi  B  ut  BF  ad  FE.  quanto  igiturad 

haec  ita  fuftinenda  opus  eft  in  A  five  L?  Invenitur 

ex  mechanicis  pondus  L  fe  habere  ad  H  ut  AB  ad 

AD.  tanta  igitur  attraélio  quanta  eft  ponderis  L, 

O*"    fentitur  in  A ,  cum  globus  B  circumducitur  fune  AB 

in  circulo  BC.  quod  erat  demonftrandum. 

P~  ^3  "  ""*  Sequitur  hinc,  quaecunque  fuerit  funis  AB  lon.gi- 

I  i  tudo,  fi  angulus  coni  quem  is  funis  describit  idem 

ÔH  exiftat  idemque  pondus  maneat  B,  eandem  fentiri 

attrattiônem  in  A  vertice  2). 

Confidera  tantum  conatum  recedendi  a  centro  efie  fecundum  horizontalem 

lineam  ut  BG,  ideoque  in  gyratione  fili  in  fitu  AB  tantundem  accedere  gra- 

vitati  vel  attraftioni  ponderis  B,  quantum  accederet  fi  quis  filo  BG  horizonti 

parallelo  in  fitu  illo  ipfum  retineret  ').  atqui  notum  eft  tantum  tune  diétae  gra- 


[Fig.  12.] 


')  En  marge  Huygens  trace  encore  une  autre  figure  peu  différente  de  la  Fig.  1 2.  Le  poids  K  et 
la  petite  poulie  en  G  y  ont  été  remplacés  par  une  main  qui  tire  dans  le  sens  BG.  Nous  avons 
ajouté  à  la  fig.  1 2  les  lettres  O  et  P  qui  ne  se  trouvent  chez  Huygens  que  dans  cette  dernière 
figure. 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  I.  1659.  31  I 


vitati  accedere  ut  opus  fît  pondère  L  ad  aequilibrandum  B,  ut  nempe  L  fit 
ad  B  fient  PB  ad  BO,  hoc  efi,  ut  BA  ad  AD.  Ergo  apparet  gyrando  pondus 
B  in  extenfione  AB,  fentiri  in  A  attraftionem  quantam  facit  pondus  L  fimpliciter 
appenfuni. 

Itaque  née  planum  BE  nec  pondus  K  coniiderare  opus  ert  3). 


-)  Les  alinéas  qui  suivent  sont  écrits  en  marge  dans  le  Manuscrit. 

3)  Cette  dernière  remarque ,  jointe  à  celles  des  notes  7  de  la  p.  305  et  4  de  la  p.  300,  fait  voir 
pourquoi  les  éditeurs  ont  cru  devoir  supprimer  les  §§  1 — 8  et  10 — 17.  Huygens  a  continué 
la  division  en  §§  encore  jusqu'au  numéro  20.  Le  §  18  correspond  à  la  Prop.  IX  du  Traité, 
p.  287  (et sa  démonstration),  le  §  19  à  la  démonstration  de  la  Prop.  XVI  (p.  297 — 299) 
et  le  §  20  à  la  démonstration  de  la  Prop.  XVII  (p.  299 — 301).  Viennent  ensuite  les  considé- 
rations sur  la  pesanteur  par  lesquelles  les  éditeurs  font  débuter  le  traité. 


APPENDICE  IV) 

À  L'OUVRAGE  „DE  VI  CENTRIFUGA". 

[?]■) 

i.  Si  mobile  in  circumferentia  circuli  feratur  ea  celeritate  quam  acquirit 
cadendo  ex  alcitudine  quae  fit  quarts  parti  diametri  œqualis;  habebit  conatum  a 
centro  recedendi  aequalem  fuse  gravitati;  hoc  eft,  aeque  valide  fikim  quo  retinetur 
intendet  atque  cum  ex  eo  fuspenfum  eft  3). 

2.  Si  duo  mobilia  aequalid  œquali  velocitate  feruntur  in  circulis  inaequalibtis, 
erunt  eorum  vires  centrifugae  in  ratione  contraria  diametrorum  4). 

3.  Si  duo  mobilia  aequalia  aequalibus  in  circulis gyrentur,  celeritatibus  inaequa- 
libus,  fed  utraque  mot  11  aequabili;  erit  vis  centrifuga  velocioris  ad  vim  tardions, 
in  duplicata  ratione  celeritatum  5). 

4.  Si  mobilia  duo  aequalia,  aequalibus  temporibus,  circulos  inaequales  percur- 
rant,  crit  vis  centrifuga  in  majori  circulo  ad  eam  quae  in  minori,  fient  diameter 
majoris  circuli  ad  minons  diametrum  *). 

5.  Si  mobilia  duo  aequalia,  in  circumferentijs  inaequalibus  circumlata,  vim 
centrifugam  aequalem  habuerint,  erit  tempus  circuitus  in  majori  circumferentia  ad 
tempuscircuitus  in  minori,  in  fubdupla  ratione  diametrorum  7). 


')  Les  treize  théorèmes  qui  suivent  sont  empruntés  aux  p.  43 — 45  du  Manuscrit  N°.  13, intitulé 
„Excerpta  ex  Adversarijs  Christian!  Hngenij",  où  Huy^ens  avait  la  coutume  d'inscrire  ses 
principales  découvertes.  À  l'exception  du  onzième  et  du  treizième,  tous  ces  théorèmes  se 
retrouvent,  généralement  dans  une  rédaction  un  peu  différente,  dans  le  Traité  tel  qu'il 
a  été  publié  par  de  Volder  et  Fullenius,  comme  l'indiquent  les  notes  suivantes.  Le  treizième 
correspond  à  un  paragraphe  de  la  partie  du  Manuscrit  (mentionné  dans  la  note  1  de  la  p.  254) 
qui  n'a  pas  été  publiée  par  les  éditeurs. 

J)  La  p.  15  du  Manuscrit  13  porte  la  date  du  26  février  1663,  et  la  p.  48  celle  du  5  mai  1673. 

3)  Voir  p.  275 ,  Prop.  V. 

4)  Voir  p.  271  ,  Prop.  III. 

5)  Voir  p.  269,  Prop.  IL 

6)  Voir  p.  267,  Prop.  I. 

7)  Voir  p.  273,  Prop.  IV. 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  II.  [?] 


6.  Si  mobilia  duo  ex  filis  fuspenfa  gyrencur  ita  ut  circulos  horizontales  descri- 
bant,  capite  altero  fili  immoto  manence,  fuerint  autem  conorum  quorum  fuper- 
ficies  fila  hoc  motu  describunt,  altitudines  squales:  tempora  quoquesqualiaerunt 
quibus  utrumque  mobile  circulum  fuum  percurrit  8). 

7.  Si  mobilia  duo,  ex  filis  fuspenfa,  gyrando  defcribant  circulos  horizonti 
parallelos,  erunt  tempora  circulationum  in  fubduplicata  rationeakitudinum  cono- 
rum, quorum  fuperficiem  fila  percurrunt  9). 

8.  Hinc  fequitur,  fi  mobile  ex  filo  fuspenfum,  cujus  akerum  caput  fixum 
manet,  defcripferit  circulos  insquales  horiz.  parallelos,  tempora  circulationum 
fore  in  fubduplicata  ratione  finiumi  angulorum  quibus  filum  ad  planum  horizontis 
inclinatur  10). 

9.  Si  in  ejusmodi  gyrauone  fuerit  angulus,  quo  filum  ad  horizontis  planum 
inclinatur,  femiredtus;  erit  tempus  circuitus  unius  ad  tempus  cafus  perpendicu- 
laris  ex  dimidia  coni,  quem  filum  dcfcribit,  akitudine,  ut  circumferentia  circuli 
ad  radium  "). 

Probatur  ex  eo  quod  hoc  cafu  debeat  mobile  habere  vim  centrifngam  fus  gra- 
vitati  squalem,  hoc  eft  squalem  illi  quam  acquireret  cadendo  ex  akitudine 
quarts  partis  diametrî  circuli  quem  deferibit,  per  prop.  1  huj. 

10.  Ex  duobus  prsccdentibusefrïcituu,  quando  mobile  ex  filo  fuspenfum  cir- 
culos omnium  minimos  deferibit  effe  tempus  unius  circuitus  ad  tempus  cafus 
perpendicularis  ex  ipfius  fili  akitudine,  ficut  circumferentia  circuli  ad  latus  qua- 
drati  fibi  inferipri.  Quod  tempus  circuitus  proinde  squale  e(l  oscillationi  minims 
ejusdem  penduli,  qua  ultro  citroque  moveretur  I2). 

11.  Ex  hoc  et  S",  demonftratur,  fi  mobile,  ita  fuspenfum  circulum  horizonti 
parallelum  deferibat,  tempus  circuitus  effe  ad  tempus  cafus  perpendicularis  ex 
akitudine  filo  sequali,  ficut  circumferentia  deferipta  radio  qui  fit  médius  proportio- 
nalis  inter  fili  longitudinem  et  altitudinem  coni  quem  gyrando  filum  deferibit,  ad 
eam  qua?  potefl:  fili  duplum  I3). 

Hinc  colligitur  tempus  circuitus  ejusmodi  fore  squale  tempori  cafus  perpendi- 
cularis ex  akitudine  filo  squali  quando  angulus  inçlinationis  fili  ad  horizontis 
planum  erit  1  gr.  54  min.  proximè  I4). 


8)  Voir  p.  285,  Prop.  VIII. 
&)  Voir  p.  287,  Prop.  X. 


I0)  Voir  p.  289,  Prop.  XI. 

")  Voir  p.  291,1a  démonstration  de  la  Prop.  XII  (début  du  deuxième  alinéa). 

,;)  Voirp.  2H9,  Prop.  XII. 

I$)  C.  à.  d.  à  une  longueur,  dont  le  carré  est  égal  au  double  du  carré  de  la  longueur  du  fil. 

'<)  Voirp.  293,  Prop.  XIV. 

40 


314  DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  II.  [?] 

1 2.  In  cavo  conoidis  parabolici ,  axim  ad  perpendiculum  habencis,  circuitus 
omnes  globuli,  circulos  horizonti  parallelos  percurrentis,  fivemagnosfiveparvos, 
aequalibus  temporibus  peraguntur  '). 

13.  Quod  fi  parabolae  latus  reftum  fuerit  19  unciarum  pedis  Rhen.  finguli 
circuitus  fingulis  fecundis  minutis  peragentur,  nempe  fi  globulus  minimus  intelli- 
gatur.  nam  cencrum  ejus  in  fuperficie  conoidis  verfari  necefle  eft.  Colligitur  ex 
io*.  et  ex  eo  quod  pendulum  longitudinis  9I  une.  oscillationem  duplicem,  vel 
etiam  circellum  minimum,  det  fingulis  fecundis,  ut  docet  experientia  *). 


')  Voir  p.  a8i,Prop.  VII. 
2)  Voir  le  §  11 ,  p.  307. 


APPENDICE  III  0 

À  L'OUVRAGE  „DE  VI  CENTRIFUGA". 

[?]• 

De  Vi   Ccntrifuga 
ex  motu  circulari,  Theoremata. 

I. 

Si  mobilia  duo  aequalia,  aequalibus  temporibus  circumferentias  inaequales  per- 
currant;  eric  vis  cencrifuga  in  majori  circumferentia,  ad  eam  quse  in  minori,  ficut 
ipfae  inter  fe  circumferentiae,  velearum  diametri  2). 

II. 

Si  duo  mobilia  aequalia,  aequali  celeritate  ferantur,  in  circumferentiis  inaequali- 
bus;  erunt  eorum  vires  centrifugse  in  ratione  contraria  diametrorum  5). 

III. 

Si  duo  mobilia  aequalia  in  circumferentiis  aequalibus  ferantur,  celeritate 
inaequali,  fed  utraque  motu  aequabili,  qualem  in  his  omnibus  intelligi  volumus; 
erit  vis  centrifuga  velocioris,  ad  vim  tardions^,  in  ratione  duplicata celeritatum4). 


')  Les  treize  théorèmes  qui  suivent  sont  ceux  que  Huygens  publia  en  1673  sans  démonstrations 
à  la  fin  de  son  „IIorologium  oscillatorium".  Il  n'est  pas  possible  de  dire  quand  il  les  rédigea. 
Tous  ces  théorèmes  se  retrouvent,  quelquefois  dans  une  rédaction  un  peu  différente,  dans 
le  Traité,  tel  qu'il  a  été  publié  par  de  Volder  et  Fullenius.  Comparez  les  notes  2  de  la  p.  a6j 
et  4  de  la  p.  281. 

')  Voir  p.  267,  Prop.  I  ;  et  p.  3 1 2 ,  Th.  4. 

3)  Voir  p.  271 ,  Prop.  III;  et  p.  312,  Th.  2. 

4)  Voir  p.  269,  Prop.  II;  et  p.  312,  Th.  3. 


3  1  6  DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  III.   ['?]. 


IV. 


Si  mobilia  duo  œqualia,  in  circumfercntiis  inaequalibus  circumlata,  vim  centri- 
fugam  îequalem  habuerint;  erit  tempus  circuitus  in  majori  circumferentia,  ad 
cempus  circuitus  in  minori ,  in  fubdupla  ratione  diametrorum  '). 


Si  mobile  in  circumferentia  circuli  feratur  ea  celeritate,  quam  acquirit  cadendo 
ex  akicudine ,  quje  fit  quarts  parti  diametri  sequalis;  habebit  vim  centrifugam  Cux 
gravitati  œqualem;  hoc  eft,  eadem  vi  funem  quo  in  centro  detinetur  intendet, 
atque  cum  ex  eo  fuspenfum  eft  3). 

VI. 


In  cava  fuperficie  conoidis  parabolici,  quod  axem  ad  perpendiculum  creclum 
habeat,  circuitus  omnes  mobilis,  circumferentias  horizonti  parallelas  percur- 
rentis,  five  parvœ  five  magnœ  fuerint,  aequalibus  temporibus  peraguntur:  qme 
tempora  fingula  asquantur  binis  oscillationibus  penduli,  cujus  longitudo  fit  dimi- 
dium  lateris  recti  parabolse  genitricis  3). 


VII. 


Si  mobilia  duo,  ex  filis  inaequalibus  fuspenfa,  gyrentur  ita  ut  circumferentias 
horizonti  parallelas  percurrant,  capite  altero  fili  immoto  manente;  fuerint  autem 
conorum,  quorum  fuperficiem  fila  hoc  motu  deferibunt,  altitudines  œquales; 
tempora  quoque  circulationum  aequalia  erunt  4). 


')  Voir  p.  273,  Prop.  IV;  et  p.  312  ,  Th.  5. 

2)  Voir  p.  275,  Prop.  V;  et  p.  312,  Th.  1. 

J)  Voir  p.  281 ,  Prop.  VII  (Proposition  ajoutée  par  les  éditeurs);  et  p.  314,  Th.  12. 

4)  Voir  p.  285 ,  Prop.  VIII  ;  et  p.  313 ,  Th.  6. 


DE  VI  CENTR1FUGA.  APPENDICE  III.  [?].  317 


VIII. 


Si  mobilia  duo,  uti  prius,  mocu  conico  gyrentur,  filis  aequalibus  vel  insequalibus 
fuspenfa;  fuerintque  conorum  altitudines  inaequales;erunt  tempora  circulationum 
in  fubduplicaca  ratione  ipfarum  akitudinum  s). 


IX. 


Si  pendulum ,  motu  conico  latum ,  circuitus  minimos  faciat  ;  eorum  finguloruni 
tempora,  ad  tempus  caius  perpendicularis  ex  dupla  penduli  altitudine,  eam 
rationem  habent,  quam  circumferentia  circuli  ad  diametrum:  ac  proinde  aequalia 
funt  tempori  duarum  oscillationum  lateralium,  ejusdem  penduli ,  minimarum  6). 


X. 


Si  mobile  in  circumferentia  feratur,  circuitusque  fingulos  abfolvat  eo  tempore 
quo  pendulum,  longitudinem  femidiametri  circumferentia;  ejus  habens ,  motu 
conico  circuicum  minimum  abfolveret,  vel  duplicem  oscillationem  minimam  late- 
ralem:  habebit  vim  cencrifugam  fuîe  gravitati  aequalem  7). 


XI. 


Penduli  cujuslibec,  motu  conico  lati ,  tempora  circuitus  sequalia  erunt  tempori 
cafus  perpendicularis ,  ex  altitudine  penduli  filo  aequali  ;  cum  angulus  inclinationis 
fili,  ad  planum  horizontis,  fuerit  partium  2.  fcrup.  54.  proxime.  Exaélevero, 
fi  anguli  difti  finus  fuerit  ad  radium,  ut  quadratum  circulo  infcriptum  ad  qua- 
dratum  à  circumferentia  ejus  8). 


5)  Voir  p.  287,  l'rop.  X;et  p.  313,  Th.  7. 

6)  Voir  p.  289,  l'rop.  XII  (Proposition  ajoutée  par  les  éditeurs);  et  p.  31  3,  Th.  10. 
r)  Voir  p.  291 ,  Prop.  XIII  (Proposition  ajoutée  par  les  éditeurs). 

8)  Voir  p.  293  ,  Prop.  XIV  (Proposition  ajoutée  par  les  éditeurs);  et  p.  313,  Th.  1 1 ,  deuxième 
alinéa. 


3  I  8  DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  III.  [?]  . 


XII. 

Si  pendilla  duo,  pondère  aequalia,  fed  inaequali  filornm  longitudine,  motu 
conico  gyrentur,  fuerintque  conorum  altitudines  sequales;  erunt  vires,  quibus 
fila  fua  intendent,  in  eadem  ratione  quse  eft  filorum  longitudinis  '). 

XIII. 

Si  pendulum  fimplex  oscillatione  laterali  maxima  agitetur,  hoc  eit,  fi 
per  totum  circuli  quadrantem  defcendit:  ubi  ad  pundhim  imum  circumferentiae 
pervenerit,  triplo  majori  vi  filum  fuum  trahet,  quam  fi  ex  illo  fimpliciter  fuspen- 
fum  foret  *). 


')  Voir  p.  295,  Prop.  XV  (Proposition  ajoutée  par  les  éditeurs).  Au  lieu  de  „longitudinis' 

lisez  plutôt  „longitudinum". 
*)  Voir  p.  295,  Prop.  XVI  (Proposition  ajoutée  par  les  éditeurs). 


APPENDICE  IV) 

À  I/OUVRAGE  „DE  VI  CENTRIFUGA". 

[1659.]  "3 

cempora  vibrationum  pendulorum  in  fubduplicata  ratione  longitudinum  3). 
tempora  circulationum  horizontalium  funt  in  fubduplicata  ratione  axium  4) 
conorunrquos  defcribunt s). 


')  Cet  Appendice  est  emprunté  à  la  p.  173  du  Manuscrit  A. 

2)  À  la  p.  158  du  Manuscrit  A  on  trouve  la  description  de  deux  expériences  sur  la  chute  des 
corps,  dans  lesquelles  Huygens  fait  usage  d'un  pendule  („ExpertUS  21  Oct.  1 659"  et 
„ExpertllS23  Oct.  1659").  À  la  p.  175  de  ce  Manuscrit  on  trouve  les  mots  „Inventum 
die  5  Oct.  1 659"  (il  s'agit  d'une  horloge  à  pendule  conique).  La  p.  176  où  une  expérience 
du  même  genre  que  celles  du  21  et  du  23  oct.  est  décrite,  porte  la  date  du  isnov.  1659. 
Notons  que  Huygens  dit  à  cette  dernière  date  avoir  déterminé  „ex  motu  conico  penduli"  le 
temps  nécessaire  pour  la  chute  d'un  corps  d'une  hauteur  déterminée  (on  trouvera  cette  expé- 
rience dans  le  Tome  suivant). 

3)  Galilée,  observateur  assidu  du  pendule,  connaissait  cette  propriété.  Dans  l'édition  des 
„Discorsi  e  Dimostrationi  Matematiche,  in  Leida,  appresso  gli  Elsevirii,  1638",  on  lit 
(p.  97):  „Sagredo:  .  .  Io  hô  ben  mille  volte  posto  cura  aile  vibrazioni  in  particolare  délie 
lampadependenti  in  alcune  chiese  da  lunghissime  corde  inauuertentemente  state  mosseda 
alcuno. .  ."p.  96  „Salviati:.  .  Circa  poi  i  descendenti  pergliarchi.  . .  mostra. .  .  l'esperienza 
passarsi  tutti  in  tempi  eguali...  Quanto  poi  alla  proporzione  de  i  tempi  délie  vibrazioni 
di  Mobili  pendenti  da  fila  di  différente  lunghezza  [lizez:  lunghezze],  sono  essi  tempi  in 
proporzione  suddupla  délie  lunghezze  délie  fila,  ô  vogliam  dire  lunghezze  [lisez:  le 
lunghezze]  esser'in  duplicata  proporzion  de  i  tempi."  Dans  l'édition  nationale  des  „Opere  di 
Galileo"  on  trouve  ces  passages  aux  p.  140  et  139  du  Vol.  VIII  (1898).  (Huygens  peut  avoir 
lu  les  dialogues  de  Galilée  dans  l'édition  de  1638  ,  ou  dans  celle  de  1656,  mentionnée  à  la 
p.  494,  note  1 ,  de  notre  Tome  I).  Peut-être  Huygens  qui  en  ce  moment  faisait  des  expériences 
où  le  pendule  jouait  un  rôle  a-t-il  observé  lui  aussi  en  ces  jours  cette  propriété  du  pendule 
ordinaire. 

4)  Leçon  alternative:  „altitudinum". 

5)  Comparez  la  Prop.  IX,  à  la  p.  287  de  ce  Tome.  Huygens  peut  avoir  vérifié  par  l'expérience 
ce  résultat  du  calcul.  Il  est  possible  aussi  qu'il  ait  observé  cette  propriété  du  pendule 
conique  (correspondant  plus  ou  moins  à  celle  du  pendule  ordinaire)  avant  d'en  pouvoirdon- 
ner  une  explication  théorique. 


APPENDICE  V  ) 

À  L'OUVRAGE  „DE  VI  CENTRIFUGA". 

[itfSP-]^ 

Vid.  fig.  pag.x  praeced.is  primam. 

(i)  SitzlBAE  =  45°. 

(2)  mobile  B  vim  cemrifugam  gravitati  fuae  aequalem  débet  habere.  ea  celeri- 
tate  débet  circumfenï  quam  habet  port  cafum  ex  dimidia  AE  vel  EB. 

(3)  tcmpus  per  AK  ad  tempus  per  BE  ut  VA  3)  ad  circumferentiam  EB. 

(4)  fed  tempus  per  BE  ad  tempus  per  K  hoc  eft  per  circulum  omnium  mini- 
mum ut  KA  ad  VA. 

(5)  tempus  per  AK  ad  tempus  per  K  ut  KA  ad  circumferentiam  EB. 

(6)  fed  tempus  per  |AK  ad  tempus  per  AK  ut  BE  vel  EA  ad  AK. 

(7)  tempus  per  |AK  ad  tempus  per  K  ut  BE  ad  circumferentiam  BE,  hoc  eft, 
ut  radius  ad  circumferentiam. 

(8)  Itaque  tempus  minimae  gyrationis  penduli  AK  aequale  eft  minimae  ejusdem 
oscillationi  4). 


')  Cet  Appendice  est  emprunté  au  Manuscrit  A,  p.  177.  Le  feuillet  sur  lequel  se  trouvait  la 
figure  fait  défaut,  ainsi  que  les  quatre  feuillets  précédents. 

2)  La  p.  176  porte  la  date  du  15  nov.  1659,  et  la  p.  188  celle  du  15  déc.  1659. 

3)  Voir  (au  quatrième  alinéa  de  la  p.  322)  la  note  qui  suit. 

4)  La  Proposition  (8)  correspond  à  la  Prop.  XII  du  Traité  (p.  289)  où  il  est  dit:  „Si  pendulum 
motu  conico  latum  circuitus  minimos  faciat,  eorum  singulorum  tempora. . .  squalia  sunt 
tempori  duarum  oscillationum  lateralium  ejusdem  penduli  minimarum".  Dans  (8)  il  faut 
donc  entendre  par  „minima  oscillatio"  le  temps  d'une  petite  oscillation  double. 

La  Prop.  XII  du  Traité,  comme  nous  l'avons  dit  aux  pp.  281  note  4  et  317  note  6,  a  été 


DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  V.  [1659].  321 


empruntée  par  les  éditeurs  à  r„Horologium  oscillatorium";  ce  sont  eux  qui  y  ont  ajouté 
une  démonstration. 

Or,  le  texte  de  la  Prop.  (8)  du  présent  Appendice  ressemble  davantage  à  celui  du  Th.  10 
du  Manuscrit  N°.  13  (p.  313):  „tempus  circuitus  (c.  à.  d.  le  temps  de  révolution  dans  des 
„circuli  omnium  minimi")  proinde  squale  est  oscillationi  minima?  ejusdem  penduli,qua 
ultro  citroque  moveretur":  ici  aussi  le  temps  d'une  oscillation  double  est  désigné  par  l'ex- 
pression peu  exacte:  „oscillatio  minima".  11  est  peut-être  permis  d'en  conclure  que  les  pro- 
positions du  Manuscrit  N°.  13  ont  été  rédigées  plus  tôt  que  les  propositions  de  l'„IIoro- 
logium  oscillatorium". 

Le  présent  Appendice  oui  contient  la  démonstration  de  la  Proposition  (8)  —  les  chif- 
fres (  1  ) .  .  . .  (8)  y  ont  été  ajoutés  par  nous  —  fut  sans  doute  précédé  par  d'autres  démon- 
strations Comparez  p.  325  note  6.  Il  est  possible  que  les  feuillets  qui  font  défaut  (les  p.  177 
et  1-8  contiennent  encore  d'autres  calculs  et  peuvent  avoir  été  laissées  dans  le  livre  pour 
cette  raison)  furent  enlevés  par  de  Volder  et  Fullenius ,  et  qu'ils  s'en  sont  servi  pour  rédiger 
leurs  démonstrations  des  Prop.  VII,  XII,  XIII,  XIV  et  XV  du  Traité. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  texte  du  présent  Appendice  et  la  démonstration  de  la  Prop.  XII 
(p.  289—291)  ont  entre  eux  une  forte  ressemblance. 

La  Fig.  20  (p.  293)  qui  accompagne  la  démonstration  des  éditeurs  sert  aussi  à  celle  des  pro- 
positions suivantes;  sinon,  elle  aurait  dû  avoir  la  forme  de  la  Fig.  1  de  la  présente  note  qui 
correspond  au  texte  de  Huygens.  Les  points  C  et  D  de  la  Fig,  20  correspondent  à  nos  points 

15  et  E.  Le  point  le  plus  bas  doit  être  désigné  ici  par  la  lettre  K 
[Fig.  1.]  comme  dans  la  Fig.  19  (p.  289J. 

A  Si  nous  appelons  r  le  rayon  BE  et  /  la  longueur  du  fil  AK, 

l'équation  (6)  nous  apprend  que 

donc  /  =  ;•  j/2,  conformément  à  la  Fig.  1. 

L'équation  (5) ,  savoir      \/  —  :  in  \/  —  =  /:  inr ,  est 

S  s 

satisfaite:   l'expression    „tempus  per  K"  est  expliquée  dans 

l'équarion  (4)  et  l'expression  „circumferentia  EB"  désigne  la  circonférence  dont  EB  est 

le  rayon. 

L'équation  (7)  est  également  satisfaite.  Pour  pouvoir  conclure  de  l'équation  (7)  à  l'équa- 
tion (8)  il  faut  supposer  connue  l'équation  : 

(9)  tempus  per  JAK  ad  tempus  minima,*  oscillationis  (oscillation  double)  ut  radius  ad 
circumferentiam, 

qui  peut  aussi  s'écrire: 

(9')  i-  tempus  minima:  oscillationis  (£  oscillation  simple)  ad  tempus  per  £AK  =  semicir- 
cumferentia  ad  diametrum. 

Sous  cette  forme  elle  correspond  à  la  Prop.  XXV  de  la  Pars  Secunda  de  l'„Ilorologium 
Oscillatorium",  où  il  est  dit  à  propos  de  l'oscillation  cycloïdale: 

„tempora  descensus ...  ad  punctum  imum  verticis . .  .  sunt  inter  se  œqualia ,  habentque  ad 
tempus  casus  perpendictilaris  per  totum  nxcm  cycloïdis  eam  rationem,  quam  semicircum- 
ferentia  circuli  ad  diametrum".  Kn  eiïet,  l'axe  de  la  cycloïde  est  égal  à  la  moitié  du  rayon 

4» 


322  DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  V.  [1659]. 


de  courbure  au  point  le  plus  bas.  Nous  savons  d'ailleurs  par  une  observation  de  Huygens 
à  la  p.  1 88  du  Manuscrit  A  que  la  Prop.  XXV  de  la  Pars  Secunda  de  l'„Horologium  Oscilla- 
torium"  lui  était  connue  avant  le  15  décembre  1659. 


L'équation  (4)  peut  s'écrire    \V  —  :  2n\/  —  =  /  :  VA 

©  o 

et  l'équation  (3)  V/  —  :  \y   —  =  VA  :  inr. 


g 
De  chacune  de  ces  équations  l'on  tire 

VA=27rrt^27 


La  longueur  VA ,  égale  à  celle  d'une  circonférence  de  rayon  l/AE  X  AK ,  était  probable- 
mentreprésentéedansla  figure  de  Huygens  par  une  droite  auxiliaire  en  dehors  de  la  Figure  1, 
ou  plutôt  par  une  droite  ayant  une  de  ses  extrémités  au  centre  A. 

Considérons  maintenant  les  équations  (2).  .  (8)  dans  l'ordre  du  texte. 

L'équation  (2)  correspond  à  la  Prop.  V  (p.  275)  du  Traité,  ou  bien  au  Th.  1  du 
Manuscrit  N°.  13  (p.  312).  Les  éditeurs  (p.  289 — 291)  commencent  également  leur 
démonstration  de  la  Prop.  XII  en  partant  de  la  Prop.  V. 

L'équation  (3)  peut  s'écrire: 

tempus  per  AK  ad  tempus  per  BE  ut  i^T  adi 
ou  bien  :  tempus  per  |BE  :  tempus  per  JAK  =  1  :  f  2. 

Elle  correspond  donc  à  la  phrase  suivante  des  éditeurs:  „Est  autem  DC  ad  CA  [Fig  20]  ut 
1  ad  j/2 ,  adeoque  tempus  casus  perpendicularis  ex  dimidia  DC  ad  tempus  casus  perpendicu- 
laris  ex  dimidia  CA ,  quse  tempora  sunt  in  subduplicata  ratione  DC  ad  CA,erit  in  ratione 
1  ad  I/I/2." 

L'équation  (4)  peut  s'écrire,  en  divisant  le  premier  et  le  troisième  terme  par  ]/i  : 

tempus  per  |  BE  :  tempus  per  K  =  r  :  inr  rj/jT 

Sous  cette  forme  elle  correspond  à  la  phrase  suivante  des  éditeurs  (p.  291):  „tempus 
ergo  casus  perpendicularis  ex  dimidia  DC,  est  ad  tempus  circuitus  minimi,  ut  radius  ad 
circumferentiam  ductam  in  i/j/2." 

L'équation  (5^,  qui  se  déduit  des  équations  (3")  et  (4"),  peut  s'écrire,  en  multipliant 
deux  termes  par  j/2  : 

tempus  per  K  :  tempus  per  2AK  =  inr  :  nr 
ou  bien:  tempus  per  K  :  tempus  per  2AK  =  inr^  2  :  ir'fr'i. 

Elle  correspond  donc  à  la  phrase  suivante  des  éditeurs:  „tempus  igitur  circuitus  minimi 
penduli  AC  ad  tempus  casus  perpendicularis  ex  dupla  penduli  altitudine ,  ut  circumferentia 
ducta  in  \/\/i  ad  duplum  radii  ductum  in  i/J/2,  sive  nt  circumferentia  ad  diametrum." 

L'équation  (7),  qui  se  déduit  de  l'équation  (5)  au  moyen  de  l'équation  évidente  (6),  est 
à  peu  près  identique  à  l'équation  (5). 

Enfin  les  éditeurs  supposent  connue  la  Prop.  XXV  delà  Pars  Secunda  de  l'„IIorologium 
Oscillatorium"  (voir  p.  291  note  2  et  p.  282  note  3)  et  concluent  de  la  même  manière  que 
Huygens  à  l'égalité  du  temps  de  révolution  suivant  une  très  petite  circonférence  d'une  part 
et  du  temps  d'une  très  petite  oscillation  double  d'autre  part. 


APPENDICE  VI  ') 

À  L'OUVRAGE  „DE  VI  CENTR1FUGA". 

[Première  Partie]  ») 

[1666.]  3) 

103005000  pedes  hora  1  tranfeundi  motu  aequabili 4)  celeritate  oo  £diam. 
terrae  5). 

1 5  gr.  tranfeunt  hora  1 . 
15  mille  germ.  in  gr.  1 

75 
«S 

225  mille  germ.  tranfit  mobile  hora  1 ,  cum  in  terra  et  fub  squatore  fitum 


1  )  Cet  Appendice  est  emprunté  au  Manuscrit  C ,  p.  89  et  90. 
3)  Manuscrit  C,  p.  89. 

3)  La  p.  79  porte  la  date  du  20  nov.  1665 ,  et  la  p.  92  est  datée  ,,à  Paris  1 666". 

4)  Comme  la  suite  le  fait  voir,  Huygens  se  propose  de  calculer  la  vitesse  de  rotation  que  la  terre 
devrait  avoir  pour  qu'un  mobile  placé  sur  l'équateur  éprouvât  une  force  centrifuge  égale  à 
sa  gravité.  Suivant  la  Prop.  V  du  Traité  (p.  275) ,  il  faut  à  cet  effet  calculer  la  vitesse  qu'un 
mobile  d'abord  en  repos  acquiert  en  parcourant  d'un  mouvement  uniformément  accéléré, 

avec  l'accélération  g,  une  distance  égale  à  -  du  diamètre  de  la  terre.  En  prenant  le  pied 

4 
rhénan  pour  unité  de  longueur  et  l'heure  pour  unité  de  temps ,  il  trouve  par  un  calcul  que 
nous  supprimons,  et  qui  revient  à  calculer  l/gR,  R  étant  le  rayon  de  la  terre, la  vitesse 
103005000.  Ce  nombre  est  beaucoup  trop  grand;  comme  Huygens  n'avait  apparemment 
pas  sous  la  main  la  mesure  de  Snellius  (p.  304  de  ce  Tome),  il  prend  pour  le  diamètre  de  la 

terre  une  valeur  plus  de  50%  trop  grande  (voir  p.  324,  note  1).  Pour  -g-il  prend  la  valeur 

1 3.4.1  pieds    II  est  vrai  que  plus  tard  il  indique  sur  la  même  feuille  la  vraie  valeur  de 

— S  (  15-7  —  )  et  la  mesure  de  Snellius ,  mais  sans  corriger  le  calcul.  Voir  à  ce  sujet  la  note  4 

de  la  p.  326. 
s)  Huygens  veut  dire  que  le  nombre  103005000  représente  la  vitesse  d'un  mobile  ayant  par- 
couru d'un  mouvement  accéléré  (accélération  g)  —  du  diamètre  de  la  terre. 

4 


324  DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  VI.  [1666]. 


eft.  36000  pedes  in  mill.  germ.  i  ').  .  .  8100000  pedes  quos  conficit  mobile  fub 
aequatore  hora  1 . 

Celeritas  ergo  quae  efficerec  vim  centrifugam  aequalem  gravitati  cfl  ad  celeri- 
tatem  qua  mobile  fub  aequatore  fertur  ut  1030  ad  81  fere. 

Sed  vires  cencrifugaî  mobilium  in  aequalibus  circulis  circumlatorum  funt  inter 
Ce  ut  celeritatum  quadrata.  ergo 

1 060900  :  656 1  fcre  ut  1 65  *)  ad  1 . 

Ergo  fub  aequatore  decedit  gravibus  amplius  quam  —r—  *)  fua:  gravitatis,  hoc 
elt  leviora  illic  funt  quam  fub  polo  parte  fui  ponderis  —7-  3). 
Quantum  in  latitudine  45  gr.  ?  fit  circiter *). 

I  I 

7:5  — T65  •  245' 

I  I 

7:5  = 


245     3+3 


')  Ici  aussi  Huygens  annote  plus  tard:  „verius  22800".  C'est  cette  erreur  dans  la  longueur 
du  mille  germanique  (p.  88  du  Manuscrit  :  ,,36000  ped.  mill.  germ.  ut  puto")  qui  con- 
duisit Huygens  à  une  valeur  excessive  pour  le  diamètre  de  la  terre;  voir  la  note  4  de  la  p.  323. 

2)  Plutôt  162. 

J)  Cette  fraction  fut  corrigée  en  —?-.  Une  valeur  beaucoup  meilleure  (~zr  )  ava't  ^c;ïa  ^tc 

trouvée  par  Huygens  en  1659  (p.  304). 
4)  Pour  trouver  ce  nombre,  il  faut  multiplier  la  fraction  —=-  deux  fois  de  suite  par  —  y/~î  ou-, 

une  fois  parce  que  le  rayon  de  la  circonférence  décrite  est  —  de  celui  de  Téquateur,  et  une 

fois  parce  que  la  direction  de  la  force  centrifuge  fait  un  angle  de  1350  avec  celle  de  la 
gravité. 

Dans  l'équation  7  :  5  =  —^-  :  — il  y  a  une  erreur  de  calcul.  On  trouverait  —  silafrac- 
165     245    J  245 

tion  précédente  était — . 
«75 


DE  VI  CEN  riUFUGA.  APPENDICE  VI.  [  I  666].  325 


[Deuxième  Partie]  5). 
[1666.] 

alio  modo  idem  quod  pagina  priorc. 

9£  poil,  cil  inventus  radius  circuli  in  lib.  A  ,  in  cnius  circumierentia  currentc 
gravi  eamque  tranfeunte  tcmpore  i",  vis  ejus  centrifuga  gravitati  aequaliscft  ô). 
lin.  1 1 4  7)  61 848X  linea;  quas  côntinet  |  diam.  terra; 8). 

36000  30  .r  pedum  num.  in  mill.  germ. 9). 
371088000 
185544 


2226528000  linea;  |  diam.  terr. 
debebam  pofuiiïe  linea;  §  diam.  terra;  fed  corrigitur  infra  multipl.0  per  2. 

I953°947  IO) 
2 


39061894  ») 
toties  pondus  gravis  sequaret  vis  centrifuga  fub  aequ.fi  1  fec.  terra  revolveretur. 


5)  Manuscrit  C,  p.  90. 

6)  Consultez  la  p.  281  de  ce  Tome.  On  ne  trouve  plus  dans  le  Manuscrit  A  le  calcul  en  ques- 
tion ;  comparez  à  ce  sujet  l'Appendice  V  ,  note  4,  p.  320,  quatrième  alinéa  de  cette  note. 

7)  9^  pouces  =  9-  X  12  =  1 14ligr.es. 

3)  Huygens  prend  ici  pour  le  rayon  de  la  terre  15  X  360  X  —  =  859  mill.  germ.   Si  l'on 

44 
appelle  x  le  nombre  de  pieds  rhénans  contenus  dans  un  mille  germanique,  le  demi-rayon  de 

la  terre  devient  -  X  144  X  859*=  61848.x  lignes  rhénanes. 

9)  Nombre  trop  grand;  comparez  la  note  1  et  la  note  1 1  qui  suit. 
I0)  C'est  le  quotient  de  2226528000  par  1 1  4. 
")  Le  nombre  39061894  (beaucoup  trop  grand)  résulte  donc  de  la  division  de  la  longueur  du 

rayon  terrestre,  exprimée  en  pouces,  par  9—.  Voir  pour  la  correction  de  ce  nombre  la  p.  3 26, 

i;otc  4. 


326  dr  vi  centrifuga.  appendice  vi.  [?] 

Troisième  Partie]  '). 

[?]  ') 

28500  perticae  in  gradu  uno  amb.  terra;  Snellio  3). 
12 


342000  pedes 
divid.  per  15 


22800  pedes  in  mill.  germ.  Ergo  projectionis  vis  minor 
aliquanto  erit  quam  calculo  praecedenti  inventa  eft  4). 


')  Manuscrit  C,  p.  90.      2)  Les  lignes  qui  suivent  ont  été  ajoutées  plus  tard  (encre  différente). 

J)  „Eratosthenes  Batavus" ,  1617,  Lib.  II,  Cap.  XII. 

4)  Pour  corriger  le  nombre  39061894  trouvé  plus  haut  (voir  p.  325)  il  faut  donc  le  multiplier 

par— 7 ,  ce  qui  donne  24739200.  La  force  centrifuge  à  l'équateur  serait  donc  égale  à 

24739200  fois  la  pesanteur  si  la  terre  tournait  en  une  seconde. 

En  divisant  ce  nombre  par  (24  X  3600)2,  on  trouve  que  la  force  centrifuge  à  l'équateur 

est  égale  à  —  fois  la  pesanteur.  Cette  fraction  est  plus  petite  que  la  fraction  —s-  obtenue  en 
1659  (p.  304)  parce  qu'à  la  p.  281  la  valeur  de  -g  est  correcte  (15  pieds  7— pouces),  tandis 

qu'à  l'endroit  considéré  à  la  p.  304  Huygens  avait  pris-  g=  13  pieds  8  pouces.  (Voir  la  notes 

de  la  p.  305). 

Dans  ce  calcul  nous  avons  pris  avec  Huygens  le  rayon  terrestre  égal  à  859  X  22800  = 
=  19585200  pieds  rhénans.  A  la  p.  304  de  ce  Tome  Huygens  avait  pris  avec  Snellius,  qui 
se  sert  d'une  valeur  plus  exacte  du  nombre  n,  le  rayon  terrestre  =  19595 160  pieds.  À  la 
p.  91  du  Manuscrite  Huygens  écrit:  ,,3264500  perticœ  in  diam.  terras."  Le  rayon 
terrestre  serait  alors  de  19587000  pieds.  En  ce  cas  la  force  centrifuge  à  l'équateur  serait  égale 
à  24741474  fois  la  pesanteur  si  la  terre  tournait  en  une  seconde.  La  fraction  qu'il  s'agit  de 

calculer  devient  de  nouveau  — .  On  trouve  la  même  valeur  en  corrigeant  le  calcul  de 

302 

la  première  Partie  de  cet  Appendice. 

Plus  tard,  dans  le  „Discours  de  la  Cause  de  la  Pesanteur"  de  1690  Huygens  prend  avec 

Picard  le  rayon  de  la  terre  =  1 961 5800  pieds  parisiens  =  — -■  X  19615800=  20321404 
pieds  rhénans.  Il  trouve  alors  (en  appliquant  cette  fois  la  Prop.  XIII ,  p.  291  de  ce  Tome) 
pour  la  fraction  considérée  — j  ou  -_—  à  peu  près.  D'après  les  méthodes  du  présent  Appen- 
dice on  trouve,  pour  cette  valeur  du  rayon  terrestre,  la  fraction  — ;  mais  en  prenant  plus 
exactement  (comme  Huygens  le  fait  aussi  dans  le  Discours  nommé)  la  durée  de  la  rotation  de 
la  terre  =  23  h.  56  m.,  on  trouve  précisément  — =— . 


APPENDICE  VII '). 


À  L'OUVRAGE  „DE  VI  CENTRIFUGA' 


[1668.]  ') 


1  *>  /4««t. 


Pour  mettre  deflus  une 
Jê/lysr  roue  de  3  pieds  de  diam. 
"       et  pertice3)  de   \i  pou- 
ces,  percée   au    centre, 
pour  les  expériences  de 
la  force  centrifuge  «) 


')  Cet  Appendice  est  emprunté  au  Manuscrit  C,  p.  21 1. 

*)  La  p.  209  porte  la  date  du  21  juillet  1668  et  la  p.  231  celle  du  25  février  1668. 

:>)  Ce  mot  peu  français  Cil  nous  a  été  impossible  de  le  lire  autrement)  indique  la  „pertica"  ou 

perche  de  1 2  pouces  qu'on  voit  dans  la  figure  et  qui  supporte  l'appareil. 
*)  Nous  ignorons  si  l'instrument  esquissé  par  Huygens ,  dont  les  dimensions  sont  indiquéesdans 

la  figure  (on  lit  en  outre  dans  cette  figure  à  gauche,, quart  de  cercle"etàdroite„quarrés 


328  DE  VI  CENTRIFUGA.  APPENDICE  VII.  1668. 


de  7  lignes")  a  jamais  été  construit.  Ce  qui  est  certain  c'est  que  Huygensa  fait  des  ex 
périences  de  ce  genre.  En  effet  nous  lisons  dans  son  „Discours  de  la  Cause  de  la  Pesanteur" 
de  i6ooàla  p.  130:  Il  [Descartes]  a  considéré,  comme  moy,  l'effort  que  font  les 
corps,  qui  tournent  circulairement,  à  s'éloigner  du  centre;  dont  l'expérience 
ne  nous  permet  pas  de  douter.  Car  en  tournant  une  pierre  dans  une  fronde,  l'on 
sent  qu'elle  nous  tire  la  main,  &  cela  d'autant  plus  fort  que  l'on  tourne  plus 
viste:  jusques-là  mcsme  que  la  corde  peut  venir  à  se  casser.  J'ay  fait  voir  cy 
devant  cette  mesme  propriété  du  mouvement  circulaire,  en  attachant  des 
corps  pesants  sur  une  table  ronde,  percée  au  centre,  &  qui  tournoie  sur  un 
pivot;  &  j'ay  trouvé  la  détermination  de  fa  force,  &  plufieurs  Théorèmes 
qui  la  concernent:  que  l'on  peut  voir  à  la  fin  du  livre  que  j'ay  escrit  du  Mouve- 
ment des  Pendules".  (Comparez  pour  cette  dernière  phrase,  l'Appendice  III  qui  précède). 
Les  expériences  avec  la  table  ronde  ont  été  faites  à  Paris  en  1667  :  Iluygens  en  fait  mention 
dans  sa  lettre  du  2  déc.  1667  à  son  frère  Constantyn  (T.  VI,  p.  164). 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE 
DYNAMIQUE  DE   1659  À   1666. 


wm^mMmmmmÉÊIËSÊA 


^re^T<k  v-7  ïïf^iffps.  *w  WPW&  îVit™F<M  ÏMw?W  WEtt$M\ 


Avertiffement. 


Toutes  les  Pièces  que  nous  avons  réunies  fous  le  nom  de  „Travaux  divers  de 
Statique  et  de  Dynamique  de  1659  à  1666"  font  inédites,  à  l'exception  de  la  Pre- 
mière Pièce  de  la  Statique.  Elles  font  empruntées  en  majeure  partie  au  Manufcrit 
B,  quelques-unes  cependant  aux  Manufcrits  A  et  C  (voir  fur  les  Manu fcrits 
A,  B,  etc.  la  p.  4  du  T.  XV)  et  à  quelques  feuilles  féparées  qui  fe  trouvent 
dans  le  portefeuille  „Chart3e  Mechanicae". 

Statique. 

Les  Manufcrits  de  Huygens,  datant  de  1659  et  des  années  fuivantes  jusqu'à 
fon  départ  pour  Paris  en  1666,  ne  contiennent  que  quelques  rares  pages  confa- 
crées  à  la  Statique:  fes  confidérations  fe  bornent  à  la  folution  des  problèmes 
di faites  dans  les  trois  Pièces  qui  fuivent  (p.  379 — 383). 

La  Première  de  ces  Pièces,  datant  de  1659,  a  déjà  paru  dans  le  T.  II 
(p.  394 — 395).  H  y  eft  queftion  de  l'équilibre  de  poids  fuspendus  à  des  cordes. 
Comme  les  figures  l'indiquent,  Huygens  calcule  les  pofitions  d'équilibre  en  par- 
tant du  principe  que  pour  un  très  petit  déplacement  compatible  avec  les  liaifons 
le  centre  de  gravité  des  poids  doit  refter  à  la  même  hauteur.  En  d'autres  termes 
(puisque  dans  les  casconfidérés  l'équilibre  ne  peut  être  inftable  ou  indifférent)  il 
admet  que  dans  la  pofition  d'équilibre  le  centre  de  gravité  de  l'enfemble  des  poids 


332 


AVERTISSEMENT. 


confidérés  fe  trouve  aufll  bas  que  poflible.  C'eft  là  pour  lui  un  Axiome  qu'il  avait 
déjà  formulé  en  1646  en  confidérant  le  cas  particulier  de  la  chaînette:  „Duae  vel 
plurcs  gravitâtes.  ..  alligatœ  chordae.  .  .  non  poiïunt  nifi  unico  fitu  quiescere: 
idque  tali  ut  centrum  gravitatis  earum. .  .  quantum  potell  defcendat  et  piano 
rerrae  [plan  fuppofé  perpendiculaire  à  la  direction  de  toutes  les  lignes  droites 
fuivant  lesquelles  les  points  matériels  tendent  à  defcendre]  admoveatur"  (Chr. 
Huygens  à  Merfenne,  T.  I ,  p.  40;  comparez  la  démonftration  de  la  Prop.  2  à  la 
p.  44  du  T.  I).  Lorsqu'il  écrivit  en  1650  fon  Traité  „De  iis  qua;  liquido  fuper- 
natant",  il  partit  du  même  principe,  d'après  lequel  le  centre  de  gravité  du  fyftème 
des  corps  confidérés,  folides  ou  liquides,  fe  place  toujours  auffi  basque  polfible 
(voir  le  premier  alinéa  de  la  p.  84  du  T.  XI)  ')■ 

Dans  la  Deuxième  Pièce,  datant  également  de  1659,  Huygens  confidère  un 
cas  d'équilibre  indifférent,  celui  de  deux  poids  D  et  E  [Fig.  3 ,  p.  380]  reliés  entre 
eux  par  une  corde  et  inverfement  proportionnels  aux  côtés  AB  et  AC  du  triangle 
à  bafe  horizontale  AC:  il  démontre  géométriquement  qu'il  y  a  équilibre  parce 
que,  lorsqu'un  des  poids  monte,  de  forte  que  l'autre  descend,  le  centre  de  gravité 


' )  Comparez  la  note  1  de  la  p.  56  du  présent  Tome.  On  trouve  dans  le  Traité  „de  Motu  Gravium 
naturaliter  descendentium  et  projectorum",  faisant  partie  des  „Opera  geometrica"de  E.  Tor- 
ricelli,  publiés  à  Florence  en  1644,  le  principe  suivant  (p.  99"):  „Pra?mittimus.  Duo  gravia 
simili  coniuncta  ex  se  moueri  non  posse,  nisi  centrum  commune  grauitatis  ipsorum  descen- 
dat". ..  „Quando  vero  [graue  unum  ex  duobus  compositum]  ita  constitutum  fuerit  ut  nullo 
modo  commune  ipsius  centrum  grauitatis  descendere  possit,  graue  penitus  in  sua  positione 
quiescet".  Ce  queTorricelli  dit  ici  pour  le  cas  de  deux  corps,  Huygens  le  dit  pour  un  nombre 
de  corps  quelconque.  Rien  ne  prouve  d'ailleurs  que  Huygens  connaissait  l'ouvrage  de  Torri- 
celli  déjà  en  1646.  Dans  la  Correspondance  on  rencontre  le  nom  de  Torricelli  pour  la  première 
fois  à  la  p.  52  du  T.  I  (lettre  de  Mersenne  à  Huygens  du  8  janvier  1 647). 

D'autres  auteurs  avant  Torricelli  avaient  formulé  ce  principe  plus  vaguement  (voir  P. 
Duhem,  „Les  Origines  de  la  Statique",  Paris,  A.  Hermann,  1905 — 1906);  le  Père  Mersenne 
p.  e.  écrit:  „Centrum  grauitatis  cuiuscunque  corporis  nunquam  ascendit  naturaliter,  sed 
tantum  violenter,  alioqui  média,  vel  plusquam  média  pars  grauitatis  ascenderet,  quod  fieri 
nequit;  nec  enim  vnquam  vna  pars  ascendit,  nisi  descendens  pramaleat  ;  sicut  nec  in  bilance 
vna  pars  aliam  attollere  potest,  nisi  grauior  fuerit" („UniversœGeometria?  M ixtœqueMathe - 
matica.'  Synopsis",  publiée  pour  la  première  fois  en  1626;  le  passage  cité  se  trouve  à  la  p. 436, 
„l)e  Centro  Gravitatis  Solidoruiii  XV",  de  l'édition  de  1644,  à  Paris,  chez  A.  Bertier).  Huy- 
gens lisait  Mersenne  en  novembre  1646  (voir  la  p.  34  du  T.  I).  La„Synopsis"se  trouve  dans  le 
volume  des  „Cogitata  Physico-mathematica"  de  1 644  dont  Huygens  fait  mention  à  cet  endroit. 


AVERTISSEMENT.  333 


relie  toujours  à  la  même  hauteur.  C'efr.  une  preuve  plus  directe  que  la  célèbre 
démonftration  de  Stevin  dans  Tes  „Beghinfelen  der  Weeghconft"  de  1586  a), 
d'après  laquelle  il  doit  y  avoir  équilibre  dans  le  cas  confidéré  parce  que  finon  il 
fe  produirait  un  mouvement  perpétuel ,  ce  qui  fuivant  Stevin  eft  inadmifllble  3). 
Huygens  connaiffait  les  Travaux  de  Stevin  depuis  fa  jeuneffe:  Stampioen  de 
Jonge  lui  en  recommande  la  lecture  déjà  en  1645;  vo'r  'a  P-  7  ^u  T.  ^ 4)- 

La  Troifième  Pièce  (p.  381)  ,  de  1662  ,  qui  traite  de  la  rupture  d'une  poutre 
linéaire  homogène  Contenue  en  deux  points  eft  la  plus  remarquable  5).  Huygens 
étend  hardiment  le  principe  d'après  lequel  le  centre  de  gravité  defcend  autant 
que  poffible,  au  cas  où  la  poutre  confidérée  fe  brife.  11  affirme  (p.  383)  qu'en  cas 
de  fracture  la  poutre  homogène  doit  fe  rompre  à  l'endroit  où,  l'angle  de  rupture 
étant  fuppofé  confiant ,  la  grandeur  que  nous  appelons  travail  de  la  pefanteur  et 
qu'il  défigne  par  „defcenfus  gravitatis"  atteint  un  maximum.  Il  faut  fe  repré- 
senter les  deux  parties  de  la  poutre  comme  cohérant  encore  après  la  rupture  et 
formant  entre  elles  un  angle  dont  la  différence  infiniment  petite  avec  l'angle 
primitif  de  1 8o°  conftitue  l'„angle  de  rupture". 

Le  lecteur  du  vingtième  fiècle,  qu'il  foit  partifan  ou  adverfaire  de  l'idée  de 
mettre  en  avant  dans  la  Statique  des  principes  relatifs  au  centre  de  gravité, 
admettra  fans  le  moindre  doute  la  vérité  matérielle  du  principe  d'équilibre 
de  Torricelli  et  de  Huygens  (voir  la  note  1),  mais  il  n'admettra  pas  fans 
examen  ,  croyons-nous,  l'exactitude  du  principe  énoncé  par  Huygens  dans  le  cas 
de  la  rupture  de  la  poutre  linéaire  homogène.  Même  fi  le  lecteur  accorde  que  la 
pefanteur  tend  à  accomplir  un  travail  maximum  et  que,  pour  amener  la  rupture  de 
la  poutre  confidérée,  il  faut,'où  que  cette  rupture  feproduife,  une  même  déforma- 
tion préalable  (caractérifée  par  l'angle  de  rupture)  qu'on  peut  confidérer  comme 
infiniment  petite,  il  n'ofera  pas,  nous  femble-t-il,  en  tirer  laconclufionquelarup- 


;)  Voir  la  note  1 2  de  la  p.  7  du  T.  I. 

s)  „Ce  mouvement  n'auroit  aucune  fin ,  ce  qui  est  absurde"  (traduction  de  Girard ,  à  la  p.  448 
des  „Oeuvres  mathématiques  de  Simon  Stevin,  augmentées  par  Albert  Girard",  Leyde,  Else- 
vier, 1634). 

4)  Voir  aussi ,  à  la  p.  570  du  T.  II ,  la  lettre  de  Huygens  à  Mersenne  du  1 2  juillet  1648. 

5)  C'est  peut-être  à  la  suite  de  ses  réflexions  sur  une  question  traitée  par  Blondel  (voir  sur  lui  la 
p.  287  du  T.  I)  que  Huygens  écrivit  cette  Pièce  (voir  ses  lettres  à  son  frère  Lodewijk  du  10 
août  1662  à  la  p.  194  et  du  17  août  1662  à  la  p.  198  du  T.  IV). 


334 


AVERTISSEMENT. 


ture  doit  fe  produire  au  point  indiqué  par  Huygens.  Nous  démontrerons  donc  que 
l'intuition  de  Huygens  ne  le  trompe  pas. 

Confïdérons  d'abord  le  cas  plus  général  d'une  poutre  linéaire  quelconque 
AB  [Fig.  i]  ,  foutenue  en  deux  points  S,  et  S2  arbitrairement  choifisde  part  et 
d'autre  du  centre  de  gravité  de  la  poutre. 


[Fig.i.] 


-£ 


*£ 


& 


A*" 


3 


* 


A 


Soit  S,Sa  =  #.  Appelons  R  le  point  de  rupture  et  défignons  par  Z,  et  Z„ 
refpectivement  les  centres  de  gravité  des  parties  AR  et  RB  de  la  poutre, pefant/», 
et  />2  refpeétivement.  Les  fupports  exercent  fur  la  poutre  les  forces  verticales  P, 
et  P„,  dont  la  fomme  efl:  évidemment  égale  à/>,  +  A- 

On  aura ,  en  défignant  S, Z,  par  zl  et  S^^  par  z2  et  en  prenant ,  avant  la  rup- 
ture ,  les  moments  par  rapport  aux  points  S2  et  S,, 

Le  „momentum  rupturae"  au  point  R,  fitué  à  une  diftance  x  du  point  S,,  eft  donc 
M  =  P,  x-pt  (x  -  O  =  ^~/)2lA  +  ^pv 

[Fig.  2.]  L'angle  de  rup- 

n  ^^^^^^.  ture  étant  y  [Fig. 

•*"  ■^^^^^^  a]  et  les  angles 

d'inclinaifon  des 
deux    parties  de 
la  poutre  étant  a.  et  /3  refpectivement,  on  a  xoc  =  Ça — x~)  /3  et  a  +  /3  =  -y,  par 

conféquent  ce  z= y  et  /3  =  -y. 


AVERTISSEMENT. 


335 


Le  travail  correfpondant  de  la  pefanteur  eft  donc 

dA=pt*zt  +  />a/3za  =  ((*  ~X>,/>.  +  ^0* 

ce  qui  fe  réduit ,  vu  la  valeur  obtenue  pour  le  moment  M,  à 

dA  =  My  ■)■ 

Puisque  l'angle  y  eft  coudant  par  hypothèfe,  le  travail  dA  eft  maximum 
lorsque  le  moment  de  rupture  M  atteint  un  maximum.  Or,  fi  la  poutre  eft 
homogène,  tout-le-monde  accordera  qu'elle  doit  febrifer  à  l'endroit  où  le  moment 
de  rupture  ell  le  plus  grand.  Elle  fe  brifera  donc  là  où  le  travail  de  la  pefanteur 
confidéré  par  Huygens  eft  le  plus  grand.  C.  Q.  F.  D.  2). 

dA 
Il  réfulte  de  la  formule  dA  =  My  ouM  =  —  que  dans  le  cas  de  la  Fig.  6 

Cp.  38a)  le  moment  de  rupture  au  point  K  eft  la  moitié  du  moment  de  rupture  au 


')  Dans  la  note  7  de  la  p.  383  nous  obtenons  le  même  résultat  pour  un  cas  particulier. 

La  formule  dA  =  My  reste  valable,  comme  on  peut  s'en  convaincre,  lorsque  les  points  Z, 
et  Za ,  ou  l'un  d'eux ,  ne  sont  pas  situés  entre  les  points  S,  et  S2.  On  peut  p.  e.  considérer  le 
cas  où ,  Z,  étant  situé  entre  S,  et  Sa  et  Za  en  dehors  de  cet  espace,  le  travail  de  la  pesanteur 
est  positif  pour  la  partie  gauche  de  la  poutre,  négatif  et  plus  petit  en  valeur  absolue  pour 
la  partie  droite  qui,  nous  l'avons  dit,  continue  après  la  rupture  à  cohérer  avec  la  partie 
gauche. 

a)  On  peut  démontrer  que ,  si  les  supports  sont  placés  de  telle  manière  que  le  moment  M  atteint 
un  maximum  entre  S,  et  Sa,  ce  moment  maximum  existe  au  point  R  pour  lequel/),  =  P, 
(et  par  conséquent  aussi />a  =  Pa). 

En  effet,  une  condition  nécessaire  pour  que  le  moment  M  soit  maximum  est 

P»  Si —  0,011F,       />,+/>,  dx        {x      Zl)dx—o. 

Or,  on  trouve  en  considérant  les  moments  des  parties  de  la  poutre  AR  et  (AR-fi/x)  autour 
du  point  S,: 

M.+*£*-C*.+  £*0(».+*O.  c.à.d./>I-^-(*-Z0^L  =  o. 

On  a  donc,  au  point  R  considéré,  P,  =/>,.  C.Q.F.D. 

Dans  le  cas  de  la  poutre  homogène  considérée  à  la  p.  383  qui  suit  (voir  la  note  7  de  cette 
page)  le  support  gauche  porte  un  tiers  du  poids  de  la  poutre.  D'après  la  théorie  de  la  présente 
note,  le  point  où  le  moment  de  rupture  atteint  un  maximum  est  donc  situé  à  un  tiers  de  la 
longueur  de  la  poutre  à  partir  de  l'extrémité  gauche ,  conformément  au  résultat  du  calcul  de 
la  note  7  nommée. 


336  AVERTISSEMENT. 


point  S.  En  effet,  l'angle  de  disjonction  y  étant  par  hypochèfe  le  même  pour 
Tune  et  l'autre  rupture,  l'angle  de  rotation  de  la  partie  AK  dans  le  premier  cas 
fera  la  moitié  de  l'angle  de  rotation  de  la  partie  DW  dans  le  deuxième  cas  (com- 
parez le  dernier  alinéa  de  la  note  4  de  la  p.  383);  par  conféquent  le  travail  dA 
fera  dans  le  premier  cas  deux  fois  plus  petit  que  dans  le  deuxième,  et  le  même 
rapport  exiftera  d'après  notre  formule  entre  les  moments  correfpondants  M. 
C.Q.F.D. 

Cette  Troifième  Pièce  eft  encore  remarquable  à  un  autre  point  de  vue.  Nous 
y  lifons  (p.  381)  :  „momentum  rupturse  in  C  fit  multiplicando  CD  in  diftantiam 
CE",  c.  à.  d.  „le  moment  de  rupture  au  point  C  s'obtient  en  multipliant  CD  par 
la  dirtanee  CE".  CD  eft  une  ligne  droite  qui  repréfente  le  poids  de  la  partie  CD 
de  la  poutre,  et  CE  le  bras  de  levier  de  cette  partie  par  rapport  au  point  C. 
Iluygens  obtient  donc  en  1662  le  moment,  dans  le  fens  que  nous  attachons  a  ce 
mot,  en  multipliant  un  poids  par  une  diftance.  Nous  n'avons  pas  réufïi  à  trouver 
un  veftige  de  cette  conception  moderne  du  moment  (voir  le  premier  alinéa  de  la 
p.  338)  avant  1659. 

Il  eft  vrai  que  Commandin  x)  écrit  déjà  en  1565  :  „Centrum  gravitatis  unius- 
cuiusque  folidae  figurae  eft  punctum  illud  intra  pofitum ,  circa  quod  undique  partes 
aequalium  momencorum  confiftunt.  Si  enim  per  taie  centrum  ducatur  planum 
figuram  quomodocumque  fecans  femper  in  partes  sequiponderantes  ipfam  dividet", 


')  „Federici  Commandini  Urbinatis  liber  de  Centro  Gravitatis Solidorum",  Bononiœ,  ex  officina 
Alexandri  Benacii  MDLXV,  p.  1. 

2)  En  1679  encore  le  P.  Lamy  écrit:  „Centre  de  pesanteur  est  un  point,  autour  duquel  toutes 
les  parties  d'un  corps  sont  en  équilibre,  ou  ce  qui  est  la  même  chose ,  ont  une  égale  puis- 
sance". Les  paroles  citées  se  trouvent  à  la  p.  1 ,  Définition  IV,  de  l'édition  de  1734,  chez 
P.  Mortier,  à  Amsterdam,  du  „Traitez  de  Mechanique  de  l'Equilibre  des  Solides  et  des 
Liqueurs"  par  le  P.  Lamy,  traité  dont  la  première  édition  parut  à  Paris  en  1679. 

3)  „Centrobaryca  Guldini",  Viennx  Austriœ,  Forinis  G.  Gelbhaar  Typographi  Caesarii,  Anno 
MDCXXXV.  Les  paroles  citées  se  trouvent  à  la  p.  23  (Lib.  I ,  Cap.  I ,  §  7). 

4)  Pour  Valerio  et  son  éditeur  C.  Manolessius  l'existence  d'un  centre  de  gravité  dans  chaque 
corps  est  un  postulat.  On  trouve  ce„postulatum"  („Omnis  figura;  grauis  unum  esse  centrum 
grauitatis")  à  la  p.  5  du  traité  intitulé  „De  Centro  gravitatis  solidorum  libri  très  Luca; 
Valerii",  Bononia;,  1661. 

5)  Les  Mechaniques  de  Galilée  Mathématicien  &  Ingénieur  du  Duc  de  Florence.  Avec  plvsievrs 
Additions  rares,  &  nouuelles,  utiles  aux  Architectes,  Ingénieurs,  Fonteniers,  Philosophes, 
&  Artisans.  Traduites  de  l'Italien  par  L.P.M.M."  A  Paris,  chez  Henry  G  venon,  MDCXXXIV. 
La  traduction  des  passages  cités  dans  le  texte  de  cet  Avertissement  se  trouve  chez  Mersenne 
aux  p.  7  et  8. 


AVERTISSEMENT.  337 


mais  ici  l'expreflion  „œqualia  momenta"  n'a  nullement  le  fens  précis  qu'on  ferait 
tenté  de  lui  attribuer:  l'auteur  parle  en  Comme  de  parties  qui  le  tiennent  en  équi- 
libre puisqu'elles  polie-dent  l'une  par  rapport  à  l'autre  une  vertu  équilibrante 
égale  2).  C'elt  ce  qui  refaite  aulfi  du  traité  de  Guldin  de  1635  3)  9U'  répète  la 
définition  de  Commandai  presque  dans  les  mêmes  termes  et  ajoute  :  „Notandum 
vero  partes  illas  binas.  .  .  œquiponderantes  ejj'e  refpe&u  centri  gravitatis  totius:  hoc 
enim  efî  effe  cequalium  momentorum"  (nous  foujignons)  4). 

Galilée  dans  fa  Mécanique  (dont  Merfenne  publia  en  1644  la  traduction  fran- 
caife  5)  ,  tandis  que  le  texte  italien  ne  parut  qu'en  1649  s)),  écrit:  „Centro  délia 
gravita  li  diffinisce  efTere  in  ogni  corpo  grave  quel  punto  ,  intorno  al  quale  con- 
fillono  parti  di  eguali  momenti:  ii  che,  imaginandoci  taie  grave  efTere  dal  detto 
punto  fofpefo  e  foflenuto,  le  parti  deftre  equilibreranno  le  finiftre ,  le  anteriori  le 
polteriori ,  e  quelle  di  fopra  quelle  di  fotto"  7).  Chez  Galilée  l'exprefTion 
„momento"  défigne  le  plus  fouvent  la  puifTance  d'une  force  dans  la  ligne  de  fa 
direction  (d'une  façon  analogue  on  parle  de  „momenta  celeritatis",  comme 
Huygens  le  fait  auffi  à  la  p.  255  de  ce  Tome) ,  mais  cet  emploi  n'elt  pas  confiant. 
Avant  la  définition  citée  du  centre  de  gravité,  Galilée  donne  de  „momento"  la 
définition  fuivante:  „Momentoè  la  propenfione  di  andare  al  bafTo,  cagionata 
non  tanto  dalla  gravita  del  mobile,  quanto  dalla  difpofizione  che  abbino  tra  di 
loro  diverfi  corpi  gravi.  . .  E  dunque  il  momento  quell'impeto  di  andare  al  bafTo , 
compolto  di  gravita,  polizione  e  di  altro,  dal  che  pofïa  efTere  tal  propenfione 
cagionata"  7).  D'une  part  il  dira  donc  en  parlant  d'une  pierre  qu'on  foulève  à 
l'aide  d'un  levier:  „io  non  ho  nominato  la  gravita  totale  del  fafîb,  ma  ho  parlato 
del  momento  che  egli  tiene  ed  efercita  fopra  '1  punto  A,  eltremo  termine  délia 
leva  BA ,  il  quale  è  fempre  minore  dell'  intero  pefo  del  fafTo"  8)  ;  ce  „momento" 
eil  donc  une  force,  une  partie  du  poids  de  la  pierre;  d'autre  part  il  dira:  „un 
pefo  p.-nJente  dalla  eltremità  [d'une  poutre  encadrée  dans  un  mur]  ha  momento 
doppio  di  quello  che  arebbe  pendendo  dal  mezzo"  9)\  ici  l'exprefTion  „momento" 


6)  „Le  Opère  di  Galilée/',  Ed.  Naz.  II,  p.  152. 
")  „Le  Opère  di  Galileo",  Ed.  Naz.  II ,  p.  1 59. 

8)  „Le  Opère  di  Galileo",  Ed.  Naz.  VIII,  p.  155  („Discorsi  e  dimostrazioni  matematiche  in- 
torno à  due  nuove  scienze,  Giornata  seconda").  Huygens  connaissait  les  „Discorsi  etc." 
depuis  1646  (vo\r  la  note  1  de  la  p.  68  du  T.  XI ,  ainsi  que  la  dernière  ligne  de  la  p.  72  et  la 
première  ligne  de  la  p.  73  du  T.  XI). 

9)  Même  tome,  p.  157. 

43 


338  AVERTISSEMENT. 


fe  rapproche  du  moment  ftatique  moderne.  Toutefois,  même  dans  des  paflages 
de  ce  dernier  genre,  Galilée  ne  définit  jamais  la  grandeur  d'un  moment  par  le 
produit  d'une  force  et  d'une  diftance. 

Le  premier  livre  écrit  dans  une  langue  moderne  dans  lequel  on  rencontre 
cette  définition  du  moment  eft,  croyons-nous,  l'ouvrage  de  P.  Varignon  de  1687. 
Il  écrit  '):  ,,1'on  voit  que  l'action  d'une  puifTance  ne  fe  prend  pas  feulement  de 
la  grandeur  de  la  force,  mais  auffi  de  la  dillance  de  fa  ligne  de  direction  au 
point  d'appui  du  levier  fur  lequel  elle  agit  :  de  forte  que  le  produit  de  cette 
diftance  par  la  force  de  cette  puijfance ,  eft  la  jufte  me  fur  e  de  fon  atlion ,  ou  de 
rimpreffion  quelle  fait  fur  ce  levier"'  (nous  foulignons).  Plus  tard  Varignon 
donne  a  ce  produit  le  nom  de  moment  :  „Le  produit  de  chaque  poids  ou  puifTance 
abfolue  par  fa  diftance  à  l'appui  du  Levier  auquel  elle  eft  appliquée,  s'appelle 
en  Latin  Momentum,  ce  que  le  Corollaire.  . .  me  fait  croire  ne  pouvoir  mieux 
s'exprimer  en  François  que  (Définition  1)  par  le  mot  de  Force  relative  ou 
cTimpreJJîon  ou  d'action  fur  le  Levier  auquel  ce  point  ou  cette  puifTance  eft 
appliquée:  nous  ne  laiflerons  pourtant  pas  de  l'appeler  auffi  Moment,  pour  nous 
moins  éloigner  du  langage  ordinaire"  2). 

Quoique,  comme  nous  l'avons  dit,  Huygens  en  1662  confidère  effectivement 
le  „momentum"  comme  le  produit  d'un  poids  par  une  diftance,  on  ne  peut  guère 
accorder  à  Varignon  (comparez  le  premier  alinéa  de  la  p.  337)  que  ce  foit  là  le 
„langage  ordinaire"  des  auteurs  latins  qui  fe  fervent  de  l'exprefTion  „momentum". 
Bien  qu'on  fût  parfaitement  que  deux  „momenta"  dans  le  cas  du  levier  droit  ou 


')  „Projet  d'une  nouvelle  Méchanique",  Paris ,  chez  la  Vve  d'E.  Martin ,  1 687;  pag.  2. 

2)  „Nouvelle  Mécanique  ou  Statique,  dont  le  projet  fut  donné  en  1687,  ouvrage  posthume  de 
M.  Varignon",  Paris,  1725;  pag.  304. 

3)  Voir  p.  e.  „J.  B.  Benedicti  patritii  Veneti  diversarum  speculationum  mathematicarum  et 
physicarum  liber",  Taurini,  apud  haeredem  Nicolai  Bevilaqua;,  MDLXXXV,  où  on  lit  à  la 
p.  143:  „Quod  quantitas  cuiuslibel  ponderis,  aut  virtus  movens  respectu  alterius  quantitatis 
cognoscatur  beneficio  perpendicularium  ductarum  a  centro  libra?  ad  lineam  inclinationis". 

Dans  la  Première  Addition  (p.  1 1)  du  P.  Mersenne  à  sa  traduction  des  „Mechaniques  de 
Galilée"  (voir  la  note  5  de  la  p.  336)  il  dit:  „La  figure  qui  suit  explique  mieux  le  discours 
précèdent,  car  il  est  euident  que  le  poids  E  qui  pend  au  levier  AB  élcué  [par  une  rotation  du 
levier  autour  de  son  centre]  en  E  ne  pesé  que  comme  s'il  estoit  au  point  K  [projection  de  E 
sur  le  levier  horizontal] ,  etc." 

On  peut  donc,  si  l'on  veut,  dire  avec  P.  Duhem  (ouvrage  cité  à  la  note  1  de  la  p.  332,  T.  I, 
p.  294):  „Ea  première  addition  est  consacrée  à  exposer  la  notion  de  moment;  la  forme  sous 


AVERTISSEMENT.  339 


coudé  p.  e.  font  proportionnels  aux  poids  et  aux  diftances  du  point  d'application  3), 
on  a  rarement  eu  la  hardicffe  de  multiplier  purement  et  Amplement  un  poids,  ou 
une  force ,  par  une  diftance ,  et  de  dire  que  ce  produit  conftitue  le  „momentum". 
On  ne  trouve  ce  produit  ni  chez  le  P.  Hon.  Fabri  4)  ni  chez  Maurolycus  5)  qui 
cependant  (e  fervent  l'un  et  l'autre,  le  dernier  furtout,  de  l'cxpreflion  „momen- 
tum"  dans  un  fens  qui  fe  rapproche  de  celui  du  moment  confidéré  comme  un 
produit. 

C'ert  Wallis,  croyons-nous,  qui  parle  pour  la  première  fois  à  propos  du  moment 


laquelle  cette  notion  nous  est  présentée  rappelle  fort  celle  que  lui  a  donnée  Giovanni  Battista 
Benedetti";  mais  il  convient  de  remarquer  que  ni  le  mot  „moment"  ni  la  définition  du  moment 
comme  un  produit  ne  se  trouve  chez  Benedetti  ou  Mersenne. 

Cette  „notion  du  moment"  se  trouve  d'ailleurs  déjà  dans  le  traité  intitulé  „Jordani  Opus- 
culum  de  ponderositate,  NicolaiTartalea; studio  correctum  novisquefiguris  auctum.Venetijs, 
apud  Curtium  Trojanum,  MDLXV".  Mais  la  partie  du  traité  qui  y  est  consacrée  peut  être 
considérée  comme  „une  relique  de  la  Science  grecque  parvenue  sans  doute  aux  Occidentaux 
par  l'intermédiaire  des  Arabes".  En  effet  „la  notion  de  moment  y  est  présentée  sous  une  forme 
voisine  de  celle  qu'elle  affecte  en  Y Élévateur  de  Héron  d'Alexandrie"  (Duhem, ouvrage  cité, 
T.  II,  p.  319 — 320).  Voir„les  Mécaniques  ou  l'Élévateur  de  Héron  d'Alexandrie,  publiées 
et  traduites  par  le  Baron  Carra  de  Vaux.  Extrait  du  Journal  Asiatique.  Paris,  1894,  L.  II, 
Sect.  IV'ou  l'édition  plus  récente „Heronis  Alexandrini  Opéra  quœsupersunt  omnia,  Vol.  II, 
Fasc.  I,  Mechanica  et  Catoptrica,  recensvervnt  L.  Nix  et  W.  Schmidt.  Lipsia;,  in  sedibvs 
B.  G.  Tevbneri,  MCM".  Héron  s'appuie  sur  le  traité  perdu  d'Archimède  nepi  Çu^ûv  (qu'il 
cite  aussi  ailleurs  en  grec). 

4)  Le  P.  Hon.  Fabri  dans  sa  „Physica,  id  est,  Scientia  Rervm  Corporearvm",  Premier  Tome, 
Lugdvni,  Sumptibus  Lavrentii  Anisson,  MDCLXIX  (ouvrage  déjà  nommé  dans  la  note  4 
de  la  p.  142  du  T.  III)  écrit  (p.  240):  „Definitio  V.  Centrum  gravitatis,  est punctum  illud in 
corpore ,  quod  omnia  grauitatis  momenta  œqualiter  dirimit...  Clara  est  definitio:  superest 
tantùm  ut  explicetur  quid  sit  momentum  grauitatis".  „Definitio  VII.  Momentum  grauitatis , 
vel  grauitationis,  est  vis  il! a.  qu<e  singulis  punctis  corporis  grauis  inest ,  quatenus  hoc  circa 
aliquod  punctum  immobile  verti  censetur,  vt  in  vecte,  libra,  &c.  hinc  momentum  semper 
accipitur,  cum  respectu,  seu  comparatione  ad  punctum  aliquod  immobile;  vel  quatenus  cum 
alia  contraponderante ,  seu  contranitente  comparatur. . .  nunc  tantùm  dixisse  satis  est ,  momen- 
tum esse  vim  ipsam ponderis,  non  quidem  absolutè ,  sed respective,  &  comparatiuèconsideratam". 

5)  Dans  une  liste  d'ouvrages  non  publiés  à  la  fin  des  „Opuscula  mathematica"  de  Maurolycus, 
imprimés  à  Venise  en  1575,  on  rencontre  les  „4  libri  de  Momentis  sequalibus"  du  même 
auteur.  Ces  livres  ne  parurent  qu'en  1 685  dans  le  recueil  „Admiranda  Archimedis  Syracusani 
monumenta  omnia  Mathematica  quse  extant,  ex  traditione  doctissimi  viri  D.  Francisci  Mau- 
rolyci",  Panormi,  apud  D.  Cyllenium  Hesperium,  MDCI.XXXV.  On  y  lit  p.  e.  à  la  p.  86 
(„Diffinitiones"  VIII  et  IX):  „Momentumest  vis  ponderisàspatioquopiam  contra  pendentis. 
Unde  ponderum  œqualium  momenta  possunt  esse  inspqualia  :  Et  é  contrario  contingit  mo- 
mentorum  œqualium  pondéra  esseina;qualia".  Et  à  la  p.  104:  „Momentorum  ratio  corn ponitur 
ex  ratione  ponderum  ,  &  ex  ratione  spatiorum ,  à  quibus  grauia  pendent". 


340  AVERTISSEMENT. 


le  langage  concis  du  favant  moderne.  Il  eu  vrai  que  dans  une  grande  partie  de  fa 
Mécanique  ')  il  a  l'habitude  de  parler,  comme  Maurolycus,  de  différents  „mo- 
menta"  (il  les  défigne  d'ailleurs  le  plus  Couvent  par  le  mot  „ponderationes")  qui 
font  l'un  à  l'autre  dans  des  rapports  compofés,  même  là  où  il  démontre  l'exiftence 
d'un  centre  de  gravité  unique  dans  chaque  corps  a) ,  mais  dans  Tes  lettres  et  dans 
d'autres  parties  de  fa  Mécanique  Ton  ilyle  efr.  plus  fuccinft.  On  trouve  dans  notre 
Tome  II  une  lettre  de  fa  main  du  i  janvier  1659  dans  laquelle  il  écrit  à  Huygens, 
en  parlant  du  centre  de  gravité  d'une  furface  limitée  par  une  cifïbïde,que  les 
„momenta"  des  éléments  de  furface  par  rapport  à  un  certain  axe  forment  une  férié 
dont  chaque  terme  eft  le  produit  d'un  élément  de  furface  par  une  diftance  3). 
Puifqu'il  s'agit  d'un  centre  de  gravité,  on  doit  évidemment  confidérer  ces  éléments 
de  furface  comme  des  éléments  pondérables.  Il  faut  cependant  remarquer  qu'il 
n'y  a  en  cette  matière  qu'une  très  légère  différence  entre  Wallis  et  Maurolycus. 
En  effet,  dans  fon  traité  de  la  Cycloïde,  publié  également  en  1659,  Wallis  dit, 
en  calculant  la  place  de  quelques  centres  de  gravité  :  „Per  momentum  autem ,  tum 
hic,  tum  paffim  alibi,  intelligo  factum  ex  magnitudine  in  diftantiam  ab  aequilibrii 
piano  ducla;  ut  quae  momentis  funt  proportionalia"  (Opéra,  I  p.  508).  En 
d'autres  termes:  les  „momenta"  doivent  être  confidérés  comme  des  entités  pro- 
portionnelles aux  produits  nommés,  mais,    pour  parler  plus  brièvement,   on 


')  „Johannis  Wallis  Opéra  Mathematica,  Oxonije,  E  Theatro  Sheldoniano,  MDCXCV  ,Vol. 
i.  On  y  trouve  la  „Mechanicorum  sive  Tractatus  de  Motu  Pars  Prima,  A11110  1669  typis 
édita",  et  la  „Pars  secunda,  quas  est  de  Centro  Gravitatis,  ejusque  Calculo,  Anno  1670 
édita".  Wallis  s'inspire  des  méthodes  de  Cavalieri  :  à  la  p.  645  on  trouve  la  „Definkio.  Con- 
tinuum  quodvis  (secundum  Cavallerii  Geometriam  Indivisibilium)  intelligitur  ex  Indivisibi- 
Iibus  numéro  infinito  constare".  Notons  en  passant  (comparez  la  note  suivante)  que  Wallis 
ne  partage  évidemment  pas  l'opinion  de  Huygens  au  sujet  des  démonstrations  où  il  est  fait 
usage  des  indivisibles  de  Cavalieri  (voir  la  note  1  de  la  p.  191  du  T.  XIV). 

2)  P.  645 — 658  du  Vol.  1  nommé  dans  la  note  précédente.  À  la  p.  658  on  trouve  la  Prop.  XV  : 
„Cujusque  Gravis,  Centrum  Gravitatis  unicum  est" avec  leScholium:  „Demonstravimus 
itaque  (&  credo,  omnium  primi)  quod  Postulare  soient  alii  [comparez  la  note  4  de  la  p.  336], 
tum  Dari,  in  quovis  Gravi,  centrum  aliquod  Gravitatis,  tum  illud  ,  unicum  esse". 

3)  „Posità  linea  sequilibrij  AO,  erunt  momenta  rectarum  BL,  séries  composita  ex  série  magni- 
tudinum  BL...et  distantiam  [lisez:  „distantiarum".  Comparez  la  pag.  547duT.I  des  Œuvres 
de  Wallis,  où  l'on  trouve,  p.  542 — 569,  cette  même  lettre  amplifiée  sous  le  titre:  „Nobilis- 
simo  doctissimoque  viro  D.  Christiano  Hugenio,  Const.  F.  Johannes  Wallis  S.]  AL".  Les 
„recta;BL"  sont  des  éléments  de  surface,  d'après  Cavalieri.  Wallis  dans  cette  lettre  se  propose 
de  démontrer  les  avantages  de  la  méthode  de  cet  auteur;  il  réussit  en  effet  à  calculer  le  centre 
de  gravité  considéré.  Le  problème  avait  été  posé  par  Huygens  qui  l'avait  résolu  d'une  autre 
façon  (voir  la  p.  2  1 2  du  T.  II). 


AVERTISSEMENT.  34  I 

peut  improprement  donner  le  nom  de  „momenta"  à  ces  produits  eux-mêmes. 

Peu  de  temps  après,  comme  nous  l'avons  vu,  Huygens  parle  auiïi,  et  plus 
expreiïement  que  Wallis ,  du  „momentum"  d'un  poids  comme  d'un  produit. 

D'ailleurs  Huygens  avait  déjà  eu  en  1652  la  hardiefle  de  multiplier  l'une  par 
l'autre  deux  grandeurs  de  nature  différente:  il  parle  (voir  le  dernier  alinéa  de  la 
p.  95 ,  ainfi  que  la  Prop.  XI  de  la  p.  73)  des  „quadrata  velocitatum  ducta  in 
magnitudinem  corporum";  voir  aufli  les  formules  de  la  p.  98,  où  il  forme  le  pro- 
duit de  la  „magnitudo"  d'un  corps  par  fa  viteflTe.  Descartes  n'avait  pas  encore 
introduit  ce  produit:  pour  lui  le  mouvement  elt  un  „modus"  du  mobile  4)  dont 
la  quantité  pour  chaque  corps  donné  efl:  proportionnelle  à  la  quantité  de  ce  corps 
et  à  fa  viteffe ,  exactement  comme  pour  Maurolycus  et  Wallis  le  „momentum"  efl: 
quelque  chofe  d'infubftantiel  proportionnel  à  un  poids  et  à  une  diftance. 

On  peut  faire  une  remarque  analogue  fur  la  grandeur  „gravitatis  defeen- 
fus".  Huygens  n'en  donne  pas  de  définition,  mais  il  faut  bien  entendre  par 
cette  expreflion  le  produit  d'un  poids  par  une  diftance  verticale  5).  Descartes  6) 


4)  „...  motum  esse  translationem...  et  dico...  translationem...  esse...  ejus  [se.  mobilisjmodum, 
non  rem  aliquam  subsistentem".  („Principiorum  Philosophie  Pars  Secunda,  XXV",  Œuvres 
de  D.  éd.  Adam  et  Tannery,  VIII ,  p.  54).  Suivant  la  doctrine  d'Aristote  il  y  a  une  différence 
fondamentale  entre  les  substances  et  les  qualités  (en  latin  =  „modi").  Il  est  vrai  que  Descar- 
tes ,  suivant  l'expression  de  Huygens  (voir  la  p.  403  du  T.  X) ,  avait  „rejettè  plus  universel- 
lement que  personne  auparavant",  l'„impertinent  fatras"  des  auteurs  scolastiques.  Cependant 
ses  écrits  montrent  qu'il  connaissait  fort  bien  (grâce  à  son  éducation)  la  terminologie  aristo- 
télique (et  scolastique) ,  ce  qui  ne  pouvait  être  entièrement  sans  influence  sur  sa  manière  de 
penser  et  de  s'exprimer.  Huygens  évite  cette  terminologie  beaucoup  plus  que  Descartes. 
Il  ne  songe  pas  à  discuter  la  question  de  savoir  si  „id  quod  efficitur  ducendo  singulorum 
magnitudines  in  velocitatum  suarum  quadrata"  (p.  73  de  ce  Tome)  est  une  substance  ou 
bien  un  „modus"  du  corps  en  mouvement.  À  l'époque  considérée  dans  le  présent  Avertis- 
sement, nous  sommes  encore  éloignés  de  quelques  dizaines  d'années  du  commencement  des 
discussions  plus  ou  moins  métaphysiques  sur  la  vraie  définition  de  la  force.  Huygens,  quelque 
prix  qu'il  attache  à  son,,  Théorème  de  la  conservation  de  la  force  vive"  (voir  la  p.  25  de  ce 
Tomej  —  remarquons  en  passant  que  l'expression  „vis  viva"  a  été  introduite  par  Leibniz  en 
1695  dans  son  „Specimen  dynamicum  etc."  —  n'a  pas  un  instant  l'idée  de  voir  dans  la  force 
(ou  P„énergie"  pour  employer  une  expression  plus  moderne)  la  substance,  pour  ainsi  dire, 
par  excellence.  Comparez  la  note  6  de  la  p.  359  qui  suit. 

5)  Comparez  la  note  5  de  la  p.  358.  Wallis,  dans  sa  Mécanique  de  i669(Vol.  I  des„Opera 
Mathematica",  p.  597)  donne  à  la  grandeur  considérée  à  peu  près  le  même  nom  que  Huygens, 
mais  en  considérant  ici  aussi  plutôt  le  rapport  des  grandeurs  de  ce  genre  que  les  grandeurs 
elles-mêmes:  „Gravium  Descensus,  invicem  comparati,  in  ea  ratione  pollent,  quœexPon- 
derum  ratione  et  ratione  Altitudinum  Descensuum  coniponitur.  Atque  Ascensussimiliter". 
Inutile  de  dire  que  Huygens  ne  parle  pas  d'une  „énergie  potentielle"  (comparez  la  note 
précédente,  la  note  4  de  la  p.  349  et  la  note  6  de  la  p.  359). 

6)  Précédé  en  161 5  par  Salomon  de  Caus  dans  son  ouvrage  „Les  raisons  des  forces  mouvantes 


342  AVERTISSEMENT. 


avait  die  à  propos  des  engins  mécaniques:  „L'inuention  de  tous  ces  engins  n'efl: 
fondée  que  fur  vn  feul  principe,  qui  efl:  que  la  mesme  force  qui  peut  leuer  vn 
poids,  par  exemple,  de  cent  liures  a  la  hauteur  de  deux  pieds,  en  peut  aufïy 
leuer  vn  de  200  liures,  a  la  hauteur  d'vn  pied,  ou  vn  de  400  a  la  hauteur  d'vn 
demi-pied ,  &  ainfy  des  autres ,  fi  tant  efl;  qu'elle  luy  foit  appliquée"  ').  Il  attirait 
donc  l'attention  fur  cette  „force"  ou  ce  travail  2)  de  la  pefanteur;  mais  il  ne  for- 
mulait pas  fon  principe,  comme  le  fait  P.  Duhem  à  fa  place,  en  yintroduifant 
l'expreffion  plus  moderne  „produit  du  poids  par  fon  afeenfion"  3). 

Dans  r„Horologium  ofcillatorium"  (Def.  XIII  à  la  p.  93  de  l'édition  originale 
de  1673)  Huygens  juge  avec  raifon  devoir  expliquer  ce  qu'il  faut  entendre  par 
le  produit  d'un  poids  par  une  diftance:  „Quando  pondéra  in  reftas  lineas  duci 
dicentur,  id  ita  efl  intelligendum,  ac  fi  numeri  lineaeve,  quantitates  ponderum 
rationemque  inter  fe  mutuam  exprimentes,  ita  ducantur"  4). 

Ici  auffi,  comme  dans  les  écrits  de  Wallis,  la  „ratio  mutua"  efl:  mentionnée, 
mais  d'une  façon  un  peu  moins  exprefle,  nous  femble-t-il,  que  chez  ce  dernier 
auteur.  Chez  Wallis  et  Huygens  on  voit  ainfi  fe  former  peu  à  peu  le  ftyle 
moderne  de  la  mécanique,  nous  voulons  dire  le  flyle  de  la  mécanique  clafllque  du 
dix-huitième  fiècle. 


avec  diverses  machines  tant  utiles  que  plaisantes  aus  quelles  sont  adioints  plusieurs  desseings 
degroteset  fontaines",  A  Francfort,  en  la  boutique  de  Jean  Norton.  P. Duhem  (ouvrage  cité 
à  la  note  1  de  la  p.  332;  1. 1  p.  292)  cite  e.  a.  ce  passage:  „quand  Ton  voudrait  tirer  400 
livres  avec  ladite  axe  E ,  ils  ne  donneroyent  non  plus  de  travail  à  tirer  que  50  livres  seroyent 
à  l'axe  C ,  aussi  le  pois  monte  8  fois  autant  en  l'axe  C  comme  il  ferait  estant  en  l'axe  E". 
')  Œuvres  de  Descartes,  publiées  par  Ch.  Adam  et  P.  Tannery,  T.  1 ,  1 897,  p.  435. 

2)  Voir  la  note  6  de  la  p.  341. 

3)  P.  Duhem  (ouvrage  cité ,  1. 1 ,  p.  327)  rappelle  que  le  traité  cité  de  Descartes  avait  été  écrit  à 
la  demande  de  Constantijn  Huygens,  père  de  Christiaan  (lettre  de  C.  Huygens  à  Descartes 
du  18  septembre  1637,  voir  les  Œuvres  de  Descartes,  édition  nommée,  T.  I,  p.  393).  Des- 
cartes en  lui  répondant  le  5  octobre  1637  joignait  [nous  citons  Duhem]  à  sa  lettre  un  petit 
traité  intitulé:  Explication  des  engins  par  fayde  desquels  on  peut  avec  une  petite  force,  lever 
un  fardeau  fort  pesant.  En  ce  traité,  la  théorie  de  la  poulie,  du  plan  incliné,  du  coin,  delà 
roue  ou  tour,  de  la  vis,  du  levier  est  tirée  tout  entière  d'un  principe  unique.  Ce  principe  est 
le  suivant:  Le  travail  (Descartes  dit  la  force~)  nécessaire  pour  élever  des  poids  différents  à 
des  hauteurs  différentes  garde  même  valeur  lorsque  le  produit  du  poids  par  son  ascension  ne 
change  pas". 

4)  La  Def.  XIII  de  Huygens  s'applique  évidemment  en  premier  lieu  aux  formules  relatives  aux 
corps  oscillants.  Mais  déjà  dans  l'énoncé  de  la  Prop.  XI  du  Traité  „De  Motu  Corporum  ex 
Percussione"  (p.  73) ,  il  avait  observé  qu'il  faut  que  „magnitudinum  &  velocitatum  rationes 
in  numeris  lineisve  ponantur". 


AVERTISSEMENT.  343 


Au  lieu  de  dire  qu'il  faut  exprimer  par  des  nombres  (ou  des  lignes  droites)  les 
„quanticaces  ponderum  rationemque  inter  fe  mutuam",  nous  dirions  plutôt  que 
dans  une  formule  l'unité  de  „pondus"  (aulli  bien  que  l'unité  de  longueur  ou 
l'unité  de  temps)  doit  être  la  même  partout. 

On  trouvera  dans  les  Pièees  confacrées  à  la  Dynamique  quelques  Parties  où 
Huygens  détermine  des  centres  de  gravité;  ce  font  la  Troifième  et  la  Cinquième 
Partie  de  la  Pièce  XI  (p.  475  et  p.  478). 

D  y  n  a  m  i  q  u  e. 

Trois  fujets  différents  font  traités  dans  les  Pièces  qui  conftituent  les  „Travaux 
divers  de  Dynamique":  1)  la  chute  de  fphères  de  différents  poids  fpécifiques  à 
travers  l'air  atmofphérique  (Pièce  I,  p.  384 — 385),  2)  le  tautochronifme  de 
la  chute  cycloïdale  (Pièce  III,  p.  392—413),  3)  le  calcul  de  la  longueur  du 
pendule  ifochrone  pour  différents  corps  ofcillants,  linéaires,  plans  et  folides 
(Pièces  II ,  p.  385  et  I V— XIX ,  p.  393-555)- 

1)   Chute  de  corps  fphériques  dans  un  milieu  résistant. 

Comme  la  note  5  de  la  p.  384  l'indique,  Huygens  s'était  occupé  de  ce  fujet  déjà 
en  1646.  C'elt  h  la  fuite  de  la  lefture  d'un  pafîage  de  Galilée  fur  cette  quettion 
(voir  les  p.  73 — 75  du  T.  XI)  et  contrairement  à  l'opinion  de  cet  auteur,  qu'il 
obferve  que  „pondera  cadunt  aequali  velocitate  (i  nullum  médium  refidat,  médium 
autem  refiftit  fecundum  fuperficiem;  fimilium  vero  corporum  folidum  ad  folidum 
in  tripla,  fuperficies  ad  fuperficiem  in  duplâ  proportione  eft  laterum  horum",  et: 
„fequitur. ..  duo  fimilia  corpora  tieri  poffe  led  inaequalia  magnitudine,  ex  diverfa 
materia ,  quse  tamen  per  médium  refiftens  aequali  velocitate  defeendant".  La  Pièce 
I  de  1659  elt  le  développement  de  cette  idée. 

Comme  nous  l'avons  dit  dans  la  note  1  de  la  p.  256,  Huygens  annonça  le  réful- 
tat  de  Ton  calcul  à  R.  Moray  dans  fa  lettre  du  16  fept.  1661,  et  le  fujet  fut  difeuté 
dans  plulieurs  autres  lettres  de  1662  5)  ,  mais  cette  difeuflion  ne  conduifit  à  rien 
de  neuf. 


5)  Voir  les  p.  16 ,  35 ,  36 ,  46 ,  47,  60 ,  87  et  ^3  du  T.  IV. 


344 


AVERTISSEMENT. 


Dans  la  lettre  au  même  du  \6  fept.  1661  (T.  III,  p.  321)  Huygens  avait  déjà 
dit  que  fon  réfultat  s'accordait  „a  l'expérience  auffi  bien  qu'au  raifonnement", 
mais  qu'il  ne  croyait  pas  qu'on  pourrait  trouver  „quelque  règle  certaine"  pour 
déterminer  généralement  l'accélération ,  d'une  boule  de  liège  p.  e. ,  en  tenant  compte 
de  la  réfiftancc  de  l'air  ').  On  a  peut-être  répété  à  la„Royal  Society"  l'expérience 
mentionnée  de  Huygens  dont  d'ailletirs  nous  ne  connaifTbns  pas  les  détails  2). 

2)   Tau  tochroni  fine  de  la  cycloïde. 

La  Pièce  III  (p.  392)  efl:  compoféc  d'un  certain  nombre  de  morceaux  fe  rappor- 
tant à  la  découverte  de  la  célèbre  propofition  d'après  laquelle  la  cycloïde ,  placée 
de  telle  manière  dans  un  plan  vertical  que  fon  fommet  elt  le  point  le  plus  bas,  pos- 
fède  pour  la  chute  d'un  point  matériel  le  long  d'elle  la  propriété  du  tautochro- 
nisme  3).  Cette  propofition  affirme  que  le  temps  d'une  chute  du  point  matériel 
iuivant  un  arc  quelconque  de  la  cycloïde  eft  confiant,  lorfque  le  point  part  du  repos 
et  que  tous  les  arcs,  quelle  que  foie  leur  longueur,  fe  terminent  au  fommet. 

Huygens  a  attaché  beaucoup  de  prix  à  cette  découverte  qui  lui  permit  —  puis- 
qu'il réuftit  en  même  temps  à  établir  que  la  développée  de  la  cycloïde  elt  également 
une  cycloïde;  voir  les  p.  205— 207  du  T.  XIV  4)  —  de  donner  aux  lames  courbées, 
entre  lesquelles  il  faisait  ofciller  le  pendule  de  fon  horloge ,  la  forme  néceflaire 
pour  rendre  la  période  des  ofcillations  théoriquement  (et  pratiquement,  efpérait- 
-il)  indépendante  de  leur  amplitude  5).  Dans  fa  lettre  du  5  décembre  1659  à  Fr.  v. 
Schooten  (T.  II,  p.  522),  écrite  cinq  jours  après  la  date  de  l'invention  des  arcs 


')  En  1661  on  s'intéressait  à  Londres  à  des  expériences  de  ce  genre.  „Six  balls  of  a  likesize  were 
produced,  one  oflignum  vita?  [bois  de  gaïac],  oneofstone,  twooftin,  and  two  of  lead,  to 
try  their  différent  velocity  of  sinking  in  water,  or  falling  down  in  the  air"  (IMrch  „The 
History  of  the  Royal  Society  of  London,  etc."  London,  1756,  I,  p.  49,  16  Oct.  1661). 

2)  „The  lord  viscount  Brouncker  was  reininded  of  making  the  experiment  of  proportioning 
bodies  of  différent  matter  and  bulk,  to  fall  in  the  same  time;  Mons.  Huygens  aflirming,  that 
a  bail  of  cork  may  be  so  big,  as  to  fall  with  equal  swiftness  through  the  air  as  a  bail  of  iron" 
(  Birch,  I,  p.  172,7  Jan.  1663). 

3)  Huygens  parle  toujours  de  l'„isochronisme"  de  la  cycloïde. 

4)  Les  „recherches  sur  la  théorie  des  développées"  occupent  les  p.  387 — 406  du  T.  XIV.  La 
partie  la  plus  ancienne  de  ces  recherches  est  celle  qu'on  trouve  à  la  p.  404  et  qui  se  rapporte 
à  la  cycloïde.  La  feuille  détachée  dont  il  est  question  dans  la  note  1  de  cette  page  est  la  p.  -5 
verso  (d'après  la  numération  de  1928)  des  „Charta?  mechaniese".  On  y  trouve  aussi  deux  es- 
quisses d'un  pendule  suspendu  entre  des  arcs  cycloïdaux. 


AVERTISSEMENT.  345 


cycloïdaux,  il  appelle  cette  „inventio. . .  omnium  felicillima. . .  in  quas  unquam 
inciderim",  en  ajoutant  qu'il  avait  réufli  à  déterminer  la  vraie  forme  des  arcs  „ra- 
tione  geometriea",  et  dans  une  lettre  à  Ifm.  Boulliau  du  22  janvier  1660  (T.  III , 
p.  1 3)  il  va  jufqu'a  dire  que  cette  „belle  invention. . .  eft  le  fruit  principal  que  Ton 
pouuait  efperer  de  la  fcience  de  motu  accelerato,  que  Galilée  a  l'honneur  d'avoir 
traictée  le  premier".  Dans  la  Préface  de  l^Horologinmofcillatorium"6)  il  appelle 
la  découverte  de  la  remarquable  propriété  de  la  cycloïde  de  pofTéder  la  „menfu- 
randi  temporis  facultatem"le„fructusdefideratifllmus,  atque  apexveluti  fummus" 
de  la  théorie  de  la  chute  des  corps  due  à  Galilée.  Il  voue  à  la  démonltration  du 
tautochronifme  de  la  chute  cycloïdale  toute  la  Pars  Secunda  de  ce  livre  7). 

C'est  peut-être  grâce  a  l'importance  pratique  aufîi  bien  que  théorique  que  la 
propriété  du  tautochronifme  polTédait  aux  yeux  de  l'inventeur,  que  les  notes  où  il 
a  coniigné  la  découverte  font  fi  complètes  que  nous  pouvons  nous  faire  une  idée 
de  la  genèfe  de  cette  découverte  dans  fou  efprit,  depuis  Imitant  où  il  commence 
à  entrevoir  la  julteffe  du  célèbre  théorème  jufqu'au  moment  où  après  avoir  par- 
couru différentes  phafes  fa  démonltration  va  prendre  la  forme  très  exacte  qu'elle 
pofîéde  dans  l'„Horologium  ofcillatorium".  Nous  pouvons  donc  voir  dans  ces 
notes  la  naifïance  et  le  développement  de  l'on  idée  avec  une  netteté  rare  dans  les 
recherches  hiftoriques  de  ce  genre. 

La  Première  Partie  (p.  392)  montre  que  Huygens  a  fait  fa  découverte  entachant 
de  trouver  une  expreiïion  pour  le  temps  d'une  très  petite  ofcillation  du  pendule 
(impie.  On  conçoit  aifément  qu'il  fe  foit  occupé  de  ce  problème  que  la  confédéra- 
tion du  pendule  de  fon  horloge  fuffifait  à  lui  fuggérer.  Il  savait ,  tout  auflî  bien  que 
Merfenne 3),  que  les  ofcillations  d'un  pendule  fimple  ne  font  pas  fans  doute  abfo- 


5)  Huygens  avait  commencé  par  faire  usage  de  lames  de  forme  empirique.  Voir  sa  lettre  à  P.  Petit 
du  1  nov.  1658 ,  à  la  p.  27 1  du  T.  II. 

6)  À  la  p.  ;  de  l'édition  originale. 

:)  Cette  Pars  est  intitulée:  „De  Descensu  Gravium  &Motu  eorum  in  Cycloïde".  La  Pars  Tertia 
intitulée  „De  linearum  curvarum  evolutione  &  dimensione",  est  consacrée  à  la  théorie  des 
développées. 

8)  Voir  p.e.  dans  les  „Rellectiones  physico-mathematica'"  faisant  partie  du  „No\  arum  obser- 
vationum  physico-mathematicarum  Tomus  tertius"  de  1647  (ouvrage  nommé  dans  la  note 
9  de  la  p.  184)  le  Caput  XIX  „. ..  Funependuli  vibrationes  non  esse  isochronas". 

Dans  son  „Horologium"  de  1658  (p.  12  de  l'édition  originale)  Huygens  écrit:  „...vere 
asserunt  non  prorsus  œquali  tempore  latiores  ejusdem  penduli  ac  angustiores  vibrationes 
transire,  sed  his  il  las  paulo  plus  insumere,  quod  facili  experimento  demonstrari  potest.  Nam 
si  pendula  duo,  pondère  ac  longitudine  aequalia,  alterum  procul  à  perpendiculo  alterum 
parumper  dimoveantur,  simul  dimissa.  non  diu  in  partes  easdeni  una  ferri  cernentur,  sed 
prœvertet  illud  cujus  exiliores  erunt  recursus".  Dans  une  lettre  du  28  nov.  1660  à  Leopoldo 

44 


\$6  AVERTISSEMENT. 


lument  tautochrones  comme  Galilée  l'avait  cru  '),  mais  qu'on  peut  les  confidérer 
comme  approximativement  tautochrones  lorsqu'elles  font  petites 2).  La  queftion 
pratique  fe  pofait  donc  de  calculer  la  période  d'une  petite  ofcillation.  D'autre  part 
ce  calcul  devait  intérefTcr  Huygens  en  fa  qualité  de  géomètre.  Leéleur  aflldu  des 
„Difcorfi"  de  Galilée,  il  n'avait  pu  manquer  de  remarquer  que  les  théories  de 
Galilée  permettent  le  traitement  complet  de  la  chute  verticale  et  de  la  chute 
fuivant  des  plans  inclinés  mais  qu'elles  font  infuffifantes  pour  déterminer  le  mou- 
vement d'un  point  pelant  qui  fe  meut  fuivant  une  circonférence  de  cercle  iîtuée 
dans  un  plan  vertical  3).  Il  n'avait  eu  aucune  peine  pour  combler  une  partie  de 
cette  lacune  :  avant  le  mois  de  décembre  1659  il  était  perfuadéque  le  portulat  de 
Galilée  d'après  lequel  les  viteffes  finales  acquifes  par  des  chutes  d'une  même 
hauteur  le  long  de  plans  diverfement  inclinés  font  égales,  doit  être  étendu  h  des 
furfaces  courbes  4).  La  vitefTe  en  chaque  point  de  la  circonférence  parcourue 
par  un  point  ofcillant  étant  donc  facile  à  déterminer,  il  était  naturel  de  chercher 
une  formule  pour  la  période  :  Huygens  ne  pouvait  prévoir  que  fes  méthodes  de 
calcul  n'y  fuffiraient  pas  5). 

