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IN MEMORIAM
^■^^^^ ■
OEUVRES
DE
F. RABELAIS.
V ï
•ânfcs •Sribof cini,
IMPftlMBIIt DU lOL
OEUVRES
DE
F. RABELAIS.
TOME TROISIÈME.
PARIS
LOUIS JANET, LIBRAIBE,
miB sAnrikfAOQCTs, b* 59.
BIDCGCXXHL
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AVERtlS3iEMËÎîT..:'.'.
L'ÉDITION de Rabelais qiié nous pul)Klttiéseti*i8'2!!i','
f(uoîque fdite avec soin, cbnténôft' en(ioi*6'un bon
nombre de fautes, que bous nous sommés kpplicjtiës
à Faire disparoitre dans celle-ci. L extrême finesse du*
caractère nuisit à rexactitûdè de là correction, eî à
la sévérité de ï ortbograpbe que nous voulions eft-
plcyer. Cestce qui nous a déterminas â'cfioisif, pour'
cet;e édition, le format in-octavo.
Obus répéterons ce que noiis avons dit dans' notre
Prospectus , que nous nous sommes constamment abs-^'
tenis de nous engager dans le dédale des interjpréta-
tions historiques , n ayant pas la présomptueuse prë-
tenton de posséder le fil d'Ariadne. Ce qui, Suivant
nous, fait un des charmes de la lecture de Rabelais,
c'est qu elle présente un vaste champ au?i spéculations
de t)us genres. L'observateur, Férudit, lliistorien, le
pbibsophe, y moisson^ent à Taise; et chacun deux,
siivant la tournure de son e^rit , «a^it tel ou tel rap-
pc'Pt, s'arrête £| telle ou telle interprétation : ce sont
de c^ aménités littéraires auxquelles il est doux de se
li\rer dans le silence du cabinet ; mais on doit toujours
se respecter assez pour ne les point communiquer au
piblic, ou, tout au moins, pour ne les présenter que
eanme de simplf^s coiijectures, qui bien souvent se
QOn^Qfï
ij AVERTISSEMENT,
dëtruisentrunerautre, comme ces formes fantastiques
que nous croyons apercevoir dans les nuages.
Les songes drolatiques ^ par exemple ^ sont une es^
péce de baguenaudier qpi peut amuser des enfants de
tout âge. Les uns y trouveront, bon gré, mal gré, les
divers personnages du roman de Rabelais, pris à la
cour de François F' ; d'autres , un tableau satirique des
guerres qui désoloient l'Europe au seizième siècle :
ceux-ci lès rapporteront uniquement aux affaires ec-
clésiastiques ; ceux-là n'y verront qu'un traité de mo-
rale, oppugnatoire des vices, et tous auront raisofi.
Pour nous , nous nous engageons à y démontrer, quand
on le voudra, les aphorismes de l'art Hermétique, bs
spéculations du Mage, les supputations du Cabalisie,
ouïes principes des Astrologues dans la formation de
leurs thèmes.
En annonçant cette nouvelle édition , nous n'igio-
rions pas qu'il se préparoit un très grand travail mr
Rabelais. Et, en effets depuis la publication de ndre
premier volume, il en a paru un d'une édition accom-
pagnée d'un Commentaire historique et philologiqie '.
> Quant aux pièces de Rabelais, annoncées dans cette sdi-
lion comme inédites, naus rëpéterons ce que nous avons d^
dit dans notre Prospectus, il n'est existe pas.
i^ L'explication des songes drolatiques, lesquels rien ne coi-
state être émanés du cerveau de Rabelais , ne lui appartiest
nullement; c'est l'ouvragée des nouveaux éditeurs.
a^ VEpistre à Jean Bouchet et l'épigramme sur le Garun
nVtoient point inédites , et nous les avions reproduites dais
notre édition de 1820.
%^ Les éfAtres latines précédent depuis près de trois cen:&
AVERTISSEMENT. iij
Nous nous serions peut-être abstenus d'en parler, le
champ des lettres étant ouvert à tous, si les nouveaux
éditeurs nenous eussentattaqués les premiers. Gomme
d'ailleurs elle se rattache nécessairement à celles que
nous indiquons en tête du présent volume > , nous
croyons devoir à nos lecteurs les détails suivants.
Cette édition, sortie comme la nôtre des presses de
M. Jules Didot Faîne , se recommande par la beauté
de Fexécution, par le luxe des gravures , auxquelles il
ne manque qne.le caractère et le costume convenables
aux personnages > , et sur^tout par le mérite bi^i re-
connu des deux éditeurs.
anà les ouvrages scientifiques de Rabelais. Nous les fappor-
tons également dans la présente édition.
4^ Enfin , les Suppliques de Rabelais se trouvent depuis 1 7 3S
dans le trente-deuxième volume des Mémoires de Nicenm,
Elles nous avoient été conservées par du Verdier, dans sa '
Prosopographie»
Quand donc les libraires voudront-Us renoncer à ces an-
nonces emphatiques et mensongères , qui ne sauroient en im-
poser à Fhomme instruit? Si quelqu'un eût été en droit de pro
mettre quelque chose de curieux^ c'étoient nous, puisque, les
premiers , nous reproduisions la Sciomachie , que ui Le Du-
chat, ni aucun autre éditeur n^avoient recueillie, et qui n'a
pas été réimprimée depuis 1 549.
^ L'édition de Rabelais que nous citons ci-après , page 1 7,
sans en donner la date, est de 1752, la même année que parut
celle de Fabbé Pârau. Ainsi, riestée plus de trente ans dans les
magasins, elle fut reproduite en 1789, et n'eut pas un beau*
coup plus grand débit.
^ La réflexion nous a convaincus qu'il est à peu près im-
possible de composer une suite de bons dessins pour le roman
de Rabelais. La stature démesurée de Grandgousier, Gai^a-
èf AVERTISSEMENT.
Néamnoiiis, nous observerons d'abord au libraire
(car il ne peut être ici question que de lui), qull eût
pu facilement s'ép^^er \m barbarisme. C en est un ^
en effet, vous dira Rabelais lui-même, que ÉDITION
VARIORUM; id est, DNE diction monstrueuse, com-
POUSEE DUNG MOT FRANÇOIS ÏT DUN6 ÀULTRE LATIN.
Voyea, au Glossaire, Decretalictone, pag. 208.
Quant au second titre, Fie de Gargantua et de Pan-
tagruel, nousTeussions adcfptë d'autant plus volontiers
que le roman de Rabelais né forme pas là totalité de
désoeuvrés y comme on peut s'en convaîùcre ci-après,
pag. I et suiv. Mais il nous a fallu déférer au désir de
feu Desoër. Toutefois devoit-on écrire VIES au plu-
riel ; caY-, si nous savons bien compter, la \\e die Gai>
gantua et celle de Pantagruel formeïit deux vies y bien
distinctes, et que Rabelais n*a publiées que Tune après
Tautre.
Après Textréme minutie d un bon nombre de notes,
etFintarissable prolixité de toutes (d où résultent huit
volumes in-S"", du prix de 100 francs), ce qui nous a le
plus frappés , c est le ton dogmatique et traqchant qui
régne d'un bout à lautre dans un commentaire où près,
que tout néanmoins demeure conjectural , où bien peu
Ae choses peuvent être dites prouvées. Vous croiriez
melle, Pantagruel et Gargantua, contraindra toujours le des-
sinateur à réduire les autres personnages à la taille de pyg-
mëes. D^ailleurs, comme Rabelais se joue sans cesse de la vrai-
semblance, comment peindre un homme qui, tantôt s^assied
sur les tours de Notre-Dame, tantôt passe la Seine à la nage,
•u grimpe, ainsi qu'un chat, au faîte d^ane de nos maisons?
AVERTISSEMENT. v
lenteBdire Rahd^^ liii-mè9i£ , (liivDÎ|aiit i VQtse i^sprit
le» mystères hmrifioqùe^ apiseon^ soubz $0$ fokuteries.
Sans doute, cet éciiyain, satirique et railleur, « si^alé
le& travers et les ^cês de sou siéde, eeux surrtout dm
)a gent àiooachale, qail fut à portée dqbserver de
plus près. Beut^être aussi sestri| permis des allusions
malignes aux événements les plàs ramarcjpiables des
régnes de François I^ est de Henri II; mais , prétendre
asservir ié$ fqjles conceptions , son imagination fer^
0e et Vagabonde à la marche chronologique, ^ laus-
tère véracité dé Fhistpire ; vouloir expliquer juscpi aux
plus légâEs inddmts, refuser à Rabelais tout détail
d'invention, et placer ^ côté du plus insignifiant de
ses persofmages le nom d'un homme eiûstant de son
tenips, c'est, il'fenteii convenir, passer tqutes les metes
4e Tart inteffrétaioire. Nous le demandons aux édi-«
tears eux-mêmes, ne faufil |»as *âtre doué d'ijne foi
ro^poste pour croire fermement q^edes tkareàgs saurs
sont des bénéfices; des iorehe'Cuby les knaitiiesse& de
François L^' ; les^buoitres 'dé liftmé , le macaroni d- Ar^
léq^ip, otili^ boulangère de Lod^ ; 1^ pays de SaÂin, la
çlmr deHenrilI; Theieme, rabbayedeSain^Maur'les*
Fbssés; le mont àe.tMbespii}e, li^monta^ne desOlives ;
lUe Famuche, la liapte Gytiière? &û est déjà diffi-
ci][ç de reconnaître le braUant ^et chevaleureiix Fran-*
çois^ dans le lourd Gargantua, dont tôqs les exploits
se bornent à prendre d'assaut une bicoque } s^ le dévot
fian^grael, à qui; ^ans un roman àu^i licencieux,
Rabelais ne permet pas la plus jpet^te graiâelnre, res-
semble assez mai au voluptuêu:i Henri II, leqùiel n*a*
Tj AVERTISSEMENT,
voit que DIX ans quand on le chroniquoit àimi, com-
ment prouvera-t^on que Fignoble et lâche Panurge,
tiré de la plus profonde misère, est le cardinal de Lor-
raine, etfrère Jean, celui du Bellai? Comment sur-tout
acertomerque le cAarman tEudemon estCossé-Brissac;
Ponocrates, Trivulce; le pédant Thubal Holopheme,
le brave Baltbasar de GaèûUone; Théodore , un mé-
decin du roi des Avares, parçeque Louis XII étoit
avare; don Philippe des Marais, George d'Amboise,
parçeque , vraisemblablement , il demeuroit au Marais ,
et que Pbilippe (id est, phile hippe)^ signifie ami des
chevaux, comme Fétoit saint George son patron. Par
suite de ces burlesques analogies, Philotime devient
le chevalier Bayard, parçeque son nom signifie ami
de rhonneur; Gymnaste^ Louis de la Trémouille, le-
quel est aussi le Tamiseur^ cousin du grand Gyclope,
parçeque 7Vemout7/e est formé de Trémie ;le cordon-
nier Babin se change en Philibert Babou , parçeque
ce dernier est seigneur de Solier;\Bringuenarilles^ à
peine nommé en courant , et dont on annonce la mort,
est Charles-Quint, siparfaitementsignalé^ dit-on, quil
nest pas possible de le méconnoîîre; et, cependant,
Charles^^uint n abdiqua que deux ans après la mort de
Rabelais (i 555), et ne mourut qu en 1 558. 11 nest pas
jusqu'à Rhizotome , le plus insignifiant des personnages
du roman, qui ne sbit, ou Léonard Fusch, ou Dale-
6hamps, ou Conrad Gessner; choisissez, lecteur.
Il y a de Fesprit , beaucoup d esprit sans doute , dans
plusieurs de ces hypothèses. Les auteurs montrent une
érudition vaste. Ils ont £ait une étude approfondie de
AVERTISSEMENT. ^ij
la chroniqne scandaleuse des régnes précités. Mais, à
quelle illusoire conviction que nous. puisse entraîner
fe^rit de système, sied-il bien^ en matière conjec-
turale , de répéter sans cesse magistronostralement : IL
SE TROMPE, en parlant de quiconque n est pas de notre
avis?
Le volume qu on va parcourir est uniquement4H>n«
sacré à Tintelligence des deux premiers (nous le répé-^
tons toujours, les interprétations historiques excep-
tées ). En tête, est la U$te des ouvrages de Rabelais, et
des principales éditions de son roman; car nous na-
vons pas eu la prétention de les spécifier toutes. Nous
y avons joint Imdication des pièces de théâtre et autres
compositions rdatives à Fauteur et à son roman. Y ien-
nent ensuite les privilèges de François V et de Henri II,
avec ïarrét prohibitif du Parlement; puis un tableau
succinct des principaux écrivains et artistes du sei-
ziàne siècle. Il est suivi d'une table analytique et rai-
sonnée des matières du roman , dans laquelle nous avons
inséré pinceurs détails intéressants , tels que le tableau
des couleurs, par Daubigné ; celui des danses, pris des
navigations de Panurge ; celui des ordres au sociétés de
plaisir, et un autre des maladies et des saints que Ton
invoquoit pour s'en préserver , ou pour s'en guérir. On
y trouve aussi des indications bibliographiques. Après
la Table des matières est un petit tableau des auteurs
cités par Rabelais , puis un Gloss aibe très étendu pour
taj AVERTISSEMENT.
Fintelligénce des deqx premiers volumes ■. Là noilie#
cl&tolre excède même celle des mots employés pat' Ra-
belais, afin que ceux qui peuvent se rencpnérer émà
les citations se trouvant également expliqués. Voulant
ensuite prouver que notre aptcfur avoit indiscrètement
attaqué soit Helisenne de Crenne , soit tout autre per^
sonnage,sur le trop fréquent emploi des mots latins y
nous avons fait un exact relevé de ceux qu'Q s'est per-
mis lui-même, et nous pensons que le lecteur pourra
le voir avec pUnsir. Nous donnons aussi la décomposi-
tion deîs mots fermés du grec^ en faveur de ceux à
qui cette langue n est pas f aimilièrei A la suite du Glos*
aire sxkdi lès Erotica verbb, petit recueil qui ne se
tt*otive dans aucun ouvn^e , et beaucoup plus ample
que Céltii de tèio:
Babëlais ëtôit un écrivain trop briHànt^ trop ori-
ginal , trop facétieùjt ^ pour né pasinéiiter les honoeurs
de TAnA. licous avons rasèemblé dans cette partie tout
ce que sbh ikffnian présente de pins saillant, dé plus
capable dmtérésser; adages, sentences, proverbes,
iaçons de parler proverbiales, jeux dé mots, paronô-
^ La médiode d^ùn Glossaire dëfaclié de l'ottvrâgè est in-
itnimeht préférable àui dotés pldèées au bas des pag;es. Celtes-
ci fatiguent Toèil , inteh^mpent hi lectàre , et , pour expliquet*
tifi inM ancien toutes les fois ^H se présente, il faut^ ou de
perpétuelles redites ^ on des ren¥ois multipliés , plus fastidieux
encore. Un. Glossaire séparé n'a aucun de ces inconvénients:
on lie le consulte que lorsqu'on se trouve arrêté par quelque
root hors d^usage, et le texte n'est point à tout moment en*
trecoupé par des si^es étrangers.
AVERTISSEMENT. ix
masies, jurons, imprécations. Et, pour rendre cette
section aussi intéressante qu'il dépendoit de nous , nous
avons appliqué, aux mots principaux de Findice alpha-
bétique , quelques détails extraits d'une bibliographie
encomiastique ', fruit de nos loisirs, et excédant cinq
mille articles.
N. B. Nous recevons à Imstant le second volume
du Rabelais de Dalibon. Ce volume, ainsi que tous
les autres , demande un examen particulier, qui sera
Tobjet d'un autre ouvrage.
■ Essai dune Bibliographie encomiastique y c'est-ànlire des
âoges qui ont pour objet les choses , ou celles des personnes
qui se sont rendues célèbres par leurs crimes ou leurs ridU
«ules.
igmaR«w--«a «* <
ÉDITIONS
PARTIELLES OU COMPLÈTES
DES OEUVRES DE RABELAIS.
Qiiel<{lies otrrragês dliip|)Ocrate, deOalien, et Hun méde-
•chï deFerrare'; deux pièces faussement crues antiques >, et
une topographie de l'ancienne Rome^, dont il ne fut que l'ëdi-
' Hippoamtiê mû GaiêiU U^^iUquot, etc.; ÎM^uhi, Ôryph., i53a, iii-i6;
rénaprimé, Und. i543, iot-tô^ umt k Ûtrt de aphorismorum ffippocratis soc-
tmmeM septem^ me Pr» Hèabélœii ncoffnHùme, etc. Ce recueil contient sept sec-
tionsdet aphorismes, de U traduction de Nicolo Leoniceno; la hnitiSme, tra-
dmC0 par AatoÛM Mata ; let trois livres des préâa^es , de la version de Guillaume
•Gopus ; de natura homùùs, trad. par André Brentio ; de ratione wotus in morhis
uetLiiÉ, ett quatre Ut. , trad. par Gopus; Galttti Mrs mekicinaàs, trad. par Leo-
nioaao; HÊppocrmiù de medieo, trièdkive cffieio; ejusdem de lege, ejusdem de
spêcm et v^ni § an tant troit ttnt di<-hnit pages , après lesquelles Tiennent ïes
aphorismes en urec. De courtes notes marginales rectifient ce que les tradnc-
tioMOBt de défectofliu, et qoeiqaM addition» ont été faites aux aphorismes,
4f«pirèa m ancien' ttiamucric. L*^pfln$ dédicàtoire it Godéfroy d'Estissac, éréque
de MaiUcsais, est daté* de Lyon , i5 juillet i53a.
Jumtmi^ MamardifortvHenêis êpUtoiatuM^thedicinùlium tomus secunduf • Liig-
dmmi, Gryph,, i533 , in-8*. Ce Tdiumtt oôotient sïx livres de lettres, qui com-
pkèient lea donie de Msatttfdi. En tété est une' épttre latine à André Tiraqneau ,
.da«ée de Lyon, 3 juin tSSa.
• Ex fê^uHs vmermtdie AriH^uUirtfi) Luciî Cuspidiï Testanientum; item
CotOfmMÊ wnditûmiSy anUfuik HotntthoHtAi temporihus initus. Lugd., Ùryph.,
i539, in^^. Rabelais fut étrangement trompé en publiant comme antiques ces
deux pièces. Le Testament aToit été fabriqué par Pomponius t.a*tns ; et le Coi>-
tnU de vertte, ptlt Jean JoTien P6tan. Ce fut probablement le ressentiment de
«eCtvmépriMf qui âtqtie, dans plusieurs cndroils de son roman, Rabelais vou-
Im* tanitiIÊtf en tfdicnle ce mime Pontan. Cette brochure , de i5 pages, est pré-
•cédée d^ane épttr» dédicatoire à Almeric Bouchard.
? À)àMSs BàiikùVMmi MarliM thedtdtanensis topograp/iia antùfuœ Romes.
J. f
a • ÉDITION^»
teur; des almanachs^ une sciomachie^, les ruses de gueVre du
chevalier de Langey^, et seize lettres à Fëvéque de Maille^
Lyon, Seb. , Gryph. , i534, m-8<*. En t^te est ane epître de Rabelais à Jean du
Bellay, évéque de Paris, dans laquelle il dit qu'il avoit d'abord eu l'inteniion de
composer un ouvrage sur les antifjuttés dp Rpm^; niais que, celui de MArkant lui
étant tombé entre les mains , il avoit cru ne pouvoir mieux faire que de le faire
réimprimer.
■ Alnumach pour lannee i533, calculé sus le méridional de la noble cité
de Lyon, et sus le climat du royaulme de France; composé par François Rabe-^
UuSf docteur en médiane, et professeur en astrologie. Cet almanach est indiqué
par Antoine Le Roy. Le second titre qu'y prend Rabelais en rend Tauthenticité
assez douteuse.
Almarmch pour Ion i535, calculé sus la noble cité de Lyon, a leleuation du
pote par 45 degre% i5 minutes en latitude, et 16 en longitude. Par M. François
Babelavs, docteur en me<UcTne, et medicin du grand hospital dudict Lyon. Ibid.
François Jafte.
Almanach pour Van i5^6, etc. Item la déclaration que signifie le soleil parmy
les signes de la natif uité des enfixns. Lyon , deuant nostre Dame de Confort. Cet
almanach , que n'a point connu Niceron , étoit dans la bibliothèque de Haet ,
évéque d'Avranche , ainsi qu'il conste par une note manuscrite autbographe de
ton exemplaire du tiers livre de Rabelais.
Almanach, ou prognosUeation pour Ion i548. Lyon, etc. Cité par La Croix
du Maine.
Almanach et cphemerides pour lan de N. S. /. C. tSSo, com/xxs^ et calculé
sus toute lEuropepar Af*. Fr. Rabelais, medicin ordinaire de M. le reud, cardinal
du Bellay. Lyon, etc. Cité, comme celui de i533, par Antoine Le Roy, dans sa
vie manuscrite de Rabelais.
Niceron rapporte , d'après A. Xjb Roy, un passage de Talmanach-de i535 , qa{
prouve que Rabelais , en composant des almanachs , tt'avoit nullement l'iatention
de se donner pour un professeur d'astrologie. Prédire serûyt legiereté a moy,
dit-il, comme a vous simplesse dy adiouster foy. Et nest encores, depoys la
création dAdam, nul homme qui en aye traicté on baillé chouse a qnoy Ion deubst
acquiescer et arrester en asseuranoe. Bien ont aulcuns studieHk redutct par escript
quelques obseruations quilz ont priz de main en main; et œst ce que toasioar*
iay protesté , ne voulant , par mes prognosticz , estre en facxon quiconques con-
dud sus lauenir ; ains entendre que ceulx qui ont en art rédigé les longuet expé-
riences des astres, en ont ainsi décrété que ie le décris. Cela, que peut œ ettre?
Moins certes que néant.
* La sciomachie et festins faictz a Romme on palays du R, cardinal du Bellay ^-^
pour Iheureuse naissance de M. d'Orléans. Lyon, Seb., Gryph., i546, in-S**,
de 3i pages. Cette pièce est insérée à la fin de notre second volume : elle n'avoit
jamais été réimprimée.
' Stratagèmes, cest a dite proesscs «Jt ruses de guerre du preux et trejtcelebm
DE AABËLAIS. S
zak^^n'auroient certes point transmis jusqu'à nous le nom de
Rabelais. Aussi ne nous arréterons-nous ici qu'aux histoires de*
PcuUagruel et de Gargantua. Nous allons en indiquer les édi-
tions qui nous sont connues, et que nous avons consultées.
i535 La vie inestimable du ^ant Gargantua , père de Pan-
tagruel, iadyz compousee par labstracteur de quinte es-
sence; liure plain de Pantagruelisme; Lyon, Francoys
luste, in-i6. (i*' liv. seul, en cinquante^six chapitres.)
Cette édition est la piynière pour nous, puisque nous
n'en connoissons point de plus ancienne; mais, ce qui
prouve incontestablement qu'il en a existé d'antérieures,
c'est i^ le mot iadyz, employé dans le titre; 2<> que nous
en avons une du second livre, datée de i533, et i^ que
Greoffroy Tory, qui , en iSag, publia son Champ Flewry,
rapporte, dansl'épitre de cet ouvrage, un passage du
même second livre de Rabelais ^. Il est vraiment étonnant
que, tandis que nous possédons encore tant d'impressions
cheualier Langejr , on commencement de la tierce guerre Césarienne , trad, du
latin de Fr. Rabelais par Claude Massuau. Lyon, Seb. Gryph. i54a. L'orignal
latin ne ftit jamais imprime.
Ni le P. Le Long, ni Fontette, ni Niceron, ni ancan biographe de Rabelais
n'ont mentionné cette production , quoiqu'elle soit positiyement indiquée an troi-
sième volume de l'édition qu'a donnée Rigoley de Javigny des Bibliothèques àt U
Croix an Maine et de du Verdier, article Claude Massuau, Ce Massuau est nommé
par Rabelais (Ht. iv, c. 27) comme un des amis ou domestiques du cheraiier
de Langey. On croit qu'il étoit Manceau.
' Epi^tres (lettres) de M*^. François Rabelais , docteur en medicine, escriptes
pendf nt son voyage d'Italie ; avec des observations et la vie de Vanteur. Paris ,
i65i, in-d**. Nouvelle édition augmentée. Bruxelles, 1710, in-8**. Ces observa-
tions , plus longues que le texte , sont de MM. de Sainte-Marthe, (Abel et Louis).
Nous avons donné dans notre second volume le texte de ces lettres , avec les notes
indispensables pour leur intelligence.
* Ce passage se trouve au sixième chapitre du livre II. Despumon la verboeina'^
tiùn latiale ei transffreion la Setjuane, etc. Ce qu'il y a de remarquable , c^est qne
Tory paroit prendre ce passage au sérieux , puisqu'il ajoute : me semble quils
ne se mocqnent pas scuUement de leurs semblables , mais de leur propre per-
4 ÉDITIONS
1 535 du «foiiiziàiiie aiéde, les prenûères ëdîti^as en Itman de
RabelaU aieat disfMuro.
$. d. Vie da fameux Oargaama ( i*' livre). Pans, Moâcr,
m-3^ Omis par Niceron.
i54a La vie treshorrificque du grand Gargantua, père de
Pantagruel, iadyz compousee par M. AlcofrilMis, abs-
tracteur de quinte essence, liure plain de Pantagnie»
lisme. «^ Pantagruel, roy des Dipsodes, restitua en son
naturel, auecques ses faictz et proesses eqxHieiitables;
compousez par feu M. Akj|fribas, abstracteur de quinte
essence, Lyon, Francoys luste, deuant Noatre Dame de
Confort, in-i6.
Ce sont les deux presBÛers livres : Pnn en cinquante^
buit chapitres, Tautre en trente-quatre, mal noméro-
tés. A la suite du second se trouve la Pmntagmelme Pro^
gnosticcUion. L'édition, ornée de petites figures en bois,
peu relatives anx sujets, ainsi qu'il se pratîqnoît alors y
est d'aiUears très jolie, et peiK chargée de fautes; chaque
livre a son titre et sa pagination par feuillets.
1 54^ La plaisante et ioyease hîstoyre du grant Gargantua ,
prochainement reueue et de beaucoup augmentée par
lautheur mesme. — Pantagruel, roy des Dipsodes, res-
titué en son naturel, etc.; plus, les merueillesses naui-
gations du disciple de Pantagruel , dict Panurge. Lyon ,
Estienne Dolet, rue Mercière, a la dolouere d'or; in-i6,
de 35o pages. Au verso du titre se lit cette invocation qui
n'a pu garantir à Dolet une meilleure fin: Presenne may,
0 Seigneur! des calujnnies des hommes.
Cette édition, que Nicéron, qui ne l'avoit point vue,
a signalée comme la plus parfaite^ assertion qu'on ne cesse
de répéter encore, cette édition, cependant, est moins jo-^
lie et plus fajutive que celle de François Juste. On peut
en juger, par les fautes indiquées ci-dessous, et saisies à
la première vue '. ITest-il pas d'ailleurs vraiment incon--
* Grandi^ pour fwns; es pantaynttUsants , pour en patUagruelUanif liMMe
bE RABELAIS. 5 ^
1542 eevaMe qa'ttn homme aussi ëdaîré que Dolet, et qtt^)n
▼ettt nous peindre comme Pami de Rabelais , ait insère , à
la suite des deux premiers livres de cet auteur, une rap-
sodie aussi plate, aussi bétci, aussi d%oûtante que les na-
vigations de Panurge? Rabelais y eid'û consenti, s'il avoit
été consulte? Ce fait seul prouve qu'il n'eut aucune part
à une édition publiée d'ailleurs sans privilège^ puisqu'il
n'en existe pas d'antérieur à i545. Du reste, les aug-
mentations annoncées sur le titre, où sont illusoires, ou
portent sur des éditions bien plus anciennes; car nous
n'en avons reconnu aucune.
1543 Grandes annales, on chroniques tresueritables de&
gestes merudlleux du grand Gargantua et de Panta-
gruel son filz, roy des Dipsodes, enchronicquez par feu
M. Alcof ribas , abstracteur de quinte essence. Lyon , sans
nom d^mprimeur, in-i6.
Cette édition est très inférieure aux deux précédentes ;
l'imprimeur anonyme, que Fon croit être Pierre de
Tours , s'y plaint d'un confrère qui venoit d'imprimer
furtivement et fautivement les deux livres de Rabelais;
il désigne assez clairement, quoique sans le nommer,
Dolet; ce qui achève de prouver que Pédition de ce der-
nier ne peut être regardée comme authentique.
i533 Horribles et espouentables faictz et proesses du très-
i534 renommé Pantagruel, in-8<' (1* livre). Le même, i534,
in-8^.
i556 Faictz et dktz beroicques du bon Pantagrciot. Troyes ,
in-ifiw (Omis par Niceron)^
testée par le t)iichat; a poing, pour a poinct; paouvre, ^poorporuré; quand
-muhreg, pmir ^«oiitt auhrei*, baisser, pour baisier} continuation, pavot nomino'
iion; au quatre bœufs, poor aujt; cùuêhoitf pour conehioUf mohickordisant ,
pwir «10110; piniges, pour pinihesi xapham^ pour taphran; t'esténnoit , pour
Uskmnoiii DujrmàulneSf pour GuymauUtes; charire, pour charU; congnois'
aance, pour recongnoissance ; fille , pourfilUtt; Mhene, pour Aihenee; bapti'
soient, pottf basUssoient; depescher, pour deposcher; boyte, pour bojre; ne pour
#»j Wy, pour ny; rtotter^ pour rttir^r, elc. , etc,^ etc.
6 ÉDITIONS
i546 Le tiers Hure des faictz et dictz heroicques du noUe
Pantagruel. Toulouse, Jacques Fornîer; in-i6.
i546 Le même. Lyon, in-8**.
1 546 Le même. Paris , Chrestien Wechel , rue Sain t Jacques ,
a lescudeBasle, etc.; in-S** (47 chapitres); très belle et
bonne édition , en caractères italiques.
* 1 547 Le même , nouellement reueu et corrigé , et de noueau
istorié; Valence, Claude de La Ville, in- 16. Voyez ci-
après, *i547. (^™s par Niceron.)
s. d. Le même. Lyon, Pierre de Tours, in- 16.
i55^ Le même. Lyon, lehan Chabin, in- 16.
i55!i Le même. Paris, Michel Fezendat, au Mont-Sainct-
Hilaire; in-S^; belle édition, divisée en 52 chapitres, au
lieu de 47 ûu de 49*
Dans ce troisième livre, Rabelais ajoute, à son titre
de docteur en médecine, celui moins grave de caUoier
des isles Hieres, et, de plus. Ta vis suivant: «Lautheur
«susdict supplie les lecteurs beniuoles soy reseruer a
u rire on soixante et dix huyctiesme liure. » Les éditions
de i546 sont revêtues d'un privilège de François I",
du 19 septembre i545, dont on trouvera le texte à la
fin de cette notice.
* i547 ^ plaisante et ioyeuse histoyre du grant géant Gar-
gantua, etc. Valence, Claude de La Ville; in- 16, a vol.,
édition recherchée des curieux, d'après les fausses don-
nées de Niceron , quoiqu'elle soit extrêmement mauvaise,
pour le tirage, le papier et la correction. Nous entrerons
ici dans les détails nécessaires pour rectifier le jugement
que l'on doit porter de cette édition, et pour taire oqn-
noitre les erreurs de Niceron.
Le premier volume de Claude de La Ville, imprimeur
de Lyon et de Valence, contient les deux premiers livres
de Rabelais, la Prognostication , et les Navigations dç
Panurge; le second volume est composé du troisième
DE RABELAIS. 7
1547 livi^S ^ d^ 0026 premiers chapkres dhi quatrième ,
qui paroissoient alors pour la première fois.
Ici, nous rapporterons d^abord un fait absolument
ignoré de Niceron; c^est que, avant cette édition sub-
reptice, quoique la même année, Claude de La Ville,
' dont on ne connoit aucun livre aussi mal imprimé ,
avoit publié séparément le Tiers Livre de Rabelais (voyez
ci-dessus^ iS^j)^ ce qui rend assez probable Popinion de
ceux qui r^ardent Pédition dite de Valence comme une
contrefaçon.
Ce petit volume, très rare, d'uàe édition manifeste-
ment différente de la grande, lui est fort supérieur pour
le tirage et le papier. Nous ignorons si Claude de La Ville
avoit de même anté^ imprimé les deux premiers livres.
Ce troisième a sa cbiffration particulière, et contient
272 pages.
Nous disons qu'il a précédé l'édition en quatre livres :
il est aisé de s'en convaincre à l'inspection des petites
plancbes en bois dont il est orné, et qui sont les mêmes
dans les deux tjers livres; car: celles du livre séparé n'ont
point les hachures terminées comme celles de la grande
édition.
Venons maintenant à ces fameux onze chapitres du
livre IV, que Niceron nous dit être fort différents de
ceux connus, ce qui alimente la curiosité des amateurs.
Et d'abord, ce n'est point là la seule impression qui
en existe, puisque Niceron lui»méme en indique une
autre édition ; Lyon, 1548: (et non i643), in- 16, avec
l'ancien prologue. (Voyez oi*après *i548.) Le Duchat
n'a pas connu cette réimpression. *
Mais enfi|i , ces onze chapitres sont-ils réelleuient dif-
férents de.eeux des éditions, ordinaires? Le lecteur en va
juger lui-même.
■ Sfir ces trois premiers livres , noas observerons qu'on y tronve nn nombre
assez considérable de maavaises variantes , dont aucune bien certes n'appartient
à Rabelais. Elles ont été sans doute imaginées par Téditeur de qetto édition 8ub->
^ ÉDITIONS
i547 ^ premier chapitre, comment Famiagrufl mania sus
merj mt abaolument le même que celiii qu'on comiott ; il
n'y a pas trois mets de difiBéreiiGe. Le second est le ci»-
cpiieme des éditions ordinaires (la naufàes voyageurs) :
quatre lignes forment la première jÂrase de ee cha-
pitre a; le reste est semblable dans Fun et dans l'autre.
Le diapitre m répond aux chapitres 6, 7 et 8, qui con-
tinuent Chistoire du marchand de moutons: par consé-
quent, il 7 a moins de détails dans ce chapitre, voilà
toute la différence. Le chapitre iv de l'un {Cisle Enna-
$m) est le 9' de l'autre: même fdnd, qudques abrévia-
tîons« Le chapitre ▼ répond atix 10* et 1 1* {liste de CheU)\
le diapkre vi ( fe fki^s des Ckioqyanous\ aux 1 2% 1 3% 1 4%
i5* et 16*; on n'y trouve point la jolie histoire de Bas-
ehé et de ViUon, qui fait le plus grand agrément de
ceux-ci. Le chapitre vu {les istesde TohuBohu) répond
au 17*. Les diapit^es vin, ix et x contiennent la 7>mT
péie^ qui, dans les éditions ordinaires, occupe les 18% 19%
ao% ai% 22% 23% et a4*J ^ 1^^^ tableau, que la couar-
dise de Panurge rend en même temps si plaisant , n'y
^t qu'ébauché, mais toutes les masses principales s'y
trouvent. Le chapitre xi% qui n'a que quelques lignes,
contient le commencement de celui des Macréons (le 25').
Vc»là donc toute la différence; voilà ce qui fait recher-
cher cette édition de Valence, toute vilaine qu'elle est,
ttomme si une ébauche informe pouvoit conserver en-
core quelque prix pour celui qui possède le tableau ter-^
miné. No)is avons conféré le tout avec le plus grand soin ,
et, dans notre second vohirae, nous avons exactement
rapporté le peu àe vari^intes que présente l'édition de
Valence au quatrième livre. Du reste, nous sommes plei*
nement convaincus que œs onze chapitres furent, dans
le temps, voles à Rabelais. Cet auteur étoit trop jaloux
reptice , qni cnit par là rendre son livre plus piquant , s^aif qoi n'avoit ni l'^pi^
U« BabeUi*, ni| inr-toat, U teatioieal des çooTÇBancet.
DE RABELAIS. 9
1 547 de 3a jrépoUtioo pour les atoir Umm pantete dans Të-
tat d^imperfection où ik se trou^ienC
* 1 548 Le Quart Livre des faictz et dictz beroiqoç^ du noMe
Pantagpruel , composé par M. Francoys Rabelais , do^t^r
en medicine, et calioier des isles Hieres; Lyon, in^i6.
C'est la réimpression des onze chapitres décrits ci-
dessus , avec le premier pndof^e; le caractère en est plus
l^ros; l'impression snpérienre à celle des quatre Irrres ,
quoique nous soupçonnions fortein«i;t qu'elle est sortie
des presses de Claude de La Ville, auteur, ou au moins
promulgateur du vol fait à Rabelais.
9^59 Le Ç^9iXt Liure^ (en 67 chapîtns). Parie, ICebel Fe-
2eudat; in^i6.
i$54 Le même. Paris , Michel Fezendat, in-4*. Belle édition
de i44 feuillets, sans compter la table des chapitres.
Ces deux éditions sont revêtues d'un privilège de
Henri II, du 6 août i55o. Ce privilège est adressé aux
prévôts , baiUis , etc. , de Paris , Rouen', Lyon , Tholouse ,
Bordeaux, Danlpbiné et Poietou. On y trouve la preuve
de ce qu'a «weBoé Bernier, que Babebûe avoit dounitf à
imprimer des ouvra^ en g^ee, latin, François et thus-
can , étrangers à son roman. Il y est dît en outre qu'on
i^oit impffivié des livrea seandaleux au nom du sup-
pUant Quels sont œs livres * ? c'est ce qu'il sevoit aujour-
d'hui bien difScile de détenoinen Noua donnons le texte
de ce pvîvilège ^ la fin. de octte notioe.
i&5a Le Quart Liure. Rouen, Robert Valéntin^ in«»6.
«6&^ Le ^ilme. Lyon , Bakhasar Akman ; îo> tô. Mauvaise
éd^tion,«(Oiàîs par liieeron.) .
s fiSS^ Le même. Paris^ Michd Fezendat; in«8^ : édition pi^
féraUe enooi« ii celte de l'année précédente, parofqu'elle
a été revue avec soin. (Omis par Niceron.)
i$53i l^. 9o4me^ usm mm de lîea, in*i6, avee une briefite
« lf94lS«l 9i9fiV UpnrÎTCViciiB, dant h* Icitrat, U livra ImiAbI^: iMcûnus-
f9n(i9.«( IçadUtçmm^ duc Ubri.
^o ÉDITIONS
i553i déclaration daulcunes {Uctians plus obscures, cpii paroit
être de Rabdais.
i554 ^ même, sans nom de lieu; in-i6.
i553 Œuvres de Rabelais (en quatre livres), avec la Pro-
gnostication; sans nom de lieu; in-i6.
i556 Les mêmes, in-i6, avec la Prognostication.
i559 Les mêmes, avec la Prognostication , sans nom de
lieu, in-i6; assez bonne édition. (Omis par Niceron.)
i563 Llsle Sonnante, par maistre François Rabelais, qui
na point encores esté imprimée ne mise en lumière: en
laquelle est continuée la nauigation faicte par Panta-
gruel, Panurge et aultres officiers. Imprimée noueile-
ment,4n-8^ de 3a feuillets. Ce ne sont ici que les seize
premiers chapitres du v' livre, incomplets, par consé-
quent comme les onze du iv*. Celui des apedeftes est le
dernier. Il paroit, par un passage du prologue, que Ra-
belais composoit ce cinquième livre en i55o.
1 564 1»^ cinquiesme et dernier liure , en 47 chapitres ; in-i 6.
Cette édition est de Jehan Martin , quoique son nom ne
s'y trouve pas.
■i565 Le mesme. Lyon, lan Martin; in-i6; édition presque
calquée sur la précédente. Le nombre des feuillets est le
même, et les pages tombent toutes ensemble; mais les
lignes, qui sont en nombre égal, présentent de légères
dififiérences. Le chapitre des apedeftes ne s'y trouve point.
i565 Le mesme, sans nom de lieu; in-8". On y trouve une
image en bois de la bouteille, représentant l'epilenie.
1567 Le même. Lyon, Jean Martin, in*i6, avec toutes les
pièces détachées indiquées ci-après, le distique Fita, etc.
i558 Œuvres de Rabelais, etc. Lyon, Jean-Martin; in-S^;
mauvais papier, mauvaise impression.
Plusieurs bibliographes, qui apparemment n'avoient
point vu cette édition, la désignent comme étant en
DE RABELAIS. ii
i558 QUATRE livres, et, sans doute, ils ont pu le croire,
puisque la première édition du cinquième date ^e 1 562.
Voici cependant la vérité des faits.
Nous avons entre les mains deux exemplaires diffé-
rens de cette édition de i558; elle porte le titre suivant:
Les QEwres de maistre François Rabelais, docteur
en médecine, contenant cinq liures de la vie, faictz et
dictz heroicques de Gargantua et de, son fils Pantagruel;
plus, la Prognostication pantagrueltne, avec Foracle de
la diue Bacbuc, et le mot de la Bouteille.
Augmenté des nauigations et isle sonnante, Fisle des
Apedeftes; la cresme philosophale, avec une epistre Li-
mosine, et deux autres epistres a deux vieilles' de dif-
férentes moeurs; le tout par maistre François Rabelais.
A Lyon , par Jean Martin , 1 558 ; in-8°.
Ce titre n'est point un carton rapporté; il fait partie
intégrante de la première feuille, et cette feuille n'a point
été réimprimée.
Les deux premier? livres sont d^une seule pagination^
finissant à la page 3^2, non compris la table des cha-
pitres. Le tiers livre commence à la moitié de la feuille X»
avec une nouvelle pagination , qui va jusqu'à la fin du
quatrième, page 4^8. Cette partie termine la feuille Bbb.
La feuille suivante Ccc, commence par un faux titre
ainsi conçu :
Le cinquiesme liure des faictz et dictz heroieques du
bon Pantagruel, auquel e^t contenu ce qui s'ensuit:
Les nauigations et isle sonikaat^;. lisle dés Apedeftes,
de nouueau adioust^; ralmanacfai du pirognostication
pour l'an perpétuel; l'eplstrelhnosin (5ic), exercitation,
la chresme philosophale et le blazon de la vieille.
Avec la Visitation de l'oracle de la dicte Bacbuc, et le
mot de la Bouteille pour lequel a esté entrepris tout ce
- ' AinM Ia Dncbat et Niceron te sont trompes quand ils ont dit que les épitres
à deux vieilles n'aroient commencé àp être jointes aux œuv^res de Rabelais que
fUim l'édition de Jean Martin , de i584» in-i6.
12 ÉDITIONS
»558 long ^foyage; le tont composé par maistre FVai^ois Ra-
bêla», docteur en médecine.
Le cinquième livrecommence donc la feuille Ccc^ avec
une nourelle pagination, qui finit page i54; la table
des cbapitres et les pièces détachées né sont pas chifiFrées ,
Hiais les signatures vont jusqu'à Ooo, Le cinquième livre
* quarante-huit chapitres au lieu de (piarante-sept, par-
ce que le 4^* est coupé en deux, ce qui se retrouve dans
quelques autres éditions; celui des Apedefies est aussi
ridiculement placé que dans un grand nombre d'autres
éditions, interrompant la relation de l*lle sonnante, de
sorte que, après avoir dit comment les oizeaulx de l'Ue
sonnante sont alimentés, on saute tout de suite au pays
des Apedefies y puis on revient à Panurge, qui raconte à
Editue t'apoiogue du roussîn et de Casne.
Du reste, il n'existe aucun indice que cette cinquième
partie ait été imprimée postérieurement pour être jointe
aux quatre autres ; c'est évidemment le même caractère,
le même tirage, le même papier; il est impossible d'y
saisir aucune différence.
. Nous avons cru ces détails nécessaires pour mieux
faire connottreune édition peu commune, et si mal dé-
crite jusqu'ici. Mais que faut-il conclure de tout ce qui
précède? On doit décider positivement que la date de 1 558
est fausse, et que la véritable est postérieure à i562 ; ou,
tout au plus , de la même année. Au lieu de 1 558 , faut-il
lire tout simplement i568? c'est ce que nous laisserons
à décider au lecteur. Au surplus, on va voir dans l'in-
stant que cette édition n'est point la seule de i558 en
cinq livres, ni de Jehan Martin.
1 558 Œuvres de Rabelais , etc. Lyon , Jehan Martin , in-i 3.
Il pàrottra sans doute difficile à croire que Jean Mar-
tin ait publié la même année deui; éditions de Rabelais ,
en supposant toutefois qu'elles aient été véritablement si-
multanées; mais on ne sauroit arguer contre les faits, et
nous avons en main des exemplaires de l'une et l'autre édi-
t)E RABELAIS. i3
iS58 tioti8,^iieTaleBtpasiiiieQxPaiie4aeFantve.Ce8toelle
in-i 3, que Nicéron a signalée comme étant en tpmtre livres
Les titres , la distribution , le contenu sont les mêmes qat
ceux de Tédition in-S^ Mais, comme de raison, les si-
gnatures et le nombre de pages diffèrent essentielle-
ment. Les deux premiers livres finissent page 347, Veuille
Pyj. Le troisième et le quatrième, qui ont également one
nouvelle pagination , finissent page 469^ fenîUe Mrnii^,
Le cinquième livre (avec nouvelle pagination) finit
page i66. La dernière signature du volume est Fu.
i565 GËuvres de Rabelais (en cinq liures). Lyon, Jean Mar-
tin; in- 16. (Omis par Niceron^
1567 Les mêmes. Lyon ^ in-i x (Omis par Niceron. )
1 571 Les mêmes. Lyon , Pierre Estiart; in- 1 6.
1674 Les mêmes. IbicL, ihUL; in-i6« On n'y tronvc que
TÉpitre du Limosln et la Cresme, quoique la Progffmsdca-
tion soit annoncée sur le titre.
1573 Lesmêmes. Anvers, Francs Nierg(Henri-Ëstienne);
in- 16.
157g Les mêmes» Anvers, François Nierg ; in-i6; réimpres-
sion inconnue à Niceron.
Ces éditions, que Ton dît être dues à Henri Estienne,
sont très fautives , et ne contiennent le plus souvent que
de mauvaises leçons; le chapitre des Apedefte$ ne s'y
trouve pas, non plus que les autres pièces mentionnées
sur le titre. La Prognosticadon est, on ne sait pourquoi
placée entre le deuxième et le troisième livre^ satts in-
terruption de pagination.
1S84 Les mêmes. Lyon. Jean-Martim; ii>-i6. Le chapitré
des apedejles est le septième du cinquième livore. On y
trouve en outre toutes les pièces détachées^ Le cajractère
et sur-tout le papier sont très supérieurs à ceux des édi-
tions de i558. On y voit la Bouteille et Tepilenie.
i5g6 Les mêmes. Lyon, Estiart^ in-i6*
i6qo Les mêmes..Lyon , Jean Martin ; ia-i6^ avae les pièces
i4 ÉDITIONS
i6oa Les mêmes. Anvers; Jean Fuet; in-12, avec toutes les
pièces.
i6o5 Les mêmes. Anvers, Jean Fuet, in-13 , avec toutes les
pièces. Mauvais papier, mauvaises éditions toutes deux.
Celle-ci, nous ne savons pourquoi, est qualifiée de cfer*
nière édition, de nouveau revue et corrigée.
1608 Les mêmes, Lyon; in- 12.
161 3 Les mêmes. Troyes, par Loys qui ne se meurt point;
in- 12. Le tout corrigé et restitué en plusieurs lieux.
1626 Les mêmes; in-8% imprimé, est-il dit, suivant la pre-
mière édition censurée en Tannée 1 55a ; apparemment
celle du iv* livre de Fezendat. On trouve en outre, aux
III' et V* livres : imprimé ou corrigé sur la Censure an-
ticque. Toutes ces annonces sont autant de charlatanis-
mes. Cette édition est remarquable par la négligence
avec laquelle elle a été imprimée. Il manque plusieurs
passages; et, dans deux endroits différents, une page
entière de composition. Le texte est conforme à celui
de 1579, et contient des additions dont Fauthenticitë'
n'est pas toujours certaine. On n'y trouve ni le chapitre
des Jpedeftes , ni la Prognostication , et autres pièces
mentionnées sur le titre.
Au tiers livre on voit un portrait en bois de Rabelais ,
que Ton prendroit plutôt pour celui du diable.
^ i65o Les mêmes. Rouen, in- 1 a.
i655 Les mêmes (Hollande), in-S^ avec un portrait de Ra«*
bêlais.
1659 Les mêmes. Amsterdam, Adrien Moetians, in-8o;
à vol. Le chapitre des Apedefles s'y trouve , plus toutes
les pièces détachées, ^alphabet de tauteur françois , et
une cl^ du roman. Cette édition est assez nette. Ellle a
• été contrefaite à Rouen.
i663 Les mêmes. (Leyde, Elzevier, au signe de la sphère);
in-ia, a vol.; aussi complète que la précédente.
Cette édition participe sans doute au prix élevé au-
quel sont portées toutes celles des Ëlzévirs. Mab Portho-
, DE RABELAIS. iS
iG63 g^a^he, la correction du texte, et les remarques sont
loin de répondre à la netteté de Pexécution typographi-
que ;^fc'est un livre cher, mais qui n'est nullement esti-
mable. Bemier en a dit beaucoup de mal, et ce n'est
point à tort.
1666 Les mêmes, in-12, 2 vol. Réimpression moins chère
de l'édition précédente.
i66g Les mêmes, avec toutes leê pièces, in-12, a vol. Il y
en a deux éditions , ou , si l'on veut , contrefaçons. On
* trouve des titres noirs, des titres rouge et noir. Toutes
ces éditions k la sphère paroissent être de Rouen.
1675 Les mêmes (HoUande-ZloMen), in-S», a vol.
1681 Les mêmes, à la Sphère, in-12, 2 vol.
1691 Les mêmes (Hollande-/{ouen), in-12, a volumes.
1697 ^^ mêmes^ Paris, Laurent d'Houry; in-is. Édition
omise par Niceron.
1711 Œuvres de maistTie François Rabelais, publiées sous
le titre de faictz et dictz du géant Gargantua et de son
fils Pantagruel; nouvelle édition, à laquelle on a ajouté
des remarques historiques et ciîtiques sur tout l'ouvrage;
Amsterdam, Henri Bordesius (des Bordes), in-8', six
tomes en cinq volumes, figures. L'éditeur fut, dit-on,
Houdard de La Motte. Les exemplaires en grand papier
sont d'un prix assez élevé.
Ce grand et beau travail appartient au savant Le Dn-
chat % et lui donne des droits imprescriptibles à la re-
connoissance des amis de Rabelais. Son édition est in-
finiment supérieure à toutes les modernes, et nous ne
connoissons que celles de Fezendat, in-8<>, qui, plus
belles pour le caractère, puissent soutenir la comparai-
son quant à la pureté du texte. L'érudition répandue
dans les notes est immense; il a vérifié presque toutes
les citations de Rabelais; il éclaircit une multitude de
faits qui ont dû lui coûter des recherches infinies; et ce-
■ Il£ataidé,dit-OD, parLaMonnoyc.
/
i6 ÉDITIONS
171 1 pendant il laisse beaueeup à désirer % sur-KMit pour la
partie grammaticale^ de sorte que Poa peut encore cul-
tiver ayec succès le champ qu^il a si bien défriché.
1725 Les mêmes. Amsterdam , Bordcsiut (Rouen); in-8^,
5 volumes. (Contr^açon omise par Niœion.) Gkaufie-
pié en indique une autres
1782 Les mêmes. (Paris, Pierre Prault), hnS^^ six tomes
en 5 volumes. Cette réimpression du Rabelais de Le Da-
chat est due à Guenlette «t à Janiet l'aine. Quoique d'un
caractère beaucoup plus g^ros, die est loin d'êtee aussi
correcte que l'originale^ les notules (fu'ont ajoutées les
éditeurs sont infiniment pei» de chose.
1741 Œuvres de Rabelais, avec des remarques historiques
et critiques de Le Duchat; édition augmentée de nov^
▼elles remarques, de cdles de l'édition angloise, avee
des contre^remarques, des lettres, et de plusieurs pièces
curieuses et intéressantes^ Amsterdam, Jean «-Frédéric
Bernard; in-4% 3 voL, avec figures de Bernard Pîeart.
Les deux premiers volumes ooBtîenttent lee ein^ livres
de Rabelai», la progaosticatk>B y ele. ; letroîsîèmey la vie
de Rabelais, ses lettres avec les obsétvatîofie de MM. de
Sainte^Marthe; les jugements de quelques savants sur
Rabelais; un parallèle burlesque entre Homère et lé curé
de Meudon , par Duf resny ; les rsman^ues'de Le Motteux ,
traduites en françois par 4e Missy, avee des- eontre-re*
marques, et [alphabet de Fauteur franoois^
Cette édition, dont le ^and papfîer a été vendu jus*
qu^à six cents francs, n'a aucun degré de supériorité sur
celle donnée par Le Duchat. Les additions- tant vantées
se réduisent^ ^ peu de chose près^ à celle» de 17312. La
oorvection n'en est pas* excellente; les estampes sont sans
* Vohaire dit qo*U nom apprend ce dont 00 M 8é soucie so^s* et qu'il
laisse li ^sirer ce qiie l'on seroit curieux de connoicre. Go reproche ne pent appar-
tettif ^ÈXCt Otiedx investigateurs des interprétations historiques ; et Le Duchat
«ToiC trop de sens pour ne pas reconnoitre combien ces interprétations seront
«oujowt values et inceruines.
IVH^BHBBiWPIH^WQVqH^i^BeESiHRBBBSQBP
DE RABELAIS. 17
i74t doute d'un assez beau burin, mais d'une conception
froide et peu ingénieuse. On n'y reconhoît* pas la plus
légère notion des costumes du temps. Gargantua y est
constamment reprësienté en trousse et en fraise de cou-
reur OU' de sauteur^ tandis que Rabelais nous dit lui-
même qu'il portoit presque toujours une gtande et
longue robe de grosse frise^ comme on le voit dans les
anciennes figures en bois; la lettre placée au bas des es-
tampes est d'une inexactitude révoltante; on y lit Gar-
yaniua pour Gymnaste ^ Braguikar pour 'Bmguibus, L'é-
diteur continue d'attribuer à Rabelais les epistivs aux
dêux'vieiUes, quoique le volume de Niceron eût paru
en 1735; il n'a pas connu l'auteur de la. farce de Pathe-
lin. En un mot, sous tons lesi^apports, exeepté celui du
luxe, l'édition de Le Duchat est toujours préférable.
1752' Œuvres choisies de Rabelais. Genève, BariUot, petit
in-i a , 3 volumes. Ces prétendues anwres choisies ne sont
autre chose qu'un Rabelais châtré, c'est-à-dire dont l'é-
diteur (l'abbé Pérau) a retranché tout ce qui lui parois-
soit obscène ou de mauvais goàt. (Voyez ce que nous
disions plus loin du Rabelais nwdeme,) En tété du livre
est une vie de Rabelais par l'abbé Pérau y qui a joint à
son texte, soi-disant épuré, des notes en partie tirées de
celles de Le Duchat. Le troisième volume est terminé'
parla Prognostication ^ les Lettres de Rabelais, et le Pa-
rcdlèle de Dufresny, dont nous parlerons plus loin.
1767 Œuvres, etc., in-ia, a vol.
17... Couvres, etc., in-ia, 3 vol.; édition nouvelle. Il nous
est impossible d'indiquer au juste l'année de cette édi-
tion; l'exemplaire que nous avons entre les mains por-
tant un frontispice rapporté (La Haye, Paris, hôtel
de'Bouthillier, 1789); ce qui semble prouver que la vente
nW avoit pas été très rapide. Dans un avertissement, il
est dit que cette édition fut commencée en 17499 et que
le texte est imprimé depuis vingt ans. Ce texte est con-
forme à celui de 1741- A la fin de chaque volume sont
iS ÉDITIONS
17... des notes fwr ordre aljAabétiijue, qui appartieiiiieiit à
deux personnes différentes, dont Pune étoît an ez-ca*
pucin. L'éditeur, dans une préface, combat paiement
Péran, du Marsy, et Le Motteuz. Son livre est enrichi
de quelcpies figures et TÎgnettes. Il parott que ce fîit de
Querlon qui forma Fentreprise de cette édition; mais il
ne put jamais s'en oqniper. Les auteurs des notes sont
désignés par les initiales R et M, et le reviseur dn texte
fut M. de P.
178a Œuvres, etc. Paris, Bastien, in-S^. Il y en a des
exemplaires in-4^.
1798 Les mêmes. Paris, Ferdinand Bastien, an VI, in<-8®;
3 vol. avec 70 fig.
Ces figures, il faut en convenir, sont un cIieM*ceuvre
d'extravagance et de confusion: le dessinateur a voulu
imiter Holbein dans VÉloge de la/bHe d'Érasme; mais
il n'a été que son singe. Du reste, même infidélité de
costume que dans les planches de Bernard Picart Quant
à l'édition, on l'a tirée sur huit papiers différents; il y
en a des exemplaires in-folio, qui ne sont pas mmns ri-
dicules que les figures. On y trouve les remarques tra*
duites de l'anglois , de Le Motteux.
1 752 Le Rabdais moderne (par l'abbé de Marsy). Amster-
dam (Paris), petit in-ia, 8 vol.
• n falloit s'être fait une bien fausse idée dn livre de
Rabelais pour former une telle entreprise. Otex à cet au-
teur son style marotique, ses pléonasmes, ses quolibets,
ses jeux de mots, ses gravdures, ses locutions latino*
gallicques, l'emploi si heureux des divers patois, que
restera-t-il? une narration ennuyeuse, dépourvue d'in-
térêt, révoltante par les extravagances et les invraisem-
blances , fatigante par uneérudition déplacée; un voyage
sans cul ni tête, dont l'unique but est de nous apprendre
que boire est le propre de l'homme! Anathème à ces pré-
tendus réformateurs, incapables de tirer une seule page
de leur étroit cerveau. On peut dire de l'abbé de Marsy
m^mjLamj
BS^sm
w^pm
DE RABELAIS. uj
te que Poil a dit des cotrectears de La Fontaine , de Cor*
neille et de Molière *.
tSàé CËnvreft, etc. Paris, Théodol*e Desoer; in-i8, 3 vol.
Les denx premiers contienhent les cihq livres de Rabe-
* hH iiiter|irétatioat hittoriquet «le l'abbë de Marly ne tont |Mit plut ration-
naUet que celles de Le Moiteox , de Le Duchat , de Bernier, et de rasonyme qui ,
dont les nouu. UtLdeàa Sauxet , voulut appliquer \fA Janfrtluches aux troubles
de l'Église durant le quinzième siècle. Cest un étraufe et bien commun travers
de vouloir interpréter ce que Ton ne connoit pas , et , comme le dit Rabelais
lol-aiême , caUfieter deê allegorit» ifui onofues nêfiurent sondées par les auteurs
qœnoas prétendons expliquer. Si Copus, Passerai, et quelques autres ont pos-
sédé une cUf du Gargantua ; cette clef est perdue^ et nous ne pourrons jamais
qu'errer au milieu d'une foule de conjectures , qui , le plus souvent, se détruisent
fane Tautre, comme ces formes fantastiques que présentent les nuages.
Cependant, ne voulant rien laisser à désirer au lecteur, nous avons cru devoir
rapporfer iei In clef prétendue que l'on a insérée dans plusieurs éditions de Ra-
belais , corrigée des fautes grossières qu'on y trouve , mais sans en garantir la
jostesse et la vérité.
Alliances (isle des).
Amaurotes.
AndonUles ( isle des ) .
Antiocbe.
Apedeftes.
Chats foàrtéf .
Cliesil( concile dé).
Dipaodès.
Entommeures (J. des).
Fredotts.
Gargamelle.
Gargantua.
Gaster.
Gourmandeurs.
Grandgonsier.
Hertrippa.
Hippotadee.
Jument de Gargantua.
Lantemois, leur assexnblée.
Lanterne de la RocbeHe.
Lemé.
Les Gens.
La Picardie.
Les habitans de Mets.
LaTouraine.
Rome.
Les gens de la ch. dèi com^i .
La Touraelle criminelle.
Le concile de Trente.
Les Lorrains.
Le cardinal de Lorraine.
Les jésuites.
Marie d'Angleterre.
François I*'.
Le ventre.
Les cbevaliers de Malte.
Louis XIL
Henri Corneille Agrippa.
Le confesseur de François f'**
La duchesse d'Estampes.
Le concile de Trente.
L'évéque de MàilleMis .
La Bresse.
L'Artois*
Las Ubcaires.
îo ÉDITIONS
1 820 lais , et les pièces détachées, parmi lesquelles on remarque
VepistreaJean Boucket, etc. Le troisième volume contient
une table analytique des matières, un glossaire pour
rintelligence des œuvres de Rabelais, les erotica verba,
les proverbes, jurons, etc. L'édition est très soignée, et
enrichie d'un petit portrait de Rabelais, et de vignettes
en bois.
1608 Le roman de Rabelais a été traduit, ou plutôt para-
phrasé en allemand, par Uric Fischard, qui prit le nom
de EUoposderos (poisson dur, synonyme de Tallemand
Fischard). Grenfiuzim, in-8^. Cette Grenjkaim est une
ville imaginaire.
i653 II existe une ancienne traduction augloise du premier
1694 livre. Londres, in-8*>.
1708 Depuis cette époque, Thomas Urqward a traduit les
Limousin.
Loapgaroa.
MacneoDs.
Médamothi.
Oracle de la Bouteille.
Panigon (saint).
Pantagruel.
Panurge.
Papefigues.
Papimanes.
Petanlt(leroi).
Picrochole.
Pntherbe.
Quinte essence.
Baminagrobis.
Bevelation (la).
Bondibilis.
Buach(ns]ede).
Sibylle de Panionst.
Sonnante (isle).
Taureau de Berne.
Tesmoing ( Pierre ) .
Thanmaste.
Unique ( 1' }.
Xenomuies.
Helisenne de Craie.
Amiens.
JLet Angloit.
La Flandre.
Latérite
La paix.
Henri U.
Le cardinal d'Amboise.
Les Réformés. ^
Les papistes de tons pays.
Henri VIU d'Angleterre.
Le sonrerain du Piémont.
Du Puy Herbanlt.
La pierre philosophale.
Le poète Crétin.
L'Apocalypse.
Guillaume Rondelet.
Le séjour de la cour.
Une dame de U cour.
L'église romaine.
Pontimer.
Pierre Martyr.
Le reaeur de rnniTersité.
Le pape.
Le chancelier.
! DE RABELAIS. ii
1736 troU premiers livres^ et t*icrre Lfc Mottedc, les deux rfû-
I 1708, très. Cette traduction, dîn^î' complète; a été publiée avec
1708 les remarques augloises de Le Mûttenx. Londres, 1708,
1807 i»-8o, a vol. 1735, 1750; iri-iî, 5 vol., et 1807, în-8*',
41^1.,%
i565 En i565, c'est-à-dire douze ans après la mort de Ra-
belais, on publia à Paris, in-8^, un volume devenu de-
puis excessivement rare, et intitulé: Les songes drolati-
ques de Pantagruel^ où sont contenues plusieurs figures de
tinvention de M, Fr^. Rabelais y et dernière œuvre diceluy
pour la recréation des bons esprits ' . Paris , Richard Breton ,
rue Saint-Jacques, à l'écrevisse' d'argent. Ce sont cent
vingt figures grotesques, sans aucun texte quelconque,
avec un avertissement de trois pages, qui ne dit pas
grand'chose, et sur-tout ne prouve rien. Du reste, on
n'a jamais acquis aucune preuve matérielle que ce re-
cueil singulier fût rffectivement dû à Rabeliis , et tout
porte à croire que c'est l'œuvre d'un de ses imitateurs.
1 649 Floretum philosophicum , seu ludus Meudionianus in ter-
minas totius philosophiœ , prœmissis, diversis Meudonii
elogiis et amplissima Francisci Rahdœsi eommendatione ,
auctore Antonio Le Roy. Pariç, J. Dedin, 16499 in-4^.
Cet Antoine Le Roy, prêtre licencié retiré à Meudon,
étoit un enthousiaste de Rabelais. Indépendamment de
cet ouvrage, il a laissé en ijhanuscrit des Elogia RabelcB'
sianay qui sont à la bibliplibi^qujç du Roi. Us sont divisés
en six livres, dont Bemier nous a donné l'analyse dans
son Rabelais réformé. ''^,' ' , .. . [
i6g7 Jugement et nouvelles obsamFatîoBs.snr les œuvres
grecques , latines , toscanes , et françotsè^ de maître Fran-
çois Rabelais, D. M.; ou Iç véritable Rabelais réformé
' Ver» 1797, le libraire Salior annonça ui\e nouvelle éditioi^ des songes dro^
iétùqttes, d'après nn recneil de dessins à la plume <^ue l'on prétepdoit être les ori-
finava de ces bicarrés gravures , el qui n'ëtoient sans doute qu'une adroite su*
perchcrie. Noos ne croyons pas que cette entreprise ait été tenninée.
33 ÉDITIONS
1697 (p«r Jean Bernier). Pans, LaiiT«iii dHomy; inviâ,'
avec une carte du GhinoDois, qoe Le Dochat a copiée.
On trouve dans ce livre, souvent de mauvais (|o<k , de»
détails, curieux lorsqu'ils parurent, sur Rabelaia, sur
ses ouvrages , et sur les auteurs qui ont parlé de lui. Vient
ensuite une analyse du roman, livre par livre, ckapitre
par chapitre; mais on doit se défier grandement des as-
sertions de Bernier, des anecdotes qu'il rapporte, et même
de ses décisions. Le Duchat appelle son livre, jugement
sans jugement'.
' Nous ne parlerons point ici dn Babeiais réjbrmé du fougaeaz P. GaraMC»
qui n'a d'autre rapport que ton titre avec rhistorien de Gargantua. On trouve ^
au c(UDnieocen»?nt de ce livre , un rapport attea piquant éi MnktUttt «vcc itâ m»»
nistrts^ dont nous citerons quelques stances:
Je pris naisstnce dans Chinoa ;
Là fut mon 1a et mon part^fa:
Et luy donnay plus de reoom
Qw Didon n'en donne à Garthage»
Car, devant <pia je fiensse nay^
Ghinon n'estoit ipi'iuie bicoque »
On conune on perdrîan moraay
Qui ne peut aôrtir de sa coque.
Qnant an train que lor» je tenoîs ,
Quoy que je feBusse un bon yvrogne »
J'eus teigourB un fort bon minois.
Et savois bien tenir ma trogne.
Maire et cotdon, sac et ciliée.
Et antres engins manueb
Inveates par l'art de UttUee,
le puis bien jnrer sainctement
Que jamais discipline ou baire,
àM nmèas di aaou couaentamaot,
A«M nioa 49» nmuea affdif.
Aussi mollet comme nne endooM
Ayant ebanté, festois trop las;
n hiat bon dotmv sur la plume.
DE BABBLAIS. a
1711 ParaUelle Imrieftque, ou difis^tatioB, ou disoonrii
^'on ttooimera comme on voudra» sur Homère et Ra*
QoMid Im frètes alloient an choear,
OiilocMia'il» flûnOBt péaitiMM,
PtMTiMy, je Dsvois cbmlf Mipr
Q«e la coisiiie et U piUiioe.
&«ii|iiln «gits, tt Ttittint,
Se kcvoienC pour chanter matinBit
Moy, je teogeois , en tommeillanC ,
AsK tenet « ans poto , et nu tisM.
Qaan4 lea frère* , a tour de bfat ,
Fkappoitntsnr leur dair tonte nat,
II07, je aongeob en Hardygna»
Et mettoii des cbappoot en.nwe.
Me basant d'eatie onrdeliec»
Je jetUy bmo fr«e av orties.
Estant aorty, j'ens nn deaîr
De parcourir tonte rSurspe :
Et, partout, c estoit mon plaisir
De fausser à gnise d'Esopo.
ipres «voir Cûct force tonn ,
Je feus laa d'esprit , et , en sn
Eddant parfont , et nwnant Vt
Voulus savoir que c'est do
là je foiagrand nombre d'amis»
Et vis des choses fort plsissntm.
Gomme sent celles que faj mis
Aa tnioté des Islm saunants» :
Dos catdmgauXy des chats bsuros «
Dn papqywt, do ses isnnktei ,
Et Vautres semblables sometisi.
Ayant là pris tans mes dednicts ,
Et estant saoul jusqu'à In fory» >
lepassoii las jears et las Min
A amttre BMB lima en b loBfo.
34 ÉDITIONS
1 71 1 Dufreny, qui étoit rédacteur du Mercure, inséra cette
. pièce, par parties, dans son journal, il a la prétention
d*étre plaisant; mais, dans tout son discours, il n'y a pas
le mot pour rire. C'est une véritable platitude. Dans la
fameuse querelle sur les anciens et les modernes, U avoit
pris parti pour ces derniers. Gé parallèle n'est point ter-
miné.
1791 En 179 1, Ginguenë publia une brochure in-80, inti-
tulée : De l'autorité de Rabelais dans ia révolution présente,
et dans la constitution civile du clergé; ou institutions
royales f politiques^ et ecclésiastiques^ tirées de Gargantua
et de Pantagruel, avec cette épigraphe : Solventur risu
tabulée, 162 pages.
Cette brochure méritant un examen particulier, nons
en donnerons une courte analyse en tétedu Rabelœsianeu
La vogue eztraordinaite qu'obtinrent de son temps
les compositions de Rabelais, incita, comme on doit le
penser, plusieurs écrivains à chercher à l'imiter, ce qu'il
Commenceant de fiiire à Poictien
Une fiirce avec an dialopie «
Je feuB ouy fort volontÎM».
Et cet oeavre me mit en vo^fuc.
Puis , voyant ik«H« ■«««*••«■»
Des bons esprits etln ptiaéo^
J'appliquai mes iotentilMU
A me tenir sur ces brisées.
. . J
J'entrepris des livres hanBont, . • . /*
En matière, en format en ^Ipfte;. if .
Car, pour sonder jnsqveaaa Imm^
îfett besob d*e8tre philosophe.
En mon livre Jaycomfâlé.i. . -t 'i .i uH
Lucian , l'Aretin , el I^nilt; > ^ «.,<<•'''■' "'
Et le tout si bien mSU , . >ri , jd u.. i
Qn on n'y marque pas une fiuite.
: .. .• -Iw.-'/
Locian semooqnedaDieu; •
L'AretinaemooqnedokmoDdef . m « >l •• • «l
QmaitàPlante,iltieiitlem|liMi, . ^
Et sa veiae on ris est ficoode.
DE RABELAIS. iS
ëtoit plus facile dVntreprendre que d'effectuer. Cest ainsi
que, dans un siècle postérieur, on a vu des libraires com-
mander à leurs auteurs du SainUÉvremont. Les imita-
tions de Rabelais (s'il est permis de les nommer ainsi)
qui sont parvenues jusqu'à nous, sont:
i547 ^^ NamgaXion du compaignon a la Bouteille, Rouen,
Robert et Jehan du Gort, i547) ^^'^^'
9. d. Le Disciple de Pantagruel , ou voyage et nauigation
que feit Panurge , disciple de Pantagruel , aux isles in-
congneues et estranges ; de plusieurs choses merueilleuses
et difficilles a croire quil> dict auoîr veues, dont il faict
narration en ce présent volume; et plusieurs aultres
ioyensetez pour inciter les lecteurs et auditeurs k rire.
Paris, s. d. Denys lanot, in-i6, avec de petites figures
en bois.
i556 Voyage et naùigation de Bringuenarille ^ etc. Lyon,
Benoist Rigaud, et Jean Saugrain, i556, in-i6.
s. d. Le même, Troyes, veuve Oudot, s. d. in-i6.
1 576 Le mênie, avec le discours des ars et sciences de maistre
Hambrelin, seruiteur de M* Allborum, cousin germain
de Paccollet. Paris, Claude Micard, 1576, in-i6.
1 578 Fùya/ge Des isles et terres heureuses , fortunées et incon-
gneùesy etc, reueu et augmenté par H. D. C. Rouen,
Nicolas Lescnyer, 1578, in- 16.
Ces six articles. désignent un seul et même ouvrage,
dans lequel on a mis tantôt le nom de Panurge, tantôt
celui de Bringuenarille , cousin germain de Fessepiute.
Cest bien la plus misérable, la plus bete, la plus plate
De ces trois aidiibsttelenn
XcD my &ict oçrtwos epitometi
Et cnaé'pâr là <kk mallietin ,
PIm qa'M Iliff 00 Bft vtokt d'atofetes.
Tvj plat de sornettes qu'eux trois , .
Je a'e«par^e 07 dieu , ny homme ;
My pape* , ny priaees , ay rois ,
Ny Paria , ny Londce» , ny Rbmmc.
a6 ÉDITIONS
prodaction que puisse enfanter Teiprit hmnauu Crai*
roît-on que ces articles sont indiqués dam le Catalogue
imprimé de la bibliothèque du roi, comme appartenant à
Rabelais?
s. d. Le nouveau Panurge^auec sa naui^^ation en lisle ima-
ginaire, son rajeunissement en ycelle, et le voyage que
feit son esperit en laultre monde; ensemble une exacte
obseruation des merueilles par Iny Teues. (^a Bochdile,
, Blicber Gaillard, s. d, in-ia.
16 II Rabelais ressuscité, recitant les faicts admirables dn
1 6 1 4 très valeureux Grandgosier, roy de Place Vuyde; traduit
dq grec en françois par Thibaut le Nattier , clerc au lien
de Burges en Bassigny (N. Horry). Rouen, Jean Petit,
161 1, in-13; Paris, 16149 in-ia.
s. d. Le très éloquent Pandamassus , filz du vaillant Guali*
massue, qui feu t transporté en Faerie par Oberoii , lequel
y feit de belles vaillances, puys feut amené à Paris par
son père Gualimassue, la ou U tint conclusions public-
que&; et du triumphe qui luy feut faict après ses dispu«
tatipns. Lyon, Olivier ArnouUet, s. d. in-6^
1674 Mitistoire barragouine de Fanfreluche et Gaudichon,
trouuee depuys naguère dung exemplaire escript a la
main, de la valeur de dix atomes, pour la récréation dç
tous bons Ca^nfreluchistes; autheur a,b,c, d, etc. (Guil*
laume des Autelz). Lyon, Jean Dieppi, 1574^ i|:|-i6.
D'autres auteurs ont cru donner du relief à leurs pn>>
ductions, en insérant dans leurs ouvrages les noms de
Rabelais, ou de ses héros. Nous citerons;
iS^i La louenge des femmes, inuention extraicte du corn*
mentaire de Pantagruel sur l'androgyne de Platon , 1 55 1,
in-ia.
s. d. Les grands jours tfJntitus^, Panurge, Guéridon, et
autres ; s. d. in-8% avec la continuation et la conférence!
161 9 Les rencontres et imaginations de Habelaisy contre le
moulin et les molinets de Charenton. Paris, 1619, in-^^
1688 Les entretiens curieux de Tariujfe et de Rabelais , war
DE RABELAIS. 17
1688 les femmes (par le sieur Dailhiere). Middelbottrg, Gilles
Horthemek, 1688, in-ia.
1 797 Les confessions de Rabelais ^ par Le Saire. Paris , 1 797,
in- 18. Cest un mauvais petit roman, dans lequel Fauteur
n'a pas eu le talent de saisir un seul trait du héros dont
il avoit entrepris de composer Phistoire.
1819 ^Cour pleniere des ùtes de Parlas^ mucccix* eha/ntre de
la vie de Pantagruel^ recueilli par un Thelemite, Paris,
1819, in-8^ Ce pamphlet est relatif aux affaires politi-
4|ues. L'auteur est le baron Jubé de la Perelle.
Venons maintenant aux pièces de théâtre, dont les
unes sont relatives à la personne de B^belai», les autres
aux héros de son roman.
1799 En 1799, MM. Dieulafoi et Prev6t dlray ont donné,
sur le théâtre du Vaudeville, une pièce intitulée: I^
Quart-d Heure de Rabelais^. Elle a pour base le voyage
de Lyon à Paris, et Tanecdote aussi répandue qu'invrai-
semblable du -poison pour le roi^. Du reste, on y cherche'
roit vainement un seul trait qui peignît le style éner-
gique et naïf, l'esprit plaisant et satirique du curé de
Mendon.
1799 La même année, MM. Armand -Gouifé et Georges
Duval donnèrent au même théâtre Clément Marot, vau-
deville, dans lequel Rabelais joue un rôle. On y trouve
le couplet suivant^ qui, en peu de mots, peint asseï
exactement la morale de l'historien de Gai^antua.
Aux bienfaitenn recoonoisMUiçe»
Haioe et méprit aux cceort ingrats ;
Aux ialortnnÀ assistance;
' On Tent oommonément qoe cette expraiioB piWfiliiito (is çuorWAMire '
ée Bêbelais) , qni t^piifie le ^^$a^éiotai qna certMiias gens ^proQTent à p^ycr
ans dette, et sor-coat la carte dn traitear, tienne âla vie même de Rabelais, qai,
diiK», dans ses Toyages , étoit souTent anx expédients ponr acquitter ses dépens^.
Aacut trait de sa vie anthentiqttenient connue n'autorfae cette opinion , qui a
donné naissance à la fisUf dn petits paqaan de poIsM.
* Cest snr la «éne fabtç que tof t <syijé|i la pîjniiis#t»l» h Phn d*Opém,
et plosienn antres.
a8 ÉDITIONS
Guerre aux cagou , aux scélérats ;
Aax défonU lumière étemelle ,
Gaicé , «Onté, paix aax viTaDU,
Au Tout-Poissant gloire immortelle ,
Et paradis apx bien buTans.
Un autre couplet, qui comitience ia pièce ^ ne «donne
pas une iàéd moins juste du Pantagruel :
Voici le livre universel ;
Cbacun et le étante et l'admire.
En France, tout o< qui fAÎâ lire .
Lit et relit Pantagruel.
Cest un Fort beau livre y sans doute ,
A ce que dit plus d*un savant ;
Mais tel le vante souvent
. Qttii'jsoroiv^iTf voit goutte.
i8i3 Nous Citerons encore, quoique avec répugnance, une
pièce intituiée Gargantua, ou Rabelais, en voyage, par
Du 'Mer..., représentée aux Variétés. Dans cette farce
ignoble, dépourvue d^esprit et de sens commun, on in-
troduit Raibelaîé d'ans le corps d'un mannequin repré-
* sentant Gargantua , pour lui faire recevoir, par l'énorme
bouche du monstre, un souper qu'il n'a pas le moyen
' de payer.
1 654 Pantagruel, comédie, par Jacques Poqsset, sieur deMon-
tauban, avocat en parlement, échevin de la ville de Paris.
1674 Les aventures de Panurge, comédie en cinq actes.
1720 Panurge à marier, comédie en trois actes, par Autreau.
Panurge marié dans les espaces imaginaires, comédie
en un acte, par le même.
s*d. BsïletdMAPantagruéUsiesé* ' "
s. d. Ballet de h Vénérable SibyHé dé Panzoust.
1645 ' Ballet de l'qr^^.de la Sibylle d^. Panzoust, dansé au '
Palais-Royal. P«m^ Jean< Bellin y vâ-^^.
16. . Ballet dti'Mmaf&'dePanurgeytité par Bernier. *
1 785 Panurge dans tisle des Lanternes , opéra en trois actes ,
DE RABELAIS. 29
%785 paroles de Mord de Ghef-de- Ville, musique de Grétry.
Ce Mord de Chef-de- Ville avoit volé la pièce aux frères
Parfaict, comme Fa prouvé Moutonnet de Glairfons, en
faisant imprimer leur drame.
L'auteur, (jud quUl soit^ n'a pris de Babdais que les
noms de Panurge et de Lantemois. Du reste, Panurge
est depub long -temps marié à madame Glimène; et,
chez les Lantemois, on trouve des Talapoins, des Tar-
tares , des Ghinois, des Molaques, et des Baïadères: leur
déesse est madame Lignobie.
De tous les auteurs qui ont cherché à imiter Rabdais,
cdui qui, sans contredit, en a le plus approché, quel-
que encore à une assez grande distance, est Beroalde de
Vérville, dans son Moyen de parvenir; aussi n'a-t-il pas
manqué ie mettre le joyeux curé de Meudon au nombre
des convives du banquet de sa Sophie.
La Fontaine a imité plusieurs contes, et même des
expressions de Rabdais. On sait combien il aimoit le
style marotique.
Il est également incontestable que du Laurens a pris
dans le frère Jean des Entommures, et dans Panurge,
ses deux personnages du père Jean, et deDiego; Tun intré-
pide, se moquant de tout, et redresseur de torts; l'autre
poltron , dévot , libertin , et capable de tous les crimes.
G'est peu que Béze, Passerat, Tiraqueau, Pasquier,
Budé, Ghappuys, Montaigne, l'Hôpital, Marot, et le
bon La Fontaine se soient déclarés les amis ou les ad-
mirateurs de Rabelais. On a voulu jouer sur son nom
même; les uns l'ont tiré des deux mots hébreux rab,
lets, et en ont fait princeps irrisorum; d'autres y ont vu
Bahhi lœsus^ le maître blessé, par la malveillance des
ignorants.
SWe tibi sit Lucianns aller,
Siye sit cynicas , qnid hospcs ad te?
Bâc anus Rabelœsus facetus ,
Nn^aram pater, artifexqne miras ,
"Qnidquid i» foerit , recombit nrom.
r
PRIVILEGE
DE FRANÇOIS PREMIER
POUR l'iBIPRESSION des oeuvres de RARBI.AIS.
François, par la |^ace de Dieu, roy âe France, aa pre-
uost de Paris, bailly de Rouen, seneschaulx de Lyon, Tho-
louse, Bordeaulx, et de Poictou, et a tous noz iusticiers et of-
ficiers, ou a leurs lîeutenans, et a chascun d'eulx si comme a
luy apartiendra salut. De la partie de nostre aimé et seul
maistre François ttabelais, docteur en médecine de nostre
université de Montpellier, nous a esté exposé que icelluy 8Up>
pliant ayant par cy dauant baillé a imprinier plusieurs liures,
mesmement deux volumes des ^aictz et dictl heroicques de
Pantagruel, non moins utiles que délectables, les imprimeurs
auroient icenlx liures corrompu et peruerty eil plusieurs en-
droictz, au grand déplaisir et detriment*dudict suppliant, et
preiudîce des lecteurs , dont se seroît abstenu de mectre en
public le reste et séquence des dictz faictz et dictz heroicques.
Estant toutesfoys importuné iournellement par les gens sca-
uans et studieux de nostre royaulme, et requis de mectre en
Futilité comme en impression la dicte séquence. Nous anroit
supplié de luy octroyer priuilege a ce que personne nVust a
les imprimer ou mectre en vente fors ceulx qu'il feroit impri-
mer par libraires exprès, et aux quelz il bailleroit ses propres
et vrayes copies. Et ce pour l'espace de dix ans consécutifs,
commanceans au iour et dacte de l'impression de ses dictz li-
ures. Pour quoy nous, ces choses considérées, desirans les
bonnes letres estre promenés par nostre royaulme a Futilité
et érudition de noz subjecu, auons audict suppliant donné
PRIVILÈGE DE FRANÇOIS P. 5i
priuilege, congé, licence, et permission de faire imprimer et
mectre en vente, par telz libraires expérimentez qu'il aduisera ,
ses dictz linres et oeuvres consequens des faictz heroicques de
Pantagruel, commanceans au troîsiesme volume, auec pouoir
et puissance de corriger et reueoir tes deux premiers par cy
dauant par luy composez, et les mectre ou faire mectre en
nonuelle impression et vente; faisans inhilûtions et deffences
de par nous sur certaines et grands peines , confiscation des
linres ainsi par eulx imprimez, et d'amende arbitraire a tous
imprimeurs et aultres qu'il appartiendra , de non imprimer
et mectre en vente les linres cy dessus mentionnez sans le
vouloir et consentement dudict suppliant, dedans le terme de
six ans consecutift commanceans au ionr et dacte de l'impres-
sion de ses dictz livres, sur peine de confiscation des dictz li-
nres imprimez , et d'admende arbitraire. De ce faire vous auons
chascnn de vons si comme a luy apardendra donné et don-
nons i^ein pouuoîr , commission et auctorité , mandons et com-
mandons a tous no2 iusticiers, officiers et subjectz que de noz
presens congé, priuilege, et commission ilz facent , souffrent , et
laissent iouyr et vser le dict suppliant {lisiblement, et a vous
en ce faisant estre obey. Car ainsi nous plaist il estre faict.
Donné a Paris le dixneufiesme iour de septembre, l'an de grâce
mil cinq cens quarante cinq, et de nostre règne le xxxi*. Ainsi
signé par le conseil Delaunay. Et scellé sur simple queue de
eire ianne.
PRIYILEGE
DE HENRI II
POUR L'iBfPRESSIOH DES OEUVRES DE RABELAIS.
Heiïrt, par la grâce de Dieu roy de France, au preuost de
Paris, bailly de Rouen, senechaulx de Lyon, Tholouze, Bar*
deaulx, Daulphiné, Poictou, et a tous noz aultres iusticierset
officiers, ou a leurs lieutenants, et a chascun d^eulx si comme
a luy appartiendra, salut et dilecdon. De la partie de nostrç
cher et bien aymë M. François Rabelais, docteur çn médecine,
nous a été exposé que , icelluy suppliant ayant par cy deuant
baillé à imprimer plusieurs liures en grec, latin, François, et
thuscan, mesmement certains volumes des faictz et dictz he-
roicques de Pantagruel, non moins utiles que délectables: les
imprimeurs auroyent iceulx liures corrompuz, deprauez, et
peruertiz en plusieurs endroictz. Auroient d'auantaige impri*-
mé plusieurs aultres liures scandaleux on nom du dict sup-
pliant, a son grand desplaisir, preiudice, et ignominie, par luy
totalement desaduouez comme faulx et supposez : lesquelz il de-
sireroitsoubz nostrebon plaisir et volonté supprimer. Ensemble
les aultres siens aduouez, mais desprauez et desguisez, conune
dict est, reueoir et corriger, et de nouueau reimprimer. Pa-
reillement mettre en lumière et vente la suitte des faictz et
dictz heroicques de Pantagruel , Nous humblement requérant
sur ce luy octroyer noz lettres a ce nécessaires et conuenablcs.
Pour ce est il que nous, enclinans libéralement a la supplica-
tion et requeste du dict M. François Rabelais exposant, et de-
sirans le bien et fauorablement traicter en cest endroict : a
icelluy pour ces causes et autres bonnes considérations a ce nous
PRIVILÈGE DE HENRI IL 33
tnouuans, auons permis accordé et octroyé, et de aostre cer-
taine science plaine puissance et auctorité royale permettons
accordons octroyons par ces présentes quil puisse et luy soit
loisible par telz imprimeurs quil aduisera faire imprimer et
de nouueau mettre et exposer en vente tous et chascuns les
dictz liures et suitte de Pantagruel par luy composez et entre-
prins, tant ceulx qui ont ia esté imprimez, qui seront pour
cest effet par luy reueuz et corrigez, (l[ue aussy ceulx quil dé-
libère de nouuel mettre en lumière. Pareillement supprimer
ceulx quifaulcement luy sont attribuez. Et, affin quil ait moyen
de supporter les fraiz nécessaires a louuerture de la dicte im-
pression, auons par ces présentes tresexpressement inhibé et
deffendu, inhibons et def&ndons a tous aultres' libraires et
imprimeurs de cestuy nostre royaulme et aultres noz terres et
seigneuries quilz nayent a imprimer ne faire imprimer, mettre
et exposer en vente aulcuns des dessusdictz liures, tant vieux
que nouueaulx durant le temps et terme de dix ans ensuiuans
et consecutifz , commenceans au iour et date de limpression
des dictz liures, sans le vouloir et consentement dudict expo-
sant, et ce sur peine de confiscation des liures qui se trouuer-
ront auoir esté imprimez au preiudice de ceste nostre présente
permission et damende arbitraire.
Si voulons et vous mandons et a chascun de vous endroict
soy et si comme a luy appartiendra , que noz presens congé
licence et permission, inhibitions et defifenses vous entretenez ,
gardez et ob&eruez. Et si aulcuns estoient trouuez y auoir con-
treuenu, procédez et faictes procéder a lencontre deulx par les
peines susdictes et aultrement Et du contenu cy-dessus faictes
ledict suppliant ioyr et user plainement et paisiblement du-
rant ledict temps , a commencer et tout ainsi que dessus est
dict. Gessans et faisans cesser tous troubles et empeschemens
au contraire. Car tel est nostre plaisir. Nonobstant quelzcon-
ques ordonnances, restrinctions, mandemens ou deffenses u
ce contraires. Et pour ce que de ces présentes Ion pourra auoir
a faire en^lusieurs et diuers lieux, nous voulons que, au vîdi-
mus diceUes, faict soubz seel royal, foy soit adioustee comme
3. 3
34 PRIVILÈGE DE HENRI II.
a ce présent original. Donne à Sainct Ocrmain en Laye U
sixiesme iour daonst, lai^ de graee mil einq œn» cinquante,
et de nostre rqfiie le qnatrfesme^
Par le roy, le cardinal de GhastlUon présent
5î^éDaTfaier.
EXTRAIT
DES REGISTRES DU PARLEMENT,
DU BUEDI I*' BUB8 iSSl.'-
Sus la remonstrance et requeste faicte ce iotirdhuy a la Court
par le procureur du roy ', a ce que, pour le bien de la foy et
de la religion , et attendu la censure faicte par la faculté de
théologie contre certain liure mauluais exposé en vente, soubz
le tiltre de quatriesme liure de Pantagruely avec priuilege du
ROT; la matière mise en délibération, et après auoir veu la
dicte censure, la dicte Court a ordonné que le libraire^ ayant
miz en impression le dict liure sera promptement mandé en
ycelle, et luy seront faictes defences de vendre et expouser le
dict liure dedans quinzaine: pendant lequel temps, ordonne
la Court au dict procureur du roy daduertîr le dict seigneur
roy de la censure faicte sus le dict liure par la dicte faculté
de théologie, et luy en enuoyerung double pour suyure son
bon plaisir : entendu estre ordonné ce que de raison. Et, le dict
libraire mandé, luy ont esté faictes les dictes defences, sus la
peine de punition corporelle.
' Cette date est néceMairemeiit fiintive , puisque l'édition de Fezendat ne fut
achevée d'imprimer 4{ue le iSjarwier 1 552 : et que c'est sur cette édition ( b pre-
mière du quatrième livre ), que portent b censure et l'arrêt du parlement , comme
le prouvent ces mou avec privilège du roy. Nous pensons donc qu'on doit lire
1*' mars i55a.
• Gilles Bourdin.
* Michel Feiendat.
WP"
le^^QR^vp
^^mmm.
TABLEAU
DES PRINCIPAUX ÉCRIVAINS
ET ARTISTES
OOMTElIPOaAIlfS DE KABELÀU,
Arac Là MTE DB LEU» MOKr.
A
Abrabanel ( Isaac). 1 5o8
Acciaioli ( Zenobios ). 1 5ao
Accurce ( Mar.-Ang. ). 1 535
Achillini (Alexand. ). vers 1 5 1 a
Aconce ( Jacques), vers 1 567
Adriani ( J.-B. ) 1 579
Accola ( Jean ). 1 566
Agricola ( George )• 1 555
Agrippa ( H. Corn . ) 1 534
Akakia ( Martin )• 1 55 1
Alamanni ( Luigi ). 1 556
Albenas ( J. Poldo d*). i563
Alberti ( Jean ). 1 559
Alciat ( Andrë ). 1 55o
Alcyonius (Pierre). i5..
Aleandre ( Jërème). 1 54^
Aies (Alerandre). i565
Alexandre d'Alezand. 1 5a3
Amaseo (Romulo). i55a
Amboise ( Michel d' )• 1 547
Ammonius ( André ). 1 5 1 7
Amyot ( Jac({ues ). 1 593
Andrada ( Diego de P.) 1 5..
Aneau (Barthelemi). i565
Aquavîva (A. M. ). 1 528
Aretin (Pierre). i557
Argentré ( Bertr. à\ ). 1 590
Arioste ( Louis). 1 533
Aventin (Jean ). 1 534
Auger ( Edmond ). 1 59 1
Aurat(Jean). i58&
Aurogallus (Matthieu) i543
Autelz ( Guill. des ). 1 58o
Badins Ascensius.
Baif (Lazare).
B
i536 Bandel( Matthieu) i5..
1545 Barbarus( Daniel) i569
^ CONTEMPORAINS
Barthélémy des Mart. iSgo Bourbon (Nicolas).
BeUay (GuUL du).
Bellay (Jean du).
Bellay ( Joachim du).
Bellay (Maréntlu).
Belleau(Remi).
Belon (Pierre).
Bembo (Petro).
Beze(Théod.de).
Bibliander(Théod.).
Billi (Jacq. de).
Billon (François de).
Blanchet (Pierre).
Boaistuau (Pierre).
tMa (Jettâ^
iMtte ( Estiefi. -de (a)
«S^ Bdttrg (Ant. du).
i56o Bourgueville (G. de).
i55^ Branlante (le).
15S9 BrassavcAa (A. Blus.^
iSyj Brassican (Jean-Al.).
1^64 Bri8sot][ Pierre).
i54y Itûi» (Germain).
i6o5 Brodeau (Jean).
i'564 Bruno (Jordano).
1 5.« Bruschius ( Gaspar ).
i5,. Bry (Théodore de).
iSig Bucer {(Martin).
i566 Buchanan (George).
tSgS Bcidé (GuilkuftM^
iS6l Bci&inger(ffleiin).
l«ifeèc ( Jttrteie). vëi% y'S«4 Bmd (PietHe).
Boftâniico{t«iMfct<e). ^SSt iMfiafOta ^MBlï.'^A.)
A«i4iaus(Mftiti&). *i^ Biislb6e^âug.OMM^).iS9i
Bo«i(;het(J«Mi). t^Sé Bii!)dbius(Hermali). i5H
llo&(:het(G«rill.). ^Nerst^.% 6tt«eo(Jean). tSS(
i53r
i55o
iSgS
i5i4
i554
i539
i538
i563
1600
iSSq
1598
i55i
i583
«575
G»sarius (Jean).
Carlcagnini (Cdiô).
Gfe9epin (Ambrmse).
6aMn (Jean).
Càmeralrim '{ ihcsrcfa.).
OMnoens (Lbois).
Ganini (Ange).
Capilupo (Lelio).
Garavage (Polidore).
Gardan (Jérôme).
Ganrion (Jean]).
Qmfo (Annibol).
^5S* CsitTanza (Bafrtli.). i^SyB
t54d Caiteromafico (IScip.) 1*5 1 4
i5to Casas (Bart.de Lits). 1^966
r564 Case (Jean de h). iKS
1^74 Gastalion (ScT>.^. 1*568
1*579 CfcWfelvetro (TiOtiis). 1571
1557 Cesripin (Andrf). ifioS
i56o Chalcondyle. i5i3
1543 lChampier(Symphor.) i54o
1676 Gharles-Quint. i558
¥SS6 Ohassanée. t54T
irS86 C!lnMseQeuz(Bart.^). ihîcï
DE RABELAIS.
Î9
Chastel (Pierre).
i552 Gordus (Valerius).
i544
Ghesne (Joseph du).
1609 Gomaro (Louis).
i556
Cleiiard(NftOoks).
i54a Corrége(le).
i534
Gomines (Philip. 4e).
i5q9 Corrozet (Gilles)*
i568
Conimandip (Frédéric )<
1%
Gipemic (Nicolas)*
i549 Cousin (Oilb^^).
l567
Coidier (Mathnrin).
i56i CPJas (JacqiA^iu
.1599
Deapautere (Jean).
D
*Sa^ Drjsander ( Jean}.
«569
Dolce (Ludovico).
i568 Duaren (François).
1559
Dolet (Etienne).
i546 Dubraw(Jean).
i55J
Donat (Jean).
i5i3 Duprat(lechancel.)
i535
Doai(Aii|t.Fraaç;)
457A «prcr (Albc^).
fS9»
Doré (Pierre).
^^
Eckiiis(Jean).
E
i54S Erasme (Didier).
i536
Egnatio (Jean-Bapt.)
i553 Espence (Glaude P).
1671
Efyot (Thomas).
i546 Esjtienne(Gharles).
i564
£mUe(Paul).
|53|9 Estîenne (Rob^).
i5S9
Fabridus (George).
F
iSyi Folengo (Théophile).
«544
Faeme (Gabriel).
i56i Forcadd (Etienne).
i554
FaIlope(Gabri4).
l$6a Fraca8tor(J4râ«ie).
4553
Farel (Guillaume).
i565 Franco (Nicolo).
i569
Febre d'Estaples (J.).
1537 François Xavier.
i55a
Femel (Jean).
i558 François I".
i547
Fcrret (Emile),
rSSa Fr«i6(J.Th.)
4593
Fine (Oronce).
*5,55
4o CONTEMPORAINS
Galland (Pierre).
i559 GiraIdi(LelioGregr.)
i553
Gambara (Laurent).
i586 Goltzius (Hubert).
iS83
Garamond (Claude).
i56o Goudimel (Claude).
157a
Garcilasso de la Ve^a.
i535 Goujon (Jean).
157a
Garzonî (Thomas).
i546 Gratarola(Guiil.)
■568
Gauri (Luc).
i559 Gravina (Pierre).
i5a8
Geldenhanr (Gérard).
i54a . Gryphe (Sébastien).
i556
Gelenius (Sigismond)
i555 Guevara( Antoine).
.544
Gessner (Conrad).
i565 Guicdardini (Fr.)
H
1574 HApital (Michel de P).
i54o
Habert (François).
1573
Heroet (Antoine).
Hntten (Dlric de).
i5a3
Hochstrat (Jacq.)
1527 Hyparcus (And. Gérard.) 1 564
Holbein (Jean).
i554
Jean de Leyde.
I
i536 Jove(Paul),
i54a
Ignace (Saint).
i556 Jules Romain.
i546
lUyricus (M. FI.)
iSyS Junius (Adrien).
1575
Jodele (Estienne).
iSyS Jnstiniani (August)
i536
Roomhert(Théod.)
R
iSgo Krantz (Albert).
i5i7
Lambin (Denys).
L
157a Leland (Jean).
i55a
Languet (Hubert).
i58i LéonX.
i5aa
Lascaris (And.-Jean).
1 535 Léon de Grenade ( J. )
t536
Lebrixa (Ant de).
i5aa Leondayius (Jean.)
1593
DE RABELAIS.
4i
Leoniceno (Nicolo).
i5a4 Louis xn.
i5i5
Unacer (Thomas).
i5!i4 Loyola (Ignace de).
• i556
Lîppomano ( Aloisio)
iliSg Lucas de Leyde.
i533
Lizet ( Pierre).
i554 Lugdnius (Ottomar).
i535
Lorme(PhiHbert de).
1670 Luther (Martin).
i546
Lotichius (Pierre).
1667 Lycosthcne (Conrad).
i56i
Lodchius secundus.
i56o
Madiiayel (Nicolas).
M
i53o Marot (Clément).
1544
Maffeo (Beraardino).
i535 Marot ^ Jean).
i5i3
Magellan (Ferdin.)
i5ai Martyr (Pierre).
i56a
Maggi (Jérôme).
1573 Melanchton (Philip.)
i56o
Biagnus (Olaus).
i56o Mercier (Jean).
i562
Majora^ (M. Ant.)
i555 Micyllus(Jacq.)
i558
Maldonat (Jean).
i583 Montaigne (Mich. de).
1692
Manard (Jean).
i536 Montemayor(G.de)
i56o
Mantoaan(Bapt.)
1 5 1 6 Montmorency ( A. de).
1667
Manuce(Âlde).
i5i6 Morus (Thomas).
i535
Marc Antoine.
i54o Moulin (Charles du).
i566
Msûrgaerite de Valois.
i549 Munster (Sebastien).
i55a
Maiillac (Charles de).
i565 Musculus(Wolfg).
N
1 540 Nostradamus ( Mich. )
i563
Nevisan(Jeande).
i566
Niphus(Aagust.)
i54o
0
i564 Oppede (le baron de)
Ochino (Bemardo).
i558
Oecolampade (Jean).
i53i Osiandre (André).
iSSlr
4a G01ICTEMPORAU7S
P
Palinçene (Marcel). «SS^ Fîoeolomkn <Ak)L) iijt
Panvim(ODapikrid). iS68 piccolomini (Franc.) i$o4
Paracel8e(Théop.fi.) f^t Pigafetta (AnÊùîne). iSad
^ré ( Andnrmse). «^ ^^us ( Albert ). i 545
Parmesan (le). i54o ftnet(Ant.4B^ fi
Pereira Gomeza (G.) i566 Pomponace (Pierre). i526
Périers(Bonav.des)yer8 i54|. Pencher (Et.) i5a4
Perugin (Pierre). 1624 Pontan (Jean Jov.) i5o3
Peutinger (Ccttmrd). 1S47 Porta (Jeaa-B«pt.) «5i5
Pesurro (Franceseo). &&i.i Poyet(6«iU.) «548
l^icdela MiEasdnl& i£3a Piat (Ant du) «535
Q
H ABELBllS(Frainçois), né ^ Ghinon en Touraine, viffts a 4SS,
■de ThooMM ilaMais, «ieur >de laScvinière,'cabaretî«r auîvant
les uns; sumflft^atMves, «pothâcaîre. Eotse dans i'ordre des
Cordeliers k Fontenay-le-Gomte, vers le commencement du
siècle, et se fait ordonner prêtre; quitte bientôt son couvent,
obtient sa translation dans Tordre de saint Benoit à Maille-
rais , n*y fait pas «un plus ioog fsëjour, jette 'le f i>oc laiu onties ,
et se rend k Montpellier pour s'yiKirrer àrétuded^iaonédoGine;
de Montpellier va s'établir k Lyon jusqu'en 1 534, que ^^^^ ^^
Bellay, en,voyé à Rome, Pemméne avec lui; revient à Lyon la
même année, puis retourne à Rome, obtient l'absolution de
itou apoftta^e^ «eiUiie en Fo^ooe, s'étabUjt dans l'abbaye de
Saifit-MauF-^dos-J^ssé»,^! Ast Mcularisée en t536; y reste jus-
qu'en 1545, que le cardinal du Bellay le nomme k la cure de
Meudon qu'il occupe jusqu'à sa mort, arrivée k Paris, rue des
Jfardins Saint-Paul, le 9 avril i553, suivant Piganiol. H fut en*
DE HABBLAIS. 4^
terré daitt le cfanedèn de fiainl>^<aul , et n'obikit jâmiift Jei
honneurs du plus petk ■umiunewt.
Rabelais posséda, rénnk>eii lai seul toutes les sciences con*
oflses de son temps, et, oooune Pic de la Minndofe^ îi eàt pu
soutenir une Aèm de ùrimi «eibitL II fut médeoin, naturaliéte,
astronome, madwmatiôeD, antiquaire, juriscoatolse, fMo-
log^e, musicien, poète', physicien, architecte, théologien,
mythographe, versé dans Thisloire et la littérature grecque et
voRiaine, dans k science des armes, la marine et dani^ tous les
arts. Bref, c'est à bon droit tfoe Ton a mis œs vers dans la
bouche du Dieu du Goûc^
A loi seul appartient une façon d'écrire
Qni doit avoir «on prix k pwrt.
Divers chemins ici peuvent conduire ;
Chez lui le aMnliiraat dkeM'^wnwdellaiA *.
■ Patqnier n*h^te pas à jnettre Rabelais ao rang àeipoUes , et cite à ce sujet
«les vers de Marot, qui égale le curé de Meudon à Heroet, k Brodeau, Saint-
vCaRSy V0WS f (3HMMMUS f Me*
* On peut, sur Rabelais, consulter Aigdlcf 4e Juvigny, Bibl. de La Croix du
Maine, et Du Verdier, la Pro9opogmphi$ de oe-denuar,, las éloges de Sainte-
Marthe, le Parnasse français, pag. 419; £aidfiMhac,'4Biieiiâtm>urir en i56o;
Astrac, dans son Histoire ée iafiÊCtdii 4e MemtpeUier; l^iganiel de la Force,
tom. 9 de la Description de Paris; les ^idHtmnmres de Ghaitfepîë et de Morëri ;
Niceron, tom. ^3 de ses Mémoires ; le 7oumdl ée Verdun, de 1756, pag. 278;
les NouveU. Hit. de Du Sauset, tom. a, pag. 253; les Mesonrics de déc. 1747»
d'avril et juillet 1725 ; Bemier, dans son Babelais réformé; les yies de Rabelais
à la suite de ses lettres , de l'édition de ses xenvres de 1 7 1 1, «t de celle de Vabbé
Perau; les Rabelasiana eiogia d'Antoine^ Roy, tant maniwcrits que dans son
fioretumpkHosophicum, et dont Bemiarra èosaé un «caoât déuillé; le Parallèle
de Dufreny, les Mélanges tirés <tune grande bibliothèque. Y, part. 3; enfin la
brochure de feu Ginguené , indiquée ci^deMOs.
La vie de Rabelais en vers héroigMS^ «qpùae.tMinie ÔÊaM^-RabeUesiana eiogia.
« Getta vinunqae cano gm,|)rimasq ab axe ToFonom,
« Et Chinone oatua , Paridis deveait in bras ,
«i Ut totam impleictisariptia amdanfihna nrhfwi,»
l^asqoicr «i^^vie «esAiiircs ««n-aur Rahdaic :
THfc 'ejfo vuHutwu'Gumt vCMocfHua ^ iHo
« Gratin» «at-ai quid'GaUia fwogamilt,
44 CONTEMPORAINS
Ramus (Pierre) 1572 Remond (Floriin. de). i6o3
Ramusion (Jean-B.) iSSj ReucUin (Jean). 15^4
Raphaël d'Urbino^ i5ao Rhodigîn(LouisG.) iS^S
Raphelingiu8(Fr.) 1697 Rondelet (Guill.) i566
RebufFa ( Pietro) 1 567 Ronsard ( Pierre). 1 585
Re6;iu8 (Urbain). i54i Rucellai (Jean). i5i6
Sabînus (Creorge). i56o Saint-Crelais (M. de). i558
Sable (Ant.de la). i544 Salel (Hugues).
Sadolet (Jacques). i547 Sanctès Pagine. i536
« Sic homioes , sic et oaelestia numina lusi ,
« Vix homines , viz at niunina Icsa putes. •
Sur la porte du presbytière de Meudon , on litoic aatnfoû : ■
« Cordiger, hinc medicos , tnm pastor, et intu obivi ,
« Si qiueras noœen , te mea scripta docent. n
An bat dn portrait de Rabelais par Moncomet (i655), sont let rtn «aitanux
Cet esprit et rare et subtil ,
Charmant , jovial , et gentil ,
Ne noQs parolt-il pas sur ce riant visage 7
Dëmens donc avec noos la mort de lUhdais ,
Ou reconnois son avantage
De revivre après son d^oès.
Épiupbe dn même :
Platon , prince dn sombre empira ,
Où les tiens ne rient jamais ,
Heçois aQJonrd'hni Eabelais ,
Et voos aurei tons de quoi rire.
IVaduction dn distique de Tbëodor^dé Bese.
Si ce feu , par ses doctes veilles ,
Surpasse ceux <{u font le mieux ,
Quand il htm le sérieux ,
Combien fera-tp-il de merveilles ?
Toid le jngement de Villnstre de Thon sur Rabelais.
■ Scriptnm edkUt in^eniotissimnm , qno yit» regniqne cunctos ordines , qnasi
« in sccenam, snb fictis nominibns prodiixit, et popnb deridendos propinavit. •
( Gomment, de vit. propria , 1. VI. )
]
DE RABELAIS.
45
Sannazar (Jacques).
i53o Selve8(0detde)
i564
Sanuto (Marino).
i535 Servet (Michel).
iS53
Saporta (Ant.)
1573 Sleidan(Jean).
i536
Sarto (André del).
i53o Socin (Lelie).
i56a
Scaliger (Jules-Gës.)
i558 Spifame (Jacq. Paul.)
1S66
Second (Jean).
i536 StrîgeUus (Victor).
1569
Sâssel (Claude).
iSio Sturmius (Jean).
1689
Selve(G.de).
1629 Sylvius (Jacques).
i555
Sdve (Jean de).
i5a9
T
i557 Tonstal(Cutbert).
Tarta9Ua(Nicol.)
x559
Tertor (Benoît).
ji566 Tori(Geoffiroi).
i55o
Tiraqueau (André).
i558 Trithéme(Jean).
i5i6
TiUet(J.du).
1670 Tumehe (Adrien).
i565
Tixier (Jean).
i552 Typot (Jacques).
1600
Valeriano (Pierio).
V
i558 Vida(MaT(>Jër6me).
i566
VaUée (Geoffroy).
1674 Vinci (Léonard de).
i5i8
Vaacosan (Michel).
i554 Viret (Pierre).
1671
Vatable (Françob).
1547 Viiiple (Polidore),
i555
Vergerio. (P.-P.)
i565 Virés (Jean-Louis).
i54o
Vesala (André).
i564 Volsë (Thomas).
i53o
Vespnce (Americo).
i5i4 Volterre (Raphaël).
i5ai
X
Ximcnez (le cardinal de) 1617
Zandbdns (Jér6me).
Zarlino (Giosepp.)
1690 Ziegler ( Jacq.) i549
1599 Zningle (Ulric). i53i
FIN DSS CONTEMPORAINS.
TABLE
ANALYTIQUE ET BAISONNÉE.
TABLE
ANALYTIQUE ET RAISONNÉE
DES PRINCIPALES MATIÈRES
DANS LES OEUVRES DE RABELAIS-
Abbatb de Thelème; sa description, tome I, page i83.
Abbegaux; ce que c'est, II, 383.
AccuasE; combien ses gloses sont méprisables, I, 229.
AcHiLLES; ses faits et gestes, II, 4o.
ADAMAaroR, I, ai3; lisez: Damastor, géant cité par Glau-
^en, dans sa GigarUomachie.
Africakes; ce que c'est, II, 78.
Agbiculturx de Virgile, I, 91. Les Géorgiques,
Au; afifbiblit les vertus de l'aimant, II, 356.
AlanusinparahoUsy 1, 53. Les paraôo/es d'Alain de Lisleont
été traduites en français; Paris, Antoine Verard, il\Qi.
Le Facety le Theodolei et les Paraboles d'Alain font partie
an recueil suivant : Authores poetœ morales octo — Cathonis
(Usticha — Faceti Libellas — Theodoli duellum — cfc contemptu
muruU — Fhreti dogmata — Alani parabùla — JEsopifabeUœ —
' Noos ftTons vaÈété dans cette table une fonle de détaik qni ne pouvoient
^^^onrer place aiUeort. Il devient donc indispentable de La consulter. On y troo-
^crsplQaiears rectifications on explications bibliographiques, le tableau des danscf
^ des navigatioM de Panurge, celui des couleurs que nous a donné Daubigné,
<^dai des ordres de plnisir, celui des maladies et des saints que Ton invoquoit pour
^ guérir, et autres détails curieux.
a- '4
5a TABLE
Thobiœ gestcL, Lyon, Jean Fabri, i490. Ibid, Sim. Vincentii
haer., i54o, in-8".
Alarme (sonner), I^ lo» Panai Its éditions de Rabelais, les
unes, dans cet endroit, portent à larme sonnez; d'autres à
Forme; d'autres enfin ahrma, La première version est néces-
sairement fautive, car elle ne signifie rien. La seconde seroit
assez impropre, car oi^ ne dit point stmner à Parme, Malgré
l'inextricable obscurité du sujet, la troisième nous a paru la
plus convenable.
Albe (la ville d'); d'où lui vient son nom, I, 38.
Albertus, 1, a33. Léon-Baptiste Alberti, qui a publié dix
livres de re œdificatoria; StrashourQ^ i545, in-4".
Albian Camar, éditue de l'isle sonnante, II, 281. (Noir et
blanc.)
Alcofribas Nasiery 1 , 3a. Anagramme parfait de ces mots : .
François Rabelais. Il parott que qelni-ci n'avoit mis ea tête de
ses deux premiers livres que cet afiagypamipe; mai» il signa le
troisième et les suivants de. son propre nom.
Alexandre ; comment^ dans sa jeunesse^ maaifestala péné-
tration de son jugement^ I^ 53,Serepentitden'avo»paséeoaté
un avis , 447-
Alexandre (le pape), I, 73. AleviandreV, qui étoit dewenu
très gros.
Alexandre (le pape), I, 35a. Alexandre VI (Borgîa). .
Alliago, I, 289% Pierre d'Ailli, ^l^hevéque de Cambrai, et
cardinal.
Alliances (isle des), II, 64. On veut que ce soit la Picardie.
Allure de& frères Fredons, en arrière comme en avant,
U, 377.
Ambre gris^ I, 321. Rabelais le confond avec lespermac^i.
Ame; n'habite jamais en sec, I, 19.
Amies des héros ; prodiges qui annoncent ieinr départ , II , 1 3o.
Amiens v ses rôtisseries , II , 73.
Amis de Guillaume |iu Bellay, II , i3i.
Amodunt et Discordance; leur portrait, II, 147.
Amour; quels furent ses père et mère, II , u3k
DES MATIERES. Si
ABf0UEX!tTss; ce que c'est, I, 5iS,
An Jubilé, II, 272. CTest Pan i5a5, où, sons le pontificat de
Clément VU, on câébra un jubilé.
An ACBioM ; ^ mort 9 U 1 97*
Anagnoste; lecteur de Gargantua, I, Si.
Anaache ; roi des Dipaodes, est vaincu et fait prisonnier par
Pantagruel, qui le donne à Panuj^e, I, 356. Est fait crieur
de sauce verte, 358.
Andouilles; eu guerre avec Caresme prenant, II, 157. At-
taquent Pantagruel, 176. Rue Pavée d'Andouilles, d'où lui
vient ce nom, 180. Ce nom , dont on ignore l'origine, date du
seizième siècle.
André (Jean), I, 54o. Jurisconsulte de Bologne, duquel
nous avons : Cominentaria super decreto BonifacH FUI; Ant.
Koberger, i486, in-fol.
Ane, piqué par un taon, I, i55. Ane qui mangeoit des fi-
gues, II 9 97* Pourquoi a les aureilles longues, I, 388.
Angeston , 1 , 20. Cest Jérôme le liangest, docteur <le Pa-
ris, et Théologien scolastique.
Anglais (un); quel genre de mort ii choisit, II, i5i. Ce
fut George, duc de Clarence, frère d'Edouard IV, qui périt
de cette manière, en 1478, par ordre du roi.
Animal intestin au corps des femmes, 1 , 5ao. Le clitoris.
Animaux venimeux, II, a58.
Anneau d^argent que portoient au pouce les huissiers, pour
sceller les exploits, II , 78.
Anneau de Hans Carvel , I, 5o3. Voyez le conte de La Fon-
taine. Ce conte vient originairement des facéties du Pogge , et ,
avant Rabelais, l'Arioste l'avoit inséré dans la cinquième de
«es satires.
Année des grosses mesles, I, ao8.
Antagoras, poète; sa réponse à Antigonas, II, 74.
AnTI- APHRODISIAQUES , I, 5l4«
Antioche la neuve, II, a5. Cest la ville de Rome. 11 est ici
question du sac de cette ville, en 1527.
Antonin (l'empereur), I, 37a Caracalla , fils de Septime Se-
52 TABLE
yère ; très méchant prince , et très avide de délations. Voyex
Hérodien , livre IV.
Apedeftes (isle des) (non lettrés), II, 336. On entend ici
les membres de la chambre des comptes, qui n'avoient pas be-
soin d'être gfradués pour exercer leurs charges.
Apologue du roussin et de Tâne, II, 296.
Apothicaires; dans quoi conservoient leurs drogues, I, 3.
Luminaire des apothicaires, II, 249. Voyez Luminaire.
Arbre de Sainci Martin ', ce que c'est, I, 128.
Archers célèbres , Il , i S2.
Ardillon, I, 227. Antoine Ardillon, prieur de Légugé,
abbé de Fontaine-le-Comte.
Aréopagistes; un de leurs jugements, I , Sôg. Voyez Aulu-
gelle, livre XII, chapitre viij et Valère Maxime, livre VIII,
chapitre iv.
Argives, I, 37. Les Ai^iens, qui, au dire de Plutarque, por^
toient le deuil en blanc. Au reste, le deuil des Grecs étoit le
verd foncé, et non le noir, comme le dit Rabelais.
Argumentation par signes, I, 3o2. C'est une suite de coqs
à l'âne, comme les plaidoyers de Baisecul et d'Humevesne.
Argt, I, i58; village près de Ghinon, ainsi que les autres
nommés dans la même page.
Armées; d'où vient le grand bruit qui s'y fait, I, 4Bo.
Armes offensives et défensives, I, 373.
Arnauld de Filieneuve; ne songea jamais, I, 43 1. Nous
avons fait d'inutiles recherches pour découvrir où Rabelais
avoit puisé ce fait. Mais , du moins , aurons-nous la satisfac-
tion de prouver qu'il est faux, ce dont on ne s'étoit pas encore
douté. Ouvrez le petit traité d'Arnauld, intitulé ExposUiones
visionum quœfiunt in somnis^ lequel fait partie des oeuvres mé-
dicales qu'on ne lui a jamais contestées, vous y trouverez
(chap. VII) le passage suivant : Ita recolo in somno me vidisse
lupos quatuor y quadam nocte, qui, ore aperto, insultum in me
videbantur facere y etc. Donc le bon Arnauld de Villeneuve,
qui voyoit en dormant quatre loups acharnés contre lui, ré-
voit tout ainsi que les autres hommes. Avis à ceux qui, comme
D{;S MATIÈRES. 53
Babelais, citent de mémoire. Les œuvres ci'Ariiauld de Ville-
neuve ont été recueillies et publiées; Parme, i585 , in-folio.
Voyez Filtanovanus,
Art militaire y par qui inventé, II, 245.
Ahtjchee, I, 313, Géant ché par Hérodote, I. VII, c. 1 17^
Artemiix>E£, I, 399. Artetnidori de somniorum interpréta^
tione, lib. V; Venise, Aide, i5i8, in-8«.
AsBESTos; lin incombustible: ses propriétés, I, 6oa*
AscuEPiADEs, médecin, ce dont il se vantoit, II, 18.
AsiCERiE de Plante, I, 574. CTest son Asinaricu
AsopHE phlegmatique , I, 4^7- Asope, roi de Béotie, méta-
morphosé en fleuve.
AsPHARAOE, ville située dans la bouche de Pantagruel, I,
363. CTest le mot grec asphatagos^ qui signifie gosier.
Atlantiques (les) ne songent jamais , I, 43i* C'est au dire
d'Hérodote et de Pline.
Avbelière; ce que c'est, 1 , 4^*
AviGNoir , siège de la galanterie, comme terre papale , 1 , 3 38.
Autorités qui déclarent légitime Penfant né à onze mois,
I, i4-
Atl (Sainct), II, 19. Lisez: Saint-Agnan, près Orléans.
B
Bacbvc, prétresse du temple de la dive bouteiUe, II, 4^9-
Voltaire en fait un prêtre.
Bacghus; pourquoi peint sans barbe, 1 , 5 1 3. Sa victoire sur
les Indiens, II, 4 19*
Babebec , fenune de Gargantua , meurt en accouchant de
Pantagruel , 1 , 3 1 5. Son épitaphe*, 33 1 . Gargantua étant Fran-
çois I*% Badebec se trouve Claude de France, épouse de ce mo-
narque. Suivant Le Motteux, elle est Marguerite de Valois,
reine de Navarre.
Ballerug, I, 366.Balaruc, eaux minérales à quatre lieues
de Montpellier.
TABLE
Bannières des frères Fredons, II, 379.
Bar|}at(A8( André), I, 54o. Jumconsuhe ncUîen , dont le»
oeuvres furent imprimées à Bologne, en té^j^.
Barberousse; comment traite les Milanais, li, 187.
Barbouillamenia ScoH, I, 336k Le même Jean Duns Scot,
dit le docteur Subtil, que Rabelais appelle JAan d'Escosse
(livre I , chap. XIII). Voyez ce mot*
Barraikto {Joaninus cie), 1 , 6a. GiiiUanme k Breton, qui,
dans sa Philippide, dit:
« Et se Parrhisiot dixerant nomine graeco,
« Qiiod ftooat ezpositam nostrit aodada verbis.
BaHtachin ,1,211. Jean Bertachino, juriacoosalte de Fermo,
duquel noits avens un Tmetatus de Episcopo ;hyi3fn^ i533, in-^^
et un Repertorium mrîj.
Bartole, surnommé lanterne de droit, II, 4M*
Basché (le seigneur de). Son histoire, II, 76. Les noces de
Bascbé passèrent en provefi>e. lyAubif^né le rappelle an Ikv. III,
chap. V de son Bmwï de Fotneste,
Basmette (la), 1, 45. Couvent auprès d'Angers, ainsi n^mmé
parcequ'il fut bâti sur le mod^e de la sainte Baume y par René ^
duc d'Anjou et comte de Provence. Les mots basme, baume,
signifioient autrefois grotte^ caverne.
Bataille des geais et des pies , II , 9. Ce combat, sll faut en
croire les historiens du temps, n'est point fabuleux. Il eut lieu
en i488, pea de jours avant la bataille de SaiAt*Aubin. Pogge
parle d'un autre semblable combat de geais et de pies , qui
avait eu lieu au même endroit, en i45f*
Bateleurs de Ghaunis, I, 90.
Bâton è tin bout , ce que c'eèt , 1 , 455. Bâtwt rompu sur deux
verbes pleins d^eau , 355.
Beavce (la); d'oii "vient ce nom , I, Bg. A cette page,lign. ^9,
il Faut lire ainsi : Te trenne beau ce,
Beda , 1 , 299. L'ouvrage que désigne Rabdats est : Werteror
bilis Bedœ de inâigltatime et mamiali loqueta, dofnt Frédéric
Morel a depuis donné une version latine; Par», 1614* î^'^*'-
DES MATIÈRES. 55
BcDA, î, a36. Noël Beda, docteur àt Sorbotin^, homme
f^ros, gourmand, et ennemi des lettres.
BBLi£tt (peau de), II, agi . Rabelais veut désigner Tordre de
la Toison d^or. Béliers de Scythie, I, 58.
Bellay (Guillaume du), pl^phétise %i Pàrtielé de là ïhort,
1 , 470* Pi^îges qni précédent 5on trëpas , A , 1 3o. 1 .
Beitam; étfekolog^t de ce mot, I, 3*^5.
BssACBs ( les deux ) , 1 , 44$.
BBvgsB; bourg sur la rivîèii^ àtt même nom , àtiprès dé Lôu-
4iUB, I, 94-
BsuTBVRS (propos des), I, 1%,
B1BAROT8 (I, 24) à la gaaeontlé, potable Vivarais.
BtBUomiQOE iraaginidlpe dé 'Salnt'-Vicior, I, a34.
BiERB ou B)»«iii£ (Forêt de), J , 73. Ahdeti noib delà forêt
de Fontainebleau.
Biqa sabitisy 1 , 9^4. Setmon&s ieMnicétes perutSeSj a quo»
dam pâtre Hungaro^ Biga scUutis intitulatL HagUéHàu, 1497^
in-4®., i5oi^ in-4^
Blakc; ee qu'il sigtiifie, et ^po«iri^ùoi, I, 35.
Blason des couleurs; voyez eotét^un,
BhÊMi en herbe; à ipiei sert , I ^ 890.
Bleu ; ce qu'il signifie , 1 , 4û-
BotEB, est le propre de l'homme, II, 443-
Bon CHRÉTIEN (poitesde); leut prétendue origine, H, i36.
Les poires dont on rettoiive le plus souTent le nom dans les
anciens auteurs sont cdBes d'Àmiot, de beurrée, deeampane,
diat ) de cbertedier, coing, de couillard, dorée, d^eau rose, de
i'escuyer, d'espine, de fin or, de hastivean, layde bonne, de
iîirre^ à main, deinollffirt, musquette, de Nbstre Dame,
de parmain, de ratedu, de renoult, de irosefte, de rouseau,
•ept ta gtténlle, dé îMîiteau, superbe, à deux têtes, de ver*
delet
Bon NonME qui pdrtoit deux petites liUes dans ses besaces,
1 , 283. Cet apologue est attribué à ÉkOpe, par Stobée.
BoNivrr I, 184. ChAtéatt de l'amiraï de ce nom, à la vn«
deOhAteHeraut
56 TABLE
Bonnes nouvelles. (Notre-Dame de), I, loo. Abbaye prêt
Orléans.
Bonnets à la Marrabaise, I, 3i. Voyez au Glossaire le mot
Marrabais.
Bossus; leur ori^ne, I, 210.
Botte de saint Benoit^ I, i38. On appeloit ainsi une énorme
tonne que possédoient les bénédictins de Bouloçne-«ur-mer.
Boulets de canon entrés dans les cheveux de Gargantua .
I, i3i. Moyen fantastique d'arrêter les boulets de canon, II,
24s. Aujourd'hui les professeurs de physique amusante esca-
motent avec beaucoup d'adresse les balles des pistolets, des fu-
sils , et même un boulet de canon.
BouRBONNENST, 1 , 366. Bourbou-Laucy, eaux minérales.
Bourgeois (frère Jean), 1 , 409. Cordelier prédicateur, con-
temporain de Louis XI et de Charles VIII.
B0URGUEIL ( Saint-Pierre de). Abbaye de bénédictins au dîo*
cèse d'Angers.
Bouteille; en quoi diffère du flaccon, I, 19.
Bouteille {dive)\ description de son temple et de son oracle,
II, 4o6. Il a existé jadis un ordre de la Dive Bouteille ^ fondé
sur le roman de Rabelais, et dans lequel cette bouteille étoit
représentée et célébrée.
A ce sujet, le lecteur sera peut-être curieux de connottre les
divers ordres étrangers à la franc-maçonnerie. Nous allons leur
en indiquer sommairement les principaux.
I. La chevalerie sociale de V Aimable commerce y établie en
1724, à Verdun sur Meuse. Ibû/., 17249 in-12. 2. La société
de V Aloyau. 3. Les chevaliers de l'^ficre (motifs, etc. Paris,
sans date, in-80), dérivés de l'ordre de la Félicité, 4. L'ordre
de la Boisson. Les membres de cette société publioient chaque
année, comme ceux du Caveau Moderne, des recueils en vers
et en prose. Elle fut instituée en 1706, par le François Ré-
jouissant ( de Pesquieres ). 5. L'ordre du Bouchon ( statuts et se-
crets, s. d. , in-80). 6. Les chevaliers de la Caj'ate ( statuts i683,
in-i2. ) L'ordre des Capripedes^ Batiers, ou Lucijuges^ dont les
assemblées se tenoient à Lion, en Languedoc, au clair de la
DES MATIÈRES. 67
lune. 7. Les frères Charbonniers (instruction; Besançon, 181 a,
in-i2.): c'est de cet ordre fort innocent qu'on a fait, en le
tournant vers la politique, les farouches CarhonarL L'ordre des
Charpentiers y relatif aux Fendeurs. 8. L'ordre de la Coignée
. (sans date, in-8^) 9. L'ordre des Coteaux. 10. L'ordre de la
Coupe 9 établi à Toulouse. 1 1. L'ordre et société de la Culotte,
dont les statuts furent rédigés en 17&49 P^r ^^ ^^^ Béquillard.
I a. L'ordre de la Centaine, dérivé des Fendeurs. 1 3. Le triomphe
de la constance dans l'ordre héroïque des illustres seigneurs,
Jes chevaliers invulnérables, ou du Diamant^ s. d. in»4^- i4*
L'ordre des Éveillés, que M. Thory nous a fait suffisamment
connoître. i !>. L'ordre de la Félicité , dont la parole est ce
Mot énergique an plaisir consacré.
Cet Ordre, fort célèbre au milieu du dernier siècle, a fait nattre
un grand nombre d'ouvrages, aujourd'hui peu communs, tels
que: Formulaire du cérémonial en usage dans l'ordre de la
Félicité; 174^1 in-ia. L'ÀntropopIple, ou le secret et les mys-
tères de l'ordre de la Félicité, 17469 in-ia. L'ordre herma-
phrodite , ou les secrets de la sublime Félicité, 1748, in»i 2. Le
moyen de monter au plus haut grade de la marine sans -se
mouiller, s. d., in- 12. Dictionnaire de l'ordre de la Félicité,
par Fleury, in-8^. 1 6. L'ordre des Fendeurs ( prodigue converti ,
moins diable que noir). Il en existe une instruction, 1788,
in-8°. 17. L'ordre des chevaliers Feuillants et des dames Phil-
léides. Cet ordre, établi en Bretagne, a pour parole: Avez-vous
effeuillé les roses? R. Et les pampres. 18. L'ordre de la Fidé^
lité, dérivé des Fendeurs. 19. Les chevaliers de la Grappe (sta-
tuts et ordonnances, 1697, in-ia), établi à Arles , par Damas
de Gravaison. 20. Institution de l'ordre des chevaliers de la
Joye, sons la protection de Bacchns et de l'Amour, 1696,
in-8^. 21. L'ordre des Lanturelus, institué en 1771, par le
marquis de Croismare, pour faire diversion dans les es-
prits affectés de la suppression des parlements : le comte du
Nord , durant son voyage à Paris, en fut reçu membre. 22.
L'ordre de Liberté. 23. Les agréables divertissements de la
.>8 TABLE
table , ou rémanents de la société des frères et sonm de Parère
de la Méduse. Marseilk , saas date , in-i 2^ &g. ^ tordre des
Mopses (secret révélé; Amsterd., 17459 in*i!k.) aS. Votéte de
la Miséricorde (VoyeK Tfaory). si6. La société dn PuU^tdkun,
tJty. L'ordre des compagnes de Pénéiépe. 38. Uordrede la Per-
sévérance, établi en mars 1 777, et dans la réeepttoti duqnd oti
érige trois autels, à Tbonneur, è Panûtié, à l^umanité. ^.
L'cnrdre des PhilochoréUes, ou amis de la danse. 3o. L'ordre de
la Pelote. 3i. L'ordre de Noé^ entièrenMnt différent de cdui
des Noacbites. 33. L'ordre de la Rixpe. 33. L'ordre de la BiM-
derie, institué à Paris en 1613. 34* Les chevalMTs.et irynflphes
de la iiose. 35. L'ordre des SaphisienSj insdtné par M. Gii'tidîêr,
en 1801. 36. L'ordre des Tancardins, que rendirent célèbre
les chansons de Laisné. 37. L'ordre de Ferrières y autrement
dit du Sifflet. 38. Les chevaliers de l'Union^ ëtaUis à Vienne
en Dauphiné, en 1734. 39. L'ordre de chevalene des Cocas
réformés, nouvdlement établi à Paris. , etc. P , %. d., tfi-8^, €«e.
BrjiCqcs , i^ 8 f . Jeu de paume au faubourg Saint-Marceau ,
qui avoît pour enseigne un chien bracque.
Braoctette de Gargantua 9 1 9 39. Braguette , première pi^e
du harnoÎ8,4II•
BRAOulBus, hermite de Pisle Sonnante, il, 379.
Brahokd, I, 333; ott Fremond; bourg de Lorraine, où Ton
fabriquott quantité de poâons de fer.
Branlbment de tète; ce quHl signifie, 1 , 553.
BftATxa (Jamet), pilote de Pantagruel, II, 37.
I^EHJBMOifT ; sur la Loire, à trois lieues de Ohinon, 1 , 16.
Brbnx, 1 , 55. Petit pays de la Touraine.
Brigoti I, 335. Guillaume Bricot, pénitencier de NoCte-
Dame.
BRini (Jobelin); second maître de Gargantua, I^ 53.
Bridotc, juge les procès avec des dés, I, 548. Son nom a
fourni à Beaumarchais celui de Briéoison. LeMottenx veut que
Bridoy« soit le chancetitr du Piyyec^
BRiKorcNARiLLE , géaut ; sa mort inopinée, II 9 ^» Ce nom
de Bringuênarîlles 9 que l'on peut rendre par fendenr de na-
DES MATIÈRES. Sg
seaux, a €Céem[Mrunté par un rustre iaiitateur de fiabeUis,
dans le Voyage et navigation aux isles inconnues, liwe aussi
plat, aussi hét^ , aiMsi grossier, que cehii du curé de Meudon
est ingénieux et piquant. On ne sauroit comprendre comment
le savant Dolet , ami de Rabelais, a pu imprimer cette pièce >
à la suite de l'édition qu'il a donnée du PantagrueL
Brocadium iuns^ 1 , 5f)S. Ce dont Bridoye feit un professeur
est le titre d'un livre : BrocctrcUcajiirîs, seu modus ie§ewii oon^
tenta et abbreviaturas utriusquejuris. Paris, Est. Jehanot, 1497»
in-i6. ^
Brvslbvch , 1 , 237» Etienne Bruftefer, cordelier, qui vivoit
du temps de Louis XI , et qui composa des sermons et an com-
mentaire miT le quatrième livre des Sentences.
Bi7CH£RON qui a perdu sa cognée , II , 3 1 . -
BuzANçAT, I, 57s. Pàmisaedu Poitou, élection deCSiâteau-
roux , sur l'Indre.
Cabale en matière de bœuf salé , 1 , 44^-
Gabires ; leurs ministres sont à 4'abri des dangers de la mer,
II, 106.
Gachelaid , ce que c'est , II , 377.
Cadenas de chasteté, I, 535. Les<»irieax reek^dient le
plaidoyer de Freydîer, avocat de Nismes, contne tmiroduction
des cadenas ou ceintures de chasteté, Mont^llier, 17S0, in-*8^
LeBuchat dit que cette hontenseet souvent inutile tovendon
pensa s'introduire en France sous le régne d'Henry II , appor-
tée par des Italiens; mais qu'elle ne reparut plus depuis. L'ou-
vrage de Freydier prouve le contraire.
Cadotit ,1,191. Abbaye de Pordre de Gifeauxan diocèse de
Sarlat en Périgord, dans laquelle étoit un des dix ou douze
saints-suaires connus.
Gagotz; leur portrait, II, a8a. D'une quinte espèce, 285-
Gahusag, 1 , 46. Terre dans PÂgenois , appartenant alors au
baron dISsttssac.
6o TABLE
Caliztb (le p^pe), I, 353. Alphonse de Borgia, dit Ca-»
lixte III.
Canariens ou GananienSy I, 47* ^ ^^^t que ce soient les
Génois , révoltés contre Louis XII.
Gande, I, loi. Bourg de Touraine où étoit enterré saint
Martin , archevêque de Tours.
Capo MeliOy U, ia5. Gapo del Malvasia.
Gapucingaux , II , 286.
Gardingaux, II, 284.
Gareme ; funestes effets de cette institution , II , 389.
7^ Garesme-prenant ; description de sa figure et de ses mœurs^
II, 139.
Gas&ade (isle de), U, 307. Isle des Joueurs. Le-mot cassade
signifie aussi une bourde, une chose imaginaire.
\ Gastiliers, II, 329. Les GhAteliers, abbaye de Tordre de
Giteaux, diocèse de Poitiers.
Gaton ( Marcus Portius), ce qu'il évitoit avec le plus de soin,
II, 121.
Gent-huit ; analyse de ce nombre, II , 4' i* Voyez Psycko^
gonie.
Gepola, 1 , 256. Bartholomœi veronensis, vulgo nancupaJti Ce-
pollœ. F. J. D. Cautdœ juris, 1490, in-4®. Paris, Jean Petit,
i5o8,in-8o.
Geramite , ce que c'est , 4o3.
Ghaisnon, 1, 45. Ghinon , patrie de Rabelais. Première ville
du monde, II, 409.
Ghahrourg, I, i84* Ghambord, magnifique château bAti
par François I"'.
Ghambrier , II , 344- C'est Joachim Gamerarius. Les cita-
tions indiquées ici par Rabelais sont: Gicéron, TuscuL, quesL,
liv. I ; Diogène Laërce , vie d'Aristote ; Politien , Gliap. I de ses
Mélanges; Budé, de asse, lib, I; Gamerarius, chap. X de ses
observ, in tuscul.j et François Fleury, dans son apologie contre
les calomniateurs de la langue latine.
Ghameau noir et homme pie , 1 , 378.
Ghaméleon , II, 4>- Voyez Pline, liv. XXII, chap. viii.
DES MATIÈRES. 6i
CiKAMPiGXfOif s ; viande des dieux , et pourquoi , II , 206.
Chakeph (isle de), II, aSa. Ce mot sig^nifie hypocrisie.
Chansons de la coignée, II , a6 et suiv.
GsAifTSLLE, I, aa6. Place forte du Bourbonnois.
Ghaityhe, dit Pantagruelion ; son utilité, ses vertus mer-
veilleuses, 1, 588 et suiv.
Chappeaux de Cassade, II, 3o8. Ce sont les chapeaux des
cardinaux, des évéques, etc.
Chapperons des ibus en titre d'office; quels ils étoient, I,
483, 541.
Chapputs (le capitaine), I, 3a. Claude Chappuys, Touran-
geau , valet de chambre de François I*% et dont nous avons ,
entre autres ouvrages^ un panégyrique de ce prince, et le dis-
cours de la Court (en vers). Paris, André Rosset, i543, in-8^
Dans le titre de ce discours , il se qualifie de libraire du roi.
Chaheté; ce que c'est, II, 3o8. Ce mot vient de caray le vi-
sage. Rabelais joue sur les mots chareté et eluuité.
Chats fourbes, II, 809. Les inquisiteurs, les juges crimi-
nds, etc.
Chausses de diverses espèces, 1 , 70. Outre celles indiquées Vf
par Rabelais , on a compté encore les chausses à la bigotte , à ' ^ * f
ia bougrine, à la garguesque, à la-|figotte, etc. Les chausses
foncées, que ne portoient point les moines, étoient fermées et
avoient un fond.
Cheli ( isle de) , II , 69. Suivant V Alphabet de hauteur fran'^
cois y ce mot est dérivé de l'hébreu , et signifie pacifique; mais,
selon Le Motteux , il est formé du grec cheillecy les lèvres , et /
indique des gens beaux diseurs et complimenteurs, ce qui s'ac-
corde mieux avec la narration de Rabelais.
Chelidoine; ce que c'est, II , 43.
Chemuis (isle des), II, 373.
Chemises; quand on commença à les fronser, I , a8.
Chevaux ; comment on les accoutume à n'avoir pas peur des y
corps morts, I, i3o. Chevaux de bois de Gargantua, 44<^
Chien ; remède contre ses morsures , I , ao. Chien de Fulcain, ^/
II, 23, Chien rencontrant un os médullaire, I, 3. Dormir en
62 TABLE
chien y ce qae c'est, II y 253. Manière de faire pisser les chiois
sur quelqu'un, I, 3»5.
Ghilification; comment elle s^opère, I^ 399.
Ghilon, Laeëdémonien; son dict, 1,71.
Ghinon; blason de cette ville, II, 409. Gomment est la pre-
mière du monde, ibid.
Griquahoux, leurs mœurs et usages, II, 75. Gomment ga-
gnent leur vie, ibid. Portoient au pouce un anneau d'argent ,
78. Les Ghicquanoux, ainsi que le fait asseï oonnoitre leur
nom, sont les huissiers et les sergents.
Gifocx cabus; leur origine, H, 28.
Gicéhon; son mot sur les aigles romaines, II, 170.
GtERCB, vent de Languedoc, II, 181.
Ginq; pourquoi ce nombre est dit nuptial, 1 , 465.
Gl£Rga*vx; comment se forment, II, 387.
Gloches de Varenncs, ce qu'elles disent^ I, 4^7 ^ ^o3.
Glocbes de Notre-Dame emportées par Gargantua , 63.
Glouaho (Saint), 1, loi. Glodoald,petit-fikdeCloYi9,dont
on a fait un saint.
GocQ d'Ëuclion ; 1 , 379.
Gocu ; moyens de ne point l'être, 1 , 5o3, et 5^3.
GoGt7AOE; histoire de ce dieu, I, 334.
Gqbne; d'où lui vient ce nom, 1 , 44^*
Goignée; ce que signifie ce mot, II, a6. Les trois Gognées,
37. Gognëes perdues, 38.
GoiHGNET (Pierre du), II, !k4- Pierre du Goingnet, avocat-
genëral du parlement de Paris , sous Philippe de Valois. Il s'op-
posa vivement à quelques entreprises du clergé contre l'auto-
rité royale. Pour s'en venger, les prêtres, à sa mort, firent
faire à sa ressemblance des marmousets de pierre qu'on pla-
çoit dans les encoingnures des églises, et <pi'on nommoit des
pierres du Coingnet. On éteignoit les flambeaux contre ces mar-
mousets, ce qui les rendit en peu de temps sales et défiguréb.
Aussi passa-t-îl en proverbe de dire: laid comme Pierre du
Goingnet.
GoiREAUx; ce que c'est, I, 16.
DES MATIÈRES. 63
GoLDBRETs , 1 , 366, Gaulckrets, eau minérales dans les Py-
rénées.
GoLiNET, II 9 275. C'est probablement Jehan MblineC, cha*
noine de Yalenciennes , dont nous B.fons le»faictzet dictz. Pa-
ris, Lonçis, i53i y ini-foL Le Jacques Colin dont parle Le Du-
chat en cet endroit, a translaté en françois le procès d'Ajax et
d'Ulysse, par Homère; Lyon, de Tournes, i547^ in<^8^.
Collets, ou Cachecouls, fermés^ par devant, et ouverts par
derrière, comme les robes à guimpes d'anjour^hui, I, 294.
CoLONu d'Utopiens, transportée en Dipsodie, 1 , 3^2.
CoMnàT des fouaeters de Lerné , contre le» bergers de Gar*
gantua, I, 93. De Pantagruel contre Loup-^arou et les trois
cents géans , 343. De Pantagmel contre l'armée des Andonilles,
II, 176. Quelques uns veulent qu'ii soit ici question delà jour-
née des Suisses à Marignan , et , par le monstre ailé , entendent
le cardinal de Sion.
GoMMANDBua jambonnier; 1 , 6a. Voyez au Rabeitesiana,
Compost (le); 1, 53. Liber Aniani qui Cùmputuê nuncupatur,
Paris, Alain Lotrian, s. d., in-4^. Lyon, Cl. Nourrit, i5o4,
i|i-4°9 «te-
Concupiscence; par quel^ moyens est réfrénée, 1, 5i3.
CoifDBMHATioN (tslc de) , H , 3o9. Domaine de l'inqui^ion ,
delà Tournelle criminelle, delà grand'chiimbre du parlement.
CoiVQuÉTss chimériques de Picrochole, I, 117. Moyen de
conserver les conquêtes, I, 38a.
CoNSBiLS de Pantagruel sur le mariage de Panurge, 1 , 4i 5.
Cest, mariez-vous, ne vous marier pas. Au reste, dans ce cha-
pitre, Rabelais a voulu imiter PÉcbo d^Érasme. Le premier
mot de la réponse de Pantagruel fait toujours écho avec le
dernier de ta. demande de Panurge. Voilà pourquoi nous avons
imprimé ce premier mot en italique. Ce passage est aussi imité
deOeUo,
Coi99eLTATio]f efttreun. théologien, un médecin, et un phi-
losophe, sur le mariage de Panurge, 1 , 5o6.
Contrepèterie, I , a88. Autre, 3i r.
CoRUELiER dont les habits sont cousus par Panurge, I, 288.
/
64 TABLE
Pourquoi les cordeliers ont la G si longue, ibid» G)rdelîer
qui jette à l'eau un homme chargé d'argent, qu'il portoit sur
son dos, I, 477*
Corne d^Hammon; ce que c'est, I, 435.
Cornes; ne sont symbole de coçuage, 1 , 438. Voyez la Dis--
sertation sur les cornes antiques et modernes, par C. F. Viel; Pa»
ris, 1785, in-8».
Correcteur^ des comptes, II, 34o.
Corruption, ce que c'est, II, 32o.
CouiLLATRis, bûcheron; son histoire, II, 21 et suiv. On veut
que ce Couillatris soit un gentilhomme poitevin , qui vint pour
affaires à la cour, et que François I" enrichit parcequ'il devint
amoureux de sa femme. On ajoute que nombre d'hommes de
province, qui avoient aussi de belles femmes, vinrent bientôt
k Paris, mais qu'ib ne réussirent point dans leurs honteuses
prétentions.
Couilles d'Oriflant servent de bourses, I, 3o. CouiUes de
Lorraine , leur origine, 1 , 210. Cette expression a passé en pro-
verbe. Voltaire a rappelé V attribut de Lorraine dans une épttre
à Pallu, de i^aS. Pourquoi elles sont si longues, I, 288.
CouLDRAT (le) ; bourg du Poitou, 1 , 16.
Couleurs de Gargantua, 1 , 3 .'> , 36. Ce qu'elles signifient. Le
Blason des couleurs j que Rabelais traite si mal, a pour auteur
Sicile, hërault d'armes d'Alphonse, roi d'Aragon. Il est inti-
tulé: le Blason des couleurs en annesy liurees et diiûses , tresutHe
et subtil pour scauoir et congnoiMre dune et chascune couleur la
vertu et propriété, s. d. ni nom de lieu, in-8% fig. Rabelais s'est
trompé quand il a dit que l'auteur n'y avoit pas mis son nom.
Il se nomme dans le prologue. Le même livre existe en italien :
trattatidei colori nelle anne, etc. Venise; Nicolino, i565,in-8**.
Sicille a publié aussi le Blason de toutes armes et escutz, b^esne-
cessaire, utile et proufictahle a tous nobles seigneurs , s. d., in-8*'.
Ce qu'il y a de remarquable, c'est que nulle part l'auteur n'y
dit, comme le prétend Rabelais, que blanc signifie foy^ et bleu
fermeté. Voici les propres paroles de Sicile :
(( Le second métail est blanc,., couleur laquelle par figure re-
DES MATIÈRES. 65
présente leaue, qui est , après lair, le plus noble des éléments. —
En complexion, signiûe Jlumatique ; en vertus, iustice, bomie
conscience y chasteté, commencement de beaultéet de ioye. Blanc
représente le Baptesme.
u La quarte couleur est lazur, laquelle représente le ciel
(même interprétation que celle de Rabelais) ; et, des quatre élé-
ments, Voir: en vertus, cest layauité, science^ bonté, courtoysie,
amitié; et représente la Confirmation,
Couleurs des étoffes, I, 192. Rabelais donne ici les noms
des couleurs d'étoffes les plus usuelles de son temps. Mais Dau-
bîgné en a réuni un bien plus grand noo[ibre au liv. I, c.^III
de son baron de Fœneste. Parmi ces couleurs , plusieurs sans
doute sont fantastiques, comme on le reconnottra facilement,
mais les autres pourroient fort bien trouver grâce devant les
élégantes de nos jours.
Ce sont: Turquoise, orenzé, feuille morte, Isabelle, zizou-
lin , couleur du roy, (cette couleur a varié), nûnime, trista-
mie, ventre de biche ou de nonnain , amarante , nacarade ,
pensée, fleur de seigle, gris de lin, gris d^esté, poil de souris,
orangé pastel, espagnol malade, céladon, astrée, face grattée,
couleur de rat, fleur de pescher, fleur mourante, verd nais-
sant, verd gay, verd brun , verd de mer, verd de pré, verd de
gris, merde d'oye, jaune paisle (paille), jaune doré, couleur
de judas, d'enfer, de'vérollé, d'aurore, de serain, escarlatte
rouge, sang de beuf , couleur d'eau , couleur d'Ormus, argen-
tin, cinge mourant, couleur d'ardoise, gris de ramier, gris
perlé, bleud mourant , bleud de la febue, gris argenté, merde
d'enfant, couleur de selle à dos, de vefve resjouie, de temps
perdu, flammette, dé soulphre, de la faveur, couleur de pain
bis, couleur de constipé, couleur de faulte de pisser, jus de na-
ture, cinge envenimé, ris de guenon, trespassé revenu, espa-
gnol mourant, couleur de baize raoy ma mignonne, couleur
de péché mortel, couleur de crystalline, couleur de beuf en-
fumé, de jambons communs, de soulcys, de dezirs amoujceux,
de r/icleurs de cheminée.
GouppEAUREiLLE , cc quc c'est , 1 , 343.
66 TABLE
Coups de bâton donnés, II, 9a. Racine a mis en rime le»
propres expressions de Rabelais. Ce dernier dit: a Si, en tout
« le territoire, nestoyent qne trentecoupz de baston a guaiffner,
« il en emboufsoyt tousiours vingt huyct et demy. n
Et Racine : ^
Et si, daat b pitMrwoe,
n «e donnoit en tout Tinst coups de nerf de boanC,
Mon père, pour sa part, en emboorsoit dû-neuf.
Plaidewrs, act. I, scène T.
GouscoiL (histoire dn frère), I, 477»
Grachek étubcusin; ce que c'est, II, i3.
GftAVANT; bourg Toisin de la forêt de Chînon, I , i64*
Greyailles; ce que c'est, II, 329.
Grocquer pies; ce que signifie, H , 1 o. Le verbe pier signifloif
jadis boire.
le TOUS pry que iaye m pyer .
Uns ^^"P ^ quelque bon vin vienb.
Test, de Padielin,
Grouslememt de tète, signe fatidique, I, Sji.
Gaocstellbs, I, !I36. Bourg à. une lieue de Poitiers»
GviDEURS dé vendange; qui nommoit-on ainsi, I, 9a.
GuisiNiERS de Pantagruel, II, 171.
GuissES des demoiselles; pourquoi sont toujours fraîches^
I, 139.
Gtm AULT ( Notre-Dame de) , 1 , 100. Gros prieuré de l'Anjou^
Gupnx>M-, pourquoi n'attaquoit point les Muses, I, 5 16.
GuREZ; servoient jadis de sommeliers à leurs seigneurs. II,
76. N'étoit-ce pas enfermer le loup dans la bergerie?
GusANUS, I, 27a. Nicolas deGusa, cardinal, qui, ayant re-
marqué que le dâuge couvrit le globe dans 1^ 34' jubilé de
cinquante ans depuis la création , annonçoit pareillement la
fin du monde pour le 34* jubilé de Père vulgaire, c'est-à-dire,
pour le commencement du dix-huitième siècle.
DES MATIÈRES. 67
D.
Dabib (U douce), II, 376. Gest la Vier^^e.
Danses de la quinte, II, 35i. Voyes, pour les danse», au
mot Jeux.
Dast , 1 , 366. Daqs , eaux minérales aux Landes de Bordeaux.
DBCRBTAtBS ; leurs vertus , II , a 1 1 . Argent qu'elles soutirent
de France, 216. Dëcrétales écrites de la main d'un angfe, II,
301. Le />écref deOratien a été imprimé pour la première fois
à Strasbourg ; Eggesteyn , 1472 9 in-fel. Les Décrétâtes de Gré-
goire IX; àMayence, SchoifFèr, 147^, in--fol. La 5tx(esftiedes
décrétâtes, de Boniface VIII; à Mayence, Schoi£Fer, i465, in-
fol.; et lés ConstihUions de Clément V; Mayence, Schotffer,
i46o, in-fol.
Decbetalistbs; ce que disent leurs prédicateurs, I, 148.
Demoboron; qui est ainbt nommé, I, 383.
Demosthenes ; dépensoit plus en huile qu'en vin ,1,5. Re-
proche qui lui fut fait, ibid. Montré an doigt, a55. Ce passage
est allusif à cette pensée de Perse : j4t pulchrum est digito mons-
trari, et dicier: Hic est. Sot. I,
Départ de Pantagruel pour l'oracle de la Bouteille , 1 , 588.
Description de l'abbaye de Thélème, I , i83.
Dbsultoires {desultoni);ee quec'étoit, I, 84* Voyez au
Glossaire,
Dettes (éloge des), des débiteurs et des emprunteurs, par
Panurge, 1 , 4oa. Robert Tumer en a fait aussi l'elogè {Enco-
miwn debiti). Voyez tAmphitheaJtrum Sapientiœ Socraticœ de
Domaw. Nous avons encore un capitolo in Iode del debito dans
les rtme burksche de Bemi ; Florence , 1723, in-80, a vol.
Deviniere ( la ) ; métairie de Rabelais , à Sev^c près de Chi-
non, I, ai.
Devise de M. l'Admirai , 1 , 35. Cest Philippe Chabot, ami*
rai en i5a6, et mort en i543, lequel avoit pour devise une
ancre, corps très lourd , et un dauphin , poisson très rapide à
la course, avec cette légende :y&^ina kniè. Au reste, cette de-
vise fut celle de Titus, et non celle d'Auguste, comme le dit
5.
68 TABLE
Rabelais. Bernier veut qu'il soit ici question de Pamiral Anne-
bault. — Devise Pontiale , quelle elle est , II , 378. Par cette ex-
pression , Rabelais rappelle ce qu'il a dit de Pontanns , au liv. I ,
chap. zix. Au reste, on ne trouve rien de tel dans les poésies
de Pontanus. Voyez au Rahelœsiana.
Deuil (couleur du) , 1 , 37. Les Grecs portoient le deuil en
verd foncé , les Turcs en bleu , les Arabes en gris, les Persans
en brun , et les Ghinob en blanc.
DsvoiRS du nArîage; pourquoi ainsi nommés, I, 4oi-
Dez ; le sort des dez est illicite , 1 , 4^3.
Diable de Papefiguière , son histoire, II , 1 89. Voyez le conte
de La Fontaine.
Diables ; craignent le tranchant des glaives , 1 , 4So.
Diablerie (montre de la), II, 81.
DiAMiTHE; son rapport à la circonférence du cercle, II,
43o. Ce rapport n'est point rigoureusement exact.
Diane; pourquoi est dite chaste, I, 5 14.
Dicte, I, 437- Aujourd'hui il monte di Setia^ dans 111e de
Crète.
Dicton victorial, I, 33a.
Dieux qui présidoient au mariage, I, 465. Aux planètes,
n,43i.
DiNDENAULT^ marchand de moutons; sa querelle avec Pa*
nurge, II, 62. Comment périt, 61. Cette histoire est prise de
Merlin Coccaye.
Diogène; action de ce philosophe au siège de Gorinthe, I,
374- Son bâton , 38 1 . Ce qu'il fit à l'yard d'un mauvais archer,
II, 214.
DiPsoDEs , sujets de Pantagrud , 1 , 357. On veut que les Dip- ,
sodés soient les Lorrains. Suivant Le Motteux, lesDipsodes
sont les Flamands, sujets de Charles-Quint; et les Amaurotes
sont les Picards. Suivant d'autres, enfin, la guerre des Dip-
sodes est l'image de l'invasion de la Provence par les Allemandsi
et du siège de MarseiUe.
Discours de Panurge en allemand, arabe, italien, anglois,
basque, bas>breton, hoUandois ^ espagnol , danois, hébreu^
DES MATIÈRES. 69
grec, ancien gascon, et latin, I, 24B et suiv. On a voulu com-
parer ce chapitre à la scène où Patfaelin parle successivement
limousin, picard, normand, breton, etc. Mais ici Rabelais
remporte beaucoup sur Pierre Blanchet. Cette pièce rappelle
aussi le Triumphus Cesaretis que Kircher a mis à la tête de son
ŒdipusJEgyptiacuSy et qui est composé en vingt-«inq langues.
DiviHATioN par les agonisans, I, 469; par les fous, 539;
par les muets, 4^9; par 1^ songes, 43o.
Divin ATioKs de diverses espèces, 1 , 4B8. Malgré cette longue
énumération, Rabelais en a omis un bon nombre. Pour y sup-
pléer, nous avons placé le tableau particulier des diverses es-
pèces de magies ou divinations à la suite du Glossaire ; dans
lequel, par conséquent, elles ne sont point admises.
Divinités que les Romains invoquoient pour les mariages,
I, 465.
DixAiN de Rabelais aux lecteurs, I, i. Dtxoifi à la louange
de Rabelais, I, ao3. Dixain de Jean Fabre, I, ^71. Dixain de
Salel , 1 , 2o3. Hugues Salel , de Casats , valet de chambre du roi
François I*% poète célèbre pour son temps. Il traduisit en vers
firançois les onze premiers livres de l'Iliade, qui furent impri-
més avec les treize derniers d'Amadis Jamin; Paris, Brayer,
1577, in-8°. Les oeuvres de Sald ont été publiées; Paris, Ros-
set, 1539, in-8<».
Dixain de Rabelais à Fesprit de la reine de Navarre, 1, 371.
Si Le Duchat avoit connu l'édition du tiers livre de Paris,
Chrétien Wechel , 1 546 , in-8% il se seroit épargné ses réflexions
sur l'édition de Valence, et sur le dixain en question, puisque
ce dixain se trouve aussi dans cette édition de i546, et dans
celle, sans date, de Lyon, Pierre de Tours, in- 16. D'ailleurs,
vne lecture plus réfléchie lui eût fait reconnofitre que ce dixain
ne contient qu'une licence poétique, et nullement une preuve
de la mort de la reine de Navarre. Quant à l'édition de Valence,
nous renvoyons le lecteur à ce que nous en avons dit dans la
liste des éditions de Rabelais.
DocTBiNAL (le), 1 , 54. Rudiment latin en vers léonins, com-
posé en 1243, par Alexandre de Villedieu, cordelier.
jo TABLE
Domu (histoire de Jean), 1 , 477-
DoGOEs à deux et à quatre tètes, ce que c'est, II, 34o.
DoNAT, I, ^X De octo partibus oratianis» Venise, J. de Ce-
roto, i497î in-4*.
Donner, «ftrv, adfuger^ II, 8. Do , dice, addico. Ces trois mots
exprimoient chez les Romains les diverses fonctions du préteur.
Par le premier, il donnoit Faction; par le second, il nommoit
les tuteurs, curateurs; par le troisième, il adjugeoit à chaque
partie contendante ce qui lui revenoit d'après la loi.
Dormi securèy I, 54* Bichardi Maidstoni sermones dormi se-
curé. Fel de sanctis, — qui dormi securè , vel dormi sine cura sunt
nuncupati, eo quod absque magno studio possint incorporari in
mente et pi^mloprœdicari. s. d. ( i48o) in-fol.Nuremheiigf , i4B6;
Paris, i5o3, etc.
Dormir (moyen sûr de), I, i44- Dormir pour de l'argent,
364. Dormir en chien, ce que c'est, II, 253.
Doue (jeux de), I, 396. Doue est une petite "fille du Poitou,
qui possède les restes d'un amphithéâtre romain , sur lequel les
écoliers représentoient des moralités et des farces : spectacle
que Rabelais nous dit avoir été souvent troublé par le désordre
et la confusion des acteurs. 1
DouHET (du), I, 255. Briand Vallée, seigneur du Douhet,
conseiller au parlement de Bordeaux.
E.
Eav séparée du vin ; comment ,1,91.
Exvx chaudes; d'où leur vient cette chaleur, I, 367.
Eccras, 1, 238. Théologien allemand , adversaire de Luther.
Échecs; description d'une partie d'échecs, sous la forme
d\itt tournoi, II , 36i. Prise de Polyphile au Songe d^amour.
Écuries au haut des maisons, I, 45.
Éloge du Chanvre, I, 588 et suiv. Girolamo Bamffaldi a
fait ua poème intitulé, il Canapaio; Bologne, délia Volpe,
1741 , in.4«.
DES MATIÈRES. 71
'Édottard ▼, roi d'Angleterre; réplique de Villon à ce mo*
narque, II, a68.
Éléphant; description de cet animal, II, Sg!^. Rabelais
n'eût pas dû la placer dans le pays d'Imagination, puisqu'elle
est véritable.
Ellébore , ou plutôt Hellébore d'Anticyre, 1 , 80. C'est ainsi
qu'il faut écrire ce mot, du grec Helleboros.
ÉikERAUDE; sa vertu, I, 29. Voyez aux Erotica,
Empereubs nés de porteurs de rogatons ,1,6.
Empires anciens; leur succession, I, 6.
Enat, I, 53. L'abbaye d'Ainai, à Lyon, bâtie au bord du
Rhône, sur les ruines de l'ancien Atheneum^ On y remarquoit
quatre énormes piliers en pierre rouge, que le peuple du pays
disoit être de pierre fondue.
Encres sympathiques, dont plusieurs sont imaginaires,
I, 320.
Enfant né à onze mois, déclaré légitime, I, i3. Dans ce
passage, Rabelais ne fait durer que quarante-huit heures les
embrassements de Jupiter et d'Alcméne. Amobe, qui devoit
mieux connoitre cette fable, les prolonge pendant neuf nuits ,
et se moque très plaisamment du peu de vigueur de Jupiter.
u Ille , dit*il , nocdbus vix novem unam potnit prolem extun-
«dere, concinnare, compingere; at Hercules, sanctnsDeus,
« natas quinquaginta de Thestio nocte una perdocnit, et no-
m men virginitatis exponere, et genitricum pondéra snstinere.n
{Adv. Gent., lib. IF.)
Enfants , ne se doivent marier sans le consentement de leurs
parents, I, 583. Enfants fouettés en cadenee, II, 199.
Enfantements contre nature, I, 25.
Enfer; conunent y sont traités les rois, I, 35o.
Engastrimtthes; quels ils sont, II, 234.
Enouerrant , 1 , 483. Cest Monstrdet , au livre II de sa ehro'
nique.
Énigbie de Grippeminaud, II, 3i4« Énigme en prophétie, I,
198. Cette pièce est de MesUn de Saint-Gdais , à l'exception des
deux premiers vers, et des dix derniers, qui sont de Rabelais.
73 TABLE
Dans Tédition de Valence, ces dix derniers vers se lisent ainsi :
R«tte en apret qoyeenlz trop obl^ex , «^
Poines, lattes, trauailleE , affliges ,
Par oett oostU de leiernel teignenr.
De cet trauanx toyent refaicts en bonheur.
La voira Ion , par certaine tdence ,
Le bien et fniict qai tort de patience.
Car dl qui phit de poine aura tonffert
Auparanant, da lot pour lort offert
Pbt reœpora. O qnett a renerer
Cil qui en fin poorra pertenerer !
Dans la pièce de Saint-Gdais , au lieu des septième et hui-
tième vers, on lit:
On , ti l'on pent , par foreor £ttidicqae
Sant art, ny tort , aapir lent propbetiqne ,
Le Motteux voit dans cette pièce, et non sans fondement,
l'exposé des persécutions qui menaçoient les réformés, les
gerUs réduits a la créance ewmgelique. Du reste, Tinterprétation
de la pièce par le jeu de la paume a été adoptée par l'éditeur
des poésies de Saint-Gelais, Paris, 1719.
Ennasin (isle), ou des AUiances, II , 64«
Ennemi qui fuit ne doit être poussé à bout, I, i5i.
Entommeures (Voyez lean). ^
Épictete; sa devise aux enfers, 1, 353; sa lanterne, ou plu-
tôt sa lampe, II , 4o4-
Épigrahme sur le cinquième livre, II, 371.
Épilenie de Panui^e, II, 44o-
Épistemon, à qui Panurge a recousu la tête, raconte des
nouvelles des enfers, I, 349*
ÉpiTAPHEdeBadebec, 1, 2?.i.
Épithétes graveleuses, I, 4921, 5oo.
Értx , 1 , 2 1 1 . Géant que Hygin dit enterré en Sicile. Il donna
son nom à la montagne appelée depuis Saint-Julien.
Ë8CHTLE, son genre de mort, II, 97.
EscLOTS (isle des), II, 376. Les Ësclots sont proprement
des sabots ; mais ici ils peuvent être considérés comme des san
DES MATIÈRES. 73
dales de bois. Cette ile représente le séjour des moines men-
diants, pour lesquels Rabelais avoit une aversion particulière.
Le Duchat veut que, dans ce chapitre, il soit spécialement
question des Jésuites. Quoique les commencements de cet ordre
devenu si puissant aient été fort humbles et fort misérables,
cette assertion ne nous paroh pas suffisamment prouvée.
EsGtJE or6e, ce que c'est, II, 80. Voyez ces deux mots au
Glossaire.
Ésope le François, II, 30. Allusion à la prétention ridicule
qui fait descendre les François des Troyens et des Phrygiens^
EsTABLEs au haut des maisons, I, 4^.
Estomach; moyen de le nettoyer, I, 367.
EsTAocs (bois d'), I, i43. Canton du Bas-Poitou, fertile en
toutes sortes de fruits.
Etude; refrenne la concupiscence, I, Si 5.
EuoEMON, page de Desmarais, puis de Gargantua, I, 55.
ÉvéQVE de Paris; comment se célèbre son entrée, I, 389.
EvESGAvx,!!, 284.
Exemples de saint Nicolas, 1 , 343. Traits d'histoire de la vie
de ce saint.
Exercices de Gargantua, I, 81.
Fabiens (famille des), II, 64*
Fables de Turpin, I, 343. Cest Phistoire de Charlemagne,
par le crédule archevêque Turpin.
Faget (le), I, 53. Liber Paceti morosi docens mores homi-
num; Daventriœ, Jac. de Breda, 1494) in-4^. L'auteur de ce
livre est Jean de Garlande.
Faculté de théologie comparéejumentis insipientibus, I, 67.
Le psaume indiqué par Janot est le 4B ou 4g : £t homo, curn
in honore esset, non intellexit: comparcUus estjumentis insipien-^
tibus, et similis foetus est eis.
Fanfreluches antidatées y I 9. On reconnoitra facilement
que Rabelais a supprimé à dessein le commencement de cette
74 TABLE
pièce, ponr en augmenter robscurité, et tourmenter la cnrio*
site du lecteur. Cest un véritable amphigouri, dont il seroit
ridicule de prétendre interpréter le sens. Quant à Tépithéte
antidotéeSy Rabelais a sans doute entendu que cette pièce pou-
Toit servir d^antidote contre les principes de la cour de Rome,
et autres pois^Jns.
Faquin qui mangeoît son pain à la fumée du rôt, I, 54o.
Farce de l'homme qui avoit épousé une muette, I, Sag.
Quelques uns crofent que cette farce, que nous avons inuti-
lement cherchée, étoit de Rabelais.
Fat; ce que signifie ce mot, II, 271.
Fatb Moniau (la), I, laS. Paroisse de Pélection de Niort,
où il croit de fort bons vins.
Fatoles, tétrarque de Numidie, I, 58.
Febime ni belle ni bonne, à quoi peut servir, I, 181.
Femmes, appètent les choses défendues, I, 5^7. Ont un ani-t
mal intestin qui les subjugue, I, Sao. Pourquoi ont les cuisses
toujours fraîches, I, 139. Femmes veuves peuvent jouir des
plaisirs de l'amour pendant deux mois après la mort de leurs
maris ,' I , i4« Leur excuse de ce faire , 1 5. Femmes vieilles ; dites
présages, I, 44^- Prédisent volontiers l'avenir, ibid. Femmes
vieilles, mariées par Panurge, I, agS. Femmes voulurent écor-
cher les hommes, I, 4^7-
Femme poëte, extraite du sang de France, H, 276. Cest
Maiiguerite de Valois, reine de Navarre, soeur de François I*%
et de laquelle nous avons, entre autres, VHeptameroru
Fessue (sœur); son histoire, I, 46^. Voyez les Colloques
(fÉrasme.
Cette historiette rappelle une anecdote arrivée pendant la
révolution de France:
On évacuoit un couvent de filles. Une seule rriigieuse ne
voulut pas profiter de sa liberté. Mais , lui disoient ses com-
pagnes, nous partons toutes, on va faire occuper le couvent
par des troupes, vous serez violée. J'ai fait, répondit la sœur,
vœu de garder la clôture; mab je n'ai pas fait vœu de n'être
pc^t violée; je reste.
DES MATIÈRES. 78
Fèves; leur fleur crainte, et pourquoi, II, 37}. Préjugé
€M>nforme au proverbe :
Au tempi OK fel^m tout en fknr.
Les fons alors s<»nt en veneur.
Fèves en gousse, d que c'est, II, 274-
Ferrate (chemin de la ) , II . 374. Entre Limoges et Tours.
Ce chemin coupoit la montagne du Grand Ourty et étoit dans
ce temps-là embarrasse de gros cpiartiers de rocher»
Ferrements (isle des); II, 3o4.
Filles (petites). Portées dans des besaces, I, 283.
Finesse que met Aulu-Gelle, I, 3ai. Rabelais veut parler
des Scytales, dont se servoient les Lacédémoniens pour écrire
et pour lire leurs dépêches.
Flacce; cité, I, 6. C'est Quintus Flaccus Horatius» Le vers
cité est celui-ci:
• Hsec placutt sem^l , baec decies repecita plactbit. •
An poet,
Flacgon; en quoi diffère de la Bouteille, I, 19. Tabourot,
dans ses Bigarrures, n'a .pas manqué de relever Péquivoque
graveleuse qui se trouve ici dans les expressions de Rabelais.
Flammands, transportés en Saxe, par Gharlemagne, I, 386.
Fondation de Pabbaye de Thélème, 1, 180.
Fontaine fantastique du temple de la Bouteille, II, 439-
Fontevrault; histoire des rdigieuses de ce monastère, I,
527. Tiré des Controverses des sexes mascutin et féminin, par
Gratien Dupont. Swift a imité ce trait dans son confe du Ton-
neau. Dans l'édition de 1626, au lieu de Fontevrauk, on Kt
Coingnaufond.
Foret de Beauce; par qui abattue, I, 69. De Bière; voyez
Bière.
Formes détruisent là matière en procédure, I, 55 1.
Formicarium artium, I, 235. Le Fbrmiearium est un ouvrage
de morale, de Jean Nyder, jacobin allemand. Formiearii U-
bri F, moratisati; Cologne, ( i477) in-fol.
76 TABLE
FoRTiFiCATioirs de diyerses espèces, I, 373.
Fou ACIERS deLemé; leur combat contre les bergers de Gar-
gantua, I, 93.
FouRQVEs (les) d^Augsbourg, 1, 32. Riches marchands joail^
liers, dont le vëritable nom étoit Fugger, et dont les descen-
dants sont devenus barons. Rabelais en {>arle dans la première
de ses épistres. Voyez Bayle, au mot Fugger.
Fous, sont révérés des Turcs, I, 573.
Fous de diverses espèces, I, 543.
Fot; ce qu'elle est, suivant les sorbonistes, I, 24.
Fragassus, I, a 12. Géant cité par Merlin Goccaie.
FRANG-orc/ier de Bagnolet; I, 236; ou plutôt de Meudon.
Cet homme, qui étoit travaillé de la pierre, fut condamné à
mort, pour ses vols, en i474- La faculté de médecine de Pans
obtint sa grâce, à condition qu'il supporteroit Popération de
la taille. C'étoit la première que l'on eût tentée; elle réussit,
et l'archer vécut encore plusieurs années; ce fait est raconté
en détail par Ambroise Paré , dans ses Opéra chirurgica; Franc-
fort, 1594, in-fol. L'opération eut lieu au cimetière Saint-Se-
verin.
François; leur caractère, 1 , 68. Yssus des Phrygiens, II, 20.
Voyez le mot Galli.
Fredons (les frères), quels étoient, II, 376. Cette descrip-
tion si plaisante des divers ordres mineurs rappelle Vhistoire
natutelle de diverses espèces de moines^ traduite du latin, par
M. Broussonnet ^
Froc (Vertus du), I, 498.
Frotte couille; ce que c'est, 1 , 34o. C'est ce que, à Angers,
on appeloit ÉveiUe^fou,
G.
Gabbara, I, 212. Géant arabe, qui fut présenté à l'empe-
reur Claude. Voyez Pline, liv. VII, chap. xvi.
Gaietan , 1 , 239. Le cardinal Cajetan (Thomas de Vio) dom
les œuvres furent recueillies en i5i i.
DES MATIÈRES. 77
Gaignb BEAUGOtTP, habitant de Me des Apedefies, II, 336.
Galaffre, I, ai 3. Géant cité par Huon de Bourdeaux. Il
avoit dix-sept frères.
Galieh, a vécu lonç-temps, et en santé parfaite, II, 18.
Galland, II, sa. Pierre Galland, principal au collège de
Boncourt, grand sectateur d'Aristote, et, par conséquent, ad-
versaire de Ramus.
Gallbt; maître des requêtes deGrandgousier; sa harangue
à Picrochole, I, 109.
GalU (les François). D'où leur vient ce nom; 1 , 39; leur ca-
ractère, ibid.; portent des plumes blanches, ibid,; leurs en-
seignes, ibid.
Ganabin (isle de), II, 162. Ce mot signifie larron.
Gargamellb, femme de Grandgousier, I, i3. Porte onze
mois, ibid. Avoit trop mangé de trippes, 17. Gomment elle ac-
couche, a4* Grandgousier étant Louis XII , Gargamelle devient
Anne de Bretagne, ou Marie d'Angleterre. Dans le système de
Le Motteux, elle est Catherine de Foix.
. GAaoAHTTJ a; où fîit trouvée sa généalogie, 1, 7. Sa naissance,
34* Pourquoi lui fut imposé ce nom, 26. Comment il fîit vêtu,
28. Ses couleurs, 33. Son adolescence, 4i- Ses chevaux faictices,
44* ^ premières études, 5a. Sa seconde institution, 80. Sa
grandejument, 58. Va à Paris, 60. Compisse les Parisiens, 61.
Enlève les cloches de Notre-Dame, 62. Ses jeux, 75. Ses uout
veaux exercices, 81. Ses exploits contre l'armée de Picrochole,
ia8 et sulv. Sa victoire, 170. Sa harangue aux vaincus, 172.
A un fils et perd sa femme, 21 5. Ne sait s'il doit pletirer ou
rire, 219. Sa lettre à son fils Pantagruel, 241. Est transporté
au pays des fées, 3 18. Dernière lettre à Pantagruel, II, 45.
On veut que Gargantua soit François I*'. Suivant Le Motteux,
c'est Henri d'Albret, fils de Jean. Voyez PantagmeL
Gascon qui vouloit se battre, parcequ'il avoit perdu tout
son argent au jeu, I, 562.
Gaster (le ventre). Premier maître es arts du monde, II ,
23i. Sa puissance, ibid.
GAffraoLÂTRss, II, 235. Ce mot signifie adorateurs du ven-
78 TABLE
tre, et est, eomme de raison, appliqué, par Rabelais, aux
moines. Voltaire a estropié ce mot dans sa lettre sur notre au-
teur, et écrit GastrolaCy ce qui ne signifie plus rien. Qui cioi-
roit que, dans cette courte lettre, adressée au prince de Bruns-
wicfa, il y a cinq grosses fautes ou infidélités de citation? Et
c'est de cette manière que Voltaire a écrit Phistoire!
Gauch£ (côté), de mauvais présage chez les Grecs, I, 4^5.
Et de fortuné, chez les Romains, sur-tout pour le tonnerre.
Gauoebillaux; ce que c'est, I, i6.
GsAiVTs; leur origine, I, 211.
GÉNÉALOGIE de Gai^antua, où fut trouvée, 1, 7. Généalogie
de Pantagruel, calquée sur celle de Jésus-Christ, I, 211 et
suiv. Le nombre des générations est 63 , iiombre mystérieux ,
et le premier des climactères , comme composé de 7 et de 9.
Les spéculatif» ont en outre prétendu que ce nombre 63 avoit
été formé par Rabelais des 4^ générations que saint Matthieu
compte depuis Jésus jusqu'à Abraham , et des 2 1 que saint Luc
compte d'Abraham à Adam, comme de Jésu» à Zorobabel.
D'autres, conformément à plusieurs éditions, ne eomptent
que 60 générations 9 et observent que ce nombre soixante est
la moyenne proportionnelle «itre les 78 générations, suivant
saint Luc, et les 4^ suivant saint Matthieu. Voyez notre ThéO'
logie des 2Vbm6re5.
Genevois; comment ils se saluent, II, 32. Par ce nom de
Genevois, Rabelais entend les anciens habitants de Gènes.
Gentilshommes de Beauce, comment déjeunent, 1, 59.
Et dctieiuier tons le« matîM
Comme les emiyert de Bemice.
COQUILLART.
Geoffrot à la gnmd dent; son tombeau, I, 227.
Gerson , 1 , 239. Jean Gerson , célestîn , docteur de Sorfaoïme,
et chancelier de l'université de Paris. Le traké de auferibilitaie
papŒy que lui attribue Rabelais, fut en effet composé par lui,
en i4i49 ^ l'occasion du schisme de Tantipape Benoit XIII,
contre Jean XXIII.
Gilles (Pierre), {£gidius)y II, 399. Allusion satirique au
DES MATIÈRES. 79
liTre suivant: Carmina de urinarum judicus , édita a magistrQ
Egi(tio; Lugd, Jacq. Myt, i5'i6, iii-80.
Glenat, paroisse du Poitoti, II, 279.
GoiTRoix , geai de Frapin ^ H , 9.
GouBMANDEURs, oiseaiiz, II, 290* Les commandeur» de tous
ordres.
Gozal; ce que c'est, II, 44* ^ >not est hébreu.
GouKTs; ce que c'est, I, loi.
Grain mort et corrompu, est gënëratfon de l'autre, II, 193.
Nisi granumfrwneniiy cadens in temun, mortuumfuerit , iptwn
sotum manet: si éutiem mortuumfuerit, mutiumfructum offert,
(Evang. Joann., XII.) Voyez notre Thuileurde CÉcossisme, Pa*
ris , Delaunay, 1 82 1 , in-^''.
Grandgovsier, roi des Parpaillots, et père de Gargantua,
I, i3. Voyez, au glossaire, le mot PwrpaiUoî, Ceux qui reoon-
noissept François P' dans Gargantua, font nécessairement de
Grandgousier Louis XII. Le Motteuz le prend pour Jean d'At
bret, roi de Navarre.
Grahdmoht, bourg de l'élection de Ghinon, I, iSo.
Grippsminadb, archiduc des GhaU fourrez , Il , ^09. Son por-
trait, 3i2. Cest le président de la ckambre criminelle, ou, se-
lon d'autres, le grand inqnisîtem*.
Grtphons de Montagne, II, 3 18. Les greflBers.
GuB BB Vbdb (le), dans le Poitou, I, 16.
Gvbrre; pourquoi nommée en latin Belium^ I, 37$* Guem
intestine, .dite sédition, I, i6a. Otierro de Pantagruel contre
les Dipsodes, I, 34o-
Gueux de Phostière, issus du sang des rois, I, 6.
Guiixot; le plus célèbre traiteur d'Amiens, et même de
France, du tenps de Rabelais, II, 5S5. On citoit enoore, à la
fin du seizième siècle. Le More , Samson , Innocent , et Havart.
GuuiAUX (prés); ce que c'est, I, 16.
GuTERGHARois (Ic scigncuT de); son histoire, II, 70^
GTmrASTB, écuyer de Gargantua, 1, 83. Tours d'adresse et
de force qu'il exécute sur le cheval, laS.
8» TABLE
H.
Habillement des femmes , I9 192* Compose des chausses (les
bas); des jarretières, des escarpins ou pantoufles, déchiquetés
à barbe d'écrevisse; de la chemise, de la vasquine, de la ver-
tugale, de la cotte, de la robe, ou de la marlotte, ou de la
berne. Le parement ou triumphe des dames y par Olivier de La
Marche ; Paris , veuve Trepperel , s. d. , in-8<>, nomme les pièces
suivantes : les pantophles , les soliers , les chausses, la jaretiere, la
chemise , la cotte , la pièce de l'estomach , le lacet , le demy-cein ,
l'espinglier, la bourfe, les coulteaulx, la gorçerette, le pigne,
le ruben , la coueffe , la templette , le dyamànt , la robe , la cainc-
ture, les patenostres, lesguants, lechapperon, et le mirouer.
Habillement des hommes, I, 193. Composé des chausses,
des hauts de chausses , de la chemise , du pourpoinct , de la
saye ou chamarre, de la robe, de la ceinture, et du bonnet.
H ANS Caruely lapidaire, I, 3a. Voyez aussi Anneau.
Harangue de Janotils deBragmardo , pour ravoir les cloches
^ de Notre-Dame, 1 , 66. Harangueàe Gallet à Picrochole, 1 , 109.
De Gargantua aux vaincus, 1, 173.
Hastiveav, capiuine de Picrochole, tuéparToucquedillon,
1,166.
Hebrard ,1,53. Ëbrard de Béthune , qui composa , en m 2 ,
un traité intitulé Grœcismus; Lyon, Jehan*Dupré, i493.
Herodes, roi des Juifs; comment s'y prend pour les faire
pleurer à sa mort, U, 127.
Héros, leur demeure, U, IQ16.
Herouets, n, 568. Antoine Herouet, dict Maisonneuve,
évéqûe de Digne en Provence, dont nous avons la parfuicte
amye; Lyon, de Tours, i54a , in*8^. fit les opuscules if Amour;
Lyon, 15479 in-8°. Au reste, un grand nombre d'éditions por-
tent DrouetSy au lieu de Herœts.
Heures des moines; pourquoi sont courtes en été et longues
en hiver, I, 99.
Hiérarchie d'Hésiode y I, 384* C'est sa Théogonie,
DES MATIÈRES. 8i
HippoTADéE (le père); soû avis sur le mariage de Panurge ,
1, 509. Dans plusieurs éditions , il est appelé Poro/od^.
Hirondelle de mer, II, 4^.
HisTOiAE du lion et de la vieille femme, I, 281. Du dieu
Cocuagê, ly SaS. Du bûcheron qui a perdu sa cognée, II, 31.
Dn seigneur de Basché et des Ghiquanoux, II, 76. Du diable
dePapefiguière, II, 189.
Homère, en écrivant ses poèmes, ne songeoit point aux al-
l^^ries qu'on lui a prêtées, I, 4* La même pensée se trouve
dans Montaigne, liv. II, chap. xii.
Homme (premier); comment Platon le représentoit, I, 3i.
Homme près de sa fin prédit Pavenir, 1, 4^« Hommes enflés de
diverses manières, et pourquoi, I, 209. Hommes et femmes
andôuilliques, II, 167. *
Homme (petit), estropié, II, 22. C'est Charles-Quint, qui
étoit rongé de goutte.
HuouTio, I, 53. Ugutio,de Pise, évêque deFerrare, auteur
d'une grammaire et d'un dictionnaire.
Huissiers, manière de les assommer sans être repris de jus»
tice^ll^ 77. Portoient au pouce un gros anneau d'ai^ent pour
sceller les exploits, attendu que bien des gens ne savoientças
«igner, 78.
HuRTALY, géanticontemporain de Noé, I, 211, 21 3.
HuYBiEs, en Anjou, I, i64-
Jambe de Dieu; ce que c'est, II, 206.
Jambon (synonyme de), I, 19. •
Janotus de Bragmardo^ sa harangue, I, 66. Pourquoi lui-
même porte le drap, 70. Son procès avec l'université ;'t6!V^. Le
Motteux veut que ce soit Robert Cenalis, évêque d'Avranches.
Jarretière (ordre de là). II, 291. Ordre d'Angleterre, dont
la devise est: Honni soit qui mal y pense.
Jean des Entommeures (frère), extermine avec un bâtoû de
3. 6
82 TABLE
croix les ennemis qui ravageoient le dos de Fabbaye de Se*
ville, 1, 99. S^attache à Gargantua, i36. Accroché à un arbre ,
i48. On veut que frère Jean soit le cardinal de Lorraine. Le
Motteux le prend pour Odet dé Ghâtîllon; d'autres, avec peu
de vraisemblance, pour le cardinal du BéUay. Ménage a pré-
tendu que Rabelais avoit véritablement trouvé chez les moines
un modèle de son frère Jean, un certain Buinard, prieur de
Sermàise ea Anjou. Voyez Entommeures , au Rabelœûana,
Jean XXII ; son histoire avec les rdigleuses de FontevrauU,
1 , 527. Voyez FofUevraulu
JehaV d'Escosse, I, 5i. Jean Duns, ou plutôt Jean Scot,
dont nous avons des qiiodlibeta^ et des questions sur le livre
des sentences.
Jésus; comment vêtu à sa Transfiguration, I, 87.
Jeux de Gargantua, 1 , 75 et suiv.
Aux jeux de Gargantua, nous avons cru devoir joindre les
dansesy qu'un imitateur de Rabelab a dénombrées au chapitre
XVI des Navigations de Panurfe. La pliis grande partie de ces
danses ne sont que des espèces de rondes, dont les noms sont
formés des premiers mots de la chans<m que l'on chantoit en
les dansant. Ce sont :
Les six visaiges, ' Marry de fvir sa femme.
Le trehory de Bretaigne, La gaye.
Les crapaulx et les grues, Mal maridade (mariée),
La gaillarde; la Roagace, liapamyne,
La marquise, Radierine,
Si iay mon ioly temps perdu , Sainct-Roch,
L'espine, Sancerre,
C'est a grand tort, Nevers,
La f risque, Picardie la iolye,
Par trop ie suis brunet, Curé vene^ doncq.
De mon triste et desplaisir, le donoure seule esigaree,
Quand my souuient, La mousque de Biscaye,
La galiotte , L'entrée du fol ,
La gotte, A la venue de Noël ,
DES MATIÈRES. 83
Le bal d'Hespaigne,
Crémone,
La mercière ,
La trippiere,
Mes enfans,
G'estsimplementdonné congé,
Mon con est devenu sergent,
Par faulx semblant,
La valentinoîse,
Expec ung poc ou pane,
Le renom d'ung esgoai^,
Fortune a tort,
Testimôvrioft,
Calabre ,
Qu'est devenue ma Mignonne ,
Robinet,
Triste plaisir,
Regoron piony,
L'oyselet,
Biscaye,
En elle n'ay plûà de ûattice ,
En plahiietz, en pleun, ie
prends congé.
Ce que scauez ,
Qu'il est bon,
Tyre toy la Guilfof ,
La douleur qui au cuettr me Amours m'ont faict desplaiâir,
La perroneile,
La bannye,
Gouernal,
Foix,
Verdeure,
Princesse d'amour,
Le cueur est mien,
Le queur est bon ,
louyssance,
Chasteau bryant,
Beurre frays.
Elle s'en va,
La duccate,
Hors de soucy,
lacqueline.
Le grand hélas,
Tant ay d'ennuy.
Mon cueur sera d'ayner,
Lasignose,
Beaureguaré,
Les regretz du mo^s (ttiort),
La doloreuse,
Sans elle ne pny»,
Perichon ,
Maulgré dangier,
En l'umbre ^«ng buyssoiiet,
blesse,.
La fleurie,.
Frère Pierre,
Lesgrandz regretz.
Va t'en regret.
Toute noble cite,
N'y boutez, pas tCNity
N'y boutez que le bout.
Les regretz dé l'aigtteam-,
Là psktkxice dm Mbre ,
Le petit helas.
Les souspirs du ponKh,
A mon retour.
Je ne sçay pas poiijN}Uoy,
Je nefoys plus,
Paoutes* geik^ d'aMi^,
Faisons la, faisons.
Noire et tennee,
84
Lefaulcheron,
La belle Franooyse,
Ce n'est pasieu,
C'est ma pensée,
Loyal espoir,
Beaultë,
Tegfrasirius,
Patience,
Cest mon plaisir,
Nauarre,
Hac bourdain.
Fortune l'allemande,
Les pensées de madame.
Pense tout la peur,
Regnault le fort,
Elleagprandtort,
le ne sçay pas pourquoy,
Helas que vous a faict mon
cueur.
Noblesse,
Tout au rebours,
Hë dieu , quelle femme i'auoys,
L'heure est venue de me plain-
dre,
Gauldal,
C'est mon mal,
Dutcis amicay
Qui est bon a ma semblance,
La chaulx,
Leschasteaulx,
La ^roflee,
y az a mont ,
Jure le pois ,
n est en bonne heure nay,
La nuyct,
La douleur de l'escuyer,
TABLE
La douleur de la charte,
Le grand alemant.
Adieu m'en voys.
Bon gouuernement.
Mi sou net,
Pampelune,
Hz ont menty.
Pour auoir faict au gré de n^ou
mary.
Les manteauk iaunes,
Ma ioye.
Ma cousine.
Le mont de la vigne,
Toute semblable,
Elle jheuient,
A la moytië.
Tous les biens.
Ce qui vous playra ,
La marguerite (danse histori-
que qui existe encore parmi
les enfantz).
Or faict il bon,
Puisqu'en amour suys malheu-
reux,
La verdure, •
Sur toutes, les couleurs^
La lésine.
Or faict il bon aymer,
En la bonne heure.
Le tempz passé,
Le^iolyboysy
L'heure vient.
Le plus dolent.
Mes plaisirs chantz.
Mon ioly cueur.
Bon pied, bon œil,
DES MATIÈRES. «6
Han, bergère m'amye, Baîllelybranslealatisserandey
Touche luy l'anticquaille, (" La pavenne. y*
Illiers (Mlles), I, 4o4- D^abord professeur en droit canon ,
puis conseilleraau parlement de Paris ; nommé enfin évéque
de Chartres en 14^99 et mort en 1493, après avoir résilié
son évéché. Son humeur processive a été consacrée par les écri-
vains du temps.
Immortalité ; manière dont Phomme peut Facquérir, I , ?4 1 •
Inscription mise sur la porte de Pabbaye de Thélème,
I, 186.
INSCRIPTION aux VervelTes, II, 291. Rabelais veut parler de
Tordre anglois de la Jarretière i^lont la devise est: honni soit
qui mai y ppnse. ^oyez, au Glossaire, le mot verveUe.
Invectives des fouaciers de Lemé contre les bergers de
Gargantua, I, 92.
JoRELiN Bridé, second maître de Gargantua, I, 53. Voyez
ce mot an Glossaire.
Joies du mariage, 11^ 1 10. Rabelais n'en comptoit que neuf.
Franco» du Rosset^ plus libéral, les a portées à quinze. Son
livre parut, in-4®, sans date, et eut bon nombre d'éditions.
Jour et nuit, pourquoi sont faits, I, 44^*
Jour sans pain; ce que c'est, II, 288.
Jours fortunés et malheureux, comment désignés, I, 37.
IsLE des jipedeftesy ou non lettrés, II, 335; isle Bouchard ,
I, i64; ^rmée par la Vienne. Isle de Cassade, ou des joueurs,
n, 307; de Chanephy ou de l'hypocrisie, II, aSs; de Cheli, II,
69; de Condemnatioriy II, 309; Ennasiny ou des alliances, II,
64; des Esdots (voyez ce mot), II, 376; isle Farouche y ou des
andouilles, II, i56; isle des FerrementSy II, 3o4; de Ganabin^
ou des larrons. II, 363; des Macreons, II, ii3; de MedamO'
thi (qui n'existe nulle part), II, 39; à^OdeSy ou des chemins,
D, 373; desPapefigueSy II, 187; desPapimanes, II, 197; de
la Quinte Essence, II, 343; de Ruach, II, 181 ; isle Sonnante,
domaine de l'Église romaine, II , 278 ; isle de Tapinois, II, 1 36 ;
Àe Tohu et Bohu, H, 95.
,4'--'
ê6 TABLE
Iyss (Saint), natif de Treguier, très révéré en Bretagne, I.
^99. Voyez Yves,
Jugement de Seigni Joan, dit le fol, I, 54 1*
Juges jouant à la mouche, à l'audienoe, I, 552*
Juifs, pourquoi se circoncisent, I, 457. «
Jules (le pape), I, 352. Julien de La Rovère, pape, sous le
nom de Jules II, en i5i3.
Julie, fille d'Auguste, sa réponse à son père, II, a.
Julien, jurisconsulte, I, 574* Kabelais s'est trompé; il faut
lire Vivien y dit Le Duchat.
.iiuugjn' de Gargantua, I, 58. On veut que cette jument soit
Anne de Pisseleu, duchesse d'Ëtampes, dite, avant son ma-
riage, mademoiselle de Ueill^ et maîtresse de François ^^ On
rapporte à ce sujet que Français \" lui donna la fbrét deBeauce,
qu'elle fit abattre, et que, la ville de Paris ayant refusa de
contribuer à l'achat d'un collier magnifique destiné à cette
favorite, on menaça les Parisiens de leur prendre les cloches
de Notre-Dame pour payer ce bijou. Telle est, du moins, l'o-
pinion de l'auteur de VcUphabet/rançois^ qui écrivoit peu de
temps après Rabelais, puisqu'il connut le fils du pâtissier In-
nocent , mattre de la cave paincte. Tout le monde sait y dit41 , etc.
Malgré ce témoignage, d'autres veulent que cette jmnent soit
Diane de Poitiers.
JupiTEn, pourquoi peint en bélier, I, 4^7-
Jus gentium; ce que c^e&t, I, 37,
Justice grippeminaudière; son image, II, 3ia.
JuvENTi, 1,39- Marcus Juventus Talva.
L.
Labourkvr de nfture, 1 , 110. On trouve dans les cabinet»
des curieux certaines amulettes égyptiennes assez rares, qui
représentent un homme avec un phallus monstrueux, souvent
plus gros que son corps. 11 le tient embrassé à grands bras,
ou le tourne autour de son corps, absolument comme le dé-
crit Rabelais, qui certes n'avoit pas vu de ces amulettes.
DES MATIÈRES. 87
Lacedebioiis; pourquoi n'avoit point âe murailles, I, 279.
Lampe du temple de la dive Bouteille, II, 4^6.
Lango, I, 519. ^ancienne GO0, patrie d'âippocrate.
Langue françoise, n'est point aussi pauvre qu'on le croit,
U, 277.
Lauguegoth, I, 58. Le Languedoc.
LANTEiiNsde droit. II, 4o4« Surnom donné à Bartde, par
ses écoliers.
Lanteenois ( pays de\ ou des lumières , II , 4oa. Le Motteux
veut que la lanterne de La Rochelle soit Geoffroy d'Ëstissac ,
évéque de Maillezais, patron de Rabelais.
Lardon (ârère), son sentiment sur les monuments d'itaKe,
11,72.
Labinges, ville située dans la boudie de Pantagruel, 1, 363.
Du mot grec larynx,
Larix; ses propriétés, I, 6o4*
Leougé, I, 227. Prieuré du Bas-Poitoa.
Lenou (Notre-Dame de La), I, 10 1. Paroisse de Touraine,
entre Richelieu et Çhinon.
Leonicus, I, 89. Micolo Leonioo, Vénitien. Son livre est in-
titulé : Sannutus , sive de ludo tcUario. Paris , 1 53o , in-fol. ; Lyon ,
Gryphe, iS33, i543. Voyez, sur le jeu des Taies ou Astragales,
HenriciJonathanis Clodiiy primas Uneœ UbHôthecœ lusoriœ^ Lips.,
i76i,in-8<>.
Lermenaud, I, 888. Château appartenant aux évéques de
Maillezais, près Fontenay-Ie-Comte.
Lernb. Lernay, bouiig de Poitou, I, gi^.
Lettre de Grandgousier à Gai^antua, pour le rappeler de
Paris, I, 106; de Gargantua à Pantagruel, I, 24t ; autre du
même au même, II, 4^*
Lettres; restaurées du temps de Gargantua, I, a4^.
Leucece; d'où venoit ce nom, I, 6a.
Lévrier enfroqué; ses prouesses, I, i47-
Librairie de saint Victor, I, a34-
Lieues de France, pourquoi sont si courtes, I, 3 18. Dans
un coutunûer d'Anjou du quinsûème siècle, la liieue est éva-
88 TABLE
luée à mille tours de roue, ce qui équivaut à peu près à deur
mille toises.
LiGAiRE (Saint) ; lieu dépendant de la Chatellenie de Niort y
II, 8i.
LiMOUs, I, 366. Limoux, eaux minérales à deux lieues de
Carcassonne.
Limousin qui éoorche le latin, I, 23o. On croit assez géné-
ralement que ce limosin prétendu n*est autre que la picarde
Helisenne de Grenne, qui avoit la manie de semer ses poésies
d'expressions eiftpruntées du latin. Cependant Rigoley regarde
ce nom d* Helisenne comme un pseudonyme. Au reste, Rabe-
lais , qui , dans deux compositions différentes , a tympanisé
cette ridicule affectation , étoit loin d'en être exempt lui-même;
car une bonne moitié de son vocabulaire est composée de mots
latins francisés , comme on s'en convaincra facilement par le
tableau qui suit notre glossaire.
Lin; machines à teiller le lin, remontent jusqu'au temps'de
Rabelais, I, Sgi.
LiNGÈREs; quand commencèrent à froncer les chemises, I,
a8. Lingère du palais, 290. Dolet dit, des galeries de la Sainte-
Chapelle.
Lion ; pourquoi il craint le coq blanc, 1 , 38. Histoire du lion
et de la vieille femme, I, 281.
Lit payé cinq sous, II, 326. Un matelas, une couverture, et
deux draps estimés douze francs, 327.
Livrée de Gargantua, quelle elle étoit, I, 33.
Livres à titres burlesques ne doivent pas toujours être ju-
gés .l^èrement, I, 3. >
Loi unique de Thélème, I, 196.
Loix romaines prises des Grecs, 1, 267. Écrites en style très-
pur, ibid,
Loup Garou, géant vaincu par Pantagruel, I, 342.
' LuBiN (frère). Voyez le même mot au Rabelœsiana.
Pour fnre plaitoM mal que ^vien ,
Frère Lnbin le lera bàcn.
DES MATIÈRES. . 89
Mais «i cttt quelque bonne afiiire ,
FHre Lnl»in ne le peut faire.
Marot.
Luminaire des apothicaires, II, 4o4- Allusion à deux ovl"
yrage&:Ltaninare{m(guset minus) apùthecariorwn ; le premier,
de Jean-Jacques Manlius de Bosco; le second, de Quirinus de-
AuqustiSy qui furent corrigés, augmentés, et réunis en 1549*
par Nicolo Mutoni, médecin de Milan. Dans cette énuméra-
tion de lanternes, Rabelais a oublié la lanterne des inquisiteurs ,
par firère Bernard de Corne, plusieurs fois imprimée.
Lune ; peuples qui craignent qu'elle ne tombe en terre ,
n,96.
Lunettes des princes, I, 36a. Les lunettes des princes; par
feu Jehan Meschinot , seigneur de Mortiers : Nantes , le 1 5* jour
d'apuril, i493, par Ëstienne Larcher; édition inconnue à
Le Duchat, ainsi que les suivantes: Paris, Phil. Pigouchet,
1495, in-80. Michel le Noir, i.5oi, in-4^ Paris, Galliot Du-
pré , 1 528 , in-8*^. 11 y en a une, Paris, veuve Trepperel, s. d. ,
in-S**, sans parler de la seule que cite Le Duchat; Paris, Alain
Lotrian, i534; et de Jehan Bignon, t539, in- 16. Du reste. Le
Duchat sW lourdement trompé en disant que Meschinot étoit
le Banhy deLjresse. Ce fut François Habert qui se fit (5onnoitre
sous ce surnom.
Ltgaon, II, 4i- Voyez Pline, liv. VIII, chap. xxxiv.
. Lyghnobiens ; quelles gens sont , II , 4o3. Le Motteux entend
par cette classe de gens les libraires, qui vivent ^e lanternes
(lampes), c'est-à-dire, qui s'enrichissent des veilles et travaux
des gens de lettres , n'ont le plus souvent pour eux ni les égards ,
ni même seulement la justice due à tous les hommes, mais
qui, fort heureusement, ne participent point à leur gloire.
Ltra (de), 1, 324, 382. Nicolai de Lira Biblia sacra cum pos-
tilbs; % d., in-foL, 4 vol. Un professeur, expliquant un passage
du Dentéronome, 'disoit: Hic Lira délirât y Lofnbinus lambinai^
Justus Lipsius juste lapsus est.
90 TABLE
M.
Macération de la chair, ce que Ton appeloit ainsi, 1, 5 17.
Macqverelle (isle); {prétendue étymologie de ce nom, II,
124* ^ véritable est inconnue; cependant il donne à penser
que jadis il y eut dans cette Ile des lieux de prostitution. £Ue
a reçu depuis le nom d'ile des Cygnes.
Macreons (isle des), II, i23. Les uns la prennent pour la
Bretagne; d'autres, pour T Angleterre.
Maillezais, I, 227. (Malleacum). Jadis «vécbé dans le Poi-
tou. L*ëvéque de ce lieu, contemjjorain de Rabelais, fut un
de ses plus constants protecteurs.
Maillotins, II, 161. Séditieux qui se révoltèrent sous Char-
les VI, et furent ainsi nommés des maUletSy ou petits marteaux
d'£|rmes dont ils étoient armés.
Major , 1 , 236. Jean Major, Écossois, professeur à Montaigu ,
et dont on a plusieurs ouvrages de morale et de théologie.
Maire (Jean le), I, 354* Jehan Le Maire de Belges, auteur,
entre autres, du traité intitulé des Schismes et des Conciles de
C Église, et de la prééminence des conciles de la sainte Église galr
licane; Paris, de Marnef, i5i i , in»4^. Ouvrage dans lequel il
maltraite beaucoup les papes.
Mal de dents; quand plus vous tient, I, 278.
Mal de mer; raaaédes contre ce mal, II, 36.
Malades , comment guéris par la peine de la Quinte, II , 346.
Maligorme, écuyer tranchant de Gai^antua, II, 43.
Mahgranatum Fitiorum^ I, 234- jittthore Joanne Gaylero;
Âugsbrârg, i5io, in-4°. Nous avons, en françois, une pomme
de grenade mystique,
Mamceaulx; à quoi s'apjdiquent, II, 4oo.
Manduce, statue de bois des Gastrolatres, II, 237. Les Ro-
mains introduisoient dans leurs AteUanes des personi^es à
masques monstrueux et gueule béante, qu'ils appdoient Man-
duci; témoin ce vers de Plante : Quid si aliquo ad ludas me pro
Manduco locem ? Aussi les mères menaçoient-elles leurs enfants
de Manduce, comme les nôtres de Groquemitaine.
DES MATIÈRES. 91
Manière d'assommer les huissiers sans être repris de jus-
tice, II, 77.
Manubies, ce que c'est, I, 4^5.
Mardigras, dieu des Andouilles; son portrait, II, 177.
MARFO.aus, I, a37« La statue de Marforio, à Rom^ que
l'on établit souvent en colloque avec celle de Pasquln.
Marguerite (vie de sainte), est une capharderie, I, 23.
Mariage, pourquoi ses devoirs sont ainsi nommdb, I, 4oi.
Mariages clandestins sont un fléau public, I, 583.
Mariés (nouveaux), pourquoi exempts de la milice la pre*
mière année, I, 4o5.
Marine provençale (ter«ies de), II, loi et suiv. Une bonne
partie de ces termes est aujourd'hui très difficile à interpréter.
Marjvite de PlmUe^ I, 3.79. C'est VÀulnlaria^ .
Marmotret, I, 54* Mammetractuê, sive expositio in singuUs
libris BiblicBy aiuhore Marchesino; Mayence, Schoiffer, i47o ,
in-fol. Métis, i5 1 1 , in'-4®.
MarOy le noble poète, I, 385. Publius Virgilius Maro*
Martin de Candes (saint), I, loi. L'archevêque de Tours
mourut à Candes en Touraine. — Martin de Cambrai, II, 29.
Jacquemar de l'horloge de la cathédrale de Cambray, qui re-
présente un paysan, frappant l'horloge avec un marteau. Mous
en avons vu un dans l'élise des grands Carmes de Bruxelles,
qui, pour <^office, se servoit de son phallus*
Massue <]^Loup Garou, I, 343.
Mathurins, I, 70. C'étoit chez eux alors que l'université te-
noit ses assemblées solennelles.
Maumusson, II, 125. Canal dangereux eûtre les lies d'Ole-
ron et d'Alvert. Il a deux lieues de long.
Medamothi, île visitée par Pantagruel, II, 39. Ce mot est
grec, et signifie, qui n'existe nulle part.
Médecin (institution du); Décrite par Hippocrate, II, 2.
•Ne doit adresser au malade aucune parole fâcheuse, 3.
MÉDECINS contemporains de Rabelais, I, $28.
Melinde; royaume d'Afrique, sous le troisième degré de la-
titude australe, I, 19. Ces mots: Ainsi philosophie Melinde ,
92 TABLE
* sont allusi^ à la conversion dçs habitants de ce royaume opé-
rëe par les Portugais.
Menthe; pourquoi Ton ne doit point en planter en temps
de guerre, II, I\;%q.
M||^SE d'une dame romaine, au sujet des gestes que lui
faisoit un jeune homme, I, 4^1. Ce conte est tiré de Poriginal
espagnol de V Horloge des Princes ^ d'Antoine Guevara. Au lieu
indiqué par le chiffre ci-dessus, à la place de ces mots /uy c/e-
manda quelz sénateurs elle auoyt rencontré par la montée y on lit
dans plusieurs éditions : Quantes heures estoyent a Ihorologe de
larocquette Tarpeiane?
Mer. Son origine, I, 216. Péri» en mer est chose griefvei
II, n5.
Merlin le prophète, I, 201. Lisez: Meslin de Saint«Gelais,
comme on peut le voir au mot Énigme.
Merlinus Coccaius, I, 240. Théophile Folengo, bénédictin
de Mantoue, qui s'est rendu célèbre par ses poésies macaro-
niques.
Merveilles imaginaires, II, 248 et suiv.
Me^me (Saint), de Chinon, I, loi. Il y fut confesseur. Une
église de Chinon lui étoit consacrée. (Mesrae, Mcuximus,)
Mesnaqerie de Coton, I, 389. C'est son traité de re rustica.
Messe de Saint-Martin, I, 23. Le conte suivant de P. Gros-
net, explique cette historiette. A
Notes en lecclite de Dieu
Femmes ensemble cacqnetoyeot. ,
Le diable y estoyt en uog lieu,
Escripnant ce quelles disoyent.
Son roUet plain de poinct en poinci,
Tyre aul dens pour le faire croistre :
Sa prinse eschappe et ne tient point ;
Au pillier sest cobby la teste.
Voyez les Mots et sentences dorées du maistre de sagesse y Ca^.
thon; par Pierre Grognet; Lyon et Paris, i553, in-<8°. 2 vol.,
MÉTAUX consacrés aux planètes, II, 43i.
Mets de diverses espèces, II, 238 et suiv.
DES MATIÈRES. 9!^
Mil quatre cents vingt, I, 53«
Cy-0it^ repote , et dort kaiu
Le feu eoeaqae dOrleans :
lentendx lenesqne en son saroom,
Et frère lean en propre nom.
Qui fent lan mil cinq cents et Tingt ,
De la ferole qui lui vint.
Marot.
Cette ëpitaphe rappelle celle de François P" :
Lan mil cinq cents quarante-sept ,
François mourut a Rambouillet,
De la vérole quil auoyt.
MiLANOis; comment furent traites par Barberonsse^ II, 187^
Minerve, pourquoi les dieux la retinrent avec eux dans la
guerre contre les géants , I, 426.
Minimes, II , 376. L'épithéte de crochus est allq^ive au plain-
chant, où la croche est la plus petite des valeurs, dite minime^
Miracles opérés par les Décrétales , II , 1 11 .
Modis significanàis {de) y I, 53. Ouvrage de Jean de Car-
landia.
Moine savant est chose monstrueuse, I, i4o. Moines y sont
màche-merde, I, i4i« Pourquoi sont fuis de tout le monde,
t6û/.; leurs prières sont mocque-Dieu, non oraison ^ \^i. Gom-
ment ib attendent l'abbé , 443- Pourquoi sont toujours en
cuisines, II, 73. Moines mendiants sont les hérons et cormo-
rans du monde, II, 285. Comparés aux poux, puces* punaises ,
I, 474* Moines à deux braguettes (tn utroquejure)^ II, 376.
Moine ( bailler le ) ; d'où vient ce proverbe , 1 , 1 57. . ]
Monacaux , II , a8i. ^
Monde n'est plus fat; raison de ce proverbe, II, 273.
Monde sans dette? , comment saoit , I f igS,
Monosyllabes du frère Fredon, II , 383. Tabourot a voulu
imiter em vers ces monosyllabes, dans ses Bigarrures.
MoNSMORiLLON, I, 555. Petite ville sur la frontière du Poi-
tou et du Limousin.
MoNSTRiBLE ( pout de), 1 , 36a . Sur I4 Charente , entre Sainctes
94 TABLE
et Saint-Jean-d'Angely. Cest un reste de construction romaine.
Mont du Dauphiné, II, 23o. Ce ne fut point Doyac qui e^
calada ce mont, mais bien un nommé Damp Julien, le 26 juin
i49'>. Voyez la vie de Bayard, par Syniphorien Champier.
Mont AIGU (collège de); comment y sont traités les écoliers,
I, i3i.
Mont ARGENTAN 9 II, 125. Porto di Telamone^ en Toscane.
MoNTsoBEAu ; bourg au confluent de la Vienne et de la Loire ^
I, 28.
Morgan ,1,212. Nom d'Un géant, héros d'un poème (// Mor-
gante majore) du Pu Ici.
Moritus in mensa servandis (</«), 1 , 54 '• Le D^riiat reprend
à tort Bernîer d'avoir dit que ce traité se trouvoit parmi les
auctores acto momies. On le trouve en efifet dans Pédilion de
15409 que nous avons citée au mot Jianus* Cette édition ett
augmentée di trois traités , dont SulpitU Ferulani de moribus
in mensa sewanda, poëme élégia<{u^.
Mort du granxl Pan , II , i33.
Morts causées par péricharie, 1, 39. Morts inopinées , II , 97.
Rabelais n'a pas pu citer l'Arétin, puisqu'il ne mourut qu'en
i556 ou 57.
Mosaïque du pavé du temple de la dive Bouteille; ce qu'elle
représente , II , 4 > 7>
Mot de la Bouteille, II, 44 1*
MouEtLs; ce que c'est ,1,4*
MoiTLLE du bûnnei; ce que c'est ^ 1 , 35.
Moutarde, baume des Andouiâes, II, iSoi Moutarde (po»
à)i I, 34. C'ebt en eÊfet, s^ fau« en croire Tabourot, aux deux
mots thoult tarde y que celfii de moutarde doit so<i origine. Il
rapporte que, en r38i, Pfailippe^le^HaMli , dud de Bouiigogne,
par reconnoissanee des secoor» qu'il âvoit reçus des Donnais ,
leur permîv^fkires^lpter au^ésstts de liai poMe de leu^ ville
ses armes et sa devise. €>r, cette devise «toit moult me tarde, hë
I ligne a , il faut une virgule après Marmotrtct, le traite' de moHbus n'étant
pas de cet afitenr, conmc on l'a tu cî-de»auf .
DES MATIÈRES, 95
mot da mîlSeu se trouvoit dans le pli du raban qui portoit la
devise, de sorte qu'on ne lisoit bien que moult tarde, et, comme
les Dijonnais faisoîentdès-lors qn grand conunerce de sénevé
préparé pour la cuisine, on donna plaisaifftnent à cette branche
d'industrie le nom de moultarde, d'où moutarde. Cette étymo-
logie rappelle encore ce prédicateur qui avoit parié de com-
mencer un de ses sermons par le mot moutarde. Monté en
chaire, il s'écria : Mùtdt tardent y moult tardent y moult tardera
les pécheurs à se repentir!
Moutons de Syrie, 1 , 58. Mouton payé trois lirres tournois,
II , 59. Vers la fin du quatorzième siècle, le mouton de Berri
ne se vendoît que six blancs la pièce.-— * inclination de ces ani-
maux à suivre celui qui est en tête, II, 6t.
La rage de santer peut gagner, voyeg Tes moutons de Panurge.
Mot. de Figaro , act. IV «c. VI,
MumifAULT, 1 , 275. Jean Murmelius, de Ruremonde, dont
nous avons des toci communes sententtarmn.
Murs de Paris, moyen nouveau de les construire, I, 9.S6.
Mu«8; pourquoi non attaquées par Cupido, 1 , 5i6. Qudle
fut leur mère, II , ^3 1 .
Musiciens contemporains de Ral>elais, II, 26 et 27. Il- est
inconcevable que, dans cette liste assez nombreuse de musi-
ciens, ILabelais n'ait pas cité le célèbre et infortuné Claude
Goudimel, qui fut massacré k Lyon, en 157a , pour cause de
religion. C'est à lui que l'on doit , entre autres, les fameux airs
qui furent mis soos les psaumes Ae David, traduits par Msrot
et Théodore dé Bèsee. 11 avoit composé , en outre , un recueil
de chansons spirituelles , qui furent imprimées en i555.
N.
N mise pour une M. — Rabelais se plaint de ce que, dans les
premières éditions de son troisièmeT livre, au chapitre x^i,
l'imprimeur avoit mis jésne, pour J^me (Âme) comme on écri-
V
96 TABLE
voit alors. En supposant , ce qui n'est nullement vraisemblable,
que cette espiè^jlerie n'appartienne pas à Rabelais (car on 4a
trouve répétée olusieurs fois dfi suite , et dans différentes édi-
tions), combien cPautres non moins fortes paient dans son livre
le tribut au malin , et s'accordent assez mal avec ces protes-
tations de dévotion qui , dans la bouche du joyeux curé de
Meudon , ont presque l'air de jurements ! Il est à remarquer
que Beroalde a copié cette turlupinade dans son Moyen dApar-
venir j résultat 25. Au reste, le mot orne s'est écrit indifférem-
ment aimej (wnCy anime.
Narsat, bourgs du Cfainonois, 1,7.
Nason et Ovide, I, ai i. Pléonasme volontaire. Publius Ovi-
dius Naso.
Nature humaine; son image, suivant Platon, 1, 3i. Nature
quitey II, 271. Anag[ramme de Jean Turquet, contemporain
de Rabelais. Le Motteux veut qu'il soit ici question de André
Tiraqueau. Mais, dans ce cas , l'anagframme ne seroit plus juste,
au lieu qu'elle l'est parfaitement dans la première hypothèse.
Il ne faut qu'un seul t à quite.
Naz de Cabre (nez de chèvre), sourd et muet; signes qu'il
fait k Panurge, I, /{64-
Necepsos, I, 3i. Roi d'Egypte, dont parlent Firmicus et
Galien.
Neratius (Lucius), son caractère, II, 91. Voyez Aulugelle,
liv. XX, chap. i.
Nerfs des batailles, quels ils sont, I, i63.
Nerig, I, 366. Eaux minérales dans le Bourbonnois.
Neuf mille sept cent vingt ans, âge des demi-dieux, II, i32.
Cest-à-dire:
(4 X 20 4-1) X 3, X 8, X 5.
Nez; ce qui fait les beaux et grands, 1, 9e.
NoRLE romain qui battoit les gens pour son argent, II) 91.
Noces des Romains ; combien il devoit y avoir de flambeaux ,
1, 465.
Noir; couleur du deuihde tous les peuples, I, 37.
Noms; présages qu'on en tire, II, i63.
DES MATIÈRES. 97
IfuiTz; le$ Druides comptoient par nuits, I, 208.
O.
OcKAM (Guillaume de), I, aë. Thëolo^en scolastique, dont
nous avons : Super quatros Ubr, Senientiarum annotationes , etc.
Lyon, J. Trechsel, i49^) in-foL Opuscula, dialogi, summaria,
seu epitomatay cxxiiii cap, aperis XCdierum; Lyon, J. Trecb-
sel, 149^9 in-fol. Et autres ouvrages de même farine.
OoES (isle d'), ou des chemins, II, 373. Le mot grec odàa
signifie chemin^
Officiers de la Quinte, leurs occupations, II, 35i.
Oiseaux de File Sonnante, II, 282. Oiseaux consacrés aux
planètes, II, 43i* Celui de Vénus est la colombe.
Oisiveté, mère de luxure, I, 5i5.
Oison, le meilleur des aniterges, I, 5i.
Olive (T); bourg du Chinnonois, I, 7.
Omzat, I, i58. Village près d'Amboise.
O O de Noël , II , 87. Autrefois, ^ndant la neuvaine qui pré-
cédoit Noël, on avoit coutume de chanter au chœur diverses
antiennes, qui toutes commençoient par Tinvocatif O. Puis,
par manière d'édification, on exposoit aux regards des fidèles
un beau et grand carton , sur lequel étoit peint un grapd O en
or et en couleur, avec force enjolivements. Mais, pour ne pas
perdre le fruit de leurs peines, les marguilliers faisoient hom-
mage de ce bel 0 au dernier marié de la paroisse, lorsque c*é-
tott un homme aisé; lequel, de son côté, ne manquoit pas de
reconnoitre cette gracieuseté. Quelques malins ont voulu voir
dans cette peinture l'emblème figuratif de la porte par laquelle
entra dans le monde le fils de Dieu fait homme.
Oracles; devenus muets à la naissance de Jésus-Christ, I,
484* Oracle par signes, I, 459* Oracle de la dive Bouteille, H,
4o6. Oracle de Lutèce, I, 63. G'étoit le temple d'Isis, placé au
lieu où fut depuis construite l'église de Saint-Germain-des*
Prés.
9t TABtE
OReHii; (lui)) I9 ÎQi* Voyez, sur ces diverses lois, Macrol^,
liy. III,chap. xvii.
Oreilles de Bourbonnois ; leur origine, 1, 2 1 1 . Les Lyonnois
ont eu la même réputation.
Oelbans; devise des licenciés de cette université, I, 329.
Orthvinus {GraHus), I, 335. Hardouin deOraes, docteur de
Cologne.
OsiBis; ses vertus, l, 384* Son simulacre, II, 3 12. Cest ce-
lui de Sërapis.
Othe ,1,213. Otus , géant enterré sous une montagne dan»^
rUc deGréte. Voyez Pline, liv. VII, cbap. xvi.
Ovide; ses Métamorphoses ridiculement moralisées (par
Thomas Valeys), I, 4* Voyez, au Rabelœsianay le mot Lubin,
OuLTRE ( pays d' ), II ,328.
Outdire; portrait de ce personnage allégorique, II, 399»
OxTLUs, fils d*Orius; ses huit enfants, I, 697.
R
Pagoust, I, 324. Cheval de bois endianté, qui servoit de
monture au héros du roman de Valentin et Orson ; lequel ro-
man est imprimé sous le titre suivant : IHystoire des deux nobles
et vaManiz ekevaUers Valentin et Orson , nepveux du roy Pépin f
Paris, Nicolas Bonfbns, s. d., in-*4^.
Paillardise; ce que c'est, I, 5î5.
Paluau, 1, 1S8. Sur rindre, en Berri, à une lieue de Sainte
Genou.
Pav; son portrait, II, 4^1.
Pau (le grand), sa mort, II, i33. Rabelais n*est pas le pre-
mier qui ait eu l'idée d'appliquer ce récit fabuleux de Plutarque
à un personnage allégorique, sur lequel tous les historiens de'
Pàntiquité ont gardé le silence le plus absolu.
Panormitain (le), II, 31 2. Nicolas deTudeschis, archevéqua^
ÀePaierme, qui publia : Comment, in quinque Ub. DecmaUum^
JDES MATIÉRESw 99
Venise, FendetitUis de Spim, i47^> in-fbl., 3 vol. Appamius
in CtemerUinaSy s. d.. in^fol. Et aussi des quotidiana concilia ^
Ferrare, 147^, in-fol., a vol. Judiciarius ordo, s. d., in-4*, etc.
Pantagruel , fils de Gargantua ; sa naissance , I, !2 1 5 ; coûté
la vie à sa mère, ibid. Étymologie de son nom, 217; son en-
fance et sa force prodigieuse, 232; ses premières études^ 226;
parcourt les diverses universités de France, 227 ; va à Pans^
a33 ; conseils que lui donne son père , 241 ; sa rencontre avec
Panui^e, 248; argumente contre les plus fameux, 254 ; ju^^
une cause difficile, 255. Part de Paris pour aller au secoi^rs
de son pays, 3i8; fait la guerre aux Dipsodes, 336; combat
lioupgaron, 343; couvre son armée avec sa langue, 36 1 ; com»
ment guéri d'une maladie, 367; part pour voyager, 373; s'em-
barque à Thalasse, II, 34; arrive à Médamgthi, 39; sa lettre
è son père , 47 ; arrive à l'isle des Alliances, 64; à celle de Chéli ,
69; au pays des Chiquanoux, 75; aux îles de Tohu Bohu^ 95 ;
essuie une tempête , 99 ; arrive à l'Ile des Macréons ,1^3; passe
devant Tapinois , 1 36 ; copnbat un Physetère , 1 52 ; arrive à Pile
Farouche, i56; à l'ile de Ruach, 181 ; à celle des Papefigues,
187; à celle des Papimanes, 197; chez les Gastrolâtres , 23o;
à l'ile de Ghaneph, 252; à celle de Ganabin, 263; à l'Ue Son-
nante, 278; à celle des Ferreicnents, 3o4; à l'ile de Gassade,
307; au pays des Ghatsfourrés, 309; au pays d'Oui tre, 328; à
l'ile des Apedeftes, 335; au royaume de la Quinte, 343; à l'Me
d'Odes, 373; à celle des Esclots, 376; au pays de Satin, 392 ;
au pays Lanternois, 4o3; à l'oracle de la Bouteille, 4o6. Gar-
gantua étant François P', Pantagruel devient Henri IL Or, il
est bon d'observer que ce prince, né le 3 1 mars i5i9, n'avoit
par conséquent que dix ans eti i529, année où Geoffroy Tory
€opia et publia un passage du premier livre de Pantagruel. Avis
aux interprétateurs ! Suivant Le Motteux , Pantagruel est An-
toine de Bourbon.
P ANTAiHiiJELioM ; cc quc Signifie ce mot , 1 , 595. G'^t le chan-
cre, dont on fait les cordes , qui prennent à la gorge les pendus.
PAMTAGRUEUSMfi, CC qUC c'eSt, II, 1 7*
too TABLE
Pantaorueiiste ancien, II, ii. C'est Horace. Le vcn qn's
traduit Rabelais est:
• Principibiai pUcnisse viris non ohima laoa est. «
ËPIST. lit. I, ep. XVII, ▼. 35.
Pantomime demandé à Néron , par an roi étranger, poor
lai servir de truchement, I, 46o.
Panurge; sa rencontre avec Pantagruel , I, 348; ses dis-
cours en treize langues, ibid. et suîv. Gomment fut délivré
des Turcs, 273; ses passe-temps, 285; argumente par signes
contre Thaumaste, 3o2; devient amoureux, 309; se venge des
mépris de sa dame, 3i 5; défait par surprise six cent soixante
chevaliers, 3:^5 ; recoud la tête à Épistemon, 349 ' ^^ng^ son blé
en herbe, 387; veut se marier, 4o8; consulte les sorts Virgi-
liens, 4^5 ; ses propres rêves, 436; la sibylle de Panzoust, 4^^;
le muet Nazdecabre, 464; le poète Raminagrobis, 471 ; Her
Trippa, 486; Hippotadée, Sog; Rondibilis, 5i3; Trouillogan,
53 1 ; Triboullet, 672; s'embarque pour aller consulter Toracle
de la Bouteille, 588; sa querelle avec un marchand de mou-
tons, II, 52; sa couardise pendant la tempête, 100; consulte
l'oracle de la dive Bouteille, 437* Suivant les uns, Panurge est
le cardinal d'Amboise; suivant d'autres, c'est Rabelais lui-
même , ce qui n'est nullement vraisemblable. Selon Le Mot-
teux, c'est Jean de Montluc , évêque de Valence; selon d'autres
enfin, le cardinal de Lorraine.
Panzovst, I, 164. Bourg près de 111e Bouchard.
Pape ; ce qu'il doit avoir, II , 198.
Papefigues; leur lie, II, 187. Ce sont les Réformés.
Papegaux ( deux ), II, 284. Nicolas V et Jean XXII, de i324
à i33o: ou, suivant Le Duchat, Urbain VI à Rome, et Clé-
ment VII à Avignon , en 1378; mais ce dernier schisme dura
cinquante et un ans.
Papeligosse, I, 55. Pays imaginaire, ainsi nommé parce-
que l'on s'y gaussait du pape.
Papier mauvais; aniterge, I, 48* Pistique à ce sujet, ibid,
Papimanes (fous du pape), leur Ue, II, 197. Le moine en-
DES MATIÈRES. loi
froquë représente le clergé; le fauconnier, la noblesse; le sol»
liciteur de procès, la robe; le vigneron , le tiers état.
.Paadoks; moyen de les gagner, I, 291.
Parille, 1, 1 12. Bonrg au pont de la Nonnain, sur la Vienne.
Paris; d'où lui vient ce nom, I, 63. Qui reconnoitroît au-
jourd'hui Paris dans cet ancien blason acrostiche de Grosnet?
»T9aisible dommaine ,
^.moareiiz vergier,
S0epoiu «an» dangier,
MQstice certaine ,
cocience hanltaine ,
C'en PARIS enUer.
Paroles gelées, II, 22^. Saint-Martin le théosophe a usé
de cette fiction dans son livre intitulé le CrocodUCf ou de Ut
guerre du bien et du mal.
Parrbesien, d'où vient ce mot, I, 62.
Parts (les), I, 54* Rudiment ainsi nommé, parcequ'on y
traite des huit portiez de l'oraison.
Parvalogicaliaf f , 70. Pétri Hispani Ulyssiponensis^parva /o-
gicalia, Cologne; H. Quentel, iSoo, in-8".
PassauenfyjUj 1 , 54- H est ici question des oeuvres latines de
Jacobo Passavento, jacobin de Ferrare, dont nous avons un
Spechio di PerûtenzeL
Passe lourdin, I, 236. Grande roche, à peu de distance
de Poitiers, sur laquelle les écoliers de l'université faisoient
passer les lourdeaux ou nouveaux venus , avec quelques céré-
monies.
Passe-temps des dés, I, 423. Rabelais veut sans doute dé-
signer le Passe-temps de la fortunées dés, par Laurent l'Es-
prit^ dont nous avons une édition; Lyon, Benoist Rigaud,
1 583 , in-4* ; et dont apparemment il y en a une plus ancienne.
Passion de Saumur, 1 , 393. Ce ne peut être que le mystère
de Jehan Michel, divisé en quatre journées, joué, en i/|86, à
Angers (Bouchet dit à Poitiers); et, en juillet i534, à Paris. Il
y en a sept éditions sans date; deux d'Antoine Verard , in-foL ;
Mue de J. Petit; une de Nicolas Desprez, aussi in-foL; une de
io:s TABLE
J. Lety; une de J. Trepperel, et une d'Alain Lotrian, in-4\
Puis, outre celle indiqua par Le Juchât , Paris , Alain Lotrian,
1539, in-4<*. Dans ce mystère, Jésus-Christ, lorsque se meta
table, ne manque pas de dire son benedicite.
Passion de Saint-Mcûxant, II, 8o* C'étoit apparemment une
traduction de la prëoëdente en patois poitevin.
Patelin, ou plutôt Pathelin^ I, 70. 1a farce de Pathelin, h
cinq personnages, est de Pierre Blanchet. Il y en a six éditions
sans date: Paris, Pierre le Garon, in-4*' (vers i474); Paris,^
Guillaume Nyverd , avec le Testament ; Jehan Trepperel , in.4%
fig.; Bonfons, in-i6; Simon Vostre, in-S*'; et une autre avec
les dictz de Salomon. La première édition datée est de Paris ,
Germain Beneaut, 20 décembre 1490, in-4^«
Patenôtres de diverses espèces, I, 3 12.
Pautillé, sur la Vienne, à une lieue de Chinon, I, 26.
Peigne d'Allemand ; ce que c'est, 1 , 72.
Pèlerins mangés en salade par Gargantua , I, i34«
Penie, déesse de l'indigence; son pouvoir, II, 233.
Perigharie. Voyez Morts.
PÉRTGLÈs; ce qu'il ordonne au sujet de ses soldats, I, 38.
Perles; comment on les reblanchissoit, I, 195.
Perrin Pon^tn; son histoire, I, 555. Bafcine a immortalisé
ce nom.
Perses; ce qu'ils louoient dans leurs espions, I, 372.
Petault (le roi), I, 4^- ^ Duchat veut que ce soit
Henri Vin.
Peuples nouvellement conquis, comment doivent être gon*
vernés, 1,383.
Ph ARiNGEs , ville située ikns la bouche de Pantagruel , I ^ 363,
Du grec Phaiygxy l'ouverture du gosier.
Philemon ou Phiiomène, mort à force de rire, I, 4o.
Philibert de l'Orme, célèbre architecte, II , 2^7.
Philippe , comment coniiut l'esprit d' Alexandre, I, 62.
Philonium; ce que c'étoit, II, 3.
Philosophe à la cuisse dorée, II , 274. G^est Pythagore.
l^iLosppHE Samosatois, II , 89. Lucien ^ natif de Samosate.
DES MATIÈRES. loS
Philosophe Tyanéan , 1 , 4oa. ApoUonius de Tyane.
Philosophie; ce <jue c'est, I, 5i6,' . .
Phtsetèbe; combat de Pantagruel contre ce monstre, II,
îi36.
PiGATEis, I, 479* Nom pseudonyme d'un moine espagnol,
Auteur d'un traité de magie extrêmement rare.
PiGRocHOLE, roi de Lernë, lève une armée ^ et ravage les
états de Grandgousier, I, gS. Con^êtes chimériques que lui
font espérer ses officiers, 117; est vaincu, et dbparott dans le
<:ombat, 171. Pîcrochole est, suivant les uns,- le souverain
de Piémont. D'autres le prennent pont Ferdinand d'Aragon;
d'autres, pour Charles-Quint.
Pièces des procès, I, 548. ' -■ ^
PjEREB /ei;ée^ I, 206. Pierre de vingt pieds de diamètre, po«
sée sur cinq autres pierres, à peu de dis^ianee de Poitiers. Les
bonnes gens du pays faisoient honneur de ce monument à
sainte Rad^gonde, qui apporta, disoient-ils, dans cet endroit,
la grosse pierre sur sa tète, et les cinq autres dans son tablier
eu sous ses bras. Voyez le Journal de Verdun, février 1753.
PiERBEs précieuses, consacrées aux planètes, II, 43i.
PiBTRo d0 Gastille, I, a8a. Pierre4e-Gruel, roi de GastiUe,
condamné dans le consistoire d'Avignon, comme boulgre et
incréduk. ' x
Pigeons messagers, II, 44*
Pile Saint-Mars, I, 58. Village auprès de Langés, ainsi
nommé de la forme de son clocher, fait en gros pilier carré^
et assez élevé. Voyez le journal de Verdun , janvier 1767.
PiLLOLEs agrégatives; ce que c'est, II, 394*
Plaidotbrs de Baîsecul et de Humevesne, I, !i59 et suiv. Ce
sont de véritables amphigouris, comme les Fanfreluches. Le
Motteux prétend que Baisecul est lé connétable Charles de
Bourbon , et Humevesne, Louise de Savoie , duchesse d'Angou«
léme, qui intenta un grand procès an connétable.
Plaisanteries du jeune Gargantua, I, 45. .
Planâtes ; pierres , métaux , oiseaux qui leur sont consacrés ,
II,43i.
io4 TABLE
Plantes, comment les noms leur furent imposés, I, Sgi,
Plaute, en sa marmite, I, 379. Cest VAulularia,
Plautine (Pompeie), II, 434* Lisez Lollie Pauline.
Plombin, II, 125. Piombino, en Italie.
Plotin, I, 299. Plotini opéra y MarciHo Ficino interprète;
Florence, Miscomin, 149^9 in-fbl.
PoiBES de bon chrétien, leur orig^ine, II, 221.
PoLiTiEN, accusé d'avoir volé Plutarque et d'autres, dans
sa préface sur Homère, I, 4« Le Duchat l'a assez bien justi-
fié de cette imputation.
PoLTCRATE, I, 89. Lîsez Polycritc, suivant Parthenius et
Plutarque.
PoLTPHiLE, au songe d'amours, ï, 35. C'est Poiyphili Hyp*
nerotomachia; FenetiiSy in œdibus Aldi Manutii^ i4999 ■n'^foL
L'auteur se nommoit Franciscus Columna. Ce songe a été tra-
duit en françois, sous le même titre, par Jehan Martin; Pa-
ris, J. Kerver, i56i , in-fol.; et, depuis, par Beroalde de Ver-
ville. Les alchimistes le croient rempli d'allégories relatives au
grand œuvre. On trouve une semblable allusion dans le ro-
man d^Athénagoras, du vrai et parfait amour, par Marin Fu-
mée de Oenillé; et, en général, cette interprétation, toute ri-
dicule qu'elle est, est en même temps si facile, que nous avons
entendu un vieil adepte soutenir que le roman de Rabelais
renfermoit tout le secret de la Pierre. Cet enfant, disoit-il, qui
coûte la vie à sa mère, est l'emblème de notre Soleil, qui ne
peut s'élever sur l'horizon que par la destruction des premiers
principes. Le nom de Pantagruel rappelle cet adage, sine soie
et saie nihiL Enfin, le mot de la dive Bouteille désigne à-la-fois
et le sujet et les admirables qualités de la bénite Pierre, unique
et véritable panacée.
PoLYSTYLLo, I, 5 19.' L'ancieune Abdère.
Pommes de cuivre, avalées par Pantagruel, pour nettoyer
son estomac, I, 367. Rabelais en compte dix-sept; puis il n'y
en a que treize d'occupées, puis trois hommes entrent dans
cinq. Ce chapitre est un tissu d'extravagances.
PoNOGRATEs, dernier instituteur de Gargantua, 1, 57. Il est
DES MATIÈRES. io5
omis dans la liste des voyageurs, an chap. i dû qnatiîème livre,
dans toutes les éditions, excepté celle de Valence. Cependant,
ce qui prouve qu'il étoit du voyage, c'est que, entre antres
passages, on lit, au cbap. ix du même livre: « le croy, dist
« Ponocrates, que cestuy oyzon est sonnent en mue. » Il est
aussi acteur dans la tempête.
Pont de la Nonnain^ 1 , 122. Pont sur la Biévre, ncw loin
des Nonnains (les Cordelières de la rue de l'Oursine), vers le
chemin de GentiUy, où demeuroit Diane de Poitiers , maîtresse
de François l'\ Le Duchat entend , par cette expression , de
grands ponts de pierre qui sont à Ghinon; ce qui suppose que
Gargantua étoit au terme de son voyage; mais nous avons dû
faire coimottre les denx appellations.
PoNTANus, I, 68. Jean Jovien Pontan, célèbre poète latin.
PoRPHYRio, I, 312. Fils de Sisyphc , cité parClaudien dans
sa Gigantomachie.
Port HucmIx, I, 171. Village sur l'Indre, à trois lieues de
Chinon.
Portes des songes, I, 4^5.
Portrait d'un pape, II, 2o5.
PoRTRi; ce que c'est. II, \Zo. Portri, portrait, pourtour,
«ont synonymes dans ce sens.
Pot pourri; ce que c'est, Il , SSg.
Poulpe marin, II9 4i« Voyez Pline, liv. VIII, chap. xxix.
Poultre; ce que c'est, II , 8 1 .
Présages tirés des noms, II, i63.
PtLESAiOES femmes; quelles elles sont, I, 44^*
Pressoir de 111e des Apedeftes, II, SSy.
Prestregaux y II , 282.
Priape; ce qui lui advint aux fêtes de Cérès, II, 283. Voyez
le sixième livre des Fastes d'Ovide. Quoique toutes les éditions
de Rabelais portent que semblable aventure arriva à Panta-
gruel y nous sommes convaincus qu'il y a faute dans le texte,
et qu'on doit lire: à Panurge, Rabelais nous peint constamment
le bon Pantagruel comme un personnage sérieux, décent, re-
ligieux , et sur-tout très posé. Dans tout le cours d'un roman
ro6 TABLE
aussi licencieux, il ne lui échappe aucune gravelnre; au lieu
que le châtelain de Salmigondis y fait parade de tous les vices,
et sur-tout d'une luxure effrénée.
Procès, sans fin; 1,71. Étymologie de ce mot, 1 , 662. Pro-
cès jugés au sort des dés, I, 543; de Janotus avec l'université,
71 ; de Baisecul avec Humevesne, a55.
Procession des frères Fredons, II, 379.
Progle , 1 , 299. Voyez ProcU opusculà omnia , gr. lat.; Leyd^
1617, in-8^
Procuration, pays imaginaire, II, 75,
Projets de conquêtes de Piehrocole, I, 117.
Propos des buveurs , 1 , 18 et suiv.
Prx)T£e; comment vaticinoit, I, 4^2 ; né deux fois, 455*
Protervie; ce que c'est, I, 391.
Proverbes, 1, 4i et suiv.
Psyghogonie de Platon, II, 4i i. Rabelais vient d'exposer le
nombre des marches souterraines, qui est cent huitj dont la
moitié est 54, composé de
i
2 ) premiers nombres
3 J pleins.
J > premiers carrés.
> premiers cubes.
54
Ptolémée, fils de Lagus; offrande mal plaisante qu'il fait
9UX Égyptiens, I, 378.
"^ Puce à l'oreille de Pannrge, I, 4o8.
Putherbe (enragé), II, 1 48. Gabriel du Puy Herbault,
moine de Fontevrault, grand adversaire de Rabelais, et qui
l'a fort maltraité dans son Theotismus^ fiive de toUendis et er-
vurgandis malis Ubris; Paris , i549, i°'^*'-
Ptgmées , nés d'un pet de Pantagruel, I, 334*
Ptreicus, II, 277. Peintre ancien, qui s'étoit livré au genre
DES MATIÈRES. 107
grotesque , et que , pour cette raison , on surnomma le Rhy-
parograpbe.
Q.
QuATEAiN sur les dëcrétales^ II, ai 5. Il est attribue à Pierre
Orinjfore , et se trouve dans un recueil de Proverbes , publié
en i5ik5.
QuBBECu, 1, 236. GuillaumeDuchesne(a^erru), commen-
tateur de saint Grégoire.
Querelle de Panurge et du marchand de moutons, II, 5a.
Quête des Papimanes, usage qu'ils en font, II, ao8.
Quidesty I, S4. Rudiment latin par demandes et par ré-
ponses.
Quilles; on les arrangeoit en Gascogne comme aujourd'hui
chez nous; trois par trois , sur trois rangées, I, 7. Joueurs de
quittes y 1,17. Un grand nombre d'éditions portent en cet en-
droit: Et beaux joueurs de quilles da. Celle de François Juste,
de 1 54a, écrit quille la. Nous avons pensé que cette dernière
expression, plus bouffonne, et présentant un sens équivoque,
étoit plus dans le génie de Rabelais.
Quinaire. Voyez dnq.
Quinte Galabrois , II , 4o. Quintus Galaber, dont nous avons
les Prœtermissa ab Homero.
Quinte espèce de cagots, 11^ a85. Les Minimes, institués
par saint Vincent de Paul.
Quinte essence (royaume de la), H, 343.
R.
Rabelais; composoit son roman en prenant ses repas, I, 5.
Issu sans doute de quelque rot, et pourquoi, 1,7. Interpréta-*
tion hermétique de son roman. Voyez le mot Poltphile.
Raclet (Raimbert), I, ao4. Professeur en droit à Dole, du
temps de Rabelais^
loB TABLE
Raisins; boas à manger avec des fouaces, I, 9a.
Rameau , II, 12. Pierre Ramus, célèbre professeur de philo-
sophie au collège royal, dont Thomas Freig a écrit la vie.
Raminagrobis, poète; ses vers sur le mariage de Panurge,
1, 470* On veut que ce soit Guillaume du Bois, dit Crétin , dont
les poésies ont été recueillies; Paris, Simon du Bois, iSay,
in-8°; et, ce qui le prouve, c'est que le rondeau que Rabelais
lui attribue {prenez la) se trouve en effet dans les poésies de
Crétin. Il est adressé à Christophe de Refuge, qui l'avoit con-
sulté sur son mariage. Ce rondeau présente, dans l'original,
de Itères différences. Au lieu de : Si ne la prenez^ on y lit : Et
si la laissez; au lieu de reculiez, différez; au lieu de Saubhaittez
luy vie y on lit desirez sa vie. Les vers c) et 10 sont dans un ordre
inverse; enfin le refrain est prenez la, au lieu de prenez la, ne.
Ce rondeau porte la signature ordinaire de Crétin : mieux que
pis.
Rasoir tranchant que portoient les Fredons à la ceinture,
II, 377. Ce rasoir est l'emblème de l'hypocrisie. Mêle in bocca,
« rasoio a cintola^ disent les Italiens. Dans le roman de la Rose,
•n dépeint ainsi Faux-semblant :
El fdt en m manche glacier
Ung tranchent rasoner dattier,
Qui feut forgé en une forge
Qne Ion appelle couppe gnorge.
11 fent trempé en ung titon
Que Ion appelle trahiton.
Rats de Sanmaieu, II, laS. Cest-à-dire, àe Saint-Matthieu.
Passage de mer dangereux sur la côte de Bretagne.
RÉBUS (de Picardie), 1 , 34-
RÉGENS brûlés tout vifs, I, 228. Ce trait est relatif à Jean
Caturce , de Limoux, professeur en droit à Toulouse, qui fut
brûlé vif, en i532 , pour quelques propos suspects de luthé-
ranisme.
RioNEde Saturne, quel, 1,398.
Reine de la Quinte Essence; ses habitudes et manières dr
▼ivre, II , 346 et suiv.
DES MATIÈRES. 109
Rémora, poisson; ses vertus fantastiques, II, ^gS.
Renards, ne mangent pas le blanc du chapon, et pourquoi,
I, i38. Renard deBacchus, 11^ !23.
Rengonthe de Pantagruel et de Panurge, I, a4^.
RÉPUBLIQUES, quand sont heureuses, I, i6o.
Retraict (dict du), 1 , 49«
RÉVÉLATION (la), II, 4oB. C'est PApocalypse de saint Jean
que Rabelais appelle ainsi.
Revisit; son portrait, II, 34i«
Rhinpcéros, description de cet animal, ainsi nommé de la
corne qu'il a sur le nez, II, 893.
Rhizotome, botaniste de Gargantua ^ I, 87.
Rire. Morts par excès de rire, II, 97*
Rivière (Notre-Dame de), I, 10 1. Paroisse de Touraine.
Robe à quatre manches, II, 3.
Roche-Clermauo (la); gros bourg de l'élection de Ghinon,
I, 16. Assailli par Gargantua , i68.
Roches Saint-Pol (les), I, i64« Paroisse et prieuré du dio*
cèse de Tours.
RoDOGiNE ( Jacobe), célèbre engastrimythe, II, i34* La ven-
triloquie n'est point un artifice de l'être chimérique que l'on
appelle démon; c'est un art^ qui s'apprend comme tous les
autres, et qui devient même de plus en plus commun, n'en
déplaise à l'abbé Fiard, chanoine de Notre-Dame de Paris, au-
teur très ridicule des Lettres philosophiques sur la Magie y et, de
la France trompée par les Magiciens et Démonolâtres du dix-
huitième siècle; Paris, i8o5, in-8®, 2 vol.
Rois et princes, comment sont traités aux enfers, I, 35o.
Comment Homère appelle les bons, 385.
Romicoles; comment gagnent leur vie, II, 76.
RoMULE, I, 35o. Romulus, premier roi de Rome. Rabelais,
qui oublie qu'au commencement de son Enfer il l'a fait saul*
nier, en fait ensuite un savetier. Cest ainsi que, après avoir
fait Artaxercès chordier, il le fait escumeur de pots.
Rondeau de Gargantua, I, 49* Rondeau de Panurge, 3i4*
Rondeau de Ramiuagrobis, I9 47i*
tio TABLE
RoifDiBiLis, I, 5i3. C'est Gaillaume Rondelet, médecin de
Montpellier, duquel nous avons une histoire entière des pois-
sons y dont la traduction parut a Lyon; Macë Bonhomme,
i558, in-fol.
RosATA, I, a36. Albëric de Rosata, qui a commenté les Dé^
crétales.
Rôtisserie du petit Ghâtdet, I, 54o. Rôtisseries d'Amiens,
ÏI, 72.
RoussiN (apologue du) et de l'âne, II, 296.
Route du Caftay, II, 37.
Rot (le); nom commun des huissiers, qui vous citoient de
par le roi, II, 89.
RuACH (tle de), II , 181. Le mot Ruach est hébreu , et sigpiifie
souffle, vent. Le traducteur anglois de Rabelais veut que cette
Ile soit l'emblème de la Cour, où iW ne se repatt que de vent
et de vanité.
Rue Pavée d'AndouUles, d'où lui vient ce nom, II, 180.
C'est aujourd'hui la me Pavée-Saint-André-des-Arcs.
Ruisseau qui passe à SaintrYictor, I, 317. Cest la petite
rivière de Biévre, dont l'eau, en effet, sert à la teinture des
Gobelins.
Safran; ses propriétés dangereuses, I, 4o.
Sages qui ont quitté leur pays pour visiter d'antres sages ,
I, 296.
SAim-Genou , sur l'Indre en Berri , près de Buzançais , 1 , 1 5*8.
Fillel sont uretbelles et ({entet,
Demouraniea à Sainct Genou,
Près de Sainct Jolien des Voaentes ,
MarcKes de Bretaigne en Poitou.
Villon.
Saingt-Louand; prieuré situé prèsdeChinon, sur la Vienne,
I,3i.
DES MATIÈRES. rit
SainnâiS; bourg de Pélection de Ghinon, I, i6.
Saints grêleurs renvoyés en hiver, I, 523. Ce conte est tiré
des Facéties de Bebelius.
Saints; maladies que l'on croit qu'ils envoient aux hommes ,
I, i58. Nos bons aïeux, plus crédules qu'instruits, avoient
placé presque chaque maladie sous la protection d'un ou de
plusieurs saints, qu'ik imploroient pour s'en délivrer. Ainsi,
ils invoquoient saint Aignan et saint Saintin pour la teigne;
saint Andrieux, saint Antoine, saint Firmin, saint Germain,
saint Messent, saint Verain, sainte Geneviève, pour le mal
des ardents, feu sacré, érysipèle, ou scorbut; sainte Apollonie
et saint Médard, pour le mal de dents; saint Avertin, saint
Leu, saint Loup, saint Jean, saint Mathelin ou Matthieu,
saint Nazaire, saint Yalentin, saint Victor, pour les vertiges,
mal caduc, fièvre chaude, épilepsie; saint Ghristophle, saint
Éloy et saint Julien, pour le mal d'aventure et l'esquinancie;
sainte Glaire, pour les maladies des yeux ; saint Eutrope, pour
l'hydropisie; saint Fiacre, pour le fie; saint Genpu, pour la
goutte; saint Job, et, beaucoup plus efficacement, saint Fou^
tin, pour la vérole; saint Ladre (Lazare), pour la maladie de
ce nom; saint Main, pour la rogne ou gale des mains; saint
Mammare, pour les maux de sein;
Sainct Marcoa faarit escrooeUe,
Ainsi qnang maçon mu* tmelle.
Saint Mathurin, la folie; saint Martin, l'ivresse; sainte Pé«*
tronille, la fièvre; saint Quentin, la toux: d'autres disent
aussi l'hydropisie; saint René, les maux de reins; saint Iloch
et saint Sébastien, la peste; saint Romain, les possédés; saint
Vitus, les yeux: sainte Geneviève, comme chacun le sait, don^
noit la pluie; sainte Barbe préservoit du tonnerre; sainte
Anne faisoit retrouver ce que l'on avoit perdu; saint Grelicbon
engrossoit les femmes; saint Léonard délioit les chaînes et
ouvroit les portes des prisons. D'autres veilloient sur les ani"
maux:
Sainct Wcndelin , sur In brebis ;
Saincte G«ctrude, les souris.
lia TABLE
D'autres , sur les hommes :
Sainct André , pour lei Boargnignon* ;
El sainct RegnauU , pour les rognons.
Saint Genest est encore aujourd'hui le patron des comédiens ;
sur quoi nous observerons qu'on appeloit jadis Geneschier un
sorcier, un enchanteur.
Au reste, les véridiques historiens qui nous ont transmis ces
détails ne s'accordent nullement entre eux. Voyez le mot mul
au Rabelœsiana.
Salamandre; brûle au feu, I, 6o3.
Santé; sans elle point de vie, II, 19.
Satalie, II, ii5. Dans la Pamphylie. Le gouf&e de Satalie,
disent les bonnes âmes, n'est plus dangereux, depuis que l'im-
pératrice sainte Hélène, revenant de Jérusalem, y jeta un des
clous de la vraie croix.
Satin (pays de), II , 892 . Pays imaginaire. Ce chapitre est
une critique agréable et fine des relations mensongères, des
détails merveilleux et chimériques publiés par les voyageurs
anciens et modernes.
Sattrique (le), II, ïï3i. C'est Perse, qui dit:
m Magùter ards ingentque Uiigitor
« Vencer. »
Sauce verte; ses vertus, I, 390.
Saucisses; quelles mangeoit Grandgousier, et pourquoi,
I, i3.
Saxons transportés en Flandre par Charlemagne, I, 386.
Sgiatique; moyen de la guérir, I, 277.
ScuRRON, II, 182. Jean Sdiyron, chancelier de l'université
de Montpellier, conseiller du roi, professeur de médecine,
mort en i556.
Scythes, leur ambassade à Darius, II, i53.
Sécheresse grande, l'année de la naissance de Pantagruel,
I,2l5.
Seigki Jdan. Jean Senex (le vieux), dit Jehan-le>fol. Son
jugement, I, 54 1-
DES MATIÈRES. ii3
Semaine des trois jeudis, 1, 209. On peut, en quelque sorte,
supposer une semaine des trois jeudis. Cest la première du
mois de janvier de l'année qui suit«ine séculaire, et qui com-
mence par un lundi; car alors il y aurâf dans cette semaine le
premier jeudi du mois, le premier jeudi de l'année, et le pre-
mier jeudi du siècle.
Semerue, paroisse de l'élection de Poitiers, I, î55.
Seneca^ de quatuor virtutibus carcUnalibus, 1, 54* Traité pseu-^
donyme de Martin , évéque de Mondonedo.
Serfs brddés avec leurs maîtres à leurs funérailles, I, Sga.
Sermones de Ulino, 1, 67. Le Dnchat a commis bien des er-
reurs et des omissions dans sa note sur cet article. On A , de
Léonard Matthei, dominicain à^Udine, deux recueils de ser-
mons, i^ QuadragesimcUe cutreum de sancHs, 1471 9 in-4''; s. d.,
Cologne, in-fol.; s. d. in-fol. ; Cologne, i473,in-fol.; Venise,
J. de Colonia, i47^» in-4**; Paris, Ulric Gering, 147^, in-fol.;
Nuremberg, Coburger, 1478, in-fol.; 2® Quadragesimaies ser-
mones de legibus seu animœ fidelis; Venise j Hailbrun^ '47^9
în-fol.; Ulm^Zainer, 147^9 in-fol.; Paris, Martin, etc., 1478,
in-fol.; Lyon, 1494? in-4'*- •
Serpeut; moyen faux de le faire sortir du corps humain ,
II, i85.
Serviteurs (petits), II, 376. Ce sont les Servites. Voyez au
Glossaire.
Sibylle de Panzout , 1 , 4^o. Le Motteux veut voir dans ce
personnage une visionnaire, nommée Magdelçine de la Croix,
religieuse, qui finit par être brûlée comme sorcière.
SiLEKE , son portrait , Il , 4^ i •
Silènes; ce que c'étoit; I, a. Le mot Silène f en grec, signifie
bagatelles.
SiLVESTRis, I, a35. Sylvestre de Priéro , jacobin , maître du
sacré palais , auteur d'une Somme qui porte son nom, et grand
apologiste des indulgences.
SiucLACRE d'Osiris , quel il étoit , II , 3 i!i. C'est plutôt celui
de Sérapis. Mais tous les deux étoient l'emblème du soleil.
Singe; pourquoi est moque de tout le monde, I, i4i« Singea
3. 8
ti4 TABLE
verts, I, 90. Il paroUy par ce passage, i|U€, du temps de Ra<'
bêlais y les singes verts étoÂeat mis au rang des êtres imagi-
naires. •
SiTiciNEs; leur métamorphose, II, 381.
Sixte (le pape^ 292 et 352. Sixte IV, mort en 1484) duquel
Agrippa dit que : Romœ nobile admoditm lupanur exùruxit
SocRATE, semblable aux stf^es, I, a. Sa laideur et ses veiv
tus^ibid.
Soeur Fessue, son histoire, 1 , 4&u Voyez les colloques d'É^
rasme.
Soif; ^t^Ue première de buverie? t, 18. Remède contre
la soif, ao.
Solution de continuité, 1, 282, et II, 196. Ainsi cette ex-
pression ^ qui se retrouve dans Thistoire du diable de Papefi»
guière, n'appartient pas à La Fontaine, comme beaucoup de
gens le croient.
Sommeil finissant en sursaut, mauvais présage, I, 4^9.
SoKOE GBECX, 1, 69. Pseudonyme. Lapronosticalion de maisttB
Albert SongecreuXy Biseayen; s^ d., in-4^ gothique, de quatre
{juillets. Cette pièce est de décembre 1527.
SoNOEs; comme on doit se conduire pour en «Atenir diviùa^
tion, I, 4^^- Songe de Panurge, 436.
Sonnante (isle), II, 378. Le domaine de l'Église romaine.
Sonnet, ce que c'est, II, i83.
So&BOMNE (lac de), I, 368. Jeu de mots sur un lac que Stra-
bon place en Egypte, et qu'il appelle Serbonne.
Sorts homériques et vîrgiliens, I, 4^9 et sniv.
Souhaits extravagants, II, 3 1.
Souliers ronds, II, 376. Pour ne point faire découvrir la
direction des pas.
Sourd qui comprend le langage des autres au seul mouve-»
ment des lèvres, 1 , 46o.
Souvenir des noces, ce que c'est. II, 85.
Sperme de baleine, I, 32 1. Sperma ceti^ que Rabelais con^'
tond avec l'ambre gris.
■•■|ifflB^^"^aif^*Wi^^^^i^^.Wi..'iJ J.ViJ^i..4ri J."- J,'L^I'-l-^^..
DES MATIÈRES. ii5
Stage Papinie , II , i^o. PuMlias Papinius Statius , poète latin ,
auteur des Sylves,
SuiLLé; SeviUé, bourg de l'électioa de Gkînon, I, 16;
SupplemerUum y I, 54* Supplementum Chronicorum , Jacobi
Phitippi Bergamù y
SuTOA, 1, 239. Pierre Sator, chartreux, et bic^raphe de cet
ordre. Il se défendit contre Erasme, qui l'a voit attaqué.
G. ($), I, 2^9. Symphorien Ghampicr, médecin. Le Campi
Cfysteriorum est le traité suivant : Ctysteriorum camporum se-
cundum Galem mentem UheUus utiUs et n^cessarius ; qui se tronre
à la suite de Ctaudii GéUeni historiales cmnpi^ Basle , 1 53si , in-IoL
Synonyme de jambon; ce que c'est, I, 19.
Tableaux fantastiques , Il , 3^.
Tain , 1 , 2^3. Gros bourg sur le Rhône, vis-à-yis de ToHrnon.
Tapinois (isle de), II, i36. Le séjour des moines.
Tappecotce (frère), secrétatn de» cordelîers; son histoire,
n,8i.
Tarande; description de cet animal fantastique, II, 4>*
Voyez Pline, liv. VIIÏ, chap. xxxiv.
Tarqtjïn; sa réponse à son fils, II, 254-
Tartaretus, I, 235. Pierre Tartaret , docteur de Sorbonne, et
théologien scolastique.
Taureau de Berne, ï, 2 14- ï^c brave Pontiner, l'un des chefs
de la nation Suisse, homme très grand et très gros, qui (bt tué
à la bataille de Marîgnan. Voyez Paul Jove, liv. XV.
T, pour Teleosis, absolution, II, i3o. Ghez les Romains, A
signifioit ahsoboo; G, condemno ; et N L, non Uquet
Tempbste ( Antoine), régent du collège de Montaigu, grand
fouetteur d'enfants, II, 112.
Tempête, II, 99 et suîv.
TexMple de la dive Bouteille , II , 4 1 4*
Temps; manière de le hausser. II, 261.
Terme (le dieu), ce qu'on lui sacrifioit, I, 385.
8.
fiÔ TABLE
Tesmôing (Pierre) , U , 4oo. Cest Pierre Martyr. Le fnot nftfr-
tyr si^ifie en grec témoin.
Testambitts; sont hors de propos au fort d'one tempête^
II, iio.
TÊTE, pourquoi e^t faite, I, 4io.
Thamovz (Thammuz ), pilote égyptien ; son histoire, U , 1 33.
Rabelais l'appelle Thamoutiy à l'accusatif.
e, pour thanalos, mort, U, i3o.
Thaumaste, Anglois, vient à Paris pourvoir Pantagruel, et
disputer avec lui, 1, 296. On veut que ce Thaumaste soit Tho-
mas Morus, proposant plusieurs problèmes au cardinal d'Am-
boise. Le Motteux incline pour Jérôme Cardan.
Thélème, abbaye fondée par Gargantua, pour frère Jean,
I, 180. Le mot theteme signifie volonté.
Theooolet, 1 , 53. Ecloga Theoduliy cum notabili commento;
Coiâniœy Henr. Quentell, 1494* in-4°« Cette églogue est à trois
personnages y la Vérité,- la Sagesse, et le Mensonge.
Théologie, employé pour trois syllabes dans l'épitre de
Jean Bouchet , II, 487. En général , la plupart des diphthongues
dont nous faisons deux syllabes n'en formoient autrefois qu'une
dans les vers.
Thestilis Fergiliane, I, 390. Voyez Virgile, Ecclog. IL
Thomas d^Aquiriy mange par distraction une lamproie des-
tinée au roi saint Louis, I, 391. Voyez Michaelis Scoti Mensa
phiiosophica; Cologne, i5o8 , in-4^. Paris, J. Petit, i Siy, in-8^
Thomas VAnglois^ I, 99. Thomas Becquet, archevêque de
Gantorbéry.
Thracbs, signoient les jours fortunés de pierres blanches,
I, 37. D'où l'expression : Albo dies notanda lapiUo.
Thubal Holojèmey premier maître de Gargantua , t , 53.
Voyez mil quatre cents vingt. Sous le nom vrai ou supposé de
Thubal Holopherne, parut, au quinzième siècle, une facétie
intitulée: Prognostication nouelle et ioyeuse pour trois iours après
iamais, 1478; in-ia.
Timon le Misanthrope; sa proposition aux Athéniens, II, iS.,
Timothée; comment instruisoit ses disciples, I, 80.
DES MATIÈRES. iiy
TiRAQiTEAU, I, 217, II, 19. André Tiraqiieaa, lieutenant du
bailliage de Fontenay-le-CSomte, homme très savant.
Tirouer; ce que c'est, I, i45.
ToHu BoHU (îles de), II, 96. Ces deux mots, pris du premier
chapitre de la Genèse, signifient sens dessus dessous, en con-*
fusion, sans forme.
Toison, vendue six blancs aux funérailles de Charles Vil,
en i46i , I, 267. Dans d'autres éditions, au lieu de six blancz^
on lit deux et or. Rabelais a copié ce passage, et beaucoup d'aur
très, de la Farce de Pathelin, où le Drappier dit:
Or, attendez a samedy.
Vous ▼oyrez que tauli. La toyson,
Dont il soaloyt «stre foysoa ,
Jf e coiuta a la Magdelaine
Huyct blanccy par moB serment^ de laine >
Que le sonloya auoir pour quatre.
•
ToHHB deCiteaux, I, i34. Il faut lire la tonne de Glervaux,
que l'on disoit contenir autant de muids qu^ y a de jours dans
fan, évaluation sans doute fort exagérée.
ToNinsAu de Diogène, I, 374*
ToBCHB G... Dissertation de Gargantua sur ce sujet, I, 47
et suiv. Quel est le meilleur de tous , 5 1 . On croit trouver dans
ce chapitre une satire du peu d'égard de François l" pour les
privilèges des villes. Dernier, voulant être moins sale que Ra-
belais, appelle Aniterges ce qui fait le sujet de ce chapitre.
ToucQUEDiLLOH, Capitaine de Picrochole , fait prisonnier
par frère Jean, I, i56. Renvoyé par Grandgousier, i63. Mas*
sacré par ordre de son maître, 166.
Tournoi des échecs, II, 36i. Gette idée est prise, entre an-
tres, du Songe d amours de Pofyphik.
Tours d'adresse et de force, exécutés sur le cheval par Gymr
ttaste, I, ia5 et suiv.
Tours de Thélème, au nombre de six, I, i83.
Tragédies excitées par les Pastophores, II, 24* Les troubles
fomentés par le pi^ Jules III, à Pqccasion de l'affaire du du?
ehé de Parme. Voyez ITiistoire du président de Thou.
nS TABLE
Trahisons insignes sous apparence d^amkië. II, i6i.
Triboniem; portrait af&eux de ce jarisconsulte, I, S70. Ce
portrait appartient à Suidas.
Tribovllet , fou de Louis XII ; son ju^^ment sur le mariage
dePanurge, i, 672.
TRippA(Her), devin, I, 486. On convient assez générale-
ment que, sons ce nom , Rabelais a voulu désigner Henry Cor^
neille Agrippa, auteur, entre autres, du traité de occulta phi"
hsophia; Lyon, s. d., Bering, tn*8°, 3 voL
Trippe (tout pour la), II, 382.
Trop d'itieulx; ce que c'est, II, 287. Voyez le Glossaire, au
mot itieubc.
Trophées; quels sont les plus désirables, I, 173. Trophée
d'armes érigé par Pantagruel, en mémoire de la défaite de
six cent soixante chevaliers, I, 332. Autre trophée érigé par
Panurge, 33'i,^Trophée d'tin calomniateur. II, 291. Rabelais
veut désigner l'ordre de Saint-Michel, dans la croix duquel ce
saint est représenté terirassafit le diable (le advmnialeur). Y.
calumniateur, au Glossaire.
Trolillogan, philosophe. Ses réponses aux questions de Pa-
nurge, I, 53i. MoUèrc a imité ses ptaisantes et équivoques ré-
ponses.
TauiE de la Riole, ce que c'éioit, II, 172. Rabelais s'est
•trompé sur l'époque. La truie de la Riole fut mise en usage
en i^B., 4leuK ans avant la mort d« Charles V.
TuKGrrAL,!, 83. CuthbertTùnstal, évoque de Durham. Son
livre d^arithmétiqlie est intitulé : de Jfie sttpputatuii Ub. lU ,
Londres, i5o2, in-4^ Paris, Robert Estienne, 1629, in-8°;
i638,in4«.
Turcs; révèrent les fou», I, 673.
> TuiiEi^TJpiir, I, 234. lisez: Guillaume Pépin, jacobin d'É-
vreux, fameux prédicateur en son temps, tt duquel on disoit :
Qui nescit pepinare nesât prœdicam. On a de lui : Sermones et
4j9Êœstwnes; Paris^ iS36, in^^^'.
TuRPEHAr, I, i3a. Turpigny, abbaye vai^ine d« la forêt de
Chinon.
DES MATIÈRES. xig
IT
Unicorne, II, 4» et SgSu l,a licorne, aoimal fabuleux, dit
en grec monoceros.
Unique (F); quel il est, II, 197.
Urbain (le pape), I, 353. Barthélemi Prîgnani, dit Ur-
bain VI.
Vaisseaux de Pantagruel; lears enBeif^es, II, 35. Us 9bnt
enquarrés et remorques, comment, il^ 333.
Valbringoê (Robert), U, 285^ c'est Fran^ de la Roque,
sieur de Roberval, qui fit, en i54o et i543, k voyage du Ca-
nada. M
VALLA(Laurens), jurisconsidy 1, 37. Son livre contre Bar-
tole est in Bartoli de insiqniis ej^armû Ubnan,
Vaubreton, village dfirCbuionnoîs, I, t64«
Vauoaudrt, bourg de Télection de Chinon, I, 16.
Veau (Jehan le), I, 53. Pe^onnage réd ou imaginaire, qui ^^' ^^
n'est connu que par l'ëpitaphe plaisante que lui fit Marot:
Cy gist le ieane lan le Veau ,
Qai , ea sa grandeur et puissance »
Feut deaenu betif du torean :
Mais la mort le print des lenfanee.
Il moomt ma. par desptaytance ,
Qui feut dommaige a plus de toeuf ;
Car on dict, veu sa corporance,
Que ceust esté nng maistre beuf.
La même pensée est renfermée dans ee distique:
- O ! Deus omnipotent» Viiuli miserere Joa.. lis,
« Quem mors praeveniens non sinit esse bovem. »
Veneur (le cardinal), II, 174* Jean le Veâeur Oarrouge,
évéque de Lisieux, fait cardinal par Clément VU, en i533.
120 TABLE
iC Vent; moyen de Fabattre, dixaln, II, i84-
Ventre, inventeur de tous les arts, II, a3i , 245. Manière
de relâcher le ventre, 267.
Ventriloques, II, 234- Voyez Engastrimythes,
Ventrus; leur origine, I, 5i5.
VÉNUS ; pourquoi représentée assise , 1 , 5 1 5 .
Verron (le pays de), I, 5o. Au confluent de la Vienne et
de la Loire.
Vers sur la braguette, I, 4i4* ^^^^ à^ ^ Sibylle, i^SZ. Fers
de Raminagrobis sur le mariage de Panur^e, 47 1 • Fers en lan-
gage lanternois, 5So.
Vertus (les quatre) pratiquées par Panurge, I, 389.
Vertus du chanvt*e, ou Pantagruelion, I, 588 et suiv. Ver^
tus merveilleuses et fantastiques de certaines plantes, II, 260.
VESTiu.Es (jour des fêtes), II, 34* G'étoit le neuvième jour
de juin. Rabelais a dit le sept ^utivement, dans ses Annotations,
Vestehents du jeune Gargantua, 1, 28. Des dames dellié-
]ème,> 192. Des hommes, 193.
Victoire de Bacchus sur les Indiens, II, 434*
Vie des pères, quelle, I, 78.
ViLLAHDRT, sa répousc au duc de Guise. II, 74* Jean-le-
Breton, seigneur de Villandry, secrétaire de François I*^
ViLLANOVANus, I, 43i. Amaud de Villeneuve, célèbre mé-
decin et chimiste, auteur, entre autres, du Regimen sanitatis
Salemitatum; s. d. (circa i48o), in-4''; et dont les ouvrages ont
été recueillis à Lyon, i52o, i532, in-fol.; précédés d^une vie
de Fauteur, par Symphorien Champier. Voyez Amaud.
ViLLAUMERE (la), I, i64* La VilIe-au-Maire, en Anjou.
Ville la première du monde, quelle, II, 4^9.
ViLLEBRENiN , 1 , 1 58. ViUe-Bemier, paroisse de FAnjou , près
de Saumur et de la Loire.
ViLLEGONGis , 1, 55. Paroissc du Berri, à deux lieues de FIndre.
Villon (François), poète françois; son histoire, II, 80. Sa
réponse au roi d'Angleterre Edouard V, II, 268.
Vin paulséy comment, 1 , 233. Vin pris à Fexcès nuit à la gé-
nération, 5i3.
DE6 M/kTIÈRES. lai
Voyage d'Alcofribas dans la bouche de Pantagruel, I, 36a.
De Pantagruel et de Paiiurgfs au pays de la dive Bouteille,
11,34.
WuifDERBERLiCH (lac de), 1 , 499* ^^ ^ot est un adjectif, qui
signifie admirable ^ et qui, par cpnsequent, n'est point le nom
propre d'un lac. On croit que Rabelais veut parler ici du lac
de Pilate.
Xenocrates,!, 393. Il faisoit, dit-on , monter à 100,200,000
le nombre de syllabes que pouvoient former par leurs combi«
naisons les lettres de Talphabet.
Xenomanes, I, 588. Dît leTraverseur des Voyes périlleuses,
surnom qu'avoit pris Jean Bouchet dans ses poésies.
Yves (Saint) de BretagnCy patron des avocats et juriscon-
sultes, ï, 399. Quoique natif de Treguier, c'étoit à lui qu*e'toit
dédiée l'église de la rue Saint- Jacques , h. Paris, parceque cette
église fut bâtie par des écoliers bretons. Son culte étoit univer-
sel en Bretagne. ' •
ZachÉ]^; ce qu'il desiroit ardemment, II, 19.
Zaphrah ; voyez Safran.
Zelxis, peintre; sa mort, II, 98.
FIN DE LA TABI.9 DES MATIERES.
' 4
TABLE
DES AUTEURS CITÉS
DAMS LES OEUVRES DE RABELAIS.
A
Abbas,{Ali),II,a,
Accurse, I, 329, ^56.
Agatfaias, II, ^o.
Agathocles, I, 4^7» Voy. Athé-
née, liv. IX, chap. V.
Alberti (Léon-Baptiste), de re
fl?(/.,I, 233.
Alexander, I, 256.
Alexandrinus(J. et non Pierre),
11,3.
Alvarez (Pedro), il, 4oo.
Anunonius, II, 281.
Anaxag^oras, I, 299, II, 3o5.
André (Jean), I, 54o, 564*
Antiphon, I, 435.
Aphrodisée (Alexandre), probl.
I, 38, 4o.
Appien,II, 398. #
Archîméde, I, 233, II, 43i.
Ari^ropile, II, 344*
Aristophane, les chevaliers^ I,
469, Predic. II, 234, ^^7*
Aristote, de naU anim, I, 14,
36, 39,430,4971 H' ^^ 97-
Arrien, II, 96, 1 52, (histoire
d'un archer indien).
Artemidore, de somn. I, 299,
43o.
Artemon, I, 435.
Athénée , 1 , 82 , 43o ; liv. III ,
ch. III, (histoire d'Oxilus);
I, 597,11, 19, (dit d'Ari-
phron),28i.
Atteins Captto, H, 1281.
Ausonne, I, 379, II, 23 1 (sur
Sîgaliôn ).
Avicenne, devir, cord,^ I9 4O9
57; 11,456,470.
R
Balde,!, 256, 4^9-
Barbatias (André), I, 54o.
Barthole, 1,256, 460.
Beda, 1,299.
TABLE DES AUTEURS CITÉS 126
Bërose , II , 4oo. Blancbet ( Pierre) , Patheliii , 1,
Bertachino (Joann. ) I , a56. 399 , II , ^129.
Bessarion, II, 344* Blazon des Couleurs, I, 33.
6ible\ 1 , 22 , 24v^ 1 9 37, 38, 67, Bocace , Dec.j. IV, n. 7, II , 98,
72, i32, 136,0469 3o49 11,6, Badé (Guillaume), deasse.^ II,
17, 20, 236, 4^6, 458, 460. 244*
Bigot (GuUlaume) , II , 344.
Callimaque, II, i32. Gicëron , I, 385, Tusc, , I,
Cainerarius(Joachim), II, 12, 39, 176, II, 344* ^^'^^^ I9
344- C'est lui que Rabelais 395 , de Divinat 466. , de
apfdle Chambrier. fin, ^ II, 128, de Senect ^
Cappella (Martianus, II, i32. I, 244 9 ^ naturâ Deorum^
Cartier ( Jacques), II, 4oo. II , 1 34.
Castro (de), I, 256. Columna (François), Hypne-
Caton, de re mst^ I, 91, 389. rof , 1, 35.
Catulle (C. Valerius), I, 4579 Curtius, I, 256.
574, II, 211. Cu8a(Nteola8 de), 1, 272.
Cen^omïj de die nat.., I, i4*
D
Daldianus , 1 , 4 3o. ristote ).
Dinarius, I, 299. Dion deNicée, liv. XXXVIII,
Diodore de Sicile, liv. V, ch, i, II, 128.
I, 5j4* Dioscoride, I, 82, 456.
Diogène Laërce , 1 , 5 1 5 , ( sur Dupont (Gratien ) , controv. , I ,
Diogène), II, 1 20 ( dict d'A- 527 (hist. des relig. de Four
nacharsis) , 11 , 344 ( vie d'A- tevrault ).
E
Elien, I, 82, hist, «nim., li- de ce que lui fait dire Rabe«
. vre XVI, chap. xkv, I, i3o. lais. II, 20.
Cet auteur dit le contraire Eudide, I, %33; II, 43r.
1^4
Euripide, II, 4oet i6i.
TABLE
Ezra (Aben), I, 29s.
Fabius Pictor, 1, 44o* FI accus ( Verrîus), I, 3$.
Fauchet (Claude), liv. VII, Fleury (François), ci^/. pno.
ch. XI, I, 386(hbt. des Fia- Ung. lat, II, 344.
mands et des Saxons). Fulgence ( Planciade) , 1 , 435.
Festus Pompeius, liv. XI, II, Fulgose, II, 98.
337.
Galien, 1, 83, 43o, 5^1 , defa-
cult nat I, \. De usu par-
tium.^ 4^39, 4io, II, 18.
De sperm.^ 4^3. de sim-
pUcy I, 3i (médecin gré-
geois). De temp., 6o3.
Gallus, I, i4-
Gaza (Théodorc),II, 344.
Gelle (Aulu), nocl. att. y I,
i3, i4, 4^9 II, a8i. (hist
des Fabicns , liv. XVIÏ , cha-
pitre xxi), II, 64; (bist. de
Neratius, liv. XX, cbap. i).
II, 91 , dicL de Démosty aa5.
Gilles (Pierre), 11,399.
Gringore ( Pierre ) , II , a 1 5.
Groot (Albert), dit le Grand,
II, 4oo.
Grosnet (Pierre), prov. I, 73,
(lever matin, etc.)
H
Hayton,(jue Rabel^s appelle Argiens); l^v. IV, II, i53,
C6aiton,II,4oo. (ambassade des Scythes à
Héliodore, I, 82 , Éthiop. , II, Darius), i34.
398. Hërophilus, I,43o.
Hero, de ingen.^ I, 233. Hésiode, tA^.,1,384, II> i32.
Hérodien, liv. IV, II, 160, Hippocrate,c/eyZaft6.,II, 182;
(sur Garacalla). aUmeiU., I, i4; ion finyp.,
Hérodote, liv. II, I, 46o; li- 389, 4^0, 4^3) aphoris-
vre I, 4^^ (^vi* le vœu des mor.y I, 53o, II, 373; de
DES AUTEURS CITÉS. ia5
aer.,ljSi\',€pid.ll^2^ i4, 489,11,40,72, ïi5,375.
1 85 , a34 , de genit. ,1,517. Horace , Jrt. PoéL ,1,6; episU
HTppolyte, 1 , 256. liv. 1, 1 7, II, 1 1 (ce n'est , etc.)
Hipponax , 1 , 299. Voyez Pantagrueliste à la ta-
Homère,!, t3, i58,2i6,383, ble des matières. Sat, li-
385, 420, 4^3, 435, 45o, vre II , 6, II, 273.
Imola, I, 256. Jove (Paul), liv. XV, I, ai4.
Isidore , etym. , liv. IX , 1 , 5 1 4 , ( bataille de Marignan ).
(castra quasi casta).
Jamblique^ I, 275, 43o.
Jason , cons, , 1 , 54o.
Javenai, I, 370, Et curios «-
mu Wf. , etc. , II, 237.
Kimy, I, 292.
Lampridins, I, 673.
Lascaris, 11,344-
Leoiuco (Nicolo), Sannuty I,
89, II, 246. (sur la fontaine
Agrie et les Methanesiens.
Lucien, I, 214, 378, (hist.
du chameau), 4^9 (c'est
Fauteur docte et éléf^ant)^
DiaLy 5 16 (sur Cupidon et
les muses; Bacch,, II, 419
et suiv., (les conquêtes de
Bacchus).
Ludovico Rom. , II, 4oo.
Lyta (de), 224, 1, 382.
M
Macer, 1, 87. Mahomet^ Cbran, 1, 497-
Macrobe, Satum.y I, i5, li- Marcellus, 11,281.
vrein,chap. xvii,I, 391, Marinus, I, 87.
(détails sur les lois somptuai- Martial, liv. VII, ép!tre94 I,
res) ; liv. II , chap. v, II , 2 , 4^7. De spect. , 495 , (si en al-
^histoire de Julie). lant, etc.). Le latin porte :
126 TABLE
Parcite dum pwpero : mergite 479 ? {Toàari de Trivûlcc).
dwm redeo. Monstrelee , cfiron. , 1 , 4^^^
Martyr (Pierre), que Rabelab Rabelais l'appelle Enguer-^
appelle P. Tesmoing , II, rant.
4oo. Mutien,II,398.
Mêla ( Pomponitts) de sit orb. Mynilîus (Alexandre), 1 , 4^-
II , 4oo. * (Voyez Athénée, liv. IX , chap
Melusîne (Roman de), II, i68. . pitre xvi).
Mezerai, sur Tannée i538, I,
N
Niaûto(Fransescodi), I, 3a i. Numénius, ÏI, 398.
Nicandre ,1,87. Nymphodore , II , 398.
o
Oppien, I, 82, n, 398. Orus ApoUo, hierogi^ I, 35.
Oribasius ,1,2. Ovide , 1 , 5 1 5. Otia si tollaSf pe-
Orphée, de Lap» , I, 29. riere cupidinis cartes^
Panorme, I, 256, 54o. 4^^; ^^* I9 chap. m, 455,
Pausanias, Beot, , I, 5i4 , Co- liv. IV, chap. v, 490.
rinih. , 5 1 5 , ( sur Ganachus) ; Pie II , Il , 4oo.
Phoc. , II , i 32. Platon , 1, 296, 52o, sympos. , I ,
Perse, II, 23 1 . C'est lui qui est 2, 3 1 , II , 43o ; (hist. de Po-
le Satirique. rus et Penie) II, 23 1; de
Pherecydes, II, io6. repubLy I, 160, 162, Phi-^
Philistion , 1 , 299. leh. et Gorg. 5 1 5 ^? Crafit , II,
Philogorus, I, 435. i63; dialog.^ II, 234, Tim,^
Philostrate , liv. III , chap. 11, ll^é^ii ^ de leg. , 4o2.
I, 378, (sur Appolonius de Plante, cisieiL, I, 14? ^sinar»,
Tyane; liv. IV, chap. in , I, 1 , 674 , Trinummus, , ihid^
DES AUTEURS CITÉS. \v)
AuiuL^ I, 379, Miles glor.y 11^ i33, (mort du grand
Pau), n,a25,(8urPetron).
Fie dAlexand. , Apophài, ,
II, 170, (repartie de Cicé-
ron).
II.
Pline, hist., I, i4, a5, 49? 9'i
iSq, 223, 43o, Sgi, (hist.
et noms des plantes). C'est
de tous les auteurs anciens Politien, m Aimer. ^ l,4;miKr.^
celui que Rabelais a mis le il, 344-
plus souvent à contribution. Pollux (Jules), I, 82, 11^
On diroit qu'il le possédoit 281.
par cœur. Porphyre, I, 82, II, 398.
Plotin, I, 299, 43ow Posidonîus, H, 398.
Plutarque, I, 244? 43o, sym- Polo (Marco), II,4oo«
fM>5., 377. Fie de M, Jnt^ Polybe,I, 82.
II, i5, (hist. de Timon); Proclus, de mag. , I, 38, 299.
dit noty II, 74, (hist. d'An- Pyrrhon, II, 101. Cette cita-
tagoras). Liui*, II, 96. Fie tion n'est pas exacte.
de Caton^lly mi. Des oracL^
.Quintilien, liv. II, chap. m, Quintus Galaber, I, 43o, II,
I, 80, (hist. de Timothée). 4^*
R
Rhodiginus (Cœlius), lect, (sur la solution de conti*
liv. II, ch^». vui, I, 4809 unité des diables).
Salluste, helL jugurik^ I7 7I1
Omnia orta codant, etc., II,
118.
Scalîger ( Jules-César) , II , 344 •
Schott ( François) , II , 97 , (t^pi-
taphe en la vcne Flaminie).
Cette épitaphe est ainsi eon^
çue:
«
■ Hospes , disce novnm mortit ge-
nus: improba felU ,
« Du m trahittir, digttum mordct , fX
intereo. »
128 TABLE
Sénèque, phil., nat quœst, I, Servius^ in Firg.^ I9 i4^
317, de dément y II, 128, SoUp,lI,4oo.
epULy II, 4i6) {ducuntvO' Sorantis , II , 3.
lentem , etc. ) Stace , II , ^o.
Sënéque, trag. I, 389. One- Strabon, I^ 6a, iSg, 368, II,
ques homme n*eut , etc. Les 96.
vers latins qui se trouvent Suétone, I, 391, (vie de Né-
dans la tragédie de JA/esle, ron). II, ia6, t6û/., Fie
sont: d'i^u^f., II, i63.
> Nemo tam dÎTOt habuit faventes , Suidas , II , 1 2 8 , 28 1 .
« Crastinam ut potaet «ibi poiliccri. • Svnesius , 1 , 43o.
Sérapion, Ascalomte^ I, 435.
Tacite, ann.y liv. II, II, 161, II, 3o5.
( mort d*Artavasde). Tiraqueau , II , 19.
Therpsion, I, 466. Tite-Live, 1 , 39, 258, S74.
Theocrite, 1,430,4^9- Tunstal (Guthbert), de art.
Theon, I, 233. mpp, 1, 83.
Theophraste, I, 5i5, 589,
u
Ulpien, 1, 257. Citation fausse, la loi est de Pomponins.
V
Valère Maxime, liv. VIII, (c'est liïi qui parle déThesti-
chap. IV, 1 , 568 , ( procès de- lis , eclog. 2 ) , fyxi^ 4^5 ,
vant Dolabella); livre IX, 4^7» 4^5, 44^9 <«lors l'heure
chap. XII, II, 97, (hist. de uestoit, etc. n Les vers la-
Philomènes : lisez Philé" tins sont :
mon)'^ liv. I, chap. v, II,
/«r/1*' in , 1 « Tempus erat quo prima quies mor-
i65, (hist.de Pompée et de „J„.,pi,
Paul Cjmile ). , luclpîc , et dono dinun çratîisi«nr
Varron, sat, ,1, i4< terpit. »
Virale, I, 14I9 ^46» 385, 390, Mmid. , II.
DES AUTEURS CITÉS. 1119
Xitrnye y de arclùUf F, 233, Volaterran, II, 4oo«
6o3, (hist. dé la Tour 4e WaIley8(Thomas),ifef. Ovid.
Lariz). 1, 4«
X
Xenophon, C^rop.^ 1, 39, 43o, II , 3ad.
z
Zonaras, I, 490, (sur le successeur de Valens).
FIK DE LA TABLE DES AUTEURS GITÂS'.
GLOSSAIRE.
De tous les anciens auteurs firançois , Rabelais
est sans contredit celui dont les ouvrages ont le plus
hesoin de glossaire. Indépendamment des diffé-
rences considérables que l'on observe entre le lan-
gage de son temps et Tétat actuel de la langue fran-
çoise, le caractère propre des écrits de cet auteur
rend ce secours plus indispensable encore. Il est
essentiellement néologiste; et, des divers genres
d'érudition, celui qull a cultivé de préférence est
Térudition de mots. Il y a plus; de toutes les fi-
gures de rhétorique, celle qu'il affectionne davan-
tage, qui lui est le plus familière, et à laquelle, seul
entre tous les écrivains , il a su donner une grâce
inimitable, tandis que, parmi nous, elle passe pour
un défaut j c'est la redondance, pléonasme, ou ré-
pétition. Toutes les fois qu^un même objet a, soit
en grec , soit en latin , soit en françois, deux ou plu-
sieurs noms, il ne manque pas de les rapporter à la
suite l'un de l'autre, et souvent il s'amuse à les pré-
senter comme autant d^objets différents. On conçoit
combien une telle manière d^écrire rend indispen-
sable le secours d'un glossaire. Le Duchat et l'auteur
de [alphabet françois sont loin d'avoir en entier rem-
pli cette tâche. Nous avons donc cru devoir donner
à celui qu'on va lire toute la latitude possible, tou-
tefois en en écartant les discussions philologiques,
qui eussent incontestablAmeol excédé les bornes
d ua yolume.
GOLSSAIRE
POUR
LES ŒUVRES DE RABELAIS"
A , pour avec. Donnez dessus à vostre mast ( li v. Il , ch. zzn ) ;
c'est-à-dire avec votre mât.
A B ALOURDI. Voyez Alourdi.
ABALOUHDia, rendre lourd, étourdir.
Abbhecier, raccourcir, abréger. Abbreviare.
Aber geiss, composé de hahery et de geiss, CTest le nom de
la toupie d'Allemagne, creuse et forée, qui rend un son en
tournant. Rabelais, en comparant les Allemands à cette tou-
pie, dans le Nouveau Prologue de son quatrième livre, veut
peindre leur état d'abaissement et de servitude.
Abhorrant, participe actif; qui a en horreur, abhorrens; le
participe passif est abhorry.
Abhorrent (signification passive), horrible , affreux, qu'on
doit avoir en horreur; et aussi, disconvenant, absurde. De a6-
horrere. Le mot latin abhorrens a la signification active.
Aboth {avo(h); mot hébreu qui signifie pythons, esprits
prophétiques.
Abre, pour arbre. Les paysans disent encore ainsi.
' A la fin de ce Glossaire on trouvera la décomposition des mots tirés du
jjrec.
|36 GLOSSAIRE.
Abaevibr, abréger, raccourcir.
Abriconner, tromper^ duper.
Abrier, abriter, mettre à Vabri,
Abscons, caché, mystérieux, impénétrable; absconditus.Nos
aïeux avoient aussi le verbe absconsery cacher.
Absenter, verbe actif. Absenter quelqu'un ^ pour s'absenter,
s'éloigner de lui.
Absteroer, nettoyer, mundifîer, purifier; abstergere, Ra-
belais se sert aussi du substantif abstersion,
Abstraigt, dans le sens propre d'abstracius ^ tiré, entraîné,
arraché.
Abundant (d'), en outre, en sus, de surplus.
Abuoler, s'enfuir; abvolare. Voyez aduoler.
AcAMAs, nom propre grec qui signifie infatigable, indcz
fissus.
AcAPATE, terme provençal de la marine delà Méditerranée,
qui signifie achève de tendre les cordages.
AcARATioN (liv. m, chap. XXXIX ), terme du Palais, qui
signifie la confrontation, le récolement des criminels avec les
témoins. Ce mot vient de cara, qui , en espagnol, signifie tête,
visage; ou du vieux mot chère y qui avoit la même acception.
On disoit aussi acarement.
Accepter, pour faire exception, se prévenir en faveur.
AcciPiER, prendre; accipei^,
AccLAMPER, ficher, planter, affier. Voy^ aux erotîca,
AccoDEPOT, petite pièce de fer, coudée, qu'on met au feu
devant un pot pour Vaccoter, et empêcher qu'il ne tombe.
Accointer , aborder, hanter, fréquenter. Voy. aux erotica.
AcGOiSER, calmer, apaiser, rendre coi (quietus).
Accolade, le coup de plat d'épée sur le col que Ton don-
noit au chevalier en le recevant; et aussi embrassade.
Accoler , embrasser, prendre au col; d'où accolade , accolée.
Voyez aux erotica.
AcGOMPARER, mettre en parallèle, comparer. On a dit aussi
aecomparager.
AccouBLER, pour accoupler, x
GLOSSAIRE. 137
AccouRSiJER (liv. Il, chap. xi). On entendoit par ce mot
les chalans arrivant en foule à une bouticjue^ Il est dérive
tïaccours (afHuence d'advenans), formé lui-même du latin
accursuLSf et non, comme le prétend ridiculement Lie Ouchat,
du mot barbare adcmciare, Rabelais les oppose aux bavagoins X y"
ou barguigneurs, qui n'achètent pas. Mais, en cet endroit,
Fallusion porte principalement sur les élèves des divers juris-
consultes; et les accoursiers, par leur nom même, désignent
ceux àHAccurse^ pour qui l'on sait que Rabelais avait beau-
coup de mépris.
AccRAUANTER, oggrovantcr; aggraver, graver, empirer,
écraser, accabler. Aggravare.
AccRouÉ, accroupi, courbé; accurvatus.
A CE QUE, de peur que.
AcERTAiNÉ, assuré, rendu certaine On disoit aussi acertezé.
AcHAPTER , pour acheter.
AcHEMMERESsE, femme de chambre, habilleuse.
AcHESMER, acesmer, achemmer; orner, décorer, parer.
AcHoiso^, acoison, achaison; occasion propice, réussite.
AcHORiE (liv. II, chap. xxiv), pays imaginaire, qui n'existe
pas. Ce mot est formé de a, privatif, et de choros.
Aco^CEPupiR, le même que acconsuiure; atteindre, attra-
per à la cpurse; de adcondpere,
AcQUESTER, chercher, rechercher, et aussi acquérir; de
quœrere*
Agreste, qui a une belle crête ^ et, par métaphore, huppé,
pimpant, élégant.
AcROAMATiE, narration; du grec Acroama.
AcROMiON (l'os) (liv. I, chap. xliii), l'apophyse supérieure
de l'épine de l'omoplate. Ce mot est formé de acros{summu8)
et omos ( humérus),
AcuLER, abattre, renverser, mettre sur cul,
AcvT , aigu ; acutus.
Addiscens. Par ce mot, Rabelais entend celui qui étudie
pour devenir clerc; de addiscere.
^dene , glande ; d'où l'on a fait qdénologie y adénûgraphie , etc.
t3S GLOSSAIRE.
AnEXims, adroà^ halMle. Cette erpressioti est fondée sur le
préjugé qui, dès les temps les plus reculés, a fait donner la
préférence à la main dnÂie sur la gaucke. On a écrit aussi ad-
eMre, D'où le verbe adestrer:
AoiBKii, perdre, égarer, lacérer, déchirer.
Adicbeb, pour jurer y certifier au nom de Dieu, faire ser-
ment; ad^urarg,
ADMORiTioif , avertissement, avis, réprimande, remon*
tranoe; admonitio. Admonester^ admonestemeni,
Adoncques, donc, ainsi.
AnoT , ou plut6t hadot; aorte de poisson de mer qui ressemble
à la sèche.
Adscbipt, inscrit, compris, inséré, mis au nombre; adscrip-
tus. Chez les Romains, les esclaves adscripts appartenoient à
telle ou telle terre, et ne pou voient être vendus qu'avec cette
propriété.
Adstipulateur, caution, répondant, qui est du méme^avis.
Adstipulaior.
AouANTAGEMEirr, ovonJUige; et aussi, avec Taocent aigu, avan-
tageusementf à tavantage.
Aduentureux, audacieux, hardi, entreprenant.
AncEimïRiBRS , infanterie franooise employée sous Louis XII
et sous François l". Dans les premiers temps die n'étoit pas
soldée, et vivoit à Pétape.
Aduiser, voir, apercevoir, remarquer; de videre.
Adviser, donner avis, avertir, imaginer. Rabelais emploie
aussi le substantif aduisement
Adultérer, altérer, sophistiquer, gâter, corrompre; adul-
ierare*
Aduocasser, plaider, faire les fonctions d'avocat, jidvo-
ccLssaige, advocasserie.
Aduoler, voler, accourir; advolare, Abuoler^ c'est s'enfuir.
Aegilops, coquiole, herbe qui fait mourir l'orge. C'est aussi
le nom grec de la fistule lacrymale.
Aer, pour air, est d'une seule syllabe.
Af.rdre, aherdre, (adhœrere) ; ]o\nàrey attacher, lier.
GLOSSAIRE. i39
Afattaium 9 o^on/f; ralenti, allachi, ramolli, lâche, pa-
resseux, énervé. Faytard,fesiani,fityt€uxiise.
Afpaicté, affecté; maniéré, composé.
Affaibe. Ce mot est employé par Rabelais au mascuUn,^
ciendum ; nous, nous sous-entendons le mot chose , resfacienda.
Affecte, dans le sens actif; important, qui affecte. Afféo-
tety désirer ardemment. Rabelais emploie le substantif affecta-,
tion (Nouveau Prologue, livre IV) dans un sens analogue.
Affecter, réparer, entretenir avec soin. On écrivoit aussi
afaxÈety afeiery affiaictier.
Affeké^ repeu, nour#, rassasié, plein, en parlant de Pes-
tomac. €e mot parolt avoir été fiu'mé buriesquement de ybe-
num.
Affermer, pour affirmer.
Affermer, pour affermir.
Affiche 9 pour épingle.
Afficher. Voyez Affwr,
Affié, qui vt)us a donné sa)&i, sur qui l'on peut compter,
Wtfier^ affidé; de adfidere,
Affier, affirmer, certifier.
Affier, enter, planter, greffer; de ^ffigo. On disoit aussi
afficher.
Affiert (iÏ), troisième personne du présent de l'indicatif du
verbe affértr ou afférer. Il importe, il appartient, il convient;
d'où l'on a fait afféranX^ important. Ce verbe est dérivé du la-
tin yfenre, plutôt que de affhre.
Affiner. Le diable ne nCaffineroit pas (livre II, chap. xxiv).
Ce mot, dans cette occasion, signifie mettre^n à la vie, c'est-
à-dire, tuer, assommer^ exterminer.
Affiner, tromper, duper par finesse, escroquer. Rabelais
emploie aussi le qualificatif affineur. Affiner signifie aussi subr
tiliser, appurer, purifier,' m/jfiwT, aiguiser, rendre jin.
Affistoler. Voyez ajnstoler; et aussi parer, endimaneher.
Affoler. Ce verbe, actif et neutre, a plusieurs acceptions:
il signifie d'abord rendre yb/, insensé; et, au neutre, perdre
Tesprit, le sens, sur-tout relativement à la passion de l'amour.
i4o GLOSSAIRE.
Mais, une acception bien difierente est celle de estropier, bles-
ser pour la vie. Vous nous affalerez de coups (liv. IV, ch. xvi):
en ce sens, on trouve, dans la basse latinité, le verbe affblare.
Les uns le font venir du ^^aulois^b^û; d'autres, de l'esprityb/-
iet nommé FouUetot, dont les maléfices se faisoient ressentir
par des douleurs infinies. D'autres, prononçant affouler, le de*
rivent sérieusement du latin fulio; et, pour terminer la liste
de ces investigateurs, Le Duchat le fait venir de adfodiculare^
dérivé dejbdere.
Afre, offre y haffre; effroi, épouvante, horreur. C'est de ce
substantif que l'on a fait l'adjectif éfflreux, puis effirqy.
Africahes. Bétes féroces, telles que tigres, lions; ainsi nom-
Aiées parcequ'elles venoient à^ Afrique.
Agace, pie.
Agalloche, bois d'aloës: VAgcdloehum^ mot sur lequel Ver-
ville a fait un plaisant calembour.
Agardez, regardez. Ce mot est encore d'un grand usage
parmi les geas de la eampagne. *
Agarene, Arabe, descendant d'^^iar, .servante d'Abraham.
Les anciens habitants de l'Arabie-Heureuse.
Agelaste, qui ne rit jamais, et, par conséquent, triste, mo-
rose, discole; de l'a privatif, et de gelasin. Ainsi, « dit Rabe-
ulais, feut surnommé Crassus, oncle de celluy Crassus qui
u feutocciz des Parthes, lequel en sa vie ne feut veu rire quune
<( foys , comme escripuent Lucilius , Cicero , V de fimbus, Pline ,
u lib. vu. n
Agenclr; agencement; arranger, ajuster, placer. Arrange-
ment, etc.
Aggere (liv. V, ch. xxvi), chaussée, levée de terre faite sur
les bords d'une rivière; du latin agger.
Aggra VANTER. Voycz accravanter.
Agore^ation, assemblée, compagnie; aggregatio.
Aggresser , pour exciter, inciter, envenimer, aigrir, être Vag^
gresseur; d^aggressio.
Agi AUX, ou agiots (liv. V, chap. x), vaines cérémonies, re-
liques, ornements, colifichets brillants, mais de peu de valeur;
GLOSSAIRE. i4i
choses mirlifiques , comme le dit Le Duchat. H veut que ce mot
oit été emprunté de Vagios, ho theos, du vendredi saint.
Agiotate (liv. Il, ch. vi ), du grec agios; saint , sacrosa'int.
AoLAOPHÊME (liv. V, chap. XLVii), brillante renommée.
Cest le nom d'un disciple de Pythagore, que Gselius Rhodig;i-
nus compare à son maître , comme le fait, d'après lui , Rabe-
lais.
Agbe, champ; ager.
AoRENÉy repeu, plein, rassasié; de granum»
Agrimenseur (liv. II, ch. xxx), mesureur de champs, ar»
penteur; de ager et mensor.
Agu {acuius), vif, subtil, pénétrant, ingénieux, fin.
Agua, aga; interjection admirative, que les uns dérivent
du grec agan , admirer ; les autres de l'hébreu aga, par abré-
viation; animadversio autoris, nota benè,
Aguar, pour hagard.
Agueillb, aiguille.
Aguton. Cétoit, chez les mariniers normands et bretons, ub
yent doux, plaisant, serein, délicieux; le zéphyre des Grecs.
Ah AN, fatigue, peine, tourment, labeur rude, et chagrin;
d'où le verbe ahanner.]jes uns dérivent ce mot du latin anhe-
lare; d'autres en font une onomatopée, |>rise de l^effort du
bûcheron qui fend du bois; d'autres, enfin , le tirent de l'ita-
Uen affunno.
AhedissImon, espèce de serpent ou dragon. Voy. Pline.
AiGREFins, mis plaisamment pour aigles fins, monnoie d'or
qotarquée d'un aigle.
AiGREST, verjus; qui se dit, en languedoden, agras.
aigrette, petit héron.
AiouABE, l'action de recuollir de l'eau douce pour les vais-^
sceaux; de aqua.
AiGUE , mêlé d'eau ; de aqua, s
AiouosiTÉ, liquide abondant ; du bas latin,' ae^iioïiYaSp
AiLLADE, ragoût à l'ail.
AiNÇds, otnceoû... que; plutôt que, avant que.
AiNs , mai^
i42 GLOSSAIRE.
Anfs Qini, arant que.
Le dair soleil, ains qncstre en i
(Ut. ly dMf». I.TBL)
Il y aura bea et goallë
/ Chez moi ains qne vous en ailes.
Patheiin,
AuiB que; plus qne, |rfntâc que. Pour en vin, non en vain
ains que physicalement philosopher, (Prol. du liv. Ifl). L'édi-
tion de i546 ajoute le mot plus entre ains et que.
AiHSi ipie, pour pendant que, tandis que.
AiHB, nid d'un oiseau de proie; area. Ce que dit Rabelais de
l'm're du sacre est tiré des demandes des choses romaines , de
Plntarque, et n'en est pas plus certain.
Aire, pour arche, coffire: Voire de Noé.
A188E, ois, petite planche.
AissEuiL, essieu, pour pôle.
Alabibtbe, albAtre; alabastrunu
Alacmie (actif), rendre lâche; et, neutre, s'aflfbibfh*, dé-
faillir.
Alan^ dogue, mâdn, chien de hasse-cour, et même de
chasse. Espagnol, Mono.
Alangocbi, afibibli, languissant.
Albanois (chappeau)^ chapeau haut et pointu.
Alberge, pèche précoce; il y en a de rouges , de violettes et
de jaunes.
Albette, ablette^ petit poisson blanc.
Albian camar, blanc et noir, pie. Le mot canxar est hé-
breu, et signifie hierophanta^ sacerdos, puis monacHus.
Albinoub, celle des portes de la ville de Castres qui con-
duit à Jlbi.
Alcharate, espèce de Scorpion. Voyez Pline.
Alexandre, écuyer de Gargantua; du grec Alexasthau
Alexigacus, surnom donné à Hercule^ défenseur, adju-
teur dans les maux, qui les détourne, averrunque. « Hercule
« gaulloys, dit Rabelais, qui, par son éloquence, tyra a soy les
GLOSSAIRE. 143
« nobles François, comme descript Lacian. Akxicacos, dëfen-^
a seur, aydant en aduersité, destournant le mal. Cest ung des
u surnoms de Hercules. Pausanias, in Jttica, En mesme ef-
« fect est dict Jpopompeus et Jpotropeus. »
Alezan tottstade; alezan briilé, brun, foncé; coulcflir de
poil d'un cheval. L'espagnol dit :
Alecan tofttado
Alites mq«rto qae cansado.
Algamala, est un nom corrompu du Mercure des philoso-'
phes. Le vrai nom auquel il a trait est JlgaiL Voyez elixo,
Algorisme, arithmétique, science des chiffres.
AxGOSAN, pour on^ounn; au propre, c'est un bas officier des
galères ; homme de peu de chose.
Alhaethaf, dragon, serpent. Voyez Pline.
Alibantes (absque humore)^ (liv. II, chap. 11). [Ce mot, sui«-
vant Plutarque, signifie mort, trépassé; et Galien nomme
ainsi les vieillards froids, desséchés, immobiles.
Ajliboeum. Voyez au RabeUesicma.
Alicagabut (pommes d'). C'est le fruit de Talkchenge, qu'on
nomme aussi coqueret.
Aliptes (liv. V, chap. v), les hommes chargés d'oindre et
de frotter les athlètes et ceux qui se rendoient aux bains
publics ; du grec tileiphô; d'où l'on nommoit iairolipies ceux
qui administroient des frictions aux malades.
AtiQUE, quelque; aJùpns* -^ *
Alka&engi , voyez AUcacabui,
Al katim (liv. III, chap. xx; et Uv. IV, chap. xxxf ); motr
arabes qui désignent le péritoine.
Allebogter, et haUeboter; grapiller, ramasser du raisin.
Une grappe de raisin se disoit hallebote, et nous ne recher-'
cherons pas l'étymologie de ce mot. Rabelais a dit aussi aile*'
botewr.
Allègre, pour vif, alerte, agile. Mtegresse, pour vitesse.
Au.oYENDiER, frèrc de V aloyau; goulu, galafre.
i44 GLOSSAIRE.
Alloué, qui est aux gages d'un autre :
Estoyt il point vostre alloué?
Pathelin.
Allouut, affamé comme un loup. Je suys aUouuy et affainé
de bien faire (liv. IV, chap. xxiv).
Allumelle, instrument tranchant, et spécialement la par-
tie tranchante ou pointue de l'instrument. Du latin lamella,
Allumettieh, faiseur d'allumettes.
Alluz; voyez Garons.
Albiaing, pour Allemagne et allemand,
Alme, bon, illustre, heureux, célèbre, fertile, agréableV
jilmus.
Almirodes, peuple (liv. II, ch. xxxi). Rabelais auroit du
écrire almyrode, car ce mot, qui signifie salé , et par suite al-
téré , vient du grec aimyros.
Almvcantaratz, cercles parallèles à l'horizon, et qui sont
censés passer par chaque degré du méridien.
Alogique, déraisonnable, absurde: de l'a privatif et de
logos.
Aloides, les enfants d'Aloeus, ou plutôt de Neptune, qui
croissoient de neuf pouces par mois.
Alougeail, aloDgement, prolongation.
Alosis (sciomach.), capture, prise.
Alourdi, étourdi par un coup, hébété.
Alpinois, habitants des jilpes.
Altères (liv. I, chap. xxiii). Rabelais auroit dû écrire hal-
tère, puisque ce mot vient du latin halter, qui signifie de lourdes
masses de plomb ou de pierre que portoient dans chaque
main ceux qui s'exerçoient à sauter, et que, pour cette raison,
on appeloit halteristœ.
Al zATtM, mots arabes; gîrbe.
Abiadeans, religieux augustins, d'autres disent francis-
cains, institués à Ripaille, en Ghablais, par Amédée de Savoie^
en i44B. On les nommoit aussi Jmadeistes. Ils furetit suppri-
més par Pie V.
GLOSSAIRE. 145
Amaurotes, gens obscurs, inconnus; de Amautos ^ JuU^^
nosus , niger, fuscUs.
Ambages et Embagesj détours, embarras, sinuosités. Du la'-
tin ambages»
Ahbe , avec ( gascon ).
Ambezas, beset, double as.
Amble, allure particulière du cheval, qui n'est ni le trot,
ni le galop. Voyez aux Erotica,
Ambrelin (liv. IV, chap. xl). Ce mot , dérivé de l'allemand
hamerUriy signifie proprem^t un jacquemart, une figure
grossière qui sert de marteau d'horloge. Au figuré, c'est un
homme de néant, et de peu de considération.
Ame. Ce mot s'est écrit asme, asnej^nime^ airme, ainrme^
arme,armie, etc.
AME;RiirE, espèce de saule ou d'osier, qui croissoit près de
la ville d'Amerie ; Jmerina ; en languedocien , Jmarino,
Amette, diminutif, petite ame.
Amiable, amical. Nous disons encore à V amiable,
Amicabilissime , infiniment aimable.
Amict, linge carré que le prêtre met sur sa tête et sur ses
épaules, avant que de se revêtir de l'aube. C'est un des six or-
nements du prêtre. Du latin amictus,
Ammodate. Lisez ammodyte, serpent dangereux, de cou-
leur de sable, arenosus. Ce mot est formé de amnios, sahie^ et
de dumiy j'entre.
Amodier, admodier; stipuler, convenir, traiter. Propre-
ment, c'est donner à ferme. On fait venir ce mot du latin
modius.^ boisseau (de redevance).
Amodunt (liv. IV, chap. xxxii), personnage imaginaire ,
que Rabelais faitnaitre d'Antiphysie, et dont le nom est formé
quasi sine modo.
Amont (d'). En montant y de bas en haut.
Amorabaquine (liv. V, chap. xlvi), espèce de danse, sur
laquelle Le Duchat forme des conjectures à perte de vue , et
dont la plus naturelle est qu'elle tire son nom de Bajazet I*',
3. 10
i46 OLOS8AIRK.
surnommé VAtnatahaqmn, {Murceqa'il iUAt fils d^Jtnufat.
Voyez aux Eroticcu
AmoràboNd, amâut, AXù.ùuttnxX\ ùmombunduà,
Amoustille, fourni, pourvu, entretenu , sur-tout de mousty
id est de vin. Le Duchat, qui va toujours chercher fort loin
ses interprétations, prétend que ce mot signifie pourvu de
domestiques pour servir, comme un vaisseau de mousses. Ce-
pendant, en cet endroit, il n'est nuOement question de domes^
tiques, et l'on ne peut pas supposeï* qUe la maison d'un roi
ne fut pas suffisamment pourvu» de serviteurs.
Amphigyucé (Prologue anciéti du quatrième livre), du
grec amphicyrtas; id est utrinquè deùlMs, gibbosus. Ainsi est
la lune quelques jour Après son premier quartier, et quelque»
jours avant son dernier.
AMPBis&Eive, serpent auquel Pline attribue deux tètes,
parcequ'il pique, dit-on, également de la queue et de la tête.
U étoit naturel de Libye.
Amplitude , grandeur, étendue ; athpUtudù.
Amure, cordage qui Sert k tirer et assujettir les Voiles du
côté de la proue, ce qui s'appeUe ùmurer.
Anàcampserote (Kv. V, chap. xxtï), herbe imaginaire, qui
rallume l'amour éteint. Ce mot est formé de anetcamptô , je
retourne, et de eros, amour.
Anaghite (liv. V, chap. xlii), diamant qui , suivant Pline,
préserve des venins, de la frayeur, et de la folie.
Anagnoste, lecteur. Ce mot «st entièrement grec, tfna-
gnostes.
An arche, nom du roi des Dipsodes. Ce mot en grec signifie
principe carens.
Anatole, nom d'une tour deThélème; orientale.
Anciles, boucliers sacrés chez les Romains.
Ancolie, pour mélancolie.
Angolie, fleur, dite en latin aquilegia^ parcequ'on compare
aux ailes de Vaigle certaines parties de cette plante.
Ancre, pour enc>«. Employé an masculin, comme m-
ehiostro.
GLOSSAIRE. r47
Ajrcuo«i.«mvBMladiede larlângni» qui^en anpèehefe dé-
▼eloppement. Ce mot est formé de agkylos, infrà curwxlUs^ et
de gtott0, happée.
Anemophylace, qui prévoit les vents. De anemos, vent, et
phylax, custos, vigiL
Aneth, pour anis. Anethum.
AMFsaMiER, infirmier.
Angarier, tourmenter, vexer, opprimer, contraindre à
servir. Du latin ^ih^oWoi^
Amge de mâr, ea Utiii Mfuaâna, aorte de peisfo» qui nâh
semble beaucoup à W raie.
Angelot, petit ange,
AjfGELOt, monnoie d'or ftraip^ eni Fraawe p«ttMfaiB< fer éo*
mination des Anglois sur ce poffs* On l'apprit ainsi parce-
qu'elle portoit la figuve d'un ange, et quelquefois de saint
Michel, tenant en main une épée et{ Pécu de France. L'angelot
pesoit envîroa cinq denîeis, et valoit quatre-vingts gît» an-
glois. Il est prouvé qu'on a aussi domaé à fangehê le nom de'
no6/e.
Angine , e8quiiiaBGiei<
Anglet , petit cmgle.
Angonage , abcès cbaneitmx tt très douloureux. On dérive
ea noi du verbe angere, presser,cliagrinep, tourmenter.
ANOuriLAM, oMtps de serviette nmléq daifs les jambes.
Angvillbttb, petite an^ille salée, comme on es prépare
en Italie.
ANOUfliriB, angoisse, peine, obagrrn, twarmeot; angustia.
Amiomiéer, anaihikr, détruire, anéantir; réduire à rien;
emMibi(arr»
Animant, qui est animé y qui a mouvement.
Anime (liv. II, chap. xvi). Pour ame; anima.
AjTNiVERflAiRR. Service de bout de l'an.
Anomal, irréguliar, sans loi; de a privatif et it nomos.
Verbes anomaux ( Prognost, ). Verbes irrégulîeï«.
Ansée, vaisseau à anse, qui sert à la vendange.
f48 GLOSSAIRB.
Anserin, d'oie^ qui appartient à l'oie, comme plame, etc.;
anserinusi
Antan, Pan passé. De ante annum. Les Espagnols disent
antcmo,
Ante, pour tante,
Vostre belle ante monreut elle?
Patheiin.
Antenne, vergue d'une voile latine. Les antennes ne sont
que sur. les galères , les tartanes, les ch^becs, etc.
Anthracite , pierre de Thesprotie , couleur d'un charbon ar-
dent. De anthrax.
Antibust, la poitrine, le haut du corps.
Antichthones, les Antipodes; de anti et de chthon.
Anticiper, pour prendre les devants, barrer le chemin:
mais la vieille anticipa^ I, 452.
Anticquaille, ancienne danse fort gaie. On disoît : son-
ner, ou toucher ranticquallle. Voyez aux Erotica,
Antinomie, contradiction des lois entre elles.
Antiperistasie , augmentation de l'activité d'une chose,
par l'approche de son contraire.
Antiphone, antienne, chant à deux choeurs.
Antiphrase, contrariété, figure de rhétorique par laquelle
on se sert d'une expression opposée à celle que l'on veut
faire comprendre, comme lorsqu'on appelle les furies Eumé-
nides.
Antistrophe, figure de rhétorique par laquelle on fait le
renversement de deux idées conjointes , comme si l'on disoit
le mari de cette femme, et la femme de ce mari. Employé au
masculin.
Antitus. Voyez au Rabelœsiana.
Antonomame, figure de rhétorique par laqudle, au nom
propre d'un homme ou d'une chose, on substitue une épithéte
ou son nom patronimique.
AoRÉ, dore; auratus.
AoRÉ, adoré; vendredi aoréy le vendredi saint.
GLOSSAIRE. ï49
Âo&NB, orné; adomatas.
Apedefte, apaideutos , non lettré.
AiȣNiiAiGE, apanage
Apert, ouvert, patent, manifeste, évident; apertus,
Apertement, ouvertement; apertè,
Apertise. Dextérité, capacité, agilité. Ménage le dérive de
adperitia; d'autres, d^apenre. L'apertise d'armes étoit un
J^iliant exploit, un haut fait d'armes.
Aphérèse, suppression d'une lettre ou d'une syllabe au
commencement d'un mot. .
ApiSTOLER, enjôler, befler, tromper, berner, amuser, attra-
per.
Aplanes, mot grec, qui signifie le cid des étoiles fixes , dans
la division du monde en huit sphères.
Apophthbgme, courte sentence; de apo (très), et de phtheg-
^mai (je parle).
Apopompée. Voyez Apolropée, Le bouc émissaire, chez les
Juifs, étoit dit Apopompée,
Aporrhetiques, philosophes pyrrhoniens dont les argu-
ments étoient fort obscurs. Ce nom est formé du grec apor^
rhetos^ obscur, latent, occulte, arcane.
Apostevme, tumeur, abcès; apostéma,
ApostolE) apostoile; apôtre, c'est-à-^ire envoyé, et ambas-
sadeur. Le pape étoit dit Vapostoile de Rome.
Apostoles, lettres de relief d'appel ecclésiastique, dites o^
apostolos.
Apotheque, mot grec qui signifie un magasin , un lieu des-
tiné à contenir des marchandises et provisions , et dont nous
avons fait le mot apothicaire.
Apotherapie, fin d'un exercice, délassement. Ce mot si-
gnifie aussi culte*^ apotherapia.
Apotropee, qui détourne. Paroles apofro^ej ( livre Y, cha-
pitre IV ) : paroles magiques , qui détournent et chassent les
malignes influences des astres. On appeloit apotropéens , ou
Averrunques, les dieux que l'on invoquoit pour détourner les
maux dont on étoit menacé.
i5o GLOSSAIRE.
Apoulle, JpuUe; l&PouiUe,^Toyince au royaume de N«f»les.
Appanaiger 9 doter, assigner ua apanage.
Appariteur (liv. III, chap. m), donwDiique. C'est musti un
huissier, un bedeau , «in bumÊÊe de paimde,
Appeaulx renversés; appels y mis «« néaiiC.
A^pcrsa, désirer, iBoo^ter, rechercher; appetare,
Appigrkt^ jus, sttD^ substance, modle.
AppLAusEBiENT, applattdîsseBieBt; p&nMHS. Rabetnsjemploie
aussi le mot opplausioru
Apploumé, endormi, engourdi, lâche, paresseux.
AppoUiVRMfNBa \{^\ s'aooagnarder., s'menohaAir, s'acco^
quiner.
ApRoincmiiBirT. R^odatioB^ >«acopd^ acoamm^deiaent.
Appoincter.
JApport, l'action d'appoetsr; «t anssi mapcbë oè ron apporte
des marchandises. )L'entree de la rue SaintJ>ents se nomra»
etiGone Vjépper^ark.
Appovst, appui, soutien ; <^;>osàia.^
ApPWtHBMsioM., 'euMCcytion ^ lAte ; 'opptehBnsÎD.
. ^Apfbkner, apprivoiser.
Approcher à, pour ^ypmctoi' à&.
Appropinquer , approcher; appfopvntfaÊm*
éa^as^ P'opve^ oenvenabfe; aphU'y d'oè opter et adapter^
Rabelais emploie «anssi »Fadverbe apiommL Noue avons amn
€ffP9é aptitude.
Aquarols , porteurs d'eau à Rome.
<A Qdo;'cebi (fiatois béarnais, lisaonaba, etc. >
Aracve , ¥Ofee ^Cmtûkryne.
Araine, aragne; pour araignée.
Aran-, hareng.
Arraleste de passe, très-forte .arbaUte^ >de huit à donae
pieds 'd^étendue, et montée utr ua arbre crensé en rigole. On
ia bandoit avec use machine, et elle lançoit des javelot acérés
de six pieds 'de long, qui quelquefois rperçoient plnsieuns
*homroes d'un seul ooap. On les oommaît ainsi, paroeque ces
arbalètes ctoient ordinairement adaptées ii de petsias aoiirs <b
GLOfiSAIRP. . i5r
boi» 5 % plusieurs étagie?, iiUQntées sur de? rou^s, qu^ F/wj app
peloit passes, et que Ton rapprochait ^u be^ia des laur? 4^ U
ville assiégée, pour inquiéter jLes tr^y^dlleiirs.
Arbitre, pour opinion, façon dépenser.
Ar]bqj^|[S^^ pour herboriser.
Arbre, employé au féminin comme le latin âr6or. Babdaît
remploie «n^^i qudqnçfo^ i^ ^jat^ulip.
Arc à jallety petite ar)>a)ête ^ui /s^rvoi^ k hw^ iea huiles
de pioyenue grosseur. Lej^lkt^gfikt., g^lm, q^'ii» iBPmme
aujourd'hui galet y étoit un caillou rond, ou uq^ b^Ue de
plomb. Ce m<Ht est for^nç 4vi çrflc iVjJfe«^, mt^tç^.
Arcp, forfenesse: orr.
Arceau, petite anu^k, yp^.
AacHBROT, pe^ /frcher, {lurnon^ de CHpi49U*
Archettpe, HKMJUle; /or^iu/^, jt)!»*.
Aag^itrigun 9 ^altr^'h^tisl , jp^^j^^r^Pi&e. Ce mpt #si ^ec
et Utin.
Arçtkie, aoQi d')^i3^ |L9ur 4^ Th4]^vf^\ ^lept^pUÎM^.
AiWT, ui» Uar4, fu be^rMpi^*
AnDi^^ 4W>Pf; briJ^r, pcmwfner, inci!pdj#rf 4e Airdere.
ff^i9rd$fit4gf^,
A«jRV,diffifiUe, ri»dp, escarpé, bwt, élw; ar4uus,
ARjssrwti, sahloBUiijBm:$ 0treJ^^fiiM.
Arer, labourer; d'où pajpcpurîr, ^rp^ter- /^ apoie^.aré
jotite route<Mv. JV, <*ap. n). Pe ^iwv.
(^seoBs. jines éf^lk fmmusn^nt <qu^
Argathtle , e^pèice 4e mést^n^*
Aras, m^9m^ si«nifi« Wwc. Qn ^ppefeit ^mn ce^
«clairs sukils ie( bla«iqbAfre^ 4|p^LiJlM^ifte»t lei4^,«t4W,4ans
d'autres partiaf 4e h fpwwie, qp wwipoU ^fciw.
Argentan©*»* (Uv, IV, rftftp. f.wj^), es<}wuancie d'oriyen/.
Ainsi , ajoute Rabelais , « feut dict Demosthenes laiioir ti|U«nd ,
« pour ne contrdiice a la r/oqueste âe» «inb4^sa4#up9 Mil^iens ,
« desquelz il auoyt receu grande swune dai^enc, a «e mn^-
tfioppa le oonl au^oqy^s ^f»J^ drappeaub de laine, pour se
iS2 GLOSSAIRE.
» excuser dopiner, comme sil eust eu lesquinance. » Voy. Plu-
tarque et Aul. GeUe; Iît. II , chap. 9.
Argentier, trésorier, caissier; argentarius.
Arguer, argumenter.
Arguer, reprocher, accuser, réprimander, convaincre; or-
guère.
Argut, ergoteur, chicaneur, contentieux, subtil ;af9ufti^.
Argcz, arguments, raisons, motifs.
Arietamt. a la manière des béliers. De aries; arieter. Voy.
aux Erotica.
Arimaspiens, peuples qui^ au dire de Pline, n'avoient
qu'un œil, et dont Aristée le Proconnésien écrivit l'histoire.
Par ce mot, Rabelais entend les réformés.
Arin, aircUni tome I, page 368, au lieu de piilules cParin,
que Ton lit dans toutes les meilleures éditions , Le Duchat , tou-
jours bizarre, veut quV>n lise d'on/um, mot qu'il dérive de or-
^uemie (alchimie), et qu'il explique par étain d'antimoine. Il
oublie donc que Rabelais lui-méine nous a dit que ces boules on
pilules étoient de cuivre, ou , ce qui est la même chose , â^tàrairu
Armé, pour ànnorié, orné de fleurs. Chandelle armée
(liv. V, chap. xxxiii), Chandelle avec les (irmes du maitre.
jirmer, faire arme; orner de fleurs, de rameaux; et aussi ra-
mer, comme les pois, les œillets. Voyez le Babelœsiana.
Armet, casque; armure de tète.
Armoist. On àppeloit armoisin^ un taffetas léger, que nos
étymologistes prétendent originaire à'Ormus.
Aroy, arroy; charrue; de arare. Ce mot signifie aussi train,
équipage, et l'on dit encore en grand arroy,
Arrarlbr, arracher, racler, tirer par force. J^radere.
Arr ANSONNER , pour ronconner^ mettre à rançon.
ADRESSER (erigere) y dresser, élever. Voyez aux Erotka.
• Arrousse {arachus)y plante; la vesce sauvage.
Ai^s,brûlé.
Art, employé au féminin, comme le latin ars. Les Italiens
flisent que les arts sont sœurs.
^RTEMOK , mât âiartirnçn; c'est le pl\]s petit des mâts d'un
GLOSSAIRE. i^
vaisseau, et placé le plus sur Parrière. Il porte une voile de
forme particulière.
Arterialje (veine), l'aorte, qui porte le sang, du ventricule
gauche du cœur, dans toutes les parties du corp^.
Articuler , attaquer quelqu'un , prendre articles contre lui.
Artien, maître ès^arts. Rabelais les appelle aussi artitieni.
Aruletîte, sillon, moulure sillonnée; de aruta.
Arundelle, hirondelle; hirundo.'
AsAPHis, peuple imaginaire. Ce mot est tiré du grec asaphes,
obscur, peu connu.
AsBESTOs, inextinl^îble, lin incombustible. Vasbestos est
notre amiante, dont on fait du papier, de la toile, et des mè-
ches de lampes. Il existe un petit traite sur l'amiante , im-
primé sur papier tiré de cette substance.
AscALABE, ou oscalabotes ^ espèce de tarentule, voy. Pline,
liv. XXXVII, chap. x. D'autres en font une espèce de lézard.
Ascarides , sorte de vers ronds et courts qui se logent au
rectum; du grec ascarizô^ sauter, parcequ'ils sont très re-
muants et très incommodes. L'huile de noix prise en lavement
les tue.
AsciTE, hydropique. Vascite est cette espèce d'hydropisîe
dans laquelle toute l'eau est contenue dans le ventre, et sem-
ble remuer avec lui. Du grec ascos, outre, parceque le Ventre
est comme une outre. '
AsNE pour asmey et asme pour orne. Voyez , à la table des
matières, N pour M.
Asperge, employé au masculin; asparagtts,
Aspharage, gosier.
Asphodèle , liliacée , dont la racine est farineuse et nu-
tritive.
AssABLÉ, pouren^a6/é.
AssÂssTNEUR, assasslnateur, assassin; meurtrier.
AssA 17 ANTER , informer, instruire, rendre savant,
AssÉE, bécasse.
AssERÉ, acéré, pointu, aiguisé; et aussi de fin acier, qu'on
pcrivoit assier.
ir54 GLOSSAIRE.
AesERÉ^ assuré, «ffirmë; de asserere.
AssERTiuEMENT, affirmativement, positivement; du latin
as»erere.
AssiEH , pour acier. .
AfiHszc, 4MMse, rangée.
AcsufflarTia, «lare, resserrer, fermer, t>pucber. On le p^nd
#ncore pour cimenter^ consolider^
AssiNÉ, assigné,
Asaoxi:, ^pris, raffolé.
AssuERE , Assuerus.
AsTEaioif, e^èce dVaiçnée dont lanaorsore, dit Pline,
.afSpiblit et fait trembler les g»n«wx. EUe a le eorps rayé de
UUnc
AsTipuLATBUR , soutieu , appui , qui est 4]«i wme seotinant,
4«ulîpn, répondant ; adstipuliUor: astipulatio^.
A^TKMiE, »Ktf xx>niposé0râc, q^i signifie sans bouche.
AfirajupoTEHT, orfr^ puissant, Dieu»
A^TOOFAiLE, a«û des astres, «t par conséquent de Tastro-
nomie, et de Tastrotleigie.
Astuce, ruse, finesse: astuciey astutement,
AsTpaaER, fauconnier ; proprement , cmg. qui ont soin des
-mrt^wss; £it, au général, komme yersé 4aas qu^^pwie sckoce
««art.
Ataraxie, calme, tranquillité, constanee, nésottttion.
Atàxje, père du trisaïeul; a^vus,
Ate, déesse malfaisante. Chassée du del, elle habite parmi
les hommes. Son pas est rapide. Les prière boitieiises la sui-
vent de loin, et ne peuvent Fatteindre. BabeliÂs lui donne
xlas enissQS 4e héron , pour peind^ sa Jl|%èrfeté.
Atoiiré , a tourné, paré, dans ses atours. Atourer.
A TOLT, avec; a toutung baston^ avec un b4ton.
Atre , fo^ser 4e la (chemînée; d<e,^ couleur {aier) raUv, aitrcy
et par corruption etr^ {atnVm}. s^ifie.auA5ive^tib|ale, parvis,
propylée. « Ruelette de quoy lung des bous chiet^us letre,» dit
Gnillot; c!est-iirdîre tombe sur le jparvis de l'église.
Atrophe, étique, maigre, qui dépérit; du grec atrophos.
GLOSSAIRE. i55
Attather, atiner; (jnerelleTt miinet obséder, fatiguer. ^(-
tajrne; attajrneux.
Attediation, ennui; de tœdere, et non certee, oomBie on
Ta dit, de tepescere, qui signifie devenir un peu chaud. On di«
soit aussi attedier, pour ennuyer.
Attelabe (liv. IV9 chap. luf), eqpéce4e sauteretk sans
ailes. Voyez Pline: attalabos.
Attenter, pour tenier, essayer, entnepnnidpe ; altentare.
Attourné, procureur^ fondé de pouToirs. -Ce mot est nor*
aaand.
Attramenter, couvrir d'encre; de atramenUtm*
Attrape, pour asaoti, coiffé, entêté:
Or vrayment ien suys attrapé.
Pathelin.
ê
Attrempb ;.et attnsmpiitMe , modéré , tempéiw ; et-B^^
tempérance. On a dit aussi l'iHlirerbe atirempéemeni. Temps
Aîen «trempé, teooapssenin, ohalenr liemp^n^. Ces mots vîen-
t 'du Ivtin affonpenane. Les kaliens-ont ie qualiiioalîf ^t*
Aualade, ravalé y abaissé, «descendu.
AcjiLiiER, meitDe kmal, àbas, aiMusser, éeneodie, abattre;
de advuUem,
AuikLOER, «stimer., «ffprécier, érakier.
Auanger, avancer^ arriver, suffire.
Au AU, pour à val y en bas; auau leaue, anidcosons de l'eau.
Aube d'un «Mf, c!est le cbàssis, la carcasse de bois sur la-
quelle est monté Fembourrement. On PAi^elle lOn^e, ^rce-
qu'eUe est feite de bois^blanc; 4rf6iis. jhie est anssi un des
vêtements dea prétoe.
AuBiBJERE^ iieofu , mnadière, ^e eouknr b]anche;tal6tt5.
Aurert; plus daitrert nestoyt en fauUlnue {hr. IH, cha-
pitre xLi). -C'est un .terme de l'ai^t, qui signifie de Tarant;
on a dit aussi ntkrt (Ce *mnt vient âe mIBus^ et design par
conséquent de la monnoie blanche. YoY»fiuUlouse,
Aubier, raisin blanc ; de atbus.
i56 GLOSSAIRE.
Âr CAS que, pour au lieu que.
Audience, pour audition, ouïe. Cest absolument Vaouside
des Provençaux.
ArE, aïeul; atms,
AuEiLLE, pour abeille.
Auerlant; Fallemand haverling désigne des espèces de ma-
quignons, gens lourds et grossiers. C'est à peu près ce dernier
sens, celui de lourdaut, que Rabelais lui donne. Ce mot se
prend ordinairement en mauvaise part.
Auiures, avives; proprement, inflammation des glandes de
la gorge d'un cheval.
Aulber, pour haubert; cotte de mailles.
Aulcunesfots, quelquefois.
AuLCUNS, quelques; aliqui,
AuLiCQUE, de la cour; emlicus. •
Aulmosnier, pour charitable, qui fait Vawnàne.
AuoiR) lorsque cet infinitif doit être préoëdé de la prépo-
sition après j Rabelais , comme d'autres écrivains de son siècle,
a coutume de supprimer ou sous-entendre cette préposition.
Ainsi , avoir faict telle chose, signifie après avoir, etc. Cet aver-
tissement doit servir pour tout le livre.
AuoisTRE, bâtard, illégitime. Les uns le dérivent de abor-
tus; les autres, avec plus de vraisemblance, de aduUeria; et,
ce qui semble le prouver, c'est que, pour ce mot, les Italiens
disent avolteria.
AiiRE, oreille; auris.
AuRE (aura), soufBe, vent; aure vitale, souffle de vie.
AvRÉ, doré; aureus,
AuRÉ, adoré; vendredi auré, le vendredi saint.
AuREiLLETTE, partie du chaperon qui recouvroit les oreilles.
Elles étoient, pour les femmes riches, de velours, atournées
de dorures ou broderies.
AuRELiANs, la ville ^Orléans; Aurélia. Ce nom est dérivé
de celui de l'empereur Aurélien ^ au^el cette ville dut son an-
tique splendeur.
AuRicuLE, petite oreille; auricula.
GLOSSAIRE. ID7
AuEiVLUE, qui roule, qui produit de i'or; aurifiuus. Aurlfiae
énergie.
AuRiPEAU, mot du patois angevin, qui signifie un mal d'o-
reiHe, 11 est dérivé du «latin auris,
AuTAUT (par), parceque, à cause de, pour telle raison.
AvTHECR, auteur. Il seroit plus correct d^ëcrire ancteurj
parceque le véritable auteur est celui qui augmente les con-
noissances humaines, c'est-à-dire qui yajoute : auctor, de augere.
Autour, oiseau de proie, Astur.
Atellane, aveline, noisette; aueltancu
Avertin, vertige, éblouissement, epilepsie. Mal saint Avcr-
dn. £n grec Skiôma»
AvoTER , mettre sur la voie^ dans la route.
AxuNGE , sain , graisse molle , graisse quelconque, substance
des corps adipeux; axungia,
AzE, âne (provençal). Voy. Vieîdaze aux Erotica,
AzEifiNE, persan. Voyez le Rabelafsiana^
AziHUTH, cercle vertical qui passe par le zénith, et, par
conséquent, coupe Fhorizon à angle droit.
AzzESGATE, et mieux hasseguaie; zaguaie; demi-pique, ja-
veline/
B.
Babines. Voyez Badigoinces.
Bâbord, le côté gauche d^un vaisseau en r^ardant la proue,
et, en général, à gauche.
Babou, jeu d^enfants qui se font la moue. On appelle un
singe babouin. Rabelais emploie aussi le substantif babouinerie
pour niaiserie, futilité.
Bac, bacquet.
Bacbuc, mot hébreu qui signifie bouteille. On veut y trou-
ver une onomatopée.
Bacce, 6a{6, graine de lierre ou autres; bacca. On appeloit
aussi bacces des perles. On veut encore que ce mot ait été em-
ployé(tomeI, page3i)comme synonyme de ctïroue7/e, ce qui
tient un peu de Thyperbole.
i58 ÔLOSSAIRS
Bagchidks, haecharoesy campagnes de Baechis;à^ grec hak"
kosy maniaque.
Bachejlette 9 jeune fille.
Bachelier, jeune homme k marter; ^oà baehelerie, bâche-
locfty pour câîbat.
Bacon, lard, jambon, viande de porc sal^. Cest propre-
inent le dos du porc. £n bas latin 6aco, en angflois hênoon.
BAGmt, croupièfe; à baiuend& cmIo.
Bagule, bascule y }€n.
Badelaire, épëe courte, large, recourbée. Les uns dérivant
ce mot du latin batthearùy d'antres lui donnent des ëtymolo-
gies encore plus ridicules. On appela spëdaleraent bcttMairr
Yépée de Charles-le-Chauve.
BAntLoaiÉ, hafauë, moquée beflë, berné, mystifié.
Badigoinces, les babines y les joues.
Bagatin {Pro^rmst^^ lisez Bagarin. Ce mot est espagnol.
Cest le nom que Ton donnait aux Maures employés fmn 60-
goTy (fest-*èedire pour ramer.
Bague (livre V, cbap» umv), pour ttacee {bticcà)y btUe de
lierre.
Baguenaude, niaiserie, futilité, bagatelle. De bague et nade
(nulle), (nulle bague). J^o^uenom/er, niaiser, perdre son temps.
Baguenaudiez
Bagues, pour betga^e, bardes, nippes; d'où l'on dit, sortir
d'un lien les bagues sauves. On appeloh mauvaise bague les
choses nuisibles ou de nulle valeur.
Bail {Epist.\ donnée, remise de main en main; l'action de
6m(fer (donner).
Baile, couleur (livre V, chapitre x:iviif); èoi, du latin
baiius.
Bailler, donner.
Baiouere, médaille portant l'empreinte de deux têtes de
profil, dont Fune avance sur l'autre. Ainsi nommée, parceque
les bagoues de ces visages sont rapprochées l'une de Tautre, et
semblent se baiser. On a nommé balsoir une monnoie d'or de
ee genre, frappée par Albert et Isabelle dans les Pays-Bas.
GLOSSAIRE. 169
Baisler, Miller.
Baissiere, le bas^ le fond d'un tonneau, ce qui est sur la
lie (livre II, chapitre xxyiii).
Balai. Rubis 6a/a<, tirant sur Forangé, ou sur le violet; du
mot baile ci-'dessus.
Balane (liv. III, chap. ii), mot grec qui signifie le gland,
Fextrémitë de la verge, et, en général, gland.
Baliste, machîae k lancer des pierres; baUtsta^ du grec
haUé.
Balivaginer, dire des niaiseries, des balivernes, divaguer.
Balle (pain), pain grossier, dans lequel est encore la paille
ou balle du grain« Il ne faut point confondre cette expression y
pain BALLE, avec pain halle, que l'on disoit pour pain grillé,
rôti.
Baller, sauter, danser; du grec baUein, Nous disons encore
aller les bras baiUmis. De baller nous avons fait bal^ balor
An, etc.
Ban ASTRE, manne , grand -panier. Ce mot est espagnoL
Bakdolliers, coureurs de pays, vagabonds « voleurs de
grands chemins; du verbe holler,
Banerol, porte-6anme7v«
Bahier, trompette, crienr piiUic, crieiir de bans; et aussi
banaL
Ban|îier£. Voyesi le Rabet€esianeu
BAQ^EtrE (livre III , chap. Xlii), à là giasconne, pour va*
quette, petite monnoie du Béarn, marquée d'une i^acke. Trou»
vaquettes valqient un denier tournois.
Baragouin, barguigneur, qui ne %e décide à rien.
Barathre, gouffre, abyme: barathron^ Voyez aux Eratica^
Baratter, tromper, frauder, friponn0ir;.ce verbe est ita-
lien, espagnol, et atigloîs (6aiter). On disoit aussi baratewr,
baraty baraterie*
Barbacank, créneaux, fentes pratiquées daiu les murs d'une
ville , pour faciliter et protéger le service des tireurs. Ce mot
^t italien.
Barra vn£, bière. Barbaudiery brassenr.
i6o GLOSSAIRE.
Baabelotteb, marmotter, parler entre sqs dents:
Par le cors dieu , il barbelotte
Ses mots, tant quoa ny entend rien.
Pathelin.
Barberot, barbier^ chirurgien*
Barboire, faux visage, masque à 6ar6e. On leîs faisoit or^
dinairement de papier. Dans 8o6 conte des miracles opérés
par les décrétales, Rabelais a joué sur le mot barboire^ parce-
qu'il signifie aussi plein d'ulcères.
Barbute, coiffure, ou habillement de tête fait comme le
camail d'un domino, et auquel on ajoutoit quelquefois un
masqué; ainsi nommé de la mentonnière faite en barbe.
Barde, armure du cheval de bataille; du bas latin bardatus,
bardé.
Bardocucullb. Le bardocucuUe étoit une cape ou manteau
garni d'un coqueluchon , à l'usage des GaulcMS. Ce mot se trouve
entre autres dans Martial,
Barguigner, marchandailler sans acheter, ne savoir à quoi
se résoudre.
Barignin, sorte de jeu de trictrac-
Baron {varon\ de vir, homme. Ce mot est devenu un titre
de noblesse.
Barraige, droit qui se prëlevoit sur les denrées, pour la ré-
fection des ponts et chaussées. U étoit ainsi nommé de la barre
placée sur les chemins pour indiquer qu'ils étoient sujets à ce
droit. Il se prélevoit aussi sur les chariots et les bétesde somme.
Plusieurs rues de Parib portent encore le nom de barre , comme
Barre du bec, des barres, etc.
Barr AULT , mesure Je liquides , tenant ordinairement vingt-
sept pintes. Cette mesure est du Languedoc.
Barre, terme de marine, est en général une longue pièce
de bois. Celle du gouvernail sert à le faire mouvoir. Droit à la
barre, commande de la placer droit au milieu du vaisseau,
dans la direction de son grand axe.
Barretabe, coup de bonnet; la barète etoit une coiffure
GLOSSAIRE. i6i
fort en usage en Italie, surtout parmi les nobles de Venise. Le
chapeau des cardinaux se nomme aussi barette; enfin , les mon-
tagnards béarnais portent encore i|ne toque plate qu'ils ap-
pellent berret
Barae, bigarré.
Babri, cri de l'éléphant. Cet animal est nommé barrus en
latin ; Horace a dit : tnulier nigris dignissima barris* Rabelais
emploie aussi le verbe barriquery crier comme l'éléphant, et
l'adjectif barrin: Couille barrine,
BARTTONER^mot grcc qui signifie rendre des tons graves;
baryioneô,
Basacle de Toulouse; c'est un moulin encore existant, qui
fait mouvoir seize meules, et peut moudre huit cents setiers
de blé par jour.
Bascaude, corbeille, panier.'
Baselic, basilic^ gros cation. Il y en avoit qui portoient
jusqu'à cent soixante livres de balle; mais leur charge ordi-
naire étoit de quarante-huit livres. Ce mot signifie rayai,
Basme, baume; balsamwn.
Basquine, voyez vasquine.
Bassaaides, les Bacchantes, vêtues de la robe dite Bassaris,
Commune aux prostituées. Bacchus, pour la même raison,
étoit surnonmié Bassareus; du grec Bassara, prostituée.
Bassin (livre V, chap. viii). Nom de la cloche qu'on sonne
à Rome lorsque le pape prononce les excommunications.
Bassousr, verbe; faufiler, coudre légèrement. Bastear (es-
pagnol).
Bastabde, grande épée. On veut que ce mot signifie baston,
par excellence. Ou bien, c'étoit une épée qui n'avoit pas de nom
particulier.
Baste, de l'italien et de l'espagnol ; assez, il suffit, voilà qui
est bien, passons outre.
Baster, pour muser j remuer à plaisir, trimballer.
Bastille, fort, château, défense, rempart*, du bas latin
hostile,
Baston, pour épée, et, en général, pour toute arme ofifen-
3. Il
lôa 6L09SAIRË.
&îve oi|. «Mfeneive» mém^ pour im fusil; i^ faUenuiofl 6a<f ,
de l'itaM^n ^fvKme ^ ou 4ii bas laliii ^#ft«« D^ fm^m, w « fuit
le varbe baiÈfç^ ou vtcf vefso*
Bat AIL, battant de cloche.
Baudement, gaiement, ayec joie; de baudem, fOur gç^wUns,
Bauld, d*où esbaudif
. BàUDouiNU , c'est, pour le &ai«det, procéder ^ U.QopolatioQ,
Rabelais emploie aussi le substantif tauf/aM>>mfy*V> aux£n>(ic4.
Baudeîllée, une grande quantité de m^us otyets ou 4q
pièces de monnoi^; ua pleii^ baudrier^
Bauduffe, toupie, sabot. En languedocien, *6ou^iu/b.
Baudcfle, étoupe grossière; de l'italien bt^tuffiftQ, t^^cibon.
Cest aussi un salM>t à jouer, un^ toupie.
Baue, baverie-j moquerie, mauvaise plais^nt^^rie. BoMWf
baveur,
^AUEBETTE, cspèfic de coUerette; bésMire^ mwtonnière.
Bauedx, ou baujfur; pouf bavard ^ loquace, babillard* Bflt-
vetCy bavetes^i abaoeWr.
Bauffrer, baffrer, avaler, manger goulumept Bavffreure.
Baugeab, terme de mépris; homme qui n'a que. des murs
de bauçfi, ua malheureux, uu pauyre.diabl^
Bavière, partie 4^ l'armet au-dessous de 1^ bkoucbe. £«(-
voire ^ baveroUe, baivan,
JB[4Vu>iui;A (liv. I{i, chap» zv), pou^* aiui de ccsur, insépa-
rable; co^m« oa l'ésoit <k S4^ boHUper, dans lei^Hl m met-
toit son argent.
Bauliecre, la basse lèvre^ la lévre d'en bas, et auAsi les
deux.lèvrefk
Bauraginecx, qui contient des particules de bonvp».
Baquvr, baver.
Baye (la gueule baye) . Participe de 6^#r# 4k^ pflW ké^S àt
l'italien , et du b^S latin bmdcn^
Beat, heureux; beatus.
Becar, beccard; saumon femelle.
B«poDKi-RR, bêler, imiter le cri 4e I4 chièyr^^
GL08SAIRE. i63
Becheuel, voyex tétCf au RabebesiamL
Beghistbe, hehistre; orage, tempête. (Pkard.),
Bedaine, bedondaine; ces deux mots sont synonymes, et
signifient double dondaine. On appeloit dondaines de grosses
pierres, rondes comme des boulets, que Ton lançoit à Ten-
nemi. Ensuite, par métaphore, on a nommé bedaine ou be-
dorukune un gros ventre, et cette signification a passé jusque
nous, dans le style familier.
Bedaud, voyez bedon*
Bbdibr, ignorant, sot, non lettré; de abectdarius^ dont on
a fait par syncope becedarius, puis bedarius* Quelques auteurs
veulent faire honneur, ou {dutot honte de oe surnom au sor*
bonnisie Noâ Beduy à qui, dans la bibliothèque de Saint>Vic-
tor, Rabelais attribue le traité de OptimiUde tripanmiy et qui
iiit grand ennemi des lettres. U s'ensuivroit alors que le mot
bédier ne remonte pas au-delà de François I*' : ce que nous
n'avons pas eu le loisir de vérifier.
Bedon, porteur d'une bedaine; terme d'amitié et de fami-
liarité.
BEDOin>AiiiB,vdyez bedame.
Bedovau, bedou€U; blaireau; ce mot est angevin. On l'ap-
pdoit aussi tmson et grisard.
Befvler , se moquer, truffer, se jouer ; de l'italien beffare.
BBrniOT, docfae d'alarme, tocsin. Probablement formé de
#^-
Begault, niais, sot, nigaud. Begauder, niaiser.
Begude; coup à boire, taverne, bouchon. ^
Behourd, tournoi, combat à la lance ; d'où behourder, romp re
une lance : feu de behourdu, feu 4e joie que l'on faisoit à l'oc-
casicm 4u tournoi. Le jour du behourdù étoît ordinairement
le premier dimanche de carême.
Beiaune, bec jaune y blanc bec, ignorant, sot. Beaucoup
d'oiseaux ont le bec jaune, étant tout petite.
Ce trompear la est biea bac iottine.
PafMin.
i64 GLOSSAIRE.
BejIunise; lourdise^ bêtise, niaiserie.
Bélier , machine de guerre pour battre les murailles d'une
ville.
Béliers d'un pressoir. Les deux arbres qui en forment le fût.
Beliné, tondu , et, au figuré, dépouillé , mis à la besace.
Beliner, curietare. Ce verbe désigne Paccouplement des bé-
liers. Il signifie encore tirer la laine, c'est-à-dire filouter, escro-
quer, attraper. Rabelais emploie aussi le substantif belinier.
Voyez aux Erotica.
Belistranbie, belistrerie; gueuserie, état de mendicité. Ce
mot est dérivé, suivant les uns, du latin baiatro; suivant
d'autres, de l'allemand bettler, qui signifie mendiant. Belistre,
dans le principe, n'avoit point de mauvaise accepticm, pnis^
que les quatre ordres de mendians étoient ainsi nommés. Ra-
belais se sert aussi du personnel beUstrandier, Belistrer^ gueuser.
Bellàstre, grosse femme, assez belle.
Bellicque, de guerre; bellicosus.
Bellocier, prunier sauvage.
Belong, oblong.
Beluedere, arbrisseau ressemblant à Physope, commun
en Italie.
Belusteau, jeu de mains qui imite l'action de bluter.
Beluteau, blutoir i crible.
Beluter, bluter y et, par métaphore, discuter, examiner;
probablement de volutare, Rabelais emploie aussi le substantif
belutemetU. Voyez aux Erotica.
Benedict, béni; benedictus.
Benistre, bénir; benissoriy bénédiction.
Beniuolence, bienveillance; benevolentia.
Benius, roi des fredons; probablement, par syncope et par
ironie, pour benignus.
Benoistier, bénitier.
Berlaffe, balafre.
Berle, plante ombellifère, qui croit dans l'eau, et s'étend
beaucoup; c'est le sion des Grecs, et le laver des Romains.
Berne, sorte de mantelet à cape; albomos en espagnol.
GLOSSAIRE. i65
Cest encore un grand chauderon, puis aussi un van; et c'est
de cette dernière acception qu'a été forme le verbe berner.
Bers, 6er; pour berceau; cunœ.
Ce quoa apprend an ber
Dure insqnes an ver.
Besan on bezan, monnoie d'or fin, frappée d'abord sous
les empereurs grecs , à Goi^antinople, appelée alors Byzance^
d'où cette monnoie a pris son nom. Les besans eurent cours
en France dans les douzième et treizième siècles. Il seroit assez
difficile de déterminer avec précision leur valeur. Un passage
de Joinville semble la fixer à dix sous tournois.
Besch, voyez lebesche,
Bescbev EL ^yojez tête y au Aabetœsiana.
Besoigner, travailler, faire de la be$ongne\ s'employer pour
quelque chose, s'occuper: voyez aux J^rofica. Besongne a été
pris aussi quelquefois pour nippes, bagages, avoir. Sans perte
de noz besongnes,
Besson (liv. V, chap. xx); doublet, en parlant des dés; et,
en général, jumeau, double; de bis,
Bbsterie, béHse.
Bestiaires, hommes qui combattoient les b^tes dans les jeux
publics. BestiariL
Bestourné, mal tourné. L'église Saint-Benoist, rue Saint-
Jacques, fut surnommée le bestotiméy parceque, contre l'usage
universel, le mattre-autel étoit tourné vers l'Occident, au lieu
de l'être vers l'Orient. Ce ne fut qu'au quatorzième siècle que
Ton corrigea cette irrégularité, et, alors on la nomma le bien
tourné.
Bette, par syncope, pour buvette. Je ne peux entrer en bette ,
me mettre en train de boire. (I, i8.)
Bette, betterave.
Betune , pour Bitkyniey contrée de l'Asie mineure.
Beur, bur; moine vêtu de bure. Voyez bureau.
Beurez, pour boirez.
Or y benrez vous ceste foys.
• Pathelin.
i66 GLOSSAIRE.
BEutERÊAU, chétîf buveur.
Bezaoue, bâche à deux tranchants, bis acuUL La bezague
des charpentiers est une barre de fer acérée par les deux bouts
en forme d'oiseau, et ayant un manche au milieu.
Bezague tenedie (liv. V, chap. xxi), de Tenedos. Cicéron
appelle bipennis tenedia un juge ou un jugement trop sévère,
et c'est à cette signification que lut allusion Rabelais dans
cet endroit. La double hAche étoit en outre la marcpe distino-
tive de la ville de Tenedos, On la regardoit comme le symbole
de Thémîs, déesse de la justice.
Bezague (liv. II, chap. xi), par renversement, pour be-
guasse, que disent les Rochelois au lieu de bécasse,
Bezicles, lunettes à deux verres ; de bisoculus,
BiAitT, pour Beam , cappe de Biart.
BtcANE et beccane; raisin dont, suivant Oudin, on se ser-
voit pour faire du verjus.
BiGHAT, faon de biche. ^
BicoBNE, à deux cornes; bicàmis.
Bienséance (liv. I, chap. xxix); pour convenance, utUité,
avantage.
BiFFERiE, tromperie, escroquerie. Oti apt^eloit biffiss des
diamans faux, des choses de trompeuse apparence.
Bigle, louche; de bis ocutus. On employoît aussi le verbe
bigler.
Bigot, faux dévot, hypocrite; de Panglois by good,
BiGUA (liv. n, chap. vu); lisest biga^ char à deux chevaux,
bige,
BiGUARRÉ^de deux couleurs; de bis et de gare^ guare, co-
loré.
Bille vezee, balle soufflée, pleine de vent, et, au figuré,
des sornettes, des niaiseries, des bagatelles, des choses
vaines.
BiLLEH, lier, attacher; et aussi s'appuyer sur un bâton
(biUe)'y on bien encore jouer au billard,
BiMAULUE , guimauve.
BiMBELOTiER, marchand fabricant de jouets d'enfants, d€
GLOSSAIRE. 167
bag:àtdles; d'où bimbeloHe^ pour éitt chose de nulle valeur ;
de Pitalien biHibo^ et de bambolo^ qui signifient une poupée
tt aussi un enfent.
BniGUT; Tenu (gateon).
BiPARTiBHT, partage en deux; bipariitiU.
BiSGAliié, liaes biscasié^ qui a l'air malade, le visage défiât.
Y^d Djêcrasié.
Bl6mu1^, faon de biche.
Bison, bœuf sauvage; 6t5on.
BisouARTs, merciers, porteballes du Danpliiné, vêtus d'une
grosse étoffe de couleur bise, qui vendoicaat de petits livres , et
toutes sortes de menus bgùux et quincaillerie; en italien 6i-
iôréi.
BlstOAii, iticisé, qui a re^tt Pacitioll dU bùHouri. On appe»
loit aussi Bistouri une espèce de poignard fait à Pistoie.
BiTAB, bistard; outarde: avis tarda.
BiTERNE. Voyez Diable y au tUéiîskeÉianét.
4feitON , binùn^ petite Mfe^ assemblage de el^rpente qui sert
à arrêter les câbles et gros cordages, dans les fortes ma-
neeuvr^.
BLAnifiR, tèarèhàild de blé.
Blanc, monnMe. Le gra&d bhuiê valoît dix deniers tour-
nois; le petit blanc n*en vâloît que cinq. Blanc est eneore le
point central, lé but où visent tes titënrs.
Blanche, sorte de petite loterie que les enfants jonoient en
piquant un livre avec des épingles.
Bl ANCftÈs , le Mtfnc ordinaiM , valsint cinq deniers , ou toute
chose valant un blanc.
Blanchet, petite étottë de laine blanche y comme la dendle,
dont on faisoit des doublures, des chausses , et voire des che-
misés, que Ton nommoit bianchenes.
BLANbuRÈAt;, sorte de pomme ainsi notbmée de sd 6/im-
cheur et de sa ékr^. \JSs pommes les plus connues de nos an-
cêtres sont celles d'Ahis , d'Appie , dé Capendu ou Couitpetidu ,
de €laquet , de Coing , de Gunoet ^ de Curtiti , de belk femme ,
de Cal vi , de Gay, d'Heroet , de Saint» Jean , de MerveiU^ . Non-
i68 GLOSSAIRE.
nettes, de Paradis, de Peru, Pomme poire, de Renette, Rel-«
let, de Rengelet, de Rougelet, de Rouveau, d'Ëschevin, etc.
Blanqi E, loterie de bijoux ou autres menus objets. Ainsi
nommée des billets blancs qui sont en beaucoup plus grand
nombre que les autres, et qui ne rapportent rien.
Blason, se prend également en bonne et en mauvaise part;
pour éiàge, louange, et pour critique, vitupère. Dans ce der-
nier sens, on disoit aussi contre-blason* Blasonner, louer, cri-
tiquer.
Blasphème, pour blasphématoire.
Blastanger, réprimander, blâmer. Blastange.
Blatte, mitte, vermine qui ronge les étofFes et les livres;
blatta, Linné a précisé l'espèce d'insecte que l'on doit appeler
blaUe, Ce mot s'est aussi dit pour belette, et pour une espèce
de blé.
Blemmtes, peuple de la Libye,
Blet, bleque; mou, trop mûr.
BoBANCi:, orgueil, présomption, vanité. Bobander, bob^t^
cier,
BoBELiir , proprement , une chaussure grossière et ferrée que
les savetiers avoient le droit de confectionner; d'où ils étoient
appelés bobelineurs, Rabelais se sert aussi du verbe bobeliner^
pour rapetasser, saveter. Voyez aux Erodca.
BocQUER (Prologue du livre III), cogner, tarabuster, cho-
quer, heurter.
Boe; boue y immondices, ordures.
Bois, pour lance. On disoit long 6ot5, gros bois y etc.
BoLEAU; pour bouleau.
Bombarde, espèce de mortier d'artillerie.
BoNACHE, bonasse, calme ep mer.
BoNASE (liv. IV, ch. Lxvii); bonase de Pceonie. Pline nonune
ainsi (liv. VIII, chap. xv), un animal sauvage, de la forme
d'un taureau , et qui a les cornes recourbées en dedans. Il
ajoute que la fiente de cet animal est si mordicante qu'elle brûle
ceux contre lesquels il la lance quand il se sent poursuivi.
Bonde, pour borne; les bondes d Hercules (liv. II, ch, xxx.)
GLOSSAIRE. 169
BoKDBEE, oiseau de proie, nommé plus vulgairement buse.
BONNETTES, petites voiles qu'on ajoute aux grandes pour les
allonger. Bonnettes couées, bonnettes à queue. Bonnette iraine-
resse, celle que Ton attache au papafil du grand mât.
BoaDELiER. On appeioit autrefois borde y une cabane, une
loge, une maisonnette, et même une petite métairie, située à
l'extrémité d'une ville. Bordelier étoit Thôte qui Phabitoit. On
en a fait depuis le mot bordel, parceque les lieux de prostitu-
tion étoient ordinairement placés dans de petites maisons des
fauboui^s. Voyez aux Erotica. On fait venir ce mot du saxon
bord, qui signifie une maison. Rabelais emploie aussi le dimi-
nutif bordieu.
Boudeur', pour brodeur.
Bote, barril , tonneau , vaisseau de bois ; bote d^olif, vaisseau
à contenir de l'huile d'olive. Ailleurs , Rabelais dit : une botte
de poudre à canon, c'est-à-dire un petit barril; une botte de
chappeaux, plein un tonneau.
BoTiNEtTR (liv. Il, ch. XXXIV ). Rabclais entend par ce mot
les moines bottés, c'est-à-dire les moines rentes, et même les
cordeliers.
Bouc, bouche.
BovcAKÉ, desséché à la fumée; dans le style trivial, 6oKca-.
ner, faire boucan, signifie faire tapage ^^uereller.
Boucler, pour bouclier.
Boucler, ceindre une femme d'une ceinture de chasteté,
qui se boucle et se ferme à cadenas.
BoucLUs (liv. III, chap. xlix); digue, tranchée, fossé, tout
ouvrage fait pour intercepter la communication à l'ennemi.
Il est assez probable que de ce mot a été formé celui de blocus,
BoucQUE, bouche, embouchure d'une rivière.
Boucque, le nombril; aussi nommé boudiné.
Bouffer, manger avidement. Bouffaige, bonne chère.
Bouoette, bouge; petit sac de cuir, poche, bourse; du latin
bulga, qui se trouve dans Varron. Les Anglois en ont fait le
mot budget. Bouge signifie aussi un taudis, une bicoque, à
murs de bauge.
tyu GLOSSAIRE.
BoùHAni, soufflet à souffler le feu, en bëamois.
Boom , bouine; de iMufi qui concerne le bœuf,
BouLORE. Ce mot signifioit jadis, et signifie bien encore au-
jourd'hui, hérétique. Il étoit appliqué particulièrement aux
Albigeois. L'opinion la plus commune fait dériver ce mot du
nom des Bulgares ^ qui habitoient les bords du Dasube, et
étoienr, dit-on, entachés d'hérésie.
BoiTLiNE, cordage fixé au milieu de chaque côté d'une voile
carrée, et qui sert à la tirer en avant ^ pour prendre le vent
lorsqu'il est oblique on contraire
BovLiifoiTE; voyes trinquet.
BouLLAs, pour bouleau, arbre, dont on fait des verges.
BouQUER, baiser par force, grogner, murmurer; probable-
ment de bucca.
BoDRACH, borax^
BovRACttE (liv. V, chap. xxtiv); en espagn<rf borradia, Cest
une outre, ou flacon de cuir dont se servent les habitants de
ee pays pour porter du vin en voyage.
BotRDË, conte en l'air, menterie, sornettes, tromperie.
Sourder, bcurdeur.
Bourdon, bâton de pèlerin, grosse lance.
BouRRABAQuiN, flacon de cuir, grand verre à IxHre, lait en
forme de cylindre, ou, comme dit Ondin, a guisa di canone,
à peu près comme nos verres à vin de Champagne. Rabelais
lui donne l'épithéte de monachal, c'est-^k'^ire d'une vaste ca>
pacité. On le fait venir de l'espagnol borracha,
BocRRACHon. Le mot bonuchos^ en espagnol, signifie ivro-
gne, et nous est asiet «ouïrent appliqué par ce peuple, en gé-
néral très sobre.
Bourreau, bourras $ pour bureau^ étofife grossière; et aussi
bureau k écrire.
BouRRT (moine), moine vêtu de bure.
Boussir. Ung bousêin de pain (livfe II, chapitre xxx); une
bouchée, un petit morceau. Ce mot est béamois et languedo^
cien, sans aller chercher l'étymologie ridicule dans laquelle
Le Duchat se perd, suivant son usage.
GLOSSAIRE. 171
Boussole, employé au masculin (liv. V, ch. xvii).
BoVTAHGVE, cervdas composé d'ceufe de muge ou d'estur-
geon confits à l'huile; ces œufs de muge, que l'on appelle ca*
viarsy ressemblent beaucoup pour la javeur aux anchois, et
sont d'un fréquent usage en Italie et en Provence.
BovTEB, pour bmAadey saillie bnisque.
BouTBfoiliE. Voyez an Babelœsiana.
BouTEHORS. Voyez au Rabelœsiana.
BouTEiLLEE, sommeller.
Bouter, mettre, poser. Ce verbe est du midi.
BouTEUENT, soufBet de forge.
BouziNE, flûte ou hautbois rustique, fait de 6uÎ5, d'où lui
est venu son nom. D'autres le dérivent de buecina.
Bote, bourreau.
' Bote, hydre, serpent aquatique , qui tête , diton , les vaches.
BoTER, bouvier. De bmis.
Botre, bief, 6tez, bier; le canal ou ruisseau qui fait tourner
un moulin.
Braoquem ART , bracmùrty braquemart; grosse et courte épée,
coutelas. Les utis dérivent ce atiot du grec brakimachera, qui
signifie courte épée; d'autres, du mot françois branc,
BiiAOït AKDER , jouer du braquemard, espadonner. Voyez aux
Bwtica.
Braguard , beau-fils', mignon , pimpant , ajusté. Ce mot tire ,
dit-on , son origine des bragues, espèce de caleçons de toile qu'il
étoit alors du bel usage de porter. Le mot braguard se trouve
souvent latinisé dans les poésies macaroniqiles.
Braque, cordage court qui sert au gréement d'un vais»
seau.
Braquer, /lire brague; se pavaner, se gorgiaser, se divertir.
Btmgueriey braverie.
Braques. Voyez braguettes.
Braguettes, haut-de-chausses, culottes, et, plus particu-
lièrement, la partie de devant de ce vêtement, que nous ap-
pelons aujourd'hui le pont. Quelquefois aussi Rabelais prend
le contenant pour le contenu.
^7^ GLOSSAIRE.
Braisler , pour braire.
Brang d'as5ier (Prologue du livre III); lourde épée à un seul
tranchant. Ménage dérive ce mot de l'allemand branî. De plus
malins n'ont pas manqué de le tirer defrangere.
Brancar , pour branche, traverse de bois , croisillon ; et aussi
les poils de la queue de la jument, qui étoient tous ennicrochés.
Branghier, qui se tient sur les branches, par conséquent,
bault, élevé.
Brandes, arbustes secs et qui prennent feu aisément,
bruyères desséchées. De ce mot a été formé celui de brandon.
Brandif, fleuri, alerte, gaillard, vif, remuant. Tout bran-
di/, tout entier.
Braquemart. Voyez bracquemart. *
Brasmer, brailler, crier. C'est proprement le cri du cerf.
Brassal, pour brassard.
Brassée, pour embrassade, accolade.
Brassier, fronde.
Braue, pour paré, endimanché.
Braueté, brauerie; courage, bravade.
Brat, pipée, appât, amorce. Prendre a bray, piper, amorcer.
Voyez, aux Erotica, braydonne.
^mj signifie encore fange, bouge, enduit, et a l'adjectif
brayeux. Enfin il veut aussi dire goudron; en espagnol, brea.
Brate, ouverture, canal, passage.
Braye, haut-de-chausses, ainsi nommé parcequ'il est ouvert
par devant.
Brater , pour broyer.
Breghet, l'os fourchu de la poitrine.
Breomatis (os) y l'occiput et le sinciput, les parties anté-
rieure et postérieure du crâne.
Brehaigne, femme stérile, qui ne peut concevoir. Les An-
glois disent barrayne.
Bren, breneus^ brenous; merde, merdeux; d'où le verbe cw-
brenner.
Bren, pour brin, c'est-à-dire, pas un brin, pas du tout.
Brenasserie, merderîe, villenie, saloperie.
GLOSSAIRE. 173
Bresser (If 27), bercer. Un berceau s'appeloit autrefois
bresSf bresso,
Bressine, bressin; manœuvre pour traverser Pancre d'un
Vaisseau.
Brester, contester^ disputer, quereller:
Mais aa fort ay ie lant bretté
Et parlé quil men a pretié.
Paihelin.
Bretonneau, turbot (normand); de l'ang^lois bret
Brette, longfue épëe que l'on fabriquoit en Bretagne.
Bréviaire, flacon fait en forme de livre, et dont se ser-
voient les moines pour cacher leur intempérance. Le bréviaire
dont parle Rabelais 3ans l'ancien prologfue du quart livre ,
étoit un flacon d'argent de cette espèce, dont quelques sei-
gneurs de la cour lui avoient fait présent. Cette mode vient
d'être renouvelée cette année (i823). Nous avons vu, chez
plusieurs marchands , des bouteilles de liqueur faites en forme
de livres , avec un dos et un titre, tel que Esprit de Chaulieu,
de Cuittaignant, de Piron, etc. Us n'*ont pas encore pensé à
nous donner de V Esprit de Rabelais ^ le patron des buveurs.
Breusse, grande tasse, vase à boire. Ménage débite les plus
grandes folies pour assimiler ce mot à celui de brochet y et lui
donne brocchis pour étymologie.
Briaire, Briarée, géant.
Briber (livre II, chapitre ix); en cet endroit, ce verbe si-
gnifie manger goulûment, manger beaucoup. On l'employoit
aussi pour dire mendier, quêter des bribes, des miettes. Il vient
de l'espagnol bribar, mendier.
Bricquer, ouvrer, travailler, bâtir, édifier, placer, fortifier.
Brief : en brief, bref, promptement.
Briffaux; Rabelais entend ordinairement par ce mot des
moines jeunes, éveillés, et, plus particulièrement, des frères
lais , fondés en bref par le pape , et qu'on nommoit frères-
chapeaux. Brijfaux signifioit aussi des gens mangeant gou-
lûment comme les enfants, et, dans cette acception, Borel le
174 GLOSSAIRE.
dérive de brephos, enfant* Briffaat est encore un chien de
chasse.
Brigandine, armure l^ère, faite de petites lames de fer
réunies. Les soldats ({ui revétoient cette armure étoient ap-
pelés brigands^ et les exactions qu'ils se permirent en diverses
occasions firent bientôt prendre leur nom en mauvaise ac-
ception. ,
BRiGAinriN, vaisseau léçer, bas de bord , et vite à la course.
Même étymologie.
Brigueur, tapageur, querelleur; de Titalien briga.
Brim BALLER , c'est proprement sonnailler les cloches sans
cesse et sans mesure, et, par suite, agiter, remuer. Rabelais
emploie aussi Padjectif brimboUleury et brimbatlcUoire. Le mot
brimbalUu est bas-breton. Voyez aux Krotica.
Brimbelette, une misère, une babiole, une bagatelle, une
6re'6e, d*où ce mot a été formé.
Brinde, vase à anses, propre à mettre du vin. On dérive
ce mot de l'allemand bringeriy porter.
Brinouemarilles , géant ; fendeur de naseaux. Le verbe 6rm-
aar signiie brosser, fouetter, et nariUes, les narines.
Bris, naufrage de vaisseaux qui se brisent ou se perdent.
Broc, broche.
Brodeurs, pour broderie.
Brodier, le cul (normand).
Brodium, brouety potage bouilli; il y en avoit d'une infi-
nité de sortes. Ménage dérive ce mot de l'allemand brode, qui
signifie du pain.
Bronze, employé au féminin (liv. V, chap. xxxvii.)
Brouage, marais salant.
Brouet. Au myllieu du grand brotiet (liv. IV, chap. xlv).
Rabelais appelle ainsi la grande halle de la ville de Milan,
apparemment parcequ'il y avoit beaucoup de brouet, broue,
broje, 6raj, c'est-à-dire beaucoup de boue.
Bruire, faire du bruit, ébruiter, répandre.
Brusq, âpre, vert; en parlant du raisin et du vin.
Brusquet, vif, un peu brusque.
BuBELETTE, petit bubou; élévation de la peau.
glossaire;. 175
BuEE , lessive ; d'où nous avons fait et conserve buanderie.
BuFFE, soufflet, tape, taloche; buffer^ soufleter.
BuFFETER, tirer du vin d'un tonneau, et y remettre de
Peau; le frelater. On disoit servir à buffet, quand on méloit
de Feau dans le vin des convives. Les marctiands devin ëtoient
appelés bujjètiers.
Bulletin, certificat, passeport; ainsi nommé parcequ'il
étoit scellé d'une bulle ou sceau.
BuLLisTEs, écrivains de Rome^ qui copient les bulles.
Bupreste, insecte venimeux, semblable au cerf*volant, et
qui tire son nom de ce qu'il est funeste aux bœufs qui l'avalent.
Bouprestis,
Bureau, pour 6ure, burat; étoffe de laine grossière et de
couleur brune.
Burgaoe, baurg4ide.
BuRGOT, moine bur, c'est-à-dire vêtu de bure»
BuRGUNDiE, la Bourgogne; Burgundia,
xBuRON, c^ane, petite maison.» On dit encore : t7 n'y a ni
buron ni maison.
BussART, mesure ou barrique de vin contenant une demi-
pipe. Cette mesure étoit sur-tout en usage en Anjou et dans
le Poitou. Le bussart des Danajide^ e$t leur tonneau, si célèbre
dans la fable.
BusT honorifique (liv. m, chap. tii); bust, bûcher, lieu où
les Romains brûloient les corps de leurs morts. C'est la propre
signification du mot latin tustum.
BusTARiN, gros pancbuy ivrogne, qui videroit un bussart.
BusTUAiRES ( larves y prol, liv« III ). On appeloit proprement
busiuaires {bustuarii) les gladiateurs quisebattoient auprès des
bûchers, en l'honneur des morts. Ici, par larves bustuaires,
Rabelais entend des moines hypocrites, à figures horribles et
tristes, vraies im^ages de la mort Voyez le mot bust.
Btrer, à la gasconne, poiur wer^ tourner.
Bts^ut , de soye ; de byssuis.
Ï76 GLOSSAIRE.
G.
Cabadé, torchon, en béarnoU.
Gaeas et cabaty panier.
Gabasser, amasser, entasser dans un cabas on panier.
Pour quelque poine que ie mette
A cabosser.
Pathelin.
Gabasser signifie aussi machiner, tromper.
Mesmement les bergien des champs
Me cabossent.
ibid.
Gabirot, cabri y chevreau.
Gabirotade, pour capilotade; ragoût de volaille. Allusion
ridicule aux dieux CabireSy dans la tempête.
Gabosser, bossuer,
Gabourne^ sorte de capuchon des novices capucins; de
Câ/>Uf.
Gabre, chèvre; en gascon.
Gabus (choux), choux-pomme; caulis capitatus,
G ABUS, cahuseur; trompeur, qui surprend^ qui abuse de la
foi donnée, Cabusejr, abuser.
Gage, pour Cocus, géant.
Gachecocl , ce que nous nommons aujourd'hui un fichu
de coL
Gaghelet, cacheriez; petit masque de velours, semblable
aux loups, que les femmes mettoient sur leur figure, pour se
garantir des intempéries de Pair. La malignité ne manquera
pas de dériver ce mot de cache^laid.
Gaghinner , rire à Fexcès , outre mesure ; cachinnare.
•Gacoethe; de cacos, mauvais, et ethos, état, disposition*
Une maladie cacoethe (liv. III, chap. xiv) est donc une ma-
ladie rebelle et difficile à guérir. Cacoethe est, au propre, un
ulcère dont la cure a de quoi exercer la sagacité du chi-
rurgien.
GLOSSAIRE: 1^7
Cacquerole, coquille de colimaçon», une bagatelle.
Cacque sanôue, flux de sang, ainsi nommé par les Làm- ^
bords; de cacare sanguinem,
Gadiebe, chaise (Béarn.);
Gafard ; voyez caphard,
Gafezate, petit serpent rougeâtrè, très venimenx.
GAOEotfiR, pour babiller, bavarder, gasouiller, txHume l'oi-
seau dans sa co^e.
Cagots; par ce mot Rabelais entend presque toujours, et
principalement (liv. V, chap. m), les moines mendiaittô, re-
vêtus de la cagoule y et qui sont divisés en quatre ordres. Là
qubUe espèce dont il parle, désigne les minimes, institués pbr
François-de-Paule.
Gagots. On donné encore ce nomà une espèce d'héi^étiques
du Béarn, descendants des Sarrasins qui s'établirent en Gas-'
cogne, sous Gharles Martel; et, ces gens étant sujets au goitre
et à la ladrerie^ le mot Cagol emporte encore cetite significa-
tion. Enfin^ co^ot se prend, p$r métaphore, pour dévot outré,
bigot, hypocrite.
Gagoullb, froc, capuce; cuctdtus,
Gabuet, le derrière, l'extrémité du capuchon; l'endroit
par où il est attaché.
Gaignard, coin, encognure, lien sale et malpropre comme
un chenil ; de canis. Il y a encore aujourd'hui, rue de la Hu-
chette, une ruelle descendant à la rivière, qui s'appelle rue
de rAbreuvoir-^u-Cat^non/. Caynar est aussi languedocien.
Gaignardier, vaurien, gueux, fainéant, canaille.
Gailletaux , jeunes cailles;
Gailletaux, petiu cailUnix; sorte de jeu.
Gailletes, ventricules des veaux et des agneaux; manger
très délicat.
GAiMANDBa, mendier, gueuser;
Gaisgne, interjection; c'est le cazzo des Italiens.
Galabrishe, saltation gaie; du grec kalahrixé^ irrideo.
Galaer, nom d'une des tours de Thélème; bel air, bon aûr;
de kalos et oer.
173 GLOSSAIRE.
CALAuto, phime^ ealamus.
€ALAifiTEf la pierre d'aimant, Paigaille aimantée, et la
boussole elle^néme. En italien ccdamita (san» aecent). Le mot
calamité siçnifioit proprement autrefois une petite çrenotiille
verte. Le nom en fut donné à la pierre d'aimant, parceque,
avant Pinvention des aiguilla et barreaux aimantés ^ on met-
toit la pierre d'aîmaut dans un globe à demi plein d'eau ,
dans lequel on la faisoit surnager comme une grenouille y an
moyen de deux fétus de paille.
C ALAircfen , chahngeF; quereller, accuser, blâmer, calomnier,
contredire, empêcher, s'opposer, etc.
Galatîie, corbeiUe; on en faisoit d'aigent, pour parer les
buffets ; calathus. ^
Calgb, fin, eondosion; cote, calais $ adcaleem^ diè<nent les
Latinsi
GALBPBKTsa, co^^ter, calfater; enduire de chaux, et, au ti*
guré, radouber, rhabiller, arranger. De calx eifiicarer
GAUBit.) écaiUe; n'y aitùii plus dolif en fy caieil (liv. If,
chap. XXIII ), il n'y avoit plus d'huile dans la lampe. Cûleil est
un mot languedocien qui exprime l'écatUe, la coquille, la par-
tie eteiise d'une lampe* Ce mot signifie aussi, par métaphore,
les yeux.
Gau€uls>, lin petit calice; caliculm,
GALiPifea, chauffer) oatefacere.
Galiob, la chaussure militaire dite en latin cnUgay et q«î
fit donner son nom à CaiiguUiy quatrième empereur des Ro*
mains.
Galioine, obscurité, ténèbres; caligo» Caligineux, caii-
ginosité.
Gaxlafatx, voyex gallefretier,
G A LOYER, voyez, au Rabelœsiana, beau-père,
Galcmniateur (le), c'est le diable. Le mot gïBC diabùhs
signifie calomniateur, qui jette à travers des mensonges.
G AHBiER , changer ; cambtre,
€ambi,iii, aUttre du cheval, semblable au pas du chameau ;
eamelus.
GLOSSÂIRB. ijij
Camelop^udalx, ([iratfe, léopard.
Camille, ou plutôt Casmillus; surnom donne à Mere«re,
et qui «gnifie ministre.
Camisade, surprise^ attaque îoiprévue à la favenr des té*
nébres, par des soldats qui ont mis leur chemise par dessus
leur habit, pour se reconnoitre.
Camogas, camelot, ëto^e de poi| de ckéyre on de chameau.
Si sont ceulx qui de camelos
Sont vestuz et de camocas.
Gampane, campanaj cloche. Rabelais emploie aussi le dijAii-
nutif canipanelie,
Gampos. Hahere campes , dtséht les écoliers, avoir la def des
champs, avoir congé.
Ganabasser, i^nr canevasser ; voir, tevdir, examiner aveè
soin ; comme l'ouvrier en tapisserie qui est obligé d^examitier
et de compter à tout moment les fils de son canevas, Geverbe
signifie encore berner. Canabasserie est, ou befuènnéHt , ou
soigneux examen, on encore une chantrière, pâhïeqtie le
chanvre s'appelott Cannabis,
Gak ASTRE, corbeille; du grec kanastnm.
Ganaules, châtaignes (Bëarn.).
GAirccLLARESQtrEs (léttfes); Sorte àé grat(de*ééi4ture ciDirsîve,
inventée, dttK>n, par Aide Mânnce, et qui servoit dans les ex-
péditions de la chancellerie du pape; éé qui hii fit donner
son nom.
Cancre, pour chancre : ce mot fait aussi interjection.
Candide, bon, bienfaisant, sincère, franô, ouvert, loyal,
ingénu; et, proprement, blanc, éclatant: canéidus,
Ganbtilie, broderie en fils d'or on d'argent, tortilles, ou
en petites-lames, ce qui la fait robde ou plate.
Ganibales, peuple d'Afrique à faces de chiens y et aboyant.
Par ce mot, Rabelais entend toujours ses ennemis , les bigots,
cagots, etc.
Ganidie, nom d^une femme qu'Horace détionce e^mme sor-
cière. Epod. 3,5, ï^, €t sMirêS, liv. I.
i2.
»8o GLOSSAIRE.
Canne, mesure de longueur égalant huit empans ou une
aunie et demie.
Cannepetiere, espèce de canard de terre; anas pnUensis ,
ou campestris* Cet oiseau court extrêmement vite.
Canon,, pour régie; c'est le vrai sens do mot grec. Canoni*
que, régulier.
CANONGSy grand et fort papier; eAârrtacononîca.
Canore, chanteur, en parlant d'un oiseau; canorus,
Canthare, vase à boire; cantharus.
C ANTiCQUER , chauter des ccintiques.
Cantilene, chanson , cantilena.
Canu, voyez chanu.
Cap, caputf tête, l'avant d'un vaisseau.
Cap à^ escadre, chéE d^escaciron. Aujourd'hui, le mot escadre
est spécialement réservé à la marine.
Capaaaczon, housse, couverture de cheval^ plus ou moins
riche.
Caparaczons mçrtifiés, chapperons en forme de mortiers.
Capeline, lambrequin, espèce de casque; de capuL
Caphabt, et caphard; hypocrite, dissimulé, tartufe, pa-
thelin. Ce mot paroit veni' de l'hébreu caphar, cacher, cou-
vrir. Les Turcs appellent cafar un renégat. Caphardum , dit
Le Duchat, étfÇàji jadis un manteau de moine à coqueluchon.
Capii^ament, filef^ ligne fine comme un cheveu; de capiUus.
CAPiTOtY, lieu oiis'as^mblent les capitouls.
Capitonnes, (se), s'envelopper, s'emmaillotter la tête; de
capiiL , ^
Capitulantes, qui ont voix au chapitre.
Caporion, caporal ou capitaine.
Cappe {à la), c'est-^à-dire le bras entortillé de la cappe, ou
chapperon ; manière de se battre à l'arme blanche.
Cappe de Biart; cappe du Béam.
Cappietement, secrètement, furtivement.
Caprimuloe, tette-chèvre. Oiseau nocturne que l'on dit
téter les chèvres la nuit ; caprimuigus. On lui a aussi donné le
nom d*engoule-vent y parcequ'il vole le bec ouvert
GLOSSAIRE. iSc
GiPSE, cassette, coffre; capta. Nous avons conserrë le di-
«nipatif capsule.
Gapulaire, cercueil , bière ; capulus. On appeloit capularis
senex^ le vieillard qui a déjà un pied dans la fosse.
Gaputiohs, moines à capuchon y d'où l'adjectif capussion^
noire.
Garadoth , pluriel hébreu, pensées embarrassantes ; écrivez
charadoth.
Garbonade, tranche de bœuf grillée sur les charbons.
Garboucle, escarboucle; carimncutus.
Garcan, sorte de collier très riche à usage de femnres.
Gardiacque passion, foiblesse, défaillance, serrement de
cœur ; du grec cardia (cœur).
Garene, la partie du vaisseau qui plonge dans l'eau; core-
nei" un vaisseau , c'est le radouber. Carina.
Garm AIGRE, la Caramanie.
G ARME, pour vers; carmen.
Garmiuatif, qui chasse, qui détruit les vents du corps.
Garminiforme, en forme de vers, de poëme. Fers carmini-
formes, pléonasme très plaisant.
Garkiforhe, charnu.
Garole, branle, danse en rond; on fait venir ce mot de
chorea, Corel, en bas^breton, a la même signification.
Gasolus, monnoied'ai^ent, marquée d'un K, et valant dix
deniers, comme le grand blanc. Gette monnoie fut frappée
sous Gharles VIII.
Garous. JFaire carous, boire à l'excès. On fait venir cette
expression de l'allemand gcurauss^ qui signifie tout vide. On
employoit aussi le verbe carousser. AUuz signifioit la même
chose.
Garpalim, nom d'un des domestiques de Pantagruel. Ge
nom équivaut à prompt, alerte, véloce, et vient du grec car-
paUmos {raptim).
Garpasien {lin)^ Carbasinus. Par ces mots, Rabelais enten<^
Tamiante. G'étoit au vrai un lin filé très fin. Gependant oi\
appeloit carbasa les voiles de vaisseau.
i8a GLOSSAIRE.
Carfiok, petite truite saumonée, qui se pèche dans le lac
de Guarda,
Carracon, carraqtœ ; bâtiment de transport, vaisseau mar-
chand. On appeloit panicuUèrement ainsi les bâtiments de
transport des Portugais pour les Indes.
Garrot et quarroy; carrefour, voie publique, où peuvent
rouler à l'aise les chàn,
Gartasone, licorne.
G AS. ^u cas que, pour au lien que, et tandis que. Par cas,
par aventure, par hasard, par cas fortuit.
GASSuroRifE, qui a la forme, la substance du fromage, en
parlant du cerveau; de caseus.
Gasemate , voyez chasmate,
Gassaoe, bottrde, mensonge, chose imagânaire. On veut
dériver ce mot de casses, filets de chasseur.
Gasse, lèchefrite; d'où liche casse, un lëcheur de plats.
Gassem€seau, pâtisserie très tendre, ainsi nommée par an-
tiphrcise.
Gassepot, jeu duppe suspendu à une ficelle, qu'il faut cas-
ser dHun bâton, les yeux bandés.
Gasseron (liv. IV, chap. liv), pour casseroUe. Ce mot
▼iei»droi(41 de cassUeroef l'étain ou plomb blanc, qui sert d'é-
tamaçe aux casseroles?
Gasseron (liv. IV; chap. lx), sorte de poisson fort ooromun
en PoitDO. G'est la lûligo parva^On l'appelle aussi calemar, par-
ceque, comme la seiche , il a une poche pleine de liqueur noire.
GAsanxHNE, pierre précieuse de diverses couleurs.
Gassire, maisonnette, ermitage, petite maison de campa-
gne ; diminutif de casA,
Gastox, chaton d'une bague.
Castres (liv. III, chap. xxxi), pour le latin castra, les
camps. Rabelais joue ici sur le mot: ^imt iadis estaient dicts
les Gastres, comme castes (chastes). Gette étymologie est
d'Isidore , l»r. IX.
Gatacbrvse, mauvais usage d^un mot; katachresis.
Gatadupes du Nil (liv. IV, chap. xxxjv). Ce sont les cala-
OLOSSAIRË. i83
ractes de ce ûeuve. Non loin de ce lieu, Cicëron, {somti.
Scip. ) plac» un peuple du même nom, compoaé de gens que
Fon croyoit sourds, à cause du grand bruit que faisoient les
cataractes* aLeuesquedeCaramkh, dit Rabelais, celiuy qui
tien Romme feut mon précepteur en langue arabicque, ma
« dict que ion oyt ce bruict a plus de troys ieurnees loing :
u qui est autant que de Paris a Tours. » Voye^ Prol. Gicer. in
somn. Scipionis, Pline, lib. VI, chap. ix, et Strabo.
CATÂ^tffué^ engravé, entaillé; de cota et de glyphô.
Catapulte, machine à lancer des traits ; katapeltis.
Cataiuctjb (ptoL, tiv« III). Herse, ou oostn^-porte suspen-
due; C€Uaract€U Instrument cataracte ^ I, Ô91 , c'estf4-dire
denuiép ou perfoié* Ce sont U» outils k teiller le diantre.
Cataaate^ mot grée qui signifie, maudit, exécrable.
Catecxisme, lises ^mtmefytme; rëroliiiinn dans iesëUments,
les saisons, ou le globe, déluge; ee mot est grec.
Categioes , bounniqne, vent impétiieiix.
CAtBNB^ chaîne; caiena. Voy. Mat^ au BahetesÛÊna.
GATsnoi, uneeompngme, une bande, troupe de gens ar-
més ;e(itenM.
Cathedhant, professeur, celui qui occupe une chaire; de
caikedra.
Cathenat, chaîne, cadenas; catena^
Catoblbpb. Animal lankaetiqne d'Ethiopie, que Pline dé-
crit de la mâme manière que Rabelais. Son nom Tient de ee
qu'il git en tems, capUe dêmisso. Il est formé de Rmtày en des«-
sous, et de blepôyjevoisyje regarde. V. Pline, 1. VIII, c. xxxu.
Caionian, sévire, rude; expression prise du caraetère de
CafMi.
Cauain, caveau.
Caualier, terme de fortification; pbte-fome élevée au-
dessus des ramparts d'une ville, et qui conoiiande sur les au-
tres çnxymf^t coasme «n eauaHersat les gc^fi de pied. Cki y
place du canon qui bat la campagne. i
Caudataire, porte-queue; de caudéL
CacdicE; tige. Cet d'un arbre; eaudex.
i64 GLOSSAIRE.
Caueche, pour caboche ; tête ; de caput.
Gaiteczon, chevestre, martinçalle, licol. Capistrum.
Caler, creuser; cavare.
Cauhare ou caubare, couleuvre ou serpent venimeux.
Gauiar, œufs de muge ou d'esturgeon confits à Fhuile,
dont on faisoit des boutargues.
Cauillatiou, ruse, détour, raillerie, plaisanterie; cavil-
latio. CauiUementy caviUer^ cavitleux^ camllateur.
Gaule, choux ; coules emboUf, choux à l'huile ; cauUs.
Gault, fin, ruse, subtil ; coûtas.
Gaupohisbr , c'est hanter les tavernes , les cabarets ; du latin
cauponay cauponula,
Cauquemarre, animal imaginaire; parmi nous , coc/iemar
est l'oppression que nous fait éprouver un rêve, dans lequel
nous pensons que quelque animal est assis sur nous.
Gauquemarre (pron. , ch. vi), sodomiste; qui calcat marem.
On appcloit aussi cauquemarre une sprcière.
Gauquemarres, moines à double braguette, et qui par
conséquent peuvent être rangés dans la classe précédente.
Gautele, ruse, finesse. Le même mot signifie aussi pré-
caution, prudence. CauteUu
Gautement, adroitement, finement, soigneusement, pru-
demment; coûté. Cauteleux y adroit, rusé, trompeur.
Gecias (kaikias), G'étoit un proverbe chez les anciens; mala
ad se trahit y ut Cœcias nubes, G'est le sud-est tiers d'est. Ge vent
domine au soltice d'hiver. Il tire son nom du Gaïque, fleuve
de Mœsie.
GeleusmE) mot grec; ordre, cri, signal donné par les offi-
ciers d'un vaisseau , aux rameurs ou matelots, pour comman-
der la manoeuvre.
Gelle, pour 56^6, chaise, siège.
Celle, pour cette.
Geloce, brigaqtin, aviso, petit bâtiment très rapide, des-
tiné à porter des nouvelles; cehx.
Gemaue (kemas)^ faon du cerf.
Gen, ce en y ce que. Voye^ au Rabelœsiana.
GLOSSAIRE. i85
Genchatne, lisez cenchris, serpent tacheté de points sem-
blables à des graines de millet, d'où il a tiré son nom. C'est
aussi celui de la crécerelle.
Gendal , voyez sandaux,
Gknotapite, monument funéraire; sépulcre vide, érigé en
rhonneur de quelqu'un; de kenos et taphos, vide, sépulcre.
Censé, métairie donnée à fermage, à cens; rente foncière.
Centohificque, faiseur de centons; et, par conséquent,
compilateur.
Centumuiral, composé de cent hommes.
Ceps, animal fantastique qui a les pieds et les mains
comme l'homme. Voyez Pline, liv. VIII, chap. xix; et Élien ,
iiv. VI, chap. Li ; liv. XVII, chap. viii et xxviii.
Ce pendent que, tandis que, pendant que.
Cephe, grosse mouche qui mange le miel des abeilles; cephen,
Ceramite, de keramos; terre à potier.
Céraste , serpent cornu.
Cercelle, sarcelle y oiseau.
Cercle (deuxième proL, liv. IV), pour serclé; sarclé.
Cercopithegque, singe à queue, révéré des Égyptiens.
Gère , cire.
Gerbrreux, du cerveau; de cerebrum.
Gerfôuette, outil de jardinier pour remuer la terre autour
des plantes ; de circwn Jbdere*
Cerne, cercle; de circinare.
Cerner les noix , d'où Ton a fait cerneaux,
Cernophore, saltation que l'on exécutoit en portant des
coupes.
Cercoise, bierre; cervisia.
Cessateor (prol. du liv. III), dans la signification de oisif,
qui n'agit pas comme les autres, désœuvré au milieu de gens
affairés, qui cesse de travailler.
Gestes, pour ces.
Cbstrin, bois odoriférant dont on faisoit des patenôtres.
Probablement le cèdre , ou, dit Ménage, qui aime à s'égarer
dans les étymologies, l'aloès socofrin.
i»6 GLOSSAIRE.
Ghaghaniw, lisez schachnim, mot hébreu; voisins.
CnAFTouRBR , cltaujfbturttr; barbouiller comme fout les chaih
Jbwmiers dans leurs /btirs à chaux ^ défigurer, embrouiller.
Chaire, pour chaise, siég^e.
Ghaixeooins, pierre précieuse, ainsi nommée du pays d'où
on la tire.
GmAULiâjkiiTkEj terme d'injure; vil, abject.
Le meschant villain chalemastre
En est ceinct sur le cul.
Patkeiin.
Chalbm II , flûte champêtre , et aussi la corncoMite; chansons
rustiques que l'onchantoitausonâeces instruments; du grec
kalamos,
Challbr , écaler, ôter la coque de certains fruits» comme
des noix. Ce mot est dérivé de l'allemand scheUf coque,
écaille.
Challict, bois de Ut.
Chaloir , challoir, importer, être nécessaire. Il me ehmuU^ il
m'importe.
Chamarre; au propre, la chamarre étoit un habit des ber-
gers fait de peaux de chèvres , avec des bandes sur les cou-
tures en guise de passements. Depuis, on a dit chanuurer pour
enrichir un habit de passements, de galons, etc. , sur les cou-
tures ; de chamarre , on a fait amarre et simarre; de l'espagnol
camarra.
CnAMrr, è campis; enfant des champs y enfant trouvé,
abandonné ; et, par suite, né hors du mariage.
Chaneph , mot hébreu qui signifie hypocrisie.
CHAvniAiif , de camus et/renum; armure qui couvre et ga-
rantit tout le devant de la tête du cheval , depuis les oreilles.
Chanteau, quartier, morceau; lefhistum des Latins. D^-
élans te dernier ckavteav de ceste lune, dit Rabelais, dans Fan-
cien prologue de son quatrième livre. On dit encore aujour-
d'hui un ehanieauy en parlant du pain béni de la paroisse,
qui devoit en présenter au seigneur un rhantraii armotrié.
GLOSSAIRE. 187
On a très spirituellement fait venir chantetm de canthuSy mot
assez hétéroclite, qui signifie une jante de roue, et qui signifie
encore le coin de l'œil. Dans cette ingénieuse hypothèse, il
faudroit au moins écrire chantheau.
Chanteplevre, arrosoir, entonnoir percé de trous, Cantin-
plora en espagnol. La comparaison des tempes de Quaresme
prenant à une chantepleure (liv. IV, chap. xxxi), est assez
plate, comme tout ce chapitre. Rabelais n'étoit pas toujours
heureux en plaisanteries. Nous avons un livre de théologie in-
titulé Chantepleure (feaaévwe redundant, Paris, iBS^, in-8<>.
Quant à Pétymologie de ce mot, voici ce qu'en dit le poète
Cailly:
Depuis deux jours on m'entretient
Ponr saroir ifofc vient diante^leare.
D« dugrin que j'en ai je meuve:
Si je savois d'où ce mot vient.
Je Fy renverrais tpat-à-l'heure.
^Ckaku, éanu, ancien , qui a des cheveux blancs ; cotiu^.
Ghapifou, cligne mucette, colin-maillard. On se couvrott
le visage d^un Knge ou d^ane feuille de papier t, de capifolium.
Ohafu (liv. IX, chap. lxvi); chapelure, miettes de pain.
Chapoter, tapoter y cogner, battre.
Chappart, qui Réchappe.
Ghappelle, c'est proprement le couvercle d'un alambic;
de caput; et, par figure, l'alambic lui-même. Rabelais joue
sur le mot (liv. IV, ehap. xxiv). en faisant dire à Panurge
que la chappelle vouée à saint Nicolas^ sera une ehappelle
d'eau rose.
La chappelle ou se font eaues odoriferentcs
D«Diie par ses liqueurs guerisons dtfFerente«.
Mawt.
Ghapperoit, coiffure de tète; de caput. Il y en avoit de di-
verses espèces. Celui de Seigni le fou, étoit, dit Rabelais, de
martres singeresses, à oreilles depapier, fraisé à points d'orgue.
Chappli, le i>ruit des armes qui se heurtent les unes contre
les autres; du verbe chnpployer, donner des estocades. Rabe-
i88 GLOSSAIRE.
laîs ne l'emploie que pour les masses d'armes, qui, en effet ,
dévoient faire un bruit considérable en se choquant.
Ghappli, voyez chaplL
Ghappuys, charpentier; d'où le verbe chappuser, travailler
en charpente.
Gharamton, pour chcwancon, insecte.
Ghardoneta , fleur d'artichaud sauvage, qui servpif de prér
«mre pour les fromages et sauces acidulées.
Ghardrier, chardotmereL
Gharete (liv. V, chap. xxvii), cachelet, masque. Gemot
est dérivé du bas latin cara^ dont on a fait chère, chiere,
(voyez chiere, au Rabelœsiana), Dans l'endroit ci-dessus cité,
chareié fait un jeu de mots sur chanté,
. Gharisteres , hymnes aux grâces , dites charités.
Gharte, l'A B g ; parceque ces alphabets ëtoient collés sur
un carton ; chartcu
Gharte virade; carte retournée, jeu.
Ghasmate (prol. liv. III), casemate y fortification dans la
partie basse de la place ; de l'italien casamatta,
Ghasmate, abtme, gouffre, ouverture subite de la terre;
et tremblements , secousses intestines qui occasionent ces ou-
vertures; chasma.
Ghastelet, sorte de jeu qui s'exécute avec des noix, dont
on fait un petit château.
Ghat de Mars; une martre,
Ghatouile, poisson de mer, dangereux à manger, par la
grande quantité d'arêtes dont il est parsemé.
Gmattemitte, hypocrite, doucereux; de cala et mitis.
Ghauant^ chaX'huant; hibou.
Ghaulmine , couverte de chaume. Ge mot se prend aussi sub-
stantivement pour une méchante cabane.
Gbaument, pain dur et grossier, plein àe chaume y ou paille;
de calamus. On disoit aussi chaumoisy,
Ghausses , les bas , qui étoient d'estamet ou de serge drappée,
écarlate ou micraine. Les hauks de chausses étoient la culotte.
Chaussetrape, instrument garni de pointes de fer, que
GLOSSAIRE. i8«^
l'on jette à terre pour empêcher le passage de la cavalerie.
Ghauuer, et chauvir; remuer, dresser les oreilles; auressub»
rigere. On disoit aussi cfiouer. Cette faculté n'appartient qu'à
un très petit nombre d'hommes. On trouvera dans le diction*
naire de Bayle, article Hercule, remarque G, une liste assez
curieuse de quelques individus qui en furent doués.
Ghelhydr£, serpent aquatique.
Ghelidoine, hirondelle de mer.
Chblimin, mot hébreu qui signifie songes.
Chenal, chenau; canal, gouttière. Voyez Eschenau,
Chenbcé, pour chenevis; et non, comme on pourroit le
ctoïre , pour sénevé,
Chenin {raisin\ raisin dont on fait le gros vin.
Chersydbe. C'est, suivant Pline, un serpent amphibie, qui
vit également dans l'eau et sur la terre.
Chesal, maison, église; de casa.
CHESit, mot hébreu, qui, suivant l'auteur de V Alphabet
firançoiSf est chez les Juifs le nom de la constellation d'Orion,
et qu'il dérive de chasal^ inconstant. La mauvaise influence
de cet astre fait que, par ces mots concile de Chesily Rabelais
peint le concile de Trente comme une source de troubles et
de discordes; ce qui ne fut que trop véritable.
Chesinim, mot hébreu; les forts.
Cheualerie, pour équitation, exercice du cheval.
Gheualeureux, magnanime, loyal; conune un noble che-
valier,
Gheuance, l'avoir, le bien ,Ja fortune d'une personne ; bonne
chevance, bonne fortune. Du verbe chevir, posséder, venir à
but, à chef{cajmt)\ de chevir, on a fait achever.
Ghecaulchbvr, écuyer, cavalier; homme de cheval, Che^
vaulcher.
Cheuece, chouette, oiseau de nuit; cucuba. C'est aussi un.
jeu de cartes où l'on fait la chouette.
Chkuecieb. Celui que dans une fabrique d'église on appe-*
loit le chefcier. Ce nom semble indiquer le premier dignitaire:
cependant on n'est point d'accord sur ce point.
igo GLOSSAIRE.
Crbcrêter, trépigfner, se débattre comme nne chèvre que
Ton provoque.
Gheusson, au propre, cousin, insecte piquant et venimeux;
au figuré , un moine.
Chichar, lésineox, avare, vilain.
Chiere, chete, mine, visage; du Imis latin eflnt Bortne ehère
signifie au propre bonne mine. Voyez le RabelœsimuL
Chili ANDRE, qui contient mille hommes.
Ghippe , barque angloise {Ship), Ce mot signifie encore chif-
fbtiy guenille, haillon.
Ghipper, prendre, dérober. Les couturières appellent «Aî/>pe
ce qu^elles volent à leurs pratiques.
Chiquer, manger, terme de Targot. Les francs^maçons
disent mastiquer.
Chironacte, qui prend à toutes mains. Nomd^un capitaine
de Gargantua ; du grec cheirorutx,
Choine, pain blanc et délicat Ménage veut que ce^ sok du
pain de chanoine, comme nous avons eu le pain des jésuites
et des chartreux.
Chole, pour colère. Ce mot vient du grec thoiè^ qui «ignifie
bile.
Cholkre, pour choie, bîle.
Chommer, ne rien faire, se reposer: et aussi manquer de,
être à court.
Choper, heurter du pied, faire un faux pas.
Choree, la danse, le bal; chorea.
Ghorme, pour chiourmey galère, bateau; chiourme est pro-
prement le banc des rameurs ou des forçats d'une galère.
Chouer; voyez chauver.
Chronicque , pour maladie chronique.
CiBOT, pour ciboule, ou civette.
CiciNDELLE , ver luisant. Cicindela.
Cierge (liv. IV, chap. XLiii); le vent Cireim (ouest-nord*
ouest), que , quoique furieux , desiroîent les peuplés de la Gaule
narbonnoise, pour purger leur pays des mauvaises exhalais-
sons, et auquel Auguste consacra un temple.
GLOSSAIRE. 191
GiL, pour celni.
CiHciNNATUiiE^ noBi du préttodu esprit familier de Rho-
dog^ne ; qui a les cheveux bouclés , frisés : Cincinnahés.
GiiTNE {kinna)y espèce de gramen naturel de Gilicie. Voyez
Dioscoride, liv. IV, chap. xxxiii.
CiRQDAiN, le même raisin que Rabelais appelle ^tlttrf; d^où
le proverbe B&urguignon cinquain,
GiRcuMBiLiuAGiMATioN, mot formé à plaisir; de eirca uni-
bilicum vagari, pour exprimer un tournoiement* Ge mot a été
adopté dans la langue angloise*
Giron, petite ampoule qui vient à la main en grattant*
GisALPiNE (Gaule); partie de Tancienne Gaule, entre les
monts Génis et le fleuve Rubieon, près Rlmano, comprenant
Piémont, Montferrat, Astisane, Vercelloys, Milan, Mantoue,
Ferrare, etc.
GiuADiÀRK , voile du met de beaupré ; de Pespagnol Hevàdera.
Glabaud, qui crie hors de propos, qui fait beaucoup de
bruit; d'où clabauder\ probablement de ctamare, Ge met se
dit proprement d'un chien courant qui se récrie mal à pirdpos
sur les voies; et, comme ce chien a de longues oreilles qui
pendent, on a aussi appelé clabaud un vieux chapeau dont les
deux côtés pendent.
Glairëï, vin blanc. Voyez vin au BaheUesiana,
Glamé, célébré, proclamé ,. crié; clamàJtus.
Glaquedent, un gueux, un misérable, un mal vétti, qui
tremble de froid.
Glaueau, clavel; bame^n.
Glauelé, ou plutôt CtareU. Cest, dit-on, le nom propre
d'un malheureux horloger qui fut condamné comme héfé^
tique, n avoit fait une horloge tout en bois , qui étoit un chef-
d'œv^jMt Ge nonobstant, on fit brûler cette horloge par la
main %i boitrreau. Voilà pourquoi Rabelais répète en plu-
sieurs endroits : bruslabk nomme une beUe petite hûHoge„
Glacer, clouer; de cUtwis.
Glaveitre, serrure; de clavis. G'est aussi la plaque d'une
serrure.
192 GLOSSAIRE.
Clefs; jeu qui consiste à pousser une c/çf posée sur une
table le plus avant possible hors de cette table, sans qu'elle
tombe. Verville et quelques autres attribuent à Rabelais
d'avoir proposé à un malade une décoction de clefs, comme
étant le remède le plus apéritif,
Cl£RG1£, clergise; science, savoir, instruction. Cette ex-
pression vient de ce que jadis les clercs étoient les seuls qui
sussent lire et écrire.
Clicquette, espèce de castagnette dont, pour se faire re-
connoitre, les ladres clicquoient. Le verbe cUcqiier signifie cli-
queter. Rabelais emploie aussi l'adjectif clicquant. Nous
avons conservé cliquetis.
Climactere, climactérique ; toutes les septième» années de
la vie humaine, telles que 7, 14, ai, 28, 35 ans; qui ont été
long-temps réputées critiques, dangereuses. D'autres comp-
tent les climactériques par neuf: la soixante-troisième année ,
étant composée de 7 et de 9 , est la plus redoutable à passer,
suivant la doctrine des anciens.
Cliquant, pour clinquaat; or brillant.
Clocher, cloper, boiter ; claudicare,
Cloisier, métayer, concierge, portier; de cbisus.
Cloper, boiter, clocher. Nous avons conservé l'expression
clopin clopaiit.
Clouatier, cloutier.
. Clouer, pour clore, fermer.
CoBBER, co6er, co6ir; colaphiser, frapper, battre, meurtrir,
affoler ; de cober, nous avons fait coup»
CoccoGNiDE, caecum gnidium; graine de tfayméléa, dite
poivre de montagne.
Cochonnet, petite boule qui sert de but au jeu de boule.
CocQUANTiN, volant; ainsi nommé parcequ'il étort fait de
plumes de ùocq.
C0CQUA8SIER , chaudronnier ; faiseur de coquasses. V. ce mol.
CocQUASSiER, cuisinier; de cocus. On appelle aussi coc
quassiers les marchands d'œufs.
CocQL'BciGRUE. Animal et mets imaginaire , chose de nulle
GLOSSAIRE. 193
valeur. Â la venue des gogquegiorues, c'esl-à-dire jamaî». On
▼eut c[ue le mot cocquecigrue soit formé de cocq^ ^gne» et
grue. On appelle aussi cocquecigrue la coquille des hérissons
de mer.
GoGQUELUCHE, poUT coqueluchàn.
GocQUEMAR, grand pot dans lequel on fait bouillir l'eau 4
Cocu 9 jeu de cartes, dit aussi maucontent*
GoDiCE, cahier; cocfexk
GoËLlu AGE , qui va au cieL
GoENAiRE. Loi cœnairey loi sur la somptuosité des festins,
loi somptuaire ; de coma.
GoEua ( liv. IV, chap. xlyi) , pour chœur ; chorus.
GoGiTER, penser; cogitare; d'où cogilation, pensée.
GoiNCT, propre, ajusté, soigné, tiré k quatre épingles; du
latin ce$nptus.
GoiREAu, bœuf engraissé pour manger*
CoissiN, coussbi.
GoL, ou colle; tourmente, tempête.
G0LAPHISER9 souffleter; du grec kobtpkvzo.
Golee; le coup de plat d'épée que l'on donnoit au chevaliei"
sur le col y en l'armant.
GoLLAvuER, louangér, célébrer, Tanter; collaudare.
GoLLiouANCE, lien, liaison, union, enchaînement; colli-^
gatio.
GoLON, intestin, le gros boyau. Ge mot est grec»
GoLTMBADE (olive); c'est, dit Pline ^ l'olive préparée dans
sa saumure; cofymbas.
GoMBEs ; jeux de cache cache. Le mot combe sijgfnifie vallée
étroite, grotte, lieu propre à se cacher.
GoMBRESELLE, l'actiou de se baisser en avant pour recevoir
quelqu'un sur son dos.
GoMETE, employé au masculin, comme le latin cometa ou
comms.
GoMiTE, compagnon; come5.
GoMiTE, bas officier de galère, qui commande la manœuvre
et les matelots.
3. i3
t94 GLOSSAIRE*
CoMMraiT, pour commeniam; commerUum.
GofiCPACTUBE, liaiaon, assenUage, union ; et compaeùui H
aussi compactian.
GoMPAUiG, po\a compagnon.
Dîea te guard, rém'piiag, qiifl ta fnltt
CoMPANAioE, mi mets, des aKments, pour manger arec
son pain {cum pane). Cette expression est langnedodanna.
GoMPARAOER, comporen
GoMPARoia (se), se jjhéscnter, eomparaflns»
Ck>MPAaTT, partagé par ^ales distances.
GoMPEHDisux, abrégé, resserré, bref; cofitpendîositf.
CoMPETsa , être compétent , convenir; compOttes d'oA I*ad*
yerbe competeniemeni*
GoMPissEii, comme Ton a dit conckier; arroser d^nrine, et,
(verbe réfléchi) pisser partout, pisser fréqnemment.
GoMPiTE, carrefour, place où aboutissent piusieura mes;
compitum.
CoMPLAiNCT, substantif 9 plahOef doléance*
CoMPLAH la , opfatmr, rendre uni , raser, égaler; compUmare.
GoMPOSEA (Ut. V, chap* ii.); mettre ea paraliéie , balancer,
tomparer. Cest un dcs-sens du verbe latin -eotnponefe.
CoMPosBH (ee), se dispoecr, se préparer, se maure en état et
enjposture de.
CoMPRAR, achète^,
GoKPajumaE, pour contenir, renfomer.
GoMPULSOiRE. Voyez au Rabelœsiana.
GoMPOT, calcul, supputation. ComjnOus, computaiio*
GoNARE, la glande pinéale^
GoMCHiEE, souiller, gAter, salir; et, au figuré, mépriser, se
moquer, tromper.
Gqmcilipete, qui va assister à un concile»
GoNcioN,. discours, harangue, faite au peuple asseÉiblé:
concio.
Conclusion, pour clôture; de eoncludere.
CoNCORos, concordant; qui s'accorde.
GLOSSAIRE. 19a
. CoNctiLQOKA» presMr, fouler, poiuter; çonaUcwne.
Goifci788ioN, dans le sens propr», secousse, ébraBdement,
âgitatioti ; concu«sia«
GoNDEM N ADE, jeu de cartes à trois personnes^ àrpeu-j^rèt ^em-
^aUe au lansquenets
GoHDiEV, Deus cwn; compagnon de divinité.
. CovmoiiK, di^ne de» qui 4gale; condignm,
G>NFABULATloif , entretien, conversation ; de confabulari.
ConvAHPii, gonfalon» «tnseigne, bannière, 4tendart, dra-
peau, flamme; d'où yen^iipnmer, porto^nsei^Be; de Titalien
confcdone.
GoNFSRHS, afifemui, oo^^nné:
loytulx en niys : profidat^
Gonferme soyez en lestât.
Aci. des Jpost.
GoNFEB, pour confessé; à qui Fou a administré le sacrement
de pénitence.
GoiffFiniTB, voisinais, proâmité; coÊ^wdum. Oïnfiny adjec-
tif, voisin, lîmitropbe*
GoNVLAGBATioa, ÎBceildie, brûlnre, nation ; car^agmtio.
CoNioEMEft , pour confirmer; parler ow^rmément.
GoNFaATSU, confhnrieêé
Congé, pour permission, lîcencei
GosoEATULAaT^ fiélicitant; congraiulans.
G0NIC6E, époux; conjux.
. GowiauirABLE (oomec stalndi)^ surintendant des écuries du
roi, Pun des officiers de la couronne, et des personnages ks
plus impoiteots.
GoNNiL, un lapin; de cunicutus. On disoit aussi connin.
GoNNUBtAL, de noceff, du mariage; connubiaiis.
GoNOPEE, mot grec qui signifie une tenture, un pavillon
de lit; ainsi nommé de conops^ cousin, parcequ'ii servoit à ga-
rantir de ces insectes.
CoNSEQUEMMEiTT, pour ensuitc (liv. V, chap* xl); cons€-
tfuenter.
i3.
tge GLOSSAIRE.
Conserve (en ou <fe), terme de marine, 8oa$ la garde, sous
le convoi, sous la œnservation.
GoNSOLDE, pour consaudey plante; du verbe consoUdor.
GoNsoNNANTE, pour consotine,
GoNSONNE, adjectif, qui répond, qui convient à, propre,
apte à»
GoNsoNNER, s'accorder avec, répondre, convenir, ressem-
bler; coiuonnare.
GoNTAMiNER, Contamination; souiller, salir, tacher, cor-
rompre, profaner. Souillure, tache, profanation, corruption;
contaminarcy contaminatio.
GoNTEMPERER, modércr, appaiser; contemperate,
GoNTEMPS, mépris; coniemptus*
GoNTEMPTiBLE , méprisable ; contemptibilis. Rabelais emploie
aussi le susbtantif œntemnement^ et le verbe contemner.
GoNTENDANT, prétendant, assurant, soutenant; de conten-
dere, Contendre.
GoNTENT, pour comptant; de l'argent content,
GoNTEMTioif , tension, effort, véhémence, ardeur; et aussi
discussion, prétention, différent; de contendere.
Contesta BLEMENT, adverbe du substantif conte^toa'on.
GoNTOHDftE, c'est le verbe dont nous avons tiré le substan-
tif con/ii.»on; froisser, piler, broyer, briser; contundere.
GoNTRAGT, adjectif; tendu, tiré; contractas.
CoNTREGARDER (se), sc gordcr contrc ^ se défier, se tenir sur
ses gardes.
(iONTREHASTifiR, grand chenet de cuisine à plusieurs cran^
pour les broches.
GoNTREMONT, en haut, en remontant ^ du bas en haut. Con^
trebas est le contraire.
GoNTREPoiMCT (à), BU Contraire, au rebours.
GoNTRLpoiiiCTÉ, piqué comme une courtepointe.
GoNTRouERS, débattu, disputé, agité; parlant d'un sujet.
Controverse, pour bataille, mêlée, attaque, action mili-
taire.
CoNTUMELiE, injurc, outi^age; contumelia.
GLOSSAIRE. 197
CoNVENANCER, couveiûr, £aire convention, promettre:
Mon bergier me convenanoea
Que loyanment me goarderoy t
Mes brebis. Patkelin.
CoNusNiR, venir de toutes parts, se rassembler, se réonir;
convenir?, d^où l'on a fait convent, œnverUus,
GoNUENT, pour couvent^ cotwentus. Les maçons des hauts
Ifrades appellent de ce nom leurs chapitres.
Gomiis, visite; de conmso,
G0NUIST, repas, festin; convivium,
Cop, coup; en bëarnois.
Copie , pour quantité , abondance; copia; d'où copieux^ pour
fertile, abondant, capable, puissant.
Copieux, qui copie, qui imite les gestes, les mines, l'allare
des autres, gouailleur; d'où le verbe copoier. Les copietbc de la
Flèche étoient passés en proverbe. '
Copistes, spécialement ceux qui, à Rome, copient les bulles.
CoQUARjDE (bonnet à la); sorte de bonnet à rebras, très
lourd, et avec force rubans. Louis Guyon dit en avoir vu un
pesant quatre livres dix onces; cocfuardéau signifioit. autre-
fois un galantin.
CoQUART, galantin, godelureau, sot, nigaud, bavard.
Allez sorner a voz coqaardz
A <}iii TOUS vous voudrez jouer.
Pathelin.
CoQUAssE. Coquemar, chaudron. Ces ustensiles étant du
ressort du cuisinier, il est probable que c'est celui-ci {cocus)
qui leur a fait donner leur nom. Voyez cocquassier,
CoQUATRis, cocatris] espèce de basilic.
CoQuiLLON, docteur; ainsi appelé à cause du capuchon,
cucullio. Une coiffure de femme portoit le nom de coquille,
CoQUiMREAT, cocq imbert ; jeu de quilles en Touraine. Le
Duchat veut que ce soit une manière déjouer aux dames, on
celui qui le premier vide son échiquier gagne.
Cor , cor; ; pour cor7>5.'
19» GLOSSAIRE.
CoUBKAi? (de mer), poisson dont le dos est bien foncé, les
côtes rouges, le ventre blanc.
Corbeau, sorte de tûgott à sauce noire.
GoRBioEAC, le cormoran.
CoRBfiiBR, dérober, Toler, counnia «n torbeau* On disoit
aussi corbinetiT, voleur.
CoRDACB, danse comique et lascive des anciens. BathyOe y
ezcelloit. Cordax.
GoRDouANifiBR. Cc uom vicut de ce que le meîUear cuir se
préparoit à Cordoue, en Espagne, ce qui lui fit donner le
nom de corcbuan; dV>ù Ton appela les faiseun de chaussures
cordouanniêrs , et, par corruption, cordùnnien, que bien des
gens, sans réflexion , croient dérivé de cordon.
CoAMK, mauvaise boisson du Poitou, hite avec de Feau et
des conneêé *
GoRMORAft, oiseau aquatique.
ComvABOVJ.^ conwtkbouquifu
GoRiiBinTSBim, lanteraeur, niaiseur, conteur de sornettes.
GoRNBR, crier, proclamer k son décerne on de trompe. On
comoil autrefois l'eau k l'heure des repas, ce qui signifioît
qu'il ^alloit venir.se laver les mains.
GoRiTBTVB, sorte de coiffure des anciens magistrats. JDs lui
faisoient faire plusieurs tours sur la tête, et finirent par la
tortiller autour du col , ce à quoi Rabelais fait allusion
(liv. III, chap. Li), en disant que Pantagruelian leur servait
de CORNETTE. On appeloit par plaisanterie cornette de chanvre
la corde avec laquelle on pendoit les criminels. Ce fut juste-
ment sous François P', c'est-à-dire du temps de Rabelais, que
l'on commença à se servir de corde pour cet usage. Auparavant,
on employoit la hart.
GoRNiKsopiR, oome d'abondance; du masculin, malgré Ter
tymologie : comucopia.
GoROKE (I, itS), Gyrène.
GoRPORE, corps,
GoRRuER, tomber, manquer, faillir; corruere.
ÇoRRUGATiON^ l'actiou de scridcr, desefroaoer; decorrujrtfrp.
6L0SSAIBE. tf^
CtmMwnuÊ^ ewmptièn , poitcm i corrupieta.
GoRSEQUB, javditiè, dard, loi^ boi*.
CdEUMAiiT, brillàiit , éelatant ; e&ruieanâ^
GoETBANTiERy domiir les yeaz ouverts , eomne les Cay*
ioMes ^ 4fùi gwd^ient Jnfkerétdant, '
G08GO8SON8 ou coscotons. Sorte de ragoût compMé de fsoiae
0rïiiiiil^enpedispob,parl6aM>yend'ata que Ton a jec^ des-
sus. Ces petits jkiîs étant bien fermés, on ki met cnire dans le
pot à la Tiande, enfeméi dansun vaisseau percé par le fond;
puis on les assaisonne oonuneon feoL Ctn vnît que les43occas«m5
sont un mgoùt dn igenre de la framentée, mais an gras. Ce
ragoât nous vient des Maures , qin le nomment oouœussQu.
Ck>6G0tti, granulé, tâdieté de petits points (semblabha aux
eoseotons.)
GossB, terme de mariné; anneau de.fer on de bois qne ton
fixe aux vergues et haubans, pour faire passer les manesuvres
courantes.
GossoVy cojse; cbaranfon, calandre; insecte qui ronge les
légumes; cossus.
GosTiER, coustier; qui tire à eâti du but.
GovB hahdA ou coêopdUf an«uen vêtement, oommnn aux
deux sexes.
Que denint
Vostre vieiUe cotte tiardie?
Pathdin,
GoTONiAT, cotiynac; sorte de confitures de cçings.
GovTLE, mesure de liquides, équivalent à peu près à un
denukeptiery ou neuf onees d'ItaUe; cofr/o.
CoriLEixRfS. G^est, suivant les utts,.Forée des veines de 1»
matrice; suivant d'autres, les glandes qui t^ tronvent: du:
grec calykdonj otnne eoMim.
CûVBLB, ponrooupif.
GouBLENEirr, pour ojccouplemetU.
CocBLU , 4»ceoupler^ unir ; cofmlan.
GouBTË, le coude; ctU>itu$,
aoo GLOSSAIRE.
GoucouRDE, courg^e, citrouille, calebasse, pouvant servir
de' vase quand elle est sèche et nettoyée; cucurhita.
Goi DiGNAC, cotignat; sorte de confitures de coings qui se
fait à Orléans.
GouET ou ecouet; cordag;e qui sert à assurer la grande voile
et la misaine.
GoujLLAiGE. On appeloit ainsi autrefois un droit ou tribut
que les évéques levoient sur les curés de leur diocèse, pour la
permission d'avoir chez eux une concubine. Ainsi, moyen-
nant cette rétribution , ils usoient paisiblement, comme les
autres hommes, du droit de nature. Bayle prétend même, d'a-
près Nie de Glemangis, que, dans la plupart des paroisses,
on ne vouloit point admettre de curé qui n'eût sa concubine ,
tant on se défioît de sa prétendue chasteté.
GouiLLE à tévesque; herbe marine.
Godille èat^nntffcouillé d'éléphant; du latin bonus.
GouiLLE de bélier; jeu de ballon, fait avec la bourse de
cet animal. Il parott que, du temps de Rabelais, on faisoit
aussi, des testicules du bélier, des bourses k argent. On ap*
peloit jadjs la casette du roi la couille, -
GociLLEAu, bon diable, bon vivant. Le Dttchat veut que
ce mot veuille dire un moine, et le dérive, tant bien que mal ,
de cucvllus. On donnoit à Angers le nom de couillauds aux
jeunes prêtres qui servoient les chanoines.
CoiJitLEURiNE (I, 280); c'est par une allusion graveleuse
et facile à saisir que Rabelais écrit ainsi le mot couleuvrine,
GoiTiLLv, lâche, poltron, pusillanime.
CotTLEUR; employé au masculin, comme le latin cohr,
GouLOVER. ^Mcoiifotier, c'est-à-dire par un coup donné en glis-
'sanf , eiîôoulant, G'étoitunedesmanœuvresdelahached'armes.
GoniPB, toipe; faute. O^pa.
GovLTEAu, orthographe que l'on doit suivre ; du latin cuiter:
comme ou doit écrire cousteau (un coteau) de costa. On a dit
aussi coidtre. Voyez couteaU,
CoupEAU d'ot^non; la sonunif^, une rouelle; et, en général.
ime chose de très peu de valeur.
GLOSSAIRE. aoi
€ouPELAUt>; coupelle y examen ^ vérification.
CovppEAUREiLLE, coQteau dont la lame étoit extrêmement
mince.
GouppiER, écttyer tranchant, qui coupe les viandes.
CouRAL, coraiL
Courbasse; courbé^ afFaissé sous le poids des ans.
CouRBATTc; brisé, qui a une cotirbatwre.
Courle; courge.
GouRLE (I> 83), corlieu, courlis, oiseau.
CouRQuÂLLET , courcoMet; appeau à caille. On appeloit aussi
cmrcaillet une espèce de chausses , plissées comme l'appeau.
GouRRACTBURS, correctcuTS des comptes.
Govrrail; verrouil.
GoiTRRATfÈRE; rcvendeuse, femme qui va çà et là, qui court
pour vendre.
CouRsiE, coursier, coursive) pdssage pratiqué dans le milieu
d'une galère, pour communiquer de la poupe à la proue.
Coursier, cheval de bataille ou de l'homme d'armes, que
Von nommoit dextrier, lorsque l'un des servants de l'homme
d'armes le conduisoit en main {ad dexteram)*
CouRsouER , escoursouer; pompe d'un vaisseau.
CoMt; la courd'un roi. En écrivant ainsi ce mot, Rabelais
adoptoit l'opinion de ceux qui le dérivent de cortis (en grec
corte ) , une tente ; tandis que depub q|^ l'a écrit. couTy de curia.
Troys choses sont tout dun^if accord ,
Leçlise, la cotfrt, et la mort :
Leglise prend du vif, dn mort ;
La court prend le droict et le tord ;
La mort prend le foible et le fort.
CouRTAÛLx; cheval ou chien de courte taille, ramassé. On
appeloit aussi caurtaut le chien ou le cheval qui avoit la queue
coupée. Voyez aux Erotica.
CouRTiBAULT ; sortc de dalmatique courte , que les prêtres
niettoient pour dire la messe. Nicod dérive ce mot de curta
tibiena; Ménage, de curtum tibicUe; et Huet, de curtus balikeus.
CouRTiL, courtiUe; petit jardin fermé de haies ou de murs.
«01 GLOSSAIRE.
*
Il noas reste encore là CouriUle, Le dos Saint^Jennuii senom-
moit autrefois la CowtUk^ «t avoît donne œ nonr à U me
Taranne.
Courtine , terme de fortification ; partie dn rtmftat qni est
entre deux bastions et qui en joint les flancs. On «^ipeloît en-
core courtine les rideaux , la pet^ure, Ventouia^ d\ûi lit$ eor-
tiruu
Gousson ; gousset de chemise.
CousTRETz, cotierets^ petits fagots.
CousTiTRiER, coussier; c^est ainsi qu'on nommoit aotrefbis
les tailleurs. CSe dernier nom ne remonte guère qif à la fin du
seizième siècle ( 1 578 ).
Couteau parguois^ ou pargeois; petits couteaux^ de mince
yalenr, faiêant partie de la menue cUncaillerie. On les. nom-
moit ainsi parceque la plupart étoient fabriqués dans la Tille
de Prague.
CouuRE-GHfEF, bounet, coiffure quelconque.
Got; tranquille^ en i^pos , sans femuer;^ ^loclus.
GoTssiN, coussin.
CoTTTE, coiYfe ou eoete; lit de plumes, oreiller, traversin.
Coz, pour queue, pierre à aiguiser. Cos.
Gradot; crados, poisson qui se pèche sur les oAtes de Bre^
tagne.
Grawoi ST. Ce mot ^|^prime point praproncnt une cou-
leur, comme on le croit communément, mais bien la perfec-
tion d'une teinture. Ainsi, l'on disoit indistinctement rouge-
cramoisy^ bleu-cramoûj. Au liv. V, chap. lxvi, frère Jean
rhythme en cramoisy, c'est-à-dire à outrance. Nous disons en-
core un sot en^ cramoisy,
CainoooLAPTR, phalange (insecte); de knmo et hoUifié^
GRAUAir, sorte d'oi^ sauvage, oiseau révéré des ÉgyptieiM.
Crécerelle^ oiseau de proie.
Cabcre, étable, bergerie, écurie.
Cremncibr, sommelier, celui qui a soin du bnflct, appdé
ê9^edence,
CREDmOR, préteur, créancier; creditor*
GLOSSAIRE. 2o3
ChEMAvnmts^ les deux muscles suspenséun des testicules.
Ce mot vient du |prec kremady je suspend» ! en latin , cnmaster
signifie un croc pour suspendre quelque chose, dV)à nous
avons fait érémait^re,
Creneqcin, armure de tète du cavalier, assez semblable
au heaume. On fait venir ce mot de erâne» On appeloit aussi
crenequm un outil de fer qui servoit à bander les arbalètes.
Crepalocomes, cris et chants bachiques pratiqués dans les
festins. De knûpalè, qui exprime le tournoiement de tète des
ivrognes, et de Cornus^ le dieu des festins.
Crespion , croupion; et aussi , petite otespe.
Cressonnière, marchande de cresson,
Creziou ; c'est un creuset, en dauphinois.
Criticqucr, se disant d\ine maladie^ d'un orage, d'une
tempête; être dans une crise , passé laquelle Faccès diminue.
Crogheteurs (pronost k Tarticle de Mercure), doit s'en-
tendre non des portefaix , mais des crocheieuts de portes.
Crogqve teste, jeu dans lequel un enfent saute par dessus
un autre, en lui criant: Croque têts, pour qu'il baisse la tète.
Crocute; animal engendré du chien et de la hyène^ ou
loup cervier. Voyez Pline, liv. VIII, chap. xxi. Voyez aussi
un livre très rare, intitulé les Prouesses du dieu Priape, en
dialogues, parle Sr. de La Treille. Paris, G. de Luynes, 1670,
in-i2.
Croire, accroire , prêter, donner à crédit.
^ Or, sire, les vonlez tous croire
Instjoes a ia q[iiand vous vienrez?
Pathelin.
Cest une des acceptions du verbe credere.
Crosse ; jeu de balle avec un bâton recourbé.
Crotaphique (artère). Elle ^st placée aux tempes. Du grec
krotaphos^ tempe.
Croue; IVcrou d'un pressiMr.
Crouller, crousler; agiter, secouer, remuer.
Crouppe; pour dème, voûte.
2oi GLOSSAIRE.
^ / Cboocteuecé; oourert de crotîlef et degale. Parœvihîn
mot, Rabdaii eDteiid oonsUmmeat les véroles.
Crote, poar craù>.
Cbcc, poar croc. Grupperau cruc^ happer an croc
Caccife; tourmenté, torturé; cmciatus.
Ce ton ; cruche, cruchon ; ce mot est poitevin.
Cai78TEMEHi£; de ban chrétien; sorte de poire. Il seroitfJna
r^fulier d'écrire chrusiemenie.
Crteee, nom d'une tour de Thélème, froide. Kryero$.
CaTSTALLiN vierge; crystal de roche. ^
CcBicrLAiEE (epist.), valet dechambre, camerier. De cu6i-
culum,
CccuLLE, capuchon.
.Cueillir (se), se rassembler, se recueillir; colligere se.
CuiDEA, penser, croire, estimer, juger, présumer. On la
fait venir de cogitare pu de credere.
CuLicE, moucheron^ culex.
Culinaire, de cuisine; de culina.
CuLLOT, creuset.
Clltant, pour cultivant; culton
CupiER, désirer; cupere.
Cure; soin, peine, sollicitude; cura.
Le meanier n'm a core.
'LaFo?itaink.
Cure, pour excrémens (liv. I, chap. xli); rendez tant que
vouldrez voz cures (écurpz-vous). Ce mot est particulièrement
affecté aux déjections des faucons.
Curer, nettoyer, récurer.
Curial; de curie. Curialis venmia étoit un valet du plus bas
étage.
Curie, la Cour; curia.
Curieusement, pour soigneusement, avec exactitude,
comme un curieux. Les adventures des gens curieux (I, o.lfi)^
signifie Jcs mésaventures, les accidents qui arrivent aux voya-
geurs curieux.
GLOSSAIRE. ao5
CuRSE, cours; ctirsu5.
Cuscute; plante parasite qui ne pousse que de longs filets
qui s'attachent aux corps voisins , sur-tout au lin.
Custode, garde; custos. Custodes de la Rocque^ gardes de la
manche : rocque est une casaque pu robe courte qu'ils por-
toient encore le siècle dernier.
CuTE CACHE , cache-cache ; jeu. Le mot cute signifie cachette.
Cuticule, épider me; cuticula.
CuuEAu, petite cuve y vaisseau de bois cerclé.
Cymaise, vase d'étain à mettre du vin ; ces vases ont les
contours onduleux, ce qui leur a fait donner leur nom, dé*
rivé du grec kynuL, onde.
Cymaise est encore un terme d'architecture, qui signifie une
moulure ondée par son profil. On l'appeloit aussi Doucine.
Cymasulte; ondulation, contour ondulé.
Cymbale. Cest une vache sans cymbales. On appeloit ainsi
les petites sonnettes qu'on mettoit au cou des mulets, des va-
ches et autres animaux.
Cynamolge , oiseau fabuleux d'Arabie , quitette les chiennes
Cyne, chienne; l^on^ génitif Ayno5.
Cynocéphale; singe à tête de chien.
Cyre, Cyrus, roi de Perse.
CzA, vieille orthographe du mot ça, avant que la cédille
ttt en usage.
D.
- Dactyle (liv. IV, chap. lx), la datte, fruit du palmier.
Dactylos ; ce mot n'est pas de bonne latinité dans ce sens.
Daouantaige; en outre, de plus.
Daôuenet, daguette; petite dague de poche.
Dail, une faux. Ce mot est languedocien; d'où le verbe
dailler, faucher.
Dain, daine; délicat, friand, appétissant, délicieux.
Daire, pour Darius.
Dam y dommage, perte, désavantage; damnum.
ao6 GLOSSAIRE.
Dam, pour dominus. C'est lé dont de nos religieiix.
Damer; terme emprantë du jeu de dames; et pris au figuré
pour enchérir, couvrir, surpasser.
Damp, pour dom, seigneur; d'où Pon a construit le nom
de la ville de Dampmartmy c'est-à-dire du seigneur Martin.
Dange. Les danses se divisoient en général en hautes et
btLsses, Les premières , qui comprenoient les élévations et les
tours de force, étoient, comme nos danses de théâtre, parti-
culières aux baladins; les basses danses, dites terre à terre,
étoient usitées par tout le monde; les prineipales Airent la
Pavane, la GaîUarde, la Volte, le Tourdion, la Gourante,
l'Allemande, la Gavote, et le Bransle. Indépendamment de
celles que nous- avons fait connottre ci-dessus, page Sa, et
qui sont tirées des navigations de Panurge, on trtuve, dans
Vorchesographie de Tabourot , la tablature des suivantes :
jouissance vous donneray, confortez-moi, toute firelore, pa-
tience, du genre des pavanes; la Mîlanoise, la fatigue, si
j'aime ou non . la traditore mi fa morircy Panthoinette, bai-
sons^nous, belle; j'aimerois mieux dormir seulette; l'ennuy
qui me tourmente, du genre des gaillardes; le bransle sim-
ple et double; ceux de Bourgoigne, de Poictou, d'fiscosse,
de Malte, des lavandières, des pois, des hermites, du chande-
lier ou de la torche, qui passe de main en main; des sabots,
des chevaux , de la moutarde , de la haye, de l'official, le branle-
gay, les hauts barrois , la Cassandre, le pinaguay, la Charlotte,
la guerre, l'aridan, le triory de Bretagne, autres bransles;
la morisque, les Canaries, la danse des bouffons, danse ar-
mée, etc.
Du temps de Rabelais *et de Cervantes, les Espagnols divi-
soient aussi leurs danses en deux espèces: les dansas ^ propre-,
ment dites, qui comprenoient les danses graves, d'un usage
ordinaire daps la bonne société; et les bayles, danses du peu-
ple ou villageoises. Au nombre des premières étoit le tordion ,
la pavane, le cahallero^ le roi don Alphonse*le-Bon, lepiedel-
gibao, ou piegibado (pied bossu), danse maintenant in-
connue. Parmi les bayleSy on comptoit la ohaconne, la sara-
GLOSSAIRE. 207
bande, le ca$troje (le chaume), les gamb^as (gambades ou
entrechats), la gomma (la prostituée), le polio ^ le frère Bar^
tolo^ la pipironda^ le cohrin Colorado y (la bi^rée), le guineo,
danse originaire des nègres, vive, lascive, et grotesque; le
vitlano, danse rustique. Les Espagnols avoient encore le eanor
tio, venu des lies de ce nom ; la xacara, la danse des épées , et
les datuoi habUuùu^ espèce de pantomime entremêlée de poë»
aie. On trouve un exemple de ces dernières au chapitre XX de
la seconde partie du don Quixote,
Dangiek, pour maL Nul nen prini dangier (en parlant de
la peste), nul n'en prit du mal, nul n'en fut atteint.
Dangier, mari jaloux. Hœc vox, dangier, dit un comment-
tateur des Arrêts d'Amour, maritum significaty propter pericu"
lum ubiviri uxorum amores prœsenserint. Voyez, dans le Babe^
lœsiana, le mot palatin.
Dapes, mets; dopes.
Dar, ou dardf poisson blanc, de là grosseur d'un hareng,
et très bon à manger, puisque l'on dit : sain comme un dard.
On Fappelle, dit-on, ainsi, parceque, en nageant, il s'élance
comme un dont
Darcsau, petit dar, poisson.
Darbbllb, trait, petit dard.
Dataire, officier de la chancellerie de RcHne. Ceux qui
mettent la date aux suppliques.
Dateur, donateur, qui donne; dator.
Daulber, frapper, battre à coups de poing. On le dérive du
teuton dubba, frapper.
Dauiet, dauier; sorte de pince dont se servent les dentistes,
et qui peut aussi servir à d'autres usages.
^ Dea, certes, vraiment, assurément, certainement, oui dà^
Ménage dérive ce mot du grec dia (par Jupiter); et Borel, de
la particule grecque de {projecto). Dea ne forme dans les vers
qu'une seule syllabe.
Déambuler, se promener, marcher; deanubidare.
DEBAOOULER;'àu propre, vomir, dégobiller; an figi^ré, dire,
vomir toutes sortes d'injures. Debagouleur.
ao8 GLOSSAIRE.
Debecillek et debezillery disloquer, déboiter. Il n'est nulle-
ment vraisemblable que ce mot vienne de baculus.
Debonnaireté , bonté, affabilité , douceur prévenante, clé-
mence.
Debradé , mot forgé par Rabelais ; qui a perdu les bras. Dans
le même endroit (II ,88), Rabelais forge plusieurs autres mots
très plaisants, qui ne sont pas susceptibles d'interpréta-
tion.
Debteur, par syncope, pour débiteur; debitor.
Decempedal; qui a dix pieds de long.
Déception, decepte; imposture, fourberie, mensonge, sur-
prise; deceptio. Decepter, decepteur^ deceptivement.
Dececoir, tromper, abuser; decipere. Decevance, deceve-
ment, deceveuVy decevable,
Dechasser, pour chasser^ expulser.
Décider, pour déterminer, élire, choisir.
Declination, diminution, déclinaison, abaissement; de-
clinatio. Décliner.
Décliner , pour éviter en se détournant, s'éloigner, quitter^
s'écarter, diminuer.
Decocrir, découler, couler, en parlant de l'eau.
Degours, décroissement, déclin, diminution ; et aussi pour
cours; decursus,
Decretalictone; ennemi, meurtrier, bourreau des décré-
tales. Cest, ajoute Rabelais, une diction monstrueuse (ung
barbarisme) compousee dung mot latin et dung aultre grec.
Decrotatorium; décrotoire. Il existe un livre de théologie
morale, intitulé ; Décrotoire de vanité.
Decumane; c'est proprement le dixième en compte, et,
comme le nombre dix étoit réputé complet et parfait, Rabelais
emploie le mot decumane pour exprimer gros, grand, accom-
pli, parfait. « Vague decumane, dit-il, grande, forte, violente;
u car la dixiesme vague est ordinairement plus grande, en la
(i mer Oceane, que les aultres. Ainsi sont par cy après dictes
« escreuisies decumanee, grandes: comme Columella dict, poy-
u res decumanes, et Fest. Pompeian, oeufz decumanes. Car le
GLOSSAIRE. 209
« diziesme est toi3siour$ le plus grand. £t^ ea un^ camp, porte
u decumane. »
DfDuicT, amusement, passe-temps, récréation, divertisse-
ment, plaisir, joie; de deducere. Voyez aux Erotica.
Défaillir, manquer, faillir, être en faute.
Defauciller. Voyez yoticife^. .
DEFoaTUNÉ, malheureux, infortuné.
Dec ASTER. Voyez deguaster.
Degluber, peler, écorcher; deglubere.
Degourt, dégourdi y alerte, joyeux, de bonne humeur.
Degolst; le jus qui dégoutte et coule d'une viande qui est
en broche. Degoust d'eau, écoulement.
Degouziller^ pour avaler, faire passer par le gosier.
Degu aster; ruiner, ravager, détruire, gâter, faire dégât
Degun, aucun, quelqu'un (gascon).
Dehait, chagrin, tristesse, affliction, abattement, m^die,
infortune. Ce mot est aussi adjectif. Voyez haït.
Dehait, interjection qui revient à peu près au vœ des La-
tins.
Dehengande , dégingandé j disloqué , à demi rompu , de mau-
vaise tournure.
Dehinc, loin d'ici, hors dHci. C'est le hinc latin.
Deiect; abattu, affaissé, abaissé, renversé; dejectus,
Deificque, divin.
Deliure, exempt, débarrassé, délivré.
le suys icy pins a deliure.
Patheiin. '
i)'où le verbe délivrer, dans le même sens.
Demander, fen demande à; pour j'en appelle à, je m'en rap-
porte , j'en réfère à.
Démarcher, faire des pas avant ou arrière, se mow^oir,
changer de place, marcher.
Demigrer, émigrer, aller dans un autre endroit; demigrare.
Demoboron, mangeur du peuple.
Demoller, abattre, démolir, fracasser.
3. 14
aie GLOSSAIRE.
Demt ceincti espèce de ceinture ou de drappefie à usage de
femme.
DEMt ostade; on appeloit ostade une espèce d'étamine; la
demi-ostade étoit la même étoffe, plus légère.
Denare, denier,
Dendromalaghie. Ce mot est formé de dendron {arbor\ et
de malachia {mollities)^ ce qui veut dire que la plante, sans
quitter sa souplesse , acquiert la hauteur d'un arbre, ce qui
est une exagération.
Demigement, dénichement ^ nichée. Deniger^ dénicher.
Denrée (liv. IV, chap. xxxii): denrée de cresson; botte va-
lant un denier; par syncope de denarium : toutes choses valant
ou rapportant un denier de revenu; et, en général, toutes
menues marchandises et des comestibles. Denrée est aussi pris ,
à la lettre, pour denier, argent :
^ Et sy prestoy t
. , Ses denrées a qui le vouJoyt,
•4»
Dit maître Pierre dans lat farce de PaJthelin.
Denudation; mise ^nu^h découvert; de denudare.
Départir (activement), séparer; (passivement), s'en aller,
se séparer. Substantivement, depcurtir, pour départ; et aussi
département.
Départir; partager, distribuer, partiri.
Depennaillé, déguenillé, loqueteux; dépannas.
Deperdu, dispersé, perdu, ^aré.
Depescher, céder, transporter, décharger, libérer; et aussi
dépecer^ rompre, séparer, dépêtrer.
Depopulé, dépeuplé: depopvdare.
Déporter ( se), se transporter, aller dans un endroit.
Déporter (se), se dispenser, s'exempter, s'en remettre à.
C'est te figuré du précédent.
Deposcher, ôter de sa poche.
Dépression, abaissement, humiliation; depressio.
Déprimé, abaissé, abattu, rabaissé, descendu; deprimere.
Desamgionier , délasser, désoppresser, soulager, dilater : ce
GLOSSAIRE. fkit
Verbe est le contraire du latin angere^ presser, suffoquer,
dont nous avons fait le substantif angoisse.
Ûesarrot, desroy; dérangement, désordre, confusion.
Oesghasser , pour chasser, expulser.
DEdCLiQUER, bavarder, babiUer, parler aussi tite qu'uii cli-
quet de moulin :
Que tu morras bien desdiquer^
Quand il aura faict la demande !
Pathelin.
Descrouller. Voyez crouUér.
Désemparer, détruire, miner, démolir, abattre (les rem-'
parts), et aussi séparer, chasser, quitter*
Deseruir, pour servir, être utile, mériter.
DssFALLOiR, manquer, défaillir,
Desgonder, ôter des gonds, déboîter.
Deshinguande, déhanché, démantibulée
Desiucher. Voyez au RaheUesiancu
Deslocher, disloquer; disbcare.
Desmorché, qui a perdu son eunorce,
Despeghe, pour débit, emploi, vente.
Despection, mépris, dédain : despectio.
Despencier, maître-d^ôtel.
Despendre, pour dépenser.
Despescher (se), se dépêtrer, se débarrasser, se désentra-
ver, (contraire de empescher.)
Despiecer , dépécher.
Despit, adjectif; pour dépité, grô^on, de mauvaise hu-'
meur.
Despiter, mépriser, regarder d'en haut, dédaigner; de des-
picere.
Despiter, pour défier, mettre au pis.
Despiter, pour maudire (liv. IV, chap. xv).
Despiteux , méprisable, rebutant, repoussant.
DESPRisEBiEinr, mépris, détachement, dépréciaiion ; de cfe-
preciare. Rabelais emploie aussi le substantif (/es/^m.
»4.
313 GLOSSAIRE;
Despumeti , écumer ; despumare.
Desracher, esracher; arracher; de cUsrarare.
DesratÉ) desroyéy desruné; déréglé, désordonné, coBfQS,
troublé, dérangé, hors des rangs, en désordre.
Desrocher, faire tomber, détacher du roc^ précipiter du
haut d'un rocher.
Desroté, dégaroté, délié, détaché.
Desrumpre, rompre, briser, détruire, nuire.
Cest vaotif cas qai bien fort desmmpt
Ton 6Biict.
PtUhelin.
ItesaiRÉ; an pvopre, déchiré ^ arraché, mis en lambeaux;
au figuré, gueux, méprisable, vil; parceque Ton a coutume
déjuger les hommes par l'habit qu'ils portent.
Destitué, pour privé, dépourvu.
Destituer, pour abandonner, délaisser, quitter. Vrai sens
de destituere.
Destorse, détour,
Destoupper, déboucher, débonder, le contraire de e^^
toupper,
Prens plomb fondu, cbaaix, soufre, et pois rasine,
Metail bouillant, qui seront drogue fine,
Pour destoupper ta mauldicte rancueur.
Jet. des jipost.
Destourbièr, obstacle, embarras, empêchement, trouMe.
Destrier, dextrier^ cheval de bataille, ou de l'homme d'ar-
mes, quand il étoit mené en main {ad dexteram ). G'éioît le
même que le coursier^ et l'opposé du pcUefroy, ou cheval de
parade des femmes.
Destroict, défilé, paf^>age étroit ^ gorge de montagnes.
Destroict, pour district, juridiction.
Destrois (lîv. V, chap. xxx), embarras, difficulté, empê-
chement ; d'où l'on a formé le mot détresse.
Desi'er, endéver, enrager.
Desultoire, cheval de main qui servoit de rechange dans
GLOSSAIRE. 2iS
les eombats; demltorèus. Sënéque bous apprend qu'un cer-
tain Quintus Oellius, du parti de Marc Antoine, mais qui
depuis l'abandonna, reçut, pour sa conduite vacillante, le
surnom de desultor bellorum civilium,
DssuoYi, bors de la voie, insensé.
Le marchand nest pas desnoyé,
Belle seur, ^ui me la vendu.
Pathelin.
Detraction, médisance, noirceur, fausse imputation; de
éetrahere,
Detraué; se dit au propre d'un cheval échappé du travaiL
An figuré, délié, déchaîne, débandé, sans frein, sans mesure.
Oetrigouere, dévidoir.
Deualer, descendre o^va/fem, s'abaisser, aller en bas. Ce
verbe est aussi actif, et signifie abattre, précipiter, etc.
DEf7ENTEAU , tablicT, qui se met par-devonf .
Deuis, gré, fantaisie, plaisir, ji mon devis y k mon gré.*
Deult, troisième personne du présent de Pindicatif du verbe
douloir. Voyez ce mot.
Decot pour dévoué, consacré, voué; devotus.
DETJotioN, pour zèle, pour serment, imprécation, malédic-
tion , et pour l'acte de se dévouer^ devovere.
Dextre; droit, droite, et aussi adroit; dexter, Dextrement^
adroitement.
Diablerie , mystère, jeu de diables. On appeloit grande dia-
blerie celle où il y avoit quatre personnages, et petite, celle qui
«n avoit moins.
OiABLictTLER, calomuicr, selon le vrai sens du mot grec
diaholé's,
OiALooE, dkUogue, Dialogiser, discourir en dialogue.
Diamerdis (poudre de). Oudin veut que ce soit un mélange
de sauge et de merde. C'est tout bonnement la poudre de Per-
limpimpin , une poudre imaginaire.
Diane, batterie de tambour, à l'aube , pour éveiller les sol-
dats. On dérive ce mot de dits.
ai4 GLOSSAIRE.
Diaphragme, muscle qui sépare la poitrine. du ventre; de
diay entre, et phrassôy je ferme.
Diapré, éclatant , teint de couleurs brillantes, paré, orné.
Diasproy en italien.
DiARHOMES (climat); celui qui passe par la ville de Rome.
Diaspermatisant; abondant en sperme.
Diastole, dilatation des ventricules du cœur. Voy. Systole,
Diatypose, linéament, description, information, constitu-
tion. Ce mot ebt grec.
Diauol {di(wolo\ le diable.
DiGASTE, juge, qui rend à chacun ce qui lui appartient. Ce
mot est grec.
Dicté, ditier^ dictiez; ce que l'on nomme proprement un
dit y adage, sentence, maxime, proverbe, etc.
DiEGCLE, petit jour; c/iecu/a.
Diffame, diffamation^ déshonneur.
Différence (I, i6a), pour différent^ dispute, contestation;
discrimen.
Diipete, descendant de Jupiter; de Dis.
DiLACERER, déchirer, mettre en pièces; dilacerare.
Dilater, délayer; prendre des délais, différer, suspendre.
DiLiGER , cl^érir ; diligere. Rabelais emploie aussi le substan^
tif dilection.
DiLLE, la mépie chose q\ie douzil, le fausset d'un tonneau.
DiLUGULE, point du jour; diluculum.
DiMiON, apparence, idée fantastique (hebr.)
DiMiTTER, laisser, remettre, abandonner; dimittere.
DioLE, par syncope, pour diable; diabobis.
DiouRE, dioré; doré, de couleur d'or. Figues dioures.
DiPHTERE, peau de parchemin préparée pour écrire; diph-^
terœ»
DipsADE, vipère dont la morsure, dit Pline, cause une soif
extrême; dipsas.
Dire, pour dicter {l^ 583.) « Lesquelz ont dict loiz es gens
f$ mariez. »
DiREPTioN, pillage, dilacération, déchirement; «A'repfko.
GLOSSAIRE. :^i5
Bis, Jupiter et aussi Pluton.
DiscEDER, s'éloi^er, s'écarter; discedere.
DisoEPTER, disputer, contester, être eu différent; disceptare.
DisGESsioN , séparation, éloignement, départ; discessio.
Discourir, pour parcourir, aller çà et là; discurrere.
DisGOCRS, pour decowrs. Voyez ce mot.
Disert, qui s'énonce facilement ^ éloquent; diserius^
DisGREGER, séparer, diviser, disperser; disgregare; d'où dis^
grégatiouy le contraire d^agrégatioru
DisPAROiR, disparoitre.
Dispenser, distribuer, partager, répartir; dispensare*
Quant à son temps , bien soent le dispenser, etc.
Disperdre, départir, distribuer, disperser^ diviser, partager;
dispertiri.
DisPUTATioN, disputoison; disputes, argumentations.
Dissolu, pour résolu, et pour dissous, détruit.
Distique. Assemblage de deux vers; de dis et stichos. Celui
que nous avons rapporté, tome II, page 56a, vtto, etc., rap-
pelle le beau distique du même genre fait sur Virgile :
« Pastor, anitor, eques , pavi , coloi , superavi ,
« Capras, ms, hostes, fronde, ligone, manu. •
Qui doit se lire: pastor, pavi; capras fronde arator, etc.
Pasquier a traduit ainsi ce distique :
Pâtre , fermier, soldat , je pais , laboure , rains ,
Troupeaux, champs, ennemis, d'herbe, charrue et mains.
J)iUE, divine; (Uva. ,
Divers (liv. V, ch. xviii), contraire, fâcheux, inconstant,,
rude, insupportable; diversus. Fortune la diverse*
Vous estes ung bien diuers homme,
' dit Guillemette dans Ia farce de Pathdin.
Diurrtir, détourner; diverlere. Sur ^uoi l'on observera que
2i6 GLOSSAIRE.
celui qui se divertit se détourne en efiFet de ses occupations jour-
nalières.
DiuiCES, richesses; diviiiœ.
Divise, pour devise.
Diviser pour deviser.
Dodeliner^ bercer, engironner, remuer doucement les en-
fants, pour leur faire faire dodo. Dodeliner de la teste y Pagiter
doucement, se bercer soi-même.
DoDiNE. Le Duchat, avec sa ridicule manie des étymolo-
gies, a bien mal expliqué ce mot. La dodine est une sauce que
l'on faisoit pour les canards ou oiseaux dé rivière ;'il y en avoit
de deux espèces, au lait et au verjus. Voici les deux recettes
qu'en donne le célèbre Taillevent : u Pour faire dodine de laict
u sus tons oyseaulxde riuiere, prenes du laict et le mettes en
u une poile; demyonce de g^ingembre pour deulx plats, et pas-
i( ses par le staminé auec deulx ou troys moyeulx d'œuf , et
u faictcs bouillir tout ensemble, auec laict et sucre; quant les
u oyseaulx seront cuits, mettes la dodine dessus. Dodine de
u vertius sus oyseaulx de riuiere et chappons ou aultre volla7
u taille de ro6t; mettes le vertius dessoubs le rosty çn une
u poille de fer; puis prenes moyeulx d'œufs durs, et demy-
(( douzaine de foyes de poullaiUe; et quand les foyes soient
u utïQ peu roustis sus le gril et passes par lestamine auec le
« vertius tout pur, et y mettes ung peu de gingembre et du
u percil effueillé dedans, et tout bouillir ensemble; et mettes
u sus le rost des tostees de pain halles dessus le rost, et pareille-
u ment dedans aultre dodine. »
S'il est une étymologie vraisemblable, c'est que l'inventeur
de cette sauce s'appeloit Do^/m, diminutif corrompu de Claude.
DoDRANTAL, dodrontaUs, gui a neuf pouces de long.
Donrr , temps de l'indicatif ou de l'impératif du vieux verbe
doigner^ pour donner.
DoLouERE, doloircy outil de tonnelier et de charpentier,
acéré d'un bout, avec un manche. Dolabra.
DoMKSTiQUE. On donnoit autrefois à ce motune signiFica-
iLon beaucoup plus e^udue et moins asservissânte. On appt'-
GLOSSAIRE. 317
loit domestiques tous les individus attachés à une maison , ou
y demeurant, quelle que fût leur condition auprès du chef.
Rabelais eîte des nobles même comme domesUques du cheva-*
lier de Lanfjfey et de Gargantua. Lni-m^e étoit domestique
du cardinal du Bellay. Domesticusy du latin domus.
DoaiESTiQOE. Apprivoisé, feonilier, <rf>éîssant, en parlant
d^un animal.
DoMiNOTiBR , faiseur de papier marbré, jadis appelé domino.
DoMiMOTiËti , faiseur de dominos. On appeloit ainsi le camail
noir que les prêtres mettoient pendant l'hiver. On a depuis
impieusement donné ce nom à l'habit ordinaire de bal, qui est
garni d'un capuchon. On connolt la plaisante équivoque: heaii
qui moriuntur indomino ^ que l'<m attribue, sans trop grande
preuve, à notre Rabelais.
DoMiNOTiER, qui mange le bon Dieu (dominus). Voyez mn-
minotier.
DoND. Voyez ond.
DoNGE (pour la rime), au lieu de donne :
le ne scay si ie songe ,
Je nay point appris que îe âonge
Mes draps en donnant ne veillant.
Fatheiin.
Dorade, aargon, mejane, poisson de mer.
DoRCADE. Pline appelle ainsi une espèce de chevreuil , de
chèvre, ou de daim; dorcas. Cet animal étoit révéré à Goptos
en Egypte.
OoRKLOT, en£Eiot gAté, mignard cpie l'on caresse. Le verbe
doretoter signifie choyer^ bercer, caresser. Au propre , le mot
dorelot signifioit une frange, un ornement de femme, et les
rubaniers étoient dits dorelotiers. Voyez au RabeUesiana.
DoRESNAUANT, dc orcs (maintenant) en uvant.
DoROPHAGE , mangeur de présents , c'est-à-dire qui vit de ca-
deaux, comme les gens de justice. Ce mot est formé du grec.
Double, menue monnoie valant deux deniers.
DouBTBR, pour soupçonner, se douter.
3i5 GLOSSAIRE.
DouLGiHE 9 iioucetnn«; flûte douce.
DouLoiR , doulouserj souffrir, se plaindre; efefere. Nous avons
conservé douleur, douloureux, et dolent, Rousseau a employé
l'adjectif si expressif endolori.
Douas, le dos; dorsunu
DouzAiN, monnoie de cuivre allié d'ar^g^ent, valant douze
deniers. On Pappeloit aussi grand blanc.
DocziL , dosil; fausset avec lequel on bouche une pièce qu'on
a percée.
Dote (liv. V, c. xxii). Ce mot ne signifie point en ce lieu
un conduit, une douve, un aqueduc, et il n'est point formé
de duco. C'est tout simplement un vase, un baquet; il est dé-
rivé du bas latin dogn. On disoit auâsi deyin,
Draconicque, se dit d'une loi extrêmement sévère, telle
qn'étoient celles de Draeon.
Dragées, pour épices déjuges (liv. II, ch. vu).
Draoeoir, petite boite plus ou moins riche, et souvent d'ar-
gent, faite en forme de montre, dans laquelle les femmes met-
toient des dragées, et qu'elles portoient à la ceinture.
Dragonneau , sorte de ver qui se loge entre cuir et chairi
aux jambes et aux cuisses. Les Arabes les nommoient vena me-
den^ ou cruris, parceque leur frétillement sous la peau, sen-
sible à l'œil, imite la pulsation d'une veine.
Drapeau; vieux drapeaux^ vieux chifibns. Marot a dit tetin
de drapeau^ pour mou comme chiffon.
Drogueur, droguiste.
Drolaticque, plaisant, récréatif, malicieux.
Dronos, expression familière de l'Aûjou et du Languedoc;
ce sont des coups ; donner, faire dronos y c'est battre quelqu'un ,
lui donner des horions.
Dropace, dépilatoire; dropax.
Dru, pour dur; par métathèse.
Dru, robuste; bien portant, gaillard:
Estes vous MÛn et dm , GnîUaulme?
Drtinade, voyez Chel/dre.
GLOSSAIRE. 219
Duc (dtur), chef, général.
Duc, oiseau de proie, I, 11.
DuiSAHT, plaisant, qui convient, qui sied, qui duii. Duire.
OuMET, pour duvet Rabelais emploie aussi Fadjectif du-
meté,
. DuppE, pour huppe ^ oiseau.
DcREB, verbe actif, pour conserver, faire durer; durare,
Dyscole, morose, de mauvaise humeur; au propre, digé-
rant difficilement: de dys (œgrè)^ et colon (cibus).
Dtscrasié, sans force, de mauvaise constitution, intem-
péré; dyscrates,
E
ËAGE, aage; employé au féminin^ comme le latin œtas.
Eale^ animal fantastique de la grosseur d'un cheval marin ,
de couleur noire ou fauve, et ayant une queue d'éléphant.
Voyez Pline, liv. VIII, chap. xxx. .
Eaue, eau. M. Roquefort observe que c'est un des mots dont
l'orthographe a le plus varié. 11 cite, entre autres, etige^ eague^
eaige, eauwe, eeue^ effe, eque, efj/ve, eve, esvh, ebbe, iaue, iawe,
yaue , yawe , awe , aiwe , aive , aé , aez , aige , oique , cUgue , aygue ,
aiffe^ cUfey aau^ aie^ aaige^ àage, âge; et, de ce dernier mot,
il conclut qu'il faut dire , d'une personne trempée de sueur : elle
est en âge (eau), et non pas, comme on le dit communément,
elle est an nage; ce qui, dans le fait, ne présente aucun sens
raisonnable.
ËBUSCHBTER, ramasscr des brins de bois pour faire des fa«
gots.
EcARLATE. Ce mot, comme celui de cmmoû/, désigne moins
une couleur que la perfection delà teinture de Gobelin. Il y
avoit de ïécaricUe verte, bleue et noire; l'écarlate rouge étoit
due à la cochenille ou au kermès; comme la migraine (voyez
ce mot) au hérisson de mer. Comparativement à celle-ci, l'é-
carlate rouge étoit aussi appelée graine^ comme plus parfaite
que l'autre.
330 GLOSSAIRE.
EcARQViLLER, ëcarter, élar^. Les doigts eearquillez^ le^
doigts ouverts.
EcHEPHmoN, gentilhomme de Picrochole; prudent, avisé;
de eehon et phren.
EcHERui, chervî^ plante ombeilifere, dont les racines sont
comme de petits navets, qu'on mange frits ou de quelque au-
tre manière. Le chervi est le siser vulgaire.
EcHiNEis; le rémora, auquel les anciens attribuoient la
vertu fantastique d arrêter les vaisseaux.
EcoRNiFLÉ, écorné. Voyez ce mot
EcouvE^, escoutes; cordages fixes aux angles inférieurs de
chaque voile, pour Tassujettir bas, ce qui s'appelle border la
voile.
EcuTZ à la lanterne. Le Duchat conjecture que c'étoient des
demi*testons d'argent.
EccTZ du palais. C'étoient des jetons aux armes de France ,
qui servoient a«x gens de justice pour faire leurs calculs. Ap-
pelés aussi monnoie de la Bazoche.
EcuTZ au sabot. Le Duchat pense que ce sont d'anciens écus
d'or, dont le champ armorié se rétrécissoit par le bas , en forme
de sabot ou de toupie.
EcuTz au soleil^ monnoie d'or, de 70 au marc, frappée sous
Louis XI, vers i47^* ^n ^^ nommoit ainsi parceque, au-des-
sus de la couronne, étoit un petit soleil à huit rayons. On l'ap-
peloit aussi ëcu Sol. Êcu à Cétoile poussinière est une plaisan-
terie.
Editer. Ce verbe se disoit autrefois. Pourquoi Pa-t-on banni
de notre langue, tandis que nous avons conservé éditeur et
édition?
Editue, gardien d'un temple; œdituus.
Edonides; les Bacchantes* ainsi nommées du montfdbn,
en Thrace, où elles célébroient les orgies.
EFF£Ré,fier, superbe, orgueilleux, indompté, sauvage; de
férus.
Efficace, pour efficacité^ pouvoir, puissance.
Effroy ; faire effroi , pousser de grands r.ris pour effrayer
GLOSSAIRE. 221
Pennemi; effroi est donc souvent pris pour bruit, clameurs^
cris tumultueux. Sansej^rox, sans faire de bruit, en silence.
Effructé, effnùtéy dont on a cueilli le fruit.
ËFFCNDRE, répandre, épancher, semer; effundere. Nous
avons conservé le substantif effusion,
Egens, nécessiteux, qui a besoin, pauvre ; egenus; d^où ege-
nerj appauvrir.
Egraphiner, égradg^er, écoircher. On disoit aussi grafiner^
graffigner.
EiNiG, OU plutÀt eitdge^ et evig, ou mieux ewige; deux mots
allemands, dont Pun signifie nul, aucun; et l'autre, perpétuel.
La substitution frauduleuse du second mot au premier, dans
le traité conclu entre Charles-Quînt et le landgrave de Hesse,
constitua ce dernier prisonnier à perpétuité de l'empereur.
El , pour il , lui , l'autre.
Ela. Par ce mot, Rabelais entend la note la plus élevée de
la gamme.
Elanes et lanes, les landes de Bordeaux.
Electre, métal composé d'or et d'argent; etectrum. C'est
aussi l'ambre jaune.
Eleemostke, aumône; eleemosyna.
Elenchie, perle taillée en poire.
Eligie, éclair, lumière subite, eloise; àeelucere.
Elixo, mot corrompu de e/irir, nom donné tantôt au' mer-
cure, tantôt au soleil. Il est aisé de voir que Rabelais, qui s'est
moqué avec juste raison des alchymistes, n'entendoit rien à
leur prétendue science; car les trois principes qu'il nomme,
liv.'V, chap. XVII, eussent au moins dû exprimer sel, soufre,
et mercure.
Elofe, lisez ellops; poisson qu'on croit le même que Vacd-
penser ou l'esturgeon; ceux de Rhodes étoient les plus estimés.
Voyez Pline, livre IX, chap. xxvii. C'est aussi une espèce de
serpent non venimeux.
Eluer, laver, nettoyer; eluere,
Eluti en ( plomb ) ; sorte de plomb très pur, dont parie Pline.
Plomb lavé par l'action des eaux souterraines; elutus.
a22 dLOSSAIRE.
ËMAciÉ, maigre, amaigri, desséché; emaciatus; de macies.
Emballer, pour avaler, engloutir, envoyer les aliments en
val.
Embastonné, armé. Il faut se souvenir que bcuton signifioit
toute arme offensive.
ËMBAciETE, qui a les mâchoires débottées, ou, comme on
dit trivialement, la gueule en pantouffle.
Embesoighé, embarrassé, occupé.
Emblée. Le verbe em6fer signifie enlever, dérober; nous di-
sons d^embtée; Rabelais écrivoit à Vcmbiée^ c'est-à-dire à la dé-
robée, furtivement, en cachette. Ménage dérive èe mot de
ambulare.
Emblemature , ensemble d'emblèmes ; peinture allégorique.
Emblic, espèce de myrobalan. Voyez ce mot.
Emboire, aspirer, pomper, sucer, imbiber, au propre et au
figuré; nous avons conservé le participe imbu: imbuere.
Ëmbocsé , souillé de 6oue, sali, taché, gâté.
Embrene (liv. III , chap. xxxvii), embrainé, le même que
empeigé, barbouillé de poix ou de goudron, qu'on a nommé
brai ou bré.
Embrenner , emmerder, souiller, barbouiller de merde.
On lisoit sur la porte d'un retrait ce distique :
Au nom de tous les cals n'embrennez pas le cercle;
Att nom de tons Id utez remettez le couvercle.
On appdoit aussi s'embrenner, passer par l'arc Saint-Bernard.
Embrum, brume, brouillard épais et obscur; caUyo.
EMBRinfCHÉ, entortillé, afFublé, embarrassé, revêtu, enduit,
couvert, parqueté. Ménage dérive ce mot de imbricare; revêtir
de briques , et Le Duchat , de lambruscare , d'où viendroit notre
mot lambris,
Ehbtjrelugocquer (s'), mot bizarre, qui cependant n'est
point, comme tant d'autres, de l'invention de Rabelais; s'em-'
barrasser, s'enchevêtrer, s'occuper de chimères, comme les
moines embourrés, c'est-à-dire à coq^ieluchons de bure,
Emrut^ entonnoir. Ce mot est languedocien : de imbutw^^ '
GLOSSAIRE. 223
ËMMELiB, genre de saltation décente et posée; du grec em-
meloSy {concirmé). «
Emmouché, gâté, souillé par les mouches,
Emnins, lisez minim; espèces; mot hébreu.
Empaletogqué; enveloppé, entortillé. Le paletocq étoitnne
espèce de casaque à coquduchon, dont la pointe ressembloit à
la tète d'une huppe; voilà pourquoi Rabelais dit empeUetoqué
comme u&e duppe. On a depuis appelé paletoquets des gens
sans aveu, parceque le paletot servoit aux gens de guerre, aux
matelots ; c'ëtoit aussi Fhabillement des laquais. Le mot paUe*
tocq est emprunté de Tespagûol.
Empan, mesure de longueur, représentée par l'ouverture
de Ift main , de l'extrémité du pouce étendu à celle du petit
doigt ; V empan équivaut à huit pouces. On fait venir ce mot de
Pallemand ein span.
Empas, entraves, liens, empêchements; de impedire. L'italien
dit impastoiare^ entraver.
Empeigé, englué, empêtré dans la poix,
Empennachbr, garnir de plumes; depenna. .
Empenné, emplumé, garni de plumes; de penna,
Empebeuk, grand poisson du genre du xiphias, spado, ou
épée. Il a au bout du museau un os dentelé comme un peigne,
qui lui sert pour sa défense.
Empescher, pour occuper, embarrasser.
Emploicte, débit, emplette, achat; à!emploiclej de défaite.
Ménage dérive ce mot de implere.
Emploicter, fOut employer.
Empreu , en premier, un en compte (en protois).
Emprea, et deaz, et troys, et quatre.
Pathelin.
Emprinse^ entreprise^ et aussi embarras (liv. V, chap. xxiv).<
En italien, le mot imprese signifie devise.
Empyre^ pour empyré; I, lo.
Emulgentes; veines qui portent le sang dans les reins.
Emulgenies,
2a4 GLOSSAIRE.
EfiiUKPER, nettoyer, purifier; muncfors.
Enamouré, transporté dVmiour.
Encarré et cnquarré; engravé, échoué, eu parlant d^uu
vaisseau.
ËNCEiNGT. Nos ancêtres se servoîent du verbe enomncter^
pour concevoir. Chacune ayt enceincte la parole saincte (1, 1 89 ),
c'est-à-dire l'ait conçue, Fait dans elle.
ENGHAiiTstrR, pour cAantetir (Prognost., chap. v).
Enclauer, pour enfiler une chose ronde et forée, comnie
un anneau.
Enclin, encline; courbé, incUnié.
Encline, être enclin^ incliner, pencher.
Enclume, du masculin.
Encocher, fixer, assurer, aljtacher. Voyez aux Eroiica.
Endouairé, doué y doté.
Endoussure, dernier revêtement; terme d'architecture.
Enduire, avaler, et, par suite, digérer; faire entrer, intro-
duire; inducere. Ce mot est surtout un terme de fauconnerie.
Enboreme, nébulosité^qui surnage dans l'urine, de en, dans,
aiorein, suspendre; suspendu dans.
Enfiansailles ^fiançailles.
Enflamrer, enflammer, incendier. Enfiambé, flamboyant.
Enfondre, mouiller, tremper, percer, traverser; le parti-
cipe de ce verbe est enfbndu ; infundere,
Enfondrer, éfimdrety enfoncer, défoncer, percer, couler à
fi>nd.
Enganner, tromper, attraper; de l'italien ingannare.
Engarder , enguarder ; empêcher, garder de ; prendre garde ,
observer, considérer.
Engastrimtthe, ventriloque, qui parle du ventre; faculté
qui, comme on l'a cru long-temps, n'est point un don parti-
culier de la nature, mais bien un acquêt de l'art. Ce mot est
grec.
L'abbé Fiard, chanoine de Notre-Dame de Paris, prétend
très sérieusement, dans ses Lettres stir la magie y que les ven-
triloques sont des démons incarnés. Nous avouerons avec dou-
GLOSSAIRE. aaS
leur que le nombre de ces démons s'accroit tous les jours.
Engin: ce mot, formé d^ingemuniy a un grand nombre d'ac-
ceptions. Il signifie ordinairement stratagème, ruse, artifice,
et tovte espèce d'invention ou de machines de guerre. Le verbe
engigtier, engeigner, se prend ordinairement en mauvaise part,
et signifie tromper, duper, surprendre, attraper. D'autres fois
aussi, inventer, imaginer, créer. V. le moten^in aux Ero-
tica.
Engiponné, enjuponné. Veati engiponné, c'est-à-dire en
robe de docteur.
Engouler , avaler, engloutir dans sa gueulle.
Ey GRAVÉ, gravé, taillé.
ËNGRouÉ, arrêté, retardé.
Engrouin (mal), fascherie, mauvaise humeur, grognement, '
et aussi mauvaise fortune ; adjectif, engrois.
Engts, voisin, proche; du grec eggjrs» Rabelais fait de ce
mot le nom d'un royaume.
Enhtdride, couleuvre aquatique. Voyez Pline, liv. XXXII,
4;hap. XXVI.
Enigme, employé au masculin; cenigma.
Eniter (s'), s'efforcer, tâcher, faire effort; Êniti,
Enleub , pour élevé,
Ennasin ; Pile des camus , que l'on appeloit autrefois en-
nasés.
Ennicroché, crochu, tourné en crochet Voyez hanicroche.
Enordir, souiller, tacher, salir. Voyez hord et ord.
Enqcabré. Voyez encarré.
ËNQUESTER (s'), s'iuformer; inquirere.
ENRiBfER (s'), pour s^enrhumer.
ËNS, pour dans:
lacopins, soieot hors, soient eus.
Ensagir, devenir sage.
Ensigne, enseigne; insigne.
Ensuicir; s'en suivre.
£ntalent£r, atatenter; en Languedoc, ce verbe signifie
3. ,5
126 GLOSSAIRE.
faire naitre le besoin, le désir, la faim, et, par sapposidon,
le talent de quelque chose.
ËiiTBLEGHiE, octus €t perfçctiù. Voyez Aristote. Entelecheia.
EntemianT) pour intendant ^ inspecteur, contrôleur. Inten^
dens.
Entshtifcemeut, pour atieniimment.
ËNTERiVEii, voyes interiner.
EvroMMEK, entommeures; entamer, couper, trancher, tailler ^
coupure^ taillade, etc. Frère lean des ëmtommevees, ainsi
nommé de son courage, et de la déconfiture qu'il fit des en-
nemis avec son bâton de croix. Ce mot est formé du grec en-
tomè {incisio), Voy. à la table des matières et au Babehesiana,
ËNTRACT, entraict; extrait^ onguent.
Entrbpas, pas du cheval entre le trot et Famble» Ce mot si-
gnifie aussi géhenne, travail, cbevaleC
Entrer^ employé comme verbe actif; ^eb sixtes entrait le
soleil (liv. 1, chap. xxiii); ceux qui €Steient entrés le clous;
chap. XXVIII.
Rabelais emploie aussi en forme active le verbe sortir (liv. I*
chap. l).
ËNTRETEMBMENT, tntpeîien y liftièon , conversation et conser-
vation.
ËMTO, Bellone, déesse de la guerre.
EoLiPiLE {œolipile), boule creuse garnie d'un petit tube ca-
pillaire, laquelle, en partie remplie d'un liquide, et posée en-
suite sur un réchaud, expulse avec violence les vapeurs qui s'y
forment, u Porte d'Acolus, dit Rabdais; cest ung instrument
u de bronze clous, onquel est ung petit pertuys, par lequel si
(( mettez eaue et lapprochez du feu, vous voyrez sortir vent
(( continuellement. Ainsi sont engendrez les vens en laer et les
uvcntosités es cors Kuraains, par eschauffement ou concoc-
« tion commencée, non parfaicte; comme expouse Cl. Galen*
u Voyez ce que en ha escript nostre grand amy Philander sus
w le premier livre de Vitruue. n
Epaenons, discours à la louange, éloges, doxologies. Ce mot
«st grec.
GLOSSAIRE. 337
£pAûoN, mouffle.
Epajïalepse, répétition de mots.
Epavb. Par cette expression, motsepaaes (liv. II, chap. vi),
Rabelais veut dire les mots inusités, perdus *y comme les bétes
épaves y qui, s'égarant du troupeau, ne pouvoient pins te-
trouver leur étabie. Barbasan dérive ce mot de expmerey
comme qui diroit béte éperdue, épouvantée,
Epaulart, orque, grand poisson de mer, fait comme un
dauphin.
Ephectique, philosophe pyrrhonien. Ce mot, qui est grec ,
signifie proprement, temporiseur, qui réprime, qui a la force
de contraindre.
EpiCENAiRfi, passe^temps, amusements frivoles ; de e/^Z/renoi
{vanus, inanis),
EpiGLOTTiDE, membrane cartilagineuse qui couvre l'orifice
de la trachée artère.
Epioramme, employé au masculin ; epi^amma,
Epilenie, chant en Thonneur de Bacchus, que Ton 6xëeu-
toit ordinairement en foulant le rsûsin \ il élxnt accompagné
de danses.
Epimice, chant de victoire; du grec niké»
Episemapsib, mot grec; gesticulation, langage par gestes,
expression du discours par le mouyement des mains ; c'est la
partie la plus importante de la saltation théâtrale.
EpiSfEHOif , 4not grec; scientifique , savant.
Epitaphe, employé au masculin; epitapkkim.
Epithète, employé au masoolin; epitketon.
Equal^ égal ; œqualis,
Eqce, cheval ; equus,
Eqviparer, égaler; œquiparare: equiparaison.
Equipollent, équivalent, aussi puissant; de pollens,
ëraige, race 4 lignée. On veut faire venir ce mot de m*
dix,
Erectif, qui produit Vérection^ aphrodisiaque.
Ergot, argument sophistique. On appeloit ergotk le» dis-
putes de la théologie sofaolastique.
i5.
238 GLOSSAIRE.
Eriger, dans le sens propre, pour élever, exhausser, dresser,
erigere. Érection, élévation.
Erraticque, vagabond, errant, qui s'égare; erraticm.
Erre, train , allure; aller grand enr, aller grand train.
Erres, traces.
Erreur, employé au masculin; error.
Eruce, roquette, plante; eruca.
Ertnge, sorte de chardon, dit aussi panicaut.
Erythrée, la mer rouge; du grec erythros.
Es, pour aux.
EsRAHi, étonné, surpris, stupéfait; s^esbahir,
EsRANOYER (s*), se divcrtir, se récréer, s'épanouir, se di*
later.
EsBAUDiR (s'), se réjouir, se divertir; de gaudere.
EscAFiGNON, chausson, escarpin, chaussure très légère. En
bas breton, cafignon* On veut dériver ce mot de scaphium,
parceque, dit-on, un soulier a la forme d'un petit bateau.
Esc ALLE, écaille.
EsGALQUE, écuyer tranchant; de l'italien scalco.
EscAMPER, décamper y s'en aller, se retirer.
EscANTOULAy chambre de l'argousin dans une galère. On
appeloit eschandoles de petits ais de bois qui servoient à cou-
vrir les maisons.
EscAPPER, échapper.
EscARBOCiLLER, brouillcr, éparpiller, bouleverser; du vieux
mot garbouil, désordre, confusion.
Escarcelle, bourse à argent.
Esc ARGOTz , moines , enfermés dans leurs capuchons, comme
le limaçon dans sa coquille, ou fouilles-merdes, comme le
scarabée.
Escarpe, contre-muraille d'un rempart.
EscARRABiLLAT, de bonuc humeur, gai, réjoui, en train dç
se divertir.
EscARTELÉ, terme de blason ; divisé en quartiers.
EscELLE, aisselle.
EscuALLER, écaler des noix ou autres fruits à cocques. Es-
-^ GLOSSAIRE. 229
thalleur. Eschatkr, ou escheller s'est dit aussi pour escalader^
monter à Véchelle,
ËscBANCRÉ, rongé de chancres,
EscHAUBor^ escarbot; pour escargot , dit aussi charbot, cha*
raveau.
EscHARBOTTER , écartcr, éparpiller, remuer, comme font les
escarbots ou scarabées diti$ fouilles-merde.
EscHART, cbiche, avare, ménager, économe, parcimonieux.
Escharceté: le vieux mot charci signifioit bave, maigre.
ESGHAUBOUILLL'RE, ampOulc.
EscHAUGUETTE, guéritc de soldat (spécula)^ et aussi le sol-
dai lui-même, vedette, sentinelle, guet; d'où esclwuquetier^
guetter, épier.
EsGHENEAU, chemtl ; canal pour la conduite de l'eau.
EscHiME (liv. m, cbap. viii), du grec echinos, un hérisson.
Rabelais entend par ce mot la coque, l'enveloppe d'un mar-
ron, d'une châtaigne, à cause de sa ressemblance avec un hé-
risson»
ËscHiNÉE. Ce mot désigne de la chair de cochon levée sur
le dos ou eschine. On la fricassoit ordinairement avec des pois.
EscLAFFARD, ricur à l'excès. Il y a eu un abbé des Esclaf"
fards y président d'une société joyeuse.
Esclaffer (s'), éclater de rire, rire à gorge déployée. Le
verbe esclaffer signifie proprement éclater, fendre.
EscLAiRER, pour vcrser à boire (liv. IV, chap. li).
EscLANCHE, gigot de mouton. ,
EsGLOPÉ, boiteux; claudris.
EscLOT, sabot, sandale, ou chaussure de bois. En béarnois
on dit esclop.
EscLou, pour cbu; c'est-à-dire clos, fermé; et aussi pour
éclos.
EscLouER, faire éclore.
EscoLER, instruire, endoctriner, orner, parer, embellir:
excolere,
EsGOLPETTE {sclopeta) , petite arquebuse que l'on portoit eu
bandouiiliere. Escoulpetien.
23o GLOSSAIRE. ^
Escorter , ôter le cuir, ërorcher ; excoriare.
EsroRNÉ , vil, méprisable, abject, honteux; de Pitalieii
scomo. On einp'ovoit aussi le substantif «scome, pour affront,
honte, mépris. Rabelais dit aussi escomifflé.
(2scoRT, avisé, prudent, réservé, discret, circonspect; de
l'italien scorfo.
EscoiBi.ETTEs, jeu qui consiste à se heurter la tète comme
des béliers. On fait venir ce mot du verbe coubier, accoupler,
deux têtes l'une contre l'autre.
E.^couFLE ou escoufle. Ce mot signifie k-la*fois un eerf vo-
lant, un milan, oiseau de proie; une monnoie de Flandre,
et un vêtement de cuir. On connott à Paris la rue des Eœtiffes.
E SCOUTES, voyez écoutes,
EscouuETTE, petit balai. Balayer se dit en bëamois es-
couba.
EscRiPToiRE, employé au masculin.
EscRouLER, agiter, secouer fortement.
EsciTLEE, écuellée,
EscuLER , esoousser; secouer, agiter, donner des seeousses.
EscuUe signifioit secousse. Esculer s'est aussi pris pour écor-
cher. On disoit esculer une anguille.
EscrRER (liv. IV, chap. xliii), nettoyer, c'est-à-dire dé-
truire, arracher.
EscuRiEC, escuriel, escureur; pour écureuil.
ËSGOL's, figure très bien avec foirart, brenous, merdous;
c'est un ^ale adjectif formé sur le mot égcût,
EsGoussER, tirer de sa gousse y de sa coque.
Ehguaro, adjectif; hagard, sauvage, revccbe, récalcitrant.
EsGUAssÉ, agacé, en parlant des dent^.
EsGUE, rosse, mauvaise jument.
EsLARGi, distribué, reparti, répandu; de elargiri. Rabelais
emploie aussi le verbe élargir,
EsLouRDi , alourdi y étourdi , par un coup qu'on vient de re-
cevoir.
EsLL'CHER, sucer, attirer; exsugere,
EsMÉ, dispos, bien intentionné^ de bonne volonté, estimé;
GLOSSAIRE. aSt
^sme s^est dil, par syncope^ pour estimiez valeur, ëlération^
prix; œstimatio,
EsHERiLLON , oisew de proie très vif; d'où Tncyectif ûstne-
rUlonné.
EsMEUTiR, esmutir et esmouiir; se vider le corps, rendre ses
excréments. Il se dit proprement des oiseaux de proie. Rabe-
lais emploie aussi le substantif esmuf , pour excréments.
EsHORCHE, pour amoroe. Dans les deux vers du ckap; XIII,
liv. I , ce mot a une sale acception , quUl est bien facile de
deviner.
ËsMouGHAiL, éventail, faiseeau de soie ou de plumes pour
cbasser les mouches; d'où le verbe esmoucber,
ËSMOf, trouble, épouvante, émeiioru
Espace, employé au féminin (liv. iV, chap. ixiii), malgré
Tétymologie.
ËSPANDU, répandu, dispersé. Espandre.
EsPARER (s'), s'éclaircir, s'épurer^ en parlant du ciel; de l'i-
talien spctrar.
EsPARTiR, éparfdUery disperser, diverger-, exspatiari.
ËSPAULTRX, qui a les épaules déinanchées, déboîtées, fra*-
cassées.
Espèce, apparence; speoies,
ËapiECES, pour épices (liv. Il, cJbap. xxviu).
Espcrdu, pour perdu y égaré.
EsPBRiT, esprit.
Esperrugqubt, rasé, tonsuré.
BapiGXS, confitures, dragées; c'étoient autrefois les seules
épices que les juges recevoient; mais ils les abandonnèrent
bientdt pour de l'argent. Voffice de la bouche dki roi étoit dite
C5picer«e.
^ fisPiE, ponr espion. Rabelais l'emploie arvssi pour le sub-
stantif espionnage.
EsPiNBR (s'), se piquer aux épines.
EspiNOARDE, arbalète sur rooes, mousquet de rempart,
.arme à feu d'environ une livre de balles. En provençal, es-
pingalo.
2:S2 GLOSSAIRE.
EspfNOGHEs, ëpinards. C'est aussi un petit poisson qui a
comme des épines sur le dos.
Espoirs, poqr espère (Uy, II , chap. xxvii).
EspuRGE, plante laiteuse et vénéneuse.
EsQUAME, écaille; de l'italien sqiiama.
EsQUARRER, taîUcr, eqiuxrrir,
EsQUE, maigfre, éthique, héronnier.
EsRAGHER, arracher. Voyez desrucher.
EsRENÉ, éreinté; de renés,
EssE. Voyez aisse^
EssEuiL, essieu, pris pour un pôle du monde.
EssEuiL, pour5e7ii7.
Essor, adjectif; qui prend bien Vessor; ce qui se dit parti-
culièrement de la manière dont l'oiseau de proie prend sooy
vol et s'élève dans les airs.
EssoRiLLÉ , qui a les oreilles coupées, ancien supplice de^
larrons.
EsTACHÉ, attaché.
Esta IL, cordage qui sert à gninder, dans un vaisseau^ la
chaloupe, la marchandise, etc. Estait s^est aussi dit pour etallcy
et pour un éclat de bois.
EsTAMET, étamine; étoffe de laine.
EsTANGODRRE (le pays d'}. Le Duchat entend, par cette dé-
signation, VEstangle {east england), une des heptarchies de
l'Angleterre sous les rois saxons. Ce petit royaume étoit enclavé
dans les provinces de Norfolk et de Cambridge.
ËSTANTEROL, la partie d'un vaisseau voisine de la pouppe.
EsTANTEROL , piquet de cavalerie.
EsTAPHE, étrier; d'où nous avons fait estaffier. Voyez an
Raheiœsiana.
EsTAc , boutique où Ton étale la marchandise. Ce mot est
resté parmi nous , seulement pour les boutiques des bouchers,
dont les garçons sont dits éto/em. Au passage des fanfreluches,
et en cest estau musse, quelques uns lisent estang au lieu de estau.
EsTERE, ester (stare); comparoitre en personne, assister^
prendre une résolution.
GLOSSAIHE. 233
EsTEUF, balle de paume, et, proprement, la bourre dont
elle étoit remplie. Stupa,
EsTioMENÉ, malin, corrosif, purulent, en parlant d'un ul-
cère. On entendoit souvent par estiomene, le feu sacré, de
saint Antoine, ou érysipèle.
EsTiuAL, d!été; solstice estivcU^ solstice d'été. jEstiveUis,
EsTiuALET, ancienne bottine ou chaussure , dont les gens
du bon ton ne faisoient usage que Vété, ce qui lui fit donner
son nom, œstivale ; elles ctoient faites d'un cuir très mince,
ordinairement pourpre; les plus estimées se travailloient à
San-Severino, dans la marche d'Ancône.
Estoc (au liv. II, chap. xv), signifie une épée ; l'expression
consacrée d'ESToc et de taille prouve que, par estoc ^ on en-
tendoit particulièrement la pointe de l'arme. Enfin, estoc se
prenoit encore pour tout balon ferré, et même pour la
souche d'un arbre mort. Ce mot vient de l'italien stocco,
sans qu'il soif nécessaire > de remonter à l'allemand stock ,
bâton. ^
Estoc volant, estoc portatif, court et gros bâton ferré que
l'on pou voit cacher sous ses habits.
EsTOFFE, employé pour macère quelconque, fut-ce de
bois, de pierre, d^^arbre. D'esto/jfe, bien conditionné, qui
a du mérite. Nous disons encore : il y a de Cétoffe chez lui.
EsTo&tMJ, étourdi, étonné. Ces paroles de Gargantua (liv. I,
chap. XLiii) et ny ha meilleur remède de salut a getis estommis
et rccreuz que de nesjyerer scUut aulcun^ ne. sont que la traduc-
tion de re vers de Virgile :
m Una salas victis nullaia sperare salatem. <•
AJ^^lD. lih. II, V. 35:J.
C'est salut aux vaincus de ne rien espérer.
Uegnier , élég.
Estommi vient de l'italien stonnire, ou de l'allemand stur-
men,
EsTORCE, eniorccy effort, rroc enjambe.
Luy ay ic baillé lielle estnrce?
Pnihriitf.
234 GLOSSAIRE.
EsTRADioTS, stradiots; hommes de ^erre ; stratioies; en ita-
lien, sttyidiottL Au propre, les eslmdiots étoient des chevau-lé-
çers d'Albanie, vêtus comme les Turcs , et qui couchoient au
bivouac. On veut faire venir ce mot de estrade y parceque,
dit-on, ils battoient Vestrade,
EsTRADTDRE, tenir, serrer, comprimer, lier, attacher, res-
serrer : astringere.
Qui trop embrasse peu estrainct.
EfiTRANGBR, verbe actif, éloigner, écarter, repousser au-
de-hors. Verbe neutre, fuir, quitter le pays, s'en aller au
loin.
EsTRANGETÉ, rareté, qualité d'une chose extraordinaire,
singulière.
Estrapade, ancien supplice qui consistoit à élever de terre
le criminel, au moyen d'une corde, puis à le laisser tomber
rapidement à deux pouces du a^, ce qui lui disloquoit les
membres. La place de VEstrapamfk Paris, a tiré son nom de
ce supplice, à Texécution duquel elle étoit destinée.
EsTHÉ (epist. de J. Bouchet). Il faut écrire oestre^ incité, ai-
guillonné, animé. Voyez oestre; etestré, aux Ewotica,
EsTRELiNS, Le Duchat entend par ce n^t les peuples situés
à Vest de la France,. les habitants des villes anséatiques. Les
Esterlings étoient proprement les peuples de YEstoniey située
h Vest de la Baltique.
EsTRENE (en bonne), de bon cœur, de bonne foi, sincère-
ment.
EsTRiF, peine, chagrin; comme aussi dispote, rixe, que-
relle, débat.
EsTRiNDORE, dausc angloise.
EsTRipPER, déchirer, briser, rompre, faire sortir les trippes
du ventre.
EsTRiuiEREs, pour étrier,
EsTROicT de Sybiile^ le détroit de Sévflle ou de Gibialtar.
EsTUDE, employé au masculin ; studium. Au chapitre XXIX
du premier livre, ce mot est du féminin.
GLOSSAIRE. 7:\S
£suANOui9 disparu, éclipse. Esuauouir et s^esvmnouir, dispa-
roître. Evanescere,
Es V BIGLER, pour éveiller.
EscBNToiR , éventail.
EsuRi ALES (fériés) , jours de jeune ; esuriales foriœ, *
ËTEfiirE, étemel; (etemus.
Ethnique, mot employé dans l'Écriture pour dés%nerpayen,
gentil. Dans les éditions subséquentes aux premières, au lieu
des mots que Ton lit, I, 208, non seuUement les Grecz, etc. ,
on lit : non seuUement les Arabes^ barbares et Latins y mais les
Grégeois gentilzy qui jeurent beuueurs eternelz. Il est évident
qu'en nommant d'abord saint Luc et saint Matthieu , Rabe-
lais avoit en vue la généalogie qu'il alloit donner de Panta-
gruel ; généalogie calquée , comme noua l'avons dit, sur celle
de J. C. donnée par ces deux évangélistes.
Etoffe (liv. III, chap. xlii), pour matière. Voy. estoffe.
Euader^ primitivement, pour éviter, de vadere; ou, mietix,
pour passer à gué; de vadare.
Ecangile, bonne nouvelle. C'est la véritable signification
du mot grec. ^
Euanxes, les bacchantes; ainsi nommées du surnom de
Bacchus , Evan^ que l'on interprète par bon fils.
Eudemon, nom d'un page de Gaiigantua; bon génie, bien
né; de eu et dainwn.
EuERGETEs, bcneficus,
EuERSEGR, qui renverse, destructeur; eversor.
EuERSioN, renversement, destruction ; «uemo.
EuHYADES, hyadesy nourrices de Bacchus.
EviRK, épuisé, qui a perdu ses farces ; de vires.
EuMETRiDE^ espèce de pierre précieuse. Voyea Pline, li-
vre XXXVII , chapitre x.
ËUDCQUER , appeler, mander, attirer, faire venir, détourner;
evocare.
EcoHE, ou euoéy courage. Cri de guerre des Bacchantes.
EuRTCLiENS, surnom des devins, qui leur vient de l'engas-
trimythe Euryctès, un d'entre eux, suivant Aristophane.
i36 GLOSSAIRE.
EusTHENEê , homme de la suite de Pantagruel ; fort , robuste,
valide, puissant; ce mot est grec.
ExcELSE, élevé, éminent; exceUus.
Exclamer, s'écrier, crier à haute voix; exclamare. Nous
avons conservé exclamation,
ExcoLÉ, embelli, paré, orné, décoré, enrichi; deexco^ere.
ExcoRiATEUR, écorcheur; â^excoriare.
ExcoRTiQUER, ôtcr l'écorcc; de cortex,
ExEMPLER, copier, imiter.
ExEMPTiLE, qu'il falloit écrire exemtiie: facile à ôter, à en-
lever; exemtUis,
ExENTERER, évcutrer, arracher les entrailles; exenterare.
ExEQUANT, c'est-à-dire exécutant; de excquL
ExEQUES, funérailles, obsèques, enterrement; exequifr»
ExERCiTATiON, exercice, travail , occupation : exercitatio. Ra-
belais emploie aussi le verbe exerciter,
ExERciTE, armée; exerdius.
Exhalation, exhalaison, miasme; exhaiatio.
ExHAusTE, épuisé, tari; exhaustus,
ExHiLARER, réjouir, récréer; exliilarare.
Exile, mince, fluet, gresie: exilis,
ExiMÉ, fluet, maigre, hâve, sec, allongé.
Exinani, épuisé, défait, ruiné; ex//ui/2/f/i5.
Existimer, estimer, penser, juger; existimare.
ExiTCRE, issue, sortie, fîn, porte, ouverture; exitus.
Exotique , qui vient de l'étranger : exoticus,
ExPECTATioN, attente; expectatio, .
Expédié, pour expéditif, prompt, veloce.
.Explorer, regarder, examiner, reconnoitre, considérer,
visiter, éprouver, essayer; explorare.
ExPOLi, po/i, perfectionné, achevé, cultivé; expolitus.
Exposé, naturel, ouvert, patent, commun, à la portée de
tout le monde; expositus,
ExQUisiTEMENT , exactement, soigneusement, diligemment,
poliment, avec choix, avec étude; exquisiiè,
KxsTATiCQtJE, qui est en extase.
GLOSSAIRE. a37
. ËiLTENDiuB, pour étendre.
ExTOLLER, exalter, élever au^essus; extoUere.
ExTRANEisER, chas9er, mettre dehors, envoyer au loin; ex-
traneare.
EXTRAVAGANTES, constîtutions des papes, publiées depuis
les Clémentines, et qui, avant d'être classées, étoient quasi
EXTRA corpus juris vacantes.
ExuLCERER, ulcérer, aigrir, envenimer; exuicerare.
ExuLER, être exilé, banni, chassé, et, par conséquent, s'en
aller, partir, quitter le pays; exulare.
F.
FABRiLf: , d'artisan ; fabrilis.
Faciende, occupation, chose à faire '^ facienda,
Faciez, de trois syllabes (rondeau de Panur(je, I, 3i5.)
Facond, qui s'exprime aisément, bien , élégamment ;yàcun-
dus. Fcuiondcy élégance, aisance à parler.
Facque, poche. On veut faire venir ce mot de l'allemand
fach , qui signifie étui.
Fagquin, porteur, porte-faix, crocheteur.
Comme ung facquin porte faix.
Ainsi ung baston , la paix.
Les uns dérivent ce mot de l'italien facchino; Huet va le cher-
cher dans y arabe fakiron y qui signifie, dit-il, un mendiant,
un gueux. ^
Facteur (I, 3^), historien, narrateur des yàicrz. Rabelais
emploie aussi ce mot pour auteur de quelque action, de quelque
fait.
Facultatule, diminutif de faculté.
Fadrin, officier de galère.
Fagot, basson ; de Pitalien Fagotto.
Faguenat, odeur fétide et corrompue qui s'exhale des corp
sales; ce qu'on appelle pied de messager.
Fagutal, lieu forestier, planté de bois, et surtout de hêtres.
a38 GLOSSAIRE.
Lefagutatf à Rome, ëtoit dans la région esquiline; fugutaly
àefayus. .
Faictic£, ne signifie point factice, mais bien fait, fait k plai-
sir, artistement fait, fait exprès. Je l'ai faict faire toutfnctis,
dit le drapier dans la farce de PatheUru Villon a dit :
Petitz tedns, hanches faictiss^
A tenir amoureuses lisses ( licés).
Traictis sîgnifioit attrayant, agréable. Le même auteur dit
dans la même pièce :
Ces braz longz et ces mains traictisses.
Faie, faye, feye; troupeau d'animaux quekoncpes; une
foie d'oisons. Ce mot est dauphinois.
Failli, lâche, sans vigueur, qui/bu/t.
Faillir , manquer, être de besoin ; et aussi, tromper, piper,
surprendre, attraper. Le dyable me faille si f eusse failfy, dans
les deux significations.
Faire pour y prouver pour, être en faveur de, servir, être
utile à.
Faitard yfaytard; fainéant , lâche , paresseux ; d*oùfiUtardie.
YALhACE^ fallacieux y trompeur, mensonger; yà//ax. Ce mot
est aussi substantif^ et signifie ruse, tromperie.
Falot, mauvais plaisant, facétieux, grotesque.
Falotement, ridiculement, grotesquement.
Famé, réputation {fama); 4'oùybm^.
Famb, faim. Famés.
Famé, femme.
Fahuise, voyez Cenehryne,
Fanpare, foar fan faroruiade ^ parade, forfanterie, ëvolu-*
tions.
Fanfarrer, se pavanner, parottrc à la montre.
Fanfreluches; en italien/i/i/o/uca. Ce sont proprement les
flammèches qui volent quand on brûle du papier, des feuilles ,
et, figurativement, des bagatelles, des minuties.
Fantesque, une servante, une entremetteuse. Ce mot vient
de l'italien.
GLOSSAIRE. 23ç)
Far , phare.
Faratz, tas, amas y monceau. Ce mot vient du latin /or,
blé; à^où farine,
Farcineux, qui a lefarcin.
Farfadets. Rabelais entend presque toujours par ce mot le$
moines mendiants.
Farfelu , gras, épais.
Faribole. Niaiserie, parole inutile, mauvaise plaisanterie.
Defari, parler, et bulla, bulle pleine de vent.
Fascher, pour fatiguer, ennuyer; les uns dérivent ce verbe
defatigare; d'autres, defascinare; d'autres , defastidire. Et c'est,
dit très naïvement Le Duchat, à cause de cette triple étymo-
logîe, que Panurge est fâché pour trois raisons.
Fascicule, petit fagoV, fasciculus.
Faseol, espèce de fèye',faseolus^ et phaseoiiis.
Fasque, petite poche, étui. Voyez facque.
Fat, pour fade, insipide, et, par métaphore, pour fou, in**
sensé. En ce sens, il est formé defatuus,
Fatidicquememt, prophétiquement; defatidicus.
Fatrasserie, pour fatras,
Fatrouiller. Voyez aux Erotica,
Fatcel, defahius^ sot, insensé, non sage, fat. Dérivé de
fatum , il signifie alors fatkUque^ prophétique.
Fauciles et faucilles'^ les faciles j les deux os de l'avant-bras,
depuis le coude jusqu'au poignet; d'oii l'on ^ fait le verbe dé-
fauciller. %
Fauconneau, pièce d'artillerie de six à sept pieds de long,
nommée en basse latinité ya/conce//u5.
Faulcon, pièce d'artillerie plus forte que le fauconneau.
C'est aussi, comme on sait, un oiseau de proie.
Faulse brate, seconde muraille au-dessous du premier
rempart, pour garantir et défendre le fossé.
Faulte, pour défaut y manque. La faulte (f une dent creuse
(liv. I, chap. XXXV m).
Faultier, sujet à manquer, à faire de» fautes.
Faulueau , bœuf; ainsi nommé de sa couleur yàttve.
24o GLOSSAIRE.
Faulx , pour traître, inexorable, cruel , inhumain, jih Ifaulsr
mort!.., Lafaulse vieille.
Fauorer, de f avère linguis^ faire silence, écouter avec at-
tention et respect.
Favste, heureux, fortané \faustus.
Faïz, chargé, fardeau, faix.
FÉABLEMENT, loyalement, fidèlement.
Feaulté, fidélité, foi, attachement, hommage^ loyauté:
Mious avons conservé le qualificatif y^a/.
Febre, fièvre ;^6n5.
Febure, ouvrier, fabricant ;ya6er.
FÉE, charmé, rendu invulnérable , imprenable.
Fein , pouryom. ^
Felice , heureuse ; felix. Nous avons conservé fèlidté. Felice
signifie encore chatte ; de fêles.
FÉLON , traître, trompeur, parjure, cruel , inhumain : on le
dérive defallax. Felonesse y félonie y felonnier.
FemoRe , cuisse; ^mur.
Feu ABREGUE , c'est le nom qu'on donne , en Languedoc , à
Falisier.
Fenaison, la coupe des foins.
Fené 9 yàné, flétri.
Fenestré: sohMer fenestré (liv. IV, ch. xiii); sandale dont
le dessus étoit formé par des courroies qui, lacées à jour, re-
présentoient un» espèce de fenêtre. On l'appeloit aussi soulier
à l'apostolique. Plusieurs éditions portent fautivement sour-
lier senestre.
Feode, ûef'ffeuàum.
Fercule, plat, bassin ;/èrcu/um.
Feriau (jour), jour de repos, de férié ^ de fête chômée ;yè-
riatiis.
Ferine , gibier ; forina.
Ferir, frapper; ^r/re; il ferut; participe, yèrri.
Ferma IL, ^rmoir, attache métallique d'un livre.
Fermer, pour affermir^ fortifier, appuyer ;^rma/«.
Fernel, pièce de bois do la proue d'un vaisseau.
GLOSSAIRE. a4i
Feuriere, flacon à long col pour le voya^^e; quoique ce
flacon fût presque toujours de cuir, les uns dérivent ferriere
de /fer blanc; d'autres prennent yèrriere pour verrière ^ comme
s'il eût été de verre,
Faraonnieas, marchands àe ferraille, qui donnèrent leur
nom à la rue de la Ferronerie,
Ferueco, employé au masculin comme le latin yên/or. Dé
quel ferueur il le tient (Prolog, du liv. I). Au chapitre xxix du
même livre, et ailleurs ^ferveur est du féminin.
Ferulacé, qui ressemble à la plante appelée ^ru/e.
Festu, brin de paille.
FEURRB,/>tiarns; paille y/noro^'e.
Feurre ( la rue du); a^est celle qu'pn appelle encore aujour*
d'hui rue du Fouarre. Ainsi nommée de ce que, dans les écoles
de l'université, sises alors dans cette rue, les écoliers étoient
assis sur de la paille ou fsurre.
F^NGE, pour confiance ; fiduciiu
FicTii. , ficiiUs. Ce mot signifie qui est fai^ d'argile. Nous
ignorons pour quel motif Rabelais vouloit que le tonn^u de
Diogène fût d'argile ; il eût pourtant été bien promptement
brisé par tous les mouvements que prête au philosophe l'his-
torien de Pantj^gruel. Ne faudroit-^ pas plutôt lire foie-
tice?
Fiers, sorte de raisins appdés anssiyiciTiez. On les nommoit
encore,. dit-on, goust de figue; et ce seroit, suivant Ménage,
de ce fruit qu'ils auroient tiré le oonide fiers,
FiEDLx, fistons, fiUots^mot picard.
Filandiere, fileuse. On donnoit cette épkhéte aux trois
Parques.
FiLOPENDOLES, poïds suspeudus à des fils, c'est-à-dire conti)&-
poids. •
FivjLBLBMXXT ^finalement j enfin.
FiNER , pour finir, ihettre à fin , terminer.
Fins , pour confins , limites. ^
FisTiCQUx, sorte de pistache.
Flac, pour flasque.
3. 1$
^^ GLOSSAIRE.
FLAGCût.L£ft, duper, tromper, conter des sornette^ :
Cza, sans plus flageoUer^
tton airçent. ^
Pathelin,
J. J. Rousseau est, je crois, le seul qui ait employé, udetoule
fois , le verbe^ïo^eo/fer dans le sens de fléchir, foibÛr. Sesjambe&
fiageollent,
Flagitiose, méchant, vicieux corrompu ;y?a9tfto^i4^.
Flagrant, ardent, brûlant, tnfLwaimé\ fiagrans ; fiagrixnie
delicto.
Flambe , flamme; d'où le verbe flamber,
Flamberoe, épée. Ce fut, entre autres, celle de Renatdt de
Montauban.
Flamman, oiseau à longues jambes, et d'un rouge couleur
de flamme; le phénicoptère.
Flammiuome, qui vomit des flammes.
Flancquegé, ^an^ué, garni sur les flancs; de IHlalienJ^n-
cheggiare, CTest ainsi que l'on disoit campegé pour campé,
Flaqvé^ flaquée^flachêef; Un amas d'eau que Ton jette d'un
coup.
Flasqve, pour /?acon.
Flatry, dompté, assujétS, vkincu; du^etheflitstrery enfon-
cer, abattre, dompter. On marque d'un fer chaud les bétés
soupçonnées de la rage; ce qui s*appelleyWfrer.
Flevreter; Le Duchat veut que ce verbe signifie toucher
légèrement, comme avec uïi fleuret ^ qui jadis étoit terminé par
un bouton de fleur.
•pLEXÛbsiTÉ, détour, sinuosité, courbure ;^9ejctts.
Flocquar, y?oc, houppe ;y2ocon.
' PtôCQUÉB , aller au gré du vent.
Floride, fleuri ,^riV/ti5. On a donné ce nom aux fragments
des oraisons d'Apulée qui sont V^nus jusc^'à' nous.
Flouin, sorte de bâtiment léger.
Flute ctun alambic, le tuyau, fait comme une'flûte.
Flux, jeu dans lequel gagne celui qui a la plus grande
suite, un flux de cartes de la même couleur.
GLOSSAIRE. 24a
PociLE. Voyez faucile,
FoiKAR , sorte de raisin laxatif, le même que le'pineaia des
Angevins.
FoLFRÉ (1. 1 , cb. xvii). Par ces deux mmsfùlfiié>et habeliné,
Le Ducfaat prétend indiquer deux partis, comme qui dtroit
Guelphe et Gibelin. Cette interprétation n^t ni beurease ni
yraisemblable : rien nMndique ici partag-e d'opinions ; tous ,
au contraire , sont furieux de l'enlèvement des cloches. Mieux
eût valu dire, 7e ne sais. Folfré signifie affolé, rendu* fou; et
kabeliné, fâché, impatienté, importuné, concfaié.
FoLLiER, folâtrer, faire des folies, FolUant.
Fonde, fronde ;yuiui!a.
Fondement, terme de droit (1 , 1294) 9 P^^** pièce jvfsti'ficative ,
titre sur lequel on se fonde.
For (forum)^ juridiction, tribunal, il y avott à Paris le^ôr
l'évéque, le /or le roy, le for aux dames. Nous disons encore
le for intérieur, en parlant de la conscience.
Forain, du dehors, étranger, extérieur; de foras.
Foub^^ fourberie y tromperie.
Forbev, ybur6u.
Forges, cisailles, gros et grands ciseaux, tenailles ^ybrcep5.
Forcettes, petites cisailles.
Forcez, pour /brçafs des galères.
FoncLVSj forclos; mis hors, -exclus ;^%m5 cbaus.
Forestier, étranger, ou banni : Se fonts.
FoRFANT, participe de Fancien verbe forfaire; menteur,
fourbe, scélérat. Nous avons conservé foifoity forfaiture et
forfanterie.
F0RI8SER, sortir des bornes, aller au-defaors. Voyez le sui-
vant
FoR-issu, issu hors, sorti des bornes; de foras, Foruesito,
en italien , signifie banni.
FoRM AiGE ,/h>ma9e.
Fors, excepté, hormis.
Fort, lieu fourré, planté d'arbres serrés et touffus, oèse
retirent les bétes des forêts.
16.
i44 GLOSSAIRE.
Forteresse, pour force, (I, 829).
FoETUNAl , orag^e, ourag^an , tempête; de Yitdlienfortunale,
On employoit aussi dans le même sens ie mot françois^orfune.
FoRUOYER, s*ëcarter, s'égarer; de foras et via.
Fouace, gâteau cuit sous la cendre, et, aussi, bouillie mê-
lée de jaunes d'œufs. On disoit également fougasse et fouée.
Les pâtissiers provençaux font encore aujourd'hui des fou-
gasses.
Fov AKt^foarre; voyez Feurre,
FouGER, fouir. Ce mot se dit proprement des sangliers. Oo
disoit un fouge-merde,
FouGON, foyer, cuisine d'un vaisseau.
FouiLLOUERE, instrument du foulon.
FouiLLOusE, sac, poche, bourse, où Von fouille. Ny,aplus
daubertenfbuiUouse. Ce mot est un terme de l'argot.
Fouir, pour fuir.
Foulque, poule d'eau, oiseau de rivière, à plumage noir,
et que, pour cette raison, on appelle dans quelques provinces
un diable \fulxca. On la nommoit aussi cotée ^ et beUeque.
Fouppi, chiffonné, froissé, délustré, comme qui diroit ybuté
aux pieds.
Fouquet, jeu qui consiste à tenir dans la narine de l'étoupe
enflammée sans se brûler ; defbcus.
FouRBT, fourbe^ sorte de jeu.
FouRCHE^re, fourche ferrée ;ymTate.
Fourgon, fourche, l'antagoniste de la pelle.
Foute AU , fou; hêtre -y fagus. Voyez les Essais de Montaigne.
FouziL, un briquet.
FoYS ( ie) , pour iefais.
Fraieres, fraises.
Frai H £8, fraises.
Francarchiers , infanterie non soldée qui se servôit de
l'arc.
Francaubier^ sorte de raisin blanc; de albus.
Franc du quarreau ; sorte de jeu de palet sur les lignes d'un
carré.
GLOSSAIRE. 145
Fravcgaultier, homme de plaisir.
Franchise, asyle, lieu privilégié où l'on étoit^tmc.
Francisque, hache des anciens Francs, dont le ]Per étoit , à
ce que Ton croit, en forme de fleur de lis.
Francolts, espèce de faisan.
Frangtaupin. On appeloit ainsi des soldats levés dans les
villages , et qui formoient une assez mauvaise milice. On dé-
rîve ce mot du nom des Alpes y parcequ'on prétend que c^é-
toit parmi les habitants des Alpes que se kvoient ces soldats
(JrearuHilpin). D'autres en font des taupes.
Fraudulent, trompeur, fourbe ; fraudulentus.
FnAY^ fia jfitUer; frère.
Frayer , fournir auxfirais^ à la dépense.
Frsdon. On appelle ainsi en musique un ornement de chant
très léger, et sur-tout très fugitif; d'où le verbe fredonner., ^9r
bêlais, au chapitre XXVII du livre v, fait une dégradation
très plaisante des divers ordres de moines mendiants: les
frères Petitz^ dits aussi Menus ou Servi tes ; les Mineurs, les
Minimes y les Minimes crochus ^ terme de valeuf musicale, et
enfin les Fredons, ou moins que rien, un finedon ne valant
guère qu'une quadruple croche.
Frelampier {frère Uunpier), homme chargé du soin des
lampes, et, par suite, un homme du néant, un pied-plat, un
malheureux.
FtLELAVTyfifvlaud; bon vivant, bon compagnon,
Frelore, perdu, gâté. Voyez au RaheUesiana.
Fréquent, pour fréquenté, visité.
Freslonigque, de frelon; qui pique, qui poinct, comme
un frelon.
Fressurade, vive caresse, qui stmhle partir des entraiUes;
ruade, mouvement subit et violent.
Frestel, la flûte à Pan, on Syrinx.
Faete, rompu à toutes sortes de ruses et de malices; de
fi-actus.
FREZ£,^^tuze;. nouvellement écossée, pelée, dérobée, cq
parlant des fèves de marais.
!i46 GLOSSAIRE.
Frigore , froidure ; frigus.
Fringver, prendre dbs libertés, sauter, danser.
FViiMSLiPPEs,' avaleur de franches Hppées : du verhe friper,
avaler goulûment, et de lippe crosse bouehée.
Fripperie, pour friponnerie. Rabelais dit aussi ripperie.
Friquekelle, petite andouille. Ce mot veut aussi dire une
jeune coquette.
FRI9CADE, rafraîchissements.
Frtse, étoffe grossière, dont on faisoit les robes des sup-
pôts de Funiversité. Elle venoit sans doute originairement de
la Frise,
Frisque, gaillard , leste , alerte, éveillé, mignon.
Frizon, vase de terre, à boire.
Fromentée. Voici la recette qu'en donne Taillevent : u Pre-
« nés froment, espeautre, et bien net, pu4s le faites cuire en
« ung pot bien longuemeiit, et le laisses rasseoir; et prenes du
«laid raisonnablement pour vostre froment, tant que vous
«en aies asses, et le mettes auec le froment; puis le mettes
<r bouillir en ung pot, et gardes bien que il ne brusle: et puis
« prenes des œufs et les entregettes selon que le pot sera grant,
c( et coules les moyeulx des œufs, et quant ils seront coules,
« mettes le pôt du fi^ôment et le laict hors du feu, et prenes
« du laict ef'le mettes auec les œufs, et gettes les œufs dedans
u le froment et le laict tout ensemble; et le démenés fort, et
u gardes bien que le laict ne^oittrop chauk, car Vous brulle*
u ries les œufs, parquoy la fromentée sereit blescée. Mettes y
(( foison de sucre, n Dans un supplément , Taillevent donne
le passage que Le Duchat attribue au traducteur de Platine :
u Premièrement feras cuyre en eaue ton dit froment; après le
t< mettras dedens le iust'd#brouet de chair grasse, ou si ay-
« mes mieulx en laict d'amandes, et en eeste façon est potaige
uconuenient en temps de ieusne, pource qu'ils se resoluist
tttardement, c'est à dire est de tarde digestion et nourrist
u beaucoup. Semblablement se peut faire lordiat, ou le po»
u taige d'orge, et est plus louable] selon aulcuns, que n'est la
« dicte fromentée. »
GLOSSAIRE. i47
FaoNCLE, y^inoncfe; abcès, apostème tenniné eo pointe^
clou ; furunculus.
Feondillon, fil ou soie que l'on dévide.
Fbonteau, bandelette, diadème, que Fonnoet «Ur UfnofU.
FAuiGXàioB , du fruit ; comme le^umaige, l^nmcs^ vinatgéy
du vin. .:.• . ...
Fruigtz (ep. du limos), seconde personne du présent de
rindicatif du verbe firuiry j ouir ifruL
Fruition, jouissance; de /rut.
^DSQUiN, OU sainfrusquin (en languedpçiep , sanfre^kin)^
l'avoir, le pécule, la bourse de quelqu'un.
Frutice , arbrisseau ; frutex,
FuLCT, ^pp^yé^ soutenu; defylcirç.
Funambule, danseur de corde; iàefunis ef amb\ilarf}.
FuNGE, un champion; fiingpu,
FcNGER, s'acquitter de^ remplir un devoir ; yi/n^t.
FvRjJueTyfuere^fueur'y mesure, estimation, prix. 4fifr et
mesure, pléonasme.
FuRON , Jurei , animal et jeu.
FuRT, vol, larcin; furtum. Nous avons conseryé fh^rtif et
furtivement.
FusT, bâton, arbre, perche, manche, morçeaii de byis;
fustis. L'arbre d'un pressoir. Fuster, battre, frapper.
FosrTE^ flûte, espèce de navire.
FcsTÉ, ravagé, dégradé, saccagé, battu de verges.
Ftft , gadouard. Voyez au Rabeiœsiana.
Fysicien, physicien, médecin. C'est ainsi que les Ânglois
nomment encore aujourd'hui leurs médecins.
Fysicient tout appelés :
) Bénêjjy ne sont ils point nommer.
Hejy 4Qibt ^o<^¥ ordure jç^ttre ,
Et dafx fysique doibc estre.
De_^ fysique me défie ;
Fol est qui en telle art se fie.
On il na rien qui ny ait^;
Dont suis ie fol si ie my fy. '
Bibl. Gttiot.
248 GLOSSAIRE.
N, B, Les mots qui ne se trouveront ni à ga, ni à oo, on
les trouvera à Gi7A*et à guo. Du temps de Rabelais, il étoit fort
rare que Fou employât le g dur sans la voyelle u.
Gabarier, batelier, conducteur d'une gaharre^ porte-faix
employé au service de ces bâtiments.
Gabatine, fourberie, ruse, adresse; du verbe gaber, ^yez
guabeler,
Gabeler. Voyez guabeler.
Gabelle, pris au général, signifie impôt, tribut, rétribu-
tion, ce que les Romains appeloient vectigalia.
Gaber, guaber; railler, moquer, faire dupe. Gabeur, gaby
gabière, gabois.
Gabie, la hune d'un m^ât
Gabie, moquerie, raillerie; du verbe gaber; foi de gabie.
Gabion, gabionner, termçç de fortification; panier d'osier
rempli de terre qui sert à couvrir les batteries et les canno-
niers ; façonner des gabions.
Gagàte, pierre de Lycie, jaïet, ainsi nommée du Gages,
fleuve de Lycie.
Gager, saisir les meubles pour gages.
On viendra , on nous gagera ;
Qoanqae auons nous sera osté.
Pulhelin.
Galeasse, grosse galère. La rue des deux Portes Saint^ean
i porté le nom de Galiacey probablement d'une enseigne.
Galee, galère; vogue lagalée^ vogue la galère.
Galentehent et gualentement, vigoureusement, puissam*
ment, fortement; valenter.
Galentir , fortifier, rendre robuste , renforcer ; de valere,
Galeote, sorte de lézard que Pline dit être ennemi des
serpens.
GLOSSAIRE. a49
Oalerne, vent entre nord et couchant, auquel Rabelais
attribue, en plaisantant, la vertu que les poètes donnoient au
zéphire, relativement aux jumens (liv. IV, chap. ix).
Galimart, gaiUmart; la partie de l'ëcritoire où l'on met les
plumes ; de ccdamarius.
Gallant et guallandy pour robuste, dispos, vig[Oureux; de
valens.
GAhLWVREmEti^galfatier; gaudronneur de vaisseaux; galle-
frété est dit aussi pour callefreté, calfeutré^ enduit de chaux;
de calx etfricare. Gallefreder étoit aussi, dans le style familier,
un terme d^njure, pour dire un homme du néant.
Galler, gualler; se divertir, se réjouir, prendre ses ébats,
se donner du bon temps, se régaler.
Il y aura beu et galle
Chez moy, aia< que vous en allex.
Pathelin.
D*où l'on disoît un galle bon temps. Nous avons conservé le
mot gala.
Galler, battre, frapper, rosser.
Gallier. Voyez guallier.
GALLiNE,poule; gallina.
Gallion, sorte de vaisseau marchand. On appelle encore de
nos jours gallions les vaisseaux qui rapportent l'or d'Amérique.
Galloches, sorte de chaussure à semelle de bois et ferrées ,
dont on veut attribuer l'origine aux Gaulois.
Gallois, galloise; bon compagnon, joyeux, alerte, vif,
gaillard^ gai ; du verbe galler. Galloise se prenoit souvent en
mauvaise part, pour dire une courtisane.
Galloner. Voyez au Rabelœsiana.
Gals, les Galles {galli), prêtres de Cybéle.
Galuerdine et gualuardine; sorte de cape de paysan; ou,
comme dit Ondin-, une jaquette. Le Duchat ne manque pas
de se perdre en conjectures pour donner l'étymologie de ce
mot.
GAMBATER(se), étendre Iesyaiii6e5, gambiller, gambader.
On disoit aussi gamboyer^ gambier^jambetter, etc.
uSo GLOSSAIRE.
GiMUAmE, homar, ëcrevisse de mer; gammarus ou cam"
manu.
Ganiuetier, faiseur de ganivets; de ce dernier mot nous
avons fait celui de canif, qui est synonyme. Il y avoit à Parî«
la rue du Ganivet.
Gantelet, armure de la main, gros gant revêtu de lames
d'acier flexibles.
Garance , couleur de cerf.
Gakannier (chat), chat de garenne^ chat sauvage. Rabelais
fait de ce mot une ëpithète des chats fourrés.
Garant, terme de marine, cordage qui sert à haller. En
garant, signifie manœuvrer doucement et avec précaution.
Garbe, orgueil, jactance, prestance; belle garbe. Ce mot
est italien.
Garbin et guarbin, c^est le nom qu'on donne en Languedoc
k un petit vent frais qui s'élève sur le midi, et rafraîchit
beaucoup l'atmosphère.
Gardon , petit poisson d'eau douce ; gardio.
Gargareon* Voyez guaviet
Garon, poisson de mer nommé en Languedoc picanL
Voyez répigr. lat. sur le garwn.
Garot et guarrot; trait d'arbalète^ dard.
Garré, bigarré.
Garreau, taureau pie, bigarré.
Gars, garçon. Jeune homme, homme non marié.
Garsb, mot qui ne se prend plus aujourd'hui qu'en mau-
vaise part, une jeune fille, une vierge.
N'est-il pas bien trouvé de dériver garçon du soi-disant
grec gasaura^ ou du pfaantastique mot garsonastasium? Et ne
voit-on pas bien que gars est dérivé de vor, dérivé lui-même
de vtr, dont garse est la femelle?
G ASTER (se), et guaster; se blesser, s'estropier, se faire du
mah Comme verbe actif, gaster est pris pour dévaster, faire
du dégât ^ piller, ravager, ruiner.
Gaster, le ventre; ce mot est grec.
Gastbolatres, adorateurs du ventre, et, par conséquent,
GLOSSAIRE. aSi
les moines 9 qui nWt que leur vie dans ce monde. Voltaire a
corrompu ce mot en geistrolacs, qui ne signifie plus rien.
Gatte, hune du moyen mât.
Gau, coq; gallus.
GArACHE et guauache^ mot espaf^nol; lâche, sans coeur. Au
propre, les Gabaii de J. César, qui habitoient les monts entre
la France et l'Espagne, le Gévaudan.
Gaubregevx, qui se goberge^ ricaneur, flâneur.
Gaubez, mcAïues prières que l'on marmotte.
Oaudisserie, moquerie, folâtrerie, plaisanterie; de gmtdere.
Rabeiafs emploie aussi le verbe gaudir.
Il se gaadît avee sa Biargoton.
Gaux; nom fantastique, la désinence de chrgatix^ enea^
ganxy etc. Rabelais l'applique aux commandeurs des différents
ordres. Au propre, gau signifie hibou,
Gay, pour geai^ oiseau.
G A Y, pourrai, jeu de* cartes; c'est ou le brelan , ou flux et
séquence.
Gayetier, joueur de cornemuse; de l'eépagnol ge^etero.
Gazes, trésors, richesses; gaza.
Gehaigner , getienner; verbe actif et neutre; torturer, tour-
menter, mettre à la question , gêner; geindre, se plaîndtf*e, être
tourmenté: du latin gehenna.
Gelasin , pays imaginaire, où les habitants ne font que rire,
du grec geiaô,
Gelen 1 ABiiv , mots arabes qui signifient du miel rosat. Voilà
pourquoi Rabelais en fait une lie fertile en clystères.
Geline, poule. Gallina,
Genêt, petit cheval d'Espagne, très vite h la course; gineto.
Genethliaqce, thème astrologique, ou prédiction par l'in-
spection des diverses maisons du ciel , sur la nativité {genesis)
des individus.
Genette, petite belette d'Espagne, tachetée de noir.
Geneuois, dans plusieurs endroits, et notamment au nou-
a52 GLOSSAIRE
veau Prologue du quatrième livre, les anciens habitants de
Gènes,
Genit, père, qui a engendré; genitor.
Genitaibe, demi-pique, javeline.
Gevitif, qui engendre; genitor.
Gens, du masculin : quelz genz (liv. IV^ chap. Sg).
Gent, pour gentil y agréable : « Les Bretons sont gens, vous
le scauez, II, lo. n
Geôle, en picard gayole, prison. Nous avt>ns conservé le
mot geôlier. U n'est pas heureux -de faire venir ce mot de ga-
zophylacium,
Geroon, pour jargon.
Gesine, les couches d'une femme; du vieux verbe ^éstr.
Gesir, iesir; séjourner, reposer, être gisant. Ce verbe a en-
core d'autres acceptions.
Gestes, faits, exploits, actions mémorables. Gesta,
Gibbe, gibbeuxy bossu : gibbosus: gibbosité.
Gibbessiere, grande bourse de cuir que Ton portoit devant
soi. Rabelais applique ce mot à plusieurs choses.
GiBOuniNs; lisez ghiborim^ mot hébreu; forts, puissants.
Gilbathar, pour Gibraltar.
Glai, glay; joie, plaisir, jouissance.
Gland, balle, petit boulet.
Glatebon , plante, aussi nommée graJteron^ parcequ'elle est
rude au toucher, et s'attache facilement aux corps sur lesquels
on la jette.
Glaz, glace; ferré à glaz^ ferré à glace. Glas signifie encore
couleur bleue; de glastum^ pastel et (ou clos); le son des
cloches à mort, de Marseille; du grec klazô.
Glener, pour glaner.
Glic, jeu de cartes, le même que la chance. Ce mot est al-
lemand :
Ilz ne hobent de leurs maisons ;
La iouent en toutes saisons
Au trinCy au plus près du constean,
Aux des, au glic, anx belles tables.
Pathelin.
GLOSSAIRE. 353
Ce que Maillard appelle ici le plus près du Cousteau , est la
inéme chose qae Rabelais nomme, dans la liste des jeux, le
pied du Cousteau.
Glimpe, flambeau.
Gliron, un loir; glis,
Glovt, ylouion, goulu, avide.
Gloux, glouton, goulu ^ avide. Cet adjectif signifie aussi
vain, glorieux.
Glubea, écorcher» peler, enlever Pëcorce; glubere.
■ Globit inagnanimos Rémi nepotes, •
dit Catulle.
Glyphouere, calonnière, petite sarbacane de sureau, avec
laquelle jouent les enfants. On Fappeloit aussi cUsoire.
Gnaue , soigneux , diligent ; gnavus, dont Topposé est ignave^
aussi employé par Rabelais.
. GoBELiN, esprit follet , lutin. ,
GocouRT, ni long ni court, de moyenne longueur.
GoDALLE, a//p, sorte de bière, vin méié avec du bouillon.
Cest de ce mot qu'on a fait le verbe godailler, pour boire a
f excès. Par suite, on a aussi appelé godale la populace, la ca-
naille, qui se soûle assez communément
GoDEMARE, gros vcutre, ventre à la poulaine.
60DEPI8E, gaudepise, ou mieux codpise, car ce mot parott
formé de Tanglois cod-peece. G est, dit Cotgrave, une braguette ;
et il rend gaudepisé par harassé, fatigué.
GoGUELV, mauvais plaisant, railleur, ricaneur; du vieux
mot gogue^ dont nous avons fait auss^ goguenard et goguettes.
Ménage dérive savamment ce mot de cucullus.
Goildronne; au propre, goudronné, enduit de goudron; au
figuré, pimpant, accoutré, ajusté. Goildronneur. On écrivoit
indifféremment goudron, goudron, gouUron, goildron.
Goinfre, gouinplure, goulu, gros mangeur, parasite: goinr
frer,
GoiTRou, substantif et adjectif; goitre, goitreux, gtUturo-
sus.
354 GLOSSÂiRE.
GoNELLE, casaque qu'on revétoit par-dessus l'armure, et
qui descendoit à mi-jambe. Les goneUeséioïent blasonnées.
GoNVALON , voyez Confanon.
GoRGERY, gorgerln; hausse-col, partie de Famiurequî dé*
fendoit la gorge, ^
GoRGiASER (se); se pavattner, faire le beau. Gorgiaseté^
pompe, ma^ificence, parure; d'où l'adjectif gorgias^ guor*
gias , gorgiais , gorgieisse.
GoRGIASitAS MULIBBGIJLARIIM (liv. Il, cfaap. Vil); c'cSt l'ac-
tion de montrer, d'étaler sa gorge. On appeloit gorgias^ gor-
gierty gorgerette ou gorgelte, une fraise ou tour de gorge ^
témoin ces deux vers de Marot :
Tetin qui tenfles et repoalses
Ton gorgias de deulx bons poulses.
GoRRiER, richement couvert, paré d'un beau 'collier, dfe
beaux harnois, en parlant d'un palefroi et même aussi des
hommes :
Gorriers , mignons , hantans bancqueU »
Gentils, fringuans et dorelos.
Ménage dérive ce mot du grec gauros , superbe. Il y aVoît
aussi le substantif ^ome.
GossAfifFiiTE , le cotonnier.
GouD, de l'anglois ^ooc/^ bon. 6ou(/yà{bf( livre 111, chapi-
tre .XLYii), est un jeu de mots sur goodfsUow, qui , en anglois,
•ignifie bon compagnon.
GouET, petit couteau sans ressort, qu'on pend oit à sa cein-
ture, et dont on se servoit pôurécaler les noix.
Gouge, fille, femme. Ce mot se prenoit assez ordinaire-
ment en mauvaise part , pour une fille de mauvaise vie , ou
une femme de bas étage. Nous avons conservé le masculin
^u;af > qui n'e^t pas plus noble. Huet, très amateur d'étymo-
logies hébraïques, dérive ce mot de l'hébreu goia.
Goulet, col, canal, passage étroit, gouteau.
GouLPiL (vulpes), renard; dont on a fait goupillon y image
GLOSSAIRE. 255
assez exacte de la queue du renard, et, proibablement aussi ,
Jeguobiller, ce qui revient à ëcorcher le renard. Par suite de
la signification du mot goupil^ goupillery goupilleux^ et gou-
pillage y ont signifié tromper, trompeur, tromperie.
GouRMANDER , barder, piquer, larder (liv. I, chap. x^xiv).
Ce verbe a encore d'autres acceptions; il signifie manger ave«
avidité , comme un gourmand. On l'emploie aussi pour dire :
réprimander, tancer rudement.
GoTRNEAtj , poisson de la mer du Sud.
GouRRiER. Voyez gorrier.
Gousset, partie de l'armure placée sous les aisselles.
GouTE, adverbe; pour point, nullement, en auctme ma-
nière. Voyez grain'
GotJTTRON, goitre. Voyez goitrou.
GoYON, goujon, petit poisson.
GozAL, mot hébreu, qui signifie une colombe.
Grabeau, discussion, examen.
Gra BELER, débrouiller, discuter, éclaircir, examiner, éplu-
cher, comme si l'on trayoit du gravier grain à grain. Uabelai»
a forgé le latin grabellatio dans sa bibliothèque de SainhFietor^
Gracieux seigneur, poisson de mer à écailles, fort délicat
et peu commun.
Gracule, geai; graculus.
Graille, corneille; d'où le verbe grailler. Voyez grùUe,
Graik, adverbe, pas du tout; ie nen veulx grain, nulle-
ment.
Grain, terme de marine, coup de vent, tourbillon, sou-
lèvement de la mer.
Graisler , griller, rètir.
Grampe, qui a une crampe,
Graphide, c'est proprement les premiers traits, l'esquisse
d'une figure quelconque. Fous musez icy de belles chaphioes ,.
dit Pantagruel (liv. III, chap. v); c'est-à-dire de belles figu^
res, de belles métaphores : de graphe.
Graphincr, agraphigner; égratigner. Nicot et Ménage doA''
nent à ce mot des étymologies bien savantes.
^56 GLOSSAIRE.
Gratuité, reconnoissance : de gratis.
Gratulation, action de grâce, congratulation; gmtulaiio.
Graue, pesant; gravis,
Graue, pour grève; les bords aréneux de la mer, d'une
rivière.
Grauer, pour gravir ; gravant ^ montant.
Greffe, poinçon, style à écrire, ou d'un cadran : de gra-
phe. Voyez aux Eroticcu
Grefue, jambe et jambart. N'est-il pas bien inventé de dé-
river ce mot ^ocrea?
G REGAL, vent nord-est.
Gregeots, Grec.
Gregues, baut de chausses. Voyez bragues, braguette.
Greigneur, grandioi, le plus grand ^le plus considérable,
celui qui a le plus de mérite.
M aist Diea , vous estes le greigneur
Trompeur.
Patttelin.
Grené, granulé.
Grèce, lieu sablonneux, bords d'une rivière; d'où vient le
nom de la place de l'hôtel-de-ville de Paris.
Greue, afBiction, peine, ennui.
Greue, jambart, armure de jambe. Voyez grefue.
Greuer, peiner, chagriner, tourmenter, vccabler, incom-
moder; gravare.
Grezillons, grillones; menotes, manicles, attaches, liens
des mains.
Griais, gris bleuâtre.
Grief. Les vers dans lesquels ce mot se rencontre fréquem-
ment , prouvent, par le nombre de leurs pieds, que^ formant
aujourd'hui deux syllabes, il n'étoit jadis que d'une seule, et
qu'on prononçoit gref^ quoiqu'on écrivit grief; en efiet , ce
substantif est dérivé du verbe grever.
Grief, adjectif, fâcheux^ incommode, onéreux, grave.
Griesghe, jeu du volant, ainsi nommé en Anjou, parce-
qu'il étoit fait de plumes de perdrix, griesches, griais ^ (gris
GLOSSAIRE^ a57
bleuAtre), soÎTant Got^^raye. Mais, suivant d'autres, grifische
signifie incommode, fâcheux, hargneux, ce qui convient a»- '
sez aux pies de ce nom. Ne seroit-il ps^^ raisonnable d'admettre
ces deux acceptions?
Grillotier, rôtisseur.
Grimaud , petit écolier. Qui ne riroit en voyait Ménage
citer à cet article le mot italien grimaldeUo , instrument chéri
des voleurs, sous le nom de rossignol, lequel mot, dit-il, est
dérivé de rimari ?
L'opinion la moins déraisonnable est que grimaud vient
de l'italien grimo (ridé), d'où nous avons formé grimace et grime.
Bochard appelle à son recours le mot arabe kermaSy qui
signifie aussi se rider.
Gringoter, gazouiller, fredonner.
Nmtre vicure , nag iimr de feit*,
Chantoit uvig «gniif gringotë.
On veut dériver ce mot du latin /•igrufirc, formé lui-^méme de
fringilta, nom d'un petit oiseau qui gazouille pendant tout
l'hiver.
Griphe, énigme. Ce mot est grec. %
Gripper, terme de l'argot, chipper, voler, filouter.
Grisle, pour gril; grisler, griller.
Grislement, pétillement, bruit que font des feuilles sèches
au feu.
Grison, grès.
Griuole, maculé, tacheté.
Grobis: faire du groins ^ faire l'important, se prélasser,
faire le gras, le fier.
Faites-vous icy du grobis ?
Vous viendrez par devers nobis.
Ce mot paroit être formé de groz et de bis , comme qui diroi
deux foiS'plus gros.
Groisse, grossesae.
Groupe, cotmeiUe noire. Ce mot est italien; op le dérive de
gamUcu
3. .7 ,
a58 GLOSSAIRE.
Grolle, tfir à la cible, dont le centre s'appeloit gwfle, par-
cequ^on y peîçnoit une corneille.
Gros tournois, monnoie d'argent frappée sous saint Louis,
à son passage à Tours, Elle ëtoit à onze deniers de fin , et pe-
soit une drag^me, que Ton nommoit aussi gros. Le Blanc croit
<jue les gros tournois remontent à Philippe-Auguste.
Grosse, substantif, douze douzaines.
Grousser, gronder, murmurer:
le retoarneray, qui <{uen grooste.
PatheUn.
Grumeler, groucer; gronder entre ses dents.
Grupper , gripper, accrocher, happer, saisir. Rabelais em-
ploie aussi les substantifs gruppement et gruppade,
Gruyers, soldats réputés Suisses; du copité de Gruière,
Gryphe, pour gryphon, oiseau fabuleux, consacré à Apollon.
Grypbons de morUaignes, les greffiers des chats fourrés.
GuABAN, caban; capote^ manteau d'étoffe feutrée pour ga-
rantir de la pluie. Ménage dérive ce mot de cappa.
Gu A BELER et gabeler; du verbe gaber, railler, se moquer,
plaisanter; de Fitalien gabbar. Suivant Huet , de Parabe gahara
( frauder); suivant d'autres enfin , du teuton gabberen; nugarL
GuAFFE, gajfe; croc, crochet: d'où guaffelaze (1.IV,c.xl),
accroche-l'âne.
GuAGATE, ou mieux gagate; pierre précieuse qui se trou-
voit en Lycie; lejayet,
Guaillardet; voyez Peneau,
GuAiLLARDETS. Par ce mot j au chapitre des Papefigues, Ra-
belais entend les Réformés, qui secouèrent le joug de la cour
de Rome, et firent la figue au Pape.
GuALENTEMENT. Voycz gaientement,
GuALiNOTTE, gelinotte,
G u ALLER. Voyez galler.
G UALLILR , ami de la joie , des plaisirs , luron; du verbe gtiol-
1er, gailer. Ce mot se prend aussi en mauvaise part, pour bé-
litre, gueux, vaurien, surtout avec cette désignation: guaUier
de plat pays.
GLOSSAIRE. îi59
GuAXUARDïWE. Voycz galvérdine.
Quand cTobeaa; le gant qa« te fauconnier met à là maîk
dont il porte Foiseau.
GuARBfN. Voyez garbin.
GuARBouiL', querelle, bruit, g;rabuge, vacarme, confusion.
GuARBE (mo/e). Nous disons aujourd'hui mégarde.
GuARRE, pour bigarré, de deux couleurs.
GuARRE serre. Voyez au Raheiœsiana.
GuARRiGUES , landes , terres incultes , broussailles. Une tortue
de gUarrigues est une tortue de terre. Le mot languedocien
garrie signifie de petits chênes, dont la réunion forme des
broussailles.
GuARROu, sorcier, enchanteur, féroce, sauvage, cruel; d'où
loup^arou. Et de^omuron a fait garouagey tapage, désordre.
GuAST, dégât.
GuAUACHE. Voyez gauache.
GuAuiET, le gavion , le gosier, le gargaréon.
GvEDOUFLE, confou/fe y bouteille à gros ventre, ou, suivant
Le Duchat, à deux goulots et deux compartiments, pour
mettre Phuile et le vinaigre. On disoit aussi guedomlle. *
GuEMENTER (sc), sc plaindre, se lamenter, se douloir, s'af-
fliger; et aussi s'enquérir, s'enquester, s'informer. On veut
faire venir ce mot de quœrere. Voyez guermenter.
GuENAULX; des gueux du temps de Rabelais; les guenaulx
des Saints-Innocents étoient renommés en gueuserie. On veut
que guenaut vienne de canis, Borel le dérive de queux , coquus,
ce qui est ridicule.
GuERDONNER, guerdoUj guerdonneur; récompenser, rému-
nérer; récompense, don, salaire; bienfaiteur ^ rémunéra-
teur. Les uns dérivent ce mot du grec kerdos, d'autres, de Fal-
lemand werdung (estimation du prix), et Caseneuve enfin,
de guerredon; don, récompense des gens de guerre.
Guermenter (se), se lamenter, se plaindre, se tourmenter.
Voyez guementer. On a dit aussi quementer.
GuERPiR,^rpr,« quitter, délaisser, abandonner; dont nous
avons fait déguerpir. Guerpison, guerpine, guerpisseur.
a6ci GLOSSAIRE.
GuESPiN, mordant, satirique, piquant comn^e une guespe*
On donnoit autrefois ce surnom aux Orlëanois, qui passoient
pour très caustiques.
Gueules, une des couleurs du blason; c'est le rouge. On
dérive ce mot du latin ^u^tie^ qui ctoient, prëtend-on , des peaux
teintes en rouge; d'autres tout simplement disent que cette
couleur est ainsi nomi^ée parceque Pintërieur de la gueule des
animaux est rouge. Rabelais en feit quelquefois des allusions
qui ne sopt pas trop plabantes.
Guide, employé au fémji,nin. Dieu vous soit en guide perpé-
tuelle (liv. I, cbap. XLv).
Gui LOIN, cbeval bongre; de Fanglois ^l'Min^. On écrit aussi
guiiledin , guilhediru
GuiLLE, ghille^ et whille; fraude, ruse, tromperie. Guiller.
GuiLUERDON, pour galvcrdine.
Gui M AUX, bimaux; prés que l'on faucbe deux fois l'an.
GuiMPLE, guimphe; voile, ficbu de col, garniture du men-
ton. On écrit aujourd'hui guimpe. Des étymologistes ont dé-
rivé ce mot de vinculum.
GuiNGuoTs, qui a l'esprit de travers. Nous disons encore,
dans le style familier, aller tout de guinguois, ajler de çà , de là ,
h droite, à gaucbe.
Gu INTERNE, guiierne; guitare.
GuizARMÉ, armé ^^nne gmz^wne , liache à deux trapcbants.
,Qum£ne; cordage des ancres, e^ tous grands cordages.
GuoDEBiiXAux , tripes de bœuf.
GuoDELURE, ou guodeluteou; beau-fils, qui fait sa cour aux
fenunes, mugueteau.
GuoGUE. Ce mot a plusieurs acceptions: il signifie une
vessie , une pibole ; c'est , en outre, une espèce de farce faite avec
du sang de mouton, des berbes, du lard, etc.; enfin, gogue
signifioit encore raillerie, joyeus^té, plaisanterie, et nous avons
conservé le diminutif goguettes,
GuoGUELU. Voyez goguelu.
Guogi;f.s (liv. ly, ch. lu), pour agoguei {agoga\ qui en-
traîne, qui expulse les humeurs.
GLOSSAIRE. if^
GuoLGo^s RATS, Di^agot, fameux corsaire.
GuoRET, goret ou ^ouref ; jeune cochon. V<yye£, au Rûkm
iœsiana le mot boire,
GiooRGCRoïi, )e goàiet*.
GuouRMEAu , poisson de mer.
GusTEtt , goèter : gustat^.
Gtn de Flandres, sorte de plâtre très fin dont on $e sert èit
Flandre pour ffilii^e les enduhé.
GuTNETTE, jeune poule de GutVié^.
. GtMifkstB^ an grec gymnttëieu
Gtrer : tourner ; gytwre.
Gtrine^ ratie gyrifie; petite grenouille qm n'est pas enèôre
bien formëe; gyrinus. Les grenOttiHeè, Ait ftabdttis, «f^léur
première génération , sont dictes gyrins^ et né sont quune
chair petite, noire, auecques dette graild£ oeilz et une qneue.
Dont estoyent dict£ les sots , gyrim, Plato , i^ Thmt y Arcsto^ïh. ;
Pline, lib. IX, cap. li, Aratus.
Gtroûnobi omoQioft , toomoiement orbi<ïul«nre.
OtROimicQOKMEKT; en voûd.
H
Ha, pour a, troisième personne de findicatif présent dn
yerbe avoir,
Habeliné. Woje^Jolfré,
Habiliter, rendre habile, propre, apte. Nous avons con-
servé l'itératif réhabiliter.
Hacquebvtikrb, arquebusiers. On a donné le nom de hoc-
quebute à Tar^alète , puis à l'arquebuse.
Haeretigometra , meSuratr de fonmes hérétiques.; ce qui va
très bien avec le titre du livre prétendu eaUihistratorium , etc.
Hagarene. Voyez agarene,
H AiM , croc , crochet ; hamus,
Haire, vêtement grossier, cîllce. Employé «n masculin.
Ménage le dérive du celte biherriga.
Laurent , «errez ma hafre arec tna discipimc ,
Rt pria «fue le ciel touîoftrs vous illninia*.
vStk GLOSSAIRE.
Ha IRE, pour incommçdité, fâcherie; comme en fait à la
peau une haire.
Haire, hère. Au propre, un animal à qui Ton a coupe la
queue ; au figuré , pauvre diable , gueux , bëlitre ; d'où haireux.
Hairon, héron.
Hait, fiayty substantif et adjectif; allégresse, plaisir, joie,
santé, bonne volonté*, joyeux, gai, gaillard, dispos, avisé.
Haitié, joyeux, de bonne humeur, dispos. Le contraire est de"
hait (d'un seul mot). Voyez-le.
Hait (de bon), de bon gré, volontiers, de bon cœur.
Haiter, plaire, agréer, réjouir,. être agréable, souhaiter.
Halgret^ haleÇret; sorte de corcelet eu fer battu.
Hajlvbran, canard $auvage.
< Hallejboter , grapiller. Voyez allebouter,
HALLE3iii«NÉ,.éreinté, échiué, foible, débile y en desordre.
HALik£K, tirer avec effort. C'est proprement remonter un
bateau avec une corde.
Halot, ou plutôt halos ) le oevcle lumineux qui se forme
quelquefois autour de la lune ^ et qui est pronoatiode pluie. '
Haltères , voyez altères.
Hampe, manche d'une pique, d^une hallebarde.
Hanap, coupe, V9se à boiir^.
Ces gens ont des hanaps trop grands;
Notre nectar veut d'autres verres.
La Fontaine.
du saxon knœp^ vase à boire.
Handion^ dragon, dont la morsure^ suivant Pline, est très
venimeuse.
Haneban£, la jusquiame, plante dite hyoseyamtis^t atXercum,
Pour entendre ce titre de livre de la bibliothèque de Saint-Vic-
tor, les hanebanes des évêqiies^ il faut savoir que cette herbe
est mortelle aux poules, et même généralement vénéneuse.
Aabelais veut donc désigner un livre dont la lecture, causeroit
aux évéques des crispations , des convulsions pareilles à celles
qu'éprouvent les poules qui ont mangé la hanebane. Telle est
* du moins l'explication qu'en donne Le Duchat.
glossaire/ 263^
Hamicrogue» arme dont le fer ^toit récourbe ea crochet;
d'où l'expression métaphorique et populaire de hanicrochey
pour dire acroc, retardement. Rabelais se sert en ce sens du
mot hanicrochement,
Hannuyers. Les habitants du Hainautt; Hannones.
Happelourde, chose de belle apparence et de peu de. va-
leur, cpmme une pierre fausse, un faux diamant. Ce mot est
composé du \erhe iiapper, prendre, et de lourde lourdaud, $ot.;
ainsi une happelourde est un attrape nigaud, un mensonge,
H APPE80UPPE, cuiller.
Haranier, adjectif; de hareng^ qui concerne les harengs.
Cette épithéte convient à merveille aux moines, que Rabelais
appelle souvent ichthyophages et mangeurs de harengs.
ïIarborin, ou mieux harhoxirim, pensées; mot hébreu.
Hardeau, gars, jeune garçon. On disoit au féminin har^
deile.
H A RMENE, petit basilic.
Harnois, armure, arme, outil. Ce mot est pris aussi méta-
phoriquement, pour rhabit d'un homme. Benoist monsieur^
vous vous eschauffdz en vostre harnais (liv. IV, chap. vu).
Harpailleur, ypleur, yagaooni^, gui se jette sur les gens
pour les dépouiller ; du verbe harper, et du substantif harpago,
dont nous avons fait le sobriquet harpagon ^ donné à un avare.
Harpailley canaille. Souà OKarles VII, U se forma une troupe
de harpailleurs , qui dévastoient les campagnes.
Harpyacque, de harpie.
IIart, au propre, lien de fagot; au figure, corde, licol. Sus
jioine de la liart ^ sous peine d'être pendu.
Hascher, fendre l'air comme avec une hache, en parlant
«l'un oiseau.
Hastereaulx, foies de volailles coupés par rouelles , et en
filés avec du lard dans des brochettes de boi5 ou d'argent,
«ju'on appelle hâtclets.
IIastiers, grands chenets de cuisine. Voyez contrehastiej:s.
Hastifueté, promptitude, diligence, vivacité. Adverbe,
hastifuement.
264 GLOSSAIRE.
Hastilles, boudins', andouiUes, dépovfilles d^an porc nou-
vellement tué, viandes rôties: de hàste, broche.
Hattbelon, houblon.
Haubert, haubergeon ; cotte de mailles qui descendoit jus«
qu'aux genoux. Suivant l'usage, les étymologistes diffèrent
d'opinion sur ce mot; les uns le dérivent à^cUbus, parceque le
fer poli a des reflets blanchâtres; mais les germanistes le for-
ment de l'allemand haut-ber, haut baron, parceque cette ar-
mure appartènoit spécialement à la noblesse.
Hauet, croc, crochet.
Lhostel est teur, mais on le doue.
Pour enseigne y mis nng hauet.
Villon.
Hault, pour tardif. Ce qui fait le caresme si hault, ( liv. II ,
chap. xi), ce qui fait qu'il vient si tard.
Hault APPAREIL, gorgerin.
Haults bonnets j coitOire Un temps de Louis XI.
Haure, port, abri des vaisseaux.
Heaulme, casque, arniure de tête; de helmus.
' Heaulme, terme de nnarihe, la barre du gouvernail.
Hebdomade, semaine; hebdomas.
Hectique, fièvre continuelle, maigreur, consomption.
Hegronneau, aigronneau ; petite aigrette ou héron.
Helepolide, helepolè; machine de guerre, citée par Vi-
truve, dont on se servait pour prendre des villes , ainsi que le
désigne son nom ; helepolis,
Hemicraine, mal de tète qui n'affecte que la moitié de la
tête, migraine,
Hemicyle, demi-cercle.
Hemiole, nombre qui contient un autre nombre (pair),
plus la moitié de ce dernier nombre , comme six à l'égard de
quatre; de l'hemiole nait le rapport de la consonnance dite
diapente ou quinte.
Hemorrhoide ,' espèce de serpent dont la morsure occa-
sione au fondement une hémorragie.
GLOSSAIRE. 265
Heuorbhvtbs , hémorrhtkdes.
Hehilleb, contes de vieilles ; et aniUg.
HcNRiciTs, monnote; denier d'or frappi^ som Henri H, et
qui portoit d'tm c^ë un H couronné.
Heovse, houx, arbrisseau.
Hbpaticque, maladie du foie; de hepar.
Hb^t APHONE, se dit d'un lieu, dNine voûte, d*un ëeho qui
répète septjbis la voix, ou tout autre son,
Hca (i^riel hers), de hents; sagneur, maiti^, I, i^.
H«fi der tyfel^ mots allemands qui signifient Modèieur le
diable.
Hbr, héranU^ messager.
fiERBAULt. Voyez au Rabeléê^amt.
Herbier, pdur herboriste.
itBRONEt'X, discole, acarîàttie, hargneux; et ^uséî qui a une
^iThte.
Heronniere. Voyez au RabèÙFfiàha.
HeIipb, ^arp(>..Cest anssi une herse; #bù hàfper, htel'seT.
HeRper, se hérisser, se dresser, en parlant dès ctieVeux ;
horripitùre, •
Herper, sarcler, herser.
Herpeu signîfioit encore pmcer dé ta harpe.
Herselé, harcelé^ provoqué, excité.
HersOir , ersOfV, orso/r; pour M'er d^ 'i6{>.
Herte {à t), cUerte. De Kitàtien ertà , lin sentier tnèntuetix :
^tdr a terta, étte au guet.
Herumac, fâcheux, incommodé, fknfarcm (béafrït.).
-HBs<>AiGiroL, pour épéêgnéui, dliefi ôl*i|fîtia^ d^Espàrjn/,
(«, 45).
Hespaignol^, Ibtig, mince, effilé; cbihnYè^étoit la taitle des
Espagnoles, . •
Hespaillier, chef des rameurs. En espagnol, espàlabn-.
Hesperie, nom d'une tour de Thélièmc; occîdelitâle.
Hesperus, l'étoile du soir, Vénus.
Hetoudeau , chippon gras.
Heurt et lieurtit Voyez hourd.
266 GLOSSAIRE.
HiACCHO (sainct). Saint Jacques de Gompostelle, fameux
pèlerinage. Lorsque Rabelais , au chapitre V de sa prognosti'
cation , dit que il nira pas tant de lifreloffres a Sainct'Hiaccho ,
comme firent Um 534) <^ passage est allusif à la prédiction d'un
second déluge universel qui a voit été faite pour l'an i5a4-
HiBERNE, Fhiver; hibemum tempus,
HiDEUR, dont nous avons fait hideux; laideur, difformité,
horreur.
Hiéroglyphes , sacres sculptures , dit Rabelais, m Ainsi es-
tt toyent dictes les lettres des anticques saiges Egyptiens. Et
u estoyent faictes des imaiges diuerses de arbres, herbes, ani«-
4( maulx, poissons, oyzeaulx, instrumens, par la nature et of-
«fice desquelz estoyt représenté ce que ilz vouloyent desi-
(( gner. De ycelles auez veu la divise de mon ligueur ladmi-
u rai en ung ancre, instrument trespoisaat, et ung dauphin,
u poisson l^ier sus tous animaulx du monde , laquelle aussy
u alloyt pour Octauian Ajuguste, voulant desigper : haste toy
u lentement, fayz diligence paresseuse , cest a dire expédie ,
a rien ne laissant du nécessaire. Dycelles, entrq les Grecz ha
u escripl^rus Apollo. Pierre Columna en ha plusieurs expousé
<< en son liure toscan , intitulé Hypneratomachia Polyphili. »
HiLLOT, fiston, terme d'amitié. Ce mot est des provinces
méridionales.
HiMANTOPODES, peuplc k jambes torses, que Pline place
dans rÉthiopie. C'est aussi le nom d^une bécasse de mer qui
n'a que trois doigts à chaque pâte. Ce mot vient , dit-on ^ du
grec himas, qui signifie courroie. , .
Hippodrome, manège, carrière pour exercer les chevaux.
HippoTHADÉE, nom composé de celui de Tapôtre Thadçe, et
de l'explétif hippos. Dans quelques éditions de. Rabelais, ce
personnage est aussi appelé Parathadée.
Hircin , de bouc ; Aircmu^.
HoBER , bouger, remuer.
Helas ! il ne hobe ;
Il na nul besoing dauoir robo.
Pathelin,
GLOSSAIRE. 267
HoBiN, allure du cheval éœssois, dit haulbin ou ^Albanie,
Hocher, secouer, remuer la tête.
HoGQUETON, auqueton; diminutif de hoibque et huque , cotte
d'armes, tunique courte. On a aussi donné ce nom aux soldats
revêtus de cette armure, qui s'ëtoit conservée jusqu'au siècle
dernier.
VesCi ang poarpoinct dauqueton
A Doiaux dor tout enuiron.
HoDÉ, lassé, fatigué, recreu. Hoder,
Hoc V iNE , cuissart , j ambart.
HoGUiNER, taquiner, impatienter, fatiguer.
HoLOS, hétas, en patois limousin.
HoM, homme-, homo.
HoMENAs. Les Languedociens appellent ainsi un sot , un
nigaud , un lourdaud.
Hommes d'armes. La partie la plus importante, la plus dis-
tinguée, et toujours la moins nombreuse des armées. Les
hommes d'armes étoient tous nobles, armés de toutes pièces,
montés sur les grands chevaux , et accompagnés chacun de
deux écuyers, dont l'un portoit la hache, et l'autre l'arbalète
ou l'arquebuse.
HoMOCENTaiCALEMENT, autour du même cenh^.
Homonymes, noms différents qui ont une même prononcia-
tion ; de homos^ semblable.
HondrespondreS; les Allemands.
HoNORENCEs , dcs honucurs ; de honori^entia.
Horaire ^ d'une heure de durée.
HoRCHE. Voyez orche,
HoRD, sale, dégoûtant 9 nialpropre, repoussant, qui répu-
gne; tiorridus.
HoRDous. Voyez horcL
HoRioNj}, des coups.
HoRRiFiCQUE, effrayant, horrible, terrible, remarquable.
Horrificus. Ce mot s'appliquoit à tout , même aux choses plai-
santes.
HoscHUPOT, mélange de plusieurs viandes cuites ensemble.
268 GLOSSAIRE.
HosTiATEMEirr, de porte en porte: ostiatim.
HosTiERE. Voyez gueux, au Raheiœsiana,
HouRD et howrty heurte; choc, coup, attaque, combat.
Hovs, le houx y arbrisseau.
HousEE, ondëe, averse de pluie. On disoit aussi horée (de
hora ) guilléCy et cad deau,
HoussEPAiLLiER , souillou , marmitou, comme qui diroit
housé ( botté ) de paille.
HousTAiGiER, houstaige ; otage,
HousTiL, hâte,
HousTiL, outil.
HouzEAULz, bottes, bottines, guêtres; se kouzer, housé. Bas
breton , heuzou,
HtiGREMENT, aigrement, rudement, bravement , yi[]^oureuse»
ment. Hugrement signifie aussi à propos.
Huis, porte; d'où nous avons fait huissier; d^ostium,
HuMERiE, l'action de humer, de boire.
HuMETTER , diminutif de humer, boire comme les chevaux
(I, i8). Plusieurs éditions portent fautivement humecte.
HuMEDESNE, hume vesse, nom d'iln des deux plaideurs de
Pantagruel.
Humeur , employé au masculin , comme le latin humor, et
dans son sens propre de humidité, vapeur.
HuMEux, qui hume, buveur, ivrogne; du latin humor.
Huppe, pour houppe, touffe; huppe de froc^ parceque les
fi-ocs étoient terminés par une houppe.
HuRTE, choc, coup, heurtement. Nous avons conservé le
verbe heurter.
HuscHER, siffler, crier, appeler. Voyez au RaheUesiana.
HuTAUDEAU, chapon gras. Dit aussi haitoudeau, hetaudeau,
hestoudeau, hustaudeau.
HuTiN , hustin ; querelleur , mutin, tapageur. Louis X fiit sur,
nommé le hutin. Les Tonneliers ont un maillet de bois qu'ils
nomment hutinet, et avec lequel ils font beaucoup de bruit.
HuT, pour aujourd'hui.
Hydrargyre, id est, argent liquide; mercure, vîf-argent.
GLOSSAIRE. 269
HfDRiE, cruche, vase à boire.
Hydromel, breuvage mélë d^eau et de miel; Thydromel
étoit aussi dit miel saude, hypocras d'eau. Le vin miellé s'ap-
peloit melicrat
Hymnides^ mot corrompu. LeDuchat lit iuy^ides, nymphes
des étangs; du grec Umné.
Hyp£Nemien, qui n'est plein que de vent; épithête des ha-
bitants de File de Ruach. Ainsi, ajoute Rabelais, sont dictz les
oeuFz de pouUes et aultres animaulx, faictz sans copulation
du mâle; desquelz iamais ne sont esclouz pouUetz. Voyez
Aristote, Pline, Columella.
HYPERDtiLiE, culte au-dcssus d'un autre; de hyper et douleia,
Hypernepheliste, qui s'élève au-dessus des nues, par ses
spéculations ; de hyper et de nephelé,
Hypocras. Voici la recette qu'en donne Taillevent : « Pour
« une pinte , trois tresseaux (trois gros) de cynamone fine et
tt parée, ung treseau de mesche, ou deulx qui veult; demy-
u treseau de girofle, et de succre fin six onces, et mettez en
M pouldre; et ta fault toute mettre en ung coulouoir auec le
a vin, et le pot dessoubs, et le passes tant qu'il soit coulé, et
tttant plus est passé et mieulx vault; mais qu'il ne soit es^
u uenté. )}
Hypocriticqce; ce mot^ qui est grec, signifie proprement
imitatif. Vhypocrisis étoit une des parties de la saltation théâ-
trale. (Voyez notre Traité sur ce sujet \ L'acception figurée
du mot hypocrisie est dérivée de la primitive et naturelle si-
gnification. En effet; ce vice consiste dans une itnilcUion ap-
parente de. la vertu. Les hypocriticques braguettes que signale
Rabelais (l , 39) n'étoient pleines que de vent; beaucoup d'ap-
parence, et rien dedans.
Hypogée, voûte, cave, lieu souterrain; àehypo^ au-dessous,
et ghéy terre.
' Delà Saltation théâtrale, on Recherches sur l'origine, les progrès et les
effets de la Pantomime chez les anciens; par de l'Aulnaye; mémoire qui a
remporté le prix double à racadémi^ dçs Inscriptions, en 1789 ; Paris, Bar-
rob, i79o,in-8% fiç.
ayo GLOSSAIRE.
Htpophete, qui parle des choses passées comme les pro-
phètes des futures; subvates.
Htpos ARQUE, liydropique. C'est proprement l'eau contenue
entre cuir et chair^ et qui fait enfler le corps.
Hypostase , ou , plus régulièrement , hypostathnxe , car le mot
hypostcLse signifie proprement et théologiquement essence, na-
ture, personne de Dieu. Il signifie encore audace, effort, im-
pétuosité, embûches, etc. HyposlaJthme signifie le sédiment
de l'urine. Voyez éneorème.
I
Ia, déjkijanu
Iacobipete, pèlerin de Saint-Jacr/ue5.
Iaoqce, corselet, justaucorps ordinairement piqué. La
jacque de mailles étoit une cotte de mailles qui alloit depuis le
col jusqu'aux genoux. Nous avons conservé le diminutif ^a-
quette.
Iacquemar, heurtoir, marteau d'horloge; probablement
formé de Jacque de mailles y parceque ce heurtoir représentoit
souvent un homme armé ; d'autres prétendent que l'inventeur
s'appeloit Jacques Marc. Voyez aux Erotica.
Iacture, perte, dommage; iactiira.
Iadeau de vergne, écuelle de bois d'aune. Jadeau signifie un
plat, une jatte de bois, et vergne est un des noms de l'aune,
bois rougeâtre. Voilà pourquoi Rabelais (liv. I, chap. xxxix)
dit : les yeulx rouges comme ung iadeau de vergne,
Iallet. Voyez arc,
Iambus (I, aïo), allusion assez plate de Viamhe^ pied de
vers , au mot jcunbe.
lAmssAiREs(Epist.), giannizeri, les solliciteurs du palais, à
Rome.
Ianspill'hommes, expression burlesque, pour gentilshommes,
Iard , oie mâle.
Iarretade, taillade, l'action de couper le jarret
Iau, un coq. Ce mot est du Berri. Voyez gau,
Iac ART, espèce dechancre, ou apostème particulier au cheval.
Iazeran, chaîne d'or très déliée.
GLOSSAIRE. 271
IfiiGE, bouc sauvage; t6ice5.
I BIDES, pour ibis y oiseau d'Egypte.
IcELLVT ^ y celle ; celui, celle.
Ighthtophage , qui se nourrit de poisson.
IcosiMTXE, à vingt mèches, en parlant d'une lampe.
IcTE, coup;* ictus: Icter, lancer.
IcTiDE, belette, furet; ictis.
Idoine, propre, apte , convenable à quelque chose; idoneus,
Idonéité,
Iecaboth, ou plutôt secalùthj mot hébreu; abstractions.
Iect, bandelette, attache que Ton met à la pâte d'un oiseau.
Iectigation , mouvement convulsif, tressaillement, remue-
ment de la tête ou des épaules; jectigatio,
Ieiune, adjectif; aride, sec, foible, froid; àt jejunium.
IpN SUIS , jeu de paume à trois.
Iecn , qui est à jeun.
Ignaue, lâche, froid, sans cœur, paresseux; ignavus.
II , pour lui,
Ilicine, voyez Chelhydre,
Illeg, celui-là, celui'-ci. Illecque, celle-là.
Illugesger, luire, briller; illucescere.
Illustre, pour lustré, enluminé. Cette épithéte, donnée
aux buveurs, est une froide allusion aux boutons et rougeurs
qui bourgeonnent leur face, et la font briller d'un éclat ba-
chique; du moins, telle est l'opinion de plusieurs interprètes
de Rstbelais.
Imbecille, dans le sens propre, pour foible, inert, impuis-
sant. Imbécillité.
Ihbriaque, ivre, soûl. Le mot briaque est béarnois«
Immerse, plongée, enfoncée; immersa, '
Immutation, changement, altération; immutcUio.
Impendent, qui pend , qui est sur le point d'arriver ; impen-
dens,
Imperit, inhabile, ignorant; imperitus.
Impertinence, dans le sens propre, pour inconvenance,
empêchement, obstacle.
-xjx GLOSSAIRE.
Impetrer, obtenir; impetrare.
Impotence, impuissanœ*
Imprecuble, inappréciable*
Imprimeurs, I, 3o. Au lieu de ce mot, on lit, dans uu |^rand
nombre d^éditions, traducteurs; par où Rabelais semjble don-
ner à entendre qu'il r^ardoit toutes ces éditions comme sub-
reptîces et fautives.
Improp£|&£, reproche, honte, infamie; du bas latio impro-
perium^ et à'improperare.
Impuoneu , attaqiier» combattre , insulter; inf^ugnare.
Iharimé; isle où Typhée fut foudroyé par Jupiter.
Incagubr, embrenner, chier sur; et, au figure, narguer,
braver, défier.
Incantation , enchantement : incant^io.
Incaknatif, couleur d^ncarnat.
Incautement, imprudemment, inconsidérément, sans ré-
flexion ; incauté.
Incentricquer , placer au centre,
Incisure , incision , découpure.
Inclyte, célèbre, illustre, renommé; ificlytus,
Inconsumptible, qui ne peut être consumé; incombustible.
Ingoncsncent, employé pour accident, estropiemen^ (l , 33),
Par cest inconuement /surets^, etc. On disoit autrefois inconuc-
nienter pour incommoder, estropier.
Ingornifistibuler, mot peut-être forgé p^r Rabelais, ef
qui signifie introduire , faire entrer. Le Duchat le décomposp
assez peu heureusement, en cornet ,Jistula (flûte), stipula y char
liuneau. Comifistibulat , à Toulouse , signifie troublé , affligé
de quelque maladie. On a dit aussi : quescornifictibuler, pour
étourdir, rompre les oreilles à quelqu'un.
Incredible, incroyable; incredibilis.
Inculquer , faire entrer, insinuer, battre et rebattre. Incul-
care.
Ingumber, s'adonner, s'appliquer; incunibere,
Ihdagvea, chercher, rechercher; indagare; d'où l'adjectif
mdague pour maniéré, recherché , trop subtil, vague, ridicule.
GLOSSAIRE. 273
Indalgo, pour hidalgo; noble^ vieux chrétien espagnol,
jouissant de plusieurs privilèges.
iNDEitfKÉ, sans perte, sans dommage; sine damno.
Indice; le doigt index ^ le premier doigt.
Indicible : qu'on ne sauroit eicprimer.
Indigène , naturel , né dans le pays ; indigena.
Infaustissime, très malheureux. Rabelais emploie aussi le
positif infauste; infaustus.
Inférer , déduire, conclure , tirer induction.
Infeste, non fête, non férié; et aussi, dangereux; infestus,
Infinable, qui n'a point de fin.
Infoliatvre, incrustation, qui souvent représentoit des
feuilles.
Infortune , employé au masculin.
Infraction, déchirement, rupture; infiractio.
Infringible, qu'on ne peut rompre, briser, détruire; de
frangere. Le verbe latin infringere signifie la même chose que
fi^angere.
Ingénieux, pour ingénieur.
ÏNHiBER, défendre, empêcher; inhibere.
Inimice, ennemi; inimicus.
Innumerable, innombrable; inmimerabiUs.
Inquiliné, locataire nouvellement établi; inquilinus.
InquinameAt, souillure, ordure, impureté; inguinamentum .
Insail , gouvernail d'un vaisseau.
Insculpé , taillé , gravé , buriné ; insculptus.
Inse, écrivez hinse; terme de la marine provençale, par le-
quel on commande de hisser les voiles.
Insigne, pour enseigne, marque, signe, emblème; insigne.
Instable, établi, installé, rendu stable.
Instant, participe; poursuivant, pressant vivement; instans.
Instaurer, rétablir, renouveler; instaurare: d'où instaura-
teur.
Inster , insister, demander avec instance, presser, solliciter,
poursuivre; instare.
iNSTrLLE , exprimé goutte à goutte ; instillatus.
!274 GLOSSAIRE.
Instrophib, ceint, couronne. Ce mot est fonné du latin
strophium, strophiolum , sorte de couronne de fleurs qu^on met-
toit sur la tête des prêtres. Ceux qui tressoient ces couronnes
étoient appelés strophiariL
iNSTRUEa, pour instruire; instruere^
Instrument, pour équipage , attirail (lir. I , ch. xxxiv.)
Insuperable, qu'on ne peut surpasser, invincible; insupe-
rabilis.
Intendit, de intenJtion^ ancien terme de droit. G'étoit un
acte par lequel le demandeur déclaroit son intention de fon-
der son droit sur telle ou telle loi.
Intention, pour tension y contention; de iniendere.
Interbasté, piqué, contrepointé.
Intercalare (an), année bissextile, que Ton intercale tous
les quatre ans parmi les communes.
Interest» pour dommage, préjudice; quel interest encourez
vous? (liv, III, chap. xvi ), pour, quel risque courez-vous? Au
livre I, chap. viii, on lit: j^u grand interest du sexe féminin,
pour au grand préjudice ; et ^ en effet , quelques éditions portent
le mot préjudice, N<|us avons laissé subsister Fironie. Les feit
rembourser de tous leurs irUerests (liv. I, cb. li). Enfin, dans la
Ghresme philosophale, on trouve: jÉu grand dommaige et inte-
rest des paoures nuùsàres es ors; au grattd interest et dommaige
des iifrelofres iacobipdiea.
Intérims, mort, anéanti; de wterimere.
Interiner , achever, rendre entier, complet, parfait, mettre
la dernière main; integrare.
Interminer, prescrire, fixer, limiter. Ce n'est point le verbe
latin interminarif dérivé de minarL Cehii-ci est formé de ter-
niinare.
iNTERMitfER, menacer; interminari, Rabelais emploie aussi
le substantif tnfermtnfltion.
Intermission, interruption, discontinuation; intermissio,
Internecion, meurtre, carnage; ïnternecio.
Interpeller , pour intercéder.
Interpolation, intercalation: interpolaiio.
275
OLOSSAIHE.
Interroouer(s'), s'informer; interrogare.
Intestin, intérieur, interne; intesHnus. %
Intestines, pour les intestins.
Intimidation^ timidité, crainte, apprëhenëîon.
Intolérable, insupportable, indomptable; intùierabilis.
Intr ADE ( d' ) , d'emblée.
Intrans. On appeloit ainsi ceux qui aroient droit de con-
courir à Félection du recteur de Funiversité ; intrantes,
Intricqué, embrouillé, embarrassé, empêtré ;mfrtca/u5.
Intronificqub, introduit, inhérent, qui réside dans; d'm*
troire.
In€Enir , trouver ; invenire.
Inuention (I, 38), pour rencontre, découverte.
Inuiser, visiter, aller voir; invisere.
loBELiN, niais, sot, nigaud.
Ioncade, espèce de crème sucrée, parfumée d'eau rose, et
qu'apparemment on servoitsur des joncs.
loNCHEE. Yojez joncade. Et aussi une botte, un fagot, un
paquet.
loNCHEEs, les jonchets, faits primitivement de brins de jonc.
loNGLECR, baladin, faiseur de tours, chanteur. On a fait
de ce mot jongler, jonglerie, qui souvent se prennent en mau-
vaise part.
lotj, pronom; je.
louETi AN , de Jupiter ; ( Jovis).
lociAL, qui appartient à Jupiter ;jiWa/{5.
loLXTE, près, auprès, suivant, conforméitient; juxfa.
loTEULX du roy^ le bouffon , le plaisant , le fou du roi.
Ire, colère, courroux, fureur; Ira, Ireux, irascond, iretise-
ment; et le verbe irer, mettre en colère.
Irrision , dérision , ironie , moquerie ; irrisio.
Irrorer, arroser, asperger; irrorare.
. Irriter , se jeter, se ruer sur, fondre sur ; irruere.
IscHiATiQVE, qui a la goutte sciatique; de ischia, les os des
hanches. Rabelais ajoute : hernies^ rupture du bdyau deual-
lant en la bourse, on par aiguosité, ou carnosité, ou varices.
18,
27^ GLOSSAIRE.
IscHiEs, les hanches; du grec ischias.
. IsiAQCES, prêtres d'Isis.
IsHELLEMEHT, promptement , vivement. Isnel, isnelk; is-
nelescej promptitude.
Issia, sortir; nous avons encore issu et issue.
Isthme, Pentrée du gosier.
IsTB£, issir, sortir.
VovtB Den istrez pas de lorine
Dn père.
PatUUn.
Ithtbole , homme droit , c'est-à-dire qui n'est ni tortu ni
bossu ; de ithys,
Ithymbon, saltation Laconique en l'honneur de Bacchus.
Ithyphalle, phallus droit y attribut de Priape. Il y avoit des
prêtres ainsi nommés, et des danses ithyphalliques.
Itiei'lx, iteuxy itex; tels, pareils, semblables;. singulier,
ite'dy itei^ ilal.
Iti.nkre, chemin; itiner.
luBE, la crinière d'un lion;yii6a.
lucuNOiTE, \o\e\jucunditas, Rabelais emploie aussi l'adjec-
tif iucunfJ,
I L M ELLES , les joucs d'uu prcssoîr.
Il s, à bas , dessous; mettre ius, terrasser,f abattre. Petvéjus
[ liv. tV, chap. xxxiii) est un pitoyable jeu de mots sur Perseus.
I LsQUES. Nous fie leur donnerons lassaut que ivsques a demain
(liv. II, cbap. xxviu), au lieu de, que demain sur le midi.
Il y a certainement quelque chose de corrompu dans cette
phrase, car elle implique contradiction. Si les ennemis pas-
sent la nuit à se mettre en ordre et à se remparer, comment
Pantagruel les surprendra-t-il à l'heure du premier somme?
11 ne pouvoit pas prévoir que les Dipsodes s'enivreroient à
l'arrivée du prisonnier. Nous avons vainement consulté les
meilleures éditions de Rabelais, nous n'y avons puisé aucune
luniiôn^ sur ce passage.
luutNiLE, jeune, qui convient à la jeunesse îj'W'/zi/i.v.
GLOSSAIRE. 277
Iykge, philtre, breuvage inspirant Pamour. On appdoit
aussi iyftge le motacille ou hochequeue, qui servoit aux en-
chantements des magiciennes.
Resudure, ou plutôt kedusudurey serpent de terre.
KiNE, chienne. Ce mot est grec.
Labourer ^ pour travailler ; laborare. Substantif, labeur.
Lacune, trou, brèche , vuide, manque; loucuna.*
Laicter, téter, sucer le lait,
Laidure, laideur. Le mot laid signifioit non seulement le
contraire de beau, mais encore injure, outrage, offense,
raillerie, affront; et c'est de laid, dans cette signification, que
Ton a fait le verbe laidanger, ledanger^ injurier, etc.
•Laisse, fiente de sanglier.
Laize, ce que les couturières appellent lé, la largeur de
Pétoffe. A la grande laize y à la grande mesure.
Lamah hasabrtani ; lisez sabachthani , mon Dieu, pourquoi
m'avez-vous abandonné? paroles de Jésus sur la croix.
Lambdoide (commissure), la troisième suture du cerveau;
ainsi nommée de son rapport de contour avec le lambda.
Lamine, cuirasse formée de petites lames d'acier.
Lampreon, petite lamproie.
Lampyride, cicindelle, noctiluque, mouche ou ver luisant.
lamyyris.
Lance pesade. Il faut écrire spezzate; officier réformé, gen-
darme démonté que l'on a placé djans l'infanterie. Le mot
italien spezzato signifie demissus, diruptus^ fractus; on dit aussi
anspcssade,
Laxceron, espèce d'esturgeon.
'jy^ GLOSSAIRE.
LancI) la foudre, qui est lancée des cieux.
Langiz (les) y la foudre, expression languedocienne.
Lanct, esquinancie.
Landier, grand chenet de cuisine. En anglois andirùnSé
Landore, fainéant, endormi, lourdaut.
Landriuel , lanterne de vaisseau.
Laneret, le lanier mâle, petit lanier, oiseau de proie,
Lanes. Voyez elanes,
Lanier, oiseau de proie, moins estimé que le faucon* M-
ierias,
Lanificque, laineux, porte-laine.
Lans, lans-many camarade, compagnon; ce mot est alle-
mand.
IjANterné, si maigre que le corps est transparent comme
une lanterne. Lanterné signifie aussi moqué, baffoué.
Lapathium agutum (prol., liv. III), de la patience, plante;
froid calembourg, réprouvé par Ip bon goût. Le mot lapathon
est grec.
Laque, pour lac.
Larice, laregei l^vrix* sorte d'arbre que les anciens regar-
doient comme incombustible , et^dont le bois est très lourd.
Larigot. Voyez boire, au Rabefœsiana*
Larmier, revêtement, avance, corniche, chaperon d'un
mur, incliné pour faire écouler Peau lamie à larme.
Larry, peau, cuir; du celte ^rua.
Larues, ombres, fantômes infernaux; larva.
Las, pour hélas (liv, V, chap. xxix).
Lasanophore, celui qui vide la garde-robe; de lasanon.
Lasghement, non en lanternant (I, aï 8); mauvais jeu de
mots. Lancemant est corrompu de Fallemaud lans num, qui
signifie compatriote.
Lasciuie, Uicivité.
Lasset, filet, lac de chasseur.
Lassus, (à sus, là-dessus.
Late, largeur; late unguiculcy largeur de l'ongle.
Latent, secret, caché, couvert: latens.
GLOSSAIRE. ^71)
Latial, Latin, qui appartient aux Latins; ùOialis.
Latrialement, avec un culte de laUie.
Lauandiere, blanchisseuse.
Lau^Ret, espèce de saumon ou de truite.
Laudateur, louangeur, panégyriste; laudaior,
Lauedan, cheval du comté de ce nom en Gascogne*
Late, petite route dans un bois, et même le bois ou la
foret. Saint-Germain ne tire pas son nom de la femelle du
sanglier, mais bien des liiyes qui Tavoisinent.
Lazare, pour ladre, lépreux. *
Leans, céans, en ce lieu, de ce lieu.
Lebesche, vent sud-ouest.
Legous, suppléez, 4e matines. Sainct a plus de leçons, li*-
vre III, chap. iv, dont les matines ont un plus grand ntmbre
de leçons.
Lectieme, litière; de lectus.
Le<.ap£8 {lailapes), tempête, vent accompagné 4e pluie.
Leuouicqub, limousin; lemovicencism
Lémures, fantômes nocturnes; lémures,
Lsntisce, lentisque^ arbre à pétales, résineux et aromatique.
Lentiscus.
Léon, lion; leo. Léonin.
Lbschar , gourmand, lèche-plat. Ce mot veut aussi dire li-
bertin , et alors il vient de l'anglois lescherie.
LeschE; petite tranche; on dit encore, en style famiHer,
une lesche de pain.
JLescheuin, pour lesche vin.
Letrain , pour lutrin.
Lettres versâtes , majuscules, comme celles qui commen-
cent les vers.
Leuce, blanc; du grec leucos.
Leuer, nettoyer, curer, unir, polir (liv. I, chap. i). -
Leurre, forme d^oiseau pour rappeler le faucon, am>ât^
tromperie.
Lexif, pour lessive; Uxivium.
?8o GLOSSAIRE.
LiBENTissiMEMENT, très vt)]ontiers; libentissiniè.
Libère, noble, généreux, libéral y magnanime. Liber.
Librairie, pour bibliothèque.
LiBURNicQUE , bâtiments à rames des Liburniens ( les
Dalmatiens).
Lice, chienne; et aussi une barrière.
Licencier; donner licence^ permettre, accorder.
LiCHECASSE, lèche casseroles , poêlons , etc.; casse signifie
lèchefrite, en poitevin.
LiEGÉ, léger comme du liège.
Liesse, fyesse; joie, plaisir, satisfaction, gaieté; liBtitia.
Lieu, pour place (liv. IV, chap. lvii); les lieux premiers si-
gnifient les premières places. Ne laissez voz lieux (Hv. ÏII,
chap.*xxxv) : ne quittez pas vos places.
LiFRELOFRE, sobriquet désignant un Suisse ou un Alle^
mand , et jouant sur le mot philosophe,
LiGNADE, l'action de couper du bois; comme aiguade est
celle de remplir d?eau les tonneaux d'un vaisseau. De Ugtïum,
LiGNEARE, linémre.
LiGiTOMBEAu, espècc d'écrcvissc.
LiGCSTiQUE (la mer) , la mer de Gènes.
LiMAssiALE (ligne), ligne spirale, tournée en colimaçon.
Limbe, bordure; limbus.
LiMESTRE. Voyez lucestre,
LiKosTOLiE, robe de lin ; de linus et stola.
LiPOTYMiE, défaillance de cœur.
LiRiPiPioN, chaperon des docteurs de Sorbonne; d*oii Tad-
jectif /fWpi^ié.
LiRON, loir, g lis,
LisARD, lézard,
LiTHONTRiPON : uu Uthontnptique est un remède qui roiïipt
les pierres dans la vessie.
LfTURE , rature ; liiura,
LiuiER, levier, ^
LiuREE, rubans qu'on distribuoit aux garçons d'une noce:
et aussi les couleurs du maître. On appeloit encore livréesles ha-
GLOSSAIRE. 281
bits que les princes et grands seigneurs donnoicnt k leurs amis
et domesticques aux grandes fêtes. Nous avons V Apologie de la
livrée, poëme, 174^, in- 12.
Lober, duper, tromper, railler.
Lobes, trom|)erie, fausseté, mensonge:
Quoy dea chascun me paist de lobes ,
Chascan memporte mon aaoir.
Pathelin.
Loche, petit poisson d'eau douce.
LoccLE, coffre à argent; loculus.
LocuPLETER, enrichir; locupletare.
Locuste, sauterelle; locusta.
LooiER, loudier; couverture piq uée; lodx,
LoiSTER , lutter.
LopiNER, partager par morceaux, par lopins. Au prologue
du livre III, ce mot signifie rassembler, ramasser les lopins ^
les bribes du dîner. On veut dériver ce mot de Palleuiand lapp^
chanteau, morceau de pain.
LoQUENCE, loquele; éloquence, parole.
Loqueteux*, déguenillé, couvert de loques. Le mot loque est
wallon.
LoRMiER, ouvrier en lorrains (mors, éperons, brides), d'où
la rue de la Lormerie (heaumerie).
Los {laiis)^ louange.
Losanger et lozangier; flatter, caresser, louer quelqu'un ,
dans l'intention de le duper; de laudare. Le verbe losangier a^t
comme celui de blasonner. Il signifie également louer «t blâ-
mer. Ce mot est aussi adjectif, et signifie louangeur.
LosANGiÉ , dessiné , taillé en losange.
Lot, mesure d'environ deux pots.
Lot, lut; boue, limon; lutum.
Louche, bêche, et aussi cuiller.
LoucHET. Nous n'avons trouvé ce mot que dans Cotgrave,
qui le rend par coin, angle, corne d'une balle. On comprend
aisément que ce n'est point dans ce sens que Ta employé Ra-
belais. Ses louchets sont sans doute des étoffes de laine très
3S2 GLOSSAIRE.
fine. Loucltet ëtoit aussi une bêche, un outil à remuer la terre.
Loup (I, 187)9 ulcère malin, chancre, plaie vénérienne.
LouRCHE, sorte de jeu de trictrac.
LouRDERiE, qualité du lourdauty du rustre, balourdise,
Marot a peint d'une manière plaisante la nullité d^un frère
Lourdis :
De la Sorbonne uaç docteur amoureux
Disoy t ung ionr à sa dame rebelle ,
Ainsi que font tous aultres languoureuz:
« la ne puys rien mériter de vous , belle. •
Puys nous prescha que la vie étemelle
Nous méritons par œuvres et par dicts.
Arguo sic: Si magister Lourdis
De sa catin mériter ne peut rien ,
Ergo ne peut mériter paradis ,
Car, pour le moins, paradis la vaut bien.
LocRDOTs (à mon)^ lourdement^ naïvement, sans y cher-
cher finesse.
Plus ie congnoys que mon parler lourdoys.
Ma sotte rime, escrite de lourdz doigtz etc.
LouRPiDON , ourpidbni vieille sorcière ^ femme sale et vieille;
horripidon.
LoxiAs, Apollon, ainsi nommé des réponses obliques et toi^
tueuses que rendoient ses oracles.
Loyer, salaire, récompense, don, qui est alloué. Le verbe
loyer se disoit pour lier,
LuBiEux, qui a des lubies^ caprices, fantaisies.
LuBiNE, poisson de mer, dit aussi bar ou var.
Lubricité, substantif de l'adjectif lubrique, glissant: la lu*'
bricité de Peau de mer: du latin tubricus.
Luc,/uf/i.
Lucerne, luzerne; lampe: lucema,
LucESTRE. Le Duchat conjecture que ce mot est pour JLet-
cestre , comté d'Angleterre qui produit d'excellentes laines , avec
lesquelles on auroit fait à Rouen une espèce de serge dite lu*
oestre. Il pense aussi que le mot limestre employé par Dinde-
nault est une corruption faite à dessein, de lucestre.
GLOSSAIRE. a83
LuGiFiCQUE , lumineux, porte-lumière; hicifsr,
LuciruGE, qui fuit la lumière; luci/ugus.
Lucre, gagné, séduit; bicratus,
LuDEs , jeux , ludi,
LuDiFicATOiRE, trompeuF, mensonger, moqueur ; ludificator.
Luettes, jeu de la fossette.
LuGDUNE, la ville de Lyon; Lugdunum.
LuiTiN, Luiton; pour lutin,
LuLLius (art de), de Raymond LuUe. C'est un art fantas-
tique d'argumenter à tort et à travers sur toutes sortes d'ob-
jets, que l'on ne connolt même pas, par le moyen de tables
ou abaques.
LuMBKs; les cinq grandes vertèbres de l'épine du dos , lés
reins; lumbi,
LuMBRiGQUc, ver de terre; lunibricus.
LupANAiRE, lien de prostitution; lupanar. De hipa^ louve.
Lustrale (eau), placée à la porte des temples, comme notre
eau bénite.
Lustre, pour lueur, lumière, clarté.
Lut, petite barque.
LuTUEux, boueux; lutosus.
Lutter, luyster; lutter.
Lycaon, loup; du nom d'un roi d'Arcadie, métamorphosé
en cet animal,
Ltchnion, mèche de lampe; du grec tychnos,
Ltcisque ( liv. II, cb. xxii), est mis là pour chienne. C'est
proprement l'animal né d'un loup et d'une chienne.
Lycophtalme, œil de loup, pierrç précieuse décrite par
Pline.
Lyb, joyeuse; chiere lycy chèce joyeuse; de lœtitia.
M.
Mabré; marbré.
Macault, d'où l'on a fait, par corruption, magot; grosse
bourse, gibecière.
a84 GLOSSAIRE.
Macedones, Macédoniens.
Machellier, macellier; boucher: au propre, marchand de
rivres: macellariuSf de maceUumy marché.
Mâchicoulis, que l'on écrit aussi machecoulis, terme de for-
tification. C'est une paierie ou un parapet en saillie, dans le-
quel se trouvent des embrasures pour le service des tireurs.
On veut dériver ce mot de mcigna gula, ce qui n'a pas beau-
coup de vraisemblance.
Machurer, noircir, barbouiller. Les trois rois de l'Epi-
phanie étoient dits machurez à Metz, parcequ'on les croyoit
nègres. On dit proverbialement : le chaulderon machure la
poêle.
Macle; ce mot exprime une maille de filet, une espèce de
losange que l'on trouve dans les armoiries, et encore, dit Bo-
rd, une sorte de poisson. C'est probablement dans ce dernier
sens que Rabelais dit plus mutz que macles (liv. V, ch. xlvi)^
Macle est encore une crémaillère, et employé pour mâle,
Macraeon, qui vit long-temps; de macros.
Macrobe, vieillard. Voyez ma^rœon.
Macule, tache; macula. Maculé, maculatitre.
Madourré, une tête d'âne, mal bâti, manant, bëlitre, mal-
adroit, lourdaut.
Madré, fin, rusé, adroit; et aussi, veiné, marbré. Ce mot,
dans la première acception, ne vient point, comme on l'a dit,
de Madré y nom de l'agathe onix, ou autre pierre jaspée. On
auroit dû reconnoître ici la seconde acception, veiné, marbré;
mais, comme synonyme de fin, rusé, il vient du languedocien
mandrcy qui signifie renard, le plus rtisé des animaux.
Magaigne, meshaing^ en languedocien. Ital. Magagna.
Magdaleon, médicament,. topique de forme cylindrique;
magdalia.
Mage: place mage, la grande place; major ou magna.
Magence, Mayence, ville d'Allemagne.
Magistre, maître; magister.
Magne, grand. Ce mot s'est conservé dans le nom compose^
de Charlemagne.
GLOSSAIRE. ' 285
Magnifiek , facere magnum ; célébrer, chanter, exalter :
magnificat anima mea Dominum.
Magnigoulb, grand'^eulle; magna gula.
Magnitude, grandeur ; magnitiuio.
Maguklet (huile de), huUe tirée du fruit de Faubépine, dit
aussi senelle, Cotgrave l'appelle Macakb,
Maheustre, soldat, spadassin , pillard.
Mahom, Mahomet.
Mai. Voyez met.
Maieur, aîné, plus âgé; majornatu^
Maieurs, pour ancêtres; mcgores natu,
Maigiordome et maiourdome y espagnol; majortfhomme^
maître d'hôtel, maître Jacques, ^ctotum.
Maignant, maig7iin; chaudronnier ambulant.
Maignant, nom provençal des vers à soie.
En 1 8ao , on a publié : leis magnons, pouemo didactique eme
de notes y de la compoùsition de Dio\doufet\ Aix, Pontier; in-8°.
Voyez ver à soie au RabeUesiana,
Maigner, maindre; demeurer; manere: il maint ^ elles mai-
(jHÈnt', d'où maignan^ manant, qui s'entend aussi spécialement
du roturier. Maignie, demeure.
Maignin , chaudronnier; de l'italien magnano. L'étymologie
de œramcn^ que Ménage donne à ce mot, rappelle celle d'à/-
fana.
Maigre , poisson de mer, appelé aussi ombre.
Maille, obole, la plus petite de nos monnoies, valant un
demi-dejiier.
Maille, cotte de mailles.
TfÎAir LER, frapper avec un maillet.
M * IN , pour matin ; manè.
Maindegourbe, filou, habile à voler.
Mains, pour moitu.
Mainsné, le cadet.
Maintenir, pour prétendre, soutenir.
Maistral, voyez Mestral.
^MvL, maie; mauvais; malus.
380 GLOSSAIRE.
Malades, formé de maiadrerie, lépreux.
Maladrerie, hôpital des lépreux ou ladres.
Malaisé, pour m^l fait, mal bâti, qui n^est pas bien pro-
portionné.
Malandrb, gale, crevasses qui viennent aux jambes des
chevaux. Rabelais emploie aussi Fadjectif malandré. Les uns
dérivent ce mot de l'italien malandare, aller mal; d^aatres,
de meUutdryum , mauvais blé.
Malandrins, voleurs arabes qui pilloient les chrétiens pen-
dant les croisades. D'autres, du même nom, ravagèrent la
France sous les règnes de Jean II et de Charles V. En général ,
on donnoit cette épithéte à tout vagabond et voleur. Voyez
notre nouvelle traduction de don Quixote, Paris, Desoër, 1821,
in- 18 (tom. I, page i35).
Malauctru, mal bâti, mal vêtu, manant, gueux, bélitrc;
malè asirudus,
Malghus, pour glaive, épée; mot emprunté de rÉcriture.
Maldison , maudisson , imprécation*
Malebosse, chancre, bubon de la peste.
Malebovche, médisant, calomniateur.
Maleficque, malfaisant; maleficus.
Malencx>ntre , accident, malheur, mauvaise rencontre.
Malenconti'eux,
Malengin, mauvais sort, fraude, tromperie, ruse; empê-
chement, enchantement, mésaventure.
Malengroin, mauvaise humeur, mine rechignée.
Malesuade {malè suada\ mauvaise conseillère; la faim,
qui peut porter à des actions criminelles.
Maletoste, concussion, impôt mal assis. Ce mot est forme
de mal et du verbe tôlière,
Malfaictier, malfaicteur, criminel.
Malheurete, infortune, disgrâce, accident^ malktmr.
Malheureux, malheureuse. Le même jeu que le mancontent.
Maliuole, malveillant, mal intentionné, méchant; malc-
mlus.
Malogrann ATUM , poiiiuic de grenade.
GLOSSAIRE. 287
Malt ALENT, colère, mécontentement, méchanceté, malice ,
désir de veng^eance, mauvaise volonté.
Maluedis, maravedis, petite monnoie d'Espagne.
Maluestie, méchanceté.
Mambourner, mambourmr; administrer, §fouvemer ; man>
bourg, administration.
Mambrer. Voyez remembrer.
Maminotier; suivant Le Duchat, on trouve dans ce mot
celui de mater, ou le diminutif maman, comme e/ommiA9 dans
dominotier; ainsi , par le premier mot, il entend les zélateurs
caçots de la mère de Dieu, comme les dominotiers sont ceux
qui mang[ent le bon Dieu.
Mammalement (liv. I, chap. vu), adverbe bnrlesquement
forgé par Rabelais, du latin mamma: proposition mammalement
scandaleuse, c'e8t-*à-dire qui offense la pudeur des mammelles.
Il y avoit le mal saint Mammal ou Mammart,
Mammone, déesse des richesses ; Mammona,
M AN, homme; syllabe qui entre dans une multitude de
mots composés.
Manant, mansionnier; au propre, demeurant, habitant;
inanens. Voyez Maigner.
Manchons, mancherons; bouts de manches, manchettes,
Mancipe, serf, esclave; de mancipium.
Mangipé, approprié, saisi, rendu eselave;de mancipium.
Mandibule , mâchoire.
Mandosiane, sorte d'épée très courte.
Mandragore, plante sommifère, à laquelle on attribuoit
des vertus magiques, parceque la racine a, dit-on, quelque
ressemblance avec une figure humaine.
Manducitb; appétit dévorant.
Maneqoin, en architecture, panier de fleurs et de fruits.
Maneriès (liv. II, chap. vu), latin barbare, pour manière.
Manichordion , clavecin ; de manus et chorda.
Manigles , menottes pour lier les mains des criminels , ci
aussi des brasselets.
Manige, manie y temps du verbe manier. Non manige du-
a88 GLOSSAIRE.
eat (\iy, III , cLa p. xu ) , est un jeu de mots pour non mandacat.
Manillier, marguillier ; dit aussi malingrier.
Manque, adjectif; estropié, difforme.
Mansion, demeure, maison. Ce mot a été conservé dans
l'astrologie judiciair«^ : les vingt-huit mansions de la lune.
Mansuétude, douceur, débonnaireté, affabilité, boi^té;
mansuetudo. L'adjectif mansuet a été d'usage.
Mantichore, animal fantastique des Indes, qui a trois
rangées de dents, la face d'un homme, le corps d'un lion,
la queue d'un scorpion. Voyez Pline, liv. VIII, chap. xxx.
Manubies, coups de foudre; manubiœ. Ce mot signifie aussi
la part du butin fait par les soldats qui revient à leur général.
Maque, marchandise; d'où l'on a formé maquignon^ que
l'on dérive de maiigoniurriy artifice pour faire paroitre une
chose meilleure qu'elle ne Test.
Marâtre, belle-mère.
Marbrcn, de marbre; marmoreus.
Marches, frontières d'un état. C'est de ce mot qu'on a
formé celui de marquis {marchis)^ gouverneur des marches,
' Marelles, jeu à deux, avec des marques ( marelles) de dif-
férentes couleurs.
Marguarite, perle; margarita.
Marine, pour air de la mer, ou la mer elle-même.
Marinière (chausses à la), froncées en haut et en bas, et
ne passant pas le genou, comme nous avons vu celles des
cent-Suisses.
Mariolet, godelureau, damoiseau, jeune fat. Ce mot vient
probablement de la fleur de marjolaine,
Marlotte, petit mantelet d'été.
M ARMITEUX, piteux, dolent, câlin, qui visite la marmite des
autres ; et aussi marmiton.
Marmonner , marmotter, parler entre ses dents.
Marmonneux, vaurien, escroc, voleur. On veut faire venir
ce mot du grec marpomai, prendre.
Marrabais, juif caché parmi les Espagnols, ou descendant
des Maures.
GLOSSAIRE 289
Marrain. Voyez Merrain»
Marranisé, c'est-à-dire desoendant ou allié des Maiures; un
des pka grands reptoches que l'on puisse faire à unËqia^oI.
Marre, houe, instrument servant à piocher; marra; d'où
le verbe marrer. .
Marrisson , tristesse, chagrin , Fétat de celui qui <est marry.
Verbe, marrir,
Marrochon, petite marre, houe, outil de jardinier. On l'ap-
peloit aussi tnarrocke.
Marrons; ceux qui portent à bras les voyageurs dans les
mauvais chemins des Alpes; en italien, marroni.
Majrroufle, maraud^ manant, bélître, qui n'est bon qu'à
manier la marre.
Marrt^ fâché, chagrin, affligé; du bas Itftin marritiOy de
l'hébreu marnar, ou du verbe mœr&ne.
Marsault (saint), saint Martial ^ dit l'apôtre du Limosin.
Mabsupie, gibecière, bourse; marsupium.
Martingale (chausses à la), dont le pont étoit placé par
derrière. Le Duchat dérive ce mot des marteaux de Provence
(les pécheurs de Martigues), qui en faisoient usage.
Martres, jeu où l'on jette en l'air de petites pierres iK>ndes.
Martrot, supplice, exécution d'un criminel. U nous reste
encore la rue du Mmrtroyy qui conduit à la |^hu;e de Grève, où
l'on fait justice.
Mas , bâtiment, grange, métairie, pièce de terre. De ce mot
sont venus ceux de maison et de masure.
' Masc ARER , barbouiller, maculer, taeher, salir, de maetda.
Masghefain, mâche-Jbiriy mangeur insatiable.
Mascherabbe, mâche-rave y ou navet, sobriquet donné aux
Limousins, qui mangent beaucoup de navets. Les raves ont
été chantées par Claude Bigother; Rapina^ seu raporum enco-
mium; Lyon, Payan, i54o, in-8^
Maschovrrb , qui a le visage noirci de suie ou de chari>on.
Masgulant, qui fait les fonctions de mâle.
Masquin; ouvrage de masquin^ damasquiné, d'acier ciselé,
incrusté d'or.
3. * if)
^go GLOSSAIRE.
Masse: masse d'armes, arme offensive; d'où massue.
Massiteee, massier, porte-masse.
Massorets , philologues hébreux , dont les travaux ont pour
objet la langfue sainte.
Matachins , bouffons qui exécutoient la danse de ce nom*
Voyez aux Erotica.
Matagot, >ieux fou, rêveur, un moine; au propre, c'est un
singe.
Matagraboliser, mot burlesque; tourner et retourner, se
donner beaucoup de peine pour rien. Ce mot est formé des
trois suivants: mataios (inepte), graphe (j'écris), et baUô (je
lance , je jette) ; matagraboliser est donc inepta§,scriptiones émit-
tere '. Rabelais emploie aussi le substantif matagraboUsme.
Matefaim, pâte lourde et rassasiante.
Mateologien, {mateUologos) ^ c'est ainsi qu'il faut l'écrire
(1 , 56), et non mateoiogien. Vain discoureur, pédant.
Mateotechnie , science vaine, fantastique, enseignement
futile.
Matiscone, Mâcon, en Bourgogne; MaJtiscon.
Matois, fin, rusé, voleur. Les coupeurs de bourses étoient
appelés enfants de la mafe.
Matras , sorte de dard à grosse tête , qui , frappant l'ennemi ,
le meurtrissoit sans le percer. Les uns dérivent ce mot du verbe
arabe matera yjaculari; d'autres, du gaulois materis, espèce de
trait. D'où le verbe matrasser,
Matras , materas ; matelas,
Matton, brique faite avec de la terre pétrie; pierres qu'on
lançoit sur les ennemis.
Matute, matutinay du matin.
Maubec, mauvais propos, médisance.
Mavbuée, mauvaise lessive; nom d'une rue de Paris.
Maucontent, mécontent; jeu de cartes; le même que 1«
malheureux, la malheureuse, le hère , et le cocu.
Maudisson, malédiction, imprécation.
' Le traduire par grahelerdes mattons, n'est pas une invention fort heu|«usc.
GLOSSAIRE. a^i
Maudovrré. Voyez madourré.
Mauduict {malè ductus)^ qui se condait mal.
Maufet, maxifids; mal fait ^ estropie', malfaiteur, mauvais,
n y a eu, près la rue Saint-Denis, une rue Gamier maufèty
nommée depuis rue Sainte-Catherine, et qui n^eziste plus.
Mauioin, pour benjoin.
Maulgouuert, qui se gouverne mal,
Maulgré, malgré.
Maulgreer , blasphémer, faire des imprécations.
Maulubec; voyez aux Jurons.
Maulvis, mauviettes.
Mavnette, mal nette j malpropre, sale«
Maupas, mauvais pas, pas dangereux.
Mautalent, incapacité.
Mebih, mot hébreu, intelligent, prudent, habile.
Mechanique, misérable, pauvre, nécessiteux. Ce mot se
trouve aussi dans Montaigne.
MsGHiNE, jeune fille. Ce mot est espagnol.
Medamothi , qui n'existe nulle part.
Meden , pays imaginaire , qui n'existe nulle part. De Medeis.
Medere , File de Madère.
Mediastin, terme d'anatomie, continuation de la plèvre.
Médical, du milieu, en parlant des doigts; médius.
Médullaire^ qui contient de la moelle, en parlant d'un os;
de medtdla. Rabelais emploie aussi le substantif me</u//e.
Meffaigt, mesfaict; tort, dommage, injure, mauvaise ac-
tion; malefacta.
Mege. Voyez mire.
Megiste , grand ; le roi mégiste , le grand roi , le roi de
France.
Meianne, la voUc et le mât que nous nommons misaine,
près l'avant du vaisseau.
Melamcholie, proprement, bile noire; de mêlas et cholé, et
pris simplement pour bile, I, 399.
Melangorn OTEK , sc méUmcolier. C'est à tort que l'on attribua
ce mot à Rabelais. 11 ne se trouve point dans ses oeuvres.
»9.
aga GLOSSAIRE.
Melite, Malthe; Melita.
Melliflue, d'où découle le miel; metlifluus,
Melse, le mélèse, arbre.
Menades, les Bacchantes, ainsi nommées du verbe grec
maineithai, être en fureur.
Mener, pour a^ter, exciter, soucier, occuper. Cela ne me
mène pas , ne me soucie.
Méninges, terme d'anatomie, la pie-mère, l'enveloppe du
cerveau. C'ëtoit dans les méninges que Marat, d'odieuse mé*
moire, plaçoit le siège de Famé humaine, ce qui lui valut les
sarcasmes <le Voltaire, qui étoit loin de prévoir ce q«edevienr
droit cet empirique.
Mense, table; mensa.
Mensonge, employé au féminin, malgré l'ëtymologie.
Mentoiure, se rappeler, se somnenir. Voyez remembrer.
MenuibeHib, minutie, bagatelles, fadaises.
Mercadence, trafic, négoce; éemereator.
Mercy (prendre à), pardonner, accorder grâce, ftiire mi-
séricorde.
Merencolie, pour metanéhoUe.
Mer ETRicuLE, courtisane; m«retncti/a. ,
Mbrir, pour mériter.
Merlus, merluche ^ morue sèche.
Merrain, bois de charpente. Au treizième siècle, le quai de
la Grève étoit dit rue aux merrains, Merrmier, mniromuer; mar^
ohand de bois de charpente.
Mes , malgré.
Mes que, dès que, aussitôt que, à moins que.
Mesaraiqubs, veines du mésentère.
Mesgheoir, tourner k mal, décheoir, échouer.
Meschief, infortune, mésavanture, acdident.
Mesemrrine, nom d'une tour de Thélème; méridionale.
Mésentère , . attache et milieu.
Meshaing, meshaigné; chagrin, importuaité, entrai, fâche-
rie, affliction, mutilation; ennuyé, tourmenté, fatigué, cha-
griné, importuné, estropié. Rabelais emploie aussi le verbe
GLOSi>AlRE. a9Î
meshaigner. Les uns d^riveat cç mot da m^ fn^ng ^{m^wvsA^
haine); d'autrçs, de maligriare; d'^^^ea du e^t» meh^na,
estropier, mutiler.
Me3B1?t, aujourd'hui, maintenant.
Meslb, néfl^, fruit sur lequel les Béarnois , qui le iK>mmi9nt
mesple, du grec mpfpiion, oat fait f ^ism^ suiv^n^:
Qn a ciftq aies et cinq, 09 ,
Et que nou pot Itaoula aofi l^osc?
Mesmement, pour sur-tout, particulièrement, pxîncipale-
ment; meimement que, quoique.
Mseoi? AH , dorénayant y demain , Tannée prochaine.
Mesprendke, se tromper, prendre 7iia/l,ourunpourVatttre»
Et aussi pocher, manquer à quelque diofic., faire une faute,
et refuser. Mesprenture.
Mqspais, pouif méprise.
Mestier, menue pâtisserie faite en cornet, oublie.
Mestike, pour besoin > utilité. Voye^ au Babelœsiana.
M]|«riirALSs, féle^ repa3 dçs. noMsotiiktturs.
Mestiuier, moissonneur; de nus^iV;
Mestral, maistryil, maeslml; veni IKwd-<M9iest; le mûtraou
des Provençaux. i
Met, pëtrain. Oa^crivciit aussi maictf mect^ fnaye^ vmû* On
fait dériver ce «kot du grec m^ctr^
Met, le conduit d'un pressoir par où s'e'ooule le vin.
AIetai., pour matière, substance. '
MsTALEpsf , transposition; fi^pre de rbétoriqne dans la-
<{uelle on prend l'antécédent pour lecouséquent, ou vice versa.
MBTAP9B»fE, le dos.
Mete, mesure, bornes, terme; meta.
Météore, adjectif, pour mé^i^ri^ue: apparitions^ météores.
Méticuleux, craintif, timoré: de melits.
Metre, mesure, pour v^s. Metrum.
Meur, pour parfait, consommé, comm>6 un fruit dans sa.
maturité, u Leurs traictz, quelz sont ik? Mourn, n £t Marot,
tetin meur.
Mburtrir, meurdrir, mordrir. Ce verbe n'a pas seulement.
294 GLOSSAIRE,
chez lés anciens auteurs, Tacception que nous lui donnons au-
jourd'hui, faire des contusions, des meurtrissures. Il signifie
très souvent tuer, assommer, commettre un meurtre y et est dé-
rivé de mors. Frappe yferis y tue et meurtris, dit Editue à Pa-
nurge, par suite des pléonasmes ou redondances si familières
à Rabelais; ce qui se réduit à ces mots, frappe, tue.
Meusnier, poisson de rivière, ainsi nommé parcequ'il se
trouve fréquemment autour des moulins.
Meute, par syncope, pour minute.
Mezarim ou mesarim, médecin de maladies venteuses. Ra-
belais a formé ce mot de mesojrwum, le milieu des intestins ,
siège primitif des vents.
Mezel (or), le plomb , Fun des sept métaux des philosophes.
Mezel signifie, corrompu , lépreux.
MiCQUELOTS, petits garçons qui vont en pèlerinage k saint
Michel r et qui gueusent le long du chemin.
Microcosme, petit monde, une troupe, une foule. On en-*
tend aussi par ce mot Phomme, que Ton regarde comme un
abrégé des merveilles de l'univers.
Mie, point du tout, nullement.
MiEURE, futé, éveillé, vif.
MiGNOTiSE, mignardise, douceur, caresse.
Migraine, teinture écarlate, à peu près de la couleur des
pépins de la grenade, dite aussi migraine. La migraine étoit
moin* précieuse que la Véritable écarlate, tirée de la coche-
nille , et que l'on appeloit graine. Voyez le mat écarlate. Mi-
graine^ grenade (fruit).
Migraine, grenade, petits boulets creux qu'on lançoit k
l'ennemi.
Migraine, charbon ardent.
Migrer , se transporter ; migrcure.
MiLiARE, le mille-pieds y ou perce-oreille, insecte.
Milias, pain de farine de millet.
MiLLOc, blé de Turquie.
MiLLORQUE, fromentée, bouillie de millet.
MiLouRT, pour milordi
GLOSSAIRE. 395
MiMALLONES, les Bacchantes, ainsi nommées du mont Mi-
mas/ dans FÂsie-Mineure, où les or^es se celébroient avec
)>eaucoup de solennité.
Minime, le plus petit ; minimus,
MiNisTRBA, adimnislrer, servir, prêter son ministère; mi-
nistrare.
MiNOBATiF, purgatif doux.
MiNUTVLE, très petit; minutulus.
Mi&AGH, mot arabe, partie extérieure du ventre, contenant
la peau, la graisse et huit muscles.
MiEACLE, pour mystère; anciennes pièces dramatiques,
dans lesquelles souvent on eélébroit des miracles.
MiBACLiFiCQUE , faiscur de miracles, et aussi merveilleux ,
miraculeux,
MiRAiLLER , miroitier. Ce mot vient de Titalien miraglia.
Mire, myre; chirurgien, plutôt que médecin, que Ton
nommoit physicien. Le myre étoit spécialement chargé de la
cure des plaies.
Mirer, pour admirer; mirari.
MiRiFiGQUE, merveilleux, admirable; mirificus.
Miri«irot , meUlot
MiROLiFiCQUES, joujoux, meuus bijoux, petites curiosités.
M18AILLE, gageure, mot poitevin.
Miséricorde, très courte épée ou dague, avec laquelle le
vainqueur poignardoit le vaincu terrassé, s'il ne crioit miséri"
corde,
MissATRE, messire.
MissiCQUE, de messe; de mûso.
MiSTRAOu. Voyez mestral.
Mitaine, gant sans doigts, primitivement de peau de chat,
d'où son nom. •
Mitaine, dit Le Duchat (liv. III, chap. xi), est là pour mir
saine, la voile moyenne {mezzana) d'un vaisseau, toujours
agitée de quelque vent.
MiTAN, pour milieu. Ce mot est encore en usage dans les
campagnes.
996 GLOSSAIRE.
IVf iTOOA AB) mitoux, matoumrd; chat, maton, et» par smtty hy-
pocrite; de mitis,
MiTovFLE,. empaqueté de mitaines,
MixARCHAGEUAS, Qom que les Ârgiens donnoient à GaBtor.
MNAoïsfr, par corraplîon,.pour bona dies.
MoGHÉ {moecha), femme adultère.
MoGQUE, mocquettes, moquerie.
MoGQDETTEs, pour mocqucries , plaisanteries.
Mode (de) que; de manière que, de sorte que.
Moderne, pour actuel. Le roy de Portugal moderne {Epi»-
tre VIII ; ) le roi actuel, Jean UI.
MoE, pour moue, niiue, visage.
Moignon, adjectif; de moine.
Moineau (prol. du troisième livre), guérite ambulante sur
roues. Le Duchat, toujours bizarre dans ses coi^ectures, pré-
tend que c'est de cette machine défensive, et non des oiseaux
du ciel , qu'il faut entendre l'expression tirer sa poudre aux
moineaux (deuxième prol. du liv. IV ). On faisoit des moir
neaux tout, en fer, témoin le passage suivant de Philippe de
Commines. ttLe roy Louia Xi ^ estant malade au Plessis-du-Parc,
ufeit faire quatre moyneaulx, tous de fer, bien espois, en
ulieu par o» Isn poonyyt bien tyrer à son ayse, et estoyt
uchouse bien tryumphante; et coiista fdlus de vingt mille
u francz; et a la fin y meit quarante arbalestriera, qui iour et
u nuyct estoyent en ces fossea , et anoy ent commissio» de tyrer
u à tout homme qui en approcheroyt de nuyct. n 1. Vll,c« vu.
Moissonier, voyez chevreau y au Rabelessiana.
Moldrir. Voyez meurtrir.
Mole, pour meule.
Mole, voyez mouie.
Molestement, d'uq^ manière qui blesse, qui nuit, qui of-
fense, importunément. Rabelais emploie aussi l'adjectif mo«
leste; nous avons conservé le verbe molester.
Moleure, espèce de sauterelle : moUmris.
Molir, mouvoir, remuer; moliri.
MoLiTioN, effort, entreprise, préparatif; molitio.
GLOSSAIRE. 34)7
McNixiCE, mot qui ii'apas.d'ëqiiîvàleDt; moUessCf soufrfesse,
toucher doux^ en parlant d'une étoffe.
MoLLiFiCATiON, rauiollissement, relâchement^
MoLLiFUER, amolir.
MoLOQUur, couleur de Mauve, et étoffe de cette oouJeur;
d'où mo/e^uifuer,. fabricant de molaquins.
MoMMERiES, mascarade, dé^isement.
Mon, donc; à savoir mon, h savoir donc
MosBAAE, febricatios de morniote.
MoNESiAM {airain); ce qualificatif est probablement formé
de Monœsèsy roi des Parthes , dont parle Horace«
MoNETE, moneta, qui avertit ^ surnom de Junon.
Monochordiser: le monochorde est un instrument à une
seule corde; sur laquelle, par conséquent, il faut promener
ses dd^ pour en tirer différents sons ; de monos et chordè.
Ainsi, monochorcUser des doigts ^ c'est les remuer vivement.
(1,37).
MoiroKAOBiB, combat singulier d'homme à homme.
MoNOPE, monopode; animal fabuleux à un seul pied.
Monopole, sédition, conspiration, conjuration; monopole^
irrité, révolté,
MoNORTiCDLER, mot forgfé par Rabelais; c^est, suivant Le
Duchat, extraire des ajUdes d'un .livre pour les combattre
comme hérétiques, à la façon des moûws. Celte explication
est bien un peu tirée aux cbevepx.
MoNSTiER, moudery monastère ^ éf^Kse.
Monstre, parade, représentation d'un jeu, exercice; de
monstrare,
MoMT, pour meiufe.
MoHTAisoN^ fermentation, effrarvesoenoe-. Faction demon-^
ier, en parlant des hquidss. Fou dt montaisony fou du plus
MoHnoENC , fRoniagnardy né dans les montagnes»
MoNTioTE, un monceau, une grande quantifié.
MoNTOUER, pierre qui servoit à aider le cavàlker pour mon*
/^r à cheval.
398 GLOSSAIRE.
Moralités, pièces de théâtre composées pour faire ressortir
quelques traits de morale^ mais dont les détails étoient très
souvent licencieux.
Mords, mordu; d'où le jeu de mots d'un homme mort pour
être mords d'une chatte (liv, IV, chap. xxii).
MoRET, paille brûlée, délayée dans l'eau, pour faire une
espèce d'encre.
MoRFiAiLLER, mofficr; manger, baffrer, avaler. Dans le
langage de l'argot, la bouche s'appele morfc. Les francs-ma-
çons disent mastiquer.
MoRioN, casque.
MoRiSQUE, danse des Maures,
MoRNÉ. Voyez au Rabelœsiana.
MoRosoPHE, sage fol.
MoRTELLiER, maçon, qui fait du mortier; d'où la rue d* ki
Mortelterie.
Mortier (liv. II , chap. vu ), coiffure de tête des magistrats.
MoRUER. Les mots morve et morveux qui nous sont restés
expliquent assez ce sale verbe.
Mort, pour morl. Pourceau mory*
MoTÀCiLLE, hochequeue, lavandière; motadlla.
Motion, pour mouvement; motus.
MoucADOu, mouchoir ,(béarnois).
MouEE, foule, grand nombre d'individus qui se meuvent.
MouER, mouvoir, remuer, changer; movere.
Moufle, proprement ce sont des mitaines fourrées , cous-
sin enflé et très mol. Au figuré, futilité, niaiserie, baliverne,
chose qui ne présente rien de solide.
Moule, mo/e ;jettée en maçonnerie pour fermer un port
et mettre les vaisseaux à l'abri. Et aussi, une mesure pour le
bois , valant environ une demie-corde ; d'où bois d^ moule :
mais le gros bois que Gargantua fit donner à Janotus; étoit
sans doute ce que nous nommons 6015 de compte. Le titre de
mouleur de bois subsiste encore.
Moult, multùm, beaucoup.
Moulue, moule, coqu^flage.
(Glossaire. ^t^
MouRRE, mufle, museau. Ce mot est aussi languedocien.
MouRRE, micatio digitum; jeu qui consiste à lever autant
de doigts qu'en indique celui qui dirige le jeu. V. au RabeL
MouRRiN, insecte qui dévore les grains.
MonscHE bovine y le taon et autres insectes qui piquent les
bcmfs et les chevaux.
MoiTSCHENEZ, mouchoir,
MouscHET, émouehoir, chasse-moucAe, filet, ou tout autre
objet pour chasser les mouches.
MousGHET, nom lorrain du moineau, d'où Rabelais en fait
aUusion aux ermites, qu'il regarde comme des moimllons.
MousQUE, mouche y jeu.
MocssiNE, meissine^ mcUnsine; bouquet de grappes de rai-
sin liées ensemble.
MorsT. Frère Jean recommandant souvent aux gourmands
le moust pour l'assaisonnement du porc frais , nous allons rap-
porter la recette qu'en donne Taillevent: « Prenes des raisins
«hors de la grappe , et les escaches en ung pot; mettes-le
a bouillir sus le feu demy quart d'heure, et y mettes ung bien
c( peu de vin vermeil , si naves assez de raisin ; les laisses refroi-
(1 dir, après passes parmi lestamine, et pour quatre plats pre-
u nés deux onces de gingembre, et passes tout ensemble par
« lestamine, excepté le sucre. La dite saulce est bonne a he-
«rondeaulx, chappons^ cochons, poulets, oysons ou aultre
V rost; sur œufs fris, sur poissons et toutes aultres fritures , et,
tt en deffault de raisins, soyent prinses des meures. »
MousTARDiER (liv. II, chap. vu), pour moulHardier.
MousTiER, église, monastère; monasterium^
Mouton, monnoie d'or qui portoit d'un côté l'effigie de
saint Jean-Baptiste^ et de Tautre celle de V Agneau de Dieu.
Le mouton fut, dans le principe, de la taille de cinquante-
deux au marc , mais il baissa dans la suite. C'est Rabelais qui ,
jouant sur le mot, l'appelle mouton à la grand! laine. Cette
monnoie dura à peu près depuis saint Louis jusqu'à Char-
les VU; au milieu du quatorzième siècle, elle valoit douze
sols six deniers d'argent fin. Le Du«hat prétend qu'on fit pos^
Zoo GLOSSAIRE.
terieurement des demi-moutons, que l'on nomma moutons a
la petite lame.
MotTiJOiR, pour émouvoir.
MoTEu d^œuf, jaune de l'œuf {médium),
MoYNE, jeu du sabot, ainsi nommé en Dauphinë.
MuABLETÉ, muance; mobilité, inconstance, variation.
Mue, grande cage où Ton niettoit les volailles que l'on vou-
loit engraisser. Ainsi, mettre en mue , c'étoit engraisser. On ap-
peloit aussi la mue geve^ poulliery d'où nous avons fait volière,
MuEK, changer; mutare.
Moguet, galantin, damoiseau; ainsi appelé de la fleur de
ce nom ; d'où le verbe muguetter, conter fleurette.
MuiKea, mourir.
MuLCTER, imposer, condamner à uneamende: mu(cf ; muteêM.
Mule, sorte d'engelure qui vient aux talons.
MuLiEBRE, de femme; muUebris, Babel ais emploie aussi le
substantif muUebrité. On appeloit aussi muliehres les mois des
femmes.
MuLsioKNAiRE, qui traite des bestiaux; de mulgere* Voyes,
au Rabekesiana^ le mot chevreau.
MuNUE, pur; mundus^ d'où mundifier^ ponr purifier.
MuNiCAN, Monaco, ville de Ligurie.
Murène, espèce de lamproie.
McsAPHi. Rabelais emploie ce mot et tant d'autres pour dire
un moine. An propre, ce sont les docteurs mahométans.
MusARAGNB (mus oroneus)^ espèce de petit rat dont ki
morsure est venimeuse. Cet animal étoit sacré chez les Êgyp-
tiens, et le symbole de Rnto, nourrice d'Horus.
IViuscAnEAu , raisin muscat.
Muse, pour cornemuse.
MiTSEi.i£RE, loup, petit masque de femme pour garantir du
froid le visage (le museaté).
MusEQuiN, mignon, pou part, damoiseau.
MusMOME, mtAsimon^ ou musmort^ sorte de bélier do Sar-
daigne, revêtu de poil de chèvre au lieu de laine. Voyez Pline ,
livre VIH, chap. lxxv.
(ÎL0SSAIR1E. 3oi
MussER, muceri cacher, celer; du bas-latiii, mtissare,
MusTEiLE, belette, fouine; mustela.
MusTELE, lote d'eau douce, espèce de lamproie.
Mut, mute; muet; mutus.
Mute, meute de chiens.
McTUE, mutuelle.
Mt, pour mou
Myagee, là cameline, plante férulacée, de la hauteur dr
trois pieds. Voy. Pline, liv. XXVII, cap. lxxxi; le même au-
teur appelle myax les moules et les pétoncles. Myagre signifie
en grec chasseur de rats.
Myope, serpent dont la vue est très courte.
Mtre, mire; médecin ; les uns dérivent ce mot de myrrhan ,
onguent; d'autres, par syncope, de medicarius,
Myriandre , qui contient dix mille hommes.
Myrobalan^ fruit des Indes, de la grosseur d'une prune,
aromatique , astringent^ et purgatif. C'est ainsi que l'on doit
écrire ce mot, et non, comme l'Académie, myroholany puis-
qu'il est formé de myrrha, et de balanos, et signifie littérale-
ment balanus unguentarius , gland aromatique. L'amour qu'a
Rabelais pour les pléonasmes lui fait dire myrobcUans emblics ,
autre nom du même fruit. Il est aussi dit baian myrepsiqur
(médicinal).
Mystagogce, servant dans les mystères.
Myste, prêtre; de mysterium.
Mystère, représentation dramatique et sacrée; «ujet tiré
des livres saints. ~~
N.
Nabot, nain , de petite taille.
Nacaires, nakaires^ ou naquaites; espèce de tymbales qui
nous viennent des Maures , et dont on se servoit à la guerre.
Nacquïît, marqueur, garçon de paume , valet de louage.
Nade, rien, en béarnois. Un premier minbtre dIBspagne,
homme parvenu, avoit pris le nom de Etukënada (en soi rien).
Naïf, naturel ; tuaims.
3o2 GLOSSAIRE.
Nair, ner; noir: nerchir^ noircir.
Namp, nautissement, garantie, dépôt. Namptin
Napleux, yërolé, qui a le mal de Naples.
Nargue^ dont nous avons fait le verbe narguer. Nargua du
chagrin, au diable soit. Le Duchat en fait le synonyme de
nazarde. Voyez zargue.
Narine (I, 3oa ). D'autres, au lieu de narine, lisent navire,
et rendent ce dernier mot par le creux de la main.
Narquois , gueux , coupeur de bourses , filou. Tout le monde
coùnoitla narquoise Justine.
Na&itord, aresson alénois; nasiturtitun»
Nasse, espèce de corbeille d'osier qui servoit à prendre du
poisson. îl
Natatoire, lieu où Ton s'exerce à nager; natatoria,
Nate, né : natus.
Nates, nages: les fesses; notes.
Natre, fin, adroit, rusé. NaJtreté, ruse , finesse.
Nature (bien), d'un naturel heureux, d'une humeur agréa-
ble, bien constitué.
Nau, Noél.
Nauchier, nautonier^ matelot.
Naudin, benêt', sot, niais, nigaud (normand).
Naue, navire: navis.
Naueau , navet.
Nauf, nef, vaisseau, navire; navis.
Nauiguaige, navigation.
Nauire, employé au féminin comme le latin navis.
Naule, naulage; prix du passage dans un bateau : nauhim.
Naumachie , combat de vaisseaux.
Nauré signifioit au propre blessé gravement, dangereuse-
ment; au figuré, mal en ordre, misérable, souffreteux. On
vent dériver ce mot , par syncope , de naufragare.
Nausiclete, qui a beaucoup de vaisseaux , célèbre par ses
forces navales; nausicletos.
Nebulon , affronteur, menteur; nebulo.
Nécessaire, privé, garde-robe, chaise-percée.
GLOSSAIRE. 3o3
Nedibim, mot hébreu; princes, puissants, dominateurs.
Neemanim , mot hébreu ; fidèles , assidus.
Nef 9 vaisseau , et aussi vase à boire.
Négociation , pour négoce, état , vacation.
Negun , aucun , ( gascon ).
Nemore, forêt; nemus,
Nephelibate, qui chemine au travers des nuées; peuple
imaginaire.
Nephrocatarticon , remède pour les maux de reins.
Nepueo , pour petit-fils ; nepos,
Nergins, lisez neharimy mot hébreu; adolescents, serviteurs.
Nerte, noire, noirceur.
Netti , nettoyé^ approprié.
Nice, simple, naïf, sans expérience; comme aussi sans in^
struction, mal avisé. Niceté,
Ha , f eray ie , il est nice ',
Il cuyde parler a ses bestes.
Pathelin.
Ménage dérive ce mot de nescius.
NiCHiLAUDOs , vêtement dont les devants étoient fort riches^
et dont le derrière, que dévoient cacher d'autres habits, étoit
d'étoffe très commune; ainsi, nihil addorsum. Henri Estienne
le nomme pourpoint de trois paroisses; car, dit-il, le corps
est dedemye ostade; le hault des manches, de cuir; le bas de
velours; et, pourceque il ny en auoyt aulcunement a len-
droictdu dos, on appelloyt celle sorte de pourpoinct nihii
au dos.
NicQUEiTocQUE, chiqucuaude, croquignole; c'étoit un des
jeux de Gargantua.
NiDEUB , nidoreuXy nidarant. Odeur ( mauvaise ) , odorant.
NiEBLÉ, niellé, frappé delà nielle, et, par suite, gâté, coi^
rompu.
Niger, muser, niaiser, s'amuser à des bagatelles: dénuées,
NiGRE, noir; rUger.
Niphleseth, mot hébreu; membrum virile.
3i.4 GLOSSAIRE.
Ni<?i'c, tûche, mauvais tour, cspicçierie.
ïjti manlx tennincs en îf ne
An mrJedn font U nîqne ,
romme paralytique, hydropiqu», léthargîqne, scîadqae, etc.
Ni SI, coudîtion sinequanoriy idest Kisi.
Ccit bien allé, le beau nisi.
On nng brenet y ont oonré.
Patheiim.
Noble. Monnoie d'or d'Angleterre, dite k la rose, parc-e
que sur Puue des faces étoit une rose, armes de la maison
dTork : de Tautre côté Ton voy oit un navire. Ce fut , disent
les historiens, le célèbre Raymond LuUe qui, du fruit de ses
projections, fournit For nécessaire pour frapper cette mon*
noie, laquelle effectivement étoit de For le plus pur. Voyez
V Histoire de la philosophie hermétique y par Lenglet Dufresnoy.
Le NOBLE à la rose fut fixé à cinq livres tournois, on cent sous,
par Fordonnance de 1 53a.
NocER, nuire, faire du tort: nocere.
NocrvE, chouette, hibou: noctua.
Noël, étoit un cri de joie qui se répétoit à toutes les fêtes
solennelles et patriotiques, et toujours accompa^ë de ré-
jouissances publiques. '
N01RETTE8, jeunes noyers.
Noisette, petite noise, petite querelle, riote.
NoisiER, pour noyer.
Nonce , nouvelle ; nuntiwn,
NoNCHALLOiR, pour nonchotance^ paresse, indifférence, oî-
.siveté. Le verbe nonchalloir est Fopposé de challoir. Voyez ce
jnot.
NoQrETER, claquer les dents, par le froid.
NoRiER, nourrir: norriage^ nourriture.
NosoGOME, infirmerie; du grec nosos, maladie.
Notable, substantif; un dict, un apophthegme, une sen-
rence remarquable, et digne d'être notée.
Aux fons desplatt oair ang bon nr>tabl<*.
GLOSSAIREi 3o5
NoTHE, bâtard: nothus.
Notice, pour connoissance; notitia,
Nou, noud; nœud : nou, le ncead de la gorge.
NouERCE, belle-mère; navercà.
Noues, nouvelles; nova.
NouRRissEMENT, nourritwre^ aliment. Adjectif , nourrier.
NovCELTE, innovation, révolution, troyble, nouvel ordre
de choses.
NuLLT, nuUujTy nuz\ personne, aucun, nti/; nuUus.
NuMERosiTÉ, quantité, abondance, grand nombre^ de nu-
merosus, Rabelais emploie aussi l'adjectif numereux.
NuRNBERO. Nuremberg j ville d'Allemagne.
Ntctalope, qui y voit de nuit, comme les Albinos et cer-
tains animaux à fourrure blanche.
Nyctigorace^ hibou, oiseau de nmt;nyclicorax {corvusnoc-
tumus).
Nymphéa, lis d'étang, nénuphar.
o.
O, pour chez ou avec, pour ou, pour au, et pour oui.
Odediemce, obéissance; obedientia,
Obelie, oublie f petite pâtisserie.
Obsliscoltghnie, lampe placée sur un obélisque.
Obélisque (liv. Y, chap. xliii); c'étoient, dit Le Duchat,
des espèces d'oreilles d'âne postiches, qu'on mettoit à la tète
des fous pour se moquer d'eux.
Obelon , houblon.
Obiect, adjectif, mis devant, opposé à, objecté. Objectus:
objection^ pour interposition.
Obiicier, objecter, mettre devant. Objicere.
Obit, service de morts; de obitus.
Obiuroation, reproche, réprimande. Objurgation Objur-
gateur,
Obiurguer, reprocher, réprimander. Objurgare. Objurgu"
toire.
3oô GLOSSAIRE.
Oblation, offre, offrande; oblatio,
Oblectation, plaisir, divertissement, récr^tioD ; obleélaJdo*
Oblecter, récréer, réjouir, divertir; oblectare.
Oblitérer, effacer, faire oublier: obliterare,
Obloquie, médisance, calomnie, contradiction, obtrecta-
tion. De obloqui,
Obolb , employé au masculin ; obahs. Date oboium BeUsario.
Obrtzé , affiné , épuré par le feu ; obiyzum.
ObsecrbR, prier; obsecrare,
OtisiDioN, siège; obsidiwn.
Obsister, s'opposer, résister; obsistere. Obsitant,
Obstant, s'opposant, mettant obstacle; obstans.
' Orstbtrigc , sage-femme : obsttftrix.
Obtempérer , consentir, condescendre, obéir; obtempentre.
Ortester, attester^ prendre à témoin; abtestari.
Obtrecter, envier, médire. Obtrectare, Obtrectatioti.
Obtundre, émousser; obtundere»
Obturbbr, troubler, renverser, interrompre; obturbare.
Oc, oui. Voyez oiL
Occire, tuer, exterminer; occidere, Rabelais emploie aussi
le substantif occision,
Ocieux , qui ne fait rien , oisif; otiosus.
Octroyer. Accorder, promettre, consentir.
Ode {odeia)^' chemin.
Odeur ^ emt>loyé an masculin comme le latin odor; Codeur
du vin combien plus est friant {Frol, du liv. 1 ), n'en déplaise à
la savante note de Le Duchat.
Oe, oeZy oue; oye. D'où la rue aux oues.
0£DrpoDiQiT£( jambe), jambe enflée, commecelles d^Œdipe ,
qui, dans sa jeunesse, avoit eu les talons percés.
Oestre Junonicqùè^ un taon, dit Junoniquè, parceqné Ju-
non en envoya un pour tourmenter la nymphe lo, changée
en vtiche par Jik^iter; cestrum. Ce mot signifie aussi foreur
poétique. Voyez Estré,
Offekdre^ attaquer, offenser; offhulere: le contraire de
défendre.
GLOSSAIRE. So;
Opfebbr^ offrir; offèrre.
Office, pour devoir: offkium.
Office, employé au féminin, malgré Fétymologie; toutes
offices i£amiiié {\ïv, I, chap. l.)
Officiàl, un pot de chambre, urinai, vase officieux par
son usage.
Officine, bouti€|iie, domicile, retraite; officiruu
Offre, employé au masculin; offRrimentum,
Ogtgies; Rabelais désigne sous ce nom, d^aprèsPItitârque,
des iles placées entre la France et l'Angleterre; le mot grec
ogygiùs signifie vieux, ancien. Il vient de Ogygès^ très ancien
roi des Thébains.
Les Bacchantes étoient dites aussi ùgygiesj de Bacehus Ogy-
giusj ancien dieu de la Béotie.
Oignement, pour onguent,
OïL, oui; d'où langue d'oiY, par oppositioh à langue d'oc.
OiNGE, lynx.
OiNCES, serres, griffes, ongles; proprement les serres d'un
faucon.
Oiseau de maçon, sorte de chevalet qui sert à porter du ci-
ment , du mortier.
Olif, olive.
Olympiades, manière de compter ké dhs ebtre les Grecs,
qui étoit de cinq ans en cinq ans.
Oltmpicoles, les prêtres, qui adresiient leurs prières au
ciel (olympe).
Ombrophore, qui prévoit la pluie; à^ombros^ pluie.
OniNiDiB , tout le jour ; omnis dies,
Omniforme, qui prend toutes formes; omnis forma,
Omuigene, qui engendre toutes choses; omnigenitrix,
Omniiuge, ({ui juge, qui décide de tout.
Omnipotent, tout puissant : omnipotens.
On, en,' pour au.
Onagrier , sorte d'allure du cheval ; pas vite et menu comme
celui de Vonagre ( âne sauvage ).
Oncqves, onc7/ jamais, jusque-là, auparavant, depuis
3o8 GLOSSAIRE.
OND(d'),d'où;tim/è.
Oneràire, destiné à porter des fardeaux. Nmif oneraire ^
vaisseau de transport; de onus,
Onirocrite, qui interprète les songes; du grec onet/ttf .
Onihopole, interprète des songes.
Onogrotale, oiseau aquatique cité par Pline, dont le cri
imite celui de Tâne, le pélican. De onosy âne, et krotalon, bruit.
Rabelais joue souvent sur ce mot,
Onquel, pour auquel»
Omts, le pays à^AuniSn
Ophiasis, sorte de gale ou lèpre qui s'étend sur la tête en
serpentant; de ophis^ serpent.
Ophite, marbre tacheté comme la peau des ^er^^ents ; et
aussi serpent à la peau tachetée.
Opigneré, enrichi, orné.
Opime, gras, fertile, riche; opimus,
Opisthographe, livre écrit au revers. Ce mot est grec, opis^
then {rétro), grapftô, j'écris.
Oppiler, boucher, fermer, obstruer. Oppilare,
ÔppfiEssiON, l'action de presser, de pousser une porte ou
autre chose. «
'Opprimer, pour accabler, écraser. Opprimere.
Oppugner, combattre, attaquer; oppugnare. Oppugnateuvy
oppugnation.
Optât, choix, désir, souhait; optatum.
Opter, souhaiter, et aussi choisir; optare.
Oraige, employé au féminin (liv. IV, chap. xxiii).
Orains, il n'y a qu'un moment, naguères, depuis peu«
Est il malade à bon escient,
Puys orains qail vint de la foire.
Pathelin,
Orange (I, i33), oiseau de cette couleur.
Orbe, aveugle; orbiis,
Orberie, place circulaire.
Orbici lairement, en rond; orbicuUuim.
0|IBZ, ronds; de orbis. Leurs souliers quelz sont ils? Orbz
GLOSSAIRE. 3o9
(liv. V, chap. xxYiii). Toutes les éditions de Rabelais portent
ordz au lieu de or6z. Malgré cette unanimité, nous sommes
intimement convaincus que ordz est une faute. Le Fredon fait
une description fort agréable du costume de leurs filles de joie.
Est-il naturel qu'il vienne dire que leur chaussure est ortie,
sale, malpropre, dégoûtante? D'ailleurs, Rabelais nous a déjà
prévenus que les Fredons portoient des souliers ronds comme
bassins^ afin de dérouter ceux qui voudroient suivre leur piste.
Cette précaution étoit encore plus nécessaire pour leurs filles
de joie. Ainsi, il nous paroit incontestable que Rabelais a écrit
or6z, et que ordz n'est que le résultat du renversement d'une
seule lettre, servilement suivi pai^ tous les imprimeurs, gent
moutonnière, comme chacun sait.
Orcade, gros vaisseau, ainsi nommé du poisson orca.
Orche (à), ou horche^ orse; à gauche, ce que l'on appelle
aussi bâbord.
Orghis, poisson sans écailles; espèce d'olive, satyrion,
testicule.
Ord, dont on a fait le mot ordure. Voyez hord.
Ordalies , épreuves que l'on faisoit subir aux accusés.
Ordene, pour ordre. Uordene de chevalerie.
Oreades , nymphes des montagnes. Voyez Pline.
Orée, entrée ; à forée, à l'entrée. C'est encore une pluie
passagère , horée; de horeu
Oreille de Judas^ espèce d'agaric ou de champignon.
Oreillier, aureilUer; prêter Voreille, écouter.
Orer, prier; onang.
Ores, maintenant, présentement, à ce moment, à cette
heure ; ores que , encore que.
Orfrats, orfroyf broderie en or ou en argent.
Organe, pour instrument de musique; organum; d'où or-
ijaniste^ facteur d'instruments quelconques.
Orgoose, qui est en chaleur, en parlant d'un animal; du
{jrec oryhèy ou du verbe orgcânà^ qui expriment l'espèce de
fureur qu'éprouvent les animaux en rut.
Orgue, pour orge. Voyez au Rabelœsiana,
3io GLOSSAIRE.
Oriflambe, oriflamme.
Omiflant, oriflamme, bannière, drapeau ; d'où, au figuré,
Tadjectif or/^i/ signifie vain, orgueilleux, pompeux.
Oaiflant, éléphant.
Orine, par syncope, p^ur origine,
Oriiie, pour urine,
EtnionoriiM
Vous ilic( elle poinct que ie meaiv ?
, Pathelin.
Oripïlation, lisez horripilation ; chose horrible^ qui fait
dresser les cheveux {piH) sur la tête.
Ornatc RE, parure, ajustement, embellissement. Omaieur,
Chez les Romains, les habilleuses ou femmes de chambra
étoient appelées omairiçes.
Orob anche, herbe teigne: ervum; en françois, ers\
Orque, grand bateau; orca,
Orthie, poème héroïque que Ton chantoit dans les com-
bats. Diane étoit aussi surnommée Orthia,
Orthogonal, rectangle à angles droits.
Ortiguê , orfic de mer, petit poisson.
Oryge, lisez : oryx; animal d'Afrique de l'espèce des licor-
nes. Voyez Pline, liv. VIII, chap. lxxix et ailleurs.
OsANNiERE, Toyeï CToix^ au Rabelœsiana. Le dimanche des
Rameaux s'appeloit la fête de VOsanna.
OsciNE, oiseau dont on consulte le chant; oscen,
OsciTATioN, bâillement; osciiatio.
OsT, armée. Ce mot est dérivé de hostis, parceque ordinai-
rement on entend parler de l'armée ennemie.
OsT, maison, logis; hospiûum. Nous en avons fait hosteL
OsT, porte; ostium. •
OsTADE, sorte d'étoffe. Voyez demy ostade.
OsTARDE, outarde; oiseau aquatique; avis tarda.
OsTENDRE , montrer ; ostendere, Ostension,
OsTiERE, hostiere^ porte. Voyez gueux y au Rahelœsiana.
Otacuste, espion, délateur; oiacustes. Ce mot est aussi es-
pagnol.
GLOSSAIRE. 3ii
OuATiON, petit triomphe, où celui qui en étoit Tobjet «toit
conduit au Gapitole sur un cheval blanc, et sacrifioit unebre*
bis; du latin ovis,
OuE. Voyez oe.
Ovifi {oyr^ aouir, ioy^y miy, amyatUf oyant, ieorray)^
écouter, entendre; audire,
OvhTfLXCVïDAWc^y présomption 9 lemériié ^ arrogance, ef-
fronterie. OaUrecuidé*
OuLTRjsMEifT, d'uue manière outrée y exagériée»
OcRCHE, jeu de trictrac.
OuoERT, pour découvert, Chief ouuert, (ïy. IV^ obap. u)
OuuRAiGE, employé au féminin, malgré r,étymûlogie'(li.
vre II ^ chap. xyi). M même endroit, dmi^ lign« plut haut'
jce mot est du masculin. ^
Otr , ouïr. .
Q¥|i£, outre.
P
Packb, pour pacte.
Faction, pacte, condition, convention, traité; pactio.
Paesus, pelle ^ poêle, pioche. La paesle d'airain étoit à peu
près la même chose que nos caaseroUes.
Paeslier , faiseur de poêles et de poêlons.
Page, jeune domestique à pied; de pagus,
Paoeau, p€igre; poisson de mer semblable à la brème.
Pagine, une petite page.
Paillarder, vient de paillasse {\ïv, I, chap. xxi ) ; il signifie
seulement se rouler, fainéanter dan» le lit.
Paisseau, po/, pou, pâli: pieu. Sauter de treille en pais-
seaux.
Paistre, pour repaître, se rassasier.
3en peult on ne sei^er ne paistre ?
Patkelin.
Paistre, en sens actif , pour nourrir, faire polfne. Pascere,
Paix, pour baiser de paix: paix de noces.
3f2 GLOSSAIRE.
Pal, paU^ paisseauy pou; pieu, morceau de bois planté eu
terre.
Palat, le palais de la bouche ; palatus.
Palatin, officier du palais.
Palatin de dangiery signiâe, suivant Le Duchat, serWteur
de maris jaloux. Voyez dangier,
Palefrot, cheval à Fusage des dames, richement enharna-
ché, cheval de parade et de cérémonie; aussi Rabelais lui
donne^t-il Pépithéte de guorrier. De ce mot on a fait cdui de
palefrenier,
Paleree, pelletée.
Palestre, lutte; palestra,
Palingenesie, itérative génération. On Ta entendu primi-
tivement d'un corps qui renaît de ses cendres.
Palinodie, rétractation.
Palintocie, enfantement renouvelé; de palin, derechef,
et tokos^ enfantement.
Palis, palissade, piquets, pieux.
Palisse (la), (liv. IV, chap. xvi), mot bouffon, mis pour Pa-
pocalypse,
Palle, le manteau des philosophes; palUunu
Palle, chaton d'un anneau, d'une bague.
Palle, pelle.
Palle, pauchecuiller, oiseau.
Palle, arquebuse de chasse.
Palombe, pigeon ramier. On les appelle en béamois pa-
tomes. Palumbus,
Palourde, sorte de coquillage bivalve.
Paluz , marais ; palus.
Pampillette, paillette, papillotte de tresses d'or.
Pample , pampre ; pampinus.
Pan, pour empan. Voyez ce mot.
Panacée, remède à tous maux. Pour la reine de la Quinte
Essence, panacée étoit sa réfection ordinaire.
I^nar, dérober, prendre (béarnois).
Panerot, petit panier.
GLOSSAIRE. 3i3
Pâkicaolt, chardon à ceat têtes, dit aussi Eryngium.
Panice, panique.
Panne, y7emt«; sÀ\e d^iine voile enfilée en bouline.
P ANNONCE AU, bannière, enseigne, écusson', armoiries pla-
cardées; pamchellus, depanniu.
Panomphee, qui convient à totu les pays, à tontes les na-
tions. Rabelais prétend que sac est un mot panomphee y ainsi
que trincq,
Panouere, hotte , corbeille pour la vendange.
Pantagrueliste, pour buveur, joyeux convive (Pron., c. vi).
Pantarbe (liv. V, chap. xlii). Voyez Philostrate (liv. III,
chfi(p. XIV ) ; le pantarbe avoit Téclat du ciel olympique.
PASTAUCBEypantarque; pancarte, paperasses.
Pantheologie, mot forgé pour exprimer Tuniversalité de
la théologie, qui faisoit la principale étude des membres de
l'université.
Pantophle. Par un passage de Gargantua (tom. I, pag. 74)9
il est incontestable qu'au seizième siècle, la semelle et la carre-
lujce des pantoufies étoient de liège. Les metes et bornes de boyre
sont, dit-il, quand, la personne beuucmtj le liège de ses pantophUs
enfle en hauU dung demy pied. Aussi, paroit-il certain que Rabe-
lais donnoit à ce mot pour étymologie pas phellos (tout liège).
On a voulu depuis le dériver de l'italien tufala, ce qui n'expli-
t{ue nullement la syllabe pan. Les pantoufles étoient encore
dites pianelleSy chaussure de nuit.
Pantot», pantois f pantoyaat; de courte haleine. Pantese,
Panuroe, qui fait tout, qui est propre à tout, cauteleux,
trompeur. Jupiter, dans un dialogue de Lucien, reproche à
FAmour d'être panowngos ; de pan et ergon,
Paour, peur, d'une seule syllabe, comme toutes les ancien-
nes diphthongues, et du masculin , comme povor.
Paoure, pauvre; idem.
Papepil, la partie supérieure d'une voile.
Papegat, perroquet.
P APEGAT , oiseau de bois ou de carton qui servok de but pour
tirer de l'arbalète ou de l'arquebuse.
3i4 GLOSSAIRE.
PARBLAfiT, trompenr, hypocrite, faaxèéwàk^ uutolSe; pc-
peiardusy en basse latinité.
PAPEI.IGOME, pays fopposé, oà Ton se gosse du pape.
PAPiLiiOH , petit pape.
Pappe, duvet qni enydoppe certaines fleurs, comme celle
du chardon; pappus.
Papier , commencer à parler, comme les enfants, gazouiller,
babiller. Ce mot parolt formé de papa , premier vocable que
balbutient les enfants. Papier signifie aussi avoir la pépie ^ une
soif ardente.
Par, pour pair; par.
Parabolaisis, hommes xonsaoés au service des malles
dans les hôpitaux. On appeloit aussi de ce nom les frères con-
vers dans les monastères, et même les paysans grevés de quel-
que corvée ; de ptuubailonuû,
Paragon, parangon; modèle, terme de comparaison,
exemple: sans parangon , sans pair, sans pareil, unique; de
ritalien paragone, pierre de touche. Parangonner^ comparer.
Parantmpbue. Rabelais emploie ce mot dans le sens de mé-
diateur. U signifie au propre celui qui conduisoit la mariée ,
et aussi panégyriste.
Parapbcte, parapet y petit mur pour mettre à Tabri les tra-
vailleurs; de pectus.
Paraphe (liv. II, chap. xiii), par contraction, pourpaw-
graphe. « Vous dictes paraphe, ajoute Rabelais, comimpans la
u diction , laquelle signifie ung signe ou note pousee près les-
ii cripture. »
Parasahgb, mesure de longueur, qui varioit chez les divers
peuples de l'antiquité; elle étoit ou de trente ou de soixante
stades.
Parasine, p<hx résine.
Parastates, corps longs placés sur les testicules.
Parastre, beau-père. On disoit aussi /ra/ra^tre, pour beau-
frère , eifiilastre, pour beau-fils ou belle-fille.
Paro (pardus); léopard.
Pardoint, pardonne.
GLOSSAIRE. 3i5
Pabdonnaire , celui qui distribuait les pardons on îndul*
gences. Rabelais l'appelle aussi pardonnigere,
PabÉ, par pcdre, accouplé.
Pareade, serpent venimeux. Voy« Pline.
Parer, arrang^er, nettoyer, façonner. Ce qui se fait en di-
verses façons, suivant les objets.
Parfond, pour fond et profond.
Parforger (actif), contraindre; neutre (se), s'efforcer, faire
effort.
Par FOURNIR, compléter, achever, terminer.
Parguois (couteau), petits couteaux de peu de valeur, que
Ton fabriquoit à Prague; d'où leur nom.
Pariir, appareiller, assortir, joindre.
Pariser, parier, appareiller, mettre au pair. I, lo.
Parlement, parlaige; l'action de parler démesurément.
Parlocere, parloir, lieu d'audience et de conversation. Ce
que Rabelais appelle le parlouer de Poictiers, c'étoient les
arènes, où se représentoicnt les mystères.
Parmt, pour dans, au milieu, à travers de. Parmy le licty 1,73.
Parodelle, espèce de fromage rond.
Paroece (paroisse), canton , district.
PARONOHAfiiE, rcncontrc de noms ayant un son semblable,
soit dans la même , soit dans diversesiangnes. La paronomasie
est une figure de rhétorique par laqudle on substitue à un
mot d'autres qui ont le même son. C'est à-peu-près notre jeu
de mots. Jppelezrvous cecy ftansailles ? Je les appelé fiantailles
de merde. Appelezrvous cela jeu de jeunesse} Par Dieu , jeti
n'est-ce. Cette figure n'est que trop familière à Rabelais : de
para, proche, et onoma, nom.
Parotides (artères), placées derrière les oreilles;»de para,
près, et ous, oreille.
Paroxysme, accès, la plus forte crise d'une maladie.
Parpaillots. Le Duchat veut que ce soient tout chrétienne-
ment les papillons , du roi desquels Gargamdle étoit fiUe. Ce*
pendant , si l'on réfléchit que le mot parpaillot est le sobriquet
injurieux qne^ dans le Languedoc, les catholiques donnent
3i6 GLOSSAIRE.
aux protestants, on aura peine à croire que le malin curi^ de
Meudon n'ait eu en vue que dlnnocents insectes ailés , dont
tout le savoir consiste à se brûler à la chandelle.
Parbhesiens, qui pai;^ent avec liberté ; dePcurkesia,
Parses, les Parques.
Parscs, par<lessus.
Part, pour partie; part.,, part.
Part (la) que,,, , dans le lieu où , là où.
Partement, départ,
Parthisanne, partusanne; pertuisane, hallebarde.
Partir, pour partag^er; partiri: maille à partir,
Paruité, petitesse; parvitas,
Pasadouz, trait, flèche; de Pitalien passadore.
Pasquenade, poisson de mer aussi nommé taroronde. On
appelle encore en lAUQuedocien pasquenade , etpast^nade, le
panais ; pastinaca.
Passe. Voyez arbateste.
Passementier, nom qu'ont porté les couturiers ou tailleurs.
Passereau, moineau; passer,
Passeuolant, grosse pièce d'artillerie comme la bombarde.
Le passevolant est, au propre, un canon de parade en bois
bronzé.
Past, pâture, nourriture, et aussi repas; d'où appasteler.
Pastis, pré, pâturage-, pacagfe.
Pastophore, pour prêtre, moine. Ce mot sig^nifie pro-
prement ceux qui portoîent sur des lits les statues des dieux
dans les processions : de pastos, lit nuptial, et pherô, je porte.
Patag, patar; monnoie de Flandre, valant deux gros ou
sous. Le patar d'Avignon valoit un double; il y en a eu aussi
de quatre deniers. On dit encore : Je n'ai pas un patar, La pa-
taca de Portugal étoit la piastre d'Espagne.
Patact, coup de poing, tape. Ce mot est gascon, et syno-
nyme de truc.
Pâté, pour po^u^ pattu.
Patelin, ou languaige Patelinois; pour jargon; expression
prise de la farce de Pathelin^ où le personnage principal af-
GLOSSAIRE. 3i7
fecte de parler différents langages , pour attraper le drapier.
Voyez au Rabelœsiana.
Patelin AGE, farce à la manière de celle de Pathelin,
Patenostres, un chapelet, ainsi nommé du pdter noster
que l'on récite; d'où patenostrier , diseur de patenostres.
datent, ouvert, manifeste, évident; pafen^. ^
Paterne, fatemel; peUemus. Père paterne est un plaisant
pléonasme.
Patespelues, mains velues; sobricpiet des moines.
Patin (50CCU5), chaussure de femmes très élevée, ultalas
« mulieres , dit J.-C. Scaliger, altissimis usas vidimus, quam-
« vis,dîminutiva voce, dicant socculos. Patris mei perfacetum
« dictum memini : ejus modi uxorum dimidio tantum in lectis
afrui maritos, altero dimidio in soccis deposito. n Autant à-
peu-rprès en disoit Ovide de cette multitude d'ornements dont
se surchargeoient les dames romaines; au point, ajoute-t-il,
que leur corps n'étoit plus que la moindre partie d'elles-mêmes.
Patrie, adjectif (patWifs), natal, de la patrie, patriotique.
Patrocination^ défense, appui, soutien, protection; p^fro-
cinium.
Patooginer, plaider, défendre, soutenir; jxitrocinarL
Patte (pied), pied d'oiseau dont les doigts sont unis par
une membrane, comme ceux du canard.
Pau, pal, pieu.
Pauanier, qui se pavane, qui fait le beau comme le paon,
pavo. Au livre V, chap. xxx , Le Duchat prétend que pavanier
signifie qui danse la pavane ^ danse originaire de Pmioue.
V AVEs Aj}i.^pavoisade; garniture, palissade de pavots que l'on
forme par honneur sur une galère.
Paulme , pou r main (le dedans); palma. Et aussi, pour palme,
Pacois, bouclier large et plat; de l'italien pavese.
Pauxille (un), un peu; pauxillitm.
Peaultraille, canaille, tourbe, populace, gens méprisa-
bles. On se servoit aussi du mot peaultre. '
Mais ie paisse dieu adouer,
Sil nest aUraict (extrait, issa) dune peaultraille,
3i8 GLOSSAIRE-
La plus rebelle villenaille
Qui soit , ce croy ie , en ce royanlme.
Patkelin,
t'EAUTRE , gouvernail d'un vaisseau ; on appeloit aussi peatUi-c
une chaloupe, une barque.
Peg, pour pic, sommité, montagne § d'où les villages du ^c.
t^EGiLE {pœcile\ de couleur variée, en parlant d'un cheval;
ce que l'on appeloit autrefois vair. Le mot p^ctïe est grec.
Pécore, pecude; béte, stupide; de }}€cus.
Peculier, spécial, particulier; peculiaris»
Pecune , argent ; pecunia.
Pedanee (juge); juges subalternes, ainsi appelés de ce que
leur fortune ne leur permettoit pas de se faire porter dans une
chaise curule, pu bien de ce que leur siège étoit beaucoup plus
bas que celui des autres juges; pedaneus.
Pedauque, pieds-d'oie. Le Boeuf a publié, dans le tome xxiii
de V Histoire de P Académie des Inscriptions ^ une courte disser-
tation sur la reine Pedauque, Il pense que c'est la reine de
Saba, dont parle l'Écriture, et que l'on a nommée Regina Jus-
tri, On voyoit sa figure à Saint-Benigne de Dijon, à la cathé-
drale de Nevers, au prieuré de Saint-Pourçain , et à l'abbaye
de Nesle.
Pedes, pieds; pedes,
Pégases, chevaux ailés.
Peguad, pot de vin, mesure de Languedoc.
Peine, poine {de grand*), (1. I, ch. xii), fait à la fatigue,
conune nous disons, un homme de peine,
Pel, peau; pellis: et aussi poil; pilus.
Pelade, teigne; maladie qui fait tomber les cheveux.
Pelamioe , jeune thon ; pelamis,
Pelet, une pellicule, et, au figuré, un rien, une misère.
Peligam, quart de couleuvrine portant six livres de balle.
C'est encore un instrument de dentiste, et un vaisseau de dit-
mie,*à deux anses tubulées, qui sert pour la circulation.
Pellauder, tenir au poil, houspiller.
Pellaud^irie, rognure de peaux.
GLOSSAIRE. 3i9
Penabea, pennader; frapper du pied, piaffer, se redresser,
comme l'oiseau qui bat des ailes {pennœ) avant de prendre
son YoL C'est une des gentillesses du cheval; mais Rabelais
l'applique aussi k l'homme (liv. I. chap. xxi), comme syno-
nyme de se vautrer, de détirer ses membres.
Penaillon, pemllon; Ipqueteux, mal vêtu, déguenillé; de
pannus.
Penard, poignard, couteau à deux tranchants.
Pendre, pour dépendre.
Peneau, pennoriy petite girouette faite de plumes, bande-
roUe d'un navire; de penna,
Penence, par syncope, pour pénitence,
Peneux, penaud; honteux, confus, confondu.
Penie, indigence, pauvreté; penia.
Penier, panier.
Penitissime, très profond; àtpenitàs.
Pennacbb, panache,
Pennads, ruade, coup de pied de cheval.
Pennaige, plumage.
Penne, plume; penncu
Pennon, banderolle placée auprès du fer de la lance, en-
seigne.
Penoter, punir et être puni, c'est-à-^lire porter la peine de
sa faute.
Pensile , pendu , suspendu ; pensilis.
Pénurie, disette, misère, indigence. Penuria,
Per, pour pair; union, liaison, compagnonage , égalité;
et pour égal , semblable , pareil.
Per amou que y par ce que (béarn.)
Perannité , éternité ; de pemnno,
Perarons, lisez parasim^ mot hébreu; chevaliers.
Percevoir, pour concevoir et apercevoir.
Pergunctation , recherche, enquête , information ; percunc^
tatio,
Perdonnance , action de gagner les pardons.
Perdurant, perdurable; qui dur« long-iemps^ perduram.
320 GLOSSAIRE.
Peregrin, voyageur étranger; peregrinus, d'où pérégrina-
tion y et peregrinité, ëtrangeté. Peregrin se prenoit aussi pour
rare, subtil {esprit peregrin), précieux, comme le sont ordi-
nairement les choses étrangères. Peregriner, voyager.
Perer, parottre, parère.
Perfectif, parfait.
Perforaminé, percé, piqué, lardé; deforamen.
Performer, parachever, accomplir; performare.
Pericharie, joie excessive; perichareia^
Perigltmenon , espèce de chèvre-feuille.
Periller, être en périt y nauf rager.
Périnée, l'espace entre l'anus et les parties naturelles.
Période, employé au masculin (liv. V, chap. xv).
Périt, habile, instruit; periius,
Permaner, être en permanence, persévérer, rester. Pennor
nabtement, à perpétuité, éternellement.
Perpétré, achevé, fini, terminé; perpetratus.
Perpétuons, les moines, en tant que leurs confréries sont
perpétuelles, u Gens in qua nemo nascitur, nec moritur. »
Perplex, qui est dans l'embarras, dans la perplexité, qui
ne sait à quoi se résoudre; perplexus.
Pers, bleu foncé; du bas latin persus et perseus, ou de l'ita-
lien perso,
Perser, pour franchir, sauter, traverser.
Persiguirre, la persicaire, plante; persicaria.
Personate, la grande bardane, plante; personata, ainsi
nommée de ce que, de ses grandes feuilles on faisoit des
masques {personœ), des barboires, etc.
Personne , pour quelqu'un.
Perspiguité, lucidité, clarté, splendeur; perspicuitas.
Pertinent, convenable, qui appartient, qui convient; per-
tinens. Le contraire est impertinent.
Pbrtuis, trou, ouverture; de pertusus: d'où pertuisé, percé.
Pertuisanne, hallebarde dont le fer étoit large et tran-
chant. Les uns dérivent ce mot de pertundere; les autres de
Vançloïs partisan. L'es Italiens disent parfi^iana.
GLOSSAIRE. 321
Perturbé, troublé; perturbatus. Nous avons conservé per
turbaieur^ perturbation.
Pesme (pes5{mu5), très méchant, cruel.
Pesjveux, £^eux, mendiant, penaud.
Pestilence, contagion, peste; pestUenza.
Pestilent, pestilentiel, funeste.
Petauristiqde, de voltige, qui tient à la voltige, petaurista.
PtTiERE.^oyez Canne,
Petit, pour peu; un petit, un peu; bien petit, bien peu.
Petitz (frères), frères mineurs, cordeliers.
Peton , terme de mignardise : mon peton.
Pétoncle, coquillage bon À manger.
PEThiNE, pot tnne. ^
Petrosil, persil; petroselyfiunu
Petruz(os); aux temples.
Peu , participe 4u verbe paistre^ et du ver];»e powfQvr,
Peuier; canon pevier, un pierrier.
Peuple ( liv. II , chap. i ), pour peuplier ^ populus.
Phalange , espèce d'araignée venimeuse; phalangium.
Phaleré, bardé, caparaçonné; phaleratus.
Phanal: c^est ainsi qu'il convient d'écrire ce mot, puisqu'il
dérive du grec phanes\ et non fanai, defanum. .
Phantasme, imagination, ^ntoisiV?, lubie: phantasma,
Phaseol. Voyez faseoL
Pheé, qui devoit être écrit feé. Fatalisé, prédestiné., charmé ,
ensorcelé; àe fatum.
Phengite, sphingitide, pierre de Gappadoce^ dure comme
le marbre, blanche, «t transparente. Néron en construisit le
temple de la Fortune Seja.
Philautie, amour de soi-même; de philos et autos.
Phi LIPPUS, monnoie de Flandre et d'Bispagne, de bas or,
que l'allemand appelle ridde. Il y avoit aussi des philippus d'ar-
gent.
Philogrobolise, mot forgé à plaisir; étourdi, étonné, em-
brouillé, comme qui a une pointe de vin.
Philologe, ami des belles-lettres; philologus.
3. 31
i22 GLOSSAIRE.
Philomene, phitomefe; le rossig;nol.
Puii.opHAKES, ami de la lumière, et, par conséquent, qui
aime à se faire voir, k être vu ; de phanes.
Philothea mon , qui âîme à voir ; de theaomai. /
Philotime, ami de llionneur; de philos et timè,
Phlebotomie, saignée.
Phlosque, fourjloschey le i!aéme que flasque.
Phoenicoptere, flammant, oiseau dont le plumage est rouge.
Phrene-, le diaphragme.
Phrontiste, général de Tarmée de Gargantua ; diligent, ac-
tif, soigneux.
Phrontistere, école, communauté, monastère^
PHgTzoN , pour firison; cheval défrise.
Phthiriasis, maladie pédiculaire; depktheir, pou.
Phylactère, amulette, préservatif; de phy tassé.
Phtseteke, le souffleur, testacée, sorte de haleine qui jette
de Feau en soufflant.
Physicien , médecin : cette expression est restée dans la
langue angloise. VoyeE j^^tcien.
PiAUThE, peautre; galetaa, chenil, lieusaleou de débauche.
Snvoyer aux piautres^ au dtahle;
PiBOLE, musette, cornemuse, loure, sampogne^ veze. Ce
mot est poitevin.
Pic, pivert, oiseau; picus.
Pic, un coup de pointe, un hoHon. Ce mot est languedo-
cien et béarnois.
PiCANDCAu, volant. Ce mot est lyonnois.
PiCARDENT, vin blauc de Languedoc; piquant et ardent Ra*
bêlais en fait aussi une épithète.
Picardie {pique ^Ait/imenf ), jeu qui se joooit avec des épin-
gles.
Pf CATION, Pactibn d^enduire de poix; de^ûr^ piûis.
PiGOREE, enlèvement de bestiaux; de pecus.
Picote, petite-vérole.
PiGQc AROME, jcu du cheval fondu, qui est censé piquer
jusqu^à Rome.
GLOSSAIRE. 323
PicQUET, jeu avec des bâtons pointus, semblables à des pi-
ques. * ^
PiCQUEUR, ergoteur, gouailleur, railleur, mordant , satiri-
que , qêi dit des choses piquantes.
PiCRocHOJLE, à la bile amère; depicros et chalè,
PiGTZ, pis (pectus); la poitrine, le haut, la carrure du
corps y la gorge, la table de la poitrine.
PiECB (en), conjonction: nullement, en aucune façon. //
ne m^en déplairoit en pièce, dit le drapier à Pathelin.
PiEczA, pièce ha, pièce t7 j a^ il y a long-teMps.
lay huy si bien tyrë laureille
* Pnys le matin a ma bouteille ,
Que tontt est pieea mit en Tente,
le nay gnarde quelle sesueote.
Car plus ny ha raisia ne moust
Act. des AposL
PiERRiER, joaillier.
PiFRE,^^. Pifre signifie aussi gourmand, gros mangeur.
PiGNE^ pygne; peigne.
PiGNORER, prendre en gage; àepignus.
Pile, javelot; le pilum des anciens, d'où venoient les déno-
minations de primipilairCy etc.
Pile à mil, vaisseau à mettre du millet.
Pile trigone, jeu de paume à trois personnes, placées en
triangle,
Piletes, ornement ridicule, en forme de pilon, de la coif-
fure appelée mortier.
PiLETTE , pillouere; pilule , petite boule.
Pille, pillage^ butin.
Pille (acc/pe) , jeu du tonton.
Pillemaille, maillet à jouer au maily depilaet malleus. On
disoit aussi pilenuUl,
Pille, nade (pille, rien), jeu, c'est le tonton.
PiLLOUERE, pillule.
Ces troys petiu morceaulx becui ,
Ce mappelles vous pilloueres 7
Pathelin.
324 GLOSSAIRE.
PiMPAiTT, fringant, brillant, orné, décoré. Ménage vent
dériver ce mot de pompe.
PiMPERNBAu, poisson, le sparus des Romains.
PiNART, très petite monnoie. Au livre III, chap. xxiii, Ra-
belais appelle pinart un homme qui manie souvent cette me-
nue monnoie. CTétoit un receveur de contributions.
PiNASTRE, pin sauvage; pinaster.
Pineau, gros raisin dont les grappes ressembloient à des
pommes de pin; on en faisoit, en Anjou et dans' la Touraine^
de bon vin bjanc, dit vin pineau. Ce raisin est encore connu
sous le même nom dans la Champagne.
Pingres, jeu de femmes, avec des petites billes d^ivoire;
d^autres veulent que ce soit le jeu des épingles.
PiNNE du nez{acumen nasi); la pointe du nez.
PioJ.É , pie, de deux couleurs. Voyez Riolé.
PioLLER , pour piailler, crier. PioUer est proprement un cri
de la poule.
Pion, pour piéton.
PiOT, ou pyot; du vin. Autrefois le verbe pier signifioit
boire; du grecpiWn. Piaison^ beuverie.
Pipe, mesure de liquides, et futailles.
PippER, tromper, fripon ner,- attraper, comme on fait les
oiseaux à la pipée. D'où le substantif piperie et le qualificatif
ynpeur.
PiRE-voLLET, piroucttc, rhombc girante, jeu d'enfants.
PiscANTiNE, biscantine; mauvaise boisson faite de prunes
sauvages
PisQUE, t£^nt et plus, plusquàm; et aussi, puisque.
Pisse chaulde, gonorrhée.
V isTEvn ^ pesteur ; boulanger; pistor.
Pistolet, sorte de poignard que Ton fabriquoit à Pistoie^
et d'où ils prirent leur nom.
Piston , pour pi lion de mortier.'
P I STR I N E , mou lin ; pistrinum.
PiTAL , bassin de chaise percée. « Dont sont dictz Pitalieri,
li certains officiers a Homme qui escurent les selles persees des
GLOSSAIRE. 325
<( reuerendissimes cardinaulx, estans on conclaue resserrez
(i pour élection dung noueau pape. »
PiTE, ou picte, très petite monnoie valant le quart d'un de-
nier ; ainsi nommée pattequ'elle fut frappée à Poictiers.
PiTHiEs ; buvettes , lieu où Ton boit ; du grec pithi , qui
signifie bois (impératif).
PiTOTABLB, pour picux. Rabdais emploie dans le même
^ns Tadverbe pitoyablement^ au prologue du cinquième livre.
PiTTocAMPE, ver ou chenille qui habitent les pins. Voyez
Pline, liv. XXIII, chap. ii.
Pla^ bien; tapla; si bien. Ces mots sont gascons.
Placet, siège sans dossier.
Plagites, plaisirs; p^ita.
Plague, plaie.
Plainct, plainte, gémissement, lamentation , complainte ,
planctus.
Plaist? pour plaù'il?
Plante, lien p(anfé d'arbres; la plante des piedë.
Plante , pour plainte. La plante humaine sur le trépas du
roy Henri-le-Grand ; par Louis d'Orléans. P. 1612, 8*.
Planté, à planté^ grand planté*^ abondamment, en quan-
tité, beaucoup. D'où Padjectif plantureux ^ fécond, fei*dle,
abondant; de plenitas.
Plasmateur, formateur, créateur ; de plasmare: plasmature
forme: Plasmer, créer.
Plastron, partie de l'armure qui garantit la poitrine.
t^LATAiNE, plaque, étoile.
Playds, plet, pies; le lieu où l'on plaide, où l'on rend la justice.
Player, blesser, faire des plaies.
Plèbe, peuple, populace; plebs. Chez les Romains, l'état se
partageoit en deux classes; les patriciens (nobles), et les plé-
béiens (roturiers).
Plectre, petit morceau de bois, d'écaillé, d'ivoire ou autre
matière qui sert à pincer les cordes d'un instrument de musi-
4jue. Plectrum.
Pleiger, cautionner, se rendre garant, assurer s'engager,
326 GLOSSAIRE.
promettre. On disoit aussi plevir. Ménage dérive ce mot de
prœgiiu, et Du Gange, de plegius {^fidei jussor),
Plessis, parc, jardin entouré de liaies; de là toiu les lieux
ainsi nommés.
Pleuir , cautionner.
Pleure , membrane qui garnit les côtes intérieurement ;
du grec , pleura , côté.
Plié, ^ur plissé.
Plinthide, plinthe, terme d -architecture; plitUhis.
Plombée, balle de plomb.
Pluir, pleuvoir; pluere,
Plumail, pour volaille, oiseau.
Poe, pou; peu (béarnois, gasc», etc.).
Poché (tout), tout pareil, semblable. Nous disons mainte-
nant tout craché.
Vrayment cestes vous tout poche.
Pathelin.
Pocheculiere, lisez paucke, ou euilUer^ oiseau. V. Polie. Cest
la forme de son bec qui lui a fait donner le noui de cuillUr.
PoGHETEAu, petit /^auc/te, on palle.
PoGiLLATEua, échauâon; pocillator.
PoER , pœstés pouvoir, puissance.
PoETRiDE, femme poète.
PoGE (à), à droite , ce que l'on appelle aussi stribord.
PoiNCT (à), pleinement, entièrement, en perfection.
Poii^CTCRE , piqûre, et la douleur qui en résulte, élancement.
Poindre, frapper, blesser, tourmenter, piquer; il pMci^
participe, poignant: de pwigere,
PoiNE , pour peine.
PoiSLE, dais, la pièce d^étoffe que l'on tient au^^essus des
mariés pendant la cérémonie ; de pailium.
PoiTRï , pour pétri.
Pôle, espèce de sole.
PoLENTE, bierre ; de polenta , farine d'orge.
Poltmtxe, à plusieurs mèches.
PoLYPRAGMO]!^, qui s'cnquiert et se mêle de tout.
GÏ^OSSAIIIE. 337
Pomper (se), se parer, s'orner, se mettre dans ses pompes.
Pompes, les genouillères d'nnchevali
Pompettes, élévations et rougeurs qui vieiiAeiit sur le nez
des buveurs, semblables aux pompeites ou pompçm det ajuste-
ments de femmes , ou aux balles des impr im^uf s, qui pfortoient
jadis le luéme nom.
PoKAST, le conchant, un des quatres foinU pardîis^a^* En
italien ponenie.
PoNDEREUx, pesant; poiuiero5t».
PoiTERopLE, ville des méchanla.
PoNNu, pondu.
PoNocRATEs, gouYeme^r de Gargantua ; bonuK^ très labo-
rieux.
Pont, pour pondu.
PoNTAL, le petit pont que IW^êtte d'un vaisseau ppnr abor-
der, pont volant,
Popisme, ou plutôt poppysmfi : faire les petits popismes sur un
cheval^ c'est le travailler, lie manier ay^c éMgao^e, faire parade
de son talent d'écuycr ; du grec, poppyfma, qm signifie pro-
prement un sifflement (poppi}^»!^, Umd^ aorki'^cto), parceque,
^ pour travailler un cheval, il faut le caresser de la voix. 0'oii
le verbe popizer.
Populaire 9 pour viilgaire, peuple; plebs.
PoRCELAiVE, le pourpier, herbe potagèi^. G'es^ avmi un
coquillage.
PoRciLLE, poisson , espèce de greaaud.
Pore, le roi Porus^ dont Philostrate fût na géant.
PoRFiLÉ , se dit d'une étoffe entremêlée de diverses tissures.
Porphyre, lisez porphyrion; oiseau rougeâtre des iles Ba-
léatres, suivant Pline, Uv. K, cbap. lxix'. Cest encore un ser-
pent de couleur pourpre , qui distille un venin létifère«
PoBREE 9 poii^ et poireau.
Portbcole, souffleur de théâtre, porteur delà copie.
Portement, état de la santé.
PoRTENTE, prodige, chose contre l'ordre de la nature; iior-
tentum»
328 GLOSSAIRE.
Porter (se), se comporter, se conduire.
PoRTOUERE, hotte fouT porter le raisin.
PoRTRTy pourtour, contour.
PoRTUGUALOis , Ics Portugais.
Poser (se), pour se reposer sur. Posez vous sur tney et repo-
sez (liv. IV, chap. XLVii). Le Duchat observe malicieusement
que , indépendamment du pléonasme , figfure si familière h.
Rabelais , cette double expression est un des endroits tes plus
gaillards de tout le livre.
Posnee, pompe, atour, magnificence*
Possesse, possession.
Poste, poutre^ solive, poteau; postis.
Poste, courrier, écolier de collège, qui ne fait que courir
du matin au soir, comme un cheval de poste,
PosTEREs, le postérieur, le cul.
PosTiLLER, courir en poste, pulluler, se répandre avec ra-
pidité.
Postposer, mettre après {post)y rejeter; postppnere.
PoTATiF {évéque), pour portatif; idest in partibua.
Poterne, porte dérobée, fausse porte.
PoTET, petit pot.
PoTiNcrE , g^and pot à boire. Le mot poutingue est béar-
nois. Le Duchat 8*est étranglement fourvoyé sur ce point.
PovACKE, podagre, perclus, paralytique, galeux, plein d'ul-
cères, malpropre. On fait venir ce mot de podager.
Pou ACRE, espèce de héron. Ce mot est poitevin. •
PouDRBBiF, poudre de bœuf salé et séché, dont on «e ser-
voit dans les ragoûts.
PouiEz, de trois syllabes (rondeau de Panurge, I, 3i5).
Poulain, chéssîs de bois sur'lequel on glisse et descend les
tonneaux dans une cave.
Poulains (souliers à la), sorte de chaussure en usage sous
Charles V. Elle étoit terminée en devant par une pointe dont
la longueur varioit suivant le rang des personnes. Pour les
prinres, cette pointe étoit de deux pieds, d'un pied seulement
pour la noblesse, ot de six pouces pour les simples particu-
GLOSSAIRE. 3ji9
lifrs. Charles VI défendit cette ridicule et incommode chaus-
stre, mais on la reprit, et Fusage en dura pendant presque
out le quinzième siècle. On prétend qu'elle fut ainsi nommée
parceque la mode en vint de la Pologne, que nos ancêtres
appeloient Poulidne.
Il y a voit aussi des ventres à poulaine^ sorte de pourpoint
boutonné fort bas; et ceint sur la poitrine.
PouLEM ART, gros fil d'emballage. Ce mot est dauphinois.
PoÙLLAiLLE, volaille; d'où pouUetieret poullmller.
Pou LLARDE, poule de mer.
PouLPRE, le polype, poisson, et insecte aquatique.
PouLTRE, pou/fram; jeune cavale, poulain; d^où pouttrenier^
celui qui en avoit soin.
PouPELiN, pâtisserie délicate et sucrée; Borel dérive ce mot
du grec papanon.
Pourceau mory, contrefaire le pourceau mort; jeu.
PouRCHAS, porcher; poursuite, recherche, perquisition, et
le profit qui en résulte; nous avons conservé le verbe pour-
chasser (donner la chasse). On disoit aussi prochas.
PouRE (liv. V, chap. xxv), dit Le Duchat, pour le plus
puissant, le plus rare. Le pourefredon du moiufe (loc. cit.). Il
décrive ce mot de pottor ou de posse. Cette interprétation n'est
rien moins que certaine. Cest faire de l'esprit en pure perte.
PouRPENSER , propenser; méditer, réfléchir, p)x>jeter. Ce verbe
est un augmentatiffde pen^^r; perpendere, Pourpens, réflexion.
PouRpoiNCT. Juste-au-corps qui se mettoit sur la chemise,
et par-dessus lequel on mettoit le sayon. Voyez , a la table
des matières, le mot habiliemeni.
PotRPRis, enclos, «iceinte, jardin, dos.
PouRREE, poirée.
PouRRT, pot pourry.
PouRSUiuANT, prétendu, homme qui recherche une femme
en mariage. Le poursuivant d'armes étoit celui qui , dans le
collège des hérauts d'armes, n'avoit encore que le rang de ba-
chelier.
Pourtant, c'est pourquoi^ c'est pour cela, cependant.
33o GLOSSAIRE.
PouaTRAicT, pour pourtouTy contour.
PouBTRAiiuE, pour ressembler, avoir les traits,
PoussouER , instrument de différents métiers , qui sert à
pousser^ à enfoncer. -
Pot plus y poy moins; un peu plus, un peu moins; à peu
près', environ.
PoTZAR, la tige des pois après qu'ils ont été cueillis.
Prasine, couleur de poireau: du grec prasÎQs.
VfiATic^ praticien y versé dans la pratique.
Precation, prière; precatio,
Precellence, supériorité, excellence, prœceUentia,
Preception, précepte^ enseignement; preceptio.
Prêchant (pne-cantus)', prélude des voix.-
Précieux; cette épithéte, donnée par-tout aux véroles, fait
allusion au prix excessif que coûtoit alors la cure , presque
toujours imparfaite, de leur maladie. On sait que François P'
en mourut.
Preglare, illustre, fameux, célèbre; prœclarus.
Pr^^gompter, ra}>attre, compter par avance, prœ>
pRECiTLE ; diminutif de preces , courte prière.
Predestistateur , qui précbe le dogme de la prédestina-
tion.
Predicable, digne de louange; prœdicabilis.
PREniG^HENT; les catégories d*Aristote.
Prédire, pour, dire une chose avant quelqu'un^ Seneque
la de moypredict^ pour. Ta dit avant moi (liv. III, ch. xii).
Prefation, préface, préliminaire, chose dite d'avance. De
prœfari. Au Prol. du liv. V, dans toutes les éditions, même
celle de 1711^ on lit: sans insigne profanation dltodineurs; ce
qui ne présente aucun sens raisonnable. Les éditeurs de 1741
ont les premiers corrigé cette faute, à laquelle ils ont substi-
tué : 50115 insigne prefation d^hotmeurs. Nous avons suivi leur
version, quoique nous pensions encore qu'il vaudroic mieux
y substituer le mot prelation, pl^s naturel et ^ d'un usage
plus général; car, dans aucun endroit de son livre, Rabelais
n'a employé le mot prefation.
GLOSSAIRE. 33i
Pregkakte^ eùcemte'fprœgnans; des fusées pregrumtes (Scio-
machie) sont des fusées qui en produisent plusieurs.
Preouste, essayeur, qui goûte les m£i$; prœçuslator.
pREiGME, pour prenne.
Pkelation, préférence, prééminence; de proferre. Le mot
prela^ion est aussi uxk terme analogue de jurisprudence. Voyez
prefation.
Frelinguant, écuyer tranchant, di^ustateur, cum Unguâ.
Rabelais appelle aussi prelinguants les chefs des compagnies
de judicature, parcequ'ils recueillent les avis des autres juges
avant d'énoncer le leur.
Premier, adverbe; joremiénsmenf, auparavant.
Presagir, présager, prévoir, prédire; d'où Tadjectif ou qua-
lificatif présage^ donné à ceux qui prévoient Tav^nir.
Presbtre, prêtre: doit être écrit ainsi, conformément à Vé-
tymologie presbyter. Ce mot signifie au propre senior.
Presgript, précepte; prœscriptum.
Prescrire, disposer de... suivant sa volonté. Prescrire un
royaume y en disposer^ après avoir interdit le souverain.
Prestere, serpent dont la morsure fait mourir de soif*
' Presteres, tourbillons ardents qui renversent et braient
tout ce qu'ils rencontrent , comme le Samiel. Oe mot est
grec.
Prestolan, juge de village^ bailli.
Prestolant, attendant; de prœstolor.
Preu, profit, avantage, gain.
VhEv^ prudent, sage, homme de bien; et aussi, vaillant,
courageux; d'où l'on a fait /}nt>es5e5.
Preud'hommie, prudence, sagesse, vertu ; de prudens homo.
Priant. Riant ,fnant, priait (Prol. liv. I}, jeu de mots, pa*
ronomasie. priant, pour qui a du prix y de la valeur.
Prim, prime, premier; primus.
Prime , jeu de cartes à quatre personnes. Il y a la grandb
et la petite prime.
pRiMEUE, plus âgé; primoemif.
Prime vere, le printemps.
332 GLOSSAIRE.
Frimipile, pour, do premier ordre. CVtoit, chez les Ro-
mains , le premier soldat de la première centurie.
Prim saultier, qui va du premier sault
Primus secdndus, jeu h deux, qui consiste à cacher quelque
chose dans un livre, dont on tourne ensuite alternativement
les feuillets y pour voir qui trouvera la chose cachée. *
Price, retraict, lieu d'aisance. On connoit le calemhour
figuré du moineau prix)é.
Priuing, beau-fils; privignus, )
Probation, épreuve; le noviciat des religieux. De probare.
pROBOsciDE, trompe d*éléphant; proboscis.
Procéder, aller en avant, avancer; procedere.
Procédure, pour marche, l'action d'avancer; de procedere:
(liv. V, chap. XXIV ).
Procez, pour procédé; processus.
Prochas. Voyez pourchas,
Procdltod, procureur; de procolere.
Procurer, rechercher, cultiver, avoir soin; procureur.
Prodenou, cordage fixé k l'antenne d'un vaisseau.
PRODmoN, trahison; proditio. Proditeur, proditoire.
Prodrome, préambule, prospectus. Prodromus.
Produire, pour apporter, procurer, faire avancer; pro^
ducere.
Proesme, le prochain, autrui; proximus. Proesme signifie
aussi la préface d'un ouvrage; proœmium.
Proetides, les filles de Proetiis^ qui, pour s'être crues plus
belles que Junon , furent frappées par cette déesse d'un éga-
rement tel qu'elles se croyoient métamorphosées en vaches.
Proficiat. Bien -venue des évéques: de profectus. CTétoit
en même temps une espèce d'acclamation de satisfaction :
loyeulz en says ; proficiat :
^ Conferme soyez en lestât.
jict .des jdpost.
Profiterolle, fouace, pâte cuite sous la cendre.
Profliger, renverser, détruire, ruiner; prqfligatv.
GLOSSAIRE. 333
Progbnier, engendrer; progignere.
pROGENiTEUR, aïcul, an^Tc; progenitor,
Progrez, pas, marche^togressus,
pRoiECTS. Rabelais appelle ainsi les astragales ou dés, sur
lesquels on projecte des points, et que Von jette ensuite au ha-
sard pour la Géomancie (lîv. III, cb. xxv); de projectus.
Prolepsie, figure de rbëtonque par laquelle on prévoit les
objections que Ton peut tous faire. Ce mot est grec.
Prologe, pour prologue; prologium.
Promarginare , qui occupela mcurge d^une chose quelconque.
Promeconde, économe, dépensier; promus condus.
Promenement, promenade.
Promoteur, la partie publique, dans un tribunal ecclé-
siastique.
Promotion , excitation , conseil , sollicitation ; de promovere*
Promouemt, avançant,^ excitant, conseillant; promovens.
Promouuoir, aller en avant, s'avancer; promovere.
Promptuaire, source, issue; le promptuarium étoit propre-
ment un lieu où Ton déposoit des comestibles, des mar-
chandises, et d'où elles pouvoient être enlevées (promi) promp-
tement. #
Propenser. Voyez pourpenser,
Prophylactigqi7e, préservatif; ce mot est grec.
Propos (sans), mal à propos , vainement, inutilement.
Proposite, propos; pjropositum.
pROPous, jeu des propos interrompus.
Propouser , se disoit scolastiquement pour présenter, met-
tre en avant, proposer un argument à résoudre, avancer une
proposition, qu'il s'agit ensuite de prouver, Proponere.
Prore, proue; prora.
Prosgript, mis à l'encan. Proscriptus.
Prosopopée^ déguisement, fiction de personnes; la figure
de rhétorique par laquelle on fait parlft: des personnes ab*
sentes ou mortes.
Proteruie. Ce mot, que Rabelais, d'après Macrobe, explique
par un sacrifice particulier, prop^g^viam, signifie au propre
334 GLOSSAIRE.
insolence, impudence, effronterie. Pmtervia, protervitasy pro-
tervus. ^
Prototype, premier exemplaiH| original.
Prou , assez, suffisamment Ce mot est béamois. Il signifie
encore beaucoup , comme dans cette expression que nous avons
conservée, peu ou prcu,
PaouEoia, prouveoir; pourvoir^ munir, fortifier.
Prouidencb, poar prudence*
Prouuaire, ptvucre, etc. prêtre. , Nous avons encore à Paris
la rue des Prouvaires.
Proxénète, entremetteur, projceneta.
Proxime, proche, parent; proximus.
Prurit, chatouillement, démangeaison; pruritus.
Psoloentes, de psolos^ suie; résidu noir et fuligineux prove-
nant de la foudre.
PsTGHOGONiE, génération de Tame; de Psyché,
Ptocbalaxon, un pauvre glorieux; deptochos^ pauvre, et
alazon^ arrogant.
Pttade, serpent verdâtre et venimeux.
Pucelle, poisson semblable à l'alose. C'est aussi une espect^
de poire.
PuGNAYS {pugnans)y combattant. 11 y a eu à Paris, abou-
tissant à la rue de la Bucherie, la ruelle du Hon pugnaySy vers
i5oo.
Pullulant, pour bourgeonnant, qui pousse des boutons,
en parlant d'un nez.
PuLMOïc, le poumon ; pubno,
Plluerin, la lumière d'une pièce d'artillerie, où se met la
poudre de l'amorce.
Pumice (pumex), pierre ponce.
PuN Aïs, pufie}^5; puant, infecte, sale, dégoûtant. Et aussi
qui ne jouit point de Fodorat. Punaisie^ puanteur; iepunica.
punaise.
Pungitif, poignant, piquant; depungere.
PupuT, huppe, oiseau.
PuRPURÉ, pourpré, roug|; purpurattis.
GLOSSAIRE. 335
Put, pnant, qui pue. Voyez aux Erotica.
Put, putz; puits; pwfeum.
PuTOYs, le même que punais^ et aussi une espèce de belette
ou chat sauvage, fort puant
Pu Y, colline, montagne; podium.
Vvjs^^nr depuis.
Pylore, orifice intérieur de Festomac; dn grec pyloros^
portien
Pyot. Voyez piot.
Pyrope, escarboucle couleur dé feu.
Pyrrhique, danee armée.
Python , devin , sorcier.
Quacquerolle. Voyez cacquerotte,
QuADRAMNiER, qui a quatre ans; quadrietmis.
Quadrige, char à quatre chevaux; quadriga:
QuADRiuiE, carrefour; proprement, lieu où aboutissent
quatre rues; quadrivium^
QuADRiuiUM. Voyez au Rtibelœsiana.
Quand, pour si. Quand je le saurais , si je le savois.
QuANQUE, tout ce que.
Quanque auons nous sera osté?
Pathelm.
Quant, adjectif, quel nombre, combien; quantus.
Quant, adverbe: combien; quantum.
ARESME,CltnÀ»te.
QuARRAQUB. Voyez carra/ion.
QiJARRS (liv. II, chap. xxi), facette d'un diamant taillé.
QuARREAU, grosse flèche à fer quadrangulaire. On appeSoit
aussi quarreau de grosses pierres que Ton lançoit sur les en-
nemis.
QuARRELEURE, piqùrc à carreaux.
Q^ARRELEURE, la formation et la coutur[^e la semelle d'un
336 GLOSSAIRE.
soulier. On voit encore dans les rues des carreleurs ie souliers.
Du temps de Pline, la semelle des chaussures des femmes ëtoit
d^or très pur. Il faut avouer que ce luxe ne contribuoit g^ère
à les rendre flexibles.
QuARROT. Voyez carroy.
Quart-Rot. Cette expression équivaut au mot tétrarque.
QuASSER, rompre, casser^ briser, ébranler; quassare. Quas-
seur,
QuATiR ; ébranler, agiter, renverser : quatere.
QuAu, pour corps.
Que, pour qui , lequel.
Que <7U€, tant que.
QuECAs, des noix. Ce mot est poitevin et de plusieurs autres
provinces.
Quel, pour tel que (Prol. liv. I).
Quelquefois (liv. II, ch. iv), pour^ une fois: quelque jour,
pour un jour.
QuEMiN, chemin (picard).
QuEMisE, chemise.
QuENAiLLE, four caneUUe.
QuENoiLLE. C'est , dit-on , un bateau chargé d'approvision-
ments de bouche.
Querelle, pour plainte, lamentation, sollicitation, dans
le sens de querela (liv. II, chap. xxii, au rondeau).
Quérir, queir^querre, kerre; chercher, demander; quœrere.
QuERiTANT, demandant; quœritans.
QiffesTE, enouéte.
QuEUSE, pour gueuse^ masse de métal fondu.
Queux (coquus) ; cuisinier. Ce mot s'est conservé dans la hié-
rarchie de la maison du roi, où Ton spécifie encore des maîtres
queux.
Ql'idditatif, essentiel. Ce mot est dérivé de celui de quid-
dité (essence), (quidsit) qu'avoiçnt forgé les scolastiques.
Quiète, repos; quies. Ce mot est aussi adjectif ^ quietus.
Qui ferit, jeu de la main chaude : quifiert?
QuiNAULT, çainus: faire queUjn^un qnmaulty le mettre à
GLOSSAIRE. 337
court , au pied du mur, à ne savoir que dire. Quinault signifie
proprement un magot^ un singe qui fait la moue, la quine 9
et c'est de cette dernière acception qu'on lui a donne méta-
phoriquement la première. C'est une chose curieuse que de
voir Ménage dériver quinault de pithecus.
QuiNQUENELLE, répit de cinq ans accordé à un débiteur;
quinquennium. *
Quint, pour cinquième. Ce mot s'est conservé dans les noms
de Charles-Quint, Sixte-Quint.
Quint AINE. On appeloit ainsi un but, poteau ou jaquemart,
contre lequel on joutoit, où l'on tiroit au blanc, soit avec l'ar-
balète, soit avec l'arquebuse.
A la quintaioe et a lescu ioustek*.
Et courre aux barres , et luktier, et verser.
Ce jaquemart représentoit ordinairement un homme de
bois, couvert d'un bouclier, et qu'on appeloit ^i^um; d'où la
quintaine étoit dite la course au faquin. Dans plusieurs villes
de France, les corps de métiers étoient obligés de venir tous
les cinq an5 jouter k la quintaine, sous peine d'une amende de
soixante' sols envers le seigneur. Les nouveaux mariés y étoient
aussi assujettis. Voyez aux Erotica.
Quitte, celui qui a payé ses dettes.
Quitter, pour céder, abandonner. Je la vous quitte, je vous
la cède.
QuoY, tranquille, en repos; quietus. On écrit aujourd'hui
coi, ce qui a fait disparottre l'étymologie.
R
Rabaniste, porteur de rabat. On disoit aussi rabaniste pour
rabbiniste.
Rabardel, cris de joie.
Rabat, lutin, esprit follet; d'où le verbe raboter, lutiner:
Le Duchat a décrit ce qu'il appelle le rabat des cordeliers.
Rabbe, navet, grosse rave.
3. m
338 GLOSSAIRE.
Rabi , roMm^ docteur des Juifs.
Raboulliere, trou à fécart où la lapine fait ses petits; de
Fanglois rabket^ lapin.
Rab&ebans, lisez mbrebin^ mot hébreu; grands, princi-
paux.
Rabaover, injurier, réprimander, riposter, répondre aux
injures.
Raclbtorets, ceux qui, dans les bains, rÂcIent la peau du
corps pour la rendre plus douce.
Rafardeb, parler en barbouillant, se moquer, parler à tort
et à travers.
Il ny ha rime ne raison
En Umt qnanque vous rafiardes.
Pathelin.
Rafaytier, réparer.
Rai , rayon.
Raillard, plaisant, moqueur, gouailleur, raittein.
Raillôn, sorte de flèche, dard :
Cy gyst et dort en ce solier,
Qaâmcmr occist de son raillon ,
Ung paonre petit escoller,
ladis nommé François Villon.
Ménage dérive ce mot de radius.
Raim, pour rameau, branche d*arbre.
Raimbre, rédimer, racheter.
Raire, tondre, ra^er. Raire signifie encore raturer, et aussi
bramer comme un cerf.
Ramasse, descente rapide des montagnes, dans des espèces
de traîneaux qui glissent sur la glace.
Ramasse, jeu imité de la rainasse des montagnes.
Ram BADE, garde-fous placés au-dessus des fronteaux, des
gaillards et dunettes d'un vaisseau.
Ram BERGE, vaisseau long et étroit, à rames.
Ramee, berceau, toit de verdure, formé de branches d ar-
bres.
Ramentevoir, rappeler à l'esprit, remémorer; de mens^ et
GLOSSAIRE. 339
du bas latin temefUûn, Rabekis emploie ao^i: ié viArbe ra,
nienter,
Raherot, pigeon ramier. Ce stirnom vient de €0 que Pbiseau
se tient ordinairement sur les branches ( rûmeûAx) dès arbres.
On appeloit aussi ramiers les pèlerins, à cause dés Ptmeàux de
|)a]me qu'ils tenoient en main.
RAMiNAGROBts , les chatioînes fourrés de leur herHiine ( Pro-
nost., chap. y); un homme qui fait du grohis.
Ramingce, hargneux, revéche, rëcaieîtirsnt*, dé Titalite m-
mengo. Ce mot se dit sur-tout des chevaux.
Ramon, balai à long manche; d'où l'otk a fàh fwnoner et
ramoneuTy parcequ'avec ces balais on nettoyoii lèë cheminées :
de ramus. On les appeloit ailssi rameuses^ d'où l'on noihtiiôit les
sorcières ramassières^ parcequ'elles vont au sabbat à cheVal sur
une ramasse.
Ramper, pour grimper, monter, gravir.
Ramponner, railler, plaisanter, se moquer. RantpoHtwnr',
ramponne,
Rancom, arme dont le fer, plat, se terminoit m pointe hvec
un crochet recourbé de chaque côté, en forme de flear de Iïè,
De l'italien rampicone^ crocheL
Rancueur, rancune, haine invétérée, cachée. > -
Ranczon, rancotï. Le cz est pour le c doux ou cédtUék'
Ranoon, violence, impétuosité: de grand ruMhfh
Rane, raine; grenouille; rana, %
Rapeau, jeu de quilles d'un seul coup. On dit fitijOiird'hui
rampemi. Rapeau est aussi uh appeau pour attirer les oiseaux-
Raphe, pour rafle, jeu de mains.
Raphe, espèce de loup moucheté comme le léopard. Voyez
Plitie. Raphe signifie encore manche, poignée, morceau.
R A PO IL (rase poil), barbier.
Raquedenare, racledenier, avare.
Rasai HE, barbier.
Rasche, la teigne, en languedocien.
Uasette, petit os du bras et de la jambe.
Rassoté, rendu 5or, imbécile, ^tupide.
34o GLOSSAIlRË.
Ratagonniguler, rapetasser un soulier. Rabelais emploie
aussi l'adjectif rataconneur. Voyez aux Erotica»
Ràtelus, pour rate, une des parties du corps humain.
Ratepenadb {mus pennatus); chauve-souris.
Ratiociner, raisonner; raJtiocinari. JUaiocination, raisonne-
ment. ' •
Rational, raisonnable, qui a du jugement; rationaUs,
Ratouere, le trou d*un mf, et aussi une ratière.
Raualler, rabaisser, descendre, diminuer de prix, dé-
précier.
Racasseur, rêveur.
Raucité, rudesse, aspérité.
Rauelin, riveUn; ravin, revers d'un fossé.
Rate, rayon.
Raze, canal, égout, conduit. Rabelais rend ce mot par demi»
aune.
Real, espèce d'esturgeon.
Rebaudir, égayer, réjouir.
Rebbc, ancien violon à trois cordes, sur le manche duquel
on sculptoit ordinairement une tête grotesque. Les uns dé-,
rivent ce mot de l'espagnol rabely d'autres de l'hébreu rebiac.
Ce mot est celte.
Rebscquer (se), se rebiffer, montrer le 6ec.
Rebindaine. y oyez jambes j au Rabelœsiana.
Rebours, rebous y rebousse; revêche, acariâtre, fâcheux, dis-
cole. Suivant Ménage, du bas latin reburrus.
Rebouschbr, reboucquer; rebrousser, se courber, en parlant
d'un fer pointu.
Rebras, repli, rebord; rebrasser ^ replier. Entendement à
double rebras (liv. II, chap. viii), vaste entendement, juge-
ment profond.
Rebrasser, retrousser, relever.
Recameur , brodeur, dit aussi jadis, par métathèse, bordeur.
Recelé, pour celé, caché.
Recept, retraite; receptus.
Recesses, enfoncement, retraite, lieu caché; recessus.
GLOSSAIRE. 34f
ReCpnrÉ, qui fait la moue, de mauvaise humeur, chagrin ,
maussade; substantif, rechin. Suivant Borel, de canis; suivant
Huet, du has-breton rech^ chagrin ; et, suivant Ménage, du bas
latin rexinare.
Beciner, fteœnare; goûter, collationner, faire un second
repas.
Réclamé, invoque, cëlébrë, intercédé, proclamé. *
Recoler, -confronter, comparer; et aussi, recueiUir, ras-
sembler, ramasser, réciter par cœur. Recolere, retolligere.
Reoommandaresse. Nom qui est resté jusqu'ici aur nourrices^
du bureau public, auxquelles on recommandoit les enfatlts,
c'est-à-dire qa^on les leur confioit et donnoît en dépôt.
Regondit, cadié, secret, mystérieux. RecàncUtus. Y&fez
resconser. '
Recorder, recordation; rappeler, faire souvenir; mémoire,
souvenir ; recordari , recordatio.
Records {memor); être records ^ se souvenir, se reeorder.
Recours, retour, revenue, pas recommencéi'tliecurstis.
Recourser, retrousser, relever.
Regousse, délivrance d'un prisonnier, ou "d'une chose en-
levée.
Regouureur, pour couvreur de maisons.
RECoruRiR, pour recouvrer. *
Recreu , fatigué, harassé : participe du vieux verbe recroire ,
se lasser.
Recueil, pouroccuei/.
Recuite, sorte de fromage que les Italiens nomment ricofte.
Le Varchi a fait un capUolo in Iode deUa ricoUe. .
Reculer, verbe actif; repousser, éloigner, f aire. recu/er.
Rbcutit, circoncb ; de cutis. Voyez retaillât.
Redamer , aimer ; redamare.
RsDARGUERy répliquer, reprendre , reprocher; redarguere. Re-
dargaikm.
Rédiger , pour réduire ; redigere.
RxDiR , retourner ; redire,
Redolert, odorant, aromatique. Redoiens.
342 GLOSSAIRE.
R4DUIRC, pourTamenor ; reducer^. Médmn à mémoire, rap-
peler.
J^EB^CÙUf9fylf,'jrçÇL
Refaict, gros, gras, rondelet, bien portant. Teiinrefaiçt*
I ftsFAiTiE^ 9 nf/^lurer préparer, raccommoder.
Refociller , rétablir, ranimer, réparer ; reJbcUlare?
Régal, royal; ragim^
^G4J|u> {au) de, k Végeu^ 4e, pQur ce qui est de.
Regiîe. Voyez au BabeUesioncu
BsQoujpiLLOR^) faire jie réueilUm^ Ménage dérive ce mot du
verbe gober.
Régurgiter, r^orger.
Rjl^fGLETz, file^,doré9 que Ton applique $ur la CQuv/erture
des livres.
RELEifTEDH, lie mauvais goût que nous nommons r^ent;
rancidus.
ReU», reiflis.,
Rei^ab^, pçqjr JWl»s ; wtt/wiff . .
Relinquer, relinquir; laissjepr: r^m^iten^.
Rembarra, re^forcer^ copsplider.
Remembrer, remémorer, rappeler, faire souvenir; rememo'
rari.Remembrance, SQuy^ifiary mémoire.
Remenant, le revenant, le reste, ce qui reY&entd'ime chose.
' Qai rien na plus qu«#a cornette,
Gueres ne vanlt le remenant.
Pathetin.
Remis, lâche, pureœeux, nonchalant; rsihtani^.
Remission {sans)^ sans remise, ince^mment, sans cesse,
sans intermption.
Remolquer, remorquer, tiver un vaisseau avec un conlage
ou grelin.
Remore, échineis, p^t poisson auquel les anciens aftri-
buoient la vertu fantastique d'arrêter dans leurs cours les
plus grands vaisseaux. Rémora.
Remparer, élever, construire, relever^ irëparer lea rem-
parts d'une ville. Rempartmr,
GLOSSAIRE. 343
Remplir, pour amplifier, étendre, ontrie-passer (Irr. II,
chap. XXX )•
Rbnabp, sorte de jeu de dames, composé du renard et des
poules.
RiNCSEOiR, rencheir; recheoir, retomber.
Mais si vous nochaes arrière ,
Que laitice lions ea rsproigne.
Renette, jeu de toute table on de trictrac.
Renoaj^er, augmenter, ag^aver, apesantir.
Renigvebieu, ou rcme-Dieu; sorte de jeu très piquant.
Renuisb, renchérir, mettre par dessus.
Repaich, repas ( lan^edocien).
Repaibe, crotte de lapin.
Repairer; se cacher, se renfermar, et aussi habiter, demeu-
rer. Repaire, manoir, domicik.
Repast, n^o^: orthographe étymologique, Depmstus,
Repeter, pour réclamer, redemander, repetere.
Rbpositoire, bulTet, reposùir; sacre repomtoi re , taberna-
cle: repasitorium.
Repugnatoire, repoussant; défensive, en parlant d'une
arme ; repugnaioriiis.
Reputanation (Pronost., chap. v), répwtation de pMf. En
écrivant répoÊotiariy comme Font lait quekpies éditeurs , on a
détruit la plaisanterie de Rabelais.
Requamé, requanré; brodé; comme qui dvroit couvert ê*é^
cailles de broderies ; de Pitalien aquama.
Rbqubste (lie), de mise, bien epsditioiiné , digne d'être re-
cherché.
Requeste {donner); pour satis£aire à la vefuéte, accorder
la chose demandée (ai^. prc»L, livMV).'
Requiescer, reposer; requiescere.
REQi}iNQuSR(se), s'attîtfer, se parer, s'endimaneker.
Re8, rsse; ras, rase.
Rescinder, couper, retrancher ; rescinderez
Rescomsbr , mettre en lieu secret , cacher, couvrir; recondere.
I
344 GLOSSAIRE.
Réséquer 9 couper, retrancher; resecare.
Réserver, pour conserver.
Respect. Pour le respect de^ en comparaison , auprès de^
Respiter, prendre ou donner du répit ^ différer.
Resplendant, participe de respiandre^ et non resplander,
eomme le dit Le Duchat: brillant, resplendissant ;resplendens,
Responsailles, espèce de jeu d'épousailles ou mariage.
Ressaper , réparer, raccommoder, le contraire de saper,
Restancher, étanchery sécher, essuyer.
Reste {il); il manque, il faut encore.
Restes, suhstantif. Rabelais emploie ce pluriel au féminin >
comme le latin reliquiœ, A toutes restes. Il emploie aussi le sin-
gulier au même genre (liv. II, chap. xxix) , la reste du sel.
Restile, restilisy qui rapporte tous les ans, en parlant
d'un champ.
Restiuer , être rétifs résister. Restivemeni,
Restrii^ctif, qui restreint^ qui resserre, qui arrête, qui lie;
de restringere.
R|E$i7DATiQN , sueur ; sudatio : d'où resudanty plein de suc.
Retaillât, retaillé, taillé; il se dit aussi des circoncis. Au
liv. III, chap. XLV, retaiJilat (d'Héliogabale) signifie châtré,
eunuque. Voyez recutit, '
, Retaillon, rogunne, terme de tailleur.
Retentrice, qui restreint, qui resserre, qui retient.
Retirant, qui se rapproche, qui a de l'analogie, du rapport
avec quelque chose.
Retombir, retentir^ résonner.
Retouble , terre forte et grasse. On ùât venir ce mot de
restiUs.
Retourner , pour revenir, et pour restituer, rendre.
Retraction , serrement de cœur, oppression ; de retrahere.
Retraict, un privé, lieu retiré.
Retraire, retirer. Retraire une rente, l'éteindre, en rem-
boursant le capital. Retrayeur. Retraire signifie aussi ress^aa-
hier à quelqu'un.
Retribvrr, rendre, restituer, récompenser, donner à cha-
GLOSSAIRE. 345
eun ce qui lui est dû; retribuere. Rabelais emploie l'adjectif ir-
tributeur. Nous avons conservé rétribution.
Retumbe, vase à boire, de forme ronde; du bas latin re^
tumba.
Retz admirable ou merveilleux; lacis de vaisseaux que les
anciens anatomistes disoient situé aux côti^ de la selle de l'os
sphénoïde.
Reueleux, rebelle, qui se rebiffe, se mutine.
Reuerentement, avec révérence j é^ard, respect, prudence.
Reuocquer, pour rappeler; revocare.
Revoluer, dérouler, feuilleter, parcourir, retourner; re-
volvere. Revolver sa mémoire, se rappeler.
Rez, ras, le sol; rez de chaussée.
Rezeuil, pour reseau,
Rhagadie, crevasse, gerçure; rhagades,
Rhagion, araignée venimeuse. Voyez Pline, liv. XXIX,
chap. XXVII,
Rhetoriqque, pour poésie (proL du cinquième livre). Rhe-
toriqueur, poète, orateur.
Rhizotome, coupeur de racines; de rhiza et tome.
Rhomb, turbot , poisson (languedocien).
Rhombe , sabot , toupie.
Rhomboïde, figure qui a deux angles aigus, deux angles
obtus, et quatre côtés, dont les parallèles sont égaux.
Rhtthmer, pour rimer; du mot grec rhythmos, mesure,
nombre , cadence.
RiBAUDEQuiN, sortc d'arbalète très forte avec laquelle on
lançoit des javelots de six pieds.
RiBAi LT, en général, un homme robuste; bandit, libertin,
homme de mauvaises moeurs. Rabelais emploie aussi le sub-
stantif n^otidoi/fe. Les gardes particuliers de Philippe Auguste
s'appeioient Ribauldz. Les uns dérivent ce mot de Pitalien ri-
bcddo; d'autres de l'anglais baud, du vieux françois baude, ou
du latin robustus. Voyez aux Eroticd.
Ri BLEUE, coureur de nuit, batteur de pavé, libertin , dé-
bauché, filou. Il y avoit aussi le verbe ribler.
346 GLOSSAIRE.
RiDDE, monncde d'or valant cinquante sols.
Rien, pour un peu (liv. V, chap. vii). Dormezrvous rien?
est-ce que vous ne dormez pas un peu? Js tu rien eu pcumr de
ceste boutée, Voy. au Rabelœsiana,
RiFLEB , égratigner, éoôrcher, éro^er. Ce verbe signifie aussi
dévorer, avaler.
RiGENT, froid, glacial; rigens,
RiGouLLER, rigoler; plaisanter, se moquer^ se divertir, tenir
de joyeux propos. Les Languedociens disent dans ie même
sens rigoula. Rigoleur,
Hélas ! ce nest pas maintenant ,
Ferez vons qiqil fault rigoUer.
Pathelin.
RiLLE, pour relief, restes, desserte; reliquiœ.
Rimer, brûler, s'attacher, en parlant de la viande qui est
au feu (1,49).
RiOLE piOLÉ, moucheté, rayé de diverses couleurs; on
ajoutoit ordinairement: comme la chandelle des rois; ce qui
prouve que la chandelle dont les marchands faisoient alors
offrande à leurs pratiques, étoit, dès ce temps-là, de diverses
couleurs. Riolé, rayé, peut venir de radiatus; piolé seroit pro-
prement pie, de deux couleurs. Cependant il se disoit de l'effet
des rayons du soleil.
RiOTTE, dispute, rixe,*noisè, tracasseries.
Riparographe; lisez, rhyparographe , qui décrit des sujets
bas, grossiers, des scènes viles ou grotesques; de rhjrparos^ sor-
dide, sale.
RippE, actière, petit poisson.
RippERiE. y oyez fripperie. Rippe, rippeur.
Rire, employé dans un sens actif. Riant les faictz de nostrr
vie humaine (dixain de Salel).
Risse, hérisson ; de l'italien rizzo. Cotgrave en fait un che-
vreau moissonier.
RiuERAiN , batelier.
RiuEREAU, le croc avec lequel les bateliers poussent et diri-
gent leur bateau.
GLOSSAIRE. 347
RiUET {tiré au), tire au cordeau, aligné.
RoBBER, pour dérober. Robbe, vol \ robbeur, larron.
RoBiDiuuiin^^CE, mot forge sans doute par Rabdais, dû
grand chat radilardus.
Roc (lÎT. II, chap. xzTii), au propre, une tour (celle du
jeu d'écliecs ) ; au %nré , un homme fort, courageux. Roc s'est
dit aussi pour château, forteresse assise sur le roc.
RoGQUE, casaque, robe courtei Les custodes de la rocque re-
viennent absolument aux gardes de la manche de nos rois.
RocQi7ETT£, petite roche, élévation, écueil.
Rode, palet à jouer.
RoiE, pour raie. On dit communément au jeu de piquet que
Ton a gagné tant der^is. Cette locution est vicieuse, et même
insignifiante, puisque, dans ce jeu^ il n'est point question.de
rois. Il font écrbe votes, attendu que, autrefois, on marquoit
les parties par des roies ou raies. Royé pour rayé.
RoiNE, rené; grenouille, rana.
RoiMSOLE, rissole; houlette frite de viande hachée.
Roman, romance; l'ancien langage françois, formé en grande
partie du latin et du grec; lingua romana. On a dit romer^
pour écrire un roman.
RoMiGOLE, soumis à la cour de R<me.
RoMiPETE, pekrin allant à Rome^ afmi, partisan de Téglise
romaine.
RomcAiGE, pèlerinage à Rome^ et, en général, toxn
autre.
RoNciN, pour rtnissik. Voyez ce mot.
RoKDACHB, bouclier pmd des Espagnols.
Rondelle, petit bouclier rond. On appeloit rondeliers les
soldats qui en étoient armés. Onfobriquoit un grand nombre
de ces boucliers dans la rue que par corruption on nomme
de V Hirondelle^ et qui étoit dite de la Rondelle.
RoHPLE, jeu de cartes semblable à la triomphe.
Rote, vielle, instrument^ ainsi nommé de la rotkc qui
tourne sur les cordes.
RoTiEB, gril.
us GLOSSAIRE.
RoriisoNS, rowxisonsy renvoisons; les rogations; du verbe
rouer^ prier; rogare. ,
RoDART, qui roue, bourreau. Le Duchat dérive ce mot de
mucus y parceque, dit-il très finement, le bourreau enroue
ceux qu'il pend.
Rou£N, rovantj rouelent; couleur rongeàtre d'un cheval
(1,44).
Rot7ER, tourner comme une roue,
RouPiECx, plein de roupies, malpropre.
RouPT, rompu ; ruptus,
RouPTE, déroute; et aussi rupture, fracture; ruptura.
RouscHE, ruche d'abeilles.
Roussette, chien de mer. C'est encore le petit oiseau ap-
pelé mésange, et une espèce de pomme.
RoussiN, roncin; cheval de service, à l'usage des domesti-
ques, et, par conséquent, fort inférieur au coursier ou
destrier.
RouT, macéré , pourri dans l'eau , opération que l'on fait
subir au chanvre et au lin.
RoTAULX, monnoie d'or, frappée sous Philippe-le-Bel, qui
y est représenté avec les ornements royaux. Les petits roymtx
valoient onze sous parisis, et les gros, le double.
RozuiNs, lisez roToiim, mot hébreu: princes. <
Ru, bruit, ject, choc. Il entend le ru du baston. Ai ru, ni
mu; ni bruit ni mouvement; De ni, l'on a fait ruer, ou vice
versa,
RuACH, mot hébreu qui signifie souffle', vent.
RuBETTE, grenouille venimeuse de laquelle on tiroît un
poison très actif.
Ruée, pour rouer^ assommer, abattre, jetar à terre.
Ruffian, entremetteur, libertin, débauché. Ce mot est ita-
lien. Rabelais emploie aussi le substantif ruffiennerie,
RusTRiE, rusterie; tétede mouton assaisonnée, ainsi nommée
parceque c'étoit le manger des rustres,
RuTT, rut
GLOSSAIRE. 349
^ S.
Sabrin. Voyez hœmorrhoïde.
Sabuleux, arétieux, plein de sable; sabutosus,
Saburrer, lester, fréter, garnir. On appelle sabourre le gros
sable que Ton met au fond des vaisseaux pour les faire tenir
droits ; saburra.
. Saccade , secousse prompte et violente.
Sacelle, sacraire; chappelley reliquaire. Sacellum.
Sachant, pour savant.
Saghetz, sas; religieux dont le vêtement ressembloit à un
sac. Ils étoient établis au treizième siècle sur le quai des Au-
gustins. Il y eut aussi des SachetteSy et la rue du cimetière
Saint- André, où elles demeuroient, porta leur nom.
Sacmenter, mettre à sac, ravager, saccager, assommer.
Sagqceboute, ou trompette harmonique; espèce de trom-
pette que Ton allonge ou raccourcit à volonté, pour former
les différents tons. La sacquebouiCy dans son état naturel, a
communément huit pieds, et jusqu^à quinze dans toute sa
longueur; c'est le trombone des Allemands, dont nous devons
Fintroduction en France au célèbre Gluck.
Sacquer, arracher, tirer l'épée du fourreau, dégainer; de
l'espagnol scuar^ et ni de l'allemand, ni de Tarabe, etc.
Sacre, oiseau de proie.
Sacre, pour sacré; fête du sacre, du Saint-sacrement, fête-
Dieu.
Sacrement, chose sacrée^ sainte, mystérieuse; et aussi, ser^
ment. Sacramentum»
Sade, doux, gracieux, agréable, poli, gentil, godin, coinct.
Anocatz et physiciens
SoQt tous Uex de telz liens;
Tant ont le gain et doux et sade.
Que ilz vouldroyent pour ung malade
Qnil y en eust plus de cinquante.
L'opposé de sade est maussade. Cet adjectif avoit le diminutif
sadinet Voyez aux Erotica.
^5o GLOSSAIRE.
Safrette, agréable, appétissante, vive, gaie, pétulante;
saporella : de safjfre. Ce dernier mot signifie aussi goulu.
Sagamions , lisez : seyanim, mot hébreu ; préfets.
Sagane, sorcière, devineresse; saga.
Sage, saye, justaucorps, habit court; sagum.
Sagette, flèche; sagitta.
Sagittaire (art), le talent de tirer des flèches ; de sagitta.
Sagittale (commissure); suture au sommet du crâne, qui
sépare le côté droit du gauche; ainsi nommée parcequ'ello
forme comme une flèche (sagitta).
Saillîr, sauter; sailleur^ sauteur.
Sain, graisse, axonge.
Saineresse, femme qui exerce la médecine, qui saigne vt
ventouse,
Salacité, luxure; salacitas.
Salade, casque, heaume, en usage parmi les Bourguignons,
ce qui leur fit donner Pépithète de salés: celadaen espagnol.
Salecoque, sauterelle, crevette (normand).
Salfuge, nom donné à la sangsue, parceque le sel lui esi
nuisible.
Sallebreneau, personnage ridicule. Le Duchat veutfain*
dériver ce mot de sarahalla^ sorte de hauts-dc-chausses très
amples. D'autres écrivent salebreneux, malpropre, 5afc, breneux.
Salse, salé; salsus,
Saluation, salut, sauveté; salvatio.
Saluation , terme de droit et aussi de théologie; réplique,
dernier moyen de sauver son droit.
Salverne, grande tasse, écuelle; de l'espagnol salva. Ce
mot est dé l'argot.
Salut, monnoie d'or du quinzième siècle, valant vingt-
deux sols parisis. Elle étoit ainsi nommée parcequ'on y voyoit
d'un côté la salutation de Gabriel h la Vierge. Sous Charles VI,
on frappa des saluts qui ne valoient que quinze sous tournois.
Sambre, face, visage. Voyez dux Jurons,
Sanctimoniales, religieuses qui veulent se distinguer par
la chasteté de leurs paroles.
GLOSSAIRE. 35i
Sanctoron {sanciorum), mangeur de saints.
Sandaux , lisez cendaux. Le cetidal étôit une étoffe de soie
légère, dont on faisoit des bannières, et qui pouvoit servir
iiussi à des enveloppes de reliques.
le vueil desployer mon thesaur, ,
Et estaller ma marchandise.
Vecy toylles de mainte guise ,
Toylle datour, toylle de lin.
Ortie, Unomple , crecpelin.
lay syndones , bysses , sendanlx,
Taffetas , satin , pape^ulz.
Passion de J. C.
Linomple est une sorte de linon crespu, ^ïdùne signifie
suaire, amîct de lin; du grec syhdon; bysse est une étoffe de
soye {byssus); papegauli et ortie sont deux autres étoffes.
Sangdedé, très courte épee. LeDuchat prétend que ce nom
vient des deux mots italiens cinque dea , comme si cette épée
n'avoit eu que cinq doigts de longueur. Elle étoit fort en usage
parmi les nobles Vénitiens.
D'autres le dérivent de sang dés doigts^ pbfcequ^une épée si
courte pouvoit aisément les blesser.
Sangi.ade , coups de fouet qu'on sangie.
Sangleron, jeune sanglier.
Sangreal, saint'-Graal; espèce de caNce dans lequel, suivait
l'Écriture, Joseph d*Arimathie recueillit lé sang qui découloit
encore du corps mort du Christ. Ce calice, de verre vert, ef
qu'on croyoit jadis d'émeraude, étoit eonéervé àGèneS, sous le
nom de 5acro catino,
Sanguipier, changer en sang; sanguefh facere.
Sanicle, prunelle. Voyez charpentier, au Rabelœsiàna.
Sa NIE, pus, humeur purnlente: sanies,
Sanxir , sanctionner. Sancire,
Saper , savoir, être savant ; de sapere.
Saptence, savoir; de sapere, Sapient, savant.
Sarabaïtes, sorte de moines déréglés dont parle Bernard
de Luxembourg.
352 GLOSSAIRE.
Sarbataine, sarbacane,
SAaoBLLE, sardine»
Sari M, mot hébrea; aulique, eunuque.
Sas, voyez sojchets.
Saturé, rassasié: satunOus.
Saturnien, triste, morose, agelaste; parceque Pon attrî-
buoit à Saturne une influence malfaisante.
Satyricque mocquerie^ dit Rabelais, u comme est des an-
uticques satyrographes , Lucillius, Horatius, Persius, luuc-
u nalis. Cest une manière de mesdire dun^ cbascun a plaisir,
tt et blason ner les vices. Ainsi quon faict es ieux de la bazoche,
(( par personnaiges desguisez en satyres, n
Sauatier, jeu de la savate.
Saudenier, souldier; soldat à la solde de quelqu'un.
Saulaie, lieu planté de saules, dit aussi saulsaye,
Saulce madame (liv. IV, chap. xh). Voici la recette qu'en
donne Taillevent : » Soit rosty ung oyson et mettes une poile
tt dessoubs; et prenes le foye de Poyson ou d'aultre poulaille;
itet les mettes rostir sur le gril, et quant il sera cuit, baies
tt une rostie de pain, et mettes le foye et le pain tremper en
u ung peu de bouillon, et passes très bien parmy lestamine,
» et mettes bouillir une douzaine d'œufs, et prenes les moyeu! v
ttet les haches menu; et quant loyson sera cuite, les mettes
« par dessus et la saulce auec. Et se voules qu'il sente le goust
a de laict, gettes en une goutte ou deux quand il vouldru
« bouillir, n
tt La saulce poitevine diffère peu de celle ci« Prenes les foyes
« des poulailles ou chappons que faictes rostir, et upg peu de
tt pain halle et de bouillon ; et broyés au mortier espices , ca-
a nelle, gingembre, et destrempes de verius et de vin, et faic-
tt tes bouillir, et mettes sur la poulaille. »
Saulce verte. Voici la recette qu'en donne Taillevent : « Pre-
u nés du pain blanc et le mettes bouillir en vin aigre, puis
« mettes refroidir ; la plus souveraine verdure est le froment ;
u l'auitre, au deffault de froment, est oseille ou rassise, et en
u la saulce de la chair se faict pareillement. Mais surtout qu'où
GLOSSAIRE. 353
<c lé pasi^es en restamine, et se die est trop digre, si y mettes
M du vin blanc et du gingembre et poiure, et non anltres es-
apices. n ;>' -
Saulgrenee. C'est proprement un.ra^diit Ae pois assaison-
nés au beurre, fines herbes, etc. Au figulit^ l%«a dit sauyrenee
pour galimafrée, mâange, macédoine. " *
Saulnier, marchand de seL
Saulpiquet, ragoût assaisonné avec ognons, moutarde, vi-
naigre, verjus, gingembre, etc.
Saulsaye, lieu planté de saules,
Sauluagine, gibier^ venaison.
Sauluement, scuilvetéi sûreté,. abri , refuge, intégrité, Pé-
tât d'un homme qui est sain et sauf; et aussi salut; salvatio.
Saulx, saulg, sauly saus^ sause; le saule, arbre.
Saumates, cretons, -menues fritures, viandes salées; de l'i-
talien sommata.
Sa u OR ADOS, méchant potage fait d'os et de débris de viande.
On appelle en espagnol saboret un gros os de trumeau de bœuf,
que l'on met au pot.
Saurer, saurir; sécher à la fumée, d'où harang saur.
Saus, sauf, sauvé : salvatus.
Sate, pour soie.
Sayo)^ , saye, justaucorps, habit court; de sagum,
ScABiE, scabieux; gale, galeux: de scabies, '■
ScABiN,echevin.
ScABRiN, sabrin; le ver appelé haemorroïde.
ScALAUOTiN (scalabotes), espèce de lézard.
ScAixE, escale-y mouillage, arrivée au port, où Ton met l'é-
ckelle pour descendre* Faire scalley aborder. CMte locution est
italienne.
ScANDAL, sonde d'un vaisseau.
ScATOPHAGE, qui Se nourrit d*excréÉÎents. Aristophane
donne par dérision ce titre à Ësculape:
ScAUANT, pour sachant • •
ScHED u LE, pour cé^ufe. * ' *'
ScHiBBOLETHf mot hébrcu , qui signifie égsflement un épi
3. a3
354 GLOSSAIRE,
et un fleuve, «^ sert de mot de passe a» Compagnon de 1»
maçonnerie bleue^ et qiii îadis, dit*on, servit de mot d« gaet
aux habitants de Galaad, dans la guerre quUls firent aux
Éphraïmites. QeH dcjrnîer» ne pou voient pas bien prononcer
le schin hébreu ,ifl| diioient Sikboletk au lien de Sthtbboieîh.
Ils ëtoient aussitôt massacrés par ceux de leurs ennemis qni
les rencontroient. Voyez notre Thmletvr de fÈcossisme*
SciSNT, scienSj savant, qui sait.
SciLLE, ognon marin, révéré des É^ptiens.
Scintille, étincelle; scintilla. ScmtiUer, scinHllant^
ScioMACHiÊ, combat simulé, ou, proprement dit, ombre
de combat; de akiaiy ombfe, et machè^ combat.
Sciofn , bouture , rejeton , jeune branche.
ScioppE (SciomiKh.), arquebuse, arme à feu. Il faut écrire
s&hioppey de l'italien schioppo , et du hm^ latin setopus, dont nous
avons fait sclopeterie et escopette.
Les mîeraîne» ou grenades d'artillerie étoient anssir en usage
dans \eé sièges. Marc Boxhom Zner a fait Féloge de cette in-
vention meurtrière : granatarum horrendœ et stupendœ in belh
virtutis ^ncomium; Lcyde, Navius, i63o, in*4^.
SciPouLLE, ciboule, dite en Languedoc sebe.
SciRHHOTiQCE, squirreux, qui a un squirre.
ScoLOPjSMDAE , iusocte venimeux k u n grand nombre de pieds.
ScoiuDON , mot grec qui signifie de Fail.
ScoRPENE, rascasse , scorpion jaune. Voy. PUne^ liv. XXJEII ,
chap. LUI.
Scorpion, fouet, ou fnest d'armes; BMnche court, auquel
sont attachés., par des chaides plusieurs petits boulets de fer
ou de bois. Cest upe aroKe de percnsaion, qui revient au fléan
des Bretons.
ScoTiNE, obscure, ténébreuse; du grec skoteinos.
ScoTisTE, épitbéte forlnée satiriquemént du nom de Jean
Duns Scot^ dit le docteur subtil. Voyez, à la table dea ma-
tières , le mot barbouillamenta.
ScRiPTECR, écrivain, scribe; scriptor.
Sghofu les , écrouelles ; scro/vlr^.
GLOSSAIRE. 355
Sci7Piii, escoupir ; CTBcher (bëarn.)
ScYBALE, mot çrec; étron, merde.
ScYTALE, espèce de serpent qui a donné son nom aiii scy-
taies des Lacédémoniens.
ScTTHROPE, mot (jrec qui signifie triste, misérable.
Seans (I, 187), pour séant Cest pouf la l'ime.
Sebaste, vénérable.
Sec (conjonction); tout net, tout franc. Oe secco in secco.
Sécha both , escarbot , scarabée.
Second; suivant, selon; secundum,
Secods, pour secoué, agité, troublé:
Sans estre efbraolë ne secon».
MÂwt.
Secretain, sacristain.
Securidaca, fève de loup, herbe nuisible aux lentilles.
Sedé, apaisé, cessé, Itranqui lie; sedatus,
Segreger, séparer, mettre à part. Segregare, ségrégation.
Seguette, martingale, cavessine, camarre d'un cheval.
Seour, certain, assuré: secunis (béarn.)
Seiche, ou encrier; poisson qui épanché à volonté une li-
queur noiràtce, avec laquelle il trouble Teau, j^ur échapper
aux poursuites de ^ennemi. Les Italiens font dessécher cette
liqueur, qu'ils vendent en pains pour le dessin , sous le nom
de sepia.
Seioner, pour signer; de seing : se seigner, faire le signe de
la croix.
Seigneur; ce mot, évidemment dérivé de senior, indique
encore Tbommage que , dans les temps anciens , on rendoit k
la vieillesse. Qu^t au mot dominus, il fut formé du verbe do-
minari, et non ne domus.
Seigni, pour senex (le vieux), titre donné pir Rabelais au
fou Joan, pour le distinguer d'un autre fou du même nom
et postérieur. On trouve le portrait de Seigni dans la Nef des
fous.
Seille, seigle; secale.
a3.
356 GLOSSAIRE.
Seille, baquet, seau; si(ii(a.
Seilleau , seau.
Seine, enceinte; seine est encore une espèce de filet dit en
latin scyena,
Seiour, repos, tranquillité, loisir. Etre de s^our, se reposer.
SEiouRNEa, reposer.
Sel A, certainement; ce mot est hébreu : la plupart des édi-\
teurs de Rabelais, faute d'avoir compris ce mot, n'ont pas
manqué d'écrire cela , qui ne présente aucun sens. On le trouve
noté de cette manière, même dans le Rabelais de Lé Duchat
( 171 1 , tome IV, page 197.)
Selenite, pierre précieuse où se voyoit la figure de la lune
{selenè).
Seleucides, oiseaux fabuleux envoyés par Jupiter pour ex*
terminer les sauterelles, et sans doute ainsi nommés de Séleu-
cie^ ville de Gilicie , où étoit un temple d'Apollon Sarpédonien ,
destructeur des sauterelles.
Selsir, serpent dit Sepedon^ ou le pourrisseur.
Semblance, ressemblance, similitude.
Sembler, pour ressembler,
Semondre, avertir, solliciter, inviter; participe semons; d'où
semonce, pris pour invitation, sommation; submonere.
Sempiterneuse , éternelle y sempiternelle.
Senege, le Sénégal.
Senes, sonnet, double six.
Senestre, gauche; sinister.
Sengle, cengle; pour sangle.
Sengle, simple, novice.
Senogues, pour xencyogues (de xenos et agoga)^ qui purge
les humeurs étrangères.
Sententier, juger, décider, rendre senteti^.
SspÉ, pour soif y (gasc).
Sepe, haie, clôture; sœpes.
Sepedon , le pourrisseur. Voyez selsir.
Sepelice, surpeUce; surplis, ou pelisse.
Sbqu ANE , la Seine , rivière ; Sequana.
GLOSSAIRE 357
Séquelle, suite, train, famille.
Sequent, suivant; sequens. Séquence, suite, conséquence.
Sequenye, so\iquenie\ souqueniUe.
Sequin, monnoie dW, dont la valeur varie dans les diffé-
rents pays.
Serain , calme , posé , tranquille , exempt de trouble ; serenus.
Seraine, sirène.-
Seran, peigne de fer pour la filasse: ^eroncer, peigner. De
seran a été formé tisserand.
Seraph , setuphin; scharafi , monnoie d'or d'Egypte, du poids
du sultanin ; cet or étoit très pur; d'où or de seraph,
Serargent, jeu de mots, pour sergent
Sercleur, homme qui sarcle.
Seree , pour soirée*
Seres , ancien peuple de la Chine.
Serf, sers\ esclave, serviteur: seruus. Servage-, servitude.
Serfouette, outil de jardinier pour remuer la terre; d^où
le verbe serfouir.
Sergent (liv. IV, ch. xxvii), pour domestique, serviteur:
serviens.
Serment, pour sarment (Hv. V, ch. xvi). Rabelais joue en
cet endroit sur les deux acceptions du mot serment
Serpeau, serpault; trousseau qu'on donnoit aux filles en
les mariant.
Serpentine, grosse pièce d'artillerie, commelacoulevrine,
de vingt-quatre livres de balle. Ainsi nommée, ou de sa lon-
gueur, ou du sifflement que faisoit le boulet en sortant.
Serper, tirer, remorquer un vaisseau. 5ef7îer (lever) fancrp.
Serrail , est le palais du souverain des Turcs, et c'est à tort
que l'usage applique ce mot au lieu oii sont renfermées ses
femmes. Ce lieu , dont Fapproche est interdite à tous les
hommes, se nomme harem.
Sert, le service de la table; par opposition au dessert.
Scruateur, conservateur; scrvator.
Seruer, observer, et conserver; servare.
Servîtes^ moines voués spécialement au culte de la vierge
353 GLOSSAIRE.
(la doulce dame). La rue des Deux-Ermites, à Paris, se nom^;
moit au seizième siècle rue des DeiiX'Serviteurs. Les Blancs-Man-t
teaux s'appelèrent d'abord religieux ser/i de sainte Marie,*
Sehluujlb, mot italien, pour clystère, lavement.
Sesolfié, ou plutôt, sans doute, Oesolfiéy pensif, moroe,
triste;, tfoublé, perpiex, vexe, Satunuen, mélancolique.
Seur , sœur,
SEijaER, ^euerer; séparer: sevralement, séparément.
Sexteree, mesure de terrain: ce que peut couvrir un seUer
de blé en semaiile.
Seze, pour seize.
Si, pour il, ou que il; 914/ maymCySi mç suyue. Si se prend
encore pour ainsi, pour oui, aussi, pour ct^ (3tc.
Si que y tellement que, de sorte que.
SicciTE, sicasité; sécheresse; siccitas,
Siciw^is, saltation satirique du genre du cordai^. De Tin-
venteur Sicinmis.
Sidéral, des astres; sideraUs.
SiniSRiTE, de fer; siderites^
SiDERiTE ( pierre );yèrrar/a, l'aimant.
Siècle. Homme du si^le, séculier.
Siècle, pour sicle; monnoie hébraïque.
Sieste, sommeil après le diner. Ce mot est espagnol.
SiGiLLATiF, qui scèle; de sigillumy sceau. Sigiller.
Sigle, voile de vaiss^u; d'où cingler.
SiGiîACLE, segne^ ^i^9y signet; signe.
S16NAMMEMT) principalement, surrtout, singulièrement, parr
ticulièrement.
Signe, pour enseigne.
Signer, pour dessixier (liv. IV, chap. 1), et aussi faire signe.
Silence, employé au féminin, vialgré Tétymologie (liv. I,
chap. XIX ). . .
Silènes, bagatelles, sornettes; de sillainâ.
Silente (lune), la nouvelle lune, qui n'est pas visible. Ltma
silens, dit Pline.
SiLUE, selve; forêt; silva.
GLOSSAIRE. 559
Silure, strutioy grand poisson du Nil et dw Dandhe.
SiMi^àDEDA, qui ûtmtcefait, éfù swge: de simùu.
SuiPi.ES:iE, MiiTetë, franchise, simpUdié.
SiMULvé, inuaiûé cachée, haine secoête^ simuliMs»
SiMAMSBE^ pour saupoudrer. Proprement , le einapi est le
sénevé ou graine de moutarde^ .et Ton appelle dnapisme un
▼ésicatoire fait avec de la moutarde.
SiNûLADE, fessée donnée avec des verges: du verbe sincfter,
SiKGLE, pour simple.
SiON, tourbillon.
81PSULOB, mot arabe; membrane qui contient l'eatomac, le
foie, etc.
Sire, ser; dont nous avons feit siénr, s'il ft'est pas une syn-
cope de seigneur, matore. Ce titre se donnoit autrefois à tous
les hommes nobles et suzerains.
SiROGH, le vent du sud-eat; straoco.
SisTER, sistre; comparottre» se présenter, et aussi arrêter;
sistere.
SiSTOLE, contraction ducoeur : la dilatation s'appelle diastole.
SiTiGuiE, chanteur et joueur d'instruments sur le tombeau
des morts; siticetu
SMAcn^<mpkitétschmach;(l, la); rixe. Ce mot est allemand.
SoBREQCART, quorteu SUS, sufCT (liv. III, chap. xxix). Cest-
à-dire un quatrième, par supplément.
SoBRBSAULT, Aoubresout^ tressiak; saut k rebours, contre
mesure, saut subit; subseUtatio.
SoBRXSSBy sobriété.
SoGB, compagnon: MN7Îu«.
SocRR, beUe*mère; socnts,
SoLiMïiER, consoler, soulager, récréer. Solmâeux, consolant.
Soldat, sotuiar; militaire à la sMe,
SoLEMHE, solennel; solemnis.
SoLERsr, armure des pieds.
SoLiDB (liv. V, chap. xliii), pour vrai, réel, entier, total;
acceptions particulières de l'adjectif soUdus,
SoLiER , étage, sol; solium.
36o GLOSSAIRE.
SoLiF#(&E, voyez solofaidast
SoLiSTiHE. Les anciens appeloieiK solistimum triptuUwn le
mouvement des oiseaux sacrés qui, en mangeant, laissoient
tomber à terre quelques grains, qui frappoient le soL Cet au-
gure étoit réputé favorable. C'est cette expression s&Usiimum
tripudium^ que Rabelais rend par hal soUstimé.
SoLOFUiDAS, lisez: solifuga^ fourmi venimeuse qui fîiit le
soleil. Voyez Pline, liv. XXII, ohap. lxxxi.
SoLU, participe passif du verbe soufre, résoudre, {sohere);
d'où solution. Voyez oraison, au RabetœsicuuL
SoMATES, peuple imaginaire; les membres du corps hu-
main.
Somma ne, la charge d'une béte de somme.
Somme, charge, poids; d'où sommier^ pour cheval de
somme,
SoH.MER, additionner, calculer.
Sommier , solive.
Sommier, matelas de dessous.
SoMMiSTE, partisan des ouvrages de théologie scolastique
appelés sommes, et notamment de celle de -saint Thomas d'A-
quin.
SoMNiAL, de sommeil; qui a rapport au sommeil.
Son, pour 51 /'on.
Son jvER , le cri des cigales.
Sonnet, un pet, expression que Rabelais attribue aux Sanc-
timoniales. Voyez ce mot.
Sophiste, raisonneur, ergoteur, diseur de sophismes. Par-
tout où l'on Vittsophiste, Rabelais avoit d'abonl mis sorbon-
niste, comme on en peut juger par la version des plus an-
ciens éditeurs. Et, entre autres, tom. I, pag. 3oi , après ces
mot: maraulz sophistes, on lit, dans l'édition de Dolet, sor-
hillans , sorbonagres, sorbonigenes , sorbonicoLes^ sorboniformes ^
sorboniseques , niborcisans, borsof lisons , sabomisans, sobriquets
bien dignes de l'esprit malin et facétieux de Rabelais.
SoPHRONE, prudent.
SoREST, hareng 9aur,
GLOSSAIRE. 3Gi
Sornettes^ plaisanteries, moqueries; du verbe «orner^ rail-
ler, se mocquer, dire des riens.
SoRORE, sœur; sonr. Les ^rores fatales (Epistre du Li-
mosin) sont les Parques. Rabelais a aussi forg;é le substantif
sororité.
Sort, féminin comme sors.
Sorte (en) de ^ en forme de.
SoTEiNS, lisez : sotrim; mot hébreu. Préfets.
Sottane, soltane; robe lon^e qui paroit avoir passé des
sultanes aux fran^'oises, et des femmes à nos prêtres. Si l'on
pouvoit en croire VerVille, il paroîtrôit que ce furent les Jé-
suites qui Fintroduidirent'parmi nous. •
Sotties, pièces joviales et récréatives, émanées de la»c0tcrîe
des sots y qui avoient leur prince.
Sou, saindoux; c'est proprement un toit à porc.
Soubarbade, coup sous le menton, sotxs la barbe, Soubar-
bade exprime encore un frein que l'on mettoit sous la ganache
du cheval pour l'empêcher de lever la tête trop haut.
SouBDAiN, adjectif; prompt, vif.
SouBEiJN, suprême, souverain, sublime.
SouasTh ACTION , pour enlèvement ; substractio,
Soubstraicte, lie, ce qui est au-dessous du vin que l'on tire.
Fou de soubstraicte^ le rebut des fous.
SouDART, soldat.
SouEF, suave, doux.
Que«t il souef , doulz , et tractis !
Pathelin.
SotJFFLEGAN, suffragaut.
SouFPRETÉ, «ouj^mnce, misère, pauvreté.
SouLAs, solas; plaisir, soulagement^ consolation; solaiium.
Solacier^ consoler.
SouLDRE, résoudre'^ solvere,
SorLDRE (liv. ï, cfaap. xxxv), lever, élever, et non pas af-
fermir en l'air, comme le dit Le Duchat; ce qui est ridicule.
SoULOi R , soler ; avoir coutu me ; solere.
362 GLOSSAIRE.
SouLT, seuki troisième personne de Ilndicatif du Terbe
souloir.
Sourcilles , employé au fëmiain.
Sovmn, salamandre*
SouBDRE 9 jaillir, sortir, se lever; desurgere.
SousTiuETE , subtilité.
Soute , son ; toit à porc ; de su$*
SouTTE, retrancbemfsnt à fond de cale pour mettre le bis-
cuit, etc.
Spade , spaihe; épée, glaive; du grec spathè*
Spadonicque, d'eunuque, stérile; de spado,
SpAGiniCQCE, Fart de séparer le pur d'avec l'impur.
Spatule verveciney épaule de mouton ; spalula verveeina.
Spegtable, remarquable, digne d'attention; spectabilis.
SpEcuLAïaE (pierre). Voyez Pfaengite.
Speculance, transparence, diaph^néité; de speadum.
Spelonque, caverne; spelunca.
Spelte, épeautre, plante.
Sperioe (tesmeraugde^ ce que nou« appelons aujourd'hui
prime d'émeraude.
Sphaceler , meurtrir ; du grec sphacelos.
Spbagitid^, veines jugulaires.
SpHENGiTiDE, voycz Pheugîte.
Spheristique , jeu de la paume, ou pile; de sphaùxL
Sphragitide, terre sigillée; de sphmgis (sigillum).
Spine^ épine; spincu
Spirer , respirer ; spirare.
Spirolle, petite coulevrine.
Splenetique, malade de la rate; de spten.
Spodizateur, propoement, celui qui fait cuire souslaoen*
dre;de5/MHii2d.
Spolier , dépouiller ; spoUare.
Spondtle , vertèbre.
Spondtle, ver à six pieds que l'on trouve dans la terre,
roulé autour des ra/^ines d'arbres.
Sptrathe, mot grec , crotte de çhévre.
GLOSSAIRE. 363
Squame, faille ; sqtufnuL
Sqviv AjxcE ; esquinancie,
SqvinanthI) calamus arofnaiûus^ plante.
Stade, mesure lie longueur^ de cmt râgt-cinq jm f^mé"
Iriques ; stadium.
Stain., étain ; «fomniim.
Stambodgq, bouquetin. .
St ATS, seconde personne du présent de Pindioatif du verbe
ster. Voyez ce mot. S tant ^ stans»
Stellion,' espèce de lézard.
Ster , être en place , en repos ; stan.
Stergorin , excrémentiel ; de sterci».
Stimce, espèce de crocodille.
SriPE, pièce de monnoîe , aumtoe ; stipis»
Stipulé, pour requis,* sollicité, tourmenté; àcsiipularL
Stocfiser, mot forgé par Rabelais , et dérivé de stockfisch,
la morue sèche des Allemands. Ce poisson ainsi préparé étant
sans tête. Le Duchat pense que stûcfisé (liv. IV, cbap. xxxv )
signifie sans tète, ou, au figuré, excommunié.
Stohach, estomac; stomachus.
Strauot. Voyez EstnuUot»
Straut, 5(ra2; et aussi litière des chevaux; itrtumn*
SrniBORD, le c6té droit d'un ¥ats8eau , en regardant la proue,
et, en général, à droite.
Strident, au propre, qui fait un bruit aigu, comme une roue
non graissée. Jppeiit strident est un appétit déméturé, qui
fait crier les boyaux. Stridens.
Strident, substantif, le coupant, le taillant d'ui^outiL
Strié, cannelé, en parlant d'une colonne; striata co^
tumna.
Striges, oiseaux de nuit: strigsf, strix.
Sttgial, du Styx*
Sttlobate, piédestal ,^appui, soutien des colonnes.
Sttmphalides, oiseaux vastatewradulac Stymphak, qu'ex-
termina Hercule.
' Sttpticitb, vertu restringente.
364 GXOSSAIRE.
SuBiAcçNT , qui est, qui repose, qui gît au-deMous ; subja4:en».
SuBiECTioN , asservissement.
SuBLER , sublet ; siffler, sifflet.
SuBLECER, relever^ enlever, soulever, soulager, secoarir;
sublevare,
SuBMiRMiLLA^T, submurmuront ^ marmottant, grommelant^
prononçant entre ses dents.
Suborner, pour inciter, exciter, séduire.
SuBSECUTOiRE, qui s^ensuit.
Subside, aide, secours, troupes auxiliaires, s^bsidium: e%
aussi, munitions, vivres. Subsidumt^ secourable.
SuBSTÂMTiFiCQUE, substonticL
SuBSTR AIRE , soustroire ; subtrahere.
SuBTiLiER, affiner, épurer, rendre subiiL
SuBUEBTiR, renverser, détruire; sabvertere.Sttbversion»
Succès {par), successivement.
SuGGESSE, succession.
SuFFRAiGE. Voyez au Rabelœsiancu
SuiLLE, de cochon ; suiUus,
SuLZ, sureau.
SuPERGOQUELiQUANTiEUx, mot burlesquc*, superlatif.
SuPEREROGER, donucr par dessus; supererogare: supereroga-
f£on /excès au-dessus d'une autre chose*
SuPERFETATioN, sccoudc portée mise sur la première; sur
perfœtatio.
SupERGURGiTER, verser, vomir, jyegùrgis*
SuPERNEL , d'en haut ; supemus.
SuPERSTiTiosiTE , supcrsHtiofi.
SuppEDiTATiON, aboudancc.
SuppEDiTER, suffire, fournir; suppeditare.
SuppEDiTER, terrasser, feuler aux pieds, sttb pedibus,
SuppELis, surplis, vêtement sacerdotal.
SuppELLATiF , superlatif.
SuppiED , les pédales d'un orgue.
Suppositoire, médicament de forme conique, en savon,
beurre de cacao, ou quelque autre substance, que l'on intro*
GLOSSAIRE. 3Gj
duit dans l'anus pour exciter à la selle, ou guérir quelque iu-
flammation.
SuppousT. Voyez Appousî.
SuRGOT, vêtement d'homme et de femme, semblable à nos
surtouts.
SuBoiR, s'élever, parvenir; swrgere. SurgerU^ surgissant.
SuRiE , pour Syrie.
SuROT, suros;- maladie du canon du cheval , sur l'os,
SuRSAULTEH. Vcrbe dont nous avonss conservé le substantif
sursault. Super seUtare.
Sus-, partout, pour mr, en haut. Sus et jus signifie haut et
bas. Nous disons encore : courir sus. Sus est encore une espèce
d'interjection pour dire debout, alerte.
Sus ANNE, suranné y vieux, qui n'est plus de mode.
SuscEPT, sujet, sous la protection de: susceptus.
Suspends, adjectif; incertain, irrésolu, en suspens»
SuzEAU, sureau ; d'où vinaigre 5ti2itf.
Sycophage, mangeur de figues.
Stcophante, calomniateur, délateur. Ce mot est formé de
sycos ( figue), et phainé^ indico: je montre la figue.
Stllooiser , raisonner, faire des syllogismes,
Stluaticque, pour sauvage. Sylvaticus,
Symbolisation, cotisation, écot; symbola»
Symmiste, qui est initié dans les mystères; symmistes.
Sym pose, festin. Ce mot est grec : symporsicurquey roi du festin.
Syndicqué, blâmé, repris, réprimandé.
Est be a vous a nous syDdicqaer?
Synecdoque, synecdoùha^ figure de rhétorique par laquelle
on prend le tout pour la partie, ou la partie pour le tout. Ce
mot signifie au propre, compréhension.
Synterese, syndérèse, reproche secret que nous fait notre
conscience.
* Syrinx, la ûùte à Pan, composée de sept tuyaux d'inégale
longueur. De syrigx (fistula). On la nommoit en vieux langage
frestele.
366 GLOSSAIRE
Syrtes^ gouffres dangereul[ dans la mer d'Afrique.
Systole, contraction des ventricules du cœur. V. diastole.
Tabacrins, mot hébreu, qui signîéie cuisniters. En italien,
iabacckino veut dire ruffien ou maquereau.
Tabeliaire, messager^ facteur; tabeUarius,-
Tarerne, pour taverne, cabaret; tabema.
Tabian (laîct), pour la consomption, rétisie; de tabès,
Tabide, sec, languissant, desséché, naigri, étîque; ta-
bidus.
Table. Planche épaisse, madrier.
Table, jeu de damnes ou de trictrac
Tableteur, escamoteur, faiseur de tours ^ que Fou nom-
moit jeux de table, Tableteresse,
Tablier , échiquier, damier.
Taboureur, tambourineur.
TABovRnr, tambour^ et aussi tambour de basque.
Tabuster, tabut; tarabuster y chicaner, tourmeotcii, què«
relier. Bruit, vacarme, querelle, contestation.
Tac, maladie contagieuse des montons, et qui attaqua aussi
les François en i4i i. Voyez Pasquier, Irv. IV, chap. xxviir*
Tacain, taquin, mutin ^ querelleur.
Tachor, mot hébreu, qui signifre un fie, ulcère à l'anus.
Tacle, espèce de bouclier, trait d'arbalète.
Tacon. Pièce de vieux cuir ; d'où tcuionner^taconneury savetier.
Tacon signifie encore , ce dit-on , une boule à jouer, une truite ,
du gras double, et tin léger ttuage. Voyez ratacanmculer aux
Erotica,
Tacuin. Le Duchat dértVe cette épithète d'un mot arabe
qui signifie faUe, répertoire 5 et la rend par, infatué des ob-
servations d'astrologie. En italien, tacuino, signifie, suivant
Oudin , un fai^ur d'ahnaûtfchs et de supputations ridicules.
Les éditions pïùi modernes de Rabelais portent taquin au lieu
de facuin. Ce dernier mot se trouve, liv. III, chap. xxxni^
GLOSSAIRE. 367
parmi les épithètes des fok, et dans la pronosticatioii Panta-
grueline, chap. v.
Tadovune, espèce d'oie, oiseau aquatique.
Taillade, coup du tranchant du glaive.
Tailler, mettre, imposer à la taille.
Taillon, tranche, morceau.
Taillon, taille, impôt, contribution.
Taion, grand •K>ncle. 11 fandroît écrire thaycn^ de théios.
C'est aussi nn gros arbre.
Taisible, tacttiime«
Talare, robe, qui descend jusqu'aux talons; talaris^
Taleitt, pour eime , désir, faculté. *
Talés, /eu des osselets ( tarit )y dàt aussi des i^tragales et dea
garignons.
Taixemallier , pâtissier. Le verbe taller signifie meurtrir,
pétrir, battre fortement de la pÂte, d'où tatlemouse, gâteau
de pâte ferme, casse museau.
Talmaghe, masque, barboire.
Taluassier , fanfaron , hâbleur; mot dérivé de talevas ,
sorte de grand bouclier qui coovroît entièrement ^on homme.
Taluer, élever, former en tcUus.
Tamarix, arbre épineux d'Egypte; et ^ussi le tamarin,
Tahcer, quereller, réprimander, disputer.
Tane , couleur du tan , enfuiné.
Tanson, querelle, dispute, réprimande.
Tanquart, mesure contenant environ deux pintes , pot ^
bierre.
Tant (à), adverbe; alors , enfin, cependant.
Tantost, pour iMientôt, promptement, aussitôt, alors.
Tapinaudiere, lieu secret où l'on se cache; du verbe tapir;
d'où ta/Mtois.
Tapineux, hypocrite, hoimne qui se déguise.
Tarait, ou tartty jeu de cartes d^ine espèce particulière
qui se fabrique en Allemagne. On en compte ordinaire*
ment soixante-douze. Gébelîn , qui s'en est occupé dans son
Monde primitif, leur donne une origine Egyptienne, et le
368 GLOSSAIRE.
chartomancien Àlliette a publié la Manière de se récréer avec
les Tarots. Paris, 1784, in-80, 4 vol.
Tardiuete, lardité, tardance; retardement, négligence.
Tare, tache. Nous disons encore taré, taché, gâté.
Targe, bouclier, arme défensive; d'où le verbe 5e targer*
Taroon, plante, estragon.
Tarrabalationes , tribalements ^ remuements.
Tartaielle, crécelle des lépreux.
Tarte borbonnoyse (liv. II, ch. xvi). C'est, en deux mots,
un torche-cul , et Le Duchat ne manque pas d*en ra^^rter Fo-
rigine aux bourbiers du Bourbonnais, Il y avoit toutefois une
pâtisserie de ce nom, composée de u fin-formaige broyé, des-
ic trempé de cresme et de moyeulx d'œafs. Que la crouste (dist
u TaïUevent, soit bien poitrie d'oeufs, et soit couuerte le cou^
i( uercle entier, et orengee par-dessus, n
Tartre^ tertre.
Tartre, tarse; Tartare»
Tassette, partie de l'armure, de la ceinture aux genoux;
cuissard.
Tatin (ung), un peu, un bnn, seulement pour en tâtfr.
Vers eaix sadresse ce mutin ,
Disant attendez ung tatin.
Tauan, taon»,
Tauatole, nappe de parure.
Tacchie, damasquinure. Ce mot est espagnol. Ouvrage de
tauchie peut aussi signifier ouvrage de prix; de l'ancien verbe
taucier, priser, estimer : tojcare.
Taudis, tauidis; lieu sale, bouge, galetas*
Tauele, tacheté, moucheté.
Taulpetier, injure souvent répétée par Rabelais, et dont il
gratifie les moines , ignorants comme la taupe, que l'on croyoit
aveugle, et cachés au fond de leur cloître, comme elle l'est au
fond de son trou.
Tedieux, ennuyeux: de tœdium. Tedie, tediosité.
Teil, tilleul.
GLOSSAIRE. 369
Teiller, ezcortiquer, écraser légèrement. Cest principale- ^
ment le <:hanvre et le lin que l'on teille , pour en enlever plus
facilement les filaments. Cette opération a été substituée au
rouissage, qui présentoit de nombreux inconvénients. Ija pins
belle machine à teiller «st de Pinvention de M. Dehamie, di-
recteur de la manufacture de Quincaillerie sise à Paris, rue
de la Fidélité. Voyez cataracte,
Telamon, gros vaisseau.
Telant (vin), vin trouble, épais, gros vin.
Tellvmon, la terre, considérée comme mâle.
Telomie, levée d'impôt ; teloneia.
Te MPERi E , modératio n , att rem pa n ce ; temperies.
Templette, bandeau, ruban qtii serre les tempes.
Tenace, qui retient, visqueux, stiptique.
Tengheresse, femme d'humeur querelleuse, acariâtre; des
mots tenecy tenchon, qui signifient querelle. Il nous est resté
le verbe tanser^
Tenebrion, esprit de ténèbres ^ fantôme qui ne^paroît que
la nuit; tenebrio, Tenebry, jeu de l'esprit follet.
Tenel, trèï tendre, délicat; tenellus,
Teneliabin , mannes liquide dont on usoit dans les clystères.
Voyez gelen iahin.
Teneur, continuité, non interruption. Employé au mascu^
lin, comme le latin ténor,
Tenites, déesses des sorts, ainsi nommées du verbe tenere^
parcequ'elles tenaient dans leurs mains le sort, des mortels.
Tenot, nom propre, diminutif â*£stienne.
Tem RE , pour ten i r ; tenra , tiendra.
Tenre, pour tendre.
Tenson, tenchon, tanson; querelle, dispute, contestation.
Tentoirb, pour tente.
Ténuité, petitesse, indigence; tenuitas,
Teriere, tarière; outil qui sert à percer.
Terny; or temy, or mat.
Terremubt, tremblement de terre; terne motus.
Terrien , terrestre^ terrenus,
3. a4
Syo GLOSSAIRE.
Ters, terse (Ut. V, chap. xxxvii), propre, nettoyé, frotté;
du vieux verbe terdre^ dérivé de tergere. Qui na quung oeil
souuent le teri. Toutes les éditions de Rabelais, excepté celle
de 1741 , et sa copie de 175a, portent dans cet endroit torse:
ce qui présente un contre-sens évident; puisqu'il est dit qne
la pierre d'ophite étoit égalemefit polie ^ et que, si elle eût été
torse, le cylindre n'auroit pas pu rouler dessus. Ce contre-sens
a écha[^ à Le Duchat. Le mot terse se retrouve dans Tespa*
gnoL
Tesniere, tanière.
Tesseré, en mosaïque, en petits dés de rapport; de tes-
sera.
Tessons, les parties latérales d'nn pressoir; morceaux de
pots cassés*
Test, le crâne, enveloppe; et aussi fragment de pot.
Testament, pour tète; de testa et de mens.
Teste Bescheuel, ce que nous appelons aujourd'hui tête
bêche.
Tester, pour attester, affirmer, assurer. Testari.
Teston , monnoie d'argent dont la valeur a varié. Ah milieu
du seizième siècle, elle étoit de vingt«cinq pièces et demie au
marc, pesoit sept deniers douze grains trébuchants, et valoit
dix sols deux deniers tournois.
Testonné, frisé, coiffé, ajusté; de teste: d'où testonnetir^
coiffeur.
Tetiere, pour tétin, pis , bout à téter.
Tetin, pis: mis dans la variante (I, aoX pour la verge.
Dans cette variante, qui n'est que de quatre mots, des lettres
tombées pendant le tirage font lire dans, plusieurs exemplaires
areps au lieu de après.
Tétrade, quaternaire; tétras. Tetradique.
Tetragnathie, araignée à quatre mâchoires. Voyez Pline,
lîv. XXIX, chap. Lvii.
Tetrique, chagrin, triste, de mauvaise humeur; tetricus;
substantif, tetricité.
Teucrion, le même que le tripolion, arbrisseau.
GLOSSAIRE. 37t
TeuoT) diminutif, pour Estienne. Tevot vouloit aussi dire
faux-brave, poltron.
Tezé, tondu, rasé, toisé, pauvre diable.
Thalamege, grand vaisseau ; thalamegyi; Rabelais avoit d'a-
bord écrit thelamane, puis tdamonie*
Thalasse, la mer; thaiassus. '
Thauma8te, bomme noble, magnifique, admifé de tout le
monde; de thaunuasôé
Theleme, mot grec qui signifie volonté*
Théodore, don de Dieu.
Theohaghe , qui Veut combattre Dieu. '
Theoricque, pour rhétorique •
Therapeuticsque, la partie curatiye de la médecine.
Theriaclevr, marchand de tkériaquey d'orviétan. On disoil,
par syncope, triacleur, thriacleur,
Thermastris, saltation très vive.
Thinncncule; lises: tinnunctile, la crécerelle, oiseaa de
proie. Voyez Pline, liv. X, chap. xxxvii. Tinnuncuius.,
TuLAsiÉ, froissé, moulu, brisé, cassé, meurtri, affolé.
Thubis, usé, sucé, hâve, tabifié. On appèloit en grec un
eunuque thUbias.
Thoes, le papion, espèce de loup chasseur. Voyez Pline,
livre VIII, chap. xxxiv.
Thomas (liv. V, chap. xlvi), pour estomac
Thorax, la poitrine: thorax. On appèloit aussi de ce nom
«me espèce de ryton, vase à boire.
ThreIsse, Thracienne.
ThriAcix, iriacle; thériaque: thriacieurj marchand de thé-
riaque.
Thtadesi les Bacchantes, ainsi nommées âesthyases, danses
qu'elles célébroient armées du thyrse, en Thonneur de Bac-
chus.
Thtelle, ouragan subit; ce mot est grec.
Thtrsigere, armé d'un thyrse.
TiBiE , jambe; tibia. Et aussi flûte , parcequ'on en faisoit avec
les tibia des ânes.
>4.
373 GLOSSAIRE.
Tiercelet, se dit au propre du mâle de quelques oiseaux de
proie, plus petit {cTun tiers) que la feméHe,
TiEULS, tieux; pour tels.
Tige, employé au masculin.
TiMBOu, tambour de basque. On disoit aussi timbre.
Timbrer, jouer du timbre ou tambour de basque.
Timpea, faire sonner^ tinter, d'où timpant, résonnant, sonore.
Tine, vaisseau de bois où Ton met la vendange, tonnean.
Nous avons conservé le diminutif tinette,
TiNEL, salle basse et commune où mangent les domestiques.
Ce mot est formé du précédent.
TiNNUNCuLE, crécerelle, oiseau de proie; tinnunculus,
TiNTALORisÉ, hideux, affreux, bave, sévère, revéche, fâ*
cheux, meshaigné, hagard.
Tintamarres (liv. II, ch. xxii), mot burlesque, pour cha-
marre ou simarre,
Tiranson, oiseau de mer, commun en Poitou, eercelle.
TiREPOND , dutil de tonnelier.
TiHELiTANTAiNE, jCU qui cousiste à se tirailler l'un l'autre.
TiRELUPiN, bouffon, mauvais plaisant, pauvre diable,
comme ne vivant que de lupins: tirciupim On appeloit ture-
lupins les hérétiques qui , en i ^72 , furent condamnés par Gré-
goire XI. Depuis, ce mot est devenu le surnom des bateleurs,
entre autres de Henri Le Grand, dit Turelupin, et l'on en a
formé le substantif et le verbe turlupinadcy turlupiner,
TiREMONDE, sage-femme, accoucheuse.
TiREPETs, une seringue.
TiRETATNE , étoffc dout la trame étoit de laine, et la chaîne
de lin : dite en Normandie belinge.
TiRouER, le même que bréviaire, flacon en forme de livre.
TissutiER, rubanier, faiseur de tissus. On appeloit ainsi les
rubans, ^uec ung antictjue tissu rio/é(l. III, ch. xvii.) Tistre^
faire un tissu.
Titillation, chatouillement, prurit; titillation Titiller.
TiTUB ATioN , chancellement , manque d'assurance ; titubatio,
TiTYRE, satyre.
GLOSSAIRE. 373
Tmesis, figure de rhétorique par laquelle on divise les mots
composés.
ToGAME, gros raisin, vin doux.
TocHERE , fougère. Cotgrave cite Rabelais ; mais on ne trouve
point ce mot dans son roman.
T0CQUE8ING, cloche d'alarme. On fait dériver ce mot de tan^
gère 5/^num. Cependant, plusieurs éditions de Rabelais, entre
autres celle de Fezendat, portent tocque-ceinct.
ToGEfiURE, robe de bure grise.
ToLETTE, la ville de Tolède en Espagne; Toleium.
ToLLART, l'exécuteur des hautes-œuvres, le bourreau. C'est
à tort que l'on prête ce mot à Rabelais; il s'est servi de celui
de rouart
ToLLER, toUir; enlever, ravir. ToUere. Participe toUu.
ToLMERE, audacieux, téméraire; du grec tolmeros,
ToLTE, toulte; levée, exaction, rapine: de toltet^. En y joi-
gnant un qualificatif, on en a fait maltoste,
ToNOAiLLEs, repas qu'on donnoitaux tondeurs de troupeaux.
ToNELLE, feuillée, berceau de treillage couvert de verdure.
On appeloit aussi tonelle un filet à prendre des perdrix.
ToNMiNE , jeune thon.
ToNNoiRRE, tonnerre.
ToNTCRE, tonsure.
Topaze , employé au masculin.
TopiAiRE, ouvrage de verdure, ou l'imitant; buis et ifs
taillés en figures; topiarius.
TopiCQUEiiR, raisonneur, argumenta leur. On appeloit to-
pùfue la partie de la logique qui traitoitdes lieux, c'est-à-dire
des diverses manières de former les arguments; de topos, lieu.
ToR ANGLE, à facettes, qui forme des angles tout autour.
ToRocouLx, au col tordu ^ à la tète de travers.
ToRDioN, danse grave.
ToREL, taureau.
ToRMENT (liv. IV, chap. lxi), machine de guerre à lancer
des traits ou des pierres; tormentum.
ToRMFNT, jeu de cartes.
374 GLOSSAIRE.
ToRMENTE, tourmente y tempête, ouraçan.
Torque, pour rétorqué.
T0RTICULER9 tortiller, prendre des détours.
Tortionnaire, qui fait tort, injure, dommag^e.
ToRTRE, pour tordre.
Tostee, rôtie de pain; du verbe tester, rôtir, chauflèr.
ToTAiGE, totinge; total, le tout; totum,-
Tou AILLE, serviette, nappe, parement d'autel.
Touchant devant soy (liv. I, chap. xviii), c'est-à-dire con-i
duisant; comme l'on dit encore un toucheur de bœufs, parce-
qu'on les touche pour les diriger.
Touche 9 petit bois de haute futaie.
Tougquedillon, qui touche de loin^ fanfaron.
Toupie, sabot, jouet d'enfants. Voyez aux Erotica.
Toupin, toupi; marmite, pot au feu. Ce mot est béamois.
ToupON, bouchon garni d'étouppe.
TouRRE, troupe, foule; ttirba.
Touret de nez, faux nez, petit masque qui ne cachoit que
le nez.
Tournât, pour tournoi.
Tournois Philippus, gros tournois valant douze deniers
tournois.
TouRRioN, petite tour.
Tourte, tourteau; pain de seigle, pain grossier.
TousDis^ tous les jours; totis diebus.
TousTADE (tostado)^ roussi, brûlé.
Tout (à), avec.
Tout (c^u), en tout, en totalité, entièrement.
Tout fin dret, tout droit, justement, è tel point.
TouzÉ, tondu y rasé.
Touzelle, blé sans barbe, ce qui lui a fait donner son nom ,
comme s'il étoit tondu (tousé).
Trabut, mesure de terrain, qui équivaut à peu près à une
j>erche.
Trac, allure, train, bruit, route, trace.
Traoiteur, traître; traditor^
GLOSSAIRE. 375
Trafaecieb» traverser.
Tragelaphe, animal qui tient du cerf et du bouc; de tra-
gos et elaphos,
Traict (à), posément, lentement , avec mesure. Dans Tédi-
tion de Dolet, après ces mots : Parlez a traict: ierUends le cas;
poursuyuez (I, 261), on lit : « Vrayment, dist le seignenr de
« Baisecul , cest ce que Ion dict quil faict bon aduiser aulcunes
« foys les gens; car ung homme aduisé en vanlt deux. »
Traicte; ce que Ton tire d'un tonneau.
TRAICTI89 doux, attrayant y avenant. Voyez /mctice.
Quest il soaef , doalz et traictis !
le lay faict faire tout Faictis.
Palketin,
Traigts, les cordages d'un bâtiment (liv. I, chap. xxiii).
Traiegtaire, joueur de gobelets, escamoteur, faiseur de
tours de passe-passe; tngeclarius. iVinsi nommés, de ce qu'ils
couroient le pays.
Traîne, soliveau, et aussi tratneau.
Traire, arracher:
le vous donne cest oeil a traire.
Pathelim.
Traire , pour tracer, former des traits.
Traire, pour tirer, lancer des traits; et pour tirer à soi,
attirer: trahere.
TramÂil, filet à pécher.
Tranche, tranchoir, tailloir, outil fait en ciseau.
Tranchouer, plat, assiette, où l'on tranche les viandes^
rond de bois.
Tr ANNEE, piège à prendre les loups. C'est une fosse recou-
verte d'une trappe très mobile, sur laquelle on traîne de la
charogne.
Transcender, outre-passer; transcender^. Nous avons con-
servé transcendant*
Transcoule, conduit en coulant.
Transfreter, passer, traverser; transfretare.
376 GLOSSAIRE.
Transgrcdir, outre-passer, passer les bornes; transgredire.
THikNsiR, passer; transire.
Transitemps, passe-temps.
Transitoire, passag^er; transitorius.
Translater; transcrire, copier, transporter. Transfem.
Translucidité; transparence.
Triksmontane, la tramontane^ vent du nord; irons montes ,
relativement aux marins de la Méditerranée.
Transon, morceau, tronçon.
Transpasser, traverser.
Transpontin , strapontin ou estrapontin , petit tabouret.
Transpontins, cens d'outre-mer ; trans pontwn,
Transsumpt, pris de, tiré de, copié ; tratissumptus.
Transuerser , traverser.
Traqcenard, espèce d'arable, allure particulière du cheval.
On nppeloit aussi de ce nom un clieval de louag;e.
Traquet, cliquet de moulin , piège pour prendre les ani-
maux.
Traumatique, vulnéraire, propre à guérir les plaies; de
trauma (vulnus),
Tref, trief; poutre , solive : trabs.
Trefond, le fond, le bas; un tire-fond
Tregenier, muletier; du bas latin traginarCy trakere,
Tremer, tremeler; trembler, craindre: tremeuVy crainte.
Trempé, modéré, tempéré. Voyez altrempé.
Trenche, bêche, outil à couper la terre.
Trepell', moisi, barbu, mal vêtu; livre trepelu (I, 33):
peut être aussi un jeu de mots , pour très peu lu.
Treper, trepeiller; trépigner, presser aveè les pieds.
Trépidation , trouble, effroi , alarme, épouvante; trepidatio,
Treque, matière fécale.
Treseau , réunion de trois hommes qui battent du blé. Jeu
à trois personnes qui imitent les batteurs en grange.
Thespassé, pour oultre passé , violé , transgresse : substantif,
trespas^ transgression.
Treïoue, tra,n squame plus que; et aussi, dès que, jusque.
GLOSSAIRE. 577
Tbbssueb, suer abondamment, fatî^er, peiner.
Trestods, trcs-touts, le même que touts, touts en général.
Nos paysans usent encore de ce mot-la.
Trec, treulage; tribut, impôt: et aussi, trou.
Treufle , pour treffle,
Treze, pour treize»
Triacleur, marchand de thëriaque, d'orviétan. Triacle.
Triangle, pour triangulaire (11, 4'-*^)? défigure triangle,
c'est-à-dire triangulaire.
Tri BALLE, agitation, tumtdte, remuement, mouvement:
de ballcr.
Triballer, tribailcment ; trinballery agiter, remuer de coté
et d^autre, comme les cloches qu'on sonne j remuement , agi*
tation. Voyez auK Erotica,
TRiBAR,<Tagoùt de tripes.
Tribart, gros et court bâton dont se servent les croche-
teurs et autres gens de peine pour se reposer. V. aux Erot,
Triboil, trouble, émotion.
Tribord. Voyez strihord,
Tribouilleries, folies, brouilleries, et aussi injustice.
Ce sont toutes tribouilleries
Que de play Jer a folz ne folles.
TrI BOULER, harceler, tourmenter, tarabuster, bousculer..
Tricline, salle à manger; triclinium,
Trieterides, les Bacchantes; ainsi nommées des trieteriques ,
fêtes que les Béotiens et les Th races célébroient tous les trois
ans, en mémoire de l'expédition de Bacchus aux Indes, qui
dura trois années.
Tr iga ud , intrigan t , brouillon. Trigauder.
Trin, trine; triple: Irinus,
Trincquer, boire avec; du mot trincq.
Trikqlamelle, fanfaron, fendcur de nazeaux. Au propre-,
trmquatuelle signifie en toulousain tranche-amande; amelle
voulant dire amande, et trinque qui tranche; d'où trinque-
/^2H550M 9 outil pour tailler les buissons. -
378 eLOSSAIRE.
Trinqueballer , sonnailler, somier $ans cesse. Voyet aux
EroticcL
Trinquenàille , arcbi-canaille.
Trinquer, tailler, rogner.
Trinquet, mât d'avant, d'une voile latine.
Triori, sorte de danse usitée en Bretagne, qui s'exécute
sur un air à trois temps très vttes. On peut en voir la tabla-
ture dans Vorehesographie de Thoinot Arbeau (Etienne Tabou-
rot), s. d., in-4^, fig.
Tripe, parement de fagot.
Tripier, trépied,
Tripouon, turbit, plante dont la fleur, suivant Pline, est
blanche le matin, rouge à midi, et bleue le soir; le turbit,
plante marine; camomille, marguerite bleue.
Trippe (liv. IV, chap. lvii), la panse; touipour la trippe,
tout pour la panse, pour le ventre.
Triquebàlarideau, niais, diseur de triqiteniques.
Triquedondaines, gros ventrus, à triple dondaine.
TRifuEHoussEs, tricouses; vieilles bottes, guêtres.
Triquenicques, babioles, noise, querelle sans sujet.
Trirème, vaisseau à trois rangs de rames; triremis.
Trisgaciste, trois fois mauvaise; de tris et kakistos.
Trismegiste, trois fois grand.
Tbisulge, et trisulcque; à trois pointçs, en parlant du fon-
dre de Jupiter, ou du trident de Neptune; trisulcus.
Triuium. Voyez, au Rabelœsiana,
TR0CHI1.E, roitelet, oiseau; trochilus.
Troglodytes, peuples qui habitent sous terre dans des ca-
vernes.
Troigne, tnmgne'y air, mine, visage, morgue, contenance.
Troller, trioller; aller çà et 1^, errer sans motif, trim-»
baller.
Trompàtion, fraude, fourberie.
Trompe , sabot, toupie. On appeloit aussi trompe, gronde ou
rebube, ce que nous nommons aujourd'hui la guimbarde.
Troncher, tronker, tronquer, trancher, tailler, couper.
GLOSSAIRE. 379
Tropologigqce; on appeloh tropologie, un discours allégo-
rique sur la réfbrmation des mœurs.
Trou, pour tronc, racine, trognon; ung gros trou de chou
(liv. V, chap. xTii).
Trou , pour jour. Le premier trou de tan (liy. II , chap. xi).
Trou , pour détroit ; U trou de Gibratiar,
Troublation, trouble,
Trouillogan, philosophe; qui tord ses gants en parlant;
trouiller signifie chiffonner, tordre. L'auteur de V Alphabet fran-
cois propose une autre étymologie fort docte et fort belle.
Trousque, pour trousse (verbe), languedocien.
Truast, truand; gueux, coquin, misérable, homme de
mauvaise vie. Rabelais emploie aussi le substantif truandaiUe.
Truc , un coup de poing. Ce mot est béarnois et gascon.
D'où le verbe truquar. Sei degun de bous aulx qui boiUe truquar
ambe iou a bels ambis? (liv. III, chap. xlii). Est-il quelqu'un
de vous qui veuille se battre avec moi à qui mieux mieux?
Trubaines, mocqueries, rêveries.
Et sil vous dict : ce sont-trudaine» ,
Il Tient daoec moy tout venant.
Pathelin.
Trunc (liv. V, chap. xxtiii). On doit dire frtics, des coups;
et non pas trunc, le tronc, comme le dit Le Duchat, ce qui
ne présente aucun sens.
Trupher^ truffer^ railler, plaisanter, se moquer; on veut
dériver ce mot du latin stropha. Truphcy trupheun
Apres, a vons, mon conseiller,
Metser lan , sans trophe et sornette ,
le laisse , pour &ire oreiller.
Les denlx fesses de Guilleniette,
Ma femme; cela est honneste.
Test, de Pathelin.
Trute, engin ou machine de guerre qui lançoitdes pierres,
ou bedaines, et pouvoit receler des hommes armés^
Trypbes, délices; tryphè.
38o GLOSSAIRE.
Tubercule, tumeur, furoncle; tuberculum.
TuBi LUSTRE , fête de la purification des trompettes; de tuba
et Itistrare,
TuBULE, petit tube; tubulus. Nous avons conservé le parti-
cipe tubiUé, et le substantif tubulure.
TiTCQUfcT, tertre, butte, bouquet de bois. C'est un diminutif
de touche. Voyez ce mot.
TiF, pierre tendre, légère, et poreuse.
TuGCRE, chaumière, cabane; tugurium.
TuiTiON, défense, conservation^ guide; tuitio.
Tulle (Marc); liv. I, cbap. x), Marcus Tullius Cicero.
TuMULTUtR, entrer en tumulte^ se troubler. Rabelais em-
ploie aussi Tadvc* be tumultuairemeiit , et Tadjectif tumultuaire.
TuFiN, une potée. En Anjou, on appelle un pot tupin, et
en béarn. toupi.
De bonne vie bonne foy.
De bonne terre boa tupia.
TuRBE, foule, multitude; de turba,
« Nos duo turba samus. »
Turbine, tourbillon, trombe; turbo.
Turbiné , qui a la forme d'une toupie , ou d'une poire ; tur-
binatus.
TunciE, digue, levée, chaussée. Ce mot s'étoit conservé jus-
qu'au dix-huitième siècle. Bertin avoit dans ses attributions
les turcies et levées.
Turquoys , turquin; pour turc,
Tymbon, iymbre, tympan; tambourin.
Ttmbre, timbre^ tambour de basque. Tymbrer^ jouer du
timbre.
Tympane, pour le tympan de l'oreille.
Tympaniser, signifie, au propre , battre du tambour; et, au
figuré, diffamer, calomnier, obtrecter, sugiller.
Tympanite, hydropisie qui rend le ventre enflé comme un
tambour ; de tympanum.
Typhaigne, ou plutôt tiphaigne; l'Epiphanie. Le mot grec
signifie apparition.
GLOSSAIRE. 3Sï
, Typhlope, espèce de serpent venimeux, qu'apparemment
on supposoit aveugle ; de typhlos, ^
Typhones , trombe, tourbillon , vent impétueux ; mot formé
du dieu Typhon des É^ptiens.
Tyrofageux, tyrophcufc; mang;eur de fromage.
Vache, jeu; porter quelqu^un sur son dos, la tête en bas.
Vacqce, vache; vacca.
' VAcqoE^ vcujuant y y\de; vacuus, Facilité.
Vagine, gaine, étui, fourreau; vagina; d'où vaginateur^
gainier.
Vaguer , aller çà et là y courir de côté et d'autre > vagabonder*,
vagari; participe vagant.
Vain, pour foible, abattu, défaillant.
Ha !. tant ie soys vain.
TesU de Paihtlin,
Vair, vairon, (yarius); varié, de couleur changeante, de di-
verses couleurs; yeux vairons y d'un bleu gris; palefroy voir y
gris pommelé; menu vair^ fourrure petit gris mêlé.
Val (à), à bas, en bas, en dévalant,
ValE, pour veuille ( Ep. du Limons.). Ce mot a été ainsi al-
téré pour la rime.
Valentiane, épée fabriquée à Valence en Espagne, et dont
la trempe passoit pour excellente.
Valentianes (voguer par les), c'est, dit Cotgrave, avancer
lentement, ne faire que tourner, pirouetter.
Valentin, pour gfa/en/m. Dans plusieurs villes de province,
le dimanche des brandons (premier du carême), on elisoit à
chaque fille un valentin y galant ou prétendu , et la fille étoit sa
vaientine. Il étoit tenu de lui faire un présent avant la lui-ca-
réme, sans quoi la fille brùloit un fagot de sarment, et l'accord
étoit dit rompu. Ces valentins étoient dits aussi vausenots, mot
M2 GLOSSAIRE.
que Ton veut bon gré mal gré dériver de vocare et de nuptiœ^
et la cérémonie de leur élection, Fackenottes.
. Value, valeur^ prix.
Valissance, valeur, prix, estimation.
Vanmereau, petit vanneau y oiseau.
Vanoyer, s^vaniû, disparottre: evanesêere.
Vaporement, edJPbison , vaporisation.
Varier, d^uiser, omettre, altérer la vérité, changer de
sentiment :
* Souuent femme varye :
Bien fol est qui sy fye.
François 1".
Un très ancien poète François (Herbers) avoit dit:
Femme semble ung cochet a vent ,
Qui se change et mue souvent.
V€uier signifie aussi s'enivrer :
Lon boyt sonnent de bons vins
Dont maint boms sonnent «e varie.
GuHlùt.
et contredire, disputer, chagriner.
Variqueux, qui a des varices y ou veines rompues. Farica&as.
Vasquine ou basquine, sorte de corset que les femmes met-
toient par-dessus la chemise. Nous avons un livre intitulé :
Blason desbasquines et vertugales; Lyon, Ben. Rigaud, i563.
Vastadour, pionnier, et aussi dévastateur, fourrageur; vas-
tator. Fastation, dévastation , dégât.
Vaticinatsur, devin, prophète^ vatlcinator, Faticination,
Vaucreer, vagabonder, errer çà et là.
Vaultre, chien de Fespéce du mâtin, qui sert à la chasse
du sanglier. Nous avons conservé le mot vautrait , qui désigne
la meute et Féquipage requis pour la chasse du sanglier.
Uberté, fertilité; ubertas. Ubir^ fertiliser, uberare.
UcALEGON^ nom propre grec^ dont les racines signifient
qui n'est bon à rien, qui ne donne aucun secours; de ouk, et
alegizâ. .
GLOSSAIRE. :;83
TÉ, vee; détendu y prohibé; vetcUus.
Chose vee
Est plus désirée.
Vect, voici.
Vedeau, à la gasconne, pour bedeau, huissier, appariteur,
conducteur, homme d'apparat.
Vedel, veau (£^ascon).
Veez vous la, TOUS voilà.
Vees vous la , vees vostre pert.
PatheUn.
VEotTADE, simplifie proprement une fois, boire quelque vi-
ffuade, boire quelque coup. Ce mot est gascon. Voyez peguad,
Veiglea, veiller.
Veigne , pour vienne , du verbe veigner,
Veioue, dieu méchant, un des sumottis de Pluton, frère de
Jupiter. On le représentoit armé de flèches, et on lui sacrifioit
une chèvre, pour détourner les maux dont on étoit menacé.
Vêle, voile, employé au masculin; vélum.
Vellicâtion, pincement, agacerie, choc; vellicatio.
Venation, chasse; venatio.
Vendiquer , s'approprier, s'arroger, s'attribuer ; venclicare.
Veneficque , empoisonneur ; veneficus.
Venelle, ruelle, sentier.
Vener, chasser^ venari. Venation, chasse.
Venereique, vénérien.
Veneur , chasseur ; vetiator.
Ventilé, vanné, épluché, nettoyé; ventilatus.
Ventir, vanner.
Ventricule (colonne) ^ renflée par îé milieu.
* Ventripotent, puissant du ventre, épithète du dieu Gaster.
Venuste, de bon air, gracieux, joli; venustus.
Ver, le printemps, ce mot est latin.
Verbasce, bouillon blanc, plante. Rabelais l'appelle écar-
late de cul, parcequ'elle rougit par son àpreté les parties du
corps qu'on en frotte.
Vbrrb, mot, parole; ver6um.
384 # GLOSSAIRE.
Verbehicqce, sacré comme la verveine.
Verbocihatton, discours, langue; vei-bocinatio.
Ver coquin. On appelle ainsi un ver qui se loge dans la
tête, et qui rend Thonime maniaque, d'où, par méconymie ,
ver coquin signifie aussi colère, humeur fâcheuse, caprice.
Verd, vigoureux, Lieu constitué, agile. Jamais ne f eurent
veus chevaliers plus verd^ {\vvA^ ch. Lvii).
Verd, pour tapis verd; I, 4^^*
VERDrr, verd de gris.
yEtLOCGALE^vertuyale^vertugadin; sorte de cerceau, panier,
ou jupon boufFant pour soutenir les jupes. Nous avons une fa-
cétie intitulée: Complaincte de M. le Cul contre les inventeurs
des vertugaJes; Sens, Fr. Girault, i55a, in-8\ Puis, Réponse
de la vertuyale au Cul, en forme d* invective; in-3**.
Verdlh, sorte d'épée longue, à lame étroite, que l'on fa-
briquoit dans la ville de ce nom.
Vereclnd, timide; verecundus.
Vergette, petite verge.
Vérone, aulne. Voyez jWeau. •
Vergongne, vergoigne, ver^o»u/e( d'où dévergondé); honte,
affront.
Vérin, venin: verineux^ vénéneux.
Verisimile, vrai, véritable, vraisemblable; verisimilis* Ra-
belais a dit aussi verifonne^ et le superlatif oerissitne.
Ver M, ver; vermis.
Vernacule, naturel, familier; vemaculus.
Versales {lettres)^ majuscules, comme celles qui com-
mencent les vers. Versale (loi), loi mise en vers.
Verse, pièce d'artillerie, sorte de fauconneau.
Verser, pour résider, demeurer ( Prolog, du liv. V); versa/ 1.
Verser, renverser, mêler. Ferser^ dépenser.
Versure, changement; afin que vous faciès versdre (li-
vre m, chapitre m); l'expression est latine: facere versuram,
a dit Ciceron, changer de créancier, emprunter à Fun pour
payer Fautre.
Verteuil, vertillon , petite pierre ronde et forée, que les fi-
GLOSSAIRE. 38S
leuses mettent à leurs fuseaux pour les faire mieux tourner;
de vertere,
Vertigineitx , verHgieux; sujet aux vertiges.'
VERTin, tourner, renverser ; vertere.
Vertoil, loquet d'une porte.
Vertueux, pour courageux, vaillant. CTest le propre sens
du mot latin virtus. Vertueusement.
Vertus, courage, valeur : terminé constamment par une s,
comme le latin virtus,
Veruelle, anneau de pied du faucon.
Vesdeau, pour bedeau.
Vesne, vesner, vesneux'y vesse, vesser, vesseux.
Vespertin , du soir ; vespertinus.
Veste (la), Fhabit; vestis.
Vesture, habillement, bardes.
Vestz (liv. rV, ch. XLiii). Cest, suivant Le Ducbat, l'im-
pératif du verbe vescir^ vesser. Festz a laudience^ va vesser à
l'audience. Cette interprétation n'est pas tout-à*fait convain-
cante; car d'où viendroit le t de vestz? Cotgrave rend tout bon-
nement vestz par vor^-en {goe theu)^ et dit que cette locution
est picarde.
Veuil, vouloir, volonté.
Veule, lâche, paresseux, mou.
Vezarde, effroi, horreur, grande frayeur.
Veze , pibole , cornemuse , instrument à vent; et aussi, outre.
Ce mot est poitevin. Fezeur, qui joue de cet instrument.
Viaoe, le cours de la vie.
ViAiRE, visage, face.
Viander, pour ^onfer.
ViATEUR, voyageur; viator.
• Sta, viator, heroem calcas. >
ViCE^ fois; de vices.
Vice versement; nous disons maintenant v/ce v^ia.
ViciNiTÉ, voisinage; vtcim'fof.
Victeur, vainqueur; vlctor.
3. ^5
386 (GLOSSAIRE.
ViDiMÉ, collatiooné, écrit où Ton a mis son vidimus.
ViDUiTÉ, veuvage; viduitas,
ViEroNE, pour vienne, impératif du verbe venir.
Vieillir, poule de mer,
ViETDAZE, injure (visage d'àae); provençal. Voyez aux Ero-
ticcu
ViETDAZE, aubergine, fiuit*
ViETDA^BA, berner, moquer, baffouer.
Vignette. Ce mot signifîoit autrefois une broderie ou dessin
représentant des feuilles de vigne; d'où est venu son nom*
ViLiTÉ, bassesse, abjection; vilitas.
ViLLAiN, roturier, paysan.
ViLLATiCQUE, rustiquc, champêtre, villageois; villaticus.
ViMERE, accident arrivé par force majeure, événement im-
prévu et dont on n'a pu se garder, comme grêle, orage, inon-
dation. Ce mot a été formé de vis nugor.
ViNAiGS, vin en abondance; en languedocien, vinâghé.
ViMDRE, crampon, grand crochet.
ViNOTiER, marchand devm, cabaretier.
VioLiER, la giroflée^ la plante de violette; celui qui jpue de
la viole; et aussi, vase à ûeurs.
Virer, tourner.
Vires, forces; vires.
ViRETON, jeu de. la pirouette; petite flèche.
ViREuousTORiuM, vÎTevouteSy virevoltes, tours de souplesse,
bassesses.
ViROLET, petit moulin à vent pour les enfants.
ViROLET, sorte de vilbrequin.
ViROLET, sorte de canne à dard.
ViRONNER, pour environner.
Vis, pour escalier taillé en vis. Fis signifie aussi visage, vi-
suel, vivant, vil, vuide, avis; et a, suivant l'occurrence, di-
verses étymologies.
VisciDiTÉ; viscosité.
VisEDECACHE {viso di cozzo), vietdaze.
VisiF, voyant, employé à voir.
GLOSSAIRE. 387
VisTEMPEifAiiD; au propre, e*est une queue àe reuaiid; et,
en général, guenille, loqiié, chiffon.
ViSTEMPEifARDÉ, gueuilleux, mal vêtu, mal gouverné.
Vite, vie; vita.
• ViTBX, espèce d'osier,
ViTKic, beau-père; vitricus,
ViTUoLANT, espèce de zoophite ou d'eibcroidéance , ayant à
peu près la forme du membre viril.
Vitupérer, blâmer, reprendre, censureif; vitttperate,
ViuABLE, adjectif sans équivalent, et qui Hfèn est pas moins
énergique. C'est dans ce sens que ks Latins, peur dire jouir
de la vie et de ses plaisirs, $e seriotent de cette etpteHion , tit-
vere vitam; ceux, au contraire, qui n'épyouvoîent àsam ce
monde que des traverses et des soucis, étoient dits f être wiîàm «
porter le fardeau de la vie*
Uligineux, humide, marécagevrt^ uli^inosus,
Ulisbonne [XJlyssipona)^ Lisbonne.
Ulle, nulle, aucune; uUet,
Ullement, hurlement, cri ; vltdatuS, Rabelais emploie aussi
Je verbe uller.
Ulmeau, ormeau; ufmtij«
Ultime, dernier; ultimus,
Ultion, vengeance; uitiô.
Umbrï:tte, orné/*', pbissoii. Voyez mmgre.
Undic^lation, profil andé, sinilK^ité.
UNiGOHaiïE, animal fabuleuât, ayant une seule et longue
corne ad front, qui s*éléve.et s'abaisse k volonté. On l'a depuis
appelé Ihcùme; employé au Ai«seulin.
Union , perle: employé att Masculin, comme le latin urdo,
Uniuers, pour xtniverseL
Unzein, le grand blanc, qui, après avoif long-temps taljn
dix deniers , fut taxé à onze.
Vocable, mot; vocabulum. Focal ^ débouche.
Vocale , pour voyelle, Focalis.
VociTER, appeler, nommer; voritare.
VoiAGiEB, voyageur.
25.
388 GLOSSAIRE.
YoiRE et vùyre, vraiment, oui, certes, certainement, assu-
rément; de verè. Voyr est aussi substantif et adjectif, et si-
gnifie vérité et vrai. *
YoiRRE, voarre, voyrre; verre.
VoiSE, pour aille. Ilfault que je men voiscy pour, il faut que
je m'en aille.
Vole, la paume de la main; vola. Jeu de la main chaude.
C'est du mot vole qu'a été formé celui de voleur.
YoLsiB, vouloir.
VoLTEa, tourner; volutare.
YoLUBLE, facile à tourner. Les Anglois ont conservé cet ad-
jectif: nous n'avons que le substantif vo(u6t({fë, qui si^fie au
propre, promptitude à tourner.
VoLUNTAiREs, paqucbots, vaisseaux d'armateurs.
VoMiTER, vomir; vomitare.
YoRAiGE, gouffre, abime; vorago*
VosTRES^ pour vos.
YoTE, vosUy offrande, chose vouée; votum.
YouGE, épieu, pique, dard.
VouLENTiERS, volouticrs.
YouLsiST, pour voulût, temps du verbe vouloir, ou plut6t
du verbe voulsir.
YouLTE, face, visage; vultus. Foulte signifie aussi l'action de
retourner ; du verbe volter. On appeloit autrefois une omelette ,
volte dHœufs. VoUe signifie encore, fois : um volte, une fois.
YoYEz-ci, voyez-la; dont nous avons fait, par syncope,
voici y voilà. De plus, autrefois on suspendoit souvent la pre-
mière syllabe pour placer immédiatement après le pronom :
voy le ci, pour le voici. Plus anciennement, au lieu de voici ^
voilà y on disoit estes vous ci, ou estes vous là?
VoYs (je), pour je vais.
Uranopete, qui tend vers le ciel, qui s'occupe des choses
célestes; de oiiranos.
UaBE, ville, cité; urbs.
U HE, taureau noir.
Urelepingue, ivrogne, biberon.
GLOSSAIRE. 38o
Urenill£e, uriner.
Urent, brûlant; urens, Urer, brûler.
URETACQfiT, ureteau; manoeavre passée dans une poulie
tenue par une herse dans l'éperon au-dedsus de la saisine du
beaupré^ pour renforcer Paniure*de misaine; et commande-
ment pour la faire mouvoin i > • • /
Uretère, canaux membraneux qui partenî du bassin et
des reins, et vont se terminer près du col de la vessie.
VRiLLOirNER, vriner; tortiller, rouler, arrêter, assurer.
UsANCE, usage f coutume, habitude.
UsTENCiLE, et utencile; employé au féminin (1. V, c. xviii).
Utaque. Voyez uretaque.
Utopie. Ce mot si^ifie pays imag^inaire, qui n'a point de
lieu ; de ou et topos. Il en est de même des pays d'I/h' et SUden.
VuEiL, volonté, vouloir.
VuiDER, pour évuider, creuser.
Vuloue, le peuple; vulgus.
X, Y, Z.
Xenomanes, qui a la manie des choses étrangères, et, par
conséquent, de voyager; de xenos et mania. Rabelais Pappelle
traverseur des voyes périlleuses y par aUusion à Jean Bouchet,
qui prit ce titre dans ses poésies.
TsANGRiN, loup.
TssiR, sortir. Il nous est resté issu, issue,
Zalas, pour hélas.
Zaphran, safran.
Zargub, synonyme de nargue. Voyez ce mot.
Zélateur, pour hypocrite.
Zelotypie, jalousie, envie.
Zencle, tacheté de marques faites en forme de faux. Ce mot
est grec.
Zenith, le point le plus élevé du ciel.
ZiNsiBBRiNE (poudre), gingembre.
390 GLOSSAIRE.
ZiNzoLiN, couleur bleue.
ZiuETTE, civette,
ZopPBO&E, une frise, aipsi Aemmfe parceque, ordinaire-
inent, on y voit sculptée une suite d'animauY; de zoos*
. ZoQPHTTE, animal-plante; corps qui p<irticipe ëgaleoMent
du régne végétal et du régne animaL
Ztt^, ^ la lûère ; sffthmn '•
De l AolnjlTE.
■ Ce Glottaire contient un certain nombre de mots qui ne te trouTent point
dans les œuTres de Rabelais , mais.que i)oas avons jo^ conTenable d'ijoater ans
autres , poor rintelli^ence des citadont.
TABLEAU PARTICULIER
DES DIVERSES ESPÈCES DE MAGIES ET DIVINATIONS.
Aeromancie, divination par le mofen de rair.
AiGOM ANCiE , par le moyen d'une chèvre.
Al£ctrtoha9gie, par le moyen d'un ooq*
Aleurom ANCIE, avec de la farine.
Alomancie, par le sel.
Alphitomancie, avec de la farine.
Amniomangie, par l'inspection de Vûmnios.
Anemosoopie, par l'inspection des vents.
AlTTHRACOMAHCiE, avcc du charbou.
ANTHROPOMANciE,par l'inspcction des entrailles de l'homme.
Arithmomancie, par les nombres.
Arusmcine, par l'inspection des entrailles des victimes.
AsTRAGALOM ANCfE , par Ic jet des asirtufates on osselets ,
marqués de points ou de lettres.
AsTROMANciE, par l'inspection des asires.
AxiNOMANciE, par le moyen d'une hache.
Bactromancie , avec des bâtons.
BiBLioMANciE, parle sort d'un passage de la Bibk.
BosTRTCHOM ANCIE, par l'inspoction des cheveux.
BoTANOMANCiE , avcc dcs plautcs.
Brizomangie , par les songes perçus dans le sommeil pris
après le repas.
Gapnomahcie, par llnspection de la ftimée de Peneens.
Gatoptromancie, avec des miroirs.
Cephaleonomancie , arec uneteted'âneque l'on faisoitrotir
Geromaitcie, par l'inspection de la cire fondue en èau
chaude.
Chartomangie, avec des cartes à jouer.
6g2 GLOSSAIRE.
Chiromancie, par Finspection des lignes de la main.
Ghoeromancie, avec des pourceaux.
GiMOLiAMANGiE, avec de la craie.
GiNETHMOSGOPtE, par l'inspection des mouvements sponta-
nés du corps.
Gleidomancie, avec des clefs.
Gleromancie, par le sort des dés.
Gleroscopie, par l'inspection des événements fortuits.
G0SCINOMANC1E9 avec un crible.
GRAN10SCOPIE9 par l'inspection du crâne, comme Gall.
Grithomancie, avec des gâteaux de fariipe d'orge.
Grtstallomancie, avec des crystaux.
Gtaa^omancié, avec des fèves.
Gtromangie, avec des tesseres.
Dacttliomancie, avec des anneaux.
Daphnomancie, en brûlant des feuilles de laurier.
Dendromancie, par l'inspection des arbres et de leurs
mouvements,
ËNOPTROMANCiE, avcc dcs miroîrs.
ExTispiciNE, par l'inspection des entrailles des victimes.
Gastrohancie, divination des engastrimythes.
Geloscopie, par l'inspection du rire.
Géomancie, par des points projetés en terre.
Geromancie, divination sur les vieillards.
GoETiE, magie, par les esprits infernaux.
Gynegomakgie, divination par les femmes.
Gtromancie, divination qui s'opère en tournant ou décri-
vant des cercles.
Hemomancie, par l'inspection du sang.
Hepatosgopie, par l'inspection du foie des victimes.
H1ERO8GOPIE, par l'inspection des choses sacrées.
HoRosGOPiE, par l'examen de la nativité.
Hydatosgopie, par l'eau ou l'inspection de la pluie.
Htdromancie , par l'eau.
Ichthtomangie, avec des poissons.
Keiiaunoscopie, par l'inspection de la foudre
GLOSSAIRE. 393
Lampadomancie, par Pmspection de la flamme d'une lampe.
Lecanohancie, avec un bassin plein d'eau.
LiBANOMANCiE, par la fumëe de Pencens.
LiTHOMANCiE, avec des pierres.
LoGARiTHMOMANGiE, par les nombrcs.
Divination par le Marc de café.
Meteoroscopie, par l'inspection des météores»
Metoposcopie, par l'inspection des lignes du front.
Mtomancie, avec des rats.
Nécromancie, par l'évocation des morts.
Nephelemancie*, par l'inspection des nuages.
Onohancie, avec des libations de vin. '
Omphalomancie, par l'observation du cordon' umbical.
Oneirocrisie, interprétation des songes.
Onomatomangie, par le nom du consultant.
Ontmancie, par l'ongle de la main, enduit de cire et
d'huile.
O0MANCIE, avec des œufs.
Ophiomancie, avec des serpents.
OpHTHALMOscoPiE, par l'inspection des yeux.
Ornitboscopie , par le vol des oiseaux.
Parthenomancie , divination des vierges.
Pedomancie, par le moyen des enfants.
Pegomancie, par l'eau des fontaines.
Pelomancie, avec de la boue.
Phtllomancie , avec des feuilles d'arbres.
Phytomangie, avec des plantes.
PiNAçoMANCiE, avec des tablettes.
Divination par le Plomb fondu, versé dans de l'eau.
Prosopomaugie, par la personne du consultant.
PsTCHOMANciE, par l'évocation des âmes.
Ptarmoscopie, par l'inspection de l'éternuement.
Ptromancie, divination par le feu.
Rabdomancie, avec des baguettes.
Rapsodomancie , par les vers des poètes.
SciAMANciE, par les ombres.
394 GLOSSAIRE.
Spodobcancie, par les cendres du foyer.
Sternomancie, divinatioa des engastrimythes.
Stichomancie, par les vers des Sybilles.
Stochomaiicie, par les éléments.
Stgomangie , avec des figues.
Tephramancie , avec de la cendre.
Teratoscopie, par l'inspection des prodi^jes.
T£TRAP(H)OBUJNCUB, par les quadrupèdes.
Theolepsie, illumination, ravissement ^ extase.
Theurgie, magie par les esprits célestes.
Thtoscopie, aruspicine.
Tragomancie, divination par un bouc
TTROiMAiictfi, divination par le moyen d'un fromage.
Uranosgopie, par Tinspection du ciel.
Uromangie, par Pinspecûon des urines.
MOTS LATINS
FBAHCIgÉS DAlfS LBS OEUTRXS DE HABSLAI6 '
Abbrevier, abbreviare.
Abhorrent, abhorrens.
Abscons , absconditus,
Absterger, abstergere.
Abstraîct, abslractus.
Abuoler, abvolare,
^caration , acaratio (bas lat.).
Acconcepuoir, adconcipere,
Acquester, quœrere.
Acut^acutus.
Adîurer, adjurare.
Admonition , admonitio.
Adscript, adscriptus,
Adstipulateur, adstipulator.
Aduiser, videre.
Adultérer, adulterare.
Aduoler, advolare,
Afferir, ferire.
Afficher (enter), affigere,
Affier, adfidere.
Affiner, adfinem.
Affoler, aj(^fcire(baslat.).
Agalloche, agallochum.
Aggere, agger.
Aggravanter, aggravare,
Aggregation , àggregath,
Aggression, aggressio.
Agre, ager.
Agrimenseur, agrimefisor.
Agut, acutus.
* On a -vu, dans les deux premiers volnmes, qn'en denx endroits di^
férents , Rabelais s'est annué à îndter, pour les toonier en vldionle, «éh
Hélisenne de Cbenne, soit t^nt aatre écrivain qai avott la laanie dfei^
trembler ses compositions galliqnes de locations latines^ ramenaiil
ainsi notre langue à la barbarie de ses premiers essais. Sans doute,
cette critique est juste, autant que celle que fit Molière du jargon de
nos précieuses. Mais étoit-H:e à Rabelais qu*il appartenoit de la faire,
lui dont plus de la moitié du vocabulaire est tirée de la langue latine?
Le lecteur en pourra juger par le tableau suivant, dans lequel, comme
. de raison, nous n avons point compris les mots que Rabelais na em-
ployés que dans ce#deux pièces dites limousines^ puisque cet emploi
de ^a part étoit purement satirique. '*
3^6 GLOSSAIRE.
Aignade , aqua. Aoré , auratus.
Aiguosité , aiquositas (bas lat«). Aorné , adomaitis.
Aire, ara.
Alabastre, alahastrum.
Alacrité, alacritas.
Ala terne, alatemus.
Alaude, alauda,
Alicaires, alîca.
Alique, aliquis.
Allumelle, tamella,
AUuvion, alluvio,
Altercas, altercatio.
Ambage , ambages.
Ambubages, ambubaiœ.
Amerine, amerina.
Amict, amictus,
Amplecter, amptectari.
Amplitude, amplitudo.
Anate , anas,
Ancelle, ancilla,
Aneth , anethum.
Angarier, angariare,
Angustie, angustia,
Anichiler, annihilare.
Anile, anilis.
Anime y anima,
Anserin , OÊuerinus^
Antan, ante annum»
Antegenit, arUegenitus*
Apert, apertus.
Appeler, €tpp€ie>^
Applausement, pimisus.
Appréhension, apprehensio.
Appropinquer, appropinquare.
Apte, aptus.
Ardre, ardere.
Ardu , arduus,
Areneux, arenosus.
Arer, arare.
Arguer, arguere.
Argut, argutus,
Arieter, arietare»
Arresser, arrigere,
Arulette, arula.
Asserer, asserere.
Attrament, attramentum,
Attrempé, attempenUus,
Aual , ad vallum.
Avertin, vertigo.
Aulique, aulicus^
Aure , aura.
Auré, aurcus.
Auricule, auncula,
Auriflue, auriflua.
Azunge, apnmgia*
B.
Bacce, bacca.
Raîle, balius.
Baliste, balista.
Barathre, baralhrum.
Bardocuculle, bardocucullus.
Barri, de bamis.
Basme, balsqpium.
Beat, beatus.
GLOSSAIRE.
Benedict, benedictus. Bicorne, bicomis,
Beniuoleaee, benevolevitia.
Besson,de6û. •
Bestiaires, bestiarii,
Beza^e, bis acula.
Besicles, bis oculus.
^97
Bipartient, bipartitus.
Blatte, bUuta.
Burguadie, Burgundia,
Bust, bustum.
Bustuaires^ bustuarii.
Cachinner, cachinmxre.
Galame, calamus.
Calathe , calathus.
Calce, calx {cakis).
Galefreter, calce fricare.
Galicule, ccdiculus.
Califier, calefacere.
Calige, caliga,
Caligine, caiigo.
Caznelin , camelus,
Gampane, campana.
Gandide, candidus.
Ganore, canoms.
Ganthare, cantfuirus.
Gantilene, cantilena,
Gap, caput.
Gapilament, capiUus.
Gapriinulg;e, caprimulgiis,
Gapulaire, capularis.
Garboucle, carbunculus.
Garene, canna.
Garme, carmen.
Garminiforme, carmirUs forma,
Garnîforme, carnis forma.
Garpasien, carbasinus,
(<asei forme , casei forma.
Castres, castra.
Gatapulte , catapulta.
Gataracte, cataracta.
Gatene, caJtena.
Gâter ve, caterua.
Gathedrant, cathedra.
Gaudataire, de couda.
Gaudice, caudex.
Gaver, cavare.
Gaule, coulis.
Gault, cautus.
Gautele, cautela. ,
Geloce^ celox.
Gephe, cephen.
Gerebreux, de cerebrum.
Ghanut, canus.
Gharte, charta.
Ghasmates, chasmotiœ.
Ghattemitte, cota mitis.
Ghoree, chorea.
Gierce, Circius.
Gincinnatule, Cincinnatus.
Gircumbilivagination , circa
umbilicum vaglnari.
Glamer, clamare.
Glaver, de clavus.
Goecognide, cocum gnidium.
Goeliva^e,, coelivagus.
39»
Cœnaire, cœnarius.
Cogitation , cogitatio.
CoIIauder, coUaudare,
Golliguation , coUigatio,
Golymbade, cofymbas.
Comité, cornes.
Comment, commerUum.
Compacture, de compactus.
Compainaige, cum pane,
Comparti, comparlitus.
GLOSSAIRE.
Contendant, contendens.
Contention, eonieniié.
Confondre, contwidere.
Contract, cùntraetus.
Controverse, tùhiroversia.
Contumelie, eontumelia.
Convenir, corwenire.
Convent, conventus.
Copie, copia.
Coquillon, cucuUitK
Compendieux, compendiosus. Cornîgere, contâ/er*.
Competer^ competere.
Compite , compitum.
Complanîr, complanare.
Compulsoire, de compeUere.
Concion,coiicio.
Concords, concors.
Conculquer, conculcare.
Concussion, concussio.
Condigne, condignus.
Confabulation , confabutari.
Confes, confessas.
Confinitë, confinium.
Conflagration, conflagratio.
Congratulant, congratulons.
Connubia), connubicdis.
Consolde, de consolider.
Consonner, consonnare.
Contaminer, contaminare.
Contemner, conterhnere;
Con tempérer, conteniperare.
Contemps, contemptus.
Contem ptible , contemptilis.
Cornucopie, comucopia.
Comier, cornière.
Corrugatibn , cortugatio.
Corniptele, corruptela.
Coruscant, conxsectns.
Cosson , cossus.
Coubte, eubitus.
Coucourde, cucurbita,
Coulteau, culter.
Court, cortrè.
COZ, COS.
Créditeur, crùditor.
Crucié, cruciatus.
Cubiculaire, cubicularius.
Culice, culex.
Culinaire, cuUnarius.
Cultant, cultor.
Cure, citm.
Curie, curia^
CuTse^ cursus.
Custode, custos.
Cuticule, cuticula.
GLOSSAIRE.
■TV
Dam, damnum.
Dévot, dcvotus.
Dateur, dator.
Dextre, dexter.
Déambuler, deambulat^e.
Diffame, diffamare.
Debteur, debitor.
Dilacerer, dilacerare.
Decempedal, decempedalls.
Dilection, dUectio^
Déception , deceptio.
Diphteres, diphterœ.
Declination, decHnatio.
Direption, direptio.
Decours , decursus.
Disceder, discedere.
Decumane, decumanus.
Discepter, discepture.
Deduict, dededucere.
Discession, dJscessio»
Degluber, deglubere. #
Discourir, discurrere*
Deject, dejectus.
Disert, disertus.
Demigrer, demigrare.
Disgfreger, dxsgregare.
Denare, denariui*
Dispenser, dispensare.
Denudation, denudatiOé
Disperdre, dispertiri.
Depopulë^ depopuUUus.
Disputation, disputatio.
Dépression, depressio.
Dissolu, dissolutus.
Déprimer, deprimere.
Dive, diva.
Deslocher. dislocare*
Divers, diverms.
Despection, despectio.
Dodrantal , dodrantidis.
Despiter, despioereé
Dolouere, dolabru.
Desprisement, de depretiare.
Douloir, dolere.
Despumer, despumare.
Dours, e/orsum.
Desracher, disrarare.
Duc, dux^
Destituer, destituerez
Durer, durare.
Detraction, detractio.
E.
Electre, electrum.
Editue, œdituus.
Efferë, férus.
Elicie, de elucere.
Effructé , defructus.
Elope, elops.
Effiindre, effundere.
Eluer, eluerc.
^99
4oo
Eladen, ehuus.
Ëmacié , emaciatus.
Ëmboire, imbuere,
Embut, de imbiOus*
Empenner, depenna,
EmulgenteSy emuigenêe$.
Emunder, mundare.
Enduire, inducere.
Enfondre, infundere»
Engin , ingenium.
Eniter, enitL
Ënquester, inquirere,
Ensîgne, insigne.
Entendant, irUendens,
Equal, €equalis,
Eque, equus.
Equiparer, cequipcurare.
EquipoUent, mquipoUens*
Eriger, erigere.
Errratique, erraticus.
Eruce, enica.
Esclopé, claudus,
Eslargir, elargiri.
Espartir, exspaJdari.
Espèce, species.
Estival, œstivalis,
Esvanouir, evanescere,
Esurial , esurialis.
Eterne, œtemus.
Evader, vadare.
Everseur, eversor.
Evirë, de vires.
GLOSSAIRE.
Eaocqoer, evocare.
Exclamer, exciamare,
Excoler, excoiere.
Excorier, excoriare.
Excortiquer, de cortex,
Exemtile, exemtUis,
Exenterer, exenêenane,
Elxeqoent, de exegui,
Exeques, exeguiœ,
Exercitation , exercitatio,
Exercite, exercitus.
Exhalation, exhalaJdo,
Exhauste, exhaustus.
Exhilfrer, exhilarare.
Exile, exilis.
Exinani, exinanitus,
Existimer, existimare,
Exiture, ejci(u5.
Exotique, exoticus.
Expectation, expectaûo.
Explorer, explorare.
Expoli, expolitus.
Exposé, expositus,
Exquisitement, exguisitè.
Exstatique, de extasis.
Extendre, extendere.
ilxtispicine, extispicina,
Extoiler, extoUere,
Extraneiser, extraneare,
Exulcerer, exulcerare.
Exuler, exuUure.
FahrWe, fabrilis,
Faciende, facitnda.
Faeond^facundus.
F'dcteuL'^jitctor,
Fagutal , fàgutalis.
FaUsLce.fallax.
Faribole, defari et bulla.
Fascicule , fascicutus.
Tsaeol^ faseolm.
Fat, fatuus,
Fatidicque ^fatidieits,
F&yorer,favere linguis.
Fau8te,^u5tii5.
Febre,^6rT5.
Fehnre ^faber.
Féiice ^fetix,
Femorc, yèmur.
Feode y Jèudum.
Fercule, ferculwn,
Feriau ^firiatus,
Ferir, ferire.
Fermer, firmare.
Fiance, jic/ucta.
Fictil,j^cti/{f.
GLOSSAIRE. 4oi
Filopendule ,yi&im pensik.
Flagrant ^ftagrans.
Flexuosité, deflexuosus.
Fionde^Jioridus,
Fonde y funda. •
Forains, de foras.
Forces^ forceps.
Forclus , foras clusus.
Foulque y foUica,
Fraudulent yfraudulentus.
Fronde, furunculus,
Fruition, defrui.
Fruiice ^foutex.
Fulcir, fotlcire,
Funanibu]e,/unt5^ ambulans.
Funçe^fungus.
Funger ^fungi.
Furt y fortum.
Fust^foistis.
Galentement) veUenter.
Galimart, calamarius.
Galline, gallina.
Gais, gallL
Gammare, gammarus.
Gardon, garcUo.
Gau, gallus,
Gaudir, gaudére.
Géhenne, gehenna,
Genit, genitor.
Gestes, gesta,
Gibbeux, gibbosus.
Gliron, glis,
Glubel*, gtubere,
Gnave, gnavus.
Goitrou , gutturostu,
Gratulation, gratuloHo.
Grave, graxfis,
Greigneuj^, grandior.
Grever, gravare.
36
4o2
GLOSSAIRE.
Haim, hamus.
Hannuyers, hdnnones.
Heaulme, helmus^
Hebdomade, hebdomas*
Henille,dèam7t5.
Hepaticque, hepaticus.
H
Her, herus.
Hiberne, hiherrmm tempus,
Hord, horridus,
Horrificqne, horrificus,
Hostiatement, ostiatim.
I.
la y jam.
lacture ^jacturcu
Ibice^ ibices.
Ictide, ictis.
Idoine, idoneus.
lectigation ^jectigath.
leîune, àejejuniwn.
Ignave, ignavus,
Immers, immersus.
Immutation, immutatio.
Impendent, impendens.
Imperit, imperitus,
Impetrer, impetrare.
Impotence, impotentia.
Impropere, improperium.
Imputer, impugnare,
Incautement, incautè,
IncHtdible, incredibilis.
Inconsumptibie, tnconïumptia,
Inculquer, inculcare,
Indaguer, indagare."
Indemne, 5/n6 damno.
Indice, index.
Indigène, indigena.
Infauste, infaiistus.
Infeste, infestas.
Infraction, infractio..
Infringible, de infringere.
Inhiber, inhibere,
Inimice, inimicus.
Innumerable, innumerabitis.
Inquiliné, inquilinus.
Inquinament, inquinwnentum.
Insculpé, inscuiptiAS.
Insigne y insigne.
Instant y instans.
Instaurer, instaurare»
Inster, instare^
Instillé, instillatiis.
Instrophië, de strophium^
Instruer, instruere»
Insuperable, insuperubilis^
Interimé, de irdenmere.
Interminer, itUermineui.
Intermission , inJtermissio^
Internecion, intemecio.
Interpolation, interpolatio.
Intrans, intrantes.
GLOSSAIRE.
4o3
Intriquë, intricatus^
Intestin, intestinus.
Intolérable, intolerabilis.
Inviser, invisere. .
loaetien, de/otits.
Iovial,yovia/{5.
louxte y juxta.
Ire, ira.
Irrision, irrisio,
Irrorer, irrorare.
Imier, irruere,
Itinere, itiner,
lube, Juba,
lucund , jucundus.
Iauenile),^Wem(if.
Labourer, labomre.
Lacune, lacuna,
LaniBcque, lanificus,
Larice, larix,
Larues , /ortia.
Lasciuie, lascwia.
Latent, la^ns,
Latial, laXicdis.
Laudateur, laudeUar.
Lectiere, lectus.
Lémures, Lémures.
Lentisque, lentiscus,
Léon, leo.
Leûf , lixivium,
Libentissimement, Hbeniissimè,
Libère, Liber,
Liburnicque , Uburnica.
Liesse, lœtitia.
Lignade, de îignum,
Line, linecL,
Lino^tolie, Uni stota,
Liti^er, litigare.
Locule, locufus.
Locupleter, tocupletare.
Locuste, Locusta.
Lodier, tùdix,
Los, Itms.
Lubricque, lubricus.
Lucificque, de lux,
Ludificatoire, ludtjicator»
Lumbes, lumbi,
Lumbricque, lumbricus,
Lupanaire, lupanar.
Lustral, histralis:
Lutneux, Uuuosus.
Macule, macuUu
Magne, magnus,
Magistre, magister.
Magnifier, magnmn fitcerê.
M
Magnigoule, magna gula.
Majeur, major.
Mal , malus,
Malauctru , malè astructus.
a6.
4o4 GLOSSAIRE.
Maleficque, maleficus. Minime, minimus.
Malesuade, malesuada.
Malîvole, malevolus,
Mammalement, de mamnuu
Mammone j mammona.
Manant, manens.
Mancipe, mancipium.
Mansuétude, mansuetudo.
Manubies, tnanubiœ.
Marquante, meurgaritcu
Marsupie, marsupium,
Matiscone, Matisco^
Matute, matuta.
Médical, de medicm.
MeduUe, medulla.
Melliflue, melUJluus.
Meretricule, meretricuta.
Mesfaicts, mcdefacta.
Mestiuales , mestivaUa.
Mete, meta.
Mètre, metrum.
Ministrer, ministrare,
Minutule, minutulus,
Mirificque, mirificus.
Mitouard, de miti&r
Molir, moUri,
MoUification, moUificatÙK
Monete, monetcu
Monstier, monasteriwnf
Montîgene , montis gêna*
Motacille, motaciUa*
Motion , motus*
Mouer, movere.
Muer, mutare.
Mulcter, mutctare.
Muliebre, muliebris,
Munde, mundus.
Musaragne, mus araneu^
Mustele, mustela.
Mut, mutus»,
Naïf, nativuSé
Nasitord , nasitortium.
Natatoires, natatoria.
Nave, navis.
Naule, naulum,
Nemore, n«mu5.
Nepueu, nepos«
N
Nideur, nidor,
Nigre, niger.
Nonce, nuntium.
Notice, noHtia,
Noverce, noverca*
Numereux, numerosus.
o
Obédience, obedientia*
Object, objectus.
Obit, obitus^
Obiurguer, objurgait*
Oblation, oblatio.
Oblecter, oblectcure,
Obloquie, de obloqui.
Obole, obolus.
Obrizé, obrisum,
Obsecrer, obsecrare.
Obsidion , obsiri^'um.
Obsister, obsistere.
Obstant, obstans'.
Obtempérer, obtemperare.
Obtester, obtestan,
Obtrecter, obtrectare.
Obtundre, obtundere.
Obturber, obturbare»
Occire, occidere.
Ocieux y otiosus.
Oestre, oestrum,
Of fendre, ojfendere^
Offerer, ofjfèrre.
Office, officium.
Officine, officina.
Omnidie, omni die.
GLOSSAIRE. 4o5
Omniforrae, omnis fàrma.
Omnigene, omnigenitor.
Omnipotent, omnipotens.
Onagrre, onager.
Ohd,timfô.
Oneraire, onerarius.
Optme, opimus.
Oppiler, oppilare.
Opprimer, opprimere.
Oppugner, oppugnare.
Opter, optare.
Orbe, orbus.
Orbiculairement, orbicutatim.
Organe^ organum.
Orque, orca.
Oscine, oscen.
Oscitation, oscitatio.
Ost, dehostis.
Ostendre, ostendere,
Oval, ovalis.
Ovation, ovafxo.
Faction , poùtio.
Pagine, pugina,
Palat, palalus.
PalIe, pallium.
Palombe, palumbus.
Paluz, paJiis.
Pample, pampinus.
Fappe y papptAs.
Par, par.
Pard, pardus.
Partir, partirL
Passereau, passer,
VsLStjpastus,
Patenostres^ de pater noster.
Patent, païens.
Paterne, paiemus.
Patine , patina.
Patrie, patrius.
Patrociner, palrocinari,
Paulme, pedma.
Pauxille, pauxiilum,
Peculier, peculiaris.
4o6
GLOSSAIRE.
Pecune, pecunicL
Pedanee, pedanetis.
Pedes , pedes.
Pelamide , pelamis,
Penie, penia.
Penne , pemxa.
PensWe^ pensiii^.
Pénurie, penuna.
Perannité, de peranno.
Perdurant, perdurans.
Peregrin , perrgrinus,
Perforaminë, dejbnunen.
Périt , peritus.
Perpétré , perpetratus.
Perplex, perplexus,
Pers, persus.
Persigniere, persicaria,
Pei*sonnate, personnata.
Perspicuité , perspicuitas.
Pertinent, pertinens,
Pertuisé, pertusus.
Perturber, perturbare.
Pestilent, pestilens.
Peuple, populus (arbre).
Phaleré , phalercUus,
Pic , picus.
Pication , de pix.
Vieil ^pectus.
Pile, pilum,
Pinastre, pmoïter.
Pistrine, pistrlnunu
Plainct, planctiis.
Plasniateur, plasmeUor,
Vhiïr^ pluere.
Poi n d re , pungere.
Porten te , portentuin.
Poste, po5ft'5.
Posteres, depostenor.
Postposer^ pasl ponere.
Pouacre, podager^
Pourpenser, perpendere,
Precation, preceUio.
Preception, pre^ceptio.
Prêchant, prœ canlus.
Preclare , prœclanu.
Predicable, pnedicabilis.
Preg;nant, pregnans.
Pregfuste, prœgustaton
Presbtre, presbyier,
Prescript, prœscriptum.
Prim, primus.
Primeve, primœvus.
Primevère, primum ver,
Primipile, primipilus,
Priuing, privignus.
Procéder, procedere.
Procès , processus,
' Procultou , de procolere.
Procurer, procurare.
Produire, prxxiucere.
Prœsme, prœmium.
Profliger, profiigare,,
Progeniteur, progenitor.
Progrès , progressus,
Projects, projectus.
Prologe, prologium,
Prome conde , promus condus,.
Promouvoir, pramovere.
Promptuaire, promptuarium.
Proposite, propositum,
Prore , prora.
Proscript, proscriptus.
GLOSSAIRE.
407
Protervie, protervia.
Prurit , pruritus.
Pulmon , pulmo.
Puluerin , de pulvis.
PuiQÎce , pumex.
Punaisie, de punicea.
Pungitif , de pungere.
Purpurë, purpuratus.
Puy, de podium»
Quadrannier, quadriennis,
Quadriuîe , quadrlvium.
Quant, quantus, quantum.
Querelle, querela.
Rane, rana.
Katepenade, mus pennatus.
Ratiociner, rcUiocinari
Rational, rationalis,
Recept, receptus.
Recesses, recessus,
Reçiner, recœnare.
Receler, reco/erc.
Recorder,, reco/irfart.
Recours, recursus.
Recutit, de cutis.
Rédiger, redigere.
Redir, redire.
Redolent, redotens.
Red u i re , reducere.
Refociller, refocillare.
Régal, legitis.
Relinquer, relinquere.
Remore, rémora.
Quérir, quœrere.
Queux, cocus.
Quiète, quietus.
Quinquenelle, quinquenniun^.
R
Repositoire, repositorium.
Repugnatoîre, repugnatorius.
Requiescer, requiescere.
Resplendant, resplendens.
Restile, restilis.
Restrinctif , de restringere.
Resudation, sudatio.
Retentrice, de retentus.
•Re traction , de retrahere.
Rétribuer, retnbuere.
Retumbe, retumha.
Revocquer, revocare.
Revolver, revolvere.
Rigent, rigens.
Romicole , de Roma colère.
Romipete, Romam peto.
Romivage, Romœ vagus.
Rouer, rotare.
Roupt, ruptus.
4o8
GLOSSAIRE.
Sabiilenx, satndosus.
Sabnrre, saburru.
Sacre, sacer»
Sacrement, iacrameftluin.
Sa^^e, soyo.
Sage, sacrum.
Sagette, sagitUu
Salacité, saiacUas,
Salfuge, saiisfuga.
Salse, salsus.
Saluation, saluatio.
Sanctimoniales, sarutimùniales,
SanctoroQ, de sanclorum,
Sanguifier, sanguemfacere,
Sanie, sanies,
Sanxir, sancire.
Saper, sapere,
Sapience, sapienUa,
Saturé, saturatus.
Scintille, scintilla.
Scripteur, scriptor.
Scrofules , scro/ulœ.
Sedé ^ seelatus,
Seigni , senex.
Seille, secak.
Semondre, submovere,
Sempitemeuz, sempitemus,
Senestre, sinister,
Sequent , sequens.
Serain , serenus.
Sergent, serviens.
Servateur, servator.
Server, servare.
Sidéral, sidendis,
Sigillatif , de sigiUunu
Silente , silens.
Sîmulcté, simuUas*
Sbter, sîsiert,
Solenne, solennis.
Solier, sotium,
Solifuge, salis fuguê,
Solu, solutus»
Somnial, de sonmus.
Sorore, soror»
Soubstraction , subUnetiiK
Soûlas, solatium.
Souldre, soluere,
Souloir, solere.
Sourdre, swrgere,
Spadonique, de spado.
Spectable, speciabitis^
Speculance, de speculunu
Spirer, spirare.
Spolier, spoliare.
Stade, stadium.
Ster, store.
Stipuler, slipulari,
Stomach , stomachm.
Strident, sttidens.
Strié, striaius»
Subiacent , subiacens.
Sublever, subtevare.
Subside , subsidium.
Substantificque, de substaniia.
àSubstraire, subtrahere,
Subtilié, de subtilis.
GLOSSAIRE.
Subuertir, subvertere.
Suille, suillus.
Supereroger, supererogeure.
Superfetation, superfietatio.
Supernel , supernus.
Surgir, surgere.
Sylvaticque, sytoaticus^
4û9
Tabellaire, tabellarius.
Tabien, de tabès.
Tabide, tabidus.
Talare, talaris.
Taies, (a/t.
Taucîw, taxctre,
Tedieux, tœdiosus,
Temperie, temperies,
Tenel, tenellus.
Teneur, ténor.
Tenites, Tenites.
Terrien , terrenus^
Tesserë , de tessereu
Testament, de testa mens.
Tester, testari.
Tetricque , de tetricus.
Tibie, tibia.
Tinnuncule, tinnuncuhAs.
Titubation, titubatio,
Tolete, Toletum,
ToUir, toUerv.
Topiaire, topiarius.
Tonnent, tormentum.
Tourbe , tvrba.
Tousdis , totis diebus,
Traiectaire, ingectarius.
Transcender, transcendere.
Transgredir, transgredire.
Transir, transire.
Transitoire, transitonus.
Translaté , translatas.
Translucide, trans htcidus.
Transpontin , trans pontum.
Transsumpt, transsumptus.
Tregenier, de traginare.
Trépidation , trepidatio.
Tresque, tram qiuun.
Trirèmes, triremis.
Trisulce, tristUciis.
Trochile, trochihis.
Tubilustre, tuhilustrium.
Tubule, tubulus.
Tugure, tugtirium.
Tuition, tuitio.
Turbine , turbo.
Turbiné , tturbinatus.
Vacque, va4:uus.
Vagine, vagina.
Variqueux , varicosus.
Vastadour, vastator.
Vaticinateur, vaticinator^
Vejoue , Fejovis.
4io
Vele, vélum,
Vellîcation, vellicatio.
Venation, venatio,
Vendicquer, vindicare,
Veneficque, veneficus:
Vener, venari.
Veneur, vencUor,
Ventilé , ventilatus.
Venuste, venustus.
Verbe, verbum»
Verbocination , verbocmatio^
Verisimile, verisimilis.
Verme , vermis,
Vernaculé , vemaculus.
Verser, versari.
Versure , verswra.
Vespertin, vespertinus.
Veste, vestu.
Vice, vices.
Vice versement, viceverstu
Vicinité , vicimtas.
Victeur, victor.
Viduité, viduitas,
Vilité , vilitas.
GLOSSAIRE.
Villaticque, viUatiau.
Vires, vires.
Vite, vit€U
Vitric, vitricus.
Vitupérer, vituperare.
Uiigineux, uliginosus.
Ulisbonne, UlyssiporuL
UUe, uUa.
Uilement, ululatus.
Ulmeau, u/mu5.
Union , unio.
Vocable , vocabulum.
Vocale, voccUis.
Vociter, vocitcure.
Vole, vola.
Volter, volutare.
Vomiter, vomitare.
Voraige, vorago.
Vote, votwn.
Voulte , vultus.
Urenty urens.
Uranopete, uranum peto.
Vulgue, vulgus.
MOTS TIRES DU GREC.
jàbiot^biosy bios abiotos, Chorls hygieis. Rabelais a traduit lui-
même cet adage.
Acamas {indefesstis)^ de a privatif, et kamnô.
Achorie, de a, et choros,
Acroamatie, acroama (narratio).
Acromion, de acros^ omos,
Adene, adcru
.£gilops, aigilops,
Agelaste, de a privatif, et gelasin,
Agiaux, de agios (sanctus).
Agiota te, de agios.
Aglaopheme, de aglaos (admiratione dignus)^ etphéméy dont
les Latins ont fait fama,
Alectryomancie, de alector, et manteia.
Alexandre, de aiexasthai {auxiliari),
Aleuromancie, de aleuron,
Alexicacus, de alexô et kakos
Alibantes {aneuUbados), de aneu {absque)y libazô {stillo
humorem.
Aliptes, de aleiphô {ungo).
Almyrode, almyrôs.
Alomancie, de als {sal).
Alosis, de aliskô^ (capio).
Alphitomancie , de alphiton {farina).
Amaurote , amauros ( obscurus ).
Ammodyte, de ammos {arena)^ et dumi (subeo).
Amphicyrce, de amphi et kurtos {curvus).
Amphisbene {amphisbaina) , de amphi et bainô {incedo)^
4i2 GLOSSAIRE.
Anacampserote, de anacamptô {revertor\ et eros {amory
Ânagnoste, anagrwstes^ de anaginoskô.
AnaLTche , anarchos ; de a privatif, et de arche.
Anatole (oriens)y de anatellô {exorior),
Ancyliglotte , de agkylos (^curvus), et gljtta {lingita.)
, Anemophylax, de anemos (ventus) et phylax {custos).
Anomal (anomos)^ de a privatif, et de nomos.
Anthracite, de anthrax.
Anthropomancie, de antkropos»
Antichthones , de anti e| de chthon ( terra).
Antinomie, de anti et nomos.
Antiperistasie, de antiperistami {undique obsisto).
Antiphone , de anti et phonè ( vox).
Antiphrase, de antiphrazô.
Antistrophe, de anti et straphô.
Antonomasie, de anti et onomazô {nomino).
Antromancie^ de antron.
Apedefte, apaideutos {inerucUtus); de a privatif, et paideuô
{doceo).
Aphérèse (apkairesis)^ de aphaireô (aufiro).
Aplanes (fixe), de a privatif, et de plané (^aberratio).
Apophthegme , de apo et phtheggomai. •
Apopompée {apopompaios)^ de apopompeô {averto)y formé
de apo et de pempà.
Aporrhetique , aporrhetos {arcemus).
Apostole, apostolos.
Apotheqûe, de apothitemi (depono).
Apotherapie, de apô et therapeuô.
Archétype, de arche et typos.
Architriclin , architriklinosy de arche , et trikUnon (convivium).
Arcticque, arcticos.
Arge, arges (albus).
Arithmomancie, de arithmos {numerns).
Asaphi, asaphis {obscurus), de a privatif, et saphes {mani^
/estas).
Asbestos (inextinguible), de a privatif, et sbestos.
clossaibë: 4i.^
Ascalabote, asealabas.
Ascaride, de ascarizô {salio).
▲scite, de askas (outre).
Aspharage, aspharagas {gula),
Astome, de a privatif, et stùma (bouche).
Astragalomaucie , de astragalos {tali lusorii),
Astromantie, de aster.
Astrophîle^ de aster et philos (omtcus).
Ataraxie , de a privatif, et tarasse ( twrbo).
Atrophe, de a privatif, et trephà {nutrio).
Attelabe, attelabos,
Axinomancie, de axinè (Aosla).
• »
B
«
Bacchides, de bacchos {furore peritus).
Bactromancie, de haktron (baculus).
Balane, 6a/am>s (gland).
Baller, de ballein.
Barathre , barathroiu • i
Barytoner, bofjtoneôy de barys {gravis)^
Bassarides , bassatis ( meretrix).
Bibliomancie, de biblion {liber).
Bonase, bonasos.
Bostrychomancie, de bostrychos {capillus).
Botanomancie , de botanè {herba).
Brizomancie , de brizô ( dormio ).
Bupreste (6ouf>rest5); de bous et prêté {incendo, inflammo).
Byssin, de byssos.
Gacoethe, de caco5 {malus) et ethos {consuetudo).
Galabrisme, de kalabraô {Calabros tmi^r).
Calaer, de kalos aeros.
Calamité, de calamis.
4i4 GLOSSAIRE.
Galathe , katathos.
Galoyer, de ca/os (beau), et ieras {sacer.),
Camelopardale , camelopardalis.
Canon , canon ( régula).
Gapnomancie, de capnos {fumas).
Cardiacque, de cardia (cor).
Garpalim, carpalimos {celer).
Garpasien , carpasinos.
Gatachrese, de katacluraomai { ahutor).
Gataglyphé, de caia et gfyphô {sculpto).
Gatapulte, catapeltls; de cata et palld {vibro).
Gataracte, cataractes; de cata; et rassô {dejicio).
Gatarate , calaratos , ( maledictus ). •
Gataclysme, cataclysmas ; de cataklyzô {inundo)^
Gate(pde, cataigis^ de cata et aissô {prosilio).
Gatoblepe, de cato {infra)y'et blepô {intueor).
Gatoptromancie , de catoptron ( spéculum ).
Gecias, kaikias.
Geleusme, keleusma^ de keleuô {jubeo),
GeAiade, kemas,
Genchryne, kegchriSyde kegchros {mitium).
Genotaphe, de kenos {vacuus)^ et taphos {seputchrum)»
Gephaleonomancie, de kephalè et onos {asinus).
Gephe, kephen.
Geramite, de keramos {terra figutaris).
Geraste, de keras { cornu ).
Gercopitheque, de kcrkos {couda) et de/nlAex {simia).
Gfemophore, de kemos {vas fictile).
Geromantie, de keros {cera).
Ghalemie, lisez calemie, de kalamos.
Gharisteres, de charités (les grâces).
Ghartomancie, de chartes {charta).
Ghasmates, de chasma (hiatus).
Ghelhydre, chethydros^ de chelys {testudo), et de hydor
{aqua).
Gherhydre, de ch€rsos{ terra) ^ et de hydor {aqua)»
GLOSSAIRE. 4i:»
Ghiliandre, de chilias (mille), et aner (homme\
Chiromancie, de cheiros {manus),
Ghironacte, cheironax.
Chœromantie , de choiras {sus).
Choie, cholè(6*7is),
Cimoliamancie , de kimolia {terra alba),
Cinethmoscopie^ de kinethmos {mottis).
Cinne, kinna,
Cleidomancie , de kleis {clavis),
Cleromantie, àêkleros {sors).
CLimactere, de kiimax {gradus).
Colymbade^ de colymbciô {nato),
Conare, de konaros {promptus €ul agendum),
Conopee, konopeion, de conops {culex),
Cordace , kordax.
Coscinomautie, de coskinon{cribrum).
Cotyle, kotytè {cavitas); d'où cotylédon.
Cranioscopie, de kranion et skopos {speculator).
Cranocolapte, de kranion (capuf), et de kotaptô {excoro,
tundo ).
Cremastere, de krcmaà {sûpendo).
Crepalocome, de craipalè (dont nous avons fait crapule)^
et de komos ( comessatio ).
Crithomancie , de krithè { hordeum ).
Crotaphique, de krotaphos (tempe).
Cryere, hyeros (frigidus).
Cyamomancie, de kyamos {fuba).
Cybomancie, de kybos {fessera).
Cymaise, de hyma {unda)^ d'où cymasuîte.
Cyne, de kyon {hynos)^ canis.
Cynocéphale, de kynos et cephatè.
D
Dactyliomancie, de dactylos {digitus).
Demoboron, de démos {populus ) , et bora {pabulum).
4i6 GLOSSAIRE.
Daphnomancie, de daphnè (laurus),
Dendromalachie, de dendron (arbor)^ et malachla (moUities)*
Diaphragme {interstitium)^ de dia et phmssô {obstruo).
Diaspermatisant, de dia et spermeu
Diastole, de dia et stellé {conlraho),
Diatypose, de dia et typos (Jigura\
Dicaste, de dicazà (judico).
Diphtere {peUis\ de dephé ( excorio),
Disticque, de dis {bis\ et stichos (versus).
Dorcade, dorkas.
Dorophage, de dâron (donum) et phagô {comedo).
Dropace, drapas y de drepô (carpo).
Dyscole, de dys (<^rè), et colon {cibus),
Dyscrasié, de dys (privatif), et knUos {robur).
Echephron, de echon etphren (sapientia).
Electre, electros.
Elloposderos, de eUops (piscis), et de deras {corium).
Ellops, ellops, de ops (vox)«
Emmelie , de emmelos ( concinnè),
Empyre, de empyros (ignitus).
Eneorème, de en {in)^ et aioreô {sursiun tollo),
Engastrimythe, de gaster (ven(er), et de mythes {yerbutn).
Engys , de eggys {propL ).
Enhydride, de enhydrios {aquatilis),
Enoptromande, de enoptnm (spéculum).
Entelechie, entelechia (perfsctio).
Entommeures, de entomè {incisio),
Enyo, Enyo {Billona).
Eolipile, de aiolos (uefox), etpilos,
EpaenoDs, de epained {laudoy
Epanalepse, de epanalyô {redeo),
Ephectique, de ephexis (cohibiiio).
glossaire;. 4j7
Epicenaire, de epikenos (vanus).
Epiglottide, de epi et glossa ( lingtia ).
Epi(p:ainme, de épigraphe {inscribo).
Epilenie, de lenaios^ surnom de Bacchus.
Epïnïcej de nikè ( Victoria).
Episemapûe, de episen^w^ô {indico).
Epistemon , de epistemè ( scientia ).
Epitaphe, de taphos {sepulcrum).
Epithete, de epithemi (tmpono).
Erythrée , Er^tJumos ( ruber),
Eschine, Echinos,
Euangile, de eu ( henè ), et aggellô {nuntio).
Eudemon, de eti et daimoru
Euergetes , de eu ( benè)^ et ergon ( opus ).
Evohè, eyoi; de eyiosy surnom de Bacchus,
Ëusthenes, de eu et sthenô (valeo).
Exotique, exoticoSy de exù (foras).
G.
Gagate, de Gages, fleuve de Lycie.
Gastrolatre, de gaster {venter), et laîria,
Gelasin , de gelaô ( irrideo ).
Geloscopie, de gelaô.
Genetfaliaque, de genesis ( ruuivitas).
Geomantie, deghè ( terra ).
Geromancie^ de ^eron ($enex).
Goetie, goeteia ( incantatio ).
Graphide, de graphe {describo ).
Grii kaminoi isos ( vetuiœ fiUiginosœ similis ).
Griphe, gryphos.
Gryphon, gryps.
Guogues, agoga; de agogos {ductor).
Gymnaste, gymnastes; et celui-ci, de gymnos (nudus).
Gynecomancie , de gynè {mulier).
Gyrine , de gyros ( rotçndus ).
Gyromancie, de gyros.
3. 3-
4i8 GLOSSAIRE.
H.
Halot, halos.
Hectique, hectikos,
Helepolide, de heleô (c^io), et de polis {wrbs).
Hémicycle, de hemi etçyclos (circulus ).
Hemiole, de hemi et olos {totus). .
Hemomancie, de hainuL {languis).
Hemorrhoïde, haimorrhoeô {êanguinitpro/luvio laboro),
Hepatoscopie, de hepar (jecur),
Heptaphone, de bepta {sepiem)^ et phonè (vox).-
Hesperie , hesperis ( ocddentaUs),
Hiéroglyphe, de hieros (sœer)^ et glyphè (scukura).
Himaotopodes , de himàs ( lomm ) , 6t de pays {pes).
Hippodrome, de hippos {equus), et dromos ( cursus).
Homonyme, de homes (similis).
Horoscopie, de haros (temptis),
Hydatoscopie, de hydns (aqua).
Hydrargyre, de hidor ( r&jrtdz ), etargyros ( argenium ).
Hydromantie, de À;^or. .
Hydromel, de hydor et mellon.
Hypenemien, hypenemios {ventosus),
HyperduHe, de hyper ( super) y et douleia ( servitus ).
Hypernepheliste, de hyper et de nephelè ( nubes ).
Hypocriticque, de hypocrisia (imitatio),
Hypog;ee, de hypo Çsubter)^ et ghè ( terra),
Hypophete, de hypo et phaô ( loquor),
Hyposarque, de hypo eVsarx ( caro),
Hypostase, hypostathme^ de hypo et stathmitô {pondero),-
I.
Ichthyomancie, de ichthys {ptscis).
ichthyophaçe, de ichthys et de phàgô ( comedo ).
Icesimyxe , de eikosi ( vigittti).
OLOSSAIUfli 419
Ischie, iscAù ( /um6u5 ).
Isthme 9. t5tAmo5. , < : .. . .«
Ithybojle,.de^'t^j (/«çtw^)jpt-<>q|(;^ç,(j£|iC^), .^
Ithymbon, ilhymboL ,
Ithyphalle, de iï/iyj et phallos {phi^fftfi^y ^ . ; , .'
lynge, de iy^jç, l'ajl^ea^ 4?» ^m^^^l^^^^fi^^^^ff t&ifintKoii
dans la composUi^(\i;i. des phiffi;e^. , ; , , . , 1 . .
Ker&wioscopie^ de keraunosfjulmm)^
>, '.' ..•:'. ''S... ,
Lambdoi^e, de la letti^e /o^iittcia.^
Lampadomancie, de Jl^mpff^ 0^)*
Lampyiide, /orr^m. , ^.^. , ^
Lapathium ( lapathon ) , ([ ^er6<i ).
Laryngé, de larygx {guttur). .
Lf[9anophorevde If^cuwnÇsdlafamiUcuris). . ., . .
Latrialement , de latreia ( cu/tus ).
Lecanomancie^.de i^çcinè i^palina)^^
Lelape , lailaps { ventu^jyrocellosus ).
Leuce, feucos (a/6ii«).
Libanomande, de libanos (thus).
Lipothymie, de le^pô (deficio) et thymos (arUn^us)*
Lithontripon^ de Uthos ( lapis ), et de tribâ ( t^ro}, .
Logarithmbmancié, de logc^riazô {computo),
Lozias , surnom d'Apollon , dérivé de loxos {obUquus ), à
cause de l-ambiguîté de ses oracles.
Lycaon, de lycos (lupus).
Lychnion ^ .de lychnos ( lucema ).
Lycisque, dé lycos.
Lycophthalme , de lycos et ophthalmos ( ocubis ).
M.
Macneon^ de mahfps{Uifngus y, ...
Macrohe y de makros fft tfios {ttita), ,, .
^7-
420 GLOSSAIRE.
Magfdaleon, magdalia.
Mandragore, mandragoras,
Matagraboliser, de nUitaios {vanus), graphe {scnbo)y et
hallo (jacio).
Mateologie, matmàloffos.
Mateotechhie, mcttaiotéchnia , de mataios et techné ( ars).
Medamothi, de medamos (nuUus)^ et othi ( u6t).
Meden, de medeis {nullus).
Megiste, de megas (magnus).
Melancholie, de mêlas (nig^)^ et de cholè {biits).
Méninges, menigx.
Mesaraïque, de mesè (mec/ia), et araia (uenCer)*
Mesembrine, de mesembria ( meridies ).
Metalepse, de metaiebo (post alium sumo).
Metaphrene , de meta ( post ) et phren ( mens ).
Météore^ (meteoros) (subUmts).
Metoposcopie', de mctopon (frans)^ et skopos (specutator).
Mètre, metron (mensura).
Microcosme, de mikros {parvus)^ et kosmos {mundus),
Monochorde, de monos ( unus)^ et chordè,
Monomachie, de monos et machè {piigna).
Monope, de monos et pays {pes).
Monopole, de niànos etpoleô {vendo).
Morosophe, de môro's {'stuUus)^ et sojf>kbs (sapiens).
Myornancie^ de ifiiys'{ mus). '. ' '
Myope, myops (clàudenÈ oculds).
Myriandre, de myrios{decem \nillia) et ànder^vir).
Myrobalan , de myrrha et balanos.
Mystagogue, de mystes ( mysta)^ et agogos [ductor).'
■'■ ■ • • N. ■'••' '•• '■'
Naule , naulon ( vecturce pvMium ).
Naumachie, naumachia; de naus {navis\ et machè {pugna).
Nausiclcte, de naiis et klyios ( illustrià^).
Necromantie, de tiecros ( morluus).
(GLOSSAIRE 421
Nephdibate, de nephelè ( nubes)^ et de bateô ( vado ).
Nephrocatarticon , de nephros {ren\ et kaJtartisU (mstauraiioy,
Nosocome^ de nosos ( morbus ),et de komeô {euro ).
Nycticorace, de rijrx ( nox)y et de korax ( corvus ).
o.
Obeliscolychnie, de obeliskos et de fychnos ( lucema).
Obole, 060(05.
Obryzë, obfyzon.
Ode ^odeia{itery
Œdipodîque^ de ^i(fed ( twmo)^ et de po^s ( f>es ).
Œnomancie, 4® oînos ( vinum ).
Ogygie, de 0^9105 ( mtiquus ).
Olympiade, de ofympos,
Ombrophore, de ombros {imber)'et de pherô {con/èro).
Omphalomancie, de omphalos {umbiUcus),
Onagre, de onos ( ostnuf ), et agros ( rtif ).
Onirocrite, de ûneiras ( sommum), et krinô (judico),
Oniropole, de oneiros et poleô {versor).
Onocrotale, de onos ( asimu)^ et crolalon ( crepitaculum ).
Onomatomancie, de onoma ( nom^n).
Onymande, de onyx (unguis).
Oomantie, de oon ( ovtim ).
Ophiasis, de ophis {serpensy
Ophite, de ophis.
Ophthalmomancie, de ophthaimos {oculus),
Opisthographe, de opità {retrorsian\ et de graphe (describo).
Orchis, orchis ( iesticulus ).
Organe, organon ( instrumentum ).
Orgie, orgia.
Orgoose, de orgainô ( in irani concito ).
Ornithoscopie, de omis (avis),
Orobanche, orobaggé^ de orobos {enmm)^ et agehô (sfriwi-
Ortbie, de orthas ( recAis).
423 GLOSSAIRE.
Orthogonal, de orthos {rectus)^ et gonia (angulus).
Oryçe, orjx.
Otacuste, de âta {auris)^ et dé akùuates {auditor),
P.
Paling^enesie, de palin (iterum)^ et de genesis {generatio^.
Palinodie, de patin et de ôdê ( cdntUà).
Palîntocie, de palin et de tokos {poitus).
Panacée, de pan {omnia)^ et de akeamai (tttedeàlr),
Panomphee, de pan et omphè {divina iA)x).
Pantophle, de panto et pheltos ( suher),
Panurge^ de pan et ergon ( opus ).
Pape , pappas ( pater ).
Parabolaius , de paraballomai ( projiàià nié in cdsus).
Paranympfae, de para et nymphe ( sponàa),
Parasang[e, parasaggas.
Parastates, de ;;arà et siaô ( 5fo).
Pard , pardos.
Paronomasie, de para et ànoma.
Parotides, de para et ous ( auris).
Paroxysme, de para èi oxys ( àcuhis).
Parrhesien, de parrhesia {audàcia loquendi).
Parthenomancie, de parthenos ( virgo ).
Pecile, poikilos (^varius).
Pedomancie, de pais {puer).
Pegomancie, de pegè (fons).
Penie, penia.
Pericharie, de péri et chairô {gaudfiO}.
Périnée, perineon,
Petauristique, depetauron, machine à voler.
Phalange, phalaggion,
Phalerë , de phalara.
Phanal, de pitanès ( lux).
Phantasme, de phantasma (spe^trum).
Pharyngé, de pharygx {guttur).
GLOSSAIRE. 42:)
Phengite, de fheggps {splendory
Philautîe, de phileô {amo)j et aiUos{ipse).
Philologe, de philos et logos {verbum),
Phîlomele, de philos et melos ( carmen), ^
Philophanes, de philos {amicus), ei pfuuiès (/tpr).
Philotbeamon , de philos et theama {spec^ficulum)»
Philotime, de philos et timè ( honor).
Phlebotomie , de phlebs ( \yena ) , et tome ( incisio ).
Phœnicoptere, de phoinikos ( ru6er ), et p<lsrion ( a/a ).
Phreoe, phrenes (prœcordia),
Phroutiste, de phrontis ( cogitalio ).
Phrontistere (5Co/a), de phrontis.
Phthiriasis, de phtheir (pediculus).
Phyllomancie, de phyllon (Jblium).
Physetere, de physao ( sufflo ).
Physicien , de physis ( natura )-
Phy tomancie , de phyton ( planta ).
Picrochole, de picros {amarus)^ et cAo(è (61(15).
Pinacomancie, de pinax ( ta6u/a),
Piot, depiô{bibo).
Pithie, depithi {bibe).
Pityocampe, de pitys (pinus) et kampè {eruca).
Plasmateur, de plasma (Jigmentum).
Pleure, de pleura {lotus).
Plinthide, de pUntos {later).
Polymyxe, de poly (multum)»
Polypragmon , de poly et pragma {negotium).
Ponerople, de poneros (improbus) et polis urbs.
Ponocrates, de ponos {labor) et kratos (robur).
Poppysme, de poppyzo {blandè contrecto )•
Presbtre, presbyteros {senior).
Prestere, prester {incendens),
Proboscide, proboskis,
Prolepsie, de prolebo {anlè capio, antè verto).
Prologe, prologos,
Prophylacticque, de pros (juxta), et phylaitô (custodio).
4^4 GLOSSAIRE.
Prosopopee, de prosopon {personna) et poieô {facio)*
Prototype, de proton (onté), et typos,
Psoioentes , de psolos (fijunus ).
Psychoçonie, de physché {anima) et gonè (genitura).
Ptarmoscopie, de ptarmos {stemutamenttim).
Ptochalazon, de ptochos ( mendicus)^ et alazon (Jactatory
Ptyade, depthyô {sputo),
Pygmée, de pygmè ( mensura cubiti).
Pylore, de pyloros (janitor).
Pyromancie, depyr {ignis).
Pyrope, de pyr et ops (carbunculus).
Pyrrhique, pyrrhichè.
R.
Rabdomancie, de rabdos {virga).
Rhagadie, de rhagas (scissura)^
Rhagion, de rhax {acinus).
Rhinocéros, de rhin {nasus) et keras {cornu).
Rhizotome, de rhiza {radix) et (tome).
Rhomboïde, de rhombos {rhumbus).
Rhythmer, de rhythmos {concinnitas),
Rhyparographe , de rhiparos {sordidus)^ et grapiiâ.
Satyre, de sathè {pudendum virile).
Scalavotin, skatabotès,
Scatophage, de skaton {merda).
Sciomachîe, de skia {umbra) et mojchè {pugna\
Sciomancîe, scia {umbra),
Scirrhotique, de skiirhos {scirrkus).
Scolopendre, skolopendra.
Scordon ^ skordon,
Scorpene, skorpaina.
Scotin, itkoteinos {tentbivsns)\de skotazô {obscuro).
GLOSSAIRE. 435
Scybale, skybalon {stercus).
Scy taie , skytale ( scutica).
Scythrope , skythropos {tetricus).
Sebaste, sebastos (venera6i7ts); de sebaxâ (veneror).
Selenite, de selenè {luna),
Sepedon, de sepedon {jmtredo).
Sicînnis, de sciô {moveo) et kineâ (emcveo). •
Siderite, de sideros (Jerrum),
Sig^alion, de sigaleos (facitia).
Silène, de sUlainè ( inideo),
Sinapîser, de sinapL
So mates , de soma {corpus).
Sophiste, de sophos {sapientia). Ce mot se prenoit en bonne
et en mauvaise part.
Sophrone, sophran {moderatus), de saos{sanus) et phren
{mens).
Sphacelé, de spakeios {gangrœna).
Spha^tide, de sphagô (juguto).
Sphincter, de sphiggô {constringo).
Sphra^itide, de sphragis {sigiUum).
Splenetique , de splen { lien ).
Spodizateur, de spodixâ {siib cinere coquô ).
Spodomancie, de spodos {dnis),
Spondyle, de spondjrlos {vertebra).
Spyrathe, spyrathia {caprarum stercus).
Stemomancie, de stemon {pectus),
Stichomancie, de stichos {versus).
Stoechomantie , de stœicheion {elementum).
Strié, desfrûr, canelure.
Strige, de strix {avis vocis stridentis).
Stylobate, de stylos {columna) et baô {vado).
Styptique, de styphô { adstringo).
Sycomantie, de sykeè {Jicus).
Sycophage, de^Aeé.
Sillogisme, de siltogizomai {ratiocinor).
Symbole, symbolon.
426 GLOSSAIRE.
Symmiste, de symmigô {promisceo).
Syndicqaery âesyndicazô {unajudico).
Synecdoque, de synekdechomai {unà excipio^ syn {cvan) èkde*
chomaL
Synterese, de sin et tereô (servo),
Syrta, syrtis, de syrô {traha).
Systole , de systellô {contraho).
Telonie, teloneia, de telos (vectig^l), et qnepmai {redimoY
Tephrasnancie, de tephra {cinisy
Teratoscopie, de tercu (porterUtim),
Tétrade, tetrcts {quatemarium).
Tetragnatliie, de tétras et gnathos ( meucilla),
Thalamege, de thalassosy et megas {magnus).
Thalasse, thulassa (mare),
Thaumaste, de thaumazô (miror),
Tlieleme, thelema {voluntas),
Théodore, de theos (deus) et doron (^donum).
Theolepsîe, de theos et lebô {capio),
Theomache , de theos et machè {pugna).
Thérapeutique, de therapeuô {sano),
Thermastris, de thermastra {caldariwn).
Thlasié, de thtasis (fractura); thlaô (Jrango),
Thlibië, de thiibô (premo).
Thorax, thorax (pectus),
Thyades, de thyazô (orgia celebro).
Thyelle, thielta (procella).
Thyoscopie, de thyos (victima),
Thyrse , thyrsos,
Tityre, tityros (satyrus).
Tmesis, de tmaô (^scio).
Tolmere , de tolma (audacia),
Tragfomancie , de tragos (hircus),
Trîcaciste, tris {ter)f et kakistos (pessimus).
GLOSSAIRE. 4a7
Trieterides, de trieteris {spatiwn trium annorum).
Trine, trina.
Trismegiste , de tris et megistos {magnus).
Troglodyte, de trogtè {caverha)^ etdyd {mergo).
Tropotogique, de tropos {ratio) et logos,
Tryphe, trypfiè {delitiœ).
Tympanité , de tympanon,
Typlilope, de lyphlos {cœc%As\
Typhones, typhon {prooella).
T y rophage , d e ^ros ( caseus ).
'u.
Ucaleçon , de ouk (non) et <degiz6 (euro).
Utopie, de ou {non) et topos {regio).
X.
Xenomahe», de xenos {peregrinus) y et de mania,
Z-
Zelotypie, de zelos {invidia)^ tiptô (pulso),
Zencle, de zagklè {faix),
Zoophore, de zùon {animal)^ etpherô {Jero),
Zoophyte, de zoon et phyà {produco).
E ROT ICA FERBA.
Put'dutum scriptorù apus ne deMptce; tiom^ucr.
Si latciva legis , mgeniosa leqes,
Taiooiiot.
\
EROTICJ FERBJ.
A.
Abandon :
Fille qui donne
S'abandonne.
ABfiicoT Jèndu; nature de la femme.
AccLAMPER une femme ; far faJtto venereo. An propre, fi-
cher, planter, affier.
Accointer. Ce verbe si^p^iifie proprement aborder quelqu'un,
le hanter, lier commerce avec lui, contracter une liaison, se
familiariser. Ménage le dérive de adcomitare. Il suit de ces dé-
finitions que accointer une fenime, c'est avoir avec elle trn
commerce particulier, une liaison étroite, c'est, en un mot,
la connoUre, dans toute la force de l'expression.
AcGOLER une femme, l'embrasser, yàr Patto,
Otez-moi vite cette étole ,
'Et si bientôt je ne laccole.
J'aurai la gageure perdue.
AccoMODER une femme, la connoitre.
Accomplir une fille; la faire femme.
Acoupi , cocu.
AcoopiR, accoupaudir une femme; c'est débaucher uii«
femme mariée, la rendre coupable : de culpa.
Accrocher une femme, raccointer,.la connoitre, avoir avec
elle un commerce particulier.
Accrocheuse, femme publique, qui arrête et raccroche les
passants.
432 EROTICA
v/v' Acte vénérien. La langue erotique est, sans contredit, une
des plus riches. Nos bons aïeux ont donné à cet acte, objet de
nos désirs, et trop souvent aussi de nos regrets, mille noms,
tels que: acclamper, accointer, accoler, accomoder, accomplir,
accoupaudir, accrocher une femme; affiler le bandage, af-
fronter, ajuster, aller Famble, faire Fandrogyne, anhaster,
sonner l'antiquaille, appointer, arieter, arresser, assaillir, don-
ner Faubade, loger les aveugles (ce qui n'appartient qu'à la
femme)* donner l'avoine, faire le bas ou le petit métier, dan-
ser la basse danse, bâter l'âne, baiser, baudouiner, beliner,
beluter, besoigner, faire la béte k deux dos, biscoter, bistou-
riser, bobeliner, braquemarder, danser le bransle gai, bricol-
1er, bricol frétiller, brimballer, brisgouter, bubaialler, buso-
quer, faire la cabriole priapesque, carabiner, caracoller, battre
les cartiers, faire la cause pourquoi, faire cela, chalbinder,
faire la nuit du charpentier, mettre la charrue devant les
bœufs, faire la chasse aux connins, chaudron ner, empeser la
chemise, donner la bonne chère, chevaucher, faire la chosette,
chouser, cliqueter, cocher, cogner, faire la combreselle, faire
le conflit, connoitre, couailler, coueter, couvrir, faire la cri-
con criquette, faire la culbute, danser la danse Trevisanne,
la vieille danse, la danse du loup; débarbouiller, débragueter,
faire le déduit, ledequoi,decroter, donner la venue, donoier,
faire un ^uo sans musique, embloquer à la cupidique, em-
bourrer, embriconner, embrocher, enipescher, empreindre «
encharger, enchoser, encocher, enfiler, enjaràber, exploiter,
faire la belle joie, le fol délit, fanfrelucher, fatrouiller, far-
fouiller, faire la folie, foUier, forriller, jouer à la fosselte,
fouailler, fourcher, fourgonner, fretin -f retailler, fringuer,
garsonner, gimbreter, gribouiller, grimper, bâillonner, haii-
goter, hocher, hoder, hoguiner, hourdebiller, hubir, hurtebil-
1er, butiner; instrumenter, jeu de l'eschine, jocqueter, jouer
l'amorabaquine, aux cailles, au cogne-bas, à la corniche, au
cul-bas, à cul-sur-pointe, aux dames rabattues, de la Hùte à
bec, de la flûte douce, au glic, de la navette, jouer des reins,
au reversis, au trou-madame, jouter à la quintaine, frotter
VERBA. 4M
son lard , labourer, larder, levceter, faire la lutte creuse, plan-
ter le mai 9 jouer du manichordion (pour les femmes), jouer
des mannequins à basses marches, margauder, maintenir,
marjoUer, danser les Matadnsi niger, sceller un passe-port
sur le ventre, faire la pauvreté, exploiter au pays-bas, faire
le péché du monde, le petit plaisir, pertuîser, donner le pi-
cotia, pigeonner la mignotise d'amour, jouer au pi<piet, au
jeu de pousse-avant, pomper, quouailler, quiller, raccointer,
ramoner, rataconniculer, remuer le croupion, tirer du nerf,
rouscailler, sabouler, saccader, saigner entre les deux gros
orteils, saillir, sangler, secouer le pochet, jouer du serre-
croupière, faire compter les solives; supposer, tabourer, ta-
locher, tamiser, tantarer, danser le tordion de remuement,
faire un transon de chère lie, travailler une femme, trcper,
trepiter, triballer, trinqueballer, donner la venue, verminjer,
vervignoler, vetiller, etc.
Acteur,. un dévot à Vénus, qui fait souvent Vacte.
Aduocatiere, maquereUe , entremetteuse.
Affiler le bandage; arrigere.
Affronter une femme, de adfrontem; Paccointer, la con-
noitre , avoir commerce avec elle.
AFFirriAU, Ucazzo.
Ager, champ; la nature de la femme.
Aigrettes, cornes de cocu.
Aiguille, il caxzo.
Aiguillette (noiferP), prétendu charme par lequel on
rendoit un homme impuissant. Montaigne a raconté assez
longuement comment il s*y prit pour guérir un homme qui se
croyoit frappé de ce charme; liv. I, chap. xx.
Aiguillon ; il cazzo, V >
Aile. Qtii veut jouir cTaile il luifault lever la cuisse* Homo-
nymie de aile avec elle.
Ajuster une femme. L'archer qui veut atteindre un but
tgusle sa flèche. Cette explication suffit pour déterminer le
sens de l'expression précitée.
3. 2«
s
434 EROTICA
Alibi torains (I, 3io). Cotgrave rend ce mot par ceux-ci :
ail the corners,
Aligaiees, prostituées, ainsi Dommées du latin alica^ sorte
de boisson que l'on vendoit auprès des lieux de prostitution.
Alluhêllb, il cazzo; mettre $on aUumelle à la trempe. Voycs
ce mot au Glossaire.
Ambassadrice damour^ entremetteuse*
Amble, fatt» venereoi Au propre, c'est une allure du cheval.
. Ambvbaobs, fillêft publiques^ Chez les Romains, les ambu"
bâtas ëtoient des courtisanes qui jouoient de la âùte.
AvoJicABiiQuiNE (jouer V)^fiur Patto. Y. au Glossaire.
AvcHDi6yla nalnre d'un jeune Cfarçon^
Andoui&le venmeille, il cazzo.
kviîH)iiVLLExks Carmes , priape remarquable par ses dimen-
iiions. ' '
Akdhogime {fairt; /'). Voyez Beste à deux dos.
Angers V capitale des Angevins* Son blason ëtoit :
Basse ville , haults clochiers ,
Riches putains, pauvres escholiers.
Nous avons : Brief discours de l'exoellenoe^ grandcnr,.et an*
tiquité du pays d'Anjou; par Pascal Dufauz-Hobin ; Paris, Ri-
chard, i582, in-8"; «I le Panégyrique des Angevins^ pour
estreincs de l'an 161 3; Angers, Ant. Hérault, ia-B"". Pierre
Grosnet a Fait ua blason de la ville d'Angers.
AUGvrLLE, 4e membre; tlcozzo. ^
Aif UASTfiB une femme. Voyez embrocher^ dont ce verbe est
synonyme.
Animal à quatre yeux. Vayee Beste à deax dos.
Amimeles, les testicules.
AsMUAu de Hufis Caruel, la nature d*une femme. Voyea Ra-
belais (liv. III, chap. xxviii), et lo conte de La Fontaine.
AifNULUs, anneau, la nature delà feumie.
AifTiCQUAiLLE^ ancienne danse du genre des gaillardes j qui
étoJt, à ce que Tou croit, accompagnée d'une chanson. On
disoit toucha' ou soutier l^ antiquaille, Rabelais donne à cette
VEÏIBA. 435
expression un sens particulier, lorsque Panurg^e propose à sa
maîtresse de lui faire sonner une anticquaille par maistre Jean
Jeudi {il cazzo).
ÂPHiDOS, le membre viril.
Apistoler, cocufier.
AppAR£iLL£i}SE, maquerelie.
AppoiNCTERunefemme9^r/'afro.
Arbaleste, i7 cazzo. -^^^ '
Arçon ^ le nombril. Voye2 boudin.
Arieter, c'est Varietare des Latins, qtii signifie àrn pro|)rf
choquer, heurter, comme (otd les béliers. Cet animal ëtant
aussi lascif que le bouc, 6n à dû fkcilement doniie^ ail Vefbe
arieter un sens obscène , comme Pa fait Rabelais ( livre Ifl ,
chapitre xxvi), et dans plusieurs autres endroits de son Kvre.
Armes de Fukain, cornes de côcu.
Arnoul, cocu.
Arrérages; payeur d'arrérages^ homme vaillant ail jeu d'a-
mour.
Arresser et arregery de arrigere; dresser, élever, hausser,
roidir, bander. Ce verbe prend une signification obscène (). II ,
chap. XXVI ), n* aurez grande envie d^ arresser.
Asperges, Faspersoir par excellence; il cazzo.
Assaillir. Voyez saillir.
Attelier de Fénus; il mozio.
Aubade {donner t) à une femhie, la solita refettione.
Avec (P), il mozzo (en latin cumy en Italien con).
Aveugle {loger C); faire Pacte vénérien.
Poar loger l'aveugle ,
On détient aveugle.
AviTAiLLÉ, envitaillé; honorablement et vigoureusement
pourvu de Pinstrument qui sert à la génération.
Avoine; donner (* avoine au point du jour, c'est donner à une >^
femme la réfection qui plus lui haite. Voyez picotin.
Autel de Fénus , la nature de la femme.
Autel velu. Idem.
Autre (T), il mozzo; le cul est Fun.
2S.
436 EROTICA
B.
Badinage d'amour^ il cazzo.
Bagage, il cazzo.
Bagassg , fille publique.
Bagos, ruffien, maquereau.
Baisée» far Patto.
Balances de boucher, qui pèsent toutes sortes de viandes; so-
briquet donné aux filles publiques.
Balane, le gland, l'extrëmité de la verge; baianos.
Balletrou {sainct)^ (balaye-trou); tï cazzo. On appeloît
autrefois balletrou un balai.
Balloches» testicules; en anglois, balocke.
Balottes de plaisir, les tétons.
Balottes, les testicules.
Bannière de Fuleain; la confrairie des cocus.
Barathre, prostituée, abyme de perdition. Barathrum.
Barjdache. Voyez bredache. Bardachiser.
Bartaviou, le membre viril, en provençal.
Bas (le), natura délie donne.
Bas mestierj Fatto venereo. On Fappeloit aussi petit mestier;
le mot mestier signifioit, entre autres, office, emploi, service,
ministère, et paroit dérivé, par syncope, de ministerium, Voy.
basse dance, mannequins, et mestier, au RabeL
Bassara, prostituée; en grec.
Basse dance {danser la), c'est faire Pacte vénérien. On sait
que les danses se divisoient en hmite et basse. La première ,
qui comprenoit les difficultés de Tart, appartenoit particu-
lièrement aux baladins, aux gens du métier; la basse dance
étoit le terre à terre, la danse de tout le monde.
Basses marches; il mozzo.
Bassin , natura délie donne.
Baston a ung bout; il membre virile.
Baston d'Adam^ le membre viril.
Baston du mariage; le membre viril.
VERBA. 437
Bataille des Jésuites; masturbation.
Bâter Pane, far Catto venereo. Cette expression est allusi^e
au conte imité par La Fontaine, et qui se trouve aussi dans
le Moyen de parvenir.
Baudouin£R, c'est, pour le baudet, procéder à la copula-
tion. Rabelais emploie aussi le substantif baudouinage, et ap-
plique souvent à Thomme ce que la béte arcadique seroit en
droit de revendiquer.
Bavière [aller en) ^ passer les grands remèdes, paroeque le
mercure fait baverj
Beau sire, cocu.
Beaumont :
A Beau Mont le ViComte ,
A beau Cou le VitMonte.
Contrepèterie. On en trouve de très plaisantes dans les Bi-
garrures et touches du seigneur des Accords (Est. Tabourot).
La suivante, tirée du cbapitre lxxxvii du Moyen de parvenir,
est moins connue :
Je tnys si ayse quand je cous ,
Si pour nn C je mets on F ,
Qu'il m'est adniz à tous les coaps
Que j'ente une mignonne gresfe.
Belavx, les testicules.
Beliner, arietare. Ce verbe désigne Faccouplement des bé-
liers, et, par suite, celui de la femme; par suite encore, il si-
gnifie cocufier quelqu^un, id est^ beliner sa femme; enfin, il
veut aussi dire tirer la laine; c'est-ànlire filouter.
Belouse, il nuKSxo.
Beluter, mot obscène, ybr Catto %fenereo. On le dérive de
vobitare. Rabelais emploie aussi le substantif; Pacte mouvant
de belutage.
Berger {Pheure du)^ Finstant favorable en amour.
Berlingot, il caxso,
Besoioner une femme, Taocointer, la connoitre, la mettre
(
43« EROTICA
en œuvre. Le verbe bemgner signifie proprement se mettre k
l'buvrage» travailla, mettre en œuvre : bizegnare.
Besomonbs; les parties natoreUe^
Besson, la çorge, les deux tétons.
BssTE à deux dos {faire la)^ expression très énei^uement
obscène, et que nous broyons inutile d'expliquer plus claire-
ment. Voltaire a reproché à Shakespeare de Favoir employée
dans son Maure de Venise.
BeuvoiAE de Fénus^ U mfiiasû.
Bezoche, prostituée, femme publique.
BkDET de culbute^ il cazzo.
BiECBo(bec de bois, ou becquebois); le membre viril, en
patois Lillois.
Bijou, celui d'une femme.
Billes, les testicules.
BiLLouiT, il cazzo; du vieus^ mf>t bille ^ qui sî^ifioit un
bâton.
Biribi , il moKi^.
Bisgoter une femme. Mot obscène, qui sigiiifiç proprement
secouer, agiter. Il paroît dérivé de l'italien scuotere, mouvoir,
agiter fortement. Le Duchat lui donne une étymologie bien
plus gaillarde. Il prétend que biscoter vient de bis et de cotta ,
comme qui diroit cotte sur cotte y le mot cotte s'en tendant pa-
iement autrefois de l'habit des femmes et de celui des hommes ^
sur-tout de robe ou d'église, témoins ces 2 vers:
U men faolt auoir une cottf
Brief , et a ma femme de mesme.
Pathelin.
Mais, ce qui dérange un peu cette étymologie, c'est que.
'dans' les plus anciennes éditions 4e Rabelais, on lit hrisgotOter
Via lieu dé biscoter. On trouve aussi bichecoter.
BisTOQUETTE, le membre viril. De l'espagnol bitoquey faus-
set d'un-vonneauv J^Otoquet est une queue de billard courte et
grosse.
'^ *BtBT(yc«tsEii,/6iP f Abp> vfetiéreo.
VERBA. 439
B1TOU8IEN, le inem)M« viril, en ba»*bretoii.
Blanchisscvse de tuyaux de pipe. Une prostituée.
BoBELiNER. On a VU , dans le glossaire, la si|pification pro-
pre de bobelin^ bobeliner^ bobelineur. Rabelais, toujours plai-
sant, emploie aussi le verbe bobeliner^ pour faire Tacte vené^
rien.
BosL (boyau), il cazzo,
Bovpoji, il cazzo.
Bon soir, surnom donné aux filles, qui disent bon soir aux
passants.
Bordel, lupanaire; lieux de prostitution , ainsi nommés de
ce cpie, dans l'origine, ils étoient {dacés dans des bénies ou
petites maisons éloignées. Le Limousin de Pantagruel en in-
dique quatre de son temps , liv. II, chap. vi, auxquels nous
joindrons, pour la satisfaction des curieux, un petk tableau
de ces sortes d'établissements au seizième siècle.
Guillot de Paris composa, vers la fin du treizième siècle,
un Dict des rues de Paris. On y distingue les suivantes :
i. Ruelle -Sainct-Sevring (des Prêtres-Saint-Severin), où,
dit Ouillot,
Mainte meschinete
Sy lonent sonnent et menu.
Et font hatre le tron velu
Des fesserianz , que qne nus die.
2. Rue du Noyer, près celle des VieillesrAudrietes (elle
n'existe plus ) :
Ou plosienrs dames , por looier.
Font sonnent batre leurs cartiers.
3. Rue duGhevet-Sainct-Landry:
Femmes qui vont tout le cluenez
Maiçnent en la rue du Cheves.
4. Rue de Glateingny, dite le Val-d'Amour, dans la cité:
On bonne gent
Maingnent, et dames o cors gent.
44«» EROTICA
Qni ans hommes, li com moy tamU«iit,
Volentien duumeiment assamblent.
5. Rue Sainct-Denys-de-la-Chartre:
On plusîean dames en grant chartre
Ont maint vis en leur con tenu ,
Comment qnilz y soient contenu.
6. Gui de sac col de Racon (courbaton), près le cul-de-sac
de Sourdis:
Ou len a traiarcié maint con.
7. Rue Trousse-Vache:
Que dieu gart qnil ne nous meschiet»
8. Rue du Piastre, an Marais:
Ou maintes dames leur emplastre
A maint compaignon ont fait katre.
Ce me samUe pour eux esbatre.
9. Rue du Ghartron (des Mauvais-Garçon^-Saint-Jean):
Ou mainte dame en chartre ont
Tenu maint vit pour se norier.
10. Rue des Fauconniers, près celle du Figuier^int-Paul,
Ou len treuue bien por deniers
Femmes por son cors solader.
11. Rue aux Gommenderesses (de la coutellerie) :
On il a mainte» tenckeresses
Qui ont maint homme pris o bray.
A ces localités, indiquées par Guillot, U faut joindre:
1 3. Rue Pute y muce, nommée depuis , par corruption , du
Petit musc.
i3. Gul-de-sac Putigneux, rue Geoffroy-FAsnier. Le mot
Putigneux signifie putassier.
VERBA. Ut
i4* Rue de Fabbreuvoir Mascon (de la Vieille-Bouclerie).
Rabelais signale ce bordel.
i5. Rue du Ghamp-Gaillard (d'Arras, près celle Saint-Vic-
tor). Rabelais en parle aussi.
16. Gul-de-sac de Bourbon. On croit qu'il étoit auprès du
Louvre.
17. Rue du Grand et du Petit-Hurleur. Rabelais cite le lu-
panaire de ktislieu; mais il est incontestable qu'il faut lire hue-
ieu, le mot hurleur étant corrompu de Hugues Leu (loup), frère
de l'abbesse dWères, et qui vivoit au douzième siècle.
18. Rue Froidmentel (Fromenteau). Elle a encore la même
destination.
19. Rue du Ghamp-Fleury. Idem,
20. Rue du Poilocon , maintenant du Pélican. Sous le r^pie
de la terreur^ on en avoit fait la rue Purgée,
ai. Rue Tirevit, puis Tireboudin , maintenant Marie-
Stuarf'.
aîi*i Rue Court-Robert (du Renard-Saint-Méry).
a3. RueTiron.
a4. Rue Baille-Hoë, près Saint-Merry,
Ou Ion troave beaucoup de boë ,
dit Guillot.
a5. Rue Chapon, au Marais, dite jadis des Capons.
26. Rue Brise-Miche.
37. Rue du Champ-d*Albiac (rueGracieuse , faubourg Saint-
Marceau).
28. Rue de Chàalons, depuis Trousse-Nonain, Transepu-
tain , Transnonain.
ag. Le Gros-Caillou , maison de prostitution indiquée par
' Nous olMerverons, an sujet de cette rue, que c'est une grande erreur qne
d'attribuer au régne de Marie Stnart l'époque du cbangement de son premier
nom , sons prétexte qu'il n'étoît pins honnête à dire ; puisque la dernière syllabe
de ce mot se trouve encore en toutes lettres dans le dictionnaire de Cotgrave, édi«
tion de i65o, et dan» plusieurs autres, et que) Marie Stuart fut reine en i5v'>9.
D'ailleurs y le nom de Tire boudin remonte environ à i4i9'
44a EROTICA
Piganiol, sur le terrain du même nom. Elle a voit pour en-
seig;ne un gras caillou,
3u. Le Champ ^uz femmes ^ sur le terrain de la me Pois-
sonnière.
3i. Rue de la PUtrière (de la Oorroierie):
La maint une dame loudiere
Qui maint ehapd ha iaict de fiieille.
32. Rue des Gordeles (Cordelîers):
Dame y ha ; le descort délie*
Ne Tonldroye auoir nullement.
33. Rue Saint-Ylaire (HUaire):
Ou nne dame débonnaire
Maint, con apele Gietidas.
34* Rue du Bon*Puys.
La maint la femme a y chapuis -^
Qui de maint home a faict ses ^ais.
Nous avons la Fému populaire, ou Apologie des maisons de
joie; Lond. Moore, 1717, in-S*^; et le Pomographe, de Rétif de
La Bretonne, 1769, in-80.
Bordel eunbulant; fiacre à places de bois.
BoRDELiERy coureur de bordels. Tome I , page 4^79 Rabelaic
joue sur bordelier et cordelier,
BouBiL, le membre viril. Le60u6i7 est un oiseau chantant,
du genre du merle.
/ / Boucher. Boucher trois pertuis dune cheville, c'est mettre
V ^^ son nez dans le cdl d'une femme.
Bouchon, il memffro virile.
Boudin, i7 cazzo. On appeloit le nombril^ boudiné»
Bougie, le membre viril.
BouGiRON, sodomiste. Bougironner.
Boulettes de Vénus ^ les testicules.
BouLGRE , Boulgrain; bardacfae , sodomiste, hérétique ep ma-
tière d'amour.
VERBA 44-^
BouaBETçusE, barboteiiscy salope, coureuse, couine.
BocBDOir, il membro virile. Le bourdon^ coinine on le sait,
ëtoit le lon^; bàtpn du pèlerin.
BouRSAviTS, yudenda.
Boute en train; les tétons. *y
Boute /eu; i7 ctfzzo. :^^
t//)
/i
k
Boutique, pudenda.
Bracquemabdeb , ou bragmarder une femme , la férir de son % y
bracquemart , far CaJtto venereo , jouer du bâton à un bout, po « V'
Bracquemabt, ce que frère Je^n nomme ailleurs pistolan^
dier; il membro virile.
Braguette. Babelais prend souvent le contenant pour le
contenu; la maison pour celui qui Phabite.
Branche de corail , c'est un des mille noms que donne Ra-
belais à rinstrument que les nourrices de Gargantua pre-
noient plaisir k faire revenir entre leurs mains.
Brandili.E8, brandilloires; les testicules , par métonymie.
Bransle gay (sorte de danse), CaJtto venereo.
Bratdonne, prostituée; du mot brayf apppst, amorce.
Brèche; ilmozzo.
Bredache, mignon, giton , bardache'y d'où le verbe barda--
chiser. '
Bredouille, t/ cazzo.
Breland. Tenir le breland, en parlant d'une femme; faire
son mari cocu.
Brelingaut, berlingauld; il mozzo. La berlingue est une me-
sure d'environ deux pintes.
Brelocques, les testicules.
Breloque, t/cozzo.
Breneux, cocu.
Brichbtte ( brochette ), il cazzo ( lorrain ).
Bricoller une femme , l'aooointer* Le verbe bricoller qui,
au propre, signifie biaiser, aller de c6té, veut encore dire
mettre en œuvre, accommoder. Verville dit bricol frétiller.
Boutoh de rose, l'extrémité du sein.
Brimballer, c'est proprement sonnailler les cloches sans» '^
^
444, EROTICA
cesse et sans mesure, et, par suite, agiter, remuer. Rabelais
emploie aussi l'adjectif brimballeur. Le mot brimballat est bas-
breton. Rabelais a pris souvent brimballer dans un sens ob-
scène, et facile à saisir.
Brimborion, le clitoris.
Bringant, il cazzo.
Brjinguenel, homme qui n'a point connu de femme. Voyez
êoquebin,
Brisgoutter , briscoter. Voyez biscoter.
Brouillamini, les menstrues d'une femme.
Brouketo (broquette), ilcazzOy en lan^edocien.
Bubâialler, bâiUer^ entre-bâiller, entr'ouvrir, apparem-
ment bâiller comme les bosufs. Rabelais donne à ce mot un
sens obscène (liv. II, chap. xvii).
Burellb, le membre viril; burele est un terme de blason
qui désigne des fasces ou faisceaux.
BusoQUER,yâr Catto venereo; proprement s'amuser, jouer;
peut-être dejocari.
But mignon defischerie^ la nalura délie donne,
c
Cabochon de rubis y le gland.
Cabriole priapesquey Vatlo,
Cadran, il moszo. Voyez aiguille.
Cage, i7 mozzo. Voyez oiseau,
Caichb, pour l'italien cazzoy le membre viril.
«N'est-ce falotement mourir quand on meurt le caiche
« roidde?» (liv. I, ch&p. xxxix.) Un ancien proverbe dit :
> Qui monacha podtar,
« Virga tendente moritnr. "
Caionardiere, prostituée.
Cailles, des filles; diminutif, caillettes. On dit aussi de^
cailles coiffées.
VERBA. 445
Cailles ; jouer aux cailles, far tatto venereo.
Joaerau jeu «piaaz cailles on appelle.
Aux filles est chose plaisante et belle.
Cailles (f amour, les testicnles.
Calendrier hystoriai, où Ton marque le nombre; ilmozzo,
Calinaire, calignaire; galant, amoureux, favori d'une
femme.
Callibistri, les parties naturelles de la femme, voire même
aussi celles de Fliomme. (Voyez liv. II, chap. xvi.) Ou a
donné , de ce mot, les étymologies les plus folles : les uns y ont
vu CidloSy bis, ter (beau deux et trois fois); d'autres chalybs
hyster {petite cabane du ventre), etc.
On connoit l'ëpitaphe suivante, qu'on voyoit dans l'église
des Cordeliers d'Amiens.
Cy gist Looison la couturière ,
Qui, par dévotion singulière,
Laissa aux Cordeliers d'ici
Son si joli callibistri.
C'étoit le nom d'une petite terre.
Rabelais a forgé, pour sa bibliothèque de Saint* Victor, le
titre du livre callibistratorium caffardiœ.
Cahbrouse, salope, prostituée.
Canal , la natura délie donne*
Canicule, femme ardente au plaisir.
Canon à pisser, il cazzo.
Canoniere, le trou du cul.
Cantonnieres, nom donné aux filles publiques , cantonnées
le soir au coin des rues.
Carabiner, yàr tatto venereo.
CARACoLLER,yar l'atto vencreo.
Cardinal (avoir son) , se dit d'une femme qui a ses mois.
On dit aussi: avoir sa chemise, et ce qu'elle doit avoir; avoir
sa maie semaine, avoir son marquis.
Carimara , la natura délie donne.
Cartiers {battre les)^far Catto.
Cas du devant, la natura délie donne.
446 EROTICA.
Cas pendu, bâton à un bout, il cazzo.
Catamite , bardache ; catametos. Cëtoit un des surnoms de
Ganiméde.
Cavalcadour. Voyez chevaucher^
Gauoa, queue, membre viril.
Cauus, tige, membre viriL
Cause. Faire la cause pourquoi ^ far tatto venereo.
Oect {le) , il cazzo, o il mosuo. Voyez cela.
Gela (/e), la nature d'une femme.
• si yooM mettes U main au-devant d'une 61Jetle, elle la repookera \uie,
" et dira: laÎMes œLi. •
Moyen de parvenir.
Faire cela , e'est faire l'acte vénérien. Enfin, cela peut aussi
être le cazzo. Voyez cecy.
Celuy qui a perdu de l'argent ^ il mozzo,
Geluy qui regarde contre bas y il mozzo,
Gentre de délices, natura délie donne*
Gerros, couda, membrum virile (grec).
Ghalant, Fami particulier d'une femme.
Ghalbinder, arrigere. Voyez arresser.
Ghalumeau, il cazzo.
Chambre garnie {tenir), se dit d'une prostituée.
Champ de Vénus, il mozzo. Voyez ager,
Ghampisse, prostituée.
Chandelle, le membre viril. Dans le style burlesque, un
appelle un outil de petite dimension, chandelle des vingt-
quatre à la livre.
Chanterelle , il cazzo.
Chapon , eunuque. Chaponner,
Charpentier. La nuit du charpentier, la cheville dans le
trou.
..f 'i Charrue; mettre la charrue devant les boeufs. Far l'atto ve-
nereo. Cette expression se comprendra facilement ; on la trouve
dans Martial.
Chasse ^y^'re la chasse aux conins,far l'aJtto venereo: équi-
voque obscène sur le dernier mot de la phrase.
VERBA. 447
Chasteàit de gaiUardin ^ il mozzo,
Cest pour lofjer mon Griouiidiu
Dans son châleau de GaiUardin.
Let. GaL
GnAsTaÉs. Ces recutitSy ou retaillatSy dont Rabelais s'est plus
d'uue fois moqué, ont trouvé leurs défenseurs. Nous avons
Eunuchiy nati^facti, myslici, ex sacra humanaque litteratura
illustratij I^ijon, i655, in-4°, traité ex pro/ès50,ainw que ce-
lui d'Ollincan ( Ancillon); Arrêt notable donné au profit des
femmes contre leurs maris impuissants, s. d. in-12; les Privi-
légies et fidélitez des châtrez ; ensemble la Réponse aux griefs
proposés par Farrèt donné contre eux au profit des femmes ,
Paris, 1619, ii^*^^; 1^ Lettre consolatoire de Foulques k Abai-
lard : l'éloge des châtrés se trouve aussi dans les nouvelles ima-
ginations de Bruscambille. Nous avons encore J. Pfa. L. Wi-
thof^ de Castratis^ Lausanne^ 1762, in- 12.
Chat, il mozzo , à cause de sa fourrure. Voyez minon. Lais-
ser aller le chai au fromage y se dit d'une fille qui se laisse sé-
duire.
Chauldronner, yar tatto venereo.
Chaossbpied de mariage, état, ofiSce, revenu qui permet à
un homme d'entretenir sa femme sur un bon pied,
Cbèmjjx; femmes de chemin y prostituées, placées sur la voie
publique.
Chemisé; empeser la chemise d'une femme, far l'atlo ve-
nereo.
Chère; donner ta bonne chère à tiile femme, satisfaire son
plus vif désir.
Cheval. J cheval sur un torchon , se dit d'une femme qui a
ses règles.
CnEVAUGHEti; la signification propre de ce Verbe est, mon-
ter, aller à cheval. Il est aisé de comprendre de quel cheval
Rabelais veut parler. Bon chevaucheur.
Cheville dtAdam , il cazzo.
Chevillot, il cazzo.
448 EROTICA
Ghoiros (grec), {porcus)^ la nature de la femme; d'où
Bacchus étoit surnommé Choiropsalus ; de psalassô , contrecto.
Chose (/e), il auaOy o la nature délie donne. Choser^ far
l'atto.
Cbob^tte: faire la chosette. Jolie expression, pour désigner
ce que tous les hommes font avec le plus de plaisir.
Ghouart (maistre Jean), il cazzo, Chouart paroit dérivé ,
par aphérèse, de brichouart, broche , bûche , bâton.
Ghous^ie, l'atto venereo; d*où le verbe chouser,
GiEROE, membre viril.
GiTRiERESy filles publiques.
Glapoire , bordel.
Glavis, def ; le membre viril.
Glep, ilcazzo. Voyez serrure.
Gliqu AILLES, les testicules.
Gliquetter , far Catto venereo.
Gloistrieres^ nom donné aux filles publiques , dont la mai-
son étoit par dérision appelée couvent.
GocHER, encochery far tatto venereo y expression prise de l'ac-
couplement du cocg, et .des poules.
CocQUATRiSj une prostitueeV^
Gocu , celui dont la femme est infidèle. Ge mot parott T^ -
mé, par antiphrase, du nom de Poiseau dit coucou. Nous disons
par antiphrase, car, tout au contraire du cocu y le coucou va,
dit-on, pondre -dans le nid des autres oiseaux, tandis que
les amis du cocu viennent pondre dans le sien. Gervantes ,
dans son Curieux impertinent^ s*est efforcé de justifier Fespèce
de ridicule que^Pon déverse sur les cocus; mais ses raisons
sont plus pieuses que probantes. Par suite de ce ridicule, on
donne aux cocus pour attribut des cornes^ telles que celles
que la femme future de Panurge lui plantoit au front dans
son songe. Nous réunissons ici les diverses plaisanteries que
Pon a publiées sur les cocus et sur les cornes.
I. Les Privilèges du Gocuage, ouvrage nécessaire, tant aux
cornards actuels, qu'aux cocus en herbe. Cologne. (P.) i644 )
1698, 1708, 1712, in-i5!.
VERBA. 449
2. L'Ordre de chevalerie des Cocus réformés, nouvellement
établi à Paris; la cérémonie qu'ils observent en prenant l'ha-
bit, les statuts de leur ordre, et un petit abrégé de l'origine
de ces peuple. P. s. d., in-S^
3. EKsconrs pour la consolation des Cocus ; Rouen, Behourt,
in-i2.
4* Sermon en faveur des Cocus; Cologne, in-ii.
5. Sermon pour la consolation des Cocus, avec d'autres du
curé de Colignac, et du P. Zorobabel; Amboise^P.) 1751,
in-ia.
6. Histoire des cocus; La Haye (P.)> 174^5 in- 12.
7. Almanach des cocus, pour les années 1741 et 174^;
Constantinople (P.) 9 in-12, a vol. On y trouve une Notice
sur \c6 francs-maçons.
8. Lé double Cocu; Amst. (P.) , 167g; Amst. (Rouen), 1702,
1703, in- 13.
9. Le Pasquil du rencontre des Cocus à Fontainebleau;
i6A3,in.8«;
1.0. DialdgO piacévole nel quale pietro Aretino parla in
difèsà de malè adventurati mariti; Venise, 154^ , iii-8^.
II. Apologie des Cornards^ dans les traitez peur aulcuns
poètes y (P.), 1539, in-24.
I a. De Hanreitatum materia , thèses , praeside Josepho Cor-
nicero Comuto , 1697. *
i3. Honour of Cuckoldom a seriùon; 1739.
i4- La Nephelecocugie, par P. Le Loyer.
iS. Discours en faVeùr des privilèges de la Cornouailie,
dans les nouvelles irwentions de Bruscambille.
16. Dissertations sur les Cornes anciennes et modernes,
(par Charles-François Viel); (P.)Veaufleury, 1786, in-8<*.
17. Paradoxe, ou Déclamation des Cornes (en vers). *
18. Le Monde des Cornuz, par F. C.T.; in-8®.
19. Les Cornes, poème, par Caye Jule» de Guersans.
ao. Le Vieillard jaloux, tombé en rêverie, à la louange
des cornes, avec une expresse défense aux femmes de ne plus
battre leurs maris, sur les peines y mentionnées. P. 161 8 , in-8^.
3, 29
45o EROÏICA
21. La neuvième lettre du recueil intitulé Caprices d*ima
giruUiony par J.-J.Bruhierd'Âblancourt; Amst., 174I9 p. 118.
32. Modus ac ratio de ponendi comua, dans la Praxis jù-
candi ^ Francfort, 1602, inS^.
a3. De Gornutis et hermaphroditis , eorumque jure-, Ber-
lin, 1708, in-4^ Auct. J. Moller.
34. A. A« Pagenstecher, de Gornibusetcomutis, in- 12.
25. Bircherodii de cultu bovis ; Reratologia, seu de Gomi-
bus et c^mutis.
26. CflRr, Défense des ouvrages de Voiture: Girac, Ré-
ponse à Gostar.
27. Rabelais, liv. III , chap. xiv.
28. Gapitolo délie Iode del becco (le bouc), par J.-Fr. Gor-
radino delF Aglio , dans le recueil de ses poésies ; Venise , 1 74 1 »
in-4°« Ge Gapitolo est une consolation burlesque à Ménélas ,
et, par suite, à tous les maris inscrits dans la grande con-
frérie.
29. Guill. Gueroult, et B. Beda ont fait le blason du cou-
cou.
30. Le Goucou, discours apologétique, par Lottinger;
Nancj^iTjS^ in-8®.
CoEv fi TETWV y là nàtwxi dette donne. '
GoGNEBAs, l'atto venereo^
GoGNER une f^mme. Voyez Coingnoir.
GoiFFER un homme, le.cocufier.
GoiGNÉE, nom donné aux filles publiques.
GoiNGMoiR , il cazzo. Le coingnoir dodranial de Priape étoii
célèbre parmi les dieux , et plus encore parmi les déesses. Coin-
gner une femme, la connoitre.
GoLEi, témoins; les testicules.
Go).iQUE cornue; erectio,
GoLONNES de Vénus ^ les cuisses d'une femmes
GoLUMNA, colonne; le membre viril.
GoMBiEN (le), la nature de la femme, qui, dans les filles
publiques , est mise à prix ; quantum,
GoMRRESELLE, Tactiou dc se baisser en avant pour reoe-
VERBA. 45i
voir quelqu'un sur soQ dos. Rabebds donne à ce mot une
signification obscène dans le rondeau de Panurge (liv. Il,
chap. XXII ).
Gomment ha nom, les parties naturelles de la femme, que
la pudeur défetid de nommer.
GoNARD. Ge mot ne doit point être coiïfondn avec celui de
comcard^ qui signifie cocu. Il dérive plutôt du trigramme c,
et signifie badin , plaisant , ridicule. Il y a voit k Rouen une con-
frérie ou abbaye des canards^ dont il nous est resté le livre sui-
vant: les Triumphes de l'Abbaye des Gonards, soubz le resueur
en décime Fagot, abbé des Gonards, contenant les criées et pro-
clamations faictes depuis son aduenement jusques a lan pré-
sent; plus lingenieuselexine quilz ont conardement montrée
aux iours gras en i54o. Ronen, Nicolas Dugord, iSSy, in-8^
GoMGENTRiQtTE (le), il motzo.
GoNGHA , conque; la nature des femmes.
GoRciLiATRiCE dcs votontésy entremetteuse.
GoNGUBiNE, maltresse, femme illégitime; de concahitus. Oh
disoit aussi: contorale, de toruêy lit; mais ce mot se prenoit t)r-
dinairement pour épouse.
GoNFLrr, Fatto venereo.
GoNNOÎTRE une femme , avoir avec elle un commerce in-
time. Bien des femmes prétendent ne connottre que ceux qui
ont eu des privautés avec elles.
GoNQUEBiE , homme qui n'a pas connu de féfume. Ce mot
est tourangeau. Voyez coquebin.
GoN voi tison; séparez ce mot en trois, c'est ce que dit une
femme en se chauffant.
GOQUART, cocu.
CoQUBBiN, homme qui n'a pas connu de femme. On disoit
aussi coquebers et conquebie; proprement le coquebie est un
niais, un sot, un nigaud.
GOQUILLARD, COCU.
GoQUiLLE, la nature de la femme; coucha.
GoRBiLLON, natura délie donne. Qu'y met-on?
Cordon de Saint-François ^ il cazzo.
29.
y--
^
452 EROTICA
GoRNABD, comigere; cocu. Voyez ce mot.
Cornélius, Idem.
Corniche. Jouera ta corniche^ far tatto venereo.
Cornichon, il ouzo.
CORNIFICETUR , COCU.
CoTAL , le membre viril ; de l'italien côtoie.
Cou, cocu.
Coudre.
Quand maistre coud , et putain file.
Petite praticqae est en ville.
Moyen de parveràr.
CouE, queue, membre viril; d'où les verbes couaiUer et
coueter. Far tatto venereo*
CouiLLAiGE. Voyez au Glossaire. Cette liceoce accordée aux
prêtres d'avoir des concubines, et que la plupart d'entre eux
se permettoient sans autorisation, excita le zèle de Henri
Cuyck qui publias Spéculum concubinariorum sacerdotum,
monachorum ac clericorum; Cologne, Gualter, iSgg, in-4**«
Nous avons encore^ De generibus ebriesorum et ebrietate vàanda ,
cui adjecimus de meretricum in suos amatoreSy et concubina-
rum in sacerdotesfide, quœstiones saUbus etfacetiisplenœ; i557,
in-ia.
CouioL couyoul, cocu.
CouLTEAU naturel^ il cazzo.
CouPEAu , cocu; coupe , cornette.
Coureuse de rempart j prostitua*
CouRiEusE, prostituée.
Courratiere, courtière 'y maquerelle.
Course amoureuse, le déduit.
Court. Prendre son plus courte se dit en plaisantant d'un
homme qui pisse.
Courtaud. Rabelais entend souvent par ce mot le membre
viril. Voyez son sens propre au Glossaire.
Courte (la), t7 cazzo.
Courtisanes. Celles de la Grèce furent célèbres par des-
sus toutes. On les a distinguées en diverses classes, suivant
VERBA. 4f>3
k genre de yoluptës auquel elles s'adousoient. Ce sont les
fricatrices, les tractatrices, les subagitatrices., les fellatrices,
les propetides, les lesbiennes, les lemanes , les unelmanes, les
corinthiennes, les sanuennes, les phœniciennes, les siphnias-
siennes, les phiddisseuses, les chalcidisseuses, les tribades,
les hircinnes, etc. Nous nous garderons bien d'expliquer ces
noms grecs ou latins ; nous en laissons Pinterprëtation aux
ërudits*. \^ / vft
GouvRiR,yàrra(fov6nereo. Expression prisedes chiens; d'où ^ ^ ^.,
/couvreur,
CnxcBXR^ejcuiulare. ' ' ^ *
Crète, cornes de cocu.
Cricon criquette (JcUre ia). Voyez chosette.
Crier des petits pâtés, accoucher.
Croissant (logé à l'hôtel du), cocu.
Crot à faire bon bon , i7 mozzo, '
Croupion ( remuer le ) , far l'atto.
Crtpsim EN , nom bizarre des parties naturelles de la femme ,
sans doute formé du grec kruptôy je cache, d'où nous avons
fait crypte.
CuEUAULT, couz; cocu. \{ y
y Cul ; jouer à cul contre pointe ;f€ur Patto venereo.
V Cul-bas ; jouer à cul-bas; far fatto.
Cul de bonne voulentë (liv. V, ch. xxi):
Cest une dure départie
Dune teste et don eschafault ,
Et grand pitié quand beanltë fiaiilt
A cul de bonne volonté.
Marot.
On trouve, dans le recueil deDomaw, Coelii Calcagnini Po
dicis encomium; et, dans les Blasons anatomiques du cors fé-
minin, Lyon, P. Junte, iSSy, celui du cul, par Enstorg de
Beaulieu.
' Il existe un livre fort rare , intitulé : Le premier acte du synode noctnme
des T)ribwies, Lemanes, Unelmanes, Propetides, à la ruine des biens, vie et hon^
neurde Calianthe; 1608, iik-8^.
454 EROTICA
CujLBUTE^yâire Ueulbute, c'est, pour la femme, faire Tacte
vénérien.
Dans une ancienne pièce de théâtre, un mari, trouvant le
mémoire de la marchande de modes de sa femme, y lit: lie
plus y une culbute avec un mousquetaire. Or, ces deux noms, qui
échauffent sa bile, désîfpoient deux parures de femme en
usage dans ce temps-là.
CuLETis^ cuietage; ce qui se passe neW atto venereo.
GuNNUs, ilmozzo, la nature de la femme. Du veribe cuiteo,
du grec kynoSy ou de konnas^ barbe:
Viva parât dominae cunnnrn dam verpa fricare;
Ancilla cmmam vitrea. Verpa fricat.
GuRATRiE, bordel.
GuHRUGA, cocu {Juvénol)*
Gtmbe, nacelle; i7 mozzo; cymha,
Gtmbales de concupiscence, les testicules. Jouer des cpn^
baies ^ paillarder. .
D.
Dames; jouer aux dames rabattues ; four fatto venereo.
Da mes de maison; qualité très plaisante que se donnent entre
elles les teneuses de couvents.
Dandrilles, les testicules. Voyez brandilles.
Danse du loup; la queue entre les jambes; tatto venereo.
Danse (vieille)^ Trevisanne; tatto venereo.
Dard, t7 membre virile.
Débarbouiller une femme, la connoitre.
Debragueter , Faction de défaire sa braguette, et, par suite ^
de faire le déduit.
Dédale, il mozzo»
Déduit (le), tatto venereo. Voyez le Glossaire, pour le sens
propre de ce mot.
Dehousee , fille qui a cessé de l'être.
Delta, nom que les Grecs donnèrent à la nature de Lt
femme, quoiqu'elle ne soit point triangulaire.
VERBA. 455
Demoiselles du marais ou du pont-neuf, filles publiques.
De quoi {faire le), le déduit.
Desgroter une femme ;yàr Fatto venereo.
Deviriliser, châtrer.
DiDTMOi, jumeaux, les testicules.
DiLLE, il cazzo. La dille est, au propre, le fausset dont on
se sert pour boucher les trous que Ton a faits à un tonneau.
DiCTiERS, les testicules.
Doigt {onzième)^ il cazzo ^ dit au^si petit doift*
, Doigt du milieu, il cazzo.
Doigt fut n^a point (Tonale , il cazzo^
Donner la venue , far Catto venereo.
Donoier, caresser une femme, faire Paroour.
Dos; beste a deux dos. Voyez beste.
DouziL, la même chose que la dille; fausset pour boucher
les trous d'un tonneau , et, par métaphore, il cazzo.
Dressouer, il cazzo. Ce mot s'explique de lui*méme.
Drôle (le), il cazzo.
Drouines , filles publiques.
Drue, prostituée.
Duo. Faire un duo sans musique; far Patio.
E.
Ecaille, la nature de la femme. Voyez coquille.
EcHARA, feu; la nature de la femme.
EcREVissE, idem.
Egouter la virgule; donner une consolation.
Emrloquer à lacupidique, besogner, ^ir Catto; embloquer
est formé de bloquer, et signifie renfermer, fermer, comprendre
dans, etc.
ËMROURRER'^une femme; yàr tiUto venereo.
Embriconner, séduire une femme.
Embrocher ,far Patto venereo.
Empanacher, cocufier.
Empescher une femme, l'engrosser.
456 EROTICA
ËHPREiNpRE une femme, Tengrosser; terme pris dés brebis.
Encharoer une femme, l'engprosser.
Enchoser. Voyez chouserie,
Encocher une femme, yôr l'atto.
Encorner, cocufier.
Enfiler , far tatto,
ËNGANIMEDER, faire la sodomie.
Engenreure, le membre viril, qui engendre les hommes.
Engin. Ce mot avoit chez nos aïeux une foule d'acceptions,
toutes plus ou moins directement dérivées du latin inyenium.
Il siçnifioit spécialement une machine, un instrument, et, par
métaphore, on Fa pris pour Le membre viril, C instrument p^r
excellence.
Enjâmbier, ou enjamber; far Caiio venereo. On se rappeUe
les droits odieux de jambage, cumagey etc., que les seigneurs
exerçoient sur les nouveaux mariés.
Enlangaoer. La formajtion de ce mot indique assez Fespèce
de baiser qu'il désigne.
Ensoignantes, femmes publiques. Probablement du verbe
ensonnier, et non certes du grec antioomai.
Entérine, le nombril; du grec entera.
Entonnoir du cul, la bouche.
Entre deux (F), la nature d'une femme. V. inter-fianineum.
Entremetteuse, maquerelle.
EpEE, ilcazzo.
Epine, il caxzo. Voyez baston à un bout
Epwe; péché de F épine du dos y la sodomie; expression prise
de la position des coupables.
Eptyrogomata^ les grandes lèvres.
ËscHEviNAGE, bordcl.
EscHiNE (jeu de F), Catto:
Item , îe donne aux FilW Dien,
A Sainct Amant , et aux Beguina ,
Et a toutes nonnains le ien
Qui se fait a force deschines.
Test, de Pathelin,
VERBA. 4^7
EsMERAUGDE, est confoitative du membre naturel, suivant
Orphée, de lapidibus, Jean deKenou, de materia medicay pré-
tend au contraire qu'elle détruit la concupiscence charnelle.
Autant de l'un comme de l'autre.
ËSQUOCERESSE, prostituéc.
ËSTAVFiER mordant, morpion.
ËSTALLES, testicules, principalement du cheval, d'où celui
qui les a conservées est dit étalon»
EsTRÉ (liv. m, ch. XXVII ). Mot obscène languedocien, qui
signifie les parties de la génération , tant de l'homme que de
la femme. Lestré des femmes est de soy insatiable, dit Panurge.
Si ce mot a été formé de oestrum, les parties qu'il désigne peu-
vent à bon droit être considérées comme les aiguillons de la
chair; ou bien elles seront celles qui donnent Vestre, la vie.
Etalon ( bon)^ se dit d'un homme vigoureux en amour.
Etoffe à faire la pawfreté; la nature de la femme.
Etui , il mozzo.
Exercer une femn^e; la connoitre.
Expérimentale {leçon de physique)^ Patto venerea.
Exploiter, /or Cattq*
F.
Faire la belle jqye; tcMo venereo. _. > v
FANFRELUCHER,^tr Catto vencrso^
Farfouiller, yîir Patto,
Fascinum, le membre viril. Ce mot signifie, au propre, en-r
chantement, et la métaphore tire son nom des opérations ma-
giques pour inspirer de Tamour. Voyez Horace.
Patrouiller, yôr Patto. Au propre, ce verbe veut dire bar-
bouiller, patrouiller, farfouiller. Du vieux verbe ^rpr.
Il resue , il chante , il fatronille
Tant de languaiges.
Patiietin.
Fax y flambeau, le nuembre viril.
458 ËRQTICA
F£BU£,yâé^a; nature de la femme.
Femmes de court-talon, prostituées. Rabelais, en parlant du
rajeunissement que la reine de la Quinte opéroit sur les TieilIeS
femmes, observe que seulement « elles auoyent les talons trop
u plus courts que devant; ce qui estoyt cause que a toutes ren-
te contres dhommes elles estoyent moult subiectes et Deiciles à
u tomber a la renverse » : '
Mais la beaulté de la court,
Cest (Unoir le talon court.
Femmes yb//e« de leurs corps y prostituées. Folles femmes n'ai<r
ment que pour pasture, proverbe.
>( y' Femmes publiques , prostituées. On leur a donné les noms
suivants: accrocheuses, alicaires, ambubayes, basasses, ba<*
lances de boucher qui pèsent toutes sortes de viandes; ba*
rathres, bassara, bes&oches, blanchisseuses de tuyaux de pipe,
bonsoirs, bourbeteuses, braydonnes, caignardières, cailles,
cambrouses, cantonnières, champisses, doistrières, cocqna-
tris, coig^nees,courieuses, courtisanes, demoiselles du marais,
drouines, ensoignantes, esquoceresses, femmes de court ta-
lon, femmes folles de lears corps, filles d'amour, filles de joie,
filles de jubilation, fillettes de pis, folles femmes, folieuses,
galloises, jannetons,gasi, g^aultières, çaupes, goudines, go-
dinettes, gouges, gouines, gourgandines, grues, harrebanes,
hoUières, bores, hourieuses, lesbines, lescberesses, lévriers d'a-
mour, linottes coëffées, loudières, louves, lyces, mandrounos,
manefles, maranes, maraudes, martingales, maximas, mo-
ches, musequines, paunanesses, pautonnières, femmes de pé-
ché, pèlerines de Vénus, pellices, personnières , posoeras,
postiqueuses , presentières , prétresses de Vénus, rafaîtières,
femmes de mal recapte, redresseuses, reveleuses, ribauldes,
ricaldes , rigobetes , roussecaignes , sacs de nuit , saffrettes , sour-
dites, scaldrines, tendrières de bouche et des reins, tireuses
de vinaigre, toupies, touses, trottières, viagères, femmes de
vie, villotières, voyagères, wauves, usagères, etc. Sous Char-
les VII, on comptoit à Paris, cinq à six mille filles. Il y en
VERBA. 4%
avoit cinquante mille avant la rév<^tion. Âujourd^ni, l'on
n'en trouveroit pas six mille d'enregistrées.
Feebeuent (le), il easxo.
Ficus, la nature de la femme; d^on fica en italien.
• Filles (Pamoury filles publiques.
Filles dejoye, qui souvent pleurent; filles publiques.
Filles de jubilation^ courtisanes, filles publiques.
Filles du siècle; femmes publiques.
Fillettes de pis, filles publiques. ^
FiLS<ie Uce, fils de putain.
F1QVATELI.S, il mozzo.
FiTA, nature de la flemme, en suédois: stouragamalfita, un
grand vieux C; Hlanwusfita, un joli petit jeune c.
Flaoeollbt, il cazaso.
Flèche d'amour^ il cazzo.
Fleur, pucelage.
Flûte à bec, il cazzo.
Flute; jouer de la flûte douce, for Caito,
Fol délit; l'atto.
FoLEs femmes; les prostituées.
Folie; faire la folie aux garçons, four taUo tfenereo^
FoLiEusBS, filles publiques.
Folle :
Femme Folle a U Messe.
Femme Molle a la Fesse.
( k>ntrepeterie. Voyez Beaumont
FoLLiER,yar Patto venereo.
Fonteine (livrer); accorder ses faveurs, en parlant d'une
^emme.
FoRMuLAiEB, It moulc, la nature éè la femme.
Forrille», yârfa/to venereo. Du vieux .verbeybmpr, piller,
houspiller.
Fossette; potier à la fossette ; foof Catto venereo.
Fovailleu^ for tatto.
Fourbir , for Catto,
Fourcher une femme, far tafio.
46o ËR0TIG4
Fourgonner, ^r FaUo.
Fourrier de nature, qui marque les logis; ilcaxzo.
Fraise, le bout du sein d'une femme.
Fraite {Jracta)y la natura délie done.
Fregna^ la nature de la femme.
Frère (petit), il cazzû.
Fretin fréta iller, yôr Patto venereo. U n'est rien de plus
obscène que l'interprétation détaillée que Le Ducfaat se plaît
a donner de ce ^ot, dont le sens n'est pourtant pas bien dif*
ficile à saisir. Verville dit Frétille nojturer.
Au tome I du Rabelais, page 393, on lit; si tu veux/retin-
f retailler ung bon coup. Le Roux, qui cite le même alinéa, an
lieu de ces mots qui sont quelques lignes plus haut: non les
ieunes filles , car elles ne trouuent que trop, dit : qftant aux da^
moiselleSy elles se Jbnt fretinf retailler sans songer a pénitence ,
version que je n'ai trouvée dans aucune édiltion.
Friandise (la), il cazzo.
Frinouer une feinme, /or tatto. Au propre, ce verbe signifie
frétiller, être pétulant, se donner des airs, prendre des liber-
tés. De là l'adjectif yh'ii^arnf , que nous avons conservé. Il ne
parott guère probable que oe verbe soit dérivé, comme on l'a
dit, du latin firicare, qui a un tout autre sens; il est bien plus
naturel de lui donner pour étymologie le grec sphrigaôy je fré-
tiUe.
Friolets, tétons naissants.
Frippe-lippe, nature d'une fenune.
Friquenelle, femme galante.
Fronssure, u La fronssure des chemises na esté inventée,
u sinon depuys que les lingieres, lorsque la poincte de leur
u agueille estoyt mmpue, ont commencé à besoigner du cul. »
Cette graveleuse équivoque n'a pas besoin d'interprétation ,
ni surtout de l'ingénue remarque de Le Duchat, qui observe
qu'on se sert du cul de l'aiguille pour ^ncer.
Front, il mozzo.
Frotter son lanL Voyez Béte à deux dos,
FuiRON privé; il cazzo. Fuiron, furon, signifie un furet
VERBA, 46 r
G.
«> Galloises et gualloisesy femmes publiques.
Gand {perdre son\ sa fleur, eu parlant d'une fille.
Gandelin, ruffien, maquereau.
Gaiïym£D£, bardache.
Garde-cul, la chemise.
Gardon, il mozzo.
Garse. Ce mot, maintenant pris universellement en mau-
vaise part, a signifié une jeune fille, comme gars signifioit un
jeune garçon.
Un ancien proverbe dit:
Amour de gnane et sault de chien
Ne dore , si Ion ne dict rien.
Garsonner, garsouitler, une femme; la connoitre.
Gastouer, putassier. En bas-breton , gast signifie une pros-
tituée.
Gaitpes, femmes sales et de mauvaise vie, salopes. Ce mot
se trouve encore dans le Tartufs. U paroit dérivé de xnxisp ,
guêpe, bourdon, et, en effet, guêpe se dit guape en patois
normand. «
Genitaires, génitoires; les testicules.
Genitilles, les testicules.
GiBRiER (du) , des filles de joie.
GiMBRET£R,y^r totto vemreo; proprement, frétiller, folâ-
trer. On employoit aussi Fadjectif gimbreteux. C'est du verbe
gimbreter que Rabelais a forgé celui de gimbretilletolleter,
Gihbretillbtollete^ mot forgé par Rabelais pour dire
frippé, chiffonné, mis en désordre , comme une femme pour-
suivie par un homtme.
' GiTON, bardache.
Glic \ jouer au g lie , jouer au jeu d'amour.
Gnomon , il mozzo. On devroit plutôt donner ce nom au
membre viril.
462 EROTICA
GoLF£, natura délie donne,
GoMMANEEE, femme qui a connu l'homine.
GouDiNEs, gouinesy godinettes; femmes de mauvaise vie.
Gouge, femme de mauvaise vie; c'est la femelle du gotgat.
Voyez goyne.
GouLiARDET, putassier. GouUarderie.
Gourgandines, gourgandes, prostituées. La gourganne est
une f]^rosse fève sèche dont se nourrissent les forçats et les mal-
heureux.
GouERE, la vérole.
GouTiERE de la panse, le fondement.
Goter, maquereau, rufien, entremetteur.
GoYNE, gouine, prostituée. Et observez que le verbe goyr
est pris pour jouir.
Greffe des arrêts y 1 , 35. Greffe est pris là pour style, bâton
quelconque. Arrest est cette petite cavité du hamois, dans la-
quelle l'homme d'armes arrétoit, affermissoit sa lance. Aiosi,
ces deux mots réunis, et formant équivoque, rendent bien la
définition que Rabelais vouloit donner de sa braguette , ou
plutôt du contenu en icelle,
GaiBociLLER , fur l'atto venereo. Jadis les onblieurs , ou
marchands d'oubliés, se rcpandoient dans les rues à la chute
du jour, et couroient toute la nuit. Voici quel étoit leur cri
ordinaire. Dormez -vous? fagottez-vous? gribouillez -vous?
m'appelez-vous? Ces oublieurs demeuroient pour la plupart
rue de la Licorne, qui, dès i3ooy se nommoit rue des
oblcyers.
Grimaudin, il cazzo. Voyez chasteau.
Grimper une femme. Voyez chevfiulcher,
Grobis, il nwzzoy ou le cul d'une femme.
Or, ie vous demande mes dames ,
Qui vous coucheroyt sus ung banc,
Seroyt ce tout ung, bis on blanc;
Mais qnon vous sermt près de laisne
Deui ou troys ptcotina dandine
Ppur repaistre vostre grobis ?
YERBA. 4G3
Bien , bien ; projkiat vobis ;
Cest bon mesder quand on sen vis.
Passion ok J. C
Geues, femmes publiques.
GuAULTiEREs, fiUes de joie.
Guenilles, les testicules. Cette appellation est sûrement due
aux vieilles femmes.
GvEPiLLON (goupillon); il cazzo.
GuiLLERi; compère guilleri; il eazzo.
GuiMPLÉE (Jutata).
H.
Habitavit, la braguette. Coupez ce mot en trois, ^et tous en
trouverez Tinterprétation. Il existe une facétie intitulée: Le
contenu de [assemblée des dames de la confrairie du grand Ha-
bitavit; Paris, Nie. Alexandre, i6i5, in-8*.
HiEc, il mozzo,
Haillonner une femme, la connoitre.
H AIRE, hère; il cazzo,
H ARiooTBR ,y^ Taffo. Ce verbe a été formé du mot harigot,
ou arigoty qui signifioit une espèce de petite flûte faite avec le
ri6ta d'un chevreau , et que Tabourot dit être notre fifre.
Harnois, il ccLzzOy ou les testicules.
Harreramnb, pi*ostitnée.
Hasta, hache; le membre viriL ^
Herbe qui croit dans la mcdn ; il cazxô.
Hérisson, la penillière; i7 mozzo.
Hernoux, cocu. On disoit de celui-ci qu'il étoit logé à Ph6-
tel Saint'Hernoux ou AmouL
Hic, il cazzo.
Hic. Joindre hic à hic, sodomie.
Histoire, ta natura délie donne.
Hocher une femme ^far tatto. Hoche est une petite fente que
Ton fait à une taille, k un marron, etc., ce qui rappelle la
femme du roi Anarche, qui ne petoit pas, parceqû'elle étoit
464 EROTIGA
bien entammée. Hocher signifie aussi secouer, remuer la tête.
HoDER,/ar l'atto venereo. Au propre, hoder signifie fatiguer,
importuner, lasser. Ce Verbe est espagnol.
HoGuiNER, far Catto venereo. Ce mot est picard. Au propre,
le verbe hoguiner signifie railler, tourmenter, molester, gron-
der, murmurer. On disoit aussi hogner, .
HoLLiERE, femme de mauvaise vie; du verbe hotler, courir
le pays, changer souvent de lieu. Onappeloit holUers^ houUers,
houUeurs , les putassiers et maquereaux. Il y ayoit le mbstan-
tif huilerie,
y Honteux {morceau), il cazzo.
HoRE, fille publique. On veut le faire venir de horrida^ ce
' '^ ^ ' qui n^a pas le sens commun. Moins mal vaudroit dire, de hora^
parceque Ton y passe rarement plus d'une heure,
HoRTUs, jardin; la nature de la femme.
HouRDEBiLLER 9 ^r Cotto vciiereOi Au propre, c'est secouer,
agiter, battre, houspiller.
HouRiERE, hourieuse; femme de mauvaise vie«
HuBiR une femme, la baiser; c'est proprement en venir à
bout.
Humanité; les parties naturelles de l'homme ou de la
femme.
HuRTEBiLLER, heurter, faire l'acte vénérien. Voyez hourde-
biller.
HuTiNER une femme, ^r l'atto. Le hutinet étoit un martean
de bois à l'usage des tonneliers.
HuTHO, cocu. Voyez vuiho,
h
Jacquemard, ilcazzo. Voyez ce mot au Glossaire.
Jacques (Jrere), ilcazzo,
Jagois, homme qui n'a pas connu de femmes. Ce mot est
Angevin. Voyez coquehin.
Jambe du milieu, ilcazzo^ Voyez baston à un bout,
5 AU, est proprement un terme du jeu de trictrac.
VERBA. 465
Le Jcm de relour^ auquel Rabelais a fait allusion, se fait
ilans la table du petit Jan de l'advertaîre.
Par Jan quitte peut y autre terme du trictrac, on a quelque*
fois entendu un impuissant.
Faire Jan y cocu fier.
Jaitnetons, filles publiques.
Jardin cPamour, il mozzo : hortus*
Jeannin, Jean; cocu.
Jecot {maistre lean)^ il cazzo; peut-être ainsi nommé par-
ceque ce membre étoit sous la domination de Jupiter, Jovi sa-
crum, comme le jeudi, ^
Iif ouEii , les natures de l'homme et de la femme. Voyez Ho-
race.
Instrument ( V ) , le membre viril , instrument par excellence.
Instrumenter une femme, la connottre.
Interfoemineum, la nature de la femme.
Jocqueter , far tatto venereo; probablement dejocari.
Joie (Jaire la petite) ^ Patto,
JoiES de ce monde; les testicules.
Jointure (la), la nature de la femme.
Jouter à la quintaine , far [atto.yo^eoL quinUùne, au Glos-
saire.
JoTAu. Voyez bijou.
Jus de nature y le sperme»
K.
Kapros, le membre viril.
Keilliou, les testicules, en ba»breton.
RoiRos, porc; la nature de la femme.
RuQus, cocu.
L.
LAROURER,'^ir Catto,
Laboureur de nature; il cazzo. Voyez la table des matières,
au même mot.
3. 3o
ÈROTICA
LABTniNTHe de concupiscence, natura dette donne»
Laigt. Troubler le taict-à unejhmhe, l'engrosser.
Lainb ( battre la ) , fxr l'atto.
Lampe amoureuse ^ il mozzo,
Lamge à deux boulets ^ il cazzo.
Lance gaie, il cazzo.
Landie, le clitoris; du grec tandica.
Landrilles, les testicules.
Lanteune, la nature de la femme; d'où l'expression, va te
faire lanterner.
Lapih, il mozzo.
Lard ] frotter son lard; accoler une kmme ;Jar Vatto venereo.
Larder y yor Catlo venereo.
Lauva, la nature de la femme.
Leidesche, la nature de la femme.
Lepore ( lièvre ) , il mozzo.
Lesbtn, bardache; par allusion aux Lesbiennes, qui pas-
soient pour tribades.
Lesbine, lespine; femme publique. Ce mot vient probable-
ment des Lesbiennes y célibtes par leur libertinage.
Lescheor, putassier.
Lescheresses, femmes publiques. On disoit aussi leschieres.
En anglois, le mot lescherie signifie le genre de commerce au-
quel elles s'adonnoient, et le verbe leacher,far Vatto.
LàEYKETEKjfartatto; expression et posture prise du lévrier.
Lévrier damour, une entremetteuse, une maquerelle.
Levriere, prostituée.
Lingot d*amour, il membre virile.
Linottes coejfees, filles pabli<(Qes.
LippioN, i7 mozzo; les grandes lèvres,
Longon, cheville; il cazzo.
LouDiERE, prostituée.
Loup {voir le), perdre sa fleur.
Louve, prostituée.
hvc',J0uerdu iuc; anagratnme facile à saisir.
Ldme {confrère delà), cocu.
VERBA. 4<>7
LuPANAiRE. Voyez bordel.
Lutte creiAse; Vatto venerea,
Lyce, chîeane; femme débauchée.
M.
Maghjera, coutelas, épée; le membre viril.
Macqu£A£au, macquerelle; entremetteur, entremetteuse.
Comme le poisson de ce nom a le dos verdâtre, prendre son
habit verd sig^nifie se mêler de maquerellage. Qui s'attendroit à
trouver Téloge du maquereau {alcahuete) dans le Don Quixote
de Cervantes, part. I, chap. xxi ' ? Buclianan a fait celui des
filles de joie.
Majesté {petite)^ il cazzOy expression du Suisse de Louis XIV.
Mai ; planter le mai ; far Patto venereo.
Mailler, michet^ entreteneur. De maille.
Maintenir une femme; la connoitre.
Mammoneuse, femme qui a beaucoup de gorge; de mamma,
Manche ( le ) , t/ ccazo,
Mandrocno, maquerelle, en languedocien.
Maneple, une maquerelle. Ce mot est languedocien.
Maniairia, débauche.
Manichordion (jouer du),^ir Catto venereo* Cette expres-
sion est particulière aux femmes.
Mamicon, sage-femme.
MAVVEQVivyjouer des mannequins à basses marches, far Catto V '>^
venereo.
Rien de plus édifiant que les commentaires de Le Duchat
sur cette expression. Ces mots basses marches désignent la na-
ture de la femme.
Maquiomoii, maquereau.
Marane, maraude; prostituée.
Marchande de chair humaine, de viande fraîche, de viande
à la main; une maquerelle.
' Voyez la nouvelle traduction de Don Quixote par De l'Aulnaye, Paris,
Desoer, r 8a i , in- 1 8 . 4 vol. , traduction seule complète jusqu'à ce jour.
3o.
468 EROTICA
MARCHAHmsB (lapouvre), il cazso.
Marchahdise de'Naples , 4a Térole.
Mabgauder une femme ^ far fatto venereo. Expression prise
des chats, soÎTant Beroalde de Verrille. Ce mot s'entend or-
' dinairement dn cri ou chant de la caille.
MABJOLLER,yàr tatto. On appeloit nuujolet un jeune gode-
lureau, un coquentin , un damoiseau; ce nom vient de la fleur
de marjolaine y comme celui de muguet, de celle de ce nom.
Mabjolles, les testicules.
MAtLQVEde la vaisselle , le memlbre viril.
^ ^^^ — ^ Martingale, prostituée, femme de mauvaise vie.
Matacihs; danser les matacim, far tatto venereo. Les mata-
cinSy matachins on matahins étoient une danse armée du sei-
zième siècle, assez semblable à la pyrrhique. Voyez TocAeso-
graffhie deToynot Arbeau (Elst. Taburot). Ce mot est proba-
blement dérivé du verbe matar, tuer. Le Roux (en i735) dit
que, de son temps, on dansoit encore les matacins à Bordeaux,
à Marseille, et à Strasbourg.
Maxiua, femme publique.
Membre viril. Les anciens Font appelé: AphidoSy caprosy
'^ ^ cauda , caulis , cerkos , clavis , colè , columna , embolon ,fascinum ,
fax y gonimè^ hasta^ ingueny kolè, krithèy machœra, mentula^
mutinumj mutOy nervus, niphlesethy noctuinus, ai<ra, pabis,
paxilius, peculium, pénis, pessulus, piiallus^ piluni, pomus^
rapsè^ sannion, sathè, scapus, sema, syrinx^ taurus, trahes, ty^
pas, veretrum^ verpa, virga. Les François ne lui ont pas donné
moins de noms. Ce sont: affutiau, aiguille, aiguillon, alln-
melle, anchois, andouille, anguille, arbalète, asperge, badi-
nage d'amour, bagage, saint balletrou, bartaviou, baston à
un bout, baston d'Adam, bâton de mariage, berlingot, be-
songnes, bidet de culbute, biecbo, billouat, bistoquette, bi-
tonsien , boel , bondon , boubil , bouchon , boudin , bougie ,
bourdon , boursavit, boute-feu, braguette, branche de corail,
braquemart, breloque, brichette, bridenille, bringant, brou-
ketto, bu relie, caiche, callibistri, canon à pisser, cas pendu,
ceci, chalumeau, chandelle, chanterelle, cheville d'Adam, le
VERBA. 469
chose, maître Jean Chouart, cierge, clef, cognolr, cordon de
saint François 9 cornichon, cotai, coue, couteau naturel, cour*
taud, la courte, dard, dille, doigt du milieu, onzième doigt,
doigt qui n'a point d'ongle, douzil, dressoir, le drôle, engen-
rure, engin, ëpée, épine, estrd, ferrement, flageoUet, flèche
d'amour, flûte à bec, fourrier de nature, friandise, fuiron privé,
greffe des arrêts, grimaudin, guepillon, guilleri, haire, har-
nois, herbe qui croit dans la main, hic, morceau honteux,
humanité, jaquemard, frère Jacques, jambe du milieu, maître
Jean Jeudi, Tinstrument, laboureur de nature, lance à deux
boulets, lance gaie, lingot d'amour, longon, manche, mans-
yard, la pauvre marchandise, marque de la vaisselle, men-
tule^ mistigouri, nerf caverneux, oiseau, outil à faire la belle
joie, outil à faire la pauvreté^ paquet du mariage, parpignole,
passe-partout, pastenade, pauvre cas, pauvreté, penard, pen"
dilloche, perrin boute-avant, perroquet, le persuasif, "pestel,
petite majesté , pible, pièce du milieu , pierre à casser des œufs ,
pilon, pique, le pis, pissotière, pistolandier, poinçon, po-
tence, poussoir, priape, pudendes, quenouille, quille, rude
ébat roide et bas, robinet de l'ame, seringue, sexe, tetiere,
tetin, totoquini, trehans, tribart, veretille, veretre, verge de
saint Benoît , vesée , vibrequin , vicon , vireton , virolet , vitault ,
vivandier de nature, ustensile, vytte, etc.
Meiitule, le membre viril; mentula,
« Et habet taa mentula roentem. >
Mer rouge {passer ta\ ses menstrues, en parlant d'une femme.
Mebcure, maquereau.
Mère des histoires^ la couille.
Métier, /ài're le petit métier^ Catto venereo. On disoit aussi le
bas métier.
Mets couvert {jouer à ) , masturbation d'homme ou de
femme.
Micsuresse, incontinence, lascivefê, propension kfarl*atto:
viiesureux.
Mignon d'amourettes. Voyez cela.
i^
470 EROTICA
\ Mignon, bardache.
MiNON, minet, chat. Voyez penilUere,
Mirliton, la natwra délie domie. Au propre, ce mot signifie
ce que les enfants nomment flûte à l'ognon. On appelle mir-
licoton une espèce de pèche.
Miroir, le cul.
Miroir à putain , beau garçon.
MiSTiGoujii, le membre viril.
MocHÉ, prostituée; mœcha.
Moineau , t7 eazzo.
Monde renversé-, manière particulière de faire le dëduict ,
où l'homme est dessous.
Mont de Vénus, le pénil.
MovTjèndu, il mozzo.
Mortier, la natura délie donne. Voyez pilon.
Modlin à vent y le cul.
M0T8E, cocu, ainsi nommé à cause des cornes.
Musequine, fille de joie.
MuTiNUM , le membre viril.
MuTo, le membre viril. Voyez Horace.
N.
Naches, les fesses; notes.
Naturel et natureau, le membre viril ; de l'italien naturate.
Tirer au naturel, far Catto,
Navette; jouer de la navette, far tatto,
Navis, nef, vaisseau; la nature de la femme.
Nerf caverneux, le membre viril.
Nervus, nerf; le membre viril.
Nez. On a regardé le nez comme l'indicateur des dimensions
du laboureur de nature, témoins les vers suivants :
Troys foys au^nt quauez de nez.
Soit en longueur ou en grosseur,
Vostre Priape vous aurez
Et groz et long; soyez en seur.
VERBÂ. 47»
He^arde au net , et tu verras combien
Grand est cela qm aux femmes faict bien.
Ad formam nasi cognosdtnr ad te levavi.
Le pied jouît de la même réputation pour les femmes: ^ V
l^^aide au pied , pour an rebours congnoistre
Que le vaisseau d'une fîamme peut eatie. .
Niger ,yàr t'atto venereo. Proprement, cest s'amuser à des
bagatelles, niaiser; nugari. On employoit aussi le substantif
nigerie,
Niphleseth; le membre viril, en hébreu.
NoG, anagramme, la nature de la femme; il existe un pe-
tit conte assez plat, intitulé Nocrion.
NoGTUiNis, le membre viril.
Non sunt {suppte testictUi)^ eunuque, châtré.
Nouvelles à la main; consolation administrée par les filles
publiques à ceux qui ne veulent pas compromettre leur santé.
o.
Oberliques, les parties de la génération. Le verbe oher; ou
fiobery signifie se remuer, se dresser, se lever, mouvoir, chan-
ger de place.
Oblopla y feur Fatto. En polonois.
Oeil, le trou du cul.
,.^ Oiseau , i7 cazzo. Voyez cage, ^^^
Olives dePoissyy les testicules; cette expression parolt être
un trait satirique contre les religieuses de Poissy, qui eurent
la réputation d'être fort égrillardes. Verville les cite plusieurs
fois dans son Moyen de parvenir.
Ordure , prostituée.
OsiERE, jointure; la nalura délie donne.
OsTiuM, entrée, porte; la nature de la femme.
0\}Tih priapesquciOtiXil à Jaire la belle joie; il cazzo.
N/V
47a EROTICA
Outil à faire la pauvreté; ilcazzo,
OuTROUER, il mozzo.
P ACQUET du mariage y ilcazzo.
Paillard, paillardise; luxurieux, débauché, et débauche.
Ce mot, aujourd'hui universellement adopté dans cette signi-
fication, vient incontestablement de palea, palearium , et s'est
pris autrefois pour des gens sans aveu , couchant sur la paille*
Peut-être aussi que, dans les anciens bordieux, il n'y avoit
pas d*autre couche, car on les a nommés paitleres. Les paillars
ou paillen étoient aussi de méchants soldats, vagabonds et
pillards. Quelques commentateurs, par une allusion un peu
forcée, dérivent paillard des anneaux de pedlle avec lesquels
on marioit ceux qui avoient vécu publiquement en concubi-
nage.
Paillardes couleurs; gravelure, auiieu de pâles couleurs.
Cet indice, souvent incertain, de IHnnocence des jeunes filles,
a été chanté par Gh.-Tobie-£phr. Reinhard; de pallore fojciei y
salutariy et morboso , carmen; Soraw, in-S*".
Pain. Prendre un pain sur la fournée; c'est faire un enfant
à une fille avant que de l'épouser.
Paillore, mauvais lieu^ bordel.
Palus, pal, épieu; le membre viril.
Panache, cornes de cocu.
Pannanesse, femme publique. Ce mot paroit dérivé de pou*
num^ et désigne aussi une femme mal vêtue.
Pape. Tel est pape, il a donc couiUes.
Tesdculos qui non habeC
Este papa non potest.
* Non poterat quis({uam reserantes a:thera claves.
Non exploratis, sumere, testiculU.
J. Parnonius.
Parpignolle , le membre viril.
Parties naturelles de la femme. Les anciens les nommoieiit
VERBA. 473
a|^a% aidoios, annulus, ehoiros, concha^ cunnuSy délia y echara,
fucandrumy fregnay hortas, interfœmineumy tanuvium^ larva,
lippion^ navis^ ostium, porcus, pota, porta, portas, saltus, sul^
eus y vagiruLy virginal^ vomer^ vulva. Elles ont chez nous les
noms de: abricot fendu, anaeau de Hans Carvel, atelier de
Vénus, l'avec, autel de Vénus, autel velu, l'autre, le bas, les
basses marches , bassin , belouse , benvoire de Vénus , bijou ,
biribi, brèche, brelingand, but mignon de fischerie, cadran,
cage, calendrier historial , callibistri, canal, carimara, cas du
devant, cecy, cela, celui qui a perdu de Fargent, celui qui re-
garde contre bas, centre de délices, champ de Vénus, chat,
château de gaillardin, le chose, cœur fendu, le combien, le
comment a nom, le concentrique, coquille, corbillon, crot à
faire bon bon, crypsimen, cymbe, dédale, écaille, écrevisse,
Tentre-deux, estré^ étoffe à faire la pauvreté, étui, fève, fi-
quatelle, fita, en suédois, formulaire, fraite, frippe-lippe ,
front , gardon , gnomon , golfe , grobis , hsec , hérisson , histoire ,
humanité, jardin d'amour, jointure, joyau , labyrinthe de con-
cupiscence, lampe amoureuse, lanterne, lapin, Icidesche, mi-
gnon d'amourettes, minon, mont fendu, mortier, noc, osiere,
ouvroir, pauvreté, penillière, petiot délectation, pudendes,
quorUam bonus, ratoire, sadinet, Sénégal, serrure, solution
de continuité, souris, temple de Gy pris, tire-lire, trou de ser-
vice, vagin, vei^r de Cypris, zinzin, etc.
Passe-partout, i7 cozzo. Voyez serrure.
Pa88£-port; sceller un passe-port sur le ventre, far l'atto ve-.
nereo.
Pastsnade , le membre viril ; lapastencuie est, au propre^ unis
carotte; pastinaca.
Je lui mets ma pastenade
Dedans son petit bassin.
P/ii-n. des Mus.
Patrimoine, les génitoires.
Pautonnieres, femmes publiques. On appeloit aussi pau-
tonnière une bourse ou gibecière. Suivant Borel, les pauton-
474 EROTICA
niers étoient des f usti^teurs , d'autres en font des bate>
liers.
P AUTRE caSf il cazao.
Pauvreté (faire la), Catto venereo. On appelle aussi pou*
vreté les parties honteuses de Phonune et de la femme.
Paxillus, pieu, le membre viril.
Pats-bas. Exploiter au pn^s^bas ,far Catto venereo.
Peautre, bordel, mauvais lien; d'où cette expression: en-
voyer aux peautres,
PàcnÉ; faire le péché du monde ^ far Catto venereo.
PÉCHÉ désordonné^ pédérastie.
PÉCHiÉ. Femmes de péchié, femmes de mauvaise vie.
Peculium, pécule; le membre viril.
Pedareste, pédéraste^ sodomiste.
Pèlerine de Fénus^ fille publique.
Pellice, courtisane, femme publique; pe/fex.
Pelotons, les génitoires.
Penart (poignard), ilcazzo.
Pendillocue, £*/ caxio. On appeloit aussi de ce nom les tes»
ticules.
Pendoises, les testicules.
Penilliere, le pénil^ les parties que la nature a ombragées
de poil.
P£Nis,^eue, vei^e; le membre viril.
Cur neqnit heu digito qui peni mdsus inesse?
Aat cur non peni vis ea quae diçito?
Perrin boute avant y il cazzo.
Perroquet, il cazzo.
Persuasif (le), il cazzo, verge de Mercure.
Pertuer, pertuiser une femme; far Catto; pertundere.
Pessulus, verrou; le membre viril.
Pestel, il cazzo» C'est proprement un pilon; pistillum.
Pet. Faire un pet à vingt ongles; accoucher.
Petiot délectation ^ la natura délie donne,
PuALLUS, le membre viril, et sa représentation.
^ VER(g>. 475
Pi BLE ( la) , il cazzo. C'est propremement le peuplier, arbre.
On disoit aussi piboL
PiCHE, il cazzo, ou les testicules.
Les appellent ne scay comment ,
Bourses ) haanoi», piches , et pine».
Roman de la Rose.
Piché^ en languedocien , signifie pot à Teau.
Picotin, le devoir du mariage, la ration d'une femme.
En entrant en ung iardin ,
le trouay Guillot Martin
Auecques sa mye Hcleine,
Qui vouloyt, pour son butin.
Son beau petit picotin ,
Non pas dorge ne daueine.
Adoncq Guillot luy ha dict :
Vous aurez bien ce crédit
Quand ie seray en alaiiie.
Mais nen prenez quung petit :
Car, par trop grand appétit,
Vient souuent la panse plaine.
Makot.
Picotin , en terme de l'argot , signifie voleur de bestiaux; peut-
être de pecus.
Pièce Hu milieu^ il cazzo.
Pierre à casser les œufs y il coazo. Voyez le Moyen de pai'
venir, métaphrase 19.
PiGEONNER la mignotisB d'amour, jfaire l'amour.
PiGNÉ, vérole.
Pignon , le membre viril.
Pilon , il cazzo. Voyez mortier.
PiLUM, javelot; le membre viril.
PiMiACULA, les grandes lèvres.
Pique, le membre viril.
Piquet (Jouer au)yfar9atto venereo.
Pis , il cazzo.
Pisser des os, accoucher.
Pissotière (la), r7c«2zo.
476 EROTICA
PiSTOLANDiEE, pistoul/çndrier ; le membre viriL La pistole
étoit une courte arquebuse inventée à Pistoie. On appeloit
aussi pistolet, un court poignard fabriqué dans la même ville.
Plaisir {petit) ^ le déduit.
PocQUEs, la vérole, ou maladie de Naples.
Poinçon, le membre viril.»
PoiTRON , le cul. On l'appeloit aussi brodier, et panier à
vesses.
Poivré, vérole.
Pommes d amour, les tétons.
Pommes de cas pendu , les testicules.
Pomper une femme, ^ir i^atto venereo»
PoMus , arbre fruitier ; le membre viril.
PoNENT, le derrière.
PoRCUs, la nature de la femme. Voyez choiros,
PoRGiR, purgir; violer une femme.
Porta, porte; la nature de la femme.
PoRTus, port; la nature de la femme.
PosoERA, prostituée.
Poste. Chaque acte accompli. Courir une poste, deux
postes, trois postes, etc.
PosTiQUECSE, fille publique. Proprement, vagabonde, er-
rante 9 qui va çà et là.
Pot au lait^ les testicules. Voyez Rabelais (1. III, c. viii).
PoTA, la nature de la femme. Ce mot est aussi italien.
Pote (potta), la nature de la femme.
Potence , il cazzo.
Poussa vant (jeu de), l'acte vénérien.
Poussouer, instrument servant à pousset ; il cazzo.
Presentiere, femme publique, qui se donne pour des pi^-
sents.
Prêtresse de Vénus, courtisane.
Priape, il cazzo. On connoit Tdle de Piron au roidc dieu
des jardins. Le Mauro lui a aussi adressé un capitolo.
Priapisme, état d'érection.
Pucelage. Piron avoit probablement lu les vers suivaqts.
VERBA. 477
lorsqu'il répondit à une petite fille qui lui demandoit ce que
c^toit: Mon enfant, c^est un oiseau qui s^envole quand la
queue lui vient :
Un auteur espagnol , qui n'est pas des plus sages ,
Et dont j'ai lu quelques lambeauï ,
t)isott que les pucelages *
Ressembloient à des perdreaux.
Or les oiseleurs conviennent»
Quelque part qu'on puisse aller,
Dès que les plumes leur viennent.
Qu'on les voit tous s'envoler.
Vuczs de saint Paul^ les aiguillons de la chair, la concupis-
cence.
PuDENDES , les parties honteuses de Thomme ou de la femihe :
pudenda.
Purgatoire, le retrait, le privé, où Ton se pur)9re le ventre.
On a donné au retrait les noms de chambre aisée y chambre
secrète, chambre des comptes, chambre basse, chambre dorée'y
garde-manger, grenier aux pommes ^ etc.
Put, putier, putassier, putigneux; d'où puterie, putage, pu-
tanerie.
Putain, de l'italien putana; fille de joie. On disoit autre-
fois pute^ d'où la rue Pute y mvisse, que, par corruption, on
a appelée du Petit-Musc,
Amour de putain , feu d'etoappes.
Putain faict comme la comeiUe ;
Plus se lave , plus noire est elle. ^
Quand maistre coud, et putain file.
Petite pratique est en.ville.
Jamais putain nayma preudhom,
Ny grasse geline, chapon.
PuTEPT, bordel.
Q. .
. / Quenouille , le membre viril.
\ \ Quille, le membre viril.
473 ' EROTICA
^ < QuiLLER, fiur CaJtto venereo; jouer au jeu de cfuiUe /a.
^ On nous dit poliment que nous nous trompons j en écrl'-
vant (I, ly) quille la, au lieu de quille dà (quille en outre),
qui est la seule version francoise. Il nous semble pourtant
que quille^ impératif du verbe quiller, et la^ pronom person-
nel féminin , composent une locution parfaitement conforme
aux régies de la syntaxe. Tout en même temps, on convient
que Rabelais équivoque ici sur le mot quille, qui, sans la (p:a-
velure, seroit au pluriel. S'il est difficile de louer Furbanité
des nouveaux éditeurs , on ne peut qu'admirer leur logique
et leur ton décisif.
QuiNOLA, Sigisbé.
QuoNiAM BONUS, la naturc de la femme.
•Quou AILLER, jouer de la queue ^ far Catto venereo.
R.
Raccointer, connottre une femme. Voyez accointer.
Racoupi , cocu. Voyez acoupir,
Rafaitiere^ rafiiiere; maquerelle, prostituée.
Ragasie , femme publique.
Rageux, lascif, sémillant, gimbreteux, luxurieux.
Ramonner une femme, la connokre.
Rapsè, le membre viril.
Ratacoiîniculer une femme, la connoltre. Ce verbe signi->
fie au propre rapiécer, raccommoder. Le mot 'tCLCon signifie
du vieux cuir, une pièce mise à un soulier. Ainsi le nom
propÉtde Taconnet convenoit à merveille au rôle quMl jouoit
avec tant de naturel. Rabelais emploie aussi le substantif nz-
taconneur. Il est curieux de lire les observations de Le Duchat
sur la prétendue harmonie imitative de ce mot.
Ratouere, il mozzo, où se prennent certains rats: u Voicy
u maistre leudy qui scait tant bien treuuer petits poulains gre-
M nez en la ratouere (liv. II , chap. xxi). »
Rature, rater, J^ai travaillé pour vous toute la nuit, di«oit
Voltaire, vieux, à certaine actrice. Je crois, répondit^elle, que
vous avei fait bien des ratures.
V
VERBA. 479
Recapte. Femme de mal recapte; femme désordonnée, de
mauvaise vie. Le mot recapte signifie ordre, arrangement.
Recaty est espagnol.
Redresseuse, gourgandine, prostituée, voleuse.
Reins. Jouer des reins ^ far Catio venereo.
Qui joue des reins en jeunesse
Tremble des mains en vieillesse.
Reveleuse , femme publique. On appcloit proprement re-
veleux un rebelle, un indocile; du verbe révéler^ se rebeller.
Reverses. Jouer au reversis, faire voir la feuille à Venvers.
- Rhume ecclésiastique, la gonorrhée. f ? .. (, ^< rr
^^RiBAULDE, prostituée, femme publique.
RiBLER , faire la débauche.
RiCALDE , fille publique.
RiGOBETTE , fille publique; du verbe rigober, faire la vie, se
divertir. Substantif, rigobage.
Ripons , les testicules. /
Robinet de l'ame, il cazzo.
Rose, pucelage.
Rougets^ les mois d'une femme.
Roupettes, les testicules.
Rouscailler ;yâr Vatto venereo. Voyez rousse^caigne. Dans
l'argot, rouscailler bigorne, c'est parler le jargon sans qu'on
puisse vous comprendre. Bigorne {bicomis) est une enclume à
deux cornes.
RoussE-CAiGNE, prostituéc (rousse chienne).
RoussiNER. Ce verbe, qui appartient spécialement au roits-
sin, ou cheval, est souvent appliqué à l'homme.
Rude ébat, roide et bas (liv. I, chap. xxxxiii). Parono-
masie.
RuFFiENNERiE, paillardise, maquerellage. Rufien.
8.
Sabodler une femme, la Gonnoitre: le verbe sabouler signi-
fie proprement battre, frapper, gronder, houspiller.
a)
^ EROTIGA
Sac. Faire sac de drap à une femme, c'est Penyelopper dans
ses draps de manière qu'elle ne peut ^ère se défendre des
entreprises de Thomme.
Sac de nuit^ prostituëe.
Saccader, donner la saccade ^ far tatto venereo.
Sacsacbezetezinemasser. Mot forgé par Rabelais pour dire
connoitre une femme.
Sadinet. Ce mot^ qui au propre signifie gentil, gracieux,
joli, agréable, a quelquefois été pris pour la nature de la
femme.
Safrette, fille de joie. Voyez au Glossaire.
* Saigner entre les deux gros orteils ^ far Catto. Cette expression
n'a pas besoin de commentaire.
Saillir une femme, yiir tatto.
u Entendez doncques que les bestes chevalines saillent , les
asnes baudouinent, les chiens couvrent, les pourceaux souil-
lent, les chèvres font boucque, les taureaux veti lient, les bé-
liers empreignent les brebis, les cerfz rutent, les poissons
frayent, les coqs cochent, les chatz margaudent, etc. »
Moyen de parvenir, tome, XXXXVII.
Sain s'est dit pour sein.
Ces femmes qui ont si grans sains ,
Trop ne men pays ie esraeraeiUer;
On na qne faire doreiller
Quand on est couché auec elles.
Sale {doigt) ^ le grand doigt, le doigt du milieu, à cause
de l'emploi que lui donnent presque toutes les femmes.
Saltus, buisson, bois; la nature des femmes.
Sangler , far Catto venereo.
Sannion, le membre viril, en grec.
Sathè, pudendum virile (en grec), d'où Satjrros.
Sattriasis, priapisme, érection forte et continue; parce-
que les Satyres étoient regardés comme lascifs et vigoureux.
ScAPUs, fût, tige, le membre viril.
SoALDRi ne , fille publique ; de l'italien Sgualdrina.
VERBA. 48i
Secouer le pochet,Jar Catto venereo,
Secouti (secouer), far Catto ^ en languedocien.
Sénégal , la nature de la femme ; ainsi nommée parceque le
thermomètre qu'on y plonge monte communément au degré
désigné par le mot Sénégal.
Sener , châtrer.
Sentinelle -cfâmour, maquerelle, entremetteuse.
Seringue, i7 cazzo.
Sbrrecropiere (Joticr du) y far Catto venereo. Lisez, pour
votre édification , les commentaires de Le Duchat sur cette
expression.
Serrure, la naiura délie donne. Voyez Clef.
Sexe, le membre viiil.
Sgaldrine, fille publique; de l'italien sguatdrina.
Siècle ( fille du ) , fille publique.
Solive. Faire compter les solives à une femme, la coucher
sur le dos; le même que faire voir la feuille à l'envers.
Solution de contiiiuitéy la nature de la femme. Voyez , à la
table des matières.
{TES, les testicules; par analogie.
^, cocu. ^ ^ . 'ff
Elle ! elle n'en fera qu'on sot, je voitt assure.
ORGON.
Ouais, quel discours !
DOltlNE.
Je dis qu'il en a renoolnre,
Et que son ascendant, monsieur, l'emportera
Sur toute la vertu que votre fille aura.
ra/tiij5!<ê,actll,sc ii.
^ Le mot sot, pris au propre, désigne une béte qui ne croit I
pas l'être, un homme content de lui-même, et seul de son
avis. Je ne pense pas que ce mot ait été formé de stultus. Le fa-
meux NeclLre a tracé le Bonheur des Sots (Paris, Didot aîné),
1782, in-i8; le marquis de Champcenets a traité De l'Amour
des femmes pour les Sois, 179^5 «' Cadet Gassicourt a fait
V Esprit des Sots présents et à venir, i8i3, in-i8: mais, quoique
a. 3i
482 EROTICA
ce petit volume soit précédé de l'éloge de la bêtise y le reste
n'est qu'un recueil^ en dix chapitres, des singularités et amu-
sements littéraires dont on trouve un échantillon dans ^En-
cyclopédiana» Le Coppetta a fait un Capitoto in iode dei non'
covetle (sottises), que l'on trouve dans les Rime di Bemi»
SouGNANT, concubine.
SoiRDiTTE, fille publique.
Souris, it mozzo, que Ton a quelquefois appelé lapin , chat^
minon^ etc. Le sieur Isaac Moiré, rémouleur au Mans, publia
en 1818 un poème sur les souris, dans lequel on remarque ce
vers:
A leur horrible aspect je recule en arrière.
Stopo, paillardise.
Succube, bardache.
Sucre, sperme.
Suéde {aller en) , suer la vérole.
Suivante de Fénui, fille publique.
SuLGUs, sillon , fossé, la nature de la femme.
SupposER,yar Patto. Supponere.
SuRoiTTE, prostituée. Le '^erbe surdidre signifie séduire,
débaucher une femme. Voyez sourditte.
Syrinx, flûte, meml>re viril.
T.
Tabourer une femme, la connottre. Le verbe tahourer si-
gnifie proprement battre, frapper comme sur un tambour,
Rabelais emploie aussi le substantif laboureur,
Talogher une femme, la connoltre. La taloche est un mor-
ceau de bois plat^et, par métonymie, une tape sur la main;
c'étoît aussi un bouclier.
Ta MISER ,yàr Patto,
TAjiiTAKEh^far Patto,
Tau RUS, taureau, et, par métaphore, le membre viril.
Temple de Cypris, la nature de la femme.
Tendriere de bouche et des reins, femme galante.
Teriere, tarière^ il cazzo, La tarière est un' outil qui sert
VERBA. 483
à faire des trous plus grands que la vrille. Cest une faute
de lire, tome I^ page 43, ma îetiere, La téîièreest une bride
qui servoit aux nourrices d'autrefois pour fixer la tête des en-
fants au maillot; de peur, dit Rousseau, qu'ils n'eussent l'aii'
d'être en vie.
Testicules. On leur a donne les noms de animeles, haU 7^ ^
loches, ballottes, belaux^ biUes, boulettes de Venus, bran-
dilles, breloques, cailles d'amour, cliquailles, co/ei^ cymbales
de concupiscence, dandrilles, didymoi, diutiers, estalles, gé^
nitilleSy génitoires, guenilles, joies de ce monde ^ keillou,
landrilles, marjoles, mère des histoires, oberliques, olives
de Poissy, pelotons, pendilloches, pendoilles , pommes de cas
pendu, pot au lait, ripons, roupettes, sonnettes, trebillons,
triquebille, vasa^ virolets , etc.
Tetin, ilcazzo. (I, lo, note a), lisez après au lieu de areps,
Tetons, ballottes de Vénus, pommes d'amour, boules d'i- / ^
voire, petits pains au lait, pommes d'«or des Hespérides, et
mille autres noms que l'amour, leurs contours arrondis, leur
élasticité, le charme indicible qu'ils nous font éprouver, ont
inspiré à l'homme. Nous avons donné, dans notre second vo-
lume, les deux tetins de Marot, qui, dans le temps, eurent une
très grande réputation.
Mercier de Compiégne a fait un charmant éloge du sein
des fsmmesy ouvrage dans lequel on examine s'il doit être dé^
couvert^ s^il est permis de le toucher, etc.; Paris, Guérin, i8ao,
in-i3. Nous avons encore le Blason de la Gorge ^ par Mau-
rice Saeve, et celui des Tétons, par Guichard (voyez le Re-
cueil de M. Meon); les Tétons^ par J.-P. Ducommun, Amst.,
1735, in-8°, 1760, in-ia; les Entretiens galants (fJristippe
et dAxiane, contenant le langage des Tétons et leur panégy-
rique, Paris, i665, in-ia; V Éloge des Tétons, ouvrage cu-
rieux, galant, et badin; Francfort-sur*>le-Mein , 1746? iA-8<>;
Cologne, 17 '19, in-ii; ibid., 1775, in-S''; et un autre éloge
dans les Facétieuses Paradoxes de Bruscambille,
Thliblté , châtré (en grec).
Tiasa du nerf, far Catlo,
3i.
■'484 EROTÏCA
Tire-lire, la nature d\ine femme.
TiREtiSE de vinaigre y prostituée.
ToRDiON de remuement, Vatio vetiereo. Le tordion étoit une
espèce de danse. Voyez Vorckesographie de Tabourot.
ToTOQUiNi, le membre viril.
Toupie , fille de mauvaise vie.
TouRET. Ployer ie touretj c'est, pour les femmes, pisser; entre
autres acceptions, le touret étoit une espèce de vertu^ade, un
petit coussin que les femmes se mettoient sur le cul, pour
avoir la taille plus cambrée.
TousE, femme publique, et femme, en général.
Trabes, poutre; le membre viril.
Tracas de polichinelle; Catto venereo,
Thanson. Faire un transon de <:here lie, far Catto; lie^ de
liesse f lœtitia.
Travailler une femme ;^ir Catto venereo.
Travailler en vieux cuir, caresser une vieille femme.
Thebillons, les testicules.
Trehans, le membre viril.
- Treper, trepeiller, trepiter une femme; far l'atto. Ce verbe
vient de tripudiare, et signifie proprement agiter^ remuer,
gambader, bondir, sauter.
TniBALLER, trinqueballer. Ce verbe, qui se dit ordinaire-
ment du remuement des cloches que Ton sonne, Rabelais le
rapporte (tom. I, pag. i8i )au mouvement des c... des beaux-
pères, lesquels, dit-il, ne portent point déchausses foncées.
C'est sans doute pour cette raison que Ton a appelé les testi-
cules. fr/'^ue^iT/es. On les a aussi nommées dandiilksj olives de
Poissy, joies de ce monde , etc.
Tribart , il cazzo.
. Triquebilles, les testicules. Voyez triballer.
Trotiere , troteresse ; une coureuse.
1^ Trou. Madame^ donnez-vous guanle de tianber, car il y a iç)"
J uncj (jraml et salle trou deuant vous. Bien des gens ne croient pas
j cette obscène équivoque aussi ancienne.
Trou maxiame (Jouer au), (-ette expression n'a pas besoin
VERBA. 485'*
de commentaire; personne n'i^^uore qu^il existe pn jen dé ce
nom.
Trou de service, il mozzo. . .
Trou de la sy bille ^ le trou du cul.
« Trou ^^non, l'anus, le tfou du cul.
Typos, type, modèle, générateur; le "membre viril.
V, Y, Z.
Vagin , la nature de la femme ; tfogina,
Vagina, gaine, fourreau, vagin ^ la nature de la femme.
Voyez machœra.
Vasa , vases sperma tiques ; les testicules.
Vau-pute, sodomie.
Venue. Donner la venue, far l'atto venereo. ' > »
Veretille , le membre viril ; veretilla.
Veretre, le membre viril; veretrum.
Vergauder , violer, déflorer, connoitre une femme. '
V "^ Verge de sainet Benoist, il catzo. Il n'en faut qu^nn brin
pour faire une poignée.
Verger de Cypris. Voyez peniUière.
Verminer \f€Lr Catto venereo.
Verminge {faire le petit) , far l'atto.
Verpa , le membre viril.
Fan(][etar linçuœ non tam bcne munera veqia,
Qiiam verpœ fuiiçî muuora lingux fuit.
Vervignoler ; faire le déduit.
Vesée, ilcazzo.
VETihhEK'y far tatto, yetilles sont babioles, bagatelles, mi-
nuties ; d'où vétilleux.
Viagère, femme publique.
ViBREQUiN, vilbrequin; il cazzo,
Vicon; ilcazzo.
Vie. Femme de vie, de mauvaise vie.
♦486 EROTICA
ViEDAZE. Ce mot signifie au propre, conime nous l'avons
dit, visage d'âne; mais on le prend aussi souvent pour un
cazzo mal conditionné , ou pour un homme mal pourvu.
On dit aussi, à une personne qui nous impatiente, que
i'aze te f^..., ou, si Ton ne veut pas dire un gros mot, que
faae te quille; et l'on donne à cette locution une plaisante
origine.
Certain paysan, frais et dispos, cheminoit sur son âne;
il rencontf« une gente bergère, qui lui demande à monter
en croupe. Lucas y consent, à condition que, chaque fois que
son âne pétera, la bergère et lui feront ung transon de chiere
fye. Le jeu plait à tous deux; mais, comme toutes choses ont
^un terme, Lucas se fatigue. L'âne péte, lui dit à son tour la
bergère. L'âne pete, répond*il en bâillant, hé bien que Yaze
te/....
Villotiere; prostituée.
Vireton; il cazzo. Proprement, levireton étoit une- flèche,
un trait d'arbalète.
Virginal, la nature de la femme.
ViROLET, virole; il cazzo» Le virolet étoit une girouette , un
petit moulin à vent pour les enfants. On appeloit aussi viro^
let un tout jeune homme ; enfin on a encore donné le nom de
viroles aux testicules.
Vitault; il cazzo, ^
Vivandier de nature; il cazzo,
VoHER, la nature de la femme.
VoTAGERE, femme publique, qui court le pays.
UsAGERE(^rnm6), prostituée.
Utensile (P); il cazzo.
VuiHO, cocu, en picard.
Vulcaniser , cocufier.
VcLVA, vulve, matrice, la nature de la femm^.
Wauve, prostituée.
Vttte ; mentula.
Yard {mans)^ la verge de l'homme; il cazzo.
Zinzin, la nature de la femme, en proveiK-al.
VERBA. 4^7^
Ce mot rappelle une chansonnette fort drôle que chantoit
dans les rues Allart, étant petite fille :
Noostra catin, •
Sa camisa stouca (déchirée),
N a pas ben spetassa;
Li monstre soun zinzin.
Et Ion zinzin
De la catin
N'a pas la barbon fatcke,
Et semble oun capuccin.
Le mot zinzin signifie, au propre, cousin.
Zizi. Faire zizi pan pan ^far l'atto.
FIN DU GLOSSAIRE.
RABELtëSIANA.
«< In ridendU hominum actionibus totus fuit, n
ScEv, DE Saimte-Martiif.
AVANT-PROPOS.
Nous ne saurions mieux commencer ce petit Re-
cueil que par une courte analyse de la brochure de
Ginguené , que nous avons citée au commencement
de ce volume (pag. 24)- Ce nest point, ainsi qu'on
le pourroit croire, un simple jeu d'esprit, un de ces
éloges ironiques comme ceux de V Ignorance , de YEn--
vie^ etc. ; jamais personne n'a mieux fait sentir la vé-
rité du précepte que s'est appliqué à lui-même le curé
de Meudon : que « par trop de legiereté ne conuient
a estimer les oeuures des humains , et que les ma-
^ tieres par luy traictees ne sont tant folastres conmie
« le tiltre on dessus pretendoyt. »
L'auteur moderne avoit trop d'esprit pour ne pas
dédaigner les interprétations historiques. Son but est
bien plus utile et plus louable , puisqu'il nous montre
dans Rabelais l'ennemi , le correcteur des abus, de tous
les temps et de tous les lieux. «Je prouverai, dit-fl,
« que, dès le seizième siècle, Fauteur de Pantagruel
«f attaqua les préjugés en véritable philosophe. Je veux
« lui rendre ce qui lui est dû, le tirer de l'oubli où
u on le laisse, rappeler qu'il avoit baffoué le culte de
c< certaines idoles que nous avons encore adorées plus
« de deux siècles après lui , et que son autorité doit
u être comptée parmi celles des sages qui ont préparé
f( la destruction de nos sottises. Il écrivoit dans un
492 AVANT-PROPOS.
« temps où il falloit bien qu'il se couvrît d'un voile
« allégorique , quelque transparent qu'il fût ; aujour-
« d'hui , la vérité marche le front découvert et levé.
« C'est une chose bizarre, continue-t-il , que le suc-
« ces de ce joyeux, mais redoutable ennemi de la su-
« perstition, dans un siècle dévot, et son décri, dans
« un siècle de philosophie. Despréaux, Racine, Mo-
«lière, La Fontaine, ^dmiroient Rabelais, le rcli-
w soient sans cesse , le citoient souvent , l'imitoient
« plus souvent encore. De nos jours, on a pris à tâche
« d'en dire du mal^ de le peindre comme un dérai-
« sonneur ivre, qui avoit noyé quelques mots heu-
« reux , quelques étincelles d'esprit dans un fatras
« d'absurdités , de grossièretés , et de plates folies. Un
u goût dédaigneux et timide , une fausse décence ont
«porté cet arrêt de proscription; et, ni parmi les
a gens du monde ^ ni même parmi les gens de lettres,
« on n'a plus daigné lire maître François , on auroit
« rougi d'avouer qu'on l'avoit lu.
a Rabelais compare plaisamment, dans un de ses
«prologues, les calonmiateurs de ses écrits, ceux
u qui, de son temps, les condamnoient comme héré-
« tiques et dangereux , et en interdisoient la lecture ,
« à ces gens qui crachent au bassin ou au plat pour
« dégoûter les convives , et manger tous les bons mor-
« ceaux. Ce n est pas comme hérétiques et dangereux
« que les poltronitez d'aujourd'hui toudanment ces
« mêmes écrits, c'est comme blessant la décence, le
u bon goût, le bon sens , et ne contenant rien dont un
« esprit raisonnable puisse s'accommoder. Mai^, d^
AVANT-PROPOS. 49:^
« meillenre foi qne le médecin gourmand de Rabr-
« lais, ce ncst pas pour en jouir eux-mêmes quils en
« ont dégoûté les autres, et aucun d'eux, que je sache,
« n'en fait ni son livre de chevet , ni son bréviaire.
" Pour moi , j'ai depuis long-temps le mauvais gofit et
« la foiblesse d'être, sur ce roman philosophique, de
« l'avis de La Fontaine, de Racine , de Dcspréaux, et
«de Molière. Les contes plaisants, les traits nom-
« breux d'une satire ingénieuse et délicate , les choses
« hardies pour le temps , dont pl\isieurs l'étoient en-
« core pour le nôtre il y a. peu d'années, et celles où
« brillent un sens droit, une raisonsupérieure, une sa-
« gesse de tous les temps , tout cela me charmoit,et,
« chaque fois que je prenois mon Rabelais, ce n'étoit .
« qu'après avoir relu tous ces endroits, marqués dans
« mon exemplaire, que je pouvois le quitter.
« On ne trouvera point ici , continue-t-il , tout ce
« qu'il y a de bon et d'agréable dans Rabelais >, mais
tt seulement ce qui rentroit dans mon sujet. Pour en
« faire sentir tout le mérite , ce seroit ici le lieu de
u peindre le siècle où l'auteur écrivoit ; mais il suffira
« de rappeler à ceux qui connoissent notre histoire
« que c'étoit sous le régne de François V% ce qui v«ut
tt dire , en peu de mots , sous un roi possédé de la ma-
« nie dos conquêtes, et puni par des revers, même
u par la captivité , de cette manie sanguinaire. Il osa la
' En effet, il n'a parlé ni de la harangue de Janotus, ni de la bi-
bliothèque de Saint-Victor, ni de la manière admirable dont un roi
doit 4raiter de nouveaux colons, ni du pbilo&oplie Trouillogan, ni
do Dind(*nault. ni des Gastrolàtres, ni dos Frères Fredons, etc.
494 AVANT-PROPOS.
u tourner en ridicule. Dans un temps où les parle*
u ments , sans être aussi puissants qu ils Font été de-
« puis , avoient de la considération et de la puissance ;
u où y du moins, ils nétoient pas encore avilis par la
u vénalité publique des charges^ il se moqua du par-
« lement, des autres cours, et de toute la clique ju-
« diciaire. Enfin, à Tépoque où le luthéranisme et le
« calvinisme , nés des scandales de la cour de Rome ,
« avoient enlevé au pape une grande partie de l'Eu-
u rope, mais où la France, très chrétienne et obsti-
« nément romaine , brûloit les protestants , les faisoit
«massacrer à Merindol, et révéroit superstitieuse-
« ment lautorité papale , il cribla de plaisanteries
« les prêtres , les moines , et la cour de Rome , et son
« chef. De notre temps, bien des auteurs se sont ac-
« quis une grande réputation de hardiesse phUoso-
u phique , sans en avoir fait autant. »
Rabelais, ajoute-t-il, a fait de Gargantua, de son
père, et de son fils une famille de mangeurs, une
race de géants, parceque toujours les rois sont chose
fort chère , et que 1 entretien d une maison royale ne
se fait pas à peu de frais. Aussi , le bonhomme Grand-
ugousier s'écrie-t-il (liv. I, chap. xxviii) ^ Holos,
uholos, quest cecy, bonnes gens? 11 faut que, dans
«ma main tremblante, ie preigne la lance et la masse
« pour secourir et guarantir mespaoures subjectz. La
« raison le veult ainsi , caî\ de leur labeur ie suys entre*
« tenu , et de leur sueur ie suys nouny^ ^^t ^^^s en-
M fants , et ma famille, » ^
Si les calculs de YObscî^ateur allemand sont exacts
AVANT-PROPOS, 495
Thyperbole de Rabelais ne paroîtra pas très forte.
Suivant ce journaliste , l'entretien de neuf souve-
rains de l'Europe (celui du sultan des Turcs non com-
pris) coûte 189,470,000 francs, en comptant le flo -
rin pour cinquante sols. La répartition en est ainsi :
Russie, 45,000,000; France, 42,5oo,ooo; Autriche,
37,5oo,ooo;Espagne,i3,75o,ooo;Prusse, 10,937,500;
Hollande, 6, 5oo,ooo ; Angleterre, 2 5, 000,000 ; Naples,
5,25o,ooo; Portugal, 3,232,5oo. Ce qui revient par
tête, savoir : en Riftsie, à 22 kreutzers, ou 88 centimes;
en France , à i fr. 36 cent. ; en Autriche , à i fr. 36 c. ;
en Espagne , à i fr. 20 cent. ; en Prusse , à i fr. ; en
Hollande, à i fr. 20 c. ; en Angleterre, à 1 fr. 20 c. ;
à Naples, à 80 cent.; et en Portugal, à 80 cent. : le
tout pour le seul entretieft de la maison du souverain.
La brochure de Ginguené est en deux parties , la
première'pour la politique; la seconde pour la reli-
gion. La première contient douze chapitres , Tun sur
le prologue du 1*' livre , le 2* sur la dépense des rois;
les 3*" et 4* sur les deux éducations de Gargantua , si
différentes entre elles. Les 5* et 6* chapitres traitent
de la guerre , de la paix , des conquêtes chimériques
du fougueux Picrochole , et n oubliez pas , dit Gin-
guené, que cette scène d'un si bon comique parut
sous le règne d'un roi qui ne ressembloit que trop à
Picrochole, et à qui il en mésadvint comme à lui.
Le 7* nous peint l'Enfer d'Épistemon. Les cinq der-
niers sont consacrés à l'ordre judiciaire; à Rridoye
qui juge les procès avec des dés ; à la grand'chambre
des chats fourrés , vivant de corruption; aux chicqua-
496 ' AVANTPROPOS.
doux; et aux apedeftes ou non-lettrez de la chambre
des comptes , qui vivent de vendange.
Délaissant enfin les choses temporelles sur les rois,
les conquérants, les parlements, et les cours, que
Rabelais, dit l'auteur, na feint de couvrir d'une en-
veloppe allégorique que pour lés dépouiller de len-
veloppe mystérieuse dont les couvroit Tignorance
populaire , il s'occupe , dans les douze chapitres de la
seconde partie, des choses spirituelles. Vient d'abord
le portrait de frère Jean des Entotnmeures, que Du
Laurens a si bien saisi dans son Compère Matthieu;
puis celui des moines en général. Le 2' chapitre est
consacré à Raminagrobis , ou plutôt à ces viUaines,
immondes , et pestilentes bétes , noires , . guarres ,
faulves. etc., qui le tourmentoient. I^es 3*, 4*, et 5*
sont pour Ylsie sonnante et ses oiseaux , les gourman-
deurs, et papegault. Les cinq suivants, pour les pà-
pefigues , les papimanes , les sacro-sainctes décrétales ,
les miracles qu'elles ont opérés , l'or qu'elles souti-
roient de France, etc. Dans le 11* chapitre, il est
question des pèlerins que Grandgousier mit en liberté,
et des votes qu'ils adressoientaux saints pour les pré-
server des maladies. Le douzième est une conclusion
en trois lignes. En général, toute cette brochure, l'ia
troduction exceptée, n'est composée que de passages
de Rabelais.
L'auteur du Nouveau Diable Boiteux (Publicola
Chaussard), a fait précéder ce roman dune petite
pièce, intitulée ^a6e/ais ou /a f75ton. Après un portrait
burlesque du curé de Meudon, qui commande une
AVANT-PROPOS. 497
bannière, sur laquelle sont écrits ces mots: horreur de
[arbitraire^ paix aux hommes^ tolérance^ instruction^
il s'écrie, dans un saint enthousiasme : « Je te rcicon-
nois, curé de Meudon, législateur des ris, pro£es-
seur de la saine philosophie. »
ft Lucien , plus poli , moins profond , te précéda ;
il fut élégant comme son siècle; la grossièreté des
temps où tu vécus transpire dans tes pages. Cepen-
dant, la distance qui vous sépare est égale à celle que
la philosophie a mise entre Aristippe et Diogène.
Guide de La Fontaine, et rival de Boccace, tu as su
enrichir Fart de nouvelles beautés. Sous ton pinceau,
la science s est aggrandie, la raison s'est éclairée, la
superstition et le despotisme ont vu tomber le masque
qui cachoit leurs têtes hideuses.
«Un peintre a fait découler Thippocrène de la
bouche d'Homère , et a représenté la foule des poètes
y puisant à pleine coupe. Ainsi s'échappe de tes lèvres ,
comme un fleuve rapide , une étemelle et intarissable
plaisanterie. Là s'abreuvèrent à longs traits Swift, qui
joignit à ton sel la mordante âcreté d'Aristophane,
vous épura tous les deux , et mania la légère ironie ;
Sterne, qui fondit dans ta manière celle de notre
Montaigne; qui, plus savant dans l'art du contraste ,
et dans la connoissance du cœur humain, créa le
genre sentimental ; enfin, le vieillard de Ferney, qui ,
en te méprisant, t'imita, et, par ce don heureux
d'embellir tout ce qu'il touchoit, rajeunit ta physio
nomie, polit ta rusticité, recula les bornes de l'art
du ridicule , qu'il mit en action , le versant sur tous ,
3. 3a
498 AVANT-PROPOS,
pour rinstruction de tous, et enchaînant à rimmor^
talité quiconque avoit le sot orgueil de la domioa-
timi , ou la cruelle manie de Tintolérance.
u Jouis de la gloire d avoir été le maître des
maîtres. Ombre immortelle ! est-ce à chanter mon
siècle que tu réserves ta lyre? Est-ce à châtier la dé-
pravation que cette verge est destinée? »
RABELiESIANA;
RECUEIL DE SENTENŒS, ADAGES, PROVERBES,
FAÇONS DÉ PARU^ PROVtRBULBS ,
JEUX DE MOTS, PARONOMASIES, JURONS, IMPRECATIONS,
CON*TENU8 DAIU LES OBUTRES DE BABELAI8 ,
OU QOI T ONT aAPM>KT.
A.
A. Marqué à l'A,; bon, qui a du mérite, de bonne qua-
lité, etc. Ce proverbe tire son origine des kitres qcd servent à
distinguer, sur les diverses pièces, les villes de France où Fon
bat monnoie. La lettre A désigne la monnoie de Paris, dont
les produits étoient en général estimés de bon aloi.
A Dieu seas; à Dieu sois-tu! Adioucias,
Abbatre. Fort esUfui abbat^ plus fort ^i se relève.
Abbate. Vumbre du clockier d'une abbaye estfècunde.
Abbreuvoir à mousches, une grande plaie, sur laquelle lés
mouches pourroient se poser et boire.
Abois du parchemin ;\e chant du lutrin , dont les livres étoient
ordinairement en parchemin.
Absolu (jeudi); le jeudi saint, où Pon fait V absoute.
Absoudre. Je vous absôulds de pain et de souppe; allusion bur-
lesque à ces mots de Tabsolution canonique : je vous absous
de peine et de coulpe.
AcHiLLES. On appeioit ainsi, dans les écoles de scolastique,
un argument invincible, en mémoire de celui que Zénoa d'É-
lée avoit formé sur Achille et une tortue.
3î.
5oo RABEL^SIANA.
AcHoisoN :
A petite acfaoison
Le loup preod le mottlon.
Acte vénérien, dit plaisamment macération de la chair.
c( Eremita quidam Pisis morabatur. Tempore Pétri Gamba-
«curtœ, meretricem noctu in suam cellulam dednxit; vige-
ii siesque ea nocte mulierem cognovit, semper, cum moveret
tt clunes ut crimen fug^eret luxuriae, vulgaribus verbis dicens:
u domati te, carne cativella ;]ioc est, doma te, miserrima caro ».
{Pogg., Facet,)
Ad capitulum capitulantes (I9 97); au chapitre, ceux qui
ont voix dëlibërative! Proclamation qui se faisoit dans les cou-
vents au son d'une cloche.
Adiusias; à Dieu sois! salut des Gascons en se quittant.
AnvENTUREa. Qui ne s'adventure ria cheval ni mule; Qui trop
s^adventure perd cheval et mule. Ces deux proverbes n'ont pas
besoin d'explication.
Adubrbes locaux (de lieu). Rabelais entend par cette ex-
pression les stations du carême, oit l'on va, d!où l'on vient,
p€ùroit l'on arrive aux indulgences.
Aduersitb. Il y a' plus de courage à la supporter qu'à la foir-
Majore animo tolerantur adversa quant relinquuntur, (Tacite >
hist.y 1. II, c. XLVi).
L'Adversité a eu des panégyristes, sans compter Sénèque:
i"* De utilitàte ex adversis capienda; auctore Hier. Cardano;
Basle, i56i; Franequer, i64B; Amst., i672,in-8% ^^ Para-
doxe quil vault mieulx estre en (tdxtersité quen prospérité; dans
V Esté de Bénigne Poissenot; P.-Gl.Micard, i583, in-i6. y* Les
avantages de H Adversité, poëme , par l'abbéTalbert, 1 772, in-8^.
Aduiser. Ung homme aduisé en vault deux.
Un^ fol adaise bien ung Mge.
jidviser signifie également avertir, instruire, penser (m'est
ad vis que), regarder, apercevoir, avoir égard.
Qui bien se congnoist peu se prise ,
Qui peu se prise dieu l'adnise.
Adulatei RS, corrompent les mœurs. Pessimum inimicorum
v«ip
RABEL^SIANA. 6ot
genusy laudantes^ dit Tacite. Etienne Guazza a fait l'éloge iro-
nique de cette bassesse (V. Dornaw)> et Papillon du Rivet a
publié, en 1742^ Templum assentationis , carmen* V. louange.
Affaires (être à ses), à la garde-robe.
Age. s* il vit, il aura de Ceage, il acquerra de Pexpédence, il
apprendra en vieillissant.
Agi AUX (faire beaucoup d'), faire des cérémonies, des fa-
çons. Voyez au Glossaire.
Agitation, et motion continuelle est cause d'attraction.
Aguillanneuf (F): cérémonie des druides, qui, le premier
jour de l'an, cueilloient le guy de chêne avec une serpe d'or,
en criant : ji guy l'an neuf.
Aide. Vayde des dieux nest impetree par vœux ocieux, par
lamentations muliebres.
L'Espagnol dit :
Adios rogando,
T con el mazo dando.
« Tout en priajit Dieu, il faut frapper du maillet » Ils disent
encore :
A quieo madruga
Dios le ayouda.
Aiguillette. Courir Caiguiliettey courir la prétantaine , al-
ler à la débandade. Cette expression est allusive a l'ancienne
coutume des habitants de Beaucaire, de faire courir nues les
prostituées, la veille des foires où elles se rendoient. Celles qui
couroient le mieux gagnoient des aiguillettes. D'autres disent ,
avec plus de vraisemblance y que les courtisanes étoient obli-
gées de porter une aiguillette sur l'épaule, comme on les a vues
porter des ceintures dorées. Le Dnchat ne va-t-il pas recourir
pour ce sujet aux corps-de-garde, placés, dit-il, dans des tours
terminées en aiguilles (il falloit donc dire des clochers); d'où,
suivant lui, courir F aiguillette , c'étoit courir les corps-de-
garde.
Aiguillette borgne; aiguillette déferrée.
Aigu i llons de vin ; du fromage, d u j a mbon, et autres viandes
calées, qui excitent à boire.
5oa RABELiESIANA.
Aimer. Vayme de vous, je Fagrée devons, je vous en re-
mercie.
Aimer. Qui m'aime sy me suive.
Alarme (sonner), (I, lo, et ci-dessns, 5o). On nous dit
gravement que 910145 nous trompons en écrivant ainsi, au lieu
de à Parme y qui est la seule bonne leçon. Pour le prouver, on
nous apprend , comme s'il écoit possible de Fignorer, que alarme
signifie à Parme (^aWarme). Plaisante logique! Mais il eût du
moins fallu prouver que alarme (d'un seul mot) n'existoit pas
dans notre langue du temps de Rabelais; et, malheureuse-
ment , on le trouve à chaque pas dans les écrivains des qua-
torzième et quinzième siècles.
Que de bruit! quime lignes de notes pour une apostrophe!
Et c'est avec ces doctes et sur-tout très utiles remarques que
l'on a formé huit volumes, qui, pour la commodité des gens
de lettres, coûtent cent francs.
Quant à Vinextricable obscurité , voyez Fanfreluches.
AtcHTMiR. Faire Calchymie avec les dents j épargner sur sa
bouche pour grossir sa*bourse. L'Espagnol dit :
Alquemia proTada ,
Temorente y no gastar nada. -
Alirorum (maistre), un homme qui se mêle de tout, ou bien
qui cherche des alibi. Aliboron est aussi un sobriquet de l'âne.
Allemand. N'y entendre que le haut allemand^ n'y entendre
rien. Nous disons, c'est de l'hébreu pour moi.
Allonger les ff^ c'est enfler les mémoires; expression prise,
ou des jambages de l'écriture en grosse, qui, allongés, dimi-
nuent le nombre des lignes de chaque page, ou, plus proba-
blement, de l'f (sol), qui, allongée, devenoit/( franc).
Alouettes. Si les nues tomboient, il y aurait bien des alouettes
de prises.
Ame; n'habite jamais en sec lieu. Anima certè^ quiaspiritus
rst, in sicco habitare non potest. {Saint Augustin.)
Rostre esperit , et cest nostre ame ,
El laquelle , comme estant dame ,
RABEL£SIANA. 5o3
Ea nostre cneur et lang se tient,
£t n iamais ne se contieoty
Ainsi qae lisons , en sec lieu.
Nefdts Folx,
Rabelais avoit d'abord embrassé la thèse contraire, comme
îl parott par ce passage du quatrième livre, de Pëdition de
Valence: «Périr en mer est chose grief ue, abhorrente, et
«dénaturée. La raison en est baillée par les Pythagoriens,
«pourceque lame est feu et de substance ignée. Mourant
u doncques Ihonmie en eaue (élément contraire), leur semble
«(toutes-foys le contraire est vérité) lame estre entièrement
« extaincte ».
Le mot 01716 a été écrit de bien des maqj^res : anime y aime,
arme y cUnrme, armie, asme. Voyez , à la table des matières, N
pour M.
Amis;
Parents sans amis ,
Amis sans ponvoir,
PoMToir sans Touleir,
Vouloir sans effact,
ElTect sans proufict ,
Proofict sans vertu ,
Ne valent pas un fétn.
Amour est la pctssion des esperitz otieux. Cette pensée est de
Théophraste. D'autres la donnent k Diogène.
Amour, est à l'amitié ce que le plaisir est au bonheur. Cest
un point dans l'espace, un instant dans l'éternité.
AmouTy naquit de Porus, le dieu de l'abondance, et de Penie
(la pauvreté). Voyez le Banquet de Platon.
Vieilles amours et vie^^ tisons
Sallinnent en toutes saisons.
Amour , est chose merveilleusement craintifue.
Amour-propre, mobile de la plupart des actions humaines.
La Drevetière, sieur de l'Isle, a fait un poème : Essiù sur PA^
mour-propre^ Paris, Prault, 1738, in-8".
Amoureux de carême^ qui n'ose toucher à la chair: un pisse-
froid.
5o4 RABËL^SIANA.
Amoureux de Turin; proverbe.
Ancre. Etre à Cancre^ être fixé, arrêté, ne pouvoir bouger,
remuer.
Mieulx vault couper la corde de Vancre que perdre temps k
la deslier.
Mouiller Vancre, boire ; terme de l'argot,
Andouille. Rompre andomUessuriegenouily c'est tenter Pim»
possible, parceque Pandouille plie et ne rompt pas. On dit
encore mieux rompre anguilles.
Ane. Voyez asne.
Ange. Faire (Tun ange deux; deux bonnes cboses d'un seul
coup. Faire d'un diable deux est le contraire.
Anges du palais On nommoit ainsi par dérision les huis-
siers.
On appeloit de même anges de Grève les crocbeteurs, par-
cequ'ils s'assembloient dans la place de Grève, et que leurs cro-
chets leur tenoient lieu d'ailes.
Anguilles de Melun: crient avant qu'on ne les écorche. On
prétend que ce proverbe vient d'un nommé C Anguille, bour-
geois de Melun, qui, jouant le rôle de saint Barthélémy, dans
un mystère, se mit à crier, en apercevant le bourreau, avant
seulement que celui-ci l'eût touché.
Rompre Anguilles sur le genouil, tenter l'impossible. Les An-
guilles ont été chantées en latin par Laurent Gambara ; Ve-
nise, Ziletti, i565, in-4*. Nous avons encore, dans les rime
burlesche di Bemi, un capito in Iode delC anguille.
Animaux ( leurs cris ) :
Lions, rument;
Elephan^barrient ;
Chevaulx, bannissent;
Anes,braislent;
Loups, uUent;
Chiens; abayent;
Serpens, sifflent;
Tourterelles, lamentent;
Poules, gloussent;
RABËLiESIANA. 5o5
Coqs, chantent;
Cigales, sonnent;
Moineaux, glatissent;
Porcz , groignent ;
Cerfz, brament;
Mouches, bourdonnent;
Ghatz, miaulent;
> Beufz , mugissent ;
Brebis, baislent. *
Antitus des cressonnières; un sot, qui veut se mêler de tout,
et ne connoit tout au plus que le cresson. Plusieurs auteurs se
sont emparés de ce sobriquet. Cet jintitus ne scroit-il pas formé
du latin antistes ?
Appellant. Le visage (fun appellant (liv. IV, chap. ii) : c'est
un homme condamné par les médecins, et qui appelle de leur
sentence, c'est-à-dire, commence à se mieux porter; ou , en gé-
néral, un homme qui n'est pas content de son sort, et qui en
appelle.
Tout aoMi vray que nicre n'est pas sable , i
Il ponrtera TÏsaige qoappeUaiis
Nepoortentpas.
Appétit :
Gui//. Crétin.
appétit Tient en mangeant ;
Mais soif s'en va en beanant.
Appétit^ ouvert comme la gibbessiere d'un avocat
Ar^kb fourchu; jeu. Position d'un homme qui a la tête eu
bas, les pieds en l'air, et écartés.
Argent. Faulte chargent c^est douleur sans pareille.
C'est le dernier vers de la chanson suivante :
D'ai^(ent me plains , non d'amour ou d'amye ,
Dont je ne puis la jouissance avoir.
Car, sans argent. Fortune est ennemye
A cil qui veult tous ses désirs avoir.
Qui hat argent , et feut-il sans savoir.
Pour le servir ung chascun s'appareille;
Mais , comme on peult au vray Tappercevoir,
Faulte d'argent c'est douleur non pareille.
5o6 BABEL^SIANA*
On a dit aussi :
Faalte d*argent,
C'est grand lonnait.
Qai nat argent en bonrse,
Ayt du moins miel en bottdie.
En coupant ce mot en deux, on a dit assez heureusement:
Argent ard gent.
Argent content porte médecine.
Pecuniœ obediunt omnia. Voyez Pecune.
Nous avons le Triumphe et Argent contre le dieu d'Amour^ en-
semble les Ordonnances d'Argent, poème , par Alma<]ue Pa-
pillon, varlet de chambre de François l'\
Arme. Faire arme, ou armer (liv. I, ch. xxxii); armorier,
parer, et, par métaphore, louer, vanter,
Je l'ay anné et blasonné ,
Si qu'il me la presque donné.
Pathelin.
On appeloit armoiries des fleurs on bouquets que l'on ar*
rançeoit en parade, soit sur un buffet, sur la table à manger,
soit à toute offrande.
Voyez le viandier de Taillevent.
AaMÉ à blanc; couvert de pied en cap d'armes d'acier poli.
Armé à haut appareil, armé de pied en cap.
Armé à Padvantaige, c'est-à-dire de pied en cap.
Armes, sont débiles au-dehors si le conseil n'est en la mal-
son :
Armes jamais an besoing ne faillirent.
Quand bon cneur est associé de bons bras.
Armes sont souvent trompeuses :
Doyzeaulx , de chiens , darmes , damour.s ,
Pour ung playsir, uiille doulours.
Arriére-jeu {Pronost, ch. vi). Leur espoir sera eti l'an'ièir-
jeu. C'est ici une équivoque et jeu de mots sur table à manger^
et le jeu de toutes tables» A la fin du repas, dans les pays du
RABEL^SIANA. 607
Nord, on boit du vin, après avoir bu de la bière; et voilà l'es-
poir des Pantagruelistes de ces pays, peu favorisés de Bacchus.
AsiTE. Déferrer Cane; aller à pied.
ÂsNE. Tirer des pets cPun âne mort, tenter l'impossible.
AsNE. Faire de tasne pour avoir du bren. Nous disons mieux :
faire fane pour avoir du son; faire le gracieux, le gentil, pour
avoir quelque chose.
AsN£. Il y aura de Casne^ pour dire il y aura du quiproquo ,
du malentendu. Cette expression est fondée sur le conte que
Ton fait de deux paysans qui, cherchant chacun de son côté
deux ânes perdus, et imitant la voix de l'animal pour les ex-
citer à revenir, se rencontroient toujours, mais ne retrouvoient
point leurs bétes. Cervantes entre autres a rapporté ce conte
dans son Don Qwxote.
AsNE. Laver la télé d'un âne y perdre son temps.
AsN E. jé lauer la teste d'un asne on ne perd que le temps et la
lexif; à reprendre un ^ntété l'on perd son temps.
AsNE. Mener Pasne; tenir la chandelle, regarder faire les
autres.
Qui femme croit, et ««ne mepe.
Son cors ne sera ia sans peine.
Asne. Chantez à l'asne, il vous fera des peds; obligez un in-
grat, il n'en aura point de reconnoissance.
Les Mathurins étoient dits frères aux asnes^ parcequ'il jie
leur étoit pas permis d'avoir d'autre monture.
Les éloges de Vasne sont aussi nombreux que ses qualités :
Dans le recueil de Dornaw on trouve: Henr, Corn, jigrippœ,
Asini laus; Joannis majoris, asinus;JoanisStigelii, onos; Joan-
nis Lautei'hachii ^ Asini laus; Joannis Passerati encomium Asini,
Nous avons encore , i . G. Domavii et aliorum laus Asini, Leyde ,
Elz., i6a3, in-4^ six part.. 2. Latis Asini, auct. D. Heinsio, Amst.,
1629, in-i6, etc.; trad. en franc, par Couppé de l'Oise; P., an V
ia-i8. 3. Asinus^ carmen, exmss. regii Goraddivi^ Fr., 1603, in-8"
{praxis jocandi). 4- Éloge de l'âne, ou discours où l'on prouve
que cet animal possède de rares et émiiientcs qualités; Tou-
louse, 1735, in-tS"*. 5. Élocje de Cane, par un docteur de Mont-
r>o8 RABELiESIANA.
martre; Lond.(P. Laçuette), 1769, in- 12. 6. Éloge de Fàne^
lu dans une séance ojcadémique, par Christophe Philonagp^;
1782, in- 18. 7. Éloge de l'âne (en ail**.), par Âloys Blumauer,
clans le recueil de ses poésies^ Vienne, 1782 , in-8°. 8. Capitoio in
iode dell' AsinOy dans les rime de Berni. 9. La nobiltà deit asino,
di AttabalippadfilPeru, CQmposiziçne di Catnillo Sealigeri délia
fretta {Adiiano Banchieri) in VeneU^ Barezzo, 1 699, inn4** ; trad.
en François, P. Fr. Huby, 1606, in-S*^. 10. Icon asini{auct. Sa-
lom, Priezaco ) , P., 1 769 , in 4". 1 1 . L'âne, de Buffon. 1 2. L'âne »
par Coquelet; P., A. deHouqueville, 1727, in-12. i3. Delman^
sueto et patiente animale detto t asino , da Giulo Braccialetti , dans
son Délia dignità del Castrone; Macerata, t6oi , in-4^. li^^La
nobiUssin\a anzi asinissima compagnia de' brigante délia bas-
tina, con Caggionta deW eccellenza dell' azino ( daAdriano Ban-
chieri, Voy. 9). i5. Cipoli monachi oratio fùnebris in asinum^
dans le recueil de Dornaw. 16. Lecoq-àrPâne^ ou ëlogfe de Mar-
tin Zèbre, prononcé dans rassemblée générale tenue à Mont-
martre par MM. les confrères d'Asnières, aux dépens de qui
il appartiendra; 1760, in-8''. 17. L'asnesse, parodie de Fasne;
P., Louis CoîgnsLrdy 172^, in-8'\ 18. Éloge de l'ânesse (en ita-
lien). Voy. laBibL romana^ dePr. Mandosio. ig.Fridericî ff^-
debrammi^ agneso (Pasnier), dans le recueil de Dornaw. 20. Mar-
tini Lutfteri, asinus, rex, dans les Orat. de Siber. 21. Dispute
d'un âne contre frère Anselme Turmeda^ touchofit laprééminence
de l'homme par devant les autres animaux; Pampelune, 1626,
ia-^i6. 22, Dans le Socrates sanctus pederasta , de J. Matth. Ges-
ner; Utrecht, 1769, in-8°, on trouve un petit traité de osino-
rum antiquorum honestate.
Cette collection pourroit former un petit volume assez
agréable.
AsPRE AUX POTS, à propos (liv. III, ch. vu), misérable jeu
de mots sur cette homophonie. Il est de Guillaume Crétin n
ainsi qu'\^ suit :
Par ces vins verdz Atropos a trop os.
Des cors humaius raez envers en vers.
!
RABËLiESIANA. 609
Dont ung quidam aspre aux pots a propos , '
A fort blasmë ses tours pervers par vers.
Ces vers nous rappellent ceux-ci :
Un matin un mâtin m'atteint et me renverse ,
Sondant, scindant, «aidant avec les dents, etc.
AssEURAN CE de meurtrier, c'est , comme dit Le Duchat , bonne
mine à mauvais jeu ^ effronterie, impudence.
Attendre: Tout vient a poinct qui peut attendre;
Qui attend.
Fort ha temps.
Avalleur de charrettes ferrées ; rodomont, fanfaron.
Avalleur defrimars; se dit des gens de robe et autres, qui ,
obligés de courir de bonne heure, respiroient les brouillards
du matin.
Avalleur de pois gris, grand mangeur, qui dévore. Mais,
en parlant de Garesme- prenant, cette expression est prise au
propre. Les pois gris sont de gros pois secs que l'on mange en
carême.
Aube des mouches, c'est le soir: alba de tafani, disent les
italiens.
A» SERT enfouillouse, argent en bourse. Ce sont des termes
de l'argot. Voyez , au Glossaire , les deux mots aubert etfouil-
louse.
Aveugles ne voirront que bien peu. Le ch. m de la prognos-
tication est presque en entier traduit des Ridicula sedjucunda
quœdam Faticinia, de Joachim Fortius Ringelberg, i53i,
in-8''; Proximo anno coeci parum aut nihil videbunt, surdi
malè audient; muti non loqueniur, Multi interibunt pisces,
boves, oves, porci, caprœ^ pulli et capones: intersimias, canes et
equos mors non tantopere soeviet, Senectus eodem anno erit im-
medicaUlis, propter annos qui prœcesserunt.
L'éloge de la Cécité a été fait par Cicéron (voyez Dornaw);
par Passerat, de Cœcitate oratio, P. iSgS, 1597, in-S"; par
EryciusPuteanus, Ccecitatis consolatio '^Louvain^ 1609, in-S^'j
5io RABELiESIANA.
par Jaçob Gutherius, Tiresias, seu de Cœcitatis et sapientiœ
cognatione, P. i6i6, in-8% et par un anonyme, voyez YEn-
comium invidiœ^ Francf. , i6a6, in-4**« *
Aulne. Au bout de C aulne Jault le drap; pour dire: la me-
sure est juste, il n'y en a tout juste que ce qu'il faut. Mesu-
rer le péril à Vaulne de sa peur. Se l'exagérer.
AcLTRE (F), le diable, par opposition à Dieu.
Avocat d*eau douce; avocat sans cause, méprisé.
le retourneray, qui quen grousse ( marmure )
Deuen ccst adaocat deaue douce.
Pathelin.
Dans les deux endroits où Rabelais emploie cette expression
(i*' prolog. du IV% et prolog. da V*), elle forme une misé-
rable antithèse avec le nom du médecin Amer.
Avocat dessous l'orme , comme juges dessous l'orme.
LongqeÉient proéeder,
A l'avocat c'est ▼endaoKer.
Avoir Pappétit ouvert comme la gibecière d'un avocat. Diner
d^advocat; proverbe.
Avoine. Donner l'avoine aiix chiens^ dilapider, mal em-
ployer son bien ou celui des autres.
Aureille. V. vin, Jureitles de Bourbonnois, proverbe usité,
pour dire grandes et longues. Il sembleroit, par un passage
de la Prognostication^ que les Gascons avoient la réputation
contraire. Les aureilles seront courtes et rares en Gascongne
plus que de coustume, A moins que Rabelais ne voulût parler
des essaurillats, V. oreille.
Aureille. Enfantement de Gargamelle par l'aureîUe :
Gaude Virgo, mater Christi,
Quae per aurem concepisti,
chantoit-on autrefois dans la prose de la Vierge.
Austère tour , méchant tour, niche, tort ^ etc.
Autant. Boire d^ autant y c'est boire, en invitant son cama-
rade à en faire autant.
RABELiESlÂNA. 5ii
ÂULTRUY. Ce qua aultruj tu auras faict^ soys certain quaul-
truy le fera.
AzEMiNS {owrrùge cf ), ouvrage persan. Les Arabes, dit Le
Duchat, donnent à la Perse le nom à^Agem.
B.
Bachelier en buscke; Tievtx garçon.
Bague (mauvaise)^ mauvais chose, mauvais cadeau^ mau-
vaise emplette.
Bagles sauves, sans dommage, sans perte.
Baiser ses pouces en croix: pratique ridicule de bigoterie.
On dîsoit autrefois , d'un homme qui s'intéressoit vivement à
la réussite d'une affaire, qu'il baisoit ses pouces en croix pour
en obtenir le succès.
Le baiser a été chanté en latin par Ovide , par Jean Second ,
trad. par Moutonnet de Glairfons, 1771, in-S**, et par Mi-
chel Loraux*, 1812. La Casa, en italien. Dorât, en François,
se sont excercés sur le même sujet. Nous avons encore le bai-
ser par De Cécile, 18 13, in-ia, et M. Kempii Dissertatio de
osculo in génère^ ejusquê variis speciebus; Leipzig, i665 in-24*
Bancquet. jf grand poine grands banqueteurs font beaux
faictz darmes.
L'Espagnol dit :
Tkippa Uenâ
Ni bien haye , ni bico pelea.
Bannière. Les tailleurs appeloient bannières les morceaux
d'étoffe qu'ils déroboient.
S'il y avoit dans un sac, dit Verville, un sergent, un meus-
nier, et un couturier, lequel sortiroit le premier? Réponse:
un larron.
Les tailleurs ont été chantés comme d'autres. Nous avons
Nobiltày e antichità de' Sartori^daGiov, PennacAmi. Venise, Mi-
loche, i65o, in-4°; Oraison funèbre de Christophe Scheling^
maître tailleur- de Pans ^prononcée y le iSfSv. 1761 , dans ta salle
du célèbre Alexandre^ limonadier au boulevard; P. 1761, tn-is.
5ia RABËLiESIANA.
Éloge funèbre et historique de M^ Nicodéme Pantaleon-Tire-
points maître et marchand tailleur d'habits y prononcé par Bo-
niface Prêtrà^Boire , son premier garçon et associé y 1 776, iii-8*».
Barbe. En barbe y en face, nez à nez.
Barbe defouare , corruption des mots gerbe defeurre. Cette
corruption avoit été sig^nalée par Pasquier, avant que des au-
teurs modernes entreprissent de Fexpiiquer. Voyez gerbe.
Barbe des quittes. Voilà, disoit-on communément en lâ-
chant un pet, pour la barbe des quittes, c'est-à-dire de ceux qui
ont payé leurs dettes. Cette expression sin^lière n'étoit pas
moins usitée en Italie qu'en France.
La barbe, cet attribut de la virilité, n'a pas manqué de
panégyristes. On trouve, dans le recueil de Dornaw, Ant.
Hotomanni Pogonias, sive de Barba; Joan. Barbatii, barba*
majestas. Nous avons en outre, la Pogonologie, ou Discours
facétieux des barbes, auquel est traitée l'origine, substance^
différence, propriété, louange, et vitupère des barbes (par
Renault d'Orléans), Rennes, Pierre Bretel, iSSg, in-8^; les
Blasons des Barbes de maintenant, chose très joyeuse , et ré-
créative à toutes les personnes, s. d. 8. Béni Sperati, Barba de-
fsnsa, Leipsick et Dresde, 1690, in-12; Enopogonerythreé, ou
Louange des Barbes rouges, par Pierre l'Éguillard; Caen,
s. d.; Hist. de M Barbe de F homme y in-8^; Sermon du B. P.
Protopiastre, capucin, sur la barbe d^Aaron, prononcé aux
Ursulines de Nantes, en 1734, in-i 2 ; Christ. Becmanni et Tho^
mœ Sagittard, de barbigenio, dans le recueil de Dornaw; la
Nobiltà deW arte c/e' Barbieri , de Dominico Burchielio , dans
le recueil de ses poésies; Florence, i553.
Barbe d*Oribus. Voyez oribus.
Barbe d'écrevisse; déchiqueture des étoffes et des chaus-
sures, fort à la mode du temps de Rabelais.
Barbe raze, pieds ferra ts ; costume des moines men-
diants.
Barbet. Voyez ^énus.
Bassin. Cracher au . bassin , contribuer malgré soi , par
force.
RABELJESIANA. 5i3
Baston s. BàUms de croix et de bannières. Voyez festes à
doubles bâtons.
Bastons rompus y lances momées, épées rabatlueSy fleurets.
ComaM ang faquin porté faix ,
Ainsi le baston , la paix.
, Tel porte le baéion.
Dont toauent le bat on.
Si vons prenez le hanlt ton ,
le prendray le bas ton.
Bau ARDS de Confort y qui se^assembloient sur la place Notre^
Dame de Confort k Lyon^ pour débiter des nouyelles.
Par ces mots, batutrds de godale, on entendoit des gens du
peuple, des ivrognes, qui se rëunissoient pour boire cette mé-
chante bière appelée godale,
Baueux comme un pot à moutarde. Il y a ici équivoque sur
le mot baveux, pris dans le sens propje^ ou comme synonyme
de bavard. Un moutardier bave nécessairement, puisqu'il est
tout rond et sans bec.
Bauffreurs de Mascon ; proverbe.
Bazoghe. Cette juridiction , dont Rabelais parle en plu-
sieurs endroits , étoit celle des clercs du Palais. Elle a fourni
matière à quelques écrits. Nous avons le recueil des statuts,
règlements , antiquités , prérogatives , et prééminence du
royaume de la Bazoche, par Boyvinet; Paris, i654, in-8<>;
le Triomphe de la Bazoche y P. De Luynes, 1698, in- 12; et la
Bazoche y poème, par un bazochien; Avignon (Paris), 1768,
in-i^.
Beau père , un religieux. Cest le synonyme de caloïer, for-
mé de ccUos et hieros.
Or çà y iapobins , cordeliers ,
Angustins , carmes , bordeliers ,
• D'où vient qu'on vons nomme beaux pinas ?
G est qu'à l'ombre du crucifix ,
Souvent faictes fiUes ou fil»,
£n accointant les belles mères.
3. 33
5i4 HABELiGSIANÂ.
BcADCoiv: tro» beaucoup et treis peu détraîscnt Phomiiie.
Pmiier beaucoup , et peu savoir;
Bien depencer, et peu avoir;
Pretomption , tans mérite , avoir.
BECHEUEL.Voyez teste.
Bedier : deniers avancent les bedien. ^
i Bedon:
Ce qae dit le bedon
Ha de crédit le son.
BÉ6VIN d'innocence^ le capuqfion des moines. De là est
venu le mot béguine qui , en Flandre, désignoit des femmes
non cloîtrées , mais réunies en béguinages, pour se livrer aux
œuvres de charité. Le mot béguine s^est depuis pris en mau-
vaise part, à cause des abus qui se sont introduits parmi ces
femmes.
Benedicite. Du quatorzième benedicite^ béte , stupide, ni-
gaud. Cette singulière expression vient de ce que le qua^
torzième verset du cantique des enfants dans la fournaise est
ainsi conçu : Benedicite omnes bestias et pecora^ domine , et que
les précédents commencent paiement par le mot benedicite.
Bergerettes u esquelles le cul sent le serpolet , plus sont
uadvenentes que les dames des grands courts, auecques les
tt riches atours ft odorans parfums de maujoint. » Rusticipro^
verbium promulgatum habent, succosiores esse virgines quœ ser^
pilîwn quam quœ moschum oient, ffr. CfiampieTy de recibaria,
liv. VIII, çh. XXXV.
Bernardines, termedeVargot, pour exprimer des sornettes,
des contes en Pair, avec lesquels les filous endorment ceux qu^ils
veulent dérober.
Beste. Quant le soleil est couché y toutes bestes sont à tombre.
Ce proverbe n'a pas besoin d'explicatioa* Saint Matthieu loue
les pauvres d'esprit, qui auront le royaume des cieux. Morfouage
de Beaumont a fait )l apologie des bêtes ^ P., 1732, in-8*^. Nous
avons un éloge de la bêtise , dans V Esprit des journaux y de dé.
cembre 18049 page a33, et ua autre, dans VEsprit des sots.
RÂBELiESIÂNA. 5i5
âe Cadet Gassicouit, Paris, i8i3, in-iS; le Congrès des Bétes,
Londres, 1748, in -8% etc.
Behoette. Longues beuvettes rumpent le tonnoirre. ProTerbo
allnsif à cet antre : petite pluie aboi grand vent.
Bien enpoinct; bien garni, bien fourni, en embonpoint.
BiENFAiCTS. «Le temps, qui tontes choses corrode et dimi-
tt nue, augmente les bienfaicts. » Âristote dit au contraire, et
peut-être malheureusement avec plus de yëritë: Le bienfait
est ce qui vieillit le plutôt.
BiEHS :
Toas les Inent que le ciel recoavre ,
Et que cootieot la terre en tes dimensions ,
Doivent être de boue a nos affections.
Tout le monde connoit VEncomium luti de Marc-Antoine
Majoragius, trad. par Mercier de Gompiègne.
BiERRE ( la), que Rabelais abandonne aux Estrelins, et que
méprise tout bon Pantagruëliste, a pourtant eu ses chantres.
On trouve, dans le recueil de Dornaw : Abrakami fFemeri de
Cerevisia; Joan, Matthœi Waker à JVakenfélf^ et Georgii Rhe-
ticiy de Cerevisia Umtislauiensi. Nous avons encore Bruckmanni
de Cerevisia regia Lothariensi vulgoDtickstein dicta; Helmstadt,
1732 , et lobgesang des Zerbster Bières (Disc, à la louange de la
Bière de Zerbst), par Balthasar Kindermann, pasteur luthé-
rien à Magdebourg.
BiEURE, le castor :
En petite eaue tr^une Ion bien grant bieure ,
En ung petit buisson trenne Ion bien grant Uenre.
BriLON. Du même billon, de la même valeur, de la même es*
pèce, de la même farine.
BissAG. Réduit au bissae, à la misère, à la dernière jiéeessité.
Blanc. Celui qui n'a point de blanc dans Fœil; le diable.
Blanc, couleur de Gargantua. Marescot a fait en vers l'J^-
loge de la blancheur, par un charbonnier.
Blev , couleur de Oargantua. Nous avons Dialogo in Iode
deW azurro contro il verde; Vicence; G.-B. Martini , i6ao, m-8<».
33
5i6 RABEL^SIANA.
Le verd fiit défendu par Fernando Gardoso : Panegirico delto^
brverde, Madrid, i635,in-8^
Boeuf. Laissez faire aux quatre bœufi de devant: expression
dérivée de la manière dont on laboure en Poitou. Cela veut
dire 9 laissez faire la nature, comptez sur vos propres forces.
Boeuf violé , ou^ plutôt, vielle. CTest le bœuf gras, conduit
au son des vielles. Les enfants imitoient cette faree, en pro-
menant en pompe un de leurs camarades. Gela s'appeloit jouer
au bœuf vielle, •
Boeuf salle , faict trouver le vin en plaine minuyct sans
chandelle.
Boire. Voyez^ autant
Non rire , aim boire , est le propre de l'homme.
Furieux est, de boo sens ne iooit,
Quicooques boit et ne sen reiouit.
Boit pour néant
Qui ne sen sent.
^i na Iain%
Boiue a la fontaine.
Piaute a dit : bibe si bibis.
Boire à tire larigot ^ à tire gosier. Le larinx ou nœud de la
gorge fut appelé larigot y ou, plutôt, larigau^ ou langaude.
Boire d'autant et a grandz traicts^ cest pour vray crocquer la
pie.
Fœcundi calices quem non facere disertom?
Beuvez toujours, vous ne mourrez jamais.
Boire à si petit gué c'est pour rumpre sonpoictrail^ comme un
cheval enharnaché, que Ton fait boire à une eau trop basse.
Je bois comme ung templier. Les anciens disoient^ more grœco^
et, bibere pro summo, c'etoit avaler une grande rasade, comme
si elle eût dû être la dernière.
Je bois pour la soif advenir.
a Boire sans soif, et faire Tamour en tout temps, il n'y a
(i que ça qui nous distingue des autres bétes », répond le jar-
dinier Antonio à la comtesse^ dans le Mariage de Figaro.
RAB£Li£SIANA. 617
Quant à la réponse de Populîe, indiquée (I, i5), voici les
propres paroles de Macrobe : u Miranti cuidam quid esset qua-
« propter aliœ bestis nunquam maremr desiderarent nisi cum
aprœgnantes vellent fieri, respondit Populia: Bestiœ enim
a sunt. n 5af., Ub. Il, c. ▼.
Boire y manger, dormir, sont,' dit Ginguen^, pour les
bommes de Dieu, les trois vertus cardinales.
Qui boit en mangeant sa sonppe ,
Quand il est mort il ny veoid gontte.
La fausse rime de ces deux vers est ce qu'on appeloit rime
plate ^ rime goret, ou bouiechouque.
Bois ( long ) ; les piques , hallebardes ^pertuisannes, et autres
armes dont la bampe étoit longue.
Faim chaste les lonps hors du bois.
Poor néant rat an bois , qni merrain ne coi^pioist.
Voyez merrain, au Glossaire.
Bois TORTv , la vigne.
Boiteux. Attendre le boiteux ou la venue du boiteux, c'est at-
tendre Poccasîon, le moment opportun, le temps convenable,
lequel , lorsqu'on est dans l'attente, semble marcher aussi len-
tement qu'un boiteux; ou bien attendre la confirmation d'une
nouvelle.
Boiteux. Ne clochez pas devant les boiteux. Il ne faut pas com'
mettre une faute devant ceux qui savent l'apprécier, qui en
ont commis de semblables. Je veux Rapprendre ^ dit Figaro, en
parlatat de Basile, à clocher devant les boiteux.
Mutins Floriatus a fait une Apologeticaepistola inqua defeti'^
ditur,commendaturqueclauditas;fiaf\es,Caya\U^ i654,in-4^
Bon: •
Qui bon yin boit il se repose.
Bon ni , bonjour ; bona tUes.
Bon en poingt, pour embonpoint; mal formé de ces itoU
mots.
5i8 AABELiESIANA.
Bonne mine et mauvais jetî; c'est faire contre fortune bon
cœur.
Bonnet yaune; une* pièce d'or; terme des filles de joie.
Botte de Saini^Benoist , grosse tonne qu'on voyoit chez les
bénédictins de fiouIogne-sur-Mer. On trouve Kéloge des Boties
dans l'histoire comique de Francion, par Charles Sorel. Nous
avons en outre : La commodité des bottes en tout temps, sans
chevaux y sans mulets, et sans ânes, avec la gentillesse des man-
teaux à ta Roquette, et des cheveux à la Garcette; s. d., in-8<^;
Poésies nouvelles, sur le siget des bottes sans couture, par Nico-
las Lestage; Bordeaux, Séjourné, 1677, in-4*'; ouvrage qui
proui^ que la prétendue invention dû sieur Colmant n'est pas
nouvelle. * "
Bottés de foin (gens), pauVres gens, qui s'entortillent les
jambes de foin en place de bottes.
Bouche, est le conduit par oit sortent les bons mots, et entrent
les bons morceaux,
BoucoNi de Lombard, Boucon signifie poison; et Rabelais
ajoute de Lombard, parceque les Italiens ont toujours passé pour
fort habiles en tezicologie.
De troys choses Dieu nous guarde :
De cetera des notaires ,
De quipro quo d'apothictires ,
De boucon de Lombards frisquaires.
BoucQUE du hault ventre; le nombril.
Boule plate, ce que nous appelons jeu de Siam.
Bourguignons saliez; proverbe; ainsi nommés de leur sa-
lade, ou casque. Vpyez ce mot au Glossaire.
BouROuioNONS cinquains, proverbe. Voy. einquain au Glos-
saire. •
BotjRLET. Cerveau à bourlet; un sot> un ignorant. Fou à
bourlet, fou doctoral, qui l'emporte sur les autr^, comme un
docteur sur les écoliers.
Bourreau, bourel, borel, bourriau; exécuteur des hautes œu-
vres. De ce mot, on a formé le verbe bourreler.
, RABEL^SIANA. 519
Véloge du Baumam^ en .italien, par leTassoni, se trouye
dans les premières éditions de ses quesiti; mais il fut supprimé
dans les suivantes. Furetière a traité le même sujet.
BouRR££, jeu. Se planter contre un mur, les pieds en faaut^
la tète en bas, comme une bourrée.
BouRRY bourryzou, jeu de cache-cache.
£n Béam^ce jeu se nomme por, por, monllon. Tous se mettent
en queue, et celui qui est en tête dit: por, por^ morillon^ saou$é
crabe ^ saouté boun, que lou datvé que s'en ane.
Bourse. Loger le diable dmns,sa boprsey c'est-à-dire n'aToir
pas un sou. La Fontaine s'est servi de cette expression.
BovTzfoire^ boute hon^ foras: jeu.
BotiTEHORs; Êiconde, facilité de s'exprimcô*.
BouTQir, pour cfaoïie de pea de valeur, l>agateUe.
trois oa quatre
Vieilx br«biaille« oa montons ,
Qui ne valent pas dau boMoaa.
Pathelin.
BouzEs de Ghaalons, proverbe.
BoTERS d^estrons: 6oyer signi6e bùuviery gardeur de bœufi.
, Babelais ajoute, pour le pléonasme, bergiers de merdè.
Bragque : jeu de paume au faubourg Saint-Marceau , qui
avoit pour enseigne un chien braque, ,
Braguards d^jingiersy proverbe. Voyez le mot braguard au
Glossaire.
Braguette, est la première pièce du bamois.
Brat {prendre à); amorcer, apiper, engeoler.
Brebis ( re/Mi5 cfe), manger sans boire.
Bren. Cest merde à Rouen: qui ne ta mange aux faubourgs^
ajoute Bouchet dans sa treizième sérée; le premier mot est
pour les gens de la campagne, l'autre pour les citadins. Voy.
m.erde.
Bréuiaire. Matière de bréviaire: chose sacramentelle, théo^
logique. Rabelais use à tous moments de cette expression , et
presque toujours d'une manière burlesque.
Brbuiaire, flacon en forme de livre (ci-dessus, page 173).
520 RABEL^SIANA.
Rabelais (II, 1 1), dit: u Doncques vous voulez.que, a prime,
« ie boyue vin blanc » a tierce, sixte, et none, pareillement; a
«vespres et complies, vin clairet». Cette recette rappelle le
proverbe:
Boii(;e le soir, blanc aa matm,
Cest le vrai lot do pélerip.
Brides à veaulx (liv. IV, ch. lix); friandises qn'on mançe
sans faim jfrigaUeries,
Mauvaises raisons, qui ne persuadent que les sots.
Baief, d^une seule syllabe,- comme chief. Brièveté , chose
plus désirable que facile à obtenir. Théophile Râynaud a fait
laus Brevitatis, per dictyaca de brevitate et longitudme in divirUs,
humanis et natiiraUbus; GrcUianopoU , 1649, in-8^
Briffer (basrbreton, brifà)^ manger avec avidité, i^onlue-
ment.
Brioueurs de Pavie, proverbe. Biigueur signifie ici tapa-
geur, querelleur, mauvaise tête.
Brique. Laver une brique ( pour lui faire perdre sa couleur),
perdre son temps.
Brisepaille. Venue de BrisepaiHe^ daupres de Scùnet Genou
(liv. I, chap. VI ). Cette expression se dit en Languedoc d'une
vieille débauchée, qui a brisé avec les genoux la paille de son
lit.
Broc. De broc en bouc y ou en bouche; de la broche à la bou-
che^ c'est-^-dire tout chaud, sortant de la broche. Un petit
conte de Marot va donner un exemple de l'emploi de cette ex-
pression proverbiale.
TTng groz prieur son petit fili baisoy t ,
Et mignardoyt an matin en sa couche.
Tandis rostir sa perdru on faisoyt.
Se levé , crache , esmeutit , et se moache;
La perdris vire : au sel , de broc en bonche ,
T^ deuora. Bien scauoyt la science :
Puis, quand il eut prins sur sa conscience
Broc de vin blanc, du meilleur quon'elise,
iMon Dieu , dist il y donne moy padenc#!
Qnon ha de maulz poar,seruir saincte EccUia !
RABELiESIANA. 52i
L'expression de broc en bouche rappelle ce proverbe :
Entre la bouche et la cailler
Soanent adnient fgnnd destourbier.
Brodeur. Autant en a le brodeur, ou, par inétatèse, le 6or-
deur. Ce mot se dit pour se moquer d'un homme qui hâble,
qui débite des mensonges. Le brodeur est le brodeur de contes.
Brum (à), cqinme pour' dire: je me trompe, je ne sais ce
que je dis.
Brunette, jeune fille, et aussi étoffe fine de couleur brune.
' Ânssi bien sont amooreues
Sous bureau que sous brunettes.
Buisson. BaJttre le buisson sans prendre les oisilbns , se donner
une peine iputile.
But {faire) j s'arrêter là, s'en tenir là, n'aller pas plus
avanf.
ByssiNE. Paroles byssines, paroles de soie, c'est-à-dire pa-^
rôles douces, flatteuses, agréables; de bjrssus.
Cabre. Porter quelqu'un à la cabre morte , sur son dos ,
comme une chèvre morte.
C4GQU£ROtiER : épithéte de Caresme-prenant, allusive aux
caques de harengs.
Cage. Mieux vault estre oyseau de boys que de cage.
La volière a été chantée en latin par J^an Bose {aviariuniy
carmen)*^ Bordeaux, 1700, in-ia; et dans les Poemata didas-
calica.
Calame, plume à écrire, catamus, parcequ'elles furent
originairement faites de roseau; on en a formé le mot gali-
nuui. La plume à écrire a été célébrée par Janus Douza, et
Michel Fendius (voyez Dornaw). David Le Clerc a donné,
dans ses Orationes, laudes pennœ scriptoriœ; et Libeno Cueli,
lapenna, canzone; Rome, Paul Moneta, 1670, in-80.
Caluitie, calitesce. Cette imperfection, qui fit ipiaginer les
perruques , a eu ses défenseurs. On trouve, dans le recueil de
5s3 RABfiLfSIANA.
Doraaw, Jacobi Panàmi calmiies et cabritium; MmgbaUi edo-
ga de calvis; Ba«le, 1S47, ûoi-^^- Ce pedt poème, composé en
l'honneur de Charles-le-Chanve, est paraiioème, c'estrà-dire
que tous les mots de chaque vers commencent par un C.
Nous avons encore, Synesii phcUakras egkomioriy seu de Um
dibus caivitii; Basle, i5i5, in-4^^ trad. en françoîs par Jean
Dant, Albigeois, sous le titre du Chauve^ ou le Mépris des che-
veux; Paris, Billaine, 1621, in- 13.
Ga MARI NE. Mouvoir la camarine: camarinam ne moveas:
proverbe latin. La Camarine étoit un lac de Sicile, auprès de
Syracuse, qui exhaloit des vapeurs pestilentidles.
Gameba charitatisy la chambre où les moines font chère des
charités qu'on leur donne.
Canards de Sauoye, les Vaudois. Canard est pris ici dans
l'acception de cagot du Béam.
Donner des canards à quelqu'un , c'eçt lui conter des bourdes ,
.des menteries, des cassades.
Cande.
Entre Cande et Montorean,
La ne paitt brebis ne Yean.
Proverbe qui exprime le peu d'étendue du canton désigné,
et qui a fourni à Panurge le vœu allusif qu'il fait (liv. IV,
chap. XIX.) /
On # dit de même :
Entre Beaocaire et Tarasoon
Ne paist ne brebis , ne mouton.
•
Ganhe* Faire la canne ^ c'est-à-dire le plongeon , avoir peur,
s'enfuir. On dit aussi: il fait la canne petiere, parceque cet
oiseau covrt très vite.
Cap pet, cadet ; cap dosud, aîné. Ostal signifie maison , hètd.
Cappe. Tel est vestu de cappe hespaignole qui y. en son cou-
rcUgCj nullement affiert a Hespaigne,
Gapsvle du cœur, le péricarde.
Gapuchon. Les capuchons des moines, sur lesquels Rabelais
a tant plaisanté, ont été célébrés par François Gléiaent:
la Capuchonnade y ou Mémoires sur l'excellence et Us préroga-
RABELiESIANA. 523
iives du capuce; La Guillotière (Paris), 1760, iii-8^ Voytfz
CoqueltÂchon.
Gapuoihgaux.
Capucin efFronté , dont la triste ^gan ,
Et la barbe Grassente , et le 'uaoteaa de bore
Sont donnés en spectacle à nos regards surpris;
Quels méchants ou quels sou t'ont lancé dans Paris?
Es-tu le précurseur de cette ville espèce
Qu'avec le fanatisme engendra la paresse?
YiEmiBT.
Nous avons, sur ces sales moines, un livre curieux, intitulé :
les Capucins, leur origine ^ vœux^ règl^, ^ discipline y Genève,
i64i,in-8^
Nul commentateur n'a, je crois, remarqué que Rabelais
les annonce comme prochains, mais non encore existants, dans
Vïsle sonnante. Bientôt y doibuoit aduoller une sixiesme espèce,
lesquels il nommoit capucingaux, Ge passage se trouve au troi-
sième chapitre du F' Livre ^ qui^ comme on le sait, ne parut
qu'après la mort de Rabelais , et que l'on croit communément
avoir été composé vers i55o. Or, Zacharie Boverius, annaliste
des capucins, dit formellement que cet ordre fut établi en
i5!25, et ne tarda pas à se propager. Gette observation ne
doit-elle pas fforter à croire que les compositions de Rabelais
sont plus anciennes que l'on ne le petise, et que beaucoup
d'éditions en sont perdues? *
Gar, Ge ifaonosyllabe, par lequel commence ie Moyen de
parvenir, et qui n'est pas une seule fois répété dans tout le
cours du livre, a été célébré par Pabbé Dallainval : Éloge
de Car; P., 1781, în-12.
GAamiïAL en Grève , honmie à qui l'on a tranché la tête.
Gaadinaliser , rougir; expression prise de la couleur de
l'habit de cardinal. D'où Rabelais a dit aussi: à la cardinale,
c'est-à-dire k rouge bord.
Garesme. Bien et beau s'en va caresme.
Caresme, feut peut-être' institué pour ayder-a la multiplica-
tion de Phumain lignage.
A sa suppression s'opposeront tous les médîcins; car, sans
524 RABEL^SIANA.
le caresme, seroit lear art en mespris, rien ne gagneroient,
personne ne seroit malade.
Telle chose arrive à point, comme mars en carême,
Rabelais n'est pas le seul qni ait plaisanté sur le carême et
sur les ichthyophages , qu'il appelle les hérons et cormorans da
monde. Noos avons: Êdit perpétuel et irrévocable de [invin-
cible et très antique roi Caresme, à Pencontre des pervers eC
obstinez ennemis, tant de sa souveraine majesté, et infrac-
tenrs de ses statuts et ordonnances, que de ses confederez et
alliez. P. s. d. , in-8<^.
Caresme^renant a fourni : la Doctrine de Caresme-^renaniy
dédiée k tous ceux qui voudront rire depuis le bout des pieds
jusques à la tête. P., p. Vanier, i6ia, in*8<»; Jlmanach mer-
veilleux pour les jours de Caresme-prenant , par le sieur de Peu-
de-Soncy, baron d'Ayme-Joye, au lecteur Chasse-Mélancolie,
P., Chevalier, in-ii; Oraison funèbre de Careane -prenant^
composée par le serviteur du roy des melons andardois; lôsS ,
mr9^'y Procès et amples examinations sur la vte, la bisarrerie, les
fantaisies y les débordements et paillardises de Carême-prenant y
1 609, 1 6 1 2, in-80 • /es Articles des Privitèges accordés aux femmes
par dessus leurs maris le jour de Carême-prenant^ Paris, Du-
breuil, 16 16, in-8®. Voyez Mardi-gras. «
Carreleure de ventre, un bon repas.
Castra^ sic dicta quasi casia. Isidor. , é(xiiu
Caviaa, ou Kaviar ^ ci -dessus, pag. i84)- I^e luwiar est
d'un très grand usage dans tout le Nord , et même en Perse.
Le meilleur de tous est celui qni provient du Fleuve Taik ou
Oural. Il est formé des œufs de cinq espèces de poissons: le
sterlet ou esturgeon, le sewriouga, t'ossetrina, le schipa, et le
bielouga.
Cécité. Voyez aveugle.
Ceinture ardente, c'est la ligne équinoxiale.
Cen desstis dessous, ce (qui est) dessus, dessous; telle est la
véritable analyse de cette diction, et non pas sens dessus, qui
ne signifie rien. Il ne faut pas non plus écrire c'en (ce en); le
mot cen signifioit autrefois ce que.
Malgré la trop positive assertion des nouveaux éditeurs
RAfiEL^SIANA. SaS
de Rabelais , nous persistons dans notre opinion. Un peu de
réflexion eût suffi pour leur faire reconnoltre que sens dessus
(iessous ne sig^nifie rien , cette expression étant à chaque in-
stant appliquée à des choses dépourvues de sensus. Que si, par
une métaphore assez détournée , on dit le sens d^ukie éto£Pe ,
cela n^exprime pas autre chosâ, sinon que le bon sens, indique
que c'est par là qu'il faut l'employer, pour qu'elle oppose plus
de résistance et d« solidité.
Ge&gle, jeu de passe dans un cerceau.
Cerveau à bourlet^ docteur, par allusion au bowrlet de leur
bonnet. Cl. Griffet a fait un poème latin , intitulé : Cerebmm.
CÉ8AR {Jules), Sa fortune rien plus souverain nauoit sinon
quil pouoit , et sa vertus meilleur nauoit sinon quil vouloit
toujours sauluer et pardonner a unç chascun.
Nihil habet necfortuna tua majus quam tit possis^ nec natura
tua melius quam ut velis conservare quam plurimos.
Cicer. Orat, pro q. Ugario.
Cesarine {tondu à la), c'est-à-dire les cheveux de derrière
rabattus sur le front, pour en cacher la nudité.
Chameau. Cet utile et sobre animal a depuis long-temps été
surnommé par les Arabes le navire du désert: Djemet sefinck
Sahara, disent-ils. Cette métaphore leur appartient, et non,
comme on ]% croit, à un auteur moderne.
Chandelle de noi.r , lampe à huile de noix. Chandelle armée,
armoiriée, portant les armes du maître.
Chappelle {saincte)^ la cuisine claustrale.
Chappon. Se coucher en chappon^ c'est comme les poules ^
c'est-à-dire de bonne heure.
Chardon. Vive les chardons des champs! puis^u'à plabir on
y roussine.
Charité. Chantas omnia crédit.
La charité ne recherche point son profit.
Charmer les puces, boire assez pour ne pas en sentir les
morsures.
(hiARPENTiERS (herbe aux), dite aussi prunelle^ sanicle,
5a6 RABEL^SIANA.
oinctereulé; berbe éont les vertus ëtoient jadis tellement pré-
conisées, qu'on disoit en commun proverbe:
Qui a dn bugle et du &anicle ,
Au chirurgien il faicl la nique.
* Le bugte est la petite consoude. Quant au nom de oincte-
reulé y il yient du vieux verbe oincter, parfumer.
Charte y carte* L'art perfide àe filer la carte y c'est-à-dire de
l'escamoter, ou d'en substituer une autre, est beaucoup plus
ancien qu'on ne le pense. On trouve, dans le baron de
Foeneste, l'indication des moyens suivants: la carte courte,
la longue, la cirée, la pliée, la poncée, les semences, les
marques de toutes sortes, l'attrape, la ripousse, le coudé, le
tour du petit doigt, la manche, le cbapeau, l'ange, le mi-
rail (miroir). Sav. Bettinelli a fait un poemetto, intitulé: //
giocco délie Carte ^ Crémone, 1776 , in-ft'.
Charrette. Mettre la charrette devant les bœufs, renverser
l'ordre naturel dès choses.
Chat. N'esveillez pas le chat qui dort, ne rappelez pas une
faute oubliée.
Nous avons, sur les c/iats, l'ouvrage deMontcrif *, P., Quil-
lau, 17^7, in-8<>; Dissertation sur la prééminence des chais dans
la société sur les autres animaux de C Egypte, Rotterdam , Be-
man , 1 74 i ) in-8 ; la Galeide, ou le Chat de la NatUre, psème,
par Moutonnet de Clairfons , en réponse à Guyot des Her-
biers; Galeopolis chez Galeophile^ rue des Chats ^ 179^9 in-8<*;
Minet, poème, par madame Levéque. Amst., 1736, in-12;
Florœ viduœ Oratio funebris in Felem , dans le recueil de Dor-
naw; Harangue dUHermione à ses peûts Chats nouveaux nés,
poème héroïque, par C. L. M.; Nancy, de la Rivière, 17^0,
in-8*^; Lettre galante et divertissante pour régler les mœurs des
Chats friands et voleurs, adressée à Friolette, belle et scienti-
fique chatte. Paris 9 I739,ia»ia; Lettre historique sur la mort
* Cet ouvrage ralui à l'auteur une critique assez vÎTe : lorsqu'if publia son dis-
cours de réception à^'académie françoise , on y répondit pas la pièce snirantr :
Le Miaou , ou très docU et très sublime harangue miauléc'par le seigneur Bami-
nogrobiê, U^^ décembre lySS, etc.; 1788, in-«^.
RABEL^SIANA. 5^y
é un Serin et (tun Matou, Paris, Clonsier, 1748, in-8°; efr«.
Chatouiller (se) pour se faire rire , rire sans en aroir envîe.
Chaude coLE^ vivacité, emportement, colère; catida cotera.
Chauffer le tisoît, c^est le même proverbe que jeter de
rhuile sur le feu : titio ad ignem,
Chauldbron. Voyez coKuercle.
Cmavsses, Tirer ses chausses; s'enfuir. Une paire de cha^isses
est bonne. Ne 8eroit--ce pas de là que MoHère auroit pris son:
de bonne casse est bonne?
Chausses à tabourin] chausses remplies débourre, et grosses
comme un tambour.
Nous avons le Biason de la bourre des chausses^ en toulousain ;
t Honnêteté des hauUs de chausses^ ponrpoincts , et casaques dé*-
bordées, in-13; e€ un Capitolo in Iode de la Martingala, dans
les Rime de Berni.
Chef ouvert (le), c'est-à-dire la tête découverte.
Chemise mtoée sur le nos, chemise dont on est obligé de
nouer par derrière les lambeaux.
Cheoir. •
Qai plas hanlt monte qail ne doibt ,
De plat hault chet qail ne Touldroyt.
Chesne /burcAtt , jeu qui se joue la tête en bas, les jambes
écartées; un autre accourt par derrière, et saute par-dessus
celui qui est dans cette posture.
Cheval. j4 cheval donné on ne regarde pas en gueule (pour
connoitre son âge par les dents). Nous disons maintenant :
on ne regarde pas la bride ^ il ne faut pas être trop difficile
sur les dons qu'on nous fait.
Cheval d^advantage^ cheval de joute, cheval revêtu de son
J^amois.
Cheval (grand)^ cheval d« bataille , cheval bardé.
ChevaVdepttilïe,
Cheral de l^attiUe;
Cheval d'anoine,
CheTal de poine ;
Cheval de fein ,
Cheval de rita.
528 RABELiESIÂNA.
Ce noble et beau serviteur de Phomme a été chanté par
Pline, Virgile, AldroTande, Buffon, Oppien, Conti. On trouve,
dans le recueil de Dornaw, Joach. Camerarii equus, Georgii
Buchanan equ^s; Justi Lipsii equus'^ Simonis GryruBÏy de equo
elogium; Philippi BeixHildi tous equi cursoris, Pierre Dancfae a
fait \e blason du bon cheval (les trois blasons de France, s. d.,
in-8^). Les Angflois, et une foule de poètes, ont aussi célébré
le fils de Neptune. Nous citerons la Franconieuie , ou les Che-
vaux sur la scène, par Perrier de POrsan, Bordeaux, 1799, in-
12; le Cheval y par Firmin Talandier, P., iBia, in-12.
Cheveu. Je n'en donnerois pas un cheveu^ moins que rien.
Ce bel ornement de la figure a été célébré comme il le me-
ritoit. Dornaw a réuni Joannis Tardini de Pilis, Publii Papinii
Statiif coma'y Hadrianii Junii de coma; et Vauzelles a fait le Bla-
son des Cheveux, Les cheveux blancs ont obtenu les suffrages de
Jacq. Pontan et de Louis Helinbold (V. Dornaw ). Enfin , Mes-
lin de Saint-Gelais^ qui n'aimoit pas apparemment les longues
chevelures , a fait le Blason des cheveux coupés ( Voyez le re*
cueil de M. Meon). On connoit la lettre de Chirac sur les che-
veux.
Chevreau moissonnier, chevreau de lait. On prétend que le
mot moisson^ pour traite de béte à lait, est corrompu de mai-
son, dérivé de mulgere; et il est certain qu'on a nommé mu/-
sionnaires les gens chargés de traire les animaux laitiers.
CflEvaoTiN. Tirer au chevrotin, verser à boire. Cette expres-
sion vient de ce que, en plusieurs endroits, on enfermoit le
vin dans des outres faites de peau de chèvre,
Chiabrena, mot composé, du style plus que familier, et
dont la signification se devine plus aisément qu'on ne la donne.
Le Duchat, en dernière analyse, pense que faire le chiabrena,
c'est faire des mines , des façons, des simagrées , comme quand
on chie avec difficulté. Rabelais emploie aussi le verbe chiabre-
ner. Dans la bibliothèque de Saint «Victor, on trouve le cWo-
brena des pucelles.
Chicane.
Quod medicamenu morbis exhibent, hoc jura negotiis^.
RÂBËL^SIANA. 529
Nous Sivoas, la Chicane, poème, par T., 17&1, iii-8<>; et VE-
loge de la Chicane, dans lesFacét. paradoxes de Bruscambille.
Chien. Battre le chien devant le lion, châtier un petit devant
un plus puissant, pour donner une leçon à ce dernier.
Chien, qui abbaye ne mord pas.
Chien. Dormir en ehien; au soleil, pendant la chalear.
Chien. Mettre en chien courtault, battre, maltraiter.
Rudbert à Moshaim, qui a fait un éloge latin du chien, a
donné une longue liste de ceux qui Pont imité. Passerai a cé-
lébré le cAien courant, et J. Caius, ceux d'Angleterre.
Chiere. jÉ bonne chiere, de bon cœur. Chiere ou chère si-
gnifie proprement visage, et, par suite, mine, accueil; témoin
ce proverbe: belle chère vault bien ung metz. Cara^ en bas latin.
D'où le vieux verbe cherer.
Que vont retsemblcx bien de chère
Et du tout a Tottre bon père.
Pathelin.
China (^kina). Ce fébrifuge excita jadis une grande guerre
parmi les médecins. Jean de La Fontaine en a fait le sujet
d'un poème, Paris, i68a, in- 1 a. Guy Crescent Fagon a pu-
blié les admirables qualités du JKnkina; P., 1689, ^7^^ y ^7^^ 9
in-ia; Sébastien Bade, Anastasis corticis Peruvianœ, seu Chinœ
chinœ defemio , 166Z, tn-4^; Robert Sturmius, vindtcûp^^^rc-
fugiPenwiani; Delphis, 1669, in-ia; Copponée, le Quinquina
glorifié pour la guérison des fièvres, Chambéry, 1710, in-12;
And. God. Tretzelius, de prœstantissimo usu corticis Peruviani,
Altdorf, 1761; Pyrrh. Marie Gabriel, Compendium triumphi
Chinœ chinœ, dans la Galeria di Minerva, 1 700. Les adversaires
de ce remède seront indiqués dans notre BibL Anii-encomiaS"
tique.
Chinon. Blason de cette ville i
Petite voie , fpanà renom ,
Assise dessus pierre ancienne ;
An hanit le boys , an pied la Yieiine.
a. 34
53o HABEL^SIANÀ.
La Saavagère, natif de cette petite ville, a laisse quatre vo*
lûmes in-4^ manuscrits sur l'histoire et les antiquités de Chi-
non. Nous i^orans ce qu'ils sont devenus.
Ghopuvb de tripes: expression burlesque et triviale, fondée
sur ce que 9 en buvant, on se lave les tripes.
Chose* Choses mal acquises dépérissent: nudè porta y malè di-
labuntur ( deénni).
Des choses mai actfuises le tiers hoir ne jouira; par la raison
susdite.
Chgw accoatHmec
Pas trop ne»t prÎMe.
Ghosbs; ont toatas leur fin et période, et, quand sont ve-
nues a leur poinct stfipellatif , elles sont en bas ruinées. Omnia
orta cadtint.
Nous entreprenons tousiours choses défendues, et conuoy-
tons ce que nous est dénié.
Chosette ( /a), faicte a lemblee, plus plaist a la dessede Cypre
que faicte en vue du soleil.
Choux. Manger choux, chier powme; faire tout de travers.
Chaokicque. Chronicque aux tripes du cerveau, la migraine.
Cigale. Ferrer les cigales, perdre Son temps.
Clauelé, ci-dessus, pag. 191. Nous avons dit, k Tendroit
précité, que Y ou faisoit de ce mot un nom propre, celvî d'un
horloger. Maiç, en. outre, il est appellatif, et signifie un in-
dividu atteint d?uae maladie contagieui^. Oii disoitdes ladres
clavelés.
Clerc* Si nesto}:ent messieurs les clercs, noUs vivrions comme
bestes. Tel est le proverlM que Rabelais a si plaisamment re-
tourné (I, 59).
Maçis mfigQos clerîcos non suot magis magnot sapientes.
N'en déplaise aux docteurs . cordeli«rs, jaoobint.
Par dieu , les plus grands clercs ue sout pas les plus fins.
Hegmur., êMU ill.
Clergaux, sont oiseaux èe passage, et viennent, part de
jour sans pain, part de trop d'itieulx»
RABELiESIANA. 53i
Cligne mcssette, jai où les enfants se mussent (cachent),
pendant que Pan d'eux cligne les yeux.
Cloche. Une ville sans cloches est comme ung aveugle sans
btuton, wig asne sans cropiere^ et une vasche sans cymbales^
Étonné comme un fondeur de cloches.
Barthélemi Bolla, Colbîns Neuscfalosianus, et Jean Casa
ont fait réloge des cbcAes ( V.Domaw), et, dans les Rime de
Bemi, on trouve un capitolo d'Ange Firenzuola, sur le même
sujet. V. divise pontiale.
Cloi7s ^runéoti (breneux); on appeloit ainsi un quartier de
Puniversitë où chacun alloit faire ses ordures. Rabelais prend
ce mot au figure pour ce quHl appelle ailleurs les postères.
Nous observerons néanmoins qu'il y a eu plusieurs cloz bru--
neauxj quoique sans doute ayant la même étymologie. Outre
celui que nous avons indiqué, il y en a voit un sur le terrain
de la rue de Condé, un autre sur celui de la rue Saint- Jean-
de-Beauvais, et un quatrième près de la rue Fromentel ou
Formentel ( au cimetière Saint-Benoist).
Cochons du bon dieu , les moines rentes et les chanoines.
Le fidèle compagnon de saint Antoine a été célébré par Jean
Posthius. On trouve, dans le recueil de Dornaw, Dess eselsade-
lund der saw triumph. Nous avons encore Grunni Coroeottœ
porceUi testamentum, et le Pugna porcorum, de P. Portius,
poème tautogramme, dont tous les mots commencent par un p.
CocQ. Sauter du coq à tasnCy d'une chose à une autre qui
n'y a aucun rapport. Ce proverbe explique le mot composé
eocq à Pane y par lequel on entend un amphigouri, un assem-
blage de choses ou de mots qui ne forment aucun sens.
Le coq a été chanté par Guillaume Gueroult ( V.Meon), par
Jacq. Moisant de Brieux, dans le recueil de ses poésies latines,
1660, in-4'', a vol.; par Aldrovande, Noël Chytrée, Joach. Ca-
merarius, Jean Posthius, Jean Passerai, S. Bartasius, et To-
bie de Bregeschetz ( V. Dornaw ).
CocQVEsiGROE. A la venue des cocsigrues^ c'est-à-dire ja-
mais.
On appeloit cocquefredouille un benêt, un nigaud, un sot.
34.
53a RABELiESIANA.
GcM^UAGE. «Lumbre plus naturellement ne suyct letton,
(c que cocuaige suyct les gens mariez. » Voy. aux Erotica.
GoiGNEE. Jecter le manche après la coig^ee; se décourager,
abandonner une chose.
Combat, u Gependent que combattrez^ ie prieray dieu pour
u vostre victoire, a lezemple du chevaleureux capitaine Moses,
« conducteur du peuple Israelicque. »
Commandeur j'am6onmer de sainct Antoine; moine Anto»
nien, faisant la quête aux. jambons, et pourvu d'une comman-
deriez Par les mots qui suivent, celluy du Bourg, Rabelais en-
tend Antoine du Saix, commandeur de Saint Antoine à Bourg
en Bresse, dont nous avons VEsperon dediscipliney i532, in-4^
Le petit fatras dung apprentif, Paris, Simon Golines, i537,
in-4^, et autres pièces.
Commencement. D'une chascune chose le commencement
est la moitié du tout.
DebQe principinm melior fbrtona tequetor.
Commencer. Tel cuyde avoir faict qui ûommence,
CoMMENiAL. On trouve, dans le curieux dictionnaire de Got-
grave, une faute bien bizarre. Il donne, à son rang, le pré-
tendu mot commenial, comme appartenant à Rabelais, 1. IV^
c. xLi V, et qu'il rend par ces mots : « A barbarous or jeasting
a répétition of the v7ord comme going some two lines beibre
u and usèd by frier lohn n, Cotgrave a suivi une édition fau)
tive. II y a, dans le passage précité: voila un comme mal a pro^
pous et incongreUf et non un commenicJ, mot non exisunt dans
la langue françoise. Au reste, nous avons remarqué cette faute
de commeniai dans les éditions de Lyon , Pierre Estiard, i574;
Lyon, Jean Martin, i584; Anvers, Jean Fuet, i6o5; etc.
Commun:
Qui sert commun , nul De le paye;
Et, sil defaolt, chascuu labbaye.
De bien commun ne faict on pas monceau.
Compas {sans), sans règle, sans mesure. L'expression par
compas, dont se sert aussi Rabelais, désigne par conséquent
RABEL^SIANA. 533
le contraire, et qu^une cbose est faite avec poids, mesure, et
réflexion.
Compter sans son hoste, compter sur la réussite d'une chose
sans en être sûr. Nous disons: qui compte sans son hôte compte
deuxfois.
Compteur (f horloge y musard, bavard, parasite, qui s'amuse
à compter les heures. -
Au-dessus d'i^ne horloge de cabaret, on avoit mis les vers
suivants :
Que j'aille bitn ou mal, il ne t'importe pas,
Pmsqne céans tonte heure est celle da repas.
CoMPVLsoiRE de beunettes. Application plaisante d'un terme
de droit. Compulsoire^ excitateur, qui presse, qui contraint;
de compellere.
GoRcuE {être mat en), n'avoir pas le sou (argot).
Concile de Chesil, Chesil est la constellation Orion des Hé-
breux. Ce mot est formé de chasal, qui signifie inconstant, et,
par dérivation , trouble, tempête, inconstance des vents. Ainsi
Rabelais, en donnant au concile de Trente le nom de concile
de chesil, le peint comme un foyer de troubles et d'agitations.
CoNFALOHHiER des Ichtfyophoges y épithéte de Caresme pre*.
nant; porte*bannière des mangeurs de poissons.
CoRFRAiRiE Saint'Amoul; cdle des cocus.
Conquérant:
Plna en henr ne saoroit le conquérant régner,
Qne quand il faict jiutice a vertu mcceder.
Conscience à pont4evis; Urge, peu timorée.
Qui Tenlt sa consdençc mnnde ,
n doibt fîajr le monde immnn^le.
Conseiller. Le groz er^ de conseillerai, 2196 ). Beamnar-^
chais n'a-t-41 pas copié textuellement cette expression dans
son Mariage de Figaro?
A conseil de fol, cloche de boys.
Contes de la Cigogne, on de la quenouille; contes d^enfant.
534 RABBLiESIANA,
GoKTiNUE, pour fièvre contiaiie:
n est en co&timie bonrible,
Test et Patheiin,
Copieux de la Flèche; proverbe. Voye% le mot copieux^ au
Glossaire.
CoQ€. Si tu es coqu^
Ergby ta fenune sera belle;
Ergo, seras bien traictë délie;
Ergà, tu auras des arays beaucoup;
ErgOy tu seras sauluë.
Goquaat:
Mieulx Tanlt Inmbre dung vieillard
Que les armes dnng coquard.
Coquin. Ce mot a été formé 4e côquusy comme l'indique a»-
se^ ce proverbe : U n'eat vie que de coquins.
Corbeau {fable du) ^ par P. Blauchet. V. ours.
Le corbeau a été chanté par Guill. Oueroult, par Aldro-
vande, et Jacques Pontan. Nous avon» encore le Triompkedu
corbeaux, par Antoine Psier; l!7ancy, Jacquet Gamick^^dig,
in-i2i
Corde. Il y aura bien beau jeu si la chorde ne rumpt* Si noidre
dessein n^avorte point, on verra de belles choses*
A longne corde tire
Qoi mort dantmy désire.
Qm plut <{ail tta YaiBant despend
File la corde a quoy se pend.
GoRNiJi Feaue, ancien usage. Lorsque, dans les grandes
maisons, le dîner étoit prêt, le majordome faisoit sonner du
cor pour avertir les convives de venir se laver les mains.
CoRHBS ( prendre ), se choqner, se fâcher, prendre la mooclie.
Voyez coctt aux Eroticcu
CoTONNER le moule du pourpoincty se bien bourrer Testomac.
Cotylédons de la matrice; ci-dessus, pag. 199. Ces!, suivant
les anatomistes modernes, le placenta.
RABËL^SIAMA. 535
GouBiGMAG de/buTy du pain. Le froma^ «^apptloit coudi-
gnac de Bacchus, parcequ^il incite à boire.
Ck)uiLLE de bélier, jeu d'un petit ballon.
GouiLLES de Lorraine, proverbe. Voy. la table des matières
au même mot*
Godillons. Chacun ne peut avoir Us couilUms aussi pesanis
qu'un mortier i chacun ne peut être riche, heu«*eax, puissant.
Toasioart laisse aux couillons esmorche
Qui ton bord cul de papier torch^.
G0UILLON8. Par le monde il y a beaucpuf^jdus de oouiUms que
d'hommes y beaucoup plus de gens bas, rampants 1^ asservis,
que d'hommes libres.
Couleur de roy. Oudin dit que c'est le minime, timnt sur
le tanné.
Couleurs {Blason des), cî^esso», page 64* Indépendam-
ment du petit traité de Sicile, nousiavons; dei siguifioaio dd
colori, da Fulvio Pellegrino Morato, Venise, Nicolinî, i535,
in-8^; Dicdogo di Ludovico Dolce, nel quale si ragiona délie qua-
litày diversité e propriété de i cotori, Venise, Sessa, i565, in^^;
i7 mostruosissimo mostro di Giov. de Rinatdi, diviso in duo trot"
t€Ui; nel primo si raggiona del significato deJ colori; Ferrare,
Caraffa, i588, in-8% etc.
GooLTEAc. Jouer des ooulhtQMsr^ ^ l>attpf , s'entr'^i^ger.
Selon le pain , le coulteau.
CouppE gorgée, pour gorge couf^; contrepèterie
Goupi>E testée^ pour tête epupée. Idem„
Courage de brebis ^ comme une brebis près d'agneler. En
général, c'est un mince courage. Rabelais y oppose le courage
de loup, assurance ds ravisseur. On shoote ordinairement à
courage de brebis, toujours le nez en terre.
Co^ROMiiER le vin, c'est emplir le yer;re, de maniène que le
vin le couronne. Cette expression se trouve dans Homère et
dans Virgile.
CouRRAiL. Ten serai tenu au cowrmil de vostre huis (au ver^
rou de votre porte), c'est-à-dire^ je vous en aurai une oUiga
tion étemelle.
536 RABfiLiESIANÂ,
Courroie, s'est dit pour baudrier ou ceinture, témoin ce
proverbe :
Mienlz Tanlt auoir amy en voye ,
Qae or oy aident en courroye.
Coursier du royaume ( di regno), sous entendez, de Naples.
Cette ei^pression vient d'Italie, dont les habitants dësij^nent or-
dinairement le royaume de Naples par les seuls mots iiregno,
le règne.
Court du roy Petaudy où chacun est le maître.
Court baston, que les enfants veulent s'arracher mutuel-
lement; jeu. /
GovRTOYSiE, tardive est discourtoise.
Cousin Gervaîs, remué d'une busche de mauHe. On disoit au-
trefois : remué de germain, pour issu de germain. Celui dont
parle Rabelais est si éloî^é, qu'il s'en faut un cent de fagots,
dit spirituellement Le Duchat, qu'il ne soit de la famille.
CousTB et %mlle, quoi qu'il en cotcfe, et vot'/fe ce que pourra.
Il ne men chanlt , cooste et vaille,
Encor ay ie denier et maille
Quonoq ne Teirent père ne mère.
Pathetin.
CousTCME : Oasteau et mauluaise coustume se doibnent
rumpre.
CouuERGLK digne du chau/deron* Dignum patellœ operculum.
Cracher blanc ^ c'est avoir soif, parceque, quand on en
souffre, on crache blanc. Voyez Bassin.
Cramoist (en), c'est-à-dire, en perfection. Le mot eramoisyy
comme celui d'^cor/ofe, désignoit proprement une teinture
parfaite.
Crapaud. (Jhargé de comme un crapaud de plumes.
Crier. Yoy. anguiUe.
La pire roue dung charriot est celle qui crye le plus fort.
Crinon, pour criUon, insecte.
Crinbns eu teste
Gaastent la f«ste.
rabel^sianâ. 537
Choix csannière y auprès d^ laquelle on chante les hosanna^
le dimanche des Rameaux: ailleurs, dite Boysselièrcy du buis
bëni que Ton y attachoit.
Croqcte quenouille, mot que Gotgrave attribue à Rabelais,
et que nous avons vainement cherché dans ses œuvres. Got-
grave le traduit par : he whose wijè beats him wit ha distaffè.
Grosse, jeu de balle avec un bAton recourbé.
Grottes de Paris: proverbe très juste.
GuEUR. Du bas cueur, lisez du bas choeur ^ c^est-à-dire d*un
rang, d^une qualité inférieure. De cueur est l'expression con-
traire.
Bon cueur et bon compaignon de mains paralytiques. Jni*
mus prcmptusy pedes poltroni.
Cueur faict lœuure, et non les grandz iours.
Qui na cueur, ayt iambes.
Belle chiere,
Cueur, arrière.
GoiDEURS de vendange, ceux qui ont trop mangé de raisins,
et qui, cuidants peter, se conchient, dit Rabelais.
Le dévoiement occasionné par le raisin étoit appelé va tost
Napportei point de vin nouean ,
Cor il falot a^ioir la va tost.
Test, de Patheliru
GuL (à) defoyrard tatgours abunde merde, proverbe que l'on
peut rendre d'une manière moins sale par ce vers :
Un sot trouve iMijours un plut sot qui l'admire.
GuL. Baiser le cul sans fsuilk , c'est-^-dire à cru, à nu, dans
l'état où il se trouve, et sans l'essuyer.
Mettre de cul, mettre à quia, à bout.
Cul (jusques ou) (II, 333). Gette plaisante et laconique ré-
ponse à quatre demandes consécutives est imitée des Facecie
du Domenichi. « Dai|te Alighieri , poeta famosissimo, tornando
a un giorno difu^a, fù sopragiunto da trè gentilhuomini Fio-
urentini suoi conoscenti; i quali sapendo quanto ei fusse
538 RABELiESIANA.
i< pronto ndle ripofte, tutti à tre in prova à gli feoero tre oon-
a tinuate domande, in cotai (fuisa ; dicendogli il primo: bnon
u di, messer Dante : e il secondo, donde Tcmte, uMsser Dante?
u è il teno, è egli grotta il Ann^, messer Dante? Ai qnali,
a senza punto fennare il cavallo, é senza far pansa alcnna al
u dire, ^li cosi riposte: bnon di è bnon anno. DaUa fiera. Sino
u al culo. n
D.
DAMsntBi {te) comme une serpe ^ se donner au diable, se plon-
ger en enfer tête baissée , comme le bûcheron jette sa serpe
au fond de sa hotte, quand il quitte Touvrage.
Dance {biisse), danse terre -à •terre, posée et gracieuse,
telle que celle des bourgeois. On appdoit, par opposition,
hauUe dance y les sauts et gambades des baladins de proies*
sion. Voyez panse.
Amour apprend les asnet a dtneer.
dkascim nctt pas ayae <|ai dance.
Dangier :
Passato il perîcolo, gabbato il santo.
Voyez pidaJdns.
Dakser comme tau (cocq) sus braise, ou bille sur tabour
(tambour); sauter vivement, comme les dindons de Servan-^
doni, qui avoient bien leur raison pour en agir ainsi.
Daksbvrs df Orléans y proverbe.
Datum Camberiaci, donné à Ghambéry.
Debast:
Ronde table of te le debast ,
Cbaacim etcmt auprès du plat.
Debitoribus, ce sont lanternes: expression, tirée du pafer
noster; elle peint cette sorte de gens qui veulent bien qu'on
leur remette leurs fautes, mais qui prétendent ne pas oublier
celles d'autrui. C'est dans le même sens que Rabelais dit
(liv. II, chap. i): broncher comme debitoribus à gausche.
Débrider, pris au figuré, signifie expédier promptement
RABËLiESIANA. 539
quoi que ce soit, manger avec acidité. Beau Mnideur ée messes;
débrider dd bon repas*
Dkbt B8 sont'OOttime une connexion et coUignance des cienlx
et terre, ung cntrelenenifint unique de Ihumain lignaige,
sans lequel luientôt tons humains periroyent.
Decbetales.
Depuis que decreu eurent' aies,
Et gens darmet portarent maies ,
Moines allarent a cheTal ,
En oe monde abunda tout mal.
GlUlIGOMI,
Brûles,' tenailles, câseailles, ifioyez, pendez, empalez, es-
panltrez , démembrez y exentere^ , découpez , f ricassez , grillez ,
transonnez , crucifiez , bouillez , escarbouillez , escartelez , de-
bezillez, dehingandez, carbonnadez ces méchants heretieques,
decretalifuges , decretalicides, pires que homicides, pires que
parricides, decretalictones du diable.
HoMENAZ, chef des Papimanes.
DEMonaE {utns)^ sans retard, sur-le-champ, sur l'heure.
Debstceinct. Dans fe^annùsemen^cfe l Espérance des Cham-
brières de Paris y s. d. in-S«. , on trouTe V Oraison funèbre <fun
demyceinct perdu à la Manque y faite et prononcée par Jac-
quette de Longbabil, dame de Maureganl.
Demtok, pour demi septier. Gotgrave donne ce mot à Ra-
belais, mais il ne se trouve plus dans ses œuvres.
Dénomination. Snbiect pery, facillenient périt sa denomi^
nation.
Dents. // Tieit mal de dents plus grand que quand les chiens
vous tiennent aux ïambes: car ce sont leurs dents qui vous
font mal.
DufTa. Savanty oia clerc jusqu'aux dents^ se dit ordinaire-
ment d'un ignorant: il a mangé sou bréuiairt.
Dents à machecouUs. Le haut défend le bas.
Dents. Voyez alchymie. Battra le tambour avec ses dents, gre-
lotter, claquer des dents.
Desieunbr. Il n'est desjeuner que d'esooliers, disner que
54o RABELiESIANA.
que d^ayocats, reciner que de vignerons, soupper qae de n&ar»
chands, regoubillonner que de chambrières, et tous repas
que de farfadets (de moines). Degeuner faict bonne mémoire
Desiucher (au), au matin, c'est-à-dire lorsque les poules
se dejtichent de dessus les bâtons où elles ont dormi. Ces hà»
tons étoient appelés j lies.
Destin.
Dncum videntem fbu , nolentem tnhum.
Dez. Les dez, généralement blâmés par Rabelais, ont eu
leurs défenseurs. Pierre PÉguillard a publié VjSlpenopelis ou
Louange du Jeu de Dez; et Dqrnaw, CaroU Leuschneri Aléa
ludus,
Dez de jugement {hoi^ tous), hors toute estimation, sans
prix ; c'est Valeajudiciorum de Bridoye.
Les Grâces du Lombard sont troys dez sur table.
Nous avons un livre curieux d^Olivier Gouyn: le Mespris et
contemnement de tous Jeux de sort. Paris, Claude FÂngier, 1 55o,
in-8<>.
DiA, mot que disent les charretiers poi^r faire tourner leurs
chevaux à gauche. Pour la droite, ils disent hur-hmU,
Diable. Jlinsi a ces diables, cependent <pie ilz durent; c'est-à-
dire, c'est ainsi qu'il faut en user avec ces gens-là, pendant
qu'ils vivent.
Diable. Auprester ange ; au rendre y diable. De ieune angelot ^
vieux diMe.
Ire de frère, ire de diaUes.
Qui ha marâtre ,
Ha diable a latre.
Diable. Faire dun diable deux, c'est faire deux fautes en
voulant en corriger une.
Diable 6ur, revêtu de bure y un moine.
Diable de bitenu, grand diable. Cette expression est Tou-
lousaine.
Diable de Faxwert, celai qui procura aux chartreux da Pa-
RABELiËSIANA. 54i
ris les moyens de former leur établissement. Par métaphore,
an grand diable.
Nous avons, sur cet ennemi fantastique de Dieu et du
genre bmaain^V Histoire du Diable^ traduite de l'anglois de
Schwindenius, par Bion. Amsterd., 1729^ in-12, a voL ; la
Réfutation du Monde enchanté ^ de Becker, par Binet; le
Paradis perdu de Milton , et tous les ouvrages crédules de
magie.
Diamant en iabUy taillé en quarré.
DicTATECR de moustardois: épithéte de Garesme-prenant;
mauvais jeu de mots sur la moutarde qui assaisonne la plu-
part des ragoûts en maigre.
Dictons des diverses villes de provinces :
Amoureux de Turin;
Bauardz de Confort;
Bauffreurs deMascon;
Bourguignons cinquains,
Bouzes de Chaalons;
Braguardz d'Angiers;
Brigueurs de Pavie;
Ganardz de Sauoye;
Chiens d'Orléans;
Copieux de La Flèche;
Couilles de Lorraine;
Crottez de Paris;
Danceurs d'Orléans;
Fhitteurs de Poictiers;
Foyreux de Bayeux;
Grandzgousiers d'Avalon;
Guespins d'Orléans ,
Lorrains villains;
Mocqueurs de Dijon; ^
Normands truants ' ;
' Si Normannus eris ,
Tri - fia > gou - la - men eris.
L'éloge des /Vbrmoïklf a été fait en Utin , par Goill. Lateran , et^ tu fraocoit^
543 RABBLiBSlANA.
Oreilles de Boarbonnok;
Rouges Poicteuins;
Saliez Bourgaîgnons;
Véroles de Rouen ;
Hauguinears Artésiens.
IkBu. Toutes choses viendront à son jugement.
Dieu; sphère intellectuelle, de laquelle en tous lieux est le
centre, et na en lieu aulcun circonférence.
Dieux. Layde des dieux oest impetree par vccux odeux,
par lamentations muliebres.
DiHB. Voyez orgues.
Tout oajr, tont Teoir, et rien dire
Mérite en tout temps qaon ladmire.
Disciple. Non est disciptUus super magiitrum.
DiutsE Pontiale, c'est-à-dire de'Fonian, Rabelais, qui eu
vouloit à Pontan , de ce que lui Rabelais s'ëtoit laissé attraper
à une pièce prétendue antique, et fabriquée par ledit Pontan,
a feint que ce dernier avoit écrit qu'il desiroit que les cloches
fussent de duvet, et le batail, d'une qiiaue de renard. On ne
trouve dans les Œuvres de Pontan rien qui justifie cette as-
sertion*. Cette plaisanterie, au surplus, est du très petit nom-
hre (trois ou quatre) de cdles que Rabelais a répétées. Car il
y a cette différence entre Voltaire et lui , que le premier roule
sur une douzaine de plaisanteries , bonnes ou mauvaises , qu'il
répète jusqu'à satiété, et que Rabelais est d'une fécondité pres-
que inépuisable en peintures plaisantes, jeux de mots, images
grotesques. Les Papimanes^ Clsle aonnùnie, les Fredons, etc.,
par Tabbë de la Rivière ; Paris, veuve GuiUaime, T73 1 , iiHi ». L'ouvrage du n
titre par D. Le Cerf, P., 1 748, in-i a, 2 v., traite nniquemondet hommes iUnstres
de cette province. Nous avons encore : Adversus ùwidos Normannorum censores
orat/o; auct. Du Parc, 1744» in-d".
' Le seul passage ci-après du Cfinron de Pontan a trait aux docbes. • Omoes
« faoniînes , qnamquam ventris œuhum , capiiis certè minimum habent : atque
m hoc , qnantulnmcumqne est , habere noilent. Quo circa , diu qnseritantes qiia-
« nam raiionc facilius iUud perderent , campaoas adinvenenuu. «
BABEL^SIANA. 54^^
présentent à peu près les mêmes objets. Y a-t-il dans ces di-
vers chapitres deux traits qui se ressemblent?
Voyez, à la table des matières, le mot devise.
Donner. Beatius est dore quam accipere.
DoNMEua de bons jours y un flatteur^ un courtisan.
DoRELOT du lièvre^ jeu du lièvre charmé. Voyez le mot do-
relot au Glossaire.
Droict. Bon droict ha mestier d^aide, il ne suffit pas toujours
d'avoir raison.
Droict comme le chemin de Faje, c'est-à-dire tout de tra-
vers; le chemin de Faye-la- Vineuse tournant autour d'une
monta£pie. Rabelais a dit aussi , dans le même sens, droict
comme unefmicille.
DuMET(£fe), de duvet; c'est-à-dire, au figuré, exactement,
rigoureusement, rie à rie.
Dî, amantfaulx, pourquoi maê4u abandonnée ?Réhn$ formé
par un diamant faux, et un anneau, sur lequel étoit gravé
lamah sabachtiuuii,
E.
Eau. Se cacher en Ceau pour la phiie; pour éviter un péril ,
se jeter dans un plus grand.
Eau. Gens de delà Veau , gens dangereux, à qui Fon ne peut
se fier.
Eaue ardente: c'est ainsi qu'on appeloit autrefois Veau
de vie.
ËAUE beniste de cave^ le benoist pyot.
Eaue. Médecin <f eau douce, ignorant, malhabile.
Eaue grlngoriane, l'eau bénite, dont Rabelais attribue Tin-
vention à Grégoire 1".
Eaue. Nous nous contenterons de citer, sur Veau ^Federici
Morelii de aquis et eorum miraculis, in-'i"; Théologie de l'Eau,
ou Essai sur la bonté de Dieu, manifestée dans la création de
CEau, trad. de l'allemand de Fabricius, P., 1743, in-8;
Vertus de CEau commune, par Ph. Hecquet ; de la gronda ec-
S44 nABËLiGSIANÂ.
eellencia de la acqua, y de sus manwiUas virdudes; Séville,
1616, in-4^
Veau bénite^ ou gringoriane, a eu aussi ses dévêts parti-
sans: discorso utilissimOy esortativo alla reverenza e divozione
delfacqua benedetta^ daRafaeleBadiO) Florence, 1680, in-ia;
AnJUmii Marsitii de fonte lustrali^ seu de aqum benedictœ prœs-
fonfta; Rome, i6o3, iii-4^
ËBBE,pour eau:
Tout ce qnl Yiem debbc
Sen retournera de flot.
EcGLiSE. Près de lecclise est souvent loing de Dieu.
Echecs. Ce jeu, dont Pori^^ine se perd dans la nuit des
temps, a été célébré en latin par Jules Ascaçne Tacci, et par
Jârème Vida (voyez Dornaw). Le poème de Vida est traduit
en françois par Louis Demasures, Lyon de Tournes, iSSy,
in-4^, et, en italien, Véronne, Garattoni, 1753, in-S*'. Mu-
toni, Grégoire Ducchi, et Gerutti ont aussi chanté les échecs;
le premier, Rome, 1544) in-4°. , et le second, Vicence, i586,
1607, in-4".
Education {seconde) de Gargantua ^ en tel train destude
que il ne perdoyt heure quelconque du jour.
V Éducation, sans laquelle Phomme différeroit pen de la
brute, a fourni le sujet de sept poèmes: le premier, par Scé-
vole de Sainte-Marthe (Paedotrophia), traduit par lui-même,
en françois, P. , de Luyne, 1698, in-S*"; le deuxième, en fran-
çois, par Lavau, 1789, in-8''; le troisième, par Cogolin, P.,
Guillyn, 1757, in-8*; le quatrième, par Moissy, 1760, in-S";
le cinquième, par Gouge de Cessières, 1770; le sixième, par
J.F. Mutel, 18 12, in -8''; le septième, par Masse, i8i3,in-i2.
M. François de Neuchâteau a fait une ÉpUre sur PÉduccOion
de la jeunesse; Valade, 1771 , in-8".
Éléphant. Get énorme quadrupède, dont Rabelais n'a
peut-être pas assez apprécié Tintelligence, a été célébré par
Salluste Barthas, Passerat, Juste Lipse (voyez Dornaw), et
par Buffon, Salomon de Priesac a publié une Histoire des
RABELiESIANA. 545
Éléphants y i65o; Manuel Phîle, Carmen de Etephante {yojez
la Bibliothèque grecque de Fabricius); J. Louis Hannemann,
Mirabilia Elephantium, dans les Éphémérides des Curieux de
la Nature.^oas avons encore. Discours apologétique en faveur
de Finstinct et naturel admirable de CÈléphanX. Rouen y 1617,
in-8'.
Embrasser. Qui trop embrasse peu cstraiut; à former de trop
grandes entreprises, on échoue.
Empantouphle {brémaire)', épithéte burlesque, allusive à la
pantoufle du pape.
Empesch£ de maison , qui ne sait point gouverner un mé-
nage, mal élevé, qui met le trouble partout^ boutefeu, etc.
Emprunter.
Qui emprunte ne choisit mye.
PaUielin.
Enclubce : Mieulx vault estre marteau qu'enclume ; batteur^
que battu.
Engoliflucheté, soucieux, mélancolie.
Encre. Cette composition précieuse, que nos ancêtres ne
distinguoient point, par Forthographe, de l'ancre de vaisseau
(anc/iom), a été chantée par Jean Giampoli, poe^te in Iode delC
inchiostrOy Rome, i6a6, in-4°- David Le Clerc a publié, dans
ses oraticnesy laudes attramentij et Caneparius, un traité très
curieux, de attramentis, Venise, 16 19, 1629, Londr.,- 1660,
Rotterdam, 1718, in-4^. Les deux dernières éditions Mtipt les
meilleures.
Enfsr. Les damnez ny sont traictez si mal que vous pense-
riez, mais leur estât est changé en estrange faczon.
Vincent Mussa a publié : Regnum et regia Plutonis , sive de
infsmi et inferorum laudibus y Francfort, Berner, 1646, in- 12.
Nous avons aussi en François un éloge de P Enfer, ouvrage en-
tique , historique^' et moral; La Haye , Pierre Gosse , i 769, in-i 2,
2 vol. fig., Lond., 1777. in-8®.
Enfonceur de portes ouvertes, grand faiseur d'embarras. Ce
mot se dit aussi d'un homme qui couche avec une nourrice,
la croyant pucelle.
2. 35
546 RABELiESIANA.
Engin mieulx vautt que force, L^ancien proverbe étoit :
Dantant que boys mieuiz Tanlt <|nMCorce,
Austy mieulx vanit engm que force.
Ennemi.
A l'ennemi <{ui fuigt faictes ung pont dargent.
Les dons des ennemyz ne sont pas dons.
TÙDeo Danaos et dona ferenies.
Plvtarque a fait un petit traité de capienda ex hostibus iiti"
litote.
ËNNinrcT, pour aujourd'hui, hodiè.
Oyes lappbinctement
Enonyet donné en no«tre court.
Test. d£ Pathelin,
ËNHiMEa , pour enrhumer.
En metbatant'ie foyt rondeauli en rhithme.
Et en rhithmant bien tonnent ie menrime.
Maaot.
Nous avons une lettre ridiculo-physîque du docteur Gorgi
Rhumius à tous les enrhumés; Paris, 1729, in-8^.
Entendeur. A bon entendeur^ nefiadt quune parole. A buon
entendedor pocas patabms, disent les Espagnols.
A bon entendeur, il faut peu de paroles.
Al bnen entendedor
Brève hablador.
Entente. L'entente est au diseur: û ^entend bien, il sait ce
qu'il dit.
Entommeures (frère Jean^ des). Nous avons dit que Ménage
prétendoit avoir trouvé l'original de frère Jean dans un moine
qonuné Buinard , qui devint prieur de Sermaise en Anjou. Il
RABEL^SIANA. 54;
s^appuyoit sur les vers suivants, qui sont de Gouillard, sieur
de Pavillon, et adressés audit Buinard :
QnaïKl Rabelais tappelloyt moyne,
Cestoyt sans qoene et tans dorenre;
Tu nestoys prieur ne chanoyne ,
Mais frère lan de lEntommeare.
MainteiMnt, es en la bonne benre
Poumeu, et beaaeoup niiealz a layse«
Pnysqae fays paysible demeure
En ton prieuré de Sermayse.
Ce n'est qu'au trente-neuvième chapitre, dans la guerre
avec Picrochole, que Gargantua fait connoissance avec frère
Jean. Par conséquent, nous demanderons aux nouveaux édi-
teurs comment, au chapitre XII, le même Gargantua, en-
core jeune garsonnet, pouvoit, par ces mots, le mayncy en-
tendre le susdit frère Jean, qu'il ne connoissbit pas.
EiTTRAVES de religion; ce sont les vœux monastiques, qui
retiennent le moine enchainé dans le cloître , souvent contre
sa volonté.
EmriE. n n'est envie que de moine.
Les envieux meurent, mais Venvie ne meurt jamais.
Cette triste affection, malheureusement si naturelle à
l'homme, puisqu'elle dérive de l'amour-propre, à trouvé des
panégyristes dans Gasp. Domaw, Florent Schoonhow, et un
anonyme (V. Dornaw). Michel-Ange Blond a publié Dialogus
de tnvtrfta , Rome, s. d.^ in-4^; Michel Brugueres, VInvidia lo-
data, Rome, Venucci^ in-4^; Giov. Bapt. Bononi, che l'invidia
è bwma^ Lett. Bologne, 1667, in-ia. Oursol, Discours sur les
avitntages que le mérite retire de Penvie; 1750, in-4**; le sieur
Berry, la défense de ta jalousie, Par., 1642.
Enviz (à tous), à gogo, à qui mieux mieux.
EscHAUVFER (s') dans son hamois^ se fAcher, se mettre en
colère.
EscoPFrB d'Hippocrâte, une seringue.
EscoRCHER les anguilles par la gueue^ faire une chose à re-
bours.
35.
548 RABELiESIANA.
Escorcherte regnard, vomir, rendre sa gorge. On disoît aussi
renarder: renarderiey vomissement.
Ë8COT. Parler par escoty c'est parler chacun à son tour.
EscROUELUBS qorqerineSy la hart, la corde, la potence, qui
vous prennent à la gorge,
EsGUARD (ovotr), avoir soin, prendre garde.
EsMOucHER. Bon esmoucheteur, qui, en esmouchant conti-
nuellement, esmouche de son mouschet, par mousches iamais
emmouché ne sera.
EsPAiGNOLE. Corps (TEspaignole y long , maigre, affilé, comme
on prétendoit être celui des Espagnoles. Pour exprimer les
mêmes idées, on se servoit aussi de Fadjectif hespaignoté.
EsPARUiERs de Montagu^ des poux. Cette expression vient de
ce que les écoliers du collège de Montaigu étoient si mal tenus,
si mal soignés que la vermine les rongeoit.
EspAULE. Sentir Cépaule de mouton, c'est-à-dire le roussi, le
brûlé, comme Panurge^ qui sortoit de la broche.
EsPEE {homme d\ qui suit la profession des armes. On a
distingué bien des sortes d^épées; le glaive {gladius)^ droit,
court, large, à deux tranchants ; tépée d'armes, ou estoc, poin-
tue; la badelaire^ courte, large, recourbée; Cépée à deux mains,
très lourde, large, à deux tranchants; Cépée de miséricorde^
courte et très pointue; la bastarde (Voyez ce mot); le verdun
{idem); la hunisque, cimeterre; l'espagnole, rapière; celles de
Séville, à la marque d'un petit chien, étoient très estimées; V.
Don Quixote; Cépée de Fienne en Dauphiné; le harpe, épée
courbe des Égyptiens: Cépée couHoyse ou émoussée étoit le
fleuret. Êpée blanche signifie épée nue.
Espérance.
En espérance dauoir mieuU ,
Tant vit le loup quil deuient vienlx.
Nous rapporterons, sur ce mot, une petite pièce de vers peu
connue, qui peint, d'une manière énigmatique et assez agréa-
ble, les trois états de la vie, jouissance, espérance, souvenir.
Noas sommes irois, r(ui , des humains ,
Nons partageons la vie entière.
RÂBEL^âlANA. 549
Sam prëtider à lenrt déteint ,
Nous les taivoos dant la carrière.
Hier, aojourd'bai , puis demain ,
Et jutques an bord de la tombe ,
Où de leurs yeux le bandeau tombe ,
Nont les conduisent p» la main.
Comment pourrai-je te dëcrire
Cet troit compcf^es de tet jours?
La première , sons son empire ,
Te tient, et te tiendra toujours.
Pour Fobtenir, nul sacrifice
Ne coàte à tes tœux inditcrett.
En T lin ton ame est mécontente ;
Elle • beau tromper ton attente ,
Tu formes de nouTeaiiz projeta .
Qui n'ont pat un meilleur tuccèt.
Elle Tient, meurt, renaît sans cette,
Et trop toavenc , hélas ! ne laitte
Aprèt elle que det regreu.
Fille da ciel , toutien det malbeurevt ,
Par un charme tecret , la teconde , à nos ^aeu%
Semble encore sourire , alors ipi'eUe nous trompe.
Des biens qu'elle promet rien n'égale la pompe :
Aujourd'hui plébéien, demain tu deviens roi.
En vain sa voix ett mentongère ,
En vain l'erreur ctt pattagère ;
Seê oraclct totgourt teront certaint poiîr toi :
De cette aimable enchanterettc
Le frère en tout est Fopposé ;
Mais, ai trompeute ett la déette ,
L'autre n'a pas plut de réalité.
Dant noa maUieiirt, il nout contole ;
Par les remords, il nous désole ;
11 est doux, amer, triste, ou gai :
Par lui , le Tieillard tient an monde ;
Sur lui, rhomme de bien se fonde ,
Et son espoir ne peut être trompé.
Sur un autel de fonne drcolaire
VoM avas ▼■ , plot d'une foit.
S5o RABELiESIANA.
Les Grâces fignram une danse légère «
Et, par la main, se tenant tontes trois.
Dans le symbolique lan^fe, -^
De nous trois elles sont l'image.
L'une , \ YOf yeux de profil se montrant^
Laisse à peine entrevoir ses cbarmes ,
Et promet le bonheur. A l'autre on rend les
En la -voyant de face un seul instant.
Celle qui fuit, indique âi la pensée
Un temps qui ne peut revenir;
Et tontes trois sont, du plaisir,
La peinture achevée.
L'abbë Millot a fait un discours sur rEspérance, i75o, in-i a ;
Rouget de Flsle^ une hymne à cette déesse ^ >79^> Saint- Vic-
tor, un poème, i8oa, in- 12; Gailleau, une épittre sur tEspé^
ronce, 1 8 1 2, in-8**. Nous avons encore der Tempel derHofjfnung^
par Chrétien Auguste Clodius; Leipsig, 1770.
EsPERON, première pièce du harnois; car on commençoit
paç le chausser.
EsPEBON de vin: du fromage, des yiandes salées, qui excitent
à boire.
EsQuiRENEBi^ pour esrener, ereinter. Gotgrave, qui dit que
ce mot est gascon , le donne à Rabelais. Il ne se trouve plus
dans ses œuvres.
EsTAFFiER de sdûnt Martin, c'est le diable. Voyez la légende
de ce saint. Estaffierestun valet, un homme de suite: stipator.
Estrade. Battre C estrade, courir ^e pays*
EsTRAPAUE. Bailler Pestrapade à de bon vin , c'est le prédpi*
ter dans son gosier.
EsTREiNE. En bonne estreine, de bon cœur.
EsTRiLLEyau/veâu, étriUc-bceuf. C'est un ancien rébus, com*
posé d'une étrille, d^unefaulx, et d'un veau; comme, à Pans,
le nom de la rue du bout-du-monde étoît tiré d'une enseigne
représentant un 6otic, un duc, et un monde* On prétend que
les rébus viennent de Picardie. On voit, du moins, par l'exem-
ple assez fréquent de Rabelais, qu'ils sont très anciens , et il
seroit aisé de prouver qu'ils le sont beaucoup plus que lui.
BABEL^SIANA* 55i
Le rébus à^estrillefatAlveati fut la marque et la devise du li-
braire Durand Gerlier, de Paris, qui vivoit vers la fin du
quinzième siècle.
Une estrille , mie ianlx , on^ Tean ,
Cest a dire ettrille fanlueaa,
En bon rebns de Picardie.
Maiot^ Coq a lame.
EsTUDE, est vaine, et le conseil inutile, qui, en temps op-
portun , par vertus nest exécuté, et a son effect reduict.
EsTRE. En este&'Vous là ? pensez-vous ainsi? étes-vousile cette
bumeur?
Et vbi prenus? et où les prenez-vous? latin de cuisine.
EuANGELiCQUE {doctetuT OU précheut). Il est incontestable,
quoi qu'on en ait voulu dire, que, par ces expressions, Rabe-
lais entendoit un ministre de la religion réformée, dont il
portoit au fond du cœur tons les principes gravés. Voyez,
entre autres preuves, la sixième stropbé de V inscription de Thé'
lème, V énigme en prophétie , et une multitude d'autres endroits
de son roman.
EuANGiLE de bois, damier, tablier.
EuENTOiRs de Fisie de Ruach, en toutes sortes de matières.
Constant de Massi a traduit de l'anglois, de Gray, un poème
deVéventail; Paphos, 1788, in-i3. Milon a publié un autre
poème sur le même sujet, 1782, in-8®, 1798, in-i3. On trouve
encore une charmante description de Vévenlml dans la Ninette
à la cour, de Favart.
EuESQUE des champs, donnant la bénédiction avecques les
piedz; un pendu.
EuESQVE (<f ) meunier, tomber d'une haute condition dans
une moindre.
Exemple (miu) (prol. du cinquième liv.), c'est-à-dire, sans
imiter, sans exempler les autres. Exempler sîgnifioit autrefois
copier, et ^exempter, prendre exemple.
5^2 , ftABELiESIÂNA.
F.
Fade, s'est dit pour triste, malingre^ qui ne se porte pas
bien.
Qooy, ie me lens ung petit fade.
Test.de Pathelin.
Fagot. Sentir le fagot, être entiché dliërësie.
Faict NEAifT. Voy. paresse,
Faih. Où faim règne, force exule ( s'en va ); on ne peut coro*
mandée ^ ^^ 9^°^ affamés.
Fanfreluches antidatées (I, 9, et III, 78). On nous a re-
proché deux fois d'avoir, par une orgueilleuse présomption^ par-
tagé l'opinion de Le Duchat sur l'inintelligibilité de cette pièce.
Nous l'avouerons , nous avions pensé j usqu'ici qu'il y avoit plus
de présomption à prétendre interpréter une chose obscure qu'à
confesser son insuffisance. Mais passe sansfiux.Yoyous donc
cette fameuse interprétation, si long-temps attendue, annon-
cée avec tant d'emphase.
Et d'abord , pour parvenir à la former, les auteurs ont, de
leur chef, coupé le drame en trois actes, qui n'ont entre eux
aucune connexion, qui se heurtent comme les cailloux dont
on veut tirer du feu.
Jules II (le grand dompteur des Gimbres), en guerre avec
Louis XII, veut attirer les Anglois dans son parti, et, pour les
y déterminer, il leur envoie des fromages (Rabelais dit, du
beurre frais). Voilà, il faut en convenir, un plaisant véhicule;
c'est bien porter une goutte d'eau dans la mer.
Mai* Calvin , TafFectë marroafle ,
Ne veolt point levcher ta pantoufle.
Par un coup de baguette, nous nous trouvons transportés
au concile de Pise, qui ne recèle que les cornes d'un veau.
Puis, tout soudain, Jules s'écrie qu'il n'en peut mais, mais
qu'il mourra sans regret, si l'on veut chasser Louis XII de son
trône.
A la quatrième strophe, les auteurs présupposent qu'il s'a-
RABELiESIANA. 553
Q\t du concile de Latran, lequel s'occupe gravement du trou
de saint Patrice et autres trous d'enfer, qni avoient la coque-
luche. Puis, par la plus brusque des transitions, nous nous
trouvons subitement à la cour d'Hercules (François I*'), le-
quel triomphe du corbeau (Maximilien Sforce). Ensuite, sans
qii'il ait été le moins du monde question du concordat, Mi-
nos, c'est-à-dire le Parlement, se plaint de n'être point con-
sulté sur.ce sujet. Ce pauvre parlement s'appelle, tantôt Mînos,
tantôt Até à la Ouïsse heronniere, tantôt cil qui iadisanichila
Garthaige.
Mais voici venir monsieur Q. B. qui dope; lequel, selon
les uns, est Jean Hus, parcequeQ-f-B=ii8, et queI-f-H=i8;
suivant d'autres, c'est le chancelier Duprat, parceque un chan-
celier chancelle^ et queq. b., retourné dans un miroir, fait d. p.
Ce Duprat dissout le parlement; chascun mouscfae son nez!
Le pape, c'est-à-dire l'oiseau de Jupiter, youdroit bien fou-
droyer l'Hercule de Lybie, mais il a peur. Les harengs saurs
sont les bénéfices ecclésiastiques, et taerserain, les principes
canoniques. Enfin, le concordat est conclu, maugré Pentha-
silée, id est l'Université; et les deux œufs de Proserpine sont
les Annates et les revenus temporels.
Sept mois après , oustez en vingt et deux, signifie vingt-deux
ans après, ôtez-en sept; de même que l'arc turquois, les cinq
fuseaux, et les trois cuU de marmite, indiquent positivement
l'an i5oo; les auteurs appellent ces calculs cnigmatiques des
coups de massue sur le dos des incrédules. Heureusement , ce
n'est point la massue phéée de Loup-garou. Puis, Rabelais, le
favori, le protégé de François I", nous révèle que son maitre
se déguise en moine pour attraper la vérole; et, tout d'un trait ^
déblatère contre Diane de Poîctiers, la chatte mitte.
Soudain, il devient prophète, et nous prédit que le'i*ègne
de Henri H sera le plus heureux des régnes, et que le Pape
sera logé au gond du jacquemar. Ainsi soit-il.
Nous le répétons encore, nous aimons mieux,' mille fois
mieux , dire tout franchement ,^6 ne s(ns, que de débiter d'aussi
belles choses.
554 RABELiESIANA.
Fakinb (de semblabk)^ de même espèce, de même valeur:
ce qui ne se dit que des choses de peu de prix.
Fat. Le monde n'est plm fat. Rabelais a donne lui-même
l'explication de ce proverbe, aa prologue de son cinquième
livre.
Fault. // ne nCen fouit plus qu'auUmt;je suis bien guéri de
cette maladie.
Fat-ie. Si ne le croyez, non fay iCjfeit'^Ue (dit«elle); c'est
comme si l'on disoit : si vous ne le croyee, ni moi non plus.
Febues.
Quand les febuet soot florin ,
Sou commençait Icnn folies.
Tel est le proverbe auquel Rabelais fait allusion dans le
prol. du cinquième livre.
Fecan. a l'usage de Fecan (liv. I, c. xli). Ce proverbe vient
de l'extrême reUchement des moines de cette abbaye, qui se
dispensoient souvent de dire leurs heures. Cette abbaye étoit
exempte de la juridiction de l'ftrchevêque.
Fein (foin). Bailler fèin en corne y attraper quelqu'un , lui
jouer un tour, le railler. Ce proverbe est des Romains , chez
lesquels on étoit obligé d'attacher une pojgnée de foin aux
cornes des taureaux fougueux, pour avertir d'éviter leur ren-
contre. Fenwrn habet in cornu ^ dit Horace, en parlant d'un fu-
rieux, d'un insensé.
Femme, est une idole que Homme encense jusqu'à ce qu'il
l'ait renversée.
Fenmie, brûlant d'amour suprême,
Toujours dérobe à ce qu'elle aime.
Qui faict les coquins mendier? oest quilz nont en leurs mai-
sons de quoy leur sac emplir. Qui faict le loup sortir du boys?
Default de carnaige. Qui faict les femmes ribauldes? Vous
mentendez assez.
Le naturel des femmes nous est figuré par la lune, qui di»-
parott en vue du soleil.
Femmes y se mussent, se contraignent, et dissimulent en la
RABEL^SIANA. 555
veue et présence de leurs marits. Yceulx absens, elles prennent
leur aduantaige, se donnent du bon temps, vaguent , trottent,
déposent leur hypocrisie, et se declairent.
Femmesy iamais ne bendent la contention de leurs esperitz
sinon enuers ce que congnoistront leur estre prohibe et def*
fendu.
Femme, qui tes lenret mord.
Et qui ton allenre tord ,
Se metle dn metder ord.
Nous ne donnerons point ici la liste des ouvrages pour ou
contre les y^mmes^ parcequ'elle formeroit à elle seule un vo-
lume. Nous nous contenterons de dire qu'André Murville a
fait une Éptire sur les avantages des femmes de trente ans ; 1 775 ,
in-S**; Coquelet, VÉtogede la méchante femme, 1731 , in-12; et
que nous avons un poème latin , allemand, mulier malus, au-
quel sont jointes mulier bonus, mulier homOf mulier non homo.
Fenestbe. Jetler la maison par les fenêtres, faire beaucoup
de bruit ou de dépense.
Fer. Je nen vouldroys pas tenir ung fer chauld, je n'en vou-
drois pas répondre , je n'en mettrois pas la maii\ au feu , je n'en
voudrois pas jurer. Expression allusive à l'ancien usage de l'é-
preuve par le fer chaud,
Ce pendent que le^^r est chauld, il le fault battre.
Ferbemejetts de la messe, les ornements ^ expression poite-
vine.
Festb du Sacre, fête du SaintSacrement; celle que nous
nommons présentement la Fête-Dieu.
Festes à doubles bastons, fêtes solennelles, oh l'on déploie
grand nombre de bannières, où les chantres portent leurs bâ-
tons de cérémonies.
Festina lente, (ci-dessus, 67); hÀte-toi lentement. Suétone
dit positivement que cette devise fut celle d'Auguste: speudè
bradeos. Quant à l'amiral, les nouveaux éditeurs vçolent que
ce soit Bonnivet.
Fev^Jc le maintiens jusques aufsu exclusivement. Cette ex-
pression, très-familière à Rabelais, est allusive à l'horrible
j
556 RABELiESIANA.
usage où l'on étoit alors de brûler ceux que Ton osoit appeler
hérétiques.
Feu. Le feu des Espagnols, le soleil.
Parmi les panég[yristes du Feu, nous citerons François Ou-
din ( ignis, carmen ) dans les Poemata didasccdica^ Jacq. Charles
César Formage ( igrds^ carmen) dans ses oeuvres , Rouen, 1800,
et Biaise de Vigenère , Traité du fouet du sel. Par., 1608, Rouen ,
i64a, i65i, in-4*^.
FiEBURE de veau, peur, tremblement par poltronnerie. On
ajoute ordinairement : il tremble quand il est saoul, ce qui ex-
plique le proverbe.
Favorin, Galissard, Ulric ab Hutten ont fait Véloge de la
fièvre^ et Guîll. Menape, celui de \di fièvre quarte, Basle, 154^,
in-ia. Ce dernier a été traduit en François par P. de Gueude-
ville, Leyde, 1728, La Haye, 1743, 1703, in-12. Nous avons
encore un blason de \ei fiebure quarte, Lyon, de Tournes,
i547iin-8°.
Figue. Ftdre la figue ^ c^est montrer à quelqu'un le poing
fermé , le pouce passant entre l'index et le second doigt , comme
pour figurer une figue. Rabelais (liv. IV, chap. xlv) , raconte
Tanecdote sur laquelle est fondée cette coutume. En Italie on
fait la figue, en France on fait les cornes.
hes figues, qu'aimoit tant l'àne de Philémon, ont inspiré à
l'empereur Julien une épttre, traduite par Fed. Morel.; Par.,
1610, in-8°. Passerat les a pareillement chantées ( Voy. Dor-
nav\r), et le Molza a fait un capitolo in Iode de* fichi, qui 9%
trouve dans les Rime de Berni.
FiLZ:
Saepe solet similis £lios esse patri ;
Et sequitnr leTÎter filia matris iter.
Ezcipe filios a moniali msoeptos ex monacho.
Fin à dorer comme une dague de plomb : habile à s'emparvr
du bien d'autrui, ou, dans un sens opposé, peu rusé.
Fin. Toutes choses se meuvent en leur^n.
Fleurs de ly8, ont succédé aux abeilles^ comme armes des
rois de France.
RABELiESIàNA. 5.'>7
Nous avons, sur ces. armoiries : Opuscule^ ou traité de l'ex-
cellence des trois lys de France; par d'Espence, Paris, Auvray,
1575, in-8°; Discours de la dignité et excellence des fleurs de
fySf et des armes des rois de^rance^ par Jean Gosselin; Melun
et Tours, iSgS, Nantes, 161 5, in-8^; le Blason des célestes et
très chrétiennes armes de France , contenant le devis de trois fleurs
de Sapience, Justice^ et bon Conseil ^ assises au champ de Vertu;
par Jacques de La Mothe, seigneur de Huppiçny ^ Rouen , Da-
gort, i549, iii~i^9 Elogium delaudibusetprœrogativis sacrorum
Lilium in stemmate régis Gallorum existentium^ auct. J. Ludo-
vico Vivaldo. Paris, 1608, in-8*^; Panégyrique orthodoxe, mys^
térieux et prophétique y sur l'antiquité, noblesse, et splendeur des
Fleurs de lys, par Hippolyte Paulin, P. , 1626, in-S^; D. Lo-
henschiold , de Floribus Lygiis , vulgo lilia vocatis, regni Galliœ
insignibus; Tubinge, 1768, in-4°.
Fluteurs et joueurs de paulme de Poictiers: proverbe.
Flux de bourse , manque d'argent.
Foie (cfe bon), de bon cœur, de bonne amitié.
Foias. On ne s'en va pas desfiyires comme du marché. Aux
fnarcliés, dit Le Duchat, les portes-balles acbettent à crédit,
mais c'est slvol foires qu'ils font leurs paiements.
Fol, enseigne bien ung saige.
Tout le monde connott Véloge de la Folie d'Érasme, dont
on a peut-être cent éditions, et à peu près huit à dix traduc*
tions françoises. Nous avons encore , les louanges de la Folie,
d'Ascanio Persio, trad. par Jean duThier, Paris, i566, Poic->
tiers, i568, in-8^; la sage Folie, fontaine ^allégresse, mère des
plaisirs^ reine des belles humeurs^ etc., trad. d'Ant. M. Spelta, par
Loys Garon, Lyon, i6a8, Rouen, i635, in-12, a vol., et par
J. Marcel, Lyon, i65o, in-8^; le bonheur des Fous, poème,
trad. de l'allemand de Cronegk, par Huber, dans son choix
de poésies allemandes; autre poème, P., LeFebvre, an VIII,
in-8**; il tempio délia Follia^ du comte Oct. Girolami; Lucques,
'7795 the temple ofFolly, de Theoph. Swift, 1787, et un ca-
pitolo de Th. Angelucci, délia Paziia, dans lospitale de' Pazzi,
de Th. Garzoni, Venise, i586 et 1601.
558 RÂBELiESIANA.
Fol de séjour^ c'est-à-dire, de loisir, oisif, otîeux, qui n^a
rien à faire. Cette expression est du Languedoc et du Dau-
phinë. Voyez séjour^ au Glossaire.
Forge. Cela non force: cela n'importe point; il n'y a point
d'obligation, de contrainte.
Forcé, jeu de l'hombre.
Forge FORCÉE. Indispensablement, par nécessité absolue*
Forge. De la bonne forge, expression prise de Part du for-
geron: de la bonne espèce, de bon acabit, de bonne trempe.
Nicolas Bourbon a fait un beau poème latin, intitulé Fer-
raria, dont Mercier de Ck>mpiégne a donné une nouvelle édi-
tion , an V, in-8^.
FoRLiGNER, dégénérer, abâtardir, déshonorer sa race. Ce
mot est composé àe/brs (dehors) et de lignée.
Forme. A la forme que, de même que, ainsi que.
Formes, changent la matière.
Foma maïaia, mautar tobtlantia.
FoRTE^ortutie {par). Expression prise du latin :ybrfe^rfuna.
Fortune.
Cootre Forrane la dioerte
NcsC si boD chaiticr qm ne yrene.
Tel est le proverbe que Rabelais a dénaturé dans le plai-
doyer de Baise-cul, et qui signifie qu'il n'est homme si sage
qu'il ne commette quelque faute.
Fortune ne recongnoist point de supérieur, onquel délie
ou de ses sbrtz on puisse appeler.
Fou est près Tou. Foug est un bourg de Lorraine, distant
seulement de trois lieues de Taul.
Fouetter un verre, lui faire montrer le cul , dit Le Duchat,
et, par conséquent, le hausser.
FouETTEUR du Rivau. Expression prise, à ce que l'on dit,
d'un certain seigneur du Rivau ^ grand chasseur, qui, ne dor-
mant guère, se levoit la nuit pour aller fouetter et réveiller ses
f;ens.
RABEL^ESIANA. SSg
Four, jt faire la gufule d'un Jour trois •pierres sont nécessmres.
(Pest un proverbe limosîn.
FouBCHE. Traiter quelqvHun à la fourche y c'est le maltraiter,
le poursuivre, comme lorsque des palefreniers poursuivent un
àne à coups àe fourche.
FouBCBEz-te^ alte-là, tout beau*
FouRNEER, enfourner, Qu'oncques puis nefoumeasmes nous^
que quand nous enfou/itâmes, c'est-à-dire , quand nous com-
mençâmes.
FouziL. Ce mot, omis dans le Glossaire, signifîoit jadis un
briquet ou morceau d'acier, pour battre la pierre, a Ung fou-
uzil garny desmorche (amadou) d'allumettes, de pierres a
M feu, etc. n Nous avons un livre singulier, le fouzil de péni-
tence^ avec ses allumettes; P., i537, in-B**; et, quant aux allu-
mettes, les allumettes du fou divin y par P. Doré, Par., i548,
Lyon, i586, in-i6, et les Allumettes d'amour dujajrdin déli-
cieux de la confrérie du saint Rosaire^ par le P. Ant. Alar, Va-
lenciennes, 1627, in- 12.
FoT de piéton : parodie de l'expression /bt de cavalier,
FoT, est argument de choses de nulle apparence^ disent les
Sorbonnistes. ,
FoTR£Uz de Bayeux; proverbe.
Snys ie des foyreux de Bayeux?
PalheUn.
François ; ne valent qu'à la première poincte ; lors sont pires
que diables; s'ilz séjournent, ilz sont moins que femmes.
Francz gonthiers, paysans aisés.
Frelons. N'irritez pas les frelons. N'attisez pas le feu ; ne mo-
veas camarinam,
Frelore. Tout estfrelore bigot; tout est perdu, il n'y a plut
/ de ressource :
Nottre &ict seroyt tout frelore
Sil TOUS tronuoyt lené.
PatheUn.
Frelore est un mot suisse , qui signifie perdu , gâté. Bigot est
56o RABEL^SIANA.
notre pardieu. Ainsi c'est comii^ie si l'on disoit, tout est par
dieu perdu.
Frehe des serpents : le diable, qui prit la forme d'un serpent
pour tenter Eve. Retirez vous au frère des serpents y allez-vous*
en au diable.
Fhippe lippe, frippe saulce; mots formés du verbe fiipper^
pris^pour avaler, manger avec avidité.
Fboid. Battre à froid, faire une chose tout de travers, et
se donner plus de peine qu'il ne faut.
Frotter. Se frotter le ventre d*un panier, se faire tort, perdre
son temps. Le cul au panicault Voyez ce dernier mot au Glos-
saire.
Fruict.
Dulcior e»t fiructns, post mnlu pericolA ductai.
Fuggers (les), d'Ausbourg^ que Rabelais nomme Fowrques
( ci«dessus, page yZ): cette famille illustre, dont les membres
obtinrent le titre de baron et même celui de comte, descen-
doit d'un tisserand de Geggtngfen , h qui l'on accorda la bou^
geoisie d'Ausbonruf , en 1^70. Les personnages les plus re-
commandâmes de cette maison furent Jacques Fugger, dit le
Vieux, mort en 1469; Antoine, et Jean Jacques, dont la ma-
gnifique bibliothèque fut confiée aux soins de Jérôme Wolf ,
qui témoigne qu'elle contenoit autant de volumes qu'U y a
d'étoiles au ciel; et Huldric, mort en i584, <ipî légua au Pa-
latinat une riche collection de manuscrits grecs, latins, hé-
breux, qu'il avoit fait recueillir par Henri Estienne, avec les
fonds nécessaires pour l'entretien de six écoliers. Cet Huldric
eut beaucoup à souffrir de sa famille, qui vouloit le faire in-
terdire, à cause des dépenses énormes qu'il faisoit pour l'ac-
croissement et le développement des lettres. Felibien rapporte
que, Charles-Quint ayant logé à Ausbourg chez ces n^ociant5,
à son retour de Tunis, ils firent placer dans la cheminée du
salon un fagot de canelle , qu'ils allumèrent avec un billet
que l'empereur leur avoit souscrit pour un prêt très consi-
dérable. On a souvent renouvelé cette anecdote.
RABELiESIANA. 56t
Fumée. Point de feu sans Juntée. Martin Sehoock a fait En-
comium famis dans VAdmirunda renim encom'a, Ninié{;ue ,
1666, 1676, in- 1 a. On trouve un autre éloge de la fumée dan$
les Marci Comelii Frontonis oftera inedita^ Milan, i8i5, in-8^.
Fur AS. Voyez, au Glossaire, yaraf 2. Cotgrave donne ce mot
à Rabelais. U ne se trouve plus dans ses œuvres.
FuRON, furet; jeu.
Fy fy {maistre)^ un gadouard, un vidangeur, ainsi sur-
nommé de la mauvaise odeur quUl exhale. On l'appeloit aussi
nudtre des bcisses œuvres.
G.
Gain. Sanità e guadagnOy tnèsser; salut des Génois entre
eux.
Gale. L'amour, la toux, et la gale, ne peuvent se celer.
Cette dégoûtante maladie a trouvé plusieurs panégyristes.
Matthieu Czanakius a publié Scabiei encomium , ad nobiUssi"
mos scabianœ reipublicœ scabinos, 1627, in-12; André Ghioc-
cus, Psoricôn, seu de scabie^ lib. //, carminé conscripti; Vérone,
Jer. Discipolo, iSoS, in-4^. Nous avons encore IVfo^c de la
Gcde, poème, dans le Fontainiàruif Paris, 1801, in-i8; V ori-
gine de la gale , poëme héroï-comique , par de C. , Paris , 1 8 1 5 ,
in-8^, et Véloge des Galeux y dans les nouvelles imaginations' de
Bruscambille.
Galee. Vogue la galee (la galère).
Galle bon temps, bon compagnon, ami de la joie, qui ^
donne du bon temps. Voyez galler, au Glossaire.
Gallonner; battre, frapper. On disoit aussi donner du gal-
lon.
Gascogne (armes de), la marque, en terme de Fargot. Gas-
connery c'est filouter.
Gaster ( le ventre ) :
Biagûter artis , ingentqae largitor venter.
PlRSB«
36
502 RABEL^SIANA.
Qui ne connott le joli poème de M. Berchouz, et les miUtf
et une pièces de vers sur ce que Montaigne appeloit si mal*
honnêtement la science de gueule?
Gaultier (ton) y bon vivant, bon compagnon; par allusion
au verbe gaudere.
Gaye science: c'étoit celle que l'on professoit aux jeux flo-
raux, la science des troubadours, Fart des vers et des chan-
sons; le gay saber,
Gateté, jamais nhabita cueur félon. La çaitë a été chantée
par l'abbë Porcheron, dans son Ami de la société ^ Philadel-
phie (Paris), 1784» in-12; par Caraccioli ; 176a, in-12; par
un anonyme^ en poème, 177a , in-8<>, a vol. Gerutti a publié
une lettre sur les avantages et Porigine de la gaîté francoiscy
Lyon, 1761 , Paris, 179a, in-ia, et nous avons une apologie
de la Joie y Lond.', 1737, in^% fig.
Geline. Sus petit pont geline defeurre : ancien cri de Paris,
pour dire que, sur le petit pont, on vendoit des poulies de pal~
lier. — Noire geline pond blanc oeuf.
Gehs d'église. ((Homme de bien, frappe, feris, tue, et
((meurtris tous rois et princes du monde, en trahison, par
(( venin, ou aultrement, quand tu voudras; déniche des cieux
(lies anges, de tout auras pardon du papegaut: a ces sacres
u oyseaulx ne touche dautant quaymes la vie, le profict, le bien,
«tant de toi, que de tes parens et amis vivans ettrespassés!
«Encores, cenlx qui deux après naistroyent en sero^ent in-
u fortunez. n L'editue de l'Isle Sonnante.
Gentilhomme de Beauce ( qui se tient au lit pendant qu'on
Pefait ses chausses ). Proverbe.
Gentilzhommes de Beauce desieunent de baisler.
Geomantiens grégeois (I, 3i4)« Par cette expression, RaW
lais paroit avoir entendu Galien, liv. I, Aphor, xxii.
Gerbe. Fmre gerbe defeurre aux dieux y se moquer d'eux. Une
gerbe de fsurre ou de paille est une chose de nulle valeur. Oo
a dit aussi, par corruption, faire barbe dejbuarre*
Gilles {faire) ^ s'enfuir. VerviUe prétend que ce mot vient
de ce que saint Gilles s^en/uitde son pays pour ne pas être roi.
r
RABEL^SiANÀ. 563
Gilles. Ce mot, qui est devenu nom propre, et qui, en la-
tin, se dit Egidius^ sig^nifioit proprement autrefois bateleur,
faiseur de tours de passe-passe. Gileor, giliere, guillon, willon,
mots formés des verbes giler, guiller, tromper, duper, attra-
per, se contrefaire. Le mal Scûnt-Gilles est le cancer, ou la
6stule.
Gloire. C'est le reçimbement à la brièveté de notre vie qui
excite en nous Pamour de la gbire.
Gomme souveraine , le jus de Bacchus.
GonoMPHE, mot que Cotgrave attribue k Rabelais, et quHl
rend par akindof boxe. Cest peut-être le mot conopee, altéré.
Gorge. Rendre sa gorge, c'est vomir.
XiovB fiUot (I, 58o). Jeu de' mots sur ceux-ci: goodfellow^
qui, en anglois^ veulent dire, bon fils.
GouRMANDEURs (oomman<feu?:s), ne chantent jamais; mais,
en récompense, ils repaissent au double.
Goutteux de franc aleuy goutteux fieffés , épithétes explétives.
Dans touê ses prologues, Rabelais s'adresse aux goutteux, qui,
de leur côté, recouroient souvent à son ministère.
Cette cruelle ennemie de nos plaisirs a excité la verve d'un
grand nombre d'écrivains. On trouve, dans le recueil de Dor-
naw, Erasmi podagrœ encomium, Jacobi Pontani laus poda-
grœ, Luciani Tragopodagra , Joannis Camarii de podagrœ tau-
dibuSy et la Podagrœgraphia, Jérôme Cardan a fait podagrœ
encomium (V. les admiranda); Bilibald Birckheymer, de po-
dagrœ iaudihusy Strasbourg, 1670, in-S**, trad. par Mercier de
Compiégne ( 1800), in-i8; G.Berthold Pontan, Triumphus po-
dagrœ^ Âmberg9e,46i I, in-4*; un anonyme, ludusde podagra^
in quo ejus afftctionis natura^ commoda juxta et incommoda
#«eemen<tir;Mayence, Scheffer, i537,in-4"; J. Fischart, libellus
con^olatorius podagricorum , etc., Strasbourg, J. Carolo, 1623,
in*8^, en allemand; et Jacq. Baldus, Solatium podagricorum ,
Monaco, 1661, in-12, trad. en allemand, par Samuel Faber,
sous le nom académique de Ferrand II.
Nous avons, en outre, un blason de la goutte ^ dans le recueil
de M. Meon, un éloge de la goutte, par Coquelet, Par., 1727,
36.
SB4 RABELiESIANA.
1 737, in- 1 2 ; un autre , par Estienne Goulot , Leyde, 1 728, 1 743.
in- 12, réimprimé sous le titre du Goutteux en belle humeur i
une harangue de la Goutte à MM. ses hôtes ^ où elle-méine Mt
son apologie, son panégyrique^ etc., Genève, 1673 , in-S**; un
capitolo à la louange de la Goutte , par Matteo Francesî, etc.
Feltmann a fait un traité particulier de dea podagra, Brème,
1693, in-S*'.
Graine ou grene ( iainct en), c'est-à-dire bon teint, qui n«
change point.
Amour domme enaert famé ne«t mie uincte en graioe.
Testam. de lehan de Meung.
Gr ANDZGOUSiERs d'AvoUon , proverbe.
Gras (parler), tenir des propos libres. Un gros juron, on
Pappeloit gras serment.
Grater. Se grateroii il ne démange pas^ feindre, dissimuler.
Gravelle , sédiment de la pierre ; mot formé dégrevé, grave ,
ou gravier. Montaigne, au livre III, chap. xtii de ses Essais^
a décrit les avantages de la gravelle sur les autres maladies.
Grue {être)^ être sot, dupe, attrapé.
Guare serre. Intonnation des trompettes, pour avertir les
soldats ou les vaisseaux de se serrer les uns contre les avties,
et d'être au guet.
Gué. Boire à petit gué, c'est boire peu de vin dans un grand
verre.
Guerre, de tous biens est le père, disoit Heraclite.
Guerre civile, n'est que sédition, suivant Platon.
Guerre. En guerre apparoist'toute espèce de bien et beau,
est decelee toute espèce de mal et laydure : ironie du bon cure
de Meudon. Parmi les nombreux laudateurs de ce fléau, nous
nous contenterons de citer Theop. Lineus Buscius, J. Ba^lt
Schuppius (V. Dornaw), Mattor, Orat. de bello laud., 176^1
in- ri, Vêlage de la Guerre, Konisberg, 1764» et la Guent^
poëine, par H. J. Piche, Par., 1807, in-8°.
GufSPiNs d!Orléans; proverbe. Par le mot guespin on entend
mordant, piquant, comme une guêpe, et les Orléanois ontea
de tout temps la réputation d'être très goailleurs.
RÂBËLiESIANA* 565
GuEr-A<*P£NS, dessein prémédité. On disoit autrefois ^guet
appensé (pourpensé).
Gusux de Chostiere; ^eux àeï hôpital; ou, suivant d'autres,
gueux de Yhost^ qui demande à la porte des maisons.
GciLLEMiN baille my ma lance y jeu d'attrape, où l'on met,
dans la main de l'enfant qui a les yeux bandés, un bâton mer-
deux. Il en est à peu près de même de: Sainct Cosme, ie viens
tadorer,
GciLLOT.' Être logé chez Guillot le songeur^ rêver.
' GuiLMiN, niais, sot, nigaud, benêt, béjaune.
H.
* Ha, ha, ha, ha; exclamation du rire.
Un auteur italien (l'abbé Damascene) a plaisamment in-
diqué le moyen de distinguer les divers tempéraments des
hommes. S'ajfaticano , dit-il, per conoscer le complessioni i pe-
riti^ e, per mezzo di questafaticaj thanno assotilicUa in modo che
dicono, qtLondo rida ChuomOy et fa.
Hi, hi, hi. • . • e malinconica.
Se Hé, hé, hé. . . e collerica.
Se Ha, ha, ha. . . eflematica.
Se Ho, ho. ho. . . e sanguigna,
Habeliné (I, 63, et, ci-dessus, 242). Ce mot ne sauroit ve-
nir de hober, quoi qu'on en dise ; l'analogie n'y est pas. Il seroit
plutôt formé de beliné. Au reste, nous observerons aux nou-
veaux éditeurs qu'il se trouve dans le dictionnaire de Cotgrave ,
qui le traduit par distempered. Quant kjblfié^ qu'il soit, si l'on
veut , formé de fol effaré, toujours y a-t-il du/bl là-dedans. Dille,
esclaffer y guimaux^ Entommeurc, Silènes, et chauffburrer, que
les éditeurs n'ont point rencontrés, sont aussi dans Cotgrave, '
et M. Roquefort cite dille et gidmaux.
Habillements des femmes. Aux détails que nous avons don-
nés ci-dessus, page 80, nous ajouterons qu'il existe un livre de
théologie mystique, aussi bizarre que son titre: Cabinet de
'ame fidèle y où sont contenus le miroir, la bague, la couronne^
566 RABELJISIÂNA.
le corset spirituels y par Jacques Froye, abbé de Hasncm ; Douai y
i583,in-8^
Habit. VhabU nefaid le mùyne. On ne doit pas jttfjier d'a-
près l'apparence.
Tel ha robbe religieuse,
DoDcqaes il est religieux.
Cest argument est vicieux ,
Et ne Tault une vieille guaine ,
Car la robbe ne faict le mo jne.
Boman de la Rose.
Haillons, locques , guenilles. Ce mot parott dérivé de oelui
de hallier^ auquel s'accrochent volontiers les vêtements dé<Jii-
rés. — Il y a quelque dix ans qu'un italien, GuidoBaidi, s'avisa
d'improviser un éloge des Haillons ( degli Siracâ). Dans cet
éloge , il recherchoit curieusement la vie de Murât; mais, mak
heureusement pour lui, le roi de fabrique moderne r^|noit
encore; il le priva de sa liberté.
L'éloge des haillons nous rappelle cdui des greniers, leur oiv
dinaire domicile. 11 existe un livre anglois fort carieux ( and
essay on the antiquity, etc,). Essai sur l'antiquité^ la dignité ^ et
les avantages de vivre dans un grenier, humblement recom-
mandé aux sérieuses considérations des savants; Lond., W.
Owen, 1750.
Haïr:
Odero si potero ; si non , inuitns amabo.
Hait, est un substantif qui signifie joie, bonne volonté, al*
légresse. L'adjectif est Aaitié^ joyeux, gaillard. Le verbe haiter
signifie appéter, souhaiter, désirer. De bon hait, ou, simple-
ment, de hait (en deux mots), signifie de bon cceur, de bonne
volonté.
Mais le composé dehait {à^un seul mot) est n^atif, et, 00
substantif ( tristesse\ ou adjectif ({ri5te), ou interjection de ma-
lédiction {vœ).
Voilà toute l'explication en peu de mots.
Hai^anniers enfumés, épithéte des moines mendiants^ cor-
RABEL^SIANA. 567
'inorans de ce monde. Paul Neuerantz envioit sans doute leur
sort, puisqu'il a fait un^ exercitatio de j^arengo, in qua prin-
cipis piscium exquisitissima banitas, summaque glofick asserta et
vindicata est; Lubeck , Joach. y^ildius i654, iB-4^
Harnois de gueule, vivres, proiviUions.
Harnois. s échauffer en son /i^moû, s^ mettre en colère,
s'irriter, se cpurreucen
Harpe (jouer de (a), ou heufer, piller, dérober, voler. Heur'
peur, harpilleur.
Harrt, bouniquet; expre^ion usitée pour inciter les ânes à
marcher. Ce mot harry est formé du verbe harner, inciter, pro-
voquer. . . ' .
Haultb0I& Jouer du haulthois^ être pendu.
Hauts bonnets, coiffure ridicule, très élevée, du temps de
Louis XI* jyo\k cette expression, du temps des haults bonnets^
pour dire j jadis.
Hazarder. N^amrdonsine hasardons) nen, a cequene soyons
nazardés. Paronoinasie.
Heubault. Comme herbauU sus pauvres gens, disoit-on en
parlant d'une personne qui se jetoit sur yne autre. Le mot
herbault désigne un chien d'un naturel violent et irascible ,
et l'on connolt l'aversion des chiens pour les gens mal vêtus.
L'adverbe herbaumeni signifie gaillardement. En outre, her^
baus ou herboult signifie stérilité, famine, fléau qui frappe
promptement les /pauvres. Enfin, Le Duchat, toujours ami des
opinions bizarres, dérive cette locution du mot herban, heri%
ban y corvée.
Herbe. Avaliez, ee sont herbes; expression du Languedoc ,
pour dire, cela vous fera du bien. Ce sont des herbes médici-
nales.
Hermite. Déjeune hennite vieux diable. Nous disons au re-
bours: quand le diable devint vieux, il se fit ermite. Feu
Beaunoir nous a donné une charmante allégorie sur ce sujet«
Heroniere (cuûse)^ Cuisse longue, sèche et maigre, comme
celle d'un héron. Voyez Até, à la table des matières. Héronnicr
se disoit aussi hayreux, linge, mingrelet.
568 RABELiESIANA;
Heures, sont faites pour rhomme, et non rhonune pour
les heures. C'est avec autant de raison qu'on a dit : mihi re$,
non me rébus.
Heures ; la plus vraie perte de temps est de les compter.
Historiographe. Tailler de l'historiographe y faire l'olibrius,
le quelqu'un, IMmportant, le' savant.
Homme, joutant vaut l'homme comme il s'estime; il faut avoir
la conscrence de ses propres forces.
Ho3iM£, naissant, porte au col une besace, au sachet de
laquelle devant pendent sont les fautes et malheurs d'autrui,
toujours exposés à notre vue et connoissance: au sachet der-
rière pendent sont les fautes et malheurs propres, et jamais
ne sont vus ni entendus. V. la fable de La Fontaine.
Homme de bien, pour vaillant, courageux, intrépide.
Magistrat et office découvrent V homme; mettent son mérite
en évidence.
Tout homme manque de la qualité dont il se vante le
plus. •
Horion. Boire quelques horions^ quelques coups. Ce mot si-
gnifie au propre, taloche, coup.
Huant, participe du verbe huer qui n'est conservé qu'avec
le mot chat y pour désigner un hibou.
Le triste oiseau de la nuit a trouvé plusieurs panégyristes.
Nous avons : Laus ululœ^ ad conscriptos ubilantium paires et pa-
tronos, auct. Cuiiio Jaelsy seu, potius Conraddo Goddeeo; Gtau-
copoli. in platea ulularia^ apud Cœsium Nyctimenium, s. d.,
in-32. UL Aldrovandi Bubonis eticomium; Florœ viduœ in noc-
tuam; orat. funebr, in Ululam (Voy. Dornaw). Le blason du
Chat^huanty et celui de la Chouette, par Guill. Gueroult (Voy.
Meon; Euricii Cordi Moneduia, {la Chouette), ainsi nommée,
parcequ'elle vole l'argent qu'elle trouve, etc.
Huile de cottcretz, des coups de bâton.
Huile dechesyie, idetn.
liuMAiMS. Humains naissent ung sac ou col, souffreteux par
nature, et mendians lung de laultre.
Hlscber eu paulme, sifûerdans la main.
RABELiESIANA. 5Ç9
HiruBR. En hyver ne sont saiges ceux qui vendent leurs pel-*
lices pour achapter boys.
Le sommeil de la nature a trouvé ses partisans. Dornaw a
recueilli Hugonis Grotii hyemis commoda; Jaœbi Marchantii
hyems^ studiis utilissima; Hier, Fracastoris Hyems; J. Jov. Ponf
tant, Frigus invitât ad voluptatem; Joannis Chorinni^ de qucuia
parte anni. Nous avons en outre Erycii Puteani Bruma , sive
chimonopœgnion de iaud. hyemis y Munich, 1619, iu<-8", fîg. de
Sadeler; capitolo in Iode del Femo, dans les Rime de Berni, et
uu éloge de l'Hyver^ dans les Facétieux paradoxes de Bruscam-
hUie.
• I.
Jacqv^ Bonhomme : ainsi se nommoit le chef de la révolte
qui, de son nom, prit celui de la Jaquerie^ en i3i8. Par ce
mot, Rabelais entend au fi^ré un homme grossier, rustre,
ignorant, un paysan, revêtu de lajcictfue, ou jaquette.
Jambes rebindaines, les quatre fei^s en l'air, les jambes n*-
boncUssant en l'air. On disoit aussi à jambes rigmides,
Jambette {faire\ donner le croc en janibe à quelqu'un.
Jardin secret. Cette expression revient plusieurs fois dans le
roman de Rabelais, et désigne un jardin isolé, dans un lieu
retiré, et loin de tout voisinage. Il paroit que cette sorte de
jardin étoit à la mode du temps du curé de Meudon.
Jeu sans villainie; amusements honnêtes, et qui ne passent
point les bornes.
Jeunesse, est impatiente de faim ^ dit Hippocrate.
Jeunesse. Appelez-vous cela jeu de jeunesse? par dieu, jeu
nest ce. Paronomasie.
Ignorance, est mère de tous maux. Montaigne a dit au con-
traire ; oh ! que c'est un doulx et mol chevet ^ et sain , que l'igno-
rance et l'incuriosité, à reposer une teste bien faicte.
Ce mol-chevet a donc trouvé ses défenseurs. Nous avons
Àgnoiœ, amplissimœ^ magnificentissimœqueOligomattwireginœ,
panegyr.^ ou Panégyrique de la très haute, très puissante, et
irès bénigne Ignorance, etc., lat. franc., Paris, 1715, in-ia.
j
Syo RABEL^SIANA.
réimpr. dans TEncyclopélie liliputienne ; Ignorationis UtudatiOy
auct. J. Grichton; dom, Fincentii laus Ignorantiœ, Bade, 171 5,
composé d'abord en italien; d'autres éloges, par Lîlio Gtraldi,
Peerdeklontius, leTassoni, Raoul Foumier; tatto ragiona-
mente e vago d'jércangelo Rossi in Iode delta ignorantia, Na-
fles, 1587, in-8^; la Sinagoga degl'ignoranti^ di Tomaso Gar-
zoni, Venise, G. Valentini, 1617, in-4^ Fwrius alter Cobaius,
ou le Triomphe de Tlgnorance et de rHypocrisie. Montaigne
en a fait aussi l'éloge dans son apologie de Baimond de Se-
honde.
Imperfection. Imperfections de nature ne doivent être im-
putées à crime.
Impolitesse, ou rusticité de langage; ce que Rabelais ap-
pelle parler à son lowrdoysi Nous avons , sur ce sujet: Fred, De-
dekindi Grobianus, seu Indus satyricus de morum simplicitate,
seu rusticitate , Francfort , 1 549 9 I^îpzig 9 1 55i , in»8^, i63 1 ,
in-i2. Cette plaisanterie a été traduite en allemand par Gasp.
Scheidt , par Hallbach , et par Venceslas Sdiersser; en anglois,
par Roger Bull. Dans le Mercure d'avril et mai 1717, on trouve
une apologie pour les savants sur les vivacités et les impolitesses
qui leur échappent dans les querelles. On peut joindre h ces
articles Véloge philosophique de l'impertinence ^ par la Bracteole
(Maimieux), Abdere (P., Maradan), 1788, in-8^ P., 1806^
in-i8, 2 vol.
Ingratitude est fille de l'orgueil.
Cervantes a dit : La ingratitad es hija de la superbia.
Injustice. Elle a été louée par Cameade,Trasymaque,Ghns'
tophore Néandre, c'est-à-dire par Platon et Lactance, et par
Favorin.
Innocents. Jadis , le jour des Innocents, lorsque l'on pettvoit
surprendre au matîn de jeunes filles au lit, on se permettoit
de leur donner des claques sur les fesses, et l'on appeloit cela
les innocenter. Marot a dépeint cette bizarre coutume dans T^
pigramme suivante :
Trcschere seur, si ie scanoye ou couche
Vostre personne , au iour drs Innocents ,
RABEL^SIÂNA. 671
I>e bon matin Uroye ft vostre oonche,
Veoir ce gent cors que iayme entre cinq cent.
i^doQcq ma main , veu lardeor que ie sent ,
Ne se pourroyt bonnement contenter
Sans vous toucher, tenir, taster, tenter.
Et, si qnelqung snmenoyt dadnentnre ,
Semblant feroys de vous innocenter.
Seroyt ce pas bonnette connerture?
Innocens crédit omni verbo.
Inscr 1PT10N8 triumphales, sont subiectes es calamitez de laer
«t enuie dung chascun.
Interest. Auec le comniuii (public) est aassi le propre (par-
ticulier) perdu.
Inuention saincte croix {s'estudier à P\ c'est s'étudier à tirer,
à egbroquer de l'argent par toutes sortes de moyens. Voyez, à
la bibliothèque de Sainct-Fictor, C invention sainte croix ^ jouée
par les clercs de finesse, à six personnages (à savoir les juges,
les avocats, les procureurs, les clercs, les greffiers, et les huisr-
siers).
JoiHDRE. Aujoindre sera le combat. Expression prise des conw
bats en champ clos, où, après ayoîr rompu leurs lances, les
deux champions se rapprochent et rejoignent Tépée au poing,
ce qui commence véritablement le combat.
Ion mot (Pronostication, chap. vu), par syncope: tou (je)
ne dis mot.
Juges de dessous Forme ^ jug^ cle village, qui, n'ayant pas
de tribunal, rendoient la justice en plein chapip, sous un
arbre, ^t/oeof dessous forme ëtoit pris dans un sens semblable.
Chascun vous appelle
Partout ladnocat dessoubz lorme.
Pathelin.
L.
Laborare. Que non laborat, non mamge duccU: jeu de mots
sur munige ducat (manie ducat) et manducat, qui est dans le
proverbe.
572 RÂBEL^SIANA.
Laboureur, pour bœuf, parcequHl laboure.
Lagon A edatera, mots basques qui signifient: camarade,
à boire. L'auteur de V Alphabet fraàcois tire, bon gré, mal gré ,
ces deux mots du grec, et lit lagana edatera^ qu'il traduit par
beignets de bon goût à manger.
Lai, loi; ce mot signifie aussi laïque.
Laine (tireur de\ filou, voleur. Le principal théâtre de lears
exploits étoit le Pont-Neuf.
Lampe. Allumer Uis lampes y remplir les verres.
Lampe. De main en main vous est la lampe baillée; c'est à
votre tour à parler.
Lance. Louable gloire est d'une lance avoir rompu dix de
ses ennemis.
Lance Saint^respin^ l'alêne d'un cordonnier; d'où l'exj^res-
sion : courir la lance Saint-Crespin sur une escabelle k trois
pieds.
Langue. Notfe langue vulgaire (le françois), n'est tant vile,
tant inepte, tant indigente, et à mépriser, que l'estiment les
pédans. Assez d'auteurs, depuis Rabelais, ont prouvé cette vé-
rité. Mais une question qui mériteroit d'être approfondie, c'est
de déterminer si la langue de Montaigne, de Charron, d'A-
myot, de Rabelais, est plus ou moins énergique que celle de
Fénélon , de Racine, de Boileau , de Buffon ; je ne parle pas de
J. J. Rousseau , parceque c'est le premier des écrivains françois,
quoiqu'on trouve dans ses ouvrages des fautes contre la langue.
Hardie langue y couarde lance.
Lans tringuCy mots corrompus de l'allemand: Umdsmann
zu trinken; compagnon, donne-moi à boire. Au tom. I, p*^66,
après ces mots : les allemans par le derrière, qui feirent dyahle
de humer, her tringue, on lit, dans l'éditibn de Dolet : Dos dich
gotz martres chend, frelorum bigot; paupera guerrajuit. Etmesr
bahyz hienjorl comment les astrologues sen empeschent tant en
leurs cUmucantarathz.
Lanternes. Rabelab a consacré un chapitre aux lanternes.
Les curieux qui voudront approfondir cette matière doivent
consulter V Essai historique, critique^ philologique, politique,
RAB£LiE:SIANA. ^73
>nom/, littépoirey etgalanty sur Les lanternes , agréable plaisan-
terie, par Dreux du Radier, le Beuf, Camus, et Jamet; Dole,
Lacnophile, 1755, in-ia. Lorsque, en 1746, on établit ik Paris
de nouvelles lanternes, elles furent chantées par Valois d'Or-
ville. P., 1746, in-8^. Antoine Thylesius a fait un poème inti-
tulé Lucema^ qui se trouve dans V Amphitheatrum Sapientiœ
Socraticœ,
Prendre des vessies pour des lanternes , c'est-à-dire une chose
pour une autre. Ce proverbe rappelle l'heureuse répartie que
Ton attribue au marquis de Bièvre. On pari oit, devant Mes-
dames de France, du chirurgien Haran, qui avoit inventé de
nouvelles bougies pour sonder la vessie. Qu'est-ce donc, dit
l'une d'elles, que ce Haran et ses bougies? Madame, répondit
de Biévre, c'est tout bonnement un homme qui prend des
vessies pour des lanternes,
Lantiponer, lanterner; hésiter, balancer, barguigner. Ce
mot est rustique. Lantiponage , lantiponeur. 1
Lard. Faire trembler le lard au charnier , faire grand bruit,
intimider.
Lardé. Ja au Jeu nous ne bruslerons, car nous sommes lar-
dez apoinct^ nous avons notre compte, notre paquet.
Larrt, ci-dessus, page 278. Ce mot , dont nous avons donné
l'étymologie, signifie (I, 23) les membranes du vagin.
Lasghement. Boire laschement^ non en lanceman {F arono'
masie). Lancemanest^ par corruption, pour Umdsmann^ com-
patriote, bon compagnon.
Lasd'axler; fainéant^ lâche, paresseux.
Latin. Perdre son latin ^ s'embrouiller, perdre la carte, ne
pouvoir venir à bout d'une chose. On appeloit jadis latin toute
espèce de langage. Un singulier proverbe dit :
Qai ha florin , roussin , latin ,
Partout il trouue son chemin.
Lesime, parcimonie, méchaniquerie. Nous avons un livre
assez connu : délia famosissima compagnia délia lésina, Venise,
1600, in-4^9 ^^'9 ^^^à, en françois; ou alesne, c'est-à-dire de
574 RABELiESIÂNÀ.
la manière d'épargner, acquérir, et conserver. Paris, i6o4ï
1618, in- 12. Statuts de l^académie de lésine ^ trad. de Titalien;
Lesinopolis (Paris), 1791 , in-ia; de laude Parcitatis^ auct. Mî-
lone, dans le Thésaurus riov. anecdot, de Martene.
Levain :
Qai au soir ne laisse levaio ,
Ja ne fera lever paste an maiin :
Il faut se précautionner d'avance pour les besoins futurs.
Levé. Pour ce jeu nous ne volerons pas^ car j'cd fait un feue,
dit une femme en levant son verre. Expression prise du jeu de
cartes.
Lever.
Lever matin n'est point bon heur.
Boire matin est le meilleur.
Rabelais a altéré pour son sujet le proverbe, qui est ainsi:
^ Lever matin n'est point bon heur.
Mais venir à poinct est meilleur.
Lever a cinq, diner a neuf,
Soupper a cinq, coucher a neuf ,
Font vivre dans nouante neuf.
Vanum est vobis ante lacem snr^ere,
Psabn. 126.
Lexifue. a lauer la teste d«ng asne on ny perd que la
fexijue*
Lièvre. Dormir comme un lièvre, les yeux ouverts.
Jean Posthius et Tite Strozza ont fait l'éloge du lièvre ( Voy.
Dornaw), et Xenophon, dans son Traité sur la' Chasse. Nous
avons Fabii Stengleri de hasione, et hasibili tfualitate^ lèporino ,
169a y et le Lièvre, de Simon de BuUandre, prieur de Milly,
Paris, P. Chevillot, i585, in-40.
Livres de haultefustaye, livres de grande réputation, esti-
més, célèbres.
Livres de haulte gresse {graisse)^ livres qu'on a tant maniés
qu'ils en sont gras. On appelait jadis Jes chapons du Mans cha*
pons de haulte gresse.
Livre des quatre rois, un jeu de cartes (argot )«
BÂBELiESlANA. 675
L01X9 sont comme toilles daragne.
Dans le recueil de P. Grosnet , on lit les vers suivants :
Homme , que faicus ta dans ce boys?
Au moins parle a moy, se tu daignes.
le rejfuarde ces fils daraignes
Qui sont semblables a vos droicts.
Grosses moncbes , en tous endroictc ,
Y passent ; menues y sont prises.
Paoures gens sont subiectz aux loiz,
Et les grands en font a leurs guises.
•
Loix; sont rédigées en latin le plus élégant et aomé qui
soit en toute la langue latine.
Les fou: vont comme il platt aux rois, disent les Espagnols.
Alla van reyet
Do quieren leget.
Louange. Il est bien doux de se louer soi-même; et La Ro-
chefoucauld dit quelque part : u Quelque bien qu'on nous dise
« de nous, on ne nous apprend rien de nouveau. » Le philo-
sophe Plutarque a fait un traité : Comment on peut se louer soi-*
même^ et nous avons en outre de légitima laudaiione, par Le
Beau , 1 733 ; Vapologie de la louange^ son utilité ^ ses justes bornes,
P., Josse, 17 17, in-i2, fig. Trattato délia Iode, delC onore, délia
fama^ et délia gloria, de Francisco de Vieri, detto ilverina se*
condo; Flor., G. Marescotti, i58o, in-8^ Dans le tome V de
Valmanach des prosateurs , est nn Éloge historique de moi-même^
assez agréable plaisanterie, et il existe un Éloge des éloges, in^ 1 2.
LouRCHE, pour Jean, cocu; expression prise du jeu de
lourche, ou trictrac.
L0URB018 {àmon)i V. lowrderie et lourdois, au Glossaire.
Beati lourdes, quoniam trebncbauenint.
LovsGHE ( biscus), bigle, regard f^ve, comme dit Beaumar*
chais. Jac. Balde a fait Téloge de cette difformité : FuUuosœ
torvitatis encomium , Monaco, i658 , in-ia.
LuBiN {frère): en général, un moine, et, plus particuliè*
&76 RÂBËL£S1ANA;
rement, un cordelier; apparemment à cause de la couleur
gris de loup de leur habit. Cependant, le frère Lubin dont parle
Rabelais au prologue du liv. I, étoit un jacobin nommé Tho.
mas Waleys. Son livre, traduit par Colard Mansion, qui, n^en
déplaise à Le Duchat, en fut aussi l'imprimeur y est intitulé:
les Métamorphoses et Ovide, moralisees par Thomas Waleys;
Bruges, Colart Mansion , 14^4? in-folio; Paris, Michel Lenoir,
1537, in-80, 3 vol., i538, in^8' ; le tout avec figures, et sous les
titres différents de Bihle des poètes^ et de Grand Olympe. Au
reste, W'aleys n'est pas le seul qui ait entrepris de mor^iser
Ovide. Renouard et Trepagne se sont aussi imposé cette pé-
nible et ridicule tâche.
Lune. Garder la lune des loups ^ prendre une peine inutile.
Ltra. Si de Lyra ne délire (liv. III , chap. xi ). Hic Lyra déli-
rât, Lambinus lambinât, Justus Lipsius juste lapsus est, a dit
Hennequin.
M.
MAcmER à vuide, n'avoir rien dans la bouche, rien à manger.
Madame. Ce mot, qui en forme deux, n'appartenoit autre-
fois qu'aux femmes de haute qualité, et les curieux recher-
chent un petit livre intitulé : Satire contre les femmes bour-
geoises qui se font appeler madame: La Haye, lyiî, in-S''.
Encore avant la révolution, toutes les femmes de qualité appe-
loient leurs femmes de chambre mademoiselle ^mariées ou non.
Nous avons vu les murs de Paris couverts des afHcbes d^an
sieur Martin, marchand de rouge, fils de la demoiselle Martin.
Maeut, mot que Cotgrave attribue gratuitement k Rabelais
et qu'il rend par maker of salions , or may-saufces»
Magistronostralement. Conformément à la décision de
notre maître.
Maigre, poisson (ci-dessus, pag. a8f)); d^oiï le proverbe: il
revient de La Rochelle, il est changé de maigre, parceque ce
poisson est abondant sur cette côte.
Magnificat. Chanter Mmjnificat à matines; faire les choses
k contre-temps.
RABEL£STàNA. S-f
Maillk à maille on fait les hombergeons. Le proverbe entier
est:
Ploaieun raisins procèdent de bourgeons ,
Et maille i maille on fait les haubergeons.
JOINVILLE.
Main au pot, verre au poing ; manière de conclure un mar-
ché, de sorte qu'il ne reste plus qu'à boire le vin de raccoru'
Et encores se ieasse dict
La main sus le pot , par ce dict ,
Mon denier me feiut demouréi
Pathelin.
Maistbe passé, presbtre Macé; contrepèterie.
Maître inerty calembourg ou jeu de mots sur le latin in ar-
tibus et le François inerty ignorant. Maître inert est donc pour
maître in artibus, maitre es arts.
Mal sainct Acaire, l'entêtement; S. Aignan^ la teigne; d^À-
miens y érésipèle; S. Andrieux^ scorbut; S. Antoine ^ le même;
Ste. Apoilonie, mal des dents; des Ardens, le feu sacré; S. Aver^
fin, épilepsie^ vertiges; S. Bondon^ embonpoint; beau mal,
épilepsie; bon mal, la teigne; mal chauldy épilepsie; S. Chris-
tophe, mal d'aventure; Ste. Claire y des yeux,- S. Eloy, esqui-
nancie; S. Eutrope, hydropisie; S. Fiacre y le fie; S. Firmin^
scorbut; S. Foutin, la vérole; Ste. Geneviève^ scorbut; S. Ge^
nou^ la goutte; S. Germain^ érésipèle; S. Gilles, cancer; grand
mal, épilepsie; gros mal, idem; hault mal, idem; dit aussi mal
â*Alcide^ des Comices, de terres S. Jehan, idem; S. Job; la
lèpre, la vérole; S.LadrCy ladrerie; S. Lazare^ idem; S. Julieny
apostume; S. Léonard^ la prison; S. LeUy épilepsie; S. Loup,
idem; de Mahomet^ idem; S. Mammard, des mamnieiles; S.
Marcou, les écrouel]es;S. Martial, comme S. Antoine; S. Mar-
tin, l'ivresse; S. Matheliny folie, (iolique; S. Mathurin; folie; mal
S. Médardy l'emprisonnement; S. Messent^ érésipèle; S. Na^
zaire, épilepsie; de Notre Dame, scorbut; S. Main^ la gale;
Mal feu ^ le tonnerre; mal de neuf mois*, grossesse; Ste. Pé^
tronille, la fièvre; S. Quentin, bydropisie; d'autres disent la
toux; S. Raphe^ la lèpre; S. René, des reins; S. iRocA, S, Se-
3. ?,-
$78 RABELiE^UNA.
bastietty la peste; mal rojral^ épUepeie^ mai de sainiy idem;
sacré, divin, des prophètes, idem ; mal Thibault mitaine ^ S. Fi^
ientin^ bêtise, stupidité; S. Ferain, le scorbut; S. Victor, Vé-
pilepsie; S. fFidevert (miracle de), mal caduc, épilepsie; S. Zor
charte, le silence. Voyez le mot saints à la table des ma-
tières.
Le mal de tête, omis dans la liste ci-dessus, a trouvé, sinon
son saint, du moins son apologiste: Simonis Petreii de capiûs
dolore. encomion; Naples, i538, Florence, i5Si, in-8*.
Mal saint François, la misère. Allasion aux moines men-
diants.
Mal en pointu, en mauirais état, mal équipé, délabré.
Malade; Là où n'est femme, le malade est en grand estrîf.
Ubi DOD est malier.
Maladies. Viennent au gualop, et s'en retournent en boy-
tant.
Mâle rage, faim canine.
Maiïghe. Aimer mieux la manche que le bras, l'argent que les
compliments.
Manche (^grande), la buona manda des Italiens, la petite
gratification que demandent non seulement les courtisanes,
mais les ouvriers , les cicérone , et tout inférieur à son supérieur.
Les Espagnols l'appellent paraguanles, pour avoir des garnis.
Us disent aussi :
Boenas ton mangas
Detpaes de patcuas.
Henry Estienne observe, dans son apologie pour Hérodote,
que les courtisanes portoient jadis des manches dépareillées.
Sinitur.uxor, et nutritur putana cum.manicis rubris^ disoit Ba-
relete dans un de ses sermons. Cet usage se conservoit eneore
dans plusieurs villes, avant la révolution, à l'égard des bom-
mes qui servaient d'entremetteurs aux courtisanes.
Marche de la parroece, c'ebt le clocher. Expression poite*
vine, par métaphore assez lourde, dit Rabelais.
RABELjESIANA. 579
MiNCHB (TesîrUley nain, hommeau, nîmbot, haret. Rabe-
lais prétend que c'est une locution écossoise, dwcufe, dandi-
prcU.
Mangea. J petit manger bien boire , se dédommager d'une
chose qui nous manque, par une autre.
Seigneur de paille mange un vassal d^acier.
Manger ( à quelle heure doit-on)! Le riche, quand il a faim ;
le pauvre, quand il a de quoi.
Mangeurs de serpens; les moines, que, dans un autre en*
droit, Rabelais compare aux Troglodytes, qui se nourrissoient
àe serpens.
Maniacxes pistoletu: maniade est pour maniaque ^ et, par les
pistolets y Le Duchat prétend que Rabelais entendoit les habi-
tants de Pistoye, alors divisés en deux factions.
Mardi gras, dieu des andouilles. Nous avons, VEntrée magni-
fique et triomphante de Mardi'-Gras dans toutes les villes de son
royaulmej ensemble les privilèges octroyés k tous bons frippe-
lippes, pathelins, et enfants sans soucy; P., i65o, in-4''; ^a*
rangue du sieur Misêanguet^ paretU de Bniscambille, pour la
deffense des droits de Mardi-Gras^ aux députez du pays de Mor^
fante, en faveur des bons compagnons; P.,' 161 5, in-S". Orai-
son funèbre de MardirGraSy in-8% etc. V, Carême^Prenant.
Marrt :
Aujourd'hui marié ,
Demain marry.
Maatinbr, faire la débauche, comme à ]a Bamt*Ilfartin,
Mat de Catene^ fou furieux, de ceux qu'on étoit obligé d*en«-
chalner. Catene^ catena:
Mathbluieux, maniaque, fol, insensé. Voyez mal Saint-
Mathtlin.
Matines ée tripe:: ^ c'est le donner.
Matois, enfant delà mat^;£n, rusé, trompeur. Nous avon§
la ^te généneuse desMaioiSy gueux, bohémiens^ etcagotix^ con-^
tenamt leurs fixcons de vivre ^ subtilités^ et gergon^ par Pechou de
Baby, P,, P. Menier, i6ia, i6i8, 1621, in-8°. Begles, statuts^
et ordonmMnoes de ia cabale des filous refotmez depuis huit jours
37
S8o RABELiESIANÂ.
dans Paris y ensemble leur police et^gouvemement^ s. d., iii-8*.
Voy. aussi Lazarille de Tormes^ Gttsman (Tyélfarache, Rinconei
et Cortadille, etc. On connott encore Vinventaire général tie
C histoire des Larrons y Rouen, 1657, 1709', in-8®; et Vjinlti'^
quiîé des Larrons, trad. de Garcia, par d^Audiguier, Paris ^
162 1, in-8*.
Mauldict en leuangiie (liv. IV, chap. xlvi). Dans les Sjrtio^
nyma et equivoca gallica, on lit: Il est^MOT dit dans l'EvaiH
^le, qni choisit prend le pire.
Maux , excédent de beaucoup les biens dans cette vie.
Le bien est un équilibre; le mal, une perturbation. Or, il
n'y a. qu'un seul mode d'équilibre, contre mille modes possi-
bles de perturbation. Voilà la véritable raison de l'excès de»
maux sur les biens.
- Mecer, par syncope, pour menacer, Gotgrave prête œ mot
à Rabelais, mais c'est sans doute une faute d'impression.
Medkcin. Heureux est le médecin qui est appelé sur la de>
clination.de la maladie.
Médecin, doit resjouir son malade sans offense de Dieu; ne
le contrister en façon quelconque.
Médecine, est une farce à trois personnages^ le malade y lama-
ladie, et le médecin. Cette pensée est d'Hippocrate.
Médecine. Porter médecine, être salutaire, bon, exquis,
avantag^eux.
Médecine. Si tant de gens déblatèrent sans cesse conti« cet
art, trop souvent 'conjectural, il n'a pas manqué non plus de
défenseurs. Nous nous bornerons à indiquer les pan^g^yristes l
proprement dits. Desid, Erasmi encomium artis medidnœ , dans I
ses œuvres; Alex. Seitz, declamaiio in laudem artis médias;
Rasle, i5a49 iu-4^; Eobani Hessi laudes medidnœ, versu red- ,
ditœ; Strasbourg, Sybole, i53o, in-8^; Simonis Grynœi nkedi^ 1
cintE eticomium , Basle , 1 54^ , in-8*; CUmdii BadueUi de laudi- \
bus artis medicœ, dans ses Op., Lyon, Gryph., iS44 9 in-fbl. |
Joannis Veteris orationes in laudem medicinœ; P., i56o, in-8* ;
Pauti Sccdichii medicinœ. encomium; Basle. iSâg, în-4^ /ooit.
Poriesii de laudibus medicinœ ; Paris , Martin , 1 55o , iii-8* ; Afor-
RABELiESIANA. 5Si
situ fieim de laudibus medicince, dahs ses Op, ; Georgii Kvrste'
nii^ de medicinœ dignitate et prœstantia^ Stetein, 1647, in<4*;
Nicolai Morini panegyris^ seu agon studii latriciy P. Edmond
Martin, 1657, in-d"*; Beverovicii medicinœ encomium; Éloge de
la médecine, ti*ad. de Beewerwik, par madame Zoutelandt,
P., veuve Rebufféy 1730, in-12; Jer» Cardani medicinœ enco-
mium, dans ses Op,; Phil. Melanchthoiiis^ m&iicinœ encomium ,
dans ses déclamât Strasb.^ i558y in*8^, 4 ^^^m Germani Be-
noni, de medicinœ dignitate ^ Vérone, în-i**) Josephi Gcdeani de
medicinàs prœstantiay Rome, i65o, in-4''; M^lchioris Ij'endiji de
dignitate et uiititate artis medicc^y dans les decUanflt, de MeUnchr
thon; Thomœ Erasti, de medicinœ laudibus^ dans ses Opusc.
medic.j Francfort, iSgo, in*fblio; EUœ Feiclii, de dignitate et
prœstantia studii medici, 1 692 , in-4**; Hernie, Christophe Hoecke-^
m oratio quod nulia ars reperiaiur quœ medicina reipublicœ aut
utUioty aut necessaria magisy etc., Strasbourg, La^re Zetzner,
161 1 , în-12; Idée et triomphe de la vraye médecine, par P. J.
Callot; Gommerci, i542, in -8**, VEsculapedie , poème, par
Seillans; Amst (P.)) ^7^7) in-8''; Cart latrigue, poème, par
Philipp.; P. 1776, in-12; Philippi Beroaldi, de n^edici prœ^
stantia lusus; J. Bapt. Grispi, de medid laudibus, Jlome, i^gi 9
in-4*; Hipp. Obicii de nobilitate medici contra ilUus obtrectato^
res, Venise, i6(»5, Mayence, 1619, fn-4^ Melchioris GoUasti
paradoxon de honore medicorum, Francfort, 1620, in-12.,^-
giena carmen; auct, Lud. Stephapo Geoffroy, P., 1771 j in-^*,
trad. en françois, par Launaî, 1774? în-8^
Médical (doigt) (ci-dessus, 291 ). On veut que ce soit l'an*-
nulaire, parceque, suivant Galien , ce doigt étoit consacré aux
médecins, qui s'en servoient pour délayer les médicaments.
Il faut avouer que le médius, étant plus long et plus souple,
eût mieux convenu à cet office.
Médisance, fille de Tenvie. La médisance et la calomnie ont
eu leurs apologistes. On trouve, dans V Encyclopédie lilipw
tienne, un éloge de la Médisance ^ et un autre, dans les Archives
littéraires de V Europe, tome VIII, page 21 1. Ge qui concerne
la calomnie a été réuni dans THomo diabolos, Elz, 1628 , in4^
53a RABELiESIAN*Â.
Menthe. En temps de guerre , ne mange et ne plante menthe.
PlaDte dphrodièiaque.
Mentir. A beau metitlt qui Tient de loin. Voyez le chapitre
du pays de Satin, L'éloge du mensonge a été fait en latin par
Peerdeklontius, J. Passerat^ et par Elie Major (V. Domaw);
en François, Éloge du mensonge, dédié à tout le monde , P., 1 730,
in- 17.. Nous avons encore un capitolo in Iode dette Imggie, par
Le Mauro, et un autre de Murtelli, m Iode délie mensongne.
Voy. les Rihie de Bernî.
Mercier. Je tuerois un pygnepourun mercier, la marchan*
dise pour le marchand ; je ne me connois plus, jesuis en co-
lère, je tuerois tout.
On appeloit les merciers portes-paniers. D^où le proverbe,
à petit mercier petit panieri :
Merde. Ha grande envie de mascher merde €fm dkeUe êe sac
mange, a grande envie de mal faire qui s'y expose volontiers,
Voy. cul et pet.
Cette sale matière' a trouvé seè panëgyristesi
Dans le recueil de Dornaw, on trouve: Joannis Oiven ster^
eoris encomium; CaroU Liehardi de latrinœ querela,
La Merdeide, stanze in hde délie stronzi délia reai viila tie
Madrid; Nuremberg», i6A3, în-iîi.
Ode à la merde, avto des botes, par de Peresdonan; Mont-
pellîer, i^7> in-S".
CkewitofnieyOU l'art de chier, poème, par Charles Bernard,
libraire, Scoropolis et Paris, Merlin, k8o6, in-ià.
La Fùiropedie, almaïnach des chSeurs , contenant oe qu'il y
a de plus agréable sur cette ttiatière par toute la terre*, Paris,
1761, 176^, în-âi.
Message remuer: d'où nous avons fait remue^ménage.
Messe. Une messe, unes matines, unes %»esptes bien s&nnees
sont a demy dictes. Nous disons : une barbe bien savonnée est
à moitié faite.
Messe sèche ^ messe ^ané communion.
Messe du diable; l'interrogatoire que l'on fait subir à un
accusé; terme de l'argot.
HABELiESIANÂ. 5S3
Messe. Troussez la cour^, d« paour que ne se crote.
Dans la Passion de Jésus42hnst, par personnages, saint Jean
tiit an bourreau , qu^ vient pour le décoller :
Amy, puisque finer me fault ,
Pour tenir iutdce et raison,
Accorde que fiice oraison
A dieu , par pensée dénote.
fB BOUailBAtJ.
Fay le donc court, que ne se crote ;
le ne vueil plus attendre a Thnis.
La courte? messe étoit dite vi^esisù d» çkas^eur.
Me^se de saint Martin (ci-dessus, pag/e 92 ), Nous ^vons ou-
blié de 4ii« que ce fut pqar foire rir^ s^int Martin, qui cél^
hroit U messe en ce moment, et psr /conséquent pour k faire
pécher, que le diable se cogna la tète. Au reste, le souverain
du ténébreux empire o'étqit visible que pour les yeu» du s^int.
Mestibe. // est mestier^ il est besoiti^ il e$t nécessaire.
Ce mot se trouve employé dans les deux sens, aux vers sui-
vants des jietc^ des ^fpôlpes :
Ilf ont dakissé lenr mesiîer ,
fhm il» of aopyent piM mastier;
Car tresbien ib en ponoyent Tiare.
Mestirrs. Jeu qui consiste à imiter, par les simples mouve-
ments des mains on df s pieds , les mestiers qui nous sont pre-
scrits.
Mbteorks. Le câébre Pontan a fait yin poème latin sur les
méetfones^ Venise, Aide, i5i3, in-S*"; Giov.Loren2o Stecchi, un
poème italien, Florence, Paperini, 1726', in'4^ Nous avons
encore le météore de Gabriel Chiabrera, Florence, 1619, in-^*"*
Meusnibebs {puMs)y des poux.
Miches <ie ^iW J?«(ieiif«« , des pierres , parceqne ce saint fut ,
diton, lapidé.
MiDT. Lieu ie leur assigne entre Miéy et FaveroUes (ancien
prologue du livre iv ). Midy et FaveroUes sont deux villages
dn^erri, séparés par un bois, où, par conséquent, on trouve
des arbres pour se pendre. Plus loin (liv. V, cfa« xxvi ) ce ehe^
584 RABELiESIANA.
min mène entre Mldy et FaveroUes^ comme nous dkons , entre
midi et la croix verte.
Mieux. Rire à qui mieux mieux y tant que les larmes en vien-
nentauxyeux, 1,69.
On en rit ti fort en maints lieux ,
Que lc« larmes TÎeimeoi es yeux.
Marot.
Mil. Tu mangeas hersoir trop de mil. On prétend que la fré^
quente nourriture du mil, maïs, ou blé de Turquie, rend les
coqs plus courageux et querelleurs.
Mine. Bonne mine et mauvais jeu : contre fortune bon corar.
MiNEHVE. Par plus rude Minerve; métaphore, pour dire
d'une manière plus précise, plus savante, plus détaillée.
Minime crochu : par allusion à la croche, cpû^ dans le plain»
chant, est appelée minime,
MiRouEft. Le plus parfaîct nest le plus aomé de dorures et
pierreries ; mais celluy qui véritablement représente les forme»
obiectes.
MiRouER, faisoit partie de rajustement des femmes. Ce mi.
roir, de forme ovale, étoit pendu à la ceinture, du coté droit,
et non fixé sur le ventre , comme Fa dit l'emporté Jean des
Gaurres, dans ses œuvres morales et diversifiées.
Il nest meilleur mirouer quung vieil et bon amy.
Le Miroir a été chanté par Virgile, par Noël Chytrée, par
Hugues Grotius, par Jean Jacomothius, par ËberhartVon
Weyhe ( V. Dornaw); par Guill. Bigot, Caicpironpoema, BasJe,
i536, in4% Paris, iS^j, in-8\ Bérenger de La Tour, et GîQes
Gorrozet ont fait anssi le Blason du Miroir ( Voyez le recueil
de M. Meon).
Miserere. En donner depuis miserere jusqu* à vitulos; en don-
ner tout du long, bien fouetter, bien battre. Cette expression
est prise du psaume miserere y dont le dernier mot est viiulos»
MissA {de) ad mensam, de la messe à la panse : proverbe mo>
nacal.
MoCQ0E. Se mocque qui clocque; c'est le même proverbe que :
l^ pelle se moque du fourgon. Un vicieux rît d'un autre.
RABEL^SIANA. 585>
MocQUEURs de Dijon; proverbe.
Moine. Bailkr le moine, c'est attacher au pied d'un homme
qui dort une corde, que l'on tire ensuite pour l'empêcher de
dormir. Voyez le baron de Fœneste. Bailler le moine par le col^
c'est étrangler.
Moine moinant^ celui qui a la direction des autres moines^
lesquels sont, à son égard, moines moines.
Moine. Voyez habit
Moine « ne laboure, comme le paysan; ne guarde le pays,
«comme l'homme de guerre; ne guarit les malades, comme
aie medîcin; ne presche ni endoctrine le monde, comme le
u bon docteur evangelicque et pédagogue; ne porte les corn-
umoditez et chouses nécessaires a la republique, comme le
M marchand. Cest la cause pourquoy de tous sont huez et
(4 abhorryzi n
M01NE89 ne mangent pour viure, mais viuent pour manger.
Cest chose monstrueuse veoir un moine savant.
Monachns, in claastro.
Non Talet ova dao ;
Sed, qaando ett extra «
Bene Talet triginta.
Moines mangent la merde du monde, c'est-à-dire les péchés.
Peccata populi mei comedent, dit Dieu, dans Osée, chap. iv.
Moins. Le moins de mon plus, le moins de ce que j'ai déplus
important, ou , comme dit Le Duchat, le moindre effet de mon
plus indispensable devoir.
Moitié. Ferirquelqtivaiparla moitié y par le milieu du corps.
Monde. La moitié du monde ne sait comment Cauire vit.
Monde paUOm. he quartier du palais de justice.
Monde {le) n'est plus fat. On disoit aussi : le monde n'est
plus grue.
MoNNOiE de singe, -ce sont des grimaces.
Mordre. On ne sçcùt qui mord ny qui rue; on ne sait qui
meurt, ni qui vit.
MoRNT'E (lance on pique), dont on a émoussé le fer pour em«
586 HABELiESIANÀ.
pécher que Ton De se blesse. On Pappeloit aussi lance cour-
toise , lance à boite. On disoit de même , éperons momés.
Mort saisit le vif; axiome de droit, c'est-à-dire son pins
proche héritier.
MoBT-RoLAND. Mourît de la mort Boland, c'est moarir de
soif, parceque quelques uns ont prétendu que Roland mourut
de soif à la journée de RohceTaux.
Si ie mouroys tout mitintenant ,
le monrroys de la mort-Rolant ;
A poinc ic pnys papier.
r^t. 4e PaMin.
Mort (maie), mort tragique, fupeste.
Morte paye sur mer; les galères, en terme de Parigot.
Mot de gueule, parole sale, grossière.
Mouille yen t, biberon , ivrogne , pilier de cabaret. Gotgrave
prête ce mot à Rabelais, mais il ne se trouve plus dans ses
ceuvres.
Moule. Cotonner le moule du gippon. Se bien bourrer resto>
mac, repaître au double.
Moule du bonnet, c'est la tête ; c'est aussi, pour les ivrognes,
le pot au vin y dit le cruon. Au surplus, il est bon d'observer
que le mot teste signifie en latin un vase.
MoY^RiR. Meillenr est mourir vertneusemânt battaillant ,
que vivre fuyant villainement.
Mourre. Noos avons fait connoitre ce jeu^ sous la dénomi-
nation de micatio digitum. Cependant, on a vu que moum fi-
gnifie aussi visage, museau; et tout porte à croii« que les
chiquenaudes se méloient de la partie, puisque (livre IV,
ch. Eiv), Rabelais nous dit que les pages de Baaohé/oiiKNcsit à
la moune à belles chinquenaudes. Au reste, vous seriee-vous
douté ^ lecteur, que mourre venoit de amor? C'est ce que nous
apprennent les nonveaux éditeurs de Rabelais. Mais, denuiQ-
iieresb-vous peut-être, qu'y a-t-il donc d'amoureux h donner
des chiquenaudes, ou gesticuler des doigts? Sur ce point,
])ous avouons de bonne foi notre ignorance.
MouscHR. Congnoistre mousches en laiet, savoir dîs^guer
RABELiESlANA. SSy
le noir du blanc^ c^est-à-dire le bon du mauvais, le faux du
vrai; «discerner la vérité.
MocscHB. Bailler aux mousches^ musarder.
Movscnz {maistre). On appdoit ainsi un joueur de gobelets,
un escamoteur, et, par métaphore, un filou; maestro muccio.
Les Italiens appellent mucceria le jeu des gobdets. Nous disons
encore aujourd'hui, d'un homme adroit, intrigant, et fourbe :
c'est une j^ne mouche.
MouscHE , jeu où l'on daube l'un des joueurs , comme si
Ton vouloît chasser une mouche. C'est ainsi qu'on doit l'en-
tendre de l'faonnéte passe-temps des juges (liv. III, chap. xl).
Les mouches ont été célébrées par Aldrovande et par Lucien
(Voyez Domaw)* Uéloge du dernier, traduit en latin, par
Chr. Hagendorph , fut publié à Haguenau , i S26, in-8*. Fran-
çois Scribanins a fait Muscm encojnium. , ex continua cum prin-
cipe comparatione , Âmberg, J. Schenfeld, i6i4> in*4''. GuiU.
Gueroult a composé un Blason de la Mouche; et nous avons
encore la Mouche, poème, par N. G. A. , P., Delas, i587,in-i6;
et la Mouche y le Perroquet^ la Puce^ C Araignée , t Éloge des
Normands y ly^y, ^74^* in-24-
Le Moucheron a été chanté par Virgile (culex). Le comte de
Valory a traduit ce petit poème en vers françois, P., Michaud,
1817, in-12. II le fut en italieq, par Biacca, en anglois, par
Edmond Spenser, en allemand, par Jean Henri Voss. Coel.
Galcagnini et Ange Politien ont aussi chanté le Moucheron
(V. Domaw); et nous avons le Moucheron de Perrin, dans
ses divers insectes^ P., Duval, i645, in-ia.
Quant aux mouches à miel, ou abeilles, il en existe une bi-
bliographie spéciale. Nous nous contenterons de citer Vanier,
Bartas, Aldrovande, Mich. Mayer, N. Chytrée, Arnold Bierfr*
teld, LE.F., Micfa. Geller, George Gallus,J.SteigeHus, dont
les éloges ont été réunis par Domaw v la république des abeilles ,
par P. Constant, P., i58i, 1600, in'8% Le Jpi^ poemmdi giov.
RuceUai^ 1589, in^, trad. par Pingeron, P., 1770, in-ii. Le
gouvernement admirable des abeiOes, par Simon, P., 1768, in-
12; les JbeiUes, poème, par Cubièrès, 1793^ in-8*; Thf bee^
388 RABEL^SIANA.
m poem by Murpkj^ Lond^ 1801 ; ji true ammoÊU, arihemkù
narchy ofbeeSy by Jos. Warder Decroydon, Lond^ 17^2, etc.
MoirsTABDC. Les enfants en vont à la mouiarde^ cela est connu
de tout le monde. Des émdits |M%nnent la moutarde pour de
Tean-de^rie, el renient qne ce mot Tienne de musiwum ardens :
ainsi soil4L V. moutarde^ à la table des matières.
MooTOif. RfOoumer à ses moulons j expression prise de la
farce de Pathelin; revenir à son premier svget.
Sos , reiicnoos a dob aïooloa*.
MouTQV. Son naturel est toujours de suiTre le premier,
quelque part qu'il aille.
Ginl. Bracdaletti a fait an traité deUa diqnità dd castnme;
Macerata , 160 r , in-4*.
MouTumE. Tirer dun sac deux moutures^ £ûre douMe pro-
fit; tirer de Targent des deux c6tés.
MucTDAJi, visqueux, mnquenx, glaireux. Ce mot, âté par
Cotgrave, ne se trouve plus dans les oeuvres de Rabdais.
Mule. Ferrer la mule y gagner sur ce que Pou achète pour
le maître.
MoB. Ou mur y ha, y ha force murmur. Ce jeu de mots en
rappelle un autre: Janot, diton, murmure de ce que les en-
fants montent sur les mtirr, pour cueillir des meures qui ne
sont pas mûres,
MuEAiLLE. Il n'est murailU que de os.
Musique, a Dz scsbaudissoyent a chanter musicalement a
a quatre et cinq partyes, ou sus ung thème , a plaisir de gorge. «
Par le mot thème ^ Rabelais entend un sujet donné, une phrase
musicale, sur laqudle il s'agit d'établir des parties, ou que
l'on veut moduler en divers tons, comme dans une fogue,
ou bien sur laquelle on vent établir des variations.
Cet art divin n'a pa» manqué de panégyristes : Nous avons
PhiL GaUan encomium musicesy Anvers , in-folio ; Francisci Jn-
toniiFabri (Le Febvre) musica, carmen; P., 1704; et dans les
poemata didascalica; Donii de prœstaniia musicœ veteris, FUy
renée, 1G47, in-4*; Matthœi fFinne, in laudem musiceSy aratio
KABEL/ESTANA. 589
habita in anno i582; se trouve dans un ouvrage intitulé: the
lives ofthe profsssors ofGresham collège; Lond., 1740, in-foL,
J. Moller, demimca , ejusque excellentia, dans ses orationes;Ber*
nardi Pagemtecheri deadmiranda virtute musicœ; 174^5 in-4*;
Joannis Gersonis, de laude musicœ carmen; apologia musices^
tara vocalis quatrtMstrumentalis et mixtœ; Oxford , 1 588 , in-8* ;
la Musique, ode, P., 1708, in-12; la Musique^ poème, par de
Serré, Lyon, 1714, in-4*; La Haye (Rouen), 1787, in-ia; la
MusicUy poema, por don Tliomas de Yriarte; Madrid, imprim.
royale, 17799 in-8'', fig. de Garmona; traduit en François par
Grainville, avec notes deLanglé, P., an VIII, in-12; Ode sur
P Harmonie, par Racine fils, Paris, 1736, in-8"; FHarmonie,
poème, par Tabbé de Schosne, 1 766 , in-i 2 ; Discours sur l'Haro
manie, par Gresset , dans ses œuvres ; le pouvoir de P Harmonie y
poème, par Dorât, 1774» in-8*; CHarmonie, ode, par Saint-
Marcel, 1777, in-8^ La poétique de la Musique, par M. de
La-Cépéde, etc.
N.
Nac petetin petetac, sorte d'oifomatopée pour imiter, dit
Le Duchat, le bruit des forgerons battant sur Fendume.
Nature, rien ne fait immortel.
Navigation.
Le trident de Neptune et t le sceptre du monde.
Le Mibrre.
Dreux du Radier a fait un éloge historique de la Navigation,
Par., 1767, in-12; La Harpe, une ode sur le même sujet, 1773,
in-4*; Grée et Esmenard, deux poèmes; le premier, P., 1781 ,
in-S""; l'autre, en i8o5. Nous avons encore une ode italienne
sur la navigation, par Diodata Saluzzo, Paris, 1812, in-S**.
Nécessité, yicf inventrice de l'éloquence.
Nécessité. Faire de nécessité vertu, contre fortune bon cœur;
faire en apparence de bon cœur ce à quoi Ton est contraint.
Neiges. Où sont les n^t^es d'antan? dit-on, en parlant d'une
<:hQse qui est déjà bien loin, et qui ne peut revenir.
590 RABELASIAN^
Nebon le truand j qu'ÉpUtémoa fait vtdleiix aux enfers.
Tout le inonde connoit l'éloge ironique {encomium JSeronis)
qua fait de lui Cardan, Amst., Blaeu, i64o, in- 12.
Nez. Tome I, pag. i23, lig. a5, il faut mettre en deux Ter»
le passage suivant :
Et , tant mettre le nez dedans ,
Bauoyt atseï hoDuettement.
Nez. Les durs tetins des. nourrices font les enfants canaux.
Darles çt Eustorg de Beauiieu ont lait le blason du Hez
( Voy. le recueil de Meon). Nous avons » en outce, k Nez y en
prose et en vers, par J. F. N. du Commun; Amst, £t. Roçer,
1717, in-S"; Ui Nazeide^ poème, par Bérenger de La Tour,
Lyon, J. de Tournes, iS56, iu-4*'$ V éloge des latu^s Ncz^ par
Peerdeklontius; un capitolo dans les J^'medeBerni, et l'âoge
des gros NeZy dans les J^onveUe^ imaginations de BruscambUie.
Nombres, contiennent la raison de tout ce qui existe.
Puisque nous avons fait connoitre jusqu'ici les auteurs en-
comiastiques qui se sont exerces sur les objets les plus saillants
dont les noms se rencontrent dans ce recueil, on sera sans
doute bien aise de trouver ici l'indication exacte des ouTrages
qui traitent des propriétés des nombres,
I. Jodoci CUcUiovœi de praxi numerandi et de mystica numt-
rorum signijicatione , Paris, i5i3, in-4^ a. GuUielmi Omeiaci
( Oncieu) numeralium tocorum decas; Lyon , Ch. Pesnot, 1 584 ,
in- 16. 3. Federici Morelli de numeroruin historia carmen; Pa-
ris, Mord, 16 19, in-S*". Ce recueil contient le J?iruz/iT d'Adrien
Turnebe, le iernmre d'Ausone, le quaternaire de Paul Uu-
ralt. Morel avoit déjà publié séparément: monas et Dya$\ Pa-
ris, 1693, in-8'. Pentasy hebdomasy Ogdoas^ Paris, 1698, in-^*.
EnneaSy iSy^; Decas, 1600, in-8^ 4* ^(^tri. Bungiy mimerorum
mysteria; Bergame, i583, i58 1 , Venise, 1 nB^, in-8*;.Bergame,
i585, in-folio, iSgg, in-4*; Paris, 1618, in-4". Cette dernière
édition est la meilleure. 5. Joannis Meurcii D^^narius Pythago-
riais; i63i , in-4°* 6. Athauasi Kircheri Jrithmologia sive de ab"
difis nwnerorum mysleriis, Rome, Varesi, iG55, in-4'** 7. Ai-
KàBEL^SIANA. f^gi
•oiaiArchii munerorum, Ub. IVy Vérone, 1.762, iii-8". 8. Car.
BovilUy de duodecim numerisj dans la collection de ses oeuvres y
Paris, iSio, in-folio. 9. Anthmeticœ ta theolo^fiximena^ ubi nu^
merorum ratio mystica explicatur, quam veteres theologloin vo,
e4Lbant; Graec., Paris, Wechel, i543. 10. Discours sur la qualité
du nombre, par de Prémonval, P., ^74^» in-i^. 11. Laphilo^
Sophie occulte d'Henri Corneille Agrippa; La Haye^ ^7^7) in-
8% 2 vol. 12. Christ. Stechii cœlumsephiroticum; Mayence , 1679,
in-fol. i3. La Carte de Ticho Brcdié^ en uùe feuille, et le calen^
dariumnaturak magicum, de J. Bapt. Grosschedel^ qui en est
un développement; la carte de Ghanteau, en cinq feuiUes,
celle du P. Berthier, avec l'explication lat. franc. , intitulée
ideaiis umbra sofHentiœ generoHs; les trois livraisons de ïhist'
générale et particulière des religions , par de FAulnaye; et la
théologie des Nombres^ par le même. i4* R^kxions sur les éloges,
suivies cTun éloge historique du nombre trois ^ par EUiverf Tnias
ed Eniatnof ( Fontaine de Saint-Fréville ), s. d., in-8' ; 1 5. Dis-
corso intomo aili mistorj del numéro Ternario, du Publio Fon-
tana, dans le recueil de ses opéra, 16. Éloge du nombre trois,
dans les Fcu^t. Paradoxes de Bruscambille. 17. Le Quaternaire,
de monseigneur SainctThomas , en lat. et en fr. 1 8. Discorso in-
tomo aili misterj dal numéro quatemario, par Publio Fontana ,
dans le recueil de ses œuvres. 19. Ébge du nombre quatre, dans
^es Facétieuses Pcuradoxes de BrusoàmbiUe, 20. Phiio Judceus,^
de septenario, grœcè, Vienne, i6i49 în-4''f ^^- interpret. Fed.
Morello^ Paris, i6i4i in-8°. 21. Carmina de septenario, auct,
Paulo Bebnissero, dans ses poésies latines, i534> m-4*'- 2:1. Le
Septénaire, ou la louange du nombre sept, de George PApostre,
Paris, Linocier, 1689, in-8'\ 23. Léon. fVurfbain, de numéro
septenario^ collectio ^philologica, i633, in-12. 24. Joannis von
der fVaagen, de numéro septenario; 1691 , in-4°. 26. Traité de
la vertu et des propriétés du nombre septénaire, par Jean du
Bosc, sieur d'Esmandreville. 26. Les mystères de l'octonaire,
par Pierre Bonin, Paris, i6a8, in-S". 27. Vérité de l'octonaire^
par le même. Ces deux pièces sont uniquement relatives à l'in-
cidence fréquente du nombre huit dans les événements poli.
9^ KABEL^SIANÂ.
tiques de 162S. On trouve aussi plusieurs applications de nom-
bres dans le livre intitulé Sagesse de Louis XFl, et dans plu-
sieurs autres.
Noix groilière, autrement dite noix gobe; grosse noix dont
la coquille est peu dure, et dont la groUe ou corneille noire
est fort avide.
Ovide a fait un petit poème (titut), dont il y a une édition
séparée, s. d. {circà iSoo), irir/i'' de quatre feuillets. Ce poème
a été traduit en vers françois par Le Blanc; Par., 1554) io-^*i
par Henry Baillot, Lyon, 171^^ in-12; et par Monnin, Par.,
i8i4> in-8*. Coel. Secund. Guvio a fait aussi Nucis eneomiott
Nomination. Insinuer sa nomination , s'inscrire en tour pouV
quelque chose. C'est un terme de pratique bénéficiale.
Nues. Croire que nues sontpaeles cTarin, et que vessies fsussent
ktntemes; se tromper, se blouser, prendre l'un pour Fautre.
Me Tonlez vous faire enteDdant
De Tedet ^ae «ont lanternes.
Patheiin.
o.
Obscur :
Semper in obscnris quod mininram est seqaimiir.
Occasion, a tous ses cheveux au front; quand dleest oïdtrc
passée, vous ne la pouvez plus revocquer. Elle est chaorcp^'*
le derrière de la tète, et jamais plus ne retourne.
Occupation. Les dorophagesontau cul passions (occupation y
assez.
Ce jeu de mots rappelle le quatrain suivant:
Un» femme en melancholie ,
Par faute d'occupation ,
Si luy frottez le cul d'ortie.
Elle aura au cnl passion.
Occupations.
Interpone tais interdnm (jaudia cnris.
RABEL^SIANA. SgS
Obup. Donnor un oeu/ pour avoir un bœuf.
Théocrite et Macrobeont chanté les œufs. Ëpycius Puteanus
a fait l'éloge de Vœufy Louvain, i6i5, Monaco, 1617, Leyde,
1643. Nous avons une sîmmîe ou poésie figurée de Vœuf^ et
le Varchi a fait un capitolo à la louange des anifs durs ( uova
sode)^ que l'on trouve dans le Berni.
Oindre. Oignez villain, il vous poindra; peignez villain, il
vous oindra* Faites du bien à un méchant , il se moquera de
vous; faites-lui peur, il vous flattera.
Oiseau de sainct Ltw, un bœuf, parceque cet animal est le
symbole de l'évangéliste.
Guillaume Gueroult a fait les. blasons d'uA grand nombre
d'oiseaux; Philippe d'InviJle, Jves^ carmen, Paris, Ant. Lam^
bin, 1692; George Gallus, jévicularum factura et contas; et
Ger. Nie. Heerkens^ Aves Frisiœ, seu poemata de avibus, Rot-
terdam, 1788, iurS". Cordus et Pontan les ont aussi chantés.
OisEAirx canoreSy chanteurs. Nous avons un poème latin
de Nicolas Boerius, Omithophoniay seu. harmonia melicarum*
avium; Brème, 1695, in•4^
Oisiveté de luxure est la mère. Oisiveté, disons-nous, est la
mère de tous les vices.
D'où un satirique écrivit sur la tomlïe de la mère du R^^t :
ci gît t oisiveté,.
Olympiade. Six olympiades et leage de deux chiens^, çnvirou
cinquante ans.
Ombbe du clocher d'une abbaye est féconde.
Janus Dousa , Jac» Micyllus , ont fait l'éloge de ïombre. Jean
Wouwer, dies œstiva, sive de umbra pœgnion, Voy. Dornaw.
Oportet.
Quand Oportet Tient en place,
U convient cpi'ainsi se face.
Il faut céder à la nécessité.
Opposita, juxta se posita, magis e/ueescuh^
Or temj, or mat.
Or de TItolose, duquel, dit Rabelais, parlent Cicer. de nat.
<leor.y lib. III; Aul. Gellius, lib. III; Just«^ lib. xxii; Strabof
3. 38
594 RABËL^«IÂNA.
lib. IV, pourta malheur a ceux qui lempouiterent; scauoir
estQ. Gepio, consul romain, et toute son armée, qui tous,
comme sacrilèges, périrent malheureusement.
Oracle de Lutece, la statue de la déesse Isis, autrrfois la
principale divinité des Parisiens.
Oraison.
Erem ontio pénétrât codot ;
Loo^ poutio evacoat scypbot.
Oraison solue {soluta), de la prose, parcequ^elle est libre
de toute entrave.
Oreilles de Bourbonnois (grandes et longues), proverl>e.
Les Lyonnois eurent la même réputation ; d'où Vervilie a pré-
tendu que, lorsqu^on menoit pendre leurs enfants, on leur
laissoit le chapeau en tête:
Privilège fort aathentiqae.
Pour cacher l'oreille arcadique.
Ordlle rouge étoit un témoignage de santé et de vigueur.
n a l'oreille roage et le teint bien fleuri.
Tartuffe, act. U, se. m.
Orgues. Dire <t orgues l dire d'or, parler à merveille.
Oroues. Pochée dt orgues ^ une sachée d^orge, expression ton-
rangeante.
Oribus. Barbe d'Oribus^ barbe de papier doré. Le jeu de ia
barbe d'Oribus consiste à bander les yeux à celui que Von veut
attraper, et à lui barbouilla le visage de noir, sons prétexte
de lui dorer la barbe.
La poudre d'Oribus est ce que nos escamoteurs appellent
poudre de perlimpinpin, et Rabelais, ailleurs, poudre de (Ua-
merdisy une poudre imaginaire, à laquelle on suppose des ver-
tus fantastiques.
Orme. Juge de dessous l'orme; juge de village.
Ostez vous de là. Cette expression , qui revient souvent daa»
le livre de Rabelais, n'est autre que Vapage des anciens : Die«
m'en préserve, ne m'en parlez pas, à Dieu ne plaise.
RABELiESIANA. 595
Ovfi3 {monsieur de /'), (!iv. lî, ch. tv).
C'est ainsi, et sans doute d'après Rabelais^ que La Fontaine
a dit monsieur du coiheau^ dans la fable de ce nom.
A propos de cette fable, il est bien peu de personnes sans
doute qui sachent qu'elle avoit été mise en vers par Pierre
Blanchet, auteur de la farce de PaJtheUn. On la trouve dan>
cette pièce, ainsi racontée:
Il mett soiiboenu de la iûAt
Do ooarbeaa , qui ettoyt «mû
Sar 00e croix de cinq a six
Toyses de hault : lequel teooyt
Uog fourmaige aa bec. La venoy t
Ung regnard qui veid ce fourmaige.
Pensa a luy, conuaent iaurai te?
Lors se meit dtssonbs le coorbeau.
Ha ! feit il, tant as le cors beau ,
Et ton chant plain de mélodie 1
Le coorbeaa , par sa couardie ,
Oayaut soo chant ainsi Tanter,
8y ouvrit le bec pour chanter.
Et son fourmaige cbet a terre.
El maistre regnard le tous serre
A bonnes dens , et sy lemporte
Ainsi est il , ie men foys forte ,
De ce drap: tous laoes happé
Par blasonner, et attrapé
En Iny uiant de beau langaaige ,
Comme leit regnard du fourmaige.
Vous lep aues prins par la moc.
Oduribr. Bon ouvrier met toutes pièces en œuTre.
OuTEs s'est dit pour oreilles :
Goniéiser tous £tmlt des ouyes.
Des yeulx, du nez, et de la bouche.
PATBBLUf.
lamais a tels gens ie nattonche ,
Car, puisquiis ont bouche , ils ont deos.
38.
596 RABEL^SIANA.
Si ie bontofys mon doigt dedans ,
Hz me poniToyent ioiqaauDt mordre.
Têst. de PaîKelin.
OuTB. Dieu ([lurde de mal qui Yetnd bien, et ne oyt goutte.
Ors. Siffkr eye entre Us c^'^nes; joindre ses foiUes essais aux
chefs-d^œuTre des grands n^altres.
Voye étoit, pour nos bons aïeu:i^, un des mets les plus re-
cherchés , témoin la farce de Pathelin, Les rôtisseurs qui les
apprétoient étoient dits oyers, et yendoient toute viande cuite.
Ceux de la me aux oues (oyts) l'emportoient sur tous les autres ,
ce qui donna lieu à cette singulière locution : Fous avez k nez
tourné à la friandise comme Saint-Jacques de tHâpital, parce-
que le portail de cette église étoit tourné en face de cette rue.
Ces bonnes filles du bienheureux aaint Ferrëol ont été chan-
tées par Virgile, Jules^César Scaliger, Fabroni, Aldrovande,
Jean Posthius, Michel Maier, et un anonyme allemand (Voy.
Domaw). Guillaume Gueroult a tait aussi le Blason de toye^
et celui de la Canne, Voyez, aux/urofu^ Ferréol,
Ote, s*est dit pour oute, audition, et pour oreille.
Oye (^mmf ), à planté, abondamment.
Paillardise est Pocaipation des gens non autrement occupée,
Voy. Part. Diogène dans Laeroe,
Paille, siège des écoliere, du temp» de Rabelais; d'où le
nom de la rue du Fouarre, oh étoient les écoles de l'univer-
sité.
Frédéric Widebrann a fait la Pittamadia, sive Stpamimé^en-
comium, trad. par Mercier de Comifkiff^ {Éioge du pou,€tc^
an Vil, in-iH). Les curieux connoissent la magnifique doxo^
logie du festu {de padle\^zt Sebastien RotfiBard, Paris, Jean
Millot, 1610, in-H^ ' '
Pain. Faire de tel pain souppe; savoir se contenter de ce que
Ton trouve, de ce que Ton a.
RâB£L£SIANA. «97
Pain. Manger son pain blanc le premier; commencer sa vie
par le bonheur.
Pain. A Penfoumer on fait tes pains cornus: c'es^-dûre, à
mal enfourner. Le plus difficile est de bien commencer une
chose.
Paih:
Nos ancêtres distinguoient plusieurs espèces de pain :
Pain d'Argus, léger^ qui avoit beaucoup Hyeux,
Pain balle y grossier, où le son est mélë.
Pain benist, dit aussi pain fleury, parcequ'oa Fomoit de
fleurs.
Pain de brode, bis, de froment et seigle, dit ausei pain de
brasse.
. Pain de boiKhei peu cuit, de la bouche du fbiir«
Pain bourgeois, demi-blanc.
Pain de Ghailly, du village de ce nom.
Pain à chanter messe, dit aussi pain missal. .
Pain choine, de chanoine, très délicat.
Pain de chapitre.
Pain chalan, des environs de Paris, Gonesse excepté.
Pain coquille, croustillant, qui n^a guère de mie, en forme
de beignet
Pain cunal, ou de cour, pain mollet.
Pain farain, pain de ménage, jaunâtre.
Pain de fenestre, pain lUQÎr.
Pain faictîs, de commande.
Pain jFrezé, émiété, pour la cuisine.
Pain férié {àéférk)\ gaufre.
Pain de Goaesse, jadis très estimé.
Pain de ménage, bîs bkinc.
Pain halle, pain grillé.
Pain moly, mollet'.
Pain perdu, trempé dans une pâte, puis frit, et sucré.
Pain obliéré, oublie.
« 11 paroit que le mot omeleMy ëa*it indiflfëremintot aumeUttêf homwlâûte ,
TÎeoC de atufs moUts,
598 rabel^siana:
Pain de Pannière , pain de brode.
Pain de Potensac, pain très délicat, du village de ce nom.
Pain de quinque, très délicat, que l'on distribuoit à PA»-
aomption, et aux fêtes de Saint-Pierre, Saint-Paul.
6ro»-6uillaume, pain des valets de ferme.
Pain s'est dit aussi des pâtés, que Ton nommoit pains de
farine et de char.
Le pain béni ée la Saint-Gy est du vin, des liqueurs spiri-
tueuses.
Le pain béni a fourni le sujet d'un joli petit poème, par Ma-
riçni, 1678, in-13 ; et Nicolas GoUin a publié un livre fort se-
rieux, pour justifier cette institution : Traité du pain béni, etc.
Paris, Démon ville, 1777, in- 1 a.
Paix. Le fond des chausses est un vaisseau de paix (pets).
Mauvais calembour^.
Paix:
Comme ang facquin porte faix,
AÎDtî uDg batton, la' paix.
Ce doux repos ^e l'humanité, dont les conquérants font si
peu de cas, a reçu de tous temps les hommages des mortels.
Ses panégyristes généraux sont : Passerat, Hymne de la Pair,
i563, in-S^*; Leland^ Pacis encomium^ Lond., i546, in-8^;
P. Habert, Draité du bien et de hitilité de la Paix y en vers.
Tours, Mettayer, iSgo, in-4^; l'abbé de La Beaume, Éloçe de
la Paix, P., Roilin fils, 1736, in-4^; Gaillard, les avantages
de la Paix, P., 1767, in-8*; Racine fils, ode sur la Paix, Par.,
1786, în-S'»; Luce de Lancival, de Pace carrhen^ 1784,111-4*;
Claudio Tolomei, orazione délia Pace, Rome, Ant. Blado aso-
lano, i534, in-4^; J. Fred. Guill. Zacharie^ der tempel drr Fri-
edens, 1756, etc.
Palais. Fête ou ferle du palais; jour de jeûne: jeu de mot>
sur le palais de la bouche.
Palatins de dangier, domestiques de maris jaloux. Voyez
au Glossaire.
Palm£ Zenonique {Chresme philosophale); c'est la rhéto»
RABEL^SIANA. 599
rique, ainsi qu'il appert par ce passaj^ de Cicéron: « Dicunt
u Stoïci omnem TÎm ioquendi in duas tributam esse partes :
tt rhetoricam, palmœ; dialecticam pugno similem, quod latus
u loquerentur rhetores , dialectici autem compressins. » {Defir
nibus^ lib. II.)
Panieb. Se frotter le ventre dung panier, se faire mal à soi-
même, perdre son temps.
Adiea , paniers, vendanges sont laites.
Panier à vesses; le cul.
Panse. De la panse vient la difnse; sans manger, on ne peut
rien faire.
Paon, emblème de l'orgueil^ d'où le verbe pourner (se). Guil.
Gueroult, Passerai, Aldrovande, et Buffon ont fait l'ëloge de
ce bel oiseau.
Paoure. Paoure nest tant arrognant qui passer se puisse du
riche.
Pape. Doibt a feu incontinent empereurs, roys, duoz,
princes, republicques, et a sang mettre, quilz transgresseront
ung iota de ses mandements, les spolier de leurs biens, les
déposséder de leurs royaulmes, les anathematiser, et non seu-
lement leurs cors et de leurs enfans et parens aultres occire,
mais aussy leurs âmes damner au parfond de la plus ardente
chaudière qui soit en enfer (le tout, s'il le peut).
Homenazy chef des papimanes»
Pape :
Accipe , same, cape, cane Terba placentia papae.
Voyez Rome,
Papegault ne chante qua ses iours, et ne mange qua ses
heures. Notez que ce mot signifie aussi perroquet, qu'on nom-
moit plus fTéqueminentpapegayÇpsittacus), Cet oiseau babillard
a été chante par Ovide, par Stace, Aldrovande, Publ. Loti-
chius. Passerai, et Tito Strozza ( Voy. Dornaw). Melior a fait
un poème intitulé Psitaccus^ P., 161 5, in-4°- Guil. Gueroult
«n a composé un blason. Gresset s'est inmiortalisé par son
6oo AABELJSSIAHA.
Ferî'Fertf et nous crons VélofeéeCoeOjperroqueiekérL
Papiem, eedore tout.
Goorad Rîtteflnuîiis a fait Fëloge do ftapier {eharta). lùj.
Domaw. David Le Clerc en a donné on antre dans ses om-
twne$; J. Le Petit de Montfleary a puMié une ode sur ce su-
jet, 1723, in-8*; et Ton trouve nn antre éloge du papier^ àam
les Nouvelles bnaginations de BruicambiUe.
PABCBMMïïala»Uamé;û hîen ratbsé^ si mince, ijn'on en pooT
roit faire des lanternes.
Pabchemih. Jllanqer le parchemin, tirer une aflEûre ea mi
prooès en longueur.
Écrire sur parchemin velu. (Test perdre son temps et son
encre.
Pamessu» a un charme qui nous séduit: su6te ^isnif inaiie
éulcedo:
Ny paretteiu ne feu haolt/aict.
Ce mol abandon , ri naturel à Fhonune, la paresse, n'a pas
manqué d^apologîstes. Pierre Burman a fait oratio pto pigritia;
1 702 , in-4^« Nous avons IV^e de la Paresse , dédié à un moine,
Madrid (Paris), 1778, in-8<»; un autre âoge, dans VEspriîdei
Journaux j septembre ito4 9 page a64; la Paresse , poème trad.
du grec de Nicandre (composé par le comte d'Albon), 1777»
in-8o; ÉpUre en vers sur la paresse; Par., Prault, 1736, in-B*;
Épitre à la paresse, par mademoiselle du Lu, au tome Vides
Nouvelles littéraires de Du Sauzet; la grande confrérie des saouls
douvrer et enragés de rien faire ^ avec les pardons et statuts a y-
celle, ensemble les monnoyes d'or et d'argent servans a la-
dicte confrérie; s. d., in-8'; le château de t indolence, poème
traduit de Thomson, par Le Bifierre d'Argy; Paris, t^i4i
■in- 12.
Pauis, dit jadis Leucèce^ pour les blanches cuisses dès darnes
dudict lieu.
Nous ne rapporterons point ici- la trop nombreuse liste de
descriptions de Paris , nous nous bornerons aux éloges spéciaux
de cette ville.
RABËLiESIANA. 6oi
Jaeq, CapelU in Farisiensium laudem tiraJdo; Paris, J. Petite
i5i7, m-4*-
Simo Ogerii iMtelia^ carmen; Duaci, ^^979 in'*^^
De Parisiorwn urbis laudibtiê sylva^ cuititulus CkopoUs^ auct.
J. Francisco Quintanio Stoa; P., J. Goarmont, i5i49 ûq^*-
Bûd. Boteri Luietia^ carmen; P,, i6i i , i6i5, in-8'.
Joannis Morelli urbis Parisiorum encomion; 1637, iii-8*.
Pauli Thomœ Lutetiados^ lib. FyAngouUme^ i64o, in-8*.
Les rues et églises de Paris ^ avec le Blason de ladite ville, s.
d., in*4% Goth.
IjSt fleur des aniiquiteZy singularitez, et excellences de la ville
et cité de Paris, 1534, in-ia.
Blason de Paris, par Pierre Grosnet (Rec. de Meon).
Description de la ville de Paris, en vers, par Michel de Ma-
roUes, 1677.
Séjûur de Paris, avec une description de cette ville, par Ne-
meitz; 1727, in-12, 2 vol.
Les délices de Paris et de ses environs. P., 1753, in-folio, fig.
de Perelle.
La Pariseide, ou Paris dans les Gaules, par Godard d^Au-
court, 1773, in-8%'a voL
Paris, le modèle des nations étrangères, par le marquis de
Garaccioli, P., 1777, in»ia. Cet ouvrage avoît paru en 1776
sons le titre de VEuropè francoîse, Voy. Paris, à la table des
matières.
Parlbb. Qtiî ha si parler que celui quf a quelque chose à
dire parie. On nômmoit ainsi un jeu de cartes, où celui qui
avait des cartes marquantes devoit parler le premier.
Parler latin devant tes derct, parier d'une chose devant des
gens qui la connoissent mieux que nous.
Parole. Donner paroles est acte d'amoureux: vendit paroles
est adte d^avocat.
Verte dat ùmoM amans ,
Dit Ovide.
Passe sans flux : expression prise de plusieurs jeux : passer
n'ayant pas de belles cartes, se sauver d'un mauvais pas.
6o2 RABEL^SIANÂ.
Passeaeaux, moineaux, moissons^ monectSy moucetsi Cot-
grave leur donne ces divers noms.
Catulle a immortalisé celui de Lesbie. Jean Posthius , Jean
Second, Jean Aurat, un anonyme, Tobie de Br^oschîtz^ et
Nicolas Bourbon ont aussi chanté les moineaux, Vojrez le re-
cueil de Domaw.
Patelin {Pathelin). Piètre Blandiet a eu la même g^loire
que Molière. Si Tartuffe, nom propre chez celui-ci, est de-
venu nom appellatif, et si^i fie hypocrite, de même, Pathelin
signifie aujourd'hui un homme qui en caresse un autre pour
le duper, pour le tromper. Pasquier a fait (liv. VIII, ch. ux
de ses Recherches), un petit extrait sur les mots pathelinage^
patheliner; et, il faut en convenir, \a farce de PcUhelin est un
vrai chef-d^œuvre pour son siècle. La pièce de Brueys est loin
d'avoir atteint la naïveté, la vérité de celle de Blanchet. Pour
en revenir au mot Pathelin, employé comme jargon douce-
reux, nous joindrons ici les citations suivantes:
Tel scait bien foire une meson ,
Qni ne tcaoroyC faire an^ mouliD:
Tel bat argent par bean blatoa
Qui nentaid pas son Patbelin.
Fcintises du mondt.
Les ungs , par leur fin Jobelin ,
Les aaltres, par lenr Patbelin,
Fournissent a lappoinctement
D'ang cedo vobù nettement.
« Parlez vous Christian, mon amy, ou languaige Fatheii-
a nois?M [Rabelais y liv, 11^ ch. IX.)
Patenostres de singe ^ claquement 9e dents , gromèlonent .
comme font les singes en colère. Dire la pafenostre a lenvers^
maudire, maugréer, faire des imprécations.
Patience, disent les ladres: calembourg sur la patience,
plante dont ils font usage pour se traiter. Voyez , aux jurons,
le mot lapcUhium,
Patins. Sous ce nom sont comprises, et d'anciennes chaus-
sures de femme, qui faisoient, disent les critiques, la moitié
RABELiËSIANA. 6o3
de leur hauteur (V. Patin au Gloss. ), et les lames tranchantes
qui servent à se conduire sur la glace : Hadrien Marius a fait
un ëlogfe de crepidis fsrreis ( Voy. Dornaw), et nous avons uti
poème des Patins ^ P., i8i3, in-: 2.
Paucité, petit nombre, paudtas.
Pavot, fleur somnifère dont on tire l'opium. Michel Fré-
déric Lochner a publié, sous le nom de Periander, Mecono^
paigniony sive Papaver^ ex omni antiquitcUe erutum; gemmis num-
mis y siatuis et marmoribus œre incids iUustratuniy Nuremberg,
1713, 1718, in-4^ fig.
Pecorb arcadique^ un âne, un sot.
Pecuites 9 sont les nerfs des batailles. Pecuniœ belli civilis
nervi sunt. {Tacite^ hist., lib. II, cap. xziv).
Defidente pecu, déficit omne, nia.
Quand argent faolt ,
Tout fault.
Pecunia est aller languis.
Ploratur iacrymis amissa pecunia veris.
Pecunia e^t vita hominisy et optimus fidejussor in nécessita-
tibus.
Peigne d! Allemand, les quatre doigts et le pouce.
^ Pèlerin. Faisons un pèlerin (liv. IV, chap. xx), c'est-à-dire
faisons vœu de quelque pèlerinage,
Penie, déesse de l'indigence, ou de la souffreté, a loy aul-
'•cune nest subiecte, de toutes est exempte: la part quelle va,
tous parlemens sont clouz, tous edictz mutz, toutes ordon-
nances vaines.
La pauvreté, cet état plus commun qu'ambitionné parmi
les hommes, a trouvé ses panégyristes, dont il peut être per-
mis de suspecter la bonne foi. Louis Big, Jean Fabricius,
George Tilenius, en ont fait l'éloge: Florent Shonovins a dé-
crit les plaisirs du pauvre, et Jules Capilupus a fait son épi-
taphe (Voyez Dornaw). Dans le Mercure d'Amsterdam, an-
née 1733, se trouve un élo(je de la pauvreté. Antoine Alexand.
Monier a décrit le bonheur du pawrp^ 1793, tn-8*; Daniel Bar-
664 RÂBELJSSIANA.
toli\ la poverUi contenta, dicata a' ricchi non mai contenti; Ve-
nise, Baba, i6S5, in-i a. Borhaneddin Ibrahim ben Omar a feit
unâoge de \sl pauvreté en arabe, et Allnatt, un poème en
anglois sur le même sujet, Lond., iBoi; Peerdeklontius, J.
Pontan, un éloge de la mendicité^ et Jean Jovien Pontan, le
tombeau du mendiant (Voy. Dornaw), Nous avon^ enfin: les
avantages de la mendicité bien réglée , par L. P. A. R., Paris,
1817, in-8*.
PcNSfeR. Aulcunes foys nous pensons lung , mais Dieu/aict
faultre. Nous disons: Phomme propose, et Dieu dispose.
Pentecoste.
A la feste de Pentecotute ,
Qui Ineii te disoe, cher luy cooste.
Proverbe que Rabelais a un peu dénaturé (liv. II, c. xi).
Ce proverbe est fondé sur ce que, à la Pentecôte, les finiita
sont encdre rares et chers. On dit encore à ce sujet :
Entre Pasipies et U Penteomste,
Mange a ton dessert une crouste. 1
Pek. Moitié au per, moitié à la concke. Expression prise du
jeu : moitié parié , moitié couché sur la carte, en enjeu; moitié
d'une façon, moitié de l'autre.
Peae ateul, ne signifie pas autre chose que ayeuL *
PÈRE et mère ( liv. II, c. xvii). J*ay encores six sols et mailie
que ne veirent oncq père ni mèiv, Pathelin avoit dit, dans sst
farce:
Il ae men chanlt, cooste et Tailie ;
Encore ay ie denier et oiaiile ,
Qooncqaes ne Teirent père et merc.
PEaFEGTioN (en), c'est-à-dire de forme ronde, parcequ^dle
étoit regardée comme la plus parfaite de toutes.
Pébir. ji périr ny ha quung cmip.
Mourir n'est rien , c'est notre dernière heure.
Pers. // eut une ceinture de pers et verf , parcequ'ii avoit vu^
pervers. Calembourg.
RABëL^SIANA, 6or>
Febsonhe. Ce mot, qui, chez led Latins, étoit toujours pris
au positif 9 devient négatif chez nous, quand il n'est accom-
pagné d'aucun article ou pronom, et synonyme de nui Dans
cette dernière acception, plusieurs ont fait l'éloge de nuL J.
Huldrich Grobius, Ulric à Hutten, Jea&Jacques Boinard, et
Henri Gotting, l'ont chanté (Voyez Dornaw). Nous avons
Theodori Maràlii tusus de nemine; Paris, Dupré, i586, in-S'*;
encomium neminis^ auct inœrtOy i5a6> i6a3, in-4''; Véloge de
personne y et les gmndz et merveilleux faùctz du seigneur NemOj
avec les privilèges qu'il a, et la puissance qu'il peut avoir;
s. d.y in-8*.
Peetuys. Ceux qui reguarderA par ung pertuys; les moines,
par allusion au capuchon qui leur enveloppe la tète, et forme
comme un pertuys.
Peste , ne tue que les corps ; mais les caphartz empoisonnent
les âmes.
Peste, devenue sensible aux yeux de Philostrate, dans
Éphèse (liv. III, chap. v). D'Aubigné, dans son histoire sur
l'an 1 586 , rapporte un fait k peu près pareil, et tout aussi peu
digne de créance..
Cet horrible fléau a trouvé qui le loue, tant il est vrai que
les écarts de l'esprit humain sont innumérables. Nous avons
Hug. Golignaci apalogia pro peste; Francopoli, i63o» in*ia;
Henrici Lemmichii oratio de peste, carminé heroico scripta; Ros*
toch, 1&24, 10-4**; un capitolo du Bemi in Iode delta peste, et
la Peste, poema dal doctor Manuel Isidoro Axez y Fillagrafa;
Madrid, 181 5.
Pet de ménage, ou de beulamgtr, on le mortier est au bout.
Le petit dieu Crepitus a eu bon nombre d'adorateurs.
On trouve, dans le recueil dç Domaw, Rodolphi GoçUnii
de crepitu ventris problematg. ; Bornbardi Stewartm de peditu
efusque speciebiis. Nous avons. encore : i. OnUio pro crepitu v^n-i
tris, habita ad patres cr^itantes, ab. Emm, Martino^ Cosmo-
poli, 1768, in-3a; Lausanne, 1767^ in-8^ a. Blason du pet et
de la ve^se, par Eustorg de Eleaulieu, dans le recueil de M. Meon. -
3. Éloge du pet, dissertation anatomique sur ses vertus, sa fr-
6o6 RÂBEL£SIANA.
Ijure, etc., par Mercier de Ciompiégfnei* Paris, Favrc, an VII,
in-i8. 4* ^'^^ de peter, essai théori-physique et methodMpie
(par Heurtaud); Westpbalie, Florent Q., 1761 , 1776, in- 12.
5. Le dieu des vents, badinaçe; 1776, în-12. 6. la Crepitonomie,
ou Part des pets, poème par D. de S. P. Paris, i8i5, in-18.
7. Vesclavage rompu, ou La société des francs^ieurs (par le
Gourvaisîer), PordepoHs, à Penseiçne de Zéphyre- Artillerie ;
1766, in- 12. 8. Le plaisant devis du pet, avec la vertu, pro-
priété, et signification dioelluy ; Paris, Bufïet, in-8<^, etc.
. Peteb. Elle n'a garde de péter, elle est bien entammée. Voyez
tome I, pag. SfiQ. On appeloit jadis un pet mort vent. Voyez
Sonnet^ au Glossaire. •
Peuples nouvellement soumis :
Gomme enfant nouellement nay, les fault allaicter, bercer, .
esiouir.
Comme arbre nouellement planté, les fault appuyer, as-
seurer, deffendre de toutes vimeres, iniures et calamitez.
Gomme personne sauluee dé longue et forte maladie, et
venant a conualescence, les fault choyer, espargner, restaurer.
De sorte que iJz conceoiuent en soy ceste opinion, nestre
au monde roy ne prince que moins ilz voulsissent ennemy,
plus optassent amy.
Philosophie, n'est autre chose que méditation de mort, Cicé^
ron dit que philosophence nest auitre chose que s'appmster à la
mort. Montaigne, liv. I, ch. xix.
Phlegmatiqde des fesses^ expression très plaisante: qui va
fréquemment à la garde-robe.
Phoenix. Cet oiseau fabuleux, mais emblématique du so-
leil, a été chanté par Ovide, Glaudien , Lactance, et Lermseus,
dont les poèmes, traduits par de La Tour, ont paru. Tan VI,
in-18. Joachim Gamerarius, et Sallnste deBartas, ont aussi
fait l'éloge de cet oiseau. Voy. Dornaw.
PiGQCE POUX, perse poux; sobriquet donné aux tailleurs.
Pie. Croquer pies^ c'est boire. Cette expression burlesque
•vient de ce que, autrefois ^ pour boire, on disoit pîer. Le vin,
comme l'on sait, étoit appelé piot.
RÂBELiESTANA. 607
PiBD. jévoir les pieds poudreux; n'être pas solvable , vouloir
s*en aller sans payer. On appeloit aussi les pieds poudreux, ca-
geoisy pieds gris y magnons^ etc.
Gagner au pied y s'enfuir. — Pied du cousteau ( lisez coulteau ),
jeu qui s'exécute avec un couteau ^ du pied duquel il faut ap-
procher avec des palets.
Tenez chauld le pied et la testf ;
Au démourant , vivez en beste.
Pieds neufs. Faire pieds neufs ^ c'est accoucher, mettre au
monde un enfant. On dit, d'une femme enceinte: Les petits
pieds font mal aux grands.
Pied. Jean d'Artis a ip^hYiépedisadmiranda^ Paris, Billaine,
1619, in-d^'. L'abbé de Saint-Lég^er a donné une notice sur ce
livre, qui est rare. J. B. Pachichelli a fait diatriba de pede^ Co-
logne, Friessem, 1675, in-S**. Lancelot Carie et Sa^on ont fait
le Blason du Pied, ^
Nous avons, sur le Pouce y tin livre très curieux, intitulé:
M. Prœtorii philologemata abstrusa de potlice, Leipzig, 1677,
in 4°; et Joannis Rivei Pollex^ s. d., in-4*»
La Main a été chantée par Claude Chappuys (Meon), par
Claude Binet, dans le recueil de Pasquîer {la Main); Paris,
Gadouleau, i584, in^''; P^^* Domenico Davide, en italien;
Venise, Poletti, 1689, in-folio; par J. B. Pachichelli, Chiroli-
turgia, seu de varia ac multipliai manus administratione y Co-
logne, 1673, in-8°; par deux anonymes, dissertation sur la
louange de la Main, 1G99, in-S""; Éloge de la belle Main, aima-
nach des prosateurs J tome VI, page io4.
Pigeons messagers. Cette invention remonte aux temps lea
plus reculés. M. Silvestre de Sacy a traduit, de l'arabe, de Sab-
bagh , la Colombe messagère, plus rapide que Céclair, plus prompte
que la nue; Paris, i8o5, in-8*'.
Pile fri^one, jeu de paume à trois. Cet utile exercice a été re-
commandé par Galien : l'utilité qui provient du jeu de la pattlme ,
au corps et à l'esprit; traduit par Forbert ; Paris , Sevestre, 1 6îi3, «
in-S"; Éloge de la P^ime, et de sêê avantages sous le rapport de
6o8 RABELJSSIANA.
la sanié et du développement des facultés physiques^ par B^ot;
Parif(i8o6),m-8\
Pile Sainct Mars, ci-dessiis, pag^ io3. Ce n'est point, disent
avec raison les nouveanx éditeors deRabelais, le clocher d'une
^lise, mais bien nne tour carrée, un peu pyramidale^ de
cent pieds de haut sur treize et demi de large, sitOiée entre
Saint-Mars et Langeais, an pied d'un coteau. La Sauvagère
Ta décrite et retracée dans ses Antiquités de la Gaule.
Pille, nade, iocque,Jore; piUe, rien, jeu, dehors; les quatre
chances du Tonton.
PiLoai; très ancien sapplice, puisqu'il est mentionné dans
la Farce de Pathelin :
SoaTÎegne tous do «amedy.
Pour diea , qnon toos pillorûi.
Être mis au pilori se disoit :y2ure la moue aux harengeres,
Daniel de Foé, l'auteur du Robinson, a fait une hymne au
Pilori.
PiLLULES Césariennes^ des coups de poignard; expression al- '
lusive à la fin tragique de Jules-César. Nous avons : les Pilulles
spirituelles, pour la guérison de Came et du corps de Cameron;
Bordeaux, i6i5, in-8*. Ce Cameron étoit un ministre protes-
tant.
^iJiTTLE {Fesse Pinlhe). Ces pinfAes d'argent de cannetille en-
chevêtrées de verges d'or (I, 3o), rébus figuré d'un Fesse^inte,
rappellent celui du père fbuetteur, qui est représenté par un
moine, frappant avec un Jouet ie cadran d'une horloge (^uef te
heures).
Pique. Rentrée de piques noires. Le Duchat veut que cette
expression ait été substituée à celle de trèfles noires, et cette
dernière à rentrée de truffes noires. Quoi qu'il en soit, cette lo-
cution désigne une rentrée mal à propos^ une reprise de con-
versation qui n'a point de rapport à ce qui a précédé. Cest
bien rentré de piques noires; c'est bien mal répondu à ce que
^ je disois.
PiEEuoLUET^ jeu de la toupie, ou pirouette.
RABELiESIANA. 609
Pisser son malheur. Cette expression se dît d'un joueur qui
a perdu, ou d'un homme qui a la çonorrhëe.
P1S8É {fertile comme si Dieu y eust). Cest, dit Rabelais, une
manière de parler vulgaire en Paris, et par toute la France ^
entre les simples gens, qui estiment tous les lieux avoir eu par-
ticulière bénédiction esquelz nostre seigneur auoyt faict excré-
tion durine ou aultre excrément naturel; comme de la salive
est escript Joannes, 9, lutumfscit ex sputo.
Planète. Le grand dieu feit les planètes , et nous faisons les
platz netz. Paronomasie, jeu de mots.
Plat pays {de) y c'est-à-dire rustre y manant.
Pluie. Petite pluie abat grand vent; peu de chose apaise une
grande colère, ou guérit un grand mal.
Pluie. La pluie aboule, il vient quelqu'un, terme de l'ar-
got; et notez que les francs-maçons disent: il pleut y pour an-
noncer la venue d'un profane, devant lequel on doit se taire.
Poète séculier (liv. I , chap. lxviii). C'est ainsi que les Sor-
bonnistes appeloient par mépris les grands maîtres de la
langue latine^ tels que Virgile, Horace, Ovide, parcequ'ils
n'avoient point reçu, dans leur temps, le bonnet de docteur.
Poictevin rouge. Il seroit fort difficile de rendre raison de
cette façon de parler proverbiale. On a prétendu qu'elle ti-
roit son origine d'une ancienne petite monnoie du Poitou,
appelée Poictevine , laquelle étoit de cuivre rouge,
PoiNCT. Tout vient à poinct gui peut attendre. Souvent , en
temporisant, on réussit dans son entreprise.
Si vous aimei jane coquette
Qui soit insensible à tos maax ,
Qni vous flatte , pois Totfs maltraite ,
Et vous accable de riTaux ,
Ne Tons rebutez point; qnelqne sot s*iroit pendre;
Ne TOUS rebutez point; yous la verres changer;
Attendes l'heure du berger :
Tout vient à point qui peut attendre.
PoiNCT. Sans poinct de faulte y sans point de manque , sans
qu'il y manque un point, sans qu'on puisse y trouver à re-
3. 39
6io RABEL^SIÂNA.
dire. En poincty bien, parfaitement: à point, idem. Mal en
poincty le contraire.
Poing. De son poing faire un maillet, se donner plus de
peine qu'il ne fant.
Fol est qui de son poiog
Fait coin^.
Poires. Garder une poire pour la soif. Aux poires citées ci-
dessus , pag. 55 , on peut joindre celles de Gaillouel , de Franc-
Sorel y de Saint-Rieulle, de Tahon, de Katherine.
Pois pilez, farces morales, ainsi nommées parceque, à la
maison où on les représentoit à Paris, pendoit une enseigne
où l'on Yoyoit une pile de poids à peser.
D'autres ont prétendu qu'il falloit prendre à la lettre les
mots potf piles, comme qui diroit purée de po», et que l'on
nonmioît ainsi, par une induction assez peu naturelle , les
pièces informes 9 mêlées de sérieux et de burlesque , que l'on
représentoit alors.
Poisson cPavril, le maquereau, qui, orcBnairement , se
prend dans ce mois-là. On le nommoit aussi avrioL Voyez
Tenche,
Pont, à Pennemi qui fuit faictes un pont dargerU, ne ré-
duisiez pas votre ennemi au désespoir, ne le poursuivez pas à
outrance.
Non de ponte vadit qui cum snpienlia cadiC.
Pont aux meusniers. Construit sous Charles le Chauve, dont
il porta d'abord le nom , vers 860. Il traversoit les deux bras
de la Seine, d'un bout entre les rues Pavée et Git-le-Cœur;
de l'autre, auprès de la rue delà Saunerie, ou en face de l'an-
cien For-l'Evesque. H fut construit pour défendre Paris des
incursions des Normands. Il s'appela ensuite pont aux Cou-
lombs (pigeons), puis pont aux Meusniers, à cause des mou-
lins qui étoient au-dessQus. Il fut détruit en 1596, rétabli vers
1609, s'f^ppela pont Marchand, du nom de celui qui le re-
^ construisit, puis pont aux Oiseaux^ et fut brûlé en 162 1.
RA&ELJëSIâNA. 6ri
PoRTBS des songes. Tune d'ivoire, l'autre de corne:
Sant geminae somni porue ; qaaram altéra fertiir
Coniea , qua ferU SaeiU» datât eiitus nmbrit :
Altéra, caDdeati perfecu aimu depliaiito;
Sed fal«a ad coelam miuviii iosomnia manet. < -
iE!IEIO.,liv.VI,T. 8î>3.
PoRTEUB. Croyez ce porteur, fies-vons à ce que je vous dis ^
comme aux dépêches de ce porteur.
Pot pourry. G'étoit le pot au feu, rempli de bœuf, veau ,
mouton, volaille, lard, et grand'foison d'herbes cuites. Au-
trefois, et même encore du temps de Rabelais, on servoit ce
pot sur la table. On Tappeloit aussi simplement pourry.
PouLDRE de canon. Cette invention meutrière a été chantée
en latin (Pulvispyrius)^ par François Tarillon; P. , 1692 ; et,
en françois , par Bourdot de Richebourg ; P. , Josse, 1 ySa, in-8*.
PouLLE. Courir la pouile; piller, dévaste^, ravager, marau-
der. — On distinguoit la gelinote des bois ou poulie griesche,
la pintade ou poulie d'eau, poulie d'Inde, poulie lombarde,
poulie de Numidie, qui servoit de coiffure à la déesse Isis;
poulie nonette, etc. La poulie a été chs^ntée en latin par le
P. du Cerceau. P., 1696, in- 12.
PouLSE. Fin poulsé, tourné, aigri, sàr: vapidum.
Pourceau mory, jeu de la bête morte.
PouRPOiNCT. Se mettre en pourpoinct, se dévêtir, ôter la
robe et la saye que l'on mettoit par dessiiiA le pourpoint. Fort
souvent même on entendoit , par cette expression , se mettre
en chemise. Au figuré, se mettre en pourpoinct\ éesi s'employer
activement à une chose , s'y mettre de tout cœur:
Poux. Morts de la maladie péâîculaire^ dite phtiriasis (1. IV,
chap. XXVI.)
Le pou^ ce dégoûtant insecte, a trouvé des apologistes.
Noos avons: Ursini pœgnion de laude Pediculi, Francfort,
in-8' ; Danielis Heinsii encomium Pédiculi ad cdriscriptos men-
dicorum patres, trad. par Mercier de Compiègne; /. P. Loti-
cltti tous Pédiculi, Francfort, r646, in-i 2 ; Pucciy monachi, ora-
tiofunebris in Pediùulum; Dialogue non moins facétieux gue
39.
6i2 RABEL^SIANA.
de subtile invendany tHomme et le Fou, trad. da Pulci , par
GuiHaame de laTayssonnière, s. d. , in-iô; Histoire (TunPou
françois, P. 1781 , m-8%
Pbé. Fauchez le pré en sa saison ^ Therbe y reviendra plas
drue et de meilleur emploicte. Ne le fauchez point, en peu
de temps il ne sera tapissé que de mousse.
PRBSBTaB M Acé , moistrc fossé. Contrepèterie. Il y avoit aussi
un presbtre Éiartin^ qui disoit la messe et la répondoit.
PaBSTsa. Qui rien ne preste est créature lajde et mauumse,
Phiape.
Et le bon metser Pritpas ,
Quaiul eut féict, ne U pria plu.
Paronomasie.
PaiERE.
Brevii oratio pénétrât cœlos ;
Lûnga poutio eracuat tcyphos.
Prikce. Advenant le prince, cesse le magistrat.
Prince, noble n'a jamais un soL
Ung noble prince, nng gentil roy
Na iamate ne pile ne croix.
PrincipiboB placnistc TÎris non nltima lant ett.
HoiucB, epitt., lib. I, ep. xtii, ▼. 3>.
Ce nett , dict il , lonange populaire
Aux princes auoir peu complaire.
Prison (chartre).
Oncques ny eut laydes amours ny belle prison.
Nous ayons, sur ce sujet , un livre assez bizarre: Paradoxe
que les adversitez sont plus nécessaires que les prospéritez, et que,
entre toutes, testât dune esiroicte prison est le plus doulx et le
plus prouffictable, par le sieur de Tdigny (Odet de la Noue)»
Lyon, De Tournes^ i588,in-ia;r^%e de la prison^ dans les
Facétieuses Paradoxes de Bruscambille.
Priuileoe. Par non usage, se perdent les privilèges.
Procès. Misère est compagne de procès.
RABËLi£SIANA. 6i3
Proc£s. Les aaalleurs de frimars font les procès devant eux
pende^, et infinis et éternels.
Procès est dict, parcequ'il a prou sacs.
Nons avons , sur les procès , deux ouvrages curieux : Pa-
radoxe que le pLayder est chose trèsutilcy Paris, i554, in-8*;
Deux Plaidoyers (F entre M. Procès, appelant de la sentence de
M, le ^néchal de Raison, ou son lieutenant au lieu de Concorde,
<f une part; et honnorahle homme M, de Bon- Accord ^ intùné,
d'autre part, par lesquels il appert de Futilité de procès, et
aussy de la misère d'icelluy; Paris, Nicolas Ghesnean, 1670,
in^%
Prochain. Il fault tousiours de son proesme (prochain) in«
terpreter toutes choses a bien.
Procuration. Boire p€ar procuration, c^est tremper du paon
dans du vin ; car alors c'est le pain qui boit le vin.
Propos. Être hors de propos , avoir cessé la conversation , ne
plus discourir. Voyez le mot Truelle. '
Prudence.
Scdendo et qaiescendo fit anima pradens.
• PuLCE. Charmer ou brider les puces, c'est boire à l'excès, de
manière à ne pas sentir les morsures des puces.
PuLCE. Avoir la pulce à t oreille ^ être occupé ^ tourmenté
d'une chose.
PuLCE meusniere, un pou.
Ovide, Rapin, Scaliçer, Taubmann, P. Galissard, Jérôme
Angerianns, Louis Rochellns, et Michel Psellus ont chanté
les puces (voyez Dornaw). On a réuni: Tractatus variide Pu,
licibus, Utûpiœ, in-ia, Liberovadi, 1684) in^ia, fig. Nous
avons en outre la Puce, par Perrin; CœUi Caica^nini Pulieis
encomtum, Leyde, iGsS, i638, in-8'; Flochia, seu Gedichtun
versicale de Ftochio, Auct. Greisholde Knîckkackio (Pseudo-
nym.) ; et un Éloge des Puces dans les Nouwiks Imaginerions
de BruscambiUe. Aldrovande a loué la punaise (Limex).
PuREE septembrale^ le vin, qui, dans le midi de la France,
se récolte en septembre.
64 RÂBEL^SIÂNÂ.
Ptone. Tiier ung pygne pour ung mercier, tuer indistincte*
ment tout ce qui se présente. ^
Ptgne de almaing y peigne d'Allemand : les quatre doi^ et
le pouce.
QuADHiuiUM, les quatre parties du second cours d'études
an xii^ siéd^, s|ivoir: l'aritlunëtique, l'astronomie , la géomé
triç,~ la musique.
Quelque chose. Christ. Golerus et'Fr. GuillemaiD ont fait
l'éloge de aliqmd (voyez Domaw). Nous avons aussi VÉ\ù^
de quelque chose y dédié à quelqu'un , avec une préface chan-
tante, par Coquelet, F*, Heuqueville, 1730, in-ia; Mercier,
I793,in^i8; et dans V Encyclopédie UUputienne.
QvEABLLB d'JUemandy^êns sujet, sans motif.
Queue de merlus (à), c'est-à-^lire terminé en pointe divisée
en deux parties.
QuoT, pour Coy, Il n!est pire eaue que la qucye (celle qni
dort).
R.
Kaiz. Se soucier aussi peu des raix que des tondus; ne se sou-
cier de' personne. Nioot prétend que ce proverbe tire son ori-
gine d'une famiUeappelée Rez , qui s'étoit rendue redoutable
dans la ville de Troyes, par la richesse et l'autorité dont elle
jouissoit. Sur quoi un plaisant de la ville, qu'on mena^oitde
leur animadversion , dit : Je me soucie, aussi peu desraqued^
tondus y jouant sur le mot. .
Ramiuagbobis, sobriquet ordinaire des chats. Par ce mot,
Rabelais désigne les chanoines, à cause de l'hermine V^^^
portent.
Rango {de), de rang en rang.
Rangée, rangette , jeu. Château de noix nmgées.
RABELiGSIANA. 6i5
R AQUEDENAai y pour rackderuirf! ; racle deniers. On a dit aussi
rapedenare y de rapere.
Rat. Oh! le gros rat! expresûon poitevine^ pour dire:
quelle bêtise, quel solécisme, quelle lourdise!.
Les rats ont eu leurs chantres comme les chats. Sigrais a
écrit leur histoire, Ratopolis, 1737, in-S*"; Jules Conrad Ru-
demann, /oiij mun'um, Copenhague, 1700, in-S*". Nous avons
aussi la Batomanie, Âmst. , 1767, in-12; et les Privilèges el
Règlements de Parchiconfrérie vulgairement dicte des cervelles
emouquées, ou Ratiers; s. d. in-8''.
Ratier, fantasque, capricieux, qui a des rats dans la cer-
velle.
Rebours. ^ cheuaulchon de rebours, le visage tourné du côté
de la queue.
Recensui. Mot que les anciens auteurs ajoutoient à leur
signature 9 pour exprimer qu^ils avoient lu, relu, et corrigé
leur ouvrage. Le Caiepinus recensai (I, 68.) est aussi plaisant
que tout le reste de la harangue.
Recepte de la Dive. C'est comme qui diroit, les brouillards
de la Seine. Dive signifie divine. Rabelais veut apparemment
dire , recepte de la dive bouteille.
Reculons. Gagner savie à reculons (liv. III,chap. xxxxviii).
Rabelais veut parler des cordier8,qui travaillent en marchant
à reculons,
Reculorum (à), au diable, au bemiquet.
Bene veniatis qui apporteUis, et qui nihil apportatis, a recu-
lorum.
Règne {cheval du) , on du royaume. Par ces mots, les Ita-
liens désignent un cheval du royaume de Naples , il regno, par
excellence.
Regoubilu>nner de chambrières^ proverbe. ,
Rente voyagere, sèche j cottrantey volage ; qui n'a rien de fixe,
et que Pon peut rembourser à volonté.
RÉifARATioif de dessous le nez {liv. II, chap. xvii). Par cette
burlesque expression, Rabelais entend, le vivre, le manger,
6iG ItABELiESIANA.
qui est une de nos plus fortes dépenses. Un plaisant proverbe
dit:
Le trou trop ouvert toabs le net
Fait porter souliert déchirez.
Repast. Disner doibt être sobre et frugal, et le soupper, co-
pieux et large. Tel étoit Favis du médecin Rabelais, confor-
mément à celui de Galien , et contre l'opinion d^Avicenne et
autres médecins arabes. Il est certain c(ue, dans les temps
anciens, tout le monde ^oi^^tf,. et Rabelais lui-même ob-
serve que 1^ mot co^ne yient'dû grec lioinos (commUni$y Quel-
que salutaire néanmoins que puisse être ce'préceptë, toajours
est-il certain qu'il çie çauroit co^ven^r^an grand nombre de
ceux dont la digesûon est plus peniï>Te dans lé sommeil que
pendant la veille.
Repast de farfadets ( moines)^ proverljié. ^6^ez au Glossaire.
RÉPUBLIQUES , seront heureuses qiiàn^ les rois philosophe-
ront, ou quand les philosophes regîieront.
REssiNEfi d^ vigneivnSy prbvérbé.
IRetireuh ou réntrayeur dè'tèntes, qui éteint les rentes dont
ses héritages sont greVés; j[)ar conséquent, économe, rangé,
méqager* On disoit retraire une rente.
i ' I 1 . i i L . :ii I "Hé diea ! qael recrayeor de rentei 1
dit le drapier dans la Farce de Pathelin.
Retraict du gobelet^ le buffet, l'office.
RiBAUDAiLLE ( Hv. II , chap. II). Voyez, dit Le Ducfaat, le Sg"
chapitre de VJpologie pour Hérodote , où ce mot se trouve ex-
pliqué. Voyez le, et pour cause.
RiBON ribainey expression triviale; bon gré mal gré.
Ricochet. Chanson de ricochet; toujours la même chose. Ri-
cochet est proprement le bond d'une pierre plate, lancée ho-
rizontalement sur la surface de l'eau. C'est encore le nom
d'un petit oiseau qui répète sans cesse son court ramage. Le
Duchat se perd à son ordinaire sur Pétymologie de ce mot ,
et le dérive ou de reconsus^ ou de re concha.
Rien, ne se produit de rien*
AÂB£Li£SIANA. 6)7
Ce fameux rien^ cet être de raison, impossible à saisir, a
excité la verve de bien des auteurs. Nous avons le charmant
fiihilde Passerai, imprimé dans plusieurs recueils; Rodolphi
Godenii, et G. Boviili de nihilo: M, Mmilii Porti, de nihili
antiquitcUe, et muUiplici potestate;Cas8d, Vessel; 1609, in-4*'l
Francisci de Litcht , asserta veritas genuina nihili ; Anvers , Bin-
nart, i64^, in-Jt4; M, Schoockii tractatus philosophicus de ni-
hilo; Groningue, 1661^ in-S^, avec les opuscula de Passerai;
Xenium, sive de tisu etprœst€mtia nihili; La Haye, P., Vanthol,
1705, in-12; Ludolphe, de nihilo; discorso academico in Iode
del nienle; di Giuseppe CastigUone, PalermitanOy detlo il Tra-
bocchevole, Naples, Beltrano, 1633*^ in-4*. Bien^ chant, par
Claude du Verdier fils, dans le tome III de la bibliothèque de
son père, publiée par Rig;oley de Juvig^ny; éloge de rien, dé-
dié à personne, avec une post-face (par Coquelet), Pan, An-
toine Heuqueville, 1730, in-12 ; P., Merciert '793, in-i8, etc.
Éloge de l'illustre rien^ trad. de l'italien, d'Angelo Gabrieli,
au tome III des Mélanges de Vigneul de Marville, pag. 206,
édition de 1 7 1 3 ; le Rien, par le p. Daire , Amiens , 1 749, in- 1 2 j
la démonstration de la quatrième pairtie de rien, et quelque
chose ^ et tout: avec la quintessence tirée du quart de rien, et
de ses dépendances; contenant les préceptes de la saincte ma-
gie, et dévote invocation des démons, par Jean Dénions; Pa-
ris, Estienne Prevosteau, iStj^, in-S"". Par ces mots: la qua-
triesme partie de rien, l'auteur entend qu'il est venu en qua-
trième après le nihilde Passerai. Du reste, sa démonstration,
et sa quintessence, ou cinquième partie, sont une espèce de
doxologie en vers du nom de Dieu, lequel, dit-il, est par des-
sus TOUT, et QUELQUE CHOSE qui soit au monde n'approche en
RIEN de sa toute puissance. Enfin, on trouve, 51 peu que rien^
dans le recueil suivant: nihil, nemo, aliquid, quelque chose,
tout, le moyen, on, il (en vers), Paris, Prevosteau, 1697, ï**-^"»
Rimer. Js tu prins aupotveu que tu rimes? (I, i4i ). C'est
un mauvais calembourg, une froide équivoque sur les verbes
Wmer( brûler), et rimer, ou rhythmer, comme oh écrivoit alors
d'après l'étymologie. Lorsqu'un pot est à sec devant le feu, la
6i8 RABEL^SIANA.
viande rime (brûle). Le vin contenu dans les pots fait liyth-
mer.
Rias, est le propre de Thomme.
Le rire a été chanté par Calcaçnini , par Ërycîns Puteanns,
par Goclenius, Physiologia de risu, par Gaspar Diepeli et
Philippe Matthseus, an ridera liceal; et par Stace, risus Satura
tudidus (Voy. Dornaw). Nous avons encore le traité du m,
contenant son essence, ses causes, et merveilleux effets, par
Laurent Joubert; Paris, Nicolas Ghesneau, 1S79, in-S"*; etle
traité des causes physiques du rire, par Poinsinet de Sivey;
Amst., 1768^ in-ia.
Bis de Saint Médard, ris contraint, forcé, de mauvaise
grâce.
RoBBE (en), à la cféro^ée^ furtivement, en cachette.
RoBBE { bonne) f expression italienne, 6ii07ia ro6a; bonne
chose, bonne marchandise. Les Italiens appellent aussi buona
roba^ une belle courtisane.
Robin. // souvient toujours à Robin de sesfkutes. Le moiftûte
ne signifie point là un instrument de musique, mais un verre
long et étroit, jadis en usage chez les Allemands.
Rogaton. Porteur de rogatons; mendiant, quêteur; moines
mendiants; de rogaium^
Rois, doivent secourir leurs sujets. Raison le veut ainsi; car
de leur labeur est le prince nourri, de leur sueur entretenu,
lui, ses enfants, sa famille. Voyez roy.
Rome.
Aoma manni rodit , quat rodere dod Talet odit :
Dantes custodit , non dantes tpcrniC ec odic.
Voyez Pape.
A Rome, gens infinis gagnent leur vie k empoisonner, ^
battre, et à tuer.
Ronfle-vue. Fous me mettet a poinct en ronfie vue. Vous me
mettez aux abbois, me réduisez admetam non loqui»
Rose, teinte du sang de Vénus.
Nous n'entreprendrons point de donner une liste complets
des pan^^ristes de la iRo5e; la reine des fienrs a de tons temps
RABËL.£SIANA. 619
inspire quiconque fait des vers. Nous nous bornerons aux in-
dications suivantes.
Dans le recueil de Dornaw Ton trouve les poésies d'Âna-
créon, d'Ausone, de Noël Ghytrée, de Martin Nortanus, de
Martin Opitius^ de Passerat, deValens Acidalius, de Joachim
GamerariuS; de Janus Guglielmus, et de Michel Gehler, sur
la Rose.
Nous avons encore : Joannes Sylvius de Bosis^ Copenhague,
1601 , in -4^, francisci Parskii Bosa aurea, omnique asvo sa^
cra; 1728, in-4^; Joannis CaroU Rosembergii Rhodologia, seu^
phltosophico'mecUca generosœ Rosœ <iescriptio^floscuUsphiloso~
phisy philologicisy philiatris^ poUticis, etc.^ adorruUa; Stras-
bourg, Marc d^Heyden, 1628 ; Francfort, Guill. Fitzer. i63i ,
in-8<'. Dans V histoire naturelle de la Rose y par Guillemean le
jeune, Paris, 1800, in-ia, on a réuni tout ce que les poètes
ont écrit de plus gracieux sur la fleur de Vénus. Parmi les
Italiens, nous citerons la Rosa de Domitio Gavardo; Sanluca,
1 554) in-8^; la Rosa, idilio de Gualterotti Francisco ; Florence,
1625 , in-4^. Qui ne connott la Rose de Gentil Bernard , celle
de M. Millevoye, et le magnifique monument que M. Redouté
vient d'ériger à la reine des fleurs?
Nous avons un livre de théologie mystique fort bizarre ,
intitulé le bouquet sacré y composé des roses du calvaire, des lys
de Bethléem^ des jacinthes (tOrient^ et de plusieurs autres rares
et belles pensées de la Terre-Sainte, par le P. J. Boucher, Rouen,
160S, iti-80.
Roue de derrière, un écu de six livres; roue de devant, un
écu de trois livres.
R0US6IN :
Homme mudn,
Brasque roiusin,
Flatcon de yin ,
Prennent tôt fin.
Rot. Roy soubz le ciel tant puissant nest qui passer se puisse
daultmy.
Si yenh le roy, n venlc k loy. ( Yoy. loi. )
620 RABELiESlÂNA.
Rot des trois cuites y celui <pii a été trois fois roi de la fève.
A ce sujet, nous observerons que beaucoup de gens, en
parlant de Fancien usage du gâteau des rois y écrivent febé,
domine, pour qui pari? et croient quefébé veut direyêue; c'est
une erreur; il faut lire Phqebé (Phosbus), ou Apollon; car
cette cérémonie est un reste du paganisme. On cacfaoit sous
la table un enfant représentant Phœbus, et c'étoit lui qui in-
diquoit k qui il falloit donner chaque part du gâteau. Aussi
cette superstition ezcita-t-elle le zélé de Jean des Lions , qui
• publia : Traités singuliers et nouveaux contre le paganisme du
ityr.6oyf; Paris, Desprez, i664; Ch. Savreux, 1670, in- 12.
Nicolas Barthélémy en fit Vapologie, Paris, Compère, iGôS,
in-13.
Royal :
Bien toujours faire , jamais ma) ,
Est acte unicqaement rojal.
Rompre. Je rumps celuy-là et je m'en vay, je vous quitte la
partie, je romps l'entretien.
RusTERiE, ci-dessus, page 343. Un ancien proverbe dit:
teste de mouton est une bisque de gueux.
S.
Sabez quey hillots? savez-vous ce qu'il y a, mes enfants?
Sac. Tirer (fun sac deux moutures, se faire payer de deux
côtés, tirer de l'argent de deux partis.
Sac. Se couvrir dun sac mouillé j défendre une mauvaise
cause.
Il faut trois sacs à un plaideur :
Sac de papiers ,
Sac d'argent,
Sac de patience.
Sacsr. In sacer verbo dotis, pour in verbo sacerdotis.
Saffran. Être au saffran, être aux expédients, ruiné, dans
RABELiESIANA. 6ar
la détresse. D'où Fadjectif saffrané. Le saffran du Pérou est
de Por.
Sagesse :
Sermo datnr coiictis, animi sapiencia pancis.
Sainct-Babthelemt. f'xcidaf illa dies ! disoit le chancelier de
l'Hôpital. Cette odieuse journée, dont Rabelais vit pour ainsi
dire l'aurore, puisque, de son temps, on brûloit les prétendus
hérétiques, a trouvé des gens assez fanatiques, assez déhon- ^
tés, pour en f^ire l'apologie; Nous avons : hymne triumphale
au Roi, sur f équitable justice que S. M.feit des rebelles, la veille
et jour de Saint-Louis, par Claude Nouvelet; Paris, Granjon,
1572, in-8<>; Pétri Carpenterii epistola ad Franciscutn Portum;
une autre apologie, dans le traité de la religion catholique etfoy
chrestienne des roys de France; Paris, 1672, in-8*; une ode a
la louange de la Sainct Barthélémy, par J. des Caures , dans
désœuvrés moraies et diversifiées ; Paris, Chaudière, 1675, in-8\
Quoi qu'en aient dit les défenseurs de l'abbé de Caveyrac,
le traité qu'il a joint à son apologie de la révocation de Inédit
de Nantes ( 1758, in-^°), est une véritable apologie de la Saint-
Barthélémy; enfin, ce qui parottra beaucoup plus étonnant,
c'est que l'article Charles IX de la Biographie universelle con-
tient une apologie^ en apparence indirecte, mais positive,
de cette abominable boucherie. A ces douces productions, les
amateurs seront encore obligés de joindre la tragédie que
vient de publier M. Amédée de Tissot, intitulée le Massacre
de la Saint-Barthélémy, et dans laquelle il fait , du vertueux
Coligni, un conspirateur.
Qui croîroit que l'infâme Charles ÏX avoit pour devise pie-
taie etjustitia? Son sceau, qui servit à sceller l'arrêt de mort
des protestants, présente, sur deux colonnes, cette devise.
On y voit trois couronnes, au-dessous desquelles sont les lettres
L. P. , le chiffre C. VIIII , et , sur les piédestaux , les deux tables
de la loi et le chiffre XU. Les principales parties du sceau sont
gravées en relief sur un fond creux.
Saincte chapelle, (a cuisine des moines.
6o.2 hA6EL.£SlANÂ.
Saisons.
Au printemps, vous voirrez moytié plus.de fleurs ques
anitres saisons. En este, il doîbt faire chauld et régner vent
marin. En autonome, on vendangera ou davant on après. Ea
hyver, ne seront saiges csax qui vendront leurs pellices pour
achapter du boys.
Les quatre saisons ont eu beaucoup de chantres. Nous
avons : fe Chaniot de 1^ année ^ fondé sur quatre roues, à scauoir
les quatre saisons, poème, par François-Adrien Hecquet;Lou-
vain , de Winghc , 1 555 , in-i a ; les Saisons , poème, par de La
Vergue, Paris, 1760, in-12; the Seasons by, J. Thomson,
traduit en François par madame Bontems, Par.^i^ÔQ^ iu-12;
en vers François, par J. Poulin, Paris, 1802, in-8**; les Quatre
Saisons, poème, par le cardinal de Bemis, Paris, 1768,
in-12; les Saisons, poème, par Saint-Lambert, Amsterdam,
(Paris) 1769, in-8"; les Quatre Saisons, poème, par de Vineau,
P. , 1800 , in-i 2 ; /e5 Quatre Saisons, ou les Géorgiques patoises,
poème, par l'abbë Peyrot, 1782, in-12; les Quatre Saisons y
poème , trad. de Cramer par Huber, dans son choix des poé»
sies allemandes. Le musicien Vivaldi a fait, à Timitation des
quatre saisons , des sonates qui eurent jadis une très grande
réputation.
Chaque saison a été chantée séparément :
I* Le Printemps, poème, par Romet, 1761, in-8*; Fer,
Carmen, auclore de Favieres; le Printemps, poème, italien,
françob, anglois, par Montigny, P., 1802, in-8*; la Prima-
vera, di Giulo , cognominato Arîosto, Modene, i555, in-V;
la Primavera, di Giovanno Botero , Turin , 1609, in-8"; le
Printemps, poème, de Ewald de Kleist, trad. par Huber, dans
son choix de poésies allemandes; par Jean-Marie Bruyset,
1782; par Henry de Brevannes, 1794; par Ad. S., Paris,
Pougens, 1802 , in-8*; Brètie Description des Plaisirs du Prin-
temps, par Jacques Rouveau, Paris, Edme Martin, 1622,
in-8* ; le Printemps , poème, par LoizeroUes , P. , 1 8 1 2 , in-8*;
un Matin du Printemps, poème, par Daumier, P., i8i5,
in-8*; Melcagri idyllium in t/er, edit. à Meincke, Goettingue,
RABELiESIANA. 623
1788, in-8*. M. Michaud Talné nous a donné le Printemps
(fun Pt'oscrit. Quant au Printemps (CYver, c'est un simple re-
cueil de poésies.
a' L'Esté, dePierreAyrail,P., Morel, 1607, in-S"*; PEstéy
imitation de Pope , par madame de Bourdic. Pour tEsté de
Ben igné Poissenot, c'est un simple recueil de poésies diverses.
3"* V Automne^ idylle, par de La Chenaye, 1771 ; les Amu-
sements de C Automne y par P. Ribou, 170a, în-ia; le Fende-
miatore^ du Tansil^ trad. par Mercier de Compiégne, et par
Grainville, P., 179ÎX, in-12.
4* Bruma, sive Chimono ptdgnion de laudibus hyemis^ Auct.
Erycio Puteano, Munich, 161 9, in-S*", fig., de Sadeler; Joan.
Joviani Pontani ^ frigus invitât ad voluptatem; Hier. Fracasto*
ris Hyems; Jacobi Marchantii Hyems, studiis utillissima; Joan--
nis Chorinni de quarta parte anni; Hugonis Grotii Hyemis corn*
moda: ces divers articles dans le recueil de Dornaw. Co^tïo/o
in Iode del vemo, dans les Bime de Bernis; Éloge de l'Myver,
dans les Facétieuses Paradoxes de Bruscambilk,
Les quatre parties du jour ont également été célébrées.
Nous avons: les Quatre Parties du Jour^ poème, par le cardi-
nal de Bernis, P., 1760, in-12; les Quatre Parties du Jour,
poème, par Saint-Lambert, 1769, in-8'; les Quatre Parties du
Jour^ poème, imité de l'allemand de Zacharie, par l'abbé
Aleaume, 1769, 1773, in-8*; fe* Quatre Parties du Jour, trad.
de l'italien de l'abbé Parini, par l'abbé Desprades ; P. , Dorez,
1777, in-ia ; autre traduction^ P. , i8i4 9 in-i^ ; Bapt Fierœ,
nox\ J. G. Scaligeri noctis félicitas ; Nicolai Grudii adnoctem.;
G. Salustii Bartasii, noctis encomium; P. J. Pontani hymnusad
noctem; Nat, Chytrœi^de nocte. Ces six articles dans le recueil
de Domaw. J. Bapt. Manzini, Noctis encomiwn, Basle, 1716
( trad. de l'italien ) ; Blason de la Nuit, par Est. Forcadel , dans
le recueil de M. Meon, ks Bienfaits de la Nuit, ode, par An-
dré, 1774; Éloge de la Nuit, dans les Nouvelles Imaginations
de Bruscambille, Politien, Rairac,et beaucoup d'autres ont
aussi chanté la nuit, le matin, le soir. L'abbé de Oaiston a
fiiit un poème du point dujour^ Paris, 1765 , in-8*.'
64 RÂBELJSSIANA.
Les mots ont été chantés par Ovide {les Fastes)^ par Le
Mierre (Mt),et par Boucher, P., Quillau, 1779, in-8'. ^^°'
nous avons ies Douze Heures du Jour artificiel, poème, par
Charles Navieres; Sedan, Rivery, iSgS; Langres, Lambert,
i597, in-4*-
Salade de gascon; la corde d'une potence.
Santé. Sans santé n'est la vie vivable.
Sanita e guadagno, messer. Salut des Genevois entre eux:
ici les Genevois sont les anciens habitants de Gènes.
Sapience (sagesse), n'entre point en sÊae malivole.
Saulce de rabaUe (rebats-le)-^ huile de cotrets, des coups de
bâton.
Sault d^ Allemand; du lit à la table. Le saut de Bretoo étoit
un croc en jambe; le saut périlleux, la pendaison; et le ml
de crapaud 9 par terre.
Savoir. Ce verbe françois a cela de particulier, qu'il ren-
ferme en lui tout ce qui peut tenter l'homme le plus ambi-
tieux, en en retranchant successivement une lettre :
Savoir
avoir
voir
oir
or.
ScATOia (à) mon; c^est à savoir. Mon, dans cette occasion ,
est Yigitur des Latins.
SciEifCE , sans conscience n'est que ruine de l'ame. VEspà-
gnol dit :
La sdencia es locura ,
Si boen senso no la cura.
Science na hajnenx que lignorant ( Marot )•
Seian (le cheval), de Cneius Seius, lequel, dit Rabelais,
pourta malheur a tous ceulx qui le possedarent. Lisez A. OeU
lius, lib. III, c. IX.
Selle. Entre deux selles, le cul à terre; avoir deux projets,
ne réussir dans aucun.
Semaine peneuse, la Semaine sainte {poineuse^ de dottleur>
RÂBELiESIANA, 5:^5
Seutdieux. O gens heureux! o semidieux (II, 294)*^ Ce ver»
est pris d'une ëpigramme de Brodeau :
Mes beaulx pères religieux ,
Vous disnez pour iing grand mercy.
O gens heureux I o semydieux !
Pleust a Dieu que ie feisse aiiuy.
Sens. Combien y a-t-il de points (taiguiUe à la cliemise de ma
mère? sens devant et sens derrière. (Pour cent). Grossière équi*
voque. On a dit de même: combien le cheval? quatre francs
la tête, et cent sous la queue.
Sens:
Nul na trop pour soy
De sens, dargent, de foy.
Les Sens ont été chantés par du Rosoy, 1766, in-S*; par
Girard, 1769, inrS^y et par Marescot, 1760, poème en prose.
Seraik. Sur le serain, sur le soir, qui est l'heure du serein.
Serpe. Droit comme une serpe; tout de travers.
Serrargent, jeu de mots, pour sergent.
Service divin: service du vin; paronomasie.
S. P. Q. R. ; Si Peu Que Rien.
On en a fait aussi iSono Poltroni Questi Romani.
jLes romicoles disent : Salus Papas ^ QuiesRegni.
Les réformés : Sublato Papa^ QuiesRegni; ou Stultus Populus
Quœriî Romam. •
Cette abréviation sigfuifioit à Rome : Senatus Populus Que
Romanus.
Silence. Tacitumité de congnoissance est symbole, et si-
lence des Égyptiens recongneu en louange deificque.
Le Silence a été chanté par Hippolyte à Collibus^ Harpocror
tes y sive de recta silendi ratione; i6o3, in-S**; par Libanius, so-
phiste, apologia silentiiy gr. lat., interprète Fed. Morelloy Par.,
i6o3 , in-8°; par Gabriel Corter, oratio pro Tacitumitate, Voer-
den, 1740, in-'i*; par André Schott, de bono Silentii religioso-
rum etsecularium, Anvers, 1619, in-12; Pope a chanté le .9<-
lence; le président Ilénault a fait l'éZo^e du Silence^ qui se
trouve en entier dans les Archives litt. de f Europe y tome. IX,
3. 40
626 RABEL^SIANA.
page 197; et, par extrait, dans le Conservateur de Landine,
et dans VAlmcuuLch des prosateurs^ tom. I. Madame de Bourdic a
fait une ode au Silence; nous avons encore : apologie du Silence
en amour, par D. L. P.; Paris, Moreau, 1646, in>8^
Singe. Oncques vieil cinge nefiit belle moue. Nous disons : on
n'apprend pas à un singe à faire la grimace.
SiTio. J'ai la parole de Dieu en bouche, Sitio (I, 20). u Pos-
a teà sciens Jésus quia omnia consnmmata sunt, ut consum-
« maretur scriptura, dixit : sitio. » {Evang, )
Soif {remède contre la) est contraire a celluy contre la mor-
sure de chien. Courez tousiours après le chien, iamais ne tous
mordra; beuuez tousiours avant la soif, et iamais ne vous ad-
uiendra.
Boire pour la soi/aduenir.
Charmer la soif, boire à Texcès.
Soif. Il n'a pas soif qui de l'eau boit: propos d'ivrogne.
Ange Firenzuola a fait un capitolo in Iode délia sete, qui se
trouve dans les Rime de Berni.
Soixante; nombre des générations de la généalogie de Pan-
tagruel. Les partisans des interprétations historiques veulent
à toute force que la nomenclature des géants qui la composent
soit celle des rois de France; et alors le nombre 60 tombe sur
Louis XII (Grandgousier). Si telle a été l'intention de Rabe-
lais, il faut avouer qu'iVn'a guère tiré parti d'une fiction où
il eût pu facilement faire quelque allusion maligne aux indi-
vidus les plus marquants de cette liste.
Charlemagne, par exemple, est Aranthas, personnage in-
connu; Philippe- Auguste, Engoulevent; Saint-Loois, Mire-
i£Ui9au/f /Charles V, Fouta£non;et ainsi des autres. Quant aux
spéculations que Ton peut faire sur le nombre 60, nons en
avons donné un échantillon ci-dessus, pag. 78, mais sans pré-
tendre qu'on y ajoute la moindre foi.
Sommelier éternelguarde nous de soiame: froide équivoque»
véritable calembourg.
Songes. Par songes rien ne nous est exposé , rien aussi ne
nous est celé.
RABELiESIANA. 627
François Oudin a fait un poème latin (somma), Dijon,
1698. II se trouve aussi dans les poemata didascalica de d'O-
livet.
Quant au sommeil, il a été chanté par Christ. Hagendorff
{encomium somm)^ Leipzig , Schumann, i5i7,in-4''; par Mare
Antoine Flaminius, par de Guérie, et mille autres poètes.
SoRBONNE. Marot ne s'est pas moins moque de la Sorbonne
que Rabelais:
Autant comme euh, tans caatc qui soyt bonnes
Me yealt de mallignorante Sorbonne.
Bien ignorante elle est destre ennemie
De la trilingne et noble académie
Qnas érigé.
Certes, 6 roy ! ti le parfnnd des cneors
On Ycnlt sonder de cet sorbonicqaears » *
Trôuné sera que de toy ili se deulent.
Sot à la grand paye; jeu de mots de sot à Scot, ou Écossois,
qui, lorsqu'ils étoient au service* de France, avoient la haute
paie.
Soulever; enlever, dérober (terme de l'argot). Soulever la
tocquanté, voler la montre.
SocLLE, jeu de ballon usité en Bretagne. 5ou//6r, jouer au
ballon.
SouppER de marchands; proverbe.
SouppES à la Lyonnoise; souppes à l'ognon et au fromage.
SouppEs de lévrier; souppes faites ^vec du pain bis^ ou,
mieux, celles que l'on fait après que le premier bouillon a
été tiré, et le pot rempli d'eau.
Souppes de prime, celles quemangeoient les moines en sor-
tant de prime, et qui étoient très succulentes, comme faites
avec le premier bouillon.
Sourd. A femme^ bavarde mari sourd. Martin Schoockius a
fait encomium Surditatis, qui se trouve dans VHomo diabolos.
Souvenirs de noce, petits coups de poing que l'on se don-
noit les uns aux autres en riant, pendant les noces, en disant :
des nopces, des nopces, vous en soubuieigne,
40.
63» RABELiESlANA.
Spiracle, soupirail; spiraculum,
Spon8us. Boire tanquam sponsus; ^ire à l'excès; mauvais
jeu de mots sur sponsus et spongia ( éponge).
Sucré. Faîne le sucré, le doucereux, le câlin.
Suffrage. Dire ses menus suffrages, marmotter quelques
prières; les suffrages ëtoient sur-tout des prières pour les morts.
On appeloit aussi suffrages des étoffes, des bardes, quelque
chose d'utile :
De drap, ou quelque aultre soffraige^
Qni soyt propre a nottre mesnaige.
Pathelin.
Suis. J'en suis bien; j'y suis pris , me voilà attrapé.
Supporter :
PorUtar lericer qood porut qaisqne libenter.
Syrop vignolaty du vin.
T. Cette lettre a eu son apologiste : Coelii Catcagnini, Apo-
logia pro littera T, Basle, iSSq, in-8^; et GuiU. Niçois a fait
un poème de Litteris inventis^ Lond., 171 1 , in-8^
Tabac. Cette plante, dont on fait aujourd'hui un si grand
usage, a porté les noms denicotiane, petum, herbe à la reine,
pica nasi , panacée, mechiocan. Parmi les traita généraux,
nous citerons ideherbapanacea, etc.^ auct, jEgidio Everœrî^ Anv.^
J. Bélier, 1587, in-i6; /. Henr, Alstedii tabacologia, dans son
encyciopedia; Joannis Neandri tabacologia^ Leyde, Elz., 1622,
in-4'*; Utrecht, i6449 in-ia ; trad. en fr. par J.-V., Lyon , 1625,
1 6!î6 , 1 63 1 , in-S** ; Joannis Chrysost Magneni , de tabacOy Pavie,
1648, in-4*^; la Haye, i658; Âmst., 1669, in- 12; Henr, Chr.
Aiberti^detabaco , 1 743, in-4**; instruction sur C herbe petum, etc. ,
par Jacq. Goborry, P., Galiot du Pré, 157a, in-8°; instruction
de la connaissance des vertus de t herbe petum ^ etc., par Jac-
ques Besson, P., i58o, in-S*"; traité du tabac en stermUatoire^
KABELiESiÂNA. 629
par Louis F«rr«nt, i655, in-4*; discours eu tmhae^ parle sieur
Baillard, Paris, 1668, 1693,111-1 a; histoire du tabac ^ par de
Prade, P., 1677, i'ji&^inri%\ traité de La culture du ttd)ae y P.,
1791 , iji-8°. Quant à «es qualités^ les uns les ont exaltées; les
autres, anathématisées. Nous avons : J,N. Baunuami de tabaci
virtutibus, Basle, 1629, in-4°; Epistolœ etjttditia dar. medicch
rum de tahojco^ Utrecht, i6449 în-12; Fict. Fallu quœsiiones
medicœ très, una de tabaco. Tours, i64a, in*8* ; dissert, sur le
tabac ^ par Philippe Hecquet, dans son traité des dispenses de
carême y P. , 17 10, in-13, a vol. ; uso ed abuso del tabaccOy da
M. Ânt. Nicolicchia,'Palerme, 17 10, in-ia; le bon usage du
îahac en poudre, etc.. P., Quiret, 1700, in*ia; Pétri Scriveni
satumcUia, sivede usu atque abusu tabaci y Harlem, 1628, în-8*;
hymnus tabaci y auet. Raphaële Thorioy Leyde, ELe., 1628^ 10*4';
Utrecht, 1644) iii-12 ; Lond., i65i , in*8°.(ançl. lat.); le tabac y
éptdre de Zerlinde à Marianne, 1769^ in-S"*; la tabaocheidey
ditirambo di Girol. Baruffaldi , Ferrare, 17 1 4) iii-4'' ; <^ tahacco
masticato e fumatOy ditirambici de Fr. Arisi, Milan, 1736,
ia-4^; le toèoc, dithyrambe traduit de Gerstenberg, par Hu-
ber, dans son choix de poésies allemandes ^ J.-B. Godefroy,
tabacumy carmen; gualtt. Rumsey , organum sabitiSy orexperi-
mentsofthe virtue ofcoffeCy and tabaccOy Londres, 1667, 1669,
in-8''; Yetnpire du tabac ^ poème, par Blandeau^ P., i8aa, in-8'.
Les détracteurs du tabac sont nombreux aussi. On y compte :
Jacobi VI, Angliœ régis, Misocapnus, sive de abusu tabaci lu-
sus regius y dans les œuvres de ce monarque, et publié séparé-
ment par Joachim Schrover^ Rostoch, i^^t^yin-iix ; Jacobi TVi/j-
pii de tabacOy ejusque hodiemo abusu y Helmstad, i653, 167},
la^lC^JaéBobiBaUisatyracontraabuswntabcuÀy Ingolstad^ 1^7»
10-8**; Sim, PauUiy de abttsu tabaci Americanorum veteri y Stras.,
i665, 1671 , 1681 , in-4*; /. Henr, Cohauseny dissert satyricuy
de pica nasi, sive tabaci abusu et noxa, Amst., 17 16, in-8*^ et
1726, sous le titre de raptus exstaticus; Vanathéme du tabac y
par le sieur Le Signerre, Rouen, Th. Ovin, 1660, in«4''9 ciesen-
<jano contro el mal uso del tabaco, por Fixmcisco de LeivUy y
Agmlar, Gordoue, i634, in-4''^
63o RABEL^SIÂNA.
Tache (frapper en), à tort et à travers, au hasard, sans
diriger ses coups.
Tacitvrnité , de conçnoissance est le symbole.
Taille bacon de la Brene; enfonceur de portes ouvertes,
fanfaron, qui se vante à tous propos. Bacon signifie lard, et
Brene est un petit pays de la Touraine.
Taille ronde {avaller en), ancienne manœuvre de la hacbe
d'armes ,Mlont on trouvera l'interprétation dans les livres d'es-
crime. Voyez, au Glossaire, celle du mot Avaller.
Taulpes, preneurs de taulpes; les avares, qui, pour avoir des
trésors, fouillent la terre comme les taupes.
Teingt en graine , c'est-à-dire bon teint , solide , assuré. Gettt
expression se prenoit au figuré dans le même sens.
Tant (à), cependant, neantmoins, au reste, alors.
Targeb , targuer (se). Ce verbe, qui signifie au propre se
couvrir le corps d-un bouclier, est employé au figuré pour se
vanter, se glorifier de.
Toai ces galants àt cour dont les femmes sont foUes
Sont brayanu dans lenrs faiu , et vains dans lenrs p«rolet.
De leors progrès sans cesse on les voit se targaer ;
lis n'ont point de faveurs qu'ils n'aillent divulguer.
Tabtupfb, act. m, se. lu.
Temps. Hausser le temps $ boire.
Temps:
Le mal temps passe , et retourne le bon ,
Pendant qnon trincque autour du gras jambon.
Temps. Le temps est père de vérité; avec le temps tout se dé^
couvre. Tempo è galant uorno^ disent les Italiens.
Tempeste :
Horrida tcmpesta» montem turbavit acutum (Montaigu).
Ce vers est la parodie de celui d'Horace :
Horrida tempestas cœlum contrudt et imbres.
RABELiESIANA. 65k
Tenche:
De toQt poitsoDS , (on que la tenche ,
Presses le dos , laissez la penche ( panse ).
Précepte gastronomique que Rabelais a parodié plaisam-
ment. (I, i38.) ^
Tenebry, jeu qui consiste à imiter l'esprit follet
Termes, frontières et annexes des royaulmes conuienten
paix, amitié, debonnaireté guarder et régir, sans ses mains
souiller de sang et pillerye.
Terhe. Non toute terre porte tout
Nec verè tcme ferre omnes omnia possunt.
Virgile, Georg., 1. n.
«
Indie seule porte le noir ebene; en Sabee prouient le bon
encens :
Sola India nigrom
Fert ebenum , solis est thorea virga Sabeis.
Ibid.
Terre. Faire de la terre le Jbssé; faire deux choses avec une
seule.
De terre daultruy remplir son fossé; payer une dette avec .
l'argent des autres.
Tesseré {ouvrage)^ mosaïque, tableau formé de petites
pièces de rapport, de diverses couleurs; de Tessera.
Teste beschevel^ à tète bêche. Ce mot vient de bis et de
caput.
Teste verte; un fou , un étourdi.
Theologalement (boire ou chopiner), c'est-à-dire ample-
ment, copieusement, magistralement; par allusion aux théo-
logaux , docteurs de Sorbonne. Suivant Henry Estienne , on
entendoit, par vin théologal^ du vin bon par excellence.
Thésauriser, est faict de villain.
Tiercelet de Job; homme patient à l'excès.
Tire laine y filou, voleur. Ils exploitoient autrefois sur 1«
Pont^Neuf.
632 RABËLiESlANÂ.
ToiLLEs ( mettre aux\ comme nous disons mettre aux chamjn;
exciter, provoquer, exaspérer.
Tonner :
Ce noble gueux ma plus fort estonnë
Que ti , du ciel , en automne eau tonné.
Ces vers sont unités de Marot, qui, dans sa Supplique au
Roi, dit :
Incontinent, qui feut bien eitonné?
Ce fut Marot, plus que sil eust tonné.
Torche lorgne^ à tort et à travers.
Tour {bon\ bon traitement, bienfait.
Tout. Le grand Tout^ l'univers, ont été personnifiés par le
dieu Pan, dont Rabelais a tracé le portrai^ liv. V , ch. xmiï;
et la mort, II, i33. Voyez aussi VOEdipus JEqyptiacus deRi^
cher. Cet emblème de la nature a été célébré par plusieurs écri-
vains. Nous avons, dans le Recueil de Domaw, les Omniait
Jean Blandorf , d'Albert Molnavius, de Conrad Ritterhusius,
de Paul Chemnitz. Alexandre Brassican a fait un poème, Pan,
Omnis, Strasbourg^, Knobloch, iSig, in-S®; et tout se trouve
encore dans le recueil précité : Nihil^ Nemo.
Trac, le train, l'habitude, la manière, la coutume.
Traisne guaisne, landore, lâche, paresseux, qui tminese^
guêtres.
Tranchées àesainct Mathelin^ accès de folie.
Traquenard. Être monté sur le traquenard de saint Michel.
c'est-à-dire emporté par le diable, que le saint IbuJe aux
pieds.
Travail :
Cnm labor in damno est, cre»cit mortalit egettas.
Trépassez, jy eusse porté pain et vin par les traicts passe
(pour les trépassés) (liv. IV, chap. xlix). Aller à la messe des
trépassés, dit Ondin, c'est andar alla missa doppo averfiitlo
collaiione, perche vi si porta pane e vino. Il va à la messe de$
morts, disoit-on aussi en France, il y porte pain et vin.
RÂBELiESlANA. 633
TRESEàu, jeu à trois y imitatif des batteurs en grangf'e.
Taiacledrs, marchands ou fabricants de thériaque. Sans
parler de l'ouvrage grec de Nicandre, Florence, 1 764 , in-S*', etc.,
nous avons Andreœ Baccii epist de dignitcUe Theriacœ, dans le
Traité de matière médicale d'Oddi ; Henrici Cnutii pro The-
riaca Andromaci gloria^ Lignitz, 1609, in-4**; la Thériaque
francoise^eo. vers, par Pierre Maginet, Lyon, Vincent, i6a3,
in-go,
Tribouil, trouble, vexation, discorde; tribouleres^ tribou-
ieur^i celui qui les commet. Tribouler,
Trie sur le volet y choisi avec soin : expression prise de la
coutume qu'avoient les grainetiers d'épandre leurs graines sur
un \K>let ou planche, pour mieux les trier ensuite.
- «Taippes. Laveries trippes , boire , avaler quelque liquide. Tout
ce que l'on fait est pour gagner de quoi vivre ; tout pour la
trippe.
Trivium , les troi5 parties des premières études au douzième
siècle, savoir : la granmiaire, la rhétorique, et la logique.
Trop diteux , bavard , qui parle, qui en dit trop.
Trophée. En signe mémorial des triumphes, est préférable
ériger trophées et monuments es cueurs des vaincus, par
grâce, que es terres conquestees pa^ architecture.
Pline, dans le Panégyrique de Trajan^ a dit : Fera boni
principis laus etfatna non imaginibus aut statuis, sed virtute et
meritis provocatur.
Trou de bise , le trou du cul, d'où sortent les vents.
Trou de la sy bille y le trou du derrière.
Truelle. A propos truelle , Dieu te gard' de mal masson (mau-
vais maçon), expression bizarre, qui revient à notre à propos
de botte; c'est-à-dire hors de propos.
Trut avant ^ en avant, marche. Trut est une manière d'in-
teijection, conune nargues, tarabin tarabas, etc.
Truye. Tourner la truye au Jbin; changer de discours, pour
éviter de répondre à une chose embarrassante.
Trute. Entendre autant à quelque chose que truyeen epices;
n'y entendre rien du tout.
634 RABELiESIANA.
Trute, jeu du cochonnet.
TusQUE (à /a), à la manière des Toscans ; Tusci>
Vache. Foir vaches noires en bois brûlé; c^est-à-dire se re-
paître de chimères. En regardant brûler du bois, comme eo
contemplant les nuages^ on croit y voir mille figures fantas*
tiques, qui n'existent que dans notre imagination.
Valets. Le nurabre de noz croix, c^est-à-dire afflictions,
ennuyz, fascheries, est selon le nombre de noz valets, voire
feussent ilz sans langue, qui est la partie la plus dangereuse
et maie qui soit en ung valet, et pour laquelle seule feurent
inuentees les tortures et questions, géhennes sur les valets.
Eo pont , en planche , et en rivière ,
Valet devant, maistre derrière.
Vastibousier, terme d'injure: madourré, iéîe d'âne, ma-
nant, bélitre. Sur ce mot, on trouve, dans le dictionnaire de
Ciotgrave, les épithétes suivantes: michon, touasse,baligant,
loricart, maschefbin, hallebreda, falourdin, longue eschifl^i
trente costes, marroufle, besmus, nigeur.
WjLV.Avau leaue, qui plonge dans l'eau ^ submergé. -^v*"
c'est à vaL
Veau de cUxme, sot, lourdaut, niais, fainéant
Venation, est simulacre de bataille.
Venite, adpotemuSy parodie de venite^ adoremus.
Ventre affamé n'a point d'aureille. Fenterfamelicusauncuui
caret.
Ventres à boutom. C'étoient les ventres à poulaine ou gros
ventres, boutonnés du haut en bas.
Venue {prendre une), c'est-à-dire une tournée, soit devin,
de liqueur, ou même de Patto venereo. On disoit, dans le sen
actif, donner une venue.
Venus. Pour Venus advienne Barbet le ciden. Cette W^
J
RABËLiËSIANA. 635
est prise du jeu des taies, où les points heureux ëtoient nom-
més Venus ^ et ceux qui faisoient perdre, barbet, ou Je chien.
Fénus étoit rafle de sûr, paroeque ce nombre fut consacré à
la déesse de Gythère.
Venus se morfond sans la campaigme de Cérès et Bacchus.
Sine Baecho et Cererefriget jàmor.
Nous avons, sur ce texte, une balade assez agréable de
madame Deshoulières:
Dans ce hameaa, je toû de toutes parts
De beaux atours mainte fillette ornée :
Je f^gerois que quelque jeune gars
Avec Catin unit sa destinée;
EUe a fetik doux, cUe a ks iraiu migiiards.
L'air gracieux, l'humeur point obstinée ;
Mais grand défaut gâte tons ses altraiu :
Point n'a d'écus... Pour belle qu'on soit née ,
«> T/Amour languit sans Bacebns et Cérès. "
De doux propos et d^amoureux regards
On ne sanroit vivre toute l'année ;
Jeunes maris deviennent (6t vieillards ,
Quand leur convient jeûner chaque journée.
Soucis pressants chassent pensers gaillards ;
Tendresse alors est en bref terminée ;
S'il en paroit , ce n'est qu'aie honores :
Par maints grands clercs l'afiEaire examinée,
« L'Amour languit sans Bacchus et Gérés. "
L'itre entouré d'un tas d'enfanU criards,
De créanciers la porte environnée^
D'im triste hymen tout les antres hasards ,
Font endurer peine d'aipe damnée ,
Et donnent joie aux voisins babillards.
^ Mirthes , dont fut la tête couronnée ,
Voir on voudroit transformer en cyprès;
D'un tel désir point ne suis étonnée :
« L'Amour languit sans Bacchus et Cérès. •
Vee. Tirer les vers du nez; arracher par adresse le secret à
quelqu'un.
636 RABELiSSiANA.
Tout estât eAt viande aux vers.
Ver à soye.
Au mot Maignant du Glossaire, nous avons indiqué k
poème de Diouloufet. Dornaw a donné les poésies de Mîcbel
Mayer et de Jérôme Vida, deBombice; Perrin a chanté cet
Insectt!^ Paris, i645, in-ia; Francbeville a fait un poème,
Bombyx, ou le Fera soye^ Paris, 1754 9 in*f 3. Nous en avons
un autre de Grignon, joint à ses Orangers et AbeMes^ 17^9
in- 12. Les Italiens nous ont donné Bombace e Seta^ idillio di
G. Argoli, Rome, 16^4; in-12; Hfilugetlo osîa itbacodeSela,
diG. Fr. Georgetti, Venise, 17 Sa, in-4'; Del baco de Seta,
canti IV, di Zacharia Botti, Vérone, 1756, in-4'', et la Sereidt
del Tesauro; enfin, nous avons la Serodocimasie , poème de
Beroalde de Verville, Tours, t6f>o, in-13.
Ver (uisanf (l'orge venant à maturité). Cet insecte , nommé
lampyride en grec; cicindela, en latin; luserne^ luyscurdey lue-
ciole^ envieux françois, a été chanté par Aldrovande, Michel
Gehler, Antoine Thylesius (Voyez Dornaw). Nous avons un
poème anonyme intitulé Lampyris^lB^ Lucciola, de Giov. Mar.
Avanzi, Padoue, 1627 , în-12 ; un blason de Guill. Gueroult,
et fe Fer luisant , par Antoine La Font , 1817 , in-8*.
Verd. Mettre entre deux verdes une meure ^ entremêler de
, bonnes et de mauvaises choses.
Prendre quelqu'un sans verd, le surprendre, le prendre en
défaut; expression tirée d'un jeu où chacun est obligé, sons
peine de donner un gage, de porter sur soi quelque chose de
verd,
VÉRITÉ. Fitmm impeniere vero fut la devise de Jean Jacques.
Il en est de la vérité comme du modèle placé au centre
d'une académie de peinture; tous le dessinent d'une manière
différente, parceque chacun le voit sous des contours parti-
culiers.
VÉROLE de Rouen ^ pour dire bien conditionnée; expression
dont on ne sauroit assigner avec précision l'origine. Il faut
croire que cette maladie fit de grands ravages parmi les Rouen-
nois, lorsqu'elle se répandit dans leur pays. On disoit en pro-
BÂBELiESIANA. 637
verbe : vérole de Rouen et crottes dé Paris ne s*en vont qu'avec
la pièce.
Le patron des véroles, suivant Molanus, est le saint homme
Job. Volant nonnulli sanctum Job peeuliarem esse eorum qui
lue venerea laborant aut çam curant, {Dior, medicor,)
Rabelais a beaucoup plaisanté les véroles ^ ce qui donne à
penser que, dans le cours d'une vie assez dissipée , il eut le bon-
heur de ne point en augmenter le nombre. Nous ne cherche-
rons pas ici si ces malignes allusions portent sur François I",
G^est en vain qu'on nous cite sans cesse et Brantôme et les fan-
freluches. Jamais on ne persuadera à des gens raisonnables
que le favori d'un roi , qu'an homme chéri, fêté de toute la
cour, osât tympaniser publiquement son maître sur un mal
honteux, sur un mal auquel il succomba. Et commentée
maître^ non ignorant dans la littérature, aui oit-il pu se mé-
prendre à l'application, et accorder à l'auteur d'aussi flatteurs
privilèges?
Quoi qu'il en soit, la vérole a trouvé, sinon des amis, du
moins des chantres. Tout le monde connoit le poëme latin
de Fracastor, Syphilis ^ Vérone, i53o, 1^4 **, traduit en Fran-
çois par Nicolas Michel, Poictiers, i54o, in-S*"; par Macquer et
Lacombe, Paris , Quillau , 1 753 , in-S*" ; en italien , par Antoine
Tirabosco, Vérone, Ramanzini, 1739, in-4^; en allemand,
par JI. Ryff, Strasbourg, i54i 9 in<-8°. Dans un antre genre,
le cynique Robbé a chanté la vérole, et Jean le Maire de Belges
a publié le triumphe de treshaulte et puissante dame Ferolle ,
royne du puy damour, par linventeur des plaisirs honnestes^
Lyon, François Juste, i539, in-8^ Le Bino a fait un Capitolo
in Iode del malfrancese (Voyez les Rime de Berni) ; et Gio Bap-
tista Lalli^ la Franceide, overo del malfrancese, poema giocoso,
Venise, Sarzine, 1629, in- la; enfin, M. Sacombe a publié la
FénuscUgiCy ou tnaladie de Fénus ^ poème, Paris, 18 14? in-i8.
Dans ce poëme, il préconise une plante curative qu'il nomme
Diane, du nom d'une chienne à laquelle il a voit inoculé la
vén)fe,etqui, dit-il, parleseiil instinct, lui fit .connsttre cette
plante.
638 RÂBEL^SIANA.
Vessie. Voyez Lanterne. .
Vessir, vesner; vesser. On appeloît les vesses, morf-ven/,
parcequ'elles ne font point de bruit.
Fesser comme un roussin.
Une vieille un jour confesaoit
Ses olFenset à frère Jean ,
El cette TieiUe ne ccMoit
De vessir, de cminte eid'ahan.
Le panvre frère disoit, bran,
Vertu sang bîeu , voici merveille ;
Dépéches-vous. Lors , dit la vieiOe ,
ConsciUes-moi , mon père en Dieu.
Parbleu , dit-il , je te conseille
D'aller vestir en antre lieu.
Vêtement :
Qualis vestis erit, talia corda gerit.
Vie {tirer); {via) passer son chemin, passer outre.
Vie, est transitoire, mais la parole de Dieu demoure éter-
nellement.
ViEiLESE. Homme vieil divine des cas advenir.
L'hiver de la vie a ses plaisirs et ses avantages; aussi plnsieurs
écrivains en ont-ils fait Péloge. Qui ne connoit le traite de
Gicëron^ de Senectute? Artur Jonèton, un anonyme, et Joseph
Parlistanus ont fait des Senectutis encomia^ que Ton trouve
dans le recueil deDornaw, ou dans les Admiranda. Nous avons,
de Jean (thokier, de Senectute y in quo illius elogiaexplicantur,
Liège, 1647, in-i**; ^^ Palœotus, de bono Senectutis^ Rome,
1545, in-4®, Anvers, 1 $98, in-S"; considérations sur les avan-
tages de la vieillesse^ par le baron de Presle, Par., 1677, in-i:»,-
Véloge de la vieillesse^ par Dolet, et parMandar, Paris, Pou-
gens, i8oa, in-8«>; les avantages de la vieillesse y par Formey,
1759, in-8o; de la vieillesse , par Robert, Paris, Louis Cellot,
1777, in-12; senectutis encomium, pièce de vers françois de
l'abbé Morellet. sans date, in-8'' d'une feuille; et les agrémens
de la vieillisse^ dans l'Esprit des Journaux, oct., 1804? p« 20^-
Vigilance. Figilantibus jura subveniunt.
BABELiESIANA. GSq
ViLLONER, duper, tromper, friponner.
Beaucoup de gens croient que cette expression est allusive
au poète Fillon^ plus recoin mandable par son talent que par
sa probité ; mais il paroît que le mot vt7/oner dérive de Guiller,
guiltoner^ qui date au moins du douzième siècle. De notre
temps, on a dit brissoter, en mémoire de Brissot de Varville.
Sans compter ce dernier, qui a fait une apologie duvoly nous
avons un ouvrage espagnol, FaHe de furtar^ par le P. Antoine
Veyra, Amsterdam, 1774» in-4®.
Vin. Philosopher en vin non en vain. Paronomasie.
Que le service du vin ne soit pas plus troublé que le service
divin. Idem.
Jamais homme noble ne hayst le bon vin, Apophthegme mo-
nachal.
Vin. Avoir son vin; avoir son béjaune, trouver son maître,
être réduit à quia.
Vin à quarante sangles^ c'est-à-dire relié de quarante cercles
au tonneau. Vin violent et capiteux.
Vin à une oreille^ bon vin, parceque, lorsque l'on goûte du
vin et qu'on le trouve bon, on l'exprime en penchant une
oreille. Au contraire, le vin à deux oreilles ne vaut rien, parce-
que l'on secoue les deux oreilles en signe de mécontentement.
Ce que Rabelais ajoute (liv. I , ch. v), bien drappé et de bonne
laine ^ est pris, en plaisantant, de \^ farce de Pathelin,
Vin breton y vin d'Anjou, comme le dit lui-même Rabelais,
du canton de Verrou, au confluent de la Loireet delà Vienne.
Son nom lui venoit probablement de ce que les Bretons en
consommoient beaucoup.
Vin clarety ou clairet^ vin blanc.
Vin clémentine vin de Clément V, qui fit rédiger et publier
les clémentines.
Vin de Faleme^ tant célébré par Horace.
Vin ^ taffetas^ aussi doux à boire que le taffetas l'est au
toucher.
Vin enragé y de l'eau. On l'appeloit aussi vin de M, du Puits y
ou de La Fontaine,
64o RABELiESIANA^
Vin extravagant (Ut. IV, ch. li). Vin de dlme, perçu en
raison de quelque Extravagante (Voyez ce mot).
A ces vins on peut ajouter les suivants, indiqués partie par
Rabelais, partie dans la moralité des blasphémaieurs de Dieu,
et ailleurs.
Vin de Vauvei ,
Qui si doulx est.
Vin de Ja Forest.
Vin de Conquest.
Vin de Guatinoys.
Vin d'Orléans.
Vin de BaiçnoUet.
Vin de Mirevaulx.
Vin d'Argentan.
Vin de Sangaultier.
Vin de Garambaud.
Vin de La Rochelle.
Vin d'Angeli.
Vin de Croisset.
Vin Muscadet.
Vin d'Hypocras.
Maluoisie.
DuTage. '
De Beaulne.
De Picardent.
D'Arbois.
De Coussy.
D'Anjou.
De Grave.
De Corse.
De Verrou en Anjou.
D'Ablun.
Vin ardent, eau-de^vie.
Vin buffeté , mêlé d'eau.
Vin de dépense, pour les domestiques.
Vin paré, haut en couleur.
RABELiESlÂNÂ. 64i
Piment^ vin épicé.
Vin de mariage.
Vin de ville, donné k ceux qu'on vouloit honorer.
Tocane, vin doux.
Vin vermeil^ vin rouge.
On appeloitvmc/'a^ne, celui qtii faisoit dormir; vin bastard
ou de buffet j du vin mêlé d'eau; vin de Breligny, du vin vert;
vin de cerf^ celui qui fait pleurer; vin de congié^ celui qu'on
donnoit à quelqu'un en le congédiant; vin de couchier, celui
que les nouveaux mariés donnoient aux gens de la noce ; vin
de S, Jean, un vin très capiteux; vin de Lyon, celui qui rend
querelleur; vin de Nazareth^ celui qui ressort par le nez; vin
de pie, celui qui fait caqueter; vin poireau, du cidre; vin de
porc^ celui qu'on restitue; de renard ^ celui qui rend subtil; vin
de singe, celui qui met en joie; vin de tainte^ un gros vin qui
servoit à en colorer d'autres , etc.
Le fils de Séméle et sa liqueur divine ont de tout temps
excité la verve des poètes. Parmi les innombrables chantres
de Bacchus, dont la plupart sont des chansonniers, nous nous
contenterons de citer : Joannis Gigantis laus Bacchi; Hymnus
Bacchi, Utrecht, 1619, in-i8, fig.; jindreœ Arnaudi Bacchi
Apologia; Fred, Taubmanni Baechanalia (Voyez Dornaw).
Rarthas, Jean Posthius, et N. Chytrée, ont fait l'éloge de la
vigne (Ibid). Nous avons : Caroli Stéphanie Finetum, Paris, 1 537,
in-8o; Joannis Baptistœ Portœ, Finea, dans sa Filta^ Francfort,
1692, in*4°; fe Fendemiatore^ du Tansile, traduit par Mercier
de Compiègne, et par Grainville, Paris, 179::^, in- 12. Sur le
vîn, en général, le Lodi e i biasmi dei Fino , di Pietro Andr, Ca-
nonhiero^ Viterbe, Gir. Discepolo, 1608, in-8°; trad. en latin
sous le titre de deJdmirandis Fini virtutibus, Anvers, Jérôme
Verdussius, 1627, in-8'; le Débat du Fin et de l'Eau^ Paris ,
Jehaq Treperel, sans date, in-8o; le Blason des bons Fins, par
Pierre Danche; OEnologie, ou Discours du Fin et de ses excel-
lentes propriétés pour laguérison des maladies^ par Lazare Meys-
sonnier, Lyon, 1 636, in-80.
Sur les différente vins, on peut réunir : Recueil de poésies
3. 4,
643 HABELi£SIANA.
latines et françaises sur les Fins de Champagne et de Bourgogne,
Paris, 1712, in-S" ; Éloge des Fins de Bourgogne, ode latine de
Oreaeau, trad. en vers par La Monnoye ; Campania mndicata,
sive laus Fini Remensis (en réponse à Greneau), anâct. Car,
Coffino^ Paris, Thîboust, 171 2, in-8'; trad. en vers françois
par La Monnoye; Défense du Fin de Bourgogne contre le Fin
de Champagne, par J.-B. de Salins, Dijon, Jean Ressayre,
1701 , 111^4*' 9 et, en latin, Beaune, Fr.Simonnet, 1705 , in-4°;
Éhge des Fins d*Auxerre^ par l'abbé Lebœuf {Mercure de
France y novembre 1 733 ) ; Discours du Fin de Garambaud, par
de la Billerie, Lyon, 1669, in*^»; Capitolo in Iode deUt Vin
greco^ dans les Rime de Berni ; Lettre sur la bonté des Fins de
Joignjj par Tabbé Lebœuf (Mencuns, février ly^fi); CHercvde
Guespin^ ou CHynrne du Fin d! Orléans, par Simon Rouzeau,
Orléans, Hotot, 160&, in-4'') râmprimë dans le Recueil des
Poèmes et Panégyriques de la ville d'Orléans , par Fr. Lemaire,
Orléans, 1646, in-4**; Bocco in Toscana, ditirambo di Fran"
cesco Redi, Florence, i685, in-4*; -^^'^ eccellenza e diifersdà
dei Fini délia Hiontagnadi Torino^ da Giov. BapC Croce, 1606,
in-4^
Le vin trempé a trouvé aussi son partisan : Hip, Gutui-
nonii hydroenogamia triumphus, seu aquœ vinique connw
bilan vetustum , sanctum , salutaj^ « necessarium , Insprack ,
i64o, in-i2.
Enfin , sur la beuverie et Tyvresse^ nous citerons le Passe-
port des bons buveurs , enn^oyé par leur prince pour conserver ses
ordonnances^ Paris, sans date, in-S** ; Almanach bacchique , (fw
durera autant que le bon vin ; ensemble les lois de Bacchus , pràux
de Nysse , roy des Indes et des btiveurs , Rouen , Besongne , i&-i ^ j
Bûberti Turneri, de laude ebrietatis; Blasii Mukibibi^ de pf^
potandi; Philippi Beroaldi, ebriosi, scortatoris^ et aleatoris ad-
versativa; Cometii Schoonceiy inpolycantharum (Voy. Domaw);
Declamatio in laudem ebrietatis ^ auct. Christ. Hagendorphino,
liaguenau, i5a6, in-S"; Rhapsodia in ebrietatem , (met. V^^
centio Opsopœo, Cologne, Soler, iSag, in-8"; Ejusd. de Ane
bibendiy Leyde, 1648, in-ia; Enoomiian ebrietatis y sans date >
RABELiESIANA. (^^
in-12; Ger. Bucoldianij Oratio pro ebrietate, Cologne, 1529,
in-8°; Nicod. Frischlini, in ebrietalem elogia; Discours de l'y-
vresse et yvrongnerie , ensemble la manière de caroussery et /es*
combats beuichiques des anciens yvrongnes , par Moussin , Toul,
161 2 , in -8''; Éloge de C Yvresse, par Sallengre , La Haye, Pierre
Gosse, 1714, in-8*;/6ic/., 1719, 17^9, in.12; nouvelle édition ,
revue, corrigée, par P. A. M. Miger, Bacchopolis, dePimpri-
merie du vieux Silène, l'an delà vigne 5555 (Paris, Michel,
1797 et 1800), in-12; traduit en hollandois : Bacchus op syn-
froon^etc, Leyde, 1 7 1 5 ; /e Lodede CubbriachezTUiy di Giov. Fran-
cesco Bononiy Bologne, 1681, in-i2f Privilège des enfants
sans soucyy qui donne lettre patente à la comtesse de Ouiscosalle
et à M. de Briquerazade , pour aller et venir par tous les vignobles
de France, avec le cordon de leurs ordres, in- 8*; la Réjouissance
des femmes sur la défense des tavernes et cabarets^ Paris, Charles
Chappellain, 161 3, in-8''; Capitolo in Iode del bicchiere^ par
Bino , dans les Rime de Berni.
Bernier prétend que Ronsard, ontré des railleries conti-
nuelles de Rahelais, sur son logement au haut d'une tour,
et sur sa toilette en désordre, mais n'osant l'attaquer de son
vivant, parcequ'il le craignoit^ attendit tranquillement sa
mort, et se vengea par uneépitaphe, qu'il intitula celle d'un
bon buveur. Quelque lourde et plate que soit cette pièce ^ nous
croyons devoir la rapporter ici.
Si dung mort qui pourry repose
/ Nature en^j^endre quelque chose ,
Et si la génération
Est faicte de corruption ,
Une vigne prendra naissance
De lestomach et de la panse
Du bon biberon qui boiuoyt
Tousiours, cependent quil viuoyt.
Car, dunç seul traict, sa grande gueule
Eust plus beu de vin , toute seule ,
Lespuisant du nez en deuz coupz ,
QuuDg porc ne hume de vin doulx ;
4i.
644 KABELiESIÂNA.
Qalm ' de fleaves; ne quencore
De vagues 9 le riuaçe More.
lamaU le soleil ne la Teu ,
Tant feust il matin, qoil neust beu;
Et iamais , au soir, la nuict noire ,
Tant feust tard, ne la veu sans boire.
Car, altéré , sans nul seiour
Le galant boiuoyt nuict et iour.
Mais , quand lardente canicule
Raraenoyt la saison qui brûle ,
I Demy nndz se troussoyt les bras ,-
Et se couchoyt tout plat a bas ,
Sur la ionchee , entre les tasses ;
Et , parmi des escuelles grasses ,
I Sans nuUe honte se touillant *,
Âlloyt dans le vin barbouillant ,
Comme une grenoille ei^ la fange.
Puys , yure , chantoyt la louange
I De son amy, le bon Bacchus.
I II cbantoyt la grande massue,
j Etlaiument deGargantue,
I Le grant Panurge , et le pays
Des Papimanes esbahis.
O toy ! quiconques soys, qui passes.
Sur sa fosse répands des tasses ,
Répands du bril ^ et des flaccons,
Des ceruelas et des iambons.
Car, si encor, dessoubz la lame ,
Quelque sentiment ha son ame,
Il les ayme mieulx que les lys ,
Tant soyent ilz firaischement cueillis.
, Violette. L'humble yiolette a été chantée par Jacq. Angusi.
de Thôu , par Jean Stigelius, JoacL Gamerarius, Melanchthon,
' Fleuve de l'Asie mineore , qui prend sa source dans la C^padoce , et se dé-
charge dans le Poot-Eosin.
* Touiller, salir, barbouiller, maculer. ToMiZ/bn , mauvais habit » sale; on cm
a fait souillon.
' BrU, brcU, krêuU, broU; ramée , branches d'arbre, feuillage , jeune bots.
RABELiESIANA. 645
Politien, Janus Gruter, Michel Hassob, Etienne Forcadel
(Voyez Dornaw); nous avons encore la Violette^ idyUe» par
Constant Dubos. ' '
WisAGE faux; un masque.
Visage de rebec, corps (fHespaignole et ventre de Sotiice ; c'est-
à-dire yisa§;e difforme, taille mince, et çros ventre. (Voyez
les mots hespaignolé et rebec au Glossaire. )
Gros visage y face du grand turc; le cul. Visage d'épetier; laid,
rebutant.
Rabelais, qui étoit naturellement bouffon, s'est amuse à
tracer de Badebec un portrait grotesque. Veut-on celui d'une
Vénus du quinzième siècle? le voici :
Qui yeult belle femme querre ,
Preigne visage dAngleterre ,
Qui naye mammelles normandes ,
Mais bien udq beau cors de Flandres ,
Ente sur un cul de Paris,
n aura femme a son dénis.
En voici un autre, sous une forme ënigmatique et singu-
lière :
Celle qui veult paroir des belles la plus belle , .
Ces dix foys troys beaultez, troys longs, troys courts,^ troys blancs,
Troys rouges et troys noirs , trqys petits et troys grandz.
Troys estroicts et troys gros, troys menuz soyent en elle.
Cholieiies.
L'original latin, de Jean de Nevisan, dans sa Sylva nup^
tialisy ëclaircira ce que ces quatre vers ont d'obscur :
Triginta haec habeat quae tuU formosa vocari
Fcanioa; sic Helenam fama fuisse refert.
Alba tria , et totidem nigra , et tria rubra puella :
Très habeat longas res, toUdemqae brèves ;
Très crassas , totidem graciles ; tria stricta , tôt ampla. |
Sint itidem huic fomue ; siDt quoque parva U^ia.
Alba cutis, nivei dentés, albiquc capilli :
Nigri oculi , cunnns , nigra supercilia :
Labra , gêna; , atqne ungues mbri : sit oorpore longa ,
646 RABËLiESIANÂ.
Et loofp crines , lit qao<{ne longs manos :
SÎDtque brèves dentés, aares, pes : pectora Uta,
Et clunet ; dUtent ipsa supercilia :
Cunnas et os strictum, stringaot ub\ cingula stricta :
$it coxa et cuUus , vulvaque turgidula :
SabtUei digiti , crini , et labra pnellis :
Parvus sit nasus , parva mamilla , capnt.
Cum nulU aut raric sint hsec , formosa vocari
NuUa puella potest , rara puella potest.
On appeloit visage de pressurier la face enluminée d^un
ivrogne.
Vivat, ^î/wf, pipat^ hibat; jeu de mots femilier aux Alle-
mands.
Vivre :
Oncq homme neut les dieux tant bien a main
Quasseuré feu&t de Tiure on lendenuis.
Les vers qu'a imités Rabelais sont de Sénéque^ dans son
Thieste:
Nemo tain diros habuit faventes ,
Crastinam ut posset sibi poUiceri.
VixiT. Expression usitée chez les Romains, pour dire, eu
parlant d'un individu, il a cessé de vivre, il est mort. Chez ce
peuple, le nombre dix-sept étoit réputé infauste, malheu-
reux, nombre de mort, La raison en est singulière et digne
de remarque. Ce nombre, en chiffres romains, s'écrit XVII:
or, en renversant Tordre des lettres-chiffres, vous trouveiez
VIXI.
Ung. Ce m'est tout ung; tout indifférent; cela m'esl éçsl.
Voeu de Charroux, Gharroux étoit une petite ville du Haut-
Poitou, avec une abbaye, dans laquelle on gardoit plusieurs
reliques, entre autres le digne voeu; Ton nopnmoit ainsi une
grande statue de bois, revêtue de lames d'argent. Aux hommes
seuls appartenoit de pouvoir baiser cette statue; et, si le*
femmes en approchoient, lee/i^/ie v^u sehaussoit aussitôt hors
de leur portée; aussi ajoute-t-on que, dans leur désappointe*
inen t , ] es femmes couroient après les hommes , pour reprend re
RÀBELiESIANA. 647
sur leur bouche le baiser sacre avec ses bénignes influences.
Des huguenots, peu respectueux pour l'idole, la dépouillèrent
en 1692 de ses riches habits, et même de ses lames d'argent,
ce qui leur valut le titre de valets de chambre du di§ue vqbu.
Voisin :
Qui ha bon voisin
Ha bon malin.
Bon advocat, mauvais voisin.
Puissant seigneur, grand fleuve, grands chemips.
En tout temps sont mauvais voisins.
Vrai. Tout vray à tout vray consonne,
Cade cosa engendra su semejante.
La t;énfë seule étant parfaite, aucune erreur ne sauroit lui
convenir. Voilà pourquoi l'homme a tant de peine k cônnoitre
la venté, dont la nature est incompatible avec les imperfeclions
de son espèce.
Utino (Léonard de), ci-dessus, page 1 13. L'exactitude veut
que nous complétions cet article. Nous n'avons indiqué de
ce dominicain que deux recueils de sermons {de Sanctîs et
de Legibus), Il en existe un troisième, de Dominicis, et qui-
busdamfestis^ Ulm, 1478, Vicence, 1479; sans nom de ville,
1494» in-4°; Lyon, 1496; Paris, i5i6, in-4*. Ces trois recueils
ont été réunis en un seul corps, Nuremberg, 1478, et Spire,
1479, îii- folio. Léonard ne s'en est pas tenu là : il a publié
ensuite Sermones de flagellis peccatorum, Lyon, i5i8, in-8*,
Sermones de Petitionum, Lyon, i5i8, in-8*. et quelques trai-
tes obscurs de théologie. Prosper Marchand assimile ses ser-
mons à ceux de Maillard et de Barlette , et en cite ces deux vers :
Foemina corpus , opes , animam , vim , lumina , vocem
PoUuit, annihilât, necat, eripit, orbat, acerbat.
Y.
Y. Cette lettre, en forme de fourche, et présentant aux yeux
Tcmblème du binaire (du bien et du mal), a fourni h certain
648 RABELiESIANA.
spéculateur le sujet d'un livre philosophique : Littera pythc^
gorica Y, sive monita selecta de hivio viUe huaianœy Colore,
1682, in-i2.
Yeux, sont le mirouer de lame.
Antoine Heroet et Méllin de Saint-Gelais ont fait le Blason
detŒil{yoyez le recueil de M. Méon). Nous avons en outre-
Joann. BapU Ruschii, de Oculis dignitatepalœstra^ Pise, i63i ,
in-4°; Martini Hortensiiy de Oculo, ejusque prœstantia, Amst.,
1645, in-ia; Les /eux, ouvrage curieux et galant, par Du
Commun, Amst. 17 16, in- 12; Joanis Theodori Schonliniy de
Fisus nobilitate, Monaco, Berg, 16 1 8, in* i a. Ce petit ouvrage
est traduit du François , d'André Laurent.
YvROGNE. Il y a plus de vieux ivrognes que de vieux méde-
cins.
N, B, Aux ouvrages annoncés çi-dessus, pages 36 et 37, i(
faut joindre : Lettre de Rabelais , ci-devant curé de Meudon^ aux
quatre-vingt-quatorze rédacteurs des Actes des Apôtres^ *79o»
in-8° de 2^1 pages.
La pièce de Clément Marot fut représentée aux Troubadours,
le 19 floréal an vu , et non au Vaudeville , comme nous Pavons
dit.
JURONS ET IMPRÉCATIONS.
AcHERON. Fertus dAcheron !
Adauras. Parsainct Adauras^ qui nous préserve de pendai-
son; nom fantastique formé de aurUy Pair.
Aedepol, serment des femmes romaines : Par le temple de
PoUux; celui des hommes étoit Aecastor.
Alipahpin {saint)\ (liv. II, chap. vi.) Le Duchat dérive ce
nom fantastique de saint du grec moderne AUpanta^ qui si-
gnifie un emplâtre sans graisse. Quant au reste de sa note , cW
le cas de dire, qui puisse y mordre, y morde.
Amble. Par les ambles de mon mulet: serment d'un médecin,
qui n'avoit rien de plus précieux que sa mute.
Ame. Par mon ame.
An. En mal an soit-ill puisse-t-il lui arriver malheur !
Anool iLLE. Par la reine des andouiUes. Voyez ^ au Glossaire,
Niphleseth.
Antoine. Que le feu sainct Antoine vous arde le boyau culier!
Antoine. Le fou sainct Antoine vous baise.
Antoine. Fentre sainct Antoine!
Arnaud. Cap de saint Arnaud; par le chef de saint Arnaud.
Aube. Par Paube du bast que je porte : serment d'un baudet.
Voyez le mot aube au Glossaire.
AvivRES. Fos moles avivres! Voyez le mot avivres au Glos-
saire.
AuRE de grâce l exclamation commune en Languedoc ; vent,
souffle y esprit de grâce. Aura.
65o RABELiESIANA.
B
Babolin. Je me donne à saint Babolin^ le bon sainct. Nom
fantastique, formé de babiole..
Barbe. Parma barbe!
BiEU , pour Dieu. Par le cor Bieu , par le corps de Diea.
BiEu. Je renie Bieu {Dieu).
Bis, pour Dieu. Vrai bis; pour vrai Dieu.
BœuF, pour Dieu. Par la mort bœuf de boys. Tous ces jurons
ont été imaginés pour ne pas prononcer le mot IHeiu
Boeuf. Cor Bœuf; corps de Dieu.
Boeuf. Ventre Bœuf; ventre de Dieu.
Bons mots. Par les bons mots qui sont dans cette bauinUe<fui
rafraîchit dedans ce bac (pour banquet).
Bot, pour Dieu {gott). Vrai bot; pour vrai Dieu.
Bottine. Par la grande bottine; par le houzeau de scUnct Be-
noist.
C^est la botte de saint Benoit, que nous avons fait connoStre
dans la Table des matières.
Braguette. Par Vame de ma braguette eschauffée; Famé de
la braguette est le cazzo.
Gaisgne; imprécation {cogna). C'est le cazzo des italiens.
Cancre. Que le cancre te puisse venir aux moustaches ^ et trois
razes d*angonnages pour te faire un hatdt déchausses I Voyez les
mots mze et angonnage au Glossaire.
Carymart, carymara; de ces mots insignifiants que l'on
dit dans le trouble et la confusion , comme patati paiaUi et
tant d'autres.
Otez ces gens noirs, marmara; carymary, carymara^ dit
Pathelin dans la farce de son nom. Dans l'édition de Dolet.
RABELiESIANA. 65i
et dans deux autres (liv. I , cbap. xvii), on trouve un petit
paquet de jurons qui n'ont rien de bien saillant; nous les rap-
porterons néanmoins ici , pour satisfaire la curiosité du lec-
teur.
Après ces mots : et quand fsurent au plus hault de funiversitéj
suants, toussants, crachants 9 et hors d'haleine, on lit: com-
mencèrent à renier et jurer les plagues (plaies) dieu; je renie
bien; fraudienne vpy tu ben la mer; de po cap de bious; das
dicb gots leyden scend ; la martre scend ; ventre sainct Quenct ;
ventre guoy; par sainct Fiacre de Brye; sainct Treignan ; je
fayz vœu à sainct Thibault; pasques Dieu; le bon iour Dieu;
le diable m'emport"; carimary, carimara; par sainct Guode-
pin, qui fut martyrisé de ponunes cuyctes; par sainct Foutin
l'apostre; ne dia madia; par sainctem'amye, etc.
Ghrestien. Foy de chrestien !
CoRPE de geUine! pour corpo di dio.
G0UILL6N. Par les saincts couillons du pape!
D.
Dehait, imprécation; c'est levai des Latins.
Deu , Colas m'faillon l Dieu ! Colas , mon fiston ; ces mots sont
lorrains. Rabelais les rend par de par sainct Nicolas, compaignon.
DiA. Ma dia, non, par Jupiter. Dia est encore, par suite
de sa signification première (dérivée dedt^), un cri des char-
retiers pour faire tourner leurs chevaux à gauche^ coté réputé
favorable chez les Romains, quant h la foudre, émanée de
Jupiter. D'autres rendent ma Dia par m'ait Dieu. Ne dea^ oui ,
par Jupiter.
Diable. De par le diable.
— De par trente légions de diables.
— Par tous les diables !
— Cent DIABLES me saultent au corpd!
— De par cinq cents mille et millions de charretées de
* DIABLES.
65a RABELiESlÂNA.
— A mille et millions et centaines de millions de dubles
soit, etc.
— Je désavoue le diable.
— Je me donne à nonante et seize diables.
— Je me donne à cent pipes de vieux diables. Pipe signifie i
ici une grosse tonne. |
— Je me donne à cent mille pannerëes de beaux DUBits:
corps et ame, tripes et hoy^uxl Pannerée est un plein pmir.
— Je me donne, je me vends, je me donne à travers toDs
les DIABLES.
— Je me donne a trauers tous les diables , comme un coup
de bouUe a trauers un jeu de quilles.
— Le DIABLE me faille; me surprenne, me trompe, œe
pipe!
— Que le DIABLE me souffle au cul !
— Guarre diables qui voudra; se range, se garantisse, s«
guare , etc.
— Hypochondres de tous les diables!
— Sec au nom des diables! Voyez le mot sec dans le Glos-
saire. •
— Le diantre et celui qui n'a point de blanc dans M
m'emportent ensemble. Diantre ^ pour diable; celui q^na
point , etc. , c'est encore le diable; ainsi les deux ne font qu'un.
Diem , pour Dieu. Per Diem , au lieu de per Deum, Voyex le
psaume lao ou lai.
Dieu. De par Dieu !
— De par ly bon Dieu, et ly bons homs! Cest, dilUD»^
chat, le fils de Dieu fait homme.
— Ainsi vous aist Dieu !
— J'advoue Dieu !
— Je foys vœu à Dieu!
— Je me donne à dieu, si, etc.
— Cor Dieu! Corps de Dieu.
— Par la ratte Dieu !
— Teste Dieu pleine de reliques! Serment du seigneur 3e
la Roche du Maine.
RABEL^SIANA. 653
— Ventre Dieu!
— Vertus Di£i) ! Ce nest iurement^ dit plaisamment Rabe-
lais; cest assertion : moyennant la vertu de Dieu. Ainsi est-il
en plusieurs lieux de ce Hure. Gomme a Tholose prescfaoy t frère
Quambonis. Par le sang Dieu, nous feumes rachetez; par la
vertus dieu, nous serons sauluez.
— Par la vertu du Dieu pape; le dieu sur terre^ comme
disent les papimanes.
— Vray Dieu !
Estoille. Par lestoillb poussiniere.
Gorbleu , sur quelle étoile ai-je marché ? au lieu de sut quelle
herbe. {Maranzakiniana. )
Extravagantes. Vertu d'EXTiiA vacantes. Voyez, au Glos-
saire, le mot extravagantes.
f.
Fallot. Par le manche de ce fallot !
Fardeau. Par le fardeau de sainct Ghristophe ! Jësus-Ghrist,
que ce saint porta ^ dit-on, sur son dos.
Ferreol. Par sainct Ferreol d'Abbeville !
Il y a eu quatre saints de ce nom, sans compter un Ferreol ,
préfet du prétoire des Gaules.
Le premier fut prêtre et martyr à Besançon , en a 1 7 ; le se-
cond, martyr à Vienne; un troisième, évéque de Limoges; le
quatrième enfin, évéque d'Uzès. Nous n^en connoissons point
d^Abbeville; et, si Rabelais en invoque un, c'est sans doute
parcequ^il fait parler un moine picard.
Du reste, on sait que nos aïeux, qui, comme les Romains,
avoient beaucoup de tendresse pour les oies, les mirent sous
la protection spéciale de saint FerreoL Voy. Fapologie pour
Hérodote , ch. 38.
G54 KABELiESIAKA.
Fes&e. An nom et révérence des quatre fesses i|iii tous en-
gendrèrent , et de la vivifique cherille qui pour lors les cou-
ploit. Voyez aux Erotica les mots heste à deux dos. On a dit
aussi : beUe a deux cu/s.
Feste Dieu Bavard ! juron que Ton attribue an câcbre che-
valier Bayard.
Festoh dienne! Fête-Dieu; imprécation.
Fiacre. Par iespine de sainct Fiacre en Brie!
Fidiis, Mfus fidus; et mieux, médius Jidius : sermoki parmi
fils de Mars ainsi nommé.
FiGtE. Par la figle qu'un de mes ancêtres mangeant, Phi-
lémon mourut à force de rire; serment d'un baudeC
11 falfoit que cette anecdote plût bien à Rabelab, car il Fa
répétée trois on quatre fois.
— Par ma figl e ! Voyez ci-après le motfir»
For de' piéton ! parodie de Fot de cbevalier.
FoY d^homme de bien !
Froc. Par le digne froc que je porte!
Fy. Par ma fy ! Cest leyica des Italiens , et par conséquent
un juron de femme.
G.
GoDERAN. Par sainct Goderav. Le Dacfaat pense que c'est
saint (^od^rane, évéque de Senez , et frère de sainte Oppor-
tune.
Golfarin. Par GoLFARiiv,nepveu de Mahom, serment d'un
Turc.
Ghi8. Par sainct Gris; le sainct Gréai!
(r VOGUE Cenomanique{parla\ serment d'Épistemon. GuoqM
signifie là raillerie, moquerie, plaisanterie; et cenomanûfue,
des Manceaux, la ville du Mans étant appelée en latin Ceno-
manum.
GuoY, pour Dieu. Vertus ouoy, vertu de Dieu.
kABELiESIANA. 65S
H.
Huppe de froc ! Voyez le mot huppe au Glossaire.
Hurluberlu! (saint). Nom fantastique. On appelle ainsi
ordinairement un brouillon, un étourdi; d'autres écrivent
hurlubrelu.
Jacques. Ventre saint Jacques!
Jean. Par saint Jean ?
Jupiter. Par Jupiter Pierre; le Jupiter lapis des anciens.
L.
Lantervier. Foy de lanternier !
Lapathium. Par lapathîum acutum de Dieu. Double jeu de
mots. Lap€Uhium signifie la patience, plante, comme on a pu
le voir dans le Glossaire; ensuite l'homophonie fait entendre
à Toreille par (a passion de Dieu.
Lunettes. Par mes lu nettes orientales. Serment dePanur(je,
porte^bésicles.
M.
Mahom. Ventre Mahoh ! Ventre de Mahomet ; serment d'un
Turc. Mort Mahom.
M ALAN. En malan soit la beste; que maudite soit la béte!
Le mot malan y synonyme de malandre^ signifie ulcère, lèpre ,
maladie. Voyez , au Glossaii^y malandre.
Mamye. Par saincte Majuye ! Mon amie (la Vierge).
Marme , par mon ame. Le Duchat dit : mercy de moi,
Mau. Le M AU fin feu de ricqueracque, aussi menu que poil
de vache, renforcé de vif-argent, vous puisse entrer au fon-
656 RABELfSIANA.
dément ! C'est le fie, ulcère vénérien, ou la sentine ; qnant au
mot burlesque ricqueracque y le conte suivant le rendra sufK-
samment intelligible :
Certain Fnuiçou, habitant de Florence,
Se confeuoit du péch^ de la chair
A père Isac , qui lui dit : pariez clair :
Le cas est-il de Toscane ou de France? •
Expliques toos , le point est important.
Peu m'en souvient, dit l'autre , en hésitant;
De unit le tout s'est fait à l'aventure.
Le confesseur, trouvant la chose obscure ,
Cela , ditril , faisoit-il ne ou rac ?
Rie, répondit le pénitent sincère.
Parbleu , le cas , reprit le bon Isac ,
Est donc toscan y n'en doutez pas, conq>ére.
Riqueracque étoit encore une petite pièce de poésie en ver>
croisés.
Que le HÂU lubec vous trousque (trousse)! imprécation
qui revient souvent dans ce livre ^ et qui est familière aux Lan-
guedociens. MaulubeCy ou, comme disent d'autres , nutuiou-
betj étoit, à ce que Ton croit ^ un ulcère ou chancre fort daD>
gereux. Quant à l'étymologie du mot, vient-elle de mai au (tti-
(la bouche)? c'est ce que nous ne déciderons pas.
Que le M AU depippe vous byre ! puissiez-vous être ivre mort.
Mou , le mal de la pippe , du tonneau ; mau de taberne (taverne
est la même chose. Byre est à la gasconne , pour vire, virer ,
tourner.
Que le MAU de terre vous bire ! Mau de terre est Tcpilepsie ,
ainsi nommée parceque , dans les accès, le malade est souvent
renversé par terre.
Merde. Par la merdé !
Mebbe en mon nez !
Merdigoes; mercy Dieu.
Mort. Par la mort diene; par la mortMeu ( mort de Dieu .
Mule. Vos maies mules. Voyez mule au Glossaire^
RABELiESIANA. 667
N.
Nethe Dene ! Notre-Dame.
Papimanie. Je renonce ma part de papimanie. ^
F Asqv^ de soles! Pâques fleuries; on disoit aussi dimanche
de blanches ; le jeudi saint se nommoit du blaiic dieu , ou blanc
jeudi.
Le dimanche des Rog^ations s'appeloit Pasques closes.
Nos aïeux avoient un plaisant proverbe :
Apret Pasques et ro((atons
Fy de presbtres et doifpons.
PiCAULT.Parsainct Picault. LeDuchat veut que ce nom ait
été formé par altération , on plutôt par adoucissement , de 6k
gott^ par dieu. Cette interprétation ne nous parott pas très
heureuse. Picaud, en Normandie , signifie un jeune dindon.
Poisson. Vertus dung petit poisson! Vertu Dieu.
— Vertu d'autre que d'un petit poisson.
— Par la vertu non pas d'un petit poisson.
Pote de froc; de l'italien potta {la natura délie donne).
QxTAU , pour corps. Par le quau dé ! ( patois lorrain ) , par le
corps Dieu.
QuENET. Ventre saint Quenet ! saint Quenet, ou Kent, ré-
véré en Bretagne.
— Par la dive oye ouenet (de saint Quenet). Il paroit que
ce saint pouvoit le disputer à saint Ferréol.
4a
658 RABEL^SlÂffA.
B.
Renier. Je renie ma vie.
RiGOMÉ. Par sainct Rigomé ! (saint du Poitou).
Rivière. Par Notre-Dame de Rivière , la bonne dame. Voy.,
à la table des matières, le mot rivière.
Sambregot. Par la face de Dieu ; le mot sombre signifiant
visage : on disoit aussi par le sombre dieu.
Sang. Par la vertu du sang, de la chair, du ventre, àtV
teste (de Dieu).
Sang de les cabres; par le sang des chèvres.
Sang saint Gris (saint Gréai). Voyez ce mot au Glossaire.
Sangbreguoy. Par le sainct Sangbreguot. Le Duchat vflit
que ce juron signifie : par le saint sang de la braguette, c'^*
à-dire du saint prépuce de J.-C.
Satan, ^valisque, Satanas; arrière, Satan ; vade rstro, Juat,
en languedocien, signifie disparoitre, s'évanouir.
Sec , au nom des diables ! Sec est alors une espèce d'inte^
jection confirmative.
Sergent, pour serment. Par mon sergent, pour: par mon
serment (liv. II, ch. xxi).
Serment. Par le serment qu^ avez fait ^ ou que foi frit y^»^'
soit en dérision d'un individu qui n'avoit point juré. On as-
soit aussi par le serment ( sarment ) de bois.
Sërpedieu , d'où l'on a fait sarpqeu ; pour corfio di dio,
SioBE. San Siobé ( saint Se ver ). Cap de Gascoignel
Soif. Par ma Soif !
Styx , vertus du Sttx ; serment de Jupiter. C'est, dit ^^
lais , ung paluz en enfer, selon les poètes , par lequel ioreotl^^
dieux, comme escript Virgile, VI. Lie| cause est pourccque/ «f*
toircy fille du Styx, feut a luppiter fauorable en la bauui^
RABELiESIANA. 669
des Geans. Pour laquelle recompenser , luppiter octroya que
les dieux, iurans par sa mère, iamais ne fauldroyent; etc. Lisez
ce quen escript Seruius on lieu dessus allégué.
Tarabin tarabas , mots insignifiants , comme carymary.
Thibault. Par sainct Thibault.
Treignan ; sainct Treignan fouiys vous descouss; saint
Treignan d'Ecosse vous f.... Ce saint Treignan est , soÎTant
Le Duchat , saint Ninias , révéré en Ecosse.
Trou* Par k trou madame. Voyea aux Erotita.
Ventre sur ventre !
X Par le ventre beuf de boys.
Yerd et bleu; de vertubleu^ pour vertu de Dieu.
VÉROLE. Que j'aie la vérole, si, etc.
Vertuguot, le même que vertubleu.
Vertus bœuf de 6oy«.
Vie. Je renie ma vib.
Vierge. Par la vierge qui se rebrasse. VoyeB^ ao Glossaire,
le mot rebrasser. On se rappelle commem Certaine sainte paya
le naulage à un batelier.
Voeu. Par le digne vœu de Charroux. Voy., au Rabelœsiana,
le mot vosu de Charroux.
4a.
66o RABELiESIANA.
N. B. A cette petite collection de jurons, nous avons cm
devoir ajouter les plus saillants de la farce de Pathelin, an
Mystère des blasphémateurs y du Moyen de parvenir y et de qud-
<Jties autres anciens ouvrages qui sont à peu près du même
genre.
A.
Allah, nom de Dieu chez les Turcs. La illah illaiah, Meht-
. met résout JiUûu Cette phrase est la profession de foi des Turcs.
Il fi y a d autre Dieu que Dieu^ et Mahomet est son prophète.
S'ils entendoient un chrétien répéter cette phrase, et qu'ils
fussent en force, ils le contraindraient de se faire musulman.
Ame. Par l'orne qui en moi repose.
Angoisse. Par les angoisses de Dieu.
Arc en ciel. Je veux que Parc en ciel me serve de cravate.
B.
BiERRE. Par la double bierre des Pays-Bas.
BisMiLLAH, au nom de Dieu; serment d'un Turc avant de
faire aucune action.
Bon gré en ait Dieu!
Carcasse. Je veux que la carcasse du diable me serve de
cabriolet !
Certe. Par la certe Dieu, juron des hug^uenots.
Chair. Par la cAat'r 6teu, de par sainct Pierre. Bieu pour
Dieu.
Christoli. Ventre de sainct CAn^to/t (Christophe).
Conscience. Par ma conscience.
Corbeau. Par le corbeau du bois !
RABELiESlANA. 66i
GoRNE. Par la double, digne, grande coANs.tnple du plus
fermée ocu qui soit ici.
— De par plus de cinq cents miUe coftNEs de coca!
— Que cent coups de cohnes au cul vous déchirent le fon-
dement!
Corps. Par le corps précieux! (de Dieu 1)
Greste. Par la double rouge creste de cocq !
Croix. Par la croix ou Dieu sestendit !
D.
Dame. Par la dame que l'on réclame! (la vierge.
— Doulce DAME (la vierge).
Peur Notre-Dame de Boulongne !
Dame dé, Seigneur Dieu !
Déluge. Je prie a Dieu que le déluge courre sur moy et la
tempeste.
Desaduouer:
le detadaoae
Cellny qui feut créant terres et cieulx;
. Blaspk:
le desaduoue lesu le roy.
le desaduoue le filz de Marie.
Par le cors
Du benoift lesus consacré.
Parle
Dieu qui yoult a Noël estre né.
Pattielin.
Diable. Diable y ait part!
— Le diable y adviegne !
Dieu. M'aist Dieu !
— Par la mort Dieu très digne et belle !
— Par dieu le père !
— Par celluy dieu qui me feit naistre!
66a RABELJSSIANA.
•— ^Â vase tue puk-je commander! (commendare) rrcom.
mander.
— Je paisse dieu desaduouer!
' Je puisse ennuyct Dieu regnier!
Maulgrë qaco ayt Diea «a le d^bl^ I
Je regny Diea publicqnement ,
Ou le grand dyable memporte ! '
Je vous iure par les vertus
De Dieu qui est boo et benoist.
Par les Tertus et par la cbair
De Oiea qui eat taat procienlK !
le puisse estrc au dyable liurë !
^ Ah ! ie me donne au plus grapd dyj^lc
Qui soyi en enfer aniourdhuy,
Par promesse inreuocable.
le regny Dieu le créateur.
Et aussy bien sa quirielle.
Par la teste Dico digne cl saigt.
Ce dist il , plaine dt reliques !
E,
Enfer. Au fond denfer ie pijttsse ^s^ pendu» (Serment de
Satan.)
F.
Feu. Que le mal feu vous arde.
FiEBURE. Sanglante yieèure te doint Dieu*
— Vous ayez la fi^bure quartaine.
Faessure. Par la doubley^v^tire de mon petit çbiea !
RABELiËSIANA. 66S
Galk.
Vous ayei toas b forte |pW ,
La rai§e, toanntm , et toai maak.
George. Bongrë saint George.
^7 Ventre sainct George.
Gilles. Par mons&çmiar aaiat GMeê,
H.
Hart. Que pendu feusses a la heui.
Herbe. Par la vertu de Vherbe de la Sainct-Jean.
L.
LoDP, pour Dieu. Ventre^de loup, pour ventre Dieu.
M.
Mal de hait ! Que mal t'arrive !
Mananda (par). Par manda.
Marie. Bénédicte Maria î
— Par saincte Marie la gente!
Mâle 6055e (la); imprécation : que la peste fétouffe!
Mâle feste menuoye la saincte Magdeleioe !
— Que MALE foire embrenne vostre nez !
Mamoulin. Cap Saint-Mamouliru Nom fantastique.
Marande. Par saincte Marande!
Masme. Par masme ( mon ame).
Mathelin
Le mal Saint-Matheliix
Sans le mien aa cnear ▼çna Ciegoe.
Mathelin est pour jlfat/iunn, et le mal Sainct-Mathurin étoit
664 RABELiESIÂNA.
la fièvre chaude, Fépilepsie, la manie, etc. Voyez ^ à la table
des matières , le mot saints,
Maugre bien ( Dieu ).
Mère. Par la mère Dieu précieuse !
Mesadvenir. Mesadvenir rous puist-il!
Mescheoir. Mescheoir puis-t'il de corps et cTarne ! Meschmr
signifie décheoir , venir à mal, décliner.
Mort. Par la mort (de Dieu).
MoRTMAHOM (par la mort de Mahomet) ; serment des crois».
N.
Noix. Que le diahie te casse des noixl
Notre-Dame. Par Notre-Dame de Bouloigne !
o.
OEIL. Je vous donne cest mi a traire {trah€re\ arracher, ex-
tirper.
Ombre. Par la saincte ombre du clocher du temple de Sa-
lomon !
P.
Palsambleu (par le sang de Dieu).
Pardienne, par Dieu.
Passion. Par la passion de Notre-Seigneur !
Péril. Par le péril de mon ame !
Philibert. Cap sainct Philibert!
Pierre. Maugré en ayt sainct Pierre.
— Ventre sainct Pierre.
— Par sainct Pierre l'apostre.
— Je reny sainct Pierre de Romme.
Plaque. Les plagues Dieu {plague, playe).
R&BEL^SIÂNA. 665
R.
Rage :
Mourir puiniei de maie raige !
Que maie rai|;e
Vous poisse tous a|;grauanter!
S.
Sabre. Par le sainct sabre da castud !
Sacrement. Par mon sticrement {^erxaent , chose sacrée).
— Par le sainct sacrement Dieu !
Sang. Par le sang bien (Dieu).
— Par le sang Nostre-Dame !
— Par le saint sang que Dieu créa !
Sangodemi, juron d'Arlequin.
Semaine. Maie semaine m'enuoye Dieu ! Serment du drap-
pier.
Semelle. Par la semelle du meilleur escarpin que je goûtai
jamais, m. d. p.
Soleil. Par le sainct soleil qui roye (rayonne).
Teigne. Par la double teigne qui te puisse coiffer.
Teste. Par la teste bieu (Dieu).
Tredame, par syncope, pour Notre-Dame.
V.
Vallah , par Dieu, serment d'un Turc.
6G8 RABEL^SIANA.
Le bûcheron et les trois coiçnées, 17
Histoire du iii:archa(kid de montons, h
Histoire du seigneur de Guyercharois, 70
Le moine. d^Amiens, 72
Les noces ae Basché, 76
Histoire de Villon et de Tapecoue^ 80
Rencontre de moines ; tempête , 99
Mort du grand Pan, i^3
Amodunt et Discordance, j^'
Histoire dû diable de Papefiguière, 1S9
Miracles opérés par les Décrétâtes, su
Manière de hausser le temps, 260
Histoire de Villon et du roi d'Angleterre, 268
Apologue de Fane et du roussin, 396
Tournoi des échecs , 36 (
Portrait de Oui-dire, 399
Conquête des Indes par Bacchos, et description an
temple de la dive Bouteille, 4^9
TABLE
DES PIÈCES CONTENUES DANS CE VOLUME.
Ouvrages de Rabelais, pag^e i
Éditions de son roman , 3
Pièces relatives à Rabelais ou à son roman , 2 1
Privilège de François l'% 3o
— De Henri II, 32
Arrêt du parlement, 35
Tableau des écrivains contemporains de Rabelais^ 37
Sur Rabelais, 4^
Table DES MATiEBES, 49
Ordres ou sociétés de plaisir^ 56
Couletirs des étoffes, 65
Danses du temps de Rabelais , 82
Saints qui guérissent les maladies, 1 1 1
Auteurs cités par Rabelais, 122
Glossaire pour les Œuvres de Rabelais, i35
Divinations, 391
Mots latins francisés, 395
Mots tirés du grec, 4^ i
Erotiga verra , 4^ I
Anciens lieux de prostitution^ 4^9
Éloges des châtrés, 44?
Ouvrages sur les cocus », 44^
Éloges des sots , 4^ 1
RABELiESIANA ,
Avant^propos , 49 ^
■ La Nephelecocuyie , indiquée page 449> ^^^ ^ Paris, Jean Ponpy, 1579,
ûi-iSy sous le titre général de ceuvres et méUmges poétitfues , etc.
670 TABLE.
Rabelaesiana , J99
Cris des animaux , ^
Éloges de Vâne^ 5o5
— de la cécitéy Soy
— des tailleurs y 5o9
— delà barbe, S»o
— de la bierre, 5i5
— des bottes y 5»^
— de la plume à écrire, Sai
— des chauves, 5"
— de carême prenant^ ^A
-- des chats, 5î6
— des chausses , Saj
— des cheveux^ 5i8
— du quinquina y ^29
— des cloches, 53i
— du coq^ 53i
— du corbeau, ^
Dictons des villes de province, ^V
Éloges des échecs, ^W
— de V éducation, ^'
— de l'éléphant, ^'^
— de C encre, ^^^
— de l'enfer, ^^'
— de Fenvie, ^^^
Fers sur C espérance, ^5
Éloges de l'espérance , ^'^
— de t éventail.
55i
556
Ibii
Interprétation des fanfreluches antidotees, *
Éloges de la fièvre,
— Des figues,
— des fleurs de lis,
— de lafi>lie, ^^7
— de la gale, ^'
^ de la gaieté, ^
— de la goutte, ^
TABLE. 671
^delaguerre^ 554
— des haillons et des greniers, 566
--du hibou, 568
— de Chyvery 569
— de ignorance, 569
— de f impolitesse, 5^0
— des lanternes, - 5^2
— de la lésine, 5y3
— du lieure\ 5^^
— de la louange , 5^5
Maladies données ou guéries par les saints , Syj
Éloges de Mardi-Gras , 5^0
— des matois, Ibi^j^
-^ de la médecine , 5g^
— de la médisance, 53i
— du mensonge, 582
— de la merde, 58^
— du miroir, 58^
— des mouches , moucherons , et abeilles, S9y
— delà musique , 588
— de la navigation , 58q
— des propriétés des nombres , Soo
— des ceufs, 5^3
— des oiseaux, 5^3
Fable du corbeau et du renard, par P. Blancbet, 695
Éloges de Coye, 596
Diverses sortes de pain, Sqj
Éloges de la paix, 598
— du perroquet, 599
— de la paresse, 600
— de Paris, 601
— des moineaux, 60a
— de la pauvreté, 6o3
— de personne, 6o5
— de la peste, i\^\^^
-- ^" f^^ Ibid.
67a TABLE.
— du pou, 611
— des puces, ^ 6i3
— de quelque chose, 6i\
— des rats, 6ï5
— de rien, 617
— du rire , 618
— de la rose, 619
— delà Saint-Barthélémy, 611
— des saisons, des quatre parties du jour, et des mois, 622
— du silence, 625
— du tabac, 6?8
— de tout, "632
— de la thériaque, 633
— du ver à soie , 636
~ du ver luisant, Ibid.
— de la vérole, 63:
— de la vieillesse, ^ 638
— Différentes espèces de vins, ' 641
Éloges de la vigne, du vin, de Fyvress^, 6}?
Jurons et imprécations, 6^9
FIN DU TKOISlèuE ET DERNIER VOLUME.
(
THI8 BOOK 18 Xh
8TAKP]
»i^^-i#.^
AN INITIAL FINE OF 25 CENTS
WILL BE ASSBSSKD POR PAILURK TO RCTURN
THIS BOOK ON THK DATE DUE. THE PENALTY
WILL INCREABE TO 80 CENTB ON THE POURTH
DAY AND TO $1.00 ON THE BEVENTH DAY
OVERDUE.
SEP 29 194Q
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Srt> 1 6 1996
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