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OEUVJIES
DÉ FRANÇOIS
DE LA MOTHE
LE VAYER,
COlSrSEILLÎR D'ETAT,&c
Kouvdle Edition revue & augmentée.
Tome FIL Partie t.
'^'^^m^
aoec PrioUèges.
imprimé à Pfo^cn>
& fe trouve à Dresde
chez M I CH E L G R O E L L.
MDCCLVnt '7
». :* _ , ' '0
innnntmnnnni
AVERTISSEMENT.
^^To» fiMiffins enfin de retepUt nôtre engagé^
-'•^ 'menty en damant Jant ce Jetnier Tomep
lajidte des Lettres de nôtre Auteur. . CtMme
elles font dans le même genre queAes jnrëcfdaïtes^
nous ne pouvons que nous en rapporter aux Ré--
mmrques que nous ai;ons inférées dans la premier
re Partie de ces Compùfitions^ oilfouventfa ma^ /
tiere^ qmiq^ilevfê ^ fi altère enrienlafimptid*
t€^ ou même la na'iveti du Style epiftolaire.
Comme toutes ces Lettrer^ loin dtitre des
fixions ou des produSitms du caprice SAuteur^
ont Aé réellement écrites à diverfesperfonneSy il '
pourrait fe trouver des Critiques qui demande,
roienty pourquoi tùiifiy voit pas 1er ntnns àices' ,
perfinnesy ce qui ne laijfiroit pas de répandre
un certain jwyjùr ces mêmes Lettrés. A cet- .
te diffiailfé il nousftiffit de répondre^ dl" après .
AVER TISSÉ MENT.
f Auteur même y que s" il eut mis à la tête de cha.
cune de f es Lettres les noms desperfonnes diftinr
gui es ou par leur rang^ ou par leur mérite y
• auxquelles elles étaient adrejjèes^ U ftaifroitpas
manqué y de façon ou d'autre^ et en naître tSt ou
tard ^Ique germe Je jaloupey puisqu'il 9^étolt
pas praSicable quil eût pu les louer (m en pro-
portion y ou au gré de cbacun^ ^, comme une
réplique dans ce goût de la part deJAuteurfe
trouve des phis peremptoiresy nous nous gardons
d^y rien ajouter. - Nous nous flattons au refte^
que tout le&eur impartial ntms Jour a quelque
gré de s Joins que f\ous nousfonimes donnés pour
rendre cette Edition des Oeuvrer du célèbre La
Mothe le Foyer autant correEle qujont pu leper*
mettre les circonfiances dû tems.
DE
LA RETRAITE DE LA COUR.
LETTRE XCIV.
MONSIEUR,
il J 'i^ ^^^^ avouô^ que la PhiIo(bphid
9IJ£caufe quelquefois ^es emporcemens
^^^^ d'efprit^ & des bouleverfemens de
cervelle, qui font faire d'étranges équipées*
Ses Néophytes fur tout y font fujets, qui n'bnc
pas encore TcAoniac allez fort, pour digérer
îès maximes, dont les fumées leur troublent
Fimagination, & les renîdent femblables à ces
jeunes oifons> à qui la tète tourne après avoir
mangé de la Cigu& Mais que vous aies fu^
a LETTRE XCIV.
jet là deffus^de condanner cette retraite de la
Cour,' & ce retour dans la vie Phtlofophique
& privée de vôtre ami, qui cherche le port
après 'avoir éprouvé la tempête , c'eft ce que
^je ne puis vous accorder. Quoi ? il ne iëra
jamais permis de quitter un chemin dapgcareux
& qui déplaît, pour fuivre un fentier agréa-
ble, parce qu'une infinité de peribnnes, qui
s'étoient engagées dans lè premier, y conti-
nuent leur route, s'opiniâtrant à n'en point
ibrtir? Il n'y aura plus de moien de fe mettre
en liberté, après avoir éprouvé la rigueur de
la fervitude, & 3e dire Crates.Cratetem maim-
fmttity à caufe qu'il y a de certains change-
mens qui témoignent quelque légèreté? Et
fans parler des Diocletieqs, ni des Âlphon-
fes, il fera licite à une Reine fpirituelie, à'
une Héroïne du Nort, d'abandonner un Sce-
ptre & de renoncer à uneCouronne pour con-
tenter plus commodément les curiofités (lu-
dieufes, aumêmetems, qu'on condannera
d'inconftance celui, qui fe veut dépêtrer de
je ne fai quels attadiemens de Cour, & s'é-
loigner de la Sicile comme Platon, pour fe
jetter ians le repos de l'Académie ? Car de
dir^ comme vous faites, qu'on peut philo-
fopher par tout , & qu'il n'y a point de lieu^
où \m efprit bien-&it ne trouve fon repos.
DE LA RETRAITE DE LACOIJR. 3,
& ne puiflfe établir une cfpece dé (blitudé;
c'cft prononcer quelque chofe de véritablei
mais ce n'eft rien avancer contre ladlion que
vous, reprenés. Bien qu'on puiffe par abs*
trai%oii d'efprit converler folitairement a^
vcc foi même dans le fort d^nc preffe, & au
milieu des plus grandes aiiemblées > fi ed-il
vrai pourtant, que cet entretien îhterieur eft
bien plus commode & plus avantageux aux
ames^ qui s'y plaifent, dans un lieu de repos
& qui ne reçoit point de difbracflion. > Vou-
lés vous fàvoir quels fontles^plus grands Phi-
lofophes, que j'aie reconnus à la Cour^ &
ou fe terminent leurs plus fortes reiblutions?
Souvenés- vous de ces anciens Etpiftiques, qui ^^•**
mettoient le foûvprain bien dans l'E^erance,*^^/
ËiDS laqudle la vie leur fembloit intolérable»
vous en prradrès par là une idée la plys jude
que vous iauriés concevoir. £p effet ce font
ces/Vrfffli&iiffxdesEfpagnoIs, ces Antipe-
lagiens de Cour , qui attendent tout de la Ch:a-
ce^ dont iè forme le plus confidérable des
corps, qui la compolent, & de qui vous ap- ,
prendrés a mettre la dernière félicité dans une ^
chimère de l'avenir, ou de biens futurs, Qu'ils
ne ie laflent jamais d'eiperer. S'ils philofo*
^ent bien ou mal, je ni'en rapporte au pro- '
vert)e de Salomoti, «^^ qua(&ffertur^ (^Ugit
AJj
4 LE T T R E XCIV.
ûnimam ; & à ce raifbnnement de Seneque ^
qu'une diole abfente ne peut pas faire un bien^
qui pour être véritable doit être préfent, ^>
fyilt.19* nefcit hoc ipfo non ejfe honum id quod futur um
. efiy quinfutumm tft. Cependant vous rie
pouvés fouffnr qu on ait abandonné une il
perilleufe demeure, ni qu'on ait renoncé à
de fi mauvaifes maximes. En vérité je vous
^ croiois plus éloigné ou de Terreur, ou de
rinjuftice.
Vôtre ami, dites -vous, n'étoit pas encore
dans un âge, qui l'obligeât de quitter, avec
le fervice de laCour, les avantages, qu'il
s'en pouvoit promettre. Vous euffiés donc
voulu, qu'il eût atteqdu la dernière heure de
fa vie, pour commencer à vivre fans vous
ibuvenir du mot de Laberius,
Nil turphii quant vivere incipiens fenex*
Ne favés* vous pas bien, que ce dedin eft fi
QmmiL prompt, qu'à peine donne-t-il le loiftr de
dtd. Iq reconnoitré, non àecedit fuprema vita , fed
corruit , l'ombre de la mort nous furprenant
alors tout à coup , comme celle des lon-
gues nuits couvre d'obfcurité prefqu'en un
inftant ceux , qui vivent foiis l'un ou fous
Fautré Pôle) puifque nous fommes à prefent
iiflfurés, qu'ils ne font pas enrierement dé-
pourvus d'habitans. En vérité c'eft le plus
>
DE LA RETRAITE DE LA COUR, ç
hoQCeiK reptodié, t]u'on puiffe^fifire à uq
homme de fa forte y de dire de lui , Jènejcit,
b'fi nejck; comme ceft au contraire le té-
moignage d'une vertu cohibmmée; deqult^
ter raâion avec quelque relie de vigueur y&c ^ ^ .
avant qu'elle nous abandonne y optimus vir-
tuiis finis, efi ottteqiuam deficias\ d^Jmert. Si
nous avions le privilège des Serpens, & des - '
poiffons Pagui'es^ qui quittent, dit Eïien,^;J;;
les premiers avec leur peau , les féconds a- m. ^.M
vec leurs écailles, toutes les incomnoodités^ ^*4^
de la vieillefle , je vous avoué, que je confen- '
mois peutètre à cette continuation obftinée
de lërvitude, que vous impofés à vos amis.
Mais quoi, la Namre ne noU$ a pas fait tant
de grâce, s'il y en a' dans la continuation
d'une mifere, & cette Venus Ambologere
nousmanque, qui retardoit, finousencroions
Faufimias, la caducité des Lacedémoniass. ^- f •
Sales oçcidere £?* redire pojjunt^
Nobis cumfimel occhlit Irevis lux^ CatulL
Nox eftperpetun un a àormienâa^
Quittes donc cette dureté trop audere , &
qui, fous une apparence de bonne volonté,
a plus de rigueur que les loix mêmes faites
pour la contrainte de nôtre liberté. Lex à Seu. 1 1.
^quinquagefimo armo militem non cogiiy àfexa-^^^^^*
A ii]
, 6 LETTRE XCIV.
gefimpSenatarâmnoncitaf; difficilm hommes
itfe atkan impétrant quam a lege.
Mais avoucs-le frafichement , vous vous
êtes laiflfé emporter cette fois à Tophiioa po-
pulaire , & le jugement indifcret de la raujd-
tude vous a empêché de vous fervir du vôtre
à la décharge de vôtre ami. Ceft ainfi que
les préventions Ibnt puiflfantes fur les efprits
mêmes les plus éclairés, & qui d ailleurs ont
le plus d'inclination pour k belle Philofophie.
La feule conifidération du recouvrement de
la liberté, ne devoit elle paâ être fufiîlànte
pour vous faire approuver fon aâion ? Car
quelques douceurs qu'on reifente quelc^ue*
fois dans fa perte, ce ne font que des amertu-
mes à un efprit généreux, rien ne la pou-
vant recompenfer. Les Egyptiens avoient
beau rendre mille honneurs à ]pur Apis, le
Plmar. m crever de bonne chère, & lui rcnouvelier mô-
*•'"' me fes voluptés par de nouvelles noces, il
ne laKToit pas de leur témoigner avec mille
gambades, que la privauon de fa liberté lui
étoit infupportable. Et pour moi je foulcri-
rois toujours à ce que dit le Loup famélique
de TApologue.au Chien d'attache, qui regor-
geoit d'embonpoint,
^y Regnarenolo^ liber ut non fim mihL
' ^' Vous me répondrés peutêtrc, fi vous êtes
DE LA JŒTRAITE DE LA COUR. 7
en humeur de défendre le fentiment du vul*
gairé, que l'un étoit un veau, & que le fécond
nétottnon plus qu'une bête. Mais revenés
un peu à vous 9 & conlidérés (î une vie pafTée
dans la plus profonde tranquillité des Kvres^
ne devoit pas vous Faire plaindre celui > dont
nous parions , fur tout dans l'arriére (aiibn ,
ou iLlè trouve parmi les dnresxhaines & les
pelantes contraintes de la Cour; '
lieu quam miferum eftfervire diJcerCy ubifit
âoSus dominarier !
pour lui appliquer encore ce mot de Labe*
nus qui lui convient fi bien.
Afin de vous remettre un peu dans le train
d'une Philofophie , que vous préfériés autre-
fois, tant pour le divertiflement, que pour
Tufage, à toute autre; je veux vous com-
muniquer ce que mes dernières leéhires
m'ont fait remarquer en faveur de la fufpen-
fiCHi d'efprit , qui nous devroi,t tous empê-
dier de condanner témérairement & trop à
la hâte, ce qu'une infinité d'autres perfohnes
fort fenfées approuvent, par un raifonne^-
ment, qu'ils penfent valoir bien le nôtre.
R^aflânc depuis peu fur l'Hifloire de Maffée,
îepnsplaifir avoir ce qu'il rapporte des Ja-
ponois, pour prouver, que par une certaine
Êçon de parler ils peuvent ^être nommés nos Ii(. »-
A «Il
$ l,E.TTliE xçrv.
Antipodes. moraiur. Ils vont tous, dit*il,
tête nuâ hommes & femmes, & au lieu, que
nous taluons ceux, que nous voulons hono-
rer en nous découvrant la tête, ils mettent à
^lêraie fin Iç pied hors de leurs fandales par
refpeâ, Nous nous levons pour recevoir
lios amis avec civilité; eux, fç tiennent aâis
poiir ççla , ce qu'ils appellent s'humilier,
'Le noir leur eft, comme à beaucoup d'autres
peuples, une couleur derejouKIance; le blanc
au contraire leur fert 9u deuîl , lors qu'il
yçulent témoigner, qu'ils fotit dans Taffliâi-
on. Auffi mettent ils la beauté de leurs
dents à être fort noires, prenant plus de foin
de fe les rçndre telles par artifice que les plus
i^urieux d'entre nous n'en ont pour les avoir
blanches. Leur Odorat fuit prefque généra-
lement tout ce qui plait au nôtre, . & c'eft
peutêtre cç qui efl caufe , qu'au lieu que nos
médecines font fi puantes & fi ameres , les
leurs paroilTent très agréables -^ & fentent,
comme jl l'aflure , fort bon. Leur Goût
n'eft pasl moins différent du nôtre à l'égard
4es viandes & du breuvage , ne buvant ja-
inais que chaud , ce qu'on dit qui les exemte
de la Goutte , & de la Qravelle. Pour ce
qui efl de l'Ouïe , il aiTure , que nous ne
pourriQQs p9s ibui&ir leurs mufiqueS) Se que
DE LA ÏŒTRAITE DE LA COUR- 9
nous prendrioiis pour jdes dUTonances , ce
qui oofDpole leucs plus agréables Tympho-^
nies. La plupart de leurs adtions ne diff^ene
pas moins des nôtres , ce qui témoigne un
principe de railbnnement fort contraire à ce^
lui dont nous nous fervons. Ils montent à
dieval prenant ion côté droit, tout au re^
bours de nous , qui prefque toujours choiliG
Ions \p gauche. Nous nous iâifons (buverït
tirer du làng , ou par neceffité , " ou par pré^
caution ; eux croient cela (i fort contre na<i
ture qu'ils ne le pratiquent jamais. Nous no
préfentons guères aux malade^ que des alti ^
mens bien cuits , & peu falés ; leur métho^
de eft de les leur donner crus , avec chois
des plus acres. , & dàs plus làlés. Les pou- .
lecs & autres volatiles de Ëicile digeilion font '
aufli la plus ordinaire nourriture de nos infir-
mes; ils préfcri vent aux leurs Tufage des
poîâbns^ des huîtres, & des autres coquit
lages. Enfin il femble , que Dieu & la l4tu^
re le (oient plus à rendre cette partie du mon*
de> quliahitent les Japonois, fi différente
en toutes choies de la nôtre , que comme
Maffée avoit d|éja remarqué un peu aupara-
vant ; les Plantes mêmes y font d'un tempé-
rament Ç\ éloigné de celui des Européennes,
qu'on y voit un arbre anonyme, ou pour le
A V
lo LETTRE XCIV.
y moins qu'il tie nomme point , è qui la pluie
eA mortelle y & que la moindre humidité
fiit^'deflecher; le fëul remède pour Tcmpê-
cher de périr étant d'expofer fa racine au So*
leil y Se Taiant ainfi delTechée de l'enterrer
dans une nouvelIe^ fofle pleine de gravier
bien fec , ou même de l'escorcer du fer ^ ce
^ qui le fait reverdir.
Sans mentir ce font de merveilleules an-
tithefes & qui font, que la raifon des hom*
mes, dont plufiéurs croient Tunifôrmité^
reçoitpar leur antipathie, & par leur diffé-
rente conftitution de grandes diverfttés.
Voici d'autres obfervations , qui tendent à
- même fin , & qui pour être prifes ailleurs^
ou poijir être fondées fur d'autres autorités^
ne prouvent pas moins que les remarques de
MafiFée , la variété & V inhabilité du raifon-
nt;ment humain. Les Chinois voifins des
Japûnois ne fe trouvent jamais ^ quand ils
font feAin à leurs amis , au banquet qu'ils
Martim. leur ont préparé. Les Tartares, qui les
confinent, portent à la vérité Iç cimeterre au
côté gauche comme nous 1 epée , mais la
pointe en eA devant, & la poignée derrière
le dos , de forte qu'ils le tirent du fourreau
en paflant la main droite parderriere. Ces
XlF.ns. deux Nations fe font fouvent des guerres
DE LA RETRAITE DE LA œUR. ii
mortelles pour leurs cheveux y que lesl^ar*
tares veulent contraindre les Qiinois de cou^
per. La plus grande de toutes les infamies
chez les Turcs , & qui furpafTe celle du
(buët, c'eft de couper à quelqu'un la croupiCf
re de fbn che vaL Leurs Fauconniers portent
<»:dinairement l'oifeau fur le poii^ droite
contre la coutume des nôtres. Et les mè- L ?. e. tf.
mes Turcs , dit Homius , conviennent en ^J^_
cela avec les Américains y que pour bien té; Im
moi gner leur joie à la venuË de quelque ami^
ils fe tirent, du fàng de plufieurs parties de
kur corps. Ces derniers ne fe moquent • ils
pas de nos promenades , audi bien que les
Moièovites & affez d autres , comme de là
plus haute fottife^ que Thomme puiflte faire,
ce qui eft fort outrageux au Péripatetifme ?
£t n'improuvent-ils pas nôtre Ëiçon de ramer, '
& de montrer le dos au lieu où nous voulons
aborder y aiant quant à eux le nés toujours
tourné vers le devant de leurs Pirogues oU
vaiiTeaux ? Nous attribuons avec juÀice le
malheur de Juifs , & leur perfecution univer-
felle y à celle dont ils ont ufé envers nôtre
Seigneur. Un Religieux Carme dans fon It}- L t. <. t.
neraire Oriental obferve, qu'ils rejettent ar
vec blafpheme cela fur lui , parce qu'étant
de leur Nation il a oféfe dire Dieu. Lemè*
L.
c
18 LETTRE XCIV.
me vous fera voir, comme les Caffiresd'Afri*
aue montent fur un arbre leurs pères , quand
s font vieux ) qu'ils font tomber après ea
îe fecoflant pour les dévorer , avec cette rail-
lerie^ que ce font des fruits mûrs , qu'il
efi tems de mai^er. Le Jefuite Jarric rappor-
te à peu près la même chofe des habitans
'• '*-/'• de. risie du More , qui eft des Moluques , &
ou quelqu'un voulant Eure bonne d^re à. les
amis emprunte fouvent le père de fon voifia
pour le leur (aire manger; à la charge de
l'accommoder d^ (ien à la pareille. « En vé-
rité la Sceptique eil excellente à nous Êiire
remarquer les inconcevables bizarreries de
Telprit humain , pour ne nous y fier jamais,
& pour tenir toutes nos certitudes du CieL
Cependant quoique vous foies très inftruic
de tous les moins de fon Epoque » je veux
dire de toutes les régies y dont elle le fert>
«pour établir ikrfulpendon d'efprit , vous ne
JaiflTés pas de prononcer définitivement con*
tre vôtre ami fans Toulr , & par un* préjugé
populaire , qui Tobligeoit à ne pas renoncei:
comme il a fait à de fi grands avantages ,
qu'il fe pouvoit promettre de la Cour. Je
n ai plus que deux mots à vous dire là defilis *
jjj^ ^ ^ L'un , que Pétrarque met Ladance Firmiei i
rtmd. entre ceux , que la pauvreté a pu incbnuno-
DE LA RETRAITE DE LA COUR. 13
dcr , nonobAant qu'il eût été préœpteur de «^- f^\
Crifpus fils de Ccmftantin. L'autre, que^*'''^'
toute coocrainte donne de l'affliélion en quei«
que lieu qu'on fe trouve , félon le vers d'Eve-
nus , que nous aurions perdu \ fi Ariftote
n'avott pris la peine ^e le fauver du naufrage^ j Mtt^f.
queks autres ont fait, ^V-/-
Uâf yctp' dvayKcCjov ir(dYfi avuipov ê^
Omnis enim necejjhria res y triftis eft.
Mais defirés-vous confioitrc jufqu'où iiettô
maxime s'étend ? Si les plus belles études,
ou l'eTprit s'entretient Ç\ douœment y ne font
accompagnées de toute liberté , elles l'affli-
gent plus y qu'elles ne le recréent. C'cft iifr
cela qu'eft fondé le jugement, que fait Apu- imFUr.
lced'Arion& d'Orphée^ qu'il appelle niile-
rablcs, nonôbfknt la gloire du dernier , d'a-
voirrradufenfiblesàËi voix jufqu'aux bois &
aux rochers , & malgré, celle du premier de
s'être vu porté par des'^Dauphins, quilefaû*
verent du naufiPage, charmés par la mélodie
defeschanibns. Saraifoneft, que l'un &
l'autre n'emploièrent que par néceffîté Tex^
celleoce de leur chant , & dans une contraia^
te , qui n'eft )amais exemtede quelque forte
âe mortification , ambo ^m/èrrimi cantons^
ymrnnjpante adiaudem , fednecejfario ad fa-.
»
14 LETTRE XCIV.
"lutem nitehantur. Vous favcs bien fans moi
firire rapplicadon de cette mythologie , Se
fiins qu if foit befoin y que je rende pour cela
cette lettre plus longue.
DE
LA FIDELITE ROiMAINE:
LETTRE XCV.
MONSIEUR,
rneTut jamais que la raifon d'Etat, quiêft'
celle de l'intérêt, ne l'emponât fur toute
forte d'autres conlîderations. Les Nations
en général ont fans doute convenu de ée
principe politique, & s'il y a eu quelque di£^
férence entre elles à cet égard, ce n'a é^ que
(eloiî le plus & le moins. S'il ne vaut mieux
dire , que la di veHité de leur procédure- n'a
paru, qu'autant qu'ily en a eu quelques unes,
qui ont fcû mieux couvrir leur jeu que les
fiutres, & que les plus adroites ont emploie
DE LA FIDELITE' ROMAINE. ly
plus d'art à déguifer lïniuftice de leurs a^
âions intereflees. Cependant les Romains
ont voulu prendre cet avantage^ d^avoir éc^ .
de tous les peuples de la terre les plus fidelesi
& les plus religieux obfervateurs de réquité.
Ceft ce qui fit dire à PomJ>ée, & depuis à .
Trajan, que TEmpire Romain n'étoitlioiité,
que par la Juflice ; ' les mers , les fleuves ^ &
les montagnes étant autrement de trop (bi«
blés bornes^ pour arrêter Ton étendue. Et^
c'eft ce qui a fait écrire fi hardiment à Aulu*
Gelle, que le peuple de Rome n'avoit cultivé ^•''•^;''
aucune verm à l'égal de la Foi , (Minium vir^
tutum maxime fidem coluit populus Romatius^
tam privatim quam publiée^ fie clartjfimos vu
ros hûftihus trodiderunt y &c. Sans mentir,
leur Hiftoire eft pleine de beaucoup d'exem-
ples, qui peuvent faire voir, <^u'ils n'ont pas
toujours manqué de relpedl^our une Divini* Cie.j. de
té y que Caton difoit avoir eu fa place dans^*^^*^
le Capitole auprès de Jupiter , ' afin de témoi-
gner par là fon importance i & que Ton fait,
qui étoit (acrée même entre les Pirates. Mais
ils n'ont pu s'empêcher de prononcer par la
bouche de leurs principaux Hifloriens , quoi-
qu'avec inventive contre les autres Nations, '
la maxime qui étoit en cela le fondement de
toute leur Politique. LaFoi, ditTite-Live,2}^^j./.
16 LETTRE XCV.
fbigneùfement gardée en des choies de peu
^d'importance^ fe prépare les voies > &.eftle
moien le plus prdpre, qu'on puîfle tenir,
pour tromper après très utilement aux cho-
ies de la plus haute importance : frausfiJem
in parvk fibi prêeftruit y ut cum opéra pretiwn
fit cum mer cède magna fallût. Et parce qu'il
me ibuvient d'avoir déjà rapporté ce [mifiige
dans rOpufcule du M enfonge, que vous avés
TÛ^ )e m'abftiendrai de toute autre redite,
vous fiippliant feulement de vous fouvenir
des tours de foupleife, quej'yairepréfentés,
& que ceux , dont nous parlons, ont fouvent
emploies , pour interpréter à leur avantage,
ce outils avoient fîrauduleuièment promis
' ddns leurs Traités. Vous verres finiplement
ici les exemples, que ma mémoire me pour-
ra fournir, pour prouver b peu de cas,
qu'ont fait les^Rbmains de garder Içpr foi,
^ aurait de fois, qu'il aété queftion d'^^gran-
dir leur Empire.
L^iflbns à part le meurtre de Remus ; le
raviiTement des Sabine^ y la calomnie de Tar-
quin contre Tumus Herdooius, dont il cor*
^^^ rompit les ferviteurs, qui cachèrent des armes
parmi ion bagage ; & tout ce qui peut montrer,
que l'injuflice & l'infidélité ont jette les pre-
miers fondemens de la Monarchie Rooudne.
Et
\
DE LA FIDELJTEr ROMAINE. I7
Etpaioe que ni les Carthaginois ^ ni les Gad«
lois, ni les Macédoniens, ûl les Perfes, qui
nous pouvoient le mieux inflruire là dcffus^
oe nous ont rien laifTé par écrit ; l'Uiftoire
Punique de Philimis^ous manquant^ qui
démentoit, dicPoIybci laLati1ie> &quiiu--
fbfioit par tout le bon droit de Carthagej
ocMitentons-nousde ce que les Romains mê^
mes, ou ceux, qui les ont le plus favorifés,
oot été contrains d'avouer, & commençons
par Sailufle , qui a le premier rang entre eux*
Dans ce peu qui nous refte de lui, la lettre
de Mithfidate, pour porter Arface à prendre
Ion parti , n'eft pas peu confidérable* 11 lui
(ait voir par une infinité d'exemples ^ cômmâ
la feule ambition de dominer, jointe à une
extrême avarice, donne lieu à toutes les
guerres des Romains: Il lui montre par l'ex-»
emple de Perfes^ dernier Roi de Macédoine^
comme ik fe moquent de toute religion , &
far tout de la fi» donnée , l'aiant f^it tuer en<<
dormi, à caufe qu'ils lui avoient promis de
ne lui (aire aucun mal de ion vivant, iîir ce
ridicule prétexte, que le fommeil eil quelque
diofe de moten entre la mon & la vie, a/mJ
SamatAracas Deot acceptum^ m fiietn \ c alliai
&* repertares perfidiay quJMpa&o vit a m Je Je*
rantf. in/amnis occidîn : Et pout ConcluTlQH
î
ig . LETTRE XCV.
il Taffure qu'ils ne cefferont jamflis'd'oppii-
mer toutes les Nations , fdns leur garder au-
cune parole, lors au ils croiront pouvoir
s'enrichir de leurs dépouilles : Aamani mth
mnes arma Aahentj acerrffma in eos quibus viéfis
Jpplia maxumajiint ^ audendo^ ^faUendpy îf
jO^C^r^^iZ/ï^jr^^/?/y^r«7iî. Et certes, ce Roi du
faéii^y Pont; au(& bien que Poriena, quil'étoitde
Tofiratie, & tous ceux, qui ont eu affisdre à
eux, reconnurent bien par la voie deà
aflaflins , jufqu'où s'étendoit la juftice & la fi-
délité Latine. Car on ne peut pas dire , que
cela fe fit par des particuliers , iàns que les
Romains l'approuvaflent, puifque nous lifpns
I^a.Jicdàns Tite Live, & dans Denis d'Halicarnaf-
^ .fe, queMudiisCodrus, depuis iurnommé
Scevola, communiqua fon.aflaffînat, avant
Sue de le tenter , à leur Sénat , qui le trouva
on; & qu'au lieu d'être puni à (on retour^
il en fiit recpmpenfé. A la vérité Flaminius
reçût du blâme , fi nous en croions Âf^ien
d€ heJBis Alexandrin, d'avoir &it empoilbnner Annir
^' bal par Pmfias, fans Tordre duimème Sénat;
niais ce fut, dit -il, parce que ce Général
' n'étoit plus à craindre après la defiruétion de
Carthage; nous apprenant ailleurs, qu'il fiic
di hilSi longtems contraint de dianger tous les jours
^nu. d'habit & de perruque', patoiâânt tantôt
DE LA nDELlTE' ROMAINE. 19
vicil& tantôt jeune, nonp^s, comme il a-
joute, pourfe rendre admirable, mais fans
doute pour éviter les afTaflins, qu'il fa voit lui
être préparés* Car tous moiens étoient bons
& légitimes aux Romains, quand il étoit
quefHon , de fe dé&ire d'un ennemi tant foie
peu redoutable, puifque le même Auteur ^e^UIr
nous aflfure, qu'ils firent affaffiner Viriatus''^*
pendant qu'il dormoit, aiant corrompu ceux^
qui éroient à lui , & qui furent les exécuteurs
d'une fi détefhble aoion. Ils fe délivrèrent ^ ^ ^ ^
de la même façon de Sertorius, qui fe défioit btlkch.
fipeudePerpennafonmeurtrier^ qu'il lenom^ .
moit entre fes héritiers par le tefbment>
trouvé parmi fes papiers après fa mort.
Ceux, qui tomboient entre leurs mains, fe
pouvoient fi peu fier aux paroles de bon trai-
tement, que jufqu'aux femmes elles étoient ^
contraintes de fe faire mourir elles-mêmes^
ou par le fer, comme Ckopatre, ou par le
poifon j comme cette déplorable Sophonisbè»
Ptolomée, RoideCyprc, leur alUé apprenant^
que par la feule confidération de fes richefles,
l'on avoit confifqué à Rome fon Roiaume^
s'empoifonna de même, connoiiTiinc'bien,
qu'il n'y avoit point de quartier pour lui à
efperer, & néanmoins ce fut Portius Cato^
cenu pour le plus vertueux & le plus homme
Bij
20 LETTRE XCV.
de bien de cette ville > qui remplit le fifc de
fk République d'un tréibr fi injuftement ac«
quis; ce qu'on peut voir en termes exprès
dans le petit Florus^ qui eft contraint de
l|. <.^* l'avouer. Divitiarum Ptolemœi tant a erat
famajnecfayhyUtviâorgentiumpopuluSytb^
dare régna confuetus^ P. Clodio Trihuno dit-
. ^^> fi^^ vivique régis, confifcationem mandave-
rit. Et ille quidem ad rei famam veneno fatu
prjûecepit £^r. Rufus Fcftus le confirme aufli
nettement dans Ton ïiiAoire abrégée: Cato
Cyprias opes Romam navibus avexk: ita jus
ejus ii\fuUe, avarius magis quam juftius JUmus^
a^equutu L'isle de Crète ou Candie n'âvoic
pas été conquife un peu auparavant par uq
meilleur moti^ Creticum hlkm^ comme
c.^7. porte le texte du même Florus^y? vera vohi-
mus nofcere^ nos fecimus fola vincendi nohilem
infulam cupiditate. C'eft être aufli efinemi de
-la vérité, qu'ignorant de l'antiquité, dit Vel-
l 2. leiusPatercuIus, d'intputer aux Athéniens la
, àeftrutîiion de leur ville, raite4)ar Sylhi , vû^
que de tout tems la foi Attique paflbit parmi
les. Romains pour une foi inviolable, les
' Athéniens ne leur aiant jamais manqué de fi-
délité. Aufli peut -on voir dans Paufanias,
^ dans Suidas, &dansEuflathiuS) comme un
témoin Athénien ctoit pris proverbialement
DE LA FIDELITE' ROMAINE, «i
pour un témoin incomiprible , à càuft de cet-
te même fidélité. Céfar 'fît une querelle
d'AHeroaii aux Âllemans mèmes^ par Taveu
de Dion CafTius y quand il fit fommer Ariovî- I3S'
Aus leur f rince, & ami des Romains, de le
venir trouver, fe doutant bien, qu'un fi fti-
perbe commandement ne pouvant être foi/P-
fert par un Seigneur du courage de celui - là,
il y auroit lieu de fe brouiller & d'en venir
aux mains. C'efl pourquoi Suctpne a re- ^
marqué dans la vie de ce premier Empereur,
que Caton opina fouvent dans le Senat^ qu'on
le devoit livrer aux A^llemans^ comme celui, -
qui leur avait injuAement fait la guerre. Cé-
toic un fentiment d équité, qui n'avoit garde \
d'être fui vi , & auquel audl Qaton ne le por-
toit, que par une animofité particulière.
Quant à nos Gaules , dont enfin Céfai' fc ren-
dit le:maitre, fi nous avions des commentai-
res d'Ambiorix, ou dlnduciomarus, do
Verdngentorix; ou de Divitiacus, comme
nous avons ceux de Céfar, il ne faut point
douter, que les premiers ne fe trouvalTent
fort contraires à ceux-ci, & que la fimplicité
de nos vieux Gaulois ne s'y ^t manifefte^
ment contrainte de céder plutôt à la finefle
qu'à la valeur des Romains. Tant y a que
par le propre texte de Céfar l'on pratiqua
as LETTRE XCV.
contre eux cèqui Ta fouvent été ailleins, en les
divifam, ^afTiftant lé plus foible partie , afin de
P*îrh les fubjuguer tous deux, Ainfi pour opprimer
Tugf mieux les Carthaginois ils prirent la defenfe
de Mafiniflfa, & donnèrent toujours le tort
à ceux-là dans tous les difféirens qu^ils^a*
voient contre cet Africain, bien que ce fut
JoJ^Ant. contre touçe juftice. Aiafi Pompée le pré-
luâ 1 1^ valut des animofitès qu'il trouva entre Hirca-
^*'* nus&AriAobuluSj pour fubjuguer la Judée.
Et ainfi Paulànias Ëiit voir dans Ton feptiéme
^liyre^ comme ces mêmes Romains réparè-
rent les Achaiens, auparavant unis en un
corps, & ne ruinèrent les Grecs que par les
^ querelles qu'ils excitèrent artificieuièment
entre eux. Depuis peu les Eipagnols fous
François Piçarre conquirent de même le Pé-
rou, en fecourant l'un des deux frères, qui
A^ê, fe difputoient le Roiaume; conime (bus Fer-
dinand Cortez ils fe rendirent maitres de ce-
lui du Mexique, par l'alliance de ceux de
' Tlafcala , voifms & ennemis mortels des Me-
xicainSt M^is quoique dans les premiers
exemples il parcdiTe peu de cette fidélité Ro-
maine tant vantée, fi n'ont -ils rien qui lui
foit formellement contraire, comme le traite-
ment, que les Romains opt fait à ceux, qui
4 ie ibnt fiés en eux> les rendant arbitres de
I
DE LA FIDELITE ROMAINE. 2}
leurs difiérens. Titc- Li ve reconnoit , que /. j. i. i,
les Aridniens Se les Ardeates s'étant fournis à
leur jugement, danslaconteftation, oiiils
étoienctouchant la propriété de quelques ter- ^^
res» le peuple Romain par Ton arbitrage les
pk fruflra tous deux , & le les adjugea 11 im-
pudemment, que le Sénat fit mine d'en être
(âcfaé^ & d*en avoir honte. Ciceron rappor luieoff:
te un trait pareil de L. Fabius Labeo, lors
qu'il fut pris pour arbitre ^ntre ceux de No-
ie & de Nàples fur un pareil différend, attri-
buant aux Romains ce qui étdit en difpute^
bien qu'ils n'y euffent jamais rien prétendu.
Certes ce fut une tromperie effrontée plutôt
qu'un jugement, comme l'avoue ce grand \
Orateur, decià^rehocquUemnonjudicttretfi.
C'eft (ans doute d'eux qu'Edouard Premier
Roid'Ângleterre avoir appris cette belle Jurif'
prudence, quand établi juge entre Robert
Bruife & Jean fialiol, qui fe rapportèrent à
lui de leurs droits fur rEcoflfe , il^ne voulut
prononcer qu'en faveur de celui quile recôn-
noitroit pour fuperieur; cequiaiervidepuis
de fondement aux Ânglois pour prétendre
une injufte domination fur les EcofTois.
Pour revenir aux Romains, Polybe tout leuc
grand amr qu'il e(l,> ne laiffe pas de faire voir
tant par Texe/nple d'Attalus frère dEumenes ^
B iiij
84 LETTRE XCV;
£<c.(^. Roi de Pergame, que par celui des Ptolo
^'^iv mécs, comme portant toujours les cadets
^■"^* contre les aines, ils n'ont janiais ceffé d'ex-
citer de la divifion dans toutes -les familles
des Rojs leurs voifins, afin de les perdre. Ils
arrêtèrent Demetrius fils du Roi de %rie S%
leucus contre toute judice, ne devant plus
fervir d'otage fous le règne de fon frerc
li ctàj. Antiochus ; après la mort duquel mâme
&"«• ils b retinrent encore, jufqu'âceque, ufant
du confeil de Polybe, il fe £iuva d'Italie, fous
le prétexté d'une chafle, qui lui donna le
jnoien de s'embarquer à Oftie. Ce ne fut
donc paéfans sujet, que le Roi de Macédoine
^ Philippe fît cette gcnéreufè repartie au Con-
^ fui Quintius, qu'encore qu'il ne craignit rien
que les Pieux immortels, il s'empêcheroit
bien pourtant dé fe fier aux Romains, du fe-
Dec,^ Ion les termes de Tite-Live, neminem equu
''^' ?• ' iem timeo prêter Deos immortahs , non omni-
um autem credo fidei^ Car quand ils ont quel-
quefois fait parade de juflice & de fidélité,
ca été & pour gagner créance, comme nous
Favons déjà dit , & parce qu'alors l'infidélité
ne pouvoit pas leur être utile. Ilsne préfça^
tèrent la liberté aux Cappadociens, l'aiant ô*
tée déjà à tant d'autres Nations , qu'en haine
de Mithridatei &pour lui &ire outrage.
DE LA FlDELltE' ROMAINE, r 3f
comme il le dit lui • même dans Juftîn. Ca* JL js. c. y,
ton d»os ce fentiment déclara que lesM^ce- '
doniéns étoient libres, ne pouvant pas les
affendr en ce tems- là j & depuis iTEmperfeur
Hadrien dilbit avoir fuivi, Ton ejcemple,
quand il abandonna tout ce qui étoit au delà "^
du Tigris & de TEuphrate, Hadrianus omnia
trans Eaphratem ac Tigrim reliquit^ exémplô^ .
utdicehatj Catonis^ qui Macedonas'liheroS
promtstiavît quia teneri non poterant , ce que-
Spartieû n'a pu diffimuler. Mais quand àeinHai.
telles confidérations ceffoient , & que Tocca-
fion fc prèfentoit de bien faire fes affaires^
lesRomains ne manquoient jamais de faifons
colorées ou de prétextes, pour prendre les
armes, & pour opprimer. les plus foibles.
Comme venus d'une Louve, Luporum qni^
mos inexplebilesfanguinis nique imper ii hahuere^
s'il étoit permis d-uicr des termes odieux» de
Mithridate, qui fô voient dans TAbbreviateurLjf. cj/.
de'Troge Pompée. Le feul exemple de la-
guerre d'Efdavônie, ajouté aux précedens,
le montre évidemment. Ils prirent, dit Po-Brc. Ug^
lybe, pour un fujet fpecieux d^ttaqiier les^"J'
Eiclavons , Vinjure faite à leurs Ambafliadeur?,
bien qu en effet ce fiit par maxime d'Etat, &c
que la véritable cau(è de cette expédition
vint du deflein d'exercer leurs foldats^ ^
' B v
X€ LETTftE XCV.
0
d'emploier leur milice. KPctoît • ce pas avec
la même pcniëe qu'ils envolèrent d'autres
Âmbai|adeurs aux Etolieils leur dénoncer,
qu ils cefTaflent d'opprimer par gamiibns les
Ac<4maniensy qui iëuls autrefois n'avoiçnc
point donné de fecours aux Grecs contre 1^
Troiens auteurs de l'origine Romaine; Cela ne
, L 2t.c.u[Q peut lire dans Juftin lànsavoirenvîederire.
Or ne croies pas , que je vous aie fiiit tou-
tes ces .remarques, pour convaincre les Ro-
mains d'une infidélité qui leur fût particulie*
re. Je fai bien , que toutes les Nations en
ont uTé, & qu'il n'y a point eu d'Etats puil^
Fmfftm. farts, qur n'siieùt fouvent emploie les mêmes
'• maximes qu'eux, pour arriver à leur gran-
deur. Philippe père d'Alexandre le Grand
n'obferva jamais aucune parole, ni aucun trai-
té, quand il crût, qutc le manquement de
foi lui pouvoit être utile. Et ce Spartiate
eft loué d'avoir, reparti à ceux^ qui lui o£^
froient telle aflurance, qu'il voudroit de leur
• DU: Chr: amitié, unam effi fidem^ ut fi nocere velmt^
^^' ^'mnpojfint^ ùmnem aliamflultam ejfeîf itifir-
mam , qu'en vain ils lui faifoient cette propo-
fition , ne fe pouvant confier qu'en l'état , ou
il les vouloit voir de ne lui pouvoir nuire*
Mais je ne puis foufirir , que lès Romains
imputent aux autres comme un grand crimes
DE LA FIDELITE' ÈQM/^NE. 37
ce qu'ils ont pratiqué plus hardim^t quo
perlbooe; ni qu'ils ùSenh des proverbes de
b Foi Gieque, de la Punique, & de la Gau-
loife, injurieux à des Nations^ qui Tont plus .
réiigieufementobfervée qu'eux, félon leurs
propres hidoires. Horace n'at-il pas dit,
InveniorParthismendaciory £.3.J^.
quoique le menibnge n'ait jamais été fi abo*
miné, ni fi sévèrement puni qu'en Perle; Et
ne peut on pas Foûcenir que Tinvecilive de
Ciceron dans une de Tes Oraiibns contre le
peu de fidélité & de religion des Gaulois, eft
k choie du monde là plus impudente, &la
mcMQS iupponable? Ç\ Ton n'a ^rd à fil
qualité d Orateur , & à la neceffité d'ern^
pMer comme Avocat toute forte de
moiens pour M. Tonceins fa partie, con«>
tre ceux de nôtre Nation , qui étoient fes ac*
cuiàteuis. Car quoique l'irréligion, dont il
nous charge, & l'athâfme même, foient
fin décelables, le parjure ou le faux fer«
ment, quil nous impute, Teft en un fens
encore davantage, puifque l'athée ne croit
pas offenfer Dieu n'en reconnoiffant point]
là, où celui, qui prend le Ciel à témoin
fiiuflêment, & le nom de EMeu en vain, (e
nioque de l'un & de l'autre, & leur fait inju^
re autant qu'il eft en iàpuilbnce. C'eftpour
as LETTRE XCV:
cela que les Payens obligeoiènt fur tout fes
jeunes gens, qui vouloient juifer par le
grand Hercule, qu'on dit n'avoir jamais^fait
qu'un &ul fermenc en fa vie , de fortir de la
tnaifon auparavant, afin de leur donner le
tems, d'examiner leur confcience, & de
penfer à eux fur une aâîon fi importante, qui
le pafToit à la vue du Ciel^^ dio. Si eft- ce
que leur Théologie profane portoit, que
leurs Dieux mêmes fe parjuroient quelque-
fois; mais à làyérité, quand ils avoient faui^
(c leur grand feraient fur le Styx , Hefiode
afllire en £â^ Théogonie qu'ils étoîent un an
fens boire Nedar, ni manger Ambrofic,
outre que de neuf autres années après, ils
n'écoient admis au Confeil public, ni iiux
banques de TOlympc. . > _
11 eft confiant, que toutes les Religions^
& par cônfequent toutes les Nations, ont
côndanné l'infidélité & le parjure; quoiqu'on
puiflfe dire d'ailleurs , qu'il n'y eût jamais de
Souveraineté, foit Populaire, foit Ariftocrati-
que, foit Monarchique, qui ne fe foit fou-
vent éloignée des loix de la probité & de la
fîhcerité , quand il a écé qucilion de l'intérêt
d'Etat , de fa confervation , ou de fon accroii-
fement. L'on peut même foûtenir^ que
comme la domination Romaine a été la plus
\
DE LA FIDELITE' ROMAINE. 49
étei^iiéde toutes Celles, qui font venues 4
DÔtreoonnoiflance, aufiin'y enat^Hpoint
ca, qui le Toit donné plus de licence qu'elle
à cet égard, par FopprefTion injufte de tous
fesYoiTins^ de même qu'on peut alfurer, que »
le plus gros Brochet eft fans doute celui ^ qui
a le plus dévoré de menus poifTons. Les ^j^'^
Romains non plus que les Spartiates ne te- pMifanias
connoiiïbient rien in juAe de ce qui étoit utile ^^* 4-
à leur aggrandiffement. Les obligations^
qu'ils avoient à Mafmina Roi de Numi(lie^
auteur de la 4éiâit6d'Â0nibal> delaprifede
Syphax, & de la deârucHîon de Carthage, no
les empêcha pas de faire une gtterre fi mor*
telle à fon petit fils , que la mémoire de Taieul
ne put jamais obtenir d'eux la grâce d'exem-*
ter celui* ci d'être trainé'en prifon y & mené
hoateufement en triomphe. Quiconque é«
toit foible auprès d'eux, tôt ou tard avoit
tort, s'il ne fe foûmettoit à le^r puidancr,
comme fix Rois le firent cti.leur donnant
leurs Etats, qu'ils pou voAnt garder. Etils
difoieat que le meilleur de tous les augures
étoit de combattre pouf fon pals, de même
qu'ils tênoient , que tout ce qui fe faifoit con-
tre la République, fe faifoit contre les aufpir
ces, félon le, mot de Fabius Maximus dans
Ciceron* Mais que leur peut- on imputer 5J;|; *
30 tETTREXCV.
là defltiS) qui ne leur foit prefque commun
avec tout ce quMl y a eu de Souverains dans
le monde. La grandeur d'un Prince, à le
* bien prendre, qu'eft-ce autre cholè que la
ruine ou la diminution dé ceux, qui le confi-
nent? Et fa force peut^elle être,comprife au-
trement, que par la foibleffe des autres?
Éii vérité , de même qu'on ne reproche point
à un Aigle ou à un Lion leurs rapines, ni
cette fierté, qu^ils exercent fur toute forte
de proie j les conquêtes des plus puilfans Mo-
narques, ni celles deâ autres Etats, ne les
ont jamais diffamés, humainement pariant,
& leurs plus injufles invafions ont toujours
fervi de matière à leur renommée auffi bien
qu'à leurs viâoires. Et puis ne tient- on pas
qu'une ufurpation fe convertit aiièment en
jufte propriété, par l'agrément des peuples,
qui ne manque guéres; comme une femme
ravie devient légitime par fon confentemcnt
pofterieur? Cefl ce qui 9 fait prononcer à
Uh 4. ie ^^^^^ Auguftin ce mot hardi , remcffa jujiitia
Ctv.Dô quiifunt régna y ni fi magna htrocinia; quia
^V' 4* €^ ipfa latrocinia quidfunt nifi parva régna?
Cependant n* eft ce pas chercher dans le Chri-
ftianifme même une Republique de Platoh,
que d'y vouloir trouver des Souverainetés,
' qui ne fe laiifent jamais aller aux maximes
DE LA HDELITE' ROMAINE. 31
dIEtat, que pradquoient les Romains^ &
âvaoc eux les Grecs> les.Perfes, &lesMacé-
ckxiieiis. Les plus réiigieufès (ont celles,
qui font mine de haïr le parjure , & l'infidé-
lité^ quoiqu'elles Ibient bien aifes d'en profi-
ter. Elles font toutes comroe les Lacédemo-
nieos, qui condamnèrent bien leur Capitaine
Phebîdas d'avoir occupé la forterefle Cadmée
o nnre le traité» qu'ils avoienc fait avec les
Thebains, mats qui la retinrent néanmoins
iàns la vouloir rendre. Les Romains dirent
aux a(&£&ns de Viriatus> qui demandoient
leur recompenfe promife^ qu'ils haifToient
trop les traitres pour leur rien donner^ jouli^
fànt cependant du fruit de la trahifbn. Ils
tucreDtpre(que toute lagamifondesBrutiens,
qui leur livra Tarente, pour &ire paroitre U
même averfion, félon, qu'on le peut voir
àaosTite-Live^ adproditionisfamamy ut viDec.3J.j.
potm atftie armis captum Tarentumvideretur^
ixtmgvgndam. Et nôtre grand Clovis paia
en cuivre doré ceux, qui lui livrèrent Ragna- Greg. Tn^
odre Roi de Cambrai, leur proteftant, quand ^^'^- ^^
ils fe plaigoèrent du fiiux aloi, qu'il les obli^ '"*' ^'' .
geoit fort de les laifler vivre après une fi vi«
laine aâion, dont pourtant il étoit biçn aife
^ recueillir le profit. Vous lavés bien» ,
qu'il ieroitâle de joindre aflez d'autres exen>
3» LET.«CV.DELAnDEL.RpMAINE.
pies à ceux-ci, mais il s'en pôurrok rrouveti
d'odieux, & puifque ie vous aï fufHfamnlend
prouvé, ce me iëmble, que les Romains onc
eu tort de s'attribuer, en diffament les autre$
Nations, une fidélité Se une prud hômmî^
qu'ils n'ont point eue, j'aime mieux fiiiir ici
par la raillerie de Renier,
LesQrands^ les Vignes y les Amans y
Trompent toujours de leurs fermens.
Sou#enés-vous aufli de ce que maincenoit
J-^J^Pilus diïns les livres delà République de Ci-
tap.2u ceron, qu'elle ne pouvoit être bien régie ians
beaucoup d'injuftice; ce que juftifie le mot
commun, fummum jus fape Jkmma injuria.
Et voies un endroit fingulier pour ceci dans
le fécond livre de Denis d'Halicamaife, oii
il le plaint de ce que les Romains n'avoient
fiul égard â la confecration des Dieux Ter*
niinaux faite par Numa, nonobAant laquelle
ils ne pouvoient mettre de bornes ni de ter-
mes à leur domination. Si ne (ut- elle jamais
fi étendue, qu'ils le le font imaginé, fe nom-
mant les Seigneurs de toute la terré , dont ib
n'ont^ jamais polTedé la trentième partie au
I. r. Key^. compte de Bodin.
Orhtmjam totum viffor Ronumus hahehat.
dk le Satynque/ ce qu'il faut conjoindre aux
termes altiers, dont Ciceroa abufç dans fa
troifiéme
Gstîfifunrey ou il ibâtient qx le
Cid feol doBoe dé limites à TEmpiie Rc^
msàny fimtsiaiperiivefiriy QuiriteSy mmterra
Jid ctm T^pMtms tiTWUiiûtttWTm C^eft cODB
grand Oiatciir & trcs oiauvais Géqgra^ie.
DE
LA MALADIE DU ROL
LETTRE XCVi
MONSIEUR,
¥7ii me demandant des nouvelles du réùh
JQl UifSmentdelaiaméduRoi^ vousme
voulés engager dans àe& quêAîons Galéni*
queS) ou jenedefu-epcnDCencrer: mecon«
tentant de vous dire ) que tout ce qui s'éenc
au dcÊivantage de la Médecine par ceux> qui
ont ^àtâdie de la décrier, lerefute^ ou
dumc^eAfort balancé par une infinité d'é»
loges*, que d'autres lui donnent Car vous
p(HivÀ vous ibuvenir comme cet Oiafieur
Romûi b préfere à toutes les autres applica*
TmiVÎLPên.1. C
g4 LETTRE XCVI.
I ,
tioos de nôtre efprit» qninefbnt, iiifigé*
aértdemeaciiéoe(rair^9 ni fi abiblument ud-
Qmma. les, comme elle. Sit PkUofoptàariifiamma^
did.24f. iuipaucQS pertmet. Sit elofuentia tfs adtmira^
hilis^ ntm pkiribus prodift ^ quamnocet. Sola
eft Medicinûy ^à opus eft omaibus. Et à l'é-
1 1: Cf. gard du paflage de Pline, dont vous ptarlcs^
qui femble aflurer, que les Romains furent
fix cens ans depuis la fividation de leur ville
(ans fefervir de Médecins, il peut être main-
,,g temi&uxpar ce que témoigne Denis dHali-
camafle d une pefte arrivée à Rome trois
cens ans feulement ^rçs que Romidus l'eût
fondée, qui fut ft grande, que tous les efcla-
ves , & bien la moitié des dtoiens y mouru-
rent, les Médecins ni les amis fçcourabies»
' ne pouvant fufHre à l'afTiflance de taint de ma-
lades, necmedicis/uffidentUrnSy necémteftico-
rum atque amicorum mtnifterHs. La ville de
Rome n'étoit donc pas fiins Médecins des ce
tems- là«
iMais dé&ites- vous de la mauvaiie opi mon>
que vous avés prilè de l'air de Fontaine-
bleau, qui n'a rien de malfaifiint comme
voifslepréfuppoiës, fur tout en cette faifon
de l'Automne & après les grandes chaleurs,
fes fablons, ni fes lodiers ne pouvam pas
le gâter par de mauvailes exhakûfonsi^ non
DB LA MALADIE DU ROL |f
plus que tés eaipt très pures par de daoge»
reufes vapeurs. La malignité de fes bro^«
lais eft une chofe tout à fait imaginaire*
je fois même de ro|»mon du Père Mathurin^ -
qui nous a donné lliiftoire de cette Roiale
maifon ; que le chaud de l'Été y eft fi agréa*
blemenc tempéré par la fiaicheur de tant de
faaoûiies^ & par le couvert de tant d'arbres^
9i'0B oe peut alors élire une demeure ou
plusiàme, oupluspIaiiànte« Et certes^ A-
poUoD, qui eft le Soleil 9 & (on fils Eiculape^
qui eft VAir> fi nous en croions un œrtaia
Sidonien dans Paufânias, favorifànt ce lieu
oQomic ib 1^9 il ne (àuroit être mal fain^
comme vous vous Têtes figuré, puifque ce
ibnt les Dieux de la Médecine, c'eft à dire
les auteurs principaux de nôtre fànté, quand
Us fint tek que ikxis venons de le préfup^ .
polèr.
Vous âes d'opinion qu'on ne devrcdt paier
les MédÀans qu'après leurs cures, & leloa
qu'dlcs leurs auroient bien fûoqidéj afin de
ks rendre plus foigneux par là, Se plus at-
tendft à k guériibn de leurs malades. EnLi.nlâf.
vérité Behn a écrit, que cela Ce pratiquoit ^^'^
defbiitemsenSyrie, où les Médecins four-
njfibîeac de plus les dr(^e$ néceflâirea^
bien quik a'ea (aflêoc p«és qu'après awiff ^
Cij
^6 LETTRE XCVt
funnônté rinfumité^de leurs pâdens. Cre-
tophle Borri , fi l'on petit citer cet Auteur^
' ^ nonobftant Tes impoilures » a dit Je même de
d.>«ç^la Cochinchine. Et le Pere'Alexaodre de
f^^^^i' Rhodes nous le vient de confirmer) aioû*
tant qu'au même lieu un jeune homme eft
plus haut taxé pour fa guériibn , qu'un vieil-
^ lard, pmrce que le premier fè doit (ervir plus
long tems de fa fanté que l'autre. . Maispre*
nés garde fi ce procédé efl accompagné d'aC-
. fez de juftice pour être imité , & fi l'équité
peut fQuffrir, qu'un homme donneXon tems,
fes foins^v êc fa peine^ non feulemctit (ans
^ falalre , mais même avec la perte 4e: Ton bien.
Confidérés d'ailleurs les inconveniens d une^
/^e coutume. Qui ièra le Médecin /qui
voudra s'ingérer dans une entreprit, qu'il
ne croira pas lui devoir reûflir? ou s*il y eft
contraint par les loix du païs, 4^ de là profeG
fion; qui ne hazarde tout pour fordr prom-
tèment d une affaire fi ruineufè, que lui pa-
roit la cur^d'une longues maladie >. dont le
mauvais fuccès lui doit être tellement préju*
diciable? Certainement il y a quelque choie
de dur> & de périlleux» dans wp ték prati*
que.
Le témoignage du P. de Rhodes me remet
(Bfunéaioire ce que î'ai£)rc conTidéré dans (a
DE LA MALADIE DU tOt. 37
Relation touchant le '|)ouIs 4es malades, &
quelques autres particularités/ qui ^'obfer-
vent par les Médecins de cette même Provîn-
ce ou Roiaunfe de Cochinphine. Il remar*
que, qu'ils font & Médecins & Apoticaires,
comme ils étoiemt autrefois par tout, &que
leurs médecines ne font ni fi chères, ni fi fa-
cheufes à prendre que lès nôtres. Il alTure,
qu ils ne purgent point aux fièvres intermit-
tentes, (e contentant de donner des médica-
mens, qui corrigent le tempérament des hu-
meurs (ans évacuation extraordinaire. Il
dit, que, de certaines &milles font en poftei^
fion d'enfeigner cet art de père en fils;, aiant
des livres fecrets pour celr, qu'ils confervent
fort ibigneufement fans les communiquer.
Et il nous apprend, qu'ils divifent le pouls en
crois parties, dont la première répond à la tâ«
te, lafeconde à l'eilomac,' & la troifiéme
au ventre, touchant pour cela toûiours avec
trois doigts ce même poids. Nos livres
vous pouvoîent'avohr enfeigné, qu'on a di*
Aingué parmi n0us| vingt elpeces de pouls
fimples , qui (e peuvent mèleir les uns avec
les autres; & beaucoup d'autres diofes dont
l'Ecole s'entredeot fur ce fujet. Mais peut*
être n'aviés- vous jamais ouï parler de cette
diviûon ternaire^ pratiquée avec trois doigts
- 1
as LETTRE XCVt '
pour prendfe mdteadon de ces tfois parties
4u corps humaio; laquelle à la vérité je ne
voudrois pas vous, cautionner pour irrepro-
chable anacomiquement parlant. Tant y a
que Herrera avçc aiTez d'autres confiraient
prefque tout cela en parlant de la Médecine
des Chinois. Il dit que ceux qui l'exercent
parmi eux, ne cofiTidérent guères les excre-
mens des malades, s'acrêtant au mouvement
du pouls, dont ils veconnoiflent Soixante &
4ix agitations différentes; qu'ils le tarent en
plufteurs endroits ; & que faignant fort peu,
leurs drogues & breuvs^es font quafi tou-
jours pour exciter la Tueur, parcequ'ilsn'em*
ploient les reqiédes purgatiè qu'à Textrémi-
té. Joignes à cela ce que j'ai lu dans la (e-
coude partie de lliifkàre des Incas, qu'au
Pérou au lieu d'obferver je pouls au poignet,
ils le tâtoient au haut du nés aflez prës des
fourcils, comme ils le pratiquèrent fur leur
Rd Atahuallpa , ^uand il fut malade. Je fai
bien que Jœla choque fort Hippocrate & Ga-
lieu; mais fi la praaque en eft véritable &
heureufe, pourquoi reglerofts-nous le fens
4es autres par le nAtre , & leurs connoiflàpces
par celles, que nous avons prifes jufqu'id;
Ileftconftant, que le Leehin Rsiffi, oupre-
oiier Médecin du Grand Seigneur, n'esuni*
BEIA MALADIE DITROL 39
ne jsanafe le pods.des Snkanes^ qu'jdies
n'aient le viûge ooaveit, & le bras envelo
pé d'un creipe délié: Qui eft le Médecin qui
voudroic parmi nous pratiquer une (i (crupur
leufe cérémonie? Et qui pourroit iè vanter
d*avoir aiTez de difeemement pour y bien
reuffir en s'y (bûmettant? Il ne faut point
douter, qu'on n'ait été autrefois plus exaâ,
que Ton n'eft à obierver le battement des ar*
teres5 puifque Pline nous a lailTé par écrite
quHerophile (ut (i curieux & fi admirable en <-"•«• ?^
ce point, qu'on n'abandonna (a doârine qu'à
caufe de ùl trop grande fubtilité. Mais pour
revenir au P. de Rhodes , il ajoute , que ces
Médecins Orientaux n'auroient nul crédit, (k
d^abord fur ce mouvement du pouls ils ne de-
vinoieot d'eux mêmes tous les acddens fur-,
venus au malade/ ce qu'il reflent pour lors,
& ce qui lui doit arriver enfuite.
pour nous fervir id de ce vers comme a fidt .
Macrobe en (èmblable ocqifion, expliquant l u Sàmr.
les termes' d'Hippocrate , qui exige de fon ^^'
Médecin cette eipece de divination. Avouons
quecdafuppofé pour confiant, nôtre Méde-
cine eft fort éloignée deila perfeétion de celle
du Levant.
, C iii)
ép LETTR E XCVi;
' K'eft-^ce point, que dans cette profefiion^
de ifiême qu'en la plupart des audres, l'opi-
nion de tout (avoir (ait , que nous ne Çxvons
pas aflez, parce que^rélumant^ que nous
n'ignorons rien , quand nous Ibmmes arrivés
à la connoiflance de nos pères, nous ne cher-
chons plus au delà, comme Ji la hfoture a-
voit les mêmes bornes, ' que nous donnons à
nôtre efprit, & comme (ira<n:ion de celui -ci
(Contrainte & limitée de la forte , terminoit
toiis les effets de cette même Nature. Voi-
là ce qui expofe la Médecine, ^a um Artù
umltnperatorUnisfuoqueiu^raty aux attein-
tes de ceux,* qui ont voulu déclamer contre
i^ t. h ^llç. Pline après l'avoir fi haut élevéç par
•^^'^•'vce bel éloge, reproche ailleurs à fes'profct
' ieurs , qu'ils fe jouent impudemment de nos
vies dont ils trafiquent , ammafque nofiras ne-
gotiamur; ceux d'entre eux, qui parlent le
mieux, le plus commodément, ou le plus
agréablement, fe rendant auflî-tôt les arbi-
tres de nos DeAinées, ut quifjue inter iftos
loquendo polleat^ imper atorem ilBco vita mftra
neçifjue fierL Ce n'eft p>is né<)nmoins qu'ils
n'exerça0ent de Ton tems leur méder en
Grec, comme aujourd'hui parmi noifs en
' L^tin, & tpôme eh Arabe dans leurs ordon-
nances, autoritas^ àit^ù^ mn efk aliter qium
DE LA MALADIE DU ROU. 41 *
Graeeretâ traJSfimtihis; les malades du GMps .
aianr pour la plupart cette mfirmité fpvîtuel*
le y de iè promettre davantage, des chofe%
qu'ils n'entendeiu pas, tnims credunt qua ad
falutemjiiom pertinent ^ fiinteUigunt. Enfin
il leur impute, qu'ils font tout leur appren*
tiilàgeànosdépeqs, àifcunt periadis nofhrisy
& expérimenta per martes agunt; ce qui doit
pafler pour de pures 'invedtives contre une
fcience, qui prend £oti origine du Ciel dans
k Sainte Ecriture, & dont Içs proTefTeurs
dcMvent être honorés par des préceptes pris
du même Iku» Afais il feroit à foûhaiter, fi
|e ne me trompe, quHls ne fe préfcrivifTent
pas des termes, fdit dans leur théorie, foit
dans leur pratique ordinaire, fi peu analo*
gués à la Nature, je veux dire qui Ji'ont pas
aflez de rapport à tous les effets. Ils néiè
vendent pas réduits, comme ils font foa-
vent, i la néceifité d'acculer nos Deftinées^
& de prendre le Ciel à garand du mauvais
fuccès de leurs cunes; ce que Quintilien ap
pdle fort bien , anguftias five artis fiue met»- ^/. f •
tis Anmamey ad invidiam referre Fatomm^
Et néanmoins il n'y a rien de plus préjudida- .
ble à leur profeffion, qui devient de nulle
confidéradon par là, comme ne donnant que
de vaines elpeancéSj félon l'induétion de ce
C V
4» Lfe ;r T RE XCVI.
inème Orateur, Fato vivimusy langtÊemurj
convakfcmms y morimur. Medicina fidd pra*
ftas^ ttifiutjuxtatemmoàefperetf
Pour en parler franchement^ la plApart
d'eux promettent trop, & tiennent trop peu.
Car fi la Médecine n eft rien (elon Plaron &
Galien même y qu'un art de conjeâure,
9^X^^ re;^ & fi cette conjeâure ne peut
être prilè pour autre chofe, que pour une
connoiflimce imparfaite, & moienne entre
le favoir & l'ignorer; pourquoi ne tempe-
rent- ils pas tous leurs dogmes d'un grain de
Sceptique, & pourquoi ne fubfiituent-ils pas
des doutes ingénus ii raiibnnables, en la
place de tant d'aflertions trompeufes», & de
. tant d'axiomes oonteftés dans leurs propres
Ecoles. Quanti moi, je pénfe que l'Epoque
y peut être admife làns leur faire de préjudi-
oe ; & l'eAime que je fais delà modeAe réce*
auè de cette feâe, me (ait croire aisément,
que le Médecin Uraiiius Epheâique ouPyrr-
L%ih^^ honien, comme le décrit Âgatfaias, n'étoit
point il ignorant, qu'il le repréiente, vu fur
tout le grand état, quefitdeluiColroësRoi
de Perfe, qui ne manquoit pas vrai-iemblà-
blement d'exellens Médecins. L'on pourroit
âonc foupçonner, que ceux de Ton métier le
«décrièrent, comme â arrive. toujours,, quand
DE LA MALADIE DUKOL 4$ .
quel^hin (e (ëpare é'uae câlxile piii01uite^
Êofia îe vous puis dire confidemmént^ qut
h fiifpenfion d'efpric, dont je ne m'ècarto
que mal volontiers, ne m'a pas âé tout à
fikit inutile dans la conduite de œ peu, que
j'aide lamé.
NecloftÊor Aac, guia fit ma/or pruAutia OM. t. ifc
notis. F^m^eLf
Sidjkm quam medfco, nùtior ipfi mUi.
Je laide ce propos, fujet à diverfes r^ar^
des, pour reprendre celui de laguérifbndu
Roi, dont vous defirés être informé. Il re-
cueillera du moins cet avantage dç fii oudii»
die, que la (anté ne lui fera plus un bien in-
connu, & presque infipide, conune il eft ^ji^m .;
ceux, qui ne font jamais perdu. De plus,^^^^^^!»!^.
vou^ £ivés, que comme le déregleqienc
d'une horloge n'eft pas moins félon nature,
que la jqne& & Ton biep - aller ; les inaladies
ne (ont pas moins phyftques non plus> ni
moins du cours ordinaire de cette même na-
ture, que nos meilleures & plus rohuftes di£^
pofitions. Je vous parlerois du profit fpiri-
tuel, qui (ë tire quelquefois des faifirmit^
coipoielles: Nuperm^ cujusâamamicilangiimi;
eàmmiàiy dit Pline le Jeune dans une de les 1.7. 9* s«^
épitres, optimos effe nos dum infirmifmims;
Mais Sa Majefté a toujours l'ame dans uneû .
44 LE TT R E XCVn. . .
^ar&ite afiiette, qu'on feixric faute de lui en
ibûhaicer la continuation par des voies (i pe-
rfUetUes. Ce qu^elle pourra remarquer dans
le rétabliflement de là bonne dirpoûtion, c'eft
qu'elle n'eft pas moins nécâTaire à goûter
toutes les autres fatisfadions de la vie^ corn*
fiie dans un port afTur^ que la tranquillité de
Tahr, & la bonace des mers, à la naiflance
Li^ des Aidons. Vous n'ignorés pas, que Plu-
^^ tarque, qui efl un bon garand, s'eftîervide
cette comparaiibn. *
W^IEI*
DE
LA MORT DES AMIS.
LETTRE XCVIL
MONSl E URy
Je vous ai autrefois écrit la mort du P. Ba*
ranzani,' de M. de Chantecler , du P. Mér-
lënne, de Meffieurs f eramus, Naudé^ Guyet^
& quelques autres amis, fi nous en avops eu
d'aïUTi intimes queceux-d; }e vousannonce
DE LA MOKT DES AMIS, ^f ^
cdledeALGaflendi, qui vous touchera £inf
doute mitaot que foo mérite étoh grand; Se
que vos inclinations ont toujours eu de rap*
pmfluxrteimes. Il n'y a rien de plus fimdè
dans b Phyl^ue que d^imer ce qui poci$ reC^
fembky parce que c'eil en quelque Ûçoa
s'aimer foi-m&ne, ce qui xû aufii naturel
que la haine des contraires. La Tympathie
de Pythiasavec Damon, de Scipion avec Le*
lius, part du même principe, qui met cette
grande avorfion entré Therlke Se Uiyffe ou
Achille , dont Homère a ait la phiS/grander
difiEunation du premier. Quand je me re«
préfente rétroîte union 'de vos Vies, & que-
pour paider comme Pindare, Orion n'eft pas^^"^* Od^
plus inféparable des Pléiades, que vous Té-^* *
tics de œ dier ami, autant de fois, que la
fortune vous reûnilToittous deux en mémo
lieu , je conçois aisément l'extrême déplaifir,
que vous recevrés de fa perte. Les langueurs
ncaonûmis, où je Tai- vu autant que la fuito
de la Cour me l'a^pû penriettre, & les infir*
mités de fin arrierefai(btt> vous doivent fai«
re croire comme à moi, qtie le Ciel ne lui «^
pas tant ôié la vie pour le priver d'un bien^ '
qu'il lui a donné la mort pour le gratifier de
ce qtn lui était le plus nécedaire. Ne penfét *
pas que je me veiûUe jetter par-là daas ce Ueu-
ifi . LETTRE XCVIL
commnii) quelatnoiteftpréfi^bleàlavie,
comme Midas l'apprit du bon homme Si-
lène ; ni que je pràende vous jullîfier par-
ia un (entiment tiré de Dion Chryioftome,
OrAa^ que les plu$ (âges des hommes furent ceux,
qui naquirent en Colchos des demi de ce
ftmeux Drag09> parce ou'ils s'entretuè-
rent tous le même jour de lei^ produâion.
Mon intention ell de vous dire fimplement^
qu'eu ^lard au point ftcheux ou la mauvaife
Qonftitution de oehii^ dont je vous parle^ Ta-
voit réduit , nous ne fautions regreter fa per-
te, fiins envjer en quelque façon Xa félicité.
S'affliger en jeraUable renconoe du trépas
d'un ami > c'eft être auffi injufto & ridicule
que* ceux qui fe plaignent de la chute des
feulHes d'Automne, à caufe qu'elles leur
ont été agr^bles l'Eté. QuidlucidiÊttSùUi^
hk deficiit^ dit Salomon dans (on Ecdefiafti-
que: CependiEuit n6tre Etre bien confideré
n'efl rien , & celui de ce bel aifais femt>le re-
garder l'Eternité. Mais comme il n'y a point
de teraies affi» cheti& pour exprimer le
neâncdektvie} je n'en trouve point d'alfez
relevés pour vous &ire entendre avec oom-
bien de feraieté ce grand homme Ta quittée;
ce que je fai bien, que vous apprendras fi>rt
^DB LA MORT DES AMIS. 47
iKgminsefieùiÊtemtèsmmu: c'eft peu dCMt.^
G^^feà la vérité de perdre k vîe> quin'eft^"'^
rieo y nuis c'eft beaucoup pourtant, vu uôcro
finUeiXboidiiiaire) de k perdre avec tant dd
relblution.
Permettes* tnoi de vous dire maintenant
que s'il y avoit lieu de contrôler nos Defii»
nées, étant {dus avancé dans Fage^ que n'étoil
celoi^ qui iKMis vient de quitter/ f aurais ap»
paremment plus de fiijet que vous d'accufet
ieSort, quimereferve, vraifemUablement
coomie le plus coupable, à être exécuté fe»
Ion k r^ueur des loix le dernier. Bon Dieu-
à combien de difgraces eft fujette une vi^
qui s'avance inièniiblement juTqiies dans k
cadudtél
Hm pum mtka pœnkemk tncumat m^LâhirkL
vmtidiul
Mds acquieiçons doucement aux ordonnant
ces du Cvâi & confidérons vous & moi dana
cereooontie, que nos ferions tort à nôtre a*
mi de k plaindre comme Ton &it ceux, qui
deibeodent tout entiers dans le fepulcre, &.
qui ne ki&nt autre chofe d'eux, que les 09
êc k cendre de leurs odavres. Certainèmenc
fonoomficéldnre, fes ouvn^^es conlacrés à
l'immortalité, & (k rcponmiée fi glorieuiè^
demandent que nous le traitions d'une.futre
> 48 , ^ LETTRE XCVIll
fiiçon. Je vous veux dire au fujet de fes ex*
cefleut^s comportions une choie, qui pour
me toucher feul > ne laiflera pas dé faire con-
fioitœ Ton équanimité par tout. Vous n'i-
gnorés pa% qu'il m'a voulu nommer en divers
Heux.de fes écrits , & vous^ poUvés vous fou-
venir, que dans fon commentaire fur le dixiè-
me livre de Diogene Laërce , qui contient la
vie d'Ëpicure, il combat la doârine de ce
Philoibphe touchmt la mortalité de l'ame
liumaine, comme il fait toujours ce q^i eft
contraire aux bonnes moeurs & à la Religion.
JLà il parle dans la page 5 57. de^ huit railbns
qui fe peuvent tirer des Uvres de Pkcon en
faveur de la bonne o{^nion, & de trente^trois
oue j'ai réduites en forme de Syllogilnbes
danlmon Traité de l'Immortalité de l'ame.
Mais parce qu'au lieu de trente trois il ne
m'en attribue par inadvertante quer vint-
trois, je hiixiis un jour en riant, qu'il m'avoit
fouflrait dix ai^umens> dont j'avois grand
fiijet de me plaindre: Il n'étpit pas mnemi
dés railleries, & il reçût très bien le repro*
die, que je lui Mois dans cette %ui:e,*
mais il m'a(]|ura néanmoins fort ferieufementi
qu'à la première occafion, ou dans une réim-
pre£Bon de fon Hvre, s'il S'en fidfoit, il ne
maiifl]ueroitpas de conter cet endroit^ me
priant,
DE LA MORT DES AMIS. 49
priant d'excufer (a bévud En vérité la bon-
té de (on naturd Se l'ianocence de fks mœurs
ne font pas exprimables, &nousn'enfàiAions
Goolorver ni un trop tendre ni trop exaâ fou»
venir.
La coutume de la plupart des peuples
d'Amérique eft d'enterrer avec leurs morts
tout ce qui leur appanenoit^ non pas, coni-
me qudques-uns l'ont écrit, à deffein, qu'ils
s'en fervent en l'autre monde, mais afin
qq'il ne refie rieta d'eux, qui puifle donner . '
la moindre penfée aux vlvans de la perte
qu'ils ont fiûte. Il n'eft pas même permis
de nommer un défunt parmi les Sauvageé de
notre nouvelle France,^ qui prennent à inju«
re, qu'cMi les fktk par là fouvenir de leur dif^
grâce, &qu'on rcnouveUe par ce mbien leur
douleur, accufant ceux, qui le font, félon
leurs termes ordinaires, de n'avoir point d'eî^
priL Si le leur néanmoins avpit quelque
teinture de la bonne Morale, ils (àqroien^.
qu*oo peuts'entreteniragréablementfur le fu*
Jet des amis, qui ne font plus, qu'il n'y a
lien de plus doux, que de fe repréfenter leur
ooovcrfàfion, & que pour nôtre pro|ire fatis*
£M9ion nous devons les enfeveUr, s'il faut
ain&dire, dans nôtre mémoire. L'abfencç^
qui f^^pare ceux qui vivent^ deceiixquine
YO LETTRE XCVII.
vivent plus, n'a rien de pénibfe^ comparée
aux joies qui refultetit d un fi charmant fou-
venir, outre qu'elle eft pour un fi petit eipac^
de tems> qu'elle ne mérite pretque pas d'être
confiderée. Les jeux funèbres des aaciens
. ne furent • ils pas in Aituès là deflus ? putfi]ue
^ Eufpne. les Ifthmiques, les Olympiques, les Né-»
fd L* méens, & les Pythiques, ne le célebraîetic
Ciem. A^ qu'en ocnnmémoratîon des hommes de vertu,
Ux. ^nt la fin étoit honorée par de telles rèjoulG
(ances». En e^et le tombeau eft celui , qui
nous met à couvert de toutesies disgrâces de
k vie; intxpugnabïlu arxfepulctum eft: &
pourquoi s'affliger de voir un ami dans un
lieu de fi grand repos? Si les larmes accom*
gagnent quelquefois les obièques de (on
€orps> les contentemens, dont nouscroionsy
que jouît Ton ame glorieuie, nous obligent
enfuite'à la joie. Mais c'eA en dire trpp à un
homme comme vous, qui conpoit mieux que
pecfonne les remèdes propres à toutes les in*
tlutar. it difpofitions de refprit. Un Rhéteur de Co-
w. RW. jjjj(]^ y afficha autrefois, qu'il diOribuott des
médecines verbales contre toute {kx%(^ d'aG
fliâions. Vous n'àvés pas fa vanité, mais |e
fuisafiuré, que vous fériés mieujr que hii ce
qu'il promettoit.
Je yeux ajouter id un petit apcMe, toii^
DE LA MORT DES AMIS, y i
diftnt ce plâifànt perfbnnage, qui taxe de Pé-
danterie caxx^ qui exâminept les chofes aca*
demiquement^ ou fans rien décider ^ ce qu'il
appelle n'être ni dehors ni dedans; Se qui à
dû dire une grande injure de nommer un
honune doâe ignorant. Vous avés raifon
de fixitenir qu'il connoit mal le cara<f))ére
du Pédant, peutêtre parce qu'il ne fe cûnnoit
pas lui - même y comme étant une chofe trop .
difficile. Ileflcenain^ que celui, qui mé-
rite ce dtre, fait prolêffion de ne douter de
rien, & alTure toutes chofes voulant être crô>
parce que aiant accoutumé de parler, foit à
des enfans, fbit à des personnes idiotes ou
peu éclairées, il n'a jamais reçu de contr^di-
éHon. Mais il me femble , que vous avés pris
avec un peu trop de chaleur & de dépit (on
inpotinence , qui ne ^eut faire tant de tort à
poibnne qu'à lui-m^e. A la vérité fans
s'être beaucoup chargé de Latin, commes
vous dites. Montagne & Charon le dévoient
avoir mieux infh*ûit. Car pour les livres du
Cacdinal Cuia de la doâé ignorance, appa*
remment il n*en a jamais oifl parler. Us lui
etiiSmt appris^ que la fcience humaine ne
s'élève jamais plus haut, que quand elle don^
ne fufqu'à la connpiflance de fes doutes par
les nùfons, qu'allé a de douter. Tant y a
D ij
it LET.XCVn.DÉLAMORT DES AMIS.
qif à fon compte Socrate devoit être un franc
Pédant) avec (on Génie négatif & prohibitif
feulement > dont iès difciples ont tant écrite
puifqu'il n'afluroit jamais den, formant féor
îemept des doutes ingénieux^ fur tout ce que
les D<^natiques do fon tems avançoient a*
vec le plus de r^folution. Cette grande in-
jure de Pédant regardoit fort encore ce père
commun de tous les Philofbphes> jiutant de
fois y qu'il proferoit (on mot ordinaire, hoc
uaum fcio , qnod ni/dl fcio. Moqués - vous,
£ins vous (acher, de femblables baffelTes d'e^
prit; & fi une louable pieté vous fiiit pardon-
ner aux plus coupables, quia nef cùaa fuidfêh
cttoity ufés d une indulgence plus aifée enveis
ceux, qui ne (àvent ce qu'ils difent. Quelle
apparence ya-t-il d'examiner à la rigueur
4in ouvrage, où l'Auteur aiant emploie tous
les bons mots, à peine ne trouvera -f on une
douzaine âûpz paflables pour devoir être un
peu confiderés,
Apparent rari nantes in gurgit^ vaftq.
Sans mentir, c'eft une chofe étrange, que
des perfonnes de fon talent, connu par les
maximes, qu'il veut faire palTer pour bon-
nes, aiment mieux dire des bagatelles de
leur cru, que de bonnes chofes après d'autres.
!K S^ ^ c»
^^ ^^ ^¥v y ^
DU SOUVEJSfIR,
L E T T RE XCVIU
MONSIEUR,
Nous apprenons de Seneque qu'Epicùre
ie plaignoit hautement de l'ingratitude
de ceux/ qui ne repaffoient jamais dansJeur
mémoire les plaifirs, dont Ils avoient autre-
ibis joul^ ce qu'ils devroient faire non feule-
ment par reconnoi(&nce d'une faveur reçue,
mais encore pour en recuçillir une nouvelle
& très folide volupté. Car félon ce Grec
Tattente des contentemens futurs, donne trop
d'ioquiemde, à caufè de leur incertitude; &
l'impatience de les voir arriver travaille fou-
vent plus l'efprit, que leur poiTeiFton ne le
contente. Quand ils font préfens, outre qu'ils^
paflfent comme un éclair, & que le fentiment
n'en peut être que momentanée, -puifque le
tems qu'on nomme préfent, ne çeut être
con^ que comme un inAant; on ne iàuroit
nier encore, que leur jouIiTance nefoit toû*
jours acGomps^ée de quelque dégoût, &
D iiî
f4 LETTRE XCVIII.
qu'il ne forte alors comme du 'ifiilieu de k
volupté je ne fai quelle -efpece de douleur,
qyi en efl inséparable ;
ÏMerp. '^ — vuiAodip fonte leporum ,
Surgir atnari ûliquid^ quod ïn ipfis flprihu
Il concluoit de là , qu'il tfy a que le fbuvenir
des joies pa(fées d'où nous aions le moien de
drer une entière & véritable fatisfadion, rien
ne s'y pouvant plus oppofer, puisqu'elle dé-
pend abfolument de nous , ' & que la Fortune
même avec fà toute- puifl&nce eft incapable
de la détruire. En effet cette avçugle Déefle
nous ôte quelquefois de la main ce que nous
tenions le plus aiTuréi & le plus affrandii de
. (àjurisdiftion; ^
Hor^f. ^u/tà cadmt inter çaUcemfupremaque la-
Ira.
Ath^t^ Et c'eft pour cela , qu'un de ces iUuflrés Gou-
lus ou {^afafites difoit autrefois,- qu'il ne con-
noi0bit point d'autre fouverain bien, que ce-
lijd d'avoir dans la bouche quelque friand mor-
ceau, panse qu'il ne cfoioit pas qu'on pût
)e lui ôter, qI que rien le dût empêcher de
ravaler.
Tout cela rend la penfée d'Epicure fort
foûtenable, à l'égard des plaifirs, qu'on efl
capable fiQnfeMleiQÇQC de rçi)oi|vçller^ mais
DU SOUVENIR, ff
•ufli de furifier^ & peutêtre d'augmenter,
par cette st&on de nôtre ame y qui nous re-
preièiiie les chofes paflees hors de tout trou-
Ue, & plus parfaites^ que nous ne les. avons
autrefois repenties. Je crois pourtant ^ qu\>ii
pourroit porter encore plus loin la plainte de
ce grand partifan de la volupté; puiique ce
n'eft pas en conûdéradpn des feuls contente*
mens reçus, que la mémoire nous rend lo
boa office, dont nous venons d(5 parler; &
qu'à >moa fens nous lui lommes beaucoup
plus redevables de faire changer de nature
aux emiuis, que nous avons foufferts, parut)
ibuvenir, qui du moins nous chatouille,
s'il ne nous oblige davantage, après en avoir
ôté tout ce qu'ils ont eu autrefois de piquant.
Car il n'eft pas plus naturel à l'Abeille de con-
vertir en douceur ramerturtic du Thîm , ni -
au feu de changer les cailloux en cryflal de
Muran, & en pierres précieufes, qu à nôtre
reminifcence, û l'on peut ufer de ce mot, '
de rendre nos plus grandes adverfités agréa-
blés, par cette opération merveilleufe, que
nous éprouvons tous les jours. Âu0i eft-ce
des travaux endurés, & des fouffrances, qui
nous ont le plus affligés, que le Poète a fi
hardiment prononcé,
iJm memimfft jMahit. !^'^
lU)
ftf LETTRE XCVIII.
plus j^avpce dans Tâge^ plus je trouve de réar
lit^dans feette dodhine : Et jamais je n'ai taut
ibuhaité la mémoire d'un Juriiconfultë, ou
d'un Héros de Roman, qu'aujourd'hui, qiio
par le fréquent ufage d'une révuê générale de
tout ce qui m'eft arrivé depuis tant d'années^
je fat donne mille fatisfaélions inconceva-
bles à l'égard de tous «les accidens de ma vie
de quelque nature qu'ils foiënt. Je &i bien^
qu'iiyadesperfonpes, qui en uTent tout au*
trement, & qui ne font jamais de réflexion
fur leurs aétions précédentes, que pour ie
coatriAer, fi elles ont eu quelque mauvais fuc-
ces. C'ed ce qui fit dire à un ancien, qui
étoit de cette malheureufe humeur, qu'il
mettoit fa mémôireentre les plus grands oiaux
de fa vie. Mais ce fentiment, qui cftje plus
ordinaire pajrmi ie peuple, fe trouve fort éloi-
gné de celui des véritables Fhilofophes, qui
ont accoutumé leur raifon à fe rendre mai-
trèfle des chofes paflees, à tirer profit de tout,
& à fairp cette excellente transmutation,
dont nous parlons „ du mal en bien.
Si je confonds quelquefois les mots de mé-
moire, de reminifcence, & du fbuvenir,
c'efl que l'ufagç of^aire le permet ainfi,
qui a laiflé aux Latins ceux de recordation^
& de recorder, dont autrefois Ton fe ièrvoir^
)
Du SOUVENIR. ^7
aiatit leur fondement fur Tancienne opinion^
que les principales opérations de nôtre ame
(e paffi>îent au cœur. Car nous difons enco-
re Gdoa cette doârine , fa voir par cœur , Si
ledter par cœur, ou de mémoire, ce que
nous pouvons prononcer fans lire, & fans
fuggeàion. Les Records dâs'Sergens ont
encore cette noble'origine, mais qui s'accor-
de très mal avec la bonne Philoibphie. Et
certes, Toubli d'un amant en quelque cho(è;
qui rc^ardoit ià maitreffe , fut fort gentiment
excufée, fur ce que ià mémoire ne Ic^eoit
pas comme elle dans fon cœtir. Or cette *
mémoire étant une des plus importantes fa-
cukcs de l'ame, fe diflingue du fouvenir, qui
eft cùmme l'aide de la mênae puiflance: Et
k Ibuvenîr fë confond avec la fouvenance,
comme n'étant qu'une même chbfe, rendue
par une figure, qui fe peut auffi bien nom-
ma GaBici/me y queHeUeniJkeyOaGreciJme,
pui^u'il nous eft atifli naturel qu'aux Grecs
d'eaqdoier l'infinitif avec l'article pour^expri-
mer un iiibftantif. Quant à la reminiiceoce, /. ie
.Ariftote la diftingue fi exprefTément de la^'-^*^
mémoire, qu'il attribué cette dernière mê-
me aux anioiaux fans raifon, refervant la re- .
minifixnce à fhomme feul, conune celle,
qui Ce £8dt par une efpece de difcours ou de
D v
fS LETTRE XCVIII.
(yllogifine. Ced pourquoi il ajoûfee quç les
perlonncis d'un efprit pcfant ont ordinaire-
ment plus de mcnioire, .& celles > qui l'ont
prompt & éveillé plus de reminiicence: Non
mJem memoria pracellunt, &" remmi/centia;
fed magna ex parte qui tarda hehetique fitnt in
genioy memorwfiores fuut ; qui céleri ac dacili.
reminifcentiores. D'où vieùt, que tant de
gens sVccufent fouvent de peu de mépipire.
pour chercher leur avantage du côté du ju
gesient. Notés aufll, que cette reminiicen-
ce d'Atiftote eft fort différente de celle de
Platon, toute occupée à, remettre refprit
dans les connoiflânces, qu'il avoit avant que
4'informer le corps, & que le premier a éta-
bli deux fortes de mémqire, Tune fenfitive
ou animale, félon nôtre précèdent difcours,
& l'autre mtelleâuelle ou raifonnable, qui
convient à la reminifcence, quoiqu'il les ren-
de toutes deux dépendantes du tempérament
du cerveau. Mais l'on n'eft pas obligé de
' parler toujours avec tant d'exaétitude, ni
d'eipploier fi préciiément les termes, dont
nous ufons, quand le langage commun en
difpenlè. Se qu'on fait profeffion de s'en fer-
vir indifféremment, comme je le fitis id
Or pour rendre plus utile, &plusagréable
iout enfemble, la fouvenance des dtioCss paf
DU SOUVEMIR. ^9
fêes j il ËKUt connoitrcf l'art d'en bien ufer , &
(àvdt y procéder avec cet ordre, que les Sa*
ges ont nommé Tame de l'Univers, & de
tout ce qu'il contient. . Clément Alexandrin ^ ^ ^^^
tire même l'origine du mot Grec, quifigni-îj|]^i/^.
fie Dieu , de l'ordre excellent, de la belle po-
fition, & de l'admirable conduite dont il fe ^ '
fet en toutes chofes, ©eog yrapot t^v Qmv.
Certes il n'eft pas des méditations PhiloTophi*
ques, tdles, qû'eft celle dont nous parlons,
comme de ces agréables révéri^ss d'amour,
où l'ou permet à l'efprit de fuivre tout be qui
lui plaît, le laiûant aller fur fa foi , & lui ac-
cordant de fiiire des équippéçs jufques dans le
vuide, fans en tirer jamais autre profit que .
celui d'undivèrtiflementilluroire. Laraifon,
qui nous doit obliger, au fu|et que je traite,
i mieux qccùper nôtre acuité mémorative,
& à pratiquer plus avantageufement cet en*
cretîea intérieur, qui nous donne une fi dou<
ce OQUverËition avec nous mêmes, dontper-
ionne ne peut nous priver; c'efl que félon
Tobfavation d'Ariilote nous ne faurions ja-^^* j
mais jious bien prévaloir des chofes, quç
90US avons conçues fans ordre, ni les tirer
avec^aifirde nôtre mémoire, fieHesyfqnt
eqtr^, & fi nous les y tenons placées avec
oQofiiiîoQ, C'eil pourquoi, ajoute cçm^
60 LETTRE XCVÎIL
tredeTEcole, les Mathémariques,' qui ont
leurs parties li bien réglées & avec tant de rap-
port entre elles > (ecohfervçntbeaucXHipiiii-
eux dans nôtre fou venir, que les autres fdeo*
ces qui n'y entrent pas avec tant de méthode.
Si nous voulons donc recueillir quelque (hiit
denosadionspaffées, par des réflexions &des
yjuës réitérées,' dqnt Pythagore & Tes dîici-
ples uibient fi heureufenient: Si nous dev-
rons retirer, non feulement des plaifurs, qui
nous ont été chers , mais encore de nos plus
grandes ad verfités, lesconfolations, <fùt la
mémoire d'Epicure lui foumiflbit: Il faut ob-
ferver tout l'ordre , qui fe peKt pratiquer <]aiis
cette forte de Aamiliesy vty bâtir jamais, com-
me l'on dit, de châteaux en Efpagne, coo*
gédier toutes ces vaines ^chatôudleufes peu-
fées y qui fe détruifent les unes les autres^ &
conduire cet examen de confcience, s'il faut
ainfi parler, < de telle façon, que le tems, le
lieu, k matière, ou les perfonnes, lei^eglent
(ans faillies & fans extravagance. Car, pour
le dire encore un coup, il faut laifTer aiut
charmantes rêveries d'un amant, ces ^re-
mens d'eiprit qui luiparoilTent ft tendres, pui(^
que ceux, quilesdécriventlemiçux, avouent^
quela raifony dlféduite, &fbn ufàgeprefque
entièrement fu^endu? La Philofophie eft
BU SOUVENIR. 61
cropimpéiieufe^ &nes'éIoigQepasafler^u(è«
lieux, pourfouffirirfes interrègnes d'une paC'
ikm, fur la partie principale de nôtr» ame#
L'on a nommé Ephemerides Pythâgorique$,
ksréca^tulationsjouraaliereS) dontcegrand
ami de la [retraite & du fileoce a donné le»
premia:s leçons. Mais parce que (es conver*
ikdoasabflraites, dont nous/parlons, s'éten*
dent (iir tout le cours de la vie, dont Ton (b
rend un agréable compte à foi* même , elles
ont plus de rapport à uneconfeffion générale,
(pour emploier encore ce terme de religion)
qu'à ce que la Morale de Seneque & dePy tha*
gore a (i vertùeuTement enieigné pour un
u(àge quotidien.
j'avoue, que tout le monde n'eft pasprûpri
à s^entretenir agréablement de la forte, & à
fe fournir à foi - même une compagnie préfet
lable à mille autres, puifqu'elle ne manquo
jamais, & qu'il ne s'en tcouve point, qui
prenne fi aifément nôtre humeur , en s'y ac-
commodam, ni qui ufe de tant decompla|«
iànoe qu'elle en 9 pour nous. Ceux, que
n'^ouvent rien de plus ennemi, que leur
propre génie, qui ne rencontrent en eux mê-
mes que de quoi fe coûtriftér,^ & qui ne fë rer
tirent jamais de la moindre folitude , qu'a^
vec des chagrins, qui leur i^tërcnt vifible*
6A LETTRE XCVIIL
ment le corps & refprît^ n'ont garde de ttou-
ver leur compte dans la pratique de ce que
nous dilbns. Mais il n'en efl pas de même
des âmes nées à la contemplation j & pour
dire un mot fans vanité de ma propreindiiîa-
tion, je vous puis affurer avec cette franchi-
fe qui nous lie d'une fi étroite amitié, que je
ne penfe pas m'être jamais retiré de ces pro-
menades folitaires dont vous m'avès (buvent
feit des reproches, qu'avec beaucoup plus de
gaieté que je n'en avois en les commençant;
& que je n'ai point trouvé de plus grande
coniblation aux dégoûts inévitables de la vie,
que dans les rétraites intérieures & profon*
aes> où dégagé de la prefTe^ron a moien do
foûmettre à Dieu & à la raifon les plus vio-
lentes paflions. . Ûr outre ce remède à tpute
forte d'affliâions, que j'y ai toujours rencoîi*
tré', vous y établifles bien plus folidement la
(atisfaâion , où vous pouvés être des choies
du monde & du traitement de la Fortune.
Car c^éft là que chacun peut infiniment con-
tribuer à Ton bonheur; par une certaine mé-
thode de multiplier les [Jaifirs, en donnant
un prix eittraordinaire aux moindres faveurs
du CieL C'eft encore au même lieu^ ou
l'on fe prépare contre les plus dangereuTes
embûches de cette même Fortune. U e(l
DU SOUVENIR. ^3
de fes cardTes, & 4e Tes plus belles
nkes, comme de cdles d'une usité
Te. Leteim plus coloré qu'à Tordi-
mire, & le Yifiige meàleur que de OGutume»
Ibtt quelquefoisau dire des Médédns des pré*
lâges d'une mabdie produûûe^ ce qu'en
mo&paitîculjerfaiibuveiit éprouvé. SipU-
fàarsliqms^ îf fpeeiojkr ^ & coloraticrfèOa
eft^ fi^feSa habere bmajim deiet: fme fmm
%i^H- èi toJkm hahitu fubfifiere ^ neque ultri
progreA po£imt^ fere rétro y quafi rum fWB-
Jamrevobnmtftry félon le texte de Cornélius/^ a. f. a.
CelliKy pris d'Un des premiers dphoriimes
dliippocrate. Les fiivûciUes traitemens de
la Fortune nous doivent être encore plus fu£^
peéb> &nous£uretoi]|oursapprehenderquel*
qu'un de iès grands revers 9 à quoi ne iè trou-
vent îamais préparés ceux^ qui ne confidé-
rant que le prtlènt, font auÔi ék»gnés des
penfiSes du fotur, que des réflexions fur le
paflë^ parce que leur humeur où leur mau*
valè ifàlitution les rend ennemis dfe la con^
temphtion, qu'ils nomment une pure excnh
vagance, ou Teifet d'uneblzarre mélancholie«
Quoiqull en foit y l'on ne faûroit nier que i
llwhîmde àcouverfer avec foi -même par le j
Cbuvenir du cours de nôtre vie, félon les !
biens de les maux, que nous y avons éprou*
€4 LETTRE XCVIIL
vés; ne foit une des plus courtes Vcms pour
arriver à la félicité, puifqu'iln'y ariea^ qui
nous approche davant^ige de la Divinité. En
e&tÂriftote n a jamais penfé plus dignement
de. Dieu, que quand il Ta mis dans une plé-
nitude de toutes choTes, qu'il trouve en lui-
même & fans aucune dépendance d'ailleurs;
ce qu'il a repréfenté par le feul mot de autar-
qme qu'il lui attribue, & dont il fait le louve*
rajn bien. Or quel moien avons - nous d'ac-
quérir, autant que nôtre humanité le (buffine^
cette indépendîuice d'autrai, & cette pleine
fuflîlance , qui nous foit propre , fi c^ n'eft
par l'heureux iouvenir dont nous parlons,
qui dépend abfolument de nous, & qiii non
content de nous mettre en pofTeflion de tous
les biens de la vie,, que nous y avons ocperi-
mentes, a même l'induflrie de niétamorpho-
iër nos maux paffés en de véritables fàtisfà-
ddons d'efprit? Nous avons déjà expliqué
comme ces chofes fe font, & nous ne pou-
vons pas douter de leur fuccès après la fincere
protedarion d'Epicure à foncher Idomenée»
qu'encore qu'il fût dans l'agonie d'une mort
ttès douloureuïe, comme étant caufée par
la fuppreffion d'urine, & par Tinâammation
de fes entrailles, il ne laiflbit pas pourtant
defetcouverdansuneailiettqd'ametrésdouc^
&
DU SOUVENIR. tff
& dans une joie très accompUe^ qqe lui doi>-
noit Tagréable mémoire de tant de belles
penfêes ou il s'étoit entretend toute fa vie, &
de ce QQibbre confidérable de chofes nouvel-
ksy âont il avoit le premier enrichi la Fhflor
(bphie* Si ce grand ami de la volupté a pu fè
cràfder) Se taème fe réjouir de la fortèi
dans les relfentiinens d'une néphrétique^ qui
fôta de ce monde peu dlieures après > alTu^
lant^ que le fouvenir de Tes avions » & de
fes omtemplations Philolbphiques, compen^
foit avec plaiTir toutes fes fouffrances; quo
ne devons -nous point attendre de nos méd^
tadonsraiibnnables^ bien réglées, dans uà
meilleur & moins déplorable état, comm0
celuioû nous les pratiquons d'ordinaire;
. En vérité il n*y a que répreuve feufe^ qui
nous puiÛe apprendre, quelles font les dou*
ceuis de repaàer fur l'innocence de nôtre
enfiinoes fiur TinAitution de nôtre jeuneflei
fur le progrés de nôtre raifon; fur la premier
re afqplicacion de nos (oins aux^aâions de k
vie civile; fur le contemement ou le dégoût
que nous y avons trouvé; iiir les notables &
périodiques changeojens qui nous Ibnt arri«
vés, juiqu'à ce que nous foiooji parvenus
dans un âge plus .avancé; fiir les coups do
Fortune bons ou mauvais, que nous avons
TmeVlLPên.L E.
W LETTRE XCVML
teffentis; fur les emportcmens à^ttprk que
tout le mon^de foufFre, & les déreglemcns de
nôtre volonté fi difficiles à domter; fur la
condition, dans laquelle nôtre propre choix^
Ou celui de nos parens^ nous a &k vivre;
bref fur tout ce que nôtre imagination nous
peut repréfentér/dans une vieiUefle qui Ta
encore affez vive , & la mémoire aflfea^ entiè-
re, pour y &ire toutes les reflexions pofli-
blés. Car tenés pour très confiant > que
tous ces articles différens font autant de Ibur-
ces inépuifàbles de penfées, & de fentimens
qui nailTent en foule dans un efprit accoutu-
mé au difcours intérieur, & à la méditation.
Nôtre feule inflruélion, par e'iremple, ne
nous doit elle pas fournir un entretien auffi u-
tile qu'agréable, de tout ce que nous avons
, appris de ceux , qui ont eu la charge de nous
élever, pour y remarquer non feulement ce
que nous leur devons, comme a ait Marc
Antonin au premier livre de fa propre vie,
mais encore leurs &utes, & leur mauvaifë
conduite , qui caufe de fi dangereufes confe-
quences? Ajoutés à cela le firuît de vos étu-
des particulières, fi elles ont été aflez'heu-
reufes pour inventer quelque chcfe, par un
travail, qui vous (bit propre, & par une ap-
, plicatiôn d'efptit, où vous n'aies été primé
DU SOUVENÎR.j ' tf7
de perfbnaè. Sans mendr les tranfpotts de
)oie, qui naiflent de là^ font inconcevables
à ceux j. qui n'en ont jamais été chatouillés
& le moindre des chapitres^ que'nous avons
touchés eft capable feparément, de nous oc-
cuper Tame avec douceur ) autant de tems^
que nous en pourrons accorder à cet exerd*
€eoontemplati£
Que fi fortant de nôtre petit monde ^portft:
tif, nous voulons avoir quelque attention à
tout ce que le grand nous fera voir de con(i-
dcrable, foit par le fouveçjr de |ce que ïious
y aurons obfervé, au cas que nous nous
Ibions plus aux voiages, foit quç nous defe-
fions aux relations des autres , qui ont voulu
que le public profitât de leurs travaux; ç'efl
où Iji feule mémoilre nous produim tant de
fujets d'admiration ) que nôtre fatisfadioq
ne pourra être troublée y (i ce4i'eft par la trop
grsHide multtmde d'objecs divertiflans. Quel
plaifir de juger des différentes pAûJès de la
Nature, &dc;s divers vilàges, qu'elle prend
dans toutes les parties du Monde^ par des ca-
prices, (fae la feule longueur ou variété du
rems peut ^xcufer! De comparer l'ancienne
Egypte, lors qu'elle endoârinoit la Grece^
Se qu'elle étoit l'Ecole commune desPyttei-
gores, des Platons, & de tous ces renom^
E ij
6% LETTRE XCVIII.
• mes Sages, ou Philofophes; avec l'Egypte
des derniers fiécles , pleine d'ignorance & de
barbarie! -De confidérer le même change-
ment à regard de la vieille Grèce, où cette
fuperbe Corinthe n'a pas préiëntemeot vint
maiibns, & ou la (kvante & populeufe Adic-
nés ne compte pas aujourd'hui trois à quatre
mille chetié habitans, n'y reftant que quel-
ques ruines du Lycée, & deux colomncs,
qui marquent avec un tas de pierres , la place
où fut autrefois r Académie! Certes il eddif
ficile d'obferver ces chofes, £àns élever fon
ame au deflus de tout ce qui eft pendable;
comme Ton ne peut lire fans quelque indi-
Du Lûhr. gnation d^ns un voiage récent, qu'une vieille
fenmie fait prcfentement fon poulailler de
rétude de'Demofthene. Cela nous porte
enfuite à refpeâer & ià, & dans tout ce que
contient ce vafle Uni vçrs , la générale Ddti-
née, ' qui ne peut être autre, que l'impéné-
trable volonté de Dieu. Auffi a voit^ on fur-
nommé aux lieux dont nous venons de par-
Fmftttt. ler le grand Jupiter Mœragetey ou, Cmdu-
cteur des Parques^ comme celui, qui diipofe
de tout ce que nôtre feul défaut de lumdere,
& la pure foiblefTe de nôtre efprit a fiyt appel-
1er Fatalité, Deftin, ou Neceflité éteradU^
abfblûë, & invincible.
h 8^
DU SOUVENIR. 69
Il y a deux choies à obferver dans ce^ rêve*
ries morales & Audieuiès, où nous exerçons,
nôtre fouvenir, qui ne Ib peuvent omettre . ' \
làos perdre le prinicipal fruit de toutes nos
méditations. La première , de recueillir foi- '
gneuTement fur des tablettes oaautrement de
certaines penfées, qui nous viennent quel-
quefois dans cette abftradion, fi nous pe vou*
Ions pas les perdre, les jugeant dignes de
quelque confidération; parce qua peiné. &
rarement fe prérententelles une féconde fois »
à nâtie imagination. Les Arabes ont un pro*
verbe, qui porte, qu'à faute d'être foigneux
d'avoir toujours fur foi ce qu'il faut pour une
il importante récolte,- Ton ne fauroit jamais '
po&der, ni fe fervir à propos d'un bon mot.
Les termes dont ils ufent portent dans Ipur
traduâion, ^ui mn hahet in manica (dbuniySm.fyf.
nm baUt in corde verhum. Et c'eft ce qui ob-
ligea œt Hafan, dont ils prifent tant la doârr*
ne, à donner un écu d'or d'un bout de plu-
me, pour écrire promtement une fentence, ^
qu'il aaignoit d'oublier. Car tout le monde
n'a pas le privilège de ces magiilrats de Gui-
de, appelles par aritiphrafey^c»;7^oi2f^, àcau-f/u^^r.
fe de leur excellente mémoire. Et pluiieurs ?«. Gr<f c.
même font fi infortunés en cette partie, qu'el*
lelew manque au befoin, comme au Loiip
E iij
70 LETTRE XCyiII.
Ccrvicr, s'il eft vrai, que dans fa plus grande
Ëiim il perde le fouvenir de fa proie, comme
on Ta écrit, pour peu qu'en le retournant il la
perde devué. Tant y a, que les moins oublieux,
& ceux que la Nature a le plus obligés en cela,
ne laiffent pas d'avoir fou vent befbin de ccfe-
cours. La féconde chofe, que je crois aufli
fort ncceflaire , furtout à ceux de nôtre génie,
c*eft de finir tçûjours nos homélies^ de quel-
que (brtequ elles (oient, par cette commune
réflexion Sceptique, que toutes nos lumières
ne font que ténèbres , & nos plus fortes ccm-
Doiffances, que des titres certains de nôtre
ignorance. Lés vérités contantes n'ont nul-
le proportion avec la foible portée de nôtre
efprit, & nos plus fecrets entretiens ne man-
queront jamms de nous faire appercevoir,
s'ils font accompagnés d'ingénuité, que li
DeitiocrUe a eu raifon de dire de fon tems,
que cette vérité, que tant de Philofophes
dierchent, étoit cachée au fond d'un puits,
rAlléman a ajouté depuis de fort bonne grâ-
ce dans une de fes proverbes, que par mal-
heur encore la corde nécefloire pour dépen-
dre dans ce puits s'étoit rompue.
L'excellente defcription que fait cette
incomparable pcrfonne, ('^) qui eft nôtre
adniiration commune, des belles léve*
O Midalaine ScuderL .
DU SOUVENIR. 71
des d'un amant, & de fes transTports d'et
prit od elle lid permet de prendre fi agréa-
Uemeot l'elTor, eft en partie caufe du fujet
de cette lettre. Afaîs tenés pour aflfuré , que
œn'efi pas Incrément ni fans y penièr que je
viens de la mettre hors de toute comparaifon.
f ai vu tout ce que la Grèce nous a lailTé dans
œ geore d'écrire qu'elle nommoit Eroti^e.
Clko^on & Leudppé d'Achiiles Statius, li^
mené & liineDias.d'Euflathius , Théagene &
Chaiîdeed'Héliodore, Rhodandie & Dofi*
des de Théodore Prodrome, aufli-bien que,
Daphfiis&ChloéduSophifteLongus, avec
Thoogeoe Se Charide qu on donne a un Athé-
nagoras, (mt été autrefois les divertilTemens
de ma jeuneflc. Je me fou viens même de
rentrait que nou^ a donné Photius dans ià Bi-
bliothèque, tant des amours de Rhodanes&de
Sinonis, décrites par Jamblique, que de cel-
les de Cfoias & de Dercyllide que rappprtoit
Aotonius Diogenes ; mais en vérité je ferois
cooideoce de mettre tous ces ouvrages,
quelquemèritequ'iUaient, àlcgatld'uneCle-
lie, ou d'un Artamene. Ce n'eft pas que
les Grecs n'aient été des Fdntres merveilleux
àbieoic|>réfenter les mœurs , & à tirer en per-
feâion la figure des eiprits, dont ils expo-
fent toutes les paf&ons d'une façon fi nsâve,
E m)
)
7» .LETTREXCVlïLDU SOUVENIR.
que jamais les Ladns n*y ont pu arriver/ AvT-
- fi n'avons- nous rien dé ceux-^ci en ce fitle ni
fur cette madère, oui approche de ce qu'ont
fkit les autres. Apres avoir rendu néanmoins
aux premiers ce qui leur eft légitimement dû,
je ne ferai pas difficulté d'ajouter, que les
deux ouvrages de nôtre langue dont je viens
de parler, ont non feulement les grâces Grec-
' ques, qui régnent dans toute leur contextu-
re, mais de plus une gentille(re& une pointe
d'efprit, qui leur donne un avantage nom-
pareil, fur tout dans ces entretiens miracu-
leux des hiftoires particulières qu'on y voit.
EnBn je fuis perfuadé, que ni les anciens
Grecs ou Ladns, ni les modernes Italiens,
Ânglois, ou François, n'ont rien produit en
ce particulier caraâère, qui leur puiflfe être
raifonnablement comparé. Mon intendon
n'eftpasdepréjudicierparlàbuàla charmante
Âftrée d'Urfé; ou aux trois belles Aroadies
de Sennazare , de Sidney , & de Lope ; ou à
la célébfeCaiïandre, fi heureufe au choix de
fa fcéne. Se fi remplie de beaux évenemens;
B ont plus qu'à quelques autres pièces de ^è-
me nature, &c qui fontauffi de très haut prix.
Une diofe ne perd rien de fa grandeur, ^ur
en avoir quelqu'une au defTus de foi.
Uhmns. , Non eft pufillum fi ^dmaximo eft minus.
^ M( ^ 73
â n'y a point de bien qui n'ait (on mieux ^ Se
quelque chofe encore au delà où àejuperlatif.
La fignificadon néanmoins de ce dernier tei^
me, toute exquife qu'elle eft> n'ôte rien i
cdle des deux aubes.
D E
LA SCIENCE QUI EST
EN DIEU.
LETTRE XCIX.
MONSIEUR,
\ •
\
Bien que quelques-uns aient défini k Philo*
ibphie une icience qui apprend à coa-
noîcreDieu, je tombe pourtant d'accord avec
vous, que la glbire d'un Chrétien ne oonfiAe
pas tant à être bien fondé enraifon, qu'à fe
tenir ferme Se bien confirmé dans Ta Foi.
Mémento Ckriftiane^ quodnonvoceris rationoi^
Us y feifideUs^ dit pour cela Saint Augufiin«
Mais encore ne faut^il pas traiter û injurieu'^
E V
V ,
\
74 LE TT RÈ XCIX.
Cernant cette même ràibn que d'autre ont
fait, paruneïélepeutêtreinconfidérç; pui(r
que la tenant de Dieu au(fi bien que la vraie
Religion, nous femmes obligés de les res*
peâer toutes deux con^me fiUes du Ciel.
I. A/tf/jû C'eft ce qui fait prononcer à Laâance Firmi-
Reiigioni ^^ ç^^^ belle fentence, que le fommairede
toute nôtre intelligence doit aboutir à ce point,
jde ne penfer jamais, que là Religion foit con-
traire à la fageflfe ou à la raifon, ni qu'il y
ait de- véritable fageffe fans laRéligion; utne-
quertUgioiMa/bufapientia/ufcipienâapt^ ne-
que uUa fine reÛgiMefTobandafapientia, Tant
y a , que nôtre Philofophe n'a pas été tel,
' qu'on vous Via dit dans cetteconfeeence, dont
vous voulés être informé , n'aiant pas fi peu
refpeélé les autels , qu'on lui puiffe abfolu-
ment imputer à crime tous les propos, qu'il
tint avec une liberté, qui accompagne fou*
vent ceux de fa profeffion. En effet, outre
qu^tl eft reconnu pour ne manquer pas de
2éle dans une véritable dévotion, Ton peut
^ foûtenirenfaâveur, que comme tout men-
ibnge proféré ne rend pas un homtmemeoteur,
quand il croit dire la vérité, toutehéréfie non
plus ne fait pas hérétiques ceux, quifemblent
y adhérer lors qu'ils penfent fiiivre de bons
ftatunjsnS) n'y aiant £ue Topintâtreté coatr*
DE LA SCIENCE QUI EST EN DIEU. 7f
les v^és Catholiques, qui les pujfle coo»
vaincre d'être tek Je I^ifl^ donc à Meflieurs
de Sorboone l'earamea des penfées, dont il
s'expliqua, pour en retrancher ce qu'ils juge*
root de qiœlqu^ préjudice à la Fpi, & dans
le leul deflein de oomenter ^^ôtre cunoEté,
)e ferai cet effort fur ma mauvaife mémoicie,
de vous rapporter (bmmaircment, mais avec
le plus de fidélité, qu'il me ièra poffible, ce*
que }'en ai pu retenir.
Le thème fur lequel fes antagoniftes & lui
«'exercèrent le plus, fut celui de Ta fdence.
ou cooQoiilânce que Dieu a des chofes:*
quoique tous s'accordaffenten ce point qu'el-
k devoit être infime, comme le font tous le^
attributs de la divinité. Dieu voit tout, Dieu
eft tout efprit & tout Oreille, dit mèn» la
FoêfiePayenne.
àwûKML
TetMs namque videt^ tutus mens^ tatus îf
audit.
Paolanias affure, que les Grecs ne donnèrent
trois yeux à une fiatuë de Jupiter que pour
manpier (à connoiflance de toutt;e qui fepaf^
le dms ion Roiaume &-dans celui de fes Aeax
fieres, c^eA à dire au Ciel, fur Terre, èc
auxRnfers; ce qui peut enoote être rapporté
}
7« LETTRE XCIX.
aux trois temsdifférens, lepalTé, lepréfeat,
& le futur, qui lui font également connus.
Et c'eft pour cela (jue Mercure Tnimc^;ifie a
nommé Dieu un cercle intelligible, pu une
iphere d'intelligence, dont le centre étoit par
tout, & la circonférence en nul endroit, d'au-
tant qu'elle n'a point de limites. Mais parce
quelapuilTancedecemêmeDieu, touteéten-
due qu'elle eft, n'empêche pas que l'Ecole
n'avoue qu'il y a des chofes, qu'il nepeutpa^
fiiire, comme par exemple du pafTé le futur,
fiquidem potentia ad prceteritum etiam Deo de-
negatur: nôtre Fhilofophefoûtint, qu'on pou*
voit maintenir Ëins impieté, qu'il fe trouvoit
de même beaucoup de chofes, qui n'étoienc
point foûmifes à la connoiflance de Dieu;
telles que font les aâions, qui peuvent être
ou n'être pas , comme dépendantes de nôtre
ïrfl^nc- Arbitre; l'Eglife aiant déterminé au
Concile de Conftance, qu'il y a des chofes
contingentes, &ç tellement libreâ:, qu'elles
peuvent auffitôt arriver, que ne pas arriver.
Car puifqu'on reconooit , que ce n'eft pas
«n défaut de puifTance enDieude ne pouvoir
empêcher que le paffé. n'ait été, toute Pim-
puiffance fe trouvant au iujet^ qui envel(^pe
une répugnance de contradiâion, pouruièr
4çt9mesGlaf&ques; l'on doit dire demême
DELASCjm^EÇJJIESTEHDIEU 77
que ce n'eft pas une ignorance en Dieu de ne
pas connoicre les chofes contingentes & dé-
pendantes de nôtre volonté indéterminée;^
dautant que le défaut dépend de leur nature,
qui reiifte à cette connoiflançe par une invici-
bleconttadiétion, utfe hatet res ad ejfe y ita
fe habet ad cogn<sfci.
Les connoill^nces de Dieu (ont toujours
vraies ^ & la fcience néce(&ire aufli bien qu'é*
temdle; de forte;, que fi Dieu (àyoit, que
je duffe faire une chofe, qui dépend abfolu*
ment de ma volonté 9 il s'enfuivroit qu'avant
que de m^ détermine^ il feroit tellement né-
ceffidre, que je la fifle, qu'il ne me feroit pas
poflibk d'çn uier autrement. Or cela ruine
de Ibrte nôtre Franc- Arbitre^ qui confifté à
pouvdrfiure^ ou ne pas faire ^ Agir^ pu ne
pas agir j qu'on peut dire, quWec fa perte il
n'y auroit plus en nous ni bonté ni malicemo*
raie, ni vice ni vertu , qu'on nous pût impu-
ter^ nemo peccat in eo quod vkare non potefty
dijt fcfrt bien Sainr Auguftin. Ajoutés à cela, '• * **•
que contre toutes les règles du bon raifoùne- '^ '
ment, deux propofitions contraires feroient
vraies en même tems. Tune aflfurant la né*
ce0ité de nôtre openition future, & l'autre
ibûtenant la franchife de nôtre volonté pour
ners'y.pas porter fi bon ne lui femble.
78 LETTRE XCIX
Ileft certain, & cela fut tans coitteftâtion^
que tous les Atçîbuts de Dieu, comme le
fontceuxdelaiciènce, de la volonté, & de
' la puifliainçe, font des choies (i parfaitement
unies en lui à caufe de (a fîmplicité, qu'on
peut dire, qu'ils font fa divinité même; o'y
aiant que la foibleflfe de nôtre efprit, qui nous
oblige à les concevoir divcrfement, par une
diftinâion nommée virmelle, cXI à dire,
qui les £iit différer en vertu feulement. Mais
u Êiut'aufli demeurer d'accord, que lapuif^
iance du même Dieu s'étendrôit bien plus
loin, (i die n'étoit limitée par (à volonté,
qu'il pourroit ^nner l'être à beaucoup plus
de choies, qu'il n'en veut produire; ' que les
Mondes (broient auffi infinis , que Metrodo-
re les concevoir, s'il ne les eût voulu réduire
à Tunité; & par confequent, qu'il peut en de
certains cas ce qu'il ne veut pas. L'on doit
dire le même au fujet de fa fcience, qu'elle
n'eft bornée, que par (à feule volonté, quia
été de tout tems de créer un animal librs
dans fes aébons , & joûiilànt d'un Franc- Ar-
bitre, afin que par là ufant de mouvemens
propres, & aiant part à Thonpeur d'une fitin-
te vie, il pût efperer la certitude ou les au-
tres oéatures ne peuvent arriver.
Or ficette exception mife à la fdenoé Di-
DE LA SCIENCE Qp! EST EN DIEU 79
vine, des aâioQS humaines, qu'on nomme
contii^ntes, pa^ce qu'elles peuvent être ou
n'être pas , ne marque nul iSefaut en elle > qui
ne làifle pas d'être infinie^ puifque'elle em*
braffe tout ce qui peut être connu, & la re^
pugnance de la part du fotet, qui ne peut re-
cevoir cette contraâion, que nous avons déjà
dite d'être néceflaire & de ne. l'être pas au
même tems: Il sVnfuit, qu'il n'y &ur6it avoir
d'impietéà ioutenir , que Dieu ne fait pas dé-
terminémcnt quelles feront les aâions d'un
homme confidéré comme agent lil^re; non
plus qu'à dire, que le même Dieu ne peut
pas les chofes qui font contre toute railfon^
& contre fa nature, comme de pécher, de
s'anéantir, ou de fe détruire foi même , par*'
ce qu'en l'un & en l'autre cas, il voùdroit &
nevoudroitpas, il feroit £>ieu , &nelefe?
roîtpas? ce qui implique, enveloppe, ou
enferre une contradidion, qu'on ne fauroifi
pfx»ioncer fans blafpheme.
Ceft affez Ëdre pour rendre fur te fujet à
Dieu ce qui lui.eft dû, d'a0urer, qu'il (ait
tout ce qu'il veut fàvoir, & qu'il comprend
tout ce qui peut être (çï. Que (i fa préfcien-
ce ne s'étend pas jufques fur des effets dépen*
dans de nôtre volonté,, parce qu'ils font in*
certains » & peuvent auiBtôt ne point arriver^
r
«o LETTRE XCIX.
i ' ^ , . •
qu'autrement) Ton ne peyt pas imputer cela
à un manquement de lumière, ou de capaci-
té dans l'eiprit Divin, mais feulement au de-
Êiut de ce qui eft alors expofé à (a prévcûan*
ce. En effet il n'y a point d'impuiffance àne
Pm/wm- pouvoir pas ce qui ^ ii^pcfTible. Ce que
r" ^ lA ^^^ °^ ^^^^ points n'eft indubitablement pas
^^. y&k état d'être vu. Et les objets dont nous
praielt. parlous qu'il n'envjiàge pas comme certains^
^'^' parce qu'il les a rendus muables ou condn-
gens, &parconrequentnon-néce(Iaires; ne
prouvent autre chofe finon, qu'ils ne font pas
capables d'être repréfentèsnéœi&irement^ ce
qui eA caufe, qu'à ne les regarde que comme
contingensy c'eft à dire indifférens aux deux
rirties de la contradiâion, à l'ouï, & au non,
l'être, & au non être.
On voulut paier nôtre Philofophe des
deux fortes à/^ connoiflance que les Théolo-
giens ont acoûtumé d'attribuer fur cela à la
Divinité , celle Je vifion au de im't, Se celle Je
fimple intelligence : en lui repréfentant ce que
Saint Thomas, a dit dans la queftion quacor-
xiéme de la première partie de fa Somme.
Nous lui proposâmes de même la diftinélioa
des deux néceffités> dont l'une eft abfolue &
le dit dans l'Ecole çonfequentis ; l'autre hypo-
thétique ou oondîtionnçUe, quis'appdlecm»
* Je^nnetùt*
DELASQENCEXÎPIESTENDIEU. gi
co9^èf$Êatiiée. Et il ne dnt pds à lui paraphrafèr
les cormeis de Saint Auguflin, que nous ne ^^1^^'^
lemink^is à la raifon: Jutftra non iàeo funt^^^^^
quia a Deo prafcnmtur; fed idchrco pr^ciun'fitpcr J^.
fter, ^na fiitura fuat i tâchant par là de lui^***^
fidre leconnoitre en Dieu une fcience certair ^^
ne des chofes qui dépendent de nôtre volon-
té^ fims préjudicier au Franc- Arbitre. C^l- ,
le apparence, lui remontra quelqu'un , d'at-
tribuer moins de connoidance à Dieu, que
Viigtle n'en donne à fooProtée? quand il af-
fiiredeluiy '
■ ■ ■ novitnamijue atmia Fates ><3fMf.
Ç^fUt/btt^putfiierint^piefàMventurattahm
Le Cygne & le Corbeau furent confa'-
crés à Phœbus par les Payens, pour dire
qu il iavoit tout ce que les jours & les nuits
peuvent produire; outre que le Trépied fer-
yant à fes Oracks mpntroit^i qu'ils s'éten*
doieot iur les trois tems, le préfent, le fu«.
tur, & le paisé, ^fa tripos trim eurfus pra^
fagia poBieetur y hoc eft^ ExtafUiSy Inftantis^
b'Raptiy felon les termes de Martianus Ca*
peIladansfonnêuviéme& dernier livre, qui
eft celui de la Mufique. Mais il fe tint inè*
branlablement ferme dans fa doârine Péripol*
tétique , quç les propofitions ^e futuro in
mâtma cùMingemi , ne pouvoienc être dé-
TêmyU,Pan.l F '
/ >
«A LETJTRE XCIX.
termiûéaient vraies, d'autant, qu'il finit né*
cddairemeot qu'une chofe pour êtœ oontia-
gente foit de telle nature, qu'elle puifle être
ou n'être pas. Uprotefta,. qu'il lui étoitim-
poflible de comprendre, ce que c'ètoît qu'une
. certitude contingente; & nomma ua firanc
galimathias de dire, qu'une chofe (bit io&il-
u c. 7. & lible , mais non pas néce0aire , ajoutant ce
'^•V- mot de Pomponace au fujet des néceffités
confequentia^ tum cmfequèntis ^ dont il ferait
le , hoc utinam tam hem inteUigtritut , qHam
h eue involvitur^ videnturque pot tus effe iBufith
. ms ifta quam refponjiones. Et ailleurs: po-
tiUsfunt ver h y ^furfura^ quam r es ^ îs^ve-
TH farina. Lsi comparaifon de ceux, qui
prédifent le malheur d'un homme courant
vers le précipice, fans y rien contribuer, le
fit plutôt rire, que rendre; parce que leur
- prédiction au lieu d'être abfoluô ccmtient cet*
te tacitd condition, au cas que cet homme
ne s'arrête .ou ne fe détourne point du préci-
pice, ce qui empêcheroit (ans doute, qu'il
n'y tombât. Ainfi le plus que cette funilitude
attribuëàDieu,c'eftuneprenotionoupre(ci(»b
cehypothetiquedesaâionshumaines,queper«
fonne ne lui difpute, mais non pas une déter-
mihée connoi^nce, puifque nôtre volonté
étant libre, peut changer à tout moment.
DE LA SCIENCE QUI EST ERDIEU. S)
Cdl ce qui rend nôtre mauvfds Démon fi
porté il nous tenter & à nous fedtiire; iqudi
vraifcmbhblement il ne s'attacheroit jamaiSi
iinrant comme il eft, s*il ne nous connoilToit
pas capables d'^rlibi^ent, &fin6tredan^
nation ou nôtre faluc étoient déterminés ab«
folumear parles notions, quiibnt en Dieu, vû^
qui! ne pounxMt pas douter, ' qu'en ce cas là
toutes fes peines feraient inutiles. Mais no
peut-op pas même dire, que toutes les ex*
homnons, que Dieu nous fait pour fuivre
le bien , & toutes fes menaces pour nous dé«
tourner du vice, fembleroient des chofes ri-
dicutes, ce qui ne peut être imaginé (ans cri*
me, fi au mime tems, qu'il nous les 6dî, il
ikvcMt avec certitude; que ce doit être en
vain, & que nous exécuterons in&illible-
ment le contraire de ce qu'il nous confeille.
Quant aux paf^es de l'Ecriture Saiiite,
qm lèmblent ajuger à Dieu une connoiflan^
ce certaine des chofes fiitures, quoique dé*
pendantes de notre frandie volonté; il s*en
démâa, en foutenânt, qu'ils étoiefjt pleins
défigures, & de façons de parler accommo-
dées i nôtre capacité. Ainfi quand Dieu fit
£ivoir en paroles expreffis à Ezechie qu'il
mourroic, ce qui n'arriva pas; Saint Thomas ^ ^^
dit, qu'dUes (edoi vent interpréter du cours ««.ij^.
FM
14 . t E T T R E XCIX.
ordfiumlB de la nattire> félon lequel et Roi
devoit moupr, de forte ^ que ce qui £emble
dit là déterminément , ne l'eft que condido-
neUei;nent; non plus qup quand Jooas alTura
les Nioivites ^ qu'ils n Woien t plus, que qua-
rante jours, après lefquels lelir ville fèroit dé*
truite. Car quoi que la menace flkabfoluë
dans (es termes , il y avoir une condition fouT
entendue , s'ils ne fiiifojçnc la pénitence, qui
dépendait d'eux, v& qui les préferva de cette
calamité. Les lieux du nouveau ToAament
qu^cHi peut rapporter fur le même fuîet, fe
doivent expliquer de même. Et l'on ne (au-
roit, ajoûtoit- il , concevoir la faute de Saint
f ierrcs'il ne lui étoit pas poifibie de ne point
renier fon Maître, lors qu'il lui dit, que
dans le |our il commettroit cette infidélité
jusqu'à trois fois; ou il faut fouièmendre,
s'il demeurùit dans la foiblelTe d'ame ou il é-
toit, & que Dieu comme fcrutateur des
cœurs y obfervoit alorç., Car préfuppofanc
que Saint Pierre n'eût pas commis ce crime,
puifqœ félon l'axiome Philofophiquef^/^
fi in aâu'pofito miUwà fequitur incwmnoàum^
qui ne voit pk)int, que ledefautdefuccés dans
cette prédiâion pouvoir recevoir Ib même
interprétation, qu'on donhe aux textes pré-
cédens du vieil Tefiament? C'eft la même
DE LA SCIENCE QUI B5T EN DIEU. 89
dnfe de la promefle (knple du Paradis au
boti Larron^ qui cootenoit cette hypodiefe
fi>u(eiitecida€> en perfcverant dans la recon*
DCMffimce de fon Créateur, & dans The^eufa
diTpofiiîon d'e(prit odil étoiti pour ne rien
dire de ce que pouvoir contribuer fur ce der* .
nier exemple une grâce extraordinaire.
A toutes les raifons du paganifhie^ en fii^
veurdu Dèflin, il répliqua^ qu'Ariftote n'en
avoic reconnu la néceffité qu'à Tégard dts
dioCesomverrdles, & non pas des (ingulie*
Tes,, qui dépendent d'un principe libre , tel
qu'eft nôtre vobntd Mais qu'à prendre a*
vec Boeoe& Saint Ai^ftin, ce Fatum y ou
cette DcftiMéy pour la volcxité de Diel:^
qu'il a eu6 de toute éternité, il s'en ftloit tant»
qu'dle hiî rendit toutes chofes connues égale*
ment, que fi cela étoit, le même Ddtin,
quieft Dieu, feroit contraire à lui m&ne, &
fil wdoQté diverfe, puifque de tout tems (a
refokitioiia été, comme nous l'avobs déjà
exposé , de ccé^t un animal libre dans Ces o
penuions, & pofTedant un franc-arbitre qu'il a
toujours coniervé, quoiqu altéré parle péi-
dié du premier des hommes. .
Apres tout il minnënt, qu'encore qu'il f
cât quelques difficultés dans fon opfniott,
dqptmhtiniaçmreneiepûirentpasbien dér
F iij
. «tf LETTRE XCIX^ ; '
' mêler, tl4ui reftoit cette ûtisâfflioii,' & mè*
, ' me cet avantage^ defuivreravisdenosplus
grands ThéologrenSy qui font contraints d'a-
vouer, qu^en toutes cbofes il &ut toujours fe
ranger aux penfëes les plus féantes à4a gran-
deur de nôtre Ci^éateur: Et que puifque ion
lentiment n'ôtoit rien à la fcieiice de Dicu^
de tout ce qui pouvoit être Tçû par les loix,
qu'il s'eft prélcrit à lui même; mettant au
contraire un parfait & raifonnable accord en-
. crefa puiflance, fon favoir & fa vobntè; il
^ ne croiôit pas, que rien pût l'obliger à s'en
d^rdr. Surquoi tout le monde lui avoua^
qu'il valoit mieux, fouveot confeffer ingénu-
ment fon ignorance, fur tout en de lëmbla^
blés iiijets , que de fe laiifer emporter par la
diflficulté de quelque^ argumens à une créanr
Pwfl Sf jce peu honorable à la Majedé Divine. Nous
devons alors imiter ceiix d'Elide & les Athé-
niens qui facrifioient au Dieu Inconnu, c'eft
à dire, fi je ne tne trcxnpe, au. vrai Dieu,
que perlonne ne iàuroit ni compeudre, ni
eonnottre; en (bûmettantliui^blement nôtre
efprit^ ^ tous fes raifonnemens, à celui,
qui a cela de commun avec le Soleil, qu'ou-
tre qu'il ne fe découvre que par fa propre lu-
mière, &par la clarté, qu'il nous commu- |
nique, il nous éblpûit-, & nous aveugle^ fi
/
\
DELASCIENqiQyilSTENDiEU. S?
nous penfims le oontempler trop fimnenr^
êc flvcctéménté.
Sans meotiry il y a nulle fois plus de di-
flance enfre Dieu & rentendement humain,
qall nrs'en trouve entre cet^Aflre du jour &
leiiibou> àlavuëduquelAriAote, Tundes
plus dairvoians des^ hommes, a û fouvent
cooqiaié toutes nos connoiffances. Ce fut
pourauoi cet ancien, qu'on nommpit il me
lenibfe Simonide, & qu'on voulut ei^^aget
au diicours 4e la nature Divine, demanda
«oujouis de nouveaux délais -fans- s'y pouvoii"
lamais idbudre. Mais pour peu , qu'il nous
laife voir fim image^, comme un Parelie
dans la nuft, Se quelque petite idée, qu'il don*
ne de lui même à nôtre eTprit , nous ne ûiu-
lions ni trop les refpeâer, ni trop les dti?
mer. Clément Alexandrin ait là deflus une
faypodidè au quatrième livre de Tes Tapifle-
ries, dont je iiiîs bien aile de vousiàîre fou*
vemr. il fuppofe que fi Ton donnoit au choix
de qudqu'un de pofleder la connoiflance de
Dieu, ou la béatitude étemelle, comiiie des
biens diffoens; il feroit obligé d'élire la pre^
miere, comme de beaucoup préférable à
l'autre. Sans contefter là deffus, puifquç
ce (ont deux cholè» inféparables, . ajoutons
ièuleoiçnt, que quelques-uns n'ont pas laii^
F ui|
S8 LETTRE XCXX.
sédç ardre, qu'il vaudrott mieux èdre privé
tout à fait de cette connoiflfance, que de Ta-
. Voir fautive & injurieufe à la Divinité. Plu*
fr. diU tarquetàchâ de rendre probable ce fentiment
^''^^ par cette comparaifon , qui ne le juflifie pour-
tant pas tout à fait dans la vraie Religion.
Tyrefias, dit-il^ étoit véritablement bien mal-
heureux, de ne voir ni Tes amis, ni fes en-
fyns'j à caufe de Ton aveugldnent Mais il
fiiut avouer ^ qu'Athamas & Agave étoient
bien plus hiiierables, de prendre les leurs
pour des Tigres & des Lions, & Hercules
encore de déchirer les Tiens , que fon imagi-
nation bleflfée lui repréientoit pour les enne-
mis. Sa redUiftion eft , qu'il voudroit miçux
^ ne reconnoitre point de Dieux du tout ^com-
me Ton parloit de fon tems , que de les outra*
ger par des penfées inciignei d'eux, ou de fe
les figurer d'unç nature maligne, & qui fe
plait à nous affliger , félon la fàuflfe perfuafion
des fuperftideux. Cela fe rapport^ fort à
la lëntencç d un Philolbphe libertin , nuiis ju-
tHég. diçieux en CQ point, mpiusnon^itoUUtm^
^^- *» tudims Deos^ fed qui Dm opiniones nudtkudi-
v^ ffis applicat. Lç plus fur parti que la créature
puiffe. prendre pour ne tomber d^os aucun
4e ces inçonveoiens, c'eft de parler de ion
Cr49t«ur çomsm ks Pores 49 TEglifo ont
DE LA SCIENCE QUI ÎESf EN DIEU^ g9
toftjours Eût du vrai Pieu. Itsontdit> qu'il
fe troiivoit dans toutes chofes fans inclufion^
& au ddioFS de toutes fanç exclufion : Qu'il
étoît plus haut que le Ciel, plus profond que
TEnfeT) plus étendu, que la Terre, Se plu$
. difiîis que la Mer: Bref, qu'il eft par tout^
& qu'il n'eften pas 'un endroit, onmia in om- ^
«(«rfeloa Saint Paul, parce qu'il ne peut è^f* «^ <>-
trc éloigné ou abiènt d'aucune place , ni com- ^*^* ^ ''* ,
pris ou contenu en aucun lieu. Cc»nmetous
les oombres le trouvent dans l'unité, & toih ^ '
tes les l%nes dans le centre; toutes chofes
fom en Dieu , & il n'y en a pas une, oii il ne ^
fe rencontre ; ce qui vz contre le fens d'Em*
pedode, qui crût, devenir Dieu, fi Ton ne
le trouvoit nulle part.
ÇluofugisEnceladef jMfcunqueafpukvii
oraSy
Sut lùoefemper tris.
Lelktt pourunt quelque fpacieux que n^tt^^^^î*
imagîiiation le pui0e faire , n'égalera jamais /s^^'^, ^^
ion famnenfité;' non pljus que le tems.fonc u.
Etcnûié; l'efpritiâSagefre; la vertu fa Bgn*
té; ni l'ouvrage fa Puiffance;^ pour parler
encore comme fait un de nos Doâeurs.
Quelqu'un de la compagnie lui ajouta en-
core par forme d'avis & de conclufion , qu'il
étoU vrai , que comme le concours de Dieu
Fv
90 LETTRE XGIX.
2X Tk. r. AUX cauTes feoondes ne détruit pas leur natu*
P 9^' ^- re , & n'empêche pas y que les effets ne (oient
naturels lors qu'ils on( des caufes naturelles:
la vue & la connoiflance de Dieu n'ôtoit pas
non plus la liberté aux actions de nôtre vo-
lonté, ni la contingence aux contingentes:
parce que, fo^tdansfonconcours, (bit dans
fa préfcience^ il n'altère point les caufes fé-
condes ^Jèd eo modo É^ pravidet , €^ concutrit^
quoagunt. Qu'il faloit pourtant prendre gar-
de foigneufement^ de ne tomber pas dans le
reprodie^ qu'on a fait à Ciceron, d'avoir
mieux aimé blelTcr la Providence de Dveu,
que le franc- arbitre des hommes: ^vtho-
^1^ ^' mines f aceret liheros^ feciffefacrilegosy comme
*''* en parle Saint Âuguftin. Car puifque toute
l^glife a toujours tenu, qu'on ne pouvoit
nier fans une efpece d'impiété, que la préfcien-
ce de Dieu ne s'étendit fur toutes les chofcs
futures, qui lui font préfèdtes de toute éter-
nité; il n'étQit pas permis de douter, qu'il
ne prévit les. nécefTaires comme nécefTaircs,
& les contingente; comme contingentes,
quelque répugnance d'ame qu'on pût fentir
làdeffus. Sans mentir, il peut y avoir bien
de la témérité à combattre un lëndment fi
univerfel , & le plus fur efl d'humilier fbn ef
^t encepoint^ & de l'arrêter fur la déter*
DELASOENC&QyiESTENDIÉU. fi
» ■ ' . '
miiiarioii de Juilin, grand Martyr & gra11d9a.fl.tfi
Philofophe, qui porte, que cette préTdeocef^f
divine n'eft pas la caufe des chofes futures»
mais qœce fiint^les, qui font la préfoeuce
eaDiea, fiios pcéjudicier à nôtre liberté. v
Ceft tout ce que vous faurés d'une con*
feienoe qui eut au moins cela de bon, qu«
danis des ientimens différens Ton^n'oiOt ja-
mais une parole contraire à la civilité, ni qui
petttofiEn)ferper(bone. Vous jugés alTez {Mûr
li, que cet homme vain & impormn tout en-
Cbmble, que vous connoiflés fi bien, ne s'y
trouva pas, qui s'attribue fortement ce que
Ciceron donne à Cameade^ de n'avoir jamais
difputc de tien fans obtenir la viâoire, nàU
lam unfuam rem àrfendiffe quam non proharit^
mt^mnéfpÊgm^quiimn&nevtrterit. Envé*
lité , outre le défiiut de charité, il y a bien
de la fiMblefTe à ne pouvoir fouffiir la moin*
drecontradiâion, ni le moindre mot, quicho*
qu^ qu'on ne s'irrite au dernier point :
^— Turgefcit vitrea Inlis^ Pfrffii^.
FiatàiiTy Arcadie peeuaria ruJere iicas^
Et il me femble que c'eA une grande honte
aux perfûnnes de nôtre profeffion, qu« les
honmies d'épée fe battent prefque toujours
en & gardant beaucoup de refpeâ les unsaux
autns; qu'ils s'ôtent la vie ^ gens dix»»
99 LE T T R E C.
ôeur^ £aiis ie dire le moindre, aiitnge; &
que les hommes de lettres , fouvent même
ceux, qui fe piquent le. plus d'être Fhilofo-
phes, ne comeftenc jamais lan$ s'inîtarier.
Bon Dieu, qu'il eft peu de (kvans Se fiiges
tout enfemble ! Et que Platon eût grande rai-
{^- i^ ion de récrire à Dion, que ropinitereté fa-
cfoeuTe étant haie d'un chacun, devoit finie
h demeure dans la folimde; 9 oa£a/^&a èfnfiua
a^ivoatoç èçtv pervicada Jàistudifus efi contwker-
natif.
M VAINE PRESOMPTION.
L E T T R E c
MONSIEUR^
Un ancien difoit, ou'il étoit Cort difficile
qu'on s'abftint décrire de Ton tems quel-
que fatyré, vu ce qui s'y pafiToii^tous les jours^
& il i^oble qu'on pourroit foûteotr à^mèr
DE LA VAINE PREfSOMPTION, 93
me, qu'i! eft comme impoiïible à ceux, qui
j irokfit toutes les fortes vanités du grand mok>
-de, d'êtreaiTe^reteaus^ pour n'ufer cbntm
: elles d'aucune inveâivc . Mais je ne fiiîs paf
de cet avis> & je penfe que hors ceux, qtii
moQteot expreflement en chaire pour deda^
merfur.œfujet, (futmedidnammorihsfa^
ciant^ comme parle Tertullien, les autres
peuveot bien, fans approuver en cela ce qui
ne leur plait pas , vivre à leur mode , & Iai0
fer fiijre les autres comme ils rentendentt
puifqu'ik n'ont point de furisdi<ftion for euxj
Outre qu'il y a^ beaucoup de témérité poUf
un particulier^ de voubir reformer le monde;
il lui eft fi aMe de fe taire, & de porter le
doigt fiir cette partie oii toutes les f^iituêe
d'ifarpûcratemettoientleiien^ qu'en vérité
c'eftpreique toujours par inipuiffance d'efprit^
qu'on le dîfpenfe d'en uièr autrement. Lo
fileoce fixirnit tant d'agréables entreti^^ à ,
ceux, qui en favcnt bien ufer, qu'il n'y a
guëres que les inconfidérés, qui le rompenc
pour dire des vérités importunes, outre qu'el^
les font prefqiie toujours inutiles. L'Eccle-'
fiaflique dit fort bien , qu'ils ont le cœur fem*'
Uabk à un vailTeau percé, qui ne peut rete-*' c it
nir aucune liqueur ; corfatui quafi vas cotera- ^^^^ .
. Aes; & en effet le mot du Spartiate De;marà^4^j9àr.
96 . L E T T R E G. ,
peiibnnes s'impofent pour V^yoit; & il re-
noncera toujours à toute la gloire, que peut
produire la plus haute feveur, finecij^efitfu^
perbis ûffidere liminibus ^^ acfuperciUumgrave^
£r contumeliofam etiam humamtatem pati^
pour ufer encore des propres termes de Sene-
que. Mais tout excmt d'ambition, qu'eft
l'homnle fage, il iie méprifera jamais une
honnête réputation, & bien Icmi de négliger
ce qui la lui peut conferver, il perdra la vie
comme THermine, plutôt que de fe dif&i-
mer, & que dïntereffer notablement (on
honneur.
Cela préfuppofé.de la forte, & que le mé-
pris de ce même honneur «caulè fouvept celui
des vertus, parce qu'il eA prefque toujours
leur recompenfe, & que ce font elles, qui
compoiènt cette voie ladée toute brillante de
leur éclata & parjaquelle les plps grands hé^
ras font enfin parvenus à l'immortalité: fai-
fons maintenant quelques réflexions fur ce
vice oigueilleux, qui détrôna les premiers
Monarques dû Capitole, & que les Roniains
ne purent fouffrir même en la perfonne de
leurs JRois, Juperbiam Romani ne in Rege
fmdtm ferre pétuermrt^ (Ut le plus éloquent
d*entre eux.
. Mapremiefepenféçmeporteàremarquer^
qu'il
DE LA VAINE PRETSÛMPTION. 97
qalà n'y a point ordinaireinent de gens pîus
mdigiies d'être eftimés & honorés, que ces
prèfomtueux , ^ui afFeâent infolemment une
gloixt^ qu'ils avoucjroieat eux n^èmes ne pas
mériter^ s'illeurreftoit quelque ibrte de pu* "^
deiir. Mais comme un vaiiTeau plein de vent
ne peut recevoir les bonnef liqueurs, leur ei^
prit rempli de vanité ne fôuflire aucune tdn*-
ture de Morale, ^ la modération qu'elle en«
Ceigne avec la connoif&nee de foimème, eft
la dioi&du monde, qu'ils abhorrent le plus.
L'homme vertueux repréiëme excellemment
le revers de cette médaille, il diminue toû«
jours plutôt, qu'il n'augmente ce qui peut.
être dit en la recommandation, ô yap hria/^
K^ 0sjasrTwrfMç èçof, comme en patte Ari-
ftote. Et parce qu'il tient pour une maxime
afiurée, que faire de bonnes aétions pour en^
recudlBr de la gloire^ c'eft être plutôt ambi-
tieux que vertueux , fui virtutemfyam puil> Sm.^di9^
carivmty nonmtutilaboratjèdgloria^ il cft
fi éloigné d'agir par un motif de vanité , qu'il
r^ette ou met au rabais toutes les louanges,
que kd peut attirer ion' mérite* A la fiiçon
de cet oifeau. Merq>s inconnu en FrancCj
qui cft vraifemblablement l'Apiafler des La^
tins, &qu'£liena(&ireneyolarversleCiey.i.c.^
qu'au rebours dç tous les autres oifibaux,
TêmVHPênX O
98 L E T T-R E C
•iant la tête bafirée vers la terre; fi oeliii,
qui pôfTede une folide vertu , s'élève fiprt haut
par fon moien , rhumilité dont il abonde , lui
fyk tenir la tète coUd)ée, quoiqu'il ne vc»e
prefquerien ici bas, qu'il n'ait droit de mépriier
commeétantaudeflousdelui. Maisneprenés
pas (à grande modcitie pour une humilitiévd'ab-
jeâion &defoible{re, telle qu'eft celle du Ro-
£eau: C'eft une humilité de conndflànce^ de
poids^ &deforce^ femblable à celle des Palmes
recourbées parla valeur & la peiànteurdelcurs
fruits. En effet la fàjgefle^ qui fert de cou-
ronne à toutes les vertus morales, chérit ft
uniquement l'humilité, que fa pente natu-
relle eft vers les lieux t»is; d'où vient la bd-
le penfée des Arabes, que je vois traduite en
ces termes, SapUntia fe habet adjuperhosy
ut a^a adaltiora loca. Cela veut dire qu'il
n e(l point plus contre nature de voir remon-
ter les eaux, ce qu'dles ne font jamais, que
par une grande contrainte; qu'il efl merveil-
leux & prefque impoflible , qu'une véritable
fag^e accompagne les hctomes fuperbes &
fierânent orgueilleux. Mais ceux, qui la
poifedent, ne perdent rien pour cela de ce
qui leur efl dû, tant s'en faut, ils TcfatienneDC
plus fadlement par leur humilité , & (i & é-
vitent l'envie , qui eft pcefque inTepacahle des
DE LA VAINE PJŒ'SOMPTION. 99
âogos^ qu'on leur donne. C'e(l ce que l^a-
cite témoigne de. fon beau père Agricole
par ces paroles 9 qui nous expriment rafliec-
te modérée de (pn efprit^ ita virtutein agen*
io^ vtrecuttdia in fradicando^ ^xtra invidiam^
nec extra gloriion erat.
Voulés-vous bien reconnoftre l'imperti-
neace de ces ambitieux ridicules ^ cçnfidé-
résy comme,, pour une vie gloriéufe, ce
ieurfemb]e> & purement imaginaire, ils en
perdent une eflfentielle, comme , pour poir
feder un rang pénible,^ ou une autorité, donc
ils abufent & qui les^ confume^ ils abandon*
neot avec le repos tout ce qu'une vie bien con*
duite a de plus charmant & de plus (blide;
enfin comnrie ils iè donnent quelquefois mil»
le maux pour acquérir des titres ^ qui rendent ^
un jour leur épitaphe un peu plus magnifia
qœ» Laiorant, ditexcellethmentSeneque^^e hrev.
in titKkmJèpulcrij €?* r/f tmus ab iUis numere- ^* ^* '^*
tur ammsy omnes mnosjuos conttrtîit. L'en^
dnxt où fl parle de la forte efl Ti exprés çdn*
tre ce que nous avons tous les joui^ devant
les ytuir> H il décric fi bien la miferable con«
duite deceux, dont nous parlons, que je ne
puiffm'entpêcher de vous le rapporter 9 à la
chargequé je ferai diipenfé de vous en faire à
OKHi cwiînuce une paiaphrafe Françoife,
/ G ii
ïoa 1 E T T R E C.
