Skip to main content

Full text of "Oeuvres de F. Rabelais"

See other formats


This  is  a  digital  copy  of  a  book  that  was  preserved  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 
to  make  the  world's  books  discoverable  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 
to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 
are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that 's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  marginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book' s  long  journey  from  the 
publisher  to  a  library  and  finally  to  y  ou. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prevent  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  technical  restrictions  on  automated  querying. 

We  also  ask  that  y  ou: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  from  automated  querying  Do  not  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  large  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attribution  The  Google  "watermark"  you  see  on  each  file  is  essential  for  informing  people  about  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  responsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countries.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can't  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
any  where  in  the  world.  Copyright  infringement  liability  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.  Google  Book  Search  helps  readers 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  text  of  this  book  on  the  web 


at|http  :  //books  .  google  .  corn/ 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 
précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 
ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 
"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 
expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 
autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 
trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  marge  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 
du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  appartenant  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 

Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter.  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  r attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

À  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 


des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adresse]  ht  tp  :  //books  .google  .  corn 


IN  MEMORIAM 


^■^^^^      ■ 


OEUVRES 

DE 

F.  RABELAIS. 


V    ï 


•ânfcs  •Sribof  cini, 

IMPftlMBIIt  DU  lOL 


OEUVRES 

DE 

F.  RABELAIS. 


TOME  TROISIÈME. 


PARIS 

LOUIS  JANET,  LIBRAIBE, 
miB  sAnrikfAOQCTs,  b*  59. 

BIDCGCXXHL 


^ 


y 


V 


V 


y( 


%J 


^ 


j' 


.  i  .  w . 


AVERtlS3iEMËÎîT..:'.'. 

L'ÉDITION  de  Rabelais  qiié  nous  pul)Klttiéseti*i8'2!!i',' 
f(uoîque  fdite  avec  soin,  cbnténôft' en(ioi*6'un  bon 
nombre  de  fautes,  que  bous  nous  sommés  kpplicjtiës 
à  Faire  disparoitre  dans  celle-ci.  L  extrême  finesse  du* 
caractère  nuisit  à  rexactitûdè  de  là  correction,  eî  à 
la  sévérité  de  ï  ortbograpbe  que  nous  voulions  eft- 
plcyer.  Cestce  qui  nous  a  déterminas  â'cfioisif,  pour' 
cet;e  édition,  le  format  in-octavo. 

Obus  répéterons  ce  que  noiis  avons  dit  dans' notre 
Prospectus ,  que  nous  nous  sommes  constamment  abs-^' 
tenis  de  nous  engager  dans  le  dédale  des  interjpréta- 
tions  historiques ,  n  ayant  pas  la  présomptueuse  prë- 
tenton  de  posséder  le  fil  d'Ariadne.  Ce  qui,  Suivant 
nous,  fait  un  des  charmes  de  la  lecture  de  Rabelais, 
c'est  qu  elle  présente  un  vaste  champ  au?i  spéculations 
de  t)us  genres.  L'observateur,  Férudit,  lliistorien,  le 
pbibsophe,  y  moisson^ent  à  Taise;  et  chacun  deux, 
siivant  la  tournure  de  son  e^rit ,  «a^it  tel  ou  tel  rap- 
pc'Pt,  s'arrête  £|  telle  ou  telle  interprétation  :  ce  sont 
de  c^  aménités  littéraires  auxquelles  il  est  doux  de  se 
li\rer  dans  le  silence  du  cabinet  ;  mais  on  doit  toujours 
se  respecter  assez  pour  ne  les  point  communiquer  au 
piblic,  ou,  tout  au  moins,  pour  ne  les  présenter  que 
eanme  de  simplf^s  coiijectures,  qui  bien  souvent  se 


QOn^Qfï 


ij  AVERTISSEMENT, 

dëtruisentrunerautre,  comme  ces  formes  fantastiques 
que  nous  croyons  apercevoir  dans  les  nuages. 

Les  songes  drolatiques  ^  par  exemple  ^  sont  une  es^ 
péce  de  baguenaudier  qpi  peut  amuser  des  enfants  de 
tout  âge.  Les  uns  y  trouveront,  bon  gré,  mal  gré,  les 
divers  personnages  du  roman  de  Rabelais,  pris  à  la 
cour  de  François  F'  ;  d'autres ,  un  tableau  satirique  des 
guerres  qui  désoloient  l'Europe  au  seizième  siècle  : 
ceux-ci  lès  rapporteront  uniquement  aux  affaires  ec- 
clésiastiques ;  ceux-là  n'y  verront  qu'un  traité  de  mo- 
rale, oppugnatoire  des  vices,  et  tous  auront  raisofi. 
Pour  nous ,  nous  nous  engageons  à  y  démontrer,  quand 
on  le  voudra,  les  aphorismes  de  l'art  Hermétique,  bs 
spéculations  du  Mage,  les  supputations  du  Cabalisie, 
ouïes  principes  des  Astrologues  dans  la  formation  de 
leurs  thèmes. 

En  annonçant  cette  nouvelle  édition ,  nous  n'igio- 
rions  pas  qu'il  se  préparoit  un  très  grand  travail  mr 
Rabelais.  Et,  en  effets  depuis  la  publication  de  ndre 
premier  volume,  il  en  a  paru  un  d'une  édition  accom- 
pagnée d'un  Commentaire  historique  et  philologiqie  '. 

>  Quant  aux  pièces  de  Rabelais,  annoncées  dans  cette  sdi- 
lion  comme  inédites,  naus  rëpéterons  ce  que  nous  avons  d^ 
dit  dans  notre  Prospectus,  il  n'est  existe  pas. 

i^  L'explication  des  songes  drolatiques,  lesquels  rien  ne  coi- 
state  être  émanés  du  cerveau  de  Rabelais ,  ne  lui  appartiest 
nullement;  c'est  l'ouvragée  des  nouveaux  éditeurs. 

a^  VEpistre  à  Jean  Bouchet  et  l'épigramme  sur  le  Garun 
nVtoient  point  inédites ,  et  nous  les  avions  reproduites  dais 
notre  édition  de  1820. 

%^  Les  éfAtres  latines  précédent  depuis  près  de  trois  cen:& 


AVERTISSEMENT.  iij 

Nous  nous  serions  peut-être  abstenus  d'en  parler,  le 
champ  des  lettres  étant  ouvert  à  tous,  si  les  nouveaux 
éditeurs  nenous  eussentattaqués  les  premiers.  Gomme 
d'ailleurs  elle  se  rattache  nécessairement  à  celles  que 
nous  indiquons  en  tête  du  présent  volume  > ,  nous 
croyons  devoir  à  nos  lecteurs  les  détails  suivants. 

Cette  édition,  sortie  comme  la  nôtre  des  presses  de 
M.  Jules  Didot  Faîne ,  se  recommande  par  la  beauté 
de  Fexécution,  par  le  luxe  des  gravures ,  auxquelles  il 
ne  manque  qne.le  caractère  et  le  costume  convenables 
aux  personnages  > ,  et  sur^tout  par  le  mérite  bi^i  re- 
connu des  deux  éditeurs. 

anà  les  ouvrages  scientifiques  de  Rabelais.  Nous  les  fappor- 
tons  également  dans  la  présente  édition. 

4^  Enfin ,  les  Suppliques  de  Rabelais  se  trouvent  depuis  1 7  3S 
dans  le  trente-deuxième  volume  des  Mémoires  de  Nicenm, 
Elles  nous  avoient  été  conservées  par  du  Verdier,  dans  sa  ' 
Prosopographie» 

Quand  donc  les  libraires  voudront-Us  renoncer  à  ces  an- 
nonces emphatiques  et  mensongères ,  qui  ne  sauroient  en  im- 
poser à  Fhomme  instruit?  Si  quelqu'un  eût  été  en  droit  de  pro 
mettre  quelque  chose  de  curieux^  c'étoient  nous,  puisque,  les 
premiers ,  nous  reproduisions  la  Sciomachie  ,  que  ui  Le  Du- 
chat,  ni  aucun  autre  éditeur  n^avoient  recueillie,  et  qui  n'a 
pas  été  réimprimée  depuis  1 549. 

^  L'édition  de  Rabelais  que  nous  citons  ci-après ,  page  1 7, 
sans  en  donner  la  date,  est  de  1752,  la  même  année  que  parut 
celle  de  Fabbé  Pârau.  Ainsi,  riestée  plus  de  trente  ans  dans  les 
magasins,  elle  fut  reproduite  en  1789,  et  n'eut  pas  un  beau* 
coup  plus  grand  débit. 

^  La  réflexion  nous  a  convaincus  qu'il  est  à  peu  près  im- 
possible de  composer  une  suite  de  bons  dessins  pour  le  roman 
de  Rabelais.  La  stature  démesurée  de  Grandgousier,  Gai^a- 


èf  AVERTISSEMENT. 

Néamnoiiis,  nous  observerons  d'abord  au  libraire 
(car  il  ne  peut  être  ici  question  que  de  lui),  qull  eût 
pu  facilement  s'ép^^er  \m  barbarisme.  C  en  est  un  ^ 
en  effet,  vous  dira  Rabelais  lui-même,  que  ÉDITION 
VARIORUM;  id  est,  DNE diction  monstrueuse,  com- 

POUSEE  DUNG  MOT  FRANÇOIS  ÏT  DUN6  ÀULTRE  LATIN. 
Voyea,  au  Glossaire,  Decretalictone,  pag.  208. 

Quant  au  second  titre,  Fie  de  Gargantua  et  de  Pan- 
tagruel,  nousTeussions  adcfptë  d'autant  plus  volontiers 
que  le  roman  de  Rabelais  né  forme  pas  là  totalité  de 
désoeuvrés  y  comme  on  peut  s'en  convaîùcre  ci-après, 
pag.  I  et  suiv.  Mais  il  nous  a  fallu  déférer  au  désir  de 
feu  Desoër.  Toutefois  devoit-on  écrire  VIES  au  plu- 
riel ;  caY-,  si  nous  savons  bien  compter,  la  \\e  die  Gai> 
gantua  et  celle  de  Pantagruel  formeïit  deux  vies  y  bien 
distinctes,  et  que  Rabelais  n*a  publiées  que  Tune  après 
Tautre. 

Après  Textréme  minutie  d  un  bon  nombre  de  notes, 
etFintarissable  prolixité  de  toutes  (d  où  résultent  huit 
volumes  in-S"",  du  prix  de  100  francs),  ce  qui  nous  a  le 
plus  frappés ,  c  est  le  ton  dogmatique  et  traqchant  qui 
régne  d'un  bout  à  lautre  dans  un  commentaire  où  près, 
que  tout  néanmoins  demeure  conjectural ,  où  bien  peu 
Ae  choses  peuvent  être  dites  prouvées.  Vous  croiriez 

melle,  Pantagruel  et  Gargantua,  contraindra  toujours  le  des- 
sinateur à  réduire  les  autres  personnages  à  la  taille  de  pyg- 
mëes.  D^ailleurs,  comme  Rabelais  se  joue  sans  cesse  de  la  vrai- 
semblance, comment  peindre  un  homme  qui,  tantôt  s^assied 
sur  les  tours  de  Notre-Dame,  tantôt  passe  la  Seine  à  la  nage, 
•u  grimpe,  ainsi  qu'un  chat,  au  faîte  d^ane  de  nos  maisons? 


AVERTISSEMENT.  v 

lenteBdire  Rahd^^  liii-mè9i£ ,  (liivDÎ|aiit  i  VQtse  i^sprit 
le»  mystères  hmrifioqùe^  apiseon^  soubz  $0$  fokuteries. 
Sans  doute,  cet  éciiyain,  satirique  et  railleur,  «  si^alé 
le&  travers  et  les  ^cês  de  sou  siéde,  eeux  surrtout  dm 
)a  gent  àiooachale,  qail  fut  à  portée  dqbserver  de 
plus  près.  Beut^être  aussi  sestri|  permis  des  allusions 
malignes  aux  événements  les  plàs  ramarcjpiables  des 
régnes  de  François  I^  est  de  Henri  II;  mais ,  prétendre 
asservir  ié$  fqjles  conceptions ,  son  imagination  fer^ 
0e  et  Vagabonde  à  la  marche  chronologique,  ^  laus- 
tère  véracité  dé  Fhistpire  ;  vouloir  expliquer  juscpi  aux 
plus  légâEs  inddmts,  refuser  à  Rabelais  tout  détail 
d'invention,  et  placer  ^  côté  du  plus  insignifiant  de 
ses  persofmages  le  nom  d'un  homme  eiûstant  de  son 
tenips,  c'est,  il'fenteii  convenir,  passer  tqutes  les  metes 
4e  Tart  inteffrétaioire.  Nous  le  demandons  aux  édi-« 
tears  eux-mêmes,  ne  faufil  |»as  *âtre  doué  d'ijne  foi 
ro^poste  pour  croire  fermement  q^edes  tkareàgs  saurs 
sont  des  bénéfices;  des  iorehe'Cuby  les  knaitiiesse&  de 
François  L^'  ;  les^buoitres  'dé  liftmé ,  le  macaroni  d- Ar^ 
léq^ip,  otili^ boulangère  de  Lod^  ;  1^  pays  de  SaÂin,  la 
çlmr  deHenrilI;  Theieme,  rabbayedeSain^Maur'les* 
Fbssés;  le  mont  àe.tMbespii}e,  li^monta^ne  desOlives  ; 
lUe  Famuche,  la  liapte  Gytiière?  &û  est  déjà  diffi- 
ci][ç  de  reconnaître  le  braUant  ^et  chevaleureiix  Fran-* 
çois^  dans  le  lourd  Gargantua,  dont  tôqs  les  exploits 
se  bornent  à  prendre  d'assaut  une  bicoque }  s^  le  dévot 
fian^grael,  à  qui;  ^ans  un  roman  àu^i  licencieux, 
Rabelais  ne  permet  pas  la  plus  jpet^te  graiâelnre,  res- 
semble  assez  mai  au  voluptuêu:i  Henri  II,  leqùiel  n*a* 


Tj  AVERTISSEMENT, 

voit  que  DIX  ans  quand  on  le  chroniquoit  àimi,  com- 
ment prouvera-t^on  que  Fignoble  et  lâche  Panurge, 
tiré  de  la  plus  profonde  misère,  est  le  cardinal  de  Lor- 
raine, etfrère  Jean,  celui  du  Bellai?  Comment  sur-tout 
acertomerque  le  cAarman  tEudemon  estCossé-Brissac; 
Ponocrates,  Trivulce;  le  pédant  Thubal  Holopheme, 
le  brave  Baltbasar  de  GaèûUone;  Théodore ,  un  mé- 
decin du  roi  des  Avares,  parçeque  Louis  XII  étoit 
avare;  don  Philippe  des  Marais,  George  d'Amboise, 
parçeque ,  vraisemblablement ,  il  demeuroit  au  Marais , 
et  que  Pbilippe  (id  est,  phile  hippe)^  signifie  ami  des 
chevaux,  comme  Fétoit  saint  George  son  patron.  Par 
suite  de  ces  burlesques  analogies,  Philotime  devient 
le  chevalier  Bayard,  parçeque  son  nom  signifie  ami 
de  rhonneur;  Gymnaste^  Louis  de  la  Trémouille,  le- 
quel est  aussi  le  Tamiseur^  cousin  du  grand  Gyclope, 
parçeque  7Vemout7/e  est  formé  de  Trémie  ;le  cordon- 
nier Babin  se  change  en  Philibert  Babou ,  parçeque 
ce  dernier  est  seigneur  de  Solier;\Bringuenarilles^  à 
peine  nommé  en  courant ,  et  dont  on  annonce  la  mort, 
est  Charles-Quint,  siparfaitementsignalé^  dit-on,  quil 
nest  pas  possible  de  le  méconnoîîre;  et,  cependant, 
Charles^^uint  n  abdiqua  que  deux  ans  après  la  mort  de 
Rabelais  (i  555),  et  ne  mourut  qu  en  1 558. 11  nest  pas 
jusqu'à  Rhizotome ,  le  plus  insignifiant  des  personnages 
du  roman,  qui  ne  sbit,  ou  Léonard  Fusch,  ou  Dale- 
6hamps,  ou  Conrad  Gessner;  choisissez,  lecteur. 

Il  y  a  de  Fesprit ,  beaucoup  d  esprit  sans  doute ,  dans 
plusieurs  de  ces  hypothèses.  Les  auteurs  montrent  une 
érudition  vaste.  Ils  ont  £ait  une  étude  approfondie  de 


AVERTISSEMENT.  ^ij 

la  chroniqne  scandaleuse  des  régnes  précités.  Mais,  à 
quelle  illusoire  conviction  que  nous. puisse  entraîner 
fe^rit  de  système,  sied-il  bien^  en  matière  conjec- 
turale ,  de  répéter  sans  cesse  magistronostralement  :  IL 
SE  TROMPE,  en  parlant  de  quiconque  n  est  pas  de  notre 
avis? 


Le  volume  qu  on  va  parcourir  est  uniquement4H>n« 
sacré  à  Tintelligence  des  deux  premiers  (nous  le  répé-^ 
tons  toujours,  les  interprétations  historiques  excep- 
tées ).  En  tête,  est  la  U$te  des  ouvrages  de  Rabelais,  et 
des  principales  éditions  de  son  roman;  car  nous  na- 
vons  pas  eu  la  prétention  de  les  spécifier  toutes.  Nous 
y  avons  joint  Imdication  des  pièces  de  théâtre  et  autres 
compositions  rdatives  à  Fauteur  et  à  son  roman.  Y ien- 
nent  ensuite  les  privilèges  de  François  V  et  de  Henri  II, 
avec  ïarrét  prohibitif  du  Parlement;  puis  un  tableau 
succinct  des  principaux  écrivains  et  artistes  du  sei- 
ziàne  siècle.  Il  est  suivi  d'une  table  analytique  et  rai- 
sonnée  des  matières  du  roman ,  dans  laquelle  nous  avons 
inséré  pinceurs  détails  intéressants ,  tels  que  le  tableau 
des  couleurs,  par  Daubigné  ;  celui  des  danses,  pris  des 
navigations  de  Panurge  ;  celui  des  ordres  au  sociétés  de 
plaisir,  et  un  autre  des  maladies  et  des  saints  que  Ton 
invoquoit  pour  s'en  préserver ,  ou  pour  s'en  guérir.  On 
y  trouve  aussi  des  indications  bibliographiques.  Après 
la  Table  des  matières  est  un  petit  tableau  des  auteurs 
cités  par  Rabelais ,  puis  un  Gloss  aibe  très  étendu  pour 


taj  AVERTISSEMENT. 

Fintelligénce  des  deqx  premiers  volumes  ■.  Là  noilie# 
cl&tolre  excède  même  celle  des  mots  employés  pat' Ra- 
belais, afin  que  ceux  qui  peuvent  se  rencpnérer  émà 
les  citations  se  trouvant  également  expliqués.  Voulant 
ensuite  prouver  que  notre  aptcfur  avoit  indiscrètement 
attaqué  soit  Helisenne  de  Crenne ,  soit  tout  autre  per^ 
sonnage,sur  le  trop  fréquent  emploi  des  mots  latins  y 
nous  avons  fait  un  exact  relevé  de  ceux  qu'Q  s'est  per- 
mis lui-même,  et  nous  pensons  que  le  lecteur  pourra 
le  voir  avec  pUnsir.  Nous  donnons  aussi  la  décomposi- 
tion deîs  mots  fermés  du  grec^  en  faveur  de  ceux  à 
qui  cette  langue  n  est  pas  f  aimilièrei  A  la  suite  du  Glos* 
aire  sxkdi  lès  Erotica  verbb,  petit  recueil  qui  ne  se 
tt*otive  dans  aucun  ouvn^e ,  et  beaucoup  plus  ample 
que  Céltii  de  tèio: 

Babëlais  ëtôit  un  écrivain  trop  briHànt^  trop  ori- 
ginal ,  trop  facétieùjt  ^  pour  né  pasinéiiter  les  honoeurs 
de  TAnA.  licous  avons  rasèemblé  dans  cette  partie  tout 
ce  que  sbh  ikffnian  présente  de  pins  saillant,  dé  plus 
capable  dmtérésser;  adages,  sentences,  proverbes, 
iaçons  de  parler  proverbiales,  jeux  dé  mots,  paronô- 

^  La  médiode  d^ùn  Glossaire  dëfaclié  de  l'ottvrâgè  est  in- 
itnimeht  préférable  àui  dotés  pldèées  au  bas  des  pag;es.  Celtes- 
ci  fatiguent  Toèil ,  inteh^mpent  hi  lectàre ,  et ,  pour  expliquet* 
tifi  inM  ancien  toutes  les  fois  ^H  se  présente,  il  faut^  ou  de 
perpétuelles  redites  ^  on  des  ren¥ois  multipliés ,  plus  fastidieux 
encore.  Un. Glossaire  séparé  n'a  aucun  de  ces  inconvénients: 
on  lie  le  consulte  que  lorsqu'on  se  trouve  arrêté  par  quelque 
root  hors  d^usage,  et  le  texte  n'est  point  à  tout  moment  en* 
trecoupé  par  des  si^es  étrangers. 


AVERTISSEMENT.  ix 

masies,  jurons,  imprécations.  Et,  pour  rendre  cette 
section  aussi  intéressante  qu'il  dépendoit  de  nous ,  nous 
avons  appliqué,  aux  mots  principaux  de  Findice  alpha- 
bétique ,  quelques  détails  extraits  d'une  bibliographie 
encomiastique  ',  fruit  de  nos  loisirs,  et  excédant  cinq 
mille  articles. 

N.  B.  Nous  recevons  à  Imstant  le  second  volume 
du  Rabelais  de  Dalibon.  Ce  volume,  ainsi  que  tous 
les  autres ,  demande  un  examen  particulier,  qui  sera 
Tobjet  d'un  autre  ouvrage. 

■  Essai  dune  Bibliographie  encomiastique  y  c'est-ànlire  des 
âoges  qui  ont  pour  objet  les  choses ,  ou  celles  des  personnes 
qui  se  sont  rendues  célèbres  par  leurs  crimes  ou  leurs  ridU 
«ules. 


igmaR«w--«a  «*  < 


ÉDITIONS 

PARTIELLES  OU  COMPLÈTES 

DES  OEUVRES  DE  RABELAIS. 


Qiiel<{lies  otrrragês  dliip|)Ocrate,  deOalien,  et  Hun  méde- 
•chï  deFerrare';  deux  pièces  faussement  crues  antiques  >,  et 
une  topographie  de  l'ancienne  Rome^,  dont  il  ne  fut  que  l'ëdi- 

'  Hippoamtiê  mû  GaiêiU  U^^iUquot,  etc.;  ÎM^uhi,  Ôryph.,  i53a,  iii-i6; 
rénaprimé,  Und.  i543,  iot-tô^  umt  k  Ûtrt  de  aphorismorum  ffippocratis  soc- 
tmmeM  septem^  me  Pr»  Hèabélœii  ncoffnHùme,  etc.  Ce  recueil  contient  sept  sec- 
tionsdet  aphorismes,  de  U  traduction  de  Nicolo  Leoniceno;  la  hnitiSme,  tra- 
dmC0  par  AatoÛM  Mata  ;  let  trois  livres  des  préâa^es ,  de  la  version  de  Guillaume 
•Gopus  ;  de  natura  homùùs,  trad.  par  André  Brentio  ;  de  ratione  wotus  in  morhis 
uetLiiÉ,  ett  quatre  Ut.  ,  trad.  par  Gopus;  Galttti  Mrs  mekicinaàs,  trad.  par  Leo- 
nioaao;  HÊppocrmiù  de  medieo,  trièdkive  cffieio;  ejusdem  de  lege,  ejusdem  de 
spêcm  et  v^ni  §  an  tant  troit  ttnt  di<-hnit  pages ,  après  lesquelles  Tiennent  ïes 
aphorismes  en  urec.  De  courtes  notes  marginales  rectifient  ce  que  les  tradnc- 
tioMOBt  de  défectofliu,  et  qoeiqaM  addition»  ont  été  faites  aux  aphorismes, 
4f«pirèa  m  ancien' ttiamucric.  L*^pfln$  dédicàtoire  it  Godéfroy  d'Estissac,  éréque 
de  MaiUcsais,  est  daté*  de  Lyon ,  i5  juillet  i53a. 

Jumtmi^ MamardifortvHenêis  êpUtoiatuM^thedicinùlium  tomus  secunduf  •  Liig- 
dmmi,  Gryph,,  i533 ,  in-8*.  Ce  Tdiumtt  oôotient  sïx  livres  de  lettres,  qui  com- 
pkèient  lea  donie  de  Msatttfdi.  En  tété  est  une'  épttre  latine  à  André  Tiraqneau , 
.da«ée  de  Lyon,  3  juin  tSSa. 

•  Ex  fê^uHs  vmermtdie  AriH^uUirtfi)  Luciî  Cuspidiï  Testanientum;  item 
CotOfmMÊ  wnditûmiSy  anUfuik  HotntthoHtAi  temporihus  initus.  Lugd.,  Ùryph., 
i539,  in^^.  Rabelais  fut  étrangement  trompé  en  publiant  comme  antiques  ces 
deux  pièces.  Le  Testament  aToit  été  fabriqué  par  Pomponius  t.a*tns  ;  et  le  Coi>- 
tnU  de  vertte,  ptlt  Jean  JoTien  P6tan.  Ce  fut  probablement  le  ressentiment  de 
«eCtvmépriMf  qui  âtqtie,  dans  plusieurs  cndroils  de  son  roman,  Rabelais  vou- 
Im*  tanitiIÊtf  en  tfdicnle  ce  mime  Pontan.  Cette  brochure ,  de  i5  pages,  est  pré- 
•cédée  d^ane  épttr»  dédicatoire  à  Almeric  Bouchard. 

?  À)àMSs  BàiikùVMmi  MarliM  thedtdtanensis  topograp/iia  antùfuœ  Romes. 
J.  f 


a  •  ÉDITION^» 

teur;  des  almanachs^  une  sciomachie^,  les  ruses  de gueVre du 

chevalier  de  Langey^,  et  seize  lettres  à  Fëvéque  de  Maille^ 

Lyon,  Seb. ,  Gryph. ,  i534,  m-8<*.  En  t^te  est  ane  epître  de  Rabelais  à  Jean  du 
Bellay,  évéque  de  Paris,  dans  laquelle  il  dit  qu'il  avoit  d'abord  eu  l'inteniion  de 
composer  un  ouvrage  sur  les  antifjuttés  dp  Rpm^;  niais  que,  celui  de  MArkant  lui 
étant  tombé  entre  les  mains ,  il  avoit  cru  ne  pouvoir  mieux  faire  que  de  le  faire 
réimprimer. 

■  Alnumach  pour  lannee  i533,  calculé  sus  le  méridional  de  la  noble  cité 
de  Lyon,  et  sus  le  climat  du  royaulme  de  France;  composé  par  François  Rabe-^ 
UuSf  docteur  en  médiane,  et  professeur  en  astrologie.  Cet  almanach  est  indiqué 
par  Antoine  Le  Roy.  Le  second  titre  qu'y  prend  Rabelais  en  rend  Tauthenticité 
assez  douteuse. 

Almarmch  pour  Ion  i535,  calculé  sus  la  noble  cité  de  Lyon,  a  leleuation  du 
pote  par  45  degre%  i5  minutes  en  latitude,  et  16  en  longitude.  Par  M.  François 
Babelavs,  docteur  en  me<UcTne,  et  medicin  du  grand  hospital  dudict  Lyon.  Ibid. 
François  Jafte. 

Almanach  pour  Van  i5^6,  etc.  Item  la  déclaration  que  signifie  le  soleil parmy 
les  signes  de  la  natif uité  des  enfixns.  Lyon ,  deuant  nostre  Dame  de  Confort.  Cet 
almanach ,  que  n'a  point  connu  Niceron ,  étoit  dans  la  bibliothèque  de  Haet , 
évéque  d'Avranche ,  ainsi  qu'il  conste  par  une  note  manuscrite  autbographe  de 
ton  exemplaire  du  tiers  livre  de  Rabelais. 

Almanach,  ou  prognosUeation  pour  Ion  i548.  Lyon,  etc.  Cité  par  La  Croix 
du  Maine. 

Almanach  et  cphemerides  pour  lan  de  N.  S.  /.  C.  tSSo,  com/xxs^  et  calculé 
sus  toute  lEuropepar  Af*.  Fr.  Rabelais,  medicin  ordinaire  de  M.  le  reud,  cardinal 
du  Bellay.  Lyon,  etc.  Cité,  comme  celui  de  i533,  par  Antoine  Le  Roy,  dans  sa 
vie  manuscrite  de  Rabelais. 

Niceron  rapporte ,  d'après  A.  Xjb  Roy,  un  passage  de  Talmanach-de  i535 ,  qa{ 
prouve  que  Rabelais ,  en  composant  des  almanachs ,  tt'avoit  nullement  l'iatention 
de  se  donner  pour  un  professeur  d'astrologie.  Prédire  serûyt  legiereté  a  moy, 
dit-il,  comme  a  vous  simplesse  dy  adiouster  foy.  Et  nest  encores,  depoys  la 
création  dAdam,  nul  homme  qui  en  aye  traicté  on  baillé  chouse  a  qnoy  Ion  deubst 
acquiescer  et  arrester  en  asseuranoe.  Bien  ont  aulcuns  studieHk  redutct  par  escript 
quelques  obseruations  quilz  ont  priz  de  main  en  main;  et  œst  ce  que  toasioar* 
iay  protesté ,  ne  voulant ,  par  mes  prognosticz ,  estre  en  facxon  quiconques  con- 
dud  sus  lauenir  ;  ains  entendre  que  ceulx  qui  ont  en  art  rédigé  les  longuet  expé- 
riences des  astres,  en  ont  ainsi  décrété  que  ie  le  décris.  Cela,  que  peut  œ  ettre? 
Moins  certes  que  néant. 

*  La  sciomachie  et  festins  faictz  a  Romme  on  palays  du  R,  cardinal  du  Bellay ^-^ 
pour  Iheureuse  naissance  de  M.  d'Orléans.  Lyon,  Seb.,  Gryph.,  i546,  in-S**, 
de  3i  pages.  Cette  pièce  est  insérée  à  la  fin  de  notre  second  volume  :  elle  n'avoit 
jamais  été  réimprimée. 

'  Stratagèmes,  cest  a  dite  proesscs  «Jt  ruses  de  guerre  du  preux  et  trejtcelebm 


DE  AABËLAIS.  S 

zak^^n'auroient  certes  point  transmis  jusqu'à  nous  le  nom  de 
Rabelais.  Aussi  ne  nous  arréterons-nous  ici  qu'aux  histoires  de* 
PcuUagruel  et  de  Gargantua.  Nous  allons  en  indiquer  les  édi- 
tions qui  nous  sont  connues,  et  que  nous  avons  consultées. 


i535  La  vie  inestimable  du  ^ant  Gargantua ,  père  de  Pan- 
tagruel, iadyz  compousee  par  labstracteur  de  quinte  es- 
sence; liure  plain  de  Pantagruelisme;  Lyon,  Francoys 
luste,  in-i6.  (i*'  liv.  seul,  en  cinquante^six  chapitres.) 

Cette  édition  est  la  piynière  pour  nous,  puisque  nous 
n'en  connoissons  point  de  plus  ancienne;  mais,  ce  qui 
prouve  incontestablement  qu'il  en  a  existé  d'antérieures, 
c'est  i^  le  mot  iadyz,  employé  dans  le  titre;  2<>  que  nous 
en  avons  une  du  second  livre,  datée  de  i533,  et  i^  que 
Greoffroy  Tory,  qui ,  en  iSag,  publia  son  Champ  Flewry, 
rapporte,  dansl'épitre  de  cet  ouvrage,  un  passage  du 
même  second  livre  de  Rabelais  ^.  Il  est  vraiment  étonnant 
que,  tandis  que  nous  possédons  encore  tant  d'impressions 

cheualier  Langejr ,  on  commencement  de  la  tierce  guerre  Césarienne ,  trad,  du 
latin  de  Fr.  Rabelais  par  Claude  Massuau.  Lyon,  Seb.  Gryph.  i54a.  L'orignal 
latin  ne  ftit  jamais  imprime. 

Ni  le  P.  Le  Long,  ni  Fontette,  ni  Niceron,  ni  ancan  biographe  de  Rabelais 
n'ont  mentionné  cette  production ,  quoiqu'elle  soit  positiyement  indiquée  an  troi- 
sième volume  de  l'édition  qu'a  donnée  Rigoley  de  Javigny  des  Bibliothèques  àt  U 
Croix  an  Maine  et  de  du  Verdier,  article  Claude  Massuau,  Ce  Massuau  est  nommé 
par  Rabelais  (Ht.  iv,  c.  27)  comme  un  des  amis  ou  domestiques  du  cheraiier 
de  Langey.  On  croit  qu'il  étoit  Manceau. 

'  Epi^tres  (lettres)  de  M*^.  François  Rabelais ,  docteur  en  medicine,  escriptes 
pendf  nt  son  voyage  d'Italie  ;  avec  des  observations  et  la  vie  de  Vanteur.  Paris , 
i65i,  in-d**.  Nouvelle  édition  augmentée.  Bruxelles,  1710,  in-8**.  Ces  observa- 
tions ,  plus  longues  que  le  texte ,  sont  de  MM.  de  Sainte-Marthe,  (Abel  et  Louis). 
Nous  avons  donné  dans  notre  second  volume  le  texte  de  ces  lettres ,  avec  les  notes 
indispensables  pour  leur  intelligence. 

*  Ce  passage  se  trouve  au  sixième  chapitre  du  livre  II.  Despumon  la  verboeina'^ 
tiùn  latiale  ei  transffreion  la  Setjuane,  etc.  Ce  qu'il  y  a  de  remarquable ,  c^est  qne 
Tory  paroit  prendre  ce  passage  au  sérieux ,  puisqu'il  ajoute  :  me  semble  quils 
ne  se  mocqnent  pas  scuUement  de  leurs  semblables ,  mais  de  leur  propre  per- 


4  ÉDITIONS 

1 535  du  «foiiiziàiiie  aiéde,  les  prenûères  ëdîti^as  en  Itman  de 

RabelaU  aieat  disfMuro. 
$. d.      Vie  da  fameux  Oargaama  (  i*'  livre).  Pans,  Moâcr, 

m-3^  Omis  par  Niceron. 

i54a  La  vie  treshorrificque  du  grand  Gargantua,  père  de 
Pantagruel,  iadyz  compousee  par  M.  AlcofrilMis,  abs- 
tracteur  de  quinte  essence,  liure  plain  de  Pantagnie» 
lisme. «^ Pantagruel,  roy  des  Dipsodes,  restitua  en  son 
naturel,  auecques  ses  faictz  et  proesses  eqxHieiitables; 
compousez  par  feu  M.  Akj|fribas,  abstracteur  de  quinte 
essence,  Lyon,  Francoys  luste,  deuant  Noatre  Dame  de 
Confort,  in-i6. 

Ce  sont  les  deux  presBÛers  livres  :  Pnn  en  cinquante^ 
buit  chapitres,  Tautre  en  trente-quatre,  mal  noméro- 
tés.  A  la  suite  du  second  se  trouve  la  Pmntagmelme  Pro^ 
gnosticcUion.  L'édition,  ornée  de  petites  figures  en  bois, 
peu  relatives  anx  sujets,  ainsi  qu'il  se  pratîqnoît  alors  y 
est  d'aiUears  très  jolie,  et  peiK  chargée  de  fautes;  chaque 
livre  a  son  titre  et  sa  pagination  par  feuillets. 

1 54^  La  plaisante  et  ioyease  hîstoyre  du  grant  Gargantua , 
prochainement  reueue  et  de  beaucoup  augmentée  par 
lautheur  mesme.  —  Pantagruel,  roy  des  Dipsodes,  res- 
titué en  son  naturel,  etc.;  plus,  les  merueillesses  naui- 
gations  du  disciple  de  Pantagruel ,  dict  Panurge.  Lyon , 
Estienne  Dolet,  rue  Mercière,  a  la  dolouere  d'or;  in-i6, 
de  35o  pages.  Au  verso  du  titre  se  lit  cette  invocation  qui 
n'a  pu  garantir  à  Dolet  une  meilleure  fin:  Presenne  may, 
0  Seigneur!  des  calujnnies  des  hommes. 

Cette  édition,  que  Nicéron,  qui  ne  l'avoit  point  vue, 
a  signalée  comme  la  plus  parfaite^  assertion  qu'on  ne  cesse 
de  répéter  encore,  cette  édition,  cependant,  est  moins  jo-^ 
lie  et  plus  fajutive  que  celle  de  François  Juste.  On  peut 
en  juger,  par  les  fautes  indiquées  ci-dessous,  et  saisies  à 
la  première  vue  '.  ITest-il  pas  d'ailleurs  vraiment  incon-- 

*  Grandi^  pour  fwns;  es  pantaynttUsants ,  pour  en  patUagruelUanif  liMMe 


bE  RABELAIS.  5  ^ 

1542  eevaMe  qa'ttn  homme  aussi  ëdaîré  que  Dolet,  et  qtt^)n 
▼ettt  nous  peindre  comme  Pami  de  Rabelais ,  ait  insère ,  à 
la  suite  des  deux  premiers  livres  de  cet  auteur,  une  rap- 
sodie  aussi  plate,  aussi  bétci,  aussi  d%oûtante  que  les  na- 
vigations de  Panurge?  Rabelais  y  eid'û  consenti,  s'il  avoit 
été  consulte?  Ce  fait  seul  prouve  qu'il  n'eut  aucune  part 
à  une  édition  publiée  d'ailleurs  sans  privilège^  puisqu'il 
n'en  existe  pas  d'antérieur  à  i545.  Du  reste,  les  aug- 
mentations annoncées  sur  le  titre,  où  sont  illusoires,  ou 
portent  sur  des  éditions  bien  plus  anciennes;  car  nous 
n'en  avons  reconnu  aucune. 

1543  Grandes  annales,  on  chroniques  tresueritables  de& 
gestes  merudlleux  du  grand  Gargantua  et  de  Panta- 
gruel son  filz,  roy  des  Dipsodes,  enchronicquez  par  feu 
M.  Alcof  ribas ,  abstracteur  de  quinte  essence.  Lyon ,  sans 
nom  d^mprimeur,  in-i6. 

Cette  édition  est  très  inférieure  aux  deux  précédentes  ; 
l'imprimeur  anonyme,  que  Fon  croit  être  Pierre  de 
Tours ,  s'y  plaint  d'un  confrère  qui  venoit  d'imprimer 
furtivement  et  fautivement  les  deux  livres  de  Rabelais; 
il  désigne  assez  clairement,  quoique  sans  le  nommer, 
Dolet;  ce  qui  achève  de  prouver  que  Pédition  de  ce  der- 
nier ne  peut  être  regardée  comme  authentique. 
i533  Horribles  et  espouentables  faictz  et  proesses  du  très- 
i534  renommé  Pantagruel,  in-8<'  (1*  livre).  Le  même,  i534, 

in-8^. 
i556      Faictz  et  dktz  beroicques  du  bon  Pantagrciot.  Troyes , 
in-ifiw  (Omis  par  Niceron)^ 


testée  par  le  t)iichat;  a  poing,  pour  a  poinct;  paouvre,  ^poorporuré;  quand 
-muhreg,  pmir  ^«oiitt  auhrei*,  baisser,  pour  baisier}  continuation,  pavot  nomino' 
iion;  au  quatre  bœufs,  poor  aujt;  cùuêhoitf  pour  conehioUf  mohickordisant , 
pwir  «10110;  piniges,  pour  pinihesi  xapham^  pour  taphran;  t'esténnoit ,  pour 
Uskmnoiii  DujrmàulneSf  pour  GuymauUtes;  charire,  pour  charU;  congnois' 
aance,  pour  recongnoissance  ;  fille ,  pourfilUtt;  Mhene,  pour  Aihenee;  bapti' 
soient,  pottf  basUssoient;  depescher,  pour  deposcher;  boyte,  pour  bojre;  ne  pour 
#»j  Wy,  pour  ny;  rtotter^  pour  rttir^r,  elc. ,  etc,^  etc. 


6  ÉDITIONS 

i546  Le  tiers  Hure  des  faictz  et  dictz  heroicques  du  noUe 
Pantagruel.  Toulouse,  Jacques  Fornîer;  in-i6. 

i546      Le  même.  Lyon,  in-8**. 

1 546  Le  même.  Paris ,  Chrestien  Wechel ,  rue  Sain  t  Jacques , 
a  lescudeBasle,  etc.;  in-S**  (47  chapitres);  très  belle  et 
bonne  édition ,  en  caractères  italiques. 

*  1 547     Le  même ,  nouellement  reueu  et  corrigé ,  et  de  noueau 
istorié;  Valence,  Claude  de  La  Ville,  in- 16.  Voyez  ci- 
après,  *i547.  (^™s  par  Niceron.) 
s.  d.       Le  même.  Lyon,  Pierre  de  Tours,  in- 16. 

i55^      Le  même.  Lyon,  lehan  Chabin,  in- 16. 

i55!i  Le  même.  Paris,  Michel  Fezendat,  au  Mont-Sainct- 
Hilaire;  in-S^;  belle  édition,  divisée  en  52  chapitres,  au 
lieu  de  47  ûu  de  49* 

Dans  ce  troisième  livre,  Rabelais  ajoute,  à  son  titre 
de  docteur  en  médecine,  celui  moins  grave  de  caUoier 
des  isles  Hieres,  et,  de  plus.  Ta  vis  suivant:  «Lautheur 
«susdict  supplie  les  lecteurs  beniuoles  soy  reseruer  a 
u  rire  on  soixante  et  dix  huyctiesme  liure.  »  Les  éditions 
de  i546  sont  revêtues  d'un  privilège  de  François  I", 
du  19  septembre  i545,  dont  on  trouvera  le  texte  à  la 
fin  de  cette  notice. 


*  i547  ^  plaisante  et  ioyeuse  histoyre  du  grant  géant  Gar- 
gantua, etc.  Valence,  Claude  de  La  Ville;  in- 16,  a  vol., 
édition  recherchée  des  curieux,  d'après  les  fausses  don- 
nées de  Niceron ,  quoiqu'elle  soit  extrêmement  mauvaise, 
pour  le  tirage,  le  papier  et  la  correction.  Nous  entrerons 
ici  dans  les  détails  nécessaires  pour  rectifier  le  jugement 
que  l'on  doit  porter  de  cette  édition,  et  pour  taire  oqn- 
noitre  les  erreurs  de  Niceron. 

Le  premier  volume  de  Claude  de  La  Ville,  imprimeur 
de  Lyon  et  de  Valence,  contient  les  deux  premiers  livres 
de  Rabelais,  la  Prognostication ,  et  les  Navigations  dç 
Panurge;  le  second  volume  est  composé  du  troisième 


DE  RABELAIS.  7 

1547  livi^S  ^  d^  0026  premiers  chapkres  dhi  quatrième , 
qui  paroissoient  alors  pour  la  première  fois. 

Ici,  nous  rapporterons  d^abord  un  fait  absolument 
ignoré  de  Niceron;  c^est  que,  avant  cette  édition  sub- 
reptice,  quoique  la  même  année,  Claude  de  La  Ville, 
'  dont  on  ne  connoit  aucun  livre  aussi  mal  imprimé , 
avoit  publié  séparément  le  Tiers  Livre  de  Rabelais  (voyez 
ci-dessus^  iS^j)^  ce  qui  rend  assez  probable  Popinion  de 
ceux  qui  r^ardent  Pédition  dite  de  Valence  comme  une 
contrefaçon. 

Ce  petit  volume,  très  rare,  d'uàe  édition  manifeste- 
ment différente  de  la  grande,  lui  est  fort  supérieur  pour 
le  tirage  et  le  papier.  Nous  ignorons  si  Claude  de  La  Ville 
avoit  de  même  anté^ imprimé  les  deux  premiers  livres. 
Ce  troisième  a  sa  cbiffration  particulière,  et  contient 
272  pages. 

Nous  disons  qu'il  a  précédé  l'édition  en  quatre  livres  : 
il  est  aisé  de  s'en  convaincre  à  l'inspection  des  petites 
plancbes  en  bois  dont  il  est  orné,  et  qui  sont  les  mêmes 
dans  les  deux  tjers  livres;  car: celles  du  livre  séparé  n'ont 
point  les  hachures  terminées  comme  celles  de  la  grande 
édition. 

Venons  maintenant  à  ces  fameux  onze  chapitres  du 
livre  IV,  que  Niceron  nous  dit  être  fort  différents  de 
ceux  connus,  ce  qui  alimente  la  curiosité  des  amateurs. 

Et  d'abord,  ce  n'est  point  là  la  seule  impression  qui 
en  existe,  puisque  Niceron  lui»méme  en  indique  une 
autre  édition  ;  Lyon,  1548:  (et  non  i643),  in- 16,  avec 
l'ancien  prologue.  (Voyez  oi*après  *i548.)  Le  Duchat 
n'a  pas  connu  cette  réimpression.  * 

Mais  enfi|i ,  ces  onze  chapitres  sont-ils  réelleuient  dif- 
férents de.eeux  des  éditions,  ordinaires?  Le  lecteur  en  va 
juger  lui-même. 

■  Sfir  ces  trois  premiers  livres ,  noas  observerons  qu'on  y  tronve  nn  nombre 
assez  considérable  de  maavaises  variantes ,  dont  aucune  bien  certes  n'appartient 
à  Rabelais.  Elles  ont  été  sans  doute  imaginées  par  Téditeur  de  qetto  édition  8ub-> 


^  ÉDITIONS 

i547  ^  premier  chapitre,  comment  Famiagrufl  mania  sus 
merj  mt  abaolument  le  même  que  celiii  qu'on  comiott  ;  il 
n'y  a  pas  trois  mets  de  difiBéreiiGe.  Le  second  est  le  ci»- 
cpiieme  des  éditions  ordinaires  (la  naufàes  voyageurs)  : 
quatre  lignes  forment  la  première  jÂrase  de  ee  cha- 
pitre a;  le  reste  est  semblable  dans  Fun  et  dans  l'autre. 
Le  diapitre  m  répond  aux  chapitres  6,  7  et  8,  qui  con- 
tinuent Chistoire  du  marchand  de  moutons:  par  consé- 
quent, il  7  a  moins  de  détails  dans  ce  chapitre,  voilà 
toute  la  différence.  Le  chapitre  iv  de  l'un  {Cisle  Enna- 
$m)  est  le  9'  de  l'autre:  même  fdnd,  qudques  abrévia- 
tîons«  Le  chapitre  ▼  répond  atix  10* et  1 1*  {liste  de  CheU)\ 
le  diapkre  vi  (  fe  fki^s  des  Ckioqyanous\  aux  1 2%  1 3%  1 4% 
i5*  et  16*;  on  n'y  trouve  point  la  jolie  histoire  de  Bas- 
ehé  et  de  ViUon,  qui  fait  le  plus  grand  agrément  de 
ceux-ci.  Le  chapitre  vu  {les  istesde  TohuBohu)  répond 
au  17*.  Les  diapit^es  vin,  ix  et  x  contiennent  la  7>mT 
péie^  qui,  dans  les  éditions  ordinaires,  occupe  les  18%  19% 
ao%  ai%  22%  23%  et  a4*J  ^  1^^^  tableau,  que  la  couar- 
dise de  Panurge  rend  en  même  temps  si  plaisant ,  n'y 
^t  qu'ébauché,  mais  toutes  les  masses  principales  s'y 
trouvent.  Le  chapitre  xi%  qui  n'a  que  quelques  lignes, 
contient  le  commencement  de  celui  des  Macréons  (le  25'). 
Vc»là  donc  toute  la  différence;  voilà  ce  qui  fait  recher- 
cher cette  édition  de  Valence,  toute  vilaine  qu'elle  est, 
ttomme  si  une  ébauche  informe  pouvoit  conserver  en- 
core quelque  prix  pour  celui  qui  possède  le  tableau  ter-^ 
miné.  No)is  avons  conféré  le  tout  avec  le  plus  grand  soin , 
et,  dans  notre  second  vohirae,  nous  avons  exactement 
rapporté  le  peu  àe  vari^intes  que  présente  l'édition  de 
Valence  au  quatrième  livre.  Du  reste,  nous  sommes  plei* 
nement  convaincus  que  œs  onze  chapitres  furent,  dans 
le  temps,  voles  à  Rabelais.  Cet  auteur  étoit  trop  jaloux 

reptice ,  qni  cnit  par  là  rendre  son  livre  plus  piquant ,  s^aif  qoi  n'avoit  ni  l'^pi^ 
U«  BabeUi*,  ni|  inr-toat,  U  teatioieal  des  çooTÇBancet. 


DE  RABELAIS.  9 

1 547  de  3a  jrépoUtioo  pour  les  atoir  Umm  pantete  dans  Të- 
tat  d^imperfection  où  ik  se  trou^ienC 

*  1 548  Le  Quart  Livre  des  faictz  et  dictz  beroiqoç^  du  noMe 
Pantagpruel ,  composé  par  M.  Francoys  Rabelais ,  do^t^r 
en  medicine,  et  calioier  des  isles  Hieres;  Lyon,  in^i6. 

C'est  la  réimpression  des  onze  chapitres  décrits  ci- 
dessus  ,  avec  le  premier  pndof^e;  le  caractère  en  est  plus 
l^ros;  l'impression  snpérienre  à  celle  des  quatre  Irrres , 
quoique  nous  soupçonnions  fortein«i;t  qu'elle  est  sortie 
des  presses  de  Claude  de  La  Ville,  auteur,  ou  au  moins 
promulgateur  du  vol  fait  à  Rabelais. 

9^59  Le  Ç^9iXt  Liure^  (en  67  chapîtns).  Parie,  ICebel  Fe- 
2eudat;  in^i6. 

i$54  Le  même.  Paris ,  Michel  Fezendat,  in-4*.  Belle  édition 
de  i44  feuillets,  sans  compter  la  table  des  chapitres. 

Ces  deux  éditions  sont  revêtues  d'un  privilège  de 
Henri  II,  du  6  août  i55o.  Ce  privilège  est  adressé  aux 
prévôts ,  baiUis ,  etc. ,  de  Paris ,  Rouen',  Lyon ,  Tholouse , 
Bordeaux,  Danlpbiné  et  Poietou.  On  y  trouve  la  preuve 
de  ce  qu'a  «weBoé  Bernier,  que  Babebûe  avoit  dounitf  à 
imprimer  des  ouvra^  en  g^ee,  latin,  François  et  thus- 
can ,  étrangers  à  son  roman.  Il  y  est  dît  en  outre  qu'on 
i^oit  impffivié  des  livrea  seandaleux  au  nom  du  sup- 
pUant  Quels  sont  œs  livres  *  ?  c'est  ce  qu'il  sevoit  aujour- 
d'hui bien  difScile  de  détenoinen  Noua  donnons  le  texte 
de  ce  pvîvilège  ^  la  fin.  de  octte  notioe. 

i&5a      Le  Quart  Liure.  Rouen,  Robert  Valéntin^  in«»6. 

«6&^  Le  ^ilme.  Lyon ,  Bakhasar  Akman  ;  îo> tô.  Mauvaise 
éd^tion,«(Oiàîs  par  liieeron.)  . 

s fiSS^  Le  même.  Paris^  Michd  Fezendat;  in«8^  :  édition  pi^ 
féraUe  enooi«  ii  celte  de  l'année  précédente,  parofqu'elle 
a  été  revue  avec  soin.  (Omis  par  Niceron.) 

i$53i      l^.  9o4me^  usm  mm  de  lîea,  in*i6,  avee  une  briefite 

«  lf94lS«l  9i9fiV  UpnrÎTCViciiB,  dant  h*  Icitrat,  U  livra ImiAbI^:  iMcûnus- 
f9n(i9.«(  IçadUtçmm^  duc  Ubri. 


^o  ÉDITIONS 

i553i  déclaration  daulcunes  {Uctians  plus  obscures,  cpii  paroit 
être  de  Rabdais. 

i554      ^  même,  sans  nom  de  lieu;  in-i6. 

i553       Œuvres  de  Rabelais  (en  quatre  livres),  avec  la  Pro- 

gnostication;  sans  nom  de  lieu;  in-i6. 
i556      Les  mêmes,  in-i6,  avec  la  Prognostication. 
i559      Les  mêmes,  avec  la  Prognostication ,  sans  nom  de 

lieu,  in-i6;  assez  bonne  édition.  (Omis  par  Niceron.) 


i563  Llsle  Sonnante,  par  maistre  François  Rabelais,  qui 
na  point  encores  esté  imprimée  ne  mise  en  lumière:  en 
laquelle  est  continuée  la  nauigation  faicte  par  Panta- 
gruel, Panurge  et  aultres  officiers.  Imprimée  noueile- 
ment,4n-8^  de  3a  feuillets.  Ce  ne  sont  ici  que  les  seize 
premiers  chapitres  du  v'  livre,  incomplets,  par  consé- 
quent comme  les  onze  du  iv*.  Celui  des  apedeftes  est  le 
dernier.  Il  paroit,  par  un  passage  du  prologue,  que  Ra- 
belais composoit  ce  cinquième  livre  en  i55o. 

1 564  1»^  cinquiesme  et  dernier  liure ,  en  47  chapitres  ;  in-i  6. 
Cette  édition  est  de  Jehan  Martin ,  quoique  son  nom  ne 
s'y  trouve  pas. 

■i565  Le mesme.  Lyon,  lan Martin;  in-i6;  édition  presque 
calquée  sur  la  précédente.  Le  nombre  des  feuillets  est  le 
même,  et  les  pages  tombent  toutes  ensemble;  mais  les 
lignes,  qui  sont  en  nombre  égal,  présentent  de  légères 
dififiérences.  Le  chapitre  des  apedeftes  ne  s'y  trouve  point. 

i565  Le  mesme,  sans  nom  de  lieu;  in-8".  On  y  trouve  une 
image  en  bois  de  la  bouteille,  représentant  l'epilenie. 

1567  Le  même.  Lyon,  Jean  Martin,  in*i6,  avec  toutes  les 
pièces  détachées  indiquées  ci-après,  le  distique  Fita,  etc. 


i558      Œuvres  de  Rabelais,  etc.  Lyon,  Jean-Martin;  in-S^; 
mauvais  papier,  mauvaise  impression. 

Plusieurs  bibliographes,  qui  apparemment  n'avoient 
point  vu  cette  édition,  la  désignent  comme  étant  en 


DE  RABELAIS.  ii 

i558  QUATRE  livres,  et,  sans  doute,  ils  ont  pu  le  croire, 
puisque  la  première  édition  du  cinquième  date  ^e  1 562. 
Voici  cependant  la  vérité  des  faits. 

Nous  avons  entre  les  mains  deux  exemplaires  diffé- 
rens  de  cette  édition  de  i558;  elle  porte  le  titre  suivant: 

Les  QEwres  de  maistre  François  Rabelais,  docteur 
en  médecine,  contenant  cinq  liures  de  la  vie,  faictz  et 
dictz  heroicques  de  Gargantua  et  de, son  fils  Pantagruel; 
plus,  la Prognostication  pantagrueltne,  avec  Foracle  de 
la  diue  Bacbuc,  et  le  mot  de  la  Bouteille. 

Augmenté  des  nauigations  et  isle  sonnante,  Fisle  des 
Apedeftes;  la  cresme  philosophale,  avec  une  epistre  Li- 
mosine,  et  deux  autres  epistres  a  deux  vieilles'  de  dif- 
férentes moeurs;  le  tout  par  maistre  François  Rabelais. 
A  Lyon ,  par  Jean  Martin ,  1 558  ;  in-8°. 

Ce  titre  n'est  point  un  carton  rapporté;  il  fait  partie 
intégrante  de  la  première  feuille,  et  cette  feuille  n'a  point 
été  réimprimée. 

Les  deux  premier? livres  sont  d^une  seule  pagination^ 
finissant  à  la  page  3^2,  non  compris  la  table  des  cha- 
pitres. Le  tiers  livre  commence  à  la  moitié  de  la  feuille  X» 
avec  une  nouvelle  pagination ,  qui  va  jusqu'à  la  fin  du 
quatrième,  page  4^8.  Cette  partie  termine  la  feuille  Bbb. 

La  feuille  suivante  Ccc,  commence  par  un  faux  titre 
ainsi  conçu  : 

Le  cinquiesme  liure  des  faictz  et  dictz  heroieques  du 
bon  Pantagruel,  auquel  e^t  contenu  ce  qui  s'ensuit: 

Les  nauigations  et  isle  sonikaat^;.  lisle  dés  Apedeftes, 
de  nouueau  adioust^;  ralmanacfai  du  pirognostication 
pour  l'an  perpétuel;  l'eplstrelhnosin  (5ic),  exercitation, 
la  chresme  philosophale  et  le  blazon  de  la  vieille. 

Avec  la  Visitation  de  l'oracle  de  la  dicte  Bacbuc,  et  le 
mot  de  la  Bouteille  pour  lequel  a  esté  entrepris  tout  ce 

-  '  AinM  Ia  Dncbat  et  Niceron  te  sont  trompes  quand  ils  ont  dit  que  les  épitres 
à  deux  vieilles  n'aroient  commencé  àp  être  jointes  aux  œuv^res  de  Rabelais  que 
fUim  l'édition  de  Jean  Martin ,  de  i584»  in-i6. 


12  ÉDITIONS 

»558  long  ^foyage;  le  tont  composé  par  maistre  FVai^ois  Ra- 
bêla»,  docteur  en  médecine. 

Le  cinquième  livrecommence  donc  la  feuille  Ccc^  avec 
une  nourelle  pagination,  qui  finit  page  i54;  la  table 
des  cbapitres  et  les  pièces  détachées  né  sont  pas  chifiFrées , 
Hiais  les  signatures  vont  jusqu'à  Ooo,  Le  cinquième  livre 
*  quarante-huit  chapitres  au  lieu  de  (piarante-sept,  par- 
ce que  le  4^*  est  coupé  en  deux,  ce  qui  se  retrouve  dans 
quelques  autres  éditions;  celui  des  Apedefies  est  aussi 
ridiculement  placé  que  dans  un  grand  nombre  d'autres 
éditions,  interrompant  la  relation  de  l*lle  sonnante,  de 
sorte  que,  après  avoir  dit  comment  les  oizeaulx  de  l'Ue 
sonnante  sont  alimentés,  on  saute  tout  de  suite  au  pays 
des  Apedefies  y  puis  on  revient  à  Panurge,  qui  raconte  à 
Editue  t'apoiogue  du  roussîn  et  de  Casne. 

Du  reste,  il  n'existe  aucun  indice  que  cette  cinquième 
partie  ait  été  imprimée  postérieurement  pour  être  jointe 
aux  quatre  autres  ;  c'est  évidemment  le  même  caractère, 
le  même  tirage,  le  même  papier;  il  est  impossible  d'y 
saisir  aucune  différence. 

.  Nous  avons  cru  ces  détails  nécessaires  pour  mieux 
faire  connottreune  édition  peu  commune,  et  si  mal  dé- 
crite jusqu'ici.  Mais  que  faut-il  conclure  de  tout  ce  qui 
précède?  On  doit  décider  positivement  que  la  date  de  1 558 
est  fausse,  et  que  la  véritable  est  postérieure  à  i562  ;  ou, 
tout  au  plus ,  de  la  même  année.  Au  lieu  de  1 558 ,  faut-il 
lire  tout  simplement  i568?  c'est  ce  que  nous  laisserons 
à  décider  au  lecteur.  Au  surplus,  on  va  voir  dans  l'in- 
stant que  cette  édition  n'est  point  la  seule  de  i558  en 
cinq  livres,  ni  de  Jehan  Martin. 
1 558       Œuvres  de  Rabelais ,  etc.  Lyon ,  Jehan  Martin ,  in-i  3. 

Il  pàrottra  sans  doute  difficile  à  croire  que  Jean  Mar- 
tin ait  publié  la  même  année  deui;  éditions  de  Rabelais , 
en  supposant  toutefois  qu'elles  aient  été  véritablement  si- 
multanées; mais  on  ne  sauroit  arguer  contre  les  faits,  et 
nous  avons  en  main  des  exemplaires  de  l'une  et  l'autre  édi- 


t)E  RABELAIS.  i3 

iS58  tioti8,^iieTaleBtpasiiiieQxPaiie4aeFantve.Ce8toelle 
in-i  3,  que  Nicéron  a  signalée  comme  étant  en  tpmtre  livres 
Les  titres ,  la  distribution ,  le  contenu  sont  les  mêmes  qat 
ceux  de  Tédition  in-S^  Mais,  comme  de  raison,  les  si- 
gnatures et  le  nombre  de  pages  diffèrent  essentielle- 
ment. Les  deux  premiers  livres  finissent  page  347,  Veuille 
Pyj.  Le  troisième  et  le  quatrième,  qui  ont  également  one 
nouvelle  pagination ,  finissent  page  469^  fenîUe  Mrnii^, 
Le  cinquième  livre  (avec  nouvelle  pagination)  finit 
page  i66.  La  dernière  signature  du  volume  est  Fu. 

i565  GËuvres  de  Rabelais  (en  cinq  liures).  Lyon,  Jean  Mar- 
tin; in- 16.  (Omis  par  Niceron^ 

1567      Les  mêmes.  Lyon ^  in-i x  (Omis  par  Niceron. ) 

1 571      Les  mêmes.  Lyon  ,  Pierre  Estiart;  in- 1 6. 

1674  Les  mêmes.  IbicL,  ihUL;  in-i6«  On  n'y  tronvc  que 
TÉpitre  du  Limosln  et  la  Cresme,  quoique  la  Progffmsdca- 
tion  soit  annoncée  sur  le  titre. 

1573  Lesmêmes.  Anvers,  Francs  Nierg(Henri-Ëstienne); 
in- 16. 

157g  Les  mêmes»  Anvers,  François  Nierg ;  in-i6;  réimpres- 
sion inconnue  à  Niceron. 

Ces  éditions,  que  Ton  dît  être  dues  à  Henri  Estienne, 
sont  très  fautives ,  et  ne  contiennent  le  plus  souvent  que 
de  mauvaises  leçons;  le  chapitre  des  Apedefte$  ne  s'y 
trouve  pas,  non  plus  que  les  autres  pièces  mentionnées 
sur  le  titre.  La  Prognosticadon  est,  on  ne  sait  pourquoi 
placée  entre  le  deuxième  et  le  troisième  livre^  satts  in- 
terruption de  pagination. 

1S84  Les  mêmes.  Lyon.  Jean-Martim;  ii>-i6.  Le  chapitré 
des  apedejles  est  le  septième  du  cinquième  livore.  On  y 
trouve  en  outre  toutes  les  pièces  détachées^  Le  cajractère 
et  sur-tout  le  papier  sont  très  supérieurs  à  ceux  des  édi- 
tions de  i558.  On  y  voit  la  Bouteille  et  Tepilenie. 

i5g6      Les  mêmes.  Lyon,  Estiart^  in-i6* 

i6qo      Les  mêmes..Lyon  ,  Jean  Martin  ;  ia-i6^  avae  les  pièces 


i4  ÉDITIONS 

i6oa  Les  mêmes.  Anvers;  Jean  Fuet;  in-12,  avec  toutes  les 
pièces. 

i6o5  Les  mêmes.  Anvers,  Jean  Fuet,  in-13 ,  avec  toutes  les 
pièces.  Mauvais  papier,  mauvaises  éditions  toutes  deux. 
Celle-ci,  nous  ne  savons  pourquoi,  est  qualifiée  de  cfer* 
nière  édition,  de  nouveau  revue  et  corrigée. 

1608       Les  mêmes,  Lyon;  in- 12. 

161 3  Les  mêmes.  Troyes,  par  Loys  qui  ne  se  meurt  point; 
in- 12.  Le  tout  corrigé  et  restitué  en  plusieurs  lieux. 

1626  Les  mêmes;  in-8%  imprimé,  est-il  dit,  suivant  la  pre- 
mière édition  censurée  en  Tannée  1 55a  ;  apparemment 
celle  du  iv*  livre  de  Fezendat.  On  trouve  en  outre,  aux 
III'  et  V*  livres  :  imprimé  ou  corrigé  sur  la  Censure  an- 
ticque.  Toutes  ces  annonces  sont  autant  de  charlatanis- 
mes. Cette  édition  est  remarquable  par  la  négligence 
avec  laquelle  elle  a  été  imprimée.  Il  manque  plusieurs 
passages;  et,  dans  deux  endroits  différents,  une  page 
entière  de  composition.  Le  texte  est  conforme  à  celui 
de  1579,  et  contient  des  additions  dont  Fauthenticitë' 
n'est  pas  toujours  certaine.  On  n'y  trouve  ni  le  chapitre 
des  Jpedeftes ,  ni  la  Prognostication ,  et  autres  pièces 
mentionnées  sur  le  titre. 

Au  tiers  livre  on  voit  un  portrait  en  bois  de  Rabelais  , 
que  Ton  prendroit  plutôt  pour  celui  du  diable. 
^  i65o      Les  mêmes.  Rouen,  in- 1 a. 

i655  Les  mêmes  (Hollande),  in-S^  avec  un  portrait  de  Ra«* 
bêlais. 

1659      Les  mêmes.  Amsterdam,  Adrien  Moetians,  in-8o; 

à  vol.  Le  chapitre  des  Apedefles  s'y  trouve ,  plus  toutes 

les  pièces  détachées,  ^alphabet  de  tauteur  françois ,  et 

une  cl^  du  roman.  Cette  édition  est  assez  nette.  Ellle  a 

•    été  contrefaite  à  Rouen. 

i663  Les  mêmes.  (Leyde,  Elzevier,  au  signe  de  la  sphère); 
in-ia,  a  vol.;  aussi  complète  que  la  précédente. 

Cette  édition  participe  sans  doute  au  prix  élevé  au- 
quel sont  portées  toutes  celles  des  Ëlzévirs.  Mab  Portho- 


,  DE  RABELAIS.  iS 

iG63  g^a^he,  la  correction  du  texte,  et  les  remarques  sont 
loin  de  répondre  à  la  netteté  de  Pexécution  typographi- 
que ;^fc'est  un  livre  cher,  mais  qui  n'est  nullement  esti- 
mable. Bemier  en  a  dit  beaucoup  de  mal,  et  ce  n'est 
point  à  tort. 
1666      Les  mêmes,  in-12,  2  vol.  Réimpression  moins  chère 

de  l'édition  précédente. 
i66g      Les  mêmes,  avec  toutes  leê  pièces,  in-12,  a  vol.  Il  y 
en  a  deux  éditions ,  ou ,  si  l'on  veut ,  contrefaçons.  On 
*  trouve  des  titres  noirs,  des  titres  rouge  et  noir.  Toutes 
ces  éditions  k  la  sphère  paroissent  être  de  Rouen. 
1675       Les  mêmes  (HoUande-ZloMen),  in-S»,  a  vol. 
1681       Les  mêmes,  à  la  Sphère,  in-12,  2  vol. 
1691       Les  mêmes  (Hollande-/{ouen),  in-12,  a  volumes. 
1697      ^^  mêmes^  Paris,  Laurent  d'Houry;  in-is.  Édition 

omise  par  Niceron. 
1711  Œuvres  de  maistTie  François  Rabelais,  publiées  sous 
le  titre  de  faictz  et  dictz  du  géant  Gargantua  et  de  son 
fils  Pantagruel;  nouvelle  édition,  à  laquelle  on  a  ajouté 
des  remarques  historiques  et  ciîtiques  sur  tout  l'ouvrage; 
Amsterdam,  Henri  Bordesius  (des  Bordes),  in-8',  six 
tomes  en  cinq  volumes,  figures.  L'éditeur  fut,  dit-on, 
Houdard  de  La  Motte.  Les  exemplaires  en  grand  papier 
sont  d'un  prix  assez  élevé. 

Ce  grand  et  beau  travail  appartient  au  savant  Le  Dn- 
chat  %  et  lui  donne  des  droits  imprescriptibles  à  la  re- 
connoissance  des  amis  de  Rabelais.  Son  édition  est  in- 
finiment supérieure  à  toutes  les  modernes,  et  nous  ne 
connoissons  que  celles  de  Fezendat,  in-8<>,  qui,  plus 
belles  pour  le  caractère,  puissent  soutenir  la  comparai- 
son quant  à  la  pureté  du  texte.  L'érudition  répandue 
dans  les  notes  est  immense;  il  a  vérifié  presque  toutes 
les  citations  de  Rabelais;  il  éclaircit  une  multitude  de 
faits  qui  ont  dû  lui  coûter  des  recherches  infinies;  et  ce- 

■  Il£ataidé,dit-OD,  parLaMonnoyc. 

/ 


i6  ÉDITIONS 

171 1  pendant  il  laisse  beaueeup  à  désirer  %  sur-KMit  pour  la 
partie  grammaticale^  de  sorte  que  Poa  peut  encore  cul- 
tiver ayec  succès  le  champ  qu^il  a  si  bien  défriché. 

1725  Les  mêmes.  Amsterdam ,  Bordcsiut  (Rouen);  in-8^, 
5  volumes.  (Contr^açon  omise  par  Niœion.)  Gkaufie- 
pié  en  indique  une  autres 

1782  Les  mêmes.  (Paris,  Pierre  Prault),  hnS^^  six  tomes 
en  5  volumes.  Cette  réimpression  du  Rabelais  de  Le  Da- 
chat  est  due  à  Guenlette  «t  à  Janiet  l'aine.  Quoique  d'un 
caractère  beaucoup  plus  g^ros,  die  est  loin  d'êtee  aussi 
correcte  que  l'originale^  les  notules  (fu'ont  ajoutées  les 
éditeurs  sont  infiniment  pei»  de  chose. 

1741  Œuvres  de  Rabelais,  avec  des  remarques  historiques 
et  critiques  de  Le  Duchat;  édition  augmentée  de  nov^ 
▼elles  remarques,  de  cdles  de  l'édition  angloise,  avee 
des  contre^remarques,  des  lettres,  et  de  plusieurs  pièces 
curieuses  et  intéressantes^  Amsterdam,  Jean  «-Frédéric 
Bernard;  in-4%  3  voL,  avec  figures  de  Bernard Pîeart. 

Les  deux  premiers  volumes  ooBtîenttent  lee  ein^  livres 
de  Rabelai»,  la  progaosticatk>B  y  ele.  ;  letroîsîèmey  la  vie 
de  Rabelais,  ses  lettres  avec  les  obsétvatîofie  de  MM.  de 
Sainte^Marthe;  les  jugements  de  quelques  savants  sur 
Rabelais;  un  parallèle  burlesque  entre  Homère  et  lé  curé 
de  Meudon ,  par  Duf resny  ;  les  rsman^ues'de  Le  Motteux , 
traduites  en  françois  par  4e  Missy,  avee  des-  eontre-re* 
marques,  et  [alphabet  de  Fauteur  franoois^ 

Cette  édition,  dont  le  ^and  papfîer  a  été  vendu  jus* 
qu^à  six  cents  francs,  n'a  aucun  degré  de  supériorité  sur 
celle  donnée  par  Le  Duchat.  Les  additions- tant  vantées 
se  réduisent^  ^  peu  de  chose  près^  à  celle»  de  17312.  La 
oorvection  n'en  est  pas* excellente;  les  estampes  sont  sans 

*  Vohaire  dit  qo*U  nom  apprend  ce  dont  00  M  8é  soucie  so^s*  et  qu'il 
laisse  li  ^sirer  ce  qiie  l'on  seroit  curieux  de  connoicre.  Go  reproche  ne  pent  appar- 
tettif  ^ÈXCt  Otiedx  investigateurs  des  interprétations  historiques  ;  et  Le  Duchat 
«ToiC  trop  de  sens  pour  ne  pas  reconnoitre  combien  ces  interprétations  seront 
«oujowt  values  et  inceruines. 


IVH^BHBBiWPIH^WQVqH^i^BeESiHRBBBSQBP 


DE  RABELAIS.  17 

i74t  doute  d'un  assez  beau  burin,  mais  d'une  conception 
froide  et  peu  ingénieuse.  On  n'y  reconhoît*  pas  la  plus 
légère  notion  des  costumes  du  temps.  Gargantua  y  est 
constamment  reprësienté  en  trousse  et  en  fraise  de  cou- 
reur OU'  de  sauteur^  tandis  que  Rabelais  nous  dit  lui- 
même  qu'il  portoit  presque  toujours  une  gtande  et 
longue  robe  de  grosse  frise^  comme  on  le  voit  dans  les 
anciennes  figures  en  bois;  la  lettre  placée  au  bas  des  es- 
tampes est  d'une  inexactitude  révoltante;  on  y  lit  Gar- 
yaniua  pour  Gymnaste  ^  Braguikar  pour  'Bmguibus,  L'é- 
diteur continue  d'attribuer  à  Rabelais  les  epistivs  aux 
dêux'vieiUes,  quoique  le  volume  de  Niceron  eût  paru 
en  1735;  il  n'a  pas  connu  l'auteur  de  la.  farce  de  Pathe- 
lin.  En  un  mot,  sous  tons  lesi^apports,  exeepté  celui  du 
luxe,  l'édition  de  Le  Duchat  est  toujours  préférable. 

1752'  Œuvres  choisies  de  Rabelais.  Genève,  BariUot,  petit 
in-i  a ,  3  volumes.  Ces  prétendues  anwres  choisies  ne  sont 
autre  chose  qu'un  Rabelais  châtré,  c'est-à-dire  dont  l'é- 
diteur (l'abbé  Pérau)  a  retranché  tout  ce  qui  lui  parois- 
soit  obscène  ou  de  mauvais  goàt.  (Voyez  ce  que  nous 
disions  plus  loin  du  Rabelais  nwdeme,)  En  tété  du  livre 
est  une  vie  de  Rabelais  par  l'abbé  Pérau  y  qui  a  joint  à 
son  texte,  soi-disant  épuré,  des  notes  en  partie  tirées  de 
celles  de  Le  Duchat.  Le  troisième  volume  est  terminé' 
parla  Prognostication  ^  les  Lettres  de  Rabelais,  et  le  Pa- 
rcdlèle  de  Dufresny,  dont  nous  parlerons  plus  loin. 

1767      Œuvres,  etc.,  in-ia,  a  vol. 

17...  Couvres,  etc.,  in-ia,  3  vol.;  édition  nouvelle.  Il  nous 
est  impossible  d'indiquer  au  juste  l'année  de  cette  édi- 
tion; l'exemplaire  que  nous  avons  entre  les  mains  por- 
tant un  frontispice  rapporté  (La  Haye,  Paris,  hôtel 
de'Bouthillier,  1789);  ce  qui  semble  prouver  que  la  vente 
nW  avoit  pas  été  très  rapide.  Dans  un  avertissement,  il 
est  dit  que  cette  édition  fut  commencée  en  17499  et  que 
le  texte  est  imprimé  depuis  vingt  ans.  Ce  texte  est  con- 
forme à  celui  de  1741-  A  la  fin  de  chaque  volume  sont 


iS  ÉDITIONS 

17...  des  notes  fwr  ordre  aljAabétiijue,  qui  appartieiiiieiit  à 
deux  personnes  différentes,  dont  Pune  étoît  an  ez-ca* 
pucin.  L'éditeur,  dans  une  préface,  combat  paiement 
Péran,  du  Marsy,  et  Le  Motteuz.  Son  livre  est  enrichi 
de  quelcpies  figures  et  TÎgnettes.  Il  parott  que  ce  fîit  de 
Querlon  qui  forma  Fentreprise  de  cette  édition;  mais  il 
ne  put  jamais  s'en  oqniper.  Les  auteurs  des  notes  sont 
désignés  par  les  initiales  R  et  M,  et  le  reviseur  dn  texte 
fut  M.  de  P. 

178a  Œuvres,  etc.  Paris,  Bastien,  in-S^.  Il  y  en  a  des 
exemplaires  in-4^. 

1798  Les  mêmes.  Paris,  Ferdinand  Bastien,  an  VI,  in<-8®; 
3  vol.  avec  70  fig. 

Ces  figures,  il  faut  en  convenir,  sont  un  cIieM*ceuvre 
d'extravagance  et  de  confusion:  le  dessinateur  a  voulu 
imiter  Holbein  dans  VÉloge  de  la/bHe  d'Érasme;  mais 
il  n'a  été  que  son  singe.  Du  reste,  même  infidélité  de 
costume  que  dans  les  planches  de  Bernard  Picart  Quant 
à  l'édition,  on  l'a  tirée  sur  huit  papiers  différents;  il  y 
en  a  des  exemplaires  in-folio,  qui  ne  sont  pas  mmns  ri- 
dicules que  les  figures.  On  y  trouve  les  remarques  tra* 
duites  de  l'anglois ,  de  Le  Motteux. 

1 752  Le  Rabdais  moderne  (par  l'abbé  de  Marsy).  Amster- 
dam (Paris),  petit  in-ia,  8  vol. 

•  n  falloit  s'être  fait  une  bien  fausse  idée  dn  livre  de 
Rabelais  pour  former  une  telle  entreprise.  Otex  à  cet  au- 
teur son  style  marotique,  ses  pléonasmes,  ses  quolibets, 
ses  jeux  de  mots,  ses  gravdures,  ses  locutions  latino* 
gallicques,  l'emploi  si  heureux  des  divers  patois,  que 
restera-t-il?  une  narration  ennuyeuse,  dépourvue  d'in- 
térêt, révoltante  par  les  extravagances  et  les  invraisem- 
blances ,  fatigante  par  uneérudition  déplacée;  un  voyage 
sans  cul  ni  tête,  dont  l'unique  but  est  de  nous  apprendre 
que  boire  est  le  propre  de  l'homme!  Anathème  à  ces  pré- 
tendus réformateurs,  incapables  de  tirer  une  seule  page 
de  leur  étroit  cerveau.  On  peut  dire  de  l'abbé  de  Marsy 


m^mjLamj 


BS^sm 


w^pm 


DE  RABELAIS.  uj 

te  que  Poil  a  dit  des  cotrectears  de  La  Fontaine ,  de  Cor* 

neille  et  de  Molière  *. 

tSàé      CËnvreft,  etc.  Paris,  Théodol*e  Desoer;  in-i8,  3  vol. 

Les  denx  premiers  contienhent  les  cihq  livres  de  Rabe- 


*  hH  iiiter|irétatioat  hittoriquet  «le  l'abbë  de  Marly  ne  tont  |Mit  plut  ration- 
naUet  que  celles  de  Le  Moiteox ,  de  Le  Duchat ,  de  Bernier,  et  de  rasonyme  qui , 
dont  les  nouu.  UtLdeàa  Sauxet ,  voulut  appliquer  \fA  Janfrtluches  aux  troubles 
de  l'Église  durant  le  quinzième  siècle.  Cest  un  étraufe  et  bien  commun  travers 
de  vouloir  interpréter  ce  que  Ton  ne  connoit  pas  ,  et ,  comme  le  dit  Rabelais 
lol-aiême ,  caUfieter  deê  allegorit»  ifui  onofues  nêfiurent  sondées  par  les  auteurs 
qœnoas  prétendons  expliquer.  Si  Copus,  Passerai,  et  quelques  autres  ont  pos- 
sédé une  cUf  du  Gargantua  ;  cette  clef  est  perdue^  et  nous  ne  pourrons  jamais 
qu'errer  au  milieu  d'une  foule  de  conjectures ,  qui ,  le  plus  souvent,  se  détruisent 
fane  Tautre,  comme  ces  formes  fantastiques  que  présentent  les  nuages. 

Cependant,  ne  voulant  rien  laisser  à  désirer  au  lecteur,  nous  avons  cru  devoir 
rapporfer  iei  In  clef  prétendue  que  l'on  a  insérée  dans  plusieurs  éditions  de  Ra- 
belais ,  corrigée  des  fautes  grossières  qu'on  y  trouve ,  mais  sans  en  garantir  la 
jostesse  et  la  vérité. 


Alliances  (isle  des). 

Amaurotes. 

AndonUles  (  isle  des  ) . 

Antiocbe. 

Apedeftes. 

Chats  foàrtéf . 

Cliesil( concile  dé). 

Dipaodès. 

Entommeures  (J.  des). 

Fredotts. 

Gargamelle. 

Gargantua. 

Gaster. 

Gourmandeurs. 

Grandgonsier. 

Hertrippa. 
Hippotadee. 
Jument  de  Gargantua. 
Lantemois,  leur  assexnblée. 
Lanterne  de  la  RocbeHe. 
Lemé. 
Les  Gens. 


La  Picardie. 
Les  habitans  de  Mets. 
LaTouraine. 
Rome. 

Les  gens  de  la  ch.  dèi  com^i . 
La  Touraelle  criminelle. 
Le  concile  de  Trente. 
Les  Lorrains. 
Le  cardinal  de  Lorraine. 
Les  jésuites. 
Marie  d'Angleterre. 
François  I*'. 
Le  ventre. 

Les  cbevaliers  de  Malte. 
Louis  XIL 
Henri  Corneille  Agrippa. 
Le  confesseur  de  François  f'** 
La  duchesse  d'Estampes. 
Le  concile  de  Trente. 
L'évéque  de  MàilleMis . 
La  Bresse. 
L'Artois* 
Las  Ubcaires. 


îo  ÉDITIONS 

1 820  lais ,  et  les  pièces  détachées,  parmi  lesquelles  on  remarque 
VepistreaJean  Boucket,  etc.  Le  troisième  volume  contient 
une  table  analytique  des  matières,  un  glossaire  pour 
rintelligence  des  œuvres  de  Rabelais,  les  erotica  verba, 
les  proverbes,  jurons,  etc.  L'édition  est  très  soignée,  et 
enrichie  d'un  petit  portrait  de  Rabelais,  et  de  vignettes 
en  bois. 

1608  Le  roman  de  Rabelais  a  été  traduit,  ou  plutôt  para- 
phrasé en  allemand,  par  Uric  Fischard,  qui  prit  le  nom 
de  EUoposderos  (poisson  dur,  synonyme  de  Tallemand 
Fischard).  Grenfiuzim,  in-8^.  Cette  Grenjkaim  est  une 
ville  imaginaire. 

i653      II  existe  une  ancienne  traduction  augloise  du  premier 

1694  livre.  Londres,  in-8*>. 

1708      Depuis  cette  époque,  Thomas  Urqward  a  traduit  les 


Limousin. 

Loapgaroa. 

MacneoDs. 

Médamothi. 

Oracle  de  la  Bouteille. 

Panigon  (saint). 

Pantagruel. 

Panurge. 

Papefigues. 

Papimanes. 

Petanlt(leroi). 

Picrochole. 

Pntherbe. 

Quinte  essence. 

Baminagrobis. 

Bevelation  (la). 

Bondibilis. 

Buach(ns]ede). 

Sibylle  de  Panionst. 

Sonnante  (isle). 

Taureau  de  Berne. 

Tesmoing  (  Pierre  ) . 

Thanmaste. 

Unique  (  1' }. 

Xenomuies. 


Helisenne  de  Craie. 
Amiens. 
JLet  Angloit. 
La  Flandre. 
Latérite 
La  paix. 
Henri  U. 

Le  cardinal  d'Amboise. 
Les  Réformés.    ^ 
Les  papistes  de  tons  pays. 
Henri  VIU  d'Angleterre. 
Le  sonrerain  du  Piémont. 
Du  Puy  Herbanlt. 
La  pierre  philosophale. 
Le  poète  Crétin. 
L'Apocalypse. 
Guillaume  Rondelet. 
Le  séjour  de  la  cour. 
Une  dame  de  U  cour. 
L'église  romaine. 
Pontimer. 
Pierre  Martyr. 
Le  reaeur  de  rnniTersité. 
Le  pape. 
Le  chancelier. 


!  DE  RABELAIS.  ii 

1736  troU  premiers  livres^  et  t*icrre  Lfc  Mottedc,  les  deux  rfû- 

I  1708,  très.  Cette  traduction,  dîn^î' complète;  a  été  publiée  avec 
1708  les  remarques  augloises  de  Le  Mûttenx.  Londres,  1708, 
1807  i»-8o,  a  vol.  1735,  1750;  iri-iî,  5  vol.,  et  1807,  în-8*', 
41^1.,% 

i565  En  i565,  c'est-à-dire  douze  ans  après  la  mort  de  Ra- 
belais, on  publia  à  Paris,  in-8^,  un  volume  devenu  de- 
puis excessivement  rare,  et  intitulé:  Les  songes  drolati- 
ques de  Pantagruel^  où  sont  contenues  plusieurs  figures  de 
tinvention  de  M,  Fr^.  Rabelais  y  et  dernière  œuvre  diceluy 
pour  la  recréation  des  bons  esprits  ' .  Paris ,  Richard  Breton , 
rue  Saint-Jacques,  à  l'écrevisse'  d'argent.  Ce  sont  cent 
vingt  figures  grotesques,  sans  aucun  texte  quelconque, 
avec  un  avertissement  de  trois  pages,  qui  ne  dit  pas 
grand'chose,  et  sur-tout  ne  prouve  rien.  Du  reste,  on 
n'a  jamais  acquis  aucune  preuve  matérielle  que  ce  re- 
cueil singulier  fût  rffectivement  dû  à  Rabeliis ,  et  tout 
porte  à  croire  que  c'est  l'œuvre  d'un  de  ses  imitateurs. 

1 649  Floretum  philosophicum ,  seu  ludus  Meudionianus  in  ter- 
minas totius  philosophiœ ,  prœmissis,  diversis  Meudonii 
elogiis  et  amplissima  Francisci  Rahdœsi  eommendatione , 
auctore  Antonio  Le  Roy.  Pariç,  J.  Dedin,  16499  in-4^. 

Cet  Antoine  Le  Roy,  prêtre  licencié  retiré  à  Meudon, 
étoit  un  enthousiaste  de  Rabelais.  Indépendamment  de 
cet  ouvrage,  il  a  laissé  en  ijhanuscrit  des  Elogia  RabelcB' 
sianay  qui  sont  à  la  bibliplibi^qujç  du  Roi.  Us  sont  divisés 
en  six  livres,  dont  Bemier  nous  a  donné  l'analyse  dans 
son  Rabelais  réformé.  ''^,'    '     ,    .. .    [ 

i6g7  Jugement  et  nouvelles  obsamFatîoBs.snr  les  œuvres 
grecques ,  latines ,  toscanes ,  et  françotsè^  de  maître  Fran- 
çois Rabelais,  D.  M.;  ou  Iç  véritable  Rabelais  réformé 

'  Ver»  1797,  le  libraire  Salior  annonça  ui\e  nouvelle  éditioi^  des  songes  dro^ 
iétùqttes,  d'après  nn  recneil  de  dessins  à  la  plume  <^ue  l'on  prétepdoit  être  les  ori- 
finava  de  ces  bicarrés  gravures ,  el  qui  n'ëtoient  sans  doute  qu'une  adroite  su* 
perchcrie.  Noos  ne  croyons  pas  que  cette  entreprise  ait  été  tenninée. 


33  ÉDITIONS 

1697  (p«r  Jean  Bernier).  Pans,  LaiiT«iii  dHomy;  inviâ,' 
avec  une  carte  du  GhinoDois,  qoe  Le  Dochat  a  copiée. 
On  trouve  dans  ce  livre,  souvent  de  mauvais  (|o<k ,  de» 
détails,  curieux  lorsqu'ils  parurent,  sur  Rabelaia,  sur 
ses  ouvrages ,  et  sur  les  auteurs  qui  ont  parlé  de  lui.  Vient 
ensuite  une  analyse  du  roman,  livre  par  livre,  ckapitre 
par  chapitre;  mais  on  doit  se  défier  grandement  des  as- 
sertions de  Bernier,  des  anecdotes  qu'il  rapporte,  et  même 
de  ses  décisions.  Le  Duchat  appelle  son  livre,  jugement 
sans  jugement'. 

'  Nous  ne  parlerons  point  ici  dn  Babeiais  réjbrmé  du  fougaeaz  P.  GaraMC» 
qui  n'a  d'autre  rapport  que  ton  titre  avec  rhistorien  de  Gargantua.  On  trouve  ^ 
au  c(UDnieocen»?nt  de  ce  livre ,  un  rapport  attea  piquant  éi  MnktUttt  «vcc  itâ  m»» 
nistrts^  dont  nous  citerons  quelques  stances: 

Je  pris  naisstnce  dans  Chinoa  ; 
Là  fut  mon  1a  et  mon  part^fa: 
Et  luy  donnay  plus  de  reoom 
Qw  Didon  n'en  donne  à  Garthage» 

Car,  devant  <pia  je  fiensse  nay^ 
Ghinon  n'estoit  ipi'iuie  bicoque  » 
On  conune  on  perdrîan  moraay 
Qui  ne  peut  aôrtir  de  sa  coque. 

Qnant  an  train  que  lor»  je  tenoîs , 
Quoy  que  je  feBusse  un  bon  yvrogne  » 
J'eus  teigourB  un  fort  bon  minois. 
Et  savois  bien  tenir  ma  trogne. 


Maire  et  cotdon,  sac  et  ciliée. 
Et  antres  engins  manueb 
Inveates  par  l'art  de  UttUee, 

le  puis  bien  jnrer  sainctement 
Que  jamais  discipline  ou  baire, 
àM  nmèas  di  aaou  couaentamaot, 
A«M  nioa  49»  nmuea  affdif. 


Aussi  mollet  comme  nne  endooM 
Ayant  ebanté,  festois  trop  las; 
n  hiat  bon  dotmv  sur  la  plume. 


DE  BABBLAIS.  a 

1711       ParaUelle Imrieftque,  ou  difis^tatioB,  ou  disoonrii 

^'on  ttooimera  comme  on  voudra»  sur  Homère  et  Ra* 


QoMid  Im  frètes  alloient  an  choear, 
OiilocMia'il»  flûnOBt  péaitiMM, 
PtMTiMy,  je  Dsvois  cbmlf  Mipr 
Q«e  la  coisiiie  et  U  piUiioe. 

&«ii|iiln  «gits,  tt  Ttittint, 

Se  kcvoienC  pour  chanter  matinBit 
Moy,  je  teogeois ,  en  tommeillanC , 
AsK  tenet  «  ans  poto ,  et  nu  tisM. 


Qaan4  lea  frère* ,  a  tour  de  bfat , 
Fkappoitntsnr  leur  dair  tonte  nat, 
II07,  je  aongeob  en  Hardygna» 
Et  mettoii  des  cbappoot  en.nwe. 


Me  basant  d'eatie  onrdeliec» 
Je  jetUy  bmo  fr«e  av  orties. 

Estant  aorty,  j'ens  nn  deaîr 
De  parcourir  tonte  rSurspe  : 
Et,  partout,  c  estoit  mon  plaisir 
De  fausser  à  gnise  d'Esopo. 


ipres  «voir  Cûct  force  tonn , 
Je  feus  laa  d'esprit ,  et ,  en  sn 
Eddant  parfont ,  et  nwnant  Vt 
Voulus  savoir  que  c'est  do 

là  je  foiagrand  nombre  d'amis» 
Et  vis  des  choses  fort  plsissntm. 
Gomme  sent  celles  que  faj  mis 
Aa  tnioté  des  Islm  saunants»  : 

Dos  catdmgauXy  des  chats  bsuros  « 
Dn  papqywt,  do  ses  isnnktei , 


Et  Vautres  semblables  sometisi. 

Ayant  là  pris  tans  mes  dednicts , 
Et  estant  saoul  jusqu'à  In  fory»  > 
lepassoii  las  jears  et  las  Min 
A  amttre  BMB  lima  en  b  loBfo. 


34  ÉDITIONS 

1 71 1  Dufreny,  qui  étoit  rédacteur  du  Mercure,  inséra  cette 
.  pièce,  par  parties,  dans  son  journal,  il  a  la  prétention 
d*étre  plaisant;  mais,  dans  tout  son  discours,  il  n'y  a  pas 
le  mot  pour  rire.  C'est  une  véritable  platitude.  Dans  la 
fameuse  querelle  sur  les  anciens  et  les  modernes,  U  avoit 
pris  parti  pour  ces  derniers.  Gé  parallèle  n'est  point  ter- 
miné. 

1791  En  179 1,  Ginguenë  publia  une  brochure  in-80,  inti- 
tulée :  De  l'autorité  de  Rabelais  dans  ia  révolution  présente, 
et  dans  la  constitution  civile  du  clergé;  ou  institutions 
royales f  politiques^  et  ecclésiastiques^  tirées  de  Gargantua 
et  de  Pantagruel,  avec  cette  épigraphe  :  Solventur  risu 
tabulée,  162  pages. 

Cette  brochure  méritant  un  examen  particulier,  nons 

en  donnerons  une  courte  analyse  en  tétedu  Rabelœsianeu 

La  vogue  eztraordinaite  qu'obtinrent  de  son  temps 

les  compositions  de  Rabelais,  incita,  comme  on  doit  le 

penser,  plusieurs  écrivains  à  chercher  à  l'imiter,  ce  qu'il 

Commenceant  de  fiiire  à  Poictien 
Une  fiirce  avec  an  dialopie  « 
Je  feuB  ouy  fort  volontÎM». 
Et  cet  oeavre  me  mit  en  vo^fuc. 


Puis  ,  voyant  ik«H«  ■«««*••«■» 
Des  bons  esprits  etln  ptiaéo^ 

J'appliquai  mes  iotentilMU  

A  me  tenir  sur  ces  brisées. 

.  .     J 
J'entrepris  des  livres  hanBont,  .   •  .  /* 

En  matière,  en  format  en  ^Ipfte;. if     . 

Car,  pour  sonder  jnsqveaaa  Imm^ 
îfett  besob  d*e8tre  philosophe. 

En  mon  livre  Jaycomfâlé.i.    .     -t     'i  .i  uH 

Lucian , l'Aretin , el I^nilt;        >    ^  «.,<<•'''■' "' 
Et  le  tout  si  bien  mSU , .  >ri  ,  jd  u..  i 

Qn  on  n'y  marque  pas  une  fiuite. 

:  ..      .•        -Iw.-'/ 

Locian  semooqnedaDieu;  •  

L'AretinaemooqnedokmoDdef  .    m  «  >l        ••  •  «l 
QmaitàPlante,iltieiitlem|liMi,  .   ^ 

Et  sa  veiae  on  ris  est  ficoode. 


DE  RABELAIS.  iS 

ëtoit  plus  facile  dVntreprendre  que  d'effectuer.  Cest  ainsi 
que,  dans  un  siècle  postérieur,  on  a  vu  des  libraires  com- 
mander à  leurs  auteurs  du  SainUÉvremont.  Les  imita- 
tions de  Rabelais  (s'il  est  permis  de  les  nommer  ainsi) 
qui  sont  parvenues  jusqu'à  nous,  sont: 


i547  ^^  NamgaXion  du  compaignon  a  la  Bouteille,  Rouen, 
Robert  et  Jehan  du  Gort,  i547)  ^^'^^' 

9.  d.  Le  Disciple  de  Pantagruel ,  ou  voyage  et  nauigation 
que  feit  Panurge ,  disciple  de  Pantagruel ,  aux  isles  in- 
congneues  et  estranges  ;  de  plusieurs  choses  merueilleuses 
et  difficilles  a  croire  quil>  dict  auoîr  veues,  dont  il  faict 
narration  en  ce  présent  volume;  et  plusieurs  aultres 
ioyensetez  pour  inciter  les  lecteurs  et  auditeurs  k  rire. 
Paris,  s.  d.  Denys  lanot,  in-i6,  avec  de  petites  figures 
en  bois. 

i556  Voyage  et  naùigation  de  Bringuenarille ^  etc.  Lyon, 
Benoist  Rigaud,  et  Jean  Saugrain,  i556,  in-i6. 

s.  d.      Le  même,  Troyes,  veuve  Oudot,  s.  d.  in-i6. 

1 576  Le  mênie,  avec  le  discours  des  ars  et  sciences  de  maistre 
Hambrelin,  seruiteur  de  M*  Allborum,  cousin  germain 
de  Paccollet.  Paris,  Claude  Micard,  1576,  in-i6. 

1 578  Fùya/ge  Des  isles  et  terres  heureuses ,  fortunées  et  incon- 
gneùesy  etc,  reueu  et  augmenté  par  H.  D.  C.  Rouen, 
Nicolas  Lescnyer,  1578,  in- 16. 

Ces  six  articles. désignent  un  seul  et  même  ouvrage, 
dans  lequel  on  a  mis  tantôt  le  nom  de  Panurge,  tantôt 
celui  de  Bringuenarille ,  cousin  germain  de  Fessepiute. 
Cest  bien  la  plus  misérable,  la  plus  bete,  la  plus  plate 

De  ces  trois  aidiibsttelenn 
XcD  my  &ict  oçrtwos  epitometi 
Et  cnaé'pâr  là  <kk  mallietin , 
PIm  qa'M  Iliff  00  Bft  vtokt  d'atofetes. 

Tvj  plat  de  sornettes  qu'eux  trois ,   . 
Je  a'e«par^e  07  dieu ,  ny  homme  ; 
My  pape* ,  ny  priaees ,  ay  rois , 
Ny  Paria ,  ny  Londce» ,  ny  Rbmmc. 


a6  ÉDITIONS 

prodaction  que  puisse  enfanter  Teiprit  hmnauu  Crai* 
roît-on  que  ces  articles  sont  indiqués  dam  le  Catalogue 
imprimé  de  la  bibliothèque  du  roi,  comme  appartenant  à 
Rabelais? 

s.  d.      Le  nouveau Panurge^auec sa  naui^^ation  en  lisle ima- 
ginaire, son  rajeunissement  en  ycelle,  et  le  voyage  que 
feit  son  esperit  en  laultre  monde;  ensemble  une  exacte 
obseruation  des  merueilles  par  Iny  Teues.  (^a  Bochdile, 
,    Blicber  Gaillard,  s.  d,  in-ia. 

16 II       Rabelais  ressuscité,  recitant  les  faicts  admirables  dn 

1 6 1 4  très  valeureux  Grandgosier,  roy  de  Place  Vuyde;  traduit 
dq  grec  en  françois  par  Thibaut  le  Nattier ,  clerc  au  lien 
de  Burges  en  Bassigny  (N.  Horry).  Rouen,  Jean  Petit, 
161 1,  in-13;  Paris,  16149  in-ia. 

s.  d.  Le  très  éloquent  Pandamassus ,  filz  du  vaillant  Guali* 
massue,  qui  feu  t  transporté  en  Faerie  par  Oberoii ,  lequel 
y  feit  de  belles  vaillances,  puys  feut  amené  à  Paris  par 
son  père  Gualimassue,  la  ou  U  tint  conclusions  public- 
que&;  et  du  triumphe  qui  luy  feut  faict  après  ses  dispu« 
tatipns.  Lyon,  Olivier  ArnouUet,  s.  d.  in-6^ 

1674  Mitistoire  barragouine  de  Fanfreluche  et  Gaudichon, 
trouuee  depuys  naguère  dung  exemplaire  escript  a  la 
main,  de  la  valeur  de  dix  atomes,  pour  la  récréation  dç 
tous  bons  Ca^nfreluchistes;  autheur  a,b,c,  d,  etc.  (Guil* 
laume  des  Autelz).  Lyon,  Jean  Dieppi,  1574^  i|:|-i6. 

D'autres  auteurs  ont  cru  donner  du  relief  à  leurs  pn>> 
ductions,  en  insérant  dans  leurs  ouvrages  les  noms  de 
Rabelais,  ou  de  ses  héros.  Nous  citerons; 

iS^i  La  louenge  des  femmes,  inuention  extraicte  du  corn* 
mentaire  de  Pantagruel  sur  l'androgyne  de  Platon ,  1 55 1, 
in-ia. 

s.  d.  Les  grands  jours  tfJntitus^,  Panurge,  Guéridon,  et 
autres  ;  s.  d.  in-8%  avec  la  continuation  et  la  conférence! 

161 9  Les  rencontres  et  imaginations  de  Habelaisy  contre  le 
moulin  et  les  molinets  de  Charenton.  Paris,  1619,  in-^^ 

1688       Les  entretiens  curieux  de  Tariujfe  et  de  Rabelais ,  war 


DE  RABELAIS.  17 

1688  les  femmes  (par  le  sieur  Dailhiere).  Middelbottrg,  Gilles 
Horthemek,  1688,  in-ia. 

1 797  Les  confessions  de  Rabelais ^  par  Le  Saire.  Paris ,  1 797, 
in- 18.  Cest  un  mauvais  petit  roman,  dans  lequel  Fauteur 
n'a  pas  eu  le  talent  de  saisir  un  seul  trait  du  héros  dont 
il  avoit  entrepris  de  composer  Phistoire. 

1819  ^Cour  pleniere  des  ùtes  de  Parlas^  mucccix*  eha/ntre  de 
la  vie  de  Pantagruel^  recueilli  par  un  Thelemite,  Paris, 
1819,  in-8^  Ce  pamphlet  est  relatif  aux  affaires  politi- 
4|ues.  L'auteur  est  le  baron  Jubé  de  la  Perelle. 

Venons  maintenant  aux  pièces  de  théâtre,  dont  les 
unes  sont  relatives  à  la  personne  de  B^belai»,  les  autres 
aux  héros  de  son  roman. 

1799  En  1799,  MM.  Dieulafoi  et  Prev6t  dlray  ont  donné, 
sur  le  théâtre  du  Vaudeville,  une  pièce  intitulée:  I^ 
Quart-d Heure  de  Rabelais^.  Elle  a  pour  base  le  voyage 
de  Lyon  à  Paris,  et  Tanecdote  aussi  répandue  qu'invrai- 
semblable du  -poison  pour  le  roi^.  Du  reste,  on  y  cherche' 
roit  vainement  un  seul  trait  qui  peignît  le  style  éner- 
gique et  naïf,  l'esprit  plaisant  et  satirique  du  curé  de 
Mendon. 

1799  La  même  année,  MM.  Armand -Gouifé  et  Georges 
Duval  donnèrent  au  même  théâtre  Clément  Marot,  vau- 
deville, dans  lequel  Rabelais  joue  un  rôle.  On  y  trouve 
le  couplet  suivant^  qui,  en  peu  de  mots,  peint  asseï 
exactement  la  morale  de  l'historien  de  Gai^antua. 

Aux  bienfaitenn  recoonoisMUiçe» 
Haioe  et  méprit  aux  cceort  ingrats  ; 
Aux  ialortnnÀ  assistance; 


'  On  Tent  oommonément  qoe  cette  expraiioB  piWfiliiito  (is  çuorWAMire  ' 
ée  Bêbelais) ,  qni  t^piifie  le  ^^$a^éiotai  qna  certMiias  gens  ^proQTent  à  p^ycr 
ans  dette,  et  sor-coat  la  carte  dn  traitear,  tienne  âla  vie  même  de  Rabelais,  qai, 
diiK»,  dans  ses  Toyages ,  étoit  souTent  anx  expédients  ponr  acquitter  ses  dépens^. 
Aacut  trait  de  sa  vie  anthentiqttenient  connue  n'autorfae  cette  opinion ,  qui  a 
donné  naissance  à  la  fisUf  dn  petits  paqaan  de  poIsM. 

*  Cest  snr  la «éne fabtç  que  tof t  <syijé|i  la  pîjniiis#t»l»  h  Phn  d*Opém, 
et  plosienn  antres. 


a8  ÉDITIONS 

Guerre  aux  cagou ,  aux  scélérats  ; 
Aax  défonU  lumière  étemelle , 
Gaicé ,  «Onté,  paix  aax  viTaDU, 
Au  Tout-Poissant  gloire  immortelle , 
Et  paradis  apx  bien  buTans. 

Un  autre  couplet,  qui  comitience  ia  pièce ^  ne  «donne 
pas  une  iàéd  moins  juste  du  Pantagruel  : 

Voici  le  livre  universel  ; 
Cbacun  et  le  étante  et  l'admire. 
En  France,  tout  o<  qui  fAÎâ  lire  . 

Lit  et  relit  Pantagruel. 
Cest  un  Fort  beau  livre  y  sans  doute , 
A  ce  que  dit  plus  d*un  savant  ; 
Mais  tel  le  vante  souvent 
.  Qttii'jsoroiv^iTf  voit  goutte. 

i8i3  Nous  Citerons  encore,  quoique  avec  répugnance,  une 
pièce  intituiée  Gargantua,  ou  Rabelais, en  voyage,  par 
Du 'Mer...,  représentée  aux  Variétés.  Dans  cette  farce 
ignoble,  dépourvue  d^esprit  et  de  sens  commun,  on  in- 
troduit Raibelaîé  d'ans  le  corps  d'un  mannequin  repré- 
*  sentant  Gargantua ,  pour  lui  faire  recevoir,  par  l'énorme 
bouche  du  monstre,  un  souper  qu'il  n'a  pas  le  moyen 
'  de  payer. 

1 654  Pantagruel,  comédie,  par  Jacques  Poqsset,  sieur  deMon- 
tauban,  avocat  en  parlement,  échevin  de  la  ville  de  Paris. 

1674  Les  aventures  de  Panurge,  comédie  en  cinq  actes. 

1720  Panurge  à  marier,  comédie  en  trois  actes,  par  Autreau. 
Panurge  marié  dans  les  espaces  imaginaires,  comédie 
en  un  acte,  par  le  même. 

s*d.        BsïletdMAPantagruéUsiesé*  '    " 

s.  d.       Ballet  de  h  Vénérable  SibyHé  dé  Panzoust. 


1645  '   Ballet  de  l'qr^^.de  la  Sibylle  d^.  Panzoust,  dansé  au  ' 

Palais-Royal.  P«m^  Jean<  Bellin  y  vâ-^^. 
16. .       Ballet  dti'Mmaf&'dePanurgeytité  par  Bernier.  * 
1 785      Panurge  dans  tisle  des  Lanternes ,  opéra  en  trois  actes , 


DE  RABELAIS.  29 

%785  paroles  de  Mord  de  Ghef-de- Ville,  musique  de  Grétry. 

Ce  Mord  de  Chef-de- Ville  avoit  volé  la  pièce  aux  frères 

Parfaict,  comme  Fa  prouvé  Moutonnet  de  Glairfons,  en 

faisant  imprimer  leur  drame. 

L'auteur,  (jud  quUl  soit^  n'a  pris  de  Babdais  que  les 
noms  de  Panurge  et  de  Lantemois.  Du  reste,  Panurge 
est  depub  long -temps  marié  à  madame  Glimène;  et, 
chez  les  Lantemois,  on  trouve  des  Talapoins,  des  Tar- 
tares ,  des  Ghinois,  des  Molaques,  et  des  Baïadères:  leur 
déesse  est  madame  Lignobie. 

De  tous  les  auteurs  qui  ont  cherché  à  imiter  Rabdais, 
cdui  qui,  sans  contredit,  en  a  le  plus  approché,  quel- 
que encore  à  une  assez  grande  distance,  est  Beroalde  de 
Vérville,  dans  son  Moyen  de  parvenir;  aussi  n'a-t-il  pas 
manqué  ie  mettre  le  joyeux  curé  de  Meudon  au  nombre 
des  convives  du  banquet  de  sa  Sophie. 

La  Fontaine  a  imité  plusieurs  contes,  et  même  des 
expressions  de  Rabdais.  On  sait  combien  il  aimoit  le 
style  marotique. 

Il  est  également  incontestable  que  du  Laurens  a  pris 
dans  le  frère  Jean  des  Entommures,  et  dans  Panurge, 
ses  deux  personnages  du  père  Jean,  et  deDiego;  Tun  intré- 
pide, se  moquant  de  tout,  et  redresseur  de  torts;  l'autre 
poltron ,  dévot ,  libertin ,  et  capable  de  tous  les  crimes. 

G'est  peu  que  Béze,  Passerat,  Tiraqueau,  Pasquier, 
Budé,  Ghappuys,  Montaigne,  l'Hôpital,  Marot,  et  le 
bon  La  Fontaine  se  soient  déclarés  les  amis  ou  les  ad- 
mirateurs de  Rabelais.  On  a  voulu  jouer  sur  son  nom 
même;  les  uns  l'ont  tiré  des  deux  mots  hébreux  rab, 
lets,  et  en  ont  fait  princeps  irrisorum;  d'autres  y  ont  vu 
Bahhi  lœsus^  le  maître  blessé,  par  la  malveillance  des 
ignorants. 

SWe  tibi  sit  Lucianns  aller, 
Siye  sit  cynicas ,  qnid  hospcs  ad  te? 
Bâc  anus  Rabelœsus  facetus , 
Nn^aram  pater,  artifexqne  miras , 
"Qnidquid  i» foerit ,  recombit  nrom. 


r 


PRIVILEGE 

DE  FRANÇOIS  PREMIER 

POUR  l'iBIPRESSION  des  oeuvres  de  RARBI.AIS. 


François,  par  la  |^ace  de  Dieu,  roy  âe  France,  aa  pre- 
uost  de  Paris,  bailly  de  Rouen,  seneschaulx  de  Lyon,  Tho- 
louse,  Bordeaulx,  et  de  Poictou,  et  a  tous  noz  iusticiers  et  of- 
ficiers, ou  a  leurs  lîeutenans,  et  a  chascun  d'eulx  si  comme  a 
luy  apartiendra  salut.  De  la  partie  de  nostre  aimé  et  seul 
maistre  François  ttabelais,  docteur  en  médecine  de  nostre 
université  de  Montpellier,  nous  a  esté  exposé  que  icelluy  8Up> 
pliant  ayant  par  cy  dauant  baillé  a  imprinier  plusieurs  liures, 
mesmement  deux  volumes  des  ^aictz  et  dictl  heroicques  de 
Pantagruel,  non  moins  utiles  que  délectables,  les  imprimeurs 
auroient  icenlx  liures  corrompu  et  peruerty  eil  plusieurs  en- 
droictz,  au  grand  déplaisir  et  detriment*dudict  suppliant,  et 
preiudîce  des  lecteurs ,  dont  se  seroît  abstenu  de  mectre  en 
public  le  reste  et  séquence  des  dictz  faictz  et  dictz  heroicques. 
Estant  toutesfoys  importuné  iournellement  par  les  gens  sca- 
uans  et  studieux  de  nostre  royaulme,  et  requis  de  mectre  en 
Futilité  comme  en  impression  la  dicte  séquence.  Nous  anroit 
supplié  de  luy  octroyer  priuilege  a  ce  que  personne  nVust  a 
les  imprimer  ou  mectre  en  vente  fors  ceulx  qu'il  feroit  impri- 
mer par  libraires  exprès,  et  aux  quelz  il  bailleroit  ses  propres 
et  vrayes  copies.  Et  ce  pour  l'espace  de  dix  ans  consécutifs, 
commanceans  au  iour  et  dacte  de  l'impression  de  ses  dictz  li- 
ures. Pour  quoy  nous,  ces  choses  considérées,  desirans  les 
bonnes  letres  estre  promenés  par  nostre  royaulme  a  Futilité 
et  érudition  de  noz  subjecu,  auons  audict  suppliant  donné 


PRIVILÈGE  DE  FRANÇOIS  P.  5i 

priuilege,  congé,  licence,  et  permission  de  faire  imprimer  et 
mectre  en  vente,  par  telz  libraires  expérimentez  qu'il  aduisera , 
ses  dictz  linres  et  oeuvres  consequens  des  faictz  heroicques  de 
Pantagruel,  commanceans  au  troîsiesme  volume,  auec  pouoir 
et  puissance  de  corriger  et  reueoir  tes  deux  premiers  par  cy 
dauant  par  luy  composez,  et  les  mectre  ou  faire  mectre  en 
nonuelle  impression  et  vente;  faisans  inhilûtions  et  deffences 
de  par  nous  sur  certaines  et  grands  peines ,  confiscation  des 
linres  ainsi  par  eulx  imprimez,  et  d'amende  arbitraire  a  tous 
imprimeurs  et  aultres  qu'il  appartiendra ,  de  non  imprimer 
et  mectre  en  vente  les  linres  cy  dessus  mentionnez  sans  le 
vouloir  et  consentement  dudict  suppliant,  dedans  le  terme  de 
six  ans  consecutift  commanceans  au  ionr  et  dacte  de  l'impres- 
sion de  ses  dictz  livres,  sur  peine  de  confiscation  des  dictz  li- 
nres imprimez ,  et  d'admende  arbitraire.  De  ce  faire  vous  auons 
chascnn  de  vons  si  comme  a  luy  apardendra  donné  et  don- 
nons i^ein  pouuoîr ,  commission  et  auctorité ,  mandons  et  com- 
mandons a  tous  no2  iusticiers,  officiers  et  subjectz  que  de  noz 
presens  congé,  priuilege,  et  commission  ilz  facent ,  souffrent ,  et 
laissent  iouyr  et  vser  le  dict  suppliant  {lisiblement,  et  a  vous 
en  ce  faisant  estre  obey.  Car  ainsi  nous  plaist  il  estre  faict. 
Donné  a  Paris  le  dixneufiesme  iour  de  septembre,  l'an  de  grâce 
mil  cinq  cens  quarante  cinq,  et  de  nostre  règne  le  xxxi*.  Ainsi 
signé  par  le  conseil  Delaunay.  Et  scellé  sur  simple  queue  de 
eire  ianne. 


PRIYILEGE 

DE  HENRI  II 

POUR  L'iBfPRESSIOH  DES  OEUVRES  DE  RABELAIS. 


Heiïrt,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  au  preuost  de 
Paris,  bailly  de  Rouen,  senechaulx  de  Lyon,  Tholouze,  Bar* 
deaulx,  Daulphiné,  Poictou,  et  a  tous  noz  aultres  iusticierset 
officiers,  ou  a  leurs  lieutenants,  et  a  chascun  d^eulx  si  comme 
a  luy  appartiendra,  salut  et  dilecdon.  De  la  partie  de  nostrç 
cher  et  bien  aymë  M.  François  Rabelais,  docteur  çn  médecine, 
nous  a  été  exposé  que ,  icelluy  suppliant  ayant  par  cy  deuant 
baillé  à  imprimer  plusieurs  liures  en  grec,  latin,  François,  et 
thuscan,  mesmement  certains  volumes  des  faictz  et  dictz  he- 
roicques  de  Pantagruel,  non  moins  utiles  que  délectables:  les 
imprimeurs  auroyent  iceulx  liures  corrompuz,  deprauez,  et 
peruertiz  en  plusieurs  endroictz.  Auroient  d'auantaige  impri*- 
mé  plusieurs  aultres  liures  scandaleux  on  nom  du  dict  sup- 
pliant, a  son  grand  desplaisir,  preiudice,  et  ignominie,  par  luy 
totalement  desaduouez  comme  faulx  et  supposez  :  lesquelz  il  de- 
sireroitsoubz  nostrebon  plaisir  et  volonté  supprimer.  Ensemble 
les  aultres  siens  aduouez,  mais  desprauez  et  desguisez,  conune 
dict  est,  reueoir  et  corriger,  et  de  nouueau  reimprimer.  Pa- 
reillement mettre  en  lumière  et  vente  la  suitte  des  faictz  et 
dictz  heroicques  de  Pantagruel ,  Nous  humblement  requérant 
sur  ce  luy  octroyer  noz  lettres  a  ce  nécessaires  et  conuenablcs. 
Pour  ce  est  il  que  nous,  enclinans  libéralement  a  la  supplica- 
tion et  requeste  du  dict  M.  François  Rabelais  exposant,  et  de- 
sirans  le  bien  et  fauorablement  traicter  en  cest  endroict  :  a 
icelluy  pour  ces  causes  et  autres  bonnes  considérations  a  ce  nous 


PRIVILÈGE  DE  HENRI  IL  33 

tnouuans,  auons  permis  accordé  et  octroyé,  et  de  aostre  cer- 
taine science  plaine  puissance  et  auctorité  royale  permettons 
accordons  octroyons  par  ces  présentes  quil  puisse  et  luy  soit 
loisible  par  telz  imprimeurs  quil  aduisera  faire  imprimer  et 
de  nouueau  mettre  et  exposer  en  vente  tous  et  chascuns  les 
dictz  liures  et  suitte  de  Pantagruel  par  luy  composez  et  entre- 
prins,  tant  ceulx  qui  ont  ia  esté  imprimez,  qui  seront  pour 
cest  effet  par  luy  reueuz  et  corrigez,  (l[ue  aussy  ceulx  quil  dé- 
libère de  nouuel  mettre  en  lumière.  Pareillement  supprimer 
ceulx  quifaulcement  luy  sont  attribuez.  Et,  affin  quil  ait  moyen 
de  supporter  les  fraiz  nécessaires  a  louuerture  de  la  dicte  im- 
pression, auons  par  ces  présentes  tresexpressement  inhibé  et 
deffendu,  inhibons  et  def&ndons  a  tous  aultres' libraires  et 
imprimeurs  de  cestuy  nostre  royaulme  et  aultres  noz  terres  et 
seigneuries  quilz  nayent  a  imprimer  ne  faire  imprimer,  mettre 
et  exposer  en  vente  aulcuns  des  dessusdictz  liures,  tant  vieux 
que  nouueaulx  durant  le  temps  et  terme  de  dix  ans  ensuiuans 
et  consecutifz ,  commenceans  au  iour  et  date  de  limpression 
des  dictz  liures,  sans  le  vouloir  et  consentement  dudict  expo- 
sant, et  ce  sur  peine  de  confiscation  des  liures  qui  se  trouuer- 
ront  auoir  esté  imprimez  au  preiudice  de  ceste  nostre  présente 
permission  et  damende  arbitraire. 

Si  voulons  et  vous  mandons  et  a  chascun  de  vous  endroict 
soy  et  si  comme  a  luy  appartiendra ,  que  noz  presens  congé 
licence  et  permission,  inhibitions  et  defifenses  vous  entretenez , 
gardez  et  ob&eruez.  Et  si  aulcuns  estoient  trouuez  y  auoir  con- 
treuenu,  procédez  et  faictes  procéder  a  lencontre  deulx  par  les 
peines  susdictes  et  aultrement  Et  du  contenu  cy-dessus  faictes 
ledict  suppliant  ioyr  et  user  plainement  et  paisiblement  du- 
rant ledict  temps ,  a  commencer  et  tout  ainsi  que  dessus  est 
dict.  Gessans  et  faisans  cesser  tous  troubles  et  empeschemens 
au  contraire.  Car  tel  est  nostre  plaisir.  Nonobstant  quelzcon- 
ques  ordonnances,  restrinctions,  mandemens  ou  deffenses  u 
ce  contraires.  Et  pour  ce  que  de  ces  présentes  Ion  pourra  auoir 
a  faire  en^lusieurs  et  diuers  lieux,  nous  voulons  que,  au  vîdi- 
mus  diceUes,  faict  soubz  seel  royal,  foy  soit  adioustee  comme 

3.  3 


34  PRIVILÈGE  DE  HENRI  II. 

a  ce  présent  original.  Donne  à  Sainct  Ocrmain  en  Laye  U 
sixiesme  iour  daonst,  lai^  de  graee  mil  einq  œn»  cinquante, 
et  de  nostre  rqfiie  le  qnatrfesme^ 


Par  le  roy,  le  cardinal  de  GhastlUon  présent 
5î^éDaTfaier. 


EXTRAIT 

DES  REGISTRES  DU  PARLEMENT, 

DU  BUEDI  I*'  BUB8  iSSl.'- 


Sus  la  remonstrance  et  requeste  faicte  ce  iotirdhuy  a  la  Court 
par  le  procureur  du  roy ',  a  ce  que,  pour  le  bien  de  la  foy  et 
de  la  religion ,  et  attendu  la  censure  faicte  par  la  faculté  de 
théologie  contre  certain  liure  mauluais  exposé  en  vente,  soubz 
le  tiltre  de  quatriesme  liure  de  Pantagruely  avec  priuilege  du 
ROT;  la  matière  mise  en  délibération,  et  après  auoir  veu  la 
dicte  censure,  la  dicte  Court  a  ordonné  que  le  libraire^  ayant 
miz  en  impression  le  dict  liure  sera  promptement  mandé  en 
ycelle,  et  luy  seront  faictes  defences  de  vendre  et  expouser  le 
dict  liure  dedans  quinzaine:  pendant  lequel  temps,  ordonne 
la  Court  au  dict  procureur  du  roy  daduertîr  le  dict  seigneur 
roy  de  la  censure  faicte  sus  le  dict  liure  par  la  dicte  faculté 
de  théologie,  et  luy  en  enuoyerung  double  pour  suyure  son 
bon  plaisir  :  entendu  estre  ordonné  ce  que  de  raison.  Et,  le  dict 
libraire  mandé,  luy  ont  esté  faictes  les  dictes  defences,  sus  la 
peine  de  punition  corporelle. 

'  Cette  date  est  néceMairemeiit  fiintive ,  puisque  l'édition  de  Fezendat  ne  fut 
achevée  d'imprimer  4{ue  le  iSjarwier  1 552  :  et  que  c'est  sur  cette  édition  (  b  pre- 
mière du  quatrième  livre  ),  que  portent  b  censure  et  l'arrêt  du  parlement ,  comme 
le  prouvent  ces  mou  avec  privilège  du  roy.  Nous  pensons  donc  qu'on  doit  lire 
1*'  mars  i55a. 

•  Gilles  Bourdin. 

*  Michel  Feiendat. 


WP" 


le^^QR^vp 


^^mmm. 


TABLEAU 

DES  PRINCIPAUX  ÉCRIVAINS 
ET  ARTISTES 

OOMTElIPOaAIlfS  DE  KABELÀU, 
Arac  Là  MTE  DB  LEU»  MOKr. 


A 


Abrabanel  (  Isaac).  1 5o8 

Acciaioli  (  Zenobios  ).  1 5ao 

Accurce  (  Mar.-Ang.  ).  1 535 
Achillini  (Alexand.  ).  vers  1 5 1  a 

Aconce  (  Jacques),    vers  1 567 

Adriani  (  J.-B.  )  1 579 

Accola  (  Jean  ).  1 566 

Agricola  (  George )•  1 555 

Agrippa  (  H.  Corn .  )  1 534 

Akakia  (  Martin  )•  1 55 1 

Alamanni  (  Luigi  ).  1 556 

Albenas  (  J.  Poldo  d*).  i563 

Alberti  (  Jean  ).  1 559 

Alciat  (  Andrë  ).  1 55o 

Alcyonius  (Pierre).  i5.. 

Aleandre  (  Jërème).  1 54^ 

Aies  (Alerandre).  i565 


Alexandre  d'Alezand.  1 5a3 

Amaseo  (Romulo).  i55a 

Amboise  (  Michel  d'  )•  1 547 

Ammonius  (  André  ).  1 5 1 7 

Amyot  (  Jac({ues  ).  1 593 

Andrada  (  Diego  de  P.)  1 5.. 

Aneau  (Barthelemi).  i565 

Aquavîva  (A.  M.  ).  1 528 

Aretin  (Pierre).  i557 

Argentré  (  Bertr.  à\  ).  1 590 

Arioste  (  Louis).  1 533 

Aventin  (Jean  ).  1 534 

Auger  (  Edmond  ).  1 59 1 

Aurat(Jean).  i58& 

Aurogallus  (Matthieu)  i543 

Autelz  (  Guill.  des  ).  1 58o 


Badins  Ascensius. 

Baif  (Lazare). 


B 


i536  Bandel( Matthieu)  i5.. 

1545  Barbarus( Daniel)  i569 


^  CONTEMPORAINS 

Barthélémy  des  Mart.       iSgo  Bourbon  (Nicolas). 


BeUay  (GuUL  du). 
Bellay  (Jean  du). 
Bellay  (  Joachim  du). 
Bellay  (Maréntlu). 
Belleau(Remi). 
Belon  (Pierre). 
Bembo  (Petro). 
Beze(Théod.de). 
Bibliander(Théod.). 
Billi  (Jacq.  de). 
Billon  (François  de). 
Blanchet  (Pierre). 
Boaistuau  (Pierre). 
tMa  (Jettâ^ 
iMtte  (  Estiefi.  -de  (a) 


«S^  Bdttrg  (Ant.  du). 

i56o  Bourgueville  (G.  de). 

i55^  Branlante  (le). 

15S9  BrassavcAa  (A.  Blus.^ 

iSyj  Brassican  (Jean-Al.). 

1^64  Bri8sot][ Pierre). 

i54y  Itûi» (Germain). 

i6o5  Brodeau  (Jean). 

i'564  Bruno  (Jordano). 

1 5.«  Bruschius  (  Gaspar  ). 

i5,.  Bry  (Théodore  de). 

iSig  Bucer  {(Martin). 

i566  Buchanan  (George). 

tSgS  Bcidé  (GuilkuftM^ 


iS6l  Bci&inger(ffleiin). 
l«ifeèc  (  Jttrteie).      vëi%  y'S«4  Bmd  (PietHe). 
Boftâniico{t«iMfct<e).         ^SSt   iMfiafOta  ^MBlï.'^A.) 
A«i4iaus(Mftiti&).  *i^  Biislb6e^âug.OMM^).iS9i 

Bo«i(;het(J«Mi).  t^Sé  Bii!)dbius(Hermali).        i5H 

llo&(:het(G«rill.).      ^Nerst^.%     6tt«eo(Jean).  tSS( 


i53r 

i55o 

iSgS 

i5i4 

i554 

i539 

i538 
i563 
1600 
iSSq 
1598 
i55i 
i583 

«575 


G»sarius  (Jean). 
Carlcagnini  (Cdiô). 
Gfe9epin  (Ambrmse). 
6aMn  (Jean). 
Càmeralrim  '{ ihcsrcfa.). 
OMnoens  (Lbois). 
Ganini  (Ange). 
Capilupo  (Lelio). 
Garavage  (Polidore). 
Gardan  (Jérôme). 
Ganrion  (Jean]). 
Qmfo  (Annibol). 


^5S*   CsitTanza  (Bafrtli.).  i^SyB 

t54d  Caiteromafico  (IScip.)  1*5 1 4 

i5to  Casas  (Bart.de Lits).  1^966 

r564  Case  (Jean  de  h).  iKS 

1^74  Gastalion  (ScT>.^.  1*568 

1*579  CfcWfelvetro  (TiOtiis).  1571 

1557  Cesripin  (Andrf).  ifioS 

i56o  Chalcondyle.  i5i3 

1543  lChampier(Symphor.)  i54o 

1676  Gharles-Quint.  i558 

¥SS6   Ohassanée.  t54T 

irS86  C!lnMseQeuz(Bart.^).  ihîcï 


DE  RABELAIS. 

Î9 

Chastel  (Pierre). 

i552  Gordus  (Valerius). 

i544 

Ghesne  (Joseph  du). 

1609  Gomaro  (Louis). 

i556 

Cleiiard(NftOoks). 

i54a  Corrége(le). 

i534 

Gomines  (Philip.  4e). 

i5q9  Corrozet  (Gilles)* 

i568 

Conimandip  (Frédéric  )< 

1% 

Gipemic  (Nicolas)* 

i549  Cousin  (Oilb^^). 

l567 

Coidier  (Mathnrin). 

i56i  CPJas  (JacqiA^iu 

.1599 

Deapautere  (Jean). 

D 
*Sa^  Drjsander  ( Jean}. 

«569 

Dolce  (Ludovico). 

i568  Duaren  (François). 

1559 

Dolet  (Etienne). 

i546  Dubraw(Jean). 

i55J 

Donat  (Jean). 

i5i3  Duprat(lechancel.) 

i535 

Doai(Aii|t.Fraaç;) 

457A  «prcr  (Albc^). 

fS9» 

Doré  (Pierre). 

^^ 

Eckiiis(Jean). 

E 

i54S  Erasme  (Didier). 

i536 

Egnatio  (Jean-Bapt.) 

i553  Espence  (Glaude  P). 

1671 

Efyot  (Thomas). 

i546  Esjtienne(Gharles). 

i564 

£mUe(Paul). 

|53|9  Estîenne  (Rob^). 

i5S9 

Fabridus  (George). 

F 

iSyi   Folengo  (Théophile). 

«544 

Faeme  (Gabriel). 

i56i  Forcadd (Etienne). 

i554 

FaIlope(Gabri4). 

l$6a  Fraca8tor(J4râ«ie). 

4553 

Farel  (Guillaume). 

i565  Franco  (Nicolo). 

i569 

Febre  d'Estaples  (J.). 

1537  François  Xavier. 

i55a 

Femel  (Jean). 

i558  François  I". 

i547 

Fcrret  (Emile), 

rSSa  Fr«i6(J.Th.) 

4593 

Fine  (Oronce). 

*5,55 

4o                          CONTEMPORAINS 

Galland  (Pierre). 

i559  GiraIdi(LelioGregr.) 

i553 

Gambara  (Laurent). 

i586  Goltzius  (Hubert). 

iS83 

Garamond  (Claude). 

i56o  Goudimel  (Claude). 

157a 

Garcilasso  de  la  Ve^a. 

i535   Goujon  (Jean). 

157a 

Garzonî  (Thomas). 

i546  Gratarola(Guiil.) 

■568 

Gauri  (Luc). 

i559  Gravina  (Pierre). 

i5a8 

Geldenhanr  (Gérard). 

i54a .  Gryphe  (Sébastien). 

i556 

Gelenius  (Sigismond) 

i555   Guevara(  Antoine). 

.544 

Gessner  (Conrad). 

i565  Guicdardini  (Fr.) 

H 

1574  HApital  (Michel  de  P). 

i54o 

Habert  (François). 

1573 

Heroet  (Antoine). 

Hntten  (Dlric  de). 

i5a3 

Hochstrat  (Jacq.) 

1527   Hyparcus  (And.  Gérard.)  1 564 

Holbein  (Jean). 

i554 

Jean  de  Leyde. 

I 

i536  Jove(Paul), 

i54a 

Ignace  (Saint). 

i556  Jules  Romain. 

i546 

lUyricus  (M.  FI.) 

iSyS  Junius  (Adrien). 

1575 

Jodele  (Estienne). 

iSyS  Jnstiniani  (August) 

i536 

Roomhert(Théod.) 

R 

iSgo  Krantz  (Albert). 

i5i7 

Lambin  (Denys). 

L 

157a   Leland  (Jean). 

i55a 

Languet  (Hubert). 

i58i    LéonX. 

i5aa 

Lascaris  (And.-Jean). 

1 535  Léon  de  Grenade  (  J.  ) 

t536 

Lebrixa  (Ant  de). 

i5aa  Leondayius  (Jean.) 

1593 

DE  RABELAIS. 

4i 

Leoniceno  (Nicolo). 

i5a4  Louis  xn. 

i5i5 

Unacer  (Thomas). 

i5!i4  Loyola  (Ignace  de). 

•  i556 

Lîppomano  (  Aloisio) 

iliSg  Lucas  de  Leyde. 

i533 

Lizet  (  Pierre). 

i554  Lugdnius  (Ottomar). 

i535 

Lorme(PhiHbert  de). 

1670  Luther  (Martin). 

i546 

Lotichius  (Pierre). 

1667  Lycosthcne  (Conrad). 

i56i 

Lodchius  secundus. 

i56o 

Madiiayel  (Nicolas). 

M 

i53o  Marot  (Clément). 

1544 

Maffeo  (Beraardino). 

i535  Marot ^ Jean). 

i5i3 

Magellan  (Ferdin.) 

i5ai   Martyr  (Pierre). 

i56a 

Maggi  (Jérôme). 

1573  Melanchton  (Philip.) 

i56o 

Biagnus  (Olaus). 

i56o  Mercier  (Jean). 

i562 

Majora^  (M.  Ant.) 

i555  Micyllus(Jacq.) 

i558 

Maldonat  (Jean). 

i583  Montaigne  (Mich.  de). 

1692 

Manard  (Jean). 

i536  Montemayor(G.de) 

i56o 

Mantoaan(Bapt.) 

1 5 1 6  Montmorency  (  A.  de). 

1667 

Manuce(Âlde). 

i5i6  Morus  (Thomas). 

i535 

Marc  Antoine. 

i54o  Moulin  (Charles  du). 

i566 

Msûrgaerite  de  Valois. 

i549  Munster  (Sebastien). 

i55a 

Maiillac  (Charles  de). 

i565  Musculus(Wolfg). 

N 

1 540  Nostradamus  (  Mich.  ) 

i563 

Nevisan(Jeande). 

i566 

Niphus(Aagust.) 

i54o 

0 

i564  Oppede  (le  baron  de) 

Ochino  (Bemardo). 

i558 

Oecolampade  (Jean). 

i53i   Osiandre  (André). 

iSSlr 

4a  G01ICTEMPORAU7S 

P 

Palinçene  (Marcel).        «SS^  Fîoeolomkn  <Ak)L)  iijt 

Panvim(ODapikrid).        iS68  piccolomini  (Franc.)  i$o4 

Paracel8e(Théop.fi.)       f^t   Pigafetta  (AnÊùîne).  iSad 

^ré  (  Andnrmse).  «^  ^^us  (  Albert  ).  i  545 

Parmesan  (le).  i54o  ftnet(Ant.4B^  fi 

Pereira  Gomeza  (G.)        i566  Pomponace  (Pierre).  i526 

Périers(Bonav.des)yer8  i54|.  Pencher  (Et.)  i5a4 

Perugin  (Pierre).  1624  Pontan  (Jean  Jov.)  i5o3 

Peutinger  (Ccttmrd).       1S47  Porta  (Jeaa-B«pt.)  «5i5 

Pesurro  (Franceseo).       &&i.i   Poyet(6«iU.)  «548 

l^icdela  MiEasdnl&        i£3a  Piat  (Ant  du)  «535 

Q 


H  ABELBllS(Frainçois),  né  ^  Ghinon  en  Touraine,  viffts  a  4SS, 
■de ThooMM  ilaMais,  «ieur >de  laScvinière,'cabaretî«r  auîvant 
les  uns;  sumflft^atMves,  «pothâcaîre.  Eotse  dans  i'ordre  des 
Cordeliers  k  Fontenay-le-Gomte,  vers  le  commencement  du 
siècle,  et  se  fait  ordonner  prêtre;  quitte  bientôt  son  couvent, 
obtient  sa  translation  dans  Tordre  de  saint  Benoit  à  Maille- 
rais ,  n*y  fait  pas  «un  plus  ioog  fsëjour,  jette  'le  f  i>oc  laiu  onties , 
et  se  rend  k  Montpellier  pour  s'yiKirrer  àrétuded^iaonédoGine; 
de  Montpellier  va  s'établir  k  Lyon  jusqu'en  1 534,  que  ^^^^  ^^ 
Bellay,  en,voyé  à  Rome,  Pemméne  avec  lui;  revient  à  Lyon  la 
même  année,  puis  retourne  à  Rome,  obtient  l'absolution  de 
itou  apoftta^e^  «eiUiie  en  Fo^ooe,  s'étabUjt  dans  l'abbaye  de 
Saifit-MauF-^dos-J^ssé»,^!  Ast  Mcularisée  en  t536;  y  reste  jus- 
qu'en 1545,  que  le  cardinal  du  Bellay  le  nomme  k  la  cure  de 
Meudon  qu'il  occupe  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  k  Paris,  rue  des 
Jfardins  Saint-Paul,  le  9  avril  i553,  suivant  Piganiol.  H  fut  en* 


DE  HABBLAIS.  4^ 

terré  daitt  le  cfanedèn  de  fiainl>^<aul ,  et  n'obikit  jâmiift  Jei 
honneurs  du  plus  petk  ■umiunewt. 

Rabelais  posséda,  rénnk>eii  lai  seul  toutes  les  sciences  con* 
oflses  de  son  temps,  et,  oooune  Pic  de  la  Minndofe^  îi  eàt  pu 
soutenir  une  Aèm  de  ùrimi  «eibitL  II  fut  médeoin,  naturaliéte, 
astronome,  madwmatiôeD,  antiquaire,  juriscoatolse,  fMo- 
log^e,  musicien,  poète',  physicien,  architecte,  théologien, 
mythographe,  versé  dans  Thisloire  et  la  littérature  grecque  et 
voRiaine,  dans  k  science  des  armes,  la  marine  et  dani^  tous  les 
arts.  Bref,  c'est  à  bon  droit  tfoe  Ton  a  mis  œs  vers  dans  la 
bouche  du  Dieu  du  Goûc^ 

A  loi  seul  appartient  une  façon  d'écrire 
Qni  doit  avoir  «on  prix  k  pwrt. 
Divers  chemins  ici  peuvent  conduire  ; 
Chez  lui  le  aMnliiraat  dkeM'^wnwdellaiA  *. 


■  Patqnier  n*h^te  pas  à  jnettre  Rabelais  ao  rang  àeipoUes ,  et  cite  à  ce  sujet 
«les  vers  de  Marot,  qui  égale  le  curé  de  Meudon  à  Heroet,  k  Brodeau,  Saint- 

vCaRSy  V0WS  f  (3HMMMUS  f  Me* 

*  On  peut,  sur  Rabelais,  consulter  Aigdlcf  4e  Juvigny,  Bibl.  de  La  Croix  du 
Maine,  et  Du  Verdier,  la  Pro9opogmphi$  de  oe-denuar,,  las  éloges  de  Sainte- 
Marthe,  le  Parnasse  français,  pag.  419;  £aidfiMhac,'4Biieiiâtm>urir  en  i56o; 
Astrac,  dans  son  Histoire  ée  iafiÊCtdii 4e  MemtpeUier;  l^iganiel  de  la  Force, 
tom.  9  de  la  Description  de  Paris;  les  ^idHtmnmres  de  Ghaitfepîë  et  de  Morëri  ; 
Niceron,  tom.  ^3  de  ses  Mémoires  ;  le  7oumdl  ée  Verdun,  de  1756,  pag.  278; 
les  NouveU.  Hit.  de  Du  Sauset,  tom.  a,  pag.  253;  les  Mesonrics  de  déc.  1747» 
d'avril  et  juillet  1725  ;  Bemier,  dans  son  Babelais  réformé;  les  yies  de  Rabelais 
à  la  suite  de  ses  lettres ,  de  l'édition  de  ses  xenvres  de  1 7 1 1,  «t  de  celle  de  Vabbé 
Perau;  les  Rabelasiana  eiogia  d'Antoine^  Roy,  tant  maniwcrits  que  dans  son 
fioretumpkHosophicum,  et  dont  Bemiarra  èosaé  un  «caoât  déuillé;  le  Parallèle 
de  Dufreny,  les  Mélanges  tirés  <tune  grande  bibliothèque.  Y,  part.  3;  enfin  la 
brochure  de  feu  Ginguené ,  indiquée  ci^deMOs. 

La  vie  de  Rabelais  en  vers  héroigMS^ «qpùae.tMinie  ÔÊaM^-RabeUesiana  eiogia. 


«  Getta  vinunqae  cano  gm,|)rimasq  ab  axe  ToFonom, 
«  Et  Chinone  oatua ,  Paridis  deveait  in  bras , 
«i  Ut  totam  impleictisariptia  amdanfihna  nrhfwi,» 


l^asqoicr  «i^^vie  «esAiiircs  ««n-aur  Rahdaic  : 

THfc  'ejfo  vuHutwu'Gumt  vCMocfHua  ^  iHo 
«  Gratin»  «at-ai  quid'GaUia  fwogamilt, 


44  CONTEMPORAINS 

Ramus  (Pierre)  1572  Remond  (Floriin.  de).  i6o3 

Ramusion  (Jean-B.)  iSSj  ReucUin  (Jean).  15^4 

Raphaël  d'Urbino^  i5ao  Rhodigîn(LouisG.)  iS^S 

Raphelingiu8(Fr.)  1697  Rondelet (Guill.)  i566 

RebufFa  (  Pietro)  1 567  Ronsard  ( Pierre).  1 585 

Re6;iu8  (Urbain).  i54i  Rucellai  (Jean).  i5i6 


Sabînus  (Creorge).  i56o  Saint-Crelais  (M.  de).         i558 

Sable  (Ant.de la).  i544  Salel  (Hugues). 

Sadolet  (Jacques).  i547   Sanctès  Pagine.  i536 

«  Sic  homioes ,  sic  et  oaelestia  numina  lusi , 
«  Vix  homines ,  viz  at  niunina  Icsa  putes.  • 

Sur  la  porte  du  presbytière  de  Meudon ,  on  litoic  aatnfoû  :  ■ 

«  Cordiger,  hinc  medicos ,  tnm  pastor,  et  intu  obivi , 
«  Si  qiueras  noœen ,  te  mea  scripta  docent.  n 

An  bat  dn  portrait  de  Rabelais  par  Moncomet  (i655),  sont  let  rtn  «aitanux 

Cet  esprit  et  rare  et  subtil , 

Charmant ,  jovial ,  et  gentil , 
Ne  noQs  parolt-il  pas  sur  ce  riant  visage  7 
Dëmens  donc  avec  noos  la  mort  de  lUhdais , 

Ou  reconnois  son  avantage 

De  revivre  après  son  d^oès. 

Épiupbe  dn  même  : 

Platon ,  prince  dn  sombre  empira , 
Où  les  tiens  ne  rient  jamais , 
Heçois  aQJonrd'hni  Eabelais , 
Et  voos  aurei  tons  de  quoi  rire. 

IVaduction  dn  distique  de  Tbëodor^dé  Bese. 

Si  ce  feu ,  par  ses  doctes  veilles , 
Surpasse  ceux  <{u  font  le  mieux , 
Quand  il  htm  le  sérieux , 
Combien  fera-tp-il  de  merveilles  ? 

Toid  le  jngement  de  Villnstre  de  Thon  sur  Rabelais. 

■  Scriptnm  edkUt  in^eniotissimnm ,  qno  yit»  regniqne  cunctos  ordines ,  qnasi 
«  in  sccenam,  snb  fictis  nominibns  prodiixit,  et  popnb  deridendos  propinavit.  • 
(  Gomment,  de  vit.  propria ,  1.  VI.  ) 


] 

DE  RABELAIS. 

45 

Sannazar  (Jacques). 

i53o  Selve8(0detde) 

i564 

Sanuto  (Marino). 

i535  Servet  (Michel). 

iS53 

Saporta  (Ant.) 

1573   Sleidan(Jean). 

i536 

Sarto  (André  del). 

i53o  Socin  (Lelie). 

i56a 

Scaliger  (Jules-Gës.) 

i558   Spifame  (Jacq.  Paul.) 

1S66 

Second  (Jean). 

i536  StrîgeUus  (Victor). 

1569 

Sâssel  (Claude). 

iSio  Sturmius  (Jean). 

1689 

Selve(G.de). 

1629  Sylvius  (Jacques). 

i555 

Sdve  (Jean  de). 

i5a9 

T 

i557  Tonstal(Cutbert). 

Tarta9Ua(Nicol.) 

x559 

Tertor  (Benoît). 

ji566  Tori(Geoffiroi). 

i55o 

Tiraqueau  (André). 

i558  Trithéme(Jean). 

i5i6 

TiUet(J.du). 

1670  Tumehe  (Adrien). 

i565 

Tixier  (Jean). 

i552  Typot  (Jacques). 

1600 

Valeriano  (Pierio). 

V 

i558  Vida(MaT(>Jër6me). 

i566 

VaUée  (Geoffroy). 

1674  Vinci  (Léonard  de). 

i5i8 

Vaacosan  (Michel). 

i554  Viret  (Pierre). 

1671 

Vatable  (Françob). 

1547   Viiiple  (Polidore), 

i555 

Vergerio.  (P.-P.) 

i565  Virés  (Jean-Louis). 

i54o 

Vesala  (André). 

i564  Volsë  (Thomas). 

i53o 

Vespnce  (Americo). 

i5i4  Volterre (Raphaël). 

i5ai 

X 


Ximcnez  (le  cardinal  de)  1617 


Zandbdns  (Jér6me). 
Zarlino  (Giosepp.) 


1690  Ziegler  ( Jacq.)  i549 

1599  Zningle  (Ulric).  i53i 


FIN  DSS  CONTEMPORAINS. 


TABLE 

ANALYTIQUE  ET  BAISONNÉE. 


TABLE 

ANALYTIQUE  ET  RAISONNÉE 

DES  PRINCIPALES  MATIÈRES 


DANS  LES  OEUVRES  DE  RABELAIS- 


Abbatb  de  Thelème;  sa  description,  tome  I,  page  i83. 

Abbegaux;  ce  que  c'est,  II,  383. 

AccuasE;  combien  ses  gloses  sont  méprisables,  I,  229. 

AcHiLLES;  ses  faits  et  gestes,  II,  4o. 

ADAMAaroR,  I,  ai3;  lisez:  Damastor,  géant  cité  par  Glau- 
^en,  dans  sa  GigarUomachie. 

Africakes;  ce  que  c'est,  II,  78. 

Agbiculturx  de  Virgile,  I,  91.  Les  Géorgiques, 

Au;  afifbiblit  les  vertus  de  l'aimant,  II,  356. 

AlanusinparahoUsy  1, 53.  Les  paraôo/es  d'Alain  de  Lisleont 
été  traduites  en  français;  Paris,  Antoine  Verard,  il\Qi. 

Le  Facety  le  Theodolei  et  les  Paraboles  d'Alain  font  partie 
an  recueil  suivant  :  Authores  poetœ  morales  octo  —  Cathonis 
(Usticha —  Faceti  Libellas  —  Theodoli  duellum  —  cfc  contemptu 
muruU  —  Fhreti  dogmata — Alani  parabùla — JEsopifabeUœ — 

'  Noos  ftTons  vaÈété  dans  cette  table  une  fonle  de  détaik  qni  ne  pouvoient 
^^^onrer  place  aiUeort.  Il  devient  donc  indispentable  de  La  consulter.  On  y  troo- 
^crsplQaiears  rectifications  on  explications  bibliographiques,  le  tableau  des  danscf 
^  des  navigatioM  de  Panurge,  celui  des  couleurs  que  nous  a  donné  Daubigné, 
<^dai  des  ordres  de  plnisir,  celui  des  maladies  et  des  saints  que  Ton  invoquoit  pour 
^  guérir,  et  autres  détails  curieux. 

a-  '4 


5a  TABLE 

Thobiœ  gestcL,  Lyon,  Jean  Fabri,  i490.  Ibid,  Sim.  Vincentii 

haer.,  i54o,  in-8". 

Alarme  (sonner),  I^  lo»  Panai  Its  éditions  de  Rabelais,  les 
unes,  dans  cet  endroit,  portent  à  larme  sonnez;  d'autres  à 
Forme;  d'autres  enfin  ahrma,  La  première  version  est  néces- 
sairement fautive,  car  elle  ne  signifie  rien.  La  seconde  seroit 
assez  impropre,  car  oi^  ne  dit  point  stmner  à  Parme,  Malgré 
l'inextricable  obscurité  du  sujet,  la  troisième  nous  a  paru  la 
plus  convenable. 

Albe  (la  ville  d');  d'où  lui  vient  son  nom,  I,  38. 
Albertus,  1,  a33.  Léon-Baptiste  Alberti,  qui  a  publié  dix 
livres  de  re  œdificatoria;  StrashourQ^  i545,  in-4". 

Albian  Camar,  éditue  de  l'isle  sonnante,  II,  281.  (Noir  et 
blanc.) 

Alcofribas  Nasiery  1 ,  3a.  Anagramme  parfait  de  ces  mots  : . 
François  Rabelais.  Il  parott  que  qelni-ci  n'avoit  mis  ea  tête  de 
ses  deux  premiers  livres  que  cet  afiagypamipe;  mai»  il  signa  le 
troisième  et  les  suivants  de.  son  propre  nom. 

Alexandre  ;  comment^  dans  sa  jeunesse^  maaifestala  péné- 
tration de  son  jugement^  I^  53,Serepentitden'avo»paséeoaté 
un  avis ,  447- 

Alexandre  (le pape),  I,  73.  AleviandreV,  qui  étoit  dewenu 
très  gros. 
Alexandre  (le  pape),  I,  35a.  Alexandre  VI  (Borgîa). . 
Alliago,  I,  289%  Pierre  d'Ailli,  ^l^hevéque  de  Cambrai,  et 
cardinal. 

Alliances  (isle  des),  II,  64.  On  veut  que  ce  soit  la  Picardie. 
Allure  de&  frères  Fredons,  en  arrière  comme  en  avant, 
U,  377. 

Ambre  gris^  I,  321.  Rabelais  le  confond  avec  lespermac^i. 

Ame;  n'habite  jamais  en  sec,  I,  19. 

Amies  des  héros  ;  prodiges  qui  annoncent  ieinr  départ ,  II ,  1 3o. 

Amiens  v  ses  rôtisseries ,  II ,  73. 

Amis  de  Guillaume  |iu  Bellay,  II ,  i3i. 

Amodunt  et  Discordance;  leur  portrait,  II,  147. 

Amour;  quels  furent  ses  père  et  mère,  II ,  u3k 


DES  MATIERES.  Si 

ABf0UEX!tTss;  ce  que  c'est,  I,  5iS, 

An  Jubilé,  II,  272.  CTest  Pan  i5a5,  où,  sons  le  pontificat  de 
Clément  VU,  on  câébra  un  jubilé. 

An ACBioM  ;  ^  mort  9  U 1  97* 

Anagnoste;  lecteur  de  Gargantua,  I,  Si. 

Anaache  ;  roi  des  Dipaodes,  est  vaincu  et  fait  prisonnier  par 
Pantagruel,  qui  le  donne  à  Panuj^e,  I,  356.  Est  fait  crieur 
de  sauce  verte,  358. 

Andouilles;  eu  guerre  avec  Caresme  prenant,  II,  157.  At- 
taquent Pantagruel,  176.  Rue  Pavée  d'Andouilles,  d'où  lui 
vient  ce  nom,  180.  Ce  nom ,  dont  on  ignore  l'origine,  date  du 
seizième  siècle. 

André  (Jean),  I,  54o.  Jurisconsulte  de  Bologne,  duquel 
nous  avons  :  Cominentaria  super  decreto  BonifacH  FUI;  Ant. 
Koberger,  i486,  in-fol. 

Ane,  piqué  par  un  taon,  I,  i55.  Ane  qui  mangeoit  des  fi- 
gues, II 9  97*  Pourquoi  a  les  aureilles  longues,  I,  388. 

Angeston  ,  1 ,  20.  Cest  Jérôme  le  liangest,  docteur  <le  Pa- 
ris, et  Théologien  scolastique. 

Anglais  (un);  quel  genre  de  mort  ii  choisit,  II,  i5i.  Ce 
fut  George,  duc  de  Clarence,  frère  d'Edouard  IV,  qui  périt 
de  cette  manière,  en  1478,  par  ordre  du  roi. 

Animal  intestin  au  corps  des  femmes,  1 ,  5ao.  Le  clitoris. 

Animaux  venimeux,  II,  a58. 

Anneau  d^argent  que  portoient  au  pouce  les  huissiers,  pour 
sceller  les  exploits,  II ,  78. 

Anneau  de  Hans  Carvel ,  I,  5o3.  Voyez  le  conte  de  La  Fon- 
taine. Ce  conte  vient  originairement  des  facéties  du  Pogge ,  et , 
avant  Rabelais,  l'Arioste  l'avoit  inséré  dans  la  cinquième  de 
«es  satires. 

Année  des  grosses  mesles,  I,  ao8. 

Antagoras,  poète;  sa  réponse  à  Antigonas,  II,  74. 

AnTI- APHRODISIAQUES ,  I,  5l4« 

Antioche  la  neuve,  II,  a5.  Cest  la  ville  de  Rome.  11  est  ici 
question  du  sac  de  cette  ville,  en  1527. 

Antonin  (l'empereur),  I,  37a  Caracalla ,  fils  de  Septime  Se- 


52  TABLE 

yère  ;  très  méchant  prince ,  et  très  avide  de  délations.  Voyex 

Hérodien ,  livre  IV. 

Apedeftes  (isle  des)  (non  lettrés),  II,  336.  On  entend  ici 
les  membres  de  la  chambre  des  comptes,  qui  n'avoient  pas  be- 
soin d'être  gfradués  pour  exercer  leurs  charges. 

Apologue  du  roussin  et  de  Tâne,  II,  296. 

Apothicaires;  dans  quoi  conservoient  leurs  drogues,  I,  3. 
Luminaire  des  apothicaires,  II,  249.  Voyez  Luminaire. 

Arbre  de  Sainci  Martin ',  ce  que  c'est,  I,  128. 

Archers  célèbres ,  Il ,  i  S2. 

Ardillon,  I,  227.  Antoine  Ardillon,  prieur  de  Légugé, 
abbé  de  Fontaine-le-Comte. 

Aréopagistes;  un  de  leurs  jugements,  I ,  Sôg.  Voyez  Aulu- 
gelle,  livre  XII,  chapitre  viij  et  Valère  Maxime,  livre  VIII, 
chapitre  iv. 

Argives,  I,  37.  Les  Ai^iens,  qui,  au  dire  de  Plutarque,  por^ 
toient  le  deuil  en  blanc.  Au  reste,  le  deuil  des  Grecs  étoit  le 
verd  foncé,  et  non  le  noir,  comme  le  dit  Rabelais. 

Argumentation  par  signes,  I,  3o2.  C'est  une  suite  de  coqs 
à  l'âne,  comme  les  plaidoyers  de  Baisecul  et  d'Humevesne. 

Argt,  I,  i58;  village  près  de  Ghinon,  ainsi  que  les  autres 
nommés  dans  la  même  page. 

Armées;  d'où  vient  le  grand  bruit  qui  s'y  fait,  I,  4Bo. 

Armes  offensives  et  défensives,  I,  373. 

Arnauld  de  Filieneuve;  ne  songea  jamais,  I,  43 1.  Nous 
avons  fait  d'inutiles  recherches  pour  découvrir  où  Rabelais 
avoit  puisé  ce  fait.  Mais ,  du  moins ,  aurons-nous  la  satisfac- 
tion de  prouver  qu'il  est  faux,  ce  dont  on  ne  s'étoit  pas  encore 
douté.  Ouvrez  le  petit  traité  d'Arnauld,  intitulé  ExposUiones 
visionum  quœfiunt  in  somnis^  lequel  fait  partie  des  oeuvres  mé- 
dicales qu'on  ne  lui  a  jamais  contestées,  vous  y  trouverez 
(chap.  VII)  le  passage  suivant  :  Ita  recolo  in  somno  me  vidisse 
lupos  quatuor  y  quadam  nocte,  qui,  ore  aperto,  insultum  in  me 
videbantur facere y  etc.  Donc  le  bon  Arnauld  de  Villeneuve, 
qui  voyoit  en  dormant  quatre  loups  acharnés  contre  lui,  ré- 
voit tout  ainsi  que  les  autres  hommes.  Avis  à  ceux  qui,  comme 


D{;S  MATIÈRES.  53 

Babelais,  citent  de  mémoire.  Les  œuvres  ci'Ariiauld  de  Ville- 
neuve ont  été  recueillies  et  publiées;  Parme,  i585 ,  in-folio. 
Voyez  Filtanovanus, 

Art  militaire  y  par  qui  inventé,  II,  245. 

Ahtjchee,  I,  313,  Géant  ché  par  Hérodote,  I.  VII,  c.  1 17^ 

Artemiix>E£,  I,  399.  Artetnidori  de  somniorum  interpréta^ 
tione,  lib.  V;  Venise,  Aide,  i5i8,  in-8«. 

AsBESTos;  lin  incombustible:  ses  propriétés,  I,  6oa* 

AscuEPiADEs,  médecin,  ce  dont  il  se  vantoit,  II,  18. 

AsiCERiE  de  Plante,  I,  574.  CTest  son  Asinaricu 

AsopHE  phlegmatique ,  I,  4^7-  Asope,  roi  de  Béotie,  méta- 
morphosé en  fleuve. 

AsPHARAOE,  ville  située  dans  la  bouche  de  Pantagruel,  I, 
363.  CTest  le  mot  grec  asphatagos^  qui  signifie  gosier. 

Atlantiques  (les)  ne  songent  jamais ,  I,  43i*  C'est  au  dire 
d'Hérodote  et  de  Pline. 

Avbelière;  ce  que  c'est,  1 ,  4^* 

AviGNoir ,  siège  de  la  galanterie,  comme  terre  papale ,  1 , 3  38. 

Autorités  qui  déclarent  légitime  Penfant  né  à  onze  mois, 

I,  i4- 
Atl  (Sainct),  II,  19.  Lisez:  Saint-Agnan,  près  Orléans. 


B 


Bacbvc,  prétresse  du  temple  de  la  dive  bouteiUe,  II,  4^9- 
Voltaire  en  fait  un  prêtre. 

Bacghus;  pourquoi  peint  sans  barbe,  1 , 5 1 3.  Sa  victoire  sur 
les  Indiens,  II, 4 19* 

Babebec  ,  fenune  de  Gargantua ,  meurt  en  accouchant  de 
Pantagruel ,  1 , 3 1 5.  Son  épitaphe*,  33 1 .  Gargantua  étant  Fran- 
çois I*%  Badebec  se  trouve  Claude  de  France,  épouse  de  ce  mo- 
narque. Suivant  Le  Motteux,  elle  est  Marguerite  de  Valois, 
reine  de  Navarre. 

Ballerug,  I,  366.Balaruc,  eaux  minérales  à  quatre  lieues 
de  Montpellier. 


TABLE 


Bannières  des  frères  Fredons,  II,  379. 

Bar|}at(A8( André),  I,  54o.  Jumconsuhe  ncUîen ,  dont  le» 
oeuvres  furent  imprimées  à  Bologne,  en  té^j^. 

Barberousse;  comment  traite  les  Milanais,  li,  187. 

Barbouillamenia  ScoH,  I,  336k  Le  même  Jean  Duns  Scot, 
dit  le  docteur  Subtil,  que  Rabelais  appelle  JAan  d'Escosse 
(livre  I ,  chap.  XIII).  Voyez  ce  mot* 

Barraikto  {Joaninus  cie),  1 ,  6a.  GiiiUanme k  Breton,  qui, 
dans  sa  Philippide,  dit: 

«  Et  se  Parrhisiot  dixerant  nomine  graeco, 

«  Qiiod  ftooat  ezpositam  nostrit  aodada  verbis. 

BaHtachin  ,1,211.  Jean  Bertachino,  juriacoosalte  de  Fermo, 
duquel  noits  avens  un  Tmetatus  de  Episcopo  ;hyi3fn^  i533,  in-^^ 
et  un  Repertorium  mrîj. 

Bartole,  surnommé  lanterne  de  droit,  II,  4M* 

Basché  (le  seigneur  de).  Son  histoire,  II,  76.  Les  noces  de 
Bascbé  passèrent  en  provefi>e.  lyAubif^né  le  rappelle  an  Ikv.  III, 
chap.  V  de  son  Bmwï  de  Fotneste, 

Basmette  (la),  1, 45.  Couvent  auprès  d'Angers,  ainsi  n^mmé 
parcequ'il  fut  bâti  sur  le  mod^e  de  la  sainte  Baume  y  par  René  ^ 
duc  d'Anjou  et  comte  de  Provence.  Les  mots  basme,  baume, 
signifioient  autrefois  grotte^  caverne. 

Bataille  des  geais  et  des  pies ,  II ,  9.  Ce  combat,  sll  faut  en 
croire  les  historiens  du  temps,  n'est  point  fabuleux.  Il  eut  lieu 
en  i488,  pea  de  jours  avant  la  bataille  de  SaiAt*Aubin.  Pogge 
parle  d'un  autre  semblable  combat  de  geais  et  de  pies ,  qui 
avait  eu  lieu  au  même  endroit,  en  i45f* 

Bateleurs  de  Ghaunis,  I,  90. 

Bâton  è  tin  bout ,  ce  que  c'eèt ,  1 ,  455.  Bâtwt  rompu  sur  deux 
verbes  pleins  d^eau ,  355. 

Beavce  (la);  d'oii  "vient  ce  nom ,  I,  Bg.  A  cette  page,lign.  ^9, 
il  Faut  lire  ainsi  :  Te  trenne  beau  ce, 

Beda  ,  1 ,  299.  L'ouvrage  que  désigne  Rabdats  est  :  Werteror 
bilis  Bedœ  de  inâigltatime  et  mamiali  loqueta,  dofnt  Frédéric 
Morel  a  depuis  donné  une  version  latine;  Par»,  1614* î^'^*'- 


DES  MATIÈRES.  55 

BcDA,  î,  a36.  Noël  Beda,  docteur  àt  Sorbotin^,  homme 
f^ros,  gourmand,  et  ennemi  des  lettres. 

BBLi£tt  (peau  de),  II,  agi .  Rabelais  veut  désigner  Tordre  de 
la  Toison  d^or.  Béliers  de  Scythie,  I,  58. 

Bellay  (Guillaume  du),  pl^phétise %i  Pàrtielé  de  là  ïhort, 
1 ,  470*  Pi^îges  qni  précédent  5on  trëpas ,  A ,  1 3o.  1 . 

Beitam; étfekolog^t  de  ce  mot,  I,  3*^5. 

BssACBs  (  les  deux  ) ,  1 ,  44$. 

BBvgsB;  bourg  sur  la  rivîèii^  àtt  même  nom ,  àtiprès  dé  Lôu- 

4iUB,  I,  94- 

BsuTBVRS  (propos  des),  I,  1%, 

B1BAROT8  (I,  24)  à  la  gaaeontlé,  potable  Vivarais. 

BtBUomiQOE  iraaginidlpe  dé 'Salnt'-Vicior,  I,  a34. 

BiERB  ou  B)»«iii£  (Forêt  de),  J ,  73.  Ahdeti  noib  delà  forêt 
de  Fontainebleau. 

Biqa  sabitisy  1 ,  9^4.  Setmon&s  ieMnicétes  perutSeSj  a  quo» 
dam  pâtre  Hungaro^  Biga  scUutis  intitulatL  HagUéHàu,  1497^ 
in-4®.,  i5oi^  in-4^ 

Blakc;  ee  qu'il  sigtiifie,  et  ^po«iri^ùoi,  I,  35. 

Blason  des  couleurs;  voyez  eotét^un, 

BhÊMi  en  herbe;  à  ipiei  sert ,  I ^  890. 

Bleu  ;  ce  qu'il  signifie ,  1 ,  4û- 

BotEB,  est  le  propre  de  l'homme,  II,  443- 

Bon  CHRÉTIEN  (poitesde);  leut  prétendue  origine,  H,  i36. 
Les  poires  dont  on  rettoiive  le  plus  souTent  le  nom  dans  les 
anciens  auteurs  sont  cdBes  d'Àmiot,  de  beurrée,  deeampane, 
diat  )  de  cbertedier,  coing,  de  couillard,  dorée,  d^eau  rose,  de 
i'escuyer,  d'espine,  de  fin  or,  de  hastivean,  layde  bonne,  de 
iîirre^  à  main,  deinollffirt,  musquette,  de  Nbstre  Dame, 
de  parmain,  de  ratedu,  de  renoult,  de  irosefte,  de  rouseau, 
•ept  ta  gtténlle,  dé  îMîiteau,  superbe,  à  deux  têtes,  de  ver* 
delet 

Bon  NonME  qui  pdrtoit  deux  petites  liUes  dans  ses  besaces, 
1 ,  283.  Cet  apologue  est  attribué  à  ÉkOpe,  par  Stobée. 

BoNivrr  I,  184.  ChAtéatt  de  l'amiraï  de  ce  nom,  à  la  vn« 
deOhAteHeraut 


56  TABLE 

Bonnes  nouvelles. (Notre-Dame  de),  I,  loo.  Abbaye  prêt 
Orléans. 

Bonnets  à  la  Marrabaise,  I,  3i.  Voyez  au  Glossaire  le  mot 
Marrabais. 

Bossus;  leur  ori^ne,  I,  210. 

Botte  de  saint  Benoit^  I,  i38.  On  appeloit  ainsi  une  énorme 
tonne  que  possédoient  les  bénédictins  de  Bouloçne-«ur-mer. 

Boulets  de  canon  entrés  dans  les  cheveux  de  Gargantua . 

I,  i3i.  Moyen  fantastique  d'arrêter  les  boulets  de  canon,  II, 
24s.  Aujourd'hui  les  professeurs  de  physique  amusante  esca- 
motent avec  beaucoup  d'adresse  les  balles  des  pistolets,  des  fu- 
sils ,  et  même  un  boulet  de  canon. 

BouRBONNENST,  1 ,  366.  Bourbou-Laucy,  eaux  minérales. 

Bourgeois  (frère  Jean),  1 ,  409.  Cordelier  prédicateur,  con- 
temporain de  Louis  XI  et  de  Charles  VIII. 

B0URGUEIL  ( Saint-Pierre  de).  Abbaye  de  bénédictins  au  dîo* 
cèse  d'Angers. 

Bouteille;  en  quoi  diffère  du  flaccon,  I,  19. 

Bouteille  {dive)\  description  de  son  temple  et  de  son  oracle, 

II,  4o6.  Il  a  existé  jadis  un  ordre  de  la  Dive  Bouteille ^  fondé 
sur  le  roman  de  Rabelais,  et  dans  lequel  cette  bouteille  étoit 
représentée  et  célébrée. 

A  ce  sujet,  le  lecteur  sera  peut-être  curieux  de  connottre  les 
divers  ordres  étrangers  à  la  franc-maçonnerie.  Nous  allons  leur 
en  indiquer  sommairement  les  principaux. 

I.  La  chevalerie  sociale  de  V  Aimable  commerce  y  établie  en 
1724,  à  Verdun  sur  Meuse.  Ibû/.,  17249  in-12.  2.  La  société 
de  V Aloyau.  3.  Les  chevaliers  de  l'^ficre  (motifs,  etc.  Paris, 
sans  date,  in-80),  dérivés  de  l'ordre  de  la  Félicité,  4.  L'ordre 
de  la  Boisson.  Les  membres  de  cette  société  publioient  chaque 
année,  comme  ceux  du  Caveau  Moderne,  des  recueils  en  vers 
et  en  prose.  Elle  fut  instituée  en  1706,  par  le  François  Ré- 
jouissant (  de  Pesquieres ).  5.  L'ordre  du  Bouchon  (  statuts  et  se- 
crets, s.  d. ,  in-80).  6.  Les  chevaliers  de  la  Caj'ate  (  statuts  i683, 
in-i2.  )  L'ordre  des  Capripedes^  Batiers,  ou  Lucijuges^  dont  les 
assemblées  se  tenoient  à  Lion,  en  Languedoc,  au  clair  de  la 


DES  MATIÈRES.  67 

lune.  7.  Les  frères  Charbonniers  (instruction;  Besançon,  181  a, 
in-i2.):  c'est  de  cet  ordre  fort  innocent  qu'on  a  fait,  en  le 
tournant  vers  la  politique,  les  farouches  CarhonarL  L'ordre  des 
Charpentiers  y  relatif  aux  Fendeurs.  8.  L'ordre  de  la  Coignée 
.  (sans  date,  in-8^)  9.  L'ordre  des  Coteaux.  10.  L'ordre  de  la 
Coupe  9  établi  à  Toulouse.  1 1.  L'ordre  et  société  de  la  Culotte, 
dont  les  statuts  furent  rédigés  en  17&49  P^r  ^^  ^^^  Béquillard. 
I  a.  L'ordre  de  la  Centaine,  dérivé  des  Fendeurs.  1 3.  Le  triomphe 
de  la  constance  dans  l'ordre  héroïque  des  illustres  seigneurs, 
Jes  chevaliers  invulnérables,  ou  du  Diamant^  s.  d.  in»4^-  i4* 
L'ordre  des  Éveillés,  que  M.  Thory  nous  a  fait  suffisamment 
connoître.  i  !>.  L'ordre  de  la  Félicité ,  dont  la  parole  est  ce 

Mot  énergique  an  plaisir  consacré. 

Cet  Ordre,  fort  célèbre  au  milieu  du  dernier  siècle,  a  fait  nattre 
un  grand  nombre  d'ouvrages,  aujourd'hui  peu  communs,  tels 
que:  Formulaire  du  cérémonial  en  usage  dans  l'ordre  de  la 
Félicité;  174^1  in-ia.  L'ÀntropopIple,  ou  le  secret  et  les  mys- 
tères de  l'ordre  de  la  Félicité,  17469  in-ia.  L'ordre  herma- 
phrodite ,  ou  les  secrets  de  la  sublime  Félicité,  1748,  in»i  2.  Le 
moyen  de  monter  au  plus  haut  grade  de  la  marine  sans -se 
mouiller,  s.  d.,  in- 12.  Dictionnaire  de  l'ordre  de  la  Félicité, 
par  Fleury,  in-8^.  1 6.  L'ordre  des  Fendeurs  (  prodigue  converti , 
moins  diable  que  noir).  Il  en  existe  une  instruction,  1788, 
in-8°.  17.  L'ordre  des  chevaliers  Feuillants  et  des  dames  Phil- 
léides.  Cet  ordre,  établi  en  Bretagne,  a  pour  parole:  Avez-vous 
effeuillé  les  roses?  R.  Et  les  pampres.  18.  L'ordre  de  la  Fidé^ 
lité,  dérivé  des  Fendeurs.  19.  Les  chevaliers  de  la  Grappe  (sta- 
tuts et  ordonnances,  1697,  in-ia),  établi  à  Arles ,  par  Damas 
de  Gravaison.  20.  Institution  de  l'ordre  des  chevaliers  de  la 
Joye,  sons  la  protection  de  Bacchns  et  de  l'Amour,  1696, 
in-8^.  21.  L'ordre  des  Lanturelus,  institué  en  1771,  par  le 
marquis  de  Croismare,  pour  faire  diversion  dans  les  es- 
prits affectés  de  la  suppression  des  parlements  :  le  comte  du 
Nord ,  durant  son  voyage  à  Paris,  en  fut  reçu  membre.  22. 
L'ordre  de  Liberté.  23.  Les  agréables  divertissements  de  la 


.>8  TABLE 

table ,  ou  rémanents  de  la  société  des  frères  et  sonm  de  Parère 
de  la  Méduse.  Marseilk ,  saas  date ,  in-i  2^  &g.  ^  tordre  des 
Mopses  (secret  révélé;  Amsterd.,  17459  in*i!k.)  aS.  Votéte  de 
la  Miséricorde  (VoyeK  Tfaory).  si6.  La  société  dn  PuU^tdkun, 
tJty.  L'ordre  des  compagnes  de  Pénéiépe.  38.  Uordrede  la  Per- 
sévérance, établi  en  mars  1 777,  et  dans  la  réeepttoti  duqnd  oti 
érige  trois  autels,  à  Tbonneur,  è  Panûtié,  à  l^umanité.  ^. 
L'cnrdre  des  PhilochoréUes,  ou  amis  de  la  danse.  3o.  L'ordre  de 
la  Pelote.  3i.  L'ordre  de  Noé^  entièrenMnt  différent  de  cdui 
des  Noacbites.  33.  L'ordre  de  la  Rixpe.  33.  L'ordre  de  la  BiM- 
derie,  institué  à  Paris  en  1613.  34*  Les  chevalMTs.et  irynflphes 
de  la  iiose.  35.  L'ordre  des  SaphisienSj  insdtné  par  M.  Gii'tidîêr, 
en  1801.  36.  L'ordre  des  Tancardins,  que  rendirent  célèbre 
les  chansons  de  Laisné.  37.  L'ordre  de  Ferrières  y  autrement 
dit  du  Sifflet.  38.  Les  chevaliers  de  l'Union^  ëtaUis  à  Vienne 
en  Dauphiné,  en  1734.  39.  L'ordre  de  chevalene  des  Cocas 
réformés,  nouvdlement  établi  à  Paris. ,  etc.  P ,  %.  d.,  tfi-8^,  €«e. 

BrjiCqcs  ,  i^  8  f .  Jeu  de  paume  au  faubourg  Saint-Marceau , 
qui  avoît  pour  enseigne  un  chien  bracque. 

Braoctette  de  Gargantua  9 1 9  39.  Braguette ,  première  pi^e 

du  harnoÎ8,4II• 
BRAOulBus,  hermite  de  Pisle  Sonnante,  il,  379. 

Brahokd,  I,  333;  ott  Fremond;  bourg  de  Lorraine,  où  Ton 
fabriquott  quantité  de  poâons  de  fer. 

Branlbment  de  tète;  ce  quHl  signifie,  1 ,  553. 

BftATxa  (Jamet),  pilote  de  Pantagruel,  II,  37. 

I^EHJBMOifT  ;  sur  la  Loire,  à  trois  lieues  de  Ohinon,  1 ,  16. 

Brbnx,  1 ,  55.  Petit  pays  de  la  Touraine. 

Brigoti  I,  335.  Guillaume  Bricot,  pénitencier  de  NoCte- 
Dame. 

BRini  (Jobelin);  second  maître  de  Gargantua,  I^  53. 

Bridotc,  juge  les  procès  avec  des  dés,  I,  548.  Son  nom  a 
fourni  à  Beaumarchais  celui  de  Briéoison.  LeMottenx  veut  que 
Bridoy«  soit  le  chancetitr  du  Piyyec^ 

BRiKorcNARiLLE ,  géaut  ;  sa  mort  inopinée,  II 9 ^»  Ce  nom 
de  Bringuênarîlles  9  que  l'on  peut  rendre  par  fendenr  de  na- 


DES  MATIÈRES.  Sg 

seaux,  a  €Céem[Mrunté  par  un  rustre  iaiitateur  de  fiabeUis, 
dans  le  Voyage  et  navigation  aux  isles  inconnues,  liwe  aussi 
plat,  aussi  hét^ ,  aiMsi  grossier,  que  cehii  du  curé  de  Meudon 
est  ingénieux  et  piquant.  On  ne  sauroit  comprendre  comment 
le  savant  Dolet ,  ami  de  Rabelais,  a  pu  imprimer  cette  pièce  > 
à  la  suite  de  l'édition  qu'il  a  donnée  du  PantagrueL 

Brocadium  iuns^  1 ,  5f)S.  Ce  dont  Bridoye  feit  un  professeur 
est  le  titre  d'un  livre  :  BrocctrcUcajiirîs,  seu  modus  ie§ewii  oon^ 
tenta  et  abbreviaturas  utriusquejuris.  Paris,  Est.  Jehanot,  1497» 
in-i6.  ^ 

Brvslbvch  ,  1 ,  237»  Etienne  Bruftefer,  cordelier,  qui  vivoit 
du  temps  de  Louis  XI ,  et  qui  composa  des  sermons  et  an  com- 
mentaire miT  le  quatrième  livre  des  Sentences. 

Bi7CH£RON  qui  a  perdu  sa  cognée ,  II ,  3 1 .  - 

BuzANçAT,  I,  57s.  Pàmisaedu  Poitou,  élection  deCSiâteau- 
roux ,  sur  l'Indre. 


Cabale  en  matière  de  bœuf  salé ,  1 ,  44^- 

Gabires  ;  leurs  ministres  sont  à  4'abri  des  dangers  de  la  mer, 
II,  106. 

Gachelaid  ,  ce  que  c'est ,  II ,  377. 

Cadenas  de  chasteté,  I,  535.  Les<»irieax  reek^dient  le 
plaidoyer  de  Freydîer,  avocat  de  Nismes,  contne  tmiroduction 
des  cadenas  ou  ceintures  de  chasteté,  Mont^llier,  17S0,  in-*8^ 
LeBuchat  dit  que  cette  hontenseet  souvent  inutile  tovendon 
pensa  s'introduire  en  France  sous  le  régne  d'Henry  II ,  appor- 
tée par  des  Italiens;  mais  qu'elle  ne  reparut  plus  depuis.  L'ou- 
vrage de  Freydier  prouve  le  contraire. 

Cadotit  ,1,191.  Abbaye  de  Pordre  de  Gifeauxan  diocèse  de 
Sarlat  en  Périgord,  dans  laquelle  étoit  un  des  dix  ou  douze 
saints-suaires  connus. 

Gagotz;  leur  portrait,  II,  a8a.  D'une  quinte  espèce,  285- 

Gahusag,  1 ,  46.  Terre  dans  PÂgenois ,  appartenant  alors  au 
baron  dISsttssac. 


6o  TABLE 

Caliztb  (le  p^pe),  I,  353.  Alphonse  de  Borgia,  dit  Ca-» 
lixte  III. 

Canariens  ou  GananienSy  I,  47*  ^  ^^^t  que  ce  soient  les 
Génois ,  révoltés  contre  Louis  XII. 

Gande,  I,  loi.  Bourg  de  Touraine  où  étoit  enterré  saint 
Martin ,  archevêque  de  Tours. 

Capo  MeliOy  U,  ia5.  Gapo  del  Malvasia. 

Gapucingaux  ,  II ,  286. 

Gardingaux,  II,  284. 

Gareme  ;  funestes  effets  de  cette  institution ,  II ,  389. 
7^  Garesme-prenant  ;  description  de  sa  figure  et  de  ses  mœurs^ 

II,  139. 

Gas&ade  (isle  de),  U,  307.  Isle  des  Joueurs.  Le-mot  cassade 
signifie  aussi  une  bourde,  une  chose  imaginaire. 
\  Gastiliers,  II,  329.  Les  GhAteliers,  abbaye  de  Tordre  de 
Giteaux,  diocèse  de  Poitiers. 

Gaton  ( Marcus  Portius),  ce  qu'il  évitoit  avec  le  plus  de  soin, 
II,  121. 

Gent-huit ;  analyse  de  ce  nombre,  II ,  4'  i*  Voyez  Psycko^ 
gonie. 

Gepola,  1 ,  256.  Bartholomœi  veronensis,  vulgo  nancupaJti  Ce- 
pollœ.  F.  J.  D.  Cautdœ  juris,  1490,  in-4®.  Paris,  Jean  Petit, 
i5o8,in-8o. 

Geramite  ,  ce  que  c'est ,  4o3. 

Ghaisnon,  1, 45.  Ghinon ,  patrie  de  Rabelais.  Première  ville 
du  monde,  II,  409. 

Ghahrourg,  I,  i84*  Ghambord,  magnifique  château  bAti 
par  François  I"'. 

Ghambrier  ,  II ,  344-  C'est  Joachim  Gamerarius.  Les  cita- 
tions indiquées  ici  par  Rabelais  sont:  Gicéron,  TuscuL,  quesL, 
liv.  I  ;  Diogène  Laërce ,  vie  d'Aristote  ;  Politien ,  Gliap.  I  de  ses 
Mélanges;  Budé,  de  asse,  lib,  I;  Gamerarius,  chap.  X  de  ses 
observ,  in  tuscul.j  et  François  Fleury,  dans  son  apologie  contre 
les  calomniateurs  de  la  langue  latine. 

Ghameau  noir  et  homme  pie ,  1 ,  378. 

Ghaméleon ,  II,  4>-  Voyez  Pline,  liv.  XXII,  chap.  viii. 


DES  MATIÈRES.  6i 

CiKAMPiGXfOif s  ;  viande  des  dieux ,  et  pourquoi ,  II ,  206. 
Chakeph  (isle  de),  II,  aSa.  Ce  mot  sig^nifie  hypocrisie. 
Chansons  de  la  coignée,  II ,  a6  et  suiv. 
GsAifTSLLE,  I,  aa6.  Place  forte  du  Bourbonnois. 
Ghaityhe,  dit  Pantagruelion ;  son  utilité,  ses  vertus  mer- 
veilleuses, 1, 588  et  suiv. 

Chappeaux  de  Cassade,  II,  3o8.  Ce  sont  les  chapeaux  des 
cardinaux,  des  évéques,  etc. 

Chapperons  des  ibus  en  titre  d'office;  quels  ils  étoient,  I, 
483,  541. 

Chapputs  (le  capitaine),  I,  3a.  Claude  Chappuys,  Touran- 
geau ,  valet  de  chambre  de  François  I*%  et  dont  nous  avons , 
entre  autres  ouvrages^  un  panégyrique  de  ce  prince,  et  le  dis- 
cours de  la  Court  (en  vers).  Paris,  André  Rosset,  i543,  in-8^ 
Dans  le  titre  de  ce  discours ,  il  se  qualifie  de  libraire  du  roi. 

Chaheté;  ce  que  c'est,  II,  3o8.  Ce  mot  vient  de  caray  le  vi- 
sage. Rabelais  joue  sur  les  mots  chareté  et  eluuité. 

Chats  fourbes,  II,  809.  Les  inquisiteurs,  les  juges  crimi- 
nds,  etc. 

Chausses  de  diverses  espèces,  1 ,  70.  Outre  celles  indiquées  Vf 

par  Rabelais ,  on  a  compté  encore  les  chausses  à  la  bigotte ,  à  '  ^    *  f 

ia  bougrine,  à  la  garguesque,  à  la-|figotte,  etc.  Les  chausses 
foncées,  que  ne  portoient  point  les  moines,  étoient  fermées  et 
avoient  un  fond. 

Cheli  (  isle  de) ,  II ,  69.  Suivant  V Alphabet  de  hauteur  fran'^ 
cois  y  ce  mot  est  dérivé  de  l'hébreu ,  et  signifie  pacifique;  mais, 
selon  Le  Motteux ,  il  est  formé  du  grec  cheillecy  les  lèvres ,  et       / 
indique  des  gens  beaux  diseurs  et  complimenteurs,  ce  qui  s'ac- 
corde mieux  avec  la  narration  de  Rabelais. 

Chelidoine;  ce  que  c'est,  II ,  43. 

Chemuis  (isle  des),  II,  373. 

Chemises;  quand  on  commença  à  les  fronser,  I ,  a8. 

Chevaux  ;  comment  on  les  accoutume  à  n'avoir  pas  peur  des        y 
corps  morts,  I,  i3o.  Chevaux  de  bois  de  Gargantua,  44<^ 

Chien  ;  remède  contre  ses  morsures ,  I ,  ao.  Chien  de  Fulcain,        ^/ 
II,  23,  Chien  rencontrant  un  os  médullaire,  I,  3.  Dormir  en 


62  TABLE 

chien  y  ce  qae  c'est,  II  y  253.  Manière  de  faire  pisser  les  chiois 
sur  quelqu'un,  I,  3»5. 
Ghilification;  comment  elle  s^opère,  I^  399. 
Ghilon,  Laeëdémonien;  son  dict,  1,71. 
Ghinon;  blason  de  cette  ville,  II,  409.  Gomment  est  la  pre- 
mière du  monde,  ibid. 

Griquahoux,  leurs  mœurs  et  usages,  II,  75.  Gomment  ga- 
gnent leur  vie,  ibid.  Portoient  au  pouce  un  anneau  d'argent , 
78.  Les  Ghicquanoux,  ainsi  que  le  fait  asseï  oonnoitre  leur 
nom,  sont  les  huissiers  et  les  sergents. 
Gifocx  cabus;  leur  origine,  H,  28. 
Gicéhon;  son  mot  sur  les  aigles  romaines,  II,  170. 
GtERCB,  vent  de  Languedoc,  II,  181. 
Ginq;  pourquoi  ce  nombre  est  dit  nuptial,  1 ,  465. 
Gl£Rga*vx;  comment  se  forment,  II,  387. 
Gloches  de  Varenncs,  ce  qu'elles  disent^  I,  4^7  ^  ^o3. 
Glocbes  de  Notre-Dame  emportées  par  Gargantua ,  63. 

Glouaho  (Saint),  1,  loi.  Glodoald,petit-fikdeCloYi9,dont 
on  a  fait  un  saint. 

GocQ  d'Ëuclion  ;  1 ,  379. 

Gocu  ;  moyens  de  ne  point  l'être,  1 ,  5o3,  et  5^3. 
GoGt7AOE;  histoire  de  ce  dieu,  I,  334. 
Gqbne;  d'où  lui  vient  ce  nom,  1 ,  44^* 
Goignée;  ce  que  signifie  ce  mot,  II,  a6.  Les  trois  Gognées, 
37.  Gognëes  perdues,  38. 

GoiHGNET  (Pierre  du),  II,  !k4-  Pierre  du  Goingnet,  avocat- 
genëral  du  parlement  de  Paris ,  sous  Philippe  de  Valois.  Il  s'op- 
posa vivement  à  quelques  entreprises  du  clergé  contre  l'auto- 
rité royale.  Pour  s'en  venger,  les  prêtres,  à  sa  mort,  firent 
faire  à  sa  ressemblance  des  marmousets  de  pierre  qu'on  pla- 
çoit  dans  les  encoingnures  des  églises,  et  <pi'on  nommoit  des 
pierres  du  Coingnet.  On  éteignoit  les  flambeaux  contre  ces  mar- 
mousets, ce  qui  les  rendit  en  peu  de  temps  sales  et  défiguréb. 
Aussi  passa-t-îl  en  proverbe  de  dire:  laid  comme  Pierre  du 
Goingnet. 

GoiREAUx;  ce  que  c'est,  I,  16. 


DES  MATIÈRES.  63 

GoLDBRETs ,  1 ,  366,  Gaulckrets,  eau  minérales  dans  les  Py- 
rénées. 

GoLiNET,  II 9  275.  C'est  probablement  Jehan  MblineC,  cha* 
noine  de  Yalenciennes ,  dont  nous  B.fons  le»faictzet  dictz.  Pa- 
ris, Lonçis,  i53i  y  ini-foL  Le  Jacques  Colin  dont  parle  Le  Du- 
chat  en  cet  endroit,  a  translaté  en  françois  le  procès  d'Ajax  et 
d'Ulysse,  par  Homère;  Lyon,  de  Tournes,  i547^  in<^8^. 

Collets,  ou  Cachecouls,  fermés^  par  devant,  et  ouverts  par 
derrière,  comme  les  robes  à  guimpes  d'anjour^hui,  I,  294. 

CoLONu  d'Utopiens,  transportée  en  Dipsodie,  1 ,  3^2. 

CoMnàT  des  fouaeters  de  Lerné ,  contre  le»  bergers  de  Gar* 
gantua,  I,  93.  De  Pantagruel  contre  Loup-^arou  et  les  trois 
cents  géans ,  343.  De  Pantagmel  contre  l'armée  des  Andonilles, 
II,  176.  Quelques  uns  veulent  qu'ii  soit  ici  question  delà  jour- 
née des  Suisses  à  Marignan ,  et ,  par  le  monstre  ailé ,  entendent 
le  cardinal  de  Sion. 

GoMMANDBua  jambonnier;  1 ,  6a.  Voyez  au  Rabeitesiana, 

Compost  (le);  1, 53.  Liber  Aniani  qui  Cùmputuê  nuncupatur, 
Paris,  Alain  Lotrian,  s.  d.,  in-4^.  Lyon,  Cl.  Nourrit,  i5o4, 

i|i-4°9  «te- 

Concupiscence;  par  quel^  moyens  est  réfrénée,  1,  5i3. 

CoifDBMHATioN  (tslc  de) ,  H ,  3o9.  Domaine  de  l'inqui^ion , 
delà  Tournelle criminelle,  delà  grand'chiimbre  du  parlement. 

CoiVQuÉTss  chimériques  de  Picrochole,  I,  117.  Moyen  de 
conserver  les  conquêtes,  I,  38a. 

CoNSBiLS  de  Pantagruel  sur  le  mariage  de  Panurge,  1 ,  4i  5. 
Cest,  mariez-vous,  ne  vous  marier  pas.  Au  reste,  dans  ce  cha- 
pitre, Rabelais  a  voulu  imiter  PÉcbo  d^Érasme.  Le  premier 
mot  de  la  réponse  de  Pantagruel  fait  toujours  écho  avec  le 
dernier  de  ta.  demande  de  Panurge.  Voilà  pourquoi  nous  avons 
imprimé  ce  premier  mot  en  italique.  Ce  passage  est  aussi  imité 
deOeUo, 

Coi99eLTATio]f  efttreun.  théologien,  un  médecin,  et  un  phi- 
losophe, sur  le  mariage  de  Panurge,  1 ,  5o6. 

Contrepèterie,  I ,  a88.  Autre,  3i  r. 

CoRUELiER  dont  les  habits  sont  cousus  par  Panurge,  I,  288. 


/ 


64  TABLE 

Pourquoi  les  cordeliers  ont  la  G si  longue,  ibid»  G)rdelîer 

qui  jette  à  l'eau  un  homme  chargé  d'argent,  qu'il  portoit  sur 
son  dos,  I,  477* 

Corne  d^Hammon;  ce  que  c'est,  I,  435. 

Cornes;  ne  sont  symbole  de  coçuage,  1 ,  438.  Voyez  la  Dis-- 
sertation  sur  les  cornes  antiques  et  modernes,  par  C.  F.  Viel;  Pa» 
ris,  1785,  in-8». 

Correcteur^  des  comptes,  II,  34o. 

Corruption,  ce  que  c'est,  II,  32o. 

CouiLLATRis,  bûcheron;  son  histoire,  II,  21  et  suiv.  On  veut 
que  ce  Couillatris  soit  un  gentilhomme  poitevin ,  qui  vint  pour 
affaires  à  la  cour,  et  que  François  I"  enrichit  parcequ'il  devint 
amoureux  de  sa  femme.  On  ajoute  que  nombre  d'hommes  de 
province,  qui  avoient  aussi  de  belles  femmes,  vinrent  bientôt 
k  Paris,  mais  qu'ib  ne  réussirent  point  dans  leurs  honteuses 
prétentions. 

Couilles  d'Oriflant  servent  de  bourses,  I,  3o.  CouiUes  de 
Lorraine ,  leur  origine,  1 ,  210.  Cette  expression  a  passé  en  pro- 
verbe. Voltaire  a  rappelé  V attribut  de  Lorraine  dans  une  épttre 
à  Pallu,  de  i^aS.  Pourquoi  elles  sont  si  longues,  I,  288. 

CouLDRAT  (le) ;  bourg  du  Poitou,  1 ,  16. 

Couleurs  de  Gargantua,  1 , 3  .'> ,  36.  Ce  qu'elles  signifient.  Le 
Blason  des  couleurs j  que  Rabelais  traite  si  mal,  a  pour  auteur 
Sicile,  hërault  d'armes  d'Alphonse,  roi  d'Aragon.  Il  est  inti- 
tulé: le  Blason  des  couleurs  en  annesy  liurees  et  diiûses ,  tresutHe 
et  subtil  pour  scauoir  et  congnoiMre  dune  et  chascune  couleur  la 
vertu  et  propriété,  s.  d.  ni  nom  de  lieu,  in-8%  fig.  Rabelais  s'est 
trompé  quand  il  a  dit  que  l'auteur  n'y  avoit  pas  mis  son  nom. 
Il  se  nomme  dans  le  prologue.  Le  même  livre  existe  en  italien  : 
trattatidei  colori  nelle  anne, etc.  Venise;  Nicolino,  i565,in-8**. 
Sicille  a  publié  aussi  le  Blason  de  toutes  armes  et  escutz,  b^esne- 
cessaire,  utile  et  proufictahle  a  tous  nobles  seigneurs ,  s.  d.,  in-8*'. 
Ce  qu'il  y  a  de  remarquable,  c'est  que  nulle  part  l'auteur  n'y 
dit,  comme  le  prétend  Rabelais,  que  blanc  signifie  foy^  et  bleu 
fermeté.  Voici  les  propres  paroles  de  Sicile  : 

((  Le  second  métail  est  blanc,.,  couleur  laquelle  par  figure  re- 


DES  MATIÈRES.  65 

présente  leaue,  qui  est ,  après  lair,  le  plus  noble  des  éléments. — 
En  complexion,  signiûe  Jlumatique ;  en  vertus,  iustice,  bomie 
conscience  y  chasteté,  commencement  de  beaultéet  de  ioye.  Blanc 
représente  le  Baptesme. 

u  La  quarte  couleur  est  lazur,  laquelle  représente  le  ciel 
(même  interprétation  que  celle  de  Rabelais)  ;  et,  des  quatre  élé- 
ments, Voir:  en  vertus,  cest  layauité,  science^  bonté,  courtoysie, 
amitié;  et  représente  la  Confirmation, 

Couleurs  des  étoffes,  I,  192.  Rabelais  donne  ici  les  noms 
des  couleurs  d'étoffes  les  plus  usuelles  de  son  temps.  Mais  Dau- 
bîgné  en  a  réuni  un  bien  plus  grand  noo[ibre  au  liv.  I,  c.^III 
de  son  baron  de  Fœneste.  Parmi  ces  couleurs ,  plusieurs  sans 
doute  sont  fantastiques,  comme  on  le  reconnottra  facilement, 
mais  les  autres  pourroient  fort  bien  trouver  grâce  devant  les 
élégantes  de  nos  jours. 

Ce  sont:  Turquoise,  orenzé,  feuille  morte,  Isabelle,  zizou- 
lin ,  couleur  du  roy,  (cette  couleur  a  varié),  nûnime,  trista- 
mie,  ventre  de  biche  ou  de  nonnain ,  amarante ,  nacarade , 
pensée,  fleur  de  seigle,  gris  de  lin,  gris  d^esté,  poil  de  souris, 
orangé  pastel,  espagnol  malade,  céladon,  astrée,  face  grattée, 
couleur  de  rat,  fleur  de  pescher,  fleur  mourante,  verd  nais- 
sant, verd  gay,  verd  brun ,  verd  de  mer,  verd  de  pré,  verd  de 
gris,  merde  d'oye,  jaune  paisle  (paille),  jaune  doré,  couleur 
de  judas,  d'enfer,  de'vérollé,  d'aurore,  de  serain,  escarlatte 
rouge,  sang  de  beuf ,  couleur  d'eau ,  couleur  d'Ormus,  argen- 
tin, cinge  mourant,  couleur  d'ardoise,  gris  de  ramier,  gris 
perlé,  bleud  mourant ,  bleud  de  la  febue,  gris  argenté,  merde 
d'enfant,  couleur  de  selle  à  dos,  de  vefve  resjouie,  de  temps 
perdu,  flammette,  dé  soulphre,  de  la  faveur,  couleur  de  pain 
bis,  couleur  de  constipé,  couleur  de  faulte  de  pisser,  jus  de  na- 
ture, cinge  envenimé,  ris  de  guenon,  trespassé  revenu,  espa- 
gnol mourant,  couleur  de  baize  raoy  ma  mignonne,  couleur 
de  péché  mortel,  couleur  de  crystalline,  couleur  de  beuf  en- 
fumé, de  jambons  communs,  de  soulcys,  de  dezirs  amoujceux, 
de  r/icleurs  de  cheminée. 

GouppEAUREiLLE ,  cc  quc  c'est ,  1 ,  343. 


66  TABLE 

Coups  de  bâton  donnés,  II,  9a.  Racine  a  mis  en  rime  le» 
propres  expressions  de  Rabelais.  Ce  dernier  dit:  a  Si,  en  tout 
«  le  territoire,  nestoyent  qne  trentecoupz  de  baston  a  guaiffner, 
«  il  en  emboufsoyt  tousiours  vingt  huyct  et  demy.  n 

Et  Racine  :  ^ 

Et  si,  daat  b  pitMrwoe, 
n  «e  donnoit  en  tout  Tinst  coups  de  nerf  de  boanC, 
Mon  père,  pour  sa  part,  en  emboorsoit  dû-neuf. 

Plaidewrs,  act.  I,  scène  T. 

GouscoiL  (histoire  dn  frère),  I,  477» 
Grachek  étubcusin;  ce  que  c'est,  II,  i3. 
GftAVANT;  bourg  Toisin  de  la  forêt  de  Chînon,  I ,  i64* 
Greyailles;  ce  que  c'est,  II,  329. 

Grocquer  pies;  ce  que  signifie,  H ,  1  o.  Le  verbe  pier  signifloif 
jadis  boire. 

le  TOUS  pry  que  iaye  m  pyer    . 

Uns  ^^"P  ^  quelque  bon  vin  vienb. 

Test,  de  Padielin, 

Grouslememt  de  tète,  signe  fatidique,  I,  Sji. 

Gaocstellbs,  I,  !I36.  Bourg  à. une  lieue  de  Poitiers» 

GviDEURS dé  vendange;  qui  nommoit-on  ainsi,  I,  9a. 

GuisiNiERS  de  Pantagruel,  II,  171. 

GuissES  des  demoiselles;  pourquoi  sont  toujours  fraîches^ 
I,  139. 

Gtm AULT  (  Notre-Dame  de) ,  1 ,  100.  Gros  prieuré  de  l'Anjou^ 

Gupnx>M-,  pourquoi  n'attaquoit  point  les  Muses,  I,  5 16. 

GuREZ;  servoient  jadis  de  sommeliers  à  leurs  seigneurs.  II, 
76.  N'étoit-ce  pas  enfermer  le  loup  dans  la  bergerie? 

GusANUS,  I,  27a.  Nicolas  deGusa,  cardinal,  qui,  ayant  re- 
marqué que  le  dâuge  couvrit  le  globe  dans  1^  34'  jubilé  de 
cinquante  ans  depuis  la  création ,  annonçoit  pareillement  la 
fin  du  monde  pour  le  34*  jubilé  de  Père  vulgaire,  c'est-à-dire, 
pour  le  commencement  du  dix-huitième  siècle. 


DES  MATIÈRES.  67 

D. 

Dabib  (U  douce),  II,  376.  Gest  la  Vier^^e. 

Danses  de  la  quinte,  II,  35i.  Voyes,  pour  les  danse»,  au 
mot  Jeux. 

Dast  ,  1 ,  366.  Daqs ,  eaux  minérales  aux  Landes  de  Bordeaux. 

DBCRBTAtBS  ;  leurs  vertus ,  II ,  a  1 1 .  Argent  qu'elles  soutirent 
de  France,  216.  Dëcrétales  écrites  de  la  main  d'un  angfe,  II, 
301.  Le  />écref  deOratien  a  été  imprimé  pour  la  première  fois 
à  Strasbourg  ;  Eggesteyn ,  1472  9  in-fel.  Les  Décrétâtes  de  Gré- 
goire IX;  àMayence,  SchoifFèr,  147^,  in--fol.  La  5tx(esftiedes 
décrétâtes,  de  Boniface  VIII;  à  Mayence,  Schoi£Fer,  i465,  in- 
fol.;  et  lés  ConstihUions  de  Clément  V;  Mayence,  Schotffer, 
i46o,  in-fol. 

Decbetalistbs;  ce  que  disent  leurs  prédicateurs,  I,  148. 

Demoboron;  qui  est  ainbt  nommé,  I,  383. 

Demosthenes  ;  dépensoit  plus  en  huile  qu'en  vin  ,1,5.  Re- 
proche qui  lui  fut  fait,  ibid.  Montré  an  doigt,  a55.  Ce  passage 
est  allusif  à  cette  pensée  de  Perse  :  j4t  pulchrum  est  digito  mons- 
trari,  et  dicier:  Hic  est.  Sot.  I, 

Départ  de  Pantagruel  pour  l'oracle  de  la  Bouteille ,  1 ,  588. 

Description  de  l'abbaye  de  Thélème,  I ,  i83. 

Dbsultoires  {desultoni);ee  quec'étoit,  I,  84*  Voyez  au 
Glossaire, 

Dettes  (éloge  des),  des  débiteurs  et  des  emprunteurs,  par 
Panurge,  1 ,  4oa.  Robert  Tumer  en  a  fait  aussi  l'elogè  {Enco- 
miwn  debiti).  Voyez  tAmphitheaJtrum  Sapientiœ  Socraticœ  de 
Domaw.  Nous  avons  encore  un  capitolo  in  Iode  del  debito  dans 
les  rtme  burksche  de  Bemi  ;  Florence ,  1723,  in-80,  a  vol. 

Deviniere  (  la  )  ;  métairie  de  Rabelais ,  à  Sev^c  près  de  Chi- 
non,  I,  ai. 

Devise  de  M.  l'Admirai ,  1 ,  35.  Cest  Philippe  Chabot,  ami* 
rai  en  i5a6,  et  mort  en  i543,  lequel  avoit  pour  devise  une 
ancre,  corps  très  lourd ,  et  un  dauphin ,  poisson  très  rapide  à 
la  course,  avec  cette  légende :y&^ina  kniè.  Au  reste,  cette  de- 
vise fut  celle  de  Titus,  et  non  celle  d'Auguste,  comme  le  dit 

5. 


68  TABLE 

Rabelais.  Bernier  veut  qu'il  soit  ici  question  de  Pamiral  Anne- 
bault.  —  Devise  Pontiale ,  quelle  elle  est ,  II ,  378.  Par  cette  ex- 
pression ,  Rabelais  rappelle  ce  qu'il  a  dit  de  Pontanns ,  au  liv.  I , 
chap.  zix.  Au  reste,  on  ne  trouve  rien  de  tel  dans  les  poésies 
de  Pontanus.  Voyez  au  Rahelœsiana. 

Deuil  (couleur  du) ,  1 ,  37.  Les  Grecs  portoient  le  deuil  en 
verd  foncé ,  les  Turcs  en  bleu ,  les  Arabes  en  gris,  les  Persans 
en  brun ,  et  les  Ghinob  en  blanc. 

DsvoiRS  du  nArîage;  pourquoi  ainsi  nommés,  I,  4oi- 

Dez  ;  le  sort  des  dez  est  illicite ,  1 ,  4^3. 

Diable  de  Papefiguière ,  son  histoire,  II ,  1 89.  Voyez  le  conte 
de  La  Fontaine. 

Diables  ;  craignent  le  tranchant  des  glaives ,  1 ,  4So. 

Diablerie  (montre  de  la),  II,  81. 

DiAMiTHE;  son  rapport  à  la  circonférence  du  cercle,  II, 
43o.  Ce  rapport  n'est  point  rigoureusement  exact. 

Diane;  pourquoi  est  dite  chaste,  I,  5 14. 

Dicte,  I,  437-  Aujourd'hui  il  monte  di  Setia^  dans  111e  de 
Crète. 

Dicton  victorial,  I,  33a. 

Dieux  qui  présidoient  au  mariage,  I,  465.  Aux  planètes, 

n,43i. 

DiNDENAULT^  marchand  de  moutons;  sa  querelle  avec  Pa* 
nurge,  II,  62.  Comment  périt,  61.  Cette  histoire  est  prise  de 
Merlin  Coccaye. 

Diogène;  action  de  ce  philosophe  au  siège  de  Gorinthe,  I, 
374-  Son  bâton ,  38 1 .  Ce  qu'il  fit  à  l'yard  d'un  mauvais  archer, 
II,  214. 

DiPsoDEs ,  sujets  de  Pantagrud ,  1 ,  357.  On  veut  que  les  Dip- , 
sodés  soient  les  Lorrains.  Suivant  Le  Motteux,  lesDipsodes 
sont  les  Flamands,  sujets  de  Charles-Quint;  et  les  Amaurotes 
sont  les  Picards.  Suivant  d'autres,  enfin,  la  guerre  des  Dip- 
sodes  est  l'image  de  l'invasion  de  la  Provence  par  les  Allemandsi 
et  du  siège  de  MarseiUe. 

Discours  de  Panurge  en  allemand,  arabe,  italien,  anglois, 
basque,  bas>breton,  hoUandois ^  espagnol ,  danois,  hébreu^ 


DES  MATIÈRES.  69 

grec,  ancien  gascon,  et  latin,  I,  24B  et  suiv.  On  a  voulu  com- 
parer ce  chapitre  à  la  scène  où  Patfaelin  parle  successivement 
limousin,  picard,  normand,  breton,  etc.  Mais  ici  Rabelais 
remporte  beaucoup  sur  Pierre  Blanchet.  Cette  pièce  rappelle 
aussi  le  Triumphus  Cesaretis  que  Kircher  a  mis  à  la  tête  de  son 
ŒdipusJEgyptiacuSy  et  qui  est  composé  en  vingt-«inq  langues. 

DiviHATioN  par  les  agonisans,  I,  469;  par  les  fous,  539; 
par  les  muets,  4^9;  par  1^  songes,  43o. 

Divin ATioKs  de  diverses  espèces,  1 ,  4B8.  Malgré  cette  longue 
énumération,  Rabelais  en  a  omis  un  bon  nombre.  Pour  y  sup- 
pléer, nous  avons  placé  le  tableau  particulier  des  diverses  es- 
pèces de  magies  ou  divinations  à  la  suite  du  Glossaire  ;  dans 
lequel,  par  conséquent,  elles  ne  sont  point  admises. 

Divinités  que  les  Romains  invoquoient  pour  les  mariages, 
I,  465. 

DixAiN  de  Rabelais  aux  lecteurs,  I,  i.  Dtxoifi  à  la  louange 
de  Rabelais,  I,  ao3.  Dixain  de  Jean  Fabre,  I,  ^71.  Dixain  de 
Salel ,  1 ,  2o3.  Hugues  Salel ,  de  Casats ,  valet  de  chambre  du  roi 
François  I*%  poète  célèbre  pour  son  temps.  Il  traduisit  en  vers 
firançois  les  onze  premiers  livres  de  l'Iliade,  qui  furent  impri- 
més avec  les  treize  derniers  d'Amadis  Jamin;  Paris,  Brayer, 
1577,  in-8°.  Les  oeuvres  de  Sald  ont  été  publiées;  Paris,  Ros- 
set,  1539,  in-8<». 

Dixain  de  Rabelais  à  Fesprit  de  la  reine  de  Navarre,  1, 371. 
Si  Le  Duchat  avoit  connu  l'édition  du  tiers  livre  de  Paris, 
Chrétien  Wechel ,  1 546 ,  in-8%  il  se  seroit  épargné  ses  réflexions 
sur  l'édition  de  Valence,  et  sur  le  dixain  en  question,  puisque 
ce  dixain  se  trouve  aussi  dans  cette  édition  de  i546,  et  dans 
celle,  sans  date,  de  Lyon,  Pierre  de  Tours,  in- 16.  D'ailleurs, 
vne  lecture  plus  réfléchie  lui  eût  fait  reconnofitre  que  ce  dixain 
ne  contient  qu'une  licence  poétique,  et  nullement  une  preuve 
de  la  mort  de  la  reine  de  Navarre.  Quant  à  l'édition  de  Valence, 
nous  renvoyons  le  lecteur  à  ce  que  nous  en  avons  dit  dans  la 
liste  des  éditions  de  Rabelais. 

DocTBiNAL  (le),  1 ,  54.  Rudiment  latin  en  vers  léonins,  com- 
posé en  1243,  par  Alexandre  de  Villedieu,  cordelier. 


jo  TABLE 

Domu  (histoire  de  Jean),  1 ,  477- 

DoGOEs  à  deux  et  à  quatre  tètes,  ce  que  c'est,  II,  34o. 

DoNAT,  I,  ^X  De  octo  partibus  oratianis»  Venise,  J.  de  Ce- 
roto,  i497î  in-4*. 

Donner, «ftrv,  adfuger^  II,  8.  Do ,  dice,  addico.  Ces  trois  mots 
exprimoient  chez  les  Romains  les  diverses  fonctions  du  préteur. 
Par  le  premier,  il  donnoit  Faction;  par  le  second,  il  nommoit 
les  tuteurs,  curateurs;  par  le  troisième,  il  adjugeoit  à  chaque 
partie  contendante  ce  qui  lui  revenoit  d'après  la  loi. 

Dormi  securèy  I,  54*  Bichardi  Maidstoni  sermones  dormi  se- 
curé.  Fel  de  sanctis,  —  qui  dormi  securè ,  vel  dormi  sine  cura  sunt 
nuncupati,  eo  quod  absque  magno  studio  possint  incorporari  in 
mente  et  pi^mloprœdicari.  s.  d.  (  i48o)  in-fol.Nuremheiigf ,  i4B6; 
Paris,  i5o3,  etc. 

Dormir  (moyen  sûr  de),  I,  i44-  Dormir  pour  de  l'argent, 
364.  Dormir  en  chien,  ce  que  c'est,  II,  253. 

Doue  (jeux  de),  I,  396.  Doue  est  une  petite  "fille  du  Poitou, 
qui  possède  les  restes  d'un  amphithéâtre  romain ,  sur  lequel  les 
écoliers  représentoient  des  moralités  et  des  farces  :  spectacle 
que  Rabelais  nous  dit  avoir  été  souvent  troublé  par  le  désordre 
et  la  confusion  des  acteurs.  1 

DouHET  (du),  I,  255.  Briand  Vallée,  seigneur  du  Douhet, 
conseiller  au  parlement  de  Bordeaux. 


E. 


Eav  séparée  du  vin  ;  comment  ,1,91. 

Exvx  chaudes;  d'où  leur  vient  cette  chaleur,  I,  367. 

Eccras,  1, 238.  Théologien  allemand ,  adversaire  de  Luther. 

Échecs;  description  d'une  partie  d'échecs,  sous  la  forme 
d\itt  tournoi,  II ,  36i.  Prise  de  Polyphile  au  Songe  d^amour. 

Écuries  au  haut  des  maisons,  I,  45. 

Éloge  du  Chanvre,  I,  588  et  suiv.  Girolamo  Bamffaldi  a 
fait  ua  poème  intitulé,  il  Canapaio;  Bologne,  délia  Volpe, 
1741 ,  in.4«. 


DES  MATIÈRES.  71 

'Édottard  ▼,  roi  d'Angleterre;  réplique  de  Villon  à  ce  mo* 
narque,  II,  a68. 

Éléphant;  description  de  cet  animal,  II,  Sg!^.  Rabelais 
n'eût  pas  dû  la  placer  dans  le  pays  d'Imagination,  puisqu'elle 
est  véritable. 

Ellébore  ,  ou  plutôt  Hellébore  d'Anticyre,  1 ,  80.  C'est  ainsi 
qu'il  faut  écrire  ce  mot,  du  grec  Helleboros. 

ÉikERAUDE;  sa  vertu,  I,  29.  Voyez  aux  Erotica, 

Empereubs  nés  de  porteurs  de  rogatons  ,1,6. 

Empires  anciens;  leur  succession,  I,  6. 

Enat,  I,  53.  L'abbaye  d'Ainai,  à  Lyon,  bâtie  au  bord  du 
Rhône,  sur  les  ruines  de  l'ancien  Atheneum^  On  y  remarquoit 
quatre  énormes  piliers  en  pierre  rouge,  que  le  peuple  du  pays 
disoit  être  de  pierre  fondue. 

Encres  sympathiques,  dont  plusieurs  sont  imaginaires, 
I,  320. 

Enfant  né  à  onze  mois,  déclaré  légitime,  I,  i3.  Dans  ce 
passage,  Rabelais  ne  fait  durer  que  quarante-huit  heures  les 
embrassements  de  Jupiter  et  d'Alcméne.  Amobe,  qui  devoit 
mieux  connoitre  cette  fable,  les  prolonge  pendant  neuf  nuits , 
et  se  moque  très  plaisamment  du  peu  de  vigueur  de  Jupiter. 
u  Ille ,  dit*il ,  nocdbus  vix  novem  unam  potnit  prolem  extun- 
«dere,  concinnare,  compingere;  at  Hercules,  sanctnsDeus, 
«  natas  quinquaginta  de  Thestio  nocte  una  perdocnit,  et  no- 
m  men  virginitatis  exponere,  et  genitricum  pondéra  snstinere.n 
{Adv.  Gent.,  lib.  IF.) 

Enfants  ,  ne  se  doivent  marier  sans  le  consentement  de  leurs 
parents,  I,  583.  Enfants  fouettés  en  cadenee,  II,  199. 

Enfantements  contre  nature,  I,  25. 

Enfer;  conunent  y  sont  traités  les  rois,  I,  35o. 

Engastrimtthes;  quels  ils  sont,  II,  234. 

Enouerrant  ,  1 ,  483.  Cest  Monstrdet ,  au  livre  II  de  sa  ehro' 
nique. 

Énigbie  de  Grippeminaud,  II,  3i4«  Énigme  en  prophétie,  I, 
198.  Cette  pièce  est  de  MesUn  de  Saint-Gdais ,  à  l'exception  des 
deux  premiers  vers,  et  des  dix  derniers,  qui  sont  de  Rabelais. 


73  TABLE 

Dans  Tédition  de  Valence,  ces  dix  derniers  vers  se  lisent  ainsi  : 

R«tte  en  apret  qoyeenlz  trop  obl^ex ,     «^ 
Poines,  lattes,  trauailleE ,  affliges , 
Par  oett  oostU  de  leiernel  teignenr. 
De  cet  trauanx  toyent  refaicts  en  bonheur. 
La  voira  Ion ,  par  certaine  tdence , 
Le  bien  et  fniict  qai  tort  de  patience. 
Car  dl  qui  phit  de  poine  aura  tonffert 
Auparanant,  da  lot  pour  lort  offert 
Pbt  reœpora.  O  qnett  a  renerer 
Cil  qui  en  fin  poorra  pertenerer  ! 

Dans  la  pièce  de  Saint-Gdais ,  au  lieu  des  septième  et  hui- 
tième vers,  on  lit: 

On ,  ti  l'on  pent ,  par  foreor  £ttidicqae 
Sant  art,  ny  tort ,  aapir  lent  propbetiqne , 

Le  Motteux  voit  dans  cette  pièce,  et  non  sans  fondement, 
l'exposé  des  persécutions  qui  menaçoient  les  réformés,  les 
gerUs  réduits  a  la  créance  ewmgelique.  Du  reste,  Tinterprétation 
de  la  pièce  par  le  jeu  de  la  paume  a  été  adoptée  par  l'éditeur 
des  poésies  de Saint-Gelais,  Paris,  1719. 