Il  réulfit  dans  le  premier  morceau  (Première  Partie  de  cette  Pièce,  p.  392)  qui 
porte  la  date  du  1  décembre  1659,  en  traitant  le  problème  pour  de  très  petites 
ofcillations,  à  démontrer  leur  tautochronisme  approximatif.  Sa  démonftration 


de  Medicis  (T.  III,  p.  197)  Huygens  dit  qu'il  avait  constaté  l'inégale  durée  des  oscillations 
de  différentes  amplitudes  „experientia  ac  ratione". 

')  „Discorsi,  Giornata  I"  (Ed.  Naz.  VIII,  p.  130  et  suiv.). 

2)  À  la  p.  13  de  l'„Horologium"  déjà  cité  dans  la  note  8  de  la  p.  345,  Huygens  dit  avoir  con- 
struit son  horloge  à  pendule,  afin  de  remédier  autant  que  possible  à  l'inexactitude  résultant 
de  l'inégalité  des  périodes  d'oscillation,  de  telle  manière  „ut  quamlibet  angusta?  sint  penduli 
vibrationes. . .  Sic  igitur  oscillationibus  universis  exilioribus  redditis,  etiamsi  harum  alia?  alias 
latitudine  quandoque  excédant,  singularum  tamen  tempora,  experientia  teste,  nullo  menio- 
rabili  discrimine  differunt". 

')  Galilée  („Discorsi",  Giornata  III,  Ed.  Naz.  VIII,  p.  205)  applique  en  effet  son  postulat 
(voir  la  phrase  suivante  du  texte)  uniquement  à  des  mouvements  le  long  de  plans  inclinés 
quoiqu'il  vérifie  ce  postulat  par  une  expérience  sur  le  mouvement  circulaire, savoir  l'expé- 
rience du  pendule  dont  le  fil  vient  se  heurter  contre  un  obstacle  et  dont  le  poids  s'élève  alors 
à  la  même  hauteur  qu'auparavant  (1.  c.  p.  206).  Les  Propositions  de  la  Troisième  Journée 
traitent  presque  toutes  le  mouvement  le  long  de  plans  inclinés;  à  un  endroit  seulement,  dans 
le  Scholium  de  la  Prop.  XXXVI  (1.  c.  p.  263)  il  dérive,  en  passant  à  la  limite,  une  certaine 
inégalité  ayant  rapport  au  mouvement  circulaire  d'un  mobile  se  mouvant  dans  un  plan  vertical. 

4)  Ceci  est  regardé  dans  les  différents  morceaux  comme  une  chose  évidente.  Comparez  la  Prop. 
VIII  de  la  Pars  Secunda  de  l'„Horologium  oscillatorium"  servant  à  rendre  cette  thèse  plau- 
sible. Toute  cette  proposition  se  trouve  presque  textuellement  dans  le  Manuscrit  A,  à  la 
p.  169  écrite  en  oct.  ou  nov.  1659. 


AVERTISSEMENT. 


347 


repofe  fur  l'identification  de  la  circonférence  de  cercle  décrite  par  le  point  maté- 
riel avec  la  parabole  ofculatrice  correfpondant  au  point  le  plus  bas  de  cette  cir- 
conférence. La  découverte  eflentielle  de  cette  Première  Partie  confifle  dans  fon 
obfervation  que  le  réfultat  obtenu  ferait  exact  fi  la  circonférence  de  cercle 
pouvait  être  remplacée  par  une  autre  courbe  telle  que  les  relations  approchées 
qui  exiilent  dans  la  figure  entre  la  circonférence  et  la  parabole  du  fait  de  leur 
identité  fuppofée  devinfient  des  relations  exactes,  et  que  cette  autre  courbe  efl 
apparemment  une  cycloïde.  Que  Huygens  ait  remarqué  que  la  cycloïde  efl:  la 
courbe  qui  fatisfait  aux  exigences  mentionnées,  cela  réfulte  fans  doute  de  la 
connaiflance  intime  qu'il  avait  de  fes  propriétés:  en  1658  et  1659  il  s'en  était 
beaucoup  occupé  à  l'occafion  du  concours  inflitué  par  Pascal  6). 

Le  raifonnement  de  Huygens  dans  fa  note  du  1  déc.  1659, quoique  convaincant 
pour  lui-même,  ne  poiïedait  nullement  les  qualités  d'une  démonflration  en  règle. 
Pour  arriver  à  une  démonflration  formelle,  Huygens  énumère  fur  une  autre 
feuille  détachée  (Deuxième  Partie  de  cette  Pièce,  p.  398 — 400)  toutesles  propo- 
sitions employées, enfuite  (Troifième  Partie,  p.  401 — 403)  il  rédige  de  nouveau 
la  démonflration,  en  partant  cette  fois  directement  de  la  cycloïde.  Le  début  du 
troifième  morceau  fait  défaut  mais  nous  avons  pu  le  reconflruire. 

Cependant  cette  démonflration  lui  femblait  encore  infuffifante.  La  caufe  en  efl 
évidente  :  le  raifonnement  fe  bafe  fur  la  divifion  de  la  ligne  parcourue  en  un  très 
grand  nombre  d'éléments  à  chacun  defquels  correfpond  un  certain  temps  de  chute 
qu'on  peut  déterminer  en  fuppofant  le  mouvement  uniforme  pour  chaque  élément. 
Tous  ces  temps  étant  repréfentés  par  des  ordonnées,  le  temps  total  de  la  chute  efl 
cenfé  être  repréfenté  géométriquement  par  la  furface  du  diagramme  des  temps, 
considérée  comme  la  fomme  de  toutes  fes  ordonnées. 

Dans  un  quatrième  morceau  (Quatrième  Partie  de  cette  Pièce, p.  404)  nous 
voyons  Huygens  faire  un  effort  pour  abandonner  cette  méthode  fertile ,  mais  thé- 
oriquement infuffifante.  Il  ne  parle  plus  d'une  furface  confidérée  comme  une  fomme 
d'ordonnées.  Mais  fon  effort  n'aboutit  pas,  et  le  morceau  efl  reflé  à  l'état  frag- 
mentaire. 

Enfin  la  Cinquième  Partie  (p.  405)  contient  un  nouveau  raifonnement,  où  non 


5)  Comme  nous  le  remarquons  aussi  dans  la  note  4  de  la  p.  393,  Huygens  trouva  plus  tard  une 

solution  approchée  de  ce  problème. 
)  Consultez,  à  la  p.  200  du  T.  XIV,  l'Avertissement  des  „Travaux  divers  de  Mathématiques  de 
1655  à  1659." 


348  AVERTISSEMENT. 


feulement  la  furface  du  diagramme  des  temps  ne  joue  plus  de  rôle,  mais  d'où  la 
parabole  elle-même,  dont  la  confidération  avait  conduit  à  la  découverte  (voir  la 
Première  Partie)  a  difparu.  Cependant  cette  démonftration  s'appuie  encore  fur 
une  conception  infinitéfimale  du  même  genre  que  celle  qui  conlilte  à  égaler  une 
furface  à  la  fomme  de  fes  ordonnées  (voir  la  Troifième  Partie):  l'arc  de  cycloïde 
y  eft  confidéré  comme  la  fomme  d'un  nombre  infini  de  fegments  de  tangentes. 
Néanmoins  Huygens  femble  d'abord  avoir  voulu  laiffer  la  démonllration  dans  cet 
état:  le  morceau  fait  l'impreflion  d'être  delliné  à  la  publication  '),  et  il  y  entre- 
prend de  juftifier  ces  procédés  infinitéfimaux  2).  Son  raifonnement  fe  termine  par 
les  remarquables  paroles:  „Quod...  requirerentur"  (p. 41 2).  Il  y  femble  deman- 
der au  lecteur  compétent  d'avoir  confiance  dans  fa  technique  de  mathématicien 
et  d'admettre  qu'il  pourrait  donner  une  démonllration  plus  rigoureufe  fatisfaifant 
aux  exigences  de  la  feience  hellénique  en  matière  de  paflage  à  la  limite,  mais  de 
bien  vouloir  le  difpenfer  du  travail  néce (Taire  pour  fournir  la  preuve  de  fon  art. 
Ces  confidérations  finales  peuvent  amener  le  lecteur  de  ce  Tome  à  s'intéreiïer 
aux  divers  morceaux  voués  à  la  chute  tautochrone  pour  une  autre  raifon  encore 
que  le  plaifir  d'affilier  à  la  genèse  de  cette  célèbre  découverte  :  elles  nous  rappel- 
lent les  réflexions  antérieures 3)  de  Huygens  fur  la  méthode  des  indivifibles 
de  Cavalieri  comparée  avec  les  méthodes  rigoureufes  des  anciens,  notamment 
avec  celles  d'Archimède,  ainfi  que  fes  confidérations  de  1684  [?]  fur  le  même 
fujet,  déjà  publiées  dans  le  T.  XIII  (p.  752 — 753).  Ces  paflages  font  voir  que, 
bien  que  la  prolixité  des  méthodes  rigoureufes  lui  femble  pratiquement  une  gêne 
difficilement  fupportable  à  une  époque  où  ce  que  nous  appelons  les  feiences 
exactes,  ne  pofTédant  plus  la  nouveauté  qu'elles  avaient  au  temps  hellénique,  fe 
développent  rapidement,  il  ne  s'eft  pourtant  jamais  départi  de  fa  conviction  que 
tant  en  géométrie  qu'en  mécanique  les  démonflrations  doivent  pofTédcr,  même 
pour  les  „periti  geometriae"  mentionnés  dans  les  confidérations  finales  qui  nous 
occupent,  un  haut  degré  d'évidence,  c.  à.  d.  d'exactitude  potentielle,  finon 


')  Dans  sa  lettre  du  28  nov.  1660  à  Leopoldo  de  Medicis  (T.  III,  p.  198)  Huygens  écrit:  „De- 
monstrationem  quod  atfinet  in  ea  a  principijs  Galileanis  non  recessi  et  quam  primum  in  pa- 
triani  rediero  typis  committere  ipsam  est  animus". 

5)  C'est  sans  doute  à  cette  démonstration  qu'il  fait  allusion  dans  la  Préface  de  l'„Horologhim 
oscillatorium"  (p.  2  de  l'édition  originale)  en  disant:  „Hanc  [c.à.d.la  „mensurandi  temporis 
facultatem"  de  la  cycloïde]  cum  jam  pridem  amicis  horum  intelligentibns  notam  fecerimus 
(nam  non  multo  post  primam  horologij  editionem  animadversa  fuit),  nunc  eandem,  demon- 
stratione  quàm  potuimus  accuratissima  firmatam,  omnibus  legendam  proponimus". 

3)  Voir  la  p.  158  du  T.  XI  (datant  de  1650)  et  la  p.  337  du  T.  XIV  (datant  de  1659). 


AVERTISSEMENT.  341; 


actuelle4),  conformément  à  ce  qu'il  écrivait  en  1650  à  Fr.  v.  Schooten  5)  , 
et  à  ce  qu'il  remarque  en  1684  [?]  :  „Inventa  vero  claris  et  evidentibus  demon- 
Itrationibus  comprobanda  funt,  quatenus  id  fieri  potelt.  .  .  Omnino.  .  .  curandum 
ut  planum  fiât  ea  qua?  breviter  dicuntur  reduci  pofTe  ad  cognitas  abfolutasque 
feu  veterum  feu  recentiorum  demonflrationes"  6). 

Lorsque  Huygens  publia  „omnibus  legendam"  7)  fa  théorie  du  tautochro- 
nisme  de  la  chute  cycloïdale  8) ,  il  efl:  à  remarquer  qu'il  donna  de  fon  célèbre 
théorème  une  „demonftratio.  .  .  accuratiflïma",  auflî  rigoureufe  qu'Archimède 
eût  pu  la  défirer. 

En  fomme,  la  confidération  du  développement  de  la  théorie  du  tautochronisme 
depuis  le  moment  du  premier  foupçon  de  l'exiftence  de  cette  propriété  de  la 
cycloïde  jusqu'à  la  compofition  de  la  démonftration  magiftrale  qu'on  trouve  dans 
l'„Horologium  ofcillatorium"nous  amène  à  admirer  également  l'intuition  géniale 
de  Huygens  et  fon  grand  talent  de  géomètre. 

En  1662  ,  lord  Brouncker  9)  tacha  lui  auiïi  de  trouver  „a  demonflxation  of  the 
equality  of  vibrations  in  a  cicloid-pendulum",  mais  cette  prétendue  démonftration 
ne  fut  pas  approuvée  par  Huygens  IO).  Vers  le  même  temps  on  fit  à  la  „Royal 
Society"  des  expériences  fur  ce  fujet  qui  d'après  la  lettre  du  3  février  1662  de 
Moray  à  Huygens  „ont  reuflî  a  merveilles"  ").  Comparez  la  note  3  de  la  p.  354. 

3)  Calcul  de  la  longueur  du  pendule  ifochrone  pour  diffé- 
rents corps  ofc illants. 

Le  Père  Merfenne  fut  le  premier  qui  attira  l'attention  de  Huygens  fur  le 
mouvement  ofcillant.  En  feptembre  1646  il  écrivit  à  Conftantijn  Huygens  père: 

4)  On  trouve  chez  Huygens  le  mot  „evidentia"  dans  le  sens  d'exactitude  tant  dans  la  lettre  à 
v.  Schooten  (note  5)  que  dans  le  morceau  de  1684  [?]  ,  T.  XIII,  p.  752.  Maison  n'y  trouve  pas 
les  adjectifs  aristotéliques  dont  nous  nous  servons  ici;  comparez  à  ce  sujet  la  note  4  de  la  p.  341. 

5)  Lettre  de  sept.  1650;  voir  la  p.  561  du  T.  I. 

6)  Pendant  l'impression  de  ce  Tome  nous  ajoutons  aux  précédentes  encore  une  Sixième  Partie 
(p.  41 2 — 413) ,  ou  Huygens  indique  brièvement  la  marche  de  la  démonstration  publiée  dans 
la  Cinquième  Partie. 

7)  Voir  la  note  2. 

8)  Prop.  XII — XXVI  de  laParsSecundader„Horologiumoscillatorium",p.  37 — 58  de  l'édition 
originale. 

9)  Voir  sur  lui  la  note  2  de  la  p.  476  du  T.  I. 

IO)  Voir  les  p.  28,  50  et  88  du  T.  IV,  et  les  p.  70 — 74  du  premier  tome  de  l'ouvrage  de  Birch 

mentionné  dans  la  note  1  de  la  p.  344. 
")  T.  IV,  p.  27.  Voir  les  remarques  de  Huygens  à  ce  sujet  dans  sa  lettre  à  Moray  du  30  déc.  1661 

(T.  IV,  p.  438). 


35°  AVERTISSEMENT. 


„ ...  fi  voftre  fils  le  délire,  ie  luy  enuoyerai  le  moyen  de  trouuer  le  centre  de 
vertu ,  ou  de  percuflion  de  toutes  fortes  d'epées ,  et  d'autres  armes"  (T.  I ,  p.  21) 
et  le  12  oét.  fuivant  :  „.  ..ie  veux  enuoyer  la  règle  générale  pour  trouuer  le 
centre  de  percuflion  de  tous  les  fe&eurs  de  cercle  ')  à  Mr.  voftre  fils".  Il  dit  donc 
que  pour  un  fefteur  de  cercle  le  centre  nommé  fe  trouve  à  une  diflance  du  centre 

égale  à  -  — - — \ ,  mais  il  ajoute  que  pour  un  triangle  la  chofe  „eft  bien  plus 

difficile,  il  y  pourra  penfer  et  confulter  fon  Maifixe  la  deffus"  (T.  I,  p.  23).  Le 
28  oét.  Chr.  Huygens  répond  qu'il  attend  „avecq  grand  defir  quelques  particula- 
ritez  des  centres  de  percuflion"  (T.  I,  p.  28).  Le  P.  Merfenne  lui  écrit  alors, 
le  8  déc. ,  une  lettre  confacrée  presque  exclusivement  à  ce  fujet  (T.  I ,  p.  45)  ;  il 
parle  maintenant  du  „centre  de  percuflion,  ou  d'agitation  des  corps  fuspendus 
qui  ont  leurs  vibrations  libres  comme  le  plomb  pendu  à  vn  filet  fuspendu  lequel 
i'  appelle  funepenâule\ 

C'était  le  traité  de  Baldi,  intitulé  „in  Mechanica  Ariftotelis  Problemata  Exer- 
citationes" 2),  qui  avait  amené  Merfenne  à  s'occuper  des  „centres  de  percuflion". 
En  discutant  (Quaeftio  XIX,  p.  128)  la  queftion  pofée  par  le  philofophe  grec 
pourquoi  un  coup  de  hache  fend  fi  aifément  un  morceau  de  bois ,  tandis  que  la 
hache  immobile,  même  chargée  d'un  grand  poids,  n'arrive  pas  h  produire  cet  effet, 
Baldi  ajoute  (p.  131):  „Ad  haec  fuccurrit  nobis  pulcherrima  quseflio.  Dubitari 
enim  poteft,  vtrum  iclus  ex  enfe  efficacior  fit  a  parte  quae  efl:  circa  aciem ,  aut  circa 


')  C'est  là  la  leçon  véritable.  Dans  lai.  15  de  la  p.  23  du  T.  I  il  faut  également  lire  „secteur" 
au  lieu  de  „sisteme". 

Comparez  sur  le  „centre  de  percussion"  du  secteur  les  lignes  9 — 13  de  la  p.  352. 

2)  „Bernardini  Baldi  Vrbinatis  Gvastallae  Abbatis  in  Mechanica  Aristotelis  Problemata  Exerci- 
tationes,  Mogvntia;,  Typis  &  Sumptibus  Viduas  Ioannis  Albini,  MDCXXI".  Ce  livre  se 
trouvait  dans  la  bibliothèque  de  Constantijn  Huygens.  En  effet,  l'exemplaire  de  la  bibliothèque 
de  l'Université  de  Leyde  porte  sur  la  première  page  l'inscription:  „Constanter.donum  I.Golij 
viri  amiciss[imi]".  Nous  possédons  encore  une  lettre  du  7  avril  1632  dans  laquelle  Const. 
Huygens  qui  s'intéressait  à  toutes  les  sciences,  demande  à  Golius  de  lui  renvoyer  ce  livre  („De 
briefwisseling  van  Const.  Huygens,  uitg.  door  Dr.J.  A.  Worp, 's  Gravenhage,  Nijhoff",  I, 
191 1 ,  p.  348);  il  résulte  de  cette  lettre  et  de  la  réponse  de  Golius  (p.  349)  que  celui-ci  lui 
en  avait  fait  cadeau  depuis  longtemps. 

3)  „Ioannis  de  Gvevara  cler.  reg.  min.  in  Aristotelis  Mechanicas  Commentarij,  Roma?,  Apud 
Iacobum  Mascardum,  MDCXXVI1".  Gueuara  cite  Baldi,  mais  ne  se  range  pas  à  son  avis. 
Selon  lui  c'est  principalement  dans  l'extrémité,  qui  a  la  plus  grande  vitesse,  que  réside  la 
force  de  l'épée:  „. . .  colligitur,  quod  &  experientia  comprobatur,  praedicta  oinnia  instrumenta 
maximam,  ac  pra;cipuam  virtutem  sortiri  in  extremo,  quod  magis  distat  à  centro  sui  motus" 
(p.  182). 

4)  Ouvrage  déjà  nommé  dans  la  note  9  de  la  p.  1 84  et  dans  la  note  8  de  la  p.  345. 


AVERTISSEMENT.  35 1 


médium  enfem,  vel  prope  manubrium  capulumve".  Il  émet  l'opinion  que  l'épée, 
qui  ei\  cenfée  tourner  autour  du  poignet,  frappe  un  objet  de  petites  dimenfions  le 
plus  fortement  lorsque  (on  centre  de  gravité,  qu'il  place  au  milieu  de  la  lame,  vient 
s'appliquer  fur  cet  objet.  Merfenne  dans  fon  „Trattatvs  mechanicvs  theoricvs  et 
prafticvs"  qui  fait  partie  du  volume  nommé  dans  la  note  i  delà  p.  332,  reproduit, 
à  la  p.  84,  la  figure  de  Baldi  et  discute  la  queftion,  en  citant  auffi  Gueuara,  autre 
commentateur  d'Arillote 3).  Il  dit  que  l'endroit  où  fe  produit  la  „percuffio  maxima" 
doit  dépendre  de  la  forme  de  l'épée  (ou  de  la  forme  du  corps  employé  en  guife 
de  marteau,  lorsqu'il  s'agit  p.  e.  d'enfoncer  un  clou):  „Cùm  autem  varise  fint 
enfium  figurae ,  non  poteft  e(Te  vna  folutio";  c'eft  fa  feule  conclufion. 

Mais  bientôt  l'idée  lui  vint  que  le  point  cherché  pourrait  bien  être  le  „centre 
d'agitation"  c.  à.  d.  le  point  qui  —  lorsqu'au  lieu  de  fe  fervir  du  corps  comme  d'un 
marteau,  on  le  fufpend  au  point  du  corps  qui  refte  par  hypothèfe  immobile  (point 
qui  correfpond  au  poignet  dans  le  cas  de  l'épée),  de  forte  qu'il  peut  ofciller 
parallèlement  à  un  plan  vertical  donné  —  eft  fitué  fur  la  droite  qui  joint  ce  point 
de  fufpenfion  au  centre  de  gravité  du  corps,  à  une  diftance  telle  du  point  de 
fufpenfion  que  l'ofcillation  parallèle  au  même  plan  du  pendule  fimple  ou„fune- 
pendule"  de  cette  longueur  eft  ifochrone  avec  l'ofcillation  confidérée  du  corps 
lui-même.  C'elt  ce  qu'il  écrit  p.  e.  au  Cap.  X  (p.  1 14)  des  „Reflec"liones  phyfico- 
mathematicîe"  dans  le  recueil  „Novarum  obfervationumphyfico-mathematicarum 
Tomus  III",  publié  à  Paris  en  16474);  ce  chapitre  eft  intitulé  „De  nouo  ufu 
funependuli  ad  centra  percuffionum  inquibufuiscorporibusinvenienda".  Il  eft  vrai 
qu'on  n'y  trouve  guère  d'arguments  en  faveur  de  l'identité  des  deux  centres.  En 
revanche  Merfenne  a  fait  de  nombreufes  expériences  tant  fur  la  longueur  du 
pendule  ifochrone  que  fur  le  point  „in  quo  digitus  validiùs  percutiatur".  Il 
paraît  donc  que  fa  conviction  repofe  uniquement  fur  l'expérience.  Le  fait  que 
cette  conviction  n'a  pas  de  fondement  théorique  eft  prouvé  en  outre  par  ce 
bout  de  phrale  (p.  116):  „quanquam  forte  puncta  ifochrona  tantifper  à  cen- 
tris  percuffionis,  paulo  altioribus  vel  inferioribus,  différant".  Dans  le  Cap. 
XI  „in  quo  varia?  referuntur  obferuationes  ad  centra  percuffionum  attinentes", 
Merfenne  diftingue  l'ofcillation,  d'un  triangle  p.  e.,  dans  fon  plan  („motum 
lxvum  &  dextrum")  de  l'ofcillation  perpendiculaire  à  ce  plan  („motum  pofli- 
cum  &  anticum")  5).  Les  premières  expériences  de  Merfenne  doivent  dater 


5)  Voir  sur  les  termes  employés  par  Huygens  pour  distinguer  ces  deux  mouvements,  la  p.  375 
qui  suit. 


352 


AVERTISSEMENT. 


du  commencement  de  1646  au  plus  tard  puisqu'il  paraît  déjà  convaincu  en  ce 
temps  de  l'identité  des  deux  centres.  En  effet,  il  réfulte  de  la  réponfe  de  Des- 
cartes du  2  mars  1646  à  une  lettre  de  Merfenne  que  nous  ne  pofTédons  plus, 
que  celui-ci  avait  demandé  quelle  eft  à  fon  avis  la  règle  pour  trouver  le  centre 
d'agitation;  d'autre  part  nous  avons  vu  que  dans  fa  lettre  à  Conft.  Huygens 
de  fept.  1646  Merfenne  ne  parle  que  du  centre  de  percufllon;  c'eft  ce  centre 
qui  l'intéreffe  et  c'eft  apparemment  pour  apprendre  à  connaître  la  place  de  ce 
centre-là  dans  un  corps  de  forme  quelconque  qu'il  demande  à  Descartes  de  déter- 
miner celle  du  centre  d'agitation.  Quant  à  la  règle  mentionnée  pour  trouver  le 
centre  „de  pereuffion  ou  d'agitation"  dans  le  cas  d'un  fecteur  de  cercle  (Merfenne 
veut  dire:  d'un  fecleur  de  cercle  ofcillant  dans  fon  plan)  —  voir  la  lettre  à  Conft. 
Huygens  du  12  oft.  1646  citée  à  la  p.  350  —  elle  eft  bonne,  comme  on  peut  s'en 
convaincre  en  confultant,  à  la  p.  490  qui  fuit,  la  Pièce  XII.  Merfenne  tenait  cette 
formule,  non  pas  de  Descartes  qui  lui  avait  fait  part  en  mars  1646  d'une  „regle 
[générale]...  pour  trouuer  [le]  centre  d'agitation" '),  mais  de  Roberval 2)  qui 
prenait  auffi  part  à  la  diseuffion.  La  règle  générale  de  Descartes  ne  s'accorde  pas 
avec  la  formule  de  Roberval  pour  le  cas  fpécial  du  feéteur  de  cercle;  toutefois 
Merfenne ,  ce  „vir. . .  omnigenae ,  fed  indigeftae  eruditionis"  3),  écrit  à  Chr.  Huy- 
gens dans  fa  lettre  du  8  déc.  1646,  qu'il  ne  voit  pas,  puisque  les  corps  ont  diverfes 


')  „Œuvres  de  Descartes",  éd.  Adam  et  Tannery,  T.  IV,  p.  366.  Voir  pour  la  discussion  de  la 
théorie  proposée  par  Descartes  les  observations  de  Tannery  dans  ce  T.  IV  à  la  p.  370. 

2)  „Obseruation  de  Mr.  de  Roberual  sur  le  suiet  de  la  précédente  lettre  de  M.  Descartes  à 
M.  Cavendische  où  il  marque  ses  fautes"  („Œuvres  de  Descartes",  éd.  nommée,  T.  IV,  p.  420). 
On  y  lit,  p.  422 — 423:  „. ..  si  ...  on  entend  que, comme  la  corde  ...  est  à  son  arc...  ainsy 
soit  IP  (trois  quarts  de  IN  [c.  à.  d.  du  rayon])  à  IQ,  portion  de  IN,  nous auons ...  demon- 
stré  que  le  poinct  Q  sera  le  centre  de  percussion  ou  d'agitation  ...du  secteur  de  cercle". 
„. . .  nostre  démonstration  est  trop  longue  pour  ce  lieu". 

La  lettre  mentionnée  de  Descartes  à  Cavendish  est  celle  du  30  mars  1646  C„Œuvres",  éd. 
nommée,  T.  IV,  p.  379). 

Il  faut  remarquer  cependant  que  Roberval  ne  comprenait  guère  le  sens  de  ce  qu'il  avait 
trouvé,  puisqu'il  ajoute:  „...quoy  que  le  centre  de  percussion  ou  d'agitation  fust  assigné 
comme  dessus,  il  ne  paroist  pas  qu'il  fust  la  règle  ou  distance  requise  pour  les  Vibrations 
ou  balancement  des  corps,  auquel  balancement  le  centre  de  grauité  contribué  quelque 
chose,  aussy  bien  que  le  centre  d'agitation  ...  Toutesfois,  iusques  icy  les  expériences  se 
sont  accordées  d'assez  près  auec  mes  conclusions  du  centre  d'agitation;  d'où  i'ay  conclu  que 
le  centre  d'agitation  y  contribue  plus  que  le  centre  de  grauité". 

3)  C'est  Const.  Huygens  père  qui  s'exprime  ainsi  au  sujet  de  Mersenne  dans  une  lettre  du  26 
août  1639  à  J.  A.Bannier(Ed.  Worp,  T.  II,  p.  487;  voir  la  note  2  de  la  p.  350). 


AVERTISSEMENT.  353 


figures,  „qu'une  feule  règle  y  puifle  fatisfaire,  fi  ce  n'est  celle  que  Mr. des  Cartes, 
le  plus  excellent  elprit  du  monde  a  mon  aduis,  a  donné".  Il  exhorte  cependant 
Chr.  Huygens  à  trouver  lui-même  une  règle  fatisfaifante:  „...  fi  quelque  règle 
fe  peut  trouuer  aufli  vniverfelle  pour. . .  deiterminer  [ce centre]  géométriquement 
comme  eil  mon  filet  pour  le  trouuer  par  experiment  vous  m'en  ferez  part".  Voir 
aufii  les  lettres  de  Mcrfenne  du  8  et  du  12  janvier  1647  (T.  I,  p.  50  et  p.  59).  Le 
23  déc.  1 646  (T.  I ,  p.  557)  Chr.  Huygens  écrit  à  Merfenne  n'avoir  trouvé  „rien 
encor  de  ce  qui  concerne  les  centres  de  percuflion"  4).' 

Il  ré  fui  te  d'une  lettre  de  Huygens  à  M.  Thevenot  du  29  janvier  1665  (T.  V, 
p.  209)  qu'il  n'a  pas  pris  la  peine  de  s'enquérir  des  confidérations  de  Descartes  et 
de  Roberval  à  ce  fujet,  avant  d'avoir  trouvé  lui-même  la  règle  générale  demandée 
par  Merfenne.  Comparez  la  fin  de  la  lettre  du  iooct.  1664  a  Moray  (T.V,  p.  121). 
Ces  confidérations  n'ont  donc  eu  aucune  influence  directe  fur  fa  découverte  5). 

Dans  r„Horologium  ofcillatorium"  de  1673  Huygens  donne  au  début  de  la 
„Pars  Quarta"  un  aperçu  de  l'influence  exercée  fur  lui  et  fur  d'autres  lavants  par 
les  lettres  du  Père  Merfenne  et  raconte  que  fon  défir  de  régler  fes  horloges  à  l'aide 
d'un  poids  auxiliaire  mobile  (voir,  aux  p  425  —  431  qui  fuivent,  la  Pièce  IV)  et 
celui  de  trouver  le  moyen  de  définir  une  longueur  invariable  à  l'aide  du  pendule 
(„certae...  menfurae  definicionem  abfolutiffimam")  furent  pour  lui,  à  côté  du 
plaifir  d'inventer  une  théorie  nouvelle ,  les  motifs  qui  l'amenèrent  à  reprendre  la 
queùnon.  Obfervons  en  pafïant  que,  tant  dans  les  Pièces  qui  fuivent  que  dans 
r„Horologium  ofcillatorium",  Huygens  ne  parle  que  d'un  centre  d'ofcillation 
ou  d'agitation ,  nulle  part ,  comme  dans  fa  lettre  du  23  déc.  1 646  que  nous  venons 
de  citer,  d'un  centre  de  percuflion  s). 
Il  ell  vrai  que  le  poids  mobile  fervant  à  régler  les  horloges  (voir,  aux  p.  425—43 1 , 


4)  C'est  probablement  en  ce  temps  qu'il  ajouta  dans  son  „boeckje"  les  mots  „de  motu  pendulo- 
rum"à  la  liste  des  sujets  qu'il  se  proposait  de  traiter,  (voir  la  note  19  de  la  p.  75  du  T.  XI). 
Plusieurs  années  après  Huygens  put  annoter  sur  la  lettre  de  Mersenne  du  8  déc.  1646:  „J'ay 
trouué  cette  règle  en  1664"  (voir  la  p.  47  du  T.  I). 

5)  Voir  le  sommaire  de  sa  lettre  à  Thevenot  du  14  mai  1665  (T.  V,  p.  355). 

ô)  Nous  avons  déjà  vu  que  Roberval,  comme  Mersenne,  admet  l'identité  des  deux  centres  (voir 
la  note  2);  à  bon  droit,  comme  on  l'a  démontré  plus  tard. 

En  1690  Huygens  parle  lui  ;iussi  de  l'identité  des  deux  centres.  Voir  à  ce  sujet  les  premières 
lignes  de  la  p.  462  du  T.  IX  ,  ainsi  que  la  note  2  de  la  p.  461  et  la  note  3  de  la  p.  462  du 
même  Tome. 

45 


354  AVERTISSEMENT. 


la  Pièce  IV)  ne  fut  inventé  par  Huygens  qu'en  1 66 1  '),  tandis  qu'il  s'occupa 
déjà  en  1659  du  centre  d'oscillation  des  pendules  linéaires  (voir,  à  la  p.  385  qui 
fuit,  la  Pièce  II).  Mais  puisque  dans  cette  Pièce  II  il  coniidère  un  pendule  linéaire 
qui  porte  deux  poids,  il  eft  fort  poftïble  qu'avant  d'exécuter  ce  calcul  il  avait  déjà 
envifagé  un  inftant  la  pofilbilité  de  régler  fes  horloges  de  cette  manière. 

Quant  à  la  mefure  univerfelle  (voir  le  troifième  alinéa  de  la  page  précé- 
dente), il  en  elt  queltion  dans  la  Correspondance  en  décembre  1661  pour  la 
première  fois  c).  Moray  écrit  à  Huygens  le  23  décembre  que  „fur  la  propo- 
rtion qui  a  efté  faite  dans  noftre  Aflemblee  il  y  a  15.  iours,  touchant  une 
Mefure  Vniverfelle,  c'eft  à  dire,  telle  que  l'on  la  puifTe  faire  exactement  egalle 
en  tous  lieux  fans  fe  la  communiquer  au  preallable . . .  l'on  eft  après  pour  voir 
fi  cela  fe  peut  faire  par  le  pendule,  adiufté  félon  voftre  inuention,  par  des  feg- 
ments  de  Cycloeides. .  .  pour  fcauoir  donc  fi  cela  fe  fait,  nous  auons  fait  faire  des 
pendules  a  voftre  mode. . ."  (T.  III ,  p.  427 — 428)  3).  Comme  Moray  explique 
longuement  ce  qu'il  faut  entendre  par  une  mefure  univerfelle,  il  paraît  bien 
que  l'idée  ne  lui  venait  pas  de  Huygens  4).  Cela  reflbrt  aufli  plus  ou  moins  de  la 


')  Voir,  à  la  p.  438  du  T.  III  sa  lettre  à  Moray  du  30  déc.  1661.  Il  écrit:  „J'ay  trouuè  depuis 
quelque  temps  le  moien  d'ajuster  fort  précisément  à  son  heure  mon  horologe  par  un  petit  plomb 
mobile,  etc."  Dans  les  Manuscrits  ce  poids  mobile  („schuyflootie")  est  mentionné  pour  la 
première  fois  en  1661  (p.  23  du  Mauuscrit  B). 

2)  Beaucoup  d'astronomes  s'étaient  déjà  occupé  de  la  question  de  savoir  quelle  doit  être  la  lon- 
gueur d'un  pendule  à  secondes.  Voir  le  Cap.  XX  du  Lib.  II  de  la  Pars  Prior  du  Tome  I  de  l'„Al- 
magestum  Novum"  de  1651  de  J.  B.  Riccioli  (ouvrage  nommé  dans  la  note  7  de  la  p.  402  du 
T.  I):  „De  Perpendiculi  Oscillationibus  ad  motus  alios  et  tempora  mensuranda  idoneis,  etc.", 
en  particulier  à  la  p.  87  la  Prop.  XII ,  Probl.  IV  :  „Inuenire  Perpend  ic  ulum ,  cuius  una  simplex 
vibratio  œquiualeat  uni  Secundo  Temporis  Primi  Mobilis". 

3)  On  n'en  trouve  rien  chez  Birch  (ouvrage  cité  dans  la  note  1  de  la  p.  344),  du  moins  dans  le 
résumé  des  séances  de  la  „Royal  Society"  de  décembre.  Mais  dans  celui  de  la  séance  du  30  octo- 
bre 1661  Birch  (I,  p. 53)  écrit:  „Mr.  Rooke  was  desired  to  procure  two  pendulums,  one  with 
cheeks,  and  the  other  without",  et  à  la  p.  54  (séance  du  20  novembre)  on  trouve  les  mots: 
„Dr.  Wilkins  read  his  paper  concerning  a  natural  standard"  qui  peuvent  se  rapporter  à  ce  sujet, 
d'autant  plus  qu'on  rencontre  le  même  nom  a  la  p.  70  (séance  du  22  janvier  1662,  style  nou- 
veau), où  Birch  écrit:  „The  penduluin  experiment  was  discoursed  ofby  the  lord  viscount 
Brouncker,  who  brought  in  the  account  and  schemes  of  it;  and  a  committee  was  appointed  for 
making  trials  of  it,consistingofhislordshiphimself,  Mr.  Boyle,  Sir  William  Petty,  Dr.  Wilkins, 
and  Dr.  Wren". 

4)  Comparez  la  note  5  de  la  p.  260  du  T.  VI.  Il  est  vrai  que  la  „History  of  the  Royal  Society  by 
Th.  Sprat"  mentionnée  dans  cette  note  ne  parut  qu'en  1667  (London,  Printed  by  T.  R.  for  J. 
Martyn  at  the  Bell  without  Temple-bar,  etc.).  On  y  trouve  à  la  p.  314  l'assertion  que  l'idée 
„that  there  may  be  produc'd  a  Natural  Standard  for  Measure  from  the  Pendulum  for  vulgar 
use"  est  due  au  dr.  Christopher  Wren  (comparez  la  note  18  de  la  p.  427  du  T.  III).  Mais  il  est 


AVERTISSEMENT.  355 


réponfe  de  ce  dernier  (T.  III ,  p.  438)  qui  écrit:  „J'ay  entre  les  mains  celuy  [le 
traité]  de  l'horologe,  duquel  une  grande  partie  eft  dédiée  aux  mouvements  et 
particulièrement  j'y  ay  parlé  de  cet  ufage  du  pendule  pour  la  mefure  univerfelle , 
dont  vous  dites  qu'on  a  traité  dans  votre  afïemblee. . .  "  Nous  pofTédons  de  la  main 
de  Huygens5)  le  fommaire  du  contenu  du  Traité  de  l'horloge,  tel  qu'il  l'avait 
conçu  en  16606);  on  y  trouve  les  paroles:  „menfura  univerfalis  ope  penduli", 
ce  qui  prouve  qu'il  fongeait  à  employer  le  pendule  pour  ce  but,  et  qu'il  fe  fer- 
vait  de  l'exprefîîon  „mefure  univerfelle",  déjà  avant  d'avoir  reçu  la  lettre  citée  de 
Moray;  ce  qui  d'ailleurs  reflbrt  aufli  de  fa  réponfe  citée.  On  peut  en  effet  prendre 
un  pendule  de  forme  déterminée  (p.  e.  une  fphère  de  grandeur  et  de  poids  déter- 
minés fufpendue  à  une  tige  homogène  de  longueur  et  de  poids  déterminés,  ou  a 
un  fil  de  longueur  déterminée  et  de  poids  négligeable)  qui  marque  les  demi- 
fecondes  ou  les  fécondes,  et  dire  que  la  longueur  de  la  tige  ou  du  fil  (ou  cette 
longueur  augmentée  du  rayon ,  ou  du  diamètre,  de  la  fphère)  conftitue  l'unité  de 
longueur;  en  admettant  bien  entendu,  comme  Huygens  le  faifait  alors,  qu'un  pen- 
dule déterminé  a  pour  une  amplitude  donnée  une  même  période  partout 7).  En 
1661  (T.  III,  p.  438  et  440)  Huygens  mefure  la  „longueur.  ..pour  marquer  une 
demie-feconde".  .  .  „depuis  le  point  de  fufpenfion  jusqu'au  centre  de  la  boule",  le 
poids  du  fil  étant  apparemment  négligeable.  Mais  le  fait  qu'il  prend  des  boules  de 
différents  rayons  et  que  fuivant  lui,  la  diflance  nommée  reftant  invariable,  la  période 
refte  également  la  même,  fait  bien  voir  qu'il  ne  favait  pas  encore  que  le  centre 
d'ofcillation  de  la  fphère  fe  trouve  en  defïbus  du  centre  de  figure,  et  que  la  diftance 
des  deux  centres  dépend  du  rayon  8).  Il  n'efl:  pas  étonnant  que  dans  le  fommaire 


impossible  d'avoir  une  confiance  absolue  dans  l'exactitude  de  cette  affirmation,  puisque  nous 
lisons  à  la  p.  315:  „He  [c.  à.  d.  Wren]  has  made  constant  Observations  on  Saturn;and  aTheory 
of  that  Planct,  truly  answering  ail  Observations ,  before  the  printed  Discourse  of  Hugonius 
[sic]  on  that  subject  appear'd";  ce  qui  prouve  que  Sprat  n'était  pas  toujours  bien  renseigné 
(voir  les  p.  368,384,41661417  du  T.  III). 

C'est  à  la  p.  247  que  Sprat  mentionne  le  „universal  Standard,  or  measure  of  Magnitudes, 
by  the  help  of  a  Pendulum,  never  before  attempted"  (comparez  la  note  nommée  du  T.  VI). 

5)  Manuscrit  A,  p.  226. 

fi)  La  p.  202  du  Manuscrit  porte  la  date  du  25  décembre  1659  et  la  p.  233  celle  du  7  avril  1660. 
Nous  publierons  ce  sommaire  dans  le  Tome  suivant. 

")  Voir  le  quatrième  alinéa  de  la  p.  376 ,  en  partculier  la  note  2. 

8)  En  1662  Huygens  fit  de  nouveau  des  expériences  de  ce  genre;  le  10  février  il  écrit  à  Moray 
(T.  IV,  p.  52):  „. ..  Je  scay  par  expérience  que  pour  avoir  un  pendule  dont  chaque  vibration 
soit  de  demie  seconde,  il  suffit  de  faire  en  sorte  que  le  diamètre  de  la  boule  soit  moindre  seule- 
ment que  la  6e  partie  de  la  hauteur  du  pendule,  et  qu'il  est  tout  un  si  la  boule  est  de  plomb, 
d'y  voire  ou  de  cristal,  quand  on  ne  prend  que  les  petites  vibrations,  etc."  Dans  sa  réponse  du 


356  AVERTISSEMENT. 


mentionné  les  mots  „menfura  univerfalis  ope  penduli"  foient  précédés  par  les 
mots  „regula  ad  inveniendam  penduli  longitudinem"  :  il  fe  rendait  très  bien 
compte  du  fait  que  pour  donner  une  définition  exaéte  et  vraiment  pratique  de  la 
mefure  univcrfelle  il  faut  connaître  le  centre  d'ofcillation;  de  cette  façon  le  pen- 
duie  qui  bat  les  fécondes  ou  les  demi-fecondes  peut  avoir  une  forme  quelconque 
pourvu  que  la  diftance  du  point  de  fufpenfion  au  centre  d'ofcillation  ait  une  lon- 
gueur donnée.  Quoique  dans  le  traité  tel  qu'il  l'avait  „entre  les  mains"  en  1661 
il  pût  parler  déjà  „de  cet  ufage  du  pendule  pour  la  mefure  univerfelle"  avant  de 
connaître  la  règle  pour  déterminer  le  centre  d'ofcillation,  il  peut  donc  parfaite- 
ment dire  dans  l'„l  Iorologium  ofcillatorium"  que  le  défir  de  trouver  le  moyen 
de  définir  une  longueur  invariable  à  l'aide  du  pendule  avait  été  pour  lui  un  motif 
de  chercher  le  centre  d'ofcillation.  Dans  la  Prop.  XXV  de  la  ParsQuartade 
l'„Horologium  ofcillatorium"  („De  menfurae  univerfalis,  &  perpétua?,  confti- 
tuenda;  ratione")  il  mentionne  le  fait  que  la  place  du  centre  d'ofcillation  de  la 
fphère  (comparez  la  Pièce  XI,  à  la  p.  470)  fe  trouve  à  une  dirtance  du  centre  de 
figure  qui  dépend  du  rayon  et  ajoute:  „Facile  autem  apparet  cur  neceïïaria  fit 
hujus  centri  confideratio,  ad  accuratam  pedis  Horarii  conftitutionem,  erc."  :). 

En  1663  on  prenait,  paraît-il,  à  la  „Royal  Society"  des  expériences  fur  l'olcil- 
lation  de  corps ,  non  feulement  de  diverfes  matières,  mais  au ffi  de  diverfes  formes :), 
ce  qui  peut  avoir  eu  une  certaine  influence  fur  Huygens  et  l'avoir  déterminé  à 
étendre  fes  recherches  théoriques  de  1659  et  de  1661,  qui  ne  portaient  encoreque 
fur  des  pendules  linéaires,  à  des  furfaces  planeset  à  des  corps  de  différentes  formes 
ofcillant  autour  d'un  axe  déterminé.  Il  eft  vrai  que  les  expériences  exécutées  ou 
projetées  par  la  „Royal  Society"  n'avaient  pas  pour  but  de  trouver  le  centre 


14  mars  1662  (T.  IV,  p.  86)  Moray  écrit  à-propos  de  ces  expériences:  „...  si  vous  voulez 
prendre  la  peine  d'examiner  s'il  y  en  a  [c.à.  d.  s'il  y  a  une  différence  de  longueur]  dans  les  pen- 
dules d'une  seconde  entière  comme  nous  l'auons  fait,  vous  trouuërez  que  non  seulement  les 
diferentes  matières  [effet  de  la  résistance  de  l'air],  mais  aussi  les  diferentes  grandeurs  des  Balles 
de  mesme  matière  requièrent  des  longueurs  dont  les  dif'crences  sont  considérables". 

')  Comparez  sa  lettre  à  Estienne  du  21  septembre  1668  (T.  VI,  p.  258;  voir  sur  Estienne  la  note 
1  de  la  p.  490  du  T.  VI). 

•)  Birch,  I,  p.  205  (séance  du  4mars  1663)  parle  de  corps  „round,  elliptical,  square,  etc." 
Nous  y  lisons  que  Ilooke  proposait  de  faire  ces  expériences  dans  l'air  atmosphérique,  ainsi  que 
dans  de  l'air  comprimé  ou  raréfié  et  que  „IVIr.  Hooke  was  appointed  curator  of  thèse  experi- 
ments".  Mais  Bircli  ne  nous  apprend  pas  si  les  expériences  ont  réellement  été  exécutées. 

3)  Ce  n'est  que  le  9  novembre  1664,  après  que  Huygens  eut  trouvé  la  règle  générale  qui  détermine 
la  place  du  centre  d'oscillation  qu'on  prit  à  la  „Royal  Society"  (d'après  Birch,  I,  p.  487)  la 


AVERTISSEMENT.  357 


d'oscillation  3):  elles  devaient  fervir  feulement  à  la  détermination  de  la  réfiftance 
de  l'air  (comparez  à  ce  propos  les  notes  i  et  2  de  la  p.  344) ,  mais  ce  fujet  eft 
intimement  lié  à  celui  de  la  me  fur  e  univerfelle  „ope  penduli"  comme  on  peut  le 
voir  par  les  paffages  cités  dans  la  note  8  de  la  p.  355. 

Confierons  maintenant  les  Pièces  II  (p.  385— 391)  et  IV — XIX  (p.  414 — 555) 
qui  fuivcnt.  Il  y  ert  partout  queftion  d'ofcillations  idéales,  fans  aucune  friction  ou 
réfiftance  d'air.  De  plus  les  barres  ou  fils  auxquels  les  lignes,  furfaces  ou  corps  os- 
cillants font  fufpendus  font  confidérés  comme  impondérables  (excepté  au  début 
de  la  Pièce  II)  ,  ec  ces  objets  eux-mêmes  ont  toujours  une  forme  fymétrique  4). 

Le  principe  fondamental  de  la  Dynamique  de  Huygens  eft  une  extenfion  du 
principe  adopté  par  lui  dans  fa  Statique  s);  nous  avons  déjà  rencontré  ce  principe 
à  la  p.  56  de  ce  Tome:  „en  mécanique  c'efi:  un  axiome  très  certain  que  par  un 
mouvement  des  corps  qui  réfulte  de  leur  gravité  le  centre  commun  de  leur  gravité 
ne  peut  pas  s'élever";  il  s'agit  du  centre  de  gravité  potentiel ,  c.  à  d.  du  centre  de 
gravité  des  corps  ou  points  matériels  fuppofé  qu'ils  fe  foient  élevés  tous  à  la  plus 
grande  hauteur  pofiîble,  ayant  épuifé  les  viteflTes  qu'ils  pofTédaient  à  un  infiant 
donné.  Mais„pour  trouver  une  bafe"  (voir  lesp.  414  — 415)  du  calcul  des  centres 
d'ofcillation,  Huygens  doit  admettre  en  outre  que  dans  le  cas  des  ofcillations 
idéales  confidérées,  ce  centre  de  gravité  commun  s'élève  précifément  à  la  hauteur 
d'où  il  c([  descendu,  les  vitefies  finales,  auffi  bien  que  les  vite  fies  initiales  de  tous 
le^  éléments  qui  condiment  le  pendule,  étant  évidemment  nulles 6);  ce  qu'on  peut 
exprimer  aufii  (comparez  les  p.  21 — 23)  en  difant  qu'il  admet  la  réverfibilité  du 
phénomène,  quoiqu'il  ne  fe  ferve  pas  lui-même  de  cette  exprefiion.  Dans  certains 
cas7)  il  fe  figure  que  les  globules  —  ou  autres  éléments 8)  infiniment  petits  et  par- 


résolution  „of  making  simple  pendulums  isochrone  to  triangles  and  other  figures  and  bodies 
differently  suspended".  Comparez  les  p.  3-4  —375  qui  suivent. 

4)  Excepta  dnn>  le  cas  du  théorème  général  de  la  p.  461. 

5)  Voir  les  p.  21 — 24  de  ce  Tome  et  les  deux  premières  pages  (p.  331  et  332)  du  présent 
Avertissement,  ainsi  que  la  note  1  de  la  p.  56,  laquelle  est  d'ailleurs  mentionnée  dans  la  note 
1  de  la  page  332  nommée.  Huygens  a  probablement  adopté  ce  principe  fondamental  delà  Dyna- 
mique en  1652  (voir  la  p.  -  et  la  note  8  de  la  p.  9  de  ce  Tome). 

'")  Comparez  les  ^Hypothèses"  [  et  II  de  la  Pars  Quarta  de  l'„Horologium  oscillatorium". 

")  Il  est  évident  que  ce  sont  des  cas  où  le  pendule  est  soit  linéaire  soit  formé  par  une  surface  plane 

( ^cillant  perpendiculairement  à  son  plan. 
)  Aux  p.  385 — 38-,  434 — 430,  441 — 44;,  444 — 445^  44^  449 — 450  les  éléments  sont  des 
globules;  aux  p.  505 — 507  et  517 — 521  ce  sont  de  petits  carrés,  à  la  p.  447  le  caractère  des  élé- 
ments  n'est   pas  nettement  déterminé,  aux   p.  457 — 458  ce  sont  des  tranches  horizontales 


358  AVERTISSEMENT. 


faitement  durs  —  qui  conftituent  le  corps  ofcillant  viennent  frapper,  au  moment 
où  ils  atteignent  le  point  le  plus  bas  de  leur  trajectoire,  d'autres  éléments  égaux  et 
également  durs  pouvant  ofciller1)  librement  et  féparément  (p.  388 — 391,  415 — 
425,457 — 458).  Dans  d'autres  cas1)  ce  font  les  éléments  3)  du  corps  ofcillant 
lui-même  (et  alors  l'hypothèfe  d'une  dureté  parfaite  efl:  fuperflue)  qui  fe  déta- 
chent les  uns  des  autres  à  l'inftant  nommé  (ou  à  un  inftant  quelconque,  comme 
Huygens  le  fuppofe  aux  p.  436 — 437)  pour  exécuter  chacun  l'ofcillation  ')  libre 
mentionnée  (p.  385-387,  434—439,  44*— 442,  444—445,  447~452, 
487 — 488,  505  —  507).  Dans  tous  les  cas,  comme  nous  l'avons  dit,  les  vitefTes 
finales  font  nulles.  Il  faut  évidemment  admettre  que  les  éléments  qui  exécutent 
des  ofcillations  ')  libres  et  qui  atteignent  à  des  moments  différents  leurs  plus 
grandes  hauteurs,  foient  arrêtés  et  maintenus  chacun  dans  fa  pofition  finale.  C'elt 
à  cette  condition  feulement  que  le  centre  commun  de  gravité  remonte  à  la  hauteur 
initiale.  Dans  le  premier  cas,  celui  où  les  éléments  du  corps  viennent  frapper 
d'autres  éléments  égaux,  il  faut  qu'au  moment  du  choc  le  „motus"  foit  confervé 
(voir  les  huit  dernières  lignes  de  la  p.  415).  Il  efl:  évident  que  le  „motus"  ert 
également  confervé  dans  le  deuxième  cas,  où  les  éléments  fe  détachent  les  uns  des 
autres  avec  la  vitefle  que  chacun  d'eux  poffède  en  ce  moment.  Huygens  fe  fert  de 
l'exprefllon  „motum  furfum  convertere"ou  „motum  furfum  convertere  quousque 
poflunt"4)  pour  indiquer  que  chaque  élément  s'élève  jusqu'au  point  où  fa  vitefie  ert 
entièrement  épuifée  5).  Nous  parlerions  d'une converfion de  l'énergie6)  cinétique 
ou  force  vive6)  du  mouvement  en  une  quantité  d'énergie  potentielle6)  égale  à 
l'énergie  potentielle  primitive  par  rapport  au  même  plan  horizontal,  mais  il  ne 


découpées  dans  une  surface  verticale  qui  viennent  frapper  des  éléments  de  même  forme  (voir 
la  note  2  de  la  p.  458),  enfin  aux  p.  489 — 490  ce  sont  des  arcs  de  cercle,  ou  anneaux,  concen- 
triques. Au  lieu  de  „globules"  on  peut  aussi  dire  „particula:"  (p.  484)  ou  points  pesants. 
*)  Nous  parlons  ici  d' oscillations  libres,  pour  fixer  les  idées.  Il  est  évident  qu'un  élément  qui  pos- 

v2 
sède  une  vitesse  déterminée  v  peut  s'élever  à  la  hauteur  —  soit  en  oscillant  soit  en  s'élevant 

d'une  autre  manière. 

2)  Ce  procédé  est  évidemment  applicable  dans  tous  les  cas. 

3)  Voir  la  note  8  de  la  p.  357. 

4)  On  trouve  aussi  (p.  507,  lignes  4  et  5)  l'expression:  „celeritatem  sursum  convertere". 

5)  Par  analogie  avec  l'expression  „gravitatis  descensus"dont  Huygens  se  servira  en  1662  (voir  la 
note  5  de  la  p.  341)  on  pourrait  dire  que  le  „motus"  est  converti  en  „gravitatis  ascensus", 
mais  Huygens  n'employé  pas  cette  dernière  expression:  il  dit  (p.  417,  quatrième  ligne  d'en 
bas):  „altitudo  ducta  in  gravitatem".  D'ailleurs  en  disant  que  le  „motus"  est  converti  en  „grn- 
vitatis  ascensus"  nous  précisons  trop  la  pensée  de  Huygens,  pour  qui  apparemment  (voir 
le  texte)  l'expression  „motus"  ne  désigne  pas  ici  une  quantité  nettement  déterminée  et  cer- 


AVERTISSEMENT.  359 


faut  pas  le  figurer  que  l'expreflion  „motus"  de  Huygens  eil  ici  équivalence  à  notre 
expreflion  «énergie  cinétique".  Chez  lui  le  fens  de  „motus"  fe  rapproche  fouvent 
de  celui  de  „celeritas";  voir  à  la  p.  33  la  „Hypothe(is  III"  et  à  la  p.  41  la  „Hypo- 
thefis  V";  «motus  quantitas"  défigne  généralement  la  quantité  de  mouvement 
mv  ou  Swv;  voir  p.  e.  la  Prop.  VI  de  la  p.  49  et  les  p.  91  et  98.  Bien  fouvent  auffi 
le  mot  «motus"  a  un  fens  plus  général,  non  quantitatif.  Dans  le  dernier  alinéa  de 
la  p.  415  et  dans  l'exprellion  „motum  furfum  convertere"    le  mot  „motus"  a 


tainement  pas  la  quantité  mv2  ou  —  mv2:  comparez  la  note  précédente.  C'est  plutôt  l'expres- 
sion „vis  motus"  de  Huygens  (voir  le  troisième  alinéa  de  la  note  suivante)  dont  le  sens  se  rap- 
proche de  celui  de  notre  expression  „énergie  cinétique". 
6)  Voir  les  notes  4  et  5  de  la  p.  341.  Remarquons  que  le  mot  „énergie"  aussi  bien  que  le  mot 
«potentiel"  est  un  terme  aristotélique.  Pour  Aristote  une  chose  peut  exister  hepysiot ,  actuelle- 
ment (en  latin  scolastique :  actu)  011  (JW/zei,  potentiellement  (en  latin  scolastique:  potentia). 
Chez  Aristote  le  mot  èvipysix  ne  désigne  donc  pas  une  substance  (oùo-t'a) ,  mais  un  état  d'acti- 
vité ou  d'actualité.  Dn  temps  de  Huygens  le  mot  «énergie"  figurait  déjà  dans  l'optique  ainsi 
que  dans  la  mécanique;  voir  la  note  8  de  la  p.  99  (ce  fut  Jean  Bernoulli  qui  donna,  en 
17 17,  un  sens  précis  non  aristotélique  à  ce  mot,  savoir  celui  du  travail  d'une  force;  voir  la 
p.  174  du  Tome  second  de  l'ouvrage  de  Varignon  mentionné  dans  la  note  2  de  la  p.  338);  le 
terme  „potentia"  était  souvent  employé  pour  désigner  la  force  en  général  (voir  p.  e.  la  troi- 
sième ligne  d'en-bas  de  la  p.  9c  qui  précède  et  l'ouvrage  posthume  de  Leibniz  :  «Dynamica  de 
Potentia  et  Legibus  Natura  corporeae",  publié  par  C.  I.  Gerhardt ,  dans  le  T.  6  de  „Leibnizens 
mathematische  Schriften",  Halle,  Schmidt,  1860,  où  l'on  trouve  à  la  p.  440  la  Propositio  8  : 
„Eadem  semper  potentia  est  in  Universo"). 

Leibniz  ,  en  introduisant  l'expression  „vis  viva" ,  ne  la  définit  pas  par  le  produit  mv2  :  il  parle 
de  la  „vis  ordinaria  [par  opposition  à  la  „vis"  mentionnée  dans  le  deuxième  alinéa  de  la  note  8 
de  la  p.  199]  cum  motu  actuali  conjuncta,  quam  voco  vivam"  („Specimen  dynamicum",  p.  238 
du  T.  6  de  l'édition  de  Gerhardt).  Pour  désigner  mv2  il  employé  parfois  le  mot  „potentia"  qui  a 
d'ailleurs  un  sens  plus  général  («potentiam  oriri  ex  quadratis  velocitatum  in  molis  elementa 
ductis";  „Dynamica  de  Potentia",  p.  430  de  l'édition  nommée);  mais  à  la  suite  des  discussions 
entre  Leibniz  et  les  Cartésiens  l'expression  „vis  viva"  ou  «force  vive"  fut  bientôt  identifiée 

avec  l'expression  mv2.  Le  coefficient—  ne  fut  introduit  qu'en  1829  par  Coriolis;  voir  la  p.  IX 

de  l'ouviage  mentionné  dans  la  note  4  de  la  p.  247,  dont  la  première  édition  parut  en  18  29  sous 
le  titre  „Le  calcul  de  l'effet  des  machines". 

Huygens  en  1661  parle  déjà  de  la  «vis"  d'un  corps  en  mouvement  (voir  les  lignes  2  et  13  de 
la  p.  417).  En  1690  il  dit  que  les  corps  gardent  leur  „force".  Voir  les  deux  dernières  lignes 
du  texte  de  la  p.  456  du  T.  IX  et  la  p.  463  du  même  Tome ,  où  l'on  trouve  l'expression  «force 
ascensionelle"  (comparez  la  note  2  de  la  p.  164  qui  précède).  Huygens  dit  „que  les  corps 
doivent  garder  leur  force  ascensionelle  &  que  pour  cela  la  somme  des  quarrez  de  leurs  vitesses 
[c.  à.  d.  Zmv2~\  doit  demeurer  la  même."  Il  n'a  apparemment  pas  eu  l'impression  que  les  consi- 
dérations très  générales  et  plus  ou  moins  métaphysiques  de  Leibniz  sur  le  mouvement  (le 
premier  article  de  Leibniz  sur  ce  sujet ,  intitulé  «Brevis  Demonstratio  Erroris  memorabilis  Car- 
tesii,  etc."  parut  dans  les  „Acta  Eruditorum"  de  1686)  contenaient  quelque  chose  de  plus 
que  ce  qu'il  avait  trouvé  lui-même  et  pourraient  être  de  quelqu'utilité  pour  «l'établissement 


360  AVERTISSEMENT. 


apparemment  ce  fens  général,  tout  aufli  bien  que  dans  la  troifième  ligne  d'en  bas 
de  la  p.  434  et  dans  le  titre  du  traité  „De  Motu  Corporum  ex  Percuffione". 

L'application  du  principe  fondamental  nommé,  joint  à  l'hypothèfe  de  la  réver- 
fibilité  du  phénomène  (ou,  fi  l'on  veut,  l'application  du  principe  que  le  centre 
commun  de  gravité  doit  monter  autant  dans  le  cas  où  tous  les  points  font  libres  que 
dans  celui  où  ils  compofent  un  corps  unique  *))  conduit  Huygens  à  l'invention  de 
plufieurs  procédés  différents  pour  trouver  la  place  du  centre  d'ofcillation ,  autre- 
ment dit,  pour  calculer  la  longueur  du  pendule  ifochrone. 

Partantdu  cas  le  plus  fimple, celui  du  pendule  linéaire  (p.  385  —  391  et  414 — 
439),  il  confidère  enfuite  quelques  lignes  et  furfaces  (et  même,  p.  448,  une  paire 
de  pyramides  infiniment  effilées)  ofcillant  dans  leur  plan.  Bientôt  après  avoir  exé- 
cuté ces  calculs  il  découvre  (p.  458)  une  méthode  générale  pour  trouver  le  pendule 
ifochrone  avec  une  furface  ofcillant  perpendiculairement  à  fon  plan.  Depuis  ce 
moment  il  s'efforce  (p.  462 — 469)  à  réduire  l'ofcillation  d'une  furface  dans  fon 
plan  à  celle  d'une  autre  furface  ofcillant  perpendiculairement  à  fon  plan.  Vers  le 
même  temps  il  trouve  la  formule  générale  (p.  470,  note  6)  fuivant  laquelle  la  lon- 
gueur du  pendule  ifochrone  avec  un  corps  oscillant  quelconque  cft  égale ,  comme 
on  dira  plus  tard,  au  moment  d'inertie2)  du  corps  par  rapporta  l'axe  defufpen- 
fion,divifé  par  le  produit  de  la  „mafTe"  du  corps  par  la  diftance  de  fon  centre  de 
gravité  à  l'axe  nommé  3);  cette  formule  rend  poffible  la  réduction  cherchée  de 
l'ofcillation  plane  à  l'ofcillation  perpendiculaire  au  plan  de  la  figure  (p.  462  ,  note 
3).  Aufîîtôt  qu'il  a  découvert  la  formule  générale  Huygens  cherche  en  outre  le 
centre  d'ofcillation  de  la  fphère;  il  réuffit  (p.  4703  à  réduire  ce  corps  lui  aufli  à 
une  furface  ofcillant  perpendiculairement  à  fon  plan.  Pour  trouver  les  longueurs 
des  pendules  ifochrones  avec  l'ellipsoïde  de  révolution  (p.  473)  et  quelques  autres 
corps  il  fe  fert  d'autres  procédés  d'intégration.  Il  trouve  enfin  (voir  les  deux 
derniers  alinéas  de  la  note  qui  occupe  la  p.  477)  une  méthode  générale  pour  les 
furfaces  de  forme  fymétrique  ofcillant  dans  leur  plan,  ainfi  qu'une  méthode  géné- 
rale pour  les  corps  oscillants  de  révolution  (p.  482),  toujours  en  appliquant  la 


des  règles  du  mouvement"  (voiries  premières  lignes  de  la  p.  177  du  T.  X,  où  il  faut  lire, 
d'après  le  texte  de  la  lettre  de  Huygens,  „depend  rétablissement"  au  lieu  de  „depend  de 
l'établissement").  Comparez  la  note  7  de  la  p.  21. 

')  Nous  avons  formulé  le  principe  en  ces  termes  dans  la  note  4  de  la  p.  385. 

2)  Voir  la  p.  378  qui  suit,  en  particulier  la  note  5. 


AVERTISSEMENT. 


361 


formule  générale.  La  plupart  de  ces  calculs  ont  été  exécutés  aux  mois  de  feptembre 
et  d'octobre  de  l'année  1664. 

On  trouvera  dans  les  Pièces  qui  fuivent  des  notes  détaillées  expliquant  les  mé- 
thodes de  Huygens  (voir  p.  e.  les  p.  470 — 477).  Nous  pouvons  donc  nous  borner 
ici  à  énumérer  brièvement  ces  différents  procédés  de  calcul  4). 

Pour  trouver  le  centre  d'oscillation  d'un  nombre  fini  ou  infini  de  points  pefants 
compofant  un  pendule  linéaire,  Huygens  fe  fert  de  ce  qu'on  peut  appeler  la  „mé- 
thode  directe",  celle  qui  découle  immédiatement  du  principe  fondamental 
(Pièce  II,  p.  385— 391  ;  Pièce  IV,  p.  415—433  et  Pièce  V,  p.  434— 439);  on  y 
trouve  déjà  (p.  419)  la  formule  générale  pour  ce  cas  particulier.  Dans  certains  cas 
(P-  3^5 — 387;  p.  39 1  ;p.  421 — 425)  il  y  fait  ufage  d'une  parabole  (voir  la  note  4 
de  la  p.  385  et  les  p.  421  et  fuiv.)  pour  effectuer  la  fommation  des  produits  des 
différents  poids  par  les  hauteurs  qu'ils  atteignent  dans  le  mouvement  libre;  on  peut 
parler  alors  de  la  „mé  thode  de  la  parabole"  (voir  la  Pièce  IX,  en  particulier 
le  troifième  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  458). 

La  „méthode  directe"  peut  encore  être  employée  pour  un  pendule  compofé  de 
deux  points  pefants  fitués  fur  une  ligne  horizontale  (p.  447)  5),  pour  quelques 
lignes  ofcillant  dans  leur  plan  d)  (demi-circonférence  de  cercle ,  ofcillant  autour 
du  centre  de  ce  cercle,  p.  441;  ligne  droite  horizontale,  p.  444;  ligne  brifée,  le 
point  de  fufpenfion  étant  fitué  au  milieu  de  la  droite  qui  joint  les  extrémités, 
p.  449 — 452),  ainfi  que  pour  une  paire  de  furfaces  triangulaires  infiniment  aiguës 
(p.  448) ,  pour  une  paire  de  pyramides  pofTédant  la  même  propriété  (p.  448)  et 
pour  un  fecteur  de  cercle  fufpendu  au  centre  de  ce  cercle  (p.  489  —  490),  l'ofcil- 
lation  ayant  toujours  lieu  dans  le  plan  de  la  figure.  Toutes  ces  figures7)  font 
décompofées,  comme  nous  l'avons  dit ,  en  une  infinité  d'éléments  pouvant  exécuter 
chacun  le  mouvement  afcenfionnel  libre  dont  nous  avons  parlé  8). 


3)  Voir  p.  e.  la  note  7  de  la  p.  485. 

4)  Sauf  à  nous  étendre  un  peu  plus  longuement  sur  ce  que  nous  appelons  ici  la  „  méthode  des  trois 
quarts"  et  la  „méthode  des  quatre  cinquièmes"  ;  voir  le  dernier  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  448 , 
ainsi  que  le  dernier  alinéa  de  la  note  3  de  la  p.  449  et  la  note  6  de  la  p.  453. 

5)  Ce  pendule  oscille  dans  le  plan  formé  par  le  point  de  suspension  et  les  deux  points  pesants.  In- 
utile d'ajouter  (puisque  nous  avons  dit  généralement  que  les  pendules  considérés  par  Huygens 
ont  une  forme  symétrique)  que  les  deux  poids  sont  égaux  et  également  distants  du  point  de 
suspension. 

6)  Ou,  s'il  s'agit  d'une  ligne  droite,  dans  le  plan  formé  par  cette  ligne  et  le  point  de  suspension 
r)  Excepté  évidemment  la  figure  composée  de  deux  points  pesants. 

8)P- 357-358. 

46 


362  AVERTISSEMENT. 


C'elt  apparemment  en  partant  de  ces  réfultats  que  Huygens  trouve  les 
longueurs  des  pendules  ifochrones  avec  certaines  parties  du  cercle,  et  avec  le 
cercle  lui-même  fufpendu  en  un  point  de  Ton  contour,  ainfi  qu'avec  certains  arcs 
de  cercle ,  et  avec  la  circonférence  de  cercle  entière  fufpendue  en  un  de  Tes  points 
(p.  455) ,  l'ofcillation  ayant  lieu  ici  auffi  dans  le  plan  de  la  figure. 

Il  trouve  en  outre  (p.  442)  en  fe  fervantdela„méthode  des  t  rois-quarts", 
que  nous  expliquerons,  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  un  demi-cercle 
fufpendu  au  centre  de  ce  cercle,  ainfi  que  celle  du  pendule  correfpondant  à  un 
triangle  ifofcèle  fufpendu  au  milieu  de  fa  bafe  (p.  452 — 454)  ou  fufpendu  à  fon 
fommet  (p.  456),  l'ofcillation  étant  toujours  plane. 

La  „méthode  des  trois-quarts"  confifte  à  calculer  d'abord  la 
longueur  du  pendule  ifochrone  correfpondant  à  ce  qu'on  peut 
appeler  la  ligne  bafale  de  la  furface  confidérée  (demi-circonfé- 
rence de  cercle,  ligne  brifée,  ou  ligne  droite  horizontale  dans 
les  trois  cas  confidérés  par  Huygens)  ,  fufpendue  au  même  point 
et  ofcillant  latéralement,  et  à  multiplier  enfuite  cette  dernière 

longueur  par  - .  Dans  le  cas  de  la  Fig.  3  la  ligne  bafale  de  la  figure 

plane  OAB  eft  AB,  OA  et  OB  étant  des  lignes  droites.  Huygens  motive  plus  ou 
moins  fon  procédé  aux  p.  442  et  453,  mais,  comme  nous  le  difons  auffi  dans  la 
note  2  de  la  p.  442  et  dans  la  note  6  de  la  p.  453 ,  fon  explication  ne  fuffit  guère 
pour  convaincre  le  lecteur  de  la  juftefTe  de  cette  méthode.  Il  refîort  de  fes  paroles 
que  cette  méthode  n'eft  pas  généralement  applicable,  mais  il  ne  dit  pas  clairement 
dans  quels  cas  on  peut  l'appliquer;  et  il  ne  s'en  fert  ni  dans  le  cas  de  la  Fig.  28 
(voir  la  p.  448 ,  en  particulier  le  troifième  alinéa  de  la  note  2  de  cette  page)  ni 
dans  celui  du  fecteur  de  cercle  fufpendu  au  centre  de  ce  cercle  (p. 489 — 490), 
où  elle  eft  applicable. 

Huygens  trouve  la  „méthode  des  trois  quarts"  en  réduifant  l'ofcillation  d'une 
furface  dans  fon  plan  à  l'ofcillation  d'un  pendule  linéaire.  En  effet,  tant  à  la  p.  442 
qu'à  la  p.  453  il  fubftitue  à  la  furface  ofcillante  un  pendule  linéaire  dont  la  longueur 
eft  égale  à  celle  du  pendule  ifochrone  avec  la  ligne  bafale  de  la  figure  confidérée 
et  dont  la  denfité  eft  proportionnelle  à  la  diftance  du  point  de  fufpenfion  (voir  la 
Fig.  24  à  la  p.  442  et  la  Fig.  31  à  la  p.  452),  de  forte  que  le  pendule  ifochrone  avec 

ce  pendule  linéaire  a  une  longueur  égale  aux  —  de  la  longueur  du  pendule  linéaire, 

4 


AVERTISSEMENT.  363 


c.à.d.  aux  -1  de  celle  du  pendule  ifochrone  avec  la  ligne  bafale  homogène  ofcil- 
4 

lant  dans  Ton  plan.  Mais  c'eft  précifément  cette  fubftitution  qu'on  voudrait  voir 
expliquée  ').  Le  pendule  linéaire  en  queftion  eft  compofé  des  mafTes,  en 
nombre  infini,  des  anneaux  ou  bandes  (voir  la  Fig.  3)  ,  ayant  toutes  la  même 
largeur  confiante,  dans  lesquelles  on  peut  découper  la  fur  face  OAB,  chaque 
mafle  étant  concentrée  dans  le  centre  d'ofcillation  de  la  bande  fuppofée  fufpen- 
due  feule  au  point  O  et  ofcillant  latéralement.  Pour  que  la  denfité  de  ce 
pendule  linéaire  puiffe  varier  comme  nous  l'avons  dit,  il  faut,  dit-il,  que  les 
longueurs  des  pendules  ifochrones  avec  les  bandes  forment  une  férié  arithmétique 
(P-453)-  Ceci  indique  que  dans  la  penfée  de  Huygens  la  méthode  n'eft  applicable 
que  lorfque  les  lignes  A'B'  [Fig.  3]  qui  découpent  la  furface  en  bandes  ayant 
toutes  la  même  largeur  confiante  font  femblables  et  ont  le  point  O  comme  centre 
de  fimilitude.  En  effet,  lorfqif  il  en  eft  ainfi,  le  pendule  linéaire  qu'il  confidère  peut 
être  formé  comme  il  le  dit  par  les  mafTes  des  bandes  concentrées  chacune  dans 
fon  centre  d'ofcillation:;  et  les  trois  cas  où  il  applique  la  méthode  font  tels.  Or, 
nous  démontrerons  que  dans  les  cas  de  ce  genre  la  méthode  eft  bonne. 

On  peut  fe  demander  plus  généralement  s'il  eft  poffible  de  découper  une  furface 
ofcillant  latéralement,  p.  e.  l'ellipfe  de  la  Fig.  5  ou  le  triangle  de  la  Fig.  4, 
en  un  certain  nombre  de  bandes  de  telle  manière  que  fi  l'on  concentre  la  mafTe  de 
chaque  bande  en  fon  centre  d'ofcillation  et  qu'on  cherche  enfuite  la  longueur  du 
pendule  ifochrone  avec  l'enfemble  des  mafTes  ainfi  concentrées,  cette  dernière 
longueur  devient  égale  à  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  l'ellipfe  ou  le 

triangle  donné.  Ce  qui  n'eft  certainement  pas  permis,  c'eft  de  dé- 
•  couper   le  triangle  par  des  parallèles  à  la  bafe  arbitrairement 

choifies  en  un  nombre  fini  de  bandes,  p.  e.  en  deux  parties  OA'B' 

A'f- — \ti       et  A'ABB',où  OA'  =  A'A,  et  d'y  appliquer  le  procédé  décrit: 

^a     on  vérifie  aifément  qu'on  ne  trouve  pas  de  cette  façon  le  centre 

d'ofcillation  du  triangle.  Mais  on  peut  chercher  un  mode  fpécial 
de  découper  le  triangle  (ou  une  des  autres  figures  confidérées  par  Huygens)  en 
un  certain  nombre  de  bandes  de  telle  manière  qu'on  trouve  le  vrai  centre  d'ofcil- 


')  Il  est  fort  possible  que  Huygens  n'avait  de  la  justesse  de  cette  substitution  qu'une  certitude 
intuitive.  Les  pages  qui  suivent  (p.  363 — 368)  servent  à  justifier,  et  en  même  temps  à  étendre, 
sa  méthode,  nullement  à  reconstruire  la  marche  de  ses  idées. 


364 


AVERTISSEMENT. 


lation  du  triangle  en  cherchant  le  centre  d'ofcillation  des  mafles  des  bandes  con- 
centrées chacune  en  fon  centre  d'ofcillation;  et  rien  ne  démontre  qu'il  eft  impof- 
fible  de  trouver  d'une  manière  analogue  la  vraie  longueur  du  pendule 
Flf  ' 5  ifochrone  avec  une  furface  elliptique  (Fig.  5)  —  ou  une  autre  furface 
plane  à  laquelle  la  méthode  des  trois  quarts  telle  que  Huygens  l'ap- 
plique n'eft  pas  applicable  —  en  la  découpant  en  un  nombre  fini  ou 
infini  d'anneaux  ne  poiïedant  pas  la  propriété  d'avoir  une  largeur 
confiante. 

Nous  ferons  voir  d'abord  que  la  juitefle  de  la  „méthode  des  trois 
quarts"  *)  peut  être  démontrée  pour  un  cas  différant  de  celui  confidéré  par 
Huygens  et  en  partant  de  ce  réfultat  nous  démontrerons  (deuxième  et  troifième 
alinéa  de  la  p.  366)  la  juftefTe  de  la  méthode  dans  le  cas  envifagé  par  lui. 

À  cet  effet,  nous  nous  fervirons  de  la  formule  générale  pour  la  longueur  du 
pendule  ifochrone 

I 


M* 


où  I  défigne  le  moment  d'inertie  *)  de  la  furface  (ou  plus  généralement  du  corps) 
par  rapport  à  l'axe  d'ofcillation ,  M  la  maffe  de  la  furface  (ou  du  corps)  et  b  la 
diftance  de  fon  centre  de  gravité  à  l'axe  de  fufpenfion.  Il  eft  vrai  que  Huygens 
n'avait  apparemment  pas  encore  trouvé  cette  formule  générale 3)  au  moment  d'exé- 
cuter les  calculs  en  queftion ,  mais  il  doit  l'avoir  trouvée  peu  de  jours  après  4). 

Confidérons  une  furface  plane  [Fig. 
6  ou  Fig.  7]  5)  compofée  d'un  nombre 
fini  de  bandes  ou  d'anneaux  femblables 
entre  eux4)  et  ne  poffédant  donc  pas  tous 
la  même  largeur  confiante,  le  point  O 
étant  par  hypothèfe  le  point  de  fimili- 
A  tude  des  bandes.  SoitOA  =  r,OB  =  £r, 


')  On  verra  en  effet  que  la  méthode  mérite  toujours  ce  nom  dans  le  cas  où  la  bande  extérieure 
devient  infiniment  mince  et  se  change  donc  en  une  „ligne  basale",  non  homogène  en  général. 
C'est  le  produit  de  trois  quarts  par  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  cette  ligne  basale 
qui  donnera  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  la  figure  plane. 

a)  Voir  la  note  5  de  la  p.  378  qui  suit. 

3)  Comme  il  suppose  le  corps  divisé  en  un  nombre  immense  n  de  parties  de  même  masse,  cette 


AVERTISSEMENT. 


365 


OC  =  k3r ,  OD  =  k3r,  où  la  confiante  £<  1.   On  aura  pour  les  bandes  fuc- 

ceflives,  où  la  plus  grande  e(l  nommée 
[FiS-  70  d'abord,£  =  p0,fy0,*Vo,*V--refPec- 

tivement;  M  =/a0,  *>„,  k*[jt,0,  k6[j,0 . . .; 
I  =  /0 ,  k*i0 ,  &8/0 . .  .  Les  longueurs  des 
pendules  ifochrones  correfpondant  aux 
différentes   bandes  feront  /  =  A„,  k\0, 

L 


k2À0,  £3A0...,où  A0  = 


^o/>c 


La  longueur  du  pendule  ifochrone  avec 
l'enfemble  des  maflTes  des  bandes  con- 
centrées chacune  dans  Ton  centre  d'ofcil- 
lation  fera  alors  d'après  la  formule  gé- 


^0A0  (,+**+ *«+£>...) 


ou 


Mais  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  figure  donnée  fera  d'après  la 

même  formule  ^     ,  , ,,    ,  J ,    ,  n — 4-  ou  — — . ,   ,,,,«,    >n C2)- 

Les  longueurs  (1)  et  (2)  étant  les  mêmes,  il  eft  permis  de  fubftituer  à  la  fur- 
face  ofcillante  l'enfemble  des  mafles  des  bandes  femblables  concentrées  chacune 
dans  fon  centre  d'ofcillation.  Or,  fi  l'on  fuppofe  que  le  nombre  des  bandes  s'accroît 
jusqu'à  l'infini ,  de  forte  que  le  point  O  qui  était  extérieur  à  la  furface  formée  par 
les  bandes  devient  un  point  du  contour  de  cette  furface  dans  le  cas  de  la  Fig.  6 
et  delà  furface  elle-même  dans  le  cas  de  la  Fig.  7,  les  longueurs  des  pendules  (1) 

et  (2)  deviendront  égales  à  A0  -    —rr.    Pour  k-+  1,  on  trouve  la  longueur 

I  Kr 


JSr2 
formule  a  chez  lui  la  forme  — =-,  ou  Srs  désigne  la  somme  des  carrés  des  distances  de  toutes  ces 
nb 

particules  à  l'axe  d'oscillation.  Comparez  la  note  1  de  la  p.  369  et  la  note  5  de  la  p.  378. 

4)  Voir  sur  la  découverte  de  la  formule  générale,  qui  eut  lieu  avant  le  10  octobre  1664,  la  note  6 
de  la  p.  470.  À  la  p.  452  on  trouve  la  date  du  29  septembre  1664. 

5)  Il  n'est  pas  nécessaire  que  la  surface  considérée  ait  une  forme  symétrique. 

6~)  Pour  que  les  bandes  puissent  être  semblables  entre  elles,  il  est  évidemment  nécessaire  que  les 
lignes  qui  limitent  la  surface  considérée  et  celles  qui  la  découpent  en  bandes  soient  également 
semblables  entre  elles. 


366  AVERTISSEMENT. 


"*A0,  où  A0  e(t  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  ligne  bafale  (ouverte 
4 

dans  le  cas  de  la  Fig.  6,  fermée  dans  le  cas  de  la  Fig.  7)  qui  n'eft  homogène  que 
dans  le  cas  confidéré  par  Huygens  où  les  lignes  femblables  qui  divifent  la  furface 
en  une  infinité  de  bandes  font  telles  que  chaque  bande  a  une  largeur  confiante;  ce 
qui  évidemment  n'ell  pas  vrai  dans  le  cas  de  la  Fig.  5  p.  e.  fans  que  pour  cela  la 
méthode  des  trois  quarts  cette  d'être  applicable  ').  On  peut  p.  e.  conclure  de  la 
préfente  théorie,  après  avoir  démontré  que  la  longueur  du  pendule  ifochrone 
avec  une  circonférence  de  cercle  de  denfité  linéaire  quelconque  (fymétrique 
cependant  par  rapport  à  Taxe  vertical),  fufpendue  en  un  de  fes  points  et  ofcillant 
dans  fon  plan,  efl:  égale  au  diamètre  de  cette  circonférence  (voir  la  note  3  de  la 
p. 455),  que  le  pendule  ifochrone  avec  le  cercle  lui-même,  fufpendu  en  un  point 
de  fon  contour  et  ofcillant  dans  fon  plan  (cas  de  la  Fig.  32  à  la  même  page)  a 
une  longueur  égale  aux  trois  quarts  du  diamètre  2). 

Mais  fi  la  furface  peut  être  divifée  par  des  lignes  femblables,  ayant  le  point  O 
comme  centre  de  fimilitude,  en  bandes  ayant  toutes  la  même  largeur  conftante 
—  ce  qui  efl:  le  cas  envifagé  par  Huygens  —  nous  pouvons  maintenant  démontrer 
comme  fuit  que  la  concentration  des  mafles  des  bandes  en  leurs  points  d'ofcil- 
lation  efl:  permife  dans  le  cas  d'une  pareille  furface  ainfi  divifée  en  bandes,  du 
moins  lorsque  le  nombre  des  bandes  devient  infini,  de  forte  que  toutes  les 
bandes  deviennent  infiniment  minces. 

Soit  N  le  nombre  des  bandes,  /la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  fur- 
face  entière,  ofcillant  toujours  dans  fon  plan.  Le  pendule  ifochrone  avec  l'en- 
femble  des  bandes  depuis  le  point  O  jusqu'à  la  »ième  bande  inclufivement  fera 
alors  ct/.  Suivant  la  théorie  qui  précède  (voir  la  première  ligne  de  cette  page)  la 

longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  nièmc  bande  à  elle  feule  aura  une  valeur  fupé- 

s  4  n — l  1        cj.  •         >    4  n  1      »    j  1       4  n — qn,      v         -       <-\ 

rieurea^-^^/ et  inférieure  a  -^L  c.a.d.  une  valeur  -— j^l,  o\xqn  <  1.  Or, 

3     iM  3  N  3     N  7 

la maffe de  la «*me bande eir  ^'+  ^~"'  M  ou  (2n+  ^M.  La  longueur  (/) du 


l)  Comparez  la  note  1  de  la  p.  364. 

-)  Le  cercle  est  découpé  en  anneaux  de  la  manière  indiquée  dans  la  Fig.  5 ,  p.  364.  L'anneau 

extérieur,  infiniment  mince,  peut  être  considéré  comme  la  ligne  basale.  Cette  ligne  pesante 

n'est  pas  homogène  comme  dans  les  cas  considérés  par  Huygens. 


AVERTISSEMENT.  367 


pendule  ifochrone  avec  l'enfemble  des  mafles  des  bandes  concentrées  chacune 
dans  Ton  centre  d'ofcillation  fera  donc,  d'après  l'équation  générale  de  la  p.  364, 
déterminée,  lorsque  le  nombre  des  bandes  augmente  indéfiniment,  par  l'équation 


m       4,    t  •      (     £  (»  — 0„V  (2»+  1)  \ 
ou  (/)  =-/   Lim  \  1    ,  / 

3     «  =  -  <  n  *»  7 

£(«-?„)  O  +  O 


On  aura  donc         (/)  =-/  x  -  =  /.  Ce  qu'il  fallait  démontrer. 

w      3       4  M 

On  peut  appliquer  une  méthode  analogue  dans  le  cas  où  le  pendule  ofcillantelr. 

formé  par  un  corps  pouvant  être  découpé  en  tranches  par  des  furfaces  femblables 
entre  elles  et  ayant  pour  point  de  fimilitude  le  point  de  fufpenfion  O,  c.  à.  d.  la 
projeétion  du  centre  de  gravité  du  corps  fur  l'axe  d'ofcillation.  Le  corps  (comparez 
la  Fig.  3,  p.  362)  peut  être  limité  par  une  „furface  bafale"  et  un  cône  ,  dont  les 
génératrices  relient  le  point  O  à  tous  les  points  du  contour  de  la  furface  bafale;  ou 
bien  ce  point  O  (comparez  les  Fig.  5  et  7)  peut  fe  trouver  fur  la  furface  bafale 
fermée  ou  encore  à  l'intérieur  du  corps.  Si  l'on  a  dans  le  cas  du  corps  (Fig.  6  ou  7) 
OAnr,OB  =  ^r,  OC  =  &V,  etc.,  donc  bz=  p0,  kp0,  k2p0,  etc.  pour  les  tranches 
fucceffives,  on  aura  M  =  (i„  k*^ ,  k6fioy  etc.,  I  =  <0,  £5/0,  kI0i0,  etc.  Les  lon- 
gueurs des  pendules  ifochronescorrefpondant  aux  diverfes  tranches  feront  /  =  A0, 


kxa ,  k2X0 ,  etc. ,  où  A  =  — — .  La  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  l'enfemble 

/A,/>o  b  r 


des  mafles  des  tranches  concentrées  chacune  dans  fon  centre  d'ofcillation  fera  alors 

d**  la  formi„e  générale  tf^ +£+£;;>  ou  *.  L+£+£..  Ec  la 

longueur  du  pendule  ifochrone  correfpondant  au  corps  donné  fera  d'après  la  même 

formule— - —       ,    ,        ,',";.,  c.  à.  d.  elle  fera  égale  à  la  longueur  précédente. 

Lorfque  le  nombre  des  tranches  devient  infini  du  côté  du  point  O,  la  longueur  du 

pendule  ifochrone  deviendra  A„      — r=.  Pour  k-*  1 ,  on  trouve  la  longueur  ^  A„ ,  où 

1 — £5  '  5 

A0  elt  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  furface  bafale  qui  peut  ne  pas  être 


368  AVERTISSEMENT. 


homogène.  On  peut  donc  appliquer  aux  corps  de  ce  genre  une  méthode  des 
quatre  cinquièmes  analogue  à  la  méthode  des  trois  quarts. 

Dans  le  cas  de  la  Fig.  27  (p.  447)  les  deux  poids  ou  points  pefants  O  et  R  peuvent 
évidemment  avoir  une  forme  quelconque  pourvu  qu'ils  foient  infiniment  petits.  Si 
Ton  prend  pour  O  et  R  deux  petits  arcs  de  la  circonférence  de  cercle  POR,  le 
réfultat  du  calcul  de  la  p.  448  dans  le  cas  de  la  Fig.  28  peut  être  obtenu  immédiate- 
ment par  l'application  de  la  méthode  des  trois  quarts.  Mais  fi  l'on  donne  aux  poids 
O  et  R  la  forme  de  deux  petites  furfaces  planes  perpendiculaires  refpecrivement 
aux  droites  AO  et  AR  de  la  Fig.  27,  le  réfultat  du  calcul  de  la  p.  448  dans 
le  cas  de  la  Fig.  29  peut  être  obtenu  immédiatement  par  la  méthode  des  quatre 
cinquièmes ,  comme  nous  le  difons  auffi  dans  la  note  3  de  la  p.  449. 

Après  avoir  trouvé  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  un  cercle  horizontal 
fufpendu  en  un  point  de  la  verticale  paflant  par  fon  centre  (voir  la  note  7  de  la 
p.  481),  Huygens  aurait  pu  en  déduire  celle  du  pendule  ifochrone  avec  un  cône 
droit  fufpendu  en  fon  fommet ,  s'il  avait  connu  la  méthode  des  quatre  cinquièmes. 
La  valeur  qu'il  trouve  pour  le  cône  dans  la  Prop.  XXII  de  la  Pars  Quarta  de 
l'„Horologium  ofcillatorium",  et  qu'il  calcule  d'une  tout  autre  manière,  s'accorde 


avec 


la  valeur  —  ( —  *- — \-  x  j  ,  où  y  eft  le  rayon  de  la  furface  bafale  (cercle) 

et  x  la  hauteur  du  cône,  valeur  obtenue  en  multipliant  par  —  la  longueur  du  pen- 

dule  ifochrone  avec  le  cercle  bafal. 

Obfervons  encore  que  dans  le  cas  du  corps  ofcillantconfidéré  le  pendule  linéaire 
qu'on  peut  fubftituer  à  ce  corps  a  une  longueur  égale  à  celle  du  pendule  ifochrone 
avec  la  furface  bafale  (homogène  ou  non) ,  et  une  denfité  linéaire  proportionnelle 
au  carré  de  la  diftance  au  point  de  fufpenfion  :  tandis  que  ce  pendule  linéaire  était 
un  triangle  infiniment  aigu  pour  la  furface  ofcillante  (Fig.  24  de  la  p.  442  et 
Fig.  31  de  la  p.  452),  dans  le  cas  du  corps  ofcillant  c'ert  un  cône  infiniment  effilé. 

La  Pièce  IX  (p.  457 — 460)  nous  apprend  (voir  la  note  2  de  la  p.  458)  comment 
Huygens  a  trouvé  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  une  furface  plane, ofcil- 
lant perpendiculairement  à  fon  plan,  en  fe  fervant  d'abord  de  la  méthode  direéte 
et  en  transformant  enfuite  cette  méthode  dans  la  „m  et  ho  de  de  l'onglet", 
lorfque  la  furface  eft  fufpendue  en  un  point  de  fon  contour ,  et  dans  la  „m  é  t  h  o  d  e 
du  tronc",  lorsqu'elle  eft  fufpendue  à  un  point  (ou  plutôt  à  un  axe)  extérieur. 
Dès  lors,  l'application  de  la  méthode  direéte  pour  les  furfaces  planes,  ofcillant 


AVERTISSEMENT.  369 


comme  il  a  été  dit,  devient  fuperflue;  il  peut  maintenant  trouver  la  longueur  du 
pendule  ifochrone  en  prenant  la  diftance  de  Taxe  de  fufpenfion  à  la  projection  fur 
le  plan  de  la  figure  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  ou  du  tronc  élevé  fur  cette 
figure  et  limité  par  un  plan  oblique  pafïant  par  l'axe  de  fufpenfion.  Comparez  la 
propofition  qui  forme  le  dernier  alinéa  de  la  p,  503. 

On  conçoit  qu'après  la  découverte  de  cette  méthode,  Huygens  fe  foit  efforcé, 
comme  nous  l'avons  dit,  de  réduire  l'ofcillation  d'une  furfacedans  fon  plan  à  celle 
d'une  autre  furface  ofcillant  perpendiculairement  à  fon  plan;  c'eft  ce  qu'il  effeftue 
d'une  manière  ingénieufe  en  découpant  la  furface  donnée  en  tranches  horizontales 
et  en  donnant  à  ces  tranches  la  pofition  verticale  par  une  rotation  de  900,  comme 
on  peut  le  voir  dans  la  Deuxième  et  la  Troifième  Partie  (p.  462  et  463)  de  la  Pièce 
X.  Comme  nous  le  difons  dans  la  note  6  de  la  p.  470,  il  doit  avoir  découvert,  avant 
de  trouver  cette  méthode  de  réduction  de  l'ofcillation  latérale  à 
l'ofcillation  perpendiculaire  au  plan  de  la  figure,  la  formule  gé- 
nérale pour  la  longueur  du  pendule  ifochrone,  laquelle  n'eft  d'ailleurs,  pour  le  cas 
de  l'ofcillation  perpendiculaire  au  plan  de  la  figure,  autre  chofe  que  la  mife  en 
équation  de  la  méthode  de  l'onglet  ou  du  tronc  ;  tandis  qu'elle  peut  être  trouvée 
dans  le  cas  d'un  corps  ofcillant  quelconque  par  la  méthode  direfte.  Mais  il  ne  fonge 
pas  encore  en  1 664  a  donner  à  cette  formule  générale  la  place  éminente  qu'elle 
occupe  à  bon  droit  dans  l'„Horologium  ofcillatorium"  de  1 673  *). 

En  pofleflîon  de  ces  méthodes ,  Huygens  réuflit  maintenant  à  réfoudre  le  pro- 
blème capital  (voir  les  p.  355 — 356)  :  quelle  eft  la  longueur  du  pendule  ifo- 
chrone avec  une  fphère  homogène  fufpendue  à  un  fil  de  poids  négligeable  ?  Il 
réduit  la  fphère  d'une  manière  ingénieufe  (Pièce  XI ,  à  la  p.  470)  à  une  furface 
ofcillant  perpendiculairement  à  fon  plan.  Comme  cette  furface  eft  fufpendue  à 
un  axe  qui  lui  eft  extérieur,  il  faut  appliquer  la  méthode  du  tronc.  Or,  pour 
trouver  la  place  de  la  projection  fur  le  plan  de  la  figure  du  centre  de  gravité  de 
ce  tronc,  Huygens  fe  fert  d'une  formule  (voir  la  p.  47a)  qui  permet  de  déterminer 


')  En  1669  (voir  a  la  p.  488  du  T.  VI  le  o*"*  anagramme)  Huygens  formule  comme  suit  le  théo- 

rème  exprimé  par  la  formule  générale  x  =  — j-  (voir  le  premier  alinéa  de  la  note  qui  occupe  la 

p. 471):  „Figure  cuilibet  oscillatorio  raotu  agitât*  isochronum  est  pendulum simplex cujus 
longitudo  sequalis  ei  que  fit  cum  quadrata  omnium  perpendicularium,  ductarumaparticulis 
minimis,  in  quas  figura  secari  intelligitur,  in  axem  oscillationis  dividuntur  per  distantiam  centri 
gravitatis  ab  axe  oscillationis  multiplicem  per  numerum  earundem  particularum".  Remar- 
quons que  les  ^particule  minim*"  sont  supposées  égales  entre  elles. 

47 


37° 


AVERTISSEMENT. 


cette  place  lorfqu'on  connaît  la  projection  fur  le  plan  de  la  figure  du  centre  de  gra- 
vité de  l'onglet  correspondant,  c.  à.  d.  de  l'onglet  obtenu  en  coupant  le  cylindre 
élevé  fur  la  figure  plane  par  un  plan  oblique  paflTant  par  une  tangente  à  cette  figure 
parallèle  à  l'axe  d'ofcillation  par  lequel  pafle  le  plan  oblique  qui  limite  le  tronc. 
Comme  nous  le  difons  auflî  dans  la  note  i  de  la  p.  509,  cette  formule  correfpond 
pour  le  cas  fpécial  d'une  figure  plane  en  „mouvement  folide"  (p.  499)  au  Théo- 
rème XIX  de  la  Pars  Quarta  de  l'„Horologium  ofcillatorium",  fuivant  lequel, 
lorsqu'un  même  corps  eft  fufpendu  fuccefïïvement  à  différents  axes  parallèles 
entre  eux  et  fitués  tous  dans  un  même  plan  avec  le  centre  de  gravité  du  corps, 
le  produit  de  la  dilfance  de  l'axe  d'ofcillation  au  centre  de  gravité  du  corps  par 
la  diftance  de  ce  centre  de  gravité  au  centre  d'ofcillation  ')  eft  confiant 2). 

Huygens  cherche  enfuite  (p.  473)  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  un 
ellipfoïde  de  révolution  fufpendu  en  un  point  de  fon  axe.  Dans  ce  cas  le  corps 
entier  ne  peut  plus  être  réduit  à  une  furface  plane,  mais  en  décompofant  la  formule 

£r2                   S'y2       £z2 
générale  x  =  — j-  3)  en  x  =  —j-  -\ t où  y  et  z  défignent  les  diftances  d'un 

point  à  deux  plans  perpendiculaires  entre  eux  —  ,  il  eft  cependant  poiïible  de  fe 

fervir  de  la  méthode  du  tronc ,  comme  on  peut  le  voir  dans  la  note  2  de  la  p.  473. 

Pour  trouver  le  Ez2  d'une  furface  plane  (c.à.d.  la  fomme  des  carrés  des  diftances 

des  particules  égales  qui  conftituent  cette  furface  à  un  axe  donné  fitué  dans  le 

plan  de  la  figure)  Huygens  fait  ufage  des  formules  qu'on  trouve  à  la  p.  503 

et  dans  la  Pièce  XVIII  (p.  545)  et  aulli  dans  l'„Horologium  ofcillatorium" 

(Prop.  VIII ,  IX ,  X  et  XI  de  la  Pars  Quarta). 

Enfuite  Huygens  applique  à  une  ellipfe  ofcillant  dans  fon  plan  (p.  476)  une 

méthode  de  calcul  analogue  à  celle  dont  il  s'eft  fervi  dans  le  cas  de  l'ellipfoïde ,  ce 

qui  le  conduit,  paraît-il  (voir  les  deux  derniers  alinéas  de  la  note  qui  occupe  la  p. 

477)  à  formuler  une  méthode  générale  pour  les  fur  fa  ces  planes  fy- 

métriques  ofcillant  dans  leur  plan  (voir,  à  la  p.  515,  la  Pièce  XVI)  : 

ïz 
la  longueur  /  du  pendule  ifochrone  eft  dans  ce  cas  l=lt  +  — jr  ,  où  /,  eft  la  lon- 


x)  C'est  cette  dernière  distance  que  nous  désignons  à  la  p.  472  par  „l  trunci". 

2)  Dans  les  anagrammes  envoyés  en  1669  à  la  „Royal  Society"  (p.  489  du  T.  VI,  comparez  la  note 
1  de  la  p.  369),  Huygens  appelle  ce  produit  „rectangulum  distantiarum". 

3)  Voir  la  note  3  de  la  p.  364  et  la  note  1  de  la  p.  369. 


AVERTISSEMENT.  37  I 


gueur  du  pendule  ifochrone  correfpondant  à  la  même  furface  fufpendue  de  la 
même  manière,  mais  ofcillant  perpendiculairement  à  l'on  plan,  /'  celle  du  pendule 
ifochrone  avec  la  demi-figure  ofcillant  autour  de  l'axe  de  fymétrie  de  la  figure 
totale,  z'  la  diftance  du  centre  de  gravité  de  la  demi- figure  à  cet  axe  de  fymétrie 
et  b'  la  diftance  du  centre  de  gravité  de  la  figure  entière  au  point  de  fufpenfion. 
Cette  formule  eft  appliquée  au  fecleur  de  cercle  fufpendu  au  centre  de  ce  cercle 
(p.  487 — 489  et  p.  527 — 529),  ainfi  qu'à  la  paire  de  triangles  infiniment  aigus 
(voir  le  dernier  alinéa  de  la  p.  361)  fufpendus  en  un  point  de  l'axe  de  fymétrie 
(p.  491,  494,  533  et  fuiv.),  à  l'hexagone  régulier  (p.  495),  au  reftangle 
(p.  521 — 523),  au  triangle  ifofcèle  (p.  523 — 525)  et  dans  quelques  autres 
cas  (voir  p.  e.  la  note  2  de  la  p.  493). 

À  la  p.  482  on  trouve  une  énumération  des  fommes  de  la  forme  S/y4,  X/y3,  T,y2z2, 
I,y-z,  et  Y,yz  —  où  y  et  2  défignent  les  diftances  d'un  point  d'une  furface  plane 
fymétrique  à  l'axe  de  fymétrie  et  à  un  autre  axe  perpendiculaire  au  premier  — 
qu'il  faut  connaître  pour  pouvoir  déterminer  la  longueur  du  pendule  ifochrone 
avec  la  furface  plane  nommée  ofcillant  dans  foi:  plan,  ainfi  que  celle  du  pendule 
ifochrone  avec  le  corps  obtenu  par  la  rotation  de  cette  figure  plane  autour  de  fon 
axe  de  fymétrie.  Cette  méthode  générale  pour  les  corps  de  révo- 
lution eft  appliquée  au  paraboloïde  fufpendu  à  fon  fommet  (p.  483),  ainfi 
qu'à  l'hyperboloïde  de  révolution  fufpendu  de  la  même  manière  (Pièce  XIX,  à 

laP-55°> 

Dans  cette  dernière  Pièce,  on  trouve  en  outre  une  application  de  la  méthode  de 

calcul  développée  par  Huygens  dans  la  Prop.  XV  de  la  Pars  Quarta  de  l'„Horo- 

logium  ofcillatorium",  ce  qui  fait  voir  que  cette  méthode,  du  moins  pour  le  cas 

particulier  des  corps  de  révolution,  lui  était  déjà  connue  en  1665  (ou  peut-être  en 

1 664).  Il  s'agit  de  trouver  le  Es*  du  corps,  c.  à.  d.  la  fomme  des  carrés  des  diftances 

de  tous  les  points  pefants  égaux  qui  conftituent  le  corps,  au  plan  de  fymétrie  pas- 

fant  par  l'axe  d'oscillation.  Huygens  démontre  à  l'endroit  nommé  que  cette  fomme 

£z2  eft  égale  au  produit  de  N  (nombre  des  particules  du  corps)  par  une  „furface" 

Z ,  déterminée  par  une  formule  qui  dans  le  cas  où  le  corps  eft  de  révolution  fe 

réduit  à  la  proportion  —  R:z'=  —  p^Z4),  où  p  eft  le  rayon  du  cercle  bafal, 


4)  Voir  la  note  4  de  la  p.  554. 


372  AVERTISSEMENT. 


tandis  que  R  eft  la  ligne  de  bafe  (ED  dans  la  Fig.  90  de  la  p.  550)  et  z'  la  diftance 
à  l'axe  de  fymétrie  du  centre  de  gravité  de  la  figure  „quae  à  latere  eft''  (fuivantl'ex- 
preflîon  de  Huygens  à  l'endroit  cité),  c.  à.  d.  de  la  furface  BKDEMB  de  la  Fig. 
90  nommée;  cette  furface  plane  eft  conltruite  de  telle  manière  qu'entre  chaque 
paire  de  feétions  horizontales  faites  par  les  mêmes  plans  dans  le  corps  de  révolution 
et  dans  cette  furface  fe  trouve,  peut-on  dire,  un  même  nombre  de  points  pelants, 
la  denfité  de  ces  points  étant  uniforme  tant  pour  le  corps  que  pour  la  furface;  en 
d'autres  termes,  la  longueur^)  de  la  feftion  faite  dans  la  furface  par  un  plan  hori- 
zontal quelconque  eft  proportionnelle  à  la  furface  P  de  la  feclion  faite  dans  le 
corps  par  ce  même  plan  ');  on  peut  dire,  fi  l'on  veut,  que  la  figure  „à  latere" 
eft  le  corps  lui-même  rabattu  dans  un  plan2).  Pofons  p  =  kP,  où  £  eft  une 
confiante. 

II  û"  z' 

La  formule  —  R:z'  = —  p3'-^  ou  £z2  =  N^-p-  provient  fans  doute  3)  delà 

détermination  de  Ez2  qu'on  trouve  dans  la  note  4  de  la  p.  483.  On  peut  fuppofer 
le  corps  de  révolution  divifé  en  une  infinité  de  cylindres  de  hauteur  égale  a.  Pour 

chaque  cylindre  on  a  £z*  = —  »r%  où  z  à  la  même  lignification  que  plus  haut, 

tandis  que  r  eft  le  rayon  du  cylindre  et  n  le  nombre  de  points  qu'il  contient.  Il 

contient  donc — —  points  dans  l'unité  de  volume,  de  forte  que«=  N  -tt—  ,  où  V 

repréfente  le  volume  du  corps  entier.  Le  Ez2  du  corps  entier  eft  donc  N  ~^Sr4. 

Or,  onaz':=?!£  =  -*^,  où  P  =  xr2  et  SP  =  -;  donc  z'  =  k~^r\ 
Yp         1       SP  '  *'  2V 


')  On  trouve  aussi  des  figures  „à  latere"  de  ce  genre  dans  la  Première  et  la  Deuxième  Partie  de 
la  Pièce  XI  (p.  470 — 474). 

2)  Dans  la  Troisième  Partie  de  la  Pièce  X  (p.  463 — 469)  on  trouvera  un  tronc  „rabattu  dans  un 
plan". 