- • ' ^
jOmnhm quiâem occupatcrim conditiç^ m^tra
efty eùTum tamen mferrima , qui ne fuis quidem
oeupaticnihuslaborant. : 'AiaJimum àormiunt
fomnumy ad alienum ambulant gradum^ aia-
> lienum comedunt appetitum : Anunr/y îf o-
V àiffiy res omnium liberrimaSy jubentur,^ Ht
fivelmtfcirequambrevisipforumvitafity co-
gite^ ex, quota parte fua fit. Ce font les
firuics ordinaires d'une ambition déréglée*
Cependant la plupart du monde eft trom-
pé par l'éclat d'un grandeur imaginaire, &
par les apparences trompeufes d'une felidté,
dont ces perfonnes ne jouiront jamais. Ce
font des temples d' Egypte fort magnifiques
À bien travaillés au dehors, mais remplis au
dedans de chats, de ferpens, & de crocodi-
les. Ce font des monumens ou fepulcres,
dont l'ornement & la peinture charme d'a-
bord nôtre vue, quoique ce ne foit qu'infe-
dtion au fond , & que leur intérieur foit plcfin
Jr imc. ^ç pourriture. Et fi nous en cixMons Lucien,
^^ nous les comparerons encore à des livres
bien dorés & fort curieufement reliés, à l'ou-
verture defquek on ne trpûve que des Thye*
(les, desOedipes, &desTerées, agités par
" ces furies, que le théâtre de Tancienne Tra-
gédie nous repréfentoit. J'appeUe aiofi les
{>ai&OQS, qui travaillent une ame préibmp*
DE LA VAINE PRE'SOMPTION. loi
toeufe, d'autant plus à plaindre, qu'diemet
Ton bien dans Ton propre malheur, fa joie
dans çequi la devroic affliger , & fouvent fon
ambition dans la plus bafle infamie. En effet
il fe trouve de ces Thrafons, dont nous ps»:-
lonS| qui tirent avantage de tout, & qui
s'cQoounigent même par les outrages qu'ils
reçoivent, lèmblables à la toupie des en&ns,
que Tefcouigée relevé, & qui s'anime &.{c
tedrefle par les coups de fouât Pour le
moins qu'ils (è (buviennent, . qu'ils n'ont pas
moins d'envieux^ que d'admirateurs, quamstn.iUmi'
magma mhrantiumy tam magnus mvidentiumtttbm:
jnpuhisift; qu^lsconfidcrent, que Dieu ne ^''*
fe plait pas moins-à déprimer les chofes hau* ^
tes, qu'à élever lesplusSaffes&lesplushum- .
blés, eiaxanft los adarvts y alcanfe los mulû'
dmret; & qu'ils me permettent que je dife à
Vun d'eux, que vous connoiflés bien ^ Cette
laiUerie d'un ancien^'
- — puteum piito te quoque Quînti;
iV«Di quanto (dtior es y tam mage ûfpiceriSi
G lu
lo» L E T T R E CI.
DE
LA VIE SOLITAIRE.
L E T T R E CL
MONSIEUR,
Q:
ue vous êtes injufte de vouloir obliger
vôtre ami à des chofes que vous ne fau-
ries raifbnnablement defirer de lui! H vous
fi déjà écrit, qu'après avoir donné à la Cour
par des refpedls , qui ne nous font pas incon-
nus, toutletertîs, quevousTy avésvû,
^^^.A . Imalidus vires ultra fortemquefmeSfa;
^' . il eft refolu de prendre pour )ui le furplus de
ce peu de jours, qui lui reftcnt, & de les
paffer, fi faire ,fe peut, en lieu, bii nec Pe-
Cic.ep.u. lopidan^mfa&a nequefamam audiat. Quand
AnicHmi ^^ r^il^ons feroient moins fortes & moins ac-
compagnées de juHice, encore auriés^vous
dû en faveur d'une retraite fi Philofophique
complaire à la refdlution d'un ami, accom-
pagner de vœux favorables fon deflbin, &
dire au moins à fa déchaige,
éd. y. amat bonus otia Daphnù.
MaiSj qu'au lieu de cela , vou^ le perfifcutiés
DE LA VIE SOLITAIRE. 103
infianceSy dont l'on fe ièrvirok
poor caflammer le courage d'un leune hom*
me, qui commence fk carrière; que vous
lui wuBiés ftire jnendre, tout caduc qu'il
cft, de jeunes & nouvelles efperances, &
qaevousoriesdifeàagepeiibnnedefa for*
tB> qu'il Eut planter pour les Corneille^
ou pour là pofterit^
iffireD^AmpyroSy carpent tmipoma «^ ffJL/.
cfeftoe que )e neme fdfe jamais imaginé de
vou^ & j'ai bien de la peine a leconnoitre
là dedans toioe vôtre équité, & vôtre diicré-
rioo' ordinaire. £ft-il pt^ble, que vous
n'aies poinc penfeeàmieuxemploierlacoii*
fidcration des dcfcendans, qu'au fiijcc qui fë
préfisnte^ &quevoiiso'aièspojntvûcomnieil
cft ai£cniaillant de vous repardnrtoutoequiiè
dk du Nfpoii/mey qui eft un mot fi odieux
dans h Morale? £n éSet il arrive Couvent^
qoe les pbs grmds ioîns^ qxie nous em-
plûtoDsen&veurdeceux, quiviennentaprés
DOiB, reu^entfimal, qu'ils fimt la caufe
vîfiUe & la ^us prochaine de leuis dâ»u-
cfaes, & par elles de toutes leurs infintunes.
Pô» ce qui touche l'etpoir des grâces, que
▼oasvooléS) qu'il attende dans une Êiîibn fi
avmncée, qu'eft k fiemu je vous prie de
G iiij
104 LETTRE CL ,
me dire, pourquoi vous le deftinés au même
fupplide y que le Poète dut fouffrir là bas aux
^ames condannées à expier tous les crimes
qu'elles ont comfnis, d'être expofées à des
vents, qui^es tiennent fufpenduês en l'air,
€e qu'il égale ^ux peines du feu/ & de l'eau,
dont autres font tourmentées ?
f*^f _ alia panâunhir inanes
Sufpenf£ ad vefftos ; dûs fuh gurgitê vafto
- InfeQum eluiturfceluSy aut exuritur ^e.
M'eftrce pas la figure de ceux, qui fui vent
leselperancestrompeufes, & qui fe repaif*
fent des fottcs vanités de la Cour?
Il fe plaint de ce que vous lui voulés fiiirc
peur enifuite de tout ce qu'on peiit attribuer
de mauvais à la folitude d'une rétraite. Com-
me fi là fienne devoit être des reprouvées , &
telle qu'on dépeint celle d'un Timon, d-'un
Ajax, ou de quelqu'autre aufii incapable de
méditer que ce dernier. Sacha, queledO'
fert ou l'Aigle fe plait, ne témoigne pas
hloins l'excellence dç fa nature, que la com-
pagnie dont les Etouméaux ne fe peuvent
pafler eft une marque de leur foiUefle. Vous
l'avertiiTés pourtant, qu'une trop fombre&
trop profonde quiétude , iiir tout après l'éclat
^ le tracas du grand monde , n'eft pas moins
' à craindre^ qu'une ombre trop épaifle aux
DE LA VIE SOLITAIRE. lOf
chofes^ qui fimt accoutumées au grand air, .
nocent èi^frugihis umhra, Vhrg,Ha.
Vous lui dites > que comme Julius Firmicus '*'
aflure par les rcgîesr de rAArologie judidairei
Sie les Signes , qu'elle appelle folitaires y font
ns efficace, • & ne contribuent que fort peu
dediofe, ouriendutout, aubiendellJBiverst
câix qui vivent feuls & hori4e commerce do
oompagnies^doîvàitêtrereputésauffiinutilËS^
queoes Affares dans la fodetédes hommes, où
ils ne (ont plus con(idérés> que comme des
membresféparés, denuluûge, &quifecor- '
rompentd'euxmèmes. Etc'eft fur cela, que
vousluifaitesvaloirl'opmion populaire, que
ceux,quifeplaifent à planter, prolongent leurs,
îouis dsms cet exercice ou ils profitent au piï*
Uic ; ce qui peutètre fondé fur la créancedes
anciens, que les Dieux Te hâtoient d'ôter du
monde ceux, qui n'y étoient plus propres à
rien. Mais que vous êtes loin de vôtre com-
pte dans ces ridicules obfervations, & que
vous vous fouvraés peu de ce que nous vous !,
avons fi fouvent foûtenu,' qu'il n'y a poin^ i
de perfonnes, qui profitent plus aux autres^
& ^ contribuent davantage au bien de ta
communauté, que ceux, qui préfcrivent au
refie des^ommos ce qu'ils doivent ejcecuter» ;
& quiméritept par là, d'être refpeâés d'un
Gv
ïOtf L BTT R E' CL
. chacun, comme les Précepteurs de tout le
genre humain ! De même qu'il y a des efprits,
qui fe trouvent accompagnes par tout^ &
que lliermkage même où la plus grande iblî-
^ tude n'exemtepas de difhraâton{ p«ce que
lHnx}uietude de leurs penfées, & le trouble
de leur imagination , ne les abandonnent ja-
. mais; Il s'en rencontre d'autres de meillciûre
trempe , qui font heureufement dés homélies
dans les plus grandes afifembiéeS) quelacon-
fufion des lieux & des perfonnes n'empêche
pas, d'entrer en retraite, '& qui fe condiment
librement à un exfl volontaire dans leur pro-
l$b.4.Je pre pdls, Âppien s'étant par conlequent trom-
helk du. ^ à leur égard, & au fens^, que nous Tex-
pbquons, quand il a crû, qu'un Sicius étoit
le premier, & le feul, qui avoit trouvé pen-
dant les fureurs du Triumvirat le bannifle-
ment dans fa patricf. Après tout vous aies
obligé de mieux interpréter l'aîfHon, oiî fè
veut porter vôtre ami, ^ de préfuçpder)
<qu?il devoir avoir de puif&ns moti& pour ce-
la, puifqu'il vous avoit déclaré Textrémite
ide fa fouffiancc, & fa dernière relbludon,
en ces termes que vous rapportés en les con-
dannant^
ykg.ed. I Certum eft mfylvisy inter Jpebeà ferarum \
DE LA VIE SOLITAIRE. 107
Pouvés-Yôus croire, qu'un, honime îde Ion
génie parle de la forte, qu'après avoir pefé
toates dioùsj & mûrement délibéré avant
que de fe déterminer ^
Je veux en fa faveur vous confier là deffus
une penlëe^ qui me fervit d'entretrien dans
une promenade de la Fe^e durant cette der«
niere campagne. . J'y confidérois lesdifféren-
tes vies^ félon les diverfes conditions des
hommes, & commençant par ceux des
chan^, jemerq)réfentois, comme la con«
veriadon des perfonnes ruftiques, qu'cm ap*
pelk»t autrefois Ruftres^ donnoit bientôt un
certain dégoût d'eux, non feulement à caufe
de leur groflkr entretien, mai^ bien plus^
parce qu on y reconnoijûToit fouvent dans uta
mêmefujet cette groffiereté accompagnée de
beaucoup de malice. Fafiant de là aux Geft>
tilshommps de campagne , je faifois reflexion
fur cette violence & cette brutalité, dont ils
font prefq[ue tous profeflion, jugeant, que
ce font chofos, qui ne peuvent plaire qu^à
cetBT, qui^ont l'efprit auffi tyran & aufli dé*
pourvu de connoiflânce, qu'eft ordinaire*
ment le l^r. . Je regardois enfuite conune
ces mêmes Gentilshommes ont ofé nonob»
ftant œk nommer vilains les Bourgeois ou
citadins, auffi bien que les vilageoiS) &«o
lOg L E T T R E CL
cuferde yflenie les habitans des viles les
plus polies^ mettant les uns & les autres dans
•une même catégorie: Tant chacun prife (k
Ciçon de vivre, adea umctàque flercusfoum he-
se olety & tant nous fommes tous endins à
méprifer celle des autres. D'un autre cote
je me mis à rêver fuc ce que le fejour des vil-
les a fidt nommer aux Grecs ajluce , aux La-
tins urbamtéy & à nous cwUîtiy l'entretien
plus fubdl mais prefque toujours inteielTé
de ceux, qui les habitent, & qui ne vifent,
qu'à s'ôter Jes uns aux autres le paia de la
maia Ceft ce qui nous porte bientôt à les
. haïr d'une animofité Timonioioe, conûdé-
rant, qu'ils ont converti les mdlleures poli-
ces, inventées ce femble pour lé bi^ des
hommes, à leur deftmdlion & à leur mifere;
ce que mon efprit fè prouvoit à lui même par
indudion & par une longue énumeration de
plufieurs exemples. Mais quand je vins i
examiner là^vie des Courtiiàns, ou de ceux^
qui penfent compofer ce qu'on nomme le
grand monde, je ne pus m'empècher de con-
clure, que c'étoitc^ede toutes, quiâoitla
plus capable de ietter un efprit dairvoiant &
Philofophique dans une pârËiite miÊmdin}'
pie, ou totale averûon du genre humain;
parce qu'il n'y voit prelquë rien, qUi ne dio-
DE LA VIE SOLBTAIRE 109
que ià rdiibn, &oùibuventlafolie> rinju*
ftice, ou quelque violente cabale, ' ne rem-*
porte ior l'intégrité^ furlebonfens, &fur
k plus haute vertu. Souvenés* vous là del^
fus de ce qu'a écrit Joannes Saresberienûs^
Evèque de Chartres, êc difciple de Saint
Thomas de Cantorbery, dqntilnousaau^i
donne la vie, dans^fon traité^ Jem^citna-
&mj après avoir perdu une douzaine de fea
meilleures années parmi les Courtiià&s de
fontems; Je n'empêche pas pourtant, que
vous ne fiiffiés paffer toutes ces chofes pour
ks vifioûs d'unatrabiHaire, pourvu que vous
m'avouDlés, qu'onnefauroitgucreslesenvifar
ger del'œil dont vôtre ami peutlesavoirregar^
dées auffi bien que moi , Êins préférer un de*
fert pro^ à la contetpplation > à tout ce qui
(ait rechercher aux autres la vie adliveavec
tant d'emprefiement.
Afin que vous ne penfiés pas , que j'agifTe
comme partifan de celui, que vous âvés ren-
du votre adverlàire, ou que je {prenne cett9
occalkn de contredire vos fentimensi con*
ère la profeffion que je Eus de n'en époufer
aucun determinénient, & fans cette fufpciif
(ion Sceptique j dont je vous ai fouvent ai&ir
téy que^nemedepartoispasvolontiersp Jq
vousavooêV qu'à mettre TaâioQdc nôtre fi^
UO LETTRE CL
siù commun à la balance , & à la confidérer
nuëment , elle peut recevoir di vcrfes interpré-
tations, tenant du problème qu'on.eoyilage
différemment > & qui a Tes raifons de part &
d'autre. Mais pourquoi dans cette indiffé-
rence choquer fi rudeihent un homipe^ dont
vous Eûtes cas, outre que vous l'aimés? Se
pourquoi le contriftdr par une improbadon fi
rigoureufe & fi fieu appropriée, foit à ipn â-
ge> (bit à £a condition? (^e favés-vous,
S'iln'a point befoin du privilège, que le Poè-
te accorde même à un cheval, qui a bien
fervi, & dont il recommande qu'on reipede
Varriere-faiibn?
Virg, i. ' Hum quoque uH aut morbo gravis ^ autjûm
Gtorg. fegmor annis
Déficit y abde dmnoy nec turjn ignqfif fe-
^ Tant y a , qu'il a voulu fe mettre en Id>erté^
cervicemjugo tritamfubducere^ placidmfque
mortaUtatem exuere, & jouïr enfin de ce re-
pos Phibfophique, auffi ennemi de Paâion
que de la fervitude. Ce d'eft pas^ que je ne
croie, qu'il pourra trouver dans (à retraite,
& pMfâii fa plus grande quiétude, qudquo
forte de dégoûts, capables de le m'CMtifier^
$'il n'y porte une par&ite & inébranlable tran-
quillitéd'efprit^ MaisencecaB{à^qu'épfx>»
DE LA VIE SOLITAIRE, m
vera-t-il de contraire à hôtre humanité? Y
a*t-il rien déplus conforme à nôtre nature»
que d'aimer le changement, & de Te plaire à .
k diverfité? Tout ce qui a le [dus contenté
en une fài£bn^ vient à déplaire en une autres
& il n^y a point de tranlmUtation fi facile , ni
ûocdinaifedanslaPhyfique; qu'eftceUedes
contentemens & des dép]airu:s dans Ja Mora-
le. L'on quitte la ville pour les champs^ &
les diamps nous font bientôt regretter la vie
politique Se la converfadon civile.
lam iteque Hama^yadez rwrfiis nec carmèna Virg. ni
nohis '••
Jpfapiacenty ip/arurfiisa^ciâite^lua.
En «Qfet tom le monde piefque eA de lliu^
meur deGallus à cet égard, «Sccequenenoiis
Êdt pas fidre la pa0ion d'amour comme à lui,
nous l'exécutons par quelque autre efpecc
d'inquiétude, qui nous domme. Reconnoif*
foDS donc ingénument nôtre inévitable foî-
blefie, & foions plus iodulgens envers nos
amii, fi nous voulons^ qi^ leur tour ils te
ibienten nôtre endroit. .
n me prend envie de voio ajouter enooic
ici un petit corollaire de la fâqon, que ie peut
drefler nôtre iacoapand>leJ^K)que, où elle
vDittr^féTentera, comme M n'y a rien de li
léméiaîre, que de prendre avec lœDogm»^
Xiz \ L E f T R E CL
dques les vraifemblances pour des vérités.
Ces dernières font une compofition, dont
nous goûtons fi peu, quelque defir que nous en
aions, qu'on peutdire des plus paffionnés pour
elles, telsqu'ontétélesPl>ilofophes, qu'ilsref^
femblenc tous au Renard d'Efope, quand ne
pouvant donner jufqu'à la liqueur que la Grue
avoitrenfermée dans un vafe à cou étroit, il
le contentoit dé je lécher par dehois. Auffi
voions -nous les plus iavans d'entre eux^ qui
* n'ont appelle leurs plus grandes connoii&nces
Ô^e des conjeâures. Us ont été (i irrefolus
' par tout, qu'ils ont douté fi ce qu'on nom-
me mourir, n'éioit point un conunencenient
de vivre, & que n^tre vie fût nôtre véritable
trépas. SelonDemocriteiln'y apasmème
fouvent dé certaines niarques de nôtre mort
rordinaire ,, témoin celui qu'AIclepiade empê-
cha d'être porté en terre ou au bûcher > Mui
J:^Jf;;J *rétabUffant r^^ de la vie. rirjfn^e mgni
nominis Demacritury ' nefinita quidem vitafor
tis^ certas notas effe propofuity ijudus me£ci
credièijpmt; tant s'en faut, dit là deflus Cc»:-
:nelius CelTus l'Hippocrate Latin, que la Mé-
decine nous donne des lignes afTuréç d'une
mort future & inévitable, puifqu'elle n en a
pas de celle, qui eft déjà arrivée. Les autres
parties de la FhibfiDphie ne ibnt pas mdns
Gonjeâu-
DE LA VIE SOLITAIRE. 113
coQjeâurales^ que la Médecine^ ^ bfen que
l^rs pcofelTeurs ne les reconnoilTent pas tel-
les avec la mâme ingénuité, qu'ont eue Ga<>
lien & Hippocrate. Le même CeUîis remar-
que la grandeur du génie de ce dernier, dans
fes retraâations au fMJetdes futures de la tè-
te avec des termes fi jnftruAifs, que je ne
puis m'empêcher de vous les rapporter id.
Afuturisfe deceptum ejfe^ Hippocrates mem(h i g* e. 4.
riaprodiditj more fcilicet magnorum virorum^
^ fiduciam magnarum rerum habentium. Nam
leviamgenia^ quia nihil habent^ nihil fibi Je-
trahunt. Magnoingenio^ multaque nihilamù
nui habkuro^ convenit etiam fimplex veri er^ '
Tùfis confeffio. Ceft donc le propre des fa*
vans d'avouer leur' ignoi^nce, quinepâroît
nulle part fi à découvert que dans la Morale^
od les Sceptiquefs emploient principalement
Xtxst àcatatepfie y fi vous n'aimés mieux, que ^
je dife leur incomprehenfibillté. Le moièn
d accorder tant de façons de faire différentes) '
toutes efiimées & foûteoués opiniâtrement
parœux, qui les pratiquent Je viens d'ap- ^
prendre du voiage d'Olearius > qu'en Mofco^
vie le métier de Bourreau , qui s'achète > ferc
de paâàge comme fort lucratif à beaucoup
d*autre$ où Ton parvient enfuite fans aucuiie
note d'infamie* Ceux de ce paîs^là qu'il dit
i4 LETTRE CI.
très bons Arjthmériciens, oiu leur |et ,' Se
font tous leurs comptes avec des hoiaux de
prunes, qu'ils portent dans une petite bourfe
fur eux pour cela. Et véritableoient le mot
de calcul, acalcuUs^ a fon origine de ce que
fans plumis, ni jettons,, on fupputoit tout autre-
fois.avec de petites pierres. Comme l'on peut
voir dans TH i ftoire des Incas , que les Çeruvi-
y ens, quiexceUoientencetart, ufoientauflide
cailloux^ . ou de grains de Mays^ outre qu'ils
' l'exerçoient miraculeufement en fe forvant de
fils, & de fifcelles de diverfes couleurs, où
les nœuds diiférens marquoient tantôt la
, multiplication^ tantôt la divifion de leurs
QuipoS'i c'eft à dire comptes, avec toutes les
fraâions dont nôtre Algèbre fe puifle vanter.
Mais je vous veux dire avant que de finir,
iffMbi^fr. cet autre mot de Morale, pris d'un Itinerai-
/ re , qui rapporte te que pratiquoicnt les Guel-
p^es & les Gibelins diirant leurs plus grandes
animofités, chacun s'opiniâtrant pour fa fa-
^on de faire au péril de fa vie. Le Guelphe
mettoit à tal>le le couteau, la cuillère, &
la fourchete en long au côté droit de Tafliet-
te; le Gibelin ne les plaçoit ni à droite, ni
<à gauche, mais en travers. Le Guelphe en-
«amoit toujours ion pain par le côté; le Gi-
belin par le deflfus^ ou par le delTous. Le
DE LA VIE SOLITAIRE. ^ iif
Guelphe coupoit Torange en (bldl par fk Iar«
' geur ; le Gibelin en long: Au contraire des
poaiines& des poires, que Iç Guelphe coupoic
ealoog; & le Gibelin en travers. Enfin tous
ceux^ qui écoiept de la fac^on des Guelpheâ
portoient la plume au chapeau ou bonnet du
coœdroit, & les autres qui fuivoient celle des
Gibelins l'étaloient du gauche: Quoique les
feounes Guelphes tout au rebours portafTenc
le bouquet ou la guirlande à gauche > & les
Gibdines au côté droit. En vérité toutes les
nations i<Kit pleines de femblables bizarreries,
dont l'inventaire feroit trop long à drefler.
£x OQmme Ton fè perfecute au fait des coûtu*
mes à la Guelphe & â la Gibeline,* il n'y a pas -
moins de conteflation au £u^ de toutes les
fciences. ^ Les Mathématiciens s'entredéchi?
rent, & ceux qui fontprofibffîon de la Phy(i<
que ont des principes fi différens, comme
fondés fur des expériences fi contraires, que
les plus clairvoians font contraints d*en rire
Sc^tiquement. Le plàiûr efl de voir, que
ceux, qui ont le moins pénétré dedans. Se
qui n'en parlent que fur le rapport d'autnu,
font ordinairement les plus opiniâtres & Jes
plus animés à la dilpute; quoiqu'ils combat-
tsQt conoume les Andabates aveuglément, Se
qulls n's^âent que comme ces Crieurs pu*
. 4ï« L E T T R E CI.
' blicS) qui difent toutes lés marquer, des cho
fes perddi^> bien qu'ils né les aient jamais
vues. Aixffi peut - on comparer toutes leurs
conteftations à des vagues", pouffécs avec im^
petuofité les unes contre les autres^ & dont
il ne fort qu'une écume inutile. ; Ceft ici
qu'on peut faire valoir Texcellent chapitre ^^
faho (;%'editisy & montrer quHeraclite a eu
Dio;. raifon de nommer l'opinion la plus grande de
Laert.iu toutcs Ics maladies, k^xivocovfacrum mor-
^^^^ hum. Il VLy a point de plus dangereufe Epi-
lepfie que celle-là. Mais pour n'être pas
plus long^ je finirai par deux petites» obferva-
' tions qui regardent ce chapitre. La premiè-
re fera , que contre ce que tant de perfonnes
ont crû, & écrit, que les Pçches étoient une
eipece de poifon en Perfe ( d'cHi pourtant el-
• les nous font venues ) , elles s'y mangent or-
dlnairement comme un fruit fort agréable.
Le voiage Oriental d'un P. Carme y qui les y
a trouvées excellentes, me vient de l'appren-
h 7. CIO. dre aînfi. La féconde obfervation concei:ne
les hommes d'Afrique nommés Pfylles , dont
tant d'iJiAoriens & de Philofophes ont parle,
. commue de gens qui feuls pouvoient guérir
de la morfure des ferpens de cette contrée,
oii ils font très dangereux. Effacés cela de
vôtre créance, & tenés pour beaucoup de
DE LA VIE SOLITAIRE. 117
frailemblance ce qu'en dit le même Celfus^
dcMit je vous parlojs tantôt, quiafîure, que /.^.c. 37.
tous les hommes font capables de faire c^deremel
que fàiibient ces Ffylles, pourvu qu'ils l'en-
treprennent avec la même hardietfe, qu'ils
zvoieoî. Neque Herctdisy dit il ^/dentiûm .
fraeipÊiam hahent hi ^i PJyUi nommantur , fed
mtàaciam nju ipfo confirmatam. £t un peu a-
prës^ Ergoqmfqtdsex$mplumPfyUiJicutmid
vubms exfiixerit y ^ ipfe tutus erit y ^ tutum
kommem praftabit. Je fuis homme de parole>
qui ne psiflerai pas le terme 3^ que je me fuis
prcfoit.
DU CULTE DIVIN.
LETTRE Cil.
MONSIEUR,
1)ouroe que nous pouvons réconnoihe par
JT les (èules forc^ de la Nature, qu'il y a
un Dieu , Saint Thomas a fort bien détermi-
ne que nôtre croiance furce point n'eftpasun
attiae de la Foi, qui regarde feuleoient les
H iij
118 LETTRE Clt
chofes non apparentes, & jamaislôs vérités
éclatantes, & qui font, comme celle -ci, no-
toires à tout le monde. En effet , tous les
hommes ont un feptiment naturel de (quelque
O^. „, Divinité, & Dion Chryfoftomc, qui étend
cette connoiflance jufqu'au refte des Ani-
maux, veut que les Plantes mêmes en (oient
{)articipantes. C'eft fur cela que font fondés
es Vers de Xenophane, rapportés par Clé-
ment Alexandrin, qui alTurent, que fi les Bâ-
A- r- tes poffcdoient l'Art de la Peinture, chacu-
Sfrom. ^^ d'elles reprefenteroit un Dieu de la forme,
qu'elle poflede , comme nous lui avons attri-
LU. Giralhuéh nôtre. A caufe que les Lacedémoniens
sjmt0g.u étoient guerriers, ils donhoient des armes
pVefquc à tous leurs Dieux, & Venus a voit
chç? çux le même habillement de tête, ^ que
Falias. Les Phéniciens, qui s'occupoient au
trafic, les peignoient avec dés coffres forts,
& des tables de compte , comme s'ils fe fuflent
plus à l'exercice de la Banque. Et cette pen-
^ fée favorable aux Animaux , eft encore ce qui
a fait foûtenir ailleurs à ce même Patriarche
^do. Gin. d'Alexandrie , que les oifeaux ni les po jffons
n'étoiçnt point idolâtres , parce qu'ils n'ado-
rojent que la Divinité du Ciel S'il fc trou-
voit donc quelqu'un , qui n'en reconnût point
du tout, il feroit fans doute, ilansunaveu*
DU CULTE DIVINi âij
glement, qUi paffercdt toute forte de bruta-
lité. Et la réflexion d'EuIebe fur le quatriè-
me duq)itre de la Gènelè fe peut dire à ce
propos, Enos y étant nommé poiff le premier
des hommes, ,qui invoqua le nom du Tout-
poii&nt; parce, ditcePcre, qu'en Hébreu f'^^ff^-
Eoos fignifie un véritable homme, & qu'il '^'^' '
cft certain que ceux, qui ne reconnoiflent
point de Dieu, n'ont rien d'humain, puiiqu'ils
font même au deflbus de la fiête dans un de^
gré oondannè de toute la Nature.
Mais encore que ce fentiment de TExi-
flenoe d'un Dieu, procède dune lumière,
qui éclaire tout le genre humain, & qui eft
donnée, aufli bien que celle du Soleil, dés
rentrée du monde à tous ceux , que la Na-
ture y produit; ce n'eft pas à dire qu'ils le
connoiÔent tous comme il faut. Il n'y a que '
k vraie Religion qui nous l'enièignc, & qui
nous révèle ce myftere, nous prélcrivant |e
culte, qui lui eft dû. L'efprrt des hommes
eft capable de toute forte d'extravagance fur
cefujet, s'ilnefefoûmçtàièsordonnancesl
Et ans parler des Héréfics , que la Synago-
gue n'a pu empêcher non plus que l'Eglife,
le Pi^aniiine & l'Idolâtrie font voir avec hor-
reur des exemples de cela , qui peuvent con-
vaincre les plus arrogans de la foible0e de
H iiij
120 .l-ET^T-RE CIL
nôtre emendentent^ ^\ ne fait céder avec hu-
milité, fon railbnnement aux loix, qui font
venues du Ciel. Quel miferable aveugle-
ment fut celui des Egyptiens , de faire leurs
Dieu* Tutelaires des Animaux les plus cou-
temtibles ? Et quelle honte aux Grecs d'avoir
fait régner jufques fur leur Olympe, & dans
leur Entpyrée, tes plus fales & Tes plus def-
. ' ordonnées palfTions de nôtre humanité?
Neptune tranTporté d'un amour inceAueux
pour Céres, prend là forme d'un cheval & la
faillit, parce qu'elle s'étoit cachée ibus la fi-
Paufi:f, gryrç4'une cavale. Jupiter s'eAmétamorpho-
fé en toute ibrte d'animaux pour contenter
\ fes lubricités, & des appétits même, que la
Ueml-f. j^^ture abhorfe. Enfin la Théologie des
Qçntils a été d profane, . que de lui attribuer'
d'avoir engendré un Génie Androgyaè. Si
le nouveau monde n'a pas été trouvé dans
Vinç fi grande dépravation, il étoft néanmoins
à cet égard dans une pitoiable état. Les
. moins dçvoiés y prenoient la créature{x>ur le
Créateur, & comme ceux du Pérou ado-
tbient le Soleil ^ les Chincas foûtenoient que
Sfj ^^ ^Vihç^ qu'ils rçndoient à la Mer étoit bien
f";? ' ' plus juftç, puifqu'ellç les noUrriflbit de fes
poinbns, ^ leur donnoit des têtes de Sardi-
nes pour fiumer leurs terres^ au lieu que le
DU CULTE DIVIN. lai
I
Soleil ne Êdfoit que les incommoder. CeR^^
oonobAant la diftance du lieu^ & du tems>
avoir dcmoé dans la penfée de ces Grecs, qui
proceftoieot de tepir pour Dieu tout ce qui
les alimentoit, & qui ont couché cet article
entre leurs plus notâmes fentences,
Toyop^rpé^ovjùtf, rôt eyœ Kpivoi) Qsav.
Namquodalitmey id ego jtuUco Deum.
Mais comme l'amour du bien a fait des Divi-
nités, la crainte du mal en a établi d'autres.
Le Diable fous le nom d'Arimanes en Peric,
de Maboya aux Isles de l'Amérique, de Ma*
nitou en Canada, & fous celui de Camaté
vers le Cap Vert , a eu fes iàcrificateurs. Et .
nous apprenons de Polybe, que DicearchuS £. '7.
Admirai de Philippe dernier Roi de Macedoi;
ne^ éleva deux Autels, l'un â Ploipieté, &
Taiitre à l'InjuAice; pour ne rien dire de tous
les Vtj9v€s des Romains. J'ajouterai même,
que la calamité fait plus de fuperftitieux, que
le Bonheur de reconnoiflans. Tous, les mi-
ièraUes recourent aux Autels, quels qu'ils
ibtent, & il femble , dilbit un Ancien, qu'on
ne (bit bien foigneux de fervir les Dieux^ '
que quand on les croit couroucés. ^ Hoc con-
ditio hamanavelpejdtfmimhahet^ quodfortuna
fuos miferos fscit y ^ Juperftitiofos facitn Dh Seu. in
ligeutius Du coluntur ii^atù Enfin L'on peut ^^"'
H V
X20 LETTRE CIL
'Conclure de tout ce que nous venons de re^
' préfenter, que la Nature corrompue dépran
, ' ve nos âmes à un tel point, qu'encore que
nous Recevions ^(Tez de lumière en naifllanc
pour reconnoitre une Divinité > nous ne che-
minerons jamais fûrcment dans les voies de
l'adoration qui liii efl due, fi elles ne nous
font révélées d'enhaut, & que la vraie Réli-
^gion pe nous les enfeigne.
Il faut a vouer pourtant , qu'entre les Payens
mêmel'on en remarque, , qui nefc (bncpaséga-
, résfi lourdement que les autres. Bei|ucoupde
Philofophesontfoûtenu, ens'éloignantdel'I-
dolâtrie, qu'on ne pouvoitl^itimement attri-
buer aucune figure à Dieu, puifque toute figure
étoit finie, &queDieuétoitnécefIairemehtin>
fini. Ilsoritenfeignédemêmcqu'étantlepre-
mier Principe, fon Eflence ne pou voit être de-
. \ montrée, puifque les^ Principesfont indemon-
fkables; outre que n'aiant ni genre, ni diffé-
rence, il fetrouvoit hors des termes de toute
. démonfbation. Et c'efl pour cela que félon
Qraf.fa. Tobfervationde DionChryfoflome, Iphitus,
. Lycurgus, Ai ces premiers Législateurs des
Eliens, ne voulurent jamais ériger de flatuë
à Dieu; parce qu'ils étoient très perfuadés,
qu'on ne fauroit en nulle façon le bien repié-
iènter. Mais pour un très petit nombre de
DU CULTE DIVIN. * I2j
ces efprits illuminés une infinité d'autres Ct
(ont perdus mifcrablemetit, & fe perdem en-
core tous les jours par' le défaut d'un guide
certain. Les uns ont fait autant de Dieux,
que la vue peut^ avoir d'objets, & vous avés
pu remarquer dans là Relation d'Olearius,
que les Tartares Ceremifles adorent )ufqu*au*
iourdliuy tout ce qu'ils fe ibnt repréfenté la
nuitenibnge, un cheval, ouunev^iche; le
feu , ou Teau ; trouvant la Divinité par tout
Les autres au contndre, n'ont pu la recon* ' !
noitre où elle p^roît le plus manifeilemenr,
ni avouer avec gratitude fa bonté, au mi*
lieu de fes plus grands bienfaits. ' Les Gen*
tils de la teinée ibûtenoient il n'y a pas long-
teras aux Hollandois, qu'ils s'empêcheroientG^t^r.
bien de cœire, .que ceux de leur pais tînffent^p^*
de la main de Dieu , ce qu'ils poflfedoient de é. i u.
biens. Nous n'avons nôtre or, difoient-ils,'
qu en fouillant dans la terre, & en la creu&nt
avec une très grande peine. Nous ferions fai^
poiflbn fî nous ne vaquions à la pèche, même .
au péril de nos vies. Et les fruits, que nouspof-
fedonsnenousviennent qu'en cultivant les ar-
bres, & en labourant lés champs, ce qui nous eft
d'un travail infini- Quelle apparence y a t il
donc, de vouloir que toutes ces chofes qui coa-
ftituentnosrichefiîes, foient autant depré&nS)
184 ' L ETTR E CIL
que Dieu nous envoie, qui, comme td les
doit donner gratuitement C'eft ainfi que le
faifonnement humain s'abufe^ s'il n'eft foû-
tenu d,'enhaut, & qu*il tombe «ifément en dé-
liré, û la vraie Religion ne l'en prèferve.
En effet , Ton peut dire qu'au fujet, dont
nous parlons, iln'y ariendeplusfoible, &
de plus infolent tout enfemble, que nôtre
raiibn abandonnée à fa propre conduite.
Quelque lumière qu'elle ait en foi, le Prince
des Ténèbres Ta bien -tôt offuTquée, il le
flambeau de la GracesCefle de réclairer. J'ai
lu autrefois avec averfion , & horreur, dans
l'Itinéraire Hierofolymitain du Prince Polo-
nois Radzivil, qu'un Prêtre nadf^p Païenne^
& Curé de Lombardie, après avoir dit une
meffe de Saint Efprit dans Tripoly, afTu*
ira, qu'il avoit eu une révélation de fe«£ûre
Turc, Se prit le Turban fur cette trompeufë
Se mifèrable imagination. Combien de fiiux
Meffies avant & depuis le véritable! Combien
de Paracletsde^s Mânes &Montanus^ juf-
qu'à George deDelpht , & à Jacques Naylor,
qui vient d'être reprimé comme Chef des
Quakers, ou Trembleurs d'Angleterre, tou-
jours ferrile en femblablës Vifionaires! Auili
ne fiiut-il qu'ofer en cela, ce quefontaîiément
œux, qui ont la cervelle troublée, pour trou-
JDU CULTE DiyiN. 125;
ver dès Sei^teurs. . Les fanfles Rétigions ér
tabUes par^ des InipofteurSy fe maintiennénti
ea mectaot toujours Dieu de leur côté, par
les mêmes chofes apparemment, dont il fa-
vorife la tienne, qui feule mérite ce nom.
La phiie y que les Juifs obtinrent par les prie-
resdu Prophète EUe fous le Roi Achab, après
cette grande lèchereffe, qui fut en Syrie TeP
pace d'une année entière, eft attribuée par
l'HiAorien Mènander aux Supplicatiom ^ ou Àmiq}-
Proeèifions, que«t faire le Roi de Thyr ftho- J*^* ^^
bal. £tJofephe,quia fait cette obfervation, /,^^'7^, , ,
dit ailleurs, que la mort d'Antiochus Epipha- ^
ne, confidérée par Polybe comme due à la
feule volonté de piller le Temple, qu'avoit
Dkne dans I9 ville d'Elymals en Ferfe, fut
bien plût6t la punition du (àccagement & delà
pTO&nation de celui de Jerufalem. L'on peut
Jdre cent remarques iemblables, où Tefprit
feperd, s'il n*a que fes propres forces, par-
ce que ne pouvant difcerner le vrai du aux,
il tombe dans Tirréligion, ou dans une in-
dSfiérence, qui n'eft pas fort éloignée de l'A-
theifme. Ainfi les Gardiens, qui habitent
des montagnes fituées entre TArmenie & la '
Meibpotamie, ont un culte divin, qui parti-
cipe du Chriftianifme, & âf Mahometifmc.
L'on écrit la même chofe ides Brufiens de Sy- Br^^». H
ia« LETTRE. CIL
ta diu. dts tje, qu'on trouve vers le pied du Mont-Libîin«
g;*^"Ces Circaffienç ^uine vontàrÊglife, qu'à
l'âge de foixante ans , lors qu'ils ne peuvent
Slus^brigandei', ne valent guères mieux. Et
iverfes Relations alTurent, que les Mordui-
tès, voifins des Tartares Precopites & des
Molcovites, font profeflion dune religion,
qui y mêlée de trois Sedes , leur permet
4'être circoncis, de recevoir le Batême, &
tout enfemble d'adorer les Idoles. Le culte
du vrai Pieu ne fouffre pawette profone bi*
garrure. Il s'ed déclaré jaloux de Thonneur,
que nous ne devons déférer qu'à lui feul. En
effet, Ion peuple élu a été fi fcrupuleux en
, cela, qu'il n'étoit pas permis à un Juif, il
nousencrôionsMofesMaimonides, de s'ar-
racher une épine du pied devant une Idole^
ni de ramalTer quelque chofe tombée devant
elle, parce que' ces aâions ne fepeuvent fai-
re qu'en s'inclinant , qui peut être pris pour
une efpece d'adoration*
Certes l'homme, quelque dilcemement
qu'il ait, ne peut éviter un tournoiement de
^ête perpétuel, autant de fois, qu'il contem-
\ plera cette grande diverfité de Religions, é-
panduës^par tout le monde; s'il ne s'attache
fortement à la vraie, par le moien de la Foi,
qui rend inébranlables en leur créance ceux,
nu CULTE DIVIN. 127
qui fe font rendes dignes de recevoir ce don
du CieK Voies dans Boëce la grande perple-
xîtéd'efprit de ce Philofophe, aidé des feu- J,J.f ^^''•
les forces de la Nature, quand il fe demande
àluimême. SiquidemDeus eft^ undemalaP
Btma vero unie fi non efi? Le Fidèle ne héfite
point Hir de iëmblables interrogations, & aux
choies même les plus obfcures^ i| conduit
lavie» & ménage fonraifonnement par cette
pieufe maxime, que s'il n'eft pas parmis tth
tre les Philofophes, & fur tout entre les Ma-
thcnoaddens, de mettre en difpute les prin-
cipes de leurs Idences , beaucoup moins doit-
il permettre à fon ame d'êti*e irrélbluë, & de .
former des doutes fur les points elTentids de
fa Religion. Le Chriftîanifme, dit fort bien
Eufebe, ûe fe règle ni par Eudide, nipar A-^^' **^
riftote, Théophrafte, ouGalicn: Ladôftri-^''^'^'^"
ne du Ciel eft différente de celle de la terre :
Et la gtoire aufli-bien que le falut d'un Ca- ^
thdique, ne dépend pas, félon Saint Au-
gu(lin> de biea railbnner, nouus de bien croi-
re« S'il vous femble , que je vous aie entre-
tenu un peu trop Théo)ogalement, & que je
me fois approché trop prés des autels pour
un homme de ma prôfeiTion, fouyenésyous^
que Boëce Patricien & Confulaire dont je
128 LETT. CIL DU CULTE DIVIN. .
viens de vous rapporter un petit texte, ^'a
^oint été repris^ pour avoir pafTé plus avant
que moi, fans être Ecclefiaflique, &qu'0-
rigene fort jeune, & avant que d'avoir reçu
la dignité Sacerdotale, interprétoit l'Ecriture
Sainte à la prière de plufieurs Evêques. Eu-
c4i.x/x.fet>e qui nous apprend çncofe cela au (bdé-
^ , icte livre de Ton HiDoire , nomme divers au-
tres Laïques, qui fe font mêlés de même
d'expliquer nos livres facrés: Et ne doutés
pas, queiibefoinétoit, je ne puiffe vous en
cotter afTez d'autres dans tous les fiécles, le
, nôtre compris , qui s'oppoferoient à vôtre re-
proche: Nm guis dicatl fed quid dicaty at-
tende.
BE
10^ ^ )06 129
DE
QyEL9yES coMPpsraoNs.
LETTRE CIIL
MONSIEUR,
Je ne (àurois approuver que vqus écrivit
contre ceux 9 qui.ne (ont plus. La pierre
du Tombeau doit être une borne, qui arrê-
te les plus grandes animoûtés j & les porter
au dclà^ c'efl Ëiire comme ces Caribes & ces
LeArigons, qui dévorent les cadavres de Içurs
enttetiii& Je veux, que vous aies raiibn de
reprendre jufqu'audtre du livre, qui vous dé*
plaît (i fort, & que vous y aies fubtilemetit
remarqué mille fautes de jugement. Siferés* .
vous toujours obligé de reconnoitre qu'il ef)
très -élégamment écrit, & qu'il feroit impor*
fible de dire plus agréablement les chofes,
dont ion auteur s'eft voulu expliquer; encore
que traltaot ion fiiiet, vous en euITiés, peut-
ên-e fubftitué d'autres meilleures, & plus à
propos. Pour moi j'uTe de cette méthode
dans toutes mes ledures, que tâchant à profit
130 LETTRE CIIL ^ ^
'ter de ce qui m'y agrée, fexçufe le refte
fans aYcrfion. ' 11 faut donner beaucoup de
chofes à l'humanité, & être plein d'indulgen-
ce envers les autres, fi nous vpulons qu'on
en ait pour nous,, comme nous en avons
tous befoin dans ce que nous donnons au
(>ublic. En vérité je ^n'impute même £bu-
vent le dég^oût, que je prens de certains li-
vres, & pour n'entendre pas afTezflefens de
quelques-uns^ jem'impofelaloi, àl'exem*
pie de Ciceron, de ne les négliger pas ab£>
lument. Ce grand homme remercie Âtticus
de lui avoir envoie une compoiidon de Sera*
pion, encore qu'il n'en eût pas compris la
/. a. ^ f plus grande partie , ex qua quidem é^o ( quoi
inter ûos liceatdicere) miUefimamparUmvixm'
telligo. Il avoit appris fans doute cette mo-
dération de Socrate, qui rendant Un ouvrage
^âufïï oblcur à celui , qui l'avoit ûUigé d^en
faire la le^re, dit avec courtoifie, qull y
avoit remarqué de belles chofes, & qu'à
croioit aifément qu'une infinité d'autres ne
rétoitot pas moins , encore qu'il ne les eût pas
bien eiitendués. Mais pourquoi vous amule-
ries- vous à une meflcante Critique, vous,
qui nous pouvés donner tant de bonnes &
• utiles choies, autant de fois que vous pren*
dfés la peine de les coucher fur le papier.
DE QUELQUES COMPOSITIONS. 131'
Infne Daphnipyros^ c arpent tua poma ne- Firg.
potes. ^^'9^
Nous en avons déjà reçu de Vous qui fervent
de caution fuffifante, & qui valent un favora*
ble pafTeport pour tout ce qui fortira de vo-
tre pliime.
Ce que je viens de me promettre de Tutilî-
té de vos veilles quand vous voudrés les com-
muniquer à la pofterité, me feit fouvcnir de
cet autre miferable libelle, que vous avés en-
core fi fort à contrecœur , & dont vous pro-
noncés fi bien que l'Auteur, foit qu'il parle,
foit qu'il écrive, montre qu'il ne fait pbur
tout métier que celui de faire rire, non plus
que ce Philippus dans Iç convive de Xeno-
phon. En effet, je n'ai rien vu de moins fe-
rieux it y a long- tems, ni de plus éloigné de
la belle Ëiçon de s'exprimer. L'on pourroit
néanmoins nommer quelques Ecrivains , qui
nous ont donné depuis peu des pièces auffi
dignes de mépris, mais il ne faut pasi rafrâi*
chir la mémoire de ceux, qui n'en riiéritent
point Ce que celui-ci a de meilleur, parce
quil n'eft pas de lui , ne laiffe pas de dégoû-
ter, à cau(e de fa mauvaife manière de débi*
ter ce qu'il tient des autres. Il les tranfcrit
plûtôc qu'il n'écrit, & fa plume eft funple-
ment un canal, qui vomit la liqueur telle qu'il
I ïi -
1.3a LBTTRE CIII.
l'a reçue, fans lui rien communiquer du lien
que fon impertinente application , accompa-
gnée de quelque méchante pointe. Componi-
vientififattijhno Ubidini Jel gehio mm parti del
wgegno. Sipecca cofiy nonfifcrive. Je oc
blâme ni les citations , ni Tadreffe à fe préva-
loir des penlces de ceux , qui nous ont précc-
Tfic^of' dé. Il y a plus de deux mille ans que le plus
^^^' ancien des Orateurs Grecs a déclaré, que
c'étoit la plus coune voie pour reûifir dans
. toute Ibrte de Compofitions; ce qui doit ê-
tre bien plus véritable aujourd'hui^ que nous
avons recueilli > comme par droit de fucccf-
lion , les fentimens de tant de grands perlbn-
nages^ qui ont été depuis lui. Comme tous
lei animaux ne ruminent pas , tous les elprics
ne font pas capables d'une profonde médita-
tion, fans quoi ils ne peuvent rien produire
de^ leur chef; & peu de perfonnes peuvent i-
miter l'Aigle, s'il eft vrai , qu'il ne (e nour-
riiTe que de fa propre proie; fans jamais tou*
cher à celle des autres. Mais encore £nit-il
contribuer quelque chofe du (ien, ^ oflaî-
fonner ce qu'on tient d autrui de telle forte,
qu'on lui donne une grâce, qui ait quelque
air de la nouveauté. Autrement c'eft être
voleur, & Plagiaire de dérober comme £ut
Dig.lfi. celui-ci; Furtijpecies efi de aliéna largiriy dit
DE QUELQUES COMPOSITIONS. 135;
la Loi^ & Ton peut foûtenir d'un livre tel que de dçU
le fien , qqe c'ell Tolivrage de fes mains plû- ***'*^-
tôt que celui de Ton eiprir.
Cependant il trouve ^ dites- vous, des élo*
gçs, &des approbateurs. , Vous me nom- ^
mes ceux 9 qui le louent de la promtitude
dont il a Ait cet écrit: comme file prix de
nos oompofitions étoit de ceux> qui fe ga- ,
gnent à la courfe. Et vous vous fSchés , qu'on
veuîlle faire' pafler lin fi malheureux coup
d'eflai , pour un coup de maitre : fans fonger,
qu'il le peut être, le prenant pour celufd'ua
maitre Fou. Tout de bon appailës-vous,/
& vous fouveoés que les grenouilles mêmes
chantent, agréablement pour quelques-uns.
Je Tai déjà remarqué de celui , qui dans Pe-f- ^i-
trarque ne pouvoit fouffrir le chant du Rofll-
gnol, s'allant loger au pied d'un marajs , pour
y entendre la mélodie de ces charmantes gre-
nouilles. Etilmeibuvient, que l'Orateur
Romain dans une de fes Epitres^ dit à Ton st-
miAtticus^ qu'il appréhende la pluie, iede*
vant mettre en chemin, parce que les gré-
noidlles du lieu où il étoit , (kilbient paroitre ,
leur éloquence, ou, pour mieux rendre fes
termçs, ce qu'elles favoient de Rhétorique,
Rûfue enim ,' ^it - il , ^vjro^vww. Il faut don- ^' '^* ^^•'^* .
ner à vôtre humeur cette petite raillerie. Je
I jij
t34 LETTRE CIIL
veux voys ajouter au fujet de la ditig^ence
tant vantée de cet Auteur ridicule , qu'encore
que le POétèStace, & quelques autres^ aient
voulu tirer vanité du peu de tems qu'ils a*
voient donné à faire leurs pièces : Et quoique
les œuvres du Toutpuiflant ibient aufli piOD>
tes queià parole, dixit^ ^faQafunt: Sied-
. ce que je n'aî jamais vu prilèr Uti livré judicieu-
fement fur cette feule confidération; ni par
une raifon contraire mefeftimer TEneide, à
caufe du long-teqis qu'emploia Virgile à la
perfectionner, bien qu'il n'y ait pas mis la
4emiere main. A la vérité il fe trouve des
perfonnes fi lentes dans toutes ieurs edtre-
prifesliteraires, (bit par la pélànteur de leur
naturel, foit par la difgrace d& leur génie,
qui ne demeure jamais (atisfiiit, qu'on ne
fauroit trop condànner leur procédé, ni trop
plaindre ceux, qui efperent quelque comen-
tement de \i fin des veilles continuelles de
ces gens là. Thomas Halëlbach Bavarois^
& ProfefTeur en Théologie dans rUniverfité
de Vienne, èioit un de ces miiërables Len*
tules, qui aiant entrepris de dreffer & diéler
à fes écoliers un commentaire fur le Prophè-
te Efaïe, emploia vint -deux années ians
pouvoir en achever ce qui l'egardcMt feule-
ment le ^emier chapitre, qu'il laî0a nupar-
I
DE QUELQUES fcOMPOSmONS. 13 y
Eût parla mort 9 la Parque vraijfemblablement
s'étant lafTée de fes remife^, & impadentée
d'attendre fi long-tems.
Pour ce qui touche rinfolence de cet autre
Dogmatique^ dont vous vous plaignes aufli,
faitû avec indignation, comme vous, ce gros
volume^d'aflertions, & je Tai fait avec d'au-
tant ]^us d'ennui ^ qu'on le peut comparer à
cette ville d'Arçadie fi vafiè & fi dépeuplée,
qu'elle fk dire autrefois, magna Civitas^ ma-
gna Solitudo. L'on y voit beaucoup de dif-
cours magiflralement étendus, & peu pu
point dé chofes;» qui méritent Tattcntion^d'un
Lciâeur tant fôit peu*ferieux. Vous avés
fujet de demander fi ce bel Auteur prétend ê-
tre un Prince, pour obliger tout le monde à
recevoir avec ibumifllon & en forme deloix,
l)cs fentimehs qu'il établit. C'eft un Diâa-
teur perpétuel , qui ne croit pas qu'on doive
révoquer en doqte la moindre de Tes piropo-
fidoos, ni s'oppofer auxaxionies qu'il publie,
pour impertinens qu'ils foient. Mais il n'eft
pasfeul) qui ufe de ce procédé tyrannique.
Prenés*y garde, vous ne verres guères de
ceux y qui/ont profeflion de mettre la main à
k plume , qui ne prétendent la manier com-
me un Sceptre pour dominer par tout Sans
mentir )c fiiurois volontiers du plus fuffiiant
1 iiij
I3<î LETTRE CIII.
d'entre eux îufqu'où va fa penfée, & je lui
ferois de bon cœur cette deniande avec toute
forte de douceur & d'ingenuit^: Prét^idés-
vous que vos livres ne puiffent jamais être lus
.par un plus habile homme que vous? & fi
vous n'avés pas le front de l'avouer^ com-
ment avés-vous raflurance pour ne pas dire
Timpudence, de débiter avec tant d'affirma-
tion des chofes\lont vous fercs peut- être ju-
flement repris par ceux, qui les favent mieux
que vous ? Il faut rire néanmoins iàns fe Hkiier,
del'opiniâtretédecesgenslà. S'ils avoient vô-
tre modération^ &s'ilsfeGivoientprévaloirde
lafufpenfiondevôtreScepdque, ilyauroit vé-
ritablement plus de repos dans la Republique li*
teiraire^ &lepublicenprofiteroitde beaucoup:
mais vous y perdriés dans vôtre pardculier,
puifque vôd:e fa voir profond & modede n'au-
roit plus l'avantage^ qu'il pofledefurlefuperfir
del&lepédanteique. Fourme conjowr là def
fus avec vous , je vous communiquerai une pe-
tfte réflexion , que je fis ces jours en faveur de
l'Epoque, & od me porta quelque leékire de
diverdlTement N'e(l-ce pas une choie fur-
prenante, que le Sdeil adoré par tant de peu-
ples, qui donne la vie à tout ce qui la pofle-
de, Siiiîf homo générant hominem; & que la
plupart des Philofphes ont ofé nommer le
DE QUELQUES COMPOSITIONS, 137
Dîca vifible de la Nature ; foit confidéré par '
I d'autres > qui croient apirès Metrodore finfi-
I nité ou du moins la pluralité des Mondes^
comme le centre & la plus balTe partie de
l'Univers? mais n'y at-il pas encore plus de*
quoi s'étonner, qu'ik ofent même y établir
un Enfer, & un Purgatoire, dont le feu ne
ferve pas moins à purger les âmes à la façon
de ces toiles de lin incombuftibles, que par
accident à échauffer la terre, & à nous y vi-
vifier; D|euieplaifantainfi, difent-ils, àti*
rer le bien du mal , & à faire fcrvir uhe mè^
me caufe à des effets différens. Si on leur
' objedé, que le même Dieu a mis Ton Taber-
nacle dans ce bel AAtë, ils répondent qu'il
eft vrai, non feulement, parcç qu'il eft par
tout, mais encore éminemment, à caufe
de la Juilice qu'il y exerce. J'avois bien oui
parier de ces peuples de l'Amérique, qui fe
promettent d'aller après leur mort dans un0
de ces brillantes étoiles, s'y figuranrdes
diamps Elifées , ou ils recevront toute forte
de contentemens. Mais de faire du Soleil
un Enfer, ou feulement un Purgatoire, c'efl
ce qui peut paffer pour un caprice merveil-
leux, au cas qu'un doive s'émervidllér dçs
I bizarreries de l'efprit humain. ,
Iv
138 LETTRE CIV.
DES AFFLICTIONS.
LETTRE CIV.
MONSIEUR,
Le (adieux accident furvenùà vôtire^mi ne
m^étonne pas tant^ quoique j'en aie beau*
coup de reflentiment , que je fuis iurpris de
la façon, dont vous dites, qu'un homme tel
que M a reçu ce coup de Fortune, qui le
rend preique inconfolable. Cependant je ne
juge pas comme vous de la pe&nteur de ce
même coup, vous croies, qu'elle eft tdle,
Î[u'il n'a pu lui refifler, & je penfe que la feu-
e deliçatelTe de fcm efprit, nourri dans le
plaifur, & nouveau aux traverfes de la vie, l'a
fait .fuccomber fous un poids, qui n a rien
«d'extraordinaire, ni de fi fort infupportable.
JTofe même vous foûtenir, pour en avoir vu
rfsxperience, qu'un fécond coup le pourroit
mettre en meilleur état, comme une vague
redrefle quelquefois un vaifTeau que les pré*
cedentes avoient prefqiie fubmergé^ ou le
jette heureufément dans le port. Les der-
DES AFFLICTIONS. 139
ûieres peHècutionsdekFortunédonnent fou*
vent des refbludÔQS, qni tiennent lieu de
oonfolation, & qui approchent même de la
gaieté. Et comme le bois du véritable Sy*
cornent ( car le nôtre n'cfl pas celui de Théo-
phrafte) feche & perd fqn humidité dansîeau; MatkM.
il Te trouve de^ perfonnes , que les dèplaifirs
extrêmes, & les difgraces réitérées tempe*
reot; qui s'accoutument à ce qu'ils jugeoicjnt
d'abord intolérable ^ &qui trouvent même
quelque efpece de joie ou de fatisfac^on,
dans une affiétte d'ame, qui leur faitmépri-
1er ce qu*ils apprehendoient trop aupara*
vaoL Je ne m'étonnerois pas de voir arriver
)e ne fai quoi de ;tel dans Tefprit de vôtre ami;
(es femblables font toûjpurs dans le plus haut ""
des plaifirs^ ou au plus basdes mortifications; •
ic ik paflent d'une extrémité à l'autre û fubi*
timeot, qu'on les peut comparer à ces hiron-
delles, qui rampant prefque contre terre, s'é-
lèvent en un inflant au delTus des maifons.
Enfinjesdegoûtsdelavie^ & ces troublesqui
femblent s'oppofer à fon aife & à (à ferenité,
ont quelquefois des e&ts fi contraires » qu'ils
agiflent tout autrement. Flacpurt parle dam
ià Relation de Madagafcaf d'une cheneviere
qui y croit , dont la fumée au lieu d'(4)icurdr
le ccrvM», rend Te^nt plus gai, eaôceb
140 LETTRE CIV.
tridefle, & donne même à ceux, quikre-
\ çoivenç des fonges trèsagréables. C'eft à peu
près la même chofe de certaines noires va-
peurs, que caufe quelquefois le chagrin d'un
t&cheux événement, elles fe circulent, &fè
dariiient avec le tems par la méditation^
d'où procède enfin une refolution ferme
V contre tout ce qui peut arriver, accompagnée
toujours d'une douce & agréable tranquillité.
O que c'eft Touvent un grand malheur de
n'en point reflentir! il n'y a rien qui jette plu-
tôt nos âmes dans une infenfible léthargie.
Les animaux pris à la cbafle, & les poiiTons,
qui ont été péchés durant la tourmente, (ont
i de beaucoup plus agréable nourriture; ce
que Galien attribue après Hippocrate à Tagi-
fae^âà$m. nation, qui rend leurs chairs plus folides &de
e. 2f. meilleur fuc. Le Médecin Xenocràte foûte^
^'J^^^noit même, quç vers la queuô des derniers
jfaV * fe trouvoit la meilleure partie qu'ils euffent,
à caufe qu'elle étoit plus exercée que les au-
tres. La condition des hommes eft prefque
pareille. Ils ont befoin d un peu d'agitation
dans leur vie, ÀdequelquefecouffedelaFor-
tune pour exercer leur induftrie, & pour faire
valoir leur raifon. Sans cela elle ne fe recon-
noit pas, & cette partie fuperieure perd l'u-
fiigè des plus éclatantes vertus. . En effet il
DES AFFLICTIONS. 141
n'y a fou vent, rjen de pUis groflîcr, ni de
moins fpirituelou de moins vertueux, que
ceux 9 qui tt'ont jamais, ou fort peu, é-^
prouvé de traverfeS) farce que Tindoléncis
les a rendus conui^e ftupides, & s'ils ont eu
quelque pointe d'efprit naturelle, faute d'em-
ploi ou d'oppofitiony elle is'eft^ entièrement
étnouSée.
Tant y aque jene blâme pas vôtf&ami 4'a-
voir reâenti foti infortune, je trouve feule-
ment à redire dans Texcés de fon refienti-
ment, où il peut y avoir trop de delicatelTe.
L'impai&biUté des Stoïciens n'eA pas dtout à
fait à mon goût, & je iuis en cela de Topi^
nion, dont s'eyplique le Philofophe Tau-
rus d^ns Aulu -Gelle , qu'il y a des occafions
où la Nature contraint nôtre raifon de ploier,
parce que nous la tenons d'elle. Non fane
pateficogivirfapienSy cumefirationisokwef^à(e
locus: cum veto Natura cogit^ ratio quoque a
natura data cogitur. Si la force d'efprit, ou.
cette grandeur de courage , qu'on exalte tant,
eft bien définie, une fcience des chofes tolc-
rables, & de celles, qui ne le font pas, il pa^
itnt aflez par ia définition , qu'il y en a d'au-^
cunement intolérables, qui fe font refTentir
par les plus fages, ou qui ne doivent pas ê-
dre mifeSf oonune fidfoit le Portique, au
' * î4« LETTRE CIV.
rang des indifférentes. Ce n'eft pas être cou-
rageuse de éombattreDieu, & la Nature
donc il eft TAuteur; c^edimc Gigafitomackiey
, & une fureur toute pure. Fortitndo non efi
êa qude contra Naturam monfiri vice nititur^
uhra^e modum ejus egreditur^ mttjiupore am-
mi y ,aut inwfanitûtey aut quadam m^era €^
mcejfària in perpetiendis doloribus exercitatnh
ne. Mais à la vérité il y a des degrés de reC*
fentiment Uon peut être touché d'un dé-
plaifir , fans fe defefpçrer , & fonffirir de gran-
des douleurs dans l'une ou Tautre partie^ qui
nous compofent, fans être impatient tout à
fait fans être inconlblable , comme le Philo-
, élete des Tragédies, & fans jetter comme
lui des ans j qui fcandalifent le théâtre. Fhe-
bus (è plaint & foûpire à la mort de Corohis
dans la Métamorphofe; il ne s'abandonne pas
néanmoins juf qu'à des pleurs indignes de (à
Divinité,
Omi. t. neque enim cœlejli tingi
Mnêm. Ora Bcet laerymis.
Cela veut dire dans nôtre Morale, qu'encore
que les AfHiâions & les revers de Fortune fé
fiifient toujours fentir; des hommes de coeur
^urtant, & jd'une raifbn confirmée, les fo^f'
firent {^atiemment^ & ne s'irritent pas oomme
DES AFFLICTIONS. 143
les autres, contre desjévenemens, qui oçdC
pu être évités.
Certes Ton n'a pas feint ians fujet, que
Promethée avoit détrempé avec des larmes Ig
pouiliere dont il vouloit former Thomme. Il
femble, que nouii tenions tous de ce prind*
pe. En effet, peut- on dire que cet homme
lâche Êire naturellement quelque autre cho*
fe que pleurer & Te plaindre? La Nature ne
lui a enfeigné ni à fe faire entendre par la pa«
rôle, comme les autres animaux le fond
chacun à fa mode/ ni à cheminer, ni à fe
nourrir; il ne ù^t par fon moien que jetter
en venant au monde des larmes & des cris^
pour marque de ce qu'il fouffre, & pour prc-
làge de ce qu'il doit endurer le refie de fà vie.
Mais je quitte celieu commun, pour vousûi-v
re obferver , comme encore que le chagrin
Se les fonds aient le pouvoir de changer en
gris la perruque la plus noire, ou la plus
blonde; la joie ni le contentement ne fàu*
roient opérer au rebours , ni rendre noirs ou
châtains des cheveux blancs ; ce qui montre
que la douleur & le déplaifir font bien plus fe-
k)n Nature, que toutes les fatisfââions qu'on
puîlTe recevoir ou efperen II y a bien plus^
fcion cette même pente ou propenfion de la
Nature, les plus grandes douceurs de la vie
144 LETTRE CIV.
fe convèrtiffent bientôt eh amertume;^ & le
Sage feul peut tirer quelque fatisfaâioQ de ce
qu'il fouÉre, faifant fortir le baume ou la
gomme de Ton incifiOQ^ comme d'une plante
refmeuiè. L'on fait des cannes de fucre de
^ très fort vinaigre, ceque Jean de Lery écrit
avoir éprouvé; mids vous ne ferés jamais re-
prendre à ce vinaigre la douceur qui l'a pro-
duit. Tant il eft vrai, que les délices dont
nous avons quelque ufage: abouciflent par
une voie plus courte, plus facile, & plus na-
turelle, à ce qui eft pémble & douloureux^
que les fâcheries ne fè changent en chdès
' plaifantes , fi la Philofophie n'y emploie tou-
te fou induftriâ. Aufli voions-nous bien
plus de Tantales, qui tombent de la plus
haute félicité dans le malheur, qye d'autres,
qui éprouvent une fortune oppofée à la ften-
ne* Jettes les yeux fur ce jeune Seigneur que
. vous connoiffiés fi particulièrement, l'on ne
vit jamais une faveur naiiOGinte pouflfée par un
v6nt plus agréable^ Il n'envifageoit rien que
de riant autour de lui, il pouvoittlire en fe
félicitant luimême comme ce Pafleur,
Virg. ecL ^Pfi ^^^^^ ^^^^ adfidera jaBant
f. Jntonfi montes^
Cependant il fe fendit en un inftant précipité
dans la dernière mifere^ fi la chute dans une
diigrace,
DES AFFLICTIONS/ 14^ ^
diigrace^ & l'élévation fur un éçha|fauC /peu-
vent palTer enfemble pour un précipice.
Ne penfës pas que je fois inhumain jufqu'à
ce point, de vous abandonner fur un fi fâ-
cheux fpeâade; je v^ ux avant que de finir,
vous propofer quelque fujet, qui recrée vô-
tre imagination en la divertiflant. Et parce
que je connais par vos demandes réitérées, le
pLiifir que vous donnent les'petites obièrva-
dons que je fîiis en faveur de la Sceptique fur
les voiages de long cpurs; je vous en com-
muniquerai deux ou trois, que j'ai exprès
ooaunifes à ma ^mémoire pour vous fatisfai-
re. Ne vous aurois-je jamais écrit comme
les Topinambous ne croient pas pouvoir ren-
dre un plus fort témoignage de joie, quand Itaniê
ils reçoivent leurs hôtes, ou bons afdis chez ^^^^
eux, que de pleurer abondamment; ces lar-
mes de joie ont quelque rapport i nôtre dif-
cours précèdent Le même recueil, qui o/io.^e
m'apprend cela, me £iit voir des hommes ^^^•
vers le détroit de Magclan, qui portent tous
de longs cheveux , & leurs femmes au contrai-
re qui mettent leur commodité, &, leur bien- A^. Or,
(èance à fe rafer toute la tête. Les Cavaliers de^**^' ^'
la Cour Africaine du Roi deBènin ne crdiroient '
pas être d'aflez bonne grâce à cheval, fi leurs
deux jambes ne pendoient d'utf côté, com»
Tom€Vn,Panl K
J4fi LETTRE CV.
k me }a plupart: des femmes les poned( dans
B.eiit. l'Europe. Les Payens de la côte de Guinée
ne peuvent fbuf&ir qu on crache à terre, te-
nant parmi eux cette aâion fort, condannable,
SÊMUii , &, portant malheur. Et joignant les B^
Brune, yaumes d'Agola, & de Congo, il y a peine
de mort établie contre tous ceux, qui (ont (i
hardis, ou fi malheureux, que de voir boi-
re le Roi de Loanda, fiins que fes propres en-
fans foient exceptésde la rigueur de cetteLoi.
Bon. Dieu^ que l'homme eft un animal bizar-
re dans toutes fes &ntaifies!
DES
f
HOMMES DE LETTRES.
LETTRE CV.
MONSIEUR,
Celui qui vous a dit, qu'un homme de vô-
tre mérite trouvera plus de favepr &
d'appui) auprès des gêné d'épée^ qu'il n'ea
doit attendre des iK>mmes de Lettres, ne
DES HOMMES DE LETTRES, 147
s'eft peutètre pas tant éloigné de Vu&gà ordi*
oaire, que vous Je préfupporés. Je ne fai fi
c'eft par jaloufie ou autrement que ces der*
niôrs (ont fi retenus à recommander ceux de
leur profefRon; mais tenés pour aflfuré^
qu'un Cavalier parlera toujours plus à l'avan-
tage d'une perlbnne d'étude comme vous>
que ne feront vos femblables^ qui de leur
c6cé diftribuent plus librement les éloges dûs
lia valeur militaire^ que ne font jamais ceux^
qui exercent Je métier des armes. Voulés-
vous (avoir jurqu'oû va cettç humeur lire*
raire? confidérés l'Empereur Adrien, qui
dans ioQ thrône Impérial enviant la gloire du
favoir à tous ceux^ qu'on honoroit pour ce-
la de ion tems^ perfecute les PhiloTophes
Phavorin, &DenysMjlefien, encore' que le
premier lui cédât fbuvent en confidération
des trente Légions qu'il commandoit. Sa
jaloufie s'étendoit même fur le.pafTé , par*
laot fiMTt mal, t^nt de Platon, que d'Homère^
& préfisrant à celui-ci un Antimachus^ qu'on
ne coanoiflbit prefque pas alors; comme
Téloquence de Caton, , à celle de Ciceron;
la Poefie d'Ennius, à celle de Virgile; & le
(Hle de CœUus, à, celui de Salluile. Car puiT-
qu'on ne peut nier, qu'il n'eût une fdence
trcs étendue, l'on ne £iuroit l'acculer d'avoir
. Kij
148 L e T T R E CV. ^
été porté iii motif de ces autres Princes igno-
rans , qui ont perfecuté les Mufes , parce qu'ils
n'avôient jamais eu de commerce avec aies.
L'Empereur Licinius nommoit les Lettres le
polfon des Efprits, & la pefte de tous les E-
tats; niais ceux, qui nous apprennent cela
de lui, nous font voir auffl Ton incapacité,
telle au'il ne pou voit pas foufcrire Tes Edits,
ni feulement écrire Ton nom. Lors que cet
autre Empereur Baflianus Caracalla tâchoit
défaire périr toutes les œuvres d'Ari{k>te, il
couvroit Ton extravagance du prétexte, que
ce Phildbphe étoit accufé de la mort d'Ale-
xandre le Qrand, dontilfaitbitlëfinge, s'i-
maginant qu'il pafleroit pour fa véritable co*
pie. Ce n'eA pas grande merveille que des
perfonnes fi mal élevées, ou d'un naturel fi
péryers, tombent dans de femblables bruta*
Ijtés. Qui non inteUigunt art es ^ non mêran-
tut artifices^ Et parmi les Grands, qui ne
favent rien, il n'y a pour le plus que ceusr,
qui font des aâions dignes de mémoire , qui
ÊivQrifent les gens capables de les communi-
quer à la pofterité. Ce qui m'étonne, & me
donne tout enlèmble de l'indignation, c'eft
d'apprisndre que les perfonnes, qui ont paflé
^pute leur vie à manier des livres, & dans la
pouifierè de l'Ecole, aient de l'averfion pour
^
PES HOMMES DE LETTRES. 149
ceux, qui ontacquis de la réputation )& que
bien loin de les affifter, ils les empêchent de
s'élever, & les oppriment s'ils peuvent,
Noos en avons un exemple moderne au(B il-
luflre que celui d'Adrien, en ce Pontife, qui
étoît le ibdéme du même nom, &qui avoit
été Précepteur de Charles Quint Tous les
lavans de (on tems le promirent de l\ivance-
ment , à fon avènement au Pontificat, à eau-
(equ'il devoitaux Lettres fon exaltation, &
ce qu'il avoit de bonne fcxtune. Cependant
ils demeurèrent fort, étonnés, voiant, qu'il é*
toit plein de mauvaifc volonté contre tous
ceux, oui fe plaifoient â la belle literamre,
les appellant T^rentianosy & les traitant de
telle (orte, qu'on croit, qu*il eût rendu les
Lettres tout â fait barbares, s'il ne lût mort
dans la féconde année de fa fupréme dignité.
Paul Jove dit gentiment^ qu'il' ufoit de ce
nulbvais traitement contre les plus beaux Es-
prits de Ion (iéde, avec le même fens, & le
même jugement , dont il préferoit la Merlu* 7^ */^
dié de fes Pals- Bas à toute autre viande, &
aux mdDeùrs PoilTons qui (e mangeaient en ^
Italie. Je (ai bien , qu'il peut y avoir de l'e^^-
ces dans l'amour de ces anciens Auteurs
Grecs & Latins. L'on ne fauroit excufer
fimpieté d'Ange Politien) s'il eft vrai qu'il
- \
iço L ]E T TR E CV.
préférât en tous feus les Odes .de Pindare aux
Pfeaumes de David. La feule comparaiibo
des choies facrées aux profanes eft toujours
bdieufe. Et fi Pierre Bràibe faiibit difficulcé
de lire la Bible, ou de dire fon Bréviaire»
Gommeon le lui a reproché^ de crainte de ga*
terfortflile, &decorromprefa belle Latinité;
il a été fans doute touché d*une apprdieniion
Gondannable. Mais autre chofe dl de lepri-
merje mal quand il paroit, & de perfecuter
par une pure jalouûe le véritable & innocent
mérite. Si l'abus des meilleures chofes les
fiûibit condanner & rejetter^ que demeure-
foiMl de bon & de précieux dans^le monde?
Etnéanmoins Platine nous repréfente le Pape
Paul Deuxième encore plus animé contre les
hommes ftudieux, que ne Tétoit Adrien Si-
xième^ quand il affure, qu'il déclara héreti'
Suesceux» quiprononceroientlemord'Aca'
emie, ou qui feroient cas des Lettres hu-
^maines^ parce que c'étoit aflez de (avoir lire
&, écrire. Véritsiblement cela fuffit pour les
Lettres de Change, dont Ton (ait quelquefois
plus de compte en beaucoup de lieux ^ que
de toutes celles desGrecs &, des Ladns. Je
penfe pourtant que c'eft id une des inveâi-
vts dont Top bllnie Pbtine avec rat(bo.
Je quitte ce propos pour répondre aux
DES HOMMES DE LETTRES. içi
plaint»que vous me fiiites de oet ladverfiiire
qui vous a (i fortement attaqué fur vôtre vie
conteœpltf tive. Tout fo^ difcours , tel que
vous me le mppcMtés , eft pris du fécond li-
vre des grandes Morales d'Ariftote, où ce
Philofophe forme auquinziéme chapitre cet-
te objeâk» contre U Divinité. Que peut
ÊûreDieu avec toute ioxiAvtarquii ou pleine
iuffifànce de toutes <dx)res, puilqu'on ne dçtÉ
pas préfuppofer qu'il dorme; car fi Ton ré-
pond qu'il contemple , Ton demandera ce q|i'il
peut contempler, par ce que (i c'étoit quel-
que chofe, qui fût hors.de lui, elle feroit
plus par&ite & plus confidérable que luimô-
me, ce qui implique & envelope une contrà-
di^dn manifeifte, d'autant qu'il CeroitDieut
& ne le feroit pas, fe trouvant ailleurs fJus
de^perfeâîon qu'en lui. Que fi Ton veut,
qi^ le contemple foimênie,*i'on tombe> dit-
H, ^ttisiuie autre abfurditémerveilleufe, d'at-
tribuer à Dieu ce que nous blâmerions en un
hoimne làge, n'y aiant point d'aâion, qui
demie (Jus de la folicj nue de paflfer tout foik ,
trais d|ans une perpétuelle contemplation de
foimêoie., En vérité AriAoïe ne donne poiât
de fohition à cette inilanoe ^qu'ildéclare voi»-
loir abandonner pour pafTer oube; mais il
înûmiâ pourtant, qu'il itut faice.gnode.dîr
K iiij
1^8 LETTRE CV.
ftinclîoQ entre Dieu, & ITiommc, ce qttî peut
aucunement tenir lieu 4e réponfé. Au fiir-
plus, que de femblables propos, ni de telles
perfonnes que celles, qui vous les ont tenus,
ne vous jettent pas dans le mépris de la vie
méditative, & gardés- vous bien de prendre
là deffus de Taverfion de ce que vous coofel^
fés, qui vous fournit les p|usdouces& les plus
charmantes heures, que vous paffiés. Quand
vous trouveriés à la Cour toute la fortune^
que vous y voulés: venir chercher, & que je
vous y fodiaite, je ne TéAimerois rien fî elle
vous faifoit per^ l'habitude, que vous avés
contraâée de converier heureufemenc avec
vous même. Pour moi, en quelque lieu
que la Cour aille, • & en quelque endroit que
. )ê me rencontre, j'y trouve tdiijours mon 7V-
tmmumy ou ma petite fblitude, & au pis al-
ler, les rideaux avec le ciel de mon lit me
Torment un hermitage, qui me contente d'au-
tant plus, que n'étant connu de perfonne, per*
fonne au/fi ne me l'envie. C'eft dans cette
agréable retraite, qu'on pafle en un inftant êc
iânsperilduLevantauCouchant, &d'un Pôle
à l'autre; n'y aiant rien de caché fur la Map-
pemo;ide, qu'on ne découvre avec plaifir.
Je traverfe même de ce lieu là tous les Ele-
mens, & oonuao fi les portes de l'Empiiée
DES HOMMES DE LETTRES. i ^ )
I
sbavroientenma&veur, j'y contemple Dieu,
ic œ qui l*eiiviroime> de* toute la {<xcq qu'il i
me donne.
r, foœniaMunài Lu&m.
Difceditnt^ totwn video fer inane genres^ '^ ,
Apparet Divum mmen^ fedefque quiet ûi.
Vou^kîés-vous bien renoncer, pour quoi que
oefut, àdefemblablesiatis&âions?
Je vous exhorte encore à n'abandonner ja«
mais les doutes paifibles & refpeâueux de
l'Epoque, pour toutes les affirmations hardies
des dc^matiques. Continuék à douter avec
cette retenue, & cette grâce ) dont je vous
ai oui dire autrefois que pour ne rien aflurer,
vous ne vouliés pas mènie donner affurance
de vos doutes. Vous ne trouvères ici que*
desafierteur% qui font profeiTion de ne quit-
ter jamais une propofidon avancée , fi ce n'eft
qù'dle choque leurs intérêts. Mais (buve-
nés vous de ce' qu'il reconnu Âriftote, que
beaucoup de gens retiennent avec plus de coq-
flaoce & d'opiniâtreté leurs opinions, que
d'autres ne font ce qu'ils conhoilTent par les
règles de la fdence; fi tant eft qu'il y en ait.
Ce ne fera^pas feulement aH fujet que PUnea
pris des eaux glacéos, que vous pourrés pro-
noncer fon mot notable y jNitùl homm fic^^^-^^^
fueàtaiiioèM terum nature f lacet. Vous '^' ^' ^
K V
154 LETTRE C V.
I
verres cette nature coQtrôléeprerquefui^tout^
\ & Je.pourrois vous le prouver par une induct
ûoâ tout à (âitfceptique, iifétdisdiluineurà
exaggererleschofesodieufes. /lâiinemieux
pour vous paicr le tribut ^ tjue vous cxi-
giés de moi> finir cette Lettre par quelques
petites obfervations, qui ne fbpt pas moins
de TEpoque^ mais où perfonne n'aura Cuiet
de Ce dire intere(fé«
Prap.Eu. ^^ ^'^^ P^^ ieulement en Canada y & par-
1 4. €. iQ. mi les Hurons , que les femmes feules culti-
vent la to're : Eufi^rapporte ilir la foi d'un
Barda(àne Syrien> ique cel^ des Gelons, peu-
pies de l'ancienne Médie, y ^rcent de mê-
ine tout le labourage, ayec cette pardculari-
téy que leurs maris ne ibngent œpendamqu à
ie farder^ & à fe parfumer, dans une luxe
d'habits d'autant plus honteux félon nos
mœurs, que leurs femmes vivent avec toute
ibrt£ de fijugalii^* Jean Léon rapporte auflî
i^^ dans (on Afrique, qu'à TefTec ville du Numi-
4ie> il n'y a que les femmes qui éhi(Uent, &
qui s'adonnent à la vacation des Lettres» com-
me félon Sophocle les hommes feuls filaient
JnOei^e autrefois en Egypte dans leurs maifbns > peu*
^ ^ dant que les femmes travaiUoient auxi^kts
de dehors. Dans la plupart des i^es bien
polMeS) & pareiçuUerement dans Cooilaa-
V
DES HOMMES DE LETTRES, iff
mople, il n*eft pas permis d'aller la nuit (ans
faimiere: A ^arte Ton en ufoit tout au re- Pl^^^^^- n^
bourSy car perfonne n'eût oféeb porter^ Si^P^^*
chacun rctournoit chez (ci après le fouper à
tâtons > afin quQn s'accoutumât à n'avoir
point de peur parmi les ténèbres. La pluie
nous fait ordinairement rentrer dans le logis^
& diâEnrer nos voîages: Les Turcs la.preui» ^
ncot à bon augure ii elle les furprend en Ibr*
tfto(> & cheminent alors plus volontiers, par*
ce qu'elle leur eft uii fi^e d'abondance. Fl»«
court met dans fa Relation , qu'il n'efi pas per«^
mis dans 1 Isie de Madagascar aux hommes
de petite nailSmce , ou de baiOTe condition > dy
£ûre le métier de Boucher, encoupantkgor^
ge aux bêtes, qu'on doit manger, cette aâon
étancfetbrvee^uxplusilluftresdupa&. Lft
Sodooaie y eft par la grâce de Pieuinconmié i
mais d'un aunre côté, par une étrange alxmii*
natkm k beAialité y eft toute commune St
foiiffiarft. L'on y mange toujours la cire a^
veclemiel, &lecuirdesBQeu&; desMoi^
tons, &. des Chevreuils, avec leur diair#
Quand les vçrs à foie font en fève, Usyfont
trouvés de fiMtbcMi goût; comme aux Topî»
nambous le$ Serpens Se les Crapaux au rapt
port de Jean de Lery. Ces choies font aiEn
données de nos coutumes; envokide(^
1^6 LEt^.CV.pESHOMM.DELETTRES.
étranges encore félon nos mqeurs. Les fcnn-|
mes de la même Isle*de Saint Laurent, que
habitent vers 1^ baie d'Antongil, accouchant
le Mardi, le Jeudi, où le Saniedi, jettent
leurs enfans , & les abandonnent dans les bois.
Le diicours d'un voiage Eut aux Indes Orien-
tales porte, que dans une ville maritime de
k Chine, quand un père a trop d'enBins, il
lui eft permis de noier fes filles après un cri
public d€ fon deflein, au cas qu'il né fe pré-
fente perfonne, qui les veuille nourrir. Les
femmes de Tlsle Formofe, qui eftfbrt prodie
de là) & où préfentemeAt les Hollandois font
habitués, fè font communément avorter é-
tant jeunes, parce qu'elles croient, quec'eft
ane infamie d'avoir des entâns avant fâgè de
trente ans. Et le même écrit confirme ce
^e vous a vés pu lire dans beaucoup d'autres,
que les Chinois, non contens de jouer leurs
fèmmes & leurs enfans pour un certain nom-
bre d'années, fe jouent encore aflez (buvent
eux mêmes, tant ils fe lailTcnt transporter à
la furieufe pafiion du jeu. Certes Ton trou-
ve véritable tous les jours de plus en plus nô-
tre vieil Proverbe, qu'une bobine parue du
monde ne (ait pas comme l'autre vie. Ajou-
tons à cela, que chacun croit fa façon de vi*
vre la meilleure , furquoi vous pourrés £âre
telles réflexions qu'il vous plaira.
^ ^ 3K 'Î7 ,
DES OfiACLÈS.
LETTRE CVI.
»
MONSIEUR,
Vôtre compliment n'eft pas^peutêtre le
frfus obligeant du monde, ^quand vous
m'invita à vous é^re mon opinion tou^
chant les Oracles des Anciens, m'a^urant^
que vous la recevrés ellemême comme un
Orade. Car fi je fuis du fentiment d'Arii^
te, & de beaucoup d'autres, quidésletems
du plus grand crédit des Oracles les ont foup-
<;oiuiés dTimpofture, & parlé des Sibylles, qui
en piOQobçoient la plus grande partie^ com-
me de femmes fahatiques & furieulès, vous
voies' bien ce que je puis me promettre en
bonne Logique de vôtre approbation, & ii
Êdlant paflbr ce que je vous écrirai pour un .
Oracle, cen'eft pas le mettreau rang des pures,
rêveries, ou même des plus grandes fourbe-
fies. Pour vous contenter néanmoins je î^
rai de vôtre queftîon le lujet de cetjte Lettre,
^ & jcfvous dirai d'abord, qua lé mot d'Oracl<>
•ifS . LETTRE ÇVI.
n'étant pas Grec, maïs Latin, ne peut ètn
inieux.expliqué qqe par TinterprératioD qu'ei
donne -Ciccronj qui en feit le langage des
iêT9fU. Dieux, Oracùla ex eo ipfo appellatafunty quot
eft in his Deonm oratio^, c'eft un diîcoun
' inftruâif & prophétique que les Romains ont
refpeâé comme forti de la propre' bouche
des Dieux. Et Ton peut juger combien les
Grecs leur ont déféré, par le feul titre d'un
livre de Porphyre dté par Euiëbe & par
Théodoret, de philôfophin ex Oraculis^ De
k philofophie qui ië pouvoit tirer des Ora-
cles. IleJft vrai, que%urément les Edits
. des Empereurs ont été nommés des Oracles.
Les Arrêts même des Cours Souveraines
s'appellent par ceux, qui en veulent esçri-
iner la dignité , des Oracles de Themis* £t
Ton voit dans le chapitre feiziéme du Levid-
que, & en d'autres endroits du Texte (àcré^
que ce terme d'Oracle eft pris pour le propre
lieu ou l'on prie, & qu'il y eft emploie com-
me Synonyme en la place de cçl ui d'Oratoire.
Je ne penfe pas devoir fuivre d'autre métho*
^ de en ceci, que de confidérer les Oracles
dans leur commencement, & dans leurfin,
V pour les reconnoitre mieux dans leuts pro-
grès, & durant ce long-tems qu'ils om été
feipeâés de toute Ifi terre».
DES ORACLES. 1^9
L'âodennétè deç Oracles cft fort manife-
ife, par ce que dît Plutarque.au traité de
ceux 9 que la Pythie avoit prononcés, ou il
«flure, que depuis trois mille ans cette Prâ-
trèfle ou Religieufe d'Apolbn en rendoit à
ceuX) qui la confultoient dans Delphe, (ans
que perfonne l'eût pu convaincre d'avoir
dooné de Êiufles réponfes. Or comme Plu-
carque écrivoit du fiéde de Trajan y ces trois
mille ans dont il parle traverfent en remon-
tant non tbulément tout le tems hiftorique
des Gentââ , écoulé jufqu'i lui, mais encore le
fabuleux^ &donnent jufques dans celui, que
le doâe Varron nommoit ténébreux & in.*^''^«-
connu. Auffi liions -nous au 2.'chapitrc de
SçMxïj que cette Sibylle Delphique a voit pn>
pheti£é avant le fiécle des évenemens qui
rendkeot Troye fi mémorable, atrte Troja^
na tem/way remarquant, qu*Homcre s'étoit
plû dqHiis à mettre dans (à Poëfie beaucoup
de vos, qu'il tenoit d'elle, fans que Solin.
difè pourtant de combien d*années elle avoit '
prâ:edé une fi notable Epoque. Cefipeut- :
êtrela Sibylle Daphné fille de Tirefias, qui
pafla fim père en l'art de deviner, & a qui
Diodore Sicilien confirme, qu'Homère efl£.^.C^<^
redevable de plufieurs endroits dont il a or- ^'^^
oé &s Poèmes. Strabon néanmoins la nom*
ï60 LETTRE C VI.
X. f. Geo. me Phemonoé^ . & veut, qu'eUe f&t appelle
Pythie à caufedesqueflions^ qu'on lui fid(bii
parcp que ;n^£S-a^(igmfie interroger. Et i
L.to.m Faufaniasenétûitcrû, elle s'appelleroit Hc
'^ ^* Kophile, qui prédifit rembrafedient dlliuic
ou même Lamia fille de Neptune > qu'il fiu
la plus ancienneté toutes. Quoiqu'il ei
foit, k première découverte de cet Oracle d<
V Delphe , éA dûë félon Diodore à un troupeai
de chèvres^ qui paifTant autour d'une ouver
ture de terre, furentvûês par celui, quile^
conduiloit/e démener, & jetter des^cris du
tout extraordinaires, autant de fois > qu'elles
^ s^approchoient de ce trou. Le Pafteur vou-
lant donc reconnoitre en vifitant le lieu ce
< qu'il pouVoit y gvoir, & furpris aufficÔt par
Texhalaifon, qui en ibrtoit, prononça des
-- prophéties qui fë trouvèrent véritables. Cela
fû dans toute la contrée, une infinité de
perfonnes, carieufes de l'avenir, fe tranfpor-
- toient en cet endroit, & s'entredonnoient des
répbniës fur leurs demandes. Mais Cômmej
Vouverture de la fbflfe étoit perilleufe, & qu^
beaucoup de perfonnes agitées de fureur f\
tomboient fans être jamais revues; rons'aviûj
<1 accommoder le lieu en forte, que par M
moien d'une efpece de trépied. Ton pouvon
fans courir fortune de tomba: dans cet ab^
DES ORACLES. î6t
me, recevoir la vapeur, quiTâifoitdeviAen
Il ajoute qu'on choifit alors des filles en Thon- '
neur de Diane > pour prononcer les Oracles
defoofrerè, îufiiu^àce qu'un Echecrates de
ThefEilie épris de la beauté d'une, eût Tinfo*
knce de. la ravir; ce qui fit qu'on n'en (îeftina
plusàcetofHce^ quLne fuITent âgées de plus
de cinquante ans. Plutarquc n'a pas depuis
expliqué cela û particulièrement; mais il
nous apprend , que ce Payeur , qui le premier
par un pur hafard dit tranlporté de cette fu*
reurApollinaire& Prophétique, fenommoic
Coretas. Or l'on peut s'étonner, que FO-
rade d'Apollon ait paffé pour le plus ancien
paraûlesPayens, conune il étoit fans doute
le plus célèbre & le plus refpeâé par toutes
les nations de la terre. Car l'on envoioit des
plus ébign^ parties du monde & des plus
HicoonueS) conuneétoientlés Septentriona* ,
les, les offitandes Se les prémices, que la de*
votiota du tems fiufoit confacrer à ce Dieu.
Pauûmiasdit, queles Hyperboréens les fai-'-'"^^'
ibient tenir aux Arimafpes : ceux - et aux Isle-
dons^ qui les commettoient aux ^ScytKeS)
pour âtre portées à Sinope, ' d'où les Grecs
les tranTmettoient aux Prafiens, & les Athé-
niens étoient chaigés de les tranlporter. de
ce dernier lieu à Dde. £t quoique l'Isle de ,
- I
I
I
162 LETTRÉ CVI.
ï)ele , . ilIuAre par la nailïance d*ApolloD y Gtki
alTez éloignée dé Delphe qui étoit dans 1^
Phocide au milieu de la Grèce ^ & même d^
tout le monde; con^e Strabon témdgii^
au neuvième livre de (à Géographie^ qu'ox^l
le croioit alors. Si eft- ce que TOracIe de cel
dernier lieu étant le plus autorifé^ &y pour-j
uTer des termes de cet Auteur > le moins
trompeur de tous; il ne faut pas dduter , qu il i
ne fût condilté de tous endroits; ce que la
folie contre&ite de Bmtus, & le bâton rem-
pli d'or, qu'il y porta, juilifiedutemS) que j
Rçme étoit foûmife à la Roiauté. Cepen-
dant il efl confiant, que Themis fœur des
Titans fut celle , qui donna les premiers On-
LyÉibl clesauGentili£tne^ & Diodore le prouve par
le propre mot, dont on fe fervoit quand A-
pollon rendôit quelque Oracle, ce qui s'ap-
pelloit ôff/if £U£;y, c'cft a dire faire la fohâion
de Themis , qui étoit la première inventrice
de cette forte de Divination. Et néanmoins
i^fchyle ne lui donne au commencement de ,
ces Eumenides que le fécond rang de Prophe- i
tie, ajUgeant le premier à la Terre, qu'il
nomme pour cela TrpoTQfmmv yoûtov, primi-
vatem Terram. Quoiqu'il en foft,. nous ver-
rons incontinent,- que ce n'étoit pas (ans ray-
, flere, qu'on atttibuoit à cette fille du Ciel
DES ORACLES. 1^3
OQ de Uranus, & de la Terre, Porîgine de
iêmblables prophéties, qui dépendôient des
exhalatfoas, que le Soleil attiroic de quelques
cavités propres à les engendrer. Mais il y a
pourtàoc fujet de s'émerveiller , que les Ora-
cles de Jupiter, tels qu'ctoient ceux de Tro-
phonîus , de Dodone , & de Rammon , n*eu&
ient pas tant de crédit que celui de DeJphe,
& que le plus grand des Dieux ne cohfervât ^
pas ici fon avantage. Cac ni en durée, ni
en e{Hme, ils n'ont jamais égalé àe dernier.
Et cela feprouve, outre Je confentcment de
la plupart des Auteurs, qui en ont parlé, par
ce que rapporte Xénophon de Agefipolis,/*f ft(/f-
qui après avoir conTulté Jupiter Olympien,
& reçu fa réponfe, fut à Delphe trouver A-
poIloQ, lui demandant comme à un juge de
dernier refïbrt, s'|l étoit du même avis que
Ion Père. Ariftote attribue cette djpece de
raillerie dévote, à un Hegefippus au fécond ^ '
livre de fes Rhétoriques. Il ne faut pas ou* «• ^h
blier , que Hérodote donne l'Orade de Do-
done pour le plus ancien, qu'eulTent les/.^ .
Grecs; ce qui ne s'accorde pas avec les auto-
rité précédentes.
La fin étant relative au commenceiâént,
nous paiTerons commodément de Tun à l'au-
tre; pour dire ^'abord^ que fi Porigine des
Lij
1^4
LETTRE CVI.
' Oracles n'efl) pas bien certaine quant au
tems y celui de leur cefïation n'eft guère plus
*■/• * W- affuré* En effet , nous liions dans Ciceron^
^^ qui écrivoit avant l'Empire d'Auguftc, que
depuis un long tems l'Oracle de Delphen'é-
tpit plus ce qu'il avoit été, de forte qu'il n'y
avoit rien alors de' plus méprifé que ce qui
venoit de ce lieu là. Et parce qu'on attri-
buoit cette différence & ce defiiut à des eau*
fes naturelles, qui font tarir quelquefois les
rivières , & qui par caduciténeproduiffentpas
toujours les mêmes effets. C'eft parler, dit-
il, delà force des Oracles, de même que
l'on feroit de la génerofité de quelque vin,
Sue l'âge auroit diminuée, comme fila nature I
es Dieux , qui les rendoient , étoit fujette à
de femblablçs imbécillités, ^ autem vêtu- 1
ftas eft , qtue vim dwinam cot^icere poffit ? Plu*
^^*^'tarque qui a fait un traité de leur ceflaticxi, |
rqconnoit néanmoins, que fous Trajan deux
ou trois fubfifloient encore, mais qu'à la vé*
rite tous les autres avoient manqué. Il com-
pare le changement de vers en proie, qui a*
voit précédé leur fin, à celui, qui étoit arrb
vè dans l'Aflronomie & dans la Hiilofophie,
dont les premiers Profeffeurs, Orphée, He-
fiodc, Parmenide, Xenophane, Empedocl^
& Thaïes^ s'expliquoient tous en vers, ceu:i^
mik
DES^ ORACLES. iSç
qui les ont firivis s'ctanr cootenics de h profe»
(ans qu'on puiiTe au préjudice des uns, doo-
ner la préfercoce aux autres. A!.ds il laâ
diverfès caufes de raDéandfTementlublcqueQt
des Oracles, qui avoîenc prelque tous cefië.
L une cR 1 abfeoce pour toûiours du Génie
du lieu, qui quelquefois s eloignoit feulement
pour un cems, & puis y retoumoit. Car
on a vu des Oracles devenus muets, qui
ont après repris la parole, & donné des pré-
didlioDS comme avant Ainii celui des
Brancfaides abandomié par ApoUoo du tems
de Xentes, fe remit en vogue fous celui
d'Alexandre le Grand, fi Ton en peut croire
ce Caniilhene, de l'autorité de qui Strabon fb
icrt pour cela. Et l'on ne doit pas s étonner 7- ^t^
de femblable chofe parmi les Paycns, puilque
nous voions dans les Livres fidnts, que le vé-
ritable Efprit de Prophétie étoit ambulatoire,
n'accompagnant pas toujours ceux, qui en a*
voient le don; ce que je me fouviens d'avoir
vu ob(èrvé par Card9n au premier livre dcia
S.?gefle, ou il étend ces intermifTions jufqu*
aux plus facrces perfonnes de la nouvelle
Loi. Quoiqu'il en (bit, pour nous arrêter
2j Paganiime, Servius aiTure, qu'Apollon •
?.z readpîc Gss Oracles à Dele que durant iix
.:ois de l'Eté, paûant de là à Patharc ville
L uj
I6tf ' LETTRE CVI.
deLycie^ où il en proiionçoit d'iiutres pen-
dant les fix reftans del'Hyver. Ceft quand
il imerprete ces vers du quatrième livre de
FEneïde,
Qualis fjfi hyhemam L^am Xant/ùque
fluenta
Deferitydc DelummatemdminviJ^ ApoUo.
Plutarquefuppofe aufll que les Génies n'étant
'pas de leur nature immortels^ leuf* fin étoit
celle des Oracles où ils préfidoient^ & qui
mouroient avec eux. La raiibn fur laqueDe
il appuie le plus de leur nianquement> c'eft
le défaut du fujet, & rabfenGC de rcxhalaiTon,
qui caufbit renthoufiafjiie dont ik dépen-
doient, parce que cette fumée, venant à tarir,
& la caufe principale cédant, 1 effet ne pou*
voit plus reùilin II en eA, dit* il, comme
des carrières, qui s'épuifent, & il en donne
pour exemple celle de Caryflie, qui depuis
peu n'avoit plus de marbre, ni de ce lin nom-
> méafiefte^ ou incombuflible, parce que le
feu nettoioit fans brûler les ouvrages^ qu'on
en faifoit. Or cet épuKement dé vapeur
prophétique arrivoit non Seulement par le
cours des années, qui la confumoient, mais
encore par de grandes pluies, par de violens
tonneres, & fur tout par des écrpulemens k
trembkmens die terres La pefîe de plus a
DES ORACLES; 167
cnifé quelquefois le même événement; car .
l'Oracle de Tjfefias s'abolit dans Orehomene
après une grande contagion. L'on peut ajoûr
ter aux nifons phyfiqués^ rapportées pai|
Platarque iiir ce fitjet, celle des A Ares, qui
doaojenc & ôtent psrr de particulières influeni^
ces k diipofition & le.temperamcnc propre à .
la Divination. En effet l'Hidoire des Arabes,
que nous a fournie le Marom'te Abraham E«
dielite, atcHbué à de certaines conftellations
le don de Prophétie, & la cohncMiTance de
FaveDir, qui fe perd par cohfequent autant de
fois qu'elles paîfent. Mais à parler fmcére*
ment, les témoignages , que cette Hiftoire
produit iur cela, font fi extraordinaires, &
les exemples fi peu croiables, qu'ils ne fau- .
soient perfuader que des perfonnes très cre«
dnl«; non plus que l'autorité des Dpéleurs
Arabes, qu'elle cite y obliger qui quecc foit
à les croire, fi on ne veut déférer aveuglé*
meiit à tout ce qui eA écrite Seneqde croit, ^- f«. N«.
que la crainte, qu'impriment les guerres ^'^^r
dans noç efprits,. jointe aux terreurs, que
donne la Râigionfuperftitieufe, fait ces es-
prits &nadques, qui (b mêlent de deviner
raveoir; tnde inter hella err avère lymphatici^
nec lifipuim.fdiira exempla vaticinanÈium inve-
nies y fuamubiformido mentes religionemioÊtii
L iiij
ici LETTRE GVL
» • .
percuffit' Orileft du cours ordinaire délai
mture de fiiire oefTer les effets , quand leurs
caufes manquant, & il femble^ qu'on pour*
foic mettre ici en coafidéradoQ> que les O
racles, dont nous parlons, périrent tous a*
. vec leur grand Pan, à ce qu'on dit , au tems
qu'Âugufte établit une paix, qui fut prefque
univeifeUe dans tout îancien monde. Mais
$t.Gfûg. Straboo touche line raifbn morale, qui ne
, me paroit pas moins conTidérablé que toutes
les précédentes. CcR au fujet de TOracle
d'Hammon , qu'il croit avoir été abaudomié
& décrédité aufli biep que les autres, parce
que les Romains dans leur grande puiûance
fe contentant des livres qu'un de leurs Rois
acheta (i chèrement de la Sibylle de Son
tems, & ne faifant eut que de leurs Augures,
& de leurs HaruTpices, ceux-ci oblo^ant
feulement les entrailles des bètes^ ùtmBéeSy
& les premiers le vol des oifeaux , le oumger
. de certains poulets, & le fon avec les autres
drconftances du Tonnere : ils méprilëreot
tous ces Oracles de la Grèce, & du refte
^ des^ Provinces (bùmifës K leur tlominadoo,
'qui les négUgérent aufli à l'exemple de leur
Maitres, Ainfi l'utilité céjQ[ànt, dautantque
perfonne quafi n'y envoioit, & qu'ils n'c^
toient plus fréquentes conune. auparavant, le
DES ORACLES. 169
Génie de ces endroits difpanit) ou pour
mieux dire, ceux, qui profitoîencde la cré«
dulité des fiiperftitieux quittèrent un métier^
qui ne leur valoit plus ce (}u'il avoit accou*
rumé. Caf les pi^fens n'étant plus envoies»
les H&atombes^& autres Sacrifices ne fë fiô*
fant plus, & les profits que ces lieux de Di^
irinadon tiroient des Etrangers, qui les firé*
quemoîent manquant, ce n'eft pas merveille
que fekm le train le plus commun des chofes
du monde, tous ces myfieres d'Oiades &
de prophéties aient auûi cefle. L'on peut
fe fyavemT fur cda du furnom d'Apollon
TŒpidiaÇy ou Lucriùy quod oraada ad btcrum
dont. Et du reproche , que b\t Créon à Ti- ^^
refias dansFÂntigone de Sophocle. Symag. 7.
To ^wnam yap' Ttaiv ^iKdpyDpGv yhfoçy
Votes cnmes captant pecuniamy
Tous ceux, qui font le métier de deviner,
ou de prophetiCer, aiment l'argent Aux
premiers tems Ton ne canonifoit perfonne,
que par Favis des Oracles; ce que Diodore
fidt vcMr en divers lieux au fujet de rApotheo*^'7*^'*-
le dllépheflion & de Ptolomée. Mais Ar^
rien eft encore plus exprés là deflus, quand
il rapporte, que Calliltiiene reprenoit Ana-r
xardius d'avoir dit, qu^on devoit adorer A^
lexandre dés fon vivant^ puifqu'il étoit cér*
' ' L v I •
' 170 LETTRE CVL
tain , qu'il le feroit après (a mort; Hercule
mètne^ repartit Cdbflhene, ne reçût l'ado-
ration des hommes qu'après avoir cefTé de
vivre , â^fi ce ne fut que depuis que l'Oracle
Pelphique l'eût ordonné. Or la relation au
nombre des Dieux > qui fe iaifoit des Empe-
reurs Romains, ne dépendoit nullement des
Oracles /oe qui les rendit > fant doute ^. de
beaucoup moindre confidération par toute la
t^é, dont ces mêmes Romains avoient fiûc
prefquç une feule Monarchie.
Voions maintenant ce qu'on peut r^îfoa-
^ aablemerit penfer de la réputation, qu'ont
eue ces Oracles, tandis qu'ils ont été en vi*
gucur. Déjà ^on ne fauroit nier, qu'une
partie des plus grands Fecfonnages, qui fuf-
fent parmi les Ethniques, ne s'eb ibient mo-
qués, encore qu'il y en eût d'autres, tek que
Xenophon Se fes fdmblables, qui leur por-
toienttoutlerefpedl, que la Religion, qu'ils
profèflbient,. ordonnoit. Socrate les com-
paroit aux vins nouveaux dans la- foule qui
fetrouvôitàconfulterceux, qutétoientfnd*
chement établis. Diogene diibit gentiment,
qu'il Êiloit fe connoitrefoi morne avant que
de vouloir prendre connoiflânce de. l'avenir,
fuivant l'infcription mife exprès pour cela fur
Orëi.iê. le ftonti^ice du Ternie; ajpâtant dans Dion
I DES ORACLES; 171
Chryfoftome, que ceux, qui ont de Yctpnt
k peuvent tort bien pafler des Oracles. O-
icfte €e plaignoît dans les Tragédies^ que le
Dieu , qui rendoit ces Oracles , lui avoit çcé
tuteur, de tuer fa mère. Sur l'Iphigenie^
qu'on vouloit fiicrifier dans Âulis, Euripide
eût dire hardimenc au fils de Theds, en Cù
mocquant de Calchas, que le meilleur de '
tous les Prc^hetes étoit celui , qui parmi une
infiaité de menfonges prononçoit quelque*
fois quelque vérité :
qms enim èft vir Vates?
Js qmpaucavera^ multaverofalfadktt.
Dsçhyd^ le Granûnairien interrogea la Py*
tliie, pour fe mocquer d elle, s'il retrouvo-
rott {on cheval, encore qu'il n'en eût point
perdu; il eft vrai qu'on veut que la réponfe HeJych.Il'
duDieu> qu'il le recrotiveroit bientôt, Teiif- JJ}^
fit en vengeant cette raiHerie, AttaUis aiant 1.1. c.>.
&t mourir Daphidas.peu après en, un lieu,
qu'on nommoit le Cheval. Généralement
tous ceux, qui tâchoient de corroippre la
Sibylle par aigent ou autrement, montroient
bien Je peu d'état qu'Us Ëûfoient des Oracles, ^ 9-
qu'dle prononi^it. ^ Or encore que Paufa-
niar ait avancé' cette propofttipn , qu'excepte
Cléomene, perfonne n'avoit tenté de la fub-
orner de la forte; û éft-il confiant» qu&
17^ LETTRE CVI.
beaucoup d'autres l'ont fait comme lui. Hè-
bTtrpf rodote récrit de la faâion contraire aux Kfl-
ftratides, qui obtinrent par ,argent^ que les
Lacedemoniens reçurent commandemque>r-
près d'Apollon , de délivrer la ville d'Athènes
du joug que ces Ufurpateurs lui avoieat im*
^ pofé. Lyfandre pour ôter le Sceptre de
Sparte de la famille des Héraclides, emploia
la même vpie de corruption, pour avoir les
Oracles de Delphe, de Dodone, & d'Am*
mon, favorables à (on deflfein. Il eft vrai^
que Diodore écrit, qu'il n'en pût venir à
bout, mais cela n'empêche pas, qu'on ne voie
par là le mépris que faifoit Lyiàndre de tous
l^'f ces lieux prophétiques. Alcibiade fut plus
heureux que lui, car P|utarque avoué, qufe
pour (aire agréer à Tes Citoiens l'entreprilb de
Sicile, il obtint par Tes préfens les léponies
qu'il voulut de Jupiter Ammon. Et Demo-
(Ihene crioit publiquement > que la Sibylle
Pàiiippi/aity pour dire que l'or du Roi Phi-
lippe faifoit proférer à cette Fanatique tout
PrM/ea. ce qu'il defiroit. Mais l'opinion d'Ariftotc
jQ.qu.i.. ^^ JjIçjj piyg ^y mépris de tous les Oracles,
' quand il enfeigne, que la feule humeur me-
lancholique, ou le tempérament atrabiliaire,
caufoit r^thoufia(me des ^byllés^ & de
tous ceux, qui fe difoient infpîrés divinement
DE^ ORACLES^ 175
pour fevder les choies futures. Void le
Littin de (on texte au lieu du Grec, que vous
pourrés voir dans ToriginaL Morlns vefania
iwifticoatury aut inftin&u lymphatico infèrue*
omaes qui dwmo fpiraculo inftigari credmtury
cumfcÙicet idnon merbo y fidruaurali intempé-
rie oeciMt. M or eus dois Syracufanus Poëta
etiéuupré^antioreraty dum mente aUeuaretur.
Or parce oue le plus révéré de tous les O*
racles ^it celui de Delphe, &qu*à propre*
mène parler félon PauÊmias, il n'y avoit que
foa Apollon de vraiement &tidique> Amphia- l 7.
laus fe contentant d'interpréter les fbngcs;
Ceies de &ire voir dans un miroir Tévene-
ment des maladies; Hercule d'enibigner par
la chance de quatre dés qu'on jettoiti ce qui
devok arriver, & ainfi de quelques autres:
Ne Eut- il pas avouer, que tant^e peuples
qui de tems en tems pillèrent ce riche Temple
dcDelpbe, montrèrent bien le mépris qu'ils
faifi)ient de Ta Sainteté d^ lieu. Le même L t$.
Pauiànias nomme ailleurs entre fes Sacrilè-
ges un infulaire d'Éubée, Ja Nation des Fhie-
gies, Pyrrhus fils d'Achille, Xerxes, les
Phocéens, nos vieux Gaulois, & enfin Né-
ron, qu'il accujTe d'y avoir volé cinq cens fia-
cucs de cuivre: Xiphilin ajoute, qu'il diAri«
17+
LETTRE CVI.
' )
bua aux foldats tout le territoire de Cyr-
rhée, qui étoit du domaine d'Apollon, outre
qu'il comblai defola le propre endroit, dbd
fortôient les Oracles, fâifant égorger des
Ex Dion, hommes fur la bouche de l'Antre propheti-
'^ ^3* que. Certesl'on ne fauroit nier que toutes ces
^aétions d'apparente impieté, n'eufTent pour
! fondement Timpofture crue & reconnue de ce
^ui fe palToit dans ce Temple Delphique , le
premier de tous en crédit parmi les Grecs, &
les autres Nations, qui avoient quelque com*
merce avec eux. Les uns, dit Plutarque,
(e font raillés de la fimplicité des Grades,
qui s'y rendoient, les autres de leur obfcuri-
tt, quifitfurnommerPhœbusAo^/oç, c'eft
à dire oblique & tortu , comme Jupiter Am-
mon fut peint avec des^ dornes de Bélier, le
' tout à caufc des détours pleins de perplexité,
que reçoivent les réponfes des Dieux. La
bouffonnerie même s'y mêloit quelquefois de
leur part, témoin ce funple homme, qui
aiant demandé , comment il pouvoir devenir
riche, eût pour réponfe, Si tu peux polfe-
der tout ce qui eft entre Sicyone & Corinthe;
ce qu'Athénée donne pour un jeu du fils de
Latone. Sur une autre queflion , touchant
la meilleure Religion, TOracle répondit, La
plus ancienqe ; Et interrogé enfuite quelle é*
I,y,
DES ORACLES. I7f
m la plus andenne^ il repartit la meilleure»
[les DoricDS reçurent un autre Oracle, qui
ioir ordcmnoit de prendre pour Admirai un
faûmme à trois yeux; ils en choifirent pour
cekua, qu'ils trouvèrent monté fur un Mu-
let bof^goe. Ces repohfès/ qui provoquent
à rire^ne paitidpent gucres de laDivinité, St
Icmhkmr fort mal propres à fe faire relpeâen
La {implicite mépri£ible des autres > pa-
roifint tant au fens groffier Se peu raifonna*
ble, qu'aux termes impropres, & contre la
quanfttc^ lors aue la Sibylle parloit en vers;
comme fi Apollon maitre du Pamafle, n'eût
pas ccé û bon Poète qu'Homère, ou Hefio*
de. Quelques-uns ont rejette cela fur ri>-
gnorance de la Sibylle, parce que l'eiprit pro«
phétîque s'accpnmiode comme le vin , & a-
^t fidon les moeurs & le tempérament des
perCbmes, qu'il agite. Ainfi dans la vérita-
ble Pko^ietie, Efaîe Courtifan, &£zechiel
(àvam en Mathématique, fe font tout autre*
ment expliqués qu'Anlos, Se Jeremie, qui
avoîent été noinris au village. La Sibylle,
feloQ ce fendment, étoit comm/b un inflru-
ment qui fonne mal, quand il eA en Mau-
vais oidre, & c'eft pourquoi elle refuibit (bu*
vent de monter fur le tr^ed , de forte, que
la dernière décedée du tems que^Plutarque ér
175 . L E T T R E CVI.
envoie, aiàiit été forcée de s'abandonner con
trp fon gré à refprit de Divination > tomba i
terre toute hors d'elle > Se mourut peu de
Jours après. Le texte de Porphyre , que cite
Eufçbe au cinquième chapitre du fixiéme li<
vre de fa Préparation Evangelique, porte,
qu'Apollon même voiant les caufes fécondes
mal difpofées à la divination, avoit fouvent
menacé ceux , qui le prcfloient de leur répon-
dre, qu'il ne leur diroit que des nmenfonges.
La Philofophie de Pomponace eft conforme
à cela, quaod il veut, qu'Elifi^ n'ait pu exer-
cer fa prophétie devant le Roi, qu'il n*eût
mis auparavapt fa main fur le PJàlterium,
pour acquérir la dernière difpofition rcquife
à la Prophétie, nifiprius mami hnpofitafuper
Dehicê. P/aiteriumy ut deveniret ad tdtimafif difpofilith
c.i3.cr^ nem. Quamvis etiim Elifcsus ex natura ejj^
^^* '* votes y mm deducehatur tamen ad oBum iBum^
nifiex iUa tmmediata difpofitione^ Et perindt
ejivelutiali^ hommes y qui etfijint a nature,
frmi ad aSus veuereosi tamen piufquam aS
îBos affus devemanty pert^yffant mamiUas , o*
Jbulanturque y ut fjnritus tf fynguis calefiant^i
&* m ukima dt/po/ttione fiant ad taies aQns.\
'Je trouve ia coiçparaifon trop libre pour è*
tre traduite. Tant y a que Strabon aj^reod,
que quand la Sibylle ne prononçait fes Ora*
des
r
DES ORACLES. ' 177
des qu*«n profe , il y avoit des Poé'tes y Mi-
oiftres du Temple Delphique^ qui les met-^-.®«4»'-
toient en vers. £t c'étoit eux vraifembla-
blement^ qui cdmpofoient ces vers Âcrofti-
cheSy dont parle Ciceron, qui n'avoient vkn^^JX*
du tianlport prophétique, Se qui étôient,*^ -
comme il dit^ attenti ammij non furentis.
Car la Divination des Latins eA nommée
pmnvdlj par les Grecs^ de la manie ou fureur
donc die étoit toujours accompagnée. - Cet-
te étymologie me dit fouvenir de la bizarre
penfée d'Hefychius Illuftrius, qui a donné ^<^0^«
le nom appellatif de Sibylle pour être pur La- *^'*
cin, & non Grec; chofe fi abiurde^ qu'elle
ne mérite pas à*ètre particulièrement refutée«
Mais pour revenir à nôtre théme^ les Ora*
clés, tant du côté de la fentence, que de
Texpreifion, étoientfouvelQttels, qu'on n'y «
trouvdt rien , que le Dieu de l'une & de l'au-
tre âoquence pût avouer, pour ne rien di-
re des autres. Encore arrivoit-il quelque-
fois que la Sibylle les écrivant fur des feuîl*
les de Palmier^ nui étoient alors en ulàgé
pour cela , le vent les difperibit de forte y que
quand elle Se fon Douon euffent eu defiein '
de €c moquer de la crédulité des hommes de
ce tems lâ^ ils ne ponvoient pas le faire plus
vifiUement. Le troifiéme Se le fix;jéme Li-
T0m€VaFm.l M
178 -LETTRE CVL
.vre de TEnelde, font voir ce que je dis^ Si
la crainte d'Eaée 9 d'être traité de même. Se
de tomber dans cet acddeht, n'a point d^au-
tre fondement,
— "foliis tantum ne car mina manda ^
Ne turbot a volent rapidis ludibria ventis.
Cétoit en effet fe jouer des hommes, com-
me le vent Eût des moindres choies > qu'il a-
: Quant aux obfcurités pleines d'équivoques
& d'amphibologies, cène fëroit jamais Êiit,
(H'onvouloitrapporter toutescelles, quifont
venues jufqu'à nous. Vous en pouvés voir
une partie dans le cinquième livre de la Pré-
paration EvangeHque d'Eufebe, & Ton peut
dire en général après Ciceron de, cette ibrte
d'Oracles , dont Çhryfippe avoit compofé un
gros volume, .qu'il en eût fidu d'autres, pour
les (aire entendre, Interpres ApoUims egebat
interprète y if fors ipfa referenda erat ad fortes.
Ce Dieu l'avoué à Crœfus dans Hérodote,
rejettant le malheur de ce Roifi dévot envers
lui, fur l'ihexorable Deftin, & fur ce qu'il
n'avoit pas renvoie à l'Orade pour lavoir le-
quel des deux Empires, de Cyrus, ou du
fien, feroit ruiné, après qu'il aurdt traver*
fé le fleuve d'Halis. Cyrus fot depuis trompé
de même dans Lefbos par TOrade d'Or-
DES OEACLES, 179 *
phêe, quiliddit, comme Philoftrate le rap-
porte, Mea^ SCyre, tua; ce qu'il prit pour
une promefle des conquêtes qu'il devoit faire
dans l'Europe, & Ton voulut depuis, qu'Or- £*^^
phce 1 eut averti , qu il auroit comme lui la
tête coupée par une femme. Sur le repro-
che, que firent les Héraclidcs à la Pythie, de
s'être mal trouves, d'avoir deferé à la pro-
mefle d'Apollon , portant leur retour s'ils at-
tendaient le troifiéme fruits elle leur répli-
qua, qu'ils avoient mal pris ce troifiéme fruit,
qui s'entendoit de leur race , ou famille ^ &
non pas des fruits, que la terre produit. A-
poUodore le conte ainfi fur la fin de fon (è-
cond Livre de l'Origine des Dieux. L'Ora-
cle de Bâtis avoit alTuré Cambyfè, qu'il
mourroft en Çcbatane, il s'imagina que ce
feroit de vieillefle, en fa capitale de Medie^
& fa blefliire auffi bien que fa mort, fut en
un chetif lieu de Syrie nommé Ecbatanè.
Cet exemple eft encore d'Hérodote avec le
fuivant. Cleomene fe fàifoit fort fur la ré- .
ponfe â^Apollon qu'il prendroit la ville d'Ar-
gos, & il ne fut maitre que du Bois Argus
qu'il fit brûler. Appien dit du même lieuj
que Seleucus aiant été averti par une prophé-
tie, qu'il perdroit la vie en Argos , fuioîr tou-
tes les villes de cenop , & fut enfin tué par
Mil ,
180 LETTRE GVE
derrière de la main de cePtolcHnéeCeraiimts.
qui s'étoît réfugié vers lui, auprès d'un Axx-
tel qui portoit le nom d'ÂrgcÀ. Dans le
Debilh même livre d'Âppien Annibal déferant à un
*^* ^ Oracle, qui lui avoit été rendu en ces ter-
mes traduits du Grec,
^ Annihaliscineres terra Ubyffàtegety
fe promettoît de ne trouver Ùl dernière defti-
née qu'en Afrique j & il fut empoifonné par
' Prufias en<:ette partie de la Bithynie, qu*ar-
i.20.£ii.rofe le âeuve LibyfTus. Dijpdore Siciliea
rapporte deux Oracles conformes aux préce-
dens^ & rendus à deux frères Satyrus^ & £u-
melus. Le premier Oracle donnoit avis à
Satyrus, ut a vmJculofiM caverety à qucM o-
beiffant il fe gardoit non feulement de toute
Ibrtede^cats, mais encore des hommes, qui
en portcMent le nom, fans pouvoir^ter une
bleflfure au mufcle du bras dont il mourut.
Eumelus fe fondant fur un autre Oracle qu'il
avoit reçu, de prendre garde à une maàbn
portative ou fôûtenue, n'entroit jamais dans
un logis, dont il n^eut fait vtfiter 1^ toit &les |
fondemèns; ce qui ne Tempècha pas d*être
' blelTé mortellement par un pavillon, qui
couvrait (on chariot La' perte des Mefle*
niens avoit été obfcurement prédite à Ddphe'
fur réquivoque du mot r^yèç qui figoifi^
BES OUACLES. tgf
k bouc, & branche de figuier (auvage, ce^
que Bâufiinias expHque dans fon quatrième
livre. Au huidén^e le Trépied au même
lieu av<^c Eut emefldre à Epaminondas, qu'il
devost craindre la mer, à ce qu^il luifembloit,
(bus le terme ir^yùç, ce qui lui faifoit évi«
ter toute forte d'embarquement; mais il (b
trouva > que l'Oracle vouloit parler d'un bois-
tailliS) appelle P///7^»^, où ce grand Capitai*
ne fut tué. La ville Libethra, dans le neu^
viéme livre du n^ême Auteur, fut renverf^,
noapasi^fisr, Ou par un Pourceau; comme
ils avoient pris l'Oracle de Bacchus en Thra-
ce^ dont ils ièmoquoient, mais par le âeii*
veSWX) qui defcendant en' forme de Torrent
du Mont Olympe,' l'inonda toute en une '
nuit, auflitôt que les olTemens d'OrpHée eut*
reot vu k Soleil Les Athéniens aiant >
cœur les affidres de Sicile, furent confeillés
par le même Dieu, fi nous en croions Dion
Chryfoftome, de conjoindre la Sicile à leur
ville, & il fe trouva après le^mauvais fuccès
de leurs entreprifes fur cette Isle , que la Si- Oroi. r;.
bylle avcMt voulu parler d'un petit tertre fort
proche d'Athènes appelle Sicile, ^ref Ly(an-
(ke devant mourir par un Serpent, il fe trou*
ve que celui , qui le tue, en avpit un peint
fur fon boudier. Et fi l'Orade dit aux De-Ptutêr.
M iij
18» LETTRE CVI. ,
liens, qu'une Cçrneille leur montrera un
certain lieu, il arrive que c'eft une femme
nommée Cornçille ou Coronis. Vous pou-
vés voir dans Tite Live , comme Jupiter de
Dodone aiant averti Alexandre Roi d'Epire^
toee.1. LS' Caveret Acherufiam aquamy Pandofiamque ur-^
bem^ <pa(Ia, pour éviter ces lieux de Grèce,
exprès en Italie, ou il ne laifllà pas aeprouver
ce dont le Deflin l'avoit menacé. Quaof à
rOracle rendu à Pyrrhus,
Aio te Macida Ramanos vincere poffèy
qui étoit auffi ambigu, Ciceron açcufe^n-
2:deDi' nius de l'avoir fuppofé, & le prouve tant
«««• parce que du tems de ce Roi Apollon de Del-
phe ne faifoit plus de vers, qu'à caufe qu'il
n'a jamais parlé Latin. Je n'ai rien à dire
contre cela , mais je (ai bien , qu'on lit
dansPaufanias, qu'un barbare ou étranger,
cnvoiéparMardonius, aiant interrogé l'Ora-
cle de Thebes en fa langue, cet Oracle ne
lui répondit pas en Grec, mais en Dialedle
inBctot. ou langage barbare, comme l'étoit aux
Grecs tout autre que le leur. Quoiqu'il en
foit, le même Dieu de Delphe avertit Néron
avecTobrcurité, dont nous parlons, qu'il fc
prit garde de l'année ibixante- treizième, le
trompant de l'efperance de vivre jufqùes là,
au l|eude lui révéler nettement, que Galba
DES ORACLES. jgj
mgé de (bixante* treize ans^ feroit bientôt fon
wccefleur. Suétone nous apprend cela , & i» Nfrb«
Âmmien Marcdlin , qu'un Oracle femblàble "^' ♦*•
mcoa^ l'Empereur Valens de fà fin^ qui Tat-
tendoit auprès de Mimante, ce qu'il inter-
pretoic d'une célèbre Montagne d'Aile por-.
tant ce nom^ au lieu qu'aiant été tué en Eu-
rope, il retrouva que dans le champ, oiiil
avQît reçu la nîort parjfes ennemis, l'on vo-
ioit le ièpulcre d'un certain ^^antus.
Mais rOrade rapporté par Athénée , & ion I. g- Dei-
fuccés fidt voir, comme les hommes contrî-i^-^
Imoient beaucoup à fe tromper eux mêmes,
en fiûfànt reufTir dé femblables prophéties.
CetOraderenduàPhalantus, portoit, qu'il
ne pourrait être chaflfé de Tlslè de Rhodes,
qu'il ne vit voler des Corbeaux blancs, &
n'apperçût des poifibns nager d^ns fa Tafie.
Cela lui donnoit avec raifon toute afTurance.
Néanmoins Iphiclus, qui lui (àifoit la guer«
re, averti des cette réponfe Delphique, le
fubîugua, s'étant avisé de faire lâcher des '
Corbeaux blanchis avec de la chaux , & ver-
1er ckndefiinement de petits poilTons dans
l'eau, qu'il devoît boire. En vérité l'hom- '
me eft on ingénieux animal àXe tromper lui-
même, fur tout quand c'eft en faveur dt
quelque fuperftition.
M ini
Ig4 ï. E T T R B CVL
Vdlà plus d'eacemples que je ne m*ètots
propofé de vous rapporter de Toblcttrité ca<
, pdâife des Grades^ >& des fubdles répofifes
d'un Diea^ qui ne biaife pas tant dans ion
9 Zodiaque, qu il fidfoit dans cette forte de ré-
vélation des cfaofes futures. Mais le nom*
bre ètbit bien plus grand defes prophéties,
où Ton^ li'entendoit rien du tout, & qui
n'eurent auflijaaiais aucun fuocès, quelque
fine interprétation, qu'on leur pût donner.
Le bon pour cette fuperftitîon étoit, qu'on
n'en tenoit aucun r^trè, que par rd|>eâ
perfonne n'ofoit convaincre la Sibylle de
menibnge, ce que Plutarque a pris à ion a-
v^ntage, & qu'en plus de deux mille ans l'on n'a
obfervç qu un certain petit nombred'Onides
à qui l'on ait pu appliquer de ces ii^;eiueufès
& furprenantes explications. Us ont^été
quelquefois il étranges Ik fi extravagans,
qu'ils remplilToient d'indignation, & met-
toientaudefefpoirceux, qui les recevoîent,
fans que le mcxide pour cela s^en deiabusa^
tant les hommes font naturellement portés à
. s'entretromper, prindpalement fi le prétex-
te d'une fauiTe Religion a gagné leurs e-
fprits. Strabon nous fournit une preuve il-
lufire de cda, qu'il dit tenir de lliiflorien
f. Giêp. EphoruS) dont nous avons perdu tous les ou*
• DES ORACLES. igf
vn^es. Les Bœodens étant allés préndn *
Tivis du premier de tous les Dieux à Dodo^ ^
oe^ ion Oracle leur prédit, qu'ils fe pou-
vaient promettre,' que leurs affaires iroient
fort bien, s'ikfaifoient des aidions d'impiété.
Cela les mit fi fort faprs d'eux mêmes , qu'ils
pnreot la Sibylle, & la jettèrent dans le feu,
diiànt qu'ils le dévoient faire ainfi, foitjgoji^t!
la punir, foit pour obâr à fes ordres en fe
montrant impies. Il n'en fut autre chofe, fi«
non que depuis les trois filles ^ qui fervoient
de trucfaementà cet Oracle, .n-'en prononcè-
rent plus aux Bœotiens^ ea abandonnant la
diaige aux hommes du Temple, qui avoient
laide une telle aùxon impunie. Vous pour^
ries prafer, que cette hiAoire feroit contrai-
re à ce qu on écrit, que des Colombes per«
chées fur un chêne, rendoient les Oracles de
Dodoné. Mais vous vous fouviendrés que
ces trois filles, dont nous venons de parler, .
étoient les Figeons prophétiques, mnPadfin.
n'aiâQit donné lieu à la Fqbiè , qui les (àifoit '- 7«
fi bien parler, fmon l'équivoque du mot
ràkeia^BÇy quifignifie en langue Thcflalique,
& Colombe^ & Prophète ou Divinatrice.
Avant que de former aucun jugement fur
tout ce que nous avons cohfidéré jufqu'ici ,
je vous prierai d'obferver encore, qu'outre
M v
Ifi6 LETTRE CVL
tous les Oracles étaUis en de certains heaXy
il y a eu d'autres divinations , qui s'exerçoient
par tout comme celle qui dépendoit du vol
deis oifëaux, appellée Augurale; une autre
qui . conr)dâx)it les entrailles des animaux,
qu'on nommoit Harufpicine, ou E^pidne,
& je ne fai combien encore , dont ces femmes
Allep[iandes peuvent faire un exemple 9 qui,
InCaf.2: au rapport de Plutarque & de Clément Aie*
^^' xandrin, prédifoient par le bruit du a)urs
des rivières, & paf le fon que rendoit le
L. 41. mouvement des eaux. L'Oracle du Nym-
pheum proche d'ApoUonia, dont parle Edon
Caflius, qui dépendoit de l'Encens « qu'on
jettoit fur le feu, eft encore du nombre, &
toutes CCS fartes y^ntiatifue^ PraneJiifia^^Hih
, îBcricay & autres femblables. Or tous ces
uiàgesoufciences, comme vous voudrés les
nommer, n'avoient rien de plus folide, de
plus certain, ou de moins méprifable, que
ce qui partoit du Trépied Delphique. ^lan*
nibal le fût fort bien dire au Roi Prufias,
quand il lui reprocha, qu'ilajoûtoit^us de
foi à un morceau de chair de Veau, qu'à un
Capitaine expérimenté, voiant que contre
fon avis il s'arrêtoit à quelque prèfage fa*
dieux d'une vidime. Ejt Alexandre ne laiila
pas de combattreles Scythes avec un heureux
DES ORACLES. 187
fucces , fe moquant de l'Art ou Ariftandre ë-
toit il célèbre^ par leqjuel il ràvertilToît que
les facrifices ne promettoient rien de bon:
cela eft pris de Y Hiftoire d'Ariea Ca^a
s'étonook^ que ces Augures, qu'il connoif-
foit pour être de leur Corps^ &cesHarufpi-
ces, iepuffent empêcher de rire en ferencon-
trant^ vu que chacun d'eux fa voit les fourbe*
ries de fon cônipagnon, & la vanité de leur
conunune profeiTion. Et Ton peut juger ce
qu'en penfoient les plus honnêtes gens 3 non*
obftant la fuperflition populaire, quand En-
nius ne fit pas difficulté d'écrire ces vers cités
par Ciceron^
Nom ijlis qui linguam avium mteUigunt^ ^\ * ^'
Pbifjue ex aliéna jecorefapiunt quam exfuoy
Afûgis audienàum quam aufiuttandum ccnfcc.
Cefeid exemple de Diodore Sicilien fuffira^j^^^'
pour faire voir l'adreffe à tromper qu'ils a- ^^'
voient tous. Les Harufjpices-du Roi des Ma-
menins pour l'encourager , l'alTufèrent, qu'il
coucheroit dans le camp de fes ennemis j 1^ ,
fe trouva,. qu'ils avoient bien deviné, çgr
aiâQt été &it prifonnier, ilymoumt. Dio-^-^^-
dore avoit déjà dit, qu'Arnilcar-n'attaqua Sy-
racolè, ou il demeura aufTi prifonnier, que
lur une pareille prédiâion, qu'il devoit le
jour de cette attaque fouper dans la viHe^
I8g LETTRE CVt
Ceft ainfi qu'en nos jours uo Doc de Sa^oi^
jentrepric contre ,nous, aiant appris par un
Afiroîogue que bientôt il n'y aivoic plus de
Roi en France; ce qui fiit vru, parce qu'j]
en fortit pour Palier mettre à la raifoQ. Il
faut ajouter, qu'il y a eu partni les œciem
un certain don de Prophétie 9 qu'on â cru at*
taché à des peribnnes particulières, & qui
n'ètoit pas de meilleur aloi , que le précedenr^
Clément Algcandrin nonrnie près de quatre-
vint de ces Prophètes, tels que Tirefias,
Amphiaraus, & Ariftée, avapt que de ve-
nir aux véritables des jui& , dont trente-cinq,
outre cinq femmes, ont précédé nôtre Sei-
gncur, & beaucoup d'autres ont été depuis.
£,,, • Mais (on premier nombre, que vous pou-
' vés vérifier dansièsTapilTeries, n'eftpascom-
^ plet; car il y en a eu une iniSnité d'autres,
. qui ont voulu exercer ce métiw de diarlata-
nerie dans toutes les parties du vieil Se du nou-
veau mondé. Les exemples en font dans
toutes les Hiftoires anciennes & modernes.
Une relation de Madagafcar , qui vient d'être
, imprimée, porte, que Ces habitans croieot,
qu'il y a eu quatre mille quatre cens quaian*
te- quatre Prophètes, nombre ou ils doivent
entendre quelque myflere caché. Et (ouve-
nés* vous de cette femme Dfuide, qui dans
DES ORACLES. . igp
VopiicuspromettantrEiDpJreàDiocledenen*
ox^Joldat^ cumAprumoccidiffèt^ fuccaiifè,quV« m»e.
il tua le Fréfeâ du Frëtoire, qui fe nommcùt
Aper. Procope parle d'un ai^tre Préfeft fous ^^ 2- * •
Juftmien, qui crût toujours dans £es plus**^^*^^
grandes miferes, qq'il deviendroit Empe-
reur , parce qu'on lui avoit prédit; fe Augur
fti héMtum fuandoffie indiiturum^ ce qui ne.
reOilit pourtant que quand le faifant Moine,
on lui donna f habit d'uA de cette .proiSbAion
tfini^ïÈommoxtAuguftus. Or parce que ce
Patriarche d'Alexandrie > que je yien^ de ci-
ter^ met entre les Pfèudoprc^hetes payens
Epimenide de Crète; je vous prie de vous /
ibuvenir, que c'eft le feul dont AriAote fem-
ble a{^rouv^ les prédirions; à caufe que
ne s'étendant jamais fur les diofes futures, &^ Rhtt$r,
ne parlant que des paflees qu'il dévelopoit^* '7«
des plus grandes difficultés, il.ne fâifbit rien
de iiimatard, qutiniam prateritum fcientia^
comprekenâifatijl. Il eftten]^ de fe recueillir^
& de finir cette lettre par un petit Epilogue. '
Encore que tous les évenemëns, que nous
avons remarqué avoir quelque conformité a-
vec les Oracles de la GentîUté, dépendent
prefque tous d*uae interprétation capdeufe,
. ccmune aiant été conçus en te]:pies équivo-
ques^ & plus proprés à tromper ceux, qui
I90 LETTRE CVL
les^confultoient , qu'à les înftruîre de ce qu'ils
défiroientfavoir: Sieft-cequ'oonepourrok
. pas fur cette ûmple confidécation les rejetter
abfolumetat comme convaÎDcus d^impofturei
parce que lès Prophéties même de l'ancienne
loi , que nous fommes obligés de révérer, a-
voient auffi leurs obfcurités. Un peu avant
Samuel fous Heli, le troifiéme chapitre du
premier livre des Rois porte que » diehus
Ii&.f tJ4. mis non erat vifio manifefta ; & l'on voit dans
, Efdras, queDieunevouIoitpas^ queMoyfe
: révélât iiàifféremment tout ce qu'il lui fai-
{oitTaVoir, tuec m palam faciès verha^ îfhdc
ahfcondes. Il arrivoit même quelquefois, que
ces Prophéties fe choquoient en apparence
les unes les autres^ quoique toutes diâées
par le même Elprit de vérité^ qui n'a riea
i .de plus contraire que la tromperie^ & le
menfonge. En efïèt, félon l'obfervation de
Jofcjrfie, celles que Jeremiedebitoit dans Je-
rufalem fembloient en' contredire d'autres,
que Jezeciel ou Ezechiel profcroit dans fia-
it. A%n. by lone. Le premier difoit, que Sedekias fe-
^i c. w. jq|( mené captif en cette ville -là: Et Jezeciel
; '■ ' . afTuroit , que ce Roi ne la verroit jamais.
Cependant l'événement les accorda, Nabu-
chodonofor fiiîfant crever les yeux à'^edekie
avant que l'y emmener captif. Les prédi-
DES ORACLES. 191
âions de Jonas touchant mnive, celles dl-
faîe au Roi Ezechie fur fa mbrt, & quelques
autres ont befoin d'être interprétées par les '
Scholaftiques.' D'ailleurs, tout ce que les^
Orades payens avoient de mauvais^ n'a pas ,
empêché bjcaucoup des premiers Pères de
rEglifedes'enfervircontre les Infidèles, pour
établir des vérités Chrétiennes. Ils ont pro-
duit les vers actoftiches d'une des Sibylles,
dont les premières lettres portoientle nom
du vrai Meflie. Saint Jérôme a fi bien pen-
ie de ces filles , & die leurs prédiétions, qù'û
a ârit, qu'elles avoient re^û. du Ciel le don
de Prophétie en reconipenfe de leur virgini*
te. Le Père Ambrofien CoUus n'a pas fkitDtanm.
difficulté depuis peu, de bien efperer du fa- ''^^'
lut de quelques-unes, & d'en placer deuk ou
trois des dix dans la celeAe JeruÊdenu Et .
Ton a écrit, que la plus ancienne de toutes
entra dans lArche de Noé lors du déluge u-
Diverfel^ & qu'dle fut mariée à un des en*
fans de ce Patriarche, fùrquoi je vous ren*
voie au fécond Dialogue des Poètes de Li- -
lius Gyiàidus. L'Eglife même femble âppa<» P^i* 7#*
rio* le Prophète Roial avec laSiby lie, quwd
eDe chante tous les^ jours tefte David ctm Su
bfia. Il y a néanmoins dequoi s'en étonner
4 autant plus^ que nous lifons dans le Levi-
- J9a L ET T R È CVI.
f.3i. tique une condannation très exprd& de
mort, contre tous ceux que l'efprit rydioni-
que ou de divination poffedera , vir five wm-
• Ùer^ in, quibus Pythonicus vel dwinatioms fue-
rit^iràus, morte moriafttUTy lapidibus ob-
tkent'eosy fanguii eorumfitfuperîttos. Car
x'eft ce même efprit , ^ qui ' animoit.la Sibylle
dans Tes réponfes , & qui lui &irQit donner le
(umom de Pythie, comme ^Apdlon avoit
celui de Pythien. i
Pour venir donc à la conclufton, que
Vous attendes ;| il né faut pas douter, que
les Pères de l'Eglife n'afent été portés -d'un
grand zélé pour la Religion, lors qu'ils fe
font fervis du témoignage des Sibylles contre
les Gentils, en un tems , où ils ^voient le
' grand crédit, que leurs prédirions avoient
dans tout le Paganifme. L'ufiige de l'Eglife
' lesa^imités, parce qu'elle ne fait pas profef-
fion, ni le Siaint Efprit qui Tantme, de nous
inftruire toujours de toutes les vérités phyfi-
qucs, comme elle fiiit fans faillir de toutes
celles, qui (ont neceflàires au ialut. C*eft
ce qui a ait Bomnier à Cafaubon après beau-
/ coup d'autres , cette conduite des Pères une
fraude pieufè ,| dans les animadverQons con-
tre Baronius, (que vous pourrés voir là def-
fuà. Celapréfuppofé, il faut premièrement
demeurer
f
DEâ ORACLES» 193. .
demeurer d'âcoord» que dans la PhiIofi>ph]6
Pérîpîttédque Ton n'admet aucun £fprk> ^I^^^
moa, ou Génie, hors ce pedt nombre d'Iiv»
tell^;eiioes, ^ttadiées au mouvement des
Cieux* Il n'eft^pas moins confiant, que tous
ces Enthoufiafines de Sibylles, & toutes ces
divinations d'Augures & d'Hamlpices, n'y
peuvent paffer que pour de pures fourberie^
ou pour des manies & des renverfemens d*es^
prit, qui n*ont eu fucoés dans leurs prophe- ^
des, qu'autant que le hazard Ta permis, ou
que la^ crédulité des hommes fe l'eft aifément
peifiiad£ ^ Car nôtre humanité a une pro«
penfkm naturelle,- pour le rq^eter encore ic^ ^\ -
à efpeicr toûjoui^ ce qu'on fe promet de l'a- /
venir. Et c'eft ce qui a fiût, qu'Ariflotea^^^«-
nommé l'art de deviner r^ fiavra^, unc'**^'^'\
fdencedperante^ haç^lisf^ iJ^içat^. Tant ^ <^
y a qu'elle eft toujours accompagnéede ma* ;
nie&defbreur, à quoi ce Fhilofophe rap-
porte les infpiratioAs des Sibylles, & tous les
Oiades, qu'elles ou d'autres rendoieiit,&a3fi»
cooune vous Fifvés vu par le texte de Tes pio^ <*-
bleuies, que je vous aidqadtè. Etnotésque
le tems auqud il endiibitfilihrementfonavi^
ctoitkplus fournis de «)usà cette fortedefu-
perftitioou MaisparcequenôoePhilofophiQ
Chiâknne reçoit âujQii biea que oeUe des
V.I*
194 LETTRE CVt ^
. luifs^ & la Platonique ) de bons & de>iiiau-
vais Démons , dont les rcponfes & les opéra-
tions ne peuvent être stbfolument xiiées fims
offenfer la Religion, & Sautant qu'il n'y a
point d'inconvénient enfuite, de penfer que
Dieu oblige quelquefois leperedumenfon*
ge à proférer de certaines vérités > telles, qu'il
eh peut être forti de la bouche des Sibylles,
&, de plufiçUrs Eiiergumenes; nous ne au-
rions être déterniinément de Topinioa d'An-
ilote, quoique parlant humainemenr, elle
paroiffe la plus vraSfemblable. Car tant de
iburberies, reconnues dans toutes les efpeces
^e Divinations, ne montrent- elles pas pref*
que évidemment le peu de réalité , qui devoit
y être? N'avons-nous pas vu dans Torigiae
des Oracles, que Texhalaifon ou la vapeur
qui Ëùfoit l'EnthoufiaTme, n'agiffoit pas
moins fur une chèvre, ou fur une brebis, que
fur les hommes, pu fur les femmes, qu*eOe
touchoit; N'e(l-ce pas une preuve évidente
«d'une opération purement naturdle, &doDt
auffi Apollon étoit feul reconnu le vrai père,
comme celui qui excite, élevé &^ tempère
ces exhalaifons , félon les différens d<^;rés de
fa chaleur, & félon que fon adlion eft ou
^lus; où moins violente. Qu*y a-t-il en
tout cela, dont la Phyfique feule ne puifle
DES ORACLES. 19^
' ' •' .
rendre la même raifbh> qu'elle ûitdes fu*
mcesduvin, quand elles noUs entêtent? Et
pourquoi s'imaginer , comme en parle Cice-
roa^ ut ea quafapiens non videat, ea vident
infama; Î3^ is quihumams fmfta amferit^ Mvù
msaffecutus/it? Sans mentir^ ifn'ydguères
d apparence^ que Dieu fe Ont expliqué plus
daitenient de la venue' du Meffie dans le
Temple de Delphe, de Cumes , ou d'Ephefe^
que dans celui de Jerufalem ; & que les Gen-
db en iîifllent par ce moien de plus certaines
nouvdles, que les Juife qui n'apprenoient
rien de fi précis dans la Synagogue , que ce
que révèlent les vers adx)fliches de la Sibylle.
La Pfédiétion étojit un art de charlataneije
parmi les Payens, comme elle l'eft encore
aujounfhui dans toutes les Provinces de l'A-
mérique, & parmi nous mêmes à l'égard de
beaucoup de crédules. Pline, entre mille
autres, Ta remarqué en ces termes, Halica-Ltt.cp.
cabi raàèeem Mbwtt^ qiàjtmt vatidnandi c/il^
kntes^ quodfurerey ai confytmmdas fuperftu
tûmes ^ afpicife vdunt. Tant de fauffes pof
feffioQS de perfonnes, qu'on exorcife, &
dont nous voions tous les jourit qu'on abufe.
impudemment, outre le peuple, Jcs plus
firoples de quelque condition qu'ils foient,
nous doivent rendre fufpeâ tout ce q^ a été
N ij
J9S LETTRE CVI. DES ORACLES.
écrit âes Sibylles, & de tant de myfterieux
, Oracles, (]u'onteulcs*aaciens^ Jedénspour
moi, que leurs plus grands PropheteS) Hani»
ipices, ou Augures, ont été les plus a^;us
d'efprit à conjeâurer Favenir,, & à tirer fine-
ment de quelques anteoedens de.vniiTembla-
blés confequences & je crois dans ce fens lo
mot d'Euripiide pour le plus certain de tous
leurs Oracles:
Ménur dpiçoiroçur siKa^ii uahju^y
Oftimus h eft vatis probe qm amjieit^
Mais ne vous attendes pas, que je oontefte j
là deflus, non plus que fur aflez d'aucces ma-
dères, dont l'on difpute aujourd'hui avec
ti^t de chaleur^ & où je crds que la Foi n'eft
pas moins udle à la tranquillité de Tame^ que
néceflaire au Çdut Vous £ivés> que je fiûs
t)rofefIion de ^uter de bien des choies, qui
Obnt connues à beaucoup d'autres plus làvans
que mdi, & que je ne trouve point de plus
beau vers de Pétrarque, ou du moins qui tou-
che davantage mon eiprit dans fil fignifica-
don, que celui-ci,
Che non mm quefaper^ ^Aùnar^dagrada.
3K 3K ÎK 197
DES -
COMPOSITIONS STU;
DIÈUSES.
LETTRE CVIL
MONSIEUR^
Je veux bien rire avec vous de cet hotnmei
qui parle fi plaiûmmenc de fes Compoû-
dOQS) qu*il appelle fes veilles, fans doute^
parce qu'il lésa écrites de nuit à ta chandele.
IjiCim$mquidemredoUnty fed non plane Ar-
pinatiwi. £a vérité ceux y ,qui Font contraint
demettie lamain à la plume, comme il ledit,'
ont grand tort; ils dévoient confidérer que
Dieu ne iè (èrt plus guéres d'une mâchoire
d'Ane, pour &ire obtenir aux fiens de gran-
des yiâoires. Raillerie à part, le commen-
cement de ion livre mérite quelqueattention ;
mais Ton n'en peut pas avoir long tems, fans
un grand ^oût> & quiconque approdie de
hÛD, nefauroits'empècherdedirecomm»
IcPoctedcScylla:
N iij \
198 LETTRE CVIL
Prima iomims fades y îf fndcropeBdre mgà
Pute tenus ^ ,poftremammani corporePr^.