Ennasin  (isle),  ou  des  AUiances,  II ,  64« 

Ennemi  qui  fuit  ne  doit  être  poussé  à  bout,  I,  i5i. 

Entommeures  (Voyez  lean).  ^ 

Épictete;  sa  devise  aux  enfers,  1, 353;  sa  lanterne,  ou  plu- 
tôt sa  lampe,  II ,  4o4- 

Épigrahme  sur  le  cinquième  livre,  II,  371. 

Épilenie  de  Panui^e,  II,  44o- 

Épistemon,  à  qui  Panurge  a  recousu  la  tête,  raconte  des 
nouvelles  des  enfers,  I,  349* 

ÉpiTAPHEdeBadebec,  1,  2?.i. 

Épithétes  graveleuses,  I,  4921,  5oo. 

Értx  ,  1 , 2 1 1 .  Géant  que  Hygin  dit  enterré  en  Sicile.  Il  donna 
son  nom  à  la  montagne  appelée  depuis  Saint-Julien. 

Ë8CHTLE,  son  genre  de  mort,  II,  97. 

EscLOTS  (isle  des),  II,  376.  Les  Ësclots  sont  proprement 
des  sabots  ;  mais  ici  ils  peuvent  être  considérés  comme  des  san 


DES  MATIÈRES.  73 

dales  de  bois.  Cette  ile  représente  le  séjour  des  moines  men- 
diants, pour  lesquels  Rabelais  avoit  une  aversion  particulière. 
Le  Duchat  veut  que,  dans  ce  chapitre,  il  soit  spécialement 
question  des  Jésuites.  Quoique  les  commencements  de  cet  ordre 
devenu  si  puissant  aient  été  fort  humbles  et  fort  misérables, 
cette  assertion  ne  nous  paroh  pas  suffisamment  prouvée. 

EsGtJE  or6e,  ce  que  c'est,  II,  80.  Voyez  ces  deux  mots  au 
Glossaire. 

Ésope  le  François,  II,  30.  Allusion  à  la  prétention  ridicule 
qui  fait  descendre  les  François  des  Troyens  et  des  Phrygiens^ 

EsTABLEs  au  haut  des  maisons,  I,  4^. 

Estomach;  moyen  de  le  nettoyer,  I,  367. 

EsTAocs  (bois  d'),  I,  i43.  Canton  du  Bas-Poitou,  fertile  en 
toutes  sortes  de  fruits. 

Etude;  refrenne  la  concupiscence,  I,  Si 5. 

EuoEMON,  page  de  Desmarais,  puis  de  Gargantua,  I,  55. 

ÉvéQVE  de  Paris;  comment  se  célèbre  son  entrée,  I,  389. 

EvESGAvx,!!,  284. 

Exemples  de  saint  Nicolas,  1 ,  343.  Traits  d'histoire  de  la  vie 
de  ce  saint. 

Exercices  de  Gargantua,  I,  81. 


Fabiens  (famille  des),  II,  64* 

Fables  de  Turpin,  I,  343.  Cest  Phistoire  de  Charlemagne, 
par  le  crédule  archevêque  Turpin. 

Faget  (le),  I,  53.  Liber  Paceti  morosi  docens  mores  homi- 
num;  Daventriœ,  Jac.  de  Breda,  1494)  in-4^.  L'auteur  de  ce 
livre  est  Jean  de  Garlande. 

Faculté  de  théologie  comparéejumentis  insipientibus,  I,  67. 
Le  psaume  indiqué  par  Janot  est  le  4B  ou  4g  :  £t  homo,  curn 
in  honore  esset,  non  intellexit:  comparcUus  estjumentis  insipien-^ 
tibus,  et  similis  foetus  est  eis. 

Fanfreluches  antidatées  y  I  9.  On  reconnoitra  facilement 
que  Rabelais  a  supprimé  à  dessein  le  commencement  de  cette 


74  TABLE 

pièce,  ponr  en  augmenter  robscurité,  et  tourmenter  la  cnrio* 
site  du  lecteur.  Cest  un  véritable  amphigouri,  dont  il  seroit 
ridicule  de  prétendre  interpréter  le  sens.  Quant  à  Tépithéte 
antidotéeSy  Rabelais  a  sans  doute  entendu  que  cette  pièce  pou- 
Toit  servir  d^antidote  contre  les  principes  de  la  cour  de  Rome, 
et  autres  pois^Jns. 

Faquin  qui  mangeoît  son  pain  à  la  fumée  du  rôt,  I,  54o. 

Farce  de  l'homme  qui  avoit  épousé  une  muette,  I,  Sag. 
Quelques  uns  crofent  que  cette  farce,  que  nous  avons  inuti- 
lement cherchée,  étoit  de  Rabelais. 

Fat;  ce  que  signifie  ce  mot,  II,  271. 

Fatb  Moniau  (la),  I,  laS.  Paroisse  de  Pélection  de  Niort, 
où  il  croit  de  fort  bons  vins. 

Fatoles,  tétrarque  de  Numidie,  I,  58. 

Febime  ni  belle  ni  bonne,  à  quoi  peut  servir,  I,  181. 
Femmes,  appètent  les  choses  défendues,  I,  5^7.  Ont  un  ani-t 
mal  intestin  qui  les  subjugue,  I,  Sao.  Pourquoi  ont  les  cuisses 
toujours  fraîches,  I,  139.  Femmes  veuves  peuvent  jouir  des 
plaisirs  de  l'amour  pendant  deux  mois  après  la  mort  de  leurs 
maris ,'  I ,  i4«  Leur  excuse  de  ce  faire ,  1 5.  Femmes  vieilles  ;  dites 
présages,  I,  44^-  Prédisent  volontiers  l'avenir,  ibid.  Femmes 
vieilles,  mariées  par  Panurge,  I,  agS.  Femmes  voulurent  écor- 
cher  les  hommes,  I,  4^7- 

Femme  poëte,  extraite  du  sang  de  France,  H,  276.  Cest 
Maiiguerite  de  Valois,  reine  de  Navarre,  soeur  de  François  I*% 
et  de  laquelle  nous  avons,  entre  autres,  VHeptameroru 

Fessue  (sœur);  son  histoire,  I,  46^.  Voyez  les  Colloques 
(fÉrasme. 

Cette  historiette  rappelle  une  anecdote  arrivée  pendant  la 
révolution  de  France: 

On  évacuoit  un  couvent  de  filles.  Une  seule  rriigieuse  ne 
voulut  pas  profiter  de  sa  liberté.  Mais ,  lui  disoient  ses  com- 
pagnes, nous  partons  toutes,  on  va  faire  occuper  le  couvent 
par  des  troupes,  vous  serez  violée.  J'ai  fait,  répondit  la  sœur, 
vœu  de  garder  la  clôture;  mab  je  n'ai  pas  fait  vœu  de  n'être 
pc^t  violée;  je  reste. 


DES  MATIÈRES.  78 

Fèves;  leur  fleur  crainte,  et  pourquoi,  II,  37}.  Préjugé 
€M>nforme  au  proverbe  : 

Au  tempi  OK  fel^m  tout  en  fknr. 
Les  fons  alors  s<»nt  en  veneur. 

Fèves  en  gousse,  d  que  c'est,  II,  274- 

Ferrate  (chemin  de  la  ) ,  II .  374.  Entre  Limoges  et  Tours. 
Ce  chemin  coupoit  la  montagne  du  Grand  Ourty  et  étoit  dans 
ce  temps-là  embarrasse  de  gros  cpiartiers  de  rocher» 

Ferrements  (isle  des);  II,  3o4. 

Filles  (petites).  Portées  dans  des  besaces,  I,  283. 

Finesse  que  met  Aulu-Gelle,  I,  3ai.  Rabelais  veut  parler 
des  Scytales,  dont  se  servoient  les  Lacédémoniens  pour  écrire 
et  pour  lire  leurs  dépêches. 

Flacce;  cité,  I,  6.  C'est  Quintus  Flaccus  Horatius»  Le  vers 
cité  est  celui-ci: 

•  Hsec  placutt  sem^l ,  baec  decies  repecita  plactbit.  • 

An  poet, 

Flacgon;  en  quoi  diffère  de  la  Bouteille,  I,  19.  Tabourot, 
dans  ses  Bigarrures,  n'a  .pas  manqué  de  relever  Péquivoque 
graveleuse  qui  se  trouve  ici  dans  les  expressions  de  Rabelais. 

Flammands,  transportés  en  Saxe,  par  Gharlemagne,  I,  386. 

Fondation  de  Pabbaye  de  Thélème,  1, 180. 

Fontaine  fantastique  du  temple  de  la  Bouteille,  II,  439- 

Fontevrault;  histoire  des  rdigieuses  de  ce  monastère,  I, 
527.  Tiré  des  Controverses  des  sexes  mascutin  et  féminin,  par 
Gratien  Dupont.  Swift  a  imité  ce  trait  dans  son  confe  du  Ton- 
neau. Dans  l'édition  de  1626,  au  lieu  de  Fontevrauk,  on  Kt 
Coingnaufond. 

Foret  de  Beauce;  par  qui  abattue,  I,  69.  De  Bière;  voyez 
Bière. 

Formes  détruisent  là  matière  en  procédure,  I,  55 1. 

Formicarium  artium,  I,  235.  Le  Fbrmiearium  est  un  ouvrage 
de  morale,  de  Jean  Nyder,  jacobin  allemand.  Formiearii  U- 
bri  F,  moratisati;  Cologne,  (  i477)  in-fol. 


76  TABLE 

FoRTiFiCATioirs  de  diyerses  espèces,  I,  373. 

Fou  ACIERS  deLemé;  leur  combat  contre  les  bergers  de  Gar- 
gantua, I,  93. 

FouRQVEs  (les)  d^Augsbourg,  1, 32.  Riches  marchands  joail^ 
liers,  dont  le  vëritable  nom  étoit  Fugger,  et  dont  les  descen- 
dants sont  devenus  barons.  Rabelais  en  {>arle  dans  la  première 
de  ses  épistres.  Voyez  Bayle,  au  mot  Fugger. 

Fous,  sont  révérés  des  Turcs,  I,  573. 

Fous  de  diverses  espèces,  I,  543. 

Fot;  ce  qu'elle  est,  suivant  les  sorbonistes,  I,  24. 

Fragassus,  I,  a  12.  Géant  cité  par  Merlin  Goccaie. 

FRANG-orc/ier  de  Bagnolet;  I,  236;  ou  plutôt  de  Meudon. 
Cet  homme,  qui  étoit  travaillé  de  la  pierre,  fut  condamné  à 
mort,  pour  ses  vols,  en  i474-  La  faculté  de  médecine  de  Pans 
obtint  sa  grâce,  à  condition  qu'il  supporteroit  Popération  de 
la  taille.  C'étoit  la  première  que  l'on  eût  tentée;  elle  réussit, 
et  l'archer  vécut  encore  plusieurs  années;  ce  fait  est  raconté 
en  détail  par  Ambroise  Paré ,  dans  ses  Opéra  chirurgica;  Franc- 
fort, 1594,  in-fol.  L'opération  eut  lieu  au  cimetière  Saint-Se- 
verin. 

François;  leur  caractère,  1 ,  68.  Yssus  des  Phrygiens,  II,  20. 
Voyez  le  mot  Galli. 

Fredons  (les  frères),  quels  étoient,  II,  376.  Cette  descrip- 
tion si  plaisante  des  divers  ordres  mineurs  rappelle  Vhistoire 
natutelle  de  diverses  espèces  de  moines^  traduite  du  latin,  par 
M.  Broussonnet  ^ 

Froc  (Vertus  du),  I,  498. 

Frotte  couille;  ce  que  c'est,  1 ,  34o.  C'est  ce  que,  à  Angers, 
on  appeloit  ÉveiUe^fou, 

G. 

Gabbara,  I,  212.  Géant  arabe,  qui  fut  présenté  à  l'empe- 
reur Claude.  Voyez  Pline,  liv.  VII,  chap.  xvi. 

Gaietan  ,  1 ,  239.  Le  cardinal  Cajetan  (Thomas  de  Vio)  dom 
les  œuvres  furent  recueillies  en  i5i  i. 


DES  MATIÈRES.  77 

Gaignb  BEAUGOtTP,  habitant  de  Me  des  Apedefies,  II,  336. 

Galaffre,  I,  ai 3.  Géant  cité  par  Huon  de  Bourdeaux.  Il 
avoit  dix-sept  frères. 

Galieh,  a  vécu  lonç-temps,  et  en  santé  parfaite,  II,  18. 

Galland,  II,  sa.  Pierre  Galland,  principal  au  collège  de 
Boncourt,  grand  sectateur  d'Aristote,  et,  par  conséquent,  ad- 
versaire de  Ramus. 

Gallbt;  maître  des  requêtes  deGrandgousier;  sa  harangue 
à  Picrochole,  I,  109. 

GalU  (les  François).  D'où  leur  vient  ce  nom;  1 ,  39;  leur  ca- 
ractère, ibid.;  portent  des  plumes  blanches,  ibid,;  leurs  en- 
seignes, ibid. 

Ganabin  (isle  de),  II,  162.  Ce  mot  signifie  larron. 

Gargamellb,  femme  de  Grandgousier,  I,  i3.  Porte  onze 
mois,  ibid.  Avoit  trop  mangé  de  trippes,  17.  Gomment  elle  ac- 
couche, a4*  Grandgousier  étant  Louis  XII ,  Gargamelle  devient 
Anne  de  Bretagne,  ou  Marie  d'Angleterre.  Dans  le  système  de 
Le  Motteux,  elle  est  Catherine  de  Foix. 

.  GAaoAHTTJ  a;  où  fîit  trouvée  sa  généalogie,  1, 7.  Sa  naissance, 
34*  Pourquoi  lui  fut  imposé  ce  nom,  26.  Comment  il  fîit  vêtu, 
28.  Ses  couleurs,  33.  Son  adolescence,  4i-  Ses  chevaux  faictices, 
44*  ^  premières  études,  5a.  Sa  seconde  institution,  80.  Sa 
grandejument,  58.  Va  à  Paris,  60.  Compisse  les  Parisiens,  61. 
Enlève  les  cloches  de  Notre-Dame,  62.  Ses  jeux,  75.  Ses  uout 
veaux  exercices,  81.  Ses  exploits  contre  l'armée  de  Picrochole, 
ia8  et  sulv.  Sa  victoire,  170.  Sa  harangue  aux  vaincus,  172. 
A  un  fils  et  perd  sa  femme,  21 5.  Ne  sait  s'il  doit  pletirer  ou 
rire,  219.  Sa  lettre  à  son  fils  Pantagruel,  241.  Est  transporté 
au  pays  des  fées,  3 18.  Dernière  lettre  à  Pantagruel,  II,  45. 
On  veut  que  Gargantua  soit  François  I*'.  Suivant  Le  Motteux, 
c'est  Henri  d'Albret,  fils  de  Jean.  Voyez  PantagmeL 

Gascon  qui  vouloit  se  battre,  parcequ'il  avoit  perdu  tout 
son  argent  au  jeu,  I,  562. 

Gaster  (le  ventre).  Premier  maître  es  arts  du  monde,  II , 
23i.  Sa  puissance,  ibid. 

GAffraoLÂTRss,  II,  235.  Ce  mot  signifie  adorateurs  du  ven- 


78  TABLE 

tre,  et  est,  eomme  de  raison,  appliqué,  par  Rabelais,  aux 
moines.  Voltaire  a  estropié  ce  mot  dans  sa  lettre  sur  notre  au- 
teur, et  écrit  GastrolaCy  ce  qui  ne  signifie  plus  rien.  Qui  cioi- 
roit  que,  dans  cette  courte  lettre,  adressée  au  prince  de  Bruns- 
wicfa,  il  y  a  cinq  grosses  fautes  ou  infidélités  de  citation?  Et 
c'est  de  cette  manière  que  Voltaire  a  écrit  Phistoire! 

Gauch£  (côté),  de  mauvais  présage  chez  les  Grecs,  I,  4^5. 
Et  de  fortuné,  chez  les  Romains,  sur-tout  pour  le  tonnerre. 
Gauoebillaux;  ce  que  c'est,  I,  i6. 
GsAiVTs;  leur  origine,  I,  211. 

GÉNÉALOGIE  de  Gai^antua,  où  fut  trouvée,  1, 7.  Généalogie 
de  Pantagruel,  calquée  sur  celle  de  Jésus-Christ,  I,  211  et 
suiv.  Le  nombre  des  générations  est  63 ,  iiombre  mystérieux , 
et  le  premier  des  climactères ,  comme  composé  de  7  et  de  9. 
Les  spéculatif»  ont  en  outre  prétendu  que  ce  nombre  63  avoit 
été  formé  par  Rabelais  des  4^  générations  que  saint  Matthieu 
compte  depuis  Jésus  jusqu'à  Abraham ,  et  des  2 1  que  saint  Luc 
compte  d'Abraham  à  Adam,  comme  de  Jésu»  à  Zorobabel. 
D'autres,  conformément  à  plusieurs  éditions,  ne  eomptent 
que  60  générations  9  et  observent  que  ce  nombre  soixante  est 
la  moyenne  proportionnelle  «itre  les  78  générations,  suivant 
saint  Luc,  et  les  4^  suivant  saint  Matthieu.  Voyez  notre  ThéO' 
logie  des  2Vbm6re5. 

Genevois;  comment  ils  se  saluent,  II,  32.  Par  ce  nom  de 
Genevois,  Rabelais  entend  les  anciens  habitants  de  Gènes. 
Gentilshommes  de  Beauce,  comment  déjeunent,  1, 59. 

Et  dctieiuier  tons  le«  matîM 
Comme  les  emiyert  de  Bemice. 

COQUILLART. 

Geoffrot  à  la  gnmd  dent;  son  tombeau,  I,  227. 

Gerson  ,  1 ,  239.  Jean  Gerson ,  célestîn ,  docteur  de  Sorfaoïme, 
et  chancelier  de  l'université  de  Paris.  Le  traké  de  auferibilitaie 
papŒy  que  lui  attribue  Rabelais,  fut  en  effet  composé  par  lui, 
en  i4i49  ^  l'occasion  du  schisme  de  Tantipape  Benoit  XIII, 
contre  Jean  XXIII. 

Gilles  (Pierre),  {£gidius)y  II,  399.  Allusion  satirique  au 


DES  MATIÈRES.  79 

liTre  suivant:  Carmina  de  urinarum judicus ,  édita  a  magistrQ 
Egi(tio;  Lugd,  Jacq.  Myt,  i5'i6,  iii-80. 

Glenat,  paroisse  du  Poitoti,  II,  279. 

GoiTRoix ,  geai  de  Frapin  ^  H ,  9. 

GouBMANDEURs,  oiseaiiz,  II,  290*  Les  commandeur»  de  tous 
ordres. 

Gozal;  ce  que  c'est,  II,  44*  ^  >not  est  hébreu. 

GouKTs;  ce  que  c'est,  I,  loi. 

Grain  mort  et  corrompu,  est  gënëratfon  de  l'autre,  II,  193. 
Nisi  granumfrwneniiy  cadens  in  temun,  mortuumfuerit ,  iptwn 
sotum  manet:  si  éutiem  mortuumfuerit,  mutiumfructum  offert, 
(Evang.  Joann.,  XII.)  Voyez  notre  Thuileurde  CÉcossisme,  Pa* 
ris ,  Delaunay,  1 82 1 ,  in-^''. 

Grandgovsier,  roi  des  Parpaillots,  et  père  de  Gargantua, 
I,  i3.  Voyez,  au  glossaire,  le  mot  PwrpaiUoî,  Ceux  qui  reoon- 
noissept  François  P'  dans  Gargantua,  font  nécessairement  de 
Grandgousier  Louis  XII.  Le  Motteuz  le  prend  pour  Jean  d'At 
bret,  roi  de  Navarre. 

Grahdmoht,  bourg  de  l'élection  de  Ghinon,  I,  iSo. 

Grippsminadb,  archiduc  des  GhaU  fourrez ,  Il ,  ^09.  Son  por- 
trait, 3i2.  Cest  le  président  de  la  ckambre  criminelle,  ou,  se- 
lon d'autres,  le  grand  inqnisîtem*. 

Grtphons  de  Montagne,  II,  3 18.  Les  greflBers. 

GuB  BB  Vbdb  (le),  dans  le  Poitou,  I,  16. 

Gvbrre;  pourquoi  nommée  en  latin  Belium^  I,  37$*  Guem 
intestine, .dite  sédition,  I,  i6a.  Otierro  de  Pantagruel  contre 
les  Dipsodes,  I,  34o- 

Gueux  de  Phostière,  issus  du  sang  des  rois,  I,  6. 

Guiixot;  le  plus  célèbre  traiteur  d'Amiens,  et  même  de 
France,  du  tenps  de  Rabelais,  II,  5S5.  On  citoit  enoore,  à  la 
fin  du  seizième  siècle.  Le  More ,  Samson ,  Innocent ,  et  Havart. 

GuuiAUX  (prés);  ce  que  c'est,  I,  16. 

GuTERGHARois  (Ic  scigncuT  de);  son  histoire,  II,  70^ 

GTmrASTB,  écuyer  de  Gargantua,  1, 83.  Tours  d'adresse  et 
de  force  qu'il  exécute  sur  le  cheval,  laS. 


8»  TABLE 

H. 

Habillement  des  femmes ,  I9 192*  Compose  des  chausses  (les 
bas);  des  jarretières,  des  escarpins  ou  pantoufles,  déchiquetés 
à  barbe  d'écrevisse;  de  la  chemise,  de  la  vasquine,  de  la  ver- 
tugale,  de  la  cotte,  de  la  robe,  ou  de  la  marlotte,  ou  de  la 
berne.  Le  parement  ou  triumphe  des  dames  y  par  Olivier  de  La 
Marche  ;  Paris ,  veuve  Trepperel ,  s.  d. ,  in-8<>,  nomme  les  pièces 
suivantes  :  les  pantophles ,  les  soliers ,  les  chausses,  la  jaretiere,  la 
chemise ,  la  cotte ,  la  pièce  de  l'estomach ,  le  lacet ,  le  demy-cein , 
l'espinglier,  la  bourfe,  les  coulteaulx,  la  gorçerette,  le  pigne, 
le  ruben ,  la  coueffe ,  la  templette ,  le  dyamànt ,  la  robe ,  la  cainc- 
ture,  les  patenostres,  lesguants,  lechapperon,  et  le  mirouer. 

Habillement  des  hommes,  I,  193.  Composé  des  chausses, 
des  hauts  de  chausses ,  de  la  chemise ,  du  pourpoinct ,  de  la 
saye  ou  chamarre,  de  la  robe,  de  la  ceinture,  et  du  bonnet. 

H  ANS  Caruely  lapidaire,  I,  3a.  Voyez  aussi  Anneau. 

Harangue  de  Janotils  deBragmardo ,  pour  ravoir  les  cloches 
^  de  Notre-Dame,  1 ,  66.  Harangueàe  Gallet  à  Picrochole,  1 ,  109. 
De  Gargantua  aux  vaincus,  1, 173. 

Hastiveav,  capiuine  de  Picrochole,  tuéparToucquedillon, 
1,166. 

Hebrard  ,1,53.  Ëbrard  de  Béthune ,  qui  composa ,  en  m  2 , 
un  traité  intitulé  Grœcismus;  Lyon,  Jehan*Dupré,  i493. 

Herodes,  roi  des  Juifs;  comment  s'y  prend  pour  les  faire 
pleurer  à  sa  mort,  U,  127. 

Héros,  leur  demeure,  U,  IQ16. 

Herouets,  n,  568.  Antoine  Herouet,  dict  Maisonneuve, 
évéqûe  de  Digne  en  Provence,  dont  nous  avons  la  parfuicte 
amye;  Lyon,  de  Tours,  i54a ,  in*8^.  fit  les  opuscules  if  Amour; 
Lyon,  15479  in-8°.  Au  reste,  un  grand  nombre  d'éditions  por- 
tent DrouetSy  au  lieu  de  Herœts. 

Heures  des  moines;  pourquoi  sont  courtes  en  été  et  longues 
en  hiver,  I,  99. 

Hiérarchie  d'Hésiode  y  I,  384*  C'est  sa  Théogonie, 


DES  MATIÈRES.  8i 

HippoTADéE  (le  père);  soû  avis  sur  le  mariage  de  Panurge , 
1,  509.  Dans  plusieurs  éditions ,  il  est  appelé  Poro/od^. 

Hirondelle  de  mer,  II,  4^. 

HisTOiAE  du  lion  et  de  la  vieille  femme,  I,  281.  Du  dieu 
Cocuagê,  ly  SaS.  Du  bûcheron  qui  a  perdu  sa  cognée,  II,  31. 
Dn  seigneur  de  Basché  et  des  Ghiquanoux,  II,  76.  Du  diable 
dePapefiguière,  II,  189. 

Homère,  en  écrivant  ses  poèmes,  ne  songeoit  point  aux  al- 
l^^ries  qu'on  lui  a  prêtées,  I,  4*  La  même  pensée  se  trouve 
dans  Montaigne,  liv.  II,  chap.  xii. 

Homme  (premier);  comment  Platon  le  représentoit,  I,  3i. 
Homme  près  de  sa  fin  prédit  Pavenir,  1, 4^«  Hommes  enflés  de 
diverses  manières,  et  pourquoi,  I,  209.  Hommes  et  femmes 
andôuilliques,  II,  167.      * 

Homme  (petit),  estropié,  II,  22.  C'est  Charles-Quint,  qui 
étoit  rongé  de  goutte. 

HuouTio,  I,  53.  Ugutio,de  Pise,  évêque  deFerrare,  auteur 
d'une  grammaire  et  d'un  dictionnaire. 

Huissiers,  manière  de  les  assommer  sans  être  repris  de  jus» 
tice^ll^  77.  Portoient  au  pouce  un  gros  anneau  d'ai^ent  pour 
sceller  les  exploits,  attendu  que  bien  des  gens  ne  savoientças 
«igner,  78. 

HuRTALY,  géanticontemporain  de  Noé,  I,  211,  21 3. 

HuYBiEs,  en  Anjou,  I,  i64- 


Jambe  de  Dieu;  ce  que  c'est,  II,  206. 

Jambon  (synonyme  de),  I,  19.  • 

Janotus  de  Bragmardo^  sa  harangue,  I,  66.  Pourquoi  lui- 
même  porte  le  drap,  70.  Son  procès  avec  l'université ;'t6!V^.  Le 
Motteux  veut  que  ce  soit  Robert  Cenalis,  évêque  d'Avranches. 

Jarretière  (ordre  de  là).  II,  291.  Ordre  d'Angleterre,  dont 
la  devise  est:  Honni  soit  qui  mal  y  pense. 

Jean  des  Entommeures  (frère),  extermine  avec  un  bâtoû  de 
3.  6 


82  TABLE 

croix  les  ennemis  qui  ravageoient  le  dos  de  Fabbaye  de  Se* 
ville,  1, 99.  S^attache  à  Gargantua,  i36.  Accroché  à  un  arbre , 
i48.  On  veut  que  frère  Jean  soit  le  cardinal  de  Lorraine.  Le 
Motteux  le  prend  pour  Odet  dé  Ghâtîllon;  d'autres,  avec  peu 
de  vraisemblance,  pour  le  cardinal  du  BéUay.  Ménage  a  pré- 
tendu que  Rabelais  avoit  véritablement  trouvé  chez  les  moines 
un  modèle  de  son  frère  Jean,  un  certain  Buinard,  prieur  de 
Sermàise  ea  Anjou.  Voyez  Entommeures ,  au  Rabelœûana, 

Jean  XXII  ;  son  histoire  avec  les  rdigleuses  de  FontevrauU, 
1 ,  527.  Voyez  FofUevraulu 

JehaV  d'Escosse,  I,  5i.  Jean  Duns,  ou  plutôt  Jean  Scot, 
dont  nous  avons  des  qiiodlibeta^  et  des  questions  sur  le  livre 
des  sentences. 

Jésus;  comment  vêtu  à  sa  Transfiguration,  I,  87. 

Jeux  de  Gargantua,  1 ,  75  et  suiv. 

Aux  jeux  de  Gargantua,  nous  avons  cru  devoir  joindre  les 
dansesy  qu'un  imitateur  de  Rabelab  a  dénombrées  au  chapitre 
XVI  des  Navigations  de  Panurfe.  La  pliis  grande  partie  de  ces 
danses  ne  sont  que  des  espèces  de  rondes,  dont  les  noms  sont 
formés  des  premiers  mots  de  la  chans<m  que  l'on  chantoit  en 
les  dansant.  Ce  sont  : 

Les  six  visaiges,      '  Marry  de  fvir  sa  femme. 

Le  trehory  de  Bretaigne,  La  gaye. 

Les  crapaulx  et  les  grues,  Mal  maridade  (mariée), 

La  gaillarde;  la  Roagace,  liapamyne, 

La  marquise,  Radierine, 

Si  iay  mon  ioly  temps  perdu ,     Sainct-Roch, 

L'espine,  Sancerre, 

C'est  a  grand  tort,  Nevers, 

La  f risque,  Picardie  la  iolye, 

Par  trop  ie  suis  brunet,  Curé  vene^  doncq. 

De  mon  triste  et  desplaisir,  le  donoure  seule  esigaree, 

Quand  my  souuient,  La  mousque  de  Biscaye, 

La  galiotte ,  L'entrée  du  fol , 

La  gotte,  A  la  venue  de  Noël , 


DES  MATIÈRES.  83 

Le  bal  d'Hespaigne, 

Crémone, 

La  mercière , 

La  trippiere, 

Mes  enfans, 

G'estsimplementdonné  congé, 

Mon  con  est  devenu  sergent, 

Par  faulx  semblant, 

La  valentinoîse, 

Expec  ung  poc  ou  pane, 

Le  renom  d'ung  esgoai^, 

Fortune  a  tort, 

Testimôvrioft, 

Calabre , 

Qu'est  devenue  ma  Mignonne , 

Robinet, 

Triste  plaisir, 

Regoron  piony, 

L'oyselet, 

Biscaye, 

En  elle  n'ay  plûà  de  ûattice , 

En  plahiietz,  en  pleun,  ie 

prends  congé. 
Ce  que  scauez , 
Qu'il  est  bon, 
Tyre  toy  la  Guilfof , 
La  douleur  qui  au  cuettr  me   Amours  m'ont  faict  desplaiâir, 


La  perroneile, 

La  bannye, 

Gouernal, 

Foix, 

Verdeure, 

Princesse  d'amour, 

Le  cueur  est  mien, 

Le  queur  est  bon , 

louyssance, 

Chasteau  bryant, 

Beurre  frays. 

Elle  s'en  va, 

La  duccate, 

Hors  de  soucy, 

lacqueline. 

Le  grand  hélas, 

Tant  ay  d'ennuy. 

Mon  cueur  sera  d'ayner, 

Lasignose, 

Beaureguaré, 

Les  regretz  du  mo^s  (ttiort), 

La  doloreuse, 

Sans  elle  ne  pny», 

Perichon , 

Maulgré  dangier, 

En  l'umbre  ^«ng  buyssoiiet, 


blesse,. 
La  fleurie,. 
Frère  Pierre, 
Lesgrandz  regretz. 
Va  t'en  regret. 
Toute  noble  cite, 
N'y  boutez,  pas  tCNity 
N'y  boutez  que  le  bout. 
Les  regretz  dé  l'aigtteam-, 


Là  psktkxice  dm  Mbre , 

Le  petit  helas. 

Les  souspirs  du  ponKh, 

A  mon  retour. 

Je  ne  sçay  pas  poiijN}Uoy, 

Je  nefoys  plus, 

Paoutes*  geik^  d'aMi^, 

Faisons  la,  faisons. 

Noire  et  tennee, 


84 

Lefaulcheron, 

La  belle  Franooyse, 

Ce  n'est  pasieu, 

C'est  ma  pensée, 

Loyal  espoir, 

Beaultë, 

Tegfrasirius, 

Patience, 

Cest  mon  plaisir, 

Nauarre, 

Hac  bourdain. 

Fortune  l'allemande, 

Les  pensées  de  madame. 

Pense  tout  la  peur, 

Regnault  le  fort, 

Elleagprandtort, 

le  ne  sçay  pas  pourquoy, 

Helas  que  vous  a  faict  mon 
cueur. 

Noblesse, 

Tout  au  rebours, 

Hë  dieu ,  quelle  femme  i'auoys, 

L'heure  est  venue  de  me  plain- 
dre, 

Gauldal, 

C'est  mon  mal, 

Dutcis  amicay 

Qui  est  bon  a  ma  semblance, 

La  chaulx, 

Leschasteaulx, 

La  ^roflee, 

y az  a  mont , 

Jure  le  pois , 

n  est  en  bonne  heure  nay, 

La  nuyct, 

La  douleur  de  l'escuyer, 


TABLE 

La  douleur  de  la  charte, 

Le  grand  alemant. 

Adieu  m'en  voys. 

Bon  gouuernement. 

Mi  sou  net, 

Pampelune, 

Hz  ont  menty. 

Pour  auoir  faict  au  gré  de  n^ou 
mary. 

Les  manteauk  iaunes, 

Ma  ioye. 

Ma  cousine. 

Le  mont  de  la  vigne, 

Toute  semblable, 

Elle  jheuient, 

A  la  moytië. 

Tous  les  biens. 

Ce  qui  vous  playra , 

La  marguerite  (danse  histori- 
que qui  existe  encore  parmi 
les  enfantz). 

Or  faict  il  bon, 

Puisqu'en  amour  suys  malheu- 
reux, 

La  verdure,  • 

Sur  toutes,  les  couleurs^ 

La  lésine. 

Or  faict  il  bon  aymer, 

En  la  bonne  heure. 

Le  tempz  passé, 

Le^iolyboysy 

L'heure  vient. 

Le  plus  dolent. 

Mes  plaisirs  chantz. 

Mon  ioly  cueur. 

Bon  pied,  bon  œil, 


DES  MATIÈRES.  «6 

Han,  bergère  m'amye,  Baîllelybranslealatisserandey 

Touche  luy  l'anticquaille,      ("  La  pavenne.  y* 

Illiers  (Mlles),  I,  4o4-  D^abord  professeur  en  droit  canon , 
puis  conseilleraau  parlement  de  Paris  ;  nommé  enfin  évéque 
de  Chartres  en  14^99  et  mort  en  1493,  après  avoir  résilié 
son  évéché.  Son  humeur  processive  a  été  consacrée  par  les  écri- 
vains du  temps. 

Immortalité  ;  manière  dont  Phomme  peut  Facquérir,  I ,  ?4 1  • 

Inscription  mise  sur  la  porte  de  Pabbaye  de  Thélème, 
I,  186. 

INSCRIPTION  aux  VervelTes,  II,  291.  Rabelais  veut  parler  de 
Tordre  anglois  de  la  Jarretière i^lont  la  devise  est:  honni  soit 
qui  mai  y  ppnse.  ^oyez,  au  Glossaire,  le  mot  verveUe. 

Invectives  des  fouaciers  de  Lemé  contre  les  bergers  de 
Gargantua,  I,  92. 

JoRELiN  Bridé,  second  maître  de  Gargantua,  I,  53.  Voyez 
ce  mot  an  Glossaire. 

Joies  du  mariage,  11^  1 10.  Rabelais  n'en  comptoit  que  neuf. 
Franco»  du  Rosset^  plus  libéral,  les  a  portées  à  quinze.  Son 
livre  parut,  in-4®,  sans  date,  et  eut  bon  nombre  d'éditions. 

Jour  et  nuit,  pourquoi  sont  faits,  I,  44^* 

Jour  sans  pain;  ce  que  c'est,  II,  288. 

Jours  fortunés  et  malheureux,  comment  désignés,  I,  37. 

IsLE  des  jipedeftesy  ou  non  lettrés,  II,  335;  isle  Bouchard , 
I,  i64;  ^rmée  par  la  Vienne.  Isle  de  Cassade,  ou  des  joueurs, 
n,  307;  de Chanephy  ou  de  l'hypocrisie,  II,  aSs;  de  Cheli,  II, 
69;  de  Condemnatioriy  II,  309;  Ennasiny  ou  des  alliances,  II, 
64;  des  Esdots  (voyez  ce  mot),  II,  376;  isle  Farouche  y  ou  des 
andouilles,  II,  i56;  isle  des  FerrementSy  II,  3o4;  de  Ganabin^ 
ou  des  larrons.  II,  363;  des  Macreons,  II,  ii3;  de  MedamO' 
thi  (qui  n'existe  nulle  part),  II,  39;  à^OdeSy  ou  des  chemins, 
D,  373;  desPapefigueSy  II,  187;  desPapimanes,  II,  197;  de 
la  Quinte  Essence,  II,  343;  de  Ruach,  II,  181  ;  isle  Sonnante, 
domaine  de  l'Église  romaine,  II ,  278  ;  isle  de  Tapinois,  II,  1 36  ; 
Àe  Tohu  et  Bohu,  H,  95. 


,4'--' 


ê6  TABLE 

Iyss  (Saint),  natif  de  Treguier,  très  révéré  en  Bretagne,  I. 
^99.  Voyez  Yves, 

Jugement  de  Seigni  Joan,  dit  le  fol,  I,  54 1* 

Juges  jouant  à  la  mouche,  à  l'audienoe,  I,  552* 

Juifs,  pourquoi  se  circoncisent,  I,  457.     « 

Jules  (le  pape),  I,  352.  Julien  de  La  Rovère,  pape,  sous  le 
nom  de  Jules  II,  en  i5i3. 

Julie,  fille  d'Auguste,  sa  réponse  à  son  père,  II,  a. 

Julien,  jurisconsulte,  I,  574*  Kabelais  s'est  trompé;  il  faut 
lire  Vivien  y  dit  Le  Duchat. 

.iiuugjn'  de  Gargantua,  I,  58.  On  veut  que  cette  jument  soit 
Anne  de  Pisseleu,  duchesse  d'Ëtampes,  dite,  avant  son  ma- 
riage, mademoiselle  de  Ueill^  et  maîtresse  de  François  ^^  On 
rapporte  à  ce  sujet  que  Français  \"  lui  donna  la  fbrét  deBeauce, 
qu'elle  fit  abattre,  et  que,  la  ville  de  Paris  ayant  refusa  de 
contribuer  à  l'achat  d'un  collier  magnifique  destiné  à  cette 
favorite,  on  menaça  les  Parisiens  de  leur  prendre  les  cloches 
de  Notre-Dame  pour  payer  ce  bijou.  Telle  est,  du  moins,  l'o- 
pinion de  l'auteur  de  VcUphabet/rançois^  qui  écrivoit  peu  de 
temps  après  Rabelais,  puisqu'il  connut  le  fils  du  pâtissier  In- 
nocent ,  mattre  de  la  cave  paincte.  Tout  le  monde  sait  y  dit41 ,  etc. 
Malgré  ce  témoignage,  d'autres  veulent  que  cette  jmnent  soit 
Diane  de  Poitiers. 

JupiTEn,  pourquoi  peint  en  bélier,  I,  4^7- 

Jus  gentium;  ce  que  c^e&t,  I,  37, 

Justice  grippeminaudière;  son  image,  II,  3ia. 

JuvENTi,  1,39-  Marcus  Juventus  Talva. 

L. 

Labourkvr  de  nfture,  1 ,  110.  On  trouve  dans  les  cabinet» 
des  curieux  certaines  amulettes  égyptiennes  assez  rares,  qui 
représentent  un  homme  avec  un  phallus  monstrueux,  souvent 
plus  gros  que  son  corps.  11  le  tient  embrassé  à  grands  bras, 
ou  le  tourne  autour  de  son  corps,  absolument  comme  le  dé- 
crit Rabelais,  qui  certes  n'avoit  pas  vu  de  ces  amulettes. 


DES  MATIÈRES.  87 

Lacedebioiis;  pourquoi  n'avoit  point  âe  murailles,  I,  279. 

Lampe  du  temple  de  la  dive  Bouteille,  II,  4^6. 

Lango,  I,  519.  ^ancienne  GO0,  patrie  d'âippocrate. 

Langue  françoise,  n'est  point  aussi  pauvre  qu'on  le  croit, 
U,  277. 

Lauguegoth,  I,  58.  Le  Languedoc. 

LANTEiiNsde  droit.  II,  4o4«  Surnom  donné  à  Bartde,  par 
ses  écoliers. 

Lanteenois  (  pays  de\  ou  des  lumières ,  II ,  4oa.  Le  Motteux 
veut  que  la  lanterne  de  La  Rochelle  soit  Geoffroy  d'Ëstissac , 
évéque  de  Maillezais,  patron  de  Rabelais. 

Lardon  (ârère),  son  sentiment  sur  les  monuments  d'itaKe, 

11,72. 

Labinges,  ville  située  dans  la  boudie  de  Pantagruel,  1, 363. 
Du  mot  grec  larynx, 

Larix;  ses  propriétés,  I,  6o4* 

Leougé,  I,  227.  Prieuré  du  Bas-Poitoa. 

Lenou  (Notre-Dame  de  La),  I,  10 1.  Paroisse  de  Touraine, 
entre  Richelieu  et  Çhinon. 

Leonicus,  I,  89.  Micolo  Leonioo,  Vénitien.  Son  livre  est  in- 
titulé :  Sannutus ,  sive  de  ludo  tcUario.  Paris ,  1 53o ,  in-fol.  ;  Lyon , 
Gryphe,  iS33,  i543.  Voyez,  sur  le  jeu  des  Taies  ou  Astragales, 
HenriciJonathanis  Clodiiy  primas  Uneœ  UbHôthecœ  lusoriœ^  Lips., 
i76i,in-8<>. 

Lermenaud,  I,  888.  Château  appartenant  aux  évéques  de 
Maillezais,  près  Fontenay-Ie-Comte. 

Lernb.  Lernay,  bouiig  de  Poitou,  I,  gi^. 

Lettre  de  Grandgousier  à  Gai^antua,  pour  le  rappeler  de 
Paris,  I,  106;  de  Gargantua  à  Pantagruel,  I,  24t  ;  autre  du 
même  au  même,  II,  4^* 

Lettres;  restaurées  du  temps  de  Gargantua,  I,  a4^. 

Leucece;  d'où  venoit  ce  nom,  I,  6a. 

Lévrier  enfroqué;  ses  prouesses,  I,  i47- 

Librairie  de  saint  Victor,  I,  a34- 

Lieues  de  France,  pourquoi  sont  si  courtes,  I,  3 18.  Dans 
un  coutunûer  d'Anjou  du  quinsûème  siècle,  la  liieue  est  éva- 


88  TABLE 

luée  à  mille  tours  de  roue,  ce  qui  équivaut  à  peu  près  à  deur 

mille  toises. 

LiGAiRE  (Saint)  ;  lieu  dépendant  de  la  Chatellenie  de  Niort  y 
II,  8i. 

LiMOUs,  I,  366.  Limoux,  eaux  minérales  à  deux  lieues  de 
Carcassonne. 

Limousin  qui  éoorche  le  latin,  I,  23o.  On  croit  assez  géné- 
ralement que  ce  limosin  prétendu  n*est  autre  que  la  picarde 
Helisenne  de  Grenne,  qui  avoit  la  manie  de  semer  ses  poésies 
d'expressions  eiftpruntées  du  latin.  Cependant  Rigoley  regarde 
ce  nom  d* Helisenne  comme  un  pseudonyme.  Au  reste,  Rabe- 
lais ,  qui ,  dans  deux  compositions  différentes ,  a  tympanisé 
cette  ridicule  affectation ,  étoit  loin  d'en  être  exempt  lui-même; 
car  une  bonne  moitié  de  son  vocabulaire  est  composée  de  mots 
latins  francisés ,  comme  on  s'en  convaincra  facilement  par  le 
tableau  qui  suit  notre  glossaire. 

Lin;  machines  à  teiller  le  lin,  remontent  jusqu'au  temps'de 
Rabelais,  I,  Sgi. 

LiNGÈREs;  quand  commencèrent  à  froncer  les  chemises,  I, 
a8.  Lingère  du  palais,  290.  Dolet  dit,  des  galeries  de  la  Sainte- 
Chapelle. 

Lion  ;  pourquoi  il  craint  le  coq  blanc,  1 ,  38.  Histoire  du  lion 
et  de  la  vieille  femme,  I,  281. 

Lit  payé  cinq  sous,  II,  326.  Un  matelas,  une  couverture,  et 
deux  draps  estimés  douze  francs,  327. 

Livrée  de  Gargantua,  quelle  elle  étoit,  I,  33. 

Livres  à  titres  burlesques  ne  doivent  pas  toujours  être  ju- 
gés .l^èrement,  I,  3.     > 

Loi  unique  de  Thélème,  I,  196. 

Loix  romaines  prises  des  Grecs,  1, 267.  Écrites  en  style  très- 
pur,  ibid, 

Loup  Garou,  géant  vaincu  par  Pantagruel,  I,  342. 
'     LuBiN  (frère).  Voyez  le  même  mot  au  Rabelœsiana. 


Pour  fnre  plaitoM  mal  que  ^vien , 
Frère  Lnbin  le  lera  bàcn. 


DES  MATIÈRES.    .  89 

Mais  «i  cttt  quelque  bonne  afiiire , 
FHre  Lnl»in  ne  le  peut  faire. 
Marot. 

Luminaire  des  apothicaires,  II,  4o4-  Allusion  à  deux  ovl" 
yrage&:Ltaninare{m(guset  minus)  apùthecariorwn  ;  le  premier, 
de  Jean-Jacques  Manlius  de  Bosco;  le  second,  de  Quirinus  de- 
AuqustiSy  qui  furent  corrigés,  augmentés,  et  réunis  en  1549* 
par  Nicolo  Mutoni,  médecin  de  Milan.  Dans  cette  énuméra- 
tion  de  lanternes,  Rabelais  a  oublié  la  lanterne  des  inquisiteurs , 
par  firère  Bernard  de  Corne,  plusieurs  fois  imprimée. 

Lune  ;  peuples  qui  craignent  qu'elle  ne  tombe  en  terre , 

n,96. 

Lunettes  des  princes,  I,  36a.  Les  lunettes  des  princes;  par 
feu  Jehan  Meschinot ,  seigneur  de  Mortiers  :  Nantes ,  le  1 5*  jour 
d'apuril,  i493,  par  Ëstienne  Larcher;  édition  inconnue  à 
Le  Duchat,  ainsi  que  les  suivantes:  Paris,  Phil.  Pigouchet, 
1495,  in-80.  Michel  le  Noir,  i.5oi,  in-4^  Paris,  Galliot  Du- 
pré ,  1 528 ,  in-8*^.  11  y  en  a  une,  Paris,  veuve Trepperel,  s.  d. , 
in-S**,  sans  parler  de  la  seule  que  cite  Le  Duchat;  Paris,  Alain 
Lotrian,  i534;  et  de  Jehan  Bignon,  t539,  in- 16.  Du  reste.  Le 
Duchat  sW  lourdement  trompé  en  disant  que  Meschinot  étoit 
le  Banhy  deLjresse.  Ce  fut  François  Habert  qui  se  fit  (5onnoitre 
sous  ce  surnom. 

Ltgaon,  II,  4i-  Voyez  Pline,  liv.  VIII,  chap.  xxxiv. 
.  Lyghnobiens  ;  quelles  gens  sont ,  II ,  4o3.  Le  Motteux  entend 
par  cette  classe  de  gens  les  libraires,  qui  vivent  ^e  lanternes 
(lampes),  c'est-à-dire,  qui  s'enrichissent  des  veilles  et  travaux 
des  gens  de  lettres ,  n'ont  le  plus  souvent  pour  eux  ni  les  égards , 
ni  même  seulement  la  justice  due  à  tous  les  hommes,  mais 
qui,  fort  heureusement,  ne  participent  point  à  leur  gloire. 

Ltra  (de),  1, 324,  382.  Nicolai  de  Lira  Biblia  sacra  cum  pos- 
tilbs;  %  d.,  in-foL,  4  vol.  Un  professeur,  expliquant  un  passage 
du  Dentéronome,  'disoit:  Hic  Lira  délirât  y  Lofnbinus  lambinai^ 
Justus  Lipsius  juste  lapsus  est. 


90  TABLE 

M. 

Macération  de  la  chair,  ce  que  Ton  appeloit  ainsi,  1, 5 17. 

Macqverelle  (isle);  {prétendue  étymologie  de  ce  nom,  II, 
124*  ^  véritable  est  inconnue;  cependant  il  donne  à  penser 
que  jadis  il  y  eut  dans  cette  Ile  des  lieux  de  prostitution.  £Ue 
a  reçu  depuis  le  nom  d'ile  des  Cygnes. 

Macreons  (isle  des),  II,  i23.  Les  uns  la  prennent  pour  la 
Bretagne;  d'autres,  pour  T Angleterre. 

Maillezais,  I,  227.  (Malleacum).  Jadis  «vécbé  dans  le  Poi- 
tou. L*ëvéque  de  ce  lieu,  contemjjorain  de  Rabelais,  fut  un 
de  ses  plus  constants  protecteurs. 

Maillotins,  II,  161.  Séditieux  qui  se  révoltèrent  sous  Char- 
les VI,  et  furent  ainsi  nommés  des  maUletSy  ou  petits  marteaux 
d'£|rmes  dont  ils  étoient  armés. 

Major  ,  1 ,  236.  Jean  Major,  Écossois,  professeur  à  Montaigu , 
et  dont  on  a  plusieurs  ouvrages  de  morale  et  de  théologie. 

Maire  (Jean  le),  I,  354*  Jehan  Le  Maire  de  Belges,  auteur, 
entre  autres,  du  traité  intitulé  des  Schismes  et  des  Conciles  de 
C Église,  et  de  la  prééminence  des  conciles  de  la  sainte  Église  galr 
licane;  Paris,  de  Marnef,  i5i  i ,  in»4^.  Ouvrage  dans  lequel  il 
maltraite  beaucoup  les  papes. 

Mal  de  dents;  quand  plus  vous  tient,  I,  278. 

Mal  de  mer;  raaaédes  contre  ce  mal,  II,  36. 

Malades  ,  comment  guéris  par  la  peine  de  la  Quinte,  II ,  346. 

Maligorme,  écuyer  tranchant  de  Gai^antua,  II,  43. 

Mahgranatum  Fitiorum^  I,  234-  jittthore  Joanne  Gaylero; 
Âugsbrârg,  i5io,  in-4°.  Nous  avons,  en  françois,  une  pomme 
de  grenade  mystique, 

Mamceaulx;  à  quoi  s'apjdiquent,  II,  4oo. 

Manduce,  statue  de  bois  des  Gastrolatres,  II,  237.  Les  Ro- 
mains introduisoient  dans  leurs  AteUanes  des  personi^es  à 
masques  monstrueux  et  gueule  béante,  qu'ils  appdoient  Man- 
duci;  témoin  ce  vers  de  Plante  :  Quid  si  aliquo  ad  ludas  me  pro 
Manduco  locem  ?  Aussi  les  mères  menaçoient-elles  leurs  enfants 
de  Manduce,  comme  les  nôtres  de  Groquemitaine. 


DES  MATIÈRES.  91 

Manière  d'assommer  les  huissiers  sans  être  repris  de  jus- 
tice, II,  77. 

Manubies,  ce  que  c'est,  I,  4^5. 

Mardigras,  dieu  des  Andouilles;  son  portrait,  II,  177. 

MARFO.aus,  I,  a37«  La  statue  de  Marforio,  à  Rom^  que 
l'on  établit  souvent  en  colloque  avec  celle  de  Pasquln. 

Marguerite  (vie  de  sainte),  est  une  capharderie,  I,  23. 

Mariage,  pourquoi  ses  devoirs  sont  ainsi  nommdb,  I,  4oi. 
Mariages  clandestins  sont  un  fléau  public,  I,  583. 

Mariés  (nouveaux),  pourquoi  exempts  de  la  milice  la  pre* 
mière  année,  I,  4o5. 

Marine  provençale  (ter«ies  de),  II,  loi  et  suiv.  Une  bonne 
partie  de  ces  termes  est  aujourd'hui  très  difficile  à  interpréter. 

Marjvite  de  PlmUe^  I,  3.79.  C'est  VÀulnlaria^    . 

Marmotret,  I,  54*  Mammetractuê,  sive  expositio  in  singuUs 
libris  BiblicBy  aiuhore  Marchesino;  Mayence,  Schoiffer,  i47o , 
in-fol.  Métis,  i5 1 1 ,  in'-4®. 

MarOy  le  noble  poète,  I,  385.  Publius  Virgilius  Maro* 

Martin  de  Candes  (saint),  I,  loi.  L'archevêque  de  Tours 
mourut  à  Candes  en  Touraine. —  Martin  de  Cambrai,  II,  29. 
Jacquemar  de  l'horloge  de  la  cathédrale  de  Cambray,  qui  re- 
présente un  paysan,  frappant  l'horloge  avec  un  marteau.  Mous 
en  avons  vu  un  dans  l'élise  des  grands  Carmes  de  Bruxelles, 
qui,  pour  <^office,  se  servoit  de  son  phallus* 

Massue  <]^Loup  Garou,  I,  343. 

Mathurins,  I,  70.  C'étoit  chez  eux  alors  que  l'université  te- 
noit  ses  assemblées  solennelles. 

Maumusson,  II,  125.  Canal  dangereux  eûtre  les  lies  d'Ole- 
ron  et  d'Alvert.  Il  a  deux  lieues  de  long. 

Medamothi,  île  visitée  par  Pantagruel,  II,  39.  Ce  mot  est 
grec,  et  signifie,  qui  n'existe  nulle  part. 

Médecin  (institution  du);  Décrite  par  Hippocrate,  II,  2. 
•Ne  doit  adresser  au  malade  aucune  parole  fâcheuse,  3. 

MÉDECINS  contemporains  de  Rabelais,  I,  $28. 

Melinde;  royaume  d'Afrique,  sous  le  troisième  degré  de  la- 
titude australe,  I,  19.  Ces  mots:  Ainsi  philosophie  Melinde , 


92  TABLE 

*  sont  allusi^  à  la  conversion  dçs  habitants  de  ce  royaume  opé- 
rëe  par  les  Portugais. 

Menthe;  pourquoi  Ton  ne  doit  point  en  planter  en  temps 
de  guerre,  II,  I\;%q. 

M||^SE  d'une  dame  romaine,  au  sujet  des  gestes  que  lui 
faisoit  un  jeune  homme,  I,  4^1.  Ce  conte  est  tiré  de  Poriginal 
espagnol  de  V Horloge  des  Princes  ^  d'Antoine  Guevara.  Au  lieu 
indiqué  par  le  chiffre  ci-dessus,  à  la  place  de  ces  mots  /uy  c/e- 
manda  quelz  sénateurs  elle  auoyt  rencontré  par  la  montée  y  on  lit 
dans  plusieurs  éditions  :  Quantes  heures  estoyent  a  Ihorologe  de 
larocquette  Tarpeiane? 

Mer.  Son  origine,  I,  216.  Péri»  en  mer  est  chose  griefvei 
II,  n5. 

Merlin  le  prophète,  I,  201.  Lisez:  Meslin  de  Saint«Gelais, 
comme  on  peut  le  voir  au  mot  Énigme. 

Merlinus  Coccaius,  I,  240.  Théophile  Folengo,  bénédictin 
de  Mantoue,  qui  s'est  rendu  célèbre  par  ses  poésies  macaro- 
niques. 

Merveilles  imaginaires,  II,  248  et  suiv. 

Me^me  (Saint),  de  Chinon,  I,  loi.  Il  y  fut  confesseur.  Une 
église  de  Chinon  lui  étoit  consacrée.  (Mesrae,  Mcuximus,) 

Mesnaqerie  de  Coton,  I,  389.  C'est  son  traité  de  re  rustica. 

Messe  de  Saint-Martin,  I,  23.  Le  conte  suivant  de  P.  Gros- 
net,  explique  cette  historiette.  A 

Notes  en  lecclite  de  Dieu 
Femmes  ensemble  cacqnetoyeot.        , 
Le  diable  y  estoyt  en  uog  lieu, 
Escripnant  ce  quelles  disoyent. 
Son  roUet  plain  de  poinct  en  poinci, 
Tyre  aul  dens  pour  le  faire  croistre  : 
Sa  prinse  eschappe  et  ne  tient  point  ; 
Au  pillier  sest  cobby  la  teste. 

Voyez  les  Mots  et  sentences  dorées  du  maistre  de  sagesse  y  Ca^. 
thon;  par  Pierre  Grognet;  Lyon  et  Paris,  i553,  in-<8°.  2  vol., 
MÉTAUX  consacrés  aux  planètes,  II,  43i. 
Mets  de  diverses  espèces,  II,  238  et  suiv. 


DES  MATIÈRES.  9!^ 

Mil  quatre  cents  vingt,  I,  53« 

Cy-0it^  repote ,  et  dort  kaiu 
Le  feu  eoeaqae  dOrleans  : 
lentendx  lenesqne  en  son  saroom, 
Et  frère  lean  en  propre  nom. 
Qui  fent  lan  mil  cinq  cents  et  Tingt , 
De  la  ferole  qui  lui  vint. 
Marot. 

Cette  ëpitaphe  rappelle  celle  de  François  P"  : 

Lan  mil  cinq  cents  quarante-sept , 
François  mourut  a  Rambouillet, 
De  la  vérole  quil  auoyt. 

MiLANOis;  comment  furent  traites  par  Barberonsse^  II,  187^ 

Minerve,  pourquoi  les  dieux  la  retinrent  avec  eux  dans  la 
guerre  contre  les  géants ,  I,  426. 

Minimes,  II ,  376.  L'épithéte  de  crochus  est  allq^ive  au  plain- 
chant,  où  la  croche  est  la  plus  petite  des  valeurs,  dite  minime^ 

Miracles  opérés  par  les  Décrétales ,  II ,  1 11 . 

Modis  significanàis  {de) y  I,  53.  Ouvrage  de  Jean  de  Car- 
landia. 

Moine  savant  est  chose  monstrueuse,  I,  i4o.  Moines  y  sont 
màche-merde,  I,  i4i«  Pourquoi  sont  fuis  de  tout  le  monde, 
t6û/.;  leurs  prières  sont  mocque-Dieu,  non  oraison  ^  \^i.  Gom- 
ment ib  attendent  l'abbé ,  443-  Pourquoi  sont  toujours  en 
cuisines,  II,  73.  Moines  mendiants  sont  les  hérons  et  cormo- 
rans du  monde,  II,  285.  Comparés  aux  poux,  puces*  punaises , 
I,  474*  Moines  à  deux  braguettes  (tn  utroquejure)^  II,  376. 

Moine  (  bailler  le  )  ;  d'où  vient  ce  proverbe ,  1 ,  1 57. .         ] 

Monacaux  ,  II ,  a8i.  ^ 

Monde  n'est  plus  fat;  raison  de  ce  proverbe,  II,  273. 

Monde  sans  dette? ,  comment  saoit ,  I  f  igS, 

Monosyllabes  du  frère  Fredon,  II ,  383.  Tabourot  a  voulu 
imiter  em  vers  ces  monosyllabes,  dans  ses  Bigarrures. 

MoNSMORiLLON,  I,  555.  Petite  ville  sur  la  frontière  du  Poi- 
tou et  du  Limousin. 

MoNSTRiBLE  (  pout  de),  1 ,  36a .  Sur  I4  Charente ,  entre  Sainctes 


94  TABLE 

et  Saint-Jean-d'Angely.  Cest  un  reste  de  construction  romaine. 

Mont  du  Dauphiné,  II,  23o.  Ce  ne  fut  point  Doyac  qui  e^ 
calada  ce  mont,  mais  bien  un  nommé  Damp  Julien,  le  26  juin 
i49'>.  Voyez  la  vie  de  Bayard,  par  Syniphorien  Champier. 

Mont  AIGU  (collège  de);  comment  y  sont  traités  les  écoliers, 
I,  i3i. 

Mont  ARGENTAN  9  II,  125.  Porto  di  Telamone^  en  Toscane. 

MoNTsoBEAu  ;  bourg  au  confluent  de  la  Vienne  et  de  la  Loire ^ 
I,  28. 

Morgan  ,1,212.  Nom  d'Un  géant,  héros  d'un  poème  (//  Mor- 
gante  majore)  du  Pu  Ici. 

Moritus  in  mensa  servandis  (</«),  1 ,  54  '•  Le  D^riiat  reprend 
à  tort  Bernîer  d'avoir  dit  que  ce  traité  se  trouvoit  parmi  les 
auctores  acto  momies.  On  le  trouve  en  efifet  dans  Pédilion  de 
15409  que  nous  avons  citée  au  mot  Jianus*  Cette  édition  ett 
augmentée  di  trois  traités ,  dont  SulpitU  Ferulani  de  moribus 
in  mensa  sewanda,  poëme  élégia<{u^. 

Mort  du  granxl  Pan ,  II ,  i33. 

Morts  causées  par  péricharie,  1, 39.  Morts  inopinées ,  II ,  97. 
Rabelais  n'a  pas  pu  citer  l'Arétin,  puisqu'il  ne  mourut  qu'en 
i556  ou  57. 

Mosaïque  du  pavé  du  temple  de  la  dive  Bouteille;  ce  qu'elle 
représente ,  II ,  4  >  7> 

Mot  de  la  Bouteille,  II,  44 1* 

MouEtLs;  ce  que  c'est  ,1,4* 

MoiTLLE  du  bûnnei;  ce  que  c'est  ^  1 ,  35. 

Moutarde,  baume  des  Andouiâes,  II,  iSoi  Moutarde  (po» 
à)i  I,  34.  C'ebt  en  eÊfet,  s^  fau«  en  croire  Tabourot,  aux  deux 
mots  thoult  tarde  y  que  celfii  de  moutarde  doit  so<i  origine.  Il 
rapporte  que,  en  r38i,  Pfailippe^le^HaMli ,  dud  de  Bouiigogne, 
par  reconnoissanee  des  secoor» qu'il  âvoit  reçus  des  Donnais , 
leur  permîv^fkires^lpter  au^ésstts  de  liai  poMe  de  leu^  ville 
ses  armes  et  sa  devise.  €>r,  cette  devise  «toit  moult  me  tarde,  hë 


I  ligne  a ,  il  faut  une  virgule  après  Marmotrtct,  le  traite'  de  moHbus  n'étant 
pas  de  cet  afitenr,  conmc  on  l'a  tu  cî-de»auf . 


DES  MATIÈRES,  95 

mot  da  mîlSeu  se  trouvoit  dans  le  pli  du  raban  qui  portoit  la 
devise,  de  sorte  qu'on  ne  lisoit  bien  que  moult  tarde,  et,  comme 
les  Dijonnais  faisoîentdès-lors  qn  grand  conunerce  de  sénevé 
préparé  pour  la  cuisine, on  donna  plaisaifftnent  à  cette  branche 
d'industrie  le  nom  de  moultarde,  d'où  moutarde.  Cette  étymo- 
logie  rappelle  encore  ce  prédicateur  qui  avoit  parié  de  com- 
mencer un  de  ses  sermons  par  le  mot  moutarde.  Monté  en 
chaire,  il  s'écria  :  Mùtdt  tardent  y  moult  tardent  y  moult  tardera 
les  pécheurs  à  se  repentir! 

Moutons  de  Syrie,  1 ,  58.  Mouton  payé  trois  lirres  tournois, 
II ,  59.  Vers  la  fin  du  quatorzième  siècle,  le  mouton  de  Berri 
ne  se  vendoît  que  six  blancs  la  pièce.-— *  inclination  de  ces  ani- 
maux à  suivre  celui  qui  est  en  tête,  II,  6t. 

La  rage  de  santer  peut  gagner,  voyeg  Tes  moutons  de  Panurge. 
Mot.  de  Figaro ,  act.  IV  «c.  VI, 

MumifAULT,  1 ,  275.  Jean  Murmelius,  de  Ruremonde,  dont 
nous  avons  des  toci  communes  sententtarmn. 

Murs  de  Paris,  moyen  nouveau  de  les  construire,  I,  9.S6. 

Mu«8;  pourquoi  non  attaquées  par  Cupido,  1 ,  5i6.  Qudle 
fut  leur  mère,  II ,  ^3 1 . 

Musiciens  contemporains  de  Ral>elais,  II,  26  et  27.  Il- est 
inconcevable  que,  dans  cette  liste  assez  nombreuse  de  musi- 
ciens,  ILabelais  n'ait  pas  cité  le  célèbre  et  infortuné  Claude 
Goudimel,  qui  fut  massacré  k  Lyon,  en  157a ,  pour  cause  de 
religion.  C'est  à  lui  que  l'on  doit ,  entre  autres,  les  fameux  airs 
qui  furent  mis  soos  les  psaumes  Ae  David,  traduits  par  Msrot 
et  Théodore  dé  Bèsee.  11  avoit  composé ,  en  outre ,  un  recueil 
de  chansons  spirituelles ,  qui  furent  imprimées  en  i555. 


N. 


N  mise  pour  une  M. — Rabelais  se  plaint  de  ce  que,  dans  les 
premières  éditions  de  son  troisièmeT  livre,  au  chapitre  x^i, 
l'imprimeur  avoit  mis  jésne,  pour  J^me  (Âme)  comme  on  écri- 


V 


96  TABLE 

voit  alors.  En  supposant ,  ce  qui  n'est  nullement  vraisemblable, 
que  cette  espiè^jlerie  n'appartienne  pas  à  Rabelais  (car  on 4a 
trouve  répétée  olusieurs  fois  dfi  suite ,  et  dans  différentes  édi- 
tions), combien  cPautres  non  moins  fortes  paient  dans  son  livre 
le  tribut  au  malin ,  et  s'accordent  assez  mal  avec  ces  protes- 
tations de  dévotion  qui ,  dans  la  bouche  du  joyeux  curé  de 
Meudon ,  ont  presque  l'air  de  jurements  !  Il  est  à  remarquer 
que  Beroalde  a  copié  cette  turlupinade  dans  son  Moyen  dApar- 
venir j  résultat  25.  Au  reste,  le  mot  orne  s'est  écrit  indifférem- 
ment aimej  (wnCy  anime. 

Narsat,  bourgs  du  Cfainonois,  1,7. 

Nason  et  Ovide,  I,  ai  i.  Pléonasme  volontaire.  Publius  Ovi- 
dius  Naso. 

Nature  humaine;  son  image,  suivant  Platon,  1, 3i.  Nature 
quitey  II,  271.  Anag[ramme  de  Jean  Turquet,  contemporain 
de  Rabelais.  Le  Motteux  veut  qu'il  soit  ici  question  de  André 
Tiraqueau.  Mais,  dans  ce  cas ,  l'anagframme  ne  seroit  plus  juste, 
au  lieu  qu'elle  l'est  parfaitement  dans  la  première  hypothèse. 
Il  ne  faut  qu'un  seul  t  à  quite. 

Naz  de  Cabre  (nez  de  chèvre),  sourd  et  muet;  signes  qu'il 
fait  k  Panurge,  I,  /{64- 

Necepsos,  I,  3i.  Roi  d'Egypte,  dont  parlent  Firmicus  et 
Galien. 

Neratius  (Lucius),  son  caractère,  II,  91.  Voyez  Aulugelle, 
liv.  XX,  chap.  i. 

Nerfs  des  batailles,  quels  ils  sont,  I,  i63. 

Nerig,  I,  366.  Eaux  minérales  dans  le  Bourbonnois. 

Neuf  mille  sept  cent  vingt  ans,  âge  des  demi-dieux,  II,  i32. 

Cest-à-dire: 

(4  X  20  4-1)  X  3,  X  8,  X  5. 

Nez;  ce  qui  fait  les  beaux  et  grands,  1, 9e. 

NoRLE  romain  qui  battoit  les  gens  pour  son  argent,  II)  91. 

Noces  des  Romains  ;  combien  il  devoit  y  avoir  de  flambeaux , 

1,  465. 

Noir;  couleur  du  deuihde  tous  les  peuples,  I,  37. 
Noms;  présages  qu'on  en  tire,  II,  i63. 


DES  MATIÈRES.  97 

IfuiTz;  le$  Druides  comptoient  par  nuits,  I,  208. 


O. 


OcKAM  (Guillaume  de),  I,  aë.  Thëolo^en  scolastique,  dont 
nous  avons  :  Super  quatros  Ubr,  Senientiarum  annotationes ,  etc. 
Lyon,  J.  Trechsel,  i49^)  in-foL  Opuscula,  dialogi,  summaria, 
seu  epitomatay  cxxiiii  cap,  aperis  XCdierum;  Lyon,  J.  Trecb- 
sel,  149^9  in-fol.  Et  autres  ouvrages  de  même  farine. 

OoES  (isle  d'),  ou  des  chemins,  II,  373.  Le  mot  grec  odàa 
signifie  chemin^ 

Officiers  de  la  Quinte,  leurs  occupations,  II,  35i. 

Oiseaux  de  File  Sonnante,  II,  282.  Oiseaux  consacrés  aux 
planètes,  II,  43i*  Celui  de  Vénus  est  la  colombe. 

Oisiveté,  mère  de  luxure,  I,  5i5. 

Oison,  le  meilleur  des  aniterges,  I,  5i. 

Olive  (T);  bourg  du  Chinnonois,  I,  7. 

Omzat,  I,  i58.  Village  près  d'Amboise. 

O  O  de  Noël ,  II ,  87.  Autrefois,  ^ndant  la  neuvaine  qui  pré- 
cédoit  Noël,  on  avoit  coutume  de  chanter  au  chœur  diverses 
antiennes,  qui  toutes  commençoient  par  Tinvocatif  O.  Puis, 
par  manière  d'édification,  on  exposoit  aux  regards  des  fidèles 
un  beau  et  grand  carton ,  sur  lequel  étoit  peint  un  grapd  O  en 
or  et  en  couleur,  avec  force  enjolivements.  Mais,  pour  ne  pas 
perdre  le  fruit  de  leurs  peines,  les  marguilliers  faisoient  hom- 
mage de  ce  bel  0  au  dernier  marié  de  la  paroisse,  lorsque  c*é- 
tott  un  homme  aisé;  lequel,  de  son  côté,  ne  manquoit  pas  de 
reconnoitre  cette  gracieuseté.  Quelques  malins  ont  voulu  voir 
dans  cette  peinture  l'emblème  figuratif  de  la  porte  par  laquelle 
entra  dans  le  monde  le  fils  de  Dieu  fait  homme. 

Oracles;  devenus  muets  à  la  naissance  de  Jésus-Christ,  I, 
484*  Oracle  par  signes,  I,  459*  Oracle  de  la  dive  Bouteille,  H, 
4o6.  Oracle  de  Lutèce,  I,  63.  G'étoit  le  temple  d'Isis,  placé  au 
lieu  où  fut  depuis  construite  l'église  de  Saint-Germain-des* 
Prés. 


9t  TABtE 

OReHii;  (lui))  I9  ÎQi*  Voyez,  sur  ces  diverses  lois,  Macrol^, 
liy.  III,chap.  xvii. 

Oreilles  de  Bourbonnois  ;  leur  origine,  1, 2 1 1 .  Les  Lyonnois 
ont  eu  la  même  réputation. 

Oelbans;  devise  des  licenciés  de  cette  université,  I,  329. 

Orthvinus  {GraHus),  I,  335.  Hardouin  deOraes,  docteur  de 
Cologne. 

OsiBis;  ses  vertus,  l,  384*  Son  simulacre,  II,  3 12.  Cest  ce- 
lui de  Sërapis. 

Othe  ,1,213.  Otus ,  géant  enterré  sous  une  montagne  dan»^ 
rUc  deGréte.  Voyez  Pline,  liv.  VII,  cbap.  xvi. 

Ovide;  ses  Métamorphoses  ridiculement  moralisées  (par 
Thomas  Valeys),  I,  4*  Voyez,  au  Rabelœsianay  le  mot  Lubin, 

OuLTRE  (  pays  d'  ),  II  ,328. 

Outdire;  portrait  de  ce  personnage  allégorique,  II,  399» 

OxTLUs,  fils  d*Orius;  ses  huit  enfants,  I,  697. 


R 


Pagoust,  I,  324.  Cheval  de  bois  endianté,  qui  servoit  de 
monture  au  héros  du  roman  de  Valentin  et  Orson  ;  lequel  ro- 
man est  imprimé  sous  le  titre  suivant  :  IHystoire  des  deux  nobles 
et  vaManiz  ekevaUers  Valentin  et  Orson ,  nepveux  du  roy  Pépin  f 
Paris,  Nicolas  Bonfbns,  s.  d.,  in-*4^. 

Paillardise;  ce  que  c'est,  I,  5î5. 

Paluau,  1, 1S8.  Sur  rindre,  en  Berri,  à  une  lieue  de  Sainte 
Genou. 

Pav;  son  portrait,  II,  4^1. 

Pau  (le  grand),  sa  mort,  II,  i33.  Rabelais  n*est  pas  le  pre- 
mier qui  ait  eu  l'idée  d'appliquer  ce  récit  fabuleux  de  Plutarque 
à  un  personnage  allégorique,  sur  lequel  tous  les  historiens  de' 
Pàntiquité  ont  gardé  le  silence  le  plus  absolu. 

Panormitain  (le),  II,  31 2.  Nicolas  deTudeschis,  archevéqua^ 
ÀePaierme,  qui  publia  :  Comment,  in  quinque  Ub.  DecmaUum^ 


JDES  MATIÉRESw  99 

Venise,  FendetitUis  de  Spim,  i47^>  in-fbl.,  3  vol.  Appamius 
in  CtemerUinaSy  s.  d..  in^fol.  Et  aussi  des  quotidiana  concilia ^ 
Ferrare,  147^,  in-fol.,  a  vol.  Judiciarius  ordo,  s.  d.,  in-4*,  etc. 

Pantagruel  ,  fils  de  Gargantua  ;  sa  naissance ,  I,  !2 1 5  ;  coûté 
la  vie  à  sa  mère,  ibid.  Étymologie  de  son  nom,  217;  son  en- 
fance et  sa  force  prodigieuse,  232;  ses  premières  études^  226; 
parcourt  les  diverses  universités  de  France,  227  ;  va  à  Pans^ 
a33  ;  conseils  que  lui  donne  son  père ,  241  ;  sa  rencontre  avec 
Panui^e,  248;  argumente  contre  les  plus  fameux,  254  ;  ju^^ 
une  cause  difficile,  255.  Part  de  Paris  pour  aller  au  secoi^rs 
de  son  pays,  3i8;  fait  la  guerre  aux  Dipsodes,  336;  combat 
lioupgaron,  343;  couvre  son  armée  avec  sa  langue,  36 1  ;  com» 
ment  guéri  d'une  maladie,  367;  part  pour  voyager,  373;  s'em- 
barque à  Thalasse,  II,  34;  arrive  à  Médamgthi,  39;  sa  lettre 
è  son  père ,  47 ;  arrive  à  l'isle  des  Alliances,  64;  à  celle  de  Chéli , 
69;  au  pays  des  Chiquanoux,  75;  aux  îles  de  Tohu  Bohu^  95  ; 
essuie  une  tempête ,  99  ;  arrive  à  l'Ile  des  Macréons  ,1^3;  passe 
devant  Tapinois ,  1 36  ;  copnbat  un  Physetère ,  1 52  ;  arrive  à  Pile 
Farouche,  i56;  à  l'ile  de  Ruach,  181  ;  à  celle  des  Papefigues, 
187;  à  celle  des  Papimanes,  197;  chez  les  Gastrolâtres ,  23o; 
à  l'ile  de  Ghaneph,  252;  à  celle  de  Ganabin,  263;  à  l'Ue  Son- 
nante, 278;  à  celle  des  Ferreicnents,  3o4;  à  l'ile  de  Gassade, 
307;  au  pays  des  Ghatsfourrés,  309;  au  pays  d'Oui tre,  328;  à 
l'ile  des  Apedeftes,  335;  au  royaume  de  la  Quinte,  343;  à  l'Me 
d'Odes,  373;  à  celle  des  Esclots,  376;  au  pays  de  Satin,  392  ; 
au  pays  Lanternois,  4o3;  à  l'oracle  de  la  Bouteille,  4o6.  Gar- 
gantua étant  François  P',  Pantagruel  devient  Henri  IL  Or,  il 
est  bon  d'observer  que  ce  prince,  né  le  3 1  mars  i5i9,  n'avoit 
par  conséquent  que  dix  ans  eti  i529,  année  où  Geoffroy  Tory 
€opia  et  publia  un  passage  du  premier  livre  de  Pantagruel.  Avis 
aux  interprétateurs  !  Suivant  Le  Motteux ,  Pantagruel  est  An- 
toine de  Bourbon. 

P  ANTAiHiiJELioM  ;  cc  quc  Signifie  ce  mot ,  1 ,  595.  G'^t  le  chan- 
cre, dont  on  fait  les  cordes ,  qui  prennent  à  la  gorge  les  pendus. 

PAMTAGRUEUSMfi,  CC  qUC  c'eSt,  II,  1 7* 


too  TABLE 

Pantaorueiiste  ancien,  II,  ii.  C'est  Horace.  Le  vcn  qn's 
traduit  Rabelais  est: 

•  Principibiai  pUcnisse  viris  non  ohima  laoa  est.  « 
ËPIST.  lit.  I,  ep.  XVII,  ▼.  35. 

Pantomime  demandé  à  Néron ,  par  an  roi  étranger,  poor 
lai  servir  de  truchement,  I,  46o. 

Panurge;  sa  rencontre  avec  Pantagruel ,  I,  348;  ses  dis- 
cours en  treize  langues,  ibid.  et  suîv.  Gomment  fut  délivré 
des  Turcs,  273;  ses  passe-temps,  285;  argumente  par  signes 
contre  Thaumaste,  3o2;  devient  amoureux,  309;  se  venge  des 
mépris  de  sa  dame,  3i  5;  défait  par  surprise  six  cent  soixante 
chevaliers,  3:^5  ;  recoud  la  tête  à  Épistemon,  349  '  ^^ng^  son  blé 
en  herbe,  387;  veut  se  marier,  4o8;  consulte  les  sorts  Virgi- 
liens,  4^5  ;  ses  propres  rêves,  436;  la  sibylle  de  Panzoust,  4^^; 
le  muet  Nazdecabre,  464;  le  poète  Raminagrobis,  471  ;  Her 
Trippa,  486;  Hippotadée,  Sog;  Rondibilis,  5i3;  Trouillogan, 
53 1  ;  Triboullet,  672;  s'embarque  pour  aller  consulter  Toracle 
de  la  Bouteille,  588;  sa  querelle  avec  un  marchand  de  mou- 
tons, II,  52;  sa  couardise  pendant  la  tempête,  100;  consulte 
l'oracle  de  la  dive  Bouteille,  437*  Suivant  les  uns,  Panurge  est 
le  cardinal  d'Amboise;  suivant  d'autres,  c'est  Rabelais  lui- 
même  ,  ce  qui  n'est  nullement  vraisemblable.  Selon  Le  Mot- 
teux,  c'est  Jean  de  Montluc ,  évêque  de  Valence;  selon  d'autres 
enfin,  le  cardinal  de  Lorraine. 

Panzovst,  I,  164.  Bourg  près  de  111e  Bouchard. 

Pape  ;  ce  qu'il  doit  avoir,  II ,  198. 

Papefigues;  leur  lie,  II,  187.  Ce  sont  les  Réformés. 

Papegaux  (  deux  ),  II,  284.  Nicolas  V  et  Jean  XXII,  de  i324 
à  i33o:  ou,  suivant  Le  Duchat,  Urbain  VI  à  Rome,  et  Clé- 
ment VII  à  Avignon ,  en  1378;  mais  ce  dernier  schisme  dura 
cinquante  et  un  ans. 

Papeligosse,  I,  55.  Pays  imaginaire,  ainsi  nommé  parce- 
que  l'on  s'y  gaussait  du  pape. 

Papier  mauvais;  aniterge,  I,  48*  Pistique  à  ce  sujet,  ibid, 

Papimanes  (fous  du  pape),  leur  Ue,  II,  197.  Le  moine  en- 


DES  MATIÈRES.  loi 

froquë  représente  le  clergé;  le  fauconnier,  la  noblesse;  le  sol» 
liciteur  de  procès,  la  robe;  le  vigneron ,  le  tiers  état. 

.Paadoks;  moyen  de  les  gagner,  I,  291. 

Parille,  1, 1 12.  Bonrg  au  pont  de  la  Nonnain,  sur  la  Vienne. 

Paris;  d'où  lui  vient  ce  nom,  I,  63.  Qui  reconnoitroît  au- 
jourd'hui Paris  dans  cet  ancien  blason  acrostiche  de  Grosnet? 

»T9aisible  dommaine , 
^.moareiiz  vergier, 
S0epoiu  «an»  dangier, 
MQstice  certaine , 
cocience  hanltaine , 
C'en  PARIS  enUer. 

Paroles  gelées,  II,  22^.  Saint-Martin  le  théosophe  a  usé 
de  cette  fiction  dans  son  livre  intitulé  le  CrocodUCf  ou  de  Ut 
guerre  du  bien  et  du  mal. 

Parrbesien,  d'où  vient  ce  mot,  I,  62. 

Parts  (les),  I,  54*  Rudiment  ainsi  nommé,  parcequ'on  y 
traite  des  huit  portiez  de  l'oraison. 

Parvalogicaliaf  f ,  70.  Pétri  Hispani  Ulyssiponensis^parva  /o- 
gicalia,  Cologne;  H.  Quentel,  iSoo,  in-8". 

PassauenfyjUj  1 ,  54-  H  est  ici  question  des  oeuvres  latines  de 
Jacobo  Passavento,  jacobin  de  Ferrare,  dont  nous  avons  un 
Spechio  di  PerûtenzeL 

Passe  lourdin,  I,  236.  Grande  roche,  à  peu  de  distance 
de  Poitiers,  sur  laquelle  les  écoliers  de  l'université  faisoient 
passer  les  lourdeaux  ou  nouveaux  venus ,  avec  quelques  céré- 
monies. 

Passe-temps  des  dés,  I,  423.  Rabelais  veut  sans  doute  dé- 
signer le  Passe-temps  de  la  fortunées  dés,  par  Laurent  l'Es- 
prit^ dont  nous  avons  une  édition;  Lyon,  Benoist  Rigaud, 
1 583 ,  in-4*  ;  et  dont  apparemment  il  y  en  a  une  plus  ancienne. 

Passion  de  Saumur,  1 ,  393.  Ce  ne  peut  être  que  le  mystère 
de  Jehan  Michel,  divisé  en  quatre  journées,  joué,  en  i/|86,  à 
Angers  (Bouchet  dit  à  Poitiers);  et,  en  juillet  i534,  à  Paris.  Il 
y  en  a  sept  éditions  sans  date;  deux  d'Antoine  Verard ,  in-foL  ; 
Mue  de  J.  Petit;  une  de  Nicolas  Desprez,  aussi  in-foL;  une  de 


io:s  TABLE 

J.  Lety;  une  de  J.  Trepperel,  et  une  d'Alain  Lotrian,  in-4\ 
Puis,  outre  celle  indiqua  par  Le  Juchât ,  Paris ,  Alain  Lotrian, 
1539,  in-4<*.  Dans  ce  mystère,  Jésus-Christ,  lorsque  se  meta 
table,  ne  manque  pas  de  dire  son  benedicite. 

Passion  de  Saint-Mcûxant,  II,  8o*  C'étoit  apparemment  une 
traduction  de  la  prëoëdente  en  patois  poitevin. 

Patelin,  ou  plutôt  Pathelin^  I,  70.  1a  farce  de  Pathelin,  h 
cinq  personnages,  est  de  Pierre  Blanchet.  Il  y  en  a  six  éditions 
sans  date:  Paris,  Pierre  le  Garon,  in-4*'  (vers  i474);  Paris,^ 
Guillaume  Nyverd ,  avec  le  Testament  ;  Jehan  Trepperel ,  in.4% 
fig.;  Bonfons,  in-i6;  Simon  Vostre,  in-S*';  et  une  autre  avec 
les  dictz  de  Salomon.  La  première  édition  datée  est  de  Paris , 
Germain  Beneaut,  20  décembre  1490,  in-4^« 

Patenôtres  de  diverses  espèces,  I,  3 12. 

Pautillé,  sur  la  Vienne,  à  une  lieue  de  Chinon,  I,  26. 

Peigne  d'Allemand  ;  ce  que  c'est,  1 ,  72. 

Pèlerins  mangés  en  salade  par  Gargantua ,  I,  i34« 

Penie,  déesse  de  l'indigence;  son  pouvoir,  II,  233. 

Perigharie.  Voyez  Morts. 

PÉRTGLÈs;  ce  qu'il  ordonne  au  sujet  de  ses  soldats,  I,  38. 

Perles;  comment  on  les  reblanchissoit,  I,  195. 

Perrin  Pon^tn;  son  histoire,  I,  555.  Bafcine  a  immortalisé 
ce  nom. 

Perses;  ce  qu'ils  louoient  dans  leurs  espions,  I,  372. 

Petault  (le  roi),  I,  4^-  ^  Duchat  veut  que  ce  soit 
Henri  Vin. 

Peuples  nouvellement  conquis,  comment  doivent  être  gon* 
vernés,  1,383. 

Ph  ARiNGEs ,  ville  située ikns  la  bouche  de  Pantagruel ,  I  ^  363, 
Du  grec  Phaiygxy  l'ouverture  du  gosier. 

Philemon  ou  Phiiomène,  mort  à  force  de  rire,  I,  4o. 

Philibert  de  l'Orme,  célèbre  architecte,  II ,  2^7. 

Philippe  ,  comment  coniiut  l'esprit  d' Alexandre,  I,  62. 

Philonium;  ce  que  c'étoit,  II,  3. 

Philosophe  à  la  cuisse  dorée,  II ,  274.  G^est  Pythagore. 

l^iLosppHE  Samosatois,  II ,  89.  Lucien  ^  natif  de  Samosate. 


DES  MATIÈRES.  loS 

Philosophe  Tyanéan ,  1 ,  4oa.  ApoUonius  de  Tyane. 

Philosophie;  ce  <jue  c'est,  I,  5i6,'  .  . 

Phtsetèbe;  combat  de  Pantagruel  contre  ce  monstre,  II, 
îi36. 

PiGATEis,  I,  479*  Nom  pseudonyme  d'un  moine  espagnol, 
Auteur  d'un  traité  de  magie  extrêmement  rare. 

PiGRocHOLE,  roi  de  Lernë,  lève  une  armée  ^  et  ravage  les 
états  de  Grandgousier,  I,  gS.  Con^êtes  chimériques  que  lui 
font  espérer  ses  officiers,  117;  est  vaincu,  et  dbparott  dans  le 
<:ombat,  171.  Pîcrochole  est,  suivant  les  uns,- le  souverain 
de  Piémont.  D'autres  le  prennent  pont  Ferdinand  d'Aragon; 
d'autres,  pour  Charles-Quint. 

Pièces  des  procès,  I,  548.  '        -■  ^ 

PjEREB  /ei;ée^  I,  206.  Pierre  de  vingt  pieds  de  diamètre,  po« 
sée  sur  cinq  autres  pierres,  à  peu  de  dis^ianee  de  Poitiers.  Les 
bonnes  gens  du  pays  faisoient  honneur  de  ce  monument  à 
sainte  Rad^gonde,  qui  apporta,  disoient-ils,  dans  cet  endroit, 
la  grosse  pierre  sur  sa  tète,  et  les  cinq  autres  dans  son  tablier 
eu  sous  ses  bras.  Voyez  le  Journal  de  Verdun,  février  1753. 

PiERBEs  précieuses,  consacrées  aux  planètes,  II,  43i. 

PiBTRo  d0  Gastille,  I,  a8a.  Pierre4e-Gruel,  roi  de  GastiUe, 
condamné  dans  le  consistoire  d'Avignon,  comme  boulgre  et 
incréduk.  '       x 

Pigeons  messagers,  II,  44* 

Pile  Saint-Mars,  I,  58.  Village  auprès  de  Langés,  ainsi 
nommé  de  la  forme  de  son  clocher,  fait  en  gros  pilier  carré^ 
et  assez  élevé.  Voyez  le  journal  de  Verdun ,  janvier  1767. 

PiLLOLEs  agrégatives;  ce  que  c'est,  II,  394* 

Plaidotbrs  de Baîsecul  et  de Humevesne,  I,  !i59  et  suiv. Ce 
sont  de  véritables  amphigouris,  comme  les  Fanfreluches.  Le 
Motteux  prétend  que  Baisecul  est  lé  connétable  Charles  de 
Bourbon ,  et  Humevesne,  Louise  de  Savoie ,  duchesse  d'Angou« 
léme,  qui  intenta  un  grand  procès  an  connétable. 

Plaisanteries  du  jeune  Gargantua,  I,  45.    . 

Planâtes  ;  pierres ,  métaux ,  oiseaux  qui  leur  sont  consacrés , 
II,43i. 


io4  TABLE 

Plantes,  comment  les  noms  leur  furent  imposés,  I,  Sgi, 

Plaute,  en  sa  marmite,  I,  379.  Cest  VAulularia, 

Plautine  (Pompeie),  II,  434*  Lisez  Lollie  Pauline. 

Plombin,  II,  125.  Piombino,  en  Italie. 

Plotin,  I,  299.  Plotini  opéra  y  MarciHo  Ficino  interprète; 
Florence,  Miscomin,  149^9  in-fbl. 

PoiBES  de  bon  chrétien,  leur  orig^ine,  II,  221. 

PoLiTiEN,  accusé  d'avoir  volé  Plutarque  et  d'autres,  dans 
sa  préface  sur  Homère,  I,  4«  Le  Duchat  l'a  assez  bien  justi- 
fié de  cette  imputation. 

PoLTCRATE,  I,  89.  Lîsez  Polycritc,  suivant  Parthenius  et 
Plutarque. 

PoLTPHiLE,  au  songe  d'amours,  ï,  35.  C'est  Poiyphili  Hyp* 
nerotomachia;  FenetiiSy  in  œdibus  Aldi  Manutii^  i4999  ■n'^foL 
L'auteur  se  nommoit  Franciscus  Columna.  Ce  songe  a  été  tra- 
duit en  françois,  sous  le  même  titre,  par  Jehan  Martin;  Pa- 
ris, J.  Kerver,  i56i ,  in-fol.;  et,  depuis,  par  Beroalde  de  Ver- 
ville.  Les  alchimistes  le  croient  rempli  d'allégories  relatives  au 
grand  œuvre.  On  trouve  une  semblable  allusion  dans  le  ro- 
man d^Athénagoras,  du  vrai  et  parfait  amour,  par  Marin  Fu- 
mée de  Oenillé;  et,  en  général,  cette  interprétation,  toute  ri- 
dicule qu'elle  est,  est  en  même  temps  si  facile,  que  nous  avons 
entendu  un  vieil  adepte  soutenir  que  le  roman  de  Rabelais 
renfermoit  tout  le  secret  de  la  Pierre.  Cet  enfant,  disoit-il,  qui 
coûte  la  vie  à  sa  mère,  est  l'emblème  de  notre  Soleil,  qui  ne 
peut  s'élever  sur  l'horizon  que  par  la  destruction  des  premiers 
principes.  Le  nom  de  Pantagruel  rappelle  cet  adage,  sine  soie 
et  saie  nihiL  Enfin,  le  mot  de  la  dive  Bouteille  désigne  à-la-fois 
et  le  sujet  et  les  admirables  qualités  de  la  bénite  Pierre,  unique 
et  véritable  panacée. 

PoLYSTYLLo,  I,  5 19.' L'ancieune  Abdère. 

Pommes  de  cuivre,  avalées  par  Pantagruel,  pour  nettoyer 
son  estomac,  I,  367.  Rabelais  en  compte  dix-sept;  puis  il  n'y 
en  a  que  treize  d'occupées,  puis  trois  hommes  entrent  dans 
cinq.  Ce  chapitre  est  un  tissu  d'extravagances. 

PoNOGRATEs,  dernier  instituteur  de  Gargantua,  1, 57.  Il  est 


DES  MATIÈRES.  io5 

omis  dans  la  liste  des  voyageurs,  an  chap.  i  dû  qnatiîème livre, 
dans  toutes  les  éditions,  excepté  celle  de  Valence.  Cependant, 
ce  qui  prouve  qu'il  étoit  du  voyage,  c'est  que,  entre  antres 
passages,  on  lit,  au  cbap.  ix  du  même  livre:  «  le  croy,  dist 
«  Ponocrates,  que  cestuy  oyzon  est  sonnent  en  mue.  »  Il  est 
aussi  acteur  dans  la  tempête. 

Pont  de  la  Nonnain^  1 ,  122.  Pont  sur  la  Biévre,  ncw  loin 
des  Nonnains  (les  Cordelières  de  la  rue  de  l'Oursine),  vers  le 
chemin  de  GentiUy,  où  demeuroit  Diane  de  Poitiers ,  maîtresse 
de  François  l'\  Le  Duchat  entend ,  par  cette  expression ,  de 
grands  ponts  de  pierre  qui  sont  à  Ghinon;  ce  qui  suppose  que 
Gargantua  étoit  au  terme  de  son  voyage;  mais  nous  avons  dû 
faire  coimottre  les  denx  appellations. 

PoNTANus,  I,  68.  Jean  Jovien  Pontan,  célèbre  poète  latin. 

PoRPHYRio,  I,  312.  Fils  de Sisyphc , cité  parClaudien  dans 
sa  Gigantomachie. 

Port  HucmIx,  I,  171.  Village  sur  l'Indre,  à  trois  lieues  de 
Chinon. 

Portes  des  songes,  I,  4^5. 

Portrait  d'un  pape,  II,  2o5. 

PoRTRi;  ce  que  c'est.  II,  \Zo.  Portri,  portrait,  pourtour, 
«ont  synonymes  dans  ce  sens. 

Pot  pourri;  ce  que  c'est,  Il ,  SSg. 

Poulpe  marin,  II9  4i«  Voyez  Pline,  liv.  VIII,  chap.  xxix. 

Poultre;  ce  que  c'est,  II ,  8 1 . 

Présages  tirés  des  noms,  II,  i63. 

PtLESAiOES  femmes;  quelles  elles  sont,  I,  44^* 

Pressoir  de  111e  des  Apedeftes,  II,  SSy. 

Prestregaux  y  II ,  282. 

Priape;  ce  qui  lui  advint  aux  fêtes  de  Cérès,  II,  283.  Voyez 
le  sixième  livre  des  Fastes  d'Ovide.  Quoique  toutes  les  éditions 
de  Rabelais  portent  que  semblable  aventure  arriva  à  Panta- 
gruel y  nous  sommes  convaincus  qu'il  y  a  faute  dans  le  texte, 
et  qu'on  doit  lire:  à  Panurge,  Rabelais  nous  peint  constamment 
le  bon  Pantagruel  comme  un  personnage  sérieux,  décent,  re- 
ligieux ,  et  sur-tout  très  posé.  Dans  tout  le  cours  d'un  roman 


ro6  TABLE 

aussi  licencieux,  il  ne  lui  échappe  aucune  gravelnre;  au  lieu 
que  le  châtelain  de  Salmigondis  y  fait  parade  de  tous  les  vices, 
et  sur-tout  d'une  luxure  effrénée. 

Procès,  sans  fin;  1,71.  Étymologie  de  ce  mot,  1 ,  662.  Pro- 
cès jugés  au  sort  des  dés,  I,  543;  de  Janotus  avec  l'université, 
71  ;  de  Baisecul  avec  Humevesne,  a55. 

Procession  des  frères  Fredons,  II,  379. 

Progle  ,  1 ,  299.  Voyez  ProcU  opusculà  omnia ,  gr.  lat.;  Leyd^ 
1617,  in-8^ 

Procuration,  pays  imaginaire,  II,  75, 

Projets  de  conquêtes  de  Piehrocole,  I,  117. 

Propos  des  buveurs ,  1 ,  18  et  suiv. 

Prx)T£e;  comment  vaticinoit,  I,  4^2  ;  né  deux  fois,  455* 

Protervie;  ce  que  c'est,  I,  391. 

Proverbes,  1,  4i  et  suiv. 

Psyghogonie  de  Platon,  II,  4i  i.  Rabelais  vient  d'exposer  le 
nombre  des  marches  souterraines,  qui  est  cent  huitj  dont  la 
moitié  est  54,  composé  de 


i 

2  )  premiers  nombres 

3  J      pleins. 

J  >  premiers  carrés. 
>  premiers  cubes. 


54 

Ptolémée,  fils  de  Lagus;  offrande  mal  plaisante  qu'il  fait 
9UX  Égyptiens,  I,  378. 
"^   Puce  à  l'oreille  de  Pannrge,  I,  4o8. 

Putherbe  (enragé),  II,  1 48.  Gabriel  du  Puy  Herbault, 
moine  de  Fontevrault,  grand  adversaire  de  Rabelais,  et  qui 
l'a  fort  maltraité  dans  son  Theotismus^  fiive  de  toUendis  et  er- 
vurgandis  malis  Ubris;  Paris ,  i549,  i°'^*'- 

Ptgmées  ,  nés  d'un  pet  de  Pantagruel,  I,  334* 

Ptreicus,  II,  277.  Peintre  ancien,  qui  s'étoit  livré  au  genre 


DES  MATIÈRES.  107 

grotesque ,  et  que ,  pour  cette  raison ,  on  surnomma  le  Rhy- 
parograpbe. 

Q. 

QuATEAiN  sur  les  dëcrétales^  II,  ai 5.  Il  est  attribue  à  Pierre 
Orinjfore ,  et  se  trouve  dans  un  recueil  de  Proverbes ,  publié 
en  i5ik5. 

QuBBECu,  1, 236.  GuillaumeDuchesne(a^erru), commen- 
tateur de  saint  Grégoire. 

Querelle  de  Panurge  et  du  marchand  de  moutons,  II,  5a. 

Quête  des  Papimanes,  usage  qu'ils  en  font,  II,  ao8. 

Quidesty  I,  S4.  Rudiment  latin  par  demandes  et  par  ré- 
ponses. 

Quilles;  on  les  arrangeoit  en  Gascogne  comme  aujourd'hui 
chez  nous;  trois  par  trois ,  sur  trois  rangées,  I,  7.  Joueurs  de 
quittes  y  1,17.  Un  grand  nombre  d'éditions  portent  en  cet  en- 
droit: Et  beaux  joueurs  de  quilles  da.  Celle  de  François  Juste, 
de  1 54a,  écrit  quille  la.  Nous  avons  pensé  que  cette  dernière 
expression,  plus  bouffonne,  et  présentant  un  sens  équivoque, 
étoit  plus  dans  le  génie  de  Rabelais. 

Quinaire.  Voyez  dnq. 

Quinte  Galabrois ,  II ,  4o.  Quintus  Galaber,  dont  nous  avons 
les  Prœtermissa  ab  Homero. 

Quinte  espèce  de  cagots,  11^  a85.  Les  Minimes,  institués 
par  saint  Vincent  de  Paul. 

Quinte  essence  (royaume  de  la),  H,  343. 


R. 


Rabelais;  composoit  son  roman  en  prenant  ses  repas,  I,  5. 
Issu  sans  doute  de  quelque  rot,  et  pourquoi,  1,7.  Interpréta-* 
tion  hermétique  de  son  roman.  Voyez  le  mot  Poltphile. 

Raclet  (Raimbert),  I,  ao4.  Professeur  en  droit  à  Dole,  du 
temps  de  Rabelais^ 


loB  TABLE 

Raisins;  boas  à  manger  avec  des  fouaces,  I,  9a. 

Rameau  ,  II,  12.  Pierre  Ramus,  célèbre  professeur  de  philo- 
sophie au  collège  royal,  dont  Thomas  Freig  a  écrit  la  vie. 

Raminagrobis,  poète;  ses  vers  sur  le  mariage  de  Panurge, 
1, 470*  On  veut  que  ce  soit  Guillaume  du  Bois,  dit  Crétin ,  dont 
les  poésies  ont  été  recueillies;  Paris,  Simon  du  Bois,  iSay, 
in-8°;  et,  ce  qui  le  prouve,  c'est  que  le  rondeau  que  Rabelais 
lui  attribue  {prenez  la)  se  trouve  en  effet  dans  les  poésies  de 
Crétin.  Il  est  adressé  à  Christophe  de  Refuge,  qui  l'avoit  con- 
sulté sur  son  mariage.  Ce  rondeau  présente,  dans  l'original, 
de  Itères  différences.  Au  lieu  de  :  Si  ne  la  prenez^  on  y  lit  :  Et 
si  la  laissez;  au  lieu  de  reculiez,  différez;  au  lieu  de  Saubhaittez 
luy  vie  y  on  lit  desirez  sa  vie.  Les  vers  c)  et  10  sont  dans  un  ordre 
inverse;  enfin  le  refrain  est  prenez  la,  au  lieu  de  prenez  la,  ne. 
Ce  rondeau  porte  la  signature  ordinaire  de  Crétin  :  mieux  que 
pis. 

Rasoir  tranchant  que  portoient  les  Fredons  à  la  ceinture, 
II,  377.  Ce  rasoir  est  l'emblème  de  l'hypocrisie.  Mêle  in  bocca, 
«  rasoio  a  cintola^  disent  les  Italiens.  Dans  le  roman  de  la  Rose, 
•n  dépeint  ainsi  Faux-semblant  : 

El  fdt  en  m  manche  glacier 
Ung  tranchent  rasoner  dattier, 
Qui  feut  forgé  en  une  forge 
Qne  Ion  appelle  couppe  gnorge. 
11  fent  trempé  en  ung  titon 
Que  Ion  appelle  trahiton. 

Rats  de  Sanmaieu,  II,  laS.  Cest-à-dire,  àe  Saint-Matthieu. 
Passage  de  mer  dangereux  sur  la  côte  de  Bretagne. 

RÉBUS  (de  Picardie),  1 ,  34- 

RÉGENS  brûlés  tout  vifs,  I,  228.  Ce  trait  est  relatif  à  Jean 
Caturce ,  de  Limoux,  professeur  en  droit  à  Toulouse,  qui  fut 
brûlé  vif,  en  i532 ,  pour  quelques  propos  suspects  de  luthé- 
ranisme. 

RioNEde  Saturne,  quel,  1,398. 

Reine  de  la  Quinte  Essence;  ses  habitudes  et  manières  dr 
▼ivre,  II ,  346  et  suiv. 


DES  MATIÈRES.  109 

Rémora,  poisson;  ses  vertus  fantastiques,  II,  ^gS. 
Renards,  ne  mangent  pas  le  blanc  du  chapon,  et  pourquoi, 
I,  i38.  Renard  deBacchus,  11^  !23. 

Rengonthe  de  Pantagruel  et  de  Panurge,  I,  a4^. 
RÉPUBLIQUES,  quand  sont  heureuses,  I,  i6o. 
Retraict  (dict  du),  1 ,  49« 

RÉVÉLATION  (la),  II,  4oB.  C'est  PApocalypse  de  saint  Jean 
que  Rabelais  appelle  ainsi. 
Revisit;  son  portrait,  II,  34i« 

Rhinpcéros,  description  de  cet  animal,  ainsi  nommé  de  la 
corne  qu'il  a  sur  le  nez,  II,  893. 

Rhizotome,  botaniste  de  Gargantua  ^  I,  87. 
Rire.  Morts  par  excès  de  rire,  II,  97* 
Rivière  (Notre-Dame  de),  I,  10 1.  Paroisse  de  Touraine. 
Robe  à  quatre  manches,  II,  3. 

Roche-Clermauo  (la);  gros  bourg  de  l'élection  de  Ghinon, 
I,  16.  Assailli  par  Gargantua ,  i68. 

Roches  Saint-Pol  (les),  I,  i64«  Paroisse  et  prieuré  du  dio* 
cèse  de  Tours. 

RoDOGiNE  (  Jacobe),  célèbre  engastrimythe,  II,  i34*  La  ven- 
triloquie  n'est  point  un  artifice  de  l'être  chimérique  que  l'on 
appelle  démon;  c'est  un  art^  qui  s'apprend  comme  tous  les 
autres,  et  qui  devient  même  de  plus  en  plus  commun,  n'en 
déplaise  à  l'abbé  Fiard,  chanoine  de  Notre-Dame  de  Paris,  au- 
teur très  ridicule  des  Lettres  philosophiques  sur  la  Magie  y  et,  de 
la  France  trompée  par  les  Magiciens  et  Démonolâtres  du  dix- 
huitième  siècle;  Paris,  i8o5,  in-8®,  2  vol. 

Rois  et  princes,  comment  sont  traités  aux  enfers,  I,  35o. 
Comment  Homère  appelle  les  bons,  385. 
Romicoles;  comment  gagnent  leur  vie,  II,  76. 
RoMULE,  I,  35o.  Romulus,  premier  roi  de  Rome.  Rabelais, 
qui  oublie  qu'au  commencement  de  son  Enfer  il  l'a  fait  saul* 
nier,  en  fait  ensuite  un  savetier.  Cest  ainsi  que,  après  avoir 
fait  Artaxercès  chordier,  il  le  fait  escumeur  de  pots. 

Rondeau  de  Gargantua,  I,  49*  Rondeau  de  Panurge,  3i4* 
Rondeau  de  Ramiuagrobis,  I9  47i* 


tio  TABLE 

RoifDiBiLis,  I,  5i3.  C'est  Gaillaume  Rondelet,  médecin  de 
Montpellier,  duquel  nous  avons  une  histoire  entière  des  pois- 
sons  y  dont  la  traduction  parut  a  Lyon;  Macë  Bonhomme, 
i558,  in-fol. 

RosATA,  I,  a36.  Albëric  de  Rosata,  qui  a  commenté  les  Dé^ 
crétales. 

Rôtisserie  du  petit  Ghâtdet,  I,  54o.  Rôtisseries  d'Amiens, 
ÏI,  72. 

RoussiN  (apologue  du)  et  de  l'âne,  II,  296. 

Route  du  Caftay,  II,  37. 

Rot  (le);  nom  commun  des  huissiers,  qui  vous  citoient  de 
par  le  roi,  II,  89. 

RuACH  (tle  de),  II ,  181.  Le  mot  Ruach  est  hébreu ,  et  sigpiifie 
souffle,  vent.  Le  traducteur  anglois  de  Rabelais  veut  que  cette 
Ile  soit  l'emblème  de  la  Cour,  où  iW  ne  se  repatt  que  de  vent 
et  de  vanité. 

Rue  Pavée  d'AndouUles,  d'où  lui  vient  ce  nom,  II,  180. 
C'est  aujourd'hui  la  me  Pavée-Saint-André-des-Arcs. 

Ruisseau  qui  passe  à  SaintrYictor,  I,  317.  Cest  la  petite 
rivière  de  Biévre,  dont  l'eau,  en  effet,  sert  à  la  teinture  des 
Gobelins. 


Safran;  ses  propriétés  dangereuses,  I,  4o. 
Sages  qui  ont  quitté  leur  pays  pour  visiter  d'antres  sages , 
I,  296. 
SAim-Genou ,  sur  l'Indre  en  Berri ,  près  de  Buzançais ,  1 ,  1 5*8. 

Fillel  sont  uretbelles  et  ({entet, 
Demouraniea  à  Sainct  Genou, 
Près  de  Sainct  Jolien  des  Voaentes , 
MarcKes  de  Bretaigne  en  Poitou. 
Villon. 

Saingt-Louand;  prieuré  situé  prèsdeChinon,  sur  la  Vienne, 
I,3i. 


DES  MATIÈRES.  rit 

SainnâiS;  bourg  de  Pélection  de  Ghinon,  I,  i6. 
Saints  grêleurs  renvoyés  en  hiver,  I,  523.  Ce  conte  est  tiré 
des  Facéties  de  Bebelius. 

Saints;  maladies  que  l'on  croit  qu'ils  envoient  aux  hommes , 
I,  i58.  Nos  bons  aïeux,  plus  crédules  qu'instruits,  avoient 
placé  presque  chaque  maladie  sous  la  protection  d'un  ou  de 
plusieurs  saints,  qu'ik  imploroient  pour  s'en  délivrer.  Ainsi, 
ils  invoquoient  saint  Aignan  et  saint  Saintin  pour  la  teigne; 
saint  Andrieux,  saint  Antoine,  saint  Firmin,  saint  Germain, 
saint  Messent,  saint  Verain,  sainte  Geneviève,  pour  le  mal 
des  ardents,  feu  sacré,  érysipèle,  ou  scorbut;  sainte  Apollonie 
et  saint  Médard,  pour  le  mal  de  dents;  saint  Avertin,  saint 
Leu,  saint  Loup,  saint  Jean,  saint  Mathelin  ou  Matthieu, 
saint  Nazaire,  saint  Yalentin,  saint  Victor,  pour  les  vertiges, 
mal  caduc,  fièvre  chaude,  épilepsie;  saint  Ghristophle,  saint 
Éloy  et  saint  Julien,  pour  le  mal  d'aventure  et  l'esquinancie; 
sainte  Glaire,  pour  les  maladies  des  yeux  ;  saint  Eutrope,  pour 
l'hydropisie;  saint  Fiacre,  pour  le  fie;  saint  Genpu,  pour  la 
goutte;  saint  Job,  et,  beaucoup  plus  efficacement,  saint  Fou^ 
tin,  pour  la  vérole;  saint  Ladre  (Lazare),  pour  la  maladie  de 
ce  nom;  saint  Main,  pour  la  rogne  ou  gale  des  mains;  saint 
Mammare,  pour  les  maux  de  sein; 

Sainct  Marcoa  faarit  escrooeUe, 
Ainsi  qnang  maçon  mu*  tmelle. 

Saint  Mathurin,  la  folie;  saint  Martin,  l'ivresse;  sainte  Pé«* 
tronille,  la  fièvre;  saint  Quentin,  la  toux:  d'autres  disent 
aussi  l'hydropisie;  saint  René,  les  maux  de  reins;  saint  Iloch 
et  saint  Sébastien,  la  peste;  saint  Romain,  les  possédés;  saint 
Vitus,  les  yeux:  sainte  Geneviève,  comme  chacun  le  sait,  don^ 
noit  la  pluie;  sainte  Barbe  préservoit  du  tonnerre;  sainte 
Anne  faisoit  retrouver  ce  que  l'on  avoit  perdu;  saint  Grelicbon 
engrossoit  les  femmes;  saint  Léonard  délioit  les  chaînes  et 
ouvroit  les  portes  des  prisons.  D'autres  veilloient  sur  les  ani" 
maux: 

Sainct  Wcndelin ,  sur  In  brebis  ; 
Saincte  G«ctrude,  les  souris. 


lia  TABLE 

D'autres ,  sur  les  hommes  : 

Sainct  André ,  pour  lei  Boargnignon*  ; 
El  sainct  RegnauU ,  pour  les  rognons. 

Saint  Genest  est  encore  aujourd'hui  le  patron  des  comédiens  ; 
sur  quoi  nous  observerons  qu'on  appeloit  jadis  Geneschier  un 
sorcier,  un  enchanteur. 

Au  reste,  les  véridiques  historiens  qui  nous  ont  transmis  ces 
détails  ne  s'accordent  nullement  entre  eux.  Voyez  le  mot  mul 
au  Rabelœsiana. 

Salamandre;  brûle  au  feu,  I,  6o3. 

Santé;  sans  elle  point  de  vie,  II,  19. 

Satalie, II,  ii5.  Dans  la  Pamphylie.  Le gouf&e  de Satalie, 
disent  les  bonnes  âmes,  n'est  plus  dangereux,  depuis  que  l'im- 
pératrice sainte  Hélène,  revenant  de  Jérusalem,  y  jeta  un  des 
clous  de  la  vraie  croix. 

Satin  (pays  de),  II ,  892 .  Pays  imaginaire.  Ce  chapitre  est 
une  critique  agréable  et  fine  des  relations  mensongères,  des 
détails  merveilleux  et  chimériques  publiés  par  les  voyageurs 
anciens  et  modernes. 

Sattrique (le),  II,  ïï3i.  C'est  Perse,  qui  dit: 

m  Magùter  ards  ingentque  Uiigitor 
«  Vencer.  » 

Sauce  verte;  ses  vertus,  I,  390. 

Saucisses;  quelles  mangeoit  Grandgousier,  et  pourquoi, 
I,  i3. 

Saxons  transportés  en  Flandre  par  Charlemagne,  I,  386. 

Sgiatique;  moyen  de  la  guérir,  I,  277. 

ScuRRON,  II,  182.  Jean  Sdiyron,  chancelier  de  l'université 
de  Montpellier,  conseiller  du  roi,  professeur  de  médecine, 
mort  en  i556. 

Scythes,  leur  ambassade  à  Darius,  II,  i53. 

Sécheresse  grande,  l'année  de  la  naissance  de  Pantagruel, 

I,2l5. 

Seigki  Jdan.  Jean  Senex  (le  vieux),  dit  Jehan-le>fol.  Son 
jugement,  I,  54 1- 


DES  MATIÈRES.  ii3 

Semaine  des  trois  jeudis,  1, 209.  On  peut,  en  quelque  sorte, 
supposer  une  semaine  des  trois  jeudis.  Cest  la  première  du 
mois  de  janvier  de  l'année  qui  suit«ine  séculaire,  et  qui  com- 
mence par  un  lundi;  car  alors  il  y  aurâf  dans  cette  semaine  le 
premier  jeudi  du  mois,  le  premier  jeudi  de  l'année,  et  le  pre- 
mier jeudi  du  siècle. 

Semerue,  paroisse  de  l'élection  de  Poitiers,  I,  î55. 

Seneca^  de  quatuor virtutibus  carcUnalibus,  1, 54*  Traité  pseu-^ 
donyme  de  Martin ,  évéque  de  Mondonedo. 

Serfs  brddés  avec  leurs  maîtres  à  leurs  funérailles,  I,  Sga. 

Sermones  de  Ulino,  1, 67.  Le  Dnchat  a  commis  bien  des  er- 
reurs et  des  omissions  dans  sa  note  sur  cet  article.  On  A ,  de 
Léonard  Matthei,  dominicain  à^Udine,  deux  recueils  de  ser- 
mons, i^  QuadragesimcUe  cutreum  de  sancHs,  1471 9  in-4'';  s.  d., 
Cologne,  in-fol.;  s.  d.  in-fol. ;  Cologne,  i473,in-fol.;  Venise, 
J.  de  Colonia,  i47^»  in-4**;  Paris,  Ulric  Gering,  147^,  in-fol.; 
Nuremberg,  Coburger,  1478,  in-fol.;  2®  Quadragesimaies  ser- 
mones  de  legibus  seu  animœ  fidelis;  Venise  j  Hailbrun^  '47^9 
în-fol.;  Ulm^Zainer,  147^9  in-fol.;  Paris,  Martin,  etc.,  1478, 
in-fol.;  Lyon,  1494?  in-4'*-  • 

Serpeut;  moyen  faux  de  le  faire  sortir  du  corps  humain , 
II,  i85. 

Serviteurs  (petits),  II,  376.  Ce  sont  les  Servites.  Voyez  au 
Glossaire. 

Sibylle  de  Panzout ,  1 ,  4^o.  Le  Motteux  veut  voir  dans  ce 
personnage  une  visionnaire,  nommée  Magdelçine  de  la  Croix, 
religieuse,  qui  finit  par  être  brûlée  comme  sorcière. 

SiLEKE ,  son  portrait ,  Il ,  4^  i  • 

Silènes;  ce  que  c'étoit;  I,  a.  Le  mot  Silène f  en  grec,  signifie 
bagatelles. 

SiLVESTRis,  I,  a35.  Sylvestre  de  Priéro ,  jacobin ,  maître  du 
sacré  palais ,  auteur  d'une  Somme  qui  porte  son  nom,  et  grand 
apologiste  des  indulgences. 

SiucLACRE  d'Osiris ,  quel  il  étoit ,  II ,  3  i!i.  C'est  plutôt  celui 
de  Sérapis.  Mais  tous  les  deux  étoient  l'emblème  du  soleil. 

Singe;  pourquoi  est  moque  de  tout  le  monde,  I,  i4i«  Singea 

3.  8 


ti4  TABLE 

verts,  I,  90.  Il  paroUy  par  ce  passage,  i|U€,  du  temps  de  Ra<' 
bêlais  y  les  singes  verts  étoÂeat  mis  au  rang  des  êtres  imagi- 
naires. • 

SiTiciNEs;  leur  métamorphose,  II,  381. 

Sixte  (le  pape^  292  et  352.  Sixte  IV,  mort  en  1484)  duquel 
Agrippa  dit  que  :  Romœ  nobile  admoditm  lupanur  exùruxit 

SocRATE,  semblable  aux  stf^es,  I,  a.  Sa  laideur  et  ses  veiv 
tus^ibid. 

Soeur  Fessue,  son  histoire,  1 ,  4&u  Voyez  les  colloques  d'É^ 
rasme. 

Soif;  ^t^Ue  première  de  buverie?  t,  18.  Remède  contre 
la  soif,  ao. 

Solution  de  continuité,  1,  282,  et  II,  196.  Ainsi  cette  ex- 
pression ^  qui  se  retrouve  dans  Thistoire  du  diable  de  Papefi» 
guière,  n'appartient  pas  à  La  Fontaine,  comme  beaucoup  de 
gens  le  croient. 

Sommeil  finissant  en  sursaut,  mauvais  présage,  I,  4^9. 

SoKOE  GBECX,  1, 69.  Pseudonyme.  Lapronosticalion  de  maisttB 
Albert  SongecreuXy  Biseayen;  s^  d.,  in-4^  gothique,  de  quatre 
{juillets.  Cette  pièce  est  de  décembre  1527. 

SoNOEs;  comme  on  doit  se  conduire  pour  en  «Atenir  diviùa^ 
tion,  I,  4^^-  Songe  de  Panurge,  436. 

Sonnante  (isle),  II,  378.  Le  domaine  de  l'Église  romaine. 

Sonnet,  ce  que  c'est,  II,  i83. 

So&BOMNE  (lac  de),  I,  368.  Jeu  de  mots  sur  un  lac  que  Stra- 
bon  place  en  Egypte,  et  qu'il  appelle  Serbonne. 

Sorts  homériques  et  vîrgiliens,  I,  4^9  et  sniv. 

Souhaits  extravagants,  II,  3 1. 

Souliers  ronds,  II,  376.  Pour  ne  point  faire  découvrir  la 
direction  des  pas. 

Sourd  qui  comprend  le  langage  des  autres  au  seul  mouve-» 
ment  des  lèvres,  1 ,  46o. 

Souvenir  des  noces,  ce  que  c'est.  II,  85. 

Sperme  de  baleine,  I,  32 1.  Sperma  ceti^  que  Rabelais  con^' 
tond  avec  l'ambre  gris. 


■•■|ifflB^^"^aif^*Wi^^^^i^^.Wi..'iJ  J.ViJ^i..4ri    J."-  J,'L^I'-l-^^.. 


DES  MATIÈRES.  ii5 

Stage  Papinie ,  II ,  i^o.  PuMlias  Papinius  Statius ,  poète  latin , 
auteur  des  Sylves, 

SuiLLé;  SeviUé,  bourg  de  l'électioa  de  Gkînon,  I,  16; 

SupplemerUum  y  I,  54*  Supplementum  Chronicorum ,  Jacobi 
Phitippi  Bergamù  y 

SuTOA,  1,  239.  Pierre  Sator,  chartreux,  et  bic^raphe  de  cet 
ordre.  Il  se  défendit  contre  Erasme,  qui  l'a  voit  attaqué. 

G.  ($),  I,  2^9.  Symphorien  Ghampicr,  médecin.  Le  Campi 
Cfysteriorum  est  le  traité  suivant  :  Ctysteriorum  camporum  se- 
cundum  Galem  mentem  UheUus  utiUs  et  n^cessarius  ;  qui  se  tronre 
à  la  suite  de  Ctaudii  GéUeni  historiales  cmnpi^  Basle ,  1 53si ,  in-IoL 

Synonyme  de  jambon;  ce  que  c'est,  I,  19. 


Tableaux  fantastiques ,  Il ,  3^. 

Tain  ,  1 ,  2^3.  Gros  bourg  sur  le  Rhône,  vis-à-yis  de  ToHrnon. 
Tapinois  (isle  de),  II,  i36.  Le  séjour  des  moines. 
Tappecotce  (frère),  secrétatn  de»  cordelîers;  son  histoire, 

n,8i. 

Tarande;  description  de  cet  animal  fantastique,  II,  4>* 
Voyez  Pline,  liv.  VIIÏ,  chap.  xxxiv. 

Tarqtjïn;  sa  réponse  à  son  fils,  II,  254- 

Tartaretus,  I,  235.  Pierre  Tartaret ,  docteur  de  Sorbonne,  et 
théologien  scolastique. 

Taureau  de  Berne,  ï,  2 14-  ï^c  brave  Pontiner,  l'un  des  chefs 
de  la  nation  Suisse,  homme  très  grand  et  très  gros,  qui  (bt  tué 
à  la  bataille  de  Marîgnan.  Voyez  Paul  Jove,  liv.  XV. 

T,  pour  Teleosis,  absolution,  II,  i3o.  Ghez  les  Romains,  A 
signifioit  ahsoboo;  G,  condemno ;  et  N  L,  non  Uquet 

Tempbste  (  Antoine),  régent  du  collège  de  Montaigu,  grand 
fouetteur  d'enfants,  II,  112. 

Tempête,  II,  99  et  suîv. 

TexMple  de  la  dive  Bouteille ,  II ,  4 1 4* 

Temps;  manière  de  le  hausser.  II,  261. 

Terme  (le  dieu),  ce  qu'on  lui  sacrifioit,  I,  385. 

8. 


fiÔ  TABLE 

Tesmôing  (Pierre) ,  U ,  4oo.  Cest  Pierre  Martyr.  Le  fnot  nftfr- 
tyr  si^ifie  en  grec  témoin. 

Testambitts;  sont  hors  de  propos  au  fort  d'one  tempête^ 
II,  iio. 

TÊTE,  pourquoi  e^t  faite,  I,  4io. 

Thamovz  (Thammuz  ),  pilote  égyptien  ;  son  histoire,  U ,  1 33. 
Rabelais  l'appelle  Thamoutiy  à  l'accusatif. 

e,  pour  thanalos,  mort,  U,  i3o. 

Thaumaste,  Anglois,  vient  à  Paris  pourvoir  Pantagruel,  et 
disputer  avec  lui,  1, 296.  On  veut  que  ce  Thaumaste  soit  Tho- 
mas Morus,  proposant  plusieurs  problèmes  au  cardinal  d'Am- 
boise.  Le  Motteux  incline  pour  Jérôme  Cardan. 

Thélème,  abbaye  fondée  par  Gargantua,  pour  frère  Jean, 
I,  180.  Le  mot  theteme  signifie  volonté. 

Theooolet,  1 ,  53.  Ecloga  Theoduliy  cum  notabili  commento; 
Coiâniœy  Henr.  Quentell,  1494*  in-4°«  Cette  églogue  est  à  trois 
personnages  y  la  Vérité,- la  Sagesse,  et  le  Mensonge. 

Théologie,  employé  pour  trois  syllabes  dans  l'épitre  de 
Jean  Bouchet ,  II,  487.  En  général ,  la  plupart  des  diphthongues 
dont  nous  faisons  deux  syllabes  n'en  formoient  autrefois  qu'une 
dans  les  vers. 

Thestilis  Fergiliane,  I,  390.  Voyez  Virgile,  Ecclog.  IL 

Thomas  d^Aquiriy  mange  par  distraction  une  lamproie  des- 
tinée au  roi  saint  Louis,  I,  391.  Voyez  Michaelis  Scoti  Mensa 
phiiosophica;  Cologne,  i5o8 ,  in-4^.  Paris,  J.  Petit,  i Siy, in-8^ 

Thomas  VAnglois^  I,  99.  Thomas  Becquet,  archevêque  de 
Gantorbéry. 

Thracbs,  signoient  les  jours  fortunés  de  pierres  blanches, 
I,  37.  D'où  l'expression  :  Albo  dies  notanda  lapiUo. 

Thubal  Holojèmey  premier  maître  de  Gargantua ,  t ,  53. 
Voyez  mil  quatre  cents  vingt.  Sous  le  nom  vrai  ou  supposé  de 
Thubal  Holopherne,  parut,  au  quinzième  siècle,  une  facétie 
intitulée:  Prognostication  nouelle  et  ioyeuse  pour  trois  iours  après 
iamais,  1478;  in-ia. 

Timon  le  Misanthrope;  sa  proposition  aux  Athéniens,  II,  iS., 

Timothée;  comment  instruisoit  ses  disciples,  I,  80. 


DES  MATIÈRES.  iiy 

TiRAQiTEAU,  I,  217,  II,  19.  André Tiraqiieaa,  lieutenant  du 
bailliage  de  Fontenay-le-CSomte,  homme  très  savant. 

Tirouer;  ce  que  c'est,  I,  i45. 

ToHu  BoHU  (îles  de),  II,  96.  Ces  deux  mots,  pris  du  premier 
chapitre  de  la  Genèse,  signifient  sens  dessus  dessous,  en  con-* 
fusion,  sans  forme. 

Toison,  vendue  six  blancs  aux  funérailles  de  Charles  Vil, 
en  i46i ,  I,  267.  Dans  d'autres  éditions,  au  lieu  de  six  blancz^ 
on  lit  deux  et  or.  Rabelais  a  copié  ce  passage,  et  beaucoup  d'aur 
très,  de  la  Farce  de  Pathelin,  où  le  Drappier  dit: 

Or,  attendez  a  samedy. 
Vous  ▼oyrez  que  tauli.  La  toyson, 
Dont  il  soaloyt  «stre  foysoa , 
Jf  e  coiuta  a  la  Magdelaine 
Huyct  blanccy  par  moB  serment^  de  laine  > 
Que  le  sonloya  auoir  pour  quatre. 

• 

ToHHB  deCiteaux,  I,  i34.  Il  faut  lire  la  tonne  de  Glervaux, 
que  l'on  disoit  contenir  autant  de  muids  qu^  y  a  de  jours  dans 
fan,  évaluation  sans  doute  fort  exagérée. 

ToNinsAu  de  Diogène,  I,  374* 

ToBCHB  G...  Dissertation  de  Gargantua  sur  ce  sujet,  I,  47 
et  suiv.  Quel  est  le  meilleur  de  tous ,  5 1 .  On  croit  trouver  dans 
ce  chapitre  une  satire  du  peu  d'égard  de  François  l"  pour  les 
privilèges  des  villes.  Dernier,  voulant  être  moins  sale  que  Ra- 
belais, appelle  Aniterges  ce  qui  fait  le  sujet  de  ce  chapitre. 

ToucQUEDiLLOH,  Capitaine  de  Picrochole ,  fait  prisonnier 
par  frère  Jean,  I,  i56.  Renvoyé  par  Grandgousier,  i63.  Mas* 
sacré  par  ordre  de  son  maître,  166. 

Tournoi  des  échecs,  II,  36i.  Gette  idée  est  prise,  entre  an- 
tres, du  Songe  d amours  de  Pofyphik. 

Tours  d'adresse  et  de  force,  exécutés  sur  le  cheval  par  Gymr 
ttaste,  I,  ia5  et  suiv. 

Tours  de  Thélème,  au  nombre  de  six,  I,  i83. 

Tragédies  excitées  par  les  Pastophores,  II,  24*  Les  troubles 
fomentés  par  le  pi^  Jules  III,  à  Pqccasion  de  l'affaire  du  du? 
ehé  de  Parme.  Voyez  ITiistoire  du  président  de  Thou. 


nS  TABLE 

Trahisons  insignes  sous  apparence  d^amkië.  II,  i6i. 

Triboniem;  portrait  af&eux  de  ce  jarisconsulte,  I,  S70.  Ce 
portrait  appartient  à  Suidas. 

Tribovllet  ,  fou  de  Louis  XII  ;  son  ju^^ment  sur  le  mariage 
dePanurge,  i,  672. 

TRippA(Her),  devin,  I,  486.  On  convient  assez  générale- 
ment que,  sons  ce  nom ,  Rabelais  a  voulu  désigner  Henry  Cor^ 
neille  Agrippa,  auteur,  entre  autres,  du  traité  de  occulta  phi" 
hsophia;  Lyon,  s.  d.,  Bering,  tn*8°,  3  voL 

Trippe  (tout  pour  la),  II,  382. 

Trop  d'itieulx;  ce  que  c'est,  II,  287.  Voyez  le  Glossaire,  au 
mot  itieubc. 

Trophées;  quels  sont  les  plus  désirables,  I,  173.  Trophée 
d'armes  érigé  par  Pantagruel,  en  mémoire  de  la  défaite  de 
six  cent  soixante  chevaliers,  I,  332.  Autre  trophée  érigé  par 
Panurge,  33'i,^Trophée  d'tin  calomniateur.  II,  291.  Rabelais 
veut  désigner  l'ordre  de  Saint-Michel,  dans  la  croix  duquel  ce 
saint  est  représenté  terirassafit  le  diable  (le  advmnialeur).  Y. 
calumniateur,  au  Glossaire. 

Trolillogan,  philosophe.  Ses  réponses  aux  questions  de  Pa- 
nurge, I,  53i.  MoUèrc  a  imité  ses  ptaisantes  et  équivoques  ré- 
ponses. 

TauiE  de  la  Riole,  ce  que  c'éioit,  II,  172.  Rabelais  s'est 
•trompé  sur  l'époque.  La  truie  de  la  Riole  fut  mise  en  usage 
en  i^B.,  4leuK  ans  avant  la  mort  d«  Charles  V. 

TuKGrrAL,!,  83.  CuthbertTùnstal, évoque  de  Durham.  Son 
livre  d^arithmétiqlie  est  intitulé  :  de  Jfie  sttpputatuii  Ub.  lU , 
Londres,  i5o2,  in-4^  Paris,  Robert  Estienne,  1629,  in-8°; 
i638,in4«. 

Turcs;  révèrent  les  fou»,  I,  673. 
>  TuiiEi^TJpiir,  I,  234.  lisez:  Guillaume  Pépin,  jacobin  d'É- 
vreux,  fameux  prédicateur  en  son  temps,  tt  duquel  on  disoit  : 
Qui  nescit  pepinare  nesât  prœdicam.  On  a  de  lui  :  Sermones  et 
4j9Êœstwnes;  Paris^  iS36,  in^^^'. 

TuRPEHAr,  I,  i3a.  Turpigny,  abbaye  vai^ine  d«  la  forêt  de 
Chinon. 


DES  MATIÈRES.  xig 

IT 

Unicorne,  II,  4»  et  SgSu  l,a  licorne,  aoimal  fabuleux,  dit 
en  grec  monoceros. 

Unique  (F);  quel  il  est,  II,  197. 

Urbain  (le  pape),  I,  353.  Barthélemi  Prîgnani,  dit  Ur- 
bain VI. 


Vaisseaux  de  Pantagruel;  lears  enBeif^es,  II,  35.  Us  9bnt 
enquarrés  et  remorques,  comment,  il^  333. 

Valbringoê  (Robert),  U,  285^  c'est  Fran^  de  la  Roque, 
sieur  de  Roberval,  qui  fit,  en  i54o  et  i543,  k  voyage  du  Ca- 
nada. M 

VALLA(Laurens),  jurisconsidy  1, 37.  Son  livre  contre  Bar- 
tole  est  in  Bartoli  de  insiqniis  ej^armû  Ubnan, 

Vaubreton,  village  dfirCbuionnoîs,  I,  t64« 

Vauoaudrt,  bourg  de  Télection  de  Chinon,  I,  16. 

Veau  (Jehan  le),  I,  53.  Pe^onnage  réd  ou  imaginaire,  qui  ^^'  ^^ 

n'est  connu  que  par  l'ëpitaphe  plaisante  que  lui  fit  Marot: 

Cy  gist  le  ieane  lan  le  Veau , 
Qai ,  ea  sa  grandeur  et  puissance  » 
Feut  deaenu  betif  du  torean  : 
Mais  la  mort  le  print  des  lenfanee. 
Il  moomt  ma.  par  desptaytance , 
Qui  feut  dommaige  a  plus  de  toeuf  ; 
Car  on  dict,  veu  sa  corporance, 
Que  ceust  esté  nng  maistre  beuf. 

La  même  pensée  est  renfermée  dans  ee  distique: 

-  O  !  Deus  omnipotent»  Viiuli  miserere  Joa..  lis, 
«  Quem  mors  praeveniens  non  sinit  esse  bovem.  » 

Veneur  (le  cardinal),  II,  174*  Jean  le  Veâeur  Oarrouge, 
évéque  de  Lisieux,  fait  cardinal  par  Clément  VU,  en  i533. 


120  TABLE 

iC  Vent;  moyen  de  Fabattre,  dixaln,  II,  i84- 

Ventre,  inventeur  de  tous  les  arts,  II,  a3i ,  245.  Manière 
de  relâcher  le  ventre,  267. 

Ventriloques,  II,  234-  Voyez  Engastrimythes, 

Ventrus;  leur  origine,  I,  5i5. 

VÉNUS  ;  pourquoi  représentée  assise ,  1 ,  5 1 5 . 

Verron  (le  pays  de),  I,  5o.  Au  confluent  de  la  Vienne  et 
de  la  Loire. 

Vers  sur  la  braguette,  I,  4i4*  ^^^^  à^  ^  Sibylle,  i^SZ.  Fers 
de  Raminagrobis  sur  le  mariage  de  Panur^e,  47 1  •  Fers  en  lan- 
gage lanternois,  5So. 

Vertus  (les  quatre)  pratiquées  par  Panurge,  I,  389. 

Vertus  du  chanvt*e,  ou  Pantagruelion,  I,  588  et  suiv.  Ver^ 
tus  merveilleuses  et  fantastiques  de  certaines  plantes,  II,  260. 

VESTiu.Es  (jour  des  fêtes),  II,  34*  G'étoit  le  neuvième  jour 
de  juin.  Rabelais  a  dit  le  sept  ^utivement,  dans  ses  Annotations, 

Vestehents  du  jeune  Gargantua,  1, 28.  Des  dames  dellié- 
]ème,>  192.  Des  hommes,  193. 

Victoire  de  Bacchus  sur  les  Indiens,  II,  434* 

Vie  des  pères,  quelle,  I,  78. 

ViLLAHDRT,  sa  répousc  au  duc  de  Guise.  II,  74*  Jean-le- 
Breton,  seigneur  de  Villandry,  secrétaire  de  François  I*^ 

ViLLANOVANus,  I,  43i.  Amaud  de  Villeneuve,  célèbre  mé- 
decin et  chimiste,  auteur,  entre  autres,  du  Regimen  sanitatis 
Salemitatum;  s.  d.  (circa  i48o),  in-4'';  et  dont  les  ouvrages  ont 
été  recueillis  à  Lyon,  i52o,  i532,  in-fol.;  précédés  d^une  vie 
de  Fauteur,  par  Symphorien  Champier.  Voyez  Amaud. 

ViLLAUMERE  (la),  I,  i64*  La  VilIe-au-Maire,  en  Anjou. 

Ville  la  première  du  monde,  quelle,  II,  4^9. 

ViLLEBRENiN ,  1 ,  1 58.  ViUe-Bemier,  paroisse  de  FAnjou ,  près 
de  Saumur  et  de  la  Loire. 

ViLLEGONGis ,  1, 55.  Paroissc  du  Berri,  à  deux  lieues  de  FIndre. 

Villon  (François),  poète  françois;  son  histoire,  II,  80.  Sa 
réponse  au  roi  d'Angleterre  Edouard  V,  II,  268. 

Vin  paulséy  comment,  1 ,  233.  Vin  pris  à  Fexcès  nuit  à  la  gé- 
nération, 5i3. 


DE6  M/kTIÈRES.  lai 

Voyage  d'Alcofribas  dans  la  bouche  de  Pantagruel,  I,  36a. 

De  Pantagruel  et  de  Paiiurgfs  au  pays  de  la  dive  Bouteille, 

11,34. 

WuifDERBERLiCH  (lac  de),  1 ,  499*  ^^  ^ot  est  un  adjectif,  qui 
signifie  admirable ^  et  qui,  par  cpnsequent,  n'est  point  le  nom 
propre  d'un  lac.  On  croit  que  Rabelais  veut  parler  ici  du  lac 
de  Pilate. 


Xenocrates,!,  393.  Il  faisoit,  dit-on ,  monter  à  100,200,000 
le  nombre  de  syllabes  que  pouvoient  former  par  leurs  combi« 
naisons  les  lettres  de  Talphabet. 

Xenomanes,  I,  588.  Dît  leTraverseur  des  Voyes  périlleuses, 
surnom  qu'avoit  pris  Jean  Bouchet  dans  ses  poésies. 


Yves  (Saint)  de  BretagnCy  patron  des  avocats  et  juriscon- 
sultes, ï,  399.  Quoique  natif  de  Treguier,  c'étoit  à  lui  qu*e'toit 
dédiée  l'église  de  la  rue  Saint- Jacques ,  h.  Paris,  parceque  cette 
église  fut  bâtie  par  des  écoliers  bretons.  Son  culte  étoit  univer- 
sel en  Bretagne.        '  • 


ZachÉ]^;  ce  qu'il  desiroit  ardemment,  II,  19. 
Zaphrah  ;  voyez  Safran. 
Zelxis,  peintre;  sa  mort,  II,  98. 


FIN  DE  LA  TABI.9  DES  MATIERES. 


'     4 


TABLE 


DES  AUTEURS  CITÉS 


DAMS  LES  OEUVRES  DE  RABELAIS. 


A 


Abbas,{Ali),II,a, 

Accurse,  I,  329,  ^56. 

Agatfaias,  II,  ^o. 

Agathocles,  I,  4^7»  Voy.  Athé- 
née, liv.  IX,  chap.  V. 

Alberti  (Léon-Baptiste),  de  re 
fl?(/.,I,  233. 

Alexander,  I,  256. 

Alexandrinus(J.  et  non  Pierre), 

11,3. 

Alvarez  (Pedro),  il,  4oo. 

Anunonius,  II,  281. 

Anaxag^oras,  I,  299,  II,  3o5. 

André  (Jean),  I,  54o,  564* 

Antiphon,  I,  435. 

Aphrodisée  (Alexandre),  probl. 
I,  38,  4o. 

Appien,II,  398.        # 

Archîméde,  I,  233,  II,  43i. 


Ari^ropile,  II,  344* 
Aristophane,  les  chevaliers^  I, 

469,  Predic.  II,  234,  ^^7* 
Aristote,  de  naU  anim,  I,  14, 

36,  39,430,4971  H' ^^  97- 
Arrien,  II,  96,  1 52,  (histoire 

d'un  archer  indien). 
Artemidore,  de  somn.  I,  299, 

43o. 
Artemon,  I,  435. 
Athénée ,  1 ,  82 ,  43o  ;  liv.  III , 

ch.  III,  (histoire  d'Oxilus); 

I,  597,11,  19,  (dit  d'Ari- 

phron),28i. 
Atteins  Captto,  H,  1281. 
Ausonne,  I,  379,  II,  23 1  (sur 

Sîgaliôn  ). 
Avicenne,  devir,  cord,^  I9  4O9 

57;  11,456,470. 


R 


Balde,!,  256,  4^9- 
Barbatias  (André),  I,  54o. 


Barthole,  1,256, 460. 
Beda,  1,299. 


TABLE  DES  AUTEURS  CITÉS  126 

Bërose ,  II ,  4oo.  Blancbet  (  Pierre) ,  Patheliii ,  1, 

Bertachino  (Joann.  )  I ,  a56.  399 ,  II ,  ^129. 

Bessarion,  II,  344*  Blazon  des  Couleurs,  I,  33. 

6ible\  1 , 22 ,  24v^ 1 9  37, 38, 67,  Bocace ,  Dec.j.  IV,  n.  7,  II ,  98, 

72,  i32, 136,0469  3o49 11,6,  Badé (Guillaume),  deasse.^  II, 

17,  20,  236,  4^6,  458,  460.      244* 
Bigot  (GuUlaume) ,  II ,  344. 


Callimaque,  II,  i32.  Gicëron ,  I,  385,   Tusc, ,   I, 

Cainerarius(Joachim),  II,  12,  39,  176,  II,  344* ^^'^^^  I9 

344-  C'est  lui  que  Rabelais  395 ,  de  Divinat  466. ,  de 

apfdle  Chambrier.  fin,  ^  II,   128,  de  Senect  ^ 

Cappella  (Martianus,  II,  i32.  I,  244 9  ^  naturâ  Deorum^ 

Cartier  (  Jacques),  II,  4oo.  II ,  1 34. 

Castro  (de),  I,  256.  Columna  (François),  Hypne- 

Caton,  de  re  mst^  I,  91, 389.  rof ,  1, 35. 

Catulle (C.  Valerius),  I,  4579  Curtius,  I,  256. 

574,  II,  211.  Cu8a(Nteola8  de),  1, 272. 


Cen^omïj  de  die  nat..,  I,  i4* 


D 


Daldianus ,  1 , 4  3o.  ristote  ). 

Dinarius,  I,  299.  Dion  deNicée,  liv.  XXXVIII, 

Diodore  de  Sicile,  liv.  V,  ch,  i,  II,  128. 

I,  5j4*  Dioscoride,  I,  82,  456. 

Diogène  Laërce ,  1 ,  5 1 5 ,  ( sur  Dupont  (Gratien  ) ,  controv. ,  I , 

Diogène),  II,  1 20  ( dict  d'A-  527  (hist.  des  relig.  de  Four 

nacharsis) ,  11 ,  344  (  vie  d'A-  tevrault  ). 

E 

Elien,  I,  82,  hist,  «nim.,  li-       de  ce  que  lui  fait  dire Rabe« 
.    vre  XVI,  chap.  xkv,  I,  i3o.       lais.  II,  20. 

Cet  auteur  dit  le  contraire  Eudide,  I,  %33;  II,  43r. 


1^4 

Euripide,  II,  4oet  i6i. 


TABLE 

Ezra  (Aben),  I,  29s. 


Fabius  Pictor,  1, 44o*  FI  accus  (  Verrîus),  I,  3$. 

Fauchet  (Claude),  liv.  VII,  Fleury  (François),  ci^/.  pno. 

ch.  XI,  I,  386(hbt.  des  Fia-  Ung.  lat,  II,  344. 

mands  et  des  Saxons).  Fulgence  (  Planciade) ,  1 ,  435. 

Festus  Pompeius,  liv.  XI,  II,  Fulgose,  II,  98. 

337. 


Galien,  1, 83,  43o,  5^1 , defa- 
cult  nat  I,  \.  De  usu  par- 
tium.^  4^39,  4io,  II,  18. 
De  sperm.^  4^3.  de  sim- 
pUcy  I,  3i  (médecin  gré- 
geois). De  temp.,  6o3. 

Gallus,  I,  i4- 

Gaza  (Théodorc),II,  344. 

Gelle  (Aulu),  nocl.  att.  y  I, 
i3,  i4,  4^9  II,  a8i.  (hist 


des  Fabicns ,  liv.  XVIÏ ,  cha- 
pitre xxi),  II,  64;  (bist.  de 
Neratius,  liv.  XX,  cbap.  i). 
II,  91 , dicL  de  Démosty  aa5. 

Gilles  (Pierre),  11,399. 

Gringore  (  Pierre  ) ,  II ,  a  1 5. 

Groot  (Albert),  dit  le  Grand, 
II,  4oo. 

Grosnet  (Pierre),  prov.  I,  73, 
(lever  matin,  etc.) 


H 


Hayton,(jue  Rabel^s  appelle  Argiens);  l^v.  IV,  II,  i53, 

C6aiton,II,4oo.  (ambassade  des  Scythes  à 

Héliodore,  I,  82 ,  Éthiop. ,  II,  Darius),  i34. 

398.  Hërophilus,  I,43o. 

Hero,  de  ingen.^  I,  233.  Hésiode,  tA^.,1,384,  II>  i32. 

Hérodien,  liv.  IV,  II,  160,  Hippocrate,c/eyZaft6.,II,  182; 

(sur  Garacalla).  aUmeiU.,  I,  i4;  ion  finyp., 

Hérodote,  liv.  II,  I,  46o;  li-  389,  4^0,    4^3)    aphoris- 

vre  I,  4^^  (^vi*  le  vœu  des  mor.y  I,  53o,  II,  373;  de 


DES  AUTEURS  CITÉS.  ia5 

aer.,ljSi\',€pid.ll^2^  i4,  489,11,40,72,  ïi5,375. 

1 85 ,  a34 ,  de  genit.  ,1,517.  Horace ,  Jrt.  PoéL  ,1,6;  episU 

HTppolyte,  1 ,  256.  liv.  1, 1 7,  II,  1 1  (ce  n'est ,  etc.) 

Hipponax ,  1 ,  299.  Voyez  Pantagrueliste  à  la  ta- 

Homère,!,  t3,  i58,2i6,383,  ble  des  matières.  Sat,  li- 

385, 420, 4^3, 435, 45o,  vre  II ,  6,  II,  273. 


Imola,  I,  256.  Jove  (Paul),  liv.  XV,  I,  ai4. 

Isidore ,  etym. ,  liv.  IX ,  1 , 5 1 4 ,       (  bataille  de  Marignan  ). 


(castra  quasi  casta). 
Jamblique^  I,  275,  43o. 
Jason ,  cons, ,  1 ,  54o. 


Javenai,  I,  370,  Et  curios  «- 
mu Wf. ,  etc. ,  II,  237. 


Kimy,  I,  292. 


Lampridins,  I,  673. 

Lascaris,  11,344- 
Leoiuco  (Nicolo),  Sannuty  I, 
89,  II,  246.  (sur la  fontaine 
Agrie  et  les  Methanesiens. 
Lucien,  I,   214,  378,  (hist. 
du  chameau),  4^9  (c'est 


Fauteur  docte  et  éléf^ant)^ 
DiaLy  5 16  (sur  Cupidon  et 
les  muses;  Bacch,,  II,  419 
et  suiv.,  (les  conquêtes  de 
Bacchus). 

Ludovico  Rom. ,  II,  4oo. 

Lyta  (de),  224, 1,  382. 


M 


Macer,  1, 87.  Mahomet^  Cbran,  1, 497- 

Macrobe,  Satum.y  I,  i5,  li-  Marcellus,  11,281. 
vrein,chap.  xvii,I,  391,  Marinus,  I,  87. 
(détails  sur  les  lois  somptuai-  Martial,  liv.  VII,  ép!tre94  I, 
res) ;  liv.  II ,  chap.  v,  II ,  2 ,       4^7.  De  spect. ,  495 ,  (si  en  al- 
^histoire  de  Julie).  lant,  etc.).  Le  latin  porte  : 


126  TABLE 

Parcite  dum  pwpero  :  mergite       479  ?  {Toàari  de  Trivûlcc). 

dwm  redeo.  Monstrelee  ,  cfiron. ,  1 ,  4^^^ 

Martyr  (Pierre),  que  Rabelab       Rabelais  l'appelle  Enguer-^ 

appelle  P.   Tesmoing ,   II,       rant. 

4oo.  Mutien,II,398. 

Mêla  ( Pomponitts)  de  sit  orb.  Mynilîus  (Alexandre),  1 ,  4^- 

II ,  4oo.  *  (Voyez  Athénée,  liv.  IX ,  chap 

Melusîne  (Roman  de),  II,  i68. .      pitre  xvi). 
Mezerai,  sur  Tannée  i538,  I, 

N 

Niaûto(Fransescodi),  I,  3a i.   Numénius,  ÏI,  398. 
Nicandre  ,1,87.  Nymphodore ,  II ,  398. 


o 

Oppien,  I,  82,  n,  398.  Orus  ApoUo,  hierogi^  I,  35. 

Oribasius  ,1,2.  Ovide ,  1 , 5 1 5.  Otia  si  tollaSf  pe- 

Orphée,  de  Lap» ,  I,  29.  riere  cupidinis  cartes^ 


Panorme,  I,  256,  54o.  4^^;  ^^*  I9  chap.  m,  455, 

Pausanias,  Beot, ,  I,  5i4 ,  Co-  liv.  IV,  chap.  v,  490. 

rinih. ,  5 1 5 ,  (  sur  Ganachus)  ;  Pie  II ,  Il ,  4oo. 

Phoc. ,  II ,  i  32.  Platon ,  1, 296, 52o,  sympos. ,  I , 

Perse,  II,  23 1 .  C'est  lui  qui  est  2,  3 1 ,  II ,  43o  ;  (hist.  de  Po- 

le  Satirique.  rus  et  Penie)  II,  23 1;  de 

Pherecydes,  II,  io6.  repubLy  I,  160,   162,  Phi-^ 

Philistion ,  1 ,  299.  leh.  et  Gorg.  5  1 5  ^?  Crafit ,  II, 

Philogorus,  I,  435.  i63;  dialog.^  II,  234,  Tim,^ 

Philostrate ,  liv.  III ,  chap.  11,  ll^é^ii  ^  de  leg. ,  4o2. 

I,  378,  (sur  Appolonius  de  Plante,  cisieiL,  I,  14?  ^sinar», 

Tyane;  liv.  IV,  chap.  in ,  I,  1 ,  674 ,  Trinummus, ,  ihid^ 


DES  AUTEURS  CITÉS.  \v) 

AuiuL^  I,  379,  Miles glor.y       11^   i33,  (mort  du  grand 


Pau),  n,a25,(8urPetron). 
Fie  dAlexand. ,  Apophài, , 
II,  170,  (repartie  de  Cicé- 
ron). 


II. 

Pline,  hist.,  I,  i4,  a5, 49?  9'i 

iSq,  223,  43o,  Sgi,  (hist. 

et  noms  des  plantes).  C'est 

de  tous  les  auteurs  anciens  Politien,  m  Aimer.  ^  l,4;miKr.^ 

celui  que  Rabelais  a  mis  le  il,  344- 

plus  souvent  à  contribution.  Pollux  (Jules),  I,  82,  11^ 

On  diroit  qu'il  le  possédoit  281. 

par  cœur.  Porphyre,  I,  82,  II,  398. 

Plotin,  I,  299,  43ow  Posidonîus,  H,  398. 

Plutarque,  I,  244?  43o,  sym-  Polo  (Marco),  II,4oo« 

fM>5.,  377.  Fie  de  M,  Jnt^  Polybe,I,  82. 

II,   i5,  (hist.  de  Timon);  Proclus,  de  mag. ,  I,  38,  299. 

dit  noty  II,  74,  (hist.  d'An-  Pyrrhon,  II,  101.  Cette  cita- 

tagoras).  Liui*,  II,  96.  Fie  tion  n'est  pas  exacte. 

de Caton^lly  mi. Des  oracL^ 


.Quintilien,  liv.  II,  chap.  m,  Quintus  Galaber,  I,  43o,  II, 
I,  80,  (hist.  de  Timothée).       4^* 


R 


Rhodiginus  (Cœlius),   lect,         (sur  la  solution  de  conti* 
liv.  II,  ch^».  vui,  I,  4809      unité  des  diables). 


Salluste,  helL  jugurik^  I7  7I1 
Omnia  orta  codant,  etc.,  II, 

118. 
Scalîger  (  Jules-César) ,  II ,  344  • 
Schott  ( François) ,  II ,  97 ,  (t^pi- 

taphe  en  la  vcne  Flaminie). 


Cette  épitaphe  est  ainsi  eon^ 
çue: 

« 

■  Hospes ,  disce  novnm  mortit  ge- 

nus:  improba  felU , 
«  Du  m  trahittir,  digttum  mordct ,  fX 

intereo.  » 


128  TABLE 

Sénèque,  phil.,  nat  quœst,  I,  Servius^  in  Firg.^  I9  i4^ 

317,  de  dément  y  II,   128,  SoUp,lI,4oo. 

epULy  II,  4i6)  {ducuntvO'  Sorantis ,  II ,  3. 

lentem ,  etc.  )  Stace ,  II ,  ^o. 

Sënéque,  trag.  I,  389.  One-  Strabon,  I^  6a,  iSg,  368,  II, 

ques  homme  n*eut ,  etc.  Les  96. 

vers  latins  qui  se  trouvent  Suétone,  I,  391,  (vie  de  Né- 
dans  la  tragédie  de  JA/esle,  ron).  II,  ia6,  t6û/.,  Fie 
sont:  d'i^u^f.,  II,  i63. 

>  Nemo  tam  dÎTOt  habuit  faventes ,       Suidas ,  II ,  1 2 8 ,  28 1 . 
«  Crastinam  ut  potaet  «ibi  poiliccri.  •    Svnesius ,  1 ,  43o. 

Sérapion,  Ascalomte^  I,  435. 


Tacite,  ann.y  liv.  II,  II,  161,       II,  3o5. 

(  mort  d*Artavasde).  Tiraqueau ,  II ,  19. 

Therpsion,  I,  466.  Tite-Live,  1 ,  39,  258,  S74. 

Theocrite,  1,430,4^9-  Tunstal  (Guthbert),  de  art. 

Theon,  I,  233.  mpp,  1, 83. 
Theophraste,   I,  5i5,  589, 

u 

Ulpien,  1, 257.  Citation  fausse,  la  loi  est  de  Pomponins. 

V 

Valère    Maxime,   liv.  VIII,  (c'est  liïi  qui  parle  déThesti- 

chap.  IV,  1 ,  568 ,  (  procès  de-  lis  ,   eclog.  2  ) ,  fyxi^  4^5 , 

vant  Dolabella);  livre  IX,  4^7»  4^5,  44^9  <«lors  l'heure 

chap.  XII,  II,  97,  (hist.  de  uestoit,  etc.  n  Les  vers  la- 

Philomènes  :    lisez    Philé"  tins  sont  : 

mon)'^  liv.  I,  chap.  v,  II, 

/«r/1*'        in           ,          1  «  Tempus  erat  quo  prima  quies  mor- 

i65,  (hist.de  Pompée  et  de  „J„.,pi, 

Paul  Cjmile  ).  ,  luclpîc ,  et  dono  dinun  çratîisi«nr 

Varron,  sat,  ,1,  i4<  terpit.  » 

Virale,  I,  14I9  ^46»  385,  390,  Mmid. , II. 


DES  AUTEURS  CITÉS.  1119 

Xitrnye  y  de  arclùUf  F,  233,    Volaterran,  II,  4oo« 

6o3,  (hist.  dé  la  Tour  4e  WaIley8(Thomas),ifef.  Ovid. 
Lariz).  1, 4« 

X 

Xenophon,  C^rop.^ 1, 39, 43o,  II ,  3ad. 

z 

Zonaras,  I,  490,  (sur  le  successeur  de  Valens). 


FIK  DE  LA  TABLE  DES  AUTEURS  GITÂS'. 


GLOSSAIRE. 


De  tous  les  anciens  auteurs  firançois ,  Rabelais 
est  sans  contredit  celui  dont  les  ouvrages  ont  le  plus 
hesoin  de  glossaire.  Indépendamment  des  diffé- 
rences considérables  que  l'on  observe  entre  le  lan- 
gage de  son  temps  et  Tétat  actuel  de  la  langue  fran- 
çoise,  le  caractère  propre  des  écrits  de  cet  auteur 
rend  ce  secours  plus  indispensable  encore.  Il  est 
essentiellement  néologiste;  et,  des  divers  genres 
d'érudition,  celui  qull  a  cultivé  de  préférence  est 
Térudition  de  mots.  Il  y  a  plus;  de  toutes  les  fi- 
gures de  rhétorique,  celle  qu'il  affectionne  davan- 
tage, qui  lui  est  le  plus  familière,  et  à  laquelle,  seul 
entre  tous  les  écrivains ,  il  a  su  donner  une  grâce 
inimitable,  tandis  que,  parmi  nous,  elle  passe  pour 
un  défaut j  c'est  la  redondance,  pléonasme,  ou  ré- 
pétition. Toutes  les  fois  qu^un  même  objet  a,  soit 
en  grec ,  soit  en  latin ,  soit  en  françois,  deux  ou  plu- 
sieurs noms,  il  ne  manque  pas  de  les  rapporter  à  la 
suite  l'un  de  l'autre,  et  souvent  il  s'amuse  à  les  pré- 
senter comme  autant  d^objets  différents.  On  conçoit 
combien  une  telle  manière  d^écrire  rend  indispen- 
sable le  secours  d'un  glossaire.  Le  Duchat  et  l'auteur 
de  [alphabet françois  sont  loin  d'avoir  en  entier  rem- 


pli  cette  tâche.  Nous  avons  donc  cru  devoir  donner 
à  celui  qu'on  va  lire  toute  la  latitude  possible,  tou- 
tefois en  en  écartant  les  discussions  philologiques, 
qui  eussent  incontestablAmeol  excédé  les  bornes 
d  ua  yolume. 


GOLSSAIRE 

POUR 

LES  ŒUVRES  DE  RABELAIS" 


A ,  pour  avec.  Donnez  dessus  à  vostre  mast  (  li v.  Il ,  ch.  zzn  )  ; 
c'est-à-dire  avec  votre  mât. 

A B ALOURDI.  Voyez  Alourdi. 

ABALOUHDia,  rendre  lourd,  étourdir. 

Abbhecier,  raccourcir,  abréger.  Abbreviare. 

Aber  geiss,  composé  de  hahery  et  de  geiss,  CTest  le  nom  de 
la  toupie  d'Allemagne,  creuse  et  forée,  qui  rend  un  son  en 
tournant.  Rabelais,  en  comparant  les  Allemands  à  cette  tou- 
pie, dans  le  Nouveau  Prologue  de  son  quatrième  livre,  veut 
peindre  leur  état  d'abaissement  et  de  servitude. 

Abhorrant,  participe  actif;  qui  a  en  horreur,  abhorrens;  le 
participe  passif  est  abhorry. 

Abhorrent  (signification  passive),  horrible ,  affreux,  qu'on 
doit  avoir  en  horreur;  et  aussi,  disconvenant,  absurde.  De  a6- 
horrere.  Le  mot  latin  abhorrens  a  la  signification  active. 

Aboth  {avo(h);  mot  hébreu  qui  signifie  pythons,  esprits 
prophétiques. 

Abre,  pour  arbre.  Les  paysans  disent  encore  ainsi. 

'  A  la  fin  de  ce  Glossaire  on  trouvera  la  décomposition  des  mots  tirés  du 
jjrec. 


|36  GLOSSAIRE. 

Abaevibr,  abréger,  raccourcir. 

Abriconner,  tromper^  duper. 

Abrier,  abriter,  mettre  à  Vabri, 

Abscons,  caché,  mystérieux,  impénétrable;  absconditus.Nos 
aïeux  avoient  aussi  le  verbe  absconsery  cacher. 

Absenter,  verbe  actif.  Absenter  quelqu'un ^  pour  s'absenter, 
s'éloigner  de  lui. 

Absteroer,  nettoyer,  mundifîer,  purifier;  abstergere,  Ra- 
belais se  sert  aussi  du  substantif  abstersion, 

Abstraigt,  dans  le  sens  propre  d'abstracius ^  tiré,  entraîné, 
arraché. 

Abundant  (d'),  en  outre,  en  sus,  de  surplus. 

Abuoler,  s'enfuir;  abvolare.  Voyez  aduoler. 

AcAMAs,  nom  propre  grec  qui  signifie  infatigable,  indcz 
fissus. 

AcAPATE,  terme  provençal  de  la  marine  delà  Méditerranée, 
qui  signifie  achève  de  tendre  les  cordages. 

AcARATioN  (liv.  m,  chap.  XXXIX ),  terme  du  Palais,  qui 
signifie  la  confrontation,  le  récolement  des  criminels  avec  les 
témoins.  Ce  mot  vient  de  cara,  qui ,  en  espagnol,  signifie  tête, 
visage;  ou  du  vieux  mot  chère  y  qui  avoit  la  même  acception. 
On  disoit  aussi  acarement. 

Accepter,  pour  faire  exception,  se  prévenir  en  faveur. 

AcciPiER,  prendre;  accipei^, 

AccLAMPER,  ficher,  planter,  affier.  Voy^  aux  erotîca, 

AccoDEPOT,  petite  pièce  de  fer,  coudée,  qu'on  met  au  feu 
devant  un  pot  pour  Vaccoter,  et  empêcher  qu'il  ne  tombe. 

Accointer  ,  aborder,  hanter,  fréquenter.  Voy.  aux  erotica. 

AcGOiSER,  calmer,  apaiser,  rendre  coi  (quietus). 

Accolade,  le  coup  de  plat  d'épée  sur  le  col  que  Ton  don- 
noit  au  chevalier  en  le  recevant;  et  aussi  embrassade. 

Accoler  ,  embrasser,  prendre  au  col;  d'où  accolade ,  accolée. 
Voyez  aux  erotica. 

AcGOMPARER,  mettre  en  parallèle,  comparer.  On  a  dit  aussi 
aecomparager. 

AccouBLER,  pour  accoupler,  x 


GLOSSAIRE.  137 

AccouRSiJER  (liv.  Il,  chap.  xi).  On  entendoit  par  ce  mot 
les  chalans  arrivant  en  foule  à  une  bouticjue^  Il  est  dérive 
tïaccours  (afHuence  d'advenans),  formé  lui-même  du  latin 
accursuLSf  et  non,  comme  le  prétend  ridiculement  Lie  Ouchat, 
du  mot  barbare  adcmciare,  Rabelais  les  oppose  aux  bavagoins  X  y" 
ou  barguigneurs,  qui  n'achètent  pas.  Mais,  en  cet  endroit, 
Fallusion  porte  principalement  sur  les  élèves  des  divers  juris- 
consultes; et  les  accoursiers,  par  leur  nom  même,  désignent 
ceux  àHAccurse^  pour  qui  l'on  sait  que  Rabelais  avait  beau- 
coup de  mépris. 

AccRAUANTER,  oggrovantcr;  aggraver,  graver,  empirer, 
écraser,  accabler.  Aggravare. 

AccRouÉ,  accroupi,  courbé;  accurvatus. 

A  CE  QUE,  de  peur  que. 

AcERTAiNÉ,  assuré,  rendu  certaine  On  disoit  aussi  acertezé. 

AcHAPTER ,  pour  acheter. 

AcHEMMERESsE,  femme  de  chambre,  habilleuse. 

AcHESMER,  acesmer,  achemmer;  orner,  décorer,  parer. 

AcHoiso^,  acoison,  achaison;  occasion  propice,  réussite. 

AcHORiE  (liv.  II,  chap.  xxiv),  pays  imaginaire,  qui  n'existe 
pas.  Ce  mot  est  formé  de  a,  privatif,  et  de  choros. 

Aco^CEPupiR,  le  même  que  acconsuiure;  atteindre,  attra- 
per à  la  cpurse;  de  adcondpere, 

AcQUESTER,  chercher,  rechercher,  et  aussi  acquérir;  de 
quœrere* 

Agreste,  qui  a  une  belle  crête ^  et,  par  métaphore,  huppé, 
pimpant,  élégant. 

AcROAMATiE,  narration;  du  grec  Acroama. 

AcROMiON  (l'os)  (liv.  I,  chap.  xliii),  l'apophyse  supérieure 
de  l'épine  de  l'omoplate.  Ce  mot  est  formé  de  acros{summu8) 
et  omos  (  humérus), 

AcuLER,  abattre,  renverser,  mettre  sur  cul, 

AcvT ,  aigu  ;  acutus. 

Addiscens.  Par  ce  mot,  Rabelais  entend  celui  qui  étudie 
pour  devenir  clerc;  de  addiscere. 

^dene  ,  glande  ;  d'où  l'on  a  fait  qdénologie  y  adénûgraphie ,  etc. 


t3S  GLOSSAIRE. 

AnEXims,  adroà^  halMle.  Cette  erpressioti  est  fondée  sur  le 
préjugé  qui,  dès  les  temps  les  plus  reculés,  a  fait  donner  la 
préférence  à  la  main  dnÂie  sur  la  gaucke.  On  a  écrit  aussi  ad- 
eMre,  D'où  le  verbe  adestrer: 

AoiBKii,  perdre,  égarer,  lacérer,  déchirer. 
Adicbeb,  pour  jurer  y  certifier  au  nom  de  Dieu,  faire  ser- 
ment; ad^urarg, 

ADMORiTioif ,  avertissement,  avis,  réprimande,  remon* 
tranoe;  admonitio.  Admonester^  admonestemeni, 
Adoncques,  donc,  ainsi. 

AnoT ,  ou  plut6t  hadot;  aorte  de  poisson  de  mer  qui  ressemble 
à  la  sèche. 

Adscbipt,  inscrit,  compris,  inséré,  mis  au  nombre;  adscrip- 
tus.  Chez  les  Romains,  les  esclaves  adscripts  appartenoient  à 
telle  ou  telle  terre,  et  ne  pou  voient  être  vendus  qu'avec  cette 
propriété. 

Adstipulateur,  caution,  répondant,  qui  est  du  méme^avis. 
Adstipulaior. 

AouANTAGEMEirr,  ovonJUige;  et  aussi,  avec  Taocent  aigu,  avan- 
tageusementf  à  tavantage. 

Aduentureux,  audacieux,  hardi,  entreprenant. 
AncEimïRiBRS ,  infanterie  franooise  employée  sous  Louis  XII 
et  sous  François  l".  Dans  les  premiers  temps  die  n'étoit  pas 
soldée,  et  vivoit  à  Pétape. 

Aduiser,  voir,  apercevoir,  remarquer;  de  videre. 
Adviser,  donner  avis,  avertir,  imaginer.  Rabelais  emploie 
aussi  le  substantif  aduisement 

Adultérer,  altérer,  sophistiquer,  gâter,  corrompre;  adul- 
ierare* 

Aduocasser,  plaider,  faire  les  fonctions  d'avocat,  jidvo- 
ccLssaige,  advocasserie. 

Aduoler,  voler,  accourir;  advolare,  Abuoler^  c'est  s'enfuir. 
Aegilops,  coquiole,  herbe  qui  fait  mourir  l'orge.  C'est  aussi 
le  nom  grec  de  la  fistule  lacrymale. 
Aer,  pour  air,  est  d'une  seule  syllabe. 
Af.rdre,  aherdre,  (adhœrere) ;  ]o\nàrey  attacher,  lier. 


GLOSSAIRE.  i39 

Afattaium 9  o^on/f;  ralenti,  allachi,  ramolli,  lâche,  pa- 
resseux, énervé.  Faytard,fesiani,fityt€uxiise. 

Afpaicté,  affecté;  maniéré,  composé. 

Affaibe.  Ce  mot  est  employé  par  Rabelais  au  mascuUn,^ 
ciendum  ;  nous,  nous  sous-entendons  le  mot  chose ,  resfacienda. 

Affecte,  dans  le  sens  actif;  important,  qui  affecte.  Afféo- 
tety  désirer  ardemment.  Rabelais  emploie  le  substantif  affecta-, 
tion  (Nouveau  Prologue,  livre  IV)  dans  un  sens  analogue. 

Affecter,  réparer,  entretenir  avec  soin.  On  écrivoit  aussi 
afaxÈety  afeiery  affiaictier. 

Affeké^  repeu,  nour#,  rassasié,  plein,  en  parlant  de  Pes- 
tomac.  €e  mot  parolt  avoir  été  fiu'mé  buriesquement  de  ybe- 
num. 

Affermer,  pour  affirmer. 

Affermer,  pour  affermir. 

Affiche 9  pour  épingle. 

Afficher.  Voyez  Affwr, 

Affié,  qui  vt)us  a  donné  sa)&i,  sur  qui  l'on  peut  compter, 
Wtfier^  affidé;  de  adfidere, 

Affier,  affirmer,  certifier. 

Affier,  enter,  planter,  greffer;  de  ^ffigo.  On  disoit  aussi 
afficher. 

Affiert  (iÏ),  troisième  personne  du  présent  de  l'indicatif  du 
verbe  affértr  ou  afférer.  Il  importe,  il  appartient,  il  convient; 
d'où  l'on  a  fait  afféranX^  important.  Ce  verbe  est  dérivé  du  la- 
tin yfenre,  plutôt  que  de  affhre. 

Affiner.  Le  diable  ne  nCaffineroit  pas  (livre  II,  chap.  xxiv). 
Ce  mot,  dans  cette  occasion,  signifie  mettre^n  à  la  vie,  c'est- 
à-dire,  tuer,  assommer^  exterminer. 

Affiner,  tromper,  duper  par  finesse,  escroquer.  Rabelais 
emploie  aussi  le  qualificatif  affineur.  Affiner  signifie  aussi  subr 
tiliser,  appurer,  purifier,' m/jfiwT,  aiguiser,  rendre jin. 

Affistoler.  Voyez  ajnstoler;  et  aussi  parer,  endimaneher. 

Affoler.  Ce  verbe,  actif  et  neutre,  a  plusieurs  acceptions: 
il  signifie  d'abord  rendre yb/,  insensé;  et,  au  neutre,  perdre 
Tesprit,  le  sens,  sur-tout  relativement  à  la  passion  de  l'amour. 


i4o  GLOSSAIRE. 

Mais,  une  acception  bien  difierente  est  celle  de  estropier,  bles- 
ser pour  la  vie.  Vous  nous  affalerez  de  coups  (liv.  IV,  ch.  xvi): 
en  ce  sens,  on  trouve,  dans  la  basse  latinité,  le  verbe affblare. 
Les  uns  le  font  venir  du  ^^aulois^b^û;  d'autres,  de  l'esprityb/- 
iet  nommé  FouUetot,  dont  les  maléfices  se  faisoient  ressentir 
par  des  douleurs  infinies.  D'autres,  prononçant  affouler,  le  de* 
rivent  sérieusement  du  latin  fulio;  et,  pour  terminer  la  liste 
de  ces  investigateurs,  Le  Duchat  le  fait  venir  de  adfodiculare^ 
dérivé  dejbdere. 

Afre,  offre  y  haffre;  effroi,  épouvante,  horreur.  C'est  de  ce 
substantif  que  l'on  a  fait  l'adjectif  éfflreux,  puis  effirqy. 

Africahes.  Bétes  féroces,  telles  que  tigres,  lions;  ainsi  nom- 
Aiées  parcequ'elles  venoient  à^ Afrique. 

Agace,  pie. 

Agalloche,  bois  d'aloës:  VAgcdloehum^  mot  sur  lequel  Ver- 
ville  a  fait  un  plaisant  calembour. 

Agardez,  regardez.  Ce  mot  est  encore  d'un  grand  usage 
parmi  les  geas  de  la  eampagne.  * 

Agarene,  Arabe,  descendant  d'^^iar, .servante  d'Abraham. 
Les  anciens  habitants  de  l'Arabie-Heureuse. 

Agelaste,  qui  ne  rit  jamais,  et,  par  conséquent,  triste,  mo- 
rose, discole;  de  l'a  privatif,  et  de  gelasin.  Ainsi,  «  dit  Rabe- 
ulais,  feut  surnommé  Crassus,  oncle  de  celluy  Crassus  qui 
u  feutocciz  des  Parthes,  lequel  en  sa  vie  ne  feut  veu  rire  quune 
<(  foys ,  comme  escripuent  Lucilius ,  Cicero ,  V  de  fimbus,  Pline , 
u  lib.  vu.  n 

Agenclr;  agencement;  arranger,  ajuster,  placer.  Arrange- 
ment, etc. 

Aggere  (liv.  V,  ch.  xxvi),  chaussée,  levée  de  terre  faite  sur 
les  bords  d'une  rivière;  du  latin  agger. 

Aggra  VANTER.  Voycz  accravanter. 

Agore^ation,  assemblée,  compagnie;  aggregatio. 

Aggresser  ,  pour  exciter, inciter, envenimer,  aigrir,  être  Vag^ 
gresseur;  d^aggressio. 

Agi  AUX,  ou  agiots  (liv.  V,  chap.  x),  vaines  cérémonies,  re- 
liques, ornements,  colifichets  brillants,  mais  de  peu  de  valeur; 


GLOSSAIRE.  i4i 

choses  mirlifiques ,  comme  le  dit  Le  Duchat.  H  veut  que  ce  mot 
oit  été  emprunté  de  Vagios,  ho  theos,   du  vendredi  saint. 

Agiotate (liv.  Il,  ch.  vi  ),  du  grec  agios;  saint ,  sacrosa'int. 

AoLAOPHÊME  (liv.  V,  chap.  XLVii),  brillante  renommée. 
Cest  le  nom  d'un  disciple  de  Pythagore,  que  Gselius  Rhodig;i- 
nus  compare  à  son  maître ,  comme  le  fait,  d'après  lui ,  Rabe- 
lais. 

Agbe, champ;  ager. 

AoRENÉy  repeu,  plein,  rassasié;  de  granum» 

Agrimenseur  (liv.  II,  ch.  xxx),  mesureur  de  champs,  ar» 
penteur;  de  ager  et  mensor. 

Agu  {acuius),  vif,  subtil,  pénétrant,  ingénieux,  fin. 

Agua,  aga;  interjection  admirative,  que  les  uns  dérivent 
du  grec  agan ,  admirer  ;  les  autres  de  l'hébreu  aga,  par  abré- 
viation; animadversio  autoris,  nota  benè, 

Aguar,  pour  hagard. 

Agueillb,  aiguille. 

Aguton.  Cétoit,  chez  les  mariniers  normands  et  bretons,  ub 
yent  doux,  plaisant,  serein,  délicieux;  le  zéphyre  des  Grecs. 

Ah  AN,  fatigue,  peine,  tourment,  labeur  rude,  et  chagrin; 
d'où  le  verbe  ahanner.]jes  uns  dérivent  ce  mot  du  latin  anhe- 
lare;  d'autres  en  font  une  onomatopée,  |>rise  de  l^effort  du 
bûcheron  qui  fend  du  bois;  d'autres,  enfin ,  le  tirent  de  l'ita- 
Uen  affunno. 

AhedissImon,  espèce  de  serpent  ou  dragon.  Voy.  Pline. 

AiGREFins,  mis  plaisamment  pour  aigles  fins,  monnoie  d'or 
qotarquée  d'un  aigle. 

AiGREST,  verjus;  qui  se  dit,  en  languedoden,  agras. 

aigrette,  petit  héron. 

AiouABE,  l'action  de  recuollir  de  l'eau  douce  pour  les  vais-^ 
sceaux;  de  aqua. 

AiGUE ,  mêlé  d'eau  ;  de  aqua,  s 

AiouosiTÉ,  liquide  abondant  ;  du  bas  latin,' ae^iioïiYaSp 

AiLLADE,  ragoût  à  l'ail. 

AiNÇds,  otnceoû...  que;  plutôt  que,  avant  que. 

AiNs ,  mai^ 


i42  GLOSSAIRE. 

Anfs  Qini,  arant  que. 


Le  dair  soleil,  ains  qncstre  en  i 

(Ut.  ly  dMf».  I.TBL) 

Il  y  aura  bea  et  goallë 
/         Chez  moi  ains  qne  vous  en  ailes. 
Patheiin, 

AuiB  que;  plus  qne,  |rfntâc  que.  Pour  en  vin,  non  en  vain 
ains  que  physicalement  philosopher,  (Prol.  du  liv.  Ifl).  L'édi- 
tion  de  i546  ajoute  le  mot  plus  entre  ains  et  que. 

AiHSi  ipie,  pour  pendant  que,  tandis  que. 

AiHB,  nid  d'un  oiseau  de  proie;  area.  Ce  que  dit  Rabelais  de 
l'm're  du  sacre  est  tiré  des  demandes  des  choses  romaines ,  de 
Plntarque,  et  n'en  est  pas  plus  certain. 

Aire,  pour  arche,  coffire:  Voire  de  Noé. 

A188E,  ois,  petite  planche. 

AissEuiL,  essieu,  pour  pôle. 

Alabibtbe,  albAtre;  alabastrunu 

Alacmie  (actif),  rendre  lâche;  et,  neutre,  s'aflfbibfh*,  dé- 
faillir. 

Alan^  dogue,  mâdn,  chien  de  hasse-cour,  et  même  de 
chasse.  Espagnol,  Mono. 

Alangocbi,  afibibli,  languissant. 

Albanois  (chappeau)^  chapeau  haut  et  pointu. 

Alberge,  pèche  précoce;  il  y  en  a  de  rouges ,  de  violettes  et 
de  jaunes. 

Albette,  ablette^  petit  poisson  blanc. 

Albian  camar,  blanc  et  noir,  pie.  Le  mot  canxar  est  hé- 
breu, et  signifie  hierophanta^  sacerdos,  puis  monacHus. 

Albinoub,  celle  des  portes  de  la  ville  de  Castres  qui  con- 
duit à  Jlbi. 

Alcharate,  espèce  de  Scorpion.  Voyez  Pline. 

Alexandre,  écuyer  de  Gargantua;  du  grec  Alexasthau 

Alexigacus,  surnom  donné  à  Hercule^  défenseur,  adju- 
teur  dans  les  maux,  qui  les  détourne,  averrunque.  «  Hercule 
«  gaulloys,  dit  Rabelais,  qui,  par  son  éloquence,  tyra  a  soy  les 


GLOSSAIRE.  143 

«  nobles  François,  comme  descript  Lacian.  Akxicacos,  dëfen-^ 
a  seur,  aydant  en  aduersité,  destournant  le  mal.  Cest  ung  des 
u  surnoms  de  Hercules.  Pausanias,  in  Jttica,  En  mesme  ef- 
«  fect  est  dict  Jpopompeus  et  Jpotropeus.  » 

Alezan  tottstade;  alezan  briilé,  brun,  foncé;  coulcflir  de 
poil  d'un  cheval.  L'espagnol  dit  : 

Alecan  tofttado 
Alites  mq«rto  qae  cansado. 

Algamala,  est  un  nom  corrompu  du  Mercure  des  philoso-' 
phes.  Le  vrai  nom  auquel  il  a  trait  est  JlgaiL  Voyez  elixo, 

Algorisme,  arithmétique,  science  des  chiffres. 

AxGOSAN,  pour  on^ounn;  au  propre,  c'est  un  bas  officier  des 
galères  ;  homme  de  peu  de  chose. 

Alhaethaf,  dragon,  serpent.  Voyez  Pline. 

Alibantes  (absque  humore)^  (liv.  II,  chap.  11).  [Ce  mot,  sui«- 
vant  Plutarque,  signifie  mort,  trépassé;  et  Galien  nomme 
ainsi  les  vieillards  froids,  desséchés,  immobiles. 

Ajliboeum.  Voyez  au  RabeUesicma. 

Alicagabut  (pommes  d').  C'est  le  fruit  de  Talkchenge,  qu'on 
nomme  aussi  coqueret. 

Aliptes  (liv.  V,  chap.  v),  les  hommes  chargés  d'oindre  et 
de  frotter  les  athlètes  et  ceux  qui  se  rendoient  aux  bains 
publics  ;  du  grec  tileiphô;  d'où  l'on  nommoit  iairolipies  ceux 
qui  administroient  des  frictions  aux  malades. 

AtiQUE,  quelque;  aJùpns*  -^  * 

Alka&engi  ,  voyez  AUcacabui, 

Al  katim  (liv.  III,  chap.  xx;  et  Uv.  IV,  chap.  xxxf  );  motr 
arabes  qui  désignent  le  péritoine. 

Allebogter,  et  haUeboter;  grapiller,  ramasser  du  raisin. 
Une  grappe  de  raisin  se  disoit  hallebote,  et  nous  ne  recher-' 
cherons  pas  l'étymologie  de  ce  mot.  Rabelais  a  dit  aussi  aile*' 
botewr. 

Allègre,  pour  vif,  alerte,  agile.  Mtegresse,  pour  vitesse. 

Au.oYENDiER,  frèrc  de  V aloyau;  goulu,  galafre. 


i44  GLOSSAIRE. 

Alloué,  qui  est  aux  gages  d'un  autre  : 

Estoyt  il  point  vostre  alloué? 
Pathelin. 

Allouut,  affamé  comme  un  loup.  Je  suys  aUouuy  et  affainé 
de  bien  faire  (liv.  IV,  chap.  xxiv). 

Allumelle,  instrument  tranchant,  et  spécialement  la  par- 
tie tranchante  ou  pointue  de  l'instrument.  Du  latin  lamella, 

Allumettieh,  faiseur  d'allumettes. 

Alluz;  voyez  Garons. 

Albiaing,  pour  Allemagne  et  allemand, 

Alme,  bon,  illustre,  heureux,  célèbre,  fertile,  agréableV 
jilmus. 

Almirodes,  peuple  (liv.  II,  ch.  xxxi).  Rabelais  auroit  du 
écrire  almyrode,  car  ce  mot,  qui  signifie  salé ,  et  par  suite  al- 
téré ,  vient  du  grec  aimyros. 

Almvcantaratz,  cercles  parallèles  à  l'horizon,  et  qui  sont 
censés  passer  par  chaque  degré  du  méridien. 

Alogique,  déraisonnable,  absurde:  de  l'a  privatif  et  de 
logos. 

Aloides,  les  enfants  d'Aloeus,  ou  plutôt  de  Neptune,  qui 
croissoient  de  neuf  pouces  par  mois. 

Alougeail,  aloDgement,  prolongation. 

Alosis  (sciomach.),  capture,  prise. 

Alourdi,  étourdi  par  un  coup,  hébété. 

Alpinois,  habitants  des  jilpes. 

Altères  (liv.  I,  chap.  xxiii).  Rabelais  auroit  dû  écrire  hal- 
tère, puisque  ce  mot  vient  du  latin  halter,  qui  signifie  de  lourdes 
masses  de  plomb  ou  de  pierre  que  portoient  dans  chaque 
main  ceux  qui  s'exerçoient  à  sauter,  et  que,  pour  cette  raison, 
on  appeloit  halteristœ. 

Al  zATtM,  mots  arabes;  gîrbe. 

Abiadeans,  religieux  augustins,  d'autres  disent  francis- 
cains, institués  à  Ripaille,  en  Ghablais,  par  Amédée  de  Savoie^ 
en  i44B.  On  les  nommoit  aussi  Jmadeistes.  Ils  furetit  suppri- 
més par  Pie  V. 


GLOSSAIRE.  145 

Amaurotes,  gens  obscurs,  inconnus;  de  Amautos ^  JuU^^ 
nosus ,  niger,  fuscUs. 

Ambages  et  Embagesj  détours,  embarras,  sinuosités.  Du  la'- 
tin  ambages» 

Ahbe  ,  avec  (  gascon  ). 

Ambezas,  beset,  double  as. 

Amble,  allure  particulière  du  cheval,  qui  n'est  ni  le  trot, 
ni  le  galop.  Voyez  aux  Erotica, 

Ambrelin  (liv.  IV,  chap.  xl).  Ce  mot ,  dérivé  de  l'allemand 
hamerUriy  signifie  proprem^t  un  jacquemart,  une  figure 
grossière  qui  sert  de  marteau  d'horloge.  Au  figuré,  c'est  un 
homme  de  néant,  et  de  peu  de  considération. 

Ame.  Ce  mot  s'est  écrit  asme,  asnej^nime^  airme,  ainrme^ 
arme,armie,  etc. 

AME;RiirE,  espèce  de  saule  ou  d'osier,  qui  croissoit  près  de 
la  ville  d'Amerie  ;  Jmerina  ;  en  languedocien ,  Jmarino, 

Amette,  diminutif,  petite  ame. 

Amiable,  amical.  Nous  disons  encore  à  V amiable, 

Amicabilissime  ,  infiniment  aimable. 

Amict,  linge  carré  que  le  prêtre  met  sur  sa  tête  et  sur  ses 
épaules,  avant  que  de  se  revêtir  de  l'aube.  C'est  un  des  six  or- 
nements du  prêtre.  Du  latin  amictus, 

Ammodate.  Lisez  ammodyte,  serpent  dangereux,  de  cou- 
leur de  sable,  arenosus.  Ce  mot  est  formé  de  amnios,  sahie^  et 
de  dumiy  j'entre. 

Amodier,  admodier;  stipuler,  convenir,  traiter.  Propre- 
ment, c'est  donner  à  ferme.  On  fait  venir  ce  mot  du  latin 
modius.^  boisseau  (de  redevance). 

Amodunt  (liv.  IV,  chap.  xxxii),  personnage  imaginaire , 
que  Rabelais  faitnaitre  d'Antiphysie,  et  dont  le  nom  est  formé 
quasi  sine  modo. 

Amont  (d').  En  montant  y  de  bas  en  haut. 

Amorabaquine  (liv.  V,  chap.  xlvi),  espèce  de  danse,  sur 
laquelle  Le  Duchat  forme  des  conjectures  à  perte  de  vue ,  et 
dont  la  plus  naturelle  est  qu'elle  tire  son  nom  de  Bajazet  I*', 
3.  10 


i46  OLOS8AIRK. 

surnommé  VAtnatahaqmn,  {Murceqa'il  iUAt  fils  d^Jtnufat. 
Voyez  aux  Eroticcu 

AmoràboNd,  amâut,  AXù.ùuttnxX\  ùmombunduà, 

Amoustille,  fourni,  pourvu,  entretenu ,  sur-tout  de  mousty 
id  est  de  vin.  Le  Duchat,  qui  va  toujours  chercher  fort  loin 
ses  interprétations,  prétend  que  ce  mot  signifie  pourvu  de 
domestiques  pour  servir,  comme  un  vaisseau  de  mousses.  Ce- 
pendant, en  cet  endroit,  il  n'est  nuOement  question  de  domes^ 
tiques,  et  l'on  ne  peut  pas  supposeï*  qUe  la  maison  d'un  roi 
ne  fut  pas  suffisamment  pourvu»  de  serviteurs. 

Amphigyucé  (Prologue  anciéti  du  quatrième  livre),  du 
grec  amphicyrtas;  id  est  utrinquè  deùlMs,  gibbosus.  Ainsi  est 
la  lune  quelques  jour  Après  son  premier  quartier,  et  quelque» 
jours  avant  son  dernier. 

AMPBis&Eive,  serpent  auquel  Pline  attribue  deux  tètes, 
parcequ'il  pique,  dit-on,  également  de  la  queue  et  de  la  tête. 
U  étoit  naturel  de  Libye. 

Amplitude  ,  grandeur,  étendue  ;  athpUtudù. 

Amure,  cordage  qui  Sert  k  tirer  et  assujettir  les  Voiles  du 
côté  de  la  proue,  ce  qui  s'appeUe  ùmurer. 

Anàcampserote  (Kv.  V,  chap.  xxtï),  herbe  imaginaire,  qui 
rallume  l'amour  éteint.  Ce  mot  est  formé  de  anetcamptô ,  je 
retourne,  et  de  eros,  amour. 

Anaghite  (liv.  V,  chap.  xlii),  diamant  qui ,  suivant  Pline, 
préserve  des  venins,  de  la  frayeur,  et  de  la  folie. 

Anagnoste,  lecteur.  Ce  mot  «st  entièrement  grec,  tfna- 
gnostes. 

An  arche,  nom  du  roi  des  Dipsodes.  Ce  mot  en  grec  signifie 
principe  carens. 

Anatole,  nom  d'une  tour  deThélème;  orientale. 

Anciles,  boucliers  sacrés  chez  les  Romains. 

Ancolie,  pour  mélancolie. 

Angolie,  fleur,  dite  en  latin  aquilegia^  parcequ'on  compare 
aux  ailes  de  Vaigle  certaines  parties  de  cette  plante. 

Ancre,  pour  enc>«.  Employé  an  masculin,  comme  m- 
ehiostro. 


GLOSSAIRE.  r47 

Ajrcuo«i.«mvBMladiede  larlângni»  qui^en  anpèehefe  dé- 
▼eloppement.  Ce  mot  est  formé  de  agkylos,  infrà  curwxlUs^  et 
de  gtott0,  happée. 

Anemophylace,  qui  prévoit  les  vents.  De  anemos,  vent,  et 
phylax,  custos,  vigiL 

Aneth,  pour  anis.  Anethum. 
AMFsaMiER,  infirmier. 

Angarier,  tourmenter,  vexer,  opprimer,  contraindre  à 
servir.  Du  latin  ^ih^oWoi^ 

Amge  de  mâr,  ea  Utiii  Mfuaâna,  aorte  de  peisfo»  qui  nâh 
semble  beaucoup  à  W  raie. 
Angelot,  petit  ange, 

AjfGELOt,  monnoie  d'or  ftraip^  eni  Fraawe  p«ttMfaiB<  fer  éo* 
mination  des  Anglois  sur  ce  poffs*  On  l'apprit  ainsi  parce- 
qu'elle  portoit  la  figuve  d'un  ange,  et  quelquefois  de  saint 
Michel,  tenant  en  main  une  épée  et{  Pécu  de  France.  L'angelot 
pesoit  envîroa  cinq  denîeis,  et  valoit  quatre-vingts  gît»  an- 
glois. Il  est  prouvé  qu'on  a  aussi  domaé  à  fangehê  le  nom  de' 
no6/e. 

Angine  ,  e8quiiiaBGiei< 
Anglet  ,  petit  cmgle. 

Angonage  ,  abcès  cbaneitmx  tt  très  douloureux.  On  dérive 
ea  noi  du  verbe  angere,  presser,cliagrinep,  tourmenter. 
ANOuriLAM,  oMtps  de  serviette  nmléq  daifs  les  jambes. 
Angvillbttb,  petite  an^ille  salée,  comme  on  es  prépare 
en  Italie. 

ANOUfliriB,  angoisse,  peine,  obagrrn,  twarmeot;  angustia. 
Amiomiéer,  anaihikr,  détruire,  anéantir;  réduire  à  rien; 
emMibi(arr» 

Animant,  qui  est  animé  y  qui  a  mouvement. 

Anime  (liv.  II,  chap.  xvi).  Pour  ame;  anima. 

AjTNiVERflAiRR.  Service  de  bout  de  l'an. 

Anomal,  irréguliar,  sans  loi;  de  a  privatif  et  it  nomos. 

Verbes  anomaux  (  Prognost,  ).  Verbes  irrégulîeï«. 

Ansée,  vaisseau  à  anse,  qui  sert  à  la  vendange. 


f48  GLOSSAIRB. 

Anserin,  d'oie^  qui  appartient  à  l'oie, comme  plame,  etc.; 
anserinusi 

Antan,  Pan  passé.  De  ante  annum.  Les  Espagnols  disent 
antcmo, 

Ante,  pour  tante, 

Vostre  belle  ante  monreut  elle? 
Patheiin. 

Antenne,  vergue  d'une  voile  latine.  Les  antennes  ne  sont 
que  sur.  les  galères ,  les  tartanes,  les  ch^becs,  etc. 

Anthracite  ,  pierre  de  Thesprotie ,  couleur  d'un  charbon  ar- 
dent. De  anthrax. 

Antibust,  la  poitrine,  le  haut  du  corps. 

Antichthones,  les  Antipodes;  de  anti  et  de  chthon. 

Anticiper,  pour  prendre  les  devants,  barrer  le  chemin: 
mais  la  vieille  anticipa^  I,  452. 

Anticquaille,  ancienne  danse  fort  gaie.  On  disoît  :  son- 
ner, ou  toucher  ranticquallle.  Voyez  aux  Erotica, 

Antinomie,  contradiction  des  lois  entre  elles. 

Antiperistasie ,  augmentation  de  l'activité  d'une  chose, 
par  l'approche  de  son  contraire. 

Antiphone,  antienne,  chant  à  deux  choeurs. 

Antiphrase,  contrariété,  figure  de  rhétorique  par  laquelle 
on  se  sert  d'une  expression  opposée  à  celle  que  l'on  veut 
faire  comprendre,  comme  lorsqu'on  appelle  les  furies  Eumé- 
nides. 

Antistrophe,  figure  de  rhétorique  par  laquelle  on  fait  le 
renversement  de  deux  idées  conjointes ,  comme  si  l'on  disoit 
le  mari  de  cette  femme,  et  la  femme  de  ce  mari.  Employé  au 
masculin. 

Antitus.  Voyez  au  Rabelœsiana. 

Antonomame,  figure  de  rhétorique  par  laqudle,  au  nom 
propre  d'un  homme  ou  d'une  chose,  on  substitue  une  épithéte 
ou  son  nom  patronimique. 

AoRÉ,  dore;  auratus. 

AoRÉ,  adoré;  vendredi  aoréy  le  vendredi  saint. 


GLOSSAIRE.  ï49 

Âo&NB,  orné;  adomatas. 

Apedefte,  apaideutos ,  non  lettré. 

AiȣNiiAiGE,  apanage 

Apert,  ouvert,  patent,  manifeste,  évident;  apertus, 

Apertement,  ouvertement;  apertè, 

Apertise.  Dextérité,  capacité,  agilité.  Ménage  le  dérive  de 
adperitia;  d'autres,  d^apenre.  L'apertise  d'armes  étoit  un 
J^iliant  exploit,  un  haut  fait  d'armes. 

Aphérèse,  suppression  d'une  lettre  ou  d'une  syllabe  au 
commencement  d'un  mot.  . 

ApiSTOLER,  enjôler,  befler,  tromper,  berner,  amuser,  attra- 
per. 

Aplanes,  mot  grec,  qui  signifie  le  cid  des  étoiles  fixes ,  dans 
la  division  du  monde  en  huit  sphères. 

Apophthbgme,  courte  sentence;  de  apo  (très),  et  de  phtheg- 
^mai  (je  parle). 

Apopompée.  Voyez  Apolropée,  Le  bouc  émissaire,  chez  les 
Juifs,  étoit  dit  Apopompée, 

Aporrhetiques,  philosophes  pyrrhoniens  dont  les  argu- 
ments étoient  fort  obscurs.  Ce  nom  est  formé  du  grec  apor^ 
rhetos^  obscur,  latent,  occulte,  arcane. 

Apostevme,  tumeur,  abcès;  apostéma, 

ApostolE)  apostoile;  apôtre,  c'est-à-^ire  envoyé,  et  ambas- 
sadeur. Le  pape  étoit  dit  Vapostoile  de  Rome. 

Apostoles,  lettres  de  relief  d'appel  ecclésiastique,  dites  o^ 
apostolos. 

Apotheque,  mot  grec  qui  signifie  un  magasin ,  un  lieu  des- 
tiné à  contenir  des  marchandises  et  provisions ,  et  dont  nous 
avons  fait  le  mot  apothicaire. 

Apotherapie,  fin  d'un  exercice,  délassement.  Ce  mot  si- 
gnifie aussi  culte*^  apotherapia. 

Apotropee,  qui  détourne.  Paroles  apofro^ej  (  livre  Y,  cha- 
pitre IV  )  :  paroles  magiques ,  qui  détournent  et  chassent  les 
malignes  influences  des  astres.  On  appeloit  apotropéens ,  ou 
Averrunques,  les  dieux  que  l'on  invoquoit  pour  détourner  les 
maux  dont  on  étoit  menacé. 


i5o  GLOSSAIRE. 

Apoulle,  JpuUe;  l&PouiUe,^Toyince  au  royaume  de  N«f»les. 

Appanaiger  9  doter,  assigner  ua  apanage. 

Appariteur  (liv.  III,  chap.  m),  donwDiique.  C'est  musti  un 
huissier,  un  bedeau ,  «in  bumÊÊe  de  paimde, 

Appeaulx  renversés;  appels  y  mis  ««  néaiiC. 

A^pcrsa,  désirer, iBoo^ter,  rechercher;  appetare, 

Appigrkt^  jus,  sttD^  substance,  modle. 

AppLAusEBiENT,  applattdîsseBieBt;  p&nMHS.  Rabetnsjemploie 
aussi  le  mot  opplausioru 

Apploumé,  endormi,  engourdi,  lâche,  paresseux. 

AppoUiVRMfNBa  \{^\  s'aooagnarder.,  s'menohaAir,  s'acco^ 
quiner. 

ApRoincmiiBirT.  R^odatioB^  >«acopd^  acoamm^deiaent. 
Appoincter. 

JApport,  l'action  d'appoetsr;  «t  anssi  mapcbë  oè  ron  apporte 
des  marchandises.  )L'entree  de  la  rue  SaintJ>ents  se  nomra» 
etiGone  Vjépper^ark. 

Appovst,  appui,  soutien  ;  <^;>osàia.^ 

ApPWtHBMsioM.,  'euMCcytion  ^  lAte  ;  'opptehBnsÎD. 
.    ^Apfbkner,  apprivoiser. 

Approcher  à,  pour  ^ypmctoi'  à&. 

Appropinquer ,  approcher;  appfopvntfaÊm* 

éa^as^  P'opve^  oenvenabfe;  aphU'y  d'oè  opter  et  adapter^ 
Rabelais  emploie  «anssi  »Fadverbe  apiommL  Noue  avons  amn 
€ffP9é  aptitude. 

Aquarols  ,  porteurs  d'eau  à  Rome. 

<A  Qdo;'cebi  (fiatois  béarnais,  lisaonaba,  etc.  > 

Aracve  ,  ¥Ofee  ^Cmtûkryne. 

Araine,  aragne;  pour  araignée. 

Aran-,  hareng. 

Arraleste  de  passe,  très-forte .arbaUte^ >de  huit  à  donae 
pieds  'd^étendue,  et  montée  utr  ua  arbre  crensé  en  rigole.  On 
ia  bandoit  avec  use  machine,  et  elle  lançoit  des  javelot  acérés 
de  six  pieds  'de  long,  qui  quelquefois  rperçoient  plnsieuns 
*homroes  d'un  seul  ooap.  On  les  oommaît  ainsi,  paroeque  ces 
arbalètes  ctoient  ordinairement  adaptées  ii  de  petsias  aoiirs  <b 


GLOfiSAIRP.     .  i5r 

boi»  5  %  plusieurs  étagie?,  iiUQntées  sur  de?  rou^s,  qu^  F/wj  app 
peloit  passes,  et  que  Ton  rapprochait  ^u  be^ia  des  laur?  4^  U 
ville  assiégée,  pour  inquiéter  jLes  tr^y^dlleiirs. 

Arbitre,  pour  opinion,  façon  dépenser. 

Ar]bqj^|[S^^  pour  herboriser. 

Arbre,  employé  au  féminin  comme  le  latin  âr6or.  Babdaît 
remploie  «n^^i  qudqnçfo^  i^  ^jat^ulip. 

Arc  à  jallety  petite  ar)>a)ête  ^ui  /s^rvoi^  k  hw^  iea  huiles 
de  pioyenue  grosseur.  Lej^lkt^gfikt.,  g^lm,  q^'ii»  iBPmme 
aujourd'hui  galet  y  étoit  un  caillou  rond,  ou  uq^  b^Ue  de 
plomb.  Ce  m<Ht  est  for^nç  4vi  çrflc  iVjJfe«^,  mt^tç^. 

Arcp,  forfenesse:  orr. 

Arceau,  petite  anu^k,  yp^. 

AacHBROT,  pe^  /frcher,  {lurnon^  de  CHpi49U* 

Archettpe,  HKMJUle;  /or^iu/^,  jt)!»*. 

Aag^itrigun  9  ^altr^'h^tisl ,  jp^^j^^r^Pi&e.  Ce  mpt  #si  ^ec 
et  Utin. 

Arçtkie,  aoQi  d')^i3^  |L9ur  4^  Th4]^vf^\  ^lept^pUÎM^. 

AiWT,  ui»  Uar4,  fu  be^rMpi^* 

AnDi^^  4W>Pf;  briJ^r,  pcmwfner,  inci!pdj#rf  4e  Airdere. 
ff^i9rd$fit4gf^, 

A«jRV,diffifiUe,  ri»dp,  escarpé,  bwt,  élw;  ar4uus, 

ARjssrwti,  sahloBUiijBm:$  0treJ^^fiiM. 

Arer,  labourer;  d'où  pajpcpurîr,  ^rp^ter-  /^  apoie^.aré 
jotite  route<Mv.  JV,  <*ap.  n).  Pe  ^iwv. 

(^seoBs.  jines  éf^lk  fmmusn^nt  <qu^ 

Argathtle  ,  e^pèice  4e  mést^n^* 

Aras,  m^9m^  si«nifi«  Wwc.  Qn  ^ppefeit  ^mn  ce^ 
«clairs  sukils  ie(  bla«iqbAfre^  4|p^LiJlM^ifte»t  lei4^,«t4W,4ans 
d'autres  partiaf  4e  h  fpwwie,  qp  wwipoU  ^fciw. 

Argentan©*»*  (Uv,  IV,  rftftp.  f.wj^),  es<}wuancie  d'oriyen/. 
Ainsi ,  ajoute  Rabelais ,  «  feut  dict  Demosthenes  laiioir  ti|U«nd , 
«  pour  ne  contrdiice  a  la  r/oqueste  âe»  «inb4^sa4#up9  Mil^iens , 
«  desquelz  il  auoyt  receu  grande  swune  dai^enc,  a  «e  mn^- 
tfioppa  le  oonl  au^oqy^s  ^f»J^  drappeaub  de  laine,  pour  se 


iS2  GLOSSAIRE. 

»  excuser  dopiner,  comme  sil  eust  eu  lesquinance.  »  Voy.  Plu- 

tarque  et  Aul.  GeUe;  Iît.  II ,  chap.  9. 

Argentier,  trésorier,  caissier;  argentarius. 

Arguer,  argumenter. 

Arguer,  reprocher,  accuser,  réprimander,  convaincre;  or- 
guère. 

Argut,  ergoteur,  chicaneur,  contentieux,  subtil ;af9ufti^. 

Argcz,  arguments,  raisons,  motifs. 

Arietamt.  a  la  manière  des  béliers.  De  aries;  arieter.  Voy. 
aux  Erotica. 

Arimaspiens,  peuples  qui^  au  dire  de  Pline,  n'avoient 
qu'un  œil,  et  dont  Aristée  le  Proconnésien  écrivit  l'histoire. 
Par  ce  mot,  Rabelais  entend  les  réformés. 

Arin,  aircUni  tome  I,  page  368,  au  lieu  de  piilules  cParin, 
que  Ton  lit  dans  toutes  les  meilleures  éditions ,  Le  Duchat ,  tou- 
jours bizarre,  veut  quV>n  lise  d'on/um,  mot  qu'il  dérive  de  or- 
^uemie  (alchimie),  et  qu'il  explique  par  étain  d'antimoine.  Il 
oublie  donc  que  Rabelais  lui-méine  nous  a  dit  que  ces  boules  on 
pilules  étoient  de  cuivre,  ou ,  ce  qui  est  la  même  chose ,  â^tàrairu 

Armé,  pour  ànnorié,  orné  de  fleurs.  Chandelle  armée 
(liv.  V,  chap.  xxxiii),  Chandelle  avec  les  (irmes  du  maitre. 
jirmer,  faire  arme;  orner  de  fleurs,  de  rameaux;  et  aussi  ra- 
mer, comme  les  pois,  les  œillets.  Voyez  le  Babelœsiana. 

Armet,  casque;  armure  de  tète. 

Armoist.  On  àppeloit  armoisin^  un  taffetas  léger,  que  nos 
étymologistes  prétendent  originaire  à'Ormus. 

Aroy,  arroy;  charrue;  de  arare.  Ce  mot  signifie  aussi  train, 
équipage,  et  l'on  dit  encore  en  grand  arroy, 

Arrarlbr,  arracher,  racler,  tirer  par  force.  J^radere. 

Arr ANSONNER ,  pour  ronconner^  mettre  à  rançon. 

ADRESSER  (erigere) y  dresser,  élever.  Voyez  aux  Erotka. 
•  Arrousse  {arachus)y  plante;  la  vesce  sauvage. 

Ai^s,brûlé. 

Art,  employé  au  féminin,  comme  le  latin  ars.  Les  Italiens 
flisent  que  les  arts  sont  sœurs. 

^RTEMOK ,  mât  âiartirnçn;  c'est  le  pl\]s  petit  des  mâts  d'un 


GLOSSAIRE.  i^ 

vaisseau,  et  placé  le  plus  sur  Parrière.  Il  porte  une  voile  de 
forme  particulière. 

Arterialje  (veine),  l'aorte,  qui  porte  le  sang,  du  ventricule 
gauche  du  cœur,  dans  toutes  les  parties  du  corp^. 

Articuler  ,  attaquer  quelqu'un ,  prendre  articles  contre  lui. 

Artien,  maître  ès^arts.  Rabelais  les  appelle  aussi  artitieni. 

Aruletîte,  sillon,  moulure  sillonnée;  de  aruta. 

Arundelle,  hirondelle;  hirundo.' 

AsAPHis,  peuple  imaginaire.  Ce  mot  est  tiré  du  grec  asaphes, 
obscur,  peu  connu. 

AsBESTOs,  inextinl^îble,  lin  incombustible.  Vasbestos  est 
notre  amiante,  dont  on  fait  du  papier,  de  la  toile,  et  des  mè- 
ches de  lampes.  Il  existe  un  petit  traite  sur  l'amiante ,  im- 
primé sur  papier  tiré  de  cette  substance. 

AscALABE,  ou  oscalabotes ^  espèce  de  tarentule,  voy.  Pline, 
liv.  XXXVII,  chap.  x.  D'autres  en  font  une  espèce  de  lézard. 

Ascarides  ,  sorte  de  vers  ronds  et  courts  qui  se  logent  au 
rectum;  du  grec  ascarizô^  sauter,  parcequ'ils  sont  très  re- 
muants et  très  incommodes.  L'huile  de  noix  prise  en  lavement 
les  tue. 

AsciTE,  hydropique.  Vascite  est  cette  espèce  d'hydropisîe 
dans  laquelle  toute  l'eau  est  contenue  dans  le  ventre,  et  sem- 
ble remuer  avec  lui.  Du  grec  ascos,  outre,  parceque  le  Ventre 
est  comme  une  outre.       ' 

AsNE  pour  asmey  et  asme  pour  orne.  Voyez ,  à  la  table  des 
matières,  N  pour  M. 

Asperge,  employé  au  masculin;  asparagtts, 

Aspharage,  gosier. 

Asphodèle  ,  liliacée ,  dont  la  racine  est  farineuse  et  nu- 
tritive. 

AssABLÉ,  pouren^a6/é. 

AssÂssTNEUR,  assasslnateur,  assassin;  meurtrier. 

AssA  17 ANTER ,  informer,  instruire,  rendre  savant, 

AssÉE,  bécasse. 

AssERÉ,  acéré,  pointu,  aiguisé;  et  aussi  de  fin  acier,  qu'on 
pcrivoit  assier. 


ir54  GLOSSAIRE. 

AesERÉ^  assuré,  «ffirmë;  de  asserere. 

AssERTiuEMENT,  affirmativement,  positivement;  du  latin 
as»erere. 

AssiEH ,  pour  acier. . 

AfiHszc,  4MMse,  rangée. 

AcsufflarTia,  «lare,  resserrer,  fermer,  t>pucber.  On  le  p^nd 
#ncore  pour  cimenter^  consolider^ 

AssiNÉ,  assigné, 

Asaoxi:,  ^pris,  raffolé. 

AssuERE ,  Assuerus. 

AsTEaioif,  e^èce  dVaiçnée  dont  lanaorsore,  dit  Pline, 
.afSpiblit  et  fait  trembler  les  g»n«wx.  EUe  a  le  eorps  rayé  de 
UUnc 

AsTipuLATBUR ,  soutieu ,  appui ,  qui  est  4]«i  wme  seotinant, 
4«ulîpn,  répondant  ;  adstipuliUor:  astipulatio^. 

A^TKMiE,  »Ktf  xx>niposé0râc,  q^i  signifie  sans  bouche. 

AfirajupoTEHT,  orfr^  puissant,  Dieu» 

A^TOOFAiLE,  a«û  des  astres,  «t  par  conséquent  de  Tastro- 
nomie,  et  de  Tastrotleigie. 

Astuce,  ruse,  finesse:  astuciey  astutement, 

AsTpaaER,  fauconnier  ;  proprement ,  cmg.  qui  ont  soin  des 
-mrt^wss;  £it,  au  général,  komme  yersé  4aas  qu^^pwie  sckoce 
««art. 

Ataraxie,  calme,  tranquillité,  constanee,  nésottttion. 

Atàxje,  père  du  trisaïeul;  a^vus, 

Ate,  déesse  malfaisante.  Chassée  du  del,  elle  habite  parmi 
les  hommes.  Son  pas  est  rapide.  Les  prière  boitieiises  la  sui- 
vent de  loin,  et  ne  peuvent  Fatteindre.  BabeliÂs  lui  donne 
xlas  enissQS  4e  héron ,  pour  peind^  sa  Jl|%èrfeté. 

Atoiiré  ,  a  tourné,  paré,  dans  ses  atours.  Atourer. 

A  TOLT,  avec;  a  toutung  baston^  avec  un  b4ton. 

Atre  ,  fo^ser  4e  la  (chemînée;  d<e,^  couleur  {aier)  raUv,  aitrcy 
et  par  corruption  etr^  {atnVm}. s^ifie.auA5ive^tib|ale,  parvis, 
propylée.  «  Ruelette  de  quoy  lung  des  bous  chiet^us  letre,»  dit 
Gnillot;  c!est-iirdîre  tombe  sur  le  jparvis  de  l'église. 

Atrophe,  étique,  maigre,  qui  dépérit;  du  grec  atrophos. 


GLOSSAIRE.  i55 

Attather,  atiner;  (jnerelleTt  miinet  obséder,  fatiguer.  ^(- 
tajrne;  attajrneux. 

Attediation,  ennui;  de  tœdere,  et  non  certee,  oomBie  on 
Ta  dit,  de  tepescere,  qui  signifie  devenir  un  peu  chaud.  On  di« 
soit  aussi  attedier,  pour  ennuyer. 

Attelabe  (liv.  IV9  chap.  luf),  eqpéce4e  sauteretk  sans 
ailes.  Voyez  Pline:  attalabos. 

Attenter,  pour  tenier,  essayer,  entnepnnidpe ;  altentare. 

Attourné,  procureur^  fondé  de  pouToirs.  -Ce  mot  est  nor* 
aaand. 

Attramenter,  couvrir  d'encre;  de atramenUtm* 

Attrape,  pour  asaoti,  coiffé,  entêté: 

Or  vrayment  ien  suys  attrapé. 

Pathelin. 

ê 

Attrempb  ;.et  attnsmpiitMe ,  modéré ,  tempéiw  ;  et-B^^ 
tempérance.  On  a  dit  aussi  l'iHlirerbe  atirempéemeni.  Temps 
Aîen «trempé,  teooapssenin, ohalenr liemp^n^.  Ces  mots  vîen- 
t 'du  Ivtin  affonpenane.  Les  kaliens-ont  ie  qualiiioalîf  ^t* 


Aualade,  ravalé  y  abaissé,  «descendu. 

AcjiLiiER,  meitDe  kmal, àbas,  aiMusser,  éeneodie, abattre; 
de  advuUem, 

AuikLOER,  «stimer.,  «ffprécier,  érakier. 

Auanger,  avancer^  arriver,  suffire. 

Au  AU,  pour  à  val  y  en  bas;  auau  leaue,  anidcosons  de  l'eau. 

Aube  d'un  «Mf,  c!est  le  cbàssis,  la  carcasse  de  bois  sur  la- 
quelle est  monté  Fembourrement.  On  PAi^elle  lOn^e,  ^rce- 
qu'eUe  est  feite  de  bois^blanc;  4rf6iis.  jhie  est  anssi  un  des 
vêtements  dea  prétoe. 

AuBiBJERE^  iieofu ,  mnadière,  ^e  eouknr  b]anche;tal6tt5. 

Aurert;  plus  daitrert  nestoyt  en  fauUlnue {hr.  IH,  cha- 
pitre xLi).  -C'est  un  .terme  de  l'ai^t,  qui  signifie  de  Tarant; 
on  a  dit  aussi  ntkrt  (Ce  *mnt  vient  âe  mIBus^  et  design  par 
conséquent  de  la  monnoie  blanche.  YoY»fiuUlouse, 

Aubier,  raisin  blanc  ;  de  atbus. 


i56  GLOSSAIRE. 

Âr  CAS  que,  pour  au  lieu  que. 

Audience,  pour  audition,  ouïe.  Cest  absolument  Vaouside 
des  Provençaux. 

ArE,  aïeul;  atms, 

AuEiLLE,  pour  abeille. 

Auerlant;  Fallemand  haverling  désigne  des  espèces  de  ma- 
quignons, gens  lourds  et  grossiers.  C'est  à  peu  près  ce  dernier 
sens,  celui  de  lourdaut,  que  Rabelais  lui  donne.  Ce  mot  se 
prend  ordinairement  en  mauvaise  part. 

Auiures,  avives;  proprement,  inflammation  des  glandes  de 
la  gorge  d'un  cheval. 

Aulber,  pour  haubert;  cotte  de  mailles. 

Aulcunesfots,  quelquefois. 