3)  Dans  le  calcul  qui  suit  nous  n'avons  nullement  la  prétention  de  reproduire  exactement  le  raison- 
nement qui  a  conduit  Huygens  à  la  proportion  —  R  :  z  =  —  ç2  :  Z.  Nous  saisissons  cette  oc- 
casion pour  remarquer  que  Huygens  ne  se  sert  nulle  part  du  symbole  S ,  qui  fut  introduit  par 
L.  Euler  en  1755  („Institutiones  calculi  differentialis,etc."  cap.  1  ,§  26,  p.  27).  Quant  au 
symbole  n,   celui-ci  n'a  probablement  fait  son  apparition  qu'au  commencement  du  dix- 


AVERTISSEMENT.  373 


z  ira    «,   ,    ,  ,  rr      »,  ira 


On  a  en  outre  II  =  kirp-  ;  donc  -~-  =r    -y —  Sr4.  L'exprefîion  N    . ,  Er4  peut  donc 

s'écrire  N  --«-,  ce  qu'il  fallait  démontrer. 
2  II 

Nous  avons  fait  mention  de  la  confiance  du  „rectangulum  diflantiarum"  (voir 
la  note  2  de  la  p.  370)  dans  le  cas  d'une  fur  face  ofcillant  perpendiculairement 
à  fon  plan;  à  la  p.  529  Huygens  démontre  la  confiance  de  ce  „rec~tangulum"  poul- 
ie cas  d'une  furface  plane  fymétrique  ofcillant  dans  fon  plan,  en  partant  de  la 
proposition  déjà  établie ,  ainfi  que  de  la  formule  générale  (p.  370,  dernière 
ligne)  pour  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  une  furface  fymétrique 
ofcillant  dans  fon  plan.  Mais  il  n'établit  pas  encore  la  confiance  du  „reélangu- 
lum"  pour  un  corps  ofcillant  quelconque,  comme  il  le  fera  en  1669  (voir  le  pre- 
mier alinéa  de  la  p.  370). 

On  trouve  à  la  p.  461  une  autre  loi,  également  fusceptible  de  généralifation; 
fuivant  cette  loi  la  période  d'une  figure  plane  ofcillant  dans  fon  plan  eft  la  même 
où  que  le  point  de  fufpenfion  fe  trouve  fur  une  circonférence  de  cercle  fituée  dans 
le  même  plan  et  ayant  fon  centre  au  centre  de  gravité  de  la  figure.  Huygens  ne 
donne  aucune  démonflration  de  cette  loi,  à  laquelle  il  femble  encore  faire  allufion 
à  la  p.  525  (7ième  ligne  d'en  bas).  En  1669  ^  connaiffait  la  loi  généralifée4)  qu'on 
trouve  auffi  dans  F„Horologium  ofcillatorium"  (Prop.  XVI  de  la  ParsQuarta); 
fuivant  cette  loi  la  période  d'un  corps  ofcillant  donné  a  une  valeur  déterminée 
par  la  diflance  du  centre  de  gravité  de  ce  corps  à  l'axe  d'ofcillation ,  et  la  di- 
rection de  ce  dernier. 

On  ne  trouve  pas  encore  dans  les  Pièces  qui  fuivent  la  loi  fuivant  laquelle  le 
point  de  fufpenfion  et  le  centre  d'ofcillation  peuvent  échanger  leurs  places 


huitième  siècle  (voir  M.  Cantor  „Vorlesungen  ùber  Geschichte  der  Mathematik"  III,  2"  Aufl. 
Leipzig,  Teubner  [1901],  p.  306).  Dans  r„Horologium  oscillatorium"  la  démonstration  est 
beaucoup  plus  géométrique. 
4)  T.  VI,  p.  488,  anagramme  10:  „Figura  quaevissive  linea  fueritsive superficies sive  solidum,si 
aliter  atque  aliter  suspendatur  agiteturque  super  axibus  a  figura;  centro  gravitatis  aequaliter 
distantibus,  ut  tamen  idem  semper  sit  oscillationis  planum^sibi  ipsi  isochrona  est".  Tous  ces 
axes  forment  donc  un  cylindre  à  section  droite  circulaire. 


374 


AVERTISSEMENT. 


(„Horologium  ofcillatorium",  Pars  Quarca,Prop.  XX:„Centrum  Ofcillationis 
&  punctum  fufpenfionis  inter  fe  convertuntur"). 

Les  Pièces  IV,  XV  et  XVI  étaient  fans  doute  deftinées  à  être  publiées;  c'eft 
pourquoi  nous  y  avons  ajouté  une  traduction  françaife.  Il  en  efl:  de  même  de  la 
Pièce  XVIII  '),  à  laquelle  cependant  nous  n'avons  pas  ajouté  de  traduction,  puis- 
qu'on peut  tout  auflî  bien  lire  les  Propofitions  IX,  X  et  XI  de  la  Pars  Quarta  de 
l'„Horologium  ofcillatorium"  qui  fera  publié  avec  une  traduction  2). 

Le  10  octobre  1664  (voir  la  p.  iaoduT.  V)  Huygens  put  écrire  à  Moray, 
c.  à.d.  à  la  „Royal  Society",  qu'il  avait  trouvé  les  centres  d'ofcillation  du  triangle 
ifofcèle  fufpendu  par  le  fommet  ou  au  milieu  de  la  bafe  et  ofcillant  dans  Ton  plan, 
ainfi  que  celui  du  cercle,  etc.  Il  dit  avoir  „la  détermination  générale  pour  tous 
triangles  et  rectangles,  fufpendus  par  un  des  angles,  ou  par  le  milieu  des  coftez". 
Dans  les  Pièces  qui  fuivent  on  ne  trouvera  pas  de  calcul  relatif  à  un  rectangle 
fufpendu  par  un  des  angles,  ce  qui  fait  bien  voir  que  tous  les  calculs  de  Huygens 
n'ont  pas  été  confervés  3).  Huygens  écrit  en  outre  avoir  trouvé  la  longueur  du 
pendule  ifochrone  avec  une  fphère  „ce  qui  fert  principalement  à  la  mefure  uni- 
verfelle"  ♦). 

Le  28  octobre  1664  (voir  la  p.  127  du  T.  V)  il  écrivit  à  de  Slufe  avoir  trouvé 
une  règle  univerfelle  „ad  plana  et  folida"  (voir  le  dernier  alinéa  de  la  note  qui 
occupe  la  p.  477  et  à  la  p.  482  la  Septième  Partie  de  la  Pièce  XI),  et  dans  fa 
lettre  du  3 1  octobre  à  Moray  il  fait  également  mention  de  ces  „regles  générales". 
Dans  le  fommaire  de  fa  lettre  à  P.  Petit  du  30  octobre  1664  (voir  la  p.  129  du  T. 
V)  il  fait  mention  non  feulement  de  la  fphère  mais  encore  du  conoïdc  hyperbolique 
(ou  hyperboloïde  de  révolution).  Le  calcul  du  pendule  ifochrone  avecceconoïde 


')  Et  peut-être  de  la  Pièce  XVII  moins  importante. 

2)  Il  en  existe  d'ailleurs  une  traduction  allemande:  c'est  le  N°.  192  d'„Ostwald's  Klassiker  der 
exakten  Wissenschaften"  (éd.  Heckscher  et  v.  Oettingen,  Leipzig,  Engelmann,  1913). 

3)  Comparez  la  note  2  de  la  p.  456  et  la  note  1  de  la  p.  51 2.  Huygens  a  fait  beaucoup  de  calculs 
sur  des  feuilles  séparées,  une  partie  desquelles  ont  été  collées  dans  le  Manuscrit  B  (voir  la  note 
2  de  la  p.  435).  Ce  sont  les  ^brouillons"  mentionnés  à  la  p.  375. 

+)  Comparez  les  p.  355—356. 


AVER.T1SSEMKNT. 


375 


fufpendu  à  ion  Commet  que  nous  pofledons  et  dont  nous  venons  de  parler  (p. 371) 
date  de  plus  tard  (voir ,  à  la  p.  550 ,  la  Pièce  XIX). 

En  novembre  1664  lord  Brouncker  (comparez  le  quatrième  alinéa  de  la 
p.  349)  tâcha  d'établir  un  „principle"  ou  loi  générale  du  centre  d'ofcillation 
(voir  la  p.  144  du  T.  X),  mais  il  ne  réuflit  à  trouver  (ou  plutôt  à  deviner)  la  place 
de  ce  centre  que  dans  le  cas  de  ,,1'agitation  des  figures  planes  fur  un  axe  qui  eft 
dans  leur  me  fine  plan"  (d'après  la  remarque  de  Huygens  au  même  endroit). 

Le  ai  novembre  (p.  149  du  T.  V)  Huygens  fit  connaître  à  Moray  la  place  du 
centre  d'ofcillation  de  la  fphère,  mais  fans  y  ajouter  de  démonftration;  dans  cette 
lettre  il  parle  de  nouveau  de  la  mefure  univerfelle  4).  Peu  de  temps  après  (voir  la 
lettre  du  1 3  décembre  de  R.  Hooke  à  R.  Boyle  ,  à  la  p.  169  du  T.  V)  on  fit  à  la 
„Royal  Society"  des  expériences  pour  vérifier  l'affertion  de  Huygens  „thereby  to 
fettle  a  common  ftandard  for  length".  On  avait  d'ailleurs  déjà  fait  le  16  novembre 
(Birch,  I,  p.  489)  des  expériences  fur  les  triangles  mentionnés  par  Huygens  dans 
fa  lettre  du  ioo&obre,  et  le  23  novembre  le  préfident  (Birch,  I,  p.  495)  avait  fait 
connaître  à  la  „Society"  le  „new  way  for  making  an  univerfal  meafure ,  propofed 
in  a  letter  [la  lettre  nommée  du  2 1  nov.]  to  Sir  Robert  Moray  by  Mons.  Huygens", 
à  la  fuite  de  quoi  on  décida  de  faire  les  expériences  mentionnées  par  Hooke;  elles 
fuient  faites  (Birch,  I,  p.  500)  dans  la  féance  du  7 décembre,  avec  le  réfultatque 
„Monfieur  Huygens's  rule  was  found  to  approach  very  near  to  it".  Dans  la  féance 
du  21  décembre  (Birch,  I,  p.  508)  on  fit  encore  des  expériences  fur  les  cercles 
fufpendus  en  un  point  de  leur  contour  qui  confirmèrent  la  théorie  de  Huygens 
(voir  la  p.  455).  Déjà  dans  fa  lettre  du  7  novembre  (T.  V,  p.  138)  Moray  avait 
écrit  à  Huygens:  „On  vous  prie  auec  toute  forte  d'inftance  de  nous  vouloir  com- 
muniquer toutes  vos  fpeculations  auec  les  propositions  que  vous  auez  drefTees  fur 
ce  fuiet",  mais  Huygens  s'excufa  dans  fa  réponfedu  2  janvier  1665  (T.  V,p.  187) 
en  difant:  „en  vérité  je  n'ay  pas  le  temps  de  mettre  au  net  ce  que  j'ay  dans  mes 
brouillons3)  fur  ce  lujet  et  beaucoup  d'autres".  Ce  n'eft  que  le  4  feptembre  1669 
qu'il  envoya  „ut  adferventur  in  Aélis  Societatis  Regiae"  quatorze  anagrammes, 
dont  la  plupart  fe  rapportent  à  la  force  centrifuge  et  au  centre  d'ofcillation  s). 
Mais  la  publication  n'eut  lieu  qu'en  1673  dans  l'„Horologium  ofcillatorium". 


5)  La  dernière  se  rapporte  à  la  chute  cycloïdale  (comparez  la  note  2  de  la  p.  410).  Huygens  avait 


376  AVERTISSEMENT. 


On  ne  retrouve  pas  d'ailleurs  dans  ce  dernier  tous  les  fujets  traités  dans  les 
brouillons  '). 

Remarquons  encore  que  la  terminologie  de  Huygens  n'eft  pas  confiante  (com- 
parez la  p.  245).  Ainfi  l'ofcillation  d'une  furface  dans  Ton  plan  eft  appelée  en 
1664  „[agitatio]  in  piano  fuo"  (p.  455);  et  l'ofcillation  perpendiculaire  a  Ton 
plan  „[agitatio]  in  latus"  (p.  457;  comparez  la  note  7  à  cet  endroit);  enfuite 
(p.  461)  l'ofcillation  dans  le  plan  eft  au  contraire  défignée  par  „[agitatio]  in 
latus";  dans  la  Pièce  XV  (p.  499),  apparemment  deftinée  à  la  publication, 
l'ofcillation  dans  le  plan  s'appelle  „motus  ofcillatorius  planus"  ou  „motus  pla- 
nus"  et  l'ofcillation  perpendiculaire  au  plan  „motus  ofcillatorius  folidus"  ou 
„motus  folidus".  Dans  l'„Horologium  ofcillatorium"  ces  deux  mouvements  s'ap- 
pellent refpectivement  „[agitatio]  in  latus"  et  „[agitatio]  in  planum".  (Defîn. 
XI  et  XII  de  la  Pars  Quarta). 

Nous  avons  déjà  parlé  de  la  „potentia",  ainfi  que  de  la  „vis  motus"  de  Huygens 
(2ième  et  î^ième  ligne  de  la  p.  417)  qui  n'eft  pas  encore  une  quantité  nettement 
déterminée  (p.  359,  premier  et  troifième  alinéa  de  la  note  6)  et  nous  pourrions 
répéter  ici  ce  que  nous  avons  dit  à  la  p.  245  au  fujet  du  mot  „gravitas"  (comparez 
la  note  2  de  la  p.  384). 

On  pourrait  fe  demander  comment  il  faut  concilier  le  fait  que  Huygens 
attribue  à  un  pendule  donné  la  même  période  partout  2)  avec  le  réfultat  trouvé 
auparavant  (voir  la  p.  304  de  ce  Tome)  fur  la  diminution  (apparente)  de 
la  gravité  par  fuite  de  la  rotation  de  la  terre.  Mais  il  convient  de  fe  rappeler  que 
Huygens  ne  fait  pas  encore  de  diftinétion  en  ce  moment  entre  le  poids  d'un  corps 


proposé  lui-même  (T.  VI,  p.  486)  la  méthode  des  anagrammes  „pour  éviter  les  disputes,  et 
rendre  a  un  chacun  ce  qui  luy  est  deu  dans  l'invention  des  choses  nouvelles". 

Comparez  la  note  1  de  la  p.  369,  la  note  2  de  la  p.  370,  la  note  4  de  la  p.  373  et  le  der- 
nier alinéa  de  la  note  de  la  p.  496. 

1  )  Voir  le  dernier  alinéa  de  la  note  qui  occupe  la  p.  472. 

-)  Comparez  la  8'*™  ligne  d'en  bas  de  la  p.  355.  Dans  la  Frop.XXVdela  Pars  Quarta  de  P„  M  oro- 
logium  oscillatorium"  de  1673  ,  déjà  citée  à  la  p.  356,  Huygens  dit  qu'à  l'aide  du  pendule  à 
secondes  on  peut  trouver  le  pied  horaire  „ubique  geniium". 

3)  C'est  par  hypothèse  et  sous  toutes  réserves  que  nous  lui  prétons  ce  raisonnement  (comparez 
la  fin  de  cet  alinéa). 

4)  Voir  la  note  2  de  la  p.  224. 


AVERTISSEMENT. 


377 


et  fa  malle.  Il  avait  crouvé  par  expérience  (voir  la  note  7  de  la  p.  355)  que  le  poids 
fpécifique  du  corps  ofcillant  eft  fans  influence  fur  fa  période.  La  formule  générale 
pour  la  longueur  du  pendule  ifochrone  (voir  la  note  1  de  la  p.  369)  confirme  ce 
réfultat.  Il  a  donc  pu  penfer  que  la  diminution  de  la  gravité  par  fuite  de  la  rotation 
de  la  terre  eft  probablement  fans  influence  fur  la  période  des  ofcillations 3).  À  plus 
forte  raifon  pouvait-on  admettre  à  la  „Royal  Society"  cette  invariabilité  de  la 
période  d'un  pendule  donné,  puisqu'on  n'y  connaiffait  pas  le  réfultat  du  calcul 
mentionné  de  I  luygens  de  la  p.  304.  Cependant  l'idée  que  cette  diminution  (ap- 
parente) de  la  gravité  pourrait  avoir  une  certaine  influence  fur  la  période  d'ofcil- 
lation  a  rraverfé  l'esprit  de  I  luygens  déjà  en  1666.  À  la  fuite  du  morceau  que  nous 
avons  publié  aux  p.  323 — 324  de  ce  Tome,  il  écrit  après  quelques  calculs:  „ï'j" 
quibus  horologium  [sic]  pendulum  sub  45  gr.  latitudinis  lentius  incederet  una  die 
quam  idem  sub  polo. . .  2' 18'  quibus  horolog.  lentius  cfTet  fub  aequin.  4)  in  una  die 
quam  idem  fub  lar.it.  45  gr."  5).  Nous  reviendrons  fur  cette  queftion  lorsque  nous 
publierons  le  „Discours  de  la  Caufe  de  la  Pefanteur".  Mais  il  eft  certain  que  Huy- 
gens n'a  pas  eu  confiance  dans  l'exactitude  de  fon  raifonnement  à  cet  endroit, 
puisqu'il  écrit  encore  en  16875)  :  „. . .  je  vous  prie. . .  de  me  mander  au  plus  tofl, 
fi  vous  en  avez  d'autres  informations  qui  nous  perfuadent  qu'il  y  a  effectivement 
cette  variation  dans  la  nature  [c.  à.  d.  la  variation  de  la  longueur  du  pendule  à 
fécondes,  obfervée  par  Richer]  ce  qui  me  femble  fort  vraifemblable,  quoyque  je 
puiffe  auffi  rendre  raifon,  en  cas  qu'elle  ne  s'y  trouve  pas"  7). 

Nous  avons  déjà  fait  voir  plus  haut  (voiries  p.  341 — 342)  combien  la  netteté 
et  la  concifion  de  quelques  formules  de  Huygens  paraiflent  remarquables  lors- 
qu'on les  compare  avec  les  énoncés  vagues  ou  fcolaftiques  de  beaucoup  de  fes 


5)  Il  résulte  de  la  proposition  énoncée  dans  le  dernier  alinéa  de  la  p.  410  que  la  période  d'une 
oscillation  cycloïdale  —  et  par  conséquent  aussi  la  période  d'une  petite  oscillation  circu- 
laire —  est  inversement  proportionnelle  à  la  racine  carrée  de  l'accélération  de  la  chute  verti- 
cale libre.  Si  l'on  admet  que  cette  accélération  est  proportionnelle  au  poids  appareil  t  d'un  même 
corps  en  divers  points  de  la  surface  du  globe  terrestre  —  ce  qui  est  évidemment  exact  — 
on  retrouvera  à  fort  peu  près  les  résultats  de  Huygens,  bien  entendu  en  admettant  la  justesse 

des  fractions  — —  et de  la  p.  324. 

165      343 

6)  Dans  sa  lettre  du  1  mai  1687  à  Ph.  de  la  Hire  (T.  IX,  p.  130). 

')  Comparez  la  lettre  de  Huygens  du  24  avril  1688  aux  Directeurs  de  la  Compagnie  des  Indes  (T. 
IX,  p.  275),  et  la  note  5  de  la  p.  230  (influence  de  Newton). 

48 


378  AVERTISSEMENT. 


prédécefTeurs.  Quant  à  la  concifion,  elle  règne  furtout  dans  les  morceaux  non 
deftinés  à  être  publiés  ').  Mais  la  formule  générale  2)  du  Manufcrit  B  fe  trouve 
auffi  dans  1  '„Horologium  ofcillatorium",  ce  qui  fait  bien  voir  que  dans  la  penfée 
de  Huygens  l'exactitude  et  une  certaine  concifion  ne  s'excluent  pas  3).  Cette 
concifion  „in  ftatu  nascendi"  a  eu  une  grande  influence  fur  le  ftyle  de  plufieurs 
ouvrages  de  mécanique  publiés  après  1673.  Bornons-nous  ici  à  nommer  la 
Mécanique  d'Euler  4)  et  à  rappeler  que  c'eft  lui  qui  a  donné  le  nom  de  „moment 
d'inertie"  5)  à  la  fomme  ou  intégrale  confidérée  par  Huygens  de  diverfes  mafles 
multipliées  chacune  par  le  carré  de  fa  diftance  à  un  axe. 


*)  Il  est  impossible  d'y  méconnaître  l'influence  de  Cavalieri.  Comparez  les  notes  de  la  p.  340. 
Il  convient  cependant  de  remarquer  que  Huygens  et  ses  contemporains  avaient  compris 
(longtemps  avant  la  découverte  du  „Traité  de  la  Méthode"  d'Archimède ,  nommé  à  la  p.  192 
du  T.  XIV)  que  les  anciens  se  servaient  aussi  de  méthodes  analogues  à  celles  de  Cavalieri  (voir 
la  note  15  de  la  p.  5  du  T.  XII  et  la  première  ligne  de  la  p.  753  du  T.  XIII). 

2)  Voir  la  note  1  de  la  p.  369,  et  le  troisième  alinéa  de  la  note  qui  occupe  la  p.  471. 

3)  Comparez  les  p.  348 — 349. 

4)  L.  Euler  „Mechanica  sive  motus  scientia  analytice  exposita",  Petropoli,  1736.  Voir  la  p.  VII 
(„Vorwort  des  Herausgebers")  du  „Tomus  Primus"  et  la  p.  3  („Prœfatio"  d'Euler)  du 
„Tomus  Secundus"  de  la  nouvelle  édition  de  cet  ouvrage  („Leonhardi  Euleri  Mechanica 
sive  motus  scientia  analytice  exposita  edidit  Paul  Stâckel,  Lipsiae  et  Berolini",  Teubner, 
MCMXII). 

5)  „Theoria  Motvs  Corporvm  solidorvm  sev  rigidorvm",  Avctore  L.  Evlero,  Rostochii  et 
Gryphiswaldia?,  A.  F.  Rose,  MDCCLXV,  p.  166,  §  422:  „Momentum  inertia?  corporis 
respectu  cujuspiam  axis  est  summa  omnium  productorum,  quse  oriuntur,  si  singula  corporis 
elementa  per  quadrata  distantiarum  suarum  ab  axe  multiplicentur". 


[PREMIÈRE  PARTIE.  STATIQUE.] 

n. 

[1659.] 

[Deux  problèmes  de  1659  fur  l'équilibre  de  différents  poids  fufpendus  à  des 
fils.  Ce  font  les  N°.  611  et  612  (p.  394  et  395)  de  notre  Tome  II]. 

m. 

[oa.  1659]  0. 

[Fig.  1.] 


1.  AU  30  EC<).  HE,ACfuntlineses)  [Fig.  1]. 

Oftendendum  quod  EG  -  GH  =  AD  1- 

Sit  EL  parallela  CA. 


DC6). 


')  Manuscrit  A ,  p.  90  et  92.  On  peut  consulter  sur  ces  mêmes  problèmes  la  lettre  de  Huygens 
à  D.  Rembrandtz.  van  Nierop  du  9  avril  1 659  (p.  569 — 570  de  notre  T.  VI) ,  la  réponse  de 
van  Nierop  du  3  mai  1659  (p.  391 — 392  du  T.  II)  et  la  réplique  de  Huygens  du  10  mai  1659 
(P-  571-573  du  T.  VI). 

')  Manuscrit  A ,  p.  156.  Les  §§  1  ,  2,  et  3  sont  purement  géométriques,  mais  le  §  4  qui  fait 
suite  au  §  3  traite  un  cas  de  statique. 

3)  La  p.  155  porte  la  date  du  1 1  oct.  1659  et  la  p.  157  est^datée  :  oct.  1659. 

4)  Le  signe  DO  indique  l'égalité.  Comparez  la  note  3  de  la  p.  7  du  T.  XI. 

5)  C.  à  d.  des  lignes  droites. 

6)  Cad.  EG:GH  =  AD:  DC.  Comparez  la  note  19  de  la  p.  13  du  T.  XL 


380       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À  I  666.  I  659. 


Ergo  ut  AD  ad  DC  ita  LD  ad  DE,  et  AL  ad  EC,  five  AL  ad  AH  ,  nam 
AHdoEC. 

Sed  ut  LA  ad  AH  ita  EG  ad  GH.  Ergo  EG  ad  GH  ut  AD  ad  DC.  quod  erat 
demonfirandum. 

2.  Converfum  quoque  verum  ell;  nempe  fi  intra  angulum  ADE  ducantur  duae 
HE,  AC,  fueritque  ut  AD  ad  DC  ita  EG  ad  GH,etiam  HA,  EC  aequales  erunt. 

Nam  quia  ut  AD  ad  DC  ita  AL  ad  CE ,  erit  ergo  AL  ad  CE  ut  EG  ad  GH , 
hoc  e(t  ut  LA  ad  AH.  ideoque  EC  aequalis  AH. 


[Fig.  2.] 


3.  Secent  rurfus  fe  mutuo 
AC  HE  in  G  [Fig.  2],  fitque 
ut  AD  ad  DC  itaEGadGH. 
Et  fumatur  HM  squalis  EN; 
et  jungatur  MN.  dico  eam 
fecari  à  recta  AC  in  O,  ut  fit 
NO  ad  OMficut  EG  ad  GH 
five  ut  AD  ad  DC. 

Efi:  enim  AH  do  EC  per  2. 
Ergo  has  auferendo  ab  aequali- 
libus  HM,  EN,  relinquuntur 

squales  AM,  CN.  Ergo  per  1.  ut  AD  ad  DC  ita  NO  ad  OM,  five  ut  EG  ad 

GH.  quod  erat  oftendendum. 


[F'g-  3-] 


[4.]  Si  fuerit  triangulum 
ABC  [Fig.  3]  cujus  latus  AC 
horizonti  parallelum,  pen- 
deantque  fuper  ejus  lateribus 
pondéra  fune  colligata,  D, 
E.  quorum  D  ad  E  gravitas 
fit  fient  latus  AB  ad  BC  ;  pon- 
déra quemeunque  datum  fitum 
fervabunt. 

Quia  centrum  ipforum 
gravitatis  commune  G  non 
defeendit  etiamfi  pondéra  mo- 
veri    incipiant,    fed    eadem 


femper  manet  altitudine,  ut  ex  prîecedentibus  facile  oftenditur. 


')  Manuscrit  B,  p.  123. 

2)  La  p.  107  est  datée:  août  1662,  et  la  p.  125  porte  la  date  du  15  sept.  1662. 

3)  II  n'y  a  pas  de  „fulcrum"  en  ce  point,  comme  la  figure  pourrait  le  faire  croire.  Lorsque  plus 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  I  666.   l66l.       38  I 


III). 


û^ 


[l662]   '). 

Queritur  ubi  ponenda  fulcra  G  C  fubtrabeFN  [Fig.  4] ,  ut  tantundem  fit 

periculi  rupturse  in  A  3)  atque  in  C  vel  in  G. 

Sit  DC  00  x.  AD 
vel  AF  oo  a.  Sit  CBoo 
00  CD.  ErgoparsBN 
cum  aequilibret  fuper 
C,  nequaquam  incum- 
bit  medio  A,  ac  fimi- 
liter  pars  TF.  Sed 
fola  incumbit  pars  BT. 
^Equipolletautem  pars 

BX  ad   rupturam  faciendam  in  A  non  fultum  parti  QC  ad  rumpendum  fuper 

fulcrum  in  A,  pofitis  his  partibus  inter  fe  sequalibus,  quia  ex  utravis  ruptura  in 

C  vel  A  par  gravitatis  fit  defcenfus  4). 

Ergo  momentum  ad  rupturam  in  A  fit  multiplicando  AB  in  diftantiam  OC.  At 

momentum  rupturse  in  C ,  fit  multiplicando  CD  in  dift.  CE.  quse  momenta  aequalia 

efTe  oportet s). 

Partis  TB  momentum  ad  faciendam  rupturam  in  pofitis  fulcris  GC,  idem  eft 

ac  momentum  duarum  fimul  partium  QC,  ZG  fuper  fulcro  in  A.  Quarum  unam 

QC  tantum  confiderare  opus  ac  fi  ad  alteram  partem  A  fulcri  plane  fixum  effet 

librae  brachium  6). 

loin  Huygens  parle  d'un  „fulcrum  in  A" ,  il  s'agit  d'un  support  imaginaire. 

4)  C.  à  d.  (comparez  la  suite  de  cette  Pièce)  „posito  angulo  disjunctionisaîquali".  Huygens 
suppose  que,  lorsqu'une  rupture  se  produit  p.  e.  en  MC,  la  partie  MNDC  de  la  poutre 
tourne  autour  de  C  d'un  certain  „angle  de  disjonction".  Lorsque  la  rupture  se  produit  en  A  , 
on  peut  considérer,  si  l'on  veut,  la  rotation  de  la  partie  XNDA  (ou  de  la  partie  XLBA) 
autour  de  C  comme  une  rotation  virtuelle.  Par  „gravitatis  descensus"  il  faut  entendre  le  pro- 
duit du  poids  du  corps  considéré  par  la  descente  verticale  de  son  centre  de  gravité.  La  thèse 
de  Huygens  (comparez  la  note  4  de  la  p.  383)  d'après  laquelle  dans  le  cas  considéré  les  deux 
ruptures  en  A  et  en  C  sont  également  probables  lorsque  le  „travail"  de  la  pesanteur  est  le 
même  dans  les  deux  cas,  l'angle  de  disjonction(égal  dans  ce  cas-ci  àl'angle  de  rotation  virtuelle; 
comparez  la  note  6)  étant  supposé  le  même,  est  correcte:  ces  „travaux"  sont  proportion- 
nels aux  moments  de  rupture.  Si  une  rupture  se  produit  en  A  ,  la  demi-poutre  AN  aura  la 
tendance  de  tourner  autour  du  point  C  avec  un  moment  égal  à  celui  de  la  partie  BX  par  rap- 
port au  point  C,  puisque  le  moment  de  la  partie  BN  par  rapport  au  point  C  est  nul. 

5)  Les  équations  qui  suivent  expriment  l'égalité  de  ces  deux  moments. 

6)  Si  une  rupture  se  produit  en  A  et  que  les  deux  moitiés  de  la  poutre  descendent  simultanément 


38a       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  Â   1666.  1662. 


AB  30  a  —  ix 

A0  do    a  —  x 

1 

ex    AC  00  a  —  x 


x"\ 


OC  00  AV  00  -a 

1 

AB  oo  SC  00  a  — ix 


m.1) 


aa  —  ax 


x   CD\ 


-*EC 


m. 


xx 


aa  —  lax  oo  xx 
]/ laa  —  a  oo  x 


Ergo  CD  paulo  major  quam  —  totius  DF. 
[Fig.  5-] 


hic  [Fig.  5]  pofito  angulo  dis- 
junftionis  xquali  confideravi  defeen- 
fum  duarum  medietatum  trahis,  faéra 
ruptura  in  A  3).  Et  partis  CN  cum 
rumpitur  in  C.  convenir  priori  opé- 
rations 


Si  AB  00  BD  00 
00  DE  [Fig.  6]  non 
habebit  AK  tantum 
momenti  ad  rum- 
pendum  in  K,  ac 
DW  ad  rumpen- 
dum  in  S  4).  nam 
duo  AK ,  KD  dun- 
taxat  tantum  habent 


momenti  ad  rumpendum  in  K  5). 


en  tournant  d'un  même  angle  (infiniment  petit)  resp.  autour  des  supports  G  et  C,  l'angle  de 
disjonction  sera  le  double  de  cet  angle  de  rotation.  Mais  si  la  partie  droite  descend  seule, 
l'angle  de  disjonction  sera  égal  à  l'angle  de  rotation ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  dans 
la  note  4. 

')  s.  =  subtrahendo. 

a)  m.  =  multiplicando. 

J)  On  peut  en  effet,  au  lieu  de  considérer  le  moment  de  la  partie  BX  [Fig.  4]  par  rapport  au 
point  C ,  considérer  directement  le  moment  de  la  demi-poutre  AN  par  rapport  au  point  C  : 
c'est  le  même  moment  sous  une  autre  forme  (comparez  la  note  4  de  la  p.  38 1). 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A   1666.  1662.       383 

pars  AB  [Fig.  7]  folum  gravitatem 
habet ,  reliqua  BE  nihil  6).  fulcra  in  C  et 
D.  quaeritur  ubi  rumpi  dcbeat  CE.  Refp. 
ibi,  ubi  fumto  xquali  angulo  rupture, 
plurimum  defcendat  gravitas  compofita  è 
partibus  ipliusAB7). 


4)  On  trouve  en  effet  que  le  moment  de  rupture  en  K  est  la  moitié  du  moment  de  rupture  en  S. 

Si  une  rupture  se  produit  en  K,  la  partie  AK  aura  la  tendance  de  tourner  autour  du  support 
gauche;  si  au  contraire  une  rupture  se  produit  en  S,  la  partie  DW  tournera  autour  du  support 
S.  Le  travail  de  la  pesanteur  est  égal  dans  les  deux  cas  en  supposant  les  angles  de  rotation 
égaux ,  mais  il  n'est  pas  permis  d'en  conclure  à  l'égalité  des  moments  de  rupture  :  ce  cas  dif- 
fère du  cas  considéré  à  la  p.  381  en  ce  que  les  parties  AKet  BW  de  la  poutre  exercent  l'une  sur 
l'autre  dans  la  section  BK  une  force  verticale  qui  faisait  défaut  dans  la  section  A  X  de  la  Fig.  4. 

Néanmoins  la  régie  indiquée  dans  la  note  4  de  la  p.  381  est  encore  applicable  au  cas  actuel, 
si  l'on  admet  qu'en  cas  de  rupture  en  A  ce  n'est  pas  la  partie  AK  seule  qui  tourne  d'un  petit 
angle,  mais  que  la  partie  BW  tourne  également  (autour  du  point  S)  de  telle  manière  que  les 
deux  parties  continuent  à  cohérer  au  point  B;  l'angle  de  rotation  de  la  partie  AK  est  alors  la 
moitié  de  l'angle  de  disjonction.  Comparez  les  p.  335  et  336  de  l'Avertissement  qui  précède. 

5)  C.  à.  d.  le  moment  de  DW  par  rapport  à  S  est  égal  au  moment  de  rupture  qui  existerait  en  K 
si  la  partie  DW  de  la  poutre  était  supprimée  et  que  seule  la  partie  AK,  KD  subsistait.  En 
effet,  dans  ce  dernier  cas  le  moment  de  rupture  en  K  serait  égal  au  moment  de  la  partie  AK 
par  rapport  au  support  gauche,  d'après  les  considérations  de  la  p.  381.  Mais,  comme  la  partie 
DW  existe,  le  moment  en  K  doit  avoir  une  valeur  différente,  que  Huygens  ne  détermine  pas. 

6)  C.à.d.  la  partie  AB  seule  a  un  moment  par  rapport  au  point  D,  le  moment  de  BEpar  rapport 
à  D  est  nul. 

7)  Cette  solution  peut  ne  pas  paraître  évidente ,  mais  le  calcul  la  confirme.  Si  nous  admettons, 
comme  la  figure  l'indique,  que  CB  =  BK  et  BD  =  DK,  nous  pouvons  poser  CK  =  2/, 

CB  =  /,  BD  =  DK  =  — /.  Le  moment  de  rupture  à  une  distance  x  du  point  C  est  alors 

P 
— j  (4/* — 3*2)>  où  P  est  le  poids  de  la  poutre.  Ce  moment  a  une  valeur  maxima  pour  x  = 

=  — /.  Or,  on  trouve  cette  même  valeur  en  appliquant  la  règle  que  Huygens  énonce  dans  ce 

3 
paragraphe.  En  effet,  si  une  rupture  se  produit  entre  C  et  B  de  sorte  qu'à  une  distance  x  du 

point  C  un  angle  de  disjonction  (infiniment  petit)  y  apparaît,  les  parties  gauche  et  droite  de 

la  poutre ,  qui  cohérent  encore  en  haut ,  auront  tourné  resp.  autour  de  C  et  de  D  d'angles  a 

et  (?,  où  a -\-@  =  j  et  ax  =  (i(i~l — *);  il  en  résulte  a  =  J — - — y  et0=  —.y.  Les  centres 

de  gravité  des  parties  gauche  et  droite  de  la  partie  AB  de  la  poutre  sont  descendus  resp.  de 

— ax  et  de  £  (/  —   -x),  et  le  travail  correspondant  de  la  pesanteur  est  le  produit  de  — 

1  1  Pr 

par  —ax2  -|-  §  (/ —  jt)  (/  —  —  x),  ce  qui  se  réduit  à-- X^lx-  3x2).Ce  travail  est  maxi- 
mum pour  x  =  — /.  Comparez  la  démonstration  plus  générale  donnée  dans  l'Avertissement 
(notes  de  la  p.  335). 


[DEUXIÈME  PARTIE.  DYNAMIQUE.] 

n. 

24  Febr.   1659. 

24  Febr.  1659. 

Ex  diverfis  niaterijs,  quarum  inter  fe  cognita  fit  gravitas  2)  fphaeras  conficere 
quae  per  aerem  aquamve  seque  cito  décidant. 

Sit  data  fphaera  AB  [Fig.  1]  v.  gr.  ex  ligno  cujus  ad  plumbum  gravitas  in  aère 

fe  habeat  ut  c  ad  d.    Oporteatque  ex    plumbo    facere    globum    CD  qui  per 

aerem  aeque  cito  defcendat  atque  fphaera  lignea  AB. 

fit  b  gravitas  fphaerœ  AB. 

bx3 
a3 —  x3 b     — -3)  gravitas  fphae- 


[Fig.i.] 


rae  CD  fi  effet  è  ligno. 
c —  d 


bx30.    1  dbx3  r  , 

)  /  7^rgravicasfPh*- 


a3   y  1    ca3 
rae  CD  ex  plumbo. 
gr.  fph.  ad  fuperficiem  fuam  ut  grav.  fph.  CD  ad  fuperf.  (uani 

dbx3  .. 

aa  -  —r-  -  xx 4) 


bxx  co 

ca3 
dbx3 
ca 

ca  do 

dx 

ca 


00  x 


Ergo  ficut  gravitas  plumbi  ad  gravitatem  ligni  ita  fit  diameter  Tphaeraî  ligne» 
ad  diametrum  Tphaerae  plumbeae.  haec  «que  velociter  atque  illa  decidet  5). 


')  Manuscrit  A,  p.  85. 
le  poids  lui-même. 

n  C.  à.  d.  a3  :  x3 


2)  Dans  cette  Pièce,  ce  mot  désigne  tantôt  le  poids  spécifique,  tantôt 

bx3 


■  b  :  poids  de  la  sphère'CD  en  bois ,  donc  ce  dernier  poids  = 
dbx3 

♦)C.à.d.*:*a  =  2qL:*a. 

J  ca3 

5)  Comparez  la  note  1  de  la  p.  256  de  ce  Tome,  où  nous  avons  fait  mention  de  la  lettre  de 
Huygens  à  Moray  de  \66i.  Le  même  sujet  fut  discuté  en  1662  dans  la  Correspondance  avec 
Moray  (voir  les  pp.  26,35,  36,  46,47,60,  87  et  93  du  T.  IV). 

D'ailleurs  déjà  en  1646  Huygens  s'était  occupé  de  ce  sujet  (voir  les  p.  73 — 75  du  T.  XI) 
et  les  considérations  qu'il  expose  contiennent  implicitement  le  même  résultat. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.  1659.       385 

Sic,  quoniam  gravitas  plumbi  ad  gravitatem  cerae  eft  ut  828  ad  69,  hoc  eft  duo- 
decupla;  debebit  diameter  fphaerae  cereae  ad  diametrum  plumbeae  fe  habere  ut  1  2 
ad    1.  graviras  ergo  ut  144  ad  1,  quoniam  gravitas  fphaerae  AB  ad  gravitatem 

fphaerae  CD  eft  ut  b  ad  — -  ,  hoc  eft,  (reftituto  valore  x~)  ut  ca3  ad 


ca* 


d> 


iive  ut 


dd  ad  ce. 


Diameter  cereae  ad  diametrum  marmoreae  efle  débet  ut  2- ad  1  five  ut  16  ad 

7 ,  quia  haec  ratio  gravitatum.  Ergo  gravitas  fphaer-<c  illius  ad  hujus  gravitatem  ut 

1  !    j 
< —  ad  1. 

Item  quia  ratio  gravitatis  ferri  fub  aqua  ad  gravitatem  marmoris  fub  aqua  fe 

habet  ut  2-  ad  1  ,  talis  quoque  ratio  erit  diametrorum  in  fphseris  aeque  cito  per 

aquam  defeendentibus.  ut  nimirum  major  fit  marmorea. 


r*i 


II 0. 

[1659]2). 

Virgaponderans  AB  cum  appenfo  in  B  pondère  [Fig.  2] 
qua  velocitate  ofcillationes  peragat?  a  reprsefentat  pon- 
dus virgas  AB  3)  ,  d  refert  pondus  appenfum  in  B.  p  arbi- 
traria  longitudo.  ASC  parabola  vertice  A,  q  longitudo  AB. 

-ax  -+-  dx  x»  -  ap  -b  dp  4) 


ap  +  dp 


x  CX) 


a 


vcl  *aP  +  6dP 
%a  +  6d 


')  Manuscrit  A ,  p.  1 77  et  1 78. 

2)  La  p.  176  porte  la  date  du  15  nov.  1659,  et  la  p.  188  celle  du 
i5déc.  1659. 

3)  En  choisissant  convenablement  la  longueur  qui  représente  l'unité 
de  poids. 

4)  Il  est  possible  que  le  feuillet  précédent  du  Manuscrit  A ,  que  nous 
ne  possédons  plus  (comparez  la  note  1  de  la  p.  318  de  ce  Tome), 

49 


386       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659À   1666.   I  659. 

-ap  -h  dp  Y-aq  +  qd 

p y~  -?  K —  -^y1) 

-a  +  d  -a  -+-  d 

2  I    1 

Ergo  ut  dimidia  gravitas  virgae  una  cum  appenfo  pondère  in  B  ad  —  gravitatis 

virgae  una  cum  pondère  in  B,  ita  longitudo  virgae  AB  ad  AN  longitudinem  pen- 
duli  fimplicis  ifochroni  virgae  cum  appenfo  pondère  *). 


contenait  l'explication  de  ce  calcul.  D'ailleurs  la  p.  178  du  Manuscrit  (voir  la  suite  de  cette 
Pièce)  donne  également  une  partie  de  cette  explication.  Huygens  suppose  le  pendule  con- 
sidéré en  mouvement  de  telle  manière  que  le  point  corporel  B  possède  en  son  point  le  plus 
bas  une  vitesse  qui  lui  permettrait  d'atteindre  une  hauteur  BC  ou  p  s'il  était  libre.  Cette 
hauteur  est  donc  proportionnelle  au  carré  de  cette  vitesse.  Si  l'on  représente  également 
par  des  lignes  horizontales  les  hauteurs  auxquelles  pourraient  s'élever  les  différents  points 
pesants  qui  composent  la  barre  AB,  il  est  évident  que  les  extrémités  de  ces  lignes  horizon  taies 
se  trouveront  sur  la  parabole  considérée.  Huygens  part  du  principe  que  le  centre  commun 
de  gravité  doit  monter  autant  dans  le  cas  où  tous  les  points  sont  libres  que  dans  celui  où  ils 
composent  un  corps  unique  (comparez  à  ce  propos  l'alinéa  qui  commence  en  bas  de  la 
p.  415).  De  là  il  s'ensuit  que,  si  l'on  multiplie  chaque  hauteur  par  le  poids  correspondant, 
la  somme  sera  la  même  dans  les  deux  cas,  bien  entendu  si  les  vitesses  angulaires  correspondant 
à  la  position  verticale  de  la  barre  sont  les  mêmes  dans  les  deux  cas.  Il  en  résulte  que  la  surface 
ABC  de  la  parabole  (limite  de  la  somme  des  produits  des  hauteurs  parles  poids),  augmentée 
de  la  surface  BCGE  qui  correspond  au  „pondus  appensum",  doit  être  égale  à  la  surface  du 
triangle  ABD  augmentée  de  celle  du  rectangle  BDFE,  où  BD  =  x  représente  la  hauteur 
qu'atteignent  en  réalité  le  point  B  de  la  barre  et  le  „pondus  appensum".  La  ligne  AD  est  bien 
une  droite  parce  que  les  hauteurs  auxquelles  deux  points  de  la  barre  s'élèvent  simultané- 
ment sont  proportionnelles  à  leurs  distances  du  point  A. 
')  C.à.d./>  :  x  =  q  :y,  où  y  représente  la  longueur  cherchée  du  pendule  simple  isochrone  avec 
le  pendule  composé  considéré.  En  effet,  le  point  pesant  du  pendule  simple  isochrone  et  le 
point  B  décrivent  des  arcs  semblables  et  le  point  pesant  du  pendule  simple  monte  donc  à  une 

hauteur  h  déterminée  par  l'équation  h  :  x  =  y  :  q\  on  en  tire  h  =— .  Mais  les  vitesses  angu- 
laires du  puint  Bet  du  point  pesant  du  pendule  isochrone  sont  toujours  lesmémes;les  hauteurs 
auxquelles  le  point  B  supposé  libre  d'une  part  et  le  point  pesant  du  pendule  isochroned'autre 
part  peuvent  monter  en  vertu  des  vitesses  qu'ils  possèdent  au  point  le  plus  bas  étant  propor- 
tionnelles aux  carrés  de  ces  vitesses,  seront  donc  aussi  proportionnelles  aux  carrés  de  leurs 

distances  à  leurs  points  de  suspension  respectifs.  On  a  donc  —  :  p  =  y2  :  q2 ,  ou  py  =  qx ,  ce 
qu'il  fallait  démontrer.  Huygens  donne  cette  démonstration  plus  loin  (voir  la  p.  417). 

2 

2)  Pour  d  =  o,  on  trouve  y  =  —  q.  Comparez  la  note  1  de  la  p.  388. 

3)  Lisez:— q. 

9 

4)  Nous  supprimons  le  calcul  numérique.  Lorsque  le  „pondus  appensum"  est  28  fois  plus  lourd 
que  la  barre  et  qu'on  veut  que  le  pendule  composé  soit  isochrone  avec  un  pendule  simple  de 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   1659.       387 


g 

vSi  a  00  d,  fit  y  do     a  3). 


I 

-a  -\-  a 


co  y 


~aq  +  qdzo  ^ay  +  </y 

^  do  -ay  +  </y  per  -a  -h  d 


q  00 


a  -\-  d 


v         ia  -+-  6d 


a  00  1 ,  d  do  28 ,  y  00  38. 


38g*  »?«) 


fFig.  2.] 


[Fig.3-] 


^  +  9^r°°fZ  +  3^  CF,g-3]5) 

13  tfc       s 

-^ —  DO  -C 

9  x       3 


!3 

3         3 

1 3#  00  1 5* 

'3 

-^a  do  x 

»5 


longueur  38,  il  faut  donc  donner  au  pendule  composé  une  longueur  38^-.   Le  „pondus 

appensum"  est  considéré ,  tant  ici  que  plus  haut ,  comme  un  point  matériel. 
5)  Huygens  considère  ici  un  pendule  idéal  dont  le  fil  ou  la  barre  est  impondérable  et  porte  deux 


388       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.  I  659. 


non  ergo  ifochrona  funt  pendula  quorum  alterum  habet  bina  pondéra  aequalia  in 
extrema  parce ,  et  triente  ab  extremo  ut  hic  P,  Q,  alterum  virgam  sequalis ponderis 

2 
cum  pondère  inferae  appenfo;  licet  virgse  centrum  ofcillationis  fit  -àpuncto 

fummo  '). 

[Fig.  4.1  ABC  [Fig.  4]  eft  virga  fine  pon- 

dère. AB  do  BC.  in  B  et  C  affixi 
funt  globi  squales,  quaeritur  cujus 
longitudinis  pendulum  ofcillationes 
aeque  veloces  habiturum  fit  cum 
pendulo  ABC,  bina  pondéra  ha- 
bente.  fit  pendulum  AE  quod  fit  oo 

00^  penduli  AC  2).  ad  refolven- 

dum  hoc  problema  imaginorglobos 

C  et  B  occurrere  globis  fibi  aequali- 

bus  D  et  S  3).  quo  fiet  ut  pendulum 

pofl:  hune  occurfum  omni  motu  pri- 

vetur  4).  unde  oportet  D  et  S  tanta 

vi  percuti  ut  compofitae  ex  ijs  gravi- 

tatis  centrum  afeendat  aeque  alte  ac  fuerat  afeenfurum  fi  pendulum  ABC  motum 

continuaflet;  afcendiiïet  aucem  ad  altitudinem  ubi  erat  pofitis  globis  in  B  et  C. 

Ergo  percufTorum  globorum  centrum  gravitatis  eo  usque  afeendere  débet.  Duxi 


points  matériels  de  même  poids,  l'un  en  bas,  l'autre  un  tiers  de  la  longueur  de  la  barre 

plus  haut. 

La  longueur  du  pendule  simple  isochrone  est  appelée*.  Le  poids  de  chacun  des  points 

matériels  s'appelle  z.  La  hauteur  que  le  poids  P  atteint  réellement  est  désignée  par  la  lettre  c^ 

2 
la  hauteur  correspondante  pour  le  poids  Q  est  donc  — c. 

Si  nous  appelons  p  la  hauteur  que  le  poids  P  pourrait  atteindre,  s'il  était  libre,  avec  la 
vitesse  qu'il  possède  au  point  le  plus  bas  de  sa  course,  on  a  d'après  la  première  équation  de 
la  note  1  de  la  p.  386  p:c  =  a:x, 

a  étant  la  longueur  de  la  barre  impondérable  comme  on  le  voit  dans  la  Fig.  3.  On  en  tire 

ac 

>-- T 

Pour  le  poids  Q  la  hauteur  correspondante  est  —p. 

L'équation  de  Huygens  exprime  donc  ici  aussi  que  si  l'on  multiplie  chaque  hauteur  par  le 
poids  correspondant,  la  somme  sera  la  même  dans  le  cas  où  tous  les  points  sont  libres  que 
dans  celui  où  ils  composent  un  corps  unique. 
')  La  dernière  partie  de  cette  phrase  exprime  le  résultat  trouvé  dans  le  cas  précédent  lorsque 
le  „pondus  appensum"  est  supprimé  (comparez  la  note  2  de  la  p.  386  et  les  p.  423  et  439). 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  X   I  666.   1659.       389 

igitur  ucrobique  magnitudines  in  altitudines  ad  quas  afcendunt,  unde  fumrnae  pro- 
ductorum  utrobique  aequales  fieri  debent 5). 

a  -     -]/ax  celas  CD  s)  liberi  30  b  /-  \/âx  cel.  EF  lib. 

x a-  \Zaxj-  \/~ ax  cel.  CD  coacti 

qu.  cel.  CD  lib.       qu.  cel.  CD  coacti       ait.  DH  ad  quam  impellit  C  D  lib. 

bb — cl  —  altitudoad 

x  1   x 

quam  impellit  C  D  coact. 
celeritas  BO  3)  coacti  efl:  dimidia  celeritatis  CD  coacli  y). 


*)  C'est  le  résultat  du  calcul  qui  suit. 

•')  Dans  la  fig.  4  D  et  S  désignent,  comme  l'on  voit,  deux  globules  contre  lesquels  les  globules 
C  et  B  vont  choquer,  tous  les  globules  étant  égaux  entre  eux.  „Celeritas  CD"  désigne  la 
vitesse  que  le  globule  C  communique  au  globule  D.  De  même  „celeritas  BS"  serait  la  vitesse 
que  le  globule  B  communique  au  globule  S.  Mais  Huygens  écrit  par  inadvertance  „celeritas 
BO"  au  lieu  de  „celeritas  BS"  et  désigne  encore  une  fois  le  globule  S  par  la  lettre  O.  La  lettre 
S  de  la  Fig.  4  a  d'ailleurs  plus  ou  moins  la  forme  d'une  lettre  O  corrigée  en  S. 

4)  Comparez  la  „Prop.  prima"  de  la  p.  33. 

1 

— caz 

5)  C'est  ce  qu'exprime  l'équation  — — (-— -=zcz-\ cz  qui  suit.  Cette  équation  corres- 
pond à  celle  du  cas  précédent  représenté  par  la  Fig.  3  ;  seulement  comme  le  poids  supérieur  se 
trouve  cette  fois,  non  pas  à  un  tiers  de  la  longueur  du  pendule  mais  au  milieu  du  fil  ou  de  la 

barre  impondérable,  le  facteur  —  du  premier  membre  est  remplacé  ici  par  —  et  le  facteur 

—  du  second  membre  par — .  Supposer,  comme  Huygens  le  fait  ici,  que  les  globules  B  et 

C  viennent  choquer  contre  d'autres  globules  égaux  et  libres  en  leur  communiquant  toute 
leur  vitesse,  cela  revient  évidemment  au  même  que  de  supposer  que  les  globules  B  et  C  eux- 
mêmes  sont  mis  en  liberté  au  point  le  plus  bas  de  leur  parcours.  Mais  Huygens  dérive  ici 

l'expression  — que  l'on  rencontre  dans  cette  formule  par  un  raisonnement  différent  de  celui 

que  nous  avons  suivi  dans  la  note  5  de  la  p.  387  et  qui  correspondait  à  celui  de  Huygens 
dans  le  cas  de  la  Fig.  2. 

Voici  le  nouveau  raisonnement.  Comme  AE  ou  AF  représente  la  longueur*  du  pendule 
simple  isochrone  avec  le  pendule  considéré,  le  temps  d'une  oscillation  est  le  même  pour 
le  point  E  qu'il  soit  „liberum"  ou  „coactum",  c.à.d.  libre  ou  attaché  au  pendule  composé. 
L'expression  „celeritas  EF  lib.",  égale  à  ce  qu'on  peut  appeler  la  „celeritas  EF  coacti", 
désigne  la  vitesse  que  le  point  E  possède  en  atteignant  l'endroit  F.  „Celeritas  CD  liberi" 


39 


O       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   l666.   1659. 


altitudo  ad  quam  impellit  BO1)  coadhim  2)  erit 
2  pondus  utriusvis  globi. 

1 
-caz 


1  ca 
4  x' 


caz 

X 

+ 

4 

X 

30  cz  + 

I 

-cz 

1 

3) 

5ça 

3 

30  -C 

4  #       2 


10a  co  12X 


5a  30  6# 


\a  00  jc 
o 


[Fig-  4-1 


la  vitesse  que  posséderait  à  l'endroit  D  le  globule  C ,  si  AC  était  lui  aussi  un  pendule  simple. 
On  aura: 

Va  :  \/x  =  cel"  CD  liberi  :  cells  EF  liberi , 
ce  qu'on  peut  écrire  si  l'on  veut  (comparez  la  note  1  de  la  p.  300) 

a  :  \/ax  =  h  :  cel1*  EF  liberi , 
en  désignant  par  b  la  „cela'  CD  liberi".  On  en  tire 

L 

cela«  E F  liberi  =  —\/ax, 
a 


-  \/ax. 
a 


donc  aussi  cel"  EF  coacti 

Mais  la  figure  fait  voir  que 

cel"  EF  coacti  :  cel"  CD  coacti  =  x  :  a. 


On  en  tire 


cel"  CD  coacti  =  —  Vax. 


«Altitudo  ad  quam  impellit  C  D  lib."  veut  dire  :  la  hauteur  à  laquelle  D  parvient  après  avoir 
reçu  de  C  la  „celM  CD  liberi";  „altitudoad  quam  impellit  C  D  coact."  veut  dire:  la  hauteur 
à  laquelle  D  (qui  est  toujours  libre)  parvient  après  avoir  reçu  de  C  la  „cel,s  CD  coacti".  On 
a  donc 

(cel.  CD  Mb.)2  :  (_cel.  CD  coacti)2  =  la  première  hauteur  :  la  deuxième. 

Or  la  première  hauteur  n'est  autre  que  celle  dont  le  globule  C ,  parvenu  en  D ,  est  descendu  ; 
c'est  la  hauteur  DU  ou  c.  On  a  donc: 


rRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659X  l666.   1659.       39  I 


[Fig.  5.] 


altitudines  ad  quas  ai  cendent  globi 
NNN  [Fig.  5]  impulfi  a  globis 
PPP,  erunt  ad  parabolam  aliquam 
PKT  cujus  vertex  in  P.   Ex  eo  quod 

—  inventa   ert   altitudo    [Fig.  4] 

ad  quam  impellic  C  D  coaéUim  4). 
nempe  coafhirh  incedcre  celeritatc 5) 
penduli  AE  30  x6}. 


b"a 


=  c  :  la  hauteur  à  laquelle  D  parvient  avec  la  „cel.  CD  coacti". 


Cette  dernière  hauteur  est  donc  — ,  ce  qu'il  fallait  trouver. 

*)  Voir  la  p.  389,  note  3. 

2)  „Altitudo  ad  quam  impellit  BO  coactum"  (comparez  la  note  4  de  la  p.  389)  désigne  la 
hauteur  à  laquelle  le  globule  B  „coactum"  fait  monter  par  son  choc  le  globule  O  (ou  plutôt 
S,  voir  la  note  3  de  la  p.  389)  qui  est  toujours  libre. 

3)  Voir  la  p.  389,  note  5. 

4)  Comparez  la  note  2  qui  précède.  C'est  le  globule  C  qui  est  „coactum"  et  qui  donne  sa  vitesse 
au  globule  D  qui  est  libre. 

5)  Vitesse  angulaire. 

ô)  Voir  pour  la  signification  de  x,  de  cet  de  a  la  Fig.  4.  L'expression  -  déduite  plus  haut  est 

indépendante,  comme  le  montre  cette  déduction,  de  la  distribution  des  poids  du  pendule 
composé  linéaire.  Dans  la  figure  qui  accompagnait  cette  déduction,  le  globule  C  était  placé 
tout  en  bas  du  pendule  composé,  mais  le  raisonnement  reste  entièrement  le  même  si  l'on  con- 

Cû 

sidère  un  globule  placé  plus  haut.  Or,  dans  la  formule  —  la  longueur  x  est  une  constante, 

pour  un  pendule  composé  donné,  mais  lorsque  la  distance  a  du  globule  considéré  au  point 
de  suspension  varie,  la  longueur  c  variera  dans  le  même  rapport,  de  sorte  que  le  produit  ca, 

et  la  hauteur  — ,  seront  proportionnels  au  carré  de  la  distance  du  globule  considéré  au 

point  de    suspension.    Si  l'on   suppose  tracées  dans  la  figure  dans  le  sens  horizontal  les 

hauteurs  -  -,  chacune  à  partir  du  globule  N  correspondant ,  les  extrémités  se  trouveront 


donc  sur  une  parabole.  C'est  la  parabole  déjà  tracée  dans  la  Fig.  2  de  la  p.  385  au  début  de 
cette  Pièce. 


III  '). 

Ii659yx 

[Première  Partie]  3). 


i  Decembr.  1659. 


Hinc  data  fuit  occafio  inventi  de  Cycloide. 

Quaeritur  quam  rationem  habeat  tempus minimae  ofcillationis  penduli  ad  tempus 
cafus  perpendicularis  ex  penduli  altitudine  4). 

[Fig.6.]5) 


')  La  Pièce,  qui  traite  du  tautochronisme  de  la  cycloide,  est  empruntée  aux  p.  72 — 74  du  Re- 
cueil „Chartse  Mechanicse"  (la  numération  des  feuilles  de  ce  Recueil  date  de  1928)  et  aux  p. 
187 — 188  du  Manuscrit  A. 

Elle  a  été  publiée  par  l'un  de  nous  avec  une  traduction  néerlandaise  („De  Ontdekking  van 
het  Tautochronisme  der  CycloiJale  Valbeweging,  eene  bijdrage  tôt  de  3ooeherdenking  van 
dengeboortedag  van  Christiaan  Huygensop  14  April  1929",  door  E.  J.  Dijkstcrhuis,  Eucli- 
des,  A  fi.  5,  jaargang  1928/29,  P.  Noordhoif,  Groningen);  dans  cette  publication  on  retrou- 
vera les  figures  de  Huygens,  mais  plus  correctement  dessinées. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   l666.  1659.       393 

Tempus  per  particulam  E  6)  ,  ex  K  cadentis  [Fig.  6]  ,  elt  ad  tenipus  pcr  parti- 
culam  B  cum  celeritate  ex  AZ  in  ratione  composita  ex  longiuidine  E  ad  B ,  hoc 
e(l  ex  racione  TE  feu  GB  ad  EB ,  et  ex  ratione  ZE  (eu  BF  ad  BA  7)  ,  quœ  ratio 
compofka  eil  quae  □  GBF  ad  □  EBD. 

Ut  □  EBD  ad  □  FBG  ita  BF  ad  BX,  unde  utomnes  BX  ad  onines  BF  ita 
tempus  per  KZ  ad  tempus  per  AZ  cum  celeritate  ex  AZ  8).  Et  tempus  per  KZ 


2)  La  Première  et  la  Cinquième  Partie  de  cette  Pièce  ont  été  datées  par  Huygens. 

3)  „Charta;  Mechanicœ",  p.  72  recto.  Outre  le  texte  imprimé  ici  la  feuille  contient  différents 
calculs  biffés  qui  nous  paraissent  étrangers  au  problème  de  la  cycloïde. 

4)  Il  apparaît  donc  que  c'est  la  considération  de  la  période  d'uneoscillation  suivant  un  très  petit 
arc  de  cercle  qui  a  conduit  aux  recherches  dont  est  sorti  la  découverte  du  tautochronisme  de 
la  chute  suivant  des  arcs  cycloïdaux. 

Galilée  s'était  déjà  sérieusement  occupé  du  mouvement  d'un  corps  grave  suivant  une  circon- 
férence de  cercle  verticale;  voir  la  Giorn.  III  des  „Discorsi",  surtout  la  Prop.  XXXVI  (Ed. 
Naz.  VIII ,  p.  261  et  suiv.).  À  la  p.73  verso  des  „Chartse  mechanicaî"  Huygens  se  propose  de 
calculer  le  temps  d'une  oscillation  circulaire  de  1800,  mais  sans  succès;  il  remarque:  „Quae- 
ritur  tempus  per  quadrantem  circumferentiae  quod  dubito  an  inveniri  possit". 
Il  ne  réussit  que  plus  tard  à  trouver  une  solution  approchée  de  ce  problème  (voir  le  début  de 
la  Pars  Prima  de  l'„Horologium  oscillatorium"). 

5)  Dans  la  Fig.  6  T  est  le  centre  et  TZ  le  rayon  d'un  quart  de  circonférence,  K  un  point  quel- 
conque de  ce  dernier.  L'arc  ZK  de  la  circonférence  est  censé  coïncider  avec  l'arc  ZK  d'une 
parabole  ZKn  à  sommet  Z  et  „latus  rectum"  2TZ.  AQs  est  une  parabole  congruente  avec  la 
parabole  ZKn  ayant  son  sommet  en  A.  La  genèse  des  autres  courbes  de  la  figure  est  expliquée 
dans  le  texte. 

fi)  E  est  une  partie  infiniment  petite  de  l'arc  KZ ,  B  sa  projection  sur  AZ.  L'auteur  compare  le 
temps  /,  d'une  chute  suivant  E ,  lorsque  le  mobile  part  de  K  avec  une  vitesse  nulle ,  avec  le 
temps  /a  correspondant  à  un  mouvement  uniforme  suivant  B  d'un  point  possédant  une  vitesse 
égale  à  celle  que  possède  en  Z  un  mobile  tombant  parti  de  A  avec  une  vitesse  nulle.  Nous 
désignerons  cette  dernière  vitesse  par  vz. 

7)  Il  faut  lire:  BD.Voir  le  premierThéorème  de  la  Deuxième  Partie  qui  suit  (note  2  de  la  p.  398). 

/  R  V 

8)  L'auteur  introduit  donc  une  ordonnée  BX  telle  que  -*  =p  (voir  sur  les  temps  /,  et  /2  la 

note  6).  Par  conséquent ,  si  l'on  considère  les  éléments  successifs  B  comme  égaux  entre  eux , 
de  sorte  que  /a  est  une  constante,  les  ordonnées  BX  mesureront  les  temps  /,.  Le  temps  de  la 
chute  suivant  KZ  ,  considéré  comme  la  somme  des  temps  tx ,  sera  donc  représenté  par  la  sur- 
face ASPR  . .  NT . .  H VZA  [Fig.  6]  considérée  comme  la  somme  de  toutes  les  ordonnées  BX. 
On  a  par  conséquent 

temps  de  la  chute  suivant  KZ omnes  BX 

/a  (c.  à.  d.  temps  de  parcours  d'un  élément  déterminé  B  avec  la  vitesse  vz)  ~~        BF 

Maison  a  aussi 

temps  de  parcours  de  AZ  avec  la  vitesse  vz  _  omnes  BF 

TT  ~~       BF       ; 

donc 

temps  de  la  chute  suivant  KZ  omnes  BX  _  surf.  AR. .N..HZA 

temps  de  parcours  de  AZ  avec  la  vitesse  vz  =  omnes  BF  CD  KZ 

5° 


J94      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  l666.  1659. 


ad    tempus   per    AZ   •)    ut    i'patium    infinitum  2)    ASPRLN YHVMZA    ad 
2  □  KZ  0- 

CO CG CF  -  CN  4)      CO  30-  CF 

ergoCN  oo  2BG. 
fit  AZ  do  c  CF  CN  oo  2BG         CI 

zm,  tz  00  b.     V^fc *b \c\ywc  0 

five  1/    -£c  haec  eft  ipfa  CO  00  -  CF. 

confideratur  AK  applicata  in  circumferentia  tanquam  aequalis  applicata?  in 
parabola  ZKN,  cujus  -  lat.  reclum  TZ,  cui  eadem  ell  parabola  AQS.  hoc  eft 
fupponitur  AK  00  ZZ  û). 


p  j  aliudl      \q\/  ibc  \ 

p     '  \  m. 

a_) 
2^  \/  ibc 

CN 


')  In  margine:  „tempus  per  AZ  est  sequale  tempori  motus  a:quabilis  per  AZ  cuni  ■  /a 
celeritate  ex  AZ". 

2)  C.  à.  d.  un  espace  qui  s'étend  jusqu'à  l'infini. 

3)  En  effet,  on  a 

temps  de  parcours  de  AZ  avec  la  vitesse  vz  (note  6  de  la  p.  393)  1 

temps  de  parcours  de  AZ  lorsque  le  mobile  tombant  part  du  repos  en  A  —  2 
(Galilée,  De  Motu  Accelerato,  Prop.  I.  „Discorsi" ,  Giorn.  III.  Ed.  Naz.  VIII ,  p.  208). 

4)  F  et  G  doivent  être  considérées  ici  comme  des  lettres  courantes:  lorsque  B  vient  en  C,  F  et 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   I  666.   I  6 5 9 .       395 


G  seront  les  intersections  de  CN  avec  K2  et  SM  respectivement. 

La  définition  de  BX  (note  8  de  la  p.  393),  appliquée  au  point  C  au  lieu  de  B,  donne 

CF^CG^  CN  '  °Ù  CQ'  =  T  Z"=  =  2  Cp   I]  s'ensilit  <lue  CN  =  2CG- 

Quant  au  raisonnement  du  texte,  il  faut  l'entendre  comme  suit.  Une  droite  CO  est  con- 

CO*       1 
struite  comme  troisième  proportionnelle  à  CF  et  à  CQ.  De  ^=^5  =  — ,  on  tire  donc  CO  = 

—  CF.  Dans  la  suite  aussi  l'auteur  construit  souvent  des  lignes  ne  servant  qu'à  représenter 

CO1 

des  expressions  composées  ayant  la  dimension  d'une  longueur  (telles  que  l'expression  ~p" 

dans  le  cas  considéré). 

5)  Dans  la  suite,  aucun  usage  n'est  fait  de  cette  relation. 

6)  On  vérifiera  aisément  que  cette  supposition  revient  à  celle-ci:  la  circonférence  (T;TZ)oscule 
en  Z  la  parabole  ZKs. 

7)  Dans  ce  qui  suit  l'auteur  fait  usage  de  la  courbe  à  sommet  I  (voir  la  Fig.6  et  la  Fig.  ci-jointe). 

La  genèse  de  cette  courbe  est  expliquée  dans  la 
quatrième  Proposition  de  la  Deuxième  Partie  de 
cette  Pièce,  à  laquelle  nous  empruntons  dès  main- 
tenant ce  qui  suit:  B«  étant  une  ordonnée  quel- 
conque de  la  demi-circonférence  AZ,  on  déter- 
mine B(î  de  telle  manière  que 

B«_  CI 
CI  ~"  Bf*  ' 
La  Proposition  citée  dit  en  outre  que  la  surface 
comprise  entre  la  courbe  ainsi  construite ,  les  asymptotes  AR  ,  ZH  et  la  droite  AZ  est  à  celle 
du  rectangle  A\V  dans  un  rapport  égal  à  celui  de  la  demi-circonférence  p  au  diamètre  q. 

Appelant  cette  surface  0„  et  le„spatium  infinitum"  AR..N..  HZA  ,  considéré  plus  haut 
[Fig.  6],  Op  nous  savons  (voir  la  note  3,  et  la  note  8  de  la  p.  393): 

temps  de  la  chute  suivant  KZ 0, 

temps  de  parcours  de  AZ ,  lorsque  le  mobile  tombant  part  du  repos  en  A      2i_DKZ 

Oa      _p 


et,  d'après  ce  qui  vient  d'être  dit, 
O,  (>, 


Remplaçons 


tCDKZ  par  O. 


□  AW.   . 


LZJAW 

□AW 

On  peut  remarquer  que  les  ordonnées  correspondantes  BX  et  B/?  sont  dans  un  rapport 
constant,  égal  à  celui  des  surfaces  O,  et  Oa.  En  effet,  suivant  la  troisième  Proposition  de  la 

BE  .  BD  _  B« 
CQ1     ""CI' 
BF1.  BG      BF2.  BG.CI 


Deuxième  Partie,  on  a  la  relation 
de  sorte  que  BX  = 


BE.BD  CQ\B* 


396       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659Â   I  666.   I  659. 


CI2 
tandis  que  B/9  =  -^ — . 

RX 

Dans  le  rapport  ^»  la  seule  grandeur  variable,  B«,  disparaît.  Pour  déterminer  ce  rapport 

O        CN 

nous  prenons  le  point  B  en  C;  il  s'ensuit  que  ~-  =  -pT*  L'équation  (1)  nous  donne  alors 

Q,  CN     £     _CI_       CN./>  ib 

2CZDKZ  —  CI    '  q   '  2AK  ~~q  .  2AK  —  2q_.  AK    ' 

P 


où  AK  =  ï/AZ  .  2TZ ,  si  l'on  considère  AK  comme  ordonnée  de  la  parabole  Z  Ktf.  Puisque 

TZ  =  b  et  AZ  =  c,  on  trouve  en  effet  pour  le  rapport  cherché  la  valeur  zb  :  —  yibc. 

Chez  Huygens  le  raisonnement  n'est  pas  absolument  le  même:  il  se  conforme  évidemment 
aux  règles  de  la  théorie  des  rapports  suivant  Euclide,  telles  qu'on  les  trouve  dans  le  Cinquième 
Livre  des  Éléments.  Suivant  cette  théorie  la  transformation  des  équations  doit  s'accomplir  en 
appliquant  la  conclusion  dSiaov  („ex  aequo"  ou  „ex  aequali")  —  Euclide  V,  23  —  d'après 
laquelle  on  dérive  des  équations 

Ia  :  b  =  c  :  d 
b:e   =  d:f 
,    e:g  =  f:h 


l'équation  a  :  g  =  c  :  h. 


Or,  on  sait  \         Oa  :  CZJAW  =  p  :  q 

li 


l         0,:03  =  CN:CI 

CZlAW 


Pour  tirer  de  ces  équations  une  nouvelle  équation  „ex  aequo",  il  faut  d'abord  transformer 

la  deuxième  équation  de  telle  manière  que  son  troisième  terme  devienne  CI  ou  —  c.  C'est  ce 

1 

—cq 
I  2 

qu'on  obtient  en  posant  p  :  q  =  —  c  :  Cn  d'où  l'on  tire  Cn  =  —  . 

Il  faut  ensuite  transformer  la  troisième  équation  de  telle  manière  que  son  troisième  terme 
devienne  Cn.  On  pose  donc 

CI  :  CF  =  Cn  :  une  quatrième  longueur. 

Cette  dernière  est  multipliée  par  2 ,  puisqu'il  s'agit  de  comparer  O,  avec  2CDKZ  (non  pas 

avecmiKZ);  on  obtient  ainsi  — .  Le  rapport  cherché  devient  maintenant  „ex  aequo" 

N    3f|/*5R 
P 

Nous  avons  donc  expliqué  la  signification  de  toutes  les  proportions  qu'on  trouve  dans  le 
texte. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  l  666.   1  659.       397 

ita  erit  ipatium  infinitum  vertice  N  ad  dupluni  I     1  KZ ,  hoc  eft  ita  cempus  per 
KZ  ad  cempus  per  AZ. 

fed  tempus  per  AZ  eft  ad  tempus  per  TZ  ut  \/  ïbc  ad  \/ ibb  ')  hoc  eft  ut 

P   l  P  ' 

Ergo  ex  xquo  tempus  per  KZ  arcum  ad  tempus  per  TZ  ut  ib  ad    -J/2££ 

five  ut  b -]/  2£&  hoc  eft  ut  p  -      ]/  iqq.  hoc  eft  ut  quadrans  cir- 

cumferentiae  ad  fuam  fubtenfam. 

Quum  AZ  pro  arbitrio  fumta  fit,  fiatque  femper  tempus  per  KZ  ad  tempus  per 
TZ  ut  p  ad  J/  iqq.  ponendo  nempe  puncla  K  et  E  efle  in  parabola  cujus  vertex 

Z,  -  lat.  rectum  TZ,  hinc  vidi  opus  efle,  fi  curvam  velimus  per  cujus  arcus  quos- 

vis  in  Z  terminatos,  tempora  defeenfus  fint  aequalia,  ut  fitejusnaturae,  utquemad- 
modum  ET  curvas  perpendicularis  adapplicatam  EB,  ita  faciendo  reélam  datam 
ut  GB  ad  aliam  EB,  cadat  pundlurn  E  in  parabolam  vertice  Z.  Hoc  autem 
Cycloidi  convenire  inveni  ex  cognita  tangentis  ducendae  ratiohe  î). 


')  D'après  la  Prop.  I  du  traité  „De  Motu  Accelerato" de  Galilée  („Discorsi",  Giorn.  III,  Ed. 
Naz.  VIII,  p.  ao8). 

5)  Ce  dernier  alinéa  contient  la  découverte  du  tautochronisme  de  la  chute  cycloïdale.  L'auteur 
observe  que  le  résultat  obtenu  serait  exact,  si  le  point  E  se  trouvait  réellement  sur  la  parabole 
ZKNet  non  pas  sur  la  circonférence  de  cercle.  Or,  dans  le  cours  du  raisonnement  E  n'a  été  con- 
sidéré qu'une  seule  fois  comme  un  point  de  cette  circonférence, savoir  là  où  le  rapport  des  élé- 

TF        C  R 

mentsE  et  B  (voir  la  note  6  de  la  p.  393)  a  été  remplacé  par  ^=  ou  ==.    Lorsqu'on  substitue 

une  autre  courbe  à  la  circonférence  de  cercle,  de  sorte  que  TE  représente  la  normale  en  E, 
limitée  par  la  verticale  passant  par  Z  ,  on  n'aura  plus  TE  =  la  longueur  constante  GB. 
T  F       fR 
Mais  si  l'on  pose       «p  ==  rf"'       C^^  étant  une  longueur  constante  donnée),   où  BE' 

correspond  à  la  „alia  BE"  du  texte,  et  que  E'  est  situé  exactement  sur  la  parabole  ZKN,  le 
raisonnement  du  texte  reste  valable  en  entier  et  le  tautochronisme  trouvé  devient  un  tauto- 
chronisme exact. 

Huygens  remarque  qu'il  en  sera  ainsi ,  lorsque  le  point  E  se  trouve  sur  une  cycloïde  (voir 
la  cinquième  Proposition  de  la  Deuxième  Partie  qui  suitj. 


398       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   I  659  À  I  666.   I  659. 


[Fig-  70 


[Deuxième  Partie]  '). 


Sine  quibus  motus  aequabilis  in  cava  cycloide  inveniri 
non  poterat. 

velocitates  gravis  cadentis  ex  A  per  AC  [Fig.  7], 
efle  in  punctis  fingulis  B7  C,  ficut  applicatae  in  parabola 
BD,CE>). 


[Fig.  8.] 


Tempora  quibus  grave  ex  A  cadens  [Fig.  8]  particulasaequales  conficit,  puta 
in  B  et  C,  efTe  inter  fe  ficut  applicatae  BL,  CH  in  curva  FHL,  ejus  naturae  ut 
femper  fint  continue  proportionales  BD ,  BK ,  linea  certa ,  et  BL  3). 

Di&ae  curvae  fpatium  infinitum  OFHLZA  elfe  duplum  re&anguli  AF  4). 


')  Charta;  Mechanica:"  p.  73  recto. 

-)  Cette  Proposition  est  facile  à  démontrer:  d'une  part  dans  la  parabole  les  ordonnées  sont  pro- 
portionnelles aux  carrés  des  abscisses,  d'autre  part  les  distances  parcourues  par  un  mobile 
tombant  à  partir  du  repos  sont  proportionnelles  aux  carrés  des  temps,  donc  aussi  aux  carrés 
des  vitesses. 
•)  Comme  BK  est  une  constante,  tout  aussi  bien  que  la  „linea  certa",  la  Proposition  dit  que  BL  est 
inversement  proportionnelle  à  BD.  Cette  Proposition  est  une  conséquence  de  la  précédente. 
Eneffet,  puisque  les  temps  considérés  sont  inversement  proportionnels  aux  vitesses,  ils  le  sont 
aussi  aux  ordonnées  correspondantes  de  la  parabole.  C.  à.  d.  on  a  BL  .  BD  =  CM  .  CE,  etc. 
4)  En  effet,  on  a 

2^ temps  de  la  chute  suivant  AO  d'un  mobile  partant  du  repos 

1     ~  temps  de  parcours  de  AO  avec  la  vitesse  constante  v0  [vitesse  finale  de  la  chute 

suivant  AO] 
surf.  OFHLZA 


omnes  BL 
omnes  OF 


surf.  CZDAF 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  X   I  666.  I  659.       399 


[Fig.  9.] 

Sifintduœ  femi-parabolœ  [Fig.  9]quax'imque 

ad  eundem  axem  fed  contrario  fitu,  ut  ABC, 

DBE,  et  ducantur  applicata?  communes  FGH  , 

KLM,  eandem  efle  rationem  rectanguli  HFG 

ad  MKL    qus  eft  partium  diftarum  applica- 

tarum,  femicirculo  fuper  AD  interceptarum, 

nempe  quse  NF  ad  OK  5). 

Si  femicirculum  ACB 
[Fig.  1  o]  tangat  in  ver- 
tice  recta  PCQ,  duc- 
tisque  ordinatis  DFG , 
fiatficut  DF  ad  DG  ita 
haec  ad  DM  Efle  fpa- 
tium  inter  curvam 
CMM  et  afymptotos 
ejus  NA ,  OB ,  reclam- 
que  AB  interjeclum  ad 
reclangulum   AQ,    ut 

femiperipheria  ACB  ad  rectam  AB  e). 

Si  PQ  dirtet  a  vertice  C  ;  tamen  fpatium  curvae  quae  tune  orietur  datum  e(Te , 

polka  feilicet  quadratura  circuli r). 


FG.  FH 
KL. KM 

5)  On  a  en  effet 

y/AF.  DF 
l/AK.DK 

FN 

KO 

6)  Nous  émettons  l'hypothèse  suivante  sur  la  méthode  de  démonstration  de  ce  théorème  par 
Huygens.  Comparons  les  temps  dans  lesquels  un  mobile  parcourt  d'une  part  la  demi-circon- 
férence, d'autre  part  le  diamètre  AB,  avec  la  même  vitesse  constante;  ces  temps  seront  entre 
eux  comme/)  (la  demi-circonférence):  q  (le  diamètre).  Or,  on  trouve  une  autre  expression 
du  même  rapport  en  comparant  un  élément  F  de  l'arc  AB  avec  sa  projection  D  sur  le  diamètre 
AB  et  en  remarquant  que 

le  temps  de  parcours  de  F VF CV DM 

le  temps  de  parcours  deD      DF      DF      VC  ' 

V  étant  le  centre  de  la  circonférence  de  cercle. 

On  en  conclut ,  comme  dans  la  note  8  de  la  p.  393  ,  que 
p  _  le  temps  de  parcours  de  la  demi-circonférence  AB  _  omnes  DM  _surf.  ANMCOQBA 
q  ~  le  temps  de  parcours  du  diamètre  AB  -  omnes  VC  surf.  CD  A  Q 

7)  Ce  cas  se  présente  dans  la  Fig.  6.  Le  „spatium  infinitum"  AR  . .  NT . .  HZA  est  un  „spatium 
datum";  c.  à.  d.  une  surface  de  grandeur  calculable. 


400   TRAVAUx'niVERS  DR  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  1666.  I  659. 


[Fig.ii.]') 


Curvam  AB  [Fig.  11]  quae  fit  ejus 
naturae,  ut  duclâ  ipfi  BD  ad  ang.  rectos, 
quas  occurrat  axi  AD  in  D ,  faciendoque 
ut  BD  ad  applicatam  ordinatim  BC,  ita 
fit  recla  quaevis  EC  ad  CF  in  eadem  or- 
dinata  fumptam,  fit  FF  A  parabola;  eam 
curvam  e(Te  Cycloidem  2)." 


*)  Nous  avons  ajouté  à  la  Fig.  1 1  les  lettres  A,  et  G. 

s)  Considérons  cette  Proposition  conjointement  avec  la  remarque  qui  clôt  la  Première  Partie 
de  cette  Pièce  (voir  la  p.  397);  tandis  que  l'auteur  disait  à  cet  endroit  que  la  cycloïde 
possède  la  propriété  en  question,  il  avance  ici  qu'une  courbe  possédant  cette  propriété 
est  nécessairement  une  cycloïde.  Il  peut  avoir  démontré  la  vérité  du  premier  théorème  de 
la  façon  suivante.  AAj  étant  le  cercle  générateur  de  l'arc  de  cycloïde  ABB  [Fig.  11], 
et  B  un  point  quelconque  de  cet  arc  correspondant  à  la  normale  BD,  on  a  suivant  la 
propriété  bien  connue  des  tangentes  à  la  cycloïde  (voir  à  la  p.  374  et  suiv.  du  T.  XIV  la 
démonstration  de  Huygens):  BD  est  parallèle  à  GA,,  lorsque  BG  est  horizontale  (paral- 
lèle à  la  tangente  au  point  A,  à  la  circonférence  AA,)  et  que  G  se  trouve  sur  la  circonférence 

a  a       »  *  BD      A, G      AG    _       .„  ._.    .  „  ..  BD      CE 

AA,.  Par  conséquent  up  =  7=6^"  =  ï~p'  ^r,  si  1  on  prend  r-  de  telle  manière  que  Rp  =  /=rp> 

a  c      c\* 

où  CE  est  une  longueur  constante  arbitraire,  il  s'ensuit  que  rp— pp  ou  ^'en  *-"F2  = 

AC2.CE2       AC2.CE2       CE2       ,     .,   .    „  .  ,     ..        .  ■  „  »     . 

.  „„ —  =  -t-j r-pr  =  -T-T-  AC ,  d  ou  1  on  conclut  que  le  lieu  des  points  F  est  une 

ALi"  AA,.AC-         AAj 

parabole. 

Quant  au  second  théorème,  Huygens  peut  l'avoir  établi  comme  suit,  en  commençant  par 
admettre  que  la  courbe  considérée  possède  le  sommet  A  et  l'axe  de  symétrie  AD. 

I.e  „latus  rectum"  de  la  parabole  qui  doit  provenir  de  la  construction  étant/>,  prenons  une 
longueur  AA,  telle  que  CE2  =  /> .  AA,;  puisse  le  cercle  à  diamètre  AA,  engendrer  une  cy- 
cloïde en  roulant  sur  une  perpendiculaire  en  A,  à  l'axe  AD.  La  tangente  au  point  d'intersec- 
tion de  cette  cycloïde  avec  le  prolongement  de  CG  est  parallèle  à  AG.  Mais  la  tangente  en  B 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  l666.   1659.       40  I 


[Troisième  Partie.]  3) 

Sed  fpatium  infinicum  ty\  efl:  ad  S~}  AA  ut  femicircumferemia  A£E  ad  AE, 

hoc  eft  (fi  fiât  ut  ss  A£E  ad  AE  ita  /3£"ad  /3a')  ut  /3£ad  /3w.  Ergoex  aequo  erit 

I  ce 

fpatium  infinitum  VX  addJAA  ut  V/3ad  /3whoc  eft  ut  2^  ad .nam  V/3  elt  do 

1  p 

1  ce 
s£  et  /3a>  00  -  — .  fit  ut  □  Ax  ad  □  AI ,  hoc  ell  ut  /3£ad  /3qp  ita  /3w  ad  /3vJ/ 

[Fig.  12.] 


à  la  courbe  primitive  (lieu  des  points  B)  est  également  parallèle  à  AG:  en  effet,  on  a 
CF1       AC  AC       BC2        AG       BC        ,  .       CG        BC     „  .  „ 

ÂÂ,'  d°nC  ÂA ,  =  BD>  0U  ÏT        mou  bien  ITr.  =     ïf» ,  d  ou  1  on  conclut  que 


CE1~AAI'  AA,       BDJ       AA,       BD  A,G        BD' 

A, G  est  parallèle  à  DB,  partant  AG  parallèle  à  la  tangente  en  B. 

Du  point  A  partent  donc  deux  courbes  possédant  des  tangentes  parallèles  entre  elles  en 
leurs  points  d'intersection  avec  une  ordonnée  quelconque  perpendiculaire  à  AD.  Huygens 
peut  avoir  reconnu  intuitivement  que  ces  courbes  doivent  être  identiques,  et  il  aurait  pu 
donner,  s'il  l'eût  fallu,  une  démonstration  evacte  de  cette  identité  d'après  une  méthode 
analogue  à  celle  par  laquelle  il  prouve  dans  la  Prop.  III  de  la  Pars  III  de  l'„Horologium 
oscillatorium"  une  proposition  du  même  genre  pour  deux  courbes  possédant  des  normales 
communes. 
J)  La  Troisième  Partie  est  empruntée  à  la  p.  74  recto  des  „Charta?  Mechanicœ".  Elle  contient 

51 


4-02     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  1666.  1659. 


[Fig.  12.] 


[ut  /3f     ad      /3qp      ica       fiw  ad  /3u/] 


\/  ïbc- 


1  ce  \c\S ibe 

*7i 


p 


Ergo  fpatium  infînitum  VX  ad  j^)  AI  ut  V/3      ad      /3\|/ 

ib  — 


\/ ~o.be 
P 


unde  (panum  infinitum  VX  ad  i  r~  ]  AI         ,  c  ,  /•— r- 

hoc  eu  cempus  per  (^OL  ad  tempus  per  AL  p  v 

Sed  tempus  per  AE'eft  ad  tempus  per  CE ,  hoc  ell,  per  dimidiam  EH  ut  A  M  ad 


bc 


C% ,  hoc  eu ,  ut  \Sibc  ad  b ,  hoc  ell  ut  -  ]/  ibe  ad 


bc 


Ergo  ex  aequo  erit  tempus  per  QOE  ad  tempus  per  CE  ut  b  ad  —  hoc  eu  ut 

p  ad  c. 

Ergo  ex  quoeunque  puncto  Q  mobile  defeendat  per  curvamZQE  erit  tempus 


un  fragment  d'un  raisonnement  analogue  à  celui  de  la  p.  72  recto  (voir  la  Première  Partie  de 
cette  Pièce)  mais  formulé  plus  correctement.  C'est  le  début  qui  fait  défaut;  celui-ci  se  trou- 
vait sans  doute  sur  une  feuille  brûlée,  dont  le  dernier  reste  à  bords  carbonisés  est  attaché  à  la 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   I  659.       403 

defcenfus  ad  tempus  defcenfus  per  pcrpendicularem  CE  ut  p  ad  c,  hoc  eftut 
femicircunuferencia  ad  diametrum. 

Ergo  ex  quocunque  punéto  curvae  defcenderit  usque  in  E,  femper  aequale  tem- 
pus impendet. 


p.  74;  on  y  lit  de  la  main  de  Hnygens:  „pertinebat  ad  inventum  de  Cycloides  Iso- 
chronismo". 

La  partie  manquante  de  la  déduction  se  reconstruit  aisément  (comparez  à  ce  sujet  le  deux- 
ième alinéa  de  la  note  de  la  p.  404)  : 

Dans  la  Fig.  1 2  on  a  C^  =  Ei"=  2  CE;  C*est  la  base  de  la  cycloïde;  ES  est  l'arc  de  cycloïde 
donné,  Q  le  point  où  commence  la  chute  avec  une  vitesse  nulle,  O  un  point  quelconque  de 

l'arc  QE.   La  parabole  E*  est  le  lieu  des  points  R,  déterminés  par  l'équation  =^=:  =^js-- 

C*  est  donc  la  longueur  constante  arbitraire  qui  s'appelait  CE  dans  la  cinquième  Propo- 
sition de  la  Deuxième  Partie  (voir  la  Fig.  n  à  la  p.  400).  ASI  est  une  parabole  à  sommet  A , 
congruente  avec  la  parabole  E*. 

On  a  donc,  en  raisonnant  comme  dans  le  cas  de  la  p.  72  recto  (voir  aux  p.  393 — 397  les 
notes  de  la  Première  Partie)  : 

temps  de  parcours  de  l'élément  O  pour  le  mobile  parti  de  Q  _ 
temps  de  parcours  de  l'élément  D  avec  la  vitesse  constante  vE  ~ 

BO    vL_T)a_    El  _  D«  .  Dff 
DO'  vD"~DR'DS-DR.DS' 

Posons 

Da  .  Da  _  DX 
DR  .  DS  _  Dtr  ' 

on  aura  alors,  comme  dans  la  Première  Partie, 

temps  de  parcours  de  l'arc  QE  _    omnes  DX     _  surface  AQ.. XV.. NEA 
temps  de  la  chute  suivant  AE      a  .  omnes  Da  2.  surface  CD  AI 

Construisant  ensuite  D17  de  telle  manière  que  Dd  :  De  =  De  :  D7,  on  aura 

surface  AQ..  yÇ ..NEA demi-circonférence 

surface  LIZlAi  diamètre 

(4"™  Proposition  de  la  Deuxième  Partie,  deuxième  alinéa  de  la  p.  399). 

C'est  par  cette  dernière  proportion  que  commence  le  texte  imprimé  de  notre  Troisième 
Partie;  la  surface  AQ..  ^ . .  NEA  y  est  désignée  par  £7.  Le  reste  du  raisonnement  est  entière- 
ment comparable  à  celui  de  la  p.  72  recto  (voir  la  Première  Partie  de  cette  Pièce).  Pour  faci- 
liter la  comparaison  nous  observons  que  /?«>  [Fig.  1 2]  correspond  à  Cn  [Fig.  6]  ,  et  c  à  q. 


404       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  A   l666.   I  659. 


/* 
$ 


Quatrième  Partie  j). 

^    l{ï'  I3'-'  Ponimus  mobile  defcendere 

per  cycloidem  ex  punfto  aliquo 
Q  [fig-  !3]  "sque  in  E;  et 
comparandum  fit  tempus  hujus 
defeenfus  eu  m  tempore  quo 
mobile  cadit  ex  A  in  E  motu 
naturaliter  accelerato  vel  cum 
tempore  huic  sequali ,  quo 
nempe  percurreret  lineam  AE 
motu  sequabili  et  celeritate 
dimidia  ejus  quam  acquirit  in 
fine  cafus  per  AE. 
EEIangulus  reclus.  CE  do  Cs. 
ER^  efi  parabola  cujus  latus 
reclum  oo  2 Es.  cui  fimilis  ell 
oppofita  ASI.CnE  e(\  circulus 
genitor  cycloidis  EOQE.A£E 
femicirculus.  A/3  do  /3E. 
Tempus  per  particulam  cycloidis  in  O,  punfto  quolibet,  ad  tempus  per  parti- 
culam  perpendicularis  in  D,  ponendo  utramque  particulam  ijsdem  parallelis  hori- 
zontalibus  includi,  et  celeritatem  mobilis  in  O  efle  eam  quam  acquirit  cadendo 
ex  Q  five  ex  altitudine  AD,  celeritatem  vero  mobilis  in  D  efle  dimidiam  ejus 
quam  acquirit  cadendo  ex  AE;  illud  ergo  tempus  ad  hoc  habebit  rationem  compo- 
(itam  ex  ratione  particulae  O  ad  particulam  D,  et  ex  ratione  celeritatis  qua  pera- 
gitur  particula  D  ad  celeritatem  qua  peragitur  O.  per  propof. . .  Galilei  de  motu 


A 


■               — 

Xv    \^_^ 

<? — * 

^Sft/r    «s\  ^J^* 

] 

L * 

')  Les  pages  examinées  contiennent  encore  différentes  rédactions  ou  projets  de  rédaction  de  la 
preuve  de  la  propriété  tautochrone  de  lacycloïde.  En  faisant  suivre  ici  le  fragment  qu'on 
trouve  à  la  p.  1 87  du  Manuscrit  A ,  nous  observons  l'ordre  chronologique  :  ce  fragment  doit 
être  postérieur  aux  Parties  précédentes  et  antérieur  aux  deux  démonstrations  complètes  qui 
suivent.  En  effet,  dans  le  raisonnement  considéré  ici  la  parabole  Ex  joue  encore  un  rôle, 
tandis  que  dans  la  démonstration  plus  correcte  elle  ne  paraîtra  plus;  mais  d'autre  part 
l'auteur  cherche  déjà  à  s'affranchir  de  l'emploi  des  courbes  à  sommets  V  et  ?  de  la  Fig.  1 2. 

Le  raisonnement  initial  de  cette  p.  187  est  conforme  au  début  reconstruit  du  raisonnement 
qui  se  poursuit  dans  le  morceau  de  la  p.  74  recto  des  „Chartœ  Mechanica?"  (voir  la  Troisième 
Partie  qui  précède  et,  à  la  p.  403,  le  deuxième  alinéa  de  la  note  3  de  la  p.  401);  il  confirme  donc 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.  I  659.       405 


œquabili.  hoc  eft,  et  ex  ratione  celeritatis  dimidise  acquifitae  cafu  per  AE  ad  cele- 
ritatem  acquiiitam  cafu  per  QO  tive  AD.  hoc  eft ,  et  ex  ratione  dimidiae  El  ad  DS, 
quia  ASI  eft  parabola.  Eil  autem  particula  O  ad  D,  ut  OB  (quae  cycloidi  occurrit 
IpS-oymtK)  ad  OD.  hoc  eft  ut  CnadnD,(nam  Cn  eftparall.BO).hoceftucCE 
ad  En,  hoc  eft  in  fubduplicata  ratione  CE  ad  ED,  ac  propterca  eadem  quam  habet 
C%  ad  DU.  Ergo  tempus  diétum  per  particulam  O  ad  tempus  per  D  particulam , 

habet  rationem  compofitam  ex  ratione  -  El  ad  DS,  et  C;ç  ad  DR.  hoc  eft  eam 
quam  -  |      1  C^,  El ,  five  -  |     I  ccY)<r  ad  |     1  RDS.  hanc  autem  dico  efle  eandem 

quae  -  El  ad  D<J.  nam  quia  \ZZ\  <*& ,     D<r  ad  qu.  (dy ,  five  ad  \ZD  fut»  A/3  et  2<zD 

4  2 

(nempe  latus  rettum  parabolae)  five  ad  \Z3  AE ,  aD ,  eft  ut  -  D<j  five  -  El  ad  AE 
five  ut  -  El  ad  £/3.  quadratum  vero  (2y  ad  |      |  RDS  ut  £/3  ad  <JD  :  erit  ex  aequo 

1  □  *D<r  ad  O  RDS  ut  -El  ad  De. 

-  —  4 


[Cinquième  Partie]  2). 

15  Dec.  1659. 
Demonftratio  melior  hue  tandem  redafta. 

Sit  dimidia  cycloides  ABC  vertice  A  deorfum  fpeftante  et  axe  AD  ad  perpen- 
dic.  [Fig.  14]. 

Et  ex  quoeunque  ejus  pundlo  B  defeendat  per  ipfam  mobile  usque  in  A.  Dico 


O  R  Cn 

cette  reconstruction.  La  déviation  commence  là  où  le  rapport  ~.-~  est  égalé  à  -=j— ,  c.  à.  d.  au 

rapport  de  deux  longueurs  se  rapportant  au  cercle  CE  qui  engendre  la  cycloïde.  On  passe 

de  là  à  la  parabole  ER*  en  posant  \  /  —  =  —  , 
v  v  V    ED      DR 

-Da.Do  -El 

L'auteur  trouve  ensuite  que  l'expression    nR    n„    est  égale  au  rapport    n .  ,  de  sorte 

que  la  courbe  à  ordonnées  DX  [Fig.  1 2]  n'est  plus  introduite;  mais  il  ne  va  pas  plus  loin  :  le 
morceau  est  resté  à  l'état  fragmentaire. 
:)  Cette  Partie  est  empruntée  aux  p.  188 — 191  du  Manuscrit  A.  Elle  contient  une  preuve 
complète  de  la  propriété  tautochrone  de  la  cycloïde,  preuve  qui,  il  est  vrai,  ne  satisfait  pas 


406     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.    1659. 

tempus  hujus  defcenftis  ad  tempus  cafus  perpendicularis  ex  D  in  A ,  fore  ut  femi- 
peripheria  circuli  ad  diametrum.  Ideoque  ex  quovis  cycloidis  punfto  tempora 
deteenfus  aequalia  efTe  ').  Sic  enim  BF  parallela  CD,  quam  fecet  femicirculus 
genitor  DEA  in  E  et  ducatur  AE  *). 

Magna  nec  ingenijs  inveftigata  priorum  3). 
[Fig.  14.] 


Quia  igitur  tempori  cafus  per  DA  squale  eit  tempus  defeenfus  per  planum 
•  6  pr.  de  motu  inclinatum  EA  *,  five  tempus  quo  tranfitur  eadem  EA  motu  seqnabili  et  celeri- 

accel.  Galilei'). 


encore  aux  conditions  rigoureuses  que  l'auteur  s'est  imposées  en  rédigeant  la  démonstration 
définitive  de  l'„Horologium  oscillatorium". 

On  trouve  une  deuxième  rédaction  de  cette  preuve  aux  p.  j6 — 77  des  „Charta:  Mecbanicîc"; 
mais  elle  diffère  trop  peu  de  celle  publiée  ici  pour  qu'il  soit  nécessaire  de  la  reproduire  in 
extenso.  Nous  nous  contenterons  de  la  citer  dans  quelques  notes  et  d'en  emprunter  les  trois 
derniers  alinéas  (voir  la  note  1  de  la  p.  410). 
')  On  lit  à  la  p.  j6  recto  des  „Chartœ  Mechanica;"  deux  énoncés  de  cette  proposition;  ils  ont 
été  biffés  tous  les  deux.  Les  voici  : 

„Tempora  reciprocationum  quibus  mobile  per  cavam  cycloidem  naturali 
impetu  descendit  ascenditque,  a  quoeunque  cycloidis  puncto  dimissum  illud 
fuerit  sunt  œqualia;  Habentque  singula  eam  racionem  ad  tempus  casus  perpen- 
dicularis per  axem  cycloidis  quam  circumferentia  circuli  ad  diametrum". 
„Tempora  lationum  reciprocarum  mobilis  per  quoslibet  cycloidis  arcusinrer 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  A  1666.  1659.     407 

tace  dimidia  ejus  quam  acquirit  mobile  cadendo  per  EA  *,  vel  per  FA  *  perpen-     '  •  p1-  l  • 

diculariter;  Oitendendum  nobis  eft,  teinpus  per  partem  cycloidis  BA  cfTe  ad     *  ...G.  ). 
diétum  tempus  mocus  squabilis  per  EA,  ut  femicircumferentia  circuliad  dia- 
metrum. 

Defcribatur  fuper  FA  femicirculus  FGA,  ec  intelligatur  ei  circumfcriptum 

polygonum  ex  tangentibus  cujus  unum  lacus  fit  SES.  Potefi  autem  tôt  laterum 
fieri  ut  à  peripheria  îpfa  FEA  quamlibet  parum  différât.  Per  contaclum  L  ducatur 
ILKII  recta  parall.  I)C,  cui  item  parallèle  ducantur  TM,  intercipientcs  poly- 
goni  latus  SS,  ut  et  reclam  MHM,  tangentem  cycloidem  in  H,  reclae  vero  AE 
partem  RR.  Quod  ii  fingulis  porro  lateribus  polygoni  circa  FEA  defcripti, 
eodem  modo  tangentes  cycloidis  refpondentcs  conitituantur,  ha;  tandem  fi  infi- 
nîcus  numerus  earum  fuerit  ipfam  curvam  conficient,  et  tempus defcensus  mobilis 
per  omnes  ejusmodi  tangentes  idem  erit  cum  tempore  defcenfus  per  curvam 
BHA  fecundum  ante  expofita  6).  Tempus  defcenfus  per  (ïngulas  earum  ponimus 
non  differre  a  tempore  motus  aequabilis  per  easdem  celeritate  ea  quae  acquiritur 
cafu  ex  punfto  B  usque  ad  punctum  contaftus  cujusque  tangentis.  Veluti  pro  tem- 
pore defcenfus  per  MM  ufurpabimus  tempus quotranfiretur  MM  motuaequabili, 
celeritate  vero  quanta  acquiritur  cafu  per  BH  five  per  perpend.  FI;  nam  lise 
celeritates  eaedem  funt  ut  oltenfum  eft.  atque  ita  in  fingulis  tangentibus  fieri  intel- 
ligendum. 


^e  sunt  sequalia,  habentque  singula  ad  tempus  casus  perpendicularis  per  axem 
cycloidis  eam  rationem  quam  circumferentia  circuli  ad  diametrum". 

On  lit  encore  en  marge:  „Theorema  hoc  proponatur  ijs  verbis  quibus  positum 
est  in  fine  pag.  praîcedentis'".  Il  s'agit  apparemment  de  la  p.  74  recto  (voir,  à  la  p.401 , 
la  Troisième  Partie  de  cette  Pièce). 
:)  Ici  il  y  a  un  signe  de  renvoi  qu'on  retrouve  à  la  p.  189  du  Manuscrit  A. 

3)  Ovide,  Métamorphoses,  XV,  146. 

4)  Voir  „Discorsi"  ,  Giorn.  III ,  Ed.  Naz.  VIII ,  p.  22 1  (Prop.  VI)  et  p.  208  (Prop.  I). 

5)  Chez  Galilée  ceci  n'est  pas  une  proposition  ,  mais  un  postulat  ;  voir  „Discorsi" ,  Giorn.  III , 
Ed.  Naz.  VIII,  p.  205. 

<s)  Voir  la  p.  41 1.  Après  cette  phrase  les  mots  „secundum  quœ  etiam"  ont  été  intercalés. 
Ce  sont  les  premiers  mots  de  la  remarque  qu'on  trouve  in  margine  :  „secundum  qux  etiam 
tempus  motus  accelerati  per  singulas  adaequabimus  tempori  cuidam  motus 
aequabilis,  videlicet  ut  pro  tempore  motus  accelerati  per  MM  sumatur". 

À  la  p.  j6  verso  des  „Chartse  Mechanica.*"  une  phrase  qui  exprime  à  peu  prés  la  même 
chose  fait  partie  du  texte  lui-même.  On  y  lit:  „  . . .  per  curvam  BHA  ,  secundum  ante 
exposita.  Secundum  quae  etiam  pro  tempore  descensus  per  M N  usurpabimus 
tempus  quo  transiretur  eadem  MN  motu  œquabili,  celeritate  vero  quanta 
acquiritur  casu  per  Bl  I". 


408       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659X1666.   I  659. 

Porro  jungatur  AK,  et  fecet  in  PP  parallelas  TM.  Jungantur  item  FL,  LA, 
ut  et  FG,  GA,  fe&o  prius  femicirculo  FGA  bifariam  lineâ  VG  ex  centro  eductâ. 
Quoniam  itaque  lineam  MM  tranfiri  ponimus  celeritate  œquabili  quanta  acqui- 
ritur  cafu  per  FI,  lineam  vero  RR,  celeritate  aequabili  dimidia  ejus  qua?  acqui- 
ritur  cafu  per  FA,  habebit  tempus  per  MM  ad  tempusper  RR  rationem  eamquae 
componitur  ex  ratione  MM  ad  RRet  ex  ratione  dimidiae  celeritatis  acquifitscafu 
•Gaiilcithcor...  per  FA  ad  celeritatem  acquifitam  cafu  per  FI  *.  Atqui  celeritas  tota  ex  cafu  per 
e  motu  qua  .  p^  e^  a^  celeritatem  ex  cafu  per  FI  in  fubduplicata  [ratione]  fpatiorum  FA  ad 
FI  ')  ac  proinde  eadem  qua;  FA  ad  FL,  ergo  dimidia  celeritas  ex  cafu  per  FA 

[Fig.  14.] 


ad  celeritatem  ex  cafu  per  FL  ut  VF  ad  FL.  Itaque  tempus  dictum  per  MM  ad 
tempus  per  RR  habebit  rationem  compofitam  ex  ratione  MM  ad  RR  et  ex  ratione 

gcnfeSdlbr"")"  VF  ad  FL'  Eft  autem  MM  tangens  0  cycloidem  in  punfto  H  parallela  redae  AK*, 

fupra démons.       ideoque  PP  asqualis  MM.  Ergo  tempus  diftum  per  MM  ad  tempus  per  RR 

habebit  rationem  compofitam  ex  ratione  PP  ad  RR ,  hoc  ert,  KA  ad  ZA ,  hoc  e(t 

•  nam  très  hasce  EA  ad  KA  * ,  et  ex  ratione  VF  ad  FL.  Eft  autem  ut  E  A  ad  KA ,  ita  FA  ad  AL  : 

KA,  KA,  ZA  pro- 
portionalcs  eflc  fa- 
cile oftendi  poteft. 

')  A  la  p.  76  verso  des  „Chartaî  Mechanicae"  on  trouve  ici  un  renvoi  à  la  Prop.  2  Galilei  de 
motu  accelerato.  Voir„Discorsi",  Giorn.  III,  Ed.  Naz.  VIII ,  p.  209. 

a)  On  trouve  ici  les  mots:  „vide  pag.  prîeced.  ad  signum . . .".  (^n  trouve  en  effet  le  même 
signe  au  début  du  passage  qui  suit ,  à  la  p.  1 88  du  Manuscrit  A. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1  659  X   1666.   1  659.       409 


nam  quia  E  A  quadr.  eft  squale  n°  DAF,  et  KA  qu.  □"  DA1 ,  eftque  □  DAF 
ad  CD  DAI  ut  FA  ad  AI,  hoc  eft  ut  qu.  FA  ad  qu.AL;  ergo  et  qu.  EA  ad  qu.KA 
ut  qu.  FA  ad  qu.  AL ,  ideoque  EA  ad  AK  ut  FA  ad  AL ,  lient  dicebamus.  Ratio 
itaque  temporis  per  INI  M  ad  tempus  per  RR,  eadem  eft  compolîtae  ex  ratione  FA 

ad  AL  et  ex  ratione  VF  ad  FL,  ac  proinde  eadem  erit  qu»  |      1 AFV  five  -  qu.  AF 

ad  |  1  AL ,  LF.  five,  fumtis  horum  dimidijs,  eadem  quae  trianguli  FGA  ad  trian- 
gulum  FLA.  Sunt  autem  triangula  haec  fuper  eadem  balî  AF ,  ac  proinde  inter  le 
ut  altitudines  G  V  ad  LI.  Ergo  tandem  tempus  per  MM  ad  tempus  per  RR  erit 
licut  GV  live  VL  ad  LI,  hoc  elt  ut  tangens  SSad  YY*).  hoc  enim  facile apparet 5). 

Eodem  modo  oftendetur  tempus  defeenfus  motus  accelerati  per  fequentem 
cycloidis  tangentem  NQ  elfe  ad  tempus  sequabile  per  RO,  particulam  reétse  AE 
inter  easdem  parallelas  horizontales  cum  diéla  tangente  interceptam,ficut  tangens 
circuli  SW  ad  reftam  TX,  quarum  utraque  inter  easdem  quoque  iftas  parallelas 
interjicitur,  atque  ita  de  caeteris  omnibus.  Quia  autem  lineam  totam  EA,  ac 
proinde  lingulas  quoque  partes  ejus  ponimus  motu  aequabili  percurri,  fcilicetvelo- 
citate  dimidia  ejus  quae  acquiritur  cafu  per  FA,  Idcirco  neceffario  erit  tempus  per 
RR  ad  tempus  per  RO,  ut  ipfa  longitudo  RR  ad  RO,hoc  eft  ut  YY4)  ad  YX. 
atque  ita  limiliter  caetera  tempora  per  participas  recïae  EA  inter  le, ficut particule 
iplis  refpondentes  in  recta  FA. 

Sunt  itaque  magnitudines  quaedam  rettae  YY,  YX  &c.  et  totidem  alise  tempora 
feilicet  quibus  percurruntur  reétae  RR,  RO  &c. ,  quarum  unaquaeque  in  priori- 
bus  ad  fuam  fequentem  eadem  proportione  refertur  qua  unaquaeque  pofteriorum 
ad  fuam  fequentem.  Quibus  autem  proportionibus  priores  ad  alias  totidem  nempe 
ad  tangentes  circuli,  SS,  SW  referuntur  ijsdem  proportionibus  et  eodem  ordine 
pofteriores  ad  alias  totidem  referuntur,  nempe  ad  tempora  motus  qualemdiximus, 
per  tangentes  cycloidis  MM,  MQ.  Ergo*  quam  rationem  habent  omnes  fimul  *  p.  2  de  Conoid. 
priores  ad  omnes  eas  ad  quas  referuntur,  hoc  eft  quam  tota  FA  re&a  ad  totam  ehimP,).r 
femicircumferentiam  FLA,  eam  habebunt  omnes  pofteriores  ad  omnes  ad  quas 
ipfae  fimiliter  referuntur,  hoc  eft  tempus  quo  tota  EA  percurritur  motu  aequabili, 
velocitate  autem  dimidia  ejus  quae  acquiritur  cafu  per  FA,  five,  quod  idem  eft, 
tempus  motus  accelerati  per  EA  vel  per  DA;  ad  tempora  omnia  motus  qualem 
diximus  per  tangentes  cycloidis,  hoc  eft  ad  tempus  defeensusper  totam  cycloidis 
portionem  BHA.  quod  erat  demonftrandum. 


3)  C.à.d.  dans  le  Manuscrit  A.  Voir  la  p.  374  du  T.  XIV,  déjà  nommée  dans  la  note  2  de  la  p.  400. 

4)  La  figure  [  Fig.  1 4]  a  une  fois  la  lettre  Y  et  une  fois  la  lettre  Y. 

5)  On  lit  ici:  „Vide  fol.  sequens  versum,  ad  signum  . . .".  Le  texte  indiqué,  qui  suit,  se 
trouve  en  effet  à  la  p.  1 90  du  Manuscrit  A. 

â)  C'est  la  Prop.  I  dans  l'édition  moderne  de  J.  L.  Heiberg  (Archim.  Opéra  Omnia ,  Lipsias,  in 
a,'d.  B.  G.  Teubneri). 

52 


4-10      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.   I  659. 

Coroll.  tempus  cafus  per  BH  eft  ad  cempus  casus  reliqui  per  MA  ut  arcus  FL 
ad  arcum  LA  '). 

Ex  his  facile  etiam  colligicur  defcendente  mobili  ex  B  ad  A,  (fumtum  autem 
eit  punctum  B  ad  lubitum)  tempora  defcenfus  per  partes  quaflibet  curvse  BA  eam 
inter  fe  rationem  habere  quam  habent  arcus  circumferentiae  FGA  ijsdem  paral- 
lelis  horizontalibus  intercepti  quibus  fingulae  earum  partium  continentur.  lta 
nimirum  tempus  per  arcum  BU  erit  ad  tempus  reliquum  per  arcum  HA  liait 
arcus  circumferentiae  FL  ad  arcum  LA. 

[Fig.  14.] 


Confiât  porro  ubi  grave  per  arcum  cycloidis  BA  defcenderit,  continuato  motu 
per  aequalem  huic  arcum  ex  altéra  parte  axis  afcenfurum  temporaque  utriusque 
motus  œqualia  futura.  adeo  ut  in  cavo  cycloidis  per  quoflibet  arcus  reciprocatio- 
num  fingularum  tempora  futura  fint  ad  tempus  lapfus  perpendicularis  per  axem 
cycloidis  ficut  circumferentia  circuli  ad  diametrum  2). 


*)  Les  trois  alinéas  qui  suivent  sont  empruntés  à  la  p.  jj  verso  des  „Chart£e  Mechanicœ".  Com- 
parez ,  à  la  p.  406,  le  deuxième  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  405. 

*)  Cette  Proposition  s'exprime  en  notations  modernes  par  la  formule  de  la  période  d'une  demi- 
oscillation  cycloïdale  T  =  tt^/  -,  où  /  est  le  double  du  diamètre  de  la  circonférence  qui 
engendre  la  cyclo'ulc. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  À    I  666.   1659.       41  I 

Eadem  vero  omnia  etiam  in  cycloide  quae  in  piano  inclinato  fita  fit  contingerc 
manifefium  efi,  ita  nempe  ut  axem  ad  plani  lineam  horizontalcm  pcrpcndicularcm 
habear.  Eadem  enfin  utrobique  e(l  demonftratio. 

ha*c  ante  praecedens  theorema  legenda  3). 

De  motu  per  cycloidem  acturus  curvam  hanc  quafi  ex  infinita  multitudine  tan- 
gentium  conllare  confiderabo.  Et  rurfus  pro  tempore  defcenfus  accelerati  per 
omnes  hasce  tangentes,  confidero  fummam  temporum  quibus  fingulse  tangentes 
percurrerentur  motu  jequabili  et  velocitate  quanta  acquiritur  ex  cafu  a  principio 
defcenfus  ad  usque  punclum  earum  contaéhis.   Ut  hoc  clarius  fiât  utque  appareat 

fummam  iftorum  temporum  non  differre 
[Fig.15.]  à  tempore  defcenfus  naturalis  per  tan- 

gentes infinitas  fint  tangentes  infinitae  ex 
quibus  confiât  curva  AB,  BC,  CD  &c. 

[Fig.15]- 

Primb  igitur  tempus  defcenfus  accele- 
rati per  curvam  AGE  non  differre  fumo 
à  tempore  defcenfus  cum  per  omnes  rec- 
tas  AB,  BC,  CD  &c.  mobile  decurrit. 
nusquam  videlicet  offendendo,  hoc  efi, 
ut  velocitatem  quam  acquifivit  in  fine 
cujusque  lineae ,  eam  habeat  moveri  inci- 
piens  in  linea  fequenti ,  ac  deinceps  ean- 
dem  fecundum  leges  motus  acceleret.  Quum  autem  tali  defcenfu  unaquaeque 
tangens  velut  CD  percurratur  motu  paulatim  accelerato,  (nam  cum  ad  finem  ejus 
D  pervenit  mobile  celerius  utique  movetur  quam  in  principio  C)  fi  ponamustotam 
CD  percurri  motu  sequabili  celeritate  illa  majori  quam  habet  mobile  cum  per- 
venit defcendendo  ad  finem  diclae  tangentis  D,  veniens  fcilicet  ex  A, hoc  enim 
et  in  fequentibus  femper  intelligi  débet;  confiât  tempus  hujus  motus  brevius  fore 
quam  tempus  quo  mobile  percurrit  CD  velocitate  crefcenti  feu  defcenfu  naturali. 
At  contra,  fi  totam  CD  percurri  ponam  motu  aequabili  et  celeritate  ea  tantum 
quam  habet  in  C,  tempus  hujus  motus  erit  longius  tempore  motus  accelerati 
per  CD,  quo  fertur  fcilicet  ex  A  veniens.  Sed  quoniam  tangentem  infinité  par- 
vam  pono  ratione  totius  AE ,  ideo  et  discrimen  celeritatis  quam  acquirit  mobile, 
five  defcendat  ex  A  usque  in  C,  five  ex  A  usque  in  D,  five  denique  etiam 
ex  A  usque  in  H  punctum ,  ubi  CD  curvam  tangit,  tanquam  nullum  efi:  repu- 
tandum.  Quare  et  tempus  quod  longius  elfe  diéhim  efi  tempore  defcenfus  natu- 


3)  Manuscrit  A,  p.  191. 


412       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   I  659. 


ralis  per  CD  ab  illo  tempore  quod  brevius  effe  dictum  e(t,  non  differre  exifli- 
mandum:  Ideoque  nec  ucrumvis  eorum  à  tempore  defcenfus  naturalis  per  CD. 

Unde  itaque  nec  tempus  motus  sequabilis 
[Fig.  15.]  perCD,celeritatequae  acquiritur  excafu 

per  AH ,  quod  fcilicet  tempus  inter  illud 
fA   longius    breviusque     médium    quodam- 
'^   modo  eft,  difFerre  quicquam  cenfendum 
^      eft  à  tempore  defcenfus  naturalis  per  CD. 
Taie   ergo    médium   tempus  in  fingulis 
tangentibus  pro  tempore  defcenfus  natu- 
ralis  per   easdem    tangentes    ponimus; 
omniumque  iftorum  temporum  fummam 
pro  tempore  per  totam  curvam  ufurpa- 
bimus. 

Quod  tuto  fieri  pofTe  periti  geomctrae 
facile  perspicient  neque  defiderabunt  puto  ut  longo  ambitu  illa  exfequamur  quae 
ad  demonftrationem  more  veterum  geometrarum  confcribendam hic  requirerentur. 


[Sixième  Partie]  '). 

Magna  nec  ingenijs  inveftigata  priorum  2). 
[Fig.|i5bis.] 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   I  659  A  I  666.   l65p[?].  4  I  3 

Cafus  per  AB  [Fig.  i5bis]  oo  per  RB  oo  squabilis  per  RB  cum  dimidia  cele- 
ritate  ex  RB  vel  DB.  Oltende  tempus  per  TV  feu  FG  cum  celericace  ex  DN 
efle  ad  tempus  per  HK  cum  celeritace  dimidia  ex  DB  ut  PQ  ad  SO. 

illud  tempus  elt  ad  hoc  in  ratione  compofita  ex  ratione  FG  ad  HK,  hoc  elt , 
MB  ad  BL  hoc  elt  RB  ad  BM  hoc  eft  DB  ad  BZ,  hoc  elt,  DS  ad  EN  et  ex  ratione 
ED  ad  DE.  Ergo  eadem  quse  ED  five  ES  ad  EN  hoc  eft  PQ  ad  SO. 


')  Cette  Partie  est  empruntée  à  une  feuille  détachée  datant  probablement  de  la  même  époque 
(Chartae  Astronomica.' ,  p.  224  recto).  La  démonstration  indiquée  brièvement  dans  le  texte 
correspond  à  celle  de  la  Cinquième  Partie  qui  précède. 

*)  Comparez  la  note  3  de  la  p.  407. 


414       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659X   1666.   1  66  1 . 

IV). 

Du  centre  d'o f c i  1 1  a t i o n 

ou 

Méthode  pour  trouver  des  pendules  fimples  ifochrones  avec 
des  pendules  compofés  linéaires  donnés. 

Confidérons  une  barre  AD  [Fig.  16]  inflexible  et  impondérable,  à  laquelle 
foient  attachés  les  poids  D  à  l'extrémité  inférieure  et  E  quelquepart  entre  A  et 
D.  On  cherche  le  pendule  fimple  HK  qui  exécute  des  ofcillations  ifochrones 
avec  le  pendule  linéaire  compofé  AED,  les  gravités  E  et  D  ainfi  que  les 
longueurs  AD  et  AE  étant  données. 

Pour  trouver  une  bafe  de  ce  calcul,  fuppofons  que  les  globes  BetC,  après 
avoir  exécuté  les  demi-ofcillations  BE  et  CD  rencontrent  les  globes  égaux  G  et 
F  3).  Or  nous  prenons  ceux-ci,  de  même  que  B  et  C,  parfaitement  durs;  B  et  C 
tranfmettront  donc  tout  leur  mouvement  aux  globes  G  et  F,  et  le  pendule  linéaire 
AED  demeurera  immobile.  Par  conféquent  lorlque  les  globes  G  et  F  retournent 
avec  des  vitefTes  égales  à  celles  qu'ils  avaient  reçues  et  frappent  E  et  D 4) ,  ceux-ci 
recouvreront  de  leur  part  tout  leur  mouvement  et  remonteront  d'après  nos  lois  du 
mouvement  les  arcs  EB  et  CD  de  la  même  manière  qu'ils  les  avaient  parcourus  en 
fens  inverfe,  ramenant  évidemment  en  même  temps  la  barre  AD  en  AC.  lien 
réfulte  que  le  centre  de  gravité  compofée  des  globes  G  et  F,  après  qu'ils  ont  reçu 
de  la  part  de  E  et  de  D  leur  mouvement  et  qu'ils  fe  font  élevés  par  ce  mouvement 
aufll  haut  que  pofliblc ,  atteint  une  hauteur  égale  à  celle  du  centre  de  gravité  des 


*)  Manuscrit  B,  p.  33 — 39. 

I)  La  page  18  est  datée:  août  1661 ,  et  la  p.  48  porte  la  date  du  29  nov.  166 1.  On  trouve  à  la 

p.  31  quelques  notes  sur  le  réglage  d'une  horloge  en  oct.  1661  qui  sont  reproduites  sur 

la  p.  46. 

3)  En  marge:  „vel  poni  posset  sphaeras  B,  C  peractasemivibratione  a  virga  AD 
excuti".  (On  pourrait  aussi  supposer  que  les  globes  B  et  C  fussent  lancés  dehors  par  la  barre 
AD ,  après  avoir  exécuté  une  demi-oscillation). 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  X   1666.   I  66  1 .    4I  5 


IX  \ 

[i66i]0. 


De  centro  ofcillationis 

five 

Ad   invenienda  perpendicula  fi  m  pi  ici  a  ifochrona  propofitis 
perpendiculis   compofitis. 

Virga  inflexibilis  AD  [Fig.  i6]nihilponderans  fuma- 
tur,  in  qua  pondéra  affixa  fmt ,  D  in  ima  extremitate ,  et 
E  alicubi  inter  A  et  D.  quaeritur  pendulum  iimplex  HK 
perpendiculo  AED  compofito  ifochronas  vibrationes 
habens.  datis  nempe  gravitatibus  E,  D,  etlongitudinibus 
/AD,AE. 

Ad  inveniendum  calculi  hujus  fundamentum  imagi- 
nemur  fphgeras  B  et  C  poftquam  peregerunt  femivibra- 
tiones  BE,  CD  occurrere  fphaeris  asqualibus  G  et  F  3); 
ponimus  autem  tum  has  tum  B  et  C  perfeéle  duras; 
ergo  omnem  motum  fuum  transfèrent  in  fphaeras  G  et 
F,  manebitque  perpendiculum  AED  immobile  4). 
Quare  fi  viciflïm  fphîera;  G  et  F  revertantur  ijfdem  quas 
acceperunt  celeritatibus  ac  perciuiant  E  et  D  5),  hae  ab 
ipfis  omnem  rurfus  motum  accipient,  afcendentque  per 
noftras  leges  motus  per  arcus  EB,  CD,  utipriusdefcenderunt,  nimirumut  virgam 
AD  una  auferant  in  AC.  Hinc  fequitur  fpha;rarum  G,  F,  centrum  gravitatis  com- 
pofitaï,  poftquam  ab  E  et  D  motum  accepere  eumque  furfum  quoufque  poiTunt 
converterunt,  centrum  inquam  hoc  ad  eandem  altitudinem  afcendere  in  qua  eft 
centrum  gravitatis  fphaerarum  B  et  C.  Non  poteft  enim  altiusefTe;  fed  nequehumi- 


4)  D'après  la  „Prop.  prima"  de  la  p.  33. 

5)  Les  mêmes  globules  sont  désignés  tantôt  par  les  lettres  B  et  C,  tantôt  par  les  lettres 
E  et  D. 


416    TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  1666.   I  66  I. 

globes  B  et  C.  En  effet,  il  ne  peut  être  plus  élevé.  Mais  il  ne  peut  pas 
non  plus  être  moins  élevé  parce  que  les  globes  G  et  F  en  retombant  des 
hauteurs  acquifes  mettent  les  globes  E  et  D  en  mouvement  avec  une  force  qui  les 
fait  monter  jufqu'en  B  et  C,  comme  nous  l'avons  dit.  Ceci  ert  évident  d'après  la 
mécanique  '). 

Suppofons  maintenant  que  le  pendule  linéaire  AED  ofcille  au  (fi  rapidement  que 
le  pendule  (Impie  HK.  Appelons  cette  longueur  HK  x,  et  prenons  AD  =  a,  AE  =  £, 
le  poids  D  =  e ,  le  poids  E  =  c ,  et  la  hauteur  CS  (de  laquelle  celle  de  C  furpaiïe 
celle  de  D)  =  </.  Or,  comme  le  pendule  linéaire  AED  fe  meut  par  hypothèfe 
avec  la  même  vitefTe  avec  laquelle  fe  mouvrait  le  pendule  (impie  HK,  la  vitefTe 
du  poids  D  fera  à  celle  du  poids  K  après  que  celui-ci  aura  parcouru,  dans  fon 
pendule  HK,  un  arc  femblable,  comme  AD  efr,  à  HK,  c.  à.  d.  comme  a  eil  à 
x.  Mais  le  poids  K  s'élève  par  la  force  de  fon  mouvement  à  la  hauteur  QP  qui  efl 

— .  Par  conféquent  le  poids  D  avec  fa  vitefTe  déjà  mentionnée,  ou  bien  le  poids 

F  qui  reçoit  toute  la  vitefTe  de  D ,  peut  monter  à  une  hauteur  qui  fera  à  la  hauteur 
QP  comme  le  carré  de  cette  vitefTe  efl  au  carré  de  la  vitefTe  acquife  par  le  poids 

dx 
K.  Or,  ces  carrés  font  dans  le  rapport  a1  :  x2  et  la  hauteur  QP  =r  — ;  par  confé- 
quent, en  prenant  x2:a2  =  ( —  ):  Tune  autre  quantité,  favoir  —  Y  cette  dernière 

fera  la  hauteur,  au-defTus  de  la  ligne  horizontale  DS  évidemment,  à  laquelle  peut 
monter  le  globe  frappé  F.  En  d'autres  termes,  fi  l'on  prend  2)  (HKoux):(AD 

ou  tf)=(la  hauteur  CS  ou  d~)  :  (une  quatrième  longueur,  favoir  —$),  celle-ci 

(appelons-la  RN)  fera  la  dite  hauteur;  et  ceci  doit  être  confideré  comme  un 
théorème.  Par  ce  théorème  on  apprend  auffi  à  connaître  la  hauteur  à  laquelle 
montera  le   globe   frappé   G.  En   effet,   comme   HK   ou  x  efl;  à  AG  ou  b , 

ainfi  fera  la  hauteur  BO  ou       à  — ,  hauteur  à  laquelle  G  s'élève  au-defTus  de  la 

a      ax  n 

ligne  horizontale  EO;  appelons  cette  hauteur  M  V.  Pour  que  le  centre  de  la  gravité 

compofée  de  G  et  de  F,  après  qu'ils  ont  atteint  les  dites  hauteurs,  fe  trouve  auffi 

haut  que  le  centre  de  la  gravité  compoiée  de  B  et  de  C ,  il  faut  maintenant  que  le 

produit  de  la  hauteur  NR  par  le  poids  F  ou  D ,  augmenté  du  produit  de  la  hauteur 

Ciid       b2 de 
MV  par  le  poids  G  ou  E,  c.  à.  d.  l'expreffion 1 ,  il  faut,dis-je,  que  cette 

fomme  de  deux  produits  foit  égale  à  celle  des  deux  produits  qu'on  obtient  en 

multipliant  la  hauteur  CS  par  le  poids  D  et  la  hauteur  BO  par  le  poids  E,  ce  qui 

..  .      ,       bdc 

tait  ed  H . 

a 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1  659  X    \666.    1  66  I .     4  |- 


lius  quoniam  recidences  fphaerae  G ,  F  ab  acquilitis  altitudinibus  dant  motum  fphœris 
E,  D,  cujus  vi  afcendant  in  B  et  C,  uci  dictum  fuit:  haec enim ex mechanicis 

clara  funt  '). 

Ponamus  jam  perpendiculum  AED  aequè  celer  es 
vibrationes  habere  ac  perpendiculum  HK,  qua:  lon- 
gitudo  vocetur  x,  et  AD  fit  a;  AE  oo  b,  gravitas 
Dxf;  gravitas  E  ooc,  altitudo  CS  nempe  qua  altius 
efl:  C  quam  D  co  d.  Quia  ergo  perpendiculum  AED 
/  movetur  celeritate  eadem  qua  moveretur  perpendi- 
culum fimplex  HK,  erit  velocitas  ponderis  D  ad 
velocitatem  ponderis  K  in  perpendiculo  HK  per  fimi- 
lem  arcum  vibrati,  ut  AD  ad  HK,hoc  efl:  ut  a  ad  x. 
Sed  pondus  K  vi  motus  fui  afcendit  ad  altitudinem 

dx 
QP  quaî  efl  — .  Ergo  pondus  D  dicta  velocitate  fua,  vel 


a 


H 


pondus  F  omnem  ejus  velocitatem  accipiens,  potelt 
afcendere  ad  altitudinem  qua?  fit  ad  altitudinem  QP 
lient  quadratum  hujus  velocitatis  ad  quadratum  veloci- 
tatis  acquifitae  ponderi  K.  f  unt  autem  haec  quadrata  ut  aa  ad  xx  et  altitudo  QP 

co  — ,ergo  taciendo  ut  xx  ad  aa  ita  —  ad  aliud  nempe  — ,  erit  haec  altitudo, 

nempe  (upra  horizontalem  DS,  ad  quam  poterit  afcendere  pereufla  fphaera  F. 

nempe  fi  fiât  =)  ut  HK,#  ad  AD, #,  ita  altitudo  CS,*/,  adaliam,  — ,  ea  quaî  fit 

verbi  gratia  RN,  erit  altitudo  dicta,  atqiîe  hoc  theorematis  loco  habendum,  quo 
fimiliter  innotefeit  altitudo  ad  quam  afeendet  pereufla  fphaera  G.  ut  enim  HK,  x, 

ad  AG,  b.  ita  altitudo  BO,  -    ad  —  altitudinem  quo  afeendet  G  fupra  horizon- 

1  a        ax  n  r 

tem  EO,  quae  fit  MV.  Jam  ut  centrum  gravitatis  compofitae  ex  G  et  F,  poilquam 

ita  afeenderunt,  fit  aeque  altum  ac  centrum  gravitatis  compofitae  ex  B  et  C,  opor- 

tet,  ut  NR  altitudo  ducta  in  gravitatem  F  feu  D,  una  cum  produéto  altitudinis 

MV  in  gravitatem  G  five  E,  hoc  efl,        -4 -,   ut   inquam   haec  duo  produfta 

aequenturproductisduobus  ex  altitudine  CS  in  gravitatem  D,  et  ex  altitudine  BO 

r             r          ,       bdc 
in  gravitatem  L,  quae  (unt  ed  -\ . 


')  Comparez  les  p.  21 — 22  qui  précèdent. 

;)  En  marge:  „Theorema".    L'équation  x2  :  a2 


dx     ad  .  .  ., .  „     2 

-  :  —  correspond  a  1  équation  y-  :q  = 


xy 


=    '   :  p   de   la   note    1    de  la    p.   386   et    l'équation   x    :  a 

1 
=  v  :  p  (ou  py  —  c/x)  de  la  même  note. 


ad 


à  l'équation  y  :  <y 


53 


4  I  8     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  l666.    l66l. 


On  aura  donc 


ead        b'dc  ,       bdc 

-  -\ =  ed  H 

x  ax  a 


ea*d  +  b*dc  =  eadx  -+-  bdcx 
ea2  -+-  b2c    :=  eax  +  bcx 
ea*  -+•  b2c 


ea 


bc 


=  x. 


C'ell  donc  là  la  règle  univerfelle  par  laquelle  on  calculera  aifément  la  longueur 
d'un  pendule  fimple  ifochrone  avec  un  pendule  compofé  ').  Par  exemple  lorfque 

*  ea2 

AE  =  -  AD  et  que  les  poids  D  et  E  font  égaux,  on  aura  x  = ou  jj  a. 

-ea 
2 

Mais  fi,  étant  donnée  la  longueur  du  pendule  linéaire  AD  et  le  poids  D  ainfi 

que  le  poids  E,  il  faut  fixer  ce  dernier  à  un  certain  point  du  pendule  linéaire  de 

forte  que  le  pendule  linéaire  compofé  foit  ifochrone 

avec  un  pendule  fimple  de  longueur  donnée  HK,  on  aura 

H      d'après  l'équation  précédente 


[Fig.  16.] 

A 


ou 


ea*  -h  b*c 
ea  -h  bc 

b2c  =  bcx  ■+■  eax 


=  x 


ea- 


l'équation  fuivante  :  b*  =  bx 


ea 


x 


ea' 
c 


=i>±Vi" 


ea 


x 


ea- 
c 


ea  eax 

équation  dans  laquelle  le  terme  —  ell  plus  grand  que  — ,  parce  que  a  efi  plus 

grand  que  x.  Par  conféquent  l'équation  a  deux  racines  vraies  2)  dont  chacune 
repréfente  une  longueur  AE  =  b.  Cependant  fi  la  longueur  donnée  HK  ou  x  elt 
plus  grande  que  a,  l'équation  aura  une  autre  forme  et  ne  poiïedera  qu'une  feule 


racine  vraie  2),  (avoir  b 


=-*x+ w 


+ 


eax 


ea 


— ,  ce  qui  tait  voir  que 


4  ce 

la  longueur  b  eft  plus  grande  que  x  et  par  conféquent  aufli  plus  grande  que  a. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  F.T  DE  DYNAMIQUE  DE  1659X   l666.   l66l.      4  I  9 

_.«  ead      bbdc  ,       bdc 

hit  ertro  h xmh 

&  x  ax  a 

ca*d  ■+-  bbdc  oo  eadx  +  bdcx 

ea*  +  bbc  oo  eax  +  £«; 

<?^2  -I-  bbc 

oo  JC. 


^  -+-  bc 


Haîcigitureft  régula  univerfalis,per  quam  longitudopendulifimplicisquodcom- 


pofito  ')  ifochronum  fit  facile  fupputabitur.  Ex.  gratia  fi  AEfit  oo  —AD  et  pon- 


2 

^-eaa 
dera  Det  E  aequalia,  eritar  oo— ,  hoc  eft  -^-a. 

3-ea 

1 

Quod  fi  vero  data  longitudine  perpendiculi  AD  et  pondère  D,  itemque pondère 
E  oporteat  hoc  affigere  ad  certum  perpendiculi  punftum,  ita  ut  perpendiculum 
compofitum  fit  ifochronum  perpendiculo  datas  longitudinis  HK,  dabitur  ex  aequa- 
tione  prsecedenti 

eaa  ■+■  bbc 

cox 


ea-\-  bc 
bbc  00  bcx  ■+■  eax  —  eaa 


,         ..       ,,        ,         ea        eaa 

naec  alia     bb  oo  bx  -\ x- 

c  c 


u  ~~   l  ~        1  f  i  ca        eaa 

b  00  —  x  ±  I  /    —  xx  h x 

2  V       4  ce 

eaa      .       n  eax      .  .  ,    ,      .  .       , 

in  qua  aequatione  —  major  elt  quam         quia  a  major  quam  x;  habet  îgitur  duas 

radices  veras  -)  quarum  utraque  dat  longitudinem  AE  oo  b.  Quod  fi  vero  HK,  x, 
major  data  fit  quam  a,  erit  aequatio  alterius  formae,  tantumque  unam  veram 

radicem  5)habebit,  nempe  b  oo  — X  ■+-  1/        xx  H ,  ubi  b  majorem 

fieri  apparet  quam  .r ,  ac  proinde  majorem  quoque  quam  a. 


')  C.  à.  d.  avec  un  pendule  composé  linéaire. 

')  Par  le  terme  „radix  vera"  ou  „racine  vraie"  Huygens  désigne  ici  une  racine  positive. 


420     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À   1666.    I  66  1  . 

Pour  trouver  le  pendule  fimple  ifochrone  avec  une  barre  ou  un  cylindre  (que  je 
confidère  toutefois  comme  une  ligne  droite  feulement  fans  avoir  aucun  égard  h  fon 
épaifleur)  j'imagine  au  lieu  de  ce  cylindre  un  nombre  infini  de  petits  globes  for- 
mant une  ligne  droite  rigide  telle  que  AB  [Fig.  17].  Si  celle-ci  fe  trouve  d'abord 
en  AO  et  parvient  par  une  demi-ofcillation  en  AB,  et  que  là  chaque  globule  frappe 
un  des  globules  de  la  férié  CD  lefquels  ne  sont  pas  attachés  les  uns  aux  autres, 
chacun  de  ces  derniers  prendra  tout  le  mouvement  du  globule  de  la  férié  AB  par 
lequel  il  a  été  frappé,  et  la  barre  AB  demeurera  immobile.  Pour  la  même  raifon 
que  plus  haut  il  eft  donc  néce  (Taire  que  le  centre  commun  de  gravité  de  tous  les 
globules  CD,  après  qu'ils  ont  reçu  le  mouvement  de  la  part  des  globules  AB  et 
qu'ils  fe  font  élevés  par  ce  mouvement  aufll  haut  que  pofîible,  foit  à  la  même  hauteur 
que  le  centre  de  gravité  des  globules  AB  lorfque  ceux-ci  fe  trouvaient  fur  la  droite 
AO.  Suppofons  maintenant  que  la  barre  AB  ait  fes  ofcillations  ifochrones  avec  le 
pendule  fimple  HK,  dont  la  longueur  foit  appelée  x.  Pofons  aufll  AB  ==  a,  et 
appelons  d  la  hauteur  OV  à  laquelle  la  droite  BS  eft  égale  par  conftruction.  Par 
conféquent,  d'après  le  théorème  fusmentionné  ')  la  hauteur  à  laquelle  s'élèvera  par 

le  choc  le  globe  inférieur  D  fera  — .  Soit  DE  cette  hauteur  et  fuppofons  tracée  la 

parabole  EC  dont  l'axe  CF  foit  parallèle  à  DE  et  dont  le  point  C  foit  le  fommet. 
Je  dis  que  fi  du  centre  de  chaque  globule  de  la  férié  CD  on  tire  une  droite  parallèle 
à  DE  jufqu'h  la  parabole  EC,  ces  droites  repréfenteront  les  hauteurs  auxquelles 
monteront  les  globules  correfpondants.  En  effet,  joignons  les  points  S  et  A  par 
une  droite.  Comme  OV,  égale  à  SB,  repréfente  la  hauteur  de  laquelle  le  globule 
le  plus  bas  D  eft  defeendu,  NM  parallèle  à  SB  et  tracée  à  partir  du  centre 
d'un  autre  globule  N  fera,  dis-je,  la  hauteur  dont  le  globule  N  efl:  defeendu. 
Mais  pour  trouver,  en  partant  de  ces  données,  la  hauteur  RP  à  laquelle  montera 
le  globule  R  frappé  par  N,  il  faut  d'après  le  théorème  nommé  conftruire  RP 
d'après  l'équation  HK  :  AN  =  NM  :  RP.  Par  conféquent  HK  x  RP  =  AN  x 
NM.  Mais  HK  x  DE  =  AB  x  BS ,  puifque  d'après  le  même  théorème  HK  :  A  B  = 
BS:DE.  On  a  donc  AN  x  NM  :  AB  x  BS  =  HK  xRP  :  HK  x  DE,  c.  à.  d.  = 
RP:  DE.  Mais  AN  x  NM:  AB  x  BS  =  AN1:  AB2.  Par  conféquent  RP  eft  à  DE 
comme  AN1  eft  à  AB1  ou  comme  CR2  eft  à  CD2,  d'où  il  apparaît  que  le  point  P 
fe  trouve  fur  la  dite  parabole  EC. 

Or,  pour  que  le  centre  commun  de  gravité  des  globules  CD ,  après  que  ceux-ci 
fe  font  élevés  chacun  à  fa  propre  hauteur,  foit  aufll  haut  que  le  centre  commun  des 
globules  AB  lorfqu'ils  fe  trouvaient  fur  la  droite  AO,  il  eft  nécefTaire  que  lorfqu'on 
multiplie  chaque  hauteur  par  le  poids  du  globule  correfpondant  la  fomme  de  ces 
produits  foit  la  même  dans  les  deux  cas.  Mais  comme  le  poids  de  tous  les  globules 


')  Voir  la  note  2  de  la  p.  417. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   l  666.  1  66  1 .     42  I 


Ad  inveniendum  perpendiculiim  ifochronon  baculo  feu  cylindro,  (quem 
camcn  ut  reftam  lineam  tancum  confidero  nulla  habita  ratione  craflitudinis) 
imaginor  ejus  loco  infinitum  numerum  fphaerularum  in  rectam  lineam  rigidam 
conjunftarum  velue  AB  [Fig.  17].  lise  fi  primum  fit  in  AO,  ac  femivibra 
tione  perveniat  in  AB,  ibique  finguli  globuli  occurrant  fingulis  feriei  CD, 
qui  non  connexi  fint,  accipiet  horum  quifque  motum  omnem  a  globulo  feriei  AB 

à  quo  impulfus  erit,  manebitque  virga  AB 

immota.    Hinc    eadem  ratione  qua  fuprà, 

^  M      neceflTe  eil  centrum  gravitatis  commune  glo- 

bulorum  omnium  CD,  poftquam  a  globulis 

X      AB  motum  accepere,eumque  furfumquouf- 

que  pofTunt  converterunt,  aeque  altum  efle 

ac  centrum  gravitatis  globulorum  AB  cum 

eftent  in  recta  AO.  Ponamus  jam  virgam  AB 

ifochronas  vibrationes  habere  perpendiculo 

K      fimplici  HK ,  cujus  longitudo  vocetur  x.  Et 

AB  fit  a.  altitudo  OVcui  aequalis  ponaturBS 

linea,  vocetur  d.  Itaque  per  theorema  fupe- 

rius  '),  erit  altitudo  ad  quam  afeendet  per- 

cuiïa  fphaera  infimaD, —  ,    quae  fit  DE, 

deferipta  autem  intelligatur  parabola  EC ,  cujus  axis  CF  aequidiftans  DE ,  vertex 
vero  C  punctum.  Dico  fi  à  centro  cujufque  globuli  feriei  CD  ducantur  rec~tae  ipfi 
DE  parallelae  ufque  ad  parabolam  EC,eas  fingulas  exhibere  altitudines  ad  quas 
afeendent  globuli  unde  educlae  fuere.  Jungatur  enim  recta  SA.  Cum  igitur  SB 
aequalis  OV  fit  altitudo  unde  defeendit  globulus  imus  D,  erit  NM,  quœ  parallela 
eft  SB  atque  educta  ex  centro  globuli  alterius  N,erit  inquam  illa  altitudo  unde 
defeendit  globulus  N.  Hinc  vero  ut  inveniatur  altitudo  RP  ad  quam  afeen- 
det globulus  R  percufTus  ab  N,  oportet  per  theorema  dictum  facere  ut  HK 
ad  AN  ita  NM  ad  RP.  Itaque  Q  HK,  RP  aequale  □"  AN,  NM.  fed 
I  1  HK,  DE  aequale  eft  f^]0  AB,  BS,  quia  per  idem  theorema  HK  ad  AB  ut 
BS  ad  DE.  Ergor_Z)  AN,NM  ad  □  AB,  BS  ut  £3  HK,  RP  ad  j — |HK, 
DE,  hoc  eft  ut  RP  ad  DE.  Sed  CD  AN,  NM  eft  ad  O  AB,  BS  ut  quadra- 
tum  AN  ad  quadratum  AB.  Ergo  ut  quadr.  AN  ad  quadr.  AB  five  ut  quadr. 
CR  ad  quadr.  CD  ita  eft  RP  ad  DE,  unde  liquet  punctum  P  efïe  ad  parabolam 
dictam  EC. 

Jam  vero  ut  centrum  gravitatis  commune  globulorum  CD  poftquam  fingulse  ad 
fuas  altitudines  afeenderunt  fit  «que  altum  ac  centrum  gravitatis  commune  globu- 
lorum AB  cum  eflent  in  rec"ta  AO,  necefle  eft  ut  dudtis  fingulis  altitudinibus  in 
fuorum  globulorum  gravitatem  aggregatum  produclorum  utrobique  aequale  effi- 
ciatur.  Quia  autem  aequalis  omnium  globulorum  eft  gravitas,  concipiamus  fingu- 


422     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.   l66l. 

eft  le  même,  nous  pouvons  fuppofer  que  le  poids  de  chacun  d'eux  efl:  exprimé  par 
la  ligne  de  grandeur  confiante  qui  fépare  les  centres  de  deux  globules  adjacents  '). 
Toutes  ces  petites  lignes  étant  donc  de  part  et  d'autre  multipliées  par  les  hauteurs 
adjacentes ,  il  apparaît  qu'on  obtient  d'un  côté  pour  fomme  des  produits  le  triangle 
ABS ,  et  de  l'autre  l'espace  CPED  compris  entre  la  parabole  CPE  et  les  droites 
ED  et  DC.  Ces  efpaces  doivent  donc  être  égaux  entre  eux.  Or,  le  triangle  ABwS  efl: 

égal  à-  ad  ou  -  ed2) ,  parce  que  AB  =  #  etBS  =  d.  Et  l'efpace  CPED  efl:  égal  à 

ou-J ,  parce  que  ED  =  — et  CD  =  #;  on  en  conclut  que  le  rectangle 

da2 
CDEF  efl-  égal  à  — -,  et  la  furface  CPED  efl:  le  tiers  de  ce  rectangle. 

•A/ 

Donc 


1      , 1  da2 

2a    ~~~3~x 

ou 

1      , 1  dae 

2e  *  ' y ~x~ 

1  1 

—  x  =  —  a 

2  3 

1         1 

-  x  =  —  a 

2             3 

2 
x  =  —  a 
3 

2 
.r  z=  —  a. 

3 

Le  pendule  fimple  HK  doit  donc  avoir  une  longueur  égale  à  deux  tiers  de  celle  de 
In  barre  ABpour  que  les  deux  pendules  fe  meuvent  avec  desofcillationsifochrones. 

Le  centre  d'ofcillation  de  la  barre  fe  trouve  donc  a  2/3  du  point  de  fufpenfion, 
et  lorfqu'on  attache  à  la  barre  en  ce  point  un  poids  quelconque ,  fes  va-et-vient 
n'en  deviendront  ni  plus  rapides  ni  plus  lents. 

Mais  fî  l'on  fufpend  un  poids  à  l'extrémité  inférieure  de  la  barre ,  ou  du  moins 
en  de  (Tous  dudit  centre  d'ofcillation,  fon  mouvement  en  fera  ralenti;  et  le  con- 
traire fe  produira  fi  l'on  attache  un  poids  à  un  endroit  plus  élevé. 

Suppofons  d'abord  qu'un  poids  Q  (bit  fufpendu  à  l'extrémité  inférieure  D  [Eig. 
18]  d'une  barre  pefante  CD,  le  rapport  de  la  gravité  de  ce  poids  à  celle  de  la 
barre  étant  donné.  Si  l'on  défigne  comme  plus  haut  la  longueur  de  la  barre  par  a 
et  que  la  gravité  de  chacun  des  globules  dont  elle  eft  compofée  par  hypothèfe  eft: 
repréfentée  par  les  petites  parties  de  la  droite  CD  ou  e 2),  parties  que  les  globules 
confidérés  occupent  fur  cette  droite,  le  poids  total  de  la  barre  fera  évidemment 
repréfenté  par  fa  longueur  entière,  c.-à.-d.  par  a 3).  C'eft  pourquoi  fi  l'on  prend 
une  certaine  droite  telle  que  n  qui  (oit  à  la  longueur  CD  comme  le  poids  Q  efl:  au 


*)  En  marge:  „harum  aequalium  linearum  loco  possunt  quaevis  aliae  squales  sumi, 
puta  partes  recta;  e  in  totidem  divisae  quot  suntglobuliinCD".  (Au  lieu  de  ces 
lignes  égales  on  peut  prendre  n'importe  quelles  autres  lignes  égales,  p.  e.  les  parties  d'une 
droite  e  divisée  en  autant  de  parts  qu'il  y  a  de  globules  en  CD). 

*)  Voir  la  note  précédente. 

*)  En  marge:  „aut  alias  per  e,  quod  rectius"  (ou  encore  par  <r,  ce  qui  conviendra  mieux)- 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   I  659  X   1666.   l66l.      4:^ 


lorum  gravitatem  exprimi  lineis  aequalibus  quœ  inter  binorum  contiguorum  centra 
interjacenc  '). 

Quibus  itaque  utrinque  in  adjacentes  altitudines  ductis,  apparet  ex  una  parte 
pro  fumma  productorum  haberi  triangulum  ABS,  ex  altéra  vero  fpatium  CPED 
parabola  CPE  et  rectis  ED,  DC  comprehenfum.quae  itaque  fpatia  inter  feaequalia 

elle  oportet.  Eit  autem  triangulum  ABS   do  -ad  vel  -ed2),  quia  AB  do  a,  et 

BS  do  d.  Spatium  vero  CPED  do  l-  daa  vel  -  —  ,  quia  ED  do  -  et  CD  do  a- 

3     x  3    X    '     '  X  ' 


hinc  enim  rettangulum  CDEF  fit  do 

1  daa 


daa 


x 


,  cujus  tertia  pars~eft  fpatium  CPED. 


Ergo 


ad  do 
2  3 


1  1 
-x  do  —  a 

2  3 


,       1     ,        1  dae  „s 

vel     -   ed  do  -       ---  ) 
2  3    x 

1  1 

x  do  —  a 

2  3 


X  DO  —  tf 

3 


X  DO  —  tf 

3 


Oportet  igitur  perpendiculum  HK  duas  tertias  habere  longitudinisbaculi  ABut 
vibrationibus  ifochronis  moveantur. 

Igitur  centrum  ofcillationis  baculi  est  —  à  puntto  fufpenfionis,  quo  loco  quod- 

cunque  pondus  baculo  affigatur,  nihilo  velociores  reditus  aut  tardiores  acquiret. 

Quod  fi  autem  in  ima  baculi  extremitate  pondus aliquodappendatur,  vel  tantum 
infra  diftum  ofcillationis  centrum ,  eo  lentior  motus  evadet,  et  contra  fi  loco  fupe- 
riore  quid  ponderis  addatur. 

Ponamus  primum  in  parte  ima  D  [Fig.  18]  baculi 
ponderantis  CD,  appenfam  gravitatem  Q,  cujus  ad 
gravitatem  baculi  data  fit  ratio,  cum  autem  baculi  lon- 
gitudo  ponatur  ut  modo  ootf,  et  fingulorum  quibus 
conftare  ponitur  globulorum  gravitas  exprimatur  par- 

ticulis  reclae  ^p. 2)  quas  in  ea  finguli  globulorum  oc- 
cupant, totius  proinde  baculi  gravitas  per  totam  fui 
ipiius  longitudinem,  nempe  tf,exprimetur  3).quare  fi 
quae  reéta  fumatur,  ut  «,  quse  fit  ad  longitudinem  CD 
ficut  gravitas  Q  ad  gravitatem  baculi,  ea  recta  n 
referet  gravitatem  Q ,  haud  aliter  ac  fingulae  particulse 
quas  in  recta  CD  unufquifque  globulorum  baculum 
"£  componentium  occupât ,  lui  globuli  gravitatem  refert. 
Eadem  itaque  qua  prius   repetita  ratiocinatione 


424     .TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À   1666.  I  66  I . 


poids  de  la  barre,  cette  droite  n  repréfentera  le  poids  Q  de  la  même  manière 
que  chacune  des  petites  parties  qu'occupe  fur  la  droite  CD  chacun  des  globules 
qui  compofent  la  barre,  repréfente  le  poids  du  globule  correfpondant. 

On  trouve  donc  en  répétant  le  raifonnement  précédent  que  d'une  part  à  la 
fomme  des  produits  confidérée,  qui  était  repréfentée  par  le  triangle  CQS ,  il  faut 
ajouter  le  produit  de  n  par  QS ,  c.  à.  d.  nà ,  et  que  de  l'autre  il  faut,  là  où  il  y 

avait  la  furface  CDE,  y  ajouter  le  produit  de  n  par  DE,  fa  voir 


Donc  — ad  -+-  nd  = 

2  3    x 

—ax  ■+■  nx  =  —  a2  - 

2  3 

1 
—a-  -+-  na       1a7 

^—3 


x 
nda 

x 


na 


6an 


ou 


-a  -+-  n 


ïa  +  6n 


ou  a 


%a  -+■  6n 


x 


ou 


,         ,         1  dae      n/ia  lN 

ed-tnd  =— \-J-—1^ 

3 


x 


X 


ex  +  2nx  —  ae  +  3an 
3nx 


ex 


e 

+  3» 

I 

— ae  +  an 
3 

1 

— e  4-  n 

1 

x  ■=. 

=  # ,  longueurde  labarre 


Autre  application:  fi  outre  le  poids  inférieur  Q  [Fig.  19]  un  autre  poids  dont  la 
gravité  eft  repréfentée  par  la  droite  h  efl:  attaché  à  la  barre  ou  perche  pefante  CD, 
il  faudra  ajouter  de  plus  à  la  fomme  des  produits  d'une  part  le  produit  de  LH  par 
h,  de  l'autre  celui  de  HG  par  h.  En  d'autres  termes,  pofant  CH  =  c,  il  faudra 

ajouter  d'une  part  —  et  de  l'autre  -  — .  En  effet,  cette  dernière  expreflion  eft  le 


a  ax 

produit  de  HG  par  h,  parce  qu'à  caufe  de  la  forme  parabolique  de  EGC  on  peut 

poser  (DC  ou  a2)  :  (HC  ou  c 2)  =  (ED ou  d-£\ :  HG , d'où  l'on  tire  HG  =  £p 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   I  666.   I  66  1 .      425 

invenitur  ad   lummam  productorum  ex  una  parte,  quse  erat  triangulum  CQS, 
addendum  productum  ex  n  in  QS,  hoc  eft,  nd;  ex  altéra  vero  ubi  erac  fpatium 

CDE,  addendum  productum  ex  n  in  DE,  nempe  n  a . 

X 


Ergo 


1      ,  ,1  daa      nda 

ad  -+-  nd  30  -+-  — — 

2 3    x  x 

1  1 

a  x  -+■  nx  oo      aa  +  na 

*  3 


1 


2tftf  -H    6tf« 


—  <?<?  -+-  na 

xzo  ô  sive 

a  -\-  n  o.a  +  6n 

1  *' 


sive  a — 


aa 


3^  +  6« 


30  # 


1      ,         ,1  dae       nda  lN 

ed  +  vd  20  h 0 

j2 3    x  x     y 

3 

—  ex  +  3«x  00  dt^  -t-  3^« 


—  «r  +  3»x 

t  -+-  3« 


00  0  longitudo  virgae 


xoo 


#<?  -t-  an 


e  +  n 


Porro  autem  II  virgae  vel  baculo  ponderanti  CD  [Fig.  19] ,  praeter  pondus 
infimum  Q  affixum  fit  aliud  pondus  H  cujus  gravitas  exprimatur  rectal,  addendum 
erit  infuper  ad  fummam  productorum  ex  una  parte  productum.ex  LH  in  h\  ex  altéra 

vero  productum  ex  HG  in  h.  hoc  eft,  pofita  CH  00  c,  inde  addendum  erit  — ;  hinc 


ccdh 
ax 


\  hoc  enim  eit  productum  ex  HG  in  A,  quia  propter  parabolam  EGC,  fi  fiât  ut 


da  ccd 

quadratum  DC  30  aa ,  ad  quadr.  HC  30  ce ,  ita  ED  30  —  ad  HG ,  fit  hinc  - 


')  L'auteur  répète  le  calcul  en  désignant  cette  fois  le  poids  Q  par  la  ligne  e  au  lieu  de  la  ligne  a, 
conformément  à  la  note  3  de  la  p.  422. 

54 


426     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.  l66l 


„,  1     ,         ,       cdh         1  aed      adn       cdh 

Par  confequent       ed  ■+■  nd  -+-  =  -1 1- 

n  1  a  3    x         x         ax 

-aex  +  nax  +  chx  =  —a2e  -+-  a-n  -+■  rh 
2  3 

~a2e  •+-  a 2n  -+-  c-h 
3 


—ae  -+-  an  -+■  ch 
2 


De  la  même  équation  on  peut  aufîi  tirer  c,  lorfque  x  et  les  autres  grandeurs  font 
données.  On  aura  en  effet 


ex 


1  1    . 
nax  —  an  H aex a-e 

2  3 


V 


»#.r  —  a-n  -\ aex  —  -a2e 


On  peut  également,  lorfque  toutes  les  grandeurs  excepté  h  font  données,  trouver 
cette  dernière.  On  aura  en  effet 

1    -  1 

a2n  —  nax  -\ a-e aex 

,  _  3  1 

ex  —  c-  ' 

dans  le  cas  où  la  longueur  x  eft  plus  grande  que  c  2). 


V 


nax  —  a 2n  -\ aex a2e 

/         1  1  'X 

Dans  l'équation       c  =  —, x  ±  I  /         —x2  -+-  -  —r—  —û— 

il  apparaît  que  l'expreiïion  nax-\ — aex  doit  être  plus  petite  que  a2n  -\ — a2e  parce 
qu'autrement  l'équation  ne  peut  avoir  deux  racines  vraies  3). 

»tf#  H «^jc  <C  a-n  H #'<? 

2  3 

wr  H or  <C  /sr«  H <?<? 

2  3 


')  Comparez  sur  la  signification  du  signe  £  la  note  5  de  la  p.  230  du  T.  XI. 

2)  L'équation  est  valable  aussi  pour  c  ^>  x.  Comparez  la  note  1  de  la  p.  428.  Huygens  veut 
dire  sans  doute  que  pour  c  >  x  il  serait  préférable  de  changer  les  signes  de  tous  les  termes  de 
la  fraction. 

3)  Voir  la  note  2  de  la  p.  419. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.    1  66  1  .      A17 

,,  1      ,   ,       ,       cdh        1  aed      adn       ccdh 

hriro  ed  ■+■  nd  -+-         do  -+-         -\ 

0  1  a         3    x         x         ax 


aex  -+-  nax  +  chx  do      aze  -+-  aan  +  cch 

r»  ri 

Z 2 

1       -  ; 

a-e  -+-  aan  •+-  cch 
3 

A"  DO  ■« 

ae  +  an  -{-  ch 

1 

Ex  eadem  vcro  aequatione  dacis  ipfa  x  et  reliquis  invenietur  c:  erit  enim 


CC  DO  CX 


1  I 

«Ar  — -  aan  -\ aex a-e 

2  3 


l 


1  1     , 

rnax  —  aan  -\ aex a-e 
/        1                                      23 
4                                      ^ 


Rurfus  datis  omnibus  praeter  h  invenietur  et  ipfa. 
Erit  enim 


aan  —  nax  +     a*e —  -aex 

h  DO  => 

cx  —  ce 
fi  nempe  x  major  quam  c  :). 


X 


I  1 

nax  —  aan  -\-     aex  —  -aac 

In  aequatione  c  x  ^iX    \/'         —  xx  -+-  ~  -_ 2_ 


apparet  «##  h-   -#éx  minus  efle  debere  quam  aan  H a-e,  quia  alias  duas  veras 


radiées 3)  aequatio  habere  nequit. 


1         . 

nax  -\ aex 

1 


*)aan  +      aac 
3 


1  1  > 

nx  4-      ex       an  -\-     ae 

2  '  3 


4)  Signe  pour  indiquer  que  le  premier  membre  est  inférieur  au  second.  Comparez  la  note  1 5  de 
la  p.  236  du  T.  XII. 


428      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  1666.  I  66  I . 

1 

an  -\ ae 

x< L.J. 

n  h e 

2 

Confidérons  un  pendule  d'horloge  donc  les  demi-ofcillations  dénotent  les 
fécondes,  lequel  eft:  donc  ifochrone  avec   un  pendule  Ample  de  38  pouces  du 

pied  de  Rhynlande2).  Suppofons  le  poids  de  la  barre  égal  à  -^  de  celui  du  plomb 

qui  y  eft  fufpendu  ;  et  qu'il  y  ait  en  outre  un  petit  poids  en  plomb  mobile  pofledant 

une  gravité  égale  à  —  de  celle  de  la  barre.  On  demande  où  il  faut  placer  ce  petit 

poids  fur  la  barre  pour  que  le  pendule  fafTe  avancer  l'horloge  d'une  minute  en  24 
heures  3).  En  multipliant  24  par  60  on  obtient  1440;  c'eft  le  nombre  des  minutes 
comprifes  dans  24  heures.  Retranchez-en  une  puifqu'on  défire  une  marche  plus 

rapide  d'une  minute,  il  en  refte  1439.  Or  le  carré  du  rapport  eft  à  peu  près 

n  ou  - — .   Par  conféquent  fi  l'on  fuppofe  la  longueur  du  pendule  (impie  qui 
1438       719  .  rr  or 

était  de  38  pouces  divifée  en  720  parties  égales  et  qu'on  donne  719  de  ces  parties 

à  un  autre  pendule  (impie,  l'horloge  mife  en  mouvement  par  ce  pendule  devancera 

l'autre  d'une  minute  en  24  heures  4). 

Mais  comme  nous  fuppofons  le   pendule  linéaire,  compofé  d'un  poids  et 

d'une  barre  d'airain,  ifochrone  avec  le  pendule  fimple  de  720  parties,  il  faut 


J)  Iluygens  ne  considère  apparemment  que  les  racines  positives  de  l'équation,  parce  qu'il  sup- 
pose que  le  petit  poids  h  en  H  (F  ig.  19)  se  trouve  sur  la  barre  elle-même  et  non  pas  sur  son 
prolongement  dans  le  sens  QC.  La  grandeur  c  est  donc  nécessairement  positive.  D'après  son 
calcul  il  y  aura  deux  racines  positives  (deux  valeurs  de  c  inférieures  à  *)  lorsque  le  pendule 
isochrone  x ,  correspondant  au  cas  où  le  petit  poids  est  attaché  à  la  barre,  est  plus  court  que 


1 

an  H ae 


le  pendule  isochrone — correspondant  au  cas  où  le  petit  poids  est  absent;  ce  qui 


-e 
1 


indique  que  le  petit  poids  se  trouve  pour  chacune  de  ces  valeurs  de  c  au-dessus  du  centre 

d'oscillation  tel  qu'il  était  lorsque  le  petit  poids  était  absent.  Il  n'est  pas  nécessaire  cependant 

que  c  soit  inférieure  à  x,  pour  que  le  petit  poids  se  trouve  sur  la  barre  (et  non  pas  sur  son 

prolongement  dans  le  sens  CQ):  théoriquement  (puisque  le  poids  Q  est  considéré  comme  un 

,    1 
an  -\ — ae 

point)  Huygens  aurait  pu  considérer  aussi  le  cas  où  x  > — ,  et  par  conséquent  la 

n-\ — e 

1    2 

valeur  positive  correspondante  de  c  >  x  (l'autre  valeur  de  c  étant  négative) ,  et  où  en  même 
temps  c  <  a.  Dans  ce  dernier  cas,  contrairement  au  précédent,  où  les  deux  racines  de 
l'équation  étaient  positives,  le  petit  poids  retardera  évidemment  les  oscillations. 


TRAVAUX  DIVEIIS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659À    1  666.   1  66  1  .      429 


an 


ae 


0 


Sic  perpendiculum  horologij  quod  fingulisvibratio- 
nibus  fecunda  fcrupula  denotet,  nempe  aequipollens 
perpendiculo  fimplici  38  pollicum  pedis  Rhenolan- 

dici  :).    Gravitas   virgae    fit  ^    gravitatis  appenfi 

plumbi;  exiguum  vero  plumbum  mobile  fit  —  gravi- 
tatis virgae.  quaeritur  quo  loco  hoc  virgae  imponendum 
fit  ut  uno  fcrupulo  primo  citius  fpatio  24  horarum 
perpendiculum  incedat  3).  Ductis  24  in  60  fiunt  1 440, 
quot  nempe  fcrupula  prima  horis  24  continentur,  ex 
his  unum  aufer  quia  uno  fcrupulo  citius  petitur, 
fuperfunt  1439.  Ratio  autem  1440  ad  1439  dupli- 
cata proxime  eft  ea  quae  1440  ad  1438,  five  720  ad 
719.  Ergo  fi  perpendiculi  longitudo  quae  erat  38  une. 
divifa  intelligatur  in  partes  aequales  720,  earumque 
719  alij  perpendiculo  tribuantur,  hoc  perpendiculo  horologium  agitatum  prae- 
cedet  alterum  illud  in  24  horis  uno  fcrupulo  primo  4). 

Quia  autem  perpendiculum,  compofitum  ex  pondère  et  virga  aenea  ifochro- 
num  ponitur  perpendiculo  fimplici  partium  720,  inveniendum  primum  efl:  virga; 


2)  38  pouces  rhénans  =  38  X  ^^-  c.M.  =  99,40  c.M. 

3)  A  la  p.  44  du  Manuscrit  B  on  trouve  une  colonne  de  chiffres  indiquant  les  „divisiones  virgae 
penduli  38  pollicum  secunda  scrupula  singulis  vibrationibus  facientis,  in  qua- 
rum  divisionum  punctis  plumbum  mobile  statuere  oportet ,  prout  citius  lentiusve 
horologium  incedere  cupiamus",  à  laquelle  correspond  une  autre  colonne  de  „tem- 
poris  partes  quibus  anticipabit  pendulum  simpl.  in  24  horis"  (voir  la  p.  67  de  notre 

T.  IV).  On  y  lit  aussi  :  „plumbum  mobile  est  -  ponderis  virgae  aenea;,  haec  vero  —~ 

ponderis  inferius  appensi",  ce  qui  fait  bien  voir  que  Huygens  dans  le  calcul  du  texte 
considérait  un  cas  réel.  Comparez  la  lettre  de  Huygens  à  R.  Moray  du  30  déc.  1661  (T.  III, 
p.  438),  où  il  écrit:  „J'ay  trouué  depuis  quelque  temps  le  moien  d'ajuster  fort  précisément 
a  son  heure  mon  horloge  par  un  petit  plomb  mobile  que  j'applique  a  la  verge  de  cuivre  du 
pendule,  le  plomb  d'en  bas  demeurant  toujours  ferme".  Dans  la  lettre  de  Huygens  à  Moray 
du  17  février  1662  (T.  IV,  p.  59)  il  est  question  du  même  pendule  et  d'un  petit  poids  mobile 
trois  fois  plus  lourd  (comparez  sa  lettre  à  Estienne  du  7  sept.  1669, à  la  p.  490  du  T.  VI). 

4)  Comparez,  à  la  p.  149  de  l'édition  originale  de  l'„Horologium  oscillatorium"  le  texte  de 
la  Prop.  XXI II  („Horologiorum  motuni  temperare,  addito  pondère  exiguo  secundario, 
quod  super  virga  penduli ,  certa  ratione  divisa,  sursum  deorsumque  moveri  possit""). 


430      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À    I  666.   l66l. 

d'abord  trouver  la  longueur  de  la  barre  à  l'aide  de  l'équation  fu (mentionnée 

-ex  +  'inx 

— =  a.  Or,  nous  avons  ici 

e  +  3» 

720  =  x 
28  =» 
1  =<?, 
il  en  réfulte 

a  =  724—.  C'eft  la  longueur  cherchée. 

Calculons  maintenant  la  longueur  c  en  nous  fervant  de  l'équation  qu'on  trouve 
plus  haut 


V 


/  nax  —  arn  +     aex  —  —a2e 

1  /       1    „  23 

=  ïx+l/        4*"+  "X- 


en  pofant  /x 3=719 

«=28 


<?  =  1 

U=  -1 

3 

4 
^  =  724   T  , 

c.  à.  d.  cherchons  la  place  du  poids  mobile  h  par  la  vertu  duquel  le  pendule  confi- 
déré,  compofé  d'une  barre  d'airain  et  d'un  poids  de  plomb  à  fon  extrémité  infé- 
rieure, puifîe  avancer  d'une  minute  en  24  heures. 


L'équation 


\ 


1               1    . 
nax  —  na2  4-  —  aex a-e 

1  /         1    „  23 

— X  +      I  /  —X'  H r « 

2  ^  4  A 


eft  maintenant  équivalente  à  la  fuivante  : 


c,—     x  ■+-  \/     -x2  +  'X.i'ùax —  'x.ifta2  +  ^-ax 

2       v     4        °  °  2 

ou  T  pour  a  =.ji\—j 


=      a;  +  1/         a;3  -+-  85  o  tfJf  —  85^ 


4 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   I  666.   I  66  1 .     43  1 


3 

Eli  nempe  hic 

lUllcUUUU     r              i.v\.|  LlaL  H  Ml\,  111     1  l  1  i. .'  V.  1    l  1 1  >    l  'V  '  1 1  l  <.l  I  i  I    •, 

?  +  3» 

720  X»  X 

28  x>  n 

1  30  e 

licque  a  30  724—.  longitudo  qusefica  30  a. 

Jam  ex  aequatione  fuperiori 

/    i 

C   ~Y\         ¥   -4-          1     /                       *TY     1 

1 

2 

1 

— aae 
3 

2           |/            4 

A 

inveniamus  quantitatem  c  pofitis 

x  30  719 

n  30  28 

£  DO   1 

^  30 

3 

a  30  724  — 

^ 

•        r7 

hoc  eft  quaeramus  locum  plumbi  mohilis  h  cujus  ope  pendulum  diétum,  compofi- 
tum  ex  virga  aenea  et  plumbo  in  ima  extremitate  uno  i'  citius  incedat  fpatio 
24  horarum. 

Idem  autem  nunc  valet  aequacio 


V 


nax  —  naa  -\ aex aae 

1  /        1  23 

C  30        X  -+-       \  /  XX  -1 


4  // 

atque  haec 

c  30  —  x  -+-   1/       -jc.v  ■+■  3.28^/x  —  3.28^  +  ^  ax  —  aa 
2  V       4  J  2 

five  (tf  30  724— J 

c  30     x  -+-  1/        ##  -t-  85— *# —  85^0 


43^      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   l666.   1  66  I 
OU 


c=  0*+  1/        x* — 85—  aÇa  —  .r)  -+-      a-. 

On  trouve  c  =  617,20,  comme  cela  refïbrt  du  calcul  fuivant  '). 
parties    pouces  parties       pouces 

720     :      38      =:     617,20   :   32,574') 


')  Nous  supprimons  ce  calcul. 

a)  C.  à.  d.  720  parties:  38  pouces  =  617,20  parties:  32,574  pouces.  Le  pendule  simple  qui  était 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659.x   l666.   I  66  I  .     433 


lîve 


c  qo  -  x  +  1/    __xx  —  g-    a\na — x  _| 1 

*  r      a  °  1  1 


a  a 
4  "2  2 


fit  c  oo  617,20  ut  in  fubjefto  calculo  videri  e(t  '). 

partes  pollices 

720  38  —617,20  -  32,574  pollices  *). 


divisé  en  720  parties,  avait  une  longueur  de  38  pouces.  La  distance  du  petit  poids  mobile  h 
au  point  de  suspension,  pour  laquelle  on  vient  de  trouver  617,20  parties,  est  donc  de  32,574 
pouces. 

55 


434      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.    1664. 


V'). 

[1664]'). 


[Fig.  20.]  Datopendulocom- 

pofito  ex  duabus  gra- 
vitatibus  in  lineam 
inflexibilem  conjurio- 
ns, invenire  in  ea 
punctum  quod  in 
tranfitu  penduli  per 
cathetum ,  eadem  ce- 
leritate  feratur  qua 
pondus  penduli  fim- 
plicis  cujus  longitudo 
aequalis  diftantise  didli 
puncli  a  punéto  fus- 
penfionis.  et  often- 
dere  quod  pendulum 
hoc  fimplex  compo- 
fito  ifochronum  eft. 
Sic  compofitum  pendulum  ABC  [Fig.  20]  fufpenfum  in  A ,  pondéra  habens  B 
et  C.  idque  cadere  intelligatur  ex  AE  in  AC.  Manifeftum  igitur  elt  pondus  B 
minorem  celerkatem  in  B  acquifivifTe  quam  fi  folum  pendulo  longitudinis  AB 
annexum  fuiiïet,  quia  pondus  C  ex  longitudine  ACagitatum,celeritatem  brevioris 
penduli  non  afTequitur,  ideoque  ex  parte  remoratur.  At  rurfus  pondus  C  celeritatem 
majorem  in  C  acquifivit  quam  pondus  penduli  fimplicis  longitudinis  AC,  quia  a 
pondère  B  celeriorem  motum  arFeftantealiquatenusimpellitur,  idque  tantomagis 
quanto  ipfum  B  refpeftu  C  majus  erit.  ItaqueinterBetCpun&umaliquodreperiri 
necefTe  elt  ut  D  quod  perveniente  pendulo  ABC  ex  AE  in  AC,  tantam  celeritatem 


')  Manuscrit  B,  p.  188—190. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   l666.   I  664.     435 

acquifiveric  quantam  haberet  pondus  fimplicis  penduli  longitudinis  AD  pera&o 

arcu  fimili  MD.  Quod  itaquc  pun&um  D  ut  inveniatur,  fit  AC  oo  d,  AB  do  e; 

quanticas  ponderis  C  vocetur  c\  quantitas  pondcris  Bvocetur£.  duétisqueFH,LG 

et  MK  perpendicularibus  in  AC,  vocetur  altitudo  HC,  h.  Quaefita  vero  longitudo 

AD  fit  x. 

hx 
Quuni  igitur  fit  AC  ad  CH  ut  AD  ad  DK,itemqueut  ABad  BG,eritDK  do  -j-, 

he 
BG  do    , .  Jam  quia  punctum  D  eain  celeritatem  acquirit  quam  haberet  pondus 

penduli  fimplicis  AD  poft  defcenfum  per  arcum  MD ,  hoc  eft  eam ,  qua  id  pondus 

ad  eandem  unde  venerat  altitudinem  per  arcum  DO  afcenfurum  eïïet,  hoc  eft  ad 

hx 
altitudinem  DK  do  —r ,  cumque  celeritas  punfti  D  ad  celeritatem  ponderis  C  fit 

ficut  AD  ad  AC  hoc  eft  ficut  x  ad  d.  ficut  autem  quadratum  celeritatis  punéti  D  ad 
quadr.  celeritatis  ponderis  C ,  ita  altitudo  ad  quam  afcenditur  celcritate  puntti  D , 

hx 

hoc  eft  altitudo  DK  do-t  ad  altitudinem  ad  quam  afcenderet  pondus  C  fi  poft  de- 
fcenfum per  arcum  EC  a  pendulo  compofito  liberum  evaderet.  Si  igitur  fiât  ut  xx 
ad  ^ita  -j  ad  aliud,  nempe  — ,  hoc  defignabit  altitudinem  ad  quam  afcenderet 

e*h 
pondus  C.  Eadem  ratione  altitudo  ad  quam  afcenderet  pondus  b  invenitur  do  -j- . 

ductis  autem  utrifque  altitudinibus  hifce  in  fua  pondéra,  fummaproduélorum,  quae 

erit  -    — j -,  aequalis  fit  oportet  fummas  produdlorum  ex  altitudine  HC  in 

pondus  C,  et  ex  altitudine  BG  in  pondus  £,  quae  eft  hc  H — j-,  quia  nimirum 

pofterior  fumma  aequacur  produélo  ex  defcenfu  centri  gravitatis  communis  pon- 
derum  C  et  B  in  ipfa  pondéra,  prior  vero  produfto  ex  afcenfu  centri  gravitatis 
diâorum  ponderum  in  eadem  pondéra,  quae  produfta  aequalia  inter  fe  efle  necefle 
eft,  cum  afcenfus  centri  communis  gravitatis  aequalis  fit  defcensui  fuo.  Itaque 

chdd  +  bhee       ,         heb 

-, do  hc  -\ — j-  . 

dx  d 


')  La  p.  171  esc  datée:  7  oct.  1664,  et  la  p.  214  porte  la  date  du  28  oct.  1664.  Entre  la  p.  187 
et  la  p.  188  quelques  feuillets  ont  été  collés  dans  le  Manuscrit;  le  premier  de  ces  feuillets  (voir 
la  p.  467)  porte  la  date  du  13  oct.  1664. 

En  1928,  les  feuillets  qui  constituent  le  Manuscrit  B  ont  été  numérotés  de  nouveau.  Cette 
numération  nouvelle  embrasse  aussi  les  feuillets  collés  dans  le  Manuscrit.  Nous  continuerons 
cependant  à  citer  le  texte  d'après  la  numération  ancienne,  sauf  dans  les  cas  où  il  s'agit  d'un 
des  feuillets  collés  dans  le  Manuscrit. 


436     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE    I  659  X  1666.   1664. 

In  qua  aequatione  deleco  ubique  h  et  reliquis  ut  opus  eft  tranfpofitis  fit 

cdd  -+-  bee 


ADx  30 


cd  -+-  be 


Oportet  itaque  fingulas  gravitâtes  ducere  in  longitudines  à  quibus  affixse  funt; 
et  ut  fumma  horum  produftorum  ad  produtta  fingula,  ita  facere  fingulas  longitu- 
dines, refpective  ad  alias;  hae  enim  fimul  additae  conftituent  diftantiam  inter  A  et 
punftum  D  '). 

Quod  fi  vero  quzeratur  in  difto  pendulo  compofito  punftum  D  quod  defcenfu 
penduli  ex  AE  inAC,  ita  ut  EC  fit  pars  tantum  arcus  defcendentis,  velocitatem 

eam  acquirat  quam  pondus 
penduli  fimplicis  longitu- 
dinisADacquireretperafto 
arcu  fimili:  notatis  rurfus 
altitudinibus  arcuum  EC, 
MD,  NB,  quae  fint  CH , 
DK ,  BG ,  quaeque  eandem 
et  hic  inter  fe  rationem 
fervant  quam  longitudines 
CA,  DA,  BA:  Eodem 
quo  priusratiocinio,  literis 
eadem  denotantibus,  in- 
venietur  longitudo  AD 
eadem  quae  et  ante  reperta 

c  .  cdd -\-  bee 

tuit,  nempe  x  oo  — 5 — -, — . 
r  cd+be 

Quum  igitur  punélum  D  in  pendulo  ABC  ita  ut  fupra  repertum,  quolibet  loco 

arcus  per  quem  tranfit,ea  velocitate  feratur  qua  pondus  penduli  fimplicis  longitudine 

AD,  perfpicuum  est  pendulum  hujus  longitudinis  eodem  tempore  cum  pendulo 

compofito  ABC  femiofcillationem  perficere  per  arcum  fimilem.  Unde  et  per  arcum 

afcendentem  eadem  celeritate  feretur.  ut  ex  prop...2)  manifcilum.  Adeoque 

pendulo  compofito  ifochronon  erit.  Atque  hoc  de  quibuslibet  pendulis  compofitis 


')  C.  à.  d.  on  a:  AD  =  a  -\-  (?,  où  cd -\-  be  :  cd  =  d:  «  et  cd  -\-  be  :  be  =  e  :  fl.  Comparez  la 

quatrième  ligne  de  la  p.  419. 
-*)  Huygens  n'avait  apparemment  pas  encore  mis  par  écrit  la  proposition  qu'il  jugeait  à  propos 

de  citer. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  \  I  666.   1664.     437 

eadem  ratione  verum  cil.  unde  et  vice  verfa  confiât,  pendulum  fimplex  quod 
compofito  ifochronon  eft,  fi  sequali  angulo  cum  pendulo  compofito  removeatur  a 
perpendiculari,  acque  inde  cadere  permittatur,  femper  plumbum  penduli  fim- 
plicis  peraclis  ijsdem  angulis  cum  compofito,  eam  celeritatem  habere  quam 
punchim  in  compofito  quod  longitudine  penduli  fimplicisdiftat  a  fuspenfione. 


Virgae  ponde ranti  five  lineae  rectae  gravitate 
praeditae,  alteroque  capite   fuspenfae,  pendulum  fimplex 

ifochronon  r  e  p  e  r  i  r  e  3). 

[Fi£.  22.] 


Sit  virga  ponderans  AB  [Fig  22]  fuspenfa  in  A,  cui  ifochronon  quaeratur 
pendulum  fimplex  RS.  Sit  AB  x»  a.  divifaque  intelligatur  virgae  longitudo  in 
partes  aequalesBK,  KL,  LM  &c.  quarum  fingulae  vocentur  e.  fintque  centra 
gravitatis  diclarum  partium  O,  P,  Q&c;  itaque  asqualiter  quoque  fefe  excédent 


s)  Toute  cette  partie  jusqu'à  la  fin  de  la  Pièce  IV  a  été  biffée  par  Huygens,  comme  on  peut  le 
voir  dans  In  Fig.  22.  Nous  la  reproduisons  néanmoins  parce  qu'elle  conduit  pour  le  cas  con- 
sidéré de  la  barre  ou  ligne  pesante  d'une  façon  très  simple  à  l'équation  qui  donne  la  longueur 


x  du  pendule  simple  isochrone,  savoir  -   a2x  =  \\rfl.  2.'y2dy. 

2  o 


438     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659X  l666.  1664. 

lineae  AO,  AP ,  AQ  &c.  quae  dicantur,  b,  c,  d,  &c.  Penduli  vero  fimplicis  quaefiti 
longitudo  RS  fit  x\  quod  cum  Hochronon  debeat efîe  virgae  AB,eodem  igitur 
tempore  peragent  arcus  fimiles,  quos  quadranti  integro  aequales  ponamus,  ita  ut 
virga  AB  cadat  ex  AC  in  AB,  pofito  angulo  BAC  reéto.  Ericque  celeritas  puncti 
O  ubi  virga  venerit  in  AB  ad  celeritatem  ponderis  penduli  S  fimiliter  per  qua- 
drantem  moti ,  ficut  longitudo  OA ,  five  b ,  ad  x.  fimiliterque  celeritas  puncti  P  ad 
celeritatem  ponderis  penduli  S  ut  AP,  five  c,  ad  x,  atque  ita  porro.  Sicut  autem 

[Fig.  22.J 


quadratum  xx  ad  quadratum  AO  hoc  eft  bb,  ita  erit  altitudo  ad  quam  afcendet 
pondus  S  ad  altitudinem  qua  afcendere  poterit  pars  virgae  BK  fi  libéra  atque  a 
virga  reliqua  feparata  fieri  intelligatur  poftquam  cum  ipfa  venit  ex  AC  in  AB. 
Atqui  pondus  S  afcendit  ad  eandem  unde  venit  altitudinem  quae  eft  SR  oo  x. 

hh  hh 

Ergo  quia  ut  xx  ad  hb  ita  x  ad  — ,  erit  — altitudo  difta  ad  quam  pars  virgae  BK 

uti  diximus  afcenderet.  Simili  ratione  altitudo  ad  quam  afcenderet  pars  KL  inveni- 

cc  dd 

tur  do  — ,  et  altitudo  ad  quam  afcenderet  pars  LM  eodem  modo  fit  — .  et  fie  de 

X  X 

caeteris.  dueftis  porro  fingulis  hisce  altitudinibus  in  partes  virgae  aequales  e,  quarum 


centra  gravitatis  funt  O,  P,  Q,  fit  fumma  productorum 


bbe 


dde 


&c 


cce 

h 1 

X  jL  X 

quae  quidem  fumma  aequalis  efle  débet  producloexdiftantia  centri  gravitatis  virgae 


1 


à  punfto  fuspenfionis  quae  est  --  a  in  ipfam  virgam  #,  quia  ita  centrum  gravitatis 


TRAVAUX  DIVER.S  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   1664.     439 

parcium  omnium  e,  (urfum  motarum  poltquam  a  virga  liberae  (une ,  tantundem 
afcendiiïe  reperietur  atque  centrum  gravitatis  virgae,  hoc  eft  partium  earundem 
omnium,  defeendit,  quod  neceïïario  fieri  debere  oftenfum  eft  fupra  prop...  '). 
Elt  itaque 

bbe  +  cce  4-  dde&c        1 
do  _  aa 

x  2      ' 

du&isque  omnibus  in  x,  fit 

bbe  4-  cce  4-  dde  &c  do  -  aax  2). 

Sic  jam  BD  aequalis  AB  cui  infiftat  ad  angulosreélos,  et  fit  AN  aequalis  diftantiae 
centri  gravitacis  trianguli  ABD  ab  refta  AC,  hoc  eit,  fit  AN  do  -  a  3). 

*3 


')  Même  remarque  que  plus  haut,  note  1  de  la  p.  436. 

h 

3)  Ce  qu'on  pourrait  écrire  (comparez  la  note  3  de  la  p.  437)  x  =  -^  ij'dy. 

o 

3)  Huygens  n'a  pas  achevé  ce  morceau.  On  peut  trouver  la  limite  de  la  somme  considérée 

bbe  -(-...  (ou  !  )' V7)  en  multipliant  la  surface  du  triangle  ABD  par  le  double  de  la  distance 

de  son  centre  de  gravité  à  la  droite   AB,  c.  à.  d.  par  AN  ,  suivant  le  théorème  de  Pappus, 

mieux  connu  sous  le  nom  de  théorème  de  Gulden  ou  Guldin  ,  dont  Huygens  fait  mention  en 

1653  (voir  la  note  5  de  la  p.  280  du  Tome  XIV):  il  faut  considérer  le  cône  engendré  par  la 

2 
révolution  du  triangle  ABD  autour  de  AB.  On  trouve  ainsi  x  =  —a. 

3 


vn. 


[1664]1). 

[Première  Partie]  3). 


[Fig.  23.] 


BR  do  q  [Fig.  23  4)] 

RAoo  r     M  centrum  gravitât  is  r~~\ 

AMx~ 

q 

MWoo  c 

^    AN  oo  x  5) 

AM         MW 

rr 

c  — 


AN         NS 

v4-      y 


rr 


')  La  Pièce  est  empruntée  aux  pages  61  — 

64  du  Manuscrit  B. 
2)  La  p.  59  porte  la  date  du  7  oct.  1662  , 
les  pp.  61  et  63  celle  du  18  sept.  1664. 
Comme  le  sujet  traité  dans  les  pages  pré- 
cédentes   n'a    aucun    rapport  avec  la 
recherche  des  centres  d'oscillation ,  tan- 
dis que  les  pp.  61 ,  62,  63  et  64  y  sont 
toutes  consacrées,  il  est  probable  que  la 
p.  61  fut  écrite  peu  de  temps  avant  les 
suivantes.  Comparez  d'ailleurs  la  lettre 
du  10  oct.  1664  de  Huygensà  Moray  (T.  V,  p.  120)  où  il  dit:  „Ces  jours  passez  je  suis  tombé 
dans  une  spéculation...  J'ay  cerchè  des  pendules  simples  isochrones  a  des  triangles  et  autres 
figures  et  corps ,  diversement  suspendus" ,  etc. 

3)  Manuscrit  B,  p.  61. 

4)  Comme  la  figure  l'indique,  Huygens  se  propose  de  calculer  la  longueur  du  pendule  iso- 
chrone avec  une  demi-circonférence  de  cercle,  suspendue  au  centre  de  ce  cercle;  il  suppose  à 
cet  effet  la  demi-circonférence  composée  d'une  infinité  de  globules. 

5)  C'est  la  longueur  du  pendule  isochrone. 

«)  C.  à.  d.  NS  =  ^  d'après  l'équation  —  :  c  =  x  :  NS. 

56 


442      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   1664. 

ut  qu.  celer.'*  ponderis  N       ad  qu.  celer.isponderum  in  ^        ait.  NS 

cxq 


xx 


rr 


rr 


altitudo  ad  quam  afcendent  fingula  pondéra  femicircumferentiae  FBP  ') 

C(l  A 

x  y 


q  00  x 


Ergo  longitudo  penduli  AN  femicircumferenciae  OBR  ex  A  cencro  fuipenfae 
ifochroni,  débet  aequalis  effe  ipfi  quadranti  BR. 


[Fig.  24.] 


Hinc  CemicirculoOBR 
[Fig.    24]      ifochronon 

pendulum  AN  habebit  — 
4 
quadrantis  RB,  quantum 
nempe  pendulum  ifo- 
chronon triangulo  ccfly , 
cujus  longitudo  a/3  aequa- 
lis AY  feu  quadranti 
RB  ■). 


')  L'équation  x2  :  r1  =  -~\  altitudo  ad  quam  etc.,  d'où  l'on  tire  que  cette  dernière  hauteur 

est  -,  s'obtient  par  la  considération  que,  si  à  un  moment  donné  (le  moment  où  le  diamètre 

PF,  Fig.  23,  est  horizontal)  les  globules  sont  mis  en  liberté  et  s'élèvent  chacun  à  la  plus 
grande  hauteur  possible,  l'ascension  est  la  même  pour  chacun  d'eux  puisqu'ils  ont  tous  la 
même  vitesse.  Le  centre  de  gravité  s'élève  donc  autant  que  chaque  globule.  Mais  dans  le 
mouvement  réel  ce  centre  s'élève  à  la  hauteur  c.  Les  deux  hauteurs  doivent  être  égales 
d'après  le  principe  fondamental  mentionné  à  la  p.  386  dans  la  note  4  de  la  p.  385. 
2)  Pour  trouver  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  un  demi-cercle  suspendu  au  centre  de 
ce  cercle  et  oscillant  dans  son  plan ,  Huygens  suppose,  comme  la  figure  l'indique,  le  demi- 
cercle  divisé  par  une  infinité  de  demi-circonférences  concentriques  et  équidistantes.  D'après 
le  résultat  obtenu  plus  haut  les  longueurs  des  pendules  isochrones  avec  chaque  partie  S  du 
plan  comprise  entre  deux  demi-circonférences  avoisinantes  sont  connues.  Comme  dans  le 
cas  du  triangle  isoscêle,  où  il  exprime  clairement  cette  idée  (voir  la  p. 45 3  qui  suit),  Huygens 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À   I  666.   1  664.      443 


admet  que  pour  obtenir  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  le  demi-cercle,  il  suffit  de 

prendre  celle  du  pendule  isochrone  avec  l'ensemble  des  „masses"  oscillantes  des  pendules 

isochrones  correspondant  à  toutes  les  parties  S  du  plan  .  en  donnant  à  chaque  pendule  le 

poids  (ou  la  masse)  de  la  partie  correspondante  du  plan.  Cette  proposition  est  correcte  dans 

le  cas  considéré  quoiqu'en  général  on  arriverait  à  un  résultat  erroné  si  l'on  découpait  à  cet 

effet  un  plan  (ou  corps)  oscillant  en  des  parties  quelconques.  Comme  Huygens  n'indique 

pas  son  raisonnement  dans  le  cas  du  demi-cercle,  nous  nous  contenterons  ici  de  faire  voir 

comment  on  pourrait  obtenir  la  longueur  du  pendule  isochrone  par  la  considération  directe 

du  mouvement  des  globules  dont  le  demi-cercle  se  compose  par  hypothèse. 

2  r2 
Le  centre  de  gravité  du  demi-cercle  est  situé  à  une  distance du  point  A.  Si  nous  appc- 

Ions  c  l'ascension  de  ce  centre  de  gravité  dans  le  mouvement  réel ,  x  la  longueur  du  pendule 
isochrone  avec  le  demi-cercle  et  N'S'  l'ascension  de  la  masse  oscillante  du  pendule  isochrone, 
nous  aurons ,  comme  plus  haut  (voir  la  dernière  équation  de  la  p.  441) , 

-  — :  c'  =  *'  :  N'S',  d'où  N'S'  =  $-  —. % 
3    1  2     r2 

Ensuite  x'2  :  r2  =  —  — J  :  la  hauteur  dont  monte  chacun  des  globules  libérés  de  la  demi- 

•  *\   C  ci 

circonférence  extérieure.    Cette  hauteur  est  donc    - — -f-  Elle  est  égale  à  l'ascension  du 

2  x  " 

centre  de  gravité  des  globules  qui  composaient  la  demi-circonférence  ou,  si  l'on  veut, 

la  partie   infiniment  mince  du   demi-cercle  située   entre  cette  demi-circonférence  et  la 

demi-circonférence  avoisinante.    En  supposant  que   cette  partie  contient  n  globules  de 

»  %     c'  q 

«masse'   1 ,  le  produit  de  sa  masse  par  l'ascension  nommée  sera  — «  —,.  Si  nous  supposons  en 

outre  que  le  demi-cercle  est  découpé  en  tout  en  n  parties  S,  il  faudra  accorder  p  globules 
à  la/>'emc  partie  S,  et  le  produit  de  sa  masse  par  l'ascension  du  centre  de  gravité  correspondant, 

lorsque  tous  les  globules  s'élèvent  librement,  sera  \nC—i  (  —  )  .  La  somme  des  produits  pour 

toutes  les  parties  S  sera  ^-4^/  ["3  +  Cn  —  O3  +  (w  —  2)3  +  •  •  •  ']• 

Le  nombre  total  des  globules  étant— »(»-(- 1),  le  produit  de  la  masse  totale  parl'ascension 

de  son  centre  de  gravité  dans  le  mouvement  réel  sera  — «  (« -}-  i)t'. 
En  égalant  les  deux  expressions  on  trouve  pour  n  —  00 

3    a  **f  I     2    /        j  .  3 

77»  =     n7  c        donc    x  =  —q. 

8       x'        2  4^ 

Mais  ce  raisonnement  paraît  trop  algébrique  pour  pouvoir  être  considéré  comme  un  raison- 
nement de  Huygens.  Comparez  les  notes  2  et  3  des  p.  448  et  449.  Voir  aussi  pour  un  raison- 
nement plus  géométrique  dans  un  cas  analogue  la  Deuxième  Partie  de  la  Pièce  XII  qui  suit 
(p.  489). 

On  peut  démontrer  (voir  l'Avertissement  qui  précède)  que  la  méthode  de  Huygens  est 
bonne  dans  tous  les  cas  où  le  point  de  suspension  est  le  centre  de  similitude  d'une  infinité  de 
courbes  qui  découpent  la  surface  plane  considérée  en  des  parties  infiniment  minces  de  largeur 
constante.  Cette  démonstration  mathématique  ne  suffit  cependant  pas  pour  faire  voir  pour- 
quoi Huygens  lui-même  admet  ici  l'exactitude  de  ce  procédé  comme  une  chose  évidente. 

Le  triangle  a(fy  [Fig.  24]  ,  qui  représente  l'ensemble  des  masses  oscillantes  des  pendules 
isochrones  avec  les  parties  S  du  demi-cercle,  est  évidemment  infiniment  mince  et  peut  donc 


444      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   l666.  1664. 


[Deuxième  Partie]  '). 

18  Sept.  1664. 

[Fig.  25.] 

AO  oo  a 

AM  00  b 

AN  00  x 

MC  00  c 

OM  002 

TNooy 

AM  [Fig.  25]  eft  virga 
fine  pondère,  OML  linea 
gravitate  praedita  virgce 
AM  affixa  immobiliterad 
angulos  rectos. 

Sufpenfio  eft  in  A. 
Quaeritur  pendulum  AN 
ifochronon  linese  OL  ex 
A  fufpenfae. 
Pendulum  AN  receffiffe  ponatur  a  perpendiculo  in  AQ.  virgaque  OL  in  PZ, 
ita  ut  médium  ejus  punclum  D  incidat  in  AQ  rectam.  Si  ergo  ifochrona  funt,  fiet 
revertente  Q  ad  N  ut  fimul  P  redeat  in  O.  ficut  autem  AN ,  x ,  ad  AO ,  a ,  ita  erit 
celeritas  plumbi  N  reverfi  ex  Q  ad  celeritatem  globuli  O  (nam  virgam  OL  ex 
minimis  globulis  compofitam  fingo)  reverfi  ex  P.  Plumbum  N  autem  celeritatem 
habet  qua  afcendat  ad  eandem  ex  qua  venit  altitudinem  hoc  eft  ad  altitudinem 

ex 
NT  co  -T-.  Et  ficut  quadratum  celeritatis  plumbi  N  ad  quadratum  celeritatis  glo- 
buli O,  ita  eft  altitudo  ad  quam  afeendere  poteft  plumbum  N  ad  altitudinem  ad 

CX         ÛûC 

quam  afeendere  poterit  globulus  O.  Ergo  faciendo  ut  xx  ad  aa  ita  ,   ad  -,     ,  erit 
haec  altitudo  ad  quam  afeendet  globulus  O.  Eft  autem  aa  oo  bb  -j-  zz.  unde 


aac       bbc  + 
bx  bx 


zzc 


qua;  fit  OB. 


être  considéré  comme  un  pendule  linéaire.  Huygens  n'indique  pas  la  méthode  d'„intégra- 
tion"  suivie  pour  trouver  le  centre  d'oscillation  de  ce  pendule  linéaire  (voir  sur  les  pendules 
linéaires  les  Pièces  II  et  IV  qui  précédent). 

')  Manuscrit  B  ,  p.  62 — 64. 

3)  Voir  la  note  1  de  la  p.  282  de  ce  Tome. 

3)  Voir  les  p.  42 1  — 423. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  165Q  X    1  666.    I  664.      445 


Quod  fi  MO  feu  z  indeterminata  fumacur,  adinveniendam  akitudinem  adquani 

afcendenc  finguli  globuli  lincae  OM;  eaque  alticudo  voceturj*,  patebit  ex  equationc 

bbc  -+-  zzc  ..  ,    ,        £ 

inventa         .        -  oo  ;y,  cerminos  linearumjy  cadere  in  parabolam.  ht  enim 

bxy  —  bbc 

zz  ûo  — >*■ — ■ 


et    2  00  1/ 


bxy  —  bbc 


c 


bx 
Ergo  latus  reclum  -)  parabola?  eft  — ,  axis  MA,  vertex  vero  R  diftat  ab  M 

cb 
intervalle»  —  co  MR.  parabola  ergo  eft  RB.  Jam  vero  omnes  altitudines  BO  vel  y 

X 

duétee  fingulae  in  globulos  fuos  fimul  aîquari  debent  produéto  omnium  eorundem 

globulorum  in  akitudinem  MC,  ut  intelligitur  ex  fuperius  demonftratis  ubi 

agebatur  de  pendulo  virgae  ifochrono  3).  Itaque  fi  globulorum  quantitates  exprimi 

putemus  particulis  «qualibus  reftae  OL  quibus  centra  globulorum  inter  fedirtant, 

debebit  fpatium  comprehenfum  reétis  BO,  OM  ,  MR  et  parabola  RB  a?quale  efle 

rectangulo  OM,  MC.  Illud  verojpatium  compofitum  eft  ex  reftangulo  OM,  MR 

cb  cbz 

et  ex  trilineo  BVR,  ergo  haec  quaeruntur.  MR  erat  — .  Ergo  [^J  OM,  MR,  — . 

X  X 

OBerat -, five       -+-  -,--    unde  ablata  MR  five  OV  co  —  ,  relinquitur  VB 

bx  x       bx  x  ^ 

-cz* 

ZZC  CZ*  *3 

x>  t— ,  unde  [^J  BV,  VR  30  y—  ;  et  triens  ejus  trilineum  BVR  oo  j—  quo  ad- 
ditoadl — |OM,MR,fit 

-czz         , 

Q  COZ  y~l 

^ —  4 00  cz         reftangulo  nimirum  OM,  MC. 

OX  X 


-cz* 
3 

4- 

cbbz  do  bcxz 

1 

-zz 

3 

-h 

bb  co  bx 

1 
zz 

3 

b 

+ 

b  00  x 

1±6     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DK  1  659  X   l666.  1664. 


H 

r 

/ 

c 


[Fig.  26.] 


18  Sept.  1664. 


1 X 


1 


&- 


^ 


•/ 


AN  [Fig.  26]  eil  linea 

fine  pondère  rigida  fufpenfa 

ex  A.  Volo  in  punfto  M  affi- 

gere    ei    ad    reétos  angulos 

virgam    ponderantem    OL , 

y      cujus  ofcillationes  ifochronae 

—4^   tînt    pendulo  datae  longitu- 

/         dinis  AN. 

Sit  AN  oo  a 
AM  00  x 
MO  do  y 
MOvelAH 


Ergo  per  praecedentem  débet  eflTe  -—  +  x  oo  a 

3  x 


~yy  +  xx  °°  ax 

1 

xx  y^  ax yy 

3 


1    J/i  1 

#  00 -*  K  1/    -## — 

1      v     a        q 


4        3 


w 


Patet  ex  hac  aequatione  punétum  O  e(Te  ad  Ellipfin  cujus  axis  AN.  centrum  S 
punctum.  quod  AN  bifariam  dividit.  Latus  reftum  vero  axis  AN  triplum  ').  Sive 
axis  major  PQ  triplus  lateris  recli  minoris  2)  id  eil  lecundum  quod  poflunt  appli- 
catae  ad  axem  eundem  PQ  3). 

Hinc  facile  colligitur  planum  ellipfis  hujusmodi  APNQ  fufpenfum  ex  A  ter- 
mino  axis  minoris,  ofcillationes  aequediuturnas  habere  ac  pendulum  cujus  longi- 
tudo  AN  ipfe  axis  minor. 

Sed  et  pars  qugelibet  hujus  ellipfis  abfciffa  linea  ad  axem  PQ  parallela  uti  pars 
DNE  vel  AOL,  pendulo  AN  ifochrona  erit.  Vel  item  duabus  parallelis  abfcifTa 
ut  FGED  vel  OLGF  ♦). 


')C.à.d.3AN  =  ^S 


AN2 
PQ 


2)  C.à.d..PQ  =  3 

s)  C.  à.  d.-si  l'on  prenait  PQ  pour  axe  des  y  et  la  perpendiculaire  en  P  à  cet  axe  pour  axe  des  x, 
l'équation  de  l'ellipse  serait  x1  =py  —  isUr-.  en  désignant  par^  le  „latus  rectum  minus"  -=jr 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  A   I  666.   I  664.       447 


Ut     X 


XX 


[Troisième  Partie]  *). 


AC  et  OMR  [Fig.  27]  funt  Unes 
rigidae  6),  O  et  R  pondéra  aequa- 
lia,  A  punctum  fufpenfionis.  Quae- 
ritur  perpendiculum  fimplex  AN  cujus 
ofcillationes  ifochronae  fint  ofcil- 
lationibus  ponderum  O,  R  ex  A 
furpenforum.  ut  AM  ad  AO  ita  fit 
haec  ad  AN.  erit  AN  longitudo  per- 
pendiculi  quaefita  7). 

b c x  8) 

a9~)  ita  celer.  N  ponderis  ad  celer.  ponderisO. 

CX  iûûcx 

-T-/-T — tûo  c,  altitudo  ad  quam  afeendet  O  converfo 


aa 


motu  furfum  poft  defeenfum  PO  IO). 


aa  30  bx 


aa 


00  x 


4)  Cette  proposition  fut  annoncée  par  Huygens  à  Moray  dans  sa  lettre  du  10  oct.  1664  (voir  la 
p.  1 20  du  T.  V). 

5)  Manuscrit  B ,  p.  64  et  p.  6 1 . 

6)  AC  et  OMR  sont  impondérables. 

7)  C'est  le  résultat  du  calcul  suivant. 

8)  Lisez  b 


I 


CX  CX 

-r-,  c.à.d.  b:c  =  x:  -j-.  Comme  la  figure  l'indique,  b  désigne 

la  longueur  AM ,  et  x  celle  du  pendule  isochrone  AN.  c  désigne  la  hauteur  à  laquelle  s'élève 
le  point  M ,  centre  de  gravité  des  poids  O  et  R ,  à  partir  du  moment  où  la  barre  impondérable 

CX 

qui  porte  les  deux  poids  est  horizontale,  -r  sera  donc  la  hauteur  qu'atteint  le  point  pesant  N. 

9)  C.  à.  d.  x  :  a ,  où  a  désigne  la  distance  O  A. 

a  c  ex   û  "  c 

,0)  -7— ,  quatrième  terme  de  l'équation  x2  :  a2  =  -=-:  -7—,  est  la  hauteur  à  laquelle  peut  s'élever 

le  poids  O  (ou  le  poids  égal  R),  lorsque  les  deux  poid;  O  et  R  sont  mis  en  liberté  au  moment 
où  la  droite  OR  est  horizontale.  Comme  les  deux  poids  ont  la  même  vitesse,  leur  centre  de 
gravité,  lorsqu'ils  exécutent  ce  mouvement  libre,  monte  autant  qu'eux-mêmes.  D'après  le 
principe  fondamental  (voirtoujoursàlap.  386  la  note  4  de  la  p.  385)  cette  ascension  du  centre 
de  gravité  est  égale  à  l'ascension  du  centre  de  gravité  dans  le  mouvement  réel ,  c.  à.  d.  à  c. 


448     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1  659  X  l666.  1664. 


[Fig.  29.] 


triangula  [Fig.  28]  ') 

1 
-c 

3 

4 

8 
-c 

3 

aac      8 
^                    bx       6 

6aa  oo  Sbx 

1  aa          „N 
\   b 

pyramides  [Fig.  29] 

3 

4 

5 

15 

4 

15         aac 

—  C00  -7— 

12          bx 

1  $bx  00  1 2aa 

$aa  .. 

X  DO  --}-  3J 

5  b 

')  Huygens  cherche  la  longueur  x  du  pendule  simple  isochrone  avec  un  pendule  composé  de 
deux  triangles  infiniment  aigus,  symétriques  par  rapport  à  AM  (les  lettres  A  et  M  ont  été 
ajoutées  par  nous). 

:)  Dans  ce  calcul  la  fraction  y—  a  la  même  signification  que  dans  le  calcul  précédent  (voir  la 

note  10  de  la  p.  447)  :  c'est  la  hauteur  à  laquelle  la  base  (ou  un  globule  de  la  base)  de  chaque 
triangle  peut  s'élever  si  cet  élément  est  mis  en  liberté  au  moment  où  la  droite  AM  est  verti- 
cale. Les  lettres  a  et  b  désignent  les  mêmes  longueurs  que  précédemment  (comparez  la 
Fig.  29).  La  hauteur  à  laquelle  s'élève  le  point  M  dans  le  mouvement  réel  est  désignée  par  c  ; 

le  centre  de  gravité  des  deux  triangles  s'élève  donc  à  la  hauteur  —c.  Par  un  calcul  analogue 

à  celui  de  la  note  2  de  la  p.  44a  on  obtient,  lorsque  l'unité  de  longueur  est  infiniment  petite, 


bx 


[>3  +  O-03+---r-i] 


-c[a-\-(a- 
3  v 


04--  .+  1], 


...    .  aac    121  .  aac        8  -       ,  ,  „.        .       ... 

ce  qui  se  réduit  à  -y— .  —  =  —  c  .     ,011  à  -7—  =  ->r,  conformément  à  1  équation  de  Huygens 

(qui  iutègre  géométriquement,  comparez  à  la  p.  443  le  sixième  alinéa  de  la  note  2). 

Plus  tard  Huygens  calcule  la  valeur  de  x  d'après  la  méthode  générale  pour  les  surfaces 
planes,  mentionnée  dans  la  note  2  de  la  p.  455  (voir  la  p.  533  qui  suit). 

On  pourrait  obtenir  immédiatement  la  valeur  de  x  en  appliquant  au  résultat  du  calcul 
précédent  la  „méthode  des  trois  quarts"  (voir  la  note  6  de  la  p.  453). 


VIP. 

[  1 664]  0. 


[Première  Partie]  6). 

[Fig.  30.] 


AL  00  d 
AG  do  b 
LG  do  a 

VirgaLH[Fig.3o] 
fine  pondère.  LG , 
GH  virgse  pondéran- 
tes. A  médium  LHeft 
punclum  fufpenfionis. 
Quaericur  pendulum 
fimpiex  x  ifochronon 
LGH  virgae  ex  A 
fufpenfae. 

LS  SO 


,_x/«=*0 


;)  Les  lettres  a ,  £,  c  et  x  désignent  les  mêmes  grandeurs  que  dans  le  cas  précédent.  Le  centre  de 

gravité  des  deux  pyramides  infiniment  aiguës  s'élève  à  la  hauteur  —  c.  Au  lieu  de  la  formule  de 

4 

la  note  2  on  trouve  ici  j—  [<«4  -4-  {a  —  i)4  -\- ...  -4-  1]  =  —  c  [a2  -4-  Ça  —  i)2  -4- ...  -4-  1], 


15 


aac    1         3        1 

OU   -s—  .        =  —C  .  —  ,  OU    — =-C 

bx     5        43  !  2 


-7—,  conformément  à  la  formule  de  Huygens. 

On  pourrait  obtenir  immédiatement  la  valeur  de  x  en  appliquant  au  résultat  du  calcul  cor- 
respondant à  la  Fig.  27  une  ^méthode  des  quatre  cinquièmes"  analogue  à  la  «méthode  des 
trois  quarts"  (voir  la  note  6  de  la  p.  453  et  les  p.  367 — 368  de  l'Avertissement). 

4)  Manuscrit  B ,  p.  1 64  et  p.  1 63. 

')  Comme  le  texte  le  fait  voir,  une  partie  de  cette  Pièce  fut  écrite  le  29  sept.  1664. 

6)  Manuscrit  B,  p.  164. 

")  C.  à.  d.  LA  :  AG  =  LS  :  SO.  Comme  la  figure  l'indique ,  SA  est  désignée  par  2. 

57 


45°     TRAVAUX  DIVERS  DR  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  l666.    1664. 


[Fig-  30-1 


XX 


bbdd — ïbbdz  +  bbzz  +  zzdd  ex  [  ]') 


2  y 


bb  -\-  dd  ys  aa 


AR  s)  perpend.  LG 

lit  —  do  e  RG 
RM  perpend.  LA 

—  oo /MA 

a         J 

dd 


a 


00  gLR 


00 


fit**— /aoAooLM 


bbdd —  ibbdz  -f-  bbzz  +  ddzz  3) 


ddxy  —  bbdd  -\-  ibbdz 
bb  +  dd 


00  zz 


bbd. 

aa 


*  ^J/      ^4  >,>,  ^ 


00  z 


~  %\   ^  eedd edd  .ddxy 

a     V      aa        a         aa 


f&]/ '  -hf+-r 


hxy 
d 


hx 


,   00  lac.  reft.  parabolse  TNQ  6) 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659.x   1666.   1664.      45  l 

i\i  qu.  INAA        dh    ™  df  ..».. 

N  vercex  '  7—  oo  -       I  1  J    MN 


diameter  MN 


</ 


3      3  ^   LA 


'  3   #  x    — 


')  Comme  x  désigne  la  longueur  du  pendule  isochrone  etque  le  deuxième  terme  (    —-, —  j  -4- 

-f- 22  ou  AO=  est  le  carré  de  la  distance  du  globule  O  au  point  de  suspension,  l'équation 

ex  ex 

x"  :  AO:  =  ,-— y-:  y  (où  ,,  ,  est  la  hauteur  à  laquelle  s'élève  le  point  pesant  du  pendule  iso- 
chrone, d'après  l'équation  —b:  c  =  x:  la  dite  hauteur,  — b  étant  la  distance  de  A  au  centre 

de  gravité  de  la  ligne  brisée  LGH,  et  c  la  hauteur  à  laquelle  ce  centre  de  gravité  s'élève) 
exprime  que  les  carrés  des  vitesses  du  point  pesant  du  pendule  isochrone  et  du  globule  O  sont 
entre  eux  comme  les  hauteurs  auxquelles  s'élèvent'respectivement  le  point  pesant  du  pen- 
dule isochrone  et  le  globule  O,  si  ce  dernier  est  mis  en  liberté  au  moment  où  la  ligne  LH  est 
horizontale  et  s'élève  à  la  plus  grande  hauteur  possible. 

2)  En  d'autres  termes:  nous  supposons  que  la  figure  exécute  une  oscillation  telle  que  la  ligne 
AG  atteint  de  part  et  d'autre  la  position  horizontale,  c.  à.  d.  une  oscillation  d'une  amplitude 
de  1 8o°.  Le  point  pesant  du  pendule  isochrone  atteint  donc  la  hauteur  x. 

3)  y  (voir  les  deux  notes  précédentes)  est  la  hauteur  que  peut  atteindre  le  globule  O  lorsque  la 
ligne  brisée  LGH  exécute  une  oscillation  d'une  amplitude  de  1800  etque  le  globule  O  est 

AO2 

mis  en  liberté  au  moment  où  la  ligne  LH  est  horizontale.  On  a  y  = :  c'est  ce  que 

x 

l'équation  de  Huygens  exprime.  Cette  équation  (dans  laquelle  b,  d  et  x  ont  une  valeur  con- 
stante) donne  une  relation  entre  les  variables  y  et  2  (SA).  Dans  les  équations  qui  suivent 
Huygens  calcule  la  variable  2  en  prenant  y  comme  variable  indépendante. 

4)  Comparez  la  note  \  de  la  p.  426:  le  signe  £  équivaut  à  notre  signe  ±. 

5)  R  est  le  pied  de  la  perpendiculaire  abaissée  du  point  A  sur  la  droite  LG. 

6)  L'équation  en  y,  2  est  celle  d'une  parabole  en  coordonnées  rectangulaires:  les  hauteurs 

y  (voir  la  note  3)  sont  représentées  dans  la  figure  par  des  lignes  parallèles  à  AG.  L'origine 

des  coordonnées  est  au  point  A ,  l'axe  des  y  a  la  direction  AG  et  l'axe  des  2  la  direction  AL. 

b2  d2 

Pour  2  =  0,  on  a  y  ou  AQ  =  — .  Pour  z  =  d,  on  a  31  ou  LT  =  — .  Le  sommet  de  la  para- 

bole  se  trouve  sur  l'axe  de  symétrie  MN  au  point  N  (y  =  -  — ï^ ou  — — ,  2  =/") ,  le 

1  hx 
paramétre  de  la  parabole  est  -—j. Comparez  la  note  1  de  la  p.  282. 

Pour  calculer  la  somme  de  tous  les  y  correspondant  aux  globules  (égaux  entre  eux)  de  la 
ligne  pesante  LG  (il  suffit  évidemment  de  considérer  la  moitié  de  la  ligne  oscillante  LGH, 
multipliée  par  le  poids  (ou  la  masse)  d'un  globule),  il  faut  calculer  la  surface  LAQNT.si  l'on 
consent  à  représenter  le  poids  (ou  la  masse)  d'un  globule  par  la  projection  de  la  distance  des 
centres  de  deux  globules  avoisinants  sur  AL. 


45-      TRAVAUX  DIVEU.S  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À   l666.   1664. 


hx        hx     x 
~d 


-f  -  NK 

y  3 


^NKQlf 


U  hx  J  + 


3  +  <«/  »   ].*</■)_- 


2  <//a         idhh        ïddf 

„    /.  .77.     "  l~   _      j;  Jt      2°  A 


//<# 


<# 


</* 


3A£  "^"F^T"00* 


Ex  didtis  pag.  praecedenti 3)  conrtat  efTe  --r  oo     - tt  +     -r- 
vide  pag.  praeced. 


"O 


idf 


dd 


.]. 


[Deuxième  Partie]  4>) 

Prius  fcripca  quae  pag.  fequenti  habentur. 
[Fig.  31J. 


29  Sept.  1664. 

Invenire  pendulum  iim- 
plex  ifochronas  ofcillationes 
habens  triangulo  ifofceli 
fufpenfo  ex  punfto  quod 
bafin  bifariam  dividit. 

Sit  AL  do  d  [Fig.  31]. 
AG  00  b.  LG  do  a. 

Cum  pendulum  x  ifo- 
chronon  virgis  LG,  GH  in- 
ventum  fit 

2  f3   .   2  hh  .   idf 
3lî+3T+    b 

Cogitemus  virgis  LGH 
parallelasvirgasSSS,  000 
&c.  aequalibus  intervallis 
diilantes,  atque  ita  compo- 


1  )  Cette  équation  exprime  que  le  produit  du  poids  (ou  de  la  masse)  d'un  globule  par  la  somme 
de  toutes  les  hauteurs  atteintes  par  les  différents  globules  qui  composent  la  ligne  LG,  lorsque 
ces  globules  sont  mis  en  liberté  au  moment  où  la  droite  LU  est  horizontale,  est  égal  au  pro- 
duit de  la  masse  totale  de  la  ligne  LG  par  la  hauteur  à  laquelle  s'élève  le  centre  de  gravité  de 

la  ligne  brisée  LGII  dans  le  mouvement  réel.  En  effet ,  cette  dernière  hauteur  est     b  et  la 

1 

masse  de  la  ligne  LG  est  représentée  par  la  ligne  LA  ou  /■/,  conformément  à  ce  qui  a  été 
observé  dans  le  deuxième  alinéa  de  la  note  précédente. 


TRAVAUX  DIVERS  DF,  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   I  666.   1664.     453 

nences  totum  triangulum  LGH.  Quibus  fingulis  fi  inveniantur  pendilla  ifochrona, 
certum  eit  ex  squalibus  difFerentijsdecrefcere  debere  5).  Quare  fi  longitudo  pen- 
duli  x  in  totidem  squales  partes  dividatur  atque  ad  (ingulas  divifiones  affigi  intel- 
ligantur  pondéra  ab  imo  sequaliter  decrefcentia  quemadmodum  et  virgae  LGH  , 
SSS,  OOO  &c.  quae  triangulum  LGH  componunt.  pendulum  ita  oneratum 
neceiïario  ifochronon  erit  difro  triangulo6).  Taie  autem  pendulum  ifochronon 
efle  fcimus  triangulo  eandem  cum  ipfo  longitudinem  habenti,  atque  ex  vertice 

lufpenfo,  hoceftpendulo  fimpliciquodhabeat-ejus  longitudinis.  Ergo  A'°  LGH 

4 

o  2  /*        ^ hh      idf 

ifochronon  erit  pendulum  habens^  inventse  quantitatis  -fy  -\ r  +  ^,hoc  ell 

r  4  n  yib        3  b        b 

,,  H î-+—  1  •  Has  quantitates  aliter  exprimemus.  E(l  enim  h  ad  fut  LR 

ihb      1  0       1  b  n  r 

ad  RG,hoc  eft,  ut  qu.LA  ad  qu.AG.  Ergo {oo^.  Ergo  i^oo  X$m  co  ^. 
Sed  ^ad/ut  LG  ad  GR,  hoc  ell  ut  qu.LG  ad  qu.  GA,  hoc  ell  ut  aa  ad  bb,  ergo 

-fb       -Us  -/3      -^5 

"  ,,    do  — 4 .  Ergo  quantitas  prima  "-.-,  oo^-.  PorroA//oo  dd — idf+f.  Ergo 

..      -dd-df+'f  7"df        l-dd+-df+  -fi 

-r -do  —        — r—       — .  huic  adde  tertiam  quantitatem  — y— ;  ht  —g— 

Ergo  très  propofitse  quantitates  aequantur  — -  -f  — r ,  quas  dieu 

œquari  fimul — j~.  adeoque  inventa  duabus  AG,  GL  tertia  proportionali  Gn, 
hujus  femifTem  effe  longitudinem  penduli  ifochroni  triangulo  LGH  ex  A  fufpenfo 


2)  Ces  deux  lettres  indiquent  qu'il  ne  faut  pas  représenter  la  masse  totale  de  la  ligne  LG  par  a, 
mais  par  ^(comparez  la  fin  de  la  note  6  de  la  p.  451). 

3)  Voir  le  début  de  la  Deuxième  Partie  de  cette  Pièce,  ainsi  que  la  huitième  et  neuvième  ligne 
et  les  dernières  lignes  de  la  p.  453. 

4)  Manuscrit  B,  p.  163. 

5)  Chaque  terme  de  l'expression  —  nrr+  ' '~r~\~  ~jr  représente  une  longueur  proportionnelle 

à  AG  ou  b.  Par  conséquent  la  longueur  du  pendule  isochrone  est  proportionnelle  à  AG  ,  et, 
si  l'on  considère  successivement  les  pendules  isochrones  correspondant  aux  lignes  équidi- 
stantes  LGH  ,  SSS  ,  OOO,  etc.  (ou  plutôt  aux  éléments  de  surface  infiniment  minces  compris 
entre  LGH  et  SSS,  SSS  et  OOO,  etc.)  ces  longueurs  formeront  une  progression  arith- 
métique. 
5)  Compare/,  la  note  2  de  la  p.  442,  où  nous  avons  déjà  remarqué  que  l'explication  donnée 


454      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.   1664. 


et  in  piano  fuo  agicaco.  ducantur  enim  RV  perpend.  AG.  VD  perpend.  LG. 
DE  perpend.  AG.  Fit  ergo  GE  oo  j*.  EV  oo  |!  VA  do  -f.  Afi  oo  b  .Iftae  vero 
quatuor  conftituunt  re&am  Gn.  Ergo 

,.       X-dd  +  -df+-f 

— T-\ -, 00 -Gn 

2  a4  b  2 


par  Huygens  ne  suffit  pas,  à  notre  avis,  pour  faire  voir  pourquoi  il  considère  cette  propo- 
sition comme  évidente.  Les  paroles  du  texte  (voir  la  phrase  suivante)  montrent  qu'il  admet 
(ce  qui  est  exact)  que  le  pendule  isochrone  avec  une  surface  plane  oscillant  dans  son  plan 
a  une  longueur  égale  aux  trois  quarts  de  celle  du  pendule  isochrone  avec  la  ligne  pesante 
homogène  qui  termine  cette  surface  (le  point  de  suspension  étant  le  même) ,  chaque  fois  que 
la  surface  peut  être  découpée  par  des  lignes  semblables  en  une  infinité  de  bandes  ayant  toutes 
la  même  largeur  constante  et  que  les  longueurs  des  pendules  isochrones  des  bandes  succes- 
sives forment  une  progression  arithmétique  (voir  la  note  précédente).  Comparez  les  p. 
362—368  de  l'Avertissement  qui  précède. 


VIII  '). 


[i664]'). 


Circulus  vel  quodlibet  ejus  fegmentum  ut  ABD  [Fig.  32], 
latera  AB ,  AD  sequalia  habens ,  ex  A  fufpenfum ,  et  in  piano 

fuo  agitatum  ifochronum  elt  pendulo  AE,  ^  diametri  AC 

4 
habenti  2>). 


Circuniferentia  circuli  vel  quaevis  ejus  pars  BAD  [Fig. 
33]  ,  arcus  AB,  AD  aequales  habens,  ex  A  fufpenfa,  et  in 
piano  fuo  agitata  i fochronaeft  pendulo  AC,  diametri  longi- 
tudinem  habenti  3). 


')  Manuscrit,  15,  p.  63.  Cette  page  porte  la  date  du  i3  sept.  1664  (voir,  à  la  p.  444,1a 
Deuxième  Partie  de  la  Pièce  VI  qui  précède).  Cependant  les  propositions  qui  suivent  y 
ont  été,  probablement  toutes,  inscrites  après  le  29  sept.  Comparez  la  note  3  de  la  p.  457. 

2)  Cette  proposition  ,  ainsi  que  les  suivantes ,  fut  annoncée  par  Huygens  à  Moray  dans  sa  lettre 
du  10  oct.  1664  (voir  la  p.  120  du  T.  V).  On  peut  supposer  la  surface  ABCD  composée 
de  triangles  infiniment  aigus  tels  que  ceux  de  la  Fig.  28  à  la  p.  448.  La  proposition  est  alors 
une  conséquence  du  résultat  obtenu  à  cette  page.  Dans  le  cours  du  mois  d'octobre  (avant 
le  28  oct.  mais  après  le  1  3  oct. ,  voir  à  ce  sujet  la  note  2  de  la  p.  456)  Huygens  trouva  une 
méthode  générale  valable  pour  les  surfaces  planes  (voir  la  p.  515  qui  suit)  et  pour  les  corps 
solides  (voir ,  à  la  p.  1 27  du  T.  V ,  le  sommaire  de  sa  lettre  du  28  oct.  à  de  Sluse).  On  trouve, 
aux  p.  533 — 535  qui  suivent,  la  démonstration  qu'il  donna  alors  de  la  proposition  énoncée  ici. 

3)  On  peut  supposer  la  circonférence  de  cercle  composée  de  globules.  La  proposition  est  alors  une 
conséquence  du  résultat  obtenu  à  la  p.  64  du  Manuscrit  15  (voir,  à  la  p.  447,  la  Troisième 
Partie  de  la  Pièce  VI).  On  peut  remarquer  qu'elle  reste  vraie  de  quelque  manière  que  la  den- 
sité linéaire  varie  le  long  de  la  circonférence,  pourvu  que  AC  soit  un  axe  de  symétrie. 


456     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  A   I  666.   1664. 


Triangulum  quodvis  ifofceles  BAC   [Fig.  34] , 
ex  vertice  fufpenfum  et  in  piano  fuo  agitatum  ifochro- 

c     num  eft  pendulo  AE ,  aequali  2  perpendicularis  AD , 
/  4 

atque  infuper --  DF  quae  eft  duabus  AD,  DC  tertia 

4 
proportionalis  '). 


t 

[Fig 

•35-] 

S. 

<7 

r 

Jr( 

Reélangulum  BC  [Fig.  35]  ex  punfto  medio  late- 
ris  rufpenfiim  et  in  piano  fuo  agitatum  ifochronum 

eft  pendulo  AE  -habenti  lineae  AF  quae  duabus  AD, 

AC  tertia  proportionalis  ella).  Hocinventudifficilli- 
mum  fuit. 


Triangulum  quodvis  ifofceles  BCD  [Fig.  36]  ex  média 
bafi  A  fufpenfum  et  in  piano  fuo  agitatum  ifochronum  eft 
pendulo  EC  nequanti  dimidiam  CF  quae  duabus  AC,CD 
tertia  proportionalis  eft  3).  Ergo  triangulum  reclanguluni 
five  ex  vertice  five  ex  média  bafi  fufpenfum  aequales  ofcil- 
lationes  habet. 


')  Huygens  a  sans  doute  calculé  la  longueur  du  pendule  isochrone 
avec  le  triangle  BAC  par  la  „méthode  des  trois  quarts"  (voir  la  note 
6  de  la  p.  453 ,  et  la  p.  362  et  suiv.  de  l'Avertissement) ,  c.  à.  d.  en 

multipliant  par  —  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  la  ligne  droite  BC  (voir,  à  la 

4 
p.  445,  le  résultat  du  calcul  de  la  Deuxième  Partie  delà  Pièce  VI).  En  effet ,  on  trouve  à  la 

p.  67  du  Manuscrit  B  une  multiplication  de  l'expression-  -y  4-  b  par  — .  Il  est  possible  aussi 

«5 

que  la  Deuxième  Partie  de  la  Pièce  X  (voir  la  p.  462  qui  suit)  date  d'avant  le  10  octobre 
Plus  tard  il  se  sert  de  la  méthode  générale  pour  les  surfaces  planes  dont  il  était  déjà  question 
dans  la  note  2  de  la  p.  455  (voir  la  p.  525  qui  suit). 

2  AC2 

l)C.  à.  d.  la  longueur  du  pendule  e«t  - -rpj .    La  démonstration  primitive  nous  manque.  Le 


IX4). 

[i664]4X 


[Première  Partie]  s). 

[Fig.  37-]  6)  Sic  AE  =  #  [Fig.  37]  longi- 

tudo  quasfita  penduli  ifochroni 
piano  AODN  rufpenfo  in  A  et 
agitato  in  latus  7). 

fit  ergo  parabola  ACS  adquam 
funt  altitudines  DS,  EC,  LM , 
cujus  latus  rectum  do  AE.  Jam 
omnes  EC,  ML  &c.  duébe  in 
fuas  PQ,  NO  &c.  aequari  debent 
omnibus  ES,  LO  &c.  duétis  in  fuas 
easdem  PQ,  NO,  &c.  Intelligantur  utrinque  fingula  reclangula  duéta  infuper 
in  latus  reftum  parabolse  ACS  x>  AE.  fiunt  ergo  parallelepipeda  omnia  ex  CE, 
PQ,  EA,  ex  ML,  NO,  AE&c.  sequalia  omnibus  parallelepipedis  ex  SE,  PQ, 
AE,  ex  LO,  NO,  AE&c.  Sed  parallelepipedum  CE,  PQ,  EA  aequatur  AE , 
AE,  PQ,  et  parallelepipedum  ML,  NO,  AE  ipfi  AL,  AL,  NO,  quia  O  ML,  AE 


13  oct.  1664  Huygens  trouva  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  un  rectangle  suspendu 
en  un  point  extérieur,  situé  au-dessus  du  point  A  (voir,  aux  p.  463— 469  qui  suivent ,  la 
Troisième  Partie  de  la  Pièce  X).  Lorsqu'il  eut  trouvé  peu  de  temps  après  (voir  la  noie  2  de 
la  p.  455)  la  méthode  générale,  il  put  calculer  les  longueurs  des  pendules  isochrones  corres- 
pondant au  rectangle  avec  moins  de  labeur(voir  les  p.  521  —  523  qui  suivent). 

3)  C'est  le  résultat  du  calcul  de  la  Deuxième  Partie  de  la  Pièce  VII  (p.  453 ,  avant-dernière 
ligne)  qui  porte  la  date  du  29  sept.  Le  même  résultat  est  obtenu  plus  aisément,  d'après  la 
méthode  générale,  à  la  p.  525  qui  suit. 

4)  La  Pièce  est  empruntée  à  deux  des  feuilles  collées  dans  le  Manuscrit  B  (comparez  la  note  2 
de  la  p.  435),  plus  précisément  aux  p.  99  recto,  100  recto  et  verso,  d'après  la  numération 
nouvelle. 

5)  Manuscrit  B ,  p.  :  00  verso. 

s)  Il  y  a  deux  points  S  dans  la  figure,  ce  qui  cependant  ne  peut  donner  lieu  à  aucune  confusion. 
7)  Lorsque  Huvgens  exécuta  ce  calcul,  il  n'avait  apparemment  pas  encore  adopté  la  termino- 

58 


458     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  \   l666.   I  664. 

x>  quadratum  AL,  quia  AE  eft  lacus  rectum.  Ergo  fi  ADB  femicylindrum ') 
référât  bafi  circulo  AD,  piano  AB  abfcifïum  quod  facit  angulum  BAD  femi- 
reétum  :  is  asquiponderabit  cylindro  fuper  bafin  circulmn  AD  altitudinem  habente 
AE,  unde  AE  probacur  pagina  hic  adjunéta  6)  effe  aequalis  diftantise  centri  gra- 
vitatis  difti  femicylindri  a  perpendiculari  fuper  A  ereéla  2). 


[Fig.  38.] 


[Deuxième  Partie]  3). 

plana  figura  qusevis  [Fig.  38]  ABCD,  virgà  EA  fus- 
penfa,  quae  mobilis  fie  in  E,  fi  agitetur  circa  axem  HK  ipfi 
EA  ad  angulos  reclos  poficum  arque  in  eodem  piano  in  quo 
elt  BADC,  ifochronas  ofcillationes  habet  pendulo  EF.  uc 
fit  F  id  punctiun  a  quo  educta  fuper  planum  ABCD  perpen- 
dicularis  tranfeat  per  centrum  gravitatis  folidi  frufti  quod 
abfcinditur  à  parallelepipedo  4)  fuper  bafi  ABCD  excitato , 
piano  per  HK  dudto,  et  quoeunque  angulo  ad  lineamEA 
inclinato.  Hoc  patuit  ex  ijs  quae  pagina  oppofita  et  folio 
fequenti  verfo  6)  demonftrantur  5). 


logie  de  la  p.  499  qui  suit.  Il  parle  ici  d'une  surface  plane  „agitata  in  latus"  pour  désigner  un 
mouvement  perpendiculaire  au  plan  de  la  surface.  Plus  loin  il  écrit  „semicylindrus"  pour 
désigner  un  „cuneus"  ou  onglet  (voir  la  p.  499).  Comparez  aussi  la  note  4  de  la  p.  459  et  la 
note  4  de  la  p.  461. 

')  Voir  la  note  précédente. 

2)  Le  début  du  calcul  est  analogue  au  calcul  de  166 1  ;  voir  p.  e.  la  note  4  de  la  p.  385  et  la  Pièce 
III  (p.  415  et  suiv.).  Il  est  vrai  qu'il  ne  s'agit  pas  ici  d'un  pendule  linéaire,  mais  puisque 
nous  avons  affaire  à  un  „mouvement  solide"  (voir  la  p.  499),  peu  importe  que  les  points 
pesants  qui  constituent  p.  e.  la  droite  ON  soient  distribués  sur  cette  droite  ou  bien  concentrés 
en  un  globule  unique  L:  la  vitesse  de  chaque  point ,  tant  dans  le  mouvement  réel  que  dans  le 
mouvement  libre,  sera  la  même  dans  les  deux  cas.  La  droite  AB  et  la  parabole  ACS  de  la  Fig. 
37  correspondent  à  la  droite  AS  et  la  parabole  CPE  de  la  Fig.  7  de  la  p.  421. 

D'après  les  notations  de  la  p.  421  on  a  dans  la  Fig.  37:  AD  =  a,  BD  =  d ,  DS  =  — .  Le 

AD*  ax 

„latus  rectum"  (double  du  paramètre)  de  la  parabole  étant  -=tô-  ,  on  a  :  „latus  rectum"  =  -% . 

Mais  Huygens  considère  ici  une  oscillation  d'une  amplitude  de  1 8o°;  donc  a  =  d.  Par  consé- 
quent la  longueur  xà\x  pendule  isochrone  est  égale  au  „latus  rectum"  AE. 

Nous  voyons  ici  comment  Huygens  a  trouvé  la  „méthode  de  l'onglet"  (comparez  la  p. 
499)  en  partant  de  la  „méthode  de  la  parabole". 

Il  faut  remarquer  que  dans  le  produit  ou  „parallélépipède"  CE.  PQ.  EA  ,  EA  désigne  le 
„latiîs  rectum"  de  la  parabole ,  tandis  que  CE  joue  le  rôle  d'une  droite  horizontale  quelcon- 
que, tout  aussi  bien  eue  ML.  On  a  CE.  PQ.  EA  =(AE)2.  PQ;  dans  le  second  membre  A  Eue 
désigne  pas  le  „latus  rectum"  mais  la  distance  de  A  à  l'horizontale  PQ;  exactement  comme 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   l  659  À   l666.  I  664.       459 


[Troisième  Partie]  6). 


[Fig- 39-] 


F  [Fig.  39]  perpendicu- 
laris  per  centrum  gravitatis 
folidiSSLENO.FGDoFC. 

Omnia  SS ,  BC ,  BC  ;  bb, 
/>C,  pC  oo  omnibus  SS ,  BC, 
FC;  bb,pC,  FC:Ergoet 
omnibus  SS,  BC,  FG  :  bb, 
pC,FG. 

Ergo  folidis  fuper  eadem 
bafi  pofitis  SSLENO  et 
SSLKMD,  quorum  illud 
abciflum  piano  per  AC, 
exiftente  angulo  ACB  dimi- 


AL  dans  l'équation  ML.  NO.  AE  =  (AL)2.  NO  désigne  la  distance  à  l'horizontale  quelcon- 
que NO. 

Le  „planus  AB"qui  limite  l'onglet  considéré  est  évidemment  un  plan  passant  par  l'axe 
d'oscillation  qui  touche  la  circonférence  au  point  A.  On  peut  maintenant  considérer  le 
triangle  ABD  de  la  figure  comme  un  triangle  primitivement  perpendiculaire  au  plan  du 
papier  et  rabattu  sur  lui. 

La  longueur  cherchée  x  (ou  AE)  est  égale  à  la  distance  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  à 
la  perpendiculaire  au  plan  du  papier  en  A,  ou,  si  l'on  veut,  à  la  distance  du  point  A  à  la 
projection  de  ce  centre  sur  le  plan  de  la  figure;  le  texte  de  cette  Partie  suffit  pour  établir  cette 
proposition,  si  l'on  suppose  connu  le  théorème  du  premier  alinéa  de  la  p.  501  (voir  la 
Troisième  Partie  de  cette  Pièce). 

Le  plan  oblique  qui  passe  par  la  tangente  en  A  fait  ici,  comme  le  texte  le  dit,  un  angle 
de  450  avec  le  plan  du  papier.  Avant  d'énoncer  la  proposition  qui  suit  (voir  la  Fig.  38) 
Huygens  a  remarqué  (s'il  ne  le  savait  pas  déjà)  qu'on  trouve  la  même  longueur  AE  ou  x 
lorsque  l'inclinaison  du  plan  est  quelconque. 

Voir  le  résultat  du  calcul  pour  le  cercle  considéré  à  la  p.  510. 

3)  Manuscrit  B,  p.  100  recto. 

4)  À  la  p.  499  Huygens  appelle  ce  corps  „prismatoides".  Nous  disons:  „cylindre". 

s)  On  aura  remarqué  que  la  démonstration  précédente,  se  rapportant  à  la  Fig.  37,  reste  valable 
lorsque  la  surface  plane  oscillant  d'un  mouvement  solide  n'est  pas  un  cercle,  mais  une  surface 
quelconque. 

Le  raisonnement  restera  encore  le  même  lorsque  l'axe  d'oscillation  ne  touche  pas  le  contour 
de  la  surface  mais  lui  est  extérieur.  La  parabole  passe  toujours  par  le  point  desuspension,  mais 
la  partie  de  la  parabole  située  plus  haut  que  ABCD  [Fig.  38]  ne  joue  aucun  rôle. 
On  passe  ainsi  de  la  „méthode  de  l'onglet"  à  la  „méthode  du  tronc"  (voir  la  p.  499)- 
Le  théorème  général  que  Huygens  énonce  peut  donc  être  regardé  comme  se  dérivant  rex 
ijs  quœ  pagina  opposita  demonstrantur":  c'est  en  poursuivant  le  raisonnement  de  la  p.  100 
verso  (voir  la  note  5  de  la  p.  457)  qu'il  a  lui-même  trouvé  ce  théorème  („hoc  patuit  ). 
Plus  loin  (voir  les  p.  503—507)  il  donne  de  ce  théorème  une  démonstration  in  extenso. 
*)  Manuscrit  B,  p.  99  recto. 


460     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.   1664. 

dio  refti,  pofterius  vero  altitudinem  habens  FG  aequalem  FC,  pofito  F  fub  centro 
gravitatis  folidi  SSLENO,  haec  folida  fuper  brachium  CB  in  C  fixum  gequale 
gravir.ar.is  momentum  habebunt  '). 


')  On  conclut  inversement  de  cette  proposition  que  lorsque  les  deux  solides  nommés,  dont  le 
premier  est  limité  par  un  plan  incliné  à  450  et  dont  le  dernier  (SSLKMD),  qui  est  cylin- 
drique, a  une  hauteur  inconnue,  ont  des  moments  égaux  par  rapport  au  point  C  (ou  plutôt 
à  une  droite  R  passant  par  le  point  C ,  perpendiculaire  à  BC  et  parallèle  à  SS),  cette  hauteur 
inconnue  est  égale  à  la  distance  de  la  droite  R  à  la  projection  du  centre  de  gravité  du  premier 
solide  (SSLENO)  sur  le  plan  de  la  base  commune. 

C'est  donc  de  la  présente  proposition  que  Huygens  parle  plus  haut  (voir  la  fin  de  la 
Première  Partie). 

Il  est  à  remarquer  que  le  cas  considéré  dans  la  Fig.  39  s'accorde  avec  la  Première  Partie  de 
cette  Pièce  en  ce  que  l'angle  d'inclinaison  y  est  un  angle  demi-droit,  mais  avec  la  Deuxième 
Partie  en  ce  que  le  point  de  suspension  y  est  considéré  comme  extérieur  à  la  surface  plane 
oscillante. 


X'). 


[Première  Partie]  2). 


[1664?]  3). 


[Fig.  40."] 


plana  figura  quaevis  BCD  [Fig.  40] 
fufpenfa  quovis  fitu  a  punéto  in  eodem 
cum  ipfa  piano  exiftente;  fi  a  punélo 
fufpenfionis  ad  figura?  centrum  gravi- 
taris  eadem  fuerir  diftanria,  ifochronas 
fibi  ipfi  ofcillationes  habebit  in  latus 
agitata  4). 


*)  La  Pièce  est  empruntée  à  deux  des  feuilles  mentionnées  dans  la  note  2  de  la  p.  435. 

2)  Manuscrit  B,  p.  96  recto. 

3)  Vu  la  généralité  de  cette  proposition  et  l'absence  de  toute  démonstration  il  ne  paraît  pas 
impossible  que  Huygens  l'ait  trouvée  après  le  13  oetobre  (voir  la  note  5  de  la  p.  463).  Le 
reste  de  la  p.  96  recto  est  en  blanc  (on  n'y  trouve  qu'une  petite  esquisse  d'une  figure  sans 
importance).  Il  est  probable  toutefois  qu'il  a  découvert  cette  loi  déjà  en  octobre  1664, 
puisqu'il  semble  y  faire  allusion  dans  la  ligne  7  d'en  bas  de  la  p.  525.  Comparez  le  quatrième 
alinéa  de  la  note  3  de  la  p.  462. 

4)  Voir  pour  la  démonstration  les  Prop.  XII  et  XIII  de  la  Pars  Quarta  de  l'„HoroIogium  oscil- 
latorium"  (p.  109 — 113  de  l'édition  originale).  La  figure  oscille  dans  son  plan  (comparez 
la  quatrième  ligne  de  la  page  suivante). 


462      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À   1666.   1664. 


[Deuxième  Partie  ']. 

[1664]  0. 


DF,DEooDB,DC[Fig.  41]. 

AEFG  five  duplum  ejus  fpatium  EGFHE  ex  A  iufpen- 
fum  et  circa  axem  GH  agitatum  ifochronum  efi:  triangulo 
ABC  ex  A  fufpenfo  et  in  latus  agitato.  quarehuicpendulum 
ifochronum  habebitur  fi  ifti  habeatur  3). 


')  Manuscrit  B,  p.  99  verso. 

2)  Voir  la  note  2  de  la  p.  435,  et  la  note  5  qui  suit. 

3)  Le  triangle  isoscèle  ABC  [Fig.  41]  qui  oscille  dans  son  plan  peut  être  découpé  en  tranches 
horizontales  infiniment  minces;  chacune  de  ces  tranches  peut  alors  être  placée  dans  la  posi- 
tion verticale  par  une  rotation  d'un  angle  droit  autour  de  son  centre  de  gravité.  D'après  la 
proposition  précédente  (p.  461)  —  voir  cependant  le  quatrième  alinéa  de  cette  note  —  la 
longueur  x  du  pendule  isochrone  correspondant  à  chaque  tranche  restera  la  même;  d'après  la 
formule  générale  (où  «  désigne  le  nombre  des  points  pesants  égaux  qui  constituent  le  corps 
oscillant,  b  la  distance  de  son  centre  de  gravité  à  l'axe  d'oscillation, et  r  la  distance  d'un 


zr' 


point  pesant  quelconque  à  cet  axe)  x  =  —r-  (formule  que  Huygens  —  qui  toutefois  ne  se 

sert  pas  du  symbole  Z;  comparez  la  note  3  de  la  p.  372  —  a  dû  connaître,  semble-t-il ,  avant 
le  10  oct.  1664, puisque  dans  sa  lettre  à  Moray  du  10  oct.  il  annonce  la  découverte  du  centre 
d'oscillation  de  la  sphère  ;  voir  les  notes  2  et  4  de  la  p.  472  qui  suit),  Zr2  conservera  donc  aussi 
après  la  rotation  la  même  valeur  pour  chaque  tranche  et  il  en  sera  de  même  pour  le  Zr2  de 
toutes  les  tranches.  Comme  d'autre  part  le  centre  de  gravité  de  l'ensemble  des  tranches  restera 
pendant  la  rotation  à  la  même  hauteur,  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  le  triangle 
ABC  oscillant  dans  son  plan  sera,  d'après  la  formule,  égale  à  la  longueur  du  pendule  iso- 
chrone avec  le  pendule  linéaire  AE  de  densité  inégale  obtenu  par  la  rotation  des  tranches. 

Mais  ce  pendule  linéaire  est  évidemment  équivalent  à  un  pendule  de  la  forme  GFE  obtenu 
en  écartant  les  tranches  de  telle  manière  que  la  densité  des  globules  ou  points  pesants  qui  les 
constituent  est  partout  égale  dans  la  figure  plane  GFE,  laquelle  oscille  autour  de  l'axe  GH. 
En  effet,  de  cette  façon  Zr2  et  nb  conservent  leurs  valeurs  pendant  l'écartement.  La  largeur 
GA  est  quelconque.  Au  lieu  de  la  figure  GFE  on  peut  tout  aussi  bien  prendre  la  figure 
double  EGFHE  dont  on  conçoit  plus  aisément  l'oscillation  autour  de  l'axe  GH. 

L'angle  BAC  est  supposé  aigu  (ou  droit),  faute  de  quoi  le  point  F  serait  situé  au-dessus 
du  point  A. 

Cependant,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  dans  la  note  3  de  la  p.  461 ,  il  paraît  peu  probable 
que  Huygens  ait  connu  le  théorème  général  de  la  Première  Partie  de  cette  Pièce  avant  de 
discuter  le  cas  du  triangle  considéré.  On  admettra  plutôt,  qu'il  ait  démontré  d'abord  (ce  qui 
est  facile)  l'isochronisine  d'une  tranche  ou  ligne  droite  homogène  de  longueur  donnée  suspen- 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.   1664.      463 


Troisième  Partie]  4). 

[1664]  0. 


Reftangulum  ABCD  [Fig.  42]  fufpenfum  ex  E  et  in  latus 
agitatum.  PF,  PG  squales  PA,  PD.  SL,  SM  aequales  QB, 
QC.  junftisque  FL,  GM  faclum  O  FLMG.  cui  fimile  ab 
altéra  parte  FGNK.  hase  bina  ex  eodem  E  punflo  fufpenfa  et 
mota  circa  axem  EV,  ifochronas  vibrationcs  habent  redlan- 
gulo  ABCD  uti  di&um  agitato  6).  Ut  igitur  longitudo  penduli 
fimplicis  utrique  ifochroni  inveniatur,  quaerendum  centrum 
gravitatis  partis  parallelepipedi  fuper  LFKNGML  bafi  per- 
pendiculariter  ereéli  et  piano  inclinatoquod  per  EV  ducitur 
abfciffi  ')• 


due  en  son  point  milieu  à  un  fil  de  longueur  donnée  et  faisant  un  angle  droit  ou  nul  avec  la 
verticale.  Il  peut  s'être  demandé  ensuite  si  une  proposition  analogue  existe  pour  une  droite 
faisant  un  autre  angle  avec  la  verticale  et  pour  une  figure  plane  (ou  même  pour  un  corps, 
voirlaProp.  XVI  de  la  Pars  Quarta  de  l'„Horologium  oscillatorium")  quelconque.  Mais 
peut-être  s'est  il  déjà  proposé  d'examiner  dans  quelles  conditions  une  figure  est  isochrone 
avec  elle-même  après  avoir  trouvé  qu'un  triangle  rectangle  a  la  même  période  „sive  ex  vertice 
sive  ex  média  basi  suspensum"  (voir  les  dernières  lignes  de  la  p.  456  et  le  dernier  alinéa  de 
la  p.  525). 

Après  avoir  réduit  de  sorte  l'oscillation  plane  du  triangle  à  une  oscillation  solide  (voir  la 
p.  499),  Huygens  a  peut-être  calculé  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  le  triangle  de  la 
même  manière  qu'il  l'a  fait  pour  le  rectangle  (voir  la  Troisième  Partie  de  cette  Pièce). 

Il  a  pu  calculer  plus  facilement  la  longueur  du  pendule  isochrone  pour  ce  cas  après  avoir 
trouvé  la  méthode  générale  pour  réduire  l'oscillation  plane  à  l'oscillation  solide  (voir  la 
p.  515  et  les  deux  derniers  alinéas  de  la  note  2  de  la  p.  478).  Mais  il  est  certain  qu'il  a  fait 
d'une  façon  ou  d'une  autre  le  calcul  pour  le  triangle  avant  le  10  oct.  1664  (voir  la  note  1  de 
la  p.  456),  alors  qu'il  n'avait  pas  encore  trouvé  cette  méthode  générale. 

4)  Manuscrit  B ,  p.  100  recto ,  p.  96  verso  et  p.  97  recto. 

5)  On  trouvera  à  la  fin  de  cette  Partie  la  date  du  13  octobre  1664. 

6)  Le  parallélogramme  FLMG  (de  largeur  MO  quelconque)  et  la  figure  double  LFKNGML 
[Fig.  42]  sont  obtenus  par  rotation  des  tranches  horizontales,  de  la  même  manière  que  les 
figures  EFG  et  EGFHE  dans  le  cas  du  triangle,  considéré  dans  la  Deuxième  Partie  qui  précède 
(voir  la  note  3).  Le  pendule  isochrone  avec  le  rectangle  donné  ABCD  oscillant  dans  son 
plan  a  donc  la  même  longueur  que  le  pendule  isochrone  arec  la  figure  LFKNGML  oscillant 
perpendiculairement  à  son  plan. 

r)  Voir  sur  la  méthode  du  tronc  la  Deuxième  Partie  de  la  Pièce  IX ,  à  la  p.  458.  On  trouve  en 
effet  à  la  p.  100  recto  une  figure  du  genre  indiqué  et  un  calcul  relatif  à  cette  figure.  Mais  ce 
calcul  a  été  biffé  par  Huygens  qui  observe  :  „hic  nimis  prolixus  fieret  calculus.  aliter 
melius  idem  quaesivimus  invenimusque  in  folio  adjuncto".  C'est  le  calcul  qui  suit. 


464     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I659  À  l666.  1664. 


FC  oo  ic —  ib 

[Fig.  43] 
AF  00  ic  —  b 
ic  —  b  AF)      2. 
a  —  b    QFiS*  > 


ic  —  a  AQî) 
CZJAQF  00  | — |  RQ  in 
latus  rectum  parabo- 

lae  FRA  «). 
fed  QR  00  QA  0 
latus  reétum  parabo- 

laeFRAoo  FQ  oo 

a  —  bs) 


')  L'axe  d'oscillation  AA  représenté  dans  la  Fig.  43  par  une  droite  verticale  correspond  à  l'axe 
horizontal  EV  de  la  Fig,  42.  La  surface  LFKNGML  de  la  Fig.  42  a  été  transformée  en  F12 
C43  de  la  Fig.  43  ;  en  effet,  puisqu'il  s'agit  d'une  oscillation  „solide"  (c.  à.  d.  perpendiculaire 
a  la  figure  plane)  on  peut  donner  à  la  figure  toutes  les  formes  qu'on  veut ,  pourvu  que  chaque 
élément  de  surface  (ou  chaque  point  pesant)  reste  à  la  même  distance  de  l'axe  d'oscillation  : 
la  longueur  du  pendule  isochrone  restera  la  même.  La  partie  de  la  figure  LFKNGML  [Fig. 
42]  située  au-dessus  de  la  ligne  horizontale  passant  par  le  point  G  a  conservé  la  même  forme  ; 
c'est  la  partie  C2 1 34  C  de  la  figure  Fi  2  C43  [Fig.  43].  Mais  la  partie  de  LFKNGML  située  en 
dessous  de  cette  droite  a  été  changée  en  un  triangle  unique;  c'est  le  triangle  F13  [Fig.  43]. 
La  figure  totale  F12  C43  a  maintenant  une  forme  symétrique.  Elle  oscille  perpendiculaire- 
ment à  son  plan  autour  de  l'axe  AA,  et  cette  oscillation  est  isochrone  avec  celle  du  rectangle 
ABCD  de  la  Fig.  42  qui  oscille  dans  son  plan. 

Huygens  considère  le  tronc  (voir  les  p.  458,  499  et  503 — 507)  ayant  la  figure  F12  C43 
pour  base  et  limité  par  le  plan  oblique  incliné  à  450  passant  par  l'axe  d'oscillation  AA.  La 
longueur  du  pendule  isochrone  avec  le  pendule  F 1 2  C43  est  égale  à  la  distance  du  point  A  au 
pied  de  la  perpendiculaire,  abaissée  sur  la  base,  du  centre  de  gravité  de  ce  tronc.  Pour  trouver 
cette  distance  Huygens  transforme  le  tronc  en  une  surface  plane  CFRSC ,  toutes  les  ordon- 
nées ,  telles  que  QR  et  KS  , étant  prises  proportionnelles  aux  sections  droites  correspondantes 
du  tronc  (sections  faites  par  des  plans  perpendiculaires  au  plan  du  papier,  et  passant  par  QR 
et  KS  respectivement).  En  supposant  tous  les  points  pesants  qui  constituent  le  tronc,  distri- 
bués (ou  rabattus)  sur  la  surface  plane  CFRSC  ainsi  construite,  en  conservant  leurs  distances 
à  l'axe  AA,  on  voit  que  la  densité  superficielle  de  ces  points  peut  être  uniforme.  Il  s'agit  donc 
de  trouver  la  distance  de  l'axe  AA  au  centre  de  gravité  de  la  surface  CFRSC  ;  les  lignes  FR  et 
SC  sont  des  paraboles  (voir  le  deuxième  alinéa  de  la  note  4)  ;  RS  est  une  droite;  puisqu'on 
a  pris  (arbitrairement)  QR  =  QA  ,  le  trapèze  QRSK  peut  être  considéré  comme  la  section 
(rabattue)  faite  dans  ce  tronc  par  un  plan  passant  par  A  F  perpendiculairement  au  plan  du  papier. 

a)  s.  =  subtrahendo;  m.  =  multiplicande 

3)  La  figure  fait  voir  que  a,betc  sont  respectivement  égales  à  AK ,  AC  et  AG.  Le  rectangle 
donné  a  pour  côtés  m  (ou  CQ)  =  ic  —  a  —  b  et  n  (ou  CK)=  a  —  b  (voir  la  pag.  47 1  ). 

4)  Les  sections  faites  dans  la  partie  F13  du  tronc  par  des  plans  perpendiculaires  à  AF  sont  des 


'RAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   I  666.  1664.      465 


ce  —  cb+l^bb  quadratum  FP  rt)        (  '  bb 

a  —  b         parabolae  latus  rectum)  a  —  b      J 

tc-*b       ^AF  »9 

3         3  3  [     b3 

1     \a  —  b 

3  ~ 


±c*—<iccb  + cbb—l6b* parab.  F  WA  6) 


a~b  'm-1)         y-^-r  par.CLA8)] 

6a  — b  r  y 

lb      AP  .  m-   ) 

-b         AB 

a 


rectangles  dont  le  côté  perpendiculaire  au  plan  du  papier  est  égal  pour  chaque  rectangle  à  la 
distance  du  point  A  au  plan  sécant  correspondant,  tandis  que  les  côtés  horizontaux  sont  pro- 
portionnels aux  distances  du  point  F  aux  plans  sécants.  On  peut  prendre,  comme  Huygens  le 
fait  ici,  le  facteur  constant  par  lequel  on  multiplie  le  produit  des  distances  du  plan  sécant  aux 
points  A  et  F  pour  obtenir  l'ordonnée  (telle  que  QH)  de  la  partie  QFR  du  „tronc  rabattu" 
CFRSC,  de  telle  manière  que  la  parabole  Fil  passe  par  le  point  R  de  la  droite  RS  qui  limite 
le  trapèze  QRSK  (note  1).  De  la  même  manière,  on  doit  prendre  pour  la  partie  2C4du 
tronc  des  ordonnées  proportionnelles  au  produit  des  distances  des  points  C  et  A  au  plan 
sécant:  on  obtient  ainsi  la  parabole  SC  ou  SCLA. 

Le  lieu  des  points  R'  correspondant  à  la  partie  F13  du  tronc  pour  lesquels  Q' A  X  Q'F" 
=  Q'R'XOongueur  constante)  est  bien  une  parabole  et  cette  longueur  constante  est  le 
„latus  rectum"  (note  1  de  la  p.  282).  Q'  représente  ici  la  projection  sur  AF  du  point  R'  qui 
dans  la  figure  devrait  être  situé  sur  la  ligne  FR. 

5)  Le  „latus  rectum"  de  la  parabole  FR  (ou  FRWA)  est  égal  à  FQ  d'après  l'équation  précédente 
qui  donne ,  pour  R'  =  R ,  eu  AQF  =  CD  RQ  in  latus  rectum. 

1  FP* 

6)  P  étant  le  point  milieu  de  AF,  on  a  FP  =  <r £etPW=, .  PW  est  l'axe  de  symétrie 

J  2  lat.  rect.  J 

2 
de  la  parabole  FWA,  et  le  produit  de  cet  axe  par  —  AF  donne  l'aire  de  la  surface  AFRWA. 

Pour  calculer  la  distance  de  l'axe  AA  au  centre  de  gravité  de  la  surface  CFRSC  f  distance 
égale  à  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  le  rectangle  considéré,  d'après  la  note  1), 
Huygens  doit  calculer  le  moment  de  cette  surface  par  rapport  à  AA, ainsi  que  l'aire  CFRSC 
(et  diviser  ensuite  ce  moment  par  cette  aire).  À  cet  effet  il  calcule  la  somme  des  aires  AFWA 
et  CLAC,  diminuée  de  la  somme  des  aires  ALCSA  et  ARWA,  ainsi  que  la  somme  des 
moments  des  aires  AFWA  et  CLAC,  diminuée  de  celle  des  aires  ALCSA  et  ARWA. 

7)  Cette  fraction  donne  la  longueur  de  BL,  axe  de  symétrie  du  segment  de  parabole  CLA 
^partie  de  la  parabole  SCLA).  L'équation  de  cette  parabole  étant:  ordonnée  X  'atl,s  rectum 
=  produit  des  distances  du  plan  sécant  (note  4)  ou  de  l'ordonnée  aux  points  C  et  A,  on  a 
(vu  que  l'ordonnée  KS  doit  être  égale  à  AK  ou  a):  latus  rectum  =  KC  =  a  —  b  (comme 

-b1 

.,... .  %    1        nr        BC  .  BA         4 
pour  la  parabole  FWA),  donc  BL=-_^  =^Z^- 

8)  Aire  de  la  surface  CLAC  C  2  BL.Ac\ 

59 


466       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  l666.   1664. 


[Fig-  43-] 


V  _  %C3b  1  2CC  hb  —  -cb*  +  —  b* 
3         3  3  12 


*  — * 

1      ¥ 
11a  —  b 


0 


) 


h 


\ia 


') 


3         3  3  6 


a  —  b 


ic  —  a     AQ 


')  C'est  le  moment  de  l'aire  AFWA  par  rapport  à  AA. 

2)  Moment  de  la  surface  CLAC  par  rapport  à  l'axe  A  A. 

3)  Somme  des  moments  des  surfaces  AFWA  et  CLAC. 

r, 

4)  Pour  trouver  l'aire  du  segment  de  parabole  ARWA,  il  faut  prendre  les  —  du  produit  de  AQ 

par  le  diamètre  de  ce  segment  (Archiméde,„De  Conoidibuset  Sphaeroidibus"  cap.  III.  La 
partie  gauche  de  la  Fig.  43  est  une  reproduction  de  la  figure  d'Archimède  à  cet  endroit).  Ce 
diamètre  (c.a.d.  la  droite,  parallèle  à  PW,allantdu  milieu  de  la  corde  RA  jusqu'à  la  parabole 
RWA)  est  égal  au  carré  de  AX  (où  AX  est  le  point  milieu  de  AQ)  divisé  par  ie  „latus 
rectum". 

5)  C'est  le  moment  par  rapport  à  AA  du  segment  de  parabole  ARWA. 
")  Diamètre  du  segment  de  parabole  SLAS  (voir  la  note  4) 

7 )  Aire  du  segment  de  parabole  SLAS.  AD  est  la  moitié  de  AK. 
'' )  Moment  du  segment  de  parabole  SLAS  par  rapport  à  la  droite  AA. 
,J)  Somme  des  moments  par  rapport  à  AA  des  segments  de  parabole  ARWA  et  SLAS. 
''*)  a  =  addendo. 


TRAVAUX  DIVEU.S  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.   I  664.       467 

C a    A.'  4) 

1 

ce  —  ac-\-    aa  quadratum  AX  -aa 

4  4_   ft) 

a  —  b  parabola?  lacus  reftum  )  ni  & — b 

U— -a  KO 

ô  3 3 _#3 

+  1  T         4— 

~c>  —  lace  +  caa  —  -, a>  o  a  —  b 

3 6 


-7—  par.  RWA  4)  f  -    i    a* 


--a  AX  !  (m- 


o 


â—b  ParabolaSLA7)( 

a  AD 


2 


c4 ac5  +  laacc ca3  -\ a4 

3  >2 

a  —  b 


1  —  a4 

— a4 


12 
j~b 


0  J=l  *> 


c4  —  #  cj  +  2^;a-  —   ca3  -f-  -?  a4 
_3_      5  3  6 


- c2  —  2  ceb  +  cbb  —    #3  j 

— r-        ?     par.FWA 

a~b 

I  -c3  —  2Ccb-\-  cbb 

\  -     j~  funima  parabolarum  FWA  ,  CLA 

s.     4 

-c3 —  2acc  -\-caa 
3 


— — r—     — fumma  parabolarum  RWA ,  SI. A 

—  ibec -\- 2acc -\- cbb —  caa  r     .       T-r»c^,,N 
— j—  (pacium  rRSC  ") 


M>)  Voir  la  note  6  de  la  p.  465. 


468      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  X   1666.    1664. 


[Fig.  43-J 


-c  4  —  -czb  +  iccbb  —  -cb*  +  -ybA 

3 _3_  3_   __A_ 

a  —  b 

-c4 ac*  +  laacc cà*  +  -^a4 

3 3__  _3 6__ 

a — b 


') 


') 


8  8  o  o  1  1 

c^b  +  -c3a  -j-  2a'^ —  20V7# —  -  c£3  +  -ca*  -\-  -M —  >#4 
3  3  3  3  6         6 


dividendum  per 


a  —  b 
—  2  bec  +  2<za>  +  c££  —  ctftf 


')  Voir  la  note  3  de  la  p.  466. 

2)  Voir  la  note  9  de  la  p.  466. 

3)  C'est  la  différence  des  deux  expressions  précédentes.  En  d'autres  ternies:  c'est  le  moment  de 
l'aire  CFRSC  par  rapport  à  l'axe  d'oscillation  A  A  (voir  la  note  6  de  la  p.  465). 

4)  C'est  l'aire  CFRSC ,  d'après  la  p.  467.  En  divisant  le  moment  de  l'aire  CFRSC  par  rapport  à 
A  A  par  cette  aire,  on  trouve  la  distance  du  centre  de  gravité  de  cette  aire  à  A  A.  Comme  nous 
l'avons  dit  dans  la  note  1  de  la  p.  464,  cette  distance  est  la  longueur  du  pendule  isochrone 
avec  le  rectangle  considéré,  oscillant  dans  son  plan. 

s)  n  est  donc  le  côté  vertical ,  m  le  côté  horizontal  du  rectangle  suspendu  au  point  A. 

6)  Le  „solidum"  égal  au  tronc  élevé  sur  la  surface  plane  Fi  2  C43  est  apparemment  la  surface 
plane  CFRSC.  On  peut  en  effet  considérer  cette  surface  plane  comme  un  corps  ou  „solidum" 
composé  des  mêmes  points  pesants  que  le  tronc  (comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  note  1  de 
la  p.  464). 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.   1664.       469 

c  diltantia  punfti  rufpenfionis  a  centro  rectanguli 

a  —  b  30  /;  latus  defcendens  s) 

ic  —  a  —  b  do  m  latus  transverfe  jacens  5) 

folidum  6)  aequale  abfcifïb  a  parallelepipedo  fuper  FCSR  piano  dutto  per  AA 
et  inclinato  ad  angulum  femirectum.  facla  divifione  fit  diftantia  inter  A  etcentrum 

gravitatis  fpatij  KRSC  oo-c —  -b —  -a-\- >  —  +  ->  — 7)  quseeftlongitudopen- 

duli  ifochroni  figura;  F12C43  moC3e  circa  axem  AA  ideoque  et  penduli  ifochroni 
rectangulo  centrum  G  habenti,  latus  majus  transverfe  jacens  30  CQ,  minus 
vero  30  CK ,  in  latus  agitato,  quod  itaque  pendulum  erit 

1          1     l 
— nn-\ mm 

c+ iî_iî_  ,} 

bonum.  13  Oftobr.  1664  8). 


:)  Nous  supprimons  les  calculs  de  Huygens  qui  conduisent  à  ces  expressions.  Elles  sont  le 
résultat  de  la  division  l'une  par  l'autre  des  fractions  précédentes  sur  lesquelles  on  peut  con- 
sulter les  notes  3  et  4,  et  de  l'introduction  dans  le  quotient  des  côtés  «  et  m  du  rectangle. 

Lorsque  c  =  —  «,  c.  à.  d.  lorsque  le  rectangle  est  suspendu  „ex  puncto  medio  lateris",  la 


,2 


formule  se  réduit  à  --  \ —   )  ou  —  n-\-~?  —  ■>  conformément  au  résultat  de  la  p. 

3   V        n        y         3       '   0   n  ' 

456  (note  2). 
8)  Avant  le  10  oct.  1664  Huygens  connaissait  déjà  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  le 
rectangle  suspendu  au  point  milieu  d'un  de  ses  côtés;  ce  calcul  que  nous  ne  possédons  plus, 
était  également  laborieux  (voir  la  p.  456).  Le  13  oct.  il  n'avait  apparemment  pas  encore 
trouvé  le  théorème  général  qui  permet  de  trouver  la  longueur  du  pendule  isochrone  „in 
suspensione  remota"  lorsqu'on  connaît  celle  du  pendule  isochrone  „in  suspensione  contigua" 
(voir  la  note  1  de  la  p.  528). 

Lorsqu'il  eut  trouvé  la  méthode  générale  pour  calculer  le  centre  d'oscillation  des  surfaces 
planes  symétriques  oscillant  dans  leur  plan,  il  put  trouver  e.  a.  celui  du  rectangle  avec  beau- 
coup moins  de  peine  (voir  les  p.  521 — 523  qui  suivent). 


XI"). 


[Fig.  44. 


[1664]  2). 

[Première  Partie]  3). 

Sphaera  BCE  [Fig.  44]  ex  A  fufpenfa  eft. 
cencrum  ejus  D.  AD  vero  major  quam  latus 
quadrati  in  circulo  BCE.  dico  pendulum  ifo- 
chronon  fphaerae  ira  fufpenfae  efle  sequale  AD 

una  cum  DO  quje  fit     tertio?    proportionalis 

ipfisAD,DC. 

DC,DB  oo  a. 

DH,DE4)  oo  V \aa 

O  eil  centrum  gravitatis  t'rulH  EFGH  4) 
cujus  bafis  duse  femiparabolae  ut  KLMN. 


b  0 


\/iaa 


1  aa 


1  .  y /  -  uu  6\ 

5  '  5  * 


')  Cette  Pièce  est  empruntée  aux  p.  165  —  168  et  174  du  Manuscrit  B,  à  une  des  feuilles  collées 
dans  ce  Manuscrit  mentionnées  dans  la  note  2  de  la  p.  435 ,  et  à  une  autre  feuille  collée  dans 
le  même  Manuscrit  (voir  la  note  1  de  la  p.  475). 

:)  Voir  la  note  2  de  la  p.  435 ,  et  la  note  3  de  la  p.  462 ,  où  nous  avons  fait  mention  de  la  décou- 
verte du  centre  d'oscillation  de  la  sphère. 

3)  La  Première  Partie  est  empruntée  à  une  des  feuilles  collées  dans  le  Manuscrit,  plus  précisé- 
ment à  la  p.  99  recto. 

4)  il  y  a  deux  points  E  dans  la  figure.  Ici  il  s'agit  du  point  inférieur  E.  Plus  haut ,  à  gauche ,  on 
voit  une  troisième  lettre  qui  ressemble  à  un  E ,  mais  qui  est  en  réalité  un  M  tourné  de  900. 

5)£  =  AD. 

û)  Le  présent  calcul  doit  être  antérieur  à  celui  de  la  Deuxième  Partie  qui  suit;  en  effet ,  ce  der- 
nier fait  voir  que  la  restriction  „AD  vero  majorquam  latus  quadrati  in  circulo  BCE"estsuper- 
flue.  Pour  pouvoir  expliquer  les  raisonnements  de  Huygens  de  la  Première  et  de  la  Deuxième 
Partie,  nous  devons  admettre  qu'il  avait  trouvé  en  ce  moment  la  formule  générale  pour  la 
longueur  du  pendule  isochrone  avec  un  corps  oscillant  quelconque. 

On  peut  en  effet  déduire  cette  formulegénéralede  considérations  qui  se  rattachent  aux  calcul  s 
précédents  (Pièces  VI  et  VII;  voir  pour  ce  qui  suit  la  Fig.  23  à  la  p.  441).  Le  centre  de  gravité 
M  du  corps  oscillant,  situé  à  une  distance  M  A  =  b  de  l'axe  de  suspension,  s'élève  à  la  hauteur 
MW  =  c.  Posons  AN  (longueur  du  pendule  isochrone)  =  x.  Ce  pendule  s'élève  donc  à 

xc 
la  hauteur  SN  =-7-.  Si  vN  est  la  vitesse  du  point  N  et  v celle  d'un  point  P  quelconque  du 

corps ,  situé  à  une  distance  r  de  l'axe  d'oscillation  ,  au  moment  où  les  points  M  et  N  se  trou- 
vent sur  la  verticale  passant  par  A,  on  aura,  pour  déterminer  la  hauteur  //  à  laquelle  le  point 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.  1664.      47  I 


P  pourra  s'élever  librement,  l'équation  A:SN=va:v^=rs  :x%donc  A  =  r2-^7.  En  suppo- 
sant le  corps  divisé  en  un  nombre  n  de  points  ou  globules  égaux  de  „masse"  m,  la  somme  des 
produits  des  masses  par  les  hauteurs  h  correspondantes  sera     ,2r2  et  le  produit  de  la  masse 

C  Z/*2 

totale  M  par  l'ascension  du  centre  de  gravité  sera  mnc.  On  a  donc  — -.  ir~  =nc,  ou  x  =  — r-. 

xb  nb 

11  faut  remarquer  en  outre  que  pour  une  surface  plane  oscillant  perpendiculairement  à  son 
plan  cette  même  formule  peut  être  déduite  des  considérations  de  la  Pièce  IX.  Dans  ce  cas 
toutes  les  distances  r  sont  parallèles  et  la  formule  n'est  autre  chose  que  la  mise  en  équation  de 
la  règle  de  l'onglet  ou  du  tronc  (voir  à  la  p.  458  la  Deuxième  Partie  de  la  Pièce  IX). 

Si  l'on  donnait  aux  points  des  masses  quelconques,  égales  ou  inégales,  la  formule  prendrait 
,    -  Zmr2 

lafornie-r  =  w 

Lorsque  toutes  les  masses  sont  égales,  on  peut  écrire  (ira)w  =  bMx.  Sous  cette  forme 
l'équation  correspond  à  l'équation  (ce  -\-  dd~)  f=  pgx  qu'on  trouve  à  la  p.  5 1 9  de  ce  Tome  : 
c'est  là  l'équation  générale  trouvée  par  Huygens  et  publiée  plus  tard  sous  une  autre  forme  et 
pour  un  corps  oscillant  quelconque  (à  la  p.  519  il  n'est  question  que  d'une  surface  oscillant 
dans  son  plan)  à  la  p.  1 00  de  l'édition  originale  de  l'„Horologium  oscillatorium"  (Pars  Quarta , 
Prop.  V).  Comparez  aussi  la  Huitième  Partie  de  cette  Pièce  (note  7  de  la  p.  485) ,  où  l'on 
voit  clairement  que  dans  la  pensée  de  Huygens  l'équation  générale  s'applique  à  des  corps. 

Lorsque  le  corps  considéré  possède  un  centre  et  est  symétrique  par  rapport  à  un  plan  pas- 
sant par  ce  centre  perpendiculairement  à  la  verticale  AD  [Fig.  43]  on  peut  écrire  (voir  cepen- 
dant, à  la  p.  474,  le  dernier  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  473)  Zr2  =  nb^  -\-  zy1  -\-ïz2  (Prop. 
XIV  de  la  Pars  Quarta  de  l'„Horologium  oscillatorium"),  ;y  étant  la  distance  d'un  point  quel- 
conque du  corps  au  plan  horizontal  passant  par  son  centre  et  z  la  distance  du  point  à  un  plan 
vertical  passant  par  l'axe  d'oscillation  et  le  centre  du  corps,  perpendiculaire  par  conséquent 
au  plan  du  papier. 

Dans  le  cas  de  la  sphère  on  peut  écrire  lr2  =  nb2  -\-  2iy2  ou  lr2  =  nb2  -\-  l  (v/zy2)2.  Et  si 

l'on  considère,  au  lieu  de  la  sphère  donnée  de  rayon  a,  une  sphère  concentrique  de  rayon 

X/za2 ,  on  peut  écrire  lr2  =  nb2  -\-  ly2,  le  dernier  signe  2  s'appliquant  à  la  sphère  agrandie , 

Zy2 
dont  EH  représente  le  diamètre.  On  a  donc  x  =  £-j--^-.  Si  l'on  désigne  ensuite  par  y,  la 

distance  d'un  point  de  la  sphère  agrandie  au  plan  horizontal  passant  non  pas  par  le  centre  D 

ly2 
mais  par  le  point  A,  on  aura  x  =  -=£,  c.à.d.  x,  la  longueur  cherchée  du  pendule  isochrone 

avec  la  sphère  de  rayon  a,  sera  égale  à  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  une  surface 
plane,  oscillant  perpendiculairement  à  son  plan  et  contenant  tous  les  points  pesants  de  la 
sphère  agrandie,  chacun  à  sa  vraie  distance  du  plan  horizontal  passant  par  A.  Tous  ces 
points  doivent  donc  être  transportés  horizontalement  de  la  sphère  agrandie  à  une  surface 
plane,  et  si  l'on  veut  que  cette  dernière  (KLMN)  ait  une  forme  symétrique  par  rapport  à 
un  axe  vertical  MK  (coïncidant  en  réalité  avec  EH)  et  que  la  densité  des  points  y  soit  par- 
tout la  même,  il  faut  nécessairement  composer  son  contour  de  deux  paraboles  comme  le  texte 
et  la  Fig.  44  l'indiquent.  En  effet,  si  l'on  découpe  la  sphère  agrandie  et  la  surface  plane  KLMN 
ainsi  construite  en  tranches  par  des  plans  horizontaux,  les  tranches  ou  éléments  de  surface  de 
KLMN  seront  proportionnelsauxtranchescorrespondantesdelasphéreagrandie.  Comparez 
sur  cet  artifice  de  calcul,  la  réduction  d'un  corps  à  une  surface  plane,  la  note  2  de  la  p.  282  du 
T.  XIV.  Voir  aussi  la  réduction  d'un  tronc  à  une  surface  plane,  expliquée  dans  la  note  1  de 
la  p.464,dans  la  Troisième  Partie  de  la  Pièce  X  qui  précède.  Cette  Troisième  Partie  est  d'ail- 


4/2     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   l666.    1664. 


leurs  probablement  postérieure  au  présent  calcul,  puisqu'elle  date  du  13  oct.  et  que  Huygens 
connaissait  le  centre  d'oscillation  de  la  sphère  le  10  octobre,  d'après  la  note  3  de  la  p.  462. 

On  trouve  la  longueur  cherchée  AO  ou  x  (voir  la  Pièce  IX  qui  précède)  en  calculant  la 
distance  de  A  à  O,  pied  de  la  perpendiculaire  abaissée  sur  le  plan  du  papier  du  centre  de 
gravité  du  tronc  EFGH,  situé  en  réalité  au-dessus  de  la  surface  KLMN,  c.  à.  d.  obtenu  en 
érigeant  un  cylindre  sur  cette  surface  (placée  de  telle  manière  que  le  point  M  coïncide  avec 
le  point  H  et  le  point  K  avec  le  point  inférieur  E)  et  en  coupant  ce  cylindre  obliquement  par 
un  plan  passant  parla  droite  horizontale  située  dans  le  plan  du  papier  et  passant  par  le  point  A. 

Or,  pour  déterminer  cette  distance  AO,  Huygens  considère  d'abord  l'onglet  (voir  la  Pièce 
IX,  et  la  p.  499)  découpé  dans  le  même  cylindre  par  un  plan  oblique  parallèle  au  plan 
oblique  mentionné  et  passant  par  une  tangente  en  H  à  la  sphère  agrandie. 

On  a  généralement,  lorsque  la  figure  plane  a  un  contour  quelconque  symétrique  par  rapport 
à  son  axe  vertical  (HE,  c.à.  d.  MK)  et  qu'on  construit  sur  cette  base  un  „truncus"  et  un 
„cuneus"  limités  par  des  phns  obliques  parallèles  passant  par  des  droites  horizontales  du  plan  de 
la  base  situées  respectivement  à  la  distance  £  et  à  la  distance  b'  du  centre  de  gravité  de  la  base: 

(Vol.  cunei)  (£-|- il  cunei)-}- (vol.  trunci — vol.  cunei).  b  =  (vol.  trunci)  Qb-\-X  trunci) 
où  „1  cunei"  et  „l  trunci"  désignent  les  distances  du  centre  de  gravité  de  la  base,  respective- 
ment aux  pieds  des  perpendiculaires  abaissées  sur  cette  base  des  centres  de  gravité  de  l'onglet 
et  du  tronc  (on  a  donc  AO  =  b  -{-  *  trunci):  c'est  l'équation  des  moments  autour  de  la  droite 
du  plan  de  la  base  correspondant  au  tronc.  Elle  peut  s'écrire 

,    ,    ,  .       (vol. cunei)  (b  -f-  X cunei)  -f-  (vol.  trunci  —  vol. cunei).  b 

b4-  l  trunci  =  * ^ — ! J .  '   v — -. - — 

1  vol.  trunci 

_  V  (b  -|~  1  cunei)  -f-  Çb  —  f)  .  b 
b 

= -j  (A  cunei)  -f*. 

Connaissant  la  „A  cunei"  on  peut  donc  trouver  la  „i  trunci"  (et  ensuite  la  longueur 
cherchée  AO)  d'après  l'équation  b  :  b'=Çl  cunei)  :  (1  trunci). 

Cette  dernière  équation  correspond  à  la  proportion  EM  :  MA  =  SM  :  MQ  de  la  p.  509 
(première  ligne). 

Dans  le  cas  considéré  la  A  cunei  a  la  valeur  —  Via~,  comme  on  peut  s'en  convaincre  par 

le  calcul;  Huygens  n'indique  pas  comment  il  a  calculé  cette  longueur.  Quant  à  b',  elle  est  ici 

égale  à  y,2a1. 

La  longueur  cherchée  s'obtient  donc  à  l'aide  de  l'équation 

, 1   .  / ,  ...  ,  .2    aa  s        .  -.N        ,    .     2    aa 

b  :  yiaa  =  —  y  iaa:  l  trunci,  qui  donne:  l  trunci  = y-  et  x  (ou  AO)  =  b  -) j- . 

Remarquons  encore  que  la  distance  AD  doit  d'après  le  texte  être  plus  grande  que  y1 '2a2 , 
parce  que  sinon  le  point  de  suspension  A  ne  serait  plus  extérieur  à  la  sphère  agrandie. 

Huygens  annonce  la  découverte  du  centre  d'oscillation  de  la  sphère  dans  sa  lettre  à  Moray 
du  10  oct.  1664  (voir  la  p.  120  du  T.  V),  et  il  lui  communique  le  résultat  du  calcul  dans  sa 
lettre  du  21  nov.  1664  (p.  149  du  T.  V). 

Dans  P„Horologium  oscillatorium"  on  ne  trouve  pas  le  calcul  du  centre  d'oscillation  de 
l'ellipsoïde  de  révolution  (voir  la  Deuxième  Partie  de  cette  Pièce),  mais  seulement  celui  du 
centre  d'oscillation  de  la  sphère  (Prop.  XXII  de  la  Pars  Quarta);  la  méthode  de  calcul  de  ce 
centre,  basée  sur  la  formule  lr2  =  nb2  -\-  Zy1  -j-  sz2,  n'y  est  pas  cependant  identique  à  la 
méthode  de  la  Première  Partie,  ni  aux  méthodes  de  la  Deuxième  Partie  de  cette  Pièce. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  I)E  1659  A    1666.   1664.      47' 


[Deuxième  Partie]  '). 
[Fig.45.1 


a 


1      ,  1  aa  rn,.         n 
5^/5y[Flg-45] 

3      8_     _3_     2  ce 
8      »5     '5     5  *" 

,    1    i^«   ,   1  w         „N 

x  pendulum  ilbchronon  fphaeroidi  BCDE  cujus  axis  BD,  fufpenfo  ex  A. 
fi  BCDE  fit  fphaera,  h.  e.  fi  c  oo  <z,  fit  b  -\ 7-00  x. 


5* 


fi  c  oo  a  et  £  oo  #  fit  Z  oo  #. 
5 

r  /  4  r    1     2  CC 

il  ^  00  ^        -£+ r-  00  X. 

5        5  * 


')  Cette  Partie  est  empruntée  à  la  p.  165  du  Manuscrit  B. 

2)  Pour  expliquer  le  calcul  du  centre  d'oscillation  de  l'ellipsoïde  de  révolution  suspendu  en  un 

point  quelconque  de  son  axe ,  calcul  d'une  brièveté  imposante ,  il  faut ,  comme  dans  la  Pre- 

ïr2 
mière  Partie  de  cette  Pièce,  partir  delà  formule  x  =—j-.  On  peut  décomposer  r2  en  y2  -\-z2, 

y  étant  la  distance  d'un  point  du  corps  à  un  plan  horizontal  passant  par  l'axe  d'oscillation 

A  perpendiculaire  au  plan  du  papier,  et  2  la  distance  de  ce  point  au  plan  vertical  passant  par 

l'axe  AD  perpendiculairement  au  papier. 

Pour  calculer  ly2  il  faut,  comme  dans  le  cas  précédent  (voir  la  note  6  de  la  p. 470), 

réduire  le  corps  à  une  surface  plane:  c'est  la  surface  limitée  par  les  paraboles  BED  et  BCD 

S'y2 
tracées  par  Huygens  à  l'intérieur  de  l'ellipse.  Comme  la  formule  /=  -—-àelleseulereprésen- 

terait  la  longueur  d'un  pendule  isochrone  avec  la  surface  BCDE  oscillant  perpendiculaire- 
ment à  son  plan,  on  sait,  d'après  le  théorème  de  la  Deuxième  Partie  de  la  Pièce  IX  (p.  458), 
que  ly2  est  le  produit  de  nb  par  une  longueur  égale  à  la  distance  entre  l'axe  d'oscillation  et  le 
pied  de  la  perpendiculaire,  abaissée  sur  la  figure  BCDE,  du  centre  de  gravité  d'un  tronc  con- 
struit sur  cette  figure  et  limité  par  un  plan  passant  par  le  nouvel  axe  d'oscillation  qui  est  la 
droite  horizontale  située  dans  le  plan  du  papier  et  passant  par  le  point  A.  Pour  trouver  cette 
distance  Huygens  se  sert  de  la  méthode  décrite  dans  la  note  à  la  p.  472  :  l'équation  du  texte 

60 


474     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  1666.   1664. 


,  lia2 

b  :  a  =  —a  :  — r , 

5 
qui  sert  à  calculer  la  longueur — 7-,  est  analogue  à  l'équation  b:  \/ia2  =  —  [/2a2  : — 7-  de 

la  Première  Partie  de  cette  Pièce.  À  —r-  il  faut  ensuite  ajouter  la  longueur  b. 

Comme  le  texte  l'indique,  Huygens  trouve  lz2  =  —  ne2  en  multipliant  l'une  par  l'autre 

(abstraction  faite  du  nombre  »)  les  expressions  j^c  et — c.  La  méthode  de  calcul  est  donc 

la  suivante.  Au  lieu  des  paraboles  BED  et  BCD,  on  peut  considérer  maintenant  les  deux 
paraboles  CBE  et  CDE  :  les  courbes  tracées  à  l'intérieur  de  l'ellipse  peuvent  tout  aussi  bien 
être  censées  représenter  ces  deux  dernières  paraboles.  Remarquons  en  passant  que  ces  figures 
BCDE  sont  analogues  aux  figures  auxiliaires  qu'on  trouve  à  la  p.  1 14  de  l'édition  originale 
de  l'„Horologium  oscillatorium"  (Prop.  XIV  de  la  Pars  Quarta).  Pour  obtenir  lz2 ,  il 
faut  maintenant  diviser  l'ellipsoïde  et  la  nouvelle  figure  plane  BCDE  par  des  plans  verticaux 
parallèles  à  BD  et  perpendiculaires  au  plan  du  papier:  les  éléments  de  surface  ou  tranches  de 
la  figure  plane  seront  proportionnels  aux  volumes  des  tranches  correspondantes  de  ellipsoïde. 
Reste  donc  à  calculer  lz2  pour  la  nouvelle  figure  plane  BCDE.  À  cet  effet,  on  élève  sur  la 
demi-figure  BED,  ayant  un  point  saillant  en  E,  un  cylindre  perpendiculairement  au  plan 
du  papier  et  on  coupe  ce  cylindre  par  un  plan  oblique  passant  par  BD,  l'inclinaison  de  ce 
plan  pouvant  être  quelconque.  Si  l'on  appelle  F  le  centre  de  la  figure  BCDE,  G  le  centre  de 
gravité  de  la  demi-figure  considérée  BED  et  H  le  pied  de  la  perpendiculaire  abaissée  sur  le 
plan  de  la  figure  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  limité  par  le  plan  oblique  nommé  on  aura 

pour  la  demi-figure  lz2  =  —  FG .  F  H  d'après  le  théorème  de  la  p.  546  qui  suit ,  donc  lz2  = 


:»FG.FH  pour  la  figure  CBED  entière.  Or,  ona  ici  FG  =  |-c  et  FH  =—  c. 


Pour  la  première  longueur  (FG=^-c),  on  peut  consulter  la  lettre  de  Huygens  à  Fr. 

Q 

van  Schooten  du  iodée.  1653  (T.  I,  p.  254).  Pour  la  deuxième  (FH  = — c)  voir  la  Troi- 
sième Partie  de  cette  Pièce. 

08  1  c2 

Après  avoir  formé  le  produit  «  X  % c  X  — ct  H  faut  'e  diviser  par  nb ,  ce  qui  donne  — r-. 

On  a  alors  x  (longueur  du  pendule  isochrone)  =  b  -| 7--) — -7. 

Huygens  ne  se  sert  donc  pas  de  l'équation  ir2  =  nb2  -\-  ly2  -\-  lz2 ,  déjà  mentionnée  dans 
la  note  6  de  la  p.  470,  valable  pour  le  corps  considéré  dent  CE  est  un  plan  de  symétrie  et  où 
lz2  a  la  même  signification  que  plus  haut  (somme  des  carrés  des  distances  à  un  plan  passant 
par  AD  perpendiculairement  au  plan  du  papier),  tandis  que  ly2  représente  la  somme  des  car- 
rés des  distances  au  plan  horizontal  passant  par  CE.  Remarquons  en  passant  que,  si  l'on 
voulait  se  servir  de  cette  équation ,  on  pourrait  aussi  trouver  la  nouvelle  somme  2y2  (outre 
d'après  la  méthode  qui  a  servi  à  calculer  lz'2') ,  à  l'aide  du  théorème  de  la  p.  548  qui  suit; 
d'après  ce  théorème  on  aurait  Zya=».BF.FK,  FK  étant  la  „X  cunei"  (voir  la  p.  472) 

1       s\                j         ~  2        !      2                          •    j                           1    1    1  01    1    1  c2 
—  a.  On  aurait  donc  Zy  =  ~nar,  et  on  trouverait  de  nouveau  *  =  b  A 7-  A 7. 

Le  fait  que  Huygens  se  sert  de  deux  méthodes  différentes  pour  calculer  les  deux  sommes 
\y2  et  lz2  pourrait  faire  croire  qu'il  ne  connaissait  pas  encore  l'équation  lr2  =  nb2  -j-  ly2 
-j-  lz2  de  l'alinéa  précédent  (bien  facile  d'ailleurs  à  dériver  de  l'équation  primitive  pour 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659    x   1666.    1664.      4-5 


[Troisième  Partie]  '). 

[F»g-  +<S.]  DQP  [Fig.  46]  remiparabola , 

ad  inveniendum  brachium  TE 
cunei  per  DA  ("uper  femipara- 
bolam  abfcifll,  lit  DLM  para- 
boloides ;)  in  qua  cubi  applica- 
tarum  ad  axcm  DV,  nempe  cubi 
ex  LS ,  MV  (une  ut  quadrata 
abfciflarum  SD,  VD.  Erunt  jam 
LN  ad  MP  ut  fectiones  cunei  dictl 
per  NO,  PQ.  quippe  quas  funt  |  | 
ex  ON,  ND  et  QP,  PD.  Brachia  ergo  fuper  ADV  sequalia,  cunei  fuperDQP  et 

plani  DPM  3).  Sed  brachium  plani  ex  noftris  regulis  4)  efl:  ^  DP.  Ergo  et  cunei. 


CB— 
»5 


DQP  femiparabola  [Fig.  47] 


CE-^- 
AC^ 

lA 

AE-^- 

15 

exAD-^ 

o 

NE  — brachium  cunei  fuper  PDQ  abfcifll  per  DP  5). 


sr2).  Dans  la  note  6  de  la  p.  470  nous  supposions  que  cette  équation  lui  était  connue,  mais 

il  est  possible  que  son  raisonnement  différait  quelque  peu  du  nôtre. 
')  Cette  Partie,  où  Huygens  détermine  le  centre  de  gravité  de  deux  onglets,  est  empruntée  à  une 

feuille  séparée  collée  dans  le  Manuscrit  B  entre  les  p.  1 17  et  1 18  (numération  ancienne).  Le 

texte  se  trouve  sur  la  p.  60  recto,  d'après  la  numération  nouvelle  (voir  la  note  2  de  la  p.  435). 
Dans  la  Deuxième  Partie  de  cette  Pièce  (voir,  à  la  p.  474,  le  troisième  alinéa  de  la  note  2 

de  la  p.  473)  Huygens  fait  usage  de  la  valeur  trouvée  ici  [Fig.  47]  pour  le  „brachium  cunei 

super  PDQ  abscissi  per  DP". 
:)  Les  „paraboloïdes"  de  Huygens  sont  les  courbes  y"  =  kxb;  comparez  les  p.  197  — 198  du  T. 

XIV.  Dans  le  cas  considéré  ici  l'équation  de  la  „paraboloïdes"  DLM  estyî  =  kxi. 
3  )  C.  à.  d.  le  plan  DP  M  et  l'onglet  élevé  sur  DQP  ont  le  même  bras  de  levier  par  rapport  à  la 

droite  ADV. 

4)  Voir    les   p.  280 — 282    du    T.   XIV.    On    trouve    que   le    «brachium"    TE  a  la  valeur 

: — r  DP,  c.  à.  d.  dans  le  cas  considéré  ici  —  DP. 

ia  -f-  b  7 

5)  Pour  trouver  le  „brachium"  en  question  d'après  la  méthode  de  Huygens  il  faut  faire  usage, 


476      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.  1664. 


[Quatrième  Partie]  '), 


[Fig.  48.] 


BGD  [Fig.  48]  Ellipfis  0- 

1     il  aa 
-a  -  —  a  — r- 

4    '  4  b 


Lîf]  + 


•4 

quadr.  circumf.  —  radium  i  ce 

q c  -       -*/%cl    37 

h 


m.  5) 


1  ce 
4~F 
1  a  a 
4T 


+  b 


ad.  0 


J 


1        1  l 
-aa  +  -ce 


comme  dans  le  cas  précédent,  d'une  „paraboloïdes".  On  peut  considérer  l'onglet  en  question 
[Fig.  47]  comme  la  différence  d'un  onglet  élevé  sur  la  base  DAQP  et  d'un  onglet  élevé  sur  la 
base  DAQ,  l'un  et  l'autre  étant  terminé  par  un  même  plan  oblique  passant  par  DP.  L'onglet 

sur  la  base  DAQPa  évidemment  un  centre  de  gravité  situé  à  une  distance  —  AD  delà  droite 

AQ.  En  remplaçant  les  sections  droites  de  l'onglet  sur  DAQ  (sections  faites  par  des  plans  paral- 
lèles à  DP  et  perpendiculaires  au  plan  du  papier)  par  des  ordonnées  (perpendiculaires  à  DA, 
dans  le  plan  du  papier)  proportionnelles  à  ces  sections  on  trouve  une  „parabo!oïdes";y  =  ta3, 

dont  le  centre  de  gravité  est  situé  à  une  distance  —  AD  de  la  droite  AQ. 

Ce  sont  là,  paraît-il,  les  longueurs  AC  et  AB  indiquées  dans  la  figure.  On  peut  démontrer 
en  outre  que  les  volumes  des  deux  onglets  partiels  qui  constituent  l'onglet  élevé  sur  la  base 
DAQP  sont  égaux.  Pour  trouver  le  „brachium"  de  l'onglet  élevé  sur  la  base  DQP,  il  faut 
donc  prendre  une  distance  CE  =  CB;  de  cette  façon  l'onglet  sur  DQP  «suspendu"  en  E,  et 

l'onglet  sur  DAQ  „suspendu"  en  B,  seront  équivalents  à  l'onglet  total  „suspendu"  en  C.  On 

g 
trouve  finalement:  DE  ou  NE  =  —  AD. 

15 
*")  Manuscrit  B,  p.  166. 

5)  Pour  calculer  la  longueur  x  du  pendule  isochrone  avec  une  surface  plane  de  forme  elliptique 
suspendue  en  un  point  situé  sur  le  prolongement  de  l'axe  DB  et  oscillant  dans  son  plan, 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   1666.   1664.     477 


Huygens  doit  calculer,  comme  dans  le  cas  de  l'ellipsoïde  (voir  la  note  2  de  la  p.  473),  l'expres- 
sion — j  (ly2  -\-  lz2~),  où  b  est  la  distance  du  point  de  suspension  A  au  centre  de  l'ellipse,  et 

où  ly2  -+-I22  représentent  les  sommes  des  carrés  des  distances  resp.  à  la  droite  horizontale  et  à 
la  droite  verticalcpassant  par  le  point  A  et  situées  dans  le  plan  du  papier. 

Pour  trouver  -y2  il  se  sert  de  la  même  méthode  que  dans  les  deux  cas  précédents  (sphère  et 
ellipsoïde).  Si  l'on  construit  un  onglet  ou  „cuneus"  au-dessus  de  l'ellipse,  limité  par  un  plan 

oblique  passant  parla  tangente  en  B,la„icunei"(p.  472)  de  cet  onglet  est  —a,  et  la  il  du  tronc 

4 
correspondant,  limité  par  un  plan  passant  par  la  droite  horizontale  en  A,  sera  déterminée 

par  l'équation 

b  :a  =  —a  :  A  trunci, 

4 
I     O2  S'Y2  I    û2 

d'où  l'on  tire:  „i  trunci    =  —  -r-  ,  de  sorte  que  -—-  = ir  ~\~  b. 

4    b  nb       4    * 

Pour  calculer  ïz*,  Huygens  remplace,  comme  la  Fig.  48  l'indique,  la  demi-ellipse  BGD  par 
un  demi-cercle,  ce  qu'on  peut  faire,  puisque  la  circonférence  de  ce  cercle  s'obtient  en  multi- 
pliant toutes  les  ordonnées  de  l'ellipse  (parallèles  à  DB)  par  un  facteur  constant,  de  sorte 
que,  si  l'on  distribue  les  points  pesants  qui  constituent  la  surface  de  la  demi-ellipse  sur  le  demi- 
cercle,  sans  que  leur  distance  à  l'axe  BD  change,  la  densité  des  points  dans  le  demi-cercle 
pourra  être  elle  aussi  constante.  En  élevant  ensuite  un  cylindre  sur  le  demi  -cercle  et  en  coupan  t 
celui-ci  par  un  plan  oblique  passant  par  BD,on  obtient  un  onglet  tel  quelepieddelaperpen- 

diculaire  abaissée  de  son  centre  de  gravité  sur  le  plan  de  la  base  se  trouve  à  une  distance  —  q 

o 

de  l'axe  BD,  où  q  désigne  le  quart  de  la  circonférence  de  cercle  (voir  la  Cinquième  Partie  de 
cette  Pièce,  en  particulier  la  note  4  de  la  p.  480).  Comme  le  centre  de  gravité  du  demi-cercle 

se  trouve  à  une  distance de  l'axe  BD,  on  obtient  lz2  (comme  dans  le  calcul  de  lz2  dans 

3  1  v 

le  cas  de  la  note  2  de  la  p.  473  ;voir  à  la  p.  474  le  deuxième  alinéa  de  cette  note)  en  formant  le 

produit  de par  ^q  et  par  «,  non  pas  par  — ,  puisqu'il  s'agit  de  calculer  lz2  pour  la  sur- 
face elliptique  entière.  L'expression  —  ne*  doit  ensuite  être  divisée  par  nb.  On  trouve  donc 

4 


.  .   ,    1  ar  ,    1  tr 

finalement  x  =  b  -\ =--| r. 

'    4   b    '4b 

Mais  quoique  le  calcul  se  rattache  absolument  au  calcul  précédent  de  la  Deuxième  Partie, 

comme  nous  venons  de  le  faire  voir,  et  qu'il  paraisse  vraisemblable  que  Huygens  l'ait  exécuté 

après  avoir  fait  ce  calcul  pour  l'ellipsoïde  de  rotation  (Deuxième  Partie),  qui  se  trouve  à  la 

page  précédente  du  Manuscrit,  il  faut  cependant  remarquer  que  le  calcul  pour  l'ellipse  (ce 

qui  évidemment  ne  s'applique  pas  au  calcul  pour  l'ellipsoïde)  est  entièrement  conforme 

(abstraction  faite  de  la  substitution  du  demi-cercle  à  la  demi-ellipse)  à  la  méthode  générale 

pour  les  surfaces  planes  symétriques  oscillant  dans  leur  plan  qu'on  trouve  à  la  p.  515  et  suiv. 

de  ce  Tome. 

Il  ne  paraît  donc  pas  improbable  que  Huygens  ait  formulé  cette  méthode  générale  (dont  il 

annonce  la  découverte,  en  même  temps  que  celle  de  la  méthode  pour  les  corps  oscillants,  à 

de  Sluse  dans  sa  lettre  du  28  oct.  1664;  voir  la  p.  127  du  T.  V)  après  l'avoir  appliquée  dans 

le  cas  de  l'ellipse,  et  à  l'instar  de  ce  calcul. 

3)  m.=  multiplicando.        4)  div.  =  dividendo.        5  )  ad.  =  addendo. 


4?8      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.  I  664. 


fi  b  00  a 


fi  c  oo  a 


5     .    1  ce 

-a  H 00  x 

4         \a 
1 

£  +  -r^  00  X 


Jtf  +  -     -00    2tf  ') 

4  4  ^ 

5  1    ï 

-aa-\-    ce  zo  2aa 


ce  00  %aa 


[Cinquième  Partie]  2) 
/->  AE  00  # 


AB  00 -<7 

ADoor 

ACoo-r 


CL  00  -  CB. 

2 

L  est  brachium  pyramidis 
CPBDsuper  ADÎFig.49]. 


I — |  AFGC  00  £3ABC.  dico  AF  vel  OH  eflTe 
brachium  fuperficiei   ungularis  A  PB  fuper 

AC  .  et  OC  00  -  AC  ejufdem  fuperficiei  bra- 


-,  chium  fuper  CB,  quaecunque  circuli  portio 


fuerit  ABC 
1 

3* 


iDC 


-Ar 


IàbI 

a  m 

AD' 

^ODBA 


j/"3£  A?MQv>\rVzrrA  DBC 


'^  Huygens  cherche  quel  doit  être  le  rapport  des  axes  pour  que  le  centre  d'oscillation  se  trouve 
au  point  D,  lorsque  la  surface  elliptique  est  suspendue  en  13.  Le  résultat  (c-  ==  3^ 2)  confirme 
celui  obtenu  précédemment  (voir  le  calcul  de  la  p.  446). 
:)  Manuscrit  B,  p.  167 — 168. 

Huygens  calcule  d'abord  le  bras  de  levier  de  l'onglet  APBC  ,  où  AB  est  un  arc  de  6o°, 
par  rapport  à  AD.  Ensuite  il  fait  le  même  calcul  pour  un  arc  AB  quelconque.  Voir  aussi  la 
note  4  de  la  p.  480. 

L'onglet  APBC  „suspendu"en  Q,et  la  pyramide  CPBD  „suspendue"  en  L, doivent  être 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1  659  X   1666.  1664.      479 

jjr  —  |r  ]/srr^a  ABC 

div.  per  -r  x>  AC 

-q  —  -l/ârr  AF  vel  CG  vel  OH 

3 

4 

J-^V3Ïr_  KC 

^j/"|rrDoil/^CL 

\q— 7r6Vvr  LK 

velb~l]/r-rr  LK 

ex  Archimede  3)     ungula  APBC  ad  pyramidem  PBCD  ut  5  ad  3 
LK 

5  —  3  —  \q 


■— ^ 2- 1/     ^rr   CQ      brachium  ungulae 

5  IO  4  APBCfuperAC. 


Calculus  generalis.     Sit  AB  00  />,  AD  00  r,  AC  00  tf ,  CB  do  £  [Fig.  49] 

1  1    a  n 
-/>          -  AB 

2  2 

"r  AD  r  —  a  DC 


*/>r   />DBA  -*  ^BC 


V  _  lab  X-br  —  -ab  A  DCB 


2  2 


équivalents  à  la  somme  AFBD  de  ces  deux  corps  „suspendus"  en  K.  (Le  bras  de  levier  KC 
du  corps  APBD  esc  égal  aux  trois  quarts  de  celui  de  la  „surface  ongulaire"  ABP).  Con- 
naissant K  et  L,  on  trouve  Q. 
3)  Voir  sur  le  théorème  d'Archimède  le  deuxième  livre  „De  spha?ra  et  cylindro",cap.  II,  où 


480     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   I  659  À  1666.  1664. 


I/>r— -*r+-*£^'ABC 

1r  2  2 

div.  per  a  AC 

~pr br 

2 —  +  -*    AFvelCG 

#  2 


u 

3 
4 

c 

a          '  8 

KC 

1* 


CL 


4? 


8 


/>r—  |*i 


8 


ba 


LK 


ratio  ungulae  APBC  ad  pyramidem  PBCD  [Fig.  49] 
3r  —  a  -      — i —        ir  —  a 


a 


a 


0 


hoceft 
hoc  eft 

five  ut 


3<srr  —  ## 
*r  +  bb 

l-aa  +  ^bb 
a  a 

tftf  4-  36b 


irr —  %ar  4-  aa 
irr  —  ar  —  bb 

1  aa     2 


aa 


bb 


on  lit  dans  la  traduction  de  J.  L.  Heiberg(Arch.Op.  omn.  1910,  Lipsiae  in  »d.  Teubneri ,  I, 
P« 1 75) :  »Cuiuis  segraento  sphaera;  tequalis  est  conus  basim  habens  eandem,  quam  segmentura, 
altitudinem  autem  rectam ,  quae  ad  altitudinem  segmenti  eam  rationem  habet,  quara  radius 
sphsera;  una  eu  in  altitudine  reliqui  segmenti  ad  altitudinem  reliqui  segmenti." 
')  C.  à.  d.  „ungula  APBC  :  pyramis  PBCD  =  ($r  —  a)  a  :  (ar  —  a)  (r  —  a)." 

2)  La  distance  KQ  est  obtenue,  comme  précédemment,  en  multipliant  la  longueur  LK  trouvée 
plus  haut  par  le  rapport  du  volume  de  la  pyramide  PBCD  à  celui  de  l'onglet  APBC; rapport 

qui  a  ici  la  valeur  (  -5- —  b1  J  :  (V  4-  3*a). 

3)  Nous  supprimons  le  calcul  (substitution  de  la  valeur  de  r)  qui  conduit  à  cette  dernière 
expression  pour  KC. 

4)  CQ  =  KQ  4-  KC.  Nous  supprimons  le  calcul.  Lorsque  l'arc  AB  ou  />  devient  égal  à  un 

quart  de  circonférence  (AEj,  on  trouve  AC  =  a  =  r;  et  CB  =  b  =  r,  donc  CQ  =  irp. 

C'est  donc  là  la  longueur  du  bras  de  levier  par  rapport  à  AD  de  l'onglet  obtenu  en  coupant 
un  cylindre,  élevé  sur  le  quart  de  cercle  AED,  par  un  plan  oblique  passant  par  la  droite 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   1664.      48  I 


h*pr  —  \bh-  —  \.b*a  —  \bbpra*  +  $b*ra*+Uw 


U 


8 


a5+  %a*bb 


1^  —  8^  +  R** 


KQ>) 


KC 


ad. 


\^-*r~^r         P+  3pr \}hr  KC  brachium  folidi  APBD  fuper  AC  3) 


,V+ 


8     '  Sa 

'iasb+ na*b3 — i  iaab*+  gaab*p-{-  ^b6p  —  vb7  ~~  iN  ,        ,       ,. 

û ! ^ — '  y        r      J    r o_  çq  4)  bon.  brachium 

i6#6  +  âfia*bb  x  ' 

ungulîe  cujusvis  APBC  fuper  AC. 
[Sixième  Partie]  5)- 


-«-«=-» -^gr- -^y 

/  / 

L ../ 

» 

-^+  x  oo  a  [Fig.  50] 


-^  +  XX  00  *wr 

I 
xx  00  ax yy 


xoo^x6)]/    X-aa  —  ~yy 


Sphaeroides  ex  converfione  ellipfis  ABCD  circa  axem  AC  fubduplum  diametri 
BD,  fi  fufpendatur  ex  punclo  A,  ifochronas  vibrationes  habet  pendulo  longitu- 
dinis  AC.  Item  quaevis  fphaeroidis  portio,  piano  uno  vel  duobus  axi  AC  perpen- 
dicularibus  abfcifla  eidem  pénduloifochrona  eft  "). 


AD.  On  trouve  évidemment  le  même  bras  de  levier  lorsque  la  base  du  cylindre  est  la  moitié 
du  cercle  :  ce  qui  est  confirmé  par  la  substitution  b  =  o ,  p  =  ip  dans  la  formule  pour  CQ. 

Dans  la  Quatrième  Partie  de  cette  Pièce  il  est  fait  usage  de  la  valeur  CQ  =  -^  />(ou  -^  q)\ 

voir,  à  la  p.  477 ,  le  troisième  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  476. 

5)  Manuscrit  B,  p.  99  verso. 

6)  C.  à.  d.  +.  Comparez  la  note  1  de  la  p.  426. 

7)  Ce  calcul  est  analogue  à  celui  de  la  p.  446  qui  précède.  Huygens  considère  d'abord  un  cercle 
horizontal  suspendu  au  point  A  delà  verticale  qui  passe  par  son  centre;  le  fil  a  la  longueur  x ,  et  le 
rayonducercleesty.Lalongueur/7  du  pendule  isochroneaveccecercleestdonnéeparréquation 

61 


482       TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.    1664. 


C'/SS  IS  J 


[Septième  Partie]1). 

Piano  BAL  [Fig.  51]  fufpenfo  ex  A  pendulum 
m  ifochronon  habebitur  fi  fciatur  fumma  cuborum  OP 
five  centrum  gravitatis  ungulje  a)  fuper  ACB,  piano 
per  AC  abfciflje. 

Item  fumma  linearum  OPin  quadrata  diftantiarum 

PA ,  vel  fumma  cuborum  RS  ,  hoc  eft  centrum  gravi- 

tatis  ungulae  fuper  CLA ,  abfcifTae  piano  per  CL 

ducto  (nam,  hoc  centro  gravitatis  dato,  dabitur  et  centrum  gravitatis  cunei  fuper 

BAL  abfchTi  piano  per  MA  duclo).  Item  fumma  linearum  OP  in  diftantias  PA 

hoc  eft  centrum  gravitatis  fpatij  BAL  3). 

Solido  autem  ex  converfione  trilinei  ABC  circa  axem  AC,  fufpenfo  ex  A, 
pendulum  ifochronon  habebitur  fi  cognofcatur 

Sunima  quadratoquadratorum  OP,  hoc  eft  ratio  fummae  hujus  ad  totidem 
maximo  aequalia. 

Item  fumma  quadratorum  OP  in  quadrata  diftantiarum  PA. 

Item  fumma  quadratorum  OP  in  diftantias  PA,  hoc  eft  centrum  gravitatis  folidi 
ipfius  propofiti 4). 


-LL 


lr 


-f-  x,  qui  découle  de  l'équation  générale  :  longueur  du  pendule  isochrone  =  ~ , 

comme  on  peut  s'en  convaincre,  p.  e.  en  se  servant  de  la  méthode  des  onglets  exposée  dans 
les  notes  précédentes  (voir  les  p.  474  et  477). 

Le  lieu  de  tons  les  cercles  ainsi  suspendus  et  possédant  un  même  pendule  isochrone,  c. à.  d. 
une  même  période  d'oscillation ,  est  donc  l'ellipsoïde  engendré  par  la  rotation  autour  de  AC 

de  l'ellipse  ABCD  ou  x2  =  ax y2,  dont  l'axe  horizontal  BD  est  le  double  de  l'axe 

vertical  AC. 

On  peut  vérifier  ce  résultat  à  l'aide  de  la  formule  générale  trouvée  pour  l'ellipsoïde  de 
révolution  à  la  p.  473  qui  précède. 
')  Manuscrit  B,  p.  174.  C'est  sans  doute  à  ce  morceau  que  Huygens  fait  allusion  dans  sa  lettre 
du  30  oct.  1664  à  P.  Petit  (T.  V,  p.  129),  où  il  dit  avoir  trouvé  la  „Methode  générale". 
Comparez  la  fin  de  sa  lettre  du  3 1  oct.  ù  Moray  (T.  V  ,  p.  131). 

2)  „Ungula"  =  „cuneus"  (comparez  la  note  3  de  la  p.  498). 

3)  D'après  la  p.  515  (comparez  à  la  p.  477  l'avant-dernier  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  476)  on 
a:  longueur  du  pend,  isochr.  avec  la  figure  BAL  oscillant  dans  son  plan  =  (longueur /, 

du  pend,  isochr.  avec  la  figure  BAL  oscillant  perpendiculairement  à  son  plan)  ~\-  jr,  où  /' 

désigne  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  la  demi-figure  ACB  oscillant  autour  de  l'axe 
AC,  2'  la  distance  du  centre  de  gravité  de  la  demi-figure  à  l'axe  AC,  et  b'  la  distance  du 
centre  de  gravité  de  la  figure  entière  au  point  de  suspension  A. 

Pour  déterminer  /',  il  faut  connaître  le  centre  de  gravité  de  l'onglet  „super  ACB, piano 
per  AC  abcissa?"  (voir  la  p.  458),  ce  qui  conduit  à  évaluer  ï(OP)3  ;  pour  déterminer  /,  il 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   l666.   1664.      483 


[Fig-52.] 


[Huitième  Partie]  s). 


BAL  Conoides  parabolicum  [Fig.  52]. 

s  30  planum  femicirculi  CB  [Fig.  52  et  Fig.  53], 


faut  connaître  le  centre  de  gravité  de  l'onglet  „super  BAL  abscissi  piano  per  MA  ducto". 
Huygens  fait  mention  en  outre  de  b' ,  mais  il  ne  parle  pas  de  2'. 

Connaissant  le  centre  de  gravité  de  l'onglet  „super  CL  A  (ou  „super  BLA")  abcissœ  piano 
per  CL  ducto",  —  ou  plutôt  la  distance  à  BL  de  la  projection  de  ce  centre  sur  la  base  BLA  — 
on  connaîtra  en  effet  également  la  distance  à  BL  ou  à  MM  de  la  projection  sur  cette  même 
base  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  „super  BAL  abscissi  piano  per  MA  ducto";  ces  deux 
onglets,  qu'on  peut  supposer,  pour  fixer  les  idées,  limités  par  des  plans  inclinés  à  450,  peu- 
vent former  ensemble  un  cylindre  à  base  BAL,  et  en  prenant  alors  l'équation  des  moments 
autour  de  la  droite  BL  p.  e.,  on  trouve  que,  la  somme  des  moments  des  deux  onglets  étant 
égale  au  moment  du  cylindre,  on  a  (AC  —  a')  (AC  —  b'~)  =  ab' ,  où  a  désigne  la  distance 
à  BL  de  la  projection  du  centre  de  gravité  de  l'onglet ,  dont  le  plan  oblique  passe  par  MM , 
et  a'  la  distance  à  BL  de  la  projection  du  centre  de  gravité  de  l'onglet,  dont  le  plan  oblique 
passe  parBL. 

4)  Il  faut  déterminer         ]f ,  où  b  désigne  la  distance  à  A  du  centre  de  gravité  du  corps, 

y  la  distance  d'un  point  quelconque  du  corps  à  un  plan  horizontal  passant  par  MM ,  et  z  la 
distance  de  ce  point  à  un  plan  passant  par  le  point  C  et  l'axe  d'oscillation  A  perpendiculaire 
au  plan  du  papier.  Pour  trouver  ly2  on  peut  transformer  le  corps,  découpé  en  tranches  hori- 
zontales, en  une  surface  plane  située  dans  le  plan  du  papier  (voir,  à  la  p.  471,1'avant- 
dernier  alinéa  de  la  note  4  de  la  p.  470),  élever  ensuite  sur  cette  surface  plane  un  onglet 
dont  le  plan  oblique  passe  par  MM,  et  calculer  le  moment  de  cet  onglet  par  rapport  à  MM , 
donc  la  „summa  quadratorum  OP  in  quadrata  distantiarum  PA".  Pour  trouvera2 ,  on  peut 
également  diviser  le  corps  en  tranches  circulaires  horizontales  et  prendre  les  moments  par 
rapport  aux  axes  P  (perpendiculaires  au  plan  du  papier)  des  onglets  élevés  sur  les  demi- 
cercles  et  limités  par  des  plans  obliques  passant  par  les  axes  P,  ce  qui  conduit  en  effet  à 
évaluer  z(OP)4;  ce  qu'on  peut  démontrer  en  se  servant  de  la  méthode  d'„intégration"  dans 
laquelle  on  remplace  les  sections  droites  de  l'onglet  considéré  par  des  ordonnées  (voir  le 
deuxième  alinéa  de  la  note  1  de  la  p.  464). 

5)  Manuscrit  B  ,  P.  174.  Pour  trouver  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  un  segment  d'un 
paraboloïde  de  révolution  ,  suspendu  au  point  A  ,  Huygens  se  sert  de  la  formule  générale. 
Voir  la  note  précédente  et  la  note  7  de  la  p.  485  ;  comparez  aussi  la  note  1  de  la  p.  369. 


484      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  l666.   I  664. 


[Fig-  530 


8* 
irr 

37 


1 
-rr 

4 


n     numerus  particularum  in  fegmento  BC  [Fig.  53] 


1 
—rrn 

4 


b      numerus  fegmentorum  [Fig.  52]  r). 


-rmb 
4 


—rrnb  *") 
12  y 


/>  oo  AC  [Fig.  52].  Ergo  npp)      3.   do  fumma  quadratorum  à  perpendicularibus 
numerus  fegmentorum  b      )    '  '  particularum  fegmenti  BC  cadentibus   in 

planum  AV  4). 

4 1 nppb\-  nppb  0 

4 


h 


:PP 


ïPP 

-bn 

2 


-nb     numerus  particularum  in  conoide 

2 


-ppbn  5)       nbp6) 
Vr  3 


npb  j  -nbp  6) 


— rrnb  -\ — ppnb 
12  4rr       .  1 


x 


30  -pnb  7) 


i,i  1 

—  rr-\ —  pp  30  -p# 
12      ^4^      3/ 

4/>       4^ 


')  Le  calcul  de  —  r2«,  où  r  =  BC,  est  identique  au  calcul  de-nc2  dans  le  cas  considéré  dans  la 
4  >  m  4 

(Quatrième  Partie  de  cette  Pièce  ec<?  a  la  même  signification  (voir,  à  la  p.  477,  le  troisième 
alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  476).  La  Fig.  53  représente  un  onglet  élevé  sur  le  demi-cercle. 

On  a  2za  =—  r2n,  où  z  a  la  même  signification  que  dans  la  note  nommée,  et  où  le  signe  ss'appli- 


TJIAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659X   I  666.   1664.     485 


queaudemi-cercleconsidéré(ilestévidentqu'on  peut  faire  le  calcul  en  considérant  les  demi- 
cercles  et  le  demi-paraboloïde  tout  aussi  bien  qu'en  considérant  le  paraboloïde  entier),  ou 
plutôt  à  un  segment  infiniment  petit  (appelé  „segmentumBC")  de  hauteur  déterminée  a 
[Fig.  52]  ayant  le  demi-cercle  pour  base.  Si  l'on  étend  l'intégration  à  un  cylindre  de  hauteur 

AC  élevé  sur  la  même  base,  on  trouve  lz-  =  -  r2nb,  >;/>  étant  le  nombre  des  particules  dans 

le  demi-cylindre  entier. 

i-)  Pour  le  demi-paraboloïde  de  révolution  lz2  est  le  tiers  de  la  somme  lz2  pour  le  demi-cylindre. 
En  effet,  pour  chaque  tranche  horizontale  le  sz2  (comparez  les  six  dernières  lignes  de  la  note 
4  de  la  p.  483)  est  proportionnel  à  la  4'*™  puissance  du  rayon  de  cette  tranche ,  donc  au  carré 
de  sa  distance  au  plan  AV.  Cette  relation  est  représentée  par  une  parabole,  et  la  considé- 
ration de  l'aire  de  cette  parabole  conduit  au  résultat  cherché. 

5)  m.  —  multiplicando. 

4)  Cette  somme  est  donc  égale  à  np2. 

5)  C.  à.  d.  le  2ya  (où  y  désigne  1?  distance  d'un  point  quelconque  au  plan  horizontal  passant  par  A) 
du  demi-paraboloïde  par  rapport  à  ce  plan  A  V  est  égal  au  quart  du  iy2  pour  le  demi-cylindre. 

On  peut  aussi  trouver  le  ly2  cherché,  en  formant  le  produit  du  nombre  de  particules  con- 
tenues dans  le  demi-paraboloïde  par  la  distance  du  point  A  au  centre  de  gravité  du  parabo- 
loïde et  par  la  distance  du  point  A  au  pied  de  la  perpendiculaire  abaissée  sur  le  plan  BAL  du 
centre  de  gravité  d'un  onglet  construit  sur  une  figure  plane  S  (comparez  la  p.  282  du  T.  XIV) 
contenant  dans  chaque  tranche  horizontale  autant  de  particules  que  la  tranche  correspon- 
dante du  paraboloïde  et  limité  par  un  plan  oblique  passant  par  la  droite  AV.  C'est  la 
formule  «.FG.FH  de  la  note  qui  occupe  la  p.  474. 

Le  nombre  de  particulesdansledemi-paraboloïde est  —  nb,  si  l'on  désigne  toujours  par« 

le  „numerus  particularum  in  segmento  BC".  Mais  le  nombre  de  particules  pour  le  paraboloïde 

entier  sera  -nb,  si  l'on  désigne  par  n  le  nombre  de  particules  dans  le  segment  BL  entier.  C'est 

ce  qui  résulte  du  théorème  d'Archimède(„deConoidibus  et  Sphaîroidibus",  XXI)  d'après 

lequel  le  volume  du  paraboloïde  de  révolution  est  égal  à  1-  fois  celui  du  cône  BAL;  car  le 

volume  de  ce  dernier  corps  est  —  nb ,  n  étant  le  „numerus  particularum"  dans  le  segment  BL. 

La  distance  du  centre  de  gravité  du  paraboloïde  au  point  A  est  -^p  (voir  la  dernière  ligne 

de  la  p.  282  du  T.  XIV). 

Reste  à  savoir  si  —  p  est  la  distance  de  A  au  pied  de  la  perpendiculaire  abaissée  sur  le  plan 
4 
BAL  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  nommé ,  élevé  sur  la  figure  plane  S.  Or ,  la  figure  S  est 
un  triangle  isoscèle,  tel  que  BAL,  et  l'onglet  par  conséquent  une  pyramide  scalène  à  base 

perpendiculaire  au  plan  du  papier.  On  trouve  donc  en  effet  '  />. 

6)  C'est  le  „moment"  du  paraboloïde  (produit  de  sa  „masse"  par  la  distance  de  son  centre  de 
gravité  à  A  [Fig.  52]). 

7)  C'est  l'équation  générale  de  la  longueur  du  pendule  isochrone  (voir,  à  la  p.  471 ,  le  premier 

alinéa  de  la  note  6  de  la  p.  470)  x  =  s^tj-s  .  où  («)  =  -  «*  et  (£)  =  -p,  tandis  que  zra  = 


^+ïf=±r2nb  +  lf-nb. 


486      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  1666.  1664. 


-rrsab  I — rrsab 
4  'ia 


[Fij 

[•  53-] 

h 

■  rr^l 
V 

vj4j 

2  rr 

c     5T 
I 
-rr 

4 

*<z 

1 

-  rrsa 
4 

5^3  /  -sab* 

I    A 


sabb  I  -sabb 
'3 


-  sab3  H sabrr 

4 .  12 

x 


30  -Jtf£& 

3 


-  #M rr  zo  -bx 

4  12  3 

3^+  iqisotfi) 
4         4  ^ 


')  Même  calcul  qu'à  la  p.  484,  où  le  nombre  de  particules  /;  est  remplacé  par  l'élément  de 
volume  sa  renfermant  ce  nombre  de  particules.  Voir  sur  s  le  texte  de  la  p.  483 ,  et  sur  a  la 
note  1  qui  commence  à  la  p.  484. 


XII  0. 


[F'g-  54-] 


[1664]. 

[Première  Partie]1). 
1 664.  oft. 


icaque 


KCzaa        Super  feftore  DBAO  [Fig. 

CB  00  £     54]  parallelepipedum  erectum 

AB  30  p    intelligatur,  idque  fecari  piano 

DB  00  r    tranfeunte  per  NDN  quae  pa- 

DMxx    rallela  est  BO;  quaeritur  MD 

brachium  fuper  ND,  folidi  abfciffi,  bafin 

habentis  fectorem  DBAO  3). 

Sic  C3  CGFO  00  portioni  CAO.  erit  G 
punttum  fub  centro  gravitatis  fuperficiei 
curvae  propofiti  folidi.  quia  enim  ductis  YZ 
aequaliter  inter  fe  diftantibus  et  normali- 
bus  ad  CO,  partes  diélae  fuperficiei  curvae 
aequales  inter  binas  quafque  YZ,  YZinter- 
cipiuntur;  ut  facile  oftenditur  ex  eo  quod 
fphaerae  fuperficies  planis  aequalker  diftan- 
tibus in  partes  aequales  dividitur  4)  ;  idem 
eft  ac  fi  in  punétis  Z  aequales  gravitâtes  fufpenfae  eiïent  quae  fingulae  fi  defig- 
lineis  YY,  erit  jam  momentum  omnium  (imul  iftarum  gravitatum  fuper  CO 


nentur 

aequale  omnibus  YZ  in  Y  Y.  cui  aequatur  quod  fit  ex  GC  in  omnes  Y  Y,  quia  I     I 


')  La  Pièce  est  empruntée  aux  p.  169,  171  et  172  du  Manuscrit  B. 
a)  Manuscrit  B,  p.  171  et  172. 

3)  En  d'autres  termes  (voir  le  théorème  de  la  p.  458)  on  cherche  la  longueur  DM  ou  x  du  pen- 
dule isochrone  avec  le  secteur  de  cercle  DBAO,  lorsque  D  est  le  point  de  suspension ,  et  que 
le  mouvement  est  solide  (voir  la  p.  499). 

4)  Il  paraît  plus  facile  de  démontrer  directement  l'égalité  des  éléments  de  la  surface  cylindrique 
considérée. 


488      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   l666.  1664. 


GO  œquale  ponitur  ponioni  ACO.  Itaque  omnes  gravitâtes  Y  Y  fufpenfae  ex  pun&o 

G  aequaliter  gravitant  fuper  CO ,  atque 
cum  fingulae  ex  punctis  Z  fufpenduntur. 
Quare  G  erit  fub  centro  gravitatis  om- 
nium ex  punftis  Z  furpenfarum.  quod  erat 
demonftrandum. 

Quod  fi  jam  fumatur  GM  do  -  GD. 

dico  M  efTe  fub  centro  gravitatis  folidi 
propofiti. 

Si  enim  folidum  dividi  intelligatur  fuper- 
ficiebus  infinitis  cylindricis  quarum  tamen 
minima  et  ubique  aequalis  craffitudo  conci- 
pitur,  aequaliter  inter  fe  diirantibus  ac 
parallelis  fuperficiei  cylindricae  quae  fuper 
BAO,  harum  fingularum  centra  gravi- 
tatis fimiliter  divident  fuas  diametros,  hoc 
eft  partes  lineae  AD,  aequaliter  fei'e  exce- 
dentes,  ficut  AD  divifa  efl:  in  G.  Unde 
et  diftantiae  iftorum  centrorum  gravitatis 
aequaliter  divident  lineam  GD.  Sunt  autem  fuperficies  iltae  inter  fe  ficut  quadrata 
fuarum  diametrorum;  Itaque  ad  lineam  GD  appendi  gravitares  intelligendum 
aequalibus  intervallis  diluantes  quaeque  crefcunt  ut  quadrata  numerorum  ab  unitate, 
ac  proinde  centra  gravitatis  ipfarum  omnium  ita  dividere  rectam  GD,  uti  axis  coni 

GDdivideretur,  a  centro  gravitatis  coni  cujus  vertex  D.  hoc  efl:  ut  G  M  fit-  GD  '). 

Hinc  porro  et  brachium  ungulae  fuper  portione  BAO  piano  inclinato  per  BO 
tranfeunte  abfciflae  inveniri  poteft,  quia  folidum  illud  prius 2)  confiât  ex  pyra- 
mide, et  parallelepipedo  fuper  portione  ABO,  et  ungula  hac;  dantur  autem 
centra  gravitatis  priorum  partium  duarum  et  proportio  ad  ungulam  pofitanempe 
dimenfione  arcuum  circuli  quoties  opus. 

Sequitur  calculus  ad  inveniendum  DM  '). 


')  L'exécution  de  ce  calcul  donne  donc  la  longueur  DM  du  pendule  isochrone  avec  le  secteur 
de  cercle  BAOD,  lorsque  ce  secteur  est  suspendu  au  point  D  et  que  le  mouvement  est  solide 
(voir  la  p.  499). 

Connaissant  DM,  on  peut  ensuite  trouver  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  le 

secteur  suspendu  en  D  et  oscillant  dans  son  plan.  Huygens  trouve  cette  longueur  à  la  p.  173 

du  Manuscrit  B.  Nous  supprimons  ce  calcul,  identique  au  fond  avec  celui  de  la  p.  527  qui  suit. 

À  la  p.  172  du  Manuscrit  Huygens  calcule  encore  le  bras  de  levier  de  l'onglet  construit 

sur  la  même  base  (le  secteur)  et  limité  par  un  plan  oblique  passant  par  XI  An. 

*)  II  s'agit  du  solide  décrit  dans  le  premier  alinéa  de  la  p.  487. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659X   l666.    1664.     489 


P 

I 


-pr  fecïor  DAO 


-a      DC 

-b      -CO 

2         2 


I^r  _  lha  A  DCO 

2  2 

ex  -/>r      fect.  DAO 
-pr  —  -br  +  -ba  z3CAO 

2^  2  2 


div.  per  b  CO 


;/»• 


i*r  +  -ba 

2  2 


r  —  a 


CG  }a3) 
CD 


-ôr £r-r--£tf+£r —  ba        -pr+-br- 

ir        22                               2r     '  o 
: five 


-** 


GD 


m  s) 


3pr 


bon.     jr  — grf+fY  DM»**) 

Hoc  eft  (i  fiât  ut  fubtenfa  BO  ad  arcum  BAO  ica  radius  AD  ad  DV.  Erunt  | 
cotius  CV  aequales  quaefitae  DM. 

[Deuxième  Partie]  5). 


[Fig-  55-] 


xx 


rr 


rr 

x  /  — 
/  x 

ip 

iprr 


x 

2  ji  dr 

3  '37 


/2  rfr      r«ri 


2</r 


3)  a  =  addendo,  m  =  multiplicando. 

4")  Voir  la  note  2  de  la  p.  526. 

5)  Manuscrit  B ,  p.  1 69.  Ce  calcul ,  beaucoup  plus  bref  que  celui  de  la  p.  1 73  (voir  la  note  1  ) , 

62 


490     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  l666.  1664. 

[Fig.  56.] 


1  l  L 

-ar  oo  -or 

3  4 

4^oo  3^ 


-A-  do  x     pendulum  ifochronon  fe&ori  '). 


semble  être  antérieur  à  celui-ci  à  cause  de  la  place  qu'il  occupe  dans  le  Manuscrit.  Nous  le 
plaçons  néanmoins  ici  parce  que  la  méthode  de  la  p.  173  est  la  même  que  celle  suivie  dans 
quelques  cas  précédents,  tandis  que  ce  calcul-ci  occupe  une  place  à  part. 
')  Comparez  sur  la  méthode  de  calcul  Pavant-dernier  alinéa  de  la  p.  505  qui  suit.  On  considère 
une  oscillation  de  1800.  Tandis  qu'en  général  la  figure  est  divisée  en  „quadratula  minima", 
dans  ce  cas-ci  le  secteur  est  divisé  en  anneaux  très  minces,  comme  la  Fig.  55  l'indique.  La 

longueur —  correspond  à  la  longueur  —  de  la  p.  505:  c'est  la  hauteur  à  laquelle  tous  les 
x  x 

points  d'un  anneau,  situé  à  la  distancer  du  centre  ou  point  de  suspension,  pourraient  s'élever 

librement  „si  peracta  semioscillatione  sursum  suum  motum  converterent".  La  surface  de  cet 

anneau  est  ip  si  l'on  appelle  ip  l'arc  correspondant  à  l'anneau  et  1  sa  dimension  infiniment 

petite  dans  le  sens  du  rayon.  L'expression   r      correspond  donc  au  produit  de  —  par/(sur- 

face  d'un  carré) ,  et  il  s'agit  de  trouver  la  somme  de  ces  expressions  pour  tous  les  anneaux  (l'ex- 

CC  T 

pression  —de  la  p.  507  ).  Huygens  effectue  cette  intégration  dans  la  Fig.  56.  Comme  l'arc  p 

est  proportionnel  à  r,  la  courbe  qui  correspond  ày  =  — — (où  les  variables  sont;y  et  r  tandis 

que  x  est  une  constante)  est  une  „paraboloïdes"  (voir  la  note  2  de  la  p.  475  )  du  troisième  degré. 

L'intégrale  cherchée,  exprimée  par  une  aire,  est  donc  —br  [Fig.  56] ,  où  b  =  — — .  Quant  à 

4  % 

l'expression ,  elle  représente  la  distance  du  centre  de  gravité  du  secteur  au  point  de 

suspension,  donc  aussi  la  hauteur  à  laquelle  ce  centre  s'élève.  Il  faut,  d'après  la  p.  507,  multi- 
plier  cette  expression  par  la  surface  du  secteur;  mais  on  peut  également  multiplier  — ,  hauteur 

a  laquelle  le  centre  de  gravité  d'un  anneau  s'élève,  par  l'élément  de  surface  (ici  2/>)  et  intégrer 
le  produit  (ici  idr)  sur  tous  les  anneaux.  Cette  intégration  est  effectuée  au  moyen  de  la  para- 
bole de  la  Fig.  56;  on  trouve  ainsi  l'intégrale  —  ar,  où  a  =  idr.  D'après  la  p.  507  les  deux 

3 

intégrales  —  ar  et  —  br  doivent  être  égales.  C'est  ce  qu'exprime  l'équation  — — :  2^  =  4:3, 

où  cette  fois/»,  r  et  d  sont  des  longueurs  constantes ,  savoir  celles  qui  correspondent  à  l'an- 
neau extérieur  ou,  si  l'on  veut,  au  secteur  de  cercle  donné.  La  valeur  trouvée  pour  x  s'ac- 
corde avec  celle  trouvée  par  Roberval  (voir  la  note  2  de  la  p.  352). 

Dans  le  cas  particulier  où  le  secteur  est  un  demi-cercle  on  trouve  x  =  —p,  conformément 

au  résultat  obtenu  plus  haut  (voir  la  Pièce  VI ,  à  la  p.  442 ,  Fig.  24). 


XIII  o 

[i664]:). 


BA  oo  a,  AC  oo  *,  CD  oo  c[Fig.  57]. 

BE  EA  FE      EO 


a+-b 
3 


a* 


EA 

2 
3 


h 


—  b\      \bb 
12  [8 

a  +  -b 
3 


|ad. 3) 


*+±£    BE 
3 


2 
3 


I 


-ce 


a+  -b 
3 


\bb 

_!?_  +  *+**  BO 

*+ *£  3 

3 

1 

— Ct* 
2 


3 


a.3) 


— 0^  H — ce 

l8  2  2, 

Y  a  A — b  00  ia 

2-  3 


3_ 


-ô-££  +  -ce  +  aa  +  ^#£  +  -&£  00  20*  +  i^ 
'8  a  3  9 3 

-ce  00  ## ££ 

2  2 


CC  00  2tftf &£  4) 


')  La  Pièce  est  empruntée  au  Manuscrit  B,  p.  213.  Comparez  le  calcul  de  la  p.  448  (Fig.  28), 
où  toutefois  les  deux  triangles  considérés  étaient  suspendus  au  point  A. 

2)  Comparez  la  note  2  de  la  p.  435. 

3)  ad.  ou  a.  =  addendo. 

4)  Huygens  calcule  le  pendule  isochrone  avec  deux  triangles  infiniment  minres.  suspendus  en 


492      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À  l666.   1664. 


.BDao/>0VO=oï+i^-4Ji,>  [Fig.  58] 


BGco/-     VGoo 


K; 


rr 


*  3  P 


VI 


2  rr 


ergo  VFoo^ool/     0rr+--^--  fubftitue  hune 
valorem  in  VO 


1 
-rr 


1  /" !  2  rr  .  2 


3  /» 


4-4 


Ki       ,   a  rr 
2  3  /> 


^  30 1/  2rr  00  a  1/     -rr1) 

Kl  2  ^2 


)rr 


2  rr 


rr 


-T-+  7= 


9 


3  P 


VI 


2  rr  I  /   i       ,2^ 

3T      ^^     2rf+3prr 


30 


Kl 


rr 


P 


-r* 


rr  1/     -rr         rr  \/    -rr  —r-  ,     ,- 

i       ,2^2       ,2^2       .   4  r4   ,    i  9  .  4  rr  1  /  i 

_rr  ^ — _   _  _j -  + h  -rr —  ^  oo  rr  +  -  —  1/    -rr 


/> 


9/>/>       2 


PP 


3  /> 


rr 1/       rr 


4  rr 
do  -*  — -  ■/     -rr 

3  P  3  />   '        2 


H 


B,  comme  la  figure  l'indique,  et  oscillant  dans  leur  plan.  Comparez  le  calcul  du  même  pendule 

isochrone  à  la  p.  535  qui  suit. 

D'après  la  méthode  dont  il  était  déjà  question  dans  les  deux  derniers  alinéas  de  la  note  qui 

occupe  la  p.  477 ,  et  qu'on  trouve  exposée  à  la  p.  5 1 5  qui  suit ,  on  a  : 

tz' 
(longueur  cherchée)  =  (longueur  du  pend,  isochr.  pour  le  mouv.  solide)  -f-  —p-, 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  l666.   1664.     493 


où  le  mouvement  solide  est  celui  de  la  même  surface  suspendue  de  la  même  manière,  tandis 
que  F  désigne  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  la  demi-figure  oscillant  autour  de  Taxe 
AC,z'  la  distance  du  centre  de  gravité  delà  demi-figure  à  l'axe  AC,  et  b'  la  distance  du  centre 
de  gravité  de  la  figure  entière  au  point  de  suspension  B. 

Dans  la  Fig.  57  E  est  le  centre  de  gravité  de  la  figure  entière.  La  longueur  (BE-|-  EO)  du 
pendule  isochrone  pour  le  mouvement  solide  se  détermine  à  l'aide  de  l'équation  BE  :  EA  = 
FE:EO,  où  les  trois  premiers  termes  sont  connus;  FE  représente  une  „l  cunei"  (voir  la 

p.  472);  l'équation  est  analogue  à  l'équation  b:a=—a: — j-  de  la  p.  472.  Il  s'agit  de  l'onglet 

obtenu  en  coupant  par  un  plan  oblique  passant  par  une  horizontale  en  Aie  „cylindre"  élevé 

au-dessus  de  la  figure  composée  des  deux  triangles. 

•j  2  2 

On  a  en  outre  /'  =  —  c,  z  =  —  c,  b'  =  a  -I b. 

4  3  ^3 

I  8  2  2 

La  longueur  du  pendule  isochrone  est  donc 1-  a  -\ — b.  En  égalant  cette  ex- 

r  3 
pression  à  la  constante  20,  Huygens  trouve  que  le  lieu  des  extrémités  inférieures  des  paires 
de  triangles  ayant  toutes  ce  même  pendule  isochrone,  est  une  circonférence  de  cercle  dont  le 
centre  se  trouve  en  A,  et  dont  le  rayon  est  égal  à  \/i  A  B2  ou  AB  1/2. 

On  peut  en  déduire  l'isochronisme  des  secteurs  de  cercle  suspendus  au  point  B  déterminé 
par  l'équation  AD  =  AB  y/i  [Fig.  57].  Comparez  la  p.  537  qui  suit. 
')  C.  à.  d.  le  quart  de  la  circonférence  =  p. 

;)  Huygens  vérifie  le  résultat  du  calcul  précédent  (voir  le  dernier  alinéa  de  la  note  qui  précède 
la  note  1  ),  pour  le  cas  où  le  secteur  de  cercle  est  un  demi-cercle.  Comme  on  a  BG  =  VG  \/~2 
[Fig.  58],  l'équation  dont  il  était  question  dans  ce  dernier  alinéa  est  satisfaite. 

La  longueur  du  pendule  isochrone  (avant-dernier  aliréa  de  la  même  note)  se  réduit 

ici,  puisque  b  =  o,  à 1-  a,  c.  à.  d.  à  2\/  — TT  ou  \Zirr. 

Or,  le  calcul  direct  de  cette  longueur  donne  VO  =  q  -| —  — .  Il  faut  que  les 

2    1         9PP1 
deux  expressions  soient  égales,  ce  qui  est  effectivement  le  cas. 

Dans  le  calcul  direct  de  VO  la  formule  générale  (voir  la  même  note)  est  de  nouveau 
employée.  La  longueur  du  pendule  isochrone  pour  le  mouvement  solide  est  VF  ou  q  (F 
étant  le  centre  de  gravité  du  demi-cercle)  -|-  „A  trunci"  (voir  la  p.  472);  il  s'agit  du  tronc 
ayant  le  demi-cercle  pour  base  et  limité  par  un  plan  parallèle  à  BG  passant  par  le  point  V. 

CF.,  ..        3    p    Cz  2  r2\        1    r1         4  r* 

On  a  :  l  trunci  =  ^=.(1  cunei)  =  -^^  [  ■%  P )  =  — —  -=-. 

VFV  J  q      \8^        3    p  J        4    q  9p2q 

3        2    r1 
i.  p , 

L'expression  —.,  de  la  formule  générale  devient  ici       — 3    "    = . 

b  q  4    q 

DoncVO=tf  +  -  -  — 4  r4. 
=    1        9P'1 


494     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1 659  X  I  666.  I  664. 

BA  oo  a,  AC  oo  b,  CDxc  [Fig.  59] 
BE  EC  FE      EO 


3 


a 


h 


—ôbb  +  -ce 

18  2  2, 

h  « b  zo  ia 


-rrbb  +  -ce tf  £  +  -bb  00  tftf 


18 


-ah 


-bb  +  -ce  00  tftf 

2  2      

ce  00  laa  —  bb  x) 


)  Comme  la  Fig.  59  l'indique,  la  figure  composée  des  deux  triangles  infiniment  aigus  à  sommets 
A  oscille  dans  son  plan  autour  du  point  B.  La  méthode  de  calcul  étant  absolument  la  même 
que  dans  le  cas  précédent,  nous  pouvons  nous  abstenir  de  toute  explication. 


XIV  ). 


[Fig.  60.] 


[1664]  '). 
q         Q         -3        6  c        6   c        L&       J 


3        3        3 
c  —  d  ce  b 


c d  00  a 

2 


ce  —  icd  -+-  ddzobb      ce  —  cd  -f  -*sW  cxd  aa 

4 

8  *  o   „   5.. 


■-  owu 

20 

7Ï» 

wv 

JJ—UU 

4 

20     3      60 
72  '  4      288 

10 

48 

24    c 

^ 

1     1    x  j 

3     6 

1         i.idd 
6        6         24   f 

1         ij.xdd 

+  6f-/+67 

c  + 


_5-^ 

24  c 


')  Manuscrit  B,  p.  103  recto. 
2)  Voir  la  note  2  de  la  p.  435. 

i)  Huygens  se  propose  de  calculer  la  longueur  x  du  pendule  isochrone  avec  la  surface  d'un 
hexagone  régulier  de  côté  d,  suspendu,  comme  la  Fig.  60  l'indique,  en  un  point  situé  à  la 


4<?6     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À  1666.  I  664. 


[« 

+ 

24  c  J 

5  ^ 

24  c 

c  + 

12 

dd 

-XX 

ficoo^fit-^^oox 

12 


distance  c  de  son  centre  et  oscillant  dans  son  plan.  Il  se  sert  à  cet  effet  du  Théorème  de  la  p. 
5 1 5  qui  suit  (comparez  aussi  les  deux  derniers  alinéas  de  la  note  qui  occupe  la  p.  477),  ainsi 
que  du  résultat  obtenu  le  13  oct.  1664  pour  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  la  figure 
F12C43F  oscillant  d'un  mouvement  solide  (voir  la  Fig.  43  de  la  p.  468),  figure  dont 
l'hexagone  régulier  est  un  cas  particulier.  Les  lettres  a,b,tt  c  dans  la  Fig.  59  ayant  la  môme 
signification  que  dans  la  Fig.  43,  il  en  résulte  que  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec 
l'hexagone,  oscillant  d'un  mouvement  solide,  est  donnée  par  la  formule  trouvée  à  la  p.  469 

(sixième  ligne).  Huygens  transforme  cette  expression  en  c  -| — . 

Pour  trouver  la  longueur  du  pendule  cherché ,  il  faut  ajouter  à  cette  expression  la  fraction 

l'z' 

— ,  où  /'  désigne  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  la  demi-figure  oscillant  d'un  mouve- 
c 

ment  solide  autour  de  l'axe  vertical  de  l'hexagone,  et  2'  la  distance  du  centre  de  gravité  de  la 
demi-figure  à  cet  axe.  On  a  /'  =  -|/>  et  2'  =  —  p,  où  p  désigne  la  moitié  de  la  diagonale  hori- 
zontale de  l'hexagone. 

Pour  trouver  x  il  faut  donc  ajouter  à  c  -f-  — l'expression  ^p  X     P  ou • 

Plus  tard  Huygens  a  trouvé  une  formule  générale  pour  la  longueur  du  pendule  isochrone 
avec  un  polygone  régulier  oscillant  dans  son  plan  (voir  le  i2ièmc  des  anagrammes  de  la  p.  489 
du  T.  VI,  envoyés  en  1669  a  la  „Royal  Society"). 


xv  ■>. 

[i664]!X 

Nous  appellerons  axe  d'ofcillation  une  droice  parallèle  à  l'horizon ,  paflant  par 
le  point  de  fuspenfion,  et  autour  duquel,  tandis  qu'il  refte  immobile  lui-même, 
l'ofcillation  du  pendule  idéal  confidéré  a  lieu. 

Nous  appellerons  folide  le  mouvement  ofcillatoire  d'une  furface  plane  lorfque 
l'axe  d'ofcillation  eft  dans  le  même  plan  que  la  furface.  Au  contraire  nous  nom- 
merons ce  mouvement  plan  lorsque  l'axe  d'ofcillation  eft  perpendiculaire  à  la 
furface ,  en  d'autres  termes  lorsque  la  furface  ofcille  dans  fon  propre  plan. 

Si  l'on  aftreint  une  droite,  perpendiculaire  à  une  figure  plane,  à  fe  mouvoir  de 
telle  manière  qu'elle  coupe  le  contour  de  cette  figure  fucceflivement  en  chacun  de 
fes  points,  la  furface  décrite  par  cette  génératrice  fera  appelée  fur face  prismatoïde. 
Nous  donnerons  au  contraire  le  nom  de  folide prismatoïde  au  folide  compris  entre 
deux  plans  parallèles,  coupant  la  dite  génératrice  à  angles  droits,  et  la  partie  de  la 
furface  prismatoide  qui  eft  fituée  entre  ces  deux  plans. 

Nous  appellerons  onglet  [Fig.  61]  un  corps  solide  conftruit  au-deflus  d'une 
figure  plane,  compris  entre  deux  plans  et  la  partie  interjacente  de  la  furface  pris- 
matoïde :  le  premier  de  ces  plans  coupe  la  génératrice  de  la  furface  à  angles  droits, 
l'autre  plan  eft  incliné  par  rapport  au  premier  et  pafîe  par  une  tangente  extérieure 
à  la  figure. 

Au  contraire  nous  parlerons  d'un  tronc  conftruit  au-deflus  d'une  figure  plane 
[Fig.  62]  ,  lorsque  le  dernier  des  plans  mentionnés  pafTe  par  une  droite  fituée  à 
une  certaine  diftance  de  la  figure  plane  3). 

Enfin  l'onglet  et  le  tronc  feront  dits  à  angle  demi-droit  lorsque  le  plan  con- 
fidéré a  par  rapport  à  la  figure  plane  une  inclinaifon  égale  à  la  moitié  d'un 
angle  droit. 

Un  onglet  ou  tronc  quelconque  conftruit  au-deflus  d'une  figure  plane  eft  égal 
au  prismatoïde  fur  la  même  base  dont  la  hauteur  eft  égale  à  la  perpendiculaire  a  la 
bafe  élevée  au  centre  de  gravité  de  la  figure  plane  et  terminée  par  le  point  où  elle 
rencontre  le  plan  oppofé  du  tronc. 


')  Manuscrit  B,  p.  192 — 199. 

2)  Comparez  la  note  2  de  la  p.  435. 


XV'). 


[  1 664]  '}- 

Axis  ofcillationis  dicacur  recla  horizonti  parallela,  quae  per  punétum  fufpen- 
iionis  ducitur,  ac  circa  quem  immotum  penduli  agitatio  fieri  concipitur. 

Superficiel  plana?  motus  ofcillatorius  folidus  dicacur,  cum  axis  ofcillationis  eft 
in  eodem  cum  fuperficie  piano.  Planus  vero  dicatur ,  cum  axis  ofcillationis  fuper- 
ficiei  eft  ad  angulos  reftos,  five  quando  fuperficies  ita  agitatur  ut  à  piano  in  quo 
eft  non  exeat. 

Si  per  ambitum  figurae  planae  linea  reéta  ipfi  perpendicularis  circumducitur, 
fuperficies  a  linea  circumdudla  defcripta  fuperficies  prismatoides  vocetur.  Solidum 
vero  prismatoides  quod  planis  duobus  parallelis,  di&am  lineam  ad  angulos  re<5k>s 
fecantibus,  et  fuperficie  prismatoide  inter  utrumque  planum  interjeta  continetur. 


[Fig.<5i.] 


[Fig.  62.] 


Cuneus  [Fig.  6 1  ]  fuper  figura  plana  vocetur,  folidum  duo- 
bus planis  et  portione  fuperficiei  prismatoidis  inter  ea  inter- 
jeétae  contentum ,  quorum  planorum  alterum  fecat  latus  fuper- 
ficiei ad  angulos  reélos,  alterum  ad  hoc  planum  inclinatum 
eft  duciturque  per  refrain  quae  figuram  exterius  contingit. 
Truncus  vero  [Fig.  62]  fuper  figura  plana,  cum  di&orum 
planorum  pofterius  per  reétam  à  figura  plana  diftan- 
tem  ducitur  3). 

Cuneus  denique  et  truncus  anguli  femiretti 
dicantur,  quando  idem  planum  angulo  femirefto 
ad  figuram  planam  inclinatur. 

Cuneus  vel  truncus  quilibet  fuper  figura  plana 
aequalis  eft  prismatoidi  fuper  eadem ,  cujus  altitudo 
aequalis  reétae  quae  a  centro  gravitatis  figurae  planae 
fuper  ipfam  perpendicularis  eduéta  pertingit  usque 
ad  planum  trunci  oppofitum. 


3)  Huygens  avait  déjà  considéré  en  1650  le  „cuneus  cylindricus"  dans  son  Traité  „De  iis  qua: 
liquido  supernatant";  voir  les  p.  159 — 160  et  204 — 210  du  T.  XI.  Le  „truncus"  correspon- 
dant y  porte  le  nom  de  „portio  cylindri"  (p.  i6o).En  165 1 ,  dans  son  ^E^èiaan  Cyclo- 
metria;  clarissimi  viri  Gregorii  à  S.  Vincentio  S.  J."  (voir  la  p.  329  du  T.  XI)  il  donne,  avec- 
ce  dernier  auteur,  au  „cuneus  parabolicus"  le  nom  de  „ungula  parabolica".  On  peut  donc 
traduire  „cuneus"  par  „onglet". 


500     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   l666.   1664. 


Confidérons  l'onglet  AFC  [Fig.  63]  ou  le  tronc  AEFC  [Fig.  64]  conftruit 
au-deflus  de  la  furface  plane  ABCD  [Fig.  63  et  64]  et  terminé  par  le  plan 
oblique  FE  paflant  par  la  droite  GH  fituée  dans  le  même  plan  que  la  figure 
ABCD.  Soit  K  le  centre  de  gravité  de  la  figure  ABCD  et  puifle  une  perpendicu- 
laire à  cette  figure  élevée  en  Ton  centre  de  gravité  rencontrer  le  plan  oblique  en 
L.  Soit  AMNC  le  prismatoïde  à  hauteur  KL  conftruit  au-deffus  de  la  même 
figure  ABCD.  Je  dis  que  ce  prismatoïde  eft  égal  au  tronc  ou  à  l'onglet  mentionné. 

En    effet,    fi    l'on    divife    le 
[Fig.  63.]  pjan  ABCD    en   de   très  petits 

rectangles  OOO  par  des  lignes 
parallèles  à  la  droite  GH  l) ,  il 
eft  établi  que  fi  l'on  multiplie 
chacun  de  ces  rectangles  par  la 
diftance  de  fon  centre  de  gravité 
à  la  droite  GH  (diftances  repré- 
fentées  par  les  droites  OG)  la 
fomme  des  produits  fera  égale 
à  celui  de  la  droite  GK  par  l'en- 
femble  des  dits  rectangles  O.  Or, 
fi  GK  =  KL,  il  apparaît  que 
chaque  diftance  OG  eft  égale  à 
la  parallèle  à  KL  partant  du  point 
O  correspondant  et  terminée  par 
le  plan  oblique  de  l'onglet  ou  du 
tronc.  Partant  la  fomme  des  pro- 
duits de  chacune  de  ces  hauteurs 
par  le  rectangle  O  correfpondant 
fera  égale  au  produit  de  KL  par  l'enfemble  des  rectangles  O.  Or,  ces  produits 
font  des  parallélépipèdes  à  bafes  rectangulaires  O,  tels  que  BDRQ,  produit  de  la 
hauteur  OP  par  le  rectangle  DB;  et  ces  parallélépipèdes  compofent  le  corps  entier 
de  l'onglet  AFC  ou  du  tronc  AEFC.  D'autre  part  il  eft  évident  que  le  produit 
de  KL  par  l'enfemble  des  rectangles  O  eft  égal  au  prismatoïde  AMNC;  celui-ci 
fera  donc  égal  à  l'onglet  AFC  ou  au  tronc  AEFC.  Mais  fi  KL  eft  plus  grande  ou 
plus  petite  que  KG,  la  hauteur  de  chacun  des  prismes  de  hauteur  inégale  confidé- 
rés  fera  augmentée  ou  diminuée  dans  le  rapport  GK  :  KL ,  et  la  hauteur  du  prisma- 
toïde pareillement.  Par  conféquent  la  fomme  de  tous  ces  prismes,  c.  à.  d.  l'onglet, 
ou  le  tronc,  AFC  fera  égale  au  prismatoïde  AMNC,  ce  qu'il  fallait  démontrer1). 


')  En  marge:  „melius  in  minima  quadratula  dividetur"  (il  vaudra  mieux  diviser  la  sur- 
face en  très  petits  carrés). 


TRAVAl'X  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  X   1666.   1664.      50  I 


[Fig.  64.] 


Sit  fuper  figura  plana  ABCD 
[Fig.  63  et  64]  cuneus  AFC 
[Fig.  63]  vel  truncus  AEFC 
[Fig.  64] ,  abfcifTus  piano  oblique 
FE  tranfeunte  per  rectam  G  H 
quae  in  eodem  piano  cum  figura 
ABCD  fita  fit.  Sitque  figura; 
ABCD  centrum  gravitatis  K, 
unde  fuper  ipfam  perpendicularis 
cducla  occurrat  piano  obliquo  in 
L.  et  intelligatur  prismatoides 
AMNC  fuper  eadem  figura 
ABCD  altitudinem  habens  KL. 
dico  hoc  trunco  vel  cuneo  prae- 
dicto  aequale  elfe. 

Divifo  enim  piano  ABCD  in 
minima  rectangula  OOO,  lineis 
reéte  GH  parallelis  '),  confiât 
fingula  horum  reclangulorum  ducla  in  dilhntias  centrorum  fuorum  gravitatis  à 
recta  GH,  (quae  diftantiae  denotentur  rectis  OG)  fummam  productorum  facere 
aequalem  ei  quod  fit  ex  recta  GK  in  omnia  dicta  rectangula  O.  Quod  fi  jam  GK 
aequalis  fit  KL,  apparet  etiam  fingulas  diilantias  OG  aequari  fingulis  reélis  ex 
punctis  ijsdem  O  parallelis  ipfi  KL  eductis  usque  ad  planum  cunei  vel  trunci 
obliquum.  Quare  et  fumma  productorum  ex  fingulis  his  altitudinibus  in  fua  rectan- 
gula  O  ductis  aequabitur  producto  ex  KL  in  omnia  rectangula  O.  Atqui  ifta  pro- 
duira funt  parallelepipeda  fuper  bafibus  rectangulis  O,  quale  unum  eft  BDRQ 
productum  ex  altitudine  OP  in  rectangulum  DB:quae  parallelepipeda  componunt 
cuneum  totum  AFC  vel  truncum  AEFC;  productum  vero  ex  KL  in  omnia 
rectangula  O,  aequari  manifeftum  efl.  prismatoidi  AMNC;  ergo  hoc  cuneo  AFC 
vel  trunco  AEFC  aequale  erit.  Quod  fi  vero  KL  major  vel  minor  fuerit  quam  KG, 
priorum  prismatum  inaequalis  altitudinis  fingulorum  altitudo  aucta  erit  vel  dimi- 
nuta  fecundum  rationem  GK  ad  KL,  quemadmodum  et  prismatoidis  altitudo. 
Ideoque  rurfus  fumma  illorum  omnium,  hoc  ell,  cuneus  vel  truncus  AFC  pris- 
matoidi AMNC  aequalis  erit,  quod  erat  demonllrandum  :). 


')  Comparez,  à  la  p.  459,  le  sixième  alinéa  de  la  note  2  de  la  p.  458. 

On  lit  ici  (p.  194  du  Manuscrit):  hic  interponendum  lemma  quod  in  sequentibus 
notatur  signo  X.  Ce  signe  se  retrouve  à  la  p.  199  où  on  lit:  non  hic  sed  superiori  loco 
indicato  poni  débet.   Nous  faisons  donc  suivre  ici  le  lemme  en  question. 


502      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.    1664. 


Lemme. 

Confidérons  [Fig.  65]  une  figure  plane  quelconque  ABC  et  en  dehors  d'elle 
dans  le  même  plan  une  ligne  droite  ED,  et  divifons  cette  figure  en  de  très  petits 
carrés  égaux  par  des  lignes  droites  fe  coupant  à  angles  droits.  Suppofons  encore 
que  des  perpendiculaires  foient  abaiffées  fur  la  dite  ligne  en  dehors  de  la  figure  a 
partir  des  centres  de  gravité  des  différents  petits  carrés,  p.  e.  la  perpendiculaire  FK 
partant  du  petit  carré  F.  Elevons  enfuite  au-deffus  de  la  figure  ABC  le  tronc  à  angle 
demi-droit  ALMC ,  limité  par  un  plan  paffant  par  ED.  Et  foit  EH  la  diftance  entre 
cette  droite  ED  et  le  pied  de  la  perpendiculaire  abaiiïée  du  centre  de  gravité  du 
tronc  fur  le  plan  ABC;  EG  la  diftance  de  cette  même  droite  ED  au  centre  de 
gravité  de  la  figure  ABC.  Je  dis  que  la  fomme  des  produits  obtenus  en  multipliant 
chacun  des  carrés  par  le  carré  de  la  perpendiculaire  abaiffée  de  fon  centre  de 
gravité  fur  la  droite  ED  eft  égale  au  produit  de  la  figure  ABC  par  le  rectangle  des 
droites  HE  et  EG. 

En  effet,  fi  nous  confidérons  un  des  petits  carrés  enqueftion  tel  que  F,  au-deffus 
duquel  nous  fuppofons  conftruit  le  parallélépipède  FN  limité  par  le  même  plan 
que  le  tronc  ALNC,  il  appert  que  la  hauteur  de  ce  parallélépipède  eft  égale  à  la 
perpendiculaire  FK,  et  que  la  même  chofe  eft  vraie  pour  chacun  des  parallélépi- 
pèdes élevés  fur  les  autres  petits  carrés;  et  il  eft  évident  que  l'enfemble  de  ces 
parallélépipèdes  n'eft  autre  que  le  tronc  ALMC.  Or,  fi  nous  multiplions  le  paral- 
lélépipède NF  par  la  perpendiculaire  FK,  tirée  de  la  bafe  du  parallélépipède  à  la 
droite  ED,  c.  à.  d.  li  nous  formons  le  produit  du  petit  carré  F  par  le  carré  de  FK , 
et  que  nous  multiplions  de  même  chacun  des  parallélépipèdes  par  la  perpendicu- 
laire à  ED  correfpondante,  c.  à.  d.  fi  nous  formons  le  produit  de  chacun  des  petits 
carrés  par  le  carré  de  la  perpendiculaire  à  ED  partant  de  ce  petit  carré:  la  fomme 
des  produits  fera  égale  au  produit  de  l'enfemble  des  parallélépipèdes,  c.  à.  d.  du 
tronc  ALMC,  par  la  diftance  EH,  lorsque  le  tronc  a  fon  centre  de  gravité  au- 
deflus  du  point  H.  Or,  le  tronc  ALMC  eft  égal  au  produit  du  plan  ABC  par  la 
diftance  EG.  Il  apparaît  donc  que  la  fomme  des  produits  confidérés  des  différents 
petits  carrés  par  les  carrés  des  perpendiculaires  à  ED  correfpondantes  eft  égale 
au  produit  du  plan  ABC  par  le  rectangle  des  diftances  HE  et  EG.  Ce  qu'il  fallait 
démontrer. 

Le  pendule  fimple  ifochrone  avec  une  figure  plane  quelconque,  ofcillant 
d'un  mouvement  folide,  a  une  longueur  égale  à  la  diftance  entre  l'axe  d'ofcil- 
lation  et  la  perpendiculaire,  abaiffée  fur  la  figure,  du  centre  de  gravité  d'un 
onglet  ou  tronc  conftruit  fur  cette  figure  et  limité  par  un  plan  paffant  par  l'axe 
d'ofcillation  '). 

')  Comparez  la  p.  458. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   1664.      503 


Lemma. 


[Fig.65.] 


fAA  Sic  figura  quaevis  plana  ABC 
[Fig.  65] ,  et  extra  eam  in  eodem 
piano  linea  recta  ED,  feceturque 
figura  in  quadrata  minima  aequalia 
lineis  réélis  Cete  ad  rectos  angulos 
fecantibus.  Et  in  dictam  lineam 
extra  figuram  fitam  excentrisgra- 
vitatis  fingulorum  quadratulorum 
perpendiculares  ductae  intelligan- 
tur  ficut  ex  quadratulo  F  ducta  ert 
perpendicularis  FK.  Porro  fuper 
figura  ABC  ,  erigatur  truncus  an- 
guli  femirecti  ALMC ,  abfciflus 
piano  per  ED  tranfeunte.  Sitque 
EH  diftantia  inter  ipfam  ED  et 
terminum  perpendicularis  a  centro 
gravitatis  crunci  in  planum  ABC  dimiftae.  EG  vero  diftantia  ejusdem  ED  a  centro 
gravitatis  figura  ABC.  Dico  fummam  productorum  quae  fiuntductis  quadratulis 
fingulis  in  quadrata  perpendicularium  ex  fuis  centris  gravitatis  in  rectam  ED 
dimifTarum,  aequari  producto ex  figura  ABC  in  rectangulum  linearum  HE,EG. 

Confiderando  enim  unum  dictorum  quadratulorum  ut  F,  fuper  quod  intelliga- 
tur  parallelepipedum  erigi  FN,  eodem  piano  quo  truncus  ALNC  abfciflum, 
apparet  altitudinem  ejus  aequalem  efle  perpendiculari  FK.  idemque  accidere  fin- 
gulis parallelepipedis  fuper  reliquis  quadratulorum  erectis;  quae  etiam  fimul 
fumpta  aequalia  liquet  efle  trunco  ALMC.  Duélo  autem  parallelepipedo  NF  in 
perpendicularem  FK,  à  bafi  fua  ad  reftam  ED  duc5tam,  hoc  eft  dutto  quadratulo 
F  in  quadratum  ipfius  FK:  fimiliterque  ductis  parallelepipedis  fingulis  in  fuas  per- 
pendiculares fuper  ED,  hoc  eft,  quadratulis  fingulis  in  quadrata  fuarum  perpendi- 
cularium fuper  ED  :  fumma  productorum  aequalis  erit  producto  ex  parallelepi- 
pedis omnibus,  hoc  eft  ex  trunco  ALMC  in  diftantiam  EH,quum  truncus gravitet 
fuper  H.  Eft  autem  truncus  ALMC  aequalis  produfto  ex  piano  ABC  in  diftantiam 
EG.  Patet  igitur  fummam  dictorum  productorum  ex  quadratulis  fingulis  in 
quadrata  fuarum  perpendicularium  fuper  ED  aequari  producto  ex  piano  ABC  in 
rectangulum  diftantiarum  HE,  EG. quod  erat  deinonftrandum. 

Planae  cuivis  figurae,  motu  (blido  agitatae,  ifochronum  eft  pendulum  fimplex 
cujus  longitudo  aequalis  diftantiae  inter  axem  ofcillationis  et  perpendicularem  quae 
in  figuram  demittitur  ex  centro  gravitatis  cunei  vel  trunci  fuper  eadem  figura 
erecti  abfciffique  piano  per  axem  ofcillationis  ducto  '). 


504     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  1666.   1  664. 

Confidérons  une  figure  plane  quelconque  ABC  [Fig.  66],  mife  en  mouvement 
autour  de  Taxe  d'ofcillation  ED  fitué  dans  le  même  plan  qu'elle.  Et  foit  Q  le 
point  fous  le  centre  de  gravité  du  tronc  ou  de  l'onglet  conftruit  fur  la  figure  et 
limité  par  le  plan  pafTant  par  l'axe  ED;QE  étant  une  perpendiculaire  à  ce  dernier. 
Je  dis  que  cette  perpendiculaire  eft  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  figure 
ABC.  En  effet,  fi  GH  repréfente  le  pendule  ifochrone  avec  la  figure,  je  ferai  voir 
que  ce  pendule  eft  égal  à  EQ. 

Pour  démontrer  cette  propofition,  fuppofons  la  figure  ABC  divifée  en  de  très 
petits  carrés  égaux  entre  eux  ');  confidérons  un  de  ces  carrés,  p.  e.  celui  qui 
a  fon  centre  en  F,  et  abaifïbns  de  ce  point  une  perpendiculaire  fur  la  droite  ED. 
Or,  puifque  le  pendule  GH  eft  par  hypothèfe  ifochrone  avec  la  figure  ABC,  le 
poids  H  et  un  point  quelconque  de  la  figure  parcourront  dans  le  même  temps  des 
arcs  femblables,  s'ils  ont  été  écartés  l'un  et  l'autre  d'un  même  angle  de  la  pofi- 
tion  verticale;  et  après  une  demi-ofcillation  le  point  H  et  un  point  de  la  figure 
h  diftance  HG  de  l'axe  ED  auront  la  même  vitefTe.  Admettons  que  l'un  et  l'autre 
accompliflent  une  demi-ofcillation  aufïï  grande  que  poffible ,  nous  voulons  dire 
une  demi-ofcillation  d'un  quart  de  circonférence  de  cercle.  Au  bout  de  cette 
demi-ofcillation  la  vitefTe  du  poids  H  fera  donc  à  la  vitefTe  du  petit  carré  F  comme 
la  longueur  GH  eft  à  DF.  Appelons  GH ,  x;  et  DF,  b. 

Nous  favons  que  la  hauteur  à  laquelle  peut  monter  le  poids  H  après  avoir  ac- 
compli une  demi-ofcillation  eft  à  la  hauteur  à  laquelle  pourrait  s'élever  le  petit 
carré  F  fi,  après  avoir  accompli  avec  la  figure  une  demi-ofcillation,  il  était  libre 
de  monter  féparément  auffi  haut  que  poffible,  comme  le  carré  de  GH,  ou  jc1,  eft 
au  carré  de  DF,  ou  b2.  Mais  la  dite  hauteur  à  laquelle  peut  s'élever  le  poids  Hn'eft 
autre  que  GH  ou  jc,  puisqu'il  eft  évident  qu'il  montera  à  une  hauteur  égale  à  celle 

b2  b- 
dont  il  eft  defeendu.  Par  conféquent,  comme  on  a  x2  :  b2  =  x  :  — ,  —  fera  la 

xx 

hauteur  à  laquelle  pourrait  s'élever  le  petit  carré  F,  comme  nous  venons  de  le  dire. 
On  obtient  donc  cette  hauteur  en  divifant  le  carré  de  FD  par  la  longueur  GH.  Le 
même  raifonnement  fera  voir  que  la  hauteur  à  laquelle  pourrait  s'élever  l'un  quel- 
conque des  autres  petits  carrés  fi,  après  avoir  accompli  une  demi-ofcillation,  il 
pouvait  employer  fon  mouvement  à  monter  auffi  haut  que  poffible,  fe  calcule  en 
divifant  le  carré  de  la  diftance  du  petit  carré  a  la  droite  ED  par  la  longueur  GH 
ou  x.  Par  conféquent ,  li  l'on  appelle  c2  la  fomme  de  tous  les  carrés  des  diftances 

c2 
des  différents  petits  carrés  à  la  droite  ED,  la  fomme  de  toutes  ces  hauteurs  fera—. 

Or,  fi  l'on  multiplie  chacune  des  hauteurs  par  le  petit  carré  correfpondant  •>  la 

fomme  de  tous  les  produits  fera    J .  Et  cette  fomme  de  produits  doit  être  égale  au 

produit  de  l'enfemble  des  petits  carrés,  c.  à.  d.  de  la  figure  ABC,  par  la  hauteur 

')  La  somme  de  ces  carrés  est  donc  considérée  comme  la  surface  entière. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  A   I  666.   1664.      505 


Sit  plana  figura  quaevis  ABC  [Fig. 
66] ,  agitata  circa  axem  ofcillationis  ED 
in  eodem  cum  ipla  piano exiftentem.  Sic 
autem  punclum  Q  fub  centro  gravitatis 
trunci  vel  cunei  fuper  figura  erefti  ab- 
fcifiïque  piano  per  ED  ducto;  in  quam 
perpendicularis  fit  QE.  Dico  hanc  ipfani 
effe  longitudinem  penduli  ifochroni 
figurae  ABC.  Pofico  enim  pendulo  GH 
quod  fit  figurae  ifochronon  oftendam 
hoc  ipfi  EQ  aequale  efTe. 

Intelligatur  enim  figura  ABC  fefta  in 
quadrata  minima  aequalia  ')  quorum 
unum  confideretur  puta  cujus  cencrum 
F,  à  quo  in  reétam  ED  perpendicularis 
ducatur  FD.  Jam  quia  pendulum  GH 
ifochronon  ponitur  figura?  ABC,  fi 
aequalibus  angulis  a  fitu  perpendiculari 
extrahantur,  aequali  tempore  fimiles 
arcus  pondus  H  et  quodlibet  figurse 
pun&um  percurrent,  peraftaque  femiofcilîatione  eadcm  erit  celeritas  ponderis  H 
atque  punfli  figurae  quod  longitudine  HG  ab  axe  ED  diftabit.  Ponamus  autem 
utrumque  facere  femiofcillationem  maximam  five  quadrantulse.  Itaque  in  fine 
ejus  erit  celeritas  ponderis  H  ad  celeritatem  quadratuli  F  ficut  longitudo  GH  ad 
DF.  VoceturGH,x;DF,£. 

Eit  autem  ut  quadr.  GH,  hoc  eit,##,  ad  quadratum  DF,  hoc  eit  bb,  ita  alti- 
tudo  quo  afcenderet  perafta  femiofcilîatione  pondus  H,  ad  altitudinem  quoafcen- 
deret  quadratulum  F  fi  peraéta  cum  figura  femiofcilîatione,  feparatim  deinde 
motum  fuum  furfum  converteret.  Diéla  autem  altitudo  quo  afcenderet  pondus 
H  eft  ipfa  GH  five  x,  quum  conftet  ad  aequalem  ei  unde  defcendit  altitudinem 

alcenfurum.  Ergo  quia  xx  ad  bb  ut  x  ad  — ,erit  —  altitudo  ad  quam,  uti  didhim 

efi:,  afcenderet  quadratulum  F.  quam  altitudinem  itaque  haberi  confiât  appli- 

cando  quadratum  ex  FD  ad  longitudinem  GH.  Eodem  modo  autem  invenietur 

altitudo  ad  quam  afcenderet  unumquodque  quadratulorum  reliquorum  fi  peraftà 

femiofcilîatione  furfum  fuum  motum  converteret,  oriri  ex  applicationc  quadran 

diftantiae  fingulorum  ab  refta  ED  ad  longitudinem  G  H  five  x.  Quare  fi  fumma 

omnium  quadratorum,  quae  fiunt  à  dirtantijs  lingulorum  quadratulorum  ab  reéta 

ce 
ED,  dicatur  ce,  erit  fumma  omnium  altitudinum  illarum  — . 

'  '  x 

Si  verofingulsealtitudinesinquadratula  fuaducantur,  fumma  omnium  produfto- 

64 


506     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.   1664. 

dont  le  centre  de  gravité  de  cette  figure  eft  defcendu,  laquelle  hauteur  eft  EM  '_)  à 

caufe  de  l'amplitude  maximale  de  la  demi-ofcillation;  en  effet,  il  faut  admettre 

cette  égalité  qui  exprime  que  le  centre  de  gravité  de  tous  les  petits  carrés, 

après  que  chacun  d'eux  a  converti  en  afcenfion  la  vitefTe  acquife  par  la  demi- 

ofcillation,  ell  fitué  à  une  hauteur  égale  à  celle  dont  le  centre  de  gravité  eft 

defcendu  par  hypothèfe.  Par  conféquent ,  fi  nous  appelons/»  la  figure  ABC  et  g  la 

c-f 
diltance  ME,  la  fomme  en  quelfion  -•'-fera  égale  à/>g;  et  en  multipliant  les  deux 

membres  par  x,  on  obtiendra:  c2fz=pgx.  Nous  favons  en  outre  que  l'expreffion 
c2/-,  c.  à.  d.  la  fomme  des  produits  qu'on  obtient  en  multipliant  chacun  des  petits 
carrés  par  le  carré  de  fa  diltance  à  la  droite  ED,  eft  égale  au  produit  du  rectangle 
de  ME  et  de  QE  par  la  figure  ABC ,  bien  entendu  en  confidérant  un  tronc  à  angle 
demi-droit  fous  le  centre  de  gravité  duquel  fe  trouve  le  point  Q.  PofantQE  =  k, 
nous  aurons  donc  gkp  =  c2f.  Mais  nous  avons  démontré  que  c2f-=pgx.  Par  con- 
féquent on  a  auffi  gkp  =pgx.  Et,  en  divifant  de  part  et  d'autre  par  gp,  on  aura 
£  =  #,  c.  à.  d.  EQ  =  GH,  ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Il  importe  donc  de  connaître  le  centre  de  gravité  de  l'onglet  conftruit  fur  la 
figure  plane  ou  du  moins  la  diftance  entre  l'axe  d'ofcillation  et  le  plan  parallèle  à 
cet  axe  perpendiculaire  à  la  bafe  de  l'onglet  et  pafTant  par  le  centre  de  gravité  de  ce 
dernier,  pour  qu'on  puifie  trouver  le  pendule  ifochrone  avec  la  figure  ofcillant  d'un 
mouvement  folide  autour  d'un  axe  qui  la  touche.  Et  pour  trouver  le  pendule  ifo- 
chrone correfpondant  au  cas  où  l'ofcillation  a  lieu  autour  d'un  axe  extérieur  à  la 
figure  et  ne  la  touchant  pas,  il  faut  trouver  d'abord  le  centre  de  gravité  du 
tronc  ou  du  moins  la  dite  diftance  au  plan  pafTant  par  ce  centre.  Lorfque  cette 
dernière  diftance  eft  connue  pour  l'onglet,  et  qu'on  connaît  auffi  le  centre  de  gra- 
vité de  la  figure  donnée,  bafe  de  l'onglet,  la  diftance  correfpondante  pour  le 
tronc  fera  toujours,  elle  auffi,  connue:  on  la  déterminera  de  la  manière  fui  vante. 

Confidérons  le  tronc  AKLC  [Fig.  67]  conftruit  au-defïus  d'une  figure  plane 
quelconque,  repréfentée,  lorfqu'on  la  regarde  de  côté,  par  la  ligne  AC.  Le  tronc 
eft  limité  par  un  plan  pafTant  par  la  droite  EE  fituée  dans  le  même  plan  que  la 
figure;  la  droite  CAE  pafTant  par  M ,  centre  de  gravité  de  la  figure,  eft  par  hypo- 
thèfe perpendiculaire  à  EE.  Quant  à  la  longueur  AC  il  faut  favoir  qu'elle  eft 
égale  à  la  diftance  de  deux  droites  parallèles  à  EE  et  comprenant  entre  elles  la 
bafe  du  tronc  AKLC.  Or,  fi  nous  divifons  le  tronc  confidéré  par  un  plan  KT 
pafTant  par  K  et  parallèle  à  AC  en  un  onglet  KLT  et  un  prifmatoïde  AKTC,  et 
qu'un  plan  pafTant  par  le  centre  de  gravité  de  l'onglet  KLT  coupe  la  droite  AC 
en  S  perpendiculairement;  et  qu'on  conftruife  MQ  de  telle  manière  que  EM  : 
M  A  =  S  M  :  MQ  -);  je  dis  que  Q  fe  trouve  dans  un  plan  perpendiculaire  à  AC 
et  pafTant  par  le  centre  de  gravité  du  tronc  AKLC. 


')  M  [Fig.  66]  est  donc  le  centre  de  gravité  de  la  surface.       2)  Voir  la  note  1  de  la  p.  508. 


TRAVAUX  DIVERS  DR  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQrK  DE  1  659  À  \666.  1  664.     507 


CCI 

rum  erit    — .  Haec  vero  produftorum  (umnia  aequalis  efle  débet  produclo  ex  omni- 

X 

bus  quadratulis,  boc  eft,  ex  figura  ABC  in  altitudinem  unde  defcendit  ipfius  cen- 
trum gravitatis;quœ  eftEM  '),  propter  femiofcillationem  maximam;ita  enimfieri 
necefTe  eft,  quo  centrum  gravitatis  quadratulorum  omnium,  poftquam  fingulacele- 
ritatem  femiofcillatione  acquifuam  furfum  converterunt,aeque  akum  inveniacur 
ar.queundedefcendifTeponit.ur.  Ergo,ponendo/>pro  figura  ABC,etgpro  diftantia 

CCT 

ME, erit  fumma  praedicla  — *-  oo pg\  acducendo  utraquein  x,  fiet  ccfcopgx.  Jam 

X 

porro  ccf,  hoc  eft,  fummam  produftorum ,  quae  fiunt  ducendo  fingula  quadratula 
in  quadrata  fuarum  diftantiarum  ab  reftaED,  fcimusaequari  produ&o  ex  reftan- 
gulo  ME,  QE  in  figuram  ABC,  fi  nempe  truncum  anguli  femiredti  ponamus  fub 
cujus  centro  gravitatis  efl  punétum  Q;  ergo  ponendo  QE  oo  k,erhgkp  oo  ccf. 
Sed  «/oftendimus  3equari/>g.r.  Ergo  et  gkp  oo pgx.  Et,  dividendo  utrinque  per 
gp,  erit  k  00  x ,  hoc  efl  EQ  oo  GH,quod  erat  oftendendum. 

Oportet  igitur  novifîe  centrum  gravitatis  cunei  fuper  figura  plana  aut  faltem 
diftantiam  inter  axem  ofcillationis  et  planum  ipfi  parallelum  quod  per  centrum  gra- 
vitatis cunei  in  bafin  ejus  perpendiculare  eft  ut  figurae  agitatae  motu  folido  circa 
axem  qui  ipfam  contingat,pendulum  ifochronon  reperiri  poffit.  Ut  autem  habeatur 
agitatae  circa  axem  remotum ,  oportet  trunci  centrum  gravitatis  aut  diftam  diftan- 
tiam plani  per  ipfum  ducti  prius  invenire.  Semper  autem  data  illa  diftantia  in 
cuneo, itemque  centro  gravitatis  figura;  propofitae  quae  bafis  ejus  eft,  etiam  diftantia 
in  trunco  ea  dabitur,  reperieturque  hoc  modo. 


[Fig.  67.-] 


Sit  fuper  plana  figura 
qualibet,  quae  a  latere  in- 
i-  fpeéta  referatur  linea  AC 
[Fig.  6j~\ ,  ereftus  trun- 
ci  eus     AKLC,     abfcifTus 
piano   duclo   per  reftam 
EEineodem  figurae  piano 
1     jacente  et  ad  quam  reéta 
CAE,  per  figurae  centrum 
gravitatis    quod    fit   M, 
tranfiens ,   perpendicula- 
ris  intelligitur.  longitudo 
autem  AÇ  tanta  putanda 
eft    quanta    eft    diftantia 
duarum  reélae  EE  paralle- 
larum  quae  bafin  trunci  AKLC  comprehendunt.  Quod  fi  jam  ducto  per  K  piano 
KT  ipfi  AC  parallelo  dividatur  truncus  propofitus  in  cuneum  KLT  et  prismatoides 
AKTC  ;  perque  centrum  gravitatis  cunei  KLT  tranfiens  planum  fecet  reftam  AC 


508      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.  1664. 

En  effet,  prolongeons  le  prismatoïde  AKTC  [Flg.  67]  jufqu'en  PO  de  telle 
manière  que  le  corps  entier  APOC  foie  égal  au  tronc  AKLC,  favoir  en  faifant 
pafTer  un  plan  parallèle  à  AC  2)  par  le  point  N  où  la  perpendiculaire  élevée  au 
centre  de  gravité  M  rencontre  le  plan  KL.  Il  en  réfultera  auflî  que  le  prismatoïde 
KPOT  eft  égal  à  l'onglet  KLT  3).  Or,  le  prismatoïde  APOC  eft  à  KPOT  comme 
CO  eft  à  OT,  c.  à.  d.  comme  EN  eft  à  NK ,  c.  à.  d.  comme  EM  eft  à  MA ,  c.  à.  d. 
comme  SM  eft  à  MQ.  C'eft  pourquoi  le  même  prismatoïde  APOC  fera  auflï  à 
l'onglet  KLT  comme  SM  eft  à  MQ;  d'où  l'on  tire  par  partage  que  le  rapport  du 
prismatoïde  AKTC  à  l'onglet  KLT  eft  égal  à  SQ  :  QM.  Or,  l'onglet  KLT  a  fon 
centre  de  gravité  au-defïus  du  point  S  et  le  prismatoïde  AKTC  a  fon  centre  de 
gravité  au-deflus  du  point  M ,  puifque  M  eft  le  centre  de  gravité  de  fa  bafe.  Par 
conféquent  comme  SM  eft  divifée  de  telle  manière  en  Q  que  les  diftances  QS 
et  QM  font  inverfement  proportionnelles  aux  poids  qui  fe  trouvent  au-defllis  de 
S  et  de  M, Q  fera  le  point  d'équilibre  du  poids  compofé  de  ces  deux  poids,  l'équi- 
libre étant  confidéré  par  rapport  à  la  ligne  EE  4).  Par  conféquent  EQ  fera  la 
diftance  cherchée  et  en  même  temps  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la 
figure  AC  ofcillant  autour  de  l'axe  EE. 

Lorsqu'un  rectangle  tel  que  ABCD  [Fig.  68]  ofcille  d'un  mouvement  folide 
autour  d'un  de  fes  côtés  AB,  la  longueur  du  pendule  ifochrone  EF  fera  donc  égale 
à  deux  tiers  du  côté  AD  perpendiculaire  à  l'axe;  en  effet,  un  onglet  étant  conftruit 
fur  le  reftangle  ABCD,  onglet  limité  par  un  plan  paffhnt  par  AB,  l'extrémité 
d'une  perpendiculaire  abaiflee  fur  le  plan  AC  et  paflant  par  le  centre  de  gravité  de 
l'onglet  eft  fituée  à  une  diftance  de  AB  égale  à  deux  tiers  du  côté  AD.  On  en  con- 
clut aifément  que  le  centre  d'ofcillation  d'une  barre  ou  ligne  pefante,  en  d'autres 
termes  l'extrémité  du  pendule  ifochrone  avec  elle  et  fufpendu  au  même  point, 

eft  éloigné  de  ce  point  à  une  diftance  de 
deux  tiers  de  la  longueur  de  la  barre. 

Mais  lorfqu'un  triangle  ifofcèle  BAC 
[Fig.  69]  fufpendu  à  fon  fommet  A  ofcille 
d'un  mouvement  folide,  fon  centre  d'ofcil- 
lation D  fe  trouvera  à  une  diftance  de  A 
égale  à  trois  quarts  du  diamètre  AE.  En 
effet,  l'onglet  conftruit  au-deflus  du  triangle 
ABC  et  limité  par  un  plan  paflant  par 
FAF  qui  eft  parallèle  à  la  bafe  BC,  n'eft 
autre  chofe  qu'une  pyramide  fealène  ayant 
fon  fommet  en  A  et  dont  la  perpendiculaire 
du  fommet  fur  la  bafe  eft  le  diamètre  AE 
du  triangle  donné.  Or,  le  plan  pafTant  par 


')  Puisque  M  est  le  centre  de  gravité  de  la  figure  plane,  S  son  centre  d'oscillation  par  rapport  à 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   1  666.  I  664.      509 


ad  angulos  reftos  in  S.  Et  fiât  ficut  EM  ad  MA  ,  ita  SM  ad  MQ  ').  Dico  Q  efle 
in  piano  per  cencrum  gravitatis  trunci  AKLC  tranfeunte  ad  AC  recto. 

Extendatur  enim  prismacoides  AKTC  (Fig.  67)  usque  in  PO,uttotum  APOC 
fit  trunco  AKLC  aequale,  duclo  nempe  piano  oppofito  OC  s)  per  N  punctum, 
nbi  perpendicularis  a  centro  gravitatis  M  occurrit  piano  KL.  Erit  igitur  et 
prismatoides  KPOT  jequale  cuneo  KLT  3).  Eft  autem  prismatoides  APOC  ad 
KPOTutCOadOT,  hoc  eft,  ut  EN  ad  NK,  hoc  eft  ut  EM  ad  MA,  hoc  eft, 
ut  SM  ad  MQ.  Quare  idem  prismatoides  APOC  erit  quoque  ad  cuncum  KLT  ut 
SM  ad  MQ,  et  dividendo  proinde,  fient  prismatoides  AKTC  ad  cuneum  KLT 
ita  SQ  ad  QM.  Incumbit  autem  gravitas  cunei  KLT  fuper  S,  et  gravitas  prisma- 
toidis  AKTC  fuper  M,  quia  M  eft  centrum  gravitatis  bafeos  ipfius.  Ergo  cum 
SM  ita  divifa  fit  in  Q  ut  diftantise  QS,  QM  gravitatibus  fuper  S  et  M  contraria 
ratione  refpondeant,  erit  Q  punctum  aequilibrij  gravitatis  ex  utrisque  compofitae, 
faltem  refpectu  lineae  EE  4).  ideoque  EQ  erit  quaefita  diftantia,  eademque 
longitudo  penduli  quod  figura?  AC  circa  axem  EE  agitatseifochronum  fit. 

Si  igitur  rectangulum  ut  ABCD  [Fig.  68] 
circa  un  uni  laterum  AB  agitetur  motu  folido, 
erit    longitudo    penduli  ifochroni  EF  aequalis 

lateris  pendentis  AD,  quia  nempe  cuneo 
3 
exiftente  fuper  rectangulum  ABCD,  abfciflb 

piano  ducto  per  AB,  terminus  perpendicularis 

per   centrum   gravitatis  cunei  in  planum  AC 

duftae  abeft  ab  AB  duabus  tertijs  lateris  AB  5). 

Unde  facile  intelligitur  etiam  virgae  feu  lineae 

ponderantis  centrum  ofcillationis  feu  terminum 

penduli    ifochroni  ab  eodem  punéto  fufpenfi, 

diftare  ab  hoc  punfto  duabus  tertijs  longitudinis 

virgae. 

Si  vero  triangulum  ifofceles  BAC  [Fig.  69]  ab  angulo  verticis  A  agitetur  motu 

folido ,  centrum  ofcillationis  ejus  D  diftabit  ab  A  tribus  quartis  diametri  AE.  quia 

nempe' cuneus  fuper  triangulo  ABC,  abfciiTus  piano  per  FAF  bafi  BC  paralle- 

lam  ,  nihil  aliud  eft  quam  pyramis  fcalena  verticem  habens  A ,  perpendicularem 


l'axe  passant  par  A  et  Q  celui  par  rapport  à  l'axe  passant  par  E,  cette  proportion  correspond 
pour  le  cas  spécial  d'une  figure  plane  en  mouvement  solide  au  Théorème  XIX  de  la  Pars 
Quarta  de  l'„Horologium  oscillatorium".  Comparez  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  373. 
*)  Les  mots:  „opposito  OC"  n'expriment  évidemment  pas  la  pensée  de  l'auteur.  Nous  tradui- 
sons «parallèle  à  AC".  3)  Comparez  le  premier  alinéa  de  la  p.  501.  4)  L'auteur  con- 
sidère les  moments  par  rapport  à  EE.         5)  Au  lieu  de  AB ,  il  faut  évidemment  lire  AD. 


5IO     TRAVAUX  DIVERS  DR  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   l666.  1664. 


le  centre  de  gravité  de  cette  pyramide  et  parallèle  à  fa  bafe,  perpendiculaire  par 
conféquent  au  plan  du  triangle  ABC,  coupera  la  droite  AE  en  D,  de  forte 
que  les  trois  quarts  de  AE  conftitueront  la  longueur  AD  ,  comme  on  fait. 

Lorfqu'au  contraire  le  triangle  ifofcèle  BAC  ofcille  autour  de  fa  bafe  CB 

[Fig.  70] ,  je  dis  que  fon  centre  d'ofcil- 
lation  divife  le  diamètre  EA  en  deux  parties 
égales.  En  effet,  l'onglet  conftruit  au- 
defTus  du  triangle  A  BC  et  limité  par  un  plan 
paflant  par  CB  eft  alors  une  pyramide 
ayant  le  triangle  donné  ABC  pour  bafe  et 
un  côté  AH  perpendiculaire  à  ce  triangle, 
et  fi  du  fommet  H  de  cette  pyramide  on 
tire  une  droite  jufqu'au  point  G,  centre 
de   gravité   du   triangle    ABC,   et  qu'on 

prend  fur  cette  droite    GK  =  —  GH ,  K 

fera  le  centre  de  gravité  de  la  pyramide. 
Abaifïbns  de  ce  point  une  perpendiculaire 
KD  fur  le  plan  du  triangle ,  laquelle  aura 
fon  pied  fur  le  diamètre  du  triangle  attendu  que  le  fommet  H  eftau-deflusdu 

point  A ,  alors  on  aura  GD  =  —  GA ,  vu  que  KD  eft  parallèle  à  HA.  Puifque  EG 

ert  égale  à  —  EA  et  GD  à  —  GA  ou  — EG,  ou  -=■  EA,  il  eft  manifefte  que  la 

fomme  de  EG  et  de  GD  eft  égale  à  la  moitié  de  la  longueur  totale  EA.  Or,  ED 
eft  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  le  triangle  ABC,  attendu  que  D  eft  le 
pied  de  la  perpendiculaire  partant  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  conftruit  fur  le 
triangle  et  limité  par  un  plan  paftant  par  CB. 

Quant  à  un  cercle  AB  [Fig.  71]  ofcillant  autour  d'une  tangente  DA ,  il  fera 

ifochrone  avec  un  pendule  AE  égal  à  £-  du  diamètre  AB.  En  effet,  confidérons 

l'onglet  AFB  conftruit  fur  ce  cercle  et  limité  par  un  plan  paftant  par  AD,  et  en 
même  temps  le  cône  fcalène  AFB  conftruit  fur  la  même  bafe  et  ayant  fon  fommet 
en  F.  Puifqu'alors,  fi  l'on  découpe  ce  cône  et  en  même  temps  l'onglet  en  des 
tranches  très  minces  par  des  plans  perpendiculaires  à  la  bafe  AB  et  parallèles  à  la 
droite  AD ,  les  fections  font  des  rectangles  dans  l'onglet ,  mais  dans  le  cône  des 
paraboles  infcrites  à  ces  rectangles  dont  la  furface  eft  égale  aux  deux  tiers  de  celle 
du  rectangle  correfpondant,  il  eft  évident  que  le  cône  et  l'onglet  ont  leurs 


1  )  Lisez  D ,  au  lieu  de  E. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   I  659  À   I  666.  I  664.      5  I  I 

vero  a  vertice  in  bafin,  ipfam  AE  trianguli  diametrum.  planum  autem  per  centrum 
gravitatis  pyramidis  aftum  bafi  fuse  parallelum  hoc  eft  erectum  ad  planum  trianguli 

ABC,  fecabit  reftam  AE  in  E  ')  ut  AE  fine  3-  AE  a)  ut  facis  notum  eft. 

Rurfus  fi  circa  bafin  CB  [Fig.  70]  agitetur  triangulum  ifofceles  BAC,  cen- 
trum ofcillationis  ejus  bifariam  fecare  aio  diametrum  EA.  Eft  enim  cuneus, 
fuper  triangulo  ABC,  piano  per  CB  ablcifius,  pyramis  bafin  habens  ipfum 
triangulum  ABC,  latus  vero  AH  triangulo  ad  angulos  redos  à  cujus  pyrami- 
dis vertice  H,  fi  ducatur  re<5ta  ad  pun&um  G  quod  pono  efie  centrum  gravitatis 

trianguli  ABC,  fumaturque  in  ea  GK  aequalis  -  GH,  erit  K    centrum    gravi- 

4 
tatis  pyramidis;  cadat  autem  ab  ipfo  K.D  perpendicularis  in  planum  trianguli, 
quae   quidem  incidet   in  diametrum  ejus  cum  vertex  H  fit  fupra  A,  eritque 

GD  oo  -GA,  cum  KD  ipfi  HA  fit  parallela.  Quia  igitur  EGeft-EA,  et  GD 

4  3 

-  GA  five  -  EG,  five  7  EA ,  manifeftum  eft  EG  una  cum  GD  eflkere  dimidium 
426 

totius  EA.  Eft  autem  ED  longitudo  penduli  triangulo  ABC  ifochroni,  cum 

in  D  cadat  perpendicularis  a  centro  gravitatis  cunei  fuper  triangulo  abfcifll  piano 

per  CB. 

Circulus  autem  AB 

[Fig.  71.]  [Fig.    71]      agitatus 

circa   tangentem   DA 

i  fochronus  er  i  t  pendulo 

AEaequali^diam.  AB. 

o 

Sit  enim  fuper  ipfum 
cuneus  AFB  abfciflus 
piano  per  AD.  fimul 
autem  et  conus  fcale- 
nus  AFB  fuper  eadem 
bafi  intelligatur  confti- 
tutus  verticem  habens 
F.  Quia  igitur  fecando 
conum  hune  fimulque 
cuneum  in  folida  mi- 
nima  planis  fuper  AB  bafi  ere&is  parallelifque  reftae  AD,  incuneoquidem  feclio- 
nes  funt  reftangula  in  cono  vero  parabolae  fingulis  redlangulis  iftis  inferiptae, 


2)  Au  lieu  de  AE ,  il  faut  lire  AI). 


512     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659X  1666.  1664. 

centres  de  gravité  au-deiïus  d'un  même  point  de  la  droite  AB.  Mais  fi  l'on  réunit 
F,  fommet  du  cône ,  par  une  droite  FC  au  centre  de  la  bafe ,  et  qu'on  prend 

CG  =      CF ,  G  fera  le  centre  de  gravité  du  cône;  et  fi  de  là  on  abaifle  une  per- 

4 
pendiculaire  GE  fur  AB,  E  fera  le  point' au-defïus  duquel  fe  trouve  le  centre 

de  gravité  du  cône,  partant  aufli  celui  de  l'onglet  AFB.  Et  comme  GE  ett 
parallèle  à  FB,  on  aura  CE=— CB,  et  par  conféquent  AE=  -|-  AB.  Telle  fera 
donc  auflî  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  le  cercle  '). 


')  Le  texte  qui  suit  cette  Pièce  a  été  biffé  par  Huygens  (p.  198 — 199  du  Manuscrit  B).  En 
marge  du  texte  biffé  on  lit:  hic  sequi  debent  quae  scripta  folio  quod  incipit,  Porro 
ex  inventa  &C  Nous  ne  trouvons  aucun  feuillet  ou  feuille  séparée  qui  contienne  un  passage 
commençant  par  les  mots  cités. 

Le  texte  biffé  est  le  suivant:  Quod  fi  circulus  aut  triangulum  isoscelesautrectan- 
gulum  agitetur  circa  axem  qui  non  tangat  figuram  sed  ab  illa  distet  ut  in  lig. 
sequenti  [nous  supprimons  cette  figure]  facile  quoque  et  his  casibus  pendula  ifo- 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   I  666.   1664.      5  I  3 

qua?  ubique  eorum  funt  fubfefquialtera;,manifeltum  ert  conumcuneumqueccntro 
gravitatis  (use  incumbere  eodem  punéto  reétoe  AB.  Duéta  autem  FC  a  vcrtice  coni 

F  ad  centrum  bafeos,  fumtaque  CG  do  —  CF,erit  G  cencrum  gravitatis  coni;  undc 

4 
li  cadat  in  AB  perpendiculum  GE,  erit  punéhim  E  fuper  quo  incumbit  centrum  gra- 
vitatis coni  ac  proinde  et  cunei  A  FB.  Et  quia  GE  e(l  parallela  FB  erit  CE  do    CB. 

ideoque  AE  do  ~  AB.  Ergo  tanta  quoque  erit  longitudo  penduli  circulo  ifo- 
chroni  I). 


chrona  reperientur  reperto  trunci  super  figura  qualibet,  piano  per  axem  oscil- 
lationis  transeunte  abscissi,  centro  gravitatis.  Quoniam  distantia  hujus  a  piano 
per  axem  oscillationis  ducto  quod  sit  piano  figura?  ad  angulos  rectos,  est  longi- 
tudo quaesita  ex  prop.  . . .  (Comparez  la  p.  458  et  les  deux  derniers  alinéas  de  la  p.  507). 

Nunc  alium  oscillationis  motum  figurarum  planarum  consideremus  quem 
planum  vocavimus  nempe  super  axem  qui  sit  piano  figura;  ad  angulos  rectos. 

Le  texte  biffé  est  suivi  par  un  leinme  (voir  la  p.  507,  qui  précède  et  la  note  2  de  la  p.  501). 

65 


XVI  ■). 

[1664]"). 

On  connaîtra  le  pendule  ifochrone  avec  une  figure  plane  quelconque  fymé- 
trique par  rapport  à  un  axe,  fufpendue  en  un  point  fitué  fur  le  prolongement  de 
cet  axe  et  ofcillant  d'un  mouvement  plan  3),  lorfque  le  pendule  ifochrone  avec  la 
même  figure  fufpendue  au  même  point  et  ofcillant  d'un  mouvement  folide  3)  eft 
donne,  ainfi  que  le  pendule  ifochrone  avec  la  demi-figure  ofcillant  d'un  mouve- 
ment folide  autour  de  l'axe  de  la  figure ,  et  encore  le  centre  de  gravité  de  la 
demi-figure.  En  effet,  la  longueur  du  pendule  cherché  eft  égale  à  celle  du 
premier  des  pendules  donnés  augmentée  d'une  droite,  dont  le  rapport  à  la 
longueur  du  fécond  pendule  donné  eft  égal  au  rapport  de  la  diftance  du  centre 
de  gravité  de  la  demi-figure  jufqu'à  l'axe  de  la  figure  à  la  diftance  du  centre 
de  gravité  de  la  figure  jufqu'au  point  de  fufpenfion. 

Soit  BAC  [Fig.  72]  la  figure  plane  fymétrique  par  rapport  à  l'axe  AD.  J'appelle 
fymétrique  par  rapport  à  un  axe  toute  figure  dont  les  deux  moitiés,  ayant  tourné 
autour  de  cet  axe  jufqu'à  ce  qu'elles  fe  rencontrent,  s'appliquent  parfaitement 
l'une  fur  l'autre.  Et  foit  E  le  point  fur  le  prolongement  de  l'axe  auquel  la  figure 
qui  ofcille  dans  fon  plan  eft  fufpendue.  EH  eft  la  longueur  donnée  du  pendule  ifo- 
chrone avec  la  figure  lorfqu'elle  fe  meut  d'un  mouvement  folide,  étant  fufpendue 
au  même  point;  et  HK  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  demi-figure  ADC 
lorfque  cette  dernière  ofcille  d'un  mouvement  folide  autour  de  l'axe  AD.  Soit  de 
plus  L  le  centre  de  gravité  de  la  figure  ABC  et  M  celui  de  la  demi-figure  DAC. 
Prenons  HN  de  telle  manière  que  EL  :  LM  =  KH  :  HN.  Je  dis  que  EN  eft  la 
longueur  du  pendule  ifochrone  avec  le  mouvement  plan  de  la  figure  ABC  fus- 
pendue  en  E.  Appelant  QP  ou  x  le  pendule  ifochrone  avec  la  figure ,  je  montrerai 
donc  que  ce  pendule  a  une  longueur  égale  à  EN. 

En  effet,  fuppofons  la  demi-figure  ABD  divifée  en  de  très  petits  carrés  égaux 


1  )  Manuscrit  B  p.  200  —  2 1 1. 

2)  Comparez  la  note  2  de  la  p.  435. 

3)  Comparez  sur  le  „motus  planus"  (mouvement  plan)  et  le  „motus  solidus"  (mouvement 
solide)  les  définitions  données  à  la  p.  499. 


xvr>. 

[1664p. 


I 


Figura;  cuivis  plana;  circa  axem  ordinatae  et  a  punfto  in  axe  produtto  fufpenfae 
motuque  piano 3)  agitata;  pendulum  ifochronon  habebitur,  fi  detur  pendulum  ifo- 
chronon  figura?  eidem  ab  eadem  fufpenfione  motu  folido  3)  agitatum;  alterumque 
item  ifochronon  dimidiae  figura;  motu  folido  agitatae  circa  figurse  axemacpraeterea 
centrum  gravitatis  figura;  dimidiae.  Componitur  enim  quaefiti  penduli  longitudo, 
ex  priore  datorum  pendulorum  et  ex  ea  linea  quae  fit  ad  pofterius  pendulum  datum 
ficut  diitantia  centri  gravitatis  figura;  dimidiae  ab  axe  figura;,  ad  dillantiam  centri 
gravitatis  figura;  a  punéto  fufpenfionis. 

Sit  figura  plana  BAC 
[Fig.  72]  circa  axem  or- 
dinata  qui  fit  AD.  Intel- 
ligo  autem  circa  axem 
ordinatam  figuram  om- 
nem,  cujus  medietates 
dua;  circa  axem  rotata; 
donec  fibi  mutuo  occur- 
rant,  altéra  alteri  con- 
gruant.  Et  fit  in  produclo 
axe  punclum  E,  unde 
fufpenfa  figura  agitetur 
motu  piano.  Ponatur 
autem  EH  effe  longitudo 
penduli  ipfi  ifochroni 
cum  motu  folido  ex 
eadem  fufpenfione  agita- 
tur.  HK  vero  longitudo 
penduli  ifochroni  dimi- 
diatse  figura;  ADC,  fi  circa  axem  AD  agitetur  motu  folido.  Sit  aurem  L  centrum 
gravitatis  figura;  ABC,  et  M  dimidiatae  DAC.  Et  ut  EL  ad  LM  ita  fit  KH  ad 
HN.  Dico  EN  eiïe  longitudinem  penduli  ifochroni  motui  piano  figura;  ABC  ex  E 
fufpenfae.  Poiito  enim  pendulo  QP  five  x,  quod  fit  figura;  ifochronon,  oftendam 
hoc  longitudinem  habere  ipiius  EN. 

Intelligatur  enim  dimidia  figura  ABD  fefta  in  quadratulaminimaaequalia,  duc- 


?. 


516     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  1666.  1664. 

entre  eux,  et  confidérons,  après  avoir  mené  la  droite  EG  perpendiculairement  à 
ED,  l'un  quelconque  de  ces  très  petits  carrés,  p.  e.  celui  dont  F  eft  le  centre, 
duquel  nous  pouvons  abaifler  fur  les  droites  ED  et  EG  les  perpendiculaires  FO 
et  FG.  Tirons  de  plus  la  droite  FE. 

Or,  le  pendule  x  étant  par  hypothèfe  ifochrone  avec  la  figure  ABC ,  fi  Ton  fup- 
pofe  que  1  un  et  l'autre  exécutent  une  demi-ofcillation  maximale ,  c.  à.  d.  d'un  quart 
de  cercle ,  après  cette  demi-ofcillation  la  vitefTe  du  poids  P  fera  à  celle  du  très  petit 
carré  F  comme  la  longueur  QP  ouvert  à  la  longueur  EF  que  nous  défignerons  par 
b.  En  effet,  il  elt  évident  que  la  vitefTe  du  point  F  dépend  de  fa  diftance  du  point 

E,  de  forte  que  d'autres  points  quelconques  du  plan  ABC  fitués  à  la  même  diftance 
du  point  E  acquièrent  la  même  vitefTe.  Mais  comme  QP2  ou  x2  eft  à  EF2  ou  b2, 
ainfi  efl:  la  hauteur  à  laquelle  s'élève  le  poids  P  après  avoir  exécuté  une  demi-ofcil- 
lation à  la  hauteur  à  laquelle  monterait  le  petit  carré  F,  fi  après  avoir  exécuté 
avec  le  plan  une  demi-ofcillation  il  pouvait  enfuite  convertir  feul  fon  mouve- 
ment en  afcenfion.  Mais  la  dite  hauteur  du  poids  P  efl:  égale  àQP  ou  x  même, 
puifqu'il  eft  certain  que  ce  poids  montera  à  une  hauteur  égale  à  celle  dont  il  efl: 

b2    b2 
defcendu.  Par  conféquent,  comme  x2:  b2  =  x  :  — ,  —  fera  la  hauteur  à  laquelle, 

X       X 

comme  nous  l'avons  dit,  pourrait  s'éleverle  petit  carré  F.  Multipliant  le  petit  carré 

b2f 
par  cette  hauteur,  on  trouve  donc  — L ,  c.  à.  d.  le  produit  de  EF2  par  le  petit  carré 

F,  divifé  par  x.  Or,  le  carré  de  EF  eft  égal  à  la  fomme  de  FG1  et  de  FO2.  Par  con- 
féquent le  produit  confidéré  du  carré  de  EF  par  le  petit  carré  F,  divifé  par  x,  fera 
égal  à  la  fomme  des  produits  de  FG2,  et  de  FO2,  multipliés  l'un  et  l'autre  par  le 
petit  carré  F  et  divifés  par  x. 

Pareillement  le  produit  de  chacun  des  autres  petits  carrés  par  la  hauteurà  la- 
quelle il  pourrait  s'élever  fi ,  après  avoir  exécuté  une  demi-ofcillation  ,  il  s'élevait 
enfuite  librement,  fera  trouvé  égal  à  la  fomme  de  deux  produits,  obtenus  en  mul- 
tipliant le  petit  carré  lui-même  par  les  carrés  des  perpendiculaires  abai fiées  de  fon 
centre  refpeclivement  fur  ED  et  fur  EG ,  et  divifés  l'un  et  l'autre  par  x.  Il  s'enfuit 
donc  que  la  fomme  de  tous  les  produits  des  petits  carrés  par  les  hauteurs  correfpon- 
dantes  auxquelles  ils  pourraient  s'élever,  eft  égale  à  la  fomme  de  tous  les  carrés 
des  perpendiculaires  abaifTées  des  centres  des  petits  carrés  fur  les  droites  ED  et 
EG ,  multipliée  par  un  petit  carré  tel  que  F  et  divifée  par  x.  Nous  pouvons  repré- 

c2f      d2f 
fenter  cette  fomme  par  l'expreffion  — *-  -\ — %  en  appelant  c2  la  fomme  des  carrés 

x  x 

de  toutes  les  perpendiculaires  nommées  fur  EG  et  d2  celle  des  carrés  de  toutes  les 
perpendiculaires  fur  ED.  Mais  la  fomme  mentionnée  des  produits  des  petits  carrés 
chacun  par  fa  hauteur  d'afcenfion  doit  être  égale  au  produit  de  l'enfemble  de  tous 
les  petits  carrés,  c.  à.  d.  de  la  demi-figure  ABC  ,par  la  hauteur  dont  fon  centre  de 
gravité  eft  defcendu,  c.  à.  d.  par  EL;  en  effet,  ceci  doit  nécefTairement  avoir  lieu 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  1666.   1  664.      5  17 


ie 


tàque  EG  perpendiculari  in  ED,  confideretur  unum  quoddam  diftorumquadratu- 
lorum,  puta  cujus  centrum  F,  a  quo  in  reclas  ED,  EG,  ducantur  perpendiculares 
FO ,  FG  et  jungatur  FE. 

Jam  quia  pendulumx  ifochronon  ponitur  figurse  ABC;  il  tum  illud  tum  haec 

maximam   femiofcillatio- 
Lr'g-  72']  nem  facere  concipiantur, 

hoc  eft,  quadrantalem, 
erit,  in  fine  ejus,veloci- 
tas  ponderis  P  ad  veloci- 
tatem  quadratuli  F,  ficut 
longitudo  QP  five  x  ad 
longitudinem  EF,  quîe 
dicatur  b.  Patet  enim  velo- 
citatem  pundti  F  pendere 
a  diftantia  cjus  à  punéto 
E,  adeo  ut  quselibet  alia 
punfta  plani  ABC  quœ 
tantundem  ab  E  diitant 
candem  quoque  acquirant 
velocitatem.  Sicut  vero 
quadr.  QP  five  xx  ad 
quadr.  EF  five  bb  ita  efi: 
altitudo  ad  quamalcendit 
peracta  femiofcillatione  pondus  P,ad  altitudinem  afcenfus  quadratuli  F,fiperadta 
cum  piano  femiofcillatione  feparatim  deinde  furfumconvertatmotum  fuum.  Dicla 
autem  altitudo  ponderis  P  ert  ipfa  QP  five  x;  quum  conftet  ad  sequalem  ei  unde 


?. 


bb 


bb 


defcendit  altitudinem  afcenfurum  ;  ergo  quia  xx  ad  bb  ut  x  ad  — ,  erit  —  altitudo 
ad  quam,  uti  diclum  eit,  afcenderet  quadratulum  F.  quo  itaque  du&o  in  altitudi- 
nem iftam ,  fit  — £,  hoc  elt ,  quadratum  EF  ductum  in  quadratulum  F  produfhim- 

que  divifum  per  x.  Eit  autem  quadr.  EF  sequale  quadratis  FG  et  FO.  Itaque  dic- 
tum  produétum  ex  quadrato  EF  in  quadratulum  F,  divifum  per  x ,  aequabitur  pro- 
duftis  duobus  ex  quadratis  FG  et  FO  fingulis  in  quadratulum  F,  divififque  per  x. 
Eadem  autem  ratione  produétum  ex  unoquoque  reliquorum  quadratulorum  in 
altitudinem  ad  quam  ipfum  afcenderet,  fi  faéta  femiofcillatione  libère  deinde  fur- 
fum  moveretur,  invenietursequaleproduétis  duobus  ex  quadratis  perpendicularhim 
a  centroejus  in  ED  et  EG  cadentibus,  duétis  in  ipfum  quadratulum,  (ingulifque 
divifis  per  x.  Unde  itaque  fequitur  fummam  omnium  produétorum  ex  quadratulis 
in  dictas  quo  afcenderent  alcitudines,  aequari  fummae  omnium  quadratorum  ')  quae 

*)  C.  à.  d.  quadratorum  perpendicularium. 


5  I  8      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  A   1666.   1664. 


afin  que  le  centre  de  gravité  de  tous  les  petits  carrés,  lorsqu'ils  fe  font  élevés  féparé- 
ment  et  librement  après  avoir  exécuté  une  demi-ofcillation ,  fe  trouve  à  la  même 
hauteur  qu'avant  le  commencement  de  la  demi-ofcillation.  Par  conféquent  la 

fomme  mentionnée  plus  haut  — * J-  fera  égale  au  produit  de  la  demi-figure  ABD 

par  la  droite  EL.  Appelons  ce  produit />g,  où  la  figure  plane  ABD  eft  défignée  par 

p  et  la  droite  EL  par  g.  Comme  on  a  donc  -* J-  =  pg,  on  trouvera,  en  multi- 


[Fig.72.] 


ie 


X 

pliant  tous  les  termes  par 
x,c2f+#f=pgx.  Or, 
l'expreflion  d*f,  c.  à.  d.  la 
fomme  des  carrés  des  per- 
pendiculaires à  AD a)  qui 
partent  des  centres  de 
tous  les  petits  carrés, 
multipliés  chacun  par  le 
carré  correfpondant,  eft 
égale  au  produit  de  la 
demi-figure  ABD  ou 
CAD  a)  par  le  rectangle 
des  deux  longueurs  KH, 
ML,  parce  que  ML  eft  la 
diftance  du  centre  de  gra- 
vité de  la  figure  DAC  a)  à 
l'axe  AD  »),  et  KH  le 
bras  de  levier  par  rapport 
à  AD  *)  correfpondant  au 
centre  de  gravité  du  tronc  érigé  fur  la  figure  CAD  *)  ou  ABD  et  limité  par  un 
plan  paflant  par  AD  2);  c'eft  ce  qui  ré  fuite  de  notre  fuppofition  que  HK  eft  la 
longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  demi-figure  confidérée  ofcillant  autour  de 
l'axe  AD  *).  Pour  une  raifon  femblable  c*/*,  c.  à  d.  la  fomme  des  carrés  des  per- 
pendiculaires fur  EG,  multipliés  chacun  par  un  F  correfpondant ,  eft  égale  au 
produit  de  la  demi-figure  ABD  par  le  rectangle  des  deux  longueurs  HE  et  EL.  En 
pofant  HE  =  k\  EL ,  comme  plus  haut ,  =  g;  KH  =  m  ;  ML  =  n ,  on  aura  donc 


7. 


Or,  nous  avions 
Donc  aufli 


c2/+  d2f=  kgp  +  mnp. 

c'f+d1f=pgx. 

pgx  =  pgk  +  pmn. 


mn 


Rayant  partout  p  et  divifant  par  g,  on  obtient  x  =  k  -+-  — .  Par  conféquent, 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  I  666.   1664.      519 

ex  ccncris  quadratulorum  cadunt  in  reclas  ED  et  EG  duel»  in  quadratulum  unum 

Ut  Fdivifaîque  per  x.  quae  fumma  dicatur  — *■  -\ s  ponendo  ce  pro  quadracis 

diclarum  perpendicularium  omnium  fuper  EG  et  dd  pro  quadratis  omnium  per- 
pendicularium  fuper  ED.  Atqui  illa  produclorum  iumma,  ex  quadratulis  in  cas 
quo  afeenderenc  altitudines,  aequalis  efle  débet  produclo  ex  omnibus  quadratulis 
hoc  eft  ex  dimidio  figura;  ABC  in  altitudinem  unde  defeendit  ejus  centrum  gravi- 
tatis ,  quse  eft  EL  ;  ita  enim  neceflTe  eft  fieri  quo  centrum  gravitatis  quadratulorum 
orfinium,  poftquam  lacla  femiofcillatione  fingula  deinde  iiberae  ')  furfum  afeende- 
runt,  aeque  altum  inveniatur  atque  ante  coeptam  femiofcillationem  fuerat.  Ergo 

fumma  praedicla  — ^ *■  aequabitur  produclo  figura  dimidiae  ABD  in  reclam  EL. 

quod  produclum  vocetur/)g,  ponendo/>  pro  piano  ABD,  et  g  pro  recla  EL.  quia 

ergo  -J— i  00  pg\  duclis  omnibus  in  x,  fiet  ccf -¥  ddfoopgx.  Eft  autem  ddj, 

hoc  eft  fumma  quadratorum  ex  perpendicularibus  fuper  BD  2)  quae  a  centris  qua- 
dratulorum omnium  exeunt,  duclorum  in  fingula  quadratula,  aequalis  produclo  ex 
dimidia  figura  ABD  feu  CBD  :)  in  reclangulum  duarum  KH  ,  ML,  quia  ML  eft 
diftantia  centri  gravitatis  figura;  DBC  a)  ab  axe  BD  a);  KH  vero  diftantia  ex  qua 
pondérât  truncus  ereclus  fuper  figura  CBD  *)  vel  ABD,  abfciflufque  piano  per 
BD  2);  quippe  cum  ponatur  HK  longitudo  penduli  ifochroni  dictse  dimidiae  figurae 
agitatae  circa  axem  BD  2).  Similemque  ob  rationcm  ccf  hoc  eft  fumma  quadrato- 
rum à  perpendiculis  fuper  EG,  duclorum  in  fingula  F,  aequatur  produclo  ex  dimidia 
figura  ABD  duel  a  in  reclangulum  duarum  HE,  EL.  Ponendo  itaque  HE  oo  k, 
EL  uti  fuprà  oo  g;  KH  oo  w;  ML  oo  »; 

erit  ccf  +  dd f  oo  kgp  +  mnp. 

erat  autem  ccf  +  dd  f  oo  pgx. 

Ergo  et  pgx  x  pgk  ■+■  pmn. 

Etdelendo  ubique/»  ac  dividendo  per  g,  fit  x  oo  k  -\ .  Ergo  cum  k  fit  EH,  et 

—  quarta  proportionalis  tribus  g,  «,  w,  hoc  eft  tribus  EL,  LM,  KH ,  ac  proindc 

o 


')  Lisez  „!ibere"  ou  „libera". 

*)  La  figure  que  nous  avons  désignée  par  „Fig.  72",  se  trouve  à  la  p.  200  du  Manuscrit;  au 

revers  de  cette  page  Huygens  reproduit  la  même  figure  en  intervertissant  les  lettres  A  et  B. 

Nous  n'avons  rien  changé  dans  le  texte  latin,  mais  dans  le  texte  français  nous  nous  sommes 

conformés  à  la  Fig.  72. 


520      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   l666.   1664. 

comme  k  eft  EH ,  et  que  —  eft  quatrième  proportionnelle  aux  trois  longueurs  g, 

§ 

tnn 
n,  m,  c.  à.  d.  aux  trois  longueurs  EL,  LIV1  et  KH,que  —  eft  donc  égale  par 

conftruclion  àHN,  l'expreflion  k  -\ fera  égale  à  la  ligne  entière  EN.  Par 

conféquent  x,  c.  à.  d.  QP,  fera  auflî  égale  à  EN.  Ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Il  apparaît  donc  qu'on  peut  trouver  un  pendule  ifochrone  avec  une  figure  plane 
quelconque  fufpendue  en  un  point  arbitraire  du  prolongement  de  l'axe  et  ofcillant 
d'un  mouvement  plan,  pourvu  qu'on  connaifle  les  centres  de  gravité  fuivants:  i) 
celle  de  la  figure  entière,  2)  celle  de  la  demi-figure,  fituée  de  part  et  d'autre  de 
l'axe.  Il  faut  connaître  en  outre  la  diftance  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  érigé 
fur  la  figure  entière  et  limité  par  un  plan  paflant  par  l'axe  d'ofcillation,  jusqu'à 
un  plan  mené  par  le  même  axe  d'ofcillation  et  perpendiculaire  au  plan  de  la 
figure;  et  enfin  la  diftance  du  centre  de  gravité  de  l'onglet  conftruit  fur  la  demi- 
figure  et  limité  par  un  plan  paflant  par  l'axe  de  la  figure ,  jusqu'à  un  plan  paflant 
par  le  même  axe  et  perpendiculaire  à  la  figure  J). 

Trouver  le  pendule  ifochrone  avec  un  reclangle  fuspendu  en  un  point  qui 
divife  un  des  côtés  en  deux  parties  égales  et  qui  ofcille  dans  fon  plan. 

Suppofons  le  rectangle  AB  [Fig.  73]  fuspendu  au  point  C  qui  divife  le  côté 
AE  en  deux  parties  égales,  et  foit  CD  l'axe  du  rectangle  et  F  le  point  milieu  de 
cet  axe;  F  eft  donc  le  centre  de  gravité  du  reclangle  AB,  et  fi  l'on  tire  la  droite 
FH  parallèle  à  CE  et  égale  à  la  moitié  de  CE ,  H  fera  le  centre  de  gravité  du 
reclangle  CB.  Et  fi  l'on  prolonge  la  même  droite  FH  jusqu'en  K  de  forte  que 

FK  =—  CE,  FK  fera  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  le  reclangle  CB, 

fuppofé  que  celui-ci  ofcille  autour  de  l'axe  CD.   Pareillement  fi  l'on  prend 

CG  =  —  CD ,  CG  fera  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  le  reclangle  entier 

AB  ofcillant  autour  de  l'axe  AE,  bien  entendu  d'un  mouvement  folide.  Soit 
CE  =  a  et  CD  =  b.  Il  importe  donc  de  conftruire  une  nouvelle  longueur  FL 

Il  2  T 

de  telle  manière  que  l'on  ait  CF:FH,  c.  à.  d.  —b:  —  a  =  FK  ,  ou  —  a  :  FL, 
laquelle  fera  donc  —  -,-.  Et  en  ajoutant  cette  longueur  à  CG  =  —  £,  on  trouve 

ô  O 

—b  -\ j-  pour  la  longueur  cherchée  du  pendule  ifochrone  avec  le  reclangle 

AB.  Or,  on  trouvera  cette  longueur  par.  une  conftruclion  très  facile  en  traçant 
la  diagonale  CB  du  demi- rectangle,  et  enfuite  la  droite  BN  perpendiculaire 
à  CB   et  rencontrant  le  prolongement  de  l'axe    CD  au  point  N ,  enfin  en 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.   1664.      52I 


sequalis  ex  conltructione  ipfi  UN;  sequabitur  k 


mn 


toti  EN.  Ideoque  et  x  hoc 


eft  QP  iptl  EN  sequalis  erit.  quod  erat  demonftrandum. 

Patet  igitur  cuivis  figurse  planse  a  puncto  quovis  in  axe  producto  fufpenfse  mo- 
cuque  piano  agitatse  pendulum  ifochronon  inveniri  pofTe,  fi  modo  hsec  centra  gra- 
vitatis  nofcantur,  nempe  figura;  totius;  figurse  dimidise  ab  alterutra  parte  axis. 
Prseterea  diftantia  centri  gravitatis  ungulse  fuper  figura  tota  piano  per  axem  ofcil- 
lationis  abfciffse,  a  piano  per  eundem  ofcillationis  axem  ducto  quod  fit  piano 
figurse  ad  angulos  rectos  ac  denique  diftantia  centri  gravitatis  ungulse  fuper  figura 
dimidia  piano  per  axem  figurse  abfcilTse,  à  piano  per  eundem  axem  ducto  atque  ad 
figuram  ereélo  '). 

Reclangulo  fufpenib  ex  punfto  quod  latus  bifariam  dividit,  motuque  piano 
agitato  pendulum  ifochronon  invenire. 

Efto  rectangulum  AB  [Fig.  73] 
fufpenfum  ex  Ç  punfto,  latus  AE 
bifariam  dividente.  fitque  axis  rec- 
tanguli  CD,  qui  bifariam  dividatur 
in  F  :  Eft  ergo  F  centrum  gravitatis 
reétanguli  AB  et  ducla  FH  parallela 
CE  ipfique  dimidiae  CE  sequali, 
erit  H  centrum  gravitatis  rectanguli 
CB.  Eadem  vero  FH  productâ  ad  K 

ut  fit  FK  oo  —  CE;  erit  FK  longi- 

3  & 

tudo   penduli    ifochroni   rectangulo 

CB,  fi  fuper  axi  CD  agitari  conci- 

piatur.  fimiliterque  fumta  CG  00  — 

CD,  erit  ea  longitudo  penduli  ifo- 
chroni   rectangulo   toti  AB  agitato 
circa  âxem  AE ,  hoc  eft  motu  folido.  Sit  CE  00  a ,  CD  00  b.  Oportet  igitur  facere 

112  2  ctci 

ficut  CF  ad  FH,hoc  eft,  ficut-£ad  -a  ita  FK  five-* adaliamFL,quseerit  — j-. 

*  3  3  b 

-r-  longitudo  penduli  ifochroni  rectangulo  AB 

quse  quserebatur.  Conftructione  autem  facillima  invenietur  ea  longitudo  fiducatur 
CB  diagonalis  rectanguli  dimidij.  ipfique  CB  ad  angulos  rectos  BN  quse  cum 

producto  axe  CD  conveniat  in  N;  ac  fumatur  CM  sequalis     CN.  Erit  enimtota 


2  r.       2 

quâ  addita  ad  CG  00  -b,  fit  -b 
3  3 


')  Comparez ,  à  la  p.  477 ,  les  deux  derniers  alinéas  de  la  note  2  de  la  p.  476. 


66 


522      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  l666.   I  664. 

prenant  CM  =  —  CN.  En  effet,  la  longueur  totale  CN  fera  égale  à  b  4-  -,  ,  et 

o  2  2  â2 

par  conféquent  CM  =:  —  CN=  —b  -\ t^^era  égale  à  la  longueur  cherchée. 


Mais  pour  trouver  le  pendule  ifochrone  avec  ce  même  rectangle  lorsqu'il  eft 
fuspendu  en  un  point  O  fitué  fur  le  prolongement  de  l'axe  DC  [Fig.  74]  ,  nous 
pouvons  pofer  OF  =  c  et  conftruire  la  longueur  FP  de  telle  manière  que  OF  : 

FC,  c.  à.  d.  c:  —  &  =  GF,ou  ,b  :  FP,  laquelle  fera  donc .  Par  conféquent 

2  6  n  12  c  n 

1   h~ 

PO  =  c  -\ fera  le  bras  de  levier  du  tronc  confiant  fur  le  rectangle  AB  et 

limité  par  un  plan  mené  par  OQ  parallèlement  à  AE,  d'après  la  propofition. . .  ') 
et  par  conféquent  la  même  longueur  OP  fera  la  longueur  du  pendule  ifochrone 
avec  le  rectangle  ABofcillant  autour  de  OQ  d'un  mouvement  folide  2).  D'autre 

part  FK  =  -a  efl,  comme  plus  haut,  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  le 

rectangle  CB  ofcillant  autour  de  CD.  Et  en  conftruifant  une  longueur  de  telle 

1  2 

manière  que  OF  :  FH,  c.  à.  d.  c  :     #=FK,  ou    -a:  cette  longueur,  celle-ci  fera 

O 

1  1*  - 

—,  et  en  l'ajoutant  à  OP  ==  c  +  -     —,  on  obtiendra  pour  la  longueur  cherchée 

3  f  '  J  12  c  '  r  & 

1  a3 
du  pendule  ifochrone  avec  le  rectangle  AB  fuspendu  en  O  la  formule  c-\ 4- 

1  b2 
+  -     — .  Pour  conftruire  cette  longueur  il  faut  d'abord  trouver  FN  de  telle 
12  c  ° 

manière  que  OF  :  FE,  moitié  de  la  diagonale  du  rectangle  AB,  =  FE  :  FN, 

dont  il  faut  prendre  le  tiers  FM;  la  longueur  entière  OM  fera  alors  la  longueur 

cherchée  du  pendule.  En  effet,  comme  FE=  1/     a2  -\ — b2 ,  on  aura  FN  = 

"  4 

*»+— b'  îa2  +  ~b2 

=  ,  et  fon  tiers  FM  z=ë ;  et  par  conféquent  la  longueur 

C  C 

a2  4 b2 

entière  OM  =  c  +  ^—— ,  ce  qui  était  la  formule  donnant  la  longueur  du 

pendule  3). 

On  trouvera  de  la  même  manière  le  pendule  ifochrone  avec  le  triangle  ifofcèle 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   1666.   1664.      523 


Cld  2  2  2  U  Cl 

CN  do  b  -+-  -r-,  ideoque  CM  30  -  CN  do     b  -+-  -    .    do  longitudini  quselîtx. 


Rectangulo  autem  eidem  ex  pundlo  O  in  axe  DC  [Fig.  74]  producto  Iufpenfo 
ifochronon  pendulum  ut  inveniatur  fie  OF  do  c  et  fiât  ut  OF  ad  FC ,  hoc  efi: ,  ut  c 

ad-  -b,  ita  GF  hoc  efi  ,b  ad  FP,  quîe  itaque  cric        — .  Eritque  PO  xc  + 

1  6  n  1  12  f  n  12  c 

brachium  trunci  fuper  rectangulo  AC  abfcifli  piano  perOQparallelam  AEduélo, 

per  prop ')  ac  proindc  eadem  OP  longitudo  penduli  ifochroni  reélan gulo  AB 

înotu  folido  circa  OQ  agitato.  FK  autem 

o 

do  ~a,  ell,  ut  prius,  longitudo  ifochrona 

rectangulo  CB  circa  CD  agitato  ").  Quare 
faciendo  ut  ficut  OF  ad  FH,  hoc  efi,  ut 

1  -<  2 
c  ad  -a.  ita  FK  co-a  ad  aliam,  ea  erit 

2  3 

1  aa  ,.        ,  nn  !   bb 

— ,  qua  addita  ad  OP  do  c  +         -, 

3    c  '  n  12  c 

fiet   longitudo  quaefita  penduli  ifochroni 

reclangulo  AB   ex  O    fufpenfo  œqualis 

1  aa        1    bb  .  ,     . 

c-\-  -  -+-  -  qi:a?  longitudo  înve- 

3c         12  c    n  b 

nietur,  fi  quemadmodum  OF  ad  FE  femi- 
diagonium  reclanguli  AB,  ita  fit  FE  ad 
FN,  cujus  tertia  pars  fumatur  FM,  tota 
enim  OM  erit  longitudo  penduli  quae- 
fita. Quia  enim  FE  do  1/     aa  -+-     bb,  fit 

aa  +      bb 

FN  do  ,  eiufque  triens  FM  do 

c 

I  I    ,  ,  !  !    7  ; 

aa  +    Jjb  aa+  ^bb 

do  ^  —      ;  ac  proinde  tota  OM  do  c  +  3  ,  quae  erat  inventa 

c  c 

penduli  longitudo  3). 

Eadem  methodo  triangulo  ifofceli  ABC  [Fig.  75],  Iufpenfo  ex  puncto  I)  in 


')  Huygens  n'a  pas  indiqué  la  proposition  qu'il  avait  en  vue.  Voir  les  p.  50-  —509  (l'ig.  6.-)- 
a)  Voir  la  p.  509  qui  précède. 
3)  Comparez  la  p.  469. 


524     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X    I  666.     1664. 

ABC  [Fig.  75]  fufpendu  au  point  D  fitué  fur  le  prolongement  de  l'axe  BE.  En 
effet ,  fi  l'on  pofe  DE  =  a ,  BE  =  b ,  EC ,  moitié  de  la  bafe ,  =  c ,  la  longueur 

^b2  +  -gc2 

du  pendule  ifochrone  deviendra  a b  -+- .    Remarquons  que  a  — 

**  a b 

3 

—  lb  eft  la  longueur  DF  ,  c.  à.  d.  la  diftance  du  point  de  fufpenfion  au  centre  de 

3 
gravité  du  triangle.  Dans  le  cas  a  =  b,c.  à.  d.fi  le  triangle  eft  fufpendu  en  fon  fom- 

Q  I  C2        r, 

met  B,  il  apparaît  que  la  dite  longueur  fera  ^a  -\ .  Et  fi  en  outre  cz=a, 

c.  à.  d.  fi  l'angle  ABC  eft  droit,  la  dite  longueur  du  pendule  ifochrone  devient 
égale  à  a,  c.  à.  d.  à  BE. 

Mais  fi  le  même  triangle  ifofcèle  eft  renverfé  [Fig.  j6~\,  le  point  de  fufpenfion 
D  fe  trouvant  toujours  fur  le  prolongement  de  Taxe  du  triangle,  et  qu'on  pofe  de 
nouveau  DE  =  #,  EB  =  £,  EC  ouEA  =  f,  la  longueur  du  pendule  ifochrone 

deviendra  égale  à  a  -\ — b  -\ ,  où  l'on  peut  remarquer  de  nouveau  que 

3  a  +  -b 

3 

a  H — b  n'eft  autre  que  DF,  diftance  du  point  de  fufpenfion  au  centre  de  gravité 

du  triangle  ABC.  On  voitaifément  d'après  cette  formule  que  le  triangle,  fufpendu 
comme  nous  l'avons  fait  ici,  fera  ifochrone  avec  le  triangle  fufpendu  de  la  manière 
précédente,  fi  la  diftance  DF  eft  la  même  dans  les  deux  cas.  Mais  ceci  fera  démontré 
plus  loin  d'une  façon  plus  générale  ').  Si  dans  le  cas  confidéré  a  r=  o,  c.  à.  d.  fi  le 
triangle  eft  fufpendu  en  E ,  point  milieu  de  la  bafe,  la  longueur  du  pendule  ifo- 

1  2 

chrone  fera  égale  à  —b  -\ — y—;  en  d'autres  termes,  fi  l'on  tire  CN  perpendiculaire- 
ment au  côté  CB  et  rencontrant  le  prolongement  de  l'axe  en  N,  la  moitié  de  la 
longueur  entière  BN  fera  la  longueur  du  pendule  ifochrone.  Et  fi  de  plus  c  =  b, 
cette  longueur  fera  égale  à  b,  c.  à.  d.  à  EB.  D'où  il  apparaît  que  le  triangle  droit 
ifofcèle  a  des  of dilations  ilochrones  dans  les  deux  cas  où  il  eft  fufpendu  refpedti- 
vement  au  fommet  et  au  milieu  de  la  bafe. 

Cette  méthode  nous  permet  au  (fi  de  trouver  le  pendule  ifochrone  avec  le  fefteur 
ABDC  [Fig.  jj~\  fufpendu  en  A  ,  centre  du  cercle  dont  il  fait  partie ,  ou  en  un 
point  quelconque  fitué  fur  le  prolongement  de  fon  axe  AD.  Ce  qui  ne  peut  être 

')  Comparez  la  note  3  de  la  p.  461 ,  ainsi  que  le  quatrième  alinéa  de  la  note  3  de  la  p.  462  et  les 
Prop.  XII ,  XIII  et  XVI  de  la  Pars  Quarta  de  r„Horologium  oscillatorium". 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  1^66.   1664.      525 


axe  producto  BE,  pend ul uni  ifochronon  invenietur.  Nam  policis  DE  oo  a;  BE 

30  b\  EC  dimidia  bali  oc  c  fit  longicudo  penduli 


ifochroni  a -  b 

3 


Ï8**  +  6CC 

a-U 

3 


notetur  vero 


quod  a  —  —  b  eft  DF,qu3enempeàpunftofufpen- 

fionis   pertingit  ad   trianguli  gravitatis  centrum. 

Si  vero  a  oo  b,  hoc  eft  fi  triangulum  ex  vertice 

B  fufpendatur,  patet  praediftam  longitudinem  fore 

1  ce 
+      — .  Quod  fi  infuper  czoa,  hoc  ert  angu- 

lus  ABC  redtus,  fit  ditta  penduli  ifochroni  longi- 
tudo  do  #,  hoc  eft,  oo  BE. 

Si  vero  inverfum  fuerit  triangulum  idem 
ifofceles  [Fig.  76]  ut  tamen  punttum  fufpen- 
iionis  D  fit  in  axe  trianguli  produfto;  po- 
nendo  rurfus  DE  00  a\  EB  oo  b\  EC  vel 
EA  oo  c\  fiet  longitudo  penduli  ifochroni 


1 , 
00  a  H — b  + 

3 


18  6 

1 


ubi  notetur  rur- 


a  -\-  -b 

û 

fus  a-\ — b  efle  DF,  quae  nempe  à  punéto 

fufpenfionis  pertingit  ad  centrum  gravitatis 
trianguli  ABC.  unde  facile  perfpicitur,  trian- 
gulum ita  ut  hic  fufpenfum  ifochronum  fore 
priori  modo  fufpenfo,fidiftantiaDFutrobique 
eadem  fuerit.  fed  hoc  poftea  univerfalius  demonftrabitur  ').  Quod  fi  hic  fuerit 
a  oo  o,  hoc  eft,  fi  triangulum  ex  punfto  mediae  a)  bafis  E  fufpendatur,  erit  longi- 

1 

—ce 
1         2 
tudo  penduli  ifochroni  00  -b  H — j—.  hoc  eft  dufta  CN  perpendiculari  fuper  latus 

CB ,  quae  occurrat  axi  produdto  in  N ,  erit  femiflls  totius  BN ,  longitudo  penduli 
ifochroni.  Si  vero  infuper  fit  c  zob;  erit  ea  longitudo  00  &,  hoc  eft,  EB.  Unde 
patet  triangulum  reftangulum  ifofceles,  five  ex  vertice  five  ex  média  bafi  fus- 
pendatur  ifochronas  ofcillationes  habere. 


2)  Lisez  plutôt  „medio". 


526     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.  1664. 

calculé  d'une  autre  manière  excepté  dans  le  cas  de  la  fufpenfion  en  A  :  dans  ce 

dernier  cas  toutefois  on  peut  aifément  trouver  le  résultat  d'après  une  autre  méthode 

comme  nous  le  montrerons  plus  loin  '). 

Soit  AD,  le  diamètre  du  fecteur,  c.  à.  d.  le  rayon  du  cercle,  =  r;  l'arc  BD  ou 

DC  =/>;  le  finus  BG  =  b ,  le  finus  verfus  GD  =  a. 

2  br 
On  a  donc  (F  étant  le  centre  de  gravité  du  fecteur  ABC)  AF  =  — — ,  parce 

que  —  DA  :  AF  =  l'arc  BD  :  finus  BG,  comme  nous  l'avons  démontré  dans  le 

livre  fur  la  quadrature  du  cercle  *).  Or,  fi  nous  tirons  FO  dans  une  direction  paral- 
lèle à  GC  et  AP  de  telle  manière  qu'elle  divife  l'angle  DAC  en  deux  parties  égales, 
l'interfection  des  deux  droites  FO  et  AP,  favoir  H ,  fera  le  centre  de  gravité  du 
demi-fecteur  ADC.  Et  comme  CA  :  AG  =  CP  :  PG,  on  aura  par  compofition 
CA  +  AG  :  AG  =  CG  :  GP,  et  par  permutation  CÀ  +  AG  :  CG,  c.  à.  d. 

1  bf 
ir  —  a:  b,—  AG  :  GP  ou  bien  =  AF,  ou  —  —  :  FH  ;  cette  dernière  longueur 

fera  donc — ^ . 

irp  —  ap 

Suppofons  conftruit  fur  le  fecteur  ABC  un  onglet  limité  par  un  plan  paffant  par 

AQ  parallèle  à  BC;  nous  avons  déjà  trouvé  3)  que  la  perpendiculaire  abaiïïee 

du  centre  de  gravité  de  l'onglet  fur  le  plan  ABC,  a  fon  pied  en  E,  où  AE  = 

|r  —  ±a  +  jfj-.  Confidérons  encore  l'onglet  confiruit  fur  le  demi-fecteur  ADC , 

limité  par  un  plan  pa{Tant  par  AD;  nous  avons  trouvé  que  la  diltance  entre  la  per- 
pendiculaire, abaiffee  du  centre  de  gravité  de  cet  onglet  fur  le  plan  ABC,  d'une 
part  et  l'axe  AD  d'autre  part ,  diftance  que  nous  défignerons  par  EK ,  eft  égale  à 

Q-b g     -  H-  -%-  f—  4).  Si  l'on  conftruit  donc  une  autre  longueur  EL  de  telle 

8  8    a        8    a    J  & 

manière  que  le  rapport  AF  :  FH ,  c.  à.  d.  2r  —  a  :  b  (car  nous  avons  démontré  que 

c'eft  là  la  valeur  du  rapport  AF  :  FH)  foit  égal  au  rapport  de  EK ,  ou  -%-b  —  -f- 

o  8 

br      spriV.       ..     .,.     !»•'-§  **r  +  l^r      „ 

4-  -^--^--^LL^elle-cilera ; ,end  autres  termes,  parce 

a        8  a  lar  —  a*  '  ' r 

que  lar  —  cf  —  b* 5),  la  même  longueur  EL  fera  égale  à  \a — -g-r  +  -§-4-.  Et 

8  8  8    b 

')  Comparez  lez  p.  487 — 488,  ainsi  que  le  Théorème  XXI  de  la  Pars  Quarta  de  r„Horologium 
oscillatorium  (deuxième  méthode  pour  trouver  le  „centrum  oscillationis  sectoris  circuli"). 

2)  Voir  à  la  p.  309  du  T.  XI  le  Theor.  VIII  des  „Theoremata  de  Quadratura  Hyperboles, Ellip- 
sis  et  Circuli  ex  dato  portionum  gravitatis  centro". 

J)  En  marge:  „superius  in  hoc  libro".  Voir  la  p.  487  qui  précède. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  1  666.   1664.     527 


Seftori  ABDC  [Fig.  yj~\  ex  A  centro  circuli  fui  fufpenfo  vel  ex  punfto  quovis 
in  produ&o  axe  AD  pendulum  ifochronum  hoc  modo  inveniri  poterie,  quod  alio 

fieri  non  potesc,  licetex  A  fufpenfo 
[Fig.  77.]  facile  inveniacur  alia  via,  ut  poftca 

oftendetur  '). 

Sit  AD  diamecer  feftoris  hoc  eft 
radius  circuli  00  r  arcus  BD  vel 
DC  oo/>.  finus  BG  oo  b.  finus  ver- 
fus  GD  00  a. 

Eft  igitur  AF  (pofito  F  centro 

gravitatis  feftoris  ABC)  oo  -    -  ; 

quia  ut  arcus  BD  ad  finum  BG  ita  eft 

-  DA  ad  AF ,  ut  demonftravimus 
3 

in  libro  de  quadratura  circuli  a). 
Dufta  autem  FO  parallela  GC,et 
AP  qux  bifariam  dividat  angulum 
DAC ,  erit  interfectio  duarum  FO , 
AP,  nempe  H  centrum  gravitatis 
dimidij  feftoris  ADC.  Et  quia  CA  ad  AG  ut  CPad  PG,  eritcomponendo,CA  + 
AG  ad  AG  ut  CG  ad  GP,  et  permutando  CA  +  AG  ad  CG  hoc  eft  ut  ir  —  a  ad  b 

-bbr 

ita  AG  adGP  five  AF  oo  2  -,  ad  FH,  quœ  erit--?—-:. 

3  p  '  '  M  irp  —  ap 

Porro  fi  intelligatur  cuneus  fuper  fe&ore  ABC,  abfcifïus  piano  per  AQ  paral- 
lelam  BC,  invenimus3)  perpendicularem  a  centro  gravitatis  cunei  duftam  in 

neus  fuper  dimidio  feclore  ADC,  abfcifTus  piano  per  AD ,  invenimus  diftantiam 
inter  perpendiculum  à  centro  gravitatis  cunei  hujus  duftam  in  planum  ABC, 

interque  axem  AD,quse  diftantia  fit  EK,efle  oo  M — £ ^  h      4)*  ^r&°  ^  ^at 

ut  AF  ad  FH,  hoc  eft,  ut  ir  —  a  ad  &(namhaec  oftenfa  eft  ratio  AFadFH)itaEK 


planum  ABC,  cadere  in  E,  ut  fit  AE  oo  §r 

o 


i,       3  br       -xpr  .8 

^o  Tib — $ 1-  £      >  adaliam  EL;  ea  erit  - 


bba 


^bbr  +  |  pyr 


8  a  ^  8  a 


lar —  aa 


five  quia  2#r — 


1P1 


aa  00  bb  s),  erit  eadem  EL  oo  *a  —  ir  +  j|V.  qua  addita  ad  AE  oo  |r —  ^a  + 


4)  Cette  longueur  EK  a  été  trouvée  dans  le  calcul  de  la  p.  481 ,  ou  elle  s'appelait  KC. 

5)  En  marge:  „Euclid."  (Prop.  XXXV  du  Lib.  III  des  „Elementa"). 


528      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À   1666.  1664. 

en  ajoutant  cette  longueur  à  AE  =  -|-r \a  +  J-  V-,  on  obtient  AL  =  -jÇ» 

ce  qui  eft  la  longueur  cherchée  du  pendule  ifochrone  avec  le  fe&eur.  C'eft-à-dire, 
fi  l'on  conftruit  une  longueur  de  telle  manière  qu'on  ait:  finus  BG  :  arc  BD  (ou 

bien  corde  BC:  arc  BDC)  =  —  rayon  AD:  la  dite  longueur,  cette  dernière  fera 

AL,  longueur  cherchée  du  pendule.  Et  Ton  déterminera  enfuite  fans  difficulté 
le  pendule  ifochrone,  ou  bien  le  centre  d'ofcillation,  correfpondant  au  même 
fefteur  dans  le  cas  de  fufpenfion  en  un  point  plus  éloigné,  après  que  nous  aurons 
démontré  d'abord  le  théorème  général  qui  fuit. 

Les  diftances  des  centres  d'ofcillation  au  centre  de  gravité  d'une  figure  quelcon- 
que fymétrique  par  rapport  à  un  axe  et  ofcillant  dans  fon  plan ,  font  inverfement 
proportionnelles  aux  diftances  du  point  de  fufpenfion  à  ce  centre  de  gravité  '). 
Par  conféquent,  lorfque  le  centre  d'ofcillation  d'une  figure  a  été  trouvé  dans  le 
cas  de  fufpenfion  contigue,  ce  centre  fera  autîi  connu  dans  le  cas  de  fufpenfion 
éloignée,  pourvu  que  l'on  fuppofe  le  centre  de  gravité  de  la  figure  également  connu. 

Soit  L  [Fig.  78]  le  centre  d'ofcillation  de  la  figure  ABC  fufpendue  en  T,  c.  à.  d. 
foit  TL  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  la  figure.  D'autre  part  foit  F  le 
centre  de  gravité  de  la  figure.  PuifTe  la  même  figure  enfuite  être  fufpendue  en  V, 
et  qu'on  ait  VF:  FT=  LF:  FO.  Je  dis  que  O  eft  le  centre  d'ofcillation  de  la 
figure  fufpendue  en  V  a). 

En  effet,  foit  FH  la  diftance  de  l'axe  AD  au  centre  de  gravité  de  la  demi-figure 
ADC,  et  EK  la  diftance  du  même  axe  à  la  perpendiculaire  paflant  par  le  centre 
de  gravité  de  l'onglet  conftruit  fur  ADC  et  limité  par  un  plan  pafîant  par  AD. 
Soit  E  pareillement  le  pied  de  la  perpendiculaire  abaiffée  du  centre  de  gravité  du 
tronc  fur  la  figure  ABC,  limité  par  un  plan  paflant  par  la  droite  TX,  perpendicu- 
laire à  l'axe  AD  et  fituée  dans  le  plan  de  la  figure.  Par  conféquent  fi  l'on  conftruit 
FN  de  telle  manière  que  VF:  FT  =  EF:  FN,  N  fera  le  pied  de  la  perpendiculaire 
abaifTée  du  centre  de  gravité  du  tronc  limité  par  un  plan  paflant  par  VM.  Et  fi 
l'on  conftruit  enfuite  EP  de  forte  que  VF  :  FH  =s  KE  :  EP,  VN  ajoutée  à  la  lon- 
gueur EP  conftituera  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  le  fe&eur  fufpendu 
en  V.  Mais  puifque,  par  hypothèfe,  le  pendule  de  longueur  TL  eft  ifochrone  avec 

')  Comparez  la  note  1  de  la  p.  508  où  l'on  trouve  la  même  proposition  pour  un  autre  cas 
spécial:  celui  de  l'oscillation  solide  d'une  figure  plane. 

2)  Sur  une  des  feuilles  collées  dans  le  Manuscrit  B  (voir  la  note  2  de  la  p.  435),  plus  précisé- 
ment sur  la  p.  98  recto  d'après  la  numération  nouvelle,  on  lit  la  même  Proposition  dans  la 
forme  suivante:  „Sicut  distantiae  puncti  suspensionis  à  centro  gravitatis  figura; 
suspens»  inter  se  ita  distantiae  centrorum  oscillationis  à  centro  gravitatis  figura; 
cujuslibet  contraria  ratione  respondent  distantes  puncti  suspensionis  ab 
eodem  centro  gravitatis.  Ideoque  invento  centro  oscillationis  figura;  in  suspen- 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   I  659  A  1666.  1664.      529 


3pr 


3pr 


4-jpr-î  fit  AL  00  ^^-,  longitudo  penduli  feftori  ifochroni  quaequaerebatur.  Hoc 

e(l  fi  fiât  ut  finus  BG  ad  arcum  BD,  five  ut  fubtenfa  BC  ad  arcum  BDC,  ita 

-  ràdij  AD  ad  aliam  ea  erit  AL  longitudo  penduli  quaefita.  Eidem  vero  feftori 

4 

in  fufpenfione  remota  nunc  facile  pendulum  ifochronon  five  centrum  ofcillatio- 

nis  aflïgnabitur,  demonltrato  prius  hoc  theoremate  univerfali. 

Diftantiae  centrorum  ofcillationis  à cencro gravitatis figurae  cujuslibet  circa axem 
ordinatae  motuque  piano  agitatae,  contraria  ratione  refpondent  diftantijs  puncli 
fufpenfionis  ab  eodem  centro  gravitatis  ').  Ideoque  invento  centro  ofcillationis 
figurae  in  fufpenfione  contigua,  idem  quoque  centrum  habebitur  in  fufpenfione 

remota,  dummodo  et  centrum  gravitatis 
figurae  datum  ponatur. 

Sit  figura?  ABC  [Fig.78]  fufpenfae  ex 
T  centrum  ofcillationis  L,  hoc  eft,  fit 
TL  longitudo  penduli  figurae  ifochroni. 
F  vero  fit  figurae  centrum  gravitatis. 
Deinde  eadem  figura  ex  V  fufpendatur, 
et  ficut  VF  ad  FT,  ita  fit  LF  ad  FO. 
Dico  O  effe  centrum  ofcillationis  figurae 
ex  V  fufpenfae  2). 

Sit  enim  FH  dirtantia  axis  AD  à  cen- 
tro gravitatis  dimidiae  figurae  ADC,  EK 
vero  ejufdem  axis  dirtantia  à  perpendi- 
culari  per  centrum  gravitatis  cunei  fuper 
ADC,  abfcifll  piano  per  AD.  Sitque  E 
fimiliter  fub  centro  gravitatis  trunci  fuper 
figura  ABC,  abfcifll  piano  per  re6tam 
TX,  perpendicularem  axi  AD,  inque 
piano  figurae  fitam.  Si  igitur  fiât  ut  VF  ad 
FT  ita  EF  ad  FN ,  erit  N  fub  centro  gra- 
vitatis trunci  abfcifll  piano  per  VM.  Rur- 
fus  fi  fiât  ut  VF  ad  FH  ita  KE  ad  EP , 
conltituet  VN  una  cum  EPlongitudinem 
penduli  ifochroni  feétori  fufpenfocxV. 
Quia  autem  eidem  exTfufpenfoifochro- 

sione  contigua,  idem  quoque  inventum  erit  in  suspensione  remota".  Ici  aussi 
il  n'est  question  que  de  „figur»"  c.  à.  d.  de  surfaces  planes;  plus  tard  Huygensa  étendu  ce 
théorème  aux  corps  oscillants  quelconques  („Horologium  oscillatorium",  Pars  Quarta, 
Prop.  XIX). 

67 


530     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  l666.  1664. 

le  même  fecteur  fufpendu  en  T,  laquelle  longueur  eft  la  fomme  de  TE  et  de  EL , 
et  que  E  eft  le  pied  de  la  perpendiculaire  abaiflee  du  centre  de  gravité  du  tronc 
limité  par  un  plan  paffant  par  TX ,  il  eft  néceflaire  que  EL  :  EK  =  HF  :  FT.  Or , 
nous  avions  EK  :  EP  =  VF  :  FH.  Par  conféquent ,  par  la  règle  de  la  proportion 
dérangée  ')  on  aura  EL  :  EP  =  VF:  FT.  Mais  nous  avions  auffi  EF  :  FN  =  VF  : 
FT.  Par  conféquent  auffi  la  fommeLE-+-EF,c.à.d.  LF,  eftàla  fommeEP  +  FN, 
comme  VF  eft  à  FT.  Mais  nous  savions  que  la  même  longueur  LF  eft  à  FO,  comme 
VF  eft  à  FT.  Par  conféquent  FO  =  FN  +  EP ,  et  VO  =  VN  +  EP.  Et  il  a  été 
démontré  que  cette  dernière  fomme  conftitue  la  longueur  du  pendule  i  fochrone  lors- 
que la  fufpenfion  eft  en  V.  La  ligne  VO  fera  donc,  elle  auffi,  la  dite  longueur  du  pen- 
dule, en  d'autres  termes,  O  fera  le  centre  d'ofcillation.  Ce  qu'il  fallait  démontrer. 
Si  l'on  pofe  donc,  dans  le  cas  du  fecteur  que  nous  avons  confidéré  plus  haut a), 
la  diftance  VF, depuis  le  point  de  fufpenfion  jufqu'au  centre  de  gravité  du  fecteur, 
c=^,  et  qu'on  défigne  les  autres  longueurs  par  les  mêmes  lettres  qu'auparavant, 
favoir  AD  =  r,  BG  =  b,  l'arc  BD  =/>,  la  longueur  du  pendule  ifochrone  VO 

devient  égale  a  q  -\ —  — — .  En  effet ,  nous  avions  trouvé  AL  =  —  K-. 

&         n         q  9  p >2q  '  \   b 

2  vb  %  pF        2  fb 

Si  nous  retranchons  de  cette  longueur  AF  =  -    — ,  il  refte  FL  =  —  -, — — . 

b  3  P  4  *        3  P 

2  fb 
En  conftruifant  la  longueur  FO  de  telle  manière  que  VF,  ou  q:  FA,  ou  —  — -, 

I      , 

T7T  3     Pr  2     *'b      T?r\  J  -V  J         •  t         1       S       2  4     f2b2 

zrrL.ou-^s :  r  O,  cette  dernière  devient  égale  a —  —  — r- ,  et 

4  *      3  P  &        q       9  pq 

I       J~  ~  A        }"'   r)  ^ 

en  y  ajoutant  VF  =  </  on  obtient  VO  =  q  h —  — r— ,  comme  nous 

J  l  7        2  q         9  p2q 

l'avons  dit. 

Dans  le  cas  où  le  fecteur  occupe  tout  un  demi-cercle  [Fig.  79]  ,  et  que  de  plus 
le  point  de  fufpenfion  eft  le  centre  A, on  aura  AD  =  BG,c.  à.d.  r  =  b,etq  =  AF 

=  — Â,eten  fubftituant  partout  cette  valeur  de  q,  on  obtient  VO=  -p.  Mais  fi 

l'on  fuppofe  que  le  fecteur  remplit  le  cercle  entier,  BG  s'annule,  et  par  conféquent 

1  r1 

VO  =  q  h ,  dans  quel  cas,  fi  q  =  r,  c.  à.  d.  fi  le  cercle  eft  fufpendu  au  point 

o 

B  [Fig.  79]  de  la  circonférence,  la  longueur  du  pendule  deviendra  BO  =—  r, 
c.a.d.  les  trois  quarts  du  diamètre.  Mais  nous  arriverons  à  ce  réfultat3)  encore  par 


')  Voir  la  note  22  de  la  p.  304  du  T.  XI.   2)  Voir  la  p.  527.  3)  Voiries  deux  premiers  alinéas  de 
la  P-  537- 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  1666.   1664.      53  l 


num  eft  pendulum  longicudinis  TL,  ex  hypothefi,  compoficum  nempe  ex  TE  et 

EL  eftque  E  fub  centro  gravitatis  trunci  abfcifla  piano  per  TX;  neceiïe  eft  EL 

e(Te  ad  EK,  ficut  H  F  ad  FT.  Atqui  EK  erat  ad  EP  ut  VF  ad  FH.  Ergo  ex  aequali 

in  proportione  perturbata  '),  erit  EL  ad  EP  ut  VF  ad  FT.  Sed  ut  VF  ad  FT  ica 

quoque  erat  EF  ad  FN.  Ergo  etiam  ucraque  fimul  LE,  EF,  hoc  eft  LF  ad 

utraque  EP  et  FN,  ficut  VF  ad  FT.  Erat  autcm  ut  VF  ad  FT  ita  eadem  LF  ad 

FO.  Ergo  FO  aequalis  erit  duabus  FN  et  EP;  ac  proinde  tota  VO  aequalis  duabus 

VN  et  EP.  Quas  oftenfum  eft  conftituere  longitudinem  penduli  ifochroni  cum 

fufpenfio  eft  in  V.  Itaque  et  VO  erit  praedicta  penduli  longitudo,  five  O  centrum 

olcillationis,  quod  erat  demonftrandum. 

In  fectore  igitur  de  quo  ante  egimus  a) ,  fi  ponatur  diftantia  VF,  a  puncto  fus- 

penfionis  ufque  ad  centrum  gravitatis  fe&oris  oo  q\  caeteris  longitudinibus  notatis 

ut  prius,  nempe  AD  oo  r,  BG  co  b\  arcu  BD  oo  p\  fit  longitudo  penduli  ifochroni 

1 

1  4  rrbb   ,,  .     .  A  T         r>  pr  ,  c        ,     A  r? 

—  -  — — .  Erat  enim  inventa  AL  do  &  cj-.  a  qua  auferendo  AF 


VO  oo? 

i  rb 


T7T  3  PT 

00 ,  manet  rL  oo  -  V 

3  P  4  b 


-  4  b 

.  quare  faciendo  ut  VF,  oo  a,  ad  FA  oo 

3  P    M  '      *'  3  P 

1 
ff 

ita  FL  zo  --, ad  FO,  fit  ea  oo --— — ,additaqueVFoo<7,fitVO 

4  b         3  p  q         9  PPq  M  *' 

1  rr       4  rrbb 

*    2  q      9  ppq 


uti  dictum. 


[Fig.  79-1 


Quod  fi  feflor  femicirculum  explet  [Fig.  79]  ,  fimul- 
que  fufpenfio  fit  ex  centro  A ,  erit  AD  00  BG ,  hoc  eft, 

1  rr 
rcob:  et  #00  AF  00-  —  ,  quo  ubique    fubftituto  in 

locum<7,fit  VO  co-p.  Si  vero  circulum  integrum  fector 

4 
explere    intelligatur,  fit  BG  nihilo   aequalis,   ideoque 

1  rr 

VO  00  q  H ,  ubi,  fi  q  fuerit  aequalis  r,  hoc  eft  fi 

circulus  ex  circumferentiae  punfto  B  [Fig.  79]  fufpen- 

datur,  fiet  longitudo  penduli  BO  00  -r  five  tribus  quartis 

diametri.  fed  haec  alijs  modis  quoque  inveftigabimus  3). 
Dignum  vero  eft  animadverfione,  quod  in  quolibet  fec- 
tore,  fi  longitudo  VA  [Fig.  78]  ex  qua  fufpenfuscft, 

fit  00  1/     -rr,  hoc  eft,  quae  pofllc  dimidium  quadratum 
radij   AB ,  erit  longitudo  penduli  ifochroni  VO  dupla  VA ,  hoc  eft  aequalis  lateri 


"V 


=v 


532     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  A  1666.  1664. 

d'autres  procédés.  Ce  qui  mérite  d'être  remarqué,  c'elt  que ,  dans  le  cas  d'un  feéteur 
quelconque,  fi  la  longueur  de  la  ligne  VA  [Fig.  78]  à  laquelle  le  feéleur  eft  fuf- 

pendu ,  eft  égale  à  1/     —  ra,  c.  à.  d.  fi  la  longueur  de  cette  ligne  elt  telle  que  Ton 

carré  eft.  égal  à  la  moitié  du  carré  du  rayon  AB,  la  longueur  du  pendule  ifochrone 
VO  fera  le  double  de  VA,  ce  qui  veut  dire  qu'elle  fera  égale  au  côté  d'un  carré 
infcrit  dans  le  cercle  du  feéleur;  ce  qu'on  vérifie  en  fubftituant  partout  #,  ou  VF, 

— r1  ■+■  - ,  c.  à.  d.  =  VA  +  AF,  dans  la  valeur  de  VO  trouvée  aupara- 

2  3  P 

-V 

vant,  (avoir  VO  =  a  -\ *  —r—  :  on  trouvera  ainfi  VO  =1X2/-*.  Mais 

*      q      9  Pi 

nous  avons  obtenu  ce  réfultat  par  une  méthode  différant  de  celle  que  nous  avons 
expliquée  ici. 

Soit  ABG  [Fig.  80]  une  barre  impondérable  fufpendue  en  A;  on  demande 
d'attacher  en  un  point  donné  B  de  cette  barre  deux  triangles  égaux  BC  et  BD, 
formant  avec  l'axe  AB  des  angles  égaux  (triangles  dont  les  angles  B  sont  par 
hypothèfe  très  petits  ou  plutôt  infiniment  petits) ,  de  telle  manière  que  les  triangles, 
fufpendusde  cette  façon  en  A,  ayent  leurs  ofcillations  ifochrones  avec  un  pendule 
fimple  de  longueur  donnée  AL.  Je  dis  que  les  bafes  des  triangles,  D  et  C  (car  ces 
bafes  peuvent  être  confédérées  comme  des  points)  ,  fe  trouvent  fur  une  circonfé- 
rence de  cercle  '). 

En  effet,  foit  AB  =  <?,  et  la  longueur  AL  =  b.  AbaifTons  la  perpendiculaire 
DG  fur  AG  et  appelons  BG,#  ec  GD,y.  Pour  trouver  maintenant  le  pendule 
ifochrone  avec  la  figure  compofée  par  les  triangles  BC  et  BD,  fuivant  la  méthode 
indiquée  dans  la  propofition. . .  3),  fuppofons  conflruit  au-defïus  de  chacun  des 
deux  triangles  un  tronc  limité  par  un  plan  pafïant  par  AM,  parallèle  a  GD.  Le 
centre  de  gravité  commun  de  ces  deux  troncs  fe  trouvera  fur  le  diamètre  BG,  et 
fera  fitué  de  la  droite  A  M  à  une  diltance  égale  à  la  diflance  de  cette  droite  du  centre 
de  gravité  d'un  tronc  fur  le  triangle  BG,  dont  l'angle  au  fommet  B  eft  également 
infiniment  petit  par  hypothèfe.  Et  l'on  trouve  le  centre  de  gravité  de  ce  tronc  en 

prenant  BE  =  -  BG ,  de  forte  que  E  eft  le  centre  de  gravité  du  triangle  BG,  et  en- 


_  3. 

4 
defïus  du  même  triangle  et  limité  par  un  plan  pafTant  par  B,  et  en  conftruifant 


fuite  BF  =  ^  BG,  de  forte  que  F  eft  le  centre  de  gravité  de  l'onglet  conflruit  au- 


1  )  Ou  plutôt:  que  le  lieu  des  points  C  et  D,  pour  une  longueur  donnée  AL,  est  une  circonfé- 
rence de  cercle. 

2)  Voir  à  la  p.  51 5  le  premier  alinéa  de  la  Pièce  XVI. 

3)  Voir  la  note  1  de  la  p.  535. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1  659  X   l666.   1  664.      533 


infcripti  quadrati  in  circulo  fe&oris:  quod  apparet  vcrum  efle  fi  in  VO,  anrc 

rrbb      ..u:„..~i \tv     r..u<i:. ,  1/^-; 


I 

-rr 


rr  -\- 


reperça  oo  q+  '■  '-^~  ,  ubique  loco  q  oo  VF,  fubfticuatuf 

r  q         9  PP<1  n  *  ' 

H — ,  hoc  eft,  VA  +  AF.  fiet  enim  VO  30  \/ irr.  Alia  tamen  via  hue  deve- 

nimus,  quam  hic  explicavimus. 

Virga  ABG  [Fig.  80]  ponderis  expers  fufpenfa  fit  in  A,  oponeatque  ad  datum 
in  ea  punctum  B  affigere  criangula  duo  paria  et  paribus  angulis  ab  axe  AB  rece- 

dentia  BC,  BD;  quorum  anguli 
[Fig.  80.]  a(j  g  tanquam  minimi, five  infinité 

M parvi  confiderentur;  quaeque  ita 

fufpenfa  ab  A,  ofcillationes  ifo- 
chronas  habeant  pendulo  fimpiici 
data;  longitudinis  AL.  Dico  bafes 
triangulorum  D  et  C,  ha;  enim  ut 
pun&a  confiderantur,  efie  ad  cir- 
culi  circumferentiam  ')• 

Sit  enim  AB  00  a.  longitudo 
AL  oo  b.  du&aque  DG  perpen- 
diculari  in  AG,  vocetur  BG, 
x\  GD,  y.  Ut  jam  figura;  ex 
^  triangulis  BC,  BD  compofuae 
pendulum  ifochronum  inveniatur 
fecundum  methodum  traditam 
propofitione. .  .2)  intelligatur  fuper 
utroque  triangulorum  truncus 
erectus  abfciflus  piano  per  AM  ipfi  GD  parallelam.  Horum  truncorum 
centrum  gravitatis  commune  erit  in  diametro  BG,  et  tantundem  diftabit  ab 
retta  AM ,  atque  centrum  gravitatis  trunci  fuper  triangulo  BG  cujus  item  in 
vertice  B  minimum  elfe  angulum  putandum  eft.  hujus  vero  trunci  centrum 

gravitatis  invenitur,  fumendo  BE  00 -BG,  ut  E  fit  centrum  gravitatis  trian- 

o 

guli  BG;  deinde  BF  do  -  BG,  ut  fit  F  centrum  gravitatis  cunei  fuper  trian- 

2  2 

guloeodem  abfciifi  piano  per  B;  ac  faciendo  demum  ut  AE,  a  +  -x,  ad  EB,-#, 


ita  FE,— *,adEO, 


78^ 

,  2 
3 


erit  enim  O  centrum  gravitatis 3)  trunci  difti  fuper 


534     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  À  l666.  1664. 

2  2 

enfin  EO  de  telle  manière  que  AE,  ou  a-\ — x,  foie  à  EB,  ou  —x,  comme  FE,  ou 

3  3 

à*' 

— x.eft.  à  EO,  d'où  l'on  tire  EO  =  -       —.En  effet,  O  fera  alors  le  centre  de 
12  2 

a  -\ — x 

3 

gravité  ')  du  tronc  confidéré  conftxuit  fur  le  triangle  BG  et  limité  par  un  plan 

2  1       x~ 

paflant  par  AM.  AO  z=z  a  -{ x-\ — ^  -   e(l  donc  la  longueur  du  pendule 

3  a  +  -x 

3 
ifochrone  avec  les  triangles  BC  et  BD  ofcillant  d'un  mouvement  folide  autour  de 

l'axe  AM.  Il  faut  chercher  enfuite  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  l'un  des 

deux  triangles  BD  ofcillant  autour  de  l'axe  BG,  laquelle  longueur  fera  FK,  ligne 

tracée  parallèlement  à  GD  et  rencontrant  le  triangle  BD  au  point  K;  en  effet,  on 

aura  BK  =  -*■  BD,  et  par  conféquent  K  fera  le  centre  de  gravité  de  l'onglet  con- 

4 
ftruit  fur  le  triangle  BD  et  limité  par  un  plan  païïant  par  BG ,  attendu  que  l'onglet 

a  ici  la  forme  d'une  pyramide. 

Pareillement,  fi  l'on  tire  EH  parallèle  à  GD,  on  auraBH  =  —  BD,  et  parcon- 
féquent  H  fera  le  centre  de  gravité  du  triangle  BD.  Si  l'on  conllruit  donc  une 
nouvelle  longueur  de  telle  manière  que  AE,  ou  a  -\ x,  foit  à  EH  ou  —  GD  ou 

—y,  comme  KF,  qui  eft  égale  à  —  DG  ou  —y,  eft  à  la  dite  longueur,  celle-ci  fera 

V 

2.  .  2  l  X2 

,  et  en  l'ajoutant  à  AO  qui  avait  la  valeur  a  -\ x  H — ^ —,  on  ob- 


2  , JV_._U. .  ..v  ., . ~    '    «      '    18  2 

a+—x  J  a  -\ — x 

3  3 

tiendra  la  longueur  du  pendule  ifochrone  avec  les  triangles  BC  et  BD,  ofcillant 

1     2   ,    1    2 

—ôx  h — y 

2  I  o  2 

dans  leur  plan,  favoir^z  -\ x -\ ,  qui  doit  donc  être  égale  à  la  ligne 

3  a  +  -x 

3 
donnée  AL  ou  &,  d'où  l'on  tire 


y  =  1/     iab — iaP- ax-\-^bx — x1. 

J     y  33 

Cette  équation  fait  voir  que  l'extrémité  de  la  ligne  GD  0113;,  lorfque  BG,  ou  x,eft 
confidérée  comme  une  grandeur  variable,  fe  trouve  fur  une  circonférence  de  cercle, 
parce  que  l'on  a  fous  la  racine  le  terme  —  x1.  Nous  donnerons  bientôt  une  deferip- 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X   1666.   I  664.      535 

triangulo  BG,  abfcifii  piano per  AM.  Eft  igitur  AOootf  4 — x +  —~     longi- 

3  a  +  *x 

3 
cudo  penduli  ifochroni  triangulis  BC,  BD  motu  folido  agitatis  circa  axem  AM. 

Infupervero  quxrenda  e(t  penduli  longitudo  quod  fit  ifochronum  alteri  triangu- 

lorum  BD  agitato  circa  axem  BG,  quae  quidem  longitudo  erit  FK,  quae  nempe 

linea  dufta  eftparallela  GD,  triangulo  BD  occurrens  in  K;eritenim  BK  oo  -  BD, 

4 
ideoque  K  centrum  gravitatis  cunei  fuper  triangulo  BDabfcifiî  piano  per  BG,cum 

cuneus  hic  pyramidis  formam  habeat. 

Similiter  vero  dudta  EH  parallela  GD ,  erit  BH  oo  -  BD ,  ideoque  H  centrum 

2  22 

gravitatis  trianguli  BD.  Itaque  fi  fiât  ut  AE  oo  a  4-  -x  ad  EH  do  -GD  oo    y,  ita 

I 

-yy 

2  2  2 

KF  quae  elt  oo  -  DG  oo  ^y  ad  aliam ,  haec  addita  ad  AO ,  quae  erat  oo 

a  -\--x 
3 

a  -\ — x  4-  -~ faciet  longitudinem  penduli  ifochroni  triangulis  BC,  BD, 

3  a  4-  -x 

3 

2  iW  +  a* 

motu  piano  agitatis,  a-\-  -x  +  -        — ;  quœ  débet  itaque  aequariipfi  AL  five 

3  a  +  -x 

3 

b  unde  fit 


-y  oo  1/    lab  —  laa ax  4-  -bx  —  xx. 

J        V  3  3 

Ex  hac  autem  aequatione  patetterminumlineae  GD  five;y,  quando  BGfive  x  ut 
indeterminata  confideratur,  efie  ad  circuli  circumferentiam  quia  habetur  — xx. 
Cujus  circuli  defcriptionem  mox  dabimus,  fed  prius  animadvertendum  elt,  quod 
fi  a  oo  o,  hoc  elt,  fi  punclum  B  ubi  affiguntur  trianguli  ponatur  idem  quod  A,  fore 
aequationem 

y  oo  I  /     -bx  —  xx. 


')  Ou  plutôt  la  projection  de  ce  centre  de  gravité  sur  le  plan  CBD. 


536     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  I  666.  1664. 

tion  de  ce  cercle,  mais  il  faut  remarquer  d'abord  que,  fi  a=zo,  c.  à.  d.  fi  le  point 
B  où  font  attachés  les  triangles  eft  par  hypothèfe  le  même  que  A ,  l'équation  fera 


=v 


±bx  —  x* 
3 


2         2 
Cela  veut  dire  que,  fi  l'on  prend  AO  =  —  b  =  —  AL  [Fig.  8 1],  et  qu'on  décrit 

par  A  une  circonférence  de  cercle  ADN  avec  le  centre  O,  l'extrémité  de  la  per- 
pendiculaire GD  fe  trouvera  fur  cette  circonférence. 

Par  conféquent,  comme  deux  triangles  quelconques  à  fommets  A,  infiniment 
aigus  et  fymétriques,  placés  dans  la  circonférence  ADNC,  ont  le  centre  d'ofcil- 

lation  L,  où  AL  =-^  diamètre  AN;  et  comme  le  cercle  entier  eft  compofé  de 

pareilles  paires  de  triangles,  et  que  la  même  chofe  eft  vraie  pour  une  portion 
quelconque  BCDN  du  cercle,  poftedant  des  côtés  égaux  13C  et  BD:  il  eft  mani- 
fefte  que  le  centre  d'ofcillation  eft  en  L ,  tant  pour  le  cercle  entier  que  pour  une 
portion  quelconque  de  ce  genre  '). 

Autre  cas  particulier:  fi  l'on  fubftitue,  dans  l'équation,—  az=—b,  en  d'autres 

termes  ia  =  b,  c.  à.  d.  fi  l'on  fuppofe  les  triangles  attachés  en  B,  point  milieu  de 
la  longueur  AL,  on  aura  y=z  \f  ïà1 — x*  [Fig.  82].  Cette  équation  nous  apprend 
que  fi  l'on  décrit  du  centre  B  avec  un  rayon  dont  le  carré  eft  égal  au  double  du 
carré  de  BA ,  une  circonférence  de  cercle  CND,  deux  triangles  quelconques  infi- 
niment aigus  à  fommets  B,  terminés  par  des  bafes  fituées  fur  la  circonférence  et 
fymétriques  par  rapport  à  AB,  auront  leur  centre  d'ofcillation  au  point  L,  s'ils 
font  fufpendus  en  A.  Il  en  ré  fuite,  puifque  le  cercle  total  CND,  auffi  bien  qu'un 
fecteur  quelconque  de  ce  cercle  fymétrique  par  rapport  à  la  droite  AN,  font  com- 
pofés  de  paires  de  pareils  triangles,  que  manifeftement  le  point  L  fera  le  centre 
d'ofcillation  de  ce  cercle  auffi  bien  que  celui  de  tous  ces  fecleurs.  Par  conféquent  : 
Tout  fecteur  de  cercle  fufpendu  en  un  point  éloigné  du  centre  de  fon  cercle  à 
une  diftance  égale  à  la  moitié  du  côté  du  carré  inferit  au  cercle,  aura  un  pendule 
ifochrone  égal  au  côté  entier  du  carré  nommé.  C'eft  ce  que  nous  avons  déjà  re- 
marqué plus  haut 3).  Et  fi  l'on  pouvait  trouver  encore  dans  un  autre  cas  le  pendule 
ifochrone  avec  un  fefteur  fans  fuppofer  la  longueur  de  l'arc  de  ce  fecteur  donnée, 
de  même  que  nous  avons  trouvé  ici  ce  pendule  fans  connaître  l'arc,  on  pourrait  au 
contraire  en  déduire  la  longueur  de  l'arc  du  feéleur.  En  effet,  puifqu'un  fecleur 


1  )  Comparez  la  p.  455. 

3)  Lisez  „super". 

3)  Voir  la  fin  de  la  p.  531. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DR  1  659  X   1666.  1664.      537 


Hoc  eft,  fi  fiimatur  AO  do    b  00     AL 

3         3 
[Fig.  81],  ccntroque  O  per  A  circulus 

defcribacur  ADN;  terminus  perpendicu- 

laris  GD  cric  ad  ejus  circumferenciam. 

Cum  igitur  quxlibec  duo  triangula  acu- 

tifllma    quae    ex    A    ad    circumferentiam 

ADNC  conftituuntur,  magnitudine  et  fitu 

fibi  mutuo  refpondentia,  centrum  ofcilla- 

tionis   habeant   punclum   L,   pofitâ  AL 

o 

do  3  diametri  AN:  cumque  circulus  totus 

4 
ex   ejufmodi  triangulorum  paribus  com- 
ponatur,  uti   et   portio  ejus  quaelibet  ut 
BCND,  latera  BC,  BD  aequalia  habens: 

manifeftum  eft,  tum  circuli  totius  centrum  ofcillationis  e(Te  in  L,tum  portionis 

cujuslibet  qualem  diximus  '). 

8         ± 
Rurfus  fi  in  aequatione  inventa  fit  -a  do  -b,  hoc  eft  ia  do  b,  hoc  eft,  fi  triangula 


[Fig.  82.] 


affigi  intelligantur  in  B 
[Fig.  82]  quod  bifariam 
dividat  longitudinem  AL, 
erit  y  do  ]/ \aa  —  xx. 
quas  asquatio  docet ,  quod 
fi  centro  B,  radio  qui  pof- 
fit  duplum  BA,  circumfe- 
rentia  defcribatur  CND , 
bina  quaelibet  triangula 
acutilîima  vertices  in  B 
habentia,  atque  ad  cir- 
cumferentiam eam  bafi- 
bus  terminata,angulifque 
aequalibus  fuber  a)  AB 
inclinata,quod  inquam  furpenfa  ex  A, centrum  ofcillationis  habebunt  punctumL. 
Unde  cum  et  circulus  integer  CND,  et  fector  ejus  quilibet,  axem  habens  reclam 
AN,  ex  triangulorum  talium  paribus  componacur,  manifeftum  eft  circuli  et 
feclorum  iftorum  centrum  ofcillationis  fore  punctum  L.  Itaque 

Quilibet  circuli  feftor  fufpcnfus  à  puncto  quod  diftet  a  centrocirculi  fui  femifle 
lateris  quadrati  circulo  inferipti,  pendulum  ifochronum  habebit  aequale  integro 
dicli  quadrati  lateri.  quod  etiam  fupra  animadvertimus 3).  quod  fi  vero  aliquo  prae- 
terea  cafu,  pendulum  fedori  alicui  inveniri  pofTet  ifochronon,  non  fuppofita 

68 


538      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  Â   1666.   1664. 

quelconque  BCD  fufpendu  en  A,  de  la  même  manière  que  plus  haut,  favoir 
en  forte  que  le  carré  de  BA  eft  égal  à  la  moitié  du  carré  de  BC,  a  fon  centre  d'os- 
cillation en  L  [Fig.  83]  ,  où  BL  =  BA,  il  fuffira,  fi  ce  fe&eur,  fufpendu  en  un 
autre  point  donné  R,  a  un  centre  d'ofcillation  P  donné,  de  divifer  la  droite 
RL  en  Q  de  telle  manière  qu'on  ait  RQ  :  QL  =  AR  :  LP,  où  ces  deux  der- 
nières longueurs  font  données,  pour  trouver  Q,  centre  de  gravité  du  fec- 
teur  BCD,  comme   cela  reflbrt  de  la  Prop. ..  ');  et,  ce  centre  de  gravité  étant 

donné,  nous  fa  vous  que  la  corde  CD  eil  à  l'arc  correfpondant  comme  BO  eft  à  — 

o 
du  rayon  BC. 

Enfin,  pour  exécuter  la  conftruc"tion  générale  correfpondant  à  l'équation  trouvée 
plus  haut  y  =  1/     lab  —  1a1 ax  -+-  —bx —  xa,  ajoutons  et  retranchons  des 

quantités  qui  fe  trouvent  fous  le  radical  les  termes  -\ a2  -\ ab  4-  —  b*-  on 

9  9  9 

obtiendra  alors  y  =  \/    —ab a2  -+-  —  b- —  (—a b  ■+-  x  )    . 

J      v      9  9  9  V3  3  J 

Par  conféquent  il  faut  divifer  la  longueur  AL  en  deux  parties  égales  en  E 
[Fig.  84]  et  ajouter  à  BE  fa  tierce  partie  EF;  F  fera  alors  le  centre  de  la  circon- 
férence que  nous  devons  décrire.  Quant  au  rayon  FO ,  ce  fera  la  ligne  dont  le 
carré  eft  égal  au  double  de  la  différence  des  carrés  de  AE  et  de  EF.  Si  l'on  con- 
ftruit  donc  du  point  B  deux  triangles  fymétriques  extrêmement  aigus  et  s'étendant 
jufqu'h  la  circonférence,  tels  que  BD  et  BC,  leur  centre  d'ofcillation  fera  L  lors- 
qu'ils font  fufpendus  en  A.  Par  conféquent  c'eft  également  en  L  que  fe  trouvera 
le  centre  d'ofcillation  d'une  partie  quelconque  du  cercle  CCDD,  telle  que  BCOD 
ou  BCMD,  ayant  fon  fommet  en  B,  fymétrique  par  rapport  à  la  droite  AL  et 
fufpendue  en  A.  11  en  fera  de  même  pour  les  fegments  de  cercle  KON  et  KMN; 
mais  dans  tous  les  autres  cas,  les  centres  d'ofcillation  de  pareils  fegments  ne 
peuvent  être  trouvés  que  lorfque  la  grandeur  de  l'arc  eft  donnée. 

Que  d  une  partie  du  cercle  telle  que  BCD  eft  donnée,  ou  un  fegment  de  cercle 
tel  que  KON,  et  qu'on  demande  de  trouver  fon  point  de  fufpenfion  A  de  telle 
manière  que  cette  partie  de  cercle  ou  ce  fegment  (bit  ifochrone  avec  un  pendule 
de  longueur  donnée  AL,  il  faut,  après  avoir  déterminé  le  centre  F  du  cercle  cor- 
refpondant, diminuer  la  diftance  FB  d'un  quart  (FE)  et  prendre  les  longueurs 
EA  et  EL  l'une  et  l'autre  égale  à  une  droite  dont  le  carré  eft  égal  à  la  moitié  du 
carré  du  rayon ,  augmenté  du  carré  de  EF. 


')  Voir  le  deuxième  alinéa  de  la  p.  529. 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DR  DYNAMIQUE  DE  1659  X   l666.    1664.      539 


30 


arcus  longïtudine  data,  ficut  hic  abfque  ea  invenitur,daretur 
inde  arcus  feftoris  cjus  longitude  Cum  enim  feftor  quivis 

BCD  fufpenfus  ex  A,  ut  modo,  ut  nempe  BApoflit  -  qua- 

i 

drati  BC,  habcat  centrum  ofcillationis  L  [Fig.  83],  ut  fit 
BL  oo  BA.  fi  jam  ex  alio  dato  punfto  R  fufpenfus  habeat  cen- 
trum ofcillationis  datum  P,  oportebit  tantum  dividere  rectam 
RL  in  Q,  ut  fit  RQ  ad  QL  ut  AR  ad  LPqusedatae  funt, 
eritque  Q  centrum  gravitatis  feftoris  BCD,  ut  coudât  ex 
propos. . .  ').  dato  autem  hoc  gravitatis  centro  feimus  efle  ut 

BQ  ad  -  radij  BC,  ita  fubtenfam  CD  ad  fini  m  arcum. 

Porro    ad    univerfalem    conftructionem    jequationis    fupra    inventae    ^y    do 


lab 


¥ 


8        1    4t. 
laa ax  +  -bx 

3  3 

radice  contentis,  -\ — -aa  -\ ab  +  -bb,  fietque 

9  9  9 


xx\  addatur  et  auferatur,  quantitatibus  in 


y  oo 


\/>ab 
r      9 


-aa  4-  -bb  —  D  -a b  +  x. 

9  9  3        3 


Itaque   dividatur 
[F'g-  84-l  longitudo  AL  bifa- 

riaminE  [Fig.  84], 
et  apponatur  ad  BE 
pars  tertia  fua  EF, 
eritque  F  centrum 
deferibendi  circuli. 
Radius  autem  FO, 
erit  lineaqusepotelt 
duplum  differentiae 
quadratorum  AE  et 
EF.  Si  itaque  ex 
L  |        X^  punclo  B  ad  deferip- 

c  L  " —   ^  tam      circumferen- 

tiam  triangula  duo 
paria  acutiflîmacon- 
"*  ftituantur    ut   BD, 

BC,  illorum  ex  A 
fu  fp  en  forum  centrum  ofcillationis  erit  L.  Quare  et  portionis  cujuflibet  circuli 
CCDD,  cujus  vertex  fit  in  B  axemque  habeat  in  rcéla  AL,  cfuales  funt  portiones 


ç 

*>»? 

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Ny      K 

540     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659X  I  666.  1664. 


Confidérons  encore  une  barre  impondérable  AB  fufpendue  en  A  [Fig.  85] 
à  laquelle  on  demande  d'attacher  en  fon  point  milieu  C  une  autre  barre  pondé- 
rable ED  de  telle  manière  que  cette 
barre  ainfi  fufpendue  ait  des  ofcil- 
lations  ifochrones  avec  un  pendule  de 
longueur  donnée  AB.  Soit  AB  =  a\ 
appelons  AC  x  et  CD  j,  ces  deux 
longueurs  étant  regardées  comme  indé- 
terminées. Le  pendule  ifochrone  avec 
la  barre  ED  fufpendue  à  AC  eft  alors 
facilement  trouvé  d'après  ce  qui  a  été 
démontré  plus  haut  au  fujet  des  rec- 
tangles a);  en  effet,  on  peutconfidérer 
la  barre  ED  comme  un  rectangle  de 
très  petite  largeur,  auquel  fera  ifo- 
chrone un  pendule  de  longueur  AC 
augmentée  d'un  tiers  de  la  troifième  proportionnelle  à  AC  et  CD.  Cette  longueur 

1  V1 
totale  fera  donc  ici  x  H ^-;  par  hypothèfe  elle  doit  être  égale  à  la  longueur 

3 x  

donnée  AB  ou  a.  On  entire^zz^tfx — 3** ,ouy=\/  ^ax  —  3#\  Cette  équation 
nous  apprend  que  le  lieu  des  points  D  et  E  eft  une  ellipfe,  parce  nous  avons  fous 
le  radical  le  terme  — 3#\  Le  centre  de  cette  ellipfe  fera  le  point  F  qui  divife  la 
longueur  AB  en  deux  parties  égales.  Et  fon  „latus  reftum"  par  rapport  aux  ordon- 
nées perpendiculaires  à  AB  fera  3^7,  c.  à.  d.  le  triple  de  AB,  tandis  que  AB 
elle-même  fera  le  „latus  tranfverfum".  Par  conféquent  dans  une  ellipfe  AEBD 
décrite  de  cette  manière  toute  droite  pondérable  ECD  attachée  en  fon  centre  à 
l'axe  AB,  le  point  de  fufpenfion  reftant  en  A,  fera  ifochrone  avec  le  pendule.de 
longueur  AB.  Il  en  réfulte  que  l'ellipfe  totale  aufll  bien  qu'une  partie  quelconque 
de  l'ellipfe  comprife  entre  une  ou  deux  droites  perpendiculaires  à  l'axe  AB  eft 
ifochrone  avec  le  même  pendule  AB  3). 


')  Lisez  „suspensae". 
■)  Voir  !a  p.  523. 

3)  Voir  sur  cette  ellipse  la  p.  446  qui  précède.  Dans  la  note  3  de  cette  p.  446  nous  donnons  le 
sens  précis  de  l'expression  „latus  rectum. ..  secundum  quod  possunt  ordinatim  applicats". 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  \   1666.   1  664.       54  I 


BCOD,  BCMD,  ex  A  fufpenfi  '),  centrum  ofcillationis  erit  in  L.  atquc  adeo 
eciam  fegmentorum  circuli  KON  et  KMN;  quorum  alijs  quibufeunque  cafibus , 
centrum  ofcillationis  non  nifi  fuppoiîta  arcus  dimenfione  inveniri  potert. 

Quod  II  data  fit  circuli  portio  ut  BCD  vel  fegmentum  circuli  ut  KON  oporte- 
atque  invenire  illius  punctum  A,  unde  fufpenfum  ifochronum  fit  pendulo  notae 
longitudinis  AL;  invento  circuli  cujus  datum  eft  fegmentum  centro  F;  minuenda 
ell  diltantia  FB  parte  fui  quarta  FE;  fumendaeque  EA,  ELlîngulaeaequaleseiquae 
poteft  dimidium  quadratum  radij  una  cum  quadrato  EF. 

Sit  rurfus  virga  fine  pondère  AB  fufpenfa  in  A  [Fig.  85],  cui  alia  virga  pon- 
derans,  ED,  affigenda  fit  puncto  fui  medio  C.  quae  fie  fufpenfa  ofcillationes 
ifochronas  habeat  pendulo  datae  longitudinis  AB.  Sit  ABootf.  AC  vero  vocetur  x. 
CD,  y  :  quae  ambae  tanquam  indeterminatae  confiderantur:  Pendulum  itaque 
ifochronum  virgaeEDex  ACfufpenfae,  facile  invenitur  ex  ijs  quae  fu  pra  de  rectan- 
gulis  oftenfa  funt 2),  poteft  enim  ED  virga  ut  rectangulum  minimae  latitudinis  con- 
fiderari,  cui  ifochronum  pendulum  squale  erit  AC  una  cum  trientetertiaepropor- 

tionalis  duabus  AC,  CD:  quae  igitur  tota  longitudo  hic  erit  jc  -) — ^%  quae  ex 

hypothefi  aequari  débet  datae  AB  00  a.  Unde  fit  yy  00  ^ax  —  3.0;;  five  y  do 
co  \/ <$ax  —  %xx.  Quae  aequatio  docet  locum  puncti  D  vel  E  e(Te  ad  ellipfin,  quia 
habetur  —  ^xx.  cujus  ellipfis  centrum  erit  F  punctum  quo  longitudo  AB  bifariam 
dividitur.  Latus  rectum  vero  fecundum  quodpofïunt  ordinatim  applicatae  ad  AB 
erit  2a  ^lv'e  criplum  AB,  atque  ipfa  AB  latus  tranfverfum.  Itaque  in  EHipfi  AEBD 
fecundum  ifta  deferipta,  quaelibet  recta  ponderans  ECD  axi  AB  medio  fui  puncto 
affixa,  manente  puncto  fufpenfionis  A,  ifochrona  erit  pendulo  longitudinis  AB. 
unde  patet  et  Ellipfin  totam  et  quamlibet  ejus  partem  abfciflTam  recta  una  vel  duabus 
axi  AB  perpendicularibus,  eidem  pendulo  AB  ifochronum  efle  3). 


XVII). 


[1664  ou  1665]') 

[Fig.  86.} 

^g\      Si  fuerit  figura  plana  ad  axem  or- 

*  dinata  ut  ABC  [Fig.  86],  cujus  axis 

BD  J)  ;  cuneoque  AEC  fuper  figura 

tota  abfcifib,  duclo  piano  per  AS 

reclam  aequidiftantem  axi  BD.  datum 

fit  brachium  cunei  illius  fuper  AS, 

quod  fit  QA,  ac  praeterea  brachium 

dimidiae  figurae,  BCD,  fuper  axe  BD, 

quod  fit  TD.  Dico  etiam  brachium 

cunei  five  ungulae  fuperdimidiafigura 

abfcifli  piano  per  axem  BD  4) ,  fuper 

eundem  axem  datum  effe.  Et  contra , 

dato  hoc  brachio,  itemque  brachio 

di<5todimidiaefiguraeTD,  dariquoque 

brachium  QA,  cunei  fuper  figura  tota.  Secetur  enim  AECplanisPF,  PD quorum 

hoc  per  axem  BD  du&um  intelligatur  figurae  ad  angulos  rectos,  illud  vero  piano 

figurae  parallelum.  fiunt  itaque  folida  duo  aequalia  ac  fimilia  APD,  PDF,  quorum 

centra  gravicatis  cum  aequaliter  diltent  a  piano  PD,  erit  commune  utriufque  gra- 


qr  <K 


')  Manuscrit  C,  p.  2. 

2)  La  dernière  date  qu'on  trouve  dans  le  Manuscrit  B ,  est  le  2 1  novembre  1 664  ;  et  la  première 
date  dans  le  Manuscrit  C  est  le  22  février  1665  (p.  28). 

3)  La  figure  plane  (symétrique  par  rapport  à  BD  et  située  en  entier  d'un  même  côté  de  la  droite 
SA)  qui  forme  la  base  de  l'onglet  considéré ,  n'est  pas  nécessairement  limitée  par  la  droite  AC 
(perpendiculaire  à  BD  et  à  SA) ,  comme  la  Fig.  86  semble  l'indiquer.  Ce  n'est  que  dans  le  cas 
où  la  figure  plane  est  symétrique  par  rapport  à  AC,  que  les  points  Q,  T  et  R  (considérés 
comme  projections  des  centres  de  gravité  conespondants;  le  texte  ne  parle  que  des  bras  de 
levier  DQ ,  etc.J  seront  situés  sur  AC. 

4)  On  peut  se  figurer  ce  plan  parallèle  au  plan  sécant  passant  par  AS ,  quoique  le  bras  de  levier 
de  l'onglet  correspondant  soit  indépendant  de  l'inclinaison  du  plan. 


544     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  1666.    1664. 

vitatis  centrum  in  ipfo  piano  PD;  itaque  brachium  eorum  fuper  AS  eft  DA.  Totius 
vero  cunei  AEC  brachium  fuper  AS  eft  QA  ;  Ergo  fi  fiât  DQ  ad  QR  ficut  gravitas 
cuneorum  DFC,  PEF  ad  gravitatem  folidorum  APD,  PDF,  hoc  eft  ficut  cuneus 
DFC  ad  folidum  PDF,  Erit  R  A  brachium  cuneorum  DFC ,  PEF  fuper  AS.  datur 
autem  ratio  cunei  DFC  ad  folidum  PDF,  quœ  nempe  eft  eadem  quae  DT  ad  TC  '). 
Ergo  et  ratio  DQ  ad  QR.et  DQ  data  eft,  ergoetQRettotaDR.  Cum  vero  centra 
gravitatis  cuneorum  DFC,  PEF,  fint  in  eadem  recta  perpendiculari  ad  planum 
ABC,  patet  utriuflibet  brachium  fuper  DB  efle  DR.  Faciendo  itaque  ut  TD  ad 
DC  ita  QD  ad  DR  habetur  brachium  DR  cunei  DFC.  Et  contra  fi  dentur  DR  et 
DT,  faciendo  ut  CD  ad  DT  ita  RD  ad  DQ,  erit  AQ  brachium  cunei  AEC 
fuper  AS. 


')  Si  l'on  suppose  les  plans  sécants  (voir  la  note  précédente)  inclinés  à  450,  ce  qui  ne  change 
pas  le  rapport  des  volumes,  on  aura  FC  =  DC,  le  volume  du  cylindre  à  base  BDC  (ou  bien 
possédant  une  base,  dont  BDC  fait  partie,  voir  la  note  3  de  la  543)  sera  égal  à  cette  base 
multipliée  par  DC:,  tandis  que  le  volume  de  l'onglet  BDCF  sera  égal  à  la  même  base  multipliée 
par  DT  d'après  le  théorème  de  la  p.  501.  Le  „solidum  PDF"  est  donc  égal  au  produit  de 
cette  base  par  TC  (différence  des  longueurs  DC  et  DT). 


XVIII'). 

[i665?P 


[Fig.  87.]  Data    figura    plana    quavis 

ABC  [Fig.  87]  quae  divifa  fit 
in  participas  aequales  minimas, 
dataque  in  eodem  cum  figura 
piano  lineâ  recta ,  in  quam  ex 
particulis  fingulis  perpendicu- 
lares  duclae  intelligantur,  ut 
FK  &c.  Invenire  fummam  qua- 
dratorum  omnium  dictarum 
*  perpendicularium. 

Sit  primum  recta  DE  extra 
figuram  ABC  et  fit  GE  diftantia 
centri  gravitatis  figura;  ab  recta 
ED;  et  HE  diflantia  inter  ipfam 
ED  et  perpendicularemquseex 
centro  gravitatis  trunci  fuper 
figura  ABC  abfciffi  piano  per  ED  cadit  in  figuram  ABC.  dico  fummam  quaefitam 
quadratorum  omnium  perpendicularium  in  reclam  ED,  aequari  rectangulo  linea- 
rum  GE,EH  multiplici  fecundum  numerum  omnium  dictarum  perpendicularium, 
five  omnium  particularum  in  quas  figura  fecta  eft. 

demonftratio  repetenda  exlibroB,  lemmatis  N3),  ubi  concluditur,  fummam 
productorum  ex  particulis  fingulis  in  quadratafuarum  perpendicularium  fuper  ED, 
five  fummam  quadratorum  horum  omnium  in  particulam  unam,  aequari  producto 
ex  figura  ABC  in  rectangulum  diftantiarum  HE ,  EG  3).  Efl:  autcm  figura  AB  4) 


')  Manuscrit  C,  p.  9— 12. 

:)  Comparez  la  note  2  delà  p.  543  qui  précède. La  présente  Pièce  est  de  1664  ou  de  1665  (com- 
parez la  p.  5 19  du  T.  XIV  où  nous  avons  adopté  la  dernière  date). 
3)  Voir  la  note  2  de  la  p.  501  et  la  p.  503  de  ce  Tome. 
♦)  Ou  ABC. 

69 


546     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  À  l666.  1665. 


id  quod  fit  ex  parricula  una  in  numerum  particularum  in  quas  divifa  eft.  Itaque 
omifîa  utrimque  multiplicatione  in  particulam  figura;,  apparet  fummam  omnium 
quadratorum  à  perpendicularibus  fuper  ED  sequari  produclo  reclanguli  HE,  EG 
in  numerum  particularum  in  quas  figura  divifa  eft  '). 

rp*       00  1 

Sit  jam  refla  DE  [Fig.  88]  quae  figuram  fecet 
in  partes  DAB,  DCB  et  oporteat  invenire  fum- 
mam quadratorum  a  perpendicularibus  omnibus 
quse  utrinque  è  particulis  figuras  ABC  ducuntur 
in  reétam  DE  ut  FK,  OR  &c.  Quod  fi  dentur 
diftantia;  centrorum  gravitatis  partis  utriufque  ab 
reéta DE,  nec  non  diftantia;  punctorum  fuperqui- 
bus  gravitant  cunei  fuper  dictis  partibus  abfcifli 
pîanis  per  DE  ductis,  jam  quafi  duae  figura;  erunt 
et  extra  utramque  data  linea  ED;  ac  proinde 
eodem  modo  quo  antea  colligentur  fummae 
omnium  quadratorum  à  perpendicularibus  qua; 
utrinque  in  reclam  ED  cadunt  à  particulis  feéte 
figurae.  at  non  datis  il  lis  centrorum  diftantijs 
(quaefepe  [fie]  inventu  difficiles  aut  impofilbiles 
func)  fed  tantum  datis  ab  reéta  A P,  quae  tangat  figuram  fitque  parallela  ED  diftan- 
tijs AG,  centri  gravitatis  figura;  totius,et  AH  punéti  fuper  quo  gravitât  cuneus 
abfciflus  piano  per  AP,  oftendemus  tamen  dari  fummam  qua;fitam  omnium  qua- 
dratorum, quam  nempe  aequalem  efle  dicimus  rectangulo  AGH  unacum  quadrato 
EG  mukiplicibus  fecundum  numerum  particularum  in  quas  figura  tota  dividitur 3). 
Sit  enim  AE  diftantia  inter  rectas  ED,  AP  do  a,  ductifque  ab  F  et  O  perpen- 
dicularibus in  redtam  AP,  fit  FPx^,  OQ  do  c.  Eft  itaque  perpendicularis  FK  do 
y  —  a  f  et  perpend.  OR  do  a  —  c.  adeoque  quadratum  FK  do  bb  —  iba  +  aa ,  et 


')  Ici  Huygens  intercala  la  remarque:  „Ostende  generaliter,  si  AX  [Fig.  87]  sit 
brachium  cunei,  quadrata  distantiarum  ab  ED  aequari  rectangulo  AGX  una 
cum  quadrato  EG ,  mukiplicibus  per  numerum  particularum". 

Il  s'agit  ici  du  „cuneus"  à  base  ABC  limité  par  un  plan  sécant  oblique  passant  par  la  tan- 
gente, parallèle  à  ED,  au  point  A  de  la  figure  ABC.  On  trouve  cette  démonstration  générale 
(la  droite  DE  pouvant  être  extérieure  à  la  figure)  à  la  p.  107  de  l'édition  originale  de  l'„Ho- 
rologium  oscillatorium"  (Prop.  IX  de  la  Pars  Quarta),où  le  rectangle  AGX  s'appelle  AGH  , 
conformément  à  la  Fig.  88. 

a)  C'est  la  proposition  énoncée  dans  la  note  précédente;  mais  ici  Huygens  ne  considère  que  le 
cas  où  la  droite  DE  coupe  la  figure. 

3)  Le  rectangle  HAG  correspond  au  rectangle  HEG  de  la  Fig.  87  dans  le  cas  particulier  où  le 
point  E  de  la  Fig.  87  est  situé  sur  le  contour  de  la  figure. 

4)  On  lit  en  marge:  „multiplicibussecundum  numerum  particularum",  ce  qui  s'applique 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DR  DYNAMIQUE  DE  1659À  I  666.   1665.      547 

quadracum  OR  oo  ce  —  ica  +  aa,  patetque  eadem  racione  quadrata  fingularum 
perpendicularium  tam  quae  ex  particulis  portionis  DCB  quam  DAB  cadunt  in 
rectam  ED,  aequari  quadrato  diltantiae  particulae  cujufque  ab  recta  AP,  una  cum 
quadrato  AE,  minus  duplo  rectangulo  à  diéta  diilancia  in  ipfam  AE.  Quare  ad 
colligendam  omnium  iftorum  quadratorum  fummam,  appellcmus  nn  fummam 
quadratorum  quae  fiunt  a  diftantijs  fingularum  particularum  ab  recta  AP.  Item 
appellemus  m  fummam  omnium  earundem  diftantiarum;  undeduplaomniarectan- 
gula  ex  diitantijs  fingulis  in  rectam  AE  erunt  ima.  Denique  et  numerum  particu- 
larum in  quas  divifa  eft  figura  ABCDvocemus  0.  unde  quadratum  rectae  AE  toties 
fumptum  quot  funt  in  figura  particulae,  erit  ôaa.  ac  fumma  proinde  omnium  qua- 
dratorum à  perpendicularibus  in  reclam  ED,  fiet 

nn  +  ûaa  —  ima. 

Eft  autem  nn,  hoc  eft,  fumma  omnium  quadratorum  a  perpendicularibus  in 
reclam  A  P,  aequalis  rectangulo  H  AG  multiplici  fecundum  ô  five  numerum  particu- 
larum uti  parte  prima  hujus  propofitionis  demonftratum  fuit 3).  ûaa  vero  apparet 
efle  quadratum  AE  multiplex  item  fecundum  dictum  particularum  numerum.  ac 
denique  ima  aequari  dico  duplo  rectangulo  ex  GA,  AE,  multiplici  fecundum 
eundem  particularum  numerum,  cum  a  fit  co  AE;  wvero,  five  fumma  omnium 
perpendicularium  a  particulis  figuras  ABC  in  reclam  AP  defeendentium,  aequalis 
fit  perpend.  G  A  acentro  gravitatis  figura?  defeendenti  multiplici  fecundum  nume- 
rum perpendicularium  feu  particularum  a  quibus  eductse  funt.  Confiât  itaque««-f- 
ùaa —  ima,  five  fummam  omnium  quadratorum  à  perpendicularibus  in  rectam 
ED,  aequari  iftis  quae  dicemus  multiplicibus  fecundum  numerum  particularum, 
rectangulo  nimirum  HAG  una  cum  quadrato  AE,  minus  duplo  rectangulo  GAE, 
quae  aequalia  eiïe  probantur  rectangulo  AGH  una  cum  quadrato  EG.  Nam  fi  AH 
vocetur  h  :  AG  vero  g:  EtAE,  utante,  fit  a.  Erit  quidem  reclangulum  HAG, 
una  cum  quadrato  AE,  minus  duplo  rectangulo  GAE,  aequale  hg  +  aa —  iga. 
At  rectangulum  AGH  erit  hg  —  gg;  et  quadratum  EG,  gg — iag-\- aa,  quae 
fimul  addita  efficiunt  quoque  hg-\-aa — lag.  Itaque  apparet  et  dictam  fummam 
omnium  quadratorum  aequari  rectangulo  AGH,  una  cum  quadrato  EG 4).  quod 
eratdemonftrandum  5). 

Iifdem  pofitis  fi  recta  DE  [Fig.  89]  tranfit  per  G  centrum  gravitatis  figurae  ABC, 
manifeftum  eft  dictam  quadratorum  fummam  6)  aequalem  fore  foli  \ZD°  AGH  4)  , 


sans  doute  tant  au  rectangle  AGH  augmenté  du  carré  EG  qu'au  rectangle  AGH  seul  (der- 
nière ligne  de  cette  page). 

5)  Huygens  intercala  les  mots  :  „hic  incipit  prop.  nova".  Voir  l'alinéa  qui  suit  et  qui  cor- 
respond à  la  Prop.  X  de  la  Pars  Quarta  de  l'„Horo!ogium  oscillatorium". 

<)  On  lit  entre  les  lignes  :  „sit  rursus  nova  prop."  Comparez  la  note  précédente. 


548     TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE   1659  A  1^66.  1665. 


cumEG  nulla  fit.  Acquehincporrofequitiir  '),  fi  DE  fit  axis  figuras  ABC  [Fig.  89] 

in  duo  fermenta  asqualia  ipfam  dividens,  AP  vero 
ipfi  parallcla  extra  figuram.  Et  fit  uti  prius  AG 
brachium  figuras  totius  fuperAP:  AHverobrachium 
cunei  vel  trunci  abfcifli  fuper  figura  tota  piano  per 
AP.  Figuras  autem  dimidiae  DAE  brachium  fuper 
DE  fitVG,  et  XG  brachium  cunei  fuper  eadem 
dimidia  figura  abfciffi  piano  per  DE.  his  pofitis  fe- 
quitur  inquam  reclangulum  AGH  asquale  efie  rec- 
tangulo  XGV. 

Efi:  enim  reclangulum  XGV  multiplex  fecun- 
dum  numerum  particularum  figuras  dimidiae  DAE, 
asquale  quadratis  omnibus  perpendicularium  à 
particulis  ejusdem  dimidias  figura;  in  reclam  DE 
cadentium.  Ac  proinde  idem  reclangulum  XGV  multiplex  fecundum  numerum 
particularum  figuras  totius  ABCD,  asquale  erit  quadratis  perpendicularium  a 
particulis  totius  figuras  utrinque  in  reclam  DE  educlarum,  hoc  efi,  per  ante 
oftenfa  '),  reclangulo  AGH  fecundum  eundem  omnium  figuras  particularum 
numerum  multiplici.  unde  patet  reclangula  ipfa  VGX,  AGI!  asqualia  elfe  *). 


Data  figura  plana,  et  in  eodem  piano  punclo,  intra  vel  extra,  divifaque  figura 
in  participas  asqualcs  minimas,  a  quibus  fingulis  ad  diclum  punclum  reclas  ducantur. 
invenire  fummam  omnium  quas  ab  ipfis  fiunt  quadratorum.  five  invenire  planum 
cujus  multiplex  fecundum  iftarum  particularum  numerum  asquetur  diclas  quadra- 
torum fummas. 


[Fig.  90.] 


Sit  figura  plana  ABCD 
[Fig.  90]  et  in  eodem 
piano  punclum  E,  divi- 
faque figura  in  particulas 
minimas  asquales  intelli- 
gantur  a  fingulis  reclas  ad 
punclum  E  duclas,  ficut 
a  particula  F  ducla  FE. 
Oportet invenire  fummam 
quadratorum  ab  omnibus 
hifee  rectis. 

Secctur  figura  in  partes 
duas ,  duclâ  reclâ  quas  per 
datum  punclum  E  perque 
centrum  gravitatis  figuras 
G  tranfeat.  Alteraque  item  per  punclum  E  reela  ducatur  EP  quasfecet  EG  ad 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   l666.  1665.      549 

angulos  redlos.  Sic  autem  data  AU  fubcencrica  cunei,  fuper  figura  abfcifll  piano 
per  AR  tangenccm  figuram  ac  parallelam  rectae  EP.  Item  BK  fubcencrica  cunei 
fuper  figura  abfcifll  piano  per  BR,  tangentem  figuram  extrinfecus  ac  parallelam 
EG.  Dico  fummam  quadratorum  à  redis  quœ  ducuntur  ad  punclum  E  ex  om- 
nibus figuras  particulis  aequari  rcftangulis  BGK, AGH  una  cum  quadrato  EG 
multiplicibus  fecundum  numerum  particularum  in  quas  fecla  cfl  figura. 

Ductis  enim  ab  F  perpendicularibus  FP,  FQ  in  rectas  EP,  EG.  manifeflum  eft 
quadratum  FE  aequari  quadratis  FP,  PE  vel  FP,  FQ.  Eademque  ratione  quadrata 
fingula  diflantiarum  cujufque  particula;  à  punfto  E,  arquari  quadratis  binis  diftan- 
tiarum  ejufdem  particule  ab  réélis  EP,  EG.  Quamobrem  quadrata  omnium  diflan- 
tiarum a  puncto  E,  sequaliaerunt  fuminx  quadratorum  perpendicularium  ab  omni- 
bus figura?  particulis  in  reétam  EP  ductarum ,  una  cum  fumma  omnium  quae  fiunt 
a  perpendicularibus  in  reélam  EG  ductis.  Efl  autem  fumma  horum  per  praeced. 
aequalis  rectangulo  BGK  multiplici  fecundum  numerum  particularum ,  fumma  vero 
iflorum  aequalis  redangulo  AGH  una  cum  quadrato  EG,fimiliter  multiplicibus  *). 
Itaque  quadrata  omnia  diflantiarum  a  puncïo  E  aequalia  efTe  liquet  reclangulis 
BGK,  AGH  cum  quadrato  EG,  multiplicibus  fecundum  quadratorum  vel  parti- 
cularum numerum.  quod  erat  demonflrandum. 

Quod  fi  autem  recta  EC  fit  axis  figurae  ABCD ,  in  duo  aequalia  ac  fimilia  feg- 
menta  cam  dividens,  deturque  GV  brachium  figurae  dimidiae  fuper  recta  EG, 
icemque  GX  brachium  cunei  fuper  figura  eadem  dimidia  abfcifll  piano  per  EG, 
potefl  loco  rectanguli  BGK  fumi  rectangulum  XGV;  quemadmodum  prop.  . . .  4) 
ollenfum  eft. 


')  Voir  la  dernière  ligne  de  la  p.  51  5. 

2)  Huygens  intercala  les  mots:  „sit  rursus  prop.  nova".  C'est  la  Prop.  XI  de  la  l'ars  Quarto 
de  l'„Horologhim  oscillatorium". 

3)  Voir  les  deux  derniers  alinéas  de  la  p.  547. 

4)  Voir  la  note  2. 


XIX  ■>. 


[i665]!). 


AB  do  a  [Fig.  91] 
BE  oo£ 
EV  00  c 

-L^ooHMO 


')  La  Pièce  est  empruntée  aux  p.  50  et 

51  du  Manuscrit  C. 
a)  La  p.  38  du  Manuscrit  porte  la  date 
du  16  mars  1665  et  la  p.  65  est  datée: 
juillet  1665. 
3)  Huygens  se  propose   de  calculer  la 
longueur  du  pendule  isochrone  avec 
un    segment  d'un  hyperboloïde  de 
révolution  suspendu  en  son  sommet. 
4)  Il  y  a  deux  lettres  H  dans  la  figure,  ce  qui  cependant  ne  peut  guère  donner  lieu  à  des  con- 
fusions. Remarquons  en  même  temps  que  les  projections  des  points  S  et  K  sur  la  droite  ED 
sont  désignées  par  Huygens  par  les  mêmes  lettres. 

HM  est  le  diamètre  de  la  parabole  BME.  Cette  parabole  a  été  trouvée  comme  suit.  Pour  cal- 

culer  la  longueur  du  pendule  isochrone  d'après  la  formule  x  =  ~ 


<F) 


(comparez  p.  e.  la 


note  7  de  la  p.  485),  où  (£)  représente  la  distance  de  B  au  centre  de  gravité  du  corps  consi- 
déré, y  la  distance  d'un  point  pesant  quelconque  de  ce  corps  à  un  plan  horizontal  passant  par 
la  droite  BH  (perpendiculairement  au  plan  du  papier),  et  2  la  distance  de  ce  point  à  un  plan 

passant  par  l'axe  AE  perpendiculairement  au  plan  du  papier,  Huygens  cherche  d'abord  f;Ay 

ce  qui  représente  la  longueur  du  pendule  isochrone  avec  une  surface  plane  oscillant  perpendi- 
culairement à  son  plan  et  contenant  tous  les  points  pesants  de  l'hyperboloïde  à  leurs  vraies 

distances  du  plan  horizontal  nommé.    Jrr  représente  donc  aussi  (voir  la  p.  458  ou  le  dernier 

alinéa  de  la  p.  503)  la  distance  du  point  de  suspension  B  à  un  plan  horizontal  passant  par  le 
centre  de  gravité  d'un  onglet  élevé  sur  cette  surface  et  limité  par  un  plan  oblique  passant  par 
la  droite  horizontale  BH.  Cette  surface  plane  est  la  figure  EHBLDE,  où  EHB  est  une  droite 
et  BLD  (partie  de  la  courbe  AFBLD)  une  parabole  (comparez  sur  cette  substitution  d'une 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À    l666.  1  665.      55  I 

BO  do  -2-  b  BO  brachium  cunei  BMEH  «Y 
5  J 

BP  oo  ^-  b  BP  brachilim  cunei  BKDE  *). 

4  ' 

-1  __  X  X  *) 

4         5  2° 

—  a  +  b  CE  vel  GD 


2 

aa  +  ab  -\-  bb 

4 


FGO 


0  y       S.8) 


-a  FCO 

4  y 


figure  plane  à  un  corps  le  dernier  alinéa  de  la  p.  471  ou  la  note  2  de  la  p.  473);  le  facteur 
arbitraire  qui  entre  dans  la  longueur  des  ordonnées  parallèles  à  l'horizontale  BH  a  été  choisi 
de  telle  manière  que  la  parabole  passe  non  seulement  par  le  point  B,  mais  aussi  par  le  point  A, 
AB  ou  a  étant  la  distance  des  sommets  ou  „latus  transversum"  de  l'hyperbole  BKV. 

Mais  cette  surface  plane  peut  être  transformée  en  une  autre  possédant  les  mêmes  ordonnées 
parallèles  à  l'horizontale  BH,  savoir  la  surface  limitée  par  les  droites  BKD  et  DE  et  la  parabole 
EMB,  où  il  faut  donner  à  l'axe  HM  de  cette  dernière  la  valeur  indiquée  dans  le  texte.  L'ex- 

pression  -^4%  est  donc  égale  à  la  distance  du  point  B  au  plan  horizontal  passant  par  le  centre 

de  gravité  d'un  onglet  élevé  sur  la  surface  BKDEMB  et  limité  par  un  plan  oblique  passant  par 
l'horizontale  BH. 

Il  est  évident  qu'on  pourrait  tout  aussi  bien  prendre  une  surface  plane  de  forme  symétrique, 
obtenue  en  ajoutant  à  la  figure  considérée  une  figure  pareille  à  gauche  de  BE  (comparez  la 
Fig.  3  de  la  Tab.  XXVI  de  l'„Horologium  oscillatorium"  ;  cette  figure  correspond  à  la  Prop. 
XXII  de  la  Pars  Quarta,  mentionnée  dans  la  note  de  la  p.  555). 

5)  L'onglet  considéré  (voir  le  troisième  alinéa  de  la  note  précédente)  est  la  différence  des  onglets 
BKDEHB  (ou  BKDE)  et  BMEHB  (ou  BMEH),  limité  l'un  et  l'autre  par  un  plan  oblique 
passant  par  la  droite  horizontale  BH.  Le  premier  (BKDE)  est  une  pyramide  scalène  à  base 
perpendiculaire  au  plan  du  papier;  il  est  donc  facile  de  voir  que  son  bras  de  levier  par  rapport 

a 
au  point  B  a  la  valeur  —  b.  Quant  au  bras  de  levier  correspondant  à  l'onglet  BMEH,  la  valeur 
4 

b  ou  (  — b-\ . —  )  s'accorde  avec  la  valeur  de  la  „X  cunei""  de  la  Pièce  XI  (voir  le  hui- 

5  \2    T  5     ij  K 

tième  alinéa  de  la  p.  472^. 

6)  La  différence  —  b  des  deux  bras  de  levier  BO  et  BP  est  la  distance  OP. 

'  20 

7)  La  parabole  BLD  ayant  été  choisie  de  telle  manière  qu'elle  passe  par  le  point  A  aussi  bien  que 
par  le  point  B  (comme  nous  l'avons  dit  dans  la  note  4),  FG  et  FC  doivent  avoir  les  valeurs 
indiquées  dans  le  texte. 

B)  s.  =  subtrahendo.  Voir  le  résultat  de  la  soustraction  à  la  page  suivante. 


552      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  À   l666.   1  665. 


a 

EDoo  CG 

-î-^-     HM-) 
4    «                y 

2 

ABED 

-1* 

3 

2               2    # 

-g-—     parab.  BME 

3 

—  h        BH  ») 

2                    y 

1     *3+     '      *0. 

1    b*  4) 

3             3    a 

12     <* 

\a  +  â,b 


4a  +  $b 


cuneus  EED  »)  ad  cuneum  BMEH ô) 

*0 


OP 

__3_ 

20 


4        x 

—  bb-\-$ab 

-5 : — j—  BQ  brachium  cunei  BEDLB  *°). 

\a  +  ^b        x  y 


2        2  * 


_L.iL 

6  * 


3*  +  3*-r—  *") 


[Fig.91.] 


$a+2b 


* 


-$-bb+*ab 


— -r- — 7—     brachium  figura? 

3a  -h  2*      BKDEMB  fuper  B  .») 


H  M 

1 
x  — 

£* 

4 

tf 

2 

5 

KS 

1 

bb_ 

n) 

10  rf 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  X  l666.  1665.        553 

ex  Kl        -^b+-? J 

o  o    a 

15  «         6 


')  C'est  le  moment  du  triangle  BED  par  rapport  au  point  B. 
5)  Voir  la  note  4  de  la  p.  550. 

3)  Comparez  le  premier  alinéa  de  la  note  4  de  la  p.  550.  Il  s'agit  ici  du  point  inférieur  H. 

4)  C'est  le  moment  du  segment  de  parabole  BMEHB  par  rapport  au  point  B. 

5)  Lisez  BED. 

6)  Les  volumes  des  onglets  nommés  sont  dans  le  rapport  des  moments  de  leurs  bases  (qui  sont  le 
triangle  BED  et  le  segment  parabolique  BMEHB)  par  rapport  à  l'horizontale  BH,  d'après  la 
proposition  de  la  p.  501  ;  ce  rapport  a  ici  la  valeur  (4*7  -(-  \b~)  :  b. 

r)  Voir  la  note  6  de  la  p.  551. 

8)  L'équation  ^a  4-  3b  :  b  ■=  OP  :  PQ  ou  (4*  -\-  $b)  PQ  =  —  b1  exprime  que  les  moments  des 

onglets  à  base  EMBKDE  et  à  base  BMEB  par  rapport  à  une  droite  horizontale  passant  par  le 
point  P  (voir  la  note  6  de  la  p.  551)  sont  égaux,  vu  que  le  moment  de  l'onglet  à  base  trian- 
gulaire BED  par  rapport  à  cette  droite  est  nul. 

9)  a.  =  addendo. 

IO)  Il  ressort  de  ce  que  nous  avons  dit  dans  le  troisième  alinéa  de  la  note  4  de  la  p.  550  que  le 
bras  de  levier  de  l'onglet  BHEDLB  (ou  BEDLB)  par  rapport  à  l'horizontale  BH  est  identique 
avec  le  bras  de  levier  de  l'onglet  à  base  EMBKDE  par  rapport  à  la  même  droite.  Ce  bras  de 

JPfs 

levier  est  égal  à  ~/rs.  d'après  le  deuxième  alinéa  de  la  même  note  4.  Les  calculs  qui  suivent 

servent  à  déterminer  -tt\*  Voir  'a  note  4  de  ^a  P-  554- 

")  C'est  le  rapport  de  la  surface  du  triangle  BED  au  segment  parabolique  BMEHB. 

**)  L'équation  2>a-\-  ib\b  —  -?-b\  (l,  d'où  l'on  tire  la  valeur  de  (S,  exprime  l'égalité  des  moments 
des  surfaces  EMBKDE  et  BMEHB  par  rapport  à  une  horizontale  passant  par  le  centre  de  gravité 
du  triangle  BED.  En  ajoutant  —  b  à  <?,  on  trouve  la  distance  du  point  B  à  l'horizontale  pas- 
sant par  le  centre  de  gravité  de  la  surface  EMBKDE.  C'est  la  longueur  (voir  la  note  4  de  la 
p.  550)  que  nous  avons  désignée  par  (£). 

,3)  Les  surfaces  des  segments  paraboliques  BMEB  et  BKDLB  étant  égales  (voir  le  troisième  alinéa 
de  la  note  4  de  la  p.  550),  leurs  diamètres  sont  aussi  égaux  (voir  la  note  4  de  la  p.  466).  En 

prenant  KS  =  — (diamètre),  on  trouve  le  centre  de  gravité  S  du  segment  parabolique 

BKDLB.  La  projection  KS  a  la  même  longueur.  On  a  évidemment  EK  =  -    ED. 

I4)  Le  point  T  est  la  projection  sur  ED  du  centre  de  gravité  du  triangle  BED.  On  a  donc  ET  = 

—  ED  et  KT=-r  ED;  or,  ED  est  connue  (voir  la  première  ligne  de  la  p.  552). 
3  6 

7° 


554      TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X  I  666.  1665. 

3a  +  2b  —t—  b  — —  ST  [-T-  TN]  ') 

l5a    ,    1       TN 

3^  +  2» 


TE  00  —  ED  00  —  b  + 


TN 


3   * 

15  a         6 

3<«  +  ab 

ab  +  ^-bb+^  — 


a 5     a 


—  ED 

1    .    .      1    bb  2  5   rf 

1  1    a  %a  -+-  ib 


en       — -      >  -») 


EN 


31 
40 


')  N  est  la  projection  sur  ED  du  centre  de  gravité  de  la  surface  BHEDLB.  %a  4-  ib  :  b  est  le 
rapport  des  surfaces  BHEDLB  et  BKDLB.  L'équation  3a  4-  2/>:£  =  ST:TN,  qui  sert  à  cal- 
culer TN,  exprime  l'égalité  des  moments  des  surfaces  BHEDLB  et  BKDLB  par  rapport  à 
une  droite  verticale  (située  dans  le  plan  du  papier)  passant  par  le  point  T  (voir  la  note 
précédente). 

2)  s.  =  subtrahendo. 

3)  C'est  la  distance  du  centre  de  gravité  de  la  surface  BHEDLB  à  l'axe  BE. 

4)  La  proportion  —  ED:EN  =  — <r:Z,  d'où  l'on  tire  la  valeur  de  Z,  qui  est  identique  avec 

' —  (voir  la  note  4  de  la  p.  550),  correspondu  la  proportion  PA:  P<I>  =  CZ)BCK:Z,  qu'on 

trouve  dans  la  Prop.  XV  de  la  Pars  Quarta  de  l'„Horologium  Oscillatorium".  Cette  méthode 
se  rattache  à  celle  de  la  p.  482  (voir  à  la  p.  483  les  sept  dernières  lignes  de  la  note  4  et  aussi 

la  note  2  de  la  p.  485  et  la  p.  372  de  l'Avertissement).  Pour  trouver  -,,<  il  faut  diviser 

Z  par  (Z>),  c.  à.  d.  par  le  „brachium  figura?  BKDEMB  super  B"  (voir  la  note  12  de  la  p.  553). 

Huygens  pose  a  =  b\  le  „brachium"  en  question  a  alors  la  valeur  -^~b,  et  Z  la  valeur 


10 


c1.  On  trouve  donc 


200  nK"J        140    b 

Comme  -jT\  j en  d'autres  termes ,  comme  le  „brachium  cunei  BEDLB"  (voir  la  note  1  o  de  la 


TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  I  659  X   l666.   1665.      555 

3lCC 

200 


IO 
27  "2  1       CC    O 

— -  b  4-  -J?—  -ï-      pendulum  ifochronon  conoidi  hyperbolico  cum  latus  rec- 
35  Ho    b       l  JF 

tu  m  5)  a  oo  axi  £  et  fufpenfio  ex  vertice. 


27 
p.  553)  acquiert  pour  a  =  b  la  valeur  — '—b,  la  longueur  cherchée  du  pendule  isochrone  avec 

l'tiyperboloïde  de  révolution  /  =   TÛS  ou  ^  =  ~ ^"xn H-    Cf,\  est»  Pour  <*  =  b,  égale  à  la 

27  ^  I       C^ 

somme  de— —b  et  de — 


35  140    b 

Comparez  r„Horologium  oscillatorium",  où  l'on  trouve  la  même  valeur  de  /,  calculée  à 
peu  près  de  la  même  manière  (Frop.  XXII  de  la  Pars  Quarta,  au  §  „Centrum  oscillationis  Co- 
noidis  Hyperbolici").  Seulement  la  parabole  BLD  y  a  été  choisie  de  telle  manière  qu'elle  ne 
passe  pas  par  le  point  A,  mais  par  le  point  V  (qui  coïncide  donc  avec  le  point  D),  et  il  n'y 
est  pas  fait  mention  de  la  parabole  BME,  qui  d'ailleurs  n'est  pas  indispensable. 

Si  l'on  ne  pose  pas  a  =  b,  on  trouve  d'après  les  formules  de  Huygens 

/  _    3  (5* +  4*)  h  ,      io^-i-is^  +  6^      £l 
'-  5 (4*  + 3*;j '     +io0*  +  *)(4«  +  3*)-  b' 

Dans  le  sommaire  de  sa  lettre  à  P.  Petit  du  30  oct.  1664  (T.  V,  p.  129)  Huygens  parle  déjà 
du  conoïde  hyperbolique  („Des  pendules  Isochrones...  Sphère,  conoide  hyperbolique.  Mé- 
thode générale").  Comparez  la  note  1  de  la  p.  482.  Mais  comme  le  présent  calcul  date  de  1665 
(comparez  la  note  2  de  la  p.  550),  il  est  probable  que  le  calcul  primitif,  qui  nous  manque, 
n'était  pas  entièrement  le  même. 
5)  Lisez  „latus  transversum",  comme  Huygens  appelle  correctement  la  longueur  «dans  la 
Proposition  de  l'„Horologium  oscillatorium"  citée  dans  le  quatrième  alinéa  de  la  note 
précédente. 


TABLES. 


I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES. 


Page. 
DE  MOTU  CORPORUM  EX  PERCUSSIONE.  1703.    [SUR  LE  MOUVE- 
MENT DES  CORPS  PAR  PERCUSSION.] 1—  91 

Avertissement 3 — 27 

Titre 29 

Hypothèfes  I — III 30 — 33 

Propof.  I.  Lorsqu'un  corps  en  repos  eft  rencontré  par  un  autre,  qui  lui  eft  égal, 

après  le  contaft  ce  dernier  entrera  bien  en  repos,  mais  celui  qui  était  en  repos 

acquerra  la  même  viteffe  qui  était  dans  le  corps  pouffant 32 — 37 

Propof.  II.  Lorfque  deux  corps  égaux  fe  pouffent  avec  des  vitefles  inégales,  ils 

fe  mouvront  après  le  contaft  avec  des  vitefles  réciproquement  échangées 36 — 39 

Hypothèfe  IV 38 — 39 

Propof.  III.  Un  corps  quelque  grand  qu'il  foit,  pouffé  par  un  corps  quelconque 

quelque  petit  qu'il  foit  et  d'une  viteffe  quelconque,  eft  mis  en  mouvement  ....  38 — 41 

Hypothèfe  V 40—41 

Propof.  IV.  Toutes  les  fois  que  deux  corps  entrent  en  collifion ,  la  viteffe  relative 

de  l'éloignement  eft  la  même  que  fut  celle  du  rapprochement 42 — 45 

Propof.  V.  Si  deux  corps  retournent  de  nouveau  à  la  rencontre,  chacun  avec  la 

viteffe  dont  il  a  rejailli  après  le  choc,  ils  acquerront  après  le  fécond  choc  la  même 

viteffe  qu'ils  avaient  avant  le  premier 46 — 49 

Propof.  VI.  Dans  deux  corps  qui  fe  rencontrent  la  quantité  de  mouvement,  prife 

pour  les  deux  enfemble,  ne  fe  conferve  pas  toujours  la  même  après  le  choc 

qu'elle  était  auparavant ,  mais  peut  être  augmentée  ou  diminuée 48 — 51 

Propof.  VII.  Lorfqu'un  corps  plus  grand  rencontre  un  corps  plus  petit  en  repos,  il 

lui  donne  une  viteffe  moindre  que  le  double  de  la  fienne 50 — 5 1 

Préparation  de  la  démonllration  de  la  Propof.  VIII 52 — 53 


>6o  I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES. 


Page. 

Propof.  VIII.  Lorfque  deux  corps,  dont  les  vitefles  font  inverfeinent  proportion- 
nelles à  leurs  grandeurs,  fe  rencontrent  décotes  oppofés,  chacun  d'eux  rejaillira 
avec  la  même  vitefle  avec  laquelle  il  f'eft  approché 52  —  65 

Propof.  IX.  Étant  donnés  deux  corps  inégaux  fe  rencontrant  directement,  dont 
tous  les  deux ,  ou  feulement  un  des  deux  foit  en  mouvement  ;  étant  donnée  aufîî 
la  vitefle  de  chacun ,  ou  celle  d'un  feul ,  lorfque  l'autre  eft  en  repos ,  trouver  les 
vitefles  avec  lefquelles  ils  fe  meuvent  après  le  choc 64 — 7 1 

Propof.  X.  La  vitefle  qu'un  corps  plus  grand  donne  à  un  corps  plus  petit  en  repos, 
fe  rapporte  à  celle  que  le  corps  plus  petit  avec  la  même  vitefle  imprime  au  plus 
grand  en  repos  comme  la  grandeur  du  plus  grand  à  celle  du  plus  petit 70 — 71 

Propof.  XI.  Dans  le  cas  de  deux  corps  qui  fe  rencontrent,  ce  que  l'on  obtient  en 
prenant  la  fomme  de  leurs  grandeurs  multipliées  par  les  carrés  de  leurs  vitefles  fera 
trouvé  égal  avant  et  après  la  rencontre  :  favoir  lorfque  les  rapports  des  grandeurs 
et  des  vitefles  font  données  en  nombres  ou  en  lignes 72 — ^7 

Lemmel.  Soit  la  droite  A  Bdivifée  en  Cet  Dde  forte  que  le  fegment  AC  eft  moindre 
que  CD  et  CD  moindre  que  BD;  je  dis  que  le  rectangle  fur  AD  et  CB  eft  moindre 
que  le  double  de  la  fomme  des  deux  rectangles  ACD  et  CDB j6 — 79 

Lemme  II.  Soient  AB ,  AC ,  AD  trois  droites  proportionnelles ,  dont  AB  eft  la  plus 
grande  et  ajoutons  à  chacune  d'elles  la  même  longueur  AE.  Je  disque  le  rertangle 
fur  BE  et  DE  eft  plus  grand  que  le  carré  CE 78 — 8  1 

Propof.  XII.  Si  quelque  corps  fe  meut  vers  un  plus  grand  ou  un  plus  petit  qui  eft  en 
repos,  il  lui  donnera  une  plus  grande  vitefle  par  le  moyen  d'un  corps  interposé  de 
grandeur  intermédiaire,  de  même  en  repos,  que  fil  fe  heurte  contre  lui  fans 
aucun  intermédiaire.  Et  dans  ce  cas  il  lui  communiquera  une  vitefle  maximum 
lorsque  le  corps  interposé  eft  moyen  proportionnel  entre  les  deux  extrêmes  ....     80 — 87 

Propof.  XIII.  À  mefure  qu'un  plus  grand  nombre  de  corps  font  interpofés  entre 
deux  corps  inégaux,  dont  l'un  foit  en  repos,  et  l'autre  en  mouvement,  un  plus 
grand  mouvement  pourra  être  communiqué  au  corps  en  repos.  Mais  le  plus  grand 
mouvement  fera  transmis  par  un  même  nombre  de  corps  interpofés  lorfque  ces 
corps  conftituent  avec  les  deux  extrêmes  une  fuite  continue  de  grandeurs 
proportionnelles 86—91 

Appendice  I.  Premières  recherches  de  Huygens  fur  les  lois  de  la  percuffion ,  emprun- 
tées à  des  feuilles  détachées  portant  une  pagination  apportée  plus  tard  par  lui 

[1652— 1654.] 92—136 

Première  partie.  [1652.] 92 — 94 

Deuxième  partie.  [165a.]   94 — 97 

Troiftème partie.  [1652.] 98 — 99 

Quatrième  partie.  [1 654.] 99 — 1 04 

Cinquième  partie.  [1654.] 104—107 

Sixième  partie.  [1654.] 108  — 1 13 


I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES.  56 1 


Page. 

Septième  partie.  [1 654.] , 1 14 — 1 1 8 

Huitième  partie.  [1654.]  Démonftration  de  deux  théorèmes  concernant  le  mou- 
vement relatif  de  deux  corps  fe  mouvant  avec  une  vitefle  uniforme  fur  une  même 

ligne  droite 118— 120 

Neuvième  partie.  [1654.]  Démonftration  de  deux  théorèmes  identiques  avec 

les  Prop.  I  et  II  formulées  plus  haut 121  — 125 

Dixième  partie.  [1654.]  Démonftration  de  deux  théorèmes  dont  l'un  repréfente 
un  cas  particulier  de  la  Prop.  IV  et  dont  l'autre  eft  identique  avec  la  Prop.  III 

formulée  plus  haut 1 25 — 1 32 

Onzième  partie.  [1 654.]  Solution  de  quelques  problèmes  fur  la  percuflîon  des  corps  1 32 —  1 36 

Appendice  II.  Rédaction  primitive  probablement  de  1656  du  Traité  „Sur  le  mou- 
vement des  corps  par  percuflîon"  avec  esquifle  d'une  préface ,  tous  les  deux  em- 
pruntés à  des  feuilles  détachées,  paginées  par  Huygens 137 — 149 

Première  partie.  [1656.]  Esquifle  d'une  préface  au  Traité 137 — 143 

Deuxième  partie.  [1656.]  Rédaction  primitive  du  Traité 143 — 149 

Appendice  III.  Pièce?  et  annotations  qui  fe  rattachent  au  Traité  „De  motu"  ....  150 — 168 

I.  [1656.]  Addition  à  la  rédaction  primitive  de  1656  du  Traité 150 — 151 

II.  [1656.]  Conftruftion  géométrique  de  la  folution  du  problème  le  plus 

général  du  choc  direct  des  corps  durs 151 — 152 

III.  [1656.]  Calculs  fur  le  cas  où  des  corps  en  repos  fe  trouvent  entre  un  corps 

en  mouvement  et  un  corps  en  repos 1 53 — 155 

IV.  [1659.]  Remarque  concernant  les  règles  de  Descartes  f\jr  la  percuflîon  . .        156 
V.  [1667?]  Même  fujet  que  III 156—158 

VI.  [1667?]  Machine  pour  faire  des  expériences  fur  le  choc 158 

VII.  [1667?]  Confidérations  fur  la  nature  du  choc 159 — 160 

VIII.  [1667?]  Même  fujet 160 — 161 

IX.  [1667?]  Sur  le  choc  des  corps  mous 161 — 164 

X.  [1667?]  Sur  le  choc  des  corps femi-durs 164 — 168 

XI.  [  1 66j  ?]  Remarque  fur  la  nature  des  corps  durs  et  leur  reflbrt 168 

XII.  [1675?]  Même  fujet 168 

EXTRAIT  D'UNE  LETTRE  DE  M.  HUGENS  À  L'AUTEUR  DU  JOURNAL 
SUR  LES  REGLES  DU  MOUVEMENT  DANS  LA  RENCONTRE  DES 

CORPS.  1669 169—181 

Avertissement 171 — 17% 

Régies  du  mouvement  dans  la  rencontre  des  corps   1 79 — '8  • 

Appendice.  Annotations  de  Huygens  qui  lui  ont  fervi  dans  les  discuflions  du  4,  11 

et  18  Janvier  1668  dans  l'Académie  des  fciences.  [1668] 182 — 186 

MANUSCRITS  ULTÉRIEURS  CONCERNANT  L'HISTORIQUE  DE  LA 
THÉORIE  DU  CHOC  DES  CORPS  ET  LA  QUESTION  DE  L'EXISTENCE 

ET  DE  LA  PERCEPTIBILITÉ  DU  „MOUVEMENT  ABSOLU" 187—233 

7» 


562  I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES. 

Page. 

Avertissement 1 89 — 200 

Première  partie.  [1690?]  Projet  inachevé  d'une  préface  pour  un  traité  fur  le  choc 

des  corps  et  la  force  centrifuge 201 — 208 

Appendice.  De  motu  ex  collifione  vel  occurfu  corporum.  [Sur  le  mouvement  par  la 

collifion  ou  la  rencontre  des  corps].  [1689?] 209 — 212 

Deuxième  partie.  [?]  Pièces  et  fragments  concernant  la  queftion  de  f  exiftenceetde 

la  perceptibilité  du  „mouvement  abfolu" 21 3 — 233 

DE  VI  CENTRIFUGA.  [SUR  LA  FORCE  CENTRIFUGE] 235—301 

Avertissement 237 — 25 1 

Titre 253 

Introduction.  Confidérations  générales 254 — 267 

Propof.  I.  Lorfque  deux  mobiles  égaux  parcourent  en  des  temps  égaux  des  circon- 
férences inégales,  la  force  centrifuge  correfpondant  à  la  plus  grande  circonférence 
fera  à  celle  de  la  plus  petite  circonférence  dans  un  rapport  égal  à  celui  des  circon- 
férences elles-mêmes  ou  de  leurs  diamètres 266 — 269 

Propof.  II.  Lorfque  des  mobiles  égaux  tournent  dans  les  mêmes  ou  d'égales  circon- 
férences ou  roues  avec  des  vitefles  différentes  mais  l'un  et  l'autre  d'un  mouvement 
uniforme,  la  force  centrifuge  du  plus  rapide  fera  à  celle  du  plus  lent  dans  un 
rapport  égal  à  celui  des  carrés  des  vitefles.  C'est-à-dire  fi  les  fils  par  lefquels  les 
mobiles  font  retenus  paflent  de  haut  en  bas  par  le  centre  de  la  roue  et  qu'ils 
portent  des  poids  par  lefquels  la  force  centrifuge  des  mobiles  eft  tenue  en  échec 
et  exactement  équilibrée ,  ces  poids  feront  entre  eux  comme  les  carrés  des  vitefles.  268 — 271 

Propof.  III.  Lorfque  deux  mobiles  égaux  fe  meuvent  avec  la  même  vitefle  fuivant 
des  circonférences  inégales,  leurs  forces  centrifuges  feront  inverfement  propor- 
tionnelles aux  diamètres,  de  forte  que  dans  le  cas  de  la  plus  petite  circonférence 
la  force  nommée  eft  la  plus  grande 270 — 273 

Propof.  IV.  Lorfque  deux  mobiles  égaux,  décrivant  des  circonférences  inégales, 
ont  une  force  centrifuge  égale,  le  temps  de  révolution  dans  la  plus  grande  circon- 
férence fera  au  temps  de  révolution  dans  la  plus  petite  dans  un  rapport  égal  à  la 
racine  carrée  du  rapport  des  diamètres 272 — 275 

Propof.  V.  Lorfqu'un  mobile  décrit  une  circonférence  de  cercle  avec  la  viteiïe  qu'il 
acquiert  en  tombant  d'une  hauteur  égale  à  la  quatrième  partie  du  diamètre,  il 
aura  une  tendance  à  s'éloigner  du  centre  égale  à  fa  gravité,  c'eft-à-dire  il  tirera 
le  fil  par  lequel  il  eft  retenu  avec  la  même  force  que  lorfqu'il  y  eft  fufpendu  ....   274 — 277 

Propof.  VI.  Étant  donnée  la  diftance  qu'un  mobile  parcourt  en  un  certain  temps, 
par  exemple  en  une  féconde,  en  tombant  verticalement  en  partant  du  repos; 
trouver  un  cercle  tel  que  fi  le  mobile  parcourt  fa  circonférence  horizontalement 
en  accompliflant  fa  révolution  également  en  une  féconde ,  il  ait  une  force  centri- 
fuge égale  à  fa  gravité 276 — 280 

Lemme  I.  Lorfqu'un  poids  C  eft  maintenu  fur  un  plan  incliné  AB  [Fig.  13,  p.  281] 


I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES.  563 


Page, 
par  un  poids  D  librement  fufpendu  ,  et  que  la  corde  CE  eft  parallèle  à  l'horizon, 
la  gravité  D  fera  à  la  gravité  C  comme  la  perpendiculaire  BF  eft  à  la  bafe  FA. 
Ceci  eft  évident  d'après  la  Mécanique.  Par  conféquent ,  lorfque  la  droite  BF  eft 
prife  égale  à  FA,  la  gravité  D  devra  être  égale  à  C 280 — 281 

Lemme  II.  Lorfque  des  poids  égaux  font  maintenus  fur  des  plans  diverfement 
inclinés  par  des  lignes  parallèles  à  l'horizon,  les  puiflances  équilibrantes  feront 
entre  elles  comme  les  tangentes  des  angles  fuivant  lefquels  les  plans  font  inclinés 
par  rapport  au  plan  de  l'horizon 280 — 281 

Propof.  VII.  Sur  la  furface  courbe  d'un  conoïde  parabolique  à  axe  vertical,  toutes 
les  révolutions  d'un  mobile  parcourant  des  circonférences  parallèles  à  l'horizon , 
qu'elles  foient  grandes  ou  petites,  feront  accomplies  dans  des  périodes  égales; 
chacuned'elles  étant  égale  au  temps  de  deux  ofcillations  d'un  pendule  dont  la  lon- 
gueur eft  la  moitié  du  latus  reftum  de  la  parabole  engendrante 280 — 285 

Propof.  VIII.  Lorfque  deux  mobiles  fufpendus  à  des  fils  inégaux  font  mis  en  rotation 
de  telle  manière  qu'ils  parcourent  des  circonférences  horizontales,  l'autre  bout  du 
fil  demeurant  immobile,  et  que  les  axes  ou  hauteurs  des  cônes  dont  les  fils  décrivent 
la  furface  parce  mouvement  font  égaux,  les  périodes  pendant  lefquelles  chaque 
mobile  parcourt  fa  circonférence  feront  aufîî  égales 284 — 287 

Propof.  IX.  Les  périodes  de  révolution  fuivant  des  circonférences  horizontales  CD 
et  BE  [Fig.  17,  p.  287],  l'angle  de  giration  étant  le  même,  font  dans  un  rapport 
égal  à  la  racine  carrée  de  celui  des  longueurs  des  fils  AC  et  AB 286 — 287 

Propof.  X.  Lorfque  deux  mobiles  quelconques  fufpendus  à  des  fils  décrivent  en 
tournant  des  circonférences  horizontales,  les  périodes  de  révolution  feront  entre 
elles  comme  les  racines  carrées  des  hauteurs  des  cônes  dont  les  furfaces  font  par- 
courues par  les  fils 286 — 289 

Propof.  XI.  Lorfqu'un  mobile  fufpendu  à  un  fil  décrit  par  fon  mouvement ,  tandis 
que  l'extrémité  fupérieure  du  fil  demeure  en  repos,  des  circonférences  horizon- 
tales inégales,  les  périodes  correfpondant  à  ces  circonférences  feront  dans  un 
rapport  égal  à  la  racine  carrée  de  celui  des  finus  des  angles  fuivant  lefquels  le  fil 
eft  incliné  par  rapport  à  un  plan  horizontal  288 — 289 

Propof.  XII.  Lorfqu'un  pendule  animé  d'un  mouvement  conique  décrit  de  très 
petites  circonférences,  les  périodes  correfpondant  à  chacune  d'elles  feront  au 
temps  d'une  chute  verticale  d'une  hauteur  égale  au  double  de  la  longueur  du 
pendule  dans  un  rapport  égal  à  celui  d'une  circonférence  de  cercle  à  fon  diamètre, 
partant  égales  au  temps  de  deux  ofcillations  latérales  très  petites  de  ce  même 
pendule 288 — 291 

Propof.  XIII.  Lorfqu'un  mobile  parcourt  une  circonférence  et  accomplit  chaque 
révolution  dans  le  même  temps  dans  lequel  un  pendule  ayant  pour  longueur  le 
rayon  de  cette  circonférence  pourrait  parcourir  d'un  mouvement  conique  une 
très  petite  circonférence  ou  exécuter  deux  ofcillations  latérales  très  petites,  il 


564  I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES. 


Page, 
aura  une  force  centrifuge  égale  à  fa  gravité 290 — 293 

Propof.  XIV.  Les  périodes  de  révolution  d'un  pendule  quelconque  animé  d'un 
mouvement  conique  feront  égales  au  temps  d'une  chute  verticale  d'une  hauteur 
égale  au  fil  du  pendule,  lorfque  l'angle  d'inclinaifon  du  fil  par  rapport  à  un  plan 
horizontal  fera  de  2°54'  environ.  En  termes  précis:  lorfque  le  finus  dudit  angle 
fera  au  rayon  comme  un  carré  infcrit  dans  une  circonférence  eft  au  carré  de  la 
même  circonférence 292 — 295 

Propof.  XV.  Lorfque  deux  pendules  égaux  en  poids,  mais  de  longueur  de  fil  diffé- 
rente, font  animés  d'un  mouvement  conique  et  que  les  hauteurs  des  cônes  font 
égales,  les  forces  avec  lefquelles  ils  tendront  leurs  fils  feront  entre  elles  dans  un 
îapport  égal  à  celui  des  longueurs  des  fils 294 — 295 

Propof.  XVI.  Lorsqu'un  pendule  simple  eft  animé  de  la  plus  grande  ofcillation  laté- 
rale pollible,  c'eft-à-dire  lorfqu'il  defcend  fuivant  un  quart  de  circonférence,  il 
tendra  fon  fil ,  lofqu'il  aura  atteint  le  point  le  plus  bas  de  la  circonférence,  avec- 
une  force  trois  fois  plus  grande  que  fil  y  était  simplement  fufpendu 294 — 299 

Propof.  XVII.  Un  globe  attaché  par  un  fil  au  centre  d'un  cercle  vertical  ne  peut 
tourner  fuivant  la  circonférence  de  ce  cercle,  que  fi  le  fil  peut  fupporter  une 
tenfion  égale  à  fix  fois  le  poids  fufpendu 298 — 301 

Appendice  I.  Citation  d'Horace.  Premières  recherches  fur  la  force  centrifuge  em- 
pruntées au  manufcrit  mentionné  dans  la  note  1  de  la  p.  254  [1659] 302  —  31 1 

Première  partie 302 — 303 

Deuxième  partie 303 — 304 

Troifième  partie 305 — 3 1 1 

Appendice  IL  Treize  théorèmes  fur  la  force  centrifuge,  empruntés  à  un  manufcrit 
où  Huygens  avait  la  coutume  d'inferire  fes  principales  découvertes  [?] 3 12 — 3 1 4 

Appendice  lll.  Les  treize  théorèmes  publiés  en  1673  fans  démonftrations  à  la  fin  de 
P„Horologium  ofcillatorium" 315 — 318 

Appendice  If.  Annotations  fur  la  durée  des  ofcillations  d'un  pendule  ordinaire  et 
des  rotations  d'un  pendule  conique  [1659] 319 

Appendice  V.  Efquifle  de  la  démonltration  d'un  des  treize  théorèmes  de  P„Horolo- 
gium  ofcillatorium"  [1659] 320 — 322 

Appendice  CI.  Recherches  fur  la  force  centrifuge  caufée  par  la  rotation  de  la  terre.    323 — 326 

Première  partie  [  1 666] 323 — 324 

Deuxième  partie  [  1 666] 325 

Troifième  partie  [?] 326 

Appendice  y II.  Infiniment  pour  faire  des  expériences  fur  la  force  centrifuge 327 — 328 

TRAVAUX  DIVERS  DE  STATIQUE  ET  DE  DYNAMIQUE  DE  1659  A  1666  .   329-555 

Avertissement 331 — 378 

Première  partie.  Statique 379 — 3R3 

I.  Deux  problèmes  fur  l'équilibre  de  différents  poids,  fufpendusàdes  fils  [1659]        379 


I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES.  565 

Page. 

II.  Autre  problème  du  même  genre.  [1659] 379 — 380 

III.  Sur  les  moments  de  rupture  d'une  poutre  horizontale  fupportée  en  deux  en- 
droits. [1662]  381—383 

Deuxième  partie.  Dynamique  384—555 

I.  Sur  la  chute  de  deux  fphéres  de  diamètres  différents  dans  un  milieu  réfutant. 

C'<559] 384—385 

II.  Premières  recherches  fur  le  centre  d'ofcillation  le  bornant  au  cas  d'une  barre 
et  d'un  ou  deux  points  matériels  fe  trouvant  dans  une  même  droite  paflant 

par  le  point  de  fufpenfion.  [1659] 385 — 391 

III.  Sur  le  tautochronisme  delà  cycloïde.  1 1659] 392 — 413 

Première  partie 392 — 397 

Deuxième  partie 398 —  400 

Troijième  partie 40 1  — 403 

Quatrième  partie 404 — 405 

Cinquième  partie 405 — 4 1 2 

Sixième  Partie 412 — 413 

IV.  De  centro  ofcillationis  fve  Ad  invenienda  perpendicula  fimplicia  ifochrona 

propofiti-s  perpendiculis  compofitis  [Du  centre  d'ofcillation  ou  Méthode 
pour  trouver  des  pendules  limples  ifochrones  avec  des  pendules  compofés 

linéaires  donnés].  [1661] 414 — 433 

V.  Même  fujet.  [1664]   434—439 

VI.  Détermination  du  centre  d'ofcillation  de  figures  de  genres  différents.  [1664].  441 — 448 
Première  partie.  Demi-circonférence  de  cercle  fufpendu  en  fon  centre. 

Demi-cercle  fufpendu  de  même  manière 441 — 443 

Deuxième  partie.  Barre  horizontale  fufpendue  en  un  point  de  la  perpendi- 
culaire paflant  par  fon  centre.  Ellipfe  particulière  et  fes  fegments horizon- 
taux fufpendus  en  un  des  fommets  de  l'ellipfe 444  —446 

Troijième  partie.  Points  matériels  égaux  placés  aux  extrémités  d'une  barre 
horizontale  fufpendue  en  un  point  de  la  perpendiculaire  partant  par  fon 
centre.  Deux  triangles,  et  deux  pyramides,  infiniment  aigus  à  fommet 
commun  placés  fymétriquement  par  rapport  à  la  verticale  paflant  par  leur 

fommet  et  fufpendus  en  ce  fommet 447—448 

VII.  Détermination  du  centre  d'ofcillation  de  deux  barres  formant  les  côtés 
égaux  d'un  triangle  ifofcèle,  fufpendues  au  point  milieu  de  la  bafe  du 

triangle,  et  de  celui  du  triangle  lui-même.  [1664] 449 — 454 

Première  partie.  Cas  des  barres 449 — 452 

Deuxième  partie.  Cas  du  triangle 452 — 454 

VIII.  Centre  d'ofcillation  du  cercle  fufpendu  en  un  point  de  sa  circonférence, 
de  certains  de  fes  fegments,  de  triangles  ifcofcèles  et  de  rectangles  fu  fpendus 

en  certains  points  de  leur  plan.  [1664] 455 — 456 


566  I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES. 


Page. 

IX.  Premières  recherches  fur  les  centres  d'ofcillation  de  figures  planes  ofcillant 

autour  d'un  axe  fi  tué  dans  leur  plan  (ofcillation  folide).  [1664] 457 — 460 

X.  Théorème  fur  le  lieu  géométrique  des  points  de  fufpenfion  d'une  figure 
plane,  qui  correfpondent  à  une  même  longueur  du  pendulefimple  ifochrone 
(ofcillation  plane).  Centre  de  Pofcillation  plane  d'un  triangle  et  d'un 

rectangle.  [1 664] 461  —469 

Première  partie.  Énoncé  du  théorème 461 

Deuxième  partie.  Cas  d'un  triangle  ifofcèle  fufpendu  en  fon  fommet  et 

ofcillant  autour  d'un  axe  perpendiculaire  à  fa  furface 462 

Troijième partie.  Cas  analogue  d'un  reftangle 463 — 469 

XI.  Détermination  des  centres  d'ofcillation  de  quelques  figures  folideset  planes 

[1664] 470 — 486 

Première  partie.  Sphère  fufpendue  en  un  point  extérieur 470 — 472 

Deuxième  partie.  Ellipsoïde  de  révolution  fufpendu  en  un  point  quelcon- 
que fitué  fur  le  prolongement  de  l'axe 473 — 474 

Troijième  partie.  Calculs  dont  les  réfultats  ont  été  utilifés  en  partie  dans  la 

deuxième  partie 475 

Quatrième  partie.  Ellipfe  fufpendue  en  un  point  fitué  fur  le  prolonge- 
ment de  l'un  de  fes  axes 476 — 478 

Cinquième  partie.  Calculs  dont  les  réfultats  ont  été  utilifés  en  partie  dans 

la  quatrième  partie 478 — 48 1 

Sixième  partie.  Cas  particulier  d'un  ellipfoïde  de  révolution  fufpendu  en 

fon  fommet  et  de  fes  fegments  découpés  par  des  plans  horizontaux 48 1 

Septième  partie.  Conditions  dans  lesquelles  on  peut  trouver  le  centre 

d'ofcillation  des  figures  planes  et  folides 482 

Huitième  partie.  Segment  de  paraboloïde  de  révolution  fufpendu  en  fon 

fommet 483 — 486 

XII.  Détermination  du  centre  d'ofcillation  d'un  fefteur  de  cercle  fufpendu  au 

centre  de  ce  cercle  et  ofcillant  dans  fon  plan.  [1664] 487 — 490 

Première  partie.  Calcul  du  centre  d'ofcillation  du  fefteur  ofcillant  perpen- 
diculairementà  fon  plan  (ce  qui  conduit  au  centre  d'ofcillation  cherché) .   487 — 489 
Deuxième  partie.  Calcul  plus  bref 489—490 

XIII.  Détermination  du  centre  d'ofcillation  de  deux  triangles  infiniment  aigus  à 
fommetcommun,  fitués  fymétriquement  par  rapport  à  un  axe  et  fufpendus 
en  un  point  de  cet  axe.  Application  au  demi-cercle  et  à  des  fefteurs  de 

cercle.  [1664] 491 — 494 

XIV.  Détermination  du  centre  d'ofcillation  delà  furfaced'un  hexagone  régulier 
fufpendu  en  un  point  d'un  axe  de  fymétrie  paflant  par  deux  de  fes  Commets 

['664] 495—496 

XV.  Méthode  générale  pour  déterminer  le  centre  d'ofcillat  ion  d'une  figure  plane 


I.    PIÈCES  ET  MÉMOIRES.  567 


Page. 

ofcillant  autour  d'un  axe  fitué  dans  le  plan  de  la  figure  (ofcillation  folide) . 
Application  à  quelques  cas  fimples.  [1664] 498 — 513 

XVI.  Méthode  générale  pour  déterminer  le  centre  d'ofcillation  d'une  figure 
plane  ofcillant  dans  fon  plan  (ofcillation  plane).  Application  à  plufieurs 
cas  le  rapportant  fuccefllvement  à  un  rectangle,  un  triangle,  un  fefteur  de 
cercle ,  deux  triangles  infiniment  aigus  placés  fymétriquement  par  rapport 
à  la  verticale,  une  barre  horizontale  et  un  cas  particulier  de  l'ellipfe. 
Relation  entre  les  longueurs  des  pendules  fimples  ifochrones  correfpondant 

à  des  axes  parallèles.  [1664] 514 — 541 

XVII.  Relation  entre  la  fituation  du  centre  de  gravité  de  certains  onglets  et  celle 

du  même  centre  d'une  de  leurs  parties.  [1664  ou  1665] 543 — 544 

XVIII.  Détermination  de  ce  qu'on  appelle  en  langage  moderne  le  moment  d'inertie 
d'une  figure  plane  par  rapport  à  un  axe  fitué  dans  le  plan  et  de  même  par 
rapporta  un  axe  perpendiculaire  au  plan.  [1665?] 545 — 549 

XIX.  Détermination  du  centre  d'ofcillation  d'un  fegment  d'hyperboloïde  de 

révolution.  [  1 665] 550 — 555 


IL   PERSONNES  ET  INSTITUTIONS 
MENTIONNÉES. 


Dans  cette  lifte  on  a  rangé  les  noms  fans  avoir  égard  aux  particules  de,  a,  van  et  autres. 
Les  chiffres  gras  défignent  les  pages  où  l'on  trouve  des  renfeignements  biographiques. 

Aa  (Pierre  van  der).  207. 

Academia  Pifana.  101  ,  179. 

Académie  des  Sciences.  12,  157,  173,  178,  182,  185,  196,  205,  207,  208,  209. 

Adam  (Paul).  3,  5,  38,49,  101,  103,  105,  139,  144,  156,178,  191,  193,  199,215,  221, 

232,  233,  242,  341,  342,  352. 
Albinus  (Veuve  de  Joannes).  350. 
Alembert  (Jean  le  Rond  d').  224 ,  247 ,  248 ,  249. 
Amyot  (Jacques).  251. 
Aniffbn(L.).  194,  339. 
Antiphanes.  182. 

Archimède.  190,  240,  249,  304,  339,  348,  349,  378,  409,  466,  479,485. 
Ariftarque.  190,  191. 

Ariftote.  190,  230,  240,  341 ,  349,  350,  351 ,  359. 
Auteur  du  „Journal  des  Sçavans".  Voir  Gallois. 
Auteurs  fcolaftiques  (les).  341. 
Auzout  (Adrien).  172. 
Bachelier.  17. 
Bacon  (Francis).  192. 
Baldi  (Bernardinus).  350,  351. 
Ball(Roufe).  176,  198. 
Ball(W.).  176. 
Bannier  (J.  A.).  352. 
Barth(J.A.).  247,  250. 
Bekker  (I.).  190. 
Benacius  (Alexander).  336. 


II.    PERSONNES  ET  INSTITUTIONS  MENTIONNÉES.  569 

Bcnedetti  ou  Benedittus  (Giovanni  Battirta).  338,  339. 

Bentley  (Richard).  193. 

Bernoulli  (Jean).  359. 

Bertier  (Antoine).  184,  ^32. 

Bevilaqua  (Nicolaus).  338. 

Bibliotheca  Regia  (à  Paris).  208. 

Birch(Th.>  173,  174,  176,  177,  344.  349,  354,  356,  375. 

Birkhoff(G.  D.).  250. 

Blondel  (François).  333. 

Bonneveau  (M""  de).  172. 

Borelli  (Giovanni  Alphonfo).  179,  183,  184,  194,  202,  203,  226,  227,  249,  250,  251. 

Boflcha  (J.).  250. 

Boulliau  (Ismaè'l).  345. 

Boyle  (Robert).  354,  375. 

Brahe' (Tycho).  195. 

Briaflbn.  107. 

Brouncker  (William).  172,  173,  174,  175,  205,  344,  349,  354,  375. 

Bruno  (Giordano).  191,  192,  194,  199. 

Cajori  (FI.).  250. 

Cantor  (Moritz  Benedift).  373. 

Carilian.  VoirGueury. 

Carra  de  Vaux.  Voir  Vaux ,  de. 

Cartes  (René  des).  3,  4,  5,  6,7,  8  ,  1 1 ,  12,  13,  24,  30,  38  ,  49,  71 ,  93  ,  96,  100,  1 01,  102, 
103,  105,  106,  108,  113,  116,  129,  130,  131,  132,  133,  138,  139,  140,  141,  144, 
146,  156,  157,  158,  172»  178,  179,  182,  191,  192,  193,  198,  199,  202,203,207, 
210,  214,  215,  221,  232,233,  240,  241,  242,  247,  248,  328,  341,  342,352, 

353,350- 
Cartefiens  (les).  359. 
Cauchy  (Auguftin  Louis).  17. 
Caus  (Salomon  de).  341. 
Cavalieri  (Bonaventura).  340  ,  348  ,  378. 
Cavendish  (William).  352. 
Cazrams  (Petrus).  184. 
Champion  (Joannes).  179. 
Changuion  (François).  237. 
Clarke  (Samuel).  237. 
Clavius(Chrirtoffel).  56,  75. 
Clerfelier  (Claude  de).  156. 
Commandinus  (Fédérions).  336,  337. 
Compagnie  des  Indes  (les  Directeurs  de  la).  377. 
Company  (the  Williams  &  Wilkins).  250. 

72 


57°  II.    PERSONNES  ET  INSTITUTIONS  MENTIONNÉES. 

Copernicus.  Voir  Kopernik. 

Coriolis  (G.-).  248 ,  359. 

Corfinus  (Ed.).  190. 

Cotes  (Roger).  198. 

Coup  (Pierre  de).  227. 

Croone  (William).  173. 

Dalmont  (V.).  248. 

Dechales  (Claude  François  Milliet).  164,  165,  206. 

Démocrite.  190. 

Defcartes.  Voir  Cartes,  des. 

Devenet  (J.  B.).  194. 

Diogéne.  190. 

Directeurs  de  la  Compagnie  des  Indes.  377. 

Duhamel  (J.  B.).  177,  178,  209. 

Duhamel  (J.  M.  C).  215,  225,  230,  233,  248. 

Duhem  (P.).  56 ,332,338,  339  »  342- 

Duilliers(Fatiode).  13,  14. 

Dijkfterhuis  (E.  J.).  106,  392. 

Edelheer  (Jacobus).  99. 

Éditeurs  des  „Opufcula  poftuma".  Voir  Fulleniuset  Volder,de. 

Einftein  (A.).  27,  248. 

Elzevirs  (les).  101 ,3'9,333- 

Engelmann  (Th.  H.  W.).  250. 

Engelmann  (Wilhelm).  90,  248,  250,  374. 

Épicure.  190. 

EfHenne.  356,  429. 

Euclide.  56,  57,  75,  300,  396,  527. 

Eudoxus.  182. 

Euler  (Leonhard).  372,  378. 

Experts  du  „Rijksmufeum  d'Amiterdam".  34. 

Fabri.  (Honorato),  179,  182,  202,  203,  339. 

Fermât  (Pierre  de).  153. 

Fiorentino  (F.).  191. 

Franchi  (S.).  100. 

Fullenius  (Bernhard),  éditeur  (avec  B.  de  Volder)  des„Opuscula  poftuma".  34,  183,  238,  239, 
243,  245,  246,  259,  260,  267,  278,  281,  282,  286,  293,  294,  295,  298,  300, 
306,  308,  311,  312,  315.  3i<5,  3 «7,  3i8,  321,  322. 

Galilei  (Galileo).  9,  1 1 ,  52,  53,  99,  100,  1 01 ,  105,  106,  107,  1 12,  1 13,  1 15,  119,  138,  140, 
14*  » H3,  i5°>  151»  1/8,  179-  l82,  191,  193,  194»  201, 202, 203, 214, 228, 230, 
240,  241,  242,  247,  248,  249,  251,  254,  255,  256,  257,  303,  319,  336,  337,  338, 
343,  345»  346,  348,  393  ,"394,  397»  4°4>  4°6",  4°7»4°«- 


II.    PERSONNES  ET  INSTITUTIONS  MENTIONNÉES.  57  I 

Gallois  (Jean),  auteur  du  „Journal  des  Sçavans".  169,  179,  182,  202,  209. 
Gaflendi  (Pierre).  184,  194. 
Gauthier- Vîllars.  215. 
Gelbhaar  (G.).  336. 
Gerhardt  (C.  I.)  196,  199    359. 
Girard  (Albert).  333. 
Godart.  Voir  Goddard. 
Goddard  (Jonathan).  172. 
Golius(J.)35o. 

Gotfcovius.  Voir  Gutfchoven ,  van. 
Gravefande  (Willem  Jacob's).  243. 
Gregorius  à  St.  Vincentio.  99,  499. 
Gregory  (David).  198. 
Guederville  (de).  172. 
Gueury  (Carilian-).  248. 
Guevara  (Joannes  de).  350,  351. 
Gulden  ou  Guldin  (Paulus).  336,  337,  439. 
Gutfchoven  (Gérard  van).  4,  99,  101. 
Gvenon  (Henry).  336. 
Hartmann  (L.).  17. 
Hausdorff  (Félix).  90,  248. 
Hauttius  (David).  101. 
Heckfcher.  (A.)  374. 

Heiberg(Johan  Ludwig).  190,  191,  409,  480. 
Hermann  (A.).  56,  332. 
Héron  d'Alexandrie.  339. 
Hertz  (H.).  18,  19,  20,  246,  247,  249. 
Hefperius  (Cyllenius).  339. 
Hill  (Abraham).  176. 
Hire  (Philippe  de  la).  13,  183,  377. 
Hoffmann  (Nicolaus).  56. 
Hooke  (Robert).  15,  17,  173,  356,  375. 
Horace.  303. 

Huygens(Conftantyn,père).  3,  242,  342,  349,  350,  352. 
(        „         ,  frère).  243,  328. 
„        (Lodewyk).  243,  333. 
Ingoli  (Fr.).  191. 
Innys(G.).  200. 
Innys  (J.).  200. 
Jordanus.  339. 
Kempffer  (M.).  192. 


572  H-    PERSONNES  ET  INSTITUTIONS  MENTIONNÉES. 

Kepler  (Johannes).  192,230,  240,  241. 

Kinnervon  Lôwenthurn  (Gottfried  Aloys).  6,  171. 

Kopernik  (Nicolaus).  101  .  172,  190,  191 ,  192,  193,  195,  197,  230,  233,  240. 

Korteweg(D.  J.).  13. 

Lagrange  (Jofeph  Louis).  248  ,  249. 

Lamy  (François).  336. 

Leibniz  (Gottfried  Wilhelm  von).  14,  189,  195,  196,  197,  198,  199*237,359'. 

Longman  (T.).  193. 

Lucrèce.  191. 

Macmillan.  198. 

Maizeaux  (Des).  237. 

Manolessius(C).  336. 

Marci  de  Kronland  (Johannes  Marcus).  100,  139. 

Mariotte  (Edme).  200 ,  207 ,  208  ,  209 ,210,211,226. 

Martin  (la  veuve  d'E.).  338. 

Martyn  (JO.354. 

Mafcardus  (J.).  350. 

Mathematiker  Vereinigung  (Deutsche).  213. 

Maurolycus(Francifcus).  339,  340,  341. 

Medicis  (Ferdinando  II  de).  101. 

Medicis  (Leopoldo  de).  249,  345  ,  346,  348. 

Merfenne (Marin).  144,  156,  184,  332,  333»  336,  337»  338,  339,  345,  349,  35°»  35i» 

352,353- 
Meyer  (O.  E.).  17. 
Michallet  (Eftiennc).  207. 
Montius  (Iacobus).  179. 
Morano(D.).  191. 
Moray  (Robert).  172,  173,  174,   177,  178,  256,  343,  344,  349,  353,  354,  355,  35<>, 

374»  375,384»  429»  441»  447 »  455 »  4<52 ,  472 ,  482. 
Mortier  (P.).  336. 
Moufnerius  (Petrus).  179,  202. 
Mûller  (W.).  20. 
MurrayQ.).  193. 
Mutfchmann  (H.).  226. 
Mylon  (Claude).  80,  171,  172. 
Neile  (Sir  Paul).  172 ,  176. 
Neumann  (F.).  17. 
Newton  (Isaac).  10,  25,  193,  194,  195,  196,  197,  198,  199,  209,  213,  222    223,  225, 

226,  230,  237,246,  247,  248,  249,  250,  251,  377. 
Niemeyer  (Max).  240. 
Nierop  (Rembrantfz.  van).  Voir  Rembrantfz. 


III.    OUVRAGES  CITÉS.  58  1 


W.  Mûlkr,  Zur  KenntnuTder  Stoffdauer  elattifcher  Korper,  1914,  29. 
h.  Newton ,De  Miindi Syltemate  liber,  1728,  193,  194. 

„  Optice:  five  de  reilexionibus,  refraction  ibus,  etc. ,  1719,  199,  200. 

„  Philofophia."  naturalis  principia  mathematica,  1687,  10,  25,  193,  194 — 198,  222 ,  223  , 

225,226,230,  231 ,246,  247, 250, 251. 

„         Principia ,  éd.  altéra  de  R.  Cotes,  1713 ,  199. 

F.  Neumann ,  Vorlefungen  ùber  die  Théorie  der  Elaltizitât  der  feften  Korper  und  des  Lichtàthers , 

1885,  17. 
L.  Olfchki ,  Galilei  und  feine  Zeit ,  1927 ,  24©. 
Ovidius,  Metamorphofes,  406,  407,  412,  413. 
/.  G.  Pardies,  Difcours  du  mouvement  local,  1670,  195,  206,  226,  227. 

„  La  Statique  ou  la  fcience  des  forces  mouvantes ,  1673 ,  1 84 ,  227. 

„  Œuvres  de  mathématiques,  1725 ,  2*7. 

Plutarchus,  De  facie  in  orbe  lunari  ,251. 

„  Œuvres  mêlées  publiées  par  Amyot,  1803,  251. 

„  ou  Pfeudo- Plutarchus,  De  Placitis  Philofophorum ,  éd.  E.  Corfini ,  1750 ,  190. 

S.  D.  Poijfon ,  Traité  de  Mécanique ,  1833 ,  1 7. 

Cl.  Ptolemaus,  Opéra  qua?  extant  omnia,  éd.  J.  L.  Heiberg,  1898,  191. 
Cl.  Quillet,  Henritias(Manufcrit),  172. 
C.  Ramfauer,  Experimentelle  uud  theoretifche  Grundlagen  des  elaftifchen  und  mechanifchen 

Stofles,1909,  17,  18. 
C.  B.  Riccioli,  Almagestum  novum,  1651,  192,  254,  255,  303,  354. 

A.  Ritter ,  Beitrag  zur  Théorie  des  elaftifchen  Stofles,  1891 ,  17. 

G.  P.  de  Roberval,  Obfervation  fur  le  fuiet  de  la  précédente  lettre  de  M.  Defcartes  a  M.  Caven- 

difche,1646,  352,490. 
F.  Roftnberger ,  Ifaac  Newton  und  feine  phyfikalifchen  Principien,  1895,  2AO. 

B.  de  Saint-Tenant,  Sur  le  choc  longitudinal  de  deux  barres  élaftiques ,  1867 ,17. 
Fr.  van  Schooten ,  Algebra  (Manufcrit) ,  4. 

„  Exercitationes  mathematica? ,  1656,  99. 

J.  A.  Schouten,  Die  relative  und  abfolute  Bewegung  bei  Huygens,  1920 ,  2 1S. 
Sextus  Empiricus,  Opéra ,  éd.  H.  Mutfchmann ,  1914 ,  1 94 ,  229. 
W.  Snellius,  Eratofthenes  Batavus,  1617,  304,  305,  323,  326. 
Th.  Sprat,  Hiftory  of  the  Royal  Society,  1667,  354,  355. 
5".  Stevin,  Beghinfelen  der  Weeghconft,  1586,  333. 

„        Œuvres  mathématiques,  augmentées  par  A.  Girard ,  1634,  SS3. 
N.  Tartalea.  Voir  Jordanus. 

Thomfon  and  Tait,  Treatife  on  naturel  philofophy ,  1867 ,  1879 ,  17. 

Ev.  Torricelli,  De  Motu  Gravium  naturaliter  defcendentium  et  projeétorum ,  1644 ,  332 ,  333. 
Ev.  Torricelli,  Opéra  Geometrica,  1644,  332,  333. 
L.  Valerius,  De  Centro  gravitatis  folidorum  libri  très ,  1661 ,  336 ,  337. 
P.  Varignon,  Nouvelle  Mécanique  ou  Statique,  1725,  339,  359. 


582  III.    OUVRAGES  CITÉS. 


P.  Varignon^  Projet  d'une  nouvelle  Méchanique ,  1685, 

W.  foigt,  Die  Théorie  des  longitudinal  en  Stofles  cylindrifcber  Stâbe ,  1883 ,  18. 

„         Zur  Théorie  des  longitudinalen  Stofles  zylindrifcher  Stâbe ,  1915 ,  1 8. 
J.ffal/is,  A Summary  account  of  the gênerai  Lawsof  Motion,  1669,  175,  176,  204,  205,210. 

„        De  Centre  Gravitatis  ejufque  Calculo ,  1670 ,  340 ,  341 . 

„        Mechanica:  five  Traftatusde  Motu,  1669,  1670,  1671,  176,  204,  205,  206,  210 

34o,  34» • 

„        Opéra  mathematica ,  1695,  176,  206,  210,  340,  341. 

„        Tra&atus  duo ,  de  Cycloide  et  Epiftolaris  de  Ciflbide ,  1659 ,  340. 
E.  Wohlwill,  Die  Entdeckung  des  Beharrungsgefetzes ,  1884 ,  I  ©<J. 
C.  Wordsworth.  Voir  R.  Bentley. 

J.  A.  fVorp,  De  Briefwifleling  van  Conftantyn  Huygens,  1911 ,  360,  352. 
C.fVretiy  Lex  nature  de  collifione  corporum ,  1669,  175 — 177,  181 ,  204,  205. 

Afta  Eruditorurn ,  1686 ,  359. 

Afta  Societatis  Regiae,  250 ,  375. 

Annalen  der  Phyfik ,  1883 ,18;  1909 ,17;  1915 ,  1 8. 

Comptes  rendus,  1916,  18;  1917,  18. 

Divers  ouvrages  de  mathématique  et  de  phyfique ,  1693 ,183. 

Encyclopédie ,  ou  diftionnaire  raifonné,  1751 ,  ÎOÏ. 

Euclides,  1928—29,  392. 

Internationale  Wochenfchrift  fur  Wifîenfchaft ,  Kunft  und  Technik ,  1909 ,  1 3. 

Jaarboek  der  Koninklijke  Akademie  van  Wetenfchappen ,  1909 ,  1 3. 

Jahresbericht  der  Deutichen  Mathematiker  Vereinigung,  1920 ,213. 

Journal  Afiatique,  1894,  339. 

Journal  de  mathématiques  pures  et  appliquées ,  1867 ,  1 7. 

Journal  des  Sçavans,  1669,  14,  24,  102,  116,  169,  177 — 182,  189,203,  204,  208;  1672, 

186.  Éd.  d'  Amflerdam,  1669,  178. 
Journal  fur  die  reine  und  angewandte  Mathematik ,  1881 ,  1 8. 
Mémoires  de  l'Académie  Royale  des  Sciences  1666—1699 ,  1730 ,  1 78. 
Nouveau  Bulletin  des  Sciences,  par  la  Société  philomatique,  1826 ,  17. 

Oftwald's  Klaflïker  der  exaften  WifTenfchaften  N°.  138,  1903,  90,  248;  N°.  192,  1913,  374. 
Philofophical  Transactions,  1669,  175 — 178,  181 ,  204. 
Regiflres  de  l'Académie  des  Sciences ,  182,  185,  209. 
Sammlung  Vieweg,  Heft  38 ,  1921 ,  248. 

Sir  Ifaac  Newton ,  1727—1927,  a  Bicentenary  Evaluation  of  His  Work ,  1928,  250. 
Wiener  Berichte ,  1914,  20. 

Zeitfchrift  des  Vereines  Deutfcher  Ingenieure,  1891 ,17. 
Zeitfchrift  fur  Volkerpfychologie  und  SprachwifTenfchaft,  1884,  106. 


IV.   MATIÈRES  TRAITÉES. 


Dans  cette  Table  les  matières  fcientifiques  traitées  dans  ce  Volume  XVI  ont  été  groupées 
fous  divers  articles  généraux  ,  fa  voir: 

Acouftique.  Géodéfie.  Philofophie. 

Algèbre.  Géométrie.  Phyfique. 

Anagrammes  fcientifiques.  Jeux.  Poids  et  mefures. 

Agronomie.  Mécanique.  Principes  du  calcul 

Chronométrie.  Météorologie.  différentiel  et  intégral . 

Cinématique.  Œuvres. 

Pour  connaître  tous  les  endroits  où  quelque  fujet  eft  traité,  on  cherchera  dans  la  Table 
l'article  auquel  il  appartient.  On  y  trouvera,  foit  du  fujet  même,  foit  d'un  fous-article  qui 
devra  y  conduire,  la  nomenclature  adoptée  dans  l'ordre  alphabétique  de  la  Table. 

Les  chiffres  indiquent  les  pages  de  ce  Volume. 

On  a  marqué  d'un  aitérifque  les  endroits  qui  ont  été  jugés  les  plus  importants. 

L'article  Œuvres  fe  rapporte  aux  écrits  de  Huygens,  foit  publiés  ici  ou  ailleurs,  foit  feule- 
ment ébauchés. 

Acoustique.  Propagation  du  fon.  211. 

Adhésion.  Adhéfion  de  l'air  qui  empêche  le  contact  immédiat  de  deux  lentilles  convexes. 

160*, 161*. 
Algèbre;  (voir  Logarithmes,  Œuvres\  Demonftratio  regul*  de  maximis  etminimis,  Principes 

du  calcul  différentiel  et  intégrai). 
Anagrammes  scientifiques.  175*,  370*,  373*,  375*,  376*,  496*. 
Anneaux  colorés.  183*,  184*. 
Applications  dans  la  physique  de  la  théorie  du  choc;  (voir  Force  exercée  pendant  la  per- 

cujfion:  Importance  pratique  de  cette  force);  à  la  théorie  cinématique  des  fluides.  21  +  ,  151*1 

a  la  théorie  de  la  lumière.  1 50* ,  1 5 1  * ,  1 84* ,  202 ,  210*. 
Arcs  cvcLoïn aux  du  pendule.  201*,  278,  279,  282,  283,  344*,  345*,  354,  392. 
Artifice  dk  l'homme  pans  le  bateau  et  de  l'homme  sur  la  rive  qui  joignentleurs  mains. 

11*,  ia*,  29*,  39*— 37*.  38—40,  4>*.6o\  67,  145,  148. 


584  IV.    MATIÈRES  TRAITÉES. 

Astronomie.  249;  (voir  Chronométrie ,  Comètes,  Doâritie  de  r immobilité  de  la  terre ,  Étendue 
finie  ou  infinie  du  monde ,  Éther  cofmique ,  Étoiles  fixes,  Géodéfie,  Gravité ,  Influence  du  mouve- 
ment de  la  terre  fur  la  chute  des  graves ,  Œuvres  :  Cofmothéoros ,  Syftema  Saturnium,  Planètes, 
Satellites  de  Jupiter ,  Syflèmes  du  monde,  Terre"). 

Atomistique.  150*,  1 51*  ;  (voir  Confîitution  de  la  matière,  Théorie  cinétique  des  fluides"). 

Attraction  universelle;  (voir  Grm'ité). 

Cause  du  tonnerre.  210*,  211*. 

Centre  d'agitation.  174,  350,  351*,  352*;  (voir  Centre cTofcillation). 

Centre  de  gravité.  54 — 65,  231*, 336*,  337*,  339,  340*,  371*;  (voir  Confcrvation  dans 
le  cboc  du  mouvement  du  centre  de  gravité  commun ,  Principe  que  le  centre  de  gravité  ne  peut  pas 
monter  par  T  effet  de  la  feule  gravité,  Principe  que  le  centre  de  gravité  fe place  aufft  bas  que 
pofftble);  de  divers  onglets  et  troncs.  343,  369*,  370,  457—460,  463—470,  472—489, 

493,498-535,  543*,  544*,  545,  54°~- 

Centre  de  percussion.  350* — 353*;  Identité  avec  le  centre  d'ofcillation.  351* — 353*. 

Centre  de  vertu.  350;  (voir  Centre  de percujjïon"). 

Centre  d'oscillation.  22,  201  ,  343;  (voir  Centre  a" agitation,  Centi\e  de  percuflion,  Centre 
de  vertu ,  Centre  cTofcillation  de  figures  linéaires ,  Centre  cTofcillation  de  figures  planes  par  rap- 
port à  un  axe  perpendiculaire  à  leur  plan,  Centre  /Tofcillation  de  figures  planes  par  rapport  à  un 
axe  fi  tué  dans  leur  plan,  Centre  cTofcillation  de  figures  fol  ides,  Méthodes  pour  trouver  le  centre 
cTofcillation);  Détermination  expérimentale.  350* — 353*,  356*,  375*, 377*;  Échangeabilité 
du  point  de  fufpenlîon  et  du  centre  d'ofcillation.  373*,  374*;  lliltorique.  201*.  349*  —376*, 
378*;  Théorème  fur  la  (ituation  des  centres  d'ofcillation  fe  rapportant  à  des  axes  parallèles. 

37°*,  373*,  4^1  *• 

Centre  d'oscillation  de  figures  linéaires.  360;  Barre  pelante.  391*,  420* — 423*, 
437* — 439*;  barre  pelante  portant  un  ou  plufieurs  poids.  385* — 387*,  422* — 433*;  (voir 
Poids  mobile  du  pendule);  tige  fans  mafTe  portant  deux  ou  plufieurs  poids.  354,  387* — 390*, 
41 4*— 41 9* ,  434*— 437*- 

Centre  d'oscillation  de  figures  planes  par  rapport  à  un  axe  perpendiculaire  A  leur 
plan;  (voir  Détermination  du  moment  cT inertie  cTune  figure  plane).  351*,  356,  357*,  360, 
362*  — 367*,  369* — 371 +,461—  463,  514* — 52 1*;  arcs  de  cercle.  362, 455*;  barre  horizon- 
tale. 361— 363,  444*— 446*,  540*,  541*;  cercle.  362,  366*,  375,  530*,  531*,  536*,  537*; 
certaines  parties  du  cercle.  362,  455*,  536,  537;  circonférence  de  cercle.  362,  366*,  455*; 
demi-cercle.  362,  363,  44c*,  443*,  492*,  493*,  530*.  531*;  demi-circonférence  de  cercle 
361 — 363,  441*,  442*;  ellipfe.  363,  370*,  446*,  476*— 478*,  540*,  541*;  hexagone 
régulier.  371*,  495*,  496*;  ligne  bri fée.  361 — 363,  449* — 452*;  paire  de  points  pefants. 
361,  368,  447*;  paire  de  triangles  infiniment  aigus.  361  ,  371  ,448*,  491* — 494*,  532* — 
537*;  polygone  régulier.  496*;  reftangle.  371,  374*,  456*,  463*— 469*,  520*— 523*; 
fecteur  de  cercle.  350*,  352*,  361,  362,  371*,  487*— 490*,  492*,  524*— 533*, 
536*— 539*;  triangle.  350*,  351 ,  357,  362,  371  ,  374,  375,  442,  452*— 454*,  456"*,  4<5-*, 
523*— 525*. 

Centre    d'oscillation    de   figures   planes   par    rapport  à    un  axe  situé  dans  leur 


IV.    MATIÈRES  TRAITEES.  585 


plan;  (voir  Détermination  du  moment  d'inertie  d'une  figure  plané).  351*,  356,  35,"*, 
368*,  369*,  45-* — 460*,  462*,  498*^508*;  cercle.  510 — 513;  certain  quadrilatère. 
462;  certains  hexagones.  463* — 469*;  paire  de  triangles  infiniment  aigus.  532 — 534; 
reftangle.  508* — 509*,  520 — 523;  fefteurde  cercle.  487* — 489*;  triangle.  351 ,  508* — 
511*, 512*, 513*. 

Centre  d' oscillation  de  figures  solides.  350,  356,  357*,  482*,  483*;  cercle  horizontal. 
368*;  cône  droit.  368*;  ellipfoïde  de  révolution.  360,  370*,  473* — 478*,  48i*;hyper- 
boloïde  de  révolution.  371,  374*,  375  ,  550* — 555*;  paire  de  pyramides  infiniment  effilées. 
360,  361 ,  368,  448*;  paraboloïde  de  révolution.  371,  483* — 486*;fphère.  355*,  356*, 
360*,  369*— 370*,  374*,  375*,  470*— 472*,  473  ,  475. 

Chaînette.  332;  (voir  Œuvres:  Travaux  divers  de  Jeunefle). 

Chronomktrie.  240,  242,  243;  (voir  Arcs  cycloïdaux  du  pendule ,  Horloge ,  Ifochronisme  de  la 
cycloïde ,  Ifochronisme  des  révolutions  d'un  mobile  parcourant  diverfes  circonférences  à  P  intérieur 
d'un  paraboloïde  de  révolution ,  Pendule). 

Chute  des  corps  sphériques  dans  un  milieu  résistant.  256,  343*,  344*,  384*,  385*. 

Chute  des  graves,  101*,  106  ,  174,  201 ,  221 ,  240,  254,  255,  256* — 259*,  260,  261 ,  266, 
267,  274 — 281,  303,  305,  320,  322,  323;  (voir  Chute  des  corps  fphériques  dans  un  milieu 
réfiflant ,  Chute  le  long  dune  courbe ,  Chute  le  long  dun  plan  incliné ,  Influence  du  mouvement  de 
la  terre  fur  la  chute  des  graves  et  la  marche  des  pendules ,  Mouvement  uniformément  accéléré)  ; 
Détermination  de  l'accélération  de  la  chute  libre.  278* — 281*5305,306,308,309;  Expé- 
riences fur  la  chute  des  corps  graves.  101 ,  106,  254,  255,  256*,  257*,  278,  279,  303*,  319, 
344;  Influence  d'un  milieu  réfiftant.  101 ,  174*,  221,  254*— 257*,  343*,  344*,  384,  385; 
l'roportionalité  des  diftances  parcourues  aux  carrés  des  vitefles.  52* — 55*,  115,  162,  163; 
Valeur  de  g.  280*,  281*,  305,  306,  308,  309,  323. 

Chute  le  long  d'une  courbe;  (voir  Ifochronisme  de  la  cycloïde);  cercle.  346*,  393*,  394*; 
parabole.  393;  Hiftorique.  346*,  392*,  393*. 

Chute  le  long  d'un  plan  incliné.  346*. 

Cinématique;  (voir  Mouvement  uniforme ,  Mouvement  uni formément  accéléré);  Mouvement  de 
deux  points  fur  la  même  droite.  1 18  — 120,  124,  125. 

Comètes.  230. 

Conservation  dans  le  choc  de  la  somme  algébrique  des  quantités  de  mouvement  dans 

UNE  DIRECTION  DONNÉE.  7*,  8*,  I  O*  ,  12*,  13*,  23*— 25*,  98*,    102*,    I  16*,    1IÇ,    I  30  , 

131*,  133*,  H©,  141  *  H**,  M7*>  158*,  i59'  i64*,  '65,  180*,  183,  aai; (voir  Erreurs 

de  De f car  tes). 
Conservation  dans  le  choc  du  mouvement  du  centre  de  gravité  commun.  25*,  116*, 

132, 164, 167, 175, 181*, 206*, 208. 
Conservation  de  la  force  vive  dans  le  choc  des  corps  durs.  7*,  13,  22*,  23*525*, 

72*— 77*, 95*, 96*, 98*5  117*, 132*, 133, 134, '49, 175, 180*, 341. 
Constitution  de  la  matière.  4*,  184*,  185*,  210*,  221,  222;  (voir  Atomiflique ,  Prefton 

fupplémentaire  dune  matière  plm  fubtile  que  Pair). 
COURBES;  (voir  Chaînette,  Cycloïde,  Développante  du  cercle,  Développées,  Paraboloïdes).  Courbes 

74 


586  IV.    MATIÈRES  TRAITÉES. 


auxiliaires  dans  les  recherches  de  Huygens  fur  l'ifochronisme  de  la  cycloïde.  392* — 399*, 
401*— 403*. 
Cycloïde.  340,  400*;  (voir  Ara  cycloïdaux  du  pendule,  Développées,  Ifochronisme  de  la 
cycloïde');  Rayon  de  courbure  du  point  le  plus  bas.  321 ,  322. 

DÉFORMATION   SOUS  PRESSION   DE   DEUX   CORPS  ÉLASTIQUES  EN  CONTACT.  I  8*,  21 1  *  ,  2  I  2*;  Cas 

de  deux  fphères.  18*,  19*. 

Détermination  du  moment  d'inertie  d'une  figure  plane.  Par  rapport  à  un  axe  perpendicu- 
laire à  fon  plan.  548* — 549*;  par  rapport  à  un  axe  fitué  dans  fon  plan.  545* — 548*. 

Développante  du  cercle.  262* — 265*. 

Développées.  Cycloïde.  344*,  345*;  Théorie  générale.  344. 

Distinction  extre  la  masse  d'un  corps  et  sa  gravité.  230*,  231  +  ,245*,  376,  377. 

Doctrine  de  l'immobilité  de  la  terre.  27,  103*,  m*,  190,  192*,  193*,  194,  214*, 
215*,  227, 240, 354. 

Durée  du  choc.  19*,  20*. 

Dynamique.  174;  (voir  Centre  d'ofci  liât  ion,  Chute  des  graves,  Diftinêtion  entre  la  maffe  d'un 
corps  et  fa  gravité,  Égalité  de  P  action  et  de  la  réaction,  Équilibre  et  mouvement  <T  un  point 
matériel  dans  un  tube  en  rotation ,  Erreurs  de  De/car  tes ,  Force  centrifuge ,  Hiflorique  de  quel- 
ques notions  employées  dans  la  mécanique ,  Ifochronisme  de  la  cycloïde ,  Loi  de  la  confervation  de 
r  énergie,  Loi  de  V  inertie,  Mouvement  d'un  point  matériel  fur  une  fur  face,  Mouvement  perpétuel, 
Œuvres:  Travaux  divers  de  statique  et  de  dynamique,  Pendule,  Percuffion,  Stabilité  et 
infiabilité  dynamique,  Statique:  Réduction  de  problèmes  de  la  dynamique  à  la  ftatique);  Théo- 
rèmes fondamentaux  de  la  dynamique.  10*. 

Effet  de  l'interposition  d'un  ou  plusieurs  corps  en  repos  entre  un  corps  A  en  mouve- 
vement  et  un  corps  C  en  repos.  11*,  133*;  Cas  d'un  feul  corps  interpofé  de  grandeur 
intermédiaire.  80* — 87*,  135*,  136*,  149*,  175,  180*  (vitefle  maximum  du  corps  C ,  le 
corps  A  et  fa  viteflfe  étant  donnés.  80*— 87*,  135*,  136*,  149,  152,  153*,  175, 180*); 
Plufieurs  corps  de  grandeurs  intermédiaires  étant  interpofés.  86* — 91*,  134*,  149*, 
154* — 158*,  168,  175,  1 84  (vitefTe  maximum  du  corps  C  pour  un  nombre  donné  de  corps 
interpofés,  le  corps  A  et  fa  vitefle  étant  donnés.  86* — 91*,  149,  156*,  158*,  175,  184*); 
(cas  limite  où  le  nombre  des  corps  interpofés  s'augmente  indéfiniment.  90*,  134*). 

Égalité  de  l'action  et  de  la  réaction.  10*,  246*. 

Égalité  de  la  vitesse  d'éloignement  et  d'approchement  dans  le  choc  des  corps  durs. 
Chocdirefl.  7*,  22,  23,  26*, 42*— 47*,  50,  51 ,  54*,  55*,  58— 63,  65,  92*,  95*— 97*, 
1 16*,  125*— 128*,  129— 131 ,  132*,  134,  146,  167,  175,  221*;  Choc  oblique.  26,  118*, 
119*;  Modification  du  théorème  dans  le  cas  des  corps  femi-durs.  165* — 167*, dans  le  choc 
de  deux  mécanismes.  26*,  1 19. 
Élasticité.  17 — 19,  185*,  186*,  210;  (y o\r  Déformation  fous preflion  de  deux  corps  élafliques 
en  contact ,  Loi  de  Hooke ,  Percuffion,  Perte  dans  le  choc  de  la  force  vive  du  mouvement  progreffif 
par  les  vibrations). 
Équilibre  de  poids  suspendus  à  des  cordes.  331,  379;  Cas  traité  par  Stevin.  332*5333*, 
379*, 380*. 


IV.    MATIÈRES  TRAITÉES.  587 


Équilibre  et  mouvement  d'un  point  matériel  dans  un  tube  en  rotation.  Tube  en  forme 
de  parabole.  307*  ;  Tube  droit  incliné  fur  l'axe  de  rotation.  306* ,  307*. 

Erreurs  de  Descartes.  3*,  4*,  8*,  13*,  100*,  105*,  233*;  Inexaftitude  defonaflcrtion 
fur  la  confervation  dans  l'univers  de  la  même  quantité  de  mouvement.  8*,  12*,  13*,  24*, 
48*— 51*,  70*,  90*,  91*,  95*,  102*,  105,  116*,  130*, 131*, 140, 146*, 147*, 157*, 
•58*»  175»  180,  183,  207*,  221  (voir  Percufton  directe  des  corps  inégaux:  Détermination 
de  la  quantité  de  mouvement  dans  le  feus  de  Defcartes);  Erreurs  dans  la  dynamique.  352*, 
353*;  dans  la  géométrie.  31;  dans  la  théorie  de  la  percufllon.  4* — 8*,  30,  31 ,  38*,  39*, 
100*,  101*,  103,  105,  113,129,  130,  132,  138,  139*,  140*,  144*,  156*— 158*,  172,203*, 

204*, 207*, 2IO*. 

Étendue  finie  ou  infinie  du  monde.  183*,  190* — 193*,  195*,  199,  215*,  216,  222,  228, 

230*, 231. 
Éther  cosmique.  17,  1 99 ,  200 ,  23 1 . 

Étoiles  fixes.  190*,  191*,  192*,  193  ,  194,  215,  216,  224,  227,  230,  233. 
Existence  et  perceptibilité, oui  ou  non, du  mouvement  absolu.  26*,  27*,  183*,  190*, 

193,  194* — 200*,  209*,  213* — 220*,  221 — 233,  237;  Cas  du  mouvement  circulaire.  27*, 

183*,  190,  194,195* — 199*,  218*,  220*,  222,  223,  224*,  225*,  226 — 230,  232*,  249*; 

(voir  Expérience  de  Newton  du  [eau  tournant). 
Expérience  de  deux  verres  convexes  où  l'on  voit  qu'il  y  reste  de  l'air  entre  eux.  i  83*. 
Expérience  de  Newton  du  seau  tournant.  196*,  197*,  222,  224*. 

Expériences  sur  la  force  centrifuge.  328*;  Inftruments  conftruits  à  cet  effet.  327*,  328*. 
Expériences  si  r  le  choc  des  corps.  17* — 20*,  100*,  103,  104,  107 — 109,  113*,  118*, 

137*.  138 ,  139.  140*,  144* >  159*.  l6o*7  172*— 174*.  I7a*.  *79*,  181*,  182,  185*, 
203*,  204*,  207,  208*,  209,  210;  Machines  pour  faire  ces  expériences.  158*,  185*,  203, 
208*, 209*. 

Fabrication  des  lentilles.  172. 

Force  centrifuge.  174,  199,  201,  202,  220,  224*,  225,  227,  228,  232,  237,  244*, 
282 — 293  ,  313,  320  —  321;  (voir  Équilibre  et  mouvement  cTun  point  matériel  dans  un  tube  en 
rotation,  Expériences  fur  la  force  centrifuge,  Œuvres:  Excerpta  ex  adverfariis  Chriftiani 
tlugenii,  Manufcritde  Huygens  concernant  la  force  centrifuge,  De  vi  centrifuga);  Compa- 
raifon  de  l'écart  initial  entre  le  cercle  et  fa  tangente  dans  le  mouvement  circulaire  avec  l'efpace 
parcouru  pendant  la  chute  des  graves.  243*,  244*,  258* — 267*,  274 — 277;  Force  centrifuge 
à  la  furface  du  Soleil  ou  des  Planètes.  251*;  à  la  furface  de  la  Terre.  193*,  224*,  237*,  238*, 
241*,  304*,  305,  323* — 326*  (voir  Terre');  Hiftorique.  193* — 198*,  201*,  202*, 
239* — 251*;  Mefureabfolue  de  la  force  centrifuge.  194,  195,  220,  224,  227,  231,  241, 
244*,  245*,  250*,  274*— 281*,  303*,  304*,  312,  316*,  323,  325  (voir  Influencedela 
découverte  de  la  me  fur  e  abfolue  de  la  force  centrifuge  fur  celle  de  la  loi  de  la  gravité  univerfelle); 
Nature  de  la  force  centrifuge.  198, 232,  243*,  244*,  246*— 249*,  258* — 267*,  303*,  305*; 
Proportionalités  entre  la  force  centrifuge,  le  rayon  du  cercle,  la  viteffe  linéaire  et  le  temps 
de  révolution. 241  *, 244*,  251, 266*— 275*, 304*, 305, 306, 312,315*; Tenfion  du  (il  d'un  pen- 
dule conique.  294*,  295*,  310,311,  3 18*; d'un  pendule  ordinaire.  245*,  296* — 301*,  318*. 


588  IV.    MATIÈRES  TRAITÉES. 


FORCE  EXERCÉE  PENDANT  LA   PERCUSSION.  99*,   IOO*,   IO4*  ,   I05*,    112*,    I  I  3* ,   124,    I  37  , 

138,  I5°>  '75  5  176,  178,  184*,  203,  221*,  350* — 353*;  Importance  pratique  de  cette 
force.  9*,  104*,  105*,  112*,  138;  fa  mefure.  112*,  184*,  222;  fa  nature. 9*,  10*,  1 12*, 
113*, 117,  124. 

FORMULE  GÉNÉRALE  POUR  DÉTERMINER  LE  CENTRE  D'OSCILLATION.   360* ,   361*,  364*,   365*, 

367*,  369*,  377 »  378 ,  462*,  470*,  471* ,  473 ,  477 ,  482—486,  519 ,  55o—555. 

Géodésie;  (voir  Terre). 

Géométrie.  380,  381;  (voir  Centre  de  gravité,  Courbes,  Géométrie  Carte ftenne ,  Méthode  de 
démonflration  des  anciens,  Œuvres:  Theoremata  de  quadratura  hyperboles,  ellipfis  et  circuli, 
Exetafis  Cyclometrue,  De  circuli  magnitudine  inventa,  Travaux  divers  de  mathématiques  de 
1655 — 1659,  Demonftratio  régula?  de  maximis  et  ininimis,  Planimétrie ,  Principes  du  calcul 
différentiel  et  intégral,  Surfaces  courbes). 

Géométrie  Cartésienne.  4*;  (voir  Erreurs  de  Descartes:  dans  la  géométrie). 

Gravité.  240*,  251*,  254* — 257*,  258,  259,311  ;(voir  Centre  de  gravité,  Chute  des  graves, 
Œuvres:  Difcours  de  la  caufe  delà  pefanteur,  Terre:  Variation  de  la  gravité  à  la  furface  de 
la  terre,  Tourbillons  de  Descartes);  Attraction  exercée  ftir  la  lune  par  la  terre.  250*;  Loi  de 
Newton  de  la  gravité  univerfelle.  250*;  Pefanteur  fur  la  furface  du  Soleil  et  fur  celle  de 
Jupiter.  251*. 

Historique  de  quelques  notions  employées  dans  la  mécanique.  Énergie.  359*;  Gravitatis 
defcenfus.  341*,  342*,  358;  Moment  d'inertie.  378*;  Moment  ftatique.  336* — 341*. 
Potentia.  359*,  376*;  Vis  motus.  359*  ,  376*;  Vis  viva.  341*,  359*. 

Historique  des  travaux  de  huvgens  sur  la  percussion.  4* — 1 1*,  13,  14*,  21*,  25*— 727*, 
30*,  31*,  43*,  69,  92*— 97*,  99*,  137,  139*,  140*,  171*,  176*— 178*,  181*,  189*, 
190*,  201* — 212*;  (voir  Œuvres:  Adverfaria  ?.d  traftatum  de  motu  per  impulfum 
omnium  prima,  Annotations  de  1654  ^ur  'a  percuflîon,  De  motu  per  impulfum  adverfaria 
priora,  Manufcrit  définitif  du  Traité  fur  la  percuflîon,  De  motu  corporum  ex  percuflîone). 

Horloge;  (voir  Œuvres:  Horologium,  Horologiuin  ofcillatorium,  Pendule);  Horloges  à  pen- 
dule conique.  242*,  243*,  319*;  à  pendule  ordinaire.  201*,  242*,  344,  354*. 428,  429. 

Hydrodynamique;  (voir  Expérience  de  Newton  du  [eau  tournant);  Confervation  du  mouve- 
ment dans  un  vortex.  183*. 

Hydrostatique;  (voir  Œuvres:  De  iis  quae  liquido  fupernatant). 

Hypothèses  employées  dans  la  théorie  de  huygens  sur  la  percussion  des  corps  durs.  10, 
11,  26,  30—33,  42,  43,  101*,  113*— 116*,  138,  140,  141,  161*,  171,  172,175,  184, 
189*,  215*,  221;  Hypothèfe  I  (voir  Loi  de  Pinertie);  Hypothèfe  II.  Percuflîon  decorps 
durs  égaux  fe  rencontrant  à  vitefles  égales.  10*,  16*,  24*,  30*,  31*,  34 — 37,  50 — 53, 
92 — 94,  102 — 104,  106,  107,  109,  121  ,  123,  124,  141  ,  161  ;  Hypothèfe  III  (voir  Principe 
de  la  relativité  de  Huygens);  Hypothèfe  IV.  Un  corps  plus  grand  met  en  mouvement  un  corps 
plus  petit  en  repos  et  perd  quelque  partie  de  fa  vitefle.  10*,  38*,  39*,  40,  41  ,  51  ,  102,  106, 
126,  129,  137,  141 ,  146,  161 ,  172;  Hypothèfe  V.  Si  des  deux  corps  qui  fe  rencontrent  l'un 
a  confervé  fon  mouvement  l'autre  auflî  n'aura  rien  perdu  ni  gagné  en  mouvement.  10*,  11*, 
23*,  24*,  40*,  41*,  44,  45,  96*,  102,  106, 126,  141,  161  ,  172;  Hypothèfes  supplémen- 


IV.    MATIÈRES  TRAITÉES.  589 


taires.  1.  Un  corps  en  repos  plus  grand  recevra  d'un  corps  en  mouvement  moins  de  vitefle 
qu'un  corps  en  repos  plus  petit.  42*,  43*,  58 ,  59,  95*.  '£.  Un  corps  plus  petit  en  mouvement 
donne  à  un  corps  plus  grand  en  repos  une  vitefle  plus  petite  qu'il  ne  pollede  lui-même.  129*  , 
161*.  3.  Un  corps  en  repos  choqué  avec  une  vitefl'e  égale  par  des  corps  différents  reçoit  plus 
de  vitefle  félon  que  le  corps  choquant  elt  plus  grand.  1  29*. 

Influence  de  la  découverte  de  la  mesure  exacte  de  la  force  centrifuge  sur  celle  de 
la  loi  de  la  gravité  universelle.  250*,  25  i*. 

Influence  des  corps  environnants  sur  la  percussion  des  corps.  101*,  102,  105,  113, 
138,  140, 183*. 

Influence  du  mouvement  de  la  terre  sur  la  chute  des  graves  et  la  marche  des  pen- 
dules. 141 ,  193*,  224*,  355,  376*.  377*. 

isochronisme  de  la  cycloïde.  201  ,  278*  ,  279* ,  282*  ,  283*  ,  32  i  ,  322  ,  343  ,  344*  — 349*, 
392*— 413*;  Durée  desofcillations.  282*,  322,  410*;  Expériences.  349*,  354*;  Historique. 
344*— 349*- 

ISOCHRONISME  DES  RÉVOLUTIONS  D'UN  MOBILE  PARCOURANT  DIVERSES  CIRCONFÉRENCES  DE 
CERCLE   À   L'INTÉRIEUR   D'UN   PARABOLOÏDE   DE   RÉVOLUTION.  245*, 280* — 285*  ,  308  ,  3  14  , 

316*,  321  ;  Cas  où  le  temps  de  révolution  eft  égal  à  une  féconde.  314. 
Jeux.  Jeu  de  billard.  103 ,  107*,  118*,  119*,  139,  142*,  144;  Jeu  de  paumes.  107;  Jeux  où 

l'on  fait  gliflerdes  difques  fur  une  table.  143*,  144*. 
Lieu  de  rupture  d'une  poutre  homogène  soutenue  en  deux  points.  333* — 336*,  3  80*— 383*. 
Logarithmes.  158,  159. 
Loi  de  Hooke.  15,  17. 

Loi  de  la  conservation  de  l'énergie.  21*,  22*,  95*,  358—360. 
Loi  de  l'inertie.  10,  30*,  31*,  102*,  105*,  106*,  1 1 1 ,  131 ,  140,  218,  223,  242*,  246. 
Mécanique.  201  ,  239,  248,  249,  339,  340;  (voir  Dynamique,  Élaflicité ,  Hydrodynamique , 

Hydroftatique,  liéfîftance  des  matériaux,  Statique,  Terminologie  de  Huygens  dans  la  mécanique); 

Origine  du  flyle  moderne  dans  la  mécanique.  342* ,  378*. 
Mesure  universelle.  282  ,  283  ,  353* — 356*,  357 ,  375*. 
Métaphysique.  199,  213*. 
Météorologie;  (voir  Caufe  du  Tonnerre). 

MÉTHODE  DE  DÉMONSTRATION  DES  ANCIENS.  IO*,  13,72*,  II  5,  239,  348*,  349*,  3"8*. 

Méthodes  pour  trouver  le  centre  d'oscillation  ;  (voir  Formule  générale  pour  déterminer 
le  centre  (Tofcillation ,  Principe  que  le  centre  de  gravité  ne  peut  pas  monter  par  le  feul  effet  de  la 
gravité:  Application  à  la  détermination  des  centres  d'ofcillation);  Méthode  de  la  parabole. 
361*,  385*— 387*,  391*,  421*— 433*,  444*,  445*,  449*— 452*,  457*,  458*;  de  l'onglet 
et  du  tronc.  368* -370*,  455,  456,  457*,  458*,  463*— 477*,  487— 489,  498*— 513*; 
de  réduction  des  ofcillations  dans  le  plan  à  celles  perpendiculaires  au  plan.  369*,  462*, 
463*;  des  quatre  cinquièmes.  361, 367*, 368*, 448*,  449*; des  trois  quarts.  361,  362* — 368*, 
442*— 444*,  448*.  449*,  452*— 454*,  456;  direfte.  361*,  3^8*  ,  369*,  385* — 39»*, 
414*— 439*,  441*,  442*,  444*,  445*,  448*— 452*,  457,  458,  489*,  490*;  générale 
pour  les  figures  de  révolution.  371*,  482*,  483*;  Méthodes  pour  les  ligures  planes  ofcillant 


59°  IV.    MATIÈRES  TRAITÉES. 


dans  leur  plan.  360*,  361*,  369*— 371*,  441*,  442*,  444*,  445*,  448*— 454*,  457*, 
477*  ,  482*,  487* — 496*,  514* — 541*;  pour  les  figures  planes  ofcillant  perpendiculairement 
à  leur  plan.  360*,  375*,  457,  458,  487* — 489*  (voir  ici-même  Méthode  de  l'onglet  et  du 
tronc);  pour  les  figures  folides.  371*— 373*,  448*,  455,  482*,  483*— 486*,  550*— 555*; 
pour  les  pendules  linéaires.  361*,  385* — 391*;  415* — 439*;  Règle  générale  de  Descartes. 

352*, 353*. 
Microscope.  183. 
Mouvement  absolu  ou  relatif;  (voir  Exiftence  et  perceptibilité,  oui  ou  non,  du  mouvement 

abfolu ,  Principe  de  la  relativité  de  Huygens). 
Mouvement  d'un  point  matériel  sur  une  surface,  cône  de  révolution.  307*,  3o8*;para- 

boloîde  de  révolution.  308*;  fphère.  309,  310. 
Mouvement  perpétuel.  Principe  de  l'impolfibilité  du  mouvement  perpétuel.  22*,  165*, 333*. 
Mouvement  uniforme,  iii,  143*,  195,  219*,  240*. 
Mouvement  uniformément  accéléré.  114*,  115*,  243  ,  244,  254*,  255*,  256 — 271 ,  276  , 

277  ,  3  ! l  '■>  (voir  Chute  des  graves). 
Nature  de  la  force.  246,  247,  248*;  Forces  fiftives.  247,  248. 
Nature  du  mouvement.  9*,  102,  108*,  109*,  1 11*, 112*, 142*, 143*, 150*,  r5i*, 160*, 

190*,  194*,  197*,  200*,  215*, 216*, 217, 218, 225, 227, 237*, 240*; (voir  Nature  du 

mouvement  circulaire). 
Nature  du  mouvement  circulaire.  194*,  198, 199,  218*,  220*,  222* — 224*,  225  —  227, 

232*,  237*,  239*,  240*,  241,  242;  (voir  Exiftence  et  perceptibilité ,  oui  ou  non ,  du  mouve- 
ment abfolu:  Cas  du  mouvement  circulaire). 
Œuvres.  Boeckje  (Manufcrit).  353*. 

Travaux  divers  de  Jeuneje.  21*,  56*. 

De iis qu<e  liquido  fupernatant.  ai*,  56*,  332*,  499*. 

Exetafis  Cyslometriœ  Cl.  Viri  Gregorio  à  S.  Fincentio.  99,  499. 

Theoremata  de  quadratura  hyperboles,  ellipfts,  et  circuli  ex  dato  portiontrm  gravita  fis  centro. 
137,526,527. 

Adverfaria  ad  traâatum  de  motu  per  impulfum  omnium  prima.  93*;  (voir  Manufcrit  de  1652 
fur  la  percufjion). 

Manufcrit  de  1652  fur  la  percu/Jton.  6*— 8* ,  42,43*,  92* — 99*,  137*,  150,  151  ,  204*. 

Annotations  fur  la  percuffton  de  1654  (Manufcrit).  9*,  93  ,  99* — 136*,  137  ,  140*,  141,  150, 
151, 193,  194,204*. 

De  motu  per  impulfum  adverfaria prior a.  93*.  (voir  Manufcrit  de  1656  fur  la  percuffton). 

Manufcrit  de  1656  fur  la  percuffton.  10*— 12*,  13,  22,  31 ,  53*,  54*,  69*,  82,  137* — 151*, 
156—158,189,  193,  194. 

Manufcrit  définitif  du  Traité  fur  la  percuffton.  10* — 14*,  30*— 36*,  40*,  42*,  50*,  51*, 
54*,  56*,  67*  ,  69*,  72*,  76*,  77*,  84*,  87*,  90*. 

De  Motu  corporum  ex  percufftone.  1* — 91*,  93* — 97*,  102* — 104*,  106*  — 108*,  110*, 

113*,  115*— 117*,  119*,  121*,  122*,  125*,  126*,  129*— 131*,  133*,  134*,  136*,  137*, 

141*,  143*— 157*,  159*,  161*,  167*,  171*,  172*,  175, 179*, 180,  189*, 202*, 215, 


IV.    MATIÈRES  TRAITÉES.  59  I 


238*,  249* ,  342*,  360;  Problèmes  à  refondre.  10*,  11,-*,  133*,  134,  135,  154*,  155*; 

Projets  d'une  préface.  10*,  138* — 143*,  201*— 220*;  Traduction  allemande.  90*. 

De  circuit  magnitudine  inventa.  137. 

De  ratiocinii  s  in  lu  do  aie*.  II 7. 

Horologium.  345*,  346*. 

Excerpta  ex  Adversariis  Chrijliani  Hugenii  (Manufcrit).  312* — 314*. 

Manufcrit  de  Huygens  concernant  la  force  centrifuge.  238*,  239*,  241 ,  242*  —  245*,  255*, 
257,  259,260,  263,  267*,  269,  280*,  281*,  284*— 286*,  288,  295*,  296*, 298*, 301, 
302* — 31 1*. 

De  vi  centrifuga.  183*,  189,  194*,  195*,  202*,  220,  235*,  238*,  239*,  242,  243* — 246+, 
248*,  249*,  253*— 302*,  305.306,  308,  309*,  311— 3I9,320*— 322*,  323,  326;  Projets 
d'une  préface.  201*— 220*;  Traduction  allemande.  90*,  248*,  249*. 

Manu  faits  qui  ont  fervi  pour  les  Travaux  divers  de  Statique  et  de  Dynamique  de  1 659 —  1 666. 

256,  331*,  374*»  379*— 555** 

Travaux  divers  de  Statique  et  de  Dynamique  de  1 659 —  1 666.  256 ,  329* — 555*. 

Travaux  divers  de  Mathématiques  de  1655 —  1 659.  344* ,  347* ,  348*. 

Syftetna  Saturnium.  192*,  355. 

Dioptrica.  13,  238*. 

De  formandis poliendifque  vitris.  238*. 

Notices  qui  ont  fervi  pour  les  difcours  à  r  Académie  des  Sciences  du  4,  n  et  18  janvier  1668. 
12*,  157*,  159,  160*,  161*,  173*,  174*,  182* — 186*,  195*,  196*,  205*,  206*,  208*,  209*. 

Extrait  d'une  lettre  de  M.  H u gens  fur  les  règles  du  mouvement  dans  la  rencontre  des  corps.  1 4* , 
15,  24,  25,  102*,  1 16*,  169*,  177* — 181*,  182,  189^202 — 204,  208*;  Traduction anglaife. 
14*, 177*, 178,210. 

Extrait  d'une  lettre  touchant  les  phénomènes  de.l' 'eau  purgée  d'air.  1  86*. 

Horologium  ofcillatorium.  14,22,52*,  147,  183,  201*,  202 ,  220,  238*,  239,249*,  267*, 
278*-283*,  286,  315*— 3i8*,  321,  322*,  328*,  342*,  345*,  34^*,  348*.  349*,  353*, 
356*,  357*.  369*— 37i*,373*-37^*,378*,  393*,  401*,  406*,  429*,  461*,  463*,  47'*, 
472*,  474*,  509*,  524*— 527*,  529*,  546*— 549*,  551*,  554*,  555*;  Traduction  alle- 
mande. 374*. 

Anecdota  (Manufcrit).  199*,  251*. 

Journal  de  voyage  (Manufcrit).  172*,  173*. 

Manufcrits  ultérieurs  concernant  Thiftorique  de  la  théorie  du  choc  des  corps  et  la  que/lion  de 
Pexifence  de  la  perceptibilité  du  mouvement  abfolu.  9* ,  1 87* ,  1 90* — 233* ,  237* ,  249*. 

Traité  de  la  lumière.  151*,  185*,  202*,  210*,  231*. 

Difcours  de  la  caufe  de  la pefanteur.  183*,  202*,  240,  241  ,  326*,  328*,  377*. 

Demonflratio  régula  de  maximis  et  minimis.  1 53*. 

Cofmotheoros.  192*. 

Opu feula poftuma.  13,  14,  30*,  31*,  33*,  34*,  183*,  202  ,  238*,  243  ,  254*,  256,  259, 
260, 267, 302. 

Opéra  reliqua.  31*,  243  ,  255*. 


59^  IV.    MATIÈRES  TRAITÉES. 

Optiqi  e  ;  (voir  Anneaux  colorés,  Éther  cofmique,  Expérience  de  deux  verres  convexes  où  Von  voit 
qu'il  y  refle  de  f 'air  entre  eux,  Fabrication  des  lentilles,  Micro fcope ,  Œuvres:  Dioptrica,  De 
tbrmandis  poliendifque  vitris,  Traité  de  la  lumière,  Réfraâion,  Théorie  de  la  lumière'). 

Paraboloïde  de  révolution  ;  (voir  Ifochronisme  des  révolutions  d'un  mobile  parcourant  diverfes 
circonférences  de  cercle  à  /' 'intérieur  d'un  paraboloïde  de  révolution). 

Paraboloïdes  (courbes  y"  =  kxb).  475 ,  476. 

Pendule.  174;  (voir  Arcs  cycloïdaux  du  pendule,  Centre  de  percujjion,  Centre  cTofcillation, 
Force  centrifuge  :  Tenfion  du  iil  d'un  pendule  (Impie,  Horloge,  Pendule  conique,  Poids  mobile 
du  pendule  pour  régler  les  horloges ,  Influence  du  mouvement  de  la  terre  fur  la  chute  des  graves  et 
la  marche  des  pendules);  Détermination  du  pendule  à  fécondes.  354*,  355  ,  356.  Durée  des 
ofcillations.  282—284,  3<>3>  3*3.  3H>  3I<S*-3I7,  319—321,  345*— 347*,  392*  •  393*, 
406*,  407*,  410*;  Expériences  fur  cette  durée.  314,  319*,  345*,  346*,  375*;  Influence  de 
la  réfiftance  de  l'air.  356,357. 

Pendule  conique.  174;  (voir  Force  centrifuge  :  Tenfion  du  fil  d'un  pendule  conique,  Horloge); 
Expériences  fur  le  pendule  conique.  243*,  319*.  Théorèmes  fur  les  temps  de  révolution  dans 
des  cercies  horizontaux  du  pendule  conique.  281* — 295*,  309*,  310*,  313,  316*,  317*, 
319* — 3 2 2*;  dans  le  cas  des  cercles  très  petits.  288* — 293*,  313,  314*,  317*,  320*,  321,  322. 

Percussion,  (voir  Applications  dans  la  phy/ique  de  la  théorie  du  choc,  Confervation  dans  le 
choc  de  la  fomme  algébrique  des  quantités  de  mouvement  dans  une  direâion  donnée,  Con- 
fervation dans  le  choc  du  mouvement  du  centre  de  gravité  commun,  Durée  du  choc,  Expériences 
fur  le  choc  des  corps ,  Force  exercée  pendant  la  percujpon ,  Hijlorique  des  travaux  de  lluygens  fut- 
la  percujjion ,  Influence  des  corps  environnants  fur  la  percujpon  des  corps ,  Œuvres  :  De  motu  cor- 
porum  ex  percuflione ,  Percujpon  de  deux  mécanismes  fans  frottement  formés  par  des  corps  durs , 
Percujjion  des  corps  durs ,  Percujjion  des  corps  mous ,  Percujjion  des  corps  naturels ,  Percujjion  da 
corps  Jémi-durs,  Règles  de  la  percuflion  en  général,  Rôle  du  frottement  dans  la  percujjion,  Travaux 
(T 'autres  que  H uy gens  fur  les  règles  de  la  percujjion)  ;  Définition  de  la  percuffion  directe  ou  cen- 
trale. 32,  33,  124,  125,  141;  Cas  fpécial  des  corps  fphériques.  7,  117,  1 18*,  1 19,  124, 
181*;  Nature  de  la  percullion.  150*,  159*,  160*,  168*  ,  185,  210*. 

Percussion  de  deux  mécanismes  sans  frottement  formés  par  des  corps  durs.  Théorème 
très  général  fur  les  viteflès  normales  au  plan  tangent  de  contact.  26*,  1 19. 

Percussion  des  corps  durs;  (voir  Confervation  de  la  force  vive  dans  le  choc  des  corps  durs,  Ejfet 
de  F  interpofttion  d'un  ou  de  plujieurs  corps  en  repos  entre  un  corps  A  en  mouvement  et  un  corps  C'en 
repos,  Égalité  de  la  viteffe  cTéloignement  et  Rapprochement,  Hypothèfes  employées  dans  la  théorie 
de  Huygens  fur  la  percujjion  des  corps  durs ,  Percujjion  directe  des  corps  durs  égaux ,  Percujjion 
direâe  des  corps  durs  inégaux ,  Percujjion  oblique  des  corps  durs ,  Problèmes  fur  la  percujjion  des 
corps  durs,  Propriétés  des  corps  durs,  Iléverfibilité :  de  la  percuffion  des  corps  durs). 

Percussion  des  corps  mous.  10*,  14*,  23* — 25*.  156,  157*,  161* — 165*,  175*,  181*, 
184*,  202,  204,  205,  210*;  Solution  générale.  164*. 

Percussion  des  corps  naturels.  14* — 21*;  (voir  Durée  du  choc,  Expériences  fur  le  choc  des 
corps,  Perte  dans  le  choc  de  la  force  vive  du  mouvement  progrej/if par  les  vibrations)  ;  Applicabilité 
des  règles  de  lluygens.  14*,  18*,  20*,  21*;  Cas  des  corps  à  furfaces  convexes.  18*,  19,  20; 


IV.    MATIÈRES  TRAITÉES.  593 


des  corps  cylindriques  homogènes  et  ifotropes.  15*— 18*;  des  corps  fphériques.  18* — 20*. 

Percussion dbs  corps  semi-durs.  io*,ii*,  14*,  23* — 25*,  161 ,  164* — 167*;  (voir  Égalité 
de  la  vi/efe d'é/oignement et  (rapprochement:  Modification  du  théorème  dans  le  cas  des  corps 
femi-durs);  Solution  générale.  24*,  166*. 

Percussion  directe  des  corps  durs  égaux.  4 — 6,  32* — 39*,42  ,  43 ,46  — 52, 92* — 95*,  102, 
104,  108,  109* — m*,  116,  118*,  121* — 124*,  12-,  130,  137,138,141,143,144*, 
145,  159,  160,  1-3,  175,  179*,  184,  205 — 207,  214,  221  ,  358;  Cas  où  il  y  a  plufieurs 
corps  égaux  qui  Ce  touchent.  159*,  160*,  168*,  173,  174,  1  84*,  208 ,  209,  2  1 1*,  212*; 
Solution  du  cas  le  plus  général.  36* — 39*,  50 — 52  ,  102  ,  104,  1 10,  123*,  124*  ,  145,  179*. 

Percussion  directe  des  corps  durs  inégaux.  5—7,  25,  32,  33,  38 — 43,46* — 77*,  81* — 92*, 
94*— 98*,  102,  1 16,  117,  125— 141 ,  145—149,  151  — 158,  167—185,  205—208,  210*; 
Cas  où  les  malTes  des  corps  font  inverfement  proportionnelles  à  leurs  vitefles  oppofeés.  6*, 
1 1*,  22,  52*  —65*,  66,67 ,  o(>* >  115*,  '43,  147,  175,  206;  où  l'un  des  corps  eft  en  repos. 
5,  38—41  1  +8,  49,5o*,  51*,  64,  65,  70*,  71*, 94*,  95*,  96, 98,  102—104,  106,  116, 
117,  125—137,  139,  141 ,  145,  146,  148,  149,  153  —  160,  171 ,  172,  173*,  174,  180*, 
207  ;  Détermination  de  la  quantité  de  mouvement  dans  le  fens  de  Descartes  après  le  choc.  70* , 
71*,  90*,  91*,  116,  158*,  159;  Limites  de  la  vite  (Te  qu'un  corps  en  mouvement  peut  com- 
muniquer à  un  corps  en  repos.  50*,  51*,  88,  89,  94*,  104,  106,  116*,  129,  146,  175; 
Solution  du  cas  le  plus  général.  8*, 9,  11*,  13,  52,  53,  64*— 71*,  72,  73,  90,  91,  95*, 
96*,  132*,  133*,  134,  148,  151*,  152*,  158,  175,  180*. 

Percussion  oblique  des  corps  durs.  7*,  26*,  1 17*,  1 18*,  181*,  184*;  Égalité  de  la  vitefîe 
d'éloignement  et  d'approchement  dans  le  cas  de  deux  corps  fphériques.  26*,  118*,  1 19*. 

Perte  dans  le  choc  de  la  force  vive  du  mouvement  progressif  par  les  vibrations. 
14* — 20*, 21. 

Philosophie.  182,  213,  237,  240;  (voir  Atomiflique ,  Conftitution  delà  matière,  Doctrine  de 
P  immobilité  de  la  terre ,  Étendue  finie  ou  infinie  du  monde ,  P.ther  cofmique ,  Exiflence  et  percep- 
tibilité, oui  ou  non ,  du  mouvement  abfolu ,  Métaphyfique ,  Mouvement  abfolu  ou  relatif,  Nature 
de  la  force,  Nature  du  mouvement,  Polémique  fur  la  queflion  fit effence  des  corps  confifie  dans 
rétendue,  Principe  de  la  relativité  de  Huygens,  Syfièmes  du  monde ,  Théorie  moderne  de  la  rela- 
tivité); Philofophie  d'Ariitote.  190*,  240*,  341*,  350,  359*;  de  Baco  de  Verulam.  192; 
de  Démocrite  (voir  Atomiflique);  de  Descartes.  3*,  4*,  101* — 103*,  105*,  106*,  172*, 
191,  i99*,2io,  214,  215,  221*,  233,  240,  242*,  341*,  342*  (voir  Erreurs  de  Defcartes , 
Géométrie  Cartéfienne,  Tourbillons  de  Descartes);  de  Leibniz.  199,  359*. 

Physique.  168,  201;  (voir  Acouflique,  Adhéfion,  Applications  dans  la  phyfique  de  la  théorie  du 
choc,  Atomiflique,  Attraction  univerfelle,  Caufe  du  tonnerre ,  Chronomitrie ,  Conflitution  de  la 
matière,  Diflinâion  entre  la  maflè  d'un  corps  et  fa  gravité,  Élaflicité,  Éther  cosmique,  Gravité, 
Loi  de  la  confervation  de  t 'énergie,  Mécanique,  Mefure  univerfelle,  Mouvement  perpétuel , 
Optique,  Poids  et  m  e fur  es ,  Prejfion  fupplémentaire  d'une  matière  plus  fubtile  que  Pair,  Retarde- 
ment de  la  formation  du  vide  de  Torricelli,  Théorie  cinétique  des  fluides,  Théorie  moderne  delà 
relativité ,  Vide). 

Planètes.  Mouvement  des  Planètes.  197,  233,  240,  250*,  251*. 

75 


594  IV.    MATIÈRES  TRAITÉES. 


Planimétrie.  56,  57,  74 — 83. 

Poids  et  mesures.  280*,  304,  323 — 326,  356;  (voir  Mefure  univerfellé);  Mefurede  l'épaifleur 

de  chofes  très  minces  à  l'aide  de  deux  lentilles  convexes  qui  fe  touchent.  1 83*  ,  1 84*. 
Poids  mobile  du  pendule  pour  régler  les  horloges.  353*,  354*,  425* — 433*. 
Polémique  sur  la  question  si  l'essence  des  corps  consiste  dans  l'étendue.  199*,  221*. 
Pression  supplémentaire  d'une  matière  plus  subtile  que  l'air,  i  86*. 
Principe  de  la  relativité  de  huygens.  7*,  10*,  11*,  22 — 24,  27*,  32*— 35*,  36 — 49, 

66 — 69,  93* — 9-*,   103*,  106* — m*,   121*,    124*,  125*,   126 — 129,  141*—  143*, 

144 — 146,  161 ,  162*,  163*,  166*,  167*,  183,  184,  194*,  206*,  214,  215,  248*,  249*; 

(voir  Artifice  de  P homme  dans  le  bateau  et  de  ï 'homme  fur  la  rive  joignant  les  mains ,  Théorie 

moderne  de  la  relativité*). 
Principe  que  le  centre  de  gravité  ne  peut  pas  monter  par  le  seul  effet  de  la  gravité. 

11*,  21*— 23*,  56*— 65*,  95*,  96*,  162*— 167*,  357*,  358*,  597;  Application  à  la 

.détermination  des  centres  d'ofcillation.  357*,  358*,  360*  (voir  Méthodes  pour  trouver  le 

centre  d'ofcillation:  Méthode  directe). 
Principe  que  le  centre  de  gravité  se  place  aussi  bas  que  possible.  56,  57,  331* — 

333*, 380*, 383. 
Principes  du  calcul  différentiel  et  intégral;  (voir  Œuvres:  Demonftratio  régula?  de 

maximis  et  minimis);  Méthode  de  Cavalieri.  340,  347,  348*,  378*;  Méthode  de  Fermât 

pour  les  maxima  et  minima.  153*. 
Problèmes  sur  la  percussion  des  corps  durs.  117,  133* — 135*,  154* — 156*. 
Propriétés  des  corps  durs.  14*,  15*,  21*,  92*,  105  — 108 ,  113,  140,  160,  168,  175,  176, 

1 83*  ,185,  204 ,  210*;  (voir  PercuJJion  des  corps  durs). 
Réfraction.  Explication  de  Pardies.  184. 
Règles  de  la  percussion  en  général.  4* — 8*,  10*,  1 1*,  14*,  99—101 ,  104,  112,  113,  116, 

117,  124,  137—140,  150*,  156,  171,  172,  173*— 179*,  181*,  182,  184,  189*,  201, 

2C2 , 214. 
RÉSISTANCE    DE   L'AIR  CONTRE  LE  MOUVEMENT  DES  CORPS.  102,221 222  ,  22  8  (voir  Chute  des 

corps  fphériques  dans  un  milieu  repliant ,  Chute  des  graves:  Influence  d'un  milieu  réfiftant. 
Pendule:  Influence  de  la  réfiflance  de  l'air). 

Résistance  des  matériaux;  (voir  Lieu  de  rupture  d'une  poutre  homogène  foutenue  en  deux  points'). 

Retardement  de  la  formation  du  vide  de  torricelli.  i 86. 

Réversibilité.  21 — 23,  357,  360  ;  de  la  percuflion  des  corps  durs.  1 1*,  22  ,  46*— 49*  95*, 
116,  146. 

Rôle  du  frottement  dans  la  percussion.  7,26,  118. 

Satellites  de  jupiter.  Mouvement.  250,  251. 

Stabilité  et  instabilité  dynamique.  306* — 308*,  309. 

Statique.  56,  57,  227,  256,  257,  310,  31 1*,  33i*;(voir  Centre  de  gravité,  Chaînette,  Égalité 
de  r  action  et  de  la  réaction,  Élaflicité,  Equilibre  de  poids  fu [pendus  à  des  cordes,  llijlorique  de 
quelques  notions  employées  dans  la  mécanique:  Moment  flatique,  Ilydrojiatique;  Œuvres: 
Travaux  divers  de  Antique  et  de  dynamique,  Principe  que  le  centre  de  gravité  fe  place  aujji 


IV.     MATIÈRES  TRAITÉES.  595 


bas  que  poftble,  Rififtance  des  matériaux);  Réduction  des  problèmes  de  la  dynamique  a  la 
ftatique.  247;  Théorèmes  concernant  l'équilibre  fur  un  plan  incliné.  280,281,  305,306, 

3i°. 311- 

Surfaces  courbes  ;  (voir  Paraboloïde  de  révolution'). 

Systèmes  du  monde.  190* — 199*,  240;  (voir  Doâritie  de  P  immobilité  de  la  terre,  Étendue 
finie  ou  infinie  du  monde,  Tourbillons  de  Descartes)',-  d'Arittarque.  190;  de  Bruno.  191;  de 
Copernic.  101  ,  142,  172,  190,  191*,  192,  193,  195,  197,  230,  233;  de  Galilée.  191  ;  de 
Iluy^ens.  192;  de  Kepler.  190,  230,  240;  de  Newton.  193,250^  Ptolémée.  101  ,190, 
19=»  1 95;  de  Tycho  Bralie.  195. 

Taitochromsme  de  la  cycloïde  ;  (voir  Ifochronisme  de  la  cycloïde'). 

Terminologie  de  huygens  dans  la  mécanique.  195*,  243*,245*,  358* — 36o*,376*;  (voir 
Hiftorique  de  quelques  notions  employées  dans  la  mécanique:  Gravitatis  defeenfus,  Vis  motus). 

Terre  ;  (voir  Doârine  de  rimmobilité  de  la  terre,  Influence  de  la  rotation  de  la  terre  fur  la  chute 
des  graves  et  la  marche  despendules)\  Aplatiflement  237;  Définition  de  la  rotation  de  la  terre 
par  rapport  aux  étoiles.  233*;  Diamètre  de  la  terre.  304,  305,323 — 325,  326*;  Grandeur 
delà  rotation  de  la  terre  pour  que  la  force  centrifuge  à  l'équateur  devienne  égale  à  la  pefan- 
teur.  323* — 325*;  Variation  de  la  gravité  à  la  furface  de  la  terre.  237,  238,  324. 

Théorie  cinétique  des  fluides.  21*,  151*. 

Théorie  de  la  lumière.  150*,  151,  172,  184*,  185,  210;  (voir  Œuvres:  Traité  de  la 
lumière). 

Théorie  moderne  de  la  relativité.  27,  248*. 

tourbillons  de  descartes.  4,  i72. 

Travaux  d'autres  que  hlygens  sir  les  règles  de  la  percussion.  Auzout.  172  ;  Borelli. 
179*,  203*;  Croone.  173;  Dechales.  164*,  165*,  206*;  Defcartes.  4* — 6*,  7,  8,  11  — 13, 
30,  100,  101  ,  105,  108,  131  ,  138 — 140,  156*,  179,  182,  203,  204,  207  (voir  Erreurs  de 
Defcartes:  dans  la  théorie  de  la  percu(îion);  Fabri.  179*,  182*,  183*,  203;  Galilée.  9*,  10*, 
1 1  ,  ç>ç*,  100*,  112,  113,  138*,  150,  151  ,  178*,  179*,  182;  Hooke.  173;  Maici.  100*, 
101;  Mariotte.  200*,  207*  — 212*;  l'ardies.  206*,  207*;  de  Raei.  101;  Rooke.  173, 
181;  van  Schooten.  7;  de  Slufe.  171,  172;  Wallis.  175,  176*,  204* — 206*,  2io;\Vren. 
173—175,  176*,  181*,  204*,  205*,  208,  210. 

Vide.  Exiftencedu  vide.  199 — 221  ;  Expériences  fur  le  vide.  183  ,  186*. 


ADDITIONS  et  CORRECTIONS. 


Page 

6  ligne  1 6 

8  note  4  ligne  i 

9    »    5 

»    »    6 

»    »    7  ''£»*  2 

»    »    » 

„    „    cligne^ 

1  o  //£«£  7  rfV«  bas 

n       »      5     n       »5 

i  2  wote  3  //£«£  4 

16     „     2      „      I 

2  2  ligne  6  des  notes 

23  note  8 

24    „    2 

26    „    6  //gw  1 

3°   „    1    »    <s 

Si  ligne  18 

„    HO/tf  5  //£«£  I 

////  //'«/  <fe 


lifez 


»     >»    >» 
$5  ligne  6 


dece 
note  8 
5) 


de  ce 
note  9 

7) 


Q//c  note  correspond  à  la  ligne  13  de  la  p.  8 ,  tandis  que  la  note 
fuivante  correspond  à  la  dernière  ligne  de  la  p.  8. 
do&rine  théorie 

Ajoutez:  Voir  la  note  2  de  la  p.  204. 


précédée 

p.  130 

p.  138 

note  2  de  la  p.  156 

contra-preflïon 

note  9  de  la  p.  163 

)  Voir 


précédé 

P.  1 37 

P-  «  37 

note  6  de  la  p.  157 

contre-preffion 

note  2  de  la  p.  164 

8)  Voir 
les  notes  8  des  pp.  1 63  et  1 65     la  note  i  de  la  p.  1 64  et  la  note  1 1  de 

la  p.  165 
coniidèrait  confidérait 

manuferit  manuferits 

occurfu  quibus  occurfu  et  quibus 

quibus  et  quibus 

accedentia  accidentia 

faciet  faciat 

Voir  la  feuille  58  verfo  du  portefeuille  „De  Mo  tu  ex  Percujfioné" 
(texte  de  Huygens;  c'est  le  „Manufcrit  d 'environ  1656"  mentionné 
e.a.  à  la  p.  1  o,  dans  la  note  4  de  la  54  et  dans  la  note  1  de  la  p.  1 37  ). 
Dans  la  „Copie  F"  (qui  n  efl  autre  que  le  Manuferit  nommé  dam  le 
premier  alinéa  de  la  note  1  de  la  p.  30)  le  mot  ^faciet"1  a  été  corrigé 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  597 


l'âge  Au  lieu  île  lifcz 

en  nfaciat"\  Néanmoins  cette  erreur  du  copijle  a  pénétré  dans  le 
Traité  tel  quil  a  été  publié  par  les  auteurs  des  „Opufcula pofluma" 
de  1703. 
35  ligne  17  l'ocii  motam  ibeii,  motain 

5 1  note  2  La  correction  de  FexpreJJion  „collifa"  (qui  Je  trouve  auiji  dans  le 

„ManuJ'crit  d'environ  1656"  de  Huygens)  en  „fibi impada"  nejl  pas 
de  la  main  de  Huygens,  mais  de  la  perfonne  qui  a  ajouté  au  texte  de 
la  „  Copie  F"  (j>.  5 1 ,  troifîème  ligne  J'en  bas*)  les  mots  „quare  confia t 
propofitum". 

53  Hgne  7  a^e"  &as  L#  phrafe  „Hinc  autem  dictum  theorema  jam  demonjlrari  poterif 

fut  ajoutée  par  Huygens. 

54  note  2  En  changeant  ^escendenti"  en  „decidenti"   Huygens  corrige  une 

erreur  du  copijle.  Comparez  la  note  4  de  la  p.  54. 

55  ligne  21  DE,  fit  DE  fit 

La  virgule  fe  trouve  dans  la  „Copie  F",  mais  non  pas  dans  le  Manu  ■ 
ferit  de  Huygens. 

56  note  4  Huygens  corrige  ici  une  erreur  du  copijle.  Comparez  la  note  4  de  la 

A54- 

57  ligne  1  corporis  A ,  centrum  corporis  A  centrum 

La  virgule  a  été  introduite  à  tort  par  les  éditeurs  des  „Opu feula 

Pofluma". 
57  lignes  16 — 22  Dans  le  „Manufcrit  d'environ  1656"  Huygens  annote  en  marge  que 

r  axiome  quil  jouligne  „i>iotu  corporum  qui  a  gravi  tate  ipforum  pro- 

ficifeitur,  centrum  commune gravitatis  ipforum  non poffe  attollt"'  doit 

être  imprimé  nmajufculis  literis". 
59  ligne  8  MP,  ad  PL  MP  ad  PL 

La  virgule  a  été  introduite  à  tort  par  le  copijle. 
59  dernière  ligne  M,  fit  M  fit 

Même  remarque. 

6 1  ligne  1 3  de  n  bas  an  te;  a  11  te, 

Erreur  des  éditeurs  des  nOpu feula pofluma". 

62  „     4  fi  fi 

75    „     3  CE,îequalis  CE  aequalis 

Virgule  introduite  à  tort  par  les  éditeurs  des  „0  pu  feula  pofluma" '. 

75    „     ^d  en  bas  BC,adAC  BC  ad  AC 

Virgule  introduite  à  tort  par  le  copijle. 

80  note  2  ligne  6  7 , sr? "î \  /-        1  /■         \v* 

81  ligne  2  CEquod  CE.quod 

OmiJJion  des  éditeurs  des  „0puJ'cula  pojluma". 


598 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 


Page 

Au  lieu  de 

lifez 

8 1  ligne  8  d'en  bas 

Cdico 

Même  remarque. 

Cdico 

„  dernière  ligne 

LQ,ad 

LQad 

Virgule  introduite  à  tort  par 

le  copifle. 

,  83  première  ligne 

MR,ceIeritas 
Même  remarque. 

MR  celerltas 

88  ligne  10 

deB 

B 

91     „     4  des  notes 

note  2  de  la  p.  158 

note  9  de  la  p.  159 

„   note  6  ligne  1  1 

4677000000000  à  1 

1  à  4677000000000 

„      „    „  dernière  ligne 

note  2  de  la  p.  158 

note  6  de  la  p.  158 

93  ligne  4  des  notes 

celle 

celui 

95     »,     3  £'»  *<« 

[ax.  21)] 

[ax.  2')] 

„  note  6  ligne  5 

fymmetrie 

fymétrie 

101    „    8    „    7 

terra 

terra; 

n        n     »     n      '° 

chute 

chute 

1 03  ligne  6 

aliùs 

alîus 

1 04    „     5  d'en  bas 

compendi 

compendii 

1 07  «<?/<?  1 0  ligne  6 

Billard 

«Billard 

1 1 1  dernière  ligne 

confiltet 

confiflat 

r>            r>             » 

abiat 

alias 

1 1 2  première   „ 

motus,  animadvertitur 

motus  animadvertitur 

1 1 4  ligne  5  </V«  £<« 

finit 

funt 

117  note  12  ligne  ^ 

P.  154 

P-  155 

118    „      1     „     3 

fi  elle 

fu- 

119   »      7»i 

mois 

mais 

122  ligne  4 

punftu 

punfti 

1 3 1  note  1 6  //£»£  2 

note  1 

note  2 

m      „    17 

„    18 

M       19 

1 36  avant-dernière  ligne 

TOI 

tut 

143  «ote  1 5  lignez 

funt 

fint 

•45    »      2     „     7 

parla 

parla 

147    „    10     „     1 

avec 

par 

H8    »      1     »    5 

s'adopter 

s'adapter 

n        r>       r>     »      '° 

movibetur 

movebitur 

»        »        '      »      '5 

eadem 

eandem 

«59    »    '2     „    6 

note  13 

note  12 

I<Î7     „        2      „      3 

„    10 

»    " 

172    „     6    „    3 

Quiliet.  Le  nom  de  cet  auteur  s'écrit  aujfi  Quillet. 

^4     »       9     n     9 

„lleflexiones  mathematica;" 

„Refleftiones  phyfico-mathematicae" 

1 93    w      9  dernière  ligne 

deuxième. 

deuxième 

ADDITIONS  ET  CORRFXTIONS 


599 


Page 

194  note  3  ligne  1 

n         r>  n      r> 

I96      „  I         „      2 


SOI      „      I 

=  04     r>     2      „      3 

„  ligne  9 
220  note  3  ligne  2 
220  „  3  „  3 
224  »  1  y,  5 
230  „  5 
233  „  4  »  2 
242  //£««  13 — 20. 

245  ligne  1 2 

n         r>       n 

>,        „      !" 
2  48       „  2  </*S  «(?/« 

256  lignes  1,  4,5 

340  «ote  1  dernière  ligne 

349    »    6  ligne  2 

354    „    '    »     1 
361    „    6 

377  ^;£w*  7  ^w  bas 
383  «o/f  4  ligne  9 

456    „    1     «    7 

458    «    2     „    2 

»      w    2     „    7 

463  troi/ième  ligne 

d'en  bas  de  la  note  3 
466  note  4  //£»*  5 
471  alinéa^  „   3 
485  notej      „    2 


.  /  u  lieu  de  lifez 

terzio  terzo 

Vol.  II  Vol.  I 

ou , fi  ou  fi 

La  virgule,  qui  ne  se  trouve  pas  dans  la  lettre  manufcrite  de  Leibniz , 
a  été  introduite  à  tort  dans  le  T.  A'(/>.  645). 
P.63B-66B  P-  3I5—3I8 

luce  lucem 

aliquot  aliquotjam 

Tome  Tome  (p.  255 — 301) 

(P-255)  (P- 3'5—3'8) 

page  224  page  présente 

poid  poids 

troifième  quatrième 

Nous  aurions  pu  obferver  que  le  traité  de  De f car  tes,  intitulé  „le 

Monde",  n'a  été  publié  qu'en  1 664. 


conoide 

paraboloide 

forcecentrifuge 

Goewry 

liège 

note  1 

ou 

III 

fufpenfion 

qui  nous 

rupture  en  A 

octobre 

III 

Fig-7 

note  2  de  la  p.  478 

où  AX  est 

lz2 

îr* 


conoïde 

paraboloide 

force  cent  ri  fuge 

Gueury 

liège 

note  14 

où 

III, 

fufpenfion. 

qui  vous 

rupture  en  K 

octobre. 

IV 

Fig.  17 

note  2  de  la  p.  476 

où  X  est 

lz2 

Xr2 


SOMMAIRE. 


De  motu  corporum  ex  PERCUSSIONE I 

Extrait  d'une  lettre  de  M.  Hugens  à  l'auteur  du  journal  sur  les  règles  du  mouve- 
ment DANS  LA  RENCONTRE  DES  CORPS l6Q 

Manuscrits  ultérieurs  concernant  l'historique  de  la  théorie  du  choc  des  corps 

et  la  question  de  l'existence  et  de  la  perceptibilité  du  «mouvement  absolu"  ...  187 

de  vi  centrifuga 235 

Travaux  divers  de  statique  et  de  dynamique  de  1659  A  1666 329 

Tables. 

I.  Pièces  et  mémoires 559 

II.  Personnes  et  institutions  mentionnées 566 

III.  Ouvrages  cités 576 

IV.  Matières  traitées 583 

Additions  et  corrections 596 


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Bibliothèques 

Université  d'Ottawa 

Echéance 

Libraries 

University  of  Ottawa 

Date  Due 

a39003     006  1  i*  S  1  «4  7  b 


Université  d  Ottawa  University  ot  Ottawa 


COLL  ROW  MODULE  SHELF  BOX  POS  C 

333     15      10         06     01     23  9