'L'on aurpit tort pourtant d'accufer Tautoir
de cet ouvrage d'être infipide; car pour évi-
ter ce reproche, il y a mis quelquefois tant
de fel^ & fi mal difHbué, qu'il eft difficile^
qu'uti^goût raifonnable s'y pUilTe accommo-
der. Ce de&ut procède indubitablement
' des fréquens larcins, que vous y avés obser-
vés, ou il s'eft voulu attribuer groflieremeat
& de mauvaife foi ce qu'il tient des autres»
fans jamais nommer penonne. Il les entaf-
le comme Tiens fans jugement , & avec fi
{)eu d'adreflfe , qu'on remarqi^e toujours^ avec
t vol qu*il fait, fon ingratitude, & la mau-
vaife intention qu'il a, de fe parer du biea
d'autrui fans reconnoiffance. Cda m*a fsk
conlidérer tout fon écrit comme tin grand
' Chêne tortu tout couvert de Guy, & qui n'a
de verdi^e en hy ver que celle qu'il emprun-
te de cettç demiç plante qui- lui dl étraui-
gçrej
^f * ^t Qualefoletfyluis Irumali tempore vifam
^t Fronde virere nova^ ^od nm fua femnnt
. ' arhos^.
Mus recevons pour bonne fon excufè^ d'a-
voir été trop hâté par ceux, qui lui ont £iit
précipiter ia CompofmoPi & qui font cauiè.
DES COMPOSITIONS STUDIEUSES, 199
qu'il npus Ta donoée telle ^ qu'on voit Içs
eaux rapides des torrens, qiji ne font ni pu^
res^ ni agréables a boire.
Vous &nés bien injufte de perfiftcr là def-
fus dans la mauvaiife reibliitlon) où Vous
m'aiTurés, que vous vous confirmés tous les
jours de plus en plus , de ne faire jamais part
au public du fruit de vos études. Four moi -
|e dens avec un ancien, que ceux; qui ne
oxnmuniquent ainfi jamais ce qu'ils favent,
refiemblent aux Figuiers fauvages, quinaif*
fent parmi des ruines, ou fur des rochers
inaoceffiUes^ dont les figues'ne fervent dé
pâture qu'aux Geais & aux Corbeaux. Il
faut rendre, quand on le peut, à la piofleritéle
même bienËdt qu'on a reçu de Tes devan-
ciers, opcrtet invicem lampadatraàere ^ coiQ-
me au branle de la Torche, & il y a de Tin-
gratimde à vouloir tenir fous le boi(feau vos
lumières, après avoir étç fi utilement éclairé
par ceux, 'qui vous ont précédé. Sériés- Fif iu
vous bien touché de la même confidération, ^^^ *
qu*0Q attribue au feu Cardinal de Berule^ qui ^ ^'
fit d'id)ord difficulté de mettre la main à la ^
plume/urce qu'il n'avoit point appris^ que le
Fils de Dieu eût janmis rien écrit , que deUx .
fois au fujet de la femme adultère, ou S. Jean
enfeigoe dans fon Evangile, qu'avant & après
• N iiij
aoo LETTRE CyiL
& réponie aux JuiÊ> il tiaçadu bout au
doigt quelques lettres fur la terre, dontpour-
tant lafignificatiop qous eft demeurée incoii*
nue. J'ai beaucoup de peine à croire, qu'u-
ne fi dévote penfée vous occupe Fefprit, vu
qu'au même tems , que vous me dedar^ vô-
tre réfolution, vous ne laifles pas de me
convier à entreprendre quelque chc^e de
plus longue haleine que ne font ces pedcs
Traités, qui me fervent depuis qudque tons
de diverti0ement
Ma réponfe n^aura rien de cequifelito^
dinaireoient en faveur des moindres ouvrages,
& je m'empêcherai bien de comparer les
miens à celui des Abçilles, pour me promet-
tre quelque chofe, avec lePo^e Latin, de
mes petits travaux,
y^* i* Jn tetm labor eft, at tennis mngîoria.
^^^f * Je laifle aux autres l'honneur des grandes en-
treprifes, & je fuivrai volontiers le OHifeiii
Su'il donne ailleurs au fujet de l'agiicadture,
e pré^f le labotnra^e d'un champ médio-
cre à des terres d'une fivafte étendue, quel-
les ne fe pofledent guères, vqu'avec des foim
infinis, ians être quelqueéns de beaucoup de
rapport.
Exigmmcokto.
DES COMPOSITIONS STUOTEUSES. aoi
A vous eo parler famemen(^> il n'y a rien^é^^
fentement de moins à mon goût, quand je
jouirds de cette pleine liberté d*agir comme
autrefois, à aia fiinta^ie, que des attache-
mens d'efprit^ qui tiennent les années entiè-
res dans la conduite d'un ouvrage, où il faut
penfer pur^ & nuit, parce qu'il nereçoit point
d'importante diikaâion, qui ne lui Toit fo^
préjudiciable. Qu'il y a bien phis de plaifir
à fe recréer tantôt liu: un fujet, tantôt fur un
autre: n'jattacher fon imagination à rien qui
luid^laifë, ni. qui la puilTe feulement &ti-
guer, & tenir fon ame par ce moioi dans un
état capa)>le de joiàr des pliK grandes dou-
ceurs de la viç, qui font fims difficulté les
fpirituelles, prifes de la forte. En effet mon
génie fe reûite fi fort des chofes indétermi-
nées, €Hi même trop étendues, que comme
les lodgups lieuôs du Languedoc lui font in-
fuppornbles, il prend un plaifir nompareii,
je ne dirai pas aux petites de la Rivière de Loi-
re, mais aux moindres milles de l'Italie, qui
dcnmoieot autrefois de fi fiéquens & de fi 9r
gréables repofoirs,
j9t€rv0Ua wafejUUprefiar^ vidêtut^
Qui mtat iq/criptus miUia crebra lapism
Je puis leur comparer les pauCes ihidieufes,
que me dfMuwnt les occupation^ libres, cour-
N V
ao2 LETTRE CVn.
.tes, & détachées, où je me fuis porté àc^s
peu.
Au furplus ne prenés pas la peiae de me
tailler de la belbgnç comme vous faîtes, en
me touchant tant de fujets, que vous m'ex-
hortés de traiter félon ma petite induftrie.
Outre que chacun choifit à (on g^ré ceux, où
il fe veut appliquer; je vous puis afTurer, que
j'en ai dix fois plus de prémédités dans moa
efprit, que je n'en achèverai vraifefnblabl^
merit de ma vie.
Firg. SemiputûtamMfronJqftfviHsmulmoeJi.
fchg. 2. Et tenés pour certain ,que mes heures de loi-
fir ne feront jamais abandonnées à une pure
fainéantîfe. Nôtre Minerve chérit fort le re-
X . pos & les vacations,* elle fut pour cela nom-
mée la.Dee(reA^i7r2/xr/7 par les Romains'; mais
elle a une averfion , qui ne fe peut exprimer
de ces oifivetés honteufès & reprochables,
qu'elle nomme la felicité de gens qui dorment,
le f)laifu; d'un Ours, confiné dans f« caverne,
& le bonheur, que donnent tous les Cime*
tieres. Si ma plume d'ailleurs ne vous fads*
fait pas fouvent en beaucoup de chofes, fou-
venéS'Vous, que j'ai cela de commun avec
le Grammairien'^Ariftarque, de ne pouvoir
pas écrire à mon contentement tout ce que je
voudrois & de ne vouloir pas âufli aflfez de
>
DES COMPOSITIONS STUDIEUSES, ao J
fois le dire félon x)ue je le pourrais ce me
femble, n'étant retenu pafr une infiiiité de
conlideFations.
Ceft tout ce que vous aurés de mois pour
réponfe à toutes vos foUicitations^ fmon qu'à
vôtre dânande, comme quoi je ipe plais en-
core aux doutes & aux irréfoludons de la
Sceptique, je vous, communiquerai lefujee,
que j'eushier à là réception d*une lettre d'Ale-
xandrie d'Egypte de les faire valoir. Vous
avés lu affez fouvent^ qu'il y a une infinité de
lieux ou Ton abandonne impîtoiablement les
malades^ fi Ton ne les tranfporte avec encore
plus d'inhumanité en des lieux deferts, ou ils
ne peuvent être fecounis de perfbnne. Les
Nègres de la Guinée en ufent tous les jours
de la forte, files Relations, que nous en a-
vons, doivent être* crues. Celles de la nou*
velJe France difent la même choledes peuples
naturels de Canada. Et l'on pourroit rap-
pocfeer alTez d'autres lieux, où l'on n'a pas
plus de charité pour ceux , qui font tombés
dans quelque (âcheufe infimiité de maladie.
Contre cela le Médecin de nos amis, quiefl^
préientement au Caire m'a écrit, que n'aiant
pu éviter la pefie, qui a été très grande cette
année par tout le pals que le Nil arrofe, il eût
cette confolation dans Kofette, qu'il ne fut
ao4 let'tr E. CVII.
pas moins viuté pour cela par tous ceuxdefa
coimoidance, ni OEioids fecouiu par deuxfer-
^ viteurs Nègres Tes dome(tiques.~ - Il remar*
^ue dms' r» lettre, toute rouge du vinaigre
purgatif de Marfeille, que n'aiant.paspû adie^
ver de prendre le bouUlon , qu'ils lui «voient
appohé. Us ne firent nulle difficulté d'avaHcr
le refie; & en eflPet, il eft guéri de Cbû mal
avec leur affiftance, Jointe à celle de fesamis,
&iireportoitfibien, lors qu'ilm!ccrivittout
cela, qu'il n'attendoic que la chute de cette
Rofée, qu'on nomme en Egypte, la Goûte,
pour aller au Caire , ou il doit être prélêote-
ment Vous n'igûorés pas que cette Goutte
ou Rofée ne vient là qu'environ le Solfiiœ
d'Eté, Se que la pefte y commence pr^que
coÛKHirsenMars, de forte que ceux du ^
en font affligés jufques vers nôtre Saint lean,
pendant trois ou quatre mois. Car laconca-
gion , qui cefie ordinairement ailleurs par le
fioid, efl appaifée par le chaud en cette con-
trée, comme l'a fort bien obfervé le Prince
Radzivil entre autres, dans la defcripi^on du
voioge qu'il y fit. Et ce qui eft fort à noter,
de l'heure que cette Ëivorable Rofée, qu'on
attend avec impatience , y eft fende , & qu'el-
le y a tempéré l'air, perfonne ne prend plus
kpefie, & tous ceux, qui en étQient firapés
' DES COMPOSITIONS STUDIEUSES. 20Ç
f
eagiietiSkûty par le copfentement d'un très
grsDod nombre d'Auteurs> que )e vous cite-
rois^ fi bdbin étoit Tant y a que cette
coutume des Egyptiens envers leurs maludes
les plus ddelpàrés & pour qui l'on a le plus à
craindre, comparée à celle des Nègres^, des
Canadoîs, & à la nôtre même, peut feire
voir fixptiquement nonfeuletnentladiverfité
des mœurs & de TuCige des Nations, mais
encore^ par une fuite ^éceflkire, combien le
ndTannement des hommes eft différent, diii-
cun croiant avoir le meilleur, qu'il feroit
bien (ààié de quitter pour fuivre celui des au«
très. Je vous kiiTerai examiner ce qui (e
peut dkè en fiiteur des deuxpartis, & fttre
réflexion en même tems fur ce que les Egy^
ptiensont toujours paffé parmi les Grecs &les
Latins qu'ik ont inilruits, pour des plus po*
lis^ des plus avifés^ Se des plus fàvans peu-*
pies de la terre, il en &ut^eutêtre rabats
tre quelque diofe prefentement
-^sr^^
M
205 . LETTRE CVni.
DERNIERS PROPOS
d'un ami.
lettre cviil
MONSIEUR,
Peft vrai, que j'ai vu finir une trcs belle
carrière^ à celui, dont vous délires fi ar*
demment de connoitre les derniers fend-
mens. Comme Ton mal n'étoit pas de ceux,
qui caufent des tranfports d'humeurs* au cer-
veau, parce qu'elles {è déchaigeolem infè-
' rieurêmcnt, il eût jufqu'à l'extrémité le rai-
fonnement fort piu:, & la parole même,
quoique foible, alTés libre & alTez intelligible
pour expliquer à fes amis les penlées qu'il
vouloît leur communiquer. , Vous (avés,
qu'il étoit un de ces vieux & rares Courtiftns,
qui par une bonté de nature, ians (e kifler
corrompre l'efprit, fe retirent avec tranquil-
lité du Palais dès Princes, renonçant aux vai-
nes efperances, qu'on y prend, & que tant
d'autres ne peuvent jamais abandonner. Tant
y a que me voiant avec deux auo^ de fès meil-
DERNIERS PROPOS mJN AMI. 207
leurs amis y qui compadlTant à fbn mal , pb-
rendons le dernier aâe de la Comédie^ fe-
ba qu'il avoit lui même accoutumé de nom-
mer ce qui (è pafle dans le monde y il nous
tint è peu près ce la^ge.
Je né penfe pas avoir fi mal joûé le per-
forniage^ dont je fuis prêt de m'acquiter, que
vous puiilfiés condanner là deflus ma mémoi-'
re, mettre en oubli nôtre amitié réciproque^
ni voir mal volontiers^ que je forte des fouf^
frances inévitables de cette vie^ pour aller au
repos que nous efperons de touver en Taùtre,
f éprouve, grâces à Dieu, ce palTage de Tu-
ne à l'autre plus douloureux qu'étonnant, &
tant s'en fiiut, qu'il me fadie de me voir arri-
vé au point, où je fuis, qu'en vérité je fe-
rais Inen fadiè de fiiire nin pas ^en arrière,
quand j'en aurois le |X)uvûir ; & je meurs dans
cette créance, qui ne m'a point quitté depuis
longtems, que perfbnne n'accepteroit jamais
la vie, fih choix de la recevoir , ou non , é-
toit libre & avec cônhoilTance. Virgile a
parlé plus en Poète, qu'en Philofophe, quand
il a tait, que les plus malheureux regrètcnt
la vie après l'avoir perdue..
— ' Quam vitteia athere in alto ^.JEa^
Nunc tfpauperiemy &* duras perf erre lalores !
Et je le trouve bien plus raiibnnable un peu
208 LETTRE CVIIL
«prés, lors qu'il Êdt boire des emix d'oubliant
ee aux ames.qui doivent revenir au monde,
afin qu'elles neie fouviennent plus des miie^
tes qu'il &ut y (bufirir.
Scilicet mmemoret Sapera ut coiwexa re^
vifanty
Rurjus £^ inclinant in cor par a veUe revertil
Certes SapHon conduit mal, que la mor^
fut un notai, puifque les Dieux ne mouroienc
point. Celle qui finit tant de calamités, ne
doit pàâer que pour un bien. Et la plainte
d'Inachus,Tur perte de £1 fille, de ne pou*
voir terminer fk douleur en ceffiint d'être,
me femble bbaucoup mieux fimdée. .
^J^^lJ^* Necfimre licet timtos mUd morU iohres^
Sed nocet effe Deum^ fraclusofHt jama
letlâ
^emum noftros indus exten£tm avum.
Nôtre Anpi eût une petite défaillance là def-
fu&, qui lui ferma la bouche, & comme
nous nous r^rdions avec admirationi de
voir que (à mémoire lui foumiffoit enocM^
tant de vers fims héfitery il repnt la parole,
& nous tint ce difcours.
Vous lavés, que jefuisplusquefeptui^^enaîr
re, ce que je ne puis eonfidérôr (ans être coa-
traintdedireauffibienqueSimonUe,qu'eQCO-
re que j'aie été longtems fur tme, foin^*
, - moins
DERNIERS PROPOS D'UN AMI. ao9
moins fort peu vécu. Car pour parler franche-
inentàdesAmistelsquevous> je ne crois pas
devoir mettre au rang des jours de ma vie>
ceux que f ai paffés dans l'importun tracas de
la Cour» Ce ned pas que la nôtre ne fott - .
peutètre la moins facheufe, & la plus inno-
cente de toutes, où l'on a du moins ce con*
tentement de voir des Rois ^ qui ne fe croient
élevés dans le thrône^ que pour découvrir dd
plus Idn les pécei&tés de leurs peuples.
Mais il y a d'ailleurs tant de mortification
quelquefois à recevoir dans une, fervitudCi
qui n'a rien de plus ennemi^ que le raifonne-
ment, qu'on peut faire (on compte, qu'en-
tre les grandes Mailbns ou Palais des Princes,
& ce qu'on nonmie à Paris les Petites. Mai-
fons, il ne fe trouve pas ibuvent une parf^*
te ^érence. Cependant je me (buviens
d'avoir lu dans une Relation ) que les Perfes FrVrro
nomment la demeure de leur Souverain,*"*^"*'*
Doulét Chané, qui fignifie maifon de pro*
iperitè. Sans mentir quelques-uns y acquiè-
rent d'immenfès richei&s, c'cA le lieu où fe
diflribuent les premières Dignités, & le fcul
endroit, où fe font ces grandes & prodigieu-
Tes fortunes. Si faut-il avouer pourtant, que
les véritabjes biens &/hQnneurs n'entrant ja-
mais dans l'Epargne, jii ^ans les Parties Ça-
TmiVn.Pan.L O
aïo LETTRE CVIIL.
fuelles des RoiS) fls ne fiiaroieot auffi diflri-
buer la Probité, ni les autres vertus , &que
pouvant gratifier de leurs trâbrs, qui bon
leur femble y il n'eft pas en leur pouvoir
de faire par leurs feules libéralités un véri-
table homme de bien & d'honneur , quoi-
. qu'ilslecomblentdebiens&d'hpnneur& Je
ne me pas néanmoins qu'on ne puifle avec
prudence donner quelques années à la Cour,
pour mettre les autres à couvert de beaucoup
d'inconveniens. Aridippe difdt d'une Coup
ti&ne^ que l'entrée chez elle n'avoit tien de
repréhenfible, mais qu'il étoit honteux de
n'en pouvoir fortir. Cela fe peut ibûtenir
avec bien plus de railbn d'un Louvre> où
l'on voit (bu vent des perfonnes, qiû s'arrê-
tent judideufeqient; comme il y a des mo-
mens , fur tout à l'égard de caxx, qui appro-
chent de h cadudté, qu'on n'y iauroit être
fans quelque reproche. Si vous ne le rece-
vés des autres^ ce qui ne manque gucres,
vous vous le ferés indubitaUement à vous-
même , dans le fècret du cœur & de la con-
Icience. Il faut que je vous dife fur cela,
que j'ai eu pitié une infinité de fois du bon-
homme de Guitault, qui dans une décrépim-
de, accompagnée^ de to^ forte d'infirmi-
tés, ne pouvojt abandonner un pofte chez la
DERNIERS PROPOS D'UN AML sir
Rdne Mère, avaocs^eux à la vérité, mais
tout à fait contraire au repos, dont il avoit
belbîfu Vous Êivés, que je n'en ai pas ufé
de même, dont je loue Dieu, protdhnta*
vec vérité, que j'ai plus rédré de fiitisfiiâion
d'une des heures de ma retraite, que de tour
ces celles, que je fiicrifiai par vos avis au la>
vice de la Cour. Auffi ieroit-il beaucoup
plus mâféant à des hommes de ma profeC-
£ioii> & de mon génie, de croupir dans un\
lieu, qui n'a plus rien de Ibrtable à leur ar-
riere-iaison, qu'à des cavaliers, & à des gens
de main, qui ntmt jamais fait de réflexion
fur ce qui eft le plus imjportant dans la vie^
ni fïï ce que la folioide a de doux. Se qui
doit être préfirrê à tout ce que les Cours peu-
vent avoir dé plailànt ou d'avantageux. Je
fuis bien aife, qu'il me refte aflez.d'haleine
pour vous cpnununiquer deux ou trois A-
phoriimes, quip^urront être d'ulàge à ceux
de vos amis, qui veulent fidre fortune au;c
Ueux, dont nous parlons.
Jje premier regarde la perfbnne du Souve*
raio j & de ceux qui peuvent le j^us auprès
de lui, qu'on ne doit jamais aborder du'a-
grfedilement & avec complailance, après a-
voir reconnu leur génie. Ceft un criiaediez
k:Mog<d d'entrer dans £ais Cçur vêtu de bleu,
O ij
■ ai4 * LE T T RE Cyilï.
parce que le^puïlsV porte avec cette cou^
leur; & l'on n'pferoit y prononcer la rudq
parole de mort, qui porte refprit a de tro]^
facheufes imaginations^ Il faut être foupla
& ravoir gauchir auprès des Toutpuiflàns, ei^
iècondant leurs fentimcns, parce que les
voiesobliques leur plaifént, &qu11sfontbienJ
ùfes d'imiter le Soleil dans Ton Zodiaque, oi^
il va toujours eii biaifant Les agrémens Coat^
ft néceflaires en ce pais là; que felon 1^
penfifc de Cornélius Celfus, l'on a nomme
I.).e.>^]a jfluniiTe non feulement mothim arfuattiml
mais auffi morhum Eegiam, à caufe qu*eUe
ne fe guérit que par le jeu , le luxe récréatif^
&les p^ecems, fiirquoi font fondés les vei^
' ' deSerenusSammonicus:
Regius efi verofignatus nomhte murhtSy
, MoUiter hic fuoniam celfa curât» in attla.
Sans cette douce fiçon d'agir qu'on ped
nommer une molle flexibilité, H eft prdque
impoffible, qu'un CourtiiÀn arrive au but
qu'il s'eft propofé.
Je vous donne pour un fécond Âphoilfiiiej
qu'outre toutes les bonnes qualités, qu^^
^t avoir pour reûffir auprès des Gninds|
quand il eft befoin d'agir ^^celle de la foufifrad
ce eft (i abfolùment neceflaire, qœ Êns ell^
l'on ne fe doit jamais.rien promettre d'eux^
DERNIERS PROPOS D'UN AMI. ai 3
C'eft ce qui fit prononcer ce beau mot à un >
Favori d'Efpagne^ aafuie( d'un Gentilhom-
me y qu'on lui recommandoit par mille bel-
les diofes, qu'il^ favoit &ire: Tout ce que
vous me dites de )ui n'efl pas aflfez pour ta
Cour } il Ëiut favoir ce qu'il peut foufïnr. Al
avott certes nufon, & fi lès RomaiQs (e font
vantés i boa droit de favoir endurer, les cho-
fesQcheufes, aulTi bien qu'exécuter les pé-
nibles, agere&^pati, Romanumejè; iWpeut
aflurer que fans cette vertu Romaine, un
Prétendant ne fe doit rien promettre des Prin«
ces, comme il peut tout efperer par fon . /
moien. L'on vit en Hollande un Dogue
fiâre fortune, félon (à condition de Matin,
auprès du Prince d'Oranges, pour s'êtfe o-;
piûtâtré à le fuivre , quoiqu'on le maltraitât
loDgtems pour l'en empêcher.
Il ne fiiut pas s'ima^er M pouvoir fervir
agréablement deux maitrel^ même tems, -
lur tout s'ib (ont en compétence d'autorité.
Cent Gueux s'enveloppent enfemble dans u«
ne natte fans fe quérelleç, Celon la penfêe
d un Auteur Arabe , & deux hommes Ibnt in- ^^ ''*•
fociablesdans le plus grand Etat de la terre, '"^^ ^^ *
s'ilsfont rivaux de puiflance, & qu'ils yifent
f un & l'autre à la première Faveur. Prenés
O iij
ai4 LETT.CVm.I)ERN.PROP.DTJï^AMl
donc! attache d'un côté, ft vous ne voulés é
tre rebutés de tous les deux»
Mais, qu'on fe garde fur tout de paroitrc
trop curieux des fecrèts du Cabinet, &decc
qui touche le gouvernement, pour parlei
comme les Italiens. L'on (e doit contenta
de voir, pour ajufter (à conduite, l'heure que
marque le Qusidran; fans avoir la curioiitc
de confidérer tous les reflforts du dedans, &
fims vouloir raifonner fur tous les mouve-
.mens de l'horloge. Ceux qui pèchent en ce-
la , ùe peuvent que difficilement éviter le pé-
ril, ou du moins, de paflibr fouvent pour ri*
dicules.
Voilàfidelementtout ce que me peut four-
nir ma petite mémoire des dçrniers Propos
de nôtre conunun Amt, dont vous avés défi*
ré, que je vousMe part. Il me parût difpo-
fé à nous en ds9 davantage, mais (a foiblef-
fe, & l'arrivéAdu Médecin, qui reconnut
l'extrémité oirw étoit, nous firent quitter
toutes autres penfèes pour prendre celles de
laPieté.
^0^^'
DE
LA CHICANE ET DES
LOUANGES,.
LETTRE CIX.
MONSl E UR,
Quoique les meilleures chofes fe corrom*
peut par le mauvais ufage^ ce n'eft pas à
diie^ <{u'elles foient condann^bles en ejles
mêmes. Les Polices^ qui ont été inventées
pour le bien des hommes, tournent fouvent
a leur defiivantage, & néanmoins ils ne fau-
roient s'en pafier ^ quelques rigoureufes qu'el-
les deviennent La Loi ^ Tatiie de la vie
dvile^ qui n'a point pourtant dé plus grand
ennemi qu'elle, quand elle eft mal priie,
comme il arrive ibuvent, mkilmimisferriO'Qs^'
portet m civitate, quam «A lex decipiat: Et ^
la contrariété des Ordonnances & des Arrêts
fait parfois plus Ibufïrir les peuples, qu'ils
ne fefoient s'ils ne cdnnoiflbient point d'autre
loi que celle de la Nature: nom qufd interefi
O iiij
Ht6 LETTRE CIX. -
mUd^finty ani9icert(el€ges? Cependant tout
nôtre Droit François eft rempli de miHe anti-
nomies, ^ le Magiftrat, qui fe dit aa defifus
de la loi, & qui Tinteiprcte œmme il veut,
âbulë d'une chofe^très bonne en loi, & fait
que nous fouffrons de ce qui devrolt caufer
nôtre principale félicité. Pour iaifler nK>ins
de lieu à cet abus , les Chinois ne permet-
tent jamais à perfonne d'exercer une charge
de Judicature dans foh paîs. Le l^urc a fa
Jurifprudence exemte de toutes nos focinali-
tés, la plupart captieufès, & retranche teUe-
ment le nombre de ceux qui font profeflion
de cette fcience, que dans toute la vafte éten-
due de l'Empire Ottoman^ il n'y a pas tant
dé gens de JuAice, que cbin; la feule ville de
Paris, fi nous en ctoions une Relation mo-
^oia^^deme. En vérité je refpe(H:e, autant que ie
Lêur- dois, les hommes de la robe , mais Je vous|
/^ confefTe, que les abus, qui s'y comuiettenr,
ont beaucoup fortifié Taverfion naturelle que
j'ai toujours eue de m'y attacher. L'objet
4^ occupations d'un Palais de Chicane, m'a
toujours fait cabrer refprit, quelque honneur
qui m'y parût joint, ou quelque utilité que
f y Ivifle annexée. Et je ne penfe pas, que
^lui dé perfonne ait jamais plusfouffert, que
le mien y autant de fois que j'ai été oontrain^
DE LA CHICANE ET DES &c ary
d'capiedidre quelque notioaconfuie. Je ne
vous veux rien celer là deffus du plus inte*
rieur de mon ame,
Secreti laquimur^ tiH mmc hortente Ca-ftr[Jêi,^.
tmtna
Excutienda dfimus pracordia.
L'ignorance même de ce que ce métier a
de plus fin 9 m'a toujours plu, & l'inclination
que j'avois étant jeune pour la Phjloibphie,
me âifoit tirer quelque vanité de n'entendre
rien aux affaires de Thémis. £n effet l'ef-
prit de Socrate ne m'a jamais pam plus grand
ni plus relevé^ que quand je vois cet hom-
me admirable dans le .Gorgias de Platon ^ qui
ne peut recueillir les luffniges de ,fa .Triou,
ni beaucoup mdns les rapporter dans la for-
me lequife. Il étoit pourtant obligé de le
Élite ) parce que cette même Tribu prélidoit
alors à fon tour; mais il avoua ingénument^
que ion peu d'intelligence en de ièmblables
marierez le raidit prefque ridicule. Il le pût
être au peuple d'Athènes: mais je tiens pour
aiTuré^ que Socrate n'eût pas voulu être plus
(avant pour lui complaire, & qu'il prenoit
de £ûQ côté grand plaifir à ignorer ce qui é^
toit indigne de ùl connoiffance.
Il faut, que je vous faffe part, dans lamé-
me confiance, de l'interprétation^ que j'ai
O V
%iS . LETTRE CIX.
toujours donnée à ces termes, dont^ufeVjr-
. gile pour repréreoter le bonheur d'un^hom-
me des champs.
Necferreajway
i.Ge9rg.^ InfanumfUê forum ^ aut populi tahdarta
vUit.
L'exp&cadon ordinaire fait prendreybrMo in-
Jimum pour litHms fremensj à caufe de ce
bruit importun, & de ce bourdonnement
dont Ton eft étourdi aux lieux oii lesmifera*
blés plaideurs ont accoutumé de (e trouver.
. , Mais îe fiiis perfuadé, que le^Poëte s'eft fer-
vi du mot infamm^' pour faire comprendire,
que cette grande multitude de perfbnnes
; qu'on y voit, eft principalement conqK>fée
de gens fi mal avifes & fi fous, qu*ils oonlii-
ment là malheureufement & leur bien, &
leur vie. Ceux mêmes qui profitent est la
ruine des autres, dans Texercice d'un métier
fi ennemi du repos, ne me paroiflent guéres
moins â plaindre pat beaucoup de droonflan-
ces, que je ue veux point ici exagérer.
. Vous ùivi^^ que fur la demande de l'Empe-
reur Hadrien, qui funt qui faut agrotm*^ £«
^\&ieti^Té^ï^tyquialieMmgotiacu^ On
leur applique cette invedive de Seneque, pri-
fe du fécond livre de la Colère, chapitre le-
ptiéme^ Inter iftos quos tigatos vides ^ fotUa
DEr LA CHICANE ET DES &c. ai?
fix efi^ alterm akerius exitium levi compefh^
dioducûur: Et VOUS n'ignorés pas, qu'on a
voulu rendre un Avocat d'autant plus tné*^
chant homme, qu'il étoit excellent dans fa .
profeffion, toute portée à gagner l'efprit des
Juges, & à obtenir d'eux par fon éloquence
&par(bnartifice, céquieilavantageuxàccux,
dont il plaide la caufe; .non enim minus maie
facit qui orMùmey quam quipretiojudicematr-
rumpit. t'ant y a que la plus fine Chicane
eft prefque toujours accompagnée de tant de
tromperie, qu'elle a donné lieu à ce Penta-
mètre d'une des vieilles Epigrammes recueil-
lies fi foigneufement par Pierre Pithoul
Nm fine fraude forumy non fine mure penus.f^- ^^*
Enfih tout ce que vous entendes murmura: ^*''^'
dansune grande Sale du Palais, fe divife corn-
modonent, ô)mme la Crotohede Pétrone, en
demr genres deperibnnes, namautcaptantury
eutoiptsnt. EtfinousencroionslemèmeSe-
Deqoe, quejeviensdedter, ilaflTureauchapi-
trefisfaor, qu'ilsontencorequelqaecbofede
pbs odieux : ^am ^ animaUbus mutisdiffe^
, ^pi0d iila mimfuefcmit aUntihf ^ homm
^roàùs ip/of^ a quikm eft ntarka^ dep^ifatur.
1 Mak quitôfK yn p^ qui ûcm trop de la
V otir, éWûm un mx
«20 LETTRE CIX.
ceux 9 que vous dites fi bien > qui s'admirent
avec raifon les uns les autres ( fmtuum Muli
fcahunt) puilquec'eille propre de Tigncxance
d'engendrer l'adhiiration.
Ma première maxime a toujours été fiir
cette matière, de m'abflenir autant que je
pourrois des louanges, qui lemblent en exi*
ger d'autres, quand çlles fe donnent auxper-
. ionnéj vivantes. L^on peut voir dans uiœ des
/.^f. ai Epitres de Ciceron comme Ton defleio étoit
-^^^•y'^d'obferyerexaâement cette règle, afTuninc
Atcicus, qu'il n'eût jamais mis Varron entre
les peribnnages de Tes Dialogues Philofophi-
ques, fi le même Varron ne l'eût ardenmient
défiré, parce qu'il étoit refolu, de (e taire
l^Mifam. des perfonnes vivantes, pour ôter tout (bup-
5P.n. ç|QQ qu'il rechçrc^t leur approbation, ou
qu'il mendiât leurs louanges par l'honneur
qull leur déferoit. Ce n'eft pas que Ciceron
- n'aimât ces mêmes louanges autant qu'hom-
me de Ton fiecle; ce qui paroit dans toutes
lès œuvres, & particulièrement dans une autre
Lettre, qu'il écrit à Luceius, pour l'obliger
à faire llliftoire de ïovl ConfiUat; lui prote-
Aant, que s'il ne s'y applique, & qu'il ne re-
. çoive de lui les éloges qu'il en attend, il fe
determinoit à fuivre l'exemple de ceux, qui
, ont mis par écrit leurs propres actionis. Mais
DE LA CHICANE ETUDES &c. 221
noilobftant cet appedt extrême d'être lou^
dont ce grand génie étoit travaillé^ il eût été
bieri.fâché, qu'on eût pu croire^ qu'il don*
noit de l'encens à ceux de fob tems, pour en
recevoir de leur main, ou pour les engager
dans la defenfe & dans relÛme de fes ouvra-
ges. Je oie fuis expUqué d'un fentimeht ap*
prochant de celui-là dans la preiiiiere de mes
Lettres, où je rends rai(bn dç ce qui m'empê*
che d'y mettre les noms de ceux , à qui elles
pouvoient être adreffées. 1^ effet cela no
peut guéres fe pratiquer, fans tomber encore
dans aflez d'autres inoonveniens. Il eft diffi*
dle^ que les amis ne prennent delà jaloufie
les uns des autres, ne ][K)uvant pas être tous
également prifés. Et l'humeur ambitieule
de la plupart n'eft jamais contente, fi l'on ne
leur donne de ce C7r^^/, ScdoccDiviny que^
nous voions tous les jours fi indignement
profiinés en de femblables occafions. Cepen-
dant r.«^^|pofA^^, ilmeièmble, doit être re^
fervée pour ceux, qui ne font plus. Je dis,
il y a peu , à un homme qui me prdOToit d'en
paranympber lîn autre, que je n'eflimois pas
moins qu'il pouvoit faire, le mot de!s Italiens^
dame h morto. Et certainement l'on ne dc-^
vroit facrifier aux Héros mêmes, lelon l'an-
cienneioi, qu'après le Soleil couché, com-
ipi LETTRE ÇIX.
tnequidiroit, quand leur vertu ne pent plus
produire la moindre ombre d'envie.
^ , LefecondÂphorirmequeleaoistrèsifnpor-
tant au fujet des louanges^ va à n'en donner
jamais d'^ceflives , ou qui ne ibient propor-
tionnées au mérite de ceux, à qui eUes font
attribuées. Ceft une grande fiiute, & que les
meilleurs ouvriers évitent fbigneu(èmeot,
d'élever fur de grandes bafes de fort petites
Statues. Et l'on peut encore reprocher à la
plupart de ceux ^ qui font fi prodigues des
plushautstitresdlionneur^ qu'âsGommettent
la même impertinence, que Dion ChcyibÀo*
Orai.}u me impute aux Rhodiens, de pofer. indiffé-
remment toute forte de têtes fur des corps
de' marbre, dont ils avoient ôté les ancien-
nes, & qu'ils tenoieht prêtes pour cela, com-
me les Ecrivains, dont nous parions^ ont
des Eloges préparés, qu'ils font fervir fiins
difcemement à toute forte dé fujets. Cepen*
dant il n'y a rien de plus infupportable que
cette miferable proflîmtion: Et fi un ancien
vouloit mal^u Jupiter d'Homère, à caufe
qu'il âvorifoit hs Barbares; il eft prefque
impoflible qu'on n'ait à cràtre-ccjeur ceux,
qui louent fi mal à propos, & qu'on ne leur
en iàche très mauvais gré. ' La louange fe
peuedire une eQ)ece d'émail^ qui ne dott è-
DE LA CHICANE ET DES &c 223
cre coudié, . que fiir ks ^us nobles métaux;
les Maîtres s'empêchent bien de Temploier à
parer du cuivre, ou du laiton, s'ils n'ont
quelque deflein particulier. Que )e trouve
laifonnable la Lettre de recommandation,
quécrivk Platon à Denys le Tynai de Sicile,
ea &veur d'un certain Helicon Cyzicenien!
Il lui fit oonnoitre beaucoup de tares qualités Ptejr.
quiétoientencetAmi, mais après tout, lui
ajouta-t-il, c'ieft un homme, par confèquent
(bîecàfiulKr, & conmie tel encore aqiablc .
déchaîner. Vous en connoiffiés Un décédé '
depuis peu, qui eût pris à injure d'être re-
commsnidé de la £içùn, Se qui Te fut offenfé
d'être aiiôement loue, qu'avec les termes fu-
perbttifs, bien qu'on ne pût rien prononcer
de lui, qui fiit plus à fon avant^e que ce
qu'a dit Saint AuguftinifeCiceron, lingucnajXmftff^
fere mmus mrantuty pe&us non item. Ne ^' ^*
pen£és pas néanmoins fur tout cela, que je
prétende vous donner une entière averfion ^
de ce que l'on peut confidérer comme failànt
une partie des recompen£», qui font dues à
vôtre vertu. J'avouâ que vous fériés bien
malheureux, & bien ennemi de vous-même,
fi vous avjésàcontre^cœur les louanges, au f '
même tenu, que vous fiiites cent choies, qui
vous les atdrentde tous côtés. Mais. je fe^
2?4
L E T T R Ç ex.
rai bien aife^ que vous ne croies pas d'abord
tout ce qui pburroit fe dire à vôtre avantage,
& que vous ufiés de la modération duPafteur
Lyddas, '
yir^.eclf. -^ — Me quoque dicunt
Fatem paftores y fed nm ego credulus illis.
Si je vous connoîs bien , vous n'improuverè
pas le confeil que je me mêle de vous donner
avec mcxi ordinaire franchife.
DE
' LA CENSURE DES LIVRES.
LETTRE ex.
A MONSIEUR,
Je fuis comme vous, il y a des doutes de
certaines perfonnes , que je préfère au la-
voir de beaucoup d'autres. Car éncorej
qu il folt vrai , que le Hibou n'apperçoit paj
tout ce que Woit l'Aigle ; ce n'eft pas «
dire pourtant^ que tous ceux, qui aoieot
avoir la vue aufR perçante que ce derniet]
aientravantage^ qu'ils prétendent, dedifcer
ner
DE LA CENSURE DES UVfŒS. 22S
ner les cfaofes mieux que perfonne. Cepen-
dant c'eft le de&ut ordinaire delà plupart des
hommes (à vans, non feulement d&préferer
leurs lumières & leurs connoifTances à toutes
celles des autres^ mais encore d'être fiere-
menc^perfuadès^ que rien n'échape leur vu^
& que ce qu'ils ne découvrent pas-n'eft con-
nu de qui que ce foit. Que voulés-vous,
chacun a ùm foible; Achille mêmeétoit vul-
neraUe par le talon' ^ &c'e(îunènéceffîté<ux ^
plus psfffâits d'être reconnus honimes par '
quelque défaut Mais bien que cette vanité
commune âuxDogma tiques loi t fort condan-
nable> j'ai remarqué une injuftice dans beau*
coup d'ei^rits de la, plus haute dalTe, dont
je n'ai pas moins d'averfion. C'eft que s^ils
entreprennent de réfuter quelque ouvrage^
non oûQtens d'y reprendre ce qui peut raifoii-
nablement recevoir la corredion , ils le cen-
furencfurtout, & veulent que fon Auteur ait
commis autant de fautes que fon livre a de
paroles^ & fiût autant d'hérefies ou d'imper-
tinences > qu'il a débité de penféês. Ainfi
quand Jule Scaliger (è mitiécrireconà'eCar-
dâo^ il le voulut contredire généralement en
foutes dx)feS) & il ne laif& aucune àe fes
fubtifités qu'il ne tachât de rendre ridicule.
Ilfuffifoit) qùb Cardan eût parlé de la beauté
TfmVILVml P
i26 LETTRE CX*
./
B(m.i3ià\x Perroquet & de foa rare plumagei poui
fairefoûteniràLefcale, qu'il écoitundesplu^
laids oifcaux, qu'on peut regardai &pre^
que daûs toutes fes Exercitations Toa voit rq
tJh. i. de gner le même génie de contradiction. Si efl
P*^'*'^; ce que, comme a fort bien obfervé Voflius
encore quqScabger eut peutetre plus ae«>n<
Doilîance des Lettres humaines que fon An^
tt^onifte: il faut avouer néanmoins, que ce
dernier avoit d'ailleurs pénétré beaucoii^ pi us
jBv^nt que Scaliger dans mille curiofi^ de Ja
^ Phyfique, & qu'il pofledoit une toute autre
A./^c.r;.GOtinoi0ance que lui des Mathématiques. Le
même Voflius fe plaint judideufementenco
* . re^ qu'un fi grand perf onnage que Lefcale
parût conune furieux contre la r4>utation d*
£rarme> fi recofiimandable dans la belle li*
terature, & qu'il ne lai& p^s de louer après
fa mort Je vous donnerai enfuite l'exemple
' d'un pareil traitement, qu'a reçu duP.Petau»
Jofeph Lefcale, comme fi le filseât dépor-
ter k peine de l'injuftè procédure de celui, de
qui il tenoit l'inftimtion &. h vie. Le P. Pe-
' tau rempli d'une érudition trcsétendue, prit
à tâche d'examiner le grand travail de Joieph
fur la corrediqu des tems, de Emenàitime
Temponm. Il l'aTait avec beaucoup d^exa-
âitude, & il y a remarqué (ans doute des
DE LA CENSURE DES LIVRES. 247
botes de confidératioiL MaisFonne fiiuroit
lier j qifsl ne s'y (bit porté avec cette animcK
itéy dont nous nous plaignons, &()u'il n'ait
rotdu faire paflfer pour erronées des opinions
résToûtenables, dans le deflein qu'il avoitdb
ui donner le démenti fur tout, & de décre-
licèr entièrement (on ouvrage. Ma mémoi-
re me foumiroit un bon nombre d'autres ex-
emples, «mais ils pourroient, comme plus
receos> être plus odieux, que ceux-ci, &
rous Êivés^afler, iilescpntdlationsliteraires#
(è paifent aujourd'hui avec plus de douceur &
d'équisé entre plofieurs perfonnes qui fe mê-
lent d'écrire.
Que dirons-nous de beaucoup de gens, qui
ne peuvent fouffrir dans un livre ce qui eft
au deflîis de leur portée ,& qui très ignorans'
coadannent abfblument tout cequ'ik n'enten*
dent pas? croiant par ce moien couvrir leur
incapacité, fiure les entendus, &paiTârpour
plus baUles, qu'i^ ne font. Je veux à ce ,
propos vous fidre un petit récit, de ce que
i'excdlett Bibliothécaire Gabriel Naude me ,
communiqua par forme de divertiffement au
retour du fécond de fes voiages dltalie. Un
Inquifiteur de ce palS- là vouloit, qu^il corri-
geât dans un ouvrage pour lequel il lui demain
doit le privilège accoutumé, ces paroles, Fir^
. P ii
22^ LETTHK ex.
gofata eft^y aianjt mis en insurge, commepour
fonder ùl correâion , prapi^iolueretica y nom
non ^atur Fatum. En un autre endroit (ur
ces termes , hoc detrukit fidem Cafetano , il a-
▼oitapoftilédemème, Aéec propofitmfcmJa'^
lùfa^ nom Cajetanus mortuus tft in fiàe^ Et
quand Uiit imprimer uneaùtrefoisleDifirours
de la petite Republique de Saint MUirtin qu il
m'a dédié, parce que dans l'Epitre, qu'il m'a-
dreflfe^ il parloit des études que )'avois fiutes
• en ma |eunefle improbo iabore^ il voulut ab-
solument qu'ildiangeat ces mots^ qui bffen-
feient, diToit-il, fou Âmi;^ quoiqu'il le fie
a0îjrer par un des plus grands Himaniftes de
Fadouât quc^ cette fiiçon de parler Latine fc
* prenoit en bonne part. Il me rapporta bico
d'autres traits femUaUeS) dont je ne me fou-
viens pas; ce peu fufik> pour vous fidrea*
vouer > que vraifraoLblablrâipnt depiœ l'cta-
Uiffement de l'Inquifidon^ elle n'a pais eu un
Ôffider auifi impertinent que oelui là; &
pour vous prouver aufTi ce que j'avois avancé,
que les plus incapables font qudquefins Itf
plus hardis à condanner cequ'ilsiiecompren*
nentpas. Le petit vers de Laberius,
' Cfuodmfcias darnnareyfummaeftUmerkas^
ks rendroit'un peu plus fiiges s'ils ccoieat
capables de le devenir.
SE LA OENSURE DES LIVRES. 82f
Certes les Ctofures (ans fondeinûtit de tel-
les perfbnnes, nous doivent rendre fort fb-
fpeâes toutes celles, qui fe font de même,
de qudquo part qu'elles viennent lors qu'on
ne leur voit rendre nulle raifon de ce qu'elles
hn^ouvent. Car ce n'èft pas aflez d'accur
fer vaguement & en gros un ouvrage d'avoir
de gnnds défiiuts^ il eft befoin de Tpecifier,
& de convaincre d'oreur ceux qui les vou-
draient défendre. La civilité même femUe
requérir^ & peutétre l'humanité > qu'en les
fidfiint ronarquer ^ nous prenions la peine de
les cttiîger, & de mettre en leur place ce
que nous croions qui vaudroit mieux. Si
nous nous contentons de montrer une ftute,
uns l'ôter en forte qu'elle ne paroifle plus,
nous ne ferons que comme ces glaces ordi<-
naires de Venife, qui font voir (implement
les tadies du viiÀge qu'elles y laifTent Au
lieu que nous devons imiter autant qu'il fe
peut tes miroir; naturels d'une eau claire &
tranquille, qui nous fiiifant obferverce qui
nous mefiiet^ ou nous rend difformes,, nous
offre encore au même tems; le remède, &
nous fournit dequoi nous nettoier. Mais je
vois peu de gens qui en ufent de la &çon;
Ton iè contente fouvent de dire avec un dé-
goût âûueux, qu'un livre déplait fans pon-
. P iij
a30. LETTRE CSL,
voir diré^pourqùoi , & nôtre io juftice eft fi
grande que nous défendons ce^ ji^ieaieiis te*
méndres avec plus d^piniâonecé, que fi nous
Ué avions fiuts avec oonnoillance. Poknr le
flioîns ferès- vous contraint de OMifeAcr, que
k Sceptique a cela de bon> qu'elle ne déter-
mine rien de la forte, & que non contente,
de prôpofer nuâment fes doutes, elle expli*
que toujours fes raifons de douter, touteprè-
te à les abandonner) fi on lui en fiut voir de
plus vndfemUables. «^ Quand elle ne reçoit
pas pour confiante l'opinion de ceux, qui
font perfuadés, que la plume de TAigle
confume, à caufe de (k fuperiorité fur tous
ks volatiles, & par quelque antipathie, cel* '
les des autres oifeaux; c'eft, qu'elle trouve
«utant Sf plus d'apparence à* s'imaginer, que
cela peut venir de ce que ces dernières com-
me pliK humides fe corrompent & s'ancao-
tilTent plutôt Elle dit la même chofe des
rux de Loup étendons fur un Tambour,
des cordes qu'on fidt de (on boiau, qui
conune plus (eches&pliis fortes, rcfixmeot
mieux Içs unes & les autres, & fe coniçrvent
plus longtems que celles des brebis^ em-
ploiées au même ufage , ians qu'il foit appa-
renmieot befoin d'avoir recours fur de fem-
bitiblcs cbofcs 9W( ^ualltà occultes^ qui
DE tA CENSURE DES UVRES, 831
eompofent pèutêtte la plus impure partie de
nôtre Philofophie. Mais il n'eft pas heure
àc s'embarquer fur ce vaAe Ocem, ôiûlTons
plutôt par cette reflexion :> que comme le_ ju^
gement des hommes, foit fur les Livres^
Ibit (ur d*âurresfujets, a toujours été parta-
gé ; il ne fera jamais aufli que leurs opinions
ne foient différentes, & qu'il ne s'cxciie en-
tre eux mille débats contentieux à cet égard.
Les anciens ont eu raifon dé repréfenter leqr
Pallas armée; cette Divinité, qui gouverne
félon eux TEmpire des fiivans, leur infpire
avec des penfées oppofées, des humeurs plus
belliqueufes, que Mars n'en donne à fcs guer-
riers au milieu de 1^ Thrace. Et jç vous prie
de vous (buvenir là deffus, que la dodrine
des Chaldéens^emandoit pour le thème d'un
excellent Fhilofophe, un afpeA trigonal en-
tre ce Dieu des combats, & Mercure; ca
qui peur faire voir félon eux, que tous le9
difcours & tous les railbnnemens des hom-
mes de cette profbifioo, feront prefque tou-
jours accompagnés de beaucoup decontefta*
tion, & d'une extrême animofité.
P iiij
aja LETTRE CXL
DES BIENFAITS^
LETTRE CXI.
MONSIEUR,
Nous fommes d'accord fur ce points que
comme la focieté civile ne fublUle, que
par les devoirs, que fe reodent ceux ^ qui la
comporent, & fur tout par les Bienfaits dout
ils s'entregratifient^ elle n'a rien auifi qui lui
foit plus contraire > que l'ingratitude > qu'on
peut dire le plus aétif de tous les diÛblvafis
qufla peuvent ruiner. C'eA ce qui attirePac-
clamation de tous les hommes contre les in:
grats^ abominés par tout comme coupables
du plus grand de tous les crimes. Mais je
pourrois vous contredite fur ce que vousajoû*
tés, que ce confentement univerfel eft caufe,
que les loix n'ont point établi de peine., qui
regarde l'iQgratitude, non plus que contrele
parricide, pour ne pas préiuppofer des cho-
(es fi déteftablçs, & qu'une voix fecrette de
toute la Natute femble alTez cbndanner. En
effet l'on vous nommera les Perfes ^ les Atfae-
DES BIENFAITS; ^«35
fliens, & les Medes, ou les Macédonien^
qui ont reçu danf leurs Tribunaux de JuAîce,
Taâion contre les ingrats. Les Romains, &
les Maifeillois avoient audi autrefois des pei-
nes établies contre 4csAfFtanchis &lesLiber«
tins, qui uibient de méconnoiffance vers leuf
anâens Maitres ou Patrons. Et l'on voit,
que les Hébreux lapidoient un fils convaincu
d avoir paie d'ingratitude ceux qui lui.avoient
donné la vie. Nôtre grand différend néan*
moins feroit à l'égard de ëe^que vous foftihai»
tés 9 qu'il y eût dans un fiecle tel que le nô-
tre, une peine certaine & capitale établie
pour ce vice, qui n'u tantôt plus de bornes à
cauie de Ton impunité. Hé quoi! vôudriés^
vous dépeupler le Monde? Et ne confidé-
rés-vous pas d'ailleurs, qu'il n'y appoint de
priions affez fpacieufes, pour referrerla mul-
titude de ceux, qu'on accuferoit, ai beau-
coup moins de Palais capables de recevoir le
nombre infini de Parties ou de Plaideurs,
que cette forte d'aAion produirait. Tenés
pourafTuré, que l'Aréopage des Athéniens,
& le Sanhédrin des Juifs , fc^roient trop petits^
& que ni le lieu où les Romains agitaient
leurs çaufès appellées Centmkviraks y ni ce-
ui des Amphiâyons, où tous les peuples de
a Grèce avoient leur rendes «vous, nefuffi^
P V '
ft34 LETTRE CXI.
FcAéot pas à ce giiand concours d'aodiiâteins
, & d'aocul^ le vous dirai bien plus, c'eft
que (i le nombre des ingrats cfoit reoooau
fiufli grand qu!il eft, par le moien d'une a-
âion de Droit rèçûâ, & des pourfiikcs judi-
ciaires qu'elle pnxiuiroit, perfonoe nauroit
plus de honte 'de Têtre avec tant d'autres.
Qui eft-ce qui rougit pour mentir, la diolè
du moQdeia plus contraire à la Hiprcme Vé-
rité, qui edEMeu, depuis qu'on s'eftperfua-
de, que les plus fuAes font fujets au menfoo-
ge? U en eft ainfi de la plupart & des plus
grands de nos défauts y qu'il eft utile de tenir
caches, autant que faire fe peut Si le nom-
bre des Impies & Libertins étoit cotanu, tfi
doutés point, qu'il ne crût de beaucoup, &
qu'une infinité<le gens ne fuflent feduits par
leur mauvais exemple. Et fi toutes les fem-
mes favoient^* combien il y en a d'adultères
& de débauchées , ne comprenés- vous pas,
qu'une infinité d'entre elles pourroient perdre
cette pudeur, qui aide tant à les tenir dans le
devoir? Figui^-vous à peu près la même
choCe^dèceux, qui appréhendent (i fort de
paffer pour ingrats^ lahontedeparoitreteb,
ne les redendroitplus s'ik connoilToient tous
kurcompajg^nons; ilsfecacheroientdaosla
preflê de leurs femblables; &lanotonetéde
DBS BIENFAITS. ^ »3f
tant de complices les multiplieroit vraiTem*
Uablemeiità Tinfim. Ajoutes à cela, qaç |a
reconaoiflaiice d'un Bien&k étant litn» &i
fans oontiainte, elle en efi fans doutç plus ,
hoanète, & paroit beaucoup davantage que ,
û die pouvoit être exigée par la rigueur des
Loix y àe forte y qu'elles ne fauroiént être étar
blîes iàos donner grand &jet de plainte aux
hommes reconnoiflans.
Or quoique rien ne puilTe couvrir Tinfà^
miedeTingratitude, &^de cette (y;(5a|o«-ia des
Grecs, dont l'on veut que les premiers Ro-
mains ne connurent pas feulement le nom,
celui de ingrathudo n'étant nullement Ladn
en cefens;.fi faut-il avouer, que la mauvai-*
fe fiK^n de placer un Bienfait, oblige quel*
quefi>is des âmes, qui ne font pas d'elles ce-
rnes tout à fait méconnoiâantes, à le de*
venir, & à tomber dans cet énorme vice,
qu'elles font les premières à condanner. Car
il y a de certaines méfures à tenir, ncm feu^
lemeitt par ceux^ qui reçoivent, une gratifia
cation, mais encore du tôté de ceux, qu|la
font. ^ CefUe fondeoient de ce que dit Ana- Htrùll^.
charfis au Roi des Scythes à fon retour de
Grèce, qu'il n'y avoit vu que les Lacedémoi
niens foils qui fçulTent la belle maftiere de
donner & de recevoir avec jugement. Vous
ais LETTRE cxi;:
m'obUgerés dfe m'apprcndre là deffus^' pour*
quoi ces mêmes Lacedémoniens ne- connoiP
ta.f. fbient que deux, Grâces, comme nous Tap-
prenons de Pauianiâs, au lieu des ttois ordi-
naires y OU même des quatre à qui quelques-
. uns ont âcrifié. N'eft • ce point, que l'or
n'étant pas de mife dans Sparte du tems de ce
Fhibrophe, Tes liabitans n*oblîgeoient jamais
pour en profiter comme les autres Grecs,
Hiais purement pour faire des-adions d'hon-
neur, ou de juilice. Leurs Bienfints n'étoient
jamais intereffés; noneralacharita hropehfa^
comme on parle à Rome, & ce motif ordi*
naire de la plupart des hommes ne les tou-
chant point, ils prirent fiijet de retrancher
une des Grâces, que les autres cultivoient.
Tant y a qu'attendant que vous m'en appre^
niés la vraie caufe, je vous dirai ce que je
penfe, qui doi t être obfervé, (ck delà part
de la perfonne, qui (ait une grâce, fait du
côté de celle, qui la reçoit.
À l'égard du Bienfaiteur; il doit fur tout
fe (buvenir, que ces Grâces, dont nous ve-
. Bons de parler, ont reçu leur nom ài^ Chari-
tés obro Tijç x^^S ^^ ^ gaieté qui les doit tou-
jours accompagner; & que felonlaportéede
nôtre langue encore^ elles ne peuvent paiTer
pour Grâces, û elles ne font fidtes de bonne
DES .ÏIENFAÏTS. 237
grâce. Le Saint Elprit même nous Ta ain(t
enfeigné, quand il a prononcé par la bouche ' \
de Saint Paul, que Dieu fe pkifoit à voir
donner avec allegrefle; âilarem Jatorem diU-i. ai Cor.
git Deus; ou par forme de précepte ,dan^^^-
rjBcdeûaAique^ in tmniàato îalamnfacvuU ^'^^'
tum tmtm. Sans mentir ^ il y a des perfonne^
qui obligent d une fi noiauvaifcf façon ^ qu'on
dtroitprefque, qu'ils jettent le pain à la tête
de ceui^à quiils le donnent; & je parle ainfi^
mefouvenant, que de tels Bienfaits, accom-
pagnés de dureté> & qui mortifient celui,
3Û les reçoit, ont été notâmes panes lapidofi^
n'y a point* de gratification, que je n'aie à
contrecœur, dit un ancien, fi celui, qui me
la Êdt^ n'a autant de IbJh de ma pudeur, que
de nui pauvreté, ou du moins que de mon
befoia En effet, il y a des faveurs désobli-
geantes, & félon les termes d'Aufone, faut,
gratùe quadam ingrata^ dont l'on ne fe (bu-
vient jamais, qu'avec dégoût, Aquilaiffent
toujours un reffentiment poignant, par la / .
Ëiutedecbux, qùinefaventpaslesdiftribuer
comme il fiiut La grande règle pour cela
eft d'ezcercer toujours une libéralité envers .
les autres, du même air ) dont nous yoùdri<^ .
ons, qu'on nous. la fit; fie demus quomodê
veUemiis acdpere. Les premiers Grecs , qui
ajg L E T t R E CXI.
rcpréfentcrent ces mêmes Grâces vétùës, êc
noQ pas dans la nudité^ od depuis elles ont
étémifes, faifoient fans doute une belle leçon
à ceux, qui diftribuenc quelque Bienfidt;
leurenfeignancparlà, qu'ils doivent le tenir
auffi couvcrt>& caché, que la nature ) dont
ileft, le peut permettre,
Il ny a rien de plus contraire à cette rè-
gle, que de promettre & de faire eîperer
longtems avant que de donner. J'ai appris ce
mot en Efpagne. las gracias pierJe^ quien
pramete^ yfe detiene. Quand mêmes ces
belles promelTes ne férQient pas vaines à la
s fin, ni femblables, comme elles font fou*
vèqt, à ces oeufs qui ne produifent rien, ova
fuhentanea; le retardement de Te^cccution
cft toujours pris pour quelque forte de répu-
gnance à les accomplir, qui diu diftulit ^ diu
noluit. Cela cft fi vrai, que plufieurs ont
pris pour une eipece de Bienfait^ d'en avoir
^ été refuies de bonne heure,
Ifllerius. Pars hneficii efi y quod petitur fi cita ntges.
L'excellence donc d'une grâce cônfifte à pa*
roitre tout d'un coup, à peu :près> comme
l'on croit, qu'à la naiflfance du Monde lesar*
bres fortirent & parurent en un iofknt tout
chargés de fruits j ou comme un peu après
. V
DES BIENFAITS. aa» ,
dans le fiécle d'or là terre prpduifoit d'elle
même fans en être ibilicitée,
Omnia liberius nuUo pofcenteferehat. ^? '•
Rien ne s'achète fi chèrement à Tcgard de ^ '^'
beaucoup de perfbnnes, que par de çongoes
prières & fouviit reïterées; de forte que
c'eft leur donner jtrop tard , que de leur doi>-
net aprés.qu'ils ont demandé, fero beneficium^^ ^ i^-
dédit, fmnganti dédit. Et Seneque, de qui"*^: ^' '*
je tiens cette maxime^ crpit, qu'on s'adref-
feroit à Dieu mième moins librement, , fi les
prières, que nous lui JËuTons n'ctoient récri-
tes, & s'il fidoit, que chacun fit tout haut
les voeux, qu'il lui adrefTe pour fes néceflités.
Cdui, qui reçoit un Bien&it, quoiqu'il
ne joue pas le principal perfonnage, n'étant
quë patient^ & que content de l'utilité de
TaâioQ, toute l'honnêteté femble r^rder
Ton hienâiteur; ne laiffe pas néanmoins d'ê*
treoUigé à beaucoup de circonAances & de
cooditions, qu'il ne peu( omettre fans faillir.
Car comme il y a des honunes, qui pren-
nent à toutes mains, & dont l'avidité ne peut
^janudsaflbuvie; il s'en trouve d'autres
d'une humeur fifaufteré,' qu'ils ne veulent '
rien accepter, où s'ils le font, c'efl toujours
^ tànoignant l'averfion qu'ils ont à fe fentir
i«dcvablcs d'un bienfait. Antipater avoit é- ^^^^;
- 240 LETTRE CXL.
prbuvélesuns& les autres, lors qu'il te plaiJ
gnoit de deux amis ^ qu'il avoit dans Athe^
nçs, à l'un defqueis il ne pquvoit rien &ire
prendre, ni contenter l'autre de prélèns. l|
y a un milieu entre ces deux extrémités y quj
doit ici , auffi bien que danSie refte de la Mo^
raie, être fuivi. Souvenés<vous, que le^
Grecs difoient proverbialement de ces pre^
^ mîers infaliables , que leur Isingue étoit toute
Dorique, parce qu'ils ne paribient que de
wn^irU donner, & que dans le même fens ils les
«A«f «mit. Dommoient encore Etoliens, fur une autre
allufion, dont je ne daignerois vous impor-
tuner. Mais pardeflus tous ceux de cette
Nation, les Athéniens ont étédi£bmé$ de cet-
te honteufe proftitution à demander inceiTam-
ment, d'où eft venue cette commune nAlc-
tiCy j4tticusmorie92sporrzgitmMum. Nous
n'en voions que trop parmi nous, qui font
profeflion de cette Cljirotnantie, & qui ne
jugent du coeur d^ perfonnes que par la
main y qui leur donne. Les uns demandent
baÏÏement, quoique lans pudeur; les autres
le font avec plus d'adreffe , mai$ avec la me-
, me importunité, emploiant en un befoin le
fate benper voi des Italiens, qui n'eftbon que
dans les termes de la Religion. Je n'approu*
ve, ni Tinfolence^ qvii tient de l'effronterie
dans
DES BIENFAITS. 241 , -
dans h recherche d'une faveur, ni la trop
grande doiidicé,
fui timJe rogat - Sèn.m
Docet negare^ ^Vf*
dit le Tragique ; Diogene pour être plus har-
di, & pour s'accoutumer au refus, deman-
doit aux Statues, & vous favés qu'Augufle
fe nx)qua de celui , qîn le fuppliant d'une
grâce, lui en préfentoit la requête en trem-
blfltt, & (don ion terme, ^fi Eléphanto
^ipem. Mais il y a un air d'honnêteté qui eft
merveilleuièment puiâânt â iàire agréer de
Cbmblables prières. Les Egyptiens vraifem-
bkblcmentn'euflenc jamais prêté aux En&nt
dlfirad leurs vafés d'or & d'argent , veftenique
pbirimamj étant en défiance de leur part, &
oroiant, que ces Hébreux étoient caule de
beauooi]çdemaux, qu'ils avoient (buffertsi
Dieu pour cela confera cet air d'agrément à
ion peuple^ Dwmmu autem dédit gratiam pc-^^^^^^
puhcorÉam^Egyptiis^ ut commodarent eis; &
les Ifira^tes firent leurs demandes de fi bon-
ne grade, qu'il n y avoit pas mden de les
reniier.
L'humeur difficOe .de ceux , qui refufent
des BienÊdts , fèmble avoir quelque choie de
frius noble, à caij^ que le même tempera-
meDC, qni&it les Lil^ux enclins à donner, ^^l^\ r.
. /
24» LETTRE CXL
(Sdtencd^e^ cefemble, que ceux-ci haîCfen
à recevoir. Us difent que c'eft fe mettre ai
. . deflbus de beaucoup de Bêtes ^ qui éviten
les appas, de fe laiffer captiver par des Bienfaits
puifqu^iln'yenapoint, quin'eogagenr, &:qu<
félonie proverbe Arabique, celui qui apporte
emporte. Sur ce prétexte ils feroieot telle
ment périr, s'ils en étoient crûs> la plus c
datante des Vertus, que le McMide ne ccm-
noitroit plus la Libéralité. La raifon veut au
contraire , que nous prenions plaiftr quelque-
fois à fervir de fujet à nos amis pour Texer-
cér, & s'ils le veulent ainfi,. leur laiiTer mê-
me réitérer une aâion à laquelle nous ne
pouvons nous oppofer, fans donner à con-
noitre, que la première nous a déjà fait Ibuf-
"'^J:* frir, qid nova Mcipere non vult^ acceptés off en-
^f'^' dHùr. Ceft quelquefois être indvil & in-
grat tout enfemble, de ne recevoir pas aufll
volontiers un préfent, qu'il nous eft offert.'
Voilà tout ce que vous aurés pour répon-
fe à voç plaintes, contre ceux, qui ne font
gflez recûnnoiiTans des Bien&its reçus. Vous
lavés, que j'ai ttaité ailleurs cette autdere
alTez amplement, & cette Lettre fervira s'il
vous, plait d'un Corollaire à nôtre Opufcule
dfii ringratitude. Qui n'approuverait ce que
vous dites^ que la Liberâîité efl une Vertu
DES BIENFAITS. ; «43
,•
Roiale? Elle Teft tellement^ que quelqu'un
a ofé dire 9 que c'étoit enti:ep]:endre fur la
charge des Grands Princes > de leur &ire des
préfèos/ .Mais à ce compte la témérité de
ceux qui donnent feibit encore plus* grande,
n'y aiant rien de (i propre à Dieu ) que d'être
Bienfâifant & de diftribuer des grâces. Les
Rois ne font en cela que fés Imitateurs, &
(ans la Libersdité l'on ne iaurpit bien recon-
noitre en eux l'Image parfaite de la Divinité.
C'eft lV)rdinaire de confidérerlà deftus conv
raele Ciel jette (esinfiuences, &faitdegouter ,
la pluie fîir la terre même des impies. Mais
l'Evangile nous fait voir un exemple bien
plus précis de la bonté de Dieu , & de la pro-
fufion de fes grâces. Il ne pût refufer à uife jj**»*- '•
Légion de Diables la prière qu'ils lui firent, £^^|/*
de lesenvoier au fortir du corps d'un ou de '
deuxpoffedés d'où il les chalToit, dans celui
de bien deux mille pourceaux, qui n'étoient
pas fort éloignés. Concluons donc qu'on
ne {àoroit trop efUmer une Vertu fi agréable
à Dieu & aux hommes ;. ni par confequént,
avoir trop d'averfion pour ceux, qui la mal-
traitent par letn: ingratitude. S'il y a eu des
Nations, qui ont puni de mort le dénj d'un
dépôt de foi inutile; Etfi les loix Romaines /
veulent, qu'il foit fidèlement refiitué mêfn^
244
LETTRE^ CXI.
Dtmir.
4iufc.
<fl|
à un voleur: Avec quelle religion ne devons-
nous point rendre un bienfait, dont nous a-
vons profité 9 du moins par la gratitude in-
térieure d'une ame reconnoiflante? Cepen-
dant il cft des hommes d'un naturel fi dépra-
vé, que non contens d'être méconnoîffans,
ils rendent prefque toujours le mal pour le
bien. Ils rejettent, . troublent, & battent
Teau, qui les porte; & femblables à ces Plan-
tes/qu'on voit brûler la tetre, qui les nour-
rit, il n'y a forte de mauvais offices, dont ils
ne paient leurs Bienfaiteurs. Certes rhom-
me peut être nommé un dangereux animal
quand il eft tel que ceux-ci. Ariflote a écrit
que la ThefTalié nourriffoit un Serpent appel-
lé Sacré, qui tuë tous les autres par fon ieul
attouchement: foferois dire, qu'il y a des
perfonnes, qu'on ne doit pas moins appre-
liender, & que la compagnie de ceux, dont
nous nous plaignons, a quelque chofe d'au/Ti
périlleux.
«i
, 3J^ 3K 306 «4 j
DES EUNUQOJES. .
LETTRE CXII.
MONSIEUR,
Je ne me pas que le mot d'Eunuque y oudoi^,
Châtré 9 ne foit fouvent un terme de dif-
fàmatioa^ & je (ai bien, que dans Tandenne
Loi y celui > qui étoit reconnu pour tel, nfo-
foit entrer dans le Temple^ NonmtrahitEunu-Biut.c
ckus&c. Comme dans le Lévitique il eftdefen-^^-
du d'offiir à Dieu aucun animal intcreffé en
cette partie : Omne animal quod uel contritis, cap. Z2,
veltufis^c Les hommes ainfi mutilés etoient
de fi mauvais augure, même parmi les
Fayens , que Lucien alTure en plus d'un lieu, & ffi^
qu'ils ËÎilbient par leur rencontre rebroulTer^J^ ,
diemin à beaucoup de perfonnes, qui ai-
moient mieux rentrer chez elles , que de paC^
fer outre. Et Ton fait, que Theodofe le Jeu-
ne fit un Edit, qui defendoit, qu'aucun Eu- &fi2flf.
nuque ne fût du nombre des Faàîciens, pour ^ *'*^* '
de^norer cet Antiochus,' qu'il contraignit '''
par là de fe renfermer dans un Cloitre. Maù
a4« LETTRE CXII. .
|e (bûtîens que ce défaut de virilité n'eft pas é^
gaiement honteux par tout> puîCqu'au con-
traire il rend confidérables en plufteurs Iteu^
des gens^ qui fans cela ne Iclèroient nulle
• ment. Et fem'oppofe fur tout îkpette maxi-
me, que vous avés voulu établir à ce propos^
qu'ordinairement I9 ftérilité du corps étoit
fuivie de celle de l'efprit.
Déjà vous n'ignorés pas, qu'outre Tcty^
molpgie Grecque, qui nomme Eunuque ce-
lui , qui a la garde du lit/ èxmjv è)^sij il y en
a une autre; qui veut, qu'il foit ainft appel-
/lé à caufe de fon bon efprit, irofd ro êv vovv^
i)^€iVy fans, parler de celle du vieil Vocabu-
laire, qui tire ridiculement cç mot de llieu*
reufe viéloire qu'obtiennent ]e$ Châtrés fur
leurs paffions. Si eft-ce que fi nos Camps
d'armée , : Cajira , font bien dits félon Ifidore
^e la Chàdeté^ ^uafi cafta ^ parce que les
Romains en banniffoient les femmes débau-
chées ^ le mot de CÀT^^, & celui de^^f^r^^
font (1 voifms, qu'il ne faut pas s'étonner que
de leur allufion l'on en ait fait une autre ety-
mologîe. Tanty a qu'on voit par là, que
les noms^ d'Eunuques i& de Châtrés, n'ont
pas été fi injurieux envei^s touf le monde,
que vous le préfuppofiés. Ajoûfés à cela ce
que twt d'Hiftoires nous apprennent, qu'en
DES EUNUQ^U_ES. 3^
• . ' ^
Pcrfe> en Méfopotainie, en Egypte, & en
une infinité d'autres lieux , les Eunuques ont
execcé les premières chaigeç, & reçu des
hocmeurs qui ne cedoîent qu^à ceux, quLé-
toioit rendus au Souverain. Encore aujourd'
hui la même chofe peut être confidérée par
tous les pais^du Levant, & Ton ne fauroit
nier qu'à la Porte du Grand Seigneur i&. dans
cette vaftÈ étendue dë> ion Empire, par les
trois pardes de l'ancien Monde, le^ Eunu^
ques n'y poiTedent une autorité, qui voit
,prefi{ue toutes les autres au delTous d'elle.
Cek fait, que de tout tçms leur nom a fou*
vem paâè pour un titre de Dignité, foit de
premier Miniftre, foit dcpremiejGentilhom*
niede.la Chambrej dequoi ce Putiphar, dont-
parleot les Saintes Lettres, & qui étoit marie
auffi Um que Plénipotentiaire fous Pharaon,
pounoit rendre un ftiffifant témoignage. Ne
vous fouvicnt-il point avec combien de grâ-
ce HcUodore dit, que les Eunuques des Rois
dePerfe ctoient leurs yeux & leurs orefllcs,
pour iOûse compreadre l'autorité des pre-
miersj&lagrandeconfiancequ'avoientcneux
ces Monarques. Elle ètoh fondée à fon a*
vis ^fu^ ce qu'il les CQofidéroient comme
n'aiant ni femme, nienfans, qui puflent oc-
cupée leurs affeélîonis, 4e forte, que octant
/' ,Q^iiij
348 LE T T R E CXII. '
point divetdes, ils pouvoient les donner e:
deres au bien de rStat^ & emploier tous leuj
iûins à la confervadon de ceux, qui ie rép<
foient fur eux de fa conduite, & preique d
y toutes chofes; ce que je me fou viens n'avoj
pas été traduit par Amiot fort exactement £à
ieBetto Ion le Gréa A la vérité les Romains oc
Alex, toûjouis eu en horreur ces demi-hommes^ 45
abonûtlè la caftration dont Céfar parle en ce
termes dans Oppius^ au fujet d'une inânin
de perfonnes à qui le Roi Phamaces avoti
fait perdre la virilité, fuùd quidemjkpplichim
^avilis morte cives Romani ducunt; Et pour-
tant un peu après, du tems des Antonins,
Plâurianus fit châtrer tous ceux, quidevoienc
fervir à la maifon de Plaudlla fa fiUe, que
Caracalla avoit époulee, fans épaigncr les
hommes non plus que les jeunes garçons; ce
, qui fe lit dans les Recueils de Confiandn Por-
ph^rç^enete fur Dion. Quoiqu'il en ibit,
les autres Nadons n'ont pas été en cela du
même fendment, quVvoient les Romains,
ièlon que Tacite Ta reconnu pariant d'un £u*
nuque fort puiiTant parmr les Parthes. Noêê
t. Anne. JefpeBum ii apud Bar bans ^ ultroqiu poteth
tiam hahet ; Ceft ainfi que tout le mobde ap-
pelle Barbares ceux, dont il n'entend pas Je
langage,^ n'approuve paslemçpurs. Tanty
DES EUNUQJJES. 249
(({u'Ariflote ne mépnfa pas Hermias fur ce
mut corporel, puifqu'au contraire nousap-
venons, qu'il lui fit des (acnfices comme à
m Dieu.
Ce Philoiophe peut être allégué bien plus
brtonent en faveur de ceux ^ dont nous par-
ons, puiiqu'il alTure au dernier chapitre de
îbn neuvième livre dePHiftoire des Animatûr^
)ue tous ceux, qu'on châtre de bonne heure
deviennent, & plus grands, & plus agréa-
bles qu'ils n'euflent été; Omuia animalia fiuhCcit.
àoB crefcufd caftrentur y majorai elègantiora
^uam incaftrata evaàunt* Il a voit dè)a parti*
culierraoent remarqué, prenant Homère à
garand, que les Sangliers châtres augmen-
toientde ftamre, de forces, & de ferôcitét
Et l'on ne fMiroit nier, qu^à l'égard des hom-
mesoQ ne les ait fou vent mutilé, tantôt pour
leur rendre la'^voix plus agréable , & tantôt
pour donner plus d'éclat & de durée à ce que
la Nature leur avoit déjà donné de beauté.
Maneifhrum negotiatores forma fuerorum vi- /• '«A
rititate ixcyh lenocinantur y dit Quintilien, a-^"*,
joutant fort bien contre cette dannable cou-
tume, Nunquam tamen hoc continget malis
morihisregmmiy ut fiquapretiofafecity fece^
rit îf hoM. En effet, l'amdUr de beaucoup
de fianmes pour des Eunuques eft fi ordinal-
^ 35» LETTRE CXIL
ge qu'ils ont, de refifler feuls aux exhahifons
lulphurées de cette Hierapolis Afiatique , qui
' tùë toute forte d'animaux, s'ils ne 1^ châ-
trés , conune l'on peut voir dans Dion Caflius*
^ ^- Narfes fit bien lavoir à l'Impefatrice Sophie,
qu'ils ne perdent pas non plus avec la viiilit4
Tufage des plus grandes aâions.
Vous auriés tort pourtant, de preodit
tout cela (i {erieufement, que vous m'jmipu-
tafBés de faire une vertu de ce qui ne peut
paflter raifonnablement que pour un d^ut.
Mais encore £iloit-il dire quelque chofe pour
confoler ceux, qui font tombés dans cette
dilgrace. Cela n'empêche pas, que jc oe
les coilfidére comme n'étant plus ni hommes
hiBifiu. ni'femmes, de même, dit Lucien, que les
Corneilles ne font ni Colombes ni Coroeaux;
. Nec idferro fpeciofiim fieri putako , felon b
12/^ '' ^ penfée de Quintilien , quodfi nafceretur mat
flrum erat. Je (ai affez, que les Loix Inipe-
riâles, (& cèllede Nervaentre autres dcmtpar-
L. Q. le Dion) auffi bien que les Canons Sacrés, par-
lent du châtrement comme d'un crime, qui
efl une eQ>ece d'homicide, Eumtclùsmokmi'
cidiumcammittifancientes. Juftinienonloooft
Kwd. la peine du Talion, ou delà pareille, contre
1^. ceux qui font fouffrircette efpecede n^rtyre;
ce qui eft conforme aufentîmeiit dû Foàe
qui a ditj
DES EUNUQUES. i^
Qui prmuf /mtris gemtaiia memha recidit^ Ovid.'?.
fouinera ftuefecit dehuit ipfepati. ^^ ^* ?•
l^Eglile a pour cela oondanné 'celui d'Ort-
ie, qui exécuta fur lui ce qu^on dit du Ca-
^r & du Bievre. Jugés là deflus de l'aétion
jieoet autre, quifechâtrafeulementpour faire
dépit à fâ femme. L'Hiftoire EcclefiaAique
de Socratcs nous apprend , qu'un Leontius , l. x c it.
depuis Evêqued'Antioche, Rit dégradé n'é-
tant que (impie Prêfre, pour s'être châtré a-
fin de vivre fiimilierement & fans fîrandale
avec Eufldia. Et il n'y a pas plus d'un de-
mi-fiecle, qu'Âmbrofius Mondes de Gor-
- doue, fiit châtré par les Dominicains, pour
avoir iërvi contre luimème à l'exemple d'O- 7}f»n. ^
I rigene, prenant trop à la lettre la béatitude *'•''•'•*'•
I piomife à ceux, qui fe châtrent, propter rc-
\ gmmcœlortim. En effet, un zélé inconfidé*
té a porté dans toutes lesRéligions beaucoup
de perfbnnes aie mutiler de la forte. Eufe-
benous enfeignedans&PréparaponEvangeli"
que, ccmuneleshabitahsdes Provinces de Sy-
rie&d'Ofroen^ pratiquoient celafiordinaire-^ ^<^ '••
ment en l'honneur de la Mère des Dieux «uf ^^^' ,
fi bien que fes GaUi de Pfarygie, qu'enfin le
f Roi Abgarus fut contraint de faire ceffer cet-
te coutume, né le pouvant autrement, en
* Gdfimt couper les mdns à tous ceux qui s'é-
af4
LETTRE CXII.
toient fait ôter ce qui les rendotent homm^
Chacun Cdt ce que fit volontairement fur k
même ce monftre d'Heliogabale par un ^
principe. Véritablement c'eft une grande d
pravation de combattre la Nature dans fa prii
^ cipiale fiu;^ qui efi à nôtre égard de porpetuc
l'Efpecé par le.moien' de.s Individus, qu'ell
a crées pour cela capables d'engendrer. 0
pendant ils ne le font plu$ par une operado
fi violente; & cette même Nature énervée^
languilTante s'étonne; dit Pétrone, qu'd
4'empêched'agirielonfes intentions, &d'aj
river à fon but, ' I
In Sa$yr^ Qu<eritfe Naturn^ nec invertit,
oC'eA ce qui a donné quelquefois de fi grand
reflentimens à ces Illuftres Eunuques , quoi
avoit rendu tels des leur bas âge (ans leur coq
femement. Hermotime, qui étoit de 0
Lih. #. nombre , & des plus puiflans auprès de Xer
xés, contraintdans Hérodote celui, quiTi
voit ainfi expofé à cette taille , d'en faire au
tant à quatre fils qu'il avoit, les obUgeant en
fuite de traiter leur père ^e même. , Un 6a
\fcha fous les Ottomans, faifoitfde dépit tran
cher la tête à des^ efclavés, ou à des prifon
mers, autant ^e fois qu'il relTentoit les ineom<
moditès de ce retramrhement. Et Halis por
tant le même titre, fe mocqua du Courier
17. hifi.
DES EUNUQUES. ©^^
in hii anoonçoit fcomAeune (bitmauvaire
ouvellc, h prife de la ville de Strigonie par
s Chrétiens, Fan mil cinq cens cinquante-
X ; lui difànt qu'il avcdt bien fait une autre
erte , lors qu'on ]ui avoit enlevé la plus im-
ortfinte pièce qu'il eût. Pour Sinan Bafcha
l ne pouvoit pas s'en p]:endre à peiibnne, ni
ittribuer cette diigrace qu'à une pure infor-
une, puifque Paul Jove nous apprend que
X ûit une Truye qui le châtra; comme il
iormottà l'ombre dès là plus tendre jeunefle.
Peutêtre voudriés-vûus que j'allongeafle
un peu cette Lettre, en vous parlant de la ca-
(Vradon des femmes, puilqu'elle fe pratique
fur leur (èxe, auffi bien que fur le nôtre , par
les Egyptiens, les Juifs, TesPerfes, &lesA-
byffins. L'on veut, qu'il y en ait de deux fa-
çons, quand on leur ôte les mammelles, &
quand on leur rétranche cette hyperfarcofe^
ou cxcroilEuice des Nymphes. Jean Leoniib.^
dît qu'il y a pour cela des femmes, qui vont^*^^*
criant parles mes du Caire, & dont l'office
cft de couper cette crê^e aux filles , félon qu'il
étroitement enjoint' par la Loi de Maho*
Dec Belon écrit néanmoins, qu'il n'y aLj.crp.
^ acres que les Perficnnes fiir^ùui cela s'excr-
te, & que c'eft eii cette confidération, qu'el-
entmt dans les Mofquées, ce qui n'eft
2^6 LETTRE CXn. DES EUNUQUES.
pas permis aux Turques. Cette opération
fiiit fans doute , pour s'oppofei; au crime di
Tribades: qui font ce qu'Ariftote & AthenJ
^.ieMjf. attribuent auffi aux Colombes. Cumfefe fi
^7,19x4. «^fe^7«^«»f , «»^^ wa hypenemia^fubventane
five irrita. Maiâ ce retranchement qui fe faj
AAt^. eft plutôt une etpece de Circoncifion, qu'u
'^* véritable châtrement puifque celles qui j
fouf&ent n'en font pas moins propres a la gt
nération. Car l'on abufe du mot, qui a m^
me été tranfporté aux plantes, qu'on pei
bien châtrer , puifque Palladius attribua aux P{
ftachiers des accouplemens de mâle à J(emell<
Anmia. Tant y a que comme l'on impute à Semirs
^^ mis, d'avoir la première fait ôter aux hon;
mes ce qui les. diftinguoit de fon icxe; ui
i2.DffiÎp. Roi de Lydie que l'Hiflorien Xanthus appel
le Gyges dans Hefychius Illuftrius, & <\\xh
\ thepée nomme Ândramytis, fut auffi le pn
L. j.cjilt. mier qui s'avifa de châtrer des femmes. E
' je finirai par cette remarque dfe Pline, que 1
Ton châtre un Rat, il fait fuïr tous les autre
qui abandonnent leur fejour ordinaire.
DVN\
3K 3K- )R 2f7
D'UNE DISPUTE.
LETTRE CXIH,
MONSIEUR,
C) que yous m'écrives eft, très vrai , qu'il
y a une (cience Polémique Se guerrière^
ou Ton n'emploie que la langue pour toutes
armes, & ouïes rufès & la mine hardie triom^
pheot quelquefois contre toute raiibn. Cela
s'eftvûdansladifpute, dont le brait eft allé
}u(qu'àvous, vous pouvant aflurer, que ja*
mais combat de cette nature ne fut plus opi-
niâtre, bien qu'il ne s'y tirât que des coups
de canon (ans boulet) propres à étonner pat
leur fiin, mais iàns effet. Le commence-
ment fut comme une petite efcarmouchei
Se une l^ere velitation; auffi fe pafla - t-;elle
entre deux jeunes hommes y dont l'un prefle
par im argument, qu'il ne pouvôit foudr^
le contenta de répondre avec affcz de louable
ingénuité > que fdon Ariftofe même l'on ne ^
devoir pas abandonner une bonne opinion^ f^^^^f^
encore qu'on ne pût pas répondre fur le r'^^'^*^^
2^8 LETTRE CXIII.
champ à de certaines obje^ons, qui (urprc
ncnt. Je me fouvfns alors de ce que j'avc
lu depuis peu d'un Philolbphe Arabe de trci
grande réputation, qui ufoit affezfouvent <
Semisa. cetf e reperde ; Je n*ai point pour Theure jw
.*''• fente de réponfe à vous donner^ quaùd j'ai
rai davantage penfé à vos raifons, peutêt^
que je pourrai vous fàtisfdire. Il fàitt ûvouctj
que de femblables retenues me plaiTent , iu2
tout, quand il eft queftion, comme alors^
de défendre des propofitions hardies & em-
brouillées. En effet les Paradoxes, félon
moi, ne (ont bons, que pour le Cabinet. Ce
ibntdes médailles, qui n*ont pas cours par*
mi le peuple, & qui ne fe débitent guères
dans k^ grandes affembléés, où Ton ne re-
çoit pour bonne monnoie que les (^wions
communes, & les fentimens vulgaires. Vous
jugés bien, que je pouiToisici ftire valoir la
Sceptique; . mais il vaut mieux vous conten-
ter, puifque vous me demandés autre diofe.
Apres un fi paifible procédé , nous famcs
^ ' étonnés de^ voir fe préfenter fur ks rangs va-
tre inflexible Se inébranlable Milon, fe plai-
gnant, qu'on abandonnoit la meilleure eau-
fe du monde. Repente enimfe^ tmupÊomfer-
pem ètatibulis ^ oêuUs tminentilms^ mflàtocol'
/p, tumidis cervicihks^ mhdit. £t comme
\
D'UNE DISPUTE. 3^9
Tautre côté avoïc entre Ces SecH^teurs un auffi
hardi champion que lui, qui entra auilien li-
ce pour &ire tête à tous venans ,ronvit auflitôt
deux partis formés, n'y aiant prefque perfonne)
qui ^emeurSt neutre depuis cela. Repré*
ienc^-vous donc, qu'il fe fit en un inftant là
plus tumultueufe conte Aation, qu'on fepuif-
ie imaginer, & véritablement je fuis perfua*.
déy que jamais Zenon Eleate, ni Euclide de
NIégare, qu'on nous donne pour Fondateurs
de kSeâeEriftique, oucontentieufe, n'ont
difputé avec tant d'ardeur, ni tant d'opiniâ-
treté,. Le bon eft, que l'un & l'autre Te-
nait ne (bngeapt prefque plus qu'à fe dire les
plus outrageufes & vilaines paroles, dont ils
fepouvoient avifer, auroient bientôt perdu la
ITrtmiontane. Car ils fe failbient des deman-
des de (i peu de rapport à la queAion'propo-
(ce, & elles étoient fuivies de réponfes fiab-
furdes, qu'on voioit manifeftement, qu'ils
ne fe fouvenoient plus du thème, qui les a*
voie mis fi fort à l'eflbn Certes Ton peut di-
re d'eux fans in jùitice, le mot que Lucien at-
tribué à DemonaAe, Horum alter hircum
mulgere^ alter cribrum Jùppmere videbatur.
Enâi chacun fe voulut mêler d'en dire ion a-
vis avec la même violence des premiers , & ,
s'ôtaot la parole le$ uns aux autres, l'on eût
260 î. E T T R K C Xïlï.
pu croire, que c*ctoît d'eiK, que FEcclefu
Câp.}. fte avôit écrit, MunJum traiiàit SJpupatici
eorum. Il arriva là deflus ce qu'ohvous
rapporté ^ que fur le démenti donné brufqud
ment par un échauffé, qui, manquant d
raifons, proteftoit nésuimoins comme lel
' bons Chicaneurs, qu'il en fi3umiroit entera
& lieu , il lui fut repartie par unibufiHer, foii
ac.e/!.ff;r.d'impulfion^ ibit d'application, (^hoc quU
l-h^^tt^interfit^ fituos digitos noviy certè haies /tà^
Ju(fum ) qui mit les chofes à la dernière con-
fufion. Je ne pus m'empècher de rire, quand
j'ouïs prononcer par cet homme de maiO;
ybrf^JEcjé' E0(nampoftfiacTU ^et^jummvoce lacejfas.
Car il étoit difficfle de rien dire dans le pats
Latin de plus approprié à l'aéUon.
Or pour vous contenter, j'achèverai mon
récit, par ce que nous obfervaaies nôtre A-
mi commun & moi , qui dés le commence-
ment de la mêlée nous étions mis un peu à
l'écart. Nous remarquâmes dans le progrès,
comme des chofes de néant fembloîent deve-
nir importantes par la chaleur, dont elles i-
toîent débitées, & que félon les termes de
7. Sa$ur. Macrobe, Etiam ex jocis feriafacit violentiâ
i.uh. loquendL Nous primes garde , quelesphis
malfbndés en raifoo parloieùt toujours leplus
haut , nous foUvenant de la maxime de Quîn-
D'UNE DISPUTE. 26t
dlieD, Neeeffe eft content iofius lofuariSy quod
^M^are nmpt^: €f ajBUrmationenyfumitex
homÊmey qukqidd non hahet ex verH(àLe. En
effet |e crois, que c'eût çté un moindre œira^
de de Ëiire parler des muets > que de faire
Caire, ou feulement de modérer ces gens -ci,
Quelques uns nous divertirent grandement,
que nous confidérions fe piquer davantage
du iilence de leurs adversaires, -s'ils man-
quoient à leur répondre, que de toutes les
inîures, qu'ils extorquoient fouvent d'eux à
la fin, MtdUrummorey quaconvit^um quamfi*
lentnm mabnt. Il y en eut un entre autres,
quenous vous nommerons de bouciie, qui
ié porta toujours contre les opinions reçues,
ne fe laiÛànt jamais aller au courant des au*
très; nous dîmes de lui, que s'il tomboit
dans la ri^ere, il faudroit l'aller chercher
côntremont , & bien loin au d^effus de fa chd-
te. Mais rien ne nous fcmbla plus plaifant,^
que l'artifice de beaucoup qui fe trouvant ré*
duiis à Textréoiité , & ne fâchant que répon-
dre, jetioient da la pouflîere aux yeux, em-
brouillant les chofes, & les portant dans des
obCburités telles, qu'on n'y connoiiToit non.
Ils meftoient en p^tique la rufe , dont fe fer-
vk Cacus contre Hercule, ne lui pouvant
plus réfiften
. a6i L Ç T T R"E CXlIt
FaucHmsingentemfumum^ fmrabiU HBu^
t ^Bi. Evomit, imohif^e Jamum caligme cmaty
ProfpeShtm eripiens ocuUs.
Enfin nous admirâmes l'impadenoe, jointe à
k (hipidité de ceux , qui ne comprenant rien
à ce qui fe difoit, ou ii mal, qu'ils en deve-
Qoient ridicules, ne laiflbient pas de trouved
des Ântagoniftes. Nous remarquions pour^
tant, que ces derniers, qui s'efforçoient de
rendre des ftupides capables de raiibn, é-
toîenc les plus mal avifcs, de vouloir contre
le précepte de Py thagore écrire fur de la nei-
ge, qu, comme il Tinterprétoit, entrepren-
dre Tinflruâion de gens fi grofliers, qu'ils ne
peuvent tirer aucun profit de ce qu'en vain
f on tâche de leur fiûre comprendre.
Quand vous ne (auriés pas leprindpdfujct
de lagran4e conteflation, je ne vousenman-
derois rien, parce qu'il y avoit je ne fid quoi
de fcandaleux, ou pour le moins d'an peu
chatQiulleux dans la politique. Mais je vous
dirai bien, que par incident l'on parla des no-
donscommunes, & de ces jugemens du peu-
ple, qu'il fonde bien plus fur le rappot des
îèns, que fur la raifon. Cet article pafTa le
plus doucement de tous par l'autorité d*Ha-
race, que tous ces gens refpeâoient fort,
ip, h l ^ Jtaerdum vulgus reOum vidct, tft ubipeccat.
D'UNE piSPUTH. i63
Ce ne fiit néemmoins qu'âpres qu'un AArblo-
gue fe fut plairainioeRt|;endarmé^ fur la vraie
caufe qui Eût, que les fens l'emportent fi fou- ^- f • ^fi^-
vent conore la rsufoo, foûtenam après Ptolot^i^'*'
mée, q[u'ilavoit toujours en bouche, que la '
Lune édfoit ceby paixe qu'elle domine les
fens y & qu'elle a bien plus d'efficace 4juè Mer-
cure , , qui préfide fur nôtre raifpm II y eût
un petit homme, qui voulut s'élever làdefTus
contre la Judiciaire, dont il étoit prêt de
montrer la vanité; mais il fut contraint de
diijparoitre, parce que Ptolomée avoitlàtrop
de Pardfans, ou de gens, qui faifoient mine
de Tètre, poor acquérir la réputation de Sa-
vans. Kous l'ouïmes, qui murmuroit, en
fortant, de l'injuftice, qu'on lui rendoit; &
comme le foufflet, qui mit tout en defordre ,
fui vit incominent , nous primes aufïi bien que
lui congé de la compagnie; mais en cela dif^
férement, queneus avions plus d'envie de ri*
rc, que de nous fâcher.
/ •
3G 3^ 3G
R ni]
^54 LETTRE CXIV.
D'UNE
LAIDE DEVENUE BELLE.
LETTRE CXIV.
L
MONSIEUR,
e changement de cette femm^^ ' que vous
nommés merveilleux, pour être dev^
nuè fi belle de laide qu'elle vcus paroilfoit
auparavant^ n'eft pas une chi>(è nouvelle,
encore que ie la reconnoiflfe peur très confr
^1- dérable. Paufanias écrit, qu'Arifton Roidc
Sparte, épôufa lia plus laide <!^ dUgraciée de
toutes' les filles de Lacedemone, qui parut
depuis, étant femme, d'une beauté fi excel-
lente & fî raviflante, qu'oc tenoît, quç de-
puis celle-qui fut cauTe dei'embralemenc de
Troye, la Grèce n'avoit rien vu dans foafexe
^èfi accompli. Elle avoit époufé en premier
» res noces un Agctus, au rapport d'Hcrcdotei
qui attribue ce prpdigieux changement à une
efpece de mjracle, fa nourrice aiant été foi-
gneufe de la porter, lors qu'elle étoit enco-
re petite tous les matins, au Temple d'He-
D'UNE LAIDE DEVENUE BELtE.'â^ç' ;
me, qu'elle invoquoit en (a Ëiveur. Tacî-
cditaofli, que Livia femme de Drufus, &4^^m.
œur de Germanicus, fut en Ci jeuneÛe fort
e&gréable Qiais qu'un peu après elle paffoit
kns Rome pour la pliis belle de Ton tems,
Forma hdtio atatis tndecora , mqx pulchritu^
hnepractUebat, Etjepenfe, quejepourrois
iamerlepion à ces HiAoriens, par des éve*
démens à peu prés femblables à ceux, qu'ils
rapportent, fi je ne craignois d'offqnfer des
peiîbnnes, qui ne peuvent fouffrir, qu'on
dife d'elles, que jamais elles aient été laides.
Mais prénés garde, que cette Beauté, que
vous prifés tant, ne Ibit de celles, où TArt
furaionte la Nature, & qu'on peut nommer
de be8\ux menfonges. Pour moi j'ai l'aver^ '
fion pour ces faufles beautés, comme pour
la faulTc monnoie; &, (ans être Hçrétique
IcoQomaque , je fuis en ceci très ennemi ^
des Images. Les femmes; qui ne font a-
gréables que par artifice, n'ont garde de fai-
re comme Venus, qui fut la première des
trois Déeffes à fe dépouiller devant Paris. £l*
les fe cachent au contraire fous du blanc &
du rouge emprunté, pour néanmoifis fe faire
voir, & tout ce que le meilleur Peiiitre peut
feire en les repréfentant, c'eft de tirer une
cc^ie de kur vifage fur iine autre peinture
^ R V
i
atf« LETTRE CXIV.
He pouvant pas aUer après le naturel. Cran*
bien eh connraffons* nous ^ qui A'aiaot app^
remment que vint ans de jour, fe trouvent
en avoir quarante & cinquante la nuit. A la
vérité elles remportent cet avantage de fe
pouvoir vanter, que fans être redevables à
la Nature comme d'autres, leurs bonnes gra-
ee font Touvrage de leurs mains.
Or s'il fe peut, qu'on voit de laides beau-
tés, à quoi fe rapporte le mot mKK(Xf<r)^poç,
Ton ne mentira pas d'ajouter, qu'il y en a '
aufRjdetrèsdangereufes. Les plus agréables
couleurs du monde, mêlées d'or & d'acKur, re-
Iui(ent quelquefois fur la peau d*un Serpent:
Et l'Aconit fi fort à craindre, fleurit plus a-
gréablemént, que beaucoup de plantes très |
utiles.^ Il fort des yeux d'une belle femme I
de certains raions, qui comme ceux de la |
Lune font une infinité de fous, & de mala- 1
des. * Ou, pour mieux dire, elle n'a point
de partiel fur elle, jufqu'au moindre de fes '
cheveux , qui n'aient d'âffez puiflans charmes i
pour captiver le plus fage des hommes. C eft
ce qui faifbit écrire à Mufée, repréfentantla
beauté de celle, qui obligeoitftfouvent Lean- i
dre â trayerfer l'Hellefpont, que tout le corps
de cette û\\e étoit fu rempli de différentes |
8^^**^^^ qu'apparemment ceux^ quiravoiene
i
D'UNE LAIDE DEVENUE BELLE. 267
pr&!edé s'étoieat trompés en les reduif^nt
au ncxnh^ de trois. Et fur ce même fonde-
ment y Âriftenete décrivant les perfeélions de £. /. ^jt.
Cydippe maitrefle d'Âcôntius; ajOTùre^ que
fes yeux feuls non pontens des trois Grâces
d^lefiode, eti ont cent, qui ne les abandon-
nent point Quoiqu'il en foit, l'on ne fau^
roit nier, que tout ce que la force la plus ab-
foluC; oulaRhétorique la plusperfuafive, peu-
vent obtenir fur nous avec beaucoup de pei-
ne & de refiflance, le fexe, qui a la beauté
en partage, ne, nous le faflfe exécuter d'un n
(èulcUnd'œil fans aucune répugnance. Jeme^
veux taire lâdeflfus deSalomon&defesfem- . «
blablcs, pour vous rapporter feulement ce
ui empèdia le grand^bduifleur Mahomet d'al-
er en Perfe, aiant avoué, que Tappréhen-
fion lèule des femmes de ce pa!s là étoit cau-
fe, qu'd s'abflenoit d'un tel yoiage, parce
qu^elles étoient fi pleines d'attraits, que les
Anges mêmes en pou voient devenir amou-
reux, & s'aflujettir à elles. Les Théâtres ont
été de tout tems occupés à repréfenter cette
abfolnë puiflance des belles fur nos volontés^
Se Tunique exemple de Cleopatre fuffira pour
nous fiure comprendre, jufqu'oû elle s'év
tend, puifque l'Hifloire nous aflfure, que
phiûeurs de fes Amans adietolent librement
?.
tes LETTRE CXIV.
une nuit d*élle au prix de leur propre vie:
Cleopatratant<ehbidinisfuit^ ut fape proftite'
rit; tanta ptikhritudinis y ut multi noÉfem iUi-
msy morte emerint* Ceft le texte d'Aurelius
Viâor- '
. Ce, que je viens de dire à l'avantage des
femmes de Perfe, m'oblige à remarquer,
, qu'adez d'autres contrées que laleury (e van-
tent d'avoir les plusi>elles du monde. La Chi-
ne attribua ce grand avantagea celles de la vil-
/ le de Nancheu qui eft de la province de Nao-
r. f^ ^ quin : De même dit le Père Alvaro . Semedo,
que les plus agréables Portugaifës^ont ordi-
T>u Loir, nairement de la ville de Guiniaranez. Des Rela-
tion modernes donnent leprix, dont nous
parlons^ auxThebaihes, & d'autres aux lo-
^- fulaires de Chio. Les; plus rares beautés du
^ ^' ^- 74' Serrail de Conftantinople , viennent de Cir-
çaffiQ & de Géorgie vers Tandenne Colchidc,
& fi ce que Belon écrit eft véritable, que dans
tout l'Etat du Grand Seigneur, les femmes
(e peignent de jaune les cuifTes, Se ce qui efl
au defliis jufqu'au nombril, elles ajoutent eg-
core cet artifice au naturel/ Surquoi l'on peut
obferver, que cette beauté, qui caufe Fa-
mour, Se qui excite en nous de fi^ violentes
pafl^ons, n'eA pas uniforme^ ni regardée
d'un même oeil par tout. La jaunilTe des
DUNE LAIDE DEVENUE BELLE. 259
Turques Vraifemblablement ne nous plairok j> Ganz.
pas ; non plus que les taches des Irlaidoifes i
qui pafTent chez elles pour d'autant phis bel-
les , qu'elles ont fur la peau davantage de cas
marqueteries à b fiiçon des Truittes. ' Ceft Orat. i^
ainfi que les femmes de Thrace fe couvroient,
dutetœdeDionChryibftome^ d'un nombre
deSdgoiates, ou Balafïres, proportionné au
defu-^ qu'elles avoient de faire paroitre leur
nobleflfe^ Se (ans doute d'augmenter par là
leur beauté. L'on auroit peine à le crok^ , ^
fi les volages de long cûurs ne nous avoient ^
Ëtit voir des perfonnes avec des vifages trbués
& découpés par taillades, exprès pouren^ugf-
menter les grâces. Le nés camus des Mores, ^' f*
auili bien que des femmes de Tartarie, fé-
lon Rubruquis , les fidt eftimer plus aimables,
& la noifceur des Ethiopiennes, de rpemc^^ '*«>'•
que de celles de Groenland, puifque nous ap- Q^auiin.
prenons, que nonobftant fon voifinage àwL.^.
Pôle, il y nait des Nègres comme en Guinée,
a fes charmes auiTi pûii&ns que la blancheur
parmi nous, & la couleur olivâtre en beau-
coup de lieux. ' Car je ne fui$ pas 4e l'opini*
on de Fauianias, que la Venus Noire, ou
Meleoide, d'Arcadie n'eftt ce furnom, qu'à
caufé que les ténèbres de la nûitfemblen^de- "
llinées aux plaifu*s, qui fe prennent avec les i
270 LETTRE CXIV.
femmes. Je penfe que la principale raifoo
de cent appellation fe doit tirer de ce que les
plus poires ou bazannées ont leurs attraits, &
ce qui les (ait rechercher^ de même que les,
plus blanches^ ou les plus ven^eilles, n'y
aiaot point de couleurs, que Cupidon n em-
ploie pour faire voir fa toute-puiflànce. £01
vérité l'Italien a fort bien dit, que tout! cequi
plait efl toujours beau, ou plus gendmeot
encore, mnèhello^lcKèiello^ wuiûuelck]
place. Toute la di verfité , qui s'y trouve dé-
pend du lieu, du tems, & des peribnocs^
ce que vous favés que j'ai aflez amplemeQt&
Icepdquement fidt voir ailleurs.
L'on pourroit douter là deffuç, que la
Bçauté fût quelque diofe de réel, & de cer-
tain , puifque ni la proportion àes membreS)
ni leur couleur, qui compofent ùl definidoo,
n'ont rien d'arrêté. Ufembleque, coniidc-
réedelaâçon, elle ne foit qu'un pur ouvra-
ge de nôtre imaginatiqp, fujette à mille va-
riétés par les drconAances, que nous venons
de toucher. Mais donnons lui toute l'exi-
Aence, que fes plus gtands admirateurs lui
attribuent , ils feront contraints d'avoucTi
qu'elle eft fujette à de telleis diâGérences,
qu'on ne la reconnoit pas d'un lieu à i'autr^
ni fouvent en elle même. £Ue fe contente
D'UNE LAJDE DEVENUE BELLE. 271
uelquefois d'éclairer un peucommela Lune
ins échauffer, en d'autres rencontres elle é*
louît & embrafe coitanie un Soleil ardent.
^oiqu'il en foit, fans rien exagérer davan-
age, celle, dont vous parlés, mérite d'être.
egardée d'un oeil tel que le vôtre. Vous y
erres bientôt une autre changement fort op^
K>Ieàcdui, qui vous a donné ta;it d'étonné-
DcnL C'eftceljLii qu'un peu d'années vous
eront remarquer; celui, qui fàifoit pleurer
^elenc à (on miroir, & le même, qui l'o^
)ljgeoit à noitamer le Tems fon trotfiéme,
[>u quatrième raviflfeur, car le nombre n'en
^ pas bien confiant. Etrange forte de rapt,
où l'on vQJj^Helene enleyée à Hélène mê-
me; & csM que les trois parties du Mon-
de, quifiûfeient fon tout alors, reconnurent
pour la plus belle de fon fiécle, chercher fon
vilàge àms une.glace de miroir, qui ne lui ^ -
repréfente plus rien que d'affreux. Cette pe-
tite moralité me fera finir par une autre qui
touche l'obligation, qu'ont les belles perfon-
œsfi fusettes au dhangement, que nous ve-
nons de coirfidérer, aie parer de la Vertu, qui '
œchange point. Sileursbonnesgracesdetous
tttés follidtées y trouvent de la répugnance^
( Ufejl cum forma magna puâidtùe ) p^ 2^^^
Hir. beauté , qui confiAe en proportion , bien
a?»
LETTRE CXIV.
grte am.
que fes méfures foient différentes, a par a
rapport, & par cet ordre, autant de coovo
nance avec la Vertu, que de contrariété avec
le vice dëreglé & defordonné en toutes fes
parties. Et la faleté de celui-ci leur donne
ra étant vertueufes, la même averl'jooi
qu'on prend des boues & des ordures, lors
qu'on a 4e beaux habits. Le pi us licenricui
des Poètes a été contraint de reconnoitre lo
bligation qu'ont les femmes d'aimer la Venu
qui cft de leur fexe.
Ovil jJe Ipfa quoque &* cuitu eft^ &' nomme femm
Virtus.
Car pour les hommes, comme ils font tort
à feit méprifiibles, s'ils ne fondrais de w
A vîro te Divinité, qui tient d'eux le nom quelle
porte, ce leur eft d'ailleurs une grande hon-
te, fi hors de k bonne mine, ils recher-
_chent quelque recommandation dans labe»
té. La petite taille, jointe à la laideur à
Bertrand du Guefclin , ne rempêchërent pa
d'être Connétable de France, & ne le fircBl
jamais moins eftîmer. L'on a dit au conirt
re en (a faveur, que la Nature iembloit U
voir rendu tel, de crainte, qu'il eut queiqt*
diofe de commun avec les femmes. Et si
eût confumé toutes les matiqées à & coi^
d'une perruque, lui qui n'ctoit pas ni z<M
virtas.
À.
D'UNE LAIDE DEVENUE BELLE. 273
il n'eût jamais mérité la lampe inexringuibli^ '
m la iepulture, que le Roi foii- maitre lui fit
donner à Tes pieds dans S. Denis. Un Ca- -
valier fe trompe fort, s'il croit par des aju-
démens efféminés, fefiure regarder plus fii-
rorablement des Dames. Venus leur ap*
prend à mettre leur grandes affedtions en..
des pcrfonnes Martiales. Et Tart niême d'ai-
mer leur enleigne à méprifer ceux > qui a£fe- , r
tient une trop curieufe mignardife.
SeJ vkiite viros cukumfbrmamque profeffos^ OoU. j.
Quiquefuàspottunt in ftatione comas. * «'•
Seneque le plaignait de fon tems, que les^^^
femmes avoicnt entrepris fur le métier des
hommes, Aîieo perverfum commenta genus
impuJiciti^^ viras inemt. Il aoit que c'eft^W»
ce qui les rcndoit ibjetes aux Goute^, & à
laPekde, comm^ noxxs y^ia faminam èxue- ^
nint j damnatiB funt morbis virilibus. La
chaoce a bien tourné depuis , ce font aujourd*
hiii les hommes, qui conteftent aux femmes
ce qu'elles ont de plus recherché dans leurs
parures, & de plus mol dans leurs /Compor-
temens.
m
oif.titxt-îr
TtmtVJLFm.L
S
•
274 LETTRE CXV
DU REClt D'UN OUVRAG
LETTRE CXV.
MONSIEUR, .
II cft vrai que je me fuis inopinément tn»
vc à la Icdlurc de Iccrit, dont Ton vousi
parlé. Ce divertifTcmcnt n'eft pas des plu
àmongrt, parce que j'appréhende toûjaï
qu'on ne m'imporc en prononçant avec frc]
d'affeibtioii, & d'einphalb, ce qu'on veu
feire'paffer pour cxccllentj ou avec trop «
négligence , & quelquefois de malignité, a
^u'on defii c expofcr au mépris. Car vou
n'ignorés pas le tort, que peut faire à un
Ouvrage cette deniicrc malice, & le julte
fujet, qu'eût Plîiloxenc, de cafter le tnvà
de ces Podcrs, qui recitoient mal fes ver^
^ leur proteftant, qu'il traiteroit auOi defav^n-
tageufemcnt leur marchandilè, qu'ils &i
foient lafienne. Jevous parle librement deb
forte, comme à celui, qui s'efl rencontra à;
des récits de l'une & de l'autre ùqon, d'où
vous m'avouïés au fortii- n'avoir pas tin;
/
DU RECIT 0'UN OUVRAGE.
' ade
27y
fatisfaâion. En effet le ion, rqui
1 is firape l'oreille n'eft pas le plus confidé-
|l&, pour bien juger d'une compofition,
. jKerieur, qui touche l'ame, eft bien plus
(portant, comme celui, qui fait inieux
^tir Tharmonie de cette cotnpofition dans
^ilencc qu'avec la voix, de quelque ma-
jore qu'elle foit emploiée. Les prononcia*
ins pompeufes & cmpoulées font bonnes
Mil le théâtre, & pour les perfonnes, quife
^^ lient d'un ton mélodieux , & d'une adîion,
^Vi le Tait bien accompagner. Des autres,
î veulent pénétrer plus avant ne s'arrêtent
là , & fàvcnt mieux tirer l'agrément & le
fit d'une pièce d'étude, par la lefture
iuecte, ou l'on n'emploie que la vue, que
r tout ce que la vive voix peut avoir d'arti-
fice & de charmes. ^ Tant y a que Pécrit qui
îious fut recité, regardant la Morale, je ne
jugeai pas qu'il eût cette force, que demap-
dok Ariilon en tous ceux de cette nature
quand il difoit, qu'un bain, & un difcours
noral n'étôient ûc nulle confidération, fi
1 Lia & l'autre ne nous nettoioient & ne nous
purgeoîent. Pour ce qui concerne iTilocu-
tiûo, elle me parut afTez pafTable, mais non
pas telle, que Quelques uns Tont publiée.
In tout cas c'eft la dernière chofe à quoi l'on
-S ij
.^
:\
> J
ijS ' L E T T RE CXV.
devroit prendre garde , il me femble , dans ,
produdlibns dé cette nature; de même,
encore un ancien, qu'on ne s'attache guc.^
à obferver la beauté delà coupe, qu'apc^
avoir bien goûté ce qui ctoit dedans, &
tout le plaifir que le boire peut donner. .
plupart du monde &it fon capital de ce q
ne doit .être que l'accefloirc. L'on négli
la penfée, pour donner toute fon attentif-
au choix des termes, & à la belle manier*
de s'expliquer; diramùs ut mtmerus periaà
cmftet, non curamus ut Jenfus ; pîerique m
cejfaria deferunt^ àumfpecinfafeBantur. 9
par un foin impertinent l'on tombe dans le
defeut du Rhéteur Mufa, dont Sencque dit
encore multum hahuit ingenii, nihil corJu,^
qu'il faifoit paroitre aflez de pointe d'elprit,
nwis nul jugement. Certes la Grèce, de'
qui nous tenons toutes les fciences , & pani-
culieren»ent l'Eloquence, donnoit bien une
autre leçon par ce, tableau célèbre, qu'elle
nomma HenaatAeàe y où Pallas & Mercurt
mdiflblublement joints & compliqués, ea-
leignoient, que l'éloquence Alafagcfle, la
belle expreffion & la bonne penfée, ne fc
doiveht jamais féparer: Et les Egyptiens eu-
rent vraifemblablement le m<^me fentiment,
quand ils conûcrèrent au Dieu Harpocratele
Dû RECIT D'UN OUVRAGE. «77
écher^quîrepréfcntelalangueparfesfeiùlles^
: le cœur par fon fruit; pour donner à en-
mdre , qu'il ûut fe taire , ou quand on par-
; y né dire jamais rien que de bien médité^
: qui forte du cœur, d'où félon eux par*
>ient toutes les bonnes penfees.
Cette pièce ne laifla pas de trouver y fuî-
anc la coutume^ un fort grand applaudiflfe-
Qcnt^ I] y eût néanmoins quelques - uns des
uditeurs, qui pour faire les fuffifans voulu*
ent reprendre des cHo(es, dont la corredHon:
toit à mon fens injulle & impertinente. Ils
rouvoient 4 redire fur un petit jeu des mots
iffez naturel^ & qui n'étoit point trop reqher-
:hé, préfuppofant, que toute allufion de
paroles étoit vicieufedansun difcours ferieux.
|e ne pus m'empêcher, de leur maintenir,
\uc la maxime étoit faufle, jprife fi gépéra-
lement, n'y aiant que Texcés ou la mauvaife
application de cette figure^ qu'on doive con-
danner. Je leur fis voir , que Platon & Ari-
(bte , non plus qu'affez d'autres des plus
grands Auteurs, que nous aions, n'avoient
pas fait difficul^ d'en ufer dans les plus itn-
portantes matières qu'ils euffent traitées. Et
parce que je Êivois^ qu'ils avoient Virgile en
ïingulicre vénération, & que je connoilTois
S iij
/,
».
f'
it
â78
L E T T R E CXV.
leur portée, je leur dtai ce vers du prcmia
livre de l'Enéide: |
Haud aliter puppef^e tu^j puhefque tuo'
TUtM»
que ce Poctp , fi exadl en toutes fcs dicïoas
fait prononcer à Venus parlant à fon fils Ence
de chofes très ferieufes. Si cft- ce que perJ
fonne ne s'cft avifé d'accufer Virgile d'avoir
fait de' ces deux mots puppes & puùes uo jeu,
qui feroit d'autant plus ridicule, û ce quils
a\rançoient ctoit récevablc , que la pocfiedoic
être en cela bien plus retenue que la proie-
irncfaut pas laiffer d'avouer pourtant, noa
feulement que cette figure trop fréquente^ ou
recherchée avec trop de loin , eft à blainerî
mais qu'il n'y en a point même dans toutrâfO
des Rhéteurs que le mauvais emploi ne ren-
de condanhables. Les figures font des cou^
leurs d'oraifon, qui entretic dans la Rhétori-
que, comme la Chromatique dans la Mufi*
que, qui la rend quelquefois plus douce^ &
plus agréable, & qui trop repétée ramollit,
& la fait méprifer. C'eft pourquoi Ton peut
foûtenir d'un difcoursexcelTif en figures, de
quelque namre qu'elles foicnt, que pour è
tre trop fardé il en eft laid, <Sc dire à ccuïi
qui en abiifent, le mot adrcffé à ce )cu|ie
Pafteur: ^ 4
A-
r,
DU RECIT D'UN dUVRAGE. 879
nmiitim né creJe colorL yirgtd.2.
Mais nous devons aufR tenir pour conAant^
qu'il n'y a point de figure d'oraifonr, qui foit
abloknncnt à rejetter , puifqu'elles n*ont été
OLites inventées que pour embellir roraifon,
*:<: pour faire on des grands omemens de Té-
loqiience. Qui cfoirôit que la Redondance^ ,
oulePlconafme, fuffent recevables ? Ilfem- ' *
ble qull n y ait point de fuperfluité, qu'on
doive Ibu ffrir , fi ce n'eft quelquefois celle de
la table. Cependant cette figuré a bonne grâ-
ce^ quand TOrateur la fait bien emploier..
L'obicurité eft un vice d autant plus grand,
qu on ne parle que pour fe faire entendre ; Et
néanmoins cette même obfcuritê, qui acT
compagne la Réticence, devient recomman-
dabJe, lors qu'on veut donner de la crainte,. ^ .
pource que toutes chofes paroifient plus .'
grandes, & plus ^tonnantes dans les ténè-
bres, qu'elles ne font en plein jour. Et 11-
diodfme qu'on doit fi peu mettre en ufagc, '
& qui eft fi voii in du vice, dit Seneq\ie, ne
iflc pas d être par lui placé entre les vertus,
>nt les Rhéteurs prennent quelquefois plai-P^f»'"- '
de rendre leur difcours plus agréable :^'^^^'
diotifinus efi inter Oratorias virtutesy res qua
tro froçciUt. Tant il eft vrai, qu'il n'y a ,
>int de il bafTe figure, nidefi décriée, qui
S iiij
i<
280
LETTRE CXV.
ne puiâe en de certains endroits relever uni
pièce d'éloquence.
Si vous mè demandés , quel profit je tiraj
d'une déclamation > que je voulus bien de^
fendre de là forte? jevous repondrai franches
mçBty que je rfy apris rien autre choie, qu'4
^ prendîre patience, durant un très fterilc, trci
deibrdonnéÀ très ennuieux reci t. Je regrets
'^ tai fort de ne pouvoir dormir, comme 1 oo,
fait quelquefois au Sermon j car j'euffe pal
- prendre un peu de ce doux repos ians beau-
coup hazarder, la pièce, quon lifoit n'aiane
rien de ce qu'oii a dit des Oraiibns de Sève
, rus Caffius, qui ne permettoient pas la mom-
dre diftradtion à fes Auditeurs ^ Ians un nota
ble dommage^ & tans faire de grandes pertes^
Stme. m ddeà nihilerat in quo audit or fine àamno aïiqmi
Ftffttt. ageret. Mais la plus inlupportable choie de
tout ce que j'eus à fouftrir, ce fut le flus de
bouche dun homme > qui me vint aborder
au fortir , comme pour &ire les honneurs de
la maifon. Sans mentir je ci ois que cctoit
de cette forte d'Hirondelles , que Pythagore
vouloit parler, quand il dcfendoit à fes difci-
pies d*en recevoir fous le toit de leurs logis.
Une perfonne qui en fut importunée comme
moi, me dit de bonne grâce, lors que nous
fumes délivrés de cet importun j Voilà un
Uh.i.
DU RECIT D'UN OUVRAÇaE. agi
homme^ qui fait fort bien parler, c'dldom*
mage, qu'il ne fâche aufli bien écouter, &
fe taire. En vérité la bouche ne lui avoit
point fermé ^depuis fon abord, fans permet-
tre qu'il ùmit de la nôtre la moindre réponfede
celles , que nous eûme^ntention de lui faire.
EAilpoflible, cher ami, que la chofe du mon-
de y qui devroit être le plusen nôtre puifSince,
Quis minor efi autetn quam tacuiffe lahor ? ^'^'
foit néanmoins la plus difficile de toutes à re-^"*' ^
primer. le parle de la langue, quelaNatu*
re lèmble avoir fi biep renfermée par tant de
fones tours, & de murailfes, que nos dents
& nos lèvres forment comme pour la gai'der^
À qui cependant échape fi fouvent aux plus
c^jfcrets, qu'on a fidt une vertu héroïque de
fe lavoir taire.
Proximus iUe Dèo efi quifcit ratione tacere.
11 ne faut pas chercher parmi les Orateurs ce
demi- Dieu, leur excellence efi toute dans
la parole & dans le difcours: Il n y a que la
Philofophie, qui nous apprenne le fdence,
tel qull &ut le pratiquer, & fon Sage feul a
cet avantage de favoir fe taire à propos. C'eft 7- ^
ce que Macrobe a exprimé en ces termes, '
(' au i ujet 4'une fi louable tadtumitè, H<bc efi
uuâ de virtutibus PhilofopUa^ qiàactim Orator
non éditer qunm orando frobetur ^ Philofi^hus
S v
et.
:/
282
LETTRE CXV.
W
non minus tacendopro tempor^y quam hqutnâo
philnfophatur. Voici une leçon- importante^
<)ue donne fur cela le digne Précepteur de
Traa. de Trajan : Comme Socrate confèilloit de s'ab-
gorr. ilenir des viandes &des boiflbns , qui provo-
quent à eh ufer fans fairn^ fans foifr^ il Eut
de même contre l'intempérance de la langue.
& contre le vice de trop parler, éviter les propos
. I où prefque tous hommes ne fe plaiient que
trop- Avec ce régime un Cavalier fe rendra
plus modéré quand Ton fera fur le propos
des combats, & des exploits militaires. Ce-
^ lui, qui a mis fon plaiôr à voiager, & qui
s'eft acquis l'avantage d'avoir vu plus de Na-
tions & de pais que beaucoup d'autres^ s'era-
pâchera d'importuner les compagnies de
tou3 les périls, qu'il a courus foit par mer,
ibit par terre, ^décent remarques, qui ne
plaifentpasà'touUcmonde. Ne vous foii-
vient-il pas de celui qui fàifbit abandonner
le Cabinet de Meffieurs du Puy, autant de
fois qu'en fa préfence l'on tomboit fur le pro
pos des grands chemins ; parce qu'ouËre la le-
(Hure qu'il, avoit faite du traité de Nicolas
Berger touchant cettemadere, il avoit eu loin
. deconfidcrerendiverfesProvincesderEurope
les reftes de ces anciennes voies mi ! Jtaires des
Romains. Pcrfonne tfignoroit, que ce ne
^ ^
283
fliflent les plus illoftres marques qui nous re-
Aent de la grandeur de leur Empire^ & l'on^
ne méprifoitpas auiTi les obfervations de cet
homme. Mais il les repetoit fi fouvenc^ &
il le &i(bit toujours avec une prolixité fi en-
nuieuie; qu'il obligea fouvent les plus mode-
Aes, & les plus civils à le laifler feul.
PARATJ.ET.es mSTORIQUES.
LETTRE CXVI.
MONSIEUR,
CMi'eft pas fans fujet que je fonge à la re-
traite. Mon humeur m'y porte , mon
âge s'y accorde^ & la condition du tems, ce
qui comprend beaucoup de circonAances,
n'y répugne pas. Que je m'ioiagine, fmon
depldûr, pour le moins de coniblation, fi ^
l'un peut être ians l'autre, dans ce Temple Tem^
du Repos ^ où je me propo(e de paffer le re- pi"™ .
fte de mes jours, puifque les Romains lui^^"*^
en édifièrent autrefois comme à une très im-
portante Divinité. 11 me femble que Plutar-
384
LETTRE CXVI.
\\ *
Plancio.
que nomme cela quelque part , fe dreffer à fol
même une guirlande ou couronne de tran qiiîf
lité , TÎjç ctropa^iaç ceavrcZ ç^avov yrKt/M
Et certes c'eft couronner fa vie, de la fïm
ainfi, & triompher du monde en dépit il
, l'Envie, etiamfi invidia htentem imeniT-,
comme parle Quintilien. Mais ne croiet p ;
que je veuille abufer d'un repos tout à fait o
fif, & plongé dans unie honteufe faméantifc;
Oras. prtotium fueum nun^am erit oUofum^ non plus
Que celui de Ciceronj & puifque nous ne
tommes ici bas que pour Ta^fiion, qui dàcr
mine tous les Etres, que Dieu a produits, -i-
giffons courageufcment par cette paitie, qu^
la vieilleffe n'intereffé point, & qui feule,
çonime inmiortdle, peut donner à nôoc
nom quelque immortalité. Nous aurons al-
féz de tems pour nous repolèr, quand la Par
que l'ordonnera.
l/mga quiefcendi temporafata dabunt.
Et lors que ce Pluton furaqmmé j4geflMi^
nous aura fait cheminer où vont tous les peu
pies, ouqiiecet Or eus Quietalis^ pris pour
le minifh^ de la volonté divine, nous auri
aiis au lieu du dernier repos, nouslegoûterons
tous à loifir, & fans que perfonne y puilTe
apporter d'interruption.
<^ependant je veux vous Citisfidre, autant
Ovid.7.'
amù,L^é
!
PARALLELES HISTORIQUES. 28r
que je pourrai^ fur le fujet^ qui vous donne,
à ce que vous me témoignés par toutes vos
queitioDS^ tant d'inquiétude. Premièrement
tenés pckir un aphorifme très confiant dans
toute l'étendue de la Théologie^ quePhumili- .;
té & le profond refpeél, que nous aurons^our
les chofes divines y feront toujours plus agréa-
bles à Dieu^ que toutes les pointes d'efprit>
qui nous portent i examiner avec une trop
curieufe recherche ce qui concerne la Réli*
gion. Ce même Dieu nous auroit révélé ^ ,
lans doute beaucoup plus de myfteres, qu'il
n'a feit, s'il avoit voulu, que nous çn prit
fions connoil&nce. Et quand je me fouviens
de ce Jupiter révéré par les Grecs auprès de
Sparte fous le nom de Scotite, ou d'obfcur; ^^^^
je ne puis aflez admirer l'infolence de beau- ^^*
coup de Chrétiens, qui ofeht prononcer mil-
le particularités du Ciel, qu'il a voulu nous
tenir cachéesy comnie s'ils en avoicnt pris ';
depuis peu une plus par&ite connoilTance
que les autres , & qu'on ne leur pût pas dire
raifonnablement, quis nqvit fenfus Domini^ •
ont quis amjiliarius ejus ? Spuvenés-vous, je
vousfupplie, de la pieufe môdeflie de Simo- '
nide, i|ui nai^t demandé au Roi Hieron
qu'un }our ; pour traiter devant lui de l'eiTen-
ce divine, M en demanda deux, & puis trois
V
M
f
28<5
LETTRE CXVL
Hieodùr.
Ihar.
fabul.
en fuite, protcftant que plus il y penfoit,
plus il trouvoit de difficultés à s acquitter as
fa promeffe. Pour moi ie ne doute poitfj
que cette humble profeflion d ignorance n'aii
été beaucoup plus agréable su ibuverain
tout Payen qu'étoit Simonide, que l'infoîeoj
d'un Eunomius, & de cette elpece d'Arri
fesfedateurs, qui fe vantoicnt de connoitrc
Dieu aufli exaftement qu'il ie pouvoit com-
prendre l^i-même. Ceux, qui préllimenl
de pénétret jufqu aux plus fccrets confeils de
h Divinité, d'approfondir les plus cachés
myfteres de nôtre Reb'gion , & de rendre rai-
ion par ce moien, fans jamais fe mèprcndrei
detoutcequeleCréateurdu monde peut opé-
rer dans toute retendue de fa grâce ordinaire
ou extraordinaire, nefontpis fort éloignes
de la préfomtion ni de Timpieté de ces Hàt*
tiques. 1
Ce propos me jette infenfiblement daftf
run de vos doutes , s'il cft penii is de tirer qud-,
ques parallèles entre le Paganilme^ & le Chri^!
Âianifme, en comparant de certaines chol^
qui fe pratiquent dans la. vraie Religion, avec
ce qui étoît en ufage, oU qui s'obferve enco*
re parmi les Idolâtres* Je tombe d'accord,
qu'il faut être fort reteriu en cela, pour oc,
pas tranfporter indifcretement dans Jeruû-
F
PARALLELES HISTORIQUES. 287
lem les ordures Se les fiiperftitions d'Egypte. »
Mats je foûtiens, fjue jamais les Pères de TE-
lltle n'ont fait difficulté en quelque fiécle
que c'ait étéj de montrer, coinine le Diable a
toûjoujrs tâché de s attribuer le culte^ qiii
n cft dû qu'à Dieu j ufant de mille fin^eries,
pour imiter dans toutes les fâufles Religions, '
ce qu enleignc la bonne dans fa Liturgie, «& ' \.
ce qu elle prcicrit au fujet de fes cérémonies. «^
Ccft furquoi je me fuis déjà expliqué affez au
long au Traite de la Vertu des Payens, &^wi^'
daas une Lettre qui confidére quelques rap*
ports de ruiftoirc pro&ne àrla lainte. Pour ; '
JUS complaire j'en dirai encore ici quelque
lofe , fans répéter ce que vous aurés pu
)jr dans l'un ou 1 autre de ces deux endroits.
Déjà Ton ne liuroit nier, qu'on n'ait ob-
ré parmi les Gentils les mêmes laçrificeS;
les mêmes aufterités, que la Synagogue
préfcrivoit aux Juifs;- ce qui fe peut dire en-
core de la plûpat t des Sacremens de l'Eglife
L'on a trouvé la Cii-concifion en ufage dans - ^
beaucoup de Frovônces de TAmerique. L'en^
ncmi du genre humain^y eft fait & ailleurs
de faux martyrs , auffi zélés en appareiicc que
ceux , qui méritent de porter un nom fi glo-
eux. Et comme le nouveau monde avoit i^
vS Prêtres èc fcs Sacrificateurs, auffi bien
288
LETTRE CXVL
que fes Veftalcs & fes Réiigieufes : Les Ch
nois à Fautre bout de la terre ont encore ai
jourd'hui des^perfonnes de l'un & de ïmxx
fexe condcrées au culte de leurs Pagodes; t
Ton y voit des Monafteres fait d'homme
ibit de femmes , peu diflféren s , au rapport à
Perejarric., deceuxduChriftianiime. Mai
ce que Fauteur des Paralipomcncs à la don
4Jijf.c^f. 7iéme partie de TAmerique, & le Père Je
feph Âcofta recitent des Mexicains , eft li ei
près fur cefujet, qu'il ne peut pas letre da
vantage. Ils' font voir comme le Demoi
Vitzlipuzli fit des Mexicains Ion peuple élài
Pexcniple des liraâlites, les conduifânt cnri
rbn l'an de £tlut huit cens vint^ des pardâ
du Nort dans celle qu'on nomme à préfent la
nouvelle Efpagne, qu'il leur promit comnn
. un lieu de délices des le commencemcm ii
leur expédition. Il faifoi t porter la niche oïl
il repofoit fur 4in brancart , comme autrefoiî
FArche d'alliance, par quatre des principa
d'entre eux à qui il reveloit ce qui leur pou
voit arriver , leur préfci vant ce qu'ils devoicoi
faire. U fit auffi mourir ceux y qui parurcm
N . refi'aâaires à fes ordres, à rcxemple deDa-
dîan, Coré Se Abiron. Bref il paroit maDifeftc-
ment, difefnt-ils, qu'il prit plaifir à faire le
* fuige du vrai Dieu^ copiant tout ce qui fe paf
il
' I
PARALLEUES HISTORIQUES. 289
6 à la conduite des^ en&ns dllraël d^Egyptç
en Cànanée, qu'ils nommèrent la terre de
promiiTion. Et le P. Acofta ajoute, que£.j.
Von feulement à Mexico^ mais encore à Cuf-
co dans le Pérou, ce même fàliificateur a i-
mité tous les Sacremens avec leâ principales
cérémonies de FEglife, jufqu'à la Fête-Dieu
où fe fiiit la procelTion du faint Sacrement
D'autres Relations de l'une & l'autre Inde
vous feront voir, comme les Pèlerinages,
les Fotioxx préfens qui s'y font, la Confef
fion, le Batême, & les eaux luftrales, y
entêté en ulàge, avant 1? première décou-
verte ie tant de vaftes régions. Diogenc
voiant des tableaux & d'autre^ dons^ylpen^
dus dans un Temple par ceux, qui ayoient
évité le naufrage, s'eii moqua, dilant que
le nombre des autres, qui étoient péris non-
obftant leurs vœux étoit incomparablement
plus giahd- Et l'inveétive de Plutarque eft J^ ^yth
expreflfe fur cela, quand il protefte, que les '""'^
offrandes, qu'on voioit dans les Temples
pour des batailles gagnées & des hommes é-
goiçcs, ne piouvoient être agréables aux
Dieux; y trouvant beaucoup plus à repren*
drc qu'en cette ftatuc d'or, qu'y fit mettre
Phrync ou Mncjfarcte , & que Cratcs nomma
fi gentiment le trophée de l'interoperancedes
^^^^^Ih
^H^^^^Bp
t^s- ^^H^
• • • ^^^^^^^^^^^^^1
1 ^^^^^^^^M
■'■• ^^B
^^^^^^^^^^^^^^1
' ^^^H'
, . , ^^Hta|f
^^^^^^^H
r. ^^H!
/•'''"^"^"^Hi
•r- ».
^90
LETTRE CXVI.
Grecs. Diogene fe railla encore d'un pcm-
tent, quicroioit expier ies fautes par des ab.
:^ slutions, dautaiu que, fclon fon fens, les
caches de la Morale ne s effaçoient pas avec
de l'eau comme les autres; cequimoatrela
pratique du Paganilme du tems de ces Philo
Tophes. Il avoir les eaux luftrales à la porta
" ^ de fes Teniplcs, comme le Mahometiûnc t
' les Tienoes à Teiitrée de fes Mofquées , reprc-
fen^t lé Benoitier de nos Egliies. Nôtre
Théologie enfeigne, que le Batêrae d'eau
cft quelquefois fupplée par celui de fang , qui
cft le Martyre, & par celui de refprii ou da
fouffle, qui eft un aéle de charité ou de par-
ûite contrition. Les Abyffins en ont un (jua-
triéme qu'ils appellent du feu , & Mendez Pio-
to repréfentc le grand Prêtre de Braama, à
de Pegu, qui jettant du ris par une fenêtre
furla tête du peuple, comme ici de l'eau bfr
nite , le mondifie & l'abfolut de toutes fes Eû-
tes. Lltinerairc Oriental d'un Père Canne
affure, qu'en ces mêmes quartiers de l'Inde
du Levant, l'on afperge le peuple d'urine de
vache de la même façon & avec la même io-
Flutarq. *®P^°5> parce que cet animal y eft adoré,
ap^ph. 2^ demandoit en Samothrace à ceux, qui
i«o«. étoient initiés aux grand myfteres , les péchés
qu'ils avoienc commis pendant toute leur vie
PARALLELES HISTORIQUES, 291
Les Bonzes du J^P^^ ^^^^ ^^^ ^^^ ^^^^^ • ^
ooofeflioQ dans une balance élevée fur un ro-
cher, d'où, félon leur créance, les coupa*
biesibnt précipités dans unabymè, s'ils ou-
Uicot i dire quelque énorme forfait. Au Pé-
rou la pénitence fuivoit la confefiion, Se
leur Religion les obligeoit encore à fë laver : ^
Iln'yavoit, ditAcofb, queleRoiouInga,r.j.cv.
qui oeconfëiToitfes péchés qu'au Soleil > te-
nant pour affuré, que cet afke divin les prié-
Tentant i leur Dieu-fupréme Viracocha , il en ' ' *
obtenoit la remiflion. Mais parce que le
vrai Créateur du Ciel & de la Terre fe repofa
k fepticme jour, ce qui donna lieu au Sa- .
badi des Juifs, qu'ils fêtoient le Samedi de
chaque fanaine avec tant d'e?;aâitude, pu
plutôt de fuperitidon, qu'ils fàifoient con-
fcience de combattre , même en (è défendant,
ce jour là ; Efieniens pafTant jufqu'à teUe ex-
trémité, que par le tànoignagc de Jofephe, A mu
ils n'euflcnt pas voulu décharger leur ventre ^"'^ '■ -•
le Samedi: Et daut^nt que PÇgHfe a depuis ^' '"
tranfpoité cette fête au Dimanche, qui dl
parmi le jour du Seigneur & du repos;
Les Gentils de la côte d'Omius & de Goa ont
pris le Lundi pour leur jour de Sabath ; Ceux
delaxôte de Guinée le Mardi; Les Payens
lujets du MogoMe Jeudi; Et les Mahomi-
Tij
a92
LETTRE GXVL
£.j;»
tans difperfés par tout le mondé le Vendredi
Il n'y auroit de toute la femaîne que le Mei
crédî exemt de repos dans toutes les Réli
gions du monde, files Japonois, qui n'en
point de Dimanche 5 ne célcbroîenten recom
penfe le premier, le quiiiziéme & le vint
huitième de chaque mois, qui peuvent li
bien échoir au Mercredi , qu'aube autres jouri
de la femaine. L'on peut dire que fi le Mer-
credi ètoit auffi heureux pour ladion , que
les Turcs le préfuppofent, à caufe de la créa-
tion de la lumière arrivée ce jour là , ce ne fe^
roit pas lans fujet, que perfonne n'y auroit
voulu denieurer eh repos.
LTionncur que les Infidèles ont autrefois
porté à ce qui leur tenoit lieu 4e Reliques^
ii'eft pas moins çonfidérable au lujet que
nous traitons, non plus que celdi qui leur dl
encore préfentement déféré dans toutes les
fauffes Religions. Nous hfons dans Dion
Caffius , que les Grecs gardoient avec une
grande vénération deux couteaux en deux di-
verfes villes de Cappadoce, chacune préten-
dant poiteder celui qui avoit fervi au (àcrifice
d'Iphigenié. Les Lacedémoniens confer-
voipnt aufli fort réligïeufement rceuf, dontLc-
da étoie accouchée, qu'ils tenoient iufpeo-
du à la voûte d un de leurs Temples, com-
PARALLELES HISTOJRIQpES. 293
me nous l'apprenons de Paufanias. Je laifTel. |.
ies Ancîles ou facrés Boucliers /aufTi- bien
que le Palladium, & mille autres femblables ^
objets de la fuperilition Grecque & Romaine.
Celle du nouveau monde n'a pas été trouvée
moindre, & la dent du Singe fi célèbre dans '
toutes les Relations de rinde Orientale, que
les Idolâtres voulurent racheter d'une fi pro-
digieufe quantité d'or, dont l'Archevêque de
Goa raipêâia lesJPortugais de faire leur pro-
fit^ donna bien à connoitre^ qu'en ced,
comme en toute autre chofe, le Diable efb
lui même le fmge effi-onté du culte divin^
qu'il tâche de corrompre eh fe l'appropriant.-
Les Mufulmans gardent au Caire d'Egypte J^^^^
k cheitùfe de Mahomet, qu'ils portent en
proceffîon à certains jours avec de grands cé-
rémonies, ils confervent de même du fang "
des enËins de Haly, gendre de ce Ffeudo-
prophetè, aflurant, qu'on le voit bouillir
tons ies ans au jour de leur mort, arrivée au;
prés de Babylone. Et Belon eft témoin , que '• ^* ^- ' '
dans l'isle de Pathmos les Caloiers d'un Mo-
naftére montrent une main, dont les ongles
rognés crbiffent continuellement, les Turcs
prétendant, qu'elle eft d'un de leurs Prophè-
tes , qaoîque le$ Grecs foûtiennent , que c'eft
celle dont Saint Jean l'Evangelifte écrivit fon
Tiiî .
1*
ïïi
î/. hifi.
«54
LETTRE CXIV.
Apacalypfc. Tant il eft confiant qu'ên tou(
tems & en tous lieux le Père du menfongi
s'eft toujours plû aux importurcs^ dont noui
parlons.
Ce n'eft pas (ans fujet qu'on tient, que le;
grâces gratuitement données denliaut, coni-
ine laPrc^hetie, & les miracles j ne fontpd
inréparablement attachées à la ipinteté, puil^
queBalaam, Cayphe, &. lesSybilles omeu
le don de Prophétie^ quoique le premier fut
idolâtre, le fécond impie, & les dernières
profanes, pour ne rien dire de pis- Quant
aux miracles, il y a eu des hérétiques, tels
que les Novatiens qu'on croît en avoir fair,
& Ton ne doute point que ceux de f An techriJl
ne doivent ^e fi étranges Se fi furprcnans,
qu^ils ébranleront les âmes niûme les plus
confirmées dans k Foi. Quoiqu'il en ibit,
tous les livres des Gentils font remplis de mi-
racles qui les çntretenoient dans leur faulTc
Religion. Je fai bien, qu'il y en avoit de
fuppoTés, dont les, hommes de jugement &
d'écrit déniaifé fe moquoient, Polybe fait
une raillerie de cette Diane Cindy ade ^ fiir la-
quelle on difoit, qu'il ne ncigeoit ni pleuvoit
jamais, bien qu'elle n eût nulle couverture,
qui l'en pût garantir. Il rend ridicule Théo-
pompe j d'avoir écrit que les corps de ceux,
!•-
K,
PARALLELES HISTORIQUES. 29c
qiii prenoieot la licence de mettrelepied dans
UQ Xempled'Âi^cadieconlàcré à Jupittr, &
dont rcQcrée étoit défendue^ nefaifoientplus
d'ombfe après cette aâion, encore qu'ils
s'expolâfient au Soleil. Il faut' pardonner,
dit 'il, aux menfonges pieux, pourvu qu'ils
aiem quelque vraifensiblance; ientence, qui
montre œ qu'il penfoit des créances populai-
res de (on tems en de lemblables matières.
Mais peu de perfonnes avoient ce dilcerne-
ment, & Ciceron même, qui s'eft fi bien
moqi»^ des augures de fon fiécle, & d'une in- Qr^r.
finité de fuperftitions Payehnes, ne laifTepas^^ '
Afï/9-
m.
de fbutenir dans une de fes Oraifons, peut-
être pour fervir à fa caufe, queparpermiilion
divine Clodius avoît été tué devant une Cha-
pelle des champs dédiée à la Mère des Dieux^
pour punition du crime commis par lui dans
le Temple qu'elle avott à Rome , où il étoit
entré contre les loix de la Religion. Cela
me bat fouvenir de l'opinion, qu'on avoit a-
k>rs, & dont parle Paufanias, que tous ceux iî^. ,#.
qui voioient les myAeres cachés do la Déefle
Ifis, (bit en Grèce, foit en Egypte, mou-
rcûent infiûlliblement ou fur l'heure, ou fort
peu de tems après. Il en donne (tivers ex-
emples, Se ajcyàte, quHomere n'avoit pas
proooncé (ans myftere, qu'on ne vcHoit ja-
^^ ^'
ft9<î LETTRE CXVI.
ingis Jes Diejox impunément. Tant y a que
le même Orateur Romain alTure dans fe pre-
mière a(%on CQntre Verres, quecelpoliateur
de JProvinces aiant enlevé les plus belles rta
tues du Tenjple de Delphe^ foutTrit une tem
pête où fôn larcin fut jette à bord, fans que
le GonfuI Dolabella, dont il étoit Qiiéteur,
fe pût ènfuite éloigner de llsle Se continuer
fa navigation, qu'il n'eût auparavant fait re
mettre ces flatuës dans,Ie Temple d'Apollon,
]Les infortunes de Pyrrhus conn e les Romains,
qui lui étQientfi inférieurs en forces, ne com-
mencèrent auffi félon la commune créance,
qu'après fon facrilège^ la Déefle Proferpine
îui failant paier bien cher les thrélbrs de Ion
Temple, dont ils'étoit voulu prcvaloir Si l'on
en croit Hérodote , les Ferles ne périrent par
les eaux au ficge de Potidéc, que pour avoir
commis des impietéi dans un 1 cmple de Ne-
ptune. £t tous les malheurs d'Amilcar furent
attribués à la fpoliadon de celui de Venus E-
rycinej commç }es diigraces de Brcnnus à
For Ddphique, dpnt Apollon vcngeoit le lar-
cin, Orlesfiécltô, quiontluivi, n'ont pas
eu moins de mimcles Ibrtis de môme bou-
tique, & je lifois depuis peu , que le Mogol
^' ^ JEkebar faifant proftflion publique d être du
içntiojiçpt dç Tamerîaa ion prcdeceiTcur, qui
fitr^ih
PARALLELES HltSORIQUES. 297
teiioit, comme autrefois Thémiftius/ que la
diverfité des Religions etoit fort agréable à
Dieu y ne laiflfoit pas de faire beaucoup de fni^
rades; de forte que J'eau même, d'ontils'é-
toit lavé les pieds guériflbit de pluiieurs mz^
ladies, & l'on ajoute, qu'ordinairement les
femmes enceintes lui faifoient des vœux pour
accoucher heureuièment. Suétone n'en a ^'^^ 7-
pas dit moins de Vefpafien. Une Relation
plus récente conte fur la foi des Infidèles^
qu'en mille fix cens quarante«huit un Faquir
ou Religieux de l'Inde voiaitt une multitude^ Goun.
infinie de pauvres pèlerins, accourus aux de-» ^' '^*
votions d'une Pagode, nourrit centmille^er^
fonnps avec une potée de Kicheri , efpece de
menus poix, iàns que la petite marmite, oà
il les avoit fait cuire en demeurât moins rem<i
plie. Qui ne voit, que ce. miracle illufoire
n'a été fabriqué par l'ennemi de la gloire dé
Dieu 9 que pour rendre moins 'confidçrable>
s'ilpouvoit, celui des cinqs pains & deux po^
ilTons, dont l'Evangile nous apprend, que
tant de troupes Juives furent alimentées au
de(ërt? Jene doute point, files Démons ont
les préconnoilO&nces, qu'on leur attribué^ que
lecontederEtoiledeVenus, qui félon Varron
conduifit Enée jufqu'en Italie, ad agrum us- l^b- 2/^
^ Lakrcntum^ n'ait été copié de k mêmeJT* ,
T V
{
298 L ET T R E CXVI.
I
Nof.
main fur l'Etoile 9 qui devoir fervirdeguiik
aux trois Rois, pour ne riecrdire de celle,
qui fit trouver le corps du grand S. Àntoîne|
Reprenons avant que de finir quelque^
conformités de l'Hiflorie pro&ne avec la &
crée, & des &bles Payennes avec nos véri-
tés Théologiques, comme pourcorollaireà ce
que nous en avonç écrit ailleurs. L'amourj
qu'eût Aflydamée femme du Roi ÂcaAe pour
Pelée, qu'elle aocufa de l'avoir foUicttée,
ne l'aiant pu porter à ce qu'elle défiroit, &
celui de Sœnobée fenune de Pixetus pour Bel-
lerophon à qui elle imputa le même crime, fur
ceqo'ellenele put feduire, non plus que Phc-
dra l'innocent Hippoly te , font des copies de
l'afFedion criminelle, & de l'infblente adtioa
de la fenmie de Pudphar , quapd elle fe vît re-
fuféè par Jofeph. Tertulben n-efi pas ieul
dans fon opinion , que le même Jofeph eA le
Sarapis des Egyptiens; ce dernier nom rem-
ble defigner fon extraétion de Sara , me .
dcTo, & quelques-uns même croient, queie
bœuf Apis n'étoit que le fymbole , & la mar-
que hiéroglyphique de ce chafte Patriarche.
Noé efl tantôt Bachus, à cauTe de ia vigne;
tantôt Janus à deux vifages, comme aianr vu
le mondeavant&après le Déluge, &unc autre*
fois il pafle pour Saturne , dont les croîs cn&ns,
PARALLELES HISTORIQUES. 299
'<- »
Japiter, ^q>tune, & Pluton, repréfëtitettt
Sem, Japhet^ &Cham, la couleur noire &
iofernale da dernier témoignant la maledi* ^
ftion , 'qu'il reçût de fon perc . Le lieu néan-
moins, oii Jupiter Ammon étoit adoré, &
qui le m>uve dans le partage de Cham , Ta
élit prendre pour uil autre Jupiter. Car il
n'y en a pas eu trois feulement, comme Var-
ton, & après lui Ciceron Font penfé* Ceux,
qui en ont tenu regitre, ont compté jusqu'à UlmGi-
trois cens Jupiters, qui foiit partie de ce'^^JÎ'
grand nombre des trente mille Dieux, quej>^',
reconnoifToit le Pagaiiiime. Il y avoit auffî
félon la fupputation du même Varron qua-
rante-trois Hercules, dont l'Egyptien a tant
de n^port à Jofuc, par fes viâoires Se par
fes grandes aâions, quel'hifloire de l'un &
de Vautre, (ainte & profane, porte, que le
Ciel fit tomber en faveur de chacun d'eux une l^Aerap.
pluie de pierres ou de cailloux, qui extermi- 'i^^*?'^"
nerent la plus gcande partie de leurs ennemis, q, y.