AuLCUNS,  quelques;  aliqui, 

AuLiCQUE,  de  la  cour;  emlicus.  • 

Aulmosnier,  pour  charitable,  qui  fait  Vawnàne. 

AuoiR)  lorsque  cet  infinitif  doit  être  préoëdé  de  la  prépo- 
sition après j  Rabelais ,  comme  d'autres  écrivains  de  son  siècle, 
a  coutume  de  supprimer  ou  sous-entendre  cette  préposition. 
Ainsi ,  avoir  faict  telle  chose,  signifie  après  avoir,  etc.  Cet  aver- 
tissement doit  servir  pour  tout  le  livre. 

AuoisTRE,  bâtard,  illégitime.  Les  uns  le  dérivent  de  abor- 
tus;  les  autres,  avec  plus  de  vraisemblance,  de  aduUeria;  et, 
ce  qui  semble  le  prouver,  c'est  que,  pour  ce  mot,  les  Italiens 
disent  avolteria. 

AiiRE,  oreille;  auris. 

AuRE  (aura),  soufBe,  vent;  aure  vitale,  souffle  de  vie. 

AvRÉ,  doré;  aureus, 

AuRÉ,  adoré;  vendredi  auré,  le  vendredi  saint. 

AuREiLLETTE,  partie  du  chaperon  qui  recouvroit  les  oreilles. 
Elles  étoient,  pour  les  femmes  riches,  de  velours,  atournées 
de  dorures  ou  broderies. 

AuRELiANs,  la  ville  ^Orléans;  Aurélia.  Ce  nom  est  dérivé 
de  celui  de  l'empereur  Aurélien  ^  au^el  cette  ville  dut  son  an- 
tique splendeur. 

AuRicuLE,  petite  oreille;  auricula. 


GLOSSAIRE.  ID7 

AuEiVLUE,  qui  roule,  qui  produit  de  i'or;  aurifiuus.  Aurlfiae 
énergie. 

AuRiPEAU,  mot  du  patois  angevin,  qui  signifie  un  mal  d'o- 
reiHe,  11  est  dérivé  du  «latin  auris, 

AuTAUT  (par),  parceque,  à  cause  de,  pour  telle  raison. 

AvTHECR,  auteur.  Il  seroit  plus  correct  d^ëcrire  ancteurj 
parceque  le  véritable  auteur  est  celui  qui  augmente  les  con- 
noissances  humaines,  c'est-à-dire  qui  yajoute  :  auctor,  de  augere. 

Autour,  oiseau  de  proie,  Astur. 

Atellane,  aveline,  noisette;  aueltancu 

Avertin,  vertige,  éblouissement,  epilepsie.  Mal  saint  Avcr- 
dn.  £n  grec  Skiôma» 

AvoTER ,  mettre  sur  la  voie^  dans  la  route. 

AxuNGE ,  sain ,  graisse  molle ,  graisse  quelconque,  substance 
des  corps  adipeux;  axungia, 

AzE,  âne  (provençal).  Voy.  Vieîdaze  aux  Erotica, 

AzEifiNE,  persan.  Voyez  le  Rabelafsiana^ 

AziHUTH,  cercle  vertical  qui  passe  par  le  zénith,  et,  par 
conséquent,  coupe  Fhorizon  à  angle  droit. 

AzzESGATE,  et  mieux  hasseguaie;  zaguaie;  demi-pique,  ja- 
veline/ 

B. 

Babines.  Voyez  Badigoinces. 

Bâbord,  le  côté  gauche  d^un  vaisseau  en  r^ardant  la  proue, 
et,  en  général,  à  gauche. 

Babou,  jeu  d^enfants  qui  se  font  la  moue.  On  appelle  un 
singe  babouin.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  babouinerie 
pour  niaiserie,  futilité. 

Bac,  bacquet. 

Bacbuc,  mot  hébreu  qui  signifie  bouteille.  On  veut  y  trou- 
ver une  onomatopée. 

Bacce,  6a{6,  graine  de  lierre  ou  autres;  bacca.  On  appeloit 
aussi  bacces  des  perles.  On  veut  encore  que  ce  mot  ait  été  em- 
ployé(tomeI,  page3i)comme  synonyme  de  ctïroue7/e,  ce  qui 
tient  un  peu  de  Thyperbole. 


i58  ÔLOSSAIRS 

Bagchidks,  haecharoesy  campagnes  de  Baechis;à^  grec  hak" 
kosy  maniaque. 

Bachejlette  9  jeune  fille. 

Bachelier,  jeune  homme  k  marter;  ^oà  baehelerie,  bâche- 
locfty  pour  câîbat. 

Bacon,  lard,  jambon,  viande  de  porc  sal^.  Cest  propre- 
inent  le  dos  du  porc.  £n  bas  latin  6aco,  en  angflois  hênoon. 

BAGmt,  croupièfe;  à  baiuend&  cmIo. 

Bagule,  bascule  y  }€n. 

Badelaire,  épëe  courte,  large,  recourbée.  Les  uns  dérivant 
ce  mot  du  latin  batthearùy  d'antres  lui  donnent  des  ëtymolo- 
gies  encore  plus  ridicules.  On  appela  spëdaleraent  bcttMairr 
Yépée  de  Charles-le-Chauve. 

BAntLoaiÉ,  hafauë,  moquée  beflë,  berné,  mystifié. 

Badigoinces,  les  babines  y  les  joues. 

Bagatin  {Pro^rmst^^  lisez  Bagarin.  Ce  mot  est  espagnol. 
Cest  le  nom  que  Ton  donnait  aux  Maures  employés  fmn  60- 
goTy  (fest-*èedire  pour  ramer. 

Bague  (livre  V,  cbap»  umv),  pour  ttacee  {bticcà)y  btUe  de 
lierre. 

Baguenaude,  niaiserie,  futilité,  bagatelle.  De  bague  et  nade 
(nulle),  (nulle  bague).  J^o^uenom/er,  niaiser,  perdre  son  temps. 
Baguenaudiez 

Bagues,  pour  betga^e,  bardes,  nippes;  d'où  l'on  dit,  sortir 
d'un  lien  les  bagues  sauves.  On  appeloh  mauvaise  bague  les 
choses  nuisibles  ou  de  nulle  valeur. 

Bail  {Epist.\  donnée,  remise  de  main  en  main;  l'action  de 
6m(fer  (donner). 

Baile,  couleur  (livre  V,  chapitre  x:iviif);  èoi,  du  latin 
baiius. 

Bailler,  donner. 

Baiouere,  médaille  portant  l'empreinte  de  deux  têtes  de 
profil,  dont  Fune  avance  sur  l'autre.  Ainsi  nommée,  parceque 
les  bagoues  de  ces  visages  sont  rapprochées  l'une  de  Tautre,  et 
semblent  se  baiser.  On  a  nommé  balsoir  une  monnoie  d'or  de 
ee  genre,  frappée  par  Albert  et  Isabelle  dans  les  Pays-Bas. 


GLOSSAIRE.  169 

Baisler,  Miller. 

Baissiere,  le  bas^  le  fond  d'un  tonneau,  ce  qui  est  sur  la 
lie  (livre  II,  chapitre  xxyiii). 

Balai.  Rubis  6a/a<,  tirant  sur  Forangé,  ou  sur  le  violet;  du 
mot  baile  ci-'dessus. 

Balane  (liv.  III,  chap.  ii),  mot  grec  qui  signifie  le  gland, 
Fextrémitë  de  la  verge,  et,  en  général,  gland. 

Baliste,  machîae  k  lancer  des  pierres;  baUtsta^  du  grec 
haUé. 

Balivaginer,  dire  des  niaiseries,  des  balivernes,  divaguer. 

Balle  (pain),  pain  grossier,  dans  lequel  est  encore  la  paille 
ou  balle  du  grain«  Il  ne  faut  point  confondre  cette  expression  y 
pain  BALLE,  avec  pain  halle,  que  l'on  disoit  pour  pain  grillé, 
rôti. 

Baller,  sauter,  danser;  du  grec  baUein,  Nous  disons  encore 
aller  les  bras  baiUmis.  De  baller  nous  avons  fait  bal^  balor 
An,  etc. 

Ban  ASTRE,  manne ,  grand  -panier.  Ce  mot  est  espagnoL 

Bakdolliers,  coureurs  de  pays,  vagabonds  «  voleurs  de 
grands  chemins;  du  verbe  holler, 

Banerol,  porte-6anme7v« 

Bahier,  trompette,  crienr  piiUic,  crieiir  de  bans;  et  aussi 
banaL 

Ban|îier£.  Voyesi  le  Rabet€esianeu 

BAQ^EtrE  (livre  III ,  chap.  Xlii),  à  là  giasconne,  pour  va* 
quette,  petite  monnoie  du  Béarn,  marquée  d'une  i^acke.  Trou» 
vaquettes  valqient  un  denier  tournois. 

Baragouin,  barguigneur,  qui  ne  %e  décide  à  rien. 

Barathre, gouffre,  abyme:  barathron^  Voyez  aux  Eratica^ 

Baratter,  tromper,  frauder,  friponn0ir;.ce  verbe  est  ita- 
lien, espagnol,  et  atigloîs  (6aiter).  On  disoit  aussi  baratewr, 
baraty  baraterie* 

Barbacank,  créneaux,  fentes  pratiquées daiu  les  murs  d'une 
ville ,  pour  faciliter  et  protéger  le  service  des  tireurs.  Ce  mot 
^t  italien. 

Barra vn£,  bière.  Barbaudiery  brassenr. 


i6o  GLOSSAIRE. 

Baabelotteb,  marmotter,  parler  entre  sqs  dents: 

Par  le  cors  dieu ,  il  barbelotte 
Ses  mots,  tant  quoa  ny  entend  rien. 
Pathelin. 

Barberot,  barbier^  chirurgien* 

Barboire,  faux  visage,  masque  à  6ar6e.  On  leîs  faisoit  or^ 
dinairement  de  papier.  Dans  8o6  conte  des  miracles  opérés 
par  les  décrétales,  Rabelais  a  joué  sur  le  mot  barboire^  parce- 
qu'il  signifie  aussi  plein  d'ulcères. 

Barbute,  coiffure,  ou  habillement  de  tête  fait  comme  le 
camail  d'un  domino,  et  auquel  on  ajoutoit  quelquefois  un 
masqué;  ainsi  nommé  de  la  mentonnière  faite  en  barbe. 

Barde, armure  du  cheval  de  bataille;  du  bas  latin  bardatus, 

bardé. 

Bardocucullb.  Le  bardocucuUe  étoit  une  cape  ou  manteau 
garni  d'un  coqueluchon ,  à  l'usage  des  GaulcMS.  Ce  mot  se  trouve 
entre  autres  dans  Martial, 

Barguigner,  marchandailler  sans  acheter,  ne  savoir  à  quoi 
se  résoudre. 

Barignin,  sorte  de  jeu  de  trictrac- 

Baron  {varon\  de  vir,  homme.  Ce  mot  est  devenu  un  titre 
de  noblesse. 

Barraige,  droit  qui  se  prëlevoit  sur  les  denrées,  pour  la  ré- 
fection des  ponts  et  chaussées.  U  étoit  ainsi  nommé  de  la  barre 
placée  sur  les  chemins  pour  indiquer  qu'ils  étoient  sujets  à  ce 
droit.  Il  se  prélevoit  aussi  sur  les  chariots  et  les  bétesde  somme. 
Plusieurs  rues  de  Parib  portent  encore  le  nom  de  barre ,  comme 
Barre  du  bec,  des  barres,  etc. 

Barr  AULT ,  mesure  Je  liquides ,  tenant  ordinairement  vingt- 
sept  pintes.  Cette  mesure  est  du  Languedoc. 

Barre,  terme  de  marine,  est  en  général  une  longue  pièce 
de  bois.  Celle  du  gouvernail  sert  à  le  faire  mouvoir.  Droit  à  la 
barre,  commande  de  la  placer  droit  au  milieu  du  vaisseau, 
dans  la  direction  de  son  grand  axe. 

Barretabe,  coup  de  bonnet;  la  barète  etoit  une  coiffure 


GLOSSAIRE.  i6i 

fort  en  usage  en  Italie,  surtout  parmi  les  nobles  de  Venise.  Le 
chapeau  des  cardinaux  se  nomme  aussi  barette;  enfin ,  les  mon- 
tagnards béarnais  portent  encore  i|ne  toque  plate  qu'ils  ap- 
pellent berret 

Barae,  bigarré. 

Babri,  cri  de  l'éléphant.  Cet  animal  est  nommé  barrus  en 
latin  ;  Horace  a  dit  :  tnulier  nigris  dignissima  barris*  Rabelais 
emploie  aussi  le  verbe  barriquery  crier  comme  l'éléphant,  et 
l'adjectif  barrin:  Couille  barrine, 

BARTTONER^mot  grcc  qui  signifie  rendre  des  tons  graves; 
baryioneô, 

Basacle  de  Toulouse;  c'est  un  moulin  encore  existant,  qui 
fait  mouvoir  seize  meules,  et  peut  moudre  huit  cents  setiers 
de  blé  par  jour. 

Bascaude,  corbeille,  panier.' 

Baselic,  basilic^  gros  cation.  Il  y  en  avoit  qui  portoient 
jusqu'à  cent  soixante  livres  de  balle;  mais  leur  charge  ordi- 
naire étoit  de  quarante-huit  livres.  Ce  mot  signifie  rayai, 

Basme,  baume;  balsamwn. 

Basquine,  voyez  vasquine. 

Bassaaides,  les  Bacchantes,  vêtues  de  la  robe  dite  Bassaris, 
Commune  aux  prostituées.  Bacchus,  pour  la  même  raison, 
étoit  surnonmié  Bassareus;  du  grec  Bassara,  prostituée. 

Bassin  (livre  V,  chap.  viii).  Nom  de  la  cloche  qu'on  sonne 
à  Rome  lorsque  le  pape  prononce  les  excommunications. 

Bassousr,  verbe;  faufiler,  coudre  légèrement.  Bastear  (es- 
pagnol). 

Bastabde,  grande  épée.  On  veut  que  ce  mot  signifie  baston, 
par  excellence.  Ou  bien,  c'étoit  une  épée  qui  n'avoit  pas  de  nom 
particulier. 

Baste,  de  l'italien  et  de  l'espagnol  ;  assez,  il  suffit,  voilà  qui 
est  bien,  passons  outre. 

Baster,  pour  muser j  remuer  à  plaisir,  trimballer. 

Bastille,  fort,  château,  défense,  rempart*,  du  bas  latin 
hostile, 

Baston,  pour  épée,  et,  en  général,  pour  toute  arme  ofifen- 
3.  Il 


lôa  6L09SAIRË. 

&îve  oi|.  «Mfeneive»  mém^  pour  im  fusil;  i^  faUenuiofl  6a<f , 
de  l'itaM^n  ^fvKme  ^  ou  4ii  bas  laliii  ^#ft««  D^  fm^m,  w  «  fuit 
le  varbe  baiÈfç^  ou  vtcf  vefso* 

Bat  AIL,  battant  de  cloche. 

Baudement,  gaiement,  ayec  joie;  de  baudem,  fOur  gç^wUns, 
Bauld,  d*où  esbaudif 

.  BàUDouiNU ,  c'est,  pour  le  &ai«det,  procéder  ^  U.QopolatioQ, 
Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  tauf/aM>>mfy*V>  aux£n>(ic4. 

Baudeîllée,  une  grande  quantité  de  m^us  otyets  ou  4q 
pièces  de  monnoi^;  ua  pleii^  baudrier^ 

Bauduffe,  toupie,  sabot.  En  languedocien, *6ou^iu/b. 

Baudcfle,  étoupe  grossière;  de  l'italien  bt^tuffiftQ,  t^^cibon. 
Cest  aussi  un  salM>t  à  jouer,  un^  toupie. 

Baue,  baverie-j  moquerie,  mauvaise  plais^nt^^rie.  BoMWf 
baveur, 
^AUEBETTE,  cspèfic  de  coUerette;  bésMire^  mwtonnière. 

Bauedx,  ou  baujfur;  pouf  bavard ^  loquace,  babillard*  Bflt- 
vetCy  bavetes^i  abaoeWr. 

Bauffrer,  baffrer,  avaler,  manger  goulumept  Bavffreure. 

Baugeab,  terme  de  mépris;  homme  qui  n'a  que.  des  murs 
de  bauçfi,  ua  malheureux,  uu  pauyre.diabl^ 

Bavière,  partie  4^  l'armet  au-dessous  de  1^  bkoucbe.  £«(- 
voire  ^  baveroUe,  baivan, 

JB[4Vu>iui;A  (liv.  I{i,  chap»  zv),  pou^*  aiui  de  ccsur,  insépa- 
rable; co^m«  oa  l'ésoit  <k  S4^  boHUper,  dans  lei^Hl  m  met- 
toit  son  argent. 

Bauliecre,  la  basse  lèvre^  la  lévre  d'en  bas,  et  auAsi  les 
deux.lèvrefk 

Bauraginecx,  qui  contient  des  particules  de  bonvp». 
Baquvr,  baver. 

Baye  (la  gueule  baye) .  Participe  de  6^#r#  4k^  pflW  ké^S  àt 
l'italien ,  et  du  b^S  latin  bmdcn^ 
Beat,  heureux;  beatus. 
Becar,  beccard;  saumon  femelle. 
B«poDKi-RR,  bêler,  imiter  le  cri  4e  I4  chièyr^^ 


GL08SAIRE.  i63 

Becheuel,  voyex  tétCf  au  RabebesiamL 

Beghistbe,  hehistre;  orage,  tempête.  (Pkard.), 

Bedaine,  bedondaine;  ces  deux  mots  sont  synonymes,  et 
signifient  double  dondaine.  On  appeloit  dondaines  de  grosses 
pierres,  rondes  comme  des  boulets,  que  Ton  lançoit  à  Ten- 
nemi.  Ensuite,  par  métaphore,  on  a  nommé  bedaine  ou  be- 
dorukune  un  gros  ventre,  et  cette  signification  a  passé  jusque 
nous,  dans  le  style  familier. 

Bedaud,  voyez  bedon* 

Bbdibr,  ignorant,  sot,  non  lettré;  de  abectdarius^  dont  on 
a  fait  par  syncope  becedarius,  puis  bedarius*  Quelques  auteurs 
veulent  faire  honneur,  ou  {dutot  honte  de  oe  surnom  au  sor* 
bonnisie  Noâ  Beduy  à  qui,  dans  la  bibliothèque  de  Saint>Vic- 
tor,  Rabelais  attribue  le  traité  de  OptimiUde  tripanmiy  et  qui 
iiit  grand  ennemi  des  lettres.  U  s'ensuivroit  alors  que  le  mot 
bédier  ne  remonte  pas  au-delà  de  François  I*'  :  ce  que  nous 
n'avons  pas  eu  le  loisir  de  vérifier. 

Bedon,  porteur  d'une  bedaine;  terme  d'amitié  et  de  fami- 
liarité. 

BEDOin>AiiiB,vdyez  bedame. 

Bedovau,  bedou€U;  blaireau;  ce  mot  est  angevin.  On  l'ap- 
pdoit  aussi  tmson  et  grisard. 

Befvler  ,  se  moquer,  truffer,  se  jouer  ;  de  l'italien  beffare. 

BBrniOT,  docfae  d'alarme,  tocsin.  Probablement  formé  de 

#^- 

Begault,  niais,  sot,  nigaud.  Begauder,  niaiser. 

Begude;  coup  à  boire,  taverne,  bouchon.  ^ 

Behourd,  tournoi,  combat  à  la  lance  ;  d'où  behourder,  romp  re 

une  lance  :  feu  de  behourdu,  feu  4e  joie  que  l'on  faisoit  à  l'oc- 

casicm  4u  tournoi.  Le  jour  du  behourdù  étoît  ordinairement 

le  premier  dimanche  de  carême. 
Beiaune,  bec  jaune  y  blanc  bec,  ignorant,  sot.  Beaucoup 

d'oiseaux  ont  le  bec  jaune,  étant  tout  petite. 

Ce  trompear  la  est  biea  bac  iottine. 
PafMin. 


i64  GLOSSAIRE. 

BejIunise;  lourdise^  bêtise,  niaiserie. 

Bélier  ,  machine  de  guerre  pour  battre  les  murailles  d'une 
ville. 

Béliers  d'un  pressoir.  Les  deux  arbres  qui  en  forment  le  fût. 

Beliné,  tondu ,  et,  au  figuré,  dépouillé ,  mis  à  la  besace. 

Beliner,  curietare.  Ce  verbe  désigne  Paccouplement  des  bé- 
liers. Il  signifie  encore  tirer  la  laine,  c'est-à-dire  filouter,  escro- 
quer, attraper.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  belinier. 
Voyez  aux  Erotica. 

Belistranbie,  belistrerie;  gueuserie,  état  de  mendicité.  Ce 
mot  est  dérivé,  suivant  les  uns,  du  latin  baiatro;  suivant 
d'autres,  de  l'allemand  bettler,  qui  signifie  mendiant.  Belistre, 
dans  le  principe,  n'avoit  point  de  mauvaise  accepticm,  pnis^ 
que  les  quatre  ordres  de  mendians  étoient  ainsi  nommés.  Ra- 
belais se  sert  aussi  du  personnel  beUstrandier,  Belistrer^  gueuser. 

Bellàstre,  grosse  femme,  assez  belle. 

Bellicque,  de  guerre;  bellicosus. 

Bellocier,  prunier  sauvage. 

Belong,  oblong. 

Beluedere,  arbrisseau  ressemblant  à  Physope,  commun 
en  Italie. 

Belusteau,  jeu  de  mains  qui  imite  l'action  de  bluter. 

Beluteau,  blutoir i  crible. 

Beluter,  bluter  y  et,  par  métaphore,  discuter,  examiner; 
probablement  de  volutare,  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif 
belutemetU.  Voyez  aux  Erotica. 

Benedict,  béni;  benedictus. 

Benistre,  bénir;  benissoriy  bénédiction. 

Beniuolence,  bienveillance;  benevolentia. 

Benius,  roi  des  fredons;  probablement,  par  syncope  et  par 
ironie,  pour  benignus. 

Benoistier,  bénitier. 

Berlaffe,  balafre. 

Berle,  plante  ombellifère,  qui  croit  dans  l'eau,  et  s'étend 
beaucoup;  c'est  le  sion  des  Grecs,  et  le  laver  des  Romains. 

Berne,  sorte  de  mantelet  à  cape;  albomos  en  espagnol. 


GLOSSAIRE.  i65 

Cest  encore  un  grand  chauderon,  puis  aussi  un  van;  et  c'est 
de  cette  dernière  acception  qu'a  été  forme  le  verbe  berner. 
Bers,  6er;  pour  berceau;  cunœ. 
Ce  quoa  apprend  an  ber 
Dure  insqnes  an  ver. 

Besan  on  bezan,  monnoie  d'or  fin,  frappée  d'abord  sous 
les  empereurs  grecs ,  à  Goi^antinople,  appelée  alors  Byzance^ 
d'où  cette  monnoie  a  pris  son  nom.  Les  besans  eurent  cours 
en  France  dans  les  douzième  et  treizième  siècles.  Il  seroit  assez 
difficile  de  déterminer  avec  précision  leur  valeur.  Un  passage 
de  Joinville  semble  la  fixer  à  dix  sous  tournois. 

Besch,  voyez  lebesche, 

Bescbev  EL  ^yojez  tête  y  au  Aabetœsiana. 

Besoigner,  travailler,  faire  de  la  be$ongne\  s'employer  pour 
quelque  chose,  s'occuper:  voyez  aux  J^rofica.  Besongne  a  été 
pris  aussi  quelquefois  pour  nippes,  bagages,  avoir.  Sans  perte 
de  noz  besongnes, 

Besson  (liv.  V,  chap.  xx);  doublet,  en  parlant  des  dés;  et, 
en  général,  jumeau,  double;  de  bis, 

Bbsterie,  béHse. 

Bestiaires,  hommes  qui  combattoient  les  b^tes  dans  les  jeux 
publics.  BestiariL 

Bestourné,  mal  tourné.  L'église  Saint-Benoist,  rue  Saint- 
Jacques,  fut  surnommée  le  bestotiméy  parceque,  contre  l'usage 
universel,  le  mattre-autel  étoit  tourné  vers  l'Occident,  au  lieu 
de  l'être  vers  l'Orient.  Ce  ne  fut  qu'au  quatorzième  siècle  que 
Ton  corrigea  cette  irrégularité,  et,  alors  on  la  nomma  le  bien 
tourné. 

Bette,  par  syncope,  pour  buvette.  Je  ne  peux  entrer  en  bette , 
me  mettre  en  train  de  boire.  (I,  i8.) 

Bette,  betterave. 

Betune  ,  pour  Bitkyniey  contrée  de  l'Asie  mineure. 

Beur,  bur;  moine  vêtu  de  bure.  Voyez  bureau. 

Beurez,  pour  boirez. 

Or  y  benrez  vous  ceste  foys. 
•  Pathelin. 


i66  GLOSSAIRE. 

BEutERÊAU,  chétîf  buveur. 

Bezaoue,  bâche  à  deux  tranchants,  bis  acuUL  La  bezague 
des  charpentiers  est  une  barre  de  fer  acérée  par  les  deux  bouts 
en  forme  d'oiseau,  et  ayant  un  manche  au  milieu. 

Bezague  tenedie  (liv.  V,  chap.  xxi),  de  Tenedos.  Cicéron 
appelle  bipennis  tenedia  un  juge  ou  un  jugement  trop  sévère, 
et  c'est  à  cette  signification  que  lut  allusion  Rabelais  dans 
cet  endroit.  La  double  hAche  étoit  en  outre  la  marcpe  distino- 
tive  de  la  ville  de  Tenedos,  On  la  regardoit  comme  le  symbole 
de  Thémîs,  déesse  de  la  justice. 

Bezague  (liv.  II,  chap.  xi),  par  renversement,  pour  be- 
guasse,  que  disent  les  Rochelois  au  lieu  de  bécasse, 

Bezicles,  lunettes  à  deux  verres  ;  de  bisoculus, 

BiAitT,  pour  Beam ,  cappe  de  Biart. 

BtcANE  et  beccane;  raisin  dont,  suivant  Oudin,  on  se  ser- 
voit  pour  faire  du  verjus. 

BiGHAT,  faon  de  biche.  ^ 

BicoBNE,  à  deux  cornes;  bicàmis. 

Bienséance  (liv.  I,  chap.  xxix);  pour  convenance,  utUité, 
avantage. 

BiFFERiE,  tromperie,  escroquerie.  Oti  apt^eloit  biffiss  des 
diamans  faux,  des  choses  de  trompeuse  apparence. 

Bigle,  louche;  de  bis  ocutus.  On  employoît  aussi  le  verbe 
bigler. 

Bigot,  faux  dévot,  hypocrite;  de  Panglois  by  good, 

BiGUA  (liv.  n,  chap.  vu);  lisest  biga^  char  à  deux  chevaux, 
bige, 

BiGUARRÉ^de  deux  couleurs;  de  bis  et  de  gare^  guare,  co- 
loré. 

Bille  vezee,  balle  soufflée,  pleine  de  vent,  et,  au  figuré, 
des  sornettes,  des  niaiseries,  des  bagatelles,  des  choses 
vaines. 

BiLLEH,  lier,  attacher;  et  aussi  s'appuyer  sur  un  bâton 
(biUe)'y  on  bien  encore  jouer  au  billard, 

BiMAULUE ,  guimauve. 

BiMBELOTiER,  marchand  fabricant  de  jouets  d'enfants,  d€ 


GLOSSAIRE.  167 

bag:àtdles;  d'où  bimbeloHe^  pour  éitt  chose  de  nulle  valeur  ; 
de  Pitalien  biHibo^  et  de  bambolo^  qui  signifient  une  poupée 
tt  aussi  un  enfent. 

BniGUT;  Tenu  (gateon). 

BiPARTiBHT,  partage  en  deux;  bipariitiU. 

BiSGAliié,  liaes  biscasié^  qui  a  l'air  malade,  le  visage  défiât. 
Y^d  Djêcrasié. 

Bl6mu1^,  faon  de  biche. 

Bison,  bœuf  sauvage;  6t5on. 

BisouARTs,  merciers,  porteballes  du  Danpliiné,  vêtus  d'une 
grosse  étoffe  de  couleur  bise,  qui  vendoicaat  de  petits  livres ,  et 
toutes  sortes  de  menus  bgùux  et  quincaillerie;  en  italien  6i- 
iôréi. 

BlstOAii,  iticisé,  qui  a  re^tt  Pacitioll  dU  bùHouri.  On  appe» 
loit  aussi  Bistouri  une  espèce  de  poignard  fait  à  Pistoie. 

BiTAB,  bistard;  outarde:  avis  tarda. 

BiTERNE.  Voyez  Diable  y  au  tUéiîskeÉianét. 
4feitON ,  binùn^  petite  Mfe^  assemblage  de  el^rpente  qui  sert 
à  arrêter  les  câbles  et  gros  cordages,  dans  les  fortes  ma- 
neeuvr^. 

BLAnifiR,  tèarèhàild  de  blé. 

Blanc,  monnMe.  Le  gra&d  bhuiê  valoît  dix  deniers  tour- 
nois; le  petit  blanc  n*en  vâloît  que  cinq.  Blanc  est  eneore  le 
point  central,  lé  but  où  visent  tes  titënrs. 

Blanche,  sorte  de  petite  loterie  que  les  enfants  jonoient  en 
piquant  un  livre  avec  des  épingles. 

Bl ANCftÈs ,  le  Mtfnc  ordinaiM ,  valsint  cinq  deniers ,  ou  toute 
chose  valant  un  blanc. 

Blanchet,  petite  étottë  de  laine  blanche  y  comme  la  dendle, 
dont  on  faisoit  des  doublures,  des  chausses ,  et  voire  des  che- 
misés, que  Ton  nommoit  bianchenes. 

BLANbuRÈAt;,  sorte  de  pomme  ainsi  notbmée  de  sd  6/im- 
cheur  et  de  sa  ékr^.  \JSs  pommes  les  plus  connues  de  nos  an- 
cêtres sont  celles  d'Ahis ,  d'Appie ,  dé  Capendu  ou  Couitpetidu , 
de  €laquet ,  de  Coing ,  de  Gunoet  ^  de  Curtiti ,  de  belk  femme , 
de  Cal vi ,  de  Gay,  d'Heroet ,  de  Saint» Jean ,  de  MerveiU^ .  Non- 


i68  GLOSSAIRE. 

nettes,  de  Paradis,  de  Peru,  Pomme  poire,  de  Renette,  Rel-« 

let,  de  Rengelet,  de  Rougelet,  de  Rouveau,  d'Ëschevin,  etc. 

Blanqi  E,  loterie  de  bijoux  ou  autres  menus  objets.  Ainsi 
nommée  des  billets  blancs  qui  sont  en  beaucoup  plus  grand 
nombre  que  les  autres,  et  qui  ne  rapportent  rien. 

Blason,  se  prend  également  en  bonne  et  en  mauvaise  part; 
pour  éiàge,  louange,  et  pour  critique,  vitupère.  Dans  ce  der- 
nier sens,  on  disoit  aussi  contre-blason*  Blasonner,  louer,  cri- 
tiquer. 

Blasphème,  pour  blasphématoire. 

Blastanger,  réprimander,  blâmer.  Blastange. 

Blatte,  mitte,  vermine  qui  ronge  les  étofFes  et  les  livres; 
blatta,  Linné  a  précisé  l'espèce  d'insecte  que  l'on  doit  appeler 
blaUe,  Ce  mot  s'est  aussi  dit  pour  belette,  et  pour  une  espèce 
de  blé. 

Blemmtes,  peuple  de  la  Libye, 

Blet,  bleque;  mou,  trop  mûr. 

BoBANCi:,  orgueil,  présomption,  vanité.  Bobander,  bob^t^ 
cier, 

BoBELiir ,  proprement ,  une  chaussure  grossière  et  ferrée  que 
les  savetiers  avoient  le  droit  de  confectionner;  d'où  ils  étoient 
appelés  bobelineurs,  Rabelais  se  sert  aussi  du  verbe  bobeliner^ 
pour  rapetasser,  saveter.  Voyez  aux  Erodca. 

BocQUER  (Prologue  du  livre  III),  cogner,  tarabuster,  cho- 
quer, heurter. 

Boe;  boue  y  immondices,  ordures. 

Bois,  pour  lance.  On  disoit  long  6ot5,  gros  bois  y  etc. 

BoLEAU;  pour  bouleau. 

Bombarde,  espèce  de  mortier  d'artillerie. 

BoNACHE,  bonasse,  calme  ep  mer. 

BoNASE  (liv.  IV,  ch.  Lxvii);  bonase  de  Pceonie.  Pline  nonune 
ainsi  (liv.  VIII,  chap.  xv),  un  animal  sauvage,  de  la  forme 
d'un  taureau ,  et  qui  a  les  cornes  recourbées  en  dedans.  Il 
ajoute  que  la  fiente  de  cet  animal  est  si  mordicante  qu'elle  brûle 
ceux  contre  lesquels  il  la  lance  quand  il  se  sent  poursuivi. 
Bonde,  pour  borne;  les  bondes  d Hercules  (liv.  II,  ch,  xxx.) 


GLOSSAIRE.  169 

BoKDBEE,  oiseau  de  proie,  nommé  plus  vulgairement  buse. 

BONNETTES,  petites  voiles  qu'on  ajoute  aux  grandes  pour  les 
allonger.  Bonnettes  couées,  bonnettes  à  queue.  Bonnette  iraine- 
resse,  celle  que  Ton  attache  au  papafil  du  grand  mât. 

BoaDELiER.  On  appeioit  autrefois  borde  y  une  cabane,  une 
loge,  une  maisonnette,  et  même  une  petite  métairie,  située  à 
l'extrémité  d'une  ville.  Bordelier  étoit  Thôte  qui  Phabitoit.  On 
en  a  fait  depuis  le  mot  bordel,  parceque  les  lieux  de  prostitu- 
tion étoient  ordinairement  placés  dans  de  petites  maisons  des 
fauboui^s.  Voyez  aux  Erotica.  On  fait  venir  ce  mot  du  saxon 
bord,  qui  signifie  une  maison.  Rabelais  emploie  aussi  le  dimi- 
nutif bordieu. 

Boudeur',  pour  brodeur. 

Bote,  barril ,  tonneau ,  vaisseau  de  bois  ;  bote  d^olif,  vaisseau 
à  contenir  de  l'huile  d'olive.  Ailleurs ,  Rabelais  dit  :  une  botte 
de  poudre  à  canon,  c'est-à-dire  un  petit  barril;  une  botte  de 
chappeaux,  plein  un  tonneau. 

BoTiNEtTR  (liv.  Il,  ch.  XXXIV ).  Rabclais  entend  par  ce  mot 
les  moines  bottés,  c'est-à-dire  les  moines  rentes,  et  même  les 
cordeliers. 

Bouc,  bouche. 

BovcAKÉ,  desséché  à  la  fumée;  dans  le  style  trivial,  6oKca-. 
ner,  faire  boucan,  signifie  faire  tapage ^^uereller. 

Boucler,  pour  bouclier. 

Boucler,  ceindre  une  femme  d'une  ceinture  de  chasteté, 
qui  se  boucle  et  se  ferme  à  cadenas. 

BoucLUs  (liv.  III,  chap.  xlix);  digue,  tranchée,  fossé,  tout 
ouvrage  fait  pour  intercepter  la  communication  à  l'ennemi. 
Il  est  assez  probable  que  de  ce  mot  a  été  formé  celui  de  blocus, 

BoucQUE,  bouche,  embouchure  d'une  rivière. 

Boucque,  le  nombril;  aussi  nommé  boudiné. 

Bouffer,  manger  avidement.  Bouffaige,  bonne  chère. 

Bouoette,  bouge;  petit  sac  de  cuir,  poche,  bourse;  du  latin 
bulga,  qui  se  trouve  dans  Varron.  Les  Anglois  en  ont  fait  le 
mot  budget.  Bouge  signifie  aussi  un  taudis,  une  bicoque,  à 
murs  de  bauge. 


tyu  GLOSSAIRE. 

BoùHAni,  soufflet  à  souffler  le  feu,  en  bëamois. 

Boom ,  bouine;  de  iMufi  qui  concerne  le  bœuf, 

BouLORE.  Ce  mot  signifioit  jadis,  et  signifie  bien  encore  au- 
jourd'hui, hérétique.  Il  étoit  appliqué  particulièrement  aux 
Albigeois.  L'opinion  la  plus  commune  fait  dériver  ce  mot  du 
nom  des  Bulgares ^  qui  habitoient  les  bords  du  Dasube,  et 
étoienr,  dit-on,  entachés  d'hérésie. 

BoiTLiNE,  cordage  fixé  au  milieu  de  chaque  côté  d'une  voile 
carrée,  et  qui  sert  à  la  tirer  en  avant ^  pour  prendre  le  vent 
lorsqu'il  est  oblique  on  contraire 

BovLiifoiTE;  voyes  trinquet. 

BouLLAs,  pour  bouleau,  arbre,  dont  on  fait  des  verges. 

BouQUER,  baiser  par  force,  grogner,  murmurer;  probable- 
ment de  bucca. 

BoDRACH,  borax^ 

BovRACttE  (liv.  V,  chap.  xxtiv);  en  espagn<rf  borradia,  Cest 
une  outre,  ou  flacon  de  cuir  dont  se  servent  les  habitants  de 
ee  pays  pour  porter  du  vin  en  voyage. 

BotRDË,  conte  en  l'air,  menterie,  sornettes,  tromperie. 
Sourder,  bcurdeur. 

Bourdon,  bâton  de  pèlerin,  grosse  lance. 

BouRRABAQuiN,  flacon  de  cuir,  grand  verre  à  IxHre,  lait  en 
forme  de  cylindre,  ou,  comme  dit  Ondin,  a  guisa  di  canone, 
à  peu  près  comme  nos  verres  à  vin  de  Champagne.  Rabelais 
lui  donne  l'épithéte  de  monachal,  c'est-^k'^ire  d'une  vaste  ca> 
pacité.  On  le  fait  venir  de  l'espagnol  borracha, 

BocRRACHon.  Le  mot  bonuchos^  en  espagnol,  signifie  ivro- 
gne, et  nous  est  asiet  «ouïrent  appliqué  par  ce  peuple,  en  gé- 
néral très  sobre. 

Bourreau,  bourras  $  pour  bureau^  étofife  grossière;  et  aussi 
bureau  k  écrire. 

BouRRT  (moine),  moine  vêtu  de  bure. 

Boussir.  Ung  bousêin  de  pain  (livfe  II,  chapitre  xxx);  une 
bouchée,  un  petit  morceau.  Ce  mot  est  béamois  et  languedo^ 
cien,  sans  aller  chercher  l'étymologie  ridicule  dans  laquelle 
Le  Duchat  se  perd,  suivant  son  usage. 


GLOSSAIRE.  171 

Boussole,  employé  au  masculin  (liv.  V,  ch.  xvii). 

BoVTAHGVE,  cervdas  composé  d'ceufe  de  muge  ou  d'estur- 
geon confits  à  l'huile;  ces  œufs  de  muge,  que  l'on  appelle  ca* 
viarsy  ressemblent  beaucoup  pour  la  javeur  aux  anchois,  et 
sont  d'un  fréquent  usage  en  Italie  et  en  Provence. 

BovTEB,  pour  bmAadey  saillie  bnisque. 

BouTBfoiliE.  Voyez  an  Babelœsiana. 

BouTEHORS.  Voyez  au  Rabelœsiana. 

BouTEiLLEE,  sommeller. 

Bouter,  mettre,  poser.  Ce  verbe  est  du  midi. 

BouTEUENT,  soufBet  de  forge. 

BouziNE,  flûte  ou  hautbois  rustique,  fait  de  6uÎ5,  d'où  lui 
est  venu  son  nom.  D'autres  le  dérivent  de  buecina. 

Bote,  bourreau. 
'  Bote,  hydre,  serpent  aquatique ,  qui  tête ,  diton ,  les  vaches. 

BoTER,  bouvier.  De  bmis. 

Botre,  bief,  6tez,  bier;  le  canal  ou  ruisseau  qui  fait  tourner 
un  moulin. 

Braoquem ART ,  bracmùrty  braquemart;  grosse  et  courte  épée, 
coutelas.  Les  utis  dérivent  ce  atiot  du  grec  brakimachera,  qui 
signifie  courte  épée;  d'autres,  du  mot  françois  branc, 

BiiAOït  AKDER ,  jouer  du  braquemard,  espadonner.  Voyez  aux 
Bwtica. 

Braguard  ,  beau-fils',  mignon ,  pimpant ,  ajusté.  Ce  mot  tire , 
dit-on ,  son  origine  des  bragues,  espèce  de  caleçons  de  toile  qu'il 
étoit  alors  du  bel  usage  de  porter.  Le  mot  braguard  se  trouve 
souvent  latinisé  dans  les  poésies  macaroniqiles. 

Braque,  cordage  court  qui  sert  au  gréement  d'un  vais» 
seau. 

Braquer, /lire  brague;  se  pavaner,  se  gorgiaser,  se  divertir. 
Btmgueriey  braverie. 

Braques.  Voyez  braguettes. 

Braguettes,  haut-de-chausses,  culottes,  et,  plus  particu- 
lièrement, la  partie  de  devant  de  ce  vêtement,  que  nous  ap- 
pelons aujourd'hui  le  pont.  Quelquefois  aussi  Rabelais  prend 
le  contenant  pour  le  contenu. 


^7^  GLOSSAIRE. 

Braisler  ,  pour  braire. 

Brang  d'as5ier  (Prologue  du  livre  III);  lourde  épée  à  un  seul 
tranchant.  Ménage  dérive  ce  mot  de  l'allemand  branî.  De  plus 
malins  n'ont  pas  manqué  de  le  tirer  defrangere. 

Brancar  ,  pour  branche,  traverse  de  bois ,  croisillon  ;  et  aussi 
les  poils  de  la  queue  de  la  jument,  qui  étoient  tous  ennicrochés. 

Branghier,  qui  se  tient  sur  les  branches,  par  conséquent, 
bault,  élevé. 

Brandes,  arbustes  secs  et  qui  prennent  feu  aisément, 
bruyères  desséchées.  De  ce  mot  a  été  formé  celui  de  brandon. 

Brandif,  fleuri,  alerte,  gaillard,  vif,  remuant.  Tout  bran- 
di/, tout  entier. 

Braquemart.  Voyez  bracquemart.  * 

Brasmer,  brailler,  crier.  C'est  proprement  le  cri  du  cerf. 

Brassal,  pour  brassard. 

Brassée,  pour  embrassade,  accolade. 

Brassier,  fronde. 

Braue,  pour  paré,  endimanché. 

Braueté,  brauerie;  courage,  bravade. 

Brat,  pipée,  appât,  amorce.  Prendre  a  bray,  piper,  amorcer. 
Voyez,  aux  Erotica,  braydonne. 

^mj  signifie  encore  fange,  bouge,  enduit,  et  a  l'adjectif 
brayeux.  Enfin  il  veut  aussi  dire  goudron;  en  espagnol,  brea. 

Brate,  ouverture,  canal,  passage. 

Braye,  haut-de-chausses,  ainsi  nommé  parcequ'il  est  ouvert 
par  devant. 

Brater  ,  pour  broyer. 

Breghet,  l'os  fourchu  de  la  poitrine. 

Breomatis  (os) y  l'occiput  et  le  sinciput,  les  parties  anté- 
rieure et  postérieure  du  crâne. 

Brehaigne,  femme  stérile,  qui  ne  peut  concevoir.  Les  An- 
glois  disent  barrayne. 

Bren,  breneus^  brenous;  merde,  merdeux;  d'où  le  verbe cw- 
brenner. 

Bren,  pour  brin,  c'est-à-dire,  pas  un  brin,  pas  du  tout. 

Brenasserie,  merderîe,  villenie,  saloperie. 


GLOSSAIRE.  173 

Bresser  (If  27),  bercer.  Un  berceau  s'appeloit  autrefois 
bresSf  bresso, 

Bressine,  bressin;  manœuvre  pour  traverser  Pancre  d'un 
Vaisseau. 

Brester,  contester^  disputer,  quereller: 

Mais  aa  fort  ay  ie  lant  bretté 
Et  parlé  quil  men  a  pretié. 

Paihelin. 

Bretonneau,  turbot  (normand);  de  l'ang^lois  bret 

Brette,  longfue  épëe  que  l'on  fabriquoit  en  Bretagne. 

Bréviaire,  flacon  fait  en  forme  de  livre,  et  dont  se  ser- 
voient  les  moines  pour  cacher  leur  intempérance.  Le  bréviaire 
dont  parle  Rabelais  3ans  l'ancien  prologfue  du  quart  livre , 
étoit  un  flacon  d'argent  de  cette  espèce,  dont  quelques  sei- 
gneurs de  la  cour  lui  avoient  fait  présent.  Cette  mode  vient 
d'être  renouvelée  cette  année  (i823).  Nous  avons  vu,  chez 
plusieurs  marchands ,  des  bouteilles  de  liqueur  faites  en  forme 
de  livres ,  avec  un  dos  et  un  titre,  tel  que  Esprit  de  Chaulieu, 
de  Cuittaignant,  de  Piron,  etc.  Us  n'*ont  pas  encore  pensé  à 
nous  donner  de  V Esprit  de  Rabelais  ^  le  patron  des  buveurs. 

Breusse,  grande  tasse,  vase  à  boire.  Ménage  débite  les  plus 
grandes  folies  pour  assimiler  ce  mot  à  celui  de  brochet  y  et  lui 
donne  brocchis  pour  étymologie. 

Briaire,  Briarée,  géant. 

Briber  (livre  II,  chapitre  ix);  en  cet  endroit,  ce  verbe  si- 
gnifie manger  goulûment,  manger  beaucoup.  On  l'employoit 
aussi  pour  dire  mendier,  quêter  des  bribes,  des  miettes.  Il  vient 
de  l'espagnol  bribar,  mendier. 

Bricquer,  ouvrer,  travailler,  bâtir,  édifier,  placer,  fortifier. 

Brief  :  en  brief,  bref,  promptement. 

Briffaux;  Rabelais  entend  ordinairement  par  ce  mot  des 
moines  jeunes,  éveillés,  et,  plus  particulièrement,  des  frères 
lais ,  fondés  en  bref  par  le  pape ,  et  qu'on  nommoit  frères- 
chapeaux.  Brijfaux  signifioit  aussi  des  gens  mangeant  gou- 
lûment comme  les  enfants,  et,  dans  cette  acception, Borel  le 


174  GLOSSAIRE. 

dérive  de  brephos,  enfant*  Briffaat  est  encore  un  chien  de 
chasse. 

Brigandine,  armure  l^ère,  faite  de  petites  lames  de  fer 
réunies.  Les  soldats  ({ui  revétoient  cette  armure  étoient  ap- 
pelés brigands^  et  les  exactions  qu'ils  se  permirent  en  diverses 
occasions  firent  bientôt  prendre  leur  nom  en  mauvaise  ac- 
ception. , 

BRiGAinriN,  vaisseau  léçer,  bas  de  bord ,  et  vite  à  la  course. 
Même  étymologie. 

Brigueur,  tapageur,  querelleur;  de  Titalien  briga. 

Brim BALLER ,  c'est  proprement  sonnailler  les  cloches  sans 
cesse  et  sans  mesure,  et,  par  suite,  agiter,  remuer.  Rabelais 
emploie  aussi  Padjectif  brimboUleury  et  brimbatlcUoire.  Le  mot 
brimbalUu  est  bas-breton.  Voyez  aux  Krotica. 

Brimbelette,  une  misère,  une  babiole,  une  bagatelle,  une 
6re'6e,  d*où  ce  mot  a  été  formé. 

Brinde,  vase  à  anses,  propre  à  mettre  du  vin.  On  dérive 
ce  mot  de  l'allemand  bringeriy  porter. 

Brinouemarilles  ,  géant  ;  fendeur  de  naseaux.  Le  verbe  6rm- 
aar  signiie  brosser,  fouetter,  et  nariUes,  les  narines. 

Bris,  naufrage  de  vaisseaux  qui  se  brisent  ou  se  perdent. 

Broc,  broche. 

Brodeurs,  pour  broderie. 

Brodier,  le  cul  (normand). 

Brodium,  brouety  potage  bouilli;  il  y  en  avoit  d'une  infi- 
nité de  sortes.  Ménage  dérive  ce  mot  de  l'allemand  brode,  qui 
signifie  du  pain. 

Bronze,  employé  au  féminin  (liv.  V,  chap.  xxxvii.) 

Brouage,  marais  salant. 

Brouet.  Au  myllieu  du  grand  brotiet  (liv.  IV,  chap.  xlv). 
Rabelais  appelle  ainsi  la  grande  halle  de  la  ville  de  Milan, 
apparemment  parcequ'il  y  avoit  beaucoup  de  brouet,  broue, 
broje,  6raj,  c'est-à-dire  beaucoup  de  boue. 

Bruire,  faire  du  bruit,  ébruiter,  répandre. 

Brusq,  âpre,  vert;  en  parlant  du  raisin  et  du  vin. 

Brusquet,  vif,  un  peu  brusque. 

BuBELETTE,  petit  bubou;  élévation  de  la  peau. 


glossaire;.  175 

BuEE ,  lessive  ;  d'où  nous  avons  fait  et  conserve  buanderie. 

BuFFE,  soufflet,  tape,  taloche;  buffer^  soufleter. 

BuFFETER,  tirer  du  vin  d'un  tonneau,  et  y  remettre  de 
Peau;  le  frelater.  On  disoit  servir  à  buffet,  quand  on  méloit 
de  Feau  dans  le  vin  des  convives.  Les  marctiands  devin  ëtoient 
appelés  bujjètiers. 

Bulletin,  certificat,  passeport;  ainsi  nommé  parcequ'il 
étoit  scellé  d'une  bulle  ou  sceau. 

BuLLisTEs,  écrivains  de  Rome^  qui  copient  les  bulles. 

Bupreste,  insecte  venimeux,  semblable  au  cerf*volant,  et 
qui  tire  son  nom  de  ce  qu'il  est  funeste  aux  bœufs  qui  l'avalent. 
Bouprestis, 

Bureau,  pour  6ure,  burat;  étoffe  de  laine  grossière  et  de 
couleur  brune. 

Burgaoe,  baurg4ide. 

BuRGOT,  moine  bur,  c'est-à-dire  vêtu  de  bure» 

BuRGUNDiE,  la  Bourgogne;  Burgundia, 
xBuRON,  c^ane,  petite  maison.»  On  dit  encore  :  t7  n'y  a  ni 
buron  ni  maison. 

BussART,  mesure  ou  barrique  de  vin  contenant  une  demi- 
pipe.  Cette  mesure  étoit  sur-tout  en  usage  en  Anjou  et  dans 
le  Poitou.  Le  bussart  des  Danajide^  e$t  leur  tonneau,  si  célèbre 
dans  la  fable. 

BusT  honorifique  (liv.  m,  chap.  tii);  bust,  bûcher,  lieu  où 
les  Romains  brûloient  les  corps  de  leurs  morts.  C'est  la  propre 
signification  du  mot  latin  tustum. 

BusTARiN,  gros  pancbuy  ivrogne,  qui  videroit  un  bussart. 

BusTUAiRES  (  larves  y  prol,  liv«  III  ).  On  appeloit  proprement 
busiuaires  {bustuarii)  les  gladiateurs  quisebattoient  auprès  des 
bûchers,  en  l'honneur  des  morts.  Ici,  par  larves  bustuaires, 
Rabelais  entend  des  moines  hypocrites,  à  figures  horribles  et 
tristes,  vraies  im^ages  de  la  mort  Voyez  le  mot  bust. 

Btrer,  à  la  gasconne,  poiur  wer^  tourner. 

Bts^ut  ,  de  soye  ;  de  byssuis. 


Ï76  GLOSSAIRE. 

G. 

Cabadé,  torchon,  en  béarnoU. 

Gaeas  et  cabaty  panier. 

Gabasser,  amasser,  entasser  dans  un  cabas  on  panier. 

Pour  quelque  poine  que  ie  mette 
A  cabosser. 

Pathelin. 

Gabasser  signifie  aussi  machiner,  tromper. 

Mesmement  les  bergien  des  champs 
Me  cabossent. 

ibid. 

Gabirot,  cabri  y  chevreau. 

Gabirotade,  pour  capilotade;  ragoût  de  volaille.  Allusion 
ridicule  aux  dieux  CabireSy  dans  la  tempête. 
Gabosser,  bossuer, 
Gabourne^  sorte  de  capuchon  des  novices  capucins;  de 

Câ/>Uf. 

Gabre,  chèvre;  en  gascon. 

Gabus  (choux),  choux-pomme;  caulis  capitatus, 

G  ABUS,  cahuseur;  trompeur,  qui  surprend^  qui  abuse  de  la 
foi  donnée,  Cabusejr,  abuser. 

Gage,  pour  Cocus,  géant. 

Gachecocl  ,  ce  que  nous  nommons  aujourd'hui  un  fichu 
de  coL 

Gaghelet,  cacheriez;  petit  masque  de  velours,  semblable 
aux  loups,  que  les  femmes  mettoient  sur  leur  figure,  pour  se 
garantir  des  intempéries  de  Pair.  La  malignité  ne  manquera 
pas  de  dériver  ce  mot  de  cache^laid. 

Gaghinner  ,  rire  à  Fexcès ,  outre  mesure  ;  cachinnare. 

•Gacoethe;  de  cacos,  mauvais,  et  ethos,  état,  disposition* 
Une  maladie  cacoethe  (liv.  III,  chap.  xiv)  est  donc  une  ma- 
ladie rebelle  et  difficile  à  guérir.  Cacoethe  est,  au  propre,  un 
ulcère  dont  la  cure  a  de  quoi  exercer  la  sagacité  du  chi- 
rurgien. 


GLOSSAIRE:  1^7 

Cacquerole,  coquille  de  colimaçon»,  une  bagatelle. 

Cacque  sanôue,  flux  de  sang,  ainsi  nommé  par  les  Làm-  ^ 
bords;  de  cacare  sanguinem, 

Gadiebe,  chaise  (Béarn.); 

Gafard  ;  voyez  caphard, 

Gafezate,  petit  serpent  rougeâtrè,  très  venimenx. 

GAOEotfiR,  pour  babiller,  bavarder,  gasouiller,  txHume  l'oi- 
seau dans  sa  co^e. 

Cagots;  par  ce  mot  Rabelais  entend  presque  toujours,  et 
principalement  (liv.  V,  chap.  m),  les  moines  mendiaittô,  re- 
vêtus de  la  cagoule  y  et  qui  sont  divisés  en  quatre  ordres.  Là 
qubUe  espèce  dont  il  parle,  désigne  les  minimes,  institués  pbr 
François-de-Paule. 

Gagots.  On  donné  encore  ce  nomà  une  espèce  d'héi^étiques 
du  Béarn,  descendants  des  Sarrasins  qui  s'établirent  en  Gas-' 
cogne,  sous  Gharles  Martel;  et,  ces  gens  étant  sujets  au  goitre 
et  à  la  ladrerie^  le  mot  Cagol  emporte  encore  cetite  significa- 
tion. Enfin^  co^ot  se  prend,  p$r  métaphore, pour  dévot  outré, 
bigot,  hypocrite. 

Gagoullb,  froc,  capuce;  cuctdtus, 

Gabuet,  le  derrière,  l'extrémité  du  capuchon;  l'endroit 
par  où  il  est  attaché. 

Gaignard,  coin,  encognure,  lien  sale  et  malpropre  comme 
un  chenil  ;  de  canis.  Il  y  a  encore  aujourd'hui,  rue  de  la  Hu- 
chette,  une  ruelle  descendant  à  la  rivière,  qui  s'appelle  rue 
de  rAbreuvoir-^u-Cat^non/.  Caynar  est  aussi  languedocien. 

Gaignardier,  vaurien,  gueux,  fainéant,  canaille. 

Gailletaux  ,  jeunes  cailles; 

Gailletaux,  petiu  cailUnix;  sorte  de  jeu. 

Gailletes,  ventricules  des  veaux  et  des  agneaux;  manger 
très  délicat. 

GAiMANDBa,  mendier,  gueuser; 

Gaisgne,  interjection;  c'est  le  cazzo  des  Italiens. 

Galabrishe,  saltation  gaie;  du  grec  kalahrixé^  irrideo. 

Galaer,  nom  d'une  des  tours  de  Thélème;  bel  air,  bon  aûr; 
de  kalos  et  oer. 


173  GLOSSAIRE. 

CALAuto,  phime^  ealamus. 

€ALAifiTEf  la  pierre  d'aimant,  Paigaille  aimantée,  et  la 
boussole  elle^néme.  En  italien  ccdamita  (san»  aecent).  Le  mot 
calamité  siçnifioit  proprement  autrefois  une  petite  çrenotiille 
verte.  Le  nom  en  fut  donné  à  la  pierre  d'aimant,  parceque, 
avant  Pinvention  des  aiguilla  et  barreaux  aimantés  ^  on  met- 
toit  la  pierre  d'aîmaut  dans  un  globe  à  demi  plein  d'eau , 
dans  lequel  on  la  faisoit  surnager  comme  une  grenouille  y  an 
moyen  de  deux  fétus  de  paille. 

C  ALAircfen ,  chahngeF;  quereller,  accuser,  blâmer,  calomnier, 
contredire,  empêcher,  s'opposer,  etc. 

Galatîie,  corbeiUe;  on  en  faisoit  d'aigent,  pour  parer  les 
buffets  ;  calathus.  ^ 

Calgb,  fin,  eondosion;  cote,  calais  $  adcaleem^  diè<nent  les 
Latinsi 

GALBPBKTsa,  co^^ter,  calfater;  enduire  de  chaux,  et,  au  ti* 
guré,  radouber,  rhabiller,  arranger.  De  calx  eifiicarer 

GAUBit.)  écaiUe;  n'y  aitùii  plus  dolif  en  fy  caieil  (liv.  If, 
chap.  XXIII ),  il  n'y  avoit  plus  d'huile  dans  la  lampe.  Cûleil  est 
un  mot  languedocien  qui  exprime  l'écatUe,  la  coquille,  la  par- 
tie eteiise  d'une  lampe*  Ce  mot  signifie  aussi,  par  métaphore, 
les  yeux. 

Gau€uls>,  lin  petit  calice;  caliculm, 

GALiPifea,  chauffer)  oatefacere. 

Galiob,  la  chaussure  militaire  dite  en  latin  cnUgay  et  q«î 
fit  donner  son  nom  à  CaiiguUiy  quatrième  empereur  des  Ro* 
mains. 

Galioine,  obscurité,  ténèbres;  caligo»  Caligineux,  caii- 
ginosité. 

Gaxlafatx,  voyex  gallefretier, 

G  A  LOYER,  voyez,  au  Rabelœsiana,  beau-père, 

Galcmniateur  (le),  c'est  le  diable.  Le  mot  gïBC  diabùhs 
signifie  calomniateur,  qui  jette  à  travers  des  mensonges. 

G  AHBiER ,  changer  ;  cambtre, 

€ambi,iii,  aUttre  du  cheval,  semblable  au  pas  du  chameau  ; 
eamelus. 


GLOSSÂIRB.  ijij 

Camelop^udalx,  ([iratfe,  léopard. 

Camille,  ou  plutôt  Casmillus;  surnom  donne  à  Mere«re, 
et  qui  «gnifie  ministre. 

Camisade,  surprise^  attaque  îoiprévue  à  la  favenr  des  té* 
nébres,  par  des  soldats  qui  ont  mis  leur  chemise  par  dessus 
leur  habit,  pour  se  reconnoitre. 

Camogas,  camelot,  ëto^e  de  poi|  de  ckéyre  on  de  chameau. 

Si  sont  ceulx  qui  de  camelos 
Sont  vestuz  et  de  camocas. 

Gampane,  campanaj  cloche.  Rabelais  emploie  aussi  le  dijAii- 
nutif  canipanelie, 

Gampos.  Hahere  campes ,  dtséht  les  écoliers,  avoir  la  def  des 
champs,  avoir  congé. 

Ganabasser,  i^nr  canevasser  ;  voir,  tevdir,  examiner  aveè 
soin  ;  comme  l'ouvrier  en  tapisserie  qui  est  obligé  d^examitier 
et  de  compter  à  tout  moment  les  fils  de  son  canevas,  Geverbe 
signifie  encore  berner.  Canabasserie  est,  ou  befuènnéHt ,  ou 
soigneux  examen,  on  encore  une  chantrière,  pâhïeqtie  le 
chanvre  s'appelott  Cannabis, 

Gak ASTRE,  corbeille;  du  grec  kanastnm. 

Ganaules,  châtaignes  (Bëarn.). 

GAirccLLARESQtrEs  (léttfes);  Sorte  àé  grat(de*ééi4ture  ciDirsîve, 
inventée,  dttK>n,  par  Aide  Mânnce,  et  qui  servoit  dans  les  ex- 
péditions de  la  chancellerie  du  pape;  éé  qui  hii  fit  donner 
son  nom. 

Cancre,  pour  chancre  :  ce  mot  fait  aussi  interjection. 

Candide,  bon,  bienfaisant,  sincère,  franô,  ouvert,  loyal, 
ingénu;  et,  proprement,  blanc,  éclatant:  canéidus, 

Ganbtilie,  broderie  en  fils  d'or  on  d'argent,  tortilles,  ou 
en  petites-lames,  ce  qui  la  fait  robde  ou  plate. 

Ganibales,  peuple  d'Afrique  à  faces  de  chiens  y  et  aboyant. 
Par  ce  mot,  Rabelais  entend  toujours  ses  ennemis ,  les  bigots, 
cagots,  etc. 

Ganidie,  nom  d^une  femme  qu'Horace  détionce  e^mme  sor- 
cière. Epod.  3,5,  ï^,  €t  sMirêS,  liv.  I. 

i2. 


»8o  GLOSSAIRE. 

Canne,  mesure  de  longueur  égalant  huit  empans  ou  une 
aunie  et  demie. 

Cannepetiere,  espèce  de  canard  de  terre;  anas  pnUensis , 
ou  campestris*  Cet  oiseau  court  extrêmement  vite. 

Canon,,  pour  régie;  c'est  le  vrai  sens  do  mot  grec.  Canoni* 
que,  régulier. 

CANONGSy  grand  et  fort  papier;  eAârrtacononîca. 

Canore,  chanteur,  en  parlant  d'un  oiseau;  canorus, 

Canthare,  vase  à  boire;  cantharus. 

C ANTiCQUER ,  chauter  des  ccintiques. 

Cantilene,  chanson ,  cantilena. 

Canu,  voyez  chanu. 

Cap,  caputf  tête,  l'avant  d'un  vaisseau. 

Cap  à^ escadre,  chéE  d^escaciron.  Aujourd'hui,  le  mot  escadre 
est  spécialement  réservé  à  la  marine. 

Capaaaczon,  housse,  couverture  de  cheval^  plus  ou  moins 
riche. 

Caparaczons  mçrtifiés,  chapperons  en  forme  de  mortiers. 

Capeline,  lambrequin,  espèce  de  casque;  de  capuL 

Caphabt,  et  caphard;  hypocrite,  dissimulé,  tartufe,  pa- 
thelin.  Ce  mot  paroit  veni'  de  l'hébreu  caphar,  cacher,  cou- 
vrir. Les  Turcs  appellent  cafar  un  renégat.  Caphardum ,  dit 
Le  Duchat,  étfÇàji  jadis  un  manteau  de  moine  à  coqueluchon. 

Capii^ament,  filef^  ligne  fine  comme  un  cheveu;  de  capiUus. 

CAPiTOtY,  lieu  oiis'as^mblent  les  capitouls. 

Capitonnes,  (se),  s'envelopper,  s'emmaillotter  la  tête;  de 
capiiL  ,  ^ 

Capitulantes,  qui  ont  voix  au  chapitre. 

Caporion,  caporal  ou  capitaine. 

Cappe  {à  la),  c'est-^à-dire  le  bras  entortillé  de  la  cappe,  ou 
chapperon  ;  manière  de  se  battre  à  l'arme  blanche. 

Cappe  de  Biart;  cappe  du  Béam. 
Cappietement,  secrètement,  furtivement. 

Caprimuloe,  tette-chèvre.  Oiseau  nocturne  que  l'on  dit 
téter  les  chèvres  la  nuit  ;  caprimuigus.  On  lui  a  aussi  donné  le 
nom  d*engoule-vent  y  parcequ'il  vole  le  bec  ouvert 


GLOSSAIRE.  iSc 

GiPSE,  cassette,  coffre;  capta.  Nous  avons  conserrë  le  di- 
«nipatif  capsule. 

Gapulaire,  cercueil ,  bière  ;  capulus.  On  appeloit  capularis 
senex^  le  vieillard  qui  a  déjà  un  pied  dans  la  fosse. 

Gaputiohs,  moines  à  capuchon  y  d'où  l'adjectif  capussion^ 
noire. 

Garadoth  ,  pluriel  hébreu,  pensées  embarrassantes  ;  écrivez 
charadoth. 

Garbonade,  tranche  de  bœuf  grillée  sur  les  charbons. 

Garboucle,  escarboucle;  carimncutus. 

Garcan,  sorte  de  collier  très  riche  à  usage  de  femnres. 

Gardiacque  passion,  foiblesse,  défaillance,  serrement  de 
cœur  ;  du  grec  cardia  (cœur). 

Garene,  la  partie  du  vaisseau  qui  plonge  dans  l'eau;  core- 
nei"  un  vaisseau ,  c'est  le  radouber.  Carina. 

Garm AIGRE,  la  Caramanie. 

G  ARME,  pour  vers;  carmen. 

Garmiuatif,  qui  chasse,  qui  détruit  les  vents  du  corps. 

Garminiforme,  en  forme  de  vers,  de  poëme.  Fers  carmini- 
formes,  pléonasme  très  plaisant. 

Garkiforhe,  charnu. 

Garole,  branle,  danse  en  rond;  on  fait  venir  ce  mot  de 
chorea,  Corel,  en  bas^breton,  a  la  même  signification. 

Gasolus,  monnoied'ai^ent,  marquée  d'un  K,  et  valant  dix 
deniers,  comme  le  grand  blanc.  Gette  monnoie  fut  frappée 
sous  Gharles  VIII. 

Garous.  JFaire  carous,  boire  à  l'excès.  On  fait  venir  cette 
expression  de  l'allemand  gcurauss^  qui  signifie  tout  vide.  On 
employoit  aussi  le  verbe  carousser.  AUuz  signifioit  la  même 
chose. 

Garpalim,  nom  d'un  des  domestiques  de  Pantagruel.  Ge 
nom  équivaut  à  prompt,  alerte,  véloce,  et  vient  du  grec  car- 
paUmos  {raptim). 

Garpasien  {lin)^  Carbasinus.  Par  ces  mots,  Rabelais  enten<^ 
Tamiante.  G'étoit  au  vrai  un  lin  filé  très  fin.  Gependant  oi\ 
appeloit  carbasa  les  voiles  de  vaisseau. 


i8a  GLOSSAIRE. 

Carfiok,  petite  truite  saumonée,  qui  se  pèche  dans  le  lac 
de  Guarda, 

Carracon,  carraqtœ  ;  bâtiment  de  transport,  vaisseau  mar- 
chand. On  appeloit  panicuUèrement  ainsi  les  bâtiments  de 
transport  des  Portugais  pour  les  Indes. 

Garrot  et  quarroy;  carrefour,  voie  publique,  où  peuvent 
rouler  à  l'aise  les  chàn, 

Gartasone,  licorne. 

G  AS.  ^u  cas  que,  pour  au  lien  que,  et  tandis  que.  Par  cas, 
par  aventure,  par  hasard,  par  cas  fortuit. 

GASSuroRifE,  qui  a  la  forme,  la  substance  du  fromage,  en 
parlant  du  cerveau;  de  caseus. 

Gasemate  ,  voyez  chasmate, 

Gassaoe,  bottrde,  mensonge,  chose  imagânaire.  On  veut 
dériver  ce  mot  de  casses,  filets  de  chasseur. 

Gasse,  lèchefrite;  d'où  liche  casse,  un  lëcheur  de  plats. 

Gassem€seau,  pâtisserie  très  tendre,  ainsi  nommée  par  an- 
tiphrcise. 

Gassepot,  jeu  duppe  suspendu  à  une  ficelle,  qu'il  faut  cas- 
ser dHun  bâton,  les  yeux  bandés. 

Gasseron  (liv.  IV,  chap.  liv),  pour  casseroUe.  Ce  mot 
▼iei»droi(41  de  cassUeroef  l'étain  ou  plomb  blanc,  qui  sert  d'é- 
tamaçe  aux  casseroles? 

Gasseron  (liv.  IV; chap.  lx),  sorte  de  poisson  fort  ooromun 
en  PoitDO.  G'est  la  lûligo  parva^On  l'appelle  aussi  calemar,  par- 
ceque,  comme  la  seiche ,  il  a  une  poche  pleine  de  liqueur  noire. 

GAsanxHNE,  pierre  précieuse  de  diverses  couleurs. 

Gassire,  maisonnette,  ermitage,  petite  maison  de  campa- 
gne ;  diminutif  de  casA, 

Gastox,  chaton  d'une  bague. 

Castres  (liv.  III,  chap.  xxxi),  pour  le  latin  castra,  les 
camps.  Rabelais  joue  ici  sur  le  mot:  ^imt  iadis  estaient  dicts 
les  Gastres,  comme  castes  (chastes).  Gette  étymologie  est 
d'Isidore ,  l»r.  IX. 

Gatacbrvse,  mauvais  usage  d^un  mot;  katachresis. 

Gatadupes  du  Nil  (liv.  IV,  chap.  xxxjv).  Ce  sont  les  cala- 


OLOSSAIRË.  i83 

ractes  de  ce  ûeuve.  Non  loin  de  ce  lieu,  Cicëron,  {somti. 
Scip.  )  plac»  un  peuple  du  même  nom,  compoaé  de  gens  que 
Fon  croyoit  sourds,  à  cause  du  grand  bruit  que  faisoient  les 
cataractes*  aLeuesquedeCaramkh,  dit  Rabelais,  celiuy  qui 
tien  Romme  feut  mon  précepteur  en  langue  arabicque,  ma 
«  dict  que  ion  oyt  ce  bruict  a  plus  de  troys  ieurnees  loing  : 
u  qui  est  autant  que  de  Paris  a  Tours.  »  Voye^  Prol.  Gicer.  in 
somn.  Scipionis,  Pline,  lib.  VI,  chap.  ix,  et  Strabo. 

CATÂ^tffué^  engravé,  entaillé;  de  cota  et  de  glyphô. 

Catapulte,  machine  à  lancer  des  traits  ;  katapeltis. 

Cataiuctjb  (ptoL,  tiv«  III).  Herse,  ou  oostn^-porte  suspen- 
due; C€Uaract€U  Instrument  cataracte  ^  I,  Ô91 ,  c'estf4-dire 
denuiép  ou  perfoié*  Ce  sont  U»  outils  k  teiller  le  diantre. 

Cataaate^  mot  grée  qui  signifie,  maudit,  exécrable. 

Catecxisme,  lises  ^mtmefytme;  rëroliiiinn  dans  iesëUments, 
les  saisons,  ou  le  globe,  déluge;  ee  mot  est  grec. 

Categioes  ,  bounniqne,  vent  impétiieiix. 

CAtBNB^  chaîne;  caiena.  Voy.  Mat^  au  BahetesÛÊna. 

GATsnoi,  uneeompngme,  une  bande,  troupe  de  gens  ar- 
més ;e(itenM. 

Cathedhant,  professeur,  celui  qui  occupe  une  chaire;  de 
caikedra. 

Cathenat,  chaîne,  cadenas;  catena^ 

Catoblbpb.  Animal  lankaetiqne  d'Ethiopie,  que  Pline  dé- 
crit de  la  mâme  manière  que  Rabelais.  Son  nom  Tient  de  ee 
qu'il  git  en  tems,  capUe  dêmisso.  Il  est  formé  de  Rmtày  en  des«- 
sous,  et  de  blepôyjevoisyje  regarde.  V.  Pline,  1.  VIII,  c.  xxxu. 

Caionian,  sévire,  rude;  expression  prise  du  caraetère  de 
CafMi. 

Cauain,  caveau. 

Caualier,  terme  de  fortification;  pbte-fome  élevée  au- 
dessus  des  ramparts  d'une  ville,  et  qui  conoiiande  sur  les  au- 
tres çnxymf^t  coasme  «n  eauaHersat  les  gc^fi  de  pied.  Cki  y 
place  du  canon  qui  bat  la  campagne.  i 

Caudataire,  porte-queue;  de  caudéL 

CacdicE;  tige.  Cet  d'un  arbre;  eaudex. 


i64  GLOSSAIRE. 

Caueche,  pour  caboche  ;  tête  ;  de  caput. 

Gaiteczon,  chevestre,  martinçalle,  licol.  Capistrum. 

Caler,  creuser;  cavare. 

Cauhare  ou  caubare,  couleuvre  ou  serpent  venimeux. 

Gauiar,  œufs  de  muge  ou  d'esturgeon  confits  à  Fhuile, 
dont  on  faisoit  des  boutargues. 

Cauillatiou,  ruse,  détour,  raillerie,  plaisanterie;  cavil- 
latio.  CauiUementy  caviUer^  cavitleux^  camllateur. 

Gaule,  choux  ;  coules  emboUf,  choux  à  l'huile  ;  cauUs. 

Gault,  fin,  ruse,  subtil  ;  coûtas. 

Gaupohisbr  ,  c'est  hanter  les  tavernes ,  les  cabarets  ;  du  latin 
cauponay  cauponula, 

Cauquemarre,  animal  imaginaire;  parmi  nous ,  coc/iemar 
est  l'oppression  que  nous  fait  éprouver  un  rêve,  dans  lequel 
nous  pensons  que  quelque  animal  est  assis  sur  nous. 

Gauquemarre (pron. , ch.  vi), sodomiste;  qui  calcat  marem. 
On  appcloit  aussi  cauquemarre  une  sprcière. 

Gauquemarres,  moines  à  double  braguette,  et  qui  par 
conséquent  peuvent  être  rangés  dans  la  classe  précédente. 

Gautele,  ruse,  finesse.  Le  même  mot  signifie  aussi  pré- 
caution, prudence.  CauteUu 

Gautement,  adroitement,  finement,  soigneusement,  pru- 
demment; coûté.  Cauteleux  y  adroit,  rusé,  trompeur. 

Gecias  (kaikias),  G'étoit  un  proverbe  chez  les  anciens;  mala 
ad  se  trahit  y  ut  Cœcias  nubes,  G'est  le  sud-est  tiers  d'est.  Ge  vent 
domine  au  soltice  d'hiver.  Il  tire  son  nom  du  Gaïque,  fleuve 
de  Mœsie. 

GeleusmE)  mot  grec;  ordre,  cri,  signal  donné  par  les  offi- 
ciers d'un  vaisseau ,  aux  rameurs  ou  matelots,  pour  comman- 
der la  manoeuvre. 

Gelle,  pour  56^6,  chaise,  siège. 

Celle,  pour  cette. 

Geloce,  brigaqtin,  aviso,  petit  bâtiment  très  rapide,  des- 
tiné à  porter  des  nouvelles;  cehx. 

Gemaue  (kemas)^  faon  du  cerf. 

Gen,  ce  en  y  ce  que.  Voye^  au  Rabelœsiana. 


GLOSSAIRE.  i85 

Genchatne,  lisez  cenchris,  serpent  tacheté  de  points  sem- 
blables à  des  graines  de  millet,  d'où  il  a  tiré  son  nom.  C'est 
aussi  celui  de  la  crécerelle. 

Gendal  ,  voyez  sandaux, 

Gknotapite,  monument  funéraire;  sépulcre  vide,  érigé  en 
rhonneur  de  quelqu'un;  de  kenos  et  taphos,  vide,  sépulcre. 

Censé,  métairie  donnée  à  fermage,  à  cens;  rente  foncière. 

Centohificque,  faiseur  de  centons;  et,  par  conséquent, 
compilateur. 

Centumuiral,  composé  de  cent  hommes. 

Ceps,  animal  fantastique  qui  a  les  pieds  et  les  mains 
comme  l'homme.  Voyez  Pline,  liv.  VIII,  chap.  xix;  et  Élien , 
iiv.  VI,  chap.  Li  ;  liv.  XVII,  chap.  viii  et  xxviii. 

Ce  pendent  que,  tandis  que,  pendant  que. 

Cephe,  grosse  mouche  qui  mange  le  miel  des  abeilles;  cephen, 

Ceramite,  de  keramos;  terre  à  potier. 

Céraste  ,  serpent  cornu. 

Cercelle,  sarcelle  y  oiseau. 

Cercle  (deuxième  proL,  liv.  IV),  pour  serclé;  sarclé. 

Cercopithegque,  singe  à  queue,  révéré  des  Égyptiens. 

Gère  ,  cire. 

Gerbrreux,  du  cerveau;  de  cerebrum. 

Gerfôuette,  outil  de  jardinier  pour  remuer  la  terre  autour 
des  plantes  ;  de  circwn  Jbdere* 

Cerne,  cercle;  de  circinare. 

Cerner  les  noix ,  d'où  Ton  a  fait  cerneaux, 

Cernophore,  saltation  que  l'on  exécutoit  en  portant  des 
coupes. 

Cercoise,  bierre;  cervisia. 

Cessateor  (prol.  du  liv.  III),  dans  la  signification  de  oisif, 
qui  n'agit  pas  comme  les  autres,  désœuvré  au  milieu  de  gens 
affairés,  qui  cesse  de  travailler. 

Gestes,  pour  ces. 

Cbstrin,  bois  odoriférant  dont  on  faisoit  des  patenôtres. 
Probablement  le  cèdre ,  ou,  dit  Ménage,  qui  aime  à  s'égarer 
dans  les  étymologies,  l'aloès  socofrin. 


i»6  GLOSSAIRE. 

Ghaghaniw,  lisez  schachnim,  mot  hébreu;  voisins. 

CnAFTouRBR ,  cltaujfbturttr;  barbouiller  comme  fout  les  chaih 
Jbwmiers  dans  leurs  /btirs  à  chaux  ^  défigurer,  embrouiller. 

Chaire,  pour  chaise,  siég^e. 

Ghaixeooins,  pierre  précieuse,  ainsi  nommée  du  pays  d'où 
on  la  tire. 

GmAULiâjkiiTkEj  terme  d'injure;  vil,  abject. 

Le  meschant  villain  chalemastre 
En  est  ceinct  sur  le  cul. 

Patkeiin. 

Chalbm II ,  flûte  champêtre ,  et  aussi  la  corncoMite;  chansons 
rustiques  que  l'onchantoitausonâeces  instruments;  du  grec 
kalamos, 

Challbr ,  écaler,  ôter  la  coque  de  certains  fruits»  comme 
des  noix.  Ce  mot  est  dérivé  de  l'allemand  scheUf  coque, 
écaille. 

Challict,  bois  de  Ut. 

Chaloir  ,  challoir,  importer,  être  nécessaire.  Il  me  ehmuU^  il 
m'importe. 

Chamarre;  au  propre,  la  chamarre  étoit  un  habit  des  ber- 
gers fait  de  peaux  de  chèvres ,  avec  des  bandes  sur  les  cou- 
tures en  guise  de  passements.  Depuis,  on  a  dit  chanuurer  pour 
enrichir  un  habit  de  passements,  de  galons,  etc. ,  sur  les  cou- 
tures ;  de  chamarre ,  on  a  fait  amarre  et  simarre;  de  l'espagnol 
camarra. 

CnAMrr,  è  campis;  enfant  des  champs  y  enfant  trouvé, 
abandonné  ;  et,  par  suite,  né  hors  du  mariage. 

Chaneph  ,  mot  hébreu  qui  signifie  hypocrisie. 

CHAvniAiif ,  de  camus  et/renum;  armure  qui  couvre  et  ga- 
rantit tout  le  devant  de  la  tête  du  cheval ,  depuis  les  oreilles. 

Chanteau,  quartier,  morceau;  lefhistum  des  Latins.  D^- 
élans  te  dernier  ckavteav  de  ceste  lune,  dit  Rabelais,  dans  Fan- 
cien  prologue  de  son  quatrième  livre.  On  dit  encore  aujour- 
d'hui un  ehanieauy  en  parlant  du  pain  béni  de  la  paroisse, 
qui  devoit  en  présenter  au  seigneur  un  rhantraii  armotrié. 


GLOSSAIRE.  187 

On  a  très  spirituellement  fait  venir  chantetm  de  canthuSy  mot 
assez  hétéroclite,  qui  signifie  une  jante  de  roue,  et  qui  signifie 
encore  le  coin  de  l'œil.  Dans  cette  ingénieuse  hypothèse,  il 
faudroit  au  moins  écrire  chantheau. 

Chanteplevre,  arrosoir,  entonnoir  percé  de  trous,  Cantin- 
plora  en  espagnol.  La  comparaison  des  tempes  de  Quaresme 
prenant  à  une  chantepleure  (liv.  IV,  chap.  xxxi),  est  assez 
plate,  comme  tout  ce  chapitre.  Rabelais  n'étoit  pas  toujours 
heureux  en  plaisanteries.  Nous  avons  un  livre  de  théologie  in- 
titulé Chantepleure  (feaaévwe  redundant,  Paris,  iBS^,  in-8<>. 
Quant  à  Pétymologie  de  ce  mot,  voici  ce  qu'en  dit  le  poète 
Cailly: 

Depuis  deux  jours  on  m'entretient 
Ponr  saroir  ifofc  vient  diante^leare. 
D«  dugrin  que  j'en  ai  je  meuve: 
Si  je  savois  d'où  ce  mot  vient. 
Je  Fy  renverrais  tpat-à-l'heure. 

^Ckaku,  éanu,  ancien ,  qui  a  des  cheveux  blancs  ;  cotiu^. 

Ghapifou,  cligne  mucette,  colin-maillard.  On  se  couvrott 
le  visage  d^un  Knge  ou  d^ane  feuille  de  papier  t,  de  capifolium. 

Ohafu  (liv.  IX,  chap.  lxvi);  chapelure,  miettes  de  pain. 

Chapoter,  tapoter  y  cogner,  battre. 

Chappart,  qui  Réchappe. 

Ghappelle,  c'est  proprement  le  couvercle  d'un  alambic; 
de  caput;  et,  par  figure,  l'alambic  lui-même.  Rabelais  joue 
sur  le  mot  (liv.  IV,  ehap.  xxiv).  en  faisant  dire  à  Panurge 
que  la  chappelle  vouée  à  saint  Nicolas^  sera  une  ehappelle 
d'eau  rose. 

La  chappelle  ou  se  font  eaues  odoriferentcs 
D«Diie  par  ses  liqueurs  guerisons  dtfFerente«. 

Mawt. 

Ghapperoit,  coiffure  de  tète;  de  caput.  Il  y  en  avoit  de  di- 
verses espèces.  Celui  de  Seigni  le  fou,  étoit,  dit  Rabelais,  de 
martres  singeresses,  à  oreilles  depapier,  fraisé  à  points  d'orgue. 

Chappli,  le  i>ruit  des  armes  qui  se  heurtent  les  unes  contre 
les  autres;  du  verbe  chnpployer,  donner  des  estocades.  Rabe- 


i88  GLOSSAIRE. 

laîs  ne  l'emploie  que  pour  les  masses  d'armes,  qui,  en  effet , 

dévoient  faire  un  bruit  considérable  en  se  choquant. 

Ghappli,  voyez  chaplL 

Ghappuys,  charpentier;  d'où  le  verbe  chappuser,  travailler 
en  charpente. 

Gharamton,  pour  chcwancon,  insecte. 

Ghardoneta  ,  fleur d'artichaud  sauvage,  qui  servpif  de  prér 
«mre  pour  les  fromages  et  sauces  acidulées. 

Ghardrier,  chardotmereL 

Gharete  (liv.  V,  chap.  xxvii),  cachelet,  masque.  Gemot 
est  dérivé  du  bas  latin  cara^  dont  on  a  fait  chère,  chiere, 
(voyez  chiere,  au  Rabelœsiana),  Dans  l'endroit  ci-dessus  cité, 
chareié  fait  un  jeu  de  mots  sur  chanté, 
.   Gharisteres  ,  hymnes  aux  grâces ,  dites  charités. 

Gharte,  l'A  B  g  ;  parceque  ces  alphabets  ëtoient  collés  sur 
un  carton  ;  chartcu 

Gharte  virade;  carte  retournée,  jeu. 

Ghasmate  (prol.  liv.  III),  casemate  y  fortification  dans  la 
partie  basse  de  la  place  ;  de  l'italien  casamatta, 

Ghasmate,  abtme,  gouffre,  ouverture  subite  de  la  terre; 
et  tremblements ,  secousses  intestines  qui  occasionent  ces  ou- 
vertures; chasma. 

Ghastelet,  sorte  de  jeu  qui  s'exécute  avec  des  noix,  dont 
on  fait  un  petit  château. 

Ghat  de  Mars;  une  martre, 

Ghatouile,  poisson  de  mer,  dangereux  à  manger,  par  la 
grande  quantité  d'arêtes  dont  il  est  parsemé. 

Gmattemitte,  hypocrite,  doucereux;  de  cala  et  mitis. 

Ghauant^  chaX'huant;  hibou. 

Ghaulmine  ,  couverte  de  chaume.  Ge  mot  se  prend  aussi  sub- 
stantivement pour  une  méchante  cabane. 

Gbaument,  pain  dur  et  grossier,  plein  àe  chaume  y  ou  paille; 
de  calamus.  On  disoit  aussi  chaumoisy, 

Ghausses  ,  les  bas ,  qui  étoient  d'estamet  ou  de  serge  drappée, 
écarlate  ou  micraine.  Les  hauks  de  chausses  étoient  la  culotte. 

Chaussetrape,  instrument  garni  de  pointes  de  fer,  que 


GLOSSAIRE.  i8«^ 

l'on  jette  à  terre  pour  empêcher  le  passage  de  la  cavalerie. 

Ghauuer,  et  chauvir;  remuer,  dresser  les  oreilles;  auressub» 
rigere.  On  disoit  aussi  cfiouer.  Cette  faculté  n'appartient  qu'à 
un  très  petit  nombre  d'hommes.  On  trouvera  dans  le  diction* 
naire  de  Bayle,  article  Hercule,  remarque  G,  une  liste  assez 
curieuse  de  quelques  individus  qui  en  furent  doués. 

Ghelhydr£,  serpent  aquatique. 

Ghelidoine,  hirondelle  de  mer. 

Chblimin,  mot  hébreu  qui  signifie  songes. 

Chenal,  chenau;  canal,  gouttière.  Voyez  Eschenau, 

Chenbcé,  pour  chenevis;  et  non,  comme  on  pourroit  le 
ctoïre ,  pour  sénevé, 

Chenin  {raisin\  raisin  dont  on  fait  le  gros  vin. 

Chersydbe.  C'est,  suivant  Pline,  un  serpent  amphibie,  qui 
vit  également  dans  l'eau  et  sur  la  terre. 

Chesal,  maison,  église;  de  casa. 

CHESit,  mot  hébreu,  qui,  suivant  l'auteur  de  V Alphabet 
firançoiSf  est  chez  les  Juifs  le  nom  de  la  constellation  d'Orion, 
et  qu'il  dérive  de  chasal^  inconstant.  La  mauvaise  influence 
de  cet  astre  fait  que,  par  ces  mots  concile  de  Chesily  Rabelais 
peint  le  concile  de  Trente  comme  une  source  de  troubles  et 
de  discordes;  ce  qui  ne  fut  que  trop  véritable. 

Chesinim,  mot  hébreu;  les  forts. 

Cheualerie,  pour  équitation,  exercice  du  cheval. 

Gheualeureux,  magnanime,  loyal;  conune  un  noble  che- 
valier, 

Gheuance,  l'avoir,  le  bien  ,Ja  fortune  d'une  personne  ;  bonne 
chevance,  bonne  fortune.  Du  verbe  chevir,  posséder,  venir  à 
but,  à  chef{cajmt)\  de  chevir,  on  a  fait  achever. 

Ghecaulchbvr,  écuyer,  cavalier;  homme  de  cheval,  Che^ 
vaulcher. 

Cheuece,  chouette,  oiseau  de  nuit;  cucuba.  C'est  aussi  un. 
jeu  de  cartes  où  l'on  fait  la  chouette. 

Chkuecieb.  Celui  que  dans  une  fabrique  d'église  on  appe-* 
loit  le  chefcier.  Ce  nom  semble  indiquer  le  premier  dignitaire: 
cependant  on  n'est  point  d'accord  sur  ce  point. 


igo  GLOSSAIRE. 

Crbcrêter,  trépigfner,  se  débattre  comme  nne  chèvre  que 
Ton  provoque. 

Gheusson,  au  propre,  cousin,  insecte  piquant  et  venimeux; 
au  figuré ,  un  moine. 
Chichar,  lésineox,  avare,  vilain. 

Chiere,  chete,  mine,  visage;  du  Imis  latin  eflnt  Bortne  ehère 
signifie  au  propre  bonne  mine.  Voyez  le  RabelœsimuL 
Chili  ANDRE,  qui  contient  mille  hommes. 
Ghippe  ,  barque  angloise  {Ship),  Ce  mot  signifie  encore  chif- 
fbtiy  guenille,  haillon. 

Ghipper,  prendre,  dérober.  Les  couturières  appellent  «Aî/>pe 
ce  qu^elles  volent  à  leurs  pratiques. 

Chiquer,  manger,  terme  de  Targot.  Les  francs^maçons 
disent  mastiquer. 

Chironacte,  qui  prend  à  toutes  mains.  Nomd^un  capitaine 
de  Gargantua  ;  du  grec  cheirorutx, 

Choine,  pain  blanc  et  délicat  Ménage  veut  que  ce^  sok  du 
pain  de  chanoine,  comme  nous  avons  eu  le  pain  des  jésuites 
et  des  chartreux. 

Chole,  pour  colère.  Ce  mot  vient  du  grec  thoiè^  qui  «ignifie 
bile. 

Cholkre,  pour  choie,  bîle. 

Chommer,  ne  rien  faire,  se  reposer:  et  aussi  manquer  de, 
être  à  court. 
Choper,  heurter  du  pied,  faire  un  faux  pas. 
Choree,  la  danse,  le  bal;  chorea. 

Ghorme,  pour  chiourmey  galère,  bateau;  chiourme  est  pro- 
prement le  banc  des  rameurs  ou  des  forçats  d'une  galère. 
Chouer;  voyez  chauver. 
Chronicque  ,  pour  maladie  chronique. 
CiBOT,  pour  ciboule,  ou  civette. 
CiciNDELLE ,  ver  luisant.  Cicindela. 

Cierge  (liv.  IV,  chap.  XLiii);  le  vent  Cireim  (ouest-nord* 
ouest),  que ,  quoique  furieux ,  desiroîent  les  peuplés  de  la  Gaule 
narbonnoise,  pour  purger  leur  pays  des  mauvaises  exhalais- 
sons,  et  auquel  Auguste  consacra  un  temple. 


GLOSSAIRE.  191 

GiL,  pour  celni. 

CiHciNNATUiiE^  noBi  du  préttodu  esprit  familier  de  Rho- 
dog^ne  ;  qui  a  les  cheveux  bouclés ,   frisés  :    Cincinnahés. 

GiiTNE  {kinna)y  espèce  de  gramen  naturel  de  Gilicie.  Voyez 
Dioscoride,  liv.  IV,  chap.  xxxiii. 

CiRQDAiN,  le  même  raisin  que  Rabelais  appelle ^tlttrf;  d^où 
le  proverbe  B&urguignon  cinquain, 

GiRcuMBiLiuAGiMATioN,  mot  formé  à  plaisir;  de  eirca  uni- 
bilicum  vagari,  pour  exprimer  un  tournoiement*  Ge  mot  a  été 
adopté  dans  la  langue  angloise* 

Giron,  petite  ampoule  qui  vient  à  la  main  en  grattant* 

GisALPiNE  (Gaule);  partie  de  Tancienne  Gaule,  entre  les 
monts  Génis  et  le  fleuve  Rubieon,  près  Rlmano,  comprenant 
Piémont,  Montferrat,  Astisane,  Vercelloys,  Milan,  Mantoue, 
Ferrare,  etc. 

GiuADiÀRK ,  voile  du  met  de  beaupré  ;  de  Pespagnol  Hevàdera. 

Glabaud,  qui  crie  hors  de  propos,  qui  fait  beaucoup  de 
bruit;  d'où  clabauder\  probablement  de  ctamare,  Ge  met  se 
dit  proprement  d'un  chien  courant  qui  se  récrie  mal  à  pirdpos 
sur  les  voies;  et,  comme  ce  chien  a  de  longues  oreilles  qui 
pendent,  on  a  aussi  appelé  clabaud  un  vieux  chapeau  dont  les 
deux  côtés  pendent. 

Glairëï,  vin  blanc.  Voyez  vin  au  BaheUesiana, 

Glamé,  célébré,  proclamé ,. crié;  clamàJtus. 

Glaquedent,  un  gueux,  un  misérable,  un  mal  vétti,  qui 
tremble  de  froid. 

Glaueau,  clavel;  bame^n. 

Glauelé,  ou  plutôt  CtareU.  Cest,  dit-on,  le  nom  propre 
d'un  malheureux  horloger  qui  fut  condamné  comme  héfé^ 
tique,  n  avoit  fait  une  horloge  tout  en  bois ,  qui  étoit  un  chef- 
d'œv^jMt  Ge  nonobstant,  on  fit  brûler  cette  horloge  par  la 
main  %i  boitrreau.  Voilà  pourquoi  Rabelais  répète  en  plu- 
sieurs endroits  :  bruslabk  nomme  une  beUe  petite  hûHoge„ 

Glacer,  clouer;  de  cUtwis. 

Glaveitre,  serrure;  de  clavis.  G'est  aussi  la  plaque  d'une 
serrure. 


192  GLOSSAIRE. 

Clefs;  jeu  qui  consiste  à  pousser  une  c/çf  posée  sur  une 
table  le  plus  avant  possible  hors  de  cette  table,  sans  qu'elle 
tombe.  Verville  et  quelques  autres  attribuent  à  Rabelais 
d'avoir  proposé  à  un  malade  une  décoction  de  clefs,  comme 
étant  le  remède  le  plus  apéritif, 

Cl£RG1£,  clergise;  science,  savoir,  instruction.  Cette  ex- 
pression vient  de  ce  que  jadis  les  clercs  étoient  les  seuls  qui 
sussent  lire  et  écrire. 

Clicquette,  espèce  de  castagnette  dont,  pour  se  faire  re- 
connoitre,  les  ladres  clicquoient.  Le  verbe  cUcqiier  signifie  cli- 
queter. Rabelais  emploie  aussi  l'adjectif  clicquant.  Nous 
avons  conservé  cliquetis. 

Climactere,  climactérique  ;  toutes  les  septième»  années  de 
la  vie  humaine,  telles  que  7,  14,  ai,  28,  35  ans;  qui  ont  été 
long-temps  réputées  critiques,  dangereuses.  D'autres  comp- 
tent les  climactériques  par  neuf:  la  soixante-troisième  année , 
étant  composée  de  7  et  de  9 ,  est  la  plus  redoutable  à  passer, 
suivant  la  doctrine  des  anciens. 

Cliquant,  pour  clinquaat;  or  brillant. 

Clocher,  cloper,  boiter  ;  claudicare, 

Cloisier,  métayer,  concierge,  portier;  de  cbisus. 

Cloper,  boiter,  clocher.  Nous  avons  conservé  l'expression 
clopin  clopaiit. 

Clouatier,  cloutier. 
.    Clouer,  pour  clore,  fermer. 

CoBBER,  co6er,  co6ir;  colaphiser,  frapper,  battre,  meurtrir, 
affoler  ;  de  cober,  nous  avons  fait  coup» 

CoccoGNiDE,  caecum  gnidium;  graine  de  tfayméléa,  dite 
poivre  de  montagne. 

Cochonnet,  petite  boule  qui  sert  de  but  au  jeu  de  boule. 

CocQUANTiN,  volant;  ainsi  nommé  parcequ'il  étort  fait  de 
plumes  de  ùocq. 

C0CQUA8SIER ,  chaudronnier  ;  faiseur  de  coquasses.  V.  ce  mol. 

CocQUASSiER,  cuisinier;  de  cocus.  On  appelle  aussi  coc 
quassiers  les  marchands  d'œufs. 
CocQL'BciGRUE.  Animal  et  mets  imaginaire ,  chose  de  nulle 


GLOSSAIRE.  193 

valeur.  Â  la  venue  des  gogquegiorues,  c'esl-à-dire  jamaî».  On 
▼eut  c[ue  le  mot  cocquecigrue  soit  formé  de  cocq^  ^gne»  et 
grue.  On  appelle  aussi  cocquecigrue  la  coquille  des  hérissons 
de  mer. 

GoGQUELUCHE,  poUT  coqueluchàn. 

GocQUEMAR,  grand  pot  dans  lequel  on  fait  bouillir  l'eau  4 

Cocu 9  jeu  de  cartes,  dit  aussi  maucontent* 

GoDiCE,  cahier;  cocfexk 

GoËLlu AGE ,  qui  va  au  cieL 

GoENAiRE.  Loi  cœnairey  loi  sur  la  somptuosité  des  festins, 
loi  somptuaire  ;  de  coma. 

GoEua  (  liv.  IV,  chap.  xlyi)  ,  pour  chœur  ;  chorus. 

GoGiTER,  penser;  cogitare;  d'où  cogilation,  pensée. 

GoiNCT,  propre,  ajusté,  soigné,  tiré  k  quatre  épingles;  du 
latin  ce$nptus. 

GoiREAu,  bœuf  engraissé  pour  manger* 

CoissiN,  coussbi. 

GoL,  ou  colle;  tourmente,  tempête. 

G0LAPHISER9  souffleter;  du  grec  kobtpkvzo. 

Golee;  le  coup  de  plat  d'épée  que  l'on  donnoit  au  chevaliei" 
sur  le  col  y  en  l'armant. 

GoLLAvuER,  louangér,  célébrer,  Tanter;  collaudare. 

GoLLiouANCE,  lien,  liaison,  union,  enchaînement;  colli-^ 
gatio. 

GoLON,  intestin,  le  gros  boyau.  Ge  mot  est  grec» 

GoLTMBADE  (olive);  c'est,  dit  Pline ^  l'olive  préparée  dans 
sa  saumure;  cofymbas. 

GoMBEs  ;  jeux  de  cache  cache.  Le  mot  combe  sijgfnifie  vallée 
étroite,  grotte,  lieu  propre  à  se  cacher. 

GoMBRESELLE,  l'actiou  de  se  baisser  en  avant  pour  recevoir 
quelqu'un  sur  son  dos. 

GoMETE,  employé  au  masculin,  comme  le  latin  cometa  ou 
comms. 

GoMiTE,  compagnon;  come5. 

GoMiTE,  bas  officier  de  galère,  qui  commande  la  manœuvre 
et  les  matelots. 

3.  i3 


t94  GLOSSAIRE* 

CoMMraiT,  pour  commeniam;  commerUum. 

GofiCPACTUBE,  liaiaon,  assenUage,  union  ;  et  compaeùui  H 
aussi  compactian. 

GoMPAUiG,  po\a  compagnon. 

Dîea  te  guard,  rém'piiag,  qiifl  ta  fnltt 

CoMPANAioE,  mi  mets,  des  aKments,  pour  manger  arec 
son  pain  {cum  pane).  Cette  expression  est  langnedodanna. 

GoMPARAOER,  comporen 

GoMPARoia  (se),  se  jjhéscnter,  eomparaflns» 

Ck>MPAaTT,  partagé  par  ^ales  distances. 

GoMPEHDisux,  abrégé,  resserré,  bref;  cofitpendîositf. 

CoMPETsa ,  être  compétent ,  convenir;  compOttes  d'oA  I*ad* 
yerbe  competeniemeni* 

GoMPissEii,  comme  Ton  a  dit  conckier;  arroser  d^nrine,  et, 
(verbe  réfléchi)  pisser  partout,  pisser  fréqnemment. 

GoMPiTE,  carrefour,  place  où  aboutissent  piusieura  mes; 
compitum. 

CoMPLAiNCT,  substantif 9  plahOef  doléance* 

CoMPLAH la ,  opfatmr,  rendre  uni ,  raser,  égaler;  compUmare. 

GoMPOSEA  (Ut.  V,  chap*  ii.);  mettre ea  paraliéie ,  balancer, 
tomparer.  Cest  un  dcs-sens  du  verbe  latin  -eotnponefe. 

CoMPosBH  (ee),  se  dispoecr,  se  préparer,  se  maure  en  état  et 
enjposture  de. 

CoMPRAR,  achète^, 

GoKPajumaE,  pour  contenir,  renfomer. 

GoMPULSOiRE.  Voyez  au  Rabelœsiana. 

GoMPOT,  calcul,  supputation.  ComjnOus,  computaiio* 

GoNARE,  la  glande  pinéale^ 

GoMCHiEE,  souiller,  gAter,  salir;  et,  au  figuré,  mépriser,  se 
moquer,  tromper. 

Gqmcilipete,  qui  va  assister  à  un  concile» 

GoNcioN,. discours,  harangue,  faite  au  peuple  asseÉiblé: 
concio. 

Conclusion,  pour  clôture;  de  eoncludere. 

CoNCORos,  concordant;  qui  s'accorde. 


GLOSSAIRE.  19a 

.  CoNctiLQOKA»  presMr,  fouler,  poiuter;  çonaUcwne. 

Goifci788ioN,  dans  le  sens  propr»,  secousse,  ébraBdement, 
âgitatioti  ;  concu«sia« 

GoNDEM N  ADE,  jeu  de  cartes  à  trois  personnes^  àrpeu-j^rèt  ^em- 
^aUe  au  lansquenets 

GoHDiEV,  Deus  cwn;  compagnon  de  divinité. 
.    CovmoiiK,  di^ne  de»  qui  4gale;  condignm, 

G>NFABULATloif ,  entretien,  conversation  ;  de  confabulari. 

ConvAHPii,  gonfalon»  «tnseigne,  bannière,  4tendart,  dra- 
peau, flamme;  d'où  yen^iipnmer,  porto^nsei^Be;  de  Titalien 
confcdone. 

GoNFSRHS,  afifemui,  oo^^nné: 

loytulx  en  niys  :  profidat^ 
Gonferme  soyez  en  lestât. 
Aci.  des  Jpost. 

GoNFEB,  pour  confessé;  à  qui  Fou  a  administré  le  sacrement 
de  pénitence. 

GoiffFiniTB,  voisinais,  proâmité;  coÊ^wdum.  Oïnfiny  adjec- 
tif, voisin,  lîmitropbe* 

GoNVLAGBATioa,  ÎBceildie,  brûlnre,  nation  ;  car^agmtio. 

CoNioEMEft ,  pour  confirmer;  parler  ow^rmément. 

GoNFaATSU,  confhnrieêé 

Congé,  pour  permission,  lîcencei 

GosoEATULAaT^  fiélicitant;  congraiulans. 

G0NIC6E,  époux;  conjux. 
.    GowiauirABLE  (oomec  stalndi)^  surintendant  des  écuries  du 
roi,  Pun  des  officiers  de  la  couronne,  et  des  personnages  ks 
plus  impoiteots. 

GoNNiL,  un  lapin;  de  cunicutus.  On  disoit  aussi  connin. 

GoNNUBtAL,  de  noceff,  du  mariage;  connubiaiis. 

GoNOPEE,  mot  grec  qui  signifie  une  tenture,  un  pavillon 
de  lit;  ainsi  nommé  de  conops^  cousin,  parcequ'ii  servoit  à  ga- 
rantir de  ces  insectes. 

CoNSEQUEMMEiTT,  pour  ensuitc  (liv.  V,  chap*  xl);  cons€- 
tfuenter. 

i3. 


tge  GLOSSAIRE. 

Conserve  (en  ou  <fe),  terme  de  marine,  8oa$  la  garde,  sous 
le  convoi,  sous  la  œnservation. 

GoNSOLDE,  pour  consaudey  plante;  du  verbe  consoUdor. 

GoNsoNNANTE,  pour  consotine, 

GoNSONNE,  adjectif,  qui  répond,  qui  convient  à,  propre, 
apte  à» 

GoNsoNNER,  s'accorder  avec,  répondre,  convenir,  ressem- 
bler; coiuonnare. 

GoNTAMiNER,  Contamination;  souiller,  salir,  tacher,  cor- 
rompre, profaner.  Souillure,  tache,  profanation,  corruption; 
contaminarcy  contaminatio. 

GoNTEMPERER,  modércr,  appaiser;  contemperate, 

GoNTEMPS,  mépris;  coniemptus* 

GoNTEMPTiBLE ,  méprisable  ;  contemptibilis.  Rabelais  emploie 
aussi  le  susbtantif  œntemnement^  et  le  verbe  contemner. 

GoNTENDANT,  prétendant,  assurant,  soutenant;  de  conten- 
dere,  Contendre. 

GoNTENT,  pour  comptant;  de  l'argent  content, 

GoNTEMTioif ,  tension,  effort,  véhémence,  ardeur;  et  aussi 
discussion,  prétention,  différent;  de  contendere. 

Contesta  BLEMENT,  adverbe  du  substantif  conte^toa'on. 

GoNTOHDftE,  c'est  le  verbe  dont  nous  avons  tiré  le  substan- 
tif con/ii.»on;  froisser,  piler,  broyer,  briser;  contundere. 

GoNTRAGT,  adjectif;  tendu,  tiré;  contractas. 

CoNTREGARDER  (se),  sc  gordcr  contrc ^  se  défier,  se  tenir  sur 
ses  gardes. 

(iONTREHASTifiR,  grand  chenet  de  cuisine  à  plusieurs  cran^ 
pour  les  broches. 

GoNTREMONT,  en  haut,  en  remontant ^  du  bas  en  haut.  Con^ 
trebas  est  le  contraire. 

GoNTREPoiMCT  (à),  BU  Contraire,  au  rebours. 

GoNTRLpoiiiCTÉ,  piqué  comme  une  courtepointe. 

GoNTRouERS,  débattu,  disputé,  agité;  parlant  d'un  sujet. 

Controverse,  pour  bataille,  mêlée,  attaque,  action  mili- 
taire. 

CoNTUMELiE,  injurc,  outi^age;  contumelia. 


GLOSSAIRE.  197 

CoNVENANCER,  couveiûr,  £aire convention,  promettre: 
Mon  bergier  me  convenanoea 
Que  loyanment  me  goarderoy  t 
Mes  brebis.  Patkelin. 

CoNusNiR,  venir  de  toutes  parts,  se  rassembler,  se  réonir; 
convenir?,  d^où  l'on  a  fait  convent,  œnverUus, 

GoNUENT,  pour  couvent^  cotwentus.  Les  maçons  des  hauts 
Ifrades  appellent  de  ce  nom  leurs  chapitres. 

Gomiis,  visite;  de  conmso, 

G0NUIST,  repas,  festin;  convivium, 

Cop,  coup;  en  bëarnois. 

Copie  ,  pour  quantité ,  abondance;  copia;  d'où  copieux^  pour 
fertile,  abondant,  capable,  puissant. 

Copieux,  qui  copie,  qui  imite  les  gestes,  les  mines,  l'allare 
des  autres,  gouailleur;  d'où  le  verbe  copoier.  Les  copietbc  de  la 
Flèche  étoient  passés  en  proverbe.  ' 

Copistes,  spécialement  ceux  qui,  à  Rome,  copient  les  bulles. 

CoQUARjDE  (bonnet  à  la);  sorte  de  bonnet  à  rebras,  très 
lourd,  et  avec  force  rubans.  Louis  Guyon  dit  en  avoir  vu  un 
pesant  quatre  livres  dix  onces;  cocfuardéau  signifioit. autre- 
fois un  galantin. 

CoQUART,  galantin,  godelureau,  sot,  nigaud,  bavard. 

Allez  sorner  a  voz  coqaardz 
A  <}iii  TOUS  vous  voudrez  jouer. 
Pathelin. 

CoQUAssE.  Coquemar,  chaudron.  Ces  ustensiles  étant  du 
ressort  du  cuisinier,  il  est  probable  que  c'est  celui-ci  {cocus) 
qui  leur  a  fait  donner  leur  nom.  Voyez  cocquassier, 

CoQUATRis,  cocatris]  espèce  de  basilic. 

CoQuiLLON,  docteur;  ainsi  appelé  à  cause  du  capuchon, 
cucullio.  Une  coiffure  de  femme  portoit  le  nom  de  coquille, 

CoQUiMREAT,  cocq  imbert ;  jeu  de  quilles  en  Touraine.  Le 
Duchat  veut  que  ce  soit  une  manière  déjouer  aux  dames,  on 
celui  qui  le  premier  vide  son  échiquier  gagne. 

Cor  ,  cor;  ;  pour  cor7>5.' 


19»  GLOSSAIRE. 

CoUBKAi?  (de  mer),  poisson  dont  le  dos  est  bien  foncé,  les 
côtes  rouges,  le  ventre  blanc. 

Corbeau,  sorte  de  tûgott  à  sauce  noire. 

GoRBioEAC,  le  cormoran. 

CoRBfiiBR,  dérober,  Toler,  counnia  «n  torbeau*  On  disoit 
aussi  corbinetiT,  voleur. 

CoRDACB,  danse  comique  et  lascive  des  anciens.  BathyOe  y 
ezcelloit.  Cordax. 

GoRDouANifiBR.  Cc  uom  vicut  de  ce  que  le  meîUear  cuir  se 
préparoit  à  Cordoue,  en  Espagne,  ce  qui  lui  fit  donner  le 
nom  de  corcbuan;  dV>ù  Ton  appela  les  faiseun  de  chaussures 
cordouanniêrs ,  et,  par  corruption,  cordùnnien,  que  bien  des 
gens,  sans  réflexion ,  croient  dérivé  de  cordon. 

CoAMK,  mauvaise  boisson  du  Poitou,  hite  avec  de  Feau  et 
des  conneêé  * 

GoRMORAft,  oiseau  aquatique. 

ComvABOVJ.^  conwtkbouquifu 

GoRiiBinTSBim,  lanteraeur,  niaiseur,  conteur  de  sornettes. 

GoRNBR,  crier,  proclamer  k  son  décerne  on  de  trompe.  On 
comoil  autrefois  l'eau  k  l'heure  des  repas,  ce  qui  signifioît 
qu'il  ^alloit  venir.se  laver  les  mains. 

GoRiTBTVB,  sorte  de  coiffure  des  anciens  magistrats.  JDs  lui 
faisoient  faire  plusieurs  tours  sur  la  tête,  et  finirent  par  la 
tortiller  autour  du  col ,  ce  à  quoi  Rabelais  fait  allusion 
(liv.  III,  chap.  Li),  en  disant  que  Pantagruelian  leur  servait 
de  CORNETTE.  On  appeloit  par  plaisanterie  cornette  de  chanvre 
la  corde  avec  laquelle  on  pendoit  les  criminels.  Ce  fut  juste- 
ment sous  François  P',  c'est-à-dire  du  temps  de  Rabelais,  que 
l'on  commença  à  se  servir  de  corde  pour  cet  usage.  Auparavant, 
on  employoit  la  hart. 

GoRNiKsopiR,  oome  d'abondance;  du  masculin,  malgré  Ter 
tymologie  :  comucopia. 

GoROKE  (I,  itS),  Gyrène. 

GoRPORE,  corps, 

GoRRuER,  tomber,  manquer,  faillir;  corruere. 

ÇoRRUGATiON^  l'actiou  de  scridcr,  desefroaoer;  decorrujrtfrp. 


6L0SSAIBE.  tf^ 

CtmMwnuÊ^  ewmptièn ,  poitcm  i  corrupieta. 

GoRSEQUB,  javditiè,  dard,  loi^  boi*. 

CdEUMAiiT,  brillàiit ,  éelatant  ;  e&ruieanâ^ 

GoETBANTiERy  domiir  les  yeaz  ouverts ,  eomne  les  Cay* 
ioMes  ^  4fùi  gwd^ient  Jnfkerétdant,     ' 

G08GO8SON8  ou  coscotons.  Sorte  de  ragoût  compMé  de  fsoiae 
0rïiiiiil^enpedispob,parl6aM>yend'ata  que  Ton  a  jec^  des- 
sus. Ces  petits  jkiîs  étant  bien  fermés,  on  ki  met  cnire  dans  le 
pot  à  la  Tiande,  enfeméi  dansun  vaisseau  percé  par  le  fond; 
puis  on  les  assaisonne  oonuneon  feoL  Ctn  vnît  que  les43occas«m5 
sont  un  mgoùt  dn  igenre  de  la  framentée,  mais  an  gras.  Ce 
ragoât  nous  vient  des  Maures ,  qin  le  nomment  oouœussQu. 

Ck>6G0tti,  granulé,  tâdieté  de  petits  points  (semblabha  aux 
eoseotons.) 

GossB,  terme  de  mariné;  anneau  de.fer  on  de  bois  qne ton 
fixe  aux  vergues  et  haubans,  pour  faire  passer  les  manesuvres 
courantes. 

GossoVy  cojse;  cbaranfon,  calandre;  insecte  qui  ronge  les 
légumes;  cossus. 

GosTiER,  coustier;  qui  tire  à  eâti  du  but. 

GovB  hahdA  ou  coêopdUf  an«uen  vêtement,  oommnn  aux 
deux  sexes. 

Que  denint 

Vostre  vieiUe  cotte  tiardie? 

Pathdin, 

GoTONiAT,  cotiynac;  sorte  de  confitures  de  cçings. 

GovTLE,  mesure  de  liquides,  équivalent  à  peu  près  à  un 
denukeptiery  ou  neuf  onees  d'ItaUe;  cofr/o. 

CoriLEixRfS.  G^est,  suivant  les  utts,.Forée  des  veines  de  1» 
matrice;  suivant  d'autres,  les  glandes  qui  t^  tronvent:  du: 
grec  calykdonj  otnne  eoMim. 

CûVBLB,  ponrooupif. 

GouBLENEirr,  pour  ojccouplemetU. 

CocBLU ,  4»ceoupler^  unir  ;  cofmlan. 

GouBTË,  le  coude;  ctU>itu$, 


aoo  GLOSSAIRE. 

GoucouRDE,  courg^e,  citrouille,  calebasse,  pouvant  servir 
de' vase  quand  elle  est  sèche  et  nettoyée;  cucurhita. 

Goi  DiGNAC,  cotignat;  sorte  de  confitures  de  coings  qui  se 
fait  à  Orléans. 

GouET  ou  ecouet;  cordag;e  qui  sert  à  assurer  la  grande  voile 
et  la  misaine. 

GoujLLAiGE.  On  appeloit  ainsi  autrefois  un  droit  ou  tribut 
que  les  évéques  levoient  sur  les  curés  de  leur  diocèse,  pour  la 
permission  d'avoir  chez  eux  une  concubine.  Ainsi,  moyen- 
nant cette  rétribution ,  ils  usoient  paisiblement,  comme  les 
autres  hommes,  du  droit  de  nature.  Bayle  prétend  même,  d'a- 
près Nie  de  Glemangis,  que,  dans  la  plupart  des  paroisses, 
on  ne  vouloit  point  admettre  de  curé  qui  n'eût  sa  concubine , 
tant  on  se  défioît  de  sa  prétendue  chasteté. 

GouiLLE  à  tévesque;  herbe  marine. 

Godille  èat^nntffcouillé d'éléphant;  du  latin  bonus. 

GouiLLE  de  bélier;  jeu  de  ballon,  fait  avec  la  bourse  de 
cet  animal.  Il  parott  que,  du  temps  de  Rabelais,  on  faisoit 
aussi,  des  testicules  du  bélier,  des  bourses  k  argent.  On  ap* 
peloit  jadjs  la  casette  du  roi  la  couille,  - 

GociLLEAu,  bon  diable,  bon  vivant.  Le  Dttchat  veut  que 
ce  mot  veuille  dire  un  moine,  et  le  dérive,  tant  bien  que  mal , 
de  cucvllus.  On  donnoit  à  Angers  le  nom  de  couillauds  aux 
jeunes  prêtres  qui  servoient  les  chanoines. 

CoiJitLEURiNE  (I,  280);  c'est  par  une  allusion  graveleuse 
et  facile  à  saisir  que  Rabelais  écrit  ainsi  le  mot  couleuvrine, 

GoiTiLLv,  lâche,  poltron,  pusillanime. 

CotTLEUR;  employé  au  masculin,  comme  le  latin  cohr, 

GouLOVER.  ^Mcoiifotier,  c'est-à-dire  par  un  coup  donné  en  glis- 
'sanf ,  eiîôoulant,  G'étoitunedesmanœuvresdelahached'armes. 

GoniPB,  toipe;  faute.  O^pa. 

GovLTEAu,  orthographe  que  l'on  doit  suivre  ;  du  latin  cuiter: 
comme  ou  doit  écrire  cousteau  (un  coteau)  de  costa.  On  a  dit 
aussi  coidtre.  Voyez  couteaU, 

CoupEAU  d'ot^non;  la  sonunif^,  une  rouelle;  et,  en  général. 
ime  chose  de  très  peu  de  valeur. 


GLOSSAIRE.  aoi 

€ouPELAUt>;  coupelle  y  examen  ^  vérification. 

CovppEAUREiLLE,  coQteau  dont  la  lame  étoit  extrêmement 
mince. 

GouppiER,  écttyer  tranchant,  qui  coupe  les  viandes. 

CouRAL,  coraiL 

Courbasse;  courbé^  afFaissé  sous  le  poids  des  ans. 

CouRBATTc;  brisé,  qui  a  une  cotirbatwre. 

Courle;  courge. 

GouRLE  (I>  83),  corlieu,  courlis,  oiseau. 

CouRQuÂLLET ,  courcoMet;  appeau  à  caille.  On  appeloit  aussi 
cmrcaillet  une  espèce  de  chausses ,  plissées  comme  l'appeau. 

GouRRACTBURS,  correctcuTS  des  comptes. 

Govrrail;  verrouil. 

GoiTRRATfÈRE;  rcvendeuse,  femme  qui  va  çà  et  là,  qui  court 
pour  vendre. 

CouRsiE,  coursier,  coursive)  pdssage  pratiqué  dans  le  milieu 
d'une  galère,  pour  communiquer  de  la  poupe  à  la  proue. 

Coursier,  cheval  de  bataille  ou  de  l'homme  d'armes,  que 
Von  nommoit  dextrier,  lorsque  l'un  des  servants  de  l'homme 
d'armes  le  conduisoit  en  main  {ad  dexteram)* 

CouRsouER ,  escoursouer;  pompe  d'un  vaisseau. 

CoMt;  la  courd'un  roi.  En  écrivant  ainsi  ce  mot,  Rabelais 
adoptoit  l'opinion  de  ceux  qui  le  dérivent  de  cortis  (en  grec 
corte  ) ,  une  tente  ;  tandis  que  depub  q|^  l'a  écrit.  couTy  de  curia. 

Troys  choses  sont  tout  dun^if  accord , 
Leçlise,  la  cotfrt,  et  la  mort  : 
Leglise  prend  du  vif,  dn  mort  ; 
La  court  prend  le  droict  et  le  tord  ; 
La  mort  prend  le  foible  et  le  fort. 

CouRTAÛLx;  cheval  ou  chien  de  courte  taille,  ramassé.  On 
appeloit  aussi  caurtaut  le  chien  ou  le  cheval  qui  avoit  la  queue 
coupée.  Voyez  aux  Erotica. 

CouRTiBAULT  ;  sortc  de  dalmatique  courte ,  que  les  prêtres 
niettoient  pour  dire  la  messe.  Nicod  dérive  ce  mot  de  curta 
tibiena;  Ménage,  de  curtum  tibicUe;  et  Huet,  de  curtus  balikeus. 

CouRTiL,  courtiUe;  petit  jardin  fermé  de  haies  ou  de  murs. 


«01  GLOSSAIRE. 

* 

Il  noas  reste  encore  là  CouriUle,  Le  dos  Saint^Jennuii  senom- 
moit  autrefois  la  CowtUk^  «t  avoît  donne  œ  nonr  à  U  me 
Taranne. 

Courtine  ,  terme  de  fortification  ;  partie  dn  rtmftat  qni  est 
entre  deux  bastions  et  qui  en  joint  les  flancs.  On  «^ipeloît  en- 
core courtine  les  rideaux ,  la  pet^ure,  Ventouia^  d\ûi  lit$  eor- 
tiruu 

Gousson  ;  gousset  de  chemise. 

CousTRETz,  cotierets^  petits  fagots. 

CousTiTRiER,  coussier;  c^est  ainsi  qu'on  nommoit  aotrefbis 
les  tailleurs.  CSe  dernier  nom  ne  remonte  guère  qif  à  la  fin  du 
seizième  siècle  (  1 578  ). 

Couteau  parguois^  ou  pargeois;  petits  couteaux^  de  mince 
yalenr,  faiêant  partie  de  la  menue  cUncaillerie.  On  les.  nom- 
moit ainsi  parceque  la  plupart  étoient  fabriqués  dans  la  Tille 
de  Prague. 

CouuRE-GHfEF,  bounet,  coiffure  quelconque. 

Got;  tranquille^  en  i^pos ,  sans  femuer;^  ^loclus. 

GoTssiN,  coussin. 

CoTTTE,  coiYfe  ou  eoete;  lit  de  plumes,  oreiller,  traversin. 

Coz,  pour  queue,  pierre  à  aiguiser.  Cos. 

Gradot;  crados,  poisson  qui  se  pèche  sur  les  oAtes  de  Bre^ 
tagne. 

Grawoi ST.  Ce  mot  ^|^prime  point  praproncnt  une  cou- 
leur, comme  on  le  croit  communément,  mais  bien  la  perfec- 
tion d'une  teinture.  Ainsi,  l'on  disoit  indistinctement  rouge- 
cramoisy^  bleu-cramoûj.  Au  liv.  V,  chap.  lxvi,  frère  Jean 
rhythme  en  cramoisy,  c'est-à-dire  à  outrance.  Nous  disons  en- 
core un  sot  en^  cramoisy, 

CainoooLAPTR,  phalange  (insecte);  de  knmo  et  hoUifié^ 

GRAUAir,  sorte  d'oi^  sauvage,  oiseau  révéré  des  ÉgyptieiM. 

Crécerelle^  oiseau  de  proie. 

Cabcre,  étable,  bergerie,  écurie. 

Cremncibr,  sommelier,  celui  qui  a  soin  du  bnflct,  appdé 
ê9^edence, 

CREDmOR,  préteur,  créancier;  creditor* 


GLOSSAIRE.  2o3 

ChEMAvnmts^  les  deux  muscles  suspenséun  des  testicules. 
Ce  mot  vient  du  |prec  kremady  je  suspend»  !  en  latin ,  cnmaster 
signifie  un  croc  pour  suspendre  quelque  chose,  dV)à  nous 
avons  fait  érémait^re, 

Creneqcin,  armure  de  tète  du  cavalier,  assez  semblable 
au  heaume.  On  fait  venir  ce  mot  de  erâne»  On  appeloit  aussi 
crenequm  un  outil  de  fer  qui  servoit  à  bander  les  arbalètes. 

Crepalocomes,  cris  et  chants  bachiques  pratiqués  dans  les 
festins.  De  knûpalè,  qui  exprime  le  tournoiement  de  tète  des 
ivrognes,  et  de  Cornus^  le  dieu  des  festins. 

Crespion ,  croupion;  et  aussi ,  petite  otespe. 

Cressonnière,  marchande  de  cresson, 

Creziou  ;  c'est  un  creuset,  en  dauphinois. 

Criticqucr,  se  disant  d\ine  maladie^  d'un  orage,  d'une 
tempête;  être  dans  une  crise ,  passé  laquelle  Faccès  diminue. 

Crogheteurs  (pronost  k  Tarticle  de  Mercure),  doit  s'en- 
tendre  non  des  portefaix ,  mais  des  crocheieuts  de  portes. 

Crogqve  teste,  jeu  dans  lequel  un  enfent  saute  par  dessus 
un  autre,  en  lui  criant:  Croque  têts,  pour  qu'il  baisse  la  tète. 

Crocute;  animal  engendré  du  chien  et  de  la  hyène^  ou 
loup  cervier.  Voyez  Pline,  liv.  VIII,  chap.  xxi.  Voyez  aussi 
un  livre  très  rare,  intitulé  les  Prouesses  du  dieu  Priape,  en 
dialogues,  parle  Sr.  de  La  Treille.  Paris,  G.  de  Luynes,  1670, 
in-i2. 

Croire,  accroire ,  prêter,  donner  à  crédit. 

^  Or,  sire,  les  vonlez  tous  croire 

Instjoes  a  ia  q[iiand  vous  vienrez? 
Pathelin. 

Cest  une  des  acceptions  du  verbe  credere. 

Crosse  ;  jeu  de  balle  avec  un  bâton  recourbé. 

Crotaphique  (artère).  Elle  ^st  placée  aux  tempes.  Du  grec 
krotaphos^  tempe. 

Croue;  IVcrou  d'un  pressiMr. 

Crouller,  crousler;  agiter,  secouer,  remuer. 

Crouppe;  pour  dème,  voûte. 


2oi  GLOSSAIRE. 

^   /  Cboocteuecé;  oourert  de  crotîlef  et  degale.  Parœvihîn 

mot,  Rabdaii  eDteiid  oonsUmmeat  les  véroles. 

Crote,  poar  craù>. 

Cbcc,  poar  croc.  Grupperau  cruc^  happer  an  croc 

Caccife;  tourmenté,  torturé;  cmciatus. 

Ce  ton  ;  cruche,  cruchon  ;  ce  mot  est  poitevin. 

Cai78TEMEHi£;  de  ban  chrétien;  sorte  de  poire.  Il  seroitfJna 
r^fulier  d'écrire  chrusiemenie. 

Crteee,  nom  d'une  tour  de  Thélème,  froide.  Kryero$. 

CaTSTALLiN  vierge;  crystal  de  roche.  ^ 

CcBicrLAiEE  (epist.),  valet  dechambre,  camerier.  De  cu6i- 
culum, 

CccuLLE,  capuchon. 

.Cueillir  (se),  se  rassembler,  se  recueillir;  colligere  se. 

CuiDEA,  penser,  croire,  estimer,  juger,  présumer.  On  la 
fait  venir  de  cogitare  pu  de  credere. 

CuLicE,  moucheron^  culex. 

Culinaire,  de  cuisine;  de  culina. 

CuLLOT,  creuset. 

Clltant,  pour  cultivant;  culton 

CupiER,  désirer;  cupere. 

Cure;  soin,  peine,  sollicitude;  cura. 

Le  meanier  n'm  a  core. 

'LaFo?itaink. 

Cure,  pour  excrémens  (liv.  I,  chap.  xli);  rendez  tant  que 
vouldrez  voz  cures  (écurpz-vous).  Ce  mot  est  particulièrement 
affecté  aux  déjections  des  faucons. 

Curer,  nettoyer,  récurer. 

Curial;  de  curie.  Curialis  venmia  étoit  un  valet  du  plus  bas 
étage. 

Curie,  la  Cour;  curia. 

Curieusement,  pour  soigneusement,  avec  exactitude, 
comme  un  curieux.  Les  adventures  des  gens  curieux  (I,  o.lfi)^ 
signifie  Jcs  mésaventures,  les  accidents  qui  arrivent  aux  voya- 
geurs curieux. 


GLOSSAIRE.  ao5 

CuRSE,  cours;  ctirsu5. 

Cuscute;  plante  parasite  qui  ne  pousse  que  de  longs  filets 
qui  s'attachent  aux  corps  voisins ,  sur-tout  au  lin. 

Custode,  garde;  custos.  Custodes  de  la  Rocque^  gardes  de  la 
manche  :  rocque  est  une  casaque  pu  robe  courte  qu'ils  por- 
toient  encore  le  siècle  dernier. 

CuTE  CACHE ,  cache-cache  ;  jeu.  Le  mot  cute  signifie  cachette. 

Cuticule, épider me;  cuticula. 

CuuEAu,  petite  cuve  y  vaisseau  de  bois  cerclé. 

Cymaise,  vase  d'étain  à  mettre  du  vin  ;  ces  vases  ont  les 
contours  onduleux,  ce  qui  leur  a  fait  donner  leur  nom,  dé* 
rivé  du  grec  kynuL,  onde. 

Cymaise  est  encore  un  terme  d'architecture,  qui  signifie  une 
moulure  ondée  par  son  profil.  On  l'appeloit  aussi  Doucine. 

Cymasulte;  ondulation,  contour  ondulé. 

Cymbale.  Cest  une  vache  sans  cymbales.  On  appeloit  ainsi 
les  petites  sonnettes  qu'on  mettoit  au  cou  des  mulets,  des  va- 
ches et  autres  animaux. 

Cynamolge  ,  oiseau  fabuleux  d'Arabie ,  quitette  les  chiennes 

Cyne,  chienne;  l^on^  génitif  Ayno5. 

Cynocéphale;  singe  à  tête  de  chien. 

Cyre,  Cyrus,  roi  de  Perse. 

CzA,  vieille  orthographe  du  mot  ça,  avant  que  la  cédille 
ttt  en  usage. 

D. 

-  Dactyle  (liv.  IV,  chap.  lx),  la  datte,  fruit  du  palmier. 
Dactylos  ;  ce  mot  n'est  pas  de  bonne  latinité  dans  ce  sens. 

Daouantaige;  en  outre,  de  plus. 

Daôuenet,  daguette;  petite  dague  de  poche. 

Dail,  une  faux.  Ce  mot  est  languedocien;  d'où  le  verbe 
dailler,  faucher. 

Dain,  daine;  délicat,  friand,  appétissant,  délicieux. 

Daire,  pour  Darius. 

Dam  y  dommage,  perte,  désavantage;  damnum. 


ao6  GLOSSAIRE. 

Dam,  pour  dominus.  C'est  lé  dont  de  nos  religieiix. 

Damer;  terme  emprantë  du  jeu  de  dames;  et  pris  au  figuré 
pour  enchérir,  couvrir,  surpasser. 

Damp,  pour  dom,  seigneur;  d'où  Pon  a  construit  le  nom 
de  la  ville  de  Dampmartmy  c'est-à-dire  du  seigneur  Martin. 

Dange.  Les  danses  se  divisoient  en  général  en  hautes  et 
btLsses,  Les  premières ,  qui  comprenoient  les  élévations  et  les 
tours  de  force,  étoient,  comme  nos  danses  de  théâtre,  parti- 
culières aux  baladins;  les  basses  danses,  dites  terre  à  terre, 
étoient  usitées  par  tout  le  monde;  les  prineipales  Airent  la 
Pavane,  la  GaîUarde,  la  Volte,  le  Tourdion,  la  Gourante, 
l'Allemande,  la  Gavote,  et  le  Bransle.  Indépendamment  de 
celles  que  nous-  avons  fait  connottre  ci-dessus,  page  Sa,  et 
qui  sont  tirées  des  navigations  de  Panurge,  on  trtuve,  dans 
Vorchesographie  de  Tabourot ,  la  tablature  des  suivantes  : 
jouissance  vous  donneray,  confortez-moi,  toute  firelore,  pa- 
tience, du  genre  des  pavanes;  la  Mîlanoise,  la  fatigue,  si 
j'aime  ou  non .  la  traditore  mi  fa  morircy  Panthoinette,  bai- 
sons^nous,  belle;  j'aimerois  mieux  dormir  seulette;  l'ennuy 
qui  me  tourmente,  du  genre  des  gaillardes;  le  bransle  sim- 
ple et  double;  ceux  de  Bourgoigne,  de  Poictou,  d'fiscosse, 
de  Malte,  des  lavandières,  des  pois,  des  hermites,  du  chande- 
lier ou  de  la  torche,  qui  passe  de  main  en  main;  des  sabots, 
des  chevaux ,  de  la  moutarde ,  de  la  haye,  de  l'official,  le  branle- 
gay,  les  hauts  barrois ,  la  Cassandre,  le  pinaguay,  la  Charlotte, 
la  guerre,  l'aridan,  le  triory  de  Bretagne,  autres  bransles; 
la  morisque,  les  Canaries,  la  danse  des  bouffons,  danse  ar- 
mée, etc. 

Du  temps  de  Rabelais *et  de  Cervantes,  les  Espagnols  divi- 
soient aussi  leurs  danses  en  deux  espèces:  les  dansas ^  propre-, 
ment  dites,  qui  comprenoient  les  danses  graves,  d'un  usage 
ordinaire  daps  la  bonne  société;  et  les  bayles,  danses  du  peu- 
ple ou  villageoises.  Au  nombre  des  premières  étoit  le  tordion , 
la  pavane,  le  cahallero^  le  roi  don  Alphonse*le-Bon,  lepiedel- 
gibao,  ou  piegibado  (pied  bossu),  danse  maintenant  in- 
connue. Parmi  les  bayleSy  on  comptoit  la  ohaconne,  la  sara- 


GLOSSAIRE.  207 

bande,  le  ca$troje  (le  chaume),  les  gamb^as  (gambades  ou 
entrechats),  la  gomma  (la  prostituée),  le  polio ^  le  frère  Bar^ 
tolo^  la  pipironda^  le  cohrin  Colorado  y  (la  bi^rée),  le  guineo, 
danse  originaire  des  nègres,  vive,  lascive,  et  grotesque;  le 
vitlano,  danse  rustique.  Les  Espagnols  avoient  encore  le  eanor 
tio,  venu  des  lies  de  ce  nom  ;  la  xacara,  la  danse  des  épées ,  et 
les  datuoi  habUuùu^  espèce  de  pantomime  entremêlée  de  poë» 
aie.  On  trouve  un  exemple  de  ces  dernières  au  chapitre  XX  de 
la  seconde  partie  du  don  Quixote, 

Dangiek,  pour  maL  Nul  nen  prini  dangier  (en  parlant  de 
la  peste),  nul  n'en  prit  du  mal,  nul  n'en  fut  atteint. 

Dangier,  mari  jaloux.  Hœc  vox,  dangier,  dit  un  comment- 
tateur  des  Arrêts  d'Amour,  maritum  significaty  propter  pericu" 
lum  ubiviri  uxorum  amores  prœsenserint.  Voyez,  dans  le  Babe^ 
lœsiana,  le  mot  palatin. 

Dapes,  mets;  dopes. 

Dar,  ou  dardf  poisson  blanc,  de  là  grosseur  d'un  hareng, 
et  très  bon  à  manger,  puisque  l'on  dit  :  sain  comme  un  dard. 
On  Fappelle,  dit-on,  ainsi,  parceque,  en  nageant,  il  s'élance 
comme  un  dont 

Darcsau,  petit  dar,  poisson. 

Darbbllb,  trait,  petit  dard. 

Dataire,  officier  de  la  chancellerie  de  RcHne.  Ceux  qui 
mettent  la  date  aux  suppliques. 

Dateur,  donateur,  qui  donne;  dator. 

Daulber,  frapper,  battre  à  coups  de  poing.  On  le  dérive  du 
teuton  dubba,  frapper. 

Dauiet,  dauier;  sorte  de  pince  dont  se  servent  les  dentistes, 
et  qui  peut  aussi  servir  à  d'autres  usages. 
^  Dea,  certes,  vraiment,  assurément,  certainement,  oui  dà^ 
Ménage  dérive  ce  mot  du  grec  dia  (par  Jupiter);  et  Borel,  de 
la  particule  grecque  de  {projecto).  Dea  ne  forme  dans  les  vers 
qu'une  seule  syllabe. 

Déambuler,  se  promener,  marcher;  deanubidare. 

DEBAOOULER;'àu  propre,  vomir,  dégobiller;  an  figi^ré,  dire, 
vomir  toutes  sortes  d'injures.  Debagouleur. 


ao8  GLOSSAIRE. 

Debecillek  et  debezillery  disloquer,  déboiter.  Il  n'est  nulle- 
ment vraisemblable  que  ce  mot  vienne  de  baculus. 

Debonnaireté  ,  bonté,  affabilité ,  douceur  prévenante,  clé- 
mence. 

Debradé  ,  mot  forgé  par  Rabelais  ;  qui  a  perdu  les  bras.  Dans 
le  même  endroit  (II  ,88),  Rabelais  forge  plusieurs  autres  mots 
très  plaisants,  qui  ne  sont  pas  susceptibles  d'interpréta- 
tion. 

Debteur,  par  syncope,  pour  débiteur;  debitor. 

Decempedal;  qui  a  dix  pieds  de  long. 

Déception,  decepte;  imposture,  fourberie,  mensonge,  sur- 
prise; deceptio.  Decepter,  decepteur^  deceptivement. 

Dececoir,  tromper,  abuser;  decipere.  Decevance,  deceve- 
ment,  deceveuVy  decevable, 

Dechasser,  pour  chasser^  expulser. 

Décider,  pour  déterminer,  élire,  choisir. 

Declination,  diminution,  déclinaison,  abaissement;  de- 
clinatio.  Décliner. 

Décliner  ,  pour  éviter  en  se  détournant,  s'éloigner,  quitter^ 
s'écarter,  diminuer. 

Decocrir,  découler,  couler,  en  parlant  de  l'eau. 

Degours,  décroissement,  déclin,  diminution  ;  et  aussi  pour 
cours;  decursus, 

Decretalictone;  ennemi,  meurtrier,  bourreau  des  décré- 
tales.  Cest,  ajoute  Rabelais,  une  diction  monstrueuse  (ung 
barbarisme)  compousee  dung  mot  latin  et  dung  aultre  grec. 

Decrotatorium;  décrotoire.  Il  existe  un  livre  de  théologie 
morale,  intitulé  ;  Décrotoire  de  vanité. 

Decumane;  c'est  proprement  le  dixième  en  compte,  et, 
comme  le  nombre  dix  étoit  réputé  complet  et  parfait,  Rabelais 
emploie  le  mot  decumane  pour  exprimer  gros,  grand,  accom- 
pli, parfait.  «  Vague  decumane,  dit-il,  grande,  forte,  violente; 
u  car  la  dixiesme  vague  est  ordinairement  plus  grande,  en  la 
(i  mer  Oceane,  que  les  aultres.  Ainsi  sont  par  cy  après  dictes 
«  escreuisies decumanee,  grandes:  comme Columella  dict,  poy- 
u  res  decumanes,  et  Fest.  Pompeian,  oeufz  decumanes.  Car  le 


GLOSSAIRE.  209 

«  diziesme  est  toi3siour$  le  plus  grand.  £t^  ea  un^  camp,  porte 
u  decumane.  » 

DfDuicT,  amusement,  passe-temps,  récréation,  divertisse- 
ment, plaisir,  joie;  de  deducere.  Voyez  aux  Erotica. 

Défaillir,  manquer,  faillir,  être  en  faute. 

Defauciller.  Voyez  yoticife^.  . 

DEFoaTUNÉ,  malheureux,  infortuné. 

Dec  ASTER.  Voyez  deguaster. 

Degluber,  peler,  écorcher;  deglubere. 

Degourt,  dégourdi  y  alerte,  joyeux,  de  bonne  humeur. 

Degolst;  le  jus  qui  dégoutte  et  coule  d'une  viande  qui  est 
en  broche.  Degoust  d'eau,  écoulement. 

Degouziller^  pour  avaler,  faire  passer  par  le  gosier. 

Degu aster;  ruiner,  ravager,  détruire,  gâter,  faire  dégât 

Degun,  aucun,  quelqu'un  (gascon). 

Dehait,  chagrin,  tristesse,  affliction,  abattement,  m^die, 
infortune.  Ce  mot  est  aussi  adjectif.  Voyez  haït. 

Dehait,  interjection  qui  revient  à  peu  près  au  vœ  des  La- 
tins. 

Dehengande  ,  dégingandé  j  disloqué ,  à  demi  rompu ,  de  mau- 
vaise tournure. 

Dehinc,  loin  d'ici,  hors  dHci.  C'est  le  hinc  latin. 

Deiect;  abattu,  affaissé,  abaissé,  renversé;  dejectus, 

Deificque,  divin. 

Deliure,  exempt,  débarrassé,  délivré. 

le  suys  icy  pins  a  deliure. 

Patheiin.  ' 

i)'où  le  verbe  délivrer,  dans  le  même  sens. 

Demander,  fen  demande  à;  pour  j'en  appelle  à,  je  m'en  rap- 
porte ,  j'en  réfère  à. 

Démarcher,  faire  des  pas  avant  ou  arrière,  se  mow^oir, 
changer  de  place,  marcher. 

Demigrer,  émigrer,  aller  dans  un  autre  endroit;  demigrare. 

Demoboron,  mangeur  du  peuple. 

Demoller,  abattre,  démolir,  fracasser. 

3.  14 


aie  GLOSSAIRE. 

Demt  ceincti  espèce  de  ceinture  ou  de  drappefie  à  usage  de 
femme. 

DEMt  ostade;  on  appeloit  ostade  une  espèce  d'étamine;  la 
demi-ostade  étoit  la  même  étoffe,  plus  légère. 

Denare,  denier, 

Dendromalaghie.  Ce  mot  est  formé  de  dendron  {arbor\  et 
de  malachia  {mollities)^  ce  qui  veut  dire  que  la  plante,  sans 
quitter  sa  souplesse ,  acquiert  la  hauteur  d'un  arbre,  ce  qui 
est  une  exagération. 

Demigement,  dénichement  ^  nichée.  Deniger^  dénicher. 

Denrée  (liv.  IV,  chap.  xxxii):  denrée  de  cresson;  botte  va- 
lant un  denier;  par  syncope  de  denarium  :  toutes  choses  valant 
ou  rapportant  un  denier  de  revenu;  et,  en  général,  toutes 
menues  marchandises  et  des  comestibles.  Denrée  est  aussi  pris , 
à  la  lettre,  pour  denier,  argent  : 

^  Et  sy  prestoy  t 

.  ,  Ses  denrées  a  qui  le  vouJoyt, 

•4» 

Dit  maître  Pierre  dans  lat  farce  de  PaJthelin. 

Denudation;  mise  ^nu^h  découvert;  de  denudare. 

Départir  (activement),  séparer;  (passivement),  s'en  aller, 
se  séparer.  Substantivement,  depcurtir,  pour  départ;  et  aussi 
département. 

Départir;  partager,  distribuer,  partiri. 

Depennaillé,  déguenillé,  loqueteux;  dépannas. 

Deperdu,  dispersé,  perdu,  ^aré. 

Depescher,  céder,  transporter,  décharger,  libérer;  et  aussi 
dépecer^  rompre,  séparer,  dépêtrer. 

Depopulé,  dépeuplé:  depopvdare. 

Déporter  (  se),  se  transporter,  aller  dans  un  endroit. 

Déporter  (se),  se  dispenser,  s'exempter,  s'en  remettre  à. 
C'est  te  figuré  du  précédent. 

Deposcher,  ôter  de  sa  poche. 

Dépression,  abaissement,  humiliation;  depressio. 

Déprimé,  abaissé,  abattu,  rabaissé,  descendu;  deprimere. 

Desamgionier  ,  délasser,  désoppresser,  soulager,  dilater  :  ce 


GLOSSAIRE.  fkit 

Verbe  est  le  contraire  du  latin  angere^  presser,  suffoquer, 
dont  nous  avons  fait  le  substantif  angoisse. 

Ûesarrot,  desroy;  dérangement,  désordre,  confusion. 

Oesghasser  ,  pour  chasser,  expulser. 

DEdCLiQUER,  bavarder,  babiUer,  parler  aussi  tite  qu'uii  cli- 
quet de  moulin  : 

Que  tu  morras  bien  desdiquer^ 
Quand  il  aura  faict  la  demande  ! 
Pathelin. 

Descrouller.  Voyez  crouUér. 

Désemparer,  détruire,  miner,  démolir,  abattre  (les  rem-' 
parts),  et  aussi  séparer,  chasser,  quitter* 

Deseruir,  pour  servir,  être  utile,  mériter. 

DssFALLOiR,  manquer,  défaillir, 

Desgonder,  ôter  des  gonds,  déboîter. 

Deshinguande,  déhanché,  démantibulée 

Desiucher.  Voyez  au  RaheUesiancu 

Deslocher,  disloquer;  disbcare. 

Desmorché,  qui  a  perdu  son  eunorce, 

Despeghe,  pour  débit,  emploi,  vente. 

Despection,  mépris,  dédain  :  despectio. 

Despencier,  maître-d^ôtel. 

Despendre,  pour  dépenser. 

Despescher  (se),  se  dépêtrer,  se  débarrasser,  se  désentra- 
ver,  (contraire  de  empescher.) 

Despiecer  ,  dépécher. 

Despit,  adjectif;  pour  dépité,  grô^on,  de  mauvaise  hu-' 
meur. 

Despiter,  mépriser,  regarder  d'en  haut,  dédaigner;  de  des- 
picere. 

Despiter,  pour  défier,  mettre  au  pis. 

Despiter,  pour  maudire  (liv.  IV,  chap.  xv). 

Despiteux ,  méprisable,  rebutant,  repoussant. 

DESPRisEBiEinr,  mépris,  détachement,  dépréciaiion ;  de  cfe- 
preciare.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  (/es/^m. 

»4. 


313  GLOSSAIRE; 

Despumeti  ,  écumer  ;  despumare. 

Desracher,  esracher;  arracher;  de  cUsrarare. 

DesratÉ)  desroyéy  desruné;  déréglé,  désordonné,  coBfQS, 
troublé,  dérangé,  hors  des  rangs,  en  désordre. 

Desrocher,  faire  tomber,  détacher  du  roc^  précipiter  du 
haut  d'un  rocher. 

Desroté,  dégaroté,  délié,  détaché. 

Desrumpre,  rompre,  briser,  détruire,  nuire. 

Cest  vaotif  cas  qai  bien  fort  desmmpt 
Ton  6Biict. 

PtUhelin. 

ItesaiRÉ;  an  pvopre,  déchiré ^  arraché,  mis  en  lambeaux; 
au  figuré,  gueux,  méprisable,  vil;  parceque  Ton  a  coutume 
déjuger  les  hommes  par  l'habit  qu'ils  portent. 

Destitué,  pour  privé,  dépourvu. 

Destituer,  pour  abandonner,  délaisser,  quitter.  Vrai  sens 
de  destituere. 

Destorse,  détour, 

Destoupper,  déboucher,  débonder,  le  contraire  de  e^^ 
toupper, 

Prens  plomb  fondu,  cbaaix,  soufre,  et  pois  rasine, 
Metail  bouillant,  qui  seront  drogue  fine, 
Pour  destoupper  ta  mauldicte  rancueur. 
Jet.  des  jipost. 

Destourbièr,  obstacle,  embarras,  empêchement,  trouMe. 

Destrier,  dextrier^  cheval  de  bataille,  ou  de  l'homme  d'ar- 
mes, quand  il  étoit  mené  en  main  {ad  dexteram  ).  G'éioît  le 
même  que  le  coursier^  et  l'opposé  du  pcUefroy,  ou  cheval  de 
parade  des  femmes. 

Destroict,  défilé,  paf^>age  étroit ^  gorge  de  montagnes. 

Destroict,  pour  district,  juridiction. 

Destrois  (lîv.  V,  chap.  xxx),  embarras,  difficulté,  empê- 
chement ;  d'où  l'on  a  formé  le  mot  détresse. 

Desi'er,  endéver,  enrager. 

Desultoire,  cheval  de  main  qui  servoit  de  rechange  dans 


GLOSSAIRE.  2iS 

les  eombats;  demltorèus.  Sënéque  bous  apprend  qu'un  cer- 
tain Quintus  Oellius,  du  parti  de  Marc  Antoine,  mais  qui 
depuis  l'abandonna,  reçut,  pour  sa  conduite  vacillante,  le 
surnom  de  desultor  bellorum  civilium, 
DssuoYi,  bors  de  la  voie,  insensé. 

Le  marchand  nest  pas  desnoyé, 
Belle  seur,  ^ui  me  la  vendu. 

Pathelin. 

Detraction,  médisance,  noirceur,  fausse  imputation;  de 
éetrahere, 

Detraué;  se  dit  au  propre  d'un  cheval  échappé  du  travaiL 
An  figuré,  délié,  déchaîne,  débandé,  sans  frein,  sans  mesure. 

Oetrigouere,  dévidoir. 

Deualer,  descendre  o^va/fem,  s'abaisser,  aller  en  bas.  Ce 
verbe  est  aussi  actif,  et  signifie  abattre,  précipiter,  etc. 

DEf7ENTEAU ,  tablicT,  qui  se  met  par-devonf . 

Deuis,  gré,  fantaisie,  plaisir,  ji  mon  devis  y  k  mon  gré.* 

Deult,  troisième  personne  du  présent  de  Pindicatif  du  verbe 
douloir.  Voyez  ce  mot. 

Decot  pour  dévoué,  consacré,  voué;  devotus. 

DETJotioN,  pour  zèle,  pour  serment,  imprécation,  malédic- 
tion ,  et  pour  l'acte  de  se  dévouer^  devovere. 

Dextre;  droit,  droite,  et  aussi  adroit;  dexter,  Dextrement^ 
adroitement. 

Diablerie  ,  mystère,  jeu  de  diables.  On  appeloit  grande  dia- 
blerie celle  où  il  y  avoit  quatre  personnages,  et  petite,  celle  qui 
«n  avoit  moins. 

OiABLictTLER,  calomuicr,  selon  le  vrai  sens  du  mot  grec 
diaholé's, 

OiALooE,  dkUogue,  Dialogiser,  discourir  en  dialogue. 

Diamerdis  (poudre  de).  Oudin  veut  que  ce  soit  un  mélange 
de  sauge  et  de  merde.  C'est  tout  bonnement  la  poudre  de  Per- 
limpimpin ,  une  poudre  imaginaire. 

Diane,  batterie  de  tambour,  à  l'aube ,  pour  éveiller  les  sol- 
dats. On  dérive  ce  mot  de  dits. 


ai4  GLOSSAIRE. 

Diaphragme,  muscle  qui  sépare  la  poitrine. du  ventre;  de 
diay  entre,  et  phrassôy  je  ferme. 

Diapré,  éclatant ,  teint  de  couleurs  brillantes,  paré,  orné. 
Diasproy  en  italien. 

DiARHOMES  (climat);  celui  qui  passe  par  la  ville  de  Rome. 

Diaspermatisant;  abondant  en  sperme. 

Diastole,  dilatation  des  ventricules  du  cœur.  Voy.  Systole, 

Diatypose,  linéament,  description,  information,  constitu- 
tion. Ce  mot  ebt  grec. 

Diauol  {di(wolo\  le  diable. 

DiGASTE,  juge,  qui  rend  à  chacun  ce  qui  lui  appartient.  Ce 
mot  est  grec. 

Dicté,  ditier^  dictiez;  ce  que  l'on  nomme  proprement  un 
dit  y  adage,  sentence,  maxime,  proverbe,  etc. 

DiEGCLE,  petit  jour;  c/iecu/a. 

Diffame,  diffamation^  déshonneur. 

Différence  (I,  i6a),  pour  différent^  dispute,  contestation; 
discrimen. 

Diipete,  descendant  de  Jupiter;  de  Dis. 

DiLACERER,  déchirer,  mettre  en  pièces;  dilacerare. 

Dilater,  délayer;  prendre  des  délais,  différer,  suspendre. 

DiLiGER ,  cl^érir  ;  diligere.  Rabelais  emploie  aussi  le  substan^ 
tif  dilection. 

DiLLE,  la  mépie  chose  q\ie  douzil,  le  fausset  d'un  tonneau. 

DiLUGULE,  point  du  jour;  diluculum. 

DiMiON,  apparence,  idée  fantastique  (hebr.) 

DiMiTTER,  laisser,  remettre,  abandonner;  dimittere. 

DioLE,  par  syncope,  pour  diable;  diabobis. 

DiouRE,  dioré;  doré,  de  couleur  d'or.  Figues  dioures. 

DiPHTERE,  peau  de  parchemin  préparée  pour  écrire;  diph-^ 
terœ» 

DipsADE,  vipère  dont  la  morsure,  dit  Pline,  cause  une  soif 
extrême;  dipsas. 

Dire,  pour  dicter  {l^  583.)  «  Lesquelz  ont  dict  loiz  es  gens 
f$  mariez.  » 

DiREPTioN,  pillage,  dilacération,  déchirement;  «A'repfko. 


GLOSSAIRE.  :^i5 

Bis,  Jupiter  et  aussi  Pluton. 
DiscEDER,  s'éloi^er,  s'écarter;  discedere. 
DisoEPTER,  disputer,  contester,  être  eu  différent;  disceptare. 
DisGESsioN ,  séparation,  éloignement,  départ;  discessio. 
Discourir,  pour  parcourir,  aller  çà  et  là;  discurrere. 
DisGOCRS,  pour  decowrs.  Voyez  ce  mot. 
Disert,  qui  s'énonce  facilement ^  éloquent;  diserius^ 
DisGREGER,  séparer,  diviser,  disperser;  disgregare;  d'où  dis^ 
grégatiouy  le  contraire  d^agrégatioru 
DisPAROiR,  disparoitre. 
Dispenser,  distribuer,  partager,  répartir;  dispensare* 

Quant  à  son  temps ,  bien  soent  le  dispenser,  etc. 

Disperdre,  départir,  distribuer,  disperser^  diviser,  partager; 
dispertiri. 

DisPUTATioN,  disputoison;  disputes,  argumentations. 

Dissolu,  pour  résolu,  et  pour  dissous,  détruit. 

Distique.  Assemblage  de  deux  vers;  de  dis  et  stichos.  Celui 
que  nous  avons  rapporté,  tome  II,  page  56a,  vtto,  etc.,  rap- 
pelle le  beau  distique  du  même  genre  fait  sur  Virgile  : 

«  Pastor,  anitor,  eques ,  pavi ,  coloi ,  superavi , 
«  Capras,  ms,  hostes,  fronde,  ligone,  manu.  • 

Qui  doit  se  lire:  pastor,  pavi;  capras  fronde  arator,  etc. 
Pasquier  a  traduit  ainsi  ce  distique  : 

Pâtre ,  fermier,  soldat ,  je  pais ,  laboure ,  rains , 
Troupeaux,  champs,  ennemis,  d'herbe,  charrue  et  mains. 

J)iUE,  divine;  (Uva.  , 

Divers  (liv.  V,  ch.  xviii),  contraire,  fâcheux,  inconstant,, 
rude,  insupportable;  diversus.  Fortune  la  diverse* 

Vous  estes  ung  bien  diuers  homme, 

'  dit  Guillemette  dans  Ia  farce  de  Pathdin. 

Diurrtir,  détourner;  diverlere.  Sur  ^uoi  l'on  observera  que 


2i6  GLOSSAIRE. 

celui  qui  se  divertit  se  détourne  en  efiFet  de  ses  occupations  jour- 
nalières. 

DiuiCES,  richesses;  diviiiœ. 

Divise,  pour  devise. 

Diviser  pour  deviser. 

Dodeliner^  bercer,  engironner,  remuer  doucement  les  en- 
fants, pour  leur  faire  faire  dodo.  Dodeliner  de  la  teste  y  Pagiter 
doucement,  se  bercer  soi-même. 

DoDiNE.  Le  Duchat,  avec  sa  ridicule  manie  des  étymolo- 
gies,  a  bien  mal  expliqué  ce  mot.  La  dodine  est  une  sauce  que 
l'on  faisoit  pour  les  canards  ou  oiseaux  dé  rivière  ;'il  y  en  avoit 
de  deux  espèces,  au  lait  et  au  verjus.  Voici  les  deux  recettes 
qu'en  donne  le  célèbre  Taillevent  :  u  Pour  faire  dodine  de  laict 
u  sus  tons  oyseaulxde  riuiere,  prenes  du  laict  et  le  mettes  en 
u  une  poile;  demyonce  de  g^ingembre  pour  deulx  plats,  et  pas- 
i(  ses  par  le  staminé  auec  deulx  ou  troys  moyeulx  d'œuf ,  et 
u  faictcs  bouillir  tout  ensemble,  auec  laict  et  sucre;  quant  les 
u  oyseaulx  seront  cuits,  mettes  la  dodine  dessus.  Dodine  de 
u  vertius  sus  oyseaulx  de  riuiere  et  chappons  ou  aultre  volla7 
u  taille  de  ro6t;  mettes  le  vertius  dessoubs  le  rosty  çn  une 
u  poille  de  fer;  puis  prenes  moyeulx  d'œufs  durs,  et  demy- 
((  douzaine  de  foyes  de  poullaiUe;  et  quand  les  foyes  soient 
u  utïQ  peu  roustis  sus  le  gril  et  passes  par  lestamine  auec  le 
«  vertius  tout  pur,  et  y  mettes  ung  peu  de  gingembre  et  du 
u  percil  effueillé  dedans,  et  tout  bouillir  ensemble;  et  mettes 
u  sus  le  rost  des  tostees  de  pain  halles  dessus  le  rost,  et  pareille- 
u  ment  dedans  aultre  dodine.  » 

S'il  est  une  étymologie  vraisemblable,  c'est  que  l'inventeur 
de  cette  sauce  s'appeloit  Do^/m,  diminutif  corrompu  de  Claude. 

DoDRANTAL,  dodrontaUs,  gui  a  neuf  pouces  de  long. 

Donrr ,  temps  de  l'indicatif  ou  de  l'impératif  du  vieux  verbe 
doigner^  pour  donner. 

DoLouERE,  doloircy  outil  de  tonnelier  et  de  charpentier, 
acéré  d'un  bout,  avec  un  manche.  Dolabra. 

DoMKSTiQUE.  On  donnoit  autrefois  à  ce  motune  signiFica- 
iLon  beaucoup  plus  e^udue  et  moins  asservissânte.  On  appt'- 


GLOSSAIRE.  317 

loit  domestiques  tous  les  individus  attachés  à  une  maison ,  ou 
y  demeurant,  quelle  que  fût  leur  condition  auprès  du  chef. 
Rabelais  eîte  des  nobles  même  comme  domesUques  du  cheva-* 
lier  de  Lanfjfey  et  de  Gargantua.  Lni-m^e  étoit  domestique 
du  cardinal  du  Bellay.  Domesticusy  du  latin  domus. 

DoaiESTiQOE.  Apprivoisé,  feonilier,  <rf>éîssant,  en  parlant 
d^un  animal. 

DoMiNOTiBR ,  faiseur  de  papier  marbré,  jadis  appelé  domino. 

DoMiMOTiËti ,  faiseur  de  dominos.  On  appeloit  ainsi  le  camail 
noir  que  les  prêtres  mettoient  pendant  l'hiver.  On  a  depuis 
impieusement  donné  ce  nom  à  l'habit  ordinaire  de  bal,  qui  est 
garni  d'un  capuchon.  On  connolt  la  plaisante  équivoque:  heaii 
qui  moriuntur  indomino ^  que  l'<m  attribue,  sans  trop  grande 
preuve,  à  notre  Rabelais. 

DoMiNOTiER,  qui  mange  le  bon  Dieu  (dominus).  Voyez  mn- 
minotier. 

DoND.  Voyez  ond. 

DoNGE  (pour  la  rime),  au  lieu  de  donne  : 

le  ne  scay  si  ie  songe , 
Je  nay  point  appris  que  îe  âonge 
Mes  draps  en  donnant  ne  veillant. 

Fatheiin. 

Dorade,  aargon,  mejane,  poisson  de  mer. 

DoRCADE.  Pline  appelle  ainsi  une  espèce  de  chevreuil ,  de 
chèvre,  ou  de  daim;  dorcas.  Cet  animal  étoit  révéré  à  Goptos 
en  Egypte. 

OoRKLOT,  en£Eiot  gAté,  mignard  cpie  l'on  caresse.  Le  verbe 
doretoter  signifie  choyer^  bercer,  caresser.  Au  propre ,  le  mot 
dorelot  signifioit  une  frange,  un  ornement  de  femme,  et  les 
rubaniers  étoient  dits  dorelotiers.  Voyez  au  RabeUesiana. 

DoRESNAUANT,  dc  orcs  (maintenant)  en  uvant. 

DoROPHAGE ,  mangeur  de  présents ,  c'est-à-dire  qui  vit  de  ca- 
deaux, comme  les  gens  de  justice.  Ce  mot  est  formé  du  grec. 

Double,  menue  monnoie  valant  deux  deniers. 

DouBTBR,  pour  soupçonner,  se  douter. 


3i5  GLOSSAIRE. 

DouLGiHE  9  iioucetnn«;  flûte  douce. 

DouLoiR ,  doulouserj  souffrir,  se  plaindre;  efefere.  Nous  avons 
conservé  douleur,  douloureux,  et  dolent,  Rousseau  a  employé 
l'adjectif  si  expressif  endolori. 

Douas,  le  dos;  dorsunu 

DouzAiN,  monnoie  de  cuivre  allié  d'ar^g^ent,  valant  douze 
deniers.  On  Pappeloit  aussi  grand  blanc. 

DocziL ,  dosil;  fausset  avec  lequel  on  bouche  une  pièce  qu'on 
a  percée. 

Dote  (liv.  V,  c.  xxii).  Ce  mot  ne  signifie  point  en  ce  lieu 
un  conduit,  une  douve,  un  aqueduc,  et  il  n'est  point  formé 
de  duco.  C'est  tout  simplement  un  vase,  un  baquet;  il  est  dé- 
rivé du  bas  latin  dogn.  On  disoit  auâsi  deyin, 

Draconicque,  se  dit  d'une  loi  extrêmement  sévère,  telle 
qn'étoient  celles  de  Draeon. 

Dragées,  pour  épices  déjuges  (liv.  II,  ch.  vu). 

Draoeoir,  petite  boite  plus  ou  moins  riche,  et  souvent  d'ar- 
gent, faite  en  forme  de  montre,  dans  laquelle  les  femmes  met- 
toient  des  dragées,  et  qu'elles  portoient  à  la  ceinture. 

Dragonneau  ,  sorte  de  ver  qui  se  loge  entre  cuir  et  chairi 
aux  jambes  et  aux  cuisses.  Les  Arabes  les  nommoient  vena  me- 
den^  ou  cruris,  parceque  leur  frétillement  sous  la  peau,  sen- 
sible à  l'œil,  imite  la  pulsation  d'une  veine. 

Drapeau;  vieux  drapeaux^  vieux  chifibns.  Marot  a  dit  tetin 
de  drapeau^  pour  mou  comme  chiffon. 

Drogueur,  droguiste. 

Drolaticque,  plaisant,  récréatif,  malicieux. 

Dronos,  expression  familière  de  l'Aûjou  et  du  Languedoc; 
ce  sont  des  coups  ;  donner,  faire  dronos  y  c'est  battre  quelqu'un , 
lui  donner  des  horions. 

Dropace,  dépilatoire;  dropax. 

Dru,  pour  dur;  par  métathèse. 

Dru,  robuste;  bien  portant,  gaillard: 
Estes  vous  MÛn  et  dm ,  GnîUaulme? 

Drtinade,  voyez  Chel/dre. 


GLOSSAIRE.  219 

Duc  (dtur),  chef,  général. 

Duc,  oiseau  de  proie,   I,  11. 

DuiSAHT,  plaisant,  qui  convient,  qui  sied,  qui  duii.  Duire. 

OuMET,  pour  duvet  Rabelais  emploie  aussi  Fadjectif  du- 
meté, 
.  DuppE,  pour  huppe  ^  oiseau. 

DcREB,  verbe  actif,  pour  conserver,  faire  durer;  durare, 

Dyscole,  morose,  de  mauvaise  humeur;  au  propre,  digé- 
rant difficilement:  de  dys  (œgrè)^  et  colon  (cibus). 

Dtscrasié,  sans  force,  de  mauvaise  constitution,  intem- 
péré; dyscrates, 

E 

ËAGE,  aage;  employé  au  féminin^  comme  le  latin  œtas. 

Eale^  animal  fantastique  de  la  grosseur  d'un  cheval  marin , 
de  couleur  noire  ou  fauve,  et  ayant  une  queue  d'éléphant. 
Voyez  Pline,  liv.  VIII,  chap.  xxx.  . 

Eaue,  eau.  M.  Roquefort  observe  que  c'est  un  des  mots  dont 
l'orthographe  a  le  plus  varié.  11  cite,  entre  autres,  etige^  eague^ 
eaige,  eauwe,  eeue^  effe,  eque,  efj/ve,  eve,  esvh,  ebbe,  iaue,  iawe, 
yaue ,  yawe ,  awe ,  aiwe ,  aive ,  aé ,  aez ,  aige ,  oique ,  cUgue ,  aygue , 
aiffe^  cUfey  aau^  aie^  aaige^  àage,  âge;  et,  de  ce  dernier  mot, 
il  conclut  qu'il  faut  dire ,  d'une  personne  trempée  de  sueur  :  elle 
est  en  âge  (eau),  et  non  pas,  comme  on  le  dit  communément, 
elle  est  an  nage;  ce  qui,  dans  le  fait,  ne  présente  aucun  sens 
raisonnable. 

ËBUSCHBTER,  ramasscr  des  brins  de  bois  pour  faire  des  fa« 
gots. 

EcARLATE.  Ce  mot,  comme  celui  de  cmmoû/, désigne  moins 
une  couleur  que  la  perfection  delà  teinture  de  Gobelin.  Il  y 
avoit  de  ïécaricUe  verte,  bleue  et  noire;  l'écarlate  rouge  étoit 
due  à  la  cochenille  ou  au  kermès;  comme  la  migraine  (voyez 
ce  mot)  au  hérisson  de  mer.  Comparativement  à  celle-ci,  l'é- 
carlate  rouge  étoit  aussi  appelée  graine^  comme  plus  parfaite 
que  l'autre. 


330  GLOSSAIRE. 

EcARQViLLER,  ëcarter,  élar^.  Les  doigts  eearquillez^  le^ 
doigts  ouverts. 

EcHEPHmoN,  gentilhomme  de  Picrochole;  prudent,  avisé; 
de  eehon  et  phren. 

EcHERui,  chervî^  plante  ombeilifere,  dont  les  racines  sont 
comme  de  petits  navets,  qu'on  mange  frits  ou  de  quelque  au- 
tre manière.  Le  chervi  est  le  siser  vulgaire. 

EcHiNEis;  le  rémora,  auquel  les  anciens  attribuoient  la 
vertu  fantastique  d  arrêter  les  vaisseaux. 

EcoRNiFLÉ,  écorné.  Voyez  ce  mot 

EcouvE^,  escoutes;  cordages  fixes  aux  angles  inférieurs  de 
chaque  voile,  pour  Tassujettir  bas,  ce  qui  s'appelle  border  la 
voile. 

EcuTZ  à  la  lanterne.  Le  Duchat  conjecture  que  c'étoient  des 
demi*testons  d'argent. 

EccTZ  du  palais.  C'étoient  des  jetons  aux  armes  de  France , 
qui  servoient  a«x  gens  de  justice  pour  faire  leurs  calculs.  Ap- 
pelés aussi  monnoie  de  la  Bazoche. 

EcuTZ  au  sabot.  Le  Duchat  pense  que  ce  sont  d'anciens  écus 
d'or,  dont  le  champ  armorié  se  rétrécissoit  par  le  bas ,  en  forme 
de  sabot  ou  de  toupie. 

EcuTz  au  soleil^  monnoie  d'or,  de  70  au  marc,  frappée  sous 
Louis  XI,  vers  i47^*  ^n  ^^  nommoit  ainsi  parceque,  au-des- 
sus de  la  couronne,  étoit  un  petit  soleil  à  huit  rayons.  On  l'ap- 
peloit  aussi  ëcu  Sol.  Êcu  à  Cétoile  poussinière  est  une  plaisan- 
terie. 

Editer.  Ce  verbe  se  disoit  autrefois.  Pourquoi  Pa-t-on  banni 
de  notre  langue,  tandis  que  nous  avons  conservé  éditeur  et 
édition? 

Editue,  gardien  d'un  temple;  œdituus. 

Edonides;  les  Bacchantes*  ainsi  nommées  du  montfdbn, 
en  Thrace,  où  elles  célébroient  les  orgies. 

EFF£Ré,fier,  superbe,  orgueilleux,  indompté,  sauvage;  de 
férus. 

Efficace,  pour  efficacité^  pouvoir,  puissance. 

Effroy  ;  faire  effroi ,  pousser  de  grands  r.ris  pour  effrayer 


GLOSSAIRE.  221 

Pennemi;  effroi  est  donc  souvent  pris  pour  bruit,  clameurs^ 
cris  tumultueux.  Sansej^rox,  sans  faire  de  bruit,  en  silence. 

Effructé,  effnùtéy  dont  on  a  cueilli  le  fruit. 

ËFFCNDRE,  répandre,  épancher,  semer;  effundere.  Nous 
avons  conservé  le  substantif  effusion, 

Egens,  nécessiteux,  qui  a  besoin,  pauvre  ;  egenus;  d^où  ege- 
nerj  appauvrir. 

Egraphiner,  égradg^er,  écoircher.  On  disoit  aussi  grafiner^ 
graffigner. 

EiNiG,  OU  plutÀt  eitdge^  et  evig,  ou  mieux  ewige;  deux  mots 
allemands,  dont  Pun  signifie  nul,  aucun;  et  l'autre,  perpétuel. 
La  substitution  frauduleuse  du  second  mot  au  premier,  dans 
le  traité  conclu  entre  Charles-Quînt  et  le  landgrave  de  Hesse, 
constitua  ce  dernier  prisonnier  à  perpétuité  de  l'empereur. 

El  ,  pour  il ,  lui ,  l'autre. 

Ela.  Par  ce  mot,  Rabelais  entend  la  note  la  plus  élevée  de 
la  gamme. 

Elanes  et  lanes,  les  landes  de  Bordeaux. 

Electre,  métal  composé  d'or  et  d'argent;  etectrum.  C'est 
aussi  l'ambre  jaune. 

Eleemostke,  aumône;  eleemosyna. 

Elenchie,  perle  taillée  en  poire. 

Eligie,  éclair,  lumière  subite,  eloise;  àeelucere. 

Elixo,  mot  corrompu  de  e/irir,  nom  donné  tantôt  au' mer- 
cure, tantôt  au  soleil.  Il  est  aisé  de  voir  que  Rabelais,  qui  s'est 
moqué  avec  juste  raison  des  alchymistes,  n'entendoit  rien  à 
leur  prétendue  science;  car  les  trois  principes  qu'il  nomme, 
liv.'V,  chap.  XVII,  eussent  au  moins  dû  exprimer  sel,  soufre, 
et  mercure. 

Elofe,  lisez  ellops;  poisson  qu'on  croit  le  même  que  Vacd- 
penser  ou  l'esturgeon;  ceux  de  Rhodes  étoient  les  plus  estimés. 
Voyez  Pline,  livre  IX,  chap.  xxvii.  C'est  aussi  une  espèce  de 
serpent  non  venimeux. 

Eluer,  laver,  nettoyer;  eluere, 

Eluti  en  (  plomb  )  ;  sorte  de  plomb  très  pur,  dont  parie  Pline. 
Plomb  lavé  par  l'action  des  eaux  souterraines;  elutus. 


a22  dLOSSAIRE. 

ËMAciÉ,  maigre,  amaigri,  desséché;  emaciatus;  de  macies. 

Emballer,  pour  avaler,  engloutir,  envoyer  les  aliments  en 
val. 

Embastonné,  armé.  Il  faut  se  souvenir  que  bcuton  signifioit 
toute  arme  offensive. 

ËMBAciETE,  qui  a  les  mâchoires  débottées,  ou,  comme  on 
dit  trivialement,  la  gueule  en  pantouffle. 

Embesoighé,  embarrassé,  occupé. 

Emblée.  Le  verbe  em6fer  signifie  enlever,  dérober;  nous  di- 
sons d^embtée;  Rabelais  écrivoit  à  Vcmbiée^  c'est-à-dire  à  la  dé- 
robée, furtivement,  en  cachette.  Ménage  dérive  èe  mot  de 
ambulare. 

Emblemature  ,  ensemble  d'emblèmes  ;  peinture  allégorique. 

Emblic,  espèce  de  myrobalan.  Voyez  ce  mot. 

Emboire,  aspirer,  pomper,  sucer,  imbiber,  au  propre  et  au 
figuré;  nous  avons  conservé  le  participe  imbu:  imbuere. 

Ëmbocsé  ,  souillé  de  6oue,  sali,  taché,  gâté. 

Embrene  (liv.  III ,  chap.  xxxvii),  embrainé,  le  même  que 
empeigé,  barbouillé  de  poix  ou  de  goudron,  qu'on  a  nommé 
brai  ou  bré. 

Embrenner  ,  emmerder,  souiller,  barbouiller  de  merde. 

On  lisoit  sur  la  porte  d'un  retrait  ce  distique  : 

Au  nom  de  tous  les  cals  n'embrennez  pas  le  cercle; 
Att  nom  de  tons  Id  utez  remettez  le  couvercle. 

On  appdoit  aussi  s'embrenner,  passer  par  l'arc  Saint-Bernard. 

Embrum,  brume,  brouillard  épais  et  obscur;  caUyo. 

EMBRinfCHÉ,  entortillé,  afFublé,  embarrassé,  revêtu,  enduit, 
couvert,  parqueté.  Ménage  dérive  ce  mot  de  imbricare;  revêtir 
de  briques ,  et  Le  Duchat ,  de  lambruscare ,  d'où  viendroit  notre 
mot  lambris, 

Ehbtjrelugocquer  (s'),  mot  bizarre,  qui  cependant  n'est 
point,  comme  tant  d'autres,  de  l'invention  de  Rabelais;  s'em-' 
barrasser,  s'enchevêtrer,  s'occuper  de  chimères,  comme  les 
moines  embourrés,  c'est-à-dire  à  coq^ieluchons  de  bure, 

Emrut^  entonnoir.  Ce  mot  est  languedocien  :  de  imbutw^^  ' 


GLOSSAIRE.  223 

ËMMELiB,  genre  de  saltation  décente  et  posée;  du  grec  em- 
meloSy  {concirmé).  « 

Emmouché,  gâté,  souillé  par  les  mouches, 
Emnins,  lisez  minim;  espèces;  mot  hébreu. 
Empaletogqué;  enveloppé,  entortillé.  Le  paletocq  étoitnne 
espèce  de  casaque  à  coquduchon,  dont  la  pointe  ressembloit  à 
la  tète  d'une  huppe;  voilà  pourquoi  Rabelais  dit  empeUetoqué 
comme  u&e  duppe.  On  a  depuis  appelé  paletoquets  des  gens 
sans  aveu,  parceque  le  paletot  servoit  aux  gens  de  guerre,  aux 
matelots  ;  c'ëtoit  aussi  Fhabillement  des  laquais.  Le  mot  paUe* 
tocq  est  emprunté  de  Tespagûol. 

Empan,  mesure  de  longueur,  représentée  par  l'ouverture 
de  Ift  main ,  de  l'extrémité  du  pouce  étendu  à  celle  du  petit 
doigt  ;  V empan  équivaut  à  huit  pouces.  On  fait  venir  ce  mot  de 
Pallemand  ein  span. 

Empas,  entraves,  liens,  empêchements;  de  impedire.  L'italien 
dit  impastoiare^  entraver. 

Empeigé,  englué,  empêtré  dans  la  poix, 

Empennachbr,  garnir  de  plumes;  depenna.  . 

Empenné,  emplumé,  garni  de  plumes;  de  penna, 

Empebeuk,  grand  poisson  du  genre  du  xiphias,  spado,  ou 
épée.  Il  a  au  bout  du  museau  un  os  dentelé  comme  un  peigne, 
qui  lui  sert  pour  sa  défense. 

Empescher,  pour  occuper,  embarrasser. 

Emploicte,  débit,  emplette,  achat;  à!emploiclej  de  défaite. 
Ménage  dérive  ce  mot  de  implere. 

Emploicter,  fOut  employer. 

Empreu  ,  en  premier,  un  en  compte  (en  protois). 

Emprea,  et  deaz,  et  troys,  et  quatre. 
Pathelin. 

Emprinse^  entreprise^  et  aussi  embarras  (liv.  V,  chap.  xxiv).< 
En  italien,  le  mot  imprese  signifie  devise. 

Empyre^  pour  empyré;  I,  lo. 

Emulgentes;  veines  qui  portent  le  sang  dans  les  reins. 
Emulgenies, 


2a4  GLOSSAIRE. 

EfiiUKPER,  nettoyer,  purifier;  muncfors. 

Enamouré,  transporté  dVmiour. 

Encarré  et  cnquarré;  engravé,  échoué,  eu  parlant  d^uu 
vaisseau. 

ËNCEiNGT.  Nos  ancêtres  se  servoîent  du  verbe  enomncter^ 
pour  concevoir.  Chacune  ayt  enceincte  la  parole  saincte  (1, 1 89  ), 
c'est-à-dire  l'ait  conçue,  Fait  dans  elle. 

ENGHAiiTstrR,  pour  cAantetir  (Prognost.,  chap.  v). 

Enclauer,  pour  enfiler  une  chose  ronde  et  forée,  comnie 
un  anneau. 

Enclin,  encline;  courbé,  incUnié. 

Encline,  être  enclin^  incliner,  pencher. 

Enclume,  du  masculin. 

Encocher,  fixer,  assurer,  aljtacher.  Voyez  aux  Eroiica. 

Endouairé,  doué  y  doté. 

Endoussure,  dernier  revêtement;  terme  d'architecture. 

Enduire,  avaler,  et,  par  suite,  digérer;  faire  entrer,  intro- 
duire; inducere.  Ce  mot  est  surtout  un  terme  de  fauconnerie. 

Enboreme,  nébulosité^qui  surnage  dans  l'urine,  de  en,  dans, 
aiorein,  suspendre;  suspendu  dans. 

Enfiansailles  ^fiançailles. 

Enflamrer,  enflammer,  incendier.  Enfiambé,  flamboyant. 

Enfondre,  mouiller,  tremper,  percer,  traverser;  le  parti- 
cipe de  ce  verbe  est  enfbndu  ;  infundere, 

Enfondrer,  éfimdrety  enfoncer,  défoncer,  percer,  couler  à 
fi>nd. 

Enganner,  tromper,  attraper;  de  l'italien  ingannare. 

Engarder  ,  enguarder  ;  empêcher,  garder  de  ;  prendre  garde , 
observer,  considérer. 

Engastrimtthe,  ventriloque,  qui  parle  du  ventre;  faculté 
qui,  comme  on  l'a  cru  long-temps,  n'est  point  un  don  parti- 
culier de  la  nature,  mais  bien  un  acquêt  de  l'art.  Ce  mot  est 
grec. 

L'abbé  Fiard,  chanoine  de  Notre-Dame  de  Paris,  prétend 
très  sérieusement,  dans  ses  Lettres  stir  la  magie  y  que  les  ven- 
triloques sont  des  démons  incarnés.  Nous  avouerons  avec  dou- 


GLOSSAIRE.  aaS 

leur  que  le  nombre  de  ces  démons  s'accroit  tous  les  jours. 

Engin:  ce  mot,  formé  d^ingemuniy  a  un  grand  nombre  d'ac- 
ceptions. Il  signifie  ordinairement  stratagème,  ruse,  artifice, 
et  tovte  espèce  d'invention  ou  de  machines  de  guerre.  Le  verbe 
engigtier,  engeigner,  se  prend  ordinairement  en  mauvaise  part, 
et  signifie  tromper,  duper,  surprendre,  attraper.  D'autres  fois 
aussi,  inventer,  imaginer,  créer.  V.  le  moten^in  aux  Ero- 
tica. 

Engiponné,  enjuponné.  Veati  engiponné,  c'est-à-dire  en 
robe  de  docteur. 

Engouler  ,  avaler,  engloutir  dans  sa  gueulle. 

Ey GRAVÉ,  gravé,  taillé. 

ËNGRouÉ,  arrêté,  retardé. 

Engrouin  (mal),  fascherie,  mauvaise  humeur,  grognement,  ' 
et  aussi  mauvaise  fortune  ;  adjectif,  engrois. 

Engts,  voisin,  proche;  du  grec  eggjrs»  Rabelais  fait  de  ce 
mot  le  nom  d'un  royaume. 

Enhtdride,  couleuvre  aquatique.  Voyez  Pline,  liv.  XXXII, 
4;hap.  XXVI. 

Enigme,  employé  au  masculin;  cenigma. 

Eniter  (s'),  s'efforcer,  tâcher,  faire  effort;  Êniti, 

Enleub  ,  pour  élevé, 

Ennasin  ;  Pile  des  camus ,  que  l'on  appeloit  autrefois  en- 
nasés. 

Ennicroché,  crochu,  tourné  en  crochet  Voyez  hanicroche. 

Enordir,  souiller,  tacher,  salir.  Voyez  hord  et  ord. 

Enqcabré.  Voyez  encarré. 

ËNQUESTER  (s'),  s'iuformer;  inquirere. 

ENRiBfER  (s'),  pour  s^enrhumer. 

ËNS,  pour  dans: 

lacopins,  soieot  hors,  soient  eus. 

Ensagir,  devenir  sage. 

Ensigne,  enseigne;  insigne. 

Ensuicir;  s'en  suivre. 

£ntalent£r,  atatenter;  en  Languedoc,  ce  verbe  signifie 

3.  ,5 


126  GLOSSAIRE. 

faire  naitre  le  besoin,  le  désir,  la  faim,  et,  par  sapposidon, 

le  talent  de  quelque  chose. 

ËiiTBLEGHiE,  octus  €t  perfçctiù.  Voyez  Aristote.  Entelecheia. 

EntemianT)  pour  intendant ^  inspecteur,  contrôleur.  Inten^ 
dens. 

Entshtifcemeut,  pour  atieniimment. 

ËNTERiVEii,  voyes  interiner. 

EvroMMEK,  entommeures;  entamer,  couper,  trancher,  tailler  ^ 
coupure^  taillade,  etc.  Frère  lean  des  ëmtommevees,  ainsi 
nommé  de  son  courage,  et  de  la  déconfiture  qu'il  fit  des  en- 
nemis avec  son  bâton  de  croix.  Ce  mot  est  formé  du  grec  en- 
tomè  {incisio),  Voy.  à  la  table  des  matières  et  au  Babehesiana, 

ËNTRACT,  entraict;  extrait^  onguent. 

Entrbpas,  pas  du  cheval  entre  le  trot  et  Famble»  Ce  mot  si- 
gnifie aussi  géhenne,  travail,  cbevaleC 

Entrer^  employé  comme  verbe  actif;  ^eb  sixtes  entrait  le 
soleil  (liv.  1,  chap.  xxiii);  ceux  qui  €Steient  entrés  le  clous; 
chap.  XXVIII. 

Rabelais  emploie  aussi  en  forme  active  le  verbe  sortir  (liv.  I* 
chap.  l). 

ËNTRETEMBMENT,  tntpeîien  y  liftièon ,  conversation  et  conser- 
vation. 

ËMTO,  Bellone,  déesse  de  la  guerre. 

EoLiPiLE  {œolipile),  boule  creuse  garnie  d'un  petit  tube  ca- 
pillaire, laquelle,  en  partie  remplie  d'un  liquide,  et  posée  en- 
suite sur  un  réchaud,  expulse  avec  violence  les  vapeurs  qui  s'y 
forment,  u  Porte  d'Acolus,  dit  Rabdais;  cest  ung  instrument 
u  de  bronze  clous,  onquel  est  ung  petit  pertuys,  par  lequel  si 
((  mettez  eaue  et  lapprochez  du  feu,  vous  voyrez  sortir  vent 
((  continuellement.  Ainsi  sont  engendrez  les  vens  en  laer  et  les 
uvcntosités  es  cors  Kuraains,  par  eschauffement  ou  concoc- 
«  tion  commencée,  non  parfaicte;  comme  expouse  Cl.  Galen* 
u  Voyez  ce  que  en  ha  escript  nostre  grand  amy  Philander  sus 
w  le  premier  livre  de  Vitruue.  n 

Epaenons,  discours  à  la  louange,  éloges,  doxologies.  Ce  mot 
«st  grec. 


GLOSSAIRE.  337 

£pAûoN,  mouffle. 

Epajïalepse,  répétition  de  mots. 

Epavb.  Par  cette  expression,  motsepaaes  (liv.  II,  chap.  vi), 
Rabelais  veut  dire  les  mots  inusités,  perdus  *y  comme  les  bétes 
épaves  y  qui,  s'égarant  du  troupeau,  ne  pouvoient  pins  te- 
trouver  leur  étabie.  Barbasan  dérive  ce  mot  de  expmerey 
comme  qui  diroit  béte  éperdue,  épouvantée, 

Epaulart,  orque,  grand  poisson  de  mer,  fait  comme  un 
dauphin. 

Ephectique,  philosophe  pyrrhonien.  Ce  mot,  qui  est  grec , 
signifie  proprement,  temporiseur,  qui  réprime,  qui  a  la  force 
de  contraindre. 

EpiCENAiRfi,  passe^temps,  amusements  frivoles  ;  de  e/^Z/renoi 
{vanus,  inanis), 

EpiGLOTTiDE,  membrane  cartilagineuse  qui  couvre  l'orifice 
de  la  trachée  artère. 

Epioramme,  employé  au  masculin  ;  epi^amma, 

Epilenie,  chant  en  Thonneur  de  Bacchus,  que  Ton  6xëeu- 
toit  ordinairement  en  foulant  le  rsûsin  \  il  élxnt  accompagné 
de  danses. 

Epimice,  chant  de  victoire;  du  grec  niké» 

Episemapsib,  mot  grec;  gesticulation,  langage  par  gestes, 
expression  du  discours  par  le  mouyement  des  mains  ;  c'est  la 
partie  la  plus  importante  de  la  saltation  théâtrale. 

EpiSfEHOif ,  4not  grec;  scientifique ,  savant. 

Epitaphe,  employé  au  masculin;  epitapkkim. 

Epithète,  employé  au  masoolin;  epitketon. 

Equal^  égal  ;  œqualis, 

Eqce,  cheval  ;  equus, 

Eqviparer,  égaler;  œquiparare:  equiparaison. 

Equipollent,  équivalent,  aussi  puissant;  de  pollens, 

ëraige,  race  4  lignée.  On  veut  faire  venir  ce  mot  de  m* 
dix, 

Erectif,  qui  produit  Vérection^  aphrodisiaque. 

Ergot,  argument  sophistique.  On  appeloit  ergotk  le»  dis- 
putes de  la  théologie  sofaolastique. 

i5. 


238  GLOSSAIRE. 

Eriger,  dans  le  sens  propre,  pour  élever,  exhausser,  dresser, 
erigere.  Érection,  élévation. 

Erraticque,  vagabond,  errant,  qui  s'égare;  erraticm. 

Erre,  train ,  allure;  aller  grand  enr,  aller  grand  train. 

Erres,  traces. 

Erreur,  employé  au  masculin;  error. 

Eruce,  roquette,  plante;  eruca. 

Ertnge,  sorte  de  chardon,  dit  aussi  panicaut. 

Erythrée,  la  mer  rouge;  du  grec  erythros. 

Es,  pour  aux. 

EsRAHi,  étonné,  surpris,  stupéfait;  s^esbahir, 

EsRANOYER  (s*),  se  divcrtir,  se  récréer,  s'épanouir,  se  di* 
later. 

EsBAUDiR  (s'),  se  réjouir,  se  divertir;  de  gaudere. 

EscAFiGNON,  chausson,  escarpin,  chaussure  très  légère.  En 
bas  breton,  cafignon*  On  veut  dériver  ce  mot  de  scaphium, 
parceque,  dit-on,  un  soulier  a  la  forme  d'un  petit  bateau. 

Esc  ALLE,  écaille. 

EsGALQUE,  écuyer  tranchant;  de  l'italien  scalco. 

EscAMPER,  décamper  y  s'en  aller,  se  retirer. 

EscANTOULAy  chambre  de  l'argousin  dans  une  galère.  On 
appeloit  eschandoles  de  petits  ais  de  bois  qui  servoient  à  cou- 
vrir les  maisons. 

EscAPPER,  échapper. 

EscARBOCiLLER,  brouillcr,  éparpiller,  bouleverser;  du  vieux 
mot  garbouil,  désordre,  confusion. 

Escarcelle,  bourse  à  argent. 

Esc  ARGOTz ,  moines ,  enfermés  dans  leurs  capuchons,  comme 
le  limaçon  dans  sa  coquille,  ou  fouilles-merdes,  comme  le 
scarabée. 

Escarpe,  contre-muraille  d'un  rempart. 

EscARRABiLLAT,  de  bonuc  humeur,  gai,  réjoui,  en  train  dç 
se  divertir. 

EscARTELÉ,  terme  de  blason  ;  divisé  en  quartiers. 

EscELLE,  aisselle. 

EscuALLER,  écaler  des  noix  ou  autres  fruits  à  cocques.  Es- 


-^  GLOSSAIRE.  229 

thalleur.  Eschatkr,  ou  escheller  s'est  dit  aussi  pour  escalader^ 
monter  à  Véchelle, 

ËscBANCRÉ,  rongé  de  chancres, 

EscHAUBor^  escarbot;  pour  escargot ,  dit  aussi  charbot,  cha* 
raveau. 

EscHARBOTTER ,  écartcr,  éparpiller,  remuer,  comme  font  les 
escarbots  ou  scarabées  diti$  fouilles-merde. 

EscHART,  cbiche, avare,  ménager,  économe,  parcimonieux. 
Escharceté:  le  vieux  mot  charci  signifioit  bave,  maigre. 

ESGHAUBOUILLL'RE,  ampOulc. 

EscHAUGUETTE,  guéritc  de  soldat  (spécula)^  et  aussi  le  sol- 
dai lui-même,  vedette,  sentinelle,  guet;  d'où  esclwuquetier^ 
guetter,  épier. 

EsGHENEAU,  chemtl ;  canal  pour  la  conduite  de  l'eau. 

EscHiME  (liv.  m,  cbap.  viii),  du  grec  echinos,  un  hérisson. 
Rabelais  entend  par  ce  mot  la  coque,  l'enveloppe  d'un  mar- 
ron, d'une  châtaigne,  à  cause  de  sa  ressemblance  avec  un  hé- 
risson» 

ËscHiNÉE.  Ce  mot  désigne  de  la  chair  de  cochon  levée  sur 
le  dos  ou  eschine.  On  la  fricassoit  ordinairement  avec  des  pois. 

EscLAFFARD,  ricur  à  l'excès.  Il  y  a  eu  un  abbé  des  Esclaf" 
fards  y  président  d'une  société  joyeuse. 

Esclaffer  (s'),  éclater  de  rire,  rire  à  gorge  déployée.  Le 
verbe  esclaffer  signifie  proprement  éclater,  fendre. 

EscLAiRER,  pour  vcrser  à  boire  (liv.  IV,  chap.  li). 

EscLANCHE,  gigot  de  mouton.  , 

EsGLOPÉ,  boiteux;  claudris. 

EscLOT,  sabot,  sandale,  ou  chaussure  de  bois.  En  béarnois 
on  dit  esclop. 

EscLou,  pour  cbu;  c'est-à-dire  clos,  fermé;  et  aussi  pour 
éclos. 

EscLouER,  faire  éclore. 

EscoLER,  instruire,  endoctriner,  orner,  parer,  embellir: 
excolere, 

EsGOLPETTE  {sclopeta) ,  petite  arquebuse  que  l'on  portoit  eu 
bandouiiliere.  Escoulpetien. 


23o  GLOSSAIRE.  ^ 

Escorter  ,  ôter  le  cuir,  ërorcher  ;  excoriare. 

EsroRNÉ ,  vil,  méprisable,  abject,  honteux;  de  Pitalieii 
scomo.  On  einp'ovoit  aussi  le  substantif  «scome,  pour  affront, 
honte,  mépris.  Rabelais  dit  aussi  escomifflé. 

(2scoRT,  avisé,  prudent,  réservé,  discret,  circonspect;  de 
l'italien  scorfo. 

EscoiBi.ETTEs,  jeu  qui  consiste  à  se  heurter  la  tète  comme 
des  béliers.  On  fait  venir  ce  mot  du  verbe  coubier,  accoupler, 
deux  têtes  l'une  contre  l'autre. 

E.^couFLE  ou  escoufle.  Ce  mot  signifie  k-la*fois  un  eerf  vo- 
lant, un  milan,  oiseau  de  proie;  une  monnoie  de  Flandre, 
et  un  vêtement  de  cuir.  On  connott  à  Paris  la  rue  des  Eœtiffes. 

E SCOUTES,  voyez  écoutes, 

EscouuETTE,  petit  balai.  Balayer  se  dit  en  bëamois  es- 
couba. 

EscRiPToiRE,  employé  au  masculin. 

EscRouLER,  agiter,  secouer  fortement. 

EsciTLEE,  écuellée, 

EscuLER ,  esoousser;  secouer,  agiter,  donner  des  seeousses. 
EscuUe  signifioit  secousse.  Esculer  s'est  aussi  pris  pour  écor- 
cher.  On  disoit  esculer  une  anguille. 

EscrRER  (liv.  IV,  chap.  xliii),  nettoyer,  c'est-à-dire  dé- 
truire, arracher. 

EscuRiEC,  escuriel,  escureur;  pour  écureuil. 

ËSGOL's,  figure  très  bien  avec  foirart,  brenous,  merdous; 
c'est  un  ^ale  adjectif  formé  sur  le  mot  égcût, 

EsGoussER,  tirer  de  sa  gousse  y  de  sa  coque. 

Ehguaro,  adjectif;  hagard,  sauvage,  revccbe,  récalcitrant. 

EsGUAssÉ,  agacé,  en  parlant  des  dent^. 

EsGUE,  rosse,  mauvaise  jument. 

EsLARGi,  distribué,  reparti,  répandu;  de  elargiri.  Rabelais 
emploie  aussi  le  verbe  élargir, 

EsLouRDi ,  alourdi  y  étourdi ,  par  un  coup  qu'on  vient  de  re- 
cevoir. 

EsLL'CHER,  sucer,  attirer;  exsugere, 

EsMÉ,  dispos,  bien  intentionné^  de  bonne  volonté,  estimé; 


GLOSSAIRE.  aSt 

^sme  s^est  dil,  par  syncope^  pour  estimiez  valeur,  ëlération^ 
prix;  œstimatio, 

EsHERiLLON ,  oisew  de  proie  très  vif;  d'où  Tncyectif  ûstne- 
rUlonné. 

EsMEUTiR,  esmutir  et  esmouiir;  se  vider  le  corps,  rendre  ses 
excréments.  Il  se  dit  proprement  des  oiseaux  de  proie.  Rabe- 
lais emploie  aussi  le  substantif  esmuf ,  pour  excréments. 

EsHORCHE,  pour  amoroe.  Dans  les  deux  vers  du  ckap;  XIII, 
liv.  I ,  ce  mot  a  une  sale  acception ,  quUl  est  bien  facile  de 
deviner. 

ËsMouGHAiL,  éventail,  faiseeau  de  soie  ou  de  plumes  pour 
cbasser  les  mouches;  d'où  le  verbe  esmoucber, 

ËSMOf,  trouble,  épouvante,  émeiioru 

Espace,  employé  au  féminin  (liv.  iV,  chap.  ixiii),  malgré 
Tétymologie. 

ËSPANDU,  répandu,  dispersé.  Espandre. 

EsPARER  (s'),  s'éclaircir,  s'épurer^ en  parlant  du  ciel;  de  l'i- 
talien spctrar. 

EsPARTiR,  éparfdUery  disperser,  diverger-,  exspatiari. 

ËSPAULTRX,  qui  a  les  épaules  déinanchées,  déboîtées,  fra*- 
cassées. 

Espèce,  apparence;  speoies, 

ËapiECES,  pour  épices (liv.  Il,  cJbap.  xxviu). 

Espcrdu,  pour  perdu  y  égaré. 

EsPBRiT,  esprit.  

Esperrugqubt,  rasé,  tonsuré. 

BapiGXS,  confitures,  dragées;  c'étoient  autrefois  les  seules 
épices  que  les  juges  recevoient;  mais  ils  les  abandonnèrent 
bientdt  pour  de  l'argent.  Voffice  de  la  bouche  dki  roi  étoit  dite 
C5picer«e. 

^    fisPiE,  ponr  espion.  Rabelais  l'emploie  arvssi  pour  le  sub- 
stantif espionnage. 

EsPiNBR  (s'),  se  piquer  aux  épines. 

EspiNOARDE,  arbalète  sur  rooes,  mousquet  de  rempart, 
.arme  à  feu  d'environ  une  livre  de  balles.  En  provençal,  es- 
pingalo. 


2:S2  GLOSSAIRE. 

EspfNOGHEs,  ëpinards.  C'est  aussi  un  petit  poisson  qui  a 
comme  des  épines  sur  le  dos. 

Espoirs,  poqr  espère  (Uy,  II ,  chap.  xxvii). 

EspuRGE,  plante  laiteuse  et  vénéneuse. 

EsQUAME,  écaille;  de  l'italien  sqiiama. 

EsQUARRER,  taîUcr,  eqiuxrrir, 

EsQUE,  maigfre,  éthique,  héronnier. 

EsRAGHER,  arracher.  Voyez  desrucher. 

EsRENÉ,  éreinté;  de  renés, 

EssE.  Voyez  aisse^ 

EssEuiL,  essieu,  pris  pour  un  pôle  du  monde. 

EssEuiL,  pour5e7ii7. 

Essor,  adjectif;  qui  prend  bien  Vessor;  ce  qui  se  dit  parti- 
culièrement de  la  manière  dont  l'oiseau  de  proie  prend  sooy 
vol  et  s'élève  dans  les  airs. 

EssoRiLLÉ ,  qui  a  les  oreilles  coupées,  ancien  supplice  de^ 
larrons. 

EsTACHÉ,  attaché. 

Esta  IL,  cordage  qui  sert  à  gninder,  dans  un  vaisseau^  la 
chaloupe,  la  marchandise,  etc.  Estait  s^est  aussi  dit  pour  etallcy 
et  pour  un  éclat  de  bois. 

EsTAMET,  étamine;  étoffe  de  laine. 

EsTANGODRRE  (le  pays  d'}.  Le  Duchat  entend,  par  cette  dé- 
signation, VEstangle  {east  england),  une  des  heptarchies  de 
l'Angleterre  sous  les  rois  saxons.  Ce  petit  royaume  étoit  enclavé 
dans  les  provinces  de  Norfolk  et  de  Cambridge. 

ËSTANTEROL,  la  partie  d'un  vaisseau  voisine  de  la  pouppe. 

EsTANTEROL ,  piquet  de  cavalerie. 

EsTAPHE,  étrier;  d'où  nous  avons  fait  estaffier.  Voyez  an 
Raheiœsiana. 

EsTAc ,  boutique  où  Ton  étale  la  marchandise.  Ce  mot  est 
resté  parmi  nous ,  seulement  pour  les  boutiques  des  bouchers, 
dont  les  garçons  sont  dits éto/em.  Au  passage  des  fanfreluches, 
et  en  cest  estau  musse,  quelques  uns  lisent  estang  au  lieu  de  estau. 

EsTERE,  ester  (stare);  comparoitre  en  personne,  assister^ 
prendre  une  résolution. 


GLOSSAIHE.  233 

EsTEUF,  balle  de  paume,  et,  proprement,  la  bourre  dont 
elle  étoit  remplie.  Stupa, 

EsTioMENÉ,  malin,  corrosif,  purulent,  en  parlant  d'un  ul- 
cère. On  entendoit  souvent  par  estiomene,  le  feu  sacré,  de 
saint  Antoine,  ou  érysipèle. 

EsTiuAL,  d!été;  solstice  estivcU^  solstice  d'été.  jEstiveUis, 

EsTiuALET,  ancienne  bottine  ou  chaussure ,  dont  les  gens 
du  bon  ton  ne  faisoient  usage  que  Vété,  ce  qui  lui  fit  donner 
son  nom,  œstivale ;  elles  ctoient  faites  d'un  cuir  très  mince, 
ordinairement  pourpre;  les  plus  estimées  se  travailloient  à 
San-Severino,  dans  la  marche  d'Ancône. 

Estoc  (au  liv.  II,  chap.  xv),  signifie  une  épée  ;  l'expression 
consacrée  d'ESToc  et  de  taille  prouve  que,  par  estoc ^  on  en- 
tendoit particulièrement  la  pointe  de  l'arme.  Enfin,  estoc  se 
prenoit  encore  pour  tout  balon  ferré,  et  même  pour  la 
souche  d'un  arbre  mort.  Ce  mot  vient  de  l'italien  stocco, 
sans  qu'il  soif  nécessaire >  de  remonter  à  l'allemand  stock , 
bâton.  ^ 

Estoc  volant,  estoc  portatif,  court  et  gros  bâton  ferré  que 
l'on  pou  voit  cacher  sous  ses  habits. 

EsTOFFE,  employé  pour  macère  quelconque,  fut-ce  de 
bois,  de  pierre,  d^^arbre.  D'esto/jfe,  bien  conditionné,  qui 
a  du  mérite.  Nous  disons  encore  :  il  y  a  de  Cétoffe  chez  lui. 

EsTo&tMJ,  étourdi,  étonné.  Ces  paroles  de  Gargantua  (liv.  I, 
chap.  XLiii)  et  ny  ha  meilleur  remède  de  salut  a  getis  estommis 
et  rccreuz  que  de  nesjyerer  scUut  aulcun^  ne.  sont  que  la  traduc- 
tion de  re  vers  de  Virgile  : 

m  Una  salas  victis  nullaia  sperare  salatem.  <• 

AJ^^lD.  lih.  II,  V.  35:J. 
C'est  salut  aux  vaincus  de  ne  rien  espérer. 

Uegnier  ,  élég. 

Estommi  vient  de  l'italien  stonnire,  ou  de  l'allemand  stur- 
men, 

EsTORCE,  eniorccy  effort,  rroc  enjambe. 
Luy  ay  ic  baillé  lielle  estnrce? 

Pnihriitf. 


234  GLOSSAIRE. 

EsTRADioTS,  stradiots;  hommes  de  ^erre  ;  stratioies;  en  ita- 
lien, sttyidiottL  Au  propre,  les  eslmdiots  étoient  des  chevau-lé- 
çers  d'Albanie,  vêtus  comme  les  Turcs ,  et  qui  couchoient  au 
bivouac.  On  veut  faire  venir  ce  mot  de  estrade  y  parceque, 
dit-on,  ils  battoient  Vestrade, 

EsTRADTDRE,  tenir,  serrer,  comprimer,  lier,  attacher,  res- 
serrer :  astringere. 

Qui  trop  embrasse  peu  estrainct. 

EfiTRANGBR,  verbe  actif,  éloigner,  écarter,  repousser  au- 
de-hors.  Verbe  neutre,  fuir,  quitter  le  pays,  s'en  aller  au 
loin. 

EsTRANGETÉ,  rareté,  qualité  d'une  chose  extraordinaire, 
singulière. 

Estrapade,  ancien  supplice  qui  consistoit  à  élever  de  terre 
le  criminel,  au  moyen  d'une  corde,  puis  à  le  laisser  tomber 
rapidement  à  deux  pouces  du  a^,  ce  qui  lui  disloquoit  les 
membres.  La  place  de  VEstrapamfk  Paris,  a  tiré  son  nom  de 
ce  supplice,  à  Texécution  duquel  elle  étoit  destinée. 

EsTHÉ  (epist.  de  J.  Bouchet).  Il  faut  écrire  oestre^  incité,  ai- 
guillonné, animé.  Voyez  oestre;  etestré,  aux  Ewotica, 

EsTRELiNS,  Le  Duchat  entend  par  ce  n^t  les  peuples  situés 
à  Vest  de  la  France,. les  habitants  des  villes  anséatiques.  Les 
Esterlings  étoient  proprement  les  peuples  de  YEstoniey  située 
h  Vest  de  la  Baltique. 

EsTRENE  (en  bonne),  de  bon  cœur,  de  bonne  foi,  sincère- 
ment. 

EsTRiF,  peine,  chagrin;  comme  aussi  dispote,  rixe,  que- 
relle, débat. 

EsTRiNDORE,  dausc  angloise. 

EsTRipPER,  déchirer,  briser,  rompre,  faire  sortir  les  trippes 
du  ventre. 

EsTRiuiEREs,  pour  étrier, 

EsTROicT  de  Sybiile^  le  détroit  de  Sévflle  ou  de  Gibialtar. 

EsTUDE,  employé  au  masculin  ;  studium.  Au  chapitre  XXIX 
du  premier  livre,  ce  mot  est  du  féminin. 


GLOSSAIRE.  7:\S 

£suANOui9  disparu,  éclipse.  Esuauouir  et  s^esvmnouir,  dispa- 
roître.  Evanescere, 

Es V BIGLER,  pour  éveiller. 

EscBNToiR ,  éventail. 

EsuRi  ALES  (fériés) ,  jours  de  jeune  ;  esuriales  foriœ,    * 

ËTEfiirE,  étemel;  (etemus. 

Ethnique,  mot  employé  dans  l'Écriture  pour  dés%nerpayen, 
gentil.  Dans  les  éditions  subséquentes  aux  premières,  au  lieu 
des  mots  que  Ton  lit,  I,  208,  non  seuUement  les  Grecz,  etc. , 
on  lit  :  non  seuUement  les  Arabes^  barbares  et  Latins  y  mais  les 
Grégeois  gentilzy  qui  jeurent  beuueurs  eternelz.  Il  est  évident 
qu'en  nommant  d'abord  saint  Luc  et  saint  Matthieu ,  Rabe- 
lais avoit  en  vue  la  généalogie  qu'il  alloit  donner  de  Panta- 
gruel ;  généalogie  calquée ,  comme  noua  l'avons  dit,  sur  celle 
de  J.  C.  donnée  par  ces  deux  évangélistes. 

Etoffe  (liv.  III,  chap.  xlii),  pour  matière.  Voy.  estoffe. 

Euader^  primitivement,  pour  éviter,  de  vadere;  ou,  mietix, 
pour  passer  à  gué;  de  vadare. 

Ecangile,  bonne  nouvelle.  C'est  la  véritable  signification 
du  mot  grec.  ^ 

Euanxes,  les  bacchantes;  ainsi  nommées  du  surnom  de 
Bacchus ,  Evan^  que  l'on  interprète  par  bon  fils. 

Eudemon,  nom  d'un  page  de  Gaiigantua;  bon  génie,  bien 
né;  de  eu  et  dainwn. 

EuERGETEs,  bcneficus, 

EuERSEGR,  qui  renverse,  destructeur;  eversor. 

EuERSioN,  renversement,  destruction  ;  «uemo. 

EuHYADES,  hyadesy  nourrices  de  Bacchus. 

EviRK,  épuisé,  qui  a  perdu  ses  farces  ;  de  vires. 

EuMETRiDE^  espèce  de  pierre  précieuse.  Voyea  Pline,  li- 
vre XXXVII ,  chapitre  x. 

ËUDCQUER ,  appeler,  mander,  attirer,  faire  venir,  détourner; 
evocare. 

EcoHE,  ou  euoéy  courage.  Cri  de  guerre  des  Bacchantes. 

EuRTCLiENS,  surnom  des  devins,  qui  leur  vient  de  l'engas- 
trimythe  Euryctès,  un  d'entre  eux,  suivant  Aristophane. 


i36  GLOSSAIRE. 

EusTHENEê ,  homme  de  la  suite  de  Pantagruel  ;  fort ,  robuste, 
valide,  puissant;  ce  mot  est  grec. 

ExcELSE,  élevé,  éminent;  exceUus. 

Exclamer,  s'écrier,  crier  à  haute  voix;  exclamare.  Nous 
avons  conservé  exclamation, 

ExcoLÉ,  embelli,  paré,  orné,  décoré,  enrichi;  deexco^ere. 

ExcoRiATEUR,  écorcheur;  â^excoriare. 

ExcoRTiQUER,  ôtcr  l'écorcc;  de  cortex, 

ExEMPLER,  copier,  imiter. 

ExEMPTiLE,  qu'il  falloit  écrire  exemtiie:  facile  à  ôter,  à  en- 
lever; exemtUis, 

ExENTERER,  évcutrer,  arracher  les  entrailles;  exenterare. 

ExEQUANT,  c'est-à-dire  exécutant;  de  excquL 

ExEQUES,  funérailles,  obsèques,  enterrement;  exequifr» 

ExERCiTATiON,  exercice,  travail ,  occupation  :  exercitatio.  Ra- 
belais emploie  aussi  le  verbe  exerciter, 

ExERciTE,  armée;  exerdius. 

Exhalation,  exhalaison,  miasme;  exhaiatio. 

ExHAusTE,  épuisé,  tari;  exhaustus, 

ExHiLARER,  réjouir,  récréer;  exliilarare. 

Exile,  mince,  fluet,  gresie:  exilis, 

ExiMÉ,  fluet,  maigre,  hâve,  sec,  allongé. 

Exinani,  épuisé,  défait,  ruiné;  ex//ui/2/f/i5. 

Existimer,  estimer,  penser,  juger;  existimare. 

ExiTCRE,  issue,  sortie,  fîn,  porte,  ouverture;  exitus. 

Exotique  ,  qui  vient  de  l'étranger  :  exoticus, 

ExPECTATioN,  attente;  expectatio,     . 

Expédié,  pour  expéditif,  prompt,  veloce. 
.Explorer,  regarder,  examiner,  reconnoitre,  considérer, 
visiter,  éprouver,  essayer;  explorare. 

ExPOLi,  po/i,  perfectionné,  achevé,  cultivé;  expolitus. 

Exposé,  naturel,  ouvert,  patent,  commun,  à  la  portée  de 
tout  le  monde;  expositus, 

ExQUisiTEMENT ,  exactement,  soigneusement,  diligemment, 
poliment,  avec  choix,  avec  étude;  exquisiiè, 

KxsTATiCQtJE,  qui  est  en  extase. 


GLOSSAIRE.  a37 

.  ËiLTENDiuB,  pour  étendre. 

ExTOLLER,  exalter,  élever  au^essus;  extoUere. 

ExTRANEisER,  chas9er,  mettre  dehors,  envoyer  au  loin;  ex- 
traneare. 

EXTRAVAGANTES,  constîtutions  des  papes,  publiées  depuis 
les  Clémentines,  et  qui,  avant  d'être  classées,  étoient  quasi 
EXTRA  corpus juris  vacantes. 

ExuLCERER,  ulcérer,  aigrir,  envenimer;  exuicerare. 

ExuLER,  être  exilé,  banni,  chassé,  et,  par  conséquent,  s'en 
aller,  partir,  quitter  le  pays;  exulare. 

F. 

FABRiLf: ,  d'artisan  ;  fabrilis. 

Faciende,  occupation,  chose  à  faire '^  facienda, 

Faciez,  de  trois  syllabes  (rondeau  de  Panur(je,  I,  3i5.) 

Facond,  qui  s'exprime  aisément,  bien ,  élégamment  ;yàcun- 

dus.  Fcuiondcy  élégance,  aisance  à  parler. 

Facque,  poche.  On  veut  faire  venir  ce  mot  de  l'allemand 

fach ,  qui  signifie  étui. 

Fagquin,  porteur,  porte-faix,  crocheteur. 

Comme  ung  facquin  porte  faix. 
Ainsi  ung  baston ,  la  paix. 

Les  uns  dérivent  ce  mot  de  l'italien  facchino;  Huet  va  le  cher- 
cher dans  y  arabe  fakiron  y  qui  signifie,  dit-il,  un  mendiant, 
un  gueux.  ^ 

Facteur  (I,  3^),  historien,  narrateur  des yàicrz.  Rabelais 
emploie  aussi  ce  mot  pour  auteur  de  quelque  action,  de  quelque 
fait. 

Facultatule,  diminutif  de  faculté. 

Fadrin,  officier  de  galère. 

Fagot,  basson  ;  de  Pitalien  Fagotto. 

Faguenat,  odeur  fétide  et  corrompue  qui  s'exhale  des  corp 
sales;  ce  qu'on  appelle  pied  de  messager. 

Fagutal,  lieu  forestier,  planté  de  bois,  et  surtout  de  hêtres. 


a38  GLOSSAIRE. 

Lefagutatf  à  Rome,  ëtoit  dans  la  région  esquiline;  fugutaly 
àefayus. . 

Faictic£,  ne  signifie  point  factice,  mais  bien  fait,  fait  k  plai- 
sir, artistement  fait,  fait  exprès.  Je  l'ai  faict  faire  toutfnctis, 
dit  le  drapier  dans  la  farce  de  PatheUru  Villon  a  dit  : 

Petitz  tedns,  hanches  faictiss^ 
A  tenir  amoureuses  lisses  (  licés). 

Traictis  sîgnifioit  attrayant,  agréable.  Le  même  auteur  dit 
dans  la  même  pièce  : 

Ces  braz  longz  et  ces  mains  traictisses. 

Faie,  faye,  feye;  troupeau  d'animaux  quekoncpes;  une 
foie  d'oisons.  Ce  mot  est  dauphinois. 

Failli,  lâche,  sans  vigueur,  qui/bu/t. 

Faillir  ,  manquer,  être  de  besoin  ;  et  aussi,  tromper,  piper, 
surprendre,  attraper.  Le  dyable  me  faille  si  f eusse  failfy,  dans 
les  deux  significations. 

Faire  pour  y  prouver  pour,  être  en  faveur  de,  servir,  être 
utile  à. 

Faitard  yfaytard;  fainéant ,  lâche ,  paresseux  ;  d*oùfiUtardie. 

YALhACE^  fallacieux  y  trompeur,  mensonger;  yà//ax.  Ce  mot 
est  aussi  substantif^  et  signifie  ruse,  tromperie. 

Falot,  mauvais  plaisant,  facétieux,  grotesque. 

Falotement,  ridiculement,  grotesquement. 

Famé,  réputation  {fama);  4'oùybm^. 

Famb,  faim.  Famés. 

Famé,  femme. 

Fahuise,  voyez  Cenehryne, 

Fanpare,  foar  fan faroruiade ^  parade,  forfanterie,  ëvolu-* 
tions. 

Fanfarrer,  se  pavanner,  parottrc  à  la  montre. 

Fanfreluches;  en  italien/i/i/o/uca.  Ce  sont  proprement  les 
flammèches  qui  volent  quand  on  brûle  du  papier,  des  feuilles , 
et,  figurativement,  des  bagatelles,  des  minuties. 

Fantesque,  une  servante,  une  entremetteuse.  Ce  mot  vient 
de  l'italien. 


GLOSSAIRE.  23ç) 

Far  ,  phare. 

Faratz,  tas,  amas  y  monceau.  Ce  mot  vient  du  latin /or, 
blé;  à^où  farine, 

Farcineux,  qui  a  lefarcin. 

Farfadets.  Rabelais  entend  presque  toujours  par  ce  mot  le$ 
moines  mendiants. 
Farfelu  ,  gras,  épais. 

Faribole.  Niaiserie,  parole  inutile,  mauvaise  plaisanterie. 
Defari,  parler,  et  bulla,  bulle  pleine  de  vent. 

Fascher,  pour  fatiguer,  ennuyer;  les  uns  dérivent  ce  verbe 
defatigare;  d'autres,  defascinare;  d'autres ,  defastidire.  Et  c'est, 
dit  très  naïvement  Le  Duchat,  à  cause  de  cette  triple  étymo- 
logîe,  que  Panurge  est  fâché  pour  trois  raisons. 
Fascicule,  petit  fagoV,  fasciculus. 
Faseol,  espèce  de  fèye',faseolus^  et  phaseoiiis. 
Fasque,  petite  poche,  étui.  Voyez  facque. 
Fat,  pour  fade,  insipide,  et,  par  métaphore,  pour  fou,  in** 
sensé.  En  ce  sens,  il  est  formé  defatuus, 

Fatidicquememt,  prophétiquement;  defatidicus. 
Fatrasserie,  pour  fatras, 
Fatrouiller.  Voyez  aux  Erotica, 

Fatcel,  defahius^  sot,  insensé,  non  sage,  fat.  Dérivé  de 
fatum ,  il  signifie  alors  fatkUque^  prophétique. 

Fauciles  et  faucilles'^  les  faciles  j  les  deux  os  de  l'avant-bras, 
depuis  le  coude  jusqu'au  poignet;  d'oii  l'on  ^  fait  le  verbe  dé- 
fauciller.  % 

Fauconneau,  pièce  d'artillerie  de  six  à  sept  pieds  de  long, 
nommée  en  basse  latinité  ya/conce//u5. 

Faulcon,  pièce  d'artillerie  plus  forte  que  le  fauconneau. 
C'est  aussi,  comme  on  sait,  un  oiseau  de  proie. 

Faulse  brate,  seconde  muraille  au-dessous  du  premier 
rempart,  pour  garantir  et  défendre  le  fossé. 

Faulte,  pour  défaut  y  manque.  La  faulte  (f une  dent  creuse 
(liv.  I,  chap.  XXXV m). 

Faultier,  sujet  à  manquer,  à  faire  de»  fautes. 
Faulueau  ,  bœuf;  ainsi  nommé  de  sa  couleur yàttve. 


24o  GLOSSAIRE. 

Faulx  ,  pour  traître,  inexorable,  cruel ,  inhumain,  jih  Ifaulsr 
mort!..,  Lafaulse  vieille. 

Fauorer,  de  f avère  linguis^  faire  silence,  écouter  avec  at- 
tention et  respect. 

Favste,  heureux,  fortané \faustus. 

Faïz,  chargé,  fardeau,  faix. 

FÉABLEMENT,  loyalement,  fidèlement. 

Feaulté,  fidélité,  foi,  attachement,  hommage^  loyauté: 
Mious  avons  conservé  le  qualificatif  y^a/. 

Febre,  fièvre  ;^6n5. 

Febure,  ouvrier,  fabricant  ;ya6er. 

FÉE,  charmé,  rendu  invulnérable ,  imprenable. 

Fein  ,  pouryom.  ^ 

Felice  ,  heureuse  ;  felix.  Nous  avons  conservé  fèlidté.  Felice 
signifie  encore  chatte  ;  de  fêles. 

FÉLON ,  traître,  trompeur,  parjure,  cruel ,  inhumain  :  on  le 
dérive  defallax.  Felonesse  y  félonie  y  felonnier. 

FemoRe ,  cuisse; ^mur. 

Feu ABREGUE ,  c'est  le  nom  qu'on  donne ,  en  Languedoc ,  à 
Falisier. 

Fenaison,  la  coupe  des  foins. 

Fené  9  yàné,  flétri. 

Fenestré:  sohMer  fenestré  (liv.  IV,  ch.  xiii);  sandale  dont 
le  dessus  étoit  formé  par  des  courroies  qui,  lacées  à  jour,  re- 
présentoient  un»  espèce  de  fenêtre.  On  l'appeloit  aussi  soulier 
à  l'apostolique.  Plusieurs  éditions  portent  fautivement  sour- 
lier  senestre. 

Feode,  ûef'ffeuàum. 

Fercule,  plat,  bassin ;/èrcu/um. 

Feriau  (jour),  jour  de  repos,  de  férié  ^  de  fête  chômée  ;yè- 
riatiis. 

Ferine  ,  gibier  ;  forina. 

Ferir,  frapper;  ^r/re;  il  ferut;  participe, yèrri. 

Ferma  IL,  ^rmoir,  attache  métallique  d'un  livre. 

Fermer,  pour  affermir^  fortifier,  appuyer ;^rma/«. 

Fernel,  pièce  de  bois  do  la  proue  d'un  vaisseau. 


GLOSSAIRE.  a4i 

Feuriere,  flacon  à  long  col  pour  le  voya^^e;  quoique  ce 
flacon  fût  presque  toujours  de  cuir,  les  uns  dérivent  ferriere 
de /fer  blanc;  d'autres  prennent yèrriere  pour  verrière ^  comme 
s'il  eût  été  de  verre, 

Faraonnieas,  marchands  àe  ferraille,  qui  donnèrent  leur 
nom  à  la  rue  de  la  Ferronerie, 

Ferueco,  employé  au  masculin  comme  le  latin  yên/or.  Dé 
quel ferueur  il  le  tient  (Prolog,  du  liv.  I).  Au  chapitre  xxix  du 
même  livre,  et  ailleurs  ^ferveur  est  du  féminin. 

Ferulacé,  qui  ressemble  à  la  plante  appelée  ^ru/e. 

Festu,  brin  de  paille. 

FEURRB,/>tiarns;  paille y/noro^'e. 

Feurre  (  la  rue  du);  a^est  celle  qu'pn  appelle  encore  aujour* 
d'hui  rue  du  Fouarre.  Ainsi  nommée  de  ce  que,  dans  les  écoles 
de  l'université,  sises  alors  dans  cette  rue,  les  écoliers  étoient 
assis  sur  de  la  paille  ou  fsurre. 

F^NGE,  pour  confiance  ;  fiduciiu 

FicTii. ,  ficiiUs.  Ce  mot  signifie  qui  est  fai^  d'argile.  Nous 
ignorons  pour  quel  motif  Rabelais  vouloit  que  le  tonn^u  de 
Diogène  fût  d'argile  ;  il  eût  pourtant  été  bien  promptement 
brisé  par  tous  les  mouvements  que  prête  au  philosophe  l'his- 
torien de  Pantj^gruel.  Ne  faudroit-^  pas  plutôt  lire  foie- 
tice? 

Fiers,  sorte  de  raisins  appdés  anssiyiciTiez.  On  les  nommoit 
encore,. dit-on,  goust  de  figue;  et  ce  seroit,  suivant  Ménage, 
de  ce  fruit  qu'ils  auroient  tiré  le  oonide fiers, 

FiEDLx,  fistons,  fiUots^mot  picard. 

Filandiere,  fileuse.  On  donnoit  cette  épkhéte  aux  trois 
Parques. 

FiLOPENDOLES,  poïds  suspeudus  à  des  fils,  c'est-à-dire  conti)&- 
poids.  • 

FivjLBLBMXXT  ^finalement j  enfin. 

FiNER ,  pour  finir,  ihettre  à  fin ,  terminer. 

Fins  ,  pour  confins ,  limites.  ^ 

FisTiCQUx,  sorte  de  pistache. 

Flac,  pour  flasque. 

3.  1$ 


^^  GLOSSAIRE. 

FLAGCût.L£ft,  duper,  tromper,  conter  des  sornette^  : 

Cza,  sans  plus  flageoUer^ 

tton  airçent.  ^ 

Pathelin, 

J.  J.  Rousseau  est,  je  crois,  le  seul  qui  ait  employé,  udetoule 
fois ,  le  verbe^ïo^eo/fer  dans  le  sens  de  fléchir,  foibÛr.  Sesjambe& 
fiageollent, 

Flagitiose,  méchant,  vicieux  corrompu ;y?a9tfto^i4^. 

Flagrant,  ardent,  brûlant,  tnfLwaimé\  fiagrans ; fiagrixnie 
delicto. 

Flambe  ,  flamme;  d'où  le  verbe  flamber, 

Flamberoe,  épée.  Ce  fut,  entre  autres,  celle  de  Renatdt  de 
Montauban. 

Flamman,  oiseau  à  longues  jambes,  et  d'un  rouge  couleur 
de  flamme;  le  phénicoptère. 

Flammiuome,  qui  vomit  des  flammes. 

Flancquegé,  ^an^ué,  garni  sur  les  flancs;  de  IHlalienJ^n- 
cheggiare,  CTest  ainsi  que  l'on  disoit  campegé  pour  campé, 

Flaqvé^  flaquée^flachêef;  Un  amas  d'eau  que  Ton  jette  d'un 
coup. 

Flasqve,  pour  /?acon. 

Flatry,  dompté,  assujétS,  vkincu;  du^etheflitstrery  enfon- 
cer, abattre,  dompter.  On  marque  d'un  fer  chaud  les  bétés 
soupçonnées  de  la  rage;  ce  qui  s*appelleyWfrer. 

Flevreter;  Le  Duchat  veut  que  ce  verbe  signifie  toucher 
légèrement,  comme  avec  uïi  fleuret  ^  qui  jadis  étoit  terminé  par 
un  bouton  de  fleur. 

•pLEXÛbsiTÉ,  détour,  sinuosité,  courbure ;^9ejctts. 

Flocquar, y?oc,  houppe ;y2ocon. 
'  PtôCQUÉB ,  aller  au  gré  du  vent. 

Floride,  fleuri  ,^riV/ti5.  On  a  donné  ce  nom  aux  fragments 
des  oraisons  d'Apulée  qui  sont  V^nus  jusc^'à'  nous. 

Flouin,  sorte  de  bâtiment  léger. 

Flute  ctun  alambic,  le  tuyau,  fait  comme une'flûte. 

Flux,  jeu  dans  lequel  gagne  celui  qui  a  la  plus  grande 
suite,  un  flux  de  cartes  de  la  même  couleur. 


GLOSSAIRE.  24a 

PociLE.  Voyez  faucile, 

FoiKAR ,  sorte  de  raisin  laxatif,  le  même  que  le'pineaia  des 
Angevins. 

FoLFRÉ  (1. 1 ,  cb.  xvii).  Par  ces  deux  mmsfùlfiié>et  habeliné, 
Le  Ducfaat  prétend  indiquer  deux  partis,  comme  qui  dtroit 
Guelphe  et  Gibelin.  Cette  interprétation  n^t  ni  beurease  ni 
yraisemblable  :  rien  nMndique  ici  partag-e  d'opinions  ;  tous , 
au  contraire ,  sont  furieux  de  l'enlèvement  des  cloches.  Mieux 
eût  valu  dire, 7e  ne  sais.  Folfré  signifie  affolé,  rendu*  fou;  et 
kabeliné,  fâché,  impatienté,  importuné,  concfaié. 

FoLLiER,  folâtrer,  faire  des  folies,  FolUant. 

Fonde,  fronde ;yuiui!a. 

Fondement,  terme  de  droit  (1 ,  1294)  9  P^^**  pièce  jvfsti'ficative , 
titre  sur  lequel  on  se  fonde. 

For  (forum)^  juridiction,  tribunal,  il  y  avott  à  Paris  le^ôr 
l'évéque,  le /or  le  roy,  le  for  aux  dames.  Nous  disons  encore 
le  for  intérieur,  en  parlant  de  la  conscience. 

Forain,  du  dehors,  étranger,  extérieur;  de  foras. 

Foub^^  fourberie  y  tromperie. 

Forbev,  ybur6u. 

Forges,  cisailles,  gros  et  grands  ciseaux,  tenailles ^ybrcep5. 

Forcettes,  petites  cisailles. 

Forcez,  pour /brçafs  des  galères. 

FoncLVSj  forclos;  mis  hors, -exclus ;^%m5  cbaus. 

Forestier,  étranger,  ou  banni  :  Se  fonts. 

FoRFANT,  participe  de  Fancien  verbe  forfaire;  menteur, 
fourbe,  scélérat.  Nous  avons  conservé  foifoity  forfaiture  et 
forfanterie. 

F0RI8SER,  sortir  des  bornes,  aller  au-defaors.  Voyez  le  sui- 
vant 

FoR-issu,  issu  hors,  sorti  des  bornes;  de  foras,  Foruesito, 
en  italien ,  signifie  banni. 

FoRM  AiGE  ,/h>ma9e. 

Fors,  excepté,  hormis. 

Fort,  lieu  fourré,  planté  d'arbres  serrés  et  touffus,  oèse 
retirent  les  bétes  des  forêts. 

16. 


i44  GLOSSAIRE. 

Forteresse,  pour  force,  (I,  829). 

FoETUNAl ,  orag^e,  ourag^an ,  tempête;  de  Yitdlienfortunale, 
On  employoit  aussi  dans  le  même  sens  ie  mot  françois^orfune. 

FoRUOYER,  s*ëcarter,  s'égarer;  de  foras  et  via. 

Fouace,  gâteau  cuit  sous  la  cendre,  et,  aussi,  bouillie  mê- 
lée de  jaunes  d'œufs.  On  disoit  également  fougasse  et  fouée. 
Les  pâtissiers  provençaux  font  encore  aujourd'hui  des  fou- 
gasses. 

Fov AKt^foarre;  voyez  Feurre, 

FouGER,  fouir.  Ce  mot  se  dit  proprement  des  sangliers.  Oo 
disoit  un  fouge-merde, 

FouGON,  foyer,  cuisine  d'un  vaisseau. 

FouiLLOUERE,  instrument  du  foulon. 

FouiLLOusE,  sac,  poche,  bourse,  où  Von  fouille.  Ny,aplus 
daubertenfbuiUouse.  Ce  mot  est  un  terme  de  l'argot. 

Fouir,  pour  fuir. 

Foulque,  poule  d'eau,  oiseau  de  rivière,  à  plumage  noir, 
et  que,  pour  cette  raison,  on  appelle  dans  quelques  provinces 
un  diable  \fulxca.  On  la  nommoit  aussi  cotée ^  et  beUeque. 

Fouppi,  chiffonné,  froissé,  délustré,  comme  qui  diroit ybuté 
aux  pieds. 

Fouquet,  jeu  qui  consiste  à  tenir  dans  la  narine  de  l'étoupe 
enflammée  sans  se  brûler  ;  defbcus. 

FouRBT,  fourbe^  sorte  de  jeu. 

FouRCHE^re,  fourche  ferrée  ;ymTate. 

Fourgon,  fourche,  l'antagoniste  de  la  pelle. 

Foute  AU ,  fou;  hêtre -y  fagus.  Voyez  les  Essais  de  Montaigne. 

FouziL,  un  briquet. 

FoYS  (  ie) ,  pour  iefais. 

Fraieres,  fraises. 

Frai  H  £8,  fraises. 

Francarchiers  ,  infanterie  non  soldée  qui  se  servôit  de 
l'arc. 

Francaubier^  sorte  de  raisin  blanc;  de  albus. 

Franc  du  quarreau  ;  sorte  de  jeu  de  palet  sur  les  lignes  d'un 
carré. 


GLOSSAIRE.  145 

Fravcgaultier,  homme  de  plaisir. 

Franchise,  asyle,  lieu  privilégié  où  l'on  étoit^tmc. 

Francisque,  hache  des  anciens  Francs,  dont  le  ]Per  étoit ,  à 
ce  que  Ton  croit,  en  forme  de  fleur  de  lis. 

Francolts,  espèce  de  faisan. 

Frangtaupin.  On  appeloit  ainsi  des  soldats  levés  dans  les 
villages ,  et  qui  formoient  une  assez  mauvaise  milice.  On  dé- 
rîve  ce  mot  du  nom  des  Alpes  y  parcequ'on  prétend  que  c^é- 
toit  parmi  les  habitants  des  Alpes  que  se  kvoient  ces  soldats 
(JrearuHilpin).  D'autres  en  font  des  taupes. 

Fraudulent,  trompeur,  fourbe  ;  fraudulentus. 

FnAY^  fia  jfitUer;  frère. 

Frayer  ,  fournir  auxfirais^  à  la  dépense. 

Frsdon.  On  appelle  ainsi  en  musique  un  ornement  de  chant 
très  léger,  et  sur-tout  très  fugitif;  d'où  le  verbe  fredonner., ^9r 
bêlais,  au  chapitre  XXVII  du  livre  v,  fait  une  dégradation 
très  plaisante  des  divers  ordres  de  moines  mendiants:  les 
frères  Petitz^  dits  aussi  Menus  ou  Servi  tes  ;  les  Mineurs,  les 
Minimes  y  les  Minimes  crochus  ^  terme  de  valeuf  musicale,  et 
enfin  les  Fredons,  ou  moins  que  rien,  un  finedon  ne  valant 
guère  qu'une  quadruple  croche. 

Frelampier  {frère  Uunpier),  homme  chargé  du  soin  des 
lampes,  et,  par  suite,  un  homme  du  néant,  un  pied-plat,  un 
malheureux. 

FtLELAVTyfifvlaud;  bon  vivant,  bon  compagnon, 

Frelore,  perdu,  gâté.  Voyez  au  RaheUesiana. 

Fréquent,  pour  fréquenté,  visité. 

Freslonigque,  de  frelon;  qui  pique,  qui  poinct,  comme 
un  frelon. 

Fressurade,  vive  caresse,  qui  stmhle  partir  des  entraiUes; 
ruade,  mouvement  subit  et  violent. 

Frestel,  la  flûte  à  Pan,  on  Syrinx. 

Faete,  rompu  à  toutes  sortes  de  ruses  et  de  malices;  de 
fi-actus. 

FREZ£,^^tuze;.  nouvellement  écossée,  pelée,  dérobée,  cq 
parlant  des  fèves  de  marais. 


!i46  GLOSSAIRE. 

Frigore  ,  froidure  ;  frigus. 

Fringver,  prendre  dbs  libertés,  sauter,  danser. 

FViiMSLiPPEs,'  avaleur  de  franches  Hppées  :  du  verhe  friper, 
avaler  goulûment,  et  de  lippe  crosse  bouehée. 

Fripperie,  pour  friponnerie.  Rabelais  dit  aussi  ripperie. 

Friquekelle,  petite  andouille.  Ce  mot  veut  aussi  dire  une 
jeune  coquette. 

FRI9CADE,  rafraîchissements. 

Frtse,  étoffe  grossière,  dont  on  faisoit  les  robes  des  sup- 
pôts de  Funiversité.  Elle  venoit  sans  doute  originairement  de 
la  Frise, 

Frisque,  gaillard ,  leste ,  alerte,  éveillé,  mignon. 

Frizon,  vase  de  terre,  à  boire. 

Fromentée.  Voici  la  recette  qu'en  donne  Taillevent  :  u  Pre- 
«  nés  froment,  espeautre,  et  bien  net,  pu4s  le  faites  cuire  en 
«  ung  pot  bien  longuemeiit,  et  le  laisses  rasseoir;  et  prenes  du 
«laid  raisonnablement  pour  vostre  froment,  tant  que  vous 
«en  aies  asses,  et  le  mettes  auec  le  froment;  puis  le  mettes 
<r  bouillir  en  ung  pot,  et  gardes  bien  que  il  ne  brusle:  et  puis 
«  prenes  des  œufs  et  les  entregettes  selon  que  le  pot  sera  grant, 
c(  et  coules  les  moyeulx  des  œufs,  et  quant  ils  seront  coules, 
«  mettes  le  pôt  du  fi^ôment  et  le  laict  hors  du  feu,  et  prenes 
«  du  laict  ef'le  mettes  auec  les  œufs,  et  gettes  les  œufs  dedans 
u  le  froment  et  le  laict  tout  ensemble;  et  le  démenés  fort,  et 
u  gardes  bien  que  le  laict  ne^oittrop  chauk,  car  Vous  brulle* 
u  ries  les  œufs,  parquoy  la  fromentée  sereit  blescée.  Mettes  y 
((  foison  de  sucre,  n  Dans  un  supplément ,  Taillevent  donne 
le  passage  que  Le  Duchat  attribue  au  traducteur  de  Platine  : 
u  Premièrement  feras  cuyre  en  eaue  ton  dit  froment;  après  le 
t<  mettras  dedens  le  iust'd#brouet  de  chair  grasse,  ou  si  ay- 
«  mes  mieulx  en  laict  d'amandes,  et  en  eeste  façon  est  potaige 
uconuenient  en  temps  de  ieusne,  pource  qu'ils  se  resoluist 
tttardement,  c'est  à  dire  est  de  tarde  digestion  et  nourrist 
u  beaucoup.  Semblablement  se  peut  faire  lordiat,  ou  le  po» 
u  taige  d'orge,  et  est  plus  louable]  selon  aulcuns,  que  n'est  la 
«  dicte  fromentée.  » 


GLOSSAIRE.  i47 

FaoNCLE, y^inoncfe;  abcès,  apostème  tenniné  eo  pointe^ 
clou  ;  furunculus. 

Feondillon,  fil  ou  soie  que  l'on  dévide. 

Fbonteau, bandelette,  diadème, que  Fonnoet «Ur UfnofU. 

FAuiGXàioB ,  du  fruit  ;  comme  le^umaige,  l^nmcs^  vinatgéy 
du  vin.  .:.• .  ... 

Fruigtz  (ep.  du  limos),  seconde  personne  du  présent  de 
rindicatif  du  verbe  firuiry  j  ouir  ifruL 

Fruition,  jouissance;  de /rut. 

^DSQUiN,  OU  sainfrusquin  (en  languedpçiep ,  sanfre^kin)^ 
l'avoir,  le  pécule,  la  bourse  de  quelqu'un. 

Frutice  ,  arbrisseau  ;  frutex, 

FuLCT,  ^pp^yé^  soutenu;  defylcirç. 

Funambule,  danseur  de  corde;  iàefunis  ef  amb\ilarf}. 

FuNGE,  un  champion;  fiingpu, 

FcNGER,  s'acquitter  de^  remplir  un  devoir  ;  yi/n^t. 

FvRjJueTyfuere^fueur'y  mesure,  estimation,  prix.  4fifr  et 
mesure,  pléonasme. 

FuRON ,  Jurei ,  animal  et  jeu. 

FuRT,  vol,  larcin;  furtum.  Nous  avons  conseryé  fh^rtif  et 
furtivement. 

FusT,  bâton,  arbre,  perche,  manche,  morçeaii  de  byis; 
fustis.  L'arbre  d'un  pressoir.  Fuster,  battre,  frapper. 

FosrTE^  flûte,  espèce  de  navire. 

FcsTÉ,  ravagé,  dégradé,  saccagé,  battu  de  verges. 

Ftft  ,  gadouard.  Voyez  au  Rabeiœsiana. 

Fysicien,  physicien,  médecin.  C'est  ainsi  que  les  Ânglois 
nomment  encore  aujourd'hui  leurs  médecins. 

Fysicient  tout  appelés  : 
)  Bénêjjy  ne  sont  ils  point  nommer. 

Hejy  4Qibt  ^o<^¥  ordure  jç^ttre , 
Et  dafx  fysique  doibc  estre. 
De_^  fysique  me  défie  ; 
Fol  est  qui  en  telle  art  se  fie. 
On  il  na  rien  qui  ny  ait^; 
Dont  suis  ie  fol  si  ie  my  fy.  ' 

Bibl.  Gttiot. 


248  GLOSSAIRE. 


N,  B,  Les  mots  qui  ne  se  trouveront  ni  à  ga,  ni  à  oo,  on 
les  trouvera  à  Gi7A*et  à  guo.  Du  temps  de  Rabelais,  il  étoit  fort 
rare  que  Fou  employât  le  g  dur  sans  la  voyelle  u. 

Gabarier,  batelier,  conducteur  d'une  gaharre^  porte-faix 
employé  au  service  de  ces  bâtiments. 

Gabatine,  fourberie,  ruse, adresse;  du  verbe  gaber,  ^yez 
guabeler, 

Gabeler.  Voyez  guabeler. 

Gabelle,  pris  au  général,  signifie  impôt,  tribut,  rétribu- 
tion, ce  que  les  Romains  appeloient  vectigalia. 

Gaber,  guaber;  railler,  moquer,  faire  dupe.  Gabeur,  gaby 
gabière,  gabois. 

Gabie,  la  hune  d'un  m^ât 

Gabie,  moquerie,  raillerie;  du  verbe  gaber;  foi  de  gabie. 

Gabion,  gabionner,  termçç  de  fortification;  panier  d'osier 
rempli  de  terre  qui  sert  à  couvrir  les  batteries  et  les  canno- 
niers  ;  façonner  des  gabions. 

Gagàte,  pierre  de  Lycie,  jaïet,  ainsi  nommée  du  Gages, 
fleuve  de  Lycie. 

Gager,  saisir  les  meubles  pour  gages. 

On  viendra ,  on  nous  gagera  ; 
Qoanqae  auons  nous  sera  osté. 
Pulhelin. 

Galeasse,  grosse  galère.  La  rue  des  deux  Portes  Saint^ean 
i  porté  le  nom  de  Galiacey  probablement  d'une  enseigne. 

Galee,  galère;  vogue  lagalée^  vogue  la  galère. 

Galentehent  et  gualentement,  vigoureusement,  puissam* 
ment,  fortement;  valenter. 

Galentir  ,  fortifier,  rendre  robuste ,  renforcer  ;  de  valere, 

Galeote,  sorte  de  lézard  que  Pline  dit  être  ennemi  des 
serpens. 


GLOSSAIRE.  a49 

Oalerne,  vent  entre  nord  et  couchant,  auquel  Rabelais 
attribue,  en  plaisantant,  la  vertu  que  les  poètes  donnoient  au 
zéphire,  relativement  aux  jumens  (liv.  IV,  chap.  ix). 

Galimart,  gaiUmart;  la  partie  de  l'ëcritoire  où  l'on  met  les 
plumes  ;  de  ccdamarius. 

Gallant  et  guallandy  pour  robuste,  dispos,  vig[Oureux;  de 
valens. 

GAhLWVREmEti^galfatier;  gaudronneur  de  vaisseaux;  galle- 
frété  est  dit  aussi  pour  callefreté,  calfeutré^  enduit  de  chaux; 
de  calx  etfricare.  Gallefreder  étoit  aussi,  dans  le  style  familier, 
un  terme  d^njure,  pour  dire  un  homme  du  néant. 

Galler,  gualler;  se  divertir,  se  réjouir,  prendre  ses  ébats, 
se  donner  du  bon  temps,  se  régaler. 

Il  y  aura  beu  et  galle 
Chez  moy,  aia<  que  vous  en  allex. 
Pathelin. 

D*où  l'on  disoît  un  galle  bon  temps.  Nous  avons  conservé  le 
mot  gala. 

Galler,  battre,  frapper,  rosser. 

Gallier.  Voyez  guallier. 

GALLiNE,poule;  gallina. 

Gallion,  sorte  de  vaisseau  marchand.  On  appelle  encore  de 
nos  jours  gallions  les  vaisseaux  qui  rapportent  l'or  d'Amérique. 

Galloches,  sorte  de  chaussure  à  semelle  de  bois  et  ferrées , 
dont  on  veut  attribuer  l'origine  aux  Gaulois. 

Gallois,  galloise;  bon  compagnon,  joyeux,  alerte,  vif, 
gaillard^  gai  ;  du  verbe  galler.  Galloise  se  prenoit  souvent  en 
mauvaise  part,  pour  dire  une  courtisane. 

Galloner.  Voyez  au  Rabelœsiana. 

Gals,  les  Galles  {galli),  prêtres  de  Cybéle. 

Galuerdine  et  gualuardine;  sorte  de  cape  de  paysan;  ou, 
comme  dit  Ondin-,  une  jaquette.  Le  Duchat  ne  manque  pas 
de  se  perdre  en  conjectures  pour  donner  l'étymologie  de  ce 
mot. 

GAMBATER(se),  étendre  Iesyaiii6e5,  gambiller,  gambader. 
On  disoit  aussi  gamboyer^  gambier^jambetter,  etc. 


uSo  GLOSSAIRE. 

GiMUAmE,  homar,  ëcrevisse  de  mer;  gammarus  ou  cam" 
manu. 

Ganiuetier,  faiseur  de  ganivets;  de  ce  dernier  mot  nous 
avons  fait  celui  de  canif,  qui  est  synonyme.  Il  y  avoit  à  Parî« 
la  rue  du  Ganivet. 

Gantelet,  armure  de  la  main,  gros  gant  revêtu  de  lames 
d'acier  flexibles. 

Garance  ,  couleur  de  cerf. 

Gakannier  (chat),  chat  de  garenne^  chat  sauvage.  Rabelais 
fait  de  ce  mot  une  ëpithète  des  chats  fourrés. 

Garant,  terme  de  marine,  cordage  qui  sert  à  haller.  En 
garant,  signifie  manœuvrer  doucement  et  avec  précaution. 

Garbe,  orgueil,  jactance,  prestance;  belle  garbe.  Ce  mot 
est  italien. 

Garbin  et  guarbin,  c^est  le  nom  qu'on  donne  en  Languedoc 
k  un  petit  vent  frais  qui  s'élève  sur  le  midi,  et  rafraîchit 
beaucoup  l'atmosphère. 

Gardon  ,  petit  poisson  d'eau  douce  ;  gardio. 

Gargareon*  Voyez  guaviet 

Garon,  poisson  de  mer  nommé  en  Languedoc  picanL 
Voyez  répigr.  lat.  sur  le  garwn. 

Garot  et  guarrot;  trait  d'arbalète^  dard. 

Garré,  bigarré. 

Garreau,  taureau  pie,  bigarré. 

Gars,  garçon.  Jeune  homme,  homme  non  marié. 

Garsb,  mot  qui  ne  se  prend  plus  aujourd'hui  qu'en  mau- 
vaise part,  une  jeune  fille,  une  vierge. 

N'est-il  pas  bien  trouvé  de  dériver  garçon  du  soi-disant 
grec  gasaura^  ou  du  pfaantastique  mot  garsonastasium?  Et  ne 
voit-on  pas  bien  que  gars  est  dérivé  de  vor,  dérivé  lui-même 
de  vtr,  dont  garse  est  la  femelle? 

G  ASTER  (se),  et  guaster;  se  blesser,  s'estropier,  se  faire  du 
mah  Comme  verbe  actif,  gaster  est  pris  pour  dévaster,  faire 
du  dégât ^  piller,  ravager,  ruiner. 

Gaster,  le  ventre;  ce  mot  est  grec. 

Gastbolatres,  adorateurs  du  ventre,  et,  par  conséquent, 


GLOSSAIRE.  aSi 

les  moines 9  qui  nWt  que  leur  vie  dans  ce  monde.  Voltaire  a 
corrompu  ce  mot  en  geistrolacs,  qui  ne  signifie  plus  rien. 

Gatte,  hune  du  moyen  mât. 

Gau,  coq;  gallus. 

GArACHE  et  guauache^  mot  espaf^nol;  lâche,  sans  coeur.  Au 
propre,  les  Gabaii  de  J.  César,  qui  habitoient  les  monts  entre 
la  France  et  l'Espagne,  le  Gévaudan. 

Gaubregevx,  qui  se  goberge^  ricaneur,  flâneur. 

Gaubez,  mcAïues  prières  que  l'on  marmotte. 

Oaudisserie,  moquerie,  folâtrerie,  plaisanterie;  de  gmtdere. 
Rabeiafs  emploie  aussi  le  verbe  gaudir. 

Il  se  gaadît  avee  sa  Biargoton. 

Gaux;  nom  fantastique,  la  désinence  de  chrgatix^  enea^ 
ganxy  etc.  Rabelais  l'applique  aux  commandeurs  des  différents 
ordres.  Au  propre,  gau  signifie  hibou, 

Gay,  pour  geai^  oiseau. 

G  A  Y,  pourrai,  jeu  de*  cartes;  c'est  ou  le  brelan ,  ou  flux  et 
séquence. 

Gayetier,  joueur  de  cornemuse;  de  l'eépagnol  ge^etero. 

Gazes,  trésors,  richesses;  gaza. 

Gehaigner  ,  getienner;  verbe  actif  et  neutre;  torturer,  tour- 
menter, mettre  à  la  question ,  gêner;  geindre,  se  plaîndtf*e,  être 
tourmenté:  du  latin  gehenna. 

Gelasin  ,  pays  imaginaire,  où  les  habitants  ne  font  que  rire, 
du  grec  geiaô, 

Gelen  1  ABiiv ,  mots  arabes  qui  signifient  du  miel  rosat.  Voilà 
pourquoi  Rabelais  en  fait  une  lie  fertile  en  clystères. 

Geline,  poule.  Gallina, 

Genêt,  petit  cheval  d'Espagne,  très  vite  h  la  course;  gineto. 

Genethliaqce,  thème  astrologique,  ou  prédiction  par  l'in- 
spection des  diverses  maisons  du  ciel ,  sur  la  nativité  {genesis) 
des  individus. 

Genette,  petite  belette  d'Espagne,  tachetée  de  noir. 

Geneuois,  dans  plusieurs  endroits,  et  notamment  au  nou- 


a52  GLOSSAIRE 

veau  Prologue  du  quatrième  livre,  les  anciens  habitants  de 
Gènes, 

Genit,  père,  qui  a  engendré;  genitor. 

Genitaibe,  demi-pique,  javeline. 

Gevitif,  qui  engendre;  genitor. 

Gens,  du  masculin  :  quelz  genz  (liv.  IV^  chap.  Sg). 

Gent,  pour  gentil  y  agréable  :  «  Les  Bretons  sont  gens,  vous 
le  scauez,  II,  lo.  n 

Geôle,  en  picard  gayole,  prison.  Nous  avt>ns  conservé  le 
mot  geôlier.  U  n'est  pas  heureux -de  faire  venir  ce  mot  de  ga- 
zophylacium, 

Geroon,  pour  jargon. 

Gesine,  les  couches  d'une  femme;  du  vieux  verbe  ^éstr. 

Gesir,  iesir;  séjourner,  reposer,  être  gisant.  Ce  verbe  a  en- 
core d'autres  acceptions. 

Gestes,  faits,  exploits,  actions  mémorables.  Gesta, 

Gibbe,  gibbeuxy  bossu  :  gibbosus:  gibbosité. 

Gibbessiere,  grande  bourse  de  cuir  que  Ton  portoit  devant 
soi.  Rabelais  applique  ce  mot  à  plusieurs  choses. 

GiBOuniNs;  lisez  ghiborim^  mot  hébreu;  forts,  puissants. 

Gilbathar,  pour  Gibraltar. 

Glai,  glay;  joie,  plaisir,  jouissance. 

Gland,  balle,  petit  boulet. 

Glatebon ,  plante,  aussi  nommée  graJteron^  parcequ'elle  est 
rude  au  toucher,  et  s'attache  facilement  aux  corps  sur  lesquels 
on  la  jette. 

Glaz,  glace;  ferré  à  glaz^  ferré  à  glace.  Glas  signifie  encore 
couleur  bleue;  de  glastum^  pastel  et  (ou  clos);  le  son  des 
cloches  à  mort,  de  Marseille;  du  grec  klazô. 

Glener,  pour  glaner. 

Glic,  jeu  de  cartes,  le  même  que  la  chance.  Ce  mot  est  al- 
lemand : 

Ilz  ne  hobent  de  leurs  maisons  ; 
La  iouent  en  toutes  saisons 
Au  trinCy  au  plus  près  du  constean, 
Aux  des,  au  glic,  anx  belles  tables. 
Pathelin. 


GLOSSAIRE.  353 

Ce  que  Maillard  appelle  ici  le  plus  près  du  Cousteau ,  est  la 
inéme  chose  qae  Rabelais  nomme,  dans  la  liste  des  jeux,  le 
pied  du  Cousteau. 

Glimpe,  flambeau. 

Gliron,  un  loir;  glis, 

Glovt,  ylouion,  goulu,  avide. 

Gloux,  glouton,  goulu ^  avide.  Cet  adjectif  signifie  aussi 
vain,  glorieux. 

Glubea,  écorcher»  peler,  enlever  Pëcorce;  glubere. 

■  Globit  inagnanimos  Rémi  nepotes,  • 

dit  Catulle. 

Glyphouere,  calonnière,  petite  sarbacane  de  sureau,  avec 
laquelle  jouent  les  enfants.  On  Fappeloit  aussi  cUsoire. 

Gnaue  ,  soigneux ,  diligent  ;  gnavus,  dont  Topposé  est  ignave^ 
aussi  employé  par  Rabelais. 
.  GoBELiN,  esprit  follet ,  lutin.  , 

GocouRT,  ni  long  ni  court,  de  moyenne  longueur. 

GoDALLE,  a//p,  sorte  de  bière,  vin  méié  avec  du  bouillon. 
Cest  de  ce  mot  qu'on  a  fait  le  verbe  godailler,  pour  boire  a 
f  excès.  Par  suite,  on  a  aussi  appelé  godale  la  populace,  la  ca- 
naille, qui  se  soûle  assez  communément 

GoDEMARE,  gros  vcutre,  ventre  à  la  poulaine. 

60DEPI8E,  gaudepise,  ou  mieux  codpise,  car  ce  mot  parott 
formé  de  Tanglois  cod-peece.  G  est,  dit  Cotgrave,  une  braguette  ; 
et  il  rend  gaudepisé  par  harassé,  fatigué. 

GoGUELV,  mauvais  plaisant,  railleur,  ricaneur;  du  vieux 
mot  gogue^  dont  nous  avons  fait  auss^  goguenard  et  goguettes. 
Ménage  dérive  savamment  ce  mot  de  cucullus. 

Goildronne;  au  propre,  goudronné,  enduit  de  goudron;  au 
figuré,  pimpant,  accoutré,  ajusté.  Goildronneur.  On  écrivoit 
indifféremment  goudron,  goudron,  gouUron,  goildron. 

Goinfre,  gouinplure,  goulu,  gros  mangeur,  parasite:  goinr 
frer, 

GoiTRou,  substantif  et  adjectif;  goitre,  goitreux,  gtUturo- 
sus. 


354  GLOSSÂiRE. 

GoNELLE,  casaque  qu'on  revétoit  par-dessus  l'armure,  et 
qui  descendoit  à  mi-jambe.  Les  goneUeséioïent  blasonnées. 

GoNVALON ,  voyez  Confanon. 

GoRGERY,  gorgerln;  hausse-col,  partie  de  Famiurequî  dé* 
fendoit  la  gorge,  ^ 

GoRGiASER  (se);  se  pavattner,  faire  le  beau.  Gorgiaseté^ 
pompe,  ma^ificence,  parure;  d'où  l'adjectif  gorgias^  guor* 
gias ,  gorgiais ,  gorgieisse. 

GoRGIASitAS  MULIBBGIJLARIIM  (liv.  Il,  cfaap.  Vil);  c'cSt  l'ac- 

tion  de  montrer,  d'étaler  sa  gorge.  On  appeloit  gorgias^  gor- 
gierty  gorgerette  ou  gorgelte,  une  fraise  ou  tour  de  gorge  ^ 
témoin  ces  deux  vers  de  Marot  : 

Tetin  qui  tenfles  et  repoalses 
Ton  gorgias  de  deulx  bons  poulses. 

GoRRiER,  richement  couvert,  paré  d'un  beau 'collier,  dfe 
beaux  harnois,  en  parlant  d'un  palefroi  et  même  aussi  des 
hommes  : 


Gorriers ,  mignons ,  hantans  bancqueU  » 
Gentils,  fringuans  et  dorelos. 


Ménage  dérive  ce  mot  du  grec  gauros ,  superbe.  Il  y  aVoît 
aussi  le  substantif  ^ome. 

GossAfifFiiTE ,  le  cotonnier. 

GouD,  de  l'anglois  ^ooc/^  bon.  6ou(/yà{bf(  livre  111,  chapi- 
tre .XLYii),  est  un  jeu  de  mots  sur  goodfsUow,  qui ,  en  anglois, 
•ignifie  bon  compagnon. 

GouET,  petit  couteau  sans  ressort,  qu'on  pend  oit  à  sa  cein- 
ture, et  dont  on  se  servoit  pôurécaler  les  noix. 

Gouge,  fille,  femme.  Ce  mot  se  prenoit  assez  ordinaire- 
ment en  mauvaise  part ,  pour  une  fille  de  mauvaise  vie ,  ou 
une  femme  de  bas  étage.  Nous  avons  conservé  le  masculin 
^u;af  >  qui  n'e^t  pas  plus  noble.  Huet,  très  amateur  d'étymo- 
logies  hébraïques,  dérive  ce  mot  de  l'hébreu  goia. 

Goulet,  col,  canal,  passage  étroit,  gouteau. 

GouLPiL  (vulpes),  renard;  dont  on  a  fait  goupillon  y  image 


GLOSSAIRE.  255 

assez  exacte  de  la  queue  du  renard,  et,  proibablement  aussi , 
Jeguobiller,  ce  qui  revient  à  ëcorcher  le  renard.  Par  suite  de 
la  signification  du  mot  goupil^  goupillery  goupilleux^  et  gou- 
pillage  y  ont  signifié  tromper,  trompeur,  tromperie. 

GouRMANDER ,  barder,  piquer,  larder  (liv.  I,  chap.  x^xiv). 
Ce  verbe  a  encore  d'autres  acceptions;  il  signifie  manger  ave« 
avidité ,  comme  un  gourmand.  On  l'emploie  aussi  pour  dire  : 
réprimander,  tancer  rudement. 

GoTRNEAtj ,  poisson  de  la  mer  du  Sud. 

GouRRiER.  Voyez  gorrier. 

Gousset,  partie  de  l'armure  placée  sous  les  aisselles. 

GouTE,  adverbe;  pour  point,  nullement,  en  auctme  ma- 
nière. Voyez  grain' 

GotJTTRON,  goitre.  Voyez  goitrou. 

GoYON,  goujon,  petit  poisson. 

GozAL,  mot  hébreu,  qui  signifie  une  colombe. 

Grabeau,  discussion,  examen. 

Gra BELER,  débrouiller,  discuter,  éclaircir,  examiner,  éplu- 
cher,  comme  si  l'on  trayoit  du  gravier  grain  à  grain.  Uabelai» 
a  forgé  le  latin  grabellatio  dans  sa  bibliothèque  de  SainhFietor^ 

Gracieux  seigneur,  poisson  de  mer  à  écailles,  fort  délicat 
et  peu  commun. 

Gracule,  geai;  graculus. 

Graille,  corneille;  d'où  le  verbe  grailler.  Voyez  grùUe, 

Graik,  adverbe,  pas  du  tout;  ie  nen  veulx  grain,  nulle- 
ment. 

Grain,  terme  de  marine,  coup  de  vent,  tourbillon,  sou- 
lèvement de  la  mer. 

Graisler  ,  griller,  rètir. 

Grampe,  qui  a  une  crampe, 

Graphide,  c'est  proprement  les  premiers  traits,  l'esquisse 
d'une  figure  quelconque.  Fous  musez  icy  de  belles  chaphioes  ,. 
dit  Pantagruel  (liv.  III,  chap.  v);  c'est-à-dire  de  belles  figu^ 
res,  de  belles  métaphores  :  de  graphe. 

Graphincr,  agraphigner;  égratigner.  Nicot  et  Ménage  doA'' 
nent  à  ce  mot  des  étymologies  bien  savantes. 


^56  GLOSSAIRE. 

Gratuité,  reconnoissance  :  de  gratis. 

Gratulation,  action  de  grâce,  congratulation;  gmtulaiio. 

Graue,  pesant;  gravis, 

Graue,  pour  grève;  les  bords  aréneux  de  la  mer,  d'une 
rivière. 

Grauer,  pour  gravir  ;  gravant  ^  montant. 

Greffe,  poinçon,  style  à  écrire,  ou  d'un  cadran  :  de  gra- 
phe. Voyez  aux  Eroticcu 

Grefue,  jambe  et  jambart.  N'est-il  pas  bien  inventé  de  dé- 
river ce  mot  ^ocrea? 

G  REGAL,  vent  nord-est. 

Gregeots,  Grec. 

Gregues,  baut  de  chausses.  Voyez  bragues,  braguette. 

Greigneur,  grandioi,  le  plus  grand ^le  plus  considérable, 
celui  qui  a  le  plus  de  mérite. 

M aist  Diea ,  vous  estes  le  greigneur 
Trompeur. 

Patttelin. 

Grené,  granulé. 

Grèce,  lieu  sablonneux,  bords  d'une  rivière;  d'où  vient  le 
nom  de  la  place  de  l'hôtel-de-ville  de  Paris. 

Greue,  afBiction,  peine,  ennui. 

Greue,  jambart,  armure  de  jambe.  Voyez  grefue. 

Greuer,  peiner,  chagriner,  tourmenter,  vccabler,  incom- 
moder; gravare. 

Grezillons,  grillones;  menotes,  manicles,  attaches,  liens 
des  mains. 

Griais,  gris  bleuâtre. 

Grief.  Les  vers  dans  lesquels  ce  mot  se  rencontre  fréquem- 
ment ,  prouvent,  par  le  nombre  de  leurs  pieds,  que^  formant 
aujourd'hui  deux  syllabes,  il  n'étoit  jadis  que  d'une  seule,  et 
qu'on  prononçoit  gref^  quoiqu'on  écrivit  grief;  en  efiet ,  ce 
substantif  est  dérivé  du  verbe  grever. 

Grief,  adjectif,  fâcheux^  incommode,  onéreux,  grave. 

Griesghe,  jeu  du  volant,  ainsi  nommé  en  Anjou,  parce- 
qu'il  étoit  fait  de  plumes  de  perdrix,  griesches,  griais ^  (gris 


GLOSSAIRE^  a57 

bleuAtre),  soÎTant  Got^^raye.  Mais,  suivant  d'autres,  grifische 
signifie  incommode,  fâcheux,  hargneux,  ce  qui  convient  a»-  ' 
sez  aux  pies  de  ce  nom.  Ne  seroit-il  ps^^  raisonnable  d'admettre 
ces  deux  acceptions? 

Grillotier,  rôtisseur. 

Grimaud  ,  petit  écolier.  Qui  ne  riroit  en  voyait  Ménage 
citer  à  cet  article  le  mot  italien  grimaldeUo ,  instrument  chéri 
des  voleurs,  sous  le  nom  de  rossignol,  lequel  mot,  dit-il,  est 
dérivé  de  rimari  ? 

L'opinion  la  moins  déraisonnable  est  que  grimaud  vient 
de  l'italien  grimo  (ridé),  d'où  nous  avons  formé  grimace  et  grime. 

Bochard  appelle  à  son  recours  le  mot  arabe  kermaSy  qui 
signifie  aussi  se  rider. 

Gringoter,  gazouiller,  fredonner. 

Nmtre  vicure ,  nag  iimr  de  feit*, 
Chantoit  uvig  «gniif  gringotë. 

On  veut  dériver  ce  mot  du  latin /•igrufirc,  formé  lui-^méme  de 
fringilta,  nom  d'un  petit  oiseau  qui  gazouille  pendant  tout 
l'hiver. 

Griphe,  énigme.  Ce  mot  est  grec.  % 

Gripper,  terme  de  l'argot,  chipper,  voler,  filouter. 

Grisle,  pour  gril;  grisler,  griller. 

Grislement,  pétillement,  bruit  que  font  des  feuilles  sèches 
au  feu. 

Grison,  grès. 

Griuole,  maculé,  tacheté. 

Grobis:  faire  du  groins ^  faire  l'important,  se  prélasser, 
faire  le  gras,  le  fier. 

Faites-vous  icy  du  grobis  ? 
Vous  viendrez  par  devers  nobis. 

Ce  mot  paroit  être  formé  de  groz  et  de  bis ,  comme  qui  diroi 
deux  foiS'plus  gros. 

Groisse,  grossesae. 

Groupe,  cotmeiUe  noire.  Ce  mot  est  italien;  op  le  dérive  de 
gamUcu 

3.  .7       , 


a58  GLOSSAIRE. 

Grolle,  tfir  à  la  cible,  dont  le  centre  s'appeloit  gwfle,  par- 
cequ^on  y  peîçnoit  une  corneille. 

Gros  tournois,  monnoie  d'argent  frappée  sous  saint  Louis, 
à  son  passage  à  Tours,  Elle  ëtoit  à  onze  deniers  de  fin ,  et  pe- 
soit  une  drag^me,  que  Ton  nommoit  aussi  gros.  Le  Blanc  croit 
<jue  les  gros  tournois  remontent  à  Philippe-Auguste. 

Grosse,  substantif,  douze  douzaines. 

Grousser,  gronder,  murmurer: 

le  retoarneray,  qui  <{uen  grooste. 
PatheUn. 

Grumeler,  groucer;  gronder  entre  ses  dents. 

Grupper  ,  gripper,  accrocher,  happer,  saisir.  Rabelais  em- 
ploie aussi  les  substantifs  gruppement  et  gruppade, 

Gruyers,  soldats  réputés  Suisses;  du  copité  de  Gruière, 

Gryphe,  pour  gryphon,  oiseau  fabuleux,  consacré  à  Apollon. 

Grypbons  de  morUaignes,  les  greffiers  des  chats  fourrés. 

GuABAN,  caban;  capote^  manteau  d'étoffe  feutrée  pour  ga- 
rantir de  la  pluie.  Ménage  dérive  ce  mot  de  cappa. 

Gu  A  BELER  et  gabeler;  du  verbe  gaber,  railler,  se  moquer, 
plaisanter;  de  Fitalien  gabbar.  Suivant  Huet ,  de  Parabe  gahara 
(  frauder);  suivant  d'autres  enfin ,  du  teuton  gabberen;  nugarL 

GuAFFE,  gajfe;  croc,  crochet:  d'où  guaffelaze  (1.IV,c.xl), 
accroche-l'âne. 

GuAGATE,  ou  mieux  gagate;  pierre  précieuse  qui  se  trou- 
voit  en  Lycie;  lejayet, 

Guaillardet;  voyez  Peneau, 

GuAiLLARDETS.  Par  ce  mot  j  au  chapitre  des  Papefigues,  Ra- 
belais entend  les  Réformés,  qui  secouèrent  le  joug  de  la  cour 
de  Rome,  et  firent  la  figue  au  Pape. 

GuALENTEMENT.  Voycz  gaientement, 

GuALiNOTTE,  gelinotte, 

G u ALLER.  Voyez  galler. 

G  UALLILR ,  ami  de  la  joie ,  des  plaisirs ,  luron;  du  verbe  gtiol- 
1er,  gailer.  Ce  mot  se  prend  aussi  en  mauvaise  part,  pour  bé- 
litre,  gueux,  vaurien,  surtout  avec  cette  désignation:  guaUier 
de  plat  pays. 


GLOSSAIRE.  îi59 

GuAXUARDïWE.  Voycz  galvérdine. 

Quand  cTobeaa;  le  gant  qa«  te  fauconnier  met  à  là  maîk 
dont  il  porte  Foiseau. 

GuARBfN.  Voyez  garbin. 

GuARBouiL',  querelle,  bruit,  g;rabuge,  vacarme,  confusion. 

GuARBE  (mo/e).  Nous  disons  aujourd'hui  mégarde. 

GuARRE,  pour  bigarré,  de  deux  couleurs. 

GuARRE  serre.  Voyez  au  Raheiœsiana. 

GuARRiGUES ,  landes ,  terres  incultes ,  broussailles.  Une  tortue 
de  gUarrigues  est  une  tortue  de  terre.  Le  mot  languedocien 
garrie  signifie  de  petits  chênes,  dont  la  réunion  forme  des 
broussailles. 

GuARROu,  sorcier,  enchanteur,  féroce,  sauvage,  cruel;  d'où 
loup^arou.  Et  de^omuron  a  fait  garouagey  tapage,  désordre. 

GuAST,  dégât. 

GuAUACHE.  Voyez  gauache. 

GuAuiET,  le  gavion ,  le  gosier,  le  gargaréon. 

GvEDOUFLE,  confou/fe y  bouteille  à  gros  ventre,  ou,  suivant 
Le  Duchat,  à  deux  goulots  et  deux  compartiments,  pour 
mettre  Phuile  et  le  vinaigre.  On  disoit  aussi  guedomlle.    * 

GuEMENTER  (sc),  sc  plaindre,  se  lamenter,  se  douloir,  s'af- 
fliger; et  aussi  s'enquérir,  s'enquester,  s'informer.  On  veut 
faire  venir  ce  mot  de  quœrere.  Voyez  guermenter. 

GuENAULX;  des  gueux  du  temps  de  Rabelais;  les  guenaulx 
des  Saints-Innocents  étoient  renommés  en  gueuserie.  On  veut 
que  guenaut  vienne  de  canis,  Borel  le  dérive  de  queux ,  coquus, 
ce  qui  est  ridicule. 

GuERDONNER,  guerdoUj  guerdonneur;  récompenser,  rému- 
nérer; récompense,  don,  salaire;  bienfaiteur ^  rémunéra- 
teur. Les  uns  dérivent  ce  mot  du  grec  kerdos,  d'autres,  de  Fal- 
lemand  werdung  (estimation  du  prix),  et  Caseneuve  enfin, 
de  guerredon;  don,  récompense  des  gens  de  guerre. 

Guermenter  (se),  se  lamenter,  se  plaindre,  se  tourmenter. 
Voyez  guementer.  On  a  dit  aussi  quementer. 

GuERPiR,^rpr,«  quitter,  délaisser,  abandonner;  dont  nous 
avons  fait  déguerpir.  Guerpison,  guerpine,  guerpisseur. 


a6ci  GLOSSAIRE. 

GuESPiN,  mordant,  satirique,  piquant  comn^e  une  guespe* 
On  donnoit  autrefois  ce  surnom  aux  Orlëanois,  qui  passoient 
pour  très  caustiques. 

Gueules,  une  des  couleurs  du  blason;  c'est  le  rouge.  On 
dérive  ce  mot  du  latin  ^u^tie^  qui  ctoient,  prëtend-on ,  des  peaux 
teintes  en  rouge;  d'autres  tout  simplement  disent  que  cette 
couleur  est  ainsi  nomi^ée  parceque  Pintërieur  de  la  gueule  des 
animaux  est  rouge.  Rabelais  en  feit  quelquefois  des  allusions 
qui  ne  sopt  pas  trop  plabantes. 

Guide,  employé  au  fémji,nin.  Dieu  vous  soit  en  guide  perpé- 
tuelle (liv.  I,  cbap.  XLv). 

Gui  LOIN,  cbeval  bongre;  de  Fanglois  ^l'Min^.  On  écrit  aussi 
guiiledin ,  guilhediru 

GuiLLE,  ghille^  et  whille;  fraude,  ruse,  tromperie.  Guiller. 

GuiLUERDON,  pour  galvcrdine. 

Gui  M  AUX,  bimaux;  prés  que  l'on  faucbe  deux  fois  l'an. 

GuiMPLE,  guimphe;  voile,  ficbu  de  col,  garniture  du  men- 
ton. On  écrit  aujourd'hui  guimpe.  Des  étymologistes  ont  dé- 
rivé ce  mot  de  vinculum. 

GuiNGuoTs,  qui  a  l'esprit  de  travers.  Nous  disons  encore, 
dans  le  style  familier,  aller  tout  de  guinguois,  ajler  de  çà ,  de  là , 
h  droite,  à  gaucbe. 

Gu INTERNE,  guiierne;  guitare. 

GuizARMÉ,  armé  ^^nne gmz^wne ,  liache  à  deux  trapcbants. 

,Qum£ne;  cordage  des  ancres,  e^  tous  grands  cordages. 

GuoDEBiiXAux ,  tripes  de  bœuf. 

GuoDELURE,  ou  guodeluteou;  beau-fils,  qui  fait  sa  cour  aux 
fenunes,  mugueteau. 

GuoGUE.  Ce  mot  a  plusieurs  acceptions:  il  signifie  une 
vessie ,  une  pibole  ;  c'est ,  en  outre,  une  espèce  de  farce  faite  avec 
du  sang  de  mouton,  des  berbes,  du  lard,  etc.;  enfin,  gogue 
signifioit  encore  raillerie,  joyeus^té,  plaisanterie,  et  nous  avons 
conservé  le  diminutif  goguettes, 

GuoGUELU.  Voyez  goguelu. 

Guogi;f.s  (liv.  ly,  ch.  lu),  pour  agoguei  {agoga\  qui  en- 
traîne, qui  expulse  les  humeurs. 


GLOSSAIRE.  if^ 

GuoLGo^s  RATS,  Di^agot,  fameux  corsaire. 

GuoRET,  goret  ou  ^ouref  ;  jeune  cochon.  V<yye£,  au  Rûkm 
iœsiana  le  mot  boire, 

GiooRGCRoïi,  )e  goàiet*. 

GuouRMEAu ,  poisson  de  mer. 

GusTEtt ,  goèter  :  gustat^. 

Gtn  de  Flandres,  sorte  de  plâtre  très  fin  dont  on  $e  sert  èit 
Flandre  pour  ffilii^e  les  enduhé. 

GuTNETTE,  jeune  poule  de  GutVié^. 
.    GtMifkstB^  an  grec  gymnttëieu 

Gtrer  :  tourner  ;  gytwre. 

Gtrine^  ratie  gyrifie;  petite  grenouille  qm  n'est  pas  enèôre 
bien  formëe;  gyrinus.  Les  grenOttiHeè,  Ait  ftabdttis,  «f^léur 
première  génération ,  sont  dictes  gyrins^  et  né  sont  quune 
chair  petite,  noire,  auecques  dette  graild£  oeilz  et  une  qneue. 
Dont  estoyent  dict£  les  sots ,  gyrim,  Plato ,  i^  Thmt  y  Arcsto^ïh.  ; 
Pline,  lib.  IX,  cap.  li,  Aratus. 

Gtroûnobi  omoQioft ,  toomoiement  orbi<ïul«nre. 

OtROimicQOKMEKT;  en  voûd. 

H 

Ha,  pour  a,  troisième  personne  de  findicatif  présent  dn 
yerbe  avoir, 

Habeliné.  Woje^Jolfré, 

Habiliter,  rendre  habile,  propre,  apte.  Nous  avons  con- 
servé l'itératif  réhabiliter. 

Hacquebvtikrb,  arquebusiers.  On  a  donné  le  nom  de  hoc- 
quebute  à  Tar^alète ,  puis  à  l'arquebuse. 

Haeretigometra  ,  meSuratr  de  fonmes  hérétiques.;  ce  qui  va 
très  bien  avec  le  titre  du  livre  prétendu  eaUihistratorium ,  etc. 

Hagarene.  Voyez  agarene, 

H  AiM ,  croc ,  crochet  ;  hamus, 

Haire,  vêtement  grossier,  cîllce.  Employé  «n  masculin. 
Ménage  le  dérive  du  celte  biherriga. 

Laurent ,  «errez  ma  hafre  arec  tna  discipimc , 
Rt  pria  «fue  le  ciel  touîoftrs  vous  illninia*. 


vStk  GLOSSAIRE. 

Ha  IRE,  pour  incommçdité,  fâcherie;  comme  en  fait  à  la 
peau  une  haire. 

Haire,  hère.  Au  propre,  un  animal  à  qui  Ton  a  coupe  la 
queue  ;  au  figuré ,  pauvre  diable ,  gueux ,  bëlitre  ;  d'où  haireux. 

Hairon,  héron. 

Hait,  fiayty  substantif  et  adjectif;  allégresse,  plaisir,  joie, 
santé,  bonne  volonté*,  joyeux,  gai,  gaillard,  dispos,  avisé. 
Haitié,  joyeux,  de  bonne  humeur,  dispos.  Le  contraire  est  de" 
hait  (d'un  seul  mot).  Voyez-le. 

Hait  (de  bon),  de  bon  gré,  volontiers,  de  bon  cœur. 

Haiter,  plaire,  agréer,  réjouir,. être  agréable,  souhaiter. 

Halgret^  haleÇret;  sorte  de  corcelet  eu  fer  battu. 

Hajlvbran,  canard  $auvage. 
<  Hallejboter  ,  grapiller.  Voyez  allebouter, 

HALLE3iii«NÉ,.éreinté,  échiué,  foible,  débile  y  en  desordre. 

HALik£K,  tirer  avec  effort.  C'est  proprement  remonter  un 
bateau  avec  une  corde. 

Halot,  ou  plutôt  halos  )  le  oevcle  lumineux  qui  se  forme 
quelquefois  autour  de  la  lune ^  et  qui  est  pronoatiode  pluie.  ' 

Haltères  ,  voyez  altères. 

Hampe,  manche  d'une  pique,  d^une  hallebarde. 

Hanap,  coupe,  V9se  à  boiir^. 

Ces  gens  ont  des  hanaps  trop  grands; 
Notre  nectar  veut  d'autres  verres. 

La  Fontaine. 

du  saxon  knœp^  vase  à  boire. 

Handion^  dragon,  dont  la  morsure^  suivant  Pline,  est  très 
venimeuse. 

Haneban£,  la  jusquiame,  plante  dite  hyoseyamtis^t  atXercum, 
Pour  entendre  ce  titre  de  livre  de  la  bibliothèque  de  Saint-Vic- 
tor, les  hanebanes  des  évêqiies^  il  faut  savoir  que  cette  herbe 
est  mortelle  aux  poules,  et  même  généralement  vénéneuse. 
Aabelais  veut  donc  désigner  un  livre  dont  la  lecture,  causeroit 
aux  évéques  des  crispations ,  des  convulsions  pareilles  à  celles 
qu'éprouvent  les  poules  qui  ont  mangé  la  hanebane.  Telle  est 
*  du  moins  l'explication  qu'en  donne  Le  Duchat. 


glossaire/  263^ 

Hamicrogue»  arme  dont  le  fer  ^toit  récourbe  ea  crochet; 
d'où  l'expression  métaphorique  et  populaire  de  hanicrochey 
pour  dire  acroc,  retardement.  Rabelais  se  sert  en  ce  sens  du 
mot  hanicrochement, 

Hannuyers.  Les  habitants  du  Hainautt;  Hannones. 

Happelourde,  chose  de  belle  apparence  et  de  peu  de.  va- 
leur, cpmme  une  pierre  fausse,  un  faux  diamant.  Ce  mot  est 
composé  du  \erhe  iiapper,  prendre,  et  de  lourde  lourdaud,  $ot.; 
ainsi  une  happelourde  est  un  attrape  nigaud,  un  mensonge, 

H  APPE80UPPE,  cuiller. 

Haranier,  adjectif;  de  hareng^  qui  concerne  les  harengs. 
Cette  épithéte  convient  à  merveille  aux  moines,  que  Rabelais 
appelle  souvent  ichthyophages  et  mangeurs  de  harengs. 

ïIarborin,  ou  mieux  harhoxirim,  pensées;  mot  hébreu. 

Hardeau,  gars,  jeune  garçon.  On  disoit  au  féminin  har^ 
deile. 

H  A  RMENE,  petit  basilic. 

Harnois,  armure,  arme,  outil.  Ce  mot  est  pris  aussi  méta- 
phoriquement, pour  rhabit  d'un  homme.  Benoist  monsieur^ 
vous  vous  eschauffdz  en  vostre  harnais  (liv.  IV,  chap.  vu). 

Harpailleur,  ypleur,  yagaooni^,  gui  se  jette  sur  les  gens 
pour  les  dépouiller  ;  du  verbe  harper,  et  du  substantif  harpago, 
dont  nous  avons  fait  le  sobriquet  harpagon  ^  donné  à  un  avare. 
Harpailley  canaille.  Souà  OKarles  VII,  U  se  forma  une  troupe 
de  harpailleurs ,  qui  dévastoient  les  campagnes. 

Harpyacque,  de  harpie. 

IIart,  au  propre,  lien  de  fagot;  au  figure,  corde,  licol.  Sus 
jioine  de  la  liart  ^  sous  peine  d'être  pendu. 

Hascher,  fendre  l'air  comme  avec  une  hache,  en  parlant 
«l'un  oiseau. 

Hastereaulx,  foies  de  volailles  coupés  par  rouelles  ,  et  en 
filés  avec  du  lard  dans  des  brochettes  de  boi5  ou  d'argent, 
«ju'on  appelle  hâtclets. 

IIastiers,  grands  chenets  de  cuisine.  Voyez  contrehastiej:s. 

Hastifueté,  promptitude,  diligence,  vivacité.  Adverbe, 
hastifuement. 


264  GLOSSAIRE. 

Hastilles,  boudins',  andouiUes,  dépovfilles  d^an  porc  nou- 
vellement tué,  viandes  rôties:  de  hàste,  broche. 

Hattbelon,  houblon. 

Haubert,  haubergeon  ;  cotte  de  mailles  qui  descendoit  jus« 
qu'aux  genoux.  Suivant  l'usage,  les  étymologistes  diffèrent 
d'opinion  sur  ce  mot;  les  uns  le  dérivent  à^cUbus,  parceque  le 
fer  poli  a  des  reflets  blanchâtres;  mais  les  germanistes  le  for- 
ment de  l'allemand  haut-ber,  haut  baron,  parceque  cette  ar- 
mure appartènoit  spécialement  à  la  noblesse. 

Hauet,  croc,  crochet. 

Lhostel  est  teur,  mais  on  le  doue. 
Pour  enseigne  y  mis  nng  hauet. 
Villon. 

Hault,  pour  tardif.  Ce  qui  fait  le  caresme  si  hault,  (  liv.  II , 
chap.  xi),  ce  qui  fait  qu'il  vient  si  tard. 

Hault  APPAREIL,  gorgerin. 

Haults  bonnets j  coitOire  Un  temps  de  Louis  XI. 

Haure,  port,  abri  des  vaisseaux. 

Heaulme,  casque,  arniure  de  tête;  de  helmus. 
' Heaulme,  terme  de  nnarihe,  la  barre  du  gouvernail. 

Hebdomade,  semaine;  hebdomas. 

Hectique,  fièvre  continuelle,  maigreur,  consomption. 

Hegronneau,  aigronneau  ;  petite  aigrette  ou  héron. 

Helepolide,  helepolè;  machine  de  guerre,  citée  par  Vi- 
truve,  dont  on  se  servait  pour  prendre  des  villes ,  ainsi  que  le 
désigne  son  nom  ;  helepolis, 

Hemicraine,  mal  de  tète  qui  n'affecte  que  la  moitié  de  la 
tête,  migraine, 

Hemicyle,  demi-cercle. 

Hemiole,  nombre  qui  contient  un  autre  nombre  (pair), 
plus  la  moitié  de  ce  dernier  nombre ,  comme  six  à  l'égard  de 
quatre;  de  l'hemiole  nait  le  rapport  de  la  consonnance  dite 
diapente  ou  quinte. 

Hemorrhoide  ,'  espèce  de  serpent  dont  la  morsure  occa- 
sione  au  fondement  une  hémorragie. 


GLOSSAIRE.  265 

Heuorbhvtbs  ,  hémorrhtkdes. 

Hehilleb,  contes  de  vieilles  ;  et  aniUg. 

HcNRiciTs,  monnote;  denier  d'or  frappi^  som  Henri  H,  et 
qui  portoit  d'tm  c^ë  un  H  couronné. 

Heovse,  houx,  arbrisseau. 

Hbpaticque,  maladie  du  foie;  de  hepar. 

Hb^t APHONE,  se  dit  d'un  lieu,  dNine  voûte,  d*un  ëeho  qui 
répète  septjbis  la  voix,  ou  tout  autre  son, 

Hca  (i^riel  hers),  de  hents;  sagneur,  maiti^,  I,  i^. 

H«fi  der  tyfel^  mots  allemands  qui  signifient  Modèieur  le 
diable. 

Hbr,  héranU^  messager. 

fiERBAULt.  Voyez  au  Rabeléê^amt. 

Herbier,  pdur  herboriste. 

itBRONEt'X,  discole,  acarîàttie,  hargneux;  et  ^uséî  qui  a  une 
^iThte. 

Heronniere.  Voyez  au  RabèÙFfiàha. 

HeIipb,  ^arp(>..Cest  anssi  une  herse;  #bù  hàfper,  htel'seT. 

HeRper,  se  hérisser,  se  dresser,  en  parlant  dès  ctieVeux ; 
horripitùre,  • 

Herper,  sarcler,  herser. 

Herpeu  signîfioit  encore  pmcer  dé  ta  harpe. 

Herselé,  harcelé^  provoqué,  excité. 

HersOir  ,  ersOfV,  orso/r;  pour  M'er  d^ 'i6{>. 

Herte  {à  t),  cUerte.  De  Kitàtien  ertà ,  lin  sentier  tnèntuetix  : 
^tdr  a  terta,  étte  au  guet. 

Herumac,  fâcheux,  incommodé,  fknfarcm  (béafrït.). 

-HBs<>AiGiroL,  pour  épéêgnéui,  dliefi  ôl*i|fîtia^  d^Espàrjn/, 
(«,  45). 

Hespaignol^,  Ibtig,  mince,  effilé;  cbihnYè^étoit  la  taitle  des 
Espagnoles,  .       • 

Hespaillier,  chef  des  rameurs.  En  espagnol,  espàlabn-. 

Hesperie,  nom  d'une  tour  de  Thélièmc;  occîdelitâle. 

Hesperus,  l'étoile  du  soir,  Vénus. 

Hetoudeau  ,  chippon  gras. 

Heurt  et  lieurtit  Voyez  hourd. 


266  GLOSSAIRE. 

HiACCHO  (sainct).  Saint  Jacques  de  Gompostelle,  fameux 
pèlerinage.  Lorsque  Rabelais ,  au  chapitre  V  de  sa  prognosti' 
cation ,  dit  que  il  nira  pas  tant  de  lifreloffres  a  Sainct'Hiaccho , 
comme  firent  Um  534)  <^  passage  est  allusif  à  la  prédiction  d'un 
second  déluge  universel  qui  a  voit  été  faite  pour  l'an  i5a4- 

HiBERNE,  Fhiver;  hibemum  tempus, 

HiDEUR,  dont  nous  avons  fait  hideux;  laideur,  difformité, 
horreur. 

Hiéroglyphes  ,  sacres  sculptures ,  dit  Rabelais,  m  Ainsi  es- 
tt  toyent  dictes  les  lettres  des  anticques  saiges  Egyptiens.  Et 
u  estoyent  faictes  des  imaiges  diuerses  de  arbres,  herbes,  ani«- 
4(  maulx,  poissons,  oyzeaulx,  instrumens,  par  la  nature  et  of- 
«fice  desquelz  estoyt  représenté  ce  que  ilz  vouloyent  desi- 
((  gner.  De  ycelles  auez  veu  la  divise  de  mon  ligueur  ladmi- 
u  rai  en  ung  ancre,  instrument  trespoisaat,  et  ung  dauphin, 
u  poisson  l^ier  sus  tous  animaulx  du  monde ,  laquelle  aussy 
u  alloyt  pour  Octauian  Ajuguste,  voulant  desigper  :  haste  toy 
u  lentement,  fayz  diligence  paresseuse ,  cest  a  dire  expédie , 
a  rien  ne  laissant  du  nécessaire.  Dycelles,  entrq  les  Grecz  ha 
u  escripl^rus  Apollo.  Pierre  Columna  en  ha  plusieurs  expousé 
<<  en  son  liure  toscan ,  intitulé  Hypneratomachia  Polyphili.  » 

HiLLOT,  fiston,  terme  d'amitié.  Ce  mot  est  des  provinces 
méridionales. 

HiMANTOPODES,  peuplc  k  jambes  torses,  que  Pline  place 
dans  rÉthiopie.  C'est  aussi  le  nom  d^une  bécasse  de  mer  qui 
n'a  que  trois  doigts  à  chaque  pâte.  Ce  mot  vient ,  dit-on  ^  du 
grec  himas,  qui  signifie  courroie. ,   . 

Hippodrome,  manège,  carrière  pour  exercer  les  chevaux. 

HippoTHADÉE,  nom  composé  de  celui  de  Tapôtre  Thadçe,  et 
de  l'explétif  hippos.  Dans  quelques  éditions  de. Rabelais,  ce 
personnage  est  aussi  appelé  Parathadée. 

Hircin  ,  de  bouc  ;  Aircmu^. 

HoBER ,  bouger,  remuer. 

Helas  !  il  ne  hobe  ; 
Il  na  nul  besoing  dauoir  robo. 
Pathelin, 


GLOSSAIRE.  267 

HoBiN,  allure  du  cheval  éœssois,  dit  haulbin  ou  ^Albanie, 
Hocher,  secouer,  remuer  la  tête. 

HoGQUETON,  auqueton;  diminutif  de  hoibque  et  huque ,  cotte 
d'armes,  tunique  courte.  On  a  aussi  donné  ce  nom  aux  soldats 
revêtus  de  cette  armure,  qui  s'ëtoit  conservée  jusqu'au  siècle 

dernier. 

VesCi  ang  poarpoinct  dauqueton 
A  Doiaux  dor  tout  enuiron. 

HoDÉ,  lassé,  fatigué,  recreu.  Hoder, 

Hoc  V  iNE ,  cuissart ,  j  ambart. 

HoGUiNER,  taquiner,  impatienter,  fatiguer. 

HoLOS,  hétas,  en  patois  limousin. 

HoM,  homme-,  homo. 

HoMENAs.  Les  Languedociens  appellent  ainsi  un  sot ,  un 
nigaud ,  un  lourdaud. 

Hommes  d'armes.  La  partie  la  plus  importante,  la  plus  dis- 
tinguée, et  toujours  la  moins  nombreuse  des  armées.  Les 
hommes  d'armes  étoient  tous  nobles,  armés  de  toutes  pièces, 
montés  sur  les  grands  chevaux ,  et  accompagnés  chacun  de 
deux  écuyers,  dont  l'un  portoit  la  hache,  et  l'autre  l'arbalète 
ou  l'arquebuse. 

HoMOCENTaiCALEMENT,  autour  du  même  cenh^. 

Homonymes,  noms  différents  qui  ont  une  même  prononcia- 
tion ;  de  homos^  semblable. 

HondrespondreS;  les  Allemands. 

HoNORENCEs ,  dcs  honucurs  ;  de  honori^entia. 

Horaire  ^  d'une  heure  de  durée. 

HoRCHE.  Voyez  orche, 

HoRD,  sale,  dégoûtant 9  nialpropre,  repoussant,  qui  répu- 
gne; tiorridus. 

HoRDous.  Voyez  horcL 

HoRioNj},  des  coups. 

HoRRiFiCQUE,  effrayant,  horrible,  terrible,  remarquable. 
Horrificus.  Ce  mot  s'appliquoit  à  tout ,  même  aux  choses  plai- 
santes. 

HoscHUPOT,  mélange  de  plusieurs  viandes  cuites  ensemble. 


268  GLOSSAIRE. 

HosTiATEMEirr,  de  porte  en  porte:  ostiatim. 

HosTiERE.  Voyez  gueux,  au  Raheiœsiana, 

HouRD  et  howrty  heurte;  choc,  coup,  attaque,  combat. 

Hovs,  le  houx  y  arbrisseau. 

HousEE,  ondëe,  averse  de  pluie.  On  disoit  aussi  horée  (de 
hora  )  guilléCy  et  cad  deau, 

HoussEPAiLLiER ,  souillou ,  marmitou,  comme  qui  diroit 
housé  (  botté  )  de  paille. 

HousTAiGiER,  houstaige  ;  otage, 

HousTiL,  hâte, 

HousTiL,  outil. 

HouzEAULz,  bottes,  bottines,  guêtres;  se  kouzer,  housé.  Bas 
breton ,  heuzou, 

HtiGREMENT,  aigrement,  rudement,  bravement ,  yi[]^oureuse» 
ment.  Hugrement  signifie  aussi  à  propos. 

Huis,  porte;  d'où  nous  avons  fait  huissier;  d^ostium, 

HuMERiE,  l'action  de  humer,  de  boire. 

HuMETTER ,  diminutif  de  humer,  boire  comme  les  chevaux 
(I,  i8).  Plusieurs  éditions  portent  fautivement  humecte. 

HuMEDESNE,  hume  vesse,  nom  d'iln  des  deux  plaideurs  de 
Pantagruel. 

Humeur  ,  employé  au  masculin ,  comme  le  latin  humor,  et 
dans  son  sens  propre  de  humidité,  vapeur. 

HuMEux,  qui  hume,  buveur,  ivrogne;  du  latin  humor. 

Huppe,  pour  houppe,  touffe;  huppe  de  froc^  parceque  les 
fi-ocs  étoient  terminés  par  une  houppe. 

HuRTE,  choc,  coup,  heurtement.  Nous  avons  conservé  le 
verbe  heurter. 

HuscHER,  siffler,  crier,  appeler.  Voyez  au  RaheUesiana. 

HuTAUDEAU,  chapon  gras.  Dit  aussi  haitoudeau,  hetaudeau, 
hestoudeau,  hustaudeau. 

HuTiN ,  hustin  ;  querelleur ,  mutin,  tapageur.  Louis  X  fiit  sur, 
nommé  le  hutin.  Les  Tonneliers  ont  un  maillet  de  bois  qu'ils 
nomment  hutinet,  et  avec  lequel  ils  font  beaucoup  de  bruit. 

HuT,  pour  aujourd'hui. 

Hydrargyre,  id  est,  argent  liquide;  mercure,  vîf-argent. 


GLOSSAIRE.  269 

HfDRiE,  cruche,  vase  à  boire. 

Hydromel,  breuvage  mélë  d^eau  et  de  miel;  Thydromel 
étoit  aussi  dit  miel  saude,  hypocras  d'eau.  Le  vin  miellé  s'ap- 
peloit  melicrat 

Hymnides^  mot  corrompu.  LeDuchat  lit  iuy^ides,  nymphes 
des  étangs;  du  grec  Umné. 

Hyp£Nemien,  qui  n'est  plein  que  de  vent;  épithête  des  ha- 
bitants de  File  de  Ruach.  Ainsi,  ajoute  Rabelais,  sont  dictz  les 
oeuFz  de  pouUes  et  aultres  animaulx,  faictz  sans  copulation 
du  mâle;  desquelz  iamais  ne  sont  esclouz  pouUetz.  Voyez 
Aristote,  Pline,  Columella. 

HYPERDtiLiE,  culte  au-dcssus  d'un  autre;  de  hyper  et  douleia, 
Hypernepheliste,  qui  s'élève  au-dessus  des  nues,  par  ses 
spéculations  ;  de  hyper  et  de  nephelé, 

Hypocras.  Voici  la  recette  qu'en  donne  Taillevent  :  «  Pour 
«  une  pinte ,  trois  tresseaux  (trois  gros)  de  cynamone  fine  et 
tt  parée,  ung  treseau  de  mesche,  ou  deulx  qui  veult;  demy- 
u  treseau  de  girofle,  et  de  succre  fin  six  onces,  et  mettez  en 
M  pouldre;  et  ta  fault  toute  mettre  en  ung  coulouoir  auec  le 
a  vin,  et  le  pot  dessoubs,  et  le  passes  tant  qu'il  soit  coulé,  et 
tttant  plus  est  passé  et  mieulx  vault;  mais  qu'il  ne  soit  es^ 
u  uenté.  )} 

Hypocriticqce;  ce  mot^  qui  est  grec,  signifie  proprement 
imitatif.  Vhypocrisis  étoit  une  des  parties  de  la  saltation  théâ- 
trale. (Voyez  notre  Traité  sur  ce  sujet  \  L'acception  figurée 
du  mot  hypocrisie  est  dérivée  de  la  primitive  et  naturelle  si- 
gnification. En  effet;  ce  vice  consiste  dans  une  itnilcUion  ap- 
parente de. la  vertu.  Les  hypocriticques  braguettes  que  signale 
Rabelais  (l ,  39)  n'étoient  pleines  que  de  vent;  beaucoup  d'ap- 
parence, et  rien  dedans. 

Hypogée,  voûte,  cave,  lieu  souterrain;  àehypo^  au-dessous, 
et  ghéy  terre. 

'  Delà  Saltation  théâtrale,  on  Recherches  sur  l'origine,  les  progrès  et  les 
effets  de  la  Pantomime  chez  les  anciens;  par  de  l'Aulnaye;  mémoire  qui  a 
remporté  le  prix  double  à  racadémi^  dçs  Inscriptions,  en  1789  ;  Paris,  Bar- 
rob,  i79o,in-8%  fiç. 


ayo  GLOSSAIRE. 

Htpophete,  qui  parle  des  choses  passées  comme  les  pro- 
phètes des  futures;  subvates. 

Htpos ARQUE,  liydropique.  C'est  proprement  l'eau  contenue 
entre  cuir  et  chair^  et  qui  fait  enfler  le  corps. 

Hypostase  ,  ou ,  plus  régulièrement ,  hypostathnxe ,  car  le  mot 
hypostcLse  signifie  proprement  et  théologiquement  essence,  na- 
ture, personne  de  Dieu.  Il  signifie  encore  audace,  effort,  im- 
pétuosité, embûches,  etc.  HyposlaJthme  signifie  le  sédiment 
de  l'urine.  Voyez  éneorème. 

I 

Ia,  déjkijanu 

Iacobipete,  pèlerin  de  Saint-Jacr/ue5. 

Iaoqce,  corselet,  justaucorps  ordinairement  piqué.  La 
jacque  de  mailles  étoit  une  cotte  de  mailles  qui  alloit  depuis  le 
col  jusqu'aux  genoux.  Nous  avons  conservé  le  diminutif  ^a- 
quette. 

Iacquemar,  heurtoir,  marteau  d'horloge;  probablement 
formé  de  Jacque  de  mailles  y  parceque  ce  heurtoir  représentoit 
souvent  un  homme  armé  ;  d'autres  prétendent  que  l'inventeur 
s'appeloit  Jacques  Marc.  Voyez  aux  Erotica. 

Iacture,  perte,  dommage;  iactiira. 

Iadeau  de  vergne,  écuelle  de  bois  d'aune.  Jadeau  signifie  un 
plat,  une  jatte  de  bois,  et  vergne  est  un  des  noms  de  l'aune, 
bois  rougeâtre.  Voilà  pourquoi  Rabelais  (liv.  I,  chap.  xxxix) 
dit  :  les  yeulx  rouges  comme  ung  iadeau  de  vergne, 

Iallet.  Voyez  arc, 

Iambus  (I,  aïo),  allusion  assez  plate  de  Viamhe^  pied  de 
vers ,  au  mot  jcunbe. 

lAmssAiREs(Epist.),  giannizeri,  les  solliciteurs  du  palais,  à 
Rome. 

Ianspill'hommes,  expression  burlesque,  pour  gentilshommes, 

Iard  ,  oie  mâle. 

Iarretade,  taillade,  l'action  de  couper  le  jarret 

Iau,  un  coq.  Ce  mot  est  du  Berri.  Voyez  gau, 

Iac  ART,  espèce dechancre,  ou  apostème  particulier  au  cheval. 

Iazeran,  chaîne  d'or  très  déliée. 


GLOSSAIRE.  271 

IfiiGE,  bouc  sauvage;  t6ice5. 

I  BIDES,  pour  ibis  y  oiseau  d'Egypte. 
IcELLVT  ^  y  celle  ;  celui,  celle. 
Ighthtophage  ,  qui  se  nourrit  de  poisson. 
IcosiMTXE,  à  vingt  mèches,  en  parlant  d'une  lampe. 
IcTE,  coup;*  ictus:  Icter,  lancer. 

IcTiDE,  belette,  furet;  ictis. 

Idoine,  propre,  apte ,  convenable  à  quelque  chose;  idoneus, 
Idonéité, 

Iecaboth,  ou  plutôt  secalùthj  mot  hébreu;  abstractions. 

Iect,  bandelette,  attache  que  Ton  met  à  la  pâte  d'un  oiseau. 

Iectigation  ,  mouvement  convulsif,  tressaillement,  remue- 
ment de  la  tête  ou  des  épaules;  jectigatio, 

Ieiune,  adjectif;  aride,  sec,  foible,  froid;  àt  jejunium. 

IpN  SUIS ,  jeu  de  paume  à  trois. 

Iecn  ,  qui  est  à  jeun. 

Ignaue,  lâche,  froid,  sans  cœur,  paresseux;  ignavus. 

II  ,  pour  lui, 

Ilicine,  voyez  Chelhydre, 

Illeg,  celui-là,  celui'-ci.  Illecque,  celle-là. 

Illugesger,  luire,  briller;  illucescere. 

Illustre,  pour  lustré,  enluminé.  Cette  épithéte,  donnée 
aux  buveurs,  est  une  froide  allusion  aux  boutons  et  rougeurs 
qui  bourgeonnent  leur  face,  et  la  font  briller  d'un  éclat  ba- 
chique; du  moins,  telle  est  l'opinion  de  plusieurs  interprètes 
de  Rstbelais. 

Imbecille,  dans  le  sens  propre,  pour  foible,  inert,  impuis- 
sant. Imbécillité. 

Ihbriaque,  ivre,  soûl.  Le  mot  briaque  est  béarnois« 

Immerse,  plongée,  enfoncée;  immersa,  ' 

Immutation,  changement,  altération;  immutcUio. 

Impendent,  qui  pend ,  qui  est  sur  le  point  d'arriver  ;  impen- 
dens, 

Imperit,  inhabile,  ignorant;  imperitus. 

Impertinence,  dans  le  sens  propre,  pour  inconvenance, 
empêchement,  obstacle. 


-xjx  GLOSSAIRE. 

Impetrer,  obtenir;  impetrare. 

Impotence,  impuissanœ* 

Imprecuble,  inappréciable* 

Imprimeurs,  I,  3o.  Au  lieu  de  ce  mot,  on  lit,  dans  uu  |^rand 
nombre  d^éditions,  traducteurs;  par  où  Rabelais  semjble  don- 
ner à  entendre  qu'il  r^ardoit  toutes  ces  éditions  comme  sub- 
reptîces  et  fautives. 

Improp£|&£,  reproche,  honte,  infamie;  du  bas  latio  impro- 
perium^  et  à'improperare. 

Impuoneu  ,  attaqiier»  combattre ,  insulter;  inf^ugnare. 

Iharimé;  isle  où  Typhée  fut  foudroyé  par  Jupiter. 

Incagubr,  embrenner,  chier  sur;  et,  au  figure,  narguer, 
braver,  défier. 

Incantation  ,  enchantement  :  incant^io. 

Incaknatif,  couleur  d^ncarnat. 

Incautement,  imprudemment,  inconsidérément,  sans  ré- 
flexion ;  incauté. 

Incentricquer  ,  placer  au  centre, 

Incisure  ,  incision ,  découpure. 

Inclyte,  célèbre,  illustre,  renommé;  ificlytus, 

Inconsumptible,  qui  ne  peut  être  consumé;  incombustible. 

Ingoncsncent,  employé  pour  accident,  estropiemen^  (l ,  33), 
Par  cest  inconuement /surets^,  etc.  On  disoit autrefois  inconuc- 
nienter  pour  incommoder,  estropier. 

Ingornifistibuler,  mot  peut-être  forgé  p^r  Rabelais,  ef 
qui  signifie  introduire ,  faire  entrer.  Le  Duchat  le  décomposp 
assez  peu  heureusement,  en  cornet  ,Jistula  (flûte),  stipula  y  char 
liuneau.  Comifistibulat ,  à  Toulouse ,  signifie  troublé ,  affligé 
de  quelque  maladie.  On  a  dit  aussi  :  quescornifictibuler,  pour 
étourdir,  rompre  les  oreilles  à  quelqu'un. 

Incredible,  incroyable;  incredibilis. 

Inculquer  ,  faire  entrer,  insinuer,  battre  et  rebattre.  Incul- 
care. 

Ingumber,  s'adonner,  s'appliquer;  incunibere, 
Ihdagvea,  chercher,  rechercher;  indagare;  d'où  l'adjectif 
mdague  pour  maniéré,  recherché ,  trop  subtil,  vague,  ridicule. 


GLOSSAIRE.  273 

Indalgo,  pour  hidalgo;  noble^  vieux  chrétien  espagnol, 
jouissant  de  plusieurs  privilèges. 

iNDEitfKÉ,  sans  perte,  sans  dommage;  sine  damno. 

Indice;  le  doigt  index  ^  le  premier  doigt. 

Indicible  :  qu'on  ne  sauroit  eicprimer. 

Indigène  ,  naturel ,  né  dans  le  pays  ;  indigena. 

Infaustissime,  très  malheureux.  Rabelais  emploie  aussi  le 
positif  infauste;  infaustus. 

Inférer  ,  déduire,  conclure ,  tirer  induction. 

Infeste,  non  fête,  non  férié;  et  aussi,  dangereux;  infestus, 

Infinable,  qui  n'a  point  de  fin. 

Infoliatvre,  incrustation,  qui  souvent  représentoit  des 
feuilles. 

Infortune  ,  employé  au  masculin. 

Infraction,  déchirement,  rupture;  infiractio. 

Infringible,  qu'on  ne  peut  rompre,  briser,  détruire;  de 
frangere.  Le  verbe  latin  infringere  signifie  la  même  chose  que 
fi^angere. 

Ingénieux,  pour  ingénieur. 

ÏNHiBER,  défendre,  empêcher;  inhibere. 

Inimice,  ennemi;  inimicus. 

Innumerable,  innombrable;  inmimerabiUs. 

Inquiliné,  locataire  nouvellement  établi;  inquilinus. 

InquinameAt,  souillure,  ordure,  impureté;  inguinamentum . 

Insail  ,  gouvernail  d'un  vaisseau. 

Insculpé  ,  taillé ,  gravé ,  buriné  ;  insculptus. 

Inse,  écrivez  hinse;  terme  de  la  marine  provençale,  par  le- 
quel on  commande  de  hisser  les  voiles. 

Insigne,  pour  enseigne,  marque,  signe,  emblème;  insigne. 

Instable,  établi,  installé,  rendu  stable. 

Instant,  participe;  poursuivant,  pressant  vivement;  instans. 

Instaurer,  rétablir,  renouveler;  instaurare:  d'où  instaura- 
teur. 

Inster  ,  insister,  demander  avec  instance,  presser,  solliciter, 
poursuivre;  instare. 

iNSTrLLE ,  exprimé  goutte  à  goutte  ;  instillatus. 


!274  GLOSSAIRE. 

Instrophib,  ceint,  couronne.  Ce  mot  est  fonné  du  latin 
strophium,  strophiolum ,  sorte  de  couronne  de  fleurs  qu^on  met- 
toit  sur  la  tête  des  prêtres.  Ceux  qui  tressoient  ces  couronnes 
étoient  appelés  strophiariL 

iNSTRUEa,  pour  instruire;  instruere^ 

Instrument,  pour  équipage ,  attirail  (lir.  I ,  ch.  xxxiv.) 

Insuperable,  qu'on  ne  peut  surpasser,  invincible;  insupe- 
rabilis. 

Intendit,  de  intenJtion^  ancien  terme  de  droit.  G'étoit  un 
acte  par  lequel  le  demandeur  déclaroit  son  intention  de  fon- 
der son  droit  sur  telle  ou  telle  loi. 

Intention,  pour  tension  y  contention;  de  iniendere. 

Interbasté,  piqué,  contrepointé. 

Intercalare  (an),  année  bissextile,  que  Ton  intercale  tous 
les  quatre  ans  parmi  les  communes. 

Interest»  pour  dommage,  préjudice;  quel  interest  encourez 
vous?  (liv,  III,  chap.  xvi  ),  pour,  quel  risque  courez-vous?  Au 
livre  I,  chap.  viii,  on  lit:  j^u  grand  interest  du  sexe  féminin, 
pour  au  grand  préjudice  ;  et  ^  en  effet ,  quelques  éditions  portent 
le  mot  préjudice,  N<|us  avons  laissé  subsister  Fironie.  Les  feit 
rembourser  de  tous  leurs  irUerests  (liv.  I,  cb.  li).  Enfin,  dans  la 
Ghresme  philosophale,  on  trouve:  jÉu  grand dommaige  et  inte- 
rest des  paoures  nuùsàres  es  ors;  au  grattd  interest  et  dommaige 
des  iifrelofres  iacobipdiea. 

Intérims,  mort,  anéanti;  de  wterimere. 

Interiner  ,  achever,  rendre  entier,  complet,  parfait,  mettre 
la  dernière  main;  integrare. 

Interminer,  prescrire,  fixer, limiter.  Ce  n'est  point  le  verbe 
latin  interminarif  dérivé  de  minarL  Cehii-ci  est  formé  de  ter- 
niinare. 

iNTERMitfER,  menacer;  interminari,  Rabelais  emploie  aussi 
le  substantif  tnfermtnfltion. 

Intermission,  interruption,  discontinuation;  intermissio, 

Internecion,  meurtre,  carnage;  ïnternecio. 

Interpeller  ,  pour  intercéder. 

Interpolation,  intercalation:  interpolaiio. 


275 


OLOSSAIHE. 

Interroouer(s'),  s'informer;  interrogare. 

Intestin,  intérieur,  interne;  intesHnus.  % 

Intestines,  pour  les  intestins. 

Intimidation^  timidité,  crainte,  apprëhenëîon. 

Intolérable,  insupportable,  indomptable;  intùierabilis. 

Intr ADE  (  d'  ) ,  d'emblée. 

Intrans.  On  appeloit  ainsi  ceux  qui  aroient  droit  de  con- 
courir à  Félection  du  recteur  de  Funiversité  ;  intrantes, 

Intricqué,  embrouillé,  embarrassé,  empêtré ;mfrtca/u5. 

Intronificqub,  introduit,  inhérent,  qui  réside  dans;  d'm* 
troire. 

In€Enir  ,  trouver  ;  invenire. 

Inuention  (I,  38),  pour  rencontre,  découverte. 

Inuiser,  visiter,  aller  voir;  invisere. 

loBELiN,  niais,  sot,  nigaud. 

Ioncade,  espèce  de  crème  sucrée,  parfumée  d'eau  rose,  et 
qu'apparemment  on  servoitsur  des  joncs. 

loNCHEE.  Yojez  joncade.  Et  aussi  une  botte,  un  fagot,  un 
paquet. 

loNCHEEs,  les  jonchets,  faits  primitivement  de  brins  de  jonc. 

loNGLECR,  baladin,  faiseur  de  tours,  chanteur.  On  a  fait 
de  ce  mot  jongler,  jonglerie,  qui  souvent  se  prennent  en  mau- 
vaise part. 

lotj,  pronom;  je. 

louETi AN ,  de  Jupiter  ;  (  Jovis). 

lociAL,  qui  appartient  à  Jupiter  ;jiWa/{5. 

loLXTE,  près,  auprès,  suivant,  conforméitient;  juxfa. 

loTEULX  du  roy^  le  bouffon ,  le  plaisant ,  le  fou  du  roi. 

Ire,  colère,  courroux,  fureur;  Ira,  Ireux,  irascond,  iretise- 
ment;  et  le  verbe  irer,  mettre  en  colère. 

Irrision  ,  dérision ,  ironie ,  moquerie  ;  irrisio. 

Irrorer,  arroser,  asperger;  irrorare. 
.  Irriter  ,  se  jeter,  se  ruer  sur,  fondre  sur  ;  irruere. 

IscHiATiQVE,  qui  a  la  goutte  sciatique;  de  ischia,  les  os  des 
hanches.  Rabelais  ajoute  :  hernies^  rupture  du  bdyau  deual- 
lant  en  la  bourse,  on  par  aiguosité,  ou  carnosité,  ou  varices. 

18, 


27^  GLOSSAIRE. 

IscHiEs,  les  hanches;  du  grec  ischias. 
.    IsiAQCES,  prêtres  d'Isis. 

IsHELLEMEHT,  promptement ,  vivement.  Isnel,  isnelk;  is- 
nelescej  promptitude. 

Issia,  sortir;  nous  avons  encore  issu  et  issue. 

Isthme,  Pentrée  du  gosier. 

IsTB£,  issir,  sortir. 

VovtB  Den  istrez  pas  de  lorine 
Dn  père. 

PatUUn. 

Ithtbole  ,  homme  droit ,  c'est-à-dire  qui  n'est  ni  tortu  ni 
bossu  ;  de  ithys, 

Ithymbon,  saltation  Laconique  en  l'honneur  de  Bacchus. 

Ithyphalle,  phallus  droit  y  attribut  de  Priape.  Il  y  avoit  des 
prêtres  ainsi  nommés,  et  des  danses  ithyphalliques. 

Itiei'lx,  iteuxy  itex;  tels,  pareils,  semblables;. singulier, 
ite'dy  itei^  ilal. 

Iti.nkre,  chemin;  itiner. 

luBE,  la  crinière  d'un  lion;yii6a. 

lucuNOiTE,  \o\e\jucunditas,  Rabelais  emploie  aussi  l'adjec- 
tif iucunfJ, 

I L  M  ELLES ,  les  joucs  d'uu  prcssoîr. 

Il  s,  à  bas ,  dessous;  mettre  ius,  terrasser,f abattre.  Petvéjus 
[  liv.  tV,  chap.  xxxiii)  est  un  pitoyable  jeu  de  mots  sur  Perseus. 

I  LsQUES.  Nous  fie  leur  donnerons  lassaut  que  ivsques  a  demain 
(liv.  II,  cbap.  xxviu),  au  lieu  de,  que  demain  sur  le  midi. 
Il  y  a  certainement  quelque  chose  de  corrompu  dans  cette 
phrase,  car  elle  implique  contradiction.  Si  les  ennemis  pas- 
sent la  nuit  à  se  mettre  en  ordre  et  à  se  remparer,  comment 
Pantagruel  les  surprendra-t-il  à  l'heure  du  premier  somme? 
11  ne  pouvoit  pas  prévoir  que  les  Dipsodes  s'enivreroient  à 
l'arrivée  du  prisonnier.  Nous  avons  vainement  consulté  les 
meilleures  éditions  de  Rabelais,  nous  n'y  avons  puisé  aucune 
luniiôn^  sur  ce  passage. 

luutNiLE,  jeune,  qui  convient  à  la  jeunesse  îj'W'/zi/i.v. 


GLOSSAIRE.  277 

Iykge,  philtre,  breuvage  inspirant  Pamour.  On  appdoit 
aussi  iyftge  le  motacille  ou  hochequeue,  qui  servoit  aux  en- 
chantements des  magiciennes. 


Resudure,  ou  plutôt  kedusudurey  serpent  de  terre. 
KiNE,  chienne.  Ce  mot  est  grec. 


Labourer  ^  pour  travailler  ;  laborare.  Substantif,  labeur. 

Lacune,  trou,  brèche ,  vuide,  manque;  loucuna.* 

Laicter,  téter,  sucer  le  lait, 

Laidure,  laideur.  Le  mot  laid  signifioit  non  seulement  le 
contraire  de  beau,  mais  encore  injure,  outrage,  offense, 
raillerie,  affront;  et  c'est  de  laid,  dans  cette  signification,  que 
Ton  a  fait  le  verbe  laidanger,  ledanger^  injurier,  etc. 

•Laisse,  fiente  de  sanglier. 

Laize,  ce  que  les  couturières  appellent  lé,  la  largeur  de 
Pétoffe.  A  la  grande  laize  y  à  la  grande  mesure. 

Lamah  hasabrtani ;  lisez  sabachthani ,  mon  Dieu,  pourquoi 
m'avez-vous  abandonné?  paroles  de  Jésus  sur  la  croix. 

Lambdoide  (commissure),  la  troisième  suture  du  cerveau; 
ainsi  nommée  de  son  rapport  de  contour  avec  le  lambda. 

Lamine,  cuirasse  formée  de  petites  lames  d'acier. 

Lampreon,  petite  lamproie. 

Lampyride,  cicindelle,  noctiluque,  mouche  ou  ver  luisant. 
lamyyris. 

Lance  pesade.  Il  faut  écrire  spezzate;  officier  réformé,  gen- 
darme démonté  que  l'on  a  placé  djans  l'infanterie.  Le  mot 
italien  spezzato  signifie  demissus,  diruptus^  fractus;  on  dit  aussi 
anspcssade, 

Laxceron,  espèce  d'esturgeon. 


'jy^  GLOSSAIRE. 

LancI)  la  foudre,  qui  est  lancée  des  cieux. 

Langiz  (les)  y  la  foudre,  expression  languedocienne. 

Lanct,  esquinancie. 

Landier,  grand  chenet  de  cuisine.  En  anglois  andirùnSé 

Landore,  fainéant,  endormi,  lourdaut. 

Landriuel  ,  lanterne  de  vaisseau. 

Laneret,  le  lanier  mâle,  petit  lanier,  oiseau  de  proie, 

Lanes.  Voyez  elanes, 

Lanier,  oiseau  de  proie,  moins  estimé  que  le  faucon*  M- 
ierias, 

Lanificque,  laineux,  porte-laine. 

Lans,  lans-many  camarade,  compagnon;  ce  mot  est  alle- 
mand. 

IjANterné,  si  maigre  que  le  corps  est  transparent  comme 
une  lanterne.  Lanterné  signifie  aussi  moqué,  baffoué. 

Lapathium  agutum  (prol.,  liv.  III),  de  la  patience,  plante; 
froid  calembourg,  réprouvé  par  Ip  bon  goût.  Le  mot  lapathon 
est  grec. 

Laque,  pour  lac. 

Larice,  laregei  l^vrix*  sorte  d'arbre  que  les  anciens  regar- 
doient  comme  incombustible ,  et^dont  le  bois  est  très  lourd. 

Larigot.  Voyez  boire,  au  Rabefœsiana* 

Larmier,  revêtement,  avance,  corniche,  chaperon  d'un 
mur,  incliné  pour  faire  écouler  Peau  lamie  à  larme. 

Larry,  peau,  cuir;  du  celte ^rua. 

Larues,  ombres,  fantômes  infernaux;  larva. 

Las,  pour  hélas  (liv,  V,  chap.  xxix). 

Lasanophore,  celui  qui  vide  la  garde-robe;  de  lasanon. 

Lasghement,  non  en  lanternant  (I,  aï 8);  mauvais  jeu  de 
mots.  Lancemant  est  corrompu  de  Fallemaud  lans  num,  qui 
signifie  compatriote. 

Lasciuie,  Uicivité. 

Lasset,  filet,  lac  de  chasseur. 

Lassus,  (à  sus,  là-dessus. 

Late,  largeur;  late  unguiculcy  largeur  de  l'ongle. 

Latent,  secret,  caché,  couvert:  latens. 


GLOSSAIRE.  ^71) 

Latial,  Latin,  qui  appartient  aux  Latins;  ùOialis. 

Latrialement,  avec  un  culte  de  laUie. 

Lauandiere,  blanchisseuse. 

Lau^Ret,  espèce  de  saumon  ou  de  truite. 

Laudateur,  louangeur,  panégyriste;  laudaior, 

Lauedan,  cheval  du  comté  de  ce  nom  en  Gascogne* 

Late,  petite  route  dans  un  bois,  et  même  le  bois  ou  la 
foret.  Saint-Germain  ne  tire  pas  son  nom  de  la  femelle  du 
sanglier,  mais  bien  des  liiyes  qui  Tavoisinent. 

Lazare,  pour  ladre,  lépreux.    * 

Leans,  céans,  en  ce  lieu,  de  ce  lieu. 

Lebesche,  vent  sud-ouest. 

Legous,  suppléez,  4e  matines.  Sainct  a  plus  de  leçons,  li*- 
vre  III,  chap.  iv,  dont  les  matines  ont  un  plus  grand  ntmbre 
de  leçons. 

Lectieme,  litière;  de  lectus. 

Le<.ap£8  {lailapes),  tempête,  vent  accompagné  4e  pluie. 

Leuouicqub,  limousin;  lemovicencism 

Lémures,  fantômes  nocturnes;  lémures, 

Lsntisce,  lentisque^  arbre  à  pétales,  résineux  et  aromatique. 
Lentiscus. 

Léon,  lion;  leo.  Léonin. 

Lbschar  ,  gourmand,  lèche-plat.  Ce  mot  veut  aussi  dire  li- 
bertin ,  et  alors  il  vient  de  l'anglois  lescherie. 

LeschE;  petite  tranche;  on  dit  encore,  en  style  famiHer, 
une  lesche  de  pain. 

JLescheuin,  pour  lesche  vin. 

Letrain  ,  pour  lutrin. 

Lettres  versâtes ,  majuscules,  comme  celles  qui  commen- 
cent les  vers. 

Leuce,  blanc;  du  grec  leucos. 

Leuer,  nettoyer,  curer,  unir,  polir  (liv.  I,  chap.  i).  - 

Leurre,  forme  d^oiseau  pour  rappeler  le  faucon,  am>ât^ 
tromperie. 

Lexif,  pour  lessive;  Uxivium. 


?8o  GLOSSAIRE. 

LiBENTissiMEMENT,  très  vt)]ontiers;  libentissiniè. 

Libère,  noble,  généreux,  libéral  y  magnanime.  Liber. 

Librairie,  pour  bibliothèque. 

LiBURNicQUE ,  bâtiments  à  rames  des  Liburniens  (  les 
Dalmatiens). 

Lice,  chienne;  et  aussi  une  barrière. 

Licencier;  donner  licence^  permettre,  accorder. 

LiCHECASSE,  lèche  casseroles ,  poêlons ,  etc.;  casse  signifie 
lèchefrite,  en  poitevin. 

LiEGÉ,  léger  comme  du  liège. 

Liesse,  fyesse;  joie,  plaisir,  satisfaction,  gaieté;  liBtitia. 

Lieu,  pour  place  (liv.  IV,  chap.  lvii);  les  lieux  premiers  si- 
gnifient les  premières  places.  Ne  laissez  voz  lieux  (Hv.  ÏII, 
chap.*xxxv)  :  ne  quittez  pas  vos  places. 

LiFRELOFRE,  sobriquet  désignant  un  Suisse  ou  un  Alle^ 
mand ,  et  jouant  sur  le  mot  philosophe, 

LiGNADE,  l'action  de  couper  du  bois;  comme  aiguade  est 
celle  de  remplir  d?eau  les  tonneaux  d'un  vaisseau.  De  Ugtïum, 

LiGNEARE,  linémre. 

LiGiTOMBEAu,  espècc  d'écrcvissc. 

LiGCSTiQUE  (la  mer) ,  la  mer  de  Gènes. 

LiMAssiALE  (ligne),  ligne  spirale,  tournée  en  colimaçon. 

Limbe,  bordure;  limbus. 

LiMESTRE.  Voyez  lucestre, 

LiKosTOLiE,  robe  de  lin  ;  de  linus  et  stola. 

LiPOTYMiE,  défaillance  de  cœur. 

LiRiPiPioN,  chaperon  des  docteurs  de  Sorbonne;  d*oii  Tad- 
jectif /fWpi^ié. 

LiRON,  loir,  g  lis, 

LisARD,  lézard, 

LiTHONTRiPON  :  uu  Uthontnptique  est  un  remède  qui  roiïipt 
les  pierres  dans  la  vessie. 

LfTURE ,  rature  ;  liiura, 

LiuiER,  levier,  ^ 

LiuREE,  rubans  qu'on  distribuoit  aux  garçons  d'une  noce: 
et  aussi  les  couleurs  du  maître.  On  appeloit  encore  livréesles  ha- 


GLOSSAIRE.  281 

bits  que  les  princes  et  grands  seigneurs  donnoicnt  k  leurs  amis 
et  domesticques  aux  grandes  fêtes.  Nous  avons  V Apologie  de  la 
livrée,  poëme,  174^,  in- 12. 
Lober,  duper,  tromper,  railler. 
Lobes,  trom|)erie,  fausseté,  mensonge: 
Quoy  dea  chascun  me  paist  de  lobes , 
Chascan  memporte  mon  aaoir. 

Pathelin. 

Loche,  petit  poisson  d'eau  douce. 

LoccLE,  coffre  à  argent;  loculus. 

LocuPLETER,  enrichir;  locupletare. 

Locuste,  sauterelle;  locusta. 

LooiER,  loudier;  couverture  piq  uée;  lodx, 

LoiSTER ,  lutter. 

LopiNER,  partager  par  morceaux,  par  lopins.  Au  prologue 
du  livre  III,  ce  mot  signifie  rassembler,  ramasser  les  lopins ^ 
les  bribes  du  dîner.  On  veut  dériver  ce  mot  de  Palleuiand  lapp^ 
chanteau,  morceau  de  pain. 

LoQUENCE,  loquele;  éloquence,  parole. 

Loqueteux*,  déguenillé,  couvert  de  loques.  Le  mot  loque  est 
wallon. 

LoRMiER,  ouvrier  en  lorrains  (mors,  éperons,  brides),  d'où 
la  rue  de  la  Lormerie  (heaumerie). 

Los  {laiis)^  louange. 

Losanger  et  lozangier;  flatter,  caresser,  louer  quelqu'un , 
dans  l'intention  de  le  duper;  de  laudare.  Le  verbe  losangier a^t 
comme  celui  de  blasonner.  Il  signifie  également  louer  «t  blâ- 
mer. Ce  mot  est  aussi  adjectif,  et  signifie  louangeur. 

LosANGiÉ ,  dessiné ,  taillé  en  losange. 

Lot,  mesure  d'environ  deux  pots. 

Lot,  lut;  boue,  limon;  lutum. 

Louche,  bêche,  et  aussi  cuiller. 

LoucHET.  Nous  n'avons  trouvé  ce  mot  que  dans  Cotgrave, 
qui  le  rend  par  coin,  angle,  corne  d'une  balle.  On  comprend 
aisément  que  ce  n'est  point  dans  ce  sens  que  Ta  employé  Ra- 
belais. Ses  louchets  sont  sans  doute  des  étoffes  de  laine  très 


3S2  GLOSSAIRE. 

fine.  Loucltet  ëtoit  aussi  une  bêche,  un  outil  à  remuer  la  terre. 

Loup  (I,  187)9  ulcère  malin,  chancre,  plaie  vénérienne. 

LouRCHE,  sorte  de  jeu  de  trictrac. 

LouRDERiE,  qualité  du  lourdauty  du  rustre,  balourdise, 

Marot  a  peint  d'une  manière  plaisante  la  nullité  d^un  frère 

Lourdis  : 

De  la  Sorbonne  uaç  docteur  amoureux 
Disoy  t  ung  ionr  à  sa  dame  rebelle , 
Ainsi  que  font  tous  aultres  languoureuz: 
«  la  ne  puys  rien  mériter  de  vous ,  belle.  • 
Puys  nous  prescha  que  la  vie  étemelle 
Nous  méritons  par  œuvres  et  par  dicts. 
Arguo  sic:  Si  magister  Lourdis 
De  sa  catin  mériter  ne  peut  rien , 
Ergo  ne  peut  mériter  paradis , 
Car,  pour  le  moins,  paradis  la  vaut  bien. 

LocRDOTs  (à  mon)^  lourdement^  naïvement,  sans  y  cher- 
cher finesse. 

Plus  ie  congnoys  que  mon  parler  lourdoys. 
Ma  sotte  rime,  escrite  de  lourdz  doigtz  etc. 

LouRPiDON ,  ourpidbni  vieille  sorcière ^  femme  sale  et  vieille; 
horripidon. 

LoxiAs,  Apollon,  ainsi  nommé  des  réponses  obliques  et  toi^ 
tueuses  que  rendoient  ses  oracles. 

Loyer,  salaire,  récompense,  don,  qui  est  alloué.  Le  verbe 
loyer  se  disoit  pour  lier, 

LuBiEux,  qui  a  des  lubies^  caprices,  fantaisies. 

LuBiNE,  poisson  de  mer,  dit  aussi  bar  ou  var. 

Lubricité,  substantif  de  l'adjectif  lubrique,  glissant:  la  lu*' 
bricité  de  Peau  de  mer:  du  latin  tubricus. 

Luc,/uf/i. 

Lucerne,  luzerne;  lampe:  lucema, 

LucESTRE.  Le  Duchat  conjecture  que  ce  mot  est  pour  JLet- 
cestre ,  comté  d'Angleterre  qui  produit  d'excellentes  laines ,  avec 
lesquelles  on  auroit  fait  à  Rouen  une  espèce  de  serge  dite  lu* 
oestre.  Il  pense  aussi  que  le  mot  limestre  employé  par  Dinde- 
nault  est  une  corruption  faite  à  dessein,  de  lucestre. 


GLOSSAIRE.  a83 

LuGiFiCQUE  ,  lumineux,  porte-lumière;  hicifsr, 

LuciruGE,  qui  fuit  la  lumière;  luci/ugus. 

Lucre,  gagné,  séduit;  bicratus, 

LuDEs ,  jeux ,  ludi, 

LuDiFicATOiRE,  trompeuF,  mensonger, moqueur  ;  ludificator. 

Luettes,  jeu  de  la  fossette. 

LuGDUNE,  la  ville  de  Lyon;  Lugdunum. 

LuiTiN,  Luiton;  pour  lutin, 

LuLLius  (art  de),  de  Raymond  LuUe.  C'est  un  art  fantas- 
tique d'argumenter  à  tort  et  à  travers  sur  toutes  sortes  d'ob- 
jets, que  l'on  ne  connolt  même  pas,  par  le  moyen  de  tables 
ou  abaques. 

LuMBKs;  les  cinq  grandes  vertèbres  de  l'épine  du  dos ,  lés 
reins;  lumbi, 

LuMBRiGQUc,  ver  de  terre;  lunibricus. 

LupANAiRE,  lien  de  prostitution;  lupanar.  De  hipa^  louve. 

Lustrale  (eau),  placée  à  la  porte  des  temples,  comme  notre 
eau  bénite. 

Lustre,  pour  lueur,  lumière,  clarté. 

Lut,  petite  barque. 

LuTUEux,  boueux;  lutosus. 

Lutter,  luyster;  lutter. 

Lycaon,  loup;  du  nom  d'un  roi  d'Arcadie,  métamorphosé 
en  cet  animal, 

Ltchnion,  mèche  de  lampe;  du  grec  tychnos, 

Ltcisque  (  liv.  II,  cb.  xxii),  est  mis  là  pour  chienne.  C'est 
proprement  l'animal  né  d'un  loup  et  d'une  chienne. 

Lycophtalme,  œil  de  loup,  pierrç  précieuse  décrite  par 
Pline. 

Lyb,  joyeuse;  chiere  lycy  chèce  joyeuse;  de  lœtitia. 

M. 

Mabré;  marbré. 

Macault,  d'où  l'on  a  fait,  par  corruption,  magot;  grosse 
bourse,  gibecière. 


a84  GLOSSAIRE. 

Macedones,  Macédoniens. 

Machellier,  macellier;  boucher:  au  propre,  marchand  de 
rivres:  macellariuSf  de  maceUumy  marché. 

Mâchicoulis,  que  l'on  écrit  aussi  machecoulis,  terme  de  for- 
tification. C'est  une  paierie  ou  un  parapet  en  saillie,  dans  le- 
quel se  trouvent  des  embrasures  pour  le  service  des  tireurs. 
On  veut  dériver  ce  mot  de  mcigna  gula,  ce  qui  n'a  pas  beau- 
coup de  vraisemblance. 

Machurer,  noircir,  barbouiller.  Les  trois  rois  de  l'Epi- 
phanie étoient  dits  machurez  à  Metz,  parcequ'on  les  croyoit 
nègres.  On  dit  proverbialement  :  le  chaulderon  machure  la 
poêle. 

Macle;  ce  mot  exprime  une  maille  de  filet,  une  espèce  de 
losange  que  l'on  trouve  dans  les  armoiries,  et  encore,  dit  Bo- 
rd, une  sorte  de  poisson.  C'est  probablement  dans  ce  dernier 
sens  que  Rabelais  dit  plus  mutz  que  macles  (liv.  V,  ch.  xlvi)^ 
Macle  est  encore  une  crémaillère,  et  employé  pour  mâle, 

Macraeon,  qui  vit  long-temps;  de  macros. 

Macrobe,  vieillard.  Voyez  ma^rœon. 

Macule,  tache;  macula.  Maculé,  maculatitre. 

Madourré,  une  tête  d'âne,  mal  bâti,  manant,  bëlitre,  mal- 
adroit, lourdaut. 

Madré,  fin,  rusé,  adroit;  et  aussi,  veiné,  marbré.  Ce  mot, 
dans  la  première  acception,  ne  vient  point,  comme  on  l'a  dit, 
de  Madré  y  nom  de  l'agathe  onix,  ou  autre  pierre  jaspée.  On 
auroit  dû  reconnoître  ici  la  seconde  acception,  veiné,  marbré; 
mais,  comme  synonyme  de  fin,  rusé,  il  vient  du  languedocien 
mandrcy  qui  signifie  renard,  le  plus  rtisé  des  animaux. 

Magaigne,  meshaing^  en  languedocien.  Ital.  Magagna. 

Magdaleon,  médicament,. topique  de  forme  cylindrique; 
magdalia. 

Mage:  place  mage,  la  grande  place;  major  ou  magna. 

Magence,  Mayence,  ville  d'Allemagne. 

Magistre,  maître;  magister. 

Magne,  grand.  Ce  mot  s'est  conservé  dans  le  nom  compose^ 
de  Charlemagne. 


GLOSSAIRE.  '  285 

Magnifiek  ,  facere  magnum  ;  célébrer,  chanter,  exalter  : 
magnificat  anima  mea  Dominum. 

Magnigoulb,  grand'^eulle;  magna  gula. 

Magnitude,  grandeur  ;  magnitiuio. 

Maguklet  (huile  de),  huUe  tirée  du  fruit  de  Faubépine,  dit 
aussi  senelle,  Cotgrave  l'appelle  Macakb, 

Maheustre,  soldat,  spadassin ,  pillard. 

Mahom,  Mahomet. 

Mai.  Voyez  met. 

Maieur,  aîné,  plus  âgé;  majornatu^ 

Maieurs,  pour  ancêtres;  mcgores  natu, 

Maigiordome  et  maiourdome y  espagnol;  majortfhomme^ 
maître  d'hôtel,  maître  Jacques, ^ctotum. 

Maignant,  maig7iin;  chaudronnier  ambulant. 

Maignant,  nom  provençal  des  vers  à  soie. 

En  1 8ao ,  on  a  publié  :  leis  magnons,  pouemo  didactique  eme 
de  notes  y  de  la  compoùsition  de  Dio\doufet\  Aix,  Pontier;  in-8°. 
Voyez  ver  à  soie  au  RabeUesiana, 

Maigner,  maindre;  demeurer;  manere:  il  maint ^  elles  mai- 
(jHÈnt',  d'où  maignan^  manant,  qui  s'entend  aussi  spécialement 
du  roturier.  Maignie,  demeure. 

Maignin  ,  chaudronnier;  de  l'italien  magnano.  L'étymologie 
de  œramcn^  que  Ménage  donne  à  ce  mot,  rappelle  celle  d'à/- 
fana. 

Maigre  ,  poisson  de  mer,  appelé  aussi  ombre. 

Maille,  obole,  la  plus  petite  de  nos  monnoies,  valant  un 
demi-dejiier. 

Maille,  cotte  de  mailles. 

TfÎAir  LER,  frapper  avec  un  maillet. 

M  *  IN ,  pour  matin  ;  manè. 

Maindegourbe,  filou,  habile  à  voler. 

Mains,  pour  moitu. 

Mainsné,  le  cadet. 

Maintenir,  pour  prétendre,  soutenir. 

Maistral,  voyez  Mestral. 

^MvL,  maie;  mauvais;  malus. 


380  GLOSSAIRE. 

Malades,  formé  de  maiadrerie,  lépreux. 

Maladrerie,  hôpital  des  lépreux  ou  ladres. 

Malaisé,  pour  m^l  fait,  mal  bâti,  qui  n^est  pas  bien  pro- 
portionné. 

Malandrb,  gale,  crevasses  qui  viennent  aux  jambes  des 
chevaux.  Rabelais  emploie  aussi  Fadjectif  malandré.  Les  uns 
dérivent  ce  mot  de  l'italien  malandare,  aller  mal;  d^aatres, 
de  meUutdryum ,  mauvais  blé. 

Malandrins,  voleurs  arabes  qui  pilloient  les  chrétiens  pen- 
dant les  croisades.  D'autres,  du  même  nom,  ravagèrent  la 
France  sous  les  règnes  de  Jean  II  et  de  Charles  V.  En  général , 
on  donnoit  cette  épithéte  à  tout  vagabond  et  voleur.  Voyez 
notre  nouvelle  traduction  de  don  Quixote,  Paris,  Desoër,  1821, 
in- 18  (tom.  I,  page  i35). 

Malauctru,  mal  bâti,  mal  vêtu,  manant,  gueux,  bélitrc; 
malè  asirudus, 

Malghus,  pour  glaive,  épée;  mot  emprunté  de  rÉcriture. 

Maldison  ,  maudisson ,  imprécation* 

Malebosse,  chancre,  bubon  de  la  peste. 

Malebovche,  médisant,  calomniateur. 

Maleficque,  malfaisant;  maleficus. 

Malencx>ntre ,  accident,  malheur,  mauvaise  rencontre. 
Malenconti'eux, 

Malengin,  mauvais  sort,  fraude,  tromperie,  ruse;  empê- 
chement, enchantement,  mésaventure. 

Malengroin,  mauvaise  humeur,  mine  rechignée. 

Malesuade  {malè  suada\  mauvaise  conseillère;  la  faim, 
qui  peut  porter  à  des  actions  criminelles. 

Maletoste,  concussion,  impôt  mal  assis.  Ce  mot  est  forme 
de  mal  et  du  verbe  tôlière, 

Malfaictier,  malfaicteur,  criminel. 

Malheurete,  infortune,  disgrâce,  accident^  malktmr. 

Malheureux,  malheureuse.  Le  même  jeu  que  le  mancontent. 

Maliuole,  malveillant,  mal  intentionné,  méchant;  malc- 
mlus. 

Malogrann ATUM ,  poiiiuic  de  grenade. 


GLOSSAIRE.  287 

Malt ALENT, colère,  mécontentement,  méchanceté,  malice , 
désir  de  veng^eance,  mauvaise  volonté. 

Maluedis,  maravedis,  petite  monnoie  d'Espagne. 

Maluestie,  méchanceté. 

Mambourner,  mambourmr;  administrer,  §fouvemer  ;  man> 
bourg,  administration. 

Mambrer.  Voyez  remembrer. 

Maminotier;  suivant  Le  Duchat,  on  trouve  dans  ce  mot 
celui  de  mater,  ou  le  diminutif  maman,  comme  e/ommiA9  dans 
dominotier;  ainsi ,  par  le  premier  mot,  il  entend  les  zélateurs 
caçots  de  la  mère  de  Dieu,  comme  les  dominotiers  sont  ceux 
qui  mang[ent  le  bon  Dieu. 

Mammalement  (liv.  I,  chap.  vu),  adverbe  bnrlesquement 
forgé  par  Rabelais,  du  latin  mamma:  proposition  mammalement 
scandaleuse,  c'e8t-*à-dire  qui  offense  la  pudeur  des  mammelles. 
Il  y  avoit  le  mal  saint  Mammal  ou  Mammart, 

Mammone,  déesse  des  richesses  ;  Mammona, 

M  AN,  homme;  syllabe  qui  entre  dans  une  multitude  de 
mots  composés. 

Manant,  mansionnier;  au  propre,  demeurant,  habitant; 
inanens.  Voyez  Maigner. 

Manchons,  mancherons;  bouts  de  manches,  manchettes, 

Mancipe,  serf,  esclave;  de  mancipium. 

Mangipé,  approprié,  saisi,  rendu  eselave;de  mancipium. 

Mandibule  ,  mâchoire. 

Mandosiane,  sorte  d'épée  très  courte. 

Mandragore,  plante  sommifère,  à  laquelle  on  attribuoit 
des  vertus  magiques,  parceque  la  racine  a,  dit-on,  quelque 
ressemblance  avec  une  figure  humaine. 

Manducitb;  appétit  dévorant. 

Maneqoin,  en  architecture,  panier  de  fleurs  et  de  fruits. 

Maneriès  (liv.  II,  chap.  vu),  latin  barbare,  pour  manière. 

Manichordion  ,  clavecin  ;  de  manus  et  chorda. 

Manigles  ,  menottes  pour  lier  les  mains  des  criminels ,  ci 
aussi  des  brasselets. 

Manige,  manie  y  temps  du  verbe  manier.  Non  manige  du- 


a88  GLOSSAIRE. 

eat  (\iy,  III ,  cLa  p.  xu  ) ,  est  un  jeu  de  mots  pour  non  mandacat. 

Manillier,  marguillier  ;  dit  aussi  malingrier. 

Manque,  adjectif;  estropié,  difforme. 

Mansion,  demeure,  maison.  Ce  mot  a  été  conservé  dans 
l'astrologie  judiciair«^  :  les  vingt-huit  mansions  de  la  lune. 

Mansuétude,  douceur,  débonnaireté,  affabilité,  boi^té; 
mansuetudo.  L'adjectif  mansuet  a  été  d'usage. 

Mantichore,  animal  fantastique  des  Indes,  qui  a  trois 
rangées  de  dents,  la  face  d'un  homme,  le  corps  d'un  lion, 
la  queue  d'un  scorpion.  Voyez  Pline,  liv.  VIII,  chap.  xxx. 

Manubies,  coups  de  foudre;  manubiœ.  Ce  mot  signifie  aussi 
la  part  du  butin  fait  par  les  soldats  qui  revient  à  leur  général. 

Maque,  marchandise;  d'où  l'on  a  formé  maquignon^  que 
l'on  dérive  de  maiigoniurriy  artifice  pour  faire  paroitre  une 
chose  meilleure  qu'elle  ne  Test. 

Marâtre,  belle-mère. 

Marbrcn,  de  marbre;  marmoreus. 

Marches,  frontières  d'un  état.  C'est  de  ce  mot  qu'on  a 
formé  celui  de  marquis  {marchis)^  gouverneur  des  marches, 
'  Marelles,  jeu  à  deux,  avec  des  marques  (  marelles)  de  dif- 
férentes couleurs. 

Marguarite,  perle;  margarita. 

Marine,  pour  air  de  la  mer,  ou  la  mer  elle-même. 

Marinière  (chausses  à  la),  froncées  en  haut  et  en  bas,  et 
ne  passant  pas  le  genou,  comme  nous  avons  vu  celles  des 
cent-Suisses. 

Mariolet,  godelureau,  damoiseau,  jeune  fat.  Ce  mot  vient 
probablement  de  la  fleur  de  marjolaine, 

Marlotte,  petit  mantelet  d'été. 

M ARMITEUX,  piteux,  dolent,  câlin,  qui  visite  la  marmite  des 
autres  ;  et  aussi  marmiton. 

Marmonner  ,  marmotter,  parler  entre  ses  dents. 

Marmonneux,  vaurien,  escroc,  voleur.  On  veut  faire  venir 
ce  mot  du  grec  marpomai,  prendre. 

Marrabais,  juif  caché  parmi  les  Espagnols,  ou  descendant 
des  Maures. 


GLOSSAIRE  289 

Marrain.  Voyez  Merrain» 

Marranisé,  c'est-à-dire  desoendant  ou  allié  des  Maiures;  un 
des  pka  grands  reptoches  que  l'on  puisse  faire  à  unËqia^oI. 

Marre,  houe,  instrument  servant  à  piocher;  marra;  d'où 
le  verbe  marrer.   . 

Marrisson  ,  tristesse,  chagrin ,  Fétat  de  celui  qui  <est  marry. 
Verbe,  marrir, 

Marrochon,  petite  marre,  houe,  outil  de  jardinier.  On  l'ap- 
peloit  aussi  tnarrocke. 

Marrons;  ceux  qui  portent  à  bras  les  voyageurs  dans  les 
mauvais  chemins  des  Alpes;  en  italien,  marroni. 

Majrroufle,  maraud^  manant,  bélître,  qui  n'est  bon  qu'à 
manier  la  marre. 

Marrt^  fâché,  chagrin,  affligé;  du  bas  Itftin  marritiOy  de 
l'hébreu  marnar,  ou  du  verbe  mœr&ne. 

Marsault  (saint),  saint  Martial ^  dit  l'apôtre  du  Limosin. 

Mabsupie,  gibecière,  bourse;  marsupium. 

Martingale  (chausses  à  la),  dont  le  pont  étoit  placé  par 
derrière.  Le  Duchat  dérive  ce  mot  des  marteaux  de  Provence 
(les  pécheurs  de  Martigues),  qui  en  faisoient  usage. 

Martres,  jeu  où  l'on  jette  en  l'air  de  petites  pierres  iK>ndes. 

Martrot,  supplice,  exécution  d'un  criminel.  U  nous  reste 
encore  la  rue  du  Mmrtroyy  qui  conduit  à  la  |^hu;e  de  Grève,  où 
l'on  fait  justice. 

Mas  ,  bâtiment,  grange,  métairie,  pièce  de  terre.  De  ce  mot 
sont  venus  ceux  de  maison  et  de  masure. 
'   Masc ARER ,  barbouiller,  maculer,  taeher,  salir,  de  maetda. 

Masghefain,  mâche-Jbiriy  mangeur  insatiable. 

Mascherabbe,  mâche-rave  y  ou  navet,  sobriquet  donné  aux 
Limousins,  qui  mangent  beaucoup  de  navets.  Les  raves  ont 
été  chantées  par  Claude  Bigother;  Rapina^  seu  raporum  enco- 
mium;  Lyon,  Payan,  i54o,  in-8^ 

Maschovrrb  ,  qui  a  le  visage  noirci  de  suie  ou  de  chari>on. 

Masgulant,  qui  fait  les  fonctions  de  mâle. 

Masquin;  ouvrage  de  masquin^  damasquiné,  d'acier  ciselé, 
incrusté  d'or. 

3.  *  if) 


^go  GLOSSAIRE. 

Masse:  masse  d'armes,  arme  offensive;  d'où  massue. 
Massiteee,  massier,  porte-masse. 

Massorets  ,  philologues  hébreux ,  dont  les  travaux  ont  pour 
objet  la  langfue  sainte. 

Matachins  ,  bouffons  qui  exécutoient  la  danse  de  ce  nom* 
Voyez  aux  Erotica. 

Matagot,  >ieux  fou,  rêveur,  un  moine;  au  propre,  c'est  un 
singe. 

Matagraboliser,  mot  burlesque;  tourner  et  retourner,  se 
donner  beaucoup  de  peine  pour  rien.  Ce  mot  est  formé  des 
trois  suivants:  mataios  (inepte),  graphe  (j'écris),  et  baUô  (je 
lance ,  je  jette)  ;  matagraboliser  est  donc  inepta§,scriptiones  émit- 
tere  '.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  matagraboUsme. 

Matefaim,  pâte  lourde  et  rassasiante. 

Mateologien,  {mateUologos) ^  c'est  ainsi  qu'il  faut  l'écrire 
(1 ,  56),  et  non  mateoiogien.  Vain  discoureur,  pédant. 

Mateotechnie  ,  science  vaine,  fantastique,  enseignement 
futile. 

Matiscone,  Mâcon,  en  Bourgogne;  MaJtiscon. 

Matois,  fin,  rusé,  voleur.  Les  coupeurs  de  bourses  étoient 
appelés  enfants  de  la  mafe. 

Matras  ,  sorte  de  dard  à  grosse  tête ,  qui ,  frappant  l'ennemi , 
le  meurtrissoit  sans  le  percer.  Les  uns  dérivent  ce  mot  du  verbe 
arabe  matera yjaculari;  d'autres,  du  gaulois  materis,  espèce  de 
trait.  D'où  le  verbe  matrasser, 

Matras  ,  materas  ;  matelas, 

Matton,  brique  faite  avec  de  la  terre  pétrie;  pierres  qu'on 
lançoit  sur  les  ennemis. 

Matute,  matutinay  du  matin. 

Maubec,  mauvais  propos,  médisance. 

Mavbuée,  mauvaise  lessive;  nom  d'une  rue  de  Paris. 

Maucontent,  mécontent;  jeu  de  cartes;  le  même  que  1« 
malheureux,  la  malheureuse,  le  hère ,  et  le  cocu. 

Maudisson,  malédiction,  imprécation. 

'  Le  traduire  par  grahelerdes  mattons,  n'est  pas  une  invention  fort  heu|«usc. 


GLOSSAIRE.  a^i 

Maudovrré.  Voyez  madourré. 

Mauduict  {malè  ductus)^  qui  se  condait  mal. 

Maufet,  maxifids;  mal  fait  ^  estropie',  malfaiteur,  mauvais, 
n  y  a  eu,  près  la  rue  Saint-Denis,  une  rue  Gamier  maufèty 
nommée  depuis  rue  Sainte-Catherine,  et  qui  n^eziste  plus. 

Mauioin,  pour  benjoin. 

Maulgouuert,  qui  se  gouverne  mal, 

Maulgré,  malgré. 

Maulgreer  ,  blasphémer,  faire  des  imprécations. 

Maulubec;  voyez  aux  Jurons. 

Maulvis,  mauviettes. 

Mavnette,  mal  nette  j  malpropre,  sale« 

Maupas,  mauvais  pas,  pas  dangereux. 

Mautalent,  incapacité. 

Mebih,  mot  hébreu,  intelligent,  prudent,  habile. 

Mechanique,  misérable,  pauvre,  nécessiteux.  Ce  mot  se 
trouve  aussi  dans  Montaigne. 

MsGHiNE,  jeune  fille.  Ce  mot  est  espagnol. 

Medamothi  ,  qui  n'existe  nulle  part. 

Meden  ,  pays  imaginaire ,  qui  n'existe  nulle  part.  De  Medeis. 

Medere  ,  File  de  Madère. 

Mediastin,  terme  d'anatomie,  continuation  de  la  plèvre. 

Médical,  du  milieu,  en  parlant  des  doigts;  médius. 

Médullaire^  qui  contient  de  la  moelle,  en  parlant  d'un  os; 
de  medtdla.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  me</u//e. 

Meffaigt,  mesfaict;  tort,  dommage,  injure,  mauvaise  ac- 
tion; malefacta. 

Mege.  Voyez  mire. 

Megiste  ,  grand  ;  le  roi  mégiste ,  le  grand  roi ,  le  roi  de 
France. 

Meianne,  la  voUc  et  le  mât  que  nous  nommons  misaine, 
près  l'avant  du  vaisseau. 

Melamcholie,  proprement,  bile  noire;  de  mêlas  et  cholé,  et 
pris  simplement  pour  bile,  I,  399. 

Melangorn OTEK ,  sc  méUmcolier.  C'est  à  tort  que  l'on  attribua 
ce  mot  à  Rabelais.  11  ne  se  trouve  point  dans  ses  oeuvres. 

»9. 


aga  GLOSSAIRE. 

Melite,  Malthe;  Melita. 

Melliflue,  d'où  découle  le  miel;  metlifluus, 

Melse,  le  mélèse,  arbre. 

Menades,  les  Bacchantes,  ainsi  nommées  du  verbe  grec 
maineithai,  être  en  fureur. 

Mener,  pour  a^ter,  exciter,  soucier,  occuper.  Cela  ne  me 
mène  pas ,  ne  me  soucie. 

Méninges,  terme  d'anatomie,  la  pie-mère,  l'enveloppe  du 
cerveau.  C'ëtoit  dans  les  méninges  que  Marat,  d'odieuse  mé* 
moire,  plaçoit  le  siège  de  Famé  humaine,  ce  qui  lui  valut  les 
sarcasmes  <le  Voltaire,  qui  étoit  loin  de  prévoir  ce  q«edevienr 
droit  cet  empirique. 

Mense,  table;  mensa. 

Mensonge,  employé  au  féminin,  malgré  l'ëtymologie. 

Mentoiure,  se  rappeler,  se  somnenir.  Voyez  remembrer. 

MenuibeHib,  minutie,  bagatelles,  fadaises. 

Mercadence,  trafic,  négoce;  éemereator. 

Mercy  (prendre  à),  pardonner,  accorder  grâce,  ftiire  mi- 
séricorde. 

Merencolie,  pour  metanéhoUe. 

Mer ETRicuLE,  courtisane;  m«retncti/a.  , 

Mbrir,  pour  mériter. 

Merlus,  merluche ^  morue  sèche. 

Merrain,  bois  de  charpente.  Au  treizième  siècle,  le  quai  de 
la  Grève  étoit  dit  rue  aux  merrains,  Merrmier,  mniromuer;  mar^ 
ohand  de  bois  de  charpente. 

Mes  ,  malgré. 

Mes  que,  dès  que,  aussitôt  que,  à  moins  que. 

Mesaraiqubs,  veines  du  mésentère. 

Mesgheoir,  tourner  k  mal,  décheoir,  échouer. 

Meschief,  infortune,  mésavanture,  acdident. 

Mesemrrine,  nom  d'une  tour  de  Thélème;  méridionale. 

Mésentère  , .  attache  et  milieu. 

Meshaing,  meshaigné; chagrin, importuaité,  entrai, fâche- 
rie, affliction,  mutilation;  ennuyé,  tourmenté,  fatigué,  cha- 
griné, importuné,  estropié.  Rabelais  emploie  aussi  le  verbe 


GLOSi>AlRE.  a9Î 

meshaigner.  Les  uns  d^riveat  cç  mot  da  m^  fn^ng ^{m^wvsA^ 
haine);  d'autrçs,  de  maligriare;  d'^^^ea  du  e^t»  meh^na, 
estropier,  mutiler. 

Me3B1?t,  aujourd'hui,  maintenant. 
Meslb,  néfl^,  fruit  sur  lequel  les  Béarnois ,  qui  le  iK>mmi9nt 
mesple,  du  grec  mpfpiion,  oat  fait  f  ^ism^  suiv^n^: 
Qn  a  ciftq  aies  et  cinq,  09 , 
Et  que  nou  pot  Itaoula  aofi  l^osc? 

Mesmement,  pour  sur-tout,  particulièrement,  pxîncipale- 
ment;  meimement  que,  quoique. 

Mseoi? AH ,  dorénayant  y  demain ,  Tannée  prochaine. 

Mesprendke,  se  tromper,  prendre  7iia/l,ourunpourVatttre» 
Et  aussi  pocher,  manquer  à  quelque  diofic.,  faire  une  faute, 
et  refuser.  Mesprenture. 

Mqspais,  pouif  méprise. 

Mestier,  menue  pâtisserie  faite  en  cornet,  oublie. 

Mestike,  pour  besoin  >  utilité.  Voye^  au  Babelœsiana. 

M]|«riirALSs,  féle^  repa3  dçs.  noMsotiiktturs. 

Mestiuier,  moissonneur;  de  nus^iV; 

Mestral,  maistryil,  maeslml;  veni  IKwd-<M9iest;  le  mûtraou 
des  Provençaux.  i 

Met,  pëtrain.  Oa^crivciit  aussi  maictf  mect^  fnaye^  vmû*  On 
fait  dériver  ce  «kot  du  grec  m^ctr^ 

Met,  le  conduit  d'un  pressoir  par  où  s'e'ooule  le  vin. 

AIetai., pour  matière,  substance.  ' 

MsTALEpsf ,  transposition;  fi^pre  de  rbétoriqne  dans  la- 
<{uelle  on  prend  l'antécédent  pour  lecouséquent,  ou  vice  versa. 

MBTAP9B»fE,  le  dos. 

Mete,  mesure,  bornes,  terme;  meta. 

Météore,  adjectif,  pour  mé^i^ri^ue:  apparitions^  météores. 

Méticuleux,  craintif,  timoré:  de  melits. 

Metre,  mesure,  pour  v^s.  Metrum. 

Meur,  pour  parfait,  consommé,  comm>6  un  fruit  dans  sa. 
maturité,  u  Leurs  traictz,  quelz  sont  ik?  Mourn,  n  £t  Marot, 
tetin  meur. 

Mburtrir,  meurdrir,  mordrir.  Ce  verbe  n'a  pas  seulement. 


294  GLOSSAIRE, 

chez  lés  anciens  auteurs,  Tacception  que  nous  lui  donnons  au- 
jourd'hui, faire  des  contusions,  des  meurtrissures.  Il  signifie 
très  souvent  tuer,  assommer,  commettre  un  meurtre  y  et  est  dé- 
rivé de  mors.  Frappe yferis y  tue  et  meurtris,  dit  Editue  à  Pa- 
nurge,  par  suite  des  pléonasmes  ou  redondances  si  familières 
à  Rabelais;  ce  qui  se  réduit  à  ces  mots,  frappe,  tue. 

Meusnier,  poisson  de  rivière,  ainsi  nommé  parcequ'il  se 
trouve  fréquemment  autour  des  moulins. 

Meute,  par  syncope,  pour  minute. 

Mezarim  ou  mesarim,  médecin  de  maladies  venteuses.  Ra- 
belais a  formé  ce  mot  de  mesojrwum,  le  milieu  des  intestins , 
siège  primitif  des  vents. 

Mezel  (or),  le  plomb ,  Fun  des  sept  métaux  des  philosophes. 
Mezel  signifie,  corrompu ,  lépreux. 

MiCQUELOTS,  petits  garçons  qui  vont  en  pèlerinage  k  saint 
Michel r  et  qui  gueusent  le  long  du  chemin. 

Microcosme,  petit  monde,  une  troupe,  une  foule.  On  en-* 
tend  aussi  par  ce  mot  Phomme,  que  Ton  regarde  comme  un 
abrégé  des  merveilles  de  l'univers. 

Mie,  point  du  tout,  nullement. 

MiEURE,  futé,  éveillé,  vif. 

MiGNOTiSE,  mignardise,  douceur,  caresse. 

Migraine,  teinture  écarlate,  à  peu  près  de  la  couleur  des 
pépins  de  la  grenade,  dite  aussi  migraine.  La  migraine  étoit 
moin*  précieuse  que  la  Véritable  écarlate,  tirée  de  la  coche- 
nille ,  et  que  l'on  appeloit  graine.  Voyez  le  mat  écarlate.  Mi- 
graine^ grenade  (fruit). 

Migraine,  grenade,  petits  boulets  creux  qu'on  lançoit  k 
l'ennemi. 

Migraine,  charbon  ardent. 

Migrer  ,  se  transporter  ;  migrcure. 

MiLiARE,  le  mille-pieds  y  ou  perce-oreille,  insecte. 

Milias,  pain  de  farine  de  millet. 

MiLLOc,  blé  de  Turquie. 

MiLLORQUE,  fromentée,  bouillie  de  millet. 

MiLouRT,  pour  milordi 


GLOSSAIRE.  395 

MiMALLONES,  les  Bacchantes,  ainsi  nommées  du  mont  Mi- 
mas/ dans  FÂsie-Mineure,  où  les  or^es  se  celébroient  avec 
)>eaucoup  de  solennité. 

Minime,  le  plus  petit  ;  minimus, 

MiNisTRBA,  adimnislrer,  servir,  prêter  son  ministère;  mi- 
nistrare. 

MiNOBATiF,  purgatif  doux. 

MiNUTVLE,  très  petit;  minutulus. 

Mi&AGH,  mot  arabe,  partie  extérieure  du  ventre,  contenant 
la  peau,  la  graisse  et  huit  muscles. 

MiEACLE,  pour  mystère;  anciennes  pièces  dramatiques, 
dans  lesquelles  souvent  on  eélébroit  des  miracles. 

MiBACLiFiCQUE ,  faiscur  de  miracles,  et  aussi  merveilleux , 
miraculeux, 

MiRAiLLER ,  miroitier.  Ce  mot  vient  de  Titalien  miraglia. 

Mire,  myre;  chirurgien,  plutôt  que  médecin,  que  Ton 
nommoit  physicien.  Le  myre  étoit  spécialement  chargé  de  la 
cure  des  plaies. 

Mirer,  pour  admirer;  mirari. 

MiRiFiGQUE,  merveilleux,  admirable;  mirificus. 

Miri«irot  ,  meUlot 

MiROLiFiCQUES,  joujoux,  meuus  bijoux,  petites  curiosités. 

M18AILLE,  gageure,  mot  poitevin. 

Miséricorde,  très  courte  épée  ou  dague,  avec  laquelle  le 
vainqueur  poignardoit  le  vaincu  terrassé,  s'il  ne  crioit  miséri" 
corde, 

MissATRE,  messire. 

MissiCQUE,  de  messe;  de  mûso. 

MiSTRAOu.  Voyez  mestral. 

Mitaine,  gant  sans  doigts,  primitivement  de  peau  de  chat, 
d'où  son  nom.  • 

Mitaine,  dit  Le  Duchat  (liv.  III,  chap.  xi),  est  là  pour  mir 
saine,  la  voile  moyenne  {mezzana)  d'un  vaisseau,  toujours 
agitée  de  quelque  vent. 

MiTAN,  pour  milieu.  Ce  mot  est  encore  en  usage  dans  les 
campagnes. 


996  GLOSSAIRE. 

IVf  iTOOA  AB)  mitoux,  matoumrd;  chat,  maton,  et»  par  smtty  hy- 
pocrite; de  mitis, 

MiTovFLE,.  empaqueté  de  mitaines, 

MixARCHAGEUAS,  Qom  que  les  Ârgiens  donnoient  à  GaBtor. 

MNAoïsfr,  par  corraplîon,.pour  bona  dies. 

MoGHÉ  {moecha),  femme  adultère. 

MoGQUE,  mocquettes,  moquerie. 

MoGQDETTEs,  pour  mocqucries ,  plaisanteries. 

Mode  (de)  que;  de  manière  que,  de  sorte  que. 

Moderne,  pour  actuel.  Le  roy  de  Portugal  moderne  {Epi»- 
tre  VIII  ;  )  le  roi  actuel,  Jean  UI. 

MoE,  pour  moue,  niiue,  visage. 

Moignon,  adjectif;  de  moine. 

Moineau  (prol.  du  troisième  livre),  guérite  ambulante  sur 
roues.  Le  Duchat,  toujours  bizarre  dans  ses  coi^ectures,  pré- 
tend que  c'est  de  cette  machine  défensive,  et  non  des  oiseaux 
du  ciel ,  qu'il  faut  entendre  l'expression  tirer  sa  poudre  aux 
moineaux  (deuxième  prol.  du  liv.  IV  ).  On  faisoit  des  moir 
neaux  tout,  en  fer,  témoin  le  passage  suivant  de  Philippe  de 
Commines.  ttLe  roy  Louia  Xi ^  estant  malade  au  Plessis-du-Parc, 
ufeit  faire  quatre  moyneaulx,  tous  de  fer,  bien  espois,  en 
ulieu  par  o»  Isn  poonyyt  bien  tyrer  à  son  ayse,  et  estoyt 
uchouse  bien  tryumphante;  et  coiista  fdlus  de  vingt  mille 
u  francz;  et  a  la  fin  y  meit  quarante  arbalestriera,  qui  iour  et 
u  nuyct  estoyent  en  ces  fossea ,  et  anoy ent  commissio»  de  tyrer 
u  à  tout  homme  qui  en  approcheroyt  de  nuyct.  n  1.  Vll,c«  vu. 

Moissonier,  voyez  chevreau  y  au  Rabelessiana. 

Moldrir.  Voyez  meurtrir. 

Mole,  pour  meule. 

Mole,  voyez  mouie. 

Molestement,  d'uq^  manière  qui  blesse,  qui  nuit,  qui  of- 
fense, importunément.  Rabelais  emploie  aussi  l'adjectif  mo« 
leste;  nous  avons  conservé  le  verbe  molester. 

Moleure,  espèce  de  sauterelle  :  moUmris. 

Molir,  mouvoir,  remuer;  moliri. 

MoLiTioN,  effort,  entreprise,  préparatif;  molitio. 


GLOSSAIRE.  34)7 

McNixiCE,  mot  qui  ii'apas.d'ëqiiîvàleDt;  moUessCf  soufrfesse, 
toucher  doux^  en  parlant  d'une  étoffe. 

MoLLiFiCATiON,  rauiollissement,  relâchement^ 

MoLLiFUER,  amolir. 

MoLOQUur,  couleur  de  Mauve,  et  étoffe  de  cette  oouJeur; 
d'où  mo/e^uifuer,.  fabricant  de  molaquins. 

MoMMERiES,  mascarade,  dé^isement. 

Mon,  donc;  à  savoir  mon,  h  savoir  donc 

MosBAAE,  febricatios  de  morniote. 

MoNESiAM  {airain);  ce  qualificatif  est  probablement  formé 
de  Monœsèsy  roi  des  Parthes ,  dont  parle  Horace« 

MoNETE,  moneta,  qui  avertit  ^  surnom  de  Junon. 

Monochordiser:  le  monochorde  est  un  instrument  à  une 
seule  corde;  sur  laquelle,  par  conséquent,  il  faut  promener 
ses  dd^  pour  en  tirer  différents  sons  ;  de  monos  et  chordè. 
Ainsi,  monochorcUser  des  doigts ^  c'est  les  remuer  vivement. 

(1,37). 

MoiroKAOBiB,  combat  singulier  d'homme  à  homme. 

MoNOPE,  monopode;  animal  fabuleux  à  un  seul  pied. 

Monopole,  sédition,  conspiration,  conjuration;  monopole^ 
irrité,  révolté, 

MoNORTiCDLER,  mot  forgfé  par  Rabelais;  c^est,  suivant  Le 
Duchat,  extraire  des  ajUdes  d'un  .livre  pour  les  combattre 
comme  hérétiques,  à  la  façon  des  moûws.  Celte  explication 
est  bien  un  peu  tirée  aux  cbevepx. 

MoNSTiER,  moudery  monastère  ^  éf^Kse. 

Monstre,  parade,  représentation  d'un  jeu,  exercice;  de 
monstrare, 

MoMT,  pour  meiufe. 

MoHTAisoN^  fermentation,  effrarvesoenoe-.  Faction  demon-^ 
ier,  en  parlant  des  hquidss.  Fou  dt  montaisony  fou  du  plus 


MoHnoENC ,  fRoniagnardy  né  dans  les  montagnes» 
MoNTioTE,  un  monceau,  une  grande  quantifié. 
MoNTOUER,  pierre  qui  servoit  à  aider  le  cavàlker  pour  mon* 
/^r  à  cheval. 


398  GLOSSAIRE. 

Moralités,  pièces  de  théâtre  composées  pour  faire  ressortir 
quelques  traits  de  morale^  mais  dont  les  détails  étoient  très 
souvent  licencieux. 

Mords,  mordu;  d'où  le  jeu  de  mots  d'un  homme  mort  pour 
être  mords  d'une  chatte  (liv,  IV,  chap.  xxii). 

MoRET,  paille  brûlée,  délayée  dans  l'eau,  pour  faire  une 
espèce  d'encre. 

MoRFiAiLLER,  mofficr;  manger,  baffrer,  avaler.  Dans  le 
langage  de  l'argot,  la  bouche  s'appele  morfc.  Les  francs-ma- 
çons disent  mastiquer. 

MoRioN,  casque. 

MoRiSQUE,  danse  des  Maures, 

MoRNÉ.  Voyez  au  Rabelœsiana. 

MoRosoPHE,  sage  fol. 

MoRTELLiER,  maçon,  qui  fait  du  mortier;  d'où  la  rue  d*  ki 
Mortelterie. 

Mortier  (liv.  II ,  chap.  vu  ),  coiffure  de  tête  des  magistrats. 

MoRUER.  Les  mots  morve  et  morveux  qui  nous  sont  restés 
expliquent  assez  ce  sale  verbe. 

Mort,  pour  morl.  Pourceau  mory* 

MoTÀCiLLE,  hochequeue,  lavandière;  motadlla. 

Motion,  pour  mouvement;  motus. 

MoucADOu,  mouchoir ,(béarnois). 

MouEE,  foule,  grand  nombre  d'individus  qui  se  meuvent. 

MouER,  mouvoir,  remuer,  changer;  movere. 

Moufle,  proprement  ce  sont  des  mitaines  fourrées ,  cous- 
sin enflé  et  très  mol.  Au  figuré,  futilité,  niaiserie,  baliverne, 
chose  qui  ne  présente  rien  de  solide. 

Moule,  mo/e ;jettée  en  maçonnerie  pour  fermer  un  port 
et  mettre  les  vaisseaux  à  l'abri.  Et  aussi,  une  mesure  pour  le 
bois ,  valant  environ  une  demie-corde  ;  d'où  bois  d^  moule  : 
mais  le  gros  bois  que  Gargantua  fit  donner  à  Janotus;  étoit 
sans  doute  ce  que  nous  nommons  6015  de  compte.  Le  titre  de 
mouleur  de  bois  subsiste  encore. 

Moult,  multùm,  beaucoup. 

Moulue,  moule,  coqu^flage. 


(Glossaire.  ^t^ 

MouRRE,  mufle,  museau.  Ce  mot  est  aussi  languedocien. 

MouRRE,  micatio  digitum;  jeu  qui  consiste  à  lever  autant 
de  doigts  qu'en  indique  celui  qui  dirige  le  jeu.  V.  au  RabeL 

MouRRiN,  insecte  qui  dévore  les  grains. 

MonscHE  bovine  y  le  taon  et  autres  insectes  qui  piquent  les 
bcmfs  et  les  chevaux. 

MoiTSCHENEZ,  mouchoir, 

MouscHET,  émouehoir,  chasse-moucAe,  filet,  ou  tout  autre 
objet  pour  chasser  les  mouches. 

MousGHET,  nom  lorrain  du  moineau,  d'où  Rabelais  en  fait 
aUusion  aux  ermites,  qu'il  regarde  comme  des  moimllons. 

MousQUE,  mouche  y  jeu. 

MocssiNE,  meissine^  mcUnsine;  bouquet  de  grappes  de  rai- 
sin liées  ensemble. 

MorsT.  Frère  Jean  recommandant  souvent  aux  gourmands 
le  moust  pour  l'assaisonnement  du  porc  frais ,  nous  allons  rap- 
porter la  recette  qu'en  donne  Taillevent:  «  Prenes  des  raisins 
«hors  de  la  grappe ,  et  les  escaches  en  ung  pot;  mettes-le 
a  bouillir  sus  le  feu  demy  quart  d'heure,  et  y  mettes  ung  bien 
c(  peu  de  vin  vermeil ,  si  naves  assez  de  raisin  ;  les  laisses  refroi- 
(1  dir,  après  passes  parmi  lestamine,  et  pour  quatre  plats  pre- 
u  nés  deux  onces  de  gingembre,  et  passes  tout  ensemble  par 
«  lestamine,  excepté  le  sucre.  La  dite  saulce  est  bonne  a  he- 
«rondeaulx,  chappons^  cochons,  poulets,  oysons  ou  aultre 
V  rost;  sur  œufs  fris,  sur  poissons  et  toutes  aultres  fritures ,  et, 
tt  en  deffault de  raisins,  soyent  prinses  des  meures.  » 

MousTARDiER  (liv.  II,  chap.  vu),  pour  moulHardier. 

MousTiER,  église,  monastère;  monasterium^ 

Mouton,  monnoie  d'or  qui  portoit  d'un  côté  l'effigie  de 
saint  Jean-Baptiste^  et  de  Tautre  celle  de  V Agneau  de  Dieu. 
Le  mouton  fut,  dans  le  principe,  de  la  taille  de  cinquante- 
deux  au  marc ,  mais  il  baissa  dans  la  suite.  C'est  Rabelais  qui , 
jouant  sur  le  mot,  l'appelle  mouton  à  la  grand!  laine.  Cette 
monnoie  dura  à  peu  près  depuis  saint  Louis  jusqu'à  Char- 
les VU;  au  milieu  du  quatorzième  siècle,  elle  valoit  douze 
sols  six  deniers  d'argent  fin.  Le  Du«hat  prétend  qu'on  fit  pos^ 


Zoo  GLOSSAIRE. 

terieurement  des  demi-moutons,  que  l'on  nomma  moutons  a 

la  petite  lame. 

MotTiJOiR,  pour  émouvoir. 

MoTEu  d^œuf,  jaune  de  l'œuf  {médium), 

MoYNE,  jeu  du  sabot,  ainsi  nommé  en  Dauphinë. 

MuABLETÉ,  muance;  mobilité,  inconstance,  variation. 

Mue,  grande  cage  où  Ton  niettoit  les  volailles  que  l'on  vou- 
loit  engraisser.  Ainsi,  mettre  en  mue ,  c'étoit  engraisser.  On  ap- 
peloit  aussi  la  mue  geve^  poulliery  d'où  nous  avons  fait  volière, 

MuEK,  changer;  mutare. 

Moguet,  galantin,  damoiseau;  ainsi  appelé  de  la  fleur  de 
ce  nom  ;  d'où  le  verbe  muguetter,  conter  fleurette. 

MuiKea,  mourir. 

MuLCTER,  imposer,  condamner  à  uneamende:  mu(cf  ;  muteêM. 

Mule,  sorte  d'engelure  qui  vient  aux  talons. 

MuLiEBRE,  de  femme;  muUebris,  Babel ais  emploie  aussi  le 
substantif  muUebrité.  On  appeloit  aussi  muliehres  les  mois  des 
femmes. 

MuLsioKNAiRE,  qui  traite  des  bestiaux;  de  mulgere*  Voyes, 
au  Rabekesiana^  le  mot  chevreau. 

MuNUE,  pur;  mundus^  d'où  mundifier^  ponr  purifier. 

MuNiCAN,  Monaco,  ville  de  Ligurie. 

Murène,  espèce  de  lamproie. 

McsAPHi.  Rabelais  emploie  ce  mot  et  tant  d'autres  pour  dire 
un  moine.  An  propre,  ce  sont  les  docteurs  mahométans. 

MusARAGNB  (mus  oroneus)^  espèce  de  petit  rat  dont  ki 
morsure  est  venimeuse.  Cet  animal  étoit  sacré  chez  les  Êgyp- 
tiens,  et  le  symbole  de  Rnto,  nourrice  d'Horus. 

IViuscAnEAu ,  raisin  muscat. 

Muse,  pour  cornemuse. 

MiTSEi.i£RE,  loup,  petit  masque  de  femme  pour  garantir  du 
froid  le  visage  (le  museaté). 

MusEQuiN,  mignon,  pou  part,  damoiseau. 

MusMOME,  mtAsimon^  ou  musmort^  sorte  de  bélier  do  Sar- 
daigne,  revêtu  de  poil  de  chèvre  au  lieu  de  laine.  Voyez  Pline , 
livre  VIH,  chap.  lxxv. 


(ÎL0SSAIR1E.  3oi 

MussER,  muceri  cacher,  celer;  du  bas-latiii,  mtissare, 

MusTEiLE,  belette,  fouine;  mustela. 

MusTELE,  lote  d'eau  douce,  espèce  de  lamproie. 

Mut,  mute;  muet;  mutus. 

Mute,  meute  de  chiens. 

McTUE,  mutuelle. 

Mt,  pour  mou 

Myagee,  là  cameline,  plante  férulacée,  de  la  hauteur  dr 
trois  pieds.  Voy.  Pline,  liv.  XXVII,  cap.  lxxxi;  le  même  au- 
teur appelle  myax  les  moules  et  les  pétoncles.  Myagre  signifie 
en  grec  chasseur  de  rats. 

Myope,  serpent  dont  la  vue  est  très  courte. 

Mtre,  mire;  médecin  ;  les  uns  dérivent  ce  mot  de  myrrhan , 
onguent;  d'autres,  par  syncope,  de  medicarius, 

Myriandre  ,  qui  contient  dix  mille  hommes. 

Myrobalan^  fruit  des  Indes,  de  la  grosseur  d'une  prune, 
aromatique ,  astringent^  et  purgatif.  C'est  ainsi  que  l'on  doit 
écrire  ce  mot,  et  non,  comme  l'Académie,  myroholany  puis- 
qu'il est  formé  de  myrrha,  et  de  balanos,  et  signifie  littérale- 
ment balanus  unguentarius ,  gland  aromatique.  L'amour  qu'a 
Rabelais  pour  les  pléonasmes  lui  fait  dire  myrobcUans  emblics , 
autre  nom  du  même  fruit.  Il  est  aussi  dit  baian  myrepsiqur 
(médicinal). 

Mystagogce,  servant  dans  les  mystères. 

Myste,  prêtre;  de  mysterium. 

Mystère,  représentation  dramatique  et  sacrée;  «ujet  tiré 
des  livres  saints.  ~~ 

N. 

Nabot,  nain ,  de  petite  taille. 

Nacaires,  nakaires^  ou  naquaites;  espèce  de  tymbales  qui 
nous  viennent  des  Maures ,  et  dont  on  se  servoit  à  la  guerre. 

Nacquïît,  marqueur,  garçon  de  paume ,  valet  de  louage. 

Nade,  rien,  en  béarnois.  Un  premier  minbtre  dIBspagne, 
homme  parvenu,  avoit  pris  le  nom  de  Etukënada  (en  soi  rien). 

Naïf,  naturel  ;  tuaims. 


3o2  GLOSSAIRE. 

Nair,  ner;  noir:  nerchir^  noircir. 

Namp,  nautissement,  garantie,  dépôt.  Namptin 

Napleux,  yërolé,  qui  a  le  mal  de  Naples. 

Nargue^  dont  nous  avons  fait  le  verbe  narguer.  Nargua  du 
chagrin,  au  diable  soit.  Le  Duchat  en  fait  le  synonyme  de 
nazarde.  Voyez  zargue. 

Narine  (I,  3oa  ).  D'autres,  au  lieu  de  narine,  lisent  navire, 
et  rendent  ce  dernier  mot  par  le  creux  de  la  main. 

Narquois  ,  gueux ,  coupeur  de  bourses ,  filou.  Tout  le  monde 
coùnoitla  narquoise  Justine. 

Na&itord,  aresson  alénois;  nasiturtitun» 

Nasse,  espèce  de  corbeille  d'osier  qui  servoit  à  prendre  du 
poisson.  îl 

Natatoire,  lieu  où  Ton  s'exerce  à  nager;  natatoria, 

Nate,  né  :  natus. 

Nates,  nages:  les  fesses;  notes. 

Natre,  fin,  adroit,  rusé.  NaJtreté,  ruse ,  finesse. 

Nature  (bien),  d'un  naturel  heureux,  d'une  humeur  agréa- 
ble, bien  constitué. 

Nau,  Noél. 

Nauchier,  nautonier^  matelot. 

Naudin,  benêt',  sot,  niais,  nigaud  (normand). 

Naue,  navire:  navis. 

Naueau  ,  navet. 

Nauf,  nef,  vaisseau,  navire;  navis. 

Nauiguaige,  navigation. 

Nauire,  employé  au  féminin  comme  le  latin  navis. 

Naule,  naulage;  prix  du  passage  dans  un  bateau  :  nauhim. 

Naumachie  ,  combat  de  vaisseaux. 

Nauré  signifioit  au  propre  blessé  gravement,  dangereuse- 
ment; au  figuré,  mal  en  ordre,  misérable,  souffreteux.  On 
vent  dériver  ce  mot ,  par  syncope ,  de  naufragare. 

Nausiclete,  qui  a  beaucoup  de  vaisseaux ,  célèbre  par  ses 
forces  navales;  nausicletos. 

Nebulon  ,  affronteur,  menteur;  nebulo. 

Nécessaire,  privé,  garde-robe,  chaise-percée. 


GLOSSAIRE.  3o3 

Nedibim,  mot  hébreu;  princes,  puissants,  dominateurs. 

Neemanim  ,  mot  hébreu  ;  fidèles ,  assidus. 

Nef  9  vaisseau ,  et  aussi  vase  à  boire. 

Négociation  ,  pour  négoce,  état ,  vacation. 

Negun  ,  aucun ,  (  gascon  ). 

Nemore,  forêt;  nemus, 

Nephelibate,  qui  chemine  au  travers  des  nuées;  peuple 
imaginaire. 

Nephrocatarticon  ,  remède  pour  les  maux  de  reins. 

Nepueo  ,  pour  petit-fils  ;  nepos, 

Nergins,  lisez  neharimy  mot  hébreu;  adolescents,  serviteurs. 

Nerte,  noire,  noirceur. 

Netti  ,  nettoyé^  approprié. 

Nice,  simple,  naïf,  sans  expérience;  comme  aussi  sans  in^ 
struction,  mal  avisé.  Niceté, 

Ha ,  f eray  ie ,  il  est  nice  ', 
Il  cuyde  parler  a  ses  bestes. 

Pathelin. 

Ménage  dérive  ce  mot  de  nescius. 

NiCHiLAUDOs ,  vêtement  dont  les  devants  étoient  fort  riches^ 
et  dont  le  derrière,  que  dévoient  cacher  d'autres  habits,  étoit 
d'étoffe  très  commune;  ainsi,  nihil  addorsum.  Henri  Estienne 
le  nomme  pourpoint  de  trois  paroisses;  car,  dit-il,  le  corps 
est  dedemye  ostade;  le  hault  des  manches,  de  cuir;  le  bas  de 
velours;  et,  pourceque  il  ny  en  auoyt  aulcunement  a  len- 
droictdu  dos,  on  appelloyt  celle  sorte  de  pourpoinct  nihii 
au  dos. 

NicQUEiTocQUE,  chiqucuaude,  croquignole;  c'étoit  un  des 
jeux  de  Gargantua. 

NiDEUB ,  nidoreuXy  nidarant.  Odeur  (  mauvaise  ) ,  odorant. 

NiEBLÉ,  niellé,  frappé  delà  nielle,  et,  par  suite,  gâté,  coi^ 
rompu. 

Niger,  muser,  niaiser,  s'amuser  à  des  bagatelles:  dénuées, 

NiGRE,  noir;  rUger. 

Niphleseth,  mot  hébreu;  membrum  virile. 


3i.4  GLOSSAIRE. 

Ni<?i'c,  tûche,  mauvais  tour,  cspicçierie. 

ïjti  manlx  tennincs  en  îf  ne 
An  mrJedn  font  U  nîqne , 

romme  paralytique,  hydropiqu»,  léthargîqne,  scîadqae,  etc. 
Ni  SI,  coudîtion  sinequanoriy  idest  Kisi. 
Ccit  bien  allé,  le  beau  nisi. 
On  nng  brenet  y  ont  oonré. 

Patheiim. 

Noble.  Monnoie  d'or  d'Angleterre,  dite  k  la  rose,  parc-e 
que  sur  Puue  des  faces  étoit  une  rose,  armes  de  la  maison 
dTork  :  de  Tautre  côté  Ton  voy oit  un  navire.  Ce  fut ,  disent 
les  historiens,  le  célèbre  Raymond  LuUe  qui,  du  fruit  de  ses 
projections,  fournit  For  nécessaire  pour  frapper  cette  mon* 
noie,  laquelle  effectivement  étoit  de  For  le  plus  pur.  Voyez 
V Histoire  de  la  philosophie  hermétique  y  par  Lenglet  Dufresnoy. 
Le  NOBLE  à  la  rose  fut  fixé  à  cinq  livres  tournois,  on  cent  sous, 
par  Fordonnance  de  1 53a. 

NocER,  nuire,  faire  du  tort:  nocere. 

NocrvE,  chouette,  hibou:  noctua. 

Noël,  étoit  un  cri  de  joie  qui  se  répétoit  à  toutes  les  fêtes 
solennelles  et  patriotiques,  et  toujours  accompa^ë  de  ré- 
jouissances publiques.  ' 

N01RETTE8,  jeunes  noyers. 

Noisette,  petite  noise,  petite  querelle,  riote. 

NoisiER,  pour  noyer. 

Nonce  ,  nouvelle  ;  nuntiwn, 

NoNCHALLOiR,  pour  nonchotance^  paresse,  indifférence,  oî- 
.siveté.  Le  verbe  nonchalloir  est  Fopposé  de  challoir.  Voyez  ce 
jnot. 

NoQrETER,  claquer  les  dents,  par  le  froid. 

NoRiER,  nourrir:  norriage^  nourriture. 

NosoGOME,  infirmerie;  du  grec  nosos,  maladie. 

Notable,  substantif;  un  dict,  un  apophthegme,  une  sen- 
rence  remarquable,  et  digne  d'être  notée. 

Aux  fons  desplatt  oair  ang  bon  nr>tabl<*. 


GLOSSAIREi  3o5 

NoTHE,  bâtard:  nothus. 

Notice,  pour  connoissance;  notitia, 

Nou,  noud;  nœud  :  nou,  le  ncead  de  la  gorge. 

NouERCE,  belle-mère;  navercà. 

Noues,  nouvelles;  nova. 

NouRRissEMENT,  nourritwre^  aliment.  Adjectif ,  nourrier. 

NovCELTE,  innovation,  révolution,  troyble,  nouvel  ordre 
de  choses. 

NuLLT,  nuUujTy  nuz\  personne,  aucun,  nti/;  nuUus. 

NuMERosiTÉ,  quantité,  abondance,  grand  nombre^  de  nu- 
merosus,  Rabelais  emploie  aussi  l'adjectif  numereux. 

NuRNBERO.  Nuremberg  j  ville  d'Allemagne. 

Ntctalope,  qui  y  voit  de  nuit,  comme  les  Albinos  et  cer- 
tains animaux  à  fourrure  blanche. 

Nyctigorace^  hibou,  oiseau  de  nmt;nyclicorax  {corvusnoc- 
tumus). 

Nymphéa,  lis  d'étang,  nénuphar. 

o. 

O,  pour  chez  ou  avec,  pour  ou,  pour  au,  et  pour  oui. 

Odediemce,  obéissance;  obedientia, 

Obelie,  oublie f  petite  pâtisserie. 

Obsliscoltghnie,  lampe  placée  sur  un  obélisque. 

Obélisque  (liv.  Y,  chap.  xliii);  c'étoient,  dit  Le  Duchat, 
des  espèces  d'oreilles  d'âne  postiches,  qu'on  mettoit  à  la  tète 
des  fous  pour  se  moquer  d'eux. 

Obelon  ,  houblon. 

Obiect,  adjectif,  mis  devant,  opposé  à,  objecté.  Objectus: 
objection^  pour  interposition. 

Obiicier,  objecter,  mettre  devant.  Objicere. 

Obit,  service  de  morts;  de  obitus. 

Obiuroation,  reproche,  réprimande.  Objurgation  Objur- 
gateur, 

Obiurguer,  reprocher,  réprimander.  Objurgare.  Objurgu" 
toire. 


3oô  GLOSSAIRE. 

Oblation,  offre,  offrande;  oblatio, 

Oblectation,  plaisir,  divertissement,  récr^tioD  ;  obleélaJdo* 

Oblecter,  récréer,  réjouir,  divertir;  oblectare. 

Oblitérer,  effacer,  faire  oublier:  obliterare, 

Obloquie,  médisance,  calomnie,  contradiction,  obtrecta- 
tion.  De  obloqui, 

Obolb  ,  employé  au  masculin  ;  obahs.  Date  oboium  BeUsario. 

Obrtzé  ,  affiné ,  épuré  par  le  feu  ;  obiyzum. 

ObsecrbR,  prier;  obsecrare, 

OtisiDioN,  siège;  obsidiwn. 

Obsister,  s'opposer,  résister;  obsistere.  Obsitant, 

Obstant,  s'opposant,  mettant  obstacle;  obstans. 
'  Orstbtrigc  ,  sage-femme  :  obsttftrix. 

Obtempérer  ,  consentir,  condescendre,  obéir;  obtempentre. 

Ortester,  attester^  prendre  à  témoin;  abtestari. 

Obtrecter,  envier,  médire.  Obtrectare,  Obtrectatioti. 

Obtundre,  émousser;  obtundere» 

Obturbbr,  troubler,  renverser,  interrompre;  obturbare. 

Oc,  oui.  Voyez  oiL 

Occire,  tuer,  exterminer;  occidere,  Rabelais  emploie  aussi 
le  substantif  occision, 

Ocieux  ,  qui  ne  fait  rien ,  oisif;  otiosus. 

Octroyer.  Accorder,  promettre,  consentir. 

Ode  {odeia)^'  chemin. 

Odeur  ^  emt>loyé  an  masculin  comme  le  latin  odor;  Codeur 
du  vin  combien  plus  est  friant  {Frol,  du  liv.  1  ),  n'en  déplaise  à 
la  savante  note  de  Le  Duchat. 

Oe,  oeZy  oue;  oye.  D'où  la  rue  aux  oues. 

0£DrpoDiQiT£( jambe),  jambe  enflée,  commecelles  d^Œdipe , 
qui,  dans  sa  jeunesse,  avoit  eu  les  talons  percés. 

Oestre  Junonicqùè^  un  taon,  dit  Junoniquè,  parceqné  Ju- 
non  en  envoya  un  pour  tourmenter  la  nymphe  lo,  changée 
en  vtiche  par  Jik^iter;  cestrum.  Ce  mot  signifie  aussi  foreur 
poétique.  Voyez  Estré, 

Offekdre^  attaquer,  offenser;  offhulere:  le  contraire  de 
défendre. 


GLOSSAIRE.  So; 

Opfebbr^  offrir;  offèrre. 

Office,  pour  devoir:  offkium. 

Office,  employé  au  féminin,  malgré  Fétymologie;  toutes 
offices  i£amiiié {\ïv,  I,  chap.  l.) 

Officiàl,  un  pot  de  chambre,  urinai,  vase  officieux  par 
son  usage. 

Officine,  bouti€|iie,  domicile,  retraite;  officiruu 

Offre,  employé  au  masculin;  offRrimentum, 

Ogtgies;  Rabelais  désigne  sous  ce  nom,  d^aprèsPItitârque, 
des  iles  placées  entre  la  France  et  l'Angleterre;  le  mot  grec 
ogygiùs  signifie  vieux,  ancien.  Il  vient  de  Ogygès^  très  ancien 
roi  des  Thébains. 

Les  Bacchantes  étoient  dites  aussi  ùgygiesj  de  Bacehus  Ogy- 
giusj  ancien  dieu  de  la  Béotie. 

Oignement,  pour  onguent, 

OïL,  oui;  d'où  langue  d'oiY,  par  oppositioh  à  langue  d'oc. 

OiNGE,  lynx. 

OiNCES,  serres,  griffes,  ongles;  proprement  les  serres  d'un 
faucon. 

Oiseau  de  maçon,  sorte  de  chevalet  qui  sert  à  porter  du  ci- 
ment ,  du  mortier. 

Olif,  olive. 

Olympiades,  manière  de  compter  ké  dhs  ebtre  les  Grecs, 
qui  étoit  de  cinq  ans  en  cinq  ans. 

Oltmpicoles,  les  prêtres,  qui  adresiient  leurs  prières  au 
ciel  (olympe). 

Ombrophore,  qui  prévoit  la  pluie;  à^ombros^  pluie. 

OniNiDiB ,  tout  le  jour  ;  omnis  dies, 

Omniforme,  qui  prend  toutes  formes;  omnis  forma, 

Omuigene,  qui  engendre  toutes  choses;  omnigenitrix, 

Omniiuge,  ({ui  juge,  qui  décide  de  tout. 

Omnipotent,  tout  puissant  :  omnipotens. 

On,  en,' pour  au. 

Onagrier  ,  sorte  d'allure  du  cheval  ;  pas  vite  et  menu  comme 
celui  de  Vonagre  (  âne  sauvage  ). 

Oncqves,  onc7/ jamais,  jusque-là,  auparavant,  depuis 


3o8  GLOSSAIRE. 

OND(d'),d'où;tim/è. 

Oneràire,  destiné  à  porter  des  fardeaux.  Nmif  oneraire  ^ 
vaisseau  de  transport;  de  onus, 

Onirocrite,  qui  interprète  les  songes;  du  grec  onet/ttf . 

Onihopole,  interprète  des  songes. 

Onogrotale,  oiseau  aquatique  cité  par  Pline,  dont  le  cri 
imite  celui  de  Tâne,  le  pélican.  De  onosy  âne,  et  krotalon,  bruit. 
Rabelais  joue  souvent  sur  ce  mot, 

Onquel,  pour  auquel» 

Omts,  le  pays  à^AuniSn 

Ophiasis,  sorte  de  gale  ou  lèpre  qui  s'étend  sur  la  tête  en 
serpentant;  de  ophis^  serpent. 

Ophite,  marbre  tacheté  comme  la  peau  des  ^er^^ents  ;  et 
aussi  serpent  à  la  peau  tachetée. 

Opigneré,  enrichi,  orné. 

Opime,  gras,  fertile,  riche;  opimus, 

Opisthographe,  livre  écrit  au  revers.  Ce  mot  est  grec,  opis^ 
then  {rétro),  grapftô,  j'écris. 

Oppiler,  boucher,  fermer,  obstruer.  Oppilare, 

ÔppfiEssiON,  l'action  de  presser,  de  pousser  une  porte  ou 
autre  chose.  « 

'Opprimer,  pour  accabler,  écraser.  Opprimere. 

Oppugner,  combattre,  attaquer;  oppugnare.  Oppugnateuvy 
oppugnation. 

Optât,  choix,  désir,  souhait;  optatum. 

Opter,  souhaiter,  et  aussi  choisir;  optare. 

Oraige,  employé  au  féminin  (liv.  IV,  chap.  xxiii). 

Orains,  il  n'y  a  qu'un  moment,  naguères,  depuis  peu« 

Est  il  malade  à  bon  escient, 
Puys  orains  qail  vint  de  la  foire. 
Pathelin, 

Orange  (I,  i33),  oiseau  de  cette  couleur. 

Orbe,  aveugle;  orbiis, 

Orberie,  place  circulaire. 

Orbici  lairement,  en  rond;  orbicuUuim. 

0|IBZ,  ronds;  de  orbis.  Leurs  souliers  quelz  sont  ils?  Orbz 


GLOSSAIRE.  3o9 

(liv.  V,  chap.  xxYiii).  Toutes  les  éditions  de  Rabelais  portent 
ordz  au  lieu  de  or6z.  Malgré  cette  unanimité,  nous  sommes 
intimement  convaincus  que  ordz  est  une  faute.  Le  Fredon  fait 
une  description  fort  agréable  du  costume  de  leurs  filles  de  joie. 
Est-il  naturel  qu'il  vienne  dire  que  leur  chaussure  est  ortie, 
sale,  malpropre,  dégoûtante?  D'ailleurs,  Rabelais  nous  a  déjà 
prévenus  que  les  Fredons  portoient  des  souliers  ronds  comme 
bassins^  afin  de  dérouter  ceux  qui  voudroient  suivre  leur  piste. 
Cette  précaution  étoit  encore  plus  nécessaire  pour  leurs  filles 
de  joie.  Ainsi,  il  nous  paroit  incontestable  que  Rabelais  a  écrit 
or6z,  et  que  ordz  n'est  que  le  résultat  du  renversement  d'une 
seule  lettre,  servilement  suivi  pai^  tous  les  imprimeurs,  gent 
moutonnière,  comme  chacun  sait. 

Orcade,  gros  vaisseau,  ainsi  nommé  du  poisson  orca. 

Orche  (à),  ou  horche^  orse;  à  gauche,  ce  que  l'on  appelle 
aussi  bâbord. 

Orghis,  poisson  sans  écailles;  espèce  d'olive,  satyrion, 
testicule. 

Ord,  dont  on  a  fait  le  mot  ordure.  Voyez  hord. 

Ordalies  ,  épreuves  que  l'on  faisoit  subir  aux  accusés. 

Ordene,  pour  ordre.  Uordene  de  chevalerie. 

Oreades  ,  nymphes  des  montagnes.  Voyez  Pline. 

Orée,  entrée  ;  à  forée,  à  l'entrée.  C'est  encore  une  pluie 
passagère ,  horée;  de  horeu 

Oreille  de  Judas^  espèce  d'agaric  ou  de  champignon. 

Oreillier,  aureilUer;  prêter  Voreille,  écouter. 

Orer,  prier;  onang. 

Ores,  maintenant,  présentement,  à  ce  moment,  à  cette 
heure  ;  ores  que ,  encore  que. 

Orfrats,  orfroyf  broderie  en  or  ou  en  argent. 

Organe,  pour  instrument  de  musique;  organum;  d'où  or- 
ijaniste^  facteur  d'instruments  quelconques. 

Orgoose,  qui  est  en  chaleur,  en  parlant  d'un  animal;  du 
{jrec  oryhèy  ou  du  verbe  orgcânà^  qui  expriment  l'espèce  de 
fureur  qu'éprouvent  les  animaux  en  rut. 

Orgue,  pour  orge.  Voyez  au  Rabelœsiana, 


3io  GLOSSAIRE. 

Oriflambe,  oriflamme. 

Omiflant,  oriflamme,  bannière,  drapeau  ;  d'où,  au  figuré, 
Tadjectif  or/^i/  signifie  vain,  orgueilleux,  pompeux. 
Oaiflant,  éléphant. 
Orine,  par  syncope,  p^ur  origine, 
Oriiie,  pour  urine, 

EtnionoriiM 
Vous  ilic(  elle  poinct  que  ie  meaiv  ? 
,  Pathelin. 

Oripïlation,  lisez  horripilation ;  chose  horrible^  qui  fait 
dresser  les  cheveux  {piH)  sur  la  tête. 

Ornatc RE,  parure,  ajustement,  embellissement.  Omaieur, 
Chez  les  Romains,  les  habilleuses  ou  femmes  de  chambra 
étoient  appelées  omairiçes. 

Orob anche,  herbe  teigne:  ervum;  en  françois,  ers\ 

Orque,  grand  bateau;  orca, 

Orthie,  poème  héroïque  que  Ton  chantoit  dans  les  com- 
bats. Diane  étoit  aussi  surnommée  Orthia, 

Orthogonal,  rectangle  à  angles  droits. 

Ortiguê  ,  orfic  de  mer,  petit  poisson. 

Oryge,  lisez  :  oryx;  animal  d'Afrique  de  l'espèce  des  licor- 
nes. Voyez  Pline,  liv.  VIII,  chap.  lxxix  et  ailleurs. 

OsANNiERE,  Toyeï  CToix^  au  Rabelœsiana.  Le  dimanche  des 
Rameaux  s'appeloit  la  fête  de  VOsanna. 

OsciNE,  oiseau  dont  on  consulte  le  chant;  oscen, 

OsciTATioN,  bâillement;  osciiatio. 

OsT,  armée.  Ce  mot  est  dérivé  de  hostis,  parceque  ordinai- 
rement on  entend  parler  de  l'armée  ennemie. 

OsT,  maison,  logis;  hospiûum.  Nous  en  avons  fait  hosteL 

OsT,  porte;  ostium.  • 

OsTADE,  sorte  d'étoffe.  Voyez  demy  ostade. 

OsTARDE,  outarde;  oiseau  aquatique;  avis  tarda. 

OsTENDRE ,  montrer  ;  ostendere,  Ostension, 

OsTiERE,  hostiere^  porte.  Voyez  gueux  y  au  Rahelœsiana. 
Otacuste,  espion,  délateur;  oiacustes.  Ce  mot  est  aussi  es- 
pagnol. 


GLOSSAIRE.  3ii 

OuATiON,  petit  triomphe,  où  celui  qui  en  étoit  Tobjet  «toit 
conduit  au  Gapitole  sur  un  cheval  blanc,  et  sacrifioit  unebre* 
bis;  du  latin  ovis, 

OuE.  Voyez  oe. 

Ovifi  {oyr^  aouir,  ioy^y  miy,  amyatUf  oyant,  ieorray)^ 
écouter,  entendre;  audire, 

OvhTfLXCVïDAWc^y  présomption  9  lemériié  ^  arrogance,  ef- 
fronterie. OaUrecuidé* 

OuLTRjsMEifT,  d'uue  manière  outrée  y  exagériée» 

OcRCHE,  jeu  de  trictrac. 

OuoERT,  pour  découvert,  Chief  ouuert,  (ïy.  IV^  obap.  u) 

OuuRAiGE,  employé  au  féminin,  malgré  r,étymûlogie'(li. 
vre  II ^  chap.  xyi).  M  même  endroit,  dmi^  lign«  plut  haut' 
jce  mot  est  du  masculin.  ^ 

Otr  ,  ouïr. . 

Q¥|i£,  outre. 

P 

Packb,  pour  pacte. 

Faction,  pacte,  condition,  convention,  traité;  pactio. 

Paesus,  pelle ^  poêle,  pioche.  La  paesle  d'airain  étoit  à  peu 
près  la  même  chose  que  nos  caaseroUes. 

Paeslier  ,  faiseur  de  poêles  et  de  poêlons. 

Page,  jeune  domestique  à  pied;  de  pagus, 

Paoeau,  p€igre;  poisson  de  mer  semblable  à  la  brème. 

Pagine,  une  petite  page. 

Paillarder,  vient  de  paillasse  {\ïv,  I,  chap.  xxi  )  ;  il  signifie 
seulement  se  rouler,  fainéanter  dan»  le  lit. 

Paisseau,  po/,  pou,  pâli:  pieu.  Sauter  de  treille  en  pais- 
seaux. 

Paistre,  pour  repaître,  se  rassasier. 

3en  peult  on  ne  sei^er  ne  paistre  ? 
Patkelin. 

Paistre,  en  sens  actif ,  pour  nourrir,  faire polfne.  Pascere, 
Paix,  pour  baiser  de  paix:  paix  de  noces. 


3f2  GLOSSAIRE. 

Pal,  paU^  paisseauy  pou;  pieu,  morceau  de  bois  planté  eu 
terre. 

Palat,  le  palais  de  la  bouche  ;  palatus. 

Palatin,  officier  du  palais. 

Palatin  de  dangiery  signiâe,  suivant  Le  Duchat,  serWteur 
de  maris  jaloux.  Voyez  dangier, 

Palefrot,  cheval  à  Fusage  des  dames,  richement  enharna- 
ché,  cheval  de  parade  et  de  cérémonie;  aussi  Rabelais  lui 
donne^t-il  Pépithéte  de  guorrier.  De  ce  mot  on  a  fait  cdui  de 
palefrenier, 

Paleree,  pelletée. 

Palestre,  lutte;  palestra, 

Palingenesie,  itérative  génération.  On  Ta  entendu  primi- 
tivement d'un  corps  qui  renaît  de  ses  cendres. 

Palinodie,  rétractation. 

Palintocie,  enfantement  renouvelé;  de  palin,  derechef, 
et  tokos^  enfantement. 

Palis,  palissade,  piquets,  pieux. 

Palisse  (la),  (liv.  IV,  chap.  xvi),  mot  bouffon,  mis  pour  Pa- 
pocalypse, 

Palle,  le  manteau  des  philosophes;  palUunu 

Palle,  chaton  d'un  anneau,  d'une  bague. 

Palle,  pelle. 

Palle,  pauchecuiller,  oiseau. 

Palle,  arquebuse  de  chasse. 

Palombe,  pigeon  ramier.  On  les  appelle  en  béamois  pa- 
tomes.  Palumbus, 

Palourde,  sorte  de  coquillage  bivalve. 

Paluz  ,  marais  ;  palus. 

Pampillette,  paillette,  papillotte  de  tresses  d'or. 

Pample  ,  pampre  ;  pampinus. 

Pan,  pour  empan.  Voyez  ce  mot. 

Panacée,  remède  à  tous  maux.  Pour  la  reine  de  la  Quinte 
Essence,  panacée  étoit  sa  réfection  ordinaire. 

I^nar,  dérober,  prendre  (béarnois). 

Panerot,  petit  panier. 


GLOSSAIRE.  3i3 

Pâkicaolt,  chardon  à  ceat  têtes,  dit  aussi  Eryngium. 

Panice,  panique. 

Panne,  y7emt«;  sÀ\e  d^iine  voile  enfilée  en  bouline. 

P  ANNONCE  AU,  bannière,  enseigne,  écusson',  armoiries  pla- 
cardées; pamchellus,  depanniu. 

Panomphee,  qui  convient  à  totu  les  pays,  à  tontes  les  na- 
tions. Rabelais  prétend  que  sac  est  un  mot  panomphee  y  ainsi 
que  trincq, 

Panouere,  hotte ,  corbeille  pour  la  vendange. 

Pantagrueliste,  pour  buveur,  joyeux  convive (Pron.,  c.  vi). 

Pantarbe  (liv.  V,  chap.  xlii).  Voyez  Philostrate  (liv.  III, 
chfi(p.  XIV  )  ;  le  pantarbe  avoit  Téclat  du  ciel  olympique. 

PASTAUCBEypantarque;  pancarte,  paperasses. 

Pantheologie,  mot  forgé  pour  exprimer  Tuniversalité  de 
la  théologie,  qui  faisoit  la  principale  étude  des  membres  de 
l'université. 

Pantophle.  Par  un  passage  de  Gargantua  (tom.  I,  pag.  74)9 
il  est  incontestable  qu'au  seizième  siècle,  la  semelle  et  la  carre- 
lujce  des  pantoufies  étoient  de  liège.  Les  metes  et  bornes  de  boyre 
sont,  dit-il,  quand,  la  personne  beuucmtj  le  liège  de  ses  pantophUs 
enfle  en  hauU  dung  demy  pied.  Aussi,  paroit-il  certain  que  Rabe- 
lais donnoit  à  ce  mot  pour  étymologie  pas  phellos  (tout  liège). 
On  a  voulu  depuis  le  dériver  de  l'italien  tufala,  ce  qui  n'expli- 
t{ue  nullement  la  syllabe  pan.  Les  pantoufles  étoient  encore 
dites  pianelleSy  chaussure  de  nuit. 

Pantot»,  pantois  f  pantoyaat;  de  courte  haleine.  Pantese, 

Panuroe,  qui  fait  tout,  qui  est  propre  à  tout,  cauteleux, 
trompeur.  Jupiter,  dans  un  dialogue  de  Lucien,  reproche  à 
FAmour  d'être  panowngos  ;  de  pan  et  ergon, 

Paour,  peur,  d'une  seule  syllabe,  comme  toutes  les  ancien- 
nes diphthongues,  et  du  masculin ,  comme  povor. 

Paoure,  pauvre;  idem. 

Papepil,  la  partie  supérieure  d'une  voile. 

Papegat,  perroquet. 

P  APEGAT ,  oiseau  de  bois  ou  de  carton  qui  servok  de  but  pour 
tirer  de  l'arbalète  ou  de  l'arquebuse. 


3i4  GLOSSAIRE. 

PARBLAfiT,  trompenr,  hypocrite,  faaxèéwàk^  uutolSe;  pc- 
peiardusy  en  basse  latinité. 

PAPEI.IGOME,  pays  fopposé,  oà  Ton  se  gosse  du  pape. 

PAPiLiiOH ,  petit  pape. 

Pappe,  duvet  qni  enydoppe certaines  fleurs,  comme  celle 
du  chardon;  pappus. 

Papier  ,  commencer  à  parler,  comme  les  enfants,  gazouiller, 
babiller.  Ce  mot  parolt  formé  de  papa ,  premier  vocable  que 
balbutient  les  enfants.  Papier  signifie  aussi  avoir  la  pépie  ^  une 
soif  ardente. 

Par,  pour  pair;  par. 

Parabolaisis,  hommes  xonsaoés  au  service  des  malles 
dans  les  hôpitaux.  On  appeloit  aussi  de  ce  nom  les  frères  con- 
vers  dans  les  monastères,  et  même  les  paysans  grevés  de  quel- 
que corvée  ;  de  ptuubailonuû, 

Paragon,  parangon;  modèle,  terme  de  comparaison, 
exemple:  sans  parangon ,  sans  pair,  sans  pareil,  unique;  de 
ritalien  paragone,  pierre  de  touche.  Parangonner^  comparer. 

Parantmpbue.  Rabelais  emploie  ce  mot  dans  le  sens  de  mé- 
diateur. U  signifie  au  propre  celui  qui  conduisoit  la  mariée , 
et  aussi  panégyriste. 

Parapbcte,  parapet  y  petit  mur  pour  mettre  à  Tabri  les  tra- 
vailleurs; de  pectus. 

Paraphe  (liv.  II,  chap.  xiii),  par  contraction,  pourpaw- 
graphe.  «  Vous  dictes  paraphe,  ajoute  Rabelais,  comimpans  la 
u  diction ,  laquelle  signifie  ung  signe  ou  note  pousee  près  les- 
ii  cripture.  » 

Parasahgb,  mesure  de  longueur,  qui  varioit  chez  les  divers 
peuples  de  l'antiquité;  elle  étoit  ou  de  trente  ou  de  soixante 
stades. 

Parasine,  p<hx  résine. 

Parastates,  corps  longs  placés  sur  les  testicules. 
Parastre,  beau-père.  On  disoit  aussi /ra/ra^tre,  pour  beau- 
frère  ,  eifiilastre,  pour  beau-fils  ou  belle-fille. 
Paro  (pardus);  léopard. 
Pardoint,  pardonne. 


GLOSSAIRE.  3i5 

Pabdonnaire  ,  celui  qui  distribuait  les  pardons  on  îndul* 
gences.  Rabelais  l'appelle  aussi  pardonnigere, 

PabÉ,  par  pcdre,  accouplé. 

Pareade,  serpent  venimeux.  Voy«  Pline. 

Parer,  arrang^er,  nettoyer,  façonner.  Ce  qui  se  fait  en  di- 
verses façons,  suivant  les  objets. 

Parfond,  pour  fond  et  profond. 

Parforger  (actif),  contraindre;  neutre  (se), s'efforcer, faire 
effort. 

Par  FOURNIR,  compléter,  achever,  terminer. 

Parguois  (couteau),  petits  couteaux  de  peu  de  valeur,  que 
Ton  fabriquoit  à  Prague;  d'où  leur  nom. 

Pariir,  appareiller,  assortir,  joindre. 

Pariser,  parier,  appareiller,  mettre  au  pair.  I,  lo. 

Parlement,  parlaige;  l'action  de  parler  démesurément. 

Parlocere,  parloir,  lieu  d'audience  et  de  conversation.  Ce 
que  Rabelais  appelle  le  parlouer  de  Poictiers,  c'étoient  les 
arènes,  où  se  représentoicnt  les  mystères. 

Parmt,  pour  dans,  au  milieu,  à  travers  de.  Parmy  le  licty  1,73. 

Parodelle,  espèce  de  fromage  rond. 

Paroece  (paroisse),  canton ,  district. 

PARONOHAfiiE,  rcncontrc  de  noms  ayant  un  son  semblable, 
soit  dans  la  même ,  soit  dans  diversesiangnes.  La  paronomasie 
est  une  figure  de  rhétorique  par  laqudle  on  substitue  à  un 
mot  d'autres  qui  ont  le  même  son.  C'est  à-peu-près  notre  jeu 
de  mots.  Jppelezrvous  cecy  ftansailles  ?  Je  les  appelé  fiantailles 
de  merde.  Appelezrvous  cela  jeu  de  jeunesse}  Par  Dieu ,  jeti 
n'est-ce.  Cette  figure  n'est  que  trop  familière  à  Rabelais  :  de 
para,  proche,  et  onoma,  nom. 

Parotides  (artères),  placées  derrière  les  oreilles;»de  para, 
près,  et  ous,  oreille. 

Paroxysme,  accès,  la  plus  forte  crise  d'une  maladie. 

Parpaillots.  Le  Duchat  veut  que  ce  soient  tout  chrétienne- 
ment les  papillons ,  du  roi  desquels  Gargamdle  étoit  fiUe.  Ce* 
pendant ,  si  l'on  réfléchit  que  le  mot  parpaillot  est  le  sobriquet 
injurieux  qne^  dans  le  Languedoc,  les  catholiques  donnent 


3i6  GLOSSAIRE. 

aux  protestants,  on  aura  peine  à  croire  que  le  malin  curi^  de 
Meudon  n'ait  eu  en  vue  que  dlnnocents  insectes  ailés ,  dont 
tout  le  savoir  consiste  à  se  brûler  à  la  chandelle. 

Parbhesiens,  qui  pai;^ent  avec  liberté  ;  dePcurkesia, 

Parses,  les  Parques. 

Parscs,  par<lessus. 

Part,  pour  partie;  part.,,  part. 

Part  (la)  que,,, ,  dans  le  lieu  où ,  là  où. 

Partement,  départ, 

Parthisanne,  partusanne;  pertuisane,  hallebarde. 

Partir,  pour  partag^er;  partiri:  maille  à  partir, 

Paruité,  petitesse;  parvitas, 

Pasadouz,  trait,  flèche;  de  Pitalien  passadore. 

Pasquenade,  poisson  de  mer  aussi  nommé  taroronde.  On 
appelle  encore  en  lAUQuedocien  pasquenade ,  etpast^nade,  le 
panais  ;  pastinaca. 

Passe.  Voyez  arbateste. 

Passementier,  nom  qu'ont  porté  les  couturiers  ou  tailleurs. 

Passereau,  moineau;  passer, 

Passeuolant,  grosse  pièce  d'artillerie  comme  la  bombarde. 
Le  passevolant  est,  au  propre,  un  canon  de  parade  en  bois 
bronzé. 

Past,  pâture,  nourriture,  et  aussi  repas;  d'où  appasteler. 

Pastis,  pré,  pâturage-,  pacagfe. 

Pastophore,  pour  prêtre,  moine.  Ce  mot  sig^nifie  pro- 
prement ceux  qui  portoîent  sur  des  lits  les  statues  des  dieux 
dans  les  processions  :  de  pastos,  lit  nuptial,  et  pherô,  je  porte. 

Patag,  patar;  monnoie  de  Flandre,  valant  deux  gros  ou 
sous.  Le  patar  d'Avignon  valoit  un  double;  il  y  en  a  eu  aussi 
de  quatre  deniers.  On  dit  encore  :  Je  n'ai  pas  un  patar,  La  pa- 
taca  de  Portugal  étoit  la  piastre  d'Espagne. 

Patact,  coup  de  poing,  tape.  Ce  mot  est  gascon,  et  syno- 
nyme de  truc. 

Pâté,  pour  po^u^  pattu. 

Patelin,  ou  languaige  Patelinois;  pour  jargon;  expression 
prise  de  la  farce  de  Pathelin^  où  le  personnage  principal  af- 


GLOSSAIRE.  3i7 

fecte  de  parler  différents  langages ,  pour  attraper  le  drapier. 
Voyez  au  Rabelœsiana. 

Patelin  AGE,  farce  à  la  manière  de  celle  de  Pathelin, 

Patenostres,  un  chapelet,  ainsi  nommé  du  pdter  noster 
que  l'on  récite;  d'où  patenostrier ,  diseur  de  patenostres. 
datent,  ouvert,  manifeste,  évident; pafen^.  ^ 

Paterne,  fatemel;  peUemus.  Père  paterne  est  un  plaisant 
pléonasme. 

Patespelues,  mains  velues;  sobricpiet  des  moines. 

Patin  (50CCU5),  chaussure  de  femmes  très  élevée,  ultalas 
«  mulieres ,  dit  J.-C.  Scaliger,  altissimis  usas  vidimus,  quam- 
«  vis,dîminutiva  voce, dicant  socculos.  Patris  mei  perfacetum 
«  dictum  memini  :  ejus  modi  uxorum  dimidio  tantum  in  lectis 
afrui  maritos,  altero  dimidio  in  soccis  deposito.  n  Autant  à- 
peu-rprès  en  disoit  Ovide  de  cette  multitude  d'ornements  dont 
se  surchargeoient  les  dames  romaines;  au  point,  ajoute-t-il, 
que  leur  corps  n'étoit  plus  que  la  moindre  partie  d'elles-mêmes. 

Patrie,  adjectif  (patWifs),  natal,  de  la  patrie,  patriotique. 

Patrocination^  défense,  appui,  soutien,  protection;  p^fro- 
cinium. 

Patooginer,  plaider,  défendre,  soutenir;  jxitrocinarL 

Patte  (pied),  pied  d'oiseau  dont  les  doigts  sont  unis  par 
une  membrane,  comme  ceux  du  canard. 

Pau,  pal,  pieu. 

Pauanier,  qui  se  pavane,  qui  fait  le  beau  comme  le  paon, 
pavo.  Au  livre  V,  chap.  xxx ,  Le  Duchat  prétend  que  pavanier 
signifie  qui  danse  la  pavane  ^  danse  originaire  de  Pmioue. 

V AVEs Aj}i.^pavoisade;  garniture,  palissade  de  pavots  que  l'on 
forme  par  honneur  sur  une  galère. 

Paulme  ,  pou  r  main  (le  dedans);  palma.  Et  aussi,  pour  palme, 

Pacois,  bouclier  large  et  plat;  de  l'italien  pavese. 

Pauxille  (un),  un  peu;  pauxillitm. 

Peaultraille,  canaille,  tourbe,  populace,  gens  méprisa- 
bles. On  se  servoit  aussi  du  mot  peaultre.  ' 

Mais  ie  paisse  dieu  adouer, 

Sil  nest  aUraict  (extrait,  issa)  dune  peaultraille, 


3i8  GLOSSAIRE- 

La  plus  rebelle  villenaille 

Qui  soit ,  ce  croy  ie ,  en  ce  royanlme. 

Patkelin, 

t'EAUTRE ,  gouvernail  d'un  vaisseau  ;  on  appeloit  aussi  peatUi-c 
une  chaloupe,  une  barque. 

Peg,  pour  pic,  sommité,  montagne  §  d'où  les  villages  du  ^c. 

t^EGiLE  {pœcile\  de  couleur  variée,  en  parlant  d'un  cheval; 
ce  que  l'on  appeloit  autrefois  vair.  Le  mot  p^ctïe  est  grec. 

Pécore,  pecude;  béte,  stupide;  de  }}€cus. 

Peculier,  spécial,  particulier;  peculiaris» 

Pecune  ,  argent  ;  pecunia. 

Pedanee  (juge);  juges  subalternes,  ainsi  appelés  de  ce  que 
leur  fortune  ne  leur  permettoit  pas  de  se  faire  porter  dans  une 
chaise  curule,  pu  bien  de  ce  que  leur  siège  étoit  beaucoup  plus 
bas  que  celui  des  autres  juges;  pedaneus. 

Pedauque,  pieds-d'oie.  Le  Boeuf  a  publié,  dans  le  tome  xxiii 
de  V Histoire  de  P Académie  des  Inscriptions ^  une  courte  disser- 
tation sur  la  reine  Pedauque,  Il  pense  que  c'est  la  reine  de 
Saba,  dont  parle  l'Écriture,  et  que  l'on  a  nommée  Regina  Jus- 
tri,  On  voyoit  sa  figure  à  Saint-Benigne  de  Dijon,  à  la  cathé- 
drale de  Nevers,  au  prieuré  de  Saint-Pourçain ,  et  à  l'abbaye 
de  Nesle. 

Pedes,  pieds;  pedes, 

Pégases,  chevaux  ailés. 

Peguad,  pot  de  vin,  mesure  de  Languedoc. 

Peine,  poine  {de  grand*),  (1.  I,  ch.  xii),  fait  à  la  fatigue, 
conune  nous  disons,  un  homme  de  peine, 

Pel,  peau;  pellis:  et  aussi  poil;  pilus. 

Pelade,  teigne;  maladie  qui  fait  tomber  les  cheveux. 

Pelamioe  ,  jeune  thon  ;  pelamis, 

Pelet,  une  pellicule,  et,  au  figuré,  un  rien,  une  misère. 

Peligam,  quart  de  couleuvrine  portant  six  livres  de  balle. 
C'est  encore  un  instrument  de  dentiste,  et  un  vaisseau  de  dit- 
mie,*à  deux  anses  tubulées,  qui  sert  pour  la  circulation. 

Pellauder,  tenir  au  poil,  houspiller. 

Pellaud^irie,  rognure  de  peaux. 


GLOSSAIRE.  3i9 

Penabea,  pennader;  frapper  du  pied,  piaffer,  se  redresser, 
comme  l'oiseau  qui  bat  des  ailes  {pennœ)  avant  de  prendre 
son  YoL  C'est  une  des  gentillesses  du  cheval;  mais  Rabelais 
l'applique  aussi  k  l'homme  (liv.  I.  chap.  xxi),  comme  syno- 
nyme de  se  vautrer,  de  détirer  ses  membres. 

Penaillon,  pemllon;  Ipqueteux,  mal  vêtu,  déguenillé;  de 
pannus. 

Penard,  poignard,  couteau  à  deux  tranchants. 
Pendre,  pour  dépendre. 

Peneau,  pennoriy  petite  girouette  faite  de  plumes,  bande- 
roUe  d'un  navire;  de  penna, 
Penence,  par  syncope,  pour  pénitence, 
Peneux,  penaud;  honteux,  confus,  confondu. 
Penie,  indigence,  pauvreté;  penia. 
Penier,  panier. 

Penitissime,  très  profond;  àtpenitàs. 
Pennacbb,  panache, 
Pennads,  ruade,  coup  de  pied  de  cheval. 
Pennaige,  plumage. 
Penne,  plume;  penncu 

Pennon,  banderolle  placée  auprès  du  fer  de  la  lance,  en- 
seigne. 

Penoter,  punir  et  être  puni,  c'est-à-^lire  porter  la  peine  de 
sa  faute. 

Pensile  ,  pendu ,  suspendu  ;  pensilis. 
Pénurie,  disette,  misère,  indigence.  Penuria, 
Per,  pour  pair;  union,  liaison,  compagnonage ,  égalité; 
et  pour  égal ,  semblable ,  pareil. 
Per  amou  que  y  par  ce  que  (béarn.) 
Perannité  ,  éternité  ;  de  pemnno, 
Perarons,  lisez  parasim^  mot  hébreu;  chevaliers. 
Percevoir,  pour  concevoir  et  apercevoir. 
Pergunctation ,  recherche,  enquête ,  information  ;  percunc^ 
tatio, 

Perdonnance  ,  action  de  gagner  les  pardons. 
Perdurant,  perdurable;  qui  dur«  long-iemps^  perduram. 


320  GLOSSAIRE. 

Peregrin,  voyageur  étranger;  peregrinus,  d'où  pérégrina- 
tion y  et  peregrinité,  ëtrangeté.  Peregrin  se  prenoit  aussi  pour 
rare,  subtil  {esprit  peregrin),  précieux,  comme  le  sont  ordi- 
nairement les  choses  étrangères.  Peregriner,  voyager. 
Perer,  parottre,  parère. 
Perfectif,  parfait. 

Perforaminé,  percé,  piqué,  lardé;  deforamen. 
Performer,  parachever,  accomplir;  performare. 
Pericharie,  joie  excessive;  perichareia^ 
Perigltmenon  ,  espèce  de  chèvre-feuille. 
Periller,  être  en  périt  y  nauf  rager. 
Périnée,  l'espace  entre  l'anus  et  les  parties  naturelles. 
Période,  employé  au  masculin  (liv.  V,  chap.  xv). 
Périt,  habile,  instruit;  periius, 

Permaner,  être  en  permanence,  persévérer,  rester.  Pennor 
nabtement,  à  perpétuité,  éternellement. 
Perpétré,  achevé,  fini,  terminé;  perpetratus. 
Perpétuons,  les  moines,  en  tant  que  leurs  confréries  sont 
perpétuelles,  u  Gens  in  qua  nemo  nascitur,  nec  moritur.  » 

Perplex,  qui  est  dans  l'embarras,  dans  la  perplexité,  qui 
ne  sait  à  quoi  se  résoudre;  perplexus. 

Pers,  bleu  foncé;  du  bas  latin  persus  et  perseus,  ou  de  l'ita- 
lien perso, 
Perser,  pour  franchir,  sauter,  traverser. 
Persiguirre,  la  persicaire,  plante;  persicaria. 
Personate,  la  grande  bardane,  plante;  personata,  ainsi 
nommée  de  ce  que,  de  ses  grandes  feuilles  on  faisoit  des 
masques  {personœ),  des  barboires,  etc. 
Personne  ,  pour  quelqu'un. 

Perspiguité,  lucidité,  clarté,  splendeur;  perspicuitas. 
Pertinent,  convenable,  qui  appartient,  qui  convient;  per- 
tinens.  Le  contraire  est  impertinent. 

Pbrtuis,  trou,  ouverture;  de pertusus:  d'où  pertuisé,  percé. 
Pertuisanne,  hallebarde  dont  le  fer  étoit  large  et  tran- 
chant. Les  uns  dérivent  ce  mot  de  pertundere;  les  autres  de 
Vançloïs  partisan.  L'es  Italiens  disent  parfi^iana. 


GLOSSAIRE.  321 

Perturbé,  troublé;  perturbatus.  Nous  avons  conservé  per 
turbaieur^  perturbation. 

Pesme  (pes5{mu5),  très  méchant,  cruel. 

Pesjveux,  £^eux,  mendiant,  penaud. 

Pestilence,  contagion,  peste;  pestUenza. 

Pestilent,  pestilentiel,  funeste. 

Petauristiqde,  de  voltige,  qui  tient  à  la  voltige,  petaurista. 

PtTiERE.^oyez  Canne, 

Petit,  pour  peu;  un  petit,  un  peu;  bien  petit,  bien  peu. 

Petitz  (frères),  frères  mineurs,  cordeliers. 

Peton  ,  terme  de  mignardise  :  mon  peton. 

Pétoncle,  coquillage  bon  À  manger. 

PEThiNE,  pot tnne.  ^ 

Petrosil,  persil;  petroselyfiunu 

Petruz(os);  aux  temples. 

Peu  ,  participe  4u  verbe  paistre^  et  du  ver];»e  powfQvr, 

Peuier;  canon  pevier,  un  pierrier. 

Peuple  (  liv.  II ,  chap.  i ),  pour  peuplier ^  populus. 

Phalange  ,  espèce  d'araignée  venimeuse;  phalangium. 

Phaleré,  bardé,  caparaçonné;  phaleratus. 

Phanal:  c^est  ainsi  qu'il  convient  d'écrire  ce  mot,  puisqu'il 
dérive  du  grec  phanes\  et  non  fanai,  defanum.  . 

Phantasme,  imagination, ^ntoisiV?,  lubie:  phantasma, 

Phaseol.  Voyez  faseoL 

Pheé,  qui  devoit  être  écrit feé.  Fatalisé,  prédestiné.,  charmé , 
ensorcelé;  àe  fatum. 

Phengite,  sphingitide,  pierre  de  Gappadoce^  dure  comme 
le  marbre,  blanche,  «t  transparente.  Néron  en  construisit  le 
temple  de  la  Fortune  Seja. 

Philautie,  amour  de  soi-même;  de  philos  et  autos. 

Phi  LIPPUS,  monnoie  de  Flandre  et  d'Bispagne,  de  bas  or, 
que  l'allemand  appelle  ridde.  Il  y  avoit  aussi  des  philippus  d'ar- 
gent. 

Philogrobolise,  mot  forgé  à  plaisir;  étourdi,  étonné,  em- 
brouillé, comme  qui  a  une  pointe  de  vin. 

Philologe,  ami  des  belles-lettres;  philologus. 

3.  31 


i22  GLOSSAIRE. 

Philomene,  phitomefe;  le  rossig;nol. 

Puii.opHAKES,  ami  de  la  lumière,  et,  par  conséquent,  qui 
aime  à  se  faire  voir,  k  être  vu  ;  de  phanes. 

Philothea  mon  ,  qui  âîme  à  voir  ;  de  theaomai.  / 

Philotime,  ami  de  llionneur;  de  philos  et  timè, 

Phlebotomie,  saignée. 

Phlosque,  fourjloschey  le  i!aéme  que  flasque. 

Phoenicoptere,  flammant,  oiseau  dont  le  plumage  est  rouge. 

Phrene-,  le  diaphragme. 

Phrontiste,  général  de  Tarmée  de  Gargantua  ;  diligent,  ac- 
tif, soigneux. 

Phrontistere,  école,  communauté,  monastère^ 

PHgTzoN ,  pour firison;  cheval  défrise. 

Phthiriasis,  maladie  pédiculaire;  depktheir,  pou. 

Phylactère,  amulette,  préservatif;  de  phy tassé. 

Phtseteke,  le  souffleur,  testacée,  sorte  de  haleine  qui  jette 
de  Feau  en  soufflant. 

Physicien  ,  médecin  :  cette  expression  est  restée  dans  la 
langue  angloise.  VoyeE  j^^tcien. 

PiAUThE,  peautre;  galetaa,  chenil,  lieusaleou  de  débauche. 
Snvoyer  aux  piautres^  au  dtahle; 

PiBOLE,  musette,  cornemuse,  loure,  sampogne^  veze.  Ce 
mot  est  poitevin. 

Pic,  pivert,  oiseau;  picus. 

Pic,  un  coup  de  pointe,  un  hoHon.  Ce  mot  est  languedo- 
cien et  béarnois. 

PiCANDCAu,  volant.  Ce  mot  est  lyonnois. 

PiCARDENT,  vin  blauc  de  Languedoc;  piquant  et  ardent  Ra* 
bêlais  en  fait  aussi  une  épithète. 

Picardie  {pique  ^Ait/imenf  ),  jeu  qui  se  joooit  avec  des  épin- 
gles. 

Pf CATION,  Pactibn  d^enduire  de  poix;  de^ûr^  piûis. 

PiGOREE,  enlèvement  de  bestiaux;  de  pecus. 

Picote,  petite-vérole. 

PiGQc AROME,  jcu  du  cheval  fondu,  qui  est  censé  piquer 
jusqu^à  Rome. 


GLOSSAIRE.  323 

PicQUET,  jeu  avec  des  bâtons  pointus,  semblables  à  des  pi- 
ques. *        ^ 
PiCQUEUR,  ergoteur,  gouailleur,  railleur,  mordant ,  satiri- 
que ,  qêi  dit  des  choses  piquantes. 

PiCRocHOJLE,  à  la  bile  amère;  depicros  et  chalè, 
PiGTZ,  pis  (pectus);  la  poitrine,  le  haut,  la  carrure  du 
corps  y  la  gorge,  la  table  de  la  poitrine. 

PiECB  (en),  conjonction:  nullement,  en  aucune  façon.  // 
ne  m^en  déplairoit  en  pièce,  dit  le  drapier  à  Pathelin. 
PiEczA,  pièce  ha,  pièce  t7  j  a^  il  y  a  long-teMps. 

lay  huy  si  bien  tyrë  laureille 
*  Pnys  le  matin  a  ma  bouteille , 

Que  tontt  est  pieea  mit  en  Tente, 
le  nay  gnarde  quelle  sesueote. 
Car  plus  ny  ha  raisia  ne  moust 
Act.  des  AposL 

PiERRiER,  joaillier. 

PiFRE,^^.  Pifre  signifie  aussi  gourmand, gros  mangeur. 

PiGNE^  pygne;  peigne. 

PiGNORER,  prendre  en  gage;  àepignus. 

Pile,  javelot;  le  pilum  des  anciens,  d'où  venoient  les  déno- 
minations de  primipilairCy  etc. 

Pile  à  mil,  vaisseau  à  mettre  du  millet. 

Pile  trigone,  jeu  de  paume  à  trois  personnes,  placées  en 
triangle, 

Piletes,  ornement  ridicule,  en  forme  de  pilon,  de  la  coif- 
fure appelée  mortier. 

PiLETTE ,  pillouere;  pilule ,  petite  boule. 

Pille,  pillage^  butin. 

Pille  (acc/pe) ,  jeu  du  tonton. 

Pillemaille,  maillet  à  jouer  au  maily  depilaet  malleus.  On 
disoit  aussi  pilenuUl, 

Pille,  nade (pille,  rien),  jeu,  c'est  le  tonton. 

PiLLOUERE,  pillule. 

Ces  troys  petiu  morceaulx  becui , 
Ce  mappelles  vous  pilloueres  7 

Pathelin. 


324  GLOSSAIRE. 

PiMPAiTT,  fringant,  brillant,  orné,  décoré.  Ménage  vent 
dériver  ce  mot  de  pompe. 

PiMPERNBAu,  poisson,  le  sparus  des  Romains. 

PiNART,  très  petite  monnoie.  Au  livre  III,  chap.  xxiii,  Ra- 
belais appelle  pinart  un  homme  qui  manie  souvent  cette  me- 
nue monnoie.  CTétoit  un  receveur  de  contributions. 

PiNASTRE,  pin  sauvage;  pinaster. 

Pineau,  gros  raisin  dont  les  grappes  ressembloient  à  des 
pommes  de  pin;  on  en  faisoit,  en  Anjou  et  dans' la  Touraine^ 
de  bon  vin  bjanc,  dit  vin  pineau.  Ce  raisin  est  encore  connu 
sous  le  même  nom  dans  la  Champagne. 

Pingres,  jeu  de  femmes,  avec  des  petites  billes  d^ivoire; 
d^autres  veulent  que  ce  soit  le  jeu  des  épingles. 

PiNNE du  nez{acumen  nasi);  la  pointe  du  nez. 

PioJ.É ,  pie,  de  deux  couleurs.  Voyez  Riolé. 

PioLLER ,  pour  piailler,  crier.  PioUer  est  proprement  un  cri 
de  la  poule. 

Pion,  pour  piéton. 

PiOT,  ou  pyot;  du  vin.  Autrefois  le  verbe  pier  signifioit 
boire;  du  grecpiWn.  Piaison^  beuverie. 

Pipe,  mesure  de  liquides,  et  futailles. 

PippER,  tromper,  fripon ner,- attraper,  comme  on  fait  les 
oiseaux  à  la  pipée.  D'où  le  substantif  piperie  et  le  qualificatif 
ynpeur. 

PiRE-voLLET,  piroucttc,  rhombc  girante,  jeu  d'enfants. 

PiscANTiNE,  biscantine;  mauvaise  boisson  faite  de  prunes 
sauvages 

PisQUE,  t£^nt  et  plus,  plusquàm;  et  aussi,  puisque. 

Pisse  chaulde,  gonorrhée. 

V isTEvn ^  pesteur ;  boulanger;  pistor. 

Pistolet,  sorte  de  poignard  que  Ton  fabriquoit  à  Pistoie^ 
et  d'où  ils  prirent  leur  nom. 

Piston  ,  pour  pi  lion  de  mortier.' 

P I STR I N E ,  mou  lin  ;  pistrinum. 

PiTAL ,  bassin  de  chaise  percée.  «  Dont  sont  dictz  Pitalieri, 
li  certains  officiers  a  Homme  qui  escurent  les  selles  persees  des 


GLOSSAIRE.  325 

<(  reuerendissimes  cardinaulx,  estans  on  conclaue  resserrez 
(i  pour  élection  dung  noueau  pape.  » 

PiTE,  ou  picte,  très  petite  monnoie  valant  le  quart  d'un  de- 
nier ;  ainsi  nommée  pattequ'elle  fut  frappée  à  Poictiers. 

PiTHiEs  ;  buvettes ,  lieu  où  Ton  boit  ;  du  grec  pithi ,  qui 
signifie  bois  (impératif). 

PiTOTABLB,  pour  picux.  Rabdais  emploie  dans  le  même 
^ns  Tadverbe  pitoyablement^  au  prologue  du  cinquième  livre. 

PiTTocAMPE,  ver  ou  chenille  qui  habitent  les  pins.  Voyez 
Pline,  liv.  XXIII,  chap.  ii. 

Pla^  bien;  tapla;  si  bien.  Ces  mots  sont  gascons. 

Placet,  siège  sans  dossier. 

Plagites,  plaisirs;  p^ita. 

Plague,  plaie. 

Plainct,  plainte,  gémissement,  lamentation ,  complainte , 
planctus. 

Plaist?  pour  plaù'il? 

Plante,  lien  p(anfé d'arbres;  la  plante  des  piedë. 

Plante  ,  pour  plainte.  La  plante  humaine  sur  le  trépas  du 
roy  Henri-le-Grand  ;  par  Louis  d'Orléans.  P.  1612,  8*. 

Planté,  à  planté^  grand  planté*^  abondamment,  en  quan- 
tité, beaucoup.  D'où  Padjectif  plantureux ^  fécond,  fei*dle, 
abondant;  de  plenitas. 

Plasmateur,  formateur,  créateur  ;  de  plasmare:  plasmature 
forme:  Plasmer,  créer. 

Plastron,  partie  de  l'armure  qui  garantit  la  poitrine. 

t^LATAiNE,  plaque,  étoile. 

Playds,  plet,  pies;  le  lieu  où  l'on  plaide,  où  l'on  rend  la  justice. 

Player,  blesser,  faire  des  plaies. 

Plèbe,  peuple,  populace;  plebs.  Chez  les  Romains,  l'état  se 
partageoit  en  deux  classes;  les  patriciens  (nobles),  et  les  plé- 
béiens (roturiers). 

Plectre,  petit  morceau  de  bois,  d'écaillé,  d'ivoire  ou  autre 
matière  qui  sert  à  pincer  les  cordes  d'un  instrument  de  musi- 
4jue.  Plectrum. 

Pleiger,  cautionner,  se  rendre  garant,  assurer  s'engager, 


326  GLOSSAIRE. 

promettre.  On  disoit  aussi  plevir.  Ménage  dérive  ce  mot  de 
prœgiiu,  et  Du  Gange,  de  plegius  {^fidei  jussor), 

Plessis,  parc,  jardin  entouré  de  liaies;  de  là  toiu  les  lieux 
ainsi  nommés. 

Pleuir  ,  cautionner. 

Pleure  ,  membrane  qui  garnit  les  côtes  intérieurement  ; 
du  grec ,  pleura ,  côté. 

Plié,  ^ur  plissé. 

Plinthide,  plinthe,  terme  d -architecture;  plitUhis. 

Plombée,  balle  de  plomb. 

Pluir,  pleuvoir;  pluere, 

Plumail,  pour  volaille,  oiseau. 

Poe,  pou;  peu  (béarnois,  gasc»,  etc.). 

Poché  (tout),  tout  pareil,  semblable.  Nous  disons  mainte- 
nant tout  craché. 

Vrayment  cestes  vous  tout  poche. 
Pathelin. 

Pocheculiere,  lisez  paucke,  ou  euilUer^  oiseau.  V.  Polie.  Cest 
la  forme  de  son  bec  qui  lui  a  fait  donner  le  noui  de  cuillUr. 

PoGHETEAu,  petit /^auc/te,  on  palle. 

PoGiLLATEua,  échauâon;  pocillator. 

PoER ,  pœstés  pouvoir,  puissance. 

PoETRiDE,  femme  poète. 

PoGE  (à),  à  droite ,  ce  que  l'on  appelle  aussi  stribord. 

PoiNCT  (à),  pleinement,  entièrement,  en  perfection. 

Poii^CTCRE ,  piqûre,  et  la  douleur  qui  en  résulte,  élancement. 

Poindre,  frapper,  blesser,  tourmenter,  piquer;  il  pMci^ 
participe,  poignant:  de  pwigere, 

PoiNE ,  pour  peine. 

PoiSLE,  dais,  la  pièce  d^étoffe  que  l'on  tient  au^^essus  des 
mariés  pendant  la  cérémonie  ;  de  pailium. 

PoiTRï ,  pour  pétri. 

Pôle,  espèce  de  sole. 

PoLENTE,  bierre  ;  de  polenta ,  farine  d'orge. 

Poltmtxe,  à  plusieurs  mèches. 

PoLYPRAGMO]!^,  qui  s'cnquiert  et  se  mêle  de  tout. 


GÏ^OSSAIIIE.  337 

Pomper  (se),  se  parer,  s'orner,  se  mettre  dans  ses  pompes. 

Pompes,  les  genouillères  d'nnchevali 

Pompettes,  élévations  et  rougeurs  qui  vieiiAeiit  sur  le  nez 
des  buveurs,  semblables  aux  pompeites  ou  pompçm  det  ajuste- 
ments de  femmes ,  ou  aux  balles  des  impr im^uf  s,  qui  pfortoient 
jadis  le  luéme  nom. 

PoKAST,  le  conchant,  un  des  quatres  foinU  pardîis^a^*  En 
italien  ponenie. 

PoNDEREUx,  pesant;  poiuiero5t». 

PoiTERopLE,  ville  des  méchanla. 

PoNNu,  pondu. 

PoNocRATEs,  gouYeme^r  de  Gargantua  ;  bonuK^  très  labo- 
rieux. 

Pont,  pour  pondu. 

PoNTAL,  le  petit  pont  que  IW^êtte  d'un  vaisseau  ppnr  abor- 
der, pont  volant, 

Popisme,  ou  plutôt  poppysmfi  :  faire  les  petits  popismes  sur  un 
cheval^  c'est  le  travailler,  lie  manier  ay^c  éMgao^e,  faire  parade 
de  son  talent  d'écuycr  ;  du  grec,  poppyfma,  qm  signifie  pro- 
prement un  sifflement  (poppi}^»!^,  Umd^  aorki'^cto),  parceque, 
^  pour  travailler  un  cheval,  il  faut  le  caresser  de  la  voix.  0'oii 
le  verbe  popizer. 

Populaire 9  pour  viilgaire,  peuple;  plebs. 

PoRCELAiVE,  le  pourpier,  herbe  potagèi^.  G'es^  avmi  un 
coquillage. 

PoRciLLE,  poisson ,  espèce  de  greaaud. 

Pore,  le  roi  Porus^  dont  Philostrate  fût  na  géant. 

PoRFiLÉ ,  se  dit  d'une  étoffe  entremêlée  de  diverses  tissures. 

Porphyre,  lisez  porphyrion;  oiseau  rougeâtre  des  iles  Ba- 
léatres,  suivant  Pline,  Uv.  K,  cbap.  lxix'.  Cest  encore  un  ser- 
pent de  couleur  pourpre ,  qui  distille  un  venin  létifère« 

PoBREE  9  poii^  et  poireau. 

Portbcole,  souffleur  de  théâtre,  porteur  delà  copie. 

Portement,  état  de  la  santé. 

PoRTENTE,  prodige,  chose  contre  l'ordre  de  la  nature;  iior- 
tentum» 


328  GLOSSAIRE. 

Porter  (se),  se  comporter,  se  conduire. 

PoRTOUERE,  hotte  fouT  porter  le  raisin. 

PoRTRTy  pourtour,  contour. 

PoRTUGUALOis ,  Ics  Portugais. 

Poser  (se),  pour  se  reposer  sur.  Posez  vous  sur  tney  et  repo- 
sez (liv.  IV,  chap.  XLVii).  Le  Duchat  observe  malicieusement 
que ,  indépendamment  du  pléonasme ,  figfure  si  familière  h. 
Rabelais ,  cette  double  expression  est  un  des  endroits  tes  plus 
gaillards  de  tout  le  livre. 

Posnee,  pompe,  atour,  magnificence* 

Possesse,  possession. 

Poste,  poutre^  solive,  poteau;  postis. 

Poste,  courrier,  écolier  de  collège,  qui  ne  fait  que  courir 
du  matin  au  soir,  comme  un  cheval  de  poste, 

PosTEREs,  le  postérieur,  le  cul. 

PosTiLLER,  courir  en  poste,  pulluler,  se  répandre  avec  ra- 
pidité. 

Postposer,  mettre  après  {post)y  rejeter;  postppnere. 

PoTATiF  {évéque),  pour  portatif;  idest  in  partibua. 

Poterne,  porte  dérobée,  fausse  porte. 

PoTET,  petit  pot. 

PoTiNcrE ,  g^and  pot  à  boire.  Le  mot  poutingue  est  béar- 
nois.  Le  Duchat  8*est  étranglement  fourvoyé  sur  ce  point. 

PovACKE, podagre,  perclus,  paralytique,  galeux,  plein  d'ul- 
cères, malpropre.  On  fait  venir  ce  mot  de  podager. 

Pou  ACRE,  espèce  de  héron.  Ce  mot  est  poitevin.  • 

PouDRBBiF,  poudre  de  bœuf  salé  et  séché,  dont  on  «e  ser- 
voit  dans  les  ragoûts. 

PouiEz,  de  trois  syllabes  (rondeau  de  Panurge,  I,  3i5). 

Poulain,  chéssîs  de  bois  sur'lequel  on  glisse  et  descend  les 
tonneaux  dans  une  cave. 

Poulains  (souliers  à  la),  sorte  de  chaussure  en  usage  sous 
Charles  V.  Elle  étoit  terminée  en  devant  par  une  pointe  dont 
la  longueur  varioit  suivant  le  rang  des  personnes.  Pour  les 
prinres,  cette  pointe  étoit  de  deux  pieds,  d'un  pied  seulement 
pour  la  noblesse,  ot  de  six  pouces  pour  les  simples  particu- 


GLOSSAIRE.  3ji9 

lifrs.  Charles  VI  défendit  cette  ridicule  et  incommode  chaus- 
stre,  mais  on  la  reprit,  et  Fusage  en  dura  pendant  presque 
out  le  quinzième  siècle.  On  prétend  qu'elle  fut  ainsi  nommée 
parceque  la  mode  en  vint  de  la  Pologne,  que  nos  ancêtres 
appeloient  Poulidne. 

Il  y  a  voit  aussi  des  ventres  à  poulaine^  sorte  de  pourpoint 
boutonné  fort  bas;  et  ceint  sur  la  poitrine. 

PouLEM ART,  gros  fil  d'emballage.  Ce  mot  est  dauphinois. 

PoÙLLAiLLE,  volaille;  d'où  pouUetieret  poullmller. 

Pou LLARDE,  poule  de  mer. 

PouLPRE,  le  polype,  poisson,  et  insecte  aquatique. 

PouLTRE,  pou/fram;  jeune  cavale,  poulain;  d^où pouttrenier^ 
celui  qui  en  avoit  soin. 

PouPELiN,  pâtisserie  délicate  et  sucrée;  Borel  dérive  ce  mot 
du  grec  papanon. 

Pourceau  mory,  contrefaire  le  pourceau  mort;  jeu. 

PouRCHAS,  porcher;  poursuite,  recherche,  perquisition,  et 
le  profit  qui  en  résulte;  nous  avons  conservé  le  verbe  pour- 
chasser (donner  la  chasse).  On  disoit  aussi  prochas. 

PouRE  (liv.  V,  chap.  xxv),  dit  Le  Duchat,  pour  le  plus 
puissant,  le  plus  rare.  Le  pourefredon  du  moiufe  (loc.  cit.).  Il 
décrive  ce  mot  de  pottor  ou  de  posse.  Cette  interprétation  n'est 
rien  moins  que  certaine.  Cest  faire  de  l'esprit  en  pure  perte. 

PouRPENSER ,  propenser;  méditer,  réfléchir,  p)x>jeter.  Ce  verbe 
est  un  augmentatiffde pen^^r;  perpendere,  Pourpens,  réflexion. 

PouRpoiNCT.  Juste-au-corps  qui  se  mettoit  sur  la  chemise, 
et  par-dessus  lequel  on  mettoit  le  sayon.  Voyez ,  a  la  table 
des  matières,  le  mot  habiliemeni. 

PotRPRis,  enclos,  «iceinte,  jardin,  dos. 

PouRREE,  poirée. 

PouRRT,  pot  pourry. 

PouRSUiuANT,  prétendu,  homme  qui  recherche  une  femme 
en  mariage.  Le  poursuivant  d'armes  étoit  celui  qui ,  dans  le 
collège  des  hérauts  d'armes,  n'avoit  encore  que  le  rang  de  ba- 
chelier. 

Pourtant,  c'est  pourquoi^  c'est  pour  cela,  cependant. 


33o  GLOSSAIRE. 

PouaTRAicT,  pour  pourtouTy  contour. 

PouBTRAiiuE,  pour  ressembler,  avoir  les  traits, 

PoussouER ,  instrument  de  différents  métiers ,  qui  sert  à 
pousser^  à  enfoncer.    - 

Pot  plus  y  poy  moins;  un  peu  plus,  un  peu  moins;  à  peu 
près',  environ. 

PoTZAR,  la  tige  des  pois  après  qu'ils  ont  été  cueillis. 

Prasine,  couleur  de  poireau:  du  grec  prasÎQs. 

VfiATic^  praticien  y  versé  dans  la  pratique. 

Precation,  prière;  precatio, 

Precellence,  supériorité,  excellence,  prœceUentia, 

Preception,  précepte^  enseignement;  preceptio. 

Prêchant  (pne-cantus)',  prélude  des  voix.- 

Précieux;  cette  épithéte,  donnée  par-tout  aux  véroles,  fait 
allusion  au  prix  excessif  que  coûtoit  alors  la  cure ,  presque 
toujours  imparfaite,  de  leur  maladie.  On  sait  que  François  P' 
en  mourut. 

Preglare,  illustre,  fameux,  célèbre;  prœclarus. 

Pr^^gompter,  ra}>attre,  compter  par  avance,  prœ> 

pRECiTLE  ;  diminutif  de  preces ,  courte  prière. 

Predestistateur  ,  qui  précbe  le  dogme  de  la  prédestina- 
tion. 

Predicable,  digne  de  louange;  prœdicabilis. 

PREniG^HENT;  les  catégories  d*Aristote. 

Prédire,  pour,  dire  une  chose  avant  quelqu'un^  Seneque 
la  de  moypredict^  pour.  Ta  dit  avant  moi  (liv.  III,  ch.  xii). 

Prefation,  préface,  préliminaire,  chose  dite  d'avance.  De 
prœfari.  Au  Prol.  du  liv.  V,  dans  toutes  les  éditions,  même 
celle  de  1711^  on  lit:  sans  insigne  profanation  dltodineurs;  ce 
qui  ne  présente  aucun  sens  raisonnable.  Les  éditeurs  de  1741 
ont  les  premiers  corrigé  cette  faute,  à  laquelle  ils  ont  substi- 
tué :  50115  insigne  prefation  d^hotmeurs.  Nous  avons  suivi  leur 
version,  quoique  nous  pensions  encore  qu'il  vaudroic  mieux 
y  substituer  le  mot  prelation,  pl^s  naturel  et  ^  d'un  usage 
plus  général;  car,  dans  aucun  endroit  de  son  livre,  Rabelais 
n'a  employé  le  mot  prefation. 


GLOSSAIRE.  33i 

Pregkakte^  eùcemte'fprœgnans;  des  fusées  pregrumtes  (Scio- 
machie)  sont  des  fusées  qui  en  produisent  plusieurs. 

Preouste,  essayeur,  qui  goûte  les  m£i$;  prœçuslator. 

pREiGME,  pour  prenne. 

Pkelation,  préférence,  prééminence;  de  proferre.  Le  mot 
prela^ion  est  aussi  uxk  terme  analogue  de  jurisprudence.  Voyez 
prefation. 

Frelinguant,  écuyer  tranchant,  di^ustateur,  cum  Unguâ. 

Rabelais  appelle  aussi  prelinguants  les  chefs  des  compagnies 
de  judicature,  parcequ'ils  recueillent  les  avis  des  autres  juges 
avant  d'énoncer  le  leur. 

Premier,  adverbe;  joremiénsmenf,  auparavant. 

Presagir,  présager,  prévoir,  prédire;  d'où  Tadjectif  ou  qua- 
lificatif présage^  donné  à  ceux  qui  prévoient  Tav^nir. 

Presbtre,  prêtre:  doit  être  écrit  ainsi,  conformément  à  Vé- 
tymologie  presbyter.  Ce  mot  signifie  au  propre  senior. 

Presgript,  précepte;  prœscriptum. 

Prescrire,  disposer  de...  suivant  sa  volonté.  Prescrire  un 
royaume  y  en  disposer^  après  avoir  interdit  le  souverain. 

Prestere,  serpent  dont  la  morsure  fait  mourir  de  soif* 
'   Presteres,  tourbillons  ardents  qui  renversent  et  braient 
tout  ce  qu'ils  rencontrent ,  comme  le  Samiel.  Oe  mot  est 
grec. 

Prestolan,  juge  de  village^  bailli. 

Prestolant,  attendant;  de  prœstolor. 

Preu,  profit,  avantage,  gain. 

VhEv^  prudent,  sage,  homme  de  bien;  et  aussi,  vaillant, 
courageux;  d'où  l'on  a  fait /}nt>es5e5. 

Preud'hommie,  prudence,  sagesse,  vertu  ;  de  prudens  homo. 

Priant.  Riant ,fnant,  priait  (Prol.  liv.  I},  jeu  de  mots,  pa* 
ronomasie.  priant,  pour  qui  a  du  prix  y  de  la  valeur. 

Prim,  prime,  premier;  primus. 

Prime  ,  jeu  de  cartes  à  quatre  personnes.  Il  y  a  la  grandb 
et  la  petite  prime. 

pRiMEUE,  plus  âgé;  primoemif. 

Prime  vere,  le  printemps. 


332  GLOSSAIRE. 

Frimipile,  pour,  do  premier  ordre.  CVtoit,  chez  les  Ro- 
mains ,  le  premier  soldat  de  la  première  centurie. 

Prim  saultier,  qui  va  du  premier  sault 

Primus  secdndus,  jeu  h  deux,  qui  consiste  à  cacher  quelque 
chose  dans  un  livre,  dont  on  tourne  ensuite  alternativement 
les  feuillets  y  pour  voir  qui  trouvera  la  chose  cachée.  * 

Price,  retraict,  lieu  d'aisance.  On  connoit  le  calemhour 
figuré  du  moineau  prix)é. 

Priuing,  beau-fils;  privignus,  ) 

Probation,  épreuve;  le  noviciat  des  religieux.  De  probare. 

pROBOsciDE,  trompe  d*éléphant;  proboscis. 

Procéder,  aller  en  avant,  avancer;  procedere. 

Procédure,  pour  marche,  l'action  d'avancer;  de  procedere: 
(liv.  V,  chap.  XXIV  ). 

Procez,  pour  procédé;  processus. 

Prochas.  Voyez  pourchas, 

Procdltod,  procureur;  de  procolere. 

Procurer,  rechercher,  cultiver,  avoir  soin;  procureur. 

Prodenou,  cordage  fixé  k  l'antenne  d'un  vaisseau. 

PRODmoN,  trahison;  proditio.  Proditeur,  proditoire. 

Prodrome,  préambule,  prospectus.  Prodromus. 

Produire,  pour  apporter,  procurer,  faire  avancer;  pro^ 
ducere. 

Proesme,  le  prochain,  autrui;  proximus.  Proesme  signifie 
aussi  la  préface  d'un  ouvrage;  proœmium. 

Proetides,  les  filles  de  Proetiis^  qui,  pour  s'être  crues  plus 
belles  que  Junon ,  furent  frappées  par  cette  déesse  d'un  éga- 
rement tel  qu'elles  se  croyoient  métamorphosées  en  vaches. 

Proficiat.  Bien -venue  des  évéques:  de  profectus.  CTétoit 
en  même  temps  une  espèce  d'acclamation  de  satisfaction  : 

loyeulz  en  says  ;  proficiat  : 
^  Conferme  soyez  en  lestât. 

jict  .des  jdpost. 

Profiterolle,  fouace,  pâte  cuite  sous  la  cendre. 
Profliger,  renverser,  détruire,  ruiner;  prqfligatv. 


GLOSSAIRE.  333 

Progbnier,  engendrer;  progignere. 
pROGENiTEUR,  aïcul,  an^Tc;  progenitor, 
Progrez,  pas,  marche^togressus, 

pRoiECTS.  Rabelais  appelle  ainsi  les  astragales  ou  dés,  sur 
lesquels  on  projecte  des  points,  et  que  Von  jette  ensuite  au  ha- 
sard pour  la  Géomancie  (lîv.  III,  cb.  xxv);  de  projectus. 

Prolepsie,  figure  de  rbëtonque  par  laquelle  on  prévoit  les 
objections  que  Ton  peut  tous  faire.  Ce  mot  est  grec. 
Prologe,  pour  prologue;  prologium. 
Promarginare  ,  qui  occupela  mcurge  d^une  chose  quelconque. 
Promeconde,  économe,  dépensier;  promus  condus. 
Promenement,  promenade. 

Promoteur,  la  partie  publique,  dans  un  tribunal  ecclé- 
siastique. 

Promotion  ,  excitation ,  conseil ,  sollicitation  ;  de  promovere* 
Promouemt,  avançant,^ excitant,  conseillant;  promovens. 
Promouuoir,  aller  en  avant,  s'avancer;  promovere. 
Promptuaire,  source,  issue;  le promptuarium  étoit  propre- 
ment un  lieu  où  Ton  déposoit  des   comestibles,  des  mar- 
chandises, et  d'où  elles  pouvoient  être  enlevées  (promi)  promp- 
tement.  # 

Propenser.  Voyez  pourpenser, 
Prophylactigqi7e,  préservatif;  ce  mot  est  grec. 
Propos  (sans),  mal  à  propos ,  vainement,  inutilement. 
Proposite,  propos;  pjropositum. 
pROPous,  jeu  des  propos  interrompus. 
Propouser  ,  se  disoit  scolastiquement  pour  présenter,  met- 
tre en  avant,  proposer  un  argument  à  résoudre,  avancer  une 
proposition,  qu'il  s'agit  ensuite  de  prouver,  Proponere. 
Prore,  proue;  prora. 
Prosgript,  mis  à  l'encan.  Proscriptus. 
Prosopopée^  déguisement,  fiction  de  personnes;  la  figure 
de  rhétorique  par  laquelle  on  fait  parlft:  des  personnes  ab* 
sentes  ou  mortes. 

Proteruie.  Ce  mot,  que  Rabelais,  d'après  Macrobe,  explique 
par  un  sacrifice  particulier,  prop^g^viam,  signifie  au  propre 


334  GLOSSAIRE. 

insolence,  impudence,  effronterie.  Pmtervia,  protervitasy  pro- 

tervus.  ^ 

Prototype,  premier  exemplaiH|  original. 

Prou  ,  assez,  suffisamment  Ce  mot  est  béamois.  Il  signifie 
encore  beaucoup ,  comme  dans  cette  expression  que  nous  avons 
conservée,  peu  ou  prcu, 

PaouEoia,  prouveoir;  pourvoir^  munir,  fortifier. 

Prouidencb,  poar  prudence* 

Prouuaire,  ptvucre,  etc.  prêtre. ,  Nous  avons  encore  à  Paris 
la  rue  des  Prouvaires. 

Proxénète,  entremetteur,  projceneta. 

Proxime,  proche,  parent;  proximus. 

Prurit,  chatouillement,  démangeaison;  pruritus. 

Psoloentes,  de  psolos^  suie;  résidu  noir  et  fuligineux  prove- 
nant de  la  foudre. 

PsTGHOGONiE,  génération  de  Tame;  de  Psyché, 

Ptocbalaxon,  un  pauvre  glorieux;  deptochos^  pauvre,  et 
alazon^  arrogant. 

Pttade,  serpent  verdâtre  et  venimeux. 

Pucelle,  poisson  semblable  à  l'alose.  C'est  aussi  une  espect^ 
de  poire. 

PuGNAYS  {pugnans)y  combattant.  11  y  a  eu  à  Paris,  abou- 
tissant à  la  rue  de  la  Bucherie,  la  ruelle  du  Hon  pugnaySy  vers 
i5oo. 

Pullulant,  pour  bourgeonnant,  qui  pousse  des  boutons, 
en  parlant  d'un  nez. 

PuLMOïc,  le  poumon  ;  pubno, 

Plluerin,  la  lumière  d'une  pièce  d'artillerie,  où  se  met  la 
poudre  de  l'amorce. 

Pumice  (pumex),  pierre  ponce. 

PuN Aïs,  pufie}^5;  puant,  infecte,  sale,  dégoûtant.  Et  aussi 
qui  ne  jouit  point  de  Fodorat.  Punaisie^  puanteur;  iepunica. 
punaise. 

Pungitif,  poignant,  piquant;  depungere. 

PupuT,  huppe,  oiseau. 

PuRPURÉ,  pourpré,  roug|;  purpurattis. 


GLOSSAIRE.  335 

Put,  pnant,  qui  pue.  Voyez  aux  Erotica. 

Put,  putz;  puits;  pwfeum. 

PuTOYs,  le  même  que  punais^  et  aussi  une  espèce  de  belette 
ou  chat  sauvage,  fort  puant 

Pu  Y,  colline,  montagne;  podium. 

Vvjs^^nr  depuis. 

Pylore,  orifice  intérieur  de  Festomac;  dn  grec  pyloros^ 
portien 

Pyot.  Voyez  piot. 

Pyrope,  escarboucle  couleur  dé  feu. 

Pyrrhique,  danee  armée. 

Python  ,  devin ,  sorcier. 


Quacquerolle.  Voyez  cacquerotte, 
QuADRAMNiER,  qui  a  quatre  ans;  quadrietmis. 
Quadrige,  char  à  quatre  chevaux;  quadriga: 
QuADRiuiE,  carrefour;  proprement,  lieu  où  aboutissent 
quatre  rues;  quadrivium^ 

QuADRiuiUM.  Voyez  au  Rtibelœsiana. 

Quand,  pour  si.  Quand  je  le  saurais ,  si  je  le  savois. 

QuANQUE,  tout  ce  que. 

Quanque  auons  nous  sera  osté? 
Pathelm. 

Quant,  adjectif,  quel  nombre,  combien;  quantus. 
Quant,  adverbe:  combien;  quantum. 

ARESME,CltnÀ»te. 

QuARRAQUB.  Voyez  carra/ion. 

QiJARRS  (liv.  II,  chap.  xxi),  facette  d'un  diamant  taillé. 

QuARREAU,  grosse  flèche  à  fer  quadrangulaire.  On  appeSoit 
aussi  quarreau  de  grosses  pierres  que  Ton  lançoit  sur  les  en- 
nemis. 

QuARRELEURE,  piqùrc  à  carreaux. 

Q^ARRELEURE,  la  formation  et  la  coutur[^e  la  semelle  d'un 


336  GLOSSAIRE. 

soulier.  On  voit  encore  dans  les  rues  des  carreleurs  ie  souliers. 
Du  temps  de  Pline,  la  semelle  des  chaussures  des  femmes  ëtoit 
d^or  très  pur.  Il  faut  avouer  que  ce  luxe  ne  contribuoit  g^ère 
à  les  rendre  flexibles. 

QuARROT.  Voyez  carroy. 

Quart-Rot.  Cette  expression  équivaut  au  mot  tétrarque. 

QuASSER,  rompre,  casser^  briser,  ébranler;  quassare.  Quas- 
seur, 

QuATiR  ;  ébranler,  agiter,  renverser  :  quatere. 

QuAu,  pour  corps. 

Que,  pour  qui ,  lequel. 

Que <7U€,  tant que. 

QuECAs,  des  noix.  Ce  mot  est  poitevin  et  de  plusieurs  autres 
provinces. 

Quel,  pour  tel  que  (Prol.  liv.  I). 

Quelquefois  (liv.  II,  ch.  iv),  pour^  une  fois:  quelque  jour, 
pour  un  jour. 

QuEMiN,  chemin  (picard). 

QuEMisE,  chemise. 

QuENAiLLE,  four  caneUUe. 

QuENoiLLE.  C'est ,  dit-on ,  un  bateau  chargé  d'approvision- 
ments  de  bouche. 

Querelle,  pour  plainte,  lamentation,  sollicitation,  dans 
le  sens  de  querela  (liv.  II,  chap.  xxii,  au  rondeau). 

Quérir,  queir^querre,  kerre;  chercher,  demander;  quœrere. 

QuERiTANT,  demandant;  quœritans. 

QiffesTE,  enouéte. 

QuEUSE,  pour  gueuse^  masse  de  métal  fondu. 

Queux  (coquus)  ;  cuisinier.  Ce  mot  s'est  conservé  dans  la  hié- 
rarchie de  la  maison  du  roi,  où  Ton  spécifie  encore  des  maîtres 
queux. 

Ql'idditatif,  essentiel.  Ce  mot  est  dérivé  de  celui  de  quid- 
dité  (essence),  (quidsit)  qu'avoiçnt  forgé  les  scolastiques. 

Quiète,  repos;  quies.  Ce  mot  est  aussi  adjectif ^  quietus. 

Qui  ferit,  jeu  de  la  main  chaude  :  quifiert? 

QuiNAULT,  çainus:  faire  queUjn^un  qnmaulty  le  mettre  à 


GLOSSAIRE.  337 

court ,  au  pied  du  mur,  à  ne  savoir  que  dire.  Quinault  signifie 
proprement  un  magot^  un  singe  qui  fait  la  moue,  la  quine  9 
et  c'est  de  cette  dernière  acception  qu'on  lui  a  donne  méta- 
phoriquement la  première.  C'est  une  chose  curieuse  que  de 
voir  Ménage  dériver  quinault  de  pithecus. 

QuiNQUENELLE,  répit  de  cinq  ans  accordé  à  un  débiteur; 
quinquennium.  * 

Quint,  pour  cinquième.  Ce  mot  s'est  conservé  dans  les  noms 
de  Charles-Quint,  Sixte-Quint. 

Quint  AINE.  On  appeloit  ainsi  un  but,  poteau  ou  jaquemart, 
contre  lequel  on  joutoit,  où  l'on  tiroit  au  blanc,  soit  avec  l'ar- 
balète, soit  avec  l'arquebuse. 

A  la  quintaioe  et  a  lescu  ioustek*. 

Et  courre  aux  barres ,  et  luktier,  et  verser. 

Ce  jaquemart  représentoit  ordinairement  un  homme  de 
bois,  couvert  d'un  bouclier,  et  qu'on  appeloit ^i^um;  d'où  la 
quintaine  étoit  dite  la  course  au  faquin.  Dans  plusieurs  villes 
de  France,  les  corps  de  métiers  étoient  obligés  de  venir  tous 
les  cinq  an5  jouter  k  la  quintaine,  sous  peine  d'une  amende  de 
soixante' sols  envers  le  seigneur.  Les  nouveaux  mariés  y  étoient 
aussi  assujettis.  Voyez  aux  Erotica. 

Quitte,  celui  qui  a  payé  ses  dettes. 

Quitter,  pour  céder,  abandonner.  Je  la  vous  quitte,  je  vous 
la  cède. 

QuoY,  tranquille,  en  repos;  quietus.  On  écrit  aujourd'hui 
coi,  ce  qui  a  fait  disparottre  l'étymologie. 

R 

Rabaniste,  porteur  de  rabat.  On  disoit  aussi  rabaniste  pour 
rabbiniste. 

Rabardel,  cris  de  joie. 

Rabat,  lutin,  esprit  follet;  d'où  le  verbe  raboter,  lutiner: 
Le  Duchat  a  décrit  ce  qu'il  appelle  le  rabat  des  cordeliers. 

Rabbe,  navet,  grosse  rave. 

3.  m 


338  GLOSSAIRE. 

Rabi  ,  roMm^  docteur  des  Juifs. 

Raboulliere,  trou  à  fécart  où  la  lapine  fait  ses  petits;  de 
Fanglois  rabket^  lapin. 

Rab&ebans,  lisez  mbrebin^  mot  hébreu;  grands,  princi- 
paux. 

Rabaover,  injurier,  réprimander,  riposter,  répondre  aux 
injures. 

Raclbtorets,  ceux  qui,  dans  les  bains,  rÂcIent  la  peau  du 
corps  pour  la  rendre  plus  douce. 

Rafardeb,  parler  en  barbouillant,  se  moquer,  parler  à  tort 
et  à  travers. 

Il  ny  ha  rime  ne  raison 

En  Umt  qnanque  vous  rafiardes. 

Pathelin. 

Rafaytier,  réparer. 

Rai  ,  rayon. 

Raillard,  plaisant,  moqueur,  gouailleur,  raittein. 

Raillôn,  sorte  de  flèche,  dard  : 

Cy  gyst  et  dort  en  ce  solier, 
Qaâmcmr  occist  de  son  raillon , 
Ung  paonre  petit  escoller, 
ladis  nommé  François  Villon. 

Ménage  dérive  ce  mot  de  radius. 

Raim,  pour  rameau,  branche  d*arbre. 

Raimbre,  rédimer,  racheter. 

Raire,  tondre,  ra^er.  Raire  signifie  encore  raturer,  et  aussi 
bramer  comme  un  cerf. 

Ramasse,  descente  rapide  des  montagnes,  dans  des  espèces 
de  traîneaux  qui  glissent  sur  la  glace. 

Ramasse,  jeu  imité  de  la  rainasse  des  montagnes. 

Ram  BADE,  garde-fous  placés  au-dessus  des  fronteaux,  des 
gaillards  et  dunettes  d'un  vaisseau. 

Ram  BERGE,  vaisseau  long  et  étroit,  à  rames. 

Ramee,  berceau,  toit  de  verdure,  formé  de  branches  d ar- 
bres. 

Ramentevoir,  rappeler  à  l'esprit,  remémorer;  de  mens^  et 


GLOSSAIRE.  339 

du  bas  latin  temefUûn,  Rabekis  emploie  ao^i:  ié  viArbe  ra, 
nienter, 

Raherot,  pigeon  ramier.  Ce  stirnom  vient  de  €0  que  Pbiseau 
se  tient  ordinairement  sur  les  branches  ( rûmeûAx)  dès  arbres. 
On  appeloit  aussi  ramiers  les  pèlerins,  à  cause  dés  Ptmeàux  de 
|)a]me  qu'ils  tenoient  en  main. 

RAMiNAGROBts ,  les  chatioînes  fourrés  de  leur  herHiine  (  Pro- 
nost.,  chap.  y);  un  homme  qui  fait  du  grohis. 

Ramingce,  hargneux,  revéche,  rëcaieîtirsnt*,  dé  Titalite  m- 
mengo.  Ce  mot  se  dit  sur-tout  des  chevaux. 

Ramon,  balai  à  long  manche;  d'où  l'otk  a  fàh  fwnoner  et 
ramoneuTy  parcequ'avec  ces  balais  on  nettoyoii  lèë  cheminées  : 
de  ramus.  On  les  appeloit  ailssi  rameuses^  d'où  l'on  noihtiiôit  les 
sorcières  ramassières^  parcequ'elles  vont  au  sabbat  à  cheVal  sur 
une  ramasse. 

Ramper,  pour  grimper,  monter,  gravir. 

Ramponner,  railler,  plaisanter,  se  moquer.  RantpoHtwnr', 
ramponne, 

Rancom,  arme  dont  le  fer,  plat,  se  terminoit  m  pointe  hvec 
un  crochet  recourbé  de  chaque  côté,  en  forme  de  flear  de  Iïè, 
De  l'italien  rampicone^  crocheL 

Rancueur,  rancune,  haine  invétérée,  cachée.        >     - 

Ranczon,  rancotï.  Le  cz  est  pour  le  c  doux  ou  cédtUék' 

Ranoon,  violence,  impétuosité:  de  grand  ruMhfh 

Rane,  raine;  grenouille;  rana,  % 

Rapeau,  jeu  de  quilles  d'un  seul  coup.  On  dit  fitijOiird'hui 
rampemi.  Rapeau  est  aussi  uh  appeau  pour  attirer  les  oiseaux- 

Raphe,  pour  rafle,  jeu  de  mains. 

Raphe,  espèce  de  loup  moucheté  comme  le  léopard.  Voyez 
Plitie.  Raphe  signifie  encore  manche,  poignée,  morceau. 

R  A  PO  IL  (rase  poil),  barbier. 

Raquedenare,  racledenier,  avare. 

Rasai  HE,  barbier. 

Rasche,  la  teigne,  en  languedocien. 

Uasette,  petit  os  du  bras  et  de  la  jambe. 

Rassoté,  rendu  5or,  imbécile,  ^tupide. 


34o  GLOSSAIlRË. 

Ratagonniguler,  rapetasser  un  soulier.  Rabelais  emploie 
aussi  l'adjectif  rataconneur.  Voyez  aux  Erotica» 

Ràtelus,  pour  rate,  une  des  parties  du  corps  humain. 

Ratepenadb  {mus  pennatus);  chauve-souris. 

Ratiociner,  raisonner;  raJtiocinari.  JUaiocination,  raisonne- 
ment. '  • 

Rational,  raisonnable,  qui  a  du  jugement;  rationaUs, 

Ratouere,  le  trou  d*un  mf,  et  aussi  une  ratière. 

Raualler,  rabaisser,  descendre,  diminuer  de  prix,  dé- 
précier. 

Racasseur,  rêveur. 

Raucité,  rudesse,  aspérité. 

Rauelin,  riveUn;  ravin,  revers  d'un  fossé. 

Rate,  rayon. 

Raze,  canal,  égout,  conduit.  Rabelais  rend  ce  mot  par  demi» 
aune. 

Real,  espèce  d'esturgeon. 

Rebaudir,  égayer,  réjouir. 

Rebbc,  ancien  violon  à  trois  cordes,  sur  le  manche  duquel 
on  sculptoit  ordinairement  une  tête  grotesque.  Les  uns  dé-, 
rivent  ce  mot  de  l'espagnol  rabely  d'autres  de  l'hébreu  rebiac. 
Ce  mot  est  celte. 

Rebscquer  (se),  se  rebiffer,  montrer  le  6ec. 

Rebindaine.  y  oyez  jambes  j  au  Rabelœsiana. 

Rebours,  rebous  y  rebousse;  revêche,  acariâtre,  fâcheux,  dis- 
cole.  Suivant  Ménage,  du  bas  latin  reburrus. 

Rebouschbr,  reboucquer;  rebrousser,  se  courber,  en  parlant 
d'un  fer  pointu. 

Rebras,  repli,  rebord;  rebrasser ^  replier.  Entendement  à 
double  rebras  (liv.  II,  chap.  viii),  vaste  entendement,  juge- 
ment profond. 

Rebrasser,  retrousser,  relever. 

Recameur  ,  brodeur,  dit  aussi  jadis,  par  métathèse,  bordeur. 

Recelé,  pour  celé,  caché. 

Recept,  retraite;  receptus. 

Recesses,  enfoncement,  retraite,  lieu  caché;  recessus. 


GLOSSAIRE.  34f 

ReCpnrÉ,  qui  fait  la  moue,  de  mauvaise  humeur,  chagrin , 
maussade;  substantif,  rechin.  Suivant  Borel,  de  canis;  suivant 
Huet,  du  has-breton  rech^  chagrin  ;  et,  suivant  Ménage,  du  bas 
latin  rexinare. 

Beciner,  fteœnare;  goûter,  collationner,  faire  un  second 
repas. 

Réclamé,  invoque,  cëlébrë,  intercédé,  proclamé.    * 

Recoler, -confronter,  comparer;  et  aussi,  recueiUir,  ras- 
sembler, ramasser,  réciter  par  cœur.  Recolere,  retolligere. 

Reoommandaresse.  Nom  qui  est  resté  jusqu'ici  aur  nourrices^ 
du  bureau  public,  auxquelles  on  recommandoit  les  enfatlts, 
c'est-à-dire  qa^on  les  leur  confioit  et  donnoît  en  dépôt. 

Regondit,  cadié,  secret,  mystérieux.  RecàncUtus.  Y&fez 
resconser.  ' 

Recorder,  recordation;  rappeler,  faire  souvenir;  mémoire, 
souvenir  ;  recordari ,  recordatio. 

Records  {memor);  être  records ^  se  souvenir,  se  reeorder. 

Recours,  retour,  revenue,  pas  recommencéi'tliecurstis. 

Recourser,  retrousser,  relever. 

Regousse,  délivrance  d'un  prisonnier,  ou  "d'une  chose  en- 
levée. 

Regouureur,  pour  couvreur  de  maisons. 

RECoruRiR,  pour  recouvrer.  * 

Recreu  ,  fatigué,  harassé  :  participe  du  vieux  verbe  recroire , 
se  lasser. 

Recueil,  pouroccuei/. 

Recuite,  sorte  de  fromage  que  les  Italiens  nomment  ricofte. 
Le  Varchi  a  fait  un  capUolo  in  Iode  deUa  ricoUe.   . 

Reculer,  verbe  actif;  repousser,  éloigner,  f aire. recu/er. 

Rbcutit,  circoncb  ;  de  cutis.  Voyez  retaillât. 

Redamer  ,  aimer  ;  redamare. 

RsDARGUERy  répliquer,  reprendre ,  reprocher;  redarguere.  Re- 
dargaikm. 

Rédiger  ,  pour  réduire  ;  redigere. 

RxDiR ,  retourner  ;  redire, 

Redolert,  odorant,  aromatique.  Redoiens. 


342  GLOSSAIRE. 

R4DUIRC,  pourTamenor  ;  reducer^.  Médmn  à  mémoire,  rap- 
peler. 

J^EB^CÙUf9fylf,'jrçÇL 

Refaict,  gros,  gras,  rondelet,  bien  portant.  Teiinrefaiçt* 
I  ftsFAiTiE^ 9  nf/^lurer préparer,  raccommoder. 

Refociller  ,  rétablir,  ranimer,  réparer  ;  reJbcUlare? 

Régal,  royal;  ragim^ 

^G4J|u>  {au)  de,  k  Végeu^  4e,  pQur  ce  qui  est  de. 

Regiîe.  Voyez  au  BabeUesioncu 

BsQoujpiLLOR^)  faire  jie  réueilUm^  Ménage  dérive  ce  mot  du 
verbe  gober. 

Régurgiter,  r^orger. 

Rjl^fGLETz,  file^,doré9  que  Ton  applique  $ur  la  CQuv/erture 
des  livres. 

RELEifTEDH,  lie  mauvais  goût  que  nous  nommons  r^ent; 
rancidus. 

ReU»,  reiflis.,    

Rei^ab^,  pçqjr  JWl»s  ;  wtt/wiff . . 

Relinquer,  relinquir;  laissjepr:  r^m^iten^. 

Rembarra,  re^forcer^  copsplider. 

Remembrer,  remémorer,  rappeler,  faire  souvenir;  rememo' 
rari.Remembrance,  SQuy^ifiary  mémoire. 

Remenant,  le  revenant,  le  reste,  ce  qui  reY&entd'ime chose. 

'  Qai  rien  na  plus  qu«#a  cornette, 
Gueres  ne  vanlt  le  remenant. 
Pathetin. 

Remis,  lâche,  pureœeux,  nonchalant;  rsihtani^. 

Remission  {sans)^  sans  remise,  ince^mment,  sans  cesse, 
sans  intermption. 

Remolquer,  remorquer,  tiver  un  vaisseau  avec  un  conlage 
ou  grelin. 

Remore,  échineis,  p^t poisson  auquel  les  anciens  aftri- 
buoient  la  vertu  fantastique  d'arrêter  dans  leurs  cours  les 
plus  grands  vaisseaux.  Rémora. 

Remparer,  élever,  construire,  relever^  irëparer  lea  rem- 
parts d'une  ville.  Rempartmr, 


GLOSSAIRE.  343 

Remplir,  pour  amplifier,  étendre,  ontrie-passer  (Irr.  II, 
chap.  XXX  )• 

Rbnabp,  sorte  de  jeu  de  dames,  composé  du  renard  et  des 
poules. 

RiNCSEOiR,  rencheir;  recheoir,  retomber. 
Mais  si  vous  nochaes  arrière , 
Que  laitice  lions  ea  rsproigne. 

Renette,  jeu  de  toute  table  on  de  trictrac. 

Renoaj^er,  augmenter,  ag^aver,  apesantir. 

Renigvebieu,  ou  rcme-Dieu;  sorte  de  jeu  très  piquant. 

Renuisb,  renchérir,  mettre  par  dessus. 

Repaich,  repas  (  lan^edocien). 

Repaibe,  crotte  de  lapin. 

Repairer;  se  cacher,  se  renfermar,  et  aussi  habiter,  demeu- 
rer. Repaire,  manoir,  domicik. 

Repast,  n^o^:  orthographe  étymologique,  Depmstus, 

Repeter,  pour  réclamer,  redemander,  repetere. 

Rbpositoire,  bulTet,  reposùir;  sacre  repomtoi re  ,  taberna- 
cle: repasitorium. 

Repugnatoire,  repoussant;  défensive,  en  parlant  d'une 
arme  ;  repugnaioriiis. 

Reputanation  (Pronost.,  chap.  v),  répwtation  de  pMf.  En 
écrivant  répoÊotiariy  comme  Font  lait  quekpies  éditeurs ,  on  a 
détruit  la  plaisanterie  de  Rabelais. 

Requamé,  requanré;  brodé;  comme  qui  dvroit  couvert  ê*é^ 
cailles  de  broderies  ;  de  Pitalien  aquama. 

Rbqubste  (lie),  de  mise,  bien  epsditioiiné ,  digne  d'être  re- 
cherché. 

Requeste  {donner);  pour  satis£aire  à  la  vefuéte,  accorder 
la  chose  demandée  (ai^.  prc»L,  livMV).' 

Requiescer,  reposer;  requiescere. 

REQi}iNQuSR(se),  s'attîtfer,  se  parer,  s'endimaneker. 

Re8,  rsse;  ras,  rase. 

Rescinder,  couper,  retrancher  ;  rescinderez 

Rescomsbr  ,  mettre  en  lieu  secret ,  cacher,  couvrir;  recondere. 


I 


344  GLOSSAIRE. 

Réséquer  9  couper,  retrancher;  resecare. 

Réserver,  pour  conserver. 

Respect.  Pour  le  respect  de^  en  comparaison ,  auprès  de^ 

Respiter,  prendre  ou  donner  du  répit ^  différer. 

Resplendant,  participe  de  respiandre^  et  non  resplander, 
eomme  le  dit  Le  Duchat:  brillant,  resplendissant ;resplendens, 

Responsailles,  espèce  de  jeu  d'épousailles  ou  mariage. 

Ressaper  ,  réparer,  raccommoder,  le  contraire  de  saper, 

Restancher,  étanchery  sécher,  essuyer. 

Reste  {il);  il  manque,  il  faut  encore. 

Restes,  suhstantif.  Rabelais  emploie  ce  pluriel  au  féminin > 
comme  le  latin  reliquiœ,  A  toutes  restes.  Il  emploie  aussi  le  sin- 
gulier au  même  genre  (liv.  II,  chap.  xxix) ,  la  reste  du  sel. 

Restile,  restilisy  qui  rapporte  tous  les  ans,  en  parlant 
d'un  champ. 

Restiuer  ,  être  rétifs  résister.  Restivemeni, 

Restrii^ctif,  qui  restreint^  qui  resserre,  qui  arrête,  qui  lie; 
de  restringere. 

R|E$i7DATiQN ,  sueur  ;  sudatio  :  d'où  resudanty  plein  de  suc. 

Retaillât,  retaillé,  taillé;  il  se  dit  aussi  des  circoncis.  Au 
liv.  III,  chap.  XLV,  retaiJilat  (d'Héliogabale)  signifie  châtré, 
eunuque.  Voyez  recutit,  ' 
,  Retaillon,  rogunne,  terme  de  tailleur. 

Retentrice,  qui  restreint,  qui  resserre,  qui  retient. 

Retirant,  qui  se  rapproche,  qui  a  de  l'analogie,  du  rapport 
avec  quelque  chose. 

Retombir,  retentir^  résonner. 

Retouble  ,  terre  forte  et  grasse.  On  ùât  venir  ce  mot  de 
restiUs. 

Retourner  ,  pour  revenir,  et  pour  restituer,  rendre. 

Retraction  ,  serrement  de  cœur,  oppression  ;  de  retrahere. 

Retraict,  un  privé,  lieu  retiré. 

Retraire,  retirer.  Retraire  une  rente,  l'éteindre,  en  rem- 
boursant le  capital.  Retrayeur.  Retraire  signifie  aussi  ress^aa- 
hier  à  quelqu'un. 

Retribvrr,  rendre,  restituer,  récompenser,  donner  à  cha- 


GLOSSAIRE.  345 

eun  ce  qui  lui  est  dû;  retribuere.  Rabelais  emploie  l'adjectif  ir- 
tributeur.  Nous  avons  conservé  rétribution. 

Retumbe,  vase  à  boire,  de  forme  ronde;  du  bas  latin  re^ 
tumba. 

Retz  admirable  ou  merveilleux;  lacis  de  vaisseaux  que  les 
anciens  anatomistes  disoient  situé  aux  côti^  de  la  selle  de  l'os 
sphénoïde. 

Reueleux,  rebelle,  qui  se  rebiffe,  se  mutine. 

Reuerentement,  avec  révérence j  é^ard,  respect,  prudence. 

Reuocquer,  pour  rappeler;  revocare. 

Revoluer,  dérouler,  feuilleter,  parcourir,  retourner;  re- 
volvere.  Revolver  sa  mémoire,  se  rappeler. 

Rez,  ras,  le  sol;  rez  de  chaussée. 

Rezeuil,  pour  reseau, 

Rhagadie,  crevasse,  gerçure;  rhagades, 

Rhagion,  araignée  venimeuse.  Voyez  Pline,  liv.  XXIX, 
chap.  XXVII, 

Rhetoriqque,  pour  poésie  (proL  du  cinquième  livre).  Rhe- 
toriqueur,  poète,  orateur. 

Rhizotome,  coupeur  de  racines;  de  rhiza  et  tome. 

Rhomb,  turbot ,  poisson  (languedocien). 

Rhombe  ,  sabot ,  toupie. 

Rhomboïde,  figure  qui  a  deux  angles  aigus,  deux  angles 
obtus,  et  quatre  côtés,  dont  les  parallèles  sont  égaux. 

Rhtthmer,  pour  rimer;  du  mot  grec  rhythmos,  mesure, 
nombre ,  cadence. 

RiBAUDEQuiN,  sortc  d'arbalète  très  forte  avec  laquelle  on 
lançoit  des  javelots  de  six  pieds. 

RiBAi  LT,  en  général,  un  homme  robuste;  bandit,  libertin, 
homme  de  mauvaises  moeurs.  Rabelais  emploie  aussi  le  sub- 
stantif n^otidoi/fe.  Les  gardes  particuliers  de  Philippe  Auguste 
s'appeioient  Ribauldz.  Les  uns  dérivent  ce  mot  de  Pitalien  ri- 
bcddo;  d'autres  de  l'anglais  baud,  du  vieux  françois  baude,  ou 
du  latin  robustus.  Voyez  aux  Eroticd. 

Ri  BLEUE,  coureur  de  nuit,  batteur  de  pavé,  libertin ,  dé- 
bauché, filou.  Il  y  avoit  aussi  le  verbe  ribler. 


346  GLOSSAIRE. 

RiDDE,  monncde  d'or  valant  cinquante  sols. 

Rien,  pour  un  peu  (liv.  V,  chap.  vii).  Dormezrvous  rien? 
est-ce  que  vous  ne  dormez  pas  un  peu?  Js  tu  rien  eu  pcumr  de 
ceste  boutée,  Voy.  au  Rabelœsiana, 

RiFLEB ,  égratigner,  éoôrcher,  éro^er.  Ce  verbe  signifie  aussi 
dévorer,  avaler. 

RiGENT,  froid,  glacial;  rigens, 

RiGouLLER,  rigoler;  plaisanter,  se  moquer^  se  divertir,  tenir 
de  joyeux  propos.  Les  Languedociens  disent  dans  ie  même 
sens  rigoula.  Rigoleur, 

Hélas  !  ce  nest  pas  maintenant , 
Ferez  vons  qiqil  fault  rigoUer. 

Pathelin. 

RiLLE,  pour  relief,  restes,  desserte;  reliquiœ. 

Rimer,  brûler,  s'attacher,  en  parlant  de  la  viande  qui  est 
au  feu  (1,49). 

RiOLE  piOLÉ,  moucheté,  rayé  de  diverses  couleurs;  on 
ajoutoit  ordinairement:  comme  la  chandelle  des  rois;  ce  qui 
prouve  que  la  chandelle  dont  les  marchands  faisoient  alors 
offrande  à  leurs  pratiques,  étoit,  dès  ce  temps-là,  de  diverses 
couleurs.  Riolé,  rayé,  peut  venir  de  radiatus;  piolé  seroit  pro- 
prement pie,  de  deux  couleurs.  Cependant  il  se  disoit  de  l'effet 
des  rayons  du  soleil. 

RiOTTE,  dispute,  rixe,*noisè,  tracasseries. 

Riparographe;  lisez,  rhyparographe ,  qui  décrit  des  sujets 
bas,  grossiers,  des  scènes  viles  ou  grotesques;  de  rhjrparos^  sor- 
dide, sale. 

RippE,  actière,  petit  poisson. 

RippERiE.  y  oyez  fripperie.  Rippe,  rippeur. 

Rire,  employé  dans  un  sens  actif.  Riant  les  faictz  de  nostrr 
vie  humaine  (dixain  de  Salel). 

Risse,  hérisson  ;  de  l'italien  rizzo.  Cotgrave  en  fait  un  che- 
vreau moissonier. 

RiuERAiN ,  batelier. 

RiuEREAU,  le  croc  avec  lequel  les  bateliers  poussent  et  diri- 
gent leur  bateau. 


GLOSSAIRE.  347 

RiUET  {tiré au),  tire  au  cordeau,  aligné. 

RoBBER,  pour  dérober.  Robbe,  vol  \  robbeur,  larron. 

RoBiDiuuiin^^CE,  mot  forge  sans  doute  par  Rabdais,  dû 
grand  chat  radilardus. 

Roc  (lÎT.  II,  chap.  xzTii),  au  propre,  une  tour  (celle  du 
jeu  d'écliecs  )  ;  au  %nré ,  un  homme  fort,  courageux.  Roc  s'est 
dit  aussi  pour  château,  forteresse  assise  sur  le  roc. 

RoGQUE,  casaque,  robe  courtei  Les  custodes  de  la  rocque  re- 
viennent absolument  aux  gardes  de  la  manche  de  nos  rois. 

RocQi7ETT£,  petite  roche,  élévation,  écueil. 

Rode,  palet  à  jouer. 

RoiE,  pour  raie.  On  dit  communément  au  jeu  de  piquet  que 
Ton  a  gagné  tant  der^is.  Cette  locution  est  vicieuse,  et  même 
insignifiante,  puisque,  dans  ce  jeu^  il  n'est  point  question.de 
rois.  Il  font  écrbe  votes,  attendu  que,  autrefois,  on  marquoit 
les  parties  par  des  roies  ou  raies.  Royé  pour  rayé. 

RoiNE,  rené;  grenouille,  rana. 

RoiMSOLE,  rissole;  houlette  frite  de  viande  hachée. 

Roman,  romance;  l'ancien  langage françois,  formé  en  grande 
partie  du  latin  et  du  grec;  lingua  romana.  On  a  dit  romer^ 
pour  écrire  un  roman. 

RoMiGOLE,  soumis  à  la  cour  de  R<me. 

RoMiPETE,  pekrin  allant  à  Rome^  afmi,  partisan  de  Téglise 
romaine. 

RomcAiGE,  pèlerinage  à  Rome^  et,  en  général,  toxn 
autre. 

RoNciN,  pour  rtnissik.  Voyez  ce  mot. 

RoKDACHB,  bouclier  pmd  des  Espagnols. 

Rondelle,  petit  bouclier  rond.  On  appeloit  rondeliers  les 
soldats  qui  en  étoient  armés.  Onfobriquoit  un  grand  nombre 
de  ces  boucliers  dans  la  rue  que  par  corruption  on  nomme 
de  V Hirondelle^  et  qui  étoit  dite  de  la  Rondelle. 

RoHPLE,  jeu  de  cartes  semblable  à  la  triomphe. 

Rote,  vielle,  instrument^  ainsi  nommé  de  la  rotkc  qui 
tourne  sur  les  cordes. 

RoTiEB,  gril. 


us  GLOSSAIRE. 

RoriisoNS,  rowxisonsy  renvoisons;  les  rogations;  du  verbe 
rouer^  prier;  rogare.         , 

RoDART,  qui  roue,  bourreau.  Le  Duchat  dérive  ce  mot  de 
mucus  y  parceque,  dit-il  très  finement,  le  bourreau  enroue 
ceux  qu'il  pend. 

Rou£N,  rovantj  rouelent;  couleur  rongeàtre  d'un  cheval 

(1,44). 

Rot7ER,  tourner  comme  une  roue, 

RouPiECx,  plein  de  roupies,  malpropre. 

RouPT,  rompu  ;  ruptus, 

RouPTE,  déroute;  et  aussi  rupture,  fracture;  ruptura. 

RouscHE,  ruche  d'abeilles. 

Roussette,  chien  de  mer.  C'est  encore  le  petit  oiseau  ap- 
pelé mésange,  et  une  espèce  de  pomme. 

RoussiN,  roncin;  cheval  de  service,  à  l'usage  des  domesti- 
ques, et,  par  conséquent,  fort  inférieur  au  coursier  ou 
destrier. 

RouT,  macéré ,  pourri  dans  l'eau ,  opération  que  l'on  fait 
subir  au  chanvre  et  au  lin. 

RoTAULX,  monnoie  d'or,  frappée  sous  Philippe-le-Bel,  qui 
y  est  représenté  avec  les  ornements  royaux.  Les  petits  roymtx 
valoient  onze  sous  parisis,  et  les  gros,  le  double. 

RozuiNs,  lisez  roToiim,  mot  hébreu:  princes.  < 

Ru,  bruit,  ject,  choc.  Il  entend  le  ru  du  baston.  Ai  ru,  ni 
mu;  ni  bruit  ni  mouvement;  De  ni,  l'on  a  fait  ruer,  ou  vice 
versa, 

RuACH,  mot  hébreu  qui  signifie  souffle',  vent. 

RuBETTE,  grenouille  venimeuse  de  laquelle  on  tiroît  un 
poison  très  actif. 

Ruée,  pour  rouer^  assommer,  abattre,  jetar  à  terre. 

Ruffian,  entremetteur,  libertin,  débauché.  Ce  mot  est  ita- 
lien. Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  ruffiennerie, 

RusTRiE,  rusterie;  tétede  mouton  assaisonnée,  ainsi  nommée 
parceque  c'étoit  le  manger  des  rustres, 

RuTT,  rut 


GLOSSAIRE.  349 

^  S. 

Sabrin.  Voyez  hœmorrhoïde. 

Sabuleux,  arétieux,  plein  de  sable;  sabutosus, 

Saburrer,  lester,  fréter,  garnir.  On  appelle  sabourre  le  gros 
sable  que  Ton  met  au  fond  des  vaisseaux  pour  les  faire  tenir 
droits  ;  saburra. 
.  Saccade  ,  secousse  prompte  et  violente. 

Sacelle,  sacraire;  chappelley  reliquaire.  Sacellum. 

Sachant,  pour  savant. 

Saghetz,  sas;  religieux  dont  le  vêtement  ressembloit  à  un 
sac.  Ils  étoient  établis  au  treizième  siècle  sur  le  quai  des  Au- 
gustins.  Il  y  eut  aussi  des  SachetteSy  et  la  rue  du  cimetière 
Saint- André,  où  elles  demeuroient,  porta  leur  nom. 

Sacmenter,  mettre  à  sac,  ravager,  saccager,  assommer. 

Sagqceboute,  ou  trompette  harmonique;  espèce  de  trom- 
pette que  Ton  allonge  ou  raccourcit  à  volonté,  pour  former 
les  différents  tons.  La  sacquebouiCy  dans  son  état  naturel,  a 
communément  huit  pieds,  et  jusqu^à  quinze  dans  toute  sa 
longueur;  c'est  le  trombone  des  Allemands,  dont  nous  devons 
Fintroduction  en  France  au  célèbre  Gluck. 

Sacquer,  arracher,  tirer  l'épée  du  fourreau,  dégainer;  de 
l'espagnol  scuar^  et  ni  de  l'allemand,  ni  de  Tarabe,  etc. 

Sacre,  oiseau  de  proie. 

Sacre,  pour  sacré;  fête  du  sacre,  du  Saint-sacrement,  fête- 
Dieu. 

Sacrement,  chose  sacrée^  sainte,  mystérieuse;  et  aussi,  ser^ 
ment.  Sacramentum» 

Sade, doux,  gracieux,  agréable,  poli,  gentil,  godin,  coinct. 

Anocatz  et  physiciens 
SoQt  tous  Uex  de  telz  liens; 
Tant  ont  le  gain  et  doux  et  sade. 
Que  ilz  vouldroyent  pour  ung  malade 
Qnil  y  en  eust  plus  de  cinquante. 

L'opposé  de  sade  est  maussade.  Cet  adjectif  avoit  le  diminutif 
sadinet  Voyez  aux  Erotica. 


^5o  GLOSSAIRE. 

Safrette,  agréable,  appétissante,  vive,  gaie,  pétulante; 
saporella  :  de  safjfre.  Ce  dernier  mot  signifie  aussi  goulu. 

Sagamions  ,  lisez  :  seyanim,  mot  hébreu  ;  préfets. 

Sagane,  sorcière,  devineresse;  saga. 

Sage,  saye,  justaucorps,  habit  court;  sagum. 

Sagette,  flèche;  sagitta. 

Sagittaire  (art),  le  talent  de  tirer  des  flèches  ;  de  sagitta. 

Sagittale  (commissure);  suture  au  sommet  du  crâne,  qui 
sépare  le  côté  droit  du  gauche;  ainsi  nommée  parcequ'ello 
forme  comme  une  flèche  (sagitta). 

Saillîr,  sauter;  sailleur^  sauteur. 

Sain,  graisse,  axonge. 

Saineresse,  femme  qui  exerce  la  médecine,  qui  saigne  vt 
ventouse, 

Salacité,  luxure;  salacitas. 

Salade,  casque,  heaume,  en  usage  parmi  les  Bourguignons, 
ce  qui  leur  fit  donner  Pépithète  de  salés:  celadaen  espagnol. 

Salecoque,  sauterelle,  crevette  (normand). 

Salfuge,  nom  donné  à  la  sangsue,  parceque  le  sel  lui  esi 
nuisible. 

Sallebreneau,  personnage  ridicule.  Le  Duchat  veutfain* 
dériver  ce  mot  de  sarahalla^  sorte  de  hauts-dc-chausses  très 
amples.  D'autres  écrivent  salebreneux,  malpropre,  5afc,  breneux. 

Salse,  salé;  salsus, 

Saluation,  salut,  sauveté;  salvatio. 

Saluation  ,  terme  de  droit  et  aussi  de  théologie;  réplique, 
dernier  moyen  de  sauver  son  droit. 

Salverne,  grande  tasse,  écuelle;  de  l'espagnol  salva.  Ce 
mot  est  dé  l'argot. 

Salut,  monnoie  d'or  du  quinzième  siècle,  valant  vingt- 
deux  sols  parisis.  Elle  étoit  ainsi  nommée  parcequ'on  y  voyoit 
d'un  côté  la  salutation  de  Gabriel  h  la  Vierge.  Sous  Charles  VI, 
on  frappa  des  saluts  qui  ne  valoient  que  quinze  sous  tournois. 

Sambre,  face,  visage.  Voyez  dux  Jurons, 

Sanctimoniales,  religieuses  qui  veulent  se  distinguer  par 
la  chasteté  de  leurs  paroles. 


GLOSSAIRE.  35i 

Sanctoron  {sanciorum),  mangeur  de  saints. 

Sandaux  ,  lisez  cendaux.  Le  cetidal  étôit  une  étoffe  de  soie 
légère,  dont  on  faisoit  des  bannières,  et  qui  pouvoit  servir 
iiussi  à  des  enveloppes  de  reliques. 

le  vueil  desployer  mon  thesaur,  , 

Et  estaller  ma  marchandise. 

Vecy  toylles  de  mainte  guise , 

Toylle  datour,  toylle  de  lin. 

Ortie,  Unomple ,  crecpelin. 

lay  syndones ,  bysses ,  sendanlx, 

Taffetas ,  satin ,  pape^ulz. 

Passion  de  J.  C. 

Linomple  est  une  sorte  de  linon  crespu,  ^ïdùne  signifie 
suaire,  amîct  de  lin;  du  grec  syhdon;  bysse  est  une  étoffe  de 
soye  {byssus);  papegauli  et  ortie  sont  deux  autres  étoffes. 

Sangdedé,  très  courte  épee.  LeDuchat  prétend  que  ce  nom 
vient  des  deux  mots  italiens  cinque  dea ,  comme  si  cette  épée 
n'avoit  eu  que  cinq  doigts  de  longueur.  Elle  étoit  fort  en  usage 
parmi  les  nobles  Vénitiens. 

D'autres  le  dérivent  de  sang  dés  doigts^  pbfcequ^une  épée  si 
courte  pouvoit  aisément  les  blesser. 

Sangi.ade  ,  coups  de  fouet  qu'on  sangie. 

Sangleron,  jeune  sanglier. 

Sangreal,  saint'-Graal;  espèce  de  caNce  dans  lequel,  suivait 
l'Écriture,  Joseph  d*Arimathie  recueillit  lé  sang  qui  découloit 
encore  du  corps  mort  du  Christ.  Ce  calice,  de  verre  vert,  ef 
qu'on  croyoit jadis  d'émeraude,  étoit  eonéervé  àGèneS,  sous  le 
nom  de  5acro  catino, 

Sanguipier,  changer  en  sang;  sanguefh  facere. 

Sanicle,  prunelle.  Voyez  charpentier,  au  Rabelœsiàna. 

Sa  NIE,  pus,  humeur  purnlente:  sanies, 

Sanxir  ,  sanctionner.  Sancire, 

Saper  ,  savoir,  être  savant  ;  de  sapere. 

Saptence,  savoir;  de  sapere,  Sapient,  savant. 

Sarabaïtes,  sorte  de  moines  déréglés  dont  parle  Bernard 
de  Luxembourg. 


352  GLOSSAIRE. 

Sarbataine,  sarbacane, 

SAaoBLLE,  sardine» 

Sari  M,  mot  hébrea;  aulique,  eunuque. 

Sas,  voyez  sojchets. 

Saturé,  rassasié:  satunOus. 

Saturnien,  triste,  morose,  agelaste;  parceque  Pon  attrî- 
buoit  à  Saturne  une  influence  malfaisante. 

Satyricque  mocquerie^  dit  Rabelais,  u comme  est  des  an- 
uticques  satyrographes ,  Lucillius,  Horatius,  Persius,  luuc- 
u  nalis.  Cest  une  manière  de  mesdire  dun^  cbascun  a  plaisir, 
tt  et  blason  ner  les  vices.  Ainsi  quon  faict  es  ieux  de  la  bazoche, 
((  par  personnaiges  desguisez  en  satyres,  n 

Sauatier,  jeu  de  la  savate. 

Saudenier,  souldier;  soldat  à  la  solde  de  quelqu'un. 

Saulaie,  lieu  planté  de  saules,  dit  aussi  saulsaye, 

Saulce  madame  (liv.  IV,  chap.  xh).  Voici  la  recette  qu'en 
donne  Taillevent  :  »  Soit  rosty  ung  oyson  et  mettes  une  poile 
tt  dessoubs;  et  prenes  le  foye  de  Poyson  ou  d'aultre  poulaille; 
itet  les  mettes  rostir  sur  le  gril,  et  quant  il  sera  cuit,  baies 
tt  une  rostie  de  pain,  et  mettes  le  foye  et  le  pain  tremper  en 
u  ung  peu  de  bouillon,  et  passes  très  bien  parmy  lestamine, 
»  et  mettes  bouillir  une  douzaine  d'œufs,  et  prenes  les  moyeu!  v 
ttet  les  haches  menu;  et  quant  loyson  sera  cuite,  les  mettes 
«  par  dessus  et  la  saulce  auec.  Et  se  voules  qu'il  sente  le  goust 
a  de  laict,  gettes  en  une  goutte  ou  deux  quand  il  vouldru 
«  bouillir,  n 

tt  La  saulce  poitevine  diffère  peu  de  celle  ci«  Prenes  les  foyes 
«  des  poulailles  ou  chappons  que  faictes  rostir,  et  upg  peu  de 
tt  pain  halle  et  de  bouillon  ;  et  broyés  au  mortier  espices ,  ca- 
a  nelle,  gingembre,  et  destrempes  de  verius  et  de  vin,  et  faic- 
tt  tes  bouillir,  et  mettes  sur  la  poulaille.  » 

Saulce  verte.  Voici  la  recette  qu'en  donne  Taillevent  :  «  Pre- 
u  nés  du  pain  blanc  et  le  mettes  bouillir  en  vin  aigre,  puis 
«  mettes  refroidir  ;  la  plus  souveraine  verdure  est  le  froment  ; 
u  l'auitre,  au  deffault  de  froment,  est  oseille  ou  rassise,  et  en 
u  la  saulce  de  la  chair  se  faict  pareillement.  Mais  surtout  qu'où 


GLOSSAIRE.  353 

<c  lé  pasi^es  en  restamine,  et  se  die  est  trop  digre,  si  y  mettes 
M  du  vin  blanc  et  du  gingembre  et  poiure,  et  non  anltres  es- 
apices.  n  ;>' - 

Saulgrenee.  C'est  proprement  un.ra^diit  Ae  pois  assaison- 
nés au  beurre,  fines  herbes,  etc.  Au  figulit^  l%«a  dit  sauyrenee 
pour  galimafrée,  mâange,  macédoine.    "  * 

Saulnier,  marchand  de  seL 

Saulpiquet,  ragoût  assaisonné  avec  ognons,  moutarde,  vi- 
naigre, verjus,  gingembre,  etc. 

Saulsaye,  lieu  planté  de  saules, 

Sauluagine,  gibier^  venaison. 

Sauluement,  scuilvetéi  sûreté,. abri ,  refuge,  intégrité,  Pé- 
tât d'un  homme  qui  est  sain  et  sauf;  et  aussi  salut;  salvatio. 

Saulx,  saulg,  sauly  saus^  sause;  le  saule,  arbre. 

Saumates,  cretons, -menues  fritures,  viandes  salées;  de  l'i- 
talien sommata. 

Sa  u  OR  ADOS,  méchant  potage  fait  d'os  et  de  débris  de  viande. 
On  appelle  en  espagnol  saboret  un  gros  os  de  trumeau  de  bœuf, 
que  l'on  met  au  pot. 

Saurer,  saurir;  sécher  à  la  fumée,  d'où  harang  saur. 

Saus,  sauf,  sauvé  :  salvatus. 

Sate,  pour  soie. 

Sayo)^ ,  saye,  justaucorps,  habit  court;  de  sagum, 

ScABiE,  scabieux;  gale,  galeux:  de  scabies,  '■ 

ScABiN,echevin. 

ScABRiN,  sabrin;  le  ver  appelé  haemorroïde. 

ScALAUOTiN  (scalabotes),  espèce  de  lézard. 

ScAixE,  escale-y  mouillage,  arrivée  au  port,  où  Ton  met  l'é- 
ckelle  pour  descendre*  Faire  scalley  aborder.  CMte  locution  est 
italienne. 

ScANDAL,  sonde  d'un  vaisseau. 

ScATOPHAGE,  qui  Se  nourrit  d*excréÉÎents.  Aristophane 
donne  par  dérision  ce  titre  à  Ësculape: 

ScAUANT,  pour  sachant  •     • 

ScHED  u  LE,  pour  cé^ufe.  *     '   *' 

ScHiBBOLETHf  mot  hébrcu ,  qui  signifie  égsflement  un  épi 

3.  a3 


354  GLOSSAIRE, 

et  un  fleuve,  «^  sert  de  mot  de  passe  a»  Compagnon  de  1» 
maçonnerie  bleue^  et  qiii  îadis,  dit*on,  servit  de  mot  d«  gaet 
aux  habitants  de  Galaad,  dans  la  guerre  quUls  firent  aux 
Éphraïmites.  QeH  dcjrnîer»  ne  pou  voient  pas  bien  prononcer 
le  schin  hébreu  ,ifl|  diioient  Sikboletk  au  lien  de  Sthtbboieîh. 
Ils  ëtoient  aussitôt  massacrés  par  ceux  de  leurs  ennemis  qni 
les  rencontroient.  Voyez  notre  Thmletvr  de  fÈcossisme* 

SciSNT,  scienSj  savant,  qui  sait. 

SciLLE,  ognon  marin,  révéré  des  É^ptiens. 

Scintille,  étincelle;  scintilla.  ScmtiUer,  scinHllant^ 

ScioMACHiÊ,  combat  simulé,  ou,  proprement  dit,  ombre 
de  combat;  de  akiaiy  ombfe,  et  machè^  combat. 

Sciofn ,  bouture ,  rejeton ,  jeune  branche. 

ScioppE  (SciomiKh.),  arquebuse,  arme  à  feu.  Il  faut  écrire 
s&hioppey  de  l'italien  schioppo ,  et  du  hm^  latin  setopus,  dont  nous 
avons  fait  sclopeterie  et  escopette. 

Les  mîeraîne»  ou  grenades  d'artillerie  étoient  anssir  en  usage 
dans  \eé  sièges.  Marc  Boxhom  Zner  a  fait  Féloge  de  cette  in- 
vention meurtrière  :  granatarum  horrendœ  et  stupendœ  in  belh 
virtutis  ^ncomium;  Lcyde,  Navius,  i63o,  in*4^. 

SciPouLLE,  ciboule,  dite  en  Languedoc  sebe. 

SciRHHOTiQCE,  squirreux,  qui  a  un  squirre. 

ScoLOPjSMDAE ,  iusocte  venimeux  k  u n  grand  nombre  de  pieds. 

ScoiuDON ,  mot  grec  qui  signifie  de  Fail. 

ScoRPENE,  rascasse ,  scorpion  jaune.  Voy.  PUne^  liv.  XXJEII , 
chap.  LUI. 

Scorpion,  fouet,  ou  fnest  d'armes;  BMnche  court,  auquel 
sont  attachés.,  par  des  chaides  plusieurs  petits  boulets  de  fer 
ou  de  bois.  Cest  upe  aroKe  de  percnsaion,  qui  revient  au  fléan 
des  Bretons. 

ScoTiNE,  obscure,  ténébreuse;  du  grec  skoteinos. 

ScoTisTE,  épitbéte  forlnée  satiriquemént  du  nom  de  Jean 
Duns  Scot^  dit  le  docteur  subtil.  Voyez,  à  la  table  dea  ma- 
tières ,  le  mot  barbouillamenta. 

ScRiPTECR,  écrivain,  scribe;  scriptor. 

Sghofu les  ,  écrouelles  ;  scro/vlr^. 


GLOSSAIRE.  355 

Sci7Piii,  escoupir ;  CTBcher  (bëarn.) 
ScYBALE,  mot  çrec;  étron,  merde. 

ScYTALE,  espèce  de  serpent  qui  a  donné  son  nom  aiii  scy- 
taies  des  Lacédémoniens. 

ScTTHROPE,  mot  (jrec  qui  signifie  triste,  misérable. 

Seans  (I,  187),  pour  séant  Cest  pouf  la  l'ime. 

Sebaste,  vénérable. 

Sec  (conjonction);  tout  net,  tout  franc.  Oe  secco  in  secco. 

Sécha  both  ,  escarbot ,  scarabée. 

Second;  suivant,  selon;  secundum, 

Secods,  pour  secoué,  agité,  troublé: 

Sans  estre  efbraolë  ne  secon». 
MÂwt. 

Secretain,  sacristain. 

Securidaca,  fève  de  loup,  herbe  nuisible  aux  lentilles. 

Sedé,  apaisé,  cessé,  Itranqui lie;  sedatus, 

Segreger,  séparer,  mettre  à  part.  Segregare,  ségrégation. 

Seguette,  martingale,  cavessine,  camarre  d'un  cheval. 

Seour,  certain,  assuré:  secunis  (béarn.) 

Seiche,  ou  encrier;  poisson  qui  épanché  à  volonté  une  li- 
queur noiràtce,  avec  laquelle  il  trouble  Teau,  j^ur  échapper 
aux  poursuites  de  ^ennemi.  Les  Italiens  font  dessécher  cette 
liqueur,  qu'ils  vendent  en  pains  pour  le  dessin ,  sous  le  nom 
de  sepia. 

Seioner,  pour  signer;  de  seing  :  se  seigner,  faire  le  signe  de 
la  croix. 

Seigneur;  ce  mot,  évidemment  dérivé  de  senior,  indique 
encore  Tbommage  que ,  dans  les  temps  anciens ,  on  rendoit  k 
la  vieillesse.  Qu^t  au  mot  dominus,  il  fut  formé  du  verbe  do- 
minari,  et  non  ne  domus. 

Seigni,  pour  senex  (le  vieux),  titre  donné  pir  Rabelais  au 
fou  Joan,  pour  le  distinguer  d'un  autre  fou  du  même  nom 
et  postérieur.  On  trouve  le  portrait  de  Seigni  dans  la  Nef  des 
fous. 

Seille,  seigle;  secale. 

a3. 


356  GLOSSAIRE. 

Seille,  baquet,  seau;  si(ii(a. 

Seilleau  ,  seau. 

Seine,  enceinte;  seine  est  encore  une  espèce  de  filet  dit  en 
latin  scyena, 

Seiour,  repos,  tranquillité,  loisir.  Etre  de  s^our,  se  reposer. 

SEiouRNEa,  reposer. 

Sel  A,  certainement;  ce  mot  est  hébreu  :  la  plupart  des  édi-\ 
teurs  de  Rabelais,  faute  d'avoir  compris  ce  mot,  n'ont  pas 
manqué  d'écrire  cela ,  qui  ne  présente  aucun  sens.  On  le  trouve 
noté  de  cette  manière,  même  dans  le  Rabelais  de  Lé  Duchat 
(  171 1 ,  tome  IV,  page  197.) 

Selenite,  pierre  précieuse  où  se  voyoit  la  figure  de  la  lune 
{selenè). 

Seleucides,  oiseaux  fabuleux  envoyés  par  Jupiter  pour  ex* 
terminer  les  sauterelles,  et  sans  doute  ainsi  nommés  de  Séleu- 
cie^  ville  de  Gilicie ,  où  étoit  un  temple  d'Apollon  Sarpédonien , 
destructeur  des  sauterelles. 

Selsir,  serpent  dit  Sepedon^  ou  le  pourrisseur. 

Semblance,  ressemblance,  similitude. 

Sembler,  pour  ressembler, 

Semondre,  avertir,  solliciter,  inviter;  participe  semons;  d'où 
semonce,  pris  pour  invitation,  sommation;  submonere. 

Sempiterneuse  ,  éternelle  y  sempiternelle. 

Senege,  le  Sénégal. 

Senes,  sonnet,  double  six. 

Senestre,  gauche;  sinister. 

Sengle,  cengle;  pour  sangle. 

Sengle,  simple,  novice. 

Senogues,  pour  xencyogues  (de  xenos  et  agoga)^  qui  purge 
les  humeurs  étrangères. 

Sententier,  juger,  décider,  rendre senteti^. 

SspÉ,  pour  soif  y  (gasc). 

Sepe,  haie,  clôture;  sœpes. 

Sepedon  ,  le  pourrisseur.  Voyez  selsir. 

Sepelice,  surpeUce;  surplis,  ou  pelisse. 

Sbqu  ANE ,  la  Seine ,  rivière  ;  Sequana. 


GLOSSAIRE  357 

Séquelle,  suite,  train,  famille. 

Sequent,  suivant;  sequens.  Séquence,  suite,  conséquence. 

Sequenye,  so\iquenie\  souqueniUe. 

Sequin,  monnoie  dW,  dont  la  valeur  varie  dans  les  diffé- 
rents pays. 

Serain  ,  calme ,  posé ,  tranquille ,  exempt  de  trouble  ;  serenus. 

Seraine,  sirène.- 

Seran,  peigne  de  fer  pour  la  filasse:  ^eroncer, peigner.  De 
seran  a  été  formé  tisserand. 

Seraph  ,  setuphin;  scharafi ,  monnoie  d'or  d'Egypte,  du  poids 
du  sultanin  ;  cet  or  étoit  très  pur;  d'où  or  de  seraph, 

Serargent,  jeu  de  mots,  pour  sergent 

Sercleur,  homme  qui  sarcle. 

Seree  ,  pour  soirée* 

Seres  ,  ancien  peuple  de  la  Chine. 

Serf,  sers\  esclave,  serviteur:  seruus.  Servage-,  servitude. 

Serfouette,  outil  de  jardinier  pour  remuer  la  terre;  d^où 
le  verbe  serfouir. 

Sergent  (liv.  IV,  ch.  xxvii),  pour  domestique,  serviteur: 
serviens. 

Serment,  pour  sarment  (Hv.  V,  ch.  xvi).  Rabelais  joue  en 
cet  endroit  sur  les  deux  acceptions  du  mot  serment 

Serpeau,  serpault;  trousseau  qu'on  donnoit  aux  filles  en 
les  mariant. 

Serpentine,  grosse  pièce  d'artillerie,  commelacoulevrine, 
de  vingt-quatre  livres  de  balle.  Ainsi  nommée,  ou  de  sa  lon- 
gueur, ou  du  sifflement  que  faisoit  le  boulet  en  sortant. 

Serper,  tirer,  remorquer  un  vaisseau.  5ef7îer  (lever)  fancrp. 

Serrail  ,  est  le  palais  du  souverain  des  Turcs,  et  c'est  à  tort 
que  l'usage  applique  ce  mot  au  lieu  oii  sont  renfermées  ses 
femmes.  Ce  lieu ,  dont  Fapproche  est  interdite  à  tous  les 
hommes,  se  nomme  harem. 

Sert,  le  service  de  la  table;  par  opposition  au  dessert. 

Scruateur,  conservateur;  scrvator. 

Seruer,  observer,  et  conserver;  servare. 

Servîtes^  moines  voués  spécialement  au  culte  de  la  vierge 


353  GLOSSAIRE. 

(la  doulce dame).  La  rue  des  Deux-Ermites,  à  Paris,  se  nom^; 
moit  au  seizième  siècle  rue  des  DeiiX'Serviteurs.  Les  Blancs-Man-t 
teaux  s'appelèrent  d'abord  religieux  ser/i  de  sainte  Marie,* 

Sehluujlb,  mot  italien,  pour  clystère,  lavement. 

Sesolfié,  ou  plutôt,  sans  doute,  Oesolfiéy  pensif,  moroe, 
triste;,  tfoublé,  perpiex,  vexe,  Satunuen,  mélancolique. 

Seur  ,  sœur, 

SEijaER, ^euerer;  séparer:  sevralement,  séparément. 

Sexteree,  mesure  de  terrain:  ce  que  peut  couvrir  un  seUer 
de  blé  en  semaiile. 

Seze,  pour  seize. 

Si,  pour  il,  ou  que  il;  914/ maymCySi  mç  suyue.  Si  se  prend 
encore  pour  ainsi,  pour  oui,  aussi,  pour  ct^  (3tc. 

Si  que  y  tellement  que,  de  sorte  que. 

SicciTE,  sicasité;  sécheresse;  siccitas, 

Siciw^is,  saltation  satirique  du  genre  du  cordai^.  De  Tin- 
venteur  Sicinmis. 

Sidéral,  des  astres;  sideraUs. 

SiniSRiTE,  de  fer;  siderites^ 

SiDERiTE  ( pierre );yèrrar/a,  l'aimant. 

Siècle.  Homme  du  si^le,  séculier. 

Siècle,  pour  sicle;  monnoie  hébraïque. 

Sieste,  sommeil  après  le  diner.  Ce  mot  est  espagnol. 

SiGiLLATiF,  qui  scèle;  de  sigillumy  sceau.  Sigiller. 

Sigle,  voile  de  vaiss^u;  d'où  cingler. 

SiGiîACLE,  segne^  ^i^9y  signet;  signe. 

S16NAMMEMT)  principalement,  surrtout,  singulièrement,  parr 
ticulièrement. 

Signe,  pour  enseigne. 

Signer,  pour  dessixier  (liv.  IV,  chap.  1),  et  aussi  faire  signe. 

Silence,  employé  au  féminin,  vialgré  Tétymologie  (liv.  I, 
chap.  XIX ).  .  . 

Silènes,  bagatelles,  sornettes;  de  sillainâ. 

Silente  (lune),  la  nouvelle  lune,  qui  n'est  pas  visible.  Ltma 
silens,  dit  Pline. 

SiLUE,  selve;  forêt;  silva. 


GLOSSAIRE.  559 

Silure,  strutioy  grand  poisson  du  Nil  et  dw  Dandhe. 

SiMi^àDEDA,  qui  ûtmtcefait,  éfù  swge:  de  simùu. 

SuiPi.ES:iE,  MiiTetë,  franchise,  simpUdié. 

SiMULvé,  inuaiûé  cachée,  haine  secoête^  simuliMs» 

SiMAMSBE^  pour  saupoudrer.  Proprement ,  le  einapi  est  le 
sénevé  ou  graine  de  moutarde^  .et  Ton  appelle  dnapisme  un 
▼ésicatoire  fait  avec  de  la  moutarde. 

SiNûLADE,  fessée  donnée  avec  des  verges:  du  verbe  sincfter, 

SiKGLE,  pour  simple. 

SiON,  tourbillon. 

81PSULOB,  mot  arabe;  membrane  qui  contient  l'eatomac,  le 
foie,  etc. 

Sire,  ser;  dont  nous  avons  feit  siénr,  s'il  ft'est  pas  une  syn- 
cope de  seigneur,  matore.  Ce  titre  se  donnoit  autrefois  à  tous 
les  hommes  nobles  et  suzerains. 

SiROGH,  le  vent  du  sud-eat;  straoco. 

SisTER,  sistre;  comparottre»  se  présenter,  et  aussi  arrêter; 
sistere. 

SiSTOLE,  contraction  ducoeur  :  la  dilatation  s'appelle  diastole. 

SiTiGuiE,  chanteur  et  joueur  d'instruments  sur  le  tombeau 
des  morts;  siticetu 

SMAcn^<mpkitétschmach;(l,  la);  rixe.  Ce  mot  est  allemand. 

SoBREQCART,  quorteu  SUS,  sufCT  (liv.  III,  chap.  xxix).  Cest- 
à-dire  un  quatrième,  par  supplément. 

SoBRBSAULT,  Aoubresout^  tressiak;  saut  k  rebours,  contre 
mesure,  saut  subit;  subseUtatio. 

SoBRXSSBy  sobriété. 

SoGB,  compagnon:  MN7Îu«. 

SocRR,  beUe*mère;  socnts, 

SoLiMïiER,  consoler,  soulager,  récréer.  Solmâeux,  consolant. 

Soldat,  sotuiar;  militaire  à  la  sMe, 

SoLEMHE,  solennel;  solemnis. 

SoLERsr,  armure  des  pieds. 

SoLiDB  (liv.  V,  chap.  xliii),  pour  vrai,  réel,  entier,  total; 
acceptions  particulières  de  l'adjectif  soUdus, 

SoLiER ,  étage,  sol;  solium. 


36o  GLOSSAIRE. 

SoLiF#(&E,  voyez  solofaidast 

SoLiSTiHE.  Les  anciens  appeloieiK  solistimum  triptuUwn  le 
mouvement  des  oiseaux  sacrés  qui,  en  mangeant,  laissoient 
tomber  à  terre  quelques  grains,  qui  frappoient  le  soL  Cet  au- 
gure étoit  réputé  favorable.  C'est  cette  expression  s&Usiimum 
tripudium^  que  Rabelais  rend  par  hal  soUstimé. 

SoLOFUiDAS,  lisez:  solifuga^  fourmi  venimeuse  qui  fîiit  le 
soleil.  Voyez  Pline,  liv.  XXII,  ohap.  lxxxi. 

SoLU,  participe  passif  du  verbe  soufre,  résoudre,  {sohere); 
d'où  solution.  Voyez  oraison,  au  RabetœsicuuL 

SoMATES,  peuple  imaginaire;  les  membres  du  corps  hu- 
main. 

Somma  ne,  la  charge  d'une  béte  de  somme. 

Somme,  charge,  poids;  d'où  sommier^  pour  cheval  de 
somme, 

SoH.MER,  additionner,  calculer. 

Sommier  ,  solive. 

Sommier,  matelas  de  dessous. 

SoMMiSTE,  partisan  des  ouvrages  de  théologie  scolastique 
appelés  sommes,  et  notamment  de  celle  de -saint  Thomas  d'A- 
quin. 

SoMNiAL,  de  sommeil;  qui  a  rapport  au  sommeil. 

Son,  pour  51  /'on. 

Son jvER ,  le  cri  des  cigales. 

Sonnet,  un  pet,  expression  que  Rabelais  attribue  aux  Sanc- 
timoniales.  Voyez  ce  mot. 

Sophiste,  raisonneur,  ergoteur,  diseur  de  sophismes.  Par- 
tout où  l'on  Vittsophiste,  Rabelais  avoit  d'abonl  mis  sorbon- 
niste,  comme  on  en  peut  juger  par  la  version  des  plus  an- 
ciens éditeurs.  Et,  entre  autres,  tom.  I,  pag.  3oi ,  après  ces 
mot:  maraulz  sophistes,  on  lit,  dans  l'édition  de  Dolet,  sor- 
hillans ,  sorbonagres,  sorbonigenes ,  sorbonicoLes^  sorboniformes  ^ 
sorboniseques ,  niborcisans,  borsof lisons ,  sabomisans,  sobriquets 
bien  dignes  de  l'esprit  malin  et  facétieux  de  Rabelais. 

SoPHRONE,  prudent. 

SoREST,  hareng  9aur, 


GLOSSAIRE.  3Gi 

Sornettes^  plaisanteries,  moqueries;  du  verbe  «orner^  rail- 
ler, se  mocquer,  dire  des  riens. 

SoRORE,  sœur;  sonr.  Les  ^rores  fatales  (Epistre  du  Li- 
mosin)  sont  les  Parques.  Rabelais  a  aussi  forg;é  le  substantif 
sororité. 

Sort,  féminin  comme  sors. 

Sorte  (en)  de ^  en  forme  de. 

SoTEiNS,  lisez  :  sotrim;  mot  hébreu.  Préfets. 

Sottane,  soltane;  robe  lon^e  qui  paroit  avoir  passé  des 
sultanes  aux  fran^'oises,  et  des  femmes  à  nos  prêtres.  Si  l'on 
pouvoit  en  croire  VerVille,  il  paroîtrôit  que  ce  furent  les  Jé- 
suites qui  Fintroduidirent'parmi  nous.  • 

Sotties,  pièces  joviales  et  récréatives,  émanées  de  la»c0tcrîe 
des  sots  y  qui  avoient  leur  prince. 

Sou,  saindoux;  c'est  proprement  un  toit  à  porc. 

Soubarbade,  coup  sous  le  menton,  sotxs  la  barbe,  Soubar- 
bade  exprime  encore  un  frein  que  l'on  mettoit  sous  la  ganache 
du  cheval  pour  l'empêcher  de  lever  la  tête  trop  haut. 

SouBDAiN,  adjectif;  prompt,  vif. 

SouBEiJN,  suprême,  souverain,  sublime. 

SouasTh  ACTION ,  pour  enlèvement  ;  substractio, 

Soubstraicte,  lie,  ce  qui  est  au-dessous  du  vin  que  l'on  tire. 
Fou  de  soubstraicte^  le  rebut  des  fous. 

SouDART,  soldat. 

SouEF,  suave,  doux. 

Que«t  il  souef ,  doulz ,  et  tractis  ! 
Pathelin. 

SotJFFLEGAN,  suffragaut. 

SouFPRETÉ,  «ouj^mnce,  misère,  pauvreté. 

SouLAs,  solas;  plaisir,  soulagement^  consolation;  solaiium. 
Solacier^  consoler. 

SouLDRE,  résoudre'^  solvere, 

SorLDRE  (liv.  ï,  cfaap.  xxxv),  lever,  élever,  et  non  pas  af- 
fermir en  l'air,  comme  le  dit  Le  Duchat;  ce  qui  est  ridicule. 

SoULOi  R ,  soler  ;  avoir  coutu  me  ;  solere. 


362  GLOSSAIRE. 

SouLT,  seuki  troisième  personne  de  Ilndicatif  du  Terbe 
souloir. 

Sourcilles  ,  employé  au  fëmiain. 

Sovmn,  salamandre* 

SouBDRE 9  jaillir,  sortir,  se  lever;  desurgere. 

SousTiuETE ,  subtilité. 

Soute  ,  son  ;  toit  à  porc  ;  de  su$* 

SouTTE,  retrancbemfsnt  à  fond  de  cale  pour  mettre  le  bis- 
cuit, etc. 

Spade  ,  spaihe;  épée,  glaive;  du  grec  spathè* 

Spadonicque,  d'eunuque,  stérile;  de  spado, 

SpAGiniCQCE,  Fart  de  séparer  le  pur  d'avec  l'impur. 

Spatule  verveciney  épaule  de  mouton  ;  spalula  verveeina. 

Spegtable,  remarquable,  digne  d'attention;  spectabilis. 

SpEcuLAïaE  (pierre).  Voyez  Pfaengite. 

Speculance,  transparence,  diaph^néité;  de  speadum. 

Spelonque,  caverne;  spelunca. 

Spelte,  épeautre,  plante. 

Sperioe  (tesmeraugde^  ce  que  nou«  appelons  aujourd'hui 
prime  d'émeraude. 

Sphaceler  ,  meurtrir  ;  du  grec  sphacelos. 

Spbagitid^,  veines  jugulaires. 

SpHENGiTiDE,  voycz  Pheugîte. 

Spheristique ,  jeu  de  la  paume,  ou  pile;  de  sphaùxL 

Sphragitide,  terre  sigillée;  de  sphmgis  (sigillum). 

Spine^  épine;  spincu 

Spirer  ,  respirer  ;  spirare. 

Spirolle,  petite  coulevrine. 

Splenetique,  malade  de  la  rate;  de  spten. 

Spodizateur,  propoement,  celui  qui  fait  cuire  souslaoen* 
dre;de5/MHii2d. 

Spolier  ,  dépouiller  ;  spoUare. 

Spondtle  ,  vertèbre. 

Spondtle,  ver  à  six  pieds  que  l'on  trouve  dans  la  terre, 
roulé  autour  des  ra/^ines  d'arbres. 

Sptrathe,  mot  grec ,  crotte  de  çhévre. 


GLOSSAIRE.  363 

Squame,  faille  ;  sqtufnuL 

Sqviv AjxcE  ;  esquinancie, 

SqvinanthI)  calamus  arofnaiûus^  plante. 

Stade,  mesure lie  longueur^ de  cmt  râgt-cinq  jm  f^mé" 
Iriques  ;  stadium. 

Stain.,  étain  ;  «fomniim. 

Stambodgq,  bouquetin.    . 

St ATS,  seconde  personne  du  présent  de  Pindioatif  du  verbe 
ster.  Voyez  ce  mot.  S  tant  ^  stans» 

Stellion,' espèce  de  lézard. 

Ster  ,  être  en  place ,  en  repos  ;  stan. 

Stergorin  ,  excrémentiel  ;  de  sterci». 

Stimce,  espèce  de  crocodille. 

SriPE,  pièce  de  monnoîe ,  aumtoe  ;  stipis» 

Stipulé,  pour  requis,*  sollicité,  tourmenté;  àcsiipularL 

Stocfiser,  mot  forgé  par  Rabelais ,  et  dérivé  de  stockfisch, 
la  morue  sèche  des  Allemands.  Ce  poisson  ainsi  préparé  étant 
sans  tête.  Le  Duchat  pense  que  stûcfisé  (liv.  IV,  cbap.  xxxv  ) 
signifie  sans  tète,  ou,  au  figuré,  excommunié. 

Stohach,  estomac;  stomachus. 

Strauot.  Voyez  EstnuUot» 

Straut,  5(ra2;  et  aussi  litière  des  chevaux;  itrtumn* 

SrniBORD,  le  c6té  droit  d'un  ¥ats8eau ,  en  regardant  la  proue, 
et,  en  général,  à  droite. 

Strident,  au  propre,  qui  fait  un  bruit  aigu,  comme  une  roue 
non  graissée.  Jppeiit  strident  est  un  appétit  déméturé,  qui 
fait  crier  les  boyaux.  Stridens. 

Strident,  substantif,  le  coupant,  le  taillant  d'ui^outiL 

Strié,  cannelé,  en  parlant  d'une  colonne;  striata  co^ 
tumna. 

Striges,  oiseaux  de  nuit:  strigsf,  strix. 

Sttgial,  du  Styx* 

Sttlobate,  piédestal  ,^appui,  soutien  des  colonnes. 

Sttmphalides,  oiseaux  vastatewradulac  Stymphak,  qu'ex- 
termina Hercule. 
'    Sttpticitb,  vertu  restringente. 


364  GXOSSAIRE. 

SuBiAcçNT ,  qui  est,  qui  repose,  qui  gît  au-deMous  ;  subja4:en». 

SuBiECTioN ,  asservissement. 

SuBLER ,  sublet  ;  siffler,  sifflet. 

SuBLECER,  relever^  enlever,  soulever,  soulager,  secoarir; 
sublevare, 

SuBMiRMiLLA^T,  submurmuront  ^  marmottant,  grommelant^ 
prononçant  entre  ses  dents. 

Suborner,  pour  inciter,  exciter,  séduire. 

SuBSECUTOiRE,  qui  s^ensuit. 

Subside,  aide,  secours,  troupes  auxiliaires,  s^bsidium:  e% 
aussi,  munitions,  vivres.  Subsidumt^  secourable. 

SuBSTÂMTiFiCQUE,  substonticL 

SuBSTR AIRE ,  soustroire  ;  subtrahere. 

SuBTiLiER,  affiner,  épurer,  rendre  subiiL 

SuBUEBTiR,  renverser,  détruire;  sabvertere.Sttbversion» 

Succès  {par),  successivement. 

SuGGESSE,  succession. 

SuFFRAiGE.  Voyez  au  Rabelœsiancu 

SuiLLE,  de  cochon  ;  suiUus, 

SuLZ,  sureau. 

SuPERGOQUELiQUANTiEUx,  mot  burlesquc*,  superlatif. 

SuPEREROGER,  donucr  par  dessus;  supererogare:  supereroga- 
f£on /excès  au-dessus  d'une  autre  chose* 

SuPERFETATioN,  sccoudc  portée  mise  sur  la  première;  sur 
perfœtatio. 

SupERGURGiTER,  verser,  vomir,  jyegùrgis* 

SuPERNEL ,  d'en  haut  ;  supemus. 

SuPERSTiTiosiTE ,  supcrsHtiofi. 

SuppEDiTATiON,  aboudancc. 

SuppEDiTER,  suffire,  fournir;  suppeditare. 

SuppEDiTER,  terrasser,  feuler  aux  pieds,  sttb  pedibus, 

SuppELis,  surplis,  vêtement  sacerdotal. 

SuppELLATiF ,  superlatif. 

SuppiED ,  les  pédales  d'un  orgue. 

Suppositoire,  médicament  de  forme  conique,  en  savon, 
beurre  de  cacao,  ou  quelque  autre  substance,  que  l'on  intro* 


GLOSSAIRE.  3Gj 

duit  dans  l'anus  pour  exciter  à  la  selle,  ou  guérir  quelque  iu- 
flammation. 

SuppousT.  Voyez  Appousî. 

SuRGOT,  vêtement  d'homme  et  de  femme,  semblable  à  nos 
surtouts. 

SuBoiR,  s'élever,  parvenir;  swrgere.  SurgerU^  surgissant. 

SuRiE ,  pour  Syrie. 

SuROT,  suros;-  maladie  du  canon  du  cheval ,  sur  l'os, 

SuRSAULTEH.  Vcrbe  dont  nous  avonss  conservé  le  substantif 
sursault.  Super  seUtare. 

Sus-,  partout,  pour  mr,  en  haut.  Sus  et  jus  signifie  haut  et 
bas.  Nous  disons  encore  :  courir  sus.  Sus  est  encore  une  espèce 
d'interjection  pour  dire  debout,  alerte. 

Sus  ANNE,  suranné  y  vieux,  qui  n'est  plus  de  mode. 

SuscEPT,  sujet,  sous  la  protection  de:  susceptus. 

Suspends,  adjectif;  incertain,  irrésolu,  en  suspens» 

SuzEAU,  sureau  ;  d'où  vinaigre  5ti2itf. 

Sycophage,  mangeur  de  figues. 

Stcophante,  calomniateur,  délateur.  Ce  mot  est  formé  de 
sycos  ( figue),  et  phainé^  indico:  je  montre  la  figue. 

Stllooiser  ,  raisonner,  faire  des  syllogismes, 

Stluaticque,  pour  sauvage.  Sylvaticus, 

Symbolisation,  cotisation,  écot;  symbola» 

Symmiste,  qui  est  initié  dans  les  mystères;  symmistes. 

Sym  pose,  festin.  Ce  mot  est  grec  :  symporsicurquey  roi  du  festin. 

Syndicqué,  blâmé,  repris,  réprimandé. 

Est  be  a  vous  a  nous  syDdicqaer? 

Synecdoque,  synecdoùha^  figure  de  rhétorique  par  laquelle 
on  prend  le  tout  pour  la  partie,  ou  la  partie  pour  le  tout.  Ce 
mot  signifie  au  propre,  compréhension. 

Synterese,  syndérèse,  reproche  secret  que  nous  fait  notre 
conscience. 

*  Syrinx,  la  ûùte  à  Pan,  composée  de  sept  tuyaux  d'inégale 
longueur.  De  syrigx  (fistula).  On  la  nommoit  en  vieux  langage 
frestele. 


366  GLOSSAIRE 

Syrtes^  gouffres  dangereul[  dans  la  mer  d'Afrique. 
Systole,  contraction  des  ventricules  du  cœur.  V.  diastole. 


Tabacrins,  mot  hébreu,  qui  signîéie  cuisniters.  En  italien, 
iabacckino  veut  dire  ruffien  ou  maquereau. 

Tabeliaire,  messager^  facteur;  tabeUarius,- 

Tarerne,  pour  taverne,  cabaret;  tabema. 

Tabian  (laîct),  pour  la  consomption,  rétisie;  de  tabès, 

Tabide,  sec,  languissant,  desséché,  naigri,  étîque;  ta- 
bidus. 

Table.  Planche  épaisse,  madrier. 

Table,  jeu  de  damnes  ou  de  trictrac 

Tableteur,  escamoteur,  faiseur  de  tours ^  que  Fou  nom- 
moit  jeux  de  table,  Tableteresse, 

Tablier  ,  échiquier,  damier. 

Taboureur,  tambourineur. 

TABovRnr,  tambour^  et  aussi  tambour  de  basque. 

Tabuster,  tabut;  tarabuster  y  chicaner,  tourmeotcii,  què« 
relier.  Bruit,  vacarme,  querelle,  contestation. 

Tac,  maladie  contagieuse  des  montons,  et  qui  attaqua  aussi 
les  François  en  i4i  i.  Voyez  Pasquier,  Irv.  IV,  chap.  xxviir* 

Tacain,  taquin,  mutin  ^  querelleur. 

Tachor,  mot  hébreu,  qui  signifre  un  fie,  ulcère  à  l'anus. 

Tacle,  espèce  de  bouclier,  trait  d'arbalète. 

Tacon.  Pièce  de  vieux  cuir  ;  d'où  tcuionner^taconneury  savetier. 
Tacon  signifie  encore ,  ce  dit-on ,  une  boule  à  jouer,  une  truite , 
du  gras  double,  et  tin  léger  ttuage.  Voyez  ratacanmculer  aux 
Erotica, 

Tacuin.  Le  Duchat  dértVe  cette  épithète  d'un  mot  arabe 
qui  signifie  faUe,  répertoire  5  et  la  rend  par,  infatué  des  ob- 
servations d'astrologie.  En  italien,  tacuino,  signifie,  suivant 
Oudin ,  un  fai^ur  d'ahnaûtfchs  et  de  supputations  ridicules. 
Les  éditions  pïùi  modernes  de  Rabelais  portent  taquin  au  lieu 
de  facuin.  Ce  dernier  mot  se  trouve,  liv.  III,  chap.  xxxni^ 


GLOSSAIRE.  367 

parmi  les  épithètes  des  fok,  et  dans  la  pronosticatioii  Panta- 
grueline,  chap.  v. 

Tadovune,  espèce  d'oie,  oiseau  aquatique. 
Taillade,  coup  du  tranchant  du  glaive. 
Tailler,  mettre,  imposer  à  la  taille. 
Taillon,  tranche,  morceau. 
Taillon,  taille,  impôt,  contribution. 
Taion,  grand  •K>ncle.  11  fandroît  écrire  thaycn^  de  théios. 
C'est  aussi  nn  gros  arbre. 
Taisible,  tacttiime« 

Talare,  robe,  qui  descend  jusqu'aux  talons;  talaris^ 
Taleitt,  pour  eime ,  désir,  faculté.  * 
Talés,  /eu  des  osselets  (  tarit  )y  dàt  aussi  des  i^tragales  et  dea 
garignons. 

Taixemallier  ,  pâtissier.  Le  verbe  taller  signifie  meurtrir, 
pétrir,  battre  fortement  de  la  pÂte,  d'où  tatlemouse,  gâteau 
de  pâte  ferme,  casse  museau. 
Talmaghe,  masque,  barboire. 

Taluassier  ,  fanfaron ,  hâbleur;  mot  dérivé  de  talevas , 
sorte  de  grand  bouclier  qui  coovroît  entièrement  ^on  homme. 
Taluer,  élever,  former  en  tcUus. 

Tamarix,  arbre  épineux  d'Egypte;  et  ^ussi  le  tamarin, 
Tahcer,  quereller,  réprimander,  disputer. 
Tane  ,  couleur  du  tan ,  enfuiné. 
Tanson,  querelle,  dispute,  réprimande. 
Tanquart,  mesure  contenant  environ  deux  pintes ,  pot  ^ 
bierre. 

Tant  (à),  adverbe;  alors ,  enfin,  cependant. 
Tantost,  pour  iMientôt,  promptement,  aussitôt,  alors. 
Tapinaudiere,  lieu  secret  où  l'on  se  cache;  du  verbe  tapir; 
d'où  ta/Mtois. 
Tapineux,  hypocrite,  hoimne  qui  se  déguise. 
Tarait,  ou  tartty  jeu  de  cartes  d^ine  espèce  particulière 
qui  se  fabrique  en  Allemagne.  On  en  compte  ordinaire* 
ment  soixante-douze.  Gébelîn ,  qui  s'en  est  occupé  dans  son 
Monde  primitif,  leur  donne  une  origine  Egyptienne,  et  le 


368  GLOSSAIRE. 

chartomancien  Àlliette  a  publié  la  Manière  de  se  récréer  avec 

les  Tarots.  Paris,  1784,  in-80,  4  vol. 

Tardiuete,  lardité,  tardance;  retardement,  négligence. 

Tare,  tache.  Nous  disons  encore  taré,  taché,  gâté. 

Targe,  bouclier,  arme  défensive;  d'où  le  verbe  5e  targer* 

Taroon,  plante,  estragon. 

Tarrabalationes  ,  tribalements  ^  remuements. 

Tartaielle,  crécelle  des  lépreux. 

Tarte  borbonnoyse  (liv.  II,  ch.  xvi).  C'est,  en  deux  mots, 
un  torche-cul ,  et  Le  Duchat  ne  manque  pas  d*en  ra^^rter  Fo- 
rigine  aux  bourbiers  du  Bourbonnais,  Il  y  avoit  toutefois  une 
pâtisserie  de  ce  nom,  composée  de  u  fin-formaige  broyé,  des- 
ic  trempé  de  cresme  et  de  moyeulx  d'œafs.  Que  la  crouste  (dist 
u  TaïUevent,  soit  bien  poitrie  d'oeufs,  et  soit  couuerte  le  cou^ 
i(  uercle  entier,  et  orengee  par-dessus,  n 

Tartre^  tertre. 

Tartre,  tarse;  Tartare» 

Tassette,  partie  de  l'armure,  de  la  ceinture  aux  genoux; 
cuissard. 

Tatin  (ung),  un  peu,  un  bnn,  seulement  pour  en  tâtfr. 

Vers  eaix  sadresse  ce  mutin , 
Disant  attendez  ung  tatin. 

Tauan,  taon», 

Tauatole,  nappe  de  parure. 

Tacchie,  damasquinure.  Ce  mot  est  espagnol.  Ouvrage  de 
tauchie  peut  aussi  signifier  ouvrage  de  prix;  de  l'ancien  verbe 
taucier,  priser,  estimer  :  tojcare. 

Taudis,  tauidis;  lieu  sale,  bouge,  galetas* 

Tauele,  tacheté,  moucheté. 

Taulpetier,  injure  souvent  répétée  par  Rabelais,  et  dont  il 
gratifie  les  moines ,  ignorants  comme  la  taupe,  que  l'on  croyoit 
aveugle,  et  cachés  au  fond  de  leur  cloître,  comme  elle  l'est  au 
fond  de  son  trou. 

Tedieux,  ennuyeux:  de  tœdium.  Tedie,  tediosité. 

Teil,  tilleul. 


GLOSSAIRE.  369 

Teiller,  ezcortiquer,  écraser  légèrement.  Cest  principale-  ^ 
ment  le  <:hanvre  et  le  lin  que  l'on  teille ,  pour  en  enlever  plus 
facilement  les  filaments.  Cette  opération  a  été  substituée  au 
rouissage,  qui  présentoit  de  nombreux  inconvénients.  Ija  pins 
belle  machine  à  teiller  «st  de  Pinvention  de  M.  Dehamie,  di- 
recteur de  la  manufacture  de  Quincaillerie  sise  à  Paris,  rue 
de  la  Fidélité.  Voyez  cataracte, 

Telamon,  gros  vaisseau. 

Telant  (vin),  vin  trouble,  épais,  gros  vin. 

Tellvmon,  la  terre,  considérée  comme  mâle. 

Telomie,  levée  d'impôt  ;  teloneia. 

Te MPERi E ,  modératio n ,  att rem pa n ce  ;  temperies. 

Templette,  bandeau,  ruban  qtii  serre  les  tempes. 

Tenace,  qui  retient,  visqueux,  stiptique. 

Tengheresse,  femme  d'humeur  querelleuse,  acariâtre;  des 
mots  tenecy  tenchon,  qui  signifient  querelle.  Il  nous  est  resté 
le  verbe  tanser^ 

Tenebrion,  esprit  de  ténèbres  ^  fantôme  qui  ne^paroît  que 
la  nuit;  tenebrio,  Tenebry,  jeu  de  l'esprit  follet. 

Tenel,  trèï  tendre,  délicat;  tenellus, 

Teneliabin  ,  mannes  liquide  dont  on  usoit  dans  les  clystères. 
Voyez  gelen  iahin. 

Teneur,  continuité,  non  interruption.  Employé  au  mascu^ 
lin,  comme  le  latin  ténor, 

Tenites,  déesses  des  sorts,  ainsi  nommées  du  verbe  tenere^ 
parcequ'elles  tenaient  dans  leurs  mains  le  sort,  des  mortels. 

Tenot,  nom  propre,  diminutif  â*£stienne. 

Tem  RE ,  pour  ten i  r  ;  tenra ,  tiendra. 

Tenre,  pour  tendre. 

Tenson,  tenchon,  tanson;  querelle,  dispute,  contestation. 

Tentoirb,  pour  tente. 

Ténuité,  petitesse,  indigence;  tenuitas, 

Teriere,  tarière;  outil  qui  sert  à  percer. 

Terny;  or  temy,  or  mat. 

Terremubt,  tremblement  de  terre;  terne  motus. 

Terrien  ,  terrestre^  terrenus, 

3.  a4 


Syo  GLOSSAIRE. 

Ters,  terse  (Ut.  V,  chap.  xxxvii),  propre,  nettoyé,  frotté; 
du  vieux  verbe  terdre^  dérivé  de  tergere.  Qui  na  quung  oeil 
souuent  le  teri.  Toutes  les  éditions  de  Rabelais,  excepté  celle 
de  1741 ,  et  sa  copie  de  175a,  portent  dans  cet  endroit  torse: 
ce  qui  présente  un  contre-sens  évident;  puisqu'il  est  dit  qne 
la  pierre  d'ophite  étoit  égalemefit  polie ^  et  que,  si  elle  eût  été 
torse,  le  cylindre  n'auroit  pas  pu  rouler  dessus.  Ce  contre-sens 
a  écha[^  à  Le  Duchat.  Le  mot  terse  se  retrouve  dans  Tespa* 
gnoL 

Tesniere,  tanière. 

Tesseré,  en  mosaïque,  en  petits  dés  de  rapport;  de  tes- 
sera. 

Tessons,  les  parties  latérales  d'nn  pressoir;  morceaux  de 
pots  cassés* 

Test,  le  crâne,  enveloppe;  et  aussi  fragment  de  pot. 

Testament,  pour  tète;  de  testa  et  de  mens. 

Teste  Bescheuel,  ce  que  nous  appelons  aujourd'hui  tête 
bêche. 

Tester,  pour  attester,  affirmer,  assurer.  Testari. 

Teston  ,  monnoie  d'argent  dont  la  valeur  a  varié.  Ah  milieu 
du  seizième  siècle,  elle  étoit  de  vingt«cinq  pièces  et  demie  au 
marc,  pesoit  sept  deniers  douze  grains  trébuchants,  et  valoit 
dix  sols  deux  deniers  tournois. 

Testonné,  frisé,  coiffé,  ajusté;  de  teste:  d'où  testonnetir^ 
coiffeur. 

Tetiere,  pour  tétin,  pis ,  bout  à  téter. 

Tetin,  pis:  mis  dans  la  variante  (I,  aoX  pour  la  verge. 
Dans  cette  variante,  qui  n'est  que  de  quatre  mots,  des  lettres 
tombées  pendant  le  tirage  font  lire  dans,  plusieurs  exemplaires 
areps  au  lieu  de  après. 

Tétrade,  quaternaire;  tétras.  Tetradique. 

Tetragnathie,  araignée  à  quatre  mâchoires.  Voyez  Pline, 
lîv.  XXIX,  chap.  Lvii. 

Tetrique,  chagrin,  triste,  de  mauvaise  humeur;  tetricus; 
substantif,  tetricité. 

Teucrion,  le  même  que  le  tripolion,  arbrisseau. 


GLOSSAIRE.  37t 

TeuoT)  diminutif,  pour  Estienne.  Tevot  vouloit  aussi  dire 
faux-brave,  poltron. 

Tezé,  tondu,  rasé,  toisé,  pauvre  diable. 

Thalamege,  grand  vaisseau  ;  thalamegyi;  Rabelais  avoit  d'a- 
bord écrit  thelamane,  puis  tdamonie* 

Thalasse,  la  mer;  thaiassus.  ' 

Thauma8te,  bomme  noble,  magnifique,  admifé  de  tout  le 
monde;  de  thaunuasôé 

Theleme,  mot  grec  qui  signifie  volonté* 

Théodore,  don  de  Dieu. 

Theohaghe  ,  qui  Veut  combattre  Dieu.  ' 

Theoricque,  pour  rhétorique     • 

Therapeuticsque,  la  partie  curatiye  de  la  médecine. 

Theriaclevr,  marchand  de  tkériaquey  d'orviétan.  On  disoil, 
par  syncope,  triacleur,  thriacleur, 

Thermastris,  saltation  très  vive. 

Thinncncule;  lises:  tinnunctile,  la  crécerelle,  oiseaa  de 
proie.  Voyez  Pline,  liv.  X,  chap.  xxxvii.  Tinnuncuius., 

TuLAsiÉ,  froissé,  moulu,  brisé,  cassé, meurtri,  affolé. 

Thubis,  usé,  sucé,  hâve,  tabifié.  On  appèloit  en  grec  un 
eunuque  thUbias. 

Thoes,  le  papion,  espèce  de  loup  chasseur.  Voyez  Pline, 
livre  VIII,  chap.  xxxiv. 

Thomas  (liv.  V,  chap.  xlvi),  pour  estomac 

Thorax,  la  poitrine:  thorax.  On  appèloit  aussi  de  ce  nom 
«me  espèce  de  ryton,  vase  à  boire. 

ThreIsse,  Thracienne. 

ThriAcix,  iriacle;  thériaque:  thriacieurj  marchand  de  thé- 
riaque. 

Thtadesi  les  Bacchantes,  ainsi  nommées  âesthyases,  danses 
qu'elles  célébroient  armées  du  thyrse,  en  Thonneur  de  Bac- 
chus. 

Thtelle,  ouragan  subit;  ce  mot  est  grec. 

Thtrsigere,  armé  d'un  thyrse. 

TiBiE ,  jambe;  tibia.  Et  aussi  flûte ,  parcequ'on  en  faisoit  avec 
les  tibia  des  ânes. 

>4. 


373  GLOSSAIRE. 

Tiercelet,  se  dit  au  propre  du  mâle  de  quelques  oiseaux  de 
proie,  plus  petit  {cTun  tiers)  que  la  feméHe, 

TiEULS,  tieux;  pour  tels. 

Tige,  employé  au  masculin. 

TiMBOu,  tambour  de  basque.  On  disoit  aussi  timbre. 

Timbrer,  jouer  du  timbre  ou  tambour  de  basque. 

Timpea,  faire  sonner^  tinter,  d'où  timpant,  résonnant,  sonore. 

Tine,  vaisseau  de  bois  où  Ton  met  la  vendange,  tonnean. 
Nous  avons  conservé  le  diminutif  tinette, 

TiNEL,  salle  basse  et  commune  où  mangent  les  domestiques. 
Ce  mot  est  formé  du  précédent. 

TiNNUNCuLE,  crécerelle,  oiseau  de  proie;  tinnunculus, 

TiNTALORisÉ,  hideux,  affreux,  bave,  sévère,  revéche,  fâ* 
cheux,  meshaigné,  hagard. 

Tintamarres  (liv.  II,  ch.  xxii),  mot  burlesque,  pour  cha- 
marre ou  simarre, 

Tiranson,  oiseau  de  mer,  commun  en  Poitou,  eercelle. 

TiREPOND ,  dutil  de  tonnelier. 

TiHELiTANTAiNE,  jCU  qui  cousiste  à  se  tirailler  l'un  l'autre. 

TiRELUPiN,  bouffon,  mauvais  plaisant,  pauvre  diable, 
comme  ne  vivant  que  de  lupins:  tirciupim  On  appeloit  ture- 
lupins  les  hérétiques  qui ,  en  i  ^72 ,  furent  condamnés  par  Gré- 
goire XI.  Depuis,  ce  mot  est  devenu  le  surnom  des  bateleurs, 
entre  autres  de  Henri  Le  Grand,  dit  Turelupin,  et  l'on  en  a 
formé  le  substantif  et  le  verbe  turlupinadcy  turlupiner, 

TiREMONDE,  sage-femme,  accoucheuse. 

TiREPETs,  une  seringue. 

TiRETATNE ,  étoffc  dout  la  trame  étoit  de  laine,  et  la  chaîne 
de  lin  :  dite  en  Normandie  belinge. 

TiRouER,  le  même  que  bréviaire,  flacon  en  forme  de  livre. 

TissutiER,  rubanier,  faiseur  de  tissus.  On  appeloit  ainsi  les 
rubans,  ^uec  ung  antictjue  tissu  rio/é(l.  III,  ch.  xvii.)  Tistre^ 
faire  un  tissu. 

Titillation,  chatouillement,  prurit;  titillation  Titiller. 

TiTUB  ATioN ,  chancellement ,  manque  d'assurance  ;  titubatio, 

TiTYRE,  satyre. 


GLOSSAIRE.  373 

Tmesis,  figure  de  rhétorique  par  laquelle  on  divise  les  mots 
composés. 

ToGAME,  gros  raisin,  vin  doux. 

TocHERE ,  fougère.  Cotgrave  cite  Rabelais  ;  mais  on  ne  trouve 
point  ce  mot  dans  son  roman. 

T0CQUE8ING,  cloche  d'alarme.  On  fait  dériver  ce  mot  de  tan^ 
gère  5/^num.  Cependant,  plusieurs  éditions  de  Rabelais,  entre 
autres  celle  de  Fezendat,  portent  tocque-ceinct. 

ToGEfiURE,  robe  de  bure  grise. 

ToLETTE,  la  ville  de  Tolède  en  Espagne;  Toleium. 

ToLLART,  l'exécuteur  des  hautes-œuvres,  le  bourreau.  C'est 
à  tort  que  l'on  prête  ce  mot  à  Rabelais;  il  s'est  servi  de  celui 
de  rouart 

ToLLER,  toUir;  enlever,  ravir.  ToUere.  Participe  toUu. 

ToLMERE,  audacieux,  téméraire;  du  grec  tolmeros, 

ToLTE,  toulte;  levée,  exaction,  rapine:  de  toltet^.  En  y  joi- 
gnant un  qualificatif,  on  en  a  fait  maltoste, 

ToNOAiLLEs,  repas  qu'on  donnoitaux  tondeurs  de  troupeaux. 

ToNELLE,  feuillée,  berceau  de  treillage  couvert  de  verdure. 
On  appeloit  aussi  tonelle  un  filet  à  prendre  des  perdrix. 

ToNMiNE ,  jeune  thon. 

ToNNoiRRE,  tonnerre. 

ToNTCRE,  tonsure. 

Topaze  ,  employé  au  masculin. 

TopiAiRE,  ouvrage  de  verdure,  ou  l'imitant;  buis  et  ifs 
taillés  en  figures;  topiarius. 

TopiCQUEiiR,  raisonneur,  argumenta  leur.  On  appeloit  to- 
pùfue  la  partie  de  la  logique  qui  traitoitdes  lieux,  c'est-à-dire 
des  diverses  manières  de  former  les  arguments;  de  topos,  lieu. 

ToR ANGLE,  à  facettes,  qui  forme  des  angles  tout  autour. 

ToRocouLx,  au  col  tordu  ^  à  la  tète  de  travers. 

ToRDioN,  danse  grave. 

ToREL,  taureau. 

ToRMENT  (liv.  IV,  chap.  lxi),  machine  de  guerre  à  lancer 
des  traits  ou  des  pierres;  tormentum. 

ToRMFNT,  jeu  de  cartes. 


374  GLOSSAIRE. 

ToRMENTE,  tourmente  y  tempête,  ouraçan. 

Torque,  pour  rétorqué. 

T0RTICULER9  tortiller,  prendre  des  détours. 

Tortionnaire,  qui  fait  tort,  injure,  dommag^e. 

ToRTRE,  pour  tordre. 

Tostee,  rôtie  de  pain;  du  verbe  tester,  rôtir,  chauflèr. 

ToTAiGE,  totinge;  total,  le  tout;  totum,- 

Tou AILLE,  serviette,  nappe,  parement  d'autel. 

Touchant  devant  soy  (liv.  I,  chap.  xviii),  c'est-à-dire  con-i 
duisant;  comme  l'on  dit  encore  un  toucheur  de  bœufs,  parce- 
qu'on  les  touche  pour  les  diriger. 

Touche  9  petit  bois  de  haute  futaie. 

Tougquedillon,  qui  touche  de  loin^  fanfaron. 

Toupie,  sabot,  jouet  d'enfants.  Voyez  aux  Erotica. 

Toupin,  toupi;  marmite,  pot  au  feu.  Ce  mot  est  béamois. 

ToupON,  bouchon  garni  d'étouppe. 

TouRRE,  troupe,  foule;  ttirba. 

Touret  de  nez,  faux  nez,  petit  masque  qui  ne  cachoit  que 
le  nez. 

Tournât,  pour  tournoi. 

Tournois  Philippus,  gros  tournois  valant  douze  deniers 
tournois. 

TouRRioN,  petite  tour. 

Tourte,  tourteau;  pain  de  seigle,  pain  grossier. 

TousDis^  tous  les  jours;  totis  diebus. 

TousTADE  (tostado)^  roussi,  brûlé. 

Tout  (à),  avec. 

Tout  (c^u),  en  tout,  en  totalité,  entièrement. 

Tout  fin  dret,  tout  droit,  justement,  è  tel  point. 

TouzÉ,  tondu  y  rasé. 

Touzelle,  blé  sans  barbe,  ce  qui  lui  a  fait  donner  son  nom , 
comme  s'il  étoit  tondu  (tousé). 

Trabut,  mesure  de  terrain,  qui  équivaut  à  peu  près  à  une 
j>erche. 

Trac,  allure,  train,  bruit,  route,  trace. 

Traoiteur,  traître;  traditor^ 


GLOSSAIRE.  375 

Trafaecieb»  traverser. 

Tragelaphe,  animal  qui  tient  du  cerf  et  du  bouc;  de  tra- 
gos  et  elaphos, 

Traict  (à),  posément,  lentement ,  avec  mesure.  Dans  Tédi- 
tion  de  Dolet,  après  ces  mots  :  Parlez  a  traict:  ierUends  le  cas; 
poursuyuez  (I,  261),  on  lit  :  «  Vrayment,  dist  le  seignenr  de 
«  Baisecul ,  cest  ce  que  Ion  dict  quil  faict  bon  aduiser  aulcunes 
«  foys  les  gens;  car  ung  homme  aduisé  en  vanlt  deux.  » 

Traicte;  ce  que  Ton  tire  d'un  tonneau. 

TRAICTI89  doux,  attrayant  y  avenant.  Voyez /mctice. 

Quest  il  soaef ,  doalz  et  traictis  ! 
le  lay  faict  faire  tout  Faictis. 
Palketin, 

Traigts,  les  cordages  d'un  bâtiment  (liv.  I,  chap.  xxiii). 

Traiegtaire,  joueur  de  gobelets,  escamoteur,  faiseur  de 
tours  de  passe-passe;  tngeclarius.  iVinsi  nommés,  de  ce  qu'ils 
couroient  le  pays. 

Traîne,  soliveau,  et  aussi  tratneau. 

Traire,  arracher: 

le  vous  donne  cest  oeil  a  traire. 

Pathelim. 

Traire  ,  pour  tracer,  former  des  traits. 

Traire,  pour  tirer,  lancer  des  traits;  et  pour  tirer  à  soi, 
attirer:  trahere. 

TramÂil,  filet  à  pécher. 

Tranche,  tranchoir,  tailloir,  outil  fait  en  ciseau. 

Tranchouer,  plat,  assiette,  où  l'on  tranche  les  viandes^ 
rond  de  bois. 

Tr ANNEE,  piège  à  prendre  les  loups.  C'est  une  fosse  recou- 
verte d'une  trappe  très  mobile,  sur  laquelle  on  traîne  de  la 
charogne. 

Transcender,  outre-passer;  transcender^.  Nous  avons  con- 
servé transcendant* 

Transcoule,  conduit  en  coulant. 

Transfreter,  passer,  traverser;  transfretare. 


376  GLOSSAIRE. 

Transgrcdir,  outre-passer,  passer  les  bornes;  transgredire. 

THikNsiR,  passer;  transire. 

Transitemps,  passe-temps. 

Transitoire,  passag^er;  transitorius. 

Translater;  transcrire,  copier,  transporter.  Transfem. 

Translucidité;  transparence. 

Triksmontane,  la  tramontane^  vent  du  nord;  irons  montes , 
relativement  aux  marins  de  la  Méditerranée. 

Transon,  morceau,  tronçon. 

Transpasser,  traverser. 

Transpontin  ,  strapontin  ou  estrapontin ,  petit  tabouret. 

Transpontins,  cens  d'outre-mer  ;  trans  pontwn, 

Transsumpt,  pris  de,  tiré  de,  copié  ;  tratissumptus. 

Transuerser  ,  traverser. 

Traqcenard,  espèce  d'arable,  allure  particulière  du  cheval. 
On  nppeloit  aussi  de  ce  nom  un  clieval  de  louag;e. 

Traquet,  cliquet  de  moulin ,  piège  pour  prendre  les  ani- 
maux. 

Traumatique,  vulnéraire,  propre  à  guérir  les  plaies;  de 
trauma  (vulnus), 

Tref,  trief;  poutre ,  solive  :  trabs. 

Trefond,  le  fond,  le  bas;  un  tire-fond 

Tregenier,  muletier;  du  bas  latin  traginarCy  trakere, 

Tremer,  tremeler;  trembler,  craindre:  tremeuVy  crainte. 

Trempé,  modéré,  tempéré.  Voyez  altrempé. 

Trenche,  bêche,  outil  à  couper  la  terre. 

Trepell',  moisi,  barbu,  mal  vêtu;  livre  trepelu  (I,  33): 
peut  être  aussi  un  jeu  de  mots ,  pour  très  peu  lu. 

Treper,  trepeiller;  trépigner,  presser  aveè  les  pieds. 

Trépidation  ,  trouble,  effroi ,  alarme,  épouvante;  trepidatio, 

Treque,  matière  fécale. 

Treseau  ,  réunion  de  trois  hommes  qui  battent  du  blé.  Jeu 
à  trois  personnes  qui  imitent  les  batteurs  en  grange. 

Thespassé,  pour  oultre  passé ,  violé ,  transgresse  :  substantif, 
trespas^  transgression. 

Treïoue,  tra,n squame  plus  que;  et  aussi,  dès  que,  jusque. 


GLOSSAIRE.  577 

Tbbssueb,  suer  abondamment,  fatî^er,  peiner. 

Trestods,  trcs-touts,  le  même  que  touts,  touts  en  général. 
Nos  paysans  usent  encore  de  ce  mot-la. 

Trec,  treulage;  tribut,  impôt:  et  aussi,  trou. 

Treufle  ,  pour  treffle, 

Treze,  pour  treize» 

Triacleur,  marchand  de  thëriaque,  d'orviétan.  Triacle. 

Triangle,  pour  triangulaire  (11,  4'-*^)?  défigure  triangle, 
c'est-à-dire  triangulaire. 

Tri  BALLE,  agitation,  tumtdte,  remuement,  mouvement: 
de  ballcr. 

Triballer,  tribailcment  ;  trinballery  agiter,  remuer  de  coté 
et  d^autre,  comme  les  cloches  qu'on  sonne  j  remuement ,  agi* 
tation.  Voyez  auK  Erotica, 

TRiBAR,<Tagoùt  de  tripes. 

Tribart,  gros  et  court  bâton  dont  se  servent  les  croche- 
teurs  et  autres  gens  de  peine  pour  se  reposer.  V.  aux  Erot, 

Triboil,  trouble,  émotion. 

Tribord.  Voyez  strihord, 

Tribouilleries,  folies,  brouilleries,  et  aussi  injustice. 

Ce  sont  toutes  tribouilleries 
Que  de  play  Jer  a  folz  ne  folles. 

TrI BOULER,  harceler,  tourmenter,  tarabuster,  bousculer.. 

Tricline,  salle  à  manger;  triclinium, 

Trieterides,  les  Bacchantes;  ainsi  nommées  des  trieteriques , 
fêtes  que  les  Béotiens  et  les  Th  races  célébroient  tous  les  trois 
ans,  en  mémoire  de  l'expédition  de  Bacchus  aux  Indes,  qui 
dura  trois  années. 

Tr iga  ud  ,  intrigan t ,  brouillon.  Trigauder. 

Trin,  trine;  triple:  Irinus, 

Trincquer,  boire  avec;  du  mot  trincq. 

Trikqlamelle,  fanfaron,  fendcur  de  nazeaux.  Au  propre-, 
trmquatuelle  signifie  en  toulousain  tranche-amande;  amelle 
voulant  dire  amande,  et  trinque  qui  tranche;  d'où  trinque- 
/^2H550M 9  outil  pour  tailler  les  buissons.    - 


378  eLOSSAIRE. 

Trinqueballer  ,  sonnailler,  somier  $ans  cesse.  Voyet  aux 
EroticcL 

Trinquenàille  ,  arcbi-canaille. 

Trinquer,  tailler,  rogner. 

Trinquet,  mât  d'avant,  d'une  voile  latine. 

Triori,  sorte  de  danse  usitée  en  Bretagne,  qui  s'exécute 
sur  un  air  à  trois  temps  très  vttes.  On  peut  en  voir  la  tabla- 
ture dans  Vorehesographie  de  Thoinot  Arbeau  (Etienne  Tabou- 
rot),  s.  d.,  in-4^,  fig. 

Tripe,  parement  de  fagot. 

Tripier,  trépied, 

Tripouon,  turbit,  plante  dont  la  fleur,  suivant  Pline,  est 
blanche  le  matin,  rouge  à  midi,  et  bleue  le  soir;  le  turbit, 
plante  marine;  camomille,  marguerite  bleue. 

Trippe  (liv.  IV,  chap.  lvii),  la  panse;  touipour  la  trippe, 
tout  pour  la  panse,  pour  le  ventre. 

Triquebàlarideau,  niais,  diseur  de  triqiteniques. 

Triquedondaines,  gros  ventrus,  à  triple  dondaine. 

TRifuEHoussEs,  tricouses;  vieilles  bottes,  guêtres. 

Triquenicques,  babioles,  noise,  querelle  sans  sujet. 

Trirème,  vaisseau  à  trois  rangs  de  rames;  triremis. 

Trisgaciste,  trois  fois  mauvaise;  de  tris  et  kakistos. 

Trismegiste,  trois  fois  grand. 

Tbisulge,  et  trisulcque;  à  trois  pointçs,  en  parlant  du  fon- 
dre de  Jupiter,  ou  du  trident  de  Neptune;  trisulcus. 

Triuium.  Voyez,  au  Rabelœsiana, 

TR0CHI1.E,  roitelet,  oiseau;  trochilus. 

Troglodytes,  peuples  qui  habitent  sous  terre  dans  des  ca- 
vernes. 

Troigne,  tnmgne'y  air,  mine,  visage,  morgue,  contenance. 

Troller,  trioller;  aller  çà  et  1^,  errer  sans  motif,  trim-» 
baller. 

Trompàtion,  fraude,  fourberie. 

Trompe  ,  sabot,  toupie.  On  appeloit  aussi  trompe,  gronde  ou 
rebube,  ce  que  nous  nommons  aujourd'hui  la  guimbarde. 

Troncher,  tronker,  tronquer,  trancher,  tailler,  couper. 


GLOSSAIRE.  379 

Tropologigqce;  on  appeloh  tropologie,  un  discours  allégo- 
rique sur  la  réfbrmation  des  mœurs. 

Trou,  pour  tronc,  racine,  trognon;  ung  gros  trou  de  chou 
(liv.  V,  chap.  xTii). 

Trou  ,  pour  jour.  Le  premier  trou  de  tan  (liy.  II ,  chap.  xi). 

Trou  ,  pour  détroit  ;  U  trou  de  Gibratiar, 

Troublation,  trouble, 

Trouillogan,  philosophe;  qui  tord  ses  gants  en  parlant; 
trouiller  signifie  chiffonner,  tordre.  L'auteur  de  V Alphabet fran- 
cois  propose  une  autre  étymologie  fort  docte  et  fort  belle. 

Trousque,  pour  trousse  (verbe),  languedocien. 

Truast,  truand;  gueux,  coquin,  misérable,  homme  de 
mauvaise  vie.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  truandaiUe. 

Truc  ,  un  coup  de  poing.  Ce  mot  est  béarnois  et  gascon. 
D'où  le  verbe  truquar.  Sei  degun  de  bous  aulx  qui  boiUe  truquar 
ambe  iou  a  bels  ambis?  (liv.  III,  chap.  xlii).  Est-il  quelqu'un 
de  vous  qui  veuille  se  battre  avec  moi  à  qui  mieux  mieux? 

Trubaines,  mocqueries,  rêveries. 

Et  sil  vous  dict  :  ce  sont-trudaine» , 
Il  Tient  daoec  moy  tout  venant. 
Pathelin. 

Trunc  (liv.  V,  chap.  xxtiii).  On  doit  dire  frtics,  des  coups; 
et  non  pas  trunc,  le  tronc,  comme  le  dit  Le  Duchat,  ce  qui 
ne  présente  aucun  sens. 

Trupher^  truffer^  railler,  plaisanter,  se  moquer;  on  veut 
dériver  ce  mot  du  latin  stropha.  Truphcy  trupheun 

Apres,  a  vons,  mon  conseiller, 
Metser  lan ,  sans  trophe  et  sornette , 
le  laisse ,  pour  &ire  oreiller. 
Les  denlx  fesses  de  Guilleniette, 
Ma  femme;  cela  est  honneste. 

Test,  de  Pathelin. 

Trute,  engin  ou  machine  de  guerre  qui  lançoitdes  pierres, 
ou  bedaines,  et  pouvoit  receler  des  hommes  armés^ 
Trypbes,  délices;  tryphè. 


38o  GLOSSAIRE. 

Tubercule,  tumeur,  furoncle;  tuberculum. 

TuBi LUSTRE ,  fête  de  la  purification  des  trompettes;  de  tuba 
et  Itistrare, 

TuBULE,  petit  tube;  tubulus.  Nous  avons  conservé  le  parti- 
cipe tubiUé,  et  le  substantif  tubulure. 

TiTCQUfcT,  tertre,  butte,  bouquet  de  bois.  C'est  un  diminutif 
de  touche.  Voyez  ce  mot. 

TiF,  pierre  tendre,  légère,  et  poreuse. 

TuGCRE,  chaumière,  cabane;  tugurium. 

TuiTiON,  défense,  conservation^  guide;  tuitio. 

Tulle  (Marc);  liv.  I,  cbap.  x),  Marcus  Tullius  Cicero. 

TuMULTUtR,  entrer  en  tumulte^  se  troubler.  Rabelais  em- 
ploie aussi  Tadvc*  be  tumultuairemeiit ,  et  Tadjectif  tumultuaire. 

TuFiN,  une  potée.  En  Anjou,  on  appelle  un  pot  tupin,  et 
en  béarn.  toupi. 

De  bonne  vie  bonne  foy. 
De  bonne  terre  boa  tupia. 

TuRBE,  foule,  multitude;  de  turba, 

«  Nos  duo  turba  samus.  » 

Turbine,  tourbillon,  trombe;  turbo. 

Turbiné  ,  qui  a  la  forme  d'une  toupie ,  ou  d'une  poire  ;  tur- 
binatus. 

TunciE,  digue,  levée,  chaussée.  Ce  mot  s'étoit  conservé  jus- 
qu'au dix-huitième  siècle.  Bertin  avoit  dans  ses  attributions 
les  turcies  et  levées. 

Turquoys  ,  turquin;  pour  turc, 

Tymbon,  iymbre,  tympan;  tambourin. 

Ttmbre,  timbre^  tambour  de  basque.  Tymbrer^  jouer  du 
timbre. 

Tympane,  pour  le  tympan  de  l'oreille. 

Tympaniser,  signifie,  au  propre ,  battre  du  tambour;  et,  au 
figuré,  diffamer,  calomnier,  obtrecter,  sugiller. 

Tympanite,  hydropisie  qui  rend  le  ventre  enflé  comme  un 
tambour  ;  de  tympanum. 

Typhaigne,  ou  plutôt  tiphaigne;  l'Epiphanie.  Le  mot  grec 
signifie  apparition. 


GLOSSAIRE.  3Sï 

,  Typhlope,  espèce  de  serpent  venimeux,  qu'apparemment 
on  supposoit  aveugle  ;  de  typhlos,  ^ 

Typhones  ,  trombe,  tourbillon ,  vent  impétueux  ;  mot  formé 
du  dieu  Typhon  des  É^ptiens. 

Tyrofageux,  tyrophcufc;  mang;eur  de  fromage. 


Vache,  jeu;  porter  quelqu^un  sur  son  dos,  la  tête  en  bas. 

Vacqce,  vache;  vacca. 
'    VAcqoE^  vcujuant  y  y\de;  vacuus,  Facilité. 

Vagine,  gaine,  étui,  fourreau;  vagina;  d'où  vaginateur^ 
gainier. 

Vaguer  ,  aller  çà  et  là  y  courir  de  côté  et  d'autre  >  vagabonder*, 
vagari;  participe  vagant. 

Vain,  pour  foible,  abattu,  défaillant. 

Ha !. tant  ie  soys  vain. 

TesU  de  Paihtlin, 

Vair,  vairon,  (yarius);  varié,  de  couleur  changeante,  de  di- 
verses couleurs;  yeux  vairons  y  d'un  bleu  gris;  palefroy  voir  y 
gris  pommelé;  menu  vair^  fourrure  petit  gris  mêlé. 

Val  (à),  à  bas,  en  bas,  en  dévalant, 

ValE,  pour  veuille  (  Ep.  du  Limons.).  Ce  mot  a  été  ainsi  al- 
téré pour  la  rime. 

Valentiane,  épée  fabriquée  à  Valence  en  Espagne,  et  dont 
la  trempe  passoit  pour  excellente. 

Valentianes  (voguer  par  les),  c'est,  dit  Cotgrave,  avancer 
lentement,  ne  faire  que  tourner,  pirouetter. 

Valentin,  pour  gfa/en/m.  Dans  plusieurs  villes  de  province, 
le  dimanche  des  brandons  (premier  du  carême),  on  elisoit  à 
chaque  fille  un  valentin  y  galant  ou  prétendu ,  et  la  fille  étoit  sa 
vaientine.  Il  étoit  tenu  de  lui  faire  un  présent  avant  la  lui-ca- 
réme,  sans  quoi  la  fille  brùloit  un  fagot  de  sarment,  et  l'accord 
étoit  dit  rompu.  Ces  valentins  étoient  dits  aussi  vausenots,  mot 


M2  GLOSSAIRE. 

que  Ton  veut  bon  gré  mal  gré  dériver  de  vocare  et  de  nuptiœ^ 

et  la  cérémonie  de  leur  élection,  Fackenottes. 

.    Value,  valeur^  prix. 

Valissance,  valeur,  prix,  estimation. 

Vanmereau,  petit  vanneau  y  oiseau. 

Vanoyer,  s^vaniû,  disparottre:  evanesêere. 

Vaporement,  edJPbison ,  vaporisation. 

Varier,  d^uiser,  omettre,  altérer  la  vérité,  changer  de 

sentiment  : 

*  Souuent  femme  varye  : 
Bien  fol  est  qui  sy  fye. 
François  1". 

Un  très  ancien  poète  François  (Herbers)  avoit  dit: 

Femme  semble  ung  cochet  a  vent , 
Qui  se  change  et  mue  souvent. 

V€uier  signifie  aussi  s'enivrer  : 

Lon  boyt  sonnent  de  bons  vins 
Dont  maint  boms  sonnent  «e  varie. 
GuHlùt. 

et  contredire,  disputer,  chagriner. 

Variqueux,  qui  a  des  varices  y  ou  veines  rompues.  Farica&as. 

Vasquine  ou  basquine,  sorte  de  corset  que  les  femmes  met- 
toient  par-dessus  la  chemise.  Nous  avons  un  livre  intitulé  : 
Blason  desbasquines  et  vertugales;  Lyon,  Ben.  Rigaud,  i563. 

Vastadour,  pionnier,  et  aussi  dévastateur,  fourrageur;  vas- 
tator.  Fastation,  dévastation ,  dégât. 

Vaticinatsur,  devin,  prophète^  vatlcinator,  Faticination, 

Vaucreer,  vagabonder,  errer  çà  et  là. 

Vaultre,  chien  de  Fespéce  du  mâtin,  qui  sert  à  la  chasse 
du  sanglier.  Nous  avons  conservé  le  mot  vautrait ,  qui  désigne 
la  meute  et  Féquipage  requis  pour  la  chasse  du  sanglier. 

Uberté,  fertilité;  ubertas.  Ubir^  fertiliser,  uberare. 

UcALEGON^  nom  propre  grec^  dont  les  racines  signifient 
qui  n'est  bon  à  rien,  qui  ne  donne  aucun  secours;  de  ouk,  et 
alegizâ.  . 


GLOSSAIRE.  :;83 

TÉ,  vee;  détendu  y  prohibé;  vetcUus. 
Chose  vee 
Est  plus  désirée. 

Vect,  voici. 

Vedeau,  à  la  gasconne,  pour  bedeau,  huissier,  appariteur, 
conducteur,  homme  d'apparat. 
Vedel,  veau  (£^ascon). 
Veez  vous  la,  TOUS  voilà. 

Vees  vous  la ,  vees  vostre  pert. 
PatheUn. 

VEotTADE,  simplifie  proprement  une  fois,  boire  quelque  vi- 
ffuade,  boire  quelque  coup.  Ce  mot  est  gascon.  Voyez  peguad, 

Veiglea,  veiller. 

Veigne  ,  pour  vienne ,  du  verbe  veigner, 

Veioue,  dieu  méchant,  un  des  sumottis  de  Pluton,  frère  de 
Jupiter.  On  le  représentoit  armé  de  flèches,  et  on  lui  sacrifioit 
une  chèvre,  pour  détourner  les  maux  dont  on  étoit  menacé. 

Vêle,  voile,  employé  au  masculin;  vélum. 

Vellicâtion,  pincement,  agacerie,  choc;  vellicatio. 

Venation,  chasse;  venatio. 

Vendiquer  ,  s'approprier,  s'arroger,  s'attribuer  ;  venclicare. 

Veneficque  ,  empoisonneur  ;  veneficus. 

Venelle,  ruelle,  sentier. 

Vener,  chasser^  venari.  Venation,  chasse. 

Venereique,  vénérien. 

Veneur  ,  chasseur  ;  vetiator. 

Ventilé,  vanné,  épluché,  nettoyé;  ventilatus. 

Ventir,  vanner. 

Ventricule  (colonne)  ^  renflée  par  îé  milieu. 
*  Ventripotent,  puissant  du  ventre,  épithète  du  dieu  Gaster. 

Venuste,  de  bon  air,  gracieux,  joli;  venustus. 

Ver,  le  printemps,  ce  mot  est  latin. 

Verbasce,  bouillon  blanc,  plante.  Rabelais  l'appelle  écar- 
late  de  cul,  parcequ'elle  rougit  par  son  àpreté  les  parties  du 
corps  qu'on  en  frotte. 

Vbrrb,  mot,  parole;  ver6um. 


384  #  GLOSSAIRE. 

Verbehicqce,  sacré  comme  la  verveine. 

Verbocihatton,  discours,  langue;  vei-bocinatio. 

Ver  coquin.  On  appelle  ainsi  un  ver  qui  se  loge  dans  la 
tête,  et  qui  rend  Thonime  maniaque,  d'où,  par  méconymie , 
ver  coquin  signifie  aussi  colère,  humeur  fâcheuse,  caprice. 

Verd,  vigoureux,  Lieu  constitué,  agile.  Jamais  ne  f eurent 
veus chevaliers  plus  verd^  {\vvA^  ch.  Lvii). 

Verd,  pour  tapis  verd;  I,  4^^* 

VERDrr,  verd  de  gris. 

yEtLOCGALE^vertuyale^vertugadin;  sorte  de  cerceau,  panier, 
ou  jupon  boufFant  pour  soutenir  les  jupes.  Nous  avons  une  fa- 
cétie intitulée:  Complaincte  de  M.  le  Cul  contre  les  inventeurs 
des  vertugaJes;  Sens,  Fr.  Girault,  i55a,  in-8\  Puis,  Réponse 
de  la  vertuyale  au  Cul,  en  forme  d*  invective;  in-3**. 

Verdlh,  sorte  d'épée  longue,  à  lame  étroite,  que  l'on  fa- 
briquoit  dans  la  ville  de  ce  nom. 

Vereclnd,  timide;  verecundus. 

Vergette,  petite  verge. 

Vérone,  aulne.  Voyez jWeau.  • 

Vergongne,  vergoigne,  ver^o»u/e( d'où  dévergondé);  honte, 
affront. 

Vérin,  venin:  verineux^  vénéneux. 

Verisimile,  vrai,  véritable,  vraisemblable;  verisimilis*  Ra- 
belais a  dit  aussi  verifonne^  et  le  superlatif  oerissitne. 

Ver  M,  ver;  vermis. 

Vernacule,  naturel,  familier;  vemaculus. 

Versales  {lettres)^  majuscules,  comme  celles  qui  com- 
mencent les  vers.  Versale  (loi),  loi  mise  en  vers. 

Verse,  pièce  d'artillerie,  sorte  de  fauconneau. 

Verser,  pour  résider, demeurer  (  Prolog,  du  liv.  V); versa/ 1. 
Verser,  renverser,  mêler.  Ferser^  dépenser. 

Versure,  changement;  afin  que  vous  faciès  versdre  (li- 
vre m,  chapitre  m);  l'expression  est  latine:  facere  versuram, 
a  dit  Ciceron,  changer  de  créancier,  emprunter  à  Fun  pour 
payer  Fautre. 

Verteuil,  vertillon ,  petite  pierre  ronde  et  forée,  que  les  fi- 


GLOSSAIRE.  38S 

leuses  mettent  à  leurs  fuseaux  pour  les  faire  mieux  tourner; 
de  vertere, 

Vertigineitx  ,  verHgieux;  sujet  aux  vertiges.' 

VERTin,  tourner,  renverser  ;  vertere. 

Vertoil,  loquet  d'une  porte. 

Vertueux,  pour  courageux,  vaillant.  CTest  le  propre  sens 
du  mot  latin  virtus.  Vertueusement. 

Vertus,  courage,  valeur  :  terminé  constamment  par  une  s, 
comme  le  latin  virtus, 

Veruelle,  anneau  de  pied  du  faucon. 

Vesdeau,  pour  bedeau. 

Vesne,  vesner,  vesneux'y  vesse,  vesser,  vesseux. 

Vespertin  ,  du  soir  ;  vespertinus. 

Veste  (la),  Fhabit;  vestis. 

Vesture,  habillement,  bardes. 

Vestz  (liv.  rV,  ch.  XLiii).  Cest,  suivant  Le  Ducbat,  l'im- 
pératif du  verbe  vescir^  vesser.  Festz  a  laudience^  va  vesser  à 
l'audience.  Cette  interprétation  n'est  pas  tout-à*fait  convain- 
cante; car  d'où  viendroit  le  t  de  vestz?  Cotgrave  rend  tout  bon- 
nement vestz  par  vor^-en  {goe  theu)^  et  dit  que  cette  locution 
est  picarde. 

Veuil,  vouloir,  volonté. 

Veule,  lâche,  paresseux,  mou. 

Vezarde,  effroi,  horreur,  grande  frayeur. 

Veze  ,  pibole ,  cornemuse ,  instrument  à  vent;  et  aussi,  outre. 
Ce  mot  est  poitevin.  Fezeur,  qui  joue  de  cet  instrument. 

Viaoe,  le  cours  de  la  vie. 

ViAiRE,  visage,  face. 

Viander,  pour  ^onfer. 

ViATEUR,  voyageur;  viator. 

•  Sta,  viator,  heroem  calcas.  > 

ViCE^  fois;  de  vices. 

Vice  versement;  nous  disons  maintenant  v/ce  v^ia. 

ViciNiTÉ,  voisinage;  vtcim'fof. 

Victeur,  vainqueur;  vlctor. 

3.  ^5 


386  (GLOSSAIRE. 

ViDiMÉ,  collatiooné,  écrit  où  Ton  a  mis  son  vidimus. 

ViDUiTÉ,  veuvage;  viduitas, 

ViEroNE,  pour  vienne,  impératif  du  verbe  venir. 

Vieillir,  poule  de  mer, 

ViETDAZE,  injure  (visage  d'àae);  provençal.  Voyez  aux  Ero- 
ticcu 

ViETDAZE,  aubergine,  fiuit* 

ViETDA^BA,  berner,  moquer,  baffouer. 

Vignette.  Ce  mot  signifîoit  autrefois  une  broderie  ou  dessin 
représentant  des  feuilles  de  vigne;  d'où  est  venu  son  nom* 

ViLiTÉ,  bassesse,  abjection;  vilitas. 

ViLLAiN,  roturier,  paysan. 

ViLLATiCQUE,  rustiquc,  champêtre,  villageois;  villaticus. 

ViMERE,  accident  arrivé  par  force  majeure,  événement  im- 
prévu et  dont  on  n'a  pu  se  garder,  comme  grêle,  orage,  inon- 
dation. Ce  mot  a  été  formé  de  vis  nugor. 

ViNAiGS,  vin  en  abondance;  en  languedocien,  vinâghé. 

ViMDRE,  crampon,  grand  crochet. 

ViNOTiER,  marchand  devm,  cabaretier. 

VioLiER,  la  giroflée^  la  plante  de  violette;  celui  qui  jpue  de 
la  viole;  et  aussi,  vase  à  ûeurs. 

Virer,  tourner. 

Vires,  forces;  vires. 

ViRETON,  jeu  de. la  pirouette;  petite  flèche. 

ViREuousTORiuM,  vÎTevouteSy  virevoltes,  tours  de  souplesse, 
bassesses. 

ViROLET,  petit  moulin  à  vent  pour  les  enfants. 

ViROLET,  sorte  de  vilbrequin. 

ViROLET,  sorte  de  canne  à  dard. 

ViRONNER,  pour  environner. 

Vis,  pour  escalier  taillé  en  vis.  Fis  signifie  aussi  visage,  vi- 
suel, vivant,  vil,  vuide,  avis;  et  a,  suivant  l'occurrence,  di- 
verses étymologies. 

VisciDiTÉ;  viscosité. 

VisEDECACHE  {viso  di  cozzo),  vietdaze. 

VisiF,  voyant,  employé  à  voir. 


GLOSSAIRE.  387 

VisTEMPEifAiiD;  au  propre,  e*est  une  queue  àe  reuaiid;  et, 
en  général,  guenille,  loqiié,  chiffon. 

ViSTEMPEifARDÉ,  gueuilleux,  mal  vêtu,  mal  gouverné. 

Vite,  vie;  vita. 
•    ViTBX,  espèce  d'osier, 

ViTKic,  beau-père;  vitricus, 

ViTUoLANT,  espèce  de  zoophite  ou  d'eibcroidéance ,  ayant  à 
peu  près  la  forme  du  membre  viril. 

Vitupérer,  blâmer,  reprendre,  censureif;  vitttperate, 

ViuABLE,  adjectif  sans  équivalent,  et  qui  Hfèn  est  pas  moins 
énergique.  C'est  dans  ce  sens  que  ks  Latins,  peur  dire  jouir 
de  la  vie  et  de  ses  plaisirs,  $e  seriotent  de  cette  etpteHion ,  tit- 
vere  vitam;  ceux,  au  contraire,  qui  n'épyouvoîent  àsam  ce 
monde  que  des  traverses  et  des  soucis,  étoient  dits  f être  wiîàm  « 
porter  le  fardeau  de  la  vie* 

Uligineux,  humide,  marécagevrt^  uli^inosus, 

Ulisbonne  [XJlyssipona)^  Lisbonne. 

Ulle,  nulle,  aucune;  uUet, 

Ullement,  hurlement,  cri  ;  vltdatuS,  Rabelais  emploie  aussi 
Je  verbe  uller. 

Ulmeau,  ormeau;  ufmtij« 

Ultime,  dernier;  ultimus, 

Ultion,  vengeance;  uitiô. 

Umbrï:tte,  orné/*',  pbissoii.  Voyez  mmgre. 

Undic^lation,  profil  andé,  sinilK^ité. 

UNiGOHaiïE,  animal  fabuleuât,  ayant  une  seule  et  longue 
corne  ad  front,  qui  s*éléve.et  s'abaisse  k  volonté.  On  l'a  depuis 
appelé  Ihcùme;  employé  au  Ai«seulin. 

Union  ,  perle:  employé  att  Masculin,  comme  le  latin  urdo, 

Uniuers,  pour  xtniverseL 

Unzein,  le  grand  blanc,  qui,  après  avoif  long-temps  taljn 
dix  deniers ,  fut  taxé  à  onze. 

Vocable,  mot;  vocabulum.  Focal ^  débouche. 

Vocale  ,  pour  voyelle,  Focalis. 

VociTER,  appeler,  nommer;  voritare. 

VoiAGiEB,  voyageur. 

25. 


388  GLOSSAIRE. 

YoiRE  et  vùyre,  vraiment,  oui,  certes,  certainement,  assu- 
rément; de  verè.  Voyr  est  aussi  substantif  et  adjectif,  et  si- 
gnifie vérité  et  vrai.  * 

YoiRRE,  voarre,  voyrre;  verre. 

VoiSE,  pour  aille.  Ilfault  que  je  men  voiscy  pour,  il  faut  que 
je  m'en  aille. 

Vole,  la  paume  de  la  main;  vola.  Jeu  de  la  main  chaude. 
C'est  du  mot  vole  qu'a  été  formé  celui  de  voleur. 

YoLsiB,  vouloir. 

VoLTEa,  tourner;  volutare. 

YoLUBLE,  facile  à  tourner.  Les  Anglois  ont  conservé  cet  ad- 
jectif: nous  n'avons  que  le  substantif  vo(u6t({fë,  qui  si^fie  au 
propre,  promptitude  à  tourner. 

VoLUNTAiREs,  paqucbots,  vaisseaux  d'armateurs. 

VoMiTER,  vomir;  vomitare. 

YoRAiGE,  gouffre,  abime;  vorago* 

VosTRES^  pour  vos. 

YoTE,  vosUy  offrande,  chose  vouée;  votum. 

YouGE,  épieu,  pique,  dard. 

VouLENTiERS,  volouticrs. 

YouLsiST,  pour  voulût,  temps  du  verbe  vouloir,  ou  plut6t 
du  verbe  voulsir. 

YouLTE,  face,  visage;  vultus.  Foulte  signifie  aussi  l'action  de 
retourner  ;  du  verbe  volter.  On  appeloit  autrefois  une  omelette , 
volte  dHœufs.  VoUe  signifie  encore,  fois  :  um  volte,  une  fois. 

YoYEz-ci,  voyez-la;  dont  nous  avons  fait,  par  syncope, 
voici  y  voilà.  De  plus,  autrefois  on  suspendoit  souvent  la  pre- 
mière syllabe  pour  placer  immédiatement  après  le  pronom  : 
voy  le  ci,  pour  le  voici.  Plus  anciennement,  au  lieu  de  voici ^ 
voilà  y  on  disoit  estes  vous  ci,  ou  estes  vous  là? 

VoYs  (je),  pour  je  vais. 

Uranopete,  qui  tend  vers  le  ciel,  qui  s'occupe  des  choses 
célestes;  de  oiiranos. 

UaBE,  ville,  cité;  urbs. 

U HE,  taureau  noir. 

Urelepingue,  ivrogne,  biberon. 


GLOSSAIRE.  38o 

Urenill£e,  uriner. 

Urent,  brûlant;  urens,  Urer,  brûler. 

URETACQfiT,  ureteau;  manoeavre  passée  dans  une  poulie 
tenue  par  une  herse  dans  l'éperon  au-dedsus  de  la  saisine  du 
beaupré^  pour  renforcer  Paniure*de  misaine;  et  commande- 
ment pour  la  faire  mouvoin  i  >      •  •  / 

Uretère,  canaux  membraneux  qui  partenî  du  bassin  et 
des  reins,  et  vont  se  terminer  près  du  col  de  la  vessie. 

VRiLLOirNER,  vriner;  tortiller,  rouler,  arrêter,  assurer. 

UsANCE,  usage f  coutume,  habitude. 

UsTENCiLE,  et  utencile;  employé  au  féminin  (1.  V,  c.  xviii). 

Utaque.  Voyez  uretaque. 

Utopie.  Ce  mot  si^ifie  pays  imag^inaire,  qui  n'a  point  de 
lieu  ;  de  ou  et  topos.  Il  en  est  de  même  des  pays  d'I/h'  et  SUden. 

VuEiL,  volonté,  vouloir. 

VuiDER,  pour  évuider,  creuser. 

Vuloue,  le  peuple;  vulgus. 

X,  Y,  Z. 

Xenomanes,  qui  a  la  manie  des  choses  étrangères,  et,  par 
conséquent,  de  voyager;  de  xenos  et  mania.  Rabelais  Pappelle 
traverseur  des  voyes  périlleuses  y  par  aUusion  à  Jean  Bouchet, 
qui  prit  ce  titre  dans  ses  poésies. 

TsANGRiN,  loup. 

TssiR,  sortir.  Il  nous  est  resté  issu,  issue, 

Zalas,  pour  hélas. 

Zaphran,  safran. 

Zargub,  synonyme  de  nargue.  Voyez  ce  mot. 

Zélateur,  pour  hypocrite. 

Zelotypie,  jalousie,  envie. 

Zencle,  tacheté  de  marques  faites  en  forme  de  faux.  Ce  mot 
est  grec. 

Zenith,  le  point  le  plus  élevé  du  ciel. 

ZiNsiBBRiNE  (poudre),  gingembre. 


390  GLOSSAIRE. 

ZiNzoLiN,  couleur  bleue. 

ZiuETTE,  civette, 

ZopPBO&E,  une  frise,  aipsi  Aemmfe  parceque,  ordinaire- 
inent,  on  y  voit  sculptée  une  suite  d'animauY;  de  zoos* 
.   ZoQPHTTE,  animal-plante;  corps  qui  p<irticipe  ëgaleoMent 
du  régne  végétal  et  du  régne  animaL 

Ztt^,  ^  la  lûère ;  sffthmn  '• 


De  l  AolnjlTE. 


■  Ce  Glottaire  contient  un  certain  nombre  de  mots  qui  ne  te  trouTent  point 
dans  les  œuTres  de  Rabelais ,  mais.que  i)oas  avons  jo^  conTenable  d'ijoater  ans 
autres ,  poor  rintelli^ence  des  citadont. 


TABLEAU  PARTICULIER 

DES  DIVERSES  ESPÈCES  DE  MAGIES  ET  DIVINATIONS. 


Aeromancie,  divination  par  le  mofen  de  rair. 

AiGOM ANCiE ,  par  le  moyen  d'une  chèvre. 

Al£ctrtoha9gie,  par  le  moyen  d'un  ooq* 

Aleurom ANCIE,  avec  de  la  farine. 

Alomancie,  par  le  sel. 

Alphitomancie,  avec  de  la  farine. 

Amniomangie,  par  l'inspection  de  Vûmnios. 

Anemosoopie,  par  l'inspection  des  vents. 

AlTTHRACOMAHCiE,  avcc  du  charbou. 

ANTHROPOMANciE,par  l'inspcction  des  entrailles  de  l'homme. 

Arithmomancie,  par  les  nombres. 

Arusmcine,  par  l'inspection  des  entrailles  des  victimes. 

AsTRAGALOM ANCfE ,  par  Ic  jet  des  asirtufates  on  osselets , 
marqués  de  points  ou  de  lettres. 

AsTROMANciE,  par  l'inspection  des  asires. 

AxiNOMANciE,  par  le  moyen  d'une  hache. 

Bactromancie  ,  avec  des  bâtons. 

BiBLioMANciE,  parle  sort  d'un  passage  de  la  Bibk. 

BosTRTCHOM ANCIE,  par  l'inspoction  des  cheveux. 

BoTANOMANCiE ,  avcc  dcs  plautcs. 

Brizomangie  ,  par  les  songes  perçus  dans  le  sommeil  pris 
après  le  repas. 

Gapnomahcie,  par  llnspection  de  la  ftimée  de  Peneens. 

Gatoptromancie,  avec  des  miroirs. 

Cephaleonomancie  ,  arec  uneteted'âneque  l'on  faisoitrotir 

Geromaitcie,  par  l'inspection  de  la  cire  fondue  en  èau 
chaude. 

Chartomangie,  avec  des  cartes  à  jouer. 


6g2  GLOSSAIRE. 

Chiromancie,  par  Finspection  des  lignes  de  la  main. 

Ghoeromancie,  avec  des  pourceaux. 

GiMOLiAMANGiE,  avec  de  la  craie. 

GiNETHMOSGOPtE,  par  l'inspection  des  mouvements  sponta- 
nés du  corps. 

Gleidomancie,  avec  des  clefs. 

Gleromancie,  par  le  sort  des  dés. 

Gleroscopie,  par  l'inspection  des  événements  fortuits. 

G0SCINOMANC1E9  avec  un  crible. 

GRAN10SCOPIE9  par  l'inspection  du  crâne,  comme  Gall. 

Grithomancie,  avec  des  gâteaux  de  fariipe  d'orge. 

Grtstallomancie,  avec  des  crystaux. 

Gtaa^omancié,  avec  des  fèves. 

Gtromangie,  avec  des  tesseres. 

Dacttliomancie,  avec  des  anneaux. 

Daphnomancie,  en  brûlant  des  feuilles  de  laurier. 

Dendromancie,  par  l'inspection  des  arbres  et  de  leurs 
mouvements, 

ËNOPTROMANCiE,  avcc  dcs  miroîrs. 

ExTispiciNE,  par  l'inspection  des  entrailles  des  victimes. 

Gastrohancie,  divination  des  engastrimythes. 

Geloscopie,  par  l'inspection  du  rire. 

Géomancie,  par  des  points  projetés  en  terre. 

Geromancie,  divination  sur  les  vieillards. 

GoETiE,  magie,  par  les  esprits  infernaux. 

Gynegomakgie,  divination  par  les  femmes. 

Gtromancie,  divination  qui  s'opère  en  tournant  ou  décri- 
vant des  cercles. 

Hemomancie,  par  l'inspection  du  sang. 

Hepatosgopie,  par  l'inspection  du  foie  des  victimes. 

H1ERO8GOPIE,  par  l'inspection  des  choses  sacrées. 

HoRosGOPiE,  par  l'examen  de  la  nativité. 

Hydatosgopie,  par  l'eau  ou  l'inspection  de  la  pluie. 

Htdromancie  ,  par  l'eau. 

Ichthtomangie,  avec  des  poissons. 

Keiiaunoscopie,  par  l'inspection  de  la  foudre 


GLOSSAIRE.  393 

Lampadomancie,  par  Pmspection  de  la  flamme  d'une  lampe. 
Lecanohancie,  avec  un  bassin  plein  d'eau. 
LiBANOMANCiE,  par  la  fumëe  de  Pencens. 
LiTHOMANCiE,  avec  des  pierres. 
LoGARiTHMOMANGiE,  par  les  nombrcs. 
Divination  par  le  Marc  de  café. 
Meteoroscopie,  par  l'inspection  des  météores» 
Metoposcopie,  par  l'inspection  des  lignes  du  front. 
Mtomancie,  avec  des  rats. 
Nécromancie,  par  l'évocation  des  morts. 
Nephelemancie*,  par  l'inspection  des  nuages. 
Onohancie,  avec  des  libations  de  vin.  ' 

Omphalomancie,  par  l'observation  du  cordon' umbical. 
Oneirocrisie,  interprétation  des  songes. 
Onomatomangie,  par  le  nom  du  consultant. 
Ontmancie,  par  l'ongle  de  la  main,   enduit  de  cire   et 
d'huile. 

O0MANCIE,  avec  des  œufs. 
Ophiomancie,  avec  des  serpents. 
OpHTHALMOscoPiE,  par  l'inspection  des  yeux. 
Ornitboscopie  ,  par  le  vol  des  oiseaux. 
Parthenomancie  ,  divination  des  vierges. 
Pedomancie,  par  le  moyen  des  enfants. 
Pegomancie,  par  l'eau  des  fontaines. 
Pelomancie,  avec  de  la  boue. 
Phtllomancie  ,  avec  des  feuilles  d'arbres. 
Phytomangie,  avec  des  plantes. 
PiNAçoMANCiE,  avec  des  tablettes. 
Divination  par  le  Plomb  fondu,  versé  dans  de  l'eau. 
Prosopomaugie,  par  la  personne  du  consultant. 
PsTCHOMANciE,  par  l'évocation  des  âmes. 
Ptarmoscopie,  par  l'inspection  de  l'éternuement. 
Ptromancie,  divination  par  le  feu. 
Rabdomancie,  avec  des  baguettes. 
Rapsodomancie  ,  par  les  vers  des  poètes. 
SciAMANciE,  par  les  ombres. 


394  GLOSSAIRE. 

Spodobcancie,  par  les  cendres  du  foyer. 
Sternomancie,  divinatioa  des  engastrimythes. 
Stichomancie,  par  les  vers  des  Sybilles. 
Stochomaiicie,  par  les  éléments. 
Stgomangie  ,  avec  des  figues. 
Tephramancie  ,  avec  de  la  cendre. 
Teratoscopie,  par  l'inspection  des  prodi^jes. 
T£TRAP(H)OBUJNCUB,  par  les  quadrupèdes. 
Theolepsie,  illumination,  ravissement ^  extase. 
Theurgie,  magie  par  les  esprits  célestes. 
Thtoscopie,  aruspicine. 
Tragomancie,  divination  par  un  bouc 
TTROiMAiictfi,  divination  par  le  moyen  d'un  fromage. 
Uranosgopie,  par  Tinspection  du  ciel. 
Uromangie,  par  Pinspecûon  des  urines. 


MOTS  LATINS 


FBAHCIgÉS  DAlfS  LBS  OEUTRXS  DE  HABSLAI6  ' 


Abbrevier,  abbreviare. 
Abhorrent,  abhorrens. 
Abscons ,  absconditus, 
Absterger,  abstergere. 
Abstraîct,  abslractus. 
Abuoler,  abvolare, 
^caration ,  acaratio  (bas  lat.). 
Acconcepuoir,  adconcipere, 
Acquester,  quœrere. 
Acut^acutus. 
Adîurer,  adjurare. 
Admonition ,  admonitio. 
Adscript,  adscriptus, 
Adstipulateur,  adstipulator. 
Aduiser,  videre. 


Adultérer,  adulterare. 
Aduoler,  advolare, 
Afferir,  ferire. 
Afficher  (enter),  affigere, 
Affier,  adfidere. 
Affiner,  adfinem. 
Affoler,  aj(^fcire(baslat.). 
Agalloche,  agallochum. 
Aggere,  agger. 
Aggravanter,  aggravare, 
Aggregation ,  àggregath, 
Aggression,  aggressio. 
Agre,  ager. 

Agrimenseur,  agrimefisor. 
Agut,  acutus. 


*  On  a  -vu,  dans  les  deux  premiers  volnmes,  qn'en  denx  endroits  di^ 
férents ,  Rabelais  s'est  annué  à  îndter,  pour  les  toonier  en  vldionle,  «éh 
Hélisenne  de  Cbenne,  soit  t^nt  aatre  écrivain  qai  avott  la  laanie  dfei^ 
trembler  ses  compositions  galliqnes  de  locations  latines^  ramenaiil 
ainsi  notre  langue  à  la  barbarie  de  ses  premiers  essais.  Sans  doute, 
cette  critique  est  juste,  autant  que  celle  que  fit  Molière  du  jargon  de 
nos  précieuses.  Mais  étoit-H:e  à  Rabelais  qu*il  appartenoit  de  la  faire, 
lui  dont  plus  de  la  moitié  du  vocabulaire  est  tirée  de  la  langue  latine? 
Le  lecteur  en  pourra  juger  par  le  tableau  suivant,  dans  lequel,  comme 
.  de  raison,  nous  n  avons  point  compris  les  mots  que  Rabelais  na  em- 
ployés que  dans  ce#deux  pièces  dites  limousines^  puisque  cet  emploi 
de  ^a  part  étoit  purement  satirique.  '* 


3^6  GLOSSAIRE. 

Aignade ,  aqua.  Aoré ,  auratus. 

Aiguosité ,  aiquositas  (bas  lat«).  Aorné ,  adomaitis. 


Aire,  ara. 

Alabastre,  alahastrum. 
Alacrité,  alacritas. 
Ala terne,  alatemus. 
Alaude,  alauda, 
Alicaires,  alîca. 
Alique,  aliquis. 
Allumelle,  tamella, 
AUuvion,  alluvio, 
Altercas,  altercatio. 
Ambage ,  ambages. 
Ambubages,  ambubaiœ. 
Amerine,  amerina. 
Amict,  amictus, 
Amplecter,  amptectari. 
Amplitude,  amplitudo. 
Anate ,  anas, 
Ancelle,  ancilla, 
Aneth ,  anethum. 
Angarier,  angariare, 
Angustie,  angustia, 
Anichiler,  annihilare. 
Anile,  anilis. 
Anime  y  anima, 
Anserin ,  OÊuerinus^ 
Antan,  ante  annum» 
Antegenit,  arUegenitus* 


Apert,  apertus. 

Appeler,  €tpp€ie>^ 

Applausement,  pimisus. 

Appréhension,  apprehensio. 

Appropinquer,  appropinquare. 

Apte,  aptus. 

Ardre,  ardere. 

Ardu ,  arduus, 

Areneux,  arenosus. 

Arer,  arare. 

Arguer,  arguere. 

Argut,  argutus, 

Arieter,  arietare» 

Arresser,  arrigere, 

Arulette,  arula. 

Asserer,  asserere. 

Attrament,  attramentum, 

Attrempé,  attempenUus, 

Aual ,  ad  vallum. 

Avertin,  vertigo. 

Aulique,  aulicus^ 

Aure ,  aura. 

Auré,  aurcus. 

Auricule,  auncula, 

Auriflue,  auriflua. 

Azunge,  apnmgia* 


B. 


Bacce,  bacca. 
Raîle,  balius. 
Baliste,  balista. 
Barathre,  baralhrum. 


Bardocuculle,  bardocucullus. 
Barri,  de  bamis. 
Basme,  balsqpium. 
Beat,  beatus. 


GLOSSAIRE. 

Benedict,  benedictus.  Bicorne,  bicomis, 

Beniuoleaee,  benevolevitia. 

Besson,de6û.  • 

Bestiaires,  bestiarii, 

Beza^e,  bis  acula. 

Besicles,  bis  oculus. 


^97 


Bipartient,  bipartitus. 
Blatte,  bUuta. 
Burguadie,  Burgundia, 
Bust,  bustum. 
Bustuaires^  bustuarii. 


Cachinner,  cachinmxre. 
Galame,  calamus. 
Calathe ,  calathus. 
Calce,  calx  {cakis). 
Galefreter,  calce  fricare. 
Galicule,  ccdiculus. 
Califier,  calefacere. 
Calige,  caliga, 
Caligine,  caiigo. 
Caznelin ,  camelus, 
Gampane,  campana. 
Gandide,  candidus. 
Ganore,  canoms. 
Ganthare,  cantfuirus. 
Gantilene,  cantilena, 
Gap,  caput. 
Gapilament,  capiUus. 
Gapriinulg;e,  caprimulgiis, 
Gapulaire,  capularis. 
Garboucle,  carbunculus. 
Garene,  canna. 
Garme,  carmen. 
Garminiforme,  carmirUs  forma, 
Garnîforme,  carnis  forma. 
Garpasien,  carbasinus, 
(<asei forme ,  casei  forma. 
Castres,  castra. 


Gatapulte ,  catapulta. 
Gataracte,  cataracta. 
Gatene,  caJtena. 
Gâter ve,  caterua. 
Gathedrant,  cathedra. 
Gaudataire,  de  couda. 
Gaudice,  caudex. 
Gaver,  cavare. 
Gaule,  coulis. 
Gault,  cautus. 
Gautele,  cautela.    , 
Geloce^  celox. 
Gephe,  cephen. 
Gerebreux,  de  cerebrum. 
Ghanut,  canus. 
Gharte,  charta. 
Ghasmates,  chasmotiœ. 
Ghattemitte,  cota  mitis. 
Ghoree,  chorea. 
Gierce,  Circius. 
Gincinnatule,  Cincinnatus. 
Gircumbilivagination ,     circa 

umbilicum  vaglnari. 
Glamer,  clamare. 
Glaver,  de  clavus. 
Goecognide,  cocum  gnidium. 
Goeliva^e,,  coelivagus. 


39» 

Cœnaire,  cœnarius. 
Cogitation ,  cogitatio. 
CoIIauder,  coUaudare, 
Golliguation ,  coUigatio, 
Golymbade,  cofymbas. 
Comité,  cornes. 
Comment,  commerUum. 
Compacture,  de  compactus. 
Compainaige,  cum  pane, 
Comparti,  comparlitus. 


GLOSSAIRE. 

Contendant,  contendens. 
Contention,  eonieniié. 
Confondre,  contwidere. 
Contract,  cùntraetus. 
Controverse,  tùhiroversia. 
Contumelie,  eontumelia. 
Convenir,  corwenire. 
Convent,  conventus. 
Copie,  copia. 
Coquillon,  cucuUitK 


Compendieux,  compendiosus.  Cornîgere,  contâ/er*. 


Competer^  competere. 
Compite ,  compitum. 
Complanîr,  complanare. 
Compulsoire,  de  compeUere. 
Concion,coiicio. 
Concords,  concors. 
Conculquer,  conculcare. 
Concussion,  concussio. 
Condigne,  condignus. 
Confabulation ,  confabutari. 
Confes,  confessas. 
Confinitë,  confinium. 
Conflagration,  conflagratio. 
Congratulant,  congratulons. 
Connubia),  connubicdis. 
Consolde,  de  consolider. 
Consonner,  consonnare. 
Contaminer,  contaminare. 
Contemner,  conterhnere; 
Con tempérer,  conteniperare. 
Contemps,  contemptus. 
Contem ptible ,  contemptilis. 


Cornucopie,  comucopia. 
Comier,  cornière. 
Corrugatibn ,  cortugatio. 
Corniptele,  corruptela. 
Coruscant,  conxsectns. 
Cosson ,  cossus. 
Coubte,  eubitus. 
Coucourde,  cucurbita, 
Coulteau,  culter. 
Court,  cortrè. 

COZ,  COS. 

Créditeur,  crùditor. 
Crucié,  cruciatus. 
Cubiculaire,  cubicularius. 
Culice,  culex. 
Culinaire,  cuUnarius. 
Cultant,  cultor. 
Cure,  citm. 
Curie,  curia^ 
CuTse^  cursus. 
Custode,  custos. 
Cuticule,  cuticula. 


GLOSSAIRE. 

■TV 

Dam,  damnum. 

Dévot,  dcvotus. 

Dateur,  dator. 

Dextre,  dexter. 

Déambuler,  deambulat^e. 

Diffame,  diffamare. 

Debteur,  debitor. 

Dilacerer,  dilacerare. 

Decempedal,  decempedalls. 

Dilection,  dUectio^ 

Déception ,  deceptio. 

Diphteres,  diphterœ. 

Declination,  decHnatio. 

Direption,  direptio. 

Decours ,  decursus. 

Disceder,  discedere. 

Decumane,  decumanus. 

Discepter,  discepture. 

Deduict,  dededucere. 

Discession,  dJscessio» 

Degluber,  deglubere.      # 

Discourir,  discurrere* 

Deject,  dejectus. 

Disert,  disertus. 

Demigrer,  demigrare. 

Disgfreger,  dxsgregare. 

Denare,  denariui* 

Dispenser,  dispensare. 

Denudation,  denudatiOé 

Disperdre,  dispertiri. 

Depopulë^  depopuUUus. 

Disputation,  disputatio. 

Dépression,  depressio. 

Dissolu,  dissolutus. 

Déprimer,  deprimere. 

Dive,  diva. 

Deslocher.  dislocare* 

Divers,  diverms. 

Despection,  despectio. 

Dodrantal ,  dodrantidis. 

Despiter,  despioereé 

Dolouere,  dolabru. 

Desprisement,  de  depretiare. 

Douloir,  dolere. 

Despumer,  despumare. 

Dours,  e/orsum. 

Desracher,  disrarare. 

Duc,  dux^ 

Destituer,  destituerez 

Durer,  durare. 

Detraction,  detractio. 

E. 

Electre,  electrum. 

Editue,  œdituus. 

Efferë,  férus. 

Elicie,  de  elucere. 

Effructé ,  defructus. 

Elope,  elops. 

Effiindre,  effundere. 

Eluer,  eluerc. 

^99 


4oo 

Eladen,  ehuus. 
Ëmacié ,  emaciatus. 
Ëmboire,  imbuere, 
Embut,  de  imbiOus* 
Empenner,  depenna, 
EmulgenteSy  emuigenêe$. 
Emunder,  mundare. 
Enduire,  inducere. 
Enfondre,  infundere» 
Engin ,  ingenium. 
Eniter,  enitL 
Ënquester,  inquirere, 
Ensîgne,  insigne. 
Entendant,  irUendens, 
Equal,  €equalis, 
Eque,  equus. 
Equiparer,  cequipcurare. 
EquipoUent,  mquipoUens* 
Eriger,  erigere. 
Errratique,  erraticus. 
Eruce,  enica. 
Esclopé,  claudus, 
Eslargir,  elargiri. 
Espartir,  exspaJdari. 
Espèce,  species. 
Estival,  œstivalis, 
Esvanouir,  evanescere, 
Esurial ,  esurialis. 
Eterne,  œtemus. 
Evader,  vadare. 
Everseur,  eversor. 
Evirë,  de  vires. 


GLOSSAIRE. 

Eaocqoer,  evocare. 
Exclamer,  exciamare, 
Excoler,  excoiere. 
Excorier,  excoriare. 
Excortiquer,  de  cortex, 
Exemtile,  exemtUis, 
Exenterer,  exenêenane, 
Elxeqoent,  de  exegui, 
Exeques,  exeguiœ, 
Exercitation ,  exercitatio, 
Exercite,  exercitus. 
Exhalation,  exhalaJdo, 
Exhauste,  exhaustus. 
Exhilfrer,  exhilarare. 
Exile,  exilis. 
Exinani,  exinanitus, 
Existimer,  existimare, 
Exiture,  ejci(u5. 
Exotique,  exoticus. 
Expectation,  expectaûo. 
Explorer,  explorare. 
Expoli,  expolitus. 
Exposé,  expositus, 
Exquisitement,  exguisitè. 
Exstatique,  de  extasis. 
Extendre,  extendere. 
ilxtispicine,  extispicina, 
Extoiler,  extoUere, 
Extraneiser,  extraneare, 
Exulcerer,  exulcerare. 
Exuler,  exuUure. 


FahrWe,  fabrilis, 
Faciende,  facitnda. 


Faeond^facundus. 
F'dcteuL'^jitctor, 


Fagutal ,  fàgutalis. 
FaUsLce.fallax. 
Faribole,  defari  et  bulla. 
Fascicule ,  fascicutus. 
Tsaeol^  faseolm. 
Fat,  fatuus, 
Fatidicque  ^fatidieits, 
F&yorer,favere  linguis. 
Fau8te,^u5tii5. 
Febre,^6rT5. 
Fehnre  ^faber. 
Féiice  ^fetix, 
Femorc,  yèmur. 
Feode  y  Jèudum. 
Fercule,  ferculwn, 
Feriau  ^firiatus, 
Ferir,  ferire. 
Fermer,  firmare. 
Fiance,  jic/ucta. 
Fictil,j^cti/{f. 


GLOSSAIRE.  4oi 

Filopendule  ,yi&im  pensik. 
Flagrant  ^ftagrans. 
Flexuosité,  deflexuosus. 
Fionde^Jioridus, 
Fonde  y  funda.  • 
Forains,  de  foras. 
Forces^  forceps. 
Forclus ,  foras  clusus. 
Foulque  y  foUica, 
Fraudulent  yfraudulentus. 
Fronde,  furunculus, 
Fruition,  defrui. 
Fruiice  ^foutex. 
Fulcir,  fotlcire, 

Funanibu]e,/unt5^  ambulans. 
Funçe^fungus. 
Funger  ^fungi. 
Furt  y  fortum. 
Fust^foistis. 


Galentement)  veUenter. 
Galimart,  calamarius. 
Galline,  gallina. 
Gais,  gallL 

Gammare,  gammarus. 
Gardon,  garcUo. 
Gau,  gallus, 
Gaudir,  gaudére. 
Géhenne,  gehenna, 
Genit,  genitor. 


Gestes,  gesta, 
Gibbeux,  gibbosus. 
Gliron,  glis, 
Glubel*,  gtubere, 
Gnave,  gnavus. 
Goitrou ,  gutturostu, 
Gratulation,  gratuloHo. 
Grave,  graxfis, 
Greigneuj^,  grandior. 
Grever,  gravare. 


36 


4o2 


GLOSSAIRE. 


Haim,  hamus. 
Hannuyers,  hdnnones. 
Heaulme,  helmus^ 
Hebdomade,  hebdomas* 
Henille,dèam7t5. 
Hepaticque,  hepaticus. 


H 

Her,  herus. 

Hiberne,  hiherrmm  tempus, 
Hord,  horridus, 
Horrificqne,  horrificus, 
Hostiatement,  ostiatim. 


I. 


la  y  jam. 

lacture  ^jacturcu 
Ibice^  ibices. 
Ictide,  ictis. 
Idoine,  idoneus. 
lectigation  ^jectigath. 
leîune,  àejejuniwn. 
Ignave,  ignavus, 
Immers,  immersus. 
Immutation,  immutatio. 
Impendent,  impendens. 
Imperit,  imperitus, 
Impetrer,  impetrare. 
Impotence,  impotentia. 
Impropere,  improperium. 
Imputer,  impugnare, 
Incautement,  incautè, 
IncHtdible,  incredibilis. 
Inconsumptibie,  tnconïumptia, 
Inculquer,  inculcare, 
Indaguer,  indagare." 
Indemne,  5/n6  damno. 
Indice,  index. 
Indigène,  indigena. 


Infauste,  infaiistus. 
Infeste,  infestas. 
Infraction,  infractio.. 
Infringible,  de  infringere. 
Inhiber,  inhibere, 
Inimice,  inimicus. 
Innumerable,  innumerabitis. 
Inquiliné,  inquilinus. 
Inquinament,  inquinwnentum. 
Insculpé,  inscuiptiAS. 
Insigne  y  insigne. 
Instant  y  instans. 
Instaurer,  instaurare» 
Inster,  instare^ 
Instillé,  instillatiis. 
Instrophië,  de  strophium^ 
Instruer,  instruere» 
Insuperable,  insuperubilis^ 
Interimé,  de  irdenmere. 
Interminer,  itUermineui. 
Intermission ,  inJtermissio^ 
Internecion,  intemecio. 
Interpolation,  interpolatio. 
Intrans,  intrantes. 


GLOSSAIRE. 


4o3 


Intriquë,  intricatus^ 
Intestin,  intestinus. 
Intolérable,  intolerabilis. 
Inviser,  invisere.  . 
loaetien,  de/otits. 
Iovial,yovia/{5. 
louxte  y  juxta. 
Ire,  ira. 


Irrision,  irrisio, 
Irrorer,  irrorare. 
Imier,  irruere, 
Itinere,  itiner, 
lube,  Juba, 
lucund ,  jucundus. 
Iauenile),^Wem(if. 


Labourer,  labomre. 
Lacune,  lacuna, 
LaniBcque,  lanificus, 
Larice,  larix, 
Larues ,  /ortia. 
Lasciuie,  lascwia. 
Latent,  la^ns, 
Latial,  laXicdis. 
Laudateur,  laudeUar. 
Lectiere,  lectus. 
Lémures,  Lémures. 
Lentisque,  lentiscus, 
Léon,  leo. 
Leûf ,  lixivium, 
Libentissimement,  Hbeniissimè, 
Libère,  Liber, 
Liburnicque ,  Uburnica. 
Liesse,  lœtitia. 


Lignade,  de  îignum, 
Line,  linecL, 
Lino^tolie,  Uni  stota, 
Liti^er,  litigare. 
Locule,  locufus. 
Locupleter,  tocupletare. 
Locuste,  Locusta. 
Lodier,  tùdix, 
Los,  Itms. 

Lubricque,  lubricus. 
Lucificque,  de  lux, 
Ludificatoire,  ludtjicator» 
Lumbes,  lumbi, 
Lumbricque,  lumbricus, 
Lupanaire,  lupanar. 
Lustral,  histralis: 
Lutneux,  Uuuosus. 


Macule,  macuUu 
Magne,  magnus, 
Magistre,  magister. 
Magnifier,  magnmn  fitcerê. 


M 

Magnigoule,  magna  gula. 
Majeur,  major. 
Mal ,  malus, 
Malauctru ,  malè  astructus. 

a6. 


4o4  GLOSSAIRE. 

Maleficque,  maleficus.  Minime,  minimus. 


Malesuade,  malesuada. 
Malîvole,  malevolus, 
Mammalement,  de  mamnuu 
Mammone  j  mammona. 
Manant,  manens. 
Mancipe,  mancipium. 
Mansuétude,  mansuetudo. 
Manubies,  tnanubiœ. 
Marquante,  meurgaritcu 
Marsupie,  marsupium, 
Matiscone,  Matisco^ 
Matute,  matuta. 
Médical,  de  medicm. 
MeduUe,  medulla. 
Melliflue,  melUJluus. 
Meretricule,  meretricuta. 
Mesfaicts,  mcdefacta. 
Mestiuales ,  mestivaUa. 
Mete,  meta. 
Mètre,  metrum. 


Ministrer,  ministrare, 
Minutule,  minutulus, 
Mirificque,  mirificus. 
Mitouard,  de  miti&r 
Molir,  moUri, 
MoUification,  moUificatÙK 
Monete,  monetcu 
Monstier,  monasteriwnf 
Montîgene ,  montis  gêna* 
Motacille,  motaciUa* 
Motion ,  motus* 
Mouer,  movere. 
Muer,  mutare. 
Mulcter,  mutctare. 
Muliebre,  muliebris, 
Munde,  mundus. 
Musaragne,  mus  araneu^ 
Mustele,  mustela. 
Mut,  mutus», 


Naïf,  nativuSé 
Nasitord ,  nasitortium. 
Natatoires,  natatoria. 
Nave,  navis. 
Naule,  naulum, 
Nemore,  n«mu5. 
Nepueu,  nepos« 


N 

Nideur,  nidor, 
Nigre,  niger. 
Nonce,  nuntium. 
Notice,  noHtia, 
Noverce,  noverca* 
Numereux,  numerosus. 


o 


Obédience,  obedientia* 
Object,  objectus. 


Obit,  obitus^ 
Obiurguer,  objurgait* 


Oblation,  oblatio. 
Oblecter,  oblectcure, 
Obloquie,  de  obloqui. 
Obole,  obolus. 
Obrizé,  obrisum, 
Obsecrer,  obsecrare. 
Obsidion ,  obsiri^'um. 
Obsister,  obsistere. 
Obstant,  obstans'. 
Obtempérer,  obtemperare. 
Obtester,  obtestan, 
Obtrecter,  obtrectare. 
Obtundre,  obtundere. 
Obturber,  obturbare» 
Occire,  occidere. 
Ocieux  y  otiosus. 
Oestre,  oestrum, 
Of fendre,  ojfendere^ 
Offerer,  ofjfèrre. 
Office,  officium. 
Officine,  officina. 
Omnidie,  omni  die. 


GLOSSAIRE.  4o5 

Omniforrae,  omnis  fàrma. 
Omnigene,  omnigenitor. 
Omnipotent,  omnipotens. 
Onagrre,  onager. 
Ohd,timfô. 
Oneraire,  onerarius. 
Optme,  opimus. 
Oppiler,  oppilare. 
Opprimer,  opprimere. 
Oppugner,  oppugnare. 
Opter,  optare. 
Orbe,  orbus. 

Orbiculairement,  orbicutatim. 
Organe^  organum. 
Orque,  orca. 
Oscine,  oscen. 
Oscitation,  oscitatio. 
Ost,  dehostis. 
Ostendre,  ostendere, 
Oval,  ovalis. 
Ovation,  ovafxo. 


Faction ,  poùtio. 
Pagine,  pugina, 
Palat,  palalus. 
PalIe,  pallium. 
Palombe,  palumbus. 
Paluz,  paJiis. 
Pample,  pampinus. 
Fappe  y  papptAs. 
Par,  par. 
Pard,  pardus. 
Partir,  partirL 


Passereau,  passer, 
VsLStjpastus, 

Patenostres^  de  pater  noster. 
Patent,  païens. 
Paterne,  paiemus. 
Patine ,  patina. 
Patrie,  patrius. 
Patrociner,  palrocinari, 
Paulme,  pedma. 
Pauxille,  pauxiilum, 
Peculier,  peculiaris. 


4o6 


GLOSSAIRE. 


Pecune,  pecunicL 
Pedanee,  pedanetis. 
Pedes ,  pedes. 
Pelamide ,  pelamis, 
Penie,  penia. 
Penne ,  pemxa. 
PensWe^  pensiii^. 
Pénurie,  penuna. 
Perannité,  de  peranno. 
Perdurant,  perdurans. 
Peregrin ,  perrgrinus, 
Perforaminë,  dejbnunen. 
Périt ,  peritus. 
Perpétré ,  perpetratus. 
Perplex,  perplexus, 
Pers,  persus. 
Persigniere,  persicaria, 
Pei*sonnate,  personnata. 
Perspicuité ,  perspicuitas. 
Pertinent,  pertinens, 
Pertuisé,  pertusus. 
Perturber,  perturbare. 
Pestilent,  pestilens. 
Peuple,  populus  (arbre). 
Phaleré ,  phalercUus, 
Pic ,  picus. 
Pication ,  de  pix. 
Vieil  ^pectus. 
Pile,  pilum, 
Pinastre,  pmoïter. 
Pistrine,  pistrlnunu 
Plainct,  planctiis. 
Plasniateur,  plasmeUor, 
Vhiïr^  pluere. 
Poi  n  d  re ,  pungere. 
Porten  te ,  portentuin. 


Poste,  po5ft'5. 
Posteres,  depostenor. 
Postposer^  pasl  ponere. 
Pouacre,  podager^ 
Pourpenser,  perpendere, 
Precation,  preceUio. 
Preception,  pre^ceptio. 
Prêchant,  prœ  canlus. 
Preclare ,  prœclanu. 
Predicable,  pnedicabilis. 
Preg;nant,  pregnans. 
Pregfuste,  prœgustaton 
Presbtre,  presbyier, 
Prescript,  prœscriptum. 
Prim,  primus. 
Primeve,  primœvus. 
Primevère,  primum  ver, 
Primipile,  primipilus, 
Priuing,  privignus. 
Procéder,  procedere. 
Procès ,  processus, 
'  Procultou ,  de  procolere. 
Procurer,  procurare. 
Produire,  prxxiucere. 
Prœsme,  prœmium. 
Profliger,  profiigare,, 
Progeniteur,  progenitor. 
Progrès ,  progressus, 
Projects,  projectus. 
Prologe,  prologium, 
Prome  conde ,  promus  condus,. 
Promouvoir,  pramovere. 
Promptuaire,  promptuarium. 
Proposite,  propositum, 
Prore ,  prora. 
Proscript,  proscriptus. 


GLOSSAIRE. 


407 


Protervie,  protervia. 
Prurit ,  pruritus. 
Pulmon ,  pulmo. 
Puluerin ,  de  pulvis. 
PuiQÎce ,  pumex. 


Punaisie,  de  punicea. 
Pungitif ,  de  pungere. 
Purpurë,  purpuratus. 
Puy,  de  podium» 


Quadrannier,  quadriennis, 
Quadriuîe ,  quadrlvium. 
Quant,  quantus,  quantum. 
Querelle,  querela. 


Rane,  rana. 

Katepenade,  mus  pennatus. 
Ratiociner,  rcUiocinari 
Rational,  rationalis, 
Recept,  receptus. 
Recesses,  recessus, 
Reçiner,  recœnare. 
Receler,  reco/erc. 
Recorder,,  reco/irfart. 
Recours,  recursus. 
Recutit,  de  cutis. 
Rédiger,  redigere. 
Redir,  redire. 
Redolent,  redotens. 
Red  u  i  re ,  reducere. 
Refociller,  refocillare. 
Régal,  legitis. 
Relinquer,  relinquere. 
Remore,  rémora. 


Quérir,  quœrere. 
Queux,  cocus. 
Quiète,  quietus. 
Quinquenelle,  quinquenniun^. 

R 

Repositoire,  repositorium. 
Repugnatoîre,  repugnatorius. 
Requiescer,  requiescere. 
Resplendant,  resplendens. 
Restile,  restilis. 
Restrinctif ,  de  restringere. 
Resudation,  sudatio. 
Retentrice,  de  retentus. 
•Re traction ,  de  retrahere. 
Rétribuer,  retnbuere. 
Retumbe,  retumha. 
Revocquer,  revocare. 
Revolver,  revolvere. 
Rigent,  rigens. 
Romicole ,  de  Roma  colère. 
Romipete,  Romam  peto. 
Romivage,  Romœ  vagus. 
Rouer,  rotare. 
Roupt,  ruptus. 


4o8 


GLOSSAIRE. 


Sabiilenx,  satndosus. 
Sabnrre,  saburru. 
Sacre,  sacer» 

Sacrement,  iacrameftluin. 
Sa^^e,  soyo. 
Sage,  sacrum. 
Sagette,  sagitUu 
Salacité,  saiacUas, 
Salfuge,  saiisfuga. 
Salse,  salsus. 
Saluation,  saluatio. 
Sanctimoniales,  sarutimùniales, 
SanctoroQ,  de  sanclorum, 
Sanguifier,  sanguemfacere, 
Sanie,  sanies, 
Sanxir,  sancire. 
Saper,  sapere, 
Sapience,  sapienUa, 
Saturé,  saturatus. 
Scintille,  scintilla. 
Scripteur,  scriptor. 
Scrofules ,  scro/ulœ. 
Sedé  ^  seelatus, 
Seigni ,  senex. 
Seille,  secak. 
Semondre,  submovere, 
Sempitemeuz,  sempitemus, 
Senestre,  sinister, 
Sequent ,  sequens. 
Serain ,  serenus. 
Sergent,  serviens. 
Servateur,  servator. 
Server,  servare. 


Sidéral,  sidendis, 
Sigillatif ,  de  sigiUunu 
Silente ,  silens. 
Sîmulcté,  simuUas* 
Sbter,  sîsiert, 
Solenne,  solennis. 
Solier,  sotium, 
Solifuge,  salis  fuguê, 
Solu,  solutus» 
Somnial,  de  sonmus. 
Sorore,  soror» 
Soubstraction ,  subUnetiiK 
Soûlas,  solatium. 
Souldre,  soluere, 
Souloir,  solere. 
Sourdre,  swrgere, 
Spadonique,  de  spado. 
Spectable,  speciabitis^ 
Speculance,  de  speculunu 
Spirer,  spirare. 
Spolier,  spoliare. 
Stade,  stadium. 
Ster,  store. 
Stipuler,  slipulari, 
Stomach ,  stomachm. 
Strident,  sttidens. 
Strié,  striaius» 
Subiacent ,  subiacens. 
Sublever,  subtevare. 
Subside ,  subsidium. 
Substantificque,  de  substaniia. 
àSubstraire,  subtrahere, 
Subtilié,  de  subtilis. 


GLOSSAIRE. 


Subuertir,  subvertere. 
Suille,  suillus. 
Supereroger,  supererogeure. 
Superfetation,  superfietatio. 


Supernel ,  supernus. 
Surgir,  surgere. 
Sylvaticque,  sytoaticus^ 


4û9 


Tabellaire,  tabellarius. 
Tabien,  de  tabès. 
Tabide,  tabidus. 
Talare,  talaris. 
Taies,  (a/t. 
Taucîw,  taxctre, 
Tedieux,  tœdiosus, 
Temperie,  temperies, 
Tenel,  tenellus. 
Teneur,  ténor. 
Tenites,  Tenites. 
Terrien ,  terrenus^ 
Tesserë ,  de  tessereu 
Testament,  de  testa  mens. 
Tester,  testari. 
Tetricque ,  de  tetricus. 
Tibie,  tibia. 

Tinnuncule,  tinnuncuhAs. 
Titubation,  titubatio, 
Tolete,  Toletum, 
ToUir,  toUerv. 
Topiaire,  topiarius. 
Tonnent,  tormentum. 


Tourbe ,  tvrba. 
Tousdis ,  totis  diebus, 
Traiectaire,  ingectarius. 
Transcender,  transcendere. 
Transgredir,  transgredire. 
Transir,  transire. 
Transitoire,  transitonus. 
Translaté ,  translatas. 
Translucide,  trans htcidus. 
Transpontin ,  trans  pontum. 
Transsumpt,  transsumptus. 
Tregenier,  de  traginare. 
Trépidation ,  trepidatio. 
Tresque,  tram  qiuun. 
Trirèmes,  triremis. 
Trisulce,  tristUciis. 
Trochile,  trochihis. 
Tubilustre,  tuhilustrium. 
Tubule,  tubulus. 
Tugure,  tugtirium. 
Tuition,  tuitio. 
Turbine ,  turbo. 
Turbiné ,  tturbinatus. 


Vacque,  va4:uus. 
Vagine,  vagina. 
Variqueux ,  varicosus. 


Vastadour,  vastator. 
Vaticinateur,  vaticinator^ 
Vejoue ,  Fejovis. 


4io 

Vele,  vélum, 
Vellîcation,  vellicatio. 
Venation,  venatio, 
Vendicquer,  vindicare, 
Veneficque,  veneficus: 
Vener,  venari. 
Veneur,  vencUor, 
Ventilé ,  ventilatus. 
Venuste,  venustus. 
Verbe,  verbum» 
Verbocination ,  verbocmatio^ 
Verisimile,  verisimilis. 
Verme ,  vermis, 
Vernaculé ,  vemaculus. 
Verser,  versari. 
Versure ,  verswra. 
Vespertin,  vespertinus. 
Veste,  vestu. 
Vice,  vices. 

Vice  versement,  viceverstu 
Vicinité ,  vicimtas. 
Victeur,  victor. 
Viduité,  viduitas, 
Vilité ,  vilitas. 


GLOSSAIRE. 

Villaticque,  viUatiau. 
Vires,  vires. 
Vite,  vit€U 
Vitric,  vitricus. 
Vitupérer,  vituperare. 
Uiigineux,  uliginosus. 
Ulisbonne,  UlyssiporuL 
UUe,  uUa. 
Uilement,  ululatus. 
Ulmeau,  u/mu5. 
Union ,  unio. 
Vocable ,  vocabulum. 
Vocale,  voccUis. 
Vociter,  vocitcure. 
Vole,  vola. 
Volter,  volutare. 
Vomiter,  vomitare. 
Voraige,  vorago. 
Vote,  votwn. 
Voulte ,  vultus. 
Urenty  urens. 
Uranopete,  uranum  peto. 
Vulgue,  vulgus. 


MOTS  TIRES  DU  GREC. 


jàbiot^biosy  bios  abiotos,  Chorls  hygieis.  Rabelais  a  traduit  lui- 
même  cet  adage. 

Acamas  {indefesstis)^  de  a  privatif,  et  kamnô. 

Achorie,  de  a,  et  choros, 

Acroamatie,  acroama  (narratio). 

Acromion,  de  acros^  omos, 

Adene,  adcru 

.£gilops,  aigilops, 

Agelaste,  de  a  privatif,  et  gelasin, 

Agiaux,  de  agios  (sanctus). 

Agiota  te,  de  agios. 

Aglaopheme,  de  aglaos  (admiratione  dignus)^  etphéméy  dont 
les  Latins  ont  fait  fama, 

Alectryomancie,  de  alector,  et  manteia. 

Alexandre,  de  aiexasthai  {auxiliari), 

Aleuromancie,  de  aleuron, 

Alexicacus,  de  alexô  et  kakos 

Alibantes  {aneuUbados),  de  aneu  {absque)y  libazô  {stillo 
humorem. 

Aliptes,  de  aleiphô  {ungo). 

Almyrode,  almyrôs. 

Alomancie,  de  als  {sal). 

Alosis,  de  aliskô^  (capio). 

Alphitomancie ,  de  alphiton  {farina). 

Amaurote ,  amauros  (  obscurus  ). 

Ammodyte,  de  ammos  {arena)^  et  dumi  (subeo). 

Amphicyrce,  de  amphi  et  kurtos  {curvus). 

Amphisbene  {amphisbaina) ,  de  amphi  et  bainô  {incedo)^ 


4i2  GLOSSAIRE. 

Anacampserote,  de  anacamptô  {revertor\  et  eros  {amory 

Ânagnoste,  anagrwstes^  de  anaginoskô. 

AnaLTche ,  anarchos ;  de  a  privatif,  et  de  arche. 

Anatole  (oriens)y  de  anatellô  {exorior), 

Ancyliglotte ,  de  agkylos  (^curvus),  et  gljtta  {lingita.) 
,  Anemophylax,  de  anemos  (ventus)  et  phylax  {custos). 

Anomal  (anomos)^  de  a  privatif,  et  de  nomos. 

Anthracite,  de  anthrax. 

Anthropomancie,  de  antkropos» 

Antichthones ,  de  anti  e|  de  chthon  (  terra). 

Antinomie,  de  anti  et  nomos. 

Antiperistasie,  de  antiperistami  {undique  obsisto). 

Antiphone ,  de  anti  et  phonè  (  vox). 

Antiphrase,  de  antiphrazô. 

Antistrophe,  de  anti  et  straphô. 

Antonomasie,  de  anti  et  onomazô  {nomino). 

Antromancie^  de  antron. 

Apedefte,  apaideutos  {inerucUtus);  de  a  privatif,  et  paideuô 
{doceo). 

Aphérèse  (apkairesis)^  de  aphaireô  (aufiro). 

Aplanes  (fixe),  de  a  privatif,  et  de  plané  (^aberratio). 

Apophthegme ,  de  apo  et  phtheggomai.  • 

Apopompée  {apopompaios)^  de  apopompeô  {averto)y  formé 
de  apo  et  de  pempà. 

Aporrhetique ,  aporrhetos  {arcemus). 

Apostole,  apostolos. 

Apotheqûe,  de  apothitemi  (depono). 

Apotherapie,  de  apô  et  therapeuô. 

Archétype,  de  arche  et  typos. 

Architriclin ,  architriklinosy  de  arche ,  et  trikUnon  (convivium). 

Arcticque,  arcticos. 

Arge,  arges  (albus). 

Arithmomancie,  de  arithmos  {numerns). 

Asaphi,  asaphis  {obscurus),  de  a  privatif,  et  saphes  {mani^ 
/estas). 

Asbestos  (inextinguible),  de  a  privatif,  et  sbestos. 


clossaibë:  4i.^ 

Ascalabote,  asealabas. 

Ascaride,  de  ascarizô  {salio). 

▲scite,  de  askas  (outre). 

Aspharage,  aspharagas  {gula), 

Astome,  de  a  privatif,  et  stùma  (bouche). 

Astragalomaucie ,  de  astragalos  {tali  lusorii), 

Astromantie,  de  aster. 

Astrophîle^  de  aster  et  philos  (omtcus). 

Ataraxie ,  de  a  privatif,  et  tarasse  ( twrbo). 

Atrophe,  de  a  privatif,  et  trephà  {nutrio). 

Attelabe,  attelabos, 

Axinomancie,  de  axinè  (Aosla). 

•  » 

B 

« 

Bacchides,  de  bacchos  {furore  peritus). 

Bactromancie,  de  haktron  (baculus). 

Balane,  6a/am>s  (gland). 

Baller,  de  ballein. 

Barathre ,  barathroiu  •     i 

Barytoner,  bofjtoneôy  de  barys  {gravis)^ 

Bassarides ,  bassatis  (  meretrix). 

Bibliomancie,  de  biblion  {liber). 

Bonase,  bonasos. 

Bostrychomancie,  de  bostrychos {capillus). 

Botanomancie ,  de  botanè  {herba). 

Brizomancie ,  de  brizô  (  dormio  ). 

Bupreste  (6ouf>rest5);  de  bous  et  prêté  {incendo,  inflammo). 

Byssin,  de  byssos. 


Gacoethe,  de caco5  {malus)  et  ethos  {consuetudo). 
Galabrisme,  de  kalabraô  {Calabros  tmi^r). 
Calaer,  de  kalos  aeros. 
Calamité,  de  calamis. 


4i4  GLOSSAIRE. 

Galathe ,  katathos. 

Galoyer,  de  ca/os  (beau),  et  ieras  {sacer.), 

Camelopardale ,  camelopardalis. 

Canon ,  canon  (  régula). 

Gapnomancie,  de  capnos  {fumas). 

Cardiacque,  de  cardia  (cor). 

Garpalim,  carpalimos  {celer). 

Garpasien ,  carpasinos. 

Gatachrese,  de  katacluraomai  {  ahutor). 

Gataglyphé,  de  caia  et  gfyphô  {sculpto). 

Gatapulte,  catapeltls;  de  cata  et  palld  {vibro). 

Gataracte,  cataractes;  de  cata;  et  rassô  {dejicio). 

Gatarate ,  calaratos ,  (  maledictus  ).  • 

Gataclysme,  cataclysmas ;  de  cataklyzô  {inundo)^ 

Gate(pde,  cataigis^  de  cata  et  aissô  {prosilio). 

Gatoblepe,  de  cato  {infra)y'et  blepô  {intueor). 

Gatoptromancie ,  de  catoptron  (  spéculum  ). 

Gecias,  kaikias. 

Geleusme,  keleusma^  de  keleuô  {jubeo), 

GeAiade,  kemas, 

Genchryne,  kegchriSyde  kegchros  {mitium). 

Genotaphe,  de  kenos  {vacuus)^  et  taphos  {seputchrum)» 

Gephaleonomancie,  de  kephalè  et  onos  {asinus). 

Gephe,  kephen. 

Geramite,  de  keramos  {terra figutaris). 

Geraste,  de  keras  { cornu  ). 

Gercopitheque,  de  kcrkos  {couda)  et  de/nlAex  {simia). 

Gfemophore,  de  kemos  {vas  fictile). 

Geromantie,  de  keros  {cera). 

Ghalemie,  lisez  calemie,  de  kalamos. 

Gharisteres,  de  charités  (les  grâces). 

Ghartomancie,  de  chartes  {charta). 

Ghasmates,  de  chasma  (hiatus). 

Ghelhydre,  chethydros^  de  chelys  {testudo),  et  de  hydor 
{aqua). 

Gherhydre,  de  ch€rsos{  terra) ^  et  de  hydor  {aqua)» 


GLOSSAIRE.  4i:» 

Ghiliandre,  de  chilias  (mille),  et  aner  (homme\ 
Chiromancie,  de  cheiros  {manus), 
Ghironacte,  cheironax. 
Chœromantie ,  de  choiras  {sus). 
Choie,  cholè(6*7is), 
Cimoliamancie ,  de  kimolia  {terra  alba), 
Cinethmoscopie^  de  kinethmos  {mottis). 
Cinne,  kinna, 

Cleidomancie ,  de  kleis  {clavis), 
Cleromantie,  àêkleros  {sors). 
CLimactere,  de  kiimax  {gradus). 
Colymbade^  de  colymbciô  {nato), 
Conare,  de  konaros  {promptus  €ul  agendum), 
Conopee,  konopeion,  de  conops  {culex), 
Cordace ,  kordax. 

Coscinomautie,  de  coskinon{cribrum). 
Cotyle,  kotytè  {cavitas);  d'où  cotylédon. 
Cranioscopie,  de  kranion  et  skopos  {speculator). 

Cranocolapte,  de  kranion  (capuf),  et  de  kotaptô  {excoro, 
tundo  ). 

Cremastere,  de  krcmaà  {sûpendo). 

Crepalocome,  de  craipalè  (dont  nous  avons  fait  crapule)^ 
et  de  komos  (  comessatio  ). 

Crithomancie ,  de  krithè  {  hordeum  ). 

Crotaphique,  de  krotaphos  (tempe). 

Cryere,  hyeros  (frigidus). 

Cyamomancie,  de  kyamos  {fuba). 

Cybomancie,  de  kybos  {fessera). 

Cymaise,  de  hyma  {unda)^  d'où  cymasuîte. 

Cyne,  de  kyon  {hynos)^  canis. 

Cynocéphale,  de  kynos  et  cephatè. 

D 

Dactyliomancie,  de  dactylos  {digitus). 
Demoboron,  de  démos  {populus ) ,  et  bora  {pabulum). 


4i6  GLOSSAIRE. 

Daphnomancie,  de  daphnè  (laurus), 

Dendromalachie,  de  dendron  (arbor)^  et  malachla  (moUities)* 
Diaphragme  {interstitium)^  de  dia  et  phmssô  {obstruo). 
Diaspermatisant,  de  dia  et  spermeu 
Diastole,  de  dia  et  stellé  {conlraho), 
Diatypose,  de  dia  et  typos  (Jigura\ 
Dicaste,  de  dicazà  (judico). 
Diphtere  {peUis\  de  dephé  (  excorio), 
Disticque,  de  dis  {bis\  et  stichos  (versus). 
Dorcade,  dorkas. 

Dorophage,  de  dâron  (donum)  et  phagô  {comedo). 
Dropace,  drapas  y  de  drepô  (carpo). 
Dyscole,  de  dys  (<^rè),  et  colon  {cibus), 
Dyscrasié,  de  dys  (privatif),  et  knUos  {robur). 


Echephron,  de  echon  etphren  (sapientia). 

Electre,  electros. 

Elloposderos,  de  eUops  (piscis),  et  de  deras  {corium). 

Ellops,  ellops,  de  ops  (vox)« 

Emmelie ,  de  emmelos  (  concinnè), 

Empyre,  de  empyros  (ignitus). 

Eneorème,  de  en  {in)^  et  aioreô  {sursiun  tollo), 

Engastrimythe,  de  gaster  (ven(er),  et  de  mythes  {yerbutn). 

Engys ,  de  eggys  {propL  ). 

Enhydride,  de  enhydrios  {aquatilis), 

Enoptromande,  de  enoptnm  (spéculum). 

Entelechie,  entelechia  (perfsctio). 

Entommeures,  de  entomè  {incisio), 

Enyo,  Enyo  {Billona). 

Eolipile,  de  aiolos  (uefox),  etpilos, 

EpaenoDs,  de  epained  {laudoy 

Epanalepse,  de  epanalyô  {redeo), 

Ephectique,  de  ephexis  (cohibiiio). 


glossaire;.  4j7 

Epicenaire,  de  epikenos  (vanus). 
Epiglottide,  de  epi  et  glossa  (  lingtia  ). 
Epi(p:ainme,  de  épigraphe  {inscribo). 
Epilenie,  de  lenaios^  surnom  de  Bacchus. 
Epïnïcej  de  nikè  (  Victoria). 
Episemapûe,  de  episen^w^ô  {indico). 
Epistemon ,  de  epistemè  (  scientia  ). 
Epitaphe,  de  taphos  {sepulcrum). 
Epithete,  de  epithemi  (tmpono). 
Erythrée ,  Er^tJumos  (  ruber), 
Eschine,  Echinos, 

Euangile,  de  eu  (  henè  ),  et  aggellô  {nuntio). 
Eudemon,  de  eti  et  daimoru 
Euergetes ,  de  eu  (  benè)^  et  ergon  (  opus  ). 
Evohè,  eyoi;  de  eyiosy  surnom  de  Bacchus, 
Ëusthenes,  de  eu  et  sthenô  (valeo). 
Exotique,  exoticoSy  de  exù  (foras). 

G. 

Gagate,  de  Gages,  fleuve  de  Lycie. 

Gastrolatre,  de  gaster  {venter),  et  laîria, 

Gelasin ,  de  gelaô  (  irrideo  ). 

Geloscopie,  de  gelaô. 

Genetfaliaque,  de  genesis  (  ruuivitas). 

Geomantie,  deghè  (  terra  ). 

Geromancie^  de  ^eron  ($enex). 

Goetie,  goeteia  (  incantatio  ). 

Graphide,  de  graphe  {describo  ). 

Grii  kaminoi  isos  (  vetuiœ  fiUiginosœ  similis  ). 

Griphe,  gryphos. 

Gryphon,  gryps. 

Guogues,  agoga;  de  agogos  {ductor). 

Gymnaste,  gymnastes;  et  celui-ci,  de  gymnos  (nudus). 

Gynecomancie ,  de  gynè  {mulier). 

Gyrine ,  de  gyros  (  rotçndus  ). 

Gyromancie,  de  gyros. 

3.  3- 


4i8  GLOSSAIRE. 

H. 

Halot,  halos. 

Hectique,  hectikos, 

Helepolide,  de heleô  (c^io),  et  de  polis  {wrbs). 

Hémicycle,  de  hemi  etçyclos  (circulus  ). 

Hemiole,  de  hemi  et  olos  {totus).  . 

Hemomancie,  de  hainuL {languis). 

Hemorrhoïde,  haimorrhoeô  {êanguinitpro/luvio  laboro), 

Hepatoscopie,  de  hepar  (jecur), 

Heptaphone,  de  bepta  {sepiem)^  et  phonè  (vox).- 

Hesperie ,  hesperis  (  ocddentaUs), 

Hiéroglyphe,  de  hieros  (sœer)^  et  glyphè  (scukura). 

Himaotopodes ,  de  himàs  (  lomm ) ,  6t  de  pays  {pes). 

Hippodrome,  de  hippos  {equus),  et  dromos ( cursus). 

Homonyme,  de  homes  (similis). 

Horoscopie,  de  haros  (temptis), 

Hydatoscopie,  de  hydns  (aqua). 

Hydrargyre,  de  hidor  (  r&jrtdz  ),  etargyros  (  argenium  ). 

Hydromantie,  de  À;^or.  . 

Hydromel,  de  hydor  et  mellon. 

Hypenemien,  hypenemios  {ventosus), 

HyperduHe,  de  hyper  (  super) y  et  douleia  (  servitus ). 

Hypernepheliste,  de  hyper  et  de  nephelè  (  nubes  ). 

Hypocriticque,  de  hypocrisia  (imitatio), 

Hypog;ee,  de  hypo  Çsubter)^  et  ghè  (  terra), 

Hypophete,  de  hypo  et  phaô  (  loquor), 

Hyposarque,  de  hypo  eVsarx  (  caro), 

Hypostase,  hypostathme^  de  hypo  et  stathmitô  {pondero),- 


I. 


Ichthyomancie,  de  ichthys  {ptscis). 
ichthyophaçe,  de  ichthys  et  de  phàgô  (  comedo  ). 
Icesimyxe ,  de  eikosi  (  vigittti). 


OLOSSAIUfli  419 

Ischie,  iscAù  ( /um6u5  ). 

Isthme 9. t5tAmo5.  ,       <  :    ..    . .« 

Ithybojle,.de^'t^j  (/«çtw^)jpt-<>q|(;^ç,(j£|iC^),      .^ 

Ithymbon,  ilhymboL  , 

Ithyphalle,  de  iï/iyj  et  phallos  {phi^fftfi^y        ^      .    ;  ,   .' 
lynge,  de  iy^jç,  l'ajl^ea^  4?»  ^m^^^l^^^^fi^^^^ff  t&ifintKoii 
dans  la  composUi^(\i;i.  des  phiffi;e^.       ,  ;    ,       ,  .  ,  1      . . 
Ker&wioscopie^  de  keraunosfjulmm)^ 

>,  '.'  ..•:'. ''S...  , 

Lambdoi^e,  de  la  letti^e /o^iittcia.^ 

Lampadomancie,  de  Jl^mpff^  0^)*  

Lampyiide, /orr^m. ,  ^.^.        , ^ 

Lapathium  (  lapathon  ) ,  ([  ^er6<i  ). 
Laryngé,  de  larygx  {guttur).       . 
Lf[9anophorevde  If^cuwnÇsdlafamiUcuris).  .  .,  . . 

Latrialement ,  de  latreia  (  cu/tus  ). 
Lecanomancie^.de  i^çcinè  i^palina)^^ 
Lelape ,  lailaps  {  ventu^jyrocellosus  ). 
Leuce,  feucos  (a/6ii«). 
Libanomande,  de  libanos  (thus). 
Lipothymie,  de  le^pô  (deficio)  et  thymos  (arUn^us)* 
Lithontripon^  de  Uthos  (  lapis  ),  et  de  tribâ  (  t^ro}, . 
Logarithmbmancié,  de  logc^riazô  {computo), 
Lozias ,  surnom  d'Apollon ,  dérivé  de  loxos  {obUquus ),  à 
cause  de  l-ambiguîté  de  ses  oracles. 
Lycaon,  de  lycos  (lupus). 
Lychnion  ^  .de  lychnos  (  lucema  ). 
Lycisque,  dé  lycos. 
Lycophthalme ,  de  lycos  et  ophthalmos  (  ocubis  ). 

M. 

Macneon^  de  mahfps{Uifngus  y,  ... 

Macrohe  y  de  makros  fft  tfios  {ttita),  ,,  . 

^7- 


420  GLOSSAIRE. 

Magfdaleon,  magdalia. 

Mandragore,  mandragoras, 

Matagraboliser,  de  nUitaios  {vanus),  graphe  {scnbo)y  et 
hallo  (jacio). 

Mateologie,  matmàloffos. 

Mateotechhie,  mcttaiotéchnia ,  de  mataios  et  techné  ( ars). 

Medamothi,  de  medamos  (nuUus)^  et  othi  ( u6t). 

Meden,  de  medeis  {nullus). 

Megiste,  de  megas  (magnus). 

Melancholie,  de  mêlas  (nig^)^  et  de  cholè  {biits). 

Méninges,  menigx. 

Mesaraïque,  de  mesè  (mec/ia),  et  araia  (uenCer)* 

Mesembrine,  de  mesembria  (  meridies  ). 

Metalepse,  de  metaiebo  (post  alium  sumo). 

Metaphrene ,  de  meta  (  post  )  et  phren  (  mens  ). 

Météore^  (meteoros)  (subUmts). 

Metoposcopie',  de  mctopon  (frans)^  et  skopos  (specutator). 

Mètre,  metron  (mensura). 

Microcosme,  de  mikros  {parvus)^  et  kosmos  {mundus), 

Monochorde,  de  monos  (  unus)^  et  chordè, 

Monomachie,  de  monos  et  machè  {piigna). 

Monope,  de  monos  et  pays  {pes). 

Monopole,  de  niànos  etpoleô  {vendo). 

Morosophe,  de  môro's  {'stuUus)^  et  sojf>kbs (sapiens). 

Myornancie^  de  ifiiys'{ mus).  '.       '    ' 

Myope,  myops  (clàudenÈ  oculds). 

Myriandre,  de  myrios{decem  \nillia)  et  ànder^vir). 

Myrobalan ,  de  myrrha  et  balanos. 

Mystagogue,  de  mystes  (  mysta)^  et  agogos  [ductor).' 

■'■      ■   •  •  N. ■'••' '••  '■' 

Naule ,  naulon  (  vecturce  pvMium  ). 

Naumachie,  naumachia;  de  naus  {navis\  et  machè  {pugna). 

Nausiclcte,  de  naiis  et  klyios  (  illustrià^). 

Necromantie,  de  tiecros  (  morluus). 


(GLOSSAIRE  421 

Nephdibate,  de  nephelè  (  nubes)^  et  de  bateô  (  vado  ). 
Nephrocatarticon ,  de  nephros  {ren\  et  kaJtartisU  (mstauraiioy, 
Nosocome^  de  nosos  (  morbus  ),et  de  komeô  {euro ). 
Nycticorace,  de  rijrx  (  nox)y  et  de  korax  (  corvus  ). 

o. 

Obeliscolychnie,  de  obeliskos  et  de  fychnos  (  lucema). 

Obole,  060(05. 

Obryzë,  obfyzon. 

Ode  ^odeia{itery 

Œdipodîque^  de ^i(fed  ( twmo)^  et  de  po^s  ( f>es ). 

Œnomancie,  4®  oînos  (  vinum ). 

Ogygie,  de  0^9105  (  mtiquus  ). 

Olympiade,  de  ofympos, 

Ombrophore,  de  ombros  {imber)'et  de  pherô  {con/èro). 

Omphalomancie,  de  omphalos  {umbiUcus), 

Onagre,  de  onos  (  ostnuf  ),  et  agros  (  rtif  ). 

Onirocrite,  de  ûneiras  (  sommum),  et  krinô  (judico), 

Oniropole,  de  oneiros  et  poleô  {versor). 

Onocrotale, de  onos ( asimu)^  et  crolalon  ( crepitaculum ). 

Onomatomancie,  de  onoma  (  nom^n). 

Onymande,  de  onyx  (unguis). 

Oomantie,  de  oon  (  ovtim  ). 

Ophiasis,  de  ophis  {serpensy 

Ophite,  de  ophis. 

Ophthalmomancie,  de  ophthaimos  {oculus), 

Opisthographe,  de  opità  {retrorsian\  et  de  graphe  (describo). 

Orchis,  orchis  (  iesticulus  ). 

Organe,  organon  (  instrumentum  ). 

Orgie,  orgia. 

Orgoose,  de  orgainô  (  in  irani  concito  ). 

Ornithoscopie,  de  omis  (avis), 

Orobanche,  orobaggé^  de  orobos  {enmm)^  et  agehô  (sfriwi- 

Ortbie,  de  orthas  (  recAis). 


423  GLOSSAIRE. 

Orthogonal,  de  orthos  {rectus)^  et  gonia  (angulus). 

Oryçe,  orjx. 

Otacuste,  de  âta  {auris)^  et  dé  akùuates  {auditor), 

P. 

Paling^enesie,  de  palin  (iterum)^  et  de  genesis  {generatio^. 

Palinodie,  de  patin  et  de  ôdê  (  cdntUà). 

Palîntocie,  de  palin  et  de  tokos  {poitus). 

Panacée,  de  pan  {omnia)^  et  de  akeamai  (tttedeàlr), 

Panomphee,  de  pan  et  omphè  {divina  iA)x). 

Pantophle,  de  panto  et  pheltos  (  suher), 

Panurge^  de  pan  et  ergon  (  opus  ). 

Pape ,  pappas  (  pater  ). 

Parabolaius ,  de  paraballomai  (  projiàià  nié  in  cdsus). 

Paranympfae,  de  para  et  nymphe  (  sponàa), 

Parasang[e,  parasaggas. 

Parastates,  de  ;;arà  et  siaô  (  5fo). 

Pard ,  pardos. 

Paronomasie,  de  para  et  ànoma. 

Parotides,  de  para  et  ous  (  auris). 

Paroxysme,  de  para  èi  oxys  ( àcuhis). 

Parrhesien,  de  parrhesia  {audàcia  loquendi). 

Parthenomancie,  de  parthenos  (  virgo  ). 

Pecile,  poikilos  (^varius). 

Pedomancie,  de  pais  {puer). 

Pegomancie,  de  pegè  (fons). 

Penie,  penia. 

Pericharie,  de  péri  et  chairô  {gaudfiO}. 

Périnée,  perineon, 

Petauristique,  depetauron,  machine  à  voler. 

Phalange,  phalaggion, 

Phalerë ,  de  phalara. 

Phanal,  de  pitanès  (  lux). 

Phantasme,  de  phantasma  (spe^trum). 

Pharyngé,  de  pharygx  {guttur). 


GLOSSAIRE.  42:) 

Phengite,  de  fheggps  {splendory 
Philautîe,  de  phileô  {amo)j  et  aiUos{ipse). 
Philologe,  de  philos  et  logos  {verbum), 
Phîlomele,  de  philos  et  melos  (  carmen),    ^ 
Philophanes,  de  philos  {amicus),  ei  pfuuiès  (/tpr). 
Philotbeamon ,  de  philos  et  theama  {spec^ficulum)» 
Philotime,  de  philos  et  timè  (  honor). 
Phlebotomie ,  de  phlebs  (  \yena  ) ,  et  tome  (  incisio  ). 
Phœnicoptere,  de  phoinikos  (  ru6er  ),  et  p<lsrion  (  a/a  ). 
Phreoe,  phrenes  (prœcordia), 
Phroutiste,  de  phrontis  (  cogitalio  ). 
Phrontistere  (5Co/a),  de  phrontis. 
Phthiriasis,  de  phtheir  (pediculus). 
Phyllomancie,  de  phyllon  (Jblium). 
Physetere,  de  physao  (  sufflo  ). 
Physicien ,  de  physis  (  natura  )- 
Phy tomancie ,  de  phyton  (  planta  ). 
Picrochole,  de  picros  {amarus)^  et  cAo(è  (61(15). 
Pinacomancie,  de  pinax  (  ta6u/a), 
Piot,  depiô{bibo). 
Pithie,  depithi  {bibe). 

Pityocampe,  de  pitys  (pinus)  et  kampè {eruca). 
Plasmateur,  de  plasma  (Jigmentum). 
Pleure,  de  pleura  {lotus). 
Plinthide,  de  pUntos  {later). 
Polymyxe,  de  poly  (multum)» 
Polypragmon ,  de  poly  et  pragma  {negotium). 
Ponerople,  de  poneros  (improbus)  et  polis  urbs. 
Ponocrates,  de  ponos  {labor)  et  kratos  (robur). 
Poppysme,  de  poppyzo  {blandè  contrecto )• 
Presbtre,  presbyteros  {senior). 
Prestere,  prester  {incendens), 
Proboscide,  proboskis, 
Prolepsie,  de  prolebo  {anlè  capio,  antè  verto). 
Prologe,  prologos, 
Prophylacticque,  de  pros  (juxta),  et  phylaitô  (custodio). 


4^4  GLOSSAIRE. 

Prosopopee,  de  prosopon  {personna)  et  poieô  {facio)* 

Prototype,  de  proton  (onté),  et  typos, 

Psoioentes ,  de  psolos  (fijunus  ). 

Psychoçonie,  de  physché {anima)  et  gonè  (genitura). 

Ptarmoscopie,  de  ptarmos  {stemutamenttim). 

Ptochalazon,  de  ptochos  (  mendicus)^  et  alazon  (Jactatory 

Ptyade,  depthyô  {sputo), 

Pygmée,  de  pygmè  (  mensura  cubiti). 

Pylore,  de  pyloros  (janitor). 

Pyromancie,  depyr  {ignis). 

Pyrope,  de  pyr  et  ops  (carbunculus). 

Pyrrhique,  pyrrhichè. 

R. 

Rabdomancie,  de  rabdos  {virga). 
Rhagadie,  de  rhagas  (scissura)^ 
Rhagion,  de  rhax  {acinus). 
Rhinocéros,  de  rhin  {nasus)  et  keras  {cornu). 
Rhizotome,  de  rhiza  {radix)  et  (tome). 
Rhomboïde,  de  rhombos  {rhumbus). 
Rhythmer,  de  rhythmos  {concinnitas), 
Rhyparographe ,  de  rhiparos  {sordidus)^  et  grapiiâ. 


Satyre,  de  sathè  {pudendum  virile). 

Scalavotin,  skatabotès, 

Scatophage,  de  skaton  {merda). 

Sciomachîe,  de  skia  {umbra)  et  mojchè  {pugna\ 

Sciomancîe,  scia  {umbra), 

Scirrhotique,  de  skiirhos  {scirrkus). 

Scolopendre,  skolopendra. 

Scordon  ^  skordon, 

Scorpene,  skorpaina. 

Scotin,  itkoteinos  {tentbivsns)\de  skotazô  {obscuro). 


GLOSSAIRE.  435 

Scybale,  skybalon  {stercus). 

Scy taie ,  skytale  (  scutica). 

Scythrope ,  skythropos  {tetricus). 

Sebaste,  sebastos  (venera6i7ts);  de  sebaxâ  (veneror). 

Selenite,  de  selenè  {luna), 

Sepedon,  de  sepedon  {jmtredo). 

Sicînnis,  de  sciô  {moveo)  et  kineâ  (emcveo).  • 

Siderite,  de  sideros  (Jerrum), 

Sig^alion,  de  sigaleos  (facitia). 

Silène,  de  sUlainè  (  inideo), 

Sinapîser,  de  sinapL 

So mates ,  de  soma  {corpus). 

Sophiste,  de  sophos  {sapientia).  Ce  mot  se  prenoit  en  bonne 
et  en  mauvaise  part. 

Sophrone,  sophran  {moderatus),  de  saos{sanus)  et  phren 
{mens). 

Sphacelé,  de  spakeios  {gangrœna). 

Spha^tide,  de  sphagô  (juguto). 

Sphincter,  de  sphiggô  {constringo). 

Sphra^itide,  de  sphragis  {sigiUum). 

Splenetique ,  de  splen  { lien  ). 

Spodizateur,  de  spodixâ  {siib  cinere  coquô ). 

Spodomancie,  de  spodos  {dnis), 

Spondyle,  de  spondjrlos  {vertebra). 

Spyrathe,  spyrathia  {caprarum  stercus). 

Stemomancie,  de  stemon  {pectus), 

Stichomancie,  de  stichos  {versus). 

Stoechomantie ,  de  stœicheion  {elementum). 

Strié,  desfrûr,  canelure. 

Strige,  de  strix  {avis  vocis  stridentis). 

Stylobate,  de  stylos  {columna)  et  baô  {vado). 

Styptique,  de  styphô  {  adstringo). 

Sycomantie,  de  sykeè  {Jicus). 

Sycophage,  de^Aeé. 

Sillogisme,  de  siltogizomai  {ratiocinor). 

Symbole,  symbolon. 


426  GLOSSAIRE. 

Symmiste,  de  symmigô  {promisceo). 
Syndicqaery  âesyndicazô  {unajudico). 
Synecdoque,  de  synekdechomai  {unà  excipio^  syn  {cvan)  èkde* 
chomaL 
Synterese,  de  sin  et  tereô  (servo), 
Syrta,  syrtis,  de  syrô  {traha). 
Systole ,  de  systellô  {contraho). 


Telonie,  teloneia,  de  telos  (vectig^l),  et  qnepmai  {redimoY 

Tephrasnancie,  de  tephra  {cinisy 

Teratoscopie,  de  tercu  (porterUtim), 

Tétrade,  tetrcts  {quatemarium). 

Tetragnatliie,  de  tétras  et  gnathos  (  meucilla), 

Thalamege,  de  thalassosy  et  megas  {magnus). 

Thalasse,  thulassa  (mare), 

Thaumaste,  de  thaumazô  (miror), 

Tlieleme,  thelema  {voluntas), 

Théodore,  de  theos  (deus)  et  doron  (^donum). 

Theolepsîe,  de  theos  et  lebô  {capio), 

Theomache ,  de  theos  et  machè  {pugna). 

Thérapeutique,  de  therapeuô  {sano), 

Thermastris,  de  thermastra  {caldariwn). 

Thlasié,  de  thtasis  (fractura);  thlaô  (Jrango), 

Thlibië,  de  thiibô  (premo). 

Thorax,  thorax  (pectus), 

Thyades,  de  thyazô  (orgia  celebro). 

Thyelle,  thielta  (procella). 

Thyoscopie,  de  thyos  (victima), 

Thyrse ,  thyrsos, 

Tityre,  tityros (satyrus). 

Tmesis,  de  tmaô  (^scio). 

Tolmere ,  de  tolma  (audacia), 

Tragfomancie ,  de  tragos  (hircus), 

Trîcaciste,  tris  {ter)f  et  kakistos  (pessimus). 


GLOSSAIRE.  4a7 

Trieterides,  de  trieteris  {spatiwn  trium  annorum). 
Trine,  trina. 

Trismegiste ,  de  tris  et  megistos  {magnus). 
Troglodyte,  de  trogtè  {caverha)^  etdyd  {mergo). 
Tropotogique,  de  tropos  {ratio)  et  logos, 
Tryphe,  trypfiè  {delitiœ). 
Tympanité ,  de  tympanon, 
Typlilope,  de  lyphlos  {cœc%As\ 
Typhones,  typhon  {prooella). 
T  y  rophage ,  d  e  ^ros  (  caseus  ). 

'u. 

Ucaleçon ,  de  ouk  (non)  et  <degiz6  (euro). 
Utopie,  de  ou  {non)  et  topos  {regio). 

X. 

Xenomahe»,  de  xenos  {peregrinus) y  et  de  mania, 

Z- 

Zelotypie,  de  zelos  {invidia)^  tiptô  (pulso), 
Zencle,  de  zagklè  {faix), 
Zoophore,  de  zùon  {animal)^  etpherô  {Jero), 
Zoophyte,  de  zoon  et  phyà  {produco). 


E  ROT  ICA  FERBA. 


Put'dutum  scriptorù  apus  ne  deMptce;  tiom^ucr. 
Si  latciva  legis ,  mgeniosa  leqes, 

Taiooiiot. 

\ 


EROTICJ  FERBJ. 


A. 

Abandon : 

Fille  qui  donne 
S'abandonne. 

ABfiicoT  Jèndu;  nature  de  la  femme. 

AccLAMPER  une  femme  ;  far  faJtto  venereo.  An  propre,  fi- 
cher, planter,  affier. 

Accointer.  Ce  verbe  si^p^iifie  proprement  aborder  quelqu'un, 
le  hanter,  lier  commerce  avec  lui,  contracter  une  liaison,  se 
familiariser.  Ménage  le  dérive  de  adcomitare.  Il  suit  de  ces  dé- 
finitions que  accointer  une  fenime,  c'est  avoir  avec  elle  trn 
commerce  particulier,  une  liaison  étroite,  c'est,  en  un  mot, 
la  connoUre,  dans  toute  la  force  de  l'expression. 

AcGOLER  une  femme,  l'embrasser, yàr  Patto, 


Otez-moi  vite  cette  étole , 
'Et  si  bientôt  je  ne  laccole. 
J'aurai  la  gageure  perdue. 


AccoMODER  une  femme,  la  connoitre. 

Accomplir  une  fille;  la  faire  femme. 

Acoupi ,  cocu. 

AcoopiR,  accoupaudir  une  femme;  c'est  débaucher  uii« 
femme  mariée,  la  rendre  coupable  :  de  culpa. 

Accrocher  une  femme,  raccointer,.la  connoitre,  avoir  avec 
elle  un  commerce  particulier. 

Accrocheuse,  femme  publique,  qui  arrête  et  raccroche  les 
passants. 


432  EROTICA 

v/v'  Acte  vénérien.  La  langue  erotique  est,  sans  contredit,  une 

des  plus  riches.  Nos  bons  aïeux  ont  donné  à  cet  acte,  objet  de 
nos  désirs,  et  trop  souvent  aussi  de  nos  regrets,  mille  noms, 
tels  que:  acclamper,  accointer,  accoler,  accomoder,  accomplir, 
accoupaudir,  accrocher  une  femme;  affiler  le  bandage,  af- 
fronter, ajuster,  aller  Famble,  faire  Fandrogyne,  anhaster, 
sonner  l'antiquaille,  appointer,  arieter,  arresser,  assaillir,  don- 
ner Faubade,  loger  les  aveugles  (ce  qui  n'appartient  qu'à  la 
femme)*  donner  l'avoine,  faire  le  bas  ou  le  petit  métier,  dan- 
ser la  basse  danse,  bâter  l'âne,  baiser,  baudouiner,  beliner, 
beluter,  besoigner,  faire  la  béte  k  deux  dos,  biscoter,  bistou- 
riser,  bobeliner,  braquemarder,  danser  le  bransle  gai,  bricol- 
1er,  bricol  frétiller,  brimballer,  brisgouter,  bubaialler,  buso- 
quer,  faire  la  cabriole  priapesque,  carabiner,  caracoller,  battre 
les  cartiers,  faire  la  cause  pourquoi,  faire  cela,  chalbinder, 
faire  la  nuit  du  charpentier,  mettre  la  charrue  devant  les 
bœufs,  faire  la  chasse  aux  connins,  chaudron ner,  empeser  la 
chemise,  donner  la  bonne  chère,  chevaucher,  faire  la  chosette, 
chouser,  cliqueter,  cocher,  cogner,  faire  la  combreselle,  faire 
le  conflit,  connoitre,  couailler,  coueter,  couvrir,  faire  la  cri- 
con  criquette,  faire  la  culbute,  danser  la  danse Trevisanne, 
la  vieille  danse,  la  danse  du  loup;  débarbouiller,  débragueter, 
faire  le  déduit,  ledequoi,decroter,  donner  la  venue,  donoier, 
faire  un  ^uo  sans  musique,  embloquer  à  la  cupidique,  em- 
bourrer,  embriconner,  embrocher,  enipescher,  empreindre  « 
encharger,  enchoser,  encocher,  enfiler,  enjaràber,  exploiter, 
faire  la  belle  joie,  le  fol  délit,  fanfrelucher,  fatrouiller,  far- 
fouiller, faire  la  folie,  foUier,  forriller,  jouer  à  la  fosselte, 
fouailler,  fourcher,  fourgonner,  fretin -f retailler,  fringuer, 
garsonner,  gimbreter,  gribouiller,  grimper,  bâillonner,  haii- 
goter,  hocher,  hoder,  hoguiner,  hourdebiller,  hubir,  hurtebil- 
1er,  butiner;  instrumenter,  jeu  de  l'eschine,  jocqueter,  jouer 
l'amorabaquine,  aux  cailles,  au  cogne-bas,  à  la  corniche,  au 
cul-bas,  à  cul-sur-pointe,  aux  dames  rabattues,  de  la  Hùte  à 
bec,  de  la  flûte  douce,  au  glic,  de  la  navette,  jouer  des  reins, 
au  reversis,  au  trou-madame,  jouter  à  la  quintaine,  frotter 


VERBA.  4M 

son  lard ,  labourer,  larder,  levceter,  faire  la  lutte  creuse,  plan- 
ter le  mai 9  jouer  du  manichordion  (pour  les  femmes),  jouer 
des  mannequins  à  basses  marches,  margauder,  maintenir, 
marjoUer,  danser  les  Matadnsi  niger,  sceller  un  passe-port 
sur  le  ventre,  faire  la  pauvreté,  exploiter  au  pays-bas,  faire 
le  péché  du  monde,  le  petit  plaisir,  pertuîser,  donner  le  pi- 
cotia,  pigeonner  la  mignotise  d'amour,  jouer  au  pi<piet,  au 
jeu  de  pousse-avant,  pomper,  quouailler,  quiller,  raccointer, 
ramoner,  rataconniculer,  remuer  le  croupion,  tirer  du  nerf, 
rouscailler,  sabouler,  saccader,  saigner  entre  les  deux  gros 
orteils,  saillir,  sangler,  secouer  le  pochet,  jouer  du  serre- 
croupière,  faire  compter  les  solives;  supposer,  tabourer,  ta- 
locher,  tamiser,  tantarer,  danser  le  tordion  de  remuement, 
faire  un  transon  de  chère  lie,  travailler  une  femme,  trcper, 
trepiter,  triballer,  trinqueballer,  donner  la  venue,  verminjer, 
vervignoler,  vetiller,  etc. 

Acteur,. un  dévot  à  Vénus,  qui  fait  souvent  Vacte. 

Aduocatiere,  maquereUe ,  entremetteuse. 

Affiler  le  bandage;  arrigere. 

Affronter  une  femme,  de  adfrontem;  Paccointer,  la  con- 
noitre ,  avoir  commerce  avec  elle. 

AFFirriAU,  Ucazzo. 

Ager,  champ;  la  nature  de  la  femme. 

Aigrettes,  cornes  de  cocu. 

Aiguille,  il  caxzo. 

Aiguillette  (noiferP),  prétendu  charme  par  lequel  on 
rendoit  un  homme  impuissant.  Montaigne  a  raconté  assez 
longuement  comment  il  s*y  prit  pour  guérir  un  homme  qui  se 
croyoit  frappé  de  ce  charme;  liv.  I,  chap.  xx. 

Aiguillon  ;  il  cazzo,  V  > 

Aile.  Qtii  veut  jouir  cTaile  il  luifault  lever  la  cuisse*  Homo- 
nymie de  aile  avec  elle. 

Ajuster  une  femme.  L'archer  qui  veut  atteindre  un  but 
tgusle  sa  flèche.  Cette  explication  suffit  pour  déterminer  le 
sens  de  l'expression  précitée. 

3.  2« 


s 


434  EROTICA 

Alibi  torains  (I,  3io).  Cotgrave  rend  ce  mot  par  ceux-ci  : 
ail  the  corners, 

Aligaiees,  prostituées,  ainsi  Dommées  du  latin  alica^  sorte 
de  boisson  que  l'on  vendoit  auprès  des  lieux  de  prostitution. 

Alluhêllb,  il  cazzo;  mettre  $on  aUumelle  à  la  trempe.  Voycs 
ce  mot  au  Glossaire. 

Ambassadrice  damour^  entremetteuse* 

Amble,  fatt»  venereoi  Au  propre,  c'est  une  allure  du  cheval. 
.  Ambvbaobs,  fillêft  publiques^  Chez  les  Romains,  les  ambu" 
bâtas  ëtoient  des  courtisanes  qui  jouoient  de  la  âùte. 

AvoJicABiiQuiNE  (jouer  V)^fiur  Patto.  Y.  au  Glossaire. 

AvcHDi6yla  nalnre  d'un  jeune  Cfarçon^ 

Andoui&le  venmeille,  il  cazzo. 

kviîH)iiVLLExks  Carmes ,  priape  remarquable  par  ses  dimen- 
iiions.  '  ' 

Akdhogime  {fairt;  /').  Voyez  Beste  à  deux  dos. 

Angers  V  capitale  des  Angevins*  Son  blason  ëtoit  : 

Basse  ville ,  haults  clochiers , 
Riches  putains,  pauvres  escholiers. 

Nous  avons  :  Brief  discours  de  l'exoellenoe^  grandcnr,.et  an* 
tiquité  du  pays  d'Anjou;  par  Pascal  Dufauz-Hobin ;  Paris,  Ri- 
chard, i582,  in-8";  «I  le  Panégyrique  des  Angevins^  pour 
estreincs  de  l'an  161 3;  Angers,  Ant.  Hérault,  ia-B"".  Pierre 
Grosnet  a  Fait  ua  blason  de  la  ville  d'Angers. 

AUGvrLLE, 4e  membre;  tlcozzo.  ^ 

Aif UASTfiB  une  femme.  Voyez  embrocher^  dont  ce  verbe  est 
synonyme. 

Animal  à  quatre  yeux.  Vayee  Beste  à  deax  dos. 

Amimeles,  les  testicules. 

AsMUAu  de  Hufis  Caruel,  la  nature  d*une  femme.  Voyea  Ra- 
belais (liv.  III,  chap.  xxviii),  et  lo  conte  de  La  Fontaine. 

AifNULUs,  anneau,  la  nature  delà  feumie. 

AifTiCQUAiLLE^  ancienne  danse  du  genre  des  gaillardes j  qui 
étoJt,  à  ce  que  Tou  croit,  accompagnée  d'une  chanson.  On 
disoit  toucha'  ou  soutier  l^ antiquaille,  Rabelais  donne  à  cette 


VEÏIBA.  435 

expression  un  sens  particulier,  lorsque  Panurg^e  propose  à  sa 
maîtresse  de  lui  faire  sonner  une  anticquaille  par  maistre  Jean 
Jeudi  {il  cazzo). 

ÂPHiDOS,  le  membre  viril. 

Apistoler,  cocufier. 

AppAR£iLL£i}SE,  maquerelie. 

AppoiNCTERunefemme9^r/'afro. 

Arbaleste,  i7  cazzo. -^^^    ' 

Arçon  ^  le  nombril.  Voye2  boudin. 

Arieter,  c'est  Varietare  des  Latins,  qtii  signifie  àrn  pro|)rf 
choquer,  heurter,  comme  (otd  les  béliers.  Cet  animal  ëtant 
aussi  lascif  que  le  bouc,  6n  à  dû  fkcilement  doniie^  ail  Vefbe 
arieter  un  sens  obscène ,  comme  Pa  fait  Rabelais  (  livre  Ifl , 
chapitre  xxvi),  et  dans  plusieurs  autres  endroits  de  son  Kvre. 

Armes  de  Fukain,  cornes  de  côcu. 

Arnoul, cocu. 

Arrérages;  payeur  d'arrérages^  homme  vaillant  ail  jeu  d'a- 
mour. 

Arresser  et  arregery  de  arrigere;  dresser,  élever,  hausser, 
roidir,  bander.  Ce  verbe  prend  une  signification  obscène  ().  II , 
chap.  XXVI  ),  n* aurez  grande  envie  d^ arresser. 

Asperges,  Faspersoir  par  excellence;  il  cazzo. 

Assaillir.  Voyez  saillir. 

Attelier  de  Fénus;  il  mozio. 

Aubade  {donner  t)  à  une  femhie,  la  solita  refettione. 

Avec  (P),  il  mozzo  (en  latin  cumy  en  Italien  con). 

Aveugle  {loger  C);  faire  Pacte  vénérien. 

Poar  loger  l'aveugle , 
On  détient  aveugle. 

AviTAiLLÉ,  envitaillé;  honorablement  et  vigoureusement 
pourvu  de  Pinstrument  qui  sert  à  la  génération. 

Avoine;  donner  (* avoine  au  point  du  jour,  c'est  donner  à  une         >^ 
femme  la  réfection  qui  plus  lui  haite.  Voyez  picotin. 

Autel  de  Fénus ,  la  nature  de  la  femme. 

Autel  velu.  Idem. 

Autre  (T),  il  mozzo;  le  cul  est  Fun. 

2S. 


436  EROTICA 

B. 

Badinage  d'amour^  il  cazzo. 

Bagage,  il  cazzo. 

Bagassg  ,  fille  publique. 

Bagos,  ruffien,  maquereau. 

Baisée»  far  Patto. 

Balances  de  boucher,  qui  pèsent  toutes  sortes  de  viandes;  so- 
briquet donné  aux  filles  publiques. 

Balane,  le  gland,  l'extrëmité  de  la  verge;  baianos. 

Balletrou  {sainct)^  (balaye-trou);  tï  cazzo.  On  appeloît 
autrefois  balletrou  un  balai. 

Balloches»  testicules;  en  anglois,  balocke. 

Balottes  de  plaisir,  les  tétons. 

Balottes,  les  testicules. 

Bannière  de  Fuleain;  la  confrairie  des  cocus. 

Barathre,  prostituée,  abyme  de  perdition.  Barathrum. 

Barjdache.  Voyez  bredache.  Bardachiser. 

Bartaviou,  le  membre  viril,  en  provençal. 

Bas  (le),  natura  délie  donne. 

Bas  mestierj  Fatto  venereo.  On  Fappeloit  aussi  petit  mestier; 
le  mot  mestier  signifioit,  entre  autres,  office,  emploi,  service, 
ministère,  et  paroit  dérivé,  par  syncope,  de  ministerium,  Voy. 
basse  dance,  mannequins,  et  mestier,  au  RabeL 

Bassara,  prostituée;  en  grec. 

Basse  dance  {danser  la),  c'est  faire  Pacte  vénérien.  On  sait 
que  les  danses  se  divisoient  en  hmite  et  basse.  La  première , 
qui  comprenoit  les  difficultés  de  Tart,  appartenoit  particu- 
lièrement aux  baladins,  aux  gens  du  métier;  la  basse  dance 
étoit  le  terre  à  terre,  la  danse  de  tout  le  monde. 

Basses  marches;  il  mozzo. 

Bassin  ,  natura  délie  donne. 

Baston  a  ung  bout;  il  membre  virile. 

Baston  d'Adam^  le  membre  viril. 

Baston  du  mariage;  le  membre  viril. 


VERBA.  437 

Bataille  des  Jésuites;  masturbation. 

Bâter  Pane,  far  Catto  venereo.  Cette  expression  est  allusi^e 
au  conte  imité  par  La  Fontaine,  et  qui  se  trouve  aussi  dans 
le  Moyen  de  parvenir. 

Baudouin£R,  c'est,  pour  le  baudet,  procéder  à  la  copula- 
tion. Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  baudouinage,  et  ap- 
plique souvent  à  Thomme  ce  que  la  béte  arcadique  seroit  en 
droit  de  revendiquer. 

Bavière  [aller  en) ^  passer  les  grands  remèdes,  paroeque  le 
mercure  fait  baverj 

Beau  sire,  cocu. 

Beaumont  : 

A  Beau  Mont  le  ViComte , 
A  beau  Cou    le  VitMonte. 

Contrepèterie.  On  en  trouve  de  très  plaisantes  dans  les  Bi- 
garrures et  touches  du  seigneur  des  Accords  (Est.  Tabourot). 
La  suivante,  tirée  du  cbapitre  lxxxvii  du  Moyen  de  parvenir, 
est  moins  connue  : 

Je  tnys  si  ayse  quand  je  cous , 
Si  pour  nn  C  je  mets  on  F , 
Qu'il  m'est  adniz  à  tous  les  coaps 
Que  j'ente  une  mignonne  gresfe. 

Belavx,  les  testicules. 

Beliner,  arietare.  Ce  verbe  désigne  Faccouplement  des  bé- 
liers, et,  par  suite,  celui  de  la  femme;  par  suite  encore,  il  si- 
gnifie cocufier  quelqu^un,  id  est^  beliner  sa  femme;  enfin,  il 
veut  aussi  dire  tirer  la  laine;  c'est-ànlire  filouter. 

Belouse,  il  nuKSxo. 

Beluter,  mot  obscène, ybr  Catto  %fenereo.  On  le  dérive  de 
vobitare.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif;  Pacte  mouvant 
de  belutage. 

Berger  {Pheure  du)^  Finstant  favorable  en  amour. 

Berlingot,  il  caxso, 

Besoioner  une  femme,  Taocointer,  la  connoitre,  la  mettre 


( 

43«  EROTICA 

en  œuvre.  Le  verbe  bemgner  signifie  proprement  se  mettre  k 

l'buvrage»  travailla,  mettre  en  œuvre  :  bizegnare. 

Besomonbs;  les  parties  natoreUe^ 

Besson,  la  çorge,  les  deux  tétons. 

BssTE  à  deux  dos  {faire  la)^  expression  très  énei^uement 
obscène,  et  que  nous  broyons  inutile  d'expliquer  plus  claire- 
ment. Voltaire  a  reproché  à  Shakespeare  de  Favoir  employée 
dans  son  Maure  de  Venise. 

BeuvoiAE  de  Fénus^  U  mfiiasû. 

Bezoche,  prostituée,  femme  publique. 

BkDET  de  culbute^  il  cazzo. 

BiECBo(bec  de  bois,  ou  becquebois);  le  membre  viril,  en 
patois  Lillois. 

Bijou,  celui  d'une  femme. 

Billes,  les  testicules. 

BiLLouiT,  il  cazzo;  du  vieus^  mf>t  bille ^  qui  sî^ifioit  un 
bâton. 

Biribi  ,  il  moKi^. 

Bisgoter  une  femme.  Mot  obscène,  qui  sigiiifiç  proprement 
secouer,  agiter.  Il  paroît  dérivé  de  l'italien  scuotere,  mouvoir, 
agiter  fortement.  Le  Duchat  lui  donne  une  étymologie  bien 
plus  gaillarde.  Il  prétend  que  biscoter  vient  de  bis  et  de  cotta , 
comme  qui  diroit  cotte  sur  cotte  y  le  mot  cotte  s'en  tendant  pa- 
iement autrefois  de  l'habit  des  femmes  et  de  celui  des  hommes  ^ 
sur-tout  de  robe  ou  d'église,  témoins  ces  2  vers: 

U  men  faolt  auoir  une  cottf 
Brief ,  et  a  ma  femme  de  mesme. 
Pathelin. 

Mais,  ce  qui  dérange  un  peu  cette  étymologie,  c'est  que. 
'dans' les  plus  anciennes  éditions  4e  Rabelais,  on  lit  hrisgotOter 
Via  lieu  dé  biscoter.  On  trouve  aussi  bichecoter. 

BisTOQUETTE,  le  membre  viril.  De  l'espagnol  bitoquey  faus- 
set d'un-vonneauv  J^Otoquet  est  une  queue  de  billard  courte  et 
grosse. 
'^  *BtBT(yc«tsEii,/6iP  f Abp> vfetiéreo. 


VERBA.  439 

B1TOU8IEN,  le  inem)M«  viril,  en  ba»*bretoii. 

Blanchisscvse  de  tuyaux  de  pipe.  Une  prostituée. 

BoBELiNER.  On  a  VU ,  dans  le  glossaire,  la  si|pification  pro- 
pre de  bobelin^  bobeliner^  bobelineur.  Rabelais,  toujours  plai- 
sant, emploie  aussi  le  verbe  bobeliner^  pour  faire  Tacte  vené^ 
rien. 

BosL  (boyau),  il  cazzo, 

Bovpoji,  il  cazzo. 

Bon  soir,  surnom  donné  aux  filles,  qui  disent  bon  soir  aux 
passants. 

Bordel,  lupanaire;  lieux  de  prostitution ,  ainsi  nommés  de 
ce  cpie,  dans  l'origine,  ils  étoient  {dacés  dans  des  bénies  ou 
petites  maisons  éloignées.  Le  Limousin  de  Pantagruel  en  in- 
dique quatre  de  son  temps ,  liv.  II,  chap.  vi,  auxquels  nous 
joindrons,  pour  la  satisfaction  des  curieux,  un  petk  tableau 
de  ces  sortes  d'établissements  au  seizième  siècle. 

Guillot  de  Paris  composa,  vers  la  fin  du  treizième  siècle, 
un  Dict  des  rues  de  Paris.  On  y  distingue  les  suivantes  : 

i.  Ruelle -Sainct-Sevring  (des  Prêtres-Saint-Severin),  où, 

dit  Ouillot, 

Mainte  meschinete 

Sy  lonent  sonnent  et  menu. 

Et  font  hatre  le  tron  velu 

Des  fesserianz ,  que  qne  nus  die. 

2.  Rue  du  Noyer,  près  celle  des  VieillesrAudrietes  (elle 
n'existe  plus  )  : 

Ou  plosienrs  dames ,  por  looier. 
Font  sonnent  batre  leurs  cartiers. 

3.  Rue  duGhevet-Sainct-Landry: 

Femmes  qui  vont  tout  le  cluenez 
Maiçnent  en  la  rue  du  Cheves. 

4.  Rue  de  Glateingny,  dite  le  Val-d'Amour,  dans  la  cité: 

On  bonne  gent 

Maingnent,  et  dames  o  cors  gent. 


44«»  EROTICA 

Qni  ans  hommes,  li  com  moy  tamU«iit, 
Volentien  duumeiment  assamblent. 

5.  Rue  Sainct-Denys-de-la-Chartre: 

On  plusîean  dames  en  grant  chartre 
Ont  maint  vis  en  leur  con  tenu , 
Comment  qnilz  y  soient  contenu. 

6.  Gui  de  sac  col  de  Racon  (courbaton),  près  le  cul-de-sac 
de  Sourdis: 

Ou  len  a  traiarcié  maint  con. 

7.  Rue  Trousse-Vache: 

Que  dieu  gart  qnil  ne  nous  meschiet» 

8.  Rue  du  Piastre, an  Marais: 

Ou  maintes  dames  leur  emplastre 
A  maint  compaignon  ont  fait  katre. 
Ce  me  samUe  pour  eux  esbatre. 

9.  Rue  du  Ghartron  (des  Mauvais-Garçon^-Saint-Jean): 

Ou  mainte  dame  en  chartre  ont 
Tenu  maint  vit  pour  se  norier. 

10.  Rue  des  Fauconniers,  près  celle  du  Figuier^int-Paul, 

Ou  len  treuue  bien  por  deniers 
Femmes  por  son  cors  solader. 

11.  Rue  aux  Gommenderesses  (de  la  coutellerie)  : 

On  il  a  mainte»  tenckeresses 

Qui  ont  maint  homme  pris  o  bray. 

A  ces  localités,  indiquées  par  Guillot,  U  faut  joindre: 

1 3.  Rue  Pute  y  muce,  nommée  depuis ,  par  corruption ,  du 

Petit  musc. 

i3.  Gul-de-sac  Putigneux,  rue  Geoffroy-FAsnier.  Le  mot 

Putigneux  signifie  putassier. 


VERBA.  Ut 

i4*  Rue  de  Fabbreuvoir  Mascon  (de  la  Vieille-Bouclerie). 
Rabelais  signale  ce  bordel. 

i5.  Rue  du  Ghamp-Gaillard  (d'Arras,  près  celle  Saint-Vic- 
tor). Rabelais  en  parle  aussi. 

16.  Gul-de-sac  de  Bourbon.  On  croit  qu'il  étoit  auprès  du 
Louvre. 

17.  Rue  du  Grand  et  du  Petit-Hurleur.  Rabelais  cite  le  lu- 
panaire  de  ktislieu;  mais  il  est  incontestable  qu'il  faut  lire  hue- 
ieu,  le  mot  hurleur  étant  corrompu  de  Hugues  Leu  (loup),  frère 
de  l'abbesse  dWères,  et  qui  vivoit  au  douzième  siècle. 

18.  Rue  Froidmentel  (Fromenteau).  Elle  a  encore  la  même 
destination. 

19.  Rue  du  Ghamp-Fleury.  Idem, 

20.  Rue  du  Poilocon ,  maintenant  du  Pélican.  Sous  le  r^pie 
de  la  terreur^  on  en  avoit  fait  la  rue  Purgée, 

ai.  Rue  Tirevit,  puis  Tireboudin ,  maintenant  Marie- 
Stuarf'. 

aîi*i  Rue  Court-Robert  (du  Renard-Saint-Méry). 

a3.  RueTiron. 

a4.  Rue  Baille-Hoë,  près  Saint-Merry, 

Ou  Ion  troave  beaucoup  de  boë , 

dit  Guillot. 

a5.  Rue  Chapon,  au  Marais,  dite  jadis  des  Capons. 

26.  Rue  Brise-Miche. 

37.  Rue  du  Champ-d*Albiac  (rueGracieuse ,  faubourg  Saint- 
Marceau). 

28.  Rue  de  Chàalons,  depuis  Trousse-Nonain,  Transepu- 
tain ,  Transnonain. 

ag.  Le  Gros-Caillou ,  maison  de  prostitution  indiquée  par 

'  Nous  olMerverons,  an  sujet  de  cette  rue,  que  c'est  une  grande  erreur  qne 
d'attribuer  au  régne  de  Marie  Stnart  l'époque  du  cbangement  de  son  premier 
nom ,  sons  prétexte  qu'il  n'étoît  pins  honnête  à  dire  ;  puisque  la  dernière  syllabe 
de  ce  mot  se  trouve  encore  en  toutes  lettres  dans  le  dictionnaire  de  Cotgrave,  édi« 
tion  de  i65o,  et  dan»  plusieurs  autres,  et  que)  Marie  Stuart  fut  reine  en  i5v'>9. 
D'ailleurs  y  le  nom  de  Tire  boudin  remonte  environ  à  i4i9' 


44a  EROTICA 

Piganiol,  sur  le  terrain  du  même  nom.  Elle  a  voit  pour  en- 

seig;ne  un  gras  caillou, 

3u.  Le  Champ  ^uz  femmes  ^  sur  le  terrain  de  la  me  Pois- 
sonnière. 

3i.  Rue  de  la  PUtrière  (de  la  Oorroierie): 

La  maint  une  dame  loudiere 

Qui  maint  ehapd  ha  iaict  de  fiieille. 

32.  Rue  des  Gordeles  (Cordelîers): 

Dame  y  ha  ;  le  descort  délie* 
Ne  Tonldroye  auoir  nullement. 

33.  Rue  Saint-Ylaire  (HUaire): 

Ou  nne  dame  débonnaire 
Maint,  con  apele  Gietidas. 

34*  Rue  du  Bon*Puys. 

La  maint  la  femme  a  y  chapuis  -^ 

Qui  de  maint  home  a  faict  ses  ^ais. 

Nous  avons  la  Fému  populaire,  ou  Apologie  des  maisons  de 
joie;  Lond.  Moore,  1717,  in-S*^;  et  le  Pomographe,  de  Rétif  de 
La  Bretonne,  1769,  in-80. 

Bordel  eunbulant;  fiacre  à  places  de  bois. 

BoRDELiERy  coureur  de  bordels.  Tome  I ,  page  4^79  Rabelaic 
joue  sur  bordelier  et  cordelier, 

BouBiL,  le  membre  viril.  Le60u6i7  est  un  oiseau  chantant, 
du  genre  du  merle. 
/  /  Boucher.  Boucher  trois  pertuis  dune  cheville,  c'est  mettre 

V  ^^       son  nez  dans  le  cdl  d'une  femme. 

Bouchon,  il  memffro  virile. 

Boudin,  i7  cazzo.  On  appeloit  le  nombril^  boudiné» 

Bougie,  le  membre  viril. 

BouGiRON,  sodomiste.  Bougironner. 

Boulettes  de  Vénus  ^  les  testicules. 

BouLGRE ,  Boulgrain;  bardacfae ,  sodomiste,  hérétique  ep  ma- 
tière d'amour. 


VERBA  44-^ 

BouaBETçusE,  barboteiiscy  salope,  coureuse,  couine. 
BocBDOir,  il  membro  virile.  Le  bourdon^  coinine  on  le  sait, 
ëtoit  le  lon^;  bàtpn  du  pèlerin. 
BouRSAviTS,  yudenda. 

Boute  en  train;  les  tétons.  *y 

Boute /eu;  i7  ctfzzo.  :^^ 


t//) 


/i 


k 


Boutique,  pudenda. 

Bracquemabdeb  ,  ou  bragmarder  une  femme ,  la  férir  de  son        %  y 
bracquemart ,  far  CaJtto  venereo ,  jouer  du  bâton  à  un  bout,  po  «  V' 

Bracquemabt,  ce  que  frère  Je^n  nomme  ailleurs  pistolan^ 
dier;  il  membro  virile. 

Braguette.  Babelais  prend  souvent  le  contenant  pour  le 
contenu;  la  maison  pour  celui  qui  Phabite. 

Branche  de  corail ,  c'est  un  des  mille  noms  que  donne  Ra- 
belais à  rinstrument  que  les  nourrices  de  Gargantua  pre- 
noient  plaisir  k  faire  revenir  entre  leurs  mains. 

Brandili.E8,  brandilloires;  les  testicules ,  par  métonymie. 

Bransle  gay  (sorte  de  danse),  CaJtto  venereo. 

Bratdonne,  prostituée;  du  mot  brayf  apppst,  amorce. 

Brèche;  ilmozzo. 

Bredache,  mignon,  giton ,  bardache'y  d'où  le  verbe  barda-- 
chiser.  ' 

Bredouille,  t/ cazzo. 

Breland.  Tenir  le  breland,  en  parlant  d'une  femme;  faire 
son  mari  cocu. 

Brelingaut,  berlingauld;  il  mozzo.  La  berlingue  est  une  me- 
sure d'environ  deux  pintes. 

Brelocques,  les  testicules. 

Breloque,  t/cozzo. 

Breneux,  cocu. 

Brichbtte  (  brochette  ),  il  cazzo  (  lorrain  ). 

Bricoller  une  femme ,  l'aooointer*  Le  verbe  bricoller  qui, 
au  propre,  signifie  biaiser,  aller  de  c6té,  veut  encore  dire 
mettre  en  œuvre,  accommoder.  Verville  dit  bricol  frétiller. 

Boutoh  de  rose,  l'extrémité  du  sein. 

Brimballer,  c'est  proprement  sonnailler  les  cloches  sans»  '^ 


^ 


444,  EROTICA 

cesse  et  sans  mesure,  et,  par  suite,  agiter,  remuer.  Rabelais 
emploie  aussi  l'adjectif  brimballeur.  Le  mot  brimballat  est  bas- 
breton.  Rabelais  a  pris  souvent  brimballer  dans  un  sens  ob- 
scène, et  facile  à  saisir. 

Brimborion,  le  clitoris. 

Bringant,  il  cazzo. 

Brjinguenel,  homme  qui  n'a  point  connu  de  femme.  Voyez 
êoquebin, 

Brisgoutter  ,  briscoter.  Voyez  biscoter. 

Brouillamini,  les  menstrues  d'une  femme. 

Brouketo  (broquette),  ilcazzOy  en  lan^edocien. 

Bubâialler,  bâiUer^  entre-bâiller,  entr'ouvrir,  apparem- 
ment bâiller  comme  les  bosufs.  Rabelais  donne  à  ce  mot  un 
sens  obscène  (liv.  II,  chap.  xvii). 

Burellb,  le  membre  viril;  burele  est  un  terme  de  blason 
qui  désigne  des  fasces  ou  faisceaux. 

BusoQUER,yâr  Catto  venereo;  proprement  s'amuser,  jouer; 
peut-être  dejocari. 

But  mignon  defischerie^  la  nalura  délie  donne, 

c 

Cabochon  de  rubis  y  le  gland. 
Cabriole  priapesquey  Vatlo, 
Cadran,  il  moszo.  Voyez  aiguille. 
Cage,  i7  mozzo.  Voyez  oiseau, 
Caichb,  pour  l'italien  cazzoy  le  membre  viril. 
«N'est-ce  falotement  mourir  quand  on  meurt  le  caiche 
«  roidde?»  (liv.  I,  ch&p.  xxxix.)  Un  ancien  proverbe  dit  : 

>  Qui  monacha  podtar, 
«  Virga  tendente  moritnr.  " 

Caionardiere,  prostituée. 

Cailles,  des  filles;  diminutif,  caillettes.  On  dit  aussi  de^ 
cailles  coiffées. 


VERBA.  445 

Cailles  ;  jouer  aux  cailles,  far  tatto  venereo. 

Joaerau  jeu  «piaaz  cailles  on  appelle. 
Aux  filles  est  chose  plaisante  et  belle. 

Cailles  (f  amour,  les  testicnles. 

Calendrier  hystoriai,  où  Ton  marque  le  nombre;  ilmozzo, 

Calinaire,  calignaire;  galant,  amoureux,  favori  d'une 
femme. 

Callibistri,  les  parties  naturelles  de  la  femme,  voire  même 
aussi  celles  de  Fliomme.  (Voyez  liv.  II,  chap.  xvi.)  Ou  a 
donné ,  de  ce  mot,  les  étymologies  les  plus  folles  :  les  uns  y  ont 
vu  CidloSy  bis,  ter  (beau  deux  et  trois  fois);  d'autres  chalybs 
hyster  {petite  cabane  du  ventre),  etc. 

On  connoit  l'ëpitaphe  suivante,  qu'on  voyoit  dans  l'église 
des  Cordeliers  d'Amiens. 

Cy  gist  Looison  la  couturière , 
Qui,  par  dévotion  singulière, 
Laissa  aux  Cordeliers  d'ici 
Son  si  joli  callibistri. 

C'étoit  le  nom  d'une  petite  terre. 

Rabelais  a  forgé,  pour  sa  bibliothèque  de  Saint* Victor,  le 
titre  du  livre  callibistratorium  caffardiœ. 

Cahbrouse,  salope,  prostituée. 

Canal  ,  la  natura  délie  donne* 

Canicule,  femme  ardente  au  plaisir. 

Canon  à  pisser,  il  cazzo. 

Canoniere,  le  trou  du  cul. 

Cantonnieres,  nom  donné  aux  filles  publiques ,  cantonnées 
le  soir  au  coin  des  rues. 

Carabiner,  yàr  tatto  venereo. 

CARACoLLER,yar  l'atto  vencreo. 

Cardinal  (avoir  son) ,  se  dit  d'une  femme  qui  a  ses  mois. 
On  dit  aussi:  avoir  sa  chemise,  et  ce  qu'elle  doit  avoir;  avoir 
sa  maie  semaine,  avoir  son  marquis. 

Carimara  ,  la  natura  délie  donne. 
Cartiers  {battre  les)^far  Catto. 

Cas  du  devant,  la  natura  délie  donne. 


446  EROTICA. 

Cas  pendu,  bâton  à  un  bout,  il  cazzo. 

Catamite  ,  bardache  ;  catametos.  Cëtoit  un  des  surnoms  de 
Ganiméde. 

Cavalcadour.  Voyez  chevaucher^ 

Gauoa,  queue,  membre  viril. 

Cauus,  tige,  membre  viriL 

Cause.  Faire  la  cause  pourquoi  ^  far  tatto  venereo. 

Oect  {le) ,  il  cazzo,  o  il  mosuo.  Voyez  cela. 

Gela  (/e),  la  nature  d'une  femme. 

•  si  yooM  mettes  U  main  au-devant  d'une  61Jetle,  elle  la  repookera  \uie, 
"  et  dira:  laÎMes  œLi.  • 

Moyen  de  parvenir. 

Faire  cela ,  e'est  faire  l'acte  vénérien.  Enfin,  cela  peut  aussi 
être  le  cazzo.  Voyez  cecy. 

Celuy  qui  a  perdu  de  l'argent  ^  il  mozzo, 
Geluy  qui  regarde  contre  bas  y  il  mozzo, 
Gentre  de  délices,  natura  délie  donne* 
Gerros,  couda,  membrum  virile  (grec). 
Ghalant,  Fami  particulier  d'une  femme. 
Ghalbinder,  arrigere.  Voyez  arresser. 
Ghalumeau,  il  cazzo. 

Chambre  garnie  {tenir),  se  dit  d'une  prostituée. 
Champ  de  Vénus,  il  mozzo.  Voyez  ager, 
Ghampisse,  prostituée. 

Chandelle,  le  membre  viril.  Dans  le  style  burlesque,  un 
appelle  un  outil  de  petite  dimension,  chandelle  des  vingt- 
quatre  à  la  livre. 

Chanterelle  ,  il  cazzo. 
Chapon  ,  eunuque.  Chaponner, 

Charpentier.  La  nuit  du  charpentier,  la  cheville  dans  le 
trou. 
..f  'i         Charrue;  mettre  la  charrue  devant  les  boeufs.  Far  l'atto  ve- 
nereo.  Cette  expression  se  comprendra  facilement  ;  on  la  trouve 
dans  Martial. 

Chasse ^y^'re  la  chasse  aux  conins,far  l'aJtto  venereo:  équi- 
voque obscène  sur  le  dernier  mot  de  la  phrase. 


VERBA.  447 

Chasteàit  de  gaiUardin  ^  il  mozzo, 

Cest  pour  lofjer  mon  Griouiidiu 
Dans  son  châleau  de  GaiUardin. 
Let.  GaL 

GnAsTaÉs.  Ces  recutitSy  ou  retaillatSy  dont  Rabelais  s'est  plus 
d'uue  fois  moqué,  ont  trouvé  leurs  défenseurs.  Nous  avons 
Eunuchiy  nati^facti,  myslici,  ex  sacra  humanaque  litteratura 
illustratij  I^ijon,  i655,  in-4°,  traité  ex  pro/ès50,ainw  que  ce- 
lui d'Ollincan  (  Ancillon);  Arrêt  notable  donné  au  profit  des 
femmes  contre  leurs  maris  impuissants,  s.  d.  in-12;  les  Privi- 
légies et  fidélitez  des  châtrez  ;  ensemble  la  Réponse  aux  griefs 
proposés  par  Farrèt  donné  contre  eux  au  profit  des  femmes , 
Paris,  1619,  ii^*^^;  1^  Lettre  consolatoire  de  Foulques  k  Abai- 
lard  :  l'éloge  des  châtrés  se  trouve  aussi  dans  les  nouvelles  ima- 
ginations de  Bruscambille.  Nous  avons  encore  J.  Pfa.  L.  Wi- 
thof^  de  Castratis^  Lausanne^  1762,  in- 12. 

Chat,  il  mozzo ,  à  cause  de  sa  fourrure.  Voyez  minon.  Lais- 
ser aller  le  chai  au  fromage  y  se  dit  d'une  fille  qui  se  laisse  sé- 
duire. 

Chauldronner, yar  tatto  venereo. 

Chaossbpied  de  mariage,  état,  ofiSce,  revenu  qui  permet  à 
un  homme  d'entretenir  sa  femme  sur  un  bon  pied, 

Cbèmjjx;  femmes  de  chemin  y  prostituées,  placées  sur  la  voie 
publique. 

Chemisé;  empeser  la  chemise  d'une  femme,  far  l'atlo  ve- 
nereo. 

Chère;  donner  ta  bonne  chère  à  tiile  femme,  satisfaire  son 
plus  vif  désir. 

Cheval.  J  cheval  sur  un  torchon ,  se  dit  d'une  femme  qui  a 
ses  règles. 

CnEVAUGHEti;  la  signification  propre  de  ce  Verbe  est,  mon- 
ter, aller  à  cheval.  Il  est  aisé  de  comprendre  de  quel  cheval 
Rabelais  veut  parler.  Bon  chevaucheur. 

Cheville  dtAdam ,  il  cazzo. 

Chevillot,  il  cazzo. 


448  EROTICA 

Ghoiros  (grec),  {porcus)^  la  nature  de  la  femme;  d'où 
Bacchus  étoit  surnommé  Choiropsalus ;  de  psalassô ,  contrecto. 

Chose  (/e),  il  auaOy  o  la  nature  délie  donne.  Choser^  far 
l'atto. 

Cbob^tte:  faire  la  chosette.  Jolie  expression,  pour  désigner 
ce  que  tous  les  hommes  font  avec  le  plus  de  plaisir. 

Ghouart  (maistre  Jean),  il  cazzo,  Chouart  paroit  dérivé  , 
par  aphérèse,  de  brichouart,  broche ,  bûche ,  bâton. 

Ghous^ie,  l'atto  venereo;  d*où  le  verbe  chouser, 

GiEROE,  membre  viril. 

GiTRiERESy  filles  publiques. 

Glapoire  ,  bordel. 

Glavis,  def  ;  le  membre  viril. 

Glep,  ilcazzo.  Voyez  serrure. 

Gliqu AILLES,  les  testicules. 

Gliquetter  ,  far  Catto  venereo. 

Gloistrieres^  nom  donné  aux  filles  publiques ,  dont  la  mai- 
son étoit  par  dérision  appelée  couvent. 

GocHER,  encochery  far  tatto  venereo  y  expression  prise  de  l'ac- 
couplement du  cocg, et  .des  poules. 

CocQUATRiSj  une  prostitueeV^ 

Gocu ,  celui  dont  la  femme  est  infidèle.  Ge  mot  parott  T^  - 
mé,  par  antiphrase,  du  nom  de  Poiseau  dit  coucou.  Nous  disons 
par  antiphrase,  car,  tout  au  contraire  du  cocu  y  le  coucou  va, 
dit-on,  pondre  -dans  le  nid  des  autres  oiseaux,  tandis  que 
les  amis  du  cocu  viennent  pondre  dans  le  sien.  Gervantes , 
dans  son  Curieux  impertinent^  s*est  efforcé  de  justifier  Fespèce 
de  ridicule  que^Pon  déverse  sur  les  cocus;  mais  ses  raisons 
sont  plus  pieuses  que  probantes.  Par  suite  de  ce  ridicule,  on 
donne  aux  cocus  pour  attribut  des  cornes^  telles  que  celles 
que  la  femme  future  de  Panurge  lui  plantoit  au  front  dans 
son  songe.  Nous  réunissons  ici  les  diverses  plaisanteries  que 
Pon  a  publiées  sur  les  cocus  et  sur  les  cornes. 

I.  Les  Privilèges  du  Gocuage,  ouvrage  nécessaire,  tant  aux 
cornards  actuels,  qu'aux  cocus  en  herbe.  Cologne.  (P.)  i644  ) 
1698,  1708,  1712,  in-i5!. 


VERBA.  449 

2.  L'Ordre  de  chevalerie  des  Cocus  réformés,  nouvellement 
établi  à  Paris;  la  cérémonie  qu'ils  observent  en  prenant  l'ha- 
bit, les  statuts  de  leur  ordre,  et  un  petit  abrégé  de  l'origine 
de  ces  peuple.  P.  s.  d.,  in-S^ 

3.  EKsconrs  pour  la  consolation  des  Cocus  ;  Rouen,  Behourt, 
in-i2. 

4*  Sermon  en  faveur  des  Cocus;  Cologne,  in-ii. 

5.  Sermon  pour  la  consolation  des  Cocus,  avec  d'autres  du 
curé  de  Colignac,  et  du  P.  Zorobabel;  Amboise^P.)  1751, 
in-ia. 

6.  Histoire  des  cocus;  La  Haye  (P.)>  174^5  in- 12. 

7.  Almanach  des  cocus,  pour  les  années  1741  et  174^; 
Constantinople  (P.) 9  in-12,  a  vol.  On  y  trouve  une  Notice 
sur  \c6  francs-maçons. 

8.  Lé  double  Cocu;  Amst.  (P.) ,  167g;  Amst.  (Rouen),  1702, 
1703,  in- 13. 

9.  Le  Pasquil  du  rencontre  des  Cocus  à  Fontainebleau; 
i6A3,in.8«; 

1.0.  DialdgO  piacévole  nel  quale  pietro  Aretino  parla  in 
difèsà  de  malè  adventurati  mariti;  Venise,  154^ ,  iii-8^. 

II.  Apologie  des  Cornards^  dans  les  traitez  peur  aulcuns 
poètes  y  (P.),  1539,  in-24. 

I  a.  De  Hanreitatum  materia ,  thèses ,  praeside  Josepho  Cor- 
nicero  Comuto ,  1697.  * 

i3.  Honour  of  Cuckoldom  a  seriùon;  1739. 

i4-  La  Nephelecocugie,  par  P.  Le  Loyer. 

iS.  Discours  en  faVeùr  des  privilèges  de  la  Cornouailie, 
dans  les  nouvelles  irwentions  de  Bruscambille. 

16.  Dissertations  sur  les  Cornes  anciennes  et  modernes, 
(par  Charles-François  Viel);  (P.)Veaufleury,  1786,  in-8<*. 

17.  Paradoxe,  ou  Déclamation  des  Cornes  (en  vers).  * 

18.  Le  Monde  des  Cornuz,  par  F.  C.T.;  in-8®. 

19.  Les  Cornes,  poème,  par  Caye  Jule» de Guersans. 

ao.  Le  Vieillard  jaloux,  tombé  en  rêverie,  à  la  louange 
des  cornes,  avec  une  expresse  défense  aux  femmes  de  ne  plus 
battre  leurs  maris,  sur  les  peines  y  mentionnées.  P.  161 8 ,  in-8^. 

3,  29 


45o  EROÏICA 

21.  La  neuvième  lettre  du  recueil  intitulé  Caprices  d*ima 
giruUiony  par  J.-J.Bruhierd'Âblancourt;  Amst.,  174I9  p.  118. 

32.  Modus  ac  ratio  de  ponendi  comua,  dans  la  Praxis  jù- 
candi ^  Francfort,  1602,  inS^. 

a3.  De  Gornutis  et  hermaphroditis ,  eorumque  jure-,  Ber- 
lin, 1708,  in-4^  Auct.  J.  Moller. 

34.  A.  A«  Pagenstecher,  de  Gornibusetcomutis,  in- 12. 

25.  Bircherodii  de  cultu  bovis  ;  Reratologia,  seu  de  Gomi- 
bus  et  c^mutis. 

26.  CflRr,  Défense  des  ouvrages  de  Voiture:  Girac,  Ré- 
ponse à  Gostar. 

27.  Rabelais,  liv.  III ,  chap.  xiv. 

28.  Gapitolo  délie  Iode  del  becco  (le  bouc),  par  J.-Fr.  Gor- 
radino  delF  Aglio ,  dans  le  recueil  de  ses  poésies  ;  Venise ,  1 74 1  » 
in-4°«  Ge  Gapitolo  est  une  consolation  burlesque  à  Ménélas , 
et,  par  suite,  à  tous  les  maris  inscrits  dans  la  grande  con- 
frérie. 

29.  Guill.  Gueroult,  et  B.  Beda  ont  fait  le  blason  du  cou- 
cou. 

30.  Le  Goucou,  discours  apologétique,  par  Lottinger; 
Nancj^iTjS^  in-8®. 

CoEv fi  TETWV  y  là  nàtwxi  dette  donne.  ' 

GoGNEBAs,  l'atto  venereo^ 

GoGNER  une  f^mme.  Voyez  Coingnoir. 

GoiFFER  un  homme,  le.cocufier. 

GoiGNÉE,  nom  donné  aux  filles  publiques. 

GoiNGMoiR ,  il  cazzo.  Le  coingnoir  dodranial  de  Priape  étoii 
célèbre  parmi  les  dieux ,  et  plus  encore  parmi  les  déesses.  Coin- 
gner  une  femme,  la  connoitre. 

GoLEi,  témoins;  les  testicules. 

Go).iQUE  cornue;  erectio, 

GoLONNES  de  Vénus  ^  les  cuisses  d'une  femmes 

GoLUMNA,  colonne;  le  membre  viril. 

GoMBiEN  (le),  la  nature  de  la  femme,  qui,  dans  les  filles 
publiques ,  est  mise  à  prix  ;  quantum, 

GoMRRESELLE,  Tactiou  dc  se  baisser  en  avant  pour  reoe- 


VERBA.  45i 

voir  quelqu'un  sur  soQ  dos.  Rabebds  donne  à  ce  mot  une 
signification  obscène  dans  le  rondeau  de  Panurge  (liv.  Il, 
chap.  XXII  ). 

Gomment  ha  nom,  les  parties  naturelles  de  la  femme,  que 
la  pudeur  défetid  de  nommer. 

GoNARD.  Ge  mot  ne  doit  point  être  coiïfondn  avec  celui  de 
comcard^  qui  signifie  cocu.  Il  dérive  plutôt  du  trigramme  c, 
et  signifie  badin ,  plaisant ,  ridicule.  Il  y  a  voit  k  Rouen  une  con- 
frérie ou  abbaye  des  canards^  dont  il  nous  est  resté  le  livre  sui- 
vant: les  Triumphes  de  l'Abbaye  des  Gonards,  soubz  le  resueur 
en  décime  Fagot,  abbé  des  Gonards,  contenant  les  criées  et  pro- 
clamations faictes  depuis  son  aduenement  jusques  a  lan  pré- 
sent; plus  lingenieuselexine  quilz  ont  conardement  montrée 
aux  iours  gras  en  i54o.  Ronen,  Nicolas  Dugord,  iSSy,  in-8^ 

GoMGENTRiQtTE  (le),  il  motzo. 

GoNGHA ,  conque;  la  nature  des  femmes. 

GoRciLiATRiCE  dcs  votontésy  entremetteuse. 

GoNGUBiNE,  maltresse,  femme  illégitime;  de  concahitus.  Oh 
disoit  aussi:  contorale,  de  toruêy  lit;  mais  ce  mot  se  prenoit  t)r- 
dinairement  pour  épouse. 

GoNFLrr,  Fatto  venereo. 

GoNNOÎTRE  une  femme ,  avoir  avec  elle  un  commerce  in- 
time. Bien  des  femmes  prétendent  ne  connottre  que  ceux  qui 
ont  eu  des  privautés  avec  elles. 

GoNQUEBiE ,  homme  qui  n'a  pas  connu  de  féfume.  Ce  mot 
est  tourangeau.  Voyez  coquebin. 

GoN  voi  tison;  séparez  ce  mot  en  trois,  c'est  ce  que  dit  une 
femme  en  se  chauffant. 

GOQUART,  cocu. 

CoQUBBiN,  homme  qui  n'a  pas  connu  de  femme.  On  disoit 
aussi  coquebers  et  conquebie;  proprement  le  coquebie  est  un 
niais,  un  sot,  un  nigaud. 

GOQUILLARD,  COCU. 

GoQUiLLE,  la  nature  de  la  femme;  coucha. 
GoRBiLLON,  natura  délie  donne.  Qu'y  met-on? 
Cordon  de  Saint-François  ^  il  cazzo. 

29. 


y-- 


^ 


452  EROTICA 

GoRNABD,  comigere;  cocu.  Voyez  ce  mot. 
Cornélius,  Idem. 

Corniche.  Jouera  ta  corniche^  far  tatto  venereo. 
Cornichon,  il  ouzo. 

CORNIFICETUR  ,  COCU. 

CoTAL ,  le  membre  viril  ;  de  l'italien  côtoie. 
Cou,  cocu. 

Coudre. 

Quand  maistre  coud ,  et  putain  file. 
Petite  praticqae  est  en  ville. 

Moyen  de  parveràr. 

CouE,  queue,  membre  viril;  d'où  les  verbes  couaiUer  et 
coueter.  Far  tatto  venereo* 

CouiLLAiGE.  Voyez  au  Glossaire.  Cette  liceoce  accordée  aux 
prêtres  d'avoir  des  concubines,  et  que  la  plupart  d'entre  eux 
se  permettoient  sans  autorisation,  excita  le  zèle  de  Henri 
Cuyck  qui  publias  Spéculum  concubinariorum  sacerdotum, 
monachorum  ac  clericorum;  Cologne,  Gualter,  iSgg,  in-4**« 
Nous  avons  encore^  De  generibus  ebriesorum  et  ebrietate  vàanda , 
cui  adjecimus  de  meretricum  in  suos  amatoreSy  et  concubina- 
rum  in  sacerdotesfide,  quœstiones  saUbus  etfacetiisplenœ;  i557, 
in-ia. 

CouioL  couyoul,  cocu. 

CouLTEAU  naturel^  il  cazzo. 

CouPEAu ,  cocu;  coupe ,  cornette. 

Coureuse  de  rempart  j  prostitua* 

CouRiEusE,  prostituée. 

Courratiere,  courtière 'y  maquerelle. 

Course  amoureuse,  le  déduit. 

Court.  Prendre  son  plus  courte  se  dit  en  plaisantant  d'un 
homme  qui  pisse. 

Courtaud.  Rabelais  entend  souvent  par  ce  mot  le  membre 
viril.  Voyez  son  sens  propre  au  Glossaire. 

Courte  (la),  t7  cazzo. 

Courtisanes.  Celles  de  la  Grèce  furent  célèbres  par  des- 
sus toutes.  On  les  a  distinguées  en  diverses  classes,  suivant 


VERBA.  4f>3 

k  genre  de  yoluptës  auquel  elles  s'adousoient.  Ce  sont  les 
fricatrices,  les  tractatrices,  les  subagitatrices.,  les  fellatrices, 
les  propetides,  les  lesbiennes,  les  lemanes ,  les  unelmanes,  les 
corinthiennes,  les  sanuennes,  les  phœniciennes,  les  siphnias- 
siennes,  les  phiddisseuses,  les  chalcidisseuses,  les  tribades, 
les  hircinnes,  etc.  Nous  nous  garderons  bien  d'expliquer  ces 
noms  grecs  ou  latins  ;  nous  en  laissons  Pinterprëtation  aux 
ërudits*.  \^     /    vft 

GouvRiR,yàrra(fov6nereo.  Expression prisedes chiens;  d'où      ^   ^    ^., 
/couvreur, 

CnxcBXR^ejcuiulare.  '    '  ^   * 

Crète,  cornes  de  cocu. 

Cricon  criquette  (JcUre  ia).  Voyez  chosette. 

Crier  des  petits  pâtés,  accoucher. 

Croissant  (logé  à  l'hôtel  du),  cocu. 

Crot  à  faire  bon  bon ,  i7  mozzo,  ' 

Croupion  (  remuer  le  ) ,  far  l'atto. 

Crtpsim EN ,  nom  bizarre  des  parties  naturelles  de  la  femme , 
sans  doute  formé  du  grec  kruptôy  je  cache,  d'où  nous  avons 
fait  crypte. 

CuEUAULT,  couz;  cocu.  \{  y 

y    Cul  ;  jouer  à  cul  contre  pointe ;f€ur  Patto  venereo. 
V   Cul-bas  ;  jouer  à  cul-bas;  far  fatto. 

Cul  de  bonne  voulentë  (liv.  V,  ch.  xxi): 

Cest  une  dure  départie 
Dune  teste  et  don  eschafault , 
Et  grand  pitié  quand  beanltë  fiaiilt 
A  cul  de  bonne  volonté. 
Marot. 

On  trouve,  dans  le  recueil  deDomaw,  Coelii  Calcagnini  Po 
dicis  encomium;  et,  dans  les  Blasons  anatomiques  du  cors  fé- 
minin, Lyon,  P.  Junte,  iSSy,  celui  du  cul,  par  Enstorg  de 
Beaulieu. 

'  Il  existe  un  livre  fort  rare ,  intitulé  :  Le  premier  acte  du  synode  noctnme 
des  T)ribwies,  Lemanes,  Unelmanes,  Propetides,  à  la  ruine  des  biens,  vie  et  hon^ 
neurde  Calianthe;  1608,  iik-8^. 


454  EROTICA 

CujLBUTE^yâire  Ueulbute,  c'est,  pour  la  femme,  faire  Tacte 
vénérien. 

Dans  une  ancienne  pièce  de  théâtre,  un  mari,  trouvant  le 
mémoire  de  la  marchande  de  modes  de  sa  femme,  y  lit:  lie 
plus  y  une  culbute  avec  un  mousquetaire.  Or,  ces  deux  noms,  qui 
échauffent  sa  bile,  désîfpoient  deux  parures  de  femme  en 
usage  dans  ce  temps-là. 

CuLETis^  cuietage;  ce  qui  se  passe  neW  atto  venereo. 

GuNNUs,  ilmozzo,  la  nature  de  la  femme.  Du  veribe  cuiteo, 
du  grec  kynoSy  ou  de  konnas^  barbe: 

Viva  parât  dominae  cunnnrn  dam  verpa  fricare; 
Ancilla  cmmam  vitrea.  Verpa  fricat. 

GuRATRiE,  bordel. 
GuHRUGA,  cocu  {Juvénol)* 
Gtmbe,  nacelle;  i7  mozzo;  cymha, 

Gtmbales  de  concupiscence,  les  testicules.  Jouer  des  cpn^ 
baies  ^  paillarder.  . 

D. 

Dames;  jouer  aux  dames  rabattues  ;  four  fatto  venereo. 

Da  mes  de  maison;  qualité  très  plaisante  que  se  donnent  entre 
elles  les  teneuses  de  couvents. 

Dandrilles,  les  testicules.  Voyez  brandilles. 

Danse  du  loup;  la  queue  entre  les  jambes;  tatto  venereo. 

Danse  (vieille)^  Trevisanne;  tatto  venereo. 

Dard,  t7  membre  virile. 

Débarbouiller  une  femme,  la  connoitre. 

Debragueter  ,  Faction  de  défaire  sa  braguette,  et,  par  suite ^ 
de  faire  le  déduit. 

Dédale,  il  mozzo» 

Déduit  (le),  tatto  venereo.  Voyez  le  Glossaire,  pour  le  sens 
propre  de  ce  mot. 

Dehousee  ,  fille  qui  a  cessé  de  l'être. 

Delta,  nom  que  les  Grecs  donnèrent  à  la  nature  de  Lt 
femme,  quoiqu'elle  ne  soit  point  triangulaire. 


VERBA.  455 

Demoiselles  du  marais  ou  du  pont-neuf,  filles  publiques. 

De  quoi  {faire  le),  le  déduit. 

Desgroter  une  femme  ;yàr  Fatto  venereo. 

Deviriliser,  châtrer. 

DiDTMOi,  jumeaux,  les  testicules. 

DiLLE,  il  cazzo.  La  dille  est,  au  propre,  le  fausset  dont  on 
se  sert  pour  boucher  les  trous  que  Ton  a  faits  à  un  tonneau. 

DiCTiERS,  les  testicules. 

Doigt  {onzième)^  il  cazzo ^  dit  au^si  petit  doift* 
,     Doigt  du  milieu,  il  cazzo. 

Doigt  fut  n^a  point  (Tonale ,  il  cazzo^ 

Donner  la  venue ,  far  Catto  venereo. 

Donoier,  caresser  une  femme,  faire  Paroour. 

Dos;  beste  a  deux  dos.  Voyez  beste. 

DouziL,  la  même  chose  que  la  dille;  fausset  pour  boucher 
les  trous  d'un  tonneau ,  et,  par  métaphore,  il  cazzo. 

Dressouer,  il  cazzo.  Ce  mot  s'explique  de  lui*méme. 

Drôle  (le),  il  cazzo. 

Drouines  ,  filles  publiques. 

Drue,  prostituée. 

Duo.  Faire  un  duo  sans  musique;  far  Patio. 

E. 

Ecaille,  la  nature  de  la  femme.  Voyez  coquille. 

EcHARA,  feu;  la  nature  de  la  femme. 

EcREVissE,  idem. 

Egouter  la  virgule;  donner  une  consolation. 

Emrloquer  à  lacupidique,  besogner, ^ir  Catto;  embloquer 
est  formé  de  bloquer,  et  signifie  renfermer,  fermer,  comprendre 
dans,  etc. 

ËMROURRER'^une  femme;  yàr  tiUto  venereo. 

Embriconner,  séduire  une  femme. 

Embrocher  ,far  Patto  venereo. 

Empanacher,  cocufier. 

Empescher  une  femme,  l'engrosser. 


456  EROTICA 

ËHPREiNpRE  une  femme,  Tengrosser;  terme  pris  dés  brebis. 

Encharoer  une  femme,  l'engprosser. 

Enchoser.  Voyez  chouserie, 

Encocher  une  femme, yôr  l'atto. 

Encorner,  cocufier. 

Enfiler  ,  far  tatto, 

ËNGANIMEDER,  faire  la  sodomie. 

Engenreure,  le  membre  viril,  qui  engendre  les  hommes. 

Engin.  Ce  mot  avoit  chez  nos  aïeux  une  foule  d'acceptions, 
toutes  plus  ou  moins  directement  dérivées  du  latin  inyenium. 
Il  siçnifioit  spécialement  une  machine,  un  instrument,  et,  par 
métaphore,  on  Fa  pris  pour  Le  membre  viril,  C instrument  p^r 
excellence. 

Enjâmbier,  ou  enjamber;  far  Caiio  venereo.  On  se  rappeUe 
les  droits  odieux  de  jambage,  cumagey  etc.,  que  les  seigneurs 
exerçoient  sur  les  nouveaux  mariés. 

Enlangaoer.  La  formajtion  de  ce  mot  indique  assez  Fespèce 
de  baiser  qu'il  désigne. 

Ensoignantes,  femmes  publiques.  Probablement  du  verbe 
ensonnier,  et  non  certes  du  grec  antioomai. 

Entérine,  le  nombril;  du  grec  entera. 

Entonnoir  du  cul,  la  bouche. 

Entre  deux  (F),  la  nature  d'une  femme.  V.  inter-fianineum. 

Entremetteuse,  maquerelle. 

EpEE,  ilcazzo. 

Epine,  il  caxzo.  Voyez  baston  à  un  bout 

Epwe;  péché  de  F  épine  du  dos  y  la  sodomie;  expression  prise 
de  la  position  des  coupables. 

Eptyrogomata^  les  grandes  lèvres. 

ËscHEviNAGE,  bordcl. 

EscHiNE  (jeu  de  F),  Catto: 

Item ,  îe  donne  aux  FilW  Dien, 
A  Sainct  Amant ,  et  aux  Beguina , 
Et  a  toutes  nonnains  le  ien 
Qui  se  fait  a  force  deschines. 

Test,  de  Pathelin, 


VERBA.  4^7 

EsMERAUGDE,  est  confoitative  du  membre  naturel,  suivant 
Orphée,  de  lapidibus,  Jean  deKenou,  de  materia  medicay  pré- 
tend au  contraire  qu'elle  détruit  la  concupiscence  charnelle. 
Autant  de  l'un  comme  de  l'autre. 

ËSQUOCERESSE,  prostituéc. 

ËSTAVFiER  mordant,  morpion. 

ËSTALLES,  testicules,  principalement  du  cheval,  d'où  celui 
qui  les  a  conservées  est  dit  étalon» 

EsTRÉ  (liv.  m,  ch.  XXVII ).  Mot  obscène  languedocien,  qui 
signifie  les  parties  de  la  génération ,  tant  de  l'homme  que  de 
la  femme.  Lestré  des  femmes  est  de  soy  insatiable,  dit  Panurge. 
Si  ce  mot  a  été  formé  de  oestrum,  les  parties  qu'il  désigne  peu- 
vent à  bon  droit  être  considérées  comme  les  aiguillons  de  la 
chair;  ou  bien  elles  seront  celles  qui  donnent  Vestre,  la  vie. 

Etalon  (  bon)^  se  dit  d'un  homme  vigoureux  en  amour. 

Etoffe  à  faire  la  pawfreté;  la  nature  de  la  femme. 

Etui  ,  il  mozzo. 

Exercer  une  femn^e;  la  connoitre. 

Expérimentale  {leçon  de  physique)^  Patto  venerea. 

Exploiter, /or  Cattq* 

F. 

Faire  la  belle  jqye;  tcMo  venereo.  _.  >  v 

FANFRELUCHER,^tr  Catto  vencrso^ 

Farfouiller,  yîir  Patto, 

Fascinum,  le  membre  viril.  Ce  mot  signifie,  au  propre,  en-r 
chantement,  et  la  métaphore  tire  son  nom  des  opérations  ma- 
giques pour  inspirer  de  Tamour.  Voyez  Horace. 

Patrouiller, yôr  Patto.  Au  propre,  ce  verbe  veut  dire  bar- 
bouiller, patrouiller,  farfouiller.  Du  vieux  verbe ^rpr. 

Il  resue ,  il  chante ,  il  fatronille 
Tant  de  languaiges. 

Patiietin. 

Fax  y  flambeau,  le  nuembre  viril. 


458  ËRQTICA 

F£BU£,yâé^a;  nature  de  la  femme. 

Femmes  de  court-talon,  prostituées.  Rabelais,  en  parlant  du 
rajeunissement  que  la  reine  de  la  Quinte  opéroit  sur  les  TieilIeS 
femmes,  observe  que  seulement  «  elles  auoyent  les  talons  trop 
u  plus  courts  que  devant;  ce  qui  estoyt  cause  que  a  toutes  ren- 
te contres  dhommes  elles  estoyent  moult  subiectes  et  Deiciles  à 
u  tomber  a  la  renverse  »  :  ' 

Mais  la  beaulté  de  la  court, 
Cest  (Unoir  le  talon  court. 

Femmes yb//e«  de  leurs  corps  y  prostituées.  Folles  femmes  n'ai<r 
ment  que  pour  pasture,  proverbe. 
>(  y'  Femmes  publiques ,  prostituées.  On  leur  a  donné  les  noms 

suivants:  accrocheuses,  alicaires,  ambubayes,  basasses,  ba<* 
lances  de  boucher  qui  pèsent  toutes  sortes  de  viandes;  ba* 
rathres,  bassara,  bes&oches,  blanchisseuses  de  tuyaux  de  pipe, 
bonsoirs,  bourbeteuses,  braydonnes,  caignardières,  cailles, 
cambrouses,  cantonnières,  champisses,  doistrières,  cocqna- 
tris,  coig^nees,courieuses,  courtisanes, demoiselles  du  marais, 
drouines,  ensoignantes,  esquoceresses,  femmes  de  court  ta- 
lon, femmes  folles  de  lears  corps,  filles  d'amour,  filles  de  joie, 
filles  de  jubilation,  fillettes  de  pis,  folles  femmes,  folieuses, 
galloises,  jannetons,gasi,  g^aultières,  çaupes,  goudines,  go- 
dinettes,  gouges,  gouines,  gourgandines,  grues,  harrebanes, 
hoUières,  bores,  hourieuses,  lesbines,  lescberesses,  lévriers  d'a- 
mour, linottes  coëffées,  loudières, louves, lyces,  mandrounos, 
manefles,  maranes,  maraudes,  martingales,  maximas,  mo- 
ches, musequines,  paunanesses,  pautonnières,  femmes  de  pé- 
ché, pèlerines  de  Vénus,  pellices,  personnières ,  posoeras, 
postiqueuses ,  presentières ,  prétresses  de  Vénus,  rafaîtières, 
femmes  de  mal  recapte,  redresseuses,  reveleuses,  ribauldes, 
ricaldes ,  rigobetes ,  roussecaignes ,  sacs  de  nuit ,  saffrettes ,  sour- 
dites,  scaldrines,  tendrières  de  bouche  et  des  reins,  tireuses 
de  vinaigre,  toupies,  touses,  trottières,  viagères,  femmes  de 
vie,  villotières,  voyagères,  wauves,  usagères,  etc.  Sous  Char- 
les VII,  on  comptoit  à  Paris,  cinq  à  six  mille  filles.  Il  y  en 


VERBA.  4% 

avoit  cinquante  mille  avant  la  rév<^tion.  Âujourd^ni,  l'on 
n'en  trouveroit  pas  six  mille  d'enregistrées. 

Feebeuent  (le),  il  easxo. 

Ficus,  la  nature  de  la  femme;  d^on  fica  en  italien. 
•  Filles  (Pamoury  filles  publiques. 

Filles  dejoye,  qui  souvent  pleurent;  filles  publiques. 

Filles  de  jubilation^  courtisanes,  filles  publiques. 

Filles  du  siècle;  femmes  publiques. 

Fillettes  de  pis,  filles  publiques.  ^ 

FiLS<ie  Uce,  fils  de  putain. 

F1QVATELI.S,  il  mozzo. 

FiTA,  nature  de  la  flemme,  en  suédois:  stouragamalfita,  un 
grand  vieux  C;  Hlanwusfita,  un  joli  petit  jeune  c. 

Flaoeollbt,  il  cazaso. 

Flèche  d'amour^  il  cazzo. 

Fleur,  pucelage. 

Flûte  à  bec,  il  cazzo. 

Flute;  jouer  de  la  flûte  douce,  for  Caito, 

Fol  délit;  l'atto. 

FoLEs  femmes;  les  prostituées. 

Folie;  faire  la  folie  aux  garçons,  four  taUo  tfenereo^ 

FoLiEusBS,  filles  publiques. 

Folle  : 

Femme  Folle  a  U  Messe. 
Femme  Molle  a  la  Fesse. 

(  k>ntrepeterie.  Voyez  Beaumont 

FoLLiER,yar  Patto  venereo. 

Fonteine  (livrer);  accorder  ses  faveurs,  en  parlant  d'une 
^emme. 

FoRMuLAiEB,  It  moulc,  la  nature  éè  la  femme. 

Forrille»,  yârfa/to  venereo.  Du  vieux  .verbeybmpr,  piller, 
houspiller. 

Fossette;  potier  à  la  fossette  ;  foof  Catto  venereo. 

Fovailleu^  for  tatto. 

Fourbir  ,  for  Catto, 

Fourcher  une  femme,  far  tafio. 


46o  ËR0TIG4 

Fourgonner,  ^r  FaUo. 

Fourrier  de  nature,  qui  marque  les  logis;  ilcaxzo. 

Fraise,  le  bout  du  sein  d'une  femme. 

Fraite  {Jracta)y  la  natura  délie  done. 

Fregna^  la  nature  de  la  femme. 

Frère  (petit),  il  cazzû. 

Fretin  fréta iller,  yôr  Patto  venereo.  U  n'est  rien  de  plus 
obscène  que  l'interprétation  détaillée  que  Le  Ducfaat  se  plaît 
a  donner  de  ce  ^ot,  dont  le  sens  n'est  pourtant  pas  bien  dif* 
ficile  à  saisir.  Verville  dit  Frétille  nojturer. 

Au  tome  I  du  Rabelais,  page  393,  on  lit;  si  tu  veux/retin- 
f retailler  ung  bon  coup.  Le  Roux,  qui  cite  le  même  alinéa,  an 
lieu  de  ces  mots  qui  sont  quelques  lignes  plus  haut:  non  les 
ieunes  filles ,  car  elles  ne  trouuent  que  trop,  dit  :  qftant  aux  da^ 
moiselleSy  elles  se  Jbnt  fretinf retailler  sans  songer  a  pénitence , 
version  que  je  n'ai  trouvée  dans  aucune  édiltion. 

Friandise  (la),  il  cazzo. 

Frinouer  une  feinme,  /or  tatto.  Au  propre,  ce  verbe  signifie 
frétiller,  être  pétulant,  se  donner  des  airs,  prendre  des  liber- 
tés. De  là  l'adjectif  yh'ii^arnf ,  que  nous  avons  conservé.  Il  ne 
parott  guère  probable  que  oe  verbe  soit  dérivé,  comme  on  l'a 
dit,  du  latin  firicare,  qui  a  un  tout  autre  sens;  il  est  bien  plus 
naturel  de  lui  donner  pour  étymologie  le  grec  sphrigaôy  je  fré- 
tiUe. 

Friolets,  tétons  naissants. 

Frippe-lippe,  nature  d'une  fenune. 

Friquenelle,  femme  galante. 

Fronssure,  u  La  fronssure  des  chemises  na  esté  inventée, 
u  sinon  depuys  que  les  lingieres,  lorsque  la  poincte  de  leur 
u  agueille  estoyt  mmpue,  ont  commencé  à  besoigner  du  cul.  » 
Cette  graveleuse  équivoque  n'a  pas  besoin  d'interprétation , 
ni  surtout  de  l'ingénue  remarque  de  Le  Duchat,  qui  observe 
qu'on  se  sert  du  cul  de  l'aiguille  pour  ^ncer. 

Front,  il  mozzo. 

Frotter  son  lanL  Voyez  Béte  à  deux  dos, 

FuiRON  privé;  il  cazzo.  Fuiron,  furon,  signifie  un  furet 


VERBA,  46  r 

G. 

«>  Galloises  et  gualloisesy  femmes  publiques. 

Gand  {perdre  son\  sa  fleur,  eu  parlant  d'une  fille. 

Gandelin,  ruffien,  maquereau. 

Gaiïym£D£,  bardache. 

Garde-cul,  la  chemise. 

Gardon,  il  mozzo. 

Garse.  Ce  mot,  maintenant  pris  universellement  en  mau- 
vaise part,  a  signifié  une  jeune  fille,  comme  gars  signifioit  un 
jeune  garçon. 

Un  ancien  proverbe  dit: 

Amour  de  gnane  et  sault  de  chien 
Ne  dore ,  si  Ion  ne  dict  rien. 

Garsonner,  garsouitler,  une  femme;  la  connoitre. 

Gastouer,  putassier.  En  bas-breton ,  gast  signifie  une  pros- 
tituée. 

Gaitpes,  femmes  sales  et  de  mauvaise  vie,  salopes.  Ce  mot 
se  trouve  encore  dans  le  Tartufs.  U  paroit  dérivé  de  xnxisp , 
guêpe,  bourdon,  et,  en  effet,  guêpe  se  dit  guape  en  patois 
normand.        « 

Genitaires,  génitoires;  les  testicules. 

Genitilles,  les  testicules. 

GiBRiER  (du) ,  des  filles  de  joie. 

GiMBRET£R,y^r  totto  vemreo;  proprement,  frétiller,  folâ- 
trer. On  employoit  aussi  Fadjectif  gimbreteux.  C'est  du  verbe 
gimbreter  que  Rabelais  a  forgé  celui  de  gimbretilletolleter, 

Gihbretillbtollete^  mot  forgé  par  Rabelais  pour  dire 
frippé,  chiffonné,  mis  en  désordre ,  comme  une  femme  pour- 
suivie par  un  homtme. 
'  GiTON,  bardache. 

Glic  \  jouer  au  g  lie ,  jouer  au  jeu  d'amour. 

Gnomon  ,  il  mozzo.  On  devroit  plutôt  donner  ce  nom  au 
membre  viril. 


462  EROTICA 

GoLF£,  natura  délie  donne, 

GoMMANEEE,  femme  qui  a  connu  l'homine. 

GouDiNEs,  gouinesy  godinettes;  femmes  de  mauvaise  vie. 

Gouge,  femme  de  mauvaise  vie;  c'est  la  femelle  du  gotgat. 
Voyez  goyne. 

GouLiARDET,  putassier.  GouUarderie. 

Gourgandines,  gourgandes,  prostituées.  La  gourganne  est 
une  f]^rosse  fève  sèche  dont  se  nourrissent  les  forçats  et  les  mal- 
heureux. 

GouERE,  la  vérole. 

GouTiERE  de  la  panse,  le  fondement. 

Goter,  maquereau,  rufien,  entremetteur. 

GoYNE,  gouine,  prostituée.  Et  observez  que  le  verbe  goyr 
est  pris  pour  jouir. 

Greffe  des  arrêts  y  1 ,  35.  Greffe  est  pris  là  pour  style,  bâton 
quelconque.  Arrest  est  cette  petite  cavité  du  hamois,  dans  la- 
quelle l'homme  d'armes  arrétoit,  affermissoit  sa  lance.  Aiosi, 
ces  deux  mots  réunis,  et  formant  équivoque,  rendent  bien  la 
définition  que  Rabelais  vouloit  donner  de  sa  braguette ,  ou 
plutôt  du  contenu  en  icelle, 

GaiBociLLER ,  fur  l'atto  venereo.  Jadis  les  onblieurs ,  ou 
marchands  d'oubliés,  se  rcpandoient  dans  les  rues  à  la  chute 
du  jour,  et  couroient  toute  la  nuit.  Voici  quel  étoit  leur  cri 
ordinaire.  Dormez -vous?  fagottez-vous?  gribouillez -vous? 
m'appelez-vous?  Ces  oublieurs  demeuroient  pour  la  plupart 
rue  de  la  Licorne,  qui,  dès  i3ooy  se  nommoit  rue  des 
oblcyers. 

Grimaudin,  il  cazzo.  Voyez  chasteau. 

Grimper  une  femme.  Voyez  chevfiulcher, 

Grobis,  il  nwzzoy  ou  le  cul  d'une  femme. 

Or,  ie  vous  demande  mes  dames , 
Qui  vous  coucheroyt  sus  ung  banc, 
Seroyt  ce  tout  ung,  bis  on  blanc; 
Mais  qnon  vous  sermt  près  de  laisne 
Deui  ou  troys  ptcotina  dandine 
Ppur  repaistre  vostre  grobis  ? 


YERBA.  4G3 

Bien ,  bien  ;  projkiat  vobis  ; 
Cest  bon  mesder  quand  on  sen  vis. 
Passion  ok  J.  C 

Geues,  femmes  publiques. 
GuAULTiEREs,  fiUes  de  joie. 

Guenilles,  les  testicules.  Cette  appellation  est  sûrement  due 
aux  vieilles  femmes. 
GvEPiLLON  (goupillon);  il  cazzo. 
GuiLLERi;  compère  guilleri;  il  eazzo. 
GuiMPLÉE  (Jutata). 

H. 

Habitavit,  la  braguette.  Coupez  ce  mot  en  trois, ^et  tous  en 
trouverez  Tinterprétation.  Il  existe  une  facétie  intitulée:  Le 
contenu  de  [assemblée  des  dames  de  la  confrairie  du  grand  Ha- 
bitavit; Paris,  Nie.  Alexandre,  i6i5,  in-8*. 

HiEc,  il  mozzo, 

Haillonner  une  femme,  la  connoitre. 

H  AIRE,  hère;  il  cazzo, 

H ARiooTBR  ,y^  Taffo.  Ce  verbe  a  été  formé  du  mot  harigot, 
ou  arigoty  qui  signifioit  une  espèce  de  petite  flûte  faite  avec  le 
ri6ta  d'un  chevreau ,  et  que  Tabourot  dit  être  notre  fifre. 

Harnois,  il  ccLzzOy  ou  les  testicules. 

Harreramnb,  pi*ostitnée. 

Hasta,  hache;  le  membre  viriL  ^ 

Herbe  qui  croit  dans  la  mcdn  ;  il  cazxô. 

Hérisson,  la  penillière;  i7  mozzo. 

Hernoux,  cocu.  On  disoit  de  celui-ci  qu'il  étoit  logé  à  Ph6- 
tel  Saint'Hernoux  ou  AmouL 

Hic,  il  cazzo. 

Hic.  Joindre  hic  à  hic,  sodomie. 

Histoire,  ta  natura  délie  donne. 

Hocher  une  femme  ^far  tatto.  Hoche  est  une  petite  fente  que 
Ton  fait  à  une  taille,  k  un  marron,  etc.,  ce  qui  rappelle  la 
femme  du  roi  Anarche,  qui  ne  petoit  pas,  parceqû'elle  étoit 


464  EROTIGA 

bien  entammée.  Hocher  signifie  aussi  secouer,  remuer  la  tête. 

HoDER,/ar  l'atto  venereo.  Au  propre,  hoder  signifie  fatiguer, 
importuner,  lasser.  Ce  Verbe  est  espagnol. 

HoGuiNER,  far  Catto  venereo.  Ce  mot  est  picard.  Au  propre, 
le  verbe  hoguiner  signifie  railler,  tourmenter,  molester,  gron- 
der, murmurer.  On  disoit  aussi  hogner,    . 

HoLLiERE,  femme  de  mauvaise  vie;  du  verbe  hotler,  courir 
le  pays,  changer  souvent  de  lieu.  Onappeloit  holUers^  houUers, 
houUeurs ,  les  putassiers  et  maquereaux.  Il  y  ayoit  le  mbstan- 
tif  huilerie, 
y  Honteux  {morceau),  il  cazzo. 

HoRE,  fille  publique.  On  veut  le  faire  venir  de  horrida^  ce 
'  '^       ^       '  qui  n^a  pas  le  sens  commun.  Moins  mal  vaudroit  dire,  de  hora^ 
parceque  Ton  y  passe  rarement  plus  d'une  heure, 

HoRTUs,  jardin;  la  nature  de  la  femme. 

HouRDEBiLLER  9  ^r  Cotto  vciiereOi  Au  propre,  c'est  secouer, 
agiter,  battre,  houspiller. 

HouRiERE,  hourieuse;  femme  de  mauvaise  vie« 

HuBiR  une  femme,  la  baiser;  c'est  proprement  en  venir  à 
bout. 

Humanité;  les  parties  naturelles  de  l'homme  ou  de  la 
femme. 

HuRTEBiLLER,  heurter,  faire  l'acte  vénérien.  Voyez  hourde- 
biller. 

HuTiNER  une  femme, ^r  l'atto.  Le  hutinet  étoit  un  martean 
de  bois  à  l'usage  des  tonneliers. 

HuTHO,  cocu.  Voyez  vuiho, 

h 

Jacquemard,  ilcazzo.  Voyez  ce  mot  au  Glossaire. 
Jacques  (Jrere),  ilcazzo, 

Jagois,  homme  qui  n'a  pas  connu  de  femmes.  Ce  mot  est 
Angevin.  Voyez  coquehin. 

Jambe  du  milieu,  ilcazzo^  Voyez  baston  à  un  bout, 
5 AU,  est  proprement  un  terme  du  jeu  de  trictrac. 


VERBA.  465 

Le  Jcm  de  relour^  auquel  Rabelais  a  fait  allusion,  se  fait 
ilans  la  table  du  petit  Jan  de  l'advertaîre. 

Par  Jan  quitte  peut  y  autre  terme  du  trictrac,  on  a  quelque* 
fois  entendu  un  impuissant. 

Faire  Jan  y  cocu  fier. 

Jaitnetons,  filles  publiques. 

Jardin  cPamour,  il  mozzo  :  hortus* 

Jeannin,  Jean;  cocu. 

Jecot  {maistre  lean)^  il  cazzo;  peut-être  ainsi  nommé  par- 
ceque  ce  membre  étoit  sous  la  domination  de  Jupiter,  Jovi  sa- 
crum, comme  le  jeudi,  ^ 

Iif ouEii ,  les  natures  de  l'homme  et  de  la  femme.  Voyez  Ho- 
race. 

Instrument  (  V  ) ,  le  membre  viril ,  instrument  par  excellence. 

Instrumenter  une  femme,  la  connottre. 

Interfoemineum,  la  nature  de  la  femme. 

Jocqueter  ,  far  tatto  venereo;  probablement  dejocari. 

Joie  (Jaire  la  petite) ^  Patto, 

JoiES  de  ce  monde;  les  testicules. 

Jointure  (la),  la  nature  de  la  femme. 

Jouter  à  la  quintaine ,  far  [atto.yo^eoL  quinUùne,  au  Glos- 
saire. 

JoTAu.  Voyez  bijou. 

Jus  de  nature  y  le  sperme» 

K. 

Kapros,  le  membre  viril. 
Keilliou,  les  testicules,  en  ba»breton. 
RoiRos,  porc;  la  nature  de  la  femme. 
RuQus,  cocu. 

L. 

LAROURER,'^ir  Catto, 

Laboureur  de  nature;  il  cazzo.  Voyez  la  table  des  matières, 
au  même  mot. 

3.  3o 


ÈROTICA 

LABTniNTHe  de  concupiscence,  natura  dette  donne» 

Laigt.  Troubler  le  taict-à  unejhmhe,  l'engrosser. 

Lainb  (  battre  la ) ,  fxr  l'atto. 

Lampe  amoureuse ^  il  mozzo, 

Lamge  à  deux  boulets ^  il  cazzo. 

Lance  gaie,  il  cazzo. 

Landie,  le  clitoris;  du  grec  tandica. 

Landrilles,  les  testicules. 

Lanteune,  la  nature  de  la  femme;  d'où  l'expression,  va  te 
faire  lanterner. 

Lapih,  il  mozzo. 

Lard  ]  frotter  son  lard;  accoler  une  kmme ;Jar  Vatto  venereo. 

Larder  y  yor  Catlo  venereo. 

Lauva,  la  nature  de  la  femme. 

Leidesche,  la  nature  de  la  femme. 

Lepore  (  lièvre  ) ,  il  mozzo. 

Lesbtn,  bardache;  par  allusion  aux  Lesbiennes,  qui  pas- 
soient  pour  tribades. 

Lesbine,  lespine;  femme  publique.  Ce  mot  vient  probable- 
ment des  Lesbiennes  y  célibtes  par  leur  libertinage. 

Lescheor,  putassier. 

Lescheresses,  femmes  publiques.  On  disoit  aussi  leschieres. 
En  anglois,  le  mot  lescherie  signifie  le  genre  de  commerce  au- 
quel elles  s'adonnoient,  et  le  verbe  leacher,far  Vatto. 

LàEYKETEKjfartatto;  expression  et  posture  prise  du  lévrier. 

Lévrier  damour,  une  entremetteuse,  une  maquerelle. 

Levriere,  prostituée. 

Lingot  d*amour,  il  membre  virile. 

Linottes  coejfees,  filles  pabli<(Qes. 

LippioN,  i7  mozzo;  les  grandes  lèvres, 

Longon,  cheville;  il  cazzo. 

LouDiERE,  prostituée. 

Loup  {voir  le),  perdre  sa  fleur. 

Louve,  prostituée. 

hvc',J0uerdu  iuc;  anagratnme  facile  à  saisir. 

Ldme  {confrère  delà),  cocu. 


VERBA.  4<>7 

LuPANAiRE.  Voyez  bordel. 
Lutte  creiAse;  Vatto  venerea, 
Lyce,  chîeane;  femme  débauchée. 

M. 

Maghjera,  coutelas,  épée;  le  membre  viril. 

Macqu£A£au,  macquerelle;  entremetteur,  entremetteuse. 
Comme  le  poisson  de  ce  nom  a  le  dos  verdâtre,  prendre  son 
habit  verd  sig^nifie  se  mêler  de  maquerellage.  Qui  s'attendroit  à 
trouver  Téloge du  maquereau {alcahuete)  dans  le  Don  Quixote 
de  Cervantes,  part.  I,  chap.  xxi  '  ?  Buclianan  a  fait  celui  des 
filles  de  joie. 

Majesté  {petite)^  il  cazzOy  expression  du  Suisse  de  Louis  XIV. 

Mai  ;  planter  le  mai  ;  far  Patto  venereo. 

Mailler,  michet^  entreteneur.  De  maille. 

Maintenir  une  femme;  la  connoitre. 

Mammoneuse,  femme  qui  a  beaucoup  de  gorge;  de  mamma, 

Manche  (  le  ) ,  t/  ccazo, 

Mandrocno,  maquerelle,  en  languedocien. 

Maneple,  une  maquerelle.  Ce  mot  est  languedocien. 

Maniairia,  débauche. 

Manichordion  (jouer  du),^ir  Catto  venereo*  Cette  expres- 
sion est  particulière  aux  femmes. 

Mamicon,  sage-femme. 

MAVVEQVivyjouer  des  mannequins  à  basses  marches,  far  Catto        V  '>^ 
venereo. 

Rien  de  plus  édifiant  que  les  commentaires  de  Le  Duchat 
sur  cette  expression.  Ces  mots  basses  marches  désignent  la  na- 
ture de  la  femme. 

Maquiomoii,  maquereau. 

Marane,  maraude;  prostituée. 

Marchande  de  chair  humaine,  de  viande  fraîche,  de  viande 
à  la  main;  une  maquerelle. 

'  Voyez  la  nouvelle  traduction  de  Don  Quixote  par  De  l'Aulnaye,  Paris, 
Desoer,  r  8a  i ,  in- 1 8 .  4  vol. ,  traduction  seule  complète  jusqu'à  ce  jour. 

3o. 


468  EROTICA 

MARCHAHmsB  (lapouvre),  il  cazso. 

Marchahdise  de'Naples ,  4a  Térole. 

Mabgauder  une  femme ^  far  fatto  venereo.  Expression  prise 
des  chats,  soÎTant  Beroalde  de  Verrille.  Ce  mot  s'entend  or- 
'  dinairement  dn  cri  ou  chant  de  la  caille. 

MABJOLLER,yàr  tatto.  On  appeloit  nuujolet  un  jeune  gode- 
lureau, un  coquentin ,  un  damoiseau;  ce  nom  vient  de  la  fleur 
de  marjolaine  y  comme  celui  de  muguet,  de  celle  de  ce  nom. 

Mabjolles,  les  testicules. 

MAtLQVEde  la  vaisselle ,  le  memlbre  viril. 
^   ^^^ — ^  Martingale,  prostituée,  femme  de  mauvaise  vie. 

Matacihs;  danser  les  matacim,  far  tatto  venereo.  Les  mata- 
cinSy  matachins  on  matahins  étoient  une  danse  armée  du  sei- 
zième siècle,  assez  semblable  à  la  pyrrhique.  Voyez  TocAeso- 
graffhie  deToynot  Arbeau  (Elst.  Taburot).  Ce  mot  est  proba- 
blement dérivé  du  verbe  matar,  tuer.  Le  Roux  (en  i735)  dit 
que,  de  son  temps,  on  dansoit  encore  les  matacins à  Bordeaux, 
à  Marseille,  et  à  Strasbourg. 

Maxiua,  femme  publique. 

Membre  viril.  Les  anciens  Font  appelé:  AphidoSy  caprosy 
'^  ^  cauda ,  caulis ,  cerkos ,  clavis ,  colè ,  columna ,  embolon  ,fascinum , 

fax  y  gonimè^  hasta^  ingueny  kolè,  krithèy  machœra,  mentula^ 
mutinumj  mutOy  nervus,  niphlesethy  noctuinus,  ai<ra,  pabis, 
paxilius,  peculium,  pénis,  pessulus,  piiallus^  piluni,  pomus^ 
rapsè^  sannion,  sathè,  scapus,  sema,  syrinx^  taurus,  trahes,  ty^ 
pas,  veretrum^  verpa,  virga.  Les  François  ne  lui  ont  pas  donné 
moins  de  noms.  Ce  sont:  affutiau,  aiguille,  aiguillon,  alln- 
melle,  anchois,  andouille,  anguille,  arbalète,  asperge,  badi- 
nage  d'amour,  bagage,  saint  balletrou,  bartaviou,  baston  à 
un  bout,  baston  d'Adam,  bâton  de  mariage,  berlingot,  be- 
songnes,  bidet  de  culbute,  biecbo,  billouat,  bistoquette,  bi- 
tonsien ,  boel ,  bondon ,  boubil ,  bouchon ,  boudin ,  bougie , 
bourdon ,  boursavit,  boute-feu,  braguette,  branche  de  corail, 
braquemart,  breloque,  brichette,  bridenille,  bringant,  brou- 
ketto,  bu  relie,  caiche,  callibistri,  canon  à  pisser,  cas  pendu, 
ceci,  chalumeau,  chandelle,  chanterelle,  cheville  d'Adam,  le 


VERBA.  469 

chose,  maître  Jean  Chouart,  cierge,  clef,  cognolr,  cordon  de 
saint  François  9  cornichon,  cotai,  coue,  couteau  naturel,  cour* 
taud,  la  courte,  dard,  dille,  doigt  du  milieu,  onzième  doigt, 
doigt  qui  n'a  point  d'ongle,  douzil,  dressoir,  le  drôle,  engen- 
rure,  engin,  ëpée,  épine,  estrd,  ferrement,  flageoUet,  flèche 
d'amour,  flûte  à  bec,  fourrier  de  nature,  friandise,  fuiron  privé, 
greffe  des  arrêts,  grimaudin,  guepillon,  guilleri,  haire,  har- 
nois,  herbe  qui  croit  dans  la  main,  hic,  morceau  honteux, 
humanité,  jaquemard,  frère  Jacques,  jambe  du  milieu,  maître 
Jean  Jeudi,  Tinstrument,  laboureur  de  nature,  lance  à  deux 
boulets,  lance  gaie,  lingot  d'amour,  longon,  manche,  mans- 
yard,  la  pauvre  marchandise,  marque  de  la  vaisselle,  men- 
tule^  mistigouri,  nerf  caverneux,  oiseau,  outil  à  faire  la  belle 
joie,  outil  à  faire  la  pauvreté^  paquet  du  mariage,  parpignole, 
passe-partout,  pastenade,  pauvre  cas,  pauvreté,  penard,  pen" 
dilloche,  perrin  boute-avant,  perroquet,  le  persuasif, "pestel, 
petite  majesté ,  pible,  pièce  du  milieu ,  pierre  à  casser  des  œufs , 
pilon,  pique,  le  pis,  pissotière,  pistolandier,  poinçon,  po- 
tence, poussoir,  priape,  pudendes,  quenouille,  quille,  rude 
ébat  roide  et  bas,  robinet  de  l'ame,  seringue,  sexe,  tetiere, 
tetin,  totoquini,  trehans,  tribart,  veretille,  veretre,  verge  de 
saint  Benoît ,  vesée ,  vibrequin ,  vicon ,  vireton ,  virolet ,  vitault , 
vivandier  de  nature,  ustensile,  vytte,  etc. 
Meiitule,  le  membre  viril;  mentula, 

«  Et  habet  taa  mentula  roentem.  > 

Mer  rouge  {passer  ta\  ses  menstrues,  en  parlant  d'une  femme. 

Mebcure,  maquereau. 

Mère  des  histoires^  la  couille. 

Métier, /ài're  le  petit  métier^  Catto  venereo.  On  disoit  aussi  le 
bas  métier. 

Mets  couvert  {jouer  à  ) ,  masturbation  d'homme  ou  de 
femme. 

Micsuresse,  incontinence,  lascivefê,  propension  kfarl*atto: 
viiesureux. 

Mignon  d'amourettes.  Voyez  cela. 


i^ 


470  EROTICA 

\     Mignon,  bardache. 

MiNON,  minet,  chat.  Voyez  penilUere, 

Mirliton,  la  natwra  délie  domie.  Au  propre,  ce  mot  signifie 
ce  que  les  enfants  nomment  flûte  à  l'ognon.  On  appelle  mir- 
licoton  une  espèce  de  pèche. 

Miroir,  le  cul. 

Miroir  à  putain ,  beau  garçon. 

MiSTiGoujii,  le  membre  viril. 

MocHÉ,  prostituée;  mœcha. 

Moineau  ,  t7  eazzo. 

Monde  renversé-,  manière  particulière  de  faire  le  dëduict , 
où  l'homme  est  dessous. 

Mont  de  Vénus,  le  pénil. 

MovTjèndu,  il  mozzo. 

Mortier,  la  natura  délie  donne.  Voyez  pilon. 

Modlin  à  vent  y  le  cul. 

M0T8E,  cocu,  ainsi  nommé  à  cause  des  cornes. 

Musequine,  fille  de  joie. 

MuTiNUM ,  le  membre  viril. 

MuTo,  le  membre  viril.  Voyez  Horace. 

N. 

Naches,  les  fesses;  notes. 

Naturel  et  natureau,  le  membre  viril  ;  de  l'italien  naturate. 
Tirer  au  naturel,  far  Catto, 

Navette;  jouer  de  la  navette,  far  tatto, 

Navis,  nef,  vaisseau;  la  nature  de  la  femme. 

Nerf  caverneux,  le  membre  viril. 

Nervus,  nerf;  le  membre  viril. 

Nez.  On  a  regardé  le  nez  comme  l'indicateur  des  dimensions 
du  laboureur  de  nature,  témoins  les  vers  suivants  : 

Troys  foys  au^nt  quauez  de  nez. 
Soit  en  longueur  ou  en  grosseur, 
Vostre  Priape  vous  aurez 
Et  groz  et  long;  soyez  en  seur. 


VERBÂ.  47» 

He^arde  au  net ,  et  tu  verras  combien 
Grand  est  cela  qm  aux  femmes  faict  bien. 

Ad  formam  nasi  cognosdtnr  ad  te  levavi. 

Le  pied  jouît  de  la  même  réputation  pour  les  femmes:  ^  V 

l^^aide  au  pied ,  pour  an  rebours  congnoistre 
Que  le  vaisseau  d'une  fîamme  peut  eatie. . 

Niger ,yàr  t'atto  venereo.  Proprement,  cest  s'amuser  à  des 
bagatelles,  niaiser;  nugari.  On  employoit  aussi  le  substantif 
nigerie, 

Niphleseth;  le  membre  viril,  en  hébreu. 

NoG,  anagramme,  la  nature  de  la  femme;  il  existe  un  pe- 
tit conte  assez  plat,  intitulé  Nocrion. 

NoGTUiNis,  le  membre  viril. 

Non  sunt  {suppte  testictUi)^  eunuque,  châtré. 

Nouvelles  à  la  main;  consolation  administrée  par  les  filles 
publiques  à  ceux  qui  ne  veulent  pas  compromettre  leur  santé. 

o. 

Oberliques,  les  parties  de  la  génération.  Le  verbe  oher;  ou 
fiobery  signifie  se  remuer,  se  dresser,  se  lever,  mouvoir,  chan- 
ger de  place. 

Oblopla  y  feur  Fatto.  En  polonois. 

Oeil,  le  trou  du  cul. 
,.^  Oiseau  ,  i7  cazzo.  Voyez  cage,  ^^^ 

Olives  dePoissyy  les  testicules;  cette  expression  parolt  être 
un  trait  satirique  contre  les  religieuses  de  Poissy,  qui  eurent 
la  réputation  d'être  fort  égrillardes.  Verville  les  cite  plusieurs 
fois  dans  son  Moyen  de  parvenir. 

Ordure  ,  prostituée. 

OsiERE,  jointure;  la  nalura  délie  donne. 

OsTiuM,  entrée,  porte;  la  nature  de  la  femme. 

0\}Tih  priapesquciOtiXil  à  Jaire  la  belle  joie;  il  cazzo. 


N/V 


47a  EROTICA 

Outil  à  faire  la  pauvreté;  ilcazzo, 
OuTROUER,  il  mozzo. 


P  ACQUET  du  mariage  y  ilcazzo. 

Paillard,  paillardise;  luxurieux,  débauché,  et  débauche. 
Ce  mot,  aujourd'hui  universellement  adopté  dans  cette  signi- 
fication, vient  incontestablement  de  palea,  palearium ,  et  s'est 
pris  autrefois  pour  des  gens  sans  aveu ,  couchant  sur  la  paille* 
Peut-être  aussi  que,  dans  les  anciens  bordieux,  il  n'y  avoit 
pas  d*autre  couche,  car  on  les  a  nommés  paitleres.  Les  paillars 
ou  paillen  étoient  aussi  de  méchants  soldats,  vagabonds  et 
pillards.  Quelques  commentateurs,  par  une  allusion  un  peu 
forcée,  dérivent  paillard  des  anneaux  de  pedlle  avec  lesquels 
on  marioit  ceux  qui  avoient  vécu  publiquement  en  concubi- 
nage. 

Paillardes  couleurs;  gravelure,  auiieu  de  pâles  couleurs. 
Cet  indice,  souvent  incertain, de  IHnnocence  des  jeunes  filles, 
a  été  chanté  par  Gh.-Tobie-£phr.  Reinhard;  de  pallore  fojciei  y 
salutariy  et  morboso ,  carmen;  Soraw,  in-S*". 

Pain.  Prendre  un  pain  sur  la  fournée;  c'est  faire  un  enfant 
à  une  fille  avant  que  de  l'épouser. 

Paillore,  mauvais  lieu^  bordel. 

Palus,  pal,  épieu;  le  membre  viril. 

Panache,  cornes  de  cocu. 

Pannanesse,  femme  publique.  Ce  mot  paroit  dérivé  de  pou* 
num^  et  désigne  aussi  une  femme  mal  vêtue. 

Pape.  Tel  est  pape,  il  a  donc  couiUes. 

Tesdculos  qui  non  habeC 
Este  papa  non  potest. 

*  Non  poterat  quis({uam  reserantes  a:thera  claves. 
Non  exploratis,  sumere,  testiculU. 

J.  Parnonius. 

Parpignolle  ,  le  membre  viril. 

Parties  naturelles  de  la  femme.  Les  anciens  les  nommoieiit 


VERBA.  473 

a|^a%  aidoios,  annulus,  ehoiros,  concha^  cunnuSy  délia  y  echara, 
fucandrumy  fregnay  hortas,  interfœmineumy  tanuvium^  larva, 
lippion^  navis^  ostium,  porcus,  pota,  porta,  portas,  saltus,  sul^ 
eus  y  vagiruLy  virginal^  vomer^  vulva.  Elles  ont  chez  nous  les 
noms  de:  abricot  fendu,  anaeau  de  Hans  Carvel,  atelier  de 
Vénus,  l'avec,  autel  de  Vénus,  autel  velu,  l'autre,  le  bas,  les 
basses  marches ,  bassin ,  belouse ,  benvoire  de  Vénus ,  bijou , 
biribi,  brèche,  brelingand,  but  mignon  de  fischerie,  cadran, 
cage,  calendrier  historial ,  callibistri,  canal,  carimara,  cas  du 
devant,  cecy,  cela,  celui  qui  a  perdu  de  Fargent,  celui  qui  re- 
garde contre  bas,  centre  de  délices,  champ  de  Vénus,  chat, 
château  de  gaillardin,  le  chose,  cœur  fendu,  le  combien,  le 
comment  a  nom,  le  concentrique,  coquille,  corbillon,  crot  à 
faire  bon  bon,  crypsimen,  cymbe,  dédale,  écaille,  écrevisse, 
Tentre-deux,  estré^  étoffe  à  faire  la  pauvreté,  étui,  fève,  fi- 
quatelle,  fita,  en  suédois,  formulaire,  fraite,  frippe-lippe , 
front ,  gardon ,  gnomon ,  golfe ,  grobis ,  hsec ,  hérisson ,  histoire , 
humanité,  jardin  d'amour,  jointure,  joyau ,  labyrinthe  de  con- 
cupiscence, lampe  amoureuse,  lanterne,  lapin,  Icidesche,  mi- 
gnon d'amourettes,  minon,  mont  fendu,  mortier,  noc,  osiere, 
ouvroir,  pauvreté,  penillière,  petiot  délectation,  pudendes, 
quorUam  bonus,  ratoire,  sadinet,  Sénégal,  serrure,  solution 
de  continuité,  souris,  temple  de  Gy pris,  tire-lire,  trou  de  ser- 
vice, vagin,  vei^r  de  Cypris,  zinzin,  etc. 

Passe-partout,  i7  cozzo.  Voyez  serrure. 

Pa88£-port;  sceller  un  passe-port  sur  le  ventre,  far  l'atto  ve-. 
nereo. 

Pastsnade  ,  le  membre  viril  ;  lapastencuie  est,  au  propre^  unis 
carotte;  pastinaca. 

Je  lui  mets  ma  pastenade 
Dedans  son  petit  bassin. 
P/ii-n.  des  Mus. 

Patrimoine,  les  génitoires. 

Pautonnieres,  femmes  publiques.  On  appeloit  aussi  pau- 
tonnière  une  bourse  ou  gibecière.  Suivant  Borel,  les  pauton- 


474  EROTICA 

niers  étoient  des  f usti^teurs ,  d'autres  en  font  des  bate> 

liers. 

P AUTRE  caSf  il  cazao. 

Pauvreté  (faire  la),  Catto  venereo.  On  appelle  aussi  pou* 
vreté  les  parties  honteuses  de  Phonune  et  de  la  femme. 

Paxillus,  pieu,  le  membre  viril. 

Pats-bas.  Exploiter  au  pn^s^bas  ,far  Catto  venereo. 

Peautre,  bordel,  mauvais  lien;  d'où  cette  expression:  en- 
voyer aux  peautres, 

PàcnÉ;  faire  le  péché  du  monde  ^  far  Catto  venereo. 

PÉCHÉ  désordonné^  pédérastie. 

PÉCHiÉ.  Femmes  de  péchié,  femmes  de  mauvaise  vie. 

Peculium,  pécule;  le  membre  viril. 

Pedareste,  pédéraste^  sodomiste. 

Pèlerine  de  Fénus^  fille  publique. 

Pellice,  courtisane,  femme  publique;  pe/fex. 

Pelotons,  les  génitoires. 

Penart  (poignard),  ilcazzo. 

Pendillocue,  £*/  caxio.  On  appeloit  aussi  de  ce  nom  les  tes» 
ticules. 

Pendoises,  les  testicules. 

Penilliere,  le  pénil^  les  parties  que  la  nature  a  ombragées 
de  poil. 

P£Nis,^eue,  vei^e;  le  membre  viril. 

Cur  neqnit  heu  digito  qui  peni  mdsus  inesse? 
Aat  cur  non  peni  vis  ea  quae  diçito? 

Perrin  boute  avant  y  il  cazzo. 

Perroquet,  il  cazzo. 

Persuasif  (le),  il  cazzo,  verge  de  Mercure. 

Pertuer,  pertuiser  une  femme;  far  Catto;  pertundere. 

Pessulus,  verrou;  le  membre  viril. 

Pestel,  il  cazzo»  C'est  proprement  un  pilon;  pistillum. 

Pet.  Faire  un  pet  à  vingt  ongles;  accoucher. 

Petiot  délectation  ^  la  natura  délie  donne, 

PuALLUS,  le  membre  viril,  et  sa  représentation. 


^       VER(g>.  475 

Pi  BLE  (  la) ,  il  cazzo.  C'est  propremement  le  peuplier,  arbre. 
On  disoit  aussi  piboL 
PiCHE,  il  cazzo,  ou  les  testicules. 

Les  appellent  ne  scay  comment , 
Bourses  )  haanoi»,  piches ,  et  pine». 

Roman  de  la  Rose. 

Piché^  en  languedocien ,  signifie  pot  à  Teau. 
Picotin,  le  devoir  du  mariage,  la  ration  d'une  femme. 

En  entrant  en  ung  iardin , 
le  trouay  Guillot  Martin 
Auecques  sa  mye  Hcleine, 
Qui  vouloyt,  pour  son  butin. 
Son  beau  petit  picotin , 
Non  pas  dorge  ne  daueine. 
Adoncq  Guillot  luy  ha  dict  : 
Vous  aurez  bien  ce  crédit 
Quand  ie  seray  en  alaiiie. 
Mais  nen  prenez  quung  petit  : 
Car,  par  trop  grand  appétit, 
Vient  souuent  la  panse  plaine. 
Makot. 

Picotin ,  en  terme  de  l'argot ,  signifie  voleur  de  bestiaux;  peut- 
être  de  pecus. 

Pièce  Hu  milieu^  il  cazzo. 

Pierre  à  casser  les  œufs  y  il  coazo.  Voyez  le  Moyen  de  pai' 
venir,  métaphrase  19. 

PiGEONNER  la  mignotisB  d'amour,  jfaire  l'amour. 

PiGNÉ,  vérole. 

Pignon  ,  le  membre  viril. 

Pilon  ,  il  cazzo.  Voyez  mortier. 

PiLUM,  javelot;  le  membre  viril. 

PiMiACULA,  les  grandes  lèvres. 

Pique,  le  membre  viril. 

Piquet  (Jouer  au)yfar9atto  venereo. 

Pis  ,  il  cazzo. 

Pisser  des  os,  accoucher. 

Pissotière  (la),  r7c«2zo. 


476  EROTICA 

PiSTOLANDiEE,  pistoul/çndrier ;  le  membre  viriL  La  pistole 
étoit  une  courte  arquebuse  inventée  à  Pistoie.  On  appeloit 
aussi  pistolet,  un  court  poignard  fabriqué  dans  la  même  ville. 

Plaisir  {petit) ^  le  déduit. 

PocQUEs,  la  vérole,  ou  maladie  de  Naples. 

Poinçon,  le  membre  viril.» 

PoiTRON ,  le  cul.  On  l'appeloit  aussi  brodier,  et  panier  à 
vesses. 

Poivré,  vérole. 

Pommes  d amour,  les  tétons. 

Pommes  de  cas  pendu ,  les  testicules. 

Pomper  une  femme, ^ir  i^atto  venereo» 

PoMus ,  arbre  fruitier  ;  le  membre  viril. 

PoNENT,  le  derrière. 

PoRCUs,  la  nature  de  la  femme.  Voyez  choiros, 

PoRGiR,  purgir;  violer  une  femme. 

Porta,  porte;  la  nature  de  la  femme. 

PoRTus,  port;  la  nature  de  la  femme. 

PosoERA,  prostituée. 

Poste.  Chaque  acte  accompli.  Courir  une  poste,  deux 
postes,  trois  postes,  etc. 

PosTiQUECSE,  fille  publique.  Proprement,  vagabonde,  er- 
rante 9  qui  va  çà  et  là. 

Pot  au  lait^  les  testicules.  Voyez  Rabelais  (1.  III,  c.  viii). 

PoTA,  la  nature  de  la  femme.  Ce  mot  est  aussi  italien. 

Pote  (potta),  la  nature  de  la  femme. 

Potence  ,  il  cazzo. 

Poussa vant  (jeu  de),  l'acte  vénérien. 

Poussouer,  instrument  servant  à  pousset  ;  il  cazzo. 

Presentiere,  femme  publique,  qui  se  donne  pour  des  pi^- 
sents. 

Prêtresse  de  Vénus,  courtisane. 

Priape,  il  cazzo.  On  connoit  Tdle  de  Piron  au  roidc  dieu 
des  jardins.  Le  Mauro  lui  a  aussi  adressé  un  capitolo. 

Priapisme,  état  d'érection. 

Pucelage.  Piron  avoit  probablement  lu  les  vers  suivaqts. 


VERBA.  477 

lorsqu'il  répondit  à  une  petite  fille  qui  lui  demandoit  ce  que 
c^toit:  Mon  enfant,  c^est  un  oiseau  qui  s^envole  quand  la 
queue  lui  vient  : 

Un  auteur  espagnol ,  qui  n'est  pas  des  plus  sages , 
Et  dont  j'ai  lu  quelques  lambeauï , 
t)isott  que  les  pucelages  * 

Ressembloient  à  des  perdreaux. 
Or  les  oiseleurs  conviennent» 
Quelque  part  qu'on  puisse  aller, 
Dès  que  les  plumes  leur  viennent. 
Qu'on  les  voit  tous  s'envoler. 

Vuczs  de  saint  Paul^  les  aiguillons  de  la  chair,  la  concupis- 
cence. 

PuDENDES ,  les  parties  honteuses  de  Thomme  ou  de  la  femihe  : 
pudenda. 

Purgatoire,  le  retrait,  le  privé,  où  Ton  se  pur)9re  le  ventre. 
On  a  donné  au  retrait  les  noms  de  chambre  aisée  y  chambre 
secrète,  chambre  des  comptes,  chambre  basse,  chambre  dorée'y 
garde-manger,  grenier  aux  pommes  ^  etc. 

Put,  putier,  putassier,  putigneux;  d'où  puterie,  putage,  pu- 
tanerie. 

Putain,  de  l'italien  putana;  fille  de  joie.  On  disoit  autre- 
fois pute^  d'où  la  rue  Pute  y  mvisse,  que,  par  corruption,  on 
a  appelée  du  Petit-Musc, 

Amour  de  putain ,  feu  d'etoappes. 

Putain  faict  comme  la  comeiUe  ; 

Plus  se  lave ,  plus  noire  est  elle.  ^ 

Quand  maistre  coud,  et  putain  file. 
Petite  pratique  est  en.ville. 
Jamais  putain  nayma  preudhom, 
Ny  grasse  geline,  chapon. 

PuTEPT,  bordel. 

Q.     . 

.  /  Quenouille  ,  le  membre  viril. 
\  \  Quille,  le  membre  viril. 


473     '  EROTICA 

^  <         QuiLLER,  fiur  CaJtto  venereo;  jouer  au  jeu  de  cfuiUe  /a. 
^  On  nous  dit  poliment  que  nous  nous  trompons  j  en  écrl'- 

vant  (I,  ly)  quille  la,  au  lieu  de  quille  dà  (quille  en  outre), 
qui  est  la  seule  version  francoise.  Il  nous  semble  pourtant 
que  quille^  impératif  du  verbe  quiller,  et  la^  pronom  person- 
nel féminin ,  composent  une  locution  parfaitement  conforme 
aux  régies  de  la  syntaxe.  Tout  en  même  temps,  on  convient 
que  Rabelais  équivoque  ici  sur  le  mot  quille,  qui,  sans  la  (p:a- 
velure,  seroit  au  pluriel.  S'il  est  difficile  de  louer  Furbanité 
des  nouveaux  éditeurs ,  on  ne  peut  qu'admirer  leur  logique 
et  leur  ton  décisif. 

QuiNOLA,  Sigisbé. 

QuoNiAM  BONUS,  la  naturc  de  la  femme. 

•Quou AILLER,  jouer  de  la  queue ^  far  Catto  venereo. 

R. 

Raccointer,  connottre  une  femme.  Voyez  accointer. 

Racoupi  ,  cocu.  Voyez  acoupir, 

Rafaitiere^  rafiiiere;  maquerelle,  prostituée. 

Ragasie  ,  femme  publique. 

Rageux,  lascif,  sémillant,  gimbreteux,  luxurieux. 

Ramonner  une  femme,  la  connokre. 

Rapsè,  le  membre  viril. 

Ratacoiîniculer  une  femme,  la  connoltre.  Ce  verbe  signi-> 
fie  au  propre  rapiécer,  raccommoder.  Le  mot  'tCLCon  signifie 
du  vieux  cuir,  une  pièce  mise  à  un  soulier.  Ainsi  le  nom 
propÉtde  Taconnet  convenoit  à  merveille  au  rôle  quMl  jouoit 
avec  tant  de  naturel.  Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  nz- 
taconneur.  Il  est  curieux  de  lire  les  observations  de  Le  Duchat 
sur  la  prétendue  harmonie  imitative  de  ce  mot. 

Ratouere,  il  mozzo,  où  se  prennent  certains  rats:  u  Voicy 
u  maistre  leudy  qui  scait  tant  bien  treuuer  petits  poulains  gre- 
M  nez  en  la  ratouere  (liv.  II ,  chap.  xxi).  » 

Rature,  rater,  J^ai  travaillé  pour  vous  toute  la  nuit,  di«oit 
Voltaire,  vieux,  à  certaine  actrice.  Je  crois,  répondit^elle,  que 
vous  avei  fait  bien  des  ratures. 


V 


VERBA.  479 

Recapte.  Femme  de  mal  recapte;  femme  désordonnée,  de 

mauvaise  vie.  Le  mot  recapte  signifie  ordre,  arrangement. 

Recaty  est  espagnol. 

Redresseuse,  gourgandine,  prostituée,  voleuse. 
Reins.  Jouer  des  reins  ^  far  Catio  venereo. 

Qui  joue  des  reins  en  jeunesse 
Tremble  des  mains  en  vieillesse. 

Reveleuse  ,  femme  publique.  On  appcloit  proprement  re- 
veleux  un  rebelle,  un  indocile;  du  verbe  révéler^  se  rebeller. 

Reverses.  Jouer  au  reversis,  faire  voir  la  feuille  à  Venvers. 
-  Rhume  ecclésiastique,  la  gonorrhée.  f  ?    ..  (,  ^<  rr 

^^RiBAULDE,  prostituée,  femme  publique. 

RiBLER ,  faire  la  débauche. 

RiCALDE ,  fille  publique. 

RiGOBETTE ,  fille  publique;  du  verbe  rigober,  faire  la  vie,  se 
divertir.  Substantif,  rigobage. 

Ripons  ,  les  testicules.  / 

Robinet  de  l'ame,  il  cazzo. 

Rose,  pucelage. 

Rougets^  les  mois  d'une  femme. 

Roupettes,  les  testicules. 

Rouscailler  ;yâr  Vatto  venereo.  Voyez  rousse^caigne.  Dans 
l'argot,  rouscailler  bigorne,  c'est  parler  le  jargon  sans  qu'on 
puisse  vous  comprendre.  Bigorne  {bicomis)  est  une  enclume  à 
deux  cornes. 

RoussE-CAiGNE,  prostituéc  (rousse  chienne). 

RoussiNER.  Ce  verbe,  qui  appartient  spécialement  au  roits- 
sin,  ou  cheval,  est  souvent  appliqué  à  l'homme. 

Rude  ébat,  roide  et  bas  (liv.  I,  chap.  xxxxiii).  Parono- 
masie. 

RuFFiENNERiE,  paillardise,  maquerellage.  Rufien. 

8. 

Sabodler  une  femme,  la  Gonnoitre:  le  verbe  sabouler  signi- 
fie proprement  battre,  frapper,  gronder,  houspiller. 


a) 


^  EROTIGA 

Sac.  Faire  sac  de  drap  à  une  femme,  c'est  Penyelopper  dans 
ses  draps  de  manière  qu'elle  ne  peut  ^ère  se  défendre  des 
entreprises  de  Thomme. 

Sac  de  nuit^  prostituëe. 

Saccader,  donner  la  saccade ^  far  tatto  venereo. 

Sacsacbezetezinemasser.  Mot  forgé  par  Rabelais  pour  dire 
connoitre  une  femme. 

Sadinet.  Ce  mot^  qui  au  propre  signifie  gentil,  gracieux, 
joli,  agréable,  a  quelquefois  été  pris  pour  la  nature  de  la 
femme. 

Safrette,  fille  de  joie.  Voyez  au  Glossaire. 
*  Saigner  entre  les  deux  gros  orteils  ^  far  Catto.  Cette  expression 
n'a  pas  besoin  de  commentaire. 

Saillir  une  femme, yiir  tatto. 

u  Entendez  doncques  que  les  bestes  chevalines  saillent ,  les 
asnes  baudouinent,  les  chiens  couvrent,  les  pourceaux  souil- 
lent, les  chèvres  font  boucque,  les  taureaux  veti lient,  les  bé- 
liers empreignent  les  brebis,  les  cerfz  rutent,  les  poissons 
frayent,  les  coqs  cochent,  les  chatz  margaudent,  etc.  » 
Moyen  de  parvenir,  tome,  XXXXVII. 
Sain  s'est  dit  pour  sein. 

Ces  femmes  qui  ont  si  grans  sains , 
Trop  ne  men  pays  ie  esraeraeiUer; 
On  na  qne  faire  doreiller 
Quand  on  est  couché  auec  elles. 

Sale  {doigt) ^  le  grand  doigt,  le  doigt  du  milieu,  à  cause 
de  l'emploi  que  lui  donnent  presque  toutes  les  femmes. 

Saltus,  buisson,  bois;  la  nature  des  femmes. 

Sangler  ,  far  Catto  venereo. 

Sannion,  le  membre  viril,  en  grec. 

Sathè,  pudendum  virile  (en  grec),  d'où  Satjrros. 

Sattriasis,  priapisme,  érection  forte  et  continue;  parce- 
que  les  Satyres  étoient  regardés  comme  lascifs  et  vigoureux. 

ScAPUs,  fût,  tige,  le  membre  viril. 

SoALDRi ne  ,  fille  publique  ;  de  l'italien  Sgualdrina. 


VERBA.  48i 

Secouer  le  pochet,Jar  Catto  venereo, 

Secouti  (secouer),  far  Catto ^  en  languedocien. 

Sénégal  ,  la  nature  de  la  femme  ;  ainsi  nommée  parceque  le 
thermomètre  qu'on  y  plonge  monte  communément  au  degré 
désigné  par  le  mot  Sénégal. 

Sener  ,  châtrer. 

Sentinelle -cfâmour,  maquerelle,  entremetteuse. 

Seringue,  i7  cazzo. 

Sbrrecropiere  (Joticr  du) y  far  Catto  venereo.  Lisez,  pour 
votre  édification ,  les  commentaires  de  Le  Duchat  sur  cette 
expression. 

Serrure,  la  naiura  délie  donne.  Voyez  Clef. 

Sexe,  le  membre  viiil. 

Sgaldrine,  fille  publique;  de  l'italien  sguatdrina. 

Siècle  (  fille  du  ) ,  fille  publique. 

Solive.  Faire  compter  les  solives  à  une  femme,  la  coucher 
sur  le  dos;  le  même  que  faire  voir  la  feuille  à  l'envers. 

Solution  de  contiiiuitéy  la  nature  de  la  femme.  Voyez ,  à  la 
table  des  matières. 

{TES,  les  testicules;  par  analogie. 

^,  cocu.  ^  ^         .     'ff 


Elle  !  elle  n'en  fera  qu'on  sot,  je  voitt  assure. 

ORGON. 

Ouais,  quel  discours  ! 

DOltlNE. 

Je  dis  qu'il  en  a  renoolnre, 
Et  que  son  ascendant,  monsieur,  l'emportera 
Sur  toute  la  vertu  que  votre  fille  aura. 

ra/tiij5!<ê,actll,sc  ii. 

^  Le  mot  sot,  pris  au  propre,  désigne  une  béte  qui  ne  croit  I 
pas  l'être,  un  homme  content  de  lui-même,  et  seul  de  son 
avis.  Je  ne  pense  pas  que  ce  mot  ait  été  formé  de  stultus.  Le  fa- 
meux NeclLre  a  tracé  le  Bonheur  des  Sots  (Paris,  Didot  aîné), 
1782,  in-i8;  le  marquis  de  Champcenets  a  traité  De  l'Amour 
des  femmes  pour  les  Sois,  179^5  «'  Cadet  Gassicourt  a  fait 
V Esprit  des  Sots  présents  et  à  venir,  i8i3,  in-i8:  mais,  quoique 

a.  3i 


482  EROTICA 

ce  petit  volume  soit  précédé  de  l'éloge  de  la  bêtise  y  le  reste 
n'est  qu'un  recueil^  en  dix  chapitres,  des  singularités  et  amu- 
sements littéraires  dont  on  trouve  un  échantillon  dans  ^En- 
cyclopédiana»  Le  Coppetta  a  fait  un  Capitoto  in  iode  dei  non' 
covetle  (sottises),  que  l'on  trouve  dans  les  Rime  di  Bemi» 

SouGNANT,  concubine. 

SoiRDiTTE,  fille  publique. 

Souris,  it  mozzo,  que  Ton  a  quelquefois  appelé  lapin ,  chat^ 
minon^  etc.  Le  sieur  Isaac  Moiré,  rémouleur  au  Mans,  publia 
en  1818  un  poème  sur  les  souris,  dans  lequel  on  remarque  ce 
vers: 

A  leur  horrible  aspect  je  recule  en  arrière. 

Stopo,  paillardise. 
Succube,  bardache. 
Sucre,  sperme. 

Suéde  {aller  en) ,  suer  la  vérole. 
Suivante  de  Fénui,  fille  publique. 
SuLGUs,  sillon ,  fossé,  la  nature  de  la  femme. 
SupposER,yar  Patto.  Supponere. 

SuRoiTTE,  prostituée.  Le  '^erbe  surdidre  signifie  séduire, 
débaucher  une  femme.  Voyez  sourditte. 
Syrinx,  flûte,  meml>re  viril. 

T. 

Tabourer  une  femme,  la  connottre.  Le  verbe  tahourer  si- 
gnifie proprement  battre,  frapper  comme  sur  un  tambour, 
Rabelais  emploie  aussi  le  substantif  laboureur, 

Talogher  une  femme,  la  connoltre.  La  taloche  est  un  mor- 
ceau de  bois  plat^et,  par  métonymie,  une  tape  sur  la  main; 
c'étoît  aussi  un  bouclier. 

Ta  MISER  ,yàr  Patto, 

TAjiiTAKEh^far  Patto, 

Tau  RUS,  taureau,  et,  par  métaphore,  le  membre  viril. 

Temple  de  Cypris,  la  nature  de  la  femme. 

Tendriere  de  bouche  et  des  reins,  femme  galante. 

Teriere,  tarière^  il  cazzo,  La  tarière  est  un'  outil  qui  sert 


VERBA.  483 

à  faire  des  trous  plus  grands  que  la  vrille.  Cest  une  faute 
de  lire,  tome  I^  page  43,  ma  îetiere,  La  téîièreest  une  bride 
qui  servoit  aux  nourrices  d'autrefois  pour  fixer  la  tête  des  en- 
fants au  maillot;  de  peur,  dit  Rousseau,  qu'ils  n'eussent  l'aii' 
d'être  en  vie. 

Testicules.  On  leur  a  donne  les  noms  de  animeles,  haU  7^  ^ 
loches,  ballottes,  belaux^  biUes,  boulettes  de  Venus,  bran- 
dilles,  breloques,  cailles  d'amour,  cliquailles,  co/ei^  cymbales 
de  concupiscence,  dandrilles,  didymoi,  diutiers,  estalles,  gé^ 
nitilleSy  génitoires,  guenilles,  joies  de  ce  monde ^  keillou, 
landrilles,  marjoles,  mère  des  histoires,  oberliques,  olives 
de  Poissy,  pelotons,  pendilloches,  pendoilles ,  pommes  de  cas 
pendu,  pot  au  lait,  ripons,  roupettes,  sonnettes,  trebillons, 
triquebille,  vasa^  virolets ,  etc. 

Tetin,  ilcazzo.  (I,  lo,  note  a),  lisez  après  au  lieu  de  areps, 

Tetons,  ballottes  de  Vénus,  pommes  d'amour,  boules  d'i-  /  ^ 

voire,  petits  pains  au  lait,  pommes  d'«or  des  Hespérides,  et 
mille  autres  noms  que  l'amour,  leurs  contours  arrondis,  leur 
élasticité,  le  charme  indicible  qu'ils  nous  font  éprouver,  ont 
inspiré  à  l'homme.  Nous  avons  donné,  dans  notre  second  vo- 
lume, les  deux  tetins  de  Marot,  qui,  dans  le  temps,  eurent  une 
très  grande  réputation. 

Mercier  de  Compiégne  a  fait  un  charmant  éloge  du  sein 
des  fsmmesy  ouvrage  dans  lequel  on  examine  s'il  doit  être  dé^ 
couvert^  s^il  est  permis  de  le  toucher,  etc.;  Paris,  Guérin,  i8ao, 
in-i3.  Nous  avons  encore  le  Blason  de  la  Gorge ^  par  Mau- 
rice Saeve,  et  celui  des  Tétons,  par  Guichard  (voyez  le  Re- 
cueil de  M.  Meon);  les  Tétons^  par  J.-P.  Ducommun,  Amst., 
1735,  in-8°,  1760,  in-ia;  les  Entretiens  galants  (fJristippe 
et  dAxiane,  contenant  le  langage  des  Tétons  et  leur  panégy- 
rique, Paris,  i665,  in-ia;  V Éloge  des  Tétons,  ouvrage  cu- 
rieux,  galant,  et  badin;  Francfort-sur*>le-Mein ,  1746?  iA-8<>; 
Cologne,  17 '19,  in-ii;  ibid.,  1775,  in-S'';  et  un  autre  éloge 
dans  les  Facétieuses  Paradoxes  de  Bruscambille, 

Thliblté  ,  châtré  (en  grec). 

Tiasa  du  nerf,  far  Catlo, 

3i. 


■'484  EROTÏCA 

Tire-lire,  la  nature  d\ine  femme. 

TiREtiSE  de  vinaigre  y  prostituée. 

ToRDiON  de  remuement,  Vatio  vetiereo.  Le  tordion  étoit  une 
espèce  de  danse.  Voyez  Vorckesographie  de  Tabourot. 

ToTOQUiNi,  le  membre  viril. 

Toupie  ,  fille  de  mauvaise  vie. 

TouRET.  Ployer  ie  touretj  c'est,  pour  les  femmes,  pisser;  entre 
autres  acceptions,  le  touret  étoit  une  espèce  de  vertu^ade,  un 
petit  coussin  que  les  femmes  se  mettoient  sur  le  cul,  pour 
avoir  la  taille  plus  cambrée. 

TousE,  femme  publique,  et  femme,  en  général. 

Trabes,  poutre;  le  membre  viril. 

Tracas  de  polichinelle;  Catto  venereo, 

Thanson.  Faire  un  transon  de  <:here  lie,  far  Catto;  lie^  de 
liesse  f  lœtitia. 

Travailler  une  femme  ;^ir  Catto  venereo. 

Travailler  en  vieux  cuir,  caresser  une  vieille  femme. 

Thebillons,  les  testicules. 

Trehans,  le  membre  viril. 
-  Treper,  trepeiller,  trepiter  une  femme;  far  l'atto.  Ce  verbe 
vient  de  tripudiare,  et  signifie  proprement  agiter^  remuer, 
gambader,  bondir,  sauter. 

TniBALLER,  trinqueballer.  Ce  verbe,  qui  se  dit  ordinaire- 
ment du  remuement  des  cloches  que  Ton  sonne,  Rabelais  le 
rapporte  (tom.  I,  pag.  i8i  )au  mouvement  des  c...  des  beaux- 
pères,  lesquels,  dit-il,  ne  portent  point  déchausses  foncées. 
C'est  sans  doute  pour  cette  raison  que  Ton  a  appelé  les  testi- 
cules. fr/'^ue^iT/es.  On  les  a  aussi  nommées  dandiilksj  olives  de 
Poissy,  joies  de  ce  monde ,  etc. 

Tribart  ,  il  cazzo. 
.  Triquebilles,  les  testicules.  Voyez  triballer. 

Trotiere  ,  troteresse  ;  une  coureuse. 
1^       Trou.  Madame^  donnez-vous  guanle  de  tianber,  car  il  y  a  iç)" 
J     uncj  (jraml et  salle  trou  deuant  vous.  Bien  des  gens  ne  croient  pas 
j     cette  obscène  équivoque  aussi  ancienne. 

Trou  maxiame  (Jouer  au),  (-ette  expression  n'a  pas  besoin 


VERBA.  485'* 

de  commentaire;  personne  n'i^^uore  qu^il  existe  pn  jen  dé  ce 
nom. 
Trou  de  service,  il  mozzo.  .      . 

Trou  de  la  sy bille  ^  le  trou  du  cul. 

« Trou ^^non,  l'anus,  le  tfou  du  cul. 

Typos,  type,  modèle,  générateur;  le  "membre  viril. 

V,  Y,  Z. 


Vagin  ,  la  nature  de  la  femme  ;  tfogina, 

Vagina,  gaine,  fourreau,  vagin ^  la  nature  de  la  femme. 
Voyez  machœra. 

Vasa  ,  vases  sperma  tiques  ;  les  testicules. 

Vau-pute,  sodomie. 

Venue.  Donner  la  venue,  far  l'atto  venereo.    '  >    » 

Veretille  ,  le  membre  viril  ;  veretilla. 

Veretre,  le  membre  viril;  veretrum. 

Vergauder  ,  violer,  déflorer,  connoitre  une  femme.        ' 
V  "^    Verge  de  sainet  Benoist,  il  catzo.  Il  n'en  faut  qu^nn  brin 
pour  faire  une  poignée. 

Verger  de  Cypris.  Voyez  peniUière. 

Verminer  \f€Lr  Catto  venereo. 

Verminge  {faire  le  petit) ,  far  l'atto. 

Verpa  ,  le  membre  viril. 

Fan(][etar  linçuœ  non  tam  bcne  munera  veqia, 
Qiiam  verpœ  fuiiçî  muuora  lingux  fuit. 

Vervignoler  ;  faire  le  déduit. 
Vesée,  ilcazzo. 

VETihhEK'y far  tatto,  yetilles  sont  babioles,  bagatelles,  mi- 
nuties ;  d'où  vétilleux. 

Viagère,  femme  publique. 
ViBREQUiN,  vilbrequin;  il  cazzo, 
Vicon;  ilcazzo. 
Vie.  Femme  de  vie,  de  mauvaise  vie. 


♦486  EROTICA 

ViEDAZE.  Ce  mot  signifie  au  propre,  conime  nous  l'avons 
dit,  visage  d'âne;  mais  on  le  prend  aussi  souvent  pour  un 
cazzo  mal  conditionné ,  ou  pour  un  homme  mal  pourvu. 

On  dit  aussi,  à  une  personne  qui  nous  impatiente,  que 
i'aze  te  f^...,  ou,  si  Ton  ne  veut  pas  dire  un  gros  mot,  que 
faae  te  quille;  et  l'on  donne  à  cette  locution  une  plaisante 
origine. 

Certain  paysan,  frais  et  dispos,  cheminoit  sur  son  âne; 
il  rencontf«  une  gente  bergère,  qui  lui  demande  à  monter 
en  croupe.  Lucas  y  consent,  à  condition  que,  chaque  fois  que 
son  âne  pétera,  la  bergère  et  lui  feront  ung  transon  de  chiere 
fye.  Le  jeu  plait  à  tous  deux;  mais,  comme  toutes  choses  ont 
^un  terme,  Lucas  se  fatigue.  L'âne  péte,  lui  dit  à  son  tour  la 
bergère.  L'âne  pete,  répond*il  en  bâillant,  hé  bien  que  Yaze 
te/.... 

Villotiere;  prostituée. 

Vireton;  il  cazzo.  Proprement,  levireton  étoit  une- flèche, 
un  trait  d'arbalète. 

Virginal,  la  nature  de  la  femme. 

ViROLET,  virole;  il  cazzo»  Le  virolet  étoit  une  girouette ,  un 
petit  moulin  à  vent  pour  les  enfants.  On  appeloit  aussi  viro^ 
let  un  tout  jeune  homme  ;  enfin  on  a  encore  donné  le  nom  de 
viroles  aux  testicules. 

Vitault;  il  cazzo,  ^ 

Vivandier  de  nature;  il  cazzo, 

VoHER,  la  nature  de  la  femme. 

VoTAGERE,  femme  publique,  qui  court  le  pays. 

UsAGERE(^rnm6),  prostituée. 

Utensile  (P);  il  cazzo. 

VuiHO,  cocu,  en  picard. 

Vulcaniser  ,  cocufier. 

VcLVA,  vulve,  matrice,  la  nature  de  la  femm^. 

Wauve,  prostituée. 

Vttte  ;  mentula. 

Yard  {mans)^  la  verge  de  l'homme;  il  cazzo. 

Zinzin,  la  nature  de  la  femme,  en  proveiK-al. 


VERBA.  4^7^ 

Ce  mot  rappelle  une  chansonnette  fort  drôle  que  chantoit 
dans  les  rues  Allart,  étant  petite  fille  : 

Noostra  catin,    • 
Sa  camisa  stouca  (déchirée), 
N  a  pas  ben  spetassa; 
Li  monstre  soun  zinzin. 

Et  Ion  zinzin 

De  la  catin 
N'a  pas  la  barbon  fatcke, 
Et  semble  oun  capuccin. 

Le  mot  zinzin  signifie,  au  propre,  cousin. 
Zizi.  Faire  zizi  pan  pan  ^far  l'atto. 


FIN  DU   GLOSSAIRE. 


RABELtëSIANA. 


«<  In  ridendU  hominum  actionibus  totus  fuit,  n 
ScEv,  DE  Saimte-Martiif. 


AVANT-PROPOS. 


Nous  ne  saurions  mieux  commencer  ce  petit  Re- 
cueil que  par  une  courte  analyse  de  la  brochure  de 
Ginguené ,  que  nous  avons  citée  au  commencement 
de  ce  volume  (pag.  24)-  Ce  nest  point,  ainsi  qu'on 
le  pourroit  croire,  un  simple  jeu  d'esprit,  un  de  ces 
éloges  ironiques  comme  ceux  de  V Ignorance ,  de  YEn-- 
vie^  etc.  ;  jamais  personne  n'a  mieux  fait  sentir  la  vé- 
rité du  précepte  que  s'est  appliqué  à  lui-même  le  curé 
de  Meudon  :  que  «  par  trop  de  legiereté  ne  conuient 
a  estimer  les  oeuures  des  humains ,  et  que  les  ma- 
^  tieres  par  luy  traictees  ne  sont  tant  folastres  conmie 
«  le  tiltre  on  dessus  pretendoyt.  » 

L'auteur  moderne  avoit  trop  d'esprit  pour  ne  pas 
dédaigner  les  interprétations  historiques.  Son  but  est 
bien  plus  utile  et  plus  louable ,  puisqu'il  nous  montre 
dans  Rabelais  l'ennemi ,  le  correcteur  des  abus,  de  tous 
les  temps  et  de  tous  les  lieux.  «Je  prouverai,  dit-fl, 
«  que,  dès  le  seizième  siècle,  Fauteur  de  Pantagruel 
«f  attaqua  les  préjugés  en  véritable  philosophe.  Je  veux 
«  lui  rendre  ce  qui  lui  est  dû,  le  tirer  de  l'oubli  où 
u  on  le  laisse,  rappeler  qu'il  avoit  baffoué  le  culte  de 
c<  certaines  idoles  que  nous  avons  encore  adorées  plus 
«  de  deux  siècles  après  lui ,  et  que  son  autorité  doit 
u  être  comptée  parmi  celles  des  sages  qui  ont  préparé 
f(  la  destruction  de  nos  sottises.  Il  écrivoit  dans  un 


492  AVANT-PROPOS. 

«  temps  où  il  falloit  bien  qu'il  se  couvrît  d'un  voile 
«  allégorique ,  quelque  transparent  qu'il  fût  ;  aujour- 
«  d'hui ,  la  vérité  marche  le  front  découvert  et  levé. 

«  C'est  une  chose  bizarre,  continue-t-il ,  que  le  suc- 
«  ces  de  ce  joyeux,  mais  redoutable  ennemi  de  la  su- 
«  perstition,  dans  un  siècle  dévot,  et  son  décri,  dans 
«  un  siècle  de  philosophie.  Despréaux,  Racine,  Mo- 
«lière,  La  Fontaine,  ^dmiroient  Rabelais,  le  rcli- 
w  soient  sans  cesse ,  le  citoient  souvent ,  l'imitoient 
«  plus  souvent  encore.  De  nos  jours,  on  a  pris  à  tâche 
«  d'en  dire  du  mal^  de  le  peindre  comme  un  dérai- 
«  sonneur  ivre,  qui  avoit  noyé  quelques  mots  heu- 
«  reux ,  quelques  étincelles  d'esprit  dans  un  fatras 
«  d'absurdités ,  de  grossièretés ,  et  de  plates  folies.  Un 
u  goût  dédaigneux  et  timide ,  une  fausse  décence  ont 
«porté  cet  arrêt  de  proscription;  et,  ni  parmi  les 
a  gens  du  monde ^  ni  même  parmi  les  gens  de  lettres, 
«  on  n'a  plus  daigné  lire  maître  François ,  on  auroit 
«  rougi  d'avouer  qu'on  l'avoit  lu. 

a  Rabelais  compare  plaisamment,  dans  un  de  ses 
«prologues,  les  calonmiateurs  de  ses  écrits,  ceux 
u  qui,  de  son  temps,  les  condamnoient  comme  héré- 
«  tiques  et  dangereux ,  et  en  interdisoient  la  lecture , 
«  à  ces  gens  qui  crachent  au  bassin  ou  au  plat  pour 
«  dégoûter  les  convives ,  et  manger  tous  les  bons  mor- 
«  ceaux.  Ce  n  est  pas  comme  hérétiques  et  dangereux 
«  que  les  poltronitez  d'aujourd'hui  toudanment  ces 
«  mêmes  écrits,  c'est  comme  blessant  la  décence,  le 
u  bon  goût,  le  bon  sens ,  et  ne  contenant  rien  dont  un 
«  esprit  raisonnable  puisse  s'accommoder.  Mai^,  d^ 


AVANT-PROPOS.  49:^ 

«  meillenre  foi  qne  le  médecin  gourmand  de  Rabr- 
«  lais,  ce  ncst  pas  pour  en  jouir  eux-mêmes  quils  en 
«  ont  dégoûté  les  autres,  et  aucun  d'eux,  que  je  sache, 
«  n'en  fait  ni  son  livre  de  chevet ,  ni  son  bréviaire. 
"  Pour  moi ,  j'ai  depuis  long-temps  le  mauvais  gofit  et 
«  la  foiblesse  d'être,  sur  ce  roman  philosophique,  de 
«  l'avis  de  La  Fontaine,  de  Racine ,  de  Dcspréaux,  et 
«de  Molière.  Les  contes  plaisants,  les  traits  nom- 
«  breux  d'une  satire  ingénieuse  et  délicate ,  les  choses 
«  hardies  pour  le  temps ,  dont  pl\isieurs  l'étoient  en- 
«  core  pour  le  nôtre  il  y  a. peu  d'années,  et  celles  où 
«  brillent  un  sens  droit,  une  raisonsupérieure,  une  sa- 
«  gesse  de  tous  les  temps ,  tout  cela  me  charmoit,et, 
«  chaque  fois  que  je  prenois  mon  Rabelais,  ce  n'étoit . 
«  qu'après  avoir  relu  tous  ces  endroits,  marqués  dans 
«  mon  exemplaire,  que  je  pouvois  le  quitter. 

«  On  ne  trouvera  point  ici ,  continue-t-il ,  tout  ce 
«  qu'il  y  a  de  bon  et  d'agréable  dans  Rabelais  >,  mais 
tt  seulement  ce  qui  rentroit  dans  mon  sujet.  Pour  en 
«  faire  sentir  tout  le  mérite ,  ce  seroit  ici  le  lieu  de 
u  peindre  le  siècle  où  l'auteur  écrivoit  ;  mais  il  suffira 
«  de  rappeler  à  ceux  qui  connoissent  notre  histoire 
«  que  c'étoit  sous  le  régne  de  François  V%  ce  qui  v«ut 
tt  dire ,  en  peu  de  mots ,  sous  un  roi  possédé  de  la  ma- 
«  nie  dos  conquêtes,  et  puni  par  des  revers,  même 
u  par  la  captivité ,  de  cette  manie  sanguinaire.  Il  osa  la 

'  En  effet,  il  n'a  parlé  ni  de  la  harangue  de  Janotus,  ni  de  la  bi- 
bliothèque de  Saint-Victor,  ni  de  la  manière  admirable  dont  un  roi 
doit 4raiter  de  nouveaux  colons,  ni  du  pbilo&oplie  Trouillogan,  ni 
do  Dind(*nault.  ni  des  Gastrolàtres,  ni  dos  Frères  Fredons,  etc. 


494  AVANT-PROPOS. 

u  tourner  en  ridicule.  Dans  un  temps  où  les  parle* 
u  ments ,  sans  être  aussi  puissants  qu  ils  Font  été  de- 
«  puis ,  avoient  de  la  considération  et  de  la  puissance  ; 
u  où  y  du  moins,  ils  nétoient  pas  encore  avilis  par  la 
u  vénalité  publique  des  charges^  il  se  moqua  du  par- 
«  lement,  des  autres  cours,  et  de  toute  la  clique  ju- 
«  diciaire.  Enfin,  à  Tépoque  où  le  luthéranisme  et  le 
«  calvinisme ,  nés  des  scandales  de  la  cour  de  Rome , 
«  avoient  enlevé  au  pape  une  grande  partie  de  l'Eu- 
u  rope,  mais  où  la  France,  très  chrétienne  et  obsti- 
«  nément  romaine ,  brûloit  les  protestants ,  les  faisoit 
«massacrer  à  Merindol,  et  révéroit  superstitieuse- 
«  ment  lautorité  papale ,  il  cribla  de  plaisanteries 
«  les  prêtres ,  les  moines ,  et  la  cour  de  Rome ,  et  son 
«  chef.  De  notre  temps,  bien  des  auteurs  se  sont  ac- 
«  quis  une  grande  réputation  de  hardiesse  phUoso- 
u  phique ,  sans  en  avoir  fait  autant.  » 

Rabelais,  ajoute-t-il,  a  fait  de  Gargantua,  de  son 
père,  et  de  son  fils  une  famille  de  mangeurs,  une 
race  de  géants,  parceque  toujours  les  rois  sont  chose 
fort  chère ,  et  que  1  entretien  d  une  maison  royale  ne 
se  fait  pas  à  peu  de  frais.  Aussi ,  le  bonhomme  Grand- 
ugousier  s'écrie-t-il  (liv.  I,  chap.  xxviii)  ^  Holos, 
uholos,  quest  cecy,  bonnes  gens?  11  faut  que,  dans 
«ma  main  tremblante,  ie  preigne  la  lance  et  la  masse 
«  pour  secourir  et  guarantir  mespaoures  subjectz.  La 
«  raison  le  veult  ainsi ,  caî\  de  leur  labeur  ie  suys  entre* 
«  tenu ,  et  de  leur  sueur  ie  suys  nouny^  ^^t  ^^^s  en- 
M  fants ,  et  ma  famille,  »  ^ 

Si  les  calculs  de  YObscî^ateur  allemand  sont  exacts 


AVANT-PROPOS,  495 

Thyperbole  de  Rabelais  ne  paroîtra  pas  très  forte. 
Suivant  ce  journaliste ,  l'entretien  de  neuf  souve- 
rains de  l'Europe  (celui  du  sultan  des  Turcs  non  com- 
pris) coûte  189,470,000  francs,  en  comptant  le  flo  - 
rin  pour  cinquante  sols.  La  répartition  en  est  ainsi  : 
Russie,  45,000,000;  France,  42,5oo,ooo;  Autriche, 
37,5oo,ooo;Espagne,i3,75o,ooo;Prusse,  10,937,500; 
Hollande,  6, 5oo,ooo  ;  Angleterre,  2  5, 000,000  ;  Naples, 
5,25o,ooo;  Portugal,  3,232,5oo.  Ce  qui  revient  par 
tête,  savoir  :  en  Riftsie,  à  22  kreutzers,  ou  88  centimes; 
en  France ,  à  i  fr.  36  cent.  ;  en  Autriche ,  à  i  fr.  36  c.  ; 
en  Espagne ,  à  i  fr.  20  cent.  ;  en  Prusse ,  à  i  fr.  ;  en 
Hollande,  à  i  fr.  20  c.  ;  en  Angleterre,  à  1  fr.  20  c.  ; 
à  Naples,  à  80  cent.;  et  en  Portugal,  à  80  cent.  :  le 
tout  pour  le  seul  entretieft  de  la  maison  du  souverain. 
La  brochure  de  Ginguené  est  en  deux  parties ,  la 
première'pour  la  politique;  la  seconde  pour  la  reli- 
gion. La  première  contient  douze  chapitres ,  Tun  sur 
le  prologue  du  1*'  livre ,  le  2*  sur  la  dépense  des  rois; 
les  3*"  et  4*  sur  les  deux  éducations  de  Gargantua ,  si 
différentes  entre  elles.  Les  5*  et  6*  chapitres  traitent 
de  la  guerre ,  de  la  paix ,  des  conquêtes  chimériques 
du  fougueux  Picrochole ,  et  n  oubliez  pas ,  dit  Gin- 
guené, que  cette  scène  d'un  si  bon  comique  parut 
sous  le  règne  d'un  roi  qui  ne  ressembloit  que  trop  à 
Picrochole,  et  à  qui  il  en  mésadvint  comme  à  lui. 
Le  7*  nous  peint  l'Enfer  d'Épistemon.  Les  cinq  der- 
niers sont  consacrés  à  l'ordre  judiciaire;  à  Rridoye 
qui  juge  les  procès  avec  des  dés  ;  à  la  grand'chambre 
des  chats  fourrés ,  vivant  de  corruption;  aux  chicqua- 


496  '    AVANTPROPOS. 

doux;  et  aux  apedeftes  ou  non-lettrez  de  la  chambre 

des  comptes ,  qui  vivent  de  vendange. 

Délaissant  enfin  les  choses  temporelles  sur  les  rois, 
les  conquérants,  les  parlements,  et  les  cours,  que 
Rabelais,  dit  l'auteur,  na  feint  de  couvrir  d'une  en- 
veloppe allégorique  que  pour  lés  dépouiller  de  len- 
veloppe  mystérieuse  dont  les  couvroit  Tignorance 
populaire ,  il  s'occupe ,  dans  les  douze  chapitres  de  la 
seconde  partie,  des  choses  spirituelles.  Vient  d'abord 
le  portrait  de  frère  Jean  des  Entotnmeures,  que  Du 
Laurens  a  si  bien  saisi  dans  son  Compère  Matthieu; 
puis  celui  des  moines  en  général.  Le  2'  chapitre  est 
consacré  à  Raminagrobis ,  ou  plutôt  à  ces  viUaines, 
immondes ,  et  pestilentes  bétes ,  noires , .  guarres , 
faulves.  etc.,  qui  le  tourmentoient.  I^es  3*,  4*,  et  5* 
sont  pour  Ylsie  sonnante  et  ses  oiseaux ,  les  gourman- 
deurs,  et  papegault.  Les  cinq  suivants,  pour  les  pà- 
pefigues ,  les  papimanes ,  les  sacro-sainctes  décrétales , 
les  miracles  qu'elles  ont  opérés ,  l'or  qu'elles  souti- 
roient  de  France,  etc.  Dans  le  11*  chapitre,  il  est 
question  des  pèlerins  que  Grandgousier  mit  en  liberté, 
et  des  votes  qu'ils  adressoientaux  saints  pour  les  pré- 
server des  maladies.  Le  douzième  est  une  conclusion 
en  trois  lignes.  En  général,  toute  cette  brochure,  l'ia 
troduction  exceptée,  n'est  composée  que  de  passages 
de  Rabelais. 

L'auteur  du  Nouveau  Diable  Boiteux  (Publicola 
Chaussard),  a  fait  précéder  ce  roman  dune  petite 
pièce,  intitulée  ^a6e/ais  ou  /a  f75ton.  Après  un  portrait 
burlesque  du  curé  de  Meudon,  qui  commande  une 


AVANT-PROPOS.  497 

bannière,  sur  laquelle  sont  écrits  ces  mots:  horreur  de 
[arbitraire^  paix  aux  hommes^  tolérance^  instruction^ 
il  s'écrie,  dans  un  saint  enthousiasme  :  «  Je  te  rcicon- 
nois,  curé  de  Meudon,  législateur  des  ris,  pro£es- 
seur  de  la  saine  philosophie.  » 

ft  Lucien ,  plus  poli ,  moins  profond ,  te  précéda  ; 
il  fut  élégant  comme  son  siècle;  la  grossièreté  des 
temps  où  tu  vécus  transpire  dans  tes  pages.  Cepen- 
dant, la  distance  qui  vous  sépare  est  égale  à  celle  que 
la  philosophie  a  mise  entre  Aristippe  et  Diogène. 
Guide  de  La  Fontaine,  et  rival  de  Boccace,  tu  as  su 
enrichir  Fart  de  nouvelles  beautés.  Sous  ton  pinceau, 
la  science  s  est  aggrandie,  la  raison  s'est  éclairée,  la 
superstition  et  le  despotisme  ont  vu  tomber  le  masque 
qui  cachoit  leurs  têtes  hideuses. 

«Un  peintre  a  fait  découler  Thippocrène  de  la 
bouche  d'Homère ,  et  a  représenté  la  foule  des  poètes 
y  puisant  à  pleine  coupe.  Ainsi  s'échappe  de  tes  lèvres , 
comme  un  fleuve  rapide ,  une  étemelle  et  intarissable 
plaisanterie.  Là  s'abreuvèrent  à  longs  traits  Swift,  qui 
joignit  à  ton  sel  la  mordante  âcreté  d'Aristophane, 
vous  épura  tous  les  deux ,  et  mania  la  légère  ironie  ; 
Sterne,  qui  fondit  dans  ta  manière  celle  de  notre 
Montaigne;  qui,  plus  savant  dans  l'art  du  contraste , 
et  dans  la  connoissance  du  cœur  humain,  créa  le 
genre  sentimental  ;  enfin,  le  vieillard  de  Ferney,  qui , 
en  te  méprisant,  t'imita,  et,  par  ce  don  heureux 
d'embellir  tout  ce  qu'il  touchoit,  rajeunit  ta  physio 
nomie,  polit  ta  rusticité,  recula  les  bornes  de  l'art 
du  ridicule ,  qu'il  mit  en  action ,  le  versant  sur  tous , 

3.  3a 


498  AVANT-PROPOS, 

pour  rinstruction  de  tous,  et  enchaînant  à  rimmor^ 
talité  quiconque  avoit  le  sot  orgueil  de  la  domioa- 
timi ,  ou  la  cruelle  manie  de  Tintolérance. 

u  Jouis  de  la  gloire  d  avoir  été  le  maître  des 
maîtres.  Ombre  immortelle  !  est-ce  à  chanter  mon 
siècle  que  tu  réserves  ta  lyre?  Est-ce  à  châtier  la  dé- 
pravation que  cette  verge  est  destinée? » 


RABELiESIANA; 

RECUEIL  DE  SENTENŒS,  ADAGES,  PROVERBES, 

FAÇONS  DÉ  PARU^  PROVtRBULBS , 
JEUX  DE  MOTS,  PARONOMASIES,  JURONS,  IMPRECATIONS, 

CON*TENU8  DAIU  LES  OBUTRES  DE  BABELAI8  , 
OU  QOI  T  ONT  aAPM>KT. 


A. 


A.  Marqué  à  l'A,;  bon,  qui  a  du  mérite,  de  bonne  qua- 
lité, etc.  Ce  proverbe  tire  son  origine  des  kitres  qcd  servent  à 
distinguer,  sur  les  diverses  pièces,  les  villes  de  France  où  Fon 
bat  monnoie.  La  lettre  A  désigne  la  monnoie  de  Paris,  dont 
les  produits  étoient  en  général  estimés  de  bon  aloi. 

A  Dieu  seas;  à  Dieu  sois-tu!  Adioucias, 

Abbatre.  Fort  esUfui  abbat^  plus  fort  ^i  se  relève. 

Abbate.  Vumbre  du  clockier  d'une  abbaye  estfècunde. 

Abbreuvoir  à  mousches,  une  grande  plaie,  sur  laquelle  lés 
mouches  pourroient  se  poser  et  boire. 

Abois  du  parchemin  ;\e  chant  du  lutrin ,  dont  les  livres  étoient 
ordinairement  en  parchemin. 

Absolu  (jeudi);  le  jeudi  saint,  où  Pon  fait  V absoute. 

Absoudre.  Je  vous  absôulds  de  pain  et  de  souppe;  allusion  bur- 
lesque à  ces  mots  de  Tabsolution  canonique  :  je  vous  absous 
de  peine  et  de  coulpe. 

AcHiLLES.  On  appeioit  ainsi,  dans  les  écoles  de  scolastique, 
un  argument  invincible,  en  mémoire  de  celui  que  Zénoa  d'É- 
lée  avoit  formé  sur  Achille  et  une  tortue. 

3î. 


5oo  RABEL^SIANA. 

AcHoisoN  : 

A  petite  acfaoison 

Le  loup  preod  le  mottlon. 

Acte  vénérien,  dit  plaisamment  macération  de  la  chair. 
c(  Eremita  quidam  Pisis  morabatur.  Tempore  Pétri  Gamba- 
«curtœ,  meretricem  noctu  in  suam  cellulam  dednxit;  vige- 
ii  siesque  ea  nocte  mulierem  cognovit,  semper,  cum  moveret 
tt  clunes  ut  crimen  fug^eret  luxuriae,  vulgaribus  verbis  dicens: 
u  domati  te,  carne  cativella ;]ioc  est, doma  te,  miserrima  caro ». 
{Pogg.,  Facet,) 

Ad  capitulum  capitulantes  (I9  97);  au  chapitre,  ceux  qui 
ont  voix  dëlibërative!  Proclamation  qui  se  faisoit  dans  les  cou- 
vents au  son  d'une  cloche. 

Adiusias;  à  Dieu  sois!  salut  des  Gascons  en  se  quittant. 

AnvENTUREa.  Qui  ne  s'adventure  ria  cheval  ni  mule;  Qui  trop 
s^adventure  perd  cheval  et  mule.  Ces  deux  proverbes  n'ont  pas 
besoin  d'explication. 

Adubrbes  locaux  (de  lieu).  Rabelais  entend  par  cette  ex- 
pression les  stations  du  carême,  oit  l'on  va,  d!où  l'on  vient, 
p€ùroit  l'on  arrive  aux  indulgences. 

Aduersitb.  Il  y  a' plus  de  courage  à  la  supporter  qu'à  la  foir- 
Majore  animo  tolerantur  adversa  quant  relinquuntur,  (Tacite  > 
hist.y  1.  II,  c.  XLVi). 

L'Adversité  a  eu  des  panégyristes,  sans  compter  Sénèque: 
i"*  De  utilitàte  ex  adversis  capienda;  auctore  Hier.  Cardano; 
Basle,  i56i;  Franequer,  i64B;  Amst.,  i672,in-8%  ^^ Para- 
doxe quil  vault  mieulx  estre  en  (tdxtersité  quen  prospérité;  dans 
V Esté  de  Bénigne  Poissenot;  P.-Gl.Micard,  i583,  in-i6.  y*  Les 
avantages  de  H Adversité,  poëme ,  par  l'abbéTalbert,  1 772,  in-8^. 

Aduiser.  Ung  homme  aduisé  en  vault  deux. 

Un^  fol  adaise  bien  ung  Mge. 

jidviser  signifie  également  avertir,  instruire,  penser  (m'est 
ad  vis  que),  regarder,  apercevoir,  avoir  égard. 

Qui  bien  se  congnoist  peu  se  prise , 
Qui  peu  se  prise  dieu  l'adnise. 

Adulatei  RS,  corrompent  les  mœurs.  Pessimum  inimicorum 


v«ip 


RABEL^SIANA.  6ot 

genusy  laudantes^  dit  Tacite.  Etienne  Guazza  a  fait  l'éloge  iro- 
nique de  cette  bassesse  (V.  Dornaw)>  et  Papillon  du  Rivet  a 
publié,  en  1742^  Templum  assentationis ,  carmen*  V.  louange. 

Affaires  (être  à  ses),  à  la  garde-robe. 

Age.  s* il  vit,  il  aura  de  Ceage,  il  acquerra  de  Pexpédence,  il 
apprendra  en  vieillissant. 

Agi  AUX  (faire  beaucoup  d'),  faire  des  cérémonies,  des  fa- 
çons. Voyez  au  Glossaire. 

Agitation,  et  motion  continuelle  est  cause  d'attraction. 

Aguillanneuf  (F):  cérémonie  des  druides,  qui,  le  premier 
jour  de  l'an,  cueilloient  le  guy  de  chêne  avec  une  serpe  d'or, 
en  criant  :  ji  guy  l'an  neuf. 

Aide.  Vayde  des  dieux  nest  impetree  par  vœux  ocieux,  par 
lamentations  muliebres. 

L'Espagnol  dit  : 

Adios  rogando, 

T  con  el  mazo  dando. 

«  Tout  en  priajit  Dieu,  il  faut  frapper  du  maillet  »  Ils  disent 
encore  : 

A  quieo  madruga 
Dios  le  ayouda. 

Aiguillette.  Courir  Caiguiliettey  courir  la  prétantaine ,  al- 
ler à  la  débandade.  Cette  expression  est  allusive  a  l'ancienne 
coutume  des  habitants  de  Beaucaire,  de  faire  courir  nues  les 
prostituées,  la  veille  des  foires  où  elles  se  rendoient.  Celles  qui 
couroient  le  mieux  gagnoient  des  aiguillettes.  D'autres  disent , 
avec  plus  de  vraisemblance  y  que  les  courtisanes  étoient  obli- 
gées de  porter  une  aiguillette  sur  l'épaule,  comme  on  les  a  vues 
porter  des  ceintures  dorées.  Le  Dnchat  ne  va-t-il  pas  recourir 
pour  ce  sujet  aux  corps-de-garde,  placés,  dit-il,  dans  des  tours 
terminées  en  aiguilles  (il  falloit  donc  dire  des  clochers);  d'où, 
suivant  lui,  courir  F  aiguillette ,  c'étoit  courir  les  corps-de- 
garde. 

Aiguillette  borgne;  aiguillette  déferrée. 

Aigu  i  llons  de  vin  ;  du  fromage,  d  u  j  a  mbon,  et  autres  viandes 
calées,  qui  excitent  à  boire. 


5oa  RABELiESIANA. 

Aimer.  Vayme  de  vous,  je  Fagrée  devons,  je  vous  en  re- 
mercie. 

Aimer.  Qui  m'aime  sy  me  suive. 

Alarme  (sonner),  (I,  lo,  et  ci-dessns,  5o).  On  nous  dit 
gravement  que  910145  nous  trompons  en  écrivant  ainsi,  au  lieu 
de  à  Parme  y  qui  est  la  seule  bonne  leçon.  Pour  le  prouver,  on 
nous  apprend ,  comme  s'il  écoit  possible  de  Fignorer,  que  alarme 
signifie  à  Parme  (^aWarme).  Plaisante  logique!  Mais  il  eût  du 
moins  fallu  prouver  que  alarme  (d'un  seul  mot)  n'existoit  pas 
dans  notre  langue  du  temps  de  Rabelais;  et,  malheureuse- 
ment ,  on  le  trouve  à  chaque  pas  dans  les  écrivains  des  qua- 
torzième et  quinzième  siècles. 

Que  de  bruit!  quime  lignes  de  notes  pour  une  apostrophe! 
Et  c'est  avec  ces  doctes  et  sur-tout  très  utiles  remarques  que 
l'on  a  formé  huit  volumes,  qui,  pour  la  commodité  des  gens 
de  lettres,  coûtent  cent  francs. 

Quant  à  Vinextricable  obscurité ,  voyez  Fanfreluches. 

AtcHTMiR.  Faire  Calchymie  avec  les  dents  j  épargner  sur  sa 
bouche  pour  grossir  sa*bourse.  L'Espagnol  dit  : 

Alquemia  proTada , 
Temorente  y  no  gastar  nada.  - 

Alirorum  (maistre),  un  homme  qui  se  mêle  de  tout,  ou  bien 
qui  cherche  des  alibi.  Aliboron  est  aussi  un  sobriquet  de  l'âne. 

Allemand.  N'y  entendre  que  le  haut  allemand^  n'y  entendre 
rien.  Nous  disons,  c'est  de  l'hébreu  pour  moi. 

Allonger  les  ff^  c'est  enfler  les  mémoires;  expression  prise, 
ou  des  jambages  de  l'écriture  en  grosse,  qui,  allongés,  dimi- 
nuent le  nombre  des  lignes  de  chaque  page,  ou,  plus  proba- 
blement, de  l'f  (sol),  qui,  allongée,  devenoit/( franc). 

Alouettes.  Si  les  nues  tomboient,  il  y  aurait  bien  des  alouettes 
de  prises. 

Ame;  n'habite  jamais  en  sec  lieu.  Anima  certè^  quiaspiritus 
rst,  in  sicco  habitare  non  potest.  {Saint  Augustin.) 

Rostre  esperit ,  et  cest  nostre  ame , 
El  laquelle ,  comme  estant  dame , 


RABEL£SIANA.  5o3 

Ea  nostre  cneur  et  lang  se  tient, 
£t  n  iamais  ne  se  contieoty 
Ainsi  qae  lisons ,  en  sec  lieu. 
Nefdts  Folx, 

Rabelais  avoit  d'abord  embrassé  la  thèse  contraire,  comme 
îl  parott  par  ce  passage  du  quatrième  livre,  de  Pëdition  de 
Valence:  «Périr  en  mer  est  chose  grief ue,  abhorrente,  et 
«dénaturée.  La  raison  en  est  baillée  par  les  Pythagoriens, 
«pourceque  lame  est  feu  et  de  substance  ignée.  Mourant 
u  doncques  Ihonmie  en  eaue  (élément  contraire),  leur  semble 
«(toutes-foys  le  contraire  est  vérité)  lame  estre  entièrement 
«  extaincte  ». 

Le  mot  01716  a  été  écrit  de  bien  des  maqj^res  :  anime  y  aime, 
arme  y  cUnrme,  armie,  asme.  Voyez ,  à  la  table  des  matières,  N 
pour  M. 

Amis; 

Parents  sans  amis , 
Amis  sans  ponvoir, 
PoMToir  sans  Touleir, 
Vouloir  sans  effact, 
ElTect  sans  proufict , 
Proofict  sans  vertu , 
Ne  valent  pas  un  fétn. 

Amour  est  la  pctssion  des  esperitz  otieux.  Cette  pensée  est  de 
Théophraste.  D'autres  la  donnent  k  Diogène. 

Amour,  est  à  l'amitié  ce  que  le  plaisir  est  au  bonheur.  Cest 
un  point  dans  l'espace,  un  instant  dans  l'éternité. 

AmouTy  naquit  de  Porus,  le  dieu  de  l'abondance,  et  de  Penie 
(la  pauvreté).  Voyez  le  Banquet  de  Platon. 

Vieilles  amours  et  vie^^  tisons 
Sallinnent  en  toutes  saisons. 

Amour  ,  est  chose  merveilleusement  craintifue. 

Amour-propre,  mobile  de  la  plupart  des  actions  humaines. 
La  Drevetière,  sieur  de  l'Isle,  a  fait  un  poème  :  Essiù  sur  PA^ 
mour-propre^  Paris,  Prault,  1738,  in-8". 

Amoureux  de  carême^  qui  n'ose  toucher  à  la  chair:  un  pisse- 
froid. 


5o4  RABËL^SIANA. 

Amoureux  de  Turin;  proverbe. 

Ancre.  Etre  à  Cancre^  être  fixé,  arrêté,  ne  pouvoir  bouger, 
remuer. 

Mieulx  vault  couper  la  corde  de  Vancre  que  perdre  temps  k 
la  deslier. 

Mouiller  Vancre,  boire  ;  terme  de  l'argot, 
Andouille.  Rompre  andomUessuriegenouily  c'est  tenter  Pim» 
possible,  parceque  Pandouille  plie  et  ne  rompt  pas.  On  dit 
encore  mieux  rompre  anguilles. 
Ane.  Voyez  asne. 

Ange.  Faire  (Tun  ange  deux;  deux  bonnes  cboses  d'un  seul 
coup.  Faire  d'un  diable  deux  est  le  contraire. 

Anges  du  palais  On  nommoit  ainsi  par  dérision  les  huis- 
siers. 

On  appeloit  de  même  anges  de  Grève  les  crocbeteurs,  par- 
cequ'ils  s'assembloient  dans  la  place  de  Grève,  et  que  leurs  cro- 
chets leur  tenoient  lieu  d'ailes. 

Anguilles  de  Melun:  crient  avant  qu'on  ne  les  écorche.  On 
prétend  que  ce  proverbe  vient  d'un  nommé  C Anguille,  bour- 
geois de  Melun,  qui,  jouant  le  rôle  de  saint  Barthélémy,  dans 
un  mystère,  se  mit  à  crier,  en  apercevant  le  bourreau,  avant 
seulement  que  celui-ci  l'eût  touché. 

Rompre  Anguilles  sur  le  genouil,  tenter  l'impossible.  Les  An- 
guilles ont  été  chantées  en  latin  par  Laurent  Gambara  ;  Ve- 
nise, Ziletti,  i565,  in-4*.  Nous  avons  encore,  dans  les  rime 
burlesche  di  Bemi,  un  capito  in  Iode  delC  anguille. 
Animaux  (  leurs  cris  )  : 

Lions,  rument; 
Elephan^barrient  ; 
Chevaulx,  bannissent; 
Anes,braislent; 
Loups,  uUent; 
Chiens;  abayent; 
Serpens,  sifflent; 
Tourterelles,  lamentent; 
Poules,  gloussent; 


RABËLiESIANA.  5o5 

Coqs,  chantent; 

Cigales,  sonnent; 

Moineaux,  glatissent; 

Porcz ,  groignent  ; 

Cerfz,  brament; 

Mouches,  bourdonnent; 

Ghatz,  miaulent; 

>  Beufz ,  mugissent  ; 

Brebis,  baislent.  * 

Antitus  des  cressonnières;  un  sot,  qui  veut  se  mêler  de  tout, 
et  ne  connoit  tout  au  plus  que  le  cresson.  Plusieurs  auteurs  se 
sont  emparés  de  ce  sobriquet.  Cet  jintitus  ne  scroit-il  pas  formé 
du  latin  antistes  ? 

Appellant.  Le  visage  (fun  appellant  (liv.  IV,  chap.  ii)  :  c'est 
un  homme  condamné  par  les  médecins,  et  qui  appelle  de  leur 
sentence,  c'est-à-dire,  commence  à  se  mieux  porter;  ou ,  en  gé- 
néral, un  homme  qui  n'est  pas  content  de  son  sort,  et  qui  en 

appelle. 

Tout  aoMi  vray  que  nicre  n'est  pas  sable ,  i 

Il  ponrtera  TÏsaige  qoappeUaiis 
Nepoortentpas. 


Appétit  : 


Gui//.  Crétin. 


appétit  Tient  en  mangeant  ; 
Mais  soif  s'en  va  en  beanant. 


Appétit^  ouvert  comme  la  gibbessiere  d'un  avocat 
Ar^kb  fourchu;  jeu.  Position  d'un  homme  qui  a  la  tête  eu 
bas,  les  pieds  en  l'air,  et  écartés. 

Argent.  Faulte  chargent  c^est  douleur  sans  pareille. 
C'est  le  dernier  vers  de  la  chanson  suivante  : 

D'ai^(ent  me  plains ,  non  d'amour  ou  d'amye , 
Dont  je  ne  puis  la  jouissance  avoir. 
Car,  sans  argent.  Fortune  est  ennemye 
A  cil  qui  veult  tous  ses  désirs  avoir. 
Qui  hat  argent ,  et  feut-il  sans  savoir. 
Pour  le  servir  ung  chascun  s'appareille; 
Mais ,  comme  on  peult  au  vray  Tappercevoir, 
Faulte  d'argent  c'est  douleur  non  pareille. 


5o6  BABEL^SIANA* 

On  a  dit  aussi  : 

Faalte  d*argent, 
C'est  grand  lonnait. 

Qai  nat  argent  en  bonrse, 
Ayt  du  moins  miel  en  bottdie. 

En  coupant  ce  mot  en  deux,  on  a  dit  assez  heureusement: 
Argent  ard  gent. 

Argent  content  porte  médecine. 

Pecuniœ obediunt  omnia.  Voyez  Pecune. 

Nous  avons  le  Triumphe  et  Argent  contre  le  dieu  d'Amour^  en- 
semble les  Ordonnances  d'Argent,  poème ,  par  Alma<]ue  Pa- 
pillon, varlet  de  chambre  de  François  l'\ 

Arme.  Faire  arme,  ou  armer  (liv.  I,  ch.  xxxii);  armorier, 
parer,  et,  par  métaphore,  louer,  vanter, 

Je  l'ay  anné  et  blasonné , 
Si  qu'il  me  la  presque  donné. 

Pathelin. 

On  appeloit  armoiries  des  fleurs  on  bouquets  que  l'on  ar* 
rançeoit  en  parade,  soit  sur  un  buffet,  sur  la  table  à  manger, 
soit  à  toute  offrande. 

Voyez  le  viandier  de  Taillevent. 

AaMÉ  à  blanc;  couvert  de  pied  en  cap  d'armes  d'acier  poli. 

Armé  à  haut  appareil,  armé  de  pied  en  cap. 

Armé  à  Padvantaige,  c'est-à-dire  de  pied  en  cap. 

Armes,  sont  débiles  au-dehors  si  le  conseil  n'est  en  la  mal- 
son  : 

Armes  jamais  an  besoing  ne  faillirent. 
Quand  bon  cneur  est  associé  de  bons  bras. 

Armes  sont  souvent  trompeuses  : 

Doyzeaulx ,  de  chiens ,  darmes ,  damour.s , 
Pour  ung  playsir,  uiille  doulours. 

Arriére-jeu  {Pronost,  ch.  vi).  Leur  espoir  sera  eti  l'an'ièir- 
jeu.  C'est  ici  une  équivoque  et  jeu  de  mots  sur  table  à  manger^ 
et  le  jeu  de  toutes  tables»  A  la  fin  du  repas,  dans  les  pays  du 


RABEL^SIANA.  607 

Nord,  on  boit  du  vin,  après  avoir  bu  de  la  bière;  et  voilà  l'es- 
poir des  Pantagruelistes  de  ces  pays,  peu  favorisés  de  Bacchus. 

AsiTE.  Déferrer  Cane;  aller  à  pied. 

ÂsNE.  Tirer  des  pets  cPun  âne  mort,  tenter  l'impossible. 

AsNE.  Faire  de  tasne  pour  avoir  du  bren.  Nous  disons  mieux  : 
faire  fane  pour  avoir  du  son;  faire  le  gracieux,  le  gentil,  pour 
avoir  quelque  chose. 

AsN£.  Il  y  aura  de  Casne^  pour  dire  il  y  aura  du  quiproquo , 
du  malentendu.  Cette  expression  est  fondée  sur  le  conte  que 
Ton  fait  de  deux  paysans  qui,  cherchant  chacun  de  son  côté 
deux  ânes  perdus,  et  imitant  la  voix  de  l'animal  pour  les  ex- 
citer à  revenir,  se  rencontroient  toujours,  mais  ne  retrouvoient 
point  leurs  bétes.  Cervantes  entre  autres  a  rapporté  ce  conte 
dans  son  Don  Qwxote. 

AsNE.  Laver  la  télé  d'un  âne  y  perdre  son  temps. 

AsN E.  jé  lauer  la  teste  d'un  asne  on  ne  perd  que  le  temps  et  la 
lexif;  à  reprendre  un  ^ntété  l'on  perd  son  temps. 

AsNE.  Mener  Pasne;  tenir  la  chandelle,  regarder  faire  les 

autres. 

Qui  femme  croit,  et  ««ne  mepe. 
Son  cors  ne  sera  ia  sans  peine. 

Asne.  Chantez  à  l'asne,  il  vous  fera  des  peds;  obligez  un  in- 
grat, il  n'en  aura  point  de  reconnoissance. 

Les  Mathurins  étoient  dits  frères  aux  asnes^  parcequ'il  jie 
leur  étoit  pas  permis  d'avoir  d'autre  monture. 

Les  éloges  de  Vasne  sont  aussi  nombreux  que  ses  qualités  : 
Dans  le  recueil  de  Dornaw  on  trouve:  Henr,  Corn,  jigrippœ, 
Asini  laus;  Joannis  majoris,  asinus;JoanisStigelii,  onos;  Joan- 
nis  Lautei'hachii ^  Asini  laus;  Joannis  Passerati  encomium  Asini, 
Nous  avons  encore ,  i .  G.  Domavii  et  aliorum  laus  Asini,  Leyde , 
Elz.,  i6a3,  in-4^  six  part..  2.  Latis  Asini,  auct.  D.  Heinsio,  Amst., 
1629,  in-i6,  etc.;  trad.  en  franc,  par  Couppé  de  l'Oise;  P.,  an  V 
ia-i8. 3.  Asinus^  carmen,  exmss.  regii  Goraddivi^  Fr.,  1603,  in-8" 
{praxis  jocandi).  4-  Éloge  de  l'âne,  ou  discours  où  l'on  prouve 
que  cet  animal  possède  de  rares  et  émiiientcs  qualités;  Tou- 
louse, 1735,  in-tS"*.  5.  Élocje  de  Cane,  par  un  docteur  de  Mont- 


r>o8  RABELiESIANA. 

martre;  Lond.(P.  Laçuette),  1769,  in- 12.  6.  Éloge  de  Fàne^ 
lu  dans  une  séance  ojcadémique,  par  Christophe  Philonagp^; 
1782,  in- 18.  7.  Éloge  de  l'âne  (en  ail**.),  par  Âloys  Blumauer, 
clans  le  recueil  de  ses  poésies^  Vienne,  1782 ,  in-8°.  8.  Capitoio  in 
iode  dell'  AsinOy  dans  les  rime  de  Berni.  9.  La  nobiltà  deit  asino, 
di  AttabalippadfilPeru,  CQmposiziçne  di  Catnillo  Sealigeri  délia 
fretta  {Adiiano  Banchieri)  in  VeneU^  Barezzo,  1 699,  inn4**  ;  trad. 
en  François,  P.  Fr.  Huby,  1606,  in-S*^.  10.  Icon  asini{auct.  Sa- 
lom,  Priezaco  ) ,  P.,  1 769 ,  in  4".  1 1 .  L'âne,  de  Buffon.  1 2.  L'âne  » 
par  Coquelet;  P.,  A.  deHouqueville,  1727,  in-12.  i3.  Delman^ 
sueto  et  patiente  animale  detto  t  asino ,  da  Giulo  Braccialetti ,  dans 
son  Délia  dignità  del  Castrone;  Macerata,  t6oi ,  in-4^.  li^^La 
nobiUssin\a  anzi  asinissima  compagnia  de'  brigante  délia  bas- 
tina,  con  Caggionta  deW  eccellenza  dell'  azino  (  daAdriano  Ban- 
chieri, Voy.  9).  i5.  Cipoli  monachi  oratio  fùnebris  in  asinum^ 
dans  le  recueil  de  Dornaw.  16.  Lecoq-àrPâne^  ou  ëlogfe  de  Mar- 
tin Zèbre,  prononcé  dans  rassemblée  générale  tenue  à  Mont- 
martre par  MM.  les  confrères  d'Asnières,  aux  dépens  de  qui 
il  appartiendra;  1760,  in-8''.  17.  L'asnesse,  parodie  de  Fasne; 
P.,  Louis  CoîgnsLrdy  172^,  in-8'\  18.  Éloge  de  l'ânesse  (en  ita- 
lien). Voy.  laBibL  romana^  dePr.  Mandosio.  ig.Fridericî  ff^- 
debrammi^  agneso  (Pasnier),  dans  le  recueil  de  Dornaw.  20.  Mar- 
tini Lutfteri,  asinus,  rex,  dans  les  Orat.  de  Siber.  21.  Dispute 
d'un  âne  contre  frère  Anselme  Turmeda^  touchofit  laprééminence 
de  l'homme  par  devant  les  autres  animaux;  Pampelune,  1626, 
ia-^i6. 22,  Dans  le  Socrates  sanctus  pederasta ,  de  J.  Matth.  Ges- 
ner;  Utrecht,  1769,  in-8°,  on  trouve  un  petit  traité  de  osino- 
rum  antiquorum  honestate. 

Cette  collection  pourroit  former  un  petit  volume  assez 
agréable. 

AsPRE  AUX  POTS,  à  propos  (liv.  III,  ch.  vu),  misérable  jeu 
de  mots  sur  cette  homophonie.  Il  est  de  Guillaume  Crétin  n 
ainsi  qu'\^  suit  : 

Par  ces  vins  verdz  Atropos  a  trop  os. 
Des  cors  humaius  raez  envers  en  vers. 


! 


RABËLiESIANA.  609 

Dont  ung  quidam  aspre  aux  pots  a  propos ,  ' 

A  fort  blasmë  ses  tours  pervers  par  vers. 

Ces  vers  nous  rappellent  ceux-ci  : 

Un  matin  un  mâtin  m'atteint  et  me  renverse , 
Sondant,  scindant,  «aidant  avec  les  dents,  etc. 

AssEURAN CE  de  meurtrier,  c'est ,  comme  dit  Le  Duchat ,  bonne 
mine  à  mauvais  jeu  ^  effronterie,  impudence. 

Attendre:  Tout  vient  a  poinct  qui  peut  attendre; 

Qui  attend. 
Fort  ha  temps. 

Avalleur  de  charrettes  ferrées  ;  rodomont,  fanfaron. 

Avalleur  defrimars;  se  dit  des  gens  de  robe  et  autres,  qui , 
obligés  de  courir  de  bonne  heure,  respiroient  les  brouillards 
du  matin. 

Avalleur  de  pois  gris,  grand  mangeur,  qui  dévore.  Mais, 
en  parlant  de  Garesme- prenant,  cette  expression  est  prise  au 
propre.  Les  pois  gris  sont  de  gros  pois  secs  que  l'on  mange  en 
carême. 

Aube  des  mouches,  c'est  le  soir:  alba  de  tafani,  disent  les 
italiens. 

A»  SERT  enfouillouse,  argent  en  bourse.  Ce  sont  des  termes 
de  l'argot.  Voyez ,  au  Glossaire ,  les  deux  mots  aubert  etfouil- 
louse. 

Aveugles  ne  voirront  que  bien  peu.  Le  ch.  m  de  la  prognos- 
tication  est  presque  en  entier  traduit  des  Ridicula  sedjucunda 
quœdam  Faticinia,  de  Joachim  Fortius  Ringelberg,  i53i, 
in-8'';  Proximo  anno  coeci  parum  aut  nihil  videbunt,  surdi 
malè  audient;  muti  non  loqueniur,  Multi  interibunt  pisces, 
boves,  oves,  porci,  caprœ^  pulli  et  capones:  intersimias,  canes  et 
equos  mors  non  tantopere  soeviet,  Senectus  eodem  anno  erit  im- 
medicaUlis,  propter  annos  qui  prœcesserunt. 

L'éloge  de  la  Cécité  a  été  fait  par  Cicéron  (voyez  Dornaw); 
par  Passerat,  de  Cœcitate  oratio,  P.  iSgS,  1597,  in-S";  par 
EryciusPuteanus,  Ccecitatis  consolatio '^Louvain^  1609,  in-S^'j 


5io  RABELiESIANA. 

par  Jaçob  Gutherius,  Tiresias,  seu  de  Cœcitatis  et  sapientiœ 
cognatione,  P.  i6i6,  in-8%  et  par  un  anonyme,  voyez  YEn- 
comium  invidiœ^  Francf. ,  i6a6,  in-4**«  * 

Aulne.  Au  bout  de  C aulne  Jault  le  drap;  pour  dire:  la  me- 
sure est  juste,  il  n'y  en  a  tout  juste  que  ce  qu'il  faut.  Mesu- 
rer le  péril  à  Vaulne  de  sa  peur.  Se  l'exagérer. 

AcLTRE  (F),  le  diable,  par  opposition  à  Dieu. 

Avocat  d*eau  douce;  avocat  sans  cause,  méprisé. 

le  retourneray,  qui  quen  grousse  (  marmure  ) 
Deuen  ccst  adaocat  deaue  douce. 

Pathelin. 

Dans  les  deux  endroits  où  Rabelais  emploie  cette  expression 
(i*'  prolog.  du  IV%  et  prolog.  da  V*),  elle  forme  une  misé- 
rable antithèse  avec  le  nom  du  médecin  Amer. 

Avocat  dessous  l'orme ,  comme  juges  dessous  l'orme. 

LongqeÉient  proéeder, 
A  l'avocat  c'est  ▼endaoKer. 

Avoir  Pappétit  ouvert  comme  la  gibecière  d'un  avocat.  Diner 
d^advocat;  proverbe. 

Avoine.  Donner  l'avoine  aiix  chiens^  dilapider,  mal  em- 
ployer son  bien  ou  celui  des  autres. 

Aureille.  V.  vin,  Jureitles  de  Bourbonnois,  proverbe  usité, 
pour  dire  grandes  et  longues.  Il  sembleroit,  par  un  passage 
de  la  Prognostication^  que  les  Gascons  avoient  la  réputation 
contraire.  Les  aureilles  seront  courtes  et  rares  en  Gascongne 
plus  que  de  coustume,  A  moins  que  Rabelais  ne  voulût  parler 
des  essaurillats,  V.  oreille. 

Aureille.  Enfantement  de  Gargamelle  par  l'aureîUe  : 

Gaude  Virgo,  mater  Christi, 
Quae  per  aurem  concepisti, 

chantoit-on  autrefois  dans  la  prose  de  la  Vierge. 

Austère  tour  ,  méchant  tour,  niche,  tort  ^  etc. 

Autant.  Boire  d^ autant  y  c'est  boire,  en  invitant  son  cama- 
rade à  en  faire  autant. 


RABELiESlÂNA.  5ii 

ÂULTRUY.  Ce  qua  aultruj  tu  auras  faict^  soys  certain  quaul- 

truy  le  fera. 
AzEMiNS  {owrrùge  cf  ),  ouvrage  persan.  Les  Arabes,  dit  Le 

Duchat,  donnent  à  la  Perse  le  nom  à^Agem. 

B. 

Bachelier  en  buscke;  Tievtx  garçon. 

Bague  (mauvaise)^  mauvais  chose,  mauvais  cadeau^  mau- 
vaise emplette. 

Bagles  sauves,  sans  dommage,  sans  perte. 

Baiser  ses  pouces  en  croix:  pratique  ridicule  de  bigoterie. 
On  dîsoit  autrefois ,  d'un  homme  qui  s'intéressoit  vivement  à 
la  réussite  d'une  affaire,  qu'il  baisoit  ses  pouces  en  croix  pour 
en  obtenir  le  succès. 

Le  baiser  a  été  chanté  en  latin  par  Ovide ,  par  Jean  Second , 
trad.  par  Moutonnet  de  Glairfons,  1771,  in-S**,  et  par  Mi- 
chel Loraux*,  1812.  La  Casa,  en  italien.  Dorât,  en  François, 
se  sont  excercés  sur  le  même  sujet.  Nous  avons  encore  le  bai- 
ser par  De  Cécile,  18 13,  in-ia,  et  M.  Kempii  Dissertatio  de 
osculo  in  génère^  ejusquê  variis  speciebus;  Leipzig,  i665  in-24* 

Bancquet.  jf  grand  poine  grands  banqueteurs  font  beaux 

faictz  darmes. 

L'Espagnol  dit  : 

Tkippa  Uenâ 
Ni  bien  haye ,  ni  bico  pelea. 

Bannière.  Les  tailleurs  appeloient  bannières  les  morceaux 
d'étoffe  qu'ils  déroboient. 

S'il  y  avoit  dans  un  sac,  dit  Verville,  un  sergent,  un  meus- 
nier,  et  un  couturier,  lequel  sortiroit  le  premier?  Réponse: 
un  larron. 

Les  tailleurs  ont  été  chantés  comme  d'autres.  Nous  avons 
Nobiltày  e  antichità  de'  Sartori^daGiov,  PennacAmi. Venise,  Mi- 
loche,  i65o,  in-4°;  Oraison  funèbre  de  Christophe  Scheling^ 
maître  tailleur- de  Pans  ^prononcée  y  le  iSfSv.  1761 ,  dans  ta  salle 
du  célèbre  Alexandre^  limonadier  au  boulevard;  P.  1761,  tn-is. 


5ia  RABËLiESIANA. 

Éloge  funèbre  et  historique  de  M^  Nicodéme  Pantaleon-Tire- 
points  maître  et  marchand  tailleur  d'habits  y  prononcé  par  Bo- 
niface  Prêtrà^Boire ,  son  premier  garçon  et  associé  y  1 776,  iii-8*». 
Barbe.  En  barbe  y  en  face,  nez  à  nez. 
Barbe  defouare ,  corruption  des  mots  gerbe  defeurre.  Cette 
corruption  avoit  été  sig^nalée  par  Pasquier,  avant  que  des  au- 
teurs modernes  entreprissent  de  Fexpiiquer.  Voyez  gerbe. 

Barbe  des  quittes.  Voilà,  disoit-on  communément  en  lâ- 
chant un  pet,  pour  la  barbe  des  quittes,  c'est-à-dire  de  ceux  qui 
ont  payé  leurs  dettes.  Cette  expression  sin^lière  n'étoit  pas 
moins  usitée  en  Italie  qu'en  France. 

La  barbe,  cet  attribut  de  la  virilité,  n'a  pas  manqué  de 
panégyristes.  On  trouve,  dans  le  recueil  de  Dornaw,  Ant. 
Hotomanni  Pogonias,  sive  de  Barba;  Joan.  Barbatii,  barba* 
majestas.  Nous  avons  en  outre,  la  Pogonologie,  ou  Discours 
facétieux  des  barbes,  auquel  est  traitée  l'origine,  substance^ 
différence,  propriété,  louange,  et  vitupère  des  barbes  (par 
Renault  d'Orléans),  Rennes,  Pierre  Bretel,  iSSg,  in-8^;  les 
Blasons  des  Barbes  de  maintenant,  chose  très  joyeuse ,  et  ré- 
créative à  toutes  les  personnes,  s.  d.  8.  Béni  Sperati,  Barba de- 
fsnsa,  Leipsick  et  Dresde,  1690,  in-12;  Enopogonerythreé,  ou 
Louange  des  Barbes  rouges,  par  Pierre  l'Éguillard;  Caen, 
s.  d.;  Hist.  de  M  Barbe  de  F  homme  y  in-8^;  Sermon  du  B.  P. 
Protopiastre,  capucin,  sur  la  barbe  d^Aaron,  prononcé  aux 
Ursulines  de  Nantes,  en  1734,  in-i  2  ;  Christ.  Becmanni  et  Tho^ 
mœ  Sagittard,  de  barbigenio,  dans  le  recueil  de  Dornaw;  la 
Nobiltà  deW  arte  c/e'  Barbieri ,  de  Dominico  Burchielio ,  dans 
le  recueil  de  ses  poésies;  Florence,  i553. 
Barbe  d*Oribus.  Voyez  oribus. 

Barbe  d'écrevisse;  déchiqueture  des  étoffes  et  des  chaus- 
sures, fort  à  la  mode  du  temps  de  Rabelais. 

Barbe   raze,   pieds  ferra ts  ;   costume  des  moines   men- 
diants. 
Barbet.  Voyez  ^énus. 

Bassin.   Cracher  au  .  bassin  ,  contribuer  malgré  soi ,  par 
force. 


RABELJESIANA.  5i3 

Baston s.  BàUms  de  croix  et  de  bannières.  Voyez  festes  à 
doubles  bâtons. 

Bastons  rompus  y  lances  momées,  épées  rabatlueSy  fleurets. 

ComaM  ang  faquin  porté  faix , 
Ainsi  le  baston ,  la  paix. 

,         Tel  porte  le  baéion. 
Dont  toauent  le  bat  on. 

Si  vons  prenez  le  hanlt  ton , 
le  prendray  le  bas  ton. 

Bau  ARDS  de  Confort  y  qui  se^assembloient  sur  la  place  Notre^ 
Dame  de  Confort  k  Lyon^  pour  débiter  des  nouyelles. 

Par  ces  mots,  batutrds  de  godale,  on  entendoit  des  gens  du 
peuple,  des  ivrognes,  qui  se  rëunissoient  pour  boire  cette  mé- 
chante bière  appelée  godale, 

Baueux  comme  un  pot  à  moutarde.  Il  y  a  ici  équivoque  sur 
le  mot  baveux,  pris  dans  le  sens  propje^  ou  comme  synonyme 
de  bavard.  Un  moutardier  bave  nécessairement,  puisqu'il  est 
tout  rond  et  sans  bec. 

Bauffreurs  de  Mascon  ;  proverbe. 

Bazoghe.  Cette  juridiction ,  dont  Rabelais  parle  en  plu- 
sieurs endroits ,  étoit  celle  des  clercs  du  Palais.  Elle  a  fourni 
matière  à  quelques  écrits.  Nous  avons  le  recueil  des  statuts, 
règlements ,  antiquités ,  prérogatives  ,  et  prééminence  du 
royaume  de  la  Bazoche,  par  Boyvinet;  Paris,  i654,  in-8<>; 
le  Triomphe  de  la  Bazoche  y  P.  De  Luynes,  1698,  in- 12;  et  la 
Bazoche  y  poème,  par  un  bazochien;  Avignon  (Paris),  1768, 
in-i^. 

Beau  père ,  un  religieux.  Cest  le  synonyme  de  caloïer,  for- 
mé de  ccUos  et  hieros. 

Or  çà  y  iapobins ,  cordeliers , 
Angustins ,  carmes ,  bordeliers , 
•  D'où  vient  qu'on  vons  nomme  beaux  pinas  ? 
G  est  qu'à  l'ombre  du  crucifix , 
Souvent  faictes  fiUes  ou  fil», 
£n  accointant  les  belles  mères. 

3.  33 


5i4  HABELiGSIANÂ. 

BcADCoiv:  tro»  beaucoup  et  treis  peu  détraîscnt  Phomiiie. 

Pmiier  beaucoup ,  et  peu  savoir; 
Bien  depencer,  et  peu  avoir; 
Pretomption ,  tans  mérite ,  avoir. 

BECHEUEL.Voyez  teste. 

Bedier  :  deniers  avancent  les  bedien.  ^ 

i     Bedon: 

Ce  qae  dit  le  bedon 
Ha  de  crédit  le  son. 

BÉ6VIN  d'innocence^  le  capuqfion  des  moines.  De  là  est 
venu  le  mot  béguine  qui ,  en  Flandre,  désignoit  des  femmes 
non  cloîtrées ,  mais  réunies  en  béguinages,  pour  se  livrer  aux 
œuvres  de  charité.  Le  mot  béguine  s^est  depuis  pris  en  mau- 
vaise part,  à  cause  des  abus  qui  se  sont  introduits  parmi  ces 
femmes. 

Benedicite.  Du  quatorzième  benedicite^  béte  ,  stupide,  ni- 
gaud. Cette  singulière  expression  vient  de  ce  que  le  qua^ 
torzième  verset  du  cantique  des  enfants  dans  la  fournaise  est 
ainsi  conçu  :  Benedicite  omnes  bestias  et  pecora^  domine ,  et  que 
les  précédents  commencent  paiement  par  le  mot  benedicite. 

Bergerettes  u  esquelles  le  cul  sent  le  serpolet ,  plus  sont 
uadvenentes  que  les  dames  des  grands  courts,  auecques  les 
tt  riches  atours  ft  odorans  parfums  de  maujoint.  »  Rusticipro^ 
verbium  promulgatum  habent,  succosiores  esse  virgines  quœ  ser^ 
pilîwn  quam  quœ  moschum  oient,  ffr.  CfiampieTy  de  recibaria, 
liv.  VIII,  çh.  XXXV. 

Bernardines,  termedeVargot,  pour  exprimer  des  sornettes, 
des  contes  en  Pair,  avec  lesquels  les  filous  endorment  ceux  qu^ils 
veulent  dérober. 

Beste.  Quant  le  soleil  est  couché  y  toutes  bestes  sont  à  tombre. 
Ce  proverbe  n'a  pas  besoin  d'explicatioa*  Saint  Matthieu  loue 
les  pauvres  d'esprit,  qui  auront  le  royaume  des  cieux.  Morfouage 
de  Beaumont  a  fait  )l  apologie  des  bêtes ^  P.,  1732,  in-8*^.  Nous 
avons  un  éloge  de  la  bêtise ,  dans  V  Esprit  des  journaux  y  de  dé. 
cembre  18049  page  a33,  et  ua  autre,  dans  VEsprit  des  sots. 


RÂBELiESIÂNA.  5i5 

âe  Cadet  Gassicouit,  Paris,  i8i3,  in-iS;  le  Congrès  des  Bétes, 
Londres,  1748,  in -8%  etc. 

Behoette.  Longues  beuvettes  rumpent  le  tonnoirre.  ProTerbo 
allnsif  à  cet  antre  :  petite  pluie  aboi  grand  vent. 

Bien  enpoinct;  bien  garni,  bien  fourni,  en  embonpoint. 
BiENFAiCTS.  «Le  temps,  qui  tontes  choses  corrode  et  dimi- 
tt  nue,  augmente  les  bienfaicts.  »  Âristote  dit  au  contraire,  et 
peut-être  malheureusement  avec  plus  de  yëritë:  Le  bienfait 
est  ce  qui  vieillit  le  plutôt. 
BiEHS  : 

Toas  les  Inent  que  le  ciel  recoavre , 
Et  que  cootieot  la  terre  en  tes  dimensions , 
Doivent  être  de  boue  a  nos  affections. 

Tout  le  monde  connoit  VEncomium  luti  de  Marc-Antoine 
Majoragius,  trad.  par  Mercier  de  Gompiègne. 

BiERRE  (  la),  que  Rabelais  abandonne  aux  Estrelins,  et  que 
méprise  tout  bon  Pantagruëliste,  a  pourtant  eu  ses  chantres. 
On  trouve,  dans  le  recueil  de  Dornaw  :  Abrakami  fFemeri  de 
Cerevisia;  Joan,  Matthœi  Waker  à  JVakenfélf^  et  Georgii  Rhe- 
ticiy  de  Cerevisia  Umtislauiensi.  Nous  avons  encore  Bruckmanni 
de  Cerevisia  regia  Lothariensi  vulgoDtickstein dicta;  Helmstadt, 
1732 ,  et  lobgesang  des  Zerbster  Bières  (Disc,  à  la  louange  de  la 
Bière  de  Zerbst),  par  Balthasar  Kindermann,  pasteur  luthé- 
rien à  Magdebourg. 

BiEURE,  le  castor  : 

En  petite  eaue  tr^une  Ion  bien  grant  bieure , 
En  ung  petit  buisson  trenne  Ion  bien  grant  Uenre. 

BriLON.  Du  même  billon,  de  la  même  valeur,  de  la  même  es* 
pèce,  de  la  même  farine. 

BissAG.  Réduit  au  bissae,  à  la  misère,  à  la  dernière  jiéeessité. 

Blanc.  Celui  qui  n'a  point  de  blanc  dans  Fœil;  le  diable. 

Blanc,  couleur  de  Gargantua.  Marescot  a  fait  en  vers  l'J^- 
loge  de  la  blancheur,  par  un  charbonnier. 

Blev  ,  couleur  de  Oargantua.  Nous  avons  Dialogo  in  Iode 
deW  azurro  contro  il  verde;  Vicence;  G.-B.  Martini ,  i6ao,  m-8<». 

33 


5i6  RABEL^SIANA. 

Le  verd  fiit  défendu  par  Fernando  Gardoso  :  Panegirico  delto^ 

brverde,  Madrid,  i635,in-8^ 

Boeuf.  Laissez  faire  aux  quatre  bœufi  de  devant:  expression 
dérivée  de  la  manière  dont  on  laboure  en  Poitou.  Cela  veut 
dire 9  laissez  faire  la  nature,  comptez  sur  vos  propres  forces. 

Boeuf  violé ,  ou^  plutôt,  vielle.  CTest  le  bœuf  gras,  conduit 
au  son  des  vielles.  Les  enfants  imitoient  cette  faree,  en  pro- 
menant en  pompe  un  de  leurs  camarades.  Gela  s'appeloit  jouer 
au  bœuf  vielle,    • 

Boeuf  salle ,  faict  trouver  le  vin  en  plaine  minuyct  sans 
chandelle. 

Boire.  Voyez^  autant 

Non  rire ,  aim  boire ,  est  le  propre  de  l'homme. 

Furieux  est,  de  boo  sens  ne  iooit, 
Quicooques  boit  et  ne  sen  reiouit. 

Boit  pour  néant 
Qui  ne  sen  sent. 

^i  na  Iain% 
Boiue  a  la  fontaine. 

Piaute  a  dit  :  bibe  si  bibis. 

Boire  à  tire  larigot  ^  à  tire  gosier.  Le  larinx  ou  nœud  de  la 
gorge  fut  appelé  larigot  y  ou,  plutôt,  larigau^  ou  langaude. 

Boire  d'autant  et  a  grandz  traicts^  cest  pour  vray  crocquer  la 
pie. 

Fœcundi  calices  quem  non  facere  disertom? 

Beuvez  toujours,  vous  ne  mourrez  jamais. 

Boire  à  si  petit  gué  c'est  pour  rumpre  sonpoictrail^  comme  un 
cheval  enharnaché,  que  Ton  fait  boire  à  une  eau  trop  basse. 

Je  bois  comme  ung  templier.  Les  anciens  disoient^  more  grœco^ 
et,  bibere  pro  summo,  c'etoit  avaler  une  grande  rasade,  comme 
si  elle  eût  dû  être  la  dernière. 

Je  bois  pour  la  soif  advenir. 

a  Boire  sans  soif,  et  faire  Tamour  en  tout  temps,  il  n'y  a 
(i  que  ça  qui  nous  distingue  des  autres  bétes  »,  répond  le  jar- 
dinier Antonio  à  la  comtesse^  dans  le  Mariage  de  Figaro. 


RAB£Li£SIANA.  617 

Quant  à  la  réponse  de  Populîe,  indiquée  (I,  i5),  voici  les 
propres  paroles  de  Macrobe  :  u  Miranti  cuidam  quid  esset  qua- 
«  propter  aliœ  bestis  nunquam  maremr  desiderarent  nisi  cum 
aprœgnantes  vellent  fieri,  respondit  Populia:  Bestiœ  enim 
a  sunt.  n  5af.,  Ub.  Il,  c.  ▼. 

Boire  y  manger,  dormir,  sont,'  dit  Ginguen^,  pour  les 
bommes  de  Dieu,  les  trois  vertus  cardinales. 

Qui  boit  en  mangeant  sa  sonppe , 
Quand  il  est  mort  il  ny  veoid  gontte. 

La  fausse  rime  de  ces  deux  vers  est  ce  qu'on  appeloit  rime 
plate ^  rime  goret,  ou  bouiechouque. 

Bois  (  long  )  ;  les  piques ,  hallebardes  ^pertuisannes,  et  autres 
armes  dont  la  bampe  étoit  longue. 

Faim  chaste  les  lonps  hors  du  bois. 
Poor  néant  rat  an  bois ,  qni  merrain  ne  coi^pioist. 

Voyez  merrain,  au  Glossaire. 

Bois  TORTv ,  la  vigne. 

Boiteux.  Attendre  le  boiteux  ou  la  venue  du  boiteux,  c'est  at- 
tendre Poccasîon,  le  moment  opportun,  le  temps  convenable, 
lequel ,  lorsqu'on  est  dans  l'attente,  semble  marcher  aussi  len- 
tement qu'un  boiteux;  ou  bien  attendre  la  confirmation  d'une 
nouvelle. 

Boiteux.  Ne  clochez  pas  devant  les  boiteux.  Il  ne  faut  pas  com' 
mettre  une  faute  devant  ceux  qui  savent  l'apprécier,  qui  en 
ont  commis  de  semblables.  Je  veux  Rapprendre ^  dit  Figaro,  en 
parlatat  de  Basile,  à  clocher  devant  les  boiteux. 

Mutins  Floriatus  a  fait  une  Apologeticaepistola  inqua  defeti'^ 
ditur,commendaturqueclauditas;fiaf\es,Caya\U^  i654,in-4^ 

Bon:  • 

Qui  bon  yin  boit  il  se  repose. 

Bon  ni ,  bonjour  ;  bona  tUes. 

Bon  en  poingt,  pour  embonpoint;  mal  formé  de  ces  itoU 
mots. 


5i8  AABELiESIANA. 

Bonne  mine  et  mauvais  jetî;  c'est  faire  contre  fortune  bon 
cœur. 

Bonnet  yaune;  une* pièce  d'or;  terme  des  filles  de  joie. 

Botte  de  Saini^Benoist ,  grosse  tonne  qu'on  voyoit  chez  les 
bénédictins  de  fiouIogne-sur-Mer.  On  trouve  Kéloge  des  Boties 
dans  l'histoire  comique  de  Francion,  par  Charles  Sorel.  Nous 
avons  en  outre  :  La  commodité  des  bottes  en  tout  temps,  sans 
chevaux  y  sans  mulets,  et  sans  ânes,  avec  la  gentillesse  des  man- 
teaux  à  ta  Roquette,  et  des  cheveux  à  la  Garcette;  s.  d.,  in-8<^; 
Poésies  nouvelles,  sur  le  siget  des  bottes  sans  couture,  par  Nico- 
las Lestage;  Bordeaux,  Séjourné,  1677,  in-4*';  ouvrage  qui 
proui^  que  la  prétendue  invention  dû  sieur  Colmant  n'est  pas 
nouvelle.  *        " 

Bottés  de  foin  (gens),  pauVres  gens,  qui  s'entortillent  les 
jambes  de  foin  en  place  de  bottes. 

Bouche,  est  le  conduit  par  oit  sortent  les  bons  mots,  et  entrent 
les  bons  morceaux, 

BoucoNi  de  Lombard,  Boucon  signifie  poison;  et  Rabelais 
ajoute  de  Lombard,  parceque  les  Italiens  ont  toujours  passé  pour 
fort  habiles  en  tezicologie. 

De  troys  choses  Dieu  nous  guarde  : 

De  cetera  des  notaires , 
De  quipro  quo  d'apothictires , 
De  boucon  de  Lombards  frisquaires. 

BoucQUE  du  hault  ventre;  le  nombril. 

Boule  plate,  ce  que  nous  appelons  jeu  de  Siam. 

Bourguignons  saliez;  proverbe;  ainsi  nommés  de  leur  sa- 
lade, ou  casque.  Vpyez  ce  mot  au  Glossaire. 

BouROuioNONS  cinquains,  proverbe.  Voy.  einquain  au  Glos- 
saire. • 

BotjRLET.  Cerveau  à  bourlet;  un  sot>  un  ignorant.  Fou  à 
bourlet,  fou  doctoral,  qui  l'emporte  sur  les  autr^,  comme  un 
docteur  sur  les  écoliers. 

Bourreau,  bourel,  borel,  bourriau;  exécuteur  des  hautes  œu- 
vres. De  ce  mot,  on  a  formé  le  verbe  bourreler. 


,     RABEL^SIANA.  519 

Véloge  du  Baumam^  en  .italien,  par  leTassoni,  se  trouye 
dans  les  premières  éditions  de  ses  quesiti;  mais  il  fut  supprimé 
dans  les  suivantes.  Furetière  a  traité  le  même  sujet. 

BouRR££,  jeu.  Se  planter  contre  un  mur,  les  pieds  en  faaut^ 
la  tète  en  bas,  comme  une  bourrée. 

BouRRY  bourryzou,  jeu  de  cache-cache. 

£n  Béam^ce  jeu  se  nomme  por,  por,  monllon.  Tous  se  mettent 
en  queue,  et  celui  qui  est  en  tête  dit:  por,  por^  morillon^  saou$é 
crabe ^  saouté  boun,  que  lou  datvé  que  s'en  ane. 

Bourse.  Loger  le  diable  dmns,sa  boprsey  c'est-à-dire  n'aToir 
pas  un  sou.  La  Fontaine  s'est  servi  de  cette  expression. 

BovTzfoire^  boute  hon^  foras:  jeu. 

BotiTEHORs;  Êiconde,  facilité  de  s'exprimcô*. 

BouTQir,  pour  cfaoïie  de  pea  de  valeur,  l>agateUe. 

trois  oa  quatre 

Vieilx  br«biaille«  oa  montons , 
Qui  ne  valent  pas  dau  boMoaa. 
Pathelin. 

BouzEs  de  Ghaalons,  proverbe. 

BoTERS  d^estrons:  6oyer  signi6e  bùuviery  gardeur  de  bœufi. 
,  Babelais  ajoute,  pour  le  pléonasme,  bergiers  de  merdè. 

Bragque  :  jeu  de  paume  au  faubourg  Saint-Marceau ,  qui 
avoit  pour  enseigne  un  chien  braque,  , 

Braguards  d^jingiersy  proverbe.  Voyez  le  mot  braguard  au 
Glossaire. 

Braguette,  est  la  première  pièce  du  bamois. 

Brat  {prendre  à);  amorcer,  apiper,  engeoler. 

Brebis  (  re/Mi5  cfe),  manger  sans  boire. 

Bren.  Cest  merde  à  Rouen:  qui  ne  ta  mange  aux  faubourgs^ 
ajoute  Bouchet  dans  sa  treizième  sérée;  le  premier  mot  est 
pour  les  gens  de  la  campagne,  l'autre  pour  les  citadins.  Voy. 
m.erde. 

Bréuiaire.  Matière  de  bréviaire:  chose  sacramentelle,  théo^ 
logique.  Rabelais  use  à  tous  moments  de  cette  expression ,  et 
presque  toujours  d'une  manière  burlesque. 

Brbuiaire,  flacon  en  forme  de  livre  (ci-dessus,  page  173). 


520  RABEL^SIANA. 

Rabelais  (II,  1 1),  dit:  u Doncques  vous  voulez.que,  a  prime, 

«  ie  boyue  vin  blanc  »  a  tierce,  sixte,  et  none,  pareillement;  a 

«vespres  et  complies,  vin  clairet».  Cette  recette  rappelle  le 

proverbe: 

Boii(;e  le  soir,  blanc  aa  matm, 
Cest  le  vrai  lot  do  pélerip. 

Brides  à  veaulx  (liv.  IV,  ch.  lix);  friandises  qn'on  mançe 
sans  faim  jfrigaUeries, 

Mauvaises  raisons,  qui  ne  persuadent  que  les  sots. 

Baief,  d^une  seule  syllabe,-  comme  chief.  Brièveté ,  chose 
plus  désirable  que  facile  à  obtenir.  Théophile  Râynaud  a  fait 
laus  Brevitatis,  per  dictyaca  de  brevitate  et  longitudme  in  divirUs, 
humanis  et  natiiraUbus;  GrcUianopoU ,  1649,  in-8^ 

Briffer  (basrbreton,  brifà)^  manger  avec  avidité,  i^onlue- 
ment. 

Brioueurs  de  Pavie,  proverbe.  Biigueur  signifie  ici  tapa- 
geur, querelleur,  mauvaise  tête. 

Brique.  Laver  une  brique  (  pour  lui  faire  perdre  sa  couleur), 
perdre  son  temps. 

Brisepaille.  Venue  de  BrisepaiHe^  daupres  de  Scùnet  Genou 
(liv.  I,  chap.  VI  ).  Cette  expression  se  dit  en  Languedoc  d'une 
vieille  débauchée,  qui  a  brisé  avec  les  genoux  la  paille  de  son 
lit. 

Broc.  De  broc  en  bouc  y  ou  en  bouche;  de  la  broche  à  la  bou- 
che^ c'est-^-dire  tout  chaud,  sortant  de  la  broche.  Un  petit 
conte  de  Marot  va  donner  un  exemple  de  l'emploi  de  cette  ex- 
pression proverbiale. 

TTng  groz  prieur  son  petit  fili  baisoy t , 
Et  mignardoyt  an  matin  en  sa  couche. 
Tandis  rostir  sa  perdru  on  faisoyt. 
Se  levé ,  crache ,  esmeutit ,  et  se  moache; 
La  perdris  vire  :  au  sel ,  de  broc  en  bonche , 
T^  deuora.  Bien  scauoyt  la  science  : 
Puis,  quand  il  eut  prins  sur  sa  conscience 
Broc  de  vin  blanc,  du  meilleur  quon'elise, 
iMon  Dieu ,  dist  il  y  donne  moy  padenc#! 
Qnon  ha  de  maulz  poar,seruir  saincte  EccUia  ! 


RABELiESIANA.  52i 

L'expression  de  broc  en  bouche  rappelle  ce  proverbe  : 

Entre  la  bouche  et  la  cailler 
Soanent  adnient  fgnnd  destourbier. 

Brodeur.  Autant  en  a  le  brodeur,  ou,  par  inétatèse,  le  6or- 
deur.  Ce  mot  se  dit  pour  se  moquer  d'un  homme  qui  hâble, 
qui  débite  des  mensonges.  Le  brodeur  est  le  brodeur  de  contes. 

Brum  (à),  cqinme  pour' dire:  je  me  trompe,  je  ne  sais  ce 
que  je  dis. 

Brunette,  jeune  fille,  et  aussi  étoffe  fine  de  couleur  brune. 

'  Ânssi  bien  sont  amooreues 

Sous  bureau  que  sous  brunettes. 

Buisson.  BaJttre  le  buisson  sans  prendre  les  oisilbns ,  se  donner 
une  peine  iputile. 

But  {faire) j  s'arrêter  là,  s'en  tenir  là,  n'aller  pas  plus 
avanf. 

ByssiNE.  Paroles  byssines,  paroles  de  soie,  c'est-à-dire  pa-^ 
rôles  douces,  flatteuses,  agréables;  de  bjrssus. 


Cabre.  Porter  quelqu'un  à  la  cabre  morte ,  sur  son  dos , 
comme  une  chèvre  morte. 

C4GQU£ROtiER  :  épithéte  de  Caresme-prenant,  allusive  aux 
caques  de  harengs. 

Cage.  Mieux  vault  estre  oyseau  de  boys  que  de  cage. 

La  volière  a  été  chantée  en  latin  par  J^an  Bose  {aviariuniy 
carmen)*^  Bordeaux,  1700,  in-ia;  et  dans  les  Poemata  didas- 
calica. 

Calame,  plume  à  écrire,  catamus,  parcequ'elles  furent 
originairement  faites  de  roseau;  on  en  a  formé  le  mot  gali- 
nuui.  La  plume  à  écrire  a  été  célébrée  par  Janus  Douza,  et 
Michel  Fendius  (voyez  Dornaw).  David  Le  Clerc  a  donné, 
dans  ses  Orationes,  laudes  pennœ  scriptoriœ;  et  Libeno  Cueli, 
lapenna,  canzone;  Rome,  Paul  Moneta,  1670,  in-80. 

Caluitie,  calitesce.  Cette  imperfection,  qui  fit  ipiaginer  les 
perruques ,  a  eu  ses  défenseurs.  On  trouve,  dans  le  recueil  de 


5s3  RABfiLfSIANA. 

Doraaw,  Jacobi  Panàmi  calmiies  et  cabritium;  MmgbaUi  edo- 
ga  de  calvis;  Ba«le,  1S47,  ûoi-^^-  Ce  pedt  poème,  composé  en 
l'honneur  de  Charles-le-Chanve,  est  paraiioème,  c'estrà-dire 
que  tous  les  mots  de  chaque  vers  commencent  par  un  C. 
Nous  avons  encore,  Synesii  phcUakras  egkomioriy  seu  de  Um 
dibus  caivitii;  Basle,  i5i5,  in-4^^  trad.  en  françoîs  par  Jean 
Dant,  Albigeois,  sous  le  titre  du  Chauve^  ou  le  Mépris  des  che- 
veux; Paris,  Billaine,  1621,  in- 13. 

Ga  MARI  NE.  Mouvoir  la  camarine:  camarinam  ne  moveas: 
proverbe  latin.  La  Camarine  étoit  un  lac  de  Sicile,  auprès  de 
Syracuse,  qui  exhaloit  des  vapeurs  pestilentidles. 

Gameba  charitatisy  la  chambre  où  les  moines  font  chère  des 
charités  qu'on  leur  donne. 

Canards  de  Sauoye,  les  Vaudois.  Canard  est  pris  ici  dans 
l'acception  de  cagot  du  Béam. 

Donner  des  canards  à  quelqu'un ,  c'eçt  lui  conter  des  bourdes , 
.des  menteries,  des  cassades. 

Cande. 

Entre  Cande  et  Montorean, 
La  ne  paitt  brebis  ne  Yean. 

Proverbe  qui  exprime  le  peu  d'étendue  du  canton  désigné, 
et  qui  a  fourni  à  Panurge  le  vœu  allusif  qu'il  fait  (liv.  IV, 
chap.  XIX.)  / 

On  #  dit  de  même  : 

Entre  Beaocaire  et  Tarasoon 

Ne  paist  ne  brebis ,  ne  mouton. 

• 

Ganhe*  Faire  la  canne  ^  c'est-à-dire  le  plongeon ,  avoir  peur, 
s'enfuir.  On  dit  aussi:  il  fait  la  canne  petiere,  parceque  cet 
oiseau  covrt  très  vite. 

Cap  pet,  cadet  ;  cap  dosud,  aîné.  Ostal  signifie  maison ,  hètd. 

Cappe.  Tel  est  vestu  de  cappe  hespaignole  qui  y. en  son  cou- 
rcUgCj  nullement  affiert  a  Hespaigne, 

Gapsvle  du  cœur,  le  péricarde. 

Gapuchon.  Les  capuchons  des  moines,  sur  lesquels  Rabelais 
a  tant  plaisanté,  ont  été  célébrés  par  François  Gléiaent: 
la  Capuchonnade  y  ou  Mémoires  sur  l'excellence  et  Us  préroga- 


RABELiESIANA.  523 

iives  du  capuce;  La  Guillotière  (Paris),  1760,  iii-8^  Voytfz 
CoqueltÂchon. 
Gapuoihgaux. 

Capucin  efFronté ,  dont  la  triste  ^gan , 
Et  la  barbe  Grassente ,  et  le  'uaoteaa  de  bore 
Sont  donnés  en  spectacle  à  nos  regards  surpris; 
Quels  méchants  ou  quels  sou  t'ont  lancé  dans  Paris? 
Es-tu  le  précurseur  de  cette  ville  espèce 
Qu'avec  le  fanatisme  engendra  la  paresse? 
YiEmiBT. 

Nous  avons,  sur  ces  sales  moines,  un  livre  curieux,  intitulé  : 
les  Capucins,  leur  origine  ^  vœux^  règl^,  ^  discipline  y  Genève, 
i64i,in-8^ 

Nul  commentateur  n'a,  je  crois,  remarqué  que  Rabelais 
les  annonce  comme  prochains,  mais  non  encore  existants,  dans 
Vïsle  sonnante.  Bientôt  y  doibuoit  aduoller  une  sixiesme  espèce, 
lesquels  il  nommoit  capucingaux,  Ge  passage  se  trouve  au  troi- 
sième chapitre  du  F'  Livre ^  qui^  comme  on  le  sait,  ne  parut 
qu'après  la  mort  de  Rabelais ,  et  que  l'on  croit  communément 
avoir  été  composé  vers  i55o.  Or,  Zacharie  Boverius,  annaliste 
des  capucins,  dit  formellement  que  cet  ordre  fut  établi  en 
i5!25,  et  ne  tarda  pas  à  se  propager.  Gette  observation  ne 
doit-elle  pas  fforter  à  croire  que  les  compositions  de  Rabelais 
sont  plus  anciennes  que  l'on  ne  le  petise,  et  que  beaucoup 
d'éditions  en  sont  perdues?  * 

Gar,  Ge  ifaonosyllabe,  par  lequel  commence  ie  Moyen  de 
parvenir,  et  qui  n'est  pas  une  seule  fois  répété  dans  tout  le 
cours  du  livre,  a  été  célébré  par  Pabbé  Dallainval  :  Éloge 
de  Car;  P.,  1781,  în-12. 

GAamiïAL  en  Grève ,  honmie  à  qui  l'on  a  tranché  la  tête. 

Gaadinaliser  ,  rougir;  expression  prise  de  la  couleur  de 
l'habit  de  cardinal.  D'où  Rabelais  a  dit  aussi:  à  la  cardinale, 
c'est-à-dire  k  rouge  bord. 

Garesme.  Bien  et  beau  s'en  va  caresme. 

Caresme,  feut  peut-être' institué  pour  ayder-a  la  multiplica- 
tion de  Phumain  lignage. 

A  sa  suppression  s'opposeront  tous  les  médîcins;  car,  sans 


524  RABEL^SIANA. 

le  caresme,  seroit  lear  art  en  mespris,  rien  ne  gagneroient, 

personne  ne  seroit  malade. 

Telle  chose  arrive  à  point,  comme  mars  en  carême, 

Rabelais  n'est  pas  le  seul  qni  ait  plaisanté  sur  le  carême  et 
sur  les  ichthyophages ,  qu'il  appelle  les  hérons  et  cormorans  da 
monde.  Noos  avons:  Êdit  perpétuel  et  irrévocable  de  [invin- 
cible et  très  antique  roi  Caresme,  à  Pencontre  des  pervers  eC 
obstinez  ennemis,  tant  de  sa  souveraine  majesté,  et  infrac- 
tenrs  de  ses  statuts  et  ordonnances,  que  de  ses  confederez  et 
alliez.  P.  s.  d. ,  in-8<^. 

Caresme^renant  a  fourni  :  la  Doctrine  de  Caresme-^renaniy 
dédiée  k  tous  ceux  qui  voudront  rire  depuis  le  bout  des  pieds 
jusques  à  la  tête.  P.,  p.  Vanier,  i6ia,  in*8<»;  Jlmanach  mer- 
veilleux pour  les  jours  de  Caresme-prenant ,  par  le  sieur  de  Peu- 
de-Soncy,  baron  d'Ayme-Joye,  au  lecteur  Chasse-Mélancolie, 
P.,  Chevalier,  in-ii;  Oraison  funèbre  de  Careane -prenant^ 
composée  par  le  serviteur  du  roy  des  melons  andardois;  lôsS , 
mr9^'y  Procès  et  amples  examinations  sur  la  vte,  la  bisarrerie,  les 
fantaisies  y  les  débordements  et  paillardises  de  Carême-prenant  y 
1 609, 1 6 1 2,  in-80  •  /es  Articles  des  Privitèges  accordés  aux  femmes 
par  dessus  leurs  maris  le  jour  de  Carême-prenant^  Paris,  Du- 
breuil,  16 16,  in-8®.  Voyez  Mardi-gras.  « 

Carreleure  de  ventre,  un  bon  repas. 

Castra^  sic  dicta  quasi  casia.  Isidor. ,  é(xiiu 

Caviaa,  ou  Kaviar  ^  ci -dessus,  pag.  i84)-  I^e  luwiar  est 
d'un  très  grand  usage  dans  tout  le  Nord ,  et  même  en  Perse. 
Le  meilleur  de  tous  est  celui  qni  provient  du  Fleuve  Taik  ou 
Oural.  Il  est  formé  des  œufs  de  cinq  espèces  de  poissons:  le 
sterlet  ou  esturgeon,  le  sewriouga,  t'ossetrina,  le  schipa,  et  le 
bielouga. 

Cécité.  Voyez  aveugle. 

Ceinture  ardente,  c'est  la  ligne  équinoxiale. 

Cen  desstis  dessous,  ce  (qui  est)  dessus,  dessous;  telle  est  la 
véritable  analyse  de  cette  diction,  et  non  pas  sens  dessus,  qui 
ne  signifie  rien.  Il  ne  faut  pas  non  plus  écrire  c'en  (ce  en);  le 
mot  cen  signifioit  autrefois  ce  que. 

Malgré  la  trop  positive  assertion  des  nouveaux  éditeurs 


RAfiEL^SIANA.  SaS 

de  Rabelais ,  nous  persistons  dans  notre  opinion.  Un  peu  de 
réflexion  eût  suffi  pour  leur  faire  reconnoltre  que  sens  dessus 
(iessous  ne  sig^nifie  rien ,  cette  expression  étant  à  chaque  in- 
stant appliquée  à  des  choses  dépourvues  de  sensus.  Que  si,  par 
une  métaphore  assez  détournée ,  on  dit  le  sens  d^ukie  éto£Pe , 
cela  n^exprime  pas  autre  chosâ,  sinon  que  le  bon  sens,  indique 
que  c'est  par  là  qu'il  faut  l'employer,  pour  qu'elle  oppose  plus 
de  résistance  et  d«  solidité. 

Ge&gle,  jeu  de  passe  dans  un  cerceau. 

Cerveau  à  bourlet^  docteur,  par  allusion  au  bowrlet  de  leur 
bonnet.  Cl.  Griffet  a  fait  un  poème  latin ,  intitulé  :  Cerebmm. 

CÉ8AR  {Jules),  Sa  fortune  rien  plus  souverain  nauoit  sinon 
quil  pouoit ,  et  sa  vertus  meilleur  nauoit  sinon  quil  vouloit 
toujours  sauluer  et  pardonner  a  unç  chascun. 

Nihil  habet  necfortuna  tua  majus  quam  tit  possis^  nec  natura 
tua  melius  quam  ut  velis  conservare  quam  plurimos. 

Cicer.  Orat,  pro  q.  Ugario. 

Cesarine  {tondu  à  la),  c'est-à-dire  les  cheveux  de  derrière 
rabattus  sur  le  front,  pour  en  cacher  la  nudité. 

Chameau.  Cet  utile  et  sobre  animal  a  depuis  long-temps  été 
surnommé  par  les  Arabes  le  navire  du  désert:  Djemet  sefinck 
Sahara,  disent-ils.  Cette  métaphore  leur  appartient,  et  non, 
comme  on  ]%  croit,  à  un  auteur  moderne. 

Chandelle  de  noi.r ,  lampe  à  huile  de  noix.  Chandelle  armée, 
armoiriée,  portant  les  armes  du  maître. 

Chappelle  {saincte)^  la  cuisine  claustrale. 

Chappon.  Se  coucher  en  chappon^  c'est  comme  les  poules  ^ 
c'est-à-dire  de  bonne  heure. 

Chardon.  Vive  les  chardons  des  champs!  puis^u'à  plabir  on 
y  roussine. 

Charité.  Chantas  omnia  crédit. 

La  charité  ne  recherche  point  son  profit. 

Charmer  les  puces,  boire  assez  pour  ne  pas  en  sentir  les 
morsures. 

(hiARPENTiERS  (herbe  aux),  dite  aussi  prunelle^  sanicle, 


5a6  RABEL^SIANA. 

oinctereulé;  berbe  éont  les  vertus  ëtoient  jadis  tellement  pré- 
conisées, qu'on  disoit  en  commun  proverbe: 

Qui  a  dn  bugle  et  du  &anicle , 
Au  chirurgien  il  faicl  la  nique. 

*     Le  bugte  est  la  petite  consoude.  Quant  au  nom  de  oincte- 
reulé y  il  yient  du  vieux  verbe  oincter,  parfumer. 

Charte  y  carte*  L'art  perfide  àe  filer  la  carte  y  c'est-à-dire  de 
l'escamoter,  ou  d'en  substituer  une  autre,  est  beaucoup  plus 
ancien  qu'on  ne  le  pense.  On  trouve,  dans  le  baron  de 
Foeneste,  l'indication  des  moyens  suivants:  la  carte  courte, 
la  longue,  la  cirée,  la  pliée,  la  poncée,  les  semences,  les 
marques  de  toutes  sortes,  l'attrape,  la  ripousse,  le  coudé,  le 
tour  du  petit  doigt,  la  manche,  le  cbapeau,  l'ange,  le  mi- 
rail  (miroir).  Sav.  Bettinelli  a  fait  un  poemetto,  intitulé:  // 
giocco  délie  Carte ^  Crémone,  1776 ,  in-ft'. 

Charrette.  Mettre  la  charrette  devant  les  bœufs,  renverser 
l'ordre  naturel  dès  choses. 

Chat.  N'esveillez  pas  le  chat  qui  dort,  ne  rappelez  pas  une 
faute  oubliée. 

Nous  avons,  sur  les  c/iats, l'ouvrage  deMontcrif *,  P.,  Quil- 
lau,  17^7,  in-8<>;  Dissertation  sur  la  prééminence  des  chais  dans 
la  société  sur  les  autres  animaux  de  C Egypte,  Rotterdam ,  Be- 
man ,  1 74  i  )  in-8  ;  la  Galeide,  ou  le  Chat  de  la  NatUre,  psème, 
par  Moutonnet  de  Clairfons ,  en  réponse  à  Guyot  des  Her- 
biers; Galeopolis  chez  Galeophile^  rue  des  Chats ^  179^9  in-8<*; 
Minet,  poème,  par  madame  Levéque.  Amst.,  1736,  in-12; 
Florœ  viduœ  Oratio  funebris  in  Felem ,  dans  le  recueil  de  Dor- 
naw;  Harangue  dUHermione  à  ses  peûts  Chats  nouveaux  nés, 
poème  héroïque,  par  C.  L.  M.;  Nancy,  de  la  Rivière,  17^0, 
in-8*^;  Lettre  galante  et  divertissante  pour  régler  les  mœurs  des 
Chats  friands  et  voleurs,  adressée  à  Friolette,  belle  et  scienti- 
fique chatte.  Paris 9  I739,ia»ia;  Lettre  historique  sur  la  mort 

*  Cet  ouvrage  ralui  à  l'auteur  une  critique  assez  vÎTe  :  lorsqu'if  publia  son  dis- 
cours de  réception  à^'académie  françoise ,  on  y  répondit  pas  la  pièce  snirantr  : 
Le  Miaou ,  ou  très  docU  et  très  sublime  harangue  miauléc'par  le  seigneur  Bami- 
nogrobiê,  U^^ décembre  lySS,  etc.;  1788,  in-«^. 


RABEL^SIANA.  5^y 

é un  Serin  et  (tun  Matou,  Paris,  Clonsier,  1748,  in-8°;  efr«. 

Chatouiller  (se)  pour  se  faire  rire ,  rire  sans  en  aroir  envîe. 

Chaude coLE^  vivacité,  emportement,  colère;  catida  cotera. 

Chauffer  le  tisoît,  c^est  le  même  proverbe  que  jeter  de 
rhuile  sur  le  feu  :  titio  ad  ignem, 

Chauldbron.  Voyez  coKuercle. 

Cmavsses,  Tirer  ses  chausses;  s'enfuir.  Une  paire  de  cha^isses 
est  bonne.  Ne  8eroit--ce  pas  de  là  que  MoHère  auroit  pris  son: 
de  bonne  casse  est  bonne? 

Chausses  à  tabourin]  chausses  remplies  débourre,  et  grosses 
comme  un  tambour. 

Nous  avons  le  Biason  de  la  bourre  des  chausses^  en  toulousain  ; 
t Honnêteté  des  hauUs  de  chausses^  ponrpoincts ,  et  casaques  dé*- 
bordées,  in-13;  e€  un  Capitolo  in  Iode  de  la  Martingala,  dans 
les  Rime  de  Berni. 

Chef  ouvert  (le),  c'est-à-dire  la  tête  découverte. 

Chemise  mtoée  sur  le  nos,  chemise  dont  on  est  obligé  de 
nouer  par  derrière  les  lambeaux. 

Cheoir.  • 

Qai  plas  hanlt  monte  qail  ne  doibt , 
De  plat  hault  chet  qail  ne  Touldroyt. 

Chesne /burcAtt ,  jeu  qui  se  joue  la  tête  en  bas,  les  jambes 
écartées;  un  autre  accourt  par  derrière,  et  saute  par-dessus 
celui  qui  est  dans  cette  posture. 

Cheval.  j4  cheval  donné  on  ne  regarde  pas  en  gueule  (pour 
connoitre  son  âge  par  les  dents).  Nous  disons  maintenant  : 
on  ne  regarde  pas  la  bride  ^  il  ne  faut  pas  être  trop  difficile 
sur  les  dons  qu'on  nous  fait. 

Cheval  d^advantage^  cheval  de  joute,  cheval  revêtu  de  son 
J^amois. 

Cheval  (grand)^  cheval  d«  bataille ,  cheval  bardé. 

ChevaVdepttilïe, 
Cheral  de  l^attiUe; 
Cheval  d'anoine, 
CheTal  de  poine  ; 
Cheval  de  fein , 
Cheval  de  rita. 


528  RABELiESIÂNA. 

Ce  noble  et  beau  serviteur  de  Phomme  a  été  chanté  par 
Pline,  Virgile,  AldroTande,  Buffon,  Oppien,  Conti.  On  trouve, 
dans  le  recueil  de  Dornaw,  Joach.  Camerarii  equus,  Georgii 
Buchanan  equ^s;  Justi  Lipsii  equus'^  Simonis  GryruBÏy  de  equo 
elogium;  Philippi  BeixHildi  tous  equi  cursoris,  Pierre  Dancfae  a 
fait  \e  blason  du  bon  cheval  (les  trois  blasons  de  France,  s.  d., 
in-8^).  Les  Angflois,  et  une  foule  de  poètes,  ont  aussi  célébré 
le  fils  de  Neptune.  Nous  citerons  la  Franconieuie ,  ou  les  Che- 
vaux sur  la  scène,  par  Perrier  de  POrsan,  Bordeaux,  1799,  in- 
12;  le  Cheval  y  par  Firmin  Talandier,  P.,  iBia,  in-12. 

Cheveu.  Je  n'en  donnerois  pas  un  cheveu^  moins  que  rien. 

Ce  bel  ornement  de  la  figure  a  été  célébré  comme  il  le  me- 
ritoit.  Dornaw  a  réuni  Joannis  Tardini  de  Pilis,  Publii  Papinii 
Statiif  coma'y  Hadrianii  Junii  de  coma;  et  Vauzelles  a  fait  le  Bla- 
son des  Cheveux,  Les  cheveux  blancs  ont  obtenu  les  suffrages  de 
Jacq.  Pontan  et  de  Louis  Helinbold  (V.  Dornaw ).  Enfin ,  Mes- 
lin  de  Saint-Gelais^  qui  n'aimoit  pas  apparemment  les  longues 
chevelures ,  a  fait  le  Blason  des  cheveux  coupés  (  Voyez  le  re* 
cueil  de  M.  Meon).  On  connoit  la  lettre  de  Chirac  sur  les  che- 
veux. 

Chevreau  moissonnier,  chevreau  de  lait.  On  prétend  que  le 
mot  moisson^  pour  traite  de  béte  à  lait,  est  corrompu  de  mai- 
son, dérivé  de  mulgere;  et  il  est  certain  qu'on  a  nommé  mu/- 
sionnaires  les  gens  chargés  de  traire  les  animaux  laitiers. 

CflEvaoTiN.  Tirer  au  chevrotin,  verser  à  boire.  Cette  expres- 
sion vient  de  ce  que,  en  plusieurs  endroits,  on  enfermoit  le 
vin  dans  des  outres  faites  de  peau  de  chèvre, 

Chiabrena,  mot  composé,  du  style  plus  que  familier,  et 
dont  la  signification  se  devine  plus  aisément  qu'on  ne  la  donne. 
Le  Duchat,  en  dernière  analyse,  pense  que  faire  le  chiabrena, 
c'est  faire  des  mines ,  des  façons,  des  simagrées ,  comme  quand 
on  chie  avec  difficulté.  Rabelais  emploie  aussi  le  verbe  chiabre- 
ner.  Dans  la  bibliothèque  de  Saint  «Victor,  on  trouve  le  cWo- 
brena  des  pucelles. 

Chicane. 

Quod  medicamenu  morbis  exhibent,  hoc  jura  negotiis^. 


RÂBËL^SIANA.  529 

Nous  Sivoas,  la  Chicane,  poème,  par  T.,  17&1,  iii-8<>;  et  VE- 
loge  de  la  Chicane,  dans  lesFacét.  paradoxes  de  Bruscambille. 

Chien.  Battre  le  chien  devant  le  lion,  châtier  un  petit  devant 
un  plus  puissant,  pour  donner  une  leçon  à  ce  dernier. 

Chien,  qui  abbaye  ne  mord  pas. 

Chien.  Dormir  en  ehien;  au  soleil,  pendant  la  chalear. 

Chien.  Mettre  en  chien  courtault,  battre,  maltraiter. 

Rudbert  à  Moshaim,  qui  a  fait  un  éloge  latin  du  chien,  a 
donné  une  longue  liste  de  ceux  qui  Pont  imité.  Passerai  a  cé- 
lébré le  cAien  courant,  et  J.  Caius,  ceux  d'Angleterre. 

Chiere.  jÉ  bonne  chiere,  de  bon  cœur.  Chiere  ou  chère  si- 
gnifie proprement  visage,  et,  par  suite,  mine,  accueil;  témoin 
ce  proverbe:  belle  chère  vault  bien  ung  metz.  Cara^  en  bas  latin. 
D'où  le  vieux  verbe  cherer. 

Que  vont  retsemblcx  bien  de  chère 
Et  du  tout  a  Tottre  bon  père. 
Pathelin. 

China  (^kina).  Ce  fébrifuge  excita  jadis  une  grande  guerre 
parmi  les  médecins.  Jean  de  La  Fontaine  en  a  fait  le  sujet 
d'un  poème,  Paris,  i68a,  in- 1 a.  Guy  Crescent  Fagon  a  pu- 
blié les  admirables  qualités  du  JKnkina;  P.,  1689,  ^7^^ y  ^7^^  9 
in-ia;  Sébastien  Bade,  Anastasis  corticis  Peruvianœ,  seu  Chinœ 
chinœ  defemio ,  166Z,  tn-4^;  Robert  Sturmius,  vindtcûp^^^rc- 
fugiPenwiani;  Delphis,  1669,  in-ia;  Copponée,  le  Quinquina 
glorifié  pour  la  guérison  des  fièvres,  Chambéry,  1710,  in-12; 
And.  God.  Tretzelius,  de  prœstantissimo  usu  corticis  Peruviani, 
Altdorf,  1761;  Pyrrh.  Marie  Gabriel,  Compendium  triumphi 
Chinœ  chinœ,  dans  la  Galeria  di  Minerva,  1 700.  Les  adversaires 
de  ce  remède  seront  indiqués  dans  notre  BibL  Anii-encomiaS" 
tique. 

Chinon.  Blason  de  cette  ville  i 

Petite  voie ,  fpanà  renom , 

Assise  dessus  pierre  ancienne  ; 

An  hanit  le  boys ,  an  pied  la  Yieiine. 

a.  34 


53o  HABEL^SIANÀ. 

La  Saavagère,  natif  de  cette  petite  ville,  a  laisse  quatre  vo* 
lûmes  in-4^  manuscrits  sur  l'histoire  et  les  antiquités  de  Chi- 
non.  Nous  i^orans  ce  qu'ils  sont  devenus. 

Ghopuvb  de  tripes:  expression  burlesque  et  triviale,  fondée 
sur  ce  que 9  en  buvant,  on  se  lave  les  tripes. 

Chose*  Choses  mal  acquises  dépérissent:  nudè  porta  y  malè  di- 
labuntur  (  deénni). 

Des  choses  mai  actfuises  le  tiers  hoir  ne  jouira;  par  la  raison 

susdite. 

Chgw  accoatHmec 
Pas  trop  ne»t  prÎMe. 

Ghosbs;  ont  toatas  leur  fin  et  période,  et,  quand  sont  ve- 
nues a  leur  poinct  stfipellatif ,  elles  sont  en  bas  ruinées.  Omnia 

orta  cadtint. 

Nous  entreprenons  tousiours  choses  défendues,  et  conuoy- 
tons  ce  que  nous  est  dénié. 

Chosette  (  /a),  faicte  a  lemblee,  plus  plaist  a  la  dessede  Cypre 
que  faicte  en  vue  du  soleil. 

Choux.  Manger  choux,  chier  powme;  faire  tout  de  travers. 

Chaokicque.  Chronicque  aux  tripes  du  cerveau,  la  migraine. 

Cigale.  Ferrer  les  cigales,  perdre  Son  temps. 

Clauelé,  ci-dessus,  pag.  191.  Nous  avons  dit,  k  Tendroit 
précité,  que  Y  ou  faisoit  de  ce  mot  un  nom  propre,  celvî  d'un 
horloger.  Maiç,  en. outre,  il  est  appellatif,  et  signifie  un  in- 
dividu atteint  d?uae  maladie  contagieui^.  Oii  disoitdes  ladres 
clavelés. 

Clerc*  Si  nesto}:ent  messieurs  les  clercs,  noUs  vivrions  comme 
bestes.  Tel  est  le  proverlM  que  Rabelais  a  si  plaisamment  re- 
tourné (I,  59). 

Maçis  mfigQos  clerîcos  non  suot  magis  magnot  sapientes. 

N'en  déplaise  aux  docteurs .  cordeli«rs,  jaoobint. 
Par  dieu ,  les  plus  grands  clercs  ue  sout  pas  les  plus  fins. 
Hegmur.,  êMU  ill. 

Clergaux,  sont  oiseaux  èe  passage,  et  viennent,  part  de 
jour  sans  pain,  part  de  trop  d'itieulx» 


RABELiESIANA.  53i 

Cligne  mcssette,  jai  où  les  enfants  se  mussent  (cachent), 
pendant  que  Pan  d'eux  cligne  les  yeux. 

Cloche.  Une  ville  sans  cloches  est  comme  ung  aveugle  sans 
btuton,  wig  asne  sans  cropiere^  et  une  vasche  sans  cymbales^ 
Étonné  comme  un  fondeur  de  cloches. 
Barthélemi  Bolla,  Colbîns  Neuscfalosianus,  et  Jean  Casa 
ont  fait  réloge  des  cbcAes  (  V.Domaw),  et,  dans  les  Rime  de 
Bemi,  on  trouve  un  capitolo  d'Ange  Firenzuola,  sur  le  même 
sujet.  V.  divise  pontiale. 

Cloi7s  ^runéoti  (breneux);  on  appeloit  ainsi  un  quartier  de 
Puniversitë  où  chacun  alloit  faire  ses  ordures.  Rabelais  prend 
ce  mot  au  figure  pour  ce  quHl  appelle  ailleurs  les  postères. 

Nous  observerons  néanmoins  qu'il  y  a  eu  plusieurs  cloz  bru-- 
neauxj  quoique  sans  doute  ayant  la  même  étymologie.  Outre 
celui  que  nous  avons  indiqué,  il  y  en  a  voit  un  sur  le  terrain 
de  la  rue  de  Condé,  un  autre  sur  celui  de  la  rue  Saint- Jean- 
de-Beauvais,  et  un  quatrième  près  de  la  rue  Fromentel  ou 
Formentel  (  au  cimetière  Saint-Benoist). 

Cochons  du  bon  dieu ,  les  moines  rentes  et  les  chanoines. 
Le  fidèle  compagnon  de  saint  Antoine  a  été  célébré  par  Jean 
Posthius.  On  trouve,  dans  le  recueil  de  Dornaw,  Dess  eselsade- 
lund  der  saw  triumph.  Nous  avons  encore  Grunni  Coroeottœ 
porceUi  testamentum,  et  le  Pugna  porcorum,  de  P.  Portius, 
poème  tautogramme,  dont  tous  les  mots  commencent  par  un  p. 
CocQ.  Sauter  du  coq  à  tasnCy  d'une  chose  à  une  autre  qui 
n'y  a  aucun  rapport.  Ce  proverbe  explique  le  mot  composé 
eocq  à  Pane  y  par  lequel  on  entend  un  amphigouri,  un  assem- 
blage de  choses  ou  de  mots  qui  ne  forment  aucun  sens. 

Le  coq  a  été  chanté  par  Guillaume  Gueroult  (  V.Meon),  par 
Jacq.  Moisant  de  Brieux,  dans  le  recueil  de  ses  poésies  latines, 
1660,  in-4'',  a  vol.;  par  Aldrovande,  Noël  Chytrée,  Joach.  Ca- 
merarius,  Jean  Posthius,  Jean  Passerai,  S.  Bartasius,  et  To- 
bie  de  Bregeschetz  (  V.  Dornaw  ). 

CocQVEsiGROE.  A  la  venue  des  cocsigrues^  c'est-à-dire  ja- 
mais. 
On  appeloit  cocquefredouille  un  benêt,  un  nigaud,  un  sot. 

34. 


53a  RABELiESIANA. 

GcM^UAGE.  «Lumbre  plus  naturellement  ne  suyct  letton, 
(c  que  cocuaige  suyct  les  gens  mariez.  »  Voy.  aux  Erotica. 

GoiGNEE.  Jecter  le  manche  après  la  coig^ee;  se  décourager, 
abandonner  une  chose. 

Combat,  u  Gependent  que  combattrez^  ie  prieray  dieu  pour 
u  vostre  victoire,  a  lezemple  du  chevaleureux  capitaine  Moses, 
«  conducteur  du  peuple  Israelicque.  » 

Commandeur  j'am6onmer  de  sainct  Antoine;  moine  Anto» 
nien,  faisant  la  quête  aux.  jambons,  et  pourvu  d'une  comman- 
deriez Par  les  mots  qui  suivent,  celluy  du  Bourg,  Rabelais  en- 
tend Antoine  du  Saix,  commandeur  de  Saint  Antoine  à  Bourg 
en  Bresse,  dont  nous  avons  VEsperon  dediscipliney  i532,  in-4^ 
Le  petit  fatras  dung  apprentif,  Paris,  Simon  Golines,  i537, 
in-4^,  et  autres  pièces. 

Commencement.  D'une  chascune  chose  le  commencement 
est  la  moitié  du  tout. 

DebQe  principinm  melior  fbrtona  tequetor. 

Commencer.  Tel  cuyde  avoir  faict  qui  ûommence, 
CoMMENiAL.  On  trouve,  dans  le  curieux  dictionnaire  de  Got- 
grave,  une  faute  bien  bizarre.  Il  donne,  à  son  rang,  le  pré- 
tendu mot  commenial,  comme  appartenant  à  Rabelais,  1.  IV^ 
c.  xLi  V,  et  qu'il  rend  par  ces  mots  :  «  A  barbarous  or  jeasting 
a  répétition  of  the  v7ord  comme  going  some  two  lines  beibre 
u  and  usèd  by  frier  lohn  n,  Cotgrave  a  suivi  une  édition  fau) 
tive.  II  y  a,  dans  le  passage  précité:  voila  un  comme  mal  a  pro^ 
pous  et  incongreUf  et  non  un  commenicJ,  mot  non  exisunt  dans 
la  langue  françoise.  Au  reste,  nous  avons  remarqué  cette  faute 
de  commeniai  dans  les  éditions  de  Lyon ,  Pierre  Estiard,  i574; 
Lyon,  Jean  Martin,  i584;  Anvers,  Jean  Fuet,  i6o5;  etc. 
Commun: 

Qui  sert  commun ,  nul  De  le  paye; 
Et,  sil  defaolt,  chascuu  labbaye. 

De  bien  commun  ne  faict  on  pas  monceau. 
Compas  {sans),  sans  règle,  sans  mesure.  L'expression  par 
compas,  dont  se  sert  aussi  Rabelais,  désigne  par  conséquent 


RABEL^SIANA.  533 

le  contraire,  et  qu^une  cbose  est  faite  avec  poids,  mesure,  et 
réflexion. 

Compter  sans  son  hoste,  compter  sur  la  réussite  d'une  chose 
sans  en  être  sûr.  Nous  disons:  qui  compte  sans  son  hôte  compte 
deuxfois. 

Compteur  (f  horloge  y  musard,  bavard,  parasite,  qui  s'amuse 
à  compter  les  heures.  - 

Au-dessus  d'i^ne  horloge  de  cabaret,  on  avoit  mis  les  vers 
suivants  : 

Que  j'aille  bitn  ou  mal,  il  ne  t'importe  pas, 
Pmsqne  céans  tonte  heure  est  celle  da  repas. 

CoMPVLsoiRE  de  beunettes.  Application  plaisante  d'un  terme 
de  droit.  Compulsoire^  excitateur,  qui  presse,  qui  contraint; 
de  compellere. 

GoRcuE  {être  mat  en),  n'avoir  pas  le  sou  (argot). 

Concile  de  Chesil,  Chesil  est  la  constellation  Orion  des  Hé- 
breux. Ce  mot  est  formé  de  chasal,  qui  signifie  inconstant,  et, 
par  dérivation ,  trouble,  tempête,  inconstance  des  vents.  Ainsi 
Rabelais,  en  donnant  au  concile  de  Trente  le  nom  de  concile 
de  chesil,  le  peint  comme  un  foyer  de  troubles  et  d'agitations. 

CoNFALOHHiER  des  Ichtfyophoges  y  épithéte  de  Caresme  pre*. 
nant;  porte*bannière  des  mangeurs  de  poissons. 

CoRFRAiRiE  Saint'Amoul;  cdle  des  cocus. 

Conquérant: 

Plna  en  henr  ne  saoroit  le  conquérant  régner, 
Qne  quand  il  faict  jiutice  a  vertu  mcceder. 

Conscience  à  pont4evis;  Urge,  peu  timorée. 

Qui  Tenlt  sa  consdençc  mnnde , 
n  doibt  fîajr  le  monde  immnn^le. 

Conseiller.  Le  groz  er^ de  conseillerai,  2196 ).  Beamnar-^ 
chais  n'a-t-41  pas  copié  textuellement  cette  expression  dans 
son  Mariage  de  Figaro? 

A  conseil  de  fol,  cloche  de  boys. 

Contes  de  la  Cigogne,  on  de  la  quenouille;  contes  d^enfant. 


534  RABBLiESIANA, 

GoKTiNUE,  pour  fièvre  contiaiie: 

n  est  en  co&timie  bonrible, 

Test  et  Patheiin, 

Copieux  de  la  Flèche;  proverbe.  Voye%  le  mot  copieux^  au 
Glossaire. 

CoQ€.  Si  tu  es  coqu^ 

Ergby  ta  fenune  sera  belle; 

Ergo,  seras  bien  traictë  délie; 

Ergà,  tu  auras  des  arays  beaucoup; 

ErgOy  tu  seras  sauluë. 
Goquaat: 

Mieulx  Tanlt  Inmbre  dung  vieillard 
Que  les  armes  dnng  coquard. 

Coquin.  Ce  mot  a  été  formé  4e  côquusy  comme  l'indique  a»- 
se^  ce  proverbe  :  U  n'eat  vie  que  de  coquins. 

Corbeau  {fable  du) ^  par  P.  Blauchet.  V.  ours. 

Le  corbeau  a  été  chanté  par  Guill.  Oueroult,  par  Aldro- 
vande,  et  Jacques  Pontan.  Nous  avon»  encore  le  Triompkedu 
corbeaux,  par  Antoine  Psier;  l!7ancy,  Jacquet  Gamick^^dig, 
in-i2i 

Corde.  Il  y  aura  bien  beau  jeu  si  la  chorde  ne  rumpt*  Si  noidre 
dessein  n^avorte  point,  on  verra  de  belles  choses* 

A  longne  corde  tire 
Qoi  mort  dantmy  désire. 

Qm  plut  <{ail  tta  YaiBant  despend 
File  la  corde  a  quoy  se  pend. 

GoRNiJi  Feaue,  ancien  usage.  Lorsque,  dans  les  grandes 
maisons,  le  dîner  étoit  prêt,  le  majordome  faisoit  sonner  du 
cor  pour  avertir  les  convives  de  venir  se  laver  les  mains. 

CoRHBS  (  prendre  ),  se  choqner,  se  fâcher,  prendre  la  mooclie. 
Voyez  coctt  aux  Eroticcu 

CoTONNER  le  moule  du  pourpoincty  se  bien  bourrer  Testomac. 

Cotylédons  de  la  matrice;  ci-dessus,  pag.  199.  Ces!,  suivant 
les  anatomistes  modernes,  le  placenta. 


RABËL^SIAMA.  535 

GouBiGMAG  de/buTy  du  pain.  Le  froma^  «^apptloit  coudi- 
gnac  de  Bacchus,  parcequ^il  incite  à  boire. 

Ck)uiLLE  de  bélier,  jeu  d'un  petit  ballon. 

GouiLLES  de  Lorraine,  proverbe.  Voy.  la  table  des  matières 
au  même  mot* 

Godillons.  Chacun  ne  peut  avoir  Us  couilUms  aussi  pesanis 
qu'un  mortier i  chacun  ne  peut  être  riche,  heu«*eax,  puissant. 

Toasioart  laisse  aux  couillons  esmorche 
Qui  ton  bord  cul  de  papier  torch^. 

G0UILLON8.  Par  le  monde  il  y  a  beaucpuf^jdus  de  oouiUms  que 
d'hommes  y  beaucoup  plus  de  gens  bas,  rampants  1^  asservis, 
que  d'hommes  libres. 

Couleur  de  roy.  Oudin  dit  que  c'est  le  minime,  timnt  sur 
le  tanné. 

Couleurs  {Blason  des),  cî^esso»,  page  64*  Indépendam- 
ment du  petit  traité  de  Sicile,  nousiavons;  dei  siguifioaio  dd 
colori,  da  Fulvio  Pellegrino  Morato,  Venise,  Nicolinî,  i535, 
in-8^;  Dicdogo  di  Ludovico  Dolce,  nel  quale  si  ragiona  délie  qua- 
litày  diversité  e  propriété  de  i  cotori,  Venise,  Sessa,  i565,  in^^; 
i7  mostruosissimo  mostro  di  Giov.  de  Rinatdi,  diviso  in  duo  trot" 
t€Ui;  nel  primo  si  raggiona  del  significato  deJ  colori;  Ferrare, 
Caraffa,  i588,  in-8%  etc. 

GooLTEAc.  Jouer  des  ooulhtQMsr^  ^  l>attpf ,  s'entr'^i^ger. 

Selon  le  pain ,  le  coulteau. 

CouppE  gorgée,  pour  gorge  couf^;  contrepèterie 

Goupi>E  testée^  pour  tête  epupée.  Idem„ 

Courage  de  brebis  ^  comme  une  brebis  près  d'agneler.  En 
général,  c'est  un  mince  courage.  Rabelais  y  oppose  le  courage 
de  loup,  assurance  ds  ravisseur.  On  shoote  ordinairement  à 
courage  de  brebis,  toujours  le  nez  en  terre. 

Co^ROMiiER  le  vin,  c'est  emplir  le  yer;re,  de  maniène  que  le 
vin  le  couronne.  Cette  expression  se  trouve  dans  Homère  et 
dans  Virgile. 

CouRRAiL.  Ten serai  tenu  au  cowrmil  de  vostre  huis  (au  ver^ 
rou  de  votre  porte),  c'est-à-dire^  je  vous  en  aurai  une  oUiga 
tion  étemelle. 


536  RABfiLiESIANÂ, 

Courroie,  s'est  dit  pour  baudrier  ou  ceinture,  témoin  ce 

proverbe  : 

Mienlz  Tanlt  auoir  amy  en  voye , 
Qae  or  oy  aident  en  courroye. 

Coursier  du  royaume  (  di  regno),  sous  entendez,  de  Naples. 
Cette  ei^pression  vient  d'Italie,  dont  les  habitants  dësij^nent  or- 
dinairement le  royaume  de  Naples  par  les  seuls  mots  iiregno, 
le  règne. 

Court  du  roy  Petaudy  où  chacun  est  le  maître. 

Court  baston,  que  les  enfants  veulent  s'arracher  mutuel- 
lement;  jeu.  / 

GovRTOYSiE,  tardive  est  discourtoise. 

Cousin  Gervaîs,  remué  d'une  busche  de  mauHe.  On  disoit  au- 
trefois :  remué  de  germain,  pour  issu  de  germain.  Celui  dont 
parle  Rabelais  est  si  éloî^é,  qu'il  s'en  faut  un  cent  de  fagots, 
dit  spirituellement  Le  Duchat,  qu'il  ne  soit  de  la  famille. 

CousTB  et  %mlle,  quoi  qu'il  en  cotcfe,  et  vot'/fe  ce  que  pourra. 

Il  ne  men  chanlt ,  cooste  et  vaille, 
Encor  ay  ie  denier  et  maille 
Quonoq  ne  Teirent  père  ne  mère. 
Pathetin. 

CousTCME  :  Oasteau  et  mauluaise  coustume  se  doibnent 
rumpre. 

CouuERGLK  digne  du  chau/deron*  Dignum  patellœ  operculum. 

Cracher  blanc  ^  c'est  avoir  soif,  parceque,  quand  on  en 
souffre,  on  crache  blanc.  Voyez  Bassin. 

Cramoist  (en),  c'est-à-dire,  en  perfection.  Le  mot  eramoisyy 
comme  celui  d'^cor/ofe,  désignoit  proprement  une  teinture 
parfaite. 

Crapaud.  (Jhargé  de comme  un  crapaud  de  plumes. 

Crier.  Yoy.  anguiUe. 

La  pire  roue  dung  charriot  est  celle  qui  crye  le  plus  fort. 

Crinon,  pour  criUon,  insecte. 

Crinbns  eu  teste 
Gaastent  la  f«ste. 


rabel^sianâ.  537 

Choix  csannière  y  auprès  d^  laquelle  on  chante  les  hosanna^ 
le  dimanche  des  Rameaux:  ailleurs,  dite  Boysselièrcy  du  buis 
bëni  que  Ton  y  attachoit. 

Croqcte  quenouille,  mot  que  Gotgrave  attribue  à  Rabelais, 
et  que  nous  avons  vainement  cherché  dans  ses  œuvres.  Got- 
grave le  traduit  par  :  he  whose  wijè  beats  him  wit  ha  distaffè. 

Grosse,  jeu  de  balle  avec  un  bAton  recourbé. 

Grottes  de  Paris:  proverbe  très  juste. 

GuEUR.  Du  bas  cueur,  lisez  du  bas  choeur ^  c^est-à-dire  d*un 
rang,  d^une  qualité  inférieure.  De  cueur  est  l'expression  con- 
traire. 

Bon  cueur  et  bon  compaignon  de  mains  paralytiques.  Jni* 
mus  prcmptusy  pedes  poltroni. 

Cueur  faict  lœuure,  et  non  les  grandz  iours. 

Qui  na  cueur,  ayt  iambes. 

Belle  chiere, 
Cueur,  arrière. 

GoiDEURS  de  vendange,  ceux  qui  ont  trop  mangé  de  raisins, 
et  qui,  cuidants  peter,  se  conchient,  dit  Rabelais. 

Le  dévoiement  occasionné  par  le  raisin  étoit  appelé  va  tost 

Napportei  point  de  vin  nouean , 
Cor  il  falot  a^ioir  la  va  tost. 

Test,  de  Patheliru 

GuL  (à)  defoyrard  tatgours  abunde  merde,  proverbe  que  l'on 
peut  rendre  d'une  manière  moins  sale  par  ce  vers  : 

Un  sot  trouve  iMijours  un  plut  sot  qui  l'admire. 

GuL.  Baiser  le  cul  sans  fsuilk ,  c'est-^-dire  à  cru,  à  nu,  dans 
l'état  où  il  se  trouve,  et  sans  l'essuyer. 

Mettre  de  cul,  mettre  à  quia,  à  bout. 

Cul  (jusques  ou)  (II,  333).  Gette  plaisante  et  laconique  ré- 
ponse à  quatre  demandes  consécutives  est  imitée  des  Facecie 
du  Domenichi.  «  Dai|te  Alighieri ,  poeta  famosissimo,  tornando 
a  un  giorno  difu^a, fù  sopragiunto  da  trè  gentilhuomini  Fio- 
urentini  suoi  conoscenti;  i  quali  sapendo  quanto  ei  fusse 


538  RABELiESIANA. 

i<  pronto  ndle  ripofte,  tutti  à  tre  in  prova  à  gli  feoero  tre  oon- 
a  tinuate  domande,  in  cotai  (fuisa ;  dicendogli  il  primo:  bnon 
u  di,  messer  Dante  :  e  il  secondo,  donde  Tcmte,  uMsser  Dante? 
u  è  il  teno,  è  egli  grotta  il  Ann^,  messer  Dante?  Ai  qnali, 
a  senza  punto  fennare  il  cavallo,  é  senza  far  pansa  alcnna  al 
u  dire,  ^li  cosi  riposte:  bnon  di  è  bnon  anno.  DaUa  fiera.  Sino 
u  al  culo.  n 

D. 

DAMsntBi  {te) comme  une  serpe ^  se  donner  au  diable,  se  plon- 
ger en  enfer  tête  baissée ,  comme  le  bûcheron  jette  sa  serpe 
au  fond  de  sa  hotte,  quand  il  quitte  Touvrage. 

Dance  {biisse),  danse  terre -à •terre,  posée  et  gracieuse, 
telle  que  celle  des  bourgeois.  On  appdoit,  par  opposition, 
hauUe  dance  y  les  sauts  et  gambades  des  baladins  de  proies* 
sion.  Voyez  panse. 

Amour  apprend  les  asnet  a  dtneer. 
dkascim  nctt  pas  ayae  <|ai  dance. 

Dangier  : 

Passato  il  perîcolo,  gabbato  il  santo. 

Voyez  pidaJdns. 

Dakser  comme  tau  (cocq)  sus  braise,  ou  bille  sur  tabour 
(tambour);  sauter  vivement,  comme  les  dindons  de  Servan-^ 
doni,  qui  avoient  bien  leur  raison  pour  en  agir  ainsi. 

Daksbvrs  df  Orléans  y  proverbe. 

Datum  Camberiaci,  donné  à  Ghambéry. 

Debast: 

Ronde  table  of  te  le  debast , 
Cbaacim  etcmt  auprès  du  plat. 

Debitoribus,  ce  sont  lanternes:  expression,  tirée  du  pafer 
noster;  elle  peint  cette  sorte  de  gens  qui  veulent  bien  qu'on 
leur  remette  leurs  fautes,  mais  qui  prétendent  ne  pas  oublier 
celles  d'autrui.  C'est  dans  le  même  sens  que  Rabelais  dit 
(liv.  II,  chap.  i):  broncher  comme  debitoribus  à  gausche. 

Débrider,  pris  au  figuré,  signifie  expédier  promptement 


RABËLiESIANA.  539 

quoi  que  ce  soit,  manger  avec  acidité.  Beau  Mnideur  ée  messes; 
débrider  dd  bon  repas* 

Dkbt B8  sont'OOttime  une  connexion  et  coUignance  des  cienlx 
et  terre,  ung  cntrelenenifint  unique  de  Ihumain  lignaige, 
sans  lequel  luientôt  tons  humains  periroyent. 

Decbetales. 

Depuis  que  decreu  eurent' aies, 
Et  gens  darmet  portarent  maies , 
Moines  allarent  a  cheTal , 
En  oe  monde  abunda  tout  mal. 

GlUlIGOMI, 

Brûles,' tenailles,  câseailles,  ifioyez,  pendez,  empalez,  es- 
panltrez ,  démembrez  y  exentere^ ,  découpez ,  f  ricassez ,  grillez , 
transonnez ,  crucifiez ,  bouillez ,  escarbouillez ,  escartelez ,  de- 
bezillez,  dehingandez,  carbonnadez  ces  méchants  heretieques, 
decretalifuges ,  decretalicides,  pires  que  homicides,  pires  que 
parricides,  decretalictones  du  diable. 

HoMENAZ,  chef  des  Papimanes. 

DEMonaE  {utns)^  sans  retard,  sur-le-champ,  sur  l'heure. 

Debstceinct.  Dans  fe^annùsemen^cfe  l Espérance  des  Cham- 
brières de  Paris  y  s.  d.  in-S«. ,  on  trouTe  V  Oraison  funèbre  <fun 
demyceinct  perdu  à  la  Manque  y  faite  et  prononcée  par  Jac- 
quette  de  Longbabil,  dame  de  Maureganl. 

Demtok,  pour  demi  septier.  Gotgrave  donne  ce  mot  à  Ra- 
belais, mais  il  ne  se  trouve  plus  dans  ses  œuvres. 

Dénomination.  Snbiect  pery,  facillenient  périt  sa  denomi^ 
nation. 

Dents.  //  Tieit  mal  de  dents  plus  grand  que  quand  les  chiens 
vous  tiennent  aux  ïambes:  car  ce  sont  leurs  dents  qui  vous 
font  mal. 

DufTa.  Savanty  oia  clerc  jusqu'aux  dents^  se  dit  ordinaire- 
ment d'un  ignorant:  il  a  mangé  sou  bréuiairt. 
Dents  à  machecouUs.  Le  haut  défend  le  bas. 

Dents.  Voyez  alchymie.  Battra  le  tambour  avec  ses  dents,  gre- 
lotter, claquer  des  dents. 

Desieunbr.  Il  n'est  desjeuner  que  d'esooliers,  disner  que 


54o  RABELiESIANA. 

que  d^ayocats,  reciner  que  de  vignerons,  soupper  qae  de  n&ar» 
chands,  regoubillonner  que  de  chambrières,  et  tous  repas 
que  de  farfadets  (de  moines).  Degeuner  faict  bonne  mémoire 

Desiucher  (au),  au  matin,  c'est-à-dire  lorsque  les  poules 
se  dejtichent  de  dessus  les  bâtons  où  elles  ont  dormi.  Ces  hà» 
tons  étoient  appelés  j lies. 

Destin. 

Dncum  videntem  fbu ,  nolentem  tnhum. 

Dez.  Les  dez,  généralement  blâmés  par  Rabelais,  ont  eu 
leurs  défenseurs.  Pierre  PÉguillard  a  publié  VjSlpenopelis  ou 
Louange  du  Jeu  de  Dez;  et  Dqrnaw,  CaroU  Leuschneri  Aléa 
ludus, 

Dez  de  jugement  {hoi^  tous),  hors  toute  estimation,  sans 
prix  ;  c'est  Valeajudiciorum  de  Bridoye. 

Les  Grâces  du  Lombard  sont  troys  dez  sur  table. 

Nous  avons  un  livre  curieux  d^Olivier  Gouyn:  le  Mespris  et 
contemnement  de  tous  Jeux  de  sort.  Paris,  Claude FÂngier,  1 55o, 
in-8<>. 

DiA,  mot  que  disent  les  charretiers  poi^r  faire  tourner  leurs 
chevaux  à  gauche.  Pour  la  droite,  ils  disent  hur-hmU, 

Diable.  Jlinsi  a  ces  diables,  cependent  <pie  ilz  durent;  c'est-à- 
dire,  c'est  ainsi  qu'il  faut  en  user  avec  ces  gens-là,  pendant 
qu'ils  vivent. 

Diable.  Auprester  ange  ;  au  rendre  y  diable.  De  ieune  angelot  ^ 
vieux  diMe. 

Ire  de  frère,  ire  de  diaUes. 

Qui  ha  marâtre , 
Ha  diable  a  latre. 

Diable.  Faire  dun  diable  deux,  c'est  faire  deux  fautes  en 
voulant  en  corriger  une. 

Diable  6ur,  revêtu  de  bure  y  un  moine. 

Diable  de  bitenu,  grand  diable.  Cette  expression  est  Tou- 
lousaine. 

Diable  de  Faxwert,  celai  qui  procura  aux  chartreux  da  Pa- 


RABELiËSIANA.  54i 

ris  les  moyens  de  former  leur  établissement.  Par  métaphore, 
an  grand  diable. 

Nous  avons,  sur  cet  ennemi  fantastique  de  Dieu  et  du 
genre  bmaain^V Histoire  du  Diable^  traduite  de  l'anglois  de 
Schwindenius,  par  Bion.  Amsterd.,  1729^  in-12,  a  voL  ;  la 
Réfutation  du  Monde  enchanté  ^  de  Becker,  par  Binet;  le 
Paradis  perdu  de  Milton ,  et  tous  les  ouvrages  crédules  de 
magie. 
Diamant  en  iabUy  taillé  en  quarré. 

DicTATECR  de  moustardois:  épithéte  de  Garesme-prenant; 
mauvais  jeu  de  mots  sur  la  moutarde  qui  assaisonne  la  plu- 
part des  ragoûts  en  maigre. 

Dictons  des  diverses  villes  de  provinces  : 

Amoureux  de  Turin; 

Bauardz  de  Confort; 

Bauffreurs  deMascon; 

Bourguignons  cinquains, 

Bouzes  de  Chaalons; 

Braguardz  d'Angiers; 

Brigueurs  de  Pavie; 

Ganardz  de  Sauoye; 

Chiens  d'Orléans; 

Copieux  de  La  Flèche; 

Couilles  de  Lorraine; 

Crottez  de  Paris; 

Danceurs  d'Orléans; 

Fhitteurs  de  Poictiers; 

Foyreux  de  Bayeux; 

Grandzgousiers  d'Avalon; 

Guespins  d'Orléans , 

Lorrains  villains; 

Mocqueurs  de  Dijon;  ^ 

Normands  truants  '  ; 

'  Si  Normannus  eris , 
Tri  -  fia  >  gou  -  la  -  men  eris. 
L'éloge  des  /Vbrmoïklf  a  été  fait  en  Utin ,  par  Goill.  Lateran ,  et^  tu  fraocoit^ 


543  RABBLiBSlANA. 

Oreilles  de  Boarbonnok; 
Rouges  Poicteuins; 
Saliez  Bourgaîgnons; 
Véroles  de  Rouen  ; 
Hauguinears  Artésiens. 
IkBu.  Toutes  choses  viendront  à  son  jugement. 
Dieu;  sphère  intellectuelle,  de  laquelle  en  tous  lieux  est  le 
centre,  et  na  en  lieu  aulcun  circonférence. 

Dieux.  Layde  des  dieux  oest  impetree  par  vccux  odeux, 
par  lamentations  muliebres. 
DiHB.  Voyez  orgues. 

Tout  oajr,  tont  Teoir,  et  rien  dire 
Mérite  en  tout  temps  qaon  ladmire. 

Disciple.  Non  est  disciptUus  super  magiitrum. 

DiutsE  Pontiale,  c'est-à-dire  de'Fonian,  Rabelais,  qui  eu 
vouloit  à  Pontan ,  de  ce  que  lui  Rabelais  s'ëtoit  laissé  attraper 
à  une  pièce  prétendue  antique,  et  fabriquée  par  ledit  Pontan, 
a  feint  que  ce  dernier  avoit  écrit  qu'il  desiroit  que  les  cloches 
fussent  de  duvet,  et  le  batail,  d'une  qiiaue  de  renard.  On  ne 
trouve  dans  les  Œuvres  de  Pontan  rien  qui  justifie  cette  as- 
sertion*. Cette  plaisanterie,  au  surplus,  est  du  très  petit  nom- 
hre  (trois  ou  quatre)  de  cdles  que  Rabelais  a  répétées.  Car  il 
y  a  cette  différence  entre  Voltaire  et  lui ,  que  le  premier  roule 
sur  une  douzaine  de  plaisanteries ,  bonnes  ou  mauvaises ,  qu'il 
répète  jusqu'à  satiété,  et  que  Rabelais  est  d'une  fécondité  pres- 
que inépuisable  en  peintures  plaisantes,  jeux  de  mots,  images 
grotesques.  Les  Papimanes^  Clsle aonnùnie,  les  Fredons,  etc., 


par  Tabbë  de  la  Rivière  ;  Paris,  veuve  GuiUaime,  T73 1 ,  iiHi  ».  L'ouvrage  du  n 
titre  par  D.  Le  Cerf,  P.,  1 748,  in-i  a,  2  v.,  traite  nniquemondet  hommes  iUnstres 
de  cette  province.  Nous  avons  encore  :  Adversus  ùwidos  Normannorum  censores 
orat/o;  auct.  Du  Parc,  1744»  in-d". 

'  Le  seul  passage  ci-après  du  Cfinron  de  Pontan  a  trait  aux  docbes.  •  Omoes 
«  faoniînes ,  qnamquam  ventris  œuhum ,  capiiis  certè  minimum  habent  :  atque 
m  hoc ,  qnantulnmcumqne  est ,  habere  noilent.  Quo  circa ,  diu  qnseritantes  qiia- 
«  nam  raiionc  facilius  iUud  perderent ,  campaoas  adinvenenuu.  « 


BABEL^SIANA.  54^^ 

présentent  à  peu  près  les  mêmes  objets.  Y  a-t-il  dans  ces  di- 
vers chapitres  deux  traits  qui  se  ressemblent? 

Voyez,  à  la  table  des  matières,  le  mot  devise. 

Donner.  Beatius  est  dore  quam  accipere. 

DoNMEua  de  bons  jours  y  un  flatteur^  un  courtisan. 

DoRELOT  du  lièvre^  jeu  du  lièvre  charmé.  Voyez  le  mot  do- 
relot  au  Glossaire. 

Droict.  Bon  droict  ha  mestier  d^aide,  il  ne  suffit  pas  toujours 
d'avoir  raison. 

Droict  comme  le  chemin  de  Faje,  c'est-à-dire  tout  de  tra- 
vers; le  chemin  de  Faye-la- Vineuse  tournant  autour  d'une 
monta£pie.  Rabelais  a  dit  aussi ,  dans  le  même  sens,  droict 
comme  unefmicille. 

DuMET(£fe),  de  duvet;  c'est-à-dire,  au  figuré,  exactement, 
rigoureusement,  rie  à  rie. 

Dî,  amantfaulx,  pourquoi  maê4u  abandonnée ?Réhn$  formé 
par  un  diamant  faux,  et  un  anneau,  sur  lequel  étoit  gravé 
lamah  sabachtiuuii, 

E. 

Eau.  Se  cacher  en  Ceau  pour  la  phiie;  pour  éviter  un  péril , 
se  jeter  dans  un  plus  grand. 

Eau.  Gens  de  delà  Veau ,  gens  dangereux,  à  qui  Fon  ne  peut 
se  fier. 

Eaue  ardente:  c'est  ainsi  qu'on  appeloit  autrefois  Veau 
de  vie. 

ËAUE  beniste  de  cave^  le  benoist  pyot. 

Eaue.  Médecin  <f eau  douce,  ignorant,  malhabile. 

Eaue  grlngoriane,  l'eau  bénite,  dont  Rabelais  attribue  Tin- 
vention  à  Grégoire  1". 

Eaue.  Nous  nous  contenterons  de  citer,  sur  Veau  ^Federici 
Morelii  de  aquis  et  eorum  miraculis,  in-'i";  Théologie  de  l'Eau, 
ou  Essai  sur  la  bonté  de  Dieu,  manifestée  dans  la  création  de 
CEau,  trad.  de  l'allemand  de  Fabricius,  P.,  1743,  in-8; 
Vertus  de  CEau  commune,  par  Ph.  Hecquet  ;  de  la  gronda  ec- 


S44  nABËLiGSIANÂ. 

eellencia  de  la  acqua,  y  de  sus  manwiUas  virdudes;  Séville, 
1616,  in-4^ 

Veau  bénite^  ou  gringoriane,  a  eu  aussi  ses  dévêts  parti- 
sans: discorso  utilissimOy  esortativo  alla  reverenza  e  divozione 
delfacqua  benedetta^  daRafaeleBadiO)  Florence,  1680,  in-ia; 
AnJUmii  Marsitii  de  fonte  lustrali^  seu  de  aqum  benedictœ  prœs- 
fonfta;  Rome,  i6o3,  iii-4^ 

ËBBE,pour  eau: 

Tout  ce  qnl  Yiem  debbc 
Sen  retournera  de  flot. 

EcGLiSE.  Près  de  lecclise  est  souvent  loing  de  Dieu. 

Echecs.  Ce  jeu,  dont  Pori^^ine  se  perd  dans  la  nuit  des 
temps,  a  été  célébré  en  latin  par  Jules  Ascaçne  Tacci,  et  par 
Jârème  Vida  (voyez  Dornaw).  Le  poème  de  Vida  est  traduit 
en  françois  par  Louis  Demasures,  Lyon  de  Tournes,  iSSy, 
in-4^,  et,  en  italien,  Véronne,  Garattoni,  1753,  in-S*'.  Mu- 
toni,  Grégoire  Ducchi,  et  Gerutti  ont  aussi  chanté  les  échecs; 
le  premier,  Rome,  1544)  in-4°. ,  et  le  second,  Vicence,  i586, 
1607,  in-4". 

Education  {seconde)  de  Gargantua  ^  en  tel  train  destude 
que  il  ne  perdoyt  heure  quelconque  du  jour. 

V Éducation,  sans  laquelle  Phomme  différeroit  pen  de  la 
brute,  a  fourni  le  sujet  de  sept  poèmes:  le  premier,  par  Scé- 
vole  de  Sainte-Marthe  (Paedotrophia),  traduit  par  lui-même, 
en  françois,  P. ,  de  Luyne,  1698,  in-S*";  le  deuxième,  en  fran- 
çois, par  Lavau,  1789,  in-8'';  le  troisième,  par  Cogolin,  P., 
Guillyn,  1757,  in-8*;  le  quatrième,  par  Moissy,  1760,  in-S"; 
le  cinquième,  par  Gouge  de  Cessières,  1770;  le  sixième,  par 
J.F.  Mutel,  18 12,  in -8'';  le  septième,  par  Masse,  i8i3,in-i2. 
M.  François  de  Neuchâteau  a  fait  une  ÉpUre  sur  PÉduccOion 
de  la  jeunesse;  Valade,  1771 ,  in-8". 

Éléphant.  Get  énorme  quadrupède,  dont  Rabelais  n'a 
peut-être  pas  assez  apprécié  Tintelligence,  a  été  célébré  par 
Salluste  Barthas,  Passerat,  Juste  Lipse  (voyez  Dornaw),  et 
par  Buffon,  Salomon  de  Priesac  a  publié  une  Histoire  des 


RABELiESIANA.  545 

Éléphants  y  i65o;  Manuel  Phîle,  Carmen  de  Etephante  {yojez 
la  Bibliothèque  grecque  de  Fabricius);  J.  Louis  Hannemann, 
Mirabilia  Elephantium,  dans  les  Éphémérides  des  Curieux  de 
la  Nature.^oas  avons  encore.  Discours  apologétique  en  faveur 
de  Finstinct  et  naturel  admirable  de  CÈléphanX.  Rouen  y  1617, 
in-8'. 

Embrasser.  Qui  trop  embrasse  peu  cstraiut;  à  former  de  trop 
grandes  entreprises,  on  échoue. 

Empantouphle  {brémaire)',  épithéte  burlesque,  allusive  à  la 
pantoufle  du  pape. 

Empesch£  de  maison ,  qui  ne  sait  point  gouverner  un  mé- 
nage, mal  élevé,  qui  met  le  trouble  partout^  boutefeu,  etc. 

Emprunter. 

Qui  emprunte  ne  choisit  mye. 
PaUielin. 

Enclubce  :  Mieulx  vault  estre  marteau  qu'enclume  ;  batteur^ 
que  battu. 

Engoliflucheté,  soucieux,  mélancolie. 

Encre.  Cette  composition  précieuse,  que  nos  ancêtres  ne 
distinguoient  point,  par  Forthographe,  de  l'ancre  de  vaisseau 
(anc/iom),  a  été  chantée  par  Jean  Giampoli,  poe^te  in  Iode  delC 
inchiostrOy  Rome,  i6a6,  in-4°-  David  Le  Clerc  a  publié,  dans 
ses  oraticnesy  laudes  attramentij  et  Caneparius,  un  traité  très 
curieux,  de  attramentis,  Venise,  16 19,  1629,  Londr.,- 1660, 
Rotterdam,  1718,  in-4^.  Les  deux  dernières  éditions  Mtipt  les 
meilleures. 

Enfsr.  Les  damnez  ny  sont  traictez  si  mal  que  vous  pense- 
riez, mais  leur  estât  est  changé  en  estrange  faczon. 

Vincent  Mussa  a  publié  :  Regnum  et  regia  Plutonis ,  sive  de 
infsmi  et  inferorum  laudibus y  Francfort,  Berner,  1646,  in- 12. 
Nous  avons  aussi  en  François  un  éloge  de  P Enfer,  ouvrage  en- 
tique ,  historique^' et  moral;  La  Haye ,  Pierre  Gosse ,  i 769,  in-i  2, 
2  vol.  fig.,  Lond.,  1777.  in-8®. 

Enfonceur  de  portes  ouvertes,  grand  faiseur  d'embarras.  Ce 
mot  se  dit  aussi  d'un  homme  qui  couche  avec  une  nourrice, 
la  croyant  pucelle. 

2.  35 


546  RABELiESIANA. 

Engin  mieulx  vautt  que  force,  L^ancien  proverbe  étoit  : 

Dantant  que  boys  mieuiz  Tanlt  <|nMCorce, 
Austy  mieulx  vanit  engm  que  force. 

Ennemi. 

A  l'ennemi  <{ui  fuigt  faictes  ung  pont  dargent. 

Les  dons  des  ennemyz  ne  sont  pas  dons. 

TÙDeo  Danaos  et  dona  ferenies. 

Plvtarque  a  fait  un  petit  traité  de  capienda  ex  hostibus  iiti" 
litote. 
ËNNinrcT,  pour  aujourd'hui,  hodiè. 

Oyes  lappbinctement 
Enonyet  donné  en  no«tre  court. 

Test.  d£  Pathelin, 

ËNHiMEa ,  pour  enrhumer. 

En  metbatant'ie  foyt  rondeauli  en  rhithme. 
Et  en  rhithmant  bien  tonnent  ie  menrime. 
Maaot. 

Nous  avons  une  lettre  ridiculo-physîque  du  docteur  Gorgi 
Rhumius  à  tous  les  enrhumés;  Paris,  1729,  in-8^. 

Entendeur.  A  bon  entendeur^  nefiadt  quune  parole.  A  buon 
entendedor  pocas  patabms,  disent  les  Espagnols. 

A  bon  entendeur,  il  faut  peu  de  paroles. 

Al  bnen  entendedor 
Brève  hablador. 

Entente.  L'entente  est  au  diseur:  û  ^entend  bien,  il  sait  ce 
qu'il  dit. 

Entommeures  (frère  Jean^  des).  Nous  avons  dit  que  Ménage 
prétendoit  avoir  trouvé  l'original  de  frère  Jean  dans  un  moine 
qonuné  Buinard ,  qui  devint  prieur  de  Sermaise  en  Anjou.  Il 


RABEL^SIANA.  54; 

s^appuyoit  sur  les  vers  suivants,  qui  sont  de  Gouillard,  sieur 
de  Pavillon,  et  adressés  audit  Buinard  : 

QnaïKl  Rabelais  tappelloyt  moyne, 
Cestoyt  sans  qoene  et  tans  dorenre; 
Tu  nestoys  prieur  ne  chanoyne , 
Mais  frère  lan  de  lEntommeare. 
MainteiMnt,  es  en  la  bonne  benre 
Poumeu,  et  beaaeoup  niiealz  a  layse« 
Pnysqae  fays  paysible  demeure 
En  ton  prieuré  de  Sermayse. 

Ce  n'est  qu'au  trente-neuvième  chapitre,  dans  la  guerre 
avec  Picrochole,  que  Gargantua  fait  connoissance  avec  frère 
Jean.  Par  conséquent,  nous  demanderons  aux  nouveaux  édi- 
teurs comment,  au  chapitre  XII,  le  même  Gargantua,  en- 
core jeune  garsonnet,  pouvoit,  par  ces  mots,  le  mayncy  en- 
tendre le  susdit  frère  Jean,  qu'il  ne  connoissbit  pas. 

EiTTRAVES  de  religion;  ce  sont  les  vœux  monastiques,  qui 
retiennent  le  moine  enchainé  dans  le  cloître ,  souvent  contre 
sa  volonté. 

EmriE.  n  n'est  envie  que  de  moine. 

Les  envieux  meurent,  mais  Venvie  ne  meurt  jamais. 

Cette  triste  affection,  malheureusement  si  naturelle  à 
l'homme,  puisqu'elle  dérive  de  l'amour-propre,  à  trouvé  des 
panégyristes  dans  Gasp.  Domaw,  Florent  Schoonhow,  et  un 
anonyme  (V.  Dornaw).  Michel-Ange  Blond  a  publié  Dialogus 
de  tnvtrfta ,  Rome,  s.  d.^  in-4^;  Michel  Brugueres,  VInvidia  lo- 
data,  Rome,  Venucci^  in-4^;  Giov.  Bapt.  Bononi,  che  l'invidia 
è  bwma^  Lett.  Bologne,  1667,  in-ia.  Oursol,  Discours  sur  les 
avitntages  que  le  mérite  retire  de  Penvie;  1750,  in-4**;  le  sieur 
Berry,  la  défense  de  ta  jalousie,  Par.,  1642. 

Enviz  (à  tous),  à  gogo,  à  qui  mieux  mieux. 

EscHAUVFER  (s')  dans  son  hamois^  se  fAcher,  se  mettre  en 
colère. 

EscoPFrB  d'Hippocrâte,  une  seringue. 

EscoRCHER  les  anguilles  par  la  gueue^  faire  une  chose  à  re- 
bours. 

35. 


548  RABELiESIANA. 

Escorcherte  regnard,  vomir,  rendre  sa  gorge.  On  disoît  aussi 
renarder:  renarderiey  vomissement. 

Ë8COT.  Parler  par  escoty  c'est  parler  chacun  à  son  tour. 

EscROUELUBS  qorqerineSy  la  hart,  la  corde,  la  potence,  qui 
vous  prennent  à  la  gorge, 

EsGUARD  (ovotr),  avoir  soin,  prendre  garde. 

EsMOucHER.  Bon  esmoucheteur,  qui,  en  esmouchant  conti- 
nuellement, esmouche  de  son  mouschet,  par  mousches  iamais 
emmouché  ne  sera. 

EsPAiGNOLE.  Corps  (TEspaignole  y  long ,  maigre,  affilé,  comme 
on  prétendoit  être  celui  des  Espagnoles.  Pour  exprimer  les 
mêmes  idées,  on  se  servoit  aussi  de  Fadjectif  hespaignoté. 

EsPARUiERs  de  Montagu^  des  poux.  Cette  expression  vient  de 
ce  que  les  écoliers  du  collège  de  Montaigu  étoient  si  mal  tenus, 
si  mal  soignés  que  la  vermine  les  rongeoit. 

EspAULE.  Sentir  Cépaule  de  mouton,  c'est-à-dire  le  roussi,  le 
brûlé,  comme  Panurge^  qui  sortoit  de  la  broche. 

EsPEE  {homme  d\  qui  suit  la  profession  des  armes.  On  a 
distingué  bien  des  sortes  d^épées;  le  glaive  {gladius)^  droit, 
court,  large,  à  deux  tranchants  ;  tépée  d'armes,  ou  estoc,  poin- 
tue; la  badelaire^  courte,  large,  recourbée;  Cépée  à  deux  mains, 
très  lourde,  large,  à  deux  tranchants;  Cépée  de  miséricorde^ 
courte  et  très  pointue;  la  bastarde  (Voyez  ce  mot);  le  verdun 
{idem);  la  hunisque,  cimeterre;  l'espagnole,  rapière;  celles  de 
Séville,  à  la  marque  d'un  petit  chien,  étoient  très  estimées;  V. 
Don  Quixote;  Cépée  de  Fienne  en  Dauphiné;  le  harpe,  épée 
courbe  des  Égyptiens:  Cépée  couHoyse  ou  émoussée  étoit  le 
fleuret.  Êpée  blanche  signifie  épée  nue. 

Espérance. 

En  espérance  dauoir  mieuU , 
Tant  vit  le  loup  quil  deuient  vienlx. 

Nous  rapporterons,  sur  ce  mot,  une  petite  pièce  de  vers  peu 
connue,  qui  peint,  d'une  manière  énigmatique  et  assez  agréa- 
ble, les  trois  états  de  la  vie,  jouissance,  espérance,  souvenir. 

Noas  sommes  irois,  r(ui ,  des  humains , 
Nons  partageons  la  vie  entière. 


RÂBEL^âlANA.  549 

Sam  prëtider  à  lenrt  déteint , 
Nous  les  taivoos  dant  la  carrière. 
Hier,  aojourd'bai ,  puis  demain , 
Et  jutques  an  bord  de  la  tombe , 
Où  de  leurs  yeux  le  bandeau  tombe , 
Nont  les  conduisent  p»  la  main. 


Comment  pourrai-je  te  dëcrire 
Cet  troit  compcf^es  de  tet  jours? 
La  première ,  sons  son  empire , 
Te  tient,  et  te  tiendra  toujours. 
Pour  Fobtenir,  nul  sacrifice 
Ne  coàte  à  tes  tœux  inditcrett. 
En  T  lin  ton  ame  est  mécontente  ; 
Elle  •  beau  tromper  ton  attente , 
Tu  formes  de  nouTeaiiz  projeta    . 
Qui  n'ont  pat  un  meilleur  tuccèt. 
Elle  Tient,  meurt,  renaît  sans  cette, 
Et  trop  toavenc ,  hélas  !  ne  laitte 
Aprèt  elle  que  det  regreu. 

Fille  da  ciel ,  toutien  det  malbeurevt , 
Par  un  charme  tecret ,  la  teconde ,  à  nos  ^aeu% 
Semble  encore  sourire ,  alors  ipi'eUe  nous  trompe. 
Des  biens  qu'elle  promet  rien  n'égale  la  pompe  : 
Aujourd'hui  plébéien,  demain  tu  deviens  roi. 

En  vain  sa  voix  ett  mentongère , 

En  vain  l'erreur  ctt  pattagère  ; 
Seê  oraclct  totgourt  teront  certaint  poiîr  toi  : 

De  cette  aimable  enchanterettc 

Le  frère  en  tout  est  Fopposé  ; 

Mais,  ai  trompeute  ett  la  déette , 
L'autre  n'a  pas  plut  de  réalité. 

Dant  noa  maUieiirt,  il  nout  contole  ; 

Par  les  remords,  il  nous  désole  ; 

11  est  doux,  amer,  triste,  ou  gai  : 

Par  lui ,  le  Tieillard  tient  an  monde  ; 

Sur  lui,  rhomme  de  bien  se  fonde , 
Et  son  espoir  ne  peut  être  trompé. 

Sur  un  autel  de  fonne  drcolaire 
VoM  avas  ▼■ ,  plot  d'une  foit. 


S5o  RABELiESIANA. 

Les  Grâces  fignram  une  danse  légère  « 
Et,  par  la  main,  se  tenant  tontes  trois. 
Dans  le  symbolique  lan^fe,    -^ 
De  nous  trois  elles  sont  l'image. 
L'une ,  \  YOf  yeux  de  profil  se  montrant^ 
Laisse  à  peine  entrevoir  ses  cbarmes , 
Et  promet  le  bonheur.  A  l'autre  on  rend  les 
En  la  -voyant  de  face  un  seul  instant. 
Celle  qui  fuit,  indique  âi  la  pensée 
Un  temps  qui  ne  peut  revenir; 
Et  tontes  trois  sont,  du  plaisir, 
La  peinture  achevée. 

L'abbë  Millot  a  fait  un  discours  sur  rEspérance,  i75o,  in-i  a  ; 
Rouget  de  Flsle^  une  hymne  à  cette  déesse  ^  >79^>  Saint- Vic- 
tor, un  poème,  i8oa,  in- 12;  Gailleau,  une  épittre  sur  tEspé^ 
ronce,  1 8 1 2,  in-8**.  Nous  avons  encore  der  Tempel  derHofjfnung^ 
par  Chrétien  Auguste  Clodius;  Leipsig,  1770. 

EsPERON,  première  pièce  du  harnois;  car  on  commençoit 
paç  le  chausser. 

EsPEBON  de  vin:  du  fromage,  des  yiandes  salées,  qui  excitent 
à  boire. 

EsQuiRENEBi^  pour  esrener,  ereinter.  Gotgrave,  qui  dit  que 
ce  mot  est  gascon ,  le  donne  à  Rabelais.  Il  ne  se  trouve  plus 
dans  ses  œuvres. 

EsTAFFiER  de  sdûnt  Martin,  c'est  le  diable.  Voyez  la  légende 
de  ce  saint.  Estaffierestun  valet,  un  homme  de  suite:  stipator. 

Estrade.  Battre  C estrade,  courir  ^e  pays* 

EsTRAPAUE.  Bailler  Pestrapade  à  de  bon  vin ,  c'est  le  prédpi* 
ter  dans  son  gosier. 

EsTREiNE.  En  bonne  estreine,  de  bon  cœur. 

EsTRiLLEyau/veâu,  étriUc-bceuf.  C'est  un  ancien  rébus,  com* 
posé  d'une  étrille,  d^unefaulx,  et  d'un  veau;  comme,  à  Pans, 
le  nom  de  la  rue  du  bout-du-monde  étoît  tiré  d'une  enseigne 
représentant  un  6otic,  un  duc,  et  un  monde*  On  prétend  que 
les  rébus  viennent  de  Picardie.  On  voit,  du  moins,  par  l'exem- 
ple assez  fréquent  de  Rabelais,  qu'ils  sont  très  anciens ,  et  il 
seroit  aisé  de  prouver  qu'ils  le  sont  beaucoup  plus  que  lui. 


BABEL^SIANA*  55i 

Le  rébus  à^estrillefatAlveati  fut  la  marque  et  la  devise  du  li- 
braire Durand  Gerlier,  de  Paris,  qui  vivoit  vers  la  fin  du 
quinzième  siècle. 

Une  estrille ,  mie  ianlx ,  on^  Tean , 
Cest  a  dire  ettrille  fanlueaa, 
En  bon  rebns  de  Picardie. 

Maiot^  Coq  a  lame. 

EsTUDE,  est  vaine,  et  le  conseil  inutile,  qui,  en  temps  op- 
portun ,  par  vertus  nest  exécuté,  et  a  son  effect  reduict. 

EsTRE.  En  este&'Vous  là  ?  pensez-vous  ainsi?  étes-vousile  cette 
bumeur? 

Et  vbi  prenus?  et  où  les  prenez-vous?  latin  de  cuisine. 

EuANGELiCQUE  {doctetuT  OU  précheut).  Il  est  incontestable, 
quoi  qu'on  en  ait  voulu  dire,  que,  par  ces  expressions,  Rabe- 
lais entendoit  un  ministre  de  la  religion  réformée,  dont  il 
portoit  au  fond  du  cœur  tons  les  principes  gravés.  Voyez, 
entre  autres  preuves,  la  sixième  stropbé  de  V inscription  de  Thé' 
lème,  V énigme  en  prophétie ,  et  une  multitude  d'autres  endroits 
de  son  roman. 

EuANGiLE  de  bois,  damier,  tablier. 

EuENTOiRs  de  Fisie  de  Ruach,  en  toutes  sortes  de  matières. 
Constant  de  Massi  a  traduit  de  l'anglois,  de  Gray,  un  poème 
deVéventail;  Paphos,  1788,  in-i3.  Milon  a  publié  un  autre 
poème  sur  le  même  sujet,  1782,  in-8®,  1798,  in-i3.  On  trouve 
encore  une  charmante  description  de  Vévenlml  dans  la  Ninette 
à  la  cour,  de  Favart. 

EuESQUE  des  champs,  donnant  la  bénédiction  avecques  les 
piedz;  un  pendu. 

EuESQVE  (<f  )  meunier,  tomber  d'une  haute  condition  dans 
une  moindre. 

Exemple (miu)  (prol.  du  cinquième  liv.),  c'est-à-dire,  sans 
imiter,  sans  exempler  les  autres.  Exempler  sîgnifioit  autrefois 
copier,  et  ^exempter,  prendre  exemple. 


5^2       ,  ftABELiESIÂNA. 

F. 

Fade,  s'est  dit  pour  triste,  malingre^  qui  ne  se  porte  pas 
bien. 

Qooy,  ie  me  lens  ung  petit  fade. 

Test.de  Pathelin. 

Fagot.  Sentir  le  fagot,  être  entiché  dliërësie. 

Faict  NEAifT.  Voy.  paresse, 

Faih.  Où  faim  règne,  force  exule  (  s'en  va  );  on  ne  peut  coro* 
mandée  ^  ^^  9^°^  affamés. 

Fanfreluches  antidatées  (I,  9,  et  III,  78).  On  nous  a  re- 
proché deux  fois  d'avoir,  par  une  orgueilleuse  présomption^  par- 
tagé l'opinion  de  Le  Duchat  sur  l'inintelligibilité  de  cette  pièce. 
Nous  l'avouerons ,  nous  avions  pensé  j  usqu'ici  qu'il  y  avoit  plus 
de  présomption  à  prétendre  interpréter  une  chose  obscure  qu'à 
confesser  son  insuffisance.  Mais  passe  sansfiux.Yoyous  donc 
cette  fameuse  interprétation,  si  long-temps  attendue,  annon- 
cée avec  tant  d'emphase. 

Et  d'abord ,  pour  parvenir  à  la  former,  les  auteurs  ont,  de 
leur  chef,  coupé  le  drame  en  trois  actes,  qui  n'ont  entre  eux 
aucune  connexion,  qui  se  heurtent  comme  les  cailloux  dont 
on  veut  tirer  du  feu. 

Jules  II  (le  grand  dompteur  des  Gimbres),  en  guerre  avec 
Louis  XII,  veut  attirer  les  Anglois  dans  son  parti,  et,  pour  les 

y  déterminer,  il  leur  envoie des  fromages  (Rabelais  dit,  du 

beurre  frais).  Voilà,  il  faut  en  convenir,  un  plaisant  véhicule; 
c'est  bien  porter  une  goutte  d'eau  dans  la  mer. 

Mai*  Calvin ,  TafFectë  marroafle , 
Ne  veolt  point  levcher  ta  pantoufle. 

Par  un  coup  de  baguette,  nous  nous  trouvons  transportés 
au  concile  de  Pise,  qui  ne  recèle  que  les  cornes  d'un  veau. 
Puis,  tout  soudain,  Jules  s'écrie  qu'il  n'en  peut  mais,  mais 
qu'il  mourra  sans  regret,  si  l'on  veut  chasser  Louis  XII  de  son 
trône. 

A  la  quatrième  strophe,  les  auteurs  présupposent  qu'il  s'a- 


RABELiESIANA.  553 

Q\t  du  concile  de  Latran,  lequel  s'occupe  gravement  du  trou 
de  saint  Patrice  et  autres  trous  d'enfer,  qni  avoient  la  coque- 
luche. Puis,  par  la  plus  brusque  des  transitions,  nous  nous 
trouvons  subitement  à  la  cour  d'Hercules  (François  I*'),  le- 
quel triomphe  du  corbeau  (Maximilien  Sforce).  Ensuite,  sans 
qii'il  ait  été  le  moins  du  monde  question  du  concordat,  Mi- 
nos,  c'est-à-dire  le  Parlement,  se  plaint  de  n'être  point  con- 
sulté sur.ce  sujet.  Ce  pauvre  parlement  s'appelle,  tantôt  Mînos, 
tantôt  Até  à  la  Ouïsse  heronniere,  tantôt  cil  qui  iadisanichila 
Garthaige. 

Mais  voici  venir  monsieur  Q.  B.  qui  dope;  lequel,  selon 
les  uns,  est  Jean  Hus,  parcequeQ-f-B=ii8,  et  queI-f-H=i8; 
suivant  d'autres,  c'est  le  chancelier  Duprat,  parceque  un  chan- 
celier chancelle^  et  queq.  b.,  retourné  dans  un  miroir,  fait  d.  p. 
Ce  Duprat  dissout  le  parlement;  chascun  mouscfae  son  nez! 

Le  pape,  c'est-à-dire  l'oiseau  de  Jupiter,  youdroit  bien  fou- 
droyer l'Hercule  de  Lybie,  mais  il  a  peur.  Les  harengs  saurs 
sont  les  bénéfices  ecclésiastiques,  et  taerserain,  les  principes 
canoniques.  Enfin,  le  concordat  est  conclu,  maugré  Pentha- 
silée,  id  est  l'Université;  et  les  deux  œufs  de  Proserpine  sont 
les  Annates  et  les  revenus  temporels. 

Sept  mois  après ,  oustez  en  vingt  et  deux,  signifie  vingt-deux 
ans  après,  ôtez-en  sept;  de  même  que  l'arc  turquois,  les  cinq 
fuseaux,  et  les  trois  cuU  de  marmite,  indiquent  positivement 
l'an  i5oo;  les  auteurs  appellent  ces  calculs  cnigmatiques  des 
coups  de  massue  sur  le  dos  des  incrédules.  Heureusement ,  ce 
n'est  point  la  massue  phéée  de  Loup-garou.  Puis,  Rabelais,  le 
favori,  le  protégé  de  François  I",  nous  révèle  que  son  maitre 
se  déguise  en  moine  pour  attraper  la  vérole;  et,  tout  d'un  trait ^ 
déblatère  contre  Diane  de  Poîctiers,  la  chatte  mitte. 

Soudain,  il  devient  prophète,  et  nous  prédit  que  le'i*ègne 
de  Henri  H  sera  le  plus  heureux  des  régnes,  et  que  le  Pape 
sera  logé  au  gond  du  jacquemar.  Ainsi  soit-il. 

Nous  le  répétons  encore,  nous  aimons  mieux,' mille  fois 
mieux ,  dire  tout  franchement  ,^6  ne  s(ns,  que  de  débiter  d'aussi 
belles  choses. 


554  RABELiESIANA. 

Fakinb  (de  semblabk)^  de  même  espèce,  de  même  valeur: 
ce  qui  ne  se  dit  que  des  choses  de  peu  de  prix. 

Fat.  Le  monde  n'est  plm  fat.  Rabelais  a  donne  lui-même 
l'explication  de  ce  proverbe,  aa  prologue  de  son  cinquième 
livre. 

Fault.  //  ne  nCen  fouit  plus  qu'auUmt;je  suis  bien  guéri  de 
cette  maladie. 

Fat-ie.  Si  ne  le  croyez,  non  fay  iCjfeit'^Ue  (dit«elle);  c'est 
comme  si  l'on  disoit  :  si  vous  ne  le  croyee,  ni  moi  non  plus. 

Febues. 

Quand  les  febuet  soot  florin , 
Sou  commençait  Icnn  folies. 

Tel  est  le  proverbe  auquel  Rabelais  fait  allusion  dans  le 
prol.  du  cinquième  livre. 

Fecan.  a  l'usage  de  Fecan  (liv.  I,  c.  xli).  Ce  proverbe  vient 
de  l'extrême  reUchement  des  moines  de  cette  abbaye,  qui  se 
dispensoient  souvent  de  dire  leurs  heures.  Cette  abbaye  étoit 
exempte  de  la  juridiction  de  l'ftrchevêque. 

Fein  (foin).  Bailler  fèin  en  corne  y  attraper  quelqu'un ,  lui 
jouer  un  tour,  le  railler.  Ce  proverbe  est  des  Romains ,  chez 
lesquels  on  étoit  obligé  d'attacher  une  pojgnée  de  foin  aux 
cornes  des  taureaux  fougueux,  pour  avertir  d'éviter  leur  ren- 
contre. Fenwrn  habet  in  cornu ^  dit  Horace,  en  parlant  d'un  fu- 
rieux, d'un  insensé. 

Femme,  est  une  idole  que  Homme  encense  jusqu'à  ce  qu'il 
l'ait  renversée. 

Fenmie,  brûlant  d'amour  suprême, 
Toujours  dérobe  à  ce  qu'elle  aime. 

Qui  faict  les  coquins  mendier?  oest  quilz  nont  en  leurs  mai- 
sons de  quoy  leur  sac  emplir.  Qui  faict  le  loup  sortir  du  boys? 
Default  de  carnaige.  Qui  faict  les  femmes  ribauldes?  Vous 
mentendez  assez. 

Le  naturel  des  femmes  nous  est  figuré  par  la  lune,  qui  di»- 
parott  en  vue  du  soleil. 

Femmes  y  se  mussent,  se  contraignent,  et  dissimulent  en  la 


RABEL^SIANA.  555 

veue  et  présence  de  leurs  marits.  Yceulx  absens,  elles  prennent 
leur  aduantaige,  se  donnent  du  bon  temps,  vaguent ,  trottent, 
déposent  leur  hypocrisie,  et  se  declairent. 

Femmesy  iamais  ne  bendent  la  contention  de  leurs  esperitz 
sinon  enuers  ce  que  congnoistront  leur  estre  prohibe  et  def* 
fendu. 

Femme,  qui  tes  lenret  mord. 
Et  qui  ton  allenre  tord , 
Se  metle  dn  metder  ord. 

Nous  ne  donnerons  point  ici  la  liste  des  ouvrages  pour  ou 
contre  les  y^mmes^  parcequ'elle  formeroit  à  elle  seule  un  vo- 
lume. Nous  nous  contenterons  de  dire  qu'André  Murville  a 
fait  une  Éptire  sur  les  avantages  des  femmes  de  trente  ans  ;  1 775 , 
in-S**;  Coquelet,  VÉtogede  la  méchante  femme,  1731 ,  in-12;  et 
que  nous  avons  un  poème  latin ,  allemand,  mulier  malus,  au- 
quel sont  jointes  mulier  bonus,  mulier  homOf  mulier  non  homo. 

Fenestbe.  Jetler  la  maison  par  les  fenêtres,  faire  beaucoup 
de  bruit  ou  de  dépense. 

Fer.  Je  nen  vouldroys  pas  tenir  ung  fer  chauld,  je  n'en  vou- 
drois  pas  répondre ,  je  n'en  mettrois  pas  la  maii\  au  feu ,  je  n'en 
voudrois  pas  jurer.  Expression  allusive  à  l'ancien  usage  de  l'é- 
preuve par  le  fer  chaud, 

Ce  pendent  que  le^^r  est  chauld,  il  le  fault  battre. 

Ferbemejetts  de  la  messe,  les  ornements  ^  expression  poite- 
vine. 

Festb  du  Sacre,  fête  du  SaintSacrement;  celle  que  nous 
nommons  présentement  la  Fête-Dieu. 

Festes  à  doubles  bastons,  fêtes  solennelles,  oh  l'on  déploie 
grand  nombre  de  bannières,  où  les  chantres  portent  leurs  bâ- 
tons de  cérémonies. 

Festina  lente,  (ci-dessus,  67);  hÀte-toi  lentement.  Suétone 
dit  positivement  que  cette  devise  fut  celle  d'Auguste:  speudè 
bradeos.  Quant  à  l'amiral,  les  nouveaux  éditeurs  vçolent  que 
ce  soit  Bonnivet. 

Fev^Jc  le  maintiens  jusques  aufsu  exclusivement.  Cette  ex- 
pression, très-familière  à  Rabelais,  est  allusive  à  l'horrible 


j 


556  RABELiESIANA. 

usage  où  l'on  étoit  alors  de  brûler  ceux  que  Ton  osoit  appeler 
hérétiques. 

Feu.  Le  feu  des  Espagnols,  le  soleil. 

Parmi  les  panég[yristes  du  Feu,  nous  citerons  François  Ou- 
din  (  ignis,  carmen  )  dans  les  Poemata  didasccdica^  Jacq.  Charles 
César  Formage  (  igrds^  carmen)  dans  ses  oeuvres ,  Rouen,  1800, 
et  Biaise  de  Vigenère ,  Traité  du  fouet  du  sel.  Par.,  1608,  Rouen , 
i64a,  i65i,  in-4*^. 

FiEBURE  de  veau,  peur,  tremblement  par  poltronnerie.  On 
ajoute  ordinairement  :  il  tremble  quand  il  est  saoul,  ce  qui  ex- 
plique le  proverbe. 

Favorin,  Galissard,  Ulric  ab  Hutten  ont  fait  Véloge  de  la 
fièvre^  et  Guîll.  Menape,  celui  de  \di fièvre  quarte,  Basle,  154^, 
in-ia.  Ce  dernier  a  été  traduit  en  François  par  P.  de  Gueude- 
ville,  Leyde,  1728,  La  Haye,  1743,  1703,  in-12.  Nous  avons 
encore  un  blason  de  \ei  fiebure  quarte,  Lyon,  de  Tournes, 
i547iin-8°. 

Figue.  Ftdre  la  figue  ^  c^est  montrer  à  quelqu'un  le  poing 
fermé ,  le  pouce  passant  entre  l'index  et  le  second  doigt ,  comme 
pour  figurer  une  figue.  Rabelais  (liv.  IV,  chap.  xlv)  ,  raconte 
Tanecdote  sur  laquelle  est  fondée  cette  coutume.  En  Italie  on 
fait  la  figue,  en  France  on  fait  les  cornes. 

hes  figues,  qu'aimoit  tant  l'àne  de  Philémon,  ont  inspiré  à 
l'empereur  Julien  une  épttre,  traduite  par  Fed.  Morel.;  Par., 
1610,  in-8°.  Passerat  les  a  pareillement  chantées  (  Voy.  Dor- 
nav\r),  et  le  Molza  a  fait  un  capitolo  in  Iode  de*  fichi,  qui  9% 
trouve  dans  les  Rime  de  Berni. 

FiLZ: 

Saepe  solet  similis  £lios  esse  patri  ; 

Et  sequitnr  leTÎter  filia  matris  iter. 

Ezcipe  filios  a  moniali  msoeptos  ex  monacho. 

Fin  à  dorer  comme  une  dague  de  plomb  :  habile  à  s'emparvr 
du  bien  d'autrui,  ou,  dans  un  sens  opposé,  peu  rusé. 

Fin.  Toutes  choses  se  meuvent  en  leur^n. 

Fleurs  de  ly8,  ont  succédé  aux  abeilles^  comme  armes  des 
rois  de  France. 


RABELiESIàNA.  5.'>7 

Nous  avons,  sur  ces. armoiries  :  Opuscule^  ou  traité  de  l'ex- 
cellence des  trois  lys  de  France;  par  d'Espence,  Paris,  Auvray, 
1575,  in-8°;  Discours  de  la  dignité  et  excellence  des  fleurs  de 
fySf  et  des  armes  des  rois  de^rance^  par  Jean  Gosselin;  Melun 
et  Tours,  iSgS,  Nantes,  161 5,  in-8^;  le  Blason  des  célestes  et 
très  chrétiennes  armes  de  France ,  contenant  le  devis  de  trois  fleurs 
de  Sapience,  Justice^  et  bon  Conseil ^  assises  au  champ  de  Vertu; 
par  Jacques  de  La  Mothe,  seigneur  de  Huppiçny  ^  Rouen ,  Da- 
gort,  i549,  iii~i^9  Elogium  delaudibusetprœrogativis  sacrorum 
Lilium  in  stemmate  régis  Gallorum  existentium^  auct.  J.  Ludo- 
vico  Vivaldo.  Paris,  1608,  in-8*^;  Panégyrique  orthodoxe,  mys^ 
térieux  et  prophétique  y  sur  l'antiquité,  noblesse,  et  splendeur  des 
Fleurs  de  lys,  par  Hippolyte  Paulin,  P. ,  1626,  in-S^;  D.  Lo- 
henschiold ,  de  Floribus  Lygiis ,  vulgo  lilia  vocatis,  regni  Galliœ 
insignibus;  Tubinge,  1768,  in-4°. 

Fluteurs  et  joueurs  de  paulme  de  Poictiers:  proverbe. 

Flux  de  bourse ,  manque  d'argent. 

Foie  (cfe  bon),  de  bon  cœur,  de  bonne  amitié. 

Foias.  On  ne  s'en  va  pas  desfiyires  comme  du  marché.  Aux 
fnarcliés,  dit  Le  Duchat,  les  portes-balles  acbettent  à  crédit, 
mais  c'est  slvol  foires  qu'ils  font  leurs  paiements. 

Fol,  enseigne  bien  ung  saige. 

Tout  le  monde  connott  Véloge  de  la  Folie  d'Érasme,  dont 
on  a  peut-être  cent  éditions,  et  à  peu  près  huit  à  dix  traduc* 
tions  françoises.  Nous  avons  encore ,  les  louanges  de  la  Folie, 
d'Ascanio  Persio,  trad.  par  Jean  duThier,  Paris,  i566,  Poic-> 
tiers,  i568,  in-8^;  la  sage  Folie,  fontaine  ^allégresse,  mère  des 
plaisirs^  reine  des  belles  humeurs^  etc.,  trad.  d'Ant.  M.  Spelta,  par 
Loys  Garon,  Lyon,  i6a8,  Rouen,  i635,  in-12,  a  vol.,  et  par 
J.  Marcel,  Lyon,  i65o,  in-8^;  le  bonheur  des  Fous,  poème, 
trad.  de  l'allemand  de  Cronegk,  par  Huber,  dans  son  choix 
de  poésies  allemandes;  autre  poème,  P.,  LeFebvre,  an  VIII, 
in-8**;  il  tempio  délia  Follia^  du  comte  Oct.  Girolami;  Lucques, 
'7795  the  temple  ofFolly,  de  Theoph.  Swift,  1787,  et  un  ca- 
pitolo  de  Th.  Angelucci,  délia  Paziia,  dans  lospitale  de'  Pazzi, 
de  Th.  Garzoni,  Venise,  i586  et  1601. 


558  RÂBELiESIANA. 

Fol  de  séjour^  c'est-à-dire,  de  loisir,  oisif,  otîeux,  qui  n^a 
rien  à  faire.  Cette  expression  est  du  Languedoc  et  du  Dau- 
phinë.  Voyez  séjour^  au  Glossaire. 

Forge.  Cela  non  force:  cela  n'importe  point;  il  n'y  a  point 
d'obligation,  de  contrainte. 

Forcé,  jeu  de  l'hombre. 

Forge  FORCÉE.  Indispensablement,  par  nécessité  absolue* 

Forge.  De  la  bonne  forge,  expression  prise  de  Part  du  for- 
geron: de  la  bonne  espèce,  de  bon  acabit,  de  bonne  trempe. 

Nicolas  Bourbon  a  fait  un  beau  poème  latin,  intitulé  Fer- 
raria,  dont  Mercier  de  Ck>mpiégne  a  donné  une  nouvelle  édi- 
tion ,  an  V,  in-8^. 

FoRLiGNER,  dégénérer,  abâtardir,  déshonorer  sa  race.  Ce 
mot  est  composé  àe/brs  (dehors)  et  de  lignée. 

Forme.  A  la  forme  que,  de  même  que,  ainsi  que. 

Formes,  changent  la  matière. 

Foma  maïaia,  mautar  tobtlantia. 

FoRTE^ortutie  {par).  Expression  prise  du  latin  :ybrfe^rfuna. 
Fortune. 

Cootre  Forrane  la  dioerte 

NcsC  si  boD  chaiticr  qm  ne  yrene. 

Tel  est  le  proverbe  que  Rabelais  a  dénaturé  dans  le  plai- 
doyer de  Baise-cul,  et  qui  signifie  qu'il  n'est  homme  si  sage 
qu'il  ne  commette  quelque  faute. 

Fortune  ne  recongnoist  point  de  supérieur,  onquel  délie 
ou  de  ses  sbrtz  on  puisse  appeler. 

Fou  est  près  Tou.  Foug  est  un  bourg  de  Lorraine,  distant 
seulement  de  trois  lieues  de  Taul. 

Fouetter  un  verre,  lui  faire  montrer  le  cul ,  dit  Le  Duchat, 
et,  par  conséquent,  le  hausser. 

FouETTEUR  du  Rivau.  Expression  prise,  à  ce  que  l'on  dit, 
d'un  certain  seigneur  du  Rivau ^  grand  chasseur,  qui,  ne  dor- 
mant guère,  se  levoit  la  nuit  pour  aller  fouetter  et  réveiller  ses 
f;ens. 


RABEL^ESIANA.  SSg 

Four,  jt  faire  la  gufule  d'un  Jour  trois  •pierres  sont  nécessmres. 
(Pest  un  proverbe  limosîn. 

FouBCHE.  Traiter  quelqvHun  à  la  fourche  y  c'est  le  maltraiter, 
le  poursuivre,  comme  lorsque  des  palefreniers  poursuivent  un 
àne  à  coups  àe  fourche. 

FouBCBEz-te^  alte-là,  tout  beau* 

FouRNEER,  enfourner,  Qu'oncques  puis  nefoumeasmes  nous^ 
que  quand  nous  enfou/itâmes,  c'est-à-dire ,  quand  nous  com- 
mençâmes. 

FouziL.  Ce  mot,  omis  dans  le  Glossaire,  signifîoit  jadis  un 
briquet  ou  morceau  d'acier,  pour  battre  la  pierre,  a  Ung  fou- 
uzil  garny  desmorche  (amadou)  d'allumettes,  de  pierres  a 
M  feu,  etc.  n  Nous  avons  un  livre  singulier,  le  fouzil  de  péni- 
tence^ avec  ses  allumettes;  P.,  i537,  in-B**;  et,  quant  aux  allu- 
mettes, les  allumettes  du  fou  divin  y  par  P.  Doré,  Par.,  i548, 
Lyon,  i586,  in-i6,  et  les  Allumettes  d'amour  dujajrdin  déli- 
cieux de  la  confrérie  du  saint  Rosaire^  par  le  P.  Ant.  Alar,  Va- 
lenciennes,  1627,  in- 12. 

FoT  de  piéton  :  parodie  de  l'expression /bt  de  cavalier, 

FoT,  est  argument  de  choses  de  nulle  apparence^  disent  les 
Sorbonnistes. , 

FoTR£Uz  de  Bayeux;  proverbe. 

Snys  ie  des  foyreux  de  Bayeux? 
PalheUn. 

François  ;  ne  valent  qu'à  la  première  poincte  ;  lors  sont  pires 
que  diables;  s'ilz  séjournent,  ilz  sont  moins  que  femmes. 

Francz  gonthiers,  paysans  aisés. 

Frelons.  N'irritez  pas  les  frelons.  N'attisez  pas  le  feu  ;  ne  mo- 
veas  camarinam, 

Frelore.  Tout  estfrelore  bigot;  tout  est  perdu,  il  n'y  a  plut 
/    de  ressource  : 

Nottre  &ict  seroyt  tout  frelore 
Sil  TOUS  tronuoyt  lené. 

PatheUn. 

Frelore  est  un  mot  suisse ,  qui  signifie  perdu ,  gâté.  Bigot  est 


56o  RABEL^SIANA. 

notre  pardieu.  Ainsi  c'est  comii^ie  si  l'on  disoit,  tout  est  par 
dieu  perdu. 

Frehe  des  serpents  :  le  diable,  qui  prit  la  forme  d'un  serpent 
pour  tenter  Eve.  Retirez  vous  au  frère  des  serpents  y  allez-vous* 
en  au  diable. 

Fhippe  lippe,  frippe  saulce;  mots  formés  du  verbe  fiipper^ 
pris^pour  avaler,  manger  avec  avidité. 

Fboid.  Battre  à  froid,  faire  une  chose  tout  de  travers,  et 
se  donner  plus  de  peine  qu'il  ne  faut. 

Frotter.  Se  frotter  le  ventre  d*un  panier,  se  faire  tort,  perdre 
son  temps.  Le  cul  au  panicault  Voyez  ce  dernier  mot  au  Glos- 
saire. 

Fruict. 

Dulcior  e»t  fiructns,  post  mnlu  pericolA  ductai. 

Fuggers  (les),  d'Ausbourg^  que  Rabelais  nomme  Fowrques 
(  ci«dessus,  page  yZ):  cette  famille  illustre,  dont  les  membres 
obtinrent  le  titre  de  baron  et  même  celui  de  comte,  descen- 
doit  d'un  tisserand  de  Geggtngfen ,  h  qui  l'on  accorda  la  bou^ 
geoisie  d'Ausbonruf ,  en  1^70.  Les  personnages  les  plus  re- 
commandâmes de  cette  maison  furent  Jacques  Fugger,  dit  le 
Vieux,  mort  en  1469;  Antoine,  et  Jean  Jacques,  dont  la  ma- 
gnifique bibliothèque  fut  confiée  aux  soins  de  Jérôme  Wolf , 
qui  témoigne  qu'elle  contenoit  autant  de  volumes  qu'U  y  a 
d'étoiles  au  ciel;  et  Huldric,  mort  en  i584,  <ipî  légua  au  Pa- 
latinat  une  riche  collection  de  manuscrits  grecs,  latins,  hé- 
breux,  qu'il  avoit  fait  recueillir  par  Henri  Estienne,  avec  les 
fonds  nécessaires  pour  l'entretien  de  six  écoliers.  Cet  Huldric 
eut  beaucoup  à  souffrir  de  sa  famille,  qui  vouloit  le  faire  in- 
terdire, à  cause  des  dépenses  énormes  qu'il  faisoit  pour  l'ac- 
croissement et  le  développement  des  lettres.  Felibien  rapporte 
que,  Charles-Quint  ayant  logé  à  Ausbourg  chez  ces  n^ociant5, 
à  son  retour  de  Tunis,  ils  firent  placer  dans  la  cheminée  du 
salon  un  fagot  de  canelle ,  qu'ils  allumèrent  avec  un  billet 
que  l'empereur  leur  avoit  souscrit  pour  un  prêt  très  consi- 
dérable. On  a  souvent  renouvelé  cette  anecdote. 


RABELiESIANA.  56t 

Fumée.  Point  de  feu  sans  Juntée.  Martin  Sehoock  a  fait  En- 
comium  famis  dans  VAdmirunda  renim  encom'a,  Ninié{;ue , 
1666, 1676,  in- 1  a.  On  trouve  un  autre  éloge  de  la  fumée  dan$ 
les  Marci  Comelii Frontonis oftera  inedita^  Milan,  i8i5,  in-8^. 

Fur  AS.  Voyez,  au  Glossaire,  yaraf  2.  Cotgrave  donne  ce  mot 
à  Rabelais.  U  ne  se  trouve  plus  dans  ses  œuvres. 

FuRON,  furet;  jeu. 

Fy  fy  {maistre)^  un  gadouard,  un  vidangeur,  ainsi  sur- 
nommé de  la  mauvaise  odeur  quUl  exhale.  On  l'appeloit  aussi 
nudtre  des  bcisses  œuvres. 


G. 


Gain.  Sanità  e  guadagnOy  tnèsser;  salut  des  Génois  entre 
eux. 

Gale.  L'amour,  la  toux,  et  la  gale,  ne  peuvent  se  celer. 

Cette  dégoûtante  maladie  a  trouvé  plusieurs  panégyristes. 
Matthieu  Czanakius  a  publié  Scabiei  encomium ,  ad  nobiUssi" 
mos  scabianœ  reipublicœ  scabinos,  1627,  in-12;  André  Ghioc- 
cus,  Psoricôn,  seu  de scabie^  lib.  //,  carminé conscripti;  Vérone, 
Jer.  Discipolo,  iSoS,  in-4^.  Nous  avons  encore  IVfo^c  de  la 
Gcde,  poème,  dans  le  Fontainiàruif  Paris,  1801,  in-i8;  V ori- 
gine de  la  gale ,  poëme  héroï-comique ,  par  de  C. ,  Paris ,  1 8 1 5 , 
in-8^,  et  Véloge  des  Galeux  y  dans  les  nouvelles  imaginations' de 
Bruscambille. 

Galee.  Vogue  la  galee  (la  galère). 

Galle  bon  temps,  bon  compagnon,  ami  de  la  joie,  qui  ^ 
donne  du  bon  temps.  Voyez  galler,  au  Glossaire. 

Gallonner;  battre,  frapper.  On  disoit  aussi  donner  du  gal- 
lon. 

Gascogne  (armes  de),  la  marque,  en  terme  de  Fargot.  Gas- 
connery  c'est  filouter. 

Gaster  (  le  ventre  )  : 


Biagûter  artis ,  ingentqae  largitor  venter. 

PlRSB« 


36 


502  RABEL^SIANA. 

Qui  ne  connott  le  joli  poème  de  M.  Berchouz,  et  les  miUtf 
et  une  pièces  de  vers  sur  ce  que  Montaigne  appeloit  si  mal* 
honnêtement  la  science  de  gueule? 

Gaultier  (ton)  y  bon  vivant,  bon  compagnon;  par  allusion 
au  verbe  gaudere. 

Gaye  science:  c'étoit  celle  que  l'on  professoit  aux  jeux  flo- 
raux, la  science  des  troubadours,  Fart  des  vers  et  des  chan- 
sons; le  gay  saber, 

Gateté,  jamais  nhabita  cueur  félon.  La  çaitë  a  été  chantée 
par  l'abbë  Porcheron,  dans  son  Ami  de  la  société ^  Philadel- 
phie (Paris),  1784»  in-12;  par  Caraccioli ;  176a,  in-12;  par 
un  anonyme^  en  poème,  177a ,  in-8<>,  a  vol.  Gerutti  a  publié 
une  lettre  sur  les  avantages  et  Porigine  de  la  gaîté  francoiscy 
Lyon,  1761 ,  Paris,  179a,  in-ia,  et  nous  avons  une  apologie 
de  la  Joie  y  Lond.',  1737,  in^%  fig. 

Geline.  Sus  petit  pont  geline  defeurre  :  ancien  cri  de  Paris, 
pour  dire  que,  sur  le  petit  pont,  on  vendoit  des  poulies  de  pal~ 
lier. — Noire  geline  pond  blanc  oeuf. 

Gehs  d'église.  ((Homme  de  bien,  frappe,  feris,  tue,  et 
((meurtris  tous  rois  et  princes  du  monde,  en  trahison,  par 
((  venin,  ou  aultrement,  quand  tu  voudras;  déniche  des  cieux 
(lies  anges,  de  tout  auras  pardon  du  papegaut:  a  ces  sacres 
u  oyseaulx  ne  touche  dautant  quaymes  la  vie,  le  profict,  le  bien, 
«tant  de  toi,  que  de  tes  parens  et  amis  vivans  ettrespassés! 
«Encores,  cenlx  qui  deux  après  naistroyent  en  sero^ent  in- 
u  fortunez.  n  L'editue  de  l'Isle  Sonnante. 

Gentilhomme  de  Beauce  (  qui  se  tient  au  lit  pendant  qu'on 
Pefait  ses  chausses  ).  Proverbe. 

Gentilzhommes  de  Beauce  desieunent  de  baisler. 

Geomantiens  grégeois  (I,  3i4)«  Par  cette  expression,  RaW 
lais  paroit  avoir  entendu  Galien,  liv.  I,  Aphor,  xxii. 

Gerbe.  Fmre  gerbe  defeurre  aux  dieux  y  se  moquer  d'eux.  Une 
gerbe  de  fsurre  ou  de  paille  est  une  chose  de  nulle  valeur.  Oo 
a  dit  aussi,  par  corruption,  faire  barbe  dejbuarre* 

Gilles  {faire) ^  s'enfuir.  VerviUe  prétend  que  ce  mot  vient 
de  ce  que  saint  Gilles  s^en/uitde  son  pays  pour  ne  pas  être  roi. 


r 


RABEL^SiANÀ.  563 

Gilles.  Ce  mot,  qui  est  devenu  nom  propre,  et  qui,  en  la- 
tin, se  dit  Egidius^  sig^nifioit  proprement  autrefois  bateleur, 
faiseur  de  tours  de  passe-passe.  Gileor,  giliere,  guillon,  willon, 
mots  formés  des  verbes  giler,  guiller,  tromper,  duper,  attra- 
per, se  contrefaire.  Le  mal  Scûnt-Gilles  est  le  cancer,  ou  la 
6stule. 

Gloire.  C'est  le  reçimbement  à  la  brièveté  de  notre  vie  qui 
excite  en  nous  Pamour  de  la  gbire. 

Gomme  souveraine ,  le  jus  de  Bacchus. 

GonoMPHE,  mot  que  Cotgrave  attribue  k  Rabelais,  et  quHl 
rend  par  akindof  boxe.  Cest  peut-être  le  mot  conopee,  altéré. 

Gorge.  Rendre  sa  gorge,  c'est  vomir. 

XiovB fiUot  (I,  58o).  Jeu  de' mots  sur  ceux-ci:  goodfellow^ 
qui,  en  anglois^  veulent  dire,  bon  fils. 

GouRMANDEURs  (oomman<feu?:s),  ne  chantent  jamais;  mais, 
en  récompense,  ils  repaissent  au  double. 

Goutteux  de  franc  aleuy  goutteux  fieffés ,  épithétes  explétives. 
Dans  touê  ses  prologues,  Rabelais  s'adresse  aux  goutteux,  qui, 
de  leur  côté,  recouroient  souvent  à  son  ministère. 

Cette  cruelle  ennemie  de  nos  plaisirs  a  excité  la  verve  d'un 
grand  nombre  d'écrivains.  On  trouve,  dans  le  recueil  de  Dor- 
naw,  Erasmi  podagrœ  encomium,  Jacobi  Pontani  laus  poda- 
grœ,  Luciani  Tragopodagra ,  Joannis  Camarii  de  podagrœ  tau- 
dibuSy  et  la  Podagrœgraphia,  Jérôme  Cardan  a  fait  podagrœ 
encomium  (V.  les  admiranda);  Bilibald  Birckheymer,  de  po- 
dagrœ iaudihusy  Strasbourg,  1670,  in-S**,  trad.  par  Mercier  de 
Compiégne  (  1800),  in-i8;  G.Berthold  Pontan,  Triumphus  po- 
dagrœ^ Âmberg9e,46i  I,  in-4*;  un  anonyme,  ludusde  podagra^ 
in  quo  ejus  afftctionis  natura^  commoda  juxta  et  incommoda 
#«eemen<tir;Mayence, Scheffer,  i537,in-4";  J. Fischart, libellus 
con^olatorius  podagricorum ,  etc.,  Strasbourg,  J.  Carolo,  1623, 
in*8^,  en  allemand;  et  Jacq.  Baldus,  Solatium  podagricorum , 
Monaco,  1661,  in-12,  trad.  en  allemand,  par  Samuel  Faber, 
sous  le  nom  académique  de  Ferrand  II. 

Nous  avons,  en  outre,  un  blason  de  la  goutte ^  dans  le  recueil 
de  M.  Meon,  un  éloge  de  la  goutte,  par  Coquelet,  Par.,  1727, 

36. 


SB4  RABELiESIANA. 

1 737,  in- 1 2  ;  un  autre ,  par  Estienne  Goulot ,  Leyde,  1 728, 1 743. 
in- 12,  réimprimé  sous  le  titre  du  Goutteux  en  belle  humeur i 
une  harangue  de  la  Goutte  à  MM.  ses  hôtes ^  où  elle-méine  Mt 
son  apologie,  son  panégyrique^  etc.,  Genève,  1673 ,  in-S**;  un 
capitolo  à  la  louange  de  la  Goutte ,  par  Matteo  Francesî,  etc. 
Feltmann  a  fait  un  traité  particulier  de  dea  podagra,  Brème, 
1693,  in-S*'. 

Graine  ou  grene  (  iainct  en),  c'est-à-dire  bon  teint,  qui  n« 
change  point. 

Amour  domme  enaert  famé  ne«t  mie  uincte  en  graioe. 

Testam.  de  lehan  de  Meung. 

Gr ANDZGOUSiERs  d'AvoUon ,  proverbe. 

Gras  (parler),  tenir  des  propos  libres.  Un  gros  juron,  on 
Pappeloit  gras  serment. 

Grater.  Se  grateroii  il  ne  démange  pas^  feindre,  dissimuler. 

Gravelle  ,  sédiment  de  la  pierre  ;  mot  formé  dégrevé,  grave , 
ou  gravier.  Montaigne,  au  livre  III,  chap.  xtii  de  ses  Essais^ 
a  décrit  les  avantages  de  la  gravelle  sur  les  autres  maladies. 

Grue  {être)^  être  sot,  dupe,  attrapé. 

Guare  serre.  Intonnation  des  trompettes,  pour  avertir  les 
soldats  ou  les  vaisseaux  de  se  serrer  les  uns  contre  les  avties, 
et  d'être  au  guet. 

Gué.  Boire  à  petit  gué,  c'est  boire  peu  de  vin  dans  un  grand 
verre. 

Guerre,  de  tous  biens  est  le  père,  disoit  Heraclite. 

Guerre  civile,  n'est  que  sédition,  suivant  Platon. 

Guerre.  En  guerre  apparoist'toute  espèce  de  bien  et  beau, 
est  decelee  toute  espèce  de  mal  et  laydure  :  ironie  du  bon  cure 
de  Meudon.  Parmi  les  nombreux  laudateurs  de  ce  fléau,  nous 
nous  contenterons  de  citer  Theop.  Lineus  Buscius,  J.  Ba^lt 
Schuppius  (V.  Dornaw),  Mattor,  Orat.  de  bello  laud.,  176^1 
in- ri,  Vêlage  de  la  Guerre,  Konisberg,  1764»  et  la  Guent^ 
poëine,  par  H.  J.  Piche,  Par.,  1807,  in-8°. 

GufSPiNs  d!Orléans;  proverbe.  Par  le  mot  guespin  on  entend 
mordant,  piquant,  comme  une  guêpe,  et  les  Orléanois  ontea 
de  tout  temps  la  réputation  d'être  très  goailleurs. 


RÂBËLiESIANA*  565 

GuEr-A<*P£NS,  dessein  prémédité.  On  disoit  autrefois  ^guet 
appensé  (pourpensé). 

Gusux  de  Chostiere; ^eux  àeï hôpital; ou,  suivant  d'autres, 
gueux  de  Yhost^  qui  demande  à  la  porte  des  maisons. 

GciLLEMiN  baille  my  ma  lance  y  jeu  d'attrape,  où  l'on  met, 
dans  la  main  de  l'enfant  qui  a  les  yeux  bandés,  un  bâton  mer- 
deux.  Il  en  est  à  peu  près  de  même  de:  Sainct  Cosme,  ie  viens 
tadorer, 

GciLLOT.'  Être  logé  chez  Guillot  le  songeur^  rêver. 
'  GuiLMiN,  niais,  sot,  nigaud,  benêt,  béjaune. 

H. 

*  Ha,  ha,  ha,  ha;  exclamation  du  rire. 

Un  auteur  italien  (l'abbé  Damascene)  a  plaisamment  in- 
diqué le  moyen  de  distinguer  les  divers  tempéraments  des 
hommes.  S'ajfaticano ,  dit-il,  per  conoscer  le  complessioni  i  pe- 
riti^  e,  per  mezzo  di  questafaticaj  thanno  assotilicUa  in  modo  che 
dicono,  qtLondo  rida  ChuomOy  et  fa. 

Hi,  hi,  hi.  •  .  •  e  malinconica. 

Se  Hé,  hé,  hé.  .  .  e  collerica. 

Se  Ha,  ha,  ha.  .  .  eflematica. 

Se  Ho,  ho.  ho.  .  .  e  sanguigna, 

Habeliné  (I,  63,  et,  ci-dessus,  242).  Ce  mot  ne  sauroit  ve- 
nir de  hober,  quoi  qu'on  en  dise  ;  l'analogie  n'y  est  pas.  Il  seroit 
plutôt  formé  de  beliné.  Au  reste,  nous  observerons  aux  nou- 
veaux éditeurs  qu'il  se  trouve  dans  le  dictionnaire  de  Cotgrave , 
qui  le  traduit  par  distempered.  Quant  kjblfié^  qu'il  soit,  si  l'on 
veut ,  formé  de  fol  effaré,  toujours  y  a-t-il  du/bl  là-dedans.  Dille, 
esclaffer  y  guimaux^  Entommeurc,  Silènes,  et  chauffburrer,  que 
les  éditeurs  n'ont  point  rencontrés,  sont  aussi  dans  Cotgrave,  ' 
et  M.  Roquefort  cite  dille  et  gidmaux. 

Habillements  des  femmes.  Aux  détails  que  nous  avons  don- 
nés ci-dessus,  page  80,  nous  ajouterons  qu'il  existe  un  livre  de 
théologie  mystique,  aussi  bizarre  que  son  titre:  Cabinet  de 
'ame  fidèle  y  où  sont  contenus  le  miroir,  la  bague,  la  couronne^ 


566  RABELJISIÂNA. 

le  corset  spirituels  y  par  Jacques  Froye,  abbé  de  Hasncm  ;  Douai  y 

i583,in-8^ 

Habit.  VhabU  nefaid  le  mùyne.  On  ne  doit  pas  jttfjier  d'a- 
près l'apparence. 

Tel  ha  robbe  religieuse, 
DoDcqaes  il  est  religieux. 
Cest  argument  est  vicieux , 
Et  ne  Tault  une  vieille  guaine , 
Car  la  robbe  ne  faict  le  mo jne. 

Boman  de  la  Rose. 

Haillons,  locques ,  guenilles.  Ce  mot  parott  dérivé  de  oelui 
de  hallier^  auquel  s'accrochent  volontiers  les  vêtements  dé<Jii- 
rés. — Il  y  a  quelque  dix  ans  qu'un  italien,  GuidoBaidi,  s'avisa 
d'improviser  un  éloge  des  Haillons  (  degli  Siracâ).  Dans  cet 
éloge ,  il  recherchoit  curieusement  la  vie  de  Murât;  mais,  mak 
heureusement  pour  lui,  le  roi  de  fabrique  moderne  r^|noit 
encore;  il  le  priva  de  sa  liberté. 

L'éloge  des  haillons  nous  rappelle  cdui  des  greniers,  leur  oiv 
dinaire  domicile.  11  existe  un  livre  anglois  fort  carieux  (  and 
essay  on  the  antiquity,  etc,).  Essai  sur  l'antiquité^  la  dignité ^  et 
les  avantages  de  vivre  dans  un  grenier,  humblement  recom- 
mandé aux  sérieuses  considérations  des  savants;  Lond.,  W. 
Owen,  1750. 

Haïr: 

Odero  si  potero  ;  si  non ,  inuitns  amabo. 

Hait,  est  un  substantif  qui  signifie  joie,  bonne  volonté,  al* 
légresse.  L'adjectif  est  Aaitié^  joyeux,  gaillard.  Le  verbe  haiter 
signifie  appéter,  souhaiter,  désirer.  De  bon  hait,  ou,  simple- 
ment, de  hait  (en  deux  mots),  signifie  de  bon  cceur,  de  bonne 
volonté. 

Mais  le  composé  dehait  {à^un  seul  mot)  est  n^atif,  et,  00 
substantif  (  tristesse\  ou  adjectif  ({ri5te),  ou  interjection  de  ma- 
lédiction {vœ). 

Voilà  toute  l'explication  en  peu  de  mots. 

Hai^anniers  enfumés,  épithéte  des  moines  mendiants^  cor- 


RABEL^SIANA.  567 

'inorans  de  ce  monde.  Paul  Neuerantz  envioit  sans  doute  leur 
sort,  puisqu'il  a  fait  un^  exercitatio  de  j^arengo,  in  qua  prin- 
cipis  piscium  exquisitissima  banitas,  summaque  glofick  asserta  et 
vindicata  est;  Lubeck ,  Joach.  y^ildius  i654,  iB-4^ 

Harnois  de  gueule,  vivres,  proiviUions. 

Harnois.  s  échauffer  en  son  /i^moû,  s^  mettre  en  colère, 
s'irriter,  se  cpurreucen 

Harpe  (jouer  de  (a),  ou  heufer,  piller,  dérober,  voler.  Heur' 
peur,  harpilleur. 

Harrt,  bouniquet;  expre^ion  usitée  pour  inciter  les  ânes  à 
marcher.  Ce  mot  harry  est  formé  du  verbe  harner,  inciter,  pro- 
voquer. .  .     '  . 

Haultb0I&  Jouer  du  haulthois^  être  pendu. 

Hauts  bonnets,  coiffure  ridicule,  très  élevée,  du  temps  de 
Louis  XI*  jyo\k  cette  expression,  du  temps  des  haults  bonnets^ 
pour  dire  j  jadis. 

Hazarder.  N^amrdonsine  hasardons)  nen,  a  cequene  soyons 
nazardés.  Paronoinasie. 

Heubault.  Comme  herbauU  sus  pauvres  gens,  disoit-on  en 
parlant  d'une  personne  qui  se  jetoit  sur  yne  autre.  Le  mot 
herbault  désigne  un  chien  d'un  naturel  violent  et  irascible , 
et  l'on  connolt  l'aversion  des  chiens  pour  les  gens  mal  vêtus. 
L'adverbe  herbaumeni  signifie  gaillardement.  En  outre,  her^ 
baus  ou  herboult  signifie  stérilité,  famine,  fléau  qui  frappe 
promptement  les  /pauvres.  Enfin,  Le  Duchat,  toujours  ami  des 
opinions  bizarres,  dérive  cette  locution  du  mot  herban,  heri% 
ban  y  corvée. 

Herbe.  Avaliez,  ee  sont  herbes;  expression  du  Languedoc , 
pour  dire,  cela  vous  fera  du  bien.  Ce  sont  des  herbes  médici- 
nales. 

Hermite.  Déjeune  hennite  vieux  diable.  Nous  disons  au  re- 
bours: quand  le  diable  devint  vieux,  il  se  fit  ermite.  Feu 
Beaunoir  nous  a  donné  une  charmante  allégorie  sur  ce  sujet« 

Heroniere  (cuûse)^  Cuisse  longue,  sèche  et  maigre,  comme 
celle  d'un  héron.  Voyez  Até,  à  la  table  des  matières.  Héronnicr 
se  disoit  aussi  hayreux,  linge,  mingrelet. 


568  RABELiESIANA; 

Heures,  sont  faites  pour  rhomme,  et  non  rhonune  pour 
les  heures.  C'est  avec  autant  de  raison  qu'on  a  dit  :  mihi  re$, 
non  me  rébus. 

Heures  ;  la  plus  vraie  perte  de  temps  est  de  les  compter. 

Historiographe.  Tailler  de  l'historiographe  y  faire  l'olibrius, 
le  quelqu'un,  IMmportant,  le' savant. 

Homme,  joutant  vaut  l'homme  comme  il  s'estime;  il  faut  avoir 
la  conscrence  de  ses  propres  forces. 

Ho3iM£,  naissant,  porte  au  col  une  besace,  au  sachet  de 
laquelle  devant  pendent  sont  les  fautes  et  malheurs  d'autrui, 
toujours  exposés  à  notre  vue  et  connoissance:  au  sachet  der- 
rière pendent  sont  les  fautes  et  malheurs  propres,  et  jamais 
ne  sont  vus  ni  entendus.  V.  la  fable  de  La  Fontaine. 

Homme  de  bien,  pour  vaillant,  courageux,  intrépide. 

Magistrat  et  office  découvrent  V homme;  mettent  son  mérite 
en  évidence. 

Tout  homme  manque  de  la  qualité  dont  il  se  vante  le 
plus.  • 

Horion.  Boire  quelques  horions^  quelques  coups.  Ce  mot  si- 
gnifie au  propre,  taloche,  coup. 

Huant,  participe  du  verbe  huer  qui  n'est  conservé  qu'avec 
le  mot  chat  y  pour  désigner  un  hibou. 

Le  triste  oiseau  de  la  nuit  a  trouvé  plusieurs  panégyristes. 
Nous  avons  :  Laus  ululœ^  ad  conscriptos  ubilantium  paires  et  pa- 
tronos,  auct.  Cuiiio  Jaelsy  seu,  potius  Conraddo  Goddeeo;  Gtau- 
copoli.  in  platea  ulularia^  apud  Cœsium  Nyctimenium,  s.  d., 
in-32.  UL  Aldrovandi  Bubonis  eticomium;  Florœ  viduœ  in  noc- 
tuam;  orat.  funebr,  in  Ululam  (Voy.  Dornaw).  Le  blason  du 
Chat^huanty  et  celui  de  la  Chouette,  par  Guill.  Gueroult  (Voy. 
Meon;  Euricii  Cordi  Moneduia,  {la  Chouette),  ainsi  nommée, 
parcequ'elle  vole  l'argent  qu'elle  trouve,  etc. 

Huile  de  cottcretz,  des  coups  de  bâton. 

Huile  dechesyie,  idetn. 

liuMAiMS.  Humains  naissent  ung  sac  ou  col,  souffreteux  par 
nature,  et  mendians  lung  de  laultre. 

Hlscber  eu  paulme,  sifûerdans  la  main. 


RABELiESIANA.  5Ç9 

HiruBR.  En  hyver  ne  sont  saiges  ceux  qui  vendent  leurs  pel-* 
lices  pour  achapter  boys. 

Le  sommeil  de  la  nature  a  trouvé  ses  partisans.  Dornaw  a 
recueilli  Hugonis  Grotii  hyemis  commoda;  Jaœbi  Marchantii 
hyems^  studiis  utilissima;  Hier,  Fracastoris  Hyems;  J.  Jov.  Ponf 
tant,  Frigus  invitât  ad  voluptatem;  Joannis  Chorinni^  de  qucuia 
parte  anni.  Nous  avons  en  outre  Erycii  Puteani  Bruma ,  sive 
chimonopœgnion  de  iaud.  hyemis  y  Munich,  1619,  iu<-8",  fîg.  de 
Sadeler;  capitolo  in  Iode  del  Femo,  dans  les  Rime  de  Berni,  et 
uu  éloge  de  l'Hyver^  dans  les  Facétieux  paradoxes  de  Bruscam- 
hUie. 

•         I. 

Jacqv^  Bonhomme  :  ainsi  se  nommoit  le  chef  de  la  révolte 
qui,  de  son  nom,  prit  celui  de  la  Jaquerie^  en  i3i8.  Par  ce 
mot,  Rabelais  entend  au  fi^ré  un  homme  grossier,  rustre, 
ignorant,  un  paysan,  revêtu  de  lajcictfue,  ou  jaquette. 

Jambes  rebindaines,  les  quatre  fei^s  en  l'air,  les  jambes  n*- 
boncUssant  en  l'air.  On  disoit  aussi  à  jambes  rigmides, 

Jambette  {faire\  donner  le  croc  en  janibe  à  quelqu'un. 

Jardin  secret.  Cette  expression  revient  plusieurs  fois  dans  le 
roman  de  Rabelais,  et  désigne  un  jardin  isolé,  dans  un  lieu 
retiré,  et  loin  de  tout  voisinage.  Il  paroit  que  cette  sorte  de 
jardin  étoit  à  la  mode  du  temps  du  curé  de  Meudon. 

Jeu  sans  villainie;  amusements  honnêtes,  et  qui  ne  passent 
point  les  bornes. 

Jeunesse,  est  impatiente  de  faim  ^  dit  Hippocrate. 

Jeunesse.  Appelez-vous  cela  jeu  de  jeunesse?  par  dieu,  jeu 
nest  ce.  Paronomasie. 

Ignorance,  est  mère  de  tous  maux.  Montaigne  a  dit  au  con- 
traire ;  oh  !  que  c'est  un  doulx  et  mol  chevet  ^ et  sain ,  que  l'igno- 
rance et  l'incuriosité,  à  reposer  une  teste  bien  faicte. 

Ce  mol-chevet  a  donc  trouvé  ses  défenseurs.  Nous  avons 
Àgnoiœ,  amplissimœ^  magnificentissimœqueOligomattwireginœ, 
panegyr.^  ou  Panégyrique  de  la  très  haute,  très  puissante,  et 
irès  bénigne  Ignorance,  etc.,  lat.  franc.,  Paris,  1715,  in-ia. 


j 


Syo  RABEL^SIANA. 

réimpr.  dans  TEncyclopélie  liliputienne  ;  Ignorationis  UtudatiOy 
auct.  J.  Grichton;  dom,  Fincentii  laus  Ignorantiœ,  Bade,  171 5, 
composé  d'abord  en  italien;  d'autres  éloges,  par  Lîlio  Gtraldi, 
Peerdeklontius,  leTassoni,  Raoul  Foumier;  tatto  ragiona- 
mente  e  vago  d'jércangelo  Rossi  in  Iode  delta  ignorantia,  Na- 
fles,  1587,  in-8^;  la  Sinagoga  degl'ignoranti^  di  Tomaso  Gar- 
zoni,  Venise,  G.  Valentini,  1617,  in-4^  Fwrius  alter  Cobaius, 
ou  le  Triomphe  de  Tlgnorance  et  de  rHypocrisie.  Montaigne 
en  a  fait  aussi  l'éloge  dans  son  apologie  de  Baimond  de  Se- 
honde. 

Imperfection.  Imperfections  de  nature  ne  doivent  être  im- 
putées à  crime. 

Impolitesse,  ou  rusticité  de  langage;  ce  que  Rabelais  ap- 
pelle parler  à  son  lowrdoysi  Nous  avons ,  sur  ce  sujet:  Fred,  De- 
dekindi  Grobianus,  seu  Indus  satyricus  de  morum  simplicitate, 
seu  rusticitate ,  Francfort ,  1 549  9  I^îpzig 9  1 55i ,  in»8^,  i63 1 , 
in-i2.  Cette  plaisanterie  a  été  traduite  en  allemand  par  Gasp. 
Scheidt ,  par  Hallbach ,  et  par  Venceslas  Sdiersser;  en  anglois, 
par  Roger  Bull.  Dans  le  Mercure  d'avril  et  mai  1717,  on  trouve 
une  apologie  pour  les  savants  sur  les  vivacités  et  les  impolitesses 
qui  leur  échappent  dans  les  querelles.  On  peut  joindre  h  ces 
articles  Véloge  philosophique  de  l'impertinence  ^  par  la  Bracteole 
(Maimieux),  Abdere  (P.,  Maradan),  1788,  in-8^  P.,  1806^ 
in-i8,  2  vol. 

Ingratitude  est  fille  de  l'orgueil. 

Cervantes  a  dit  :  La  ingratitad  es  hija  de  la  superbia. 

Injustice.  Elle  a  été  louée  par  Cameade,Trasymaque,Ghns' 
tophore  Néandre,  c'est-à-dire  par  Platon  et  Lactance,  et  par 
Favorin. 

Innocents.  Jadis ,  le  jour  des  Innocents,  lorsque  l'on  pettvoit 
surprendre  au  matîn  de  jeunes  filles  au  lit,  on  se  permettoit 
de  leur  donner  des  claques  sur  les  fesses,  et  l'on  appeloit  cela 
les  innocenter.  Marot  a  dépeint  cette  bizarre  coutume  dans  T^ 
pigramme  suivante  : 

Trcschere  seur,  si  ie  scanoye  ou  couche 
Vostre  personne ,  au  iour  drs  Innocents , 


RABEL^SIÂNA.  671 

I>e  bon  matin  Uroye  ft  vostre  oonche, 
Veoir  ce  gent  cors  que  iayme  entre  cinq  cent. 
i^doQcq  ma  main ,  veu  lardeor  que  ie  sent , 
Ne  se  pourroyt  bonnement  contenter 
Sans  vous  toucher,  tenir,  taster,  tenter. 
Et,  si  qnelqung  snmenoyt  dadnentnre , 
Semblant  feroys  de  vous  innocenter. 
Seroyt  ce  pas  bonnette  connerture? 

Innocens  crédit  omni  verbo. 

Inscr  1PT10N8  triumphales,  sont  subiectes  es  calamitez  de  laer 
«t  enuie  dung  chascun. 

Interest.  Auec  le  comniuii  (public)  est  aassi  le  propre  (par- 
ticulier) perdu. 

Inuention  saincte  croix  {s'estudier  à  P\  c'est  s'étudier  à  tirer, 
à  egbroquer  de  l'argent  par  toutes  sortes  de  moyens.  Voyez,  à 
la  bibliothèque  de  Sainct-Fictor,  C invention  sainte  croix  ^  jouée 
par  les  clercs  de  finesse,  à  six  personnages  (à  savoir  les  juges, 
les  avocats,  les  procureurs,  les  clercs,  les  greffiers,  et  les  huisr- 
siers). 

JoiHDRE.  Aujoindre  sera  le  combat.  Expression  prise  des  conw 
bats  en  champ  clos,  où,  après  ayoîr  rompu  leurs  lances,  les 
deux  champions  se  rapprochent  et  rejoignent  Tépée  au  poing, 
ce  qui  commence  véritablement  le  combat. 

Ion  mot  (Pronostication,  chap.  vu),  par  syncope:  tou  (je) 
ne  dis  mot. 

Juges  de  dessous  Forme ^  jug^  cle  village,  qui,  n'ayant  pas 
de  tribunal,  rendoient  la  justice  en  plein  chapip,  sous  un 
arbre,  ^t/oeof  dessous  forme  ëtoit  pris  dans  un  sens  semblable. 

Chascun  vous  appelle 
Partout  ladnocat  dessoubz  lorme. 

Pathelin. 

L. 

Laborare.  Que  non  laborat,  non  mamge  duccU:  jeu  de  mots 
sur  munige  ducat  (manie  ducat)  et  manducat,  qui  est  dans  le 
proverbe. 


572  RÂBEL^SIANA. 

Laboureur,  pour  bœuf,  parcequHl  laboure. 

Lagon  A  edatera,  mots  basques  qui  signifient:  camarade, 
à  boire.  L'auteur  de  V Alphabet fraàcois  tire,  bon  gré,  mal  gré  , 
ces  deux  mots  du  grec,  et  lit  lagana  edatera^  qu'il  traduit  par 
beignets  de  bon  goût  à  manger. 

Lai,  loi;  ce  mot  signifie  aussi  laïque. 

Laine  (tireur  de\  filou,  voleur.  Le  principal  théâtre  de  lears 
exploits  étoit  le  Pont-Neuf. 

Lampe.  Allumer  Uis  lampes  y  remplir  les  verres. 

Lampe.  De  main  en  main  vous  est  la  lampe  baillée;  c'est  à 
votre  tour  à  parler. 

Lance.  Louable  gloire  est  d'une  lance  avoir  rompu  dix  de 
ses  ennemis. 

Lance  Saint^respin^  l'alêne  d'un  cordonnier;  d'où  l'exj^res- 
sion  :  courir  la  lance  Saint-Crespin  sur  une  escabelle  k  trois 
pieds. 

Langue.  Notfe  langue  vulgaire  (le  françois),  n'est  tant  vile, 
tant  inepte,  tant  indigente,  et  à  mépriser,  que  l'estiment  les 
pédans.  Assez  d'auteurs,  depuis  Rabelais,  ont  prouvé  cette  vé- 
rité. Mais  une  question  qui  mériteroit  d'être  approfondie,  c'est 
de  déterminer  si  la  langue  de  Montaigne,  de  Charron,  d'A- 
myot,  de  Rabelais,  est  plus  ou  moins  énergique  que  celle  de 
Fénélon ,  de  Racine,  de  Boileau ,  de  Buffon  ;  je  ne  parle  pas  de 
J.  J.  Rousseau ,  parceque  c'est  le  premier  des  écrivains  françois, 
quoiqu'on  trouve  dans  ses  ouvrages  des  fautes  contre  la  langue. 

Hardie  langue  y  couarde  lance. 

Lans  tringuCy  mots  corrompus  de  l'allemand:  Umdsmann 
zu  trinken;  compagnon,  donne-moi  à  boire.  Au  tom.  I,  p*^66, 
après  ces  mots  :  les  allemans  par  le  derrière,  qui  feirent  dyahle 
de  humer,  her  tringue,  on  lit,  dans  l'éditibn  de  Dolet  :  Dos  dich 
gotz  martres  chend,  frelorum  bigot;  paupera  guerrajuit.  Etmesr 
bahyz  hienjorl  comment  les  astrologues  sen  empeschent  tant  en 
leurs  cUmucantarathz. 

Lanternes.  Rabelab  a  consacré  un  chapitre  aux  lanternes. 
Les  curieux  qui  voudront  approfondir  cette  matière  doivent 
consulter  V Essai  historique,  critique^  philologique,  politique, 


RAB£LiE:SIANA.  ^73 

>nom/,  littépoirey  etgalanty  sur  Les  lanternes ,  agréable  plaisan- 
terie, par  Dreux  du  Radier,  le  Beuf,  Camus,  et  Jamet;  Dole, 
Lacnophile,  1755,  in-ia.  Lorsque, en  1746,  on  établit  ik  Paris 
de  nouvelles  lanternes,  elles  furent  chantées  par  Valois  d'Or- 
ville.  P.,  1746,  in-8^.  Antoine  Thylesius  a  fait  un  poème  inti- 
tulé Lucema^  qui  se  trouve  dans  V Amphitheatrum  Sapientiœ 
Socraticœ, 

Prendre  des  vessies  pour  des  lanternes ,  c'est-à-dire  une  chose 
pour  une  autre.  Ce  proverbe  rappelle  l'heureuse  répartie  que 
Ton  attribue  au  marquis  de  Bièvre.  On  pari  oit,  devant  Mes- 
dames de  France,  du  chirurgien  Haran,  qui  avoit  inventé  de 
nouvelles  bougies  pour  sonder  la  vessie.  Qu'est-ce  donc,  dit 
l'une  d'elles,  que  ce  Haran  et  ses  bougies?  Madame,  répondit 
de  Biévre,  c'est  tout  bonnement  un  homme  qui  prend  des 
vessies  pour  des  lanternes, 

Lantiponer,  lanterner;  hésiter,  balancer,  barguigner.  Ce 
mot  est  rustique.  Lantiponage ,  lantiponeur.  1 

Lard.  Faire  trembler  le  lard  au  charnier ,  faire  grand  bruit, 
intimider. 

Lardé.  Ja  au  Jeu  nous  ne  bruslerons,  car  nous  sommes  lar- 
dez apoinct^  nous  avons  notre  compte,  notre  paquet. 

Larrt,  ci-dessus,  page  278.  Ce  mot ,  dont  nous  avons  donné 
l'étymologie,  signifie  (I,  23)  les  membranes  du  vagin. 

Lasghement.  Boire  laschement^  non  en  lanceman  {F arono' 
masie).  Lancemanest^  par  corruption,  pour  Umdsmann^  com- 
patriote, bon  compagnon. 

Lasd'axler;  fainéant^  lâche,  paresseux. 
Latin.  Perdre  son  latin ^  s'embrouiller,  perdre  la  carte,  ne 
pouvoir  venir  à  bout  d'une  chose.  On  appeloit  jadis  latin  toute 
espèce  de  langage.  Un  singulier  proverbe  dit  : 

Qai  ha  florin ,  roussin ,  latin , 
Partout  il  trouue  son  chemin. 

Lesime,  parcimonie,  méchaniquerie.  Nous  avons  un  livre 
assez  connu  :  délia  famosissima  compagnia  délia  lésina,  Venise, 
1600,  in-4^9  ^^'9  ^^^à,  en  françois;  ou  alesne,  c'est-à-dire  de 


574  RABELiESIÂNÀ. 

la  manière  d'épargner,  acquérir,  et  conserver.  Paris,  i6o4ï 
1618,  in- 12.  Statuts  de  l^académie  de  lésine ^  trad.  de  Titalien; 
Lesinopolis  (Paris),  1791 ,  in-ia;  de  laude  Parcitatis^  auct.  Mî- 
lone,  dans  le  Thésaurus  riov.  anecdot,  de  Martene. 
Levain  : 

Qai  au  soir  ne  laisse  levaio , 
Ja  ne  fera  lever  paste  an  maiin  : 

Il  faut  se  précautionner  d'avance  pour  les  besoins  futurs. 

Levé.  Pour  ce  jeu  nous  ne  volerons  pas^  car  j'cd  fait  un  feue, 
dit  une  femme  en  levant  son  verre.  Expression  prise  du  jeu  de 
cartes. 

Lever. 

Lever  matin  n'est  point  bon  heur. 
Boire  matin  est  le  meilleur. 

Rabelais  a  altéré  pour  son  sujet  le  proverbe,  qui  est  ainsi: 

^    Lever  matin  n'est  point  bon  heur. 
Mais  venir  à  poinct  est  meilleur. 

Lever  a  cinq,  diner  a  neuf, 
Soupper  a  cinq,  coucher  a  neuf , 
Font  vivre  dans  nouante  neuf. 

Vanum  est  vobis  ante  lacem  snr^ere, 
Psabn.  126. 

Lexifue.  a  lauer  la  teste  d«ng  asne  on  ny  perd  que  la 
fexijue* 

Lièvre.  Dormir  comme  un  lièvre,  les  yeux  ouverts. 

Jean  Posthius  et  Tite  Strozza  ont  fait  l'éloge  du  lièvre  (  Voy. 
Dornaw),  et  Xenophon,  dans  son  Traité  sur  la' Chasse.  Nous 
avons  Fabii  Stengleri  de  hasione,  et  hasibili  tfualitate^  lèporino , 
169a  y  et  le  Lièvre,  de  Simon  de  BuUandre,  prieur  de  Milly, 
Paris,  P.  Chevillot,  i585,  in-40. 

Livres  de  haultefustaye,  livres  de  grande  réputation,  esti- 
més, célèbres. 

Livres  de  haulte  gresse  {graisse)^  livres  qu'on  a  tant  maniés 
qu'ils  en  sont  gras.  On  appelait  jadis  Jes  chapons  du  Mans  cha* 
pons  de  haulte  gresse. 

Livre  des  quatre  rois,  un  jeu  de  cartes  (argot  )« 


BÂBELiESlANA.  675 

L01X9  sont  comme  toilles  daragne. 
Dans  le  recueil  de  P.  Grosnet ,  on  lit  les  vers  suivants  : 

Homme ,  que  faicus  ta  dans  ce  boys? 
Au  moins  parle  a  moy,  se  tu  daignes. 
le  rejfuarde  ces  fils  daraignes 
Qui  sont  semblables  a  vos  droicts. 
Grosses  moncbes ,  en  tous  endroictc , 
Y  passent  ;  menues  y  sont  prises. 
Paoures  gens  sont  subiectz  aux  loiz, 
Et  les  grands  en  font  a  leurs  guises. 
• 

Loix;  sont  rédigées  en  latin  le  plus  élégant  et  aomé  qui 
soit  en  toute  la  langue  latine. 

Les  fou:  vont  comme  il  platt  aux  rois,  disent  les  Espagnols. 

Alla  van  reyet 
Do  quieren  leget. 

Louange.  Il  est  bien  doux  de  se  louer  soi-même;  et  La  Ro- 
chefoucauld dit  quelque  part  :  u  Quelque  bien  qu'on  nous  dise 
«  de  nous,  on  ne  nous  apprend  rien  de  nouveau.  »  Le  philo- 
sophe Plutarque  a  fait  un  traité  :  Comment  on  peut  se  louer  soi-* 
même^  et  nous  avons  en  outre  de  légitima  laudaiione,  par  Le 
Beau ,  1 733  ;  Vapologie  de  la  louange^  son  utilité  ^  ses  justes  bornes, 
P.,  Josse,  17 17,  in-i2,  fig.  Trattato  délia  Iode,  delC  onore,  délia 
fama^  et  délia  gloria,  de  Francisco  de  Vieri,  detto  ilverina  se* 
condo;  Flor.,  G.  Marescotti,  i58o,  in-8^  Dans  le  tome  V  de 
Valmanach  des  prosateurs ,  est  nn  Éloge  historique  de  moi-même^ 
assez  agréable  plaisanterie,  et  il  existe  un  Éloge  des  éloges,  in^  1 2. 

LouRCHE,  pour  Jean,  cocu;  expression  prise  du  jeu  de 
lourche,  ou  trictrac. 

L0URB018  {àmon)i  V.  lowrderie  et  lourdois,  au  Glossaire. 

Beati  lourdes,  quoniam  trebncbauenint. 

LovsGHE  (  biscus),  bigle,  regard  f^ve,  comme  dit  Beaumar* 
chais.  Jac.  Balde  a  fait  Téloge  de  cette  difformité  :  FuUuosœ 
torvitatis  encomium ,  Monaco,  i658 ,  in-ia. 

LuBiN  {frère):  en  général,  un  moine,  et,  plus  particuliè* 


&76  RÂBËL£S1ANA; 

rement,  un  cordelier;  apparemment  à  cause  de  la  couleur 
gris  de  loup  de  leur  habit.  Cependant,  le  frère  Lubin  dont  parle 
Rabelais  au  prologue  du  liv.  I,  étoit  un  jacobin  nommé  Tho. 
mas  Waleys.  Son  livre,  traduit  par  Colard  Mansion,  qui,  n^en 
déplaise  à  Le  Duchat,  en  fut  aussi  l'imprimeur  y  est  intitulé: 
les  Métamorphoses  et  Ovide,  moralisees  par  Thomas  Waleys; 
Bruges, Colart  Mansion ,  14^4?  in-folio;  Paris, Michel  Lenoir, 
1537,  in-80,  3  vol.,  i538,  in^8'  ;  le  tout  avec  figures,  et  sous  les 
titres  différents  de  Bihle  des  poètes^  et  de  Grand  Olympe.  Au 
reste,  W'aleys  n'est  pas  le  seul  qui  ait  entrepris  de  mor^iser 
Ovide.  Renouard  et  Trepagne  se  sont  aussi  imposé  cette  pé- 
nible et  ridicule  tâche. 

Lune.  Garder  la  lune  des  loups  ^  prendre  une  peine  inutile. 

Ltra.  Si  de  Lyra  ne  délire  (liv.  III ,  chap.  xi  ).  Hic  Lyra  déli- 
rât, Lambinus  lambinât,  Justus  Lipsius  juste  lapsus  est,  a  dit 
Hennequin. 

M. 

MAcmER  à  vuide,  n'avoir  rien  dans  la  bouche,  rien  à  manger. 

Madame.  Ce  mot,  qui  en  forme  deux,  n'appartenoit  autre- 
fois qu'aux  femmes  de  haute  qualité,  et  les  curieux  recher- 
chent un  petit  livre  intitulé  :  Satire  contre  les  femmes  bour- 
geoises qui  se  font  appeler  madame:  La  Haye,  lyiî,  in-S''. 
Encore  avant  la  révolution,  toutes  les  femmes  de  qualité  appe- 
loient  leurs  femmes  de  chambre  mademoiselle  ^mariées  ou  non. 
Nous  avons  vu  les  murs  de  Paris  couverts  des  afHcbes  d^an 
sieur  Martin,  marchand  de  rouge,  fils  de  la  demoiselle  Martin. 

Maeut,  mot  que  Cotgrave  attribue  gratuitement  k  Rabelais 
et  qu'il  rend  par  maker  of  salions ,  or  may-saufces» 

Magistronostralement.  Conformément  à  la  décision  de 
notre  maître. 

Maigre,  poisson  (ci-dessus,  pag.  a8f));  d^oiï  le  proverbe:  il 
revient  de  La  Rochelle,  il  est  changé  de  maigre,  parceque  ce 
poisson  est  abondant  sur  cette  côte. 

Magnificat.  Chanter  Mmjnificat  à  matines;  faire  les  choses 
k  contre-temps. 


RABEL£STàNA.  S-f 

Maillk  à  maille  on  fait  les  hombergeons.  Le  proverbe  entier 

est: 

Ploaieun  raisins  procèdent  de  bourgeons , 
Et  maille  i  maille  on  fait  les  haubergeons. 

JOINVILLE. 

Main  au  pot,  verre  au  poing  ;  manière  de  conclure  un  mar- 
ché, de  sorte  qu'il  ne  reste  plus  qu'à  boire  le  vin  de  raccoru' 

Et  encores  se  ieasse  dict 

La  main  sus  le  pot ,  par  ce  dict , 

Mon  denier  me  feiut  demouréi 

Pathelin. 

Maistbe  passé,  presbtre  Macé;  contrepèterie. 

Maître  inerty  calembourg  ou  jeu  de  mots  sur  le  latin  in  ar- 
tibus  et  le  François  inerty  ignorant.  Maître  inert  est  donc  pour 
maître  in  artibus,  maitre  es  arts. 

Mal  sainct  Acaire,  l'entêtement;  S.  Aignan^  la  teigne;  d^À- 
miens  y  érésipèle;  S.  Andrieux^  scorbut;  S.  Antoine  ^  le  même; 
Ste.  Apoilonie,  mal  des  dents;  des  Ardens,  le  feu  sacré;  S.  Aver^ 
fin,  épilepsie^  vertiges;  S.  Bondon^  embonpoint;  beau  mal, 
épilepsie;  bon  mal,  la  teigne;  mal  chauldy  épilepsie;  S.  Chris- 
tophe, mal  d'aventure;  Ste.  Claire  y  des  yeux,-  S.  Eloy,  esqui- 
nancie;  S.  Eutrope,  hydropisie;  S.  Fiacre  y  le  fie;  S.  Firmin^ 
scorbut;  S.  Foutin,  la  vérole;  Ste.  Geneviève^  scorbut;  S.  Ge^ 
nou^  la  goutte;  S.  Germain^  érésipèle;  S.  Gilles,  cancer;  grand 
mal,  épilepsie;  gros  mal,  idem;  hault  mal,  idem;  dit  aussi  mal 
â*Alcide^  des  Comices,  de  terres  S.  Jehan,  idem;  S.  Job;  la 
lèpre,  la  vérole;  S.LadrCy  ladrerie;  S.  Lazare^  idem;  S.  Julieny 
apostume;  S.  Léonard^  la  prison;  S.  LeUy  épilepsie;  S.  Loup, 
idem;  de  Mahomet^  idem;  S.  Mammard,  des  mamnieiles;  S. 
Marcou,  les  écrouel]es;S.  Martial,  comme  S.  Antoine;  S.  Mar- 
tin, l'ivresse;  S.  Matheliny  folie,  (iolique;  S.  Mathurin;  folie;  mal 
S.  Médardy  l'emprisonnement;  S.  Messent^  érésipèle;  S.  Na^ 
zaire,  épilepsie;  de  Notre  Dame,  scorbut;  S.  Main^  la  gale; 
Mal  feu ^  le  tonnerre;  mal  de  neuf  mois*,  grossesse;  Ste.  Pé^ 
tronille,  la  fièvre;  S.  Quentin,  bydropisie;  d'autres  disent  la 
toux;  S.  Raphe^  la  lèpre;  S.  René,  des  reins;  S.  iRocA,  S,  Se- 

3.  ?,- 


$78  RABELiE^UNA. 

bastietty  la  peste;  mal  rojral^  épUepeie^  mai  de  sainiy  idem; 

sacré,  divin,  des  prophètes,  idem  ;  mal  Thibault  mitaine ^  S.  Fi^ 

ientin^  bêtise,  stupidité;  S.  Ferain,  le  scorbut;  S.  Victor,  Vé- 

pilepsie;  S.  fFidevert  (miracle  de),  mal  caduc,  épilepsie;  S.  Zor 

charte,  le  silence.  Voyez  le  mot  saints  à  la  table  des  ma- 

tières. 

Le  mal  de  tête,  omis  dans  la  liste  ci-dessus,  a  trouvé,  sinon 
son  saint,  du  moins  son  apologiste:  Simonis  Petreii de  capiûs 
dolore.  encomion;  Naples,  i538,  Florence,  i5Si,  in-8*. 

Mal  saint  François,  la  misère.  Allasion  aux  moines  men- 
diants. 

Mal  en  pointu,  en  mauirais  état,  mal  équipé,  délabré. 

Malade;  Là  où  n'est  femme,  le  malade  est  en  grand  estrîf. 

Ubi  DOD  est  malier. 


Maladies.  Viennent  au  gualop,  et  s'en  retournent  en  boy- 
tant. 

Mâle  rage,  faim  canine. 

Maiïghe.  Aimer  mieux  la  manche  que  le  bras,  l'argent  que  les 
compliments. 

Manche  (^grande),  la  buona  manda  des  Italiens,  la  petite 
gratification  que  demandent  non  seulement  les  courtisanes, 
mais  les  ouvriers ,  les  cicérone ,  et  tout  inférieur  à  son  supérieur. 
Les  Espagnols  l'appellent  paraguanles,  pour  avoir  des  garnis. 

Us  disent  aussi  : 

Boenas  ton  mangas 
Detpaes  de  patcuas. 

Henry  Estienne  observe,  dans  son  apologie  pour  Hérodote, 
que  les  courtisanes  portoient  jadis  des  manches  dépareillées. 
Sinitur.uxor,  et  nutritur putana  cum.manicis  rubris^  disoit  Ba- 
relete  dans  un  de  ses  sermons.  Cet  usage  se  conservoit  eneore 
dans  plusieurs  villes,  avant  la  révolution,  à  l'égard  des  bom- 
mes  qui  servaient  d'entremetteurs  aux  courtisanes. 

Marche  de  la  parroece,  c'ebt  le  clocher.  Expression  poite* 
vine,  par  métaphore  assez  lourde,  dit  Rabelais. 


RABELjESIANA.  579 

MiNCHB  (TesîrUley  nain,  hommeau,  nîmbot,  haret.  Rabe- 
lais prétend  que  c'est  une  locution  écossoise,  dwcufe,  dandi- 
prcU. 

Mangea.  J  petit  manger  bien  boire ,  se  dédommager  d'une 
chose  qui  nous  manque,  par  une  autre. 

Seigneur  de  paille  mange  un  vassal  d^acier. 

Manger  (  à  quelle  heure  doit-on)!  Le  riche,  quand  il  a  faim  ; 
le  pauvre,  quand  il  a  de  quoi. 

Mangeurs  de  serpens;  les  moines,  que,  dans  un  autre  en* 
droit,  Rabelais  compare  aux  Troglodytes,  qui  se  nourrissoient 
àe  serpens. 

Maniacxes  pistoletu:  maniade  est  pour  maniaque ^  et,  par  les 
pistolets  y  Le  Duchat  prétend  que  Rabelais  entendoit  les  habi- 
tants de  Pistoye,  alors  divisés  en  deux  factions. 

Mardi  gras,  dieu  des  andouilles.  Nous  avons,  VEntrée  magni- 
fique et  triomphante  de  Mardi'-Gras  dans  toutes  les  villes  de  son 
royaulmej  ensemble  les  privilèges  octroyés  k  tous  bons  frippe- 
lippes,  pathelins,  et  enfants  sans  soucy;  P.,  i65o,  in-4'';  ^a* 
rangue  du  sieur  Misêanguet^  paretU  de  Bniscambille,  pour  la 
deffense  des  droits  de  Mardi-Gras^  aux  députez  du  pays  de  Mor^ 
fante,  en  faveur  des  bons  compagnons;  P.,'  161 5,  in-S".  Orai- 
son funèbre  de  MardirGraSy  in-8%  etc.  V,  Carême^Prenant. 

Marrt  : 

Aujourd'hui  marié , 
Demain  marry. 

Maatinbr,  faire  la  débauche,  comme  à  ]a  Bamt*Ilfartin, 

Mat  de  Catene^  fou  furieux,  de  ceux  qu'on  étoit  obligé  d*en«- 
chalner.  Catene^  catena: 

Mathbluieux,  maniaque,  fol,  insensé.  Voyez  mal  Saint- 
Mathtlin. 

Matines  ée  tripe::  ^  c'est  le  donner. 

Matois,  enfant  delà  mat^;£n,  rusé,  trompeur.  Nous  avon§ 
la  ^te  généneuse  desMaioiSy  gueux,  bohémiens^  etcagotix^  con-^ 
tenamt  leurs fixcons  de  vivre ^  subtilités^  et  gergon^  par  Pechou  de 
Baby,  P,,  P.  Menier,  i6ia,  i6i8, 1621,  in-8°.  Begles,  statuts^ 
et  ordonmMnoes  de  ia  cabale  des  filous  refotmez  depuis  huit  jours 

37 


S8o  RABELiESIANÂ. 

dans  Paris  y  ensemble  leur  police  et^gouvemement^  s.  d.,  iii-8*. 
Voy.  aussi  Lazarille  de  Tormes^  Gttsman  (Tyélfarache,  Rinconei 
et  Cortadille,  etc.  On  connott  encore  Vinventaire  général  tie 
C  histoire  des  Larrons  y  Rouen,  1657,  1709',  in-8®;  et  Vjinlti'^ 
quiîé  des  Larrons,  trad.  de  Garcia,  par  d^Audiguier,  Paris ^ 
162 1,  in-8*. 

Mauldict  en  leuangiie  (liv.  IV,  chap.  xlvi).  Dans  les  Sjrtio^ 
nyma  et  equivoca  gallica,  on  lit:  Il  est^MOT  dit  dans  l'EvaiH 
^le,  qni  choisit  prend  le  pire. 

Maux  ,  excédent  de  beaucoup  les  biens  dans  cette  vie. 

Le  bien  est  un  équilibre;  le  mal,  une  perturbation.  Or,  il 
n'y  a. qu'un  seul  mode  d'équilibre,  contre  mille  modes  possi- 
bles de  perturbation.  Voilà  la  véritable  raison  de  l'excès  de» 
maux  sur  les  biens. 

-  Mecer,  par  syncope,  pour  menacer,  Gotgrave  prête  œ  mot 
à  Rabelais,  mais  c'est  sans  doute  une  faute  d'impression. 

Medkcin.  Heureux  est  le  médecin  qui  est  appelé  sur  la  de> 
clination.de  la  maladie. 

Médecin,  doit  resjouir  son  malade  sans  offense  de  Dieu;  ne 
le  contrister  en  façon  quelconque. 

Médecine,  est  une  farce  à  trois  personnages^  le  malade  y  lama- 
ladie,  et  le  médecin.  Cette  pensée  est  d'Hippocrate. 

Médecine.  Porter  médecine,  être  salutaire,  bon,  exquis, 
avantag^eux. 

Médecine.  Si  tant  de  gens  déblatèrent  sans  cesse  conti«  cet 
art,  trop  souvent 'conjectural,  il  n'a  pas  manqué  non  plus  de 
défenseurs.  Nous  nous  bornerons  à  indiquer  les  pan^g^yristes  l 

proprement  dits.  Desid,  Erasmi  encomium  artis  medidnœ ,  dans  I 
ses  œuvres;  Alex.  Seitz,  declamaiio  in  laudem  artis  médias; 
Rasle,  i5a49  iu-4^;  Eobani  Hessi  laudes  medidnœ,  versu  red-  , 
ditœ;  Strasbourg,  Sybole,  i53o,  in-8^;  Simonis  Grynœi  nkedi^  1 
cintE  eticomium ,  Basle ,  1 54^ ,  in-8*;  CUmdii  BadueUi  de  laudi-  \ 
bus  artis  medicœ,  dans  ses  Op.,  Lyon,  Gryph.,  iS44  9  in-fbl.  | 
Joannis  Veteris  orationes  in  laudem  medicinœ;  P.,  i56o,  in-8*  ; 
Pauti  Sccdichii  medicinœ. encomium;  Basle.  iSâg,  în-4^  /ooit. 
Poriesii  de  laudibus  medicinœ  ;  Paris ,  Martin ,  1 55o ,  iii-8*  ;  Afor- 


RABELiESIANA.  5Si 

situ  fieim  de  laudibus  medicince,  dahs  ses  Op,  ;  Georgii  Kvrste' 
nii^  de  medicinœ  dignitate  et  prœstantia^  Stetein,  1647,  in<4*; 
Nicolai  Morini  panegyris^  seu  agon  studii  latriciy  P.  Edmond 
Martin,  1657,  in-d"*;  Beverovicii  medicinœ  encomium;  Éloge  de 
la  médecine,  ti*ad.  de  Beewerwik,  par  madame  Zoutelandt, 
P.,  veuve  Rebufféy  1730,  in-12;  Jer»  Cardani  medicinœ  enco- 
mium,  dans  ses  Op,;  Phil.  Melanchthoiiis^  m&iicinœ  encomium , 
dans  ses  déclamât  Strasb.^  i558y  in*8^,  4  ^^^m  Germani  Be- 
noni,  de  medicinœ  dignitate ^  Vérone,  în-i**)  Josephi  Gcdeani  de 
medicinàs  prœstantiay  Rome,  i65o,  in-4'';  M^lchioris  Ij'endiji  de 
dignitate  et  uiititate  artis  medicc^y  dans  les  decUanflt,  de  MeUnchr 
thon;  Thomœ  Erasti,  de  medicinœ  laudibus^  dans  ses  Opusc. 
medic.j  Francfort,  iSgo,  in*fblio;  EUœ  Feiclii,  de  dignitate  et 
prœstantia  studii  medici,  1 692 ,  in-4**;  Hernie,  Christophe  Hoecke-^ 
m  oratio  quod  nulia  ars  reperiaiur  quœ  medicina  reipublicœ  aut 
utUioty  aut  necessaria  magisy  etc.,  Strasbourg,  La^re  Zetzner, 
161 1 ,  în-12;  Idée  et  triomphe  de  la  vraye  médecine,  par  P.  J. 
Callot;  Gommerci,  i542,  in -8**,  VEsculapedie ,  poème,  par 
Seillans;  Amst  (P.))  ^7^7)  in-8'';  Cart  latrigue,  poème,  par 
Philipp.;  P.  1776,  in-12;  Philippi  Beroaldi,  de  n^edici  prœ^ 
stantia  lusus;  J.  Bapt.  Grispi,  de  medid  laudibus,  Jlome,  i^gi  9 
in-4*;  Hipp.  Obicii  de  nobilitate  medici  contra  ilUus  obtrectato^ 
res,  Venise,  i6(»5,  Mayence,  1619, fn-4^  Melchioris  GoUasti 
paradoxon  de  honore  medicorum,  Francfort,  1620,  in-12.,^- 
giena  carmen;  auct,  Lud.  Stephapo  Geoffroy,  P.,  1771  j  in-^*, 
trad.  en  françois,  par  Launaî,  1774?  în-8^ 

Médical  (doigt)  (ci-dessus,  291  ).  On  veut  que  ce  soit  l'an*- 
nulaire,  parceque,  suivant  Galien ,  ce  doigt  étoit  consacré  aux 
médecins,  qui  s'en  servoient  pour  délayer  les  médicaments. 
Il  faut  avouer  que  le  médius,  étant  plus  long  et  plus  souple, 
eût  mieux  convenu  à  cet  office. 

Médisance,  fille  de  Tenvie.  La  médisance  et  la  calomnie  ont 
eu  leurs  apologistes.  On  trouve,  dans  V Encyclopédie  lilipw 
tienne,  un  éloge  de  la  Médisance ^  et  un  autre,  dans  les  Archives 
littéraires  de  V Europe,  tome  VIII,  page  21 1.  Ge  qui  concerne 
la  calomnie  a  été  réuni  dans  THomo  diabolos,  Elz,  1628 ,  in4^ 


53a  RABELiESIAN*Â. 

Menthe.  En  temps  de  guerre ,  ne  mange  et  ne  plante  menthe. 
PlaDte  dphrodièiaque. 

Mentir.  A  beau  metitlt  qui  Tient  de  loin.  Voyez  le  chapitre 
du  pays  de  Satin,  L'éloge  du  mensonge  a  été  fait  en  latin  par 
Peerdeklontius,  J.  Passerat^  et  par  Elie  Major  (V.  Domaw); 
en  François,  Éloge  du  mensonge,  dédié  à  tout  le  monde ,  P.,  1 730, 
in- 17..  Nous  avons  encore  un  capitolo  in  Iode  dette  Imggie,  par 
Le  Mauro,  et  un  autre  de  Murtelli,  m  Iode  délie  mensongne. 
Voy.  les  Rihie  de  Bernî. 

Mercier.  Je  tuerois  un  pygnepourun  mercier,  la  marchan* 
dise  pour  le  marchand  ;  je  ne  me  connois  plus,  jesuis  en  co- 
lère, je  tuerois  tout. 

On  appeloit  les  merciers  portes-paniers.  D^où  le  proverbe, 
à  petit  mercier  petit  panieri  : 

Merde.  Ha  grande  envie  de  mascher  merde  €fm  dkeUe  êe  sac 
mange,  a  grande  envie  de  mal  faire  qui  s'y  expose  volontiers, 
Voy.  cul  et  pet. 

Cette  sale  matière'  a  trouvé  seè  panëgyristesi 

Dans  le  recueil  de  Dornaw,  on  trouve:  Joannis  Oiven  ster^ 
eoris  encomium;  CaroU  Liehardi  de  latrinœ  querela, 

La  Merdeide,  stanze  in  hde  délie  stronzi  délia  reai  viila  tie 
Madrid;  Nuremberg»,  i6A3,  în-iîi. 

Ode  à  la  merde,  avto  des  botes,  par  de  Peresdonan;  Mont- 
pellîer,  i^7>  in-S". 

CkewitofnieyOU  l'art  de  chier,  poème,  par  Charles  Bernard, 
libraire,  Scoropolis  et  Paris,  Merlin,  k8o6,  in-ià. 

La  Fùiropedie,  almaïnach  des  chSeurs ,  contenant  oe  qu'il  y 
a  de  plus  agréable  sur  cette  ttiatière  par  toute  la  terre*, Paris, 
1761, 176^,  în-âi. 

Message  remuer:  d'où  nous  avons  fait  remue^ménage. 

Messe.  Une  messe,  unes  matines,  unes  %»esptes  bien  s&nnees 
sont  a  demy  dictes.  Nous  disons  :  une  barbe  bien  savonnée  est 
à  moitié  faite. 

Messe  sèche ^  messe  ^ané  communion. 

Messe  du  diable;  l'interrogatoire  que  l'on  fait  subir  à  un 
accusé;  terme  de  l'argot. 


HABELiESIANÂ.  5S3 

Messe.  Troussez  la  cour^,  d«  paour  que  ne  se  crote. 
Dans  la  Passion  de  Jésus42hnst,  par  personnages,  saint  Jean 
tiit  an  bourreau ,  qu^  vient  pour  le  décoller  : 

Amy,  puisque  finer  me  fault , 
Pour  tenir iutdce  et  raison, 
Accorde  que  fiice  oraison 
A  dieu ,  par  pensée  dénote. 

fB  BOUailBAtJ. 

Fay  le  donc  court,  que  ne  se  crote  ; 
le  ne  vueil  plus  attendre  a  Thnis. 

La  courte?  messe  étoit  dite  vi^esisù  d»  çkas^eur. 

Me^se  de  saint  Martin  (ci-dessus,  pag/e  92  ),  Nous  ^vons  ou- 
blié de  4ii«  que  ce  fut  pqar  foire  rir^  s^int  Martin,  qui  cél^ 
hroit  U  messe  en  ce  moment,  et  psr /conséquent  pour  k  faire 
pécher,  que  le  diable  se  cogna  la  tète.  Au  reste,  le  souverain 
du  ténébreux  empire  o'étqit  visible  que  pour  les  yeu»  du  s^int. 

Mestibe.  //  est  mestier^  il  est  besoiti^  il  e$t  nécessaire. 

Ce  mot  se  trouve  employé  dans  les  deux  sens,  aux  vers  sui- 
vants des  jietc^  des  ^fpôlpes  : 

Ilf  ont  dakissé  lenr  mesiîer , 
fhm  il»  of  aopyent  piM  mastier; 
Car  tresbien  ib  en  ponoyent  Tiare. 

Mestirrs.  Jeu  qui  consiste  à  imiter,  par  les  simples  mouve- 
ments des  mains  on  df  s  pieds ,  les  mestiers  qui  nous  sont  pre- 
scrits. 

Mbteorks.  Le  câébre  Pontan  a  fait  yin  poème  latin  sur  les 
méetfones^  Venise,  Aide,  i5i3,  in-S*";  Giov.Loren2o  Stecchi,  un 
poème  italien,  Florence,  Paperini,  1726',  in'4^  Nous  avons 
encore  le  météore  de  Gabriel  Chiabrera,  Florence,  1619,  in-^*"* 

Meusnibebs  {puMs)y  des  poux. 

Miches  <ie  ^iW  J?«(ieiif«« ,  des  pierres ,  parceqne  ce  saint  fut , 
diton,  lapidé. 

MiDT.  Lieu  ie  leur  assigne  entre  Miéy  et  FaveroUes  (ancien 
prologue  du  livre  iv  ).  Midy  et  FaveroUes  sont  deux  villages 
dn^erri,  séparés  par  un  bois,  où,  par  conséquent,  on  trouve 
des  arbres  pour  se  pendre.  Plus  loin  (liv.  V,  cfa«  xxvi  )  ce  ehe^ 


584  RABELiESIANA. 

min  mène  entre  Mldy  et  FaveroUes^  comme  nous  dkons ,  entre 

midi  et  la  croix  verte. 

Mieux.  Rire  à  qui  mieux  mieux  y  tant  que  les  larmes  en  vien- 
nentauxyeux,  1,69. 

On  en  rit  ti  fort  en  maints  lieux , 
Que  lc«  larmes  TÎeimeoi  es  yeux. 
Marot. 

Mil.  Tu  mangeas  hersoir  trop  de  mil.  On  prétend  que  la  fré^ 
quente  nourriture  du  mil,  maïs,  ou  blé  de  Turquie,  rend  les 
coqs  plus  courageux  et  querelleurs. 

Mine.  Bonne  mine  et  mauvais  jeu  :  contre  fortune  bon  corar. 

MiNEHVE.  Par  plus  rude  Minerve;  métaphore,  pour  dire 
d'une  manière  plus  précise,  plus  savante,  plus  détaillée. 

Minime  crochu  :  par  allusion  à  la  croche,  cpû^  dans  le  plain» 
chant,  est  appelée  minime, 

MiRouEft.  Le  plus  parfaîct  nest  le  plus  aomé  de  dorures  et 
pierreries  ;  mais  celluy  qui  véritablement  représente  les  forme» 
obiectes. 

MiRouER,  faisoit  partie  de  rajustement  des  femmes.  Ce  mi. 
roir,  de  forme  ovale,  étoit  pendu  à  la  ceinture,  du  coté  droit, 
et  non  fixé  sur  le  ventre ,  comme  Fa  dit  l'emporté  Jean  des 
Gaurres,  dans  ses  œuvres  morales  et  diversifiées. 

Il  nest  meilleur  mirouer  quung  vieil  et  bon  amy. 

Le  Miroir  a  été  chanté  par  Virgile,  par  Noël  Chytrée,  par 
Hugues  Grotius,  par  Jean  Jacomothius,  par  ËberhartVon 
Weyhe (  V.  Dornaw);  par Guill. Bigot,  Caicpironpoema,  BasJe, 
i536,  in4%  Paris,  iS^j,  in-8\  Bérenger  de  La  Tour, et  GîQes 
Gorrozet  ont  fait  anssi  le  Blason  du  Miroir  (  Voyez  le  recueil 
de  M.  Meon). 

Miserere.  En  donner  depuis  miserere  jusqu* à  vitulos;  en  don- 
ner tout  du  long,  bien  fouetter,  bien  battre.  Cette  expression 
est  prise  du  psaume  miserere  y  dont  le  dernier  mot  est  viiulos» 

MissA  {de)  ad  mensam,  de  la  messe  à  la  panse  :  proverbe  mo> 
nacal. 

MoCQ0E.  Se  mocque  qui  clocque;  c'est  le  même  proverbe  que  : 
l^  pelle  se  moque  du  fourgon.  Un  vicieux  rît  d'un  autre. 


RABEL^SIANA.  585> 

MocQUEURs  de  Dijon;  proverbe. 

Moine.  Bailkr  le  moine,  c'est  attacher  au  pied  d'un  homme 
qui  dort  une  corde,  que  l'on  tire  ensuite  pour  l'empêcher  de 
dormir.  Voyez  le  baron  de  Fœneste.  Bailler  le  moine  par  le  col^ 
c'est  étrangler. 

Moine  moinant^  celui  qui  a  la  direction  des  autres  moines^ 
lesquels  sont,  à  son  égard,  moines  moines. 

Moine.  Voyez  habit 

Moine  «  ne  laboure,  comme  le  paysan;  ne  guarde  le  pays, 
«comme  l'homme  de  guerre;  ne  guarit  les  malades,  comme 
aie  medîcin;  ne  presche  ni  endoctrine  le  monde,  comme  le 
u  bon  docteur  evangelicque  et  pédagogue;  ne  porte  les  corn- 
umoditez  et  chouses  nécessaires  a  la  republique,  comme  le 
M  marchand.  Cest  la  cause  pourquoy  de  tous  sont  huez  et 
(4  abhorryzi  n 

M01NE89  ne  mangent  pour  viure,  mais  viuent  pour  manger. 

Cest  chose  monstrueuse  veoir  un  moine  savant. 

Monachns,  in  claastro. 
Non  Talet  ova  dao  ; 
Sed,  qaando  ett  extra  « 
Bene  Talet  triginta. 

Moines  mangent  la  merde  du  monde,  c'est-à-dire  les  péchés. 
Peccata  populi  mei  comedent,  dit  Dieu,  dans  Osée,  chap.  iv. 

Moins.  Le  moins  de  mon  plus,  le  moins  de  ce  que  j'ai  déplus 
important,  ou ,  comme  dit  Le  Duchat,  le  moindre  effet  de  mon 
plus  indispensable  devoir. 

Moitié.  Ferirquelqtivaiparla  moitié  y  par  le  milieu  du  corps. 

Monde.  La  moitié  du  monde  ne  sait  comment  Cauire  vit. 

Monde  paUOm.  he  quartier  du  palais  de  justice. 

Monde  {le)  n'est  plus  fat.  On  disoit  aussi  :  le  monde  n'est 
plus  grue. 

MoNNOiE  de  singe, -ce  sont  des  grimaces. 

Mordre.  On  ne  sçcùt  qui  mord  ny  qui  rue;  on  ne  sait  qui 
meurt,  ni  qui  vit. 

MoRNT'E  (lance  on  pique),  dont  on  a  émoussé  le  fer  pour  em« 


586  HABELiESIANÀ. 

pécher  que  Ton  De  se  blesse.  On  Pappeloit  aussi  lance  cour- 
toise ,  lance  à  boite.  On  disoit  de  même ,  éperons  momés. 

Mort  saisit  le  vif;  axiome  de  droit,  c'est-à-dire  son  pins 
proche  héritier. 

MoBT-RoLAND.  Mourît  de  la  mort  Boland,  c'est  moarir  de 
soif,  parceque  quelques  uns  ont  prétendu  que  Roland  mourut 
de  soif  à  la  journée  de  RohceTaux. 

Si  ie  mouroys  tout  mitintenant , 
le  monrroys  de  la  mort-Rolant  ; 
A  poinc  ic  pnys  papier. 

r^t.  4e  PaMin. 

Mort  (maie),  mort  tragique,  fupeste. 

Morte  paye  sur  mer;  les  galères,  en  terme  de  Parigot. 

Mot  de  gueule,  parole  sale,  grossière. 

Mouille  yen t,  biberon ,  ivrogne ,  pilier  de  cabaret.  Gotgrave 
prête  ce  mot  à  Rabelais,  mais  il  ne  se  trouve  plus  dans  ses 
ceuvres. 

Moule.  Cotonner  le  moule  du  gippon.  Se  bien  bourrer  resto> 
mac,  repaître  au  double. 

Moule  du  bonnet,  c'est  la  tête  ;  c'est  aussi,  pour  les  ivrognes, 
le  pot  au  vin  y  dit  le  cruon.  Au  surplus,  il  est  bon  d'observer 
que  le  mot  teste  signifie  en  latin  un  vase. 

MoY^RiR.  Meillenr  est  mourir  vertneusemânt  battaillant , 
que  vivre  fuyant  villainement. 

Mourre.  Noos  avons  fait  connoitre  ce  jeu^  sous  la  dénomi- 
nation de  micatio  digitum.  Cependant,  on  a  vu  que  moum  fi- 
gnifie  aussi  visage,  museau;  et  tout  porte  à  croii«  que  les 
chiquenaudes  se  méloient  de  la  partie,  puisque  (livre  IV, 
ch.  Eiv),  Rabelais  nous  dit  que  les  pages  de  Baaohé/oiiKNcsit  à 
la  moune  à  belles  chinquenaudes.  Au  reste,  vous  seriee-vous 
douté  ^  lecteur,  que  mourre  venoit  de  amor?  C'est  ce  que  nous 
apprennent  les  nonveaux  éditeurs  de  Rabelais.  Mais,  denuiQ- 
iieresb-vous  peut-être,  qu'y  a-t-il  donc  d'amoureux  h  donner 
des  chiquenaudes,  ou  gesticuler  des  doigts?  Sur  ce  point, 
])ous  avouons  de  bonne  foi  notre  ignorance. 

MouscHR.  Congnoistre  mousches  en  laiet,  savoir  dîs^guer 


RABELiESlANA.  SSy 

le  noir  du  blanc^  c^est-à-dire  le  bon  du  mauvais,  le  faux  du 
vrai;  «discerner  la  vérité. 

MocscHB.  Bailler  aux  mousches^  musarder. 

Movscnz  {maistre).  On  appdoit  ainsi  un  joueur  de  gobelets, 
un  escamoteur,  et,  par  métaphore,  un  filou;  maestro  muccio. 
Les  Italiens  appellent  mucceria  le  jeu  des  gobdets.  Nous  disons 
encore  aujourd'hui,  d'un  homme  adroit,  intrigant,  et  fourbe  : 
c'est  une  j^ne  mouche. 

MouscHE ,  jeu  où  l'on  daube  l'un  des  joueurs ,  comme  si 
Ton  vouloît  chasser  une  mouche.  C'est  ainsi  qu'on  doit  l'en- 
tendre de  l'faonnéte  passe-temps  des  juges  (liv.  III,  chap.  xl). 

Les  mouches  ont  été  célébrées  par  Aldrovande  et  par  Lucien 
(Voyez  Domaw)*  Uéloge  du  dernier,  traduit  en  latin,  par 
Chr.  Hagendorph ,  fut  publié  à  Haguenau ,  i  S26,  in-8*.  Fran- 
çois Scribanins  a  fait  Muscm  encojnium. ,  ex  continua  cum  prin- 
cipe comparatione ,  Âmberg,  J.  Schenfeld,  i6i4>  in*4''.  GuiU. 
Gueroult  a  composé  un  Blason  de  la  Mouche;  et  nous  avons 
encore  la  Mouche,  poème,  par  N.  G.  A. , P.,  Delas,  i587,in-i6; 
et  la  Mouche  y  le  Perroquet^  la  Puce^  C  Araignée ,  t Éloge  des 
Normands  y  ly^y,  ^74^*  in-24- 

Le  Moucheron  a  été  chanté  par  Virgile  (culex).  Le  comte  de 
Valory  a  traduit  ce  petit  poème  en  vers  françois,  P.,  Michaud, 
1817,  in-12.  II  le  fut  en  italieq,  par  Biacca,  en  anglois,  par 
Edmond  Spenser,  en  allemand,  par  Jean  Henri  Voss.  Coel. 
Galcagnini  et  Ange  Politien  ont  aussi  chanté  le  Moucheron 
(V.  Domaw);  et  nous  avons  le  Moucheron  de  Perrin,  dans 
ses  divers  insectes^  P.,  Duval,  i645,  in-ia. 

Quant  aux  mouches  à  miel,  ou  abeilles,  il  en  existe  une  bi- 
bliographie spéciale.  Nous  nous  contenterons  de  citer  Vanier, 
Bartas,  Aldrovande,  Mich.  Mayer,  N.  Chytrée,  Arnold  Bierfr* 
teld,  LE.F.,  Micfa.  Geller, George Gallus,J.SteigeHus, dont 
les  éloges  ont  été  réunis  par  Domaw  v  la  république  des  abeilles , 
par  P.  Constant,  P.,  i58i,  1600,  in'8%  Le  Jpi^  poemmdi  giov. 
RuceUai^  1589,  in^,  trad.  par  Pingeron,  P.,  1770,  in-ii.  Le 
gouvernement  admirable  des  abeiOes,  par  Simon,  P.,  1768,  in- 
12;  les  JbeiUes,  poème,  par  Cubièrès,  1793^  in-8*;  Thf  bee^ 


388  RABEL^SIANA. 

m  poem  by  Murpkj^  Lond^  1801  ;  ji  true  ammoÊU,  arihemkù 

narchy  ofbeeSy  by  Jos.  Warder  Decroydon,  Lond^  17^2,  etc. 

MoirsTABDC.  Les  enfants  en  vont  à  la  mouiarde^  cela  est  connu 
de  tout  le  monde.  Des  émdits  |M%nnent  la  moutarde  pour  de 
Tean-de^rie,  el  renient  qne  ce  mot  Tienne  de  musiwum  ardens  : 
ainsi  soil4L  V.  moutarde^  à  la  table  des  matières. 

MooTOif.  RfOoumer  à  ses  moulons  j  expression  prise  de  la 
farce  de  Pathelin;  revenir  à  son  premier  svget. 

Sos ,  reiicnoos  a  dob  aïooloa*. 

MouTQV.  Son  naturel  est  toujours  de  suiTre  le  premier, 
quelque  part  qu'il  aille. 

Ginl.  Bracdaletti  a  fait  an  traité  deUa  diqnità  dd  castnme; 
Macerata ,  160  r ,  in-4*. 

MouTumE.  Tirer  dun  sac  deux  moutures^  £ûre  douMe  pro- 
fit; tirer  de  Targent  des  deux  c6tés. 

MucTDAJi,  visqueux,  mnquenx,  glaireux.  Ce  mot,  âté  par 
Cotgrave,  ne  se  trouve  plus  dans  les  oeuvres  de  Rabdais. 

Mule.  Ferrer  la  mule  y  gagner  sur  ce  que  Pou  achète  pour 
le  maître. 

MoB.  Ou  mur  y  ha,  y  ha  force  murmur.  Ce  jeu  de  mots  en 
rappelle  un  autre:  Janot,  diton,  murmure  de  ce  que  les  en- 
fants montent  sur  les  mtirr,  pour  cueillir  des  meures  qui  ne 
sont  pas  mûres, 

MuEAiLLE.  Il  n'est  murailU  que  de  os. 

Musique,  a  Dz  scsbaudissoyent  a  chanter  musicalement  a 
a  quatre  et  cinq  partyes,  ou  sus  ung  thème ,  a  plaisir  de  gorge.  « 
Par  le  mot  thème ^  Rabelais  entend  un  sujet  donné,  une  phrase 
musicale,  sur  laqudle  il  s'agit  d'établir  des  parties,  ou  que 
l'on  veut  moduler  en  divers  tons,  comme  dans  une  fogue, 
ou  bien  sur  laquelle  on  vent  établir  des  variations. 

Cet  art  divin  n'a  pa»  manqué  de  panégyristes  :  Nous  avons 
PhiL  GaUan  encomium  musicesy  Anvers ,  in-folio  ;  Francisci  Jn- 
toniiFabri  (Le  Febvre)  musica,  carmen;  P.,  1704;  et  dans  les 
poemata  didascalica;  Donii  de  prœstaniia  musicœ  veteris,  FUy 
renée,  1G47,  in-4*;  Matthœi  fFinne,  in  laudem  musiceSy  aratio 


KABEL/ESTANA.  589 

habita  in  anno  i582;  se  trouve  dans  un  ouvrage  intitulé:  the 
lives  ofthe  profsssors  ofGresham  collège;  Lond.,  1740,  in-foL, 
J.  Moller,  demimca ,  ejusque  excellentia,  dans  ses orationes;Ber* 
nardi  Pagemtecheri  deadmiranda  virtute  musicœ;  174^5  in-4*; 
Joannis  Gersonis,  de  laude  musicœ  carmen;  apologia  musices^ 
tara  vocalis  quatrtMstrumentalis  et  mixtœ;  Oxford ,  1 588 ,  in-8*  ; 
la  Musique,  ode,  P.,  1708,  in-12;  la  Musique^  poème,  par  de 
Serré,  Lyon,  1714,  in-4*;  La  Haye  (Rouen),  1787,  in-ia;  la 
MusicUy  poema,  por  don  Tliomas  de  Yriarte;  Madrid,  imprim. 
royale,  17799  in-8'',  fig.  de  Garmona;  traduit  en  François  par 
Grainville,  avec  notes  deLanglé,  P.,  an  VIII,  in-12;  Ode  sur 
P Harmonie,  par  Racine  fils,  Paris,  1736,  in-8";  FHarmonie, 
poème,  par  Tabbé  de  Schosne,  1 766 ,  in-i  2  ;  Discours  sur  l'Haro 
manie,  par  Gresset ,  dans  ses  œuvres  ;  le  pouvoir  de  P  Harmonie  y 
poème,  par  Dorât,  1774»  in-8*;  CHarmonie,  ode,  par  Saint- 
Marcel,  1777,  in-8^  La  poétique  de  la  Musique,  par  M.  de 
La-Cépéde,  etc. 

N. 

Nac  petetin  petetac,  sorte  d'oifomatopée  pour  imiter,  dit 
Le  Duchat,  le  bruit  des  forgerons  battant  sur  Fendume. 
Nature,  rien  ne  fait  immortel. 
Navigation. 

Le  trident  de  Neptune  et t  le  sceptre  du  monde. 
Le  Mibrre. 

Dreux  du  Radier  a  fait  un  éloge  historique  de  la  Navigation, 
Par.,  1767,  in-12;  La  Harpe,  une  ode  sur  le  même  sujet,  1773, 
in-4*;  Grée  et  Esmenard,  deux  poèmes;  le  premier,  P.,  1781 , 
in-S"";  l'autre,  en  i8o5.  Nous  avons  encore  une  ode  italienne 
sur  la  navigation,  par  Diodata  Saluzzo,  Paris,  1812,  in-S**. 

Nécessité, yicf  inventrice  de  l'éloquence. 

Nécessité.  Faire  de  nécessité  vertu,  contre  fortune  bon  cœur; 
faire  en  apparence  de  bon  cœur  ce  à  quoi  Ton  est  contraint. 

Neiges.  Où  sont  les  n^t^es d'antan?  dit-on,  en  parlant  d'une 
<:hQse  qui  est  déjà  bien  loin,  et  qui  ne  peut  revenir. 


590  RABELASIAN^ 

Nebon  le  truand  j  qu'ÉpUtémoa  fait  vtdleiix  aux  enfers. 
Tout  le  inonde  connoit  l'éloge  ironique  {encomium  JSeronis) 
qua  fait  de  lui  Cardan,  Amst.,  Blaeu,  i64o,  in- 12. 

Nez.  Tome  I,  pag.  i23,  lig.  a5,  il  faut  mettre  en  deux  Ter» 
le  passage  suivant  : 

Et ,  tant  mettre  le  nez  dedans , 
Bauoyt  atseï  hoDuettement. 

Nez.  Les  durs  tetins  des.  nourrices  font  les  enfants  canaux. 

Darles  çt  Eustorg  de  Beauiieu  ont  lait  le  blason  du  Hez 
(  Voy.  le  recueil  de  Meon).  Nous  avons  »  en  outce,  k  Nez  y  en 
prose  et  en  vers,  par  J.  F.  N.  du  Commun;  Amst,  £t.  Roçer, 
1717,  in-S";  Ui  Nazeide^  poème,  par  Bérenger  de  La  Tour, 
Lyon,  J.  de  Tournes,  iS56,  iu-4*'$  V éloge  des  latu^s  Ncz^  par 
Peerdeklontius;  un  capitolo  dans  les  J^'medeBerni,  et  l'âoge 
des  gros  NeZy  dans  les  J^onveUe^  imaginations  de  BruscambUie. 

Nombres,  contiennent  la  raison  de  tout  ce  qui  existe. 

Puisque  nous  avons  fait  connoitre  jusqu'ici  les  auteurs  en- 
comiastiques  qui  se  sont  exerces  sur  les  objets  les  plus  saillants 
dont  les  noms  se  rencontrent  dans  ce  recueil,  on  sera  sans 
doute  bien  aise  de  trouver  ici  l'indication  exacte  des  ouTrages 
qui  traitent  des  propriétés  des  nombres, 

I.  Jodoci  CUcUiovœi  de  praxi  numerandi  et  de  mystica  numt- 
rorum  signijicatione ,  Paris,  i5i3,  in-4^  a.  GuUielmi  Omeiaci 
(  Oncieu)  numeralium  tocorum  decas;  Lyon ,  Ch.  Pesnot,  1 584 , 
in- 16.  3.  Federici  Morelli  de  numeroruin  historia  carmen;  Pa- 
ris, Mord,  16 19,  in-S*".  Ce  recueil  contient  le  J?iruz/iT  d'Adrien 
Turnebe,  le  iernmre  d'Ausone,  le  quaternaire  de  Paul  Uu- 
ralt.  Morel  avoit  déjà  publié  séparément:  monas  et Dya$\  Pa- 
ris, 1693,  in-8'.  Pentasy  hebdomasy  Ogdoas^  Paris,  1698,  in-^*. 
EnneaSy  iSy^;  Decas,  1600,  in-8^  4*  ^(^tri.  Bungiy  mimerorum 
mysteria; Bergame,  i583,  i58 1 ,  Venise,  1  nB^,  in-8*;.Bergame, 
i585,  in-folio,  iSgg,  in-4*;  Paris,  1618,  in-4".  Cette  dernière 
édition  est  la  meilleure.  5.  Joannis  Meurcii  D^^narius  Pythago- 
riais;  i63i ,  in-4°*  6.  Athauasi  Kircheri  Jrithmologia  sive  de  ab" 
difis  nwnerorum  mysleriis,  Rome,  Varesi,  iG55,  in-4'**  7.  Ai- 


KàBEL^SIANA.  f^gi 

•oiaiArchii  munerorum,  Ub.  IVy  Vérone,  1.762,  iii-8".  8.  Car. 
BovilUy  de  duodecim  numerisj  dans  la  collection  de  ses  oeuvres  y 
Paris,  iSio,  in-folio.  9.  Anthmeticœ  ta  theolo^fiximena^  ubi  nu^ 
merorum  ratio  mystica  explicatur,  quam  veteres  theologloin  vo, 
e4Lbant;  Graec.,  Paris,  Wechel,  i543. 10.  Discours  sur  la  qualité 
du  nombre,  par  de  Prémonval,  P.,  ^74^»  in-i^.  11.  Laphilo^ 
Sophie  occulte  d'Henri  Corneille  Agrippa;  La  Haye^  ^7^7)  in- 
8%  2  vol.  12.  Christ.  Stechii  cœlumsephiroticum;  Mayence ,  1679, 
in-fol.  i3.  La  Carte  de  Ticho  Brcdié^  en  uùe  feuille,  et  le  calen^ 
dariumnaturak  magicum,  de  J.  Bapt.  Grosschedel^  qui  en  est 
un  développement;  la  carte  de  Ghanteau,  en  cinq  feuiUes, 
celle  du  P.  Berthier,  avec  l'explication  lat.  franc. ,  intitulée 
ideaiis  umbra  sofHentiœ  generoHs;  les  trois  livraisons  de  ïhist' 
générale  et  particulière  des  religions ,  par  de  FAulnaye;  et  la 
théologie  des  Nombres^  par  le  même.  i4*  R^kxions  sur  les  éloges, 
suivies  cTun  éloge  historique  du  nombre  trois  ^  par  EUiverf  Tnias 
ed  Eniatnof  (  Fontaine  de  Saint-Fréville  ),  s.  d.,  in-8'  ;  1 5.  Dis- 
corso  intomo  aili  mistorj  del  numéro  Ternario,  du  Publio  Fon- 
tana,  dans  le  recueil  de  ses  opéra,  16.  Éloge  du  nombre  trois, 
dans  les  Fcu^t.  Paradoxes  de  Bruscambille.  17.  Le  Quaternaire, 
de  monseigneur  SainctThomas ,  en  lat.  et  en  fr.  1 8.  Discorso  in- 
tomo aili  misterj  dal  numéro  quatemario,  par  Publio  Fontana , 
dans  le  recueil  de  ses  œuvres.  19.  Ébge  du  nombre  quatre,  dans 
^es  Facétieuses  Pcuradoxes  de  BrusoàmbiUe,  20.  Phiio  Judceus,^ 
de  septenario,  grœcè,  Vienne,  i6i49  în-4''f  ^^-  interpret.  Fed. 
Morello^  Paris,  i6i4i  in-8°.  21.  Carmina  de  septenario,  auct, 
Paulo  Bebnissero,  dans  ses  poésies  latines,  i534>  m-4*'-  2:1.  Le 
Septénaire,  ou  la  louange  du  nombre  sept,  de  George  PApostre, 
Paris,  Linocier,  1689,  in-8'\  23.  Léon.  fVurfbain,  de  numéro 
septenario^  collectio ^philologica,  i633,  in-12.  24.  Joannis  von 
der  fVaagen,  de  numéro  septenario;  1691 ,  in-4°.  26.  Traité  de 
la  vertu  et  des  propriétés  du  nombre  septénaire,  par  Jean  du 
Bosc,  sieur  d'Esmandreville.  26.  Les  mystères  de  l'octonaire, 
par  Pierre  Bonin,  Paris,  i6a8,  in-S".  27.  Vérité  de  l'octonaire^ 
par  le  même.  Ces  deux  pièces  sont  uniquement  relatives  à  l'in- 
cidence fréquente  du  nombre  huit  dans  les  événements  poli. 


9^  KABEL^SIANÂ. 

tiques  de  162S.  On  trouve  aussi  plusieurs  applications  de  nom- 
bres dans  le  livre  intitulé  Sagesse  de  Louis  XFl,  et  dans  plu- 
sieurs autres. 

Noix  groilière,  autrement  dite  noix  gobe;  grosse  noix  dont 
la  coquille  est  peu  dure,  et  dont  la  groUe  ou  corneille  noire 
est  fort  avide. 

Ovide  a  fait  un  petit  poème  (titut),  dont  il  y  a  une  édition 
séparée,  s.  d.  {circà  iSoo),  irir/i''  de  quatre  feuillets.  Ce  poème 
a  été  traduit  en  vers  françois  par  Le  Blanc;  Par.,  1554)  io-^*i 
par  Henry  Baillot,  Lyon,  171^^  in-12;  et  par  Monnin,  Par., 
i8i4>  in-8*.  Coel.  Secund.  Guvio  a  fait  aussi  Nucis  eneomiott 

Nomination.  Insinuer  sa  nomination ,  s'inscrire  en  tour  pouV 
quelque  chose.  C'est  un  terme  de  pratique  bénéficiale. 

Nues.  Croire  que  nues  sontpaeles  cTarin,  et  que  vessies  fsussent 
ktntemes;  se  tromper,  se  blouser,  prendre  l'un  pour  Fautre. 

Me  Tonlez  vous  faire  enteDdant 
De  Tedet  ^ae  «ont  lanternes. 

Patheiin. 


o. 


Obscur  : 

Semper  in  obscnris  quod  mininram  est  seqaimiir. 

Occasion,  a  tous  ses  cheveux  au  front;  quand  dleest  oïdtrc 
passée,  vous  ne  la  pouvez  plus  revocquer.  Elle  est  chaorcp^'* 
le  derrière  de  la  tète,  et  jamais  plus  ne  retourne. 

Occupation.  Les  dorophagesontau  cul  passions  (occupation  y 
assez. 

Ce  jeu  de  mots  rappelle  le  quatrain  suivant: 

Un»  femme  en  melancholie , 
Par  faute  d'occupation , 
Si  luy  frottez  le  cul  d'ortie. 
Elle  aura  au  cnl  passion. 

Occupations. 

Interpone  tais  interdnm  (jaudia  cnris. 


RABEL^SIANA.  SgS 

Obup.  Donnor  un  oeu/ pour  avoir  un  bœuf. 

Théocrite  et  Macrobeont  chanté  les  œufs.  Ëpycius  Puteanus 
a  fait  l'éloge  de  Vœufy  Louvain,  i6i5,  Monaco,  1617,  Leyde, 
1643.  Nous  avons  une  sîmmîe  ou  poésie  figurée  de  Vœuf^  et 
le  Varchi  a  fait  un  capitolo  à  la  louange  des  anifs  durs  (  uova 
sode)^  que  l'on  trouve  dans  le  Berni. 

Oindre.  Oignez  villain,  il  vous  poindra;  peignez  villain,  il 
vous  oindra*  Faites  du  bien  à  un  méchant ,  il  se  moquera  de 
vous;  faites-lui  peur,  il  vous  flattera. 

Oiseau  de  sainct  Ltw,  un  bœuf,  parceque  cet  animal  est  le 
symbole  de  l'évangéliste. 

Guillaume  Gueroult  a  fait  les. blasons  d'uA  grand  nombre 
d'oiseaux;  Philippe  d'InviJle,  Jves^  carmen,  Paris,  Ant.  Lam^ 
bin,  1692;  George  Gallus,  jévicularum  factura  et  contas;  et 
Ger.  Nie.  Heerkens^  Aves  Frisiœ,  seu  poemata  de  avibus,  Rot- 
terdam, 1788,  iurS".  Cordus  et  Pontan  les  ont  aussi  chantés. 

OisEAirx  canoreSy  chanteurs.  Nous  avons  un  poème  latin 
de  Nicolas  Boerius,  Omithophoniay  seu.  harmonia  melicarum* 
avium;  Brème,  1695,  in•4^ 

Oisiveté  de  luxure  est  la  mère.  Oisiveté,  disons-nous,  est  la 
mère  de  tous  les  vices. 

D'où  un  satirique  écrivit  sur  la  tomlïe  de  la  mère  du  R^^t  : 
ci  gît  t oisiveté,. 

Olympiade.  Six  olympiades  et  leage  de  deux  chiens^,  çnvirou 
cinquante  ans. 

Ombbe  du  clocher  d'une  abbaye  est  féconde. 

Janus  Dousa ,  Jac»  Micyllus ,  ont  fait  l'éloge  de  ïombre.  Jean 
Wouwer,  dies  œstiva,  sive  de  umbra  pœgnion,  Voy.  Dornaw. 

Oportet. 

Quand  Oportet  Tient  en  place, 
U  convient  cpi'ainsi  se  face. 

Il  faut  céder  à  la  nécessité. 
Opposita,  juxta  se  posita,  magis  e/ueescuh^ 
Or  temj,  or  mat. 

Or  de  TItolose,  duquel,  dit  Rabelais,  parlent  Cicer.  de  nat. 
<leor.y  lib.  III;  Aul.  Gellius,  lib.  III;  Just«^  lib.  xxii;  Strabof 

3.  38 


594  RABËL^«IÂNA. 

lib.  IV,  pourta  malheur  a  ceux  qui  lempouiterent;  scauoir 
estQ.  Gepio,  consul  romain,  et  toute  son  armée,  qui  tous, 
comme  sacrilèges,  périrent  malheureusement. 

Oracle  de  Lutece,  la  statue  de  la  déesse  Isis,  autrrfois  la 
principale  divinité  des  Parisiens. 

Oraison. 

Erem  ontio  pénétrât  codot  ; 
Loo^  poutio  evacoat  scypbot. 

Oraison  solue  {soluta),  de  la  prose,  parcequ^elle  est  libre 
de  toute  entrave. 

Oreilles  de  Bourbonnois  (grandes  et  longues),  proverl>e. 
Les  Lyonnois  eurent  la  même  réputation  ;  d'où  Vervilie  a  pré- 
tendu que,  lorsqu^on  menoit  pendre  leurs  enfants,  on  leur 
laissoit  le  chapeau  en  tête: 

Privilège  fort  aathentiqae. 
Pour  cacher  l'oreille  arcadique. 

Ordlle  rouge  étoit  un  témoignage  de  santé  et  de  vigueur. 

n  a  l'oreille  roage  et  le  teint  bien  fleuri. 

Tartuffe,  act.  U,  se.  m. 

Orgues.  Dire  <t orgues l  dire  d'or,  parler  à  merveille. 

Oroues.  Pochée  dt orgues  ^  une  sachée  d^orge,  expression  ton- 
rangeante. 

Oribus.  Barbe  d'Oribus^  barbe  de  papier  doré.  Le  jeu  de  ia 
barbe  d'Oribus  consiste  à  bander  les  yeux  à  celui  que  Von  veut 
attraper,  et  à  lui  barbouilla  le  visage  de  noir,  sons  prétexte 
de  lui  dorer  la  barbe. 

La  poudre  d'Oribus  est  ce  que  nos  escamoteurs  appellent 
poudre  de  perlimpinpin,  et  Rabelais,  ailleurs,  poudre  de  (Ua- 
merdisy  une  poudre  imaginaire,  à  laquelle  on  suppose  des  ver- 
tus fantastiques. 

Orme.  Juge  de  dessous  l'orme;  juge  de  village. 

Ostez  vous  de  là.  Cette  expression ,  qui  revient  souvent  daa» 
le  livre  de  Rabelais,  n'est  autre  que  Vapage  des  anciens  :  Die« 
m'en  préserve,  ne  m'en  parlez  pas,  à  Dieu  ne  plaise. 


RABELiESIANA.  595 

Ovfi3  {monsieur  de  /'),  (!iv.  lî,  ch.  tv). 

C'est  ainsi,  et  sans  doute  d'après  Rabelais^  que  La  Fontaine 
a  dit  monsieur  du  coiheau^  dans  la  fable  de  ce  nom. 

A  propos  de  cette  fable,  il  est  bien  peu  de  personnes  sans 
doute  qui  sachent  qu'elle  avoit  été  mise  en  vers  par  Pierre 
Blanchet,  auteur  de  la  farce  de  PaJtheUn.  On  la  trouve  dan> 
cette  pièce,  ainsi  racontée: 

Il  mett  soiiboenu  de  la  iûAt 
Do  ooarbeaa ,  qui  ettoyt  «mû 
Sar  00e  croix  de  cinq  a  six 
Toyses  de  hault  :  lequel  teooyt 
Uog  fourmaige  aa  bec.  La  venoy t 
Ung  regnard  qui  veid  ce  fourmaige. 
Pensa  a  luy,  conuaent  iaurai  te? 
Lors  se  meit  dtssonbs  le  coorbeau. 
Ha  !  feit  il,  tant  as  le  cors  beau , 
Et  ton  chant  plain  de  mélodie  1 
Le  coorbeaa ,  par  sa  couardie , 
Oayaut  soo  chant  ainsi  Tanter, 
8y  ouvrit  le  bec  pour  chanter. 
Et  son  fourmaige  cbet  a  terre. 
El  maistre  regnard  le  tous  serre 
A  bonnes  dens ,  et  sy  lemporte 

Ainsi  est  il ,  ie  men  foys  forte , 
De  ce  drap:  tous  laoes  happé 
Par  blasonner,  et  attrapé 
En  Iny  uiant  de  beau  langaaige , 
Comme  leit  regnard  du  fourmaige. 
Vous  lep  aues  prins  par  la  moc. 

Oduribr.  Bon  ouvrier  met  toutes  pièces  en  œuTre. 
OuTEs  s'est  dit  pour  oreilles  : 

Goniéiser  tous  £tmlt  des  ouyes. 
Des  yeulx,  du  nez,  et  de  la  bouche. 

PATBBLUf. 

lamais  a  tels  gens  ie  nattonche , 

Car,  puisquiis  ont  bouche ,  ils  ont  deos. 

38. 


596  RABEL^SIANA. 

Si  ie  bontofys  mon  doigt  dedans , 
Hz  me  poniToyent  ioiqaauDt  mordre. 
Têst.  de  PaîKelin. 

OuTB.  Dieu ([lurde  de  mal  qui  Yetnd  bien,  et  ne  oyt  goutte. 

Ors.  Siffkr  eye  entre  Us  c^'^nes;  joindre  ses  foiUes  essais  aux 
chefs-d^œuTre  des  grands  n^altres. 

Voye  étoit,  pour  nos  bons  aïeu:i^,  un  des  mets  les  plus  re- 
cherchés ,  témoin  la  farce  de  Pathelin,  Les  rôtisseurs  qui  les 
apprétoient  étoient  dits  oyers,  et  yendoient  toute  viande  cuite. 
Ceux  de  la  me  aux  oues  (oyts)  l'emportoient  sur  tous  les  autres  , 
ce  qui  donna  lieu  à  cette  singulière  locution  :  Fous  avez  k  nez 
tourné  à  la  friandise  comme  Saint-Jacques  de  tHâpital,  parce- 
que  le  portail  de  cette  église  étoit  tourné  en  face  de  cette  rue. 

Ces  bonnes  filles  du  bienheureux  aaint  Ferrëol  ont  été  chan- 
tées par  Virgile,  Jules^César  Scaliger,  Fabroni,  Aldrovande, 
Jean  Posthius,  Michel  Maier,  et  un  anonyme  allemand  (Voy. 
Domaw).  Guillaume  Gueroult  a  tait  aussi  le  Blason  de  toye^ 
et  celui  de  la  Canne,  Voyez,  aux/urofu^  Ferréol, 

Ote,  s*est  dit  pour  oute,  audition,  et  pour  oreille. 

Oye  (^mmf  ),  à  planté,  abondamment. 


Paillardise  est  Pocaipation  des  gens  non  autrement  occupée, 
Voy.  Part.  Diogène  dans  Laeroe, 

Paille,  siège  des  écoliere,  du  temp»  de  Rabelais;  d'où  le 
nom  de  la  rue  du  Fouarre,  oh  étoient  les  écoles  de  l'univer- 
sité. 

Frédéric  Widebrann  a  fait  la  Pittamadia,  sive  Stpamimé^en- 
comium,  trad.  par  Mercier  de  Comifkiff^  {Éioge du  pou,€tc^ 
an  Vil,  in-iH).  Les  curieux  connoissent  la  magnifique  doxo^ 
logie  du  festu  {de  padle\^zt  Sebastien  RotfiBard,  Paris,  Jean 
Millot,  1610,  in-H^    '        ' 

Pain.  Faire  de  tel  pain  souppe;  savoir  se  contenter  de  ce  que 
Ton  trouve,  de  ce  que  Ton  a. 


RâB£L£SIANA.  «97 

Pain.  Manger  son  pain  blanc  le  premier;  commencer  sa  vie 
par  le  bonheur. 

Pain.  A  Penfoumer  on  fait  tes  pains  cornus:  c'es^-dûre,  à 
mal  enfourner.  Le  plus  difficile  est  de  bien  commencer  une 
chose. 

Paih: 

Nos  ancêtres  distinguoient  plusieurs  espèces  de  pain  : 

Pain  d'Argus,  léger^  qui  avoit  beaucoup  Hyeux, 

Pain  balle  y  grossier,  où  le  son  est  mélë. 

Pain  benist,  dit  aussi  pain  fleury,  parcequ'oa  Fomoit  de 
fleurs. 

Pain  de  brode,  bis,  de  froment  et  seigle,  dit  ausei  pain  de 
brasse. 
.    Pain  de  boiKhei  peu  cuit,  de  la  bouche  du  fbiir« 

Pain  bourgeois,  demi-blanc. 

Pain  de  Ghailly,  du  village  de  ce  nom. 

Pain  à  chanter  messe,  dit  aussi  pain  missal.  . 

Pain  choine,  de  chanoine,  très  délicat. 

Pain  de  chapitre. 

Pain  chalan,  des  environs  de  Paris,  Gonesse  excepté. 

Pain  coquille,  croustillant,  qui  n^a  guère  de  mie,  en  forme 
de  beignet 

Pain  cunal,  ou  de  cour,  pain  mollet. 

Pain  farain,  pain  de  ménage,  jaunâtre. 

Pain  de  fenestre,  pain  lUQÎr. 

Pain  faictîs,  de  commande. 

Pain  jFrezé,  émiété,  pour  la  cuisine. 

Pain  férié  {àéférk)\  gaufre. 

Pain  de  Goaesse,  jadis  très  estimé. 

Pain  de  ménage,  bîs  bkinc. 

Pain  halle,  pain  grillé. 

Pain  moly,  mollet'. 

Pain  perdu,  trempé  dans  une  pâte,  puis  frit,  et  sucré. 

Pain  obliéré,  oublie. 

«  11  paroit  que  le  mot  omeleMy  ëa*it  indiflfëremintot  aumeUttêf  homwlâûte , 
TÎeoC  de  atufs  moUts, 


598  rabel^siana: 

Pain  de  Pannière ,  pain  de  brode. 

Pain  de  Potensac,  pain  très  délicat,  du  village  de  ce  nom. 

Pain  de  quinque,  très  délicat,  que  l'on  distribuoit  à  PA»- 
aomption,  et  aux  fêtes  de  Saint-Pierre,  Saint-Paul. 

6ro»-6uillaume,  pain  des  valets  de  ferme. 

Pain  s'est  dit  aussi  des  pâtés,  que  Ton  nommoit  pains  de 
farine  et  de  char. 

Le  pain  béni  ée  la  Saint-Gy  est  du  vin,  des  liqueurs  spiri- 
tueuses. 

Le  pain  béni  a  fourni  le  sujet  d'un  joli  petit  poème,  par  Ma- 
riçni,  1678,  in-13  ;  et  Nicolas  GoUin  a  publié  un  livre  fort  se- 
rieux,  pour  justifier  cette  institution  :  Traité  du  pain  béni,  etc. 
Paris,  Démon  ville,  1777,  in- 1  a. 

Paix.  Le  fond  des  chausses  est  un  vaisseau  de  paix  (pets). 
Mauvais  calembour^. 

Paix: 

Comme  ang  facquin  porte  faix, 
AÎDtî  uDg  batton,  la'  paix. 

Ce  doux  repos  ^e  l'humanité,  dont  les  conquérants  font  si 
peu  de  cas,  a  reçu  de  tous  temps  les  hommages  des  mortels. 
Ses  panégyristes  généraux  sont  :  Passerat,  Hymne  de  la  Pair, 
i563,  in-S^*;  Leland^  Pacis  encomium^  Lond.,  i546,  in-8^; 
P.  Habert,  Draité  du  bien  et  de  hitilité  de  la  Paix  y  en  vers. 
Tours,  Mettayer,  iSgo,  in-4^;  l'abbé  de  La  Beaume,  Éloçe  de 
la  Paix,  P.,  Roilin  fils,  1736,  in-4^;  Gaillard,  les  avantages 
de  la  Paix,  P.,  1767,  in-8*;  Racine  fils,  ode  sur  la  Paix,  Par., 
1786,  în-S'»;  Luce  de  Lancival,  de  Pace  carrhen^  1784,111-4*; 
Claudio  Tolomei,  orazione  délia  Pace,  Rome,  Ant.  Blado  aso- 
lano,  i534,  in-4^;  J.  Fred.  Guill.  Zacharie^  der  tempel  drr  Fri- 
edens,  1756,  etc. 

Palais.  Fête  ou  ferle  du  palais;  jour  de  jeûne:  jeu  de  mot> 
sur  le  palais  de  la  bouche. 

Palatins  de  dangier,  domestiques  de  maris  jaloux.  Voyez 
au  Glossaire. 

Palm£  Zenonique  {Chresme  philosophale);  c'est  la  rhéto» 


RABEL^SIANA.  599 

rique,  ainsi  qu'il  appert  par  ce  passaj^  de  Cicéron:  «  Dicunt 
u  Stoïci  omnem  TÎm  ioquendi  in  duas  tributam  esse  partes  : 
tt  rhetoricam,  palmœ;  dialecticam  pugno  similem,  quod  latus 
u  loquerentur  rhetores ,  dialectici  autem  compressins.  »  {Defir 
nibus^  lib.  II.) 

Panieb.  Se  frotter  le  ventre  dung  panier,  se  faire  mal  à  soi- 
même,  perdre  son  temps. 

Adiea ,  paniers,  vendanges  sont  laites. 

Panier  à  vesses;  le  cul. 

Panse.  De  la  panse  vient  la  difnse;  sans  manger,  on  ne  peut 
rien  faire. 

Paon,  emblème  de  l'orgueil^  d'où  le  verbe  pourner  (se).  Guil. 
Gueroult,  Passerai,  Aldrovande,  et  Buffon  ont  fait  l'ëloge  de 
ce  bel  oiseau. 

Paoure.  Paoure  nest  tant  arrognant  qui  passer  se  puisse  du 
riche. 

Pape.  Doibt  a  feu  incontinent  empereurs,  roys,  duoz, 
princes,  republicques,  et  a  sang  mettre,  quilz  transgresseront 
ung  iota  de  ses  mandements,  les  spolier  de  leurs  biens,  les 
déposséder  de  leurs  royaulmes,  les  anathematiser,  et  non  seu- 
lement leurs  cors  et  de  leurs  enfans  et  parens  aultres  occire, 
mais  aussy  leurs  âmes  damner  au  parfond  de  la  plus  ardente 
chaudière  qui  soit  en  enfer  (le  tout,  s'il  le  peut). 

Homenazy  chef  des  papimanes» 

Pape  : 

Accipe ,  same,  cape,  cane  Terba  placentia  papae. 

Voyez  Rome, 

Papegault  ne  chante  qua  ses  iours,  et  ne  mange  qua  ses 
heures.  Notez  que  ce  mot  signifie  aussi  perroquet,  qu'on  nom- 
moit  plus  fTéqueminentpapegayÇpsittacus),  Cet  oiseau  babillard 
a  été  chante  par  Ovide,  par  Stace,  Aldrovande,  Publ.  Loti- 
chius.  Passerai,  et  Tito  Strozza  (  Voy.  Dornaw).  Melior  a  fait 
un  poème  intitulé  Psitaccus^  P.,  161 5,  in-4°-  Guil.  Gueroult 
«n  a  composé  un  blason.  Gresset  s'est  inmiortalisé  par  son 


6oo  AABELJSSIAHA. 

Ferî'Fertf  et  nous  crons  VélofeéeCoeOjperroqueiekérL 

Papiem,  eedore  tout. 

Goorad  Rîtteflnuîiis  a  fait  Fëloge  do  ftapier  {eharta).  lùj. 
Domaw.  David  Le  Clerc  en  a  donné  on  antre  dans  ses  om- 
twne$;  J.  Le  Petit  de  Montfleary  a  puMié  une  ode  sur  ce  su- 
jet, 1723,  in-8*;  et  Ton  trouve  nn  antre  éloge  du  papier^ àam 
les  Nouvelles  bnaginations  de  BruicambiUe. 

PABCBMMïïala»Uamé;û  hîen  ratbsé^  si  mince, ijn'on en pooT 
roit  faire  des  lanternes. 

Pabchemih.  Jllanqer  le  parchemin,  tirer  une  aflEûre  ea  mi 
prooès  en  longueur. 

Écrire  sur  parchemin  velu.  (Test  perdre  son  temps  et  son 
encre. 

Pamessu»  a  un  charme  qui  nous  séduit:  su6te  ^isnif  inaiie 
éulcedo: 

Ny  paretteiu  ne  feu  haolt/aict. 

Ce  mol  abandon ,  ri  naturel  à  Fhonune,  la  paresse,  n'a  pas 
manqué  d^apologîstes.  Pierre  Burman  a  fait  oratio  pto  pigritia; 
1 702 ,  in-4^«  Nous  avons  IV^e  de  la  Paresse ,  dédié  à  un  moine, 
Madrid  (Paris),  1778,  in-8<»;  un  autre âoge,  dans  VEspriîdei 
Journaux  j  septembre  ito4  9  page  a64;  la  Paresse ,  poème  trad. 
du  grec  de  Nicandre  (composé  par  le  comte  d'Albon),  1777» 
in-8o;  ÉpUre  en  vers  sur  la  paresse;  Par.,  Prault,  1736,  in-B*; 
Épitre  à  la  paresse,  par  mademoiselle  du  Lu,  au  tome  Vides 
Nouvelles  littéraires  de  Du  Sauzet;  la  grande  confrérie  des  saouls 
douvrer  et  enragés  de  rien  faire  ^  avec  les  pardons  et  statuts  a  y- 
celle,  ensemble  les  monnoyes  d'or  et  d'argent  servans  a  la- 
dicte  confrérie;  s.  d.,  in-8';  le  château  de  t indolence,  poème 
traduit  de  Thomson,  par  Le  Bifierre  d'Argy;  Paris,  t^i4i 
■in- 12. 

Pauis,  dit  jadis  Leucèce^  pour  les  blanches  cuisses  dès  darnes 
dudict  lieu. 

Nous  ne  rapporterons  point  ici- la  trop  nombreuse  liste  de 
descriptions  de  Paris ,  nous  nous  bornerons  aux  éloges  spéciaux 
de  cette  ville. 


RABËLiESIANA.  6oi 

Jaeq,  CapelU  in  Farisiensium  laudem  tiraJdo;  Paris,  J.  Petite 
i5i7,  m-4*- 

Simo  Ogerii  iMtelia^  carmen;  Duaci,  ^^979  in'*^^ 

De  Parisiorwn  urbis  laudibtiê  sylva^  cuititulus  CkopoUs^  auct. 
J.  Francisco  Quintanio  Stoa;  P.,  J.  Goarmont,  i5i49  ûq^*- 

Bûd.  Boteri Luietia^  carmen;  P,,  i6i i ,  i6i5,  in-8'. 

Joannis  Morelli  urbis  Parisiorum  encomion;  1637,  iii-8*. 

Pauli  Thomœ  Lutetiados^  lib.  FyAngouUme^  i64o,  in-8*. 

Les  rues  et  églises  de  Paris ^  avec  le  Blason  de  ladite  ville,  s. 
d.,  in*4%  Goth. 

IjSt  fleur  des  aniiquiteZy  singularitez,  et  excellences  de  la  ville 
et  cité  de  Paris,  1534,  in-ia. 

Blason  de  Paris,  par  Pierre  Grosnet  (Rec.  de  Meon). 

Description  de  la  ville  de  Paris,  en  vers,  par  Michel  de  Ma- 
roUes,  1677. 

Séjûur  de  Paris,  avec  une  description  de  cette  ville,  par  Ne- 
meitz;  1727,  in-12,  2  vol. 

Les  délices  de  Paris  et  de  ses  environs.  P.,  1753,  in-folio,  fig. 
de  Perelle. 

La  Pariseide,  ou  Paris  dans  les  Gaules,  par  Godard  d^Au- 
court,  1773,  in-8%'a  voL 

Paris,  le  modèle  des  nations  étrangères,  par  le  marquis  de 
Garaccioli,  P.,  1777,  in»ia.  Cet  ouvrage  avoît  paru  en  1776 
sons  le  titre  de  VEuropè  francoîse,  Voy.  Paris,  à  la  table  des 
matières. 

Parlbb.  Qtiî  ha  si  parler  que  celui  quf  a  quelque  chose  à 
dire  parie.  On  nômmoit  ainsi  un  jeu  de  cartes,  où  celui  qui 
avait  des  cartes  marquantes  devoit  parler  le  premier. 

Parler  latin  devant  tes  derct,  parier  d'une  chose  devant  des 
gens  qui  la  connoissent  mieux  que  nous. 

Parole.  Donner  paroles  est  acte  d'amoureux:  vendit  paroles 
est  adte  d^avocat. 

Verte  dat  ùmoM  amans , 
Dit  Ovide. 

Passe  sans  flux  :  expression  prise  de  plusieurs  jeux  :  passer 
n'ayant  pas  de  belles  cartes,  se  sauver  d'un  mauvais  pas. 


6o2  RABEL^SIANÂ. 

Passeaeaux,  moineaux,  moissons^  monectSy  moucetsi  Cot- 
grave  leur  donne  ces  divers  noms. 

Catulle  a  immortalisé  celui  de  Lesbie.  Jean  Posthius ,  Jean 
Second,  Jean  Aurat,  un  anonyme,  Tobie  de  Br^oschîtz^  et 
Nicolas  Bourbon  ont  aussi  chanté  les  moineaux,  Vojrez  le  re- 
cueil  de  Domaw. 

Patelin  {Pathelin).  Piètre  Blandiet  a  eu  la  même  g^loire 
que  Molière.  Si  Tartuffe,  nom  propre  chez  celui-ci,  est  de- 
venu nom  appellatif,  et  si^i fie  hypocrite,  de  même,  Pathelin 
signifie  aujourd'hui  un  homme  qui  en  caresse  un  autre  pour 
le  duper,  pour  le  tromper.  Pasquier  a  fait  (liv.  VIII,  ch.  ux 
de  ses  Recherches),  un  petit  extrait  sur  les  mots  pathelinage^ 
patheliner;  et,  il  faut  en  convenir,  \a  farce  de  PcUhelin  est  un 
vrai  chef-d^œuvre  pour  son  siècle.  La  pièce  de  Brueys  est  loin 
d'avoir  atteint  la  naïveté,  la  vérité  de  celle  de  Blanchet.  Pour 
en  revenir  au  mot  Pathelin,  employé  comme  jargon  douce- 
reux, nous  joindrons  ici  les  citations  suivantes: 

Tel  scait  bien  foire  une  meson , 
Qni  ne  tcaoroyC  faire  an^  mouliD: 
Tel  bat  argent  par  bean  blatoa 
Qui  nentaid  pas  son  Patbelin. 

Fcintises  du  mondt. 

Les  ungs ,  par  leur  fin  Jobelin , 
Les  aaltres,  par  lenr  Patbelin, 
Fournissent  a  lappoinctement 
D'ang  cedo  vobù  nettement. 

«  Parlez  vous  Christian,  mon  amy,  ou  languaige  Fatheii- 
a nois?M  [Rabelais y  liv,  11^  ch.  IX.) 

Patenostres  de  singe  ^  claquement  9e  dents ,  gromèlonent . 
comme  font  les  singes  en  colère.  Dire  la  pafenostre  a  lenvers^ 
maudire,  maugréer,  faire  des  imprécations. 

Patience,  disent  les  ladres:  calembourg  sur  la  patience, 
plante  dont  ils  font  usage  pour  se  traiter.  Voyez ,  aux  jurons, 
le  mot  lapcUhium, 

Patins.  Sous  ce  nom  sont  comprises,  et  d'anciennes  chaus- 
sures de  femme,  qui  faisoient,  disent  les  critiques,  la  moitié 


RABELiËSIANA.  6o3 

de  leur  hauteur  (V.  Patin  au  Gloss.  ),  et  les  lames  tranchantes 
qui  servent  à  se  conduire  sur  la  glace  :  Hadrien  Marius  a  fait 
un  ëlogfe  de  crepidis  fsrreis  (  Voy.  Dornaw),  et  nous  avons  uti 
poème  des  Patins ^  P.,  i8i3,  in-: 2. 

Paucité,  petit  nombre,  paudtas. 

Pavot,  fleur  somnifère  dont  on  tire  l'opium.  Michel  Fré- 
déric Lochner  a  publié,  sous  le  nom  de  Periander,  Mecono^ 
paigniony  sive  Papaver^  ex  omni  antiquitcUe  erutum;  gemmis  num- 
mis  y  siatuis  et  marmoribus  œre  incids  iUustratuniy  Nuremberg, 
1713,  1718,  in-4^  fig. 

Pecorb  arcadique^  un  âne,  un  sot. 

Pecuites  9  sont  les  nerfs  des  batailles.  Pecuniœ  belli  civilis 
nervi sunt.  {Tacite^  hist.,  lib.  II,  cap.  xziv). 

Defidente pecu,  déficit  omne,  nia. 

Quand  argent  faolt , 
Tout  fault. 

Pecunia  est  aller  languis. 

Ploratur  iacrymis  amissa  pecunia  veris. 

Pecunia  e^t  vita  hominisy  et  optimus  fidejussor  in  nécessita- 
tibus. 

Peigne  d! Allemand,  les  quatre  doigts  et  le  pouce. 
^  Pèlerin.  Faisons  un  pèlerin  (liv.  IV,  chap.  xx),  c'est-à-dire 
faisons  vœu  de  quelque  pèlerinage, 

Penie,  déesse  de  l'indigence,  ou  de  la  souffreté,  a  loy  aul- 
'•cune  nest  subiecte,  de  toutes  est  exempte:  la  part  quelle  va, 
tous  parlemens  sont  clouz,  tous  edictz  mutz,  toutes  ordon- 
nances vaines. 

La  pauvreté,  cet  état  plus  commun  qu'ambitionné  parmi 
les  hommes,  a  trouvé  ses  panégyristes,  dont  il  peut  être  per- 
mis de  suspecter  la  bonne  foi.  Louis  Big,  Jean  Fabricius, 
George  Tilenius,  en  ont  fait  l'éloge:  Florent  Shonovins  a  dé- 
crit les  plaisirs  du  pauvre,  et  Jules  Capilupus  a  fait  son  épi- 
taphe  (Voyez  Dornaw).  Dans  le  Mercure  d'Amsterdam,  an- 
née 1733,  se  trouve  un  élo(je  de  la  pauvreté.  Antoine  Alexand. 
Monier  a  décrit  le  bonheur  du  pawrp^  1793,  tn-8*;  Daniel  Bar- 


664  RÂBELJSSIANA. 

toli\  la  poverUi  contenta,  dicata  a'  ricchi  non  mai  contenti;  Ve- 
nise,  Baba,  i6S5,  in-i  a.  Borhaneddin  Ibrahim  ben  Omar  a  feit 
unâoge  de  \sl pauvreté  en  arabe,  et  Allnatt,  un  poème  en 
anglois  sur  le  même  sujet,  Lond.,  iBoi;  Peerdeklontius,  J. 
Pontan,  un  éloge  de  la  mendicité^  et  Jean  Jovien  Pontan,  le 
tombeau  du  mendiant  (Voy.  Dornaw),  Nous  avon^  enfin:  les 
avantages  de  la  mendicité  bien  réglée ,  par  L.  P.  A.  R.,  Paris, 
1817,  in-8*. 

PcNSfeR.  Aulcunes  foys  nous  pensons  lung ,  mais  Dieu/aict 
faultre.  Nous  disons:  Phomme  propose,  et  Dieu  dispose. 

Pentecoste. 

A  la  feste  de  Pentecotute , 

Qui  Ineii  te  disoe,  cher  luy  cooste. 

Proverbe  que  Rabelais  a  un  peu  dénaturé  (liv.  II,  c.  xi). 
Ce  proverbe  est  fondé  sur  ce  que,  à  la  Pentecôte,  les  finiita 
sont  encdre  rares  et  chers.  On  dit  encore  à  ce  sujet  : 

Entre  Pasipies  et  U  Penteomste, 

Mange  a  ton  dessert  une  crouste.  1 

Pek.  Moitié  au  per,  moitié  à  la  concke.  Expression  prise  du 

jeu  :  moitié  parié ,  moitié  couché  sur  la  carte,  en  enjeu;  moitié 

d'une  façon,  moitié  de  l'autre. 

Peae  ateul,  ne  signifie  pas  autre  chose  que  ayeuL  * 

PÈRE  et  mère  (  liv.  II,  c.  xvii).  J*ay  encores  six  sols  et  mailie 

que  ne  veirent  oncq  père  ni  mèiv,  Pathelin  avoit  dit,  dans  sst 

farce: 

Il  ae  men  chanlt,  cooste  et  Tailie  ; 
Encore  ay  ie  denier  et  oiaiile , 
Qooncqaes  ne  Teirent  père  et  merc. 

PEaFEGTioN  (en),  c'est-à-dire  de  forme  ronde,  parcequ^dle 
étoit  regardée  comme  la  plus  parfaite  de  toutes. 
Pébir.  ji  périr  ny  ha  quung  cmip. 

Mourir  n'est  rien ,  c'est  notre  dernière  heure. 

Pers.  //  eut  une  ceinture  de  pers  et  verf ,  parcequ'ii  avoit  vu^ 
pervers.  Calembourg. 


RABëL^SIANA,  6or> 

Febsonhe.  Ce  mot,  qui,  chez  led  Latins,  étoit  toujours  pris 
au  positif  9  devient  négatif  chez  nous,  quand  il  n'est  accom- 
pagné d'aucun  article  ou  pronom,  et  synonyme  de  nui  Dans 
cette  dernière  acception,  plusieurs  ont  fait  l'éloge  de  nuL  J. 
Huldrich  Grobius,  Ulric  à  Hutten,  Jea&Jacques  Boinard,  et 
Henri  Gotting,  l'ont  chanté  (Voyez  Dornaw).  Nous  avons 
Theodori  Maràlii  tusus  de  nemine;  Paris,  Dupré,  i586,  in-S'*; 
encomium  neminis^  auct  inœrtOy  i5a6>  i6a3,  in-4'';  Véloge  de 
personne  y  et  les  gmndz  et  merveilleux  faùctz  du  seigneur  NemOj 
avec  les  privilèges  qu'il  a,  et  la  puissance  qu'il  peut  avoir; 
s.  d.y  in-8*. 

Peetuys.  Ceux  qui  reguarderA  par  ung  pertuys;  les  moines, 
par  allusion  au  capuchon  qui  leur  enveloppe  la  tète,  et  forme 
comme  un  pertuys. 

Peste  ,  ne  tue  que  les  corps  ;  mais  les  caphartz  empoisonnent 
les  âmes. 

Peste,  devenue  sensible  aux  yeux  de  Philostrate,  dans 
Éphèse  (liv.  III,  chap.  v).  D'Aubigné,  dans  son  histoire  sur 
l'an  1 586 ,  rapporte  un  fait  k  peu  près  pareil,  et  tout  aussi  peu 
digne  de  créance.. 

Cet  horrible  fléau  a  trouvé  qui  le  loue,  tant  il  est  vrai  que 
les  écarts  de  l'esprit  humain  sont  innumérables.  Nous  avons 
Hug.  Golignaci  apalogia  pro  peste;  Francopoli,  i63o»  in*ia; 
Henrici  Lemmichii  oratio  de  peste,  carminé  heroico  scripta;  Ros* 
toch,  1&24,  10-4**;  un  capitolo  du  Bemi  in  Iode  delta  peste,  et 
la  Peste,  poema  dal  doctor  Manuel  Isidoro  Axez  y  Fillagrafa; 
Madrid,  181 5. 

Pet  de  ménage,  ou  de  beulamgtr,  on  le  mortier  est  au  bout. 
Le  petit  dieu  Crepitus  a  eu  bon  nombre  d'adorateurs. 
On  trouve,  dans  le  recueil  dç  Domaw,  Rodolphi  GoçUnii 
de  crepitu  ventris  problematg.  ;  Bornbardi  Stewartm  de  peditu 
efusque  speciebiis.  Nous  avons. encore  :  i.  OnUio  pro  crepitu  v^n-i 
tris,  habita  ad  patres  cr^itantes,  ab.  Emm,  Martino^  Cosmo- 
poli,  1768,  in-3a;  Lausanne,  1767^  in-8^  a.  Blason  du  pet  et 
de  la  ve^se,  par  Eustorg  de  Eleaulieu,  dans  le  recueil  de  M.  Meon.  - 
3.  Éloge  du  pet,  dissertation  anatomique  sur  ses  vertus,  sa  fr- 


6o6  RÂBEL£SIANA. 

Ijure,  etc.,  par  Mercier  de  Ciompiégfnei*  Paris,  Favrc,  an  VII, 
in-i8.  4*  ^'^^  de  peter,  essai  théori-physique  et  methodMpie 
(par  Heurtaud);  Westpbalie,  Florent  Q.,  1761 ,  1776,  in- 12. 
5.  Le  dieu  des  vents,  badinaçe;  1776,  în-12.  6.  la  Crepitonomie, 
ou  Part  des  pets,  poème  par  D.  de  S.  P.  Paris,  i8i5,  in-18. 
7.  Vesclavage  rompu,  ou  La  société  des  francs^ieurs  (par  le 
Gourvaisîer),  PordepoHs,  à  Penseiçne  de  Zéphyre- Artillerie  ; 
1766,  in- 12.  8.  Le  plaisant  devis  du  pet,  avec  la  vertu,  pro- 
priété, et  signification  dioelluy  ;  Paris,  Bufïet,  in-8<^,  etc. 
.  Peteb.  Elle  n'a  garde  de  péter,  elle  est  bien  entammée.  Voyez 
tome  I,  pag.  SfiQ.  On  appeloit  jadis  un  pet  mort  vent.  Voyez 
Sonnet^  au  Glossaire.  • 

Peuples  nouvellement  soumis  : 

Gomme  enfant  nouellement  nay,  les  fault  allaicter,  bercer,  . 
esiouir. 

Comme  arbre  nouellement  planté,  les  fault  appuyer,  as- 
seurer,  deffendre  de  toutes  vimeres,  iniures  et  calamitez. 

Gomme  personne  sauluee  dé  longue  et  forte  maladie,  et 

venant  a  conualescence,  les  fault  choyer,  espargner,  restaurer. 

De  sorte  que  iJz  conceoiuent  en  soy  ceste  opinion,  nestre 

au  monde  roy  ne  prince  que  moins  ilz  voulsissent  ennemy, 

plus  optassent  amy. 

Philosophie,  n'est  autre  chose  que  méditation  de  mort,  Cicé^ 
ron  dit  que  philosophence  nest  auitre  chose  que  s'appmster  à  la 
mort.  Montaigne,  liv.  I,  ch.  xix. 

Phlegmatiqde  des  fesses^  expression  très  plaisante:  qui  va 
fréquemment  à  la  garde-robe. 

Phoenix.  Cet  oiseau  fabuleux,  mais  emblématique  du  so- 
leil, a  été  chanté  par  Ovide,  Glaudien ,  Lactance,  et  Lermseus, 
dont  les  poèmes,  traduits  par  de  La  Tour,  ont  paru.  Tan  VI, 
in-18.  Joachim  Gamerarius,  et  Sallnste  deBartas,  ont  aussi 
fait  l'éloge  de  cet  oiseau.  Voy.  Dornaw. 

PiGQCE  POUX,  perse  poux;  sobriquet  donné  aux  tailleurs. 
Pie.  Croquer  pies^  c'est  boire.  Cette  expression  burlesque 
•vient  de  ce  que,  autrefois ^  pour  boire,  on  disoit  pîer.  Le  vin, 
comme  l'on  sait,  étoit  appelé  piot. 


RÂBELiESTANA.  607 

PiBD.  jévoir  les  pieds  poudreux;  n'être  pas  solvable ,  vouloir 
s*en  aller  sans  payer.  On  appeloit  aussi  les  pieds  poudreux,  ca- 
geoisy  pieds  gris  y  magnons^  etc. 

Gagner  au  pied  y  s'enfuir. — Pied  du  cousteau  (  lisez  coulteau  ), 
jeu  qui  s'exécute  avec  un  couteau  ^  du  pied  duquel  il  faut  ap- 
procher avec  des  palets. 

Tenez  chauld  le  pied  et  la  testf  ; 
Au  démourant ,  vivez  en  beste. 

Pieds  neufs.  Faire  pieds  neufs ^  c'est  accoucher,  mettre  au 
monde  un  enfant.  On  dit,  d'une  femme  enceinte:  Les  petits 
pieds  font  mal  aux  grands. 

Pied.  Jean  d'Artis  a  ip^hYiépedisadmiranda^  Paris,  Billaine, 
1619,  in-d^'.  L'abbé  de  Saint-Lég^er  a  donné  une  notice  sur  ce 
livre,  qui  est  rare.  J.  B.  Pachichelli  a  fait  diatriba  de  pede^  Co- 
logne, Friessem,  1675,  in-S**.  Lancelot  Carie  et  Sa^on  ont  fait 
le  Blason  du  Pied,  ^ 

Nous  avons,  sur  le  Pouce  y  tin  livre  très  curieux,  intitulé: 
M.  Prœtorii  philologemata  abstrusa  de  potlice,  Leipzig,  1677, 
in 4°;  et  Joannis  Rivei  Pollex^  s.  d.,  in-4*» 

La  Main  a  été  chantée  par  Claude  Chappuys  (Meon),  par 
Claude  Binet,  dans  le  recueil  de  Pasquîer  {la  Main);  Paris, 
Gadouleau,  i584,  in^'';  P^^*  Domenico  Davide,  en  italien; 
Venise,  Poletti,  1689,  in-folio;  par  J.  B.  Pachichelli,  Chiroli- 
turgia,  seu  de  varia  ac  multipliai  manus  administratione y  Co- 
logne, 1673,  in-8°;  par  deux  anonymes,  dissertation  sur  la 
louange  de  la  Main,  1G99,  in-S"";  Éloge  de  la  belle  Main,  aima- 
nach  des  prosateurs  J  tome  VI,  page  io4. 

Pigeons  messagers.  Cette  invention  remonte  aux  temps  lea 
plus  reculés.  M.  Silvestre  de  Sacy  a  traduit,  de  l'arabe,  de  Sab- 
bagh ,  la  Colombe  messagère,  plus  rapide  que  Céclair,  plus  prompte 
que  la  nue;  Paris,  i8o5,  in-8*'. 

Pile  fri^one,  jeu  de  paume  à  trois.  Cet  utile  exercice  a  été  re- 
commandé par  Galien  :  l'utilité  qui  provient  du  jeu  de  la  pattlme , 
au  corps  et  à  l'esprit;  traduit  par  Forbert  ;  Paris ,  Sevestre,  1 6îi3,  « 
in-S";  Éloge  de  la  P^ime,  et  de  sêê  avantages  sous  le  rapport  de 


6o8  RABELJSSIANA. 

la  sanié  et  du  développement  des  facultés  physiques^  par  B^ot; 

Parif(i8o6),m-8\ 

Pile  Sainct  Mars,  ci-dessiis,  pag^  io3.  Ce  n'est  point,  disent 
avec  raison  les  nouveanx  éditeors  deRabelais,  le  clocher  d'une 
^lise,  mais  bien  nne  tour  carrée,  un  peu  pyramidale^  de 
cent  pieds  de  haut  sur  treize  et  demi  de  large,  sitOiée  entre 
Saint-Mars  et  Langeais,  an  pied  d'un  coteau.  La  Sauvagère 
Ta  décrite  et  retracée  dans  ses  Antiquités  de  la  Gaule. 

Pille,  nade,  iocque,Jore;  piUe,  rien,  jeu,  dehors;  les  quatre 
chances  du  Tonton. 

PiLoai;  très  ancien  sapplice,  puisqu'il  est  mentionné  dans 
la  Farce  de  Pathelin  : 

SoaTÎegne  tous  do  «amedy. 
Pour  diea ,  qnon  toos  pillorûi. 

Être  mis  au  pilori  se  disoit  :y2ure  la  moue  aux  harengeres, 

Daniel  de  Foé,  l'auteur  du  Robinson,  a  fait  une  hymne  au 
Pilori. 

PiLLULES  Césariennes^  des  coups  de  poignard;  expression  al-  ' 
lusive  à  la  fin  tragique  de  Jules-César.  Nous  avons  :  les  Pilulles 
spirituelles,  pour  la  guérison  de  Came  et  du  corps  de  Cameron; 
Bordeaux,  i6i5,  in-8*.  Ce  Cameron  étoit  un  ministre  protes- 
tant. 

^iJiTTLE  {Fesse Pinlhe).  Ces pinfAes d'argent  de  cannetille en- 
chevêtrées de  verges  d'or  (I,  3o),  rébus  figuré  d'un  Fesse^inte, 
rappellent  celui  du  père  fbuetteur,  qui  est  représenté  par  un 
moine,  frappant  avec  un  Jouet  ie  cadran  d'une  horloge  (^uef  te 
heures). 

Pique.  Rentrée  de  piques  noires.  Le  Duchat  veut  que  cette 
expression  ait  été  substituée  à  celle  de  trèfles  noires,  et  cette 
dernière  à  rentrée  de  truffes  noires.  Quoi  qu'il  en  soit,  cette  lo- 
cution désigne  une  rentrée  mal  à  propos^  une  reprise  de  con- 
versation qui  n'a  point  de  rapport  à  ce  qui  a  précédé.  Cest 
bien  rentré  de  piques  noires;  c'est  bien  mal  répondu  à  ce  que 
^  je  disois. 

PiEEuoLUET^  jeu  de  la  toupie,  ou  pirouette. 


RABELiESIANA.  609 

Pisser  son  malheur.  Cette  expression  se  dît  d'un  joueur  qui 
a  perdu,  ou  d'un  homme  qui  a  la  çonorrhëe. 

P1S8É  {fertile  comme  si  Dieu  y  eust).  Cest,  dit  Rabelais,  une 
manière  de  parler  vulgaire  en  Paris,  et  par  toute  la  France ^ 
entre  les  simples  gens,  qui  estiment  tous  les  lieux  avoir  eu  par- 
ticulière bénédiction  esquelz  nostre  seigneur  auoyt  faict  excré- 
tion durine  ou  aultre  excrément  naturel;  comme  de  la  salive 
est  escript  Joannes,  9,  lutumfscit  ex  sputo. 

Planète.  Le  grand  dieu  feit  les  planètes ,  et  nous  faisons  les 
platz  netz.  Paronomasie,  jeu  de  mots. 

Plat  pays  {de)  y  c'est-à-dire  rustre  y  manant. 

Pluie.  Petite  pluie  abat  grand  vent;  peu  de  chose  apaise  une 
grande  colère,  ou  guérit  un  grand  mal. 

Pluie.  La  pluie  aboule,  il  vient  quelqu'un,  terme  de  l'ar- 
got; et  notez  que  les  francs-maçons  disent:  il  pleut  y  pour  an- 
noncer la  venue  d'un  profane,  devant  lequel  on  doit  se  taire. 

Poète  séculier  (liv.  I ,  chap.  lxviii).  C'est  ainsi  que  les  Sor- 
bonnistes  appeloient  par  mépris  les  grands  maîtres  de  la 
langue  latine^  tels  que  Virgile,  Horace,  Ovide,  parcequ'ils 
n'avoient  point  reçu,  dans  leur  temps,  le  bonnet  de  docteur. 

Poictevin  rouge.  Il  seroit  fort  difficile  de  rendre  raison  de 
cette  façon  de  parler  proverbiale.  On  a  prétendu  qu'elle  ti- 
roit  son  origine  d'une  ancienne  petite  monnoie  du  Poitou, 
appelée  Poictevine ,  laquelle  étoit  de  cuivre  rouge, 

PoiNCT.  Tout  vient  à  poinct  gui  peut  attendre.  Souvent ,  en 
temporisant,  on  réussit  dans  son  entreprise. 

Si  vous  aimei  jane  coquette 

Qui  soit  insensible  à  tos  maax , 

Qni  vous  flatte ,  pois  Totfs  maltraite , 

Et  vous  accable  de  riTaux , 
Ne  Tons  rebutez  point;  qnelqne  sot  s*iroit  pendre; 
Ne  TOUS  rebutez  point;  yous  la  verres  changer; 

Attendes  l'heure  du  berger  : 

Tout  vient  à  point  qui  peut  attendre. 

PoiNCT.  Sans  poinct  de  faulte  y  sans  point  de  manque ,  sans 
qu'il  y  manque  un  point,  sans  qu'on  puisse  y  trouver  à  re- 

3.  39 


6io  RABEL^SIÂNA. 

dire.  En  poincty  bien,  parfaitement:  à  point,  idem.  Mal  en 

poincty  le  contraire. 

Poing.  De  son  poing  faire  un  maillet,  se  donner  plus  de 
peine  qu'il  ne  fant. 

Fol  est  qui  de  son  poiog 
Fait  coin^. 

Poires.  Garder  une  poire  pour  la  soif.  Aux  poires  citées  ci- 
dessus  ,  pag.  55 ,  on  peut  joindre  celles  de  Gaillouel ,  de  Franc- 
Sorel  y  de  Saint-Rieulle,  de  Tahon,  de  Katherine. 

Pois  pilez,  farces  morales,  ainsi  nommées  parceque,  à  la 
maison  où  on  les  représentoit  à  Paris,  pendoit  une  enseigne 
où  l'on  Yoyoit  une  pile  de  poids  à  peser. 

D'autres  ont  prétendu  qu'il  falloit  prendre  à  la  lettre  les 
mots  potf  piles,  comme  qui  diroit  purée  de  po»,  et  que  l'on 
nonmioît  ainsi,  par  une  induction  assez  peu  naturelle ,  les 
pièces  informes  9  mêlées  de  sérieux  et  de  burlesque ,  que  l'on 
représentoit  alors. 

Poisson  cPavril,  le  maquereau,  qui,  orcBnairement ,  se 
prend  dans  ce  mois-là.  On  le  nommoit  aussi  avrioL  Voyez 
Tenche, 

Pont,  à  Pennemi  qui  fuit  faictes  un  pont  dargerU,  ne  ré- 
duisiez pas  votre  ennemi  au  désespoir,  ne  le  poursuivez  pas  à 
outrance. 

Non  de  ponte  vadit  qui  cum  snpienlia  cadiC. 

Pont  aux  meusniers.  Construit  sous  Charles  le  Chauve,  dont 
il  porta  d'abord  le  nom ,  vers  860.  Il  traversoit  les  deux  bras 
de  la  Seine,  d'un  bout  entre  les  rues  Pavée  et  Git-le-Cœur; 
de  l'autre,  auprès  de  la  rue  delà  Saunerie,  ou  en  face  de  l'an- 
cien For-l'Evesque.  H  fut  construit  pour  défendre  Paris  des 
incursions  des  Normands.  Il  s'appela  ensuite  pont  aux  Cou- 
lombs (pigeons),  puis  pont  aux  Meusniers,  à  cause  des  mou- 
lins qui  étoient  au-dessQus.  Il  fut  détruit  en  1596,  rétabli  vers 
1609,  s'f^ppela  pont  Marchand,  du  nom  de  celui  qui  le  re- 
^  construisit,  puis  pont  aux  Oiseaux^  et  fut  brûlé  en  162 1. 


RA&ELJëSIâNA.  6ri 

PoRTBS  des  songes.  Tune  d'ivoire,  l'autre  de  corne: 

Sant  geminae  somni  porue  ;  qaaram  altéra  fertiir 

Coniea ,  qua  ferU  SaeiU»  datât  eiitus  nmbrit  : 

Altéra,  caDdeati  perfecu  aimu  depliaiito; 

Sed  fal«a  ad  coelam  miuviii  iosomnia  manet.  <     - 

iE!IEIO.,liv.VI,T.  8î>3. 

PoRTEUB.  Croyez  ce  porteur,  fies-vons  à  ce  que  je  vous  dis  ^ 
comme  aux  dépêches  de  ce  porteur. 

Pot  pourry.  G'étoit  le  pot  au  feu,  rempli  de  bœuf,  veau , 
mouton,  volaille,  lard,  et  grand'foison  d'herbes  cuites.  Au- 
trefois, et  même  encore  du  temps  de  Rabelais,  on  servoit  ce 
pot  sur  la  table.  On  Tappeloit  aussi  simplement  pourry. 

PouLDRE  de  canon.  Cette  invention  meutrière  a  été  chantée 
en  latin  (Pulvispyrius)^  par  François  Tarillon;  P. ,  1692  ;  et, 
en  françois ,  par  Bourdot  de  Richebourg  ;  P. ,  Josse,  1  ySa,  in-8*. 

PouLLE.  Courir  la  pouile;  piller,  dévaste^,  ravager,  marau- 
der. —  On  distinguoit  la  gelinote  des  bois  ou  poulie  griesche, 
la  pintade  ou  poulie  d'eau,  poulie  d'Inde,  poulie  lombarde, 
poulie  de  Numidie,  qui  servoit  de  coiffure  à  la  déesse  Isis; 
poulie  nonette,  etc.  La  poulie  a  été  chs^ntée  en  latin  par  le 
P.  du  Cerceau.  P.,  1696,  in- 12. 

PouLSE.  Fin  poulsé,  tourné,  aigri,  sàr:  vapidum. 

Pourceau  mory,  jeu  de  la  bête  morte. 

PouRPOiNCT.  Se  mettre  en  pourpoinct,  se  dévêtir,  ôter  la 
robe  et  la  saye  que  l'on  mettoit  par  dessiiiA  le  pourpoint.  Fort 
souvent  même  on  entendoit ,  par  cette  expression ,  se  mettre 
en  chemise.  Au  figuré,  se  mettre  en pourpoinct\  éesi  s'employer 
activement  à  une  chose ,  s'y  mettre  de  tout  cœur: 

Poux.  Morts  de  la  maladie  péâîculaire^  dite  phtiriasis  (1.  IV, 
chap.  XXVI.) 

Le  pou^  ce  dégoûtant  insecte,  a  trouvé  des  apologistes. 
Noos  avons:  Ursini  pœgnion  de laude  Pediculi,  Francfort, 
in-8'  ;  Danielis  Heinsii  encomium  Pédiculi  ad  cdriscriptos  men- 
dicorum  patres,  trad.  par  Mercier  de  Compiègne;  /.  P.  Loti- 
cltti  tous  Pédiculi,  Francfort,  r646,  in-i  2  ;  Pucciy  monachi,  ora- 
tiofunebris  in  Pediùulum;  Dialogue  non  moins  facétieux  gue 

39. 


6i2  RABEL^SIANA. 

de  subtile  invendany  tHomme  et  le  Fou,  trad.  da  Pulci ,  par 
GuiHaame  de  laTayssonnière,  s.  d. ,  in-iô;  Histoire  (TunPou 
françois,  P.  1781 ,  m-8% 

Pbé.  Fauchez  le  pré  en  sa  saison  ^  Therbe  y  reviendra  plas 
drue  et  de  meilleur  emploicte.  Ne  le  fauchez  point,  en  peu 
de  temps  il  ne  sera  tapissé  que  de  mousse. 

PRBSBTaB  M Acé ,  moistrc  fossé.  Contrepèterie.  Il  y  avoit  aussi 
un  presbtre  Éiartin^  qui  disoit  la  messe  et  la  répondoit. 

PaBSTsa.  Qui  rien  ne  preste  est  créature  lajde  et  mauumse, 

Phiape. 

Et  le  bon  metser  Pritpas , 
Quaiul  eut  féict,  ne  U  pria  plu. 

Paronomasie. 
PaiERE. 

Brevii  oratio  pénétrât  cœlos  ; 
Lûnga  poutio  eracuat  tcyphos. 

Prikce.  Advenant  le  prince,  cesse  le  magistrat. 
Prince,  noble  n'a  jamais  un  soL 

Ung  noble  prince,  nng  gentil  roy 
Na  iamate  ne  pile  ne  croix. 

PrincipiboB  placnistc  TÎris  non  nltima  lant  ett. 

HoiucB,  epitt.,  lib.  I,  ep.  xtii,  ▼.  3>. 

Ce  nett ,  dict  il ,  lonange  populaire 
Aux  princes  auoir  peu  complaire. 

Prison  (chartre). 

Oncques  ny  eut  laydes  amours  ny  belle  prison. 

Nous  ayons,  sur  ce  sujet ,  un  livre  assez  bizarre:  Paradoxe 
que  les  adversitez  sont  plus  nécessaires  que  les  prospéritez,  et  que, 
entre  toutes,  testât  dune  esiroicte  prison  est  le  plus  doulx  et  le 
plus  prouffictable,  par  le  sieur  de  Tdigny  (Odet  de  la  Noue)» 
Lyon,  De  Tournes^  i588,in-ia;r^%e  de  la  prison^  dans  les 
Facétieuses  Paradoxes  de  Bruscambille. 

Priuileoe.  Par  non  usage,  se  perdent  les  privilèges. 

Procès.  Misère  est  compagne  de  procès. 


RABËLi£SIANA.  6i3 

Proc£s.  Les  aaalleurs  de  frimars  font  les  procès  devant  eux 
pende^,  et  infinis  et  éternels. 

Procès  est  dict,  parcequ'il  a  prou  sacs. 

Nons  avons ,  sur  les  procès ,  deux  ouvrages  curieux  :  Pa- 
radoxe que  le  pLayder  est  chose  trèsutilcy  Paris,  i554,  in-8*; 
Deux  Plaidoyers  (F entre  M.  Procès,  appelant  de  la  sentence  de 
M,  le  ^néchal  de  Raison,  ou  son  lieutenant  au  lieu  de  Concorde, 
<f  une  part;  et  honnorahle  homme  M,  de  Bon- Accord  ^  intùné, 
d'autre  part,  par  lesquels  il  appert  de  Futilité  de  procès,  et 
aussy  de  la  misère  d'icelluy;  Paris,  Nicolas  Ghesnean,  1670, 
in^% 

Prochain.  Il  fault  tousiours  de  son  proesme  (prochain)  in« 
terpreter  toutes  choses  a  bien. 

Procuration.  Boire p€ar procuration,  c^est  tremper  du  paon 
dans  du  vin  ;  car  alors  c'est  le  pain  qui  boit  le  vin. 

Propos.  Être  hors  de  propos ,  avoir  cessé  la  conversation ,  ne 
plus  discourir.  Voyez  le  mot  Truelle.  ' 

Prudence. 

Scdendo  et  qaiescendo  fit  anima  pradens. 

•  PuLCE.  Charmer  ou  brider  les  puces,  c'est  boire  à  l'excès,  de 
manière  à  ne  pas  sentir  les  morsures  des  puces. 

PuLCE.  Avoir  la  pulce  à  t oreille ^  être  occupé  ^  tourmenté 
d'une  chose. 

PuLCE  meusniere,  un  pou. 

Ovide,  Rapin,  Scaliçer,  Taubmann,  P.  Galissard,  Jérôme 
Angerianns,  Louis  Rochellns,  et  Michel  Psellus  ont  chanté 
les  puces  (voyez  Dornaw).  On  a  réuni:  Tractatus  variide  Pu, 
licibus,  Utûpiœ,  in-ia,  Liberovadi,  1684)  in^ia,  fig.  Nous 
avons  en  outre  la  Puce,  par  Perrin;  CœUi  Caica^nini  Pulieis 
encomtum, Leyde,  iGsS,  i638,  in-8';  Flochia,  seu  Gedichtun 
versicale  de  Ftochio,  Auct.  Greisholde  Knîckkackio  (Pseudo- 
nym.)  ;  et  un  Éloge  des  Puces  dans  les  Nouwiks  Imaginerions 
de  BruscambiUe.  Aldrovande  a  loué  la  punaise  (Limex). 

PuREE  septembrale^  le  vin,  qui,  dans  le  midi  de  la  France, 
se  récolte  en  septembre. 


64  RÂBEL^SIÂNÂ. 

Ptone.  Tiier  ung  pygne  pour  ung  mercier,  tuer  indistincte* 
ment  tout  ce  qui  se  présente.  ^ 

Ptgne  de  almaing  y  peigne  d'Allemand  :  les  quatre  doi^  et 
le  pouce. 


QuADHiuiUM,  les  quatre  parties  du  second  cours  d'études 
an  xii^  siéd^,  s|ivoir:  l'aritlunëtique,  l'astronomie ,  la  géomé 
triç,~  la  musique. 

Quelque  chose.  Christ.  Golerus  et'Fr.  GuillemaiD  ont  fait 
l'éloge  de  aliqmd  (voyez  Domaw).  Nous  avons  aussi  VÉ\ù^ 
de  quelque  chose  y  dédié  à  quelqu'un ,  avec  une  préface  chan- 
tante, par  Coquelet,  F*,  Heuqueville,  1730,  in-ia;  Mercier, 
I793,in^i8;  et  dans  V Encyclopédie  UUputienne. 

QvEABLLB  d'JUemandy^êns  sujet,  sans  motif. 

Queue  de  merlus  (à),  c'est-à-^lire  terminé  en  pointe  divisée 
en  deux  parties. 

QuoT,  pour  Coy,  Il  n!est  pire  eaue  que  la  qucye  (celle  qni 
dort). 


R. 


Kaiz.  Se  soucier  aussi  peu  des  raix  que  des  tondus;  ne  se  sou- 
cier de'  personne.  Nioot  prétend  que  ce  proverbe  tire  son  ori- 
gine d'une  famiUeappelée  Rez ,  qui  s'étoit  rendue  redoutable 
dans  la  ville  de  Troyes,  par  la  richesse  et  l'autorité  dont  elle 
jouissoit.  Sur  quoi  un  plaisant  de  la  ville,  qu'on  mena^oitde 
leur  animadversion ,  dit  :  Je  me  soucie,  aussi  peu  desraqued^ 
tondus  y  jouant  sur  le  mot.  . 

Ramiuagbobis,  sobriquet  ordinaire  des  chats.  Par  ce  mot, 
Rabelais  désigne  les  chanoines,  à  cause  de  l'hermine  V^^^ 
portent. 

Rango  {de),  de  rang  en  rang. 

Rangée,  rangette ,  jeu.  Château  de  noix  nmgées. 


RABELiGSIANA.  6i5 

R AQUEDENAai  y  pour  rackderuirf!  ;  racle  deniers.  On  a  dit  aussi 
rapedenare  y  de  rapere. 

Rat.  Oh!  le  gros  rat!  expresûon  poitevine^  pour  dire: 
quelle  bêtise,  quel  solécisme,  quelle  lourdise!. 

Les  rats  ont  eu  leurs  chantres  comme  les  chats.  Sigrais  a 
écrit  leur  histoire,  Ratopolis,  1737,  in-S*";  Jules  Conrad  Ru- 
demann, /oiij  mun'um,  Copenhague,  1700, in-S*".  Nous  avons 
aussi  la  Batomanie,  Âmst. ,  1767,  in-12;  et  les  Privilèges  el 
Règlements  de  Parchiconfrérie  vulgairement  dicte  des  cervelles 
emouquées,  ou  Ratiers;  s.  d.  in-8''. 

Ratier,  fantasque,  capricieux,  qui  a  des  rats  dans  la  cer- 
velle. 

Rebours.  ^  cheuaulchon  de  rebours,  le  visage  tourné  du  côté 
de  la  queue. 

Recensui.  Mot  que  les  anciens  auteurs  ajoutoient  à  leur 
signature 9  pour  exprimer  qu^ils  avoient  lu,  relu,  et  corrigé 
leur  ouvrage.  Le  Caiepinus recensai  (I,  68.)  est  aussi  plaisant 
que  tout  le  reste  de  la  harangue. 

Recepte  de  la  Dive.  C'est  comme  qui  diroit,  les  brouillards 
de  la  Seine.  Dive  signifie  divine.  Rabelais  veut  apparemment 
dire ,  recepte  de  la  dive  bouteille. 

Reculons.  Gagner  savie  à  reculons (liv.  III,chap.  xxxxviii). 
Rabelais  veut  parler  des  cordier8,qui  travaillent  en  marchant 
à  reculons, 

Reculorum  (à),  au  diable,  au  bemiquet. 

Bene  veniatis  qui  apporteUis,  et  qui  nihil  apportatis,  a  recu- 
lorum. 

Règne  {cheval  du) ,  on  du  royaume.  Par  ces  mots,  les  Ita- 
liens désignent  un  cheval  du  royaume  de  Naples ,  il  regno,  par 
excellence. 

Regoubilu>nner  de  chambrières^  proverbe.  , 

Rente  voyagere,  sèche  j  cottrantey  volage  ;  qui  n'a  rien  de  fixe, 
et  que  Pon  peut  rembourser  à  volonté. 

RÉifARATioif  de  dessous  le  nez  {liv.  II,  chap.  xvii).  Par  cette 
burlesque  expression,  Rabelais  entend,  le  vivre,  le  manger, 


6iG  ItABELiESIANA. 

qui  est  une  de  nos  plus  fortes  dépenses.  Un  plaisant  proverbe 
dit: 

Le  trou  trop  ouvert  toabs  le  net 
Fait  porter  souliert  déchirez. 

Repast.  Disner  doibt  être  sobre  et  frugal,  et  le  soupper,  co- 
pieux et  large.  Tel  étoit  Favis  du  médecin  Rabelais,  confor- 
mément à  celui  de  Galien ,  et  contre  l'opinion  d^Avicenne  et 
autres  médecins  arabes.  Il  est  certain  c(ue,  dans  les  temps 
anciens,  tout  le  monde  ^oi^^tf,.  et  Rabelais  lui-même  ob- 
serve que  1^  mot  co^ne  yient'dû  grec  lioinos  (commUni$y  Quel- 
que salutaire  néanmoins  que  puisse  être  ce'préceptë,  toajours 
est-il  certain  qu'il  çie  çauroit  co^ven^r^an  grand  nombre  de 
ceux  dont  la  digesûon  est  plus  peniï>Te  dans  lé  sommeil  que 
pendant  la  veille. 

Repast  de  farfadets  (  moines)^  proverljié.  ^6^ez  au  Glossaire. 

RÉPUBLIQUES ,  seront  heureuses  qiiàn^  les  rois  philosophe- 
ront, ou  quand  les  philosophes  regîieront. 

REssiNEfi  d^  vigneivnSy  prbvérbé. 

IRetireuh  ou  réntrayeur  dè'tèntes,  qui  éteint  les  rentes  dont 
ses  héritages  sont  greVés;  j[)ar  conséquent,  économe,  rangé, 
méqager*  On  disoit  retraire  une  rente. 

i  '     I    1  . i  i  L .  :ii  I  "Hé  diea !  qael  recrayeor  de  rentei  1 

dit  le  drapier  dans  la  Farce  de  Pathelin. 

Retraict  du  gobelet^  le  buffet,  l'office. 

RiBAUDAiLLE  (  Hv.  II ,  chap.  II).  Voyez,  dit  Le  Ducfaat,  le  Sg" 
chapitre  de  VJpologie  pour  Hérodote ,  où  ce  mot  se  trouve  ex- 
pliqué. Voyez  le,  et  pour  cause. 

RiBON  ribainey  expression  triviale;  bon  gré  mal  gré. 

Ricochet.  Chanson  de  ricochet;  toujours  la  même  chose.  Ri- 
cochet  est  proprement  le  bond  d'une  pierre  plate,  lancée  ho- 
rizontalement sur  la  surface  de  l'eau.  C'est  encore  le  nom 
d'un  petit  oiseau  qui  répète  sans  cesse  son  court  ramage.  Le 
Duchat  se  perd  à  son  ordinaire  sur  Pétymologie  de  ce  mot , 
et  le  dérive  ou  de  reconsus^  ou  de  re  concha. 

Rien,  ne  se  produit  de  rien* 


AÂB£Li£SIANA.  6)7 

Ce  fameux  rien^  cet  être  de  raison,  impossible  à  saisir,  a 
excité  la  verve  de  bien  des  auteurs.  Nous  avons  le  charmant 
fiihilde  Passerai,  imprimé  dans  plusieurs  recueils;  Rodolphi 
Godenii,  et  G.  Boviili  de  nihilo:  M,  Mmilii  Porti,  de  nihili 
antiquitcUe,  et  muUiplici  potestate;Cas8d,  Vessel;  1609,  in-4*'l 
Francisci  de  Litcht ,  asserta  veritas  genuina  nihili  ;  Anvers ,  Bin- 
nart,  i64^,  in-Jt4;  M,  Schoockii  tractatus  philosophicus  de  ni- 
hilo; Groningue,  1661^  in-S^,  avec  les  opuscula  de  Passerai; 
Xenium,  sive  de  tisu  etprœst€mtia  nihili;  La  Haye, P.,  Vanthol, 
1705,  in-12;  Ludolphe,  de  nihilo;  discorso  academico  in  Iode 
del  nienle;  di  Giuseppe  CastigUone,  PalermitanOy  detlo  il  Tra- 
bocchevole,  Naples,  Beltrano,  1633*^  in-4*.  Bien^  chant,  par 
Claude  du  Verdier  fils,  dans  le  tome  III  de  la  bibliothèque  de 
son  père,  publiée  par  Rig;oley  de  Juvig^ny;  éloge  de  rien,  dé- 
dié à  personne,  avec  une  post-face  (par  Coquelet),  Pan,  An- 
toine Heuqueville,  1730,  in-12  ;  P.,  Merciert  '793,  in-i8,  etc. 
Éloge  de  l'illustre  rien^  trad.  de  l'italien,  d'Angelo  Gabrieli, 
au  tome  III  des  Mélanges  de  Vigneul  de  Marville,  pag.  206, 
édition  de  1 7 1 3  ;  le  Rien,  par  le  p.  Daire ,  Amiens ,  1 749,  in- 1 2  j 
la  démonstration  de  la  quatrième  pairtie  de  rien,  et  quelque 
chose ^  et  tout:  avec  la  quintessence  tirée  du  quart  de  rien,  et 
de  ses  dépendances;  contenant  les  préceptes  de  la  saincte  ma- 
gie, et  dévote  invocation  des  démons,  par  Jean  Dénions;  Pa- 
ris, Estienne  Prevosteau,  iStj^,  in-S"".  Par  ces  mots:  la  qua- 
triesme  partie  de  rien,  l'auteur  entend  qu'il  est  venu  en  qua- 
trième après  le  nihilde  Passerai.  Du  reste,  sa  démonstration, 
et  sa  quintessence,  ou  cinquième  partie,  sont  une  espèce  de 
doxologie  en  vers  du  nom  de  Dieu,  lequel,  dit-il,  est  par  des- 
sus TOUT,  et  QUELQUE  CHOSE  qui  soit  au  monde  n'approche  en 
RIEN  de  sa  toute  puissance.  Enfin,  on  trouve,  51  peu  que  rien^ 
dans  le  recueil  suivant:  nihil,  nemo,  aliquid,  quelque  chose, 
tout,  le  moyen,  on,  il  (en  vers),  Paris,  Prevosteau,  1697,  ï**-^"» 
Rimer.  Js  tu  prins  aupotveu  que  tu  rimes?  (I,  i4i  ).  C'est 
un  mauvais  calembourg,  une  froide  équivoque  sur  les  verbes 
Wmer( brûler),  et  rimer,  ou  rhythmer,  comme  oh  écrivoit  alors 
d'après  l'étymologie.  Lorsqu'un  pot  est  à  sec  devant  le  feu,  la 


6i8  RABEL^SIANA. 

viande  rime  (brûle).  Le  vin  contenu  dans  les  pots  fait  liyth- 
mer. 

Rias,  est  le  propre  de  Thomme. 

Le  rire  a  été  chanté  par  Calcaçnini ,  par  Ërycîns  Puteanns, 
par  Goclenius,  Physiologia  de  risu,  par  Gaspar  Diepeli  et 
Philippe  Matthseus,  an  ridera  liceal;  et  par  Stace,  risus  Satura 
tudidus  (Voy.  Dornaw).  Nous  avons  encore  le  traité  du  m, 
contenant  son  essence,  ses  causes,  et  merveilleux  effets,  par 
Laurent  Joubert;  Paris,  Nicolas  Ghesneau,  1S79,  in-S"*;  etle 
traité  des  causes  physiques  du  rire,  par  Poinsinet  de  Sivey; 
Amst.,  1768^  in-ia. 

Bis  de  Saint  Médard,  ris  contraint,  forcé,  de  mauvaise 
grâce. 

RoBBE  (en),  à  la  cféro^ée^  furtivement,  en  cachette. 

RoBBE  { bonne)  f  expression  italienne,  6ii07ia  ro6a;  bonne 
chose,  bonne  marchandise.  Les  Italiens  appellent  aussi  buona 
roba^  une  belle  courtisane. 

Robin.  //  souvient  toujours  à  Robin  de  sesfkutes.  Le  moiftûte 
ne  signifie  point  là  un  instrument  de  musique,  mais  un  verre 
long  et  étroit,  jadis  en  usage  chez  les  Allemands. 

Rogaton.  Porteur  de  rogatons;  mendiant,  quêteur;  moines 
mendiants;  de  rogaium^ 

Rois,  doivent  secourir  leurs  sujets.  Raison  le  veut  ainsi;  car 
de  leur  labeur  est  le  prince  nourri,  de  leur  sueur  entretenu, 
lui,  ses  enfants,  sa  famille.  Voyez  roy. 

Rome. 

Aoma  manni  rodit ,  quat  rodere  dod  Talet  odit  : 
Dantes  custodit ,  non  dantes  tpcrniC  ec  odic. 

Voyez  Pape. 

A  Rome,  gens  infinis  gagnent  leur  vie  k  empoisonner,  ^ 
battre,  et  à  tuer. 

Ronfle-vue.  Fous  me  mettet  a  poinct  en  ronfie  vue.  Vous  me 
mettez  aux  abbois,  me  réduisez  admetam  non  loqui» 

Rose,  teinte  du  sang  de  Vénus. 

Nous  n'entreprendrons  point  de  donner  une  liste  complets 
des  pan^^ristes  de  la  iRo5e;  la  reine  des  fienrs  a  de  tons  temps 


RABËL.£SIANA.  619 

inspire  quiconque  fait  des  vers.  Nous  nous  bornerons  aux  in- 
dications suivantes. 

Dans  le  recueil  de  Dornaw  Ton  trouve  les  poésies  d'Âna- 
créon,  d'Ausone,  de  Noël  Ghytrée,  de  Martin  Nortanus,  de 
Martin  Opitius^  de  Passerat,  deValens  Acidalius,  de  Joachim 
GamerariuS;  de  Janus  Guglielmus,  et  de  Michel  Gehler,  sur 
la  Rose. 

Nous  avons  encore  :  Joannes  Sylvius  de  Bosis^  Copenhague, 
1601 ,  in -4^,  francisci  Parskii  Bosa  aurea,  omnique  asvo  sa^ 
cra;  1728,  in-4^;  Joannis  CaroU  Rosembergii  Rhodologia,  seu^ 
phltosophico'mecUca  generosœ  Rosœ  <iescriptio^floscuUsphiloso~ 
phisy  philologicisy  philiatris^  poUticis,  etc.^  adorruUa;  Stras- 
bourg, Marc  d^Heyden,  1628  ;  Francfort,  Guill.  Fitzer.  i63i , 
in-8<'.  Dans  V histoire  naturelle  de  la  Rose  y  par  Guillemean  le 
jeune,  Paris,  1800,  in-ia,  on  a  réuni  tout  ce  que  les  poètes 
ont  écrit  de  plus  gracieux  sur  la  fleur  de  Vénus.  Parmi  les 
Italiens,  nous  citerons  la  Rosa  de  Domitio  Gavardo;  Sanluca, 
1 554)  in-8^;  la  Rosa,  idilio  de  Gualterotti  Francisco  ;  Florence, 
1625 ,  in-4^.  Qui  ne  connott  la  Rose  de  Gentil  Bernard ,  celle 
de  M.  Millevoye,  et  le  magnifique  monument  que  M.  Redouté 
vient  d'ériger  à  la  reine  des  fleurs? 

Nous  avons  un  livre  de  théologie  mystique  fort  bizarre , 
intitulé  le  bouquet  sacré  y  composé  des  roses  du  calvaire,  des  lys 
de  Bethléem^  des  jacinthes  (tOrient^  et  de  plusieurs  autres  rares 
et  belles  pensées  de  la  Terre-Sainte,  par  le  P.  J.  Boucher,  Rouen, 
160S,  iti-80. 

Roue  de  derrière,  un  écu  de  six  livres;  roue  de  devant,  un 
écu  de  trois  livres. 

R0US6IN  : 

Homme  mudn, 
Brasque  roiusin, 
Flatcon  de  yin , 
Prennent  tôt  fin. 

Rot.  Roy  soubz  le  ciel  tant  puissant  nest  qui  passer  se  puisse 
daultmy. 

Si  yenh  le  roy,  n  venlc  k  loy.  (  Yoy.  loi.  ) 


620  RABELiESlÂNA. 

Rot  des  trois  cuites  y  celui  <pii  a  été  trois  fois  roi  de  la  fève. 

A  ce  sujet,  nous  observerons  que  beaucoup  de  gens,  en 
parlant  de  Fancien  usage  du  gâteau  des  rois  y  écrivent  febé, 
domine,  pour  qui  pari?  et  croient  quefébé  veut  direyêue;  c'est 
une  erreur;  il  faut  lire  Phqebé  (Phosbus),  ou  Apollon;  car 
cette  cérémonie  est  un  reste  du  paganisme.  On  cacfaoit  sous 
la  table  un  enfant  représentant  Phœbus,  et  c'étoit  lui  qui  in- 
diquoit  k  qui  il  falloit  donner  chaque  part  du  gâteau.  Aussi 
cette  superstition  ezcita-t-elle  le  zélé  de  Jean  des  Lions ,  qui 
•  publia  :  Traités  singuliers  et  nouveaux  contre  le  paganisme  du 
ityr.6oyf;  Paris,  Desprez,  i664;  Ch.  Savreux,  1670,  in- 12. 
Nicolas  Barthélémy  en  fit  Vapologie,  Paris,  Compère,  iGôS, 
in-13. 

Royal  : 

Bien  toujours  faire ,  jamais  ma) , 
Est  acte  unicqaement  rojal. 

Rompre.  Je  rumps  celuy-là  et  je  m'en  vay,  je  vous  quitte  la 
partie,  je  romps  l'entretien. 

RusTERiE,  ci-dessus,  page  343.  Un  ancien  proverbe  dit: 
teste  de  mouton  est  une  bisque  de  gueux. 


S. 


Sabez  quey  hillots?  savez-vous  ce  qu'il  y  a,  mes  enfants? 
Sac.  Tirer  (fun  sac  deux  moutures,  se  faire  payer  de  deux 
côtés,  tirer  de  l'argent  de  deux  partis. 

Sac.  Se  couvrir  dun  sac  mouillé  j  défendre  une  mauvaise 
cause. 
Il  faut  trois  sacs  à  un  plaideur  : 

Sac  de  papiers , 

Sac  d'argent, 

Sac  de  patience. 
Sacsr.  In  sacer  verbo  dotis,  pour  in  verbo  sacerdotis. 
Saffran.  Être  au  saffran,  être  aux  expédients,  ruiné,  dans 


RABELiESIANA.  6ar 

la  détresse.  D'où  Fadjectif  saffrané.  Le  saffran  du  Pérou  est 
de  Por. 
Sagesse  : 

Sermo  datnr  coiictis,  animi  sapiencia  pancis. 

Sainct-Babthelemt.  f'xcidaf  illa  dies  !  disoit  le  chancelier  de 
l'Hôpital.  Cette  odieuse  journée,  dont  Rabelais  vit  pour  ainsi 
dire  l'aurore,  puisque,  de  son  temps,  on  brûloit  les  prétendus 
hérétiques,  a  trouvé  des  gens  assez  fanatiques,  assez  déhon-  ^ 
tés,  pour  en  f^ire  l'apologie;  Nous  avons  :  hymne  triumphale 
au  Roi,  sur  f  équitable  justice  que  S.  M.feit  des  rebelles,  la  veille 
et  jour  de  Saint-Louis,  par  Claude  Nouvelet;  Paris,  Granjon, 
1572,  in-8<>;  Pétri  Carpenterii  epistola  ad  Franciscutn  Portum; 
une  autre  apologie,  dans  le  traité  de  la  religion  catholique  etfoy 
chrestienne  des  roys  de  France;  Paris,  1672,  in-8*;  une  ode  a 
la  louange  de  la  Sainct  Barthélémy,  par  J.  des  Caures ,  dans 
désœuvrés  moraies  et  diversifiées  ;  Paris,  Chaudière,  1675,  in-8\ 

Quoi  qu'en  aient  dit  les  défenseurs  de  l'abbé  de  Caveyrac, 
le  traité  qu'il  a  joint  à  son  apologie  de  la  révocation  de  Inédit 
de  Nantes  (  1758,  in-^°),  est  une  véritable  apologie  de  la  Saint- 
Barthélémy;  enfin,  ce  qui  parottra  beaucoup  plus  étonnant, 
c'est  que  l'article  Charles  IX  de  la  Biographie  universelle  con- 
tient une  apologie^  en  apparence  indirecte,  mais  positive, 
de  cette  abominable  boucherie.  A  ces  douces  productions,  les 
amateurs  seront  encore  obligés  de  joindre  la  tragédie  que 
vient  de  publier  M.  Amédée  de  Tissot,  intitulée  le  Massacre 
de  la  Saint-Barthélémy,  et  dans  laquelle  il  fait ,  du  vertueux 
Coligni,  un  conspirateur. 

Qui  croîroit  que  l'infâme  Charles  ÏX  avoit  pour  devise  pie- 
taie  etjustitia?  Son  sceau,  qui  servit  à  sceller  l'arrêt  de  mort 
des  protestants,  présente,  sur  deux  colonnes,  cette  devise. 
On  y  voit  trois  couronnes,  au-dessous  desquelles  sont  les  lettres 
L.  P. ,  le  chiffre  C.  VIIII ,  et ,  sur  les  piédestaux ,  les  deux  tables 
de  la  loi  et  le  chiffre  XU.  Les  principales  parties  du  sceau  sont 
gravées  en  relief  sur  un  fond  creux. 

Saincte  chapelle,  (a  cuisine  des  moines. 


6o.2  hA6EL.£SlANÂ. 

Saisons. 

Au  printemps,  vous  voirrez  moytié  plus.de  fleurs  ques 
anitres  saisons.  En  este,  il  doîbt  faire  chauld  et  régner  vent 
marin.  En  autonome,  on  vendangera  ou  davant  on  après.  Ea 
hyver,  ne  seront  saiges  csax  qui  vendront  leurs  pellices  pour 
achapter  du  boys. 

Les  quatre  saisons  ont  eu  beaucoup  de  chantres.  Nous 
avons  :  fe  Chaniot  de  1^ année  ^  fondé  sur  quatre  roues,  à  scauoir 
les  quatre  saisons,  poème,  par  François-Adrien  Hecquet;Lou- 
vain ,  de  Winghc ,  1 555 ,  in-i  a  ;  les  Saisons ,  poème,  par  de  La 
Vergue,  Paris,  1760,  in-12;  the  Seasons  by,  J.  Thomson, 
traduit  en  François  par  madame  Bontems,  Par.^i^ÔQ^  iu-12; 
en  vers  François,  par  J.  Poulin,  Paris,  1802,  in-8**;  les  Quatre 
Saisons,  poème,  par  le  cardinal  de  Bemis,  Paris,  1768, 
in-12;  les  Saisons,  poème,  par  Saint-Lambert,  Amsterdam, 
(Paris)  1769,  in-8";  les  Quatre  Saisons,  poème,  par  de  Vineau, 
P. ,  1800 ,  in-i  2  ;  /e5  Quatre  Saisons,  ou  les  Géorgiques  patoises, 
poème,  par  l'abbë  Peyrot,  1782,  in-12;  les  Quatre  Saisons  y 
poème ,  trad.  de  Cramer  par  Huber,  dans  son  choix  des  poé» 
sies  allemandes.  Le  musicien  Vivaldi  a  fait,  à  Timitation  des 
quatre  saisons ,  des  sonates  qui  eurent  jadis  une  très  grande 
réputation. 

Chaque  saison  a  été  chantée  séparément  : 

I*  Le  Printemps,  poème,  par  Romet,  1761,  in-8*;  Fer, 
Carmen,  auclore  de  Favieres;  le  Printemps,  poème,  italien, 
françob,  anglois,  par  Montigny,  P.,  1802,  in-8*;  la  Prima- 
vera,  di  Giulo ,  cognominato  Arîosto,  Modene,  i555,  in-V; 
la  Primavera,  di  Giovanno  Botero ,  Turin ,  1609,  in-8";  le 
Printemps,  poème,  de  Ewald  de  Kleist,  trad.  par  Huber,  dans 
son  choix  de  poésies  allemandes;  par  Jean-Marie  Bruyset, 
1782;  par  Henry  de  Brevannes,  1794;  par  Ad.  S.,  Paris, 
Pougens,  1802 ,  in-8*;  Brètie  Description  des  Plaisirs  du  Prin- 
temps, par  Jacques  Rouveau,  Paris,  Edme  Martin,  1622, 
in-8*  ;  le  Printemps ,  poème,  par  LoizeroUes ,  P. ,  1 8 1 2 ,  in-8*; 
un  Matin  du  Printemps,  poème,  par  Daumier,  P.,  i8i5, 
in-8*;  Melcagri  idyllium  in  t/er,  edit.  à  Meincke,  Goettingue, 


RABELiESIANA.  623 

1788,  in-8*.  M.  Michaud  Talné  nous  a  donné  le  Printemps 
(fun  Pt'oscrit.  Quant  au  Printemps  (CYver,  c'est  un  simple  re- 
cueil de  poésies. 

a'  L'Esté,  dePierreAyrail,P.,  Morel,  1607,  in-S"*;  PEstéy 
imitation  de  Pope ,  par  madame  de  Bourdic.  Pour  tEsté  de 
Ben  igné  Poissenot,  c'est  un  simple  recueil  de  poésies  diverses. 

3"*  V Automne^  idylle,  par  de  La  Chenaye,  1771  ;  les  Amu- 
sements de  C Automne  y  par  P.  Ribou,  170a,  în-ia;  le  Fende- 
miatore^  du  Tansil^  trad.  par  Mercier  de  Compiégne,  et  par 
Grainville,  P.,  179ÎX,  in-12. 

4*  Bruma,  sive  Chimono  ptdgnion  de  laudibus  hyemis^  Auct. 
Erycio  Puteano,  Munich,  161 9,  in-S*",  fig.,  de  Sadeler;  Joan. 
Joviani  Pontani  ^  frigus  invitât  ad  voluptatem;  Hier.  Fracasto* 
ris  Hyems;  Jacobi  Marchantii  Hyems,  studiis  utillissima;  Joan-- 
nis  Chorinni  de  quarta  parte  anni;  Hugonis  Grotii  Hyemis  corn* 
moda:  ces  divers  articles  dans  le  recueil  de  Dornaw.  Co^tïo/o 
in  Iode  del  vemo,  dans  les  Bime  de  Bernis;  Éloge  de  l'Myver, 
dans  les  Facétieuses  Paradoxes  de  Bruscambilk, 

Les  quatre  parties  du  jour  ont  également  été  célébrées. 
Nous  avons:  les  Quatre  Parties  du  Jour^  poème,  par  le  cardi- 
nal de  Bernis,  P.,  1760,  in-12;  les  Quatre  Parties  du  Jour, 
poème,  par  Saint-Lambert,  1769,  in-8';  les  Quatre  Parties  du 
Jour^  poème,  imité  de  l'allemand  de  Zacharie,  par  l'abbé 
Aleaume,  1769,  1773,  in-8*;  fe*  Quatre  Parties  du  Jour,  trad. 
de  l'italien  de  l'abbé  Parini,  par  l'abbé  Desprades  ;  P. ,  Dorez, 
1777,  in-ia  ;  autre  traduction^  P. ,  i8i4  9  in-i^ ;  Bapt  Fierœ, 
nox\  J.  G.  Scaligeri  noctis  félicitas  ;  Nicolai  Grudii  adnoctem.; 
G.  Salustii  Bartasii,  noctis  encomium;  P.  J.  Pontani  hymnusad 
noctem;  Nat,  Chytrœi^de  nocte.  Ces  six  articles  dans  le  recueil 
de  Domaw.  J.  Bapt.  Manzini,  Noctis  encomiwn,  Basle,  1716 
(  trad.  de  l'italien  )  ;  Blason  de  la  Nuit,  par  Est.  Forcadel ,  dans 
le  recueil  de  M.  Meon,  ks Bienfaits  de  la  Nuit,  ode,  par  An- 
dré, 1774;  Éloge  de  la  Nuit,  dans  les  Nouvelles  Imaginations 
de  Bruscambille,  Politien,  Rairac,et  beaucoup  d'autres  ont 
aussi  chanté  la  nuit,  le  matin,  le  soir.  L'abbé  de  Oaiston  a 
fiiit  un  poème  du  point  dujour^  Paris,  1765 ,  in-8*.' 


64  RÂBELJSSIANA. 

Les  mots  ont  été  chantés  par  Ovide  {les Fastes)^  par  Le 
Mierre  (Mt),et  par  Boucher,  P.,  Quillau,  1779,  in-8'.  ^^°' 
nous  avons  ies  Douze  Heures  du  Jour  artificiel,  poème,  par 
Charles  Navieres;  Sedan,  Rivery,  iSgS;  Langres,  Lambert, 
i597,  in-4*- 

Salade  de  gascon;  la  corde  d'une  potence. 

Santé.  Sans  santé  n'est  la  vie  vivable. 

Sanita  e  guadagno,  messer.  Salut  des  Genevois  entre  eux: 
ici  les  Genevois  sont  les  anciens  habitants  de  Gènes. 

Sapience  (sagesse),  n'entre  point  en  sÊae  malivole. 

Saulce  de  rabaUe  (rebats-le)-^  huile  de  cotrets,  des  coups  de 
bâton. 

Sault  d^ Allemand;  du  lit  à  la  table.  Le  saut  de  Bretoo  étoit 
un  croc  en  jambe;  le  saut  périlleux,  la  pendaison;  et  le  ml 
de  crapaud  9  par  terre. 

Savoir.  Ce  verbe  françois  a  cela  de  particulier,  qu'il  ren- 
ferme en  lui  tout  ce  qui  peut  tenter  l'homme  le  plus  ambi- 
tieux, en  en  retranchant  successivement  une  lettre  : 
Savoir 
avoir 
voir 
oir 
or. 

ScATOia  (à)  mon;  c^est  à  savoir.  Mon,  dans  cette  occasion , 
est  Yigitur  des  Latins. 

SciEifCE ,  sans  conscience  n'est  que  ruine  de  l'ame.  VEspà- 

gnol  dit  : 

La  sdencia  es  locura , 
Si  boen  senso  no  la  cura. 

Science  na  hajnenx  que  lignorant  (  Marot  )• 

Seian  (le  cheval),  de  Cneius  Seius,  lequel,  dit  Rabelais, 
pourta  malheur  a  tous  ceulx  qui  le  possedarent.  Lisez  A.  OeU 
lius,  lib.  III,  c.  IX. 

Selle.  Entre  deux  selles,  le  cul  à  terre;  avoir  deux  projets, 
ne  réussir  dans  aucun. 

Semaine  peneuse,  la  Semaine  sainte  {poineuse^  de  dottleur> 


RÂBELiESIANA,  5:^5 

Seutdieux.  O  gens  heureux!  o  semidieux  (II,  294)*^  Ce  ver» 
est  pris  d'une  ëpigramme  de  Brodeau  : 

Mes  beaulx  pères  religieux , 
Vous  disnez  pour  iing  grand  mercy. 
O  gens  heureux  I  o  semydieux  ! 
Pleust  a  Dieu  que  ie  feisse  aiiuy. 

Sens.  Combien  y  a-t-il  de  points  (taiguiUe  à  la  cliemise  de  ma 
mère?  sens  devant  et  sens  derrière.  (Pour  cent).  Grossière  équi* 
voque.  On  a  dit  de  même:  combien  le  cheval?  quatre  francs 
la  tête,  et  cent  sous  la  queue. 

Sens: 

Nul  na  trop  pour  soy 
De  sens,  dargent,  de  foy. 

Les  Sens  ont  été  chantés  par  du  Rosoy,  1766,  in-S*;  par 
Girard,  1769,  inrS^y  et  par  Marescot,  1760,  poème  en  prose. 

Seraik.  Sur  le  serain,  sur  le  soir,  qui  est  l'heure  du  serein. 

Serpe.  Droit  comme  une  serpe;  tout  de  travers. 

Serrargent,  jeu  de  mots,  pour  sergent. 

Service  divin:  service  du  vin;  paronomasie. 

S.  P.  Q.  R.  ;  Si  Peu  Que  Rien. 

On  en  a  fait  aussi  iSono  Poltroni  Questi  Romani. 

jLes  romicoles  disent  :  Salus  Papas  ^  QuiesRegni. 

Les  réformés  :  Sublato  Papa^  QuiesRegni;  ou  Stultus  Populus 
Quœriî  Romam.  • 

Cette  abréviation  sigfuifioit  à  Rome  :  Senatus  Populus  Que 
Romanus. 

Silence.  Tacitumité  de  congnoissance  est  symbole,  et  si- 
lence  des  Égyptiens  recongneu  en  louange  deificque. 

Le  Silence  a  été  chanté  par  Hippolyte  à  Collibus^  Harpocror 
tes  y  sive  de  recta  silendi  ratione;  i6o3,  in-S**;  par  Libanius,  so- 
phiste, apologia  silentiiy  gr.  lat.,  interprète  Fed.  Morelloy  Par., 
i6o3 ,  in-8°;  par  Gabriel  Corter,  oratio  pro  Tacitumitate,  Voer- 
den,  1740,  in-'i*;  par  André Schott,  de  bono  Silentii  religioso- 
rum  etsecularium,  Anvers,  1619,  in-12;  Pope  a  chanté  le  .9<- 
lence;  le  président  Ilénault  a  fait  l'éZo^e  du  Silence^  qui  se 
trouve  en  entier  dans  les  Archives  litt.  de  f  Europe  y  tome.  IX, 

3.  40 


626  RABEL^SIANA. 

page  197;  et,  par  extrait,  dans  le  Conservateur  de  Landine, 
et  dans  VAlmcuuLch  des  prosateurs^  tom.  I.  Madame  de  Bourdic  a 
fait  une  ode  au  Silence;  nous  avons  encore  :  apologie  du  Silence 
en  amour,  par  D.  L.  P.;  Paris,  Moreau,  1646,  in>8^ 

Singe.  Oncques  vieil  cinge  nefiit  belle  moue.  Nous  disons  :  on 
n'apprend  pas  à  un  singe  à  faire  la  grimace. 

SiTio.  J'ai  la  parole  de  Dieu  en  bouche,  Sitio  (I,  20).  u  Pos- 
a  teà  sciens  Jésus  quia  omnia  consnmmata  sunt,  ut  consum- 
«  maretur  scriptura,  dixit  :  sitio.  »  {Evang,  ) 

Soif  {remède  contre  la)  est  contraire  a  celluy  contre  la  mor- 
sure de  chien.  Courez  tousiours  après  le  chien,  iamais  ne  tous 
mordra;  beuuez  tousiours  avant  la  soif,  et  iamais  ne  vous  ad- 
uiendra. 
Boire  pour  la  soi/aduenir. 
Charmer  la  soif,  boire  à  Texcès. 

Soif.  Il  n'a  pas  soif  qui  de  l'eau  boit:  propos  d'ivrogne. 
Ange  Firenzuola  a  fait  un  capitolo  in  Iode  délia  sete,  qui  se 
trouve  dans  les  Rime  de  Berni. 

Soixante;  nombre  des  générations  de  la  généalogie  de  Pan- 
tagruel. Les  partisans  des  interprétations  historiques  veulent 
à  toute  force  que  la  nomenclature  des  géants  qui  la  composent 
soit  celle  des  rois  de  France;  et  alors  le  nombre  60  tombe  sur 
Louis  XII  (Grandgousier).  Si  telle  a  été  l'intention  de  Rabe- 
lais, il  faut  avouer  qu'iVn'a  guère  tiré  parti  d'une  fiction  où 
il  eût  pu  facilement  faire  quelque  allusion  maligne  aux  indi- 
vidus les  plus  marquants  de  cette  liste. 

Charlemagne,  par  exemple,  est  Aranthas,  personnage  in- 
connu; Philippe- Auguste,  Engoulevent;  Saint-Loois,  Mire- 
i£Ui9au/f /Charles  V,  Fouta£non;et  ainsi  des  autres.  Quant  aux 
spéculations  que  Ton  peut  faire  sur  le  nombre  60,  nons  en 
avons  donné  un  échantillon  ci-dessus,  pag.  78,  mais  sans  pré- 
tendre qu'on  y  ajoute  la  moindre  foi. 

Sommelier  éternelguarde  nous  de  soiame:  froide  équivoque» 
véritable  calembourg. 

Songes.  Par  songes  rien  ne  nous  est  exposé ,  rien  aussi  ne 
nous  est  celé. 


RABELiESIANA.  627 

François  Oudin  a  fait  un  poème  latin  (somma),  Dijon, 
1698.  II  se  trouve  aussi  dans  les  poemata  didascalica  de  d'O- 
livet. 

Quant  au  sommeil,  il  a  été  chanté  par  Christ.  Hagendorff 
{encomium  somm)^  Leipzig ,  Schumann,  i5i7,in-4'';  par  Mare 
Antoine  Flaminius,  par  de  Guérie,  et  mille  autres  poètes. 

SoRBONNE.  Marot  ne  s'est  pas  moins  moque  de  la  Sorbonne 
que  Rabelais: 

Autant  comme  euh,  tans  caatc  qui  soyt  bonnes 
Me  yealt  de  mallignorante  Sorbonne. 
Bien  ignorante  elle  est  destre  ennemie 
De  la  trilingne  et  noble  académie 
Qnas  érigé. 

Certes,  6  roy  !  ti  le  parfnnd  des  cneors 

On  Ycnlt  sonder  de  cet  sorbonicqaears  »  * 

Trôuné  sera  que  de  toy  ili  se  deulent. 

Sot  à  la  grand  paye;  jeu  de  mots  de  sot  à  Scot,  ou  Écossois, 
qui,  lorsqu'ils  étoient  au  service* de  France,  avoient  la  haute 
paie. 

Soulever;  enlever,  dérober  (terme  de  l'argot).  Soulever  la 
tocquanté,  voler  la  montre. 

SocLLE,  jeu  de  ballon  usité  en  Bretagne.  5ou//6r,  jouer  au 
ballon. 

SouppER  de  marchands;  proverbe. 

SouppES  à  la  Lyonnoise;  souppes  à  l'ognon  et  au  fromage. 

SouppEs  de  lévrier;  souppes  faites  ^vec  du  pain  bis^  ou, 
mieux,  celles  que  l'on  fait  après  que  le  premier  bouillon  a 
été  tiré,  et  le  pot  rempli  d'eau. 

Souppes  de  prime,  celles  quemangeoient  les  moines  en  sor- 
tant de  prime,  et  qui  étoient  très  succulentes,  comme  faites 
avec  le  premier  bouillon. 

Sourd.  A  femme^ bavarde  mari  sourd.  Martin  Schoockius  a 
fait  encomium  Surditatis,  qui  se  trouve  dans  VHomo  diabolos. 

Souvenirs  de  noce,  petits  coups  de  poing  que  l'on  se  don- 
noit  les  uns  aux  autres  en  riant,  pendant  les  noces,  en  disant  : 
des  nopces,  des  nopces,  vous  en  soubuieigne, 

40. 


63»  RABELiESlANA. 

Spiracle,  soupirail;  spiraculum, 

Spon8us.  Boire  tanquam  sponsus;  ^ire  à  l'excès;  mauvais 
jeu  de  mots  sur  sponsus  et  spongia  (  éponge). 

Sucré.  Faîne  le  sucré,  le  doucereux,  le  câlin. 

Suffrage.  Dire  ses  menus  suffrages,  marmotter  quelques 
prières;  les  suffrages  ëtoient  sur-tout  des  prières  pour  les  morts. 

On  appeloit  aussi  suffrages  des  étoffes,  des  bardes,  quelque 
chose  d'utile  : 

De  drap,  ou  quelque  aultre  soffraige^ 
Qni  soyt  propre  a  nottre  mesnaige. 
Pathelin. 

Suis.  J'en  suis  bien;  j'y  suis  pris ,  me  voilà  attrapé. 
Supporter  : 

PorUtar  lericer  qood  porut  qaisqne  libenter. 

Syrop  vignolaty  du  vin. 


T.  Cette  lettre  a  eu  son  apologiste  :  Coelii  Catcagnini,  Apo- 
logia  pro  littera  T,  Basle,  iSSq,  in-8^;  et  GuiU.  Niçois  a  fait 
un  poème  de  Litteris  inventis^  Lond.,  171 1 ,  in-8^ 

Tabac.  Cette  plante,  dont  on  fait  aujourd'hui  un  si  grand 
usage,  a  porté  les  noms  denicotiane,  petum,  herbe  à  la  reine, 
pica  nasi ,  panacée,  mechiocan.  Parmi  les  traita  généraux, 
nous  citerons  ideherbapanacea,  etc.^  auct,  jEgidio  Everœrî^  Anv.^ 
J.  Bélier,  1587,  in-i6;  /.  Henr,  Alstedii  tabacologia,  dans  son 
encyciopedia;  Joannis  Neandri  tabacologia^  Leyde,  Elz.,  1622, 
in-4'*;  Utrecht,  i6449  in-ia  ;  trad.  en  fr.  par  J.-V.,  Lyon ,  1625, 
1 6!î6 ,  1 63 1 ,  in-S**  ;  Joannis  Chrysost  Magneni ,  de  tabacOy  Pavie, 
1648,  in-4*^;  la  Haye,  i658;  Âmst.,  1669,  in- 12;  Henr,  Chr. 
Aiberti^detabaco ,  1 743,  in-4**;  instruction  sur  C herbe  petum,  etc. , 
par  Jacq.  Goborry,  P.,  Galiot  du  Pré,  157a,  in-8°;  instruction 
de  la  connaissance  des  vertus  de  t herbe  petum ^  etc.,  par  Jac- 
ques Besson,  P.,  i58o,  in-S*";  traité  du  tabac  en  stermUatoire^ 


KABELiESiÂNA.  629 

par  Louis  F«rr«nt,  i655,  in-4*;  discours  eu  tmhae^  parle  sieur 
Baillard,  Paris,  1668,  1693,111-1  a;  histoire  du  tabac ^  par  de 
Prade,  P.,  1677,  i'ji&^inri%\  traité  de  La  culture  du  ttd)ae  y  P., 
1791 ,  iji-8°.  Quant  à  «es  qualités^  les  uns  les  ont  exaltées;  les 
autres,  anathématisées.  Nous  avons  :  J,N.  Baunuami  de  tabaci 
virtutibus,  Basle,  1629,  in-4°;  Epistolœ  etjttditia  dar.  medicch 
rum  de  tahojco^  Utrecht,  i6449  în-12;  Fict.  Fallu  quœsiiones 
medicœ  très,  una  de  tabaco.  Tours,  i64a,  in*8*  ;  dissert,  sur  le 
tabac  ^  par  Philippe  Hecquet,  dans  son  traité  des  dispenses  de 
carême  y  P. ,  17 10,  in-13,  a  vol.  ;  uso  ed  abuso  del  tabaccOy  da 
M.  Ânt.  Nicolicchia,'Palerme,  17 10,  in-ia;  le  bon  usage  du 
îahac  en  poudre,  etc..  P.,  Quiret,  1700,  in*ia;  Pétri  Scriveni 
satumcUia,  sivede  usu  atque  abusu  tabaci  y  Harlem,  1628,  în-8*; 
hymnus  tabaci  y  auet.  Raphaële  Thorioy  Leyde,  ELe.,  1628^  10*4'; 
Utrecht,  1644)  iii-12  ;  Lond.,  i65i ,  in*8°.(ançl.  lat.);  le  tabac  y 
éptdre  de  Zerlinde  à  Marianne,  1769^  in-S"*;  la  tabaocheidey 
ditirambo  di  Girol.  Baruffaldi ,  Ferrare,  17 1 4)  iii-4'' ;  <^  tahacco 
masticato  e  fumatOy  ditirambici  de  Fr.  Arisi,  Milan,  1736, 
ia-4^;  le  toèoc,  dithyrambe  traduit  de  Gerstenberg,  par  Hu- 
ber,  dans  son  choix  de  poésies  allemandes ^  J.-B.  Godefroy, 
tabacumy  carmen;  gualtt.  Rumsey ,  organum  sabitiSy  orexperi- 
mentsofthe  virtue  ofcoffeCy  and  tabaccOy  Londres,  1667,  1669, 
in-8'';  Yetnpire  du  tabac ^  poème,  par  Blandeau^  P.,  i8aa,  in-8'. 
Les  détracteurs  du  tabac  sont  nombreux  aussi.  On  y  compte  : 
Jacobi  VI,  Angliœ  régis,  Misocapnus,  sive  de  abusu  tabaci  lu- 
sus  regius  y  dans  les  œuvres  de  ce  monarque,  et  publié  séparé- 
ment par  Joachim  Schrover^  Rostoch,  i^^t^yin-iix  ;  Jacobi  TVi/j- 
pii  de  tabacOy  ejusque  hodiemo  abusu  y  Helmstad,  i653,  167}, 
la^lC^JaéBobiBaUisatyracontraabuswntabcuÀy  Ingolstad^  1^7» 
10-8**;  Sim,  PauUiy  de  abttsu  tabaci  Americanorum  veteri y  Stras., 
i665,  1671 ,  1681 ,  in-4*;  /.  Henr,  Cohauseny  dissert  satyricuy 
de  pica  nasi,  sive  tabaci  abusu  et  noxa,  Amst.,  17 16,  in-8*^  et 
1726,  sous  le  titre  de  raptus  exstaticus;  Vanathéme  du  tabac  y 
par  le  sieur  Le  Signerre,  Rouen,  Th.  Ovin,  1660,  in«4''9  ciesen- 
<jano  contro  el  mal  uso  del  tabaco,  por  Fixmcisco  de  LeivUy  y 
Agmlar,  Gordoue,  i634,  in-4''^ 


63o  RABEL^SIÂNA. 

Tache  (frapper  en),  à  tort  et  à  travers,  au  hasard,  sans 
diriger  ses  coups. 

Tacitvrnité  ,  de  conçnoissance  est  le  symbole. 

Taille  bacon  de  la  Brene;  enfonceur  de  portes  ouvertes, 
fanfaron,  qui  se  vante  à  tous  propos.  Bacon  signifie  lard,  et 
Brene  est  un  petit  pays  de  la  Touraine. 

Taille  ronde  {avaller  en),  ancienne  manœuvre  de  la  hacbe 
d'armes  ,Mlont  on  trouvera  l'interprétation  dans  les  livres  d'es- 
crime. Voyez,  au  Glossaire,  celle  du  mot  Avaller. 

Taulpes,  preneurs  de  taulpes;  les  avares,  qui,  pour  avoir  des 
trésors,  fouillent  la  terre  comme  les  taupes. 

Teingt  en  graine ,  c'est-à-dire  bon  teint ,  solide ,  assuré.  Gettt 
expression  se  prenoit  au  figuré  dans  le  même  sens. 

Tant  (à),  cependant,  neantmoins,  au  reste,  alors. 

Targeb  ,  targuer  (se).  Ce  verbe,  qui  signifie  au  propre  se 
couvrir  le  corps  d-un  bouclier,  est  employé  au  figuré  pour  se 
vanter,  se  glorifier  de. 

Toai  ces  galants  àt  cour  dont  les  femmes  sont  foUes 
Sont  brayanu  dans  lenrs  faiu ,  et  vains  dans  lenrs  p«rolet. 
De  leors  progrès  sans  cesse  on  les  voit  se  targaer  ; 
lis  n'ont  point  de  faveurs  qu'ils  n'aillent  divulguer. 

Tabtupfb,  act.  m,  se.  lu. 

Temps.  Hausser  le  temps  $  boire. 
Temps: 

Le  mal  temps  passe ,  et  retourne  le  bon , 
Pendant  qnon  trincque  autour  du  gras  jambon. 

Temps.  Le  temps  est  père  de  vérité;  avec  le  temps  tout  se  dé^ 
couvre.  Tempo  è  galant  uorno^  disent  les  Italiens. 
Tempeste  : 

Horrida  tcmpesta»  montem  turbavit  acutum  (Montaigu). 

Ce  vers  est  la  parodie  de  celui  d'Horace  : 

Horrida  tempestas  cœlum  contrudt  et  imbres. 


RABELiESIANA.  65k 

Tenche: 

De  toQt  poitsoDS ,  (on  que  la  tenche , 
Presses  le  dos ,  laissez  la  penche  (  panse  ). 

Précepte  gastronomique  que  Rabelais  a  parodié  plaisam- 
ment. (I,  i38.)  ^ 

Tenebry,  jeu  qui  consiste  à  imiter  l'esprit  follet 

Termes,  frontières  et  annexes  des  royaulmes  conuienten 
paix,  amitié,  debonnaireté  guarder  et  régir,  sans  ses  mains 
souiller  de  sang  et  pillerye. 

Terhe.  Non  toute  terre  porte  tout 

Nec  verè  tcme  ferre  omnes  omnia  possunt. 
Virgile,  Georg.,  1.  n. 

« 

Indie  seule  porte  le  noir  ebene;  en  Sabee  prouient  le  bon 
encens  : 

Sola  India  nigrom 
Fert  ebenum ,  solis  est  thorea  virga  Sabeis. 
Ibid. 

Terre.  Faire  de  la  terre  le  Jbssé;  faire  deux  choses  avec  une 
seule. 

De  terre  daultruy  remplir  son  fossé;  payer  une  dette  avec . 
l'argent  des  autres. 

Tesseré  {ouvrage)^  mosaïque,  tableau  formé  de  petites 
pièces  de  rapport,  de  diverses  couleurs;  de  Tessera. 

Teste  beschevel^  à  tète  bêche.  Ce  mot  vient  de  bis  et  de 
caput. 

Teste  verte;  un  fou ,  un  étourdi. 

Theologalement  (boire  ou  chopiner),  c'est-à-dire  ample- 
ment, copieusement,  magistralement;  par  allusion  aux  théo- 
logaux ,  docteurs  de  Sorbonne.  Suivant  Henry  Estienne ,  on 
entendoit,  par  vin  théologal^  du  vin  bon  par  excellence. 

Thésauriser,  est  faict  de  villain. 

Tiercelet  de  Job;  homme  patient  à  l'excès. 

Tire  laine  y  filou,  voleur.  Ils  exploitoient  autrefois  sur  1« 
Pont^Neuf. 


632  RABËLiESlANÂ. 

ToiLLEs  (  mettre  aux\  comme  nous  disons  mettre  aux  chamjn; 
exciter,  provoquer,  exaspérer. 
Tonner  : 

Ce  noble  gueux  ma  plus  fort  estonnë 
Que  ti ,  du  ciel ,  en  automne  eau  tonné. 

Ces  vers  sont  unités  de  Marot,  qui,  dans  sa  Supplique  au 
Roi,  dit  : 

Incontinent,  qui  feut  bien  eitonné? 
Ce  fut  Marot,  plus  que  sil  eust  tonné. 

Torche  lorgne^  à  tort  et  à  travers. 

Tour  {bon\  bon  traitement,  bienfait. 

Tout.  Le  grand  Tout^  l'univers,  ont  été  personnifiés  par  le 
dieu  Pan,  dont  Rabelais  a  tracé  le  portrai^  liv.  V ,  ch.  xmiï; 
et  la  mort,  II,  i33.  Voyez  aussi  VOEdipus  JEqyptiacus  deRi^ 
cher.  Cet  emblème  de  la  nature  a  été  célébré  par  plusieurs  écri- 
vains. Nous  avons,  dans  le  Recueil  de  Domaw,  les  Omniait 
Jean  Blandorf ,  d'Albert  Molnavius,  de  Conrad  Ritterhusius, 
de  Paul  Chemnitz.  Alexandre  Brassican  a  fait  un  poème,  Pan, 
Omnis,  Strasbourg^,  Knobloch,  iSig,  in-S®;  et  tout  se  trouve 
encore  dans  le  recueil  précité  :  Nihil^  Nemo. 

Trac,  le  train,  l'habitude,  la  manière,  la  coutume. 

Traisne  guaisne,  landore,  lâche,  paresseux,  qui  tminese^ 
guêtres. 

Tranchées  àesainct  Mathelin^  accès  de  folie. 

Traquenard.  Être  monté  sur  le  traquenard  de  saint  Michel. 
c'est-à-dire  emporté  par  le  diable,  que  le  saint  IbuJe  aux 
pieds. 

Travail  : 

Cnm  labor  in  damno  est,  cre»cit  mortalit  egettas. 

Trépassez,  jy  eusse  porté  pain  et  vin  par  les  traicts  passe 
(pour  les  trépassés)  (liv.  IV,  chap.  xlix).  Aller  à  la  messe  des 
trépassés,  dit  Ondin,  c'est  andar  alla  missa  doppo  averfiitlo 
collaiione,  perche  vi  si  porta  pane  e  vino.  Il  va  à  la  messe  de$ 
morts,  disoit-on  aussi  en  France,  il  y  porte  pain  et  vin. 


RÂBELiESlANA.  633 

TRESEàu,  jeu  à  trois  y  imitatif  des  batteurs  en  grangf'e. 

Taiacledrs,  marchands  ou  fabricants  de  thériaque.  Sans 
parler  de  l'ouvrage  grec  de  Nicandre,  Florence,  1 764 ,  in-S*',  etc., 
nous  avons  Andreœ  Baccii  epist  de  dignitcUe  Theriacœ,  dans  le 
Traité  de  matière  médicale  d'Oddi  ;  Henrici  Cnutii  pro  The- 
riaca  Andromaci  gloria^  Lignitz,  1609,  in-4**;  la  Thériaque 
francoise^eo.  vers,  par  Pierre  Maginet,  Lyon,  Vincent,  i6a3, 
in-go, 

Tribouil,  trouble,  vexation,  discorde;  tribouleres^  tribou- 
ieur^i  celui  qui  les  commet.  Tribouler, 

Trie  sur  le  volet  y  choisi  avec  soin  :  expression  prise  de  la 
coutume  qu'avoient  les  grainetiers  d'épandre  leurs  graines  sur 
un  \K>let  ou  planche,  pour  mieux  les  trier  ensuite. 
-  «Taippes.  Laveries  trippes ,  boire ,  avaler  quelque  liquide.  Tout 
ce  que  l'on  fait  est  pour  gagner  de  quoi  vivre  ;  tout  pour  la 
trippe. 

Trivium  ,  les  troi5  parties  des  premières  études  au  douzième 
siècle,  savoir  :  la  granmiaire,  la  rhétorique,  et  la  logique. 

Trop  diteux  ,  bavard ,  qui  parle,  qui  en  dit  trop. 

Trophée.  En  signe  mémorial  des  triumphes,  est  préférable 
ériger  trophées  et  monuments  es  cueurs  des  vaincus,  par 
grâce,  que  es  terres  conquestees  pa^ architecture. 

Pline,  dans  le  Panégyrique  de  Trajan^  a  dit  :  Fera  boni 
principis  laus  etfatna  non  imaginibus  aut  statuis,  sed  virtute  et 
meritis  provocatur. 

Trou  de  bise ,  le  trou  du  cul,  d'où  sortent  les  vents. 

Trou  de  la  sy  bille  y  le  trou  du  derrière. 

Truelle.  A  propos  truelle ,  Dieu  te  gard'  de  mal  masson  (mau- 
vais maçon),  expression  bizarre,  qui  revient  à  notre  à  propos 
de  botte;  c'est-à-dire  hors  de  propos. 

Trut  avant ^  en  avant,  marche.  Trut  est  une  manière  d'in- 
teijection,  conune  nargues,  tarabin  tarabas,  etc. 

Truye.  Tourner  la  truye  au  Jbin;  changer  de  discours,  pour 
éviter  de  répondre  à  une  chose  embarrassante. 

Trute.  Entendre  autant  à  quelque  chose  que  truyeen  epices; 
n'y  entendre  rien  du  tout. 


634  RABELiESIANA. 

Trute,  jeu  du  cochonnet. 
TusQUE  (à  /a),  à  la  manière  des  Toscans  ;  Tusci> 


Vache.  Foir  vaches  noires  en  bois  brûlé;  c^est-à-dire  se  re- 
paître de  chimères.  En  regardant  brûler  du  bois,  comme  eo 
contemplant  les  nuages^  on  croit  y  voir  mille  figures  fantas* 
tiques,  qui  n'existent  que  dans  notre  imagination. 

Valets.  Le  nurabre  de  noz  croix,  c^est-à-dire  afflictions, 
ennuyz,  fascheries,  est  selon  le  nombre  de  noz  valets,  voire 
feussent  ilz  sans  langue,  qui  est  la  partie  la  plus  dangereuse 
et  maie  qui  soit  en  ung  valet,  et  pour  laquelle  seule  feurent 
inuentees  les  tortures  et  questions,  géhennes  sur  les  valets. 

Eo  pont ,  en  planche ,  et  en  rivière , 
Valet  devant,  maistre  derrière. 

Vastibousier,  terme  d'injure:  madourré,  iéîe  d'âne,  ma- 
nant, bélitre.  Sur  ce  mot,  on  trouve,  dans  le  dictionnaire  de 
Ciotgrave,  les  épithétes  suivantes:  michon,  touasse,baligant, 
loricart,  maschefbin,  hallebreda,  falourdin,  longue  eschifl^i 
trente  costes,  marroufle,  besmus,  nigeur. 

WjLV.Avau  leaue,  qui  plonge  dans  l'eau  ^  submergé. -^v*" 
c'est  à  vaL 

Veau  de  cUxme,  sot,  lourdaut,  niais,  fainéant 

Venation,  est  simulacre  de  bataille. 

Venite,  adpotemuSy  parodie  de  venite^  adoremus. 

Ventre  affamé  n'a  point  d'aureille.  Fenterfamelicusauncuui 
caret. 

Ventres  à  boutom.  C'étoient  les  ventres  à  poulaine  ou  gros 
ventres,  boutonnés  du  haut  en  bas. 

Venue  {prendre  une),  c'est-à-dire  une  tournée,  soit  devin, 
de  liqueur,  ou  même  de  Patto  venereo.  On  disoit,  dans  le  sen 
actif,  donner  une  venue. 

Venus.  Pour  Venus  advienne  Barbet  le  ciden.  Cette  W^ 


J 


RABËLiËSIANA.  635 

est  prise  du  jeu  des  taies,  où  les  points  heureux  ëtoient  nom- 
més Venus ^  et  ceux  qui  faisoient  perdre,  barbet,  ou  Je  chien. 
Fénus  étoit  rafle  de  sûr,  paroeque  ce  nombre  fut  consacré  à 
la  déesse  de  Gythère. 

Venus  se  morfond  sans  la  campaigme  de  Cérès  et  Bacchus. 
Sine  Baecho  et  Cererefriget  jàmor. 

Nous  avons,  sur  ce  texte,  une  balade  assez  agréable  de 
madame  Deshoulières: 

Dans  ce  hameaa,  je  toû  de  toutes  parts 
De  beaux  atours  mainte  fillette  ornée  : 
Je  f^gerois  que  quelque  jeune  gars 
Avec  Catin  unit  sa  destinée; 
EUe  a  fetik  doux,  cUe  a ks  iraiu  migiiards. 
L'air  gracieux,  l'humeur  point  obstinée  ; 
Mais  grand  défaut  gâte  tons  ses  altraiu  : 
Point  n'a  d'écus...  Pour  belle  qu'on  soit  née , 
«>  T/Amour  languit  sans  Bacebns  et  Cérès.  " 

De  doux  propos  et  d^amoureux  regards 
On  ne  sanroit  vivre  toute  l'année  ; 
Jeunes  maris  deviennent  (6t  vieillards , 
Quand  leur  convient  jeûner  chaque  journée. 
Soucis  pressants  chassent  pensers  gaillards  ; 
Tendresse  alors  est  en  bref  terminée  ; 
S'il  en  paroit ,  ce  n'est  qu'aie  honores  : 
Par  maints  grands  clercs  l'afiEaire  examinée, 
«  L'Amour  languit  sans  Bacchus  et  Gérés.  " 

L'itre  entouré  d'un  tas  d'enfanU  criards, 
De  créanciers  la  porte  environnée^ 
D'im  triste  hymen  tout  les  antres  hasards , 
Font  endurer  peine  d'aipe  damnée , 
Et  donnent  joie  aux  voisins  babillards. 
^  Mirthes ,  dont  fut  la  tête  couronnée , 

Voir  on  voudroit  transformer  en  cyprès; 

D'un  tel  désir  point  ne  suis  étonnée  : 

«  L'Amour  languit  sans  Bacchus  et  Cérès.  • 

Vee.  Tirer  les  vers  du  nez;  arracher  par  adresse  le  secret  à 
quelqu'un. 


636  RABELiSSiANA. 

Tout  estât  eAt  viande  aux  vers. 

Ver  à  soye. 

Au  mot  Maignant  du  Glossaire,  nous  avons  indiqué  k 
poème  de  Diouloufet.  Dornaw  a  donné  les  poésies  de  Mîcbel 
Mayer  et  de  Jérôme  Vida,  deBombice;  Perrin  a  chanté  cet 
Insectt!^  Paris,  i645,  in-ia;  Francbeville  a  fait  un  poème, 
Bombyx,  ou  le  Fera  soye^  Paris,  1754 9  in*f  3.  Nous  en  avons 
un  autre  de  Grignon,  joint  à  ses  Orangers  et  AbeMes^  17^9 
in- 12.  Les  Italiens  nous  ont  donné  Bombace  e  Seta^  idillio  di 
G.  Argoli,  Rome,  16^4;  in-12;  Hfilugetlo  osîa  itbacodeSela, 
diG.  Fr.  Georgetti,  Venise,  17 Sa,  in-4';  Del  baco  de  Seta, 
canti  IV,  di  Zacharia  Botti,  Vérone,  1756,  in-4'',  et  la  Sereidt 
del  Tesauro;  enfin,  nous  avons  la  Serodocimasie ,  poème  de 
Beroalde  de  Verville,  Tours,  t6f>o,  in-13. 

Ver  (uisanf  (l'orge  venant  à  maturité).  Cet  insecte  ,  nommé 
lampyride  en  grec;  cicindela,  en  latin;  luserne^  luyscurdey  lue- 
ciole^  envieux  françois,  a  été  chanté  par  Aldrovande,  Michel 
Gehler,  Antoine  Thylesius  (Voyez  Dornaw).  Nous  avons  un 
poème  anonyme  intitulé  Lampyris^lB^  Lucciola,  de  Giov.  Mar. 
Avanzi,  Padoue,  1627 ,  în-12  ;  un  blason  de  Guill.  Gueroult, 
et  fe  Fer  luisant ,  par  Antoine  La  Font ,  1817 ,  in-8*. 

Verd.  Mettre  entre  deux  verdes  une  meure  ^  entremêler  de 
,  bonnes  et  de  mauvaises  choses. 

Prendre  quelqu'un  sans  verd,  le  surprendre,  le  prendre  en 
défaut;  expression  tirée  d'un  jeu  où  chacun  est  obligé,  sons 
peine  de  donner  un  gage,  de  porter  sur  soi  quelque  chose  de 
verd, 

VÉRITÉ.  Fitmm  impeniere  vero  fut  la  devise  de  Jean  Jacques. 

Il  en  est  de  la  vérité  comme  du  modèle  placé  au  centre 
d'une  académie  de  peinture;  tous  le  dessinent  d'une  manière 
différente,  parceque  chacun  le  voit  sous  des  contours  parti- 
culiers. 

VÉROLE  de  Rouen ^  pour  dire  bien  conditionnée;  expression 
dont  on  ne  sauroit  assigner  avec  précision  l'origine.  Il  faut 
croire  que  cette  maladie  fit  de  grands  ravages  parmi  les  Rouen- 
nois,  lorsqu'elle  se  répandit  dans  leur  pays.  On  disoit  en  pro- 


BÂBELiESIANA.  637 

verbe  :  vérole  de  Rouen  et  crottes  dé  Paris  ne  s*en  vont  qu'avec 
la  pièce. 

Le  patron  des  véroles,  suivant  Molanus,  est  le  saint  homme 
Job.  Volant  nonnulli  sanctum  Job  peeuliarem  esse  eorum  qui 
lue  venerea  laborant  aut  çam  curant,  {Dior,  medicor,) 

Rabelais  a  beaucoup  plaisanté  les  véroles ^  ce  qui  donne  à 
penser  que,  dans  le  cours  d'une  vie  assez  dissipée ,  il  eut  le  bon- 
heur de  ne  point  en  augmenter  le  nombre.  Nous  ne  cherche- 
rons pas  ici  si  ces  malignes  allusions  portent  sur  François  I", 
G^est  en  vain  qu'on  nous  cite  sans  cesse  et  Brantôme  et  les  fan- 
freluches. Jamais  on  ne  persuadera  à  des  gens  raisonnables 
que  le  favori  d'un  roi ,  qu'an  homme  chéri,  fêté  de  toute  la 
cour,  osât  tympaniser  publiquement  son  maître  sur  un  mal 
honteux,  sur  un  mal  auquel  il  succomba.  Et  commentée 
maître^  non  ignorant  dans  la  littérature,  aui oit-il  pu  se  mé- 
prendre à  l'application,  et  accorder  à  l'auteur  d'aussi  flatteurs 
privilèges? 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  vérole  a  trouvé,  sinon  des  amis,  du 
moins  des  chantres.  Tout  le  monde  connoit  le  poëme  latin 
de  Fracastor,  Syphilis ^  Vérone,  i53o,  1^4 **,  traduit  en  Fran- 
çois par  Nicolas  Michel,  Poictiers,  i54o,  in-S*";  par  Macquer  et 
Lacombe,  Paris ,  Quillau ,  1 753 ,  in-S*"  ;  en  italien ,  par  Antoine 
Tirabosco,  Vérone,  Ramanzini,  1739,  in-4^;  en  allemand, 
par  JI.  Ryff,  Strasbourg,  i54i  9  in<-8°.  Dans  un  antre  genre, 
le  cynique  Robbé  a  chanté  la  vérole,  et  Jean  le  Maire  de  Belges 
a  publié  le  triumphe  de  treshaulte  et  puissante  dame  Ferolle , 
royne  du  puy  damour,  par  linventeur  des  plaisirs  honnestes^ 
Lyon,  François  Juste,  i539,  in-8^  Le  Bino  a  fait  un  Capitolo 
in  Iode  del  malfrancese  (Voyez  les  Rime  de  Berni)  ;  et  Gio  Bap- 
tista  Lalli^  la  Franceide,  overo  del  malfrancese,  poema  giocoso, 
Venise,  Sarzine,  1629,  in- la;  enfin,  M.  Sacombe  a  publié  la 
FénuscUgiCy  ou  tnaladie  de Fénus ^  poème,  Paris,  18 14?  in-i8. 
Dans  ce  poëme,  il  préconise  une  plante  curative  qu'il  nomme 
Diane,  du  nom  d'une  chienne  à  laquelle  il  a  voit  inoculé  la 
vén)fe,etqui,  dit-il,  parleseiil  instinct,  lui  fit .connsttre  cette 
plante. 


638  RÂBEL^SIANA. 

Vessie.  Voyez  Lanterne.  . 

Vessir,  vesner;  vesser.  On  appeloît  les  vesses,  morf-ven/, 
parcequ'elles  ne  font  point  de  bruit. 

Fesser  comme  un  roussin. 

Une  vieille  un  jour  confesaoit 
Ses  olFenset  à  frère  Jean , 
El  cette  TieiUe  ne  ccMoit 
De  vessir, de cminte eid'ahan. 
Le  panvre  frère  disoit,  bran, 
Vertu  sang  bîeu ,  voici  merveille  ; 
Dépéches-vous.  Lors ,  dit  la  vieiOe , 
ConsciUes-moi ,  mon  père  en  Dieu. 
Parbleu ,  dit-il ,  je  te  conseille 
D'aller  vestir  en  antre  lieu. 

Vêtement  : 

Qualis  vestis  erit,  talia  corda  gerit. 

Vie  {tirer);  {via)  passer  son  chemin,  passer  outre. 

Vie,  est  transitoire,  mais  la  parole  de  Dieu  demoure  éter- 
nellement. 

ViEiLESE.  Homme  vieil  divine  des  cas  advenir. 

L'hiver  de  la  vie  a  ses  plaisirs  et  ses  avantages;  aussi  plnsieurs 
écrivains  en  ont-ils  fait  Péloge.  Qui  ne  connoit  le  traite  de 
Gicëron^  de  Senectute?  Artur  Jonèton,  un  anonyme,  et  Joseph 
Parlistanus  ont  fait  des  Senectutis  encomia^  que  Ton  trouve 
dans  le  recueil  deDornaw,  ou  dans  les  Admiranda.  Nous  avons, 
de  Jean  (thokier,  de  Senectute  y  in  quo  illius  elogiaexplicantur, 
Liège,  1647,  in-i**;  ^^  Palœotus,  de  bono  Senectutis^  Rome, 
1545,  in-4®,  Anvers,  1  $98,  in-S";  considérations  sur  les  avan- 
tages de  la  vieillesse^  par  le  baron  de  Presle,  Par.,  1677,  in-i:»,- 
Véloge  de  la  vieillesse^  par  Dolet,  et  parMandar,  Paris,  Pou- 
gens,  i8oa,  in-8«>;  les  avantages  de  la  vieillesse  y  par  Formey, 
1759,  in-8o;  de  la  vieillesse ,  par  Robert,  Paris,  Louis  Cellot, 
1777,  in-12;  senectutis  encomium,  pièce  de  vers  françois  de 
l'abbé  Morellet.  sans  date,  in-8''  d'une  feuille;  et  les  agrémens 
de  la  vieillisse^  dans  l'Esprit  des  Journaux,  oct.,  1804?  p«  20^- 

Vigilance.  Figilantibus  jura  subveniunt. 


BABELiESIANA.  GSq 

ViLLONER,  duper,  tromper,  friponner. 

Beaucoup  de  gens  croient  que  cette  expression  est  allusive 
au  poète  Fillon^  plus  recoin mandable  par  son  talent  que  par 
sa  probité  ;  mais  il  paroît  que  le  mot  vt7/oner  dérive  de  Guiller, 
guiltoner^  qui  date  au  moins  du  douzième  siècle.  De  notre 
temps,  on  a  dit  brissoter,  en  mémoire  de  Brissot  de  Varville. 
Sans  compter  ce  dernier,  qui  a  fait  une  apologie  duvoly  nous 
avons  un  ouvrage  espagnol,  FaHe  de  furtar^  par  le  P.  Antoine 
Veyra,  Amsterdam,  1774»  in-4®. 

Vin.  Philosopher  en  vin  non  en  vain.  Paronomasie. 

Que  le  service  du  vin  ne  soit  pas  plus  troublé  que  le  service 
divin.  Idem. 

Jamais  homme  noble  ne  hayst  le  bon  vin,  Apophthegme  mo- 
nachal. 

Vin.  Avoir  son  vin;  avoir  son  béjaune,  trouver  son  maître, 
être  réduit  à  quia. 

Vin  à  quarante  sangles^  c'est-à-dire  relié  de  quarante  cercles 
au  tonneau.  Vin  violent  et  capiteux. 

Vin  à  une  oreille^  bon  vin,  parceque,  lorsque  l'on  goûte  du 
vin  et  qu'on  le  trouve  bon,  on  l'exprime  en  penchant  une 
oreille.  Au  contraire,  le  vin  à  deux  oreilles  ne  vaut  rien,  parce- 
que l'on  secoue  les  deux  oreilles  en  signe  de  mécontentement. 
Ce  que  Rabelais  ajoute  (liv.  I ,  ch.  v),  bien  drappé  et  de  bonne 
laine ^  est  pris,  en  plaisantant,  de  \^  farce  de  Pathelin, 

Vin  breton  y  vin  d'Anjou,  comme  le  dit  lui-même  Rabelais, 
du  canton  de  Verrou,  au  confluent  de  la  Loireet  delà  Vienne. 
Son  nom  lui  venoit  probablement  de  ce  que  les  Bretons  en 
consommoient  beaucoup. 

Vin  clarety  ou  clairet^  vin  blanc. 

Vin  clémentine  vin  de  Clément  V,  qui  fit  rédiger  et  publier 
les  clémentines. 

Vin  de  Faleme^  tant  célébré  par  Horace. 

Vin  ^  taffetas^  aussi  doux  à  boire  que  le  taffetas  l'est  au 
toucher. 

Vin  enragé  y  de  l'eau.  On  l'appeloit  aussi  vin  de  M,  du  Puits  y 
ou  de  La  Fontaine, 


64o  RABELiESIANA^ 

Vin  extravagant  (Ut.  IV,  ch.  li).  Vin  de  dlme,  perçu  en 
raison  de  quelque  Extravagante  (Voyez  ce  mot). 

A  ces  vins  on  peut  ajouter  les  suivants,  indiqués  partie  par 
Rabelais,  partie  dans  la  moralité  des  blasphémaieurs  de  Dieu, 
et  ailleurs. 

Vin  de  Vauvei , 
Qui  si  doulx  est. 

Vin  de  Ja  Forest. 

Vin  de  Conquest. 

Vin  de  Guatinoys. 

Vin  d'Orléans. 

Vin  de  BaiçnoUet. 

Vin  de  Mirevaulx. 

Vin  d'Argentan. 

Vin  de  Sangaultier. 

Vin  de  Garambaud. 

Vin  de  La  Rochelle. 

Vin  d'Angeli. 

Vin  de  Croisset. 

Vin  Muscadet. 

Vin  d'Hypocras. 

Maluoisie. 

DuTage.    ' 

De  Beaulne. 

De  Picardent. 

D'Arbois. 

De  Coussy. 

D'Anjou. 

De  Grave. 

De  Corse. 

De  Verrou  en  Anjou. 

D'Ablun. 

Vin  ardent,  eau-de^vie. 

Vin  buffeté ,  mêlé  d'eau. 

Vin  de  dépense,  pour  les  domestiques. 

Vin  paré,  haut  en  couleur. 


RABELiESlÂNÂ.  64i 

Piment^  vin  épicé. 

Vin  de  mariage. 

Vin  de  ville,  donné  k  ceux  qu'on  vouloit  honorer. 

Tocane,  vin  doux. 

Vin  vermeil^  vin  rouge. 

On  appeloitvmc/'a^ne,  celui  qtii  faisoit  dormir;  vin  bastard 
ou  de  buffet j  du  vin  mêlé  d'eau;  vin  de  Breligny,  du  vin  vert; 
vin  de  cerf^  celui  qui  fait  pleurer;  vin  de  congié^  celui  qu'on 
donnoit  à  quelqu'un  en  le  congédiant;  vin  de  couchier,  celui 
que  les  nouveaux  mariés  donnoient  aux  gens  de  la  noce  ;  vin 
de  S,  Jean,  un  vin  très  capiteux;  vin  de  Lyon,  celui  qui  rend 
querelleur;  vin  de  Nazareth^  celui  qui  ressort  par  le  nez;  vin 
de  pie,  celui  qui  fait  caqueter;  vin  poireau,  du  cidre;  vin  de 
porc^  celui  qu'on  restitue;  de  renard ^  celui  qui  rend  subtil;  vin 
de  singe,  celui  qui  met  en  joie;  vin  de  tainte^  un  gros  vin  qui 
servoit  à  en  colorer  d'autres ,  etc. 

Le  fils  de  Séméle  et  sa  liqueur  divine  ont  de  tout  temps 
excité  la  verve  des  poètes.  Parmi  les  innombrables  chantres 
de  Bacchus,  dont  la  plupart  sont  des  chansonniers,  nous  nous 
contenterons  de  citer  :  Joannis  Gigantis  laus  Bacchi;  Hymnus 
Bacchi,  Utrecht,  1619,  in-i8,  fig.;  jindreœ  Arnaudi  Bacchi 
Apologia;  Fred,  Taubmanni  Baechanalia  (Voyez  Dornaw). 
Rarthas,  Jean  Posthius,  et  N.  Chytrée,  ont  fait  l'éloge  de  la 
vigne  (Ibid).  Nous  avons  :  Caroli  Stéphanie  Finetum,  Paris,  1 537, 
in-8o;  Joannis Baptistœ Portœ,  Finea,  dans  sa  Filta^  Francfort, 
1692,  in*4°;  fe  Fendemiatore^  du  Tansile,  traduit  par  Mercier 
de  Compiègne,  et  par  Grainville,  Paris,  179::^,  in- 12.  Sur  le 
vîn,  en  général,  le  Lodi  e  i  biasmi  dei  Fino ,  di  Pietro  Andr,  Ca- 
nonhiero^  Viterbe,  Gir.  Discepolo,  1608,  in-8°;  trad.  en  latin 
sous  le  titre  de  deJdmirandis  Fini  virtutibus,  Anvers,  Jérôme 
Verdussius,  1627,  in-8';  le  Débat  du  Fin  et  de  l'Eau^  Paris , 
Jehaq  Treperel,  sans  date,  in-8o;  le  Blason  des  bons  Fins,  par 
Pierre  Danche;  OEnologie,  ou  Discours  du  Fin  et  de  ses  excel- 
lentes propriétés  pour  laguérison  des  maladies^  par  Lazare  Meys- 
sonnier,  Lyon,  1 636,  in-80. 

Sur  les  différente  vins,  on  peut  réunir  :  Recueil  de  poésies 

3.  4, 


643  HABELi£SIANA. 

latines  et  françaises  sur  les  Fins  de  Champagne  et  de  Bourgogne, 
Paris,  1712,  in-S" ;  Éloge  des  Fins  de  Bourgogne,  ode  latine  de 
Oreaeau,  trad.  en  vers  par  La  Monnoye  ;  Campania  mndicata, 
sive  laus  Fini  Remensis  (en  réponse  à  Greneau),  anâct.  Car, 
Coffino^  Paris,  Thîboust,  171 2,  in-8';  trad.  en  vers  françois 
par  La  Monnoye;  Défense  du  Fin  de  Bourgogne  contre  le  Fin 
de  Champagne,  par  J.-B.  de  Salins,  Dijon,  Jean  Ressayre, 
1701 ,  111^4*'  9  et,  en  latin,  Beaune,  Fr.Simonnet,  1705 ,  in-4°; 
Éhge  des  Fins  d*Auxerre^  par  l'abbé  Lebœuf  {Mercure  de 
France  y  novembre  1 733  )  ;  Discours  du  Fin  de  Garambaud,  par 
de  la  Billerie,  Lyon,  1669,  in*^»;  Capitolo  in  Iode  deUt  Vin 
greco^  dans  les  Rime  de  Berni  ;  Lettre  sur  la  bonté  des  Fins  de 
Joignjj  par  Tabbé  Lebœuf  (Mencuns,  février  ly^fi);  CHercvde 
Guespin^  ou  CHynrne  du  Fin  d! Orléans,  par  Simon  Rouzeau, 
Orléans,  Hotot,  160&,  in-4'')  râmprimë  dans  le  Recueil  des 
Poèmes  et  Panégyriques  de  la  ville  d'Orléans ,  par  Fr.  Lemaire, 
Orléans,  1646,  in-4**;  Bocco  in  Toscana,  ditirambo  di  Fran" 
cesco  Redi,  Florence,  i685,  in-4*;  -^^'^  eccellenza  e  diifersdà 
dei  Fini  délia  Hiontagnadi  Torino^  da  Giov.  BapC  Croce,  1606, 

in-4^ 

Le  vin  trempé  a  trouvé  aussi  son  partisan  :  Hip,  Gutui- 
nonii  hydroenogamia  triumphus,  seu  aquœ  vinique  connw 
bilan  vetustum ,  sanctum  ,  salutaj^  «  necessarium ,  Insprack , 
i64o,  in-i2. 

Enfin ,  sur  la  beuverie  et  Tyvresse^  nous  citerons  le  Passe- 
port des  bons  buveurs ,  enn^oyé  par  leur  prince  pour  conserver  ses 
ordonnances^  Paris,  sans  date,  in-S**  ;  Almanach  bacchique ,  (fw 
durera  autant  que  le  bon  vin  ;  ensemble  les  lois  de  Bacchus ,  pràux 
de  Nysse ,  roy  des  Indes  et  des  btiveurs ,  Rouen ,  Besongne ,  i&-i  ^  j 
Bûberti  Turneri,  de  laude  ebrietatis;  Blasii  Mukibibi^  de  pf^ 
potandi;  Philippi  Beroaldi,  ebriosi,  scortatoris^  et  aleatoris  ad- 
versativa;  Cometii  Schoonceiy  inpolycantharum  (Voy.  Domaw); 
Declamatio  in  laudem  ebrietatis  ^  auct.  Christ.  Hagendorphino, 
liaguenau,  i5a6,  in-S";  Rhapsodia  in  ebrietatem ,  (met.  V^^ 
centio  Opsopœo,  Cologne,  Soler,  iSag,  in-8";  Ejusd.  de  Ane 
bibendiy  Leyde,  1648,  in-ia;  Enoomiian  ebrietatis  y  sans  date  > 


RABELiESIANA.  (^^ 

in-12;  Ger.  Bucoldianij  Oratio  pro  ebrietate,  Cologne,  1529, 
in-8°;  Nicod.  Frischlini,  in  ebrietalem  elogia;  Discours  de  l'y- 
vresse  et  yvrongnerie ,  ensemble  la  manière  de  caroussery  et  /es* 
combats  beuichiques  des  anciens yvrongnes ,  par  Moussin ,  Toul, 
161 2 ,  in -8'';  Éloge  de  C  Yvresse,  par  Sallengre ,  La  Haye,  Pierre 
Gosse,  1714,  in-8*;/6ic/.,  1719, 17^9,  in.12;  nouvelle  édition , 
revue,  corrigée,  par  P.  A.  M.  Miger,  Bacchopolis,  dePimpri- 
merie  du  vieux  Silène,  l'an  delà  vigne  5555  (Paris,  Michel, 
1797  et  1800),  in-12;  traduit  en  hollandois  :  Bacchus  op  syn- 
froon^etc,  Leyde,  1 7 1 5  ;  /e  Lodede  CubbriachezTUiy  di  Giov.  Fran- 
cesco  Bononiy  Bologne,  1681,  in-i2f  Privilège  des  enfants 
sans  soucyy  qui  donne  lettre  patente  à  la  comtesse  de  Ouiscosalle 
et  à  M.  de  Briquerazade ,  pour  aller  et  venir  par  tous  les  vignobles 
de  France,  avec  le  cordon  de  leurs  ordres,  in- 8*;  la  Réjouissance 
des  femmes  sur  la  défense  des  tavernes  et  cabarets^  Paris,  Charles 
Chappellain,  161 3,  in-8'';  Capitolo  in  Iode  del  bicchiere^  par 
Bino ,  dans  les  Rime  de  Berni. 

Bernier  prétend  que  Ronsard,  ontré  des  railleries  conti- 
nuelles de  Rahelais,  sur  son  logement  au  haut  d'une  tour, 
et  sur  sa  toilette  en  désordre,  mais  n'osant  l'attaquer  de  son 
vivant,  parcequ'il  le  craignoit^  attendit  tranquillement  sa 
mort,  et  se  vengea  par  uneépitaphe,  qu'il  intitula  celle  d'un 
bon  buveur.  Quelque  lourde  et  plate  que  soit  cette  pièce ^  nous 
croyons  devoir  la  rapporter  ici. 

Si  dung  mort  qui  pourry  repose 
/  Nature  en^j^endre  quelque  chose , 

Et  si  la  génération 
Est  faicte  de  corruption , 
Une  vigne  prendra  naissance 
De  lestomach  et  de  la  panse 
Du  bon  biberon  qui  boiuoyt 
Tousiours,  cependent  quil  viuoyt. 
Car,  dunç  seul  traict,  sa  grande  gueule 
Eust  plus  beu  de  vin ,  toute  seule , 
Lespuisant  du  nez  en  deuz  coupz , 
QuuDg  porc  ne  hume  de  vin  doulx  ; 

4i. 


644  KABELiESIÂNA. 

Qalm  '  de  fleaves;  ne  quencore 

De  vagues  9  le  riuaçe  More. 

lamaU  le  soleil  ne  la  Teu , 

Tant  feust  il  matin,  qoil  neust  beu; 

Et  iamais ,  au  soir,  la  nuict  noire , 

Tant  feust  tard,  ne  la  veu  sans  boire. 

Car,  altéré ,  sans  nul  seiour 

Le  galant  boiuoyt  nuict  et  iour. 

Mais ,  quand  lardente  canicule 

Raraenoyt  la  saison  qui  brûle , 
I  Demy  nndz  se  troussoyt  les  bras  ,- 

Et  se  couchoyt  tout  plat  a  bas , 

Sur  la  ionchee  ,  entre  les  tasses  ; 

Et ,  parmi  des  escuelles  grasses  , 
I  Sans  nuUe  honte  se  touillant  *, 

Âlloyt  dans  le  vin  barbouillant , 

Comme  une  grenoille  ei^  la  fange. 

Puys ,  yure ,  chantoyt  la  louange 
I  De  son  amy,  le  bon  Bacchus. 

I  II  cbantoyt  la  grande  massue, 

j  Etlaiument  deGargantue, 

I  Le  grant  Panurge ,  et  le  pays 

Des  Papimanes  esbahis. 

O  toy  !  quiconques  soys,  qui  passes. 

Sur  sa  fosse  répands  des  tasses , 

Répands  du  bril  ^  et  des  flaccons, 

Des  ceruelas  et  des  iambons. 

Car,  si  encor,  dessoubz  la  lame , 

Quelque  sentiment  ha  son  ame, 

Il  les  ayme  mieulx  que  les  lys , 

Tant  soyent  ilz  firaischement  cueillis. 

,  Violette.  L'humble  yiolette  a  été  chantée  par  Jacq.  Angusi. 

de  Thôu ,  par  Jean  Stigelius,  JoacL  Gamerarius,  Melanchthon, 

'  Fleuve  de  l'Asie  mineore ,  qui  prend  sa  source  dans  la  C^padoce ,  et  se  dé- 
charge dans  le  Poot-Eosin. 

*  Touiller,  salir,  barbouiller,  maculer.  ToMiZ/bn ,  mauvais  habit  »  sale;  on  cm 
a  fait  souillon. 

'  BrU,  brcU,  krêuU,  broU;  ramée ,  branches  d'arbre,  feuillage ,  jeune  bots. 


RABELiESIANA.  645 

Politien,  Janus  Gruter,  Michel  Hassob,  Etienne  Forcadel 
(Voyez  Dornaw);  nous  avons  encore  la  Violette^  idyUe»  par 
Constant  Dubos.  '  ' 

WisAGE faux;  un  masque. 

Visage  de  rebec,  corps  (fHespaignole  et  ventre  de  Sotiice  ;  c'est- 
à-dire  yisa§;e  difforme,  taille  mince,  et  çros  ventre.  (Voyez 
les  mots  hespaignolé  et  rebec  au  Glossaire.  ) 

Gros  visage  y  face  du  grand  turc;  le  cul.  Visage  d'épetier;  laid, 
rebutant. 

Rabelais,  qui  étoit  naturellement  bouffon,  s'est  amuse  à 
tracer  de  Badebec  un  portrait  grotesque.  Veut-on  celui  d'une 
Vénus  du  quinzième  siècle?  le  voici  : 

Qui  yeult  belle  femme  querre , 
Preigne  visage  dAngleterre , 
Qui  naye  mammelles  normandes , 
Mais  bien  udq  beau  cors  de  Flandres , 
Ente  sur  un  cul  de  Paris, 
n  aura  femme  a  son  dénis. 

En  voici  un  autre,  sous  une  forme  ënigmatique  et  singu- 
lière : 

Celle  qui  veult  paroir  des  belles  la  plus  belle , . 
Ces  dix  foys  troys  beaultez,  troys  longs,  troys  courts,^  troys  blancs, 
Troys  rouges  et  troys  noirs ,  trqys  petits  et  troys  grandz. 
Troys  estroicts  et  troys  gros,  troys  menuz  soyent  en  elle. 

Cholieiies. 

L'original  latin,  de  Jean  de  Nevisan,  dans  sa  Sylva  nup^ 
tialisy  ëclaircira  ce  que  ces  quatre  vers  ont  d'obscur  : 

Triginta  haec  habeat  quae  tuU  formosa  vocari 

Fcanioa;  sic  Helenam  fama  fuisse  refert. 

Alba  tria ,  et  totidem  nigra ,  et  tria  rubra  puella  : 

Très  habeat  longas  res,  toUdemqae  brèves  ; 

Très  crassas ,  totidem  graciles  ;  tria  stricta ,  tôt  ampla.  | 

Sint  itidem  huic  fomue  ;  siDt  quoque  parva  U^ia. 

Alba  cutis,  nivei  dentés,  albiquc  capilli  : 
Nigri  oculi ,  cunnns ,  nigra  supercilia  : 
Labra ,  gêna; ,  atqne  ungues  mbri  :  sit  oorpore  longa , 


646  RABËLiESIANÂ. 

Et  loofp  crines ,  lit  qao<{ne  longs  manos  : 

SÎDtque  brèves  dentés,  aares,  pes  :  pectora  Uta, 

Et  clunet  ;  dUtent  ipsa  supercilia  : 

Cunnas  et  os  strictum,  stringaot  ub\  cingula  stricta  : 

$it  coxa  et  cuUus ,  vulvaque  turgidula  : 

SabtUei  digiti ,  crini ,  et  labra  pnellis  : 

Parvus  sit  nasus ,  parva  mamilla ,  capnt. 

Cum  nulU  aut  raric  sint  hsec ,  formosa  vocari 

NuUa  puella  potest ,  rara  puella  potest. 

On  appeloit  visage  de  pressurier  la  face  enluminée  d^un 
ivrogne. 

Vivat,  ^î/wf,  pipat^  hibat;  jeu  de  mots  femilier  aux  Alle- 
mands. 

Vivre  : 

Oncq  homme  neut  les  dieux  tant  bien  a  main 
Quasseuré  feu&t  de  Tiure  on  lendenuis. 

Les  vers  qu'a  imités  Rabelais  sont  de  Sénéque^  dans  son 

Thieste: 

Nemo  tain  diros  habuit  faventes , 
Crastinam  ut  posset  sibi  poUiceri. 

VixiT.  Expression  usitée  chez  les  Romains,  pour  dire,  eu 
parlant  d'un  individu,  il  a  cessé  de  vivre,  il  est  mort.  Chez  ce 
peuple,  le  nombre  dix-sept  étoit  réputé  infauste,  malheu- 
reux, nombre  de  mort,  La  raison  en  est  singulière  et  digne 
de  remarque.  Ce  nombre,  en  chiffres  romains,  s'écrit  XVII: 
or,  en  renversant  Tordre  des  lettres-chiffres,  vous  trouveiez 
VIXI. 

Ung.  Ce  m'est  tout  ung;  tout  indifférent;  cela  m'esl  éçsl. 

Voeu  de  Charroux,  Gharroux  étoit  une  petite  ville  du  Haut- 
Poitou,  avec  une  abbaye,  dans  laquelle  on  gardoit  plusieurs 
reliques,  entre  autres  le  digne  voeu;  Ton  nopnmoit  ainsi  une 
grande  statue  de  bois,  revêtue  de  lames  d'argent.  Aux  hommes 
seuls  appartenoit  de  pouvoir  baiser  cette  statue;  et,  si  le* 
femmes  en  approchoient,  lee/i^/ie  v^u  sehaussoit  aussitôt  hors 
de  leur  portée;  aussi  ajoute-t-on  que,  dans  leur  désappointe* 
inen  t ,  ]  es  femmes  couroient  après  les  hommes ,  pour  reprend  re 


RÀBELiESIANA.  647 

sur  leur  bouche  le  baiser  sacre  avec  ses  bénignes  influences. 
Des  huguenots,  peu  respectueux  pour  l'idole,  la  dépouillèrent 
en  1692  de  ses  riches  habits,  et  même  de  ses  lames  d'argent, 
ce  qui  leur  valut  le  titre  de  valets  de  chambre  du  di§ue  vqbu. 
Voisin  : 

Qui  ha  bon  voisin 
Ha  bon  malin. 

Bon  advocat,  mauvais  voisin. 

Puissant  seigneur,  grand  fleuve,  grands  chemips. 
En  tout  temps  sont  mauvais  voisins. 

Vrai.  Tout  vray  à  tout  vray  consonne, 

Cade  cosa  engendra  su  semejante. 

La  t;énfë  seule  étant  parfaite,  aucune  erreur  ne  sauroit  lui 
convenir.  Voilà  pourquoi  l'homme  a  tant  de  peine  k  cônnoitre 
la  venté,  dont  la  nature  est  incompatible  avec  les  imperfeclions 
de  son  espèce. 

Utino  (Léonard  de),  ci-dessus,  page  1 13.  L'exactitude  veut 
que  nous  complétions  cet  article.  Nous  n'avons  indiqué  de 
ce  dominicain  que  deux  recueils  de  sermons  {de  Sanctîs  et 
de  Legibus),  Il  en  existe  un  troisième,  de  Dominicis,  et  qui- 
busdamfestis^  Ulm,  1478,  Vicence,  1479;  sans  nom  de  ville, 
1494»  in-4°;  Lyon,  1496;  Paris,  i5i6,  in-4*.  Ces  trois  recueils 
ont  été  réunis  en  un  seul  corps,  Nuremberg,  1478,  et  Spire, 
1479,  îii- folio.  Léonard  ne  s'en  est  pas  tenu  là  :  il  a  publié 
ensuite  Sermones  de  flagellis  peccatorum,  Lyon,  i5i8,  in-8*, 
Sermones  de  Petitionum,  Lyon,  i5i8,  in-8*.  et  quelques  trai- 
tes obscurs  de  théologie.  Prosper  Marchand  assimile  ses  ser- 
mons à  ceux  de  Maillard  et  de  Barlette ,  et  en  cite  ces  deux  vers  : 

Foemina  corpus ,  opes ,  animam ,  vim ,  lumina ,  vocem 
PoUuit,  annihilât,  necat,  eripit,  orbat,  acerbat. 

Y. 

Y.  Cette  lettre,  en  forme  de  fourche,  et  présentant  aux  yeux 
Tcmblème  du  binaire  (du  bien  et  du  mal),  a  fourni  h  certain 


648  RABELiESIANA. 

spéculateur  le  sujet  d'un  livre  philosophique  :  Littera  pythc^ 
gorica  Y,  sive  monita  selecta  de  hivio  viUe  huaianœy  Colore, 
1682,  in-i2. 

Yeux,  sont  le  mirouer  de  lame. 

Antoine  Heroet  et  Méllin  de  Saint-Gelais  ont  fait  le  Blason 
detŒil{yoyez  le  recueil  de  M.  Méon).  Nous  avons  en  outre- 
Joann.  BapU  Ruschii,  de  Oculis  dignitatepalœstra^  Pise,  i63i , 
in-4°;  Martini  Hortensiiy  de  Oculo,  ejusque  prœstantia,  Amst., 
1645,  in-ia;  Les  /eux,  ouvrage  curieux  et  galant,  par  Du 
Commun,  Amst.  17 16,  in- 12;  Joanis  Theodori  Schonliniy  de 
Fisus  nobilitate,  Monaco,  Berg,  16 1 8,  in* i a.  Ce  petit  ouvrage 
est  traduit  du  François ,  d'André  Laurent. 

YvROGNE.  Il  y  a  plus  de  vieux  ivrognes  que  de  vieux  méde- 


cins. 


N,  B,  Aux  ouvrages  annoncés  çi-dessus,  pages  36  et  37,  i( 
faut  joindre  :  Lettre  de  Rabelais ,  ci-devant  curé  de  Meudon^  aux 
quatre-vingt-quatorze  rédacteurs  des  Actes  des  Apôtres^  *79o» 
in-8°  de  2^1  pages. 

La  pièce  de  Clément  Marot  fut  représentée  aux  Troubadours, 
le  19  floréal  an  vu ,  et  non  au  Vaudeville ,  comme  nous  Pavons 
dit. 


JURONS  ET  IMPRÉCATIONS. 


AcHERON.  Fertus  dAcheron  ! 

Adauras.  Parsainct  Adauras^  qui  nous  préserve  de  pendai- 
son; nom  fantastique  formé  de  aurUy  Pair. 

Aedepol,  serment  des  femmes  romaines  :  Par  le  temple  de 
PoUux;  celui  des  hommes  étoit  Aecastor. 

Alipahpin  {saint)\  (liv.  II,  chap.  vi.)  Le  Duchat  dérive  ce 
nom  fantastique  de  saint  du  grec  moderne  AUpanta^  qui  si- 
gnifie un  emplâtre  sans  graisse.  Quant  au  reste  de  sa  note ,  cW 
le  cas  de  dire,  qui  puisse  y  mordre,  y  morde. 

Amble.  Par  les  ambles  de  mon  mulet:  serment  d'un  médecin, 
qui  n'avoit  rien  de  plus  précieux  que  sa  mute. 

Ame.  Par  mon  ame. 

An.  En  mal  an  soit-ill  puisse-t-il  lui  arriver  malheur  ! 

Anool  iLLE.  Par  la  reine  des  andouiUes.  Voyez ^  au  Glossaire, 
Niphleseth. 

Antoine.  Que  le  feu  sainct  Antoine  vous  arde  le  boyau  culier! 

Antoine.  Le  fou  sainct  Antoine  vous  baise. 

Antoine.  Fentre  sainct  Antoine! 

Arnaud.  Cap  de  saint  Arnaud;  par  le  chef  de  saint  Arnaud. 

Aube.  Par  Paube  du  bast  que  je  porte  :  serment  d'un  baudet. 
Voyez  le  mot  aube  au  Glossaire. 

AvivRES.  Fos  moles  avivres!  Voyez  le  mot  avivres  au  Glos- 
saire. 

AuRE  de  grâce  l  exclamation  commune  en  Languedoc  ;  vent, 
souffle  y  esprit  de  grâce.  Aura. 


65o  RABELiESIANA. 


B 


Babolin.  Je  me  donne  à  saint  Babolin^  le  bon  sainct.  Nom 
fantastique,  formé  de  babiole.. 

Barbe.  Parma  barbe! 

BiEU ,  pour  Dieu.  Par  le  cor  Bieu ,  par  le  corps  de  Diea. 

BiEu.  Je  renie  Bieu  {Dieu). 

Bis,  pour  Dieu.  Vrai  bis;  pour  vrai  Dieu. 

BœuF,  pour  Dieu.  Par  la  mort  bœuf  de  boys.  Tous  ces  jurons 
ont  été  imaginés  pour  ne  pas  prononcer  le  mot  IHeiu 

Boeuf.  Cor  Bœuf;  corps  de  Dieu. 

Boeuf.  Ventre  Bœuf;  ventre  de  Dieu. 

Bons  mots.  Par  les  bons  mots  qui  sont  dans  cette  bauinUe<fui 
rafraîchit  dedans  ce  bac  (pour  banquet). 

Bot,  pour  Dieu  {gott).  Vrai  bot;  pour  vrai  Dieu. 

Bottine.  Par  la  grande  bottine;  par  le  houzeau  de  scUnct  Be- 
noist. 

C^est  la  botte  de  saint  Benoit,  que  nous  avons  fait  connoStre 
dans  la  Table  des  matières. 

Braguette.  Par  Vame  de  ma  braguette  eschauffée;  Famé  de 
la  braguette  est  le  cazzo. 


Gaisgne;  imprécation  {cogna).  C'est  le  cazzo  des  italiens. 

Cancre.  Que  le  cancre  te  puisse  venir  aux  moustaches  ^  et  trois 
razes  d*angonnages  pour  te  faire  un  hatdt  déchausses  I  Voyez  les 
mots  mze  et  angonnage  au  Glossaire. 

Carymart,  carymara;  de  ces  mots  insignifiants  que  l'on 
dit  dans  le  trouble  et  la  confusion ,  comme  patati  paiaUi  et 
tant  d'autres. 

Otez  ces  gens  noirs,  marmara;  carymary,  carymara^  dit 
Pathelin  dans  la  farce  de  son  nom.  Dans  l'édition  de  Dolet. 


RABELiESIANA.  65i 

et  dans  deux  autres  (liv.  I ,  cbap.  xvii),  on  trouve  un  petit 
paquet  de  jurons  qui  n'ont  rien  de  bien  saillant;  nous  les  rap- 
porterons néanmoins  ici ,  pour  satisfaire  la  curiosité  du  lec- 
teur. 

Après  ces  mots  :  et  quand  fsurent  au  plus  hault  de  funiversitéj 
suants,  toussants,  crachants 9  et  hors  d'haleine,  on  lit:  com- 
mencèrent à  renier  et  jurer  les  plagues  (plaies)  dieu;  je  renie 
bien;  fraudienne  vpy  tu  ben  la  mer;  de  po  cap  de  bious;  das 
dicb  gots  leyden  scend  ;  la  martre  scend  ;  ventre  sainct  Quenct  ; 
ventre  guoy;  par  sainct  Fiacre  de  Brye;  sainct  Treignan  ;  je 
fayz  vœu  à  sainct  Thibault;  pasques  Dieu;  le  bon  iour  Dieu; 
le  diable  m'emport";  carimary,  carimara;  par  sainct  Guode- 
pin,  qui  fut  martyrisé  de  ponunes  cuyctes;  par  sainct  Foutin 
l'apostre;  ne  dia  madia;  par  sainctem'amye,  etc. 

Ghrestien.  Foy  de  chrestien  ! 

CoRPE  de  geUine!  pour  corpo  di  dio. 

G0UILL6N.  Par  les  saincts  couillons  du  pape! 


D. 


Dehait,  imprécation;  c'est  levai  des  Latins. 

Deu  ,  Colas  m'faillon  l  Dieu  !  Colas ,  mon  fiston  ;  ces  mots  sont 
lorrains.  Rabelais  les  rend  par  de  par  sainct  Nicolas,  compaignon. 

DiA.  Ma  dia,  non,  par  Jupiter.  Dia  est  encore,  par  suite 
de  sa  signification  première  (dérivée  dedt^),  un  cri  des  char- 
retiers pour  faire  tourner  leurs  chevaux  à  gauche^  coté  réputé 
favorable  chez  les  Romains,  quant  h  la  foudre,  émanée  de 
Jupiter.  D'autres  rendent  ma  Dia  par  m'ait  Dieu.  Ne  dea^  oui , 
par  Jupiter. 

Diable.  De  par  le  diable. 

—  De  par  trente  légions  de  diables. 

—  Par  tous  les  diables  ! 

—  Cent  DIABLES  me  saultent  au  corpd! 

—  De  par  cinq  cents  mille  et  millions  de  charretées  de 

*  DIABLES. 


65a  RABELiESlÂNA. 

—  A  mille  et  millions  et  centaines  de  millions  de  dubles 
soit,  etc. 

—  Je  désavoue  le  diable. 

—  Je  me  donne  à  nonante  et  seize  diables. 

—  Je  me  donne  à  cent  pipes  de  vieux  diables.  Pipe  signifie  i 
ici  une  grosse  tonne.  | 

—  Je  me  donne  à  cent  mille  pannerëes  de  beaux  DUBits: 
corps  et  ame,  tripes  et  hoy^uxl  Pannerée  est  un  plein  pmir. 

—  Je  me  donne,  je  me  vends,  je  me  donne  à  travers  toDs 

les  DIABLES. 

—  Je  me  donne  a  trauers  tous  les  diables  ,  comme  un  coup 
de  bouUe  a  trauers  un  jeu  de  quilles. 

—  Le  DIABLE  me  faille;  me  surprenne,  me  trompe,  œe 
pipe! 

—  Que  le  DIABLE  me  souffle  au  cul  ! 

—  Guarre  diables  qui  voudra;  se  range,  se  garantisse, s« 
guare ,  etc. 

—  Hypochondres  de  tous  les  diables! 

—  Sec  au  nom  des  diables!  Voyez  le  mot  sec  dans  le  Glos- 
saire. • 

—  Le  diantre  et  celui  qui  n'a  point  de  blanc  dans  M 
m'emportent  ensemble.  Diantre ^  pour  diable;  celui  q^na 
point ,  etc. ,  c'est  encore  le  diable;  ainsi  les  deux  ne  font  qu'un. 

Diem ,  pour  Dieu.  Per  Diem ,  au  lieu  de  per  Deum,  Voyex  le 
psaume  lao  ou  lai. 
Dieu.  De  par  Dieu  ! 

—  De  par  ly  bon  Dieu,  et  ly  bons  homs!  Cest,  dilUD»^ 
chat,  le  fils  de  Dieu  fait  homme. 

—  Ainsi  vous  aist  Dieu  ! 

—  J'advoue  Dieu  ! 

—  Je  foys  vœu  à  Dieu! 

—  Je  me  donne  à  dieu,  si,  etc. 

—  Cor  Dieu!  Corps  de  Dieu. 

—  Par  la  ratte  Dieu  ! 

—  Teste  Dieu  pleine  de  reliques!  Serment  du  seigneur  3e 
la  Roche  du  Maine. 


RABEL^SIANA.  653 

—  Ventre  Dieu! 

—  Vertus  Di£i)  !  Ce  nest  iurement^  dit  plaisamment  Rabe- 
lais; cest  assertion  :  moyennant  la  vertu  de  Dieu.  Ainsi  est-il 
en  plusieurs  lieux  de  ce  Hure.  Gomme  a  Tholose  prescfaoy  t  frère 
Quambonis.  Par  le  sang  Dieu,  nous  feumes  rachetez;  par  la 
vertus  dieu,  nous  serons  sauluez. 

—  Par  la  vertu  du  Dieu  pape;  le  dieu  sur  terre^  comme 
disent  les  papimanes. 

—  Vray  Dieu  ! 


Estoille.  Par  lestoillb  poussiniere. 

Gorbleu ,  sur  quelle  étoile  ai-je  marché  ?  au  lieu  de  sut  quelle 
herbe.  {Maranzakiniana.  ) 

Extravagantes.  Vertu  d'EXTiiA vacantes.  Voyez,  au  Glos- 
saire, le  mot  extravagantes. 


f. 


Fallot.  Par  le  manche  de  ce  fallot  ! 

Fardeau.  Par  le  fardeau  de  sainct  Ghristophe  !  Jësus-Ghrist, 
que  ce  saint  porta ^  dit-on,  sur  son  dos. 

Ferreol.  Par  sainct  Ferreol  d'Abbeville  ! 

Il  y  a  eu  quatre  saints  de  ce  nom,  sans  compter  un  Ferreol , 
préfet  du  prétoire  des  Gaules. 

Le  premier  fut  prêtre  et  martyr  à  Besançon ,  en  a  1 7  ;  le  se- 
cond, martyr  à  Vienne;  un  troisième,  évéque  de  Limoges;  le 
quatrième  enfin,  évéque  d'Uzès.  Nous  n^en  connoissons  point 
d^Abbeville;  et,  si  Rabelais  en  invoque  un,  c'est  sans  doute 
parcequ^il  fait  parler  un  moine  picard. 

Du  reste,  on  sait  que  nos  aïeux,  qui,  comme  les  Romains, 
avoient  beaucoup  de  tendresse  pour  les  oies,  les  mirent  sous 
la  protection  spéciale  de  saint  FerreoL  Voy.  Fapologie  pour 
Hérodote ,  ch.  38. 


G54  KABELiESIAKA. 

Fes&e.  An  nom  et  révérence  des  quatre  fesses  i|iii  tous  en- 
gendrèrent ,  et  de  la  vivifique  cherille  qui  pour  lors  les  cou- 
ploit.  Voyez  aux  Erotica  les  mots  heste  à  deux  dos.  On  a  dit 
aussi  :  beUe  a  deux  cu/s. 

Feste  Dieu  Bavard  !  juron  que  Ton  attribue  an  câcbre  che- 
valier Bayard. 

Festoh  dienne!  Fête-Dieu;  imprécation. 

Fiacre.  Par  iespine  de  sainct  Fiacre  en  Brie! 

Fidiis,  Mfus  fidus;  et  mieux,  médius Jidius : sermoki  parmi 
fils  de  Mars  ainsi  nommé. 

FiGtE.  Par  la  figle  qu'un  de  mes  ancêtres  mangeant,  Phi- 
lémon  mourut  à  force  de  rire;  serment  d'un  baudeC 

11  falfoit  que  cette  anecdote  plût  bien  à  Rabelab,  car  il  Fa 
répétée  trois  on  quatre  fois. 

—  Par  ma  figl  e  !  Voyez  ci-après  le  motfir» 

For  de' piéton  !  parodie  de  Fot  de  cbevalier. 

FoY  d^homme  de  bien  ! 

Froc.  Par  le  digne  froc  que  je  porte! 

Fy.  Par  ma  fy  !  Cest  leyica  des  Italiens ,  et  par  conséquent 
un  juron  de  femme. 


G. 


GoDERAN.  Par  sainct  Goderav.  Le  Dacfaat  pense  que  c'est 
saint  (^od^rane,  évéque  de  Senez ,  et  frère  de  sainte  Oppor- 
tune. 

Golfarin.  Par  GoLFARiiv,nepveu  de  Mahom,  serment  d'un 
Turc. 

Ghi8.  Par  sainct  Gris;  le  sainct  Gréai! 

(r  VOGUE  Cenomanique{parla\  serment  d'Épistemon.  GuoqM 
signifie  là  raillerie,  moquerie,  plaisanterie;  et  cenomanûfue, 
des  Manceaux,  la  ville  du  Mans  étant  appelée  en  latin  Ceno- 
manum. 

GuoY,  pour  Dieu.  Vertus  ouoy,  vertu  de  Dieu. 


kABELiESIANA.  65S 

H. 

Huppe  de  froc  !  Voyez  le  mot  huppe  au  Glossaire. 

Hurluberlu!  (saint).  Nom  fantastique.  On  appelle  ainsi 
ordinairement  un  brouillon,  un  étourdi;  d'autres  écrivent 
hurlubrelu. 


Jacques.  Ventre  saint  Jacques! 

Jean.  Par  saint  Jean  ? 

Jupiter.  Par  Jupiter  Pierre;  le  Jupiter  lapis  des  anciens. 


L. 


Lantervier.  Foy  de  lanternier  ! 

Lapathium.  Par  lapathîum  acutum  de  Dieu.  Double  jeu  de 
mots.  Lap€Uhium  signifie  la  patience,  plante,  comme  on  a  pu 
le  voir  dans  le  Glossaire;  ensuite  l'homophonie  fait  entendre 
à  Toreille  par  (a  passion  de  Dieu. 

Lunettes.  Par  mes  lu  nettes  orientales.  Serment  dePanur(je, 
porte^bésicles. 

M. 

Mahom.  Ventre  Mahoh  !  Ventre  de  Mahomet  ;  serment  d'un 
Turc.  Mort  Mahom. 

M  ALAN.  En  malan  soit  la  beste;  que  maudite  soit  la  béte! 
Le  mot  malan  y  synonyme  de  malandre^  signifie  ulcère,  lèpre , 
maladie.  Voyez ,  au  Glossaii^y  malandre. 

Mamye.  Par  saincte  Majuye  !  Mon  amie  (la  Vierge). 

Marme  ,  par  mon  ame.  Le  Duchat  dit  :  mercy  de  moi, 

Mau.  Le  M  AU  fin  feu  de  ricqueracque,  aussi  menu  que  poil 
de  vache,  renforcé  de  vif-argent,  vous  puisse  entrer  au  fon- 


656  RABELfSIANA. 

dément  !  C'est  le  fie,  ulcère  vénérien,  ou  la  sentine  ;  qnant  au 
mot  burlesque  ricqueracque  y  le  conte  suivant  le  rendra  sufK- 
samment  intelligible  : 

Certain  Fnuiçou,  habitant  de  Florence, 

Se  confeuoit  du  péch^  de  la  chair 

A  père  Isac ,  qui  lui  dit  :  pariez  clair  : 

Le  cas  est-il  de  Toscane  ou  de  France?  • 

Expliques  toos  ,  le  point  est  important. 

Peu  m'en  souvient,  dit  l'autre ,  en  hésitant; 

De  unit  le  tout  s'est  fait  à  l'aventure. 

Le  confesseur,  trouvant  la  chose  obscure , 

Cela ,  ditril ,  faisoit-il  ne  ou  rac  ? 

Rie,  répondit  le  pénitent  sincère. 

Parbleu ,  le  cas ,  reprit  le  bon  Isac , 

Est  donc  toscan  y  n'en  doutez  pas,  conq>ére. 

Riqueracque  étoit  encore  une  petite  pièce  de  poésie  en  ver> 
croisés. 

Que  le  HÂU  lubec  vous  trousque  (trousse)!  imprécation 
qui  revient  souvent  dans  ce  livre  ^  et  qui  est  familière  aux  Lan- 
guedociens. MaulubeCy  ou,  comme  disent  d'autres ,  nutuiou- 
betj  étoit,  à  ce  que  Ton  croit ^  un  ulcère  ou  chancre  fort  daD> 
gereux.  Quant  à  l'étymologie  du  mot,  vient-elle  de  mai  au  (tti- 
(la  bouche)?  c'est  ce  que  nous  ne  déciderons  pas. 

Que  le  M  AU  depippe  vous  byre  !  puissiez-vous  être  ivre  mort. 
Mou ,  le  mal  de  la  pippe ,  du  tonneau  ;  mau  de  taberne  (taverne 
est  la  même  chose.  Byre  est  à  la  gasconne ,  pour  vire,  virer , 
tourner. 

Que  le  MAU  de  terre  vous  bire  !  Mau  de  terre  est  Tcpilepsie , 
ainsi  nommée  parceque ,  dans  les  accès,  le  malade  est  souvent 
renversé  par  terre. 

Merde.  Par  la  merdé  ! 

Mebbe  en  mon  nez  ! 

Merdigoes;  mercy  Dieu. 

Mort.  Par  la  mort  diene;  par  la  mortMeu  (  mort  de  Dieu  . 

Mule.  Vos  maies  mules.  Voyez  mule  au  Glossaire^ 


RABELiESIANA.  667 

N. 
Nethe  Dene  !  Notre-Dame. 


Papimanie.  Je  renonce  ma  part  de  papimanie.    ^ 

F Asqv^  de  soles!  Pâques  fleuries;  on  disoit  aussi  dimanche 
de  blanches  ;  le  jeudi  saint  se  nommoit  du  blaiic  dieu ,  ou  blanc 
jeudi. 

Le  dimanche  des  Rog^ations  s'appeloit  Pasques  closes. 

Nos  aïeux  avoient  un  plaisant  proverbe  : 

Apret  Pasques  et  ro((atons 
Fy  de  presbtres  et  doifpons. 

PiCAULT.Parsainct  Picault.  LeDuchat  veut  que  ce  nom  ait 
été  formé  par  altération ,  on  plutôt  par  adoucissement ,  de  6k 
gott^  par  dieu.  Cette  interprétation  ne  nous  parott  pas  très 
heureuse.  Picaud,  en  Normandie ,  signifie  un  jeune  dindon. 

Poisson.  Vertus  dung  petit  poisson!  Vertu  Dieu. 

—  Vertu  d'autre  que  d'un  petit  poisson. 

—  Par  la  vertu  non  pas  d'un  petit  poisson. 

Pote  de  froc;  de  l'italien  potta  {la  natura  délie  donne). 


QxTAU ,  pour  corps.  Par  le  quau  dé  !  (  patois  lorrain  ) ,  par  le 
corps  Dieu. 

QuENET.  Ventre  saint Quenet  !  saint  Quenet,  ou  Kent,  ré- 
véré en  Bretagne. 

—  Par  la  dive  oye  ouenet  (de  saint  Quenet).  Il  paroit  que 
ce  saint  pouvoit  le  disputer  à  saint  Ferréol. 


4a 


658  RABEL^SlÂffA. 

B. 

Renier.  Je  renie  ma  vie. 
RiGOMÉ.  Par  sainct  Rigomé !  (saint  du  Poitou). 
Rivière.  Par  Notre-Dame  de  Rivière  ,  la  bonne  dame.  Voy., 
à  la  table  des  matières,  le  mot  rivière. 


Sambregot.  Par  la  face  de  Dieu  ;  le  mot  sombre  signifiant 
visage  :  on  disoit  aussi  par  le  sombre  dieu. 

Sang.  Par  la  vertu  du  sang,  de  la  chair,  du  ventre, àtV 
teste  (de  Dieu). 

Sang  de  les  cabres;  par  le  sang  des  chèvres. 

Sang  saint  Gris  (saint  Gréai).  Voyez  ce  mot  au  Glossaire. 

Sangbreguoy.  Par  le  sainct  Sangbreguot.  Le  Duchat  vflit 
que  ce  juron  signifie  :  par  le  saint  sang  de  la  braguette,  c'^* 
à-dire  du  saint  prépuce  de  J.-C. 

Satan,  ^valisque,  Satanas;  arrière,  Satan  ;  vade  rstro,  Juat, 
en  languedocien,  signifie  disparoitre,  s'évanouir. 

Sec  ,  au  nom  des  diables  !  Sec  est  alors  une  espèce  d'inte^ 
jection  confirmative. 

Sergent,  pour  serment.  Par  mon  sergent,  pour:  par  mon 
serment  (liv.  II,  ch.  xxi). 

Serment.  Par  le  serment  qu^  avez  fait  ^  ou  que  foi  frit  y^»^' 
soit  en  dérision  d'un  individu  qui  n'avoit  point  juré.  On  as- 
soit aussi  par  le  serment  (  sarment  )  de  bois. 

Sërpedieu  ,  d'où  l'on  a  fait  sarpqeu  ;  pour  corfio  di  dio, 

SioBE.  San  Siobé  (  saint  Se  ver  ).  Cap  de  Gascoignel 

Soif.  Par  ma  Soif  ! 

Styx  ,  vertus  du  Sttx  ;  serment  de  Jupiter.  C'est,  dit  ^^ 
lais ,  ung  paluz  en  enfer,  selon  les  poètes ,  par  lequel  ioreotl^^ 
dieux,  comme  escript  Virgile,  VI.  Lie|  cause  est  pourccque/  «f* 
toircy  fille  du  Styx,  feut  a  luppiter  fauorable  en  la  bauui^ 


RABELiESIANA.  669 

des  Geans.  Pour  laquelle  recompenser ,  luppiter  octroya  que 
les  dieux,  iurans  par  sa  mère,  iamais  ne  fauldroyent;  etc.  Lisez 
ce  quen  escript  Seruius  on  lieu  dessus  allégué. 


Tarabin  tarabas ,  mots  insignifiants ,  comme  carymary. 

Thibault.  Par  sainct  Thibault. 

Treignan  ;  sainct  Treignan  fouiys  vous  descouss;  saint 
Treignan  d'Ecosse  vous  f....  Ce  saint  Treignan  est ,  soÎTant 
Le  Duchat ,  saint  Ninias ,  révéré  en  Ecosse. 

Trou*  Par  k  trou  madame.  Voyea  aux  Erotita. 


Ventre  sur  ventre  ! 
X    Par  le  ventre  beuf  de  boys. 

Yerd  et  bleu;  de  vertubleu^  pour  vertu  de  Dieu. 

VÉROLE.  Que  j'aie  la  vérole,  si,  etc. 

Vertuguot,  le  même  que  vertubleu. 

Vertus  bœuf  de  6oy«. 

Vie.  Je  renie  ma  vib. 

Vierge.  Par  la  vierge  qui  se  rebrasse.  VoyeB^  ao  Glossaire, 
le  mot  rebrasser.  On  se  rappelle  commem  Certaine  sainte  paya 
le  naulage  à  un  batelier. 

Voeu.  Par  le  digne  vœu  de  Charroux.  Voy.,  au  Rabelœsiana, 
le  mot  vosu  de  Charroux. 


4a. 


66o  RABELiESIANA. 

N.  B.  A  cette  petite  collection  de  jurons,  nous  avons  cm 
devoir  ajouter  les  plus  saillants  de  la  farce  de  Pathelin,  an 
Mystère  des  blasphémateurs  y  du  Moyen  de  parvenir  y  et  de  qud- 
<Jties  autres  anciens  ouvrages  qui  sont  à  peu  près  du  même 
genre. 

A. 

Allah,  nom  de  Dieu  chez  les  Turcs.  La  illah  illaiah,  Meht- 

.  met  résout  JiUûu  Cette  phrase  est  la  profession  de  foi  des  Turcs. 

Il  fi  y  a  d autre  Dieu  que  Dieu^  et  Mahomet  est  son  prophète. 

S'ils  entendoient  un  chrétien  répéter  cette  phrase,  et  qu'ils 

fussent  en  force,  ils  le  contraindraient  de  se  faire  musulman. 

Ame.  Par  l'orne  qui  en  moi  repose. 

Angoisse.  Par  les  angoisses  de  Dieu. 

Arc  en  ciel.  Je  veux  que  Parc  en  ciel  me  serve  de  cravate. 


B. 


BiERRE.  Par  la  double  bierre  des  Pays-Bas. 
BisMiLLAH,  au  nom  de  Dieu;  serment  d'un  Turc  avant  de 
faire  aucune  action. 
Bon  gré  en  ait  Dieu! 


Carcasse.  Je  veux  que  la  carcasse  du  diable  me  serve  de 
cabriolet  ! 

Certe.  Par  la  certe  Dieu,  juron  des  hug^uenots. 

Chair.  Par  la  cAat'r  6teu,  de  par  sainct  Pierre.  Bieu  pour 
Dieu. 

Christoli.  Ventre  de  sainct  CAn^to/t  (Christophe). 

Conscience.  Par  ma  conscience. 

Corbeau.  Par  le  corbeau  du  bois  ! 


RABELiESlANA.  66i 

GoRNE.  Par  la  double,  digne,  grande  coANs.tnple  du  plus 
fermée  ocu  qui  soit  ici. 

—  De  par  plus  de  cinq  cents  miUe  coftNEs  de  coca! 

—  Que  cent  coups  de  cohnes  au  cul  vous  déchirent  le  fon- 
dement! 

Corps.  Par  le  corps  précieux!  (de  Dieu  1) 
Greste.  Par  la  double  rouge  creste  de  cocq  ! 
Croix.  Par  la  croix  ou  Dieu  sestendit  ! 


D. 


Dame.  Par  la  dame  que  l'on  réclame!  (la  vierge. 

—  Doulce  DAME  (la  vierge). 
Peur  Notre-Dame  de  Boulongne  ! 
Dame  dé,  Seigneur  Dieu  ! 

Déluge.  Je  prie  a  Dieu  que  le  déluge  courre  sur  moy  et  la 
tempeste. 
Desaduouer: 

le  detadaoae 
Cellny  qui  feut  créant  terres  et  cieulx; 
.   Blaspk: 

le  desaduoue  lesu  le  roy. 

le  desaduoue  le  filz  de  Marie. 

Par  le  cors 
Du  benoift  lesus  consacré. 

Parle 
Dieu  qui  yoult  a  Noël  estre  né. 

Pattielin. 

Diable.  Diable  y  ait  part! 

—  Le  diable  y  adviegne  ! 
Dieu.  M'aist  Dieu  ! 

—  Par  la  mort  Dieu  très  digne  et  belle  ! 

—  Par  dieu  le  père  ! 

—  Par  celluy  dieu  qui  me  feit  naistre! 


66a  RABELJSSIANA. 

•— ^Â  vase  tue  puk-je  commander!  (commendare)  rrcom. 
mander. 

—  Je  paisse  dieu  desaduouer! 

'  Je  puisse  ennuyct  Dieu  regnier! 

Maulgrë  qaco  ayt  Diea  «a  le  d^bl^  I 

Je  regny  Diea  publicqnement , 
Ou  le  grand  dyable  memporte  !  ' 

Je  vous  iure  par  les  vertus 
De  Dieu  qui  est  boo  et  benoist. 

Par  les  Tertus  et  par  la  cbair 
De  Oiea  qui  eat  taat  procienlK  ! 

le  puisse  estrc  au  dyable  liurë  ! 

^  Ah  !  ie  me  donne  au  plus  grapd  dyj^lc 

Qui  soyi  en  enfer  aniourdhuy, 
Par  promesse  inreuocable. 

le  regny  Dieu  le  créateur. 
Et  aussy  bien  sa  quirielle. 

Par  la  teste  Dico  digne  cl  saigt. 
Ce  dist  il ,  plaine  dt  reliques  ! 


E, 


Enfer.  Au  fond  denfer  ie  pijttsse  ^s^  pendu»  (Serment  de 

Satan.) 

F. 

Feu.  Que  le  mal  feu  vous  arde. 

FiEBURE.  Sanglante  yieèure  te  doint  Dieu* 

—  Vous  ayez  la  fi^bure  quartaine. 

Faessure.  Par  la  doubley^v^tire  de  mon  petit  çbiea  ! 


RABELiËSIANA.  66S 


Galk. 

Vous  ayei  toas  b  forte  |pW , 

La  rai§e,  toanntm ,  et  toai  maak. 

George.  Bongrë  saint  George. 

^7  Ventre  sainct  George. 

Gilles.  Par  mons&çmiar  aaiat  GMeê, 

H. 

Hart.  Que  pendu  feusses  a  la  heui. 

Herbe.  Par  la  vertu  de  Vherbe  de  la  Sainct-Jean. 

L. 

LoDP,  pour  Dieu.  Ventre^de  loup,  pour  ventre  Dieu. 

M. 

Mal  de  hait  !  Que  mal  t'arrive  ! 
Mananda  (par).  Par  manda. 
Marie.  Bénédicte  Maria  î 

—  Par  saincte  Marie  la  gente! 

Mâle  6055e  (la);  imprécation  :  que  la  peste  fétouffe! 
Mâle  feste  menuoye  la  saincte  Magdeleioe  ! 

—  Que  MALE  foire  embrenne  vostre  nez  ! 
Mamoulin.  Cap  Saint-Mamouliru  Nom  fantastique. 
Marande.  Par  saincte  Marande! 

Masme.  Par  masme  (  mon  ame). 
Mathelin 

Le  mal  Saint-Matheliix 

Sans  le  mien  aa  cnear  ▼çna  Ciegoe. 

Mathelin  est  pour  jlfat/iunn,  et  le  mal  Sainct-Mathurin  étoit 


664  RABELiESIÂNA. 

la  fièvre  chaude,  Fépilepsie,  la  manie,  etc.  Voyez ^  à  la  table 

des  matières ,  le  mot  saints, 

Maugre  bien  (  Dieu  ). 

Mère.  Par  la  mère  Dieu  précieuse  ! 

Mesadvenir.  Mesadvenir  rous  puist-il! 

Mescheoir.  Mescheoir  puis-t'il  de  corps  et  cTarne  !  Meschmr 
signifie  décheoir ,  venir  à  mal,  décliner. 

Mort.  Par  la  mort  (de  Dieu). 

MoRTMAHOM  (par  la  mort  de  Mahomet)  ;  serment  des  crois». 


N. 


Noix.  Que  le  diahie  te  casse  des  noixl 
Notre-Dame.  Par  Notre-Dame  de  Bouloigne  ! 


o. 


OEIL.  Je  vous  donne  cest  mi  a  traire  {trah€re\  arracher,  ex- 
tirper. 

Ombre.  Par  la  saincte  ombre  du  clocher  du  temple  de  Sa- 
lomon  ! 

P. 

Palsambleu  (par  le  sang  de  Dieu). 
Pardienne,  par  Dieu. 
Passion.  Par  la  passion  de  Notre-Seigneur  ! 
Péril.  Par  le  péril  de  mon  ame  ! 
Philibert.  Cap  sainct  Philibert! 
Pierre.  Maugré  en  ayt  sainct  Pierre. 

—  Ventre  sainct  Pierre. 

— Par  sainct  Pierre  l'apostre. 

—  Je  reny  sainct  Pierre  de  Romme. 
Plaque.  Les  plagues  Dieu  {plague,  playe). 


R&BEL^SIÂNA.  665 

R. 

Rage  : 

Mourir  puiniei  de  maie  raige  ! 

Que  maie  rai|;e 
Vous  poisse  tous  a|;grauanter! 

S. 

Sabre.  Par  le  sainct  sabre  da  castud  ! 

Sacrement.  Par  mon  sticrement {^erxaent ,  chose  sacrée). 

—  Par  le  sainct  sacrement  Dieu  ! 
Sang.  Par  le  sang  bien  (Dieu). 

— Par  le  sang  Nostre-Dame  ! 

—  Par  le  saint  sang  que  Dieu  créa  ! 
Sangodemi,  juron  d'Arlequin. 

Semaine.  Maie  semaine  m'enuoye  Dieu  !  Serment  du  drap- 
pier. 

Semelle.  Par  la  semelle  du  meilleur  escarpin  que  je  goûtai 
jamais,  m.  d.  p. 

Soleil.  Par  le  sainct  soleil  qui  roye  (rayonne). 


Teigne.  Par  la  double  teigne  qui  te  puisse  coiffer. 
Teste.  Par  la  teste  bieu  (Dieu). 
Tredame,  par  syncope,  pour  Notre-Dame. 


V. 

Vallah  ,  par  Dieu,  serment  d'un  Turc. 


6G8  RABEL^SIANA. 

Le  bûcheron  et  les  trois  coiçnées,  17 

Histoire  du  iii:archa(kid  de  montons,  h 

Histoire  du  seigneur  de  Guyercharois,  70 

Le  moine.  d^Amiens,  72 

Les  noces  ae  Basché,  76 

Histoire  de  Villon  et  de  Tapecoue^  80 

Rencontre  de  moines  ;  tempête ,  99 

Mort  du  grand  Pan,  i^3 

Amodunt  et  Discordance,  j^' 

Histoire  dû  diable  de  Papefiguière,  1S9 

Miracles  opérés  par  les  Décrétâtes,  su 

Manière  de  hausser  le  temps,  260 

Histoire  de  Villon  et  du  roi  d'Angleterre,  268 

Apologue  de  Fane  et  du  roussin,  396 

Tournoi  des  échecs ,  36  ( 

Portrait  de  Oui-dire,  399 
Conquête  des  Indes  par  Bacchos,  et  description  an 

temple  de  la  dive  Bouteille,  4^9 


TABLE 

DES   PIÈCES   CONTENUES    DANS   CE   VOLUME. 


Ouvrages  de  Rabelais,  pag^e       i 

Éditions  de  son  roman ,  3 

Pièces  relatives  à  Rabelais  ou  à  son  roman ,  2 1 

Privilège  de  François  l'%  3o 

—  De  Henri  II,  32 

Arrêt  du  parlement,  35 

Tableau  des  écrivains  contemporains  de  Rabelais^  37 

Sur  Rabelais,  4^ 

Table  DES  MATiEBES,  49 

Ordres  ou  sociétés  de  plaisir^  56 

Couletirs  des  étoffes,  65 

Danses  du  temps  de  Rabelais ,  82 

Saints  qui  guérissent  les  maladies,  1 1 1 

Auteurs  cités  par  Rabelais,  122 

Glossaire  pour  les  Œuvres  de  Rabelais,  i35 

Divinations,  391 

Mots  latins  francisés,  395 

Mots  tirés  du  grec,  4^  i 

Erotiga  verra  ,  4^  I 

Anciens  lieux  de  prostitution^  4^9 

Éloges  des  châtrés,  44? 

Ouvrages  sur  les  cocus  »,  44^ 

Éloges  des  sots ,  4^  1 

RABELiESIANA  , 

Avant^propos ,  49  ^ 

■  La  Nephelecocuyie ,  indiquée  page  449>  ^^^  ^  Paris,  Jean  Ponpy,  1579, 
ûi-iSy  sous  le  titre  général  de  ceuvres  et  méUmges  poétitfues ,  etc. 


670  TABLE. 

Rabelaesiana ,  J99 

Cris  des  animaux ,  ^ 

Éloges  de  Vâne^  5o5 

—  de  la  cécitéy  Soy 

—  des  tailleurs  y  5o9 

—  delà  barbe,  S»o 

—  de  la  bierre,  5i5 

—  des  bottes  y  5»^ 

—  de  la  plume  à  écrire,  Sai 

—  des  chauves,  5" 

—  de  carême  prenant^  ^A 
-- des  chats,  5î6 

—  des  chausses ,  Saj 

—  des  cheveux^  5i8 

—  du  quinquina  y  ^29 

—  des  cloches,  53i 

—  du  coq^  53i 

—  du  corbeau,  ^ 
Dictons  des  villes  de  province,  ^V 
Éloges  des  échecs,  ^W 

—  de  V éducation,  ^' 

—  de  l'éléphant,  ^'^ 

—  de  C encre,  ^^^ 

—  de  l'enfer,  ^^' 

—  de  Fenvie,  ^^^ 
Fers  sur  C espérance,  ^5 
Éloges  de  l'espérance ,  ^'^ 

—  de  t éventail. 


55i 


556 
Ibii 


Interprétation  des  fanfreluches  antidotees,  * 

Éloges  de  la  fièvre, 

—  Des  figues, 

—  des  fleurs  de  lis, 

—  de  lafi>lie,  ^^7 

—  de  la  gale,  ^' 
^  de  la  gaieté,                                                                   ^ 

—  de  la  goutte,  ^ 


TABLE.  671 

^delaguerre^  554 

—  des  haillons  et  des  greniers,  566 
--du  hibou,  568 

—  de  Chyvery  569 

—  de  ignorance,  569 

—  de  f impolitesse,  5^0 

—  des  lanternes,            -  5^2 

—  de  la  lésine,  5y3 

—  du  lieure\  5^^ 

—  de  la  louange ,  5^5 
Maladies  données  ou  guéries  par  les  saints ,  Syj 
Éloges  de  Mardi-Gras ,  5^0 

—  des  matois,  Ibi^j^ 
-^  de  la  médecine ,  5g^ 

—  de  la  médisance,  53i 

—  du  mensonge,  582 

—  de  la  merde,  58^ 

—  du  miroir,  58^ 

—  des  mouches ,  moucherons ,  et  abeilles,  S9y 

—  delà  musique ,  588 

—  de  la  navigation ,  58q 

—  des  propriétés  des  nombres ,  Soo 

—  des  ceufs,  5^3 

—  des  oiseaux,  5^3 
Fable  du  corbeau  et  du  renard,  par  P.  Blancbet,  695 
Éloges  de  Coye,  596 
Diverses  sortes  de  pain,  Sqj 
Éloges  de  la  paix,  598 

—  du  perroquet,  599 

—  de  la  paresse,  600 

—  de  Paris,  601 

—  des  moineaux,  60a 

—  de  la  pauvreté,  6o3 

—  de  personne,  6o5 

—  de  la  peste,  i\^\^^ 
--  ^"  f^^  Ibid. 


67a  TABLE. 

—  du  pou,  611 

—  des  puces,  ^               6i3 

—  de  quelque  chose,  6i\ 

—  des  rats,  6ï5 

—  de  rien,  617 

—  du  rire ,  618 

—  de  la  rose,  619 

—  delà  Saint-Barthélémy,  611 

—  des  saisons,  des  quatre  parties  du  jour,  et  des  mois,       622 

—  du  silence,  625 

—  du  tabac,  6?8 

—  de  tout,  "632 

—  de  la  thériaque,  633 

—  du  ver  à  soie ,  636 
~  du  ver  luisant,  Ibid. 

—  de  la  vérole,  63: 

—  de  la  vieillesse,  ^  638 
— Différentes  espèces  de  vins,  '  641 
Éloges  de  la  vigne,  du  vin,  de  Fyvress^,  6}? 
Jurons  et  imprécations,  6^9 


FIN   DU   TKOISlèuE  ET   DERNIER   VOLUME. 


( 


THI8  BOOK  18  Xh 

8TAKP] 


»i^^-i#.^ 


AN  INITIAL  FINE  OF  25  CENTS 

WILL  BE  ASSBSSKD  POR  PAILURK  TO  RCTURN 
THIS  BOOK  ON  THK  DATE  DUE.  THE  PENALTY 
WILL  INCREABE  TO  80  CENTB  ON  THE  POURTH 
DAY  AND  TO  $1.00  ON  THE  BEVENTH  DAY 
OVERDUE. 


SEP  29  194Q 

l6Jân'6*ww 

Srt>  1  6  1996 

li,  C  BERKPLPV 

« 

LD21-100m-7,'39(4028) 

YC  64682 


U.  C.  BERKELEY  LIBRARIES 


C0571SSbl5 


390735 


W«VERSrrY  OF  CAUFORNIA  UBRARY