Efàù appelle autrement Edom, ou léR^otn^,
eft felon^lufieurs le Roi Erythrée , qui a don-
né le nom à la mer Rouge & Iduméenne,
auin bien qu'à la Province de Phœijicie : Et fon
combat contre Jacobdansleventredeleurme-
re,eflleniêmequ'Âpollodorerepréfenteentre<^« ^^ de
Âcriûus & Prœtus, qui témoignèrent leur dis- ^^''^^
p
3ÔO LETTRE CXVI.
corde fraternelle y^ lors qu'ils étoiciit encore
dans les entraiUes de leur mère Ocalée, conJ
dnuarit depuis leur animofité pour la fuccd^-^
fioa au Roiaume d'Ai^s, durant laquelle ils
trouvèrent Tufage des Boucliers, dontranri-
quité leur attribua TinVéntiori; Le parallèle
dré ejître Noé & Saturne, n'empêche pas
qu'Adam ne foit encore compare à ce Dieu
morfondu. Hefiode donne pour mère à Sa-
turne Tellus ou la Terre, & Cœlus fut foa
père; la Genefe nous enfeigne, qu'Adam
fut crée du limon de cette même Terre, k
pétri des mains du Tout - puifianL Les Poe-
ces mettent r%e d'or & un Paradis (bus Sa-
turne, toutes chofes étant alors produites
dans Fexcellençe , & fans culture ; c'cft l'ima-
ge du jardin des délices qu'Adam poÛeda
quelque tems. Après (on péché il (e cacha,
n'ofant cûmparoitre devant la (àee de foo
Dieu^ ce qui lui put donner le nom de Satur-
ne , puifque Satar en langue Hébraïque veut
àkclaterèy Te cacher^ le Saturne fabuleux
fut contraint de fe retirer ou cacher en cette
partie de l'Italie appellée Latiumy à latitando^
& de lui Saturnia terra^ où il reçût au/H le
nom de Latiusy & fes peuples celui de Latins
Adam fut au(E réduit à être Laboureur de
bonne foi , la terre depuis fa faute ne lui don-
PARALLELES HISTORIQUES, sor
' M
oant plus rien fans trav^I; Saturne a fa faulx
pour marque de l'exercice champêtre^ & les
Romains droient r>origine de Ton nofti du h-
ÏQMï^^j'Saturnus àfatione.
Mais de toutes ces conformités & de quel^
quesauttcsfemUables^ qui firent foûtenir au " .
Roi de Perfe Xa Abas^ que le Saint Jacques
desETpagnols, le Saint George des Armé-
niens, & le grand Prophète -AJy des Perfes,
n étoient qu'une même perfoqne ; je n'en vois
point de fi jufte en tant de façons, que celle
qu'on met entre Moyfe & le Dieu Liber, que
nous avons tantôt apparié à Noé ibus le nom
deBacchus. VofjHus dans fbn origine de l'Ido-
latrie fait voir, que le Liber, &rOfirisdçs
Egyptiens, ne font qu'une même Divinité,
& que Tcxpèdition du premier aux Indes , fe ^
pcutftMt bien interpréter de l'Arabie, Judée>
&Fhœniciè, parce que les Orecs& les Ro- s.
mains doonoient le nom d'Inde à toutes les r
terres, que laiiToit la mer Méditerranée du cô-
té de l'Orient Ainfi doit on prendre ce vers
d'Ovide,
Andromeâam Perfeus nigris portarM alfl^^^rtt
, InJif, ' ^ ^
puifque conftamment Perfée fecounit Andro-
mède à Joppc ville de. Phœnicie. Liber td
irniODarnéBimaterj & l'on (ait qu'outre Jo-
302
LETTRE CXVI.
m
fiip. rr. Ef cabd véritable mère de Moyfe, la Bile dd
^^' 7- » Pharaon le fit élever comme Ion fils, er/it d
, infitium^ dît l'Exode. L'un & lantrc font
. recommandés d'une beauté linguliere & esr*
traordinaire, qui émût principalement, aprrs
rinfpiration divine , la PrincefTe Therm y ris i
prendre de l'affeâjon pour Moy fe , bien qu'il
ne fut âgé que de trois mois. La Théologie
profane difoit> que Liber fut mis dans un
coffre ou berceau fur la mer, qui le jettaheu
^ reufement au rivage j n'eft- ce pas rimagedc
Fei^pofitioh de Moyfe , fvgnifiée par fon pro-
pre nom? L'édit de Pharaon , qui en fut eau*
fe fe* rapporte aux cruautés de Bu fins aufli
Roi d'Egypte. Liber coula fcs premières an
' . néei au mont Nifk de l'Arabie; Moyfe palTa
quarante ans dans cette Province on eft le
mont Sinaï, ou Sina, qui fe forme des mê-
mes lettres qu'a le premier. Tous deux
furent exilés & contraints de fuir vers la mer
Rouge ou Erythrée. L'un & lautre eurem
de grandes guerres avec des Rois d'Arabie.
Les troupes de Moyfe avoicnt avec elles beau-
coup de femmes î Diodore dit, que celles
de Liber étolent composes de deux fexes.
Orphée nomme Liber ou Dionyfius, Thcf
mophorcy c'eft à dire porteur de loixî Moy-
fe eft reconnu de tout le monde pour le L^
Likaf
^
^"^
PARMXELES HISTORIQUES; 303 '
gislateur des Juifs* Les. Poètes ont donné
des ooraes à BacchuSi
Accédant capiti cornua ^ Bacckus erit'^ Otni.
Les PeiQcres repréfentënt Moyfe ccnnu pour
dire que (on front étoit extraordinairement
lumineux, quand il defcenditdfe la montagne.
Celui-ci fit îbrtir de Teau d'un rocher en le
frapant de la verge j Euripide décrit une Bac- lu Bacchu
chantC) qui fàiioit la même diofe dans Tes
Orgies ea invoquant fon Dieu Liber > & d'au-
tres j qui fidibient aufli (burdre des fontaines
de vin, & de lait, de la même forte. Et
comme Ton a dit enccMre qu'un Bélier décou-
vritdereauàBacchus, ce qi^fauvafon armée
dans les deferts d'Afrique; Tacite par igno-
rance 00 par malignité adure qu'un âne fau- ^
vage rmidit le même fervicê à Moyfe. Le
fcrpent d'aimin élevé par Moyfe, fei;nble ê-
tre k caufe des cdnmres & des couronnes de
ferpens que portoient les Menades aux fêtes
de Liber. Celui-ci avoit un chien fidèle, à
qui Nonnus promet le Ciel dans (es Diony fla-
ques, avec là vertu de meurir les raifms;
c*e<l la figuredeCalêb, en qui Moyfe fe fioit
tant, qu'il l'envoia reconnoitre la terre de
promiiiîon, d'oii il rapporta cette célèbre
grappe de raifm. En effet Caleb, ouKeleb,
en Hébreu , i^gnifie un chien, qui a toujours
11
II
cip
304 LETTRE CXVL
été le lymbole de la fidélité. Et cette demie
re obfervation fait voir que Moyfe a çncoit
du rapport à Liber du côtq de la ytodange
comtne celui, <jui conduifoit Ton peuple
dans une contrée pleine de vignes, & qui
produifoit de û^ beaux Se de fi excelleos
raifins» ,
Je rendroîs cette lettre troplon^e, fijc
ine donnois la liberté d'étendre ces confidcra-
lions aufli loin , qu'elles pourroient aller. Je
me tairai donc de ce qu'Hérodote dit dans la
fecondeMufe, deSannacharabus, dontlesrats
ruinèrent Tarméeen rongeant durant une nuit
les cordes des arcs , & les corroies des armes
de fes foldats^ qui furent aiféroent défaits
le lendemain; & du récit, que fait Srabon au
treizième livre de fa Géographie d'un pareil
exploit de ces rats, envoies Tune & l'autre
fois par Apollon furnommé pour cela Smin-
thée. L'on voit alTez, quexe font des cho-
fcs. inventées exprès pour attribuer à cette
Xauffe Divinité la gloire d'une acîlion exécu-
tée par l'Ange du vrai Dieu, ' qui extennina
en une nuit cent quatre -vints cinq mill^
hommes destroupes de Sennacherib Roi des
Aflyriens, félon le Texte du quatrième livre
des Rois. J'ajouterai feulement la plainte de
Juftin le Martyr dans fon Apologie pour les
Chrédens,
PARALLELES HISTORIC^JES. 307
Chrédeos , qu^one de plus malicieufes rufes du '
DeuiOQ acte d'attribuer des.enfàns à Jupiter^
& de faire forrir cette Pallas de fon cerveau^
pour ternir la gloire du Fils de Dieu, que nô-
tre Théologie nomme la Sapience étemelle
& incréée. Ainû volant, que la Synagogue
des Hébreux Je nommoit Beelzebut, ou le
Roi des mouches, il prit de là occafion de fe
faire nommer par les Grecs Myiagrus, Myio«
des, & Jupiter mofuMç^ attachant la Divini*
té au foin abjet de chaffer cette imponune in-
feâe. Et les Fidèles chantant Z^oisai;?/ ejl ter-
ra ^plenkuJo ejus , il 4ntroduifit aufïitôt un
Dieu Pan , &. le fit reconnoitre pour le maî-
tre de toute la Nature. Enfin , comme nous
Tavons vu, il a fklfifié toute lli^ftoire iaintç
par la profane, & obfeurci de fables autant
. qu'il a pu nos vérités révélées. ^ Les Percs
de TEglife ont fouvent découvert cela , & ti-
ré à leur tour des Mythologiesy & des fens my-
fterieux de tous les contes d u Paganilmc pleins
d'idolâtrie. Imitons les fur ce dernier exera-
pie du Dieu Pan, & difons que cette Echo
que les Gentils lui donnèrent pour femme,
cft la Philofophie, qui fe peut mêler de par*
1er de toutes diofes fansinconvenient, pourvu
que fetenantdansles règles du. devoir, ellene
dife rien que de>:onforme à 1a Nature, &
T^mtVaFml U
1 ^
1 *
r-1
30tf
LETTRE CXVt.
qu'elle ne répète jamais aucune voix y qui dé-
raente les œuvres de celui , qui en eft le Créa
teur. JSlais quand au lieu de lui, qui doit
être fon légitime Epoux, elle fe laiffe cor-
rompre j^r des .^^pans & par des Satyres,
c*cft à dire qu'au mépris de la Vérité^ ellei
prête Toreille aux menfonges & auximpoAM
res du Diable, elle paroit vaine à tout le
monde, & devient la riféè aufli bien que la
haine du Ciel & de la Terre.
DU
MEPRIS DES INJURES.
L E T T E R CXVII.
MONSIEUR,
C'eft une chofe affez difficile à s'imaginer,
qu'un homme de vôtre efpric prenne à
cœur, je ne dirai pas l'injure, que vous a fei-
te une perfonne de néant, car je tiens qu'el-
le ne vous en peut faire, mais feulement le
deÛein, qu'elle à eu de vous en fiiire. Pour
DU MEPRIS DES INIURES. 307 '
moi îe croîs , qu'un peu de la bonne & vraie
Philofophie a plus de puiflance que toute la
Mag^c, pour nous rendre invulnérables.
Vlais f avoue bien, que ce feroit abufer de *
Tes prefervatifs, que de les emploier foigneu-
[ement dans une (i méprifable occafion, Se
[xmtre un adverfaire fi peu confidérable, &
fi impertinent^ ut non^aratquem appeUet in-
fptutm^ quiiUum cognoverit. Cefbnt dester-).^Qrâi.
mes dont ufe Ciccron, pour dépeindre quel-
qu'un, qui valoit mieux que celui, dont je
parle, & fi ce n'étoit point lui faire trop
d'honneur, . je lui apliquerois encore ceux
que cet Orateur emploie dans une defes Epi-
tres pour faire le portrait de Pifon, C0nfulL.iip.7f.
parvoammo ^ pravo^ tantumcapillatorgene-^^^*
re iUo morofo^ qui etiam fine dicacitate ridetUTy
fade magis quamfacetiis ridicuhas. Hors la
condition , peut -on rien dire qui convienne
mieux à cet infolent, qui vous a dit de fi dé-
pkiTaotes paroles? S'il vous avoit raillé avec
efprit, ou de cette noble & gentille fa^on
dont les gens d'honneur ont accoûtunqé de ^
fe divertir; je yous blâmerois de l'avoir pris '
en mauvaife part. Mais il Ta fait d'un fi fa^
dieux air, àd'imeacîlionfifotte, que je ne
trouve à redire en la vôtre, que le témoigna-
ge d'un peu trop de reffentiment, La bell«
U ij
\\\
{
308 ^LETTRE CXVII.
Taillerie, généralement parlant> doit avoi
un fel agréable, comme s'il étoit créé de 1
même eau , qui forma Venus dans la conque
* Si elle eft trop piquante, elle blcffe, &/i
rend infupportable au goût, comme un le
\ trop acre Se trop corrolif. C'eft ce qui
cet ignorant n'a jamais (u , & Ton infuâ
fance, connue de tout le nionde, ne vouî
permettoit pas d'avoir autre chofe pour h
que du mépris. Vous le rendes glorieux pai
vôtre colère, & il fe vantera par tout de vous
Avoir mis en mauvaife humeur, parce qu'ci>
fin Ton ne fe fâche iamais tout de bon contre
. ceux, qu'on méprife, nemàquiirûfciturji'
z.Rhet. Jp'^^^y c'eft Une des maximcs , qu'Ariftotea
c^s* établies dans l'Ecole.
Je tombe d'accord, que c'cft une dK)fe
fort rude d'entendre de mauvaifes paroles,
d'une bouche , qui les rend d'autant plus ame-
res, qu'elle eft infâme. Il falut boucher a-
vec de la drb les oreilles de l'Orateur Saty-
rus, après qu'il eût plaidé une caufe en iofl
nom , parce qu'il n'eut pas pu fouffrir les in-
jures, qu'on fàvoit bien que fa partie advcrie
lui devoit dire. Je lài encore, que la coole-
quetice eft grande quelquefois de les fouffrir,
à caufe que la médilânce eft toujours plus fa-
vorablement reçue, & plus avidement ccou-
Plutar.
Je Ira.
I
^t
DU MEPRIS DES INIURES- 309
.^ , que ce qui eft^ rayàntagc de^ quelqu'un j
jiA/7 efi. tam voluarisquam tmlediOum^ nihilfa- Gc ora.
î/hds emittituTy nihilcitiusexcipitur^ mbilLi-f^^^^^^^-
^is diffipatur. Ajoutés à cela, que fi la ca-
lomnie ne nous peut opprimer , Tes coups
d^t du moins cela de fâcheux^ que comme . •
ceux de la foudre^ ils lailTent ordinairement
quelque mauvaife odeur aux chofes, /qu'ils
ont touchées. Mais nonobilant tout cela il
faut imiter Dieu, qui tolère les blafphema-
leurs les plus dignes de Ton indignation/ & de
fa rigoureufe juAice. Le, Lion entend crier "*
les petits chiens après lui fans fe retourner.
Et l'on a toujours attribué à grandeur de.cou-
rage 9 le mépris des injures ^ qui partent de
fi mauvais lieu , qu'on ne les juge paS dignes .
de nôtre colère , ou qui ont (i peu d'apparen-
ce, qu elles ne font qu'attirer fur ceux ,^ qui
les profèrent,' l'indignation & la haine de ,
tout le monde. En effet, on les regarde
comme ces anin^aux remplis de venin à qui
la Nature femble ne l'avoir donné, que parce
qu'ils manquent de cœur, & de forces. Ces
bètes néanmoins fi malfailantes & venimeufes .
qu'elles Ibiént, n ofïenfcnt perfonnç que lors
qu'elles font provoquées; Là od ces médi-
fans & calomniateurs beaucoup plus à crain-
dre, vômi^Tent leur poifon non feulement fur
U iij .
Il
II'
310
LETTRE CXVIL
lesinnocens, mais par une prodigieufe mali^
gnité la plupart du tems fiir leurs mdUeurs
^mis. Difons bien plus, ils ne s'épargnei^
. pas eux mêmes, s'ils manquent d'autre fujetj
de même qu'un eftomac rempli de mauvaifes
humeurs , emploie au de&ut de bons alimens
fa chaleur contre lui même,& fe détruit. Archi-
lochus en peut fervir d'exemple , dont la ma-
lignité fut fi extrême, qu'il obligea par Tes
ïambes fcandaleux ce Lycambe, qu'A avoit
' choifi pour Ion beaupçre, & trois de Tes fil-
les, à fe pendre; s'étant d'aiUeurs difiEuné
lui-même dans fes écrits, où il a dit cent
lH'Gyra cho(ès à fon défavantage , qui n'auroicnt ja-
^^^^' mais été (uës (ans lui, febn qu'Elien & plu-
fleurs autres le lui ont reproché. Se (èrvir,
à l'exemple d' Archilochus , & lâns avoir d'ail-
leurs fon mérite, fimaldelamédifancequa
fait cet infolent, qui a eu le defleip de vous
outrager, iK'eft-ce pas proprement médire
de foi même?
Peutêtre aurés-vous cette penfée (ordinai-
re, que la vengeance eft douce, & qu'il neft
pas feulement permis d'en ufer, mais de plus
néceflaire, lors qu'uneinjure négligée en attire
une autre. Mais ne flattés pas vôdrepadiocide
la Ibrte , fouvent au contraire une offenfe me-
priféeperd toutcequ'elle avoit de fâcheux, &
V
DU MEPRIS DFS INIURES. 311
n'eft plus offenie. D'ailleurs &'i\ était permis
d'emploier la vengeance quelquefois^^ ce nt
ièroit jamais contre un Ti checif adver&ire ' '
que celui; d. Mordre n'efl pas plus du lion,
que de]a puce, ou de la mouche; mais Ton
ne refide pas à la piqueure d'une mouche , ni
àlamorfurefenftbled'unepuce, de même
qu'aux atteintes d'un tigre, ou d'un lion:
Et comme le prononça l'Empereur Claudius^Djo Caf
mm eodem modo de pulice , ac defera^^pMiêtàfi^ ^^ ^9.
expetenda. En tout cas je vous maintiens,
que vou$ ne pouvés vous venger plus cmelle-,
ment de ce demi-homnie, qu'en le laillant
impunément tremper dans fbn fens réprouvé
le refte de (es jours. Spirhupi tibi non relin-
qunemy nifi crudeliorejfemtibi relinquendoy dit
fièrement ce Declamateur. Et fans vous &«.««;.
porter à être vindicatif , jevousaffure, que
lahonte&laconfufion, que fa faute lui don-
nera toujours, lepuniroitmieux& plus rigou-^*^^*^'-^
reufement, que vous ne fauriés (aire.
Je fai bien, que Darius ne Tentendoit pas .^ ^
ainfi , lors qu'il établit un officier exprès pour ^
lui répeter toutes les fois qu'il fe mettoit à tîi- -
ble, qu'il n'oubliât pas de fe venger dçs A-^f^-
àeniens. L'Empereur JufHnien Second étoit £. Tie '
aufli fort âoigné de cette Morale, quand konis.
diaque fois qu'ilfe mouchoit, il (aifoit mou-^**^*'*^''
U iiij
>
Lj.
31» LETTRE CXVII. '
■
^dr quelqu'un des fauteurs de Léon , quiluj
«voit fait couper le nés. ^ Poftel dit, quele^
loix de Maholnet condannent ceux, qui n<
rendent p^ le plutôt qu'ils peuvent, injure
pour injure, ce que )e ne me fouviens pa^
d'avcMr lu fi précisément dansfon Alcoraa
Et Mendez Pinto a(&ire, qu'il y a un métier
à la Chine de gens, qui conduifeiit des Bra*|
ves ou Coupe -jarrets armés de toutes pie-
ces^ le plus fouvent dans des barques dm
ils crient (ans cefle en demandant qui a été
ofFenfé, & fe veut venger de fes ennemis.
Mais laii&nt aux Prédicateurs le foin ^e vous
paraphrafer ce qui eft de nôtre Religion à cet
• jégard, tenés pour afTuré, que la dockine>
qui eft formellement contraire à tous ces ex* i
emples, eA bien plus (Ûre, &moinsfujetteà
de (acheux repentirs, qui fuivent prefque
toujours k vengeance. Les Payens mènes
un ^eu raifonnables , ont enfeigné dette véri-
té, (bus le voile de la fable d'Apollon, puif-
que nous lifons dans Diodore Sicilien , que
ce Dieu fut fi repentant d'avoir trop feveit-
ment -puni le mépris du téméraire Marfyas^
qu'il Ait long tems fai^ vouloir ouïr parler
, de Mufique, & que de dépit il rompit fon
luth ou fa guitafre^ . Voulés- vous éviter un
preil repentir^ & faire crever de rage vôtre
DU MEPRIS DES INlURli. 513 .
iDÎurieux Marfyas, faites qu'il fâche, que
pour toute imprécation vous dites quand on
vous parle de liii, .
• MeUafluant iBi^ ferat &* ruius afper amo* VWg.icl^,
mum. ^
cela l»en entendu vcHidra dir^ que vous
priés Dieu funplement-, qu'il le rende plus
fege. , . ^
En tout cas il faut demeurer d'accord,
que Cl la vengeance eft pardonnable , ce ^oit
être feulement, quand elle dre raifon d'une
véritable injure. Et cependant ni celle, que
vous prétendes avoir reçue, ni la plupart des
aunres, qui animent fou/ent le plus^ ne font
pas de ce nombre. Vous Comprendrés mieux
la vérité de mon difcours, dans des exem* «
pies où vous ferés fans intérêt, & fans pré-
ventjqn d'efprit. L'injure la plus atroce, &;
qui pénétre le plus avant dans le cœur d'un
Chinois, c'eft dés'ouïr nommer yeux de chat ,
On punit demortauxMalabares celle d'avoir Ram.i,!.
rompu un pot de terre fur la -porte de quel-
qu'un. Et quand les Indiens du Pérou veulent ^^^^ * ,
ofFenfèr à toute outrance lesEfpaçnols, ils ^'"
les appellent Firacoche^ c'eft à dire éctwte de
mer. En vérité Thômme eft un animal bien
ridicule àûxià la plupart de fes fentiniens, qu'il
n'examine prefque janiais. Si vous voulés
U v
)"
Av.
m
I
ï il
314 LETTRE C XVIII.
bo^
pefef tant foit peu les termes/ qui vous
piqué fi vivement, & fait une fi profc
plaie dans vôtre ame, ils ne vous paroitroil
guères moi^ méprifiibles dans leur pure û
gnification, que ceux de tous ces peuples (|
l'une & de 1 autre Inde. Vous ne Ikuriés d'ajl
leurs avoir égard au mauvais deÎTein de celuj
qui s'en eft lèrvi, fans fuivre baffement foil
intçntion , & fans en quelque Ëu^n lui com
plaire. Gardés* vous donc bien de le traitd
Il favorablement, & foies un peu Pfailofophd
avec moi là defTus.
DE
CEUX QUI FONT BEAU
COUP DE LIVRES.
LETTRE CXVIIL
MONSIEUR,
Il y a dequoi s'étonner, il me femble) <¥^
des hommes, qui ont emploie dnquap^c
DE CEUX QUI FONT BEAUC DE LiV. 3 1 ^
tns à nerieaÊfre, con[ime ceux, dont vqusi
me parlés & beaucoup d'autres, qui leur ref-
fembleot, ibient alTez injufles pour fe plain-
dre 9 qu'on garde trop long tems le filence,
Il Ton eft une demie année fans rien donner
au public , & CàTiS les divertir par quelque pi- '
èce nouvelle , . puifqu'ils nomment ainfi tou-
tes les produdlipns d'efprit. Us veulent bien,
qu'on les fouffire dan$ le plus fainéant loifir,
où Ton puifTe vivre; & cependant ils nom-
ment Longins & Lentules ceux, qui ne fe re-
polent quafi que pour être plus propres à
Tàcilion, qui ne reculent que pour mieux
£siuter, ou à qui d'autres occupations donnent
d'inévitables diAradtions. J'avoue, quilfe
trouve des perfonnes d'une ame bien plus
adive, & plus féconde, que d'autres. Leurs
ouvrages voient le jour en fi peu de tems, &
avec tant de facilité, qu'on peut dire, qu'ils
enfantent (ans travail & fans trenchées, imi-
tant même ces animaux, qui font fi fertiles,
qu'ils conçoivent par fuperfëtation. Mdis
vous favés aufli à quels inconveniens font fu-
mets ceux, qui pour paroitre diligens, fe pré-
cipitent d'autant plus honteufement que per* .
fonne ne les prefle; camsfeftinanscœcosfacit
catulos. Eu effet, . il arrive prefque toujours
à ceux, qui fè donnent fi peu de peine à &ire ^
3î<>
LETTRE CîfVin.
des li^çs, qu'ils en donnent beaucoup i
leurs plus faVorables ledleurs, & qu'ils fort
ordinairement des préfens au public^ donttl
pe retirent pas de grandes reconnoifiaace^
Les //y/^(Mw/7^to guerriers & amoureux peu
vent être eflimès, par l'avantage qu'on di^
qu'ils donnent. Il n'en eft pas de même au
(ujet dont nous parlons^ ou le prix des cho^
fes fe prend toujours de leur bonté intérieure,
& jamais du tems ni de la diligence de Fou^
vrier. Sans mentir l'oiï n'eft gucrcs redeva-
ble à de cert;ains écrivains , qui ne font habi-
les qu'à débiter de l'or d'Aldiymie, des per-
Içs de Venife, Se des diamans d'Âlençon. La
dernière compofltion, que vous m'avés con-
traint de voir en peut fervir d'exemple, vous
proteOant, qu'à mon avis tout ce qu'elleade
bon pourroit être couvertdel'ailed'une mou-
che. Son auteur eft fi ennemi des Dieuxdu
Paganilme, comme il le dit plus d'une fois lui
même, que par tendrefTe de confdence, com-
me je crois, il n'écrit rien qui n'offenfe tou-
tes les Mufes, & qui du moins ne forte de
là plume invita Aiinerva. Quand il fe mêle
de déclamer contre les vices du tèms , ou
contre les défauts de la Politique moderne,
il me femble que je vois monté dans la ctiaire
ou tribune aux harangues^ cet ânedePifloye,
)E CEUX Oyi FONT BEAUC. DE LIV. 317
lont Ammien Marcellin parle comme d'uni. 37.
rodjge. Cette comparaifon eft phis jûfte,
lie fi )e la prenois d'un animal ruminant, car
^ ne penfe pas que ce bon perfonnagti ^ ja-
nais penié deux fois à ce qu'il écrit, tant il a
;raQd' hâté d'écqre.
Certes il faut être indulgent aux fautes,
]ui (bot de l'appanage de nôtre humanité,
qu une multitiule de bell^ chofes excufent,
k qui font comme de petites taches fur un
corps p1eindegraces& d'attraits. L'on peut
dire aufB que c'eft êtrç infoleqt envers Dieu &
envers la Nature, quiontmêlélebien&le
mal par tout , de ne pouvoir fouffrir le nâoin-
dre vice oii' beaucoup de vertus abondent;
c'eft en quelque façon, comme s'en expli-
quottunandeo, faire outrage à tout le gen-
re humain que d'eq ufer ainfi, toti mort alita-
fi amvitiumfacere^ puifque le plus parfait des
honunes a Tes défauts, & lé Soleil même fes^
macules. Un livre tout excellent qu'il foit,
n'a pas le privilège de la Manne, d'être en
toutes Tes parties agréable à toute forte de
goût ; & fouvent de certains endroits qvii de-
plaifent aux uns, donnent de la fatis&c^on à
d autres, ce qui doit obliger à une.moins ri-
goureufe ceofure. Mais lors qu'on n'y voit
rien de recommandable, quec'eAundiamp
318
LETTRE CXVIII.
Omlg.
Mftêm.
Î)lein d'orties, & qu'auiiçu d'y profiter, i
eAqre nuit & ennuie tout enfembie, il ni
fembie^. qu*on peut fans itajuAice téracignel
t forMverfion. Car je fuis de cette ojiinion
qu'outte la perte du tems <{\n fe fait^ & I
diagrinquifecontrafte fur un méchant livre
Ton y peut prendre, pour peu qu'on s y arrê
te, un certain mauvais air, & une méchante
habitude de penfer baffement , & de mal écrij
re, qu'on. ne fauroit trop éviter. Vous y
coures la même fortune qu'eût cette Nymphe
Oreade de Cercs, qui pour être entrée feu-i
lemént dans le Palais de la Famine, en fut
auffitôt attaquée,
- — pauhimjue morata^
Quamquam ah f rat longe ^ quamquam 0goJo
venerat illuc ^
y if a tamen fenfiffè famem.
Ceft ce qui me fait croire, qu'on doit être
plutôt retenu, que précipité à mettre la
main à la plume; & que ceux, qui ont eu le
jugement du public aucunement favorable,
le doivent plus que tous autres refpedler, k
n'abufer pas des grâces, qu'ils en ont reçues,
en lui faifant de mauvais préfens.
Quelque précaution néanmoins qu'on y
apporte, & de quelque modération dont Ton
lue, il faut être affuré, qu'une nouvelle com-
[)E CEUX QUI FONT BEÀUC. DE LlV. 319
ofidon aura toujours des adverfaireS) &
[u'on y trouvera toujours à redire. L'im-
ortance eft qu'on ne le puiffe faire avec rai-
:)n. Un bon livre ne perd rien de fon méri-
^ pour êûre calomnié par des envieux , ou ne*
;ligc par des i^orans ; non plus qu une pie-
e de raonnoie, pour être refufée par ceux,
m ne s'y connoifTent pas. J'ofe mên^e dire,'
[u'il n'a que faire de proteâion, ni de l'afli-
tance des PuifTances de la terre; il fe prote-
^ lui-même, & fi fes propres forces ne le
^rantiflent , rien ne le peut alTurer contre ce ^
(u il doit appréhender. Car ce n'eft pas fans
ujet qu'on a dit, qu'il n'y a point de plus
xnirte vie que celle d'un méchant livré. S'il
le contient rien de bon, toute la beauté de
on ftyle, ni la pureté de fon langage, neCiu-
oient faire valoir des tnauvaifespenfées, ni
u(tifier Timpureté de fa doéhine. S'il dit
ïu contraire d'alTez bonnes chofes , mais mal
^mgées, en mauvais termes, onlecondan-
lera d'avoir le defiiut de ces malhabiles cuifi-
liers, entre les nudns de qui les plus delica-
es viandes perdent le goût, qu'elles devroient
woir , pour être mal apprêtées • Ceux qui
ont apparenunent au deflus de tous ces re-
proches, & dont les travaux peuvent en quel-
que forte fatisfàire tantàrégard de la forme que
^
V
w
- 1
320
LETTRE CXVIIL
P*rf.
delà matterej& de rexpreflion que de la pcnfo
ne doivent pas être retenus'd!4écrire par Fappn
henfion de trouver des adverfaires, & d'êti
i choqués par ceux qui pedifent toujours de c
qu'ils delefperent de pouvoir imiten II fat
autant qu on le peut reflembler à TAuteur d
la Nature , qui nelailTe pas de la Êiire produi
re,' & de nous donner des fruits excellens^cQ
core qu'il prévoie bien que les mauvais vend
en gâteront quelques - uns , & que les chenil
ks en pourront infeâer une partie.
En vérité au lieu de décourager les efpric
capables de reuffir en ce que nous difons; je
voudrois toujours les exhorter à neriencraifl^
dre, fur tQut delà poflerité^ ordinairement
plus équitable que le tem& qui court, & qui
pour être fans envie, aufli bien que fans inte
xêt, donne des jugemens plus raifonnabies.
Car l'on aurôit tort de prendre ce que j'ai a-
vancé- touchant le mérite tant de la conce-
ption , que de la façon de l'énoncer, pour une
conclufion néceffaire qu'on ne doive jamais
traiter que de chofes fublimes, ni les expri-
mer qu'en termes choifis, & d'un ftyle fort
extraordinaire,
Grande aliquid quod pidmo anime prcelargns
anhelet.
Mon defTeineflfort éloigné de là; & comme
le
DE CEUX QUI FOÎÏSIT BEAUC. DE LIV. |2i .
e nombre & le génie des Mufes eft divers»
le penic que fi l'on en aquelqu'une&vorable^
i on peut heûreuièment réiiifir fur toute fort
te de lu jets ) en les maniant comme il faut.
Les moindres cHofes,. félon moi> & les plus
viles , peuvent plaire & devenir précieufcs^
étant bieta écrites; comme le papier fur le-
quel on les couche, qui eft d'un fi beau blanc>
éc pour qui les Turcs ont une efpece d'ado*
ration, fe fait par Fart &c avec l'induflrie re-
quile^ de ces vilains haillons, qui fe jettent
par les niés. Si Ton s'acquitte bien de ce
qu^on s'eft propofé, il n'y a pas moins de
gîoire à recueillir en petit, qu'en grand > ni
d'imcfacon^ que de l'autre, pourvu que celle
dont Ton s eft fervi foit bonne & appropriée.
Cependant cette gloire n'eft pas fi peu à
eftimer, qu'elle ne puiffe aller du pair, &
peutêtre à le bien prendre précéder celle des
plus prcfomtueux de la terre. Je le disain-
fi, parce que la plupart du monde croit, qu'il
n'appartient qu'aux Grands & auxFuîHansde
fe piquer d'ambition, & de prétendre à la
haute réputation. Maisils font fort trompés
s'ils fè perfuadent que l'homme delà moindre
fortune, qui penfe auili génereufement >&
aufli iàinement des chofes divines & des pé«
riflables, qUe nôtrç humanité le permet» n aie
TomiFILPëa.L X
^ •. t
,1
1-'
luven.
'32Z LETTRE CXYIII.
pas droit de leur difputer cet avantage. 4|
bert de Bolftad^ préœpteur de Saint Tiionu^
n^a pas moins nKiité par fa fcience, & ps
fes écrits le fumom de Grande ou' Alexandre
que Pompée^ & que nôtre Charlemagne , ps
toutes leurs conquêtes. A bien c^mine
ce point, l*on ne fera peutêtre pas diffîcultl
de préférer un excellent Poète, à fon Héros
& un grand Philofophe^ à un Empereur.
Libéra fi dentur populo fuffragia y qtàs tm
Perditus\ ut âubitet Senecam pneferre N(^
,^roni?
Je fai bien^ qu'on a voulu dire que de mettre
Homère au deffus d'Achille, c'étoit faire plus
d'état du Trompette que de fon General d'ar-
mée. Mais cette fmiilicu^de qui trompe en
éblouïlTantN d'abord , n'a rien qui puilfe con-
tenter, fi on l'examine de près. CarTalthy-
bius ou Mifene, quelques admirables Trom-
pettes qu'ils fuffent, nétoient eAÎmés que par
des parties corporelles, & par des qualités dé-
pendantes de la matière, qui leur rendoient
la bouche propre à bien fonner, & le pou-
mon capable de fouffler plus fortement, &
plus long tems, qu'aucun autre xle leur pro-
fe/Iion. Au lieu que la recommendatioa
d'Homère eft toute fpirituelle-& tellement
élevée au delTus de celle des autres, qu'on
â.V-
t
DE CEUX QUI FONTSEAUC. DE LIV. 323
lui voudroit comparer, qu'il n'y a rien de pUis^
dilpropordonncj l'ame n'aiant pas plus d'a-
irantage fur le corps, qu'on en doit adjugera
Homère fur Talthybius. > • U valeur même
d'Achille, & de fes femblables, eft fi fort
plongée 4pns le fàng, & dans la bile, qu'on '
peurloutenir, qu'elle tient trop du tcrreftre
pour être comparée aux élévations d'efprit
toutes pures, & prefque divines, deceuxque
les Mufes fâvorifent, & qui s'iramortalifent
par leurs écrits.
Maisquilàuroit, qu'ilycûteudesAchil.
les, & des Alexandre^? fi ces mêmes écrits
ne k$ a voient préfenrcs de l'oubli, & fait vi-
vre dans la mémoire des hommes. N'a ton
pas crû même, que les Hercules, les Atlas
Se les autres Héros de la première & plus*
grande eftime n'ont ctcqued'excellensPhilo-
iophes , quipouravoir triomphé del'ignoran-
cc, ont eu la réputation d'avoir domté des
monftres, & porté le Ciel fiir leure épaules ?
Afin ^appuier davantage ce fentiment, je
veux vous rctdter ici le jugement, que fait
des plus grands Monarques un de leuR Cour-
olàns , dans la préface de fon Policiatique
Et parce que les termes en font unpeurudes,
le les rapporterai dans la langue qui a fervi de
tnichcmcntà fàpenfée. Eadem eft Afini ù'^^l,^^
X ij
TtioiL
/leg.m
Mecau,
tkitJ
324 LET.CXVIILDECEDXQyiFONT&c.
mgisCu' cujujvis Imper at or is prffi modicuta tempus glo
fialiuwh fja^ nifi quatenus memoria alterutrius fcripta
. rwn hmeficio prorogatur. Je ne voudrôis pai
tirer deparallele comme lui, qui étoit néan
moins un grand Evêaue> entre la defHnéc
d'un Souverain , & celle d'un âne mort. Moii
je ne puis être d'autre opinion que la fienna
. touchant rimmortàiité qOe donnent les livres,
& qui ne le. peut bien acquérir fans eux.
Marmara Mœonii vincunt motmmenta liheUi\
Vivitur wgeniOy ccetera mortis eruTZt.
Il n'y a que la plume des favans, & leurs veil-
les ftudicufcs, qui puiffent perpétuer la mé-
moire des plus grands Conquerans^ quand
elle eft relevée par ceux-là j s'ils s'en taifent>
le nom des chevaux d'Achille fera plus célè-
bre, que celui de beaucoup de Potentats.
Pour le moins ne fauroit-on nier, que Socra-
te ^ Diogene de très petite condition, ne
foierit en plus grande vénération dans le mon-
de, que la plupart de ceux, qui ont qx\x^
que tout étoit au deflbus d'eux. C'eftlins
doute ce queconfidéroit l'Emperçur Conftaa-
tin le Grand, quand il fit élever fon effigie
parmi celle des Mufcs^ félon qu'Eufebenous
rapprend dans le difcours.de fa vie.
}^ ysi ^ 32f
DIVERSITES. •
LETTRE CX.IX.
MONSIEUR,
Je ne faurois condanner comme vous un
homme qui apparemments'eA voulu fous-
traire aux mauvais traitemens de la Fortune.
\\ n'a fait en cela qu'obéir aux préceptes de
Pythagore, d'adorer TEcho quand les vents
fc font entendre extraordinairement, adanm-
ia eft Echo cum fiant venti; pour nous avertir
d'avoir recours à la folitude en des tems de
confufion comme celui - ci , où le plus fur efl
d'entendre de loin ce qui fe dit, & ce qui fe paf-
fe, fans y participer. Par toutou jra un hom-
me de fon mérite, il y trouvera des amis, &
dans quelque contrée que fon deftin le por-
te, il y rencontrera des habi tans, qui la pré-
fèrent à toute autre; tant il eft vrai , qu'il n'y
a rien en cela , qui ne dépende abfolument de
l'opinion. La fatigue d'un voiage, qui vous
fait peur, fert pretque toujours à dékfrer l'ef^
prit, outre que fbuveot le corps même en
. ' X ijj
32^
LETTRE CXIX.
tire de Tavantage. Et» pour ce qu'il vous
dit là deff^s qu'il vouloit aller à pied une pi
tiedu chemiU) fouvçnés-vousenla favei
qu'au rapport de Pline des Oifons venoie
bien des Païs bas à Rome, dieminant av
leur gravité ordinaire: Mirum in hac ail
dit-il, à Morinis ufque Romam pedibus tcà
re: fejpproferuntur adprimos^itacceterifiifl^
X./0- c 12. ^'^^^ naturali propeUunt eos. Il fera fans dou
te bête de œmpagnie, & ne manquera pd
" d'aide aufli en cas de.beloin. i
je donne bien plus volontiers les mains a
Tappréhenfion que vous avés, qu'il necoaJ
fume la meilleure partie de fon viatique à h
recherche ou il cA fi opiniâtre de la Pierre
philofophale. C'eA une vraie pierre de fcanda-
le pdur moi , & je croirois plutôt une Goigo-
ne pétrifiante , que toutes ces bagatelles , que
la trompeufe Chymie débite fur ce fujet. Je
parle aiiifi de celle, qui fait tant de gueux,
, lans avoir jamais enridiiperfonne^ car il y ^
un art Chymique fort à eftimer ; comme éb-
fantune des plus belles parties delaPhyfique,
qui enrichit ,en beaucoup de Biçons. Mais
, cieux, qui l'exercent aveclc plus de rcputarion
fon t les premiers à fe railler de la vaine curiolité
. & de la fotte efpérance de tous cesfouffleurs,
qui cherchent x:e qui ne fut jamais. En ctfec
t
• DIVERSITE'S, 3*7
^tir pierre imaginaire feroit mieux nommée
uiarde, que philorophale, puifque celle,
jui fervit d'ancre aux Argonautes, s.'appel*
iOÎt ainfi, lapis fugitîvus. li y 'a cette diffé- Wwe l|i:
rence^ que ceux de Cizyque, aujourd'hui*'^'
'spîga de Natolie , tenoient celle - d attachée
& chargée de plomb dans leur ville, pour
V empêcher de s'en aJler comme elle avoit
iàit plus d'une fois, & l'autre ne fut jamais,
que dans la fkntaifie de ceux , qui fe plai-
gnent toujours, qu'elle difparoit quand ils
penfent la tenir. C'eft cette grande envie
d'avoir de l'qr, que le Pôâte nomme facrée,
pour dire déteftable , qui <:aufe ces illufions
d'erprit. Oviedo écrit, qu elle obligeoit le§^* *(/'-^- J-
Indiens Occidentaux à une autre folie, qui
étoit de jeûner & de s'abAenir de leurs fem-
mes, avant que de femettreà chercher ce pre-'
mier des métaux, s'imaginâns, qua faute
d'obferver cela ils n'en pouvoient rencontrer. .
LemèmeOviedoajoûte, que Chriftophle Co-
lomb à l'imitation de ces Américains^ contrai-
gnit lesChrédens même non feulement à fe pri-
ver de voir des femmes, & de manger, mais de
plus à fe confeiTer avant que de travailler aux
mines. Il eft certain que par une pareille f ùper-
flition les Arabes ufoient autrefois d'une chafte-
I tèexkdte, lors qu'ils fevouloient appliquer à la
' ' , X iiij
- \
€, Z0^
3t« LETTRE CXIX.
récolte xie rencens. Je veux vous faire par
ici au fujct de Tpr, d'un chofe, qu'adebkd
le Milord Digby dans Ion traité de la poudn
defympâthie. Ilaflure, qu'un petit boutoi
d'ôr gros comme le bout des doigts, & pe
fant une once feulement, peut être étcnà
de Paris jufq u'à Montpelier , & au delà. C'efl
' à lui à garantii- fon dire, qui cependant met
bien à couvert ce que j'avois avancé dans b
Phyfique du Prince, que cette once d'or ti-
rée en.fil délié comme les cheveux s'ctendraf
' plus de mille pas.
Le Gaucher, dont vous parlés, peut dé-
fendre fa mauVaife habitude" par beaucoup
de raiibns, encore qùel'ufage ordinaire ren-
de nieiïéantes la plupart de fes aâions. Si
le côté droit, généralement parlant, fem-
ble être plus foùple, & plus agile j le gau-
che en recompenfe, dit Solin, eft reconnu
plus fort & pjus propre à portçr. ' Pl^^^^
dans le particulier des bras eft pour les /«w^^-
dextres qui les ethploient fans choix, & 3
nous apprend,, que les loix des Scythes leso-
bligeoient à fe lërvir . indifféremment des
deux mains. Les fept cens habitans de Gab-
baa , que le livre des Juges nous reprcfentc
pour fi braves geps de guerre, comhattoient
aulfi bien 4é la main gauche que de la droite^
. DIVERSITE'S. 329 ' ,-
k comme gauchers ils étoient fi habiles fron-
leurs , qu'ils tiroient fur un cheveu iàns
àillir. . L'Ktnpereur Tibère, fl nous en
xoions Suctone, avoitfa main gauche beaU-fl»'^ #.^
X)up plus promte, & plus forte que Tautre.
V^ous avés aufti DÛ remarquer dans Xiphilin,^-?^*
ijue Commodus faifoit gloire d'être gaucher,
tenant toujours fon bouclier de la droite, Se
rép^e de la gauche. Bref l'Hiftoire de Pcrfe '
oblèrve, que le grand Ifmaêl, pour ne rien
dire de tant de ir^i^o/e'j' particuliers, a tou-
jours emploie fa main gauthe préfcrableraent
à la droite. Je m'étonne donc, qu'on ait
prlspout une injure atroce, ce que de ficon-^
iidérables exemples, Si de fi fortes raifoas,
peuvent du moins excufer.
Il n'en efl; pas ainfi des incivilités, que
vous avés fujet de nommer fcandaleufes. A v
la vérité toutle monde ne peut pas être du tem-
pérament de l'Empereur ConAantius, qu'on
feit pafler pour n'avoir jamais craché. Pline
en écrit autant d'une Antonia femme deDm-
fus, Antmia Drufi tnmquam eocpuit^ Pom-L 7.ç.ip
fonius Confularis poëta nunquam ruStavk; cç
qu'il appelle j!7r/7r^w^«rfe//^aidf: des mar- *
ques d une mauvaife conflitution. Et l'Hi^
ftoire des Incas, ne difant pas la même cho-2.jia9t. u.
fe du Roi Atahualpa, aifure pour le moins ^- 3^-
330
LETTRE CXIX-
quîl ne cràchoit jamais à terre., maisfeulel
ment y s'il y êtoit obligé dans la main de quel*
que Dame d'importance^ pour ne rien fair^
qu'on pAt juger indigne de la majefté d'un 11
grand Monarque. ' Il fefoit fort difficile d^
iaire pa(rer4)0Ur honnête dans nôtre Europe
cette civilité Américaine.. Tant y a quc|
Marc Polo témoigne, qu'il n'ctoît p^s permis
de cracher danslafaledu grand Cam de Tana-
rie. Et vous iàvés comme tout ce que put
faire, un grand cracheur auprès d'une belle
perfonne, fut de s'excufër fur ce qu'il ctoit
difficile d'être bien proche d'un morceau dé-
licat, ians que l'eau en vint à la bouche.
Pour l'éterpuraent, vous m'a voucrés qu'il
eft fort difficile de le retenir, quoiqu'il foit
fouvent très importun; le f^lut que l'on fe
donne à Ton fujet , comme venant du cerveau,
témoigne, qu'on ne le dent pas pour indé-
cent. En dFet l'on voit dans le fécond livre
d'Athénée cette coutume établie de rendre u-
nç efpece d'adoration aux étemumens. Et
comme cette même coutume fe rçconnoit
par là fort ancienne, elle eft entorefi éten-
due, que Garcilaflb de la Vega reprcfente
t.pâr. ?. j.dans fon Hiftoire de la Floride, tous les Gen-
^•^' tils- hommes d'un Curaca de cette grande Pc-
ninluie, lui donnant le Êilut comme parmi
DIVERSITB'S.' 33f
nous auffitôt qu'il eût éternué- Mais pouy- • . .
quoi Cleanthes dans Diogenc Laërcè accufe*-
t -il un homme d'être trop efïsmincV &.trop .
voluptueux^ pour être fujet à beaucoup éter-
nuer? Dion Chryfoftome k prend encore Orflr.jj.
plus au criminel, À plus injurieufement,
/piofi ftermitatio indicetxinadum. j ^
Je confefTe^ que je n'ai pu apprendre de
vous fans indignation» qu'on ai voulii tour-
ner en belle raillerie la vilaine adtion d'un
homme, quh fait profeffipn de prendtre des
libertés fcandaleurcs en toute forte de com-
pagnies. Je faii>ien, qu'en étant arrivé autant
quiàiui au Poète Lucairï, il voulut faire le
plaitàoc en proférant l'hemiflique de Néron.
Sub terrif toftuijfe putes :
dequoi il eût tout fujet de fe repentir. Un
autre s'avifa de dire dans la même figure,
qu'étant confiant félon Ariflote, mUum cor-AptU. ^
nutum animal pedere ^ ce qui lui étoit arrivé ^^•^•^^•'
l'affuroic dç n'être pas comard. Et un Amant
â qui cela echapaen préfence de (a maitrèffe,
lui protefla , qu'il ne pouvoit non plus que le
laurier brûler fans Ëiire comme lui. . Mais'
que dires vous du Fhilofophe Métrocles, qui ,
s'étantx^nfermé fans.s'ofer plus montrer, à
caufe d'une femblable difgrâce, ou il étoit
tombée eût befoin, que Crates le Vint con» i
33^
LETTRE CXtX.
V foler après avoir mangé quantité de Lupin^
qui comme yenteux opérèrent de forte, qui
Mctrocles à Texcmplc de fon ami perdit tout^
honte, & devint de Pêripatétique un Cyni
que parfait. , Véritablement nous fommei
fort redevables à Diogene Lactce, de noit^
avoirconfervéla mémoire d'un fi notable éve
In daud, ncment* Suétone nous apprend avec un paj
an. ^2. reil ioip , qu'une perfonne aiant été en hazard
de mourir, pour avoir par pudeur retenu ufl
ventl'emblableaux précedens qui vouloit for-
tir, l'Empereur Ckiudiuspen^àfidre un Edir,
portant permifTion d'en laiffer aller même c-
tantà table. Remarqués leprofîfc, quoûpcut
faire en lifant les bons Auteurs. Vous y a-
' . vés auffi vu, quun Romain fut furnommé
Grandio, parce qu'il n eftimoit rien qui ne
fut grand : Un Grimaldi de Gènes s eft trouvé
depuis dç la même humeur : Et quelqu'un aianc
ulé devant lui de la licence, que Claudiiis
- voulut donner par un Edit, s'excufa de la pc-
titefle du fon, proteftant qu'en fa copfidcra-
tion il Teût fouhaité plus grand. Apres tour,
retournant au ferieux, il faut tenir pour con-
ftant IcmotdeCiceron, que b pudeur, &
la modeflie, ou bienfeance, font le fel de
lavio, amo verecutidiam ^ in eaornatus vita^
^ vis àecorieft^ ce font des ingrédiens, qui
DIVERSITES. 333
loivenc accompagner & afTaifonner toutes ' ^
los aillions.
Je prendrai, pour finir, roccafion aux
cheveux, puifquc c'eft par eux que vous a-
w^és termine vôtre lettre. Mais fouvencs- \
w'ous , que j'ai dit ailleurs mille chofes fur ee
ru)èt, que je ne veux point repeter- Il no,
faut pas douter, que Tui^e de porter les.
cheveux longs ne fôit le plus ancien^ de mê-
me qQ^il eft leplus naturel. Epidieteibûtieiit ^ ?• ^* t.
dans Arrien qu'ôter le poil à un homme ^ c'ed
comme rafer la jubé à un lion, ou arracher
la crête à un coq. Polypheme au même fetis
Te compare dans la Metamorphofe à Jupiter
le porteur de perruque,
— — Comaplurimfitorvos ^* '^
Prominet in vultus; hùmerofque ut îucus ob-
umbrat.
En effet les plus anciennes ftatuës des Grecs,
comme nous l'apprenons de Dion Chrylbfto- Orât. it
me, avoient rornemcntdcs grands cheyeux,^^'P-^*^''''
aulTi bien que de la barbe longue. Dutems
même de Ciceron il fe raille d'un C. Fannius,
qui fe rafoit julqu'aux fourcils, idcirco capi- Orar. pr$
te^ fuperciliis feniper eftrafisy ne ûUumpilum **/"^'
viri boni habere videatur ; les têtes fans4)oil ne
fe pouvant alors regarder , qu'on n'en remar-
quât la melleance. Cela me fait étonner que
334 LETTRE QXIX.
Saint Paul enfcîgne, qu'il, n'eft pas moîi^
ignominieux aux hommes de porter les chd
i. ad Cor, veux longs, que glorieux aux femmes, i
€.iLart.i4. qui la Nature les a donnés comme pour leu
fervir de couverture. Le Poète Phocilide et
avoit prefque dit autant,
yiris non congruit coma^ istfmdierilm
- cindnnù
11 eft vrai , que cçtte frifure ou anndure n'efl
pas du précepte Apoftolique, qui rend hon-
teux le fumom de ce Didbteur Romain L
Quintius Cincinnatus- Or quoique nos
mœurs en ceci comme en toute autre chofe
foientfort différentes, y aiant beaucoup de
païs où les femmes portent. les cheveux
' I cQurts, &les hommes au contraire î comme
la Relation du Maire le dit de certains peih
pies , qu'il trouva après avoir paffé le Détroit
qui porte fûn nom j fi e(l * ce que la belle che-
veFure eft tellement de Pappan^ge des femmes,
que la rafure eft une des peines, que les loa
£. c de ordonnent aux débauchées. Je penfe que le
kiftor, ê' Législateur s'eft fondé fur ce qu*cnfeigne Ari-
mm. Cl '^^^^ ^^ cavales, à qui Ton coupe le poil
pour les rendre moins ardentes , equarum b-
Indo^xtinguiturjubatonsây ÎST/rons^riftiorrei'
ditur. A quoi fe rapponé Tobfervation du
DIVERSITES.^ - 33f
nème Dion^ ^e Taucorité de qui ]e me fuis Oor. j;.
léja fervideux fois, que les pafteurs de Ton /
ems rafoient t9ut le crîn à une jument^ pour
'obliger à fe laifler -couvrir ]par un âne.
fatit y a qu'entre tant de variétés, quiregar-
lent la^coiffore, Mafifée nous apprend, que
es Chinois nourrilïèm exprès leiffs* cheveux, •
lour être pris par là & emportés au Ciël a-
>rè$Ieur,mort; ce que ne font pas leurs Prê* .
res, qdi croient y /pouvoir aller (ans cette
rnSh. UyadesMufulmans, qui ont à mè-
ne deiSnn un toiq)et au haut de h tèiQ^ par
le moten duquel ils fe promettent, qu'une
Ange les tninfportera au Paradis de Mahomet.
Enfin Gotard nous Eût voir dans fa fixiéme
partie de Tlnde Orientale, que prefque tous
les hommes de la Guinée portent leurs che-
veux rangés & poftés de différentes façons.
D eft certain , que nos Rois de la race de
Mcrovée étoient comme les Prophètes & les lof. Ant..
Nazaréens, qui ne fouffroient jamais que le^'^'x*
rafbir ou les dfeaux paffaiTentjmrdelTus leur
tète, ou diminuailent leur chevelure. Cefl^
ce qui fait reconnoitre aux Bourguignons
dans Àgathias, qu'ils a vojent tué leRoiChlo^ L* ^
domer. Et pour ce qui concerne la rafure
deshomn^es^ il n'yagucres que la dévotion,
kdueil, ou la maladie^ qui les y obligent,
33^ t E T T R E CXIX.
& qui ^n felTent naitre la coutume. Noi
voions que les Moines en ufent & U prat
quent au premier cas: Au lecond les Perli
pour témoigner ledéplaifir qu'ils a voient d
//(prorf./.5.1a mortdeMafiftitis, non contens de ie n
fer, coupèrent le poil à toutes^ leurs monri
tes : Et au troifimç cas. une douleur de tên
qu'eût Charles ■ Quint en mil cinq cens vingl
neuf au paffage de Barcelone à Gènes, l'obli
géant à Tç faire rafer, les Efpaghols , quifl
voient jufqùes là nourri de longues penru
ques fc les firent couper, quoique fi mal vo
ionriers, qu'il y en eût, à ce qu'affure Sando
val, qui en pleurèi:entde regr.et, cequiw
fe lit pas dans Famianus Strada. Si eftce
qu'autrefois leurs prédcceffeurs ne devoien
pas porter les cheveux fort grands, puifqiK
Appien obferve^ que Viriatus & les troupes
E^agnoles prirent commp une chofe extra
ordiijaire de grandes chevelures, pour don-
ner de la tetreur à leurs ennçmis. Quoiqu il
en foit , Charles Quint fut auteur des courts
cheveux, & des longues barbes, félon que
Cabirera Fa remarqué. Quant à la couleur
des cheveux, il n'y en a point, fi elle eft na-
turelle , qui n'agrée en quelque contrée; &
même dans un feul endroit,^ les noirs, les
roux, les blonds, ou les châtains, fontpre-
• ferés
far, /.
Debello
Hifp.i.
hiji. c.p.
DIYERSI'TE'S 337
crés (eloD les indinodons différentes. Eu- Aiiv* ^
cbe nomme, après Clément lAlexandrin,^'^'^
Medée pour la première qui trouva Tartifice/row.
ie leur feirc changer de couleun Une infi- ^^ *,
lité de Princes fe les ont &it peindre à Timi- /. tû.n.i
catioa d'Hérode dans leur arriere-faifon. Ma- A^* ^- ^s*
dana repféiènte le More Mufa domteur de
HETpagne,. qui fâche de fe voir niéprifé à
cauie du grand âge^ que Ton poil blanc té-
moignoit, lui fit prendre une teinture de
noir fiheureufement, que ce changement paf-
ikot pour un miracle^ il rétablit ià réputa-
tion. L'Empereur Commodus ne ie cohten-
toit pas de la peinture des fiens^ il les faifoit
reluire avec des papillotes d'or : Fmi Commo-
dus capittofemperJucatOy &* auri ramefitisittu-
misatOf adurens comam ë^ harbam timoré ton-
forùy c'cft le texte de Lampridiuf- Et Tre-
bdlius PoDio écrit prefque la même chqfe de
Gallienus, crinihus Jùis aurifcobem qfperfit^
raàiatus femper proceffit. Les femmes Ibu-
haiteroient bien plus que les hommes d'avoir
le privilège des Gruês^ qui noîrciflept en vieil-
lii&nt par le témoigiàge d'Ariflote en plus
d'un Deu. L'on dit de Tarçon> qu^il naquit
avec cheveuir déjà blancs & chenus; mais
Strabon (bûtient, que les It^iens furent au-jL.j.
tcurs de cette fable, pour donnera entendic, ^<>r-
TomVaPân.l Y
338 LETTRE CXIX,
vka qu il avoit été fage dés le berceau. « Cardan
>• ^- 37' écrit de lui au contraire , qu^gu fordr du vci
fro. c. gy. écrit de lui au contraire , qu*gu fordr du vci
tre de fa mère il ayoit déjà les cheveux long;
noirs, & crépus. N'efl-ce point ici uned
fes vanités pour s'égaler au premier de la â
nulle des^Céfars, qui eût fon nc»h/^ ae/arû
à caufe qu'il vint au monde la tète couverte
Dihrev. d'un chcvelure? Four conclufion uibos de
W4t. c. 12. l'învecli ve , que fait Scneque non pas fimple
ment contre les femmes^ mais contre les
hommes efféminés de fon fiéde, qui em-
ploioient toute la matinée à diipofer leurs chc-
veux, & à les mettre en belle ordonnaoce,
Jum de fifjgulis captUis in cùnfiliwniitur^ llsi
entrent en colère y dit - il , fi le mWndre poill
de leur tête le rompt , ou fort de (a place; h
ils aimeroient mieux voir tout l'Epat en trou-
ble & en confqfion, que leur perruque efli
defordre • Quis eft ijiortmi fui non malk Ran^
publicam turbari y quamcomamfuami quitm
follicitiorjît Je capitisjiii decoî-e y qiiamdtjnh-
te? qui non cotnptior ejjè malityquam honeftiori
Certes on ne peut pas dire que le Monde ait
beaucoup changé depuis ce tems là; l'on
, voit aflcz de pérfonnes plus en peine d'avoir
belle tête, que de l'avoir faine &bim&it&
^ ^ ^ 339
/DE
.'HUiMILITE, DE L'AMOUR,
ET DE LA PARENTE.
I
LETTRE CXX:
MONSIEUR,
Je ne m'étonne pas, que celui ^ qui vous a
refufé une fi jufte demande^ fe foit excufé
fur Ton lodirpofirion ordinaire de la colique.
Il eft jufle, & félon nature^ qu'un homme
rempli de vents , foit fujet à de femblables
infirmités. Mais s'il eût eu un peu plus de
fcnsy il fe fut porté librement à ce que vous
defiriés de ion entremifè^ fans témoigner^
comme il d fait, qu'il tenoit une chofe au
^iïbus de lui , dont il pouvoit retirer autant
dlionneur que d'une plus relevée, par la bel-
le manière de l'exécuter. Herculç n etoit
pas toujours après le MonArqs , ou à combat-
tre des Antées,* il s'occupa^ fans blefTer fa
réputation à purger d'ordures & de fumier
lètable d'Augée > & il a fait le<^on^par là aux
Y ij \
340 LETTRE CXX.
plus grands hommes, fi nous en croions Dk
Ora$.g. gcne dans Dion Chryfoftome, de rie teni
aucun fujet indigne de leur emploi , n'y e
aiant point ^ qui ne leur puilTe tourner à glo
te, ne fut-ce que par le mépris apparent à
tnême gloire, Jors qu'ils >s'abaiirent jufqui
des adions, qui femblent baffes, àcaule(i
leur exaltation. Mais que voulés vous, Il
modellie toute agréable qu'elle eft ne paroi
;, ' troit prcfque point, fi elle rie recevoit lot
principal éclat de ce qui lui efl contraire. I
faut qu'il y ait des âmes orgueilleufes qui ik
' fe plaifent qu'aux chofes relevées,
^£' Non omnes arhvifia juvanty humikfque wry
rica.
afin que celles, ' qui ont reçu du Ciel certc
vertu vraiement Chrétienne de l'humilité , en
' foient plus recommandables. Je parle de la
forte non feulement à caufe de la béatitude
que nôtre Religion promet aux pçrfbnnes
humbles; mais encore parce qUe les autres
créances enfeignent une doélrine toute con-
traire. Mahomet défend expreffément à fes
Mufulmans, ou Fidèles,' dé s appliquer aut
chofes baffes comme "indignes d'eux, parcet-
Smité te injonélion expreffe, Fidelh ad vilia nefeah
Sap. c. S. ji^^f ^ qyg rapporte Abraham Echelite. Et
il fè peut dire^ que l'humilité n'a jamais été
)E LHUMIUTE', DE UAMOUR, &i 341
ûe avec toutes Tes grâces hors de TEglife
lirétienne. ^ Ce n'eft pas pourtant que laSy-
^S^^tS^ à^ JuifS) & ]a Philolbphie Payen-
e, n'en aient (ait ibuvent beaucoup d'état;
lais elles n'en ont jamais donné ni de préceptes
L exprès^ ni d'exemples fi notables, que nous
n fournit nôtre Evangile. Salomonhous ex-
lorte en beaucoup de lieux à la pratique de
ette vertu, & quand il réconnoit^ que tout
:e que le monde contient de plus eftin)|é.
feft que vanité, &mème que tourment du
x)rp$,'ou affliétion d'eiprit; en détruifànt nô«
ire ambition, iljettenôtreamedanslliumilité
:}uiluieftoppofée. Pythagore, quejeveuif
choifir entre tous les autres de fa profefTion,
n'a point eu de plusbeaufymbole que celui qui
Drdonnoit, qu'on touchât la terre autant de
(bis qu'il tOîinoit,,^rim tonat terra tangenda;
pour faire entendre le befoin que nous avons
de notxs humilier devant le Ciel, autant de ^
fois, qu'il nous témoigne fon courroux par
les adi^erlités, qui noxis arrivent. Nous cou*
Ions nôtre vie fur une mer fujette à mille ,
bourafijues.de la Fortune; les voiles hautes
y doonent bien plus de prile à la tempête; &
il n'y a que les lages pilotes, qui évitent au-
cunement l'orage en les abatant. Tant y a que
votre h(»mxie n'eft pat de ceux là. Je le
Yiij
34» l- E T T R E CXX.
connois pour le. plus, pr^fomtueux des v
vans. Il ne croit pas pouvoir rencontrer DU
•le part Ton femblable^ s'il ne fe regarde fai
' fant le NarcilTe dans une fontaine. Et d
même que cet Antiphon, dont parle Aride
tQy croioit voir toujours fon image h cau(
de la foibleife de fa vûê, Taii: le plus fubd
lui tenant lieu d'une glace de miroir; Timbe
cillité d'efprit de cet impertinent lui renvoit
làns ceffe la Tienne, accompagnée dun nie
rite, que fa folle imagination, comme m
verre de multiplication ,^ lui fait paroiore iofi
ni. Mais ne prenés pas tout ceci pour une
preuve, que je fafle grand compte de certai
nés, humilités trop affeâées. Je n'approuve
point que pour nçus abaiffer nous nous reo*
dions abfolument méprifables. Il faut coa^
^ ferver ik réputation , que les loix civiles rcn-
^ iufia. dent aufli prédeule que la vlej pericuhmfa'
^l'J^iHaaquiparaturpericulovitie. Nouslbinnies
trop cruels, dit Saint lerôme^ fi nous bief-
fons volontairement ce qu'on appeDe nôtre
bonne renommée. Et fans croire, quilfoit
plus criminel defe dif&mer Cbi-même, que
de ravir la réputation d'autrui, parce que
l'homicide de fa propre perfonne eftplusc
norme, que celui de quelque autre que ce
puifieêtre^ je tiens fmi^ement, quildl^^
XE L'HUMILITE', DEUAMOUR, &c. 34}
iconduited'unhommeprudent, den'affeéler
imais une humilité hontéufe, & qui lui fiM^
e perdre Teitiine, qu'il peut avoir acqujfe.
Paffons à cette paillon amoureufe, donc
foo^ prétendes guérir vôtre ami par le feul
tméde d une abfence , où l'engagera infènfi-
>lement le voîage que vous lui confeillés*
i\ la vérité 9 je me fouviens fort bien, qu'un
PaAeur dans Théocrite prend la rérolution7/y/.i,f..
de s'embarquer lùr mer pour guérir du mal^"-
d amour, fe fondant fur ce qu'un de fes voi-
ûns s'étoit fort bien trouvé de cet expédient
Mais il y a tant d'exemples contraires à cela,
que je ne défère pas plus à cet Idyle qu'à un
autre du même Poète, où il veut, qu'il n'y
ait que les Mufes Piierides capables de donner
du foulagement à un cœur que Cupidon a
bleiïé. Tant y « que Crates le Thebain a-
joûtoit à ce cataplafine du tems, pour ulèr
des termes de Clément Alexandrin, ceux de /• 2. &r#.
la faim, & même du licou, ce dernier de-
vant être apparemment le plus fouverain de '
tous, quoiqu'il ne foit pas le plus expédient
L'on n'auroit pas belbin d'en venir jufqu'à
cette extrémité , fi le fleuve Selemne avoit la
vemi, que Paufanias lui attribue , de (aire ou-
blier àtousceux,qui s'y baignent,(bit hommes,
f(»tfemmes,ramour qu'ils avoient csn y entrant
Y îiij
344 LETTRE CXX.
Et certes il eft plus aifé de perdre toot à làk
le fouvenir d'une de ces affeâions ^ dont nous
' parlons, que de la modérer au point où vous
vous promettes, que vôtre ami réduira la
Tienne; facHmsimmorefinemimpetreSy quam
modum. Vous fondés vôtre efperance fur ce
que fa ntaîtrefTe n'étant pas fort bçUe, r%e
lui ôtera bientôt ce qu'elle a de charmes, &:
moi je vous remets fur cela au proverbe fi
commun en Efpagne, nimofafea^ tuTitula-
da vieja. Quand vous lui fouHaités quadrmg-
tariam Clytemneftram^ fèlon le mot de Cxci*
lius, & qu'il aime en lieu de moins de de-
penfe, c'eft plutôt defirerla diminution de
ion mal, que fa gnérifon. Çouvenés vous^
que ies lieux de débauche, • comme Dion
Om.^. Chryfoftome l'a fort bien prononcé, (ont
- plus pour la corruption, que pour la généra-
tion; qu'il n'y a point de laides amours, &
que la pçrfonne^ qui en a tant donné à €dui>
qu«,vous plaignes, étant très fpiritudle, ce
n'eApa^ merveille, que la pailioQ, qu'on a
pourelle^ foit des plus violentes. Ceux, qui
'ont feint que Cupidoti étoit fils de Venus &
de Mercure, n^ont voulu dire autre chdè fi«
non, que ies bonnes grâces d'une Dame,
jointes {i l'excellence de (on eQnit, '& à la
gentUlefle de fon entretien, font naître ces
DE LHUMILITE', DE TAMOUR, &c, 34?
grandes émodotis de cœur^ dont il n'y a que
les ftupides, qui Te puilTent aucunement ga-
rendr. Tenés pour aiTuré, que celui pour
qui vous a vos une afFedionfi tendre, & ft *
pleine de drconlpeâipn, n'a pas trouve fa
maitrefle, dans cette longue fréquentation
qu'il entretient avec elle, femblable à celle,
dont parle Atherièe y qui reç^t le fumom de
Prqfcenium^ parce qu'aiant le viûge aflez^'^^
beau^ & s'habillant de fort fomtueux habits,
elle n'avoit rien au réfte, qui ne paroiffoit
pas, que de très dégoûtant. De fait vous crai-
gnes, qu'il' ne fe trouve mal de n'obferver
pas la quarantaine des jours caniculaires, que
vous nommés le carême d'amour, & qu'elle
ne hii perfuade que les nuits n'en font pas fi
dangereufes. En vérité vous êtes un parfait
ami. Mais il (kut que je réponde encore un '
mot à cet endroit de vôtre lettre oii vous
condaonés tropabiblument (on amour, com^^
me une chofe, qui n'eft bonne qu'à caufer
mille difgfaces différentes. £fl-il pofTible
que vous n*aiés poin^ appréhendé d'irriter
contre vous irrémiffiblefflent tafit de beau
monde. Quoil le feu d'amour n'éclaire ni
ne purifie ja^iais les âmes les plus ténébreufes,
& les plus gro(fieres? Au moins déviés vousi
avokώmoiredecequ'enditSerenusSanmo^
Y V
\
345 LETTRE CX5L .
nicus^ qui' l'ordonne comme une médedne
excellente^ & expérimentée, contre la fièvre
quarte un peu avant k violence de fon
atcès. X
I. Je mei. Qupi etiam miranda ferunt veniente cdsfe^
Jurantes ludrnn Ventris fmmufque peUnàmu
Quoiqu'il en fbit^ vôtre inveâive m'a d'au-
' tant plus furpris, que vous n'êtes pas fur ceb
de ceux, qui condannent les choies, qu'ils
n'ont jamais éprouvées. 11 ièmble que vous
foies un, autre Antiflhene, qui protefie daos
). a. /roM. Clément Alexandrin que s il tenoit Venus en
fa podeilion, il lui ferait perdre la vie pour
' en délivrer le mondes nonmiant (on fils, le
vice & le plus grand mal de la Nature, xa-
^v ^u0-(oof . Pour ne vous en dire pas davan-
tage, ^ pour aucunement avoir raiibndece
que vous a vés tiré de moi conmie par violeD'
ce, fur une matière fi éloignée*de oe qui me
doit pïaire, j'exige de vous la ibludon d'un
problème^ qui regarde le môme fujet, pour-
quoi du confentement des Théolc^^iens &
des Jurifconfultes , celui qui force une femme
, eft plus grd^vement puni, qu'un autre, qui
lui corrompt l'efpri^ & la perfuade de lui ac-
corder ce qu'il veut d'elle^ avant que d'en
jouir. Ma raiibn de douter eft fondée furce
^lie l'offeufe du premier ne s'étend quefiff
DE ^humilité; de L'AMOOR, &c. ,347
le corps y & que celle du fécond fouille l'ame
& fon domicile; ce qui rend devant Dieufon
crime beaucoup plus^ atroce^ '& par coofe-
quent plus; punilTable. La première de vos
lettres ne fera pas bien reçue fi elle ne me
Catisf^tit fur cela.
L'article de la parenté, que vous foûmet«
tés à mon avis, ne reçoit pas grande difficul-
té. Vous dites fort bien avec nos vieux
Gaulois, Qu^amitié paffe fouvent parenté ;o^»,j/^
& Dion, que je vous ai déjà cité deux fois^
le prouve clairement, parce qu'un parent ne
fert de rien, s'il n'eft ami, là où un ami eft
toujours udle, bien qu'il ne (bit pas parent.
L'on peut jl^er néanmoins que les premiers
Romains,- qui firent pafler le mot de néceflv
té pour parenté, pro neceffitudine^ ^ affinita'^ i^'hoS.
fis Jure y compie Aulu Gdlq FalTure, te-*^^'^-^'
noient l'obligation & la néceflitè d'affiflerfes ^
paréos la plus grande de toutçs. Mais les
conûderations particulières altèrent aflez de
fois la thefe générale. Il n'y a rien de plus
étendu par tous les ordres de la Nature, que '
le refpeél & Tafliflançe, dont les enfàns font
redevables envers leurs pères & leurs mères.
Si eft- ce que le Père Xavier payant dans la
Navarre aÔez prés du lieu, où demeurdit fa
mere^ quil ne de voit apparemment jamais
348 LE t T R E CX>f.
voir, puifqu'îl s'allott embarquer pour le
larric. yoiage des.Indes, ne, voulu tpomtfâflo'viri-
hijlMi.u ter comme on le lui propolbit i ce qui futat-
tribué dans les termes de Religion à un partait
, détachement de la chair. Et PHiftoire pro-
j : fane d'Arrien porte, qu'Alexandre le Grand,
' . preffé par les lettres de fa mère, d*ôter Anti-
pater du gouvernement ou il Tavoit laiffé , s*é-
chapa de dire^ qu'elle lui demandpit un prix
' èxceffif pour l'habitation de neuf ou de dix
' , mois. L'am jjjir fraternel êft célèbre par mil-
le exemples; en voici deux affez finguBers.
Une femme de Perfe préfera fbn frère èfes
enfans, par cette raifon, dont fe fèrt auffi
Antigone dans Sophocle en faveur de Polynif
ce, qu'elle pouvoit en avoir d'autres, mais
' non pas un autre frère. Plutarque le rappor-
/. if frat. te , &rMariana me fera garand du fécond ex-
?^^ Afiî ^'^^P^^J affurant qu'un cadet fe'fit pendre
€. i/. ^f^ Efpagne pour fon frère aine, qu*il confi-
déroit chargé de femme & d'ehfans , & par là
plus nécélfaire à Icqr famille que lui. Si eil-
ce que la concorde eft fi rare entre les frères,
félon le mot du Poète, & leurs animofités au
contraire font fi ordinaires, qu'il feroit fu-
^rfiu d en donner des preuves. Les éiemens
àufîi qui les compofent paflent pour frères,
cxTmme étant tous d'une mênnre Big^ere, &
yii m m 349
néanmoins leurs qualités oppolees les tieii-
nent dans une contrariété telles qu'ils fe font
une guerre perpétuelle. C'eft tout ce que je
puis vous en dire proUemadquement àms la
thefe générale, vous êtes mieux inftruit que
moi de Thypodiefe qui doit régler vôtrejuge^
ment
DES
ABSTRACTIONS SPIRI-
TUELLES.
LETTRE CXXL
I
MONSIEUR,
J'ai Tame fi peu capable de hautes penfées,
que je m'étonne de vôtre curiofité, & de
vos it^bncesfi réitérées & û prelTantes, pour
(avoir (iir quoi j occupe mon efprit dans mes
iieures de loifu*. En effet je l'arrête ibuvent
ide (1 petites choies, que je rougirois de
vous rapporter tout ce qui me palTepar la^fan-
3TO LETTRE CXXI.
taifie. Des bagatelles, dont nos livres fqnt
pleins, lui fourniiTent de qiioi rêver les jour-
nées entières. •
^""S' '• PoJJum fnuka tibi veterum pr^ecepta referre^
Ni refitgiSytetmef que piget cognofcere curas.
Car ne croi^ pas , que les intrigues de Cour,
ou les intérêts de la Seigneurie ^ commerça
parle dâà les monts, foient l'objet de mes
plus abftraites méditations^ ni que les révo-
lutions de l'Europe me touchent beaucoup
plus, quand je me mets à philofopher, que
ceUes de la Chine, que Ton fait depuis peu
fi oonfidcrables. Vous in'avouerés, qu'elles
font telles , fi la Relation du P. Martini eft
véritable,' qui porte que le Roi de la Chine,
le dernier de la famille de Thamin , fc vient
de pendre à un prunier de Ton jacdin Roial,
defefperé de ne pouvoir relifler aux Tar-
tares.
Je fai bien, que vous vous raillés de l'art
de méditer, qui confifte en une habitude,
qu'un homme né pour Taftion, & qui s y
plaît comme vous, ne peut pas aifément ac-
quérir. Je vois bien encore, que vous avcs
à me &ire une efpcce d'iniulte d'amitié, fur
l'inutilité de mes rêveries, dans lebeibia
que j'aurois de me porter à ce qui eft plus a-
vantageux. ' Et c'eft fans doute que vous pou-
DES ABSTKUCTIONS SPIRITUELLES. 3 ç £
vés me dire avec fondement^ ce que Corydoa ,
Te reproche à lui même,
Quin tu aliquidfaltempotius quorum inâiget y.
ufus^ , tel 2.
VimimbuSy piùllique paras detexêre junco.
Mais iàchés, que nous autres méditatifs, &
fonge-creux^ fommes des animaux incor-
rupdbJeS) & que comme la plupart de fous
nechangeroientpasleur marotte contre un
fceptre^ il y a peu de gen^, qui fe piaifent à
la contemplation, & qui fâchent comme il
s y faut prendre, qui vouluflent la quitter
pour toutes les recompenfes de vos plus fe-
rieux emplois. Il font perfuadés, que .ce
qu'ils découvrent dans le globe intelleâuel,
par le moien des navigations fpirituelles> qui
leur font voir tous les jours de nouveaux mon-
des, efl préférable â tout ce que l'une &c
l'autre Inde peut donner de richeffes à ceux,
quife les propofent comme le fouveraih bien
de la vie civile. Et ils font fi déterminés là-
defliis, qu'ils vous regardent dans vos occu-
pations lucratives , du même œil, donr Ton
confidére quelquefois le travail des Fourmis;
ou de celui , dont les eflfences divines énvifà*
gent vraifemblablement nos foins ridicules,
k nos méprifables emprcflemens.
Certes cen'efl pas funplement la vanité qui
35» LETTRE CXXL •
leur fug^gere ce fendment de fuperiorité.
Vous pouvés vous fouveoir que les bètes,
qui ruininenc, ont été les plus agréables à
Dieu dans Tandenne loi, & que celles, qui
ne ruminoient point étoient comme immon-
des rejettéesdes fiicrifices qu'on lui Êdfoita-
lors. Cela.veut dire aljegoriquement, que
leshonmies, qui nemëditent jamais ^ ceque
nôtre langage ordinaire appelle .ruminer, ne
ibnt pas vus fi favorablement du Ciel que les
^autres, parce qu'ils ne font pas il propres que
les contemplatif à coqiidérer ce que Dieu ic
la. Nature ont de plus excellent. Cependant
ce doit être fur cela, fi nous fommes raifon-
nables, que nous devons faire nôtre prind
pale étude, qui ne nous peut reùflir dans la
foule ni parmi le tracas ou vous êtes. Saint
Bernard a écrit de wteriori dtmo adrficmid^
& il vous voulés mettre la main à là confcien-
cevousreconncdtrés, que chacun (ë devroit
bâtir cette maifon ou retraite intérieure, àxos
laquelle il pût) feparé de toutes les affaires
du monde, vacuer aux méditations philoib-
phiques^ Quel plaifir de fonger à mille cbo
ièS) où le vmc des hommes ne penfent ja-
mais; de s'écaner de la multitude, pour
prendre des fentimens dignes de ce que nous
fommes par nôtre partie fuperieure, Se pn>
cédant
DES ABSTRACTIONS SPIRmJELLESsrj
cédant avec ordre dans ce^ exercice mentâ])
connu feulement par ceux > qui le pratiquent,
de découvrir^ conmle nous l'avons déjà dit^
des pàïs^ dont l'on n'a point encore entendu
parler!
Ifévat an a vider e Vtfg. ù
Non rafiris Aorniaum^, no» uUi obnoxia^^^g^
Tenés pouf afTuré^^ qu'il n'y a point de joie
plus edbitique, ^ue celle, qui Te reffent
alors.
Ceft à l'heure qu'on s'élève au defTusdefa
condition mortelle; qu'on Voit également au
delïbus de foi les plus fimples idjots^ avec
les plus fuperbes Dogmatiques, & qu'on ^
s'appercoit vîfiblement que, comme les é-
dipfes du Sdeil , le plus lumineux de tous
les Aflrcs,' incommodent tîavantage le
monde, & dér^lent tout autrement la ^
Nature, que celles de la Lunej les &utes
aiiffi de ces dernicirs, qui paflent communé-
ment pour grands perfonnages, font fans dou-
te les plus pernicfeufes, & de la plus haute
confequence, parce qu'elles Jettent dans
l'erreur une infinité de perfonnes. . Je fai
bien, qu'il faut beaucoup^de naturel, & qu'il
y a même quelque peine à fe rendre capable
de difcemer les chofes de la forte,, toutes
3T4 tETTRE CXXÏ.
peribnneâ n'aiant'pas le génie propre âfepor-
ter fi haut. Mais la difficulté-efl ià comme
par tout ailleurs, ce qui augmente le prix.
La' gloire & le contentement qui fuit œscon*
tioiffances fublimes, donnent des recompen-
fes infinies. Et de même, que la reoolte
abondante ôtex au bon Laboureur le iend-
tnent des travaux de Tagriculture, ceux qui
goûtent les douceurs des contemplations c-
purées, dont nous parlons, ne Te plaignent
jamais du tems qu'ils y mettent, ni de ce que
les autres appellent fatigues d'e(prit. L'oq
peut donc dire encore ici avec le Poëte,
Virg. Etdubitanthnminesferere^ atqueimpenitn
Gtorg. 2. cui^am?
£n vérité cette réparation de l'ame pour un
tems d'avec le corps, en parlant à la mode
de quelques Philofophes qui ont défini par lâ
leur profeiTion, ne fâuroit être méprifée que de
gens populaires , qui ne Tout jamais éprouvé,
& qui par confèquent condannent ce tju'ik ne
ConnoilTent points &qu^iln'eflpeutêtrenuU&'
ment à propos , ^ qu'ils connnoiflent
Ne vous imaginés pas pourtant que tout ce
queje viens devons écrire, ailleàoondannerfll>
folument ni vos adtioiis que je fid être très
louables, ni cellçs de qui que ce foit, qui le
fent obligé dans la condition, & par Tétadt
DES ABSTRACTIONS SPIRITUELliES. 3 çç
fa fortune , à txavailler utilement pour foi Se
pour les liens. Celui de qui Ton peut dira
comme Ovide du père d'Acœtes^ v
j4rs iUiJka cenjus €rat, ' i*!* ifcto*
feroit fort blâmable^ s'il quittôit Uû ouvra-
ge avantageux, pour fè porter indifcrete^
ment à des contemplations inutiles, & qui Id '
pourroient réduire à de mauvais termes. Il
y a même des naturels, qui doivent d'autant
pluss*attacher aux aillions ordinaires de la vie
civile & tumultueufe, que toute forte je ne '
dirai pas feulement d'oifivetéy- mais de repos
Se de cel&tion d'agir, les rend comme ceâ
chevaux qu'on tient trop à la litière, qui de-
viennent par là prefque indomtables. ^uoi- *
qu'il en foie, l'interprétation qu'oit donne à
undes préceptes nriyAerieux de Pythagore , me
femUe fort oonfidérable fur ce fojet. Il or^ '.
donnoit qu'on chauflat toujours le pied droit '
le premier, & qu'on lavât le gauche devant
le droite Or Ton a expliqué ce commande*
ment de ce ou'il voulôit, qu'on fit les afFai^
res d'utilité les premières, Se les plaiiantea
feulement après. Voici deux autres fenten- LCj^i.
ces énigmatiques du même Phllofophe, qui
touchent encore nôtre thème. La prémiera
étoit prohibitive , Se defendoit conune un çth
medemangerde k main gauche, par où Tm
^ a ij
3çé LETTRE CXXI.
ê
difciples ont entendu, qu'il ne faloit jamais
âppuier fa rubfiftence fur un gain ill^tiine,
ni fur des aftions qui puffent être mal pri-
fes. L'autre étoit un commandement de fe
grattet le devant de la tête en fortant du lo-
gis, & de faire la même choie au derrière
quandl^on rentroit chez foi- L'une & l'au-
tre aâion fighifioit, fi Toft a bien entendu fe
penfce, qu'il faloit le matin lors qu'on va de-
hors fonger attentivcnîient à ce que l'on doit
Siirè, afin de he rien oublier^ & le ibir en (e
retirant f^ire reflexion fur les aâîons de la
journée , pour iremedier à celles qui aifaoient
été mal cotiduites, ou omifes.
Je veux encore vous rapporter une des or-
donnances de ce grand perfonnage, vous
verres qu'elle n'a pas moins de beloind'apli*
cation & de paraphrafe que les précédentes,
pour être rendue intelligible. A (on avis Ton
ne devoit j&mais fortir <i'un carrofle les pieds
joints y i caufe que cette pofture oblige à une
defcente précipitée, & qui s'oKècqte tout d'un
coup. C'étoit une leçoh à ceux^ qui chan-
gent de refolution, & qui quittent un deflein,
ou un emploi, pour en prendre quelque au-
tre , de s'y porter petit à pçtit y & preique io-
fenfiblement, afin d'éviter tout ce qui peut
«hiver de furprenatit dans un changement.
DES ABSTRACTIONS SPIRITUELLES. 3 ^7
Mais la modération qu'il irequeroit dans cette
aâioD, n'eftelle pas l'aiTaif onnemeiK de toutas
les autres de la vie? Les Arabes ont un mot * ^
fort ordinaire > qui donne au même fens^
quaqd ib^vcrtifïent de prendre garde, que' '
ces joncs , qu^on voit fi haut élevés , ne çroif^
lent que nœud après noeud, & comjne en fô '
repofiint ou prenant haleine.
Au refte aiant rapporté un fi grand nom- '
bre de préceptes onjymboks de Pythagore,
vous vous ibuviendrès s'il vous plait que (i
Ion filence n'eft pas abfolumetit contraire à
Ta^ioft, Ton ne fauroit auflinier, qu'il ne
loit le grand confident, & Tami particulier /
de la méditation. Il le faifoit obferver â Tes
écolier duraîQt trois, quatre, & fou vent cinq
ans entiers, felûn. qu'il le jugeoit à propos .
pour leur )>ien , afin que s'étant tûs durant cet
erpace de tems limité; ils ne fuflent pas ré-
duits à demieurer muets & a fe taire toute leur
vie. L'on trouve encore aujourd'hui en
beaucoup de pals des feékteqrs non feule-
ment de iaMetempTychofe, & de fon abfti*
neace au manger, mais aufTi de cette fone '
de fdence. Un Père Carme Déchauffé àkUh.s.e,s.
dans ion Itinéraire Oriental, Qu'il vit àChaul
un Jogue ou Râigicux Gentil affis fur un tas
de cendres, qui s'étoit abflenu de parler de-
Z iij
JÇ8 LETXXXI.DESABSTR.SPIRIT.&C
puis douze ans, à duodtcim anmsy il ne veut
pas dire, ce me femble, depuis Çz douzième
année. Je foi bien' que pludeurs perfonnes
ont Élit raillerie de ces taciturnités fi afieâées
& fi obAinées. Il me fouvient, qu'Apulée
. entre autres les traite de folles ou d'imperd*
^ j7#r. nentes par Ces termes : Catmm vox ccAiUta
. fikntio perpetiy nmmagisufidfiuritquitmm'
resgravedtne oppleta^ auresfpiritu ohfirat^y
ocuU albugine obàiBL Quiifi manus manicis
reftringanturf Quïi fi pedes ftdicif côarScn-
fur? Et Théodoret fe moquant de lliéréd-
, que Marcu$, qui fevantoit d'avoir appns tou-
tes fes fables, & Tes extravagances du feul fi-
Jence, le fait palier & pour un impofteur &
pour un ignorant, parce que c'eft fikirepar-
1er le filence que de hii attribuer l'inArudioD
verbale, qui eft de Toffice d'un Doâeur.
Mais Tune & l'autre inveâive, fur tout celle
du Père, étant de pure fophifteriQ, parce
qu'il y a une parole tnétaphoriquo, & muet*
te; je n'y répondrai qpe par le fiIence, quand
vous me devriés répliquer que c'eA encore
Içfidre parler.
^ ^ )^ 3ÎS>
DES DEN.TS,
LETTRE CXXlï.
MONSIEUR^
EQCorç qu'Ariiloce & Gallen aiant eu des
confidèrations admirables fur les œuvres
de la Nature, qu ils traitent toujours de divi-
ne^ fui: tout à l%ard des animaux > quand
ils Dût contemplé anatomiquement la conAru ^ '^' ^ ^'
dionde leurs membres; fieft-cequecederc ^*^'''
nier eft contraint d'avouer^ qu'on peut bien
admirer la fabrique de toutes les parties du
corps humain^ mais non pas pénétrer julqu'à
Texcellence de l'ouvrier > qui les a formées fi
merveilleuiès, quec'efl ignorer la foiblelTe
de nôtre elprit de penler pénétrer jufques là.
Son texte eA firemarquable, que jeveuxvouS
en rapporter id la traduâign. Scrutari ath
tem quopaSo talis pars f aSa fuit fi aggrediaris^
i:Qnvmcaris non inteUigere neque tuam imhecûli'
totem y neque opificis tuipotentiam. Jugés à-
près cela fi Vous me conviés à une petite en-
trepnfe, de vous expliquer ce que je penie
Z iiij
: 3^0 LETTRE CXXII.
de ces conformadons extarôrdinaires dont
Fon vous A entretenu. . Il eft certain , qu'il
y a des lieux, où il femble que la Nature fe
pldife à produire les hommes tout autres,
qu'ils ne-fpnt ailleurs. Lçs loupes y ou goi-
\ très font paiticulieres aux Savoiards, coni-
. f^ l^ol. me les écroùetles aux Efpagnols ; & Ramufio
a ol^ler vé que les Habitans des mofitagnes du
Pérou nailfent^prefque tous ou louches, ou
aveugles. Il y a une nation particulière en-
^re les Malabares, verâ Saint Thomas aux
. Indes Orientales^ dont ceux de Tune & de
, l'autre fexe viennent au monde avec une de
leurs jambes fi extraordinairement greffe du
genoùil en bas , que les autres Indiens croient
pour cela, qu'ils font dans la nudediâion du
Ciel Simler remarque dans le premier livre
de là defcription du pats de Valais, qu'il y a
dans cette contrée des bourgs, où les hom-
mes naifTent pref que tous boiteux , leurs pro-
ches voifins n'étant point (ujets à ce deàut:
Et qu'en d'autres^, ce ne font la plupart que
j des fous & des infenfés, fibrut^x^ qu'ils fe
xiourrifTent de foin, <& de fiante de dieval.
FaiagiduC'tiï une chofe confiante par d'autres Réla-
^^>« tions, que de neuf mille citoiens qui font
dans Rovigo , ville de l'Etat de Venife , H y eu
a bien fept mille qui clochent & fon^boiteui.
DES. DENTS. 361
Cekfliffit pour vous faire trouver moins ér
tranges les anomalies & irrégularités de cette
même Nature. Je me fou viens biendes^vers
de Lucrèce >
Eft EUphds morhsy fui propter flumvna uh l
' Nili ^ -'
Gigmtwr.^^ptoitt média ^ nefueprateren
ufquam.
Attkide teutantur grejjùs i oculique in A*
ehais
Finibus: inde aliis alius locus eft inimicus
Partibus^ ac memiriSy varius conciliât id
agr.
mais je luis alTuré , que vous ne demeareriés
pas icilàtisfaitde fa Phîlolbphie, qui donne
peutêtre trop aux fim^es qualitçs de l'air.
Ne penfés pas aufli que je m'embarque fur
cet Ooean de merveilles, ni que j'entrepren*
ne d'examiner fceptiquement pièce à pièce
toutes celles, qui nous compofent. Ge ne
fera pas peu dé&ref à nôtre amitié', Jàc vous
rapporter ce qui pourra fe préfenter à mon ir
maginadon fur quelqu'une ^'cUes , & je choi-
firâi pour cela la plus petite qui eft la Dent,
(ans avoir d^autre raifon de mon chojx, que
la douleur dont vous m'éaivès qu'unpdes vô-
tres vous afflige. I>éja l'on tient preique
pour une maxime générale, que ceux, ^ûi
Z v
3«a L ET T R E , CXXII.
ont peu de(dents & fort fépatées^ ne font pas
pour vivre longtems; dequoiÂriftotea voulu
^ rendre.qudque' raifon d^ns la queiUon quaran-
te fepdépie de la dixième fecVoû de fes Pro-
blèmes: EtnéanoDioins nous avons une infini-
té d'exemples du contraire, Augufle, entre
autres, qui a vécu près de foixante & feize
Cap. 4t. ans, les aiant eues très clair femées; & Car-
dan, dont rage n'a pas été moindre^ témoi-
gnant dans le livre, qu'il nous a laifle de fa
propre vie, • que fes Dents étoientmal jointes,
en petit nombre^ & imbecillçs. C'eft peut-
être néatunoins pourquoi les Infulaires de
Tendaya vers les Moluques fêles font faer,
Ramjom.W rapport de Barboià^; lors qu'ils ibnt en-
'* core fort jeunes , afin de les avoir plus
fortes & plus épaifles. L'on croit par le mê-
, me iliiibnnement^ que d'avoir toutes les
Dents d'un feul of&ment,^ comme «le Roi
Pyrrhus, & félon qu'Hérodote témoigne
qu'après la bataille des Platées un homme fut
trouvé de cette conftitution , c'eft un téinoi-
* gnage de grande vivacité. Ceux auifiqui
• ont beaucoup de Dents fe promettent lamême
chofe, & la Nature en donne ordioairemeot
aux mâles, comme plus robuAes, davantage
qu'aux femelles. Car encore q.ue leur nom-
bre accoutumé foit de trente-deux> ila'dlvû
' DES DteV.TS. , 3<5j
pourtant des perfonnes en avoir double rang^
comme ce Timarchus , dont parle Pline, & Hifi. Kau
le Chevalier Anglois Edmond Scory affure^^^-^st^
qu'on remarque, aux Canaries une tèit degergeréH
Géant , qui a quatrevingt deux Dents. Saint tr- 4a na-
Auguftiri dit bieq en avoir confidéré une dans ^'^^^
la côte d'Utique en Afrique, qui paroiiroitDec<.fj.
cent fois plus grande que les nôtres, mais^V•^
cela ne fait rien pour le nombre, non plus
queleredtduPereJorcphAcofla, qui con-
templant au Mexique les oflemens d'un au*l.^.c.;.
tre Géant trouvés dans la maifon dçs Pères
Jefuitçs,. aflure, qu'une de fes groffes
Dents n'étoit pas moindre que le poing.
Or i} faut teiiir pour apocryphe texte de Ri-
gordus, qui porte que depuis que Saladin eût
pris la Croix de nôtre Seigneur, les enfans
qui av<»ent accoutumé d'avoir trente, Se tren-
tedeux Dents, n'en polTedoient plus que
vingt- deux : Nota qikid ahatmo Domini^ ^an*
do Cnpç Dominicà in tranjmarinis partihus à
Salaâmoeaftafuit^ infantes fui ab eo tempor^
natifimt nm hâtent nifi vigmti duos àentes , aut
tantum vigkai^ cumantea triginfay aut trigintà
dtiàshabereconjueverant. Tantyaqueparcettç^f^*^^
r^e laMantichore Indienne^ dontparle Pli*
ne, après Ariflote fous la foi de.Ctefias,
doit être de longue viç, s'il eft vrai^qu'elle
dr
364 . LETTRE CXXIL
^ trois rangs de Dents dans la boudie. Le
Foëte Ion enattribuoit autant à Hercule,
mais ik mort violente fidt qu on ne peut
rien dire là deflus de fa vivacité, ou de ce
Ju^ileût'dû vivre naturellement. Cestroisor-
tes de Dents néanmoins font peu au prix de
ce qu'on écrit de certains poiâbns nommes
i^Mfi,c.g. Mandci par O viedo, dans la gueule defquels
^J^l^' Ton en compte julqu'â neuf rangs. Sicft-ce
qu Âriftote a placé des Dents aux poiffons fur
leur langue, ce qu'on peut prendre pour une
riche figure des hoinmes ibédiians, qui dé-
durent cmellement la réputation de tous
ceux, dont ils parlent, & qu'on devroit, $11
étoit poflible^ rendre plus muets que des
poiiTons, puilquils ne peuvent remper leur
langue fans blelTer. Mais ce même Piiiloro'
' phe met les Dents des Locuftes & de qudques
4.i€idfi. Cancres dans'leurs ventre, affurant auffiquc
***^'^' le Eckims qui en a cinq, efT pourvu de [»* j
reil nombre de Deots. . Ne diroit-on pas que
ces goulus, qui avalent prelque £ias mâchée
ce qu'ils dévorent, doivent avoir comme ces
derniers animaux qudques Dencs cachées
dans leur eftomac, /qui achèvent de bnTer les
viandes, qu'ils ont englouties? Au furplus
la Chauveiburis eft feule entre tous les oi-
féaux ( fi commË ai^phibie elle peut être mi^
DES DENTS- 35ç
fe parmi eux) qui ait des Dents; auffi a t^elle
quatre pieds, des maipnielles, & du laif,
dont elle nourrit fes petits , que feule encore
des volatiles elle engendre vivans- Et le
Crocodile eft de même unique entre tous/
les animaux, qui ait mof)îles les Dents avec
la machouire d'enhaut: Il eft vrai que les^
Perroquets remuent de même cette partie fu-
perieute de leur bec/
Quant à la beauté des Dents, elle confîAe
principalemeitt, il me fenible, à les avoir
nettes & blanches; ce qui témoigne, que ni
le cerveau ,- ni le ventricule , ne leur imprime
aucune mauvaife qualité. C'eft fur cela qu'on
voit TEpoux divin^ qui prife fa bienaimée dans
fon Cantique des Cantiques, de ce qu'elle a
les Dents auiïi pures & nettes, que des bre-^^''' *•
bis fraîchement tondues , & qui viennent d e-
trè lavées: Dentés tui ficut grèges tonfarum "
(jiue ajcenàerunt de lavacro. Et la Poôfie pro-
fane fiiit prononcer à un i\mant au fujet iles
Dents de fa maitrefle, (ju'il confidcre comme
des perles & des diamans,
Urna di gemme ou'e ilmeo corfepolto.
Auffi mettons -nous entre les plus grandes
difformités, de les avoir jaunes, ou noires,
étant quafrplus avantageux de n'en avoir
point du tout. Etcependant ce n'eft pas
^66 LETTRE CXXII.
Mafféc féal qui dit, que les Chinois tien-
nent les Dents noires pour les plus belles.
Gafpard Balby aiTurc dans Ton Itinéraire , que
les femnies de Diu, à l'entrée de Tlnde
Orientale > fe les noircUTent avec grand foin
pour paroitre j^us agréables. Et j'ai des Re-
lations qui portent, que la çiême chofefe
pratique en Calicut^ & dans h Cochinchine.
L'on peut ajouter contre leur blancheur,
4u*elle&it nioins eftimer les chevaux , parce
iJiJtyt. que fdori Âriftote & Pline la^vieillefle blan-
w^S' chit leurs Dents j çateris/eneaàruhejcunty e-
. ^[tto tantum candidiores fiunt. Pour la jauniife
qu'elles contrafâent^ il s'en Ciut tant qu'elle
foit trouvcç laide par tout^ qu'en SuHiatra
les plus curieufes perfonnès les dorent. M af-
fée le dit partici^erement des Bonzes ou Sa-
crificateurs de toute l'Inde Orient^de , qui ont
un artifice fecret pour fe les dorer ou jaunir.
Li.c^i. Et Marc Polo a ècri^, que dès ion tems les
hommes & les femmes de la Province de Car-
dandan , foûmife au grand Cam de Tartaric,
portoient fur leurs Dents une lame ou cou-|
verture d'or fort fubtile: Hkomim €^ damn
JeUa Prwmcia di Cardandan^ Jhttepofta d
grm Cam y portmo lidenti coperti iunafottÉ
lametta doro , fatta molto maeftrtvùlmente àfh
milttudinedidenti^ ^ vi fta di dtmtimio. Ces
DES DENTS. 357
dernières paroles me fbntToujkçonaer qu'ou-
tre la beauté de k couleur jaune, qui leur
plait en cette partie^ ils peuvent pratiquer ce-
la.pour conferver leurs Dents des fluxions du
cerveau^ auffi-bien ^ue des exhalalfons de
l'eftoniac, qui fouvent les ehdomniagent.
Quoiqu'il en fi)it> il ny eût jamais de Dentj^^^^^
fiManche, qui ait été priféeâ l'égal de cel io4Mfir
le d'or de ce jeune Silefien de fept ans, que
Horftius éprouva àla pierre du touche , ^ que
Rulandus .autre Médecin foûtient pouvoir ê-
tre venue naturellement à cet enfant l'an inil
cinq cens quatre-vingts treize. Mais vous
aiant touché la plus apparente cauiè desinfir^
mités ordinaires de nos Dents, je ne veux
pas oublier de vous ûire fouvenir , que les Â-
ffarologues attribuent leur chute N& leurs ma-
ladies à la plus haute Planète de Saturne^
quand il fe trouve dans un de ces fignes qu'ils
nomment aqueux; peutêtre parce qiie ce
bon hocnme dût bien ébranler les Tiennes,
quand il dçvora le caillou que ion fils Jupi*
ter lui avoit préfenté pour un friand mor-
ceau. A la vérité la perte des Deiits eA com-
munément réputée une grande difgrace, n'y
aiant rien de plus defagréable à nos yeiuc
qu'une bouche édentée. Ce fut ppurquoi ^ un W?/?. àer
IncaoU Monarque du Pérou punit les habi-^*^';^'
^ 368 L E T T k È CXHL
tans d'une Natîo^ rebelle, en (âifant arra-
cher aux principaux deiK Dents* d'enhaut &
autant d'enbas fur le devant.. Si eft ce que
teux, qui en manquent par cadudcé, ou
autrement, fe peuvent' confoler, puifqu il y
fl des lieux où Ton affeâe de n*en avoir point
Arty^hid. de naturelles. Dans Hsle de Java tant les
^'^"^'l' hommes que les femmes fe font limer ouana-
jupp.p.2i. ^^^^ j^ Dents , pour en mettre d'autres d'or,
d'argent, de cuivre, ou de fer, en leur pla-
ce; ce qu^ils efiiment & plus commode, &
beaucoup plus galaiid. Ciceron témoigne à
uk^.dt' ce propos, qu'Efculape fut le premier de
nof. Dec. ^^^^ j^g axxacheuts de Dents. Et Ton fidt,
qu'il y avoit au Temple de Delphes un infini-
ment de plomb appdfé 6$ovTay(0y6çy tant c'cft
une choie ancienne & aucunement divine de
- fe les (aire arracher.^ En effet quel avantage
fi grand peuvent prétendre ceux, qui ont
toutes leurs Dents^ qui ne leur foit communs-
yec le plus infâme des animaux le pourceau,
qu'Ariftote affure n'en perdre jamais aucune;
bu avec un cheval châtré, a qui Plinc^ attribue
une pareille prérogative^
Cette petite raillerie fur l'ébrechure, ou
même fur la privation totale des Dents , vous
en attire une autre à l'égard de leur énorme
grandeur, dont nous avons tant d'averfion,
qu il
DES DENTS. 3^59
qi^il n'y a rien de plus oontraire, k ce qu'i! '
me femble, à la bonne grâce. En effet , je
me (buviens d'avoir lu dans François Alvarez,
qu'un Prête - Jan , ou Empereur des Abyflins
refuûk d'époulèr, comme il la voir promis, la
fille du Roi d'Adée, parce qu'elle avoit de
trop longues & larges Dents. Je me perfua-
de pourtaDt, qui ce n'eA pas une defbrmité
de lesavoir telles au Rdaume de Tiboc, ou
Tibet, des Iodes Orientales, oûBeatoOdo-
rico témoigne, que toutes femmes ont deux
Dents aufli grandes que celles des fangliers;
& je ne doute point que comme les Goitres,
dont nous avons déjà parlé, font trouvées
belle en Sa^voye par le commun des hommes,
qui les nomment un troifiéme teton, ces de*
feniès ne plaifent de même dans le pais de
Tiboc, à ceux, qui ont de l'amour pour
leurs Dames. Tant y a que nos Romans ne
croient pas faire injure à un de leurs preu^,
quand ils le nomment Geofroi à la grand'Dent.
Car je ne yeux pas mettre ici en oonfidératioa
cette illuÀre Êmiiille Romaine des Dèntati^
parce que ce beau nom ne leur vint pas de
les avoir eues d'une extraordinaire grandeur,
mais plutôt d'être venus au monde avec elles.
Cela ie dit de M. Curius Dentatus, & de Cm
Papyrius Carbo, qui ont été d'excellens pcr«
370 L E TTHE CXXTL
Decj.Lu rphnftges. Tite Live écrit aufli que la nail^-
* fance d'une fille de cette façon rapportée à
RcHne y fut prife pour un prodige: Nata 0-
xitnipuella cum dentibus , prô prodigio Rùma ha-
hitum. Et AntigoBus Cary (tiusredte dans foa
Hifloire des chofes merveiUeufes> qu'un Ar-
(âmes Perfan naquit aiant déjà des Dents dans
la bouche. ' Ce n^eft pas une remarque indi-
gne de THifloire, puifqu'Ariftote a oblèrvc,
que Thomme eft feul entre tous les animaux
(que la Nature a pourvus de Dents, qui Ibit
par elle produit au monde fans en avoir. Ce
même Philofophe a dit que de tous les os la
Dent eft celui , qui croit durant coûte la vie,
& Ton en rend cette raifon, que les Dents c-
. ^ tant tous les jours dans un exercice qui les di-
minue par attrition^ & par Teffoit qu elles
font, il a été befbin , qu'elles enflent la facul-
té à^ croître aufH toujours, pour réparer
cette diminution. Je ne vous dis rien de
<:eux, qui les ont rangées de travers, pour
ne m*attirer pas la malveillance des gueules
tories, qui font principalemmt cauiëes par
cette mauvaife fituation. Il fuffic de remar-
quer en leur faveur, que Boleslaus un des
plus grands Rois de Pologne avoic ccstte iih
fortunede bouche, qui luiacquitlefumomde
Kirzivoufli, comme Ton peut voir dans la
Sarnutie de Guaguin.
DES DENTS. S7t
Hippocratea nommé ces groiïes Dents qui
pouffent les dfemieres, des Dents de fagelTe;
parce qu'elles ne forint gucres qu'à vint-
huit ou à trente; ans. Il arrive néanmoins
quelquefois^ qu'elles viennent encore plus
tard, & Ariftote parle dune femme qui fut'**'^-
foiirtravaillée de douleur, quand elles fepro*^"' ^* '^
duiiirent à Tâge de quatre -vint ans. Ce
vieillard de Bengale, de qui les Dèrïts tombée . :
rent de caducité, & repouflèrent ibuveqt,
durant une vie ie trois cens trente cinq an-
nées , n'eft croiablis que fur le crédit de Maf ^
fée.' nori plus que cette Comtcfle de De£
mond Irlatfdoife, qu'on dit avoir vécu cent
quarante ans, & recouvré, auiïi- bien que '
perdu^ trois fds les Dents en cet espace de
tems. Car Verulamius, qui Tavoit propo- . .
iée pour exemple dansfon HiAôifê de la vie
& de la mort, femhie s'en moquer icotiime
d'un conte, au troiltéme livre de ion Hiftoi Cap. u.
re naturelle. Je pourrois bien continuer da-
vantage ce difcours, mais la faim, qui me
prend fur l'heure du ibuper, commence à
m'allonger. telles, dont nous parlons, félon
quenousdiibns ordinairement avoir les Dents
longues, pour avoir grand'faim. CeApar
la même figure, qu'on dit encore jouer bien
des Dents, pour manger vite & beaucoup.
Aa ij
37* LETTRE CXXn. DES DENTS.
Mais vous favés que dans la Morale donner
un coup de dent , a une toute atitre fignifica-
tion, & palTe pour naédire; de même que
montrer les Dents à quelqu^un, fignilie lui
reûfter, & quelquefois même le menacer^
ce qui s'appelle encore parler des greffes
Pents. Auffi les premières armes des hom-
mes ont été les poings> les ongles^ & les
tÀb. jé Dents , par le ténioignage de Lucrèce ,
jirma apaisa vêonus^ imguesy demttfépu
fuerunt.
'Cofi pourquoi le grincement des Dents cfi
une marque de colère en ce monde, comme
nouscroions^ qu'en l'autre la mâme aâion,
firid^denthimy accompagnera la peine des
dannés. Si je vous lailfe dans un Tl tnauvais
endroit,- pcenés vous en à cette maiivaile
confeillece la fiiim, qui me fait peur & me
. ccmtraint d'en ufer ainfi,
malefuada famés ^ & turpis egefiaSy
^'' Terrihilispifufffrma.
r
îJf )K y^' 373-
DU
MERITE D'UN LIVRE.
LETTRE CXXIIL
MONSIEUR,
\ . •
VOUS ne pouviés pas m*obliger davantage^
que vous^avès fidt en m'envoianc le Li-
vre de cet excellent homme, qui a fi bien
(û & prévaloir des. fruits d'une longue & fe^
rieufe étude, pour nous donner un ouvrage
qui doit rendre fon nom immortel. NiAU'
mihi un^am ex plurimis tuis jucun^iaibtà
gratifês accidit. J'avois alïez ouï parler de ^^^tt.
Ion rare génie , & de fon admirable naturel ;
mais je n'eufle pas crà qu'il lui eût été pofli-»
ble de fournir à un fi long travail , & je ne m'i-
maginois pas que tous fes .foins & toute fon .
affiduité puifent rien produire de fi mer- ^
veilleux. ^
Tantus amor flotum , îf gêner anii^ glwia Virg.4.
mettis. G€9rg
Qu'il feipitd fouhaiter que tous ceux, quiv
Aa iij
374 LETTRE CXXIII.
mettent la main à la ^luine^ euflent fait au-
paravant une aufR belle provifion que lui de
toutes fortes de rares connoiflances, le pu-
blic en profiteroit beaucoup, & l'pn n'au-
roit pas fi fottvent fujet de fe repentir d'avoir
perdu de bonnes heures à la léAure de fort
mauvais écrits ! En effet cemrne Virgile or-
donne de bien nourrir les animaux qui font a
peupler, ce qui vient d'eux ne pouvant au-
trement rien valoir,
— -^ neUmdonequeantJupereJJèlabùri^
Jnvalidiquepdtrum rrferant jejunia nati: .
Il fai}t que refprit, qui doit produire foit
foi^eufement alimenté par le moien de 1 e-
tude, parce que fans cela il ne iàuroic rien
enfanter que d'imparfait, Àl'on ne verra ibr-
tir de lui que de dietives moleis defliruées de
vie, au lieu de quelque chofe d'animé, &
qui fût capable de perpémer un beau nom.
J'ai fur tout admiré dans le nombre infini
de belles chofes dont ce Livre efl rempli, la
^uAe fituation de chacune, & le bel ordre
qu'il a fil donner à toutes les parties d'un td
corps. . Les Afkes ne m'ont jamais paru iî
bien diftribués, ni rangés dans une fi agréa-
ble ordonnance. A peine y remarquons
nous, en les contemplant attentivement, un
Triangle fous le nom de Jkltotmy ou un
DU MERITE D'UN LIVRE. 37c
rond impar&it (bus celui de la Couronne de
Bérénice. ' Ici tout fe voit niis avec grâce &
avec jugement en Ton lieu, lecommenccment
\ Ton rapport au milieu / & «ce milieu repond
tellement à la Gn^ auûi bien que chaque par-
tie à fon tout, qu'il ne s y voit rien hors
^oeuvre , & qui ne quadre au premier & prin-
cipal dedein de TAuteur. Sa méthode & ia . '
belle dilpofidon fe font admirçr d'un bout à
Vautre. En vérité un ancien avoit grande
raiibn de dire à la recommandation de Tordre^
qu on le trouvoit fi plein d'agrément &
de charmes en tous lieux, qu'il plaifoit mê-
me aux forçats d'une Galère, qui ne fub-
lille quç par Ion moien.
Cependant vous me donnés à connoitre,
qu'il n'a pas laifTé de fe rencontrer des gens,
dune critique afTez facheulè pour trouver .
beaucoup de chofes à redire dans une fi par-
faite compofition. Quevoulés-vous, lesju-
gemens n'ont jamais été uniformes, & en
matière de leûure & de livres, les uns y re-
marquent une chofe qui leur agrée, & les
mtres une autre, qui les choque , fans bien
fouvent pouvoir dire pourquoi:
Non omnUms unum ejï Petrjat.
Quod phcet ; hic fpînas coUigit ^ iUerofas. -
Quant à moi, qui fais profefUon d'abandon-
A a iiij
37« LETTRE CXXIII.
^ Vier plutôt, du moins par courtoîfie, une
^ opinion qui 'me paroit foùtenable, que de
metropopiniâtrer, fur tout contre des igno-
rans, comme le pourroient bien être ces in-
juftes cenfeurs; ieisne contenterai de vous
afTurer, que je viens de vous expliquer mon
fentiment avec toute fincerii^ Mais û je
me voioîs réduit à rabattre quelque choie de
ce que je vous al écrit avec une fî abfoluc ap-
fprobation,. j'aurois recours à une excuTe»
qui vous feroit encore plus vofr combien vô-
tre préiènt m'a été agréable , & combien vous
m'avés fenriblemcnt obligé en me le faifant
Car je penfe que jeme laiflferois enfin aller à
tomber d'aCèord, que-comme il y avoitfbrt
long tems que je me trouvois ici prefque
fans livres, j'étois fi affamé dé ieéhire, quil.
eût été difficile que la première ne m'eût me^
Horatfif, veilieufement fatisfait. .
2, lih, a. lejunusraro fttmactuts mdgaria temmt.
A peine pùis*je croire pourtant que je (cis
obligé^d'en venir là* Aiant vous de mon o^
té & ceux, que vous me nommés, je fuis^
trop fort pour rien appréhender. Les
bouches de la Renommée ne donnent pas
que les vôtres difhîbuent, & qui a pour
leureftime, fe peut vanter de poflTeder la
nérale, parce que leur fuf&agè n>ft jai
^démenti, que par ceux^ qui ont renoacc au
DU MERITE D'UN LIVRÉ. 377
fens commun. Je plaindrois beaucoup an
contraire celui , qui me fait dire tout ceci en
ià faveur, & je mp plaindrois moi-même en
tenant ion parti , fi vous>nouseuffiés été con-
traires^ n'y aiant point de marque plus cer-
taine d'une réprobation univèrfellé, que de
n'è^ pas eflimé de vous autres, quelque pè^
tit nombre que vous foies. Au furplus ne
font-œ pas de plaiiàns reproches que ceux
de ces Mefiieurs les difficiles, quand ils accu*
fént un livre d*être trop poli , & trop ajûfté>'
aufli- bien que de dire trop de belles éhoiès^
qui accablent, comme le fut celui qu'on é-
toufla ions une montagne de rofes & de vio«
lettes?, Je tiens qu'on ne fe doit jamais fâ-
cher lors qu'on eft repris avec quelque fujéty
& à bonne intention ; non plus que de voir
battre fes habits pour en faire ibrtir quelque
ordure. Mais ne peut • on pas comparer ce
qu'ils difent aux inveâives de Marfias contre
Apollon, qu'il pcnfoitbien difSamer, en lui
imputant, qu'il faifoitlebeau avec ià irifure
& fes habits curieux, au même tems que ce
pauvre joueur de fhites paroi(foic devant les
Mdès fi négligé, & fi affreux, qu'il leur
£ûfoit prefque peur, bifpidus^ Ulutibarbus^
fpUiis é^filis obfitMSj comme Apulée le dé-
crit Certes nous devons imiter ces favan^
Aa V
378 LETTRE CXXIIL
tes filles^ qui fe moquèrent de ce genre de
m Fhr. reptoches, qui tournoient à l'avantage d'A-
poilon: ri/ere Mu/a eum audirent hoc gems
criminay fapieuti exaptanda^ yipoSm f^e-
âata.
Vous pouvés juger par la prefle que je me
fuis faite de lire ce beau livré, & par legraod
goût que j*y ai trouvé, fi vous n'avés par fort
bien fait de me Tenvoierfeul, & de remet*
. tre à une autre fois le prelènt que vous me
voulés encore faire, de celui, doritvousme
dites que la ledure vous dent préfentement
attaché. Ce fera vuiTecond mets, qui vien-
dra bien plus à propos à quelque tems. d'id,
que j'aurai l'appétit plus ouvert, & moios
préoccupé par tant de friandes &'de£ucculeo-
tes viandes, dont le premier eft rempli. Car
on peut dire, que deux belles & utiles lecV
res font quelquefois comme deux dîneh en
' un même jour, qui donnent quelque peine,
tant parce que les meilleurs repas oe doivent
pas être doublés de la forte, qu'à cauië qu'on
s'ennuye même de plus agréables dK)ies:
Tefprit n'étant foùVent pasmoins travaillé par
de femblables excès, que le corps par la ià*
. tieté & par le trop grand nombre d'alimens.
Je vous tiens ce propos d'autant plus volon-
tiers,, que j'ai fouvent imputé à Pall^ vôtre
DU: MERITE D'UN LIVRE. 379
rouleur pâle^ & que vous avéé le défaut
lont Seneque accule ce grand Orateur For-
ius LatrO) de n'avoir pas (û Te commander
ians les études^ qu'il embrafloit avec trop
i'ardeinr& tropd'aÔiduité : Nefciebat âifpenfa- ^^^' '•'•
re vires Jiios , fed immoderati adverfumfe impe-
rit fuit j ideoque ^fiudium ejus prohiberi debe-
\aty quia régi nonpoterat. Je VOUS conjure
donc d'ufer quelquefois des reâlches, qu'il fe ^
donnoit, &decesremires, dontilufoit^qui
ne lui étoient pas moins avantageufes que les
plus grandes travaux , ut non tantum mhilper-
iidijfe ^fed multum acquifivijjè defidia vider etur.
Peutêtre me voudrés- vous repartir, que je ^
ne pratique pas fort bien le précepte, que je
me mêle de^ous donner, mais &ites ce que
le Prédicateur vous dit fans epiloguer fur fes
actions, & vous obeirés à TÈvangilei Pour ' '
vous en parler fainement, je corrige mon in-
tempérance à l'égard des livres, autant qu*ii
m'eft poilible. Mais je vous avoué que leur
ledure, & les petites réflexions que j'y fais,
me font fi douces, que je renoncerois auITi-
tôt à la vie qu'à un fi agréable paiTe-tems.
J aime mieux vous expliquer toute ma pehfée
là delTds en des termes étrangers , qui feront
ceu^ de Ciceron,. qu'en nôtre langue, ou je Orm,prê
craiûdrois d'irriter les Fées. Ego verofateor ^^^^
380 t E T T R E CXXIV.
me hisftudiis effi deditum ; catcros pudeat y fi
gui itafe literis abdidermt^ ut nUttljMJb^ ex
iisy nequeàdctmmimetâflfferreJhiBtimynequi
in afpeiium lucemque prof erre. Tant y a que
s'il eA vrai , que l'on conferve en Fflutre mon-
de quelques unes des habitudes qu'on â
puiffamment çorttraâées en celui-ci; ^&ri
Virgile a eu raifon de repréfenter feloa cet<
te doârine5 le cocher de Priam, qui k
plaifoit encore dans les champs EliTées à teoii
le fouet , & à conduire ua chariot^
l/E». Idaeumque etiam cumtSj etiam arma te-
nentemi
ne doutés point que vous ne m'y voyiés auffi
quelque jour un livre au pping'^ & une pb
me aflez mal taillée à la main.
DU
PRIX DE LA SCEPTIQUEi
LETTRE CXXIV.
L
MONSIEUR^
es Philofophes Dogmatiques ont beau à
finir leur profef&on, la fdence des cha
DU PWX^DE LA SCEPTIQUE. 381
ks divines > & des humaines, prétendant»
qu'elle 2fft fur eux comme Pallas dons Ho-
mère fur £)iomede> qu^nd 'elle lui éclaircit
la vue pour lui faire reconnoitre les hommes
& les Dieux. Ce que nous ne favons que
parlemoien de la Philofophie, lors qu'elle
conduit feule nôtre raifonhement, eftfujetà
mille doutes, &, (i je ne dis pas que tomes
chofes (ont alors incertaines, pour le moins
crois-je qu'on peut foûtenir avec Cameade,
qu'elles nous font incompréheniiUes. La
vérité oondante, félon Platon fiièmç,-éfl:
lefervée pour le monde intelligible^ quant
aunàtre, quieftlefbifible, il&ut, qu'il fe
coQte&te de Topitiion, dont nôtre efprit ne
peut drer de certaines conclufions. C'eft
pourquoi je vous avouerai franchement , que
de tous les attributs donn& à beaucoup de
Doâeurs dans tonte ibrte de profefTions, je
n'en vois point de moins à mon gré que celui
àeDoShr rejabausj dont l'Ecole Angloife a
peniëe honorer fon Joannem Baconthorpium
Oxomeirfemprqfejforem. Cet autre d'Alexandre
Âlés, furçooimé DoBor irrefragahilis ^ ii'eft
pas non plus à mon goût Et je lis pjlus vo*
loQtiers que Rabbi MofesMaymonides foit de-
îxgat^X^ûtxtàtDaBorperpUxorumy que
Thomas Pomus pa^ cdui de Dodor verita-
38Z LETTRE CXXIV.
tis. L'epitheted*Mof,nemep1airoitpasaiiI
il, quoique nous ne connoiffions, queparlui ui
Père de TEglUè » qui le le donna par hutnili
té. Mais j^eftime beaucoup celui de SpecuU
toTy qui n'a rien d'orgueilleux, ni de deciiif
j& que les JuriCconfultes attribuent à Ehiraa
duâ, comme les Médecins l'ont ^onoé â Geo-
; tilis Fulginàs," grand fcdateur d'Âvicenne^
Car enfin que nous peuvent donner nos plus
fréquentes & nos plus profondes études y que
des Tpecutations imparfaites? que nous cor-
rigeons fucceflivement les unes par les au-
' très, & qui ùe nous font rien approuver (i
fortement un jour^ que nous ne Timprou-
vions encore plus determinément le lende-
Inain, fans iavoir la plupart du tems à q[iioi|
nous refoudre.
Vous voies que je ne fais, pas difficulté de
vous fairç paroitre, comme je préfere toû|ours
les fufpenfions d'efprit de la Sceptique , quoge^
Cétcil.a^ nere philofophari^ coûte inda&i pojpait^ &^
jpn^Afi. do6H glorii^fe y à la plupart des asiomesaf&-
^oiw! i^^^> ^1^^ débitent les autres feâes. £r^{
effet je tiens cellé-d, bien entendue, & ac-i
compagnée du refpeâ, qu'elle doit à toutc^
dont il n'efl pas permis de douter, la pIusFe-
cevable qu'on puifTe fuivre-, ne iût-ce ^u'à
caufc qu'elle polTede cet avant^^, d'être la
DU PRIX DE LA SCEPTIQUE. 383
plus tranquille. Elles font toutes contenu
deufes, & fe déchirent les unes les autres^
n'étant pas même en paix chacune chez foi;
cepenckoit que l'Epoque feule fe riant de leurs
animofités, confidere leurs difputes (ans s'é-
mouvoir^ ^trouve le repos entre elles ^ Se
dans ibi* même, par fa modefle retenue, Se
par cette aphafiey dont elle &it profeifion^
qui Tempêche de prendre prédfément ou ir-
révocablement aucun de leurs partis, o
l'heureux pofte d'efprit à qui s'y peut mettre
de bonne forte. Car ne pei|t- on pas foûte^
nir avec beaucoup d'apparence, quoique fans
opiniâtreté, que comme les Vertus Morales
oonfifient dans une certaine médiocrité qui
fait un milieu entre deux extrêmes, la libé-
ralité, psarexemple, fe trouvant toujours en-
tre la prodigalité, &ravarice; lesVertusin-
tdle<!faielles font de même, ce qui fait que
la véritable & plus haute fdence, s'il y en a,
fe rencontre entre la yanité des Dogmati-
ques qui ajffirment tout, prétendant de fa-
voirexaâement bien toutes chefes, & l'igno-
rance par&ite des Idiots, qui ne compren-
nent rien. Selon celsi les doutes de la Scepti-
que établiront le milieu de la vertu intellc^
âuelle, examinant les raifons qui propofent
de touà côtés , fans rien déterminer que fur
384 ' LETTRE CXXIV.
le vraifemblable feulement, ^^avec fit fulpen-j
fion ordinaire. Mais parce que ce milieu
Sceptique dl un milieu de raifoQ» & plûrôt
Géométrique, comme parle l'Ecole, qu'A*
, rithmeticien; l'indéterminatiota de l'Epoque
n'eil pas fi éloignée de Taffirmatioa des Pé-
dans, bien q[u'elle le foit gran4eilieat, que
de Tignorance honceufe & bratale des Idiots;
De. même qu'on veut que la vaillance, qui
fait, a>mme vertu, un milieu mtoml, ap-
proche plus de la témérité, que de la pol-
tronnerie, ces deux établiflant les excrémî-
tés oppofées qu'elle divile.
Je vous.dirai déplus, quefelo&malaçon'de
concevoir, les Scq)tiques ont une mervetl-
leufe refifemblance à ces animaux, qu'on
nonune amphibies^, parce qu'ils paffènt d'un
élément à l'autre fans s'incommoder, &fans
fe faire aucun préjudice.- Ces indifiEérens
prennent de^ même les opinions tantôt des
uns, tantôt des autres, ièlon qu'elles leur
paroiflent plus ou. moins vraifemblables,
quoique toujours £àns partialité, &ians s'a-
ftreindre à l'égard de l'avenir plus à l'un qu à
. l'autre partie. Par ce moien ils s'acconimo-
dent paifiblement par tout, où ils trouvent
non pas le vrai, ni le certain, mais feulement
les apparences d'ub difcours raifoonable.
Mon
DU PRIX m LA SCEPTIQUE. 38^
MùTï deflein n'eft donc pas de favorifer u**^
ne ignorance grofl^ere, ni de £iire préjudice
à ceux, qui par une application loùablei^
comme efl la vôtre^ s'infbuifent autant qu'ils
peuvent de ce que Tétqdc; <& les livres fem«
blent promettre aux perfonnes, qui s'y adon«
nent. Nous naiflbns tous naturellement igno*
rans, & en effet il n'y a que le Soleil, qui
ibit originairement luiàioeux ; de forfe , qjue
nous ne {aurions donner tro|> de tems à difE-
per^ autant qu'il eA poii^bîe, les ténèbres
fpirituelles, qui nous environnent. Mais
c'eft une grande vanité de croire^ que nous
aions alTez de forces pour nous tirer de nous
mêmes d'une obicurité fi invincible, & pour
nous produire ou avancer julqu'au plein jour
de k vérité. Il n'y a que celle, que le Ciel
nous révèle, qui fe manifefte par une grâce
ijpedale, & c'dl affez, humainement parlant^
ie mettre au deffus non feulement des plus i^
gnorans , mais encore des plus.favans^ d'ac*
quérir par étude, & raifonnement, la con-
noiifânce de nôtre foible vûé, ou, pouc
mieux s'expliquer .de nôtre aveuglément na-
turel Se de nôtre cécité fpirituélle. Car il ne
fuflit pas , pour être Sceptique , d'être fimple*
ment ignorant. Si cela écoit,^ tous nos paî:^
T9miVIlFm.L Bb
iS6 LETTRE CXXIV.
ùùSj tous no$ crochetcurs; &k plupart de
^ tios Gendlshommes, auroient droit, de fe
. faire entoiler dans la reâe£phe(^qub> Zete-
tique ou Aporedque : maïs pern^ettés moi de
Vous dire 9 que je tiens pour les plus grands
dé tous les Maîtres aux Arts> ceux, .qui ar-
rivent juTqu'à Une doâe & louable ignorance
qui faiiant réflexion fur eUe même, peut re-
marquer ce qui Tempèche de favoir ; & s'ap-
perçoitaumême.tems de Terreur de ceux,
qui croient avoir pénétre juTqu'au fin, au pun
& au ceruin des diofes, parce que leur cour*
te vue n'a pas donné juiqu'aux. raifons de
douter* .
Vos Mufes n'ont^pas fujet de fe plaindre,
il je ne leur attribué pas une exude & pajd&i-
te connoifTance exemte de tout mécompte^
& A je les réduits à la feule perquifidon du
^ Vraifemblable. Selon Platon même dies
n'ont reçu leur nom que de cette curieufe re-
cherche, fÂOxi(rou uxotH jxeojraf, quod eft àh
fuir ère y &fuivant cette ètymoli^e, il n'y a
point de genre de Philofophie , qui leur doi-
ve plaire davantage, que celui, que nous ve-
nons de nommer Zetetiqucj c'éft à diœ qui
s'enquête & qui s'informe de tout, (ans sV
tacher infi^araUement à rien, ne voulant
DU PRIX DE LA SCEPTIQUE. 387.
pas prendre des Phénomènes pour des réalités^
ni des apparences pour des certitudes. Tou*
tes 4es autres Ibiences, & toutesles lettres^
que ces^ filles du Pamaflfe enieignen t ^ ne fau-
rotent mettre nôtre am$; dans une par£ii(9
tranquillité, pafrce que leur Minerve même,
qu'eues refpeâent, eft fou vent ft peu croia*
ble^ qu'elle en a reçu às^ Grecs lefumom
de Apaturie^ c'eft à dire d'une trompeuTe^^
en qui l'on doit bied prendre parde de ne fè . ,
pas trop fier. Et pour fuÎMre cptte lorté de
mythoU^iiy ne pouvons- nous pas ajouter^
que comme dans l'iVftrologie la Planète de
Mercute eft tantôt favorable,, & tantôt pre^
judidable; fi les lettres qu'il 'a inventées fer-
vent"^ quelquefois^ il en eft d'autres qu'elles
nous nuiient, ia nous caufent plus domma*
ge que de profit. Ulyl&, quePaHasaimoitf^^.iC
fi fort, & l'un des plusfavans de tous les Grecs, <®*- ^
qui entreprirent lefiége de Troyc, y parut ^^^^^'
encore un des plus méchans^
Wottatorjcelerum j^j^idet*
L'on voit aflfez d'hommes lettrés qui ne va«
lent pas mieux , que ces dangereux efcla ve^
que Pkute nomme literatos^ parce qu'ils a«
voient des lettres gravées fur le front, pour
mar^^d^ leurs crimes. C'eft pourquoi ceux
Bb ii
_ ^88 LETTRE CXXIV.
li/îwGy- de Velctfi, côinme jerapreod deleorspror
^jjf^^'pres hiftoires, ordonnèrent, qu'aucun ne
' ^' pût exercer de magiftrature dans leur petite
République, qui s'adonnât aux livres, & qui
fit profef&on de quelque favoir.
" Alais j'appréhende, que vous ne^^rtncniés
pour une inVeftive contre l'étude, ce que je
^ ^ vous écris feulement pour excufer f objet
paitiçulier de la mienne , êc pour reâifier la
vôtre, fi je pouvois. Car je feroîs bien fi-
ché, qu'il vous arrivât à peu près la même
chofe, qu'AriAon reprodioit au même U-
lyfle, dont je viens de vous pari», d'avoir
voulu contîemplermiHe raretés dans leRoîau-
mede.Pluton, &ns avoir ^eu la cunofité dy
voir la Reine Proferpine, qui ôoit' néan-
inoins la plus confidérable ^ la plus belledc
. toutes. Vous fériés prévue h même &ute^
fi donnant tout le tems, que vous emploies
aux livres , & prenant connoiflance de tant de
divers fyftemes de Philoropfaiey vous n^-
giés par prévention d'elprît, mauvaife infor-
mation^ ou autrement, de vous inftruire avec
attention de ce que la Sceptique a de rare, &
l'Epoque d'avantageux fur toutes lés autres
façons de philofopher.< Quand vous l'âu-
rés Êdt, comme je vous y exhorte, nous tious
yfi m ^ 389
entreriendions bien mieux de tout ce quicoih
cerae un û agréable fujeti.
DES FEMMES.
LETTRE CXXV.
MONSJE USy '
La plupart des hommes font de Thumeur
d'Euripide y qui difoit mille maux desfem-
mes fur le théâtre , & ne laiflbit pas de les câ-
refler autant que. perfonne de fon tcms dans
fa chambre, ôderatincâaroy amahtt in thoro.
Je vepxqu'Hjelene ait donné lieu â une Ilia-
de de maux, & Pénélope même^â une Odyf»
féedlofortunes, pour dire, que les femmes
impudiques caufent mille deftruâions, &
iouveot les plus diades un nombre infini de •
di%races aux h(xmnes : m eil - ce qu^à moins
de s'obftiner contre £>ieu & contre la Nature,
ou de fe voir dans une froide impuilïance^
^ui devroit, à ce qu'il me femble, obliger
au filencei nous ferons toujours contraints
B b iij
390 L E T T R E t CXXV.
•d'avouer, ^iie la meilleure & la plus douce
partie de nôtre âge fe pafle auprès de ce beau
lexe , • & qiue nous lui Ibmmes redevables non
feulement de nôtre être, mais encore de nôtre
bien-être, fi tant eft, qu'il y en ait dans la
vie. Ya-t-il rien, qui poliffe davantagej
refprit des hommes, que fa confçrvatiori de
celles, dont nous parlons? foit que le delir
de leur plaire nous rende plus ingénieux,
foit que la fréquentation de perfonnes fi ai-
mables & (1 accomplies , infpire je ne (ai quel
air de galanterie & dç perfection qu'on n'au-
roit jamais fans elles. C'e/lunediofefimani-
fefte, & fi généralement reconnue, qu'elle
donna lieu autrefois à lliéréfie des Mani^
i- '/«t. chéens , dont parle Théodoret , qui crbioient
' qu'Adam n'a voit dépouillé fon humeur feuva^
. ge & prefque brutale, que par l'adreire def^
femme, qui jle rendit plus civil, Ev(imlibmj\
fe à beUuinaferitate virwnjhim Adctm^ Mais
l'on accufé fouvent les innocens j & ceux, qui
prennent plaifir à mal-traiter les fetnmes, Icuii
imputent prefque toujours des crimes, quel!
les n'ont jamais eu intendon de commettre
Quelle plus g^rapde injudice peut-on s'imagi
per, que de vouloir rendre Hélène rcfpoûta
t>le de tovis Içs dçfordres, qui aiivèrem de
DE'S FEMWES. . 391
vantTroye en fuite de fon enlèvement? Sdn
propre mari l'en excufe dans le même Euripi-
de ^ dont je viens de parler, reçonooifTant,
qu'en dé^it qu'elle en eût, les Grecs Se lés
troyens s'étoient acharnes les uns contre les^^«-
autres , par un ordre du Ciel , qui vouloit exer- ^^'
cer dans une guerre de dix années le courage
des Grecs, & les rendre capables des aâions
militaires, qu'ils ignoroient auparavant. D'au-
tres ont crû^ que la trop grande multitude '
d'hommes, dont la terre fe trQuvoit chargée
de ce tems- là , fie que les Dieux >animérent
ces peuples à s'entre-détruire, pour diminuer
le Dombre exceflîf de tant de perfonnes, qui
n'euflent pu fubfifter à la longue, &ute d'à-
limens^ Il n^ a pas plus de raifon à voulpir
noircfr la réputation d'une chafte Pénélope^
fur les avantures perilleufes de fon mafi, donc
elle (buffirit vertueufement une abiënce de
vint ans, quelque chofe que la fiible ait in-
venté de cette quantité d'amans qui Pobfedojt,
Turh ruunt in me luxuriofa proci^ Omi. tf.
&delanaiflance du Dieu Pan venu de leurs de-
fordrcs.
Tant y a que les Poètes & les Théologiens
profanes, auteurs de l'ancienne Philofophie, ^
n'ont rien enfeigné plus précifénient fous le
B b iiî j ,
39» ^ L B T T R E CXXV. .
voile de leurs mythoiogks , . que le pouvoir &
le mérite d'un fexe, qui faifoit la plus grande
beauté de leur Olympe, & qui obligeoit
, fouvent leurs Dieux à quitter le Cid pour de-
, fcendreid bas auprès de celles, dont ils n'a-
voient pu reconnoitre^es perfeâîons (ans les
aipier paflionnément. Il y a trop d'exemples
. de celâ^our s'y amufer,. je vous ferai feule-
. ment fouvenir de ce qu'afîure Mardanus Ca-
pella au commencement de fa lÙlologie , que
Jupiter n'a point de plus grand contentemeot
là-haut , que celui , que lui donne la conver*
fationdefàjunon, Necaliquiddulciusioviintif
iethereasvoluptates una cçnjuge. Il ajoute, quel*
le obtient de lui aflez ibuventdes chofes con-
traires au décret des Parqués, quiéquid^iUitx
protnta fententia Parcart0n pugiUo ajfervnntt
diSiaverity delmttumfuadactmjugisampUxibuSy
jnjjîique , removeréi Ce qui a bien du rapport
âu^ propos, qu'elle lui tient en. faveur de
Tumus au dixième livre de rEticIdê.
Si mfti qm quandam fiurat y quam^ ejfc
dfcehaty
Fis in amore foret ^ mnhaçmihinamqHem*
gares.
Mais Jupiter n'efi pas le feul, qui ait ainfi de*
fer^ à ramour conjugale, LemêmçCapella
DES FEMMES. -353
' .» * ' ^
Ut voir les autres Dieux dans de pareils fen-
timens« Janus, dit-il, emploie tous les yeux
de res'vifages à contempler fonArgone, Janus
Arg(mamtdraque miratur effigie ; & jufqu'au
bon -homme Saturne,* il ne laiflfepas, rion- ^
obilant fa froideur, & Ton chagrin ordinaire,
de prendre plaiHr à careffer fà Cybele. Fluton
même au mtHeu des Enfers goûte tant de dou*^
ceurs auprès des femmes, qu'outre Proferpi-
ne il s'eft donné une Minthe, oaManthe,
pour concubine, que'la plante qui porte ce
nûm nous repr^fente. À la và-ité il n'y a
point de fi heureux mariage au Ciel;, ni en la
Terre, qui ne foit fujct à quelques riottes,
& même quelquefois à des divorces d'aflezfa-
^cheuiè éonfequence. J'ai lu dans une Epi-
gramme Grecque, que ce Jupitçr, dont nous
avons parlé, fe vit une fois tellement persécu-
té par Junon, qu'il fut contraint de la chaiTer
deTEmpyrée, & de la tenir fufpenduë en l'air
pour quelque tems. iCe fut peut- être alors
que le téméraire Ixion embrefla pour elle la
nue, qui produifit les premiers Centaures.
Voilà pour ce qui touche le Ciel. Une rêve-
rie des Rabins vous fera voir la même chofeau
plus ancien & plus important de tous les ma«
liages de la terre, quifut celui de notre pre^
Bb V
394 LETTRE QXXV.
tnier père. Us aflurent/ qu'Adam fiit feparé
d'£ve par pQi^aœ de cent trente ans 9 dorant
lequel ne f è pouvant pafler de l'agréable com-
pagnie des femmes^ ilfe divertit avec une
Naamà, & trois autres, qui eurébt des eo-
Êins de lui appelles Démons.
, LailTonsceschiaiereSspourexamiaer quel-
ques reproches, qu'on fait plus ferieufement
à celles, dont vous me hommes le paffiooné
protedeur. L'on veut qu'elles aient naturel-
, lenient refprit pcHté au mal, de ibrte, que
il Laberius en eft crû, une femme étant feu-
' le n'a jmaais que de mauvaifes penfée%
Mulier qu^foh cogitât y makccgitat.
hPhœuifEt je me fouviens d'aflez d'autres invctîtivcs
femblables,aufl[ibienqaederanimoiîtéd'H4>>
polytedans Euripide, contre toutes celles, qui
fe piquent d'avoir plus d'efprit que les antres.
Cependant 41 faut renoncer au fens commun,
oureconnoitre avec Plutarqiîe qu'elles ont les
mêmes vertus que nous , & que la diftioâion
du iëxe ne fe trouvant pas dans les efprits, le
leur eft aufli capable d'aprendre & de rai-
fonner que celui des hommes. L'on voit mê-
me dans mille familles ce qu'on remarque ea
£.l.l/i?m^^^l^^^ de plantes '& d'animaux, &que
dicc. 3. Mefué obferve pardcutierement en YAgÊik^
DES FEMMES.
39T
que la femelle y vaut fans comparsifon mieux
que le mâle. ^ C'efl donc uiïe fentence indi-
gne de Thucydide, que la plus grande louan-
ge d'une femme,' foit qu'on ne parle d'elle ni
en bien ni en mal. Et l'opinion de Xenophon
n'efl: pas plus foûtenahle, que pour rendre un
mariage heureux, répoufce doiveencrer dans
la maifbn de Ton mari, n'aiant vu, ni ouï que
très pou de chofes, c'eft à dire, avec la moin-
dre connoiilancedes affaires du monde, qu'il
eft pofiiUe. Je fai bien, qu'il (è trouve des
coquettes, qui dccrcditent merveilleufemenc
les plus vertueufes; novimus- mores turpif-
fimarum fœminartim y ut oderint puerperiû^
vtfiUùs velut indices atatisfua abominentur\ &
vous en connoifTés une, qui ne feindrqit point
de càjoller effirontément (on mari, com^e
Élit Venus le ften dans le huitième livre de
rEqtiiie. Après l'avoir nommé Ton trèè cher
Epoux , &faiàinte Divinité; curiffime amjuxy
fanBummihinumen^ elle n'a point de honte de
lui demander des armes pour un fils, qu'elle a^
voit eu, s'étant honteufementproftituée.
Artàa rogo gçnitrix na((K
En vérité ç'efl avoir bien fait banqueroute à
la pudeur fi l'on ne veut dire que ce qui fe pa(^
fe entre les Diçux> ne fe doit pas examiner è
39«^ LETTRE CXXV.
L.ictl DÔtre mode. Pline aflfure> que la Uoime
s'étanc^ailTée couvrir par le Fard ^ (e lave in-
condnenc aprés^ afin de perdre l'odeur, qu'il
. lui a communiquée , craignant que le LiOD ne
. reconhoifle par là Ton adultère : Et il y a des
femmes alTez hardies ( je ne veux rien diiede
pi^ ) pour faire gloireie leurs galans^& pour
ne fe foncier pas beaucoup que leurs maris
prennent connoifliance de leurs débaudies.
Seroient-ce point de femblables aâions oui
auroient mis le nom des femmes parmi les
. ' Tartares entre les chofes fales, & qui ne le
doivent jamais prononcer, ni écrire? h
lieu de dire une fille, ou une&mme, ilseo-
ploient d'autres diâions. Se difent une voilée,
& une mère de famille. Je Taprens de la vé-
ritable hiiloire de Tamerlan, traduite depuis
peu d*Anibe en nôtre langue, & qui porte,
que ce Prince belliqueux protefta., que Baja-
' zet devoit avoir perdu le fens, &êtrç unfou
Sar&it, de lui avoir écrit le mot de fenune
ansunedefestettres. Cet ufàge néanmoins
ne peut paf&r que pour une barbarie, &uDe
injuflicetoute pure, qui condanneroit les plus
beaux ouvrages de Dieu&de la Naturel com- |
me fujets, autant qu'il s'en voit, à plufieurs
; inconveniens , auffi bien que nôtre humanité
DES FEMMES.
397
confidcrée dans Tun & dans l'autre fexe. Ce-
ni des femmes, dites -vous, eft fans diffi-
:ulté le plus infirme d'elprit aufli bien que de
orpsj ce qui les rend fi changeantes 3 qu'on , *
lefauroît tenir de méfurc certaine avec elles,
i l'on ne s'accommode à toutes leurs incoii* t
bnces. Mais que dlriés- vous fi ce que vous *
)rcnés pour un de&ut, étoit une marque do
excellence de leur ame? En effet tout chan-
;emeat n'eft pas abfolument à blâmer^ ^ com-
ne vous le prcfuppoféSé Les Grecs ont dit
iroverbialement, qu'il n'y avoit rien de plus^sérw, îm
gréable, fiera^oT^TravTwyKmv. La cou- ^'^^'^
^ur blanche , qui ëft lapremiere & la plus efti^
iiable de toutes, eft encore la plus lufcepti-
le, d'autant qu'il y en a d^utres. Et leau s
î plus recherchée , pour être la plus pure, re- ^
oit le mieux toute forte de faveurs. Y a - 1-
rien de plus promt, ou déplus changeant
lie la face du Ciel? Ne blâmés donc pas ce
ui participedé là Nature , & foires fccptiquc- ^
lent vôtre compte qu'il n'y a que les muta-
ons déréglées, & defordonnces, qu'on doi-
:: reprendre aux femmes non plus qu'aux >
jcnmes*
Nous nous accorderons mieux au fujet de ^
tplailant mariage, -que vous dites fi bien
398 . L E T T R% CXXV:
qaiméritpitanbonchtirivari. Mais jepdffeplu
ovtre que vous, car je Aûs perfitadé queles Ion
devroient reprimer l'intempérance de ces vieil
les, qui reçoivent dans leur lit des jeunes hom
mes , qui pourvoient être leurs petits fils, ej
Qumt, m ^^qJ^j^ etiam nubmdi impudiçitia; & je n(
' * blâme pas moins l'avarice honteuTe de ceux
qui n'époufent ces décrépites , que poorâ
prévalQîr de leurs biens. Si les Ephores fu
rent hautement loués d'avok condanoé à h
mende quelques Spartiates, qui aiantredier
ché en mariage les filles dç Lyfandre. comine
riches ) n'en voulurent pKis après (k mort,
qui fit connoitre leur pauvreté j que ne de-
vons-nous point penfer de ceux, dont oous
parlons? Certes les bonnes noceurs font en
quelque ËiçonofFenféesde touscôtés pardefi
diiproportionnésaccoupl^meùs. L'entremet-
teur de celui, dont vous m'écrives, pempal*
fer pour un vraiMezence , qui s'eil plû à lier
un cadavre avec un corps vivant
^'^•'* ' CtmponensmanAusquemanus^ atqmmhis
or a y
Tormenti gemif.
Et fi ce jeune marié n'a voulu expier fes k\h
tespaflées, en prenant une fi laide & û viei-
le femme, je le trouve Inexcufable. Sans
DES FEMMES. : 399
aoûts que coimne bon Chrétien il a voulu
s'apprivoiièr avec la moit , & Tenvifager ibu-
vent. Jugés quelle peut être fa mortification^
puifque dans les mariages, que l'âge a là
mieux aflbrtis, il fe trouve tant de dégoûts
inévitables ; y&^e non hahet omne quod liât vo- Qs^*
luptatemj feu contimtis vicina fatietas y five .
(krumffifuoJneceJjieJi y coimni^ctDtchma^
teur Romain Ta fi bien obfervé. Les plus a«
gréables perfonnes à nos yeux contraient
bientôt des rides > qui convertifTent l'amour^ ,
que nous avions pour elles en une efpeced'a*
midc, dont tout le foûtien n'eft fondé quo
fur Fimagidation de ce qu'elles ont été , & fur
kmémoireàup^é; inter par ês^fuofueaiMos
àtiusfcminnfenefiity neque (^matur a^usuxor
vifi numoria. Tout l'avantage qu'aura ce mat
heureux, c'eft qu'apparemment il vivra (ans
jaloufie, & qu\>n ne lui demandera jamais la
femme à prêter > comme HcMtenfms fit à Ça*
ton fa Martia , qu'il lui accorda pour en tirer
lignée^ CarquantàSocrate> que Tertuljîen
accufe, d'avoir été auiû facile à conmiuni-
quer les fiennes à fes amis, c'eft un article,
^e je mets au rang des héréfies ou des opi-
nions erronées^ qu on lui reproche. Aga- ^ '• f^fi*
^as pourtant parle d'un AArologue nommé
' 40O LETTRE CXXV.
Pambecus , d'aufli bonne humeur & d'auffi
facile convention, que pou voit être Catoa,
. puiiqu^il fit par intérêt , & par vanité, ce que
le Romain faifoit par amitié & par philolb-
phie. Cç Judiciaire aiafit reconnu dans le
cours des Affares, félon cet Hiftorien, quuo
Saûnus devoit engendrer un grand Monar-
que y il lui proAitua ik femme/ qui devint
groife d'Artaxerxes/ celui, qui rendit aux
Perfes la Monarchie, que les Parthes leur a-
voient enlevée. En vérité de tels exemples
^ femblent un peu extra vagans, fur tout ea
Caton, que tous ceux defon fiécle, & Ci-
£. r. 99.77. <:cfron entre autres> ne fe laflfent jamais d'ex-
oàAn. & altère Héros iUe nofter Cato^ qid mUu ém
*-^' V' 3' '0ftpro centum mUibus. Seoeque, un peu de
^ tems après, lui donne un merveilleux éloge,
' le propofant pour le plus grand & le pTus par-
fait patron de bien vivre & de bien mourir,
Suaf. S ^^^ ^^ puiffe reprélënter. Marcus Catofo^
lus maximum vwenài moriendique exemplm.
Etttéanmoins ce même Caton abandcxme fa
femme à ion ami, & ce que je trouve encore
plus fujet à être blâmé , il la reprend après la
mort d*Hortenfius, qui Tavoit rendue fort
riche, la laifTant fon héritière. Avouons,
que les femmes font faire quelquefois d'étran^
gcs
DES FEMMES.' 40*
• - r
ges èevûéfs aux hommeâ ^ela f lus haute efti-'
me. Plutarque n'a pu s'epaplchcr d'écrire,
que les dernières noces de Tainé des Catons
( pour ne forrir pointide cette iHfiftreramiUe)
appeflé par Cieeroh (?itf 0 il//?/^^ lediffap[iè-
rent merveilleufenient, aiant troublé toUteâ
maifon par la prife d'une jeune femme dans
un âge trop avancé. iPeutêtre, quela&dli^
té de Caton d'Utique eût eu bonde grâce dans
une République de Platon; mais véritable*
ment dans la Romaine , & au tem^oiî ce Ca«
ton vivoit , c'eft une chofe extraordinairement
remarquable. Ne nous étonnent pourtant
de rien, outre les lieux, où la communau-
té des fisïtimes efl établie ,^es Relations recen*
tes nous en font voir, où l'on permet à cha«
que fen&me d'avdr plufieurs maris. Oda (è
pratil]ue au Royaume de Calecut vers le Le*
vant , & à l'oppofitD au Brefd parmi la nation
des Pehuarès ; outre que la mèmp chofeétoic
autrefois en ufagedans quelques-unes des Ca«
naries, à ce que porteleur Hiâoiie, & lamo-
dcme des Antilles.
^^mvapm.i t:c
4oa LETTRE. CXXVI.
DE
LA DIFFERENCE
DÉS ESPRITS
LETTRE CXXVt
MONSIEUR, .
■s *
Je ne fiu, fi nous ne pouvons point nous
plaindre aujourd'hui avecplus deraiibnque
Or», 73, Dion Chryfoftomen'én avoit de fon temsi de
voir le nom de la Phibfo^e fi avili , qu'aie
n*a plus rien de ome dignité, qui la fidfoic
autrefois refpeâer de tout lé monde. , Il e(l
. de nos Philofiiphes, dit-il , oomme deshibous
decefiéde, qui ont bien encore la formel
-Je plumage de l'ancien hibou de l'Apologue,
maisqui Qnt perdu ce grand effHit^ & cette
rare pradence, qui le rendait ficéld^ra L'on
voit aiTez de gens, ajoûte-t-il, qpii portent la
barbe& le manteau comme Socrate ou qui
dieminent avec te bâton et le biffi» à kfiiçon
de Diogene; lemalheur eft quils n'ontpsKsIa
moindre teinture de vertus, qui acoompt-
.^oient ces premiers Phibfophes^ Cefteo-
DE LA DIFFERENCE DES ESPRITS.-403
core ce que leprochoitaux Athéniens un Me-
ûcdemus, lemarquant^ qu*ils avoient eu dans -
le comniencement des Sages panni eux y que
les Philofi)phes leur avoîéntiuGoedé, & qu'en-
iindemiierablesSophiftes^ qull appelloit I-
diots^ étoient entrés en la place des uns &
des autres iàns aucune folidité de raifonne-
ment. Certes le tems^ qui a coulé depuis
celui de Dion Se de ^enedemus , n'a pasren-
du la fx>ndidon du notre meilleure; Ton pou-
loit au contraire renchérir de beaucoup par-
deflus leur complainte y & nous ne ferons, de
defloiv, injure à perfonne, quand nous re-
connoitrons ingénument, que prefque toute
nôtre Philofbphieeft réduite à de milèrables
eigoteries, qui n'ont jamais rendu, qui que
ce Ibit, ni meilleur, ni plus fiivant qu'il étoic
avant qu'il les eût apprifes.
Ce n'eft pas que je croie , que nos efprit^
non plus que nos corps aillent diminuant, ni
qu'ils foient autres, que les pou voient avoir
ces premiers Grecs dont la mémoire nous eft
en fi grande véneiàdon. Comme la (lamre
dePythagore, nideDemocrite, félon toute
apparence n'excedoit pas la nôtre; je penfe
qu'il (e trouveroit parmi nous des Ames aui&
élevées que la leur, fi nous recevions là mê-
me inftitution qu'eux, fi le tems où nous vi-
'4^4 LETTRE CXXVjT.
vons étoit diffiofé comme le leur, & fior tout
fi nous avions la même îiberté de raifonner,
qu'ils fc donnoienti fans être affervis à de
certains |)rincipes, &à de particuliers fyftc*
mes, qui captivant Fefprit, lui font perdre
ce qu'il a de plus généreux. L^Ecole corn-
' mence à nous rendre efdaves; J'interêt delà
fortune continue, & il fe trouve à prélent
toujours quelque chofe , qui retient les plus
hardis Sf, les plus clairvoians.
Horat.fiu Atque affigit htmo divifue particulam aura.
mune opinion tellement égales qu'il n'y a que
lés organes du corps , qui les difunguent. El-
les agiffent avec plus ou moins de perfeAon,
felpji qu'ils font bien ou mieux dilpofés , de
même que le relbnnement de la flûte dépend
de la qualité du bois, dont elle eft, & d'avoir
fes trous percés comme il faut J'en parle
ainfi fans rien déterminer, car je (ai bien
que l'inégab'té des âmes eft foutenuê par de fi
^ands auteurs, que Cajetan maintient, qu'il
faut être aveugle, pour douter que Saint
Thomas ne l'ait pas crûs ; à quoi Scotus répond
qu'il eft donc aveugle avec beaucoup d autres.
Tant y a qu'à l'égard des opérations de?efprit
l'on en a toujours reniarqué de trois fortes,
qu'on peut comparer à celle d'autant d'oifeaux
DE LA DIFFERENCE DES ESPRITS. 40^
difFçrens. Xes uns fep|ai(ëat à s'élancer juT^
qu'au plus haut de l'air; d'autres ne s'éle-
veotque fort peu de la terre^ ou ne (autent que
de branche en branche ; & la troifiéme efpeco
eA de ceux, qui volencdans le milieu que les
premiers abandonnent s & oii les féconds ne
peuvent arriver. Je vouslaifferai faire la re»
duâiondecettecomparaiibn, pour ajoûtef
quelque chofè à ce propos, puiTque fans j
penferj'en&is tout lefujet dé ma lettre.
L'on peut oblèrver dans le globe intelle-
âud ce qui fe voit au matériel, od les ter-
res ne font pas toutes d'un même rapport ;
Altéra frimuntis qufmam favet^ abera^^'^
Baqcho.
La mer n'efl pas auffi également poilTonnech
fc par tout, & (ebn robfervation d'Horace
fes conques de prix font différentes félon lès x
lieux. -
MfirkeBajammeliorLuctmnPehriti ^
OfireaCircaiSy Miftno oriuntur EcUni^ ]^/
Pe&imbus patidis jaQatfemoUe Tantitum.
L^eiprit des hommes dent beaucoup de cein-
te diveiikè, & pour l'ordinaire ceux d'une
région l'ont plus pelant, ouplusfubtil, qu'il
ne paroit aux pedbnnes d'une autre contrée j
ce qui ûk Are d'un lourdaut au mêmePoëte^
Èaotttm in crnjjbjurmres aère natuni. ^* • ^h
Ce iij
406 L E T T RE CXXVI.
Cela eft fi conforme à ce que la Nature prati-
que par tout, que le$ Elephans pris dans des
lieux maréc^eux fout indociles^ legersd'eT-
L2.Jei>i'^vky pour ufer des termes de Philo(fatte;
^•^/'•^•ceux des montagnes quittent dîffidlement
^'^* leur ferodte^ & il n*y a que les Elephans de
campsKgne qui deviennent aifément traitables,
&:qui Êiflient pardtre de ces actions (pitmiet-
les,v dont l'onMit tant de merveilles. Ceux
des Indes Orientales opt d'autre part unavan-
tage inonpareil en tout ce qui les &it efti-
nier, iUr les Âûricains, qu'on veut même
qui reCpeâent les prenUers. Mais quoiqu'il foie
^refque confiant, que la pofitiûn des lieux^ &
. les climats difFérens caulent cette variété d'ef-
prits^ dont nous parlons, en quoi l'on iuppofe
que les pals chauds aient un grand avantage
pour lesperfeâionner, furceu^qui ibuffireot
les longues & afpres froidures : Si ed- ce quepar
un privilège particulier il femble que Dîe.u&
, la Nature fe plaifent à faire voir quelquQfi)is
dans ces derniers, des efprits qui fiiipaiTeat
de beaucoup les autres, qui ont eu aj^rem-
ment le Ciel plus favorable. Ainil dans Tor-
dre accoutumé des chofes, quoique les mé-
taux foientplus prifés &d'un d^é {rfus par-
fait , que ne font les pierres ; il fe voit âéan-
moins que la pierre prédeufe^ coouQceft le
•v
DE LA DIFFERENCE pES ESPRITS. 407
diamant^ à plus d'c(Ume& de valeur que Tôt
même , lé premier des métaux.
De quelque caufe que.proqede cette varie-
té d'dfprîts., elle eft telje que la couleur de^
corps blaoçs, ou mores, ne les di(tiague
point tant, encore qu'cMijles ait voulu aire
différer d'eipece; que la proiptitude ou viva-
cité de ces mêmes efprits, i&leur pefanteur
ou fhipidité) établit entre eux une divcrfifié
remarquaUp^ Je dirii i>i«ti plus , elle eil i$l-
le qaoa voit quel(^ttefoJi$ d^s animaux ^ qiQ '
flpprochemplus près du raHcHlli^ble, que plu-
fleurs hommes, £t çertaiAcçient fi nousTne
fomme^.prindpalement tels^qye pari? fonm
qui doQns l'êitreà çoutescho&5>& fi l'efprit qui ^
cft nôtre forme, doit concevoir & enfent^
par le.iQoieo de fes re^exionç, de foc^ àiC-
cours, & des, méditations qui lui font pro-
pres; puii^uefon nom Latin, hgemum^ çRï genc^
fondé fivr. cette forte de génération: Ne j)ou-"^^^'
vons nons pus Soutenir, que les efprits Eunu-
ques, & qui^n'engendent point, parce qu'ik;
n'ont nulle ctialeur naturelle y qui puiflje pro-
duire la moindre penii^ de considération ^ ne
méritem p«s^ qu'on donnie le nom dliomnies
à ceux qui lis poffedent En vérité il s'eil
trouve dont Ja feule Foi .nous peut faire croi-
«rameiniçiortelle, tdnt ils approchent de
À a iiij '
4^8 LETTRE CXXVI.
. labète. On leur peut donner pour devifele
^*^S* mot de l'Ecriture, SoI/apieHtiantmeJlortusn(h
kis. Qu'ihie promènent hardiment à décou-
vert, jamais ce foleil, ni autre, ne leurc-
'<âiaufFeni la cervelle, fipmdar hro ndcapo^
ma m nel cerwlto. £t Ton (e doit affurer, que
plus ils feront en terre, plus à la mode des ra-
ves ils deviendront groffiers et matériels.
j^lV^yjiI^Cdl ce qui a tait prononcera Seneque figeo-
dmenc, que le veiUer de telles perlbnnes ètcit
iemblable au dormir des autres, & que kur
efprit devoitétrë compoTéd^Elemensfidncaos
'o\i fans aâion; ùmgîHJawgema &mjmmm
itura\ aàtin vigiJiamJimnofimiBàfÊimy mrti^
kus neBunSur elemetOis. Le Poète Pdli^
nius par ce feiil vers,
Qnam amlhe pecuJes humoHô in cwyort
s^eft encore expliqué plus har<fiment le deffiis
A regard des dprits iUbtils, éveilla, &
tgiâàns, qu'on peut appeiler le^ Antipodes
^ ceux, dont nous venons de parl^, il
s'en trouve par tout, & en tout tems, qui
ont ce que TEmpereur Auguftè attribuott i
Vinicius, higenkim m mmerato. Seneque
lui donne aufilcegrand avantage, d^oir re-
connu d'abord tout ce qu'il Êdloit penler des
^ M diofes^u'on lui propofoit ; fukymdicnga ^
DE LA DIFFERENCE DES ESPRITS. 405
gttàtioiBi praftitura erat ^ prima intention"
nimi dabat. . Certes c'eft être heùreufement ,
venu au monde, & avec les bonnes grâces ^
de la Nature , que de tenir d'elle une naiflan- '
ce fi privilégiée. Mais il arrive quelquefois .
que ceux , qui ont tant de cette lumière puri-
fiée, *qtfHéraclite nômmoit une fplendeur
feche, & qui fait difccrner aux âmes de la
première clafle toutes chofes prefque en ua
înftànt, s'évaporent aifément, & donnent
julques dans le vuide. L'Italien dit, chitrojh
po s affotigliay fifcavezza. En effet, comme
la petànteur des efprits trop matériels choque
tout le monde, la promtitude & la pénétra-
tion de ceux "^ ci aprète quelquefois à rire,
lors qu'ils deviennent fi fubtik; qu ils s'a*
lambiquent & s'en vont en fumée. . Ceft â
quoi font fort fujets ceux , qu'on voit paroi-
tr6 avec éclat avant le tems. Les fleurs, qui
^'épanouirent trop tôt, s'èvanouKTent en un
inftant. Et l'on ne remarque point de nos
premiers fruits du Priiitems qui duifent jul^
qu à rarricre-âifbn. Le proverbe Efpagnol
a Ton rapport à cela, quand il aflure, qu'il
vaut bien mieux être Meurier , qu'Amendier^
ou Abricotier, antes Moral que Alme^dro.
Cependant comme il y a des rivières qui ne
font jamais tant de bien, que quand elles dé^
Ce V
^ 4to LETTRE CXXVt
bordent , il fc trouve de certains génies , qui
paffentpourcxGellens, dont tout le bon, &
le rare, confifte dans le.tranfport, & dans
. l'excès. Vous en connoiffés un de cette
trempe, quevousavés en vain tâché de modé-
rer, &j'enadmirefouventunautrc, dequifa
jnefemblc avoir été faite pour un autre ccirp
que le fien , tant toutes Ces inclinations ^ & fes
^ emportemens ordinaires, vont à le ruiner.
^ Jem'affùredbnc, que vous préfcreriés à cette
grande & prématurée vivacité, la pelanteur
D. Lan. des premieresr années de Xenc>crate & de
Cleanthe. Le premier étoit fi tardif, que
Platon fonpréceptcur le nommoitrânede Iba
Académie. Et le dernier nç fut pas mieux
twité par Zenon ibus fes Portiques. Si cft-cc
que l'un & l'autre reûiTirent de forte, qu'ils
furent des plus grands Philoibphes de kur
fiéclç.
Imprimé à PFOERTEN,
Chez ÉRDMAiïN Cbriitofl» Bekeh^
OEUVRES
DE FRANÇOIS ;
DE LA mÔtHE
LE VAYÈR,
CONSEILLER D'ETAT,&c
Nouvelle Edition revuS & .«ugnïe&téc.
TmeVlL Partit IL
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imprimé à Ftœrtcni
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MDCCLIX.
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PETIT S TRAITE S,
EN FORME
LETTRES
ECRITES
A -
DIVERSES PERSONNES
STUDIEUSES,
T9mViLPtrt.1t
I
MONSIEUR
FRERE UNIQUE DU ROL
i M%0NSE1GNE URy
Quoique je compte entré mes pîm grandes <iip
grâces celle de ne tnêtrepai trouve à la fuite dé
vôtre Cour durant le plus long de tous f es voia^
gesj cela ii empêcher pas ^ que je ne me fente
oblige de remercier vôtre Bonté ^ contme aune
grâce fingtdiere , d* avoir conjîdéré ma caducité^
pour me difpenfer d'une chqfe^ (pieHejugeoil
très bien être au dejpis de mes forces. Cepen^
dont pour ne demeurer pas du tout inutile à v6*
4 I EPITRR
ireferviccy je me fais avifiâicrire cet êetmtA
petits Traités^ mefoUvenanty quefuel^es-wn ie^
geux^ qui les ont précédés m vous ont pas àf-
flû; îf fai crû niême^ que le luflre avec la ré-
gularité de îimprejfion pourraient vous en ren-
dre la leHure plus agréable, j^prens donc la
liberté de vous les addreffèr ^ quelques malpf^r
yuils foientTy &? peu d^nes par confequent de
vous être préf entés; dans tajpirance où je fuis
de vôtre Généro/îtéy qui ne méptife jasnms ce
^uun cœur plein de %éle &* de refpeSl^ comme
efilemien^ lui peut offrir. Il me feroit encore
• sii/éy Mo^&^iG^EVKyd'excuferfnaharéSeffey
fur la nêceffité oà mont mis vos Bienfaits den
publier ici la reconnoijjance ^ puifque je ne puis
aàtrement la témoigner. Mais outre la crain-
te,^ que je dois avoir df vous déplaire pour peu
que fentamajfe cette matière y f penfée fi vrMCy
que tonte ordinaire quelle eftjefuis contraint
de temploieficijjefens bien iaiUeurs^ quilme
feroit impôffible de donner à mon expreffiontout
lefens^ &* toute t étendue de mon imaginatioUy
qui conçoit fin s doute beaucoup plus de chofesjur
eefujet y que je lien puis écrire , quand vous me
permettriésdelefaire. J^ ai auffi appris d'une lan-
gue que vous vous êtes depuis peu rendue au^ fami-
lière que la Françoifiy quune obligation moin-
dre que la mienne peut néanmoins par fa gran-
\
y
EPITRE.Î f
éewr exemter celui qm lu re§oit delà reconmhre
autrement que du ^œur^ mercedesy benefidos.
taies, à fuerça de grandes, dçfbbligan la re-^
CotapœSsi. AinfiyMor^s^iGii^v'Si^ je trouve^
rais fudiement un prétexta fpecieux au filence
que je mimpofe là dejjus. Si eji- ce que j^ aime
nneuie en parler avec pka de cmfcience^ £^ a^
vùuèr ingénument^ que rien ne n^empêcie de re^
préfenter ici, puifque c^enfemit le lieu, Fex^
ceUeuce de vôtre Génie, ^ leî rares vertus oà
il V9US porte, que Timpuiffance de n^en pouvtnr
èiem acquiter. Eneffet , je me trouve dans une
condition du tout oppofëe à celle de F incompara'
èle Capitaine ^ Phik^pphe Grec, dont vpus 4«
vésfifouvent admiré la conduite dans fa retraite
de Perfe,. Il avait toutes les connoijfances re^
^fes,^ particulièrement toute F éloquence né*
cejfaire à décrire un grand Monarque-, mais
nen votant point de fait tems quihiputfervir
de modèle, il fut réduit à noiis former dans fan
premier Cyrus F idée quil avait conçue d*un Sou^
verain tel quil doit être. Jepojfede tout au,
contraire en votre Roiaie perfdnne un exemplair
re parfait d*un Prifice très accompli*, mais fia-
tant ni la fcience,^ ni la plume de Xenophon,
pour mettre au jour avecfuccis un fi excellent
portrait, je mefens obligé à me taire, niapper-
cevant que ce qui eft même au ieffus de mes for-
A Jij
e 'EPITRE.
CiSy ne Imffè pas d'être, eu ^JpmtJkvStrtmi-
rite, ^e n ajoute donc rien^ Monseigneur,
â cette petite dédicace y qu^une prvtefiutimi jm-
çercy que pendent ce peu de jotars y éptimen-
fienty fi je ne fuis afJe%Jlpintuely ou affok hoh
reuxy pour prévenir toutes vos vidantes y je la
fidvrai du moins autant qu^ilmefempcffiUe^ V
fivectoute FexaSitude que doit avoir uneperfin-
pe de mon âge y qui nejbuhaiteprefyue phurim
encemondcy que de pouvoir Je faire conaûtrc
jufqu^au dernier moment de fa vie^
MONSEIQNEUR,
V6m ttèt humble» tM obctfinl
& très fidde ferviteiuv
De i,a Mothb le Vatek.
jMHK - ÎÔI( ?*'^ JWTIttf jwntf
♦ Wjwf* *WjMf» »kjrf* *lttLJ«f* 0)iudm
DE^ LA PAIX.
LE T T R E CXXVII.
MONSIEUR^
Quoique Tardeur de combattre eût plus
de pouvoir fur refprit de Scipion que
les meilleures raîfons d'AnnibaJ , tout le mon-
de n*a pas laiffé d'approuver c&lle-ci , qu'une
paix certaine vaut beaucoup mieux qu'une
vicloire efperce. En effet , îl n'y a riçn qui
foit attendu , qui ne foît encore douteux, &
par confequent qui puiffc paffér comme tel^
pour un bien réel , de quelque agrément qu'il
flate nôtre imagination. Afas vatepaxaro in
mano^ dit l'Efpagnol , fiie hejfre volaniù: &
une infim'té d'apologues nous apprennent^
qu'on perd fbuvent un avantage affuré, par
Vaviditè d'en poffeder un plus grand. Mais
A iiii
8 LETTRE CXXVIL
s'il dl confiant d'ailleurs, que la fin doive
toujours être plus eflimée> que les moiensy
qui vifent à nous la fiure acquérir, &ûtoii-
tes les guerres & toutes les viâoires ne teor
dent qu'à la Paix , qudle apparence y aurok-
il de t)réferer l'accefloire au prindpsd, & <:e
quieftfubordonné) à nôtre première & plus
jmpcvtante intention? Si vous conftdérés
d'ailleurs (^ qui accompagne néceflaireinent
ces grandes vi([lotres, Qu'on iè pix^^ofe, la
calamité alTurée despeuples^ & la defi>ladon
inévitable des provinces; vous trouvères é-
trange, qu'on ait &it des Héros de ceux,
qui obtiennent ces mêmes vi(floires y & qu'on
«i( nommé la Force qui les domie la j^os
pompeufedies Vertus. Pour mol )e tiemkoîs
bien plutôt le parti de celui ^ qui appelle cet-
te Force ou Valeur^ la verm d'un fiéde de
fer^ FortituJwém, ferme ^atis virtuttm^ &
quand je Cm réflexion fur la gloire ,des Ce-
ùxs Se des Alexandres, qui n'a pour finde-
menti que le meurtre de plufieurs millions
dlionuïiçs, l'admire, qu'on fiiflepafler pour
le plus illuibre des Arts', cdui de &ire la
guerre, & pour un métier hércflque, le de-
foUteur du genre, humain. Comment eft -,il
poffiUe qu'une Bellone fiirieufc> & toute
couverte de iaqgi
DE .LA PAIX. 9 .
Et amfMgmmeafrendeus Mavêrtia paBa^
trouve des psrdfims, qui aiment mieux tou$ ,
£es excès, &toutesfèsioju(tices, queféquita-
bieproœder de cette divine Aikée> qui defcenr
dant du Ciel en terre, difinbue par tout od
elle pafTe les grfeces & les bénédictions du
lieu, d'où elle vient
Cependant la force & la violence Tempor*
tent prdque toujours fur la raifoa; & l'on
voit en tous en(koits> aufli bien qu'en Lace* ,
demoi^e, que les Etats n'ont point de plus
pui0aote ni de plus ordinaire perfiiafion , que
celle des .machines de guerre, & dutran*^ *
chant de r^ée, ratiaakima Reg$my ce qui
fit reprefenter à Sparte la DéelTjp Pytho,
n'âiant pour tout ornement qu'une lance &
un bouclier. Mais qu'eft enfin devenue cet-
te beUiqueufe ville , qui ne&iibit profeflion
que des armes? & qui tenoit pour cela fou
Mars Enyalius enchaîné dans Tenclos de fes
murailles^ de peur, qu'il les abandonnât? ,
Où font ces Athènes fi célèbres, qui gar«.
dcûent fcugneufement de même unç Vidloire^
làns ailes, figjmm ViQwia involucris^ V^^Ptufûn.
dire qu'dle ne les quitterait jamais? Si vous^ 3«
pouvés. porter vôtre vûâ jufqu'au lieu de leur
fituatioO) vous n'y verres qu'une fqlitude a& ^
(reùfe, & des marques hoiiibles dece quo
Av
10 LETTRE CXXVII.
fait Aire le Dieu [des batailles > Iorsc{i]e re-
nonçant à toutes penfées pacifiques l'on n'a
pointd'autreproteâeurquelui. .Tontes les
Souverainetés qui fe conduiront de la forte,
quelques puifllantes qu'elles (oient ^ oc fe doi-
vent pas promettre-tôt ou tard de meiDeun
fuccés, & quand je conftdére, que le pins
illuftre&leplusfage Monarque, àquiDieuait
mis le diadème fur la tête, reçAt le nom de
Stlomon, ou d'ami delà Paix, f encre fiKàfo-
ment dans ce fentiment, qu'on ne (kuroit
(ans elle ie promettre aucun folide contente-
ment. En tout cas, fi la condition des cho-
ies humaines porte, qu'il y ait quelquefbisdes
tem$ de troubles, & qu'on ne puifTe pas jouir
toujours de l'agréable fcrenîté de la Paix, il
fiiyt fe (buvenir, que cette Pallas armée des
anciens, & qu'ils repréfentoientb pertuiiàDe
à, la main , avoit choifi l'Olivier pour (on ar-
bre, afin de nous apprendre, qu'on ne doit
jamais ftire la guerre, que pour parvenir I
un heureux & padfiqufe accomniodemeot.
C'eft ce qui obligea la cinquième LegîonRo-
maine à ûire porter devant elle la r^:éfcnta-
tion d'une Truie j parceque, ditFeflus,rofl
(ramoloit cet immonde animal aux. traites
de Paix, qu'on âck toujours avoil: en vue
dans toute forte de guerres.
DE LA PAIX, II
'GracesàDieu nous avons utilenient fuividefi /
belles inftni<9ions ;iïôtre HerculeGauloiss'cft
&it vdr, Gomm il ctoit autrefois réprélènté, .
cooleillé par Mercure; cette prudente Pallas,
dont nous venons de parler , a conduit le cha-
riot de nôtre jeune Mars; & comme Philo**
ftrateËiit, que Pakmede tempère le courage
d'Achille, celui de nôtre Prince s'eft UiS&InHerùh
porter à la paix ^ Y avis d'un Minière , dont '
toutes les Nations jionorent le mérite, : deve- ^
nuësà ce ou'il me femble à Cet égard mieur,
qu'elles n'étoient autrefois «»/W /4^//. Que
fi la Religion nomme fils de Dieu les pacifi-
ques, & û elle ne fe laiTe point d'exalter la
beauté des pieds de ceux, qui nous annon-
cent la paix, quel éloge fufHranc pouvons-
nous donner aux mains, qui viennent do
la condure fi glorieuièment? L'on repro*
choit aux Athéniens , qu'ils n'en Faifoient ja-
mais qu'en habit de deuil , c'eA à dire, après ^ '
de grandes pertes , & lorsque leurs ennemis
avoienttout l'avantage pofîible fur çuj^. C'eft - ,
cequifaifoit détefter leurs viâoires, quand
ils en obtenoient, aux plus avifésd'entiteuxj
témoin le mc^t du luftePhocion, mçeJJèroHs-
nous jamais de vaincre? Nous faifons voir cet-
te fois^, que la France en fait uier tout autre- -
ment, te Roi prête l'oreille aux propofi^
i» LETTRE GXXVIL
tions de cernuQcr k guem; au milieu' de fiss
viâoîreS) & Yon peut dire qu'il a ùgté h
paix afils dans fbn char de triomphe. Une
nouvelle Irène paroit fiir nôtre Horizon du
côté des champsEUfées; elle iiousen appor-
te toutes les licites; mamhisdate UHaplems^
&qi]e rien ne manque à la iblâmielle too^
[ition de cette Reine de là paix.
Qu'il eft important de la faire fur fi» a-
. 'vantage> & de n'attendre pas ce que l'inooD-
Aance de la Fortune , & les armes, qui foot
<^'f journalières, peuvent produire. Thuqdi-
de nous apprend h cuifant repentir qu'eu-
rent les Athéniens , de ne l'avoir pas accordée
oux LacedémoniepS) qui la leur deam-
doîent, après la prife de la ville de PUe, &
dans le grand fuccés, qu'eurent ces mêmes
Athéniens en risIeSphaâerie, QÛilsavokot
fait tant de priTonniers. £t vous avés pu
voir dans l'Hifloire Romaine, combien Am-
llus R^^lus fut blâmé par les plus judkieur
de (à République, de n'a voir pas 1& conduit
une négociation de paix avec les Carthaginois
après la viâxrire des Romains, cequikseût
exemtés d'une mfinité de malheurs, dont ils
, penfèrent être accablés, * Nôtre oondotœ
^ toute différente ne nous lai0b à demaoderau
Ciel, que/kbénédi^onfurunTraitéfàitavec
DE LA PAIX. ij
de fi laiûtes intentions j qu'il foit deceux^
que les Hébreux nomment de Sel^ pour dîrâ^
mcorrtqOiiles; & que nôtre paix avec rEfpA- ^
gne nierite mieux le fumom dcjépirateyoa^
fans fi» y que celle de l'Empereur juftinien a-
vcc le Roi Coiroes, qui ne répondit pas^à ce
qu'on s'en étoit promis. . ^
Mais quoi > les grands Etats ne manquent
jamais de beaucoup de mécontens.^ &^pour
le dire encore plus généralement après Âga-
thias, il y a tpûjours plus d'hommes mal à
leur aife, que d'autres ^ de icHte^ que ce
n'eft pas merveille , fi les jours de tranquilli* ^
té font encore plus courts^ que ceux des Al*
dons dans ces mêmes Etats. Ajoutes à cela
ce qu'obferve Plutarque dans la vie de Pyrr« .
hus, que la plupart de ceux^ qui gouvegnent^
fe fervent tantôt de là paix, tantôt delà guer^
re, comme de deux monnoies diffétentes^
qu'ils emploient félon que les af&ires & les
tems di ve^ femblent le requérir II ne man«
que jamais d'ailleurs de iè trouver des étour-
dis tels> que ce Pandarus dans Homère, qui^
(bit par inconfidération, (bit par^nalignité,
donnent lieu aux ruptures d'une paix, quel*
que bien établie qu!ellefoit, Se par elles à
toutes les calamités i qui les fuivent. Elles
Qc font pas certes en petit' nombre, & fi la
14 LETTRE CXXVII.
r tûix fe peu^appeIIe^ unefantc polÂique; la
Guerre fans doute doitpafTer pour la plus
grande maladie des Ecaos. .C'eft ce quia
^ ^c donner à cette dernière le ncxn in&me
qu'elle tient de la Langue Latine, itOum â
hettuis. Quelques uns le fondent fur ce que
les premières guerres ont été contre les bètes;
d'autres le prennent de ce qu'il n'y a guères
que des gens d'efprit groffier & bmtal , qui
s'y plaiient, & je penfe qu'à voir comme les
hommes s y entrc^échirent^ l'on en trouve-
ra le mot encore trop doux , & trop peu fi-
gnificatif ^ n'y aiant point d'ai^maux qui sV
diament n craellement, que nous > les uns
contre les autres, ni qui periècutent impi-
toiablenneot ceui de leur eipece, comme
Inous faifons. La Paix au contraire a des
•charmes inexpnmables. Sa ftatuâ tenant le
Dieu Plutus entre Tes bras , inontre que c'eft
d'elle, qu'on doit attendre toute forte de
biens.
II. Xtt. Nuttafalus heUo , pacem tepajchaus omrus. \
Et je fuis pour maintenir^ que l'ancienne
Komc n a point eu 4e Temple plus confidéra-
ble, que celui de la Concorde.
^ ^ ^ If
D'UNE
JEUNESSE VICIEUSE.
LETTRE CXXVIII.
MONSIEVR,
Je n^'entre pas dans tous VOS fentiniens, ne
pouvaat defeipcrer encore de ce jeune
homme, que vous'avés comme abandonné,
pour ufer de vos ternies, à Ibnfens reprouvé.
J'en ai vu de beaucoup plus engagés que lui
dans ie chemin du vice, rentrer heureufe-
ment dansceluide la Vertu., Et quand vous Ta/. A&
ne fetiés nul cas de ce grandnombred'exem-*'*' -^^
pies, qui ne vou^ font pas moins connus *
qu'à moi; qudnd vous ne compteriés pour
rien le paiTage de Diogene du métier de faux
monnoîeur à celui de Philofophe; ni la reft«
pifcence de Themiftocle, dont la jeunelTe dé-
pravée attira l'abdication de fon père,. & re^
duifit fil mère à fe pendre; toute la Nature
vous obligperoit à reconnoitre, qu'une infini-
té de fort mauvailes chofes changent heureu*
16 LETTRE CXXVIIL
fementdeoonditiOQ^ &fecoQverdiIeiittous
* les jours en^bonnos. J'ai appris depuis
peo, querÂmbregrisaulbrdrdelaMer, &
K^rsqu'il efl encore mou;, jette une fi médban-
tecMeur, & fi approchante de celle des cha-
ro^es, que les animaux camaciers le vien-
nent dévorer, d'où vient le nom de TAmbit
Renarde, qui a perdu de & force en pa(£mt
par le ventre d'un Renard; cependant ce mê*
me Ambregris devient avec le tems un des
plus predeux&desplusagréablesparfiimsqœ
tious aions. Il n'y apoint dé poifon, dans coutk
Mçnde nouveau^ dangereux à f^al de cdui,
^uifetiredela rikcinefi^chedu Manioc; fieft
ce que la plupart des. Américains & fiirtous
autres les C»:ibes des Isles Antilles, en fixit
un pain fi falubre & fi excellent^ qu'ik ne
^tto- di r^changeroient pas contre le nôtre. Ceft à
'^^'^ peu prés la même chpfe de ces Abricots ir-
rémifiiblement mortels d'eux- mêmes, donc
les Mores compofent, les £ûiant Ccdxx m
Soleil y uneefpece de Sorbet , oude breuvage,
qui ne cède à nul autre dans tout le Levant
Pourquoi voulcs-vous donc perdre toute ef*
perance de changement au fiijet, qui vous
• afïljge, puisqu'il n'eft pas moinsnatuidd'at
^ 1er du mal au bien, que de cdui-ciaupie-
micr ? Je iài bieui qu'une CouniTane fe van-
/ tant
D'UNE lEUNESSË VICIEUSE. I7
tant d'avoir plus d'écoliers gUe.Socrate^ cû
Philofbphe lui repartit agréablement, quâ
comme elle les attirdt du haut de la Monta-
gne eu bas, ce n'étoit pas grande merveille
qu'elleytrouvâtplusdefacilité, &futp]usrui«
vie que lui, qui ne travailloit au contraire
qu'à les y éjever. Mais quoiqu'il en foit^
puiique Soofate ne jugeoit pas impoffible là
converfton j où il vifoit à Tégard des jeunes
hommes de (on (iécle, & puifque la Nature
dans toute fob étendue, ^ montre , qu'elle nô
répugne pas à cette tranfinutation du pii
au mieux} n'eft-il pas plus à propos, •&
plus félon raifon, d'attetidre ce bon fucccâ^
que d'en defe(pa:er fi abfolument que vou§
faites?
Je ne veux pas dire, que vous ne fafTicS
très-bien de témoigner à celui dont nous par-»
Ions, l'averfion que vous av&defes débau^
ches^ & combien fa vie dépravée vous dé^
plait L'indulgence de beaucoup de perfon-
neseft fouvent très préjudiciable à fes fembla«
blés ; & ce n'eft pas alTez à un homme de vô-
tre vertu, défaire paroitre, combien il Tefti-
me par toutes fes aâions, s'il ne montre enr
oore iba antipathie contre le vice. Il ftut
qu'il reiTemble à cet arbre que Virgilea, nom*
mé i'wnemenc des forêts > Fraxinus infylvU
TmiVILPmrt.n. B
i« LETTRE CXXVHI.
Ech.j. fukherrimif^ . ^ q[ue oAnme le Frèoe non
f/mJ.!^. content de prpduire un agréable feuSllage,
chafle, oumêniefaitniounrdefàfeulecwn*
bre toute Xorte de ferpen^; cet homme de
probité & de vie exemplaire au lieu de fo-
inenter le vice par une dangereufe conoiven*
ce lui ÊtÛe la guerre par tout où il le rmoon-
•- trera. Lacomplaifancedeplufieurs, que je
puis^appeller vos Antipodes^ c^re tout au-
trement: Elle attire à eux la jeuneflfe facile à
feduire, parce qu'elle eft inexpérimentée:
Et comme les Crocodiles parfument, ce dit-
on, d'une odeur de mufc, l'eau, qu'ils habi-
tent, ou s'ils en fortent, cent pas aux envi-
> ronst l'air du lieu, qui leur fert de retraite;
ces dangereux complaifans ont des appas qui
font! la perte certaine de tous les jeunes gens,
qu'ils fréquentent, & dcMit ils ne demandent
que la ruine. J'apprpuvedonc infînitncttlt
févérité contre le vice, pourvu qu'elle n'ail-
le pas^jufqu'à une extrême averfion contre le
vicieux & qu'on ne fe défie pas entieremeat
de cette grâce du Ciel, qui fait dans la Mo*
raie au fujet dont noifê parlons de ft grandes
merveilles, quand il lui plait J'ain^p mieux
prendre le Ciel à garant, que la Nature toute
lih.q, feule, ièlon le termes de Tacite, rebas cûh >
Avm. Qj^ ^^ qtdJam velut orhis^ ttf quemaJnuh .
D'UNE JEUNESSÇ VICIEUSE. 19
Jum tempcntm vices y ita morum Vertanturl
Le commencement d une vie débauchée
doit être véritablement reprimé avec vigueur^
& les premiers pas vers le vice demandent
de fortes oppotitions^ Il a , de même que
la vertu, des élemens & de petits principes
qui croiiTent & fe fortifient avec le tems; ne^
mo fit repente turpiffîmui. Et Tonfait^ que
les Tyrans d'Athènes commencèrent leurs
cruautés par la mort d'un in&me3ycophante^
portant depuis leur rage comme par degrés
jufquescontre les Philofophes de la plus haute
probité, & de la plus grande réputation.
Sans mentir, ^on ne fauroit dire de quelle ^
importance eft le redreflement d'un jeune
homme, lôrs qu'il eA détraqué du bon chemin.
Car nous Ibmmes en cela de pire condition, que
lerefte des animaux. Les plus médians d'en-
tre etsr ne font tout le mal, dont nous lespou*
vonsaccufer, que par le tranfport que leur
donnent des paffions qui leur font naturelles;
mais lliomme en qui ces mêmes paffions ne
font pas moins impetueufes, a de plus foti
impradence, fon mauvais raifonnemeiv, &;
mille (âufles opinions, qui lui font commet*
tredesfifutes, dontles Bêtes iè trouvent exem*
tes par la feule bonté de leur naifl&nce. Ce
qui nous refte du dix-feptiéme livre de Poly*
^ B ij
ao LETTRE CXXVIIL,
be nous &it voir^ qu'il avoit exàrnihë ceci
pliis en Philofophe, qu'en HiAorien. Pour
Imoi je ne veux pas fomber dans l'impiété de
Velleius, qui foûtenoit contre Cotta, que
leurs Dieuxnepouvoientriendonneràlliom-
tne de plus préjudiciable que la raifon , quand
ils eufTent eu deflein de le bien perfècutçr;
mais Ton ne fauroic nier^ que Tinflinâ desa-
tiimaux tl'ait cet avantage fur elle, qu'il na
nulle conteftaticKi contre les Paffions, qui
font (ans céfTe aux prifes avec la Raifon. Les
Géans n'entreprirent jamais avec tant de vio-
lence de déthrôner Jupiter> qu'elles tâchent
è tous momens de diaffer nôtre ame deionaf-
fiette vaiTonnable. Leur partifans difent en
ieur faveur, qu'elles ne prétendent aotrecho-
fefmon qu'on obeïiTeà la Nature; cependant
la Raifon n'étant pas-moins qu'elles natureDe
à l'homme, le différent ne fe peut terminer
par là, demeurant d'autant plus fâcheux^ que
k)OUs n'avons tous qu'une Raifon pour nous
fervir de guide, contre un nombre innoat-
brable de Paffions, qui nous attaquent de
tous côtés.
Quoiqu'il en foit, je vous exhorte à mieux
attendre que vous ne dites, dece jeunehommç,
qui vous a mis en fi forte colère. Servés-vous
de tant de jnoiens, qui vous (ont connus,
' D'UNE JEUNESSE VICIEUSE. 21
pour le ramener doucement à fon devoir.
Car je ne vous iènd jamais auteur de porter
les çhoIès à Textrénuté. Ufés-en comme -
les Jouailliers &.les Lapidaires font à l'égard
de certains Diamans. Us n'en retranchent ce
qui ne leur plait pas qu'avec confidéradon^
& fbuvent ils y laiÔenc des pailles^ quand ils
jugent ne les pouvoir ôter fans ruiner un pier-
re fi prédeufe. Je parle ainfi, parce que je
ne cr(»s pas> que celui pour qui je le fîiis^
foit de ceux , qui ne peuvent jamais être au-
tres que vicieux , me fbuvenant bien , qu'Ari*-
ftote accorde quelque part à Platon qu'il s'en f/'^K^*
trouve quelquefois de tek, & d'une fi defa-^*^'*
ffareufe naidanoe , qu'il leur eft impoifible de
prendre Ja moindre teinture de Vertu. Mais
aiant à traiter avec un meilleur fujet, abAo-'
nés - vous de remèdes trop violens , & ne vi-
les pas à le faire paiTei; d'une extrémité à l'au-
tre, itafugiat m frater cafam. Ce fera beau- Termite
coup s'ils peut fe remettre dans la bonne voie, ^^^
mais ne lui préfcrivés pas de fiflr avec excès • ^'•^'^'
tous fes divertifîemens,
Dum*vitant ftulti vitia^ ^in conh^aria cur-Horat.
runt. Saf.2.l\
Origene n'eft pas loué de s'être châtré pour ,
vivre plus chaftement, & l'on n'eil pas obli^*
gé de fe crever les yeux encore qu'ils neibient
B iij
M LET.CX3CVm.D'UNE JEUN.VIC3EUSE
pas ch&Aes, nous âifiiot voir avec* de maa*
vais defirs des objets djefeiidus.
Ce n*eft pas que je ne fouhaite infiaimen^
qu'il fc défafTe abrolument^ de toutes. fes
mauvailes habitudes , & je mç promets que
dapspeu de tems il reconnoitra lui-même que
pour (e bien délivrer de leur ferviAide, k
s'afSranchir de tant de violentes pafîions, qui
letyrannifent, il faut rompre avec ellestoute
forte de commerce. Ceux qui penfënt les
appaifer en les contentant, & iè remettre en
liberté en les flattant, fe trompent fort, dit
/• ^c. i Epiâete dans Arfien , il les faut détruire cet*
dercme^Ac, ou fe résoudre èun perpetudef*'
davage. Euclide déclara au Roi Ptokxnéei
qu'il n'y avoit point de chemin Roial ni ftdle
pour arriver à la connoiflfance de la Géome-
tne, dont toutes les avenues paroiiTent d'a-
bord fort raboteufes, mais il dl encore plus
vr^ que celui de la Vertu morale a je neiài
quoi d'auftere & de pénible dans fes commeo*
cemebs, qui ncfe peut éviter. Lajoîepacâh
te,, & le plaifu: folide, en recompenfe^ fo
trouvent au bout de la carrière, que le vice
ne Eût goûter d'entrée quetrompeuièmeiit
|1 ne fe peut donc faire dans les connoiflàn*
ces que vous lui infpirerés, qu'il ne le porte
çjitfyi de Iw-m^c à ung^ral abandonne-
^ )K ^ 23
ment de tant de ^àces que vous lui reprochés.
Il les-confidérera comme des Tigres & des
Lions domeftîques, qui ne s'apprivoifent ja-
mais de bontic £ou tôt ou tard l'on ferepent
de leur dangereufe compagnie, m/r^^/»»^(?-
nafiie vitia manfuefcunt. Il eft deises vcrita- SetL9p4(.
bles maladies de Tamc comme dej quelques-
unes du corps j qui fe moquent des linimens, »
& dont il eft plus aifé d'arrêter le cours, que
de le modérer. Non recipmnt mitai malà
temperamentum^ façiliits fuftukris tUa^ jiunrn
rexeris^
DES
HABITUDES VERTUEUSES.
LETTRE CXXIX.
MONSIEUR,
Poiir vous avoir tenu quelques propos de
Morsde en (ây eur d'une jeune homme qui
s'écartoit un^pea de la bonne , vous m'y en-.
B iiij
S4 LETTRE CXXIX
gageriés fi avant fi je fuivois toutes vos ^
pofUions, que j'apprehenderois le funKxs
d'Aretalogue y . que reçût un Plotius CiiQ)inQS
Stoïcien,^ qui ne parloit que de Vertu, au
même ièns que l'Emperçur Pertinax k
IfLO- noimné Chreftologuç; comme celui, f
1^'^ difoit mille bonnes chdesiàns les Êdre. &
certes des discours vertueux font de fort
^ mauvais garàns affez Ibuvent de la viedeceur,
qui les tiennent. Car fans mettre en jeu des
perfonnes qu'une inconftance perpetueDe (k
mœurs rend di0emblables à eux-mêmes, p
que^altemUf^atinij y alternisCatonesfwfi) ïè*
j^,f^#; loQ les tennes de Seneque> il y en a une ina-
nité d'autres , qui ne quittait jamais le m^-
que de pobité^ afin qu'il ferve de couverm-
re à tous leurs dér^lemens.
Jbai«. QuàCurios fiandant ^ ^ Bacch^udiawvi}
^* ^* ou pour emploier Texpreffion dcCiccroD,
€u.%,^ quand il exaggere cette matière;» ^i^Gd-
^ iomus vwifnty hquÊtntur ut Jrugi ^ f^h
Quoiqu'il en foit, fans entreprendie lia
d'auffi étendu; ni d'au^ continué, que vos
vous l'êtes imagioé y je répondrai feuleoseot
pour uTer de quelque complaiikncç, auxpoiots
principaux que vous m'avés propo^s, &da
même ordre , qu'ils font couchés dans vôve
lettrej ^lU mç tjçpdwIi^n^çthepieT
DES HABITUDES VERTUEUSES. 3î
Ce qu Ariftote ,a dit de l'homme vcrtueuXy
[u'il étoit comme unCube> rerpdywoçâmi Etktrtc.
1^00^ quadratus fine vHuperatione ^ h'eft ^' ^ '^*
Kis de fi .difficile accommodement que vous
e croies ;t avec nôtre faconde parler ordinai«>
e, qui fait pafTer un honune rond pour un
lomme de bjea Les termes de rond, M
îequarré^ font véritablement oppofés, mais
ils on( des fignifTcatiçns figurées qui ne font
pasdemême. La figure cubique ou quar|:ée)
dont les.Pythagbriciensont fait tant d'état, &
que Martianus Capella nttribuë particuliercr
ment à Mercure , numerus ^a^ratus Cyttem ;, ^e. de
itjndatvry quod quadratuf Deusfolus haiea^T^^^
ter, a cetçe propriété qu?ellc efl égale en
toutes fes &ces, & la moins fujçttç encore,
de toutes à être ébranlée. L'homme, dont
nous parl(»is , lui eft coroparaUe par là , u'é*
taot nuUeaient fujet à variation, & paroifTant ^
toujours & en tous lieux le même, de quel*
que côté qu'on Tenvifage. Quelques-uns
ont dit, qu'il reflembloit aufTi dans cette éga*
lité à ces éto&s à deux endroits, qui fonta-
gréables dedans & dehors, & qui plaifçnt ^
toutfens. L'autre figure ronde ou fpherjque^
a un femblable privilège d'être toujours d'uii
même a(peâ, 4? parce qu'on la reconnott
8)V
3« LETTRE CXXIX.
d'ailleurs I9 pluscapabTe & la plus parfidte de
toutes, après l'avoir attribuée au monde, Toa
a ofé la donner à Dieu y par cette railbii que
la ocTpie doit refifembler à (on originaL De
forte que comme Diogene n'a pas é^ le ieul
qui a foûtehu , qu'un homme de bien & vcr-
meux étoit la vraie image des Dieux de foa
tems^/ l'on a dit communément, qu^ilécoit
jyî^g^ totus ter es ut que rotunius. Cela ipe fiut (bu-
tii^rt. venir d'uneexpreffiôn donc ulb Marc Anfeonin
au douzième livre de (a vie , (bôtenant , que
ceux, qui mettent leur ame dans une paiûf-
te affîette, acquièrent. la figure du (Hobe
d'Empedode, & pqfledentpai- ce'tterotondi-
télapecfedHon, qdi rend le monde-fi confr
dèrable après Ton Créateur. Voilà de qudle
fiiçon l'on a pu écrire des honunes de vertu,
quilsétoient ronds, ouquarrés, pouriigm*
fier la' même chofe quoiqu'avéc dâs ^nnes
différens.
Ueftvrai, qu'un homme de vertu ne doit
point avoir dé plus puilTant motif que de fr
tisËiire à Ton devoir, ni fouhaiter de plus ma-
^ gni0que théâtre que cdui de Ca pro^ oon*
feience. Cette vertu, qu'il confidére. com-
me fille du Ciel , porte avec foi , de même
'que les nombres d'Arithmétique, £1 valeur
& ion efficace, félon la penfëe du Sqphifle
DES HABITUDES VERTUEUSES. 27
EunâpiuSy lui fourniffant dés fatîsfaiHîons pré^^ Q^,.j^yp
(érables à toutes les recompenfes de la Terre,
& de même qu'il n'y a-rlen qu'il n'entreprenne •
fous fon aveu, jieri auffi ne lui peut refifler,
quand il nefonge qu'à fuivre fes ordres. Pour
le moins efl-céparjà que la Sibylle encou- •
rage Enée*
Inuia virtuel nuUa eft via.
Et lors qu'il cft arrivé quelque chofe, quî^w^- '•'
fembloit contrjdre à de fi belleffraaxîmes , les ^'^"**
anciens ont pns le Ciel à partie, & les Grecs
ont été afiez impies pour vouloir faire honte
à Dieu de la prolperité dey vjdeux:,
ôéi? S'mt^ rovç' ioxmjovç i^cuiioviiv
Dei àedecus èft improhs effe/ortUnatos.
Or je tombe d'accord avec vous de la beauté T
de oes penfées. Elles n'empêcheront j)as pour-
tant beaucoup de perfonnes de vous ioûtenir
que cette Vertu toute excellente qu'elle eA,
ne fert fouvent à ceux, qui font profef&on de^
la finvre, que d'un ornement vain & trom-^
peur; que c'eft à la vérité une belle maitreffe,
mais quiiecompenfe ordinairement très mal
ceux^ qui lui font la Cour, & qu'encore
qu'eHe ibit l'ennemie déclarée du vice, elle
a cela de commun avec lui de n*agir^gucres
que par intérêt. Cela ne répugne pas en . '
tout feos à l^offle de l'Ecole, EademefiS^H^^^f.
à8 LETTRE CXXIX.
difçifdmn contrariorum\ & fi Ton a bi^i'pro-
nonce du Vice,^ NuUumfine au&oramaito tnar \
fum efty ou aux ternies de Sallufte > Nemo
omniumgratuttomalusefty l'experiencejourna-
liere&itvoir^ quelesplusgensdebieaa'agif-
fentguéres fans faire téflexioQ fur Futile, de
forte que trouvant leur intérêt dans le devdr,
ce n'eft pas merveille s'ils font des aâions de
vertu par la propre maxime des médians.
Le PoSte Latin le dit encore plus fechemeu &
prefque faîis exception;
OcftJ. s. i^ f\fèc facile inventes multis in mittihus tpamy
f9n$o.e(.3. Fhrtutem pretium qui put et ejfefuiy
Ipfe décor veEii^ fa^ifipramia definfy
Noff movet , ^ gratis pcenitet ejjfè probum.
Certes la preuve en feroit fort facile , fi félon
U Mfd. 1^ fouhait ou plutôt félon la plainte d'Euripi-
de, le Ciel avoit donné. des marques certai-
nes pour difcerher un hypocrite, d'uir véri-
table vertueux, de mêmeque nous en avons
pour reconnoitre une pièce de fauffe mon*
noie, &; pour la diftinguer de la bonne.
Vous vous étonnerés moins de l'humeur
de votre voifin, quand vous CQnfidGEerés que
pi Nïc. ^s kdocftrine d'Ariflotec'eft le propre d'un
*•'• ^* *• vicieux de nç pouvoir fe pafler de compagnie,
Qu'il recherche toujours avec le même foio^
4om il fuit la ûeune, parce que le verde
DES HABITUDES VERTUEUSES. 29 ,
oonlcfcncé^ la lui rend odieufè, & èàt qu'il
eft ihfuppOrtable à lui même. Cependant il
eft très difficile d'acq^uerir une complexion
différente. ^ Nous naiiîons tous avec une im
clination fi naturelle au mal , qu'il eft prefqUe
impofiîbld de la perdre. ' La vertu n'entre
chez nous pour lecombattre que par la por* '
te des habitudes difficiles à contrarier ^ & el-
le y trouve d*abord tbiît contraire comme
dans un pals ennemi. Car il le faut avouer
à nôtre omfufion^ nôtre qature eft beaucoup,
plus voiiliie en cela des Brutes que nous
tnettons fi fort au deffous de noUS) que des
Anges 3 à qui nôtre vanidédifpute quelquefois
le nmg. C'efl cette proximité befliale qui a
Êdt ncMnmcr le vice ^ché y peccatum à pécore^
parce 6ue ce malheurewt nous faifant agir
contre \a railbn , qui feule nous diflingue du
refté dfês animaux^ il nous fait perdre nôtre
vraie forme pour, prendre celle des Bêtcs^,
Or quelmoicn y at-àderefifterà despropen-
fions lemblables à celles qui font defcendre
au centre toutes les chofes pefantes. Voua
aurés beau jetter mille fois une pierre eil
haut) fam^s elle ne s'y portera d'elle même,
ni ne quittera fon habitude ou fa propenfion à
venir en bas. Certes il n'y a que la grâces
divine qui puiife remédier àcenaiferaUcdef^
/ 30 LE T T R E CXXIX.
ordre > & nous donner ces habitudes vertueu-
fes^ qui fe forment ooqame.de perles de la
rofée du CieL Elles font fi rares , que c'ed
être inhumain de s'offenfer contre ceux, qui
ne les reçoivent pas , Vkin erunt domec homi-
nés. Accommodons - nous doac à cette pro-
phétie > ^fouffirons patiemment les deénits
des autres, afin-qu'on excufe les nôtres.
Encore que nôtre' langage ordinaire oon-
^ fonde aâez ibuvent les mots d'iatraiperanc^
& d'incontinence^ conime s'ils étotentfynony-
mes, l'Ecole Péripatétiquè y a mis une gran-
de difiini^n; & Ariftote dit Ibrnielkroen^
que Tintemperant eft beaucoup phis mÀJiaot
& âe plus difficile corredtion^ que rinoooch
> nçnt. Sa raifon eft^ que le vicedu premia
/ a fon fondement dans/la Nature, &qiiecdi]i
deTautrenevient que d'une mauvaUe coutu-
me. Qr il, eft impof&ble Telon lui de fur-
monter la Nature,
JTdf'ir.^. NaturamexpeUasJurcay tmnenufjui rtatt"
^^' ret.
Cette dépravée fe contraint quelquefois pour
un tems, mais elle revient bientôt jou&r foa
jeu,
Her. 1. 2. » iM . toUe pef'icimfÈy
^^•7- ïamvagaprofiHetJrenisNatura remuOù.
Il n'ene/l pas de même des mauvaiiès habitu-
\
DES HABITUDES VERTUEUSES. 31
des, qui forment rincpntîneiice. Elles fib \
perdent ^fcnient par d'autres contraires^
(fans parler de ce^ qu'y peut la raifbn) affe-»
ffus ûffè£htm in ardinem eogit. . Une paffiott^
dans la Morale en fupplanteune autre , com-
me nous voions fouvent dans la Politique^
qu'une âidtion opprime celle , qui lui efl op-
pcfée* Et de la même façon, qu'il y a des
Poiffons, tels que leRoverfo des Indes Occi-
dentales, quifont drelTés à prendre les autres ;
ScquelegrandCamadesLions, aufTibiçnqiic
le Mogol des Tigres , dont ils fe fervent à h
ChalTedes bêtes fauvages; Ton reprime uti*
dlemeht quelquefois une coûtuœç vicieufe, '
par quelqu'une-moins à 9raindre où l'on fe
porte > & dont l'on fe peut déâire plus aifè-
ment. Elles iont néanmoins toutes trésdanr
^ereufes étant mauvaifes, & il me fouvient
Tune confidérâtioii du Poète Efi^le pour
montrer le pouvoir de la. coutume, qu'un
Gladiateur (ait aux Coups, ne dit fouvent mot
l'une plaie reçus, qui obligeles fpeâateurs à»
i'écrîer. L'on s'endurcit au vice comme aux
>iefliftes par de mau vailès habitudes , tachons
l'acquérir celles quiles détrûifent. .
Ne me demandés pas de préceptes pour
)ela^ ils ibnt infinis, &j'eAimemerveiUeure-7«d^(«l
nent après Seneque la penfèe du Philofophe ^' ''*
fl» LE TTR E CXXIX.
Cyûique Demetrftis, que comme il eft plus
avantageux dans la Lutte de ne&voirque
peu de tours pro|H«s à porter fon honubepar
ttttOy pourvu qu'on les pratique Uea, que
é*en apprendre un grand nombre, qui font
prefque toujours inutiles: Il eft auffi beau-
coup plus à propos dans la Moraie> d'être
dans l'ufage ordinaire de peu de maximes
. propres à la conduite de nôtre vie, que d'ea
Ë(ire de grandes provifions qui fort (buveot
ne nous fervent de rien* Je vous recomman-
de fur tout le confeil de P^thagore, de neie
regarder que de jour au miroir, & jamais à
la chandelle qui ne nous découvre pas aiTezi
; nous-mêmes, ni auffi fidèlement que le plein
îour peut faire. Chacun fe flatte, Àpeude
perfonnes s'exathinent comme il faut pouren
profiter; hoc aque omnium eft ^ ut vitiajuaex'
Oifare malint^ quam excujtere^ quam^ ^ff^^*
Pourvu que nous plaifions au public, à qui
nous impofons autant qu'il nous efî poffible^
nous ne nous foncions guéres quels nous
(bions au dedans, & nous nous admiioos
Couvent, quand nous avons mis le dehors en
. bon état à ce qu'il nous femble. Certes le
Monde nous a une extrëme obligation de le
chérir plus que nous-mêmes, & de préfisrer
fon approbation à nôtre propre jugement,
«uilt
DES HABlTtJDES VERTUEUSES. 3^
âitfli bien (fu'aux plus féci^ ftaduVetnâos de
nôtre confcience.
Vous dôplofês la défias Id tionditioti d«s
derniers iiccles,
-—1- Quorum fciiéri non imenit i/f/k *^
Nomen^ & a nutto pt^uit naturametatto. ^^^'^
Mais tenés pour adfuré ,. que e'eft âccufer les . v
innoœi», d'imputer de la forte aux faifons
DosimUrpcfitionsipiritueUes. j'avoue que les
efprits.fbot iujets.qudqUefois aufli bien que
les €»#ps, à des maladies chroniques, &
qu'il cft*des tems, où de certains vices fonC
plus communs ) qu'en d'autres. Celan'em^
pèche paspourtant que généralement parlant^
la dépravation de nos moeurs, ^ou leur re*
clitude ^ n'aillent toujours leur ttain ordinaire^
Hùmintanfunt iftay nofitemporum; 72utta<etat
vacmit à culpa. Nunqtiam apertius ^mt co-
ram Catoàe peccatum eft. Je fai bien 3 que^p.iy.
Seneqœ, qui écrit ceci > croit qUcja Vertu
va dSfli pas différent de celui du Vice, lots
qu'il ajoute, Omne tempus Clodios ; nonômm
Cattmisfiret. Mais je ne veux que lui même
pout'le convaincre d'erreur fur cela , là ver«
ta V '& celle de quelques autres de fon tems}
n'étant pas moins confidérable fous l'Empire
de Neronr, que celle de Catoa l'avoit été foua
oeiuî du pi'emier des Céfats. U n'y a point
TmiVIlPmJl C
14 ^L ETTRE CXXIX.
d%e où l'on ne vive comme au fiëcle ^or,
pourvu qu'on fe r^le fur Iqs princip^^e4a
loi' Naoïrelle, eitpliqué^ par celle de Dieu.
Car encore que ce même or ^ pbyfiqueoent
, parlant, fetrouved'autvitplus beau &de plus
. haut carati qu'il e(l plus éloigné de fk mine;
' il n'en eft pas de même de la reâitude œcrsh
le, qu'il faut toujours au contraire reporter
'. vers Ton origine, qoieft ce Droit Naturel^ &
Divin, pour ep éviter la dépravadoQb Je me
y^^^ fouviens qu'à ce propos Marc Aatooiiicom*
^ pare l'homnie vertueux à une fontmoe, qui
jette toujours fes eaux claires & bdles daos
, falburce, encorequ'elle&foientfujettesàên
gâtées lors qu'elles s'en éloignenti
Pour conclufion , que tant d'opinions ^•
férentes fur la Morale, quiCaufentaujouidlui
de fi véliemente» conteftations, ne vous
donnent pas toute l'inquiemdé que vous té-
moignés. Les anciens ont eu les leurs tou-
tiss pareilles, ou peu s'en faut. , Sans pnler
des paradoxes du Portique, fcandaleuii
toutes les autres feâes, non feulement dks
étt)ient contraires les unes auxautres» a»
Ck.i.di partagées m^oofi entre elles. Diogeoe k
offif- StoideafoûieiMiit^ ^ulonpouvoitÊmschtf*
ger fil Q3fllQieo«e remettre la fauffemonod^
qu'onavoit reçûSi Ant^teribn dîfdplede
JXES HABrrtJDES VERTUEUSES, ^f
la même école lui dontioit le démenti là de(^
fus. Tenés pour.flfTuré) que de femblableS
coQteAfldons ne manqueront jamais, &^vou9
fouvenés vous de la tradition dont parle
Clément Âlezaixlria coolme ^tdùtienuc da
l'Apôtre Mathias, que la faute d'un homme
doit être imputée à pluûeurs gens de bieâ
de(bi\voinnage, parce qu'indubitablement
ils de lui ont pas fourni aUez de bons exem-
ples ppur le détourner de la commettre; SI
Eteffi vîcinus peccaverit , peccavit Eleêfus^ narà
fi fi ^^g^ffijf^ utjubet Verlumfiu ratio ^ ejuf
vitamiia ejjet reveritus vidnusy ut nonpeccqf'
fet. Croiriés vous que tous nos Cafuiftes
fuflEent d'accord fur cette maxime de Mora-»
le prife jTgoureufement à la lettre? Aions la
volonté portée au bien, les fautes de Tenten**
dément ne lui feront pas reprocHées en de
femblables rencontres: Ias yerros del Entiàu
miento^ dit élégamment TEIpagnol, fonàifci*
fuîaen la volant ai.
O liTj^iv sHuls ^ ùvièv ^ofiifrraviu
Qjànihilnovity nihil delinquit.^
Et comme nous pouvons être y vtes^ (ans ^
tre yvrognes; ou prononcer un menfongei
fiins être menteurs; nous pouvons errer in-^
no(iemment dans la Morale (ans cripne, (1/
oous avons d'ailleurs l'dme bien difpoféé.
C il
3^ LETTRE GXXX.
D'UNE BELLE VIE»
LETTRE CXXX» .
E
Mo^srteVÈ,
^neoreque la longue vie (bit prdpc^aia
Patriarches dans le vieil Teftameat corn-
Àe une reconipénre. Se que dans le itoùveau
celui ^e tous les Apôtres, que EMeû aimoit
ie mieux eii ait joui le plus long tehis> fi
. Êut-il âvoueir, que la plus longue n'eftpas
tbû|ours là meilleure. En effet, elle œ
fauroit être mife entre lés chofes, qui fe me*
lurent à Tauhè ; la quaritité h y fait rien , tout
dépend de la qualité, & la mifere fait trouver
l long lé même efpace de tems, quicoub
trop Vite au gré d'un hooufie heureux^
tÀbirfm. ^ ^^^ ^^^ ^^^^^ ^^^^ hrevis^
' Mais Que^rofis- nous fi tôUté la félicité^ qui
s'y relient n'eft pas capable dans un bon exa-
men delafaireehimer? &fifé vers Arabique
* dont vous pouvés avpitr 0iit leiflure dans la
^ ^ië de Tainetlafi: fe trouve vétitable, que la
D'UNE BELLE VIE. ,37
irie la plus fortunée ne fbit^^à le bien prendre^
qu'uiie pure yvrognerie , le plaifîr qui s'y gôû-
tes'enallantjiuffitôc, &Ie mal detete quifuit
nous'demeurant toujours? Ouoiqu'il çn Ibit,
jamais l'on neibuhaita plusaroemmentdepert '
pétuer fes jours, qi^'on^lefait aujourdliui, &
jamais Pon ne s^éloigna davantage des qioien^ v
propres à les prolonger : Nunquamfitit cupido ^^ *• ^
vitte major ^ neç mmor cura. Les crapules,'* *
la luxure, & généralement tout ce que Ie$
paifions les plusdéfordonnées peuvent caiifer
d'exœs, nous tiennent aflfervis, &nousfai-i^
fons dans cetefdavage tout ce qui doit appar
remment abréger nôtre vie , au même i nftant^ ^
qlie par des vœuk ridicules nous importunons
le Ciel pour en obtenir l'étendue. Ita tfi^
non accepimus vitam hrevem^ fedfecimusy nec
inopes ejuSy feJ prodigi Jiahus. Seneque^n'a*
voit pas Qint de raifon de, prononcer ce^*) da^
fon Âéde au fujçt de la perte; du tems, y(e .
nous en avons de lerepétçr en nos jours £ns
l'application que iious lui donnons*
Or cette grande envie de vivriç, dans un
procédé ii répugnant, eft encore açcompa^
gnée d'une crainte peucètre plus déraifonna*
ble. ^ous appréhendons la mort comme un
grand mal^ qui eft humainement parlant, la fin
de tous nos mau3t> &par confèqucnt unbiea
C iij '
|« LETTRE CXXX,
cflmdeL En effet les choCes natiireikiiieiit
fnauvaifeS) font auirtnaturcUemeac rares, &
cependant nous volons, qu'il n'y a rien de
plus commun que celle, dont nous parlons.
^lie vient d'ailleurs de caulès fi légères , qu il
|i'y a gpçres d'apparence derla concevoir & de
iela repréfenter comme un mal extrême.
Une fimple rétention dlialene, un ricetant
foit peu intemperé, un graiq de raifm à de^
fni avalé , qut ^nt des chofes fi peu confidc-
|a(>Ies, quoiqu'elles fàlTent quelquefois mou-
|ir, pourroient- elles produira le plus grad
' de tous le maux, & le plus terdble, fi la mort
l'étoit , comme la plupart du monde & màne
/quelques Philofophes fe le font accroire?
Certes fi çUe méritoit , que nous la tinffioos
. un nuil fi violent & fi formidable, encore fe*
rions-nQusobligésde reconnoitre, cominc
l'obfervoit un Ancien, qu'étant perfecutésl
^ (anscefle^àdiverfesrq^rilesdetouslesas^
très maux^ elle a cela de bon, qu'elle dc
nous yifitç qu'une feule fois entoute nôtre vie
^fais^ qu^ favons nous, félon la penfée d'm
autre Sage^ fi cette vie n'efi point le pitf
grand de qqs a^ux, &, à le bien prradre,
9^xê^ft nûtipe véritable .^naladie qui noifs f^t moih
♦^^%?! rif. Mwi(fuiiipJo.vi^ ^fMsne latet. Etpuiiî
*^'* g\» ¥m ipeuvçmÇfil m^ cherche ioJ
D'UNE BELLE VlË. if
bien & fil perfedHon dans le repos qui ëft
la un y peut- on douter > que la mort, où a-
boutÉfent toutes:les Kgnes de nôtre vie, n'ait
ce grand avantage , & quelle ne foit en cela
préferable à la vie, que la condition de celui
qui eft arrivé au but biill tentait efl Çûtïs cpn«
troverfe meilleure, que de celui, qui n'y eft
pas encore parvenu. Cependant tout le mon-
de paroit d'un fentiment contraire , & Anùo- ^. Bhic.
te même n'a pas fiiit difficulté d'écrire, que Nie. «.f.
plus un homme eft heureux & vertueux , plus
il foufifre la mort à contre- cœur, parce que
conune tel il fe croit plus digne qu'un autre
de jouir de la vie.
Je veux donc laifTer ce point indeds , & }a
le ferai Sautant plus volontiers, qu'une des
dernières paroles de Socrate maflure, nue
jamais homme n'a bien (Q, s'il lui étoit plus
avantageux de vivre, que de mourir, JoulT*
fbnsde la vie comme d'un dépôt ftmplement,
(ans trop l'examiner. Peutêtre qu'il en eft
comme delà Tourte, dont lltalien nb veut
pas qu'on voie l'apprêt ni toutela compofition '
pour la trouver bonne. Etilfemblequecefbit
le fens d'un vers proverbial parmi les Grecs,
Cïç'^vçôpigçy obifTfÇixûrovpifiùSfiy
Qtum/vavisefi vita, fi^quis eam^non cognô-
veritf' •
C un
40 î-ETTRi: CXXIH.
](f appréhendons pas d'ailleurs tmç bailbœcnt
laïQort, ni nç la rechdfçhons ux)p ambicîeu-
feiQent non plus, comme y aiaqt du défaut
en l'une &i en l'autre procédure, Tarn twpt
9^V'l9' {fi mortemft^ere, ^am àdmortemcofrfiégere.
IlarHye à plufieurs, qui pèchent en toutes
les deu¥ façonS;^ qu'ils ont également à coi>
tre^cœurlamort, 4^1ayie^ JlshaKTebt cel-
le* ci pour l'avoir envifagée dim trop moa*
vais CQté i Si ils craigndit la première par des
préventions d'efprit tout à fait populaires.
f^ff^'Jt-JmkeftjjuoJneçvivçre, nec mûri volwmu. Vir
fa nos (upupi tenet^ pifnor morHs. Q la n»-
ferable conflitution d'ame , qui fe trpuve eo
^e telles extrémités. , Ç'eft mener une vie,
liû.âia. qui p'a prefque rien de vital, fim ofiiunQi
^'f^f t pommç parle quçlque part ^xtus TSinpin'
J'approuve fort une conduit» raifoonabl^
& les réâçxions [^yfiques ou morales, qui
nous font connoit^re fans trouble d'eQ^rkla»
(ure de nôtre Etrç, Mais tenons pour -^ifi^
Vé> que toutes nos oonnoiiTançes, ^ toutei
aos circonfpeâipns^ nç^nous exemtprontpas
^e nulle hazards }nfepai:ab]e$ de la vie. U
prudence y e{| d'un g[rand uiage , je l'avoué,
^ais c'eft un guide^ qui pour nous enieîgQcr
jef h^min^.^liç PQus f ^çvons tei4r> ne nous
lyUNE BELLE VIB. 41
{uentk pas pointant d'an nombre infini d'ao-
ûdeQS> fiMt d'onces ^ foiedediûeesprécipi*
&s, ou de violence de voleurs, qui peuvent
Uous moment âAÎver. Ceft pourtant une
}jA\t chbfe d'ofer dire avçc intrépidité con> '
ne Enée à la Sibylle,
(htÊma praecepi, atque aaima mecum antecMi^
peregi. v
De quelque prévoiance néanmoins que nous
[lOusTervions, la Fortune & le Sort ne per^ /
iront jamais le droit qu'ils s'attribuent ) ni la
pdIeifi(moiiiIs font de nous traverfer: ^^eo
Bhnoxia Jimmx Jbrtis y utJors^ipfaproDeoJt^
jua Dem prokatur incertus. Je le répète a-
prés Pline, encore que ce ibit une m^iuvaife Li. c.>^
ocMifçquçnce qu'il tirt d'une propofition vé^
ritablç. Cela ne doit pas vous empêcher de
continuer les occupations vertueuTes/ qui
voiîsont acquis tant d'amour & tant d'eftime
du publia Ce monde eft une Comédie où
le pofonnage, que vous joués n'eft pas des
plus'relevés, mais il n'y en â point, où l'on
ne puiiTe «cquerir deThonneui;, quand l'on
s'en acquitte bien comme vous faites. Difons
inieux dans nôtre firanchife ordinaire, nous
fommçs ici bas conune dans l'Arche de Noë,
peu d'hoinmès, & beaucoup de bêtes. Quoi*
qu'il en io\ù OQtre fin, 4^e à tous, ne
fcv
42 LETTRE CXXX.
nous diftingue Içs uns «des autits que pari
mémoire que nous killbns de nous^ qui a
peut ^re confidéniUe > ni de durée , que pa
Jhdi. I. nos belles aâiont ^ Mors omnihu tx natut
^' ^fqmlisy oiJivhne éiptu/poftn'os velghria Hftà
' , £uitur.
hmpiià. Que<'ttEinpereurfiitridicule9quire[)n
parant à une mort vioIente> qu'on lui aYoîi
prédite, fit provifion de lioous d'or^ &de
foie pourprée, pour fe pendre glorieufb
ment fi befoin étoit. Il mita part de$q)écs,
& des poignards, le tout enrichi de diamtos
& diautres pierreries, d même dêflein. Il
n'oublia pas de très pûiflans'poiibns, cofer-
mes, ditfonHiflorien, dans des boâescou-
vertes d'hyacinthes^ d'agathes, &d'âncnu'
des. Et pour une dernière extrénçuté il fie
bâtir une très haute tour, iau pied de laquel*
le il difpoia des meubles d'un prix extraordi-
naire, afin que fe précipitant defliis quand ï
en feroit tems, il reçût, comme ii difdr,
une mort précieufe, & qui le rendit OHiridc*
rable, autre que lui n'étant péri de b faite.
Certes, il|étoit bien mal informé de ceqai
nous peut acquërir une belle & glorieufe r^
pommée. Il Ëiut bien autre chofe pournoos
diitinguer du commun, & pour fiure coo-
AOltro avantsgeuCement nôtre nom à lapofl^
D'U-NE SELLf VIE> ' 43
ité. Je :VOti9 £ipplie là deffus de vSbuloir je^
:r les yeux fur ces deux hommes de vôtre
oiTmage^ [dpnt l'un fait une aufTi gren^
tentation de Ton opulence > que l'autre vie
tans une frugalité louable^ . accompagnée
'occupations Ipirituelles^ & utiles au public
âr tant de beaux ouvrages, qu'il lui donne
DUS les jours. A vôtre avis, lequel des deux
era le plus eAimé piar ceux, qui viendront
tprcs nous? Et ièloales termes de Philoftra-^<'C*ârii
e dans une de fes Epitres, ceux, qui ne font'^^*'
rien durant qu'ils font, quels doivent^ils être
un jour Jois qu'ils ne feront plus ? Permettes
moi de vous &ire confidérer encore dans l'an*
trç fexe ces deux perfonnes, que vous con-
noiffés, l'une par fa vaine coqueterie, &par
le rang avantageux qu'elle tient dans le grand
monde, & l'autre par fon tnérite perfonnel,
& par fes productions ingenieufes, qui n'ont
rien de pareil dans toute l'antiquité. Pour^
riés-vous bien douter, de laquelle des deu«
l'on parlera le plus avantageufement aux fiQ^
des à venir? Voua voies bien, que la dqr^
oiçre dont je refpeâe fi fort le piiif&nt génie^
vous repréfente la merveille de nos jouisrin*
comparable Siphon,
* — f fiuf maximafemper f^S%
Dicetwr nobis ^ ^ trit fi^fnaximAf^mper^^
44 LE T T R E CXXîrf.
Xe. Po^e a proféré ceci d'unéchbfè iitauiim^
^p le trahfpofte à unç des plusbeliesftnèsqi»
le Ciel aiffait defcendre loi bas depuis qu'il ;
en envoie.
DU
SOIN QirON DOIT PRENDRE
A BÏ^N ELEVER LES ENFANS.
l,ETTJ^E ÇXXXl.
MONSIEUR,
rrV)ut le monde avoué, qu'il n*y»iicn de
Jt plus important à toute ibrte d'Etatsqoe
l'inriitution de la Jeuneffe, ^ cependant l'oa
s'eft plaint de tout tems, que c'ed la àisk
qu'on néglige le pi us. Platon , & beaucoup
d'autres après lui, ont donné de très be«x
préceptes là defTus dans leurs RepuUiqiKS
imaginaires, mais la leuneiTe Athenienoe
n'en étoiff pas mieux élevée pour cdt, &^^
l^referve de Sparte, l'on peut dire, qucfé-
duçation des Enfims n'a pas été plus coniiti»
DU SOIN QirOK DOIT Ftt^fOBRB&c 4f
ée en GréGe9.qu'iiilIeiirSr . En vérité j les
iiccdeauniiens font mpryeilleulèmtet à^ri-
cr pour cet égaacà; & je ne crois pas au^
;ue rien ait. plus contribué à la durée de Jeuc
letite Souveraineté , qui s'dl vue la plus mr,
ienne de toutes fes voifineSy que ce loin o^
cl qu'ils ont toûjoMrs eude bien inftruico
nirs jeunes gens. C'efl ce qui fit refuTer (i
làiéieurement à unEphorelademande d'An-,
ipater^ oui après la défaite d'Agis vouloic
:xiget d eux cinquante jeunes garçons pour
es tenir en ôtage« Il le pria de fe contenter
lu double^ foit defenunes, foit de vieillards,
le lui pouvsmt accorder autre chofe, furPap^,
rrehenûon, que les Èn&ns, qu'il yoùioit1^cr$b.s.
voir, aiant été ftial élevés hors de chez eux,^^'
Is ne cotrptnpifïent Quelque jour leur ville,
lont il prévoioit par là l'entière ruine. £t
ertes, fi la nourriture du corps eft fi pui£>_
inte, qu'une Brebis > qui tette une Chèvre,;
n a la laine beaucoup plus dure, &quçtout.
Q contraire le Chevreau, nourri de lait do.
Irebis, a ifon poil mollis rude, & plus mou
|ue fa Nature lie le porte; if eft aifé de cou* .
evoir, qùçl'éducatipnfpirituefle, beaucoup
ihis Tubdle & plus agi(Ëinte, doitcduferdesr
^^ eooùre phis remarqiiables, ccmuneils
ont (ànacooiparaifon plus importans» Car \
ciu
4^ LETTRE CXXXI. |
je ne veux point m'artéter àce que cesm^j
fnes alimens corporêk font d'abondant con&j
dérâbles pour Teiprit; témoià^cet^^gifttius^i
dont parle Ppocope^ qui reçût ion nçro dedi
. qu'fliant été nourri ptsir une Chèvre / il tendi
d'elle/ outre rhumeurcapricieuf^ unelc^
icté de pieds du tout extraordinaire. LcPo6f?
te (iippofe dans ce fens , qu'une perfbnne a*'
elle avoit été allaittée par des T^^reffes, '
yirg:^.'* w*— Hyrcamejue admorunt uterM Tigm.
'^•^•'"Et le Philofophe Apollonius attribue d«i
Philoftrate toute la groffiercté lÂoraledespoF
pies d'Arcadie^ ^u gland^ qui tûSbk \oê
^ plus ordinaires repas; Comme Fladona fi»»
nu, qu'Alcibiade devoit fk gràndè'baÀefib
à ce qu'il avoit fuccé lamammelie d'taeto
me Sparriate. * *'
Ceft un petit Prélude, que f ai vonhfoa .'
drefler fur le contentement, que m'adooé I
réiedtion^ que vous avés faite d'un fidfg&ePté* ^
tepteur pour vos enfans. Il a , fi je leaff ^
lAOis afTez , toutes les parties reqoilès à oeK I
fonction , & fur tout une expreffiondiciél
^ Ùs penfées, qu'on ne peut douter/ qnll os*?
poffede parfaitement les chofes , qu'A cou»'?
. prend d'expliquer, puifque la marque cotatf^
ne de fa voir , félon l'Ecole, déperà de poi^
jjWf- ^^ voir enfdgaer aux autres ce que Pon ébl*
)U SOIN QU'ON DOITPIŒNDRE &c. 47
ue lès ^etis avis qu'on «dHis a donnés de (er
vertiâSemens lors qu'il étoit encore jeune^
s vous étonnent pos;^ fl n'y a poipt de gens
us capables de nous biea informer des che«
lins, qut ceux^ qui s'y font autrefois éga^
\s. Cpniidérons- le td qu'il eft, &|QQnpaâ
tl qu'il a été. . Àimeriés- vous mieux avoir
a homme pe&nt & auffi groffier, que vôtre /
Difm en a pris un chez lui ^ qu'on peut dire
/oir cda de commun avec le précepteur
AchiUe^ qu'il eft homme & cheval tout en*
^rnble. . Au furplus, je vous loue d'avoir
aité cette atïaire Attalicis conditionibus. Ari«
lippe fiit le premier de tous les.Philofophes j^.
ui Aipula quelque reoompenfe de ceux qu'ilL«j^r. i
nfeignolt, fous cette plaifànte confidéra-
on, qu'il vouloit apprendre à fes difciples
ar là, oii l'on pouvoit le mieux emploierfon^
rgent; Et il me fouvient 5 ' que Philo(lratè ,
3urne de même à l'avantage de Protagoras^*
e s'être ùk paier par ceux, qu'il in(buifoie
a l'art Oratoire, ce qui n'avoit pas lieu au^*'^
aravant, à caufe qu'on Êdt plus de cas àti
hof», qui ont coûté, que de celles, qu'on
^^itgTâtuitementâ Jenefai, fi je ne dois'
oiQtafoûterenfiiveurdecelui, dont je voua
arle, q^'il mérite Une double reconnoilTan^ ^
e, aiaf{c à fiiire oubliera vos Enfiins la mau«:
48 LETTRE CXXXL
mîfe mftnieife, doitt jyb cmt éeéiiiftniià^^
qu'ici > avant que de leur eu apprendre une
meilleure. Pour le moins étoit-œ ainfi
qu'eu ufoit l'excellent Mufiden Timodiée, 1
rendroit de ceux^ qui avoient c» d'ignorans
. Maitnes avant hîiv En efGet, im fkvantScol-
pteur travaillebienmieux &plus aifemenrior
Ha marbre informe, quefurcehiii quiadé-
)a reçu quelques (adieafes atteintes d'un au-
ire càeau que le fièn. Vous (aînés auffi plus
que perfonne le grand defayantage de ceux,
qm ont eu de mauvais commenceiben$> &li
main mal portée d'abûfid fur le ludi; àpeioe
(é peuvent- ils coiriger de leur naiivâife ha-
fhU^. bitude, en autant de tems,qu'iiscnontenh
ploie à la contraâerw Le Sophifte Pokmoa
n'eût donc pas mauvaife grâce, de due à ua
Proconlul, quinefaVQtr<iomfnentpunirM
|i(imiment un Crinviiêl> qu'il lui Gommaidac
d'oubliercequ'ilavoitj^ris, laie^JtÊméath
Êuadedifcère^ ne croiant pas qu'il yeûtrien^foi
nktdepluspcniblemdeplusdiffîcileexécutiûo.
Mais ce nouveau Précepteur aura, d'iil-
leurs un grand ayimtage> de trouver en vos
fils une terre propre à .rewvoir les femences
tMt^tkk de Ton érudition , &commeÂriflote pvfede
Hk.tif. 0^1^ (^^yfftrif^ 6pé}^<tv ro nripfWL Car
û arrive quelqtiefiMs tout le contraire.
Gtmàà
DU SOIN qirON DOIT PRENDRE&c, 49
GtmMa fiepe fuibus mmdavimui lu^àea ykg.€cLj.
I^eUxloSumy ^fteriles àminMtur avemt^
Pro moltiviola^ projmrpureoNardJfb^
Cardinu^ jSyfpifrisjurgitPûlhtrusifciais. -
CeridieSophîAe Herode avoir un enfant jfijputpji^;
peudffciplinable, que pour lui faire retenir
les vint - quatre lettres dé rEcriture Grecque^
(on père ait réduit à mettre auprès de lui un
pardi nombre de jeunes garçon^, dont cha**
cun portoit le nom d'une de ces lettres, afia
que la néceflité de lesuppeller pour parler à
eux^ lui fit retenir les Élemens de Ton Al«
phabet. Certes le malheur eft grand d^avoit
i cultiver un champ fi dilgracié de Nature.
Ced proprement Roms vinum mimftrarey &*
cihum in tnateUam ioanittere. L*on n'ejft pas
moins empêché avec d'autres efprits qui rëf-
femblent au vgifleau des Danaides,* ce qui
peut y entrer par une^oreille^ ne manquant
jamais de fbrtir par l'autre j Corfatui quâfic. ir^'
vas cmfraSum^ & omnem/ajrieMiam non teni-'
Ht^ ditl'Ecclefiafiique. Car Tbn a cettecon-
folationavecceux, quinVmtquelacompre-
faen(ion difficile^ qu'en recompenfe ils re**
'tiennent fort bien ce qui leur d\ enfeigné.
X^e font des tablesou planches de cuivre , où
l'on ne grave qu'avec affez de peine, mais
TmiyiLPm.Il D
50 LETTRE. CXXXL
I
qui Gonfervent âufli beaucoup plusloog tein
que celles de bois ce qu on y écrit. Et t'o
pottc encore comparer cette forte de nattnd
auxvafes> qui ODt le cou étroit^ &rori&
^ort petite la liqueur y entre à la vérité ave
beaucoup de difficulté) mais l'on a cette là
tisfaâion d'ailleurs qu'elle oe fe répand pai
* Empilement) & qu'elle s*y conferve mm
qu'en d'autres. La fin en de ferablables m
contres I & le bon fuccès font plus confida»
blés y que la peine qu'on a prifo pour y pff-
^- g^j^-venir. L'Hiftoire des animaux d'AriJtoe
nous apprend, qu'il y en a de très dîffidiesi
prendre, qui ét^nt pris font des plusaifcsi
apprivoifer. Et l'Agriculture fait voir tous
les jours des Plantes nonfeuIementiàuvageS}
. mais encore d'une fève dangcreufe, àqaiifi
foin des Jardiniers fait porter de bon bs^
dmn perculturam amittunt malkiamfium^ V
in aimm abeuntjiiccum. Que diriés vous ^
certains J^Tprirs, qui pleins de force & devi-
vadté en tout autre fojet, fe trouvent nàfri
moins très- mal propres a'ùx Lettres, &tfl
încapnbles de reûffir à l'étude. L'on a ifpp
Mot. té cette dilgrace aux Etpagnols, Hifpamji
^V' çesingemoy infeliciter âifcunû Maiscom^^
je ne penfe pas qu'on puifle (ans témcritc/
Qiêmeiànskiju(Hce, diffamer toute tinel'
DU SOIN QITQN DOIT PRENDRE &c. fi
don , açSi ne voudrais- je pas nier^ ' qu'il ne
[è trouve en tout pals des hommes, >d'un
tempérament à ne pouvoir jamais entrer en
commerce avec les Mufes. Ce n'eft pas ^
fimplement^ qu'ils foient indociles, h par
coniequent indifciplinables, puisque leur a-
verfion contre les livres ne les empêche pas
fouvent de reuffir glorieufement daiis d'au* '
très profeflionS plus laborieufes que celle des
fciences, & qui ne demandent pas moins
d'application d'ame pour les bien ei^ercer.
Tant y a, que leur génie particulier ne (ouf-
Grantpas, qu'ils étudiient avec le moindre fiic- *
ces, 1 on imfiute fouvent à tort ce défaut k
ceox qui ont eu foin de leurinfUtution.
— ^— ctdpa docentis
Scilicetmrgùitury quod lava in parte mamiUaLtoen.
Nilfalit Arùadicojuvem. ^*
[1 Q y aura rien à craindre de tel chez vous.
Vos En&ns ont par leur naiffance l'amour
ies belles lettres, hiAent rapacia virtutis m-
Xeniay vfl ex fe fertitia ^ félon les termes de
Seneque, & ils profiteroient fous un condu- '
âeur moins haUle que celui que vous leur a-
vés donné. Une fille bien compofée con^
çoit au moindre attouchement; & un ef- ^
prit brillant conmie ils l'ont ^ & propre aux
IcienceSy les acquiert prefque de lui mê-
D ij
î»
LETTRE C^XL
- mc^ ^ làns Taide de Pédagogue oir de Pré-
cepteur.
Que feutre aifément dans cette joïe feerc"
te que vous donnera le progrès viûble, ^%
feront dans cette beUe carrière, oii vous ie^
avés mis. Pline parle après Ariflote d*uo
Poiffon nonunè Amiam à ce qu'il me iemble,
Hlf xr j. plus connu dans la Mer Majeure que dans dô^
^Hjf. U 6. jjç Océan , ou nôtre Méditerranée, quicrok
^ '^* tçliemcnt à vûê tf œil , qu'op remarque fidb
' meutTon augmentaîdonde jour en jour, »
jus incrementsim fingulis dkhus intelSgkv.
Vous pourrés fairefur euxdesremarques, aof-
fi fenfibles quelque fpîrituelles , & qui vocs
4:auferontd*antantplasdecontentemeiit,qii'oQ
n'aura qu'à laifler a^r leur bon naturel Ce-
Im de beaucoup d'autres a befoin decomten-
te, femblable à ces Plantes qui ne veuknc
pas ètrefoignées, ^a quanto pejus tri^anvr,
Itlctô. tanto fnroveniunt melius. Et j'ai memrât^
que le même PBne fiiiit cette réflexion, fir
celle? qu'on diroit qui fe plaifent à être né^
gées, parce qu'un trop {bigneufeculturekor
eft préjudiciaole, mnm diBuy effe aUfa^ai
pr^negUgentia. Cependant il eft des eiprits,
qu'on leur peut comparer, qui s'irritenrccfr
tre ce qu'on leur fait paroitre d'amour & d%i-
CâpdSsment pour leur bien, & dont l'on oc
DU SOIN QU'ON DOIT PRENDRE &c. yj
peut ciea tirer Q oa ne les abandonne à leur
propre conduite; Dans cette divêrfité de
:binperamens loués,I>ieu de celui de vos En-
!ans^ qui l'ont tel que vous le leur pouvics
buhaiter; &nevousfouvenésjan9aisdespeti^
:es équipées q\ui vous fâchèrent dans leur pre-
mière éducation. Le meilleur bois a fes
lœuds qui témoignent la force ^ & les bons
/ins ont Couvent quelque apreté d'aboifd.qui
ire fur l'amertume^ necpatitur atatem vhmm Sm. ^.jt.
juod in doUo placuit.
Je vous prié que ce favant homme vôtre
louveau domeftique appreniie de vous corn*
)ieQ îe l'eftime^ & par là combien jemepro-
nets de lui. Je l'exhorte à donner de ibrte
e goût des Iciences à fes Difciples, que la
Vlorale foit toujours la principale. Un au*
re moins habile que lui Te contenteroitdeles
brmer à quelques unes de ces fciences, fans
)eaucoup fe fcuicier de leur former la con-
cience. «L'on empêche ordinairement av(^ .
irand foin que les jeunes gens ne deviennent
[aucherSy il efl bien plus important de les ^
ccoûtumer*è être droits, je veux dire à ne
aire, que les chofes droites & jufles. Les
iréceptes Moraux ont en ceci plus de befoin
t'appUcation, que d'explication. Et le mot
ie Xenocrate eft très confidérabk, que couX|
D uj
f4 LETTRE CXXXL
dont nous parlons > doivent être yeillès, com-
me aiant plus de néceflité de^ce qui conferve
les^oreilles y que les Athlètes de fon tems. H
ne faut point de commentaire pour compren-
dre où cela va. Celui pour qui je ^écns (au-
ra mieux que perfonne pratiquer toute forte
de moiens pour arriver à fon but , & il le f6
ra fans dotke avec la modération requiiè, fe
repréicntant toujours , que rien n'entre dans
la phiofô de ce qu'on y penfe veiiër tropi
coup. Mais qu'if ne fe lâfTe jamais fur tout
de faire bien comprendre à#fes écoliers les
avantages du favoir , & la honte ^ auffi bien
quelamifere^ où nous jette Tignorance. Il
y a cent inflances à faire \ï deîTus, mais wî-
d ce qui les peut à mon avis toucher très fea-
fiblement. C'efl qu'un ignorant, outre te
mépris qui l'accompagne en tous lieux, eftft
malheureux, qu'il s'ennuie toujours étant
feul, parce que fon efprit n'aiant point été
cultivé , n'a rien produit au dedans pour fœ
entretien, ce qui fait que l'intérieur de foa
ame lui paroit dané la folimde un-defertaf*
freux, & qui lui eft prefque tnfiipportable.
Sa dii^ce n'eft pas moindre, s'il penfè (brnr
de cette calamité par le moien des bonnes
compagnies, parce que <:elle de gens plus
habiles qu'il n'eft, l'afflige cruelleinèD^ ne
DU SOTN QU'ON DOIT PRENDRE &c »y f
s'en pouvant tirer avec honneur, de forte
qu'on peut dire qu*au partir de l'Arabie De*
(me, il entrte milèrablement dans la Pjerreu*
(è, trouvant matière de chagrin preique par
tout. Il n'y a que les favans à qui les potions
intérieures, & les connoiflances acquifes par
un travaîLftudieux, fournifljpnt dans le
particulier d'une retraite, des homilies&des
contemfdadoiis qui ^aâent en agrément tou»
tes les douceurs & tous les parfums de l'Ara*
bieheureufe. Avecdes répétitions fréquentes
d'une vérité fi apparente & fi confiante, ne
doutés point de l'heureuxïuccés des études de.
vos fils; & fi je le puis dire fans vpus^ffa*^
roucher d'id>ord, tenés pour alTuréj qti'ib
fe rendront arables d'imiter Hercule, que la
Fable dît avoir tué fon maitre Linus avec fa
lyte. Cela ne fignifie autre chofe, fi non^
que cegitod Héros, qui étoit dans la vérité
un très excdlent Philofophe, (urpalTa en do*
ârine celui, qui l'ènfeignoit, cequifutglo*
rieux à tous deux; delà même façon qu^on
t vu depiHS, que l'incomparable réputation
de (àint Thomas n'a fait qu'augmenter celle
d'Albert le Grand fon Précepteur,
y aioûte cet apoftile pour vous prier enco-
re d'excufer en faveur du bbnfens,le mot de
Droity que je viendrai d'oppofer à celui de
P iiij
f5 UET-CXX;Ja.DUSÔINQyOND0IT&c
Gmche. LesdloTiQDsde^f»^! àmgi^ûgirf^
& Sapplkatim à explication ^ auroient auffi
belbin degiacc dans, un autre flyle que lïpi-
Aolaire, , Mais vous fàva la liberté qu'il fe
donne, & ta licence qu'ont prife les plus
grands Auteurs de lettres firmilieres, quipaile
tien celle des allurions. CicercMin'a pas fàk
âif]ficulté dans une des Tiennes d'attadieri un
mot Grec une particule Latiûe ce qu'on n'oc*
cuTeroitpas ailleurs, Ceft où il'avertkAtd-
eus qu'il dédie. à Ton fils le livre des Office^
l %y fp.if ou des Devoirs de la vie. /2er, dit- il, w-
^;rùfkçe fxflicamusy Ttçoçf^m^ fU€ Cieerm^
yifii de rt eni»pctiuspùterJUio? QueI|epeQ^
on pas ofer après cela dans un même geom
' d'éarire? jSaàons -nous bien (iirtoQt^defd*
re cas de quelques diamans d'Alençoa, mil
en oeuvre avec g^rand foin pour contenter k
yûe, s'il eft permis de nommer ainfii deche-
dves penTées > qu'on tache de rendre :agr»
bles par de beaux termes; encore que Tut
d'écrire poliment» &poùrlafeulefiiti^âioa
de ^oreille, foit beaucoup i>lus œmmun au-
jourd'hui 9 que celui de bien penfer > & de'*
. treutilçàreTprit
3K 3(16 ÎK ' f 7
DES
GENTILS-HOMMES.
LETTRE CXXXU.
MONSIEUR,
Je m^étOQoe qu'un Gendlbomme du mérito
de cdui, que vous j^e nommés >' ait pria
fi fort à cœur la fin deiîifbeufe de Ton CouTui)
Gcmime fi l'iofiimie de Ton Aipplice devoit re-
jailir jufques fiir ceux de fon ^ng. Il devroit
(e (buveoir de ce que dit Henri IV. aux pa-
rens du Maréchal de Çiron, que des fiena
propres avpient laiffé leur tète en Gr6ve^ (ans
qu'il s'en tint deshonoré. EnefFet, la mort
deConradin, celle de Jeanne > Reine de Na«
pies, & de Marie Stuart d'Eoofle, ni cette
autre fi extraordinaire de Chaiies fon petit
fils, n'ont point difEsimé leurs races: La &-
mille des Othomans voit tous lés jours defes
Princes étranglés, & vint- deux Papes, qui
ont eu la tête trenchée, nerendentpas moins
UuÂre la Chaire de Saint Pierre, ni le Sou-
D V
••
r(
fg L E T t R E CXXXÏL
verain I^ontificat moins refpedé. Je&i bièo
que les caufes différentes de telles difgraCësj
font faire de grandes ^iftinâions; mais aprc
Mut il demeure toûjours-pour trenâam qiu
comme les belles avions de nos ffrédeceffeun
ne fervent guéres à nôtre gloire^ fi nous n)
coopérons; les mauvaifes de ceusr, quioous
touchent de parenté ne peuvent nous préjudj*
cier ^ ni ce qui leur arrive àé honteux, nous
être jufiement reproché^ fi nous'n^y avM
rien contribué. Toutes fautes font pedôfr
oelles, cadauno i$hif(ydefiis ohraSj &ietie»'
droisune nobl^ebien mal fondée , fi elk dé-
pendoit de la bonne «u déréglée conduite de
nos alliés^ & que leurs vices ou leurs a»f-
• heurs lui puflGrat être ifftputés jufqu*à tenir
fon luftre. << Y a t- il famille au monde, qui
ie'puifle dii'e exemte de quelque tache à cœ-
fidérer cette même famille dans toutes fe
parties; Voit-on desarbresfiprivilegiéspciir
excellens qu'ils foient, qu'on ne trouve défis
quelquefois quelque chenille, a^Uedeo
fiilir^des feutlles, mais non pas d'en gâter k
fruit, ni de les ruSner entièrement? Mp
gnol, dont je viens de vous rapporter deux
ou trois paroles 9 en a d'autres proverbiales,
qui reconnoiffent ingénument ce tnéhi^
inévitable du bien & du mal dans toutes les
DES GENTILS-HOMMES. f9
oaiioDS, Noaygeneracimdonoayafïutaola-
^on; ce qui n'empêche pas, qu'on ne diflin-
,iie des contraires (i oppofës, fans que l'un
orte préjudice à l'autre^ ^
La noble nailTance eft d'un ft grand avan-
âge dans la vie, qu'elle ne peut être trop e-; ,
limée. Comme l'on prile bien plus lesDia-
nans, les Emeraudes, & les Turquoifes,
le la vieille roche, qu'on ne fait les autres f '
es hommes d'extraétion illuftre font tout au-
rement confidérés que les perfonnes vulgai- v
es, s'ils ont tant foit peu de talent propre à
butenir la dignité de leur nom. C'cAoequir
iaitdireàCiceron, qu'un perfonnage de foni'
:eiDs avoit trompé bien du monde fur cequ'il o^^, ^,
^oit de bonne maifon, Erat enim htmmumStx.
ypinicm ncèilitate ipfa^ Manda conciliatriculaj
^mmendatus; je penfe que c'eft de Pilon,
iont il veut parlen Et véritablement Poa
éprouve tous le jours , qu'aufli - bien que les
fruits qui nailTent à l'ombre, ne ibnt jamais
}e fi haut goût jgue d'autres qui font venus
[>lus au jour, & mieux regardés du Soleil ; jes
^ns de bas lieu, ou de fortune mcdiocrei
quelque mérite qu'ils aient, ne font guéres
i^s avec cet éclata & cette recommendarion, "
cjui accompagnent ceux, dont la vertu eft re-
levée par celle de leurs ancêtres. Il ne fiiut
-^-«„«..j>i
tfo LETTRE CXXXIL
donc pas trouver étrange, gue tant deper-
ibnne& recherchent oette grande pférogad ve
d'une ancienne & excelleiue odginei puif^
au'ilyapeudenationS) qui n aient convenu
e ce fentiment^ de lui porter beaucoup de
fe^eâ. Iules Céfar refit accroire, qu'il de*
flfff^.^ ^ icendolt du fils d-Enée; Marc Antoine de f»
lui d'Hercule, qui fe nonunoit Anton ; &
noustkons iiôtre nomd'unFrancus de Troie,
les Turcs d'un TurcUs Ton parent, lés peu-
ples de la Grande Bretagne d'un Brutus Ro*
main, &ainri de la plupart des autres. A-
vec la même vanité les Theboinâ fe nom-
moient autrefins^ craptwi^ * comme aiant ôc
C^és dès le tems de Cadmus félon la fiible;
lesAtheniensoGuro;^ovfÇ, prétendantètreau^
û anciens que leur territoire, qui les avoit
produits; & les peines d'Arcadie;rf»s-c\9^
parce qu'ils fe perfuadoient d'avoir^été hakàr
tâns du monde avant que la Lune y parût:
Enfin cette penfée de iè glorifier- d'une noUe
À ancienne extraâion efi fi étendue par tou-
te la terre^ , qu'on l'a trouvée établie (kostou-
' tes les parties de l'Amérique, nos Réladoos
portantque jufqu'à ces pauvres Hurons du Ca-
R^, 7e- Qg^ ^|3 n'^oient pas.moins jaloux de leur no-
tUi^^ blc(fe, qu'un Hidalgued'Efpagne, ou un Geo-
i^^i* tilhQmmçde quatrequartiersd'AUemagne.
■:;^;. ^/ t^
DES GENTILS -HOMMES- 6i
Mais il n'arrive pas toujours, que ceux '
{ui ont cette puiflànte recommendation do
Atïgj polTedent le mérite perfonnel abffûlu-
nent requis pour fe la cobiërver. Souvetoe
lu contraire Ton remarque qu'ils en font tel*
lement dépourvus^ que les vertus de leurs
Hicêtres ne fervent qu'à mieuzfiiirereconnoi*
trqpesde&uts qu'ils ont, & combien ils font
difTcmblables à ceux, dont ils fe contentent
de porter les armes Se le nom :
Incifrit ifforum centra fe ftare parentum j^^^^
Nalrititas y claramque facem prof erre piif /b. #.
dindis.
Cependant il feroit plus avantageux félon lé
Satyrique, qui parle 'ainfi, d'être fils d'un
Therfite'& devoir la valeur & Teftime d'A-
chille, que de poMvoir le vanter d'être venu du
dernier avec toutes les mauvaifes conditions
qu'Homère attribue à Therfite. En effet , la
noUeflTe d'une Race efl bien mieux fondée
fur une fuite d'aâions vertueufes de ceux,
qui en fcmt, que fiu" (à durée toute dépendan-
te de la Fortune, & qui n'a rien, morale- .
mentparlarït, qui puiffe relever une maifon au
deflus des plusruftiques,oudes plus roturier -
res. Car, à le bien examiner, il n'y a plus
qu'une ombre vaine de qoblefTeoù les vertus
manquent, pui^û'elle tire fou origine de ce6
62 LETTltK CXXXa
mêmes vertus* Autrement, bc (bmoies
nous pas tous fbms. d'un même fnincipe ? '
a* t- il viUttn qui n'ait (on extraâion de quel
fue Patriard^e? pu Prince qui ne vieoned'ui
Cêmr. «. planteur de vigne? Ç^jtemcumjiue vdueris n
.vtdve mbUem^ ad kumilitatem pervenisy iâ
4Seneqae dans une de &s Controvedes. L'oo
• voit înêmè quelquefois des plus iUuftrescie
leur iiécle; tels que Péricles dans Athènes,
& Pompée le Grand dans Rome, qui ooc
toute forte de defàvantage du côté de leuis
parens. Mais il eft bien plus ordinaire au
# rebours, que comme les meilleures viandes
& les plus eftimées, font les excremens qui
ont le plus d'infeâron & de puanteur; lesper-
fonnnbs les plus héroïques engendrent lesplus
vicieufes&les plusméprifables de leurfiédc
Ariftote Ta obièrvé au quinzième chapitre <iu
Tecond livre de fa Rhétorique'avec cette di-
Ilinâiony que les grands & brillans efprits
ibht fujets à cette calamité d'avoir des en&ns
évaporés; ce qu'il prouve par ceux d'Alcihift-
de , & du vieil Denis Tyran de Sicile; auiiea
que les efprits extraordinairement fermes k
folides ont prelque toujours de &^ ftupides»
pelàns, & groffiers» de quoi il nous aiTure
quelapofterité^eCimon, dePérides, &(ie
Socrate, rendit un fuffifiinttémoigQs^ Qr
DPS GENTILS. HOMMES. 63
de fi notables & de fi frequens changemens
montrent aÇ[cz y que là noblefle des familles
eft (ujettei de merveîHeùlès révolutions /&
qu elle dcHt ^i^e conlidérée autrement qu'on
ne h confidére communément Je veux
croire même que ce fut ce qui obligea ces fa-
ges Romains de m^ettre la marque d'tine Lu-
ne fur le pied de leurs Patriciens / pour fijgni-
fier que leur plus haute nobleflfe naiiTolt , &
mourit ; aiant (en commencement ^ fon plein^
& fon dedin auill périodiques, & auffi aflu- .
rés, qu'onlesremarqueaucoursdeçettePla*
ncte. \
Âjoû^ à cela Terreur des Généalogies, .
qui placent foovent dans les plus ^illuAres fa-
milles de gens de lalie du peuple, & de qui
les prédeceifeurs, conime Ton a dit en riant,
nbnc craché à terre que les jours de fête; s'ils
ont eu le môien d'acquérir un fief conûdérable,
& d'en prendre le nom comme il fc pratique
ordinairement. Ne fait- on pas, queoeux^
qui (ont profeffion de drelTer ces Généalogies,
fe jouent quand bon leur femble fur un fu*
jet oà ils peuvent dire à ceux, qui lés em*
ploient,
De fuoamfue voks proavum ïikiJuMuto^^^'
Ce que je ferois bien fâché qu'on prit pour " ^
\, -
1
tf4 L E T TR E CXXXIL
un mépris de beftocoup d'ouvrages esrcrdIeD
que nous tenons d'eux > & qiie j'eftiine ac
tant que pérfbnne. Mais pour ne rien exa§
gérer davantage dans unb maderetrop odiec
fe pour Tapprofondir & pour s'y arrêter pis
lôngtems, petfcMine n'^ore les foufbaki
^ & les impoftures qui ^'y font faites dans toa
les fiécles , puifque dès celui que la Metamor
[^ofe du Poëte Latin fut compûféè^ Ajax
reproche àUlylTe des'attribueriarrogannnea
unedefcentedesEaddes, qu'il fidfifioir^
(krid^tj. — ^ Quidfanguine cretuf
"^^ Sifyphw.^^rtifjue (f frigide ftmmimm iËi,
Ifjferis MaciMs aliéna nomhta getOif?
Tant y a que les preuves de noUefe, qui fe
font en nos fours ne (ont pas toujours ficer-
taines, qu'eUes obligent i d'çxtraoïdiiuÉes
re^[)eâ9,< quand' ce que nous avons dit de
^ ceux qui dégénèrent ne s'y oppofook point.
^ . Ciceron rabat admirablçitient bien l'inicàence
p^iT ^^ gloire de Pifon^ qu'il fondait fur cdle
' de fes devanciers > avec cette raillerie^ 0ht-
ffifii ai honores errore homimtm^ conmumdath'
tyffamofarumimi^wum^ çuàrum fimile ides
nihif pneter colorem. Et un homme de venu
repartit joliment àun qui fe vouloir prévaloir
à fon préjudice d'avoir eu quelques païens
d'un rare mérite, j'ai plus d!affinitdque vous
avec
DES GENTILS-HOMMES, «f
vec eUx^ (& je précens! être mieux dans leur
Uiance, puifqùci vous ne les imités en rieii
omme je tâche de faire. Pour moi je pro«
oncerois librement de la noblefle d'une per«
aune vertueufe^ ce que cet Orateur Romain
i écrit de l'éloquence d'un Philofophe^ fiad-
eratj non afpemor; finon habeMy non adnuh
hi9M requiro. ^ En effet, cette origine illuflre ^
îft fi peu de chofe d'elle-même^ à le Ueo
;>rendre, que l'Empereur Othon donna pour pimat. tn
demiet précepte à fon neveu Cocceius, deQ^^
cie fe pas trop fbuvenir d'avoir eu un oncle
Empereur, bien qu'il ne dût pas non plus en
perdre tout à fidtk mémoire. Si je voulois '
pouflcr cela plus avant, je vous prierois de
oonfidérer un peu fceptiquementce que c'efl
que cette prétendue aoblefle, qui n'a rien de
réel q[ue la fantaifie des hommes. Pour ob:
tenir celle de Chevalerie au Pérou ^ dont la litfi âer
marque étoit d'avoir eu les oreilles percées ^'*^*' '* ^*
par le Roi , il £doit que celui qui afpiroit à ce ' '^*
degré d'honneur lut faire fes jarmes & fes
ibuliers de fes prises mâins« Si vous com«
muniqués ced à vôtre ami, obtenés de lui>
qu'il oe m'en veulUe pas plus de mal^ dites v
lui ma coutume, & qu'il prennegarde^ qua
je De determinerien.
Q^^ntàcetteHippoma&îe^ dontvoosltf
TêmVILPmJL E
}
€6 LETTRE CXXXIII.
plaignes, c'éft le même mal qui fut 9a nSnt
I d'ua Strepfiades dans Âriftophane; & fe ne
penfe pas que la Déeffe Hippone, ni le Dieu
mèajè Taraxlppe, l'en puiffent guérir. A
moins que la mode vint en France d'avoir,
comme au Roiaume de Congo , de ces cbe>
vaux de bois portés par des hommes , tds que
JL i;. hijf. Maffée les décrit, à peine verrons - nous que
vôtre bon Gentilhommie, ni fes femblables^
abandonnent fur cela leurs mauvaifes & nii-
neufes habitudes. Véritablement, je ne
croi^ pas que ces chevaux de Ck>n^ Ibientde
k race de P^afe; ni que des dents de Loup
attachées à leur cou les pUfTent rendre aui&
promts à la courlè» & auffi infatigables, que
Ulc. f;.Pline récrit de ceux dont nous nous (èrvons.
Quittés néanmoins cettegrande averfionque
la folle dépenfe de vôtre ami vouS fait avoff
contre eux. Les meilleures chofes (bot qud-
quefois nuifibles fans qu'il y ait de leur &ute;
& je vous prie de vous (buvenir en finreur de
ce noble animal^ quec'eft lui qui a coD(juis
le nouveau Monde. Eneffety ivouspouvés
. hilOcàd.'voir dans les Relations de Benzoni MlknoiS)
pmts. queles Américains ont toi!k}ours(butenuqulls
ta'avoient pas ^té fubjugués par les Efpagnois,
mais feulement par leurs chevaux; ce que
(cet Hifloriçn rend vraifemblable fiir ce que
^
\g^ \g^ <*^ ^
sK 3r 5r 6f
par toutes les Provinces ou ces mêmes Efpa^
gnols ont étc fans chevaux^ ils yont prefque
toujours eu du pire, & n'ont gucres manqué
d'y être battus.
DE
LA CONTRAINTE P'AGIR.
LETTRE CXXXIIL
MONSIEUR,
Je reconnois que Platon eA celui ^ qui à le
premier ou le mieux de tous les Philofo*
phes diflkigué les trois genres de cauic^,
dont les unes dépendent de |a Deftinée^ les
autres de la Fortune, & quelques-unes, de
nôtije Volonté, |ou Franc-Arbitre. Etcertes
qudque grande Rendue qu'on puifTe donnera
la première, & bien qu'elle fembleembrafler
& enveloper toutes chofes , fi efl- oe qu'elfe
ne lef produit pas toujours, &il y en a beau?
coup, qu'on auroit tort de rapporter indîfFé-
E i\
tfg I L E T f R E CXXXIII*
tëmmëntauDeflin; Omnia fuiâemfrio conti
venturyfednonomniafatofiunt^ mqKfatoaà
iàtci 4ehe7Tt. Les ordonnances d'Adraftie ^ dit
Plutarque dans Ton traité de la Fatalité, ref
femblent en cela aux loix civiles, qui com-
prennent unç infinité de crimes fiios qu'œ
puilTe dire qu'elles en foient la caufe. Car
quoique félon le mof de Thaïes, îc^^upararT;
dvdyîoj valtdiffima omm'um necejfttas^ il n y ait
riiÀ de plus fort dans la Nature, ni de plus
abfolu que cette Ncceflité, mère, fi nous en
croions Platon, 4^ trois Parques, Tame du
Monde félon lui, & celle à quf tous les Etres
femblent fournis ; fi eft ^ ce qu'elle ne s'étend
pas proprement jufques fur cette forte d'fléliofls
qu'on appelle fortuites*, & beâub3at> ^tsdns
fur celles, qui ne (ont bonnes ou mauvaifes,
i^ue parce ^u'exemtes de toute contrainte &
de toute neceflité, elles dépendent entière-
tnent de hôore Volonté- Mais d'où Vient,
que ce fondateur de l'Académie attribué dans
ïe dixième livre de fa Republique, la con-
InoitTanCe des chofès palTées à Lachçfis, celle
des préfentes à Clothon, & le redt des fotu*
tes à l'inexorable Atropps? Marfile Fidn
vous le dira après Proclus, auflibien que les
iraifons de la fuperiorité deLachefis, du fé-
cond lieu de Cloton, & de la fubordinadon
DE lA CONTRAINTE D'AGIR, tfft - ,
d'Atropos aux deux autres. Pour moi, JQ
penfe^ que le tetnspaffé, dont fe mêle la
première, étant bien plus afiliré quelepré^
lent, ou le futur, puifque Dieu même ne lui^
peut faire »chaâger de nature, Ton a donné à-
vec jufticela preféance à Lachefis, ^ le der-
nier rang à celle , qui s'occupe au futur dont
les évenemens ne font pas fi certains, fur '
tout à l'égard de ce qui eft du itfTort denôtrç
Libre Arbitre.
Pour ce qui touche la contrainte d'agir (bus
laquelle vous voulés mettre à couvert toutes
les fiiutes de vôtre Ami, fouvenés vous, quQ
noa feulement la Morale Chrétienne, mais
celle même d'Ariftote a prononcé tju'il n'y a-
voit jainais de neceflité à mal faire; quoiquo
Saint Auguftin en reconnoiffe une ', qu'il ap-
pelle heurei^e> parce qu elle emploie toute
ia force à nous porter au bien, filix eamcef-^^ j^^
/itas qua admeliora comptUit. Cela vient de
réquivoque attachée au mot necejfam j àotit
les Philofophes reconnoiflent jufqu'à quatre
différentes fignifications. Or il n'y a que
cette extrême & invincible necefTité, que les
Grecs ont nommée tantqt Diomedéenné, $c
tantôt Theflalique , qui puiffefervir de légiti-
me exftufe en quelques rencontres. Car Ton
a mangé les pains de propofition dans la dcr-
E 11J
'; .
^f
70 LETTRE XXXXIII.
niere faim fans oflfenfer Dieu. Vous pouvcs
aufli vous fouvenir comme fur ce que les
Thebains reprocboiçnt aux Athéniens^ d'avoir
emploie Teâu facrée du Temple de Dele en des
. / ùfages profanes, jufqu'à s'en laver les mains,
ce qui paffoit pour une grande impieté parmi
Lftoïfi lesBoeoricns; ceux d*Athenes, dit Thuqdi-
de> fe purgèrent de ce crime en prote(bnt,
qu'ils n'en avoient ufé de la forte , que dans
k violente neceffité, qui légitime par toutcc
f /fiMi>. i2f qu'elle contraint de faire. Et FOracle reodu
fy^K i ce Prêtre d'Hercule, qui n'avoit pasctc
^^^' chafte , que Dieu permet tout ce^qui eft necep-^
rcy S^o(;na(koLymia cvy^^oûpiiOsoçy peut pal-
fer pour le plus véritable de tous les Oracles
de Paganifme. Volés donc fi celui, que
vous excufés, eft véritablement tombé dans
cette forte de neceflîté, qu'on dît, quifl'«
point de loi, ou plutôt, quieftiaplusjulle
& la plus inviolable de toutes les loix, comflî^
celle à qui les anciens ont apuré , que les Dieux
mêmes ne pouvoient pasrefifter ;fentenceharj
Ph$ê, j, die, qu'on attribuS particulierenîent à Pittacus
^^hg. Si vôtre Ami n'a rieti exécuté quenfl
' voiant réduit à de fi rudes termes, il a poui
lui toutes Ips règles de la Morale. La vrail
' & naturelle prudence éff jde céder fort loû
vent au tçvas^ Si toujours à la neceffité,
DE LA CONTRAINTE lyAGIR, 71
Honefta kx eft temporis necejfttas. I^htrhtu
It quand Ton fe voit dans ce dernier accefToi-
e, il faut imiter les bonnes lames ^ ploier
ans rompre, s'accommoder â ce qui efl ab-
blument neceflaire faiis perdre courage, &
endre fon efprit fouple à faire doucement ce
|u on ne fauroit éviter de faire. Là fignifi-
:ation du motneceJpUre enfeigne cette leçon;
MctJJum dicHur quod non fit m eo ceJpinàtmiq^^Q i^^.
)beîflons (ans murtauce abx ordres d'Adraflie, ccilb.
k ne croions pas, que de les fuivre ce foit a-
pr fans railbn , puUque cette Divinité Grec-
que, qui dl nôtre Neceflité, pafle du con-
sentement de tous les Sages pour la plus for-
te railbn de toutes:
Fera^y noncuIpeSy quod vitari nonpotejl. LaSv.
Il n'y a rien de plus juHe que ce qui e necef-
iàire; nfriéh de pl^s hardi, & qui tienne da-
vantage de l'Héroïque Vertu, que ce qu'on
£dt par la dernière contrainte; nuUus pemicich
fior boftis eft y ^m quem audacem anguftiafa- ^
chmt. N'eft - ce pas la neceflité qui permet
de jetter en mer ce qu'un vaifleau a de pré-
cieux, s'il ne peut autrement être (auvç de
Torage? N'efl-ce pas elle, qui &it légitime-
ment démolir les maifons, pour remédier à
un incendie? Et n'eA> ce pas la même neceG
ûté, dit ce Dedamateur Romain, qui excu-
r'
72 LETTRE CXXXIIL
Smhê fe tous les parricides des Sagimtins? Reoon-
p*T'«/ P^^i^f^f^P^^^ce, e'eftfelonEpiâetedéferef
^*^*^^àDieu, &témoigiicrqu'onrcfpefteleschofa
du Ciel avec connoiffance. Delà vient, que
le Sage dés Stoïciens n'étoit jamais forcé à
rien, &s'exeintoittoûjours^de cette durent
xeffité^v parce qu'il ne lui refiAoit jamais, £d-
fant volontiers tout ce qu'elle voufoit: £lk
ne le jettoit pas hors du Monde ,comme les
' ^ autres > dautant qu'il en fortoit de fon boa
gré: Nihil invitus facit fapiens j Nicefftêtem
1^. ff. e^git^ quia vuk fuàd ipfa cpaBura efi. Se-
neque finit par là une de fes Epitros; & dans
une autre il prouve^que rien nepouvoit! rendre
malheureux ce même Sage, à caufe de û
condefcendance à tout, n'y aiant que la refi-
Aance, dont nous ufbns, qui nous Ëdlenii-
ferables : Non ^ijujfus atiqmifacit m^tr efi^
Ifu ù. fsi qui îfwitus facit. Itaque fie ammum amh
ponamus^ ut quidquid tes exiget idveliams. Il
I s'en faut donc beaucoup, qu'on puiffe impo*
ter à crime ce qu'on fait par necefîité, puifque
p'eft une vertu de lui obe|n
Mais de vouloir excufer de mauvaHb t*
^ons en accufant la Fortune, ou deksai-
tribuèr funplement à je ne fai quelle DeAinée,
c'eft furquoi vous aurés de la peine à trou-
ver de la CQipplai&ncç en ceux, qui vous
DE LA CONTRAINTE D'AGIR. 7J
parleront avec ûncerité. Pour ce qui eft de la .
Fortune, j'avoue qu'il n'y a prefque perfoiv
le, qui ne veuille la rendre refpoQfable des
le&ucs de £a conduite, & nous la cliargeons
^uafi toujours à tort de toutes lesdilgraces
qui nous flnrivent. CefI vraifèmblablement
la caufe de tant de Temples, quelefotpeu*
pie de Rome, qui la craignoit lui édifia dans
fa ville; n'y aiant point eu de Dieux à qui ils
en aient conftcré un fi grand nombre qu'à
elle. Les Philoibphes au contraire en ont
Élit leur commune Quintaine, l'attaquant -
de toutes leurs for(ies, & emploiant tout ^
ce qu'ils ont eu d'adrcfTe pour la faire paffer
tantôt pour une ayeugle , & tantôt pçur une .
inoonflante, qu'ils&ifoientprofeiriondebra*
ver. Pline d'ailleurs lui RtaibuS une empire ; , ^
abfoluftirtoutGe qui nous concerne. For^ • • • «
tunamfolamin tota riftionemcrtalium^tramque Pmfati,
pûgimamfaare. Ce^ic «de Smyrne avoient HàlA*
ilatuâ, qui portoit fur la tête undes Pôles du
Monde > & tenoit la corne d'Amalthée dans
une de &s mains, pour dire, qu'elle gpuver-
ne & enrichit tout ici bas. Et je me (buviens
d'un moderne, qui foûtenoit trop licentiéur
fement, que quiconque avoit èp foncôté la
Force, laPradence, .& la Fortune, fe pour
voit vanter d'avoir la Trinité pour lui. Cc-
• E V
I'
\
74 LETTRE CXXXIII.
pendant c'eft fiûre une injure à Dieu,, & Te
rendre indigne de ce qu'il notis a donné de
prudence d'admettre cetteru;^ quHomere a
le premier déifiée, la nommant fiile^de TO-
cean i & la faifant )Ouêr avec Proferpi ne dans
i'hymne qu'il adrefle à Ceres, quoiqu'il n'en
ait jamais parié dans fes deuxgrandes Poèmes.
Orai.ts. EtDionChryroftomereconnoitingemuneoc,
que s'il y a quelque Fortune , elle n'eft ni a-
veugle,iiiinconftantej commeonleluirepiro
che; ne diangeant qu'à cauTe qu*elle voit
tous les jours ceux> à qui ellea fidt le plusde
'^ grâces, quienabijfent £nfin> à le biea
prendre, chacun eft artilan delà propre fo-
cune, de forte que vxïus avés empk>iç uûln^
chant Ueucommun pour juflificr la miferabfe
procédure de vôtre Ami , de l'imputer au mau-
vais traitement d'une imaginaire Divinité.
Quant àfaYnalheureufe Deftinée, jevous
V ai déjà dit, qu'on ne^ut lui donner uneli
grande étendue;^ que vous âites, fansnaoer
coutela Morale par laperte de nôtre Franc*^-
bitre, & vous lavés ce que j'ai écrit là deffus
^^*^' en deux lettres diflcrentes,l'une A/>^w, &
YmtxtdelafçiencéquieftenDieu. ^ Nôtre ami-
tié me permettra d'ajoûtet ici ce ièul mot de
-Çaint ÂugufHn , alTuré que je fuis , que vous
n'en ferés point d'importune applioicions 0
' ^ ^ ^ 7^
icortuumnon effet fattium ^ noncreâeresfy-T^'^^-îi'
um. C'eft de vérité bien mal traiter le Por- *" ^°""'
ique de Zenon.
§^^N^i^®^i^*g^î^^N^^l>NS>Ng^
consolation;
"lettre cxxxiv.
MO NSlEURr
Je ne fai pas quel |eretiffiroisauprèsdevou$,
mais je craindrois de palTer pour un téme^
raire par tout ailleurs^ & je oondannerois
moi -même mon entreprife, fi je m'ingeroîs
de vouloir confoler la perfonne du monde,
qui fournit ^ux autres en toute rencontre les
plus folides confolations. Ce peu que je vous
dirai doncaufujetdela perte, quevousvenés
de faire, ne fera que pour vous témoigner
ma condoléance, & pour vous faire fouvenir,
fi vous étiés réduit à ce point, de quelques
petites chofes, que TafRiéHon efl capable de
vous avoir otées de la mémoire- En effet,
vous n'ignorés rien de tout;^ qui vous peut
7« L E T TA E CXXXIV.
être repréfeQté, &perlbfme me ûutdt mieux
adouqr le reflentimeot de vôtre efprit que
vous même, qui pofledés les plus puîflaos
nilbimemeDs, dont ron s'eft jamais fcrvi
pour cela. Maispuiique Içs metUernsMéde-
cins fe JaiflTent traiter par d'autres y quand ils
ontbefoindiifecoursde l'ait qu'ilspcofefleot,
prenèsmon>2cle en bonne part, &(bQfteS)
qu'au lieu de quelques' complimens ioadles»
cette lettre vous redife-miUe partiouhrités»
dont nous nous fommes autrefoisenueteou^
&.que nous ne pouvons trop (ouvent rep&
ter, fi nous prétendons en retirer aux occa-
fions quelque profit.
Le mot d'Iphigenie dans Euripide, quil
vaut mieux mal vivre que de bien moonr.
ne fauroit èxxe trop oondaoné. Car eoooie
qu'il foit vrai en un certain fens, qu'uA Ciiiea
vivant eft plus à eitimer qu'un Uon moitî
fi ne ûut-il pas mettre la vie à un û haac
prix, que nousfaffions plus d'état de lapollé-
der à mauvais titre, & d'en mal ulèr, quede
la perdre glorieufement. ' Il n'y a pas iDoios
à.reprendre en ceux, qui font trop decas^
la vie qu'en d'autres, qui craignent exceffive-
nient la mort, ce qui fe trouve prefque tou-
jours çQQJoiot ^ JUa première dès deux efi û
CONSOLATION. 77
I
eu dechofe, que Marc -Àiitonin, après Va- L 2, Je
oir très phîlôfophiquemcntconfidérée, con* ^^^fi*^*
lud, qu'il n'a rien remarqué (bit en ce qui
onceme le corps , (bit en ce qui touche l'ef-
dt, quînefoitfortméptifable. O^niadit^
\ , ^a ad corpus pertinent ^ fluvii fiatufamàa- >
*ent.* ^a ad ani^am^ infomnii&fimn. Et
[uoique jéne voudrois pas avancer, qu'on
ut obligé, (elon les termes de Job > à fe ré- C j.
ouïr en vifageant la mort , conimc ceux , qui
:herchent quelque threfbr fe réjoùlfTeût lors
ju'ife rencontrent un fepulchrc, quafi effo-
iientiT tkefaurum y gaudent vekementer ^ eut fi
mvenhmt fepulcnm : Si eft - ce que la vie toute
feule me paroit fi indifférente, pour ne rien ~ ^^
diredeplusàfondefavantage; qu'outre que
je n'élirbis jamais d'en recommencer k car- *
riere^ s'il étoit à mon choix de le faire, je
ti'échangefOis pas les trois jours calamiteux,
i}Ui me reftent dans un âge fi avancé qu'efl le
mien, cpdtre les longues années que fe pro^
mettent une infinité de jeunes gens , dont je
cortnois tous les divertiflcmcns. Certes je
pourrois jurer aufli bien queCardan fur lavé-
rite de ce fentiment, fi je ne jugeois plus à
propos de vous rapporter fés termes auiquek
jefoufcriâ, bien que lelon fa façon Ordinai^
^ d'écrii:e, ils foîent plus*fenfés^ qu'ils ne
78 LETTRE CXXXIV.
•
DilAr., font clegans: Nos, per Deum^ fartunamw^
^^^ ftramexigiumyntqueinatatejmùiycmmditi^'
jwénexf^dimperito^nmnmmutûremus* Vous
> me croîrésf aifément, fi vous prenés garde a
l'air dont ceux,, de qui noms parlons ox
accoutumé de vivre. Qui eft celui d'entreeui,
qui|>enre rerieuTeinent èle Êiire? qui oe r&
mette toujours au lendemain une a&ireii
importante ? & qui temporifant de la fente œ
foit pour perdre la vie, comme s'explique
j^.2y, Seneque^ avant que de l'avoir commencée.'
&* a;* Ariftote a prononcé que de vivre iàns ua bue
certain auquel toutes nos adions- £e rappor-
tent ; c'eft le propre d'un homme lanscerv4
in Eul le ; f^ita propofitofine carens , infignisfiM^
'•>• ^tiaarguwtentumeft. Cendant aucun d'^u^
ne vit qu'au jour la journée , pour uTer de ce
terme populaire, ou s'il s'en trouve^ qui
airat quçlque forte de vifée, ce n'eftpaspoiff
yperfifter, c'eft plutôt pour faire trouver vc-
litable le vers proverbial des Gcecs,
B^7 fAf V o^ùç h n'poctffetrai l3ioVy
Vivit certenimoqtiamprobarefoUtvits»'
Avouons ingénument, que Platon a eu ru-
fonde nous nommer tous, dfou srai/M^vrou^
vrage d'une main toutepuiflante, mais qui
l'a feit en fe ioUgnt , & comme pour fc diver-
tir feulement. Tant y « que nôtre vie se-
CONSOLATION. 79
:oule de felle manière, qu'on peut dire avec
ïltsAicQcAipiu vive y più muore. Et fouvenés-
70US de ce que nous %vons prononcé fi fou-
/ent en contemplant le crotdant ou le de-
Doiirs des nouvelles Lunes > que cet afpeâ
Aous Mbit une leçon tous les mois réitérée^
lu decroit Se de la diminution perpétuelle de
Dosjottrs.
N'attendes pas après ceci un éloge de ma
part aufli étendu que poHvoif être ceW, que
k autrefois Alcidamus en faveur de la Morts
qui eft la féconde chofe, dont je me fuis pro-
pofé de vous entretenir » &quifuit naturelle-
mentiavie, /comhie elle Ta précédée aupa-
ravant Or }e ne fuis nullement de Favis de
ceux, qui croient, qu'il*^n'y a point de pluà
mauvaife penfée que cdle de la Mort, parce
que Timagination nous la prend prefque
toujours f\ terrible 9 qu'on peut dire qu'au*
tant de fois qu'on la conçoit de là forte, l'oa
fe donne une mort avancée , & qu'ainft c'eft
fe faire mourir plufieurs fois au lieu d'unei
Cardan a été de ce fentiment, qu'il exprime
nettement en ces termes dans fon livre de la
Confbladon, totum tempus ^d mortis cogii^
tatmi impenditur mors eft. Cet axionie
néanmaitis ne peut être foutenu qu'à l'égard
des âmes populaires ou dépourvues de touttf
20 1 E T T R E CXXXIV.
émàiûon, qui n'eDvifkgtntguèreskscfaofe
idu bon côté. Cda fe voit ea la peribiiofi
4^Âjax, ^fuifouhaitegroffieremeocdaiisHo-
, mère de mourir plutôt de jour^ quedenuî^
i caufe que c'eft fe propre des ténèbres d'acç-
Aienterlapeurdetoutceroncraint, Se d'à
qnendre les objets bomooup plus redouteUei
La Philofc^e nous apprend à les cooteiih
pfer tout flUtrembiK^ & tant s'en fiiut^ie les
snédiHtions, qu'eUe nous fu^iwe, puiffeot
croitte nos doul^irs, ni renàre nos maux
plusimolemblesy qu'en les adoucâflanc^ sUs
ne dtCparoifTent entièrement^ elle en ôce du
moins la plus grande amertume, ^ iDe qui
ies ait ordinairement le plus apprdjaider.
SesrÊflexionsnousapprennentiolqii'appHem*
ment la mort eft plutôt un bien, qu'un maL
Qu'en tout cas il ne peut être grande puif-
qu'il eft nxMnentanée: Que n'eft folie de
craindre ce qui eft inévitable: Et qu'on oc
fauroit avec jugement le figurçr une dbûk
comme mauvaife , que tous ceuic, ^nous
en parlent, n'oqt jamais e^q^meoiiéc, &
dont aucun de ceux, . qui l'ont .prouvée n'a
pu, ou voulu, nousrevderlemyftere. Car
vous n'ignorés pas , que les opinions ibntpan
tagées fur tous ces points; quece^ eft to
nu mol parler uns, eftrépufiéela^detous
les
CONSOLATION, 8r
les Aaiùt par d'autres ; Se que celui qui diibit^
Kgo tilnpirmittam fnori? At qnid jum mAi '
melhif optem? n'étoit pas de la créance de
ceux, qui ont appelle la mort le terrible det
teirribles. Pouvés^vousraifonnablementnbm*'
mer ainfi ce qui eft (i naturel, iquô leâ mê-
mes Elemens, qni îom nôtre vie^ font nôtre
mortj tamcmfatiyendifimtyquiilbi^idiniortù:St^^
Lr'encrée du monde ne paroit pas moins péni«
ble que Ton ifluéj Àpeutètre, qu'un enfant
(buf&e autant en naiflant, ce que Tes cris té«
moignent alTez, qu'il endure en mourant»
I>'ailleurs ne voit«on.pas des perfonnesqui
préfèrent la mort â la vie; Et fans parler des
particttlieks> quelques Nations toutes entier
res n'ont-elles pas eu le même goût; Bardi
Thracue po/mU appetkum habent maximum
OTOftir, ditAfartianusCapella. En tout cas £, :
tel quepuUTe être ce dernierpa(Iâge> il eftu<-
nique; & les Eliens n'ouvrant qu'une fois en
toute Tannée le temple du Dieu Summanus^l^tf^/ii». ^
qui leurétéît celui des Enfers ) prénoientpar'* ^*
cetfe cérémonielaconiblation dënedevoir ja<»
mdis redoubler ce petit voiage> qui î^ï^
mêine meugkue. Nous y devons être tout
préparés autant jeunes que vieux^
Amùrtefenq^hominestmtumdmâhJùmkt;ui,9r.
& pour peu que ces raifons philofophiques
TmiytlPm.tt. ^ .
89 LETTRE CXXXIV.
jeûnent de place dans nôcr» e^t> ikmI
reconnoitrons aifên^eat que les peôfées de k
mort ne (ont pas à rejettera -Sa qu'elles en d^
sunucot ^tôt qu'elles n'en an^jonentent h
crainte. J'ajoute que oe font les plus necd^
iàires de toutes, outre qu'elles ne peiqrentè-
tre fuperfluàs. L'on fe prépare JnuâlpmeBt
. quelquefcMScontrelapauvreté, oontrelado»
Jeur, ou. contre la pâte des lunis; parceqtie
. nôtre bonne fortune nous exemte de fembla-
bles affligions. Mais ce que pous avons
, inédité pour bien tecev<»r la nooit, ne peut
ia^nudâ manquer de nous être d'oiàgCi
Il n'y a point de gens,, qui foieot pfcç
touché&iippaiemment de c^tee torrew fuà-
que de la mort, que ceux., qui n'en pentot
' pas fouflHr la moindre imaginatioD. U
plupart des Grands & des Heureux làot(fe
cette trempe, ce qui fiût, que neibngeaa
Jamais à moimr, «en qu'ils ra^tehenden
toujours, l'heure &tMc pour eux eftpaiS^i-
vanti^'iks'enfoientapperçûs; &,s'ilcftpa-
mis déparier œcore plus figurémôit içrèson
ancien, Us n'a^cenneot giières leur mort,
lion plus que l'Émpeneur Clsuàtus, qattf^
leurs funérailles. ' CkuinisMtviàkfiamsJiiah
iméOexit/emorkmmt£k Sieft-céqœlafiuilx
âe Saturne n*a pas plus de-reCpeâ po«r eux;
CONSOLATION . 23
|ue pour les moindfips hommes. Commeil
«gne quelqueCbis desm^ladies Ëpidepiques,
|ui {èmbient n'êtreenvoiées du Cid que poui:
inmmicr le trop grand nombre du peuple:
'on yéit «uifi des tems finiflres pour les t'uii^
ifliice$ de la Terre, & qui femblent avoir
sxmîuré contre leurs vies. Telle fut Tannée
mil dnqceqs cinquante -neuf, qui dans une
révolution de dguze mois^, dont quelques^
uns pourtant étoient de Tan fubfequentj ôta
de ce. monde l'Sçipereur Charles Quint^
deux Roi de Dannemarc, un Roi de France^ ThuâHc
unDog^de Venife, un Pape, un Eleikur^'^-^'^*
Palatin^ un Duc de Ferrare, & trois keines^
Eleonoiê qui T^oit de France, Marie de
Hongrie, & Bone Sforce de Pologne, je
crois néanmoins le (uccês de femblables an-
nées plûtpt fortuit, qu'autrement; comme
je tiens fixt douteufe la maxinjiedc ceux, qui
veulent, qu'on ne meure jamais plus heureufo»
ment, que quand le tems nous rit, Se que la
vie nous plait d'avantage.
Ditia>vitagi*éaaeft, mortÙsMditio optimaLahtr,
efi.
Âinfi, dife&t-ils> Annibal fut mort gloriett^
fement «prés, la bataille de Cannes, & lors
qu'il étoitprdfque aux portes de Rome, qui
fe vit depuis JIlalheure^lelilent réduit à s'cm«
^ ^ F ii .
«4 LETTRE CXXXIT
poifonner ^ pour éviter un pire traîtetnettâes
Romains. Sylla tenu pour le plus heureux
des hommes y l'eût^été Avantage, s'ilfut de*
biû CM ^^ ^" même tems ^ qu'il fe déinit toloofai-
j. jai rement de fa Didamre y puifque lacraimedc
fes ennemis l'obligea eniuite à ^ tuiSr foi • mè^
^ me. ' Pompée feroit tout autrement grand
que Ion furnomnele porte, fi la maladie qui!
eût, après avoir mis les Pirates à k taiion^
l'eût eriiporté,
IuD€H.fit. Proviâa Pompeiù dederat CampamaJUriir
n. Optmâas;
on le vit depuis avoir honteufement la tête
.tranchée fur le rivage d'Egypte. Et quelle
' réputation eût laiffée de lui Ciceron, fi k
Parque eût di(p6(é de fa vie après avoir misa
t bout Catilina & les autres de fa ooojuratioQ?
QU du moins au retour de (on exil? Il n'y
* eut que de la calamité dans le refte de (a vie,
& fa foiblefle, qui parat dans lès inéfohi-
tions au parti oontraire à celui des Céfais,
ternit grandement fa renommée. L'on peut
S'abftenir d'une infinité d'autres exem^es, &
fur tout de ceux , que pourroit fournir nôcre
Hiftoire moderne, parce qu'outre qu'ils f^
roientfuperflus,peatètrepafleroient-ilspouro
dieux. Je répons à cela qùec'eft drer de quel-
quesiàits particuliers une conclufion g^écsky
CONSOLATION, 8$t
iii né peut être reçue , paice que diverfescal-
3ns la combattent* En effet, comme rien qq
ùt le repos plus agréable, que quand il fuc*
;cdeàlafiit3gue; les maux & les adverfités
le la vie nous rendent la mort auffi doucei|
[uela lelidt^& les platfirs la font fouvent trou«
reranere. La plus heureufeeft indubitable* ,
nent celle ^ qui nous plait,t7pfy»M^i^;7i^ir^^
lit ua Philpfophe> & elle ne peut plaire que
^r la confidération des maux dont nous
LiHnmes délivrés par fon moien,
Optima mars ^ Aamém X ffita ^pkc exti^gtdt .
Que (i Laberius femble en cela fe contredire^
je m'arrête au fentimentdeSalomon lorsqu'il
traite cette matière, & qu'après s'être écriée
0 mors^ ^m amara eji memoria tua komini
pacemÂaitmtimfuijiantiùJiiis^û avoué ^ que
cette mèine mort eft le feul reccmfort des mi«
(eraUes. Je ne vous parle point des Êiçons
diffèreittes de la recevoir, ni du genre de
mourir le plus fouhaitable; chacun fe l'ima^
gine à ià fiintaifie félon que les génies font dif- CM Sc^
férens; & je me contenterai de vous dire/* ^'
que fi cette Isle Equinodiale, ou jfut jette
Jambukis , fe trouvoit encore , & qu'on n!eût
qu'à s'endormir douc^nent fur une certaine
herbe qu'elle nourriflbit) pour y expirer fiiùs ^
F nj
g*. L'ÊTtRÉ CXXXIV.
I
a»çuD fentirûent de douleur^ |ei»Hfernsliifi'
fiiment une (in fi tranquille félon que Diodo
re la repréfente. D'autres feront^ il bon
leur femble, pour U fuffocarion dtiis un
muidde MalvQîiie; l'Epilepfie Erotique , don
Ovide failbit un de les (bahaits, fer» peut*
être encore le leur ; ou dans une hiitaettr ani^
bitJeufe ils voudront périr avec toute k natu-
re, s'ils neiè contentent de dire avec Va-
gellîus,
S^'Qu. Siçadenàulmeft^ mUdy cœh cecùBJ? 9eàm.
nut. U c Pour mc^ jepréferewrfstoûjoursleNwootîquc
de cette Isle anonyme, à tous eeuz ^ue la
^Iédecine â jufiju'ici diftribués. ^ •
Mais s'il fiiut perdre k vie le plus tmd
qu'on peut, qvel moienjugésvous le plus
propre à la prolor^r? L'on en voit de bien
différens dans les livres , & je crois que cet-
te diverfité procède des tenîpenimcKis di vêts,
qui rendent utile aux uns ce qui ne te ferok
pas à d'autres. Pollio répondit è ^gufle
qui l'interrogeoit là dcâus, qu'à ibn avis le
vin doux, ou Thypocras de miel, doitedaas,
& l'huile^, dont il le fh>tto}t en d^ioirs, lui
•voient fait paflTer h centième année, hitts
Plh.Ui.fnidJoy forts oleo. Celui que nos-HÎloîres
^' 'f iiomment hamem de TemporièuSj &«qu'elles
f epréfèntent %é 4e irças cens* ans, œçttoii
I
CONSOLATtON^ i7
bdmilliilileaii dohois^ ottisil Cbbllîtuoitpour
te dedans le xniei fed, au vin adouci par le
Eniely extra oUoy intus wieUe. Le Chaocdier ^ ^ ^^^
Baooo^le d'un Aogloîspîusquecentenairei
qui lappoitoît fa boftne coqftitution , ÀJok :
grand âge , il ce qu'il a voit toujours mangé a<»
vaut que d'avoir fiom , & prévenu la (bif de,
même, cequieAbienopfipfêàrexadeDiet*
te de Loub Coiharè. J'ai oui parier d'un
autre vieillard décrépite, qui fondcMt toutd
fo^ antiquité, fiir ce qu'il avoit toûîourç bù
des piemiers vins nouveaux 9 À mangé du
pain* fittt des premiers bleds que l'Autoihne
proddiftnt Un Avenamar More aifura le
Roi Ferdinand qui s'éconnoitde fes longues
aoiiéeS) qu'il les ^vbit à ces trois choTes, de
s'âtrc nuttié tard / de ne s'être point remarié^
quoiqu'il fftt demetnié veuf bientôt, & de na
s'être jamais tenu debout autant de ibis qu'il
avoitpft être affis. Je ne veux pas otdil»r,niMff.
qutf foflel aiant prés dp tent ans (e vantcMt ^^^ ^^
d'avcNr encore foa pucelage, &detemr de
lui fès longues annéfô; ce qui ne s'accordç
guambfeoavecœ qu'on aecnt de ce grand '
voiageur&delàiherekéaiine Vénitienne; non.
(lus qu'avec ce qu'on ra()porte duJMoreGan'-
garide de Bengale, âgé de trois cens trênto-
^daqaaS) d(^ parle JSMse^ &*que Vincent
F iiij
S8 LETTRE' CXXXIV.
le Biane àBSare avoir eu fept cens fimmes
dans le cours d'une fi longue vie. Ces van*
étés me font croire^ que les divafes coniH-
' tutions demandent dedifEéiens régimes de vi*
vre> & que ce qui eft utile à un ^hibeux, i^
roit entièrement préjudiciable à un phlegma*
tique, la même chofe «iant lieu dans tous la
auttes temperamens oppofites.
Généralçmèpt parlant la bonne nourriture
iert autant â la vie, que la mauvaife hn d)
C}^^ flbfolument oontnûre. Sobn obferve, qus
ces peuples d'Afrique, qui ne viveitt que
de Sauterelles, ne ps^ent jamais r%e de
té^i^ quarante ans. £t Von peut voir dans ifoo-
dote, qu'un Rod de ces Ethiopîeifs, qu'on
appelloit de fon tems Macrobies, enteniant
parler du mauvais pain que mangtjoieDt les
Perfes, dit, qu'il nefidoitpess'étonner, iipc^
^ nant une ii. mauvaife nourriture, ils 00 vi*
voient pas long -tèms, ou en termes (Aiscx*
*•*'•«»• près, non mrumejffe^fifiereore vejcent^^f»
^ J^iT^tis vwerent amis. Pour ce qui eft de 1 airdes
'^'*'"^'- Régions, enco»^ ^'Ariito^ amibue pbs
de vivacité, priTepoiir un plus long ttnne
devie^ aux animaux des païs chauds, qu'à
ceux des contrées froides, & qu'en effet k
vie foit nommée ^09 en Grec àaro ri^^à
ftrvmdo^ auGas^MeSifflpUcii»aitbicncoo-
CONSOLATION. tf
m ion étymologie; Si eft -il vrai , qu'on ne
fit pas moins en beaucoiç de lieux* voifms
les Pôles 9 .qu^enTaprobane, ou en d'autres^
[ui fonc ibuâ la ligne Equinoâiale; & ainfià
>roporàon de plufieurs autres Climats^ fe«
oa que toutes les Relations de ceux, qui ont
roiagé , nous [en parlent. Mus il iSiut tenir •
pour une fiible œ que Strabon a écrit desHy«
perborées, qui vivoient juTqu'a mille ans^ & i;, (hep.
la mettre avec celle d'unArtefiuS) àquiToa
BQ donne autant. L^élevatipn de certains
Tenrouerscontribuëauflîgràndementsilaloii4
gue vie, quoique l'air le plusfubtilne convien*
ne pas à toute forte de peribnnes. Anunien
MarceUin après avoir mis en confidération la
bonté de l'air, & des vivres, que produUen
lespals«ariiau£fcs, i^oûteà l'avantage de ceiixj
qui y ièjournent, que radios^ Jolis fu/^te natu-. ^ »7*
ravit/ûéspHmàofaniumJèntmnty mJiiusadhte
macuhs rérmm humanarum inftSos^ Tant y a
quepar le témoignage de Solin, leshabitans :
du village Acrçthon, ou plutôt Acroathon^c.»^
fitué au fommet du mont x\thos, vivoiemu^
ne fois pdus que les autrçs hommes ne fid- ^
foientaflleuts; ce qui fit donnei^auifi le fur-
nom de Macrobies, dont nous avons déjà n ^ r. li.
parlé, aux habitans de la ville d'Apollonia,^''7^
qui étoît dans cette poûtion, £t Pline , dopt
F V
^ LÉ T T R É CXXXiy,
« SoIt^a'eftqueléTrtofcrqptièur mMBaflure»
<(bc oeux> <jui decneuroient aii fommet du
montTmolusenAfie, îoulffiMencenooiede
ce privilège d'uae vie extraMdinakeoieQC
prblotigèe.
Pour coadulkm, fi celui, que vous re-
grettés tant) &. qui m'a àorad fofrt de vous
entretemr de tout ceci, n'a pas vécu fi long*
tçms que ces Z4m^i«E^i, dont nous venoos de
. fini'e quelque reoifr, ni même autant, que
vousrefperiés, (bogés, s'il vous plaît, que
Ijétéoduë defaiTmn'eft pas ceqû knendcoo-
iidérable, non plus que la gto^BNur d'an livre
ce qui le doit fiure eftimer. Ce cher Âm a
ûbîeapafletoutcequele Cid lui avoit or-
donné de temsà denaewer parmi oo»; qu'à
oonfidérer cette demeure cwiHne PofiîoQks
faifiiit, l'on peut foikenir, quV^ a été d'u-
Sm^'7t' oc très longue durée, t/nus àks iuamm
iBtaf. £t vous ne fauriés mieux i^{diqaer,
y qu'en &i^t réfleidon fur lui, le feos de ce
wtsGrec,
QuemenmamatDmsy ista^riturjmfeÊif^
/ Son humeur particulière Ta fait moins coq*
fioitre, que beaucoup d'autres, quin'ontjs-
mais eu Ton méritej mais en rècoopenfe
CONSOLATION, \ 51
vous lui aviés appris à fe comidtre parfako-
ment lui même, & c'eft à mon avis ce qui a
le plus contribué à r^drefon ffîuë dçce mon-
de fi tranquille: ».
iBr wtars gravis incubât ^ Sen. Tt$9.
Qui mtus ftttms omnibus y ^ I*j^^-
Ignotus moriturfibi.
Vous ne voudriés pas que je vous repr^fen-
tafTe vdy comme les Lyciens ne portoient le
deuil qu'en habit de femme ^ pour faire corn*
prendre, qu'il n'y avoit qu'elles ^ quidûffent
s'affl^iei* extraordinairemerit dans une adver^
fité. Et puis cette lettre eft déjà fi longue^
que fapprehende bien fort, que vous ne
m'tfkiputiés d'avoir de mauvaifes dilpofitfons
è fmir mes jours auffi librement que ma Phi* Stn,ep.ji
k>fophi<iréfifeignet Quomàdofinem vita im-
ponerepoteritj fui epiftoh nm potefl ^ Neme
rendes pis ref^nfiible de cette pointe, puip
qu'dlen'dlpasdemo!. ;
9» LETTRE CXXXV.
DE L'IMPIETE.
LETTRE CXX^V.
/
MONSIEUR,
L'
a Piété, & ce qui lui eft cootnire ngar-
\ dent premieremeiit les Paréos, car pio-
^^ prement parlant, félon que Saint Thomas fa
fort bien obfèrvé, la Religion oft ccllc^ fà ^
rqgle ce qui e(l dû à Dieu, & qui nonunele -
défaut de ce devoir, la première de tooiâks
injuftices; ce qui dX conforme à la doâdoe ;
d'Arifiote. L'on n'af^Medoncigipkscmx,
qui «lanquentà une fi importante obligatioo,
qu'en confidérant Dieu comme Poe gûoi-
mun , & comme Fauteur & la fource de tou-
te Paternité; de la même façon, qu'on peoi
être encore impie envers û («trie, à aiofe
qu'elle eft la Mère datons ceux, quiluisom
redevables de leur première demeure en nail- ;
jTant. Or je vous avoué, que dans la fécon-
de fignificâtion, qui marque une irréligiofi, ;
& ordinairement une méconnoii&nce dç la '
DÉX'INIPIËTE'. ' 9î
Diviitite y vôtre Ami a eu rajfon de s'offenfeif
comme il a fidt, de ïè voir nommer impie^
pour s'être écarté de la doârine orthodo:ire '
dans cet écrit dont vous me parlés. L'on
peut errer> & dire même des hérefies, fans
être impie; puiiqùe plufieurs Pères delTgli^
Ce y tfds que Orlgene, &Tertul]ien, en ont
commis, lefquels n^nmoins Ton n'a jamaisr
accufés dimpiecé) & qui en effet en onc
toujours été fort éloignés» L'erreur, fan$
douce, eft beaucoup moins criminelle, que
Timpieté , & comme Ta écrit un Auteur de ce
tems, il y avoit moins de mal autrefois à
donner deTencens à Jupiter, qu'à le moquer
aujourd'hui de Dieu & de fes Saints. Vôtre
Ami méritoit d'autant moins cette injure
atroce d'Impie, qu'il avoit dianté la Palino-
die, &s.'étoi€déditdefon erreur, lorsqu'au
a voidu lediffiimer avec tant d'injufiice. Mais
iaiiTôos lui ménager fon reffentiment, com-
me il le jugera le mieux, & remarquons feu^
iemem> qu'on abufe fouvent dumotd'impie,
quand on l'attribua à tous ceux, qui penfent
autrement que nous des chofes* divines, en^
corc qu'elles (oient problenïatiques, & qu'ils
%çn expliquent avec beaucoup de circonipe-
{\ioù. Certes, la raifon veut, que nous
mettions une grande différence entre la liber-
9+ LETTRE CJCXXV.
té, & le Uberdflage. pieu nous a ait naître
libtes en nousdoimAntle fraocarbicfe) &ilne
SDUS left pas moins honnête de ptttiâtre tels
JGur quelque fujet que ce foît, qu'il nous fe-
kok honteok & préjudiciable m p«flGerpour
des libertins^
Oux> qui n'ont fi) teTpeâ pour ce qui eft
Ml deffusde nous> ni crainte pour ce qui eft
•udelïbus, niérjt«nt le nom d'impies; auili
bien que d'auores, qui femblent n'avoir de
pointe d'efprit quepout l'emploîar contre nos
^ vérités Chrétiennes^ Sara fe moquoii d'Â-
braham y qui futie père des croians > ^ nôtre
mîTon humaine lui reffemble, n'iétant pas
moins condannable qu'dlci fi nous nous en
fervoas irréligieuTement contre la iaioteté de
nos autels. La Phîlorophîe oiême» dont
fions ne faarions ptf 1er avec trop d'eftime,
tareflfe quelquefois notre ame comme un A*
mK>urejUx (ait fa Pâme pour luiravir Ton hon-
neur; ce qui a fiût prononça: à qudqu*un,
que cette PhilQfophie avoît ité introduite
dans l'ËgUi^ auifi malheureufement, que le
cheval de bois dans la ville de Troie, dcmt il
fkâù^r. fut le defolateur. Et je me fouviens à ce
* ;* ^- ?♦* propos dé ce que difoit le Philofbphe £uphra
tes à Vefpafien ^ qull faifoitaffez d'état de I
phijofophie naturelle^ mais que qMUit àœllc
^DE L'IMPIETB'* $f
ui parlûk ées diofes divines, il h tënoïc
our une pure impofture. Tant y a qu'od
e fauroit trop ditefter l'impiété , de quelque
ôté qu'elle vienne, & quelaue prétexte qu'el*
e puiffie prendre. Celle d Ajax Eût horreur
lans Sophocle, quand fur le (biihait que lui
aifoit Ton père, qu'il pût avec l'aide de Dieu
lemeurervainqueurdefes ennemis, il ufe de
:ette,repartie, que le plus lâche homlhe du
monde les pouvoir vaincre avec une telle fa-
^eur, mais que pour lui ûi prétention étoit
deleafiinBoAterfanselle^ Quand on repré-
Cbnte&Hippdytedans£uripide,quelesDieu?f
ont voulu qu^il périt, il repond avec exécra^
tion, |K)i|rquoi les hommes n'ont- ils pas le
même pouvoir fur les Dieux? Je ne vous
impùfe rien, ivoid le teictt en une langue,
que vous entiend<*ésplus commodément qu'en
Grec,
fhu utmam tif mnrtalium genut
Deosexfcrariy ^viciffimdevoveripùjjit!
Et le Thefée du même auteur ne peut fouf*
frir qu'Hercule di(è en fa fureur , que fi }\y
(iter &it le fuperbè, il ne l'efl pas moins
fielui, ^ '
Dent efi arrpganiy & ego vicifftm adverfits
^ Deof.
^ N'eft G&pasaui&danscefenfidcpravéque
$6 LETTRE CXXXV-
, le Mezence de Viigile profère au dixième de
. rEndde,
Nec mortemhorremus ^ nec Divûmpéarcimus
ÛUL
fiEfuîr. Son Tumus ne paroit pfis plus pieuit, ni le
Capanée de Stace^ ni TAnnitial de Silius.
. L'on en voit un autre dbns Ariflophane, qui
. ne reconnoic point de Dieux, finon parce
Af«re.Ptf- Qu'ils iui vfont contraires. Et un Poète du
img. m dernier Aécle a bien ofë nous donner ces vers
pernicieux^
Utilkas facit ejje Deos^ qun nen^ remata
Templa ruunt^ nec erunt ara^ wec y^qfh
ter ùttm^
Ce font de tels difcours qu'on a tout fujet de
condandet & de nommer impies^
Mais il les Juifs font fi fcrupuleux^ qu'ils
croient, qu'on doit plutôt fe laiffer mer, que
de combattre le Samedi , & fi entre eux la
fuperflitiondesEfrenienspaiTe jufques làdene
sV)fer décharger le ventre ce même îour du
lL3.if«(el.Sabath, comme Jofephe le leur impute;
iw^.c. 7. vous aurés bîcn.raifon de vous moquer de
leurs opinions erronées, mais non pas à^ les
accufer d'impiété là deffus. Quand ce Pro-
dicus, dont parle Clément Alexandrin au (e-
. ptiéme livre de Tes Tapifleries ibûtenoit après
Pythagqrô & les Philofophes Cyrenalques,
qu^on
DE L'IMPIETE^ 97
qu^on ne devoir rien demander à Dieu^ par-»
ce qu'il favoit afTez^ & beaucoup mieux que
nouS) ce qui nous eft neceflàire^ âenfei-
gooit (ans douce une doârine hérétique^ qui
n'alloit pas néanmoins jufqu'à le faire im« '
pie. U faut dire la même chofe d'un Carpo-
crateS) qui maintient dans Théodoret que iàétftf.
toutes nos aâions font indifférentes > lebien,/'**
& le mal dépendant de la ieulé opinion des
honmies; d'où il inferoit, que la Foi (èulé
étoit neceflOure au falut. Nôtre Hifloireâp- ^/
pdlc bérefiarque un Claude Evêque de Tu- JjJJJ^;
lin ^ qui declamoit contre Tadoradon dclap./j/. .
Croix en ces termes^ SiadaraturCrujtfy ad(h
retour îf puetta y qiimàm^virgo peperit Chri-
ftumj aioretur etiam prâefipe y quia in prafepi *
puer rectiifatus eft Chriflus^ adùrentur & afi^
nij eùqUodafinumfedens^ lerofo^numvenitt^
demChriftus Dominue. La même HiAoire ih
contente pourtant de cette dif&mation^ fans
ajouter celle de l'impiété. Et quoique Fran- ,^^
çoisPremîer, fi^&ireunfervicefolemneldans VtT.
Nôtre-DamedeParis^pourleRoid'Angleterre
Henri Huitième apriès (amorti toutdpclarô
hérétique aU'il étoit^ & comme tel excom«
munie par le Pape; ceux qui le lui reproché^
rent > comme une grande fiiute^ ne le (bup«
çoonérent jamais de la moindre impieté.*
9i LETTRE CXXXV.
Nos bons Religieux fe confument dans leurs
mortifications^ comme la chandele pour é-
clâirer ies autres: fi leurs abftineoces néaor
moins allùiest jufqu'à n'ofer nourrir des pou*
. les 9 pour éviter Iç ièxe femihio, à Texem-
pie de ceux du Gentiliiine, qui pratiqueoc
ini. o- cette aufterité au Roiaume de Siam des Iodes
rient p^ Ooentàles , on les pourroit bien nommer fih
^^ ''* perAitieux y mais le mot dSmpies oeleor oon-
viendront nullement. Car c'eft une des cho-
fes^ où Seneque s'eft le plusr trompé , lors
qu'il fehibleèg^er la fupedtition à Tatlud^ne
dans fa penultîerïieépitce. Superftkw ^ dit-il^
error infanus eft; amànJos tèmet; fUM aJkg
violât: quid enim hAereft utrum Deos negefy
an infâmes? Cependant il y a une extrême
différence entre nier abfolument toute fiiitede
Divinité / & avoir desopinions d'elle fuperfH-
tieufes & erronées. Orphée opmmettmt une
lourde faute dans fon Paganifine, d*ata>
buer les deux fexes à ce grand Juj^ter ^ quand
il écrivoit,
Âptdit. luppiterjsfmasefly îf nefciàfemmamcirtisi
L'on n'eût pas pu néanmoins de (on tems le
convaincre fur cela d*impieté,dont il ne fiit auf-
fi jamais accufé.
Refervons donc cette grande & outrageu-
fe injure^ dont nous parlons, pour des Dia-
DE L'IMPIETE'. 99 .
gores^ des Evemeres> & d'autres (èmbk*
blés, qui n'ont reconnu aucune Puiflânce
d'enhaut. Difons hardiment que cette f^âo^
de F^cûois eft impie, qui n'admet point d'au-
tre Dieu que les [quatre Elemens, fe fon-
dant ridiculement entre autres raifons, au
rapport de Pietro ddla Valle, fur ce qu'en ^4»«<^
toutes langues le nom de Dieu eft de quatre^ ^**
lettres Rejetions le terme d'impiété fur ce
blafphemateur/ qui appelle Ititrés Sainte
l^rinité une impieté Triangulaire. Et ne
craignons pas d'être trop injurieux envers
ceux, ^ non plwris aras faciunt ^ ^am haï-
ras; qui au lieu de fervir Dieu, fe fervent
de fon nom pour jnieux tromper en cou-
vrant leurs crimes; & qui pleins de rel^edl
pour de certaines créatures, n'en ont aucun .
pour le Créateur, non plus que ce Sybarite, ^iAe»;r«
lequel ceffiint de battre (cm valet iur la fçpui- ^'^*
ture de ion père , ne fiûlbit nulle difficulté de
l'outrager de coups dans le Temple. Sans
mentir, il n'eil que trop de peribnncs à qui
Ton peut Intimement reprocher l'impiété,
iâns que nous l'imputions indifcrettement I
tous ceux, qui ont des fentimens contraires
aux nôtres^ iiir tout après les avoir aban-
donnés comme l'avoitÊdi: vôtre Ami. Nous
défendons ibuvent avec trop d'ambition, &
Gii
100 LETTRE CXXX VI.
trop d'opiniâtreté tputes nos penfées^ n'en k-
connoi(&ntpointd'autrespourorthodoxes; &
ûous voionS) qu'on porte aujourdlitii f\ loin
cette forte d'animofité que les plus obligés à la
modeftie ne gardent plus de mefuresdatisleiiis
conteftations. Vous n'aurés pas de peine à
deviner ce qui me &it parler ainfi , &, je fuis
affuré, que vous n'approuvés pas plus que
moi un procédé fi fcandalew^.
D'UN
HOMME DE GRANDE
LECTURE.
LETTRE CXXXVI.
MONSIEUR,
Les fcicnoes ont quelque çhofe de iThydrar
piTiç,' elles altèrent quelque fois cxcdli-
vement, & elles enflent de certaines peiibfir
nés à tel point , qu'elles en font infu^torM-
bles. Cdt oc qiU fait que Tacite donne
,*■ •■.^.M
D'UN HOMME DE GRANDE LECT. lOI
cette louange à (on beau-pereAgricok 3 d'a-
voir par le conîeîl de fa mère ufé de modéra- .
tion dans fes Etudes , la chofe du monde la
plus difficile à beaucoup d'efprits. Plus ils
lavent, plus ils veulent favoir, & dans les
commencemens^ lors qu'ils font m ipfa ftu-
diarum "incude pofitiy ils font des livres que ^'^-
Saint JeanFEvangelifteficdecelui, que l'Ange
lui donna, ils les dévorent, ty trouvai^t un
cément de miel, &puis ils reflfentent des
tranchées & des amertumes extrêmes, la dou-
ceur s'étant convertie en bile.* Et accepiU-'^^*
hnm de manu Angeles &*devoraviillum^ &*€^ \'
rat moremeotanquammeldulce^ ^cumdevch
rajjemeum^ amaricatus eft venter meus. Ce*
la me fait Ibuvenir de l'Apologue rapporté par'
Dion Chryfoftomc, que les yeux s'ctant plaints Orai. 4<.
de voir comme la bouche mangeoit tous les
bons morceaux, & particulièrement l'agréa-
ble miel, fans qu'ils y goûtalTcnt, ooleur en fit
part, & ils le trouvèrent fi piquant qu'ils ne
le pouvoient fouffrir. En effet , la Science,
cft la' jiourriture de l'ame, de même que
l'aliment eA ce qui fait fubfifler le corps. Il
y a pourtant cette différence, que le corps
tombe aifément dans l'inappétence de vivres,
quand il s'en eft rempli, là où nôtre ame
n'efl de fa nature jamais faoule d'apprendre, ^
G iij
icz LETTRE CXXXVT.
& ne met jamais de borne à fes oomidfi&n-
ces. .Que s'il arrive à quelques - uns d'^rou-
t^er quelque faâeté dans leursctudes ; oumê-
kne d'en faire mableur profit, ians doute
qu'ils n'ont pas la force d'efprit requife pour
Dien digérer la fcience^& pour la tourner heu-
reufementenunebonnefubdance. Orcomme
l'on auroit tort d'accufer de crudité la viande
qu'un malade rejette, au lieu de Timputer à
la débilité de fon eftomac; il n'y auroit pas
plus de raifbn de reprocher à la fcience unet-
fet,^ qui ne vient que delà mauvaife conftitu-
tion de celui , qui n*a ni la vigueur ni l'adrdle
necedaire pour s'en prévaloir. Car après
tout, la partie qui nous anime, toute im-
mortelle qu'elle eft, a fes infirmités, dont la
bonnc^ Philorophie eft la véritable médecine.
Elle guérit les maladies de l'entendement,
qui font les opinions erronées, par la fpé-
culidtion, qui lui fait difceraer le vrai ou le
vraifemblabledufaux, & elle combat celles
de la volonté, quand, nos mauvaifes moeurs la
dépravent , par le moien de ïa Morale.
Mais il n'arrive pas à tous ceux, qui fe
donnent bien de la peine pour parvenir à cet^
te haute connoilTance , de reùffir dans leur re*
cherche. Toutes fortes de génies ne font
pas propres à faire une fi importante acquil^
lyUN HOMME DE GRANDE LECT. 103
tioQ, &. quoiqu'on y apporte des entrailles
d'airain, conmie ce Philoibphè Grec, qui en
fiitiurnommé;^aAxm-«poç, ou qu'on ne s'y
épaigne hon plus qu'Origene, que les tra*
vaux extrêmes & lescontendon^d eiprit ccm-
tinudies firent fàÇipdlerjidamiaaius^ la Sdei^
ce eft un rameau d'or^ qui ne fe laiflepas
cudllirindffieremment par toateç.perfonnes.
Quelqu'un l'a gentiment comparée à ces A-
louâttes, qui trompent ceux qui les pourfui-
vent, parce qu'elles femblent les attendre»
ne s'envdant , que quand ils croient mettre la
main delTus. Cependant ré defir naturel de
fiivoir cR (i puiflant, que peu de gens aban-
donnent cette pourfuite; chacun croit y reûf-
fir mieux que Ion compagnon, & l'on y eft
û fort trompé , que la plupart du tems ceux,
qui en font le plus éloignés, font les plus
perfuadés d'être arrivés au plus haut point
delafdence. C'eft ce qui donne cette vani-
té , & cette impormhe enflure , qui fuit Tal*
tenuion, dont nous avons parlé des le com-
mencement Car il y a des connoiflances
imparfeités, qui font plus préfomptueufcs
mille fois que la véritable Sdence, fi tant eft
qu'il y en ait. La folide doârine eft tou-
jours accompagnée de modefiie. Se même
d'humilité > pf^m rajruvoif dit le Philofo-
G iiii
104 LETTRE ÇXXXVL
phe, & les demi iàvans feulsfbotd^aanntplus
alders, qu'ils cident lavoir ce qa*ik ne &
vent DuUemenL Faites en l'experienoe^Yous
ks reduirés toujours à cette extrémité de
protefter^ qu'ils enteodent mille bdles dx>
feS) mais qu'elles font de difficile explication
Il n'en efl pas pourtant ainfi^ la plupart des
matières, que l'on comprend bien, s'expri-
ment avec Êidlité^ Sdentùe comts ejt- evùen-
tiai JEt celui qui fe vantoit de connoitre k
Tems, quand on ne lui demandoit point a
que c'étoit , parce qu'alors il demeurent court;
. fe glorijBoit fans'^outed'une fcience^ qulioe
poiTedoitpas, autrement il eût pu èst^îqaer
ce qu'il en penfoit, comnae l'on Ëdt pre^
fans exception tout ce que l'on a biencaoçû,
/, r. Min ^ prorfus figttumfiientis eft^ poJHe dacerei bà-
iapb,ç. u ^Qte eft Fauteur de cet axiome.
Or le peu d'udlité, que plufieurs peifoo-
nés retirent de leurs longues études, fisc
qu'on a pris fujet d'inveâiver contre éks
peutêtre avec trop d'animofité. J'en vois,
qui accufent le Roi François Premier d'avoir
gâté la France en mddpliant les Univerfités,
& avec elle une iqrte de iàvans, qui ne font
bons qu'à rendre plus grand le nombre des oi-
( fif^, au préjudice de la Marchandiie & de
l'Agaculturei. Depuis, difent^ils eooorc,
D'UN HOMME DE GRANDE LECT, loç
que cette telle quelle tàenco s'eft rendue fi
commune^ la pradlionunie a été beaucoup
plus rare qu'auparavant; pcfiquam doâi pra-
dierunt , bom dtfuut^ feloQ que Seneque €fXi
plaignait de fon tems. En^et , l'onne voit
plusgucresdegens^ qui philofbphenc autre*
ment que de la langue, ou qui emjdoient
leur fayoir ailleurs , au'e&des propos choi* «
fis, éfèvTSirpârmv l^XP^ r&KgyuVy faéifis
proculj verbis tenus. Cependant, outre qu'il ,
y a une notable différence entre un homme
de grande Jeâure, & un honune dvant^ il
fe trouve de plus que la Iciénce,& là iàgefle
fom des choies ûdktinftles/ que la première
n'dl qu'une fleur inutile & de parade feule-
ment, au pruc de l'autre qui porte de vérita-
bles fruits:
fapientiafmStum MârcPâ-
Proiucit vita , fert igfajcientia fiwem^ ^l^ ^
Pradeftittiajfedluecomat. *^*
Cda ne fe peut prouver par des exemples
plus illuflres que ceux des deux derniers Rois
d'Angletorre, Jacques Sixième, qu^onappd-
loitleRordu&voir, & fon fils Caries reçâ
Doâeur dans lliniverfité d'Yorc avec toutes
lesfourures, & toutes les cérénionies accou-
tumées. Et néanmoins l'on n'en trouvera
pointde moins célèbre que le premiçr dans
G v
to6 LETTRE CXXXVI.
toutes les Dynaflies de cette giamde Isle, m
^ ée plus malheureux en fkèa que Ta été
cet illùftre Doâeur, qui hii iucoeda. Op
pofés à cela ce qu'a ohfervé le Cardinalde
liei Cueva du peu de cas que font des Lettres
Itidûpart des Sénateurs deVenîie, qui condd*
lent avec tant de réputation l'Etatde S. ft&uc,
,^ &vousaurésaflezdepeîneàconfèrv6riot|te
^ reftime que plufieurs &mt de ces mêmes
Lettres. La maggior parte, dit-il dans ià
VJ^Won^ dtlSenato Fenetianoy ûmudeUe/Be-
o parti k noviy Jbmfema lettere. Pourquoi
donc fe tant travailler après les livres, & perdre
la vue à les (èuîlleter ^ fâifant d'elle uq (âcrifr
Faufau. ceàcetteMinerveOpkciialmitide desLaoed^
/. ^ moniens , qui préférèrent toujours le maIÛ^
ment de leurs courtes épées àtoutelafck&œ
' d'Athènes.
Çinefiiut-ilpas penfer fur^de femUables
difcours avilir la choie de toutes, quimetle
plus de diftinélion entre les hpnunes. Les
t.iifipk. indifciplinés, fdonla belle peùfëed'Arifloce,
^*"**-^'- ne voient les objets de refprit^ que comme
nous Mbns les matériels quand nous enibm-
mes fort éloignés* Et le Guliflan a fort biea
déclaré en riant, qu'unigncnrant, pourgrsmd
i& pour riche qu'il foit, n'eft, à le bieaprcn-
^ * dso^ qu'un Acie parfomé d'ambre gris. L'on
D'UN HOMME DE GRANDE LECT. 107
ne Ciuroit donc trop d^mer l'application des
gens d'étude^ qui tachent d'acquérir par elle
ce qui leur peut être fr utile, &ri glorieux;
Leurs leâures font ordinairement des conver*
fations qu'ils ont avec les plus habiles & les
plus iages perfonncs detouslesfiédes; au
lieu que l'aiftion qui occupe les autres n'eft
guères qu'avec des hommes d!e{prit populai*
re, quelques fins qu'ils fôient, Afouventa*
vec de dangereux fous. L'affiduité des Au-
dieux à leur profeiïion'eA d'autant plus nécef-
faire^quelesfdences, au/fi bien que les arts^ ne;
fe perfeâionnent que par rqMrifes & par ad-
jonâions, crefcunt per additamenta. La
fdence d'un jour ou d'une nuit, car l'un ic
l'autre entrent dans ce compte^ ie commu-
niquent aux autres qui fuivent^ & qui enpio-
fitent, ""àifcijndus eft priaris pofterior die$y &
d'aiUeors lesfecondes penfées, qui parfont
pour les plus &ges^ reâifient prefque toû*
jours les premières* Sijb continuité des mé-
ditations de ceux, doçt nous parlons &m-
ble importune à quelques-uns, qu'ils fe fon-
viennent du mot que Xenophon ûit prondn- . .
cerà Socrate, qu'il vaut bienmieuxêtreappeUé -
(pp(7vr/r^V; ou fonge dreux, quand Ton auront & Omo.
deffein de nos injurier, que d/Ppovriçoç ou é-
toùrdi. Je (ai aflez qu'il Te ùk quelquefois
108 LETTRE CXXXVI.
de mauvaifes études > ou de dangereufes k
âuces, & que nous h'eo pouvons Ëdre> qu
. approdie nôtre connoîffance de odles des I:
telligences, ni même du moindre Démon
Les Chinois nommentlelèjourdesDiables!;
maifon enfumée, mais telle qu'elle (bit, I^
moindre de ces malins elprits y voit & dji&
gue mieux toutes diofes, quenefamoitû:
re naturellement le plus £ivant de nos De
deurs. Cela nenous doit pas empêcfao'poc
tant) de nous inftruire autant que nôtrehun;
nité le pemiet» Àdefuivrecette pente, quo:
tous Ijes hommes vêts la fdence , ou cet:
d'apprendre, que Dieu & la Nature ne ooj^
ont pas donné en vain. Certes, il&tfêroi
bien d^épravé pour en ufer autremeot, & Kl
^.iifin. trôuvequeCicax)naeuraircMi) deslcn^l
ner qu'à moins d'être tout à ùdt iatmgc ÏÀ
bratal ; l'on ne peut refifter à cette douce ; I
utile follidtation de favoir^ que nous inir
me en naiiTant celui qui donne l'Etre. ^
autem fam agrefiibus inftitutis vwit^ (Ott
contra fludia nature tam veAementer ohdnf^
Ut à relms cogmtu diffiis ahfwrreaf y eaffi
vohiptate aut uttlitate aliqua non re quint:
fro nthUojnaetf II a railbn fans doute, •
ne (auroitrenoncer àcetinflin^feoet, nii
; appétit de connoitre^ fans renoncera:
m^oité.
^ Hli JO^ 109
DÈS SEPULCRES.
LETTRE CXXXVII.
MONSIEVR^ . '
^omme il $'efl trouve des peribimes dui .
> ont mis à un fi haut pointllipnneur des
)ulcre$, qu'ils ont ofé prendre le Ciel à
tie s'il n'étoic pas déféré à ceux, q^uilc
ritoient;
Mamiùreo lÀcnm tumulo jactty at Ç^toj^^^^
parvoy Is.
- Pompeius ttuUo; eredimus effè Deos^
en a eud'autres aufll, qui s'en font ablb-
i ent moqués^ & fans parler, des Philofb-
: > l'on a vu des Natiocts entières ^ quionc
^ gloire d'expofer leurs cadavres tantôt aux
aux féroces des bois , tantôt aux oifèaux
.ctciers^ oumèmeauxpoilTonSyficesNa- |'
r étoient Ichtkyophages^ comme pour ren-
leur tour la nourriture à ceux, qui les
i nt ^mentes > & faire, . que leurs ccxps
u :> de vie ne fufTent pas abfolunient inud*
1.
iio LET T R E CXXXVIL
les. Je penfe qu'ici, comme pretque par
tout ailleurs 9 ropi&ioo moiemie entre ces
deux extrêmes Oft la plus eitimable. Ainii
lesPhilorot)hesLycoii> & Stratoo fumommé
le PhyfideQ , ordoouent dans Diogene Laêr-
ce à leurs exécuteurs teftamentjûres, denc^
tre ni fuperflus > ni fordides dans leun fiioe*
railles. Le (ymbole d^ PythagcMÎdensallûit
là, dans la defenfe d'amaÔer trop de bois de
FlorMl Cyprès; non coacervwida ligna a^effina. £t
4g,Tliv. j^Qus voions dans l'Hifloire Romaine Marcus
Tacts. ^miliusLepidus, quidefendàfeseo&osde
'^ntk gûre la dcpwife dHme pompe funèbre, ASe-
neque, qui ordonne dès le tems tiefaplus
,. grande faveur, & de Tes immeniès ridieiles>
que fon corps fôt brûlé fans aucupe fokami-
te. Il n'y a guéres d'hiftoirés, qui ne me
' ' foumiffentdefemblablesexeniples, mais je
me contenterai de prendre de celle dïfpagae
/. â2.c.y. écrite par Mariaha,la prohibition exprefle^qti^
fit Âlphonfe Roi d'Arragon, fumommé le
Magnanime, de lui ériger aucun Tombeau;
/ ce qui fut imputé à une extrjaordinaire mode-
jnie. Il faut fans doute déférer à TuÊige de
chaque pais, mais Ton ne fauroit trop s'éloi-
, gner d'une vanité que Saint Auguftin ne re-
garde pas tant pour être à l'avantage des
morts qu'àlaconfolationdesvivans? proisi'*
DES^ SEPULCRES, ; m
mniaijlay cwratkfmeris y cùtuHHofepdturi^j^Luiê.
impaexeqmofrum^ magisjimt vivorum/olatia^ ChfJkx.
uamfiilfi&a mortumum. - Ce (entimait eft. '^*
'aucant'plusChrétieiJ^ quedaàslaRel^ioii
'ayenne Ton écoit fi. aveuglé que de croire, ^
u'à âute d'avoir reçu lliooiieur de la fepul*
lire, ou celui à'im.KemaapÂej les âmes '
es defiipts deineurc»eiitenaqt€isrefpacede
ent ans^ miierables comme celiede Palimir^
evanr que de pouvoir, pénétrer )u(qu'au Roi-
ùme de Pluton. L'on y tencHt aùffi pour
lïïiré, que ces mêmes âmes étoientleiifible^
lenc touchées là bas des homieurs de l'inhu-
latioQ' &idès funérailles. Ceft ce qui fidc
ire è E^iée^dans le dixiàne livre du Foâne,
ui porte fou nom, -
laterea/odasj mhatataytie cotpara terra .
Mandemusy ^/oks honas jieheruateju^
im^eft.
'opinioa contraire à cette (upedlition fen-^'
ledcMic devoir être préférée à cet égard. <
En effet, ilnyapointdefinauxdépenfes
es tombeaux & des pompes funèbres, quand
on eft une fois perfuadé que cela donne de ; ^
i iàtisfiiétion à ceux y dont la mémoire nous ^^^' ^-
Il chère. Les Maufolées, les Pyramides, ^ ^"^
sSphyngcsmême^ & les Obelifques, puii^
ue Bdon prend leurs entaillemens pour des
M» LETTRE CXXXVIL
' BMuqùeadu fepulcre de quelquesRoisd'Egf
pi», ne oootentent iaqiais la vaine paffioa
deceuX) qui en fdn&: touchés. < Il ne fiiffit
nos à ce Morfatque.afiligé dq tr^as de foa
cher Hepheftkm, de fiikte couper fccrin de
tous les chevaux de fk Cour» & de touttsies
hèce6 de chaige, il veut même qi>*OBfafclc
haut des tours, &i]u*on abatte les parapets
de* villes murées,pour leur fîdre en quelque
&9on porter le deuïl de la ïfctte de ce Favoii
Le Inxe n'eft pas moins grand id, quW
•dtiods de la pkis ibkmndle r^oulflance, &
Venus Ubitine, ou £pitj!mbie& Sépulcrale^
n'dk ^ moins- dépenfitere quelquefois que
çelie^ qui préTide àtoute iorte dedilSalatiûDS.
Il y a fi peu d'Epitaphes, quife tieanentdais
une jufte modération., que lltalien en a &«
m de fes proverbeà , lufâfmhgûario im
Efàtaphio. Loilïs Onzième fiit contraint de
feire dianger odlc de Quillaume Chwtier,
Evoqué de Paris, en une bien difféïenie,aui
' contenoit la mauvaifc conduite de « Prto
durant la gUetre dite du Bien public, ou d *
voitanimélesefptits contre le feiwccduRoi
en faveur duDucdeBoœgogne. Etlànsparla
desmagttifiquesfimeraillesqu'Evagoias Spai-
tiaie, & Miltiades Athénien, firent fijrc i
des chevaux vidoricux à la couifc des Jcui
Olympiques
DES SEPULCRES. iij '(
, $
Olympiques , d'autres à des chiens y & Philo^
[bphe Lacydes à ion Qifbn; le peuple Kçy ^
nriâin non content d'avoir rendu le même ^
bonneur à un Corbeau qui le ^luoit ordinal* ^1
remeQ(^ ne fitril pas mourir Ion meurtrier? '
accoriùnt à un fi vil animal ce qull avoit re-
fuie à la mémoire- des Scipions. Je ne dis
rien des Oraifons funèbres, encore plus li-
centieuTes (buvant que fes Ëpitaphes, pour
vous demander feulement la raifondufilence
des Hpagnols en cela ^ ne prononçant jamais
à œque portel'Hiftoire duPréfidcnt de Thou, ^*^ «*«
d'oraifon funet)re en fiiveur dç perfonne. GrfZl!'
Peutètre ferés vous bien aife d'obferverL.^^^*
encoreapnîsPoftel, comme il n'y a que k feu- ^*-**"^'
kRéligioô Chrétienne^ qui demande une teire^'
benitt ik ianélifiée avant quelescorpsy foient
inhumés; dans toutes les autres Religions le
corps mort & enterré étant celui y qui rend
le lieu où il eftmis, iàcré & digne de re-
fpeâ;
Sacrilega hiftis abftinere manus* ^£- c'^-
Clément Alexandrin fait voir à ce pn^K)S>^;''
comme b plupart des Temples delà Gentih-
té étoient de véritables fepulcres, qu'on a-
vdt convertis en ces fuperbes édifices, qui
couvraiait la iiMnteté précédente des Tom*
beaux. Et la Religion a £ut croire de tout
TmeVlLFmn. H
114 LETTRE CXXXVII.
tétas y que naturellemept ces Monuoieos in-
fpirbicnt je ne fai quelle^ vénération > ou mê-
me que leurs Mânes ^ comme l'on parloitau»
trefois, exerçoient leur vengeance fur ceux;
qui vidoient le reipeâ dû à des lieux û pn*
Yilegiés.
Epigr.vèt. Crede\mihiy vites aliquas natUTMfepukm
9KStu. Attrilnêit; titmulosvmdicatumbrafuos.
Ceftfur ce fondement qu'Hérodote couche
entre les folies & les irréligions de Cambyfes,
celled'ouvrirlesplusanctensfepulcrés^ pour
voir ce qui étoit dedans: Et qu'ailleurs cet Hifte-
tien Eût qu'IndathyriusRoi des Scythes répond
encestermesaudefBduRolD^us, qu'àn'e-
toit pas (i preflfé que lui de combattre» suff
qu'il vouloit bien l'avertir pourtsutt, qu'au
cas qu'il en eût tant d'envie , ccMnmeiUe té-
moignoit^ il n'avoit qu'à entvepreadre cb
maltraiterlpsTotebeauxdefesPràl&relïeiBS,
l'aflurant qu'alors il trouveront à. qui parler.
Bref la fainteté de ces lieux étoit (i gnmdo
dans toute Tétenduê du Paganifme» que b
foudre niême de Jupiter ne la pouvoitposdh
minuer. Ainfi le fepulcre du Législateur
Lycurgue, & celui du Poète Euripide, aiaoc
été touchés du tonnere> ces coupsdu Ciel
qu'on pouvoit interpréter à leur ddÀvantagC;
furent pris tout au rebours à leur plus, gian-
ï
DES SEPUJ.CRES. iif
e gloire. Si eft-ce qu'ils font fujets à la
ommuneDeftinee, qui £ulc fiiiir tout cequi.
eu oommeocement, »
Quflttdoqmdem data fimt ipfis quoquefata^^^^
. /epulcris. >•'•• ,
/on a beau le$ entourer d'Amarante, de ^
oubàrb&ou de Sempervive $ pQurfymbole
le perpétuité, & les conftruire aux heures
a vorables félon l'avis des Aftrologues , com- y6ia.it A-
ne le font les Cochinchinois, qui penfent,^^^
ue tout le bonheur des familles dépend delà;
Is n'ont pas plus de privilège que les villes
»itieres, qui ieconvertiirent en des ruines &
sndeslblitudes, magna dvitas^ tnagnàfoUtu*
do. Ileftvraî,qu*onaditd'elles> qu'elles deve* ,
noient enfin, qudquesgrandes qu'eUesfuflen^
des Sepulops d'une extraordinaire étendue,
Magnarum rerum magna fejmlcra vides. lUgrait,
Bt fi le mot Mùmmenhm convient auxTom- 1 ^
beaux ordinaires, à cauTe qu'ils nous portent
au fouvenir de nôtre conditicHi moftelle, quia
mœntmentem; il ne fera pas inolns propre à
ces villes defolées, dont nous parlons, qui
n'obligait pas à des penlees moins morale^
oi moins inffa:uétives«
Mais vous avés eu tort de m'imputer , que
^ ma Lettre des I^ompes funèbres )'ai«
^itporoitre trop d'inclination pour l'inhuma^ ^
H ii
^ifi LETTRE CXXXVIL
tion hors Ses villes que tant de peuples odc
pratiquée. Vous ne l'a vés pas lûé^ rpute eo*
tiere^ fi vous n'y avcs vu, comme je (biimets
en cela le raifonnement 4iumain à rautontc
de . l'Eglife. J'avoue que fans fon uf^ je
«0 défererûis beaucoup à celui de tant de Nsd-
ons, dont j'ai parlé, & même à ce qui s'ob*
Jiurric.4. ferve encore préfentement dans toute Véta^
kiji*€.2û. J^g ^Q ç^^ grands Empires du Turc, &à
^ la Chine, où les Cimetières ne font jamat»
renfermés dans l'endos des villes. Pour es
qui touche le Médecin, qui pour ne.préjudi*
cier à la famé de perfonne ne voulut pas êoe
enterré dansl'Eglife, c'eft une injuitice tou-
te pure de malinterpréter Cbn intention, qu oo
peutfoûtenirtrès louable. Jen'ai pas vûfoDt6
Aament , mais voici cp quecontiq||rEpkà|)bc
qu'un de fes enfàns fit mettre au Qlmeticrede
Saint Etienne. , Simo» Pietreus DoSof Mi*
dicus PariJîenJU^ wpiks^ îfproha^ kkjA
Jiofepehri volmtyy nemortuuscuiquamnocent^
fui vivus omnitus prqfuerat. Ne vouloir cui-
re à perfonne ni vif, ni mort, n'eft pasieufe-
ment de Fhilofophe, il efi de Chrétien; &
le bienheureux François de Sales n'a jamais
témoignéplus de charité envers fon prochain,
qu'enleguantfon corps, qu'il étoitpritd'abao-
donner 9 aux Chirurgiens, pour fervir utile-
DES SEPl/LCRES. 117
aent à leur inftnKHion. Si rinterêt prcnoît
uelquepait^ comme vous le croies^ danstou*
c cette matière^ l'adipn de Galeas Duc àeMatth.
^lîlan doit Me confidérée, qui fit enterrer*^- *^
out vif un Prêtre avec le corps d'un trcpafféjt 7/'
|\i'il n'a voit pas voulu mettre en terre fans ar-
rent. Grâces à Dieu , je ne penfe pas ^ qu'on
puilTe reprocher rien de tel à nôtre Siècle.
Le fujet de cette L.ettre n'eA pas R agréa-;
ble , que je la doive rendre plus longue. Les
plus beaux fepulçres ne le font qu'à demi>y^*
pu/cra femi''pulcra; & quelques fbmptueux
qu'ils foient au dehors^ le dedans n'eft que
pourriture. Il n'y en a point d'ailleurs dont
la magnificence égale celle du Tombeau de
Themîftoclc, à l'honneur de qui Ton dit que.
toute la Grèce feroit fon Mohumeiïf. Quoi-
qu'il enfoit, vous favésbien, que cette ma- .
tiere, toute lugubre qu elle eft, ne laiffcpas
de recevoir en beaucoup de lieux le divertif- ,
fement des fefiins; & afin de vous y donner
quelque recréation., je vous redterai, en fi-
niflant, des vers, qi^i furent faj'ts fur celui, ,
qui ne traitoit jamais fes amis qu'à la mortde
fcs enfans, « .
Eptgr-vet.
Canviva mferi luBuî depofcite multct; l j.
Prandin tôt venient\ fmera qwtfuervït. .
irg LETTRE CXXXVIII.
Cette Epigramtne' dans ibn (èns, auflibiea
que dans (on expreffioh, n'» rien querandeo-
neRomenepuiffe avouâr. -
DU
SAVOIR HUMAIN.
LETTRE CXXXVIIL
MONSIEUR,
J«
e fai bien qut les plus grands hcxnmesont
faît ptofeffion d'apprendre des moindres,
& qu'ils n'ont pas même mépriië quelquefois
le raifonnenient des enfiins. Pourquoi en
auroient-ils uTé autrement^ Yi nous ibnunes
contraints de reconnoitre que les animau^i
tout déndfonnables qu'ils font^ nous ontfoa-
vent fîdt de très importantes leçons. D'ail-
leurs lecélebre Arabe Locman, interroge ptf
les Perfes^ comment il avoitpû devenir fiià*
vant? répondit) queç'avoitétéparlemoiea
des îgnorans en reniarquant leurs &ute& Tant
/
DU SAVOIR HUMAIN. ; 119
il cft vrai que d'une façon ou d'autre les gen$
habiles peuvent tirer profit de la converfation ,
des plus groffiers & des moins illuminés. Si
eft- ce queie ne puis affez admirer, que vous
fbiés centré en CQnteflation réglée avec celui>
dont vous vous plaignes, n'aiant jamais oui
dire , qu'un bon joueur d échecs ait prjs plaifîr
à montrer ce qu'il y favoit, contre ceux, qui
connoi0ent à peine le mou veqient des pièces.
Quel contentement , de difputer avec des per-
fonnes, qui ont naturellement la cervelle pé-
trifiée, puifqu'Epiâete appelle leurraifonne- Aria^lut^^
tncatTH v(njTaiovdbroKi6oû(rivi ou avec quelqu'un J- ^9*
de ces matériels,, qu'il nomme ailleurs ^éçw \
cu(MTi8y fextariumfanguinis: 1 Quand vôtre
adverfâire n^auroit'pas été tout à fait fi Au-
pide que ceux là, vous déviés vous fouve^
nir^ qu'il n'y a rien ordinairement de plus in-
folent, n'y de plus importun, que ces hom-
mes d'étude tardive, qu'Hotace apoftrophe tj.fii.t$.
en ces termes, 0 Jeri ftudiorum. Ciceron.
n'avoit ofé changer le nom^que les Grecs
leur ont donné, quand il ^t à Papyrius Pat-
tus, à^iUÊS^içmitemh(mi$iesfcisquaminfolen'^ ^
tesfint. Mais Auki-Gelie a décrit excellem: £, ;;. cjo.
ment l'incommodité de leur vice d^opfimathie
en parlant ainfii : Qui ah aSo génère vit a detrù
tijam & retorriii ad Hieranm di/cipiinas fe-
H iiiî
lao LETTRE CXXXVIII.
tius^aàeunty fi forte uàèmgamdinaturaj &*
fuhftrgutulifinty oppido quamfiuttt in litteirm^
< rvm oftefitatione inepti^ ^ frwoti. Nous
n'éprouvons que trop fouvent avec dis^mm
la vérité de ce qu'a écrit ce Romain. Je
veux donc croire que vous ignoriés d abord
à qui vous aviés â faire ^ & qu'il vous eilarri*
vé dans, cette méprife comme à Diomede, qui
pcnfant combattre Enée y n'efcrimoit que coq-
tre un phantôme.
Pour vous conibler, je vous dirais qu'à
mon avis il efl encore moins delavant^eux
d'avoir à contefter contre un firanc ignonor,
que contre de certains demi-âvans, quin'oot
que des notions confufes, ou impaifiittes
femblables à celles du Margites d'Homère,
dont la connoiflance s'étendoit fur wieîofini-
té de chofeS) mais qu'il (kvoit. toutes trcs
^.Bkcj. jQgj Cjjj. comme Âriftote l'a fort bien ob-
fervé, beaucoup de peribnnes s'attadpt
plus fortement, & avec plus d'opiniâtreté à
des erreurs^ dont ils font perfuadés, que
' d'autres ne font à ce qu'ils connoKTent avec
toute k certimde , qu'on en peut avoir.^ Nos
foDges, qui nous tranfportent quelquefois fi
. fort, font des preuves évidentes, que nous
fommes touchés également des clû^fes vai-
nes, quand nous les Gcoions, comme decel-
DU SAVOIR HUMAIN. lai
les ) qui ont une véritable exiftence. J'avoue^
que [l'on èfl ordinairement détrompé de ces
rêveries noâumes.par le réveil; mais il fe
trouve des gens pour qui jamais il n'eft jour^
& qui ne quittent de leur vie les imaginations .
obfcures & trompeufes^d'un faux favoir. Ce-
la eA d Qbi;tain, qu'à le bien examiner par in«
duâion^ Ton reconnoitra prèfque toujours^
qu'il n'y a point ^'opinions plus affarément
Êiufles,.que les plus univetlellement crues;
de quoi nous nous fommes aiTez expliqués
ailleurs. Cependant la perfeverance opiniâ*
trede ceux, dont nous parlons leur eft bien
plus honteufe^ qu'à d autres l'aveu d'une i*
gnorance^ qui^nous eilfi naturetloi qu'elle,
mérite par tout d'être excufée. Non emm pa^ -L^fc
rum ccgnojffkj dit excellement Ciceron, fei^^'
in parum cognitofiuhe ^ diu perfeveraffè turpc
eft. Il fera néanmoins toujours plus de ces
demi -favans acariâtres, & entêtés, iro%Km
7pafXftaTCOvr(juot;mçxa7V0t];, nmltartm litte*
rarum colenUs fumos ^ comme parle ThefiEe
dans Euripide j que de fa vans fmceres , où de ^^VP^^'^
dociles ignorans. Si nous ne pouv(»is être
des plus à eflimer parmi ceux 1^, faifons ce
que nous pourrons pour demeurer dans ce
beau milieu, que nous décrit le convive de
Flatoni entre la fâence & l'ignorance^ &
H V
Ii2 LETTRE CXXXIV^
qui confifte à poflederdes opinions finoa cer-
taines, au moins vraiiemblables^ ne les d&
, fendant jamais comme confiantes^ mais.feu-
Jement fur leur probabilité.
Cefl une chofe étrange , que ttnt de mon-
de defirede pafTer pour favant, & qu'il y m
flit (i peu, qui ièfoucie de Tètre véritable-
ment, en fe peinant pour acquérir des coo*
noi(ïances propres à éclairer Ventendemeiit,
ou à re(%fier la volonté. Cela vient uns
doute de ce queims vitay JeJJchùla àifdma^
TSf.ti>l comme s'eh.efl plaint Seneqiie à h fin d'une
defesépftres. Nous ne fongeons qu'à nous
- rendre adroits dans cet an polémique ou guer-
rier de rEcoIe , fans nous fonder de remploier
ferieufement en faveur de la vérité, ou de la
C(Xiduite de nôtre vie. Qui eft le Philofophe
aujourd'hui, non plus que du tems de Cke-
ron, qui exerce fa profeiïion à autre deifein
que pour en faire parade, (ans avoir la mdih
2.TtifqH. dre penfée d'en profiter? Qui difdptinamjkâm
non Qfiefaationemfcientiay fei Ugem vitapit
teti ^iohtemperet ipfe fihiy îf decretisfiàs
pareat? En effet, la vanité, que cet excd-
. lent hommeattribueà PEpicurien Vellehis ea
i.iemt. un autre endroit, nous peut être juflemeot
^^^* reprochée, nihû tam veremur , quam ne iakù
tanaU^dere ifiàeamitr. NôttepIusgnuL
liU SAVOIR HUMAIN. I2|.
de crainte eft de demeurer court, & défaire
connoitre que nous héfitions tant^ foit peu.
Dans toutes nos difputés , & parmi nos plus
ferieufes conférences, nous ne fongeons qu'à
feiré paroitre quelque pointe ou fubtîlité d'ef
prît, plutôt pour obtenir la viiftoire, que
pour nous irittriyre, & pouren drer de Futi-
lité; magis cordi eji non dubitare, ^uàm non
rrrare. Or ce n'éft pas merveille que cela
foit ain(i , puifque nôtre première inditutioa
dépend toute d'Arihote, à qui ce défaut tsfl: .'
imputé préférablement à tous autres^ d'avoir
eu plus de foin d'ipftruire fes difciples à bieti
diiputer^ qu'à bien peniër, & à contenter fi- >
nement de paroles leur adverfaire, qu'à le
lâtisfàire , & foi même par de bonnes r^ons.
Schohe Ariftotelis mos eft curare ut haheant ho- Bac&
minet quad prtmimtient ^ nonquodfehtiattty '^^^i'^
éKere qutmiodofe exp édite âjSUrmando aut ne*
gandoy nonqiiomodofihifatisfacerepoffba. En
effet ,^ quoiqu'il ait bien prouvé la plupart de
fès axiomes. Ton nefàuroit nier, qu'il tCmt
fouvent refuté très mal, &calomnieufemeot)
les autres Philofophes, qu'il vouloit contre-
dire. Cependant nôtre but principal devrait
être d'acquérir par la difpute unefolide do»
drine, capable de donner quelque fadsfaâion
réciproque) & dont chacun fe pût prév^iofr
124 LETTRE CXXXlV.
en la polTedant j puifque la icience n'eft riea
fiins Tufage, ni toutes nos connoiflànccs li
GciTùn. '. nous ne les mettons.en pratique^ wm paran-
, de fié. (Ja/olum notis , fedfrutnia etiamfapUntU efl.
Saos mentir, la paffion que nooobâaot
cela quelques-uns ont témoignée pour ce
Chilofophe, eft tout à &it merveiDeure. £1<
le a paire jufqu'à l'adoradon parmi les Car-
Bw¥^ pocratiens> & les Theodofiens hérétiques.
w».j. Les Théologiens de Cologne le déclarè-
rent depuis préeurfeur de Nôtre ^gneur
m Naturalibuf ^ comme Saint Jean Baptiffeâ
>fer de Crratuitisy tirant un parallèle entre ces deux
van'fex. perTounes, qui nepÛt être reçu fans quelque
Aji/j.»fr. forte d'impiété. Henri de Haffia, Char-
treux, a été tranfporté encore d'un zcletiop
ardent> lors qu'il l'a foûtenu auffi lavant que
. nôtre-premier Percj & George Trapezun-
tin de même dans un livre &it exprès de la
conformité defa doârine avec la ûdnte Ecri-
ture. Macrobe entre les Payens l'a, à ce
qu'il me femble , loue le plus hautement&Ie
plus délicatement de tous, quand il a fiât
fcnipule de lui contredire^ vu que |a Nanire
acquiefçoit vifiblement à toutes Tes maxjmeç
-j^^.^ iVOTf(j^, dit-il, nm affentiriviroy cujus
pwentis nec ipja Natura àijjèntit. Beifgeroa
cemarquedansfonTiatté des Tartares , qu'ils
/
DU SAVOIR rtÛMAIN. i^%
pofTedeift les livres d^Ariftote traduits en kur
langue^ enfeignant avec autant de fournie
fion, qu'on peut faire ici; fadoârine à Sa-*
niftrcand , Uniyeifué du gr^nd Mogol , & à
préfent ville capitale du Roiaume d'Usbeç;
Et nous apprenons de la Réladon d'OIearius^
que les Perlés ont de mêçie toutes lés œuvres
de ce Prince du Lycée , èntpliquées par beau*
coupdeCpInmentateurs Arabes, qui nom-*'
n^ent communément fa Philoibphieile Gobelet
du Monde, avec cette adjtinâion pourtant,
quil n'y faut boire que (obrement^ parce
qu autrement elîe entête & enyvre prcfquc
toujours* Bref on peut dire avec plus dç\vé-i
rite , que Ton n'a fait autrefois d'Homère, que
jamais tous les Empereurs enfemble n'ont fait
tant vivre de ' monde par leurs libéralités^
qu'Ariftote feul par ce qu'il a valu à cpux , qui -
ont été profefieurs de fon fyAeme philofophi-
que. Mais dautantquePythagore^ Platon,
& ces autres anciens originaux de (agçffe &
de^ertu, ontcuauffidesSeâateurs, quire-
cevoient leurs opinions pour des Demonfira-
dons, croiant que leur grande expérience
leur avoit donné une vûë particulière, pour
difcemer mieux que peribnne les principes
d'où fe tirent les raifons & les confequences
fyUogiftiques; les amis du Péripatedfine s'a-
aa^ L E T T R E CXXXVIII,
!vi(crent de les accorder avec ArSftote, fedon-
hant mille peioes^ poitt cela. £a vérité,
Platon & Coi^^ Academip ont eu de pui^
^thletesde leur côté. Sans parler des premiers
Fcres^de TEglife , qui ont prefque tousèéde
' ce nombre, Qperon a toujours préféré Fla-j
tcxià ArifiotÉ. Çt}6 ne veuxquece texte delà
prensiereTufculane) pour juftîfier^ cbmhiea
il étoit prévenu en faveur de celui Û : Entre
vuh^-çulsmalo cumPlattmeyquàm cum àlmkm
, Jentitei^ ajoutant lin peu aprés^ Utemmu-
tionem Plato nuUam cfferret^ vide quiàham
trtbuamy ipfa mitoritate me fnn^triU Por-
phyre donc entre autres compolk fept livres,
où il prétendoit montrer clairemeoty que
Platon & Ariftote n'avoient qu'une mène
penfée, quoique leurs tenues ne fuifent pas
(emblables> & que leur façon ^ s'expliquer
parût différente. Ces livres fe font perdus»
mais ceux de Froçlus^ & de la plûpm des In-
terprètes Grecs d' Arjftote , fuppléent à ce de-
f^^r'M- faut outre que le Cardinal Beflarion a depuis
^'* contribué beaucoup à ce defTein. Aiofi l'on
s ' a voulu encore concilier les opinions deSaiuc
Thomas avec celles de Scot, le Pape Sixte
Quatrième aiant fait un liyre e:iq>rès afin de
montrer^ qu'ils convenoient en même do
ârinei bien que leurs paroles iiÛentcroirele
DU SAVOIR HUMAIN. 127
; tndre. Si &ut - il a vouéer y qu'à le bien
^ idce y tous ces accommodemens , ancien^ ^
nodemes^ font abfoluraent frai^duleux^
ue c!eft trahir la Philofophie que de vou-
. compofer à }'ainiable des iendmeas d'une
ifibk oppoiitioiî. UrhemphilofopkMprê^ ^jjytom.
r, diroit Ciceron , dumcâfteUadefenditiSé
jr paroître ingénieux en faveur de quet
:s particuliers , & en des chofes fi difBci^
' , ou plutôt impoiTibles^ nous abandon-
/ is la finceritîé philoibphique> & nous ap^
:ronsàr\re aux dépens de la vérité, qui ne
, :econnbit preique plus. Je ferai plus har«
il je m'explique en termes étrangers,.
jpl<^aQt le mot de Seneque , «0» pojfum hoc j^ q^^^*
9 àkfre ÉudCdecilianum^ Otriftes ineptiat^
icuU Junt.
Or fi la fdence a reçu beaucoup de préju-
:e d*ùh trop grand attachement à descho-
particulières, & d'une jtrop baffe foûmif* ^^^^^^
m,' dont ceux-là ont ufc, qtiihi unaphi- '
op/Ua quaji tahemaculum vitcefua pofuerunt^
»mme en parle l'Orateur Romain; elle n'a. .
s été moins intereffce par^'autres, quipor- ^ ^
^ de vanité ont &it gloire de prendre des o*
Il ions folitaires, & que perfonne n'eut cûco-
iuivies ni époufées^ Car l'on a remarque Cic. 4. A^
ins tous les filles lettrés, qu'une infinité ^^^ *"'
I2g LETTRE CXXXVIIL
d'efpriEs bot eu rambitiôn de cet ÂntiodHis,
qui abandonna les Âcademiciciis fur Vcfy^
rançe qu'on lui doonoit, que fiufimt bande
apart, ilauroitdesdifdpks^quîponenMeQt
le nom d'Antiocâùeni La ni£me préfom*
pdon apbruévidemmenten ces dernierstems,
où tant de gens voulant pafTer pourNovateun
^&Che& de bande, ontaffeâé, û non d'éta-
blir d^ nouveaux fyflemes, pour le moins
d'en fophifliquer quelqu'un avec denouvesoix
termes > & des dc^nicîons nouvelles ,ppopfes
à couvrir leur deâdo. Quintilieirs'dlpfaBiic
hautement de cette raauvaife ëiçoq d'an-
i)rouIIler les chofes, au lieu de les édairdr,
a.lfi/c.f. quand il dit au ûijet de la Définition; frana»
quoddamut çrbitrorftudium circajcriptans êr-
tium extrtit ^ nihil effdem ver Us quapriarâi-
fuit occupajfet finiendi. En effet towe nou-
veauté > foit de paroles, foit de peniees, ea-
n/^«!r^d* gendre de rd>fcurité, & donne delà peine,
Ï/T t2^- paroiffant d'abord corne dijpmamiA a fmc-
.ta. chioy tenehe aUa vifta^ fetore a fodior&^y d-
marez%^al guftoy Ct ruuidez%a al tattOy filoQ
qu'un Italien moderne s'en eiçplique. Ct
B'efl pas que je veuille condanner toute fixte
de Novateurs, ceux qui (ont Inflaurateurs
des (dences^par le changemdit^ qu'ils y font,
méritent autant d'eftime, qye les autres de
blâme,
DU SAVOIR HUMAIN. 129
l>1âme> lo^ qu'ils ne font que détruire.. Mais
au/Ii ne doit- on pas donner aveuglément Ton
iiiffrage, comme plufieurs font, àtoutefor-
tc de changement, & de nouveauté. Il n'eft
pas des axiomes de la Philofophié comme des
loix civiles, & des contrats, qui fe paffent en-
tre perfbnnes privées; les vieilles maximes^
fondées fur la raifon & fur l'expérience des
anciens, ne font pas obligées -de céder fans
difcemement à celles ^ qui fe préfebtent de
nouveau, & qu'il fcmble même quelquefois,
qu'on voudroit feirepafferavec violence, .ou
du moins avec cabale. • Vous avés connu de
ces Novateurs , qu'on pourroit comparer dans
le delTein qu'ils ont eu à un Roi de la Chine,
qui fit brûler tous les livres de fonEtat, com-
me dangereux & nuifibles, afin qu'aboliffant
la mémoire decè que fes prédedeffeurs aVoient
exécuté, il ne fût parlé que de lui. C'eft
le même Monarque, à ceque nous apprend ^
le Père Martinius dans fa première Décade,
quîfitbâtirla grande muraille, quifeparecet
Empife de h Tartarie. Vousfavés que jene
fuis, ici non plus qu'ailleurs, ni partial, ni
Dogmatique.
TomtVnVirt.n ^
130 L ET T R E CXXXIX.
DES
SCRUPULES DEGRAMMAIRE.
LETTRE CXXXIX.
MONSIEUR,
Vous me demandés aux mêmes temes,
que Ciceron dent à Ton ami Àtdcu%
fonder ofam aUquam epiftolam^ pknam ommum
,,non inodo a£torum^ fed etiam opimomim ma-
rum. Ceft à quoi je fêrois bien êmpâdiéde
fatisfaire, quand j'çn aurais la volonté. La
plupart ^e mes occupations font fi frivoles,
quelles ne peuvent faire de poids 9 &fouveQt
mes meilleures penfêes me paroiffeoc teUes»
que je ferois honteux de vous les expofer à
nud. Ce qu'on vous* a dit de quelques con-
férences philologiques ne mérite pas vôtre
entretien; laiflpns aux Moineaux la chafib
X des Mouches^ & tenons pour aflfuré , que
ces pçtites fubtilités grammaticales , dont l'on
vous a parlé, font plfls capables de nuire à un
efprit, qui a quelque élévation pardeflfus le
DES SCRUPUtES BE GRAMMAIRE. 131
commun , que de Ihi profiter ^ dum comminuù
iur ac debititatur generofa indoles m ijins angU'^
ftias çonjeSa. Ne vous amufés jamais à -de
teHes bs^celles y que quand vous âurés be<
foia de fortir du ferieux pour vous recréer,
hoc âge cum voies nihil agcre; & laiffés bakier
la maifon des Mufes aux Grammairiens, qui
n^en (ont que les Portiers^ ou pour le phisles
Valets de diambre^ pendant qu'en maitre
vous vîfiterés Tes plus beaux appartemens. Si
vous vous arrêtés à toute fcMte de Critiques,
vous trouvères toujours des Ceftius, qui fou-
tiéndrônt, que Ciceron ne parloit pas bjen
Latin, & des Malherbes, qui reprendront
aufii hardiment ^ue ridiculement les plus
beaux vers de iViigile. Mais je veux vous
fidre' voir par un feul exemple lepeu de fruits
qui fe retire fouvent de leurs plus heureufes
corre^ons, puiiqu'ils les appellent aind La
fenteoce du Chevalier Romaiû Laberius felît
ordinairement de la forte,
PrugalHas miferia eji rumoris boni.
Et il la faifoit apparemment prononcer à quel*
que mauvais ménager , qui (e plaifoit à la dé- ^
p^iie. Scaliger crojt avoir trouvé la (eve au
gâteau dans un manufcrit, où le mot inferta
dent la place de miferia^ & foutient que par
confcqupnt Ton doit prononcer:
I JJ
13» LETTRE CXXXIX. ^
Fmgalitas.inferta efi rumoris hmL
pour dire, qu^oa ne fiiuroit donner un plus
bel éloge ()ue celui d'être frugal. Or je de-
mande à Scaliger, pourquoi (on mamifork
doit être tenu meâteur que les auures. Car
celui do'Macrobe, & celui d'ÂuIu*GellelbQt
pour mi/eria; & il a été auf& aifë à un mau-
vais copifte de faire mfertay de mferia^ qu'au
contraire in^m y à&inferta. Unepeutpas
dire d'ailleurs, qu'une de ces deiuc bhiaiès
fcMt plus naturelle ou Latine que Vautre-
Mais il ne iàuroit nier; quelç (ens deai^fSm
ne fbit bien plus beau dans la bouche d*un A-
picius , ou de quelque autre pareil débauché;
Suifevcut moquer de la frugalité, queodui
e inferta , qui ne fait que la priler. Ajoutés
à cela, que cette haute louange attadiée au
terme inferta eft mal appliquée à la Frugafi-
té, qui n'eA qu'une vertu Oeconomique, &
plutôt de femme que d'homme. Céft tout
ce qu'on pourroit prononcer à l'avantage de
la Probité, n'y aiant point de reputadooplos
à eftimer que celle d'être homme de Uen. d
fç devoit fouvenir, que Ciceron louant le
Roi Dejotarus d'être frugal, reconnoitnéan*
moins, que c'eil une vertu privée/ & non
pas éclatante, [ni Roiale.
Cet Auteur célèbre , que vous avés lu de-
DES SfcRUPULÈS DE GRAiVMAïRE 131
puis peu; me firit pitié;, d'être dans une con-*
crainte fi approchante de la gêne^ pourobfer-
rer les moindres régularités; & (jfuand je le
confidere s'amufant à je ne ^i quelles petites,
fleurettes, il me femble que je vois un Her-
cule filer baffement à la quenouille. Mais l'on
appelle aujourd'hui, me repartirès-vous , cet«
œ &çon de s exprimer, écrire de jolies cho*
les. J'en tombe d'accord avec vous., & nous
n'aurons point de différent là deflus , pourvu
que vous vous ibuveniés, qu'il n'y a que des
bijoux & des pouppées , â qui l'attribut ou le
nom de jolies convienne proprement. Les
compofitions des grands hommes rejettent ce
terme comme impropre', & parce qu'ils ne
fongent guéres qu aux bonnes penfécs, ils ne .
regardent les paroles qu'autant qu'elles ont la
vertu de bien expliquer leurs fentimens. Ce •
n'eft pas qu'ils fe plaifent à la barbarie, ni au
mauvais ftyle, mais c'eft qu'ils feroieht bien
fâchés de renverfer l'ordre naturel , & d'aflu-
jettir, comme plufieurs font, ce qu'ils ont à
dice, aux mots choifis, qu'ils veulent em*
ploier , & à d^ certaines cadences de^eriode,
où va tout leur foin & toute leur application.
Nôtre langage doit avoir cela de commun a-
vec nos habits, qu'encore que la propreté y
foit bienféante, Tufage avantageux & la corn- ;
liii
Orau
\
134 LETTRE CXXXIX. ,
modité y doivent principalemefit être mis ea
confidération. C'eft ce. qu'a voulu dire Saint
j4i.Fu^ lerôme par ces termes, aut loquenàtm, ut ve-
riam.. ftitiJuMus^ âut veftimàum ut lojitimur. Le
Père de l'éloquence Romaine s'étoit avant lui
expliqué à peu prés de même fentiment : Res
L^2.Ji acfententiavifi^averhiparienty ^uct/emÊperfa-
tisomatam^quidemviierifoknty fieimfmh
ai funt^ ut entres ipfapeperijfevideatur. Vous
voies qu'il veut^ que les bonnes penfées en-
gendrent les paroles, & non pas que cellçs-
ci aillent au devant & attirent comme par for-
ce les premières. Il a même fouvent décla-
ré, que la néghgence étoit quelquefois un
des grands ornemens de l'orailbn , &4afls u*
ne de Tqs épitre^s il prife celle qulÂttkaslui
avoit écrite fans foin é^iàns ajuflement, trou-
vant dans ce mépris des grâces, qui loi a-
voient plu; Tua iUa horridula mihiy atque in-
compta vîfayiinty Jid talfien erant omata ioc
ipfo qupd omammta neglextrant* Et ut madè-
res ideo olere^ qtda nihil olehant^ videiantur.
Il ûut Imiter ces grands hommes, & les imi-
ter long-tems, & (bigneulèment^ fi Ton
veut devenir inimitable. Une femme More
fut capable d'enfanter une fille aufit belle &
auffi blanche , qu'il y en eût dœs nôtre Euro-
pe , pour avoir eu fouvent la vûë attaché fur
DES SCRUPULES DE GRAMMAIRE. 13^
tm portrait à qui cet enfiintreflemblà. Quand
on fe ptopofe .d*excellens Auteurs à fuivre>
rimaginadon conçoit des idées par&ites, &
Ton apprend à les enfanter telles, qu'ellesmé-
ritent d'être eftimées. Ne craignons pas,
aiant pour nous de fi divins originaux, ce
que peuvent dire de petits c(»iteurs de jolies
àiôfès; Ne GrammaticariMi fuidem calumniaySuafi. 2.
éibomttihutMgnUingeniisfiémovenday hûhelit
iocum. CeSi Seneque, qui dans une de les
Déclamations traite fi mal les dranmiairiens
de ibntems, qui valoient bien ceux du nôtre.
Je vous prie de vous fouvenir comme au .
jnème lieu ou il parle de la forte, il remar-
que auffi l'impertinence d'un de cette prûfef-
fion, qui trouvoit du folœdfine dans une &-
conde parier la plus élégante du monde, ^
infententia 9ptima accufahat iâ qmd erat opti-
mum: Tant il eA confiant, qu'il n'y a point
de fiéde, ou il ne Ce rencontre toujours d'im-
portuns Çenfeiirs, qui fur le prétexte dequd-
que re^le de Gdrammaire, mal établie, pen- \
lent acquerk de la réputation en reprenant ce
qu'ils n'entendent point, pour être fou vent
au deiTus de leurportée. Ne penfés pas que
tout ced aille au mépris de la belle & pure é-
locution. Je l'eflime autant que perfbnne
quand elle efl telle, utnefcias ^ ^^^rumrcso^jiOrgt. .
1 JMJ \
J3€ LETTRE CXXXIX.
roHotti y an verhafenfentiis iUuftrentur , ce que
je me fouviens ayoir été dit par Ciceron à la
gloire de Thucydide. Mais )è maintiens,
qu'il fautfur toqtavoir ^rd à lapenfée^ com-
me à celle à qui toutesies paroles icxit liibor-
données , '& mon opinion e(l encore, que le
Fhilofophe Phavorin avoit raifpn de préferer
réloquence de Lyfias à celle de Platon , fiir
Ml GeU. ce que Jî ex Platonis oratione^verbum idiquod
l^^^c.^. j^p^^^ tmàefve^ atque id commodiffimeJaciaSj
de elegtmtia tantumdetraxeris; fi ex Lyfia^ de
fententia. il prétendoit, que le nKxiadre
mot ôté du texte de Platon pouvoit bien pré-
judicier à fa belle expreffion ^ (ans néanmoins
en gâter le fens fi cela fe âiU)it adroitement;
mais qu'il n'y avoit point d'artifice, qui put
retrancher quelque diofè des compoûtîons de
Lyfias > fans faire un ton notable à la dignité
& à Texcellçnce de fa penfée. Tout ce
qu'on peut prononcer à l'avantage de l'élé-
gance ou de l'ornement du diicours, fa été
par celui, qui pofledoit ces deux chofesau
dernier degré, & qui les aimoit plus que per-
Tonne n'a jamais fait. Voici fa détermina-
r» Oral. tion. Compofite ^ apte fine fenteniiis £arey
infania eft; fententiofe atitevffine vèrhwnm €^
ordiney €?* modù^ infantia. En. vérité, Ta-
mouç de ia profel&on lui a fait pré^per enun
DES SCRUPULES DE GRAMMAIRE. 137
autre enâroit Téloquence verbale, à lapen-
fée toute nuâ^ & qui ne fort point du fdn de
celui^ qui Ta conçue : Eloqui copiofe ^ moâoiMOffic.
prudmteTy meliusefty quam vel acutiffime fine
elofuentiacf^tare ; quodcogitatio infeipfa ver^
titUTy elofuetttia vero compleffitur eos quihij^
cum coammnitiite junBifiimus. jgt néanmoins
cette éloquence prudente^ dont il parle , ne
peut être telle, fans la bonne penfée, & par
ccfllfèquem Ciceron n a voulu dire autre choFe^
fi non, qu'une belle penfée, produite au dehors
avec éloquence, vaut mieux, que celle ^ qui
pour être retenue au dedans fans fe manife*
fter, demeurepar ce moien inutile à tout au*
tre qu'à Ton auteur. Mais hors de cette con-
fidcradon du profit > qui peut accompagner
les belles paroles, il s'en faut tant qu'elles
foient préférables à la bonne penfée^ que
celle dcommefuperieure les rebute quelque-
fois, & leur fubftitué judideufeiment le Ti-
lence: Perfe&oinielleSu deficiunt verba ^ ^^^^td
très bien un Arabe, après avoir écrit, 5ir*'^'. ^*
quemloquacemejfeviderisy df çjus ftultitia cer-^ .
tuseflo. Je finirois par là, fi pour rendre
cette Lettre un peu plus grolTe, afin de vous
complaire;^ je ne m'avifois d'ajouter id quel-
ques petites règles fur le même fujet, à me-
lure qu'elles f&préfenteront[à ma mémoire.
I v
138 LETTRE CXXXK.
Perfonne nignore > que le principal moi
te d'une compoiition ne dépende de la pru
dence de celui qui écrite
H^âi.' ' Scriiem/i re&ejhpere efi & prmcipùim , &
fons.
pr la première prudence efl: de ne rien entre-
prendre au delTus de Tes forces, & de dioillr
toûjourS;Un fujet, dont nous foions pleine-
ment informés. Mais quand Ton a &it choix
avec jugement de la matière qù'cm doit trai-
^ ter> il faut fe fouvenir dans toute l'étendue
d'un ou\arage, que l'on n^écrit que pour être
entendu 9 d'od il refulte néce0àirement, que
la clarté & la netteté en doivent être ifilèpara-
blés. Il y en a qui font tellement perfecutés
de leur propre génie, qu'ils ne croient jamais
écrire bien, s'ils ne le font autrement que les
autres, avec des periphrafes toujours votû-
nés de l'obfcurité. Ils penfent fiûre beau-
coup de s'écarter du grand chemin, quand
ils devroient au même tems s'éloigner du fens
conmiun comme d'une chofe trop populaire.
Et pour ne pas ramper contre itene , ils don-
nent tellement dans le vuide, & s'élèvent fi
haut, qu'on les perd de vû& Cependant
c'éft tomber volontairement dans leplusoon-
dannablede tous les vicésderoraifonsyMBw
dément ta eft ietorquere oratUmemy ad reSéM
IXES SCRUPULES DE GRAMMAIRE* 139
ffè licet; h je ne vois rien de plus à éviter, '
|ue le r^»roche qu'on fit^à Zenon^ quodiu
^JamspofiicoàeRepuUkafcripfiffet. Les ter-
nes de ce l^roverbe d'origine Grecque font
peu honnêtes, mais & fignification eft fort à
eftimer.
Quand Ton écriroit aflez intelligiblement, .
c^eft un autre deiâut très voifm du premier,
de croire, que rien ne peut plaire que ce qui
coûte infiniment, & ijui donne beaucoup de
peine à la plume & à refprit: Gardes- vous
d'une fi miferable penfee,^»; diligentiam putes
facere HH fcribendi dijBfcUltatem. Dites plu-
tôt avec Ovide,
Quod venit.ex facili fatis eft componert^*^^^^'
notis. to€€g, .
£t fouvenés vous, que l'Ours, pour être
long-tems'à polir en léchant, & à former fes
petits, ne leur ôte pas la qualité de très lourds
& de très diffonnes animaux. Il eft de mê-
me des travaux de certains écrivains labo-
rieux. J!en connois, qui abandonneroient
plutôt leur entreprife, que de la continuer
avec fiicilité, ^ui^e inJUentium defcendunt ni- '
mia bene dicendi cuipditaU. Ils fatiguent leur Q^f^ t$,
efprit, & donnent à leur ima^nàtion mÛlcbfi'Cs.
queftions ordinaires, ^ & extraordinaires, fans
fe pouvoir contenter, dum firipta^ Jua for-^*'^**'-
X40 LETTRE CXXXITL
quenty ^ âefingulzs verhis inconfiiktm vemwA
' félon que Seneque l'a fi bien refnréfenté. jt
me veux taire de ceux, qui ccMHpofentdei
livres auffi pénibles que le Chtmc Hébreu,
qui contient ûx cens treize commaodemeas
delaloidesJui&, celui qui Ta (ait, enaûnt
rendu deux cens quarante huit afBrmatiÊ, fur
le nombre prétendu des membres de llioitt-
me» & trois cens fiûxante- cinq negati6> par
4in rapport ridicule, aux jours de Tan. Si je
vousconnois bien, vous n'entreprendrés ja-
mais rien de tel , puifque vous êtes (i deLcat,
que de ne pouvoir fouffrir ni les Anagrammes^
ni les vers rétrogrades, non plus que les A-
croiliches;
Encore que la gloire de l'invention foittrun
prix merveilleux , & qu'elle chatouille extra-
ordinairement des eiprits qui peuvent dire a-
vec Lucrèce,
^^ jiviaPieriJumperagrolocay mUmsate
Tritajaio;
OU bien avec Horaée,
. -rr- luvatimmemorataferentem
^ Ingemiis octtli/gue legiy mamhfffue teseri.
Si ne Êiut-il pas négliger de prendre d'excel-
lens patrcMis à imiter, en fe fouvenaot tou-
jours, quecoDuneiln'yariendepacfidcatt
'monde ) Ton peut, évitant ce qu'ils (ut(i6
DES SCRUPULES DE GRAMMAIRE. 141
noins recommendable , fes furpalTer de quet
^ue façon en les çontrefâifant il arrive peu
léanmoîns, qilW le fklTe avec la fortune jlù
>eintre Sarto, qui rendit fil copie audi eoccel-»
lente que l'original de Raphaël d'Urbin; en
^ffet celui qui ne fait que fuivre^ demeurent
roûjours derrière^ s'il n'a l'ambition de ga«
^ner les devans. Mais le malheur eft bien
plus grand pour ceux, qui fe propofent de
mauvais exemfrfaires. Je connois plus d'un
Auteur. de ce4:ems à qui la difgrace du Fhilo*.
Ibphe Fabianus eft arrivée, lots qu'il Voulut-
former fon Ayle fur celui d'Areliiis Fufcus,
dont il admiroit l'éloquence. Le mauvais -
choix, qi4e fa jeunelTe lui fit £dre en cela^
fut caufe, qu'il eût depuis plus de peine à
perdre, ridée de cette éloquence, qu'il n'en
a voit pris pour l'acquérir; pbts deinde lahoritsen. pra^
impendh ut fimiUtu^fiem ejus effugerety quamfr^- 3.
impenderat ut expriment* ^^^*
Autant qu'une belle imitation eft louable» >
le crime de Plagiaire ^ contre lequel j'ai ft:
fou vent dedamé, eft tout à £dt difFamant«^
Le fuftiom dex^ém;;, ou de larron, que
Mercure comme Dieu du bien dire a reçu,
ne lui a pas été dcHiné pour autorifer defem-
blables larcins,' c'a été feulement pour faire
comprendre qu'un difcours éloquent & pcr-
Ï4Z L Ç T T R E CXXXIX.
fiiafif^ eft capable ée nous fùrprendre^ ^dc!
fe rendre infenfiblenien^ maitre de nos afie-
éHons. En effet, Ton peut dérober à la &-
. ^on des Abeilles, iîins ^re tort à perfbnne ;
; mais le vol de k Foucmi;, qui enlevé le grain
entier, ne dok jamais être imité. Je (ai
tûen, que le cinquième livre des Saturnales
de jVf acrobe. fait voir avec quelle haidieffe
Virgile a pillé ùxc les 6recs la plupart de Ces
Poàie^, & que le fndéme met en évidence
ce qu'il a même volé aux Latins, prenant des
Vers entiers &rodes hemiftiches tantôt i En-
nius ou à Lucrèce, tantôt à Catulle, & à
plufieurs encore, fe parant ainfi des plumes
d'autrui. Il n'y a pourtant point d'exonple
qui puijQTe juftifier un larcin honteux, pnodr
paiement s'il fe fait fur des Auteurs du tems
s'attribuant injuflement & avec impudence
leur, travail & lenr induihie. Pretadre des
Anciens, & faire fbn profit de ce qu'ih onté*
crit, c^eft comme pirater au delà de la L^e;
mais voler ceux de fon fiécle, en s'appro-
priant leurs penfées & leurs produâions,
c'eft tirer lalaineau coin desraës, c'eft ôterles
manteaux fur le Pont- neuf. Jamais Âriflob
ne put fouffrir, qu^on fît auteurde (es livres
de Rhétorique fbn difciple Théodeél^e; ce
qm obligea le maitre à les citer lui même |
\,
>Es scrupules; de grammaire. 143
(inme les Tiens , félon la remarque àe Vale- L.g.c. tf.
Maxime^ Sans mentir, l'efFroriterie eft
tréme de prendre le bien d'autrui de lafor-
y (ans lui en pafTer une petite reconnpif&n*
en le nommant^ & c'dl une chofe éton-
intCj comme en parle Pline Tainé, qu'il fe
3we des gens^ qui aiment oiieux deprehenài
furto^ quam mutuum reddère. fépsi^gnè^Pr^.ai
i les perfonnes vivantes, pour bbferver^-^-'^
Uement après VofEus, que Jules Scaliger^ceiSÎ! i.j.
\ fort repréhenfible, d'avoir &rit mille
lofes, priîes de l'Afrique de Jean Leonfans
mais le citer. Il me feroit aifé de donner
Gfez d'autres exemples femblables, mais ils
ourroient être odieux, & je ne defire offen-
:rperfonne,
Vous avés fait uhe fi belle proyifion de
onnoi^nces^ qu'il n'y auroit point d'appa-
cnce de vous les referver pour vôtre feule fa-
isfaâion, fans les rendre utiles au public, &
o£ë lUre même-, que vous ne le pouvés faire
ans crime. Plus on a reçu de Dieu, plus
>n d\ redévableaux hommes. Et il n'eft pas per«
Dis à ceux, qui ont étévgratifiés du Ciel do
ant de belles lumicfe^^-deies tenir cachées
ans que perfbnne en foit éclairé. Je ne dis
xis ceci pour vous impofer la neceffité de ^
/eus fiitiguer à faire rouler des preflfes d'Im- ^ ,
144 I- E T T R E CXXXIX. .
primerie. Faciendi lUros nuOus ejlfimsy fr
quenfque meditatio camis affliSio eft. L^
clefiafte m'a didé cette leçon il y a loog-tem!
doQt j'ai fait peutêtre alfez mal mon profi
Mais la &brique de. ce Monde que Die
forma (ans peine, & cooune en fe jouaia
û Platon fe l'eftbien imaginé, nous appraui
. qu'on peut en l'imittuitiâke de belles ébck
fims fe travailler trop. Et je fiœ ofliin
qu'une de vos moindres oompofitions, g
profitant beaucoup^ nous fiMi voir la gr&
deur de vôtre génie, comme un petit cacte
exprime fouvent celle d'un Li<Hi, ou Sm
Alexandre. Ce qui viendra de vous ne iw^^
ra pas un amas importun de bagatelles, s^m
Quim.tû.enm pluviaSy ut ait PwJaruSy aquasaMip
Jnf. €. L yy^-^ j^j ^^ g^rgite exundas l'abondante 4 vt
ve fource d'émdition & de jugement, que
vous polTedés, ne peut rien produire deœc-
prifable, ni de chetif, 4^ vous (erés toûioins
reconnoitre, que ce Romain, quiêtotrrar-
Htre du beau langage de (on tems, aearat
fwuifh. Ion d'écrire, neque gêner ofior/piritus vmàtÊteà
nmaty neque conàpere aut edere pertmm anu
pet eft y mfiingentiflitmine litariintmimaJ^i\
Si eft-ce que la trop grande licence de cet
Auteur profane m'oblige à vous faire fouve^
nir de la maxime d'un autre, dont je tiens
DES SCRUPULES DE GRAMMAÏR. ï^f
>ourbertain, que vous ne vous dirpenferés
amais: .
QuoJfacere turpe efl^ dicere ne honeftum ^^^^*
put(i. >
[l fiiut néanmoins excepter de certaines ma-
tières privilègslèeS) comme le font beaucoup -
de celles, dont la PhHbfophie eft obligée de
parler, &oû les mots ont cela de comtnuna-
vcc lalumîere,qu'ilsmettentaujourlcschofes
lesplus fales, fansfefouïllèr deleurimpnreté;
Uneaiïie nette ne fe gâte, nîhefefcartdaKïjbla^i
mais pardes dîfcours phyfiques , à quelque K*»*
bertéquereypreffionles^porté: Oifrinïti vtuà-\
àa ffimidisi Et vous rfîgnorés pas, que tou-l
tes les licences, pour ne pas dire lc5 ordu*'
res, &mt Aiiftôphiine icft rempli, n'empé- ^
choîeàl'^as Saint Jean C](ïryIbftome de met-
tre fàus le cKcvet dé fonfit les Comédies de
ce Pé^e'', recontioiifeilt ingénument, qu'il ^
devoit à la' kâure de fes cfeuvres ce qu'il pof- ^
fedoit d^éloquence. '
J'ai encore à vous dire au fujet des termes^
dont vous vous fervirés , qu'encore qu'on ne
puîflfeévîter-trôp foigneufement & lefolcçcif-
me, & h barbatiej il faut bien s'cmjriÉidir'' .
pourtant ^^ tomber dans dés fcrupules', qui
vous fiiffeàt congédier dé bonnes penfées, de
crainte d*emploier un mot, qui lente un peu
TQm€yn,Part IL K
144 LETTRE CXXXIIL
le tdtoirÀruiger , ou que taotôc raotiqiiiié»
tantôt là nouveauté vous puiÛie rendre fu-
. . fpcÂ. Ceft la règle de tous les grands inu-
très/ que les paroles font fiiboidonnées ou
aQiiietes à la fentenoe, & non pas au coo-
t|:aire;
f^trg.€d. . Senfihus iac ims (res tft nm patwa ) rt-
*• ponas;
& teçés là f deffus pour un oracle la raillerie
d*Atfaenée; exteptis MedkiSy nikiltffè fU^mm
pu Granmaticis fiukiui. Un Ecrivaia td^
V que je vous confidere, fera toujours au del^
fus de certaines petites vétilles^ quiarrèieot
l>eaucoup d'autresgens, fior la créanos, où
' ils vivent d*avoir la plume mieuK tailléeque
peribnne. Ce n'eft pas que je n'înipicoiive
fort une i^orance groffîere de k fittcaOR^
qui eft le nom, que les Latins ositdooaé à
la Grammaire des Grec& Jeiaibiaiqa!da-
^l^j^gufle fit perdre la chaige à. un iKmune^ne
f. ^iJtàfL l*avoit pas écrire correâement; Légats Cm^
• fidarifucctjfotem àtiit^ utruM^ ^ igd^ffc,
cujus manu ixipro ipfifcriftmm4Uikmi^oê9tii.
Et depuis le Pape Honoré TroUiâne pnia
u^, ^l^i^ue de Ton titre, fur ce que p» là
propre oonfef&on il n'avoit jamais appris k
Orammaire« Mais nous parlons id feule-
ment contre la trop gra^e delicatefle de
DES SCRUFpLE^ DE GRAMMAIRE. 14^
ieu3i,quirebiit6ntindifférefflmrâttDus1ester* '
aes y leur qui femblenctant foit peu doutjBUX»
[uoiqu'ils foient abfolumeat necef&irçs, ou
[u moins fort avantageux à l'expreffion d'u*
le bonne pedée. LesJurifcQnfultesoiitar-
èté , qu'U valoit mieux abfoudie dix coupa» '
>Ies , qœ de condanner un innocent. . Ils
ireulent tout au rebours appauvrir nôtre Lan- *
;ue en fiiiiànt périr plutôt dix mots pa£&bles
potur peu qu'ils leur déplaiHi^t,^ que d'en rece-
voir un, quin'âpasjleurfufirage, en&veur
du t>on fens qu'il contient, & fur l'autorité
de celui qui juge à propos de s'en fervir. Il
eft vrai que Scalfgcr a voulu oppofer la Po£-
ûe â la Jurirpnidence> foutenant, qu'il é- '
toit plus expédient de retrancher dix bons
vers d'cm ouvlage , que d'y en laiiObr untiop
bas & trop rampant. Mais outre que (ba
foyifneiitn'efipasapprouvédetout le mond^
il y a bien de la différence entre un mot, &
on vccs; ou plutôt entre la profè, qui ne'ibn-
ge qu'à fe £dte bim entenà'e, fiir tout fi el-
le d% Philofophique, &la PoCfie, qui eA
obligée indi^pen&blement de s'éloigner, du
laags^ vu^aiie, & de parler toujours com«
melesDieuXi . Et puis vous iàvés, que le^
paroles des Lacées vivantes (Changent plus
fouveot que les ari>res ne quittent leurs feull-
Kij
• 148 LETTRE 6XXX1X,
les. Je poarrois rapporter ici plus de ceni
mots qui (b fontperdu^ depuis une cinquamai-
ned'anné^i &iln'yeaapasmoiQsd'tuixes2
qu'on a ÎQtroduits de nouveau, ^qu'oan'eûi
pas (bufferts autrefois. L'éloquence même
Sm.9M4.toute entière varie inceflaounent, Or^o
certam regîdam non hatety cmjketudù iMam ci-
vitatiSy jpèdè nunquam in iodemàm ftetit^ ver-
faty & il fe peut dire, que le Mercuredes
ChymiOe$n*eft point plus volatile, quecdui
des Rhéteurs Toute la Ltto^e Latine pal-
' foit pour barbare dû tems de Plaute en com-
paraifon de la Grecque; ,ce qui lui &it dire
' d'une de Tes Comédies > qu'il avoir prifedu
Grec, & traduite en langage Romain,
/«7H; Pkilemofcripfity PlmOùs vertif iarkni:
Comme il avoit déjà écrit dans le pndogne
âe (on yiJvÈària y
Demophiks Jcripfity Matcus mtit ht-
hure.
Cc;tte même Langue Latine fert néanmaîBS
aujourdliui d'exemple à la plupart des ao-
' très, pour ce qui concerne râeganœ &b
politefTe. Pourquoi donc refufer avec tant
de féverité une diofe licite à ceux, qui vous
reflemblent, lors qu'elle eftaccomp9^;Qéede
quelque utilité manifefte?
La diftinâion que je ^ens de (âirç entn
DES SCRUPULES DE GRAMMAIRE. 149
[*£loquenœ Poétique^ & la Prosaïque, me .
lonvie à vous demander laquelle des deux
/ous tenés h plus ancienne. La parole libre
\ précédé fans doute dans Ibrdre du tems*
2elle qui s'eft afirainte à de certains pieds , & .
à de certaines mèfures. Mais fans confidé-
rer Moyfe , qui a écrit de toutes les deux £a«
çons, la difficulté^ s'il y en a, tombe fur la
feule écriture^ àcaufedece qu'a-dit Apulée
du Précepteur de Pythagofe. PherecyàesSy-
ro exinjula ortundus^ primas verjitiiin nexu repu- & i^^-
Jiato^confcrihere au/us eftpaffivisverhSsJolutobh
^uutuy libéra arntione. Cependant Pline par-
lant de A([ilet, ville capitale dlonie^ aiTurel-fc. s;.
que Cadmus fon dtoien efl l'invrateur de la
proie > prmus pyqfam orntionem ctmâere infli-
fuit. Et Solin fon tranfcripteur le confirme '
en ces termes: Cadmus Mikfitaf primus invé-
mtpTùfa oratiottis difciptisuim. Or Cadmus
étant bien plus ancien que Pherecydes, il faute. 4Ê.
KXoSxt qu'Apulée n'a voulu parler que des é-
critsPhàofophiques, le dernier aiant commen-
cé à mettre en profe ce que ceux de fa profef
fion donnoient avant lui feulement en vers,
tant pour fînriC refpeéler davantage la Philo(b-
phie, qu afin que (es tegies & fes axiome^
fuilent plus fiidies à retenir.
K iij
ifO LETTRE CXL.
DU
GOUVERNEMENT
POLITiqUE,
LETTRE CXI*
MONSIEUR,
Vous regrettés avec rai(bn la perce ^an
grand homme d'Etat; mais vousavés
tort) àcequimefemble, defonderlàde&sles
mauvais prèfages^ que vous faites de toutes
nos affaires, comme ti cette Monarchie devoi:
notablement fouf&ir) parce qu'il n'eft pli';
Je ne le dis pas feulement , pourœ qu'il nV
jamais permis de juger fuiubftrement de k for-
tune d'un Empire; des fbnges de mauvais au
gure furcela aiant été autrefois punis^ con:
me crimes capitamt. Ma penlee va fur
que le Pape Urbain VIIL diibit au Seaetair:
d'un de nos Ambafladeurs, *CAe a dom^'
nm hifogmva altriménte tanto i^egno, pn:
il WÊondo^figQuema m ceria marnera da/e^-
DXJN GOUVERNEMENT POUTIQ. jy»
^/ Void la même imagination qui eft re-
ditfié en ces ternies par Pietro delta Valle^ au
fujet de la Porte du Grand Seigneur ^ & du
mérite de fon premier Vifîr. Dei refto F. S. Lmrs. 41
fi affîeuri^ che in quefta Carte meora^ corne in ^^^^^
tutte k abredel Mtmdo^fivede verificare ûiet^ ^^*
to Ji fuel galant Aiiômo, che pocMjJMo cervetto
haftn a gwemar tuttolmondo ; perche Diojkp^
jptiJcepergUkuomniy ^lecoJe^fai%a.chite
indirimiy dafecaminano heniffimù D*ailleurs
queHevadurance peut- on prendre fur la capa-
dtéd'un homme, fi lesconnoiffiuices généra- ,
raies ncLfenrent de rien fans la particulière,
ni le giaiid fëns/s'il n'eil aidé derexperience^
qui ne quadre guéres avec les chofés fmgu*
ueres,' qu'on voit fe présenter journelle-
ment C'eftpour cela que ceux, qui difcour
rent le mieux du Gouvernement, y font or-
dinairement les plus ineptes, & qu'au con-
traire les moins Éivans, & les^lus indïfcipli-
nables, comme Theniiftode, y reiiffiflent
quelquefois admirablement L*undes.[dus
ignorans de tous les Empereurs fut Trajan,
qui conduifit fort bien l'Empire Romain; &
Néron, 4^1 le penfa perdre, étoit un des plus
lettrés. A la vérité, il (b peut tixMiver det
peifonnes, telles que Perides, à qui la Phi*
lofo^e n'ôte pas le talent, ni TinduArie de
Kiif
,|f» LETTRE CXL,
l^ipnittSQierlesitifairespolidques. Mais après
tout y il fâat que la F<M?mne y contribue beau-
coup du fien, autrement toutes lemrs lumie-
res ^acquifes ne leur ferviront igucres. Le
Lepàh peuple^ qu'ils doivent r^ir n'eft pas moins
fiiir. changeant de faNnàture, queTarture, quifem-
blç porter fon nona y dont Pline dit que les
feuïlleis tournent^ tous les Solftices. Cette
mulptude d^mmesqui le compofent^ font
comme des épis de bled, qui n'ont d'inclioa-
tion, qu'autant que TinconÀance des vents
les porte, & les fait pancher tantôt d'un cot£|
tantôt de l'autre, fit les raifons politiques)
qu'on peut enaploier là deÔus y reiTemhleot à
ces couleurs padâgeres, qui changent par le
.moindre/mouvement Souvent d'ailleurs le
trop d'adreffe, ou la feule réputation d'être
fort habile, portent préjudice. La défiance
. 0^ la jaloufie qu'on prend aifément de ceux,
,qu'on croit fi fins, font, qu'on s'oppoTe da-
l-ihifi. vaneage à tous leurs defleins, & Thucydide
nous apprend qu'en haine d'Alcibiade, doac
le fafte& les intrigues déplaifoient, plufieurs
perfonnes lui étoient contraires aux chofes
jnèmes, qui alloient au bien de la République
Athénienne. Et puis^ ne £iit-on pas, que
généralement parlant,, il y a je ne (ki quel-
le ^talité dans la conduite des Etats^ quileur
DU GOUVERNEMENT POLITIQ^ lyj
Eut trouver leur fiù au montent de leur pliil
baute exaltation^
In fe magna ruuni^ lafis hw/cmimitMreiùP
Crefandi pofuere, modum*
La plus raffinée Politique du monde ne ûu-
roit parer aux coups de cette DeAinée^ qui ,
n'eft autre choie que la rupréme voloûEé do
Dieu. •:-- .
Je vous prie de tenir encore pour cou* ^
ftaat) qu'où la matière n'efl pas entièrement
bien difpoiee à recevoir les formes politique^
les plus fubtils çfprits, ni les plus confom-
mes au maniement des Etats, ne les y pour-
ront îantiais inbroduire; conune au contraire '
elles s'y établlifent d'elles-mêmes & fans pei^
ne, quand touteft préparé à Içs recevoir- C'eft
d'où vint le grand avantage, qu'eut la Répu-
blique Romaine fur la Cartiiaginoilè, parce
que celle-ci étoit fiir fon dedin, dit Polybc^i^^
lors qu'elle eût afËure à la première qui ne
conmiençoit qu' à entrer en vigueur & à pren-
dre Tes forces. Ce qui donna auffi le moien
à Pompée de fubjuguer toute la Judée, ce fut, ^ '• ^ ' •
comnie l'obferve Jofepbe dans fes Antiquités
Judaïques , l'averfion pleine de rancune^ que
ces deux frères Hircanus & Arifiobulus a-
voient réciproquement l'un de l'autre. Cor-
tex vraifemblablemenc n'eût jamais planté kî
K V
• x^ LETTRE ÇXL.
âomhntion Bfpagnole dûs le Nfenque , ûles
âmmofités des hahitahs de Tkfesda contre k;
'Monarque Moceziuna ne ku eu(fent-fiicilkc
fi» emreprife. Et fi la divifion de'deiix fre-
teS) Guafcar Tainé, Se Attabdipt le oadet;
n'eût ouvert^ le mcnen à Fixant déâiie pirv
grés dans le PeitMiy jamais il i^'bûtoCépûièr
feulement à le conquérir 9 oommeilfii, le
Ciel aiant vodu que là caufes (ëcooâes cod*
fpiraflent àfon ddfein. Quaàd dles Gaot ood-
^ traires àûcsprojetS) rien neles peutfiurereùl^
fir; comme au rebours les aiant pour nooi,
les choies mêmes, qui (èmblent nous devoir
accabler, nousfoutitnnettt, akfiiçûadeS|
voûtes, quifubfiflentprindpaleoientpffrin-
dination & par la pente des pierres, quitom*
benrient en ruine fi elles ne fe rencontioieot
à propos. Je m'aUtiens de beaucoup d'ex-
emples modernes Se qui nous toudient de
plus près, pour ne rien dire^ mii peifle dé-
plaire fur ipie matière fi diatounleufè. Tan
y a que lefortatantde puiflanocj & eft fi 1
jnerveilleux en toutes chofes, qu'on a vu,
Uiuim.èït Seneque, des édifices affimms par des
^^l«- tremblemens de terre, & nous (avons des
Gouvememens, qui fe font confoirés par
des foûlevemons & par des defbrdres^ qu'on
pei^at qui les dûfifent abîmer.
DU GOUVERNEMENT POUTIQ;. ij^ç
y ■ ■ ■
Mais permettes - moi de confidérier un pèa
fœptiquemenc, à combien de contradiâiixis .
Ibnt fujettes les plus fubtiles maximes de la
Politique. Je laifle à part toutes celles de
Mâcchiave] , ^qui nous meneroient trop loin,
pour en prendre feulement quelques-unes de*
çà & delà , que je vous propoferai fommaire-
ment. Ne croionsnous pas que le principid
but de cette fdence doit être de faire vivre les
peuples en paix & en repos? Si dft-ce qu'up
Romiain fe ftchoit de voir cefler la guerre Pu-
nique , dont la éh donneroit tant de loifir 0u
peuple, qu^ii en deviendroit moins traitable
& plus infolent; ce que Àpplus Claudius ofii
maintenir, en proférant à toute heure cette
importante fentente, Negothm populo Rama-
no meliusy ^am btiwà committi. L'on mé«
prife communément les Suiflfes comme per-
fonnes Vénales, & qui pour la folde laiffent
fiiire des levées chez eux, expofant librement
leurs vies en faveur de qui plus leur donne:
D'autres les louent, de favoir par cemoien
décharger leur paisiflerile d'une trop grando
abondance de peuple, & des plus remuans,
3ui le compôfent. I^ f hicane & la multitu-
e étrange de procès , qui pullulent (i prodi«
gieufement en France, les fait confidérer
comme une des plus déplorables calamités^
j^is LE T T R E CXL-
rqtii travaille cet Eût: Je vois des perfomies,
: qui les tiennent un aiiuirement néceflbire des
• efprits y qui leur fait déchargerleur hîle& vo
: Aiir leur amertume contre des particaBets, ce
, qu'ils feroient peutêtre (ans cela au préjudice
du public Les Grands, qui «bufeit del'au*
torité) qu'ils tiennent du Souverain, (bot or*
dinairement plus peians à ies fiijecs & plus
\ înfuppàrtables, que tout le rdle de (a domi-
nation; ce qui &it croire que leur mdace»
. pour ne rien dire de pis, devroit être rqxi-
«mée: Il fe trouve des Politiques, qui font
paiTçr ces petits Tyrans pour des Digues oc-
ceilaires, qui s'oppofent aux inondaàms <fes
'peuples preique toujours difpofés à fe muti-
ner, & qui fouvent le feroient, fi leur pre-
mière fureur ne fe brifoiç contre ces hautes
.levées, ce qui les empêche d'aller plus loin.
La plus conimune opinion eft, qu'un Etat ne
dnt vifer qu'à s'aûcroitre, & que & plus gran-
de felidtè, aui& bien que fa gloire, dépendent
de fbn étendue. L'HifloiredesChinoisnousap-
prend, que leur Empire étant bien plus grand
qu'il n'eft, puifqu'outrele Continent ils'èten-
^itparmerdepnis le Japon jufqu'àl'IsledeMa-
dagafcar, où ilrefteencore aveckLanguedes
reftes de leur domination, ils abandonnèrent
volontairemencuneinfinité dePtOvincespour
DU GOUVERNEMENT POLITIQ:. If7
(d vre plus heureufement dans la leur. Les Car^
iiaginois firent autrefois quelque chofe de
femblable. £t Pline fe plaittt quelque pitt'
de l'immenfité ,de la République Romaine,
qui lui étoit tH^ de&vantageule; Ita'ejl pro- j^^ ^^^
fe£io^ magmtttdopopuU-IUmàntpef^idk rkn^ >
vincerfdo vi&ijumus; paremus extemis. Eu
cffet> Toita fi}Ûjours vû^ .quejcs £tats> <qQi
ont voulu iëk-endre trop grands, & n'avoir
point de ôn^ l'ont toûjeurs bientôt trouvée. .
Celui de Macédoine conduit par Philippe , &
par Ipé fils TVËkatidre, 0a^e(!;une .nui|que
bien évidente. . .E( quelqu'un a ofé écrire
depuis peU,^ qQé t'étoit ùfl coup de l'amour
du Ciel envers des peuples, quand il âe don-
noit à leurs Rois que des am^ ordinaires,
parce que refprit d'un Prince conquérant &
qui veut pafler pour Héros, étoit le fléau ac;
coûtumédontilpuniflbklesNations^ qui l'a-
voient irrité. J'ajoute à ce propos» puifque
l'ardQir & le fang botxdlànt dés jeunes^S
narqiies fembb le plus propre à former dfc
ces vades deÛeins<, quefeloalapenfeed^
ancien ^ Ton ne laifle pas de calomnier laptii;^
dence de ceux, qui coomie plus avau«^
dans l'âge paroiflent moins propies àradiqtf i
& à telles entreprifes : Omnis atas in mperw^^^^^
teprihenMur: fenexefi quifpîQmf'mhabilisvi^y^^^^^^
ift LETTRE CXLL
. âawr\ jmmnufiÙÊtfifunif. Fneouréstoute
la Poliaque, vous y trouvères par tout d^
, quoi former de femblables aQtithe&s, & je
fuis fort trooiil^ fi de g^and Doâeur que vous
êtes en cette fisiçuçe, vousneâevepés à lafin
ua «ixoellent Do^teor.
DE
L'IMPOSITION DE
QUELQUES NOMS.
LE T T RE CXU.
y
MO NSI eue;
inourqud fiuit-ilque I9 nom cfooeper
A . foiuie voai donoe de Tavetiion^ /pui^
^oevousavoû^ qu'elle n'a rien d'ailkoR
qui vous deplftfe, nevousajantnonplosja-
iQàfs donné le moindre fu)et de fâcherie? Je
fin bien, qu'on a crû, qu'il y avok de or*
taiiK noms mafenoontreux, oumèmeqniiii*
Ipkoient de mauvaifes indinadonsàceuzqui
B L'IMPOSITION DE QUELQUES &c.if 9
5 pottoicot ^ C'eft fur ce fondement que
iitilius Numatianus a écrit dans fon Idne*
ire,
^NommUns certos cndam deeurren mores^
MaribusanfMtius nçminacirtadari^
Lais à garler raifbnnablement, c'eft ujie
lofe ridicule de croke, qu'un ^mple inot^
Li uxm pasole toute nuc^ telle ^'eUe foit^
uilTeagîrdelaforte^ quand il demeurerûic
enflant, que tout les noms ne (eroient pas
i»tta|res ou fortuits, & qu'il y en auroit .
uelques-uns de naturds comme atâi^és à la
ibftance^des chei(e$, qu'ils, expriment,, de ^
uoi ks pinloTophes ne font pas encore bien
'accord entre eux. L'on peut avouer pour-
knt fsAS.otffenfer la Morale, qu'il fe trouve*
es amnsii ilinftfes dans l'Hifloire, ouûhé*
:Aques dans U Fahle^/ d'Alexandre & de Ce-
ir, de Poo)pée& d'Hercule, qu'on ne iau«
»t gucrasles porter fansavoirrametouchée.
z quelque ambition de les imiter autant qua
on peiK> & fans que nôtre im^ination ne.
ous jette auflkôt dans le d^ir de n'être pas
ig^ indues d'une fi noble appellation. Le
remkr ds ceux, dont je viens de parler» le
eofof iHcn ainfi, quand il dît à celui qui
ortqit le même nom que lui d'Alexandre, Pimm m.
ueceièulnomdevoit le rendre vaillant. Et^^'^^ ^
^ leo LETTRE CXLL
fe vous ferai fouvenîr au fujet du dénia
4 ^ , de robfcrvation ^lie fiiît Diodore Sicilien
qu'Hercule qui fe nommoit Alcée auparavant
fut le premier à qui la Vertu impofâ un nou
V€;au' nom, qui lui fit perdre celui qu'il ténor
dé fes'paf eus : ce fut par la boudie de la Py
liMBe- Aîeiqtf|rie reçût; finôus en croions Apol
ar.arig. lodore. Tant y aqu'oiitre ce que les h^m
' notni donnent de courage à ceux, qui les
ont, Ils font encore un favorable efïet à ïé-
gard dt^ autres, qui leâ entendent proférer.
A peine peut- on croire-, qu'ils aient été mal
impoPés, & jcmè IBuvîèns d'avoir (buvent
oui dire en Efpagne à ce propos, O quehm
nomhre^ nojnrefufnoyo^^efera menés d km-
ire. ' Souvenés ^ vous qutf Céfàr > vôdaot al-
ler combattre un Scîgion en Afrique , prit a-
vec lin* quelque foldac, quî^ portoit fe même
^ *»•. nom , à câulè , dit- Cièn' Caflius, de l'opi-
' nion populaire, que les' ScipionS éKmt
toujours vfddrieux eii ce pals -là. Ceftcc
qui a fait que tant de geès (e font plûs'i cban-
ger de nom , en prenant un autre pim agréa-
ble à leur fantaifie ; ce que Sdetûne- appdle
Je tranfnéminare , • & quelques - \xTis>Jèipfim <i-
ioptate. Si eft-ce que le Pape Paul II. fc
fScha tellement contre des periqnnes, qui de
iqn tems laiflbient ceux du Chrifliioiûnepour
d'autns
œ L^IMPOSmON DE QUELQUES&c. i6i
Tautres plus illuflres paimi les Payens y qu'au
apport de Piadne il imputa le crime dlicre* ^
le à Fomponius La^tus, qui étoit du Collè-
ge des Âbbréviatetirs^ parce que non coû-
tent d'avoir changé le fien de'batême, il
preaoit plaifir â diftribuer de ces noms hérol-
i^ues à beaucoup de Jeunes hommes > qu'il
penlbit par là engager au défir d'acquttir les
vertus des premiers Titulaires^ .
Ce n'eft pas làerveille que ceux, qui ont ;
des noms de difficile prononciation , ou àà
quelque fignification peu Honnête,, en pren*
nent d'autres > qui ne puifTent donner àj^ dé*
goût. Hermoiaus Barbarus changea celui
deReuchlin, qui veut dire fumée, en celui '^^nJ.
de Cajnm d'une terminaifbn plus Latine./ Et ^ '
le même Reuchhn eii ôta un Âleman , qui (t*
gnifie terre noire à fpn difciple , qu'il âppétla
Mdanchthon, par unecQmpofition Grecque
qui'deootc la même chofè. Sans cette con*
fidération l'on prend mêmeplaifir quelquefois
à ce changement: Martin Bucer fe déguifa
(bus le nom de Aretius Felmusi Defiderius;'
EraQnus s'appelloit auparavant Gherardus
Gherardi; leMédecinSans-maliceaima mieux
qu'on le nommât Akatday comme l'on fait
encore dans Paris fa pofterité, que Sommait^
thisi & Janus Nidus Erythrcus, qui m'a-
Tm^yn. Partir. L
Itfa LETTRE CXLI.
éreffe ua de Tes Dialogues ou il traite dellfi-
iloire^ fe nomme à Rome Joanne VtÊtwn
dei Rojffii furquoi je vous renvoie à ce qu'a
curieufement obiervé là deffus Gabriel Nau-
dé.dans (on jugement àes Opufculesd'Augu*
itinusNiphus. L'onaflfure, quelesMafao-
inetaiâ s'entendent plus volontiers nommer
Mululmans^ ce qui veut dire Biencroians, ou
Orthodoxes 9 que Turcs ^ dautant que ce
dernier mot fignifie Bannia; encore que ce-
lui d'Hd>reux en approche fortiâans la figm-
fic^don de paflàgerS) ou étrangers; comme «l
fait encore celui de P^lq^y danscdledTr-
fans ou ^e Vagabons à la mode des Cigoo-
gnes. Mais Ton ne fe Refait pas toéqours^
comme Ton voudroit bien, des notas, qui
ont été donnés. Si ces Locres appellésÛzo-
les à caufe de rinfedion de leurs perionneSy
ou de leur pals, eulTent pu quitter un fi vi-
lain furaom, il y a grande apparence qu'ils
l'eufTent fait. Car encore que Plutarque àass
fcs queflions Grecques doute, fi cette a^
latiôn n'eft poiht une antiphrafe^ à caufe de
la quantité de fleurs, qui parfument leor ta-
ritoire; fi eft-ce que la plus coiiUBune opi-
nion porte qu'on les nomma Ozole^ou^PuaDS,
rapportant cela ou à NefTus, ou au Serpent
Pithon, ou à leurs robes de Chèvres & de
)E t'IMPOSrnON DE QUELQUES &C, i^ffj,
îrehis, qui leur imprimoient une odeur très
leiâgipéable. Nûs hahitans de Canada font
titrés depuis peu en communication avec u-
le NadoQ de ce paîb-là, appellée auOTi des
*iians y vraifemblablement fiir le même fujet*
It les Pères Jefuites y ont le nom de Robes-
loires, quidlce|uidesMelanchlaeniâesAn-^
:ieni.
Mais n'e(l-ce pas une étraiige bizarrerie,
qu'on fe foit abilenu de certains noms par
haine & par abomination, de même qu'on
s'eft donné la loi de n'e&pas prendre quelques
autres, à caufe du grand refpeâ & de Tex-
trcme vénération qu'on leur poitoit. L'Hi-
ftoire ancienne efi pleine d'exemples du pre-
mier genre. Le crime de Marcus Manlius 71^, u^
Capkdlîous, qui fe vouloit ériger en Souve- /. (,
rain, fit arrêter aux Romains qu'aucun de
cette âmille des Manlies ne porteroit plus
l'avantnom de Marcus. Et le malheur de
Marc Antoine donna lieu après (à de&ite à un
Arrètcu Edit femblable, qui defendoità tous ÙiêCaf-
ks Ancoines de prendre ce même avant-nom,-/^ 'J'-
qm eft aujourd'hui fi illuflre dans Venije. ^ .
Les Grecs fireiit ce ou'ils purent pourfuppri^
mer lê nom d'un fcelèrat, qui pour faire par-
ler de^lui feulement avoit mis le j^u au fuper-
be T^nple de Diane d'Ephefe. Et dans ces
L i]
Iff4 LE T T RE CXLL
derniers tems ron a eu la même viCSe à Yé
> Al/ gatd de^ Reuveus d'Ecofle, félon Camdeo
d'un Ravaillac en France) & de quelques au
très furies infernales dont Ton ne Caurd
trop condanner la mémoire en Tabdiflanc
$it vacahJa quoque eorum dêfamata atqm à
mortua cum ip6s viàeantkTy pour ufer des ter
lf.€.z. mes d'Aulu-GeDe en femblable oceafioa
D'un autre côté les noms dllannodius k
^d'Âriilogiton furent fi chers^ & fi revers
dans Athènes^ après qu'ils eurent heoreufe-
ment délivré leur patrie de la tyrannie des R*
fiftrates, que par l'ordonnance exprefle (ies
Aréopagitles il ne fut plus loifible à pbrfonoe
de prendre des noms fi adorables^ bien que
le même Aulu - Gelle femUe refiraindre cette
defenie à ceux, qui étoient de condition 1er-
vile. Quoiqu'il en foit, unG^iblablercTpeâ
efi caufe que depuis Saint Pierre aucun de
ceux, qui ont rempli fon fi^ Q*a voub
prendre fon nom? Sergius Troifiéme quiF^
voit de batême l'aiant changé par humilité
lors qu'il fe vit defiiné à feoir dans la chaire
de ce Prince des Apôtres. C'eft ainfi quedi-
verfes caufes peuvent produire de mêmes ef-
fets ^ . & que de mêmes noms, trouvés tics
beaux en un tems , perdent leur; lufire en ua
autre, & (bmblent changer en un infiaotâé
>e: i-'iMPOsmoN de quelques&c: i«^
attire. Il tCy en a gueces eu de plus beau ^-^
»ar ik unification que celui de Néron, qui "^j^jseiL
h preDok dan^.la tmgùc Sabine d'où il ve Li^cir!
ioit> pour un hohirae courageux & vaillant,
[Cependant le ibdéme des Empereurs Romains
lifEama teBement cet illuftre nom^ que de*
^uis lui Ton n^a pas crû pouvoir mieux jetter
dans la haine publique les plu^ déteftables
Tyrans, qu'en les nommant des Nerons.
NTeft- ce pas la même chofe de celui de Lucifer?
U eft confiant que, conmie il y a eu de
fort t^rréables noms en toutes les Langues,'
tels que celui de Caton en Latin, qui fotteMGir.
domié à Marcus Pondus Prifcus, félon Tob-
fervationdePlutarque, pour (aire compren-,
dreradrelTe, & la vivacité defoaefpritr U
s'en eft trouvé d'autres, qu'on a été con- ,
traint de changer, à caufe de leur vilaine fi-
gmfication. Les Beauharnois d'Orléans, à
ce qu'on dit, en avoient un fort vilain autre*
fois, & il feroit aifé d'en rapporter aflez d'au-
tres, qu'on ne ûuroit pronpnceriàns rougir. ^
L'honnêteté veut, qu'on lesadoudfle^ fifin-
re le peut, & qu'on les change à plus juilc ti- •
trequelesRoipainsnefidfoient les rodes paro-
les detuer , & d'^er la vie, dans leursbondfin-
nacions à mort: IBi fuofue ^[uihus anknadver- ^^^*^'
t€rjtim4ammiti$swKigiefi^ mm dicwa Ocàdcj
Liij ^
fee LETTRE CXLL
^' hùnMcrere^JeJy^eiege^ crudelitfftemimpin
verhomitiùrefubducunt. Mais une infinité do
' noms ont été imporés.pac un pur espace, le
feul hazard en dl le parain^ & comme ik
0 font èvfftrv lioKoyay c'eft en vain qu'on en
Fhitêf. in recherche une origine réglée. Le Bracfan»
^'^* De Calanus fe nonmiôit Sphines^ & pource
, qu'il falâoit tous les Grecs aveclemocIndieQ
Çaiey qui veut dire, Salve, ils le nonuDC-
rçBt Calani». ; Tamerlan fe divertii&iiit au
jeudesEdiçcs, qui lui platfbit fert, 6c j aîam
^Y*^"*- donné un Echec ^Importance qui s'appeDe
"^^*" Sar^icAecnAràbe^ aumêmetems^u'onluiap-
porta la nouvelle de la naiflançe d'un fik, Se
du bâtiment adievê d'une ville ^ il noBuni
fur cela fon fils Saracii^ & ia ville Sûrxlàe.
Ifmael Sophi fut encore plus fiintalqoe de
N donner le nom de Ba|azeth à un pourceau
d'énorme grandeur, pour témoigna fà ha-
> ne contre les Turcs ,^ & le mépris, quil &i>
foit de leur Prince. En effet, fi nous croions
avecraifon, ^quenous obligeons au Batèroe
ceux^ à qui nous faifons porter nôtre no0>
HiftJe & fi les fauva^s de nouveau Monde mie
AntaUi. trompent point de complimenter leurs m&>
en faifant échange de leurs nom, Je en les
troquant enlèmble pour macque de bonne
xorrefpdnd^oe; lioui^ ne pouvait mieux
3E ÛlMPOS^fltON DE QyELQUES&c. 167
nontrer ùl grande animofitç contre Bajazeth^
}ue de donner fon nom à cet in&me am«
Dial. .
Je fiiishomeux de vous avoir jurqu'ici en-
tretetiu de diofes il frivoles; mais, à je bien
prendre, celles^ qui/occupent plus fedrîeu-
[ement en apparence, ne font-elles pas le
plus ibuvent pleines de vanité^ En vérité, il
y en a peu qu'on puifTe dire exemtes de ce
de&ut, & ft vous exceptés celles, qui nous
peuvent rendre meilleurs, comme faifoit
Socrate, tout le relie vous paroitrâ égale-
ment digne do mépris* Aprè$ tout néan* ,
moins Ton ne (auroit nier, qu'irn'y ait des .
nomsi dont la feule prononciation a^ caufé
qud^dbis d'étranges événemens. L'Hi-
ftoim de la guerre de Grenade , , qui fe fit en jikiMo. A
mil cinq cens foixante dix> nous apprend, 4t*
qu'un Général d'amiée, aiant appelle fort
haut un Trompette éloigné , qui fe nommoit.
Santiago^ Ton crût que c'étoit le mot pour
combattre , ce qui fit perdre vifiblemént la ba-
taille. Ces petites obfervations n'empêchent
pas pourtant, qu'on ne doive juger l'atten-
tion de beaucoup de gens aflez ridicule , qui
fiins &ire grand cais dés chofes, n'occupent
leur efprittju'à pefer les paroles, qu^ils exa-
minent avec trc^d^fcrupule. Vousn'igao--
L ui|
1C8 LETTRE CXLI.
rés pas Paverfion qU'en plus d'ua lieu fai tè-
moigné d'avoir pour cette sorte de curioûté.!
En effet) la feâe des Réaux vaut incompara-
bleitient mieux à ceté^rd quecelle des No-
minaux. Il eft beaucoup plus à propos de
s^arrêter aux chofes qu'à leur appdlation. £r
bien qu'il foit befoiq quelquefois/ de diAio*
gucTcntcc jus vert, ScFerjus; entre le Tro-
c\ï\ix{ut Diarhodon^ & celui de Rofis; emre
leucachantûy êc ackanta leuce; ou qudques
autres femblables félon robfervation de Jaoo
bus Sylvius fur le troifiéme livre de Mefué,
qsii eA des Antidotes: Si eft- qu'il fiiut tou-
* jours en revenir ' à l'uTage des grands au-
teurs, qui refont inéeflamment moqués de
ceux, qui donnaient troj^ de tenais à exami-
ner les mots, lors qu'on fe peut aflez fidreea-
tendre (ans tant les éplucher. Galien s'cftad-
mirablement expliqué là deflus dans le «xt
viéme chapitre du quatrième livre de llJiàge
des parties, au fujet du Péritoine. LesuoS)
^t-il, le nomment une membrane ^ &les
autres une tunique, mais qu'on Fa^Uc
comme Toti voudra, je me rirai toute ou
vie de ceux, qui confument miferablemeoc
le tems fur de telless conteAations. No$ 9xt
cicns, que je veuximitçr, ajoute- 1- il, né-
toient pas fi de loifVj Quosnosfkoquefe^
)E L'IMPOSItlOM tE (^JELQUES &c. 169
es a vann quiiem in nùmirtihus garrulitatedi/ci^
^ernus. Il étoit fi ennemi de cette fuperfli^
ion des didtions^ qu'en parlant du Foie au
ihapitre treizième du même livre ^ il s^ab-
tient d'une appellation doUteufe en ces te^
neS) lis inveftigandum relinquoy qui in nomini-
tibus tantumftmt ingeniofi^» in iifque omne tem*
ms vitafua conterunt^ perinde acfi non poffent
tpHora^quamplurimarequirerey rapportant en*
fuite ravis de Platon^ Nos ditioresjapientiaaâ
feneftutem perventuros^ fi nomina neglexeri'
mus. Je nedoîs donc pas être plus long, quand
je pourrais m'^endre ici davantage. Vous
auriés tort d'ailleurs d'exiger de moi de plus
amples lettres, connoiiTant,^ qu'il n'y a point
de nom, qui me convient mieux que celui
d'Amdius, jamais ce Philofophe Grec n'aianc > \
été fi n^ligent ni fi pareâcux que mon Et
fans vous importuner, comme plufieurs£bnt»
de mes infirmités, je vous dirai de plus que
je pourrois préfencemcnt dilputer à ce Roi de ,
CaftiUe Henri Troiliéme le fumom de Fale-Mmwr.
tudinairei ou à San(%us Roi de Bifcaie celui
de Reclus y tant je m'écarte du grand monde> & ^
par confequent des mçiens de vous faire fa^
voir les nouvelles qui s'y débitent ^
" L ^
IT^o LETTRE eXLII.
d;é
LA COUTUME.
LETTRE CXLIÎ.
E
MONSIEVR,
^ncore que le.Droil: Canon dKb proâie-
ment qu^il ft'y ft point de coûnime fi
pukTammeht établie^ qui ne dcrive céder à
la vérité & à h raifon, fi elles lui ^fout oooinuh
Jn Decr. ^^î FtritaH €^ rationi cchjueh^^ efi jwftw-
difi.Canc. nendai Et quoi qu'ÂriAote au chapitre huit^
foa. i. r^Q jy iecond livrede fes Politiques drfagoc,
t]ué c'eA fe tromper fort de s'accon^modercel-
lement â l'antiquité & à Tulâge, que nous
nous écartions en leur confidèratioii des dio-
fesraironnables; puifqu'apparenuneDt les au-
teurs des plus anciennes coutumes croient,
comme yjjyevâç, ou Ttrrigmes qu^ils fe di-
foient, des hommes â*és grofliers & à demi
idiots r à I-autorité & aux conftitucioos dequi
. par confequentil feroit extrêmement ahfurde
de trop déférer: Si cid ce que la coutume en
DE LA COtJTUME. 171
outeschofeseftftpuil&nte, &fep]aitâe9Cf
n^cer fiir nous un empiré fi tyraniïique, qu'à
>einc feloQ le mot de Laberius peut- on jrt^
nais corriger ce qu'elle a une fois étab]i>
^gre repenias quùd finis cùnjuefcere. , ^
Seneque ne f6 i^aint donc pas à tort de ce quA
chacun règle fa vie plutôt fur Péxemplë de^ .
Euitres, que fur ce que pourroit préfcrirc I*
raifbn > que nous faifbns par ce moien céder
preique toujours à la coutume, quelque bi-
zarre & quelque injufte qu'elle foit; bAercau- V- '^y*
fasmalcrmnnoftrorumeft, quodvtviwusaiex-
tmplal nec raticne cùmfonwmr^fedcmjuetudine
ahJucmmr. Ilacertesraifon^ ce m^vais ufage
fidtun des plus grands maux de la vie, parce
qu'il n'y a point de defordre, qui ne pafTe pour
bon uns l'examiner^ & qui ne s'établifTe fans
répugnance, depuis qu'étant devenu à lamo* ,
de il s'eft rendu commun; ReSi apuâ nos l<h
cum tenet error , ubi puMicus faShts efi. Or
parce que Tentreprife de changer les coûm-
mes établies de tems immémorial^ & que
Ton appelle invétérées, n'eft pas celle d'un
homme fage, qui en s'accommodant douces
ment â tout fetx)ntente d'avoir ia conduite
particdiere, laifiant aux fous le*de(fein de
reformer t0i}t le monde: Il &ut que la pru-
dence humaine fe contente de s'oppofer tour
17» LETTRE CXLIL
ÎOitf$> «uuhc, qu'UluirerapoiOMe» à ¥m
iroduâioQ des coutumes dénifimiu^des, i
q^e le boa Sens tie iauroit approuver. Ceîi
\ lui peut reûflir d'autant plus aiiemeitt> qui
toufôs choies pardflent foibles dans Iran
(cooMneaceniens, &quelesaphocifiiiesdcii
Morale tondeanetit en oàa avec ceux de h
t^hyfique. Les ner& ibnt mous au Ibrtir du
cerveau. Se ils n^acquierent leur ooofiftence,
leur dureté , & leurs fc^ce, qu*en s^'encbi-
. gnant; comme Galien l'a fcut bien regoaiqur
au feptieme livre de l'Emploi des parties ibr
la Qa du chapitre quatorzième: Etilmefou-
vient qu'ApuIçefkvorife ma penlëe endes cer-
mFlcr. mes affez confidérables, Nec fMtdpum <»
nimn eft qwâpoffit in primordiojid perfiàjci
ommbus ferme aute tfkfpn rudimeîOum^ q9jm
reiexperimentum. Mais après cette teofinve^
& que l'on s'eft déclaré là delTus, il £iutceâer
à labus s'il eft plus fort que;iôtre.c^xiritioo,
' kiâer régner celle que Kndare a irammce h
Reine ablbluede toutes chofes, Monmmtà-
um Regemj &fèfouvenir> que les Iui& ac-
coutumés aux aulx, &aux oigncMisd'Egypte*
les regrettdent dans le delèrt, nonobibot
Filment d'une manne, qui anuprenoît tou-
te Ibrte de goût.
L'on demande d'où peut procéder cette
.DELA COUTUME. 1^3
grande puîffance des Coâtunaié^, ijuî txetr
cent, fur tout dans la Morâkf, un empire ft
abfolu, que toutes îiosacSionS'auffi bien que
nos voibntés fcmblent leur être foûmifes. En
effet, qui cft ce qui fe peut dire exemt de
leur tyrannie? '
Gravi ffîmum ifi imperhm con/uetudims; tàherius»
Et Ton reconnoit tous les jours, qu'il n'y ^i
rien de fi extravagant, ni de fi ridicule felon^
nosmœiifs, que la coutume ne ftffe trouver
beau en quelque partie du monde , qui ne s'é^
tonne pas moins de nos façons de faire, que
nous des fiennes.\ Jean Léon fait, voir desLf./^r.
Numidiéns, qui tiennent leur bouche cou-
verte, ne la cachant pas miôins foig^neufe-
ment que Ton fait ailleurs le derrière, & je
vous ai fi fouvent entretenu de femÛables
obfervations, que je ferois confcience de
porter plus loin une induâion, que tant d'e- •
xemples peuvent former. Tant y a que fans
même qu'il intervienne aucune opfération de
TEntendement, nous avons naturellement u-
ne fi gratide propenfion à faire les choiips ac-
coutumées, qu'Ariftote n'a pas fait diffiailté
d'attribuer le domiir prefque continuel des
enfans nouyeau-nés àce qu'us nèfaifoient pref>
que autre dioie que dormir dans le ventre de
leurs mères, & cette raifonfi vulgaire qu'elle
IJ4 tETTRE CXLIL
paroilfe, ne jkii a pas déplu au premier dmfê\
tre du dn^iéme livre de la Genéradon desa^
nsmauir. Cen'eftdpncpasiaiisrfu)e(quliip-
pocfats attribué tant à la Coutume^ ^'ilpré-
^^^^\fert en deux aphorifines différens des choièi
^^ ^*' peu louables quand Ton y a pris habitude, i
d'auores meilleures en(c», mais qui ne nous
font pas fi Ëimiliertis. Galien marchant fur
fespas a nommé la Coutume uneiecondena-
ture^ adveiititùm natmram. EtfinousTOCh
Ions contempler avec Seneque les peuples
qui vivent, à ce qui nous femble^ leplusmifer»-
blement, & dont toutes les façons de fe gouvcr*
fier nous peuvent paroitre les plus infuppona-
bles, nous trouverons dans un ierieux exs-
men, quelles mêmçs chofes, qui nqasfoot
avoir pitié d'eux» oompofent leur felkhé, k
que l'ufiige leur a rendu plaiiant tout ce que
OfProo. nous îugions d'abord intolérable. Mifmti*
*V-^ himdentur? nihU miferum efi^ quodinmatih
ram, confiittudo perduxài paulatm emm uJu-
ptatifuttty qu^ neceffitate cœptrunt. Que 11
la coutume adoucit & dimjnuë le niai, eiie
ai^;mente le bien fans doute, & c'eft ce qui
nous doit rendre plus enclins i le iuivre, «k
àprifer tout ce que d'abord laraifonnousdiâe
pour le mieiur* Un ancien dondoit li àd-
• lus ce précepte de Morale, qu'on* fit fèufe^
RE LA COUTUME. 17^
Dent choix par difcoUrs dé la meilleure voie
fu façon de vivre> parée qu'à la longue eUe
te pouvoir manquer de nous rçuiTir douc^ Se -
icile. . '
Toutes ces confidéradons peuvent favori-
br les bonnes & louables coutumes , qui ne .
hoquent ni la raifon^ ni les mœurs > qiie
hacun* approuve, & qu'on doit erabrafler
[autant plus volontiers^ qu'en vain l'on con*
efteroit contre leur établiÔement, & qu'il y
luroitmêmedei'extfavaganceàleÊiire. Ce- '
)endaht l'homme d'ailleurs a une pente fina-
urelleau changement , que tout ce que la '
^ablea dit des Vertuames, & des Proteesf
)u la Phyfique des Chameleons, des Poly*
)es, & des Tarandes ne (auroit exprimer
on inhabilité. Diofcorideécrit des fleursdu '• 4-^* '/•*
Tripolium, qu'elles changent de couleurtrois
bislejour^ Mane candidij meridie purpura^
eropumceicê^Jfidunturi Ce que je me fou*
nms d'avoir lu auffi, dans Antigonus Cary?
bus y avec feulement un peu de di verfité fiic
es coulçujrs , Mettant le jaune pour la demie-
c , Ter una die cobrem matât Tripolium^ ait-'
^uando aSfUSy alifuando pfmiceuSy aliquand^
"ilvus. Mais encore ces mutations de çqu-
eur, toutes merveilleufes qu'eliesparoiffent
n cette plante, font pour le moins r^léesi^ ,
IJ4 tETTRE CXLIL
paroiffe) ne jhii a pas déplu au premier dbs^
tre du dnquiéme livre de la Genéntion desa-
nimauir. Cen'eftdoncpasfaDsrfu}etqu'Hip-
pocratsattribuôtantàlaGoûtume^ qu'il pré*
&^.tf;iA. £çj.ç ç^ jçyx aphorifines différens des chofes
^^' ^^' peu louables quand l'on y a prs habitude, i
d'auares meilleures e&Ic», mais qui ne nous
font pas fi familieress. Galien marchùit fur
fespas a nommé la Coutume unefecoodena-
lure^ adventitùm niOvram. EtfinousTOih
Ions contempler avec Seneque les peupIcS)
qui viyent^àcequinousfemble^ leplusmifera-
blement, & dont toutes les façons de fe gouver-
ner Qous peuvent paroitre les plus infupporta-
bles> nous trouverons dans un ferieux exa-
men, que j les mêmçs chofes, qui nous foat
avoir pitié d'eu^, oon^ofent leur félicité, k
que l'ufiige leiu: a rendu plaiiant tout ce que
DtProv. nous îugionsd*abord intolérable. Afiferiti-
^V-4- BivUentur? nihU n^ferum efi^ quodinstà^
ram, ctmjketudo perduxit: pmdatim emm vok-
. ptatijmty qua neceffitate cœperunt. Quefi
la coutume adoucit & dim|nue le làal, elle
augmente le bien fans doute , & c'eft ce qui
nous doit rendre plus enclins à le jSiîvre, k
àprifer tout ce que d'abord laraifonnousdiâe
pour 1b mieuir. Un ancien dontioit là del*
• fus ce précepte de Morale, qu'on-fit feul^
nE LACbUt'UME. 17c
îieDt dnœc par difcoUrsdé la mdlleuK voifr
}u façon de vivre^ parce qu'à la longue elle
le pouvoir manquer de nous rçuiiir dou<^ & ^
acile. . -
Toutes ces coiifidérations peuvent favori-
kr les bonnes & louables coutumes, qui ne .
::hoquent ni la raifon, ni les mœuts> que
::hacun.' approuve, & qu'on doit erabrafler
Tautant plus volontiers, qu'en vain l'on con^
tefteroit contre leur établiflement, & qu'il y
mroitmêmedei'extfavaganceàleÊiire. Ce- • «
pendant l'homme d'ailleurs a une pente fma-
Mirelleau changement, que tout ce que la '
Fable a dit des Vertumnes, Se des Protces;
DU la Phyfique des Chameleons, des Poly-
pes, & des Taraudes ne (auroit exprimer
ioninftabilité* Diofcorideécrit des fleursdu '- 4 <^* '?•'
Iripolium, qu'elles changent de couleurtrois
fois le jour, Mane candidi^ meridie purpurei^
^ero pumcei cêijjbiduntur ;. Ce que je me fou*
tdens d'avoir lu aufli. dans Antigonus Cary-
lius , avec feulement un peu de diverfité iiic
es couleurs , Mettant le jaune pour la demie*
c, Ter wm die coiorem mutât TripoKum^ ait-
imido a&uSy alifuando pyniceus^ aliquandot
^vus. Mais encore ces mutations dic cou^
^ur, toutes merveilleufes qu'ellesparoiffeiit
m cette plante, font pour le moins réglées.
. 1^6 LETTRE CXUL
& eHes ont toûjouis leurs périodes certamcs,
fto lieu que Ternit humain a fes variétés noQ
feulement plus firequentes^ mas (i. Ton j
prend bien garde beaucoup plus deiordcih
nées que tout ce qu'on lui voudcoît cèmpa-
rer« Si eft-ce que nous n'avons rien, qui
nous afTure tant de la^nne affiettè d'urc a-
me confirmée dans le bel ufage de la niiœ.
' que de vouloir toujours une même chofe, ou
ne la vouloir pas, & d'être inébranlable en
«cette pofture. Je laiflfe à part;^ ditadmind^fe^
' * , ment le Philofbphe Morale toutes les autres
définitions de la fagefie humaine, pour tnc
Senecep. contenter de celle -ci, quiJ ejlfapieMia? fm-
^' per idem veUe atque idem noUe: Et il en recd
cette raiibn convaincante, p^rcequ il n'y aque
ce qui e(l félon la droiteraifoq, quipuifiefàâi-
reentouttems, NmpoteftadquamfewÊfai^
J^P'H' dempiacere^ nifire&um. Quefi, ajoute t-
il dans une autre épitre, l'erreor oommuio
& le mauvais exemple de ceu^, que nousfit-
quentons, nous ébranlent qudqu^is, k
nous (ont perdre cet heureux pofte, le dcr*
nier trait de la fagefle confi(b àferedreiTer
fur ce, premier modèle delà laiibn que nous
tenons de la Nature , ou pour mieux dire de
Dieu, qui en eftle maitre, afin de demeu-
rer fermés & fans varier dans nôtre première
DE LA COUTUME. 177
k (ans varier dans nôtre première &. avanta*
reufe affiette. Hac eft enimfapientia^ inna-
urrim converti y & eo reftitui unde publicus f r-
'or expulerit. Sans mentir c'eft une chofe
nerveillcufement honteufe y & qui peut fai-
re rougir les moins feoTibles à la pudeur,^
»'ils y font quelque peu de réflexion, que
nous tenions à une (i grande injure d'être dé*
mentis par qui que ce (bit, & que nous nous dé*
mentions nous mêmes à toutes heures par
tant d'aâions, qui fe choquent, & par tant
de fentimens, qui fe détruiient les uns les
autres. Mais, me dires- vous, ne faites-
vous pas profeffion vous même, de n&
vous attacher à aucune opinion fiinféparable-
ment, que vous ne foies prêt de rabandon-
ner auffitôt qu'une autre vous paroitra vrai-
femblable? Je Tavouô, & fi je prétens ne
faire rien en cela qui contrcdife les maximes
de Seneque, parce qu'elles ne condannent
que rinconfiance dcraifonnable, impetueu-
fe, & qui s'exécute Iknsdifcours. Pour moi
ne changeant point d'objet, & la vralfcmblan* .
ce au defautdu vrai , me fervant de Cynofu-
re, je conferve toujours une même volonté de
la fuivf e. La yéritc , qu'elle me repréfente,
& qui efl éternelle, ne peut être abandonnée
fans donner dans le faux, & tout ce qui eft
, TomeVn.P0rt.IL M
178^ XETTRE CXLIL
nouveau, félon cet cnviiàgemem & cette fii-
ton de concevoir, lui doit être contraire.
Ry a pourtant des nouveautés, non*pasabfb-
lues, mais eu égard à nous,' qu'on peut Ha-
vre innocemment, & fans bielTer cette fu-
préme & première vérité, parce qu'on Ta
toujours dans refprit, & qu'on ne s'en é-
C9rte. qu'autant qu'elle fe plaît à fe retirer
Ténebrasquelquefois dans des ténèbres ii épaifles,
tibSîiJTq"^ notre fôible vue ne les fauroît pénétrer.
Aiuin. Je ne fai comment je me fuis enfoncé dans
cette moralité, mais je vous alTure, que
quand le devoir m'a fait prendre ja ^ume
pour vous récrire, je ne favois ni par où
commencer, ni beaucoup moins par oti /e
' pourrois finir. .
)K ^ ^ i7f
ÇELAPOEiSIE.
/
LETTRE -CXLIII.
Je fuis de vôtre fentiment, & je préférerai
toujours une Po&fie agréable, quelqye
Ubertéqu'elleprenne, à cellequi pour obfprver
trop exaâement toutes les r^les de Tart, pê-
ne plutôt Tefprit qu'elle ne le contenta ^ Il
en eft comme des Feftins, ou le goût do
ceux, que Ton-traite eft plus^confidérable,
que tout ce que le Cuifinier peut dire en fa-
veur de fesfaufes,
Ccmafercida noflrce
MaUem convivis fuam placuiffè cocit»
Nous avons en cela pour nous Homère mê-
me, qui félon robfcrvation de Plutarque ne
fit pas difficulté de laifler le premier vers de ï>'>r?f.
fon Iliade defeAueux en la quantité, qu'il y *"''*
bleflfe en trois (à^ns différentes, &~qui en
parlant de Ceres, comme Didymus a rcmai;*
que, aima mieux emploier unvers d*Orphée
>t ii '
180 LETTRE <;XL1IL
âufli liceûtîeux, qup de fc mêler de le corri
ger. Ceux d'Apollon avoient de pareils de
Ç^^^ùixits dans la plupart de fes Oracles, & roa
riK. peut ajouter fur ce fujet, que l'Eglifè ea
chante, tous les jours qui ne font pas phn
corrects,.
. GrammatkaslegespîerU9ttjiùEcclefiaJpermt.
L'amour poAr la liberté eft fi nàturdle> que
je m'étonne de ceux, qui tous les jours is-
vcntent de nouvelles entraves, pour le Êdre
de la peine, fur tout à Pégard de hoS rîmes,
qu'ils veulent rendre fi riches, les appel-
lant ainfi, qu'on y voit (buvent unc.trcs
grande pauvrrté de fens, ou du moins une
gêné & une contrainte de penlées qui 6it pi-
tié , & qui travaille même leur Lefteur. Car,
quant aux nombres, & à la quantité» que
les Grecs & les Latins ont voulu obicrver
dans leurs Poèmes, Ton peut dire quils ocr
trouvé par le moieil des accens ditfërens une î
. ^ certaine harmonie, qui non contente dccha-j
touiller l'oreille, pénètre jufqu'à l'efprit oi,
elle eft entendue avec plaifir comme étant lut
Oic.^.âi même tout harmonieux • Nihileji tamc9\
^^' gnatùi7tmentibusnoftriSy qunmwuneri^ atfÀ
voces. Mais pour ce qui cft des rimes, qu
compolènt la figure que les Rhéteurs Domt
^nent OmoioteUvte^ ou finiflant d'un nicmfl
DE tA POESIE. ] IBX
Hi <» il faut avouer j qu'elles âégqptent à la
)ngue3 & qu'il fè voit peu de grands ouvra*
es en langue vulgaire, qui n'ennuient par
i merveilleufement; ce ^ui eA d'un très
;rând defavantage à nôtre Poéfiel L'on
leut donc dire que ceux, qui veulent établir
tes loix trop aufleres en cette partie, tâchent
fintroduire dans le temple des Mufes unefu^^
)cr{lidon fort préjudiciable,, La rime d'un
bonnet ou d'une Bpigramme, efl plus tôle-
rable; mais celle d'une grande pièce fiitigue
Il étrangement,, qu'il n'y a prefque point de
leclure plus pénible. Peutétre que les vers
rimes de ces Indiens, dont parle le Père Jar- l.t.kifi.c,é^<
rie 3 qui font chacun de foixante douze fylla-
bes, ne lafTent pas tant à caufe de leur éten-
due, ^ui rend leur cadence moins importu-
ne, & moins fenfible. Je ne ûii que Vous
dire de celle des Arabes, fmon qu'au rapport de
Jean Léon leur poëfie eft rîmée comme ccllci.i.<t^-
de toutes' les Langues modernes. Il eft vrai
que Vincent le Blanc affure que les Poètes du
Pérou qu'il appelle Haravec^ c'eft à dire in- »/'*^-'-'*
venteurSj ou Trotmerres pour parler à la
Provençale, failbiont bien leurs vcrs'mefu-
rc8, mais qu'ils étoient fans rime, à quoi
s'accorde Garcilaflb de la Vega dans fon Hi-/.«* ^- ^-^
ftoire des Incas,& ficela eft; je tiens, que leur
M iij
x8î LETTRE CXLIII.
\ •
Po&fie eft d'autant plus à eflimer, qu^dle 2
l'avantage de rancienne Grecque & Romaine
fur la nôtre, & fur celle des vers Léonins,
que le fiécle fcul d'ignorance a produits.
Ce qtxb je viens de dire des Indiens me £d:
I fouvenîr de robfervatîon, que Dion Chryfc-
^Orn/.fj; ilomé fait particulieFcment des Orienraui,
qu'ils avoient les oeuvres d'Houïere traduites
en leur Langue: de forte que, félon fà néflcxioQ,
ceux^' qui ne connoifToient ni nôtre. Cynoi'u
re, ni les autres aftres voifins de nôtre Pôle,
• avoient néanmoins pris connoififance par les
vers de ce Poëte ^ du Roiaume de Prtain , &
de la valeur d'Adiille. Sans mentir, c'eÂun
jnerveillcux avantage à Homère, que dqmis
plus de deu^ mille ans il ait été procfauM par
toutes les Nations le Prince de ceux defàpro-
feflion« Car Ton ne peut pas dise, que ce
Toit ni la dignité de fbn fujet, ni la primaoé
du tems, qui lui aient acquis une fi grande
prérogative, pilifqu'avant lui un Siagiius, &
unÇorinnus, avoient déjà compofé des Ilia-
des. Une la tient pas aufli de fà ;iai&nce,
^ ni de fcs biens, vu qu'étant né très baffc-
ment, il vécut fort néccfFiteux^ & mourut de
faim fi Ton en croit un vers de Sotadcs. Ce-
pendant fa prééminence eA reconnue de tout
le monde, à l'excépôon de quelques elprits
DE LA POESIE. ^ 183
eictravagans, tels que celui de TEmpereur
Flaârien, & l'on ùàt le [cas, qu*en faifoit le
Graod Alexandre, dont Tame héroïque ne
pouvoir entendre prononcer fans peine d'ai)-
trcs vers que les héroïques de ce Poëte. Ce
domteur de i^'Afie difoit, , qu'il eût miçux ai-
mé être le Therfite d'Honiere , que l'Adiille
d'un Chœrilus, lequel néanmoins Lyfandre
menoit toujours avec lui dans toutes fes exr
pediticMis, pour en faire dés delcdptionspoë-
dques. L'on contcde ce Chœrilus, qu'aiant
convenu, qu'il récevroit un écu de chaque
bon vers de (à ù(pay &^un foufflet d'autant
de mauvais qu'il en produiroit, il fut fi bien
paie des derniers^ qu'il périt fous la main de
. iès débiteurs* Tant y a, qu'Alexandre, lie
pouvant fouf&ir qu'on eût préféré iiijufte-
ment Hefiode à Homère, dit gentiment,
qu'il n'auroit jamairété vaincu devant des Ju*
ges, qui euflent été Rois, & qu'il n'y avoit
que des Fadeurs > qui ful&nt capables dei
coQ^mettre une fi étrange beràë. Cela eft
conforme & a fon. rapport au jugement du^
Spâtftiate Cleomene, qui nommoit Homère
le PoSte des Lacedemonîens, & Hefiode ce-
lui des Ilotes, parce que le dernier traitis
principalement ie l'Agriculture.
Entre une infinité de louanges, qu'ondon
M iii)
• .- 184 L' E T R R E CXLHI.
ne à Homère celle- là n'cft pas des dermeres,
qu il n'y a point d*art, ni de fcience^ «odc
les profelTeurs ne le prennent à garand ie h
plupart de leurs aphorifines, comme &'il a-
voit polTedé cette célèbre Encyclopédie, k
qu'il n'eût rien ignore de ce qui peut tomber
Ibus nôtre connoifiance. Cepeodait il £iic
avouer en faveur de la vérité^ qu'il n'a poisr
eu toutes ces luniieres , qu'on lui attribuîë. il
n'étoit rien moins qqe Philofophe, comme
riatonle lui rq>roche au dîxicm^ livre de iî
République^ & en beaucoup d'âutres lieuar,
qui ont fait obferve^ à Marfile Hctn , que les
éloges de ce Poète, qu'on lit dans le Phile-
bus ne font pas jTmceres, n'dtant tappoitts
par Platon que comme populaires. Aufit a*
t-il prononcé nettement daos (on Apologie
pour Socrate, qu'il ne faloit pas prendre les
^ Poëtes pour des hopmies £iges, mais feule-
ment pour des gens remplis d'enthoufiafme^
ou d'une efpece de fureuf . Eneffet> iisoe
^nfent a. rien moins qu'à inAnike, nefoo-
géant qu'à plaire, & n'aiant pour cela que b
• fable pour objet au lieu de la vérité, svy^
pûph. termes de Strabon. C'eft pourquoi nous li-
fons dans Dfogene Laërce, que fe même
Platon, prenant la refolution de fuivie les
DE LA POESIE. igç .
rendmens Philofoptiques de Socrate, brûla
ce qu'il avoit fait de vers: comme vous pou-,
vés avoir appris du digne Précepteur de Tra-
jan , que ce père commua de tous les Philo-
fophes aiant été excité par un fonge à fiiire
quelque cçs delà Poefie, choifit pour cela ^
les fables d'Efope, afin de s'éloigner du mea-
fonge trompeur , dont elle fait le plus depro-
felTion. Car n'efl • ce pas pour cela que tous
ces grands Poètes ne racontent jamais les cho*
fes d'ordre, conunençant ordinairement par
le milieu de ce qu ils ont à réciter^ avec Cl
peu de vérité, que ceux, qu^ ont emploie
des vers à rapporter quelque chofe comme
elle étoit arrivée , ont pafTé pour hiftoriens, &
non pas pour Poètes^ Dion Chryfoftome a Onà.n
£iit cette réflexion avant moi , dans une de fes
oraifons où il introduit un Prêtre d'Egypte,
qui fe moque des Grecs d'avoir crû furla eau- ^ ' ,
tion d'un Poète tel qu'Homère, queT^roie a^
voit été prife par Agamemnon, &qu'HeIene
avoit aimé Alexandre Paris. Selon lui Achil-
le fut tué par Hecîlor, au lieu qu'Homère'
fubftituant Patrocle en la place du premier,
rapporte le fait tout au contraire. Vous pou-
vès voir au même lieu, que Tjroie ne fut
nullement prife > & que Friam niourut l'un
, des plus heureux Rois de fon ftécle. Il eil
M V
igtf LETTRE CXLIII.
vrai^ ajoute le même Dion, qu^Eoée, Ante-
nor, & Hclenus^ furent occuper diverfes
contrées, & y fonder des Roiaumes, comnae
des Princes vidlorieux, à qui les mains de^
itaangeoient après avoir eu le fort des «mes
fi ftvorabîe.
Mais quoiqu'il en Toit, la belle PoeGea
tant des chamies, qu'Jblomere comme k
coryphée du Pamafle a reçu des applaudiilè-
' mens de toute la terre. Les plus célcbirs
dans (à profeflion ont fait gloire derimîter.
L'un d'eux fe divertit autrefois à &kc de iba
Iliade une Elégie, ajoutant un peotametrsi
StfiJax, chaque hexamètre; & un autre doubla enco-
re le même ouvrage par la jonélioa d'un vers
héroïque à tous^ ceux de ce Poëte. En niir-
chant encore fur f^ pas Neftor Lydus com*
pofa toute riliade en forte ^ qu'il s'abftint
dans chaque livre d'une des lettres de f Al^
bet , ne fe trouvant par exemple aucdnalptu
dans tout le prmiier, & TryfÂiiodQrus à (on
imitation fît le aième de TOdyifée^ comme
Hefychius le rappprte. Bref^ iofiiiies per-
fonnes ont voulu fe rendre recommendabks
- en trouvant quelque fineffedans cet ouvrage,
<}uoique vraifemblablement^ Homère n'y eût
^ ''* jamais penfé. Âinfi U Grammairien Appion,
dont Spneque fe raille dans une defesépitres
DE LA POESIE. ig?
s'iinagina. que les deux premières lettres de
riliade, (i&fj^ fàifant lé nombre de quaran-
te - huit , elles avaient été chofves & mifes ex*
près par Homère au commencemenr^ pour
defigner la quantité de livres quefon Iliade &
(on OdylTée dévoient contenir* Ces mêmes
livres ont excité mille conteflations parmi
lesfavans; Ariflote, pour' preuve, cgnfidé-
rant Tune & l'autre pièce comme'des Tragé-
dies; &ptufier$ autres, entre lesquels je puis
nommer Macrobe, étant perfuades, que l'O
dyiTée'ne peut pafler que pour une Comédie.
Mais le Rhéteur Longinus dans Ton traité, de
la haute Eloquence, Trsfà in|/85^ nomme feu-
lement cette OdyfTée un Epilogue de riliàdey
(bûtenant qu'Homère la compofa fi vieil,
que TeTprit commençoit à lui diminuer, d'où
vient, que tout y eft plein de ces éibles,
qn'il appelle lovisjomnia^ de forte qu'à fou
jugement Homère doit être comparé à un
Soleil couchant dans ce dernier travail. Et
néanmoins l'on a prononcé généralement en
fiiveur de tout ce qui eft forti de & plume^
que trois chofes étoient également impoiH-
blés, d'ôter la foudre des mains de Jupiter^
d'aiiaçher la mafTucde celles d'Hercule, &de
foufhaire un des vers d'Homère &ns qu'on
s'en aperçoive, & fans (aire vifiblement un
' 188- LETTRE CXLIIL
' tort notable à fes compondons. C'eft jcnoo
core Macrobe, qui en parleainfi au troificmc
ohapicre du cinquième livre de fes Satur*
niales.
Au Turplus ne vous imaginés pas, que
Platon ou Democrite aient tant de poavorr
fur mon efprit, qullsmc falTent approuve
cette oppofition formelle entre la Poêûe, &
la Philoiophie, que je vous ai antôt rappQrcè<^
J'eAime autant que perfonnç le langage des
Dieux, & je fuis fort éloigné du fèotiœeor
de ce Père, qui par un zèle qu'on peut nom-
mer indlfcret, a bien o£é nommer Peau dHip*
pocrene, le vin des Démons. U nya, dir
OJit. pindare, que les ennemis de Jupiter qui ne
•^' peuvent fouf&ir la Pocfie. Mais je vous a-
voue, que je ne prife pas également tous
ceux, qui fe mêlent de parler Phœbus, Se
que j'en cpnnois beaucoup, qui pcnicnt va-
loir bien Virgile & Homère, quoiqu'ilsn'aieot
rien de commun avec le premier, que la
/./7.1105. peine qu'Aulu-Gelle dit quâprenoit, -Dxo»
/^f.Ciû. pariebat verjus more atque ritu urfino; ni t- 1
vec le fécond, fmonlorsqu'onlesvoittousies
jours aller de porte en portedebiter leurs rapl(>
dies. Car c'eft une choCe merveilleuiè, &
certaine pourtant, que les phis chetiis» qui
Ce mêlent de ce métieri croient toujours,
DE LA POESIE, i89
ju'ils ri'y font devanccs^par perfonnc, $c que
ien n'égale leur verfificationy Horat.eji,^
Ridentur main qui componunt carmma^ vé- ^*
Tum ' ,
Gauâent fcrihentes^ & fe venerantur^ &* .
ultro^
Sitaceâs^ laudant quiâquUfcrijrfere y heatié
}e£àibieii9 queTâmour, quediacunapour
toutes fes produiîtions d'efprit eft toujours ,
exccffive ; mais rien n'égale ravcuglemeiït de .
ces petits avortons du Pamaffe. In hoc gène- ^«'^•5ï'«j^-
re nefcto ^o paSo magis quam m akufumi eut-
que pulcrum eft; aàkuc neminem cognovi Poër
tamy quijtbi non optimus vider eturx fie fêtes
habety te tua y me détectant mea. Jefuis|(ûry
que vous n'êtes pas pour contredire là deffus
les peûfécs de Ciceron & d'Horace, OV il
cft bien plus de ces miterables & préfom-
ptueux Pogtes à la douzaine, que. d'autres;
non leuîement à caufe que toutes les chofes
excellentes font rares, mais eocojp parce
que la naiffancc d'un excellent j^oête eft
particulièrement chronique, & périodique à
ce point, qu'elle n'arrive guéres, non plus ,
que celle de plus grands Héros, que défiécle
en fi^cle. / , ' ^
Confules fiunt quotnnhiSy îf novi Procon-' '
fuie e y
r
190 LETTRE ÇXLIV.
Solits akt Rex^ mt Puita^ non jmtànm
nafcttur.
PhiloAmte a dit plailamineiit dans une de ta
^ èpitres écrite à Hacrentianus, qu'il y a^cm de
fon tems plus de Poètes, que de mouches;
celui d'aujourdliui n'eft pas meins ficooodi
cet égard, & mérite bioi qu'on ajoute ks
ternies de Plaute;
T plnseftfere^
inTfxti. Quam oUm mi^carum eft cnm caktnr wuh
xume.
Prenés y garde, pour un d'^iire eux» qu'on
peut cpnfidérer conune fameux > vous eo
^4 remarquerés toujours une centaine de fiull^
Uques.
DES POETES.
t^ E T T R P CXLIV.
J
MONSIEUR,
e oe peùTois pas en vous écrivant ûinilie'
rement, & à cœur ouvert, courir lafor-
DES POETES. 191
ine dont vous me menace d'irriter lesFées,
u plûtôtuQe forte de Frelons beaucoup plus
craindre* En effet, > je tfie Ibuviens.fort
ieOi que Platon acoufe d'une extrême im-mAHmi.
rudenee les plus grands hommes, s'i^.ie
lêlent d'oâTenfer les Poètes, donnant le Roi
/linos pour exemple/qui fut par eux rele*
^ué dans les Enfers parce qu'il les avoit £iit
buffirir dans Athènes. Ils mirent auffi Tan-
aie au même lieii, qui fut un des plushom^
nés de bien de (on tems, Anousencroions
Philoftrate. Mais comme Platon ne laifla/.^cy.
[>as nonobftant ce beau pnéceptede leschaflcr^^ ^^^^
le fa République, & de les traiter aflezmalen'^^^'*
iiverfes rencontres^ j'ai crû, que j'en pouvois
dire ce qUe je vous ai écrit, (ans OfFen(er ni
l'art, que je prife beaucoup, quand il el\
bien exercé, oi fes profeUeurs, quej'edime
infînèment, lors qu'ils excellent en un mcti-
er, ou la médiocrité à toujours paiTé pour
un Vice. C'eA après Horace que j'en parle ainfi, J^. ^
, mediocrihis effe Poëtis
NùnDîy nonhominesy nonconceffèrecolufm2:e7
Et vous ùivés qup luvenal, qui ne haïIToit
pas fon métier , reconnoit comme ceux , qui
s en acquitoient mal de fon tems, étoienc
honteufement & mife^ablement réduits aux
plus yils éniptois de la vie,
M92 L E T T k E CXLIV.
Sttyr.7. Bakeàhm Ot^iis, Rtmae conàmcere fur
nos.
Après tout, je ne crois pas avoir dooiK
fujet de plainte à tapt de monde que vous k
préftipporés. Car puilque je n'ai rien écn
^ connre le vrais fiivoi'is d'Apollon^ & que
tous ceux , qui lui font la Cour ont fi bonse
opinion d'eux, & de leurs* ouvrages^ feloo
que je vous l'ai prouvé, qu*ib croient tou-
jours être dans ià plus haute &veur; tenè
pouraflliré, que perfbnne ne voudra prendre
pour foi , ce que j'ai dit aufli (ans defifetn de
taxer en particulier aucun de cette profd*
' fion.
Certainement il faudroit être Fort injo/le
pour mépriTer un genre dliomîmes <fà oot
prefque toujours pafTé pour divins^ quand les
Mufes les ont regardés de bon œil. Il ne fe
peut aufli que ceux, qui ont des qualités
louables, & dignes de la recommendadoodu
Parnaiïe, de quelque nature qu'elles (oient,
nefalTentcasdesgens, qui lemblent êtreles
plus propres de tous à publier le mérite, k
à rendre les noms immortels,
Carmen amat qiiifquis cahnint àignafmt.
£t puis peut -on nier en bonne conldence,
qu'une belle pcnfée , ou une (èntence impor-
tante exprimée en vers, nr&fle une toute
autre
DES POETES. 1^3
autre impreffion dans nos eiprits, qu'e}fe ne
feroit, rendue fimplement en profe. Clepn- ''
thés reconnolt dans Seneque avec ingénuité,
que ce qu'eft la trompette à la voix pour la
portçr plus loin & la rendre plus éclatante , la
Poéfic reft aux paroles , que nous employons
pour nous faire entendre^ aiantle pouvoir de
les infinuer bien plus avant dans nos âmes, *
que fx elles étoient proférées communément :
Eadem negligentius audiuntury minufque perçu-
titmty ^^uamdiu foluta oratione diainttir; ubi
acceffèrenumeriy &* egregiumfenfuin aaftrinxe^
re certipedes^ eadem iUafententia velut lacerto
excuffa torq^etur. J'ofe même renchérir fur
cescomparaifons, & foûtenir, que Ia con-
trainte d'un Vers, &fes pieds mefurés, opè-
rent à peu. près eu cela de la même forte
qu'agit le Canon^ qui multiplie tellement les
effets du feu & de la poudre qu'il enferme,
que fon boulet n'auroit prefque point d'à»
dion, s'il n'étoit aînfi reflferré avec eux. En?
fin Lucien confidére le Poète comme un Ca-
valier bien monté fur un Pegafe, qui parcon-
fequent parle à cheval, comme l'on dit, &
lailTe derrière lui l'Orateur à pied, éloigné
d'une merveilleufe diibince. Que vôtre bel-
le Rhétorique,, dont vous avés iiijet de fairç
tant 4e cas, ne s'offenfe pas de ceci , nousl$i
194 LETTRE CXLIV, "
confolerons une autre fois^ & aous feroos
valoir à fpn tour le jugement du Chanodier
Baccon prononcé alTez plaifamment au Cdnb
. te d Effex. Qu'il tcnoit véritablement les Poè-
tes pour les meilleurs auteurs que nous eul-
fions, après ceux, qui avoient écrit en
profe.
Mais quoiqu'une excellente Poefié mciite
tous les éloges que nous venons de lui don*
^ ner, & beaucoup d'autres qui s'y peuvent s-
jouter, ce n'eft pas à dire que tous ceuxqoi le
. mêlent de la verfifîcation puifTent s'en préva-
lov-. Pour un véritable Pôcte,
yirg. m/igfiamcui mentem y ûnimumfmi
'**' • Delktswjpirat votes ^ aperitque fithtra\
^ . il, en eft une infinité d'autres qui rendent
prefque ridicule l'art, dont ils fe vantent fi
fort , pour ne fa voir &irè autre chofc finon,
VvrgAÛ.^. Stridenti miferum ftipula, difperdere carnun.
En effet, le plus honnête homme du monde
en toutie autre rencontre, & le plus homme
' de bien, deviendra tellement importun, que
chacun le fuira, fi compofant de médians
verç il tombe dans le défaut , qu'ont toosfes
femblables, de les réciter par-tout oùilsfe
trouvent. Une ancienne Epigramme expri-
me cela fort naïvement en la perfonne d'un
^ l-igurinus, plein d'ailleurs de probité, &de
DES POETES, I9Ç
€rtu , maîsquecevîce dedebîter finsccffede
aauvajfespoëlies^eià ùapn^ rendoit prefque
[ifupportable.
f^is quantum factas tnali vider e?
f^hr juftus ^ fTobus ^ hmocms ^ tmeris.
i^ehii de qui vous m'avés envoie les compofi-
jons^ & qui eft caufc de tout ce difcours^
l'eft pas à beaucoup près fi recommendable.
La première de fes pièces, que je lûs^ bleflb
relleiuent la pudeur, que tbi|$ les vers Sotadi- /
ques & Fefcenains des anciens n'ont rien eu
qui lui fût plus contraire. C*e{l un rainas
honteux de tout ce que le Bordel & le Caba-
ret ont de plus infâme,
Atqui hoc incarfmne totQ Vkg^m
InguimseftvitiumjîS^F'eneris^efcriptaHhido. CWf\
Je vous dirai en gros des autres, que les moins
étendues m'ont femblé les moins maavaifes>
par la raifoh portée dans le proverbe qui dit,
que les plus courtes folies (bntlesmeiUeures.
Vous lie vous étonnerés pas, que j'en parle
ainfi, fi vous vous fouvenés qu'on a bien ofé
dire de certains demi- vers de Virgife, Dimt-
dhm pîustoto. Le retranchement des chofet
même excellentes ei) fouvent avantageux, à '
plus fôrte raifon le doit - il être de celles, qui
n'ont riende recommendable. Et fi cebeau
diiHque de Varrôn,
^ Nij -
Il
19IS LETTRE CXLIV.
Defierant latrafe c/mes^ urhfyiti fk-
bauty
j^ I ^^^ Omnia no6Hs erantpladda^ compofta jm^
/ ppuvoit être rendu meilleur, coHime le
maintenoit Ovide ^ en retranchant la demies
re [partie du iecond vers, & en mettant ub
point après Onmia noBis eraat; trouvères-
vous mauvais qu'on fouhaite la diminution
* de.tant de chofes où Ton ne remarque rien de
jÉW. Su. bon? Philoxene ne put janMiis approuver la
*''* mauvaife veine de ce Roi de Syracuie, qui
lui demandoit fon avis d'une.élegie plaintive, &
' I d'une defcription de quelque grande calami-
té; Il lui répondit avec équivoque que bprt-
miere étoit véritablement tréspitoiable,&qu a
r^rd de l'autre^ fon expreflbn de tant de
mUères étoit fans doute fort miferablc. Mais
il y a bien plus de raifon à çondanner ces pe-
tits ouvrages, dont je vous parle, 011 l'auteur
a rendu des lu jets àlTez ferieux tout à fait li-
dicules,&où iladebitédes chofes gaies d'eDes
mêmes, à faire pitié, & adonner deTinifi-
gnation, tant TcKi y voit d'impertinence. Soo
Centon n'efl pas plus à prilèr : U met des
trois & quatre vers de fuite pris d'un même
lieu, contre la r^lequ^ldevoitavoirapptile
. d'Aufone, DuosjunBim locarty ineptum c^:
DES POETES. i$7
^ très unaferie; mer ce mgce. En vérité,^
:'eft la preuve de ce qu'a prononcé cet ancien
\xc ce genre de Poêfie, Petitorum concHina-^
rio miraculum efi: imperitorum jun&ura ridi- i
Ce que vous m'écrives pourtant eft fort in-
génieux, i& aucunement à fon avantage,
qu'il vous a fur tout paru un fort mauvais Poète,
pour avoir fûuvent quitté la fable, & dit beau-
coup de vérités. Je vois par là que k Satyre
vous plait, bû leflilegroffier decetliomme
traitersi toujours le monde fort rudement.
Prenés garde néanmoins que cette façon de ri«
mer fe convertît fouvent en ris anier. L'on
a beau dire, que les Poètes n'appréhendent
point k foudre, parcequ'ils font couronnés
de laurier. Nous en. avons vu d'auffi mal
traités, que s'ils cuffent été foudroies. Et
celui-ci offenfe fi lourdement de certaines
perfbnnes, qu'à mon avis il feroit mieux
dans fa petite fortune de grimper s'il pouvoit
fur le Potofi , que fur le Parnafle qui n'a point
d'arbres fruitiers. Ceux de fon métier que
les anciens nommoîent grajfatores^ fe trou-
voîent bien d'y joindre celui deParafites, SiAa.Gdl^
de Rufiens. Mais véritablen\fent ce* font des '• "•*•*'
chofes fi diftinéles aujourd'hui , qu'on voit la
plupart des derniers.dans l'opulence, & les
N U)
193 LETTRE CXLV.
pauvres Poètes prefque toujours dans la né-
ccfiité. Qu'y feroit-on, ^uifque c'eft elle
feule qdi les fait fi bien chanter? LeChardoo-
neret ne dit plus mot quand il eftfouldeche-
nevis: Et la meilleure Poule cefle de donner
des œu&, lors qu'elle devient trop graife.
DES
DOUTES RAISONNES
lettre cxkv.
monsieur;
Etant compofés de parties différentes com-
menousleronunes,noQsvivoQsautant&
plus parlerpiritueI,queparlev^étabI^ou par
je fenfitif, & nôtre ame n'efl pas mons dcGrôiié
naturellement deiàvoir, quenôtrceflomac cil
avide d'aliment, parce que iameuled'un mou-
lin ne fe gâte point tant faute de bled> que
l'efprit fe rouïlle, fi on ne l'occupe, de mê-
me que nôtre vaitriculefereœplitdeiiiaiivai-
DES DOUTES RAISONNES J99
es humeurs fi la bonne nourriture luji man-
]ue. Cependant tout cet appétit ptiyfiquô
l'apprendre & dfe connoître ©'aboutit- gucres
pi'à nôtre mortification^ Eoquod\ ditF£ccIe-Cy^f«
iiade,. infmdtafcientiamultaeftindt^atio^ &*
jui addit Jcientiam j addit & dùlorem. Plus
Eiouspenetronsdansla fcience^ mieux nous*
remarquons nôtre ignorance, qui nous àffli* /
ge; Et Ariflote s^eft rencontre dans la pen^ m RiU.
lée de Salomon^ quand il A' prononcé^ que
nos doutes croiffent à melbre que nous deve-^.^^|^,
DOnsplusTavails, QuipluranovHy eumtnajo^a.
rafeqmntur dubia; ajoutant aillears^ qu'il
n'eft pas moins difficile de former ces doutes .
bienraifonnéS) que de trouver la vérité des
chofes. Si eft- ce que perfonne n'eft enco-
re delcendu dans le puits de Democrite oùeL
le s'eft cachée; & c'eft beaucoup quand au
lieu d'elle nous attrapons quelque petite vrai-
femblflhce. Toutes nos difputes de l'Ecole
fur cela n*ont rien de folidc, ni de réel; In
vocibus occupati inanes tantumjonos fundimus^
fdon qu'Epicure s'en plaignoit de fon tems>
& quoique Louis XL fit donner un Arrêt
l'en mil quatre cens foixante- treize contre
les Terminiftesou Nominaux, je dcfere bien
plus au jugement de beaucoup d'autres , &
particulièrement à celui du Père Paul Servi-teemt^-
N iiij ^
iOO LETTRE CXLV.
te, qui comme juge plus entendu les préfe-
roit abrolument à leurs adverfaires, qu'oo
nommoit Philofophes Réaux. LesDc^tnad-
ques, qui prennent ce dernier titre ontnéac-
moins plus de vanité que de réalité, & ceux
même , qui ont étudié avec fiiccés dans leus
collèges y font fouvent contraints de prendre
le parti de TEpoque^ & de chercher quelque
\ repos & quelque fatis&âîon d'efprit dttis Icn
. aphafie^ qu'elle fonde fur les raifons, qu'elle
a de douter. C'eft le meilleur & le plus fur
Îarti y que je crois qu'on puifle prendre , pour-
^ û que ce (bit avec le jugement & la retenue
néceffairei n'étant Ton ami que jufqu'aux au-
tels, non plus que dû Peripatetifme, duPùr-
tique, ou de l'Académie. La Sceptique a
tet avantage, que fans s'attacher dettanmc-
nîent à rien, elle cpmpofë (on (yfteme de ce
qui lui paroit apparemment recevabie dans
toutes les autres feâes, imitant Tadreffe du
Or. i.i$ Peintre Zeuxis, qui fut donner à ion Hde^
'''<'' ne toutes les grâces desdnq plus belles filles
de Crotone. Certes Ton ne ûuroit trop s'é-
loigner, des affirmaQons magifhales de tous
les Dogmatiques. Prwcipmm PhUq/o/Jds
xonfcitntia infirmitatis.' Nous nous devons
t(xi jours fouvenir du mot notable deCkobih
le, Imperkiain offtfuhis. Et jencvoisiien
• DES DOUTES RAISOÎ^NE'S* iùt
le plus à mon grè dans tout ce que Dioge*
.ene Laêrce nous apprend de ces anciens
^hilofoph'es, que la modération d'Arœfilaus,
ui ne voulut jamais compûferde livre, QuoJ
'. jue de omnibus Jiifpenderet fententiam. Or
niifque vous me perfecutés fans celTe de
/ous communiquer ce quej'appliqueordinai-
rement dans mes petites ledures à ce genre
de philofopher, je vous rendrai compte de
deux livres, qui m'ont fervi depuis peu d'uo
doux diverdflement, &c dont j'ai tiré qu^*
ques obfervations fur ce fujet. *
Le premier des deux eft la Relation d un
l?ere Jefuîte de ce qui s'eA paflé en Canade
aux années dernières 1657. & 1658- Son
chapitre feptiéme eft de la diveriité des a*
dions, desfentimeos, & des jugemens, oui
fe trouve entre les peuples de la nouvelle
France Américaine, & ceux de la nôtre Eu-
ropéenne. It remarque donc, comme les
premiers ont prefque tous leurs fens diffiS-
rens de nôtres. Leurs yeux jugentde la beau-
té tout autrement que nous ne faifons, foit
pour la couleur^ le barbouillant le viûge
pour le rendre -plus agréable ; ibit pour la
poliflure, fe le cicatriçant à même deflein en
diverfes façons. Ils aiment les cheveux noirs,
coideSj & luiiàns de graifle; fe moquent
N V
ao» .LETTRE CXLV.
des têtes &i(ëeS| & aa lieu de poudre de Cfaf
pre y couvrent les leurs de duvet ou de ped-
te plume d'oileaux. Ils ne peuvent fbtj^f&v
qu'on porte barbe, & c'eil là injurier un hooc-
me que de le nonuner barbu* A Tcgard à
rOule, nos mufiques gaies ne leur paroih
fent qu'une confuûon> aiant les leurs mor-
nes & pefiiotes y dont ils font beaucoup plus
de cas. L'Odeur muTquée put à leur ws,
celle des huiles & de la grailTe leur pbk
merveilleufcment;. m^iurirant de même (k
fentir la rofe, l'oeillet ou k giroflée, quoi-
qu'ils eAiment infitiiment l'odeur du Tabx.
Leur goût ne peut fouffrir le Sd , & ilsmao-
gent tout {ans cela, rejettant nos (àufes, ta
ragoûts, & nos faupiquets. Uaoeufmdkc
kur pafTe poiu: crud^ &lefonttoûjouisdur-
eir; mais as trouvent excellent le petit d&au,
qui fe trouve dans des œufs, que nous ajipé*
lonscouvis, &lpFere aiant mangé lorsqu'à
étoit parmi les Algonquins d'un petit Oiûar-
deau tiré d'un de ces œu&, le nomme un
morceau délicat Ils hument l'écume du
pot Avec volupté, ne lavant jamais k vîtih
de, & boivent la graifle, ou la mangent ii
elle eft figée. Le potage eft le dernier de
leursmets. Et pour le pain; ils ne le m^t
jamais avec la viande^ en ufant f^arément
, DES DOUTES RAISONNE'S. aoj
7os Briiides leur font itKonnus, & quoiqu'ib
Dvitent afTez à manger y jamais ils ne con-
fient pcrlbnne^à boire/ Aufli ne boivent-
Is qu'après le repas ^ fans mêler comme nous
àiibns les viandes avec le boidon. Pour ce
)ui touche le dernier, qui efl aufTi le plus
TToffier de nos fens, ils préfèrent le dormir
fur la terre avec un chevet de bois^ à la deli-
catelTe & mQllefTe de nos lits; ce qui ne fb
peut prendre pour une barbarie, puifque les
Chinois Se les Japonois , à qui elle ne fauroit
être reprochée ne peuvent dormir non plus
que fu;* un chevet fort dur> les grands Sei-
gneurs le faifant ordinairement du précieux
bois de Calambar, o^ de quelque autre^ qui
s'ouvre & fe ferme à clef, pour y mettre ce
qu'ils veulent alTurer dans leur fomnieil. Mais
je ne veux pas vous fruffarer d'une réflexion9
que fait le Fere , tant fur ce que nous venons
de dire, que fur ce qui fuit. C'efl que ûquel«
qu'un étoit monté fur une tour huez haute,
pour y contempler toutes les Nations du
Monde, il fe trouveroit fans doute bien eni-
pêche à déterminer qui efl la mieux fondée
en fes coutumes & &çons de vivre. Dans
cette partie du nouveau Monde qu'il a vue,
les hommes & Tes fçnunes fe coiffent d'une
même inaDiere> mais les premiers y pçrtent
ao4 LETTRE CXLV.
bien plus fréquemment des chaînes oii col-
liers, que ne font 'pas les femmes. Leu5
habits font fans comparaifon plus larges k
plus courts que les^nôtares, ne Icurdefcen
daiit guéres plus bas, que Je genouîL I^
couture de leurs bas de diaulTes ne parôit pas
dcri'crre , mais entre les jambes. Leur die-
iiïîfe n'eft pas renfermée, oroiant que la
bieiiféance veut, qu'elle fe voie deffus l'ha-
bit ( ce que les Turcs pratiquent auifijen
beaucoup de liieux. ) Ils fe rient de nos
mouchoirs, & offrent aux Européens en les
raillant, de remplir ces linges de ce quiioit
de leur nés, s'ils prîfent tant cette ordure,
qu'ils ferrent (i curieufement dans leurs po-
chettes. »Tant s'en feut qu'ils rognent leurs
ongles, que c'eA galanterie parmi eux de les
avoir très grands. S'ils coupent quelque
choie avec un couteau , c'eft toujours tenant
le trcnchaht en dehors, au rebours de nous,
3ui faifons cette aétion, le trenchant en de-
ansr Qiiand ils danfent, ils fe tiemientpour
y avoir bonne grâce fort courba. L'on ne
JWle point, ou fort peu, à leurs tables, où
'on fait la part à chacun, & ou lemaitre du
feflin ne prend jamais place. Us reçoivent a
grande injure qu'on leur démande leurs
noms; fe font paier par avance leur falaire,
DES DOUTES RAISÔNNE'S. 20f '
►u leurs denrées, sïls en vendent} & Thom-
ne quiXe marie donné la dot au père de Ton
poufée, allant aufli demeuter en là maifon.
Lnfin leurs morts font enterrés avec une infl-
li téde hardes , conune S'ils s'en dévoient fervir
m l'autre monde & ils leur font garder dans la
b(Te ou ils les mettent^ la même poflure &
ifRette qu'ils tenoient dans le ventre de leur
nere. , ' "
Je ne ferai pas fi long â vous extraire ce
c|ue le fécond livre m'af pu fournir, bien que
la Relation de Mandeslo qui le compofe, foit
plus grolTe que celle de Canada. Mais en
partie parce qu'elle contient moins de chofes
propres à nôtre fujet y en partie pour ne pas
donner à cette lettre une étendue, qui vous
puinb importuner, je ne vous rapporterai que
cepeud'obfervations, quifuivent. La main
gauche çft réputée la plqs honorable parmi les
Japonois* Les filles Banianes des Indes O-
rientales Ce marient dès l'âge defept ou huit
ans, parce que celles qui en ont douze fout
réputées furannées. Elles font gloire d'a-
voir des dents noires, & ont un grand foin de
fe les rendre telles; auflidifoiënt-elles à Man-
deslo qu'il étoit fort vilain avçcfes dents blan-
ches comme celles de Chiens & des Singes-
Dans la Province de Kilan en Pcrlb les hom-
20« L E t T R E CXLV.
I
' mes en femant la terre jettent le grain ou h
femence allant à reculons ^ ce qui (b âitic
tout au contraire; Les femQiesde Baly prà
de Java obligent les hommes à pifler étant ac
croupis y ibûtenant que c'eft faire comme les
Chiens que de vuider Tes eaux debout. Tout
te Cleigé de llsle Formofe cft fêmioio, c y
aiant que ce fçjte qui fe m^e de la Ration,
' fi l'on peut ^irc^ qu'il y en ait paroii cette
Ibrte de Payens. Le meurtre^ lebrcin, &
l'adultère, né font pas crimes parmi eux, &
ne paflfent pas feulement pour des fautes. Mais
c'^ un grand péché d'avoir contre les ordon*
nances Couvert feis parties honteuies enune
certaine (àifon de l'année; d'avoir poité des
veftes de foie lors qu'elles doivent êtredcco-
ton ; & aux femmes fur tout de ne fe pasâîre
avorter 9 quand elles ont moins de tremednq
ans. Je vous recite là de prodtgieufes léve-
riesj & de dannables coutumes tout enfem-
ble. Mais de quels déreglemens n'eft point
fufceptible Tefprit humain , pour ne pas dire
nôtre nature corrompue? N'avons- nous pas
vu des hommes iemblables à cet ami de Pic
de ta Mirande, qui cherchoit le plaifir dans
[ ladouleur ^ Se fe faifoit foUëtter pour la volu-
pté? Si <:e que difoit cet ancien & vénérable
vieiliard^ que l'homme^, à le bien prendre, ne
DES DOUTES RAISONNTiS. 807
»t qu'une maladie continue depuis (à naiflân-
? jufqu'à fa fin ; ft cels^ dis - je n'ed pas vrai à
^gard du corps, pour le moins fe peut -il
>ûteiiir par la confidératioh dérçTprit. Nous
>rnmes infecles eo cette dernière partie dès
ue nous fuçons le lait de nos nourrices, qui
ous impriment mille craintes, & ne nous en«
ormest gucres qu'avec de dangereux contes.
/inHltution, que nous recevons enfuite de
los parens, & de nos maîtres, ne nous eft lou-
ent guaes plus avantigeufe. Les livresde
'âbles, & les mauvais Auteurs, que nous li-
ons d'ordinaire plus volontiers que les autres,
x>ntinuent à nous in&toer. Et le peuple, dit
"iceron, ( ce mot comme vous favés va bien
oin , & comprend beaucoup ) /^'eft à dire nps
)lus ordinaires compagnies, achèvent de nous
)erdre , nous failant paflfer pour bonnes toute
brte d'opinions fiiufles & ridicules, en con-
èquence dequoi il n'y a point d'adlionsfifort
:ontre la raifon, & contre les bonnes mœurs,
lont nous ne foions capables.
2ôg LETTRE eXLVI.
DE
LETUDE DES
MATHEMATIQUES. •
LETTRE CXLVI.
\
MONSIEUR,
Je ferois bien (aché de m'oppofer à cette^'
plicadon particulière aux Mathématiques
ou vous êtes rçfolu, puifque vôtre Génie vousy
porte, &quevous,étes le premier à coodanoer
les abus^ qui >$'y commettent. Les Mufes
font différentes, & chacun peut avechonneur
faire la cour à celle qui a le plus de part dans
fes inclinations. Il eft vrai , qu'il eft à crain-
dre que la coutume à des demonflrations évi-
dentes, comme font celles des Mathémati-
ques, ne, nous faflb rejetter dans la Phyfique,
dans la Morale, ou ailleui^, des concluiloos,
qui pour n'avoir pas tant de clarté, nelail-
fent pas d'être bonnes & recevables. C'dl
ce qui a fait quelquefois nommer odieufc la
coayerûtioû
I>E L'ETUDE DES MATHEMATIQ. aop
Le certains jGéometres, qui vouloient qu'on '
eur rendit tout ce qu'on leur diibit) aufliap
>dTent qu'Eudide a fait (es propofidons; & n^»». u
'avoue qu'il y a des efprits à qui la contem* co«^^&
pi atioo ordinaire de ces fciences (i abflraites
peut préjudicier,, les rendant prefque incapa^ /
blés des plus beaux eoiplois de la vie civile*
Peut-être qu'Epîcure fe fbndoit là delTuSi
qu^nd il ioûoit un Philofophe de Ton tenis
sioaimé Appelle , d'à vpir évité àt^ fa plus ten-
are îeunefle la contagieufe connoifiance de
cres Difciplinesj car c'efl ainfi qu'on appelioit
de Ton tems par excellence les Mathématiques.)
Maisen tout cas, iln'yaquel'excèsd'attache-'
ment à de certaines parties qu'elles ont ablo-
lument iëparée^ delà matière qu'on leurpuiflfc
imputer; les autres demeurant feparées fans
reproche^ & telle qu'une ame contemplative
ne peut çhoifir de plus digne ^ ni de plus
agréable objet
Vous n'ignorés pas néanmoins^ que com-
me le bien' & le mal font mêlés par tout, ,
vous aurés befoin defeparer l'un de l'autre^
& par exemple de diftinguer ce qu'enfeigne
l'excellente Afht)nomie, desjmpoAuresda
rAffax)logie Judiciaire. J'ai parlé des vanités
de cette dernière en tant de lieux^ quejefe^
loisoonfcience d'y rien ajoûten Jevou$ex^
aïo LETTRE CXLVI.
•
horte feulement à vous fouvenir que odm
du dernier riécle.qui Ta le mieux cultivée > é-
tabliÛant d'aphorifiries en fa faveur, quePco-
lomée ni aucun des anciens n'avoient ùk,
d\i pas laiflfé d'avouer à la fin > qu'elle n'a-
^ voit rien de folide , & dont il ne Ëdut beau-
€^ iti coup fe défier. C'eft de Cardan que je veux
parler, qui ùit cette ingénue déclaration au
Livre qu'il a écrit de fa propre vie , que rien
ne lui ayoit été plus préjudiciable que (k cré-
dulité aux règles de cet art > parce que nede-
vant pas vivre félon ellesplusdequarantean^
^ ou au dire des plus entendus ne pouvant ja-
mais anriveç julqu'à la quarante -cinquième
année, il avoit pris toutes fes mefures là def
fus, qui furent de grand préjudice à fin ar-
rière faifon. En effet, l'on fait, qu'il vécut
foixante - quinze ans moins trûis^jours.
4. /Dk ff^^ vapum ignora mentes!
Ton ne fàuroit appliquer mieux qu'ici cet hé-
miftique.de Virgile, & Saint Bafîle a défini
le plus proprement qu'il fe pouyoit la Judiciai-
re, quand il l'a nommée noKxmryphùv imraio-
T))ra, vanitatem ex ahundantia (AuprcfeSam.
Four preuve de cette définition, &pourvous
faire rire, je vous réciterai ce que j*ailû de-
puis peu d'un Jean Menard célèbre Médecin
de Ferrare. Les Afirologues, à qui fa cre-
pE ÙETUDE DES MATHEMATIQ^2ii .
dulité fâiloit qu'il deferoit beaucoup, l'ar
voient perfiiade que difficilement le garanti*
roit-ll de périr dans.une folfe. Cela les lui '
fit éviter toutes long-tems, avec une pré-
caudcMi merveilleufe. Il ne put s'empêdier
néanmoins de tomber dans celle d'une jeune
femme, qu'il ^oufa fur Tes vieux jours, '&
qui, les lui abrégeant, firridiculemeutreûP
Tir ce qui lui avoité^é prédit. Je terminerai - s
ce propos plus rmeufement, parlejugement
d'un honmie de grande fpeculation, & d'une
profonde connoiflance de toutes les parties
des Mathématiques. Voici comme U parle
de celle ^ d. Quad yffiroicgia a contemplatio- ^ohtsltk
nefiânum dtfuturUeventihisiortuitisjudicarc^ hûmtm.
ve/ in tttramfue partem promtntiare Mtdet; non
JcientiaeftifeàJvgienJieegeliaiiscimfahominis
ftratûgema eft^ ut pradam auferat a popuh
ftulto.
Les autres parties vous ""donneront fans .
doute mille plaifirs innocens, & chacune
vous fournira une infinité de joies fpirituel-
les, qu'on ne fauroit affez eflimer. . Car je
fuis tout ajQTuré, quelaMufiquevoustonche-
Ta l'ame par (on harmonie intelleduelle, en- \
core plus que par x:eile àos fons, qui ne con*'
tentent fouvent que Toreille. " Cejicft pas
qu'une belle voix ne ibit fort à priiër^ &
O ij *
aia LETTRE CXLVL
qu'il ne me fouvieime bien qu'on a voulu k
préférer aux plus beaux vifagcs, dont fonoe
retire que des fiitis&âions corpordles, cell^
d pénétrant iufqu'à l'eTprit? (ans que lc$
mauvaifes conditions de quelques Mufideos
foient confidéràbleS) qui prouvent au co»
traire TexcellenGe de leur art, puiiqull fixée
nos inclinations à Taimer nonobftint cda.
En effet, Anachorfis ne condanna ^e le vtœ
desFluteurs de Grèce, quand il dit, quefoD pais
de Scytfaie n'en nounriflÎMt point à caufe qull
n'y avoit point dé vignes. Et lorsqu'oopoft-
ra cette raillerie de Néron, cautmdo GéSot
excitaviti Tindecence Se la tMwmb apf)k»-
don de ce Prince étoit plutôt ceptiTe, oue la
Mufique diffamée. Il faifoit tout au raxws
d'Ainphion, qui bâtiffoit des villes en chan-
tant, & lui les détiruifoit, & tant s*en fiuit
qu'il appriv(M£at les animaux féroces, ou
qu'il les rendit comme Orphée ndfonnables
par (à voix, qu'il (kifoit perdre le feus avec
la patience aux hommes, & ne vifbit qu'aies
rendre bêtes s'il eût pu. Les PhiloCbphes
ont bien dcfliné l'harmonie à d'autres-ufi^cs;
Platon l'emploie admirablement dans ià Ré-
publique, & prefqti'au mèmetems le Sbcra-
. te de la Chine ce grand Confiitius ibfttenoir,
qu'il çR impoffible qu'un ^tat foit bien gou-
3E L^rrUDE DES M/^THEMATIQ:, jBï»
^emé iânsla Mu(ique> Comtnevouslôconfîiv
nerale premier livre de la première Décade du
Père Mflrdnîus. Prenés garde pourtant, que
irous ne vous embaraffiés trop dans cesmelo:
diesinpndainesdu£>oâeurFludAngIoi$. Il le
KxouvedesanalogiesairezrpiritudlQsdececoa»
cetf univer&l à nos plus excellentes mélo-
dies. Msi^ il y a d'ailleurs bien du vuide» ou
du chimérique , & c'eft (ans dou^e que les i-^
dées de Plaqon pQ(re4ent plus de realité qu'il
ne s'en renoxitredans de tels raifonnemena.
Je oonnois un homme de grande théorie là
defifuS) qui ne trouve: à dire au gouverna^
ment préiënt de l'Âi^gleterte Ci non que 1» Ré-
publique qui devroit être en l^e, fa^ hy mi^
n'cft encore' qu'en ^^» re^ Jbly ut. Jufqull
ce que Ton ait inventé des inftrumens propres
à nous fiire entendre la Tymphonie des Or-
bes celeftes, comme Ton nous a (ait apper-
cevoir de nouvelles Etoilles, par le moien
des lunettes à longue .vûê> contentons nous
des plaiûts d'une mufique plus aifée à conce-
voir. Sans mentir 9 la nôtre ordinaire eft*
très propre à nous faire paESar agréablement
quelques heures de la vie, que nous écoule-
riods moins doucement fens fon divertiflb*
ment. Il s'en fiwt donc prévaloir^
Cantawtes Hcet t^qui ( mmtsvia ladet )eamits. Vêrg^ci.
O iij ^ :
SI4 LETTRE CXLVL
Nous^û'avons point ni VOUS ni moi, gtacesi
Dieu, cette marque de r^roI}atîoii ^ de b
haïr. Mais fi ce qu*on dit en Vcdh de ceux
de la province de Chouvarzam eft véritable,
ils ont naturellement de grands préjugés
d'Ekâion, puifqu'on alTure que quandlcus
y.^ ^^ ' énfiinscrient & pleurent au berceau, ils ne k
T^io/a». (bntqu'enmuûque. Ceftfans doute poiu^âi*
re entendre en raillant, que les plus ezcel-
lens Mufidens viennoit de cette cootFK,
dont la ville de Gergene eft k capkde.
Je vous conjure de vouloir bien joindie
dans la Géc^^phie les obTervations do nou-
^ veau Monde à cdles de l'ancien* Vuêc&
Faûtte Inde au Levant & au Coudiamvoos
en fourniront de belles, & les décotiveites
qui fe font tous les jours vers le Sud, &ia
' nouvelle Guinée ne contribueront pasmrâis
. à vôtre contentement, que cdles de Groen-
land & des pais les plus voifins de nôtre Foie.
Une Relation de ce climat morfondu me &
foit douter ces jo«rs pafles, ii les veAes'oa
robes, dont les Samûjedes fe couvrent, &
qu'ils trouent par les yeux pour r^ider an
travers, n'ont point fait dire, qu'il fe troo-
voit des peuples fans tête; comme leur am-
ple chauâiire, & les raquettes dont (e favoÉ
ceux de Canada afin decheminer fur k neige,
DE LETUbÈ DES MATHEMÀTK^aïf
oot^^û donner lieu à h fable de certainet
gens dont parle PJiné, qui fe couchant les
pieds ^n haut demeuroienc à l'ombre de leur
laigc^ plantes. Contemplés fur tout avec
otteittioa les chaii^einens merveilleux que les
Siécks ont apportés en de certains lieuxi
2iii nbnt rien de ce ^ Ton y voioit autre?
>is. Ces lavantes & magnifiques Athènes
ne (ont préfentement que iblitude & barba-
rie, non plus que le refie dé la Grèce, & la
Hcdl ande ou Batavie au contraire , fi décriée
pourlaftupidité, aurisBatavay Baéavumin-^
geniumyyouB fera voir un Amftredam que
vousadmireréS) ÀunLeiden^ oùiLfemblè
que le^ Mules aient tranfporté leur'ParnafTe.
Vousfouyenés-.vous avec .quelle . dif&mation
CiceroA a parlé de nos Gaules dans une de
fes Oraifons., ou il s'écrie , Quid ilUs terris q^^^ ^^
afperius? qttidincultius appidisl^ ^[uU natiom- prwXom
hus immanius? V^us dinés ^*il décrit la
Scricfinnie, ou la contrée des Lapons. Ce-
pendant ceux du ptis decetOrateurviemient
tous les jours , (e former chez nous à un cer-
tain air dègalanterie, qu'ils avouent nefetfou*
ver point diez eux. Et pour vous faire re-
marquer cette variation hors de tout inte^
rêt, Pietro deUa Folle vous aiTurera que
l'HyccaBie autrefois fi af&eufe & û abominét
Ul)
iiî m }tk m
pour fon infertilité^ & pour rinhumfloitfe dt
(es habitansy eft au)ourdliui fous le nom de
Mazanderan , l'un des plus beaux pab dcI'A*
fie, èc qui a fes peuples les plus courtois, o^
en aîant point qui les devancent en tou» hh
te de civilité^. Certes il y a de bcHes réâ»
xions à fiûrç fiir dç û étranges viàifit»
des,
. PE
L'IMPASSIBILITEr.
LETTRE CXL VIL
MONSIEUR,
Je ne fuis nullement pourceretrand^emot
abfolu de toutes les paiHons, lequdvous
prifés tant, & je fuis perfuadé au cûÀtraire,
que quand même Timp^^fiibilité des Stoldeos
ce pourroit établir parmi les hommes, ils tf
fompoleroienc plus qu'un peuple de piene
OU àa marbre>. ce que quelqu'un a dit des
HE riMPASSIBILITR ftiy
latuôs de Tancienne Rome. Ne vous attetW
lés donc pas que j'eôime autant que vouscet
:ndrotc de Virgile, où îrconflituê unepanio
lu bonheur de l'homme champêtre, &retirc^
laiis riiidolence, ou ppur mieux dire^ dans
.inieiilibilitè, lors qu'il dit de lui ^
-— ^ nequeiUe
Aut doltàt ^miftranê mopem^ ma invidit ha* j^ ,
ienti* , Gtorg^
A la vérité, je trouve l>onne l'exemtion de
quelques paiTionshonteufes, tdle qu'eft ma^ /
nifefteinent FEnvie: mais je ne m'accorde
pas avec ce de&ut de compaffion , ou ce Poè-
te met, comme Epicurien, une partie de la
félicité. En effet y les paifions font fouvent
utiles, foîfi au corps, foit à refprit; letenw
peràment du premier fe redrefle par leurvio^
lence en beaucoup de rencontres , & nôtro
ame profite jquel^eTois de ce qu'une paffioà
en arrête une autre & la fufpend, comme
deux balances égales ne branlent plus & de»
meurent: fatjs mouvement. Cen'eftpasfans
fujet par confequent, que la bonne Morale
les place toutes comme indifférentes entre lo .
vice & la venu; que nôtre Religion fait par-
ticulièrement de la colère en certains cas un
aâe méritolTe, & que 3* Jean ChryroAomo .
(bûdent à l'égard de celle* â^ que Ton com^
O v
aig î- E T T R E CXLVIL
mef une fiiuce, qui fe peut appdkr pcdic,
BajtLk^m. 4^ la vouloir abfolument rqprimerauxooci-
io.coirrr.i. fions, QÙoous €0 devoosavoûr, eum fmewm
jj&i^FcV^^^ irqfdy ntm irafcitur^ peccart. Cet
^f.f/omi/fpdacipalemeQt elle ttéanmoîiis, <gii vous
^'*- donne tant d'averfiça contre toutes les aucics
' , pour avoir obfervé que les plus vertueux k
Wplus modérés fi)ntiu)ets aux plus véofeos
. tranfports qu'elle donne, paflànt d\nie ex-
trémité à celle qui lui eft oppofêe^ de même
que du vin le plus doux, il fe fimae kpius
piquant de tous les vinaigres:
MÀbenus. B(mus mimus lafus grHvius .mfdtùir^fiitër.
Cela me convie à vous ttitcetemrdeœque
mcHi imagination , jointe à ce que je pois a-
voir de mémoire , ^me fourmioue ùêc œpio-
pos, pour en ttrcx avec vous qlJé^ueillfl^^
âion. .
i Encore qu^ fint vrai, quelesColenques
fieuvent être cdniid4rés comme des Lkos,
-que la fièvre travaille durant tout letxwKS de
ieur vie: Et bien qu'on ne puife mer, qoe
ies phis gnmds homnles , & de k pfas haute
^ftime, n'aient beaucoup perdu de kunepQ-
iation pour n'avoir pu refiiler aux empon^
mens d'une bile, quilesnottitrjfbic^ .
OvîJ.r^ HeSùraquifobis^ qdfvmm^ ^imitfÊeU
Mit.dt vemque^
AjacK / , ,
DE L'IMPASSIBILITE', aij
Sufiimdfrtoties y imam non Jiiftmet tram.
i eft*ce que ceux de cette coinplexion> quei
vos anciens nonunoient félons àfeUefeu hilty
le doivent pas être ténus pour incurables^
ncttennant qu'ils fç i«udlent fervir de leur
ai£bn^ qui n'eil pas moins naturelle à tous
les iiommes que la Bile , & qui peut calmer^
es plus grands orages de cette forieufe paf-
fion, pourvu qu'on défere à fes préceptes^
La fable du Lion Nâneen ou Cléonéen^
qu'Herculetua, ne veut dire autre chofc, les
Poètes nous aiant voulu fidreiavoir par là,
que ce grand homme, tout atrabiliaire qu'il '
etCMt, &voit fint bien domtcr fon courroux,
& Ibûmettre à la ndfon les plus violens excès
de ia colère. Mais pour l'imiter il fiiutde lon-
gue main fefotmér des habitudes à rendre cet-
te raironmaitreâe& dominante^quandfiifupe-
riorité lui eft conteilée par quelque fiére pid*-
fion. Nousdevons fur tout par fonmoten pré*
venir à tems nos colères, demême, ditPlutar-
que, qu'on n'attend pas lemilieu delacourfe
pourmettreleJB:einauxchevaux,quidoiventè- ^
tre foigneufement bridés avant qu'ilsla com-
mencent. La violence d'une bile fortement allu-
méenefe peut que très difficilement reprimer;
&fi l'on fouffire, qu'elle s'infinuô trop avant
âttosnôtreame, laiaifons'entrouveteUement
aao LETTRE CXLVIL
I ,
embdtàffêe^ qu'dle devient prdque inutile.
'& ne nous feit pas plus que les ailes àdesâ
(eaux englués. Mais grâces à Dieu, œ
qu'eft le frein aux dievaux, & le gouircraaii
aux navires^ Iaraifb4i'eftàrhoinnie.wift]îei
despafltons, s'ils'aocoutumeàleiirdonDer
la loi de bonne heure.
En vérité, il y a^es premiers mouvcmers
4ue l'Ecole déclare n'être pas en nôtre ptsi^
fance. Ils y font nommés matm frimaprid^
& comme tels excufés par les plus Shms
Théologiens. Ceft £dre cooune ce Cteb*
phon qui regimboit contre fa mule, de leur
cpen&r refifter d'abord par desdifcouisrairaD-
nables* ^ Mais ces premifirs tranfpons èatm
a ^eû , qu'on les peut comparer à àeséd^
Xjpi 'dâparoifient en un icAant, & qui (bat
même Ibuvent fuivis d'Une agréable fbmé.
j'ai vu de tels éclairs le ibir,^ acoompagocs
imemedequelqueGOup.de tonnerre, quic-
toient un^prognofiique certain de k beauté
du joQr f iiivant. La même choCb a Heudaos
la Morale, qui ufe de cette (imiliti]de,paxce
-qu'après ces emportemens fifiibits dontBoas
venons de parler, laraifiindansufie|uiiebie&
liabituée reprrad auffitôt le deffos, & y r^
gne avec toute k grâce d'un calme qui fur-
irieataprèsquelqueorageufetenipêce^Ccrccd
De L'IMPASSIBILTB. aai
Cy enapointdeplus à craindre que cellequ'ex*
i te la colère* Car encore , comme le cola*
idére un excellent Philofophe^ Tonvoirque
es mers courroucées fe purgent dans leur ^-
ation de ce qu'elles ont d'ordure; au lieu
qu'une perfonne outrageuTement iiritée corn*
Tiet ordinairement tant d*aâions indignes^
)ue, l'oiage pa(fè, elle a honte elle même do
ôi turpitude. Ileft donc beibin d'jemploior
toutes les précautions po/fibles conp*e de tels
defordres^ qui fe footTentir aux plus gens
debien^
( (haviffima tfipuhi homms iracundià) .
& quine font jamais fi grands^ nifi préjudicia-
bles, que quand ils fe trouvent fecondésd u-
ne autorité, puiflânte,
Fvimm^ efi idnampcteftate habitai iracm^
Ma.
Rien n*eft capable de refifler à la violen*
ce d'un efpfit, qui peut tout ce qu'il veu^
& qui veut ce qui eft contraire^ à la rair
fon.
Cependant qui eft - ce qui s'efforce de con/
tracîter quelque habitude propre à s'oppofer
aux injuhes efforts d'une impeuieufe colère?
Qui font ceux, qui invoquent ^ lors qu'elle
les entreprend, le vrai Jupiter Meilichiu^
lui fiiiiatt un fiicrifice de leur reflfenti-
22« LETTRE CXLVIL
ment, comme autrefois dans Athènes fii
l'autel de la Mifericorde? Si eft*ce qu'il é
d'autant plus avantageux d*en ufer aiefî, <pie
les douceurs de cÈtce v^ertu ne contoicent pis
tant les autres qu'elle oblige, que ceux m
mes, qui la pratiquent. O llieureufeafBcr*
te, & l'agréable conflimtion d'une ame, qa
fe (ak dire ende telles rencontres. Où t'c»
portes- tu miferable? nevois-tupasfegoo^
' fre horible où ton courroux te va pr&qpto?
Quim. Qtio me éucis amme? fuo me traiù ef^v}
Certainement ce font de teDes homilia kit
femblables réflexions , qui appaifent ks phs
grands defofdres de la partie iraicâile a fr
veur de la ràifonnaUe. Nous en tfoos l)^
(bin , puifque ces deux parties nous coopo-
fënt, & que nous fommes félon b fibkde
vrais Centaures, qui ne tenons pas mràs du
brutal,^ que de ce qui nous fait tantgkxifier
d*ètre hommes/ Un peu de coutume à de
tels difcours intérieurs, & répétés à toBS^câ
prefque le feul remède contre rimpemoûfit
d'une colère enflammée. Le canon, qâ
brifo une muraille de marbre^ perd inutà^
ment fa violence contre des balocsdelne,
& la pafEon, dont nous parlons, qui tenaft
tout ce qui lui refifle dirèâement, âiamoUit
&s'évapore infenfiblemoit pardes r^enoos
DE L'IMPASSIBILITÉ'. «23
c cette nature. Ceux qui s'en fervent ptr*
tmcïity rougifTent d'abord defevoiraumau*
Eiisétatodleur bile lésa mis, & cette louable
3uleur donc kur viiage fe couvre, témoigme
u^ils enibnt confusdésleurpremiereémotion
ui&icpolirles plus emportés: Car conuneles
evres^ qui commencent par le froid font les
lus à craindre^ un courroux/ qui noiisrend
lêmes eft' bien plus dangereux, que celui,
[ui nous (ait rougir, & qui feqible dedarer
^ là qu'on a honte d'en être furpris, &que
'on voudroit en être dé&it. Les colères pa-
es & fipoides montrent au contraire qu'elles
prétendent avoir rdifon, tant s'en faut, qu'el-
es fe repentent de leurs déreglemens ; & c'eft
:e qui leur donne de fi ponicieufes fuites, de
nême qu'on ne voit point de plus dornm^*
{eablesguenfes, que celles, que l'on croit
uftcs, & qui prennent un prétexte fpe*
deux/
J'avouâ qu'on relTent quelquefois des co*
eres(i4>ienfi3odées, qu'il eftprefqueimpof*
îble de les blèmeravec équité/ puifqu'oneft
n^me obligé febn nôtre premier difcpursde
»V lailTer aller. Il faut d'ailleurs donner
)udque diofe à l'infirmité humaine, ne fut« '
^e qu'en confidération de ce que nous na
i^QS lien fous le Ciel qui n'ait fon masque*
824 LETTRE CXLVIL
ment & Tes feibîefres. Le dér^Iemeot à
ûiifons, le débordement des rivières, l
tant d'autres accidens contre Tordre appareg
de la Nature ) femblent excufbr nos &ikss
& rendre moins criminelles les irr^[u]antc
de nôtre Morale. Mais au tncûns aceob
mons nous à modérer les premiers boinll(«s
d'une fi dangereule paâion, & fi elle nouso
blige à (Quelque reflentimettc, ufoos en >
vec retenue^ ne donnant jaaiais le fooèt i
ceux qui nous ont ofFenfés qu'au (on delafu-
Ae, c'eAàdirelaraifonappellœ^ comme A-
J.^*"'* riftote a témoigne qu'on punifiToit defoocons
les ferviteurs en Toscane. Le malheur dl
nue ceux - là font le plus grand nombre, qui
K)uvent n'ont pcMnt d'autres traits d*bommes
Î' lue ceux, qu'ib portent au vi&gc. Nous
onmies pires étant irrités que tout ce^qu'il y
a de bètes féroces» qui épai^nent du moins
^f^ huTS ktiïhhhkSy necefiuUaJuperterrasâh
rahiofabelluay, cuifiontmago/uàfanBafit. Et
les douceurs mêmes de beaucoup de geos
. font pleines de rigueur & de cruauté; ce qui
a fait dire au Sage Hébreu , fmfericor&àtm
. fwrum crudeles. En effet; nôtre humanité
eft fi mal intentionnée éontre'elle même, k
l'homme paroitnaturellement fiportéaumal,
que j'ofe dure qifà le bien prendre^ & eue-
,^ gard
DÉ L'IMPASSIBILITE'. 233
ird à celfly c*eft peut-être une desplusgraih
^ louanges qu'on peut donner à ceux, que
on eflime beaucoup^ de dire au'ils font in-
umains, ou qu'ils ont dépouillé l'humanité.
Qurqu^ii)oa, fiJerdle des aniiÀahxi . .qui
3nt. les fidèles miroirs^de la Nature ^ n'pnt
ien de fi dépravé que nous. X^ette même
^oTée me fait croire auffi qqdquefijMs que
K>us eropbionsilial les 'mots ld€r1>ê^, &
le brutalité, les bêces brutes étant fouvent
moins vicieuiès, & plus nilfbnnables en
:}uelque façon que nous ne leibmnkài^^ Je
Bnis cette extravagance^ de peur de vous
m'ettro^en colère au même tems'> quei^ ]t 'à&
clame ii aigrement contre clle«
^.J^ ^^^^ "^^
TêmeVIlPmM.
824 L É T T* R JS CXLVIIL
DE
LA CONTINUATION DES
ETUDES.
LETTRE CXLVIIt
MONSIEUR,
Je pe me lafle point de vous exctoi h
continuation de vos entretiens fpinoxb-
Ke vous arrêta pas aux dégoûts otie voitf
donnent de l'Etude ceux» qui vous n itrc-
Tentent comme la choie du monde |a pl^
inutile. Ce ^u'ilb vous ont dit eft vrai^qu'oa
ne voit guéres les liches à la porte des bmh
& que fouvent au contraire ccux-d vont
trouver les hommes de grande fortune. Mais
vous n'ignorés pas ce qu'on a toujours répon-
du à cette objeâion, queles Médedns étoietf
obligés d'aller vifiter les malades, oefe pou-
vant prerquefaireautrement; outrequeccncft
pas grande merveille fi la plupart de gens»
qui vivent dans l'opulence^ n^ligeotoeox,
E LA CONTINUATION DES ETUD. âiç
ui cultivent la fçience/ n'en coanoifTant .
oint le prix; au lieu que les iavans n*igno '
Mt pas le bon ufkge des biens , qui leur
manquent ^ & dont les autres fef fervent très .
izV Et néannïoins laxhofe ne va postoûf-
3urs comme ils le difent» L'on à vu des
empereurs mener à côté d'eux dans leurchar
le triomphe des hommes* d'un éminént ù^ \
roin Le Roi Phraotes traite avec Appolk> ^ ^«
lius dans PhiloArate coflune avec fon fupe^ v
ieur, reconnoiUant^ que la (cience a je ne
[ai quoi de plus Roial que le Sceptre, rè yocp
Scfffû^Ttpov ço^iae^Uy La pauvreté de Di(>
3;ene n'empêcha pas Alexandre le Grand de
l^allcr trouver pour conférée avec lui. Ju-
lien defcendit de fon throne pour aller aude^
vantdiiPhilofopheMaximus, qu'il embraflk
tendrement; Se Ammien Marcellin, qui /.si.
nomme cette aélion indécente, en a fait peut-
être un très inique jugement- Peut- on ren-
dre trop d'honneur à la icience, qui (eiile a
le pouvoir, naturellement parlant, de nous
approcher du Ciel d'où elle tire fon origine.
Il faut bien qu'elle (bit grandement eftimabte
par la doârine des contraires, pqifquerigno
rance cft univerfellement expofée au mcpris
de tout le monde. Souvenés-vous du pro-
verbedes Arabes,- qui porte, quecen'eA pas
' ^ P i j
aïtf LETTRE CXLVIIt
^ètré il orphelin dç n'avoir ni père mmert
que de fe trouver, fans fcience & fins etuiS
L I. Mf/tioh. Certes PinducSion d'Ariftotc cft 1»g
tipiLcf. puif&ntti^ pourmontrer^ queledeTirdet
voir eft une paffion naturelle , dont il n) i
. perfonne, qui ne foit touché. Car, coam
il repréTente fi)re bieû, fi la NanueDOus]
àaané tant d*amouf pour les fens, & fur toa
pour celuide la vûâ> à caufe des co&noiâiifi'
ces que nous prenons par Ton mckà pte
grandes que par celui des autres; de combien
plus grande affeâion devons nous eût trsfll-
portés pour la fcielice, qui nous revclctoo
tes les beautés & tous les fecrets du Cicl& tlcb
Terre, nous faîiknt comprendre ccsdiofo
avec beaucoup, plus de" perfeâioo & *
jufteffe^ que ne font les organes cotpo-
# rels, qui nous trompent fi fouvcrt? Du
moins ne (auroit- on nier, qu'à la 6çon des
vaifleaux de long cours, quifembleorappro-
cher les païs les plus éloignés , en nous com-
muniquant leurs commodités; lesfeicnccsûe
donnent à nôtre fiétie les lumières & Icscofr
noiflancesdetous les autres^ qui l'ontprécedc:
y Literie tanquam naves Jukantes Oeeaxm t^
ports .^ remotiJUîmafaculacopuIant.
Il eft aifé de reconnoitre le génie. de ce
mauvais confeillers, quinevifentenvousde'
œ LA CONTINUATION DES ETUD. Z9f
;oôtaiitderétudequ'àvousrendrerefnblabIeli
iix.Ceibntgéns,quitireiitvdaitédeleurigno? .
ance^ & quidai;isleurs propos ordinaires profe^ .
ent dcdaigneufement, qu'ils fe ooatentent
t'uferdesElemens, iansibroucierd'encon;
loitre les qualités. L'idée d!une maicreâiB
eur eft bien (dus prédeufe^, que toutes cçUes
le Platon. Et parce que Saint Auguftia aMit.tixi.
prononcé après Ariflote> qu'il y a des cho- S^
Tes, qu'il vautmieux ne pas favoir^ qued'en
être trop m{kmt,praftàt quadam n^ctre^ qmm
f^r ; Us paraphrafentcela en&veur deleur vie
fainéante&debauchée, invitanttoutle monde
à les imiten Un de leurs plus grands lieux
communs, s'il le peut dire, qu'ils en aient
(ait quelques uns, eft celui de lamauvaifb
fortune des hommes de lettres , dont ils rô-
prèfentent la pauvreté & tou$ les mauvais fuc-
ces. Je leur accorde facilement cequePierius> ^
& iesautres, qui ont traité cette matière, nous
en ont appris. Mgis n^(l-ce pas une honte 4e
régler tout par Tintcrêt, & d'avoir fi peu de
Morale, que demépriferlcs plaiûrs innocens
desMufes, & même ce qui eft accompagné'
d'honnêteté, fi l'utilité ne s'y renooittre. ^
Les Arabes , dont je vous ai déjà parié, ffl^ont Sm.^
appris que leur grand Abviofephus» le plus^*^'
favantdeibn ûéde, é«)it encore leplusnéosffi*
P iij
929 LETTRE CXLVHL
tcux; & néanmoins il n'en étoitpaspourcdi
ea moindre véneiatioti parmi eux. Et fi le
Pape Sixte Quatrième traita indignemeat
Phriml TheoàoKGaz^ qui lui avoit dédié faverfioD
«^'.J^^ LatinediiGrecd'AriftorcderHiftoircdcs©
ror^ffM niaux, ^ il n'y auroit que ce Pontife à blâmer,
fiGazaaiantjetté dansleTiinre les quaranteoo
Cliquante écus dont il avoit reconnu fa dc£
cace> n'en fut mort âpres de déplaifir. Qp
' « qu'il en foit, des exemples fmguliers, &(fî
en ont tant d'autres contraires de gensi (fi
les (cîences ont été très utiles, ne ddvcDt
rien obtenir fur vôtre dprit, au préjudice (ie
vos applications ftudkufes.
Je vous prie de prendre garde au plfr
lir& à l'avantage qu'cmt oeux^ quifecoo-
iioiflfent aux Tableaux^ furd'autres, quifl'y
entendent rien, quand les premkrs ià^'
.guent les manières dififêrentes des FeinoeS)
& les copies dbvec leurs originaux; cûxbs»
autrefoîsles entendus eâcetart y remarqnoietf
les trois genres divers, l'Ionique, Je Siqoaieflî
&rAtti(jue. Nem'avouttés-vouspasqoe
4a fatis^élion d\in homme favant doit être
bien plus grande, lors qu'il obferve dans te
ouvrages de la Nature, &; de Dieu qui endl
. l'auteur, mille effets avec autant de cauffl
quileraviffeht, &dQntlesignoitnsoefotf
ttELA COKTINUATION DES KTOD. 229
dulkmeht touchés? Cdl la même chofe de
laMiifique^ une oreille dode trouve dans
les trois genres de mélodie, TEnharmonique^
le Chromatique, & le Diatonique, une infi-
nité de grâces, qui ne Ibnt rien aux autres.
LeMelos d'Eolie fort (impie, Flonique molj
le Phrygien religieux, le Lydien plaintif
TÂAatique divers &le Dorique belUqueuXi
font écoutés (ans confufion. Se avec, un
tranfport d'amè merveilleux, par cette m^
me oreille favante; au mèmeteips, qu'une
ignorante a tout cela pour indi(Féitnt. Il y a
un pa(F7ge de Ciceron fur ce que je tiens de
dire touchant ces deuxprofcflions,quieft trop
exprés au quatrième livre de fesQueftions
Acadeauques, pour ne le vous pas rapporter
ici. Quam mu!ta vident fnÔorts in nmhii^
îf in eminentia, quée nos non videmus? 'Quam
mtJtfl qua nos fugiunt in cantu\ exaudinntiê
tagenere exercitati? qui primo tnflatutibicimi
^ntiopam ejfè aiunty aut j4ndtomacAam, cum
id nos nefufpicemur quidem. Jugés-là deflut
quel doit être renthouriafmed'unPhilo(bphe,
ou, fi ce terme vous choque, d'un véifieable-
ment favant, qui découvre dans le globe in»
telledhiel tant de raretés & tantdemervdlles^
dont le reBe des hommes^ & ceux fur tou^
9û font d'écrit greffier j ou qui n'ont pns
F iiif
a30 ï. E T T R B CXLVIIL
nulle teintiore àti bonnes lettres, o'ootps
la moindre connoifibnce, pour ne pas dk,
tomme Ciceron^ le moindre foupçoo.
Je fuis perfuadé, qu'il n'eft pas beiii
d'un plus long difcours, pour vousdétm
per desmauv^ifes maxitnes qu^onvousavor
voulu faire pafTer pour bonnes. J^eiopioifr
rai le refle de cette lettre à vousen oommuch
qiiier quelques autres, qui vous pounont ê-
tre d'ufage, & que m'inipire leieuladeqœ
)'ai pour vôtre avancement.
Premièrement gardés r vous bien de croso
la moindre chofe de tout cie qu'on vous a&
au dècri & au préjudice de la plâpaitite
fciences. Hors celles, qui font coôdaoo^
& qui vont contre les bonnes mamS; ilfl'y
en a psls une, qui ne puifle vousftmT) &
que vous ne trouviés de mife tôtoutvdèias
Je cours de vôtre vie. À la veritéXcnopboû
nous aprend qu'encore que Socntenlgooc^
I4. Aft. oi la Géométrie, ni TAflronomie, il oeccû
/eiHoit pas pourtant de s'y arrêter beaucoup)
parce qi^e de fon fiécle l'on dooQ(Âtaot^
^ems a Tune à l'autre, que la plusimpoitffl'
te partie de la Philofophie, qui eil la Moral^i
étoit prefqùe négligée. A ^uoî bonne b
théorie des Planètes qui nous inftniit de tous
leurs mouvemens, fi les nooes "*
mêr,
)ELAC6NTINUATroNDÈSETUD. 231
lonnés? Et que nous peuvent fervir toutes
es règles de la Géométrie, fi nôtre efprit eft
lércglé? Sets fMreàa fit linea^ ditSeneque^
luid tibiprodeft y fi quid in vit a fit uBum igno-
ras ? Dans un fragment de lettre que le m&-
[ne Xenophon écrivoit à Efchines^ il affurej
)ue c'étok encore la raifoii pourouoi Socrate
n'étoit pas fort profond dans la Mufique,.
dont la théorie avoit occupé jufqu'à lui la plus
grande partie des favans. Souvenés-vous
de la demande qu'on fit à un fils de Roi ^ s'il
n'étoit point honteux de jouer fi bien qu'il
Êdfoitde la Lyre, y aiaot de certaines connoi£^ ^
lances,, dont Ton ne peut avoir acq\iis la
perfeâion que par une fi longue ap^catipn,
qu'a^aramment Ton n'en a pos a&z donné à
ce qui eft de plus grande importance. Ne
vous Jettes donc pas dans l'excès dangereux
de ces étud^, qui pourroient confumer les
heures, que vous devés à vôtre pro&ffion,
& fongés principalement à orner la Spaite^
dont vous avés £aitéleâion, aveccettereferve
d'éfprit néanmoins, queTaphorifinedeSene-i^. M-
que. Satins tftfiiptrvacmfciriy (punn niAil^
vaut bien tous ceux, qu'on lui fiiuibltoppo*
fer. L'on peut voiager par curiofité & voir
plufieurs belles villes, mais il île faut être
bouifpeûis ou citoien que d'une feule.
tjS LETTRE CXLVIII.
V(Mfi auriés toit de prendre fabofd dadS^
^ goût de vôtre travail, pour reeooaoiere i]De
\ oiielque autre y a de V^vantage fur vous. Li
lecoiufe & k traifié^
prifées, qqoique k ppeaiiere fok aa deffis
A moios d'avoir l'tofaîtionauffidae^éeiiiK
CéÙBCy Voa peut fe œnteoter de n'être ps
des derniers. Etje vous lenvbieà cetEn-
aSi^.iK tofthene, qui ne laiffii pas d'acquérir ooe il-
luftre réputation , encore qu'il tofianooiaK
j9i ouIeBé^àcaurequefansocoitpcrîms
le prenoier rang, on lui adjugea îoCkjcms k
fecond en toure forte de di(cipUiie& £a
tout cas réchelon inférieur eft im àcg^ fov
parvenir au plus haut: Et vôtre âge oevoia
doit point découniger pour être ira peoffso-
cé^- vous lavés la beHe renomniée ^'«quit
Baidedansb Juri^nidence, nonobftaDtqaoa
lui dit d'entrée^ SeroviniiBalde^ eràsk^CÊ-
.. Ily a deux mÀhodes d'apprendre, & de
ieper&âionnar, Iriendiffér^tiesàlavériit,
mais qui peuvent être emploiées tomes deux
lltileaient, félon kdifpofitîon d'e^rk4Mroa
le trouve. L'on eft Uen aife quelquefois de
conunencerparksnotionsy quilbntlspias
fiidles à compmdre> & même d'être aidé
par quelqu'un à les «o^uerir^ imiMOKccus
DE LA CONTINUATION DES ETUD. Î3J^
\m ie invent de .nageoires pour fe drelTer I
^iea battre l'eau , & à fe tenir de0us. Les
lutres fe jettent d'abord fur ce qui efl de plus
liffidle intelligence^ afin, qu'aiant une fois
ruraionté<e pénible travail > ils nerencpn*
trentplus rien que d'aifé; comme ceux> qui
apprenant à danfer prennent des foulier»
plopibés, à deffein d'être plus légers au bal^
& d'aller mieux par haut en chauffure ordi-
naire. ^fais de quelque façon que vous en '^
ufiés^ oue^cefoit toûjoui^ fans abs^donner
le grand chemin, pour fuivre de miferables
fenders oiî Ton ^égare: Claudusinviay cu^
forem extra viaih antevertit. Gardés auflî^ ^W^-
foigneufementrordredes Abeilles, qui vont'"'*'*'^*
toujours, ditArifiote, àmolaadvioiamyùm
confondre le fuc de diverfes Heurs.
Sur tout ne vous hâtés jamais de détermi-
ner les chofes, & u^s-do cette heureufe fuf-
penfion fceptique, qui préferve de tant de
repentirs: «
AdfHgmtenàmprùperat^ cito ^ judicat.^^'^'
La Lc^ue , dont vous poflfedés fi bien l'ufa-
ge^ vous (èra très avantageufe. Mais quand
vous aurés réduit un antagonifte prefque aux .
abois, & à donner dans ce Cercle ou Diallo^ ^
le qui eft le vrai labyrinthe de rignorance^
gardé&-yousbiendeKiiinfuIter> & contenu
»34 LETTRE CXLIX.
tés- VOUS à l'exemple de Soàate^unftwMge
modéré. Un raifonnemenc paifible & refpe-
âueux, comme était le fien» ne iette jaoutf
' dans l'envie, & 'gagijie le coeur des ploscefad'
les à h raifon. Continués à eoiploier k vé»
tre de la belle pianiere^ & n'oubliés pas ce
^e nous dîmes la dernière fois, qu'un hom-
|be (ans r aifonnemeat eft uq vsuflèau fans
l^ouvemaiL
QU'IL Y A UNE FAUVRETE
PREFERABLE AUX RI-
CHESSES.
LETTRE CXLlX.
MONSIEUR^
emme c*efi une marque de mauvaiic dif-
pofition corporelle d'être offerte par
âes vivres innocens, ' & que chacun ^voove
n avoir ^int de mauvaifes qualités;, Toopeut
prendre pour un indice d'^rit dércglé de ne
iJJTL Y A UNE PAUVRETE PRET. &c.23f
ouvok fouffrir les riphdTes^ & d'ea avoir
rop d'averfion. Vanum gloriée gema^ èît
^intiUetiv odmm Jwaiantm. Je (ai bien -
^u'etlesnouspeavcntcorrompceparb fiidlité
[u^elles nous font trouver â befficoup de vi*
:es , donc la difficulté nous di^oùteroit, &
ju'elles femblcDt démentir en cela l'ancien
proverbe^ Superflua non nocenty que Saint j^st.
A.uguftin emploie dans, la Cité de Dieu. >M<e'«*^-
Nfais Arifiote, qds^ftfervi de U comparai- ^^^^^^
Ton, que je viens de rapporter » a fort bien &XMg.
encore déterminé ailleurs^ que tous les bienSi^"^-*^ *-
àont.Fofàge eft inCêrQdn, tels que font la
Force 9 laBeaute, lePQuyoiràbfolu, &les
Richeàes, ne laifTent pas d'être de véritables
bicns^ quoique de mèdiantes peribnnes en
ibufent, parce qn'il eft plus jufte, queues
chofesre^ivent leur principale dénomination
de l'emploi, qu'en fontles hommes de vertu,
que de celui des vicieux. En vérité Ch-phéo
a eu raifon de dire que^ généralement par* ,
lant, l'opulence étoit fille de l'animofité,
prife pour une trop luperbe élévation d'efprity
& l'Ecdefiaftique a prononcé félon ce fenti^^*-^'' "
ment, Domusfuanimislocuplesefiy onnuUaH-
turfuperhia. En effet, Ton peut afTurer d'u-
ne infinité de gensj qu'ils ont dubienV qui
leur ait beaucoup de mal , & il me femblo
9i6 LETRRE CXLIX.
GaftmLi» qué Tydio Brahé avoitndlbii de oorrigcr Jb-
tiusma. yenal, quand il éoric, s
''*' . HeudfacUe emergim
foûtciumt, qu'il àevàk mettie ra
plutôt qu0 ret imgifidy ptt ce qu'oa vdt
plus de perTouiiès, que , l'aboadaiioe àt
UenféloignedesTOtas, qu'il s'y en xpiek
pauvreté eb recule. Avec tout cdi pour-
tant, ilfaut avouer, qùedesdcfaefifesaoqui-
fes)uftement, dont roati(èfi>breaiea^ qu'oa
éUÂ^buê gaiement, êc qu'oa qukte avec
patience & fans regret lors que Yhémeeacâ
venue, fontdesinftrumeostréspopresieRr-
eer de grandes vertus. C'eftoe que voulait
^ioifierNicolausDamafcette, quand dam-
patoitjDes mêmes rtcheflies à des FliKcs, qui
foittYi^kablement inutiles à ceux, qiùoe&-
vent pas s'en fervir, mais qid bieafoiiâtées
repdoient de fon tema une harmcmie très
co^idârable. Car ilne&ut pas ci^ùreqiiefe
bel uG^des biens OMififte (èulement ie&
fiûre laiipefle, & comme dit l'Itdira, êfn
dei Zeeckim fuel cKaUrifanao dehipm. S
Crates le Thebftin jetta les Tiens dans la mer,
comme peutêtre on le lui firaccroire, iift
fdbn moi une aâion, qui ne doit jamaisêtie
imitée. L'importance eft 4e les bien diâri"
QUU Y A UNE PAUVRETE' PRETFAc. «j-^
buer, & ia^^t^ défaire \avec une Iibèrfllité
Accompagnée de jugement. L'on prend bien
garde daas TOeconomie, felon lapenféed'an
ancien, à ne (aire fortir lefumier d une cour^
que pour ]e mettre en lieu où il puifie être
utile; à plus forte raiibn doit-on avoir égard
dans la di^senfation de ce qui eft bien pli»
prédcive^ à la faire toujours avec diioe^
don.
Il ne &ut donc pas vous imaginer dâvAnta*
ge> quelesbiensdeFormnefoientrifortàmé*
prifer, ou même à rejetter, que rauAerifeé
de quelques Phibfophes Ta voulu fairecroire^
Ils ont beau les nommer le bagage importun
desvertueux> mpeUmentavirhaiSj ou plus
fakmentenoore après Diogene, vmmtu$¥mr^
tufue^ ceque je li'ofçrois traduire en nôtrelan-^
grue; ilsn'en(bontpascrus,paroi({antttopde
[t;nsreprouvédanstoutesleursinveâive& La-
modération de S. Augufiin me femUe blea
^lusjudicieufe, lors que parlant de la Fortuna
k de 'ce qui en dépend, au troidémb livre
x>ncre les Académiciens il conciûd en cei
crœes: Semperfmtfententiamea^ fapienti
afm h&mni nïhil a/mf effèi ut antemfajnem
ïat^plurtmimnfc^ariitmeJfeFcrturtam. Mais'
leAbeibin d'uferidde qudques précautiQns,
>arce qu^il v^yai^oiotà^ bien qui nef<MC re-
I3t LETTRE CXLIX.
bherché^ avQC avidké de tout le monde, #-
mmahonMmappehati & parce que de iknach
le il aime àfe répandre & à feoonummkyg,
eftjid éhffi^um: Eo effet, celui prmdpJt
mette dont nous pfltrlons dl de cette 000&*
iion, à caufe, œ Cbmble, que k mocoor
comme tonde ne demande ou*à rouler d'us
. munfenlfautre, outre qu'ellopenrappndKfr
der la roifllle ii elle ne bougeoit d'un lie&
Nous .devonsibne avoir égard tatir à f aoqii-
fmon du bien, .afin que nous ne fiMfnspasir
&«• ceux ^ui le diffraient, ^pecwtiamcirfjm-
canty qtM fie in quqfèam quomodo JamMiMsà
chaciWicadk; <\VLkùuSà£bàh^ frifàntea
ibrte que fon illuê de nos mains ne leît pas
moins honnête & raifijnnable que foo aaéc
Si nous ne (bmmes ibigneux d'obfofcr ceb
avec exactitude, nous reconnoitrons bientôt
wi'û n'y a pas moins d'inconvénient i pofi^
der des grandes finances, qu'à nVai'poiot
avdr,
florUm. Tammaitmefihahrenummasy nimhkrt
quammalumtfi.
Certes elles font quelquefois fi mal teoufiSy
& de fi mauvmfe main: qu'il y auroit lieu de
les confi(quet avec quelque fime^ juftice,
& le ibuhaitd'un de mes amis ne me fonble
pas extravagant en tout fens, qu'onpotjettcr
/ des
ly IL Y A UNE PAUVRETE' PRER&c- 241 .
es Dévolus ^ur les richeflfes de ceux> qui
te (kvent pas s'en prévaloir. Quelle male-
iiâion uicoiîeevable d'être en dilette au mi-
ieu .des trélbrs? genus egejlatis gravtffi'^*>
num^ àk Senequty indivitiis ino/na. Ilfou*»
lent ailleurs pour cela que f avarlcef eft la
plus grande & 1^ plus facheufe de toutes leis
pauvretés, qwe eft maxima egefias ? avaritia.
Mais quelle miferable phrénelie, pour par*
1er avec Juvc^nal, de mener une vie chetive
& néceffiteufe pour paroitre riche en mou-
rant?
Ut locupks fnoriaris egenti tnverefato ? &# . /^
J^avouê que Ton ne fauroit s'étonner a0ez
d'un fi prodigieux aveuglement
Cependant il eft difficile d'accorder ces
beaux fentimens, qui veulent qu'on jouiflb
& qu'on fe prévalç des biens , que l'on poflfe-
de^ avec une opinion diredement oppofée^
qui ordonne d'être pauvres même parmi le^
richeflfes , magnus iOe qui in divitiis pauper eft^ «Sm. tp. )t
& qui âous propofe les plus grands hommes ^ ^^'
de l'antiquité^ qui dans une extrême af-
fluance de tous biens, avoient des jours choi*
fis exprès pour s'exercer par une imaginaire
pauvreté à tout ce que la véritable pûuvoit a- ^
voir de plus dur & de plus infupportable. Là
Volupté dont Epicure faifoit des leçons à tout
TmiVn.BmJl Q^
04* LETTRE CXLIX. .
Je genre humain, ne Tempêchbit pas, no2
plus que les autres, d'avoir de ces jours d'ab*
itinence: Certas hahcbat dies iUe mugi/Ur vck-
ftatis Epicurus^ quibus maligne famem cxtis-
gueret. Vous dires peutètre qu'il ctoit hka
aiféàSeneque, qui rapporte tout ceci, &i
les femblables s'iîen a eu , de prêcher iiir la
vendange de la forte, oudeplùlolbphertou-
chant. U pauvreté fur un fonds de huit cens
nulle livres de revenu ^u'il poiTedoir* Je
vous reponds qu'il n'a gueres eu ion pareil ea
toutes façons, & qtie le Guliflan qui n'ctoâ
pas fi bien fondé que lui parmi les Peifes^
quoiqu'ils ne reftiment pas moins dans ùl
Morale, ne laifle pas d'enieigner, que Dieu
aime les riches, qui vivent en pauvres, &
les pauvres qui vivent en riches j c'eft â dire
à l'égard de ceux-ci, qui ont une pauvreté
gaie, préférable mille (bis à une richdfe
chagrine. Cela eft fi vrai, qu^il n'y a pcHOC
de bien, qui puiflfe donner une folide Ckis&-
âion, fi 1 on n'a préparé fon elprit à le per-
^B^V-^dre, NuUum honum jttvat habentem^ mfi êi
guius amijfîonem pneparatus eji ammus. D'ail*
. leurs, comme Boêce l'afubtilcment obièrvé,
lesrichelTesneXbntbiensàceux, quilespofTe-
dent,quequandilsnelespofledentplus; tantil
cfl conflant, que tout nôtre bonheur en cela,
çoafiAe à être pauvre & riche tout eofemble.
:^*IL Y A UNE PAUVREtr PRET.&c 443
Je prévois ;une grande répugnance dans
v^ôtre efprityà fouffrir qu'on donne de fi grands
avantages à une chofe telle que la pauvreté)
nommé par les Italiens une! demie naaladie,
Samtd^etjza danariy mezza malatiai Etant
fans doute bien plus aifé de la rendre recom-
mendable par des dilcours Tophiffaqués^ que
de Tenduren Mais foit que j'aie plus avancé
dans la (cience^ qui aprend à méprifer les ri*
chefiès, que danscelle qui montre à en acque^ '
rir^ foit que je fois d'un tempérament à en pou-
voir aimer ceux^ qui me fuient^ ce qui nie fait
haïr ces mêmes riehefles parce qu'elles ont
toujours évité ma compagnie; je vous dé-
clare (incerement encore un coup , que je fe-
rai toute ma vie plus content de me voir
dans une pauvreté tranquille, que dans des
biens inièparablcs de l'inquiétude, comme
ils le font prefque tous. Ce n'cd pas que^
làns donner dans lliérefie de GuiUaume de
Saint Amour, je ne tienne beaucoup de men-
dicités honteufes , & à fuir. Je lai bien que
Platon a chafTé les Gueux de fa République^
& que les Chinois en Levant, ni les Hurons
au Couchant, n'en fouffrent point parmi
eux, ne pouvant comprendre, qu'il y en
puiffe avoir en France. Mais l'on doit faire .
grande di^éreoce entre une chofe violente.
a44 L E T T R È CXLIX-
comme fl'eft Textréme indigence, Se h pftu>
vreté volemtairé d'un honnête honune , fi ie
ttiot àt Fhilofophe vous dépIaîL £o efiict,
la Nature demande fi peu de cbofe pourè^
tre &ds&ite^ & Tes defirs, que nou^dîAîD-
guoi» des autres en les nommant Doturek,
font fi limités, qu'un fage fe contence prct
que de rien^
Quod vult habet > iqui vette quoifsHf ^f^
teft;
Au lieu qu'un homme d'efprit.déreglé n'eft
jamais content. La pauvreté Philoibphiqtie
ine pafoit une Ithaque, qui pour être rude
& fierile ne laiffe pas de produire desUlyflès.
Et comme ce prudent Infulaire la f»éfera à
toute autre demeure; que les Scythes ooc
plus fait d'état de leurs deferts qile des plus
belles contrées de la Grèce, & que lesGioca-
kndois encore aujourd'hui méprifent ce qae
l'Europe a de mieux cultivé ^ pour vivie
dans une indigence apparente Ibus le plus
âpre & le plus fâcheux Ciel du Monde: ceux
auffi, qui font nés dans une condition mé*
diocre, ou même dans la pauvreté, dont
tious parlons, s'y plaifënt fi fort aîant Tefprit
biejnfait, &y viyentfidoucemtent, qu'ilsic*
iroiënt bien fâches d'avoir été autrement trai*
tés par ce qu'on nomme Fortiine. Et en ve-
U*1L Y A UNE PAUVRETE' PRÉ'F.&c.34f
té, felon qu'Epiclete le prononce excelle-'
lent dans Stobée, il eft bien plus avai^ta-
eux de coucher fous un petit couvert dans
n lit étroit avec fanté ^ que dans un grand &
lagnifique, étant malade de l'une ou de
autre partie^ qui nous compofent. Jepou«
ois vous prouver cela par Texemple do
[uelques-uns de ce filécle^ &même de ma
:onnoifrance; mais parce que je m*abftiens
rolonciers de telles particularités, j'aime
nieux vous faire fouvenir de ce vieillard m*
tique d'auprès de Tarente, qui pour n'av(Mr
|u'un petit champ aflez infertile, & tel que
e Poète nous le reprcfente, ne laifToit
pas de vivre le plus commodément* du ^
monde,
RegmA aquahat opes animisy VWg. 4,
& n'eût pas voulu changer fâ feçende couler ®'^4f»
les années paifiblement, avec celle du phiS o«
puknt de Romains. Auffi favons nous qu9
ces Domteurs.de toutes les nations venues à
leurconnoiiTàhce, faifoienttantdecasd'uno
honnête pauvreté p^rmi leurs plu9 grandes
richeflfes, qu'ils confervèrent le plus long tems
qu'ils purent la petite chaumière de Romu*
lus â l'exemple des Athéniens, qui encretin*»
rent de même au milieu de leur Aréopage u«
oeautrefqnblablemailba, poiir&irepfliQÎr ^
. a.iij
Si^g LETTRE CXLXI.
tre combien ils eAimoient Fancienne firugaK-
té. L'Apologue des Grués^ qui comme peu
chargées^ ie fauvèrent des ChaflfeurSy ce
que nQ purent faire ni TOifôn, lOi le Canard
à caufe de leur pefanteur, nous inftruit à:
l'avantage ordinaire de ceuxf, qui (ont mois
gorgés de biens que les autres;
. Jolia midi
Non ardent Cynicii
Se pour dire quelque chofe de plus, je vous
/ niiiindenS; que fans exaggerer les miferes, qui
accompagnent indifpenfablemeQt les ridief
Tes, la pauvreté confidéree toute feule & fcph
rément, a des prérogatives qui la peuvent ai-
re rechercher. Le Ciel a toujours répandu
iës grâces fur les Pauvres, fiSUilmsfiiermt
DU faciles. Un homme pauvre aie privilè-
ge des chofes facrées,
Res eftfacra mifer^
dit l'ancienne épigramme qu^on attribue i
Seneque. Et Ton ne fauroit nier, que l'indi-
gence n'excufe ou ne modifie prefque tous
les crimes, ' j
tttr^n Q'/^/f wx jpeccat inops minor eft reus;
Atb.bh ^^^ entrer dans la^rofanation de cdiH, qui
V9U. veut que Jupiter ne fiiATe que le rire d*un pau*
vre, qui méprife fa foudre.
Répondons ici à ceux, qui ne trouvent
I
yjlL Y A UNE PAUVRETE' PRETF.&c. 347
ien de diffidleà fupporter dans là pauvreté,
iprés l'avoir hmt examinée en tout fens^
ruela perte des amis dont elleeft caufe qu^on
e voit abandonné ; parce que ne pouvant vi-
nre fans la douce converfàtion de ces amis,
Is croient, que la mort eft préférable À une
ne, qui a perdu avec eux pe qui augmente
10s plaifirS) & qui dioiinue nos plus fenfi-
blés fScheries. J'avoue que cette forte d'a-
mis femblables aux mouches, & que le mau-
vais tems des adverfités ait dilparoitre, toû-
îouis été la phis commune, mais je nie, que
leur perte puifle être priiè pour une fi gran-
de difgrace qu'on ]sl fait, Se je foûtiens mê^
me , qu'elle doit être plutôt réputée un gain»
qu'autrement. Un véritable ami, ou toute
la Morale eft fauITe, n'eft pas (i aifé à effarou-
cher, & celui que la pauvreté écarte fi aifi>
ment, ne mérita jamais un fi beau nom.
Nous devons donc plutôt nous imputer de
nous être mépris, & d'avoir &it un mauvais
dioix d'amis s'ils en ufent de la fiiçon, que
d'accufer la Pauvreté de difToudre des amitiés
qu'elle feroit plutôt capable de cimenter, &
dont elle fe contente d'être la vraie-pierre de
touche pour les bien dîftinguer. Ce ne font
pas des amis, qui s approchent de nous feidor
ment à caufe, qu'ils nous voient acconmio-
848 LETTRE CXLIX.
àésy ce (ont des lâches, des fourbes, &fbQ*
j^.^ j^^vent des iraportuiK> Qui ad nos ^aemaàmh
àumadlacumconcurruntj quemquiex-haurntst^
if turhant. Il y aiiroit plus dequoi s'étonner
d'eux, s'ils s'arrètoient d'avantage u^ms
de nous, lors qu'ils nous Tentent rédtiks au
fcc.
Mais qu'ils EifTent, & leurs fembkbles^
tant de cas des richefles qu'ils voudront,
qu'ils nomment l'or un remède cadioliqaeou
Oci.w propre, à tout, panchrefimn medzcameatumy
Vtrr. comme fait l'Orateur Romain; je me croi-
rai toujours plus favorablement traité qu'eux
de la Fortune, fi je fuis content de œ peu
. qu elle m'a donner cui cum paupertâU km
convenit^ dives eji; Et fi JQ conûdére avec
attention, que je ne puis mourir plus mid,
que jel'étois en venant au monde. Cara^
tout, les biens, qu'ils prifent tant, font qud-
quefois.plus pénibles encore dans leur pofleT-
fionj que dans leur, acquifition, maforf tw-
mento pecunM polfidctur ^ fuamquM-ituri OU
comme le prononçoit Epicure, multisfiàrafft
divkias non finis mîferiarum fuit -^ fednuitatk.
* Ces biens ne peuvent être que la bafe de leur
ftacue, qui ne devient pas plus grande, quoi-
qu'elle paroifTe de plus loin par rélevadoo de
fonpiedeftal. À-t-on vu jamais ^pedbone
ft
jyiL Y A UNE PAUVRETE' PRE:r&c 24?
quoic^u'ep ait dit tantôt Saint AuguAin ) ac*
[uerir par leur. moien une meilleure trempe
Teiprit en quelque fiéclè que c'ait été? Var-
pn alTure le contraire du fien> & de tous.
:eux, dont il avoit pu prendre quelque coa-
loliTance,
Non anifnis demunt curas ac rettigiones ^S' ^'
Perfarum montes , non afria Jwiti Craffi. . ,
Et je veux vous rapporter une hiAoriette,
que m'apprit autrefois Fierius ^aos foh Trai*
té du malheur^ qui fuit ordinairement les
hommes de lettres^ pour vous prouver, quq
cesdemiers tems ne font pas dififéreosen o^
desprécedens.Lefiçnn'avoitpasdeplosfavanfc -
hommequ'unEfclavon qu'il nomme, iqMiUi)^^^^
pritSintaifiedamaflercinqoensécusd'or> ock
lui fut un tréfor qu'il voulut coudre lui-mêna«i
dansfon pourpoint, ne defirant pasqueperîbn*'
neenpritconnoiflfance. LacraintenéanmoÎQS^
que.le contraire arpvât le rendit IQinvferabl^ '
qu'il n'ofoit plus fréquenter perfonne. Etfa
difgracé fut telle, que cette appréhenfion le
faifflnt aller de ville en ville pour mieux cou-
vrir ce qu'il defiroit tenir fi fecret, où Te d(6-
roba enfin, & il en mourut d'epnui Ceft
ainfi que cette forte de bien efi plus capable
de pervertir l'efprit, que de le roftifier ou
rendre meilleur. Tc(àia£fez, qu'il fe trouve
ifO LET.CXLIX.QinL Y A UNE PAUV.
beaucoup de gens^ qui confervent mlein: que
lui 'leurs tréfors; mais tant y a que d'une ùr
çon ou d'autre Tinquiétude & la diAraéboi,
que donnent les Finances y embaraflent ordi-
nairement fi fort/qu'elles congédient prefque
toûjours'des âmes les mieux (àites toute au
tre meilleure penlSe. Le mot de Finances,
dbnt je viens de me fervir, quoiqu'il le dik
plus des deniers du public, que de ceux des
particuliers,^ fera caufequè je vous commu*
niquerai, avant que de finir ma lettre, lapeo-
^fce d'un homme de ma connoiflânce. Il croie,
que comme les femmes ne peuvent être bien
gardées que par des Eunuques, les Finances
d'uùEtatnefauroientêtrebien&furemeQtma-
niées que par ceux qui font dans rimpuffince
d*en profiter. Je vouspourrois dire à forai*
le coniîme il prétend que cela Ie|pui0e prati-
quer , mais je ne fuis pas refolu de le confier
à ce papier.
--sna^ ^»^ jp-^isi.
à
^ ^ X6 »fl
f
t DE
LA CONNOISSANCE DES
CHOSES DIVINES.
L E T T R E CL.
MONSIEUR,
Si Dieu avoit voulu^ que iioiis fô/fions
mille chofes, qui cau^t âu)oittd1iui de
fi violeates conteftetions^ tenés pour alSîti^
qu'il nous les auroit révélées. Cependant
vous obferverés quil eft bien plus aifé fur do
tdles marieres d'attaquer que de défendre^
& de détruire que d'édifier; à caufe que ce
qui concerne la Religion^ & le culte Divin»
a prefque toujours je ne fiii quoi<]ui excède
la oipadté de l'entendement humaia Vou-
loir comprendre les chofes de cette nature^
& en rendre un compte aufli exaâ que Ton
peut faire des phyfiquesy des morales^ ou
des madiématiques, c'eft proprement s'opi-
niaoer à prefiferTeau avec la main pour la
aç« t ET TR E* CL.
•
ttàsax prendre & pour s'en prévaloir. Il
^ut quelquefois s'écarter du fens Itteral
des livres qui règlent nôtre créance > pour
fuivre le inyAîque^ & fouvenc rall^ori'
qub, ou Paiialûgique, le métaphoiique,
le moral,, .ou Ijénign^a tique, doive» être
' appelles au fecours de la lettre. La do-
cilité & k^f^ûmilHoQ (fer^riC Te démê-
lent mieux de tout cela, qu'une fbcte pit-
fomption d'en comprendre mieux le fin que
perfonne, ce qui fi^t d'ordtMdre Icsplus
grandes hérefies. Reconnoifibns ingénu-
ment nôtre foibtelfe, &avoibnsavec]iumi'
kté, qu'il n'y a que Dieu, qui nous pui&
fendre favans, commeiln'yaqueliùquiâit
une pure & véritablç el&oce, accomp4>^
4'une fdence parfaite^ Ccft ce que tykxi*
ption du tœiple de Delphes, c/, eofiâgaok
même aux Payens; & c'eft être ridio^ de
préfumer quelque ohofe là deffuS de iès pio-
fies forces. Tout ce que nous pouvons
humainement faire, c'eft d'ébaucher dansnô-
tre ame quelque figure imparfaite de la Divi-
nité, (ûk par attribution , en lui donnantdes
quaUtés& des perfections, comme les Pdn-
très ibnt des couleurs à ce qu'ik veulem re-
piéiemçr^ foit par abftraâion, en lui dtaot
DE LA' GONNQISSANÇE &c. Sf |
I
3e que nous ne jugeons pas kd convenir^ à la
âçoa des Sculpteurs, qui retranchent toft»
ours du itaarbfe fufqu'à ce qu'ils y aient trou^
/é la Aatuê qu'ils fe font imaginée- Mail PUmn^'
lelas s que nos fimtaifiesfont d'elles mèmesex^
xavagantes quand elles fe rendent métaphyii»
)ues? Jelifoisilyapeu, queceuxdertsle
le .Saint Laurens reconnoi^nt un Dieu au-
teur de toute forte de biens, étaEliflent àFop^
pofite un Diable, qu'ils croient le pritici^
pe du mal , & lequd ils craignent beaucoup
plus^ qu'ils n'aiment le ptemien Cela eft
caulc que dans la diAribution de ce qu'ils lui
facrifient, & en toute autre occafion, ils
font toujours palTer le Diable devant Dicu^
n'appréhendant rien de celui-ci, & ne lon-
geant qu'à fiater ou appaifer lîautre. Les
Perles dans la Relation d'Ole^us font les
Diables fi corporels, qu'ils affurent, que leur
grand Aly en tailla un en pièces. La Théo-
logie, qu'ils fuivent, leur apprend encore;
que comme les Anges peuvent pécher, les
Diables fe converdflent auffi quelquefois/
témoin celui, qui fe fit de la réligicki dd
Mahconet. Or ce n'efV pas feulement dans
celle de cet ImpofleUr qu'on remarque de
fenaUables extravagances, le livre de Théo«
ST4 L E T T R B CL.
éotet hâsreticarmn fahdârftm fiit bioi vOtf,
qu'il s'en rencontre par tout, & que k Sao-
çhiaire jnème ti'en eft pas toujours exemt
Mais comme les diofes (bnt mêlées, oj
ttant tien de fi pur au monde, ou de (i ék»
gfié de toute mixtion j qu'on n'y puiffe reooo-
Doitre quelque étincelle de bonté parmi b
pkis grande nialice; rAlcoran même vous
expliquera à fa fiiçon, & avec iès manierts
de parler figurées, comme le font toutes les
langues Oriehtales, Tinexprim^le ctendoc,
& Timpénettable profondeur de la Divinité.
Vous y lires, que (i tous les arbres, quifivt
fur la terre étoient autant de plumes, & que
la Mer ne fut que de l'ancre, propre &dàfth
n^e à écrire les feules merveilles de Dieu,
ces choies n'y fuffiroientpas, & elles fetrou-
veroient confumées avant que de finir une û
grande entrepriie.
Quoiqu'il en (bit. Dieu dans fii toute*
puiffanée, & dans fes autres incomprebeofh
pies attributs, eft un Soleil fi lumineux,
qu'il ne peut être envifagé ni bien reconnu
par des yeux irabedlles comme les nôtresi
que l'excès de cette lumière avei^le plutôt
qu'elle n'éblouit. N'eft-ce point encore que
comme les corps ûmples^ tels que nouscoa*
DE LA ÇOJNNOISÇ^ANÇE &c «ff
£vonsleCiel, &le feu Elementafare, nous
ont iavifibles à oaufe de leur tcop grande te*
mité ou (implicite; Dieu qui eft la pureté ^
a fimplicité même, devient comme telîm*
)erceptible à nôtre Entendement. Ou, ne
lous arriveKoit- il point là deffus ce que nous
prouvons, lors qu'on approche jul^ues fur
los yeux des objets, que cette trop grande
proximité empêche de reconnoitre; C^^r
Dieu fe trouvant intimement par tout, fcloa
bn immenftté & fon infinité, dont il remplit
toutes cbofes, devient peutêtre moins per-
ceptible à nos âmes, pour leur être trop pré*
fent; outre qu'elles ne conçoivent rien im-
médiatement & (ans l'intervention des fens,
mAU eft in intelleÛu quodnonfuerit prhis infen-
fu^ ce qui forme un autre obfjbuJe à nôtre
connoi(&ncc. N'attendons rien parconlè-
quent fur ce fujet que de la pure grâce du
Ciel, qui ne fe communique guères qu'à
ceux, qui s'humilient devant lui; &qui aban-
donne au contraire tous les prélbmtueux.
En effet comme nous éprouvons, qu'à me-
fure qu'un tonneau fe vuide, le vent fuccede '
en la place du vin> ou des autres liqueur^
qui le rempliifoient ; à proportion auiB de ce
que nousperdoDS des grâces d'ephaut, .& au
i^S ^ tt TT R E CL.
jdèkAeinilantj qu^eflessMcouleat^ kvamté
jp^nd leur plate dans nos efpritS) *&eacbar-
Jfe toutes les boimes habitudes.
Vous vous étonnerés faqs doute , que je
feETetant IcFrèdic^teury &, qui pluseft^ que
]p fU'adrelTe à vous pour débiter mon Ser-
mon. Mais vous m'en avés donné fiijct, «
In'envoiant les écrits plains d'animoficé, que
vous avés voulu que je parcourufie, & en me
parlant de cette louable inclination à la pieté;
dont vÔn-e chera compagne eft fi fort tou-
chée. En vérité > c'dl avec beaucoup de
raifon, que TEglife nomme fon fexc, lefc^
xe dévot, & qu'elle prie fi prédrémenti &fi
diftin(ftement /^o devotofemneo/exu. Cette
penfée jointfe à la connoiffance, que j'si de
vos vertus , & fur tout de vôtre équitable ju-
ftice, font que je dirois volontiers de vous
deux, fi vôtre -grande modeftie le pou voit
fouffrir, ce qu'Ovide a prononcé de Deuci-
lion&dePyrrha, j
Nec iiiù mélior quifquam^ née ffmaatiorafn
yirfiiit^ mailla rêver eftHor «JKtf DecrWi
tie rapport en eft d'autant plus jufle, qt
vous travaillés fi heureufehient enfèmble à
téparation du genre humain. Tant y a q^
|e ne me prome^ts point d'autre fuccés de mi
. prédica
DE LA CONNOISSANCE &c tfy
I
prédicatioo , que celui qu'elle recevra de vô- ^
tre djfpofition à Teotendre fiivocablement Je
le dis ainfi à caufe de ce que j'ai lu dans le
GuliA<)n, que les Perfes cftiment fi fort. Il
veut, quelesUeux, ou fe font tant déDecIa^
mations pour porter à h pieté , (biént en- ce^
la fembhbles aux marchés publics! que 6t
Voa va (ans argent à ceux-ci, fott n'i^ nrp-'
porte tien; & fi l'on a(&fle aux meilleuFS
Sermons du monde fans la Foi, Tûn n'en re-
tire îamais aucun profit; Cependant vous ûk
vés le mot de cet ancien , qu'une Etuve, Se
une Prédication font tout à fait inutiles, f\ el-
les ne nettoient Aurefte, ce qui efi arrivé ^n^Toii
dans le Cloitrè, dont vous me parlés, n'eft^»' '''«•
pas fort extraordinaire. De femblables dif-^*^***'
cordes y font comme des tempêtes qui fur-
viennent dans le port, oft dès vdté^ux fe
choquent & fe brifent, après avdr évité les
plus furieux orages de la haute mer. £t pour
condufion , fi vous m'avés trouvé uo peu plus
diffus, que)e n'ai ^accoutume de l'être fiir
de femblables matières, fouvenés - vous
qu'elles demandent quelquefois de nous
quelque chofe au delà d'un reipeâueux
filence, Se que Diçu, qui s'eft contenté
de la dixième partie de nos biens, veut,
que nous lui donnions la feptiéme de nôtre «
TêmVIlPmll R
IfS LETT.CL. DELACONNOISSANCE&c
tems/ J'ai lu néanmoins dans k céladon de
Mandeslp) queleshabîtansdeTlsleFonno-
ie, fNTOcbè de la Chine, n'avoient ni Fêtes,
ni jour de (abat ou de repos. Si les Holan-
doi^/ qiii la tiennent pfè&ncemeot y ont ap-
portf^^du/i changement en beaucoup d'eo-
4nks^ ^.n'& pas été encore aux Oiotitagnes,
qu'ils^ 9'Qqt pu )ufquici fubjuguer, &oules
(eimnes. feules fe mêlent de ce qui coBoeme
le cuke divin, pouvant être d'autant mîetix
TOOiméesPrêtreHOfes, que ce font les plus I-
g^d'^tre elles, qui vaquent à cdbu
F I N^
TABLE
DES
MATIERES
CONTENUES
DANS LES SEÇT TOMES
DES OEUVRES
DE
Monsieur de la Mqthe ts Vayeb^.
Ri)
Li primer Nombre marque les Toêhs , li
fecmdla Partie du Tome & le troifièwea cotte k
page. Les Noms propres Jbnt en lettres Or
fit aies ^ îst les autres en Italifues^
>
^i»mmmm,
jm$»mî»»m
^!iik4ti3ifi^^
^■9 tlfF^Ht énV W> f
TABLE
MAtlERES CONTENUES
DANS LES SEPT TOMES DES OEUVRES
DK
MONSIEUR , DE LA MOTHE^ LE VAYER.
^j4'^BAKlS courut toute k
^A'JP fcrre fans manger IV.
^^^"^ n, 8. n prcdifoit les
trembleniens de terre, VI. IL
214.
ABDERrrES, V. U, 135. 138.
139-
ABEILLES, I. ri, 302' U. 1. 77.
111.IILI.103.
£n très grande quantité dans
la Moicovie, IV. II. $.
l'Irlande ne lespeutfoufirir, L
112.
Elles font niâles & femelles.
ib. 112.
Celles de Tlnde font (ans ai-
guillon , noires & petites ;
kur miel & leur cire noirs,
Umême,
Elles ne font tK)int de profit.
ft elles font dérobées, VI. L
sal-
les gens de guerre s^en font
fouvent fervts en leurs rufes
& (hraragemes, ib, 329.^
Elles ne peuvent iouffrîr les
parfums que nous eilimoni
les plus agréables, VL IL
39^. 393.
Abolitiim des crimes, 1. 1. 52» V
fuivàiaes^
Akhrmatturf dliiftoires, IV. IL
i€i,& fuiv*
ABRICOTS de certaine qualité
irrénûfliblement mortels. VIL
II. 16.
AiftintHce, VI. 1. 429.
Abftinetice admirable des fy
rfaagoriciens, tant à boire & au
manger, qu*au parler, enb
M. iij
^^
TABLE
^ojt A en It trifteflè. V. L
344. ietfwioÊMm.
4UfirûéHtns fpirintellcs, VIL I^
349. d'/noaxter.
ABVLA montagne» I. IL 57.
ABYSSINS, h n. 143.
' Os massent le vsnrctû, n.n.
474*
N'ont aucunes loix par écrit
le contenrans de la naturelle
en tout^ leurs difficultés. VL
i- 146,
ifkoàmtU Fram;otre & (on glo^
rieuxctabliileluent, II. I. 258.
yiCALfEMlClENS, on but A'
cadeuiique, ooy£r Platon.
De leurs erreurs contre l foi
& la religion, lU. L 30&
i4CH£Z.0i;^ aeifve, L a 71-
ilCf&N Royaume , L IL 134.
ACONIT, figure d'une dange*
reuiê beauté. Vil. L 266.
^IPOPHADES peuple. H,
U. 475.
iMîM(« ILD. 157. /rf«.
U y a beaucoup de chofesqui
en agifiânt ne font nen fouf-
frir aux autres, fans s'en re(^
fentir elles mêmes, V. I. 296.
' del'Aaiondel'Orateur&de
, ion gefte» I. IL 229. ^fnw.
Frécences & règles touchant
Icg;cfte, ihid,
' Des belles adions aufipielles
nous devons nous porter, VL
n. 27g. 279. ^Jmo.
FAdîon doit précède^ k re-
pos, IV. I. 250-/1^
Ce que c^eft qu^Aâion« HI,
IL a^.
^Iffim qiorale qu*eft-ceLILa4it
Cbftditrtuts ncccffidics a UKf^
âîon pour étrèWxalc; A. 2|2i
APAM, révene desS^ins sc-Ji
diant Qm matii^ arecEvi^
Vn.L 394.
Adée nMaume, L IL 151.
ADEhf, ^dUe de TAnbie I&
reuTe, LU. 123,
ADONIA ficcecrifté & moRSh
re parmi les Athéniens, V.
U. 204.
AdPtjp! mcTveittciife de un»
cher des poix chiches, en Is
iettant de loin fia* la poirve
d'uile aig;uiUf. LL253.
ADRIEN £mperrar fe 1
à peindre dès anoviries, i
L243.
ptoit grand
*. 269.
Il a été le plus oorien à k
plus maBieurevsc de tns 1»
hommes, VL 1. 154.
Quoique ft vanr 3 poéemcc
les favans dt btfaèa hnsacs,
VILL 147,
Kiryér Hadrien.
4DItJKNL du noaiFne, étk-
couru & aâUH parlesFris-
çois çoncxe les I^adwds, ]\'
n.392.
ADMENVl Fape, IV. IL léc
n traitoit mal les pins ber:\
e^ts de fon tcms, VILL 149
Prtferoit la methidbe i toircj
^urre viande» & tu meificul
poiflbn, ikU,
^Uverfiti, IL IL 371,
La lêule apprclienfion des is-l
fismmes. & déplaffîrs auiei
paHbb' d'étranges acddecs-l
** 37Î-
DES MATIERES.
afij
Il y a des hommes plus fujets
aux adverficés. quç tes autres.
Nous ne pouvons pas ^vtret
les cvenemeni fâcheux de ce
monde, ihii. 374. WJuiv.
Confidération avantageufe
pour nous obliger à foufirir
patienimeot les afili<^ions qui
nous arrivent, iind. 379.
Les adyerficês & le$affli<f^ons
nous font plus avantageufes,
que les profperités & bons
fuccès, ibii. 381.-
Ceux à qui toutes chofes rient,
font plus fenftbles aux mau*
vais évenemens, ibiL 3S3.
La plôi>an de nos affli£Hons
n*ont rien en elles-mêmes,
qui nous dût déplaire , (i nous
ne les regardions point du
mam-aîs ooc(, ibiâ.
Le moyen d'adoucir Tamer-
nime de mps malheurs & Çovd»
firances, e*eil de s'accommo-
der \ ce que nous ne pouvons
pas éviter, ihiâ. 3 SS-
II y a du plaiûr, derhonneur
Â: de la gloire à fou$rir con-
ftamment les affli<^ons qi^
nous arrivent, ibid. \%6.
Les plus grandes adverfit^s
ibnt capabfes de nous faire du
Inen avec le tems, & de nous
ctrc plus avantageuTes qu'au-
trement, ibii, 389- ,
I^ Philoibphie nous apprend
à (urmomer ce que nos jours
ont de plus difhdle, par de
certaines gayetés que les raî-
fonnemcns nous Impriment»
VL IL laa
Il vaut mieux avoir un peu
d'Advarfité que trop de iêl)ci«
Aàtfotats. Advocat fifcal, qui
le premier en créa, L L 80.
VI. 11. 253. ^/«w.
• Ceux de la Guinée phidenc
les baufes de leurs parties, le
vifagecouvertyVL IL 959.254,
^ Advocats nommis bouchers
en une Province du Rxsiaiimtt
4e Maroc* ibii. 254,
Un Advocat eft eflhné dau-
tant plus méchant, qu'il eft
plus eftimédans ûprofelTion^
VU. 1.^15,
A/^e, LU. 117.
AffkHi«n criminelle & iiifolente
■ aftion de plufieurs femmes
payennes femblables àcelle de
la &mme dePutiphar, VIL L '
319W
AffliOmiT. Elles perfc^onnent
refprit,lJ.L 263,2^4. VIL L
ijS-Tequ.
AFRIQUE, fa defcriptîon, ft
longueur &falargeur, 1.11.34,
Ses parties, fa îituation,*&
fes principales montagnes 6e
rivières, ibid. 157. ëifido.
de TEmph^e du Turc en Afri.
que.liîi. 138. 13?-
Ses Isles principales, »3ï«i, 1 5J*
^ fuivantes*
Pays qui nous y font încon#
nus, II, a. 7?- «0.-85-^ M-
AFBÎQVAlf^S & leur fa^on é,
irangc de trafiquer, IIU. 8^-87^
AGATHE de Pynhus d'unpri»
ineitimable, vl. L 37,
AGATHIAS hiftoVienGrecétoit
Payen,ÎV.L i68./^«-
AGESTLAUS Roi de ^rte , ».
ll.458./urpris jouant aa mi-
lieu de petits ^r^ons» LLS44.
R tiij
A^4
TABLE.
^ACJPOÔES ou ^gîpodes> IV-
. 11. 7.
AGLAUS SOPHlDiuS, VI. 1.
ACîfOlTES hcredqu^ &lcur
. enreur, Ul. U. 160. \
,4sro rejoiur du Mogcl^ LU. 137.
Loi Agrârie caufe de grands def-
ordres panni les RooiflinsI IL
11.147.
'^p4ghh,. les choTes où nous pre*
nons ptaifiTy s*executenr ordi-
'nairemenc aycc fuccés, VI. U.
140.
Agriotkure^ IL 105. VI, L 451.
' desplus confideraUes Monar-
ques de la Terre ik font a-
donnés à rAgriçulturet f^i.
18$. èryîw.
JîMPcnteur: de Tan de fiimer,
& d^engraiflèr les terres ibid^
Lft preniiere éducation des jeu-
ne^ Princes feroit meilleure
un peu à la mode des champs
pour les rendre robuftes, quç
dans les delicacenès, ib. i88«
Hors ccttie première nourritu-
re, on les doit retirer de cette
vie champêtre, ibid.
En'.Çrande recommandation
parmi les Anciens^ U. L loi.
Avis néçelîâires pour ceux qui
veulent acquérir des hentagei,
VI.L459-
..Vne Toigneure culture rend
fenile le plusfterile terroir, i(,
Femuies qui feules cultivent,
latené, VI. L 154,
AGRJOIHAGES peuple Afii-
càin, III.L178.
ACl'RLUM,W.n.^7.
i4iilX impie, VU. 0.95.
Aides, quand & par qui inao-
duites, 1.1. 76.
AIGLE reconnoîflânt finit vt:
■ fa bienfidmce , Ul. L 40.
Ses plumes confument ce&$
des aqtres oifèaux, VIL 1.2^
AIMANT, ÎV. n. 317. 11
92. 97. VI. L 55.
Aimant qui a la force d'anirr
la chair, UL L 947. S4S.
AIH , de fon excellence, ILL 50.
Eftimé pefant, V. IL 154-
Adoré, VI. L 205.
ADC capitale 'delà Provence» 1
II.10S.
i4iX la Chapene Vilk, L E 91*
ALAir^CHARTIER.lfiit:
ALBANIE A.VL7^7S.in.tii
ALBE JVUE^ vîDe aqwakde
Tranfylvanic , L IL 77.
Le DUc d'i4L££peu if^ieâaefs
envers Dieu, le Pipe & I2 Re-
ligion, tV.L3f 7. Mi-
ALBERT DURER, excdknt
Peintre principalemeoi pour
le naturel , VL L 94.
-FUSION Isle, LIL43.
NouveUeiU^iOM d. 4t.
ALCIBIADE d'une homeiir ac-
commodante (éon les conpa-
riies oâ il fe'fencancrott,U
66.
ALCIDAMUS exccOent coo-
reur, L L 335. 236.
w4L£C7t>IR£ pierre, VLL 24.
ALECTOR^ IL L 92.
AI£P ronétyinologic^LILii9.
Sa (Icuation au réglant de Mar*
feille,. VL IL 357,
DES MATIERES.
265
ALEXASDREV. du nom Pa-
pe, U. 11. 370.
ALEXA^JDHEU Grand, 111. 1.
225. 237. VI. 1. 153.
^me d*une inûgne bonté, 1.
1.4^.
Rêcompenfe qu'il fit ^ un hom-
me qui jcttoit adroitenicntun
pois chioie en le fichant deloin
fur la pointe d*une aiguille, 1.
I «53.
Son courage & fa valeur i
fnépriiicr tous le$ dange» lie
la gucn'e, ausqùcls il s'expo-
• foit librement avec les intérêts
de tous ceux de Ton pani.
IV. L 412.
Sa mort mit la confufion par-
mi fes Généraux d*anuêe, &
caufii enfuite la perte de Tes
conquêtes, 1^.404.
Elle ne fut point cauleeparle
poiTon, V.l 168.
MeuR de trop boire, H. U. 4^5.
II s'oiTenfoic lors qu'on refii-
foit fes prcfens, VI. U. 170.
/ULEXAtfDRE SEVERE, l l-
U étoit grand mangeur, IL
U. 463.
ALEXAimRlE ville d'Egypte,
1. 11. 141. 142.
/U.£X/lNDiaN5V.11.93.
ALGER Koiaume« L 11. 140.
AUtgntians & citations de paifa*
|re$ & autorités en langue
étrangère, rejcttcçs par les
uns, admifes & approuvées
par d'autres. 11. 1. 274, 275.
Allégorie y 1.11.211.
AUehija chanté aux enterremens
des Fidèles en la primitive &
glife, IL U. 33s. t
ilU£ill4GN^metitoéedeper-
dre entièrement fa liberté uer*
manique par les invafions d^s
Erpâgnols, IV. IL 374» J^^-'
Sa deicdption, LIL 84. ^fiiio*
Elle efk divilee en dix cercles
& a trois corps, quirefolvenc
aux dictes toutes les afiaires.
Ses principaux fleuves, th. 87<
Divisée en haute & baife,
ibid, 88. •
De la haute Allemagne, t^i«
89. ^ fuivantes,
La baflè Allemagne & fes de*
pendances, ibid. 91 . è^ ftàv.
Alliance. Des Traites & Alliance
des Eipagnols avec les M&
creans & les Infidèles IV. LU
. I 349- ^ pavantes, viyez £fpa«
gnols.
De TAlIiance des Froncis «•
vec le grand Seigneur, & «•
vec les Suédois & les Holan*
dois^ voiea François.
De rAUiancedesCathoIiqoet
' «vec les Heieti^es, IV. !(•
3^
. Un IVinee Cadioliqne peut
fans offenfer Dieu contraâer ^
Alliance avec les Hérétiques
& les ^Infidèles, ibid. 41a V
fuivanttSn
Les Papes mfatcs ont eu re«
cours à l'afTiifamce des Infide«
, les, 1^2.412.
* Tous les BmpefcursCïirétîens
& les Républiques Chrétien-
• nés ont des Alliances avec des
Nadons Baibtres &Mécrtftii«
tes, ibid^
^ Charles-Quint s'eft skié dcS
R iii]
a86
^ TABLB.
f
' InSdelcs contre les Fidèks»
ibid. 11^,
Les E&agnols font «Ui&dans
toute r.tôique & toute TAAe
«vec des Sois Mahonietans &
Idolâtres dont quelques-uns
n adorent quç le I>is|bi^« i-
M, 114-
Celle du Roi avec le Tùre cft
gvantageufe pour U Religion
Chrétienne, & n'a autrrbut
que le bien de la Chrétienté
& la confervation des lieux
; faints, 115.
Rois CadioHques qui tt fài-
ibient la guerre les uns aux
aurres, à Taide des Mores &
Mahometans, ibid. 417. ,
^O^TTTÏ, VI. 1. aie,
Ailafionr^ 1.11. 211,
Elles ne fbnt pas toutes ï re-
ietter dans une Oraifon» IL
: t ^$o.
Toute Allufion de paroles
'- n*eftpas vicieufe dans un dii^
cours Terieux» Vil. L 277.
JILPHBVS aeuve, L U. 71.
^j4LFHON5E d'Atrajon", V1.L
107.
• Son cftime pour les belles let-
^ très» U. L 363.
/ttPHONSE, Roi de Caftille,
fumommé Mainpcrcdc, L 1.
•53-
ALPHONSE X. Roi de Caftil-
• le. Prince très favant & très
^ malheureux dipolullé de fon
Hcat par (on ptopm fi]s» L U.
334-
Trop attaché à )(i connoiflànT
. ce de rAfbronomie, L L i8i*
.^LSACE divisée' en haute &
• Wre,L«,89. ^^
ALTAymonapvt^ LU iit
ALyARO DE LUr^A Fiv
deleanlLRoideCaâilkU
3*7.
AHARA maotÊfpc, L IL 15^
AAiASiS Roi d'Egme fedc^
foit quelquefois & fakkn p-
bliquement If Son, ibU. ^
Voleur avant que d'eue I:»
DIL 13g. 139. VL L317.SÎ5
AMAZ014ES, V.IL92,
AMBERG capitale du Hsa F<
latinar, L U. 90.
VAmUthmy IV. IL »$.
n y a une AmbitioD Inore:
6c jufte dedr dlioiinenr, çx
le Chriftianifine ne b&lefs
non plus que le Gfimfife»
V. L 68-
Elle eft appettce ntt|nBiBt^
rc, n. U. 178.
Ambition blâmabie, açcOr-
gueil.
AMBRE nune & ftotoduâdcc.
,.1LL87. .
Au (brtir de fa nerfsnabt
gris jette une méchamtodctf,
VU. 11. 16.
AMBRVN, VL IL 385*
Ame, V.L209.
Combien il eft difficile d'à
oonnoitre la nature, fi elk et
immortelle ou moncQe, I&>
). 391 . W fmooMtef, .
Trois iôrtes d*Ames» hyc^
cante, la fenfible & k raiiœ-
nable, IL L 96.
D^ Ames & de leur dépen-
dante de nosGOip^lLlLi^^
DES MATIERES.
^
Des fiiculils deJ*Ame: de
quelle fa^on par leur nioien
] efprit procède en fes diver-
fes opeiacion^ ^ V. IL 131.
ILcvcries bizarres de quelques
grands perfonnages touchant
nos A^es, lll. l£ 189. i83-
Diverlès définitions de TAûie
AMERIjW]^, nommée autre-
ment Je nouveau Monde» I.
11- 3f.
De (on nofii<f Amérique, Und,
Nommée encore Inde Occi«
dentale, lèmimi.
Confiderée connue une Isle,
ièûl.37.
De TAmeriqueSeptentriona-
le, Sç Tes principales parties,
ibid, 158* ^fmantts.
De rAmerique Auf^rale ou
Méridionale, & de iêsprinu-
f aies parties, th. i&f. % ftùv.
ays qui nous y font incon-
nus, n. 11. 86. 87.
/IMEBICAWS, de leurs mceurs
6^ ftcons de fàirt & devivre»
V.U. i44-^/w-
êmis douteux & înconftans,
V.L24a.
L'Ami inutile fèmblable à uf^
ennemi incapable de nous nui<!
re, ILU. h6.
Un Ami prcferé â une femme
& â des enfàns, là même.
Amis de Cour comparés 4
cenains fleuves, ibià. 140.
I/s Amb qui nous abandon*
fient dans nôtre pauvret^ ne
font pas vrais amis, Vfl, U.
«47.248.
. /iMfBNS oapitaledelaPicardif,
1. il. 100.
Amitié en grande recommanda*
Ûoxï parmi les Pvthagoiicien».
Préceptes de rythagore fur
ce fujet, V. 1. 241. ^fiâp.
Bel éloge de l'Amitié, IL 11,
15a. 153.
L*Amitié paflè4ianenté, VH.
1. 347-
L*Amidé eft la feule choft
2ui foit généralement aimée
e tous les hommes, mime
des plus déterminés, IL 11. 1 52. '
L*Aniitié eftiiiiée neoei&irQ
comme le Soleil, ibid: 129.
Il n*y en a point de véritable
, & parfaite parmi nous, iM
Diverfès définitions derAim*
tié, ihid. 130,
Conditions requifes dans tm«
^i^iitié parfaite, ibid, 1^0. fi^
Différence entre rAïqltié 6c
Tamour, ibid, i^ufipt^
Il y en a qui n*ont de TAm»-
tié que pour leurs eraicmif
V. IL 153.
|l imponc grandement de ne
fe pas engager dans une affe*
aion mal à propos. VI, IL
l8o.l^yirtoaittf/.
Amitié fhitemelle. Exemples
. ailèz finguliers, ibid. 165.
Sans elle il n*y a point de
douceiu: coniiaerable danf U '
vie, 111. IL 191, fi^H. -
AMMIESMARCELUS HiftcN
rien Latin, IV. 11.269,
AmvKT, L IL 248. /
L'Amour 4onne h loi A tpik
2fi8
TABLE
tes les iiifns ptlfîons, iM
349-
Pardonnable aux jetnies gens»
ridicule aux vieillards, tâmË'
les Stoipiens n'amioient que
les perfonnes laides, ihid» £4S*
l*Aine d'un Amant cft plus
dans ce quelle aime, que
dans ce qu*ette anime, làmê'
me.
l*Amour préférable ^ l*humi-
lité,U.lLi95'
£(t diiierent de Taniitié,.!^.
131.
L'attache de TAmour pareil à
celui du lierre, ibid, 135.
Pourquoi repréfenfiênuc^ <^
115.
De l'Amour des vieillards. Re-
ponfe aux reproches de TA*»
niour ridicule» dont la Co-
• medie prend plaifîr de lesdi^
• iàmer, t^ùf. 2g6. 390.
Tous les reflcntimcns aniou*
. rtux des vieilles gens ne font
; pas ridicules iktd. 2$i. fiqn,
JL'Amour a un poiivoirdeTpo»
tique dans le inonde, IV. 1.
.' n a fait finre de gnndes fiiu>
tes aux hommes les plus (âges,
. ibUU
Hemedcs d'Amour, î^mI. 135,
• D'où il procède , HL n, 199,
- L'inclination de toutes çhofcs
tend au bien particulier, plus
^ qu'au gênerai, ihid, 200.
Antwr propre, il n'eft pas tou.
jours condatmable, Y. 1.67*
JlL U. 197.
VKaioMst de Ibi même rem»
ff
port^ tti aéras de raQntK>
Chacun a phis d*afreâxc
pour ùt perranne que p<Ki
tout autre , IL IL 143.
DeTAniour propic de (fc^
ques-uii$jaloiiK delctnsfaso/
lies, pour dbitiRks qu'd^s
foient, 337. a2«,
n fait affe£Kofinet ï àasr
^qu â (es prapRS de£ui
L381.
Il n'eft blâmabk qn'ainciko
iès qui r«garde« k corps^ & î^
eft lotiabie en ce qui amcem
refprit» UL IL 300.
itewfir de la Pacrie.IV.lL ffi
Bkmable en cm Eoinr.
quand il paroir avec trop £>
pafOpn dans les cennts,^
309.
Cette affeaion éaeod^
de la coûtuoie qu'elle fl'dtcf
turelle, VLIL33S.
n n'y a gu^res <pt te kw»-
mes vulgaires qor fiiiax toQ>
chês de cette tcndrcft, îHi.
334. oa^oCK Patcic.
Am»mr & plafir vcnoiciv l^
. l.34«.
Cette palfion maumedk c£
préjudiciable , honeniiê à r-
excuiàUe aux vieâlaidSk ^
347. ^ftàvmmbtr.
Il n'y a rien^ui nooscooè?-
fe plutôt au dernier torase c.
nôtre vie, cH<f. 34g.
Moiens Se remèdes pcns'x
garantir des folies d'Axnûu
L'Amour de lui -mime nc^
)int vicieux ni blâmable, V.
I ^^•fiovétwtit»
L*Aiuour fini qu*aa maii £k
rî
DES MATIERES*
269
paroitre pour fà femme, k
nier dans le libertinage & la
coquetèrie, VI. 11. 319. 320.
Les afiedions déréglées qui VI-
iènt plus â la corruption au*â
la génération^ romolamables,
ihU. 321. <
L'Amour eft le {^us inventif
de tous .les Ekieui^, ikid. 367.
11 fait toutes' nos bonnes ou
nos mauvaiiês delHnées, ibid.
369.
£ft toujours accompagné de
quelque amertume , là même.
Il y a de la fortune & dû ha*
zard 4^ns TAniour, ib, 370.
Pourquoi la Ihtuc de la For*
cune auprès de celle de Cupi*
don, ittd.
Du pkifîr que Thomme & la
femme reçoivent ôs^s VA"
mour> Uni, 37a*
Pourquoi les Philosophes Cy«
renaîques delèndoient qu'on
fît TAmour i la lumière, Und.
Itemedes pour euerir du mal
d'Amour> Vil. T. ^^^^^fitfm.
AmpbUfier, qucft*cc, U.l 97.
9«-
n s*en trouve dans tous les
ordres de la Natui«» ikid.
Amphibies entre les animaux
d'clemens dilferens, ià même,
AMSTEkDAM capitale de lA
HoUande, 1. U. 9a.
AAltANTHE pierre, L IL 7a*
Anagrêwme fatal , V. II. 320,
ASAXAGOREi U. 11. 57. 241.
AN/IXiMAhfDRE, difciple d«
Thaïes, 1. 11. 4.
i1N./4XZM£N£ Précepteur d'A-
lexandre: adreflè pour éluder
le ferment de cfc Prince, de
ne lui rien accorder de ce -
qu'il lui demanderoit, IIL L
AhfCOSE, l n. é6.
ÀbiDESàa Pérou, U. L ja.
AArimple , L IL' 69. 73 .
ANDROClDE Peintre cxceU
lenr, Vl. II. 140.
ASDRINOFI£dt Procope,lV.
U. 148* ^finoanM. 166. 167^
ANG£S, Pourquoi Lucifer &
ceuxtde fon\ parti fe revoici*
rent, 01. L 191. 192/
. AT>IGE POLITIES, impie, pré.
ferant les Odes de PinoEirt
auxPfeaumes de David, Vit
L 149.
AtfGLETTEnRE, en particulier,
Roiaume, ùl defcription, U
11.45.4^.
ANGLOJSt fondement, de leur
prétendue* & injuile domina*
t^on fur les Ecoffois, VlLU
23.
AlfCOLA royaume, L n. 147.
AIGUILLES qui porroientdea
pendans d'oreiUes, Vi. L 37.
^hn:^NRoiaume de fAmerique
feptentrtonale, L IL 1^3.
Ammanx rerreftres. Les plm
confiderables d'entr'eux, U. L
"9-
Animal fait comme un Loutf
quieft terreftre la moitié de fa
vie, puis devierif aquatique £1
poiubn> <Mi.98.
Animal qui a le pied gauche
fiiit comme celm d'une cano
d'eau, &le dtvit comme ceM
d*uii oifeau de proie. Unà,
^7©
TAÔLB
Quel c<l le ^lâs fpîritûel
de tous ks Amniaux^ VI. 1.
511.
Qui font les plus ihq^dû^
ibtd, 512.
Lftplué gi-os de tous lés Anl*
msiUXflàwémi.
JU plus b^u 6^ le plus Itid
des Anîmflux, iM. 514.
Le plus tardiC iHd. ^
&i ftoipire que nous préten-
dons avoir fur le refte>des A-
. himaux, eft de droit natttfel,
ou û c*e(l une ufurpàtion ry-
imnique de. nôtre ptrt> ihul,
$00. Jiqm.
i>ieu a toujours têmoijmS
<|u*il coniideroit jufquaù
moindre des Animaux, lut
qui s*êtend fa providence^ ibii^
503/ A¥«-
Dieu veut que le pouvoir de
l'homme fur les autres Ani-
ifiaux foicw^e & niifonnable,
6ùis qu il n eft pas indetenni-
tié,ibid.
Les bétes fauvans & malfai-
fiintes ne fohc devenue telles
que par la perfecution des
nommes, ilna. 506.
Aux (>aîs de nouvelle décou-
verte il ne s*eft point trouvé
•d'Animaux qui ne fuiffent
privés», ibid»' $of\
D'où vient ce prétendu cm-
pire de l'homme fur le relie
ces Animaux, ià mf/ne kf 509;
De l'Atûmal amphibie, Vl« Ut
110. *
Animaux qui voient â travers
les murailles »fte/. 333.
La nature A^ Animaux n>ff
pas étalement favorable en
tous hcuxi VU. l 405. 4oé.
n y en a que la Katore 1
crées fans tête, VL L 159.
Ammofité qui fe Volt encre des
* Nations voifînes, qui ont toè-
jouts de nouveni3t dîfTerepj
^ demâet cnfokibk, IV. t
32a.
AtWBE, de nUuihc fimiBe
des Années, !▼. IL 2^1.
Amiêe. Du mnd An cfiffisâeti'
que, VI. L 396.
Années Lunaires auffi Lia
que Solaires» VI. IL 307.
Années commencées par ud
mois, d^autxies paru&iiaR,
. ibtd.
ANNÎBAL. Sa mort prédite psr
unOrade, VU. L iga
AïmiCERJENS, V. D. 164
AUNOBbhr, ILE, LB. 155.
AKTHIAS, poiflbn» fl. i it6,
ANTHREDO^f, oifctt ^néot
du miel, UL Q. 6S,
Al^TIGENIDE, flûtev.V.U.
ANTINOUS, Conftel]flMD,lL
1. 226.
ASnOCtiE, ville de k Sm
l.U. iig.
u4N770CHU5,rttmoiiiiiiéDieo,
VI. L 167.
ASnOCHUS CyEÎeemis Bd
prenoit plaifirà âiiejoderdcf
Marionnettes, L IL 244.
ANTIPATER, 11. U. 469.
Amipatkie '& comratîeté d*hi-
ifieut^, qui (è trouve entre
les François &. lesElpagnoIs:
& de la taiibn & camé géné-
rale de h concorde oudiicoi^
i^ES MATIERES. a^J
Antipflthîcs de table, D. IL ^kéfié, V.IL 192. -
1^'* . . . , i4FIH57ïR ou Merops, oifeau
Antipathies de nxeiirs & dé qui vole iem le (Sel la tête
façons de fyif de diveriès baiiTée vers It terre, IL L 1 1^
Nanons, V.IL 144.^ /wo. VIL L 97. 98. ^^
Oe FAntipadiie des plantes, iM>/5des]^ypdens, îMdL6.
A . V^ . , Fauflè Divinitéfuftbqufcdafif
Aimiwiue entre les lapon- une fi^maioe par Tes Pt^tes
nois -& nous autres Fnmçois. après un ceroun lems, IL U. '
S^TTPELMŒNS de laCour. Ap^êi du SoleU. vf^ SofcU. ^
«TAr.A,LILa.4. ^OJZOX>Oil^Ardmeae.Vl
«i>oir/, il n'y en a point, h APOLLODORVS^ pcinoe, le
"* *^- *' • premier qui donna des yeux
iti^mtéx Romaines de Denis > ^ figures, ou qui du moins
d'Halicamaflê, IV, IL 62. 63. tyréfentala vivadtédes ycu*,
STISTHESTE Cynique, V, L ^' ^' '^
202. IL U. loK APOLLON, pourquoi porter les
STISTHENE , fondateur de ?**^ ^**'« ^ fhain droite. &
h fîimille des Cyniques. L IL . •''^ *^^ ^^ flèches dans
254- hgauche, VLU.34.JÇ.
tfifAr^r, L Ui a II. -ffOIXpNI WPhilofophe, L L
wr-r^rxTi? -1 » r 160. 11. IL 456. UL L II,
<TOISE de Levé, fa mort; ^«j.^ ^„ J i, ;..,^ „.
LL317. îiR. 4WS»'fcentil&ingcnieui;IIL
^TOI^fE Tempefta peintre ^ «1 j >..„.. ^
^ONW femme de DrufuâL ^•''*'^' L IL 114.
VI L 50. 4fipflreiicf extérieure de lliool-
«wwfl/?r. L IL aie. *"* fort trompeufe auffi bien .
^ j 4- u • . , . 5H^ ^*» lugemcns que Ton en
rre de Trophonius, il rcndoît ait, U. IL 9a. 93.
ncapable« de ris & de ioie «% ^ . » .« ^
cuxîyentroient,lILLi;! "^^ ff^^;: >clZ,'rï:Z
.'l^/W jJUe capitale du Bra- ^,p^^
^ ' ^^* volonté ; en quoi différent d« '
/l/J^CTZ/mES, peui^esdek Tappcrit fenfîiif, IL L ij^r.
loride , VI. 1. 1 1 1 . fe^m.
E£X£^ excellent Peintre, i^/V^ït fcnfuif, ILLiyJ,
''•^ 94- ito'»»' naturel, VlLi^f.
à7%
TABLE
^FlEN^Hîftoriên Grec De
fon hiftoire & de l'ordrepar-
ticulier qu^il y obferve félon
les Provinces & les Régions
différentes , IV. H. 99. \^ fnio.
APPIUSCLODWSvftvk^ VI.
!1. 136.
^fypnhinfim feuk mê fur le
cliaiiip> Ul« 1- 33*
40 l/ZMR tMe fiuBÎUc Bfytt'
gnoIe. U.U.64.
MASE fignifie Larron, L L
a68.
Les Arabes adonnés ï h chy-
nûe, & â fàlfifier la monnoie,
ibU. 344- >
De leurs mœurs & de leur fih
^nsdc faire, V. U. 148. 149-
Arabes du pon de Calayate,
VI. U 39-
ARABIE en gênerai & fcs prin-
cipales parties,!. 11. 121. 123.
Arabie deièrte» Unà. 123.
Arabie heureuiè, ttwflw (^
ftihunfta.
L'Arabie Petrfie, ibU. 123.
ARATUS Sicyonien General d*
Armée, ne conniien^oit jamais
fes exploits de guerre qu'avec
palpitation de cœur, 111. L 27.
^IRAXES^ plufieurs fleuves de
ce no»i, VLU.3S6-
^k^s qui dégénèrent en vicil-
iiffant, U.1L277.
Arbre à qui la pluie eft mor-
telle , êc que la moindre hu-
* midité fait dcffedier. Vil. L 9.
la »
Arc, Adrefle mervciîleurc âbien
tirer de FArc, LL 33g.
^c en Ciel ;U. 1.78. 79»
ARCADIUS repris dlaiprudr-
<^, d'avoir d<mnélatutel]:<:?
fon &ls 8t de l'empire au Ra ^
Perfe leur ennemi, IV. IL 1 7:-
ARCADIEI4S ffên^ mases
, dela.MUÛqpie, VIL 14.
ARCESiLAUS, m. L 3S.
AnbâSsmu^ L IL 317.
ARCHELAUS Roi, fim ptd
. éconneaienc poiir «voir v^ .
neeckipiê deSoteîl,LLi>
ARCHESTRATUS m pefn
qu^unc obok, HL L 9t.
Un ^tUdmdU tM coBircpc
L n. 33-
ARÇHDtODE ii^enieor râ
excellent, L L 176. 177.
i4KGIIlTii9TftRntBi,nL:if.
Ankkeffurs. Four otqautzTt-
garde rexerôce, cdSt on jtz
fout à fait indigne d^m Sn.-
verain, I. L 197. 19$- 19^
301. 503.
Dieu fut lui • ncaie rArdûts-
^ ûe de fancien Tibcniiàe,
VI. L 465.
H y avoit fordie «enreîlka-
fement agnable dans les ce-
fices qui lui écoieixaxi^c^
ib. 466,
Toutes les Nations ont 'é
conformes dans feftiine :^
beaux Ouvrages ^Aràésth
re, ih.466.fsfm.
AREUUS, pdntn, V1.L9*.
LEOI^ARD AREJTS pb§*-
re, IV. IL i^
ARETIN fiit le premier qâ àr-
na fes lix voLx ^ ndcre }às.
que, V.O. iig.
AROEST, c'eft un vrai in.*^
ment d'iniquité» IL U. 2ti
L^uus»
D^ MATIERES.
^n
L'uffl^ de l'ox & de ratj^ent
banni parmi phlfieurshfaaons»
là ntême.
L'Argent eft rindruiAenc des
infh-uittencs , ibid, 253.
ARGILE, n,l 97.
ARIE^<fS, peuple AUenian, L
• 1. 105.
ARIMASPES, des Scydies , Na-
tion » peuple 3 IV. U. 7. lit 1.
178.
AJUSTAGORAS, LU 4^
ARISTIDE, moderapon admi-
rable à fouffrir les offeofes^ IL
ARISTIDE eft le prediier qui
s*eft fervi de la Morale en la
Peinture, il manquoitau Co-
loris, VI. 1.91.
ARISTIPPE, 11. U. 57.
Ariftocratu fujette à de grands
inconveniens > L. U. 32 2 . ^
De la crainte qu'ont les Ari-
llocraties, d'être éonverties en
commandement defpori(|Uc&
Roial, ibid. 325.
Ce qui rend ordinairement la
Souveraineté de peu de per-
sonnes iliufhes en bien & en
autorité, fî peu tolerable, ibidn
334-
ARISTODEME, euccUent Co-
médien > VL 11. 265.
Ariftolochie^ remède contre Itf
mordire des ferpens, 11. 11. 39.
ARJSTOTE, il ctoit contempo-
rain de Oemodhene, U. 1.
Nomm( de Précurfeur de le-
ius-Chriit au9c chofes naturel*
les^ m. 1. 403.
Tme im. P/irt. tl
Des ftutes qu*il a commifet
()ans chaque icieace, itùî. 41 1 .
4ïa-
De û mort, V. L id«, 17a.
U étoit curieux dç voiager ôc-
de connoitre le moode, VI. L
Il a eu plus de foin d'inftruî-
^ re^fes difciples à bien difputer
qu'à bien penfer, & k conren*
ter de paroles leur adverfàire»
qn*à le ratisfaii;e & foi-même
Êar de bonnes raifbihns. Vil.
: 121.
Si l'on eft obligé de fuivre
^ toujours fes fendmensdansl^
phiiofophie? V.ll.'228.
Arithmétique, as Auteurs, &
premieurs.inventeuts, 1. L
171.
Elle eft neceftàire pourrintel*
ligence de la Phiiofophie de
Platon, 11. 11. 12.
Ceft Ja plus pure partie djes
Maxhemathiques, Se contient:
, de merveilleux myfteres daht
toûs^ fes nombres, depuis
l'unité juf^u'aux plus, éloi-
gnées partie de ion calcul
VI. 1.395. * '
Arithmétique' 4!e la fe^e d0
Pythagore, ibid. 398.
Ceux de Mofcovie fe fervene
de noyaux de prunes pour fai-
re leur jet,& tous Ipurscoiu^
pies, VU. IL j 14.
Arles archevâ;hé , 1. U. loa.
i«W£^CH, Ville, 'LU. 47- »
Ames y 1. 1. 83. ^ fnhanteu
La connoiflànce dû bel ufaS^
des Armes eft neceflâire 2k ua
Prince Souverain^, ibid. 9 2 g.
5
fl74
TABLE
Souverains qui fe 6>nt battus
en duel, ib. 226. i^fuh-
Adrefle men-eilleufe dti» le
cûinbtt 4e feul à feul » 226»
Peuples armés de filets dans
. k combat k iàtHêtut,
* . On a douté s*il éroit permis
de fe fcivîr de toutes fortes
d'Amies, VT L 335. K€>er
Guerre.
)tlRMENIE la grande , I.U. 1 19.
jiRMENlE la petite, 1. U. ii«.
MNAUD de Ville neuve. Me-
decin & g;rand Chiniiili» L L
329.
^RN£ fleuve, 1.11.63*
AR6l>œ>ELLES ou HlkÙU-
DELLES Syinbole des amis
interefsés & incondans» V, 1.
-Elles mangent en volant, IL IL
463.
Arondelles Se autres oifeaux
de pallâgt, tous morts de
froid, ViL 186.
MRAGON Couronne A Ro-
iamue. Tes defcendans, 1. IL 60^
/IRRAS capitale de l'Artois, 1
H. 92.
éIRRJEN hiftorien Grec , & de
,. fes œuvres, IV. IL 88. ^fmv.
ARSENIUS précepteur d'Arca-
dius^LLix.
ÀfaMCNT, bel éloge en fâveuf
de cet Ouvrage, VU. L 71.
ilrt & icience. Ces mots fecon*
fondent ordinairement, L L
, 162^
Des Arts mechaniques, Hid.
«84-
■ y a même Mes Arts de fi
peu de conâderttloa, dt^
confident en des fuboLir^ :.
inutiles , que les 1*hnce> c=:
fort bonne grâce de ks i§:x-
rer*: & ne doivent pas (»V
ment en faire csar, Md. :c.
C*cft un grand de&ikde jcr
inconfideremenc k îcib:::
dans f^pientiflâge oes Atî
ou des Sciences, uns £&£-
ner ce qui. â le plus de rc>
rvct à kur rempenmcflt, Z
247-
ARTEMSm Reine dHiBcr-
naflc, IV. 11. 10.
ASBESTE lin iacoaixitèk,
VIL L 161.
ASIE^ fa defoipdon, &1k<
. gueur Ôc fâ ki^ur £vi»a
uiaieure & mincnre, L L ;^
34-
De fes parties» ikiâ. I3f ÎT
fuhafites.
Ses prinàpaks . tivieiet à
montagnes, Aid. loL
Pays qui nous ySm'ïïKùHr
nus; IL 11.84.
De TAfie SepteniiioMle,UL
80.
ANE perfecute par hIinoRe&
par le Serein, IV. B. 319.
Les Anes ne Deuventfiib6&;
enSilèfie, IL L 12I.
U eft la figjure de nacre igno-
rance, V. a* 20a
Anes (àuvagtt jalons de kun
petits mâles, vl. L 195.
Il eft le plus paoenr, k pbs
venereux, j^ ie.pfa]s%iînn]ei
de toiâ ks animaux, \l Z
306.
Pourquoi appelle Martin, ù
207.
DES MATIERES.
^S
ATHOMES, m. 1. 177.
ASTOLPHERoi ties Lombarde
ftiant cooquis TExarchar, en
t(t chafTé parles François, qui
le donnèrent au S. Sieee, IV.
u. 391.
Les Aflret & les Corps fuperieurs
influent fur les Corps inferi*
eurs & matériels > L 1. 265. '
Inceninide & indetemiina*
tionMe leur fexe , i^. 29a. 291.
EiHmés être la caufe desOra*
des, & de leur ceilktioh.
V11..L 167.
Afirologie judiciaire, c*eft une
fcience condann^ & indigne
de refprit d'un Souverain^ L
Laî4.
De la Tyntiriie qu'elle exerça
^ fur refprit de ceux qm n*ap
prehenaent que l'avenir, 2$$.
L'AftroIôgie judiciaire eft
mieux reçue partout le mon-
de, que les plus foIidesTcien*
ces que nous aions^r^ii. 257.
L*Inde Occidentale n'a pas été
- trouvée exemte de cette (br*
te de fuperitition» ibid. 359.
De Ton utilité & de (bnexcel*
lence , ikid. a 59. & fitivantes.
Divers exemples du fuccés do
Tes prédidtionSf ibid, 266. ^
Reponfe à ce que l'on rappor-
te de la fauflèté -de quuques
prédii^ons, ibid. 371. 272.
Ce que c*eft qu Aftrologie ju*
diciaire difTercnte de 1 Afho-
liomie, ibià. 272.
£n quoi elle eftrecommanda-
dable, & en quoi condanna*
ble, ibià» 273*
ies plus'grands hoAimes de
l'Antiquité nVn ont jamais
^rié, là menu ^ 2y^.
Condannée âbfolument pajf i
l*£crimre ikinte, par les Pè*
res,' par les Canons deTEo^li^
fe, & par tous Us Gonciiesj '
. ibid. 270.
La plus parfaite fcience de^
Cieux qu'on fe puifle imagi*
ner , ,n\i\ pas capable de pré* -
voie la moindre des adiona
qui dépendent de' n^tre vo«
lonté, ibid. 27^,
Réfutation de ce que nou^
rapporte Plotin du Livre du
Ciel > fU^. 383.
De la Prëditâion faire au l^aptt
Marcel .avant font Pontificafâ
ibid.^^S.
tkravisqueleLantgravedtt ^
Hcffe donna au. Roi Henri 111.
de fe donner de garde dWtt
céte raze, ibid,2$6, 287,
De la prédiSHon de la mort d«
lean Pic de la Mirande» éid*
â88. » .
, L'Aftrolo^ judiciaire comba*
tuè" par divers raifonnemèns.
fondés fur la contrariété qui
fe trouve dans ,les pni^cipos -
des Aflrologues , 8c fur la difi
ference de leur calcul» ibid»
389-
Diffemblance 6c diverfite d9
leur figures « ibid. 290.
Le lèxe des Afhes n*a pu en« '
core être déterminé là mivié
^ 391.
De l'incertitude de leurs;
moiens de Corre<ftion> parles*,
quels ils résilient & ajuiïenc
les Nativités» ibid^ 39a*
ppipuis la création du monde^
UsAdrologues nontpii fy^%
« ij
'Sj6
TABLE
deux expériences feiublables,
ibid. 394.
Les )ii{^mens de la ludiciaire
ne peuvent fubûiler, parce
que les hypotefes du Cid qui
les founennent ne font pas vé-
ritables» ibid, 295.
Elle eft peu utileà Tes Profèi^
iêurs, VLK40Q.
De fes vanités & de fes im-
pofturcs, VILIL209.
Plaifantc rencontre d'un Mé-
decin de Ferrare à ce propos,
ibid, aïo. -
Afirohgue trompeur, VIL L
188.
J^fironomUy Ton excellencey'l. 1.
De Tctude que Ton en doit
fSre, Vll.U.a30.
ATMt^ALFA Roi, ne cra-
choit jamais que dans ianiain
d'une Daine, VI1.1. 329. 330.
Jttaraxit^ V. 1. 388.
ATHENES yîlle très grande, &
fort célèbre, 1. U. 7a VkH. 3 78.
Par Ijui détruite, VII. t. 20- .
Elle n'eft aujourd'hui auc foli-
tude & Barbarie, VH. IL 21 5.
. ATHENIENS , V. U. 93,
Etoient religieux obfcrvateurs
• de leur foi, VL k 153. 218.
Curieux de nouveautés, l'M*
^ 394-
Blâmés de demander ince/làm-
ment^ VU. L 240.
ATHLETE & Lutteurs > U. IL
498-
ATHLANTES de Lybie, ils
n*om point du tout de nom,
▼LL304.
i47HOS montagne , L IL 72.
ATLAS pris pour onsnnâflr
lofophc, V. IL 19^
Le grand & le périt i17lA<
montagnes, L IL 139.
Atomer pris pour les prmd^
de routes chofes ptrqnelqx'
Auteurs, U. L 5. 7.
ATTALUS, Philnfapbe Mer
pteur de Seneijoe, V. L 334.
ATTALUS Roi d*Afie s ai >
' foit â fondre des Socuêi, !
L244,
ATTSCUS ennemi do moM
ge,lU.L 176.
ATTILA Md. 237.
AtfMchanait, l^animal vivant ce
peut en demeurer privé en
feul moment» IL L 14L VL U.
393-
L'homme Ta plus esaScc
ri le refte des anfmrfT, &
240.
Attributs donnes â bemcmp de
DoâeuTs , dans teve irrede
profèinons^ MLLsiu
AfCAvûk, VLLîs.
Aoûte^ fl eft roûioms dos k
néceflité & dans une osiieR
perpétuelle, tbU.i^[*>^
H n*y a point dlKmmes ^
necefBteux que ks Avot^
11L1L2Ç2.
Avarice, ÇTeùun vice rcprodH»
Ue à un Prince, !\*. U. 15c
Un Prince n*eil pas aK>b> o-
bligé à fuir ce \Tce, qœ a»
lui de la nrodigalité. C«ik^.*c»
rie gentille des Besrrois, àxr-
chans un SDu%-erain djcs H
niaiibns des Mcmcade», L l
39-
DES MATIERES,
277
Wlt eft pire qye h prodigali-
té, VI. 1.348.
L* A varice eft la plu» grande
& la phis ftàcbeufc de t9Utes
les pauvretés, VU. U. 241.
Ahbene , droit d*Aubene , d*oû
alnfi nommé, IL 11. 62. .
Avtrfims mortelles de certaines
chofes qui (ont aftê£Honnées
par d'autres, IV, 11. 323.
Aveuglement volontaire y 111. t
326.
Différence entre un Aveugle
qui a perdu 1^1 vue qu*il avoir,
èc un Aveugle ne, qui n*a ja-
mais vu, Vl^ II. 132.
AUGE^E Roi,' apprif â la Grè-
ce l'art d'cngraiflèr les Ter-
res, L'Ki 85.
AUGURER, 1. 1. 323. & VI. I.
361.
AUGUSTE, Il 100.
Grand & généreux guerrier,
ib. 129.
De Tes fentimens toudiant la
gr^e & la veitu des Payens»
i^.'37.^/wc,
AVIGNON, Comté, 1. U. 66J
Aoirmiy qui les inventa, V. IL
117.
AULU GELLE,ÎV.Ïli76.
AUREUBN, Empereur, lU. U
146.
AUSBOVRC, ViUe capitale de
laSuabe, LU. 89. .
AUSSUN, étrange peur, llî.L
92.
De VAMtew & de fondeflcin
en Ton inftruâion de Monfeig- '
neur le Dauphin, L L ig. &
fiév. , ,
De fa déférence à Vaffeiiibtée
de TAcademie Françoile, IL
L2Ç8. .
De fa louable modération, U.*
)L 268.
Son deflcin touchant la corn-
poficion de fes lcttres,M. L 7.8.
loiioit aux noix avec fes petits Anteurs & Ecrivains qui trai-
fils, t*. 242.
De la pompe flmebre, IV. 11.
114. 115.
Sa grande profperité. Se fes
étranges di^;races , defbrdres '
& mortifications, H. U. 362.
Grand dormeur, ibk 50.
Saint AUGUSTIN, fon texte
n a pas le privilège dëcr^Ca-
jionique, Y. L la. ''
tent des matières après d'au-
tres; qu*ils font protcffionde
fuivrc & d'imiter, L L 17.
De ceux qui ont écrit devant
nous, &delacitaf^ndeleurs
ouvi-ages que Ton 'doit ftirç
en écrivant, VI. L 10* ftqn.
AMtochirie, X1U« 20.
AUTRICHE, in 76. ^.%î:
AUTRUCHE, n.Lii$.
ArMAN,lli.it%.
B
B
AARAS, Flame, VL L B^KLONE. viUe de It McCfl
45{t poonk. LU. 119. •
6i4
S7«
TABLE.
ture de leurs morts» VI. 1^07.
SACCHU^ Se lunon ennemi^
U. U. 467.
Nommé Biflmitj & poib>-
quoi, 111. 11. .131.
SacckanaUf des Gentils. lUif»-
port entr'ellcs & de certaines
cérémonies des Iui6, VI. 11.
P.4CTR/£N5, U.U. 275.
Pagnes Sc anneaux, VI. L aS- V
fnivantcs,
Kations étrangères qui en por*
tent aux. doigts des pieds, 1V«
1. 163. /wM«ex.
Bûin de l'honnête pudeur qui y
eft requife, Vl. I. jo.
PM£NE\ c*cft la plus grande
de toutes les créatures vivan*
tes, 11.1.117.111,1.99.
£lle eft aveugle» VI. 11.' 134;
fitiviherg evedié, l. U. 90.
PA^UANS peuples du Levant
fe mariant à fept ans. 111. U. 15,
Panquet , ■ voyez Feflin.
I.e Batétie, Se ks Eaux luftrales
en ufage pannl les Patens,
dans le, Mahomcrifme oc au
nouveau monde, VU. I. 289,
^arhapfintt 1* U* 216.
PARBEAU de mer acheté deuil
cens écus, U. 1. 117.
Py^BES" ou Genêts, II.I404,
PARBim de mer, IL 1, 1 18.
PARCA royaume, 1. II. 140,
' PAJRCE ville prife par le moien
d'une équivoque, Ul/1. 13g,
PARCELiWE Ville capit^ de
Cataiitgv^, L U. 58.
BASILE M^eediuen, fl. IL41 1.
BASILIC, il fait peiir ce qai
envi&ge, ILI. 135.-
BifSTNE mercxde Oovb, if
infiime adultère, VLL 3Sf.
LB BASSAN pânae. Vil ^
BASSLil>nJS Caracalla Eorpc^
reur, tftchoit de fiiire pehr^
Oeuvres d'Ariflote, VU. L 14^
BASSON Voëf, fl.U.71.
BatatUes, elles fonr des Arrêts (h
Ciel, qui décident les ds^
rens des Etats, IV. t. 399.
CeUe qui cfl la plus tvirr?-
geufement dreffcc; V. Il igî.
Nos Batailles fe dooaesr or*
dinalremenrde jour: laMsi'
fyliens de Lybie n*en àonncit
jamais que de nuit, Al 147-
Bataille de Lurzen, quoiçot
les Suédois ydefncanfiésîes
viâorieux, coure la iiniâ»
^ d'Autriche ne laiffi pis (fcn
faire des feux de ideairtou^
iV. 1.400.
Bataille de Pavk, IV. L 33a
Bataille de Senfelfi», tV. l
378.
Bâtards» de l'averfion que Foc
en a ordiiuiremem, Vil
38<5»
Bâtiment, Contre Im vanîte & k
luxe imnipddé des Bàtiinaa
paniculiers d>ujoiicdliui, U
1.46i.yè^
Ce qui eft de ^lus în%por-
table aux Bitîmens d'aujcH^r^-
hui, c*ef^ qu'on fiur ccderTis-
^ terêt du public à la vanité as
' hommes privés ^ ^U. 463.
S APTERE divisée^ en haute à
baife, 1.1L90.
DES MATIERES*
379
BAVMEt n iette une liseur eK-
celience à ceux qui 1 ontl>lei^
ft, U.I.34I.
Ç'cft le fymbole de la patien-
ce à fouffrir les injurey, là
B/ÎNT^N, ville & Roiaume,
1.11.134.
BAVARD, ÙL fin g;eneTeure , IV.
1-335- I
BxatitmHe, V. L 164.
Si quelqu'un peut ^tre heu-
i*cux en ce monde, IL IL 347-
BEAUMOST, noble finnilledc
Navarre, IL IL 64.
Beauté y une extrême beauté ex-
cite autant de haine ^e .d'a-
mour, V. 11. 151-
Bcauté mâle 6c Beauté femel-
le,\n.Li48. ,
Il n'en faut faire état qu'au-
. tant que laraiTonlcveut, ihid.
143. fiépi.
Dans la Beauté FAtt y fur-
monte la nature» -VIL L 26$,
Les peuples de la nouvelle
France jugent de la Beauté
tout aunremcnt" que ïu)Us ne
£aifonsici,Vll.lLioi.
BEDuihlS peuple, IILL 436^
BELfSAUŒ, grand Capitaine,
étrange revers de Fortune* IV
1LIÎ7-
BELtECRADE ville Capitale
de Servie, L IL 75.
BELLETTE. m.1^%.
KNE^ENT Duché, L1L66.
BEl^OMOTAXA voyez Mono*
nxotaps.
BEhiCALA, GolphedeBengttr
la, LIL 1329
BERGAMASQUE, L IL 6^
BERLIN fejour des 0edems
de Brandenbourg, L U. 95.
BERTRAfm du Guefclin n«
fut jamais moins eftimé pour
fa petite taille & (a laiacui^
VIhL272. .
BESOARD^lll^i.
BESSARABIE, lîL 7%.
Bêtf qui devoroit les gens en
Gaitinois, VI. IL 229.-
Befiiaktit crime puni(fable, UL
L 170.
BibHctheqiu hif^orique de Dio-
dore SiciHen» IV. IL 4^. i^
fftW,
Inve(^e <Je Seneque contre
les trop curieuiès & trop nom* ^
breufes Bibliothèques de (ba
tems. V1.L 125,
B/CHE,V. 11. 94.
Bien Souverain, V. 1. 263.
G-^nde diverfité d'opinions
touchant le Souverain Bien»
m. IL 161.
Bien, 11.11. 245. '
H cft quelquefois difficile de
difcemer le bien d'avec 1|| '
mal, iUd. iSo.
Des Biens 'temporels, thii.
.Trois fortes de biens , Se trois
fortes de maux, Ul. iL 123.
Bienfaits, Le bienfiût doit être
defîntereflè, franc & fims tù
poir de recour & de recon*
noiflànce, UL L 35. è^ fidm
VU. L 232. i^fmwimu.
Le focieté civile m fubfifte
Siii
28o
TABLE.
^€fat pdr le deyolrs mutuels &
pit le BieniÀits, VH. 1. 3)2.
]La méçonJioU&nce des ingrats
ne nous doit pas empêcher de
continuer autant que nous te
pouvons nos Bienfaits « UL
Btenfattemrf adorés» IlL L 79.
Bisarrèrie étrange d'un homme
3ui ne pouvoir fouf&ir le chant
u Rofîîpiol, & netrouvoit
point de Mufique^ (i agréable
Sue le chant ou. coacement
es Grenouilles, VL! il. 97.
BILBAO ville capitale de BIS-
ÇAIE, 1.11.58.
BIOLVSERO, Fortereflè, L tL
55-
BTTH/N/H, LU. ii6,
BLANCHEUR. Le Blanc cou-^
leur de dueil, IL U. 103. 111. IL
329.
L'excellence de la couleur
Blanche, IILL m.
mées ne boire point da toi,
VI. L 534.
'Divers ui^es & %«» de
boire, VI. U. 351. •
Cbûtumie gr iialenient haxt
êc extravagante vers kss R»
mes d*Ago1a et de Coda
VU: L 146.
Le Boire chaud cxen^ dû
- -goûte les ChiD0Î5& lapono^
lV.Li04^
fiaîr, qui n*cm;eiiifre ni vcs
ni araignée , L IL 47.
Le Bois pouni dans U ne
' produit des Cannes, H. Il i4>
Bois q«ii s*aIluiBc ùaas fea fer
un Autel, VLIL40S.
BOLESLAUS «voit ks des
rangés de travers, VQ. L ^rx
Bnitê, Trop de Bcax&dtit
cilité cil préjudictièie à ob
Prince, L L 240.
De l'avantage que^reçpit le BOSZESda lapoo, H 1 254.
corps humain par la Blan- BORAHETS, pincBLL)?.
cheur, /à ifféf/if. . VI. Laçç.
EUe paflc au paîs du Mogol BORISTHEI^ Cbeul ffA-
^"pour une laideur, IV. L 143*
. BLED apprêté en plus de vint
, fortes différentes, VI. 11. 350.
ÈLEU, il fert de fard aux An-
. .bes d* Afrique, 111. L 1 19.
Au Levant c*eft la livrée du
dueil, 2araeW^lll.lL329.
BOEOJjENS, U. n. 479.
BOEUF,
drieh, VL L 364.
BORimO, Isle&nik, Lll
154-
BORNO^rotaume, LIL 14:.
BOSNIE, LIL74.
B^fphmtSy L U. 30,
Btfphart Cimcrten, âUi. Sa
^OEVF ç'eft la figure de la bOVCHE de Saint lean L 1
/ufpenfion fceptique, V. U. ^ g^. .««k «am, i. -i-
201.
Bœufs de Bceotîe , VI. L jio.
BOHEME, 1. U. 88. 90.
Boift. Pluûeurs per(bnne$ eiti-
80.
Bûmcker^ le métier de Bcaàss
n*eft permis qu*aux phs £?
ftres du paîs, en flsle deJi>
dagaicar« VIL L ie%
DES MATIERES.
àSr
BO^ILLOS ViUe &Duché, h
H. 93.
B9«/iiin«qu*eft-ce? lV.l.94.
BOVRDEAUX capitaiç de la
Guienne, 1. Û. loi.
BOURCOGSE, I.U.102. '
Botartan^ comment il eftvém
en Ei^gne, IIL 1. 122.
Le métier de Bourreau n'eft*
pas réputé infâme parmi beau-
coup de Nations. où chacun
l'exerce à l'endroit des crimi-
neb, VI. 11.228.
n s'achète en Mofcovie fans
aucune note d'infamie, VIL
1. 113.
BRABANTÏ>uM, LU. 91.»
l//MCHil£/4N£5Philofophes,V,
1. 214.^3' VI. L 34.
BRAMWS^yx Koiai^medeNaz^
fingue, V. 1. 216.
Des Ducsde BlMNDEfiOURO
Braide de la torche, IL L 49.
BRAVAy ville & la feule Repu-
blique qâi fe trouve en Afri-
que, LU. 153.
SJŒSLAU capitale de la Silcfie»
LIL95.
BKESrforteflTede laBafTe Bre-
tagne, LIL 103.
BRESIL, L 11. 164.
BEE5SAN, LU. 66.
Grande BRETAGSE, Roiau*
me, (k defcription, L U. 41.
BRETAGNE, Duché, divisée
en haute , moienne & bafiè»
ibid. .103.
BJUi4NÇ0N, VI. IL 385.
Brie, di£lion Thraciennë qui fi*
^iiic vUIe, ilrid. 384. t
BRJNDES: Il y a de l'inhuma*
nité â contraindre de faire les
Brindes, ceux' qui n'ont pas
envie de boire, V.L nc/tr^.
BRIQUE, elle cft e(Hmée la
meîUeure & la plus (aine pour,
faire des batimens, VI. L 474.
Le Prefident BRISSON, IV. L
$1.
BROCHET. Us Canadoîfes n'en
ofene manger la tête, U. S.
476.
BRUANT, IV. IL 319.
BRUGES y'ûlt. 1)1.99.
BRUSSELLES, ville, L IL 91.
BUCEPHAUE, ville b&rie par
Alexandre le Grand i lîioh-
neur de fon cheval Bucephale,
VI. L 365.
BUDE ou OF£N,. ville capito-
, le de la Hongrie inférieure»
L IL 76.
BULGARIE, in, 7j^ 7ç.
BURSE de Bithinie, ville, L
U.69.
c.
AkûU. L'art de Cabaler re-
^^ gnev aujourd'hui dans tou-
tes fones de profefTions, mê-
me dans celles qui tepioignent
k plus d'imegrité, lU. 1. 265.
Cacopbùme, LU. 2 19.
Cacot^le, L U. 215. 229.
CADIX autrefois Gades^ L IL
$«•
S uui .
^«?
TABLE
CMDArt/5, U.ll.67.
CMSELW^ lurifconfulte, gc-
', nercufe repartie, 11.11. 389»
C41TA ville, 1.11.79-
ÇAFFRES Nation, 1. U. i $ i . tra-
fîquent fans parier, lil. I. 85-
. Ils mangent leurs peres quaad
ib font vieux, Vil. 1. 12. ■
• Ce gii'ils penfcnt des Singes
d'Afrique, yi. ll.«8o.
CAIETAS Cardinal .étoit un
honuiie laid & nial^tj VI. L
144. .
CAJNA^l ou Cailon, Islcs, I.
11.15.
CAJHE, ville, Vl^ll. 189.
. Son étimologie, Und. 389.
Appelle encore fiabylone. Se
Bagdad, ta mêmç.
Ceft là fe^ile ville qui a Uni-
vcrfué dansTEinpirc du Turc,
V. 11. 555. -
CALABÎŒ., 1. 11. 70. •
CAiAMFOUn, Il ne lairTe ve.
nir ou croître aucune plante
auprès de foi, VI. IL 275.
CALAMITE, aini naturel du
. fer, IV. 11.317-
Calamité, elle fait plus de fii-
perftitieux que lelwnlieur de
reconnoilTans , VU. L 1 3 1 .
CALEB, en qui Moyfe avoir
* tant de confiance, VU. L 303^
CALEl^ERS Religieux Turcs,
' VI. 1. 3».
€AUCUT. Ses habitans' trafi-
quent fanç parlet* lU. 1. 85.
CAJUFORSSB peninfule en
l'Amérique Saptentrionalc, 1-
11. 16^. 163.
Ç^GULA Princa cruel, Ll
44* 4Î.
Traite mal TSte-Iive, Virgi-
le , Homère, & Senecqne, 2V.
U. 20^.
Il domioit peu, IL 0. 50.
Sa padion indifcrete & dc£.r
donnée pour fon cheval ii
courfc, VI. L 365.
CALUSTHENE, Fhilolbpbe, j
mort, IV. U. 91.
CALOGÉS, lU. L 177.
Calwnnt. H n*y a nen depkis
elorieux ni de pluscoiiMen-
ble fous Je Ciel, qix le mé-
' pris des Calomnies &desaé-
difances, 111. L 261.
\a Calomnie eft d'autintp!us
\amere, ^u'eUe procède dur<
bouche mfàmé, VU. L p^
CALPE montagne , L fi. 5-.
CA^ArE, LU. 136, iji.
Du grand CAM de Timne,
de fem^état, & de â fèpohu-
re après fa mort, l E 1 1 1. ^
fmv.
CAMSALV, ville îixmsk &
Capitale de TEa^ daCa-
tay, LU. III.
CAMBYSES, Prince cmel, l
'•45-47.
Sa (nort prédite par FOnck
dcButis, mi. 179.
CAMBRIGE^ LIL4^.
De quoi il le noonir» El
14a.
CmM/'ajM yiqfMrUa , VU. L 94.
CAMPAGhfE de Rone, IJk
CANADA paûLs toaxttOBtf^
iroid.ilLj6o.
DES MATIERES.
a8|
CA>fADOlS^ Us ne manjcnrjt*
mais le ci£ur des tnimaux»
N'apprehendem point la mort,
itid. 543.
Ke mangent point lors qu'ils
fedinenc leurs amis, ilnd.4Sl,
Tuent leurs pores lors qu'ils
font vieux, V. IL 158.
Les peuples naturels y al>an*
donnent leurs malades, VU.
L 203.
De leurs mœurs & façons de
fiûre. Vil. IL. 201.
Ils croient que toutes leurs rê-
veries contiennent un fiiccès
neccflàire, & que tout ce
3u'ils s'imaginent en dormant
oit arriver. V. IL 293.
CASAHEy fontaine d*I(aHe,dan$
laquelle lunon fe lavant roqs
les ans recouvroit fonpucela*
gc,Vl.IL3i8.
CASARIE^ priCcs pour les Islcs
fortunées, L IL 156»
^namx merveilleux, L L aoa.
203.
ZAbfDl^ <àit le circuit de la
teire, LU. 40.
CA^ncVLE, L L 366. .
ZAKISnuS Lacedemonien ce-
Icbre Coureur, VI. L 255.
M2VTH^«IDES,ellesfontplu«
belles que les Abeilles, M. L
148.
7A>rrOBBERr^ vÛle, L IL
kbafl. CANUT fait le tour du
monde, I. U« 39.
:<7/> de bonne efperance, L1L
137-
:ap Breton « LlLfj»
Cap de Gomorin« Aii. 13s»
Ojy de CoriMMiAr, L 11. 43.'
Cap de finis terrdt^ Urid, 57,
Cap de Fortuna, Und, 37,
Cap verd, ibiH. 35. içj.
Cap de faint Vincent, L IL jf,
Capo di Faro, promontoire
de Sicile, IV. IL 4c.
iCip^de Pult. L 11. J7.
C^i»OFE ville cclebte. VL IL
,377-
CAPBADOŒy in. tt6. ,
CARACALLA fort adonné I
rAftrologie judiciaire, L h
257.
S'abandonne à la Maeîe, ibU'
373.
Carâênts de plufieurs (brtes, U.
1. 285.
Difftrence des (Hle$, Ut mêmi.
. Caraâeres magiques , , on ne
doit pas y ajouter foi, VL I •
3î^- ,
En tour tems , & parmi tou-
tes Nations on a taché d*ati-
torifer cette vieille erreur»iU<lt -
3^-
i4rmes & billets ehcbantc^ tt
CARAMASIE A. VL 11$.
CARAVAGE Peintre trêshabi»
le pour le naturel» & pour
t fon arpfica dans. Tobfcur d^
dans le lumineux, VL L 91.
CAS(DAME\ VL U. 397.
CARDAN^ (àmorr,LL3i4.
Médecin & AfooloKiie. Vit ^
IL 213. f
Ennemi d^ qicnlbiigtr UL 1a
164*
û84
TABLE
Lui Se Iule Scdliffcr deux
grands ennemis'^ Vi. IL 113.
De la g^rande Do^ne, nul'
traité par Iule Scafiger. ibid,
OIRDIEN5 & Icrtr Religion,
VU. 1. 125.
ÇARDONA noble famille de
Navane, U. IL64.
CARIBES, VIL 1.129.
C4Rf£,L 11.117.
Dom Çi4KL0S d'Efpagneavoit
rincltnation portée dès Ton
. entitnce à la rigueur 1 L 1. 48.
49-
CARPATHE montagne, L IL
76. ^
tARPI^ ville & principauté, L
U. 65.
CARBARE, ville & principauté,
. LU. 66..
Cartes jeu peu séant à ^un Mo-
narque. 1.1. 237.
Ciftex Geographi(][ues, qui en
fut le prenucr mventcur, L
IL 4.
CARTHAGE, vUIe célèbre, VI.
' II. 377.
pourquoi ainfi nommée , ibid.
382.
CARTHACmOJS, ils trafiquent
avec ceux de Lybie fan^ par-
>r, UI.L87.88.
tARJSTE viUe d*£ubée, LU.
72. •
CARySTïE carrière de marbre,
VU.L i66.
C;45:^ viUe, LU.65.
CASAS grand Cam de Tartarie,
' teit extrêmement petit &
tttd de vifiige^ 11L.L 104. 105.
CASfŒL vîîle, I. IL 47.
C4.VP/EN5 Nation, O-ILs;*
CASSEL demeure des Laoé:;::
ves de Heflê, L U, 94.
CASSITERIDES; Isles, L"
,42.
CASSIUSHEMISA, IV. |
175.
CASSUBIE province . L U. «:.
CASTELLANUS, Evtgm &
rmd Aumônier de Fnncc
IL41Ï. .
■CASJILLE Couronne, Sût2>
me, & iês dépendances, L
11.60.
La CaftiUe d'or, Prorâce <k
rAineriquc Septenôjaiâk, ô
165.
'Cl5T0il, ILL98.
Du Duc de CASTRES, fis Ai
Pape Paul IIL j^ de ibiitliP
• finat, IV. L 34g. ^4f,
CASTRO ville & IXsié. L II
65.
Cdtachrefe^ LlLaii.
ÇdUcHfmes ou deiuses, VLÎL
361;
C/iry4PH4WES, ou Cafatrrt
certains Arabes, que Ton d:
manger le dedans des fha^
' &le cœur des hommes qails
régardent attcntivcmenr, V-
11.331.
X^TAy RoÎAume ou Ein{ttrc 3e
grand Cant: (à (ituanon, sâo
étendue, & là defîsipcion» l
IL III. ^
CATHERINE de Ue&is. £t
mort, LL318.
Sa modération loftaUe^ IL 1
439-
DES MATIERES.
a8$'
CATON, IV. ft. 17$. V. I- 22 j. Cimetière, il rtV a 'que la feule
Hcurcuîc en procès. VI: U. - Religion Chrétienne qui dc-
2ç,, mande ^ une tertre bénite, de-
Z r n ^ c j. ^^"^ ^"e ^^ corps y foient
Reprcfenté par la figure, dun. inhumés. VIL II. 113,
cheval, VL 1. 368. r^ ^. .
r-A'rrxy^T v • ^ £^ ■ t ^^s Ometicres Hois des vil.
C4 TON lame étoit vieux lors UsiJnd 116
qu'il voulut favoir le Ot^c, ^ ^ l .'.
11.11.494. ' C«^«*'/&cnnques, n. 1.198.
Sa modération &patienc^td- ^*^ ^^ Uwn, VU.'lI. 134^'
niirablc, fZ^jVf.42S. <ff fiùoantes, ,
Se repentoit & fe fichoit'de CENTAyRES, VI. I. jff.
trois chofe», V. IL i66, Cmtenatrr, nombre qui contient
Les CATONS jouoient fcuvcnt ^* comble de toute pcrtèc^tion,
aux dés, 1. 1. 243. ^^* ï'
Cavales de Miltiades, VI. I. ^64. CEO Islc . &, fc$ htbftans, IL
De la Cavale de Mahomet» ÏI» -7Î-
^"^i^S- CEPHALONIE, ne^\,ll,6r.
Citffl/me de grande Réputation, CEPUrSODO^US, Rhéteur
i«rf.370. i*«rf,229. *
Par tout ou FAIcoran reî»:ne, CERAUNJE pierre , m. L ir.
on voit les femmes a chçval .^^ , _ j._ ^, , . ..
comme les hommes, VI. IL
23».
tes Cavaliers de la Cour A-
. fricainc du Roi de Bénin ont
les deux jambes pendantes
d'un «oté, VIL L 145.
;.4l/NE, ville, VLILjgg.
\iHfis. Une même caufe ne pro-
duit pas toujours de mêmes
cttbts, IV. IL389.
Oîverfitc d'opinions touchant
le nombre des caufes, IL L
i^.fHivantef.
Trois fortes de 'caufès félon
l>Liton, VIL IL 67.
ecitc v9ye% Aveuglement.
hOAR Province, LIL 122.
EI.TES, IL IL 3^4- VI. L 32-f.
la^TIBERES, IL IL 309.
'Cercles du Globe en gênerai, di-
visés en huit, quatre grands
& quatre petits, L IL g.
Des peux Cercles nommés
l'un le Cercle Arctique, Tau-
tre leCercIcV!ntarctique, ibid^
ig. 19.
• Cerdes polaires, Jàmfàte,
Cercles de la terre, ihid. 12;
Charles de la CERDA Cafhlian.
IL IL 53.
CERFS, ils doivenrieur nai(^
fance là la crainte , IIL L 3 1 .
CEKJGO ïïc, LIL 67.
CERISIER, IL 1. 104.
Çchitude, s'il y a quelque cho^
£e de certain en ce monde.
V. IL 199.
' IiCS Se<^teurs de Pyrrh^a
386
TABLE-
tffurenr qu'il h*y A rien de
cenain, IILL 302.
' ïl n*y a point de certitude en
ce nionpe, excepté les ventes
. révélées: & il n*y a aucune'
^chofe il apparemment fitufle,
"qu'on ne puiflc revêtir de
quelque yraifemblance : Tout
y eft fujct à tromperie, VI. IL
96.
CERf'^^AU, ç*eft la fourcc de
tous le nerfs, 11. 1. 156.
CESAR venant à l'Empire toit
fortûivont, 1.1. 157.
n fe trouvoit toujours, dans
les premiers rangs de Tes le*
gionaires, fans avoir jamais
reçu une feule blefilire, ibià^
lai. 138. IV. 1. 41'a.
n nageoir en perfc«^ion, L
AvoiflacorinoilTance du mou-
vement des CieuKi ibid, 179.
Mis au rang des Hiiloriogra-
plies Latins, ly. 11. 193. -
Honnête & vemieufe pudeur,
VIL49. *
e/i4ign»& fâcherie. U y a quel-
le foulagement à (e plaindre
3uand le cœur eft opprimé de
ouleur, 111.1. 390. cMousMelan*
^ choUe, ^ Profe chagrine.
Chtir ef^imée lapkis délicate, IL
U. 475-
La Chair nourrit lft€3iaîr, VL
IL 348.
On fepeutfonbien contenter
fans être camacier, ibid.^$o*
CHALCISi vOle Capitale d«
TEubée, LlL7ï^.
CHALD^EHS Aftrologtfts, 1.
La66.
De leurs «rêveries ridktii^
ihid. 275.
Chaleur , Lès choies dooccs 't
fentent moins au eoûtéâs
chaudes que froides, ill
H9-
Souvent elle n'eftpascffirr?
extra\*a jjanrc , ni moins â-
proportionnée que (bncœ^L-
re Vl.1. igg.
CHAMBkRT vine Opîtaîe à
Savoye , L U. 64. ^
CHAMEAUX, V. IL 94. C L
443-
CHAMPAGKE, L IL 100.
Le Chatmnent &la vadetéicod
«gréables les dboies DDorefic^
VL L 391.
Des grands Changemens cm
fe remarquent au oioade, il
U. 35g. ^fiavoMta,
Tout Changement ntÛ pas
blâmable, VIL L 397.
Chan^^ens meneScox que
les ^ Siècles ont i|^wné en
de certains lieux,' qui nont
rien de ce que Ton t voi«t
autrefois, ibid, VU.1L3L5.
ChëriotT allans à voiSe^L IL i ;ol
Charité admirable de quelques
peuples étrangers pourlesbr
tes, excédant fouvanr câ
•que nous avons pour ns
remi)lables,IlI.L69.
CHARiTOBLEFHMOS^
te meiveilieufe, VhL452.
CHARLES l^ Chauve tagmm*
te les bien&ifs des Haas kt
prédeceflèurs envêis Je Ù3U
Siège, IV. IL 393.
CHARLES' QVINT. Enocpri-
& de Provence, L L 3 1 g.
DES MA-TIERES.
287
Laiflà croître llicrcfle en Al- Chem^e de Mahomet pï^îcufei
leniagne pendani trente ans, ment^rdée, VU, L 203
o^K«S'Lf,"a.''B^'r,^ CHE«NZ«,leao«„«.lV.U...
Ckenevitre dont la funi$e au lieu
d'obfcurcir le cerveau , rend
V^fyxu plus gai , Adonne des
longes plus agréables, V11.L
«39-
CHEl^nS cuit & rôti fous les
cendres. H II 351.
CHENILLES conjurées , mau-
dites êc excommuniées, \'!. J,.
359. '
CHERIFS, U. U. 4^3.
D'unChcrifdelavilIedeFc^^ *
&de raffe^ftion defordonnc«
qu'il avoit pour ^jn cheval,
VI. 1. 366.
CHERSONESE, l\l 29. ''
. Oiérfonefe Cynibrique, ibO,
Cherfonefe dorée, ihid. 28.131..
Oierfonefcde Trice, ibid. 2%.
Cherfonefe Taurique, là ml**
«e 45^78.
CHESEL voyez laxartes.
U CHENE &roiivicrenncmis
naturels, IV. 11,318.
Les vieux Chênes adorés par ^
lesPayfens, U. 11.295.
CHEVAL, il tremble i la vfië
& à l'odeur du Chameau, IV.
U.319-
Cheval excellent deCcfar, VI.
1.369.
Chevaux Barbes, 1. IL 140. 141. '
Chevaux excellens&fortre-. '
flommés, ibid. 364. ^fiâvàn-
Ut i^ IL 22^ 22 f.
Du Cheval dont parle Virgile
ft quil nous reprefente pour
qu'cHe engcndroit, IV. tt. 342^
De fe rares qualités,^ tant na-
turelles ^uacquifes , & de fes
défauts, IV. L ^40,fe^
Son peu de rtCpeù envers lea
Papes & le famt Siège, iHd,
^2i,fe^, 348.yJv«.
11 fut auteur des coures eh^
veu^ & des longues -barbes,
V1LL336,
Sa Généalogie, V9ye% Généa-
logie.
CARLEMAGNE afnfle le faint
Siégé contre les Lombards, &
lui tut de grandes libéralités
IV. n. 39a-
Ornjjîr, IL 189. 190. 191, feéftt.
CHATS, ils ne peuvent fubfi-
fter en Ulrie dWicnea, U. L
121.
Bonté merveilleufè de Maho*
met envers fon-Chat qui dort
. nioit fuc (à^ manche, VL L
504.
Chatomlitmnt, L'homme feul eft
chatotiilleux . 11. L 1 52.
ChaMfMfé. 'Guriofité d'être mi-
gn«nnen\ent chauffées natu-
relle aux femmes , U. IL 109.
CHAU'rESORIS, U. L 98.
Elle a des dents, dcsmammel*
les, & du lait,Vll. 1. 364. .
Seule entre les qifeàux qui en
ait , là mime,
^kehiMC'HebfWi livre pénible.
VU. U. 140.
HEUDOINE, n. L 91.
/i£iMEIMl/LTJ)iligencc tr^
Imirable, VI. L 258. «^
^tr
TA3LIL
-**i. -37. M. IL J53-
DES MATIERES.
a89
Ils ne permettent à perfonne
d*exercei> une charge de luoi-
cature dans Ton pais,V]l. I.2 1 6.
Nourriflent exprés leurs che-
veux , pour être pris par là,
6c eniporrc9 au Ciel après leur
mort, Vll.l. 335.
CWO Isle, LU. 134.
CHIRO le preniier chaflèur du
monde, 1.1. 189.
Cliiromance, I.I.369.
Chiromancie, efpece de g;ueure-
rie , VU. 1. 240.
Chtronat/iie, ou Chirotonie, 1.
11.29.
Efdras & Salonion n'y ont ja*
•mais penfé, ibid. 337. 338.
Elle a éic quelque rems com-
me morte; & femble avoir
pris une nouvellenaiflanccen
ces. derniers (iécles^ ibid. 338.
339. • '
Elle ir'ctoit en ufage du tems
de Pline, qui n*en a point du
tout parlé, là même.
Les plus certains témoignages
de 1 antiquité de la Chymie,
& les plus éloignés de nous,
ibiti, 340.
De lufage fiç de l'étendue* de
cette vaine occupation par
rUnivcrs.f^iV/. 344.
Chirurgie y 1.1. 206.
CHOERJLUS Poète, fafin mal- CICERON, II. 1. 260. V. L 22^.
heureufe, VU. U. 183. & IV. Il commence fa Chronologie
1. 268.
Ckorographie , qu*eft-ce? LU. 4.
De la Çhrmuatiipie dans la Mufi-
^4ueI\Tî.L273.
tf, elle dctit eirc ^Aiîif^e-
^fen-ct; dans imc hi-
fW. L ^94-
i iiirofophc S.ctti-
tiir k\c tro|i lire, V.
Vile
loil-
par fon Conful.it, en remon-
tant jufqu'à la fondation- de
Roiiie, IV. L 294.
^laltraiîc en fon honneur &
en 0 iT[nirTrio % ÎV. L, ii6.
McivLjiJf!.'urci)iLrit loiié dans
Vcllcius l'.uercuKfi, /W.220.
De totTs Tes Ouvrages, II. IL
270. /i^a.
II 11 f i? Cl dtfcit de fa nnifon â
Kome pour y vivre avec plus ^
di: qulerudc, ÎILL 356.
îl iivujr un îij)fv:ir extrême d'ê-
tre la lié, niai>i tlnL'voulpitpas
cnecltirn^ doni^jide Tehcenî
i ceuH de l'on E'.*ius pour en
recevoir de kur muin, VU.L
321.
Il feplaifi>k i T innocente rail*
lerk , 11. L 34G.
^COG^iE, clk éroit adorce
'!ç> Teltalien^j, Ul. L79.
;«, il eît la c^ufe univerfeUe
cloi'^néc des cflcts fingu»
T
3S8
TABLE.
Ift fig;ure d'un homme ûge.'
ilriiL 367.
Diverfes façons de nourrir les
. Chevaux, Ufid. 374- /«ï«*
D'un Cheval d'Efpamic qui
de ft feule veôë cauloir une
diarrhée mortelle Ik ceux qu'il
envifiigeoit, V1.J1. 33«»
Ceft ce noble animal qui a
conqUis le i\ouveau monde,
VIL IL 66.
> Cheval marin, IL 1. 99.
Chevaliers de la Toifon d'ôr, L
1.342.
Cbeothtre. Un Cheveu ne fe pour^
roit rompre, s*il étnit cgale-
rtent tire des deux bouts, V.
1.291.
Guerre mortcrfe entre les Tar-
tares & les Chinois pour les
Cheveux, VIL L 10.
Vers le détroit de Magellan,
^ les hommes portent les Che-
veux longs CL les femmes ont
la tête rasée, i^ûi. 145.
Vufage de porteries Cheveux
longs eft le plus ancieyi & le
plus naturel, Und. 333-/^^
CHEWOre montagne, Ln.44»
CHEKR£, IV. U. 319-
Les Chèvres & les brebis exer-
cent famour jurqu'â la fin de
ieurvie, IV.I..116.
CHÎAPÏSO Vitelli' inconmio-
dé pour Itre trop gros & trop
repler, comment il fe Ibula-
gea, 111. L 106.
l)e la C^^ne & multitude des
procès. VIL L SIC. i?*/-».
CHIES, il cft méprisé* haï de
plufieurs Nations j IL L 123.
Les Chiens nsiflènt cvcdsIë,
VL IL 133.
La chair de Chien préféré '.
tome autre viande, tftsi. 55:
il eft le fymbole de h bàù
té, VIH.3P3-
Les Chiens de Laconie s'&sn.-
plent plut volondexs ^ p^
aprement quand ib £bar îz
gués, IV- L If 6.
CHILB pays de FAmcriq», -
aULPEBÎC n. BoyVfe Frtr.tu
I: L 8.
CHIMERH moottgtte, LU nt
CHINE Rotaume, ûfitMÔn
fa longueurs & û lagear, (a
Provinces, LlLi29.C'ii"B.
cHisois, n. n. 10^ hl i
69. IV. h 104.
donnés â la Cdynûe, t L
M4.
Leur créance txfodsutkfMe'
calité de Tame, ULli^l-
N'ont reconnu derraKtmme-
mémorial (}u un i<ul Dieu , &
n'y* a point de Païens «pi
raient moins oifiensé dccecô-
té-la, V.L3ia.
Plufieurs Piinôb aUns son-
lement bien vécu dans hoa*
pie obiêrvation du droit v«
nature ont pu fâkOeurûLc^
limême.
Tous les Arts ISxrtux fts»-
tes les fciences ont en cocs
en la Chine auffibieBqoeps:'
mi nous, ikid, ^14.
De trois feâes deThikiâKltf
. qu'on y permet, odk de Ccr-
nirius a l'avantage fiir )es
*rrois^utres, iW. ^15. ^9^
ConÀuiask
D
DES MATIERES. -
a89
Ils ne pérmiettent à perfonne
d'exercer une charge de luai-
cature dans Ton pais,Vll. T.216.
Nourriflenc exprès leurs che-
veux , pour être pris par ]à«
& enipurrcs au Ciel après leur
mort, MI. 1.335.
:HfO Isle, LU. 124.
:HlRO le premier chaflèur du
monde, 1.1. 189.
.hiromance, 1.1. 369.
Zhiromancity efpece de g;ueulê-
rie, \^. 1.24a
Chironoime, ou Chirotonie, 1.
U.29.
Chirurgie t 1.1. 206.
CHOER/LW Poète, fafinmal-
hcureufe, VIL U. 183. & IV.
L 268. '
Chorographie , qu'cft-ce? LU. 4.
De la Ckrmtatitpu dans la Mufi-
que , VU. L 278.
Oironoloçie» elle doit être cxa£le-
nie nt obfervée dans une hi-
ftoire, IV. L 294.
CHRrSlPPÉ Philofophc Sjcoi-
cicn meurt de trop rire, V.
L 223.
Ckymie, de l'explication de ce
mot,l.L327.
Elle eft lofiablc lorsqu'elle
ne s*appliqu^ qu à la connpif-
fance des Iccrcts de la Nature,
ilnd. 327.
EUc eft blâmable qunnH 'eUe
s'emploie k la tranfniutation
des métaux, ibid, 328*
Antiquité & realité de cet an
Chymique, ibèi. 333. ^fmv,
Railbnnemènt en fafiiveur, /â
wieme, \^ fnivûntis.
Tq^u vu. Fm. Il
Efdras &^ Salomon n'y ont ja«
^nais penfé. Uni, 337. 338.
^e a éi6 quelque rems com-
• me morte; & femble avoir
pris une nouvelle naiiïknce en
ces. derniers fiécles^ ibii, 338-
^ 339-
Elle ir'étoit en ufage du teins
de PUne, qui n'en a point du
tout parlé, là même,
Leç pluscerrains temoienages
de 1 antiquité de la Chymie,
& les plus éloignés de nous»
ibid, 340.
De Tufag^e 8^ de l'étendue de
cette vaine occupation f»ar
l'Univers, f^f//. 344.
CICERON, IL L 260. V. L 225.
U commence fà Chronologie
par foh Confulat, en remon-
tant jufqu'à la fondation* de
Roiiic, IV. L 294.
Malrrairc en fon honneur &
en fa réputation, IV. L 116.
Merveilleufeincnt loijé dans
Velleius Paterculiii, ibid. 220.
De tous fes Ouvrages, 11. U.
270. fCifU.
Il "fît un defert de fa nifiifon i
Rome pour y vivre avec plus >
de quiétude, IILL 356.
n avoit un appétit extrême d'ê-
tre loiié, mais il ne voulpit pas
être eltimc donner de l'encens
Ik ceux de Ton tcms poiu: en
recevoir de leur main , VU. I.
321.
U feplaifoît à l'innocente rail*
lerie , U, 1. 34^-
OCOGNE, elle étoit adorée
parles Teflkliens, U1.L.79.
a EL, il eft la caufe univerfeUa
& éloignée des effets fuigu*
290,
TABLE.
liefcs qui orriveiit ici -Ims . L L
«77-
Diverlîté d'opinions panni les
«nciens Philofophes touchant
le Ciel, U 1. 37.
De khauteur du Ciel, itid, 39.
Du nombre des Cieux, ibid, 40»
CJGUE, Vll.1. 1.
, CIMBRES, U. II. 209. '
GmeiicreSt \llC211.feqm.
CIRCASSIENSScltnt Religion,
VU. L 126,
Chcwcipxm en ufijgc dans beau-
coup de Provinces de TAme-
Tique,Vll. 1.287.
. CÏBE mangée avec le miel , VIL
1.155.
CtROU VI. K 513.
" dT'KONSmales&femelles*, Ul.
\, i.324,
ÇLAUDIUS Empereur prenoit
' fouvenc plaiûr a jouer aux dés,
1, i. 242,
Clefs Laconiques, VI. L 323.
Oelie , bel éloge en faveur de cet
Ouvrage, Vu. L 71,
/ .CLEMENTiV. Pape, VI. l. a6i.
^ OLOffiNT Vil. Pape inaltral-
té par les Efpagnok, IV. II.
399-
II étoit venu d*une couche
illégitime, VI. L 388.
démence. L*exçês de bonté en
un Prince Souverain neft pas
moins préjudiciable à TEtat
- . tiwe la trop grande fcverité, L
L$2.
CLEOAŒtm RoideSpanc, VL
1.117.
f^EOPATBE^ de Ton extœme
' beauté, \11. l. 2^7. 268.
Oci^é, îleftfisminiiicnnskd:
Formofe, yil.JL 206.
CLESIDES Peintre, V. 1. r
CLEVES, ville & EhKhé. ::
94.
ChTMts, leur nombre, & te:
étendue, I. IL 21.
CLOEUE fille Romaine, ai-
paflâge prétendu du T%tî«
la nage avec plufieurs aocb
compagnes , Iv. IL 69. 7a
COAKZA fleuve , LIL 14^-
CocJies & leur étabiifiêinent, >'>
L 258.
COCHtUCHTSE & Ccchinr-
nois. Peuple & Natioa Ailss-
que, V.L3ig-4^ILIL454.
Ut ont des Idoles das k3?
temples, (ans toutefois ks i-
dorer, V. L 330.
Du foin qu'ils ont pour h ooc-
ibrudion4e leurs ScpolcresU
lzi€.
00C05 de rinde, a. L 104.
tOELESrRIE, LD. 118. 119.
COEUR de l'honiiiK& Vaca-
tion, IL IL 119,
Le Cœar d*an Vautourpiciff-
ve de îk çolere des Princes, l
1.365.
COLAO qu*eft<e, IV. L 34.
COLCHIDE, LIL 119.
COLCHPS, vîUe, Oid. 13a
O/err.Colere grande & exce&t.
L 11.44. ë* fmwtmttr L 12. :^^
Trois fortes de Colère, LU
860..
Remède àmtre cette palEcs,
i^i^..26i.
U eft honteux è un hon-rc!
DÇ5 MATIERES.
2jl
(Tcntendement de fe kîflêr
rranrportcr à cette paflîon ira-
(cible, 111.1. 343. 343.
Il y a beaucoup plus de plfli-
iir â pardonner qu'à fc vanecr: '
Belle pensée d'un Roi Arabe,
ihid. 344.
Ce ^u'û faut faire pournoitf
corriger de là mauvaife habi-
tude colérique, ibid. 345.
Belle lé^on d*un Payen> ibid.
On ne trouve point de natu-
rels fi fujets à fa Colère, que
ceux à qui toutes cho^ rient,
& qui font plus dansladelica-
tefle de la ne. VI. 1. 179,
Remède ^ médicament dont
Fufage eft^un excellent & mer-
veilleux correctif dç la bile,
La &ge(iè d'une perfonnc fe re-
connoit particufiereraent dans
les attaques de la Colère, ibid.
287.
Les plus vertueux & les plus
niodcHs font fujets aux plus
violens tran4>orts de la cfole-
re, V11^11.2i8.
Les Colères pales & froides
font les plus oangereufcs, ibid.
^ Nous (bmmes pires étansirri-
' tés, que tout ce qu'il y a de
betes féroces 4 ibid, 22$.
:OLMAm>EL ville, !. fl. 13J.
X)LOGNf ville & archevêché,
l.n.94-^
:OLOMBES perchée^ fur un
Chêne ^ qui rendoiem les O*
ra^es de Oodoi>e, VU. 1. 185«
Delà Colombe de l'Arche de
Deucalion. Rappon entre cet«
te Colombe èc celle de l'Aiw
che de Noé, VI. U. 491.
COi.O>W£y d'Hercule monta- *
gnes, 1.11.57,
COLOPHONIESS, braves Ca-
valiers, VI.X72.
COLOQUmTE appelle la mort
des plantes, & le fiel de la .
terre, VI. 11. 327.
Celle qui nait unique fur Cû
plante, efl la plus dangereuïe
de toutes, 111.11. 218.
Co/ojjig de Rhodes, merveilleux»
1.11.124: N
COMAR IsIc, fa longueur ,'lar^
eeur 6c Je nombre de (es
nabitans» LU. 87.
COMBABUSfivori dcSeleucus»
fe châtre lui même volontai-
rement, 111.L 228.
Combat naval de Salamine, 1V«
11. 12.
COMEDIE & Cbmediens, VI.
11. 261.
Les Grecs, & enn-'eux les À*
dieniens ont excellé aux Co-
médies, là même. ,
Comédiens autrefois honorés '
& en grande efbme, là même
i^ 262.
V La Comédie infâme parmi 1er
Romains & les Gaulois, là
même.
Comédiens diai&s de toutt
l'Italie ,^ là même.
Différence entre Comédie A
farce, & entre Comédien âe
farceur, ibid. 263*
La Comédie eft fort in(lru£H«
ve, & digne de nôtre acten^
tion , ibid. 26$.
Elle eft en grande e(Hme par-
mi les Chinois, ibid. 26$,
T ij
29^
TABLE.
COMETES, W A. 69, faqu,
Ctmmanàement. Les meilleurs
Commandcmcns deviennent
inutiles , où il n y a plus de
difpoûtion à les refpctter, Vl.
11. 175.
Du Convinandcment Souve-
rain, VI. 1.488. /i*^«.
Cffiametumunt en toutes chofes,
l\M.30i.
Cmmuttitairts de Çcfar repris par
AUnius Pollio, ibid, 28 S-
Cmmerce, on ne fauroit en a-
voir trop de foin , tant il eft
importante pour la fubfiftan-
ced'unFtat, I.L74-
COMkODVS Empereur, VI. 1.
IÎ4. .
Çommmtautê de femmes établie
par Platon, V.l. 14 j.
Cwtpâraifins dans une hidoire,
, IV. U. 68.
Il eft pennis à un Hiftoncn
de s*en lervir , étant faites bien
à propos, IV. 1. 329.
Elles font ridicules, lorsqu'el-
les font faites mal à propos,
là même. ^ fuiv. ^
Semblables aux Crocodiât:
luéme.
Conipofitknf ^ ftudieofcs, VL
197. & fuw&ntts
Il fuffit qu'elles foicnt iki'
aloi , encore «juc leur V
nie ne pefe pas beaucoup. •
11.42^.
Les plus recommandt^''-
^ Compofitions tirent feur p
des bonnes pensées, plv?/
aue de la beauté du Mt, '.
I^ défaut d'ordre yeng«ïC?
robfcuriec, U. L 357.
COMPOSTELLE viîle api:-'
deGffKi:^,LIL58.
Conculnnaget il a qudqoe éoî".
de plus dur que le oim^r.
Vl.lL3ai.
CONE5T4G/0, IV.L 919.
Confercjice, Inconvenkr.s qia
fe rencontrent ordiwàwDex
dans les Conférences en com-
pagnie, IL IL 225.
Ctmfejftm du Roi Charles XTÎl.
coiTompu par ks Etpa^ncls
avec des bouteilles pleines àt
monnoic d'or au lieu d« v^».
IV. IL 424.
Çomparaifon des chofes f^-"
crées aux profanes, odieufe,/ ConMiou en iifage aunôuv^i
VU. L. 1 ço. monde , VU. L 291.
Cmplaifance. Celle de ceux qui Om/?fl«ce que l'on doit ax-oir a
s'accordent univerfellemeni à un ami , IL IL 1 14. n 5.
tout, n'eft pas agréable, U. Cmfrniation Ôc RtîùaùoaA^
IL 226. . 201. ^fuiv. ^
Une dompkifance eft un a- CONFUTIUS U SOcrtteà'*
grément étrange, Ul. L 237.
La Complaifance trop gr^'^de
eft dahgereufe, VLU. 276.
La Complaifance de pluficurs
attire à eux la icuneJFe facile
à feduire, VU. IL iS
Chine, IV. 1. 33
II a fait defccndre la Ph2c.>
phic dû Ciel en terre, li!
bien que Socrate, IV. l. 33-
Reduifit en quatre \'o\\:r.-e
toutes lev fcnten;v« (ÎC5Î."
DES MATIERES.
293
lofophes qui l'avoient prccedc,
i2ri4i. 94.
J>4GO ville & Roiaume, fon
étendue de f« fituation , 1. U.
Oy^hfACIE, province, 1. II.46.
02>rSETABLE de Montmo-
rency, uialcnûté par Paul lo-
ve , iv^ L 87.
ormaifftuee. Il fc trouve trois
dcjçrcs de Connoiifimce par-
nu les gens de lettres, \1. 1. 1 3.
T.a Connoi(Iànce de foiméine,
eft la plus iaiportante panie
de b lageflê humaine, ikid,
11 n*y a rien de plus excellent
ni de plus difHcile à aci^ucrir,
que la connoidknce de loinié-
me,llLIL 321.
rO>W4C7£ Province, I.'U. 46.
Cm^Meu du Portugal , IV. L 3 1 9*
Cmifiaatuu des Empereurs, &
leur apotheofe ou enrôlement
au nombre des Dieux, IV. 11.
Confàl d\in ami, 11. 11. 113.
Confcil des Rois, là mente.
Cmfolatim^ VU. 11. 75. Isf fmo.
Excellent moien de confoler
une perfbnne afflieée de la
mort d*un ami, U. U. 379.
Cmftênca Ceft une marque dV
ne ame confinnce dans le bel
uÊige de la raifon, de vouloir
toujours une même chofe, ou
ne la vouloir pas. Se d*étre
inébranlable en cette pofture,
Vn. U. 176.
CON5T4N772S/* LBXjRAND.
Défauts & crimes dont fa mé-
moire eft charchce, V.l. 374.
Sa padence à fimftir' les inju*
rcs, IL 1. 343.,
CONSTANJl^fOFLE ville ca-
pitale de l*£mpire du Turc,
fa fituation, 1.11. 69.-73. f
Son étyniologie, VI. 11. 382.
Appcllée encore StambûHi, V-
H. 73.
Cùntcmplatian appellce unemorr
• ,prcneufe, VI L 8.
Qantefiation comme on fe,doi(
comporter dans une contro-
verse ou Contellation dediffc-
rentes opinions, V. U. 1 91. ,
Nos Conteftations devroient
être comme desconfultadons^
où Ton recherche la vérité,
fans' fe foucier beaucoup de
la vidoire, VL U. 26%,fequ.
C&nttnent 6c terne ferme, 1. U. 37.
OntradiBion opiniâtre defiigréa-
- Wc en compagnie, U. H. 216.
ÇùrttTainte^ elle donne de Taffli-
âion en quelque lieu qu'elle
fe rencpntre. Vil. 1. 13.
-Contrarn. Souvent en la mora-
lité il fe fait union de deux
Contraires, iâns qu'il fe for-
me un tempérament panicu-
licr des deux, comme il arrive
rrefque toujours ailleurs, V. .
104-
Canoenancef naturelles obfcrvêes
« dans tous les ordres de la Na-
ture, IV. II. 317. i^fidvantesJ
Cmntffëtwnfit fes efret5,11.11.2 1 6.
Le commerce populaire elf
mêpriiâble & de(àvantagcux,
V.U. 137. '
. Les hommes de mente nou9
' doivent être plus recomman-
dablcs que les marbres 6l au-
tres raretés, VI.I. 6ç.
' Tiij
094
TABLE
Xjesmtuvûfes:
nent U bonne inclinâdon de
«lec^ux mêmes qui (ont natu-
rellement portés i la vertu.
De ceux avec lesquels on fe
doit:6imillarifèr» V). U. 276.
Cêwerfatio^ extérieure , U. It
337-
Cmutrfatkn intérieure, iHi. 336.
• fiqu.
Céwoftifi des Riche(Iès> M- IL
197. V/ui»,.
COPPESHAGES, ville Gapita-
le de Dannemarc, 1. IL 48-
COP, II. 3. De fon chant. VL
II.1H.
Coqs bannis d*iine ville , afin
de n*étre pas importuns à ceux
qui dormoient, IL 11. 5^.
Us gourmandent ceux qui leur
ont donné la naif&nce, V. U«
»S9-
Co^tùUes au lieu de monnoie. 1.
II. 148.
. CORAIL & fa produaion, L IL
112.
CORBEAUX blancs, L 11. 49.
(Corbeaux oui tombent d'en<
haut tout étourdis d*un trop
'grand cri, IL 1. 139.
Les Corbeaux ont un admira*
ble odorat, VI. L43.
CORD/57:E5peuple Gaulois» 11.
IL s6a.,
C0W5XJÈ, LU.y3.
CORFOUÎ\etlïk67.
CORISTHE, villç fort célèbre
$[^ ttès g;raftd mérite, L U.
71. VI. U. 377-
CORNEILLES, elles Jie font ni
CokMnbes ni Ccnbenix. %&
re des Euriuques & àact^
VIL L 252.
CORWEMUSE «u lieu de s:
bour en guerre , L II. 47.
Inventeur de la Cornes:^
V.U.117.
COKON ville du Peloootnex
fa penepir la Àute de Cb:
leskîuint, tV. L 361.
CORPS^HUHAn^, defespr
des, & de leur fimadon, 1
^' L 129.
Les Corps humains ne k^-
pas tous lembJables» VLU icr .
De la fiibrique zdaànbiUài
toutes les paities dif Cotf»
humain, VIL L 359.
L'on ne peut rien conreo^kr
de plus admirable dans k K«-
ture, IILU.226.
Les Cerpf inièrieurs rscoivem
fenfiblemenr Us iaàxaca
d'ehhaii^ L L 264.
Corpulence de l*honBie, s'il eft
plus â foukaiier qu'il (o^it
grand ou peti^nos ou àSxt
m.Liou
Cone^HvH, de celle que noQsd^
vons faire de nos pn»prcs <k-
&uts, i^(i^34i.
La cotreâion ne nous vts
nuire & nous &it ptwis
quoi qi\*elle foie eMselIive , \t
L353.
CORREGGIO,LlL6s.
Corm^thn. U n'y a rieii|de fier
quis & de û prifàUe dans le
mond#, qui ne iêcorroispe
de foi-ni^me, ou par nôtre
mauvais u&ge avec le rcrs
IIL L 294. ^ fmvdutu.
Les -meilleures choies & cot-
(
DES MATIERES.
295
rompent pir le mauvais ufa-
S>e, VlLl. 315.
•11 n'y en a point de pire que
celle des chofês excellentes,
m. n. 916.
rORSÉlsle, LIL64.
[:05 ou Z^NGO fle, 1. IL 134
Grandes animofités &!|g;rands
troubles & deibrdres caufés
par h préférence des Cou*
kucs il Rome, éCbnihmim^
Çle, en Tanarie, Ferfe, &
'urquie, & en Angleterre^
ni. L io8-
Cww, VI.IL140.
Singeries ridicules, ULhiz^
49* Juicaotcs.
l>e Ja Courtes Princes, ce
2ui en peut donner de Taver-
on, \a. 1.497.
A la Cour les plus (âges y
parlent le moins, VL IL 141.
Des Courtîiâns & de la fervî-
tude extrême â h auelle ils
s'afibjetiiflènt, Vir.L2./ê^»
Figure de ceux qurfuîvçntlcs
cfperances trompeufes, &qui
fe repaifiên^ des tonés vanités
de la Cour, ibid. 104.
C'eil une vie malheureuiè que
celle que^ Ton pailè dans la
Cour des Ro'is,ihub209.fiqM,
Caurvmu Francoife & Ion indé-
pendance, LL34.
CoKirierf l cheval en Perfe, VL
L 256. /
CoKrfi & Courrien, L L 235.
Cêttrtijâne, L'entrée de fa maiibn
nclt pas û datigereufc, que
d'y arrêter trop, VI. IL 323.
Les Ck>uni(ànesroiU pour l'or-
- dinaire grandement aocortes,
ikid. 371.
GMtfmnr. V11^H.ii7a
Lès diJÉTerentes Coutumes &
façons de £ùre maitrifent é-
trangement rhomme, VL H.
3^3- ,
Elle doit céder à la venté &ï
la railbn. Vil. IL 170.
Des coumn^es & façons de vi'
vire des peuples de fa nouvel- •
le France, VU. II. 201,
COUTEAU dont ceux de Del-
phes fe fervoient à punir les
criminels, & à facrifier les
vi^^mes^l. L 32.
Couteaux prccieufemcnt gar-
dés en deux diverfes viUes de
Cappadoce, VU. 1. 292.
Qrabe & Cabre, VI. L 310.
Crachat. Vers la Guinée les Pa-
yens ne crachent point enter-
re. VU. L 146.
Remarque» curieuics, ià.330.
CRACOyiE viUe capitaledé^o-
logne,LlLstk
Crainte y L D. 257. La peur e(b
le plus grand de tous les maux.
C*ell une punition divines
Ul. L 20.
CRAPAUDISE, a. L 91.
CRAPAUX de (Quatre diverfes
fortes en Canada, VI. U.
366.
CRASSUS, n IL 334.
CRATBS le Thebain ou le Cy-.
nique , IL IL 57.
Modération louable & admi->
rable à ibuffrir les injures» IL
. n.423.
CRi^T^PhUofophe.VlLLilt.
T iiîi '
, I
39^
TABLE
CRAVATES, I. n. 91.
Créance mal fondécSj'VI. IL 229.
OÉfltiVm 'd'Eve, VI. II. 405*
Cnatme adorée pour le Créateur
, par ceux du Fcrou, & par les
Chincas, VU. I. 120.
Crédulité, VLII. 239- ^ fit'O-
CREMASQUE, 1. II. 66.
CRETE oyi Candie, I. II. 125.
CRKAf ville capitale de la Tar-
tarie Precc^itc, 1. 1^. 79.
CRI SON d'Hxmcre célèbre
Coureur, VI. I. 255.
CRITIQUES 6c contentieux, ils
font étrangement importuns
& ftcheux en compagnie, IIL
1. 383.
Ds ne trouvent jamais rien de
bi^n, ni dans les diyertiilè-
mens, ni dans les travaux
• d*autrui, VLII. 256.
Il ne fiut s'arrêter à toute for-
te de Critiques, VIL IL 131.
CROATIE, I. IL 74.
CROCODILE, lU. L 40. VIL
IL ig.
Cinq chofes fbrtconfiderables
en lui, IL L iig. '
n cfl le fcul entre Ils animaux
qui air Us dents mobiles avec
la machoîie d*enhaut, VIL L
3^5.
CmfaHas des François faites en
divers tems pour k recouvre-
ment de la terre occupée par
les infidèles; & contre les Hé-
rétiques Albigeois, IV. IL 396.
La Cnix, fupplicè d'Ëfclaves, L
L 100.
CROrONE, ville, VLU. 190.
CROTOWATES,^ V. H. 9;.
Crommere de cheval: La co^k
cit une marque d'ioÊuniedb:!
les Turcs, VIL I. 11.
Cruamtê in}\uniaine, IILL:;:
CRISTAL, picnre qui tktArie
moins qu*une eau ^gUcae i
endurcie par le firoid^ IL Lfy
CTESILOCHUS, Pcimre, U
L97.
CUAMA fleuve, L IL 150. 16:.
CUBAisU, Ln.36.
Cube où Quarré. De k ^nr?
cubique ou quarrêe, \1J. H
Cmr de< bœufs , des moarons &
des Chevreuils mangé avecU
' chair, ML L 155.
Cmjme & Ciûfinier, IL 0.4^-
CUISSE d'ArccftIaus, IL L 8-
Culte divin, VU. L 117^^ fiés-
CUMES, fes habinns offleme-
ment groflîers & fiupide», V.
IL 13s.
CU74TUR où Condor, «fetu,
VI.L'5i2. /
Cmiofité de (avoir n*eft p«m
mauvaife en e]](-iiiêiBe, VLt
149. fequ.
CVANEES aà9ympimà&
Isles, L IL 74.
CYDIPPE, Maitrxîire d'Aconc-
us, VIL L 2:67.
CyCNE, bourmiot chsnttr
- quand il dï prêt ^l'abandon-
ner la vie, U. IL 512.
Le Cygne & le Corbeau pour-
quoi confacrêes à Ffiobitfpar
• lesPaycns, VIL L gl.
Son chant pris potn- le préhi-
de de fa mort prochaine, IV.
L 117. . ♦
DES MATIERES.
•297.
CKZ^NEJiauce montagne « 11/
l. $1-
CVLO'N Croronîate, coftfpire
contre Pytbaçore & ceux de
fa fe£^e ; exçire. une fedition
contr'eux, en laquelle ils pé-
rirent tous, V. 1. 250.
Les crNETH£N^E5 ennemis
delaMufique, V.Il. 84.
Cl^^nQUES PMIofophes. Leur
fondateur Si leur doârine.
Pourquoi ainfi nommés, V.l.
176. Jèqu,
crSOCEPHALES, IILL 177.
Cr?Jl£,Isle, 1,11. 124.
CrPRES, 11. L 104. ' ^
CrREhfAIQUE UEGESiAS^XL
11. 373.
crRENAlSpES & leur doari-
ne touchant la volupté, V. I.
CKK 175* grande cruauté, I.I45.
CrTHEKONmontagnc. L IL7 1.
GZ^, I.U.52.
CZUKAU ou SUCHAU vîUe
'■ capitale de la Moldavie, L 11.
78-
DiUJIf/ITZE, 1. IL 74. 75.
DAAfAS.iM, 119.
VAMASIEl^S montagnes de la
Chine, LU.. 129.
DAHSEMMCi Itoxaume,fa de-
(cnption , L 11. 48 • è^ fiûv. .
DASOIS, origine de leurs Rois»
m. 1.170.
Danfi. On doit faire apprendre
à danferàun jeune Monarque,
L 1.231.
Les plus mnds Monarques &
le^ plus âges Ti*ont fait aucu-
ne difficulté de danfer, f>f<{.
229. 230.
Quelques-uns ont blâmé k
Danfe, ibid, 229.
Danfe Pyrrhique, ihid. 231.
Les Danfes font un figne de
dueil & de^ftcflè aux Amé-
ricains Méridionaux^ VL U.
Di4N7Z2C viUe, LU.83.
DANUBE fleuve, 1. IL 7c. 87.
DAPHIDAS puni de raiflerie,
VU. r. 171.
Di1?HNl/5 Medcdn, IV.L99.
DARIUS gitnd buveur, tt.IL
466.
Di^lOD, lILLio.
DAUPHIN, poiObn, VL L 513,
Ceft le phis'vite de tous les
animaux, U. L 117.
Les Dauphins portent â terre
ceux de leur efoece mort%
pour être inhumes, VL L2t8*
M. le DAUPHIN de France, du
foin que Ton doit prenc&e de
Ton éducation , & de Ton in^
ftrudion, 1. L 3. 4. i^ fuioant»
voyez inftniâion.
DAUPHINE, L U. loi. 102.
Declamaiemr, êc Déclamation, VL
IL 283. ^/«"'.
Defawt. Il eft utile de tenir cft«
chés nos plus grands defiuics
Tv
^8
TA3LE
autant que fàifç fe peut» VU.
1.234-
DefertMe* Il n'y en a goint que
nous ne foions obligés de ren-
dre flux Princes & Monarqtiet^
lU. 1. 2i$,
Difiance. C'cft être bien mal- ,
heureux d*étre toujours dans
U défiance & dans Tinquietu-
de de l'avenir , VI. IL 1 19.
Deftmtisn^ elle doit enfermer
dans ion pest efpace toute la
nature de la choie, lil^ IL 1 51 •
D^4» Géographiques» LU. as*
DE/PN0S0PHr57M;VLLi 59-
> ÇÇLroyaume, L 11. 151.
- VELE ou Delos Isle de la Grocc,
illulhe parla naiHknce d*Apol-
lon« VU. L 161. .
11 y rcndoit fes Oracles du-
rant Tix mois de TEté, puis
deU, il paflbit à Pachare ville
de Lycie, ùià. 165.
0£iX^ Ville de 4*empire du
Mogol> L U. 157. >
DELPHE Isle de là Phocideoû
' fe rèhdèient les Grades d*A'
poUpn, VL IL 376. VIL L 160.'
'^ fuivantes.
Demarthe, L'indication de la
' j)udeur d'une pcrfonhe, fe
prend 2t fon port Sc^ùl nilu>
y die, VLL48.
, ï)È5WRCHi;5Athlete,Vl.lL330.
DEAŒTRIUS le Cynique, V.
1. 301.
DEiMËrRJl/^Philofophe. Ge-
nerpfitc confiderable dans la
Ï>tofefTÎQn ouverte qu'il fiii«
bit de liberté Philo(ophiqu&
UI.L217.
J}efm Savtrht, importuns en corn-
«pagnie, U. IL 029.'
Dtmterâtié &^ de ce qm Id eft
propre , L IL 3 17. G'/îoo.
DEAfOCRlTE, V. L 19g.
Comment il conibla Dtiis
Srahdemenc afSigc HeliQ3G!i
e fa femme, Q. II. 378.
Il étoit ennemi de la gloin&
de la vanité de ce mocdi
Ond. 190.
Réputé foi par les Abderûês
quoique plus (âge qu'eux cof,
V. IL 139.
Séduit. à la neoeflité^^pocr
avoir corifumê tout (on pi^
trimoine â voiager , VL 1. 69U
n fe priva lui-mcDiedelavû^
VLIL136.
DEMONS. nvenadeboftf&
de mauvais aom les rçoo&s
âc les opérations ne peu%T]icê
tre abiolument niées ftosof
fenfer la Rjeli^on, VIL L 194-
Dm&Hfiration^ IL ▼ ca t de
deux forte» txis DomKS qà
prouvent toutes deox, mais
ooh avec certitude égale, HL
1- 453-
DEMOSTHESE n'aom yàsi
fon an d*Arilh>te , u. L 204.
Dfl^, VU.L359./<^
Les plus noires (ont les plus
. belles pamû les laponnois.
VIL L 8. ^
Ceux qui en ont pen ék ibsi
feparées ne font pas pour ^
vre longtems, ilùf. 362.
11 fe trouve des pedbfuicsq^'
ont toutes les dents d'un feil
oflèment, la i
Les peuples des Indes Orien-
tales font gloire d'avoir kt
Dents noires, VIL H. aoj.
De la Dent du Singe 6 cdr
DES MATIERES.
J9$
bre dans toutes les Rektiôna
de rinde Orientale» VU. 1.
293.
Dents de Xoup pendues au
côu du cheval pour le vendre
plus vire. Vil. U. 66.
DENTS d'HftlicamaïTe Hiftoi-
rien, fon pais natal, & du
tems auquel il vivoit, VI. 11.
6o«
DENVS d'Halicénaffe, leMufi-
<den , ibid, 61.
Depenfif, les exceflives ruinent
une niaifon , 1. 11. 294.
Dtpfaiftr, 1. il. 2$6.
Dcpet. La foi du Depot reli-
gieufcmenc gardée parmi les
Viiides, V.U. 1^7. ^
Les Indiens s'en moquent, là
DERBICES, Nations, II. U.
275-
Dere^lemnu de refprit humain.
\ai,U.2o6. .
Dcfcfnoir étrange d*unRoide
la Chine, VU. l'. 350.
Dtfir, LlLafx.
Le Defir nommé la meflire
de la pauvreté, iHà, 252.
DefHTL Ceux qui quittent un de^
icin' ou un emploi pour en
prendre quelque aunre, doi-
vent s'y porter petitil petit.Pre-
ccpte de ^Eydiagore i ce pro-
Deftin oudeftinée & fatalité, en
latirvEutTiM» DivedeS fignifi-
cations & interprcndons de ce
mot, VI. 1.437.
Détroit ou manche, 1.11. 30.
) Décroit D*Anian« itid, 37.
«59- 1^3-
neftfàfix&ruppbft, VI. IL
358^ ; ^
Détroit des Dardanelles, LU.
74-
Détroit de Gibraltar^ I.IL30.
57. 137-
Dctroit de Magelan, ibiA. 37,
167.
Détroit du Maire, !â même.
Dette d'ai;gcnt fe doit payer:
Loix & coutumes rieoureu-
fes, IIÏ.L46.
Dévotion, elle eft un lien depai^
faite amitié ennre Dieu & les
hommes, 1. 1. 29.
Des DEZ l. L 236.
DIABLE, il cft trés-ûvant, IIL
1. 19a. *
Adore fous divers noms en
plufieurs Nations, VU L 121.
U a toujours taché de s'attri-
buer le culte qui n'eft dûqu'i
Dieu, imitant dans toutes les'
fkuflès Religions, ce que la
bonne enfcigne dans fa Litur-
gie, & ce qu'elle préfcrit au
lujet de fes cérémonie», VU
1. 2^7' fi^'
Diaâam, 111. L 199
DialeBi^, L L 170. 1. IL 363.
Dîaleaique de Chryfippe, V.
1.226.
Des Dia/tf|p«ei dans rhiftoire, fi
àbfolument il n'en &ut point
emploier, IV. U.302.
Dialogues de Ciccron & de
Platon, IL U, 17.
DIAMANT, VI. L 23. Il eft
enneim de l'aimant, IV. 11.
317.
DL4NE Cindyade, fur laquelle
on difoit qu'il ne negeoit &
iy»
TABLE
' t)e pleuvoit jtm^» VIL L
Dian^ Ordue, Divinité du»
Sparte, devant laquelle on
foiiettoit les enfans par dévo-
tion > 111.1.3131
D/44A££C province, LU. 126.
DiéHovy parole ou niot^ 11. L
197' fiqti,
L'Iionnctctc requiert ^uon
s'abdienne de celles mii por^
tent neceilàireinent à despen«
fées fidçs & impures, V. IL
4o6«
DUt Decretvrn^ VI. 11. 297,
^ Dits /Eg^fptiad ^ ikid» 296.
Ùies fnfti ^ nefafiiy parmi les
Romains, là méme^
, Diet nantis ftifpeHi. ihUL 297.
jDûtff, Elle gtirentit de toute
forte dlnfirmités , & ièrt de
remède i. tous maux, ULU.
DIEU nommé un cercle intelli-
gible, ou une (phere d*întel-
gence, VIL L 76.
C'eft une préfomtion, crimi-
nelle de vouloir pénétrer |uf^
qu'aux plus fecrets conieils
de Ja Divinité, VIL'L %%6,
ïSigiuf merveilleufès,, L L 304.
DiyOS capitale de la Bourgo-
gne > L IL 102.
DiBgenct & célérité grandement
nccef&ires dans les aftaires
d'importance principalement
en matière d'avis ^ de nou-
velles, VI. L 253.
' DIOCLBTIEN préfère la' vie
champêtre au commandement
abfolu, LL 187.'
DIODORE Sicilien, Du lieu de
fa ntiflàfice, de fimlûildTe, du
tems qu'il emploia à récrira &
de ce qui nous en manque t
préfent, IV. IL 74 /^f*.
DKXjENE eftimé TAmeur 6
la Seae Cynique, VI. L i'!
Nommé le Prince des Cra-
ques, V.I. 176,
Modération & patience tàr>
mble à foufirir toutes Izs cl-
fenfes & tous les mêpri>, \1
M. IS3.
Mangeoit en « plein mardtc,
^ parce qu'il avoir faim, M l
160.
Demandoit aux Statues, ifi*i
d*étre plus hardi & poorsVc-
coutumer au itfiis, VB. l
DIOl^ fumomiué Chrvfeftnoïf.
. Orateur & Pfaiiofopfie, Il IL
DION Caflius Cocreras, oaO>
treanus, Hi(h>rien Grec, h
' nailiknce illulh-e & tes tnt-
piois honorables, IV. IL lie.
DJOSCÛRJAS, ville delà Col-
chide, VLU. 385-
Difcours & divers entretiens oui
. fe font ordinairement dansks
' compagnies, IL IL 226. i^
pavantes.
Pour bien iuprd*undifcourf
ou compoution , il le £iut &
TC, & ne fe pas conrenicl
d'en entendre la ]e£hire, VtL
L274.
Le difcour$ eft l'image df
l'time, V. IL 414.
La fin des difputes doit errr
de découvrir la venté des cho>
/fcs., m.U.8. '
DES MATIERES.
301
Faut T af(tr avec roodcrarîon
& fiif^ injiins» U. I. ^3. .
DiSPOSITÎOl4 oratoire, 1. 11.
190. 191.
D/l/Isle,!. 11.133.
Dioerfiti^ Ifl nature s'y pl^it gran-
dement, 'U. 1. 141. \^ L
Il n y a rien,de plus confoniic 4
nôtre nature oue d'^imet le
changement^ èc de fe plaire à
la diverfitê , VU. 1. 1 1 1 .;
Dsvertijfemetts Ôc récréations, U*
a 68.
Dûrinatim, VI. 0. 84.
La Divination eft accompa-
gnée de manie & de fureur
VT1.I.I77. ,
Divinité, V. 1. 208.
Ditmte de femme avecibnmarî,
VI.U.318.
Dur. Le nombre de dix le plus
parfàir de tous, VI. I. 396.
DODECATHEOShQxhe mede-
cînale, ll.U. 207.
DOGADO, 1.11.66.
DOCAM775TE5, VU. «.'200.
Do/içr annulaire ou medecinal,
VI. 1. 27.
Le doigt annulaire orne d'une
bague, eft le fymbole dosgra*
ces& des honneurs qu'on fait
ailèz fouvent à des fàineans,
& ^ ceux qui le merirent le
moins, Uàd, 34.
Du doi^t infâme, ^id. 37.
DOLrCHQDROilffi5;V1.1.2ÇÇ.
DOMITIEN, Prince cruel,\X
jDOiwrnw, 111.11. nr-
DONou Tanais,"fleuvc, 1. M. y|.
DOJUDE, peninftile, 1.11. 11 7.
Dormir. ' D*oû vient que les en-
fans nouveau -nés dorment
toujours, VIL IL 173.
DêHcewr & bénignité. H faut
. traiter les animaux d'indulgen-
ce & de douceur. Ci nous vou-
lons avoir de l'humanité pour
les hommes, 111. L 345.
DwUwr, L U. 256.
Doata raiibnnés, VU. IL i^n,
DRAGON de Mer. Moyen de
le pécher dt de le tirer oeFeau,
IL 11. 385. .
Comment les Indiens font
r»ur,leur couper la tête, VI.
359. -^ '
Le cœur de cet animal a le
vertu & propriété de la donner
à celui qui en manee, rintel»
ligence du jargon de tous les
autres animaux, VI. U. 88-
DFAK fait le circuit de la terre, ,
LU. 40.
DRAf^'E fleuve de la Hongrie,
1. U. 76. 87. '
DRESDE fejour des Eleaturî» '
de Saxe, LU. 94. ' x
DREUX de la Valée aveugle ne, «
honncte homme, & très ci-
pable dans les fciences, VI. ^
U. I2«.
Droit, de celui qui nait de la
Loy, LU. 273. ,
Droit de nattire, t^. 273. '
Droit civil > ià même.
Le Droit naturel des pères fut
leurs enfans a été reconnu par
toutes les Nation?, LU. 290.
De la proite & de la gauche.
ObCervatiûûs ' cuneufes eo ft*
302
TABL.E
' veur du bns & de là main
gauche, VU. I. 328.
DROMjADAIRES, animauxad-
mirablement prompts; k la
courfe, VI. 1.260.
DRUIDES Gaulois, L 1. 371.
DHî;5E5 peuple, HL l 425.
DRVSlENSdt Syrie , & de leur
Religion, VU, L laç.
DUBLIN ville capitale de Ilr-
knde, 1.11.4^.
Trois grands D«c/i£r en Europe,
1^33.
, lean DUC4S exdus de l*£nipi-
re pour "avoir la barbe four-
chêe," ou feparée en deux,
lV.lf6i..
Duel y combiaritngaTKr de pp
Tonne d perfbnne cmrt p>
iieurs Souverains, L L 11^
kffiâv,
D»tU, les Lyciens ne ponças
,1e dueil qu en habits et fe:-
mès, VU. IL 91.
Dl/ERO fleuve, LU. 59.
là hiilQpUGLAS £coffiHfe,&
lomnieufemenr pei&oitéc; V.
11. 152.
DUINE fleuve, LU. 53- î;.
Dl/N, ik figpîficarion, \1 IL
383.
pURASy fort fimieux de VAi-
' banie,!. IL 75.' *
E.
Ei4Ntf5 Dignité, VL L 266.
£0» de la mer. Ceux de
Grœnland en boivent, IL H,
477-
EBRO fleuve ^ L IL 59.
£fii;D£:5,.islcs, f^.42.
BCARLATU qui fe fàifoit par le
moien d'un petit poiflbn cou-
vert d'ecaiUes, ib, II g. X19.
Eihûu^ettes des Maures abba-
tucs en Efpagne, VI. L 254.
ECHO, queft<e? Vn.L 325.
Dt TEcho que les Gentils don-
. nérenr pour femme à Pan, ib^
305.
Echo artificiel à Syracufe, IIL
IL 236.
ECHETS, jeu hônncte> mais»
trop ftrkuxj^ & qui fatigue
beaucoup felpiir, 1 1 2^7.
238.
^ D*oû en eft vennêrjBvcoôoB,
ib. 238.
Un Maj^flrat Chiaois pcri
pour trois anstQures(csdig;ni>
tés, pour s'être trop adonné
au plaifir des Echecs» é. 2^9-
EcHpfa, IV. L 310.
Des Eclipfcs de Soleil, IV.tt
276..
Ecpynfit ou enibraiaiieos^ \l
IL 361
EDIMBOURG, vîOe capkik
d'Ecoflc, Ln.45.
EDOUARD /K^dunon» toid*
Angleterre, L L 316.
fJ^/iTcr. Les bons trainesiMiis que
TEgUIc & les Papes oatieçô?
D.E^ MATIERES.
103
d6s François, tV. II. 3^. kf
Des Egliiès & Chapelles bâ-
ties du vol, des concuiTions
& des larcins du Donateur,
m. 1. 366.
Eglifes enduites avec du iu»
cre inelc'avec de la chaux, VL
I-473.
Egliiè Anglicane, L IL 46.
Ej^lifeGalHeane, & Tes liber-
tés, dans lefquelles elle $*efl
toujours maintenue^ L L 24.
^ Jmvafiter,
ECrPTE, Vl.ILi9a.
' La meilleute partie de FEgy-
Ke étoit autre&is de l'Alie,
^ n. 48.
L'Egypte vifitce &firequcntée
par les étrangers pour obfer-
ver Tes belles antiquités, VI.
1.57.
De l'Egypte ancienne Se mo*
deme, VII.L67.
EGrPTIENS, V.U. 95.
Premiers inventetirs de la Géo-
métrie, 1.1. 171.
Leurs extravagances touchant
leurs Dieux tutelaires , VIL L
ISO.
Les ECrPTIESS comptoient
leurs lieues jpcr Sçhaw, L D.
ELilPHE montagne, IV. L 160.
Les Biches qui v naiflbient a-
voient les oreilles fendues Ôc
partagées chacune en deux, 2a
même.
ELBE fleuve, LU. 87,
ELECTIFS ou Ecleâiê fe^e de
Thilofophcs, V.i327.
B^ima priiè pour la curiofué
de fe pater, & pour les dio-
fes deFeTpht, U. IL loi.
EJemensttï gênerai, confondus
rrfois avec les principes de
Phyfique, U.l.5.6. .
Elemens adorés ^ VL L aoy.
206.
ELEPHANT û cft ennemi du
Bélier, IV. U. 319.
11 a peur du grognement du
Pourceau, & de là'vùê du
Bélier, 1U.L2«. \ '■
Elephans diffi^rcns en eipric
ièlpn- la différence des liewé
de leur produdHon, VIL 1.
406.
Elephans fi^ambules, Jl. L
122.
Elephans t>rancs, il mim.
Elephans qui ontiieuxcceurs.
IV. L 16a
££JD£. Louable coutume de
Tes habitans pour rendre la
juftice, VLL 199.
£Lf£^ RefTcmblance entre lui
& Phâcton , VI. \L 400.
EUENPhilofophe Romain, VI.
L70. . »
ELISEE moqué & injurie, V.
IL 141.
Punition deçeuxquifavoiene
appelle chauve , U. IL 430.
De lui & d«& prophétie, VU.
L.176,
ELLEBORE, V.l 296.
L'Ellébore blanc purge le cer-
veau, ILU. 510.
EhcMtim, LU. ao8.
De Tes vices , L U. 21^.
Le trop gfsuid (bin des'paro-
ks & rexceifiYtafièâationdu
304
TABLE
]tng:ag^f a plutôt hé tenu
potir un vice, que pbur une
per&âiot>» VI. U. 2*
De la belle docotion & du
kngfige du tetns , VI. H. 39).
L'Elocûtion eft la moins con-
fideniblc dans un ouvraee qui
legarde la Morale, VU. 1. «a^f.
Ehquence. Du foin ^ue doit
prendre de la pureté des ter-
nies celui oui prétend à l'Elo-
quence. Il .1. 197. ^fnisfanter.
V9yez Diâion.
On fe forme diverics idées ;
& ce qui plait aux uns pour,
ce l'égard, eft abfolument
condanhc par les autres, VI.
11.66;
L'Eloquence. ranee de Ton cô-
te tous ceiLX mêmes ç|ui lui
font contraires, auflî bien que
les amis & les iiidilférens, VI.
11. 38S.
On ne doit point s'arrêter à
toute forte de Criiiques, ni
fe contrainBrc à obferver les
moindres régularités, VIL IL
nu
Du prix de l'Eloquence, L IL"
334. ^ fsttoantes.
BLPISTIQVES, ilsmettoientle
fouverain bien dans l'efpetan-
. ce, VU. L 3. '
SMERAUDE groflè comme un
œuf d*Autruchc adorée, VI.
L37.
£M£Ki^ pierre, LU. 43.
EMPEDOCLE^yi L 43g.
Empire* A Tegard des Empires
audi bien ({uedes hommes, la
fanté ell bien pus fouhaitable
dans une (lature médiocre,
. qu'une complexion inBnne
- dans un cdEps de Geint, V.
n. 383.
Emphr de Mogol, 1. D. ir-
lag:
Empire du Turc en Ahiq», ^
EMPIRE du Turc, parrioÊCT-
ment en Europe, L Q. 67.^
' jitttfaMtef,
Emp!m, Tout homme cRctlapi
à travaiUer, & a ffii^ qat-
que emploi: Police r^iseu-
(e des anciens Egyptiens, &
de ceux du Pérou poizr ceo,
IU.L355.
£3£yfieuve d'AIkmagae, IL
87.
ESCENS, LU. 123.
Ne peut êtK déxôbé, UL
322.
L'Encens des Arabes Sabécis
leur devient à la Janine lo-
portun, VI. IL 397.
Supcrilidon obiêrm ptr les
Ai:abes, voulans s'iqçiiqucrl
la récolte de l'Erk-ras, VIL L
357-
De deux enfans jaoKXux qci
ouvroient tomes lesferniro
en approchant feulement deh
rrte le c6té de leur» caips,^!
332.
Enfans qui ne ctieoi & ne
pleurent qu'en muiique n
berceau, VU. 11.214.
Ennemis. Souvent nous n'amas
point de plus grand adveriu-
re que nous mêines, 1C.L
Si on ufe de prudence a cbo-x
d'un ami, il ncn faut pas
moins avoir an fujct d'un e>
nemi, fî ont ne peut é*Tï«r
d'en avoir « VL]Li83.
Eimivs
DES MATIERES*
3oy
^yJNlUS Hiftorien latin «n
vers, IV. 11. 175.
Bi>IOTOCETES, m.l.177.
JETttatdeMoit ; III. L 437.
L'entendement eft un princi*
pe interne de nos adiqns, 1.
11. 240. 341.
II (ê trouve parfois difpofc de
la fone^quelors qu il s*éleve au
deflus de la matière « toutes
chofes lui font poOIbles, VI. IL
^87.
Euoit, LU. 363.
Elle eft d'autat^t plus à crain-
dre qu elle eft prefque inévi-
table, IIL I. 372.
Elle n*a pour objet oue la for-
tune aie mérite . Vl. 1. 76.
Envieux & jaloux de la fortu-
ne d*auirui ièinblablci» au Ca- *
lamfour, VI. U. 275.
/iOL/£, LIL1J7.
EPAMNONDAS, famonprè-
dite par un Onde, \1L 1. 1 8 1 .
Epkem^des, leurs connoiliânce
n'cft pas neceflairc à un Mo-
narque, LL 181*
EPÎCHARME, V. U. 190.
EPICTETÉ, fa conftancc, & Ci
liberté ou fon affranchilfcment
de la partie fuperieure, tti$
admirable, lILl. 214.
EPiCURE, Chef & fondateur
de la feâc Epiairiennc . V. L
362.
Sa figure gravée dans dqs an<
neaux , \i. L 36.
"EPIDAURB t^e% Ragoufe.
EPIDAPHNE ûvyez Antioche.
BPÎGLOTTE, ^coqunemfalr,
U. L 140.
• T§m VIL Part. n.
BPmASES, V9ye% Epipfaanes.
EPIMESTDE de Crète faux
Prophcte,nc parloir jamais qu<
des choies pafsces, VliL 189.
Epifhwtvtue dans une Hiftolre, L'
IL 216. .
fiïtrdeblcd, VIL IL 152.
Epitref, fi elles font blâmable*
dans l'Hiftoire, IV. IL 303.
Ej^itaphet, VIL IL 112.
Epithttcsy ils relèvent merveil*
leulcment une période ; mais
il faut en ulèr avec modéra?
non , IL L 249.
Des Epiibetes qui doivent pa(^
fer pour très confiderablcs,
VLL i64./^<^.
Epoque, V. L 289.
De fon avantage fur îwantret
Icaes, V. U. 197. \U L 383.-
les doiires piifiblcs & rcfpe-
itueiix de 1 Epoque font pré-
férables à routes les jffirma*
fions hardies des Dogmad^
ques, fhid. 153.
£P0N6?E, U.L 97.
Bpintetir & Equinoilial, nom-
mé feulement la ligne par les
Pilotes, Sz la plûpurc aecou:^
qui écrivent, t. IL 9.
Etptimxe, là même.
Les Eijuivoqnes frauduleufês, «i
pratiquées à mauvaife fin, font;
. vicicufes & condar^néesj lU.
1. Ï37.
ERASME recommaiidable dans
la belle littérature, VU.L 22^
ERETRIE ville dcThdTalic,'W.
U. 54.
J^nrURT, vtUc CapîerfcdeTç»
pngue, LU.^ff
U
Sotf
TABLE
nôtre humanité, uLU. 170.
Toute VEtmHitim'àts plus habi-
•. les hommes ti*eftqu une igno-
rance étudiée, V. 11, 230.
^RyTHRE'E Roi, donne le nom
à la Mer Rouge, Vil. L 299.
BB2ERQM capitale de la gran-
de Arménie, LU. 130.
ESAU, appeUé autrementEdom
ou .le Roux, cfHméparplu-
ficuw le Roi Erithrée , là mé
£SC4jR5or, VI. 11.20;-
> L*odeur des rofes fiiit mourir
lesEfcaibots, VI. L 4$.
ESCHtSE Orateur & excellent
Comédien , IL 11. jf .
ECOSSE j8c l'Angleterre jointes-
enfemble, ble la plus grande
de l'Europe, fa lon^eur, fa
largeur & fa fituation, 1. IL
43.
Ecoflê en particulier Roiaume»
fa defciiption, ibid. 44. 45.
ECOSSOIS feuvages , ibid, 45.
£5Cl7Li4PÉ.fut le prenîierarra*
cheur de dents, VU. 1. 363.
ÈSCURIAL, VI.L47*-
EMERAUDE pierre pretieufei
vertu fàbuleûfe ou on lui at<»
tribuë tombant d une bague»
ibid, 26.
ESOPE le Tragique. ILU. 4f j.
£5P/lGNERoiaume, ùl defcrh
ptiouj L U. 57.
Sa longueur, fa largeur 8c
fon circuit, ià viâne*
piviféc en citericure & ulte*
rieure, puis en Bctimic, Tar-
nconnoilëj Si Lûfitanique,
5es ptîncîpalcs nvkfs» b
iMtW. poikdee par di?eiis
Nations , ibid. 60.
Confideréc au|ourdi*fais a
trois Couronnes diflêreoe*
là même.
-Nouvelie Espagne» IW- 1^^-
ESPAGI^OIS, de U coninrie-
té d'hunjciu^, qui fe trow^
entre eux & les Franco» . à
d'où procède leur inimiiicisi-
airelle, IV. U. 326*
Leur infidélité en la cooqaôe
du Pérou, Vfl.L22.
D un E^gnol qui moîr ca
VauroUcou Faucon e&k n-
gardant fixement & k ftifett
' tomber, VL U. 331.
ESPAGhfOLE, Ide, L IL 3<-
161.
Efprrtnee, ib, 258. VLL2S2.
Nommée le pain des mîfin»
blés, IIL 1.221.
Pourquoi- ks bôesnontpoiat
d'efperance, VL L 122.
^pcrMur & k fà^on dtksponer,
, v.n. i8i.
EPERVIER^ oiiêiu fim eiin».
L L 191.
Reconnoiilànt k phifir qoîl <
re^, Ul. L41.
Efprits & leur dilkrqice» VILl
402.
De l'Efprit humain & de ik ca-
pacité, IV. U. 322.
Defafoibleflè^QLL4^2.
L'Efprit de lliomme varâble
& incon(lanr,lL B. 145.
. .De VE^irit huntam enflé de
alielque opinion deSdenoe;
u n y a rien de plus fuperbep
n'y de plus imbecille, jfc de
plus ridicule, VI. IL 333.
DES MATIERES. 307
ESSESŒSS, !V, IL 8^. ETHIOPIE Roiaume êcEmpîré
Ils ne €t marioicnt point ne ^? Abyfïîns; fonétcnduë, du
croyant pas qu il fe trouvât , ,^ ""^« **« ce gra^d Empire, L
une feule femme fidelcl fon ^ H3- ^fi^-
mari, VLL 393. ^ ETHIOPIENS, VIA. 29.
Effiem du monde, 1. IL ^^ ETOUENS^ ils n'avoient qu'un
Efofif: merveilleux en Irlande pied couvert atixarméesi Tau-
j^,' ^7. tre demeurant toujours nud»
Etiifdel^glife&fesdependan. ^'^•^"*''^' ,. .
CCS , î*. 66. Etranger, Ce mot ne doit pomt
T^ -. « , , .^ être confondu avec celui i*fli-
Des Etats & de leur accroiffcw nmi. Il U. 62. '
ment & grande étendue, VIL ., . _, , ^
IL 156, ^^^^ ^""^ Etranger, onneft
T. -:.j< j.. j» » pas moins à eftimer, t*. 67,
La grande étendue d'un Etat f . ^ ,.. ^ '
ne k rend pas toujours plus ^*Î5^ V^" ^^» Etranger^
confidcrable, IV. L 256. ?*"»« ^« lagrandcmde&oinç*
E77ENNE ///. du nom Pape, „^** ^t, .
eft focourû & affifté desFran- ^**«^' V. L 335.
cois contre les Lombards , IV. EUBEE Isle , L 11. 72*
"•,391. ' EVDOXIE, VI. U. 277.
De /'E/Wwf , VL IL 146. l^ fuiv. eUMARUS Peintre, fut le ptc-
ETOILES. Dé leur nombre, U. micr qui diitinguale mâle d*a-
L 4rw vec (a femelle, VI. L 10p.
.De leur grandeur, ib. 39. EUMELUS, fa mort prédite par
Peuples Américains qui fe fi. ^ ^"clc, VIL L igo.
curent des champs Elisée^ £l7NpAf/C75fevantoitde pon«
dans les Etoiles, ViL L 137. noitre Dieu auffî cxadcmenr
De l'Etoile de Vciius qui con- V"^^ ^« pouyoit connoitrehji-
duifit Ence en Italie, ib. ^97. «^^«»«> *V. I,.68.
E5T0TIMND paîsékComrée fi««^'^' VIL L ^f.^fii.
de rAmcriqutSeptcntrionalc, EUPHONIE, L IL 333.
^ "• »59- EUPHRANOR Peintre, VI. L
Etres douteux, 11. L 97. 103.
£*«niiYé du monde félon Arifto- EC/PHR/l TE fleuve de TAfie,
te, IILL406. LU. 106.
Etnde. De l'Etude des bonnes eujupe . qui a fept flux Se re-
leities. Avis&enfeignemcns flux, L IL 30.73.
T^"^ ^Z^^^À ^^^OPE, fa defcriptîon, fa ^
Siieîict? *^^*"""*''' "^^ Ipngueur, & (à largeur, LU,
^rr^'ce'lu^M^^^^^ '^p^^^^^-^^r^
fort ancienne, VIL L 330»
Vi\
iQg
TABLE
De Tes parties» iHcL 40.
Pflys qui nous y font incon-
l)ien vlu$ cour, que cduipa
' lequel nous conduilent ki
preceptèi , IV. L 2g2.
Lc9 exemples qui nous énes-
\ ent davantage que Us enk>
gnemens, font foqvcnrcncoR
plus inihudti& qu'eux^ H l
Exfrczctf corporel, que doit prer<
dre un jeune Monarque. L L
192
aysqui nous
nus, 11.11. g2.
El/ROr^S'. fleuve, 1. U. 7I.
EUTROPE, IV. IL 269.
ËVTrCHJASUS premier Se»'
creraire d'Etat , ihid, 169.
EXARCHAT éonn^ au S. Siège
par les Rois de France » ihid.
591.
• àxCMfi, elle eft toujours dcwi- ^^j^iji^^ \\X 14».
fonnable, quand elle neit pas *' ^
nÉccITaire, ibid.'j^,
Exainenàt confcicncc, c'eftun
• fouverain tiioien de fe connoi-
• tre (bi-mcme , VI. 1. 517.
Exclamations , 1. 11. 2 1 6.
Exemples ils émeuvent plus puîf^
fammehc que les mœurs, &
rendent le chemin de la vertu
Exorâc d'une Oraifon , & ce qu'il
y faut obferver, L IL 191. «^
fmo, ^
Expérience, Les grandes expe-
riences produifent k jHiMJœ"
ae&Ufageflc» IL D. 2^5-
Extra&hn dès nobles confidoi?
ble * ib, 403* ^ ftÔD.
F.
FABÎUSPÎÇTOÈ, lepremlcr
des Romains qui commen-
ta â {aire une hilloirc en
profe Latine, IV. II. 175.
Fable dff lafon interprétée, LI. 334.
Pourquoi nous prenons plaifir
aux fables i 111. L 150.
' Pourquoi on nous les a ren-
dutis û abfurdcs & fi incroia-
blés, la fHL^me,
TABULINUS, Divinité panni
les anciens Romaine, ib, 375,
Faim, cqW le meilleur apprêt
des viandes. & elle ne nous
en prcfente que d'airréables,
IL IL 477.
FMIAGOUSTE, villç, L IL 1*5.
VL H. 383. ■
Famine^ La neglîgencci prendre
• les foins néceuaires iVégard
de fa conduite, donne bcaai.
coup de peine, LIL 295.
Familles entières d'une mltoe
conformation , IIl« L 179.
C. FAbmiUS Hiftoiiai Lttii^
IV. II. 175.
FASSÇ, viUe, LJLno.
Fatalité, VIL II. 6g.
FATUAy Deeflb, V* IL 20Ç.
Fittuni, diverfcs inteiptétarkuo
de cd mot, VI. L 440. VU.L
8y. yvyez DclKn.
K4i;C0NN£R7E, fon anciai
ufâge, LI. 191.
FAUCOSS blancs. L IL 4^
DE^ MATIÈRES.
309
Favmf, ÏÏL 1. 233. ^fitw.
îl faut avoir cgard aux mentes
de leurs pcrfônnes, & aux
fcrviçcs qu*ils onp rendus à
l'Etat, 1.1. 44.
Favori âç rimperatrice. Sabi-
ne, IV. U. 255.
t\'iiàtt, elle eft ennemie du boa
clptît, 1. 11. 263.
De la fâliciré parfaite, & du
Ibuverain bien , 111. 1. 447.
De la félicite de ce monde, IL
H. i$7.
Souvent ce qui .^nible meiur
cer de ruine, eft le principe
de nôtre félicité^ m. L 344.
345-
Nône plus grande félicité ne
dépend cas d obtenir ce que
nous dcnrons, mais de tfe dé-
lirer jamais trop fortement ce
que nous ii^vons pas, VI. 1. 5^.
Femmes i qui ccant Souveraines
ont paru comme telles à la tê-
te de leurs bataillons, 1.1. 117.
Femmes qui fc jettent àTenvî
dans la folié ou danslobucher
• de leurs défunts maris pour y
être inhumées a^c eux, IV.
U. 6. 7.
. Des hommes qui ic prctoîent
leurs femmes l'un a Tautre,
ibid. xoi.
Si lec» vieilles peuvent avoir de
Tamour dans \t bienfeance»
DesFenmies blanch<s,lll.l.i 1 3 .
Obfcr\ation5 curieufe» tou-
chant ks femmes & les femel-
les, ih, 323.
La femme eft ennemie dase^
pos d'un homme, VL 1. 403.
Us.fèinmes ne doivent pas
être traitées par leurs marit
avec sévices & barbaiie ^ VI.
11.319.
Femmes cjui fe proftîtuoicnt
par dévotion dans le temple
de Venus, t^. 367.
Païs DÛ les fenmies feules cul-
tivent la terre tandis que leurs
maris prennent leur plaifir, 8c
iê donnent du bon tcms, t>.
Fcumies qui ont beaucoup
* d*amourpour les châtres, th.
af49. 3ÎO.
Ou tems de Seneque les fem-
mes avoîcnt entrepris fur le
métier des hommes, VU I.
373.
La meilleure & Il plus douce
.partie de nôtre vie fepailê au-
près de ce beau fexe, ib. 390.
Femme qm avoir enfeveli
vingt deux maris', &unhpm-
mc qui avoit firvccu à vint
& une fenmie , 11). 11. 17.
Isle de FER en Afrique, 1. 11.
156.
FER, dcfaproduaion, II.I.94-
FERDÎNAND L & fa promo-,
don à l'Empire, IV, I.364.
•Sort règne illuih-e par quatre
grandes viûoircs, ib. 377.
fERD/N/lND Roi d'Arragoii,
l \. 317.
FFJIDINAND Prince Portugais
ne mentit jamais, Ul. l. i£^
FERDWAKD Gonûlvc grand
. V^urier« Vl-Layi. . 4
FERDISAT^ Magellan décou-
vre la terre aufhaîe , ou tçrrc
încormué,!. U. ^g.
FEfŒUiRE Duché, ih, éé. t
UiJi
310
TABLE
?
fSç|fx», Ift bonne chère rend la
^perfonne de meilleure hu*
meur. 11. 11; 447.
Chilon ne voulut jamais aller
'«u fcitin de Periandre quil
f)*eût r<^û le nom 'de tous les
conviés „ VI. 11. 201.
Les feftins des Perfês commen«
cent par les fruits, & par les
oonfitures, & il n!y a point de
couteaux à la table, ibid. 363.
FEi;, m.l.4Çi.
Poifibns qui ont.ruiàge du feu,
& rindufrne d*en faire, tfr. 1 5 3 .
Il n*a beibin d*aucun étranger
«liment poiu: fa converiàtion»
11.L47.
Adoré de plufieurs peuples,
Vl,L;»o6-
L'inventeur du 'feu, IL L 50.
Feu Grec, la même, ^
Feux faint £lme, ibîd, 73.
Ftfirttfex cheminantes, ibid. $7,
FEl^^ rosjes. L'uûgc d'en
manger cft prohibé parmi les
Indiens, Vl.ll. 349.
. Le FE^RE de la vUle de Rouen
parloit en donnant, étrépon-
doit étant endormi en toutes
* lanj^es où Ton Tinterrogeoit
quoi qu'il ne les fçûtpaSyîM.
yz» fumantes*
ffZ, ville & Roiaume , 1.11. 142,
On n'y mange point de rôti,
11.11.474. W«*.
Pourquoi ainfi nommée, Vl.
U. 38a.
WiâeUt^. PuU^tmotendes'afiu-
rer de la fidélité de ceuK àqui
on commet un feçret, 11.11.1 14.
De la confiance qite Ton doit
prendre en un ami. tf^pw Con-
De la âdeIkédcsSjoataiDsper
defllis tous les petqiks de h
terre, VILL ij.
La foi (bigneufimiem «idée
en des cho(ês depeudimpcx^
tance, eft un moicn detroa-
per en des dioics de pios
grande, tbiâ, 16.
f&lf fymbole de ntoenaiffis-
ce. 11. IL 376.
Fkort de S. Vallier , IlL L 23.
Les fièvres chaudes font par-
* 1er des langages inconnu^ \1
11.84-
FIGUIER, ILL 104.
Figuier fiiuvage. Une branche
de cet arbre arrête tow court
un Taureau furieux, L L s6f
Le figi^er eft le feul de too
les aigres qui ne fleuritpoin^
m. IL 68.
F^Mrer de Rhétorique» L 0. S09.
Des figures de k éSàoR, tk
310.
Préceptes de enlcigneflic»!, ik
an. 113.
Desfiguresdc la pedèc^n %,
Des figures en une orafi»,
VL IL 393.
Tout diicourç eacoeffifen%^
resellblâmable^ VILlarl.
n n'y a point de figure d*©*
raifon abfblument a rôecter,
ibid. 79. ago.
Filer. Hommes f{m filoientdacs
. leurs maifons tandis que ks
femmes fidfotent les afiiies
de<dehors, VLIL 154.
FtUu Pcmkenttt, Monafieie éti*
bli par l'Ënpçvur lufiinics
pour les reciiv, VLQ. 151.
Une fille tgfit de quatre ans
DES MATIERES.
»tr
veIttS'ptr cour le corps, &
bafbaë comme un homme»
JIUL 176.
Les filles de la Chine n*ont
point du tout de nom,et ne font
point defignces que par Tor-
dre de leur naifTance, VL 1.
304.
Les plus diflbluës font les plû-
tôt^mariées au Pérou • VL Jl.
371- 37«-
FiUqui époufe ùl mère» Tl. do.
Fm. Du but & de la fin fu'un
chacun fe doit propofer dans
le coufs de fa vie, V. U. 164.
FINAL, liL6^
Financer, de quelle confequen-
ce elles font au regard tant
des particuliers que' du gêne-
rai des Etats & des Monai^
chies, \,\,66.
Mi(es au rang des chofes (à*
crées, ibid, 67.
Moiens violens&tyfianniques
dont Ce fervent pluTieurs 'Mo*
narques pour amaflTer des fi-
nances, fM* ^7* ^ frwantts.
Belles paroles des Philippes
II. Roi d*£fpagne, ibiâ. go.
Comme la diffîpation des fi-
nances eft indubitablement
celle d*unRoiaume, leur trop
jurande referve ne lui fait pas
moins de mal, ibià, %t.
Des grands defordreS qui fe
trouvons dans TEcat des finan-
ces , IIL 1. 371 . èf fnwantcs.
Des finances d*un Etat Se de
leur manimentt Vil. U. 250.
Fmefe ^ tlhice dont on doit &
donner de gtide, VL II. 276.
FINMARCHIE, ièid. st.
Finmarchic Méridionale, ihUp
48-
FLACCtE 00^ VALACmE.
^ag€ùJet, qui l'inventa, V. IL
116.
FîatttrUec flatteurs, VI. L 550»
Les plus elorieux Monarques
ont nal & detefléles flatteurs,
m. L 236.
Flatteries étranges &*ridîcQ'
les, itid.22$.lffftnvautts.
Modération admirable de Pe*
fceraiius Niger,i6£iL 260, vtyen
Loiiange.
C*eft être trop auftere de tefu-
(êr ablôlument toute forte de
loitange, VI. L 350. , ^
Il faut fe garder (bigneofement
des flatteurs, iiid, 351.
C e(l une injuftice & une in«
civilité de rejecter U louange
que mérite la vertu, ilnd.
3Î3.
11 n"y a rien d'impertinent
& de ridicule i Tégal d*un
flatteur, VI. U. 150.
fïnvof Sabatique, ILL54,
Fleuves, IL IL 67.
FLORENCE^ viUe & RepuUi^
que, LU. 66.
FLORIDE, ihid. 161.
H.01l(/5Hiftorien Lann« qui
a fait TAbregé de THiftoire
Romaine en quatre Livres, 1V«.
11. 247.
De la liberté qu'il prit d'écri*
re i TEumereur Hadrien, &
la reponfe qui lui fut ftit^
ihid. 348.
Si c*eil le même Florus qui a
fiut 1« argumens fur toi» lÂS
tlii^t
«*
TABLE
livres dt Tke Live, ^nê, 249.
feqm.
iUUVS FtORUS, autre &
plus iincien que l'hiftonogra-
phe remarque par Seneque,
ibid. 252.
I7jîte, V.ll. 97.
Quirinvema, V.U. 116.
fluteurs de Grèce, de leur
vice, VU. IL 212.
Fins & reflus de la Mer» Se
conune il le fàiti Jl. L SS* VI.
D. 93. 361.
' T'rii Avant la venue* du Meffie,
on fe pouvoir fauver avec la
Foi implicite , oblcure ôc en-
velopée, V. IL 24. aS* tfoyat
Payeos, & la venu des Paycns.
• Depuis la venue du Meflîe,
on 41e fe peut fauver, qu'avec
la Foi explicite de Iefu9-Cfirift,<
ihid, 7g.
La Foi & Religion Chrétien-
ne na pas été publiée par
- fout le monde , aés les pre-
miers tcms du Oiriftianiime,
ibiii, 79. è/ fuivnntes.
Si aux lieux où la Foi n*a ja-
mais été publiée, on fe petit
fauver en vivant bien morale-
ment avec la Foi implicite
obfcure & envelopée» ibid.
88. ^fuivantes.
De la Foi explicite & impli-
cite, ibid, 90.
De la Foi & parole donnée.
Les Princes doivent être reli-
gieux obfervateurs de leurs
paroles, IV. L 344.
La Foi donnée doit être mvio-
lablemcnt gardée» lU. L 141.
^ fuiv,
W9li€, V. IL ao^
Un Empereur ^S&nt, ^Hn'i
avoir point dlioiimies qui ne
fuilènt fous, pour k mcir.
fept ans de fmte, du 177.
Folie d'autrui canonisée^ 3
La Folie & Tignonnce On
maladies de l'ame, VL L m
Le nombre des Fous cft bei -
coup plus grand quecdoidc
, (âges, ib. 19.
féntainer iniraculeufêsIVJLa^;.
Fontaines qui ctekneiK&qc
allument les fitraSeaus, H l
$3.
Fontaines feœarqu^)le5 poor
leurs vertus & propiietâ nw-
veilleufes, ib, 61.
Fontaines d*Amaiontrèsdar
des k nulr, & très âoide k
jour, VL 1.407.
Fontaine enSkik^s'iUE
au fon des flures, A. 399.
FONTAINEBLEAU, Târ nV
a rien de mal Êûûor, \1L L
• 34-
FONTARABrE,h\Li%.
Force, celle de Vetp/m appcficc
Grandeur de courage, i>.:rv
Qu'elb-ce que la Force? éèl
276.
Son objcr formel. A. 277.
Appellée k venu d*un bé:l£
de ter, VU U. g.
Forêts adorées parlesPavcns, X
. U. 29s.
Fmfte, IL L 9. &fmw.
Formidêy 111. L 22.
FORMOSE Isie , tour le Ots^
y cft féminin, \1L IL 2^$,
Ilnyani fêtes ni jour de S^
bath.ii' - '^
DES MATIERES.
313
Aujourd'hui occupée par les
Le FORTùdnt Çriennc place de
laColcIiide, IV.U. 167. [
FORTUNAL, orage inopin6,
VI. 11. 164. ^ ^,
FORTVNEy elle prive ordi-
nairement fcs, favoris de juge-
ment & de façefle, 11.11. 352.
Fonune prinùgenie Divinité
parmi les Romains, ibid. ^17.
La Fonune ne fâvorife jamais
les defTeins formes des hom.
mesfages, V.ll. 164.
Il n'y a point de lems de la
vie qui nous doive être plus
fufpeiit que celui, où toutes
chofes nous^em, VI. U. 118.
Ceft une mauvaife exciifc de
rejetter la faute de? mauvai-
fesadions fur la Fortune. VU.
«.7^
Cctoit une Divinité dans le
Paganifine, ihid, 73.
Remarques curieufes furie fu-
jct de la Fonunejà memt kf 74.
Chacun eft artifan de fa pro-
pre Fortune, là même, '
De la bonne Fortune, vcye»
Profperire.
FoMgen, IV.U. 318.
FOURMIS, 1. U. 302. Ul. 1. 104.
La founni doit fervir de mi-
roir au pareiicux, 11. 1. 122.
Adonné aux larcins & brigan-
dages, !â même.
Elles s*entcrrent les unes les
autres, VI. 1. 217.
FoMSr ils demandent compatmie,
U.U.a36.
Un Fou croit que tout le
monde lui reilèaible, II. 1. 345.
FRACASTOR Mcdedn, U.H*
215. ,
FRANCE, & fa finiation avarf^
tageufe entre l'Océan & la
^editerannée, LU. 97. 98. ^
f lavantes.
Sa fituation, fa lona;iicur, (â
largeur, & fa defcnjtion,.»**
95. W fuivaiaes*
Ses principales rivières, fes
Archevéchez ât Evêchez , f9
Parlemens, ibiâ. 98. 99.
Divisée en douze Gouveme-
mens, les dépendances de"
chaoue Gouvernement, iWi.
99. f^fuioanter:
Son accroîdèment fous le feu
Roi Louis XIU. dTieureufe
mémoire , ibid. 103.
Ce çiu'eUc poflcde dans FA»
meriquc, ibid. 104. 160.
De la France Américaine St
de la diverfué désaxions, de»«
fcntimens & dcsjugemens, qui
fc trouve entre fes peuples & '
ceux de la nôtre Européeiin^
Vlk U. iot . è* fmvantes.
Les FRANC^OIS ont toûjouw^
témoigné par de belles adions '
, une vraie & effentieUc dévo-
tion ; & leurs Rois fe ' font
toujours montres vrais fils at-
. nés de r£gli(ê, IV: U. 358.!^
fuivflfitef,
Anripathieéfc contrariété d^h*
meurs des François & des E-
fpaîgnols, en ce qui r^ga^-
de le fpirituel auHi bien que
le temporel, ibid^ 325. ^
fuiv. , •
FR.ANCOÎS 1. defîa Charles*
Quint en duel , 1. 1.-127. *
De fa prifon, IV. L 320*
Franc - Arbitre > 1. U. 240.
U V
. ]
3H
TABLE.
mASCGSiE, ^M. 90.
JRMNCFOKT, furie Main,ïWi.
BŒSE^ c'cft romcment da
Forêts, VU. IL 17. ig. ^
Son ombre fait mourir toute
forte ac Scrpenà, iHà, \i.
frianâife, elle eft préjudiciable
n. IL 476. ..
FR/Ol/L, L1L66. ,'
fRISLAM> lue ,ihid.tS9.
froiâ. Froids exceHlfs qui fe font
fait fendr en des Ceux, où
Ton ne croiroii Jamais qu'ils
duflTent être û violens, VL L
185-
" Païs'& contrées etnxnieineAC
firoid^ ibid. i88«
o.
GATTASA ou Sedavilla her-
be merveilleux, VI.L452.
CALATlEflViii6.
' CALISAIRE, petite île, ib.6^
CALEASBucde Milan, ib.ii.
GAULEE» ibÙ. 119.
CAMAHBS, pierre predcufe,
VL L 27.
CA'tJD, ville principale de la
Flandre, L 11.9s. VL IL 38^.
CilNGE fleuve, LU., 106.
GARCIAS V. Roi de Navarre,
• fumonimé le Trembleur, UL
L 27. & a8. '
ta GARDIE noble famUle dt
Suéde, U.IL64.
GÀmiGUAS. fleuves L B. (9.
Frngatitf^ ibid, 344. VjUBsaiD'
lA Frugalité au boitt & t::
man^r catifc d'un kng l|s
& d'une bonne fimté, D.::
459,- %
Fruits, Ceux du Ptinrems fin
de peu de duiéc\ VU. 14^
Fuefallcs d'arbres, mn marcSer
étant tombées & toucbés:,
VI.L4Ç4.
Fwnerailks des anciens Parcî^
IV. IL ia$. 2^ /««««.
Coutume particulière deso^-
tains peuples voiflns àiGoïc
Perfique,^«-1.46.
Funérailles magiiiâques Cm®
i divers animaux, V1LB.ii:ï*
113.
Fmtcg L U. 2;|.
G:4R2^^^risle, ^4^
Gi4R0NNE, riviBRdeFxiiice,
1. U. 98.
GilSCOGNE, «^. ICI.
GASSEtmh l'Etat mdheareix
auquel il étoié redmtîotsée
(à mort, VU. L 45.
De fon équabii&ité par to%
«^.48-
GATTO MABtMOVA, aniœ^
reifemblent à lliomme, ULl
173-
GAVLE Cifidpîne, L IL 9^
GAULOIS t leur créance to>
chant les «mes après le trepai^
m. L 425.
Braves Cavabers , VU L nz-
Curieux^deTbouvetutéa* î^
DES MATIERES.
3»f
Ss ont un inftînâ namel I
voyager, ib,6o»
Etymologie de leur nom, là
jtans» Seneque en parle comme
de chofè imaginaire, 111. 1.
94-
Géant pris pour* un homme
iuperbe & impie, t&. 95..
II y a de véritable Géants, au
rappdn de rScriture Sainte,
ibid. 96.
Les anciens réprefemoient
leurs Dieux & letu-s Héros
plus grands fans comparaifon
que nous ne fômme^, ih, 96.
97:.
CESER Grec & Oirérien renié,
eft celui qui a mis la Chymie
^n vogue,parmi les Anlies, L
1-344. I
CEDEON avec trois cens hom-
mes, defiiit une année innom-
brable d'ennemis, VL L 370.
Cemeêmx. D'où vient cette gran-
de reflbiiblance oui (è trouve
entre deux frères Gémeaux fu-
jets & de pareils accidens de
maladie, L 1. ^oufe^.
Le firere & la ùeva naiflèntfè»
parés d'une membrane, qui
ne fe ccouve point entre deux
garçons, ni entre deux filles^
VI. L 194.
CmealêgU ridicule de Oiarles-
Quint, IV. n. 301. & du Duc
deLemie, ii. 304.
General d*armée. Combien (à
préfence eft néceflàire dans u-
ne armée, 1. L 122.
S'il doit^expofer (a peribnne
dans les hazards, en toutes
les oceafions quilèpréfencent,
là même kffii».
CemrÊiiem nAtiÉ:dle; qu'cft-c^
IL L 10. II.
GENES Ville & Reniiblique, À
Tes dépendances, 1. U. 64.
GESEST, 1 1. 362.
Gemes Préfidans au lieu des Ou
rades, VIL L 165. ^fuw.
Gemffis Sepuh^iUe Pare Serrant
Doaeri neohgo epifieia, V«
II. 45-
CtnHlt, ils reçurent l'Evangile
aux Enftrs lors que Jefus»
Chrift y defcendit, ou bien
par la prédication des Ap6*
très, ib. 34.
GeograpkU, qu*eft-ce, ùl divifion
en pIuAeurs parties, L IL 3.
Différente- de la Coûuogri-
phie, sfr. 4.
n eil nécedàîre qu'un Souve*
rain en ait la cônnoi(&nce^ L
L 182.
La leéhne en eft infbudive
& la plus digne de l*homm^
VI.U.3Î4-
Geemetrie» St de Tes Auteurs éb
premîeurs Inventeurs, L L
174. ^yîuo.
Cette Science ne convientpas
â un Prince Souverain qui ne
doit pas beaucoup s'y arrêter.
ih. 175.
Elle ne fubcilife pas toute im>
te d'eiprits , là même.
Ceux qui excellent en cette
profeilion font beaucoup à
eltimer, ib. 176.
Elle eft néceflàire pour l'in-
telligence de laPhilofophiede
Platon, ll.U.'i2.
De fes figures. Les atwâens
Philolbphes s'en font fervis
eufli bien que de rAritfameti*
diS
TABLE
. que, & de fes nombres, VL L
398.
' Der«tudequeronendoitfîâ^
te. Vil. U. 230.
CEORGI peuple de Tancienne
Iberie, Se ae leur dénomma-
nation,*Vl. 11. 3(^4.
CER3l>IN7Cl/5curicux de voi»-
' eer , & de connoitre le mon-
de. VI. h 57.
GESTE, 1.11.238.
CIESSEN ville de Heflè» ikid,
94-
frladiateurt, Vl. 11. 2^1.
Iftcqucs DUCLAS Ecoflbis, IL
H. 62.
CLASD: La nourriture du
Gland rend rcfprit groilîer,
Vn.11.46.
Du G/olrede la TeiTC, réduit en
' Table ou Mappemonde, L U. 4.
De fes cercles, ocEiw« Cercles.
De la Gime dç ctf monde* HIL
CN0577iil7E5, V.I.91.
Ils fe venroienr que leur intel-
ligence égaloit celle 4e Dieu,
• dans la pénétration de toutes
les caufês premières & natu-
. relies, V. 11. 372*
COA place conAdcmble de Tlnde
orientale, 1. 11. 132.
COAGA roiaume, 1. 11. 147.
C9.(pAef delaMer, de leurs par-
. ties à droite & \ gauche, LU.
17.29.
Golphe de Caliphomie, cfr.30.
Golphe de Mexique , ïa nt^
me.
GOSZAGVE, Lli.^.
ÇORGIAS Leontin , IV. L 122.
C0RG014ES, VL n. 1»
lean de GORRIS Mededc r
grande eftûne » UL L 24.
G9uty il «2^' en rouchan: &{;-
milieu, IL 1. 146. VT IL r/.
11 ne fe peut perdre ai:'
nient, uns perdre la ^::,
mcme.
Pourquoi les choies d*vjjt:
fcntcnt moins .chtiudc* ç
froides au Goût, ikid, 14;-
Du Gotu parmi les prj;
de la nouvelle Fraiice, Va.
202.
La GoMtte ou rosoe CTkEg\i«-:
vient qu'cnviroB le ^i^n^:
d«c, VU. L 204.
Cùmtus maladicè , L L 375.
Cwtyematrs & Préceptes? é>
l*rinces- Le chmx rt'enft^ri-
tre £ùé avec trop de corJid:>
ration» shid. 10. ii.^^
Trots formes pnndpoJes de
Souverainetés, ou trais ôams
différentes de goufcmer les
Etats, L IL 301.
Ces trois Canes de rourcm:-
ment le reconnoiiën! psx-
les animaux, iki. 30^.
Maximes generdes pro^»
t aux trois formes de gcHn'CIn^
< ment, ihui. 304.
Du gouvernement polie î-
. VIL IL 150.^/»»,
Crëmmaire Latine. Conurcnr d
ce que l'on en doitinlKi'c
un jeune Monarque, L l i&x
Des fcrupules deGratnaasrc
VU.11. iio.è^jw0«iiffer.
CKAMflVS montagne, L :
45.
CrnnJU qlû ftbttfem de fnt»
DES MATIERES.
317
cité qu'ils tiennent du Souve-
rain, VILU. 156.
GRATIAN Empereur, 111. 1.
■38.
Gratitude ou leconnbifltncc des
bienfaits pratiquée par les a-
nîniaux mêmes , ibtd, 40. (^
Fable ingenieuiè 4tt pigeon &
de la fourmi, ihiâ, 41. 42.
Les Phéniciens & les Egy-
S tiens rendoicnt des honneurs
ivins i ceux dont ils avoient
reçu quelque notable afTifhm-
ce , tW. 79. rayes Bienfait.
IRATZ ville. I. U. 91.
3u Grec & du François, du
grand raport quil y a entr'cuic
coye% Langue.
Il eft appelle Langue m«rte«
U. 11. 13.
jRECS, VI. 1. 105./?^.
Se fervoient de pendans d'o-
reilles , ibid» 30.
Etoient grands voiageùrs, ihi.
58- 59-
Leur extravagance touchant
leurs fàuilès divinités^ VU. 1.
120.
^RECE & fon étendue, 1. U.69.
70.
Aii)oiHtl*hui Tous la domina-
tion du Grand - Seigneur, ibid,
70.
Ses rivières Se fes monta-
gnes, ihiâ. 71,
La grande Grèce, ihid. 70.
RE>JADE Roiaume de Capi«
taie, LU. 58.
REUADJERS, VI. L 456.
RE'NOBLE capitale du Datt-
phiné, LU. io2«
CRENOPTOES de Feirare
VLU.31S.
Les GrenoûiUes chantent a-
gréflblement pour quelques-
uns, VII. L 133.
GRELE, & comme elle fe for*
me, 11. L76.
GRISONS, ils font alliés de k
France des le tems deLoûisXlh
IV. U. 423.
GKOENL/! ZvfD Isle, L U. 49. VI,
1- 539.
GRVES, 1. U. 302.
GUADIANA fleuve d'Espagne, <
LU. 59.
OUALDALQUIBÎR fleuve dT^
fpagnc, ibid. 59.
Gnardafuny, ibid. jç.
GUELDRES viUe & Duché, î*^
91. 9«*
01/ELFHE5& Gibelins. Aoi*
mofitês étranges qu'ils prati*.
quoient les uns contre ha^ aut
très, VU. L 114.
Gtent, lU.li. f02.
U Y a des Guerres aulfî utiles
parfois, qu'on en void d'au*
ci'es qui font la ruine, & la
defolation des Provinces, I.
1.8S.
Ordinairement les valHatis
hommes font les derniers à
conlêiUer la guerre, ihid. 197.
Sans les annes toutes les di»
(ctplincs & fcicnces ne fe
iàuroient maintenir, ibid. 84,
«S.
Les aniics font les pnncJpalea
colonnes de l'Etat , ibid. g 6.
Nos Princes doivent être eu*
deux de leurmiJice, s'ils veu«
lent joiiir d'un folide repos,
ihid.,%S, ^6.
3rt
TABLE
. lef Chrétiens étant toûjoiin
aux rennes d'une )ufte craîn-
' te, â regard de$ Turcs, peu-
vent les attaquer quand oon
leur femblera, ihid, 95.
Les fajecs font obligés abfolu-
ment de futvre leur Roi à la
guerre » ihid. 96.
Les grands Monarques n'ont
pas même agréé les vi«£U>ires
qui dependoieot d'un mau-
vais principe, la même ^ 97.
, L*aR de faire camper les ar-
mées, de les ranger enbatâil-
^ le, & de les faire combattre
eft tout k fait royal ; les Prin-
. ces êc les Souverains ne le
doivent point ignorerais* ^
futoantts,
U y a beaucoup» de chofcsiViui
concernent là roldatef<iae,dont
on Roi doit être infbnnc;
comme il y en a d'autres fur
le même fujet, qui ont été au-
• trefois de quelque confidera-
don, & qui ^roiflènt au-
jourd'hui alsès inutiles, ikid.
xoo.
La gloire.d'un foldateftl)ien
. plus dans robeiflànce que dans
M vidh>ire, ihi4> loi.
Viâorieux punis pour avoir
combatu contres les ordres,
ià même^
La licence jnfolente du {bldat
doit fur toute chofeêtrerepri-
mée, ià m&ne ^ fuivantef.
Les Rois doivenc avoir le loin
de recompen&r la valeur du
ibldat, ièid, 103.
S'il eft permb à un foldat
' d'ufcr de luxe en fes habits
& en fes armes, ibid. 104.
Des Volontaires dans les a^
• m^es, ikid» 1O5.
Des ibidats fcqipoCes, bce-
mes PaUèvolaRS, ceft Is ^-
certaine ruine de tootcsWs:*
niées où l'on en ibufe fabs^
iHd. 107.
Un Mofvnrque doit conà^-
fes fpldats avec toute font»
prévoiance, là même W ic»
Du bon conièil, & de U p
voiance d'un Roiguettif,^
même.
S'il eft plus avantageux d'r-
tendre f ennemi ou dc.raik
trouver , ihii, 109.
U ne &ut iamais qu'un Uocir
que> quelque puifot qal
ioit, entreprenne deus guer-
res à la fois, ihid. no.
Il ne faut jamais coadooer U
guerre contre de niànes ère
mis quand, on croit â\9ir ce
l'avantage (l^ eux. dsns To-
ercicc des armes, âid. nu
C'eft une fiiute de grande im-
poraince â un Prince, çikM
par avarice ou auoemait il
manque à faire tout ce qui
eft en fon pouvoir pour ob>
- tenir l'avantage fax tçs enw
'mis, iàmême 112.
Encore que rien nepuâcree-
dre plus illuihes les ama
d'un Prince, que U demeco.
il y a des lieux poonamoù i
faut qu'il ufe de grande tnt
^ricé, quand la punitioo àt
q^elques-uT^ doit fm-ir d'€i>
emple à plulieurs autres, i^
lia. 113.
Il n'y a rien dont fentreptii
demande une plus mûre deh»
beration , que celle d^une grier-
re, ikid* 86.
Ceux qui fe fonr ef^gés 1 li
' guerre mal à propos* d^ou*
DES MATIERES*
119
venr poor âts 9tu(ès'depeu
de confideradon^ ont quaii
toujours {iijec de fe rq)endr,
ibid. g7-
On ne doit|ftniais prendre Ift
voie des armes « uns avoir
examiné les confequences &
fans être alTuré de la faveur
du Ciel par la juftice de leur
cauiè» fui. 88*
Principes qui peuvent donner
beaucoup de lumières pour
connoitre fi une expédition
itiilitaire eft légitime ou noii»
i*.89.
n y a même des guerres Juffes
qui font fouVent è detefter, là
Celles qui fe font par pure
néceifîté, déchargent de tout
blânle ceux qui les entrepren-
nent, ifr.90.
Entre les oécefCtês q^i nous
peuvent obliger A prendre les
anues , celle de nous défendre
contre la violence qui nouseft
Bût, a toujours étc jugée la
plus légitime , ih.^i.
D fe trouve parfois bien de la
difficulté ft^ reconnoicre les
guerres qui font véritable*'
ment defenÂvcs, là mime,
U ne (àut pas toujours juger
de raggreflion par les pre-
miers aàcs d*hoiti]ité qui ont
paru à decouven, sb, 94.
Unejuile cndnte de quelque
puiflance qui nous menace
d'oppreflion , peut rendre le-
giaine la prife des armes pour ^
^yoppokr^ lâmême.
raccroiflèment des Rois vot*
fins eft un ibjct fafHiânt pour
leur aire lagMerr^, là mime.
Teu» Sorte d^apprebenfioti
n*eft pas capable de rendre
une guerre légitime, ib. 95.
Une guerre étrangère eft né-
ce(&ire pour pureer les mau*
vaifes humeurs aun Etat, ih.
83. *
Guerre (bdale des Grecs pour
vangerune injure, 11. IL 430.
Les Confeils de Guerre font
pleins de diverfes contéflati*
on^^V.U. 189.
Si en tenu de guerre, on peut
prendre quelque divernflc-
ment & récréation, t». 8.
La guerre & rinjuftice fixnc
infeparables, VL 1. 278.
La guerre caufe la calamité
des peuples & la dcfoladon
des Provinces, Vil. IL 8.
La force & la violence l'em-
portent preique toujours fur
laraifon, 1^.9.
. Les villes 6c les Monarchies
plus portées à la euerf e font %
peries, ÔL ne fubbftent plus»
f^. 9.
La fin de la guerre doit être
la paix» ib, 10.
Pourquoi la cinquième Légion
Romaine portott devant elle
la figure d*une Truye, là mê*
me,
CUIANA Province de rAmeri-
gpe Méridionale, LIL 165.
CUKENNE, ib. toi. -
GWNE'E, fon étendue. Dîvi-
^ en Septentrionale & Mé-
ridionale, composée de phi*
fieurs Roiauines, ib, 146.
Les Gendls de la Guinée n6
. vouloient pas tenir delà maiit
de Dieu ce qu'iU pbdèdoicnc
debiens. VIL L 123T
)10
TABLE
Lts hommes y ponent leurs
cheveux rangés en diverfes
façons, il(. 335*
eWR/OTS, M. La ij.
CURGISTAN, VI. IL 3^
QVSTAVE ADOLPHE Roi de
Suéde, grand & généreux
guerrier, L L 121. L 11. 51.
Sft defênfe cohnre ceux qui in-
terprètent fi mal tout ce qu'il
« fait de généreux & piagnifi-
k|ue« condannant de cémenté
le paiTage.du Lek, Tattaque
. de ringoUlad, avec le reftc
. de fes plus glorieulçs entre-
prifes , fans pardonner à fa fin,
la plus belle pièce de fa vie,
1. L 1 54«
Sa mort glorieufecn la batail-
le de Lutzen, donna occafion
, i toute la maifon d'Autriche,
d'en fiîre par tour des fcsx es
joie , quoique les Suédois k.'
fenc demeurés vidMÎeuk, H
L40i.(9'ykio:.
' La mon de ce Rm nectiu
point de coniiiiion dans '^
conquêtes, comme fit où.'.
d'Alexandre le Grand dissk.
tiennes, s^.403. ^ fm.
GUr, y eft le .feul dans la r>
rare qui devient pfais hcii c
pouritlknt, IV. L 57.
Gi;^2ER^TE5Peupk,VLL5>
CrCES Roi de Lydie, fer 1î
premier qui savifâ de fâzt
châtrer des femmes, VU l
356.
GrÂÎNOSOPHlSTES^mtséB
du repos & de TotâveK, H
Un 59.
H
Habits- Les jugemensque l'on
feit des hommes, félon
qu'ils font bien' ou mal vé-
ras fort incertains, U. U. 9a.
Ôe l'Hiitôtftid?! des Villes, Vl.ll-
185* ^fniv*
Habitude, II* importe i la leunef-
• fe de prendre un bon pli pour
le furplus de leur vie» f^. igo.
. Les premières habitudes bon-
jies ou mauvaifes, peuvent
. nous donner beaucoujb de ré-
putation, & fouvent eues nous
l'ôtenr,* là même.
Des Habitudes vertueufes, VIL
/ U. 23f. ^ fiûv.
AEMUS montagne . L IL 73.
H^lS/Eh/EmpeRor 6 pofiîoo
indifcrete pour fin cheval de
chaire. VL L 364-
Haine, 1.0. 250.
Moicn de tirer pioât de fo
enneiuis, 0zi.
Etranges animoficés, VL D.
309. p fidoaBt£f. ,
Haine & difcorde.fiatemefle
étrange. VU. L 50a
HAUCABl^ASSE, viBe.IV.r
60.
HAMAKOVIES, L IL 109. nrra
Tartane deièite.
HANNIBALmnà Araereux
guerrier, L L 130. wfùc.
HAHNON, grand & hanJiO
fiïmtit Oimagihois, UL L 1 g.
19. Har4nfKt
DES MATIERES,
iat
Harammet ât Oraifons dans une
hiftoirç, IV. U. 66.67. *
Hardiejpt^ 1. U. 257.
Pierres qui donnent de lahat-
diefl[è,m.l. 16. i7.d'/«io.
HArmoÀie, Vil. 11. 21 1. W fidv.
HARPE qui Tinvcnta, V. II. 1 1 6.
HARUSPICES & de leurs pré*
diâionS) ou obfervations» ^L
323.
Leur adreflè à tromper, VU.L
187*
Thomas HASELBACH Bava*
rois, & ProfeiTeur en Théo-
logie, blâmé pour fa trdp
grande lenteur, VU. L 1)4.
Htf»cf, VL 1.310. ^
HAVE bourg confiderable de la^
Hollande, 1. U. 92.
H£B£' pééfTe oui préfidott d la
jeunetre, UI.J. 11. >
HEBRE, fleuve de la Thrace,
1.11.73. '
HEBRIDES Ulh, th. ^2.
HECLA montagne qui jette des
feuy continuels, ib* 49. ,
HEGESIE, Philpfophe Cyrcnai*
que, V. 11. 218.
HECIE, IIU. 65.
HEIDELBERG vi]lecap|talc du
- Palatinat, 1.11. 90.
HELENE ce ^ la Êiifott pieu*
rer à Ton miroir, VIL 1. 371.
Sainte HEΣSE, Isle de TAfri-
quc,l.ll. 154.
imL^OGABALE.mA. ti6.
HELICOS montagne, L U. 71.
H£L/OOi4Bia.£pftnoitiilairir
d*ab(ymer dans k pon Otfna*
r0mt vn: Part, a. .
vires chargés dâ hei^doUp d* ^
biens & de richeflès^, 1. 1. 79.
HESOCHIE, la première villt
du mondé, VI. 11. 37c. ^
UEt^py m. Roi d^ France , a*
verti de (è donner de garda
d*iine tête rafe,!. 1. 271.
Aâe de cruauté, i^. 45.
HENRriïL du nom Roi de Ca« "^
ftille contraint de mettre Ton
manteau en gage pour avoii^
deqUDi dîner, L IL 296. I. L
37.
HENRy /K. fumommé le
Grand, nourri & élevé dans
la vie champêtre en Tes pre^
niieres années, L L i88.
Traduit en François les Com-
mentaires de Cefar, IV. II»
aoi.
HESRV PTJ. appelle le Salo. ''
mon d'Angleterre, L L 71.
HESRy VIL Empereur empoi*
fonné avec une Hoftie conûk*
crée,VLL48o«
HESRy Grats cfMent tourgrit
d*appcehenAon, III. I. 24.
HERACLITE^ de Tes pleurs coiv
tinuelles, V.I.198.
loiioit aux olTeleti avec det^
enfans, L L 24I.
HERACUUS Empereur, i I4
315.
Se bat en duel contre Co(r^
Roi de Perfe» 1^.227.
HERBE honteufe ou vergOQ»
• gneufe) VL L 451.
Herbe pudique, !à mette.
Herbe d'amour, là mfmi*
HERCULE, nu. lu
Hereule de ruiftoireproftnt^
VI. L 6a.
I.
3^^
TABLE
Les anciens ont «doré qua-
rante trois Divinités de ce
même nom, VII. 1. 299- ,
Hercule TEgyptien , & fon
grind rappon à Ipiut par fes
victoires & fes grandes avi-
ons, là mSme.
IJirtfie, '& de fbn ewiipâtîon.
Du ferment que 63nt nos Rois
à leur Sacre pour rexril-pAtion
' désHércfics. 1.1. 30.
HERODE le Sophilte en gi and^
eftime parmi les Athéniens»
VI. II. 30^ 305*
HERODiEhr, Hiftoricn Une
De fon hidoire, & de fonlti-
le & genre d^Oraifon, IV. IL
Diverfes obfervûtions fur fon
Hiitoire, ib. 12$. Wfitio,
De quelques autres œuvres
qu il a faites» ib. 134.
HERODOTE, Hiftoricn Grec,
'reconnu pour le perc de Thi-
ftoire. IV. II. I.
Accusé d*étre trop amateur de
la fable, & d*avoir fait une
■ hiftoire trop poétique , t^. 4.
Sa defênfe , ib. 4. ^fuiv.
Du HERON, IV. 1.1 17.
HEROPHILE, Sybile, qui pré-
difit Tembrafement dllium,
. VII. 1. 160. iwyea Pythie.
HESPERlDESi Isles delAfrî.
que, LU. 155. èf/irio.
JHEXAMILE, muraille, ib. 71.
HIBOU, «quoique tenu par plu-
fieurs pour ene de mauvais
préface, étoit de bon aug;ure
parmi lei Atiiéniens» L L
37«» .
En (îng:uliere vénération pa^
mi les Tartarcs, H. L m.
HIBRAIM tué en donAittt. Z.
1. 142.
HTEKON Tyran de Sîdk , Z Z
219.
HIERUSALEM, 1. IL 119.
HlMA^rrOPODES, UL L 1-
HIPERNOTIES, D.lLgi.
HIPPOCRATE honore «««
un^Dieu, ibid. aïoi.
HlPPOCUDESvtyez Poli&rt
HIPPODAMUS^ IL IL 99.
Hspj^9mome , VO. IL 65.
HIPPONE S^sOt Dmdé,^
U.
HlPPOPOÙE$, IILL177.
HiPPOPOTAMES^àtemiïUt
tins apprivoisés, VL L 373.
HIRONDELLE^ ILLiii.
Hirondelle Uandie» aHu^
Hijhire. Beaucoup de db«^ Cm
rapportées pur ies meSnas
Hilroriens, coraïae de Tiîixs
créances, qui ne pcoveitt i*-
maîspailèrpour j?cdnbles, L
1. 287.
Elle eft une des principales par-
ties de Tare oratoire, I\. L
398.
/ Des Oraifons hiftoriqus» là
tmmiy ^fnioA.
De lliiftoire tua thraîl, &
compofition hiitorique, W E
398. Wfiàcatftf.
Confbnuités de rUftoirepro.
fine avec U hcxêt , t^ desà'
bles païennes avec nos ventes
Theologiques, ML L 297. ^
pttVttHta. *
Kfiwt de nftm teDis &la dif
ficulté qu'il y a à U biendre^
fer, IV\L383.
DES MATIERES.
333
Les plus grande Miniftres d*£-
tflt,& les vaillans Capttaineane
font pas toujours les plus pro-
pres à faire ITiiftoirc de leur
KvnSy ibid. 2%S>.
L*Hiftoire de nôtre tcms eft
un prcfent qui ne doit ê.trc
fait qu^àlapoièeritc; On peut
bien récrire, avec dcffein de^
ne la faire voir qu'à l'avenir,
ibid. 287. ^ fuwttutes,
L'Hiftoire du fiegc de Troye
fous le nom d'un Diâys de
Crète, IV. 11. 29.
HOLANDE, ouBatavie fi de-
criée pour la (hiDÎdité, pf^
aujourd'hui admirable. Vil. 11.
215. -
KOLANDOIS. De l'origine &
du progrés de leur Républi-
que, IV. 1.421.
La guerre leur eft plus avtn-
tageufè que la paix, là même,
Comparaifbn entre leur kepii-
blique & celle des Romams,
îM, 427.
HOLSACÉ, ou HoMléin, L 1!.
9Î.
HOàSERE. n étoit aveugle, VI.
11. 137.
Eftimé le Prince & le plus ex-
cellent de tous les Poètes, VIL
11. Ï82.
Grandement chéri parle grand
Alexandre, lànfiiu.
Quoi qu'il foh eftinié fort fa*
vant. Il n'ctoit toutefois rien
moins que Philofophe, UnL
184. '
Les plus célèbres dans fa pro«
fefiton, ont fait gloire de fi-
miter, tUdL 186.
Ses livres ont excité mille con*
teftatioos {porq^ les fiyàns,
Hfid. 187.
Homme, de (à création & de Cotï.
avantageuie pofhire , 1. 1. 20.
Des hommes paroitre aVoir
dés têtes de cheval fans ma*
gic, ihiA.^6^. .
11 doit être mis avec les fub-
ftances incorruptibles* & im-
mortelles , 111. 1. 446. •
£n quoi conHfte cette reflètn-
blancc à Dieu, ^ laquelle l'E-
criture fainte dit que nous é-
tions faits , ibid. 440. 441.
L'homme eft comporé du
corps & d'une ame ininK)rtcl- *
le, il. 1. 226. &'/««?.
Pe« la malheuTcufc condition
de l'homme, 11. 11. 356.
Ceux que Ton croit les plus
heureux font bien fouvcnt les
plus malheureux, ibid. 359.
Semblable à ce Prothée des
Poètes, ibid, 2^
C'cft le plus (bciable de tous
les animaux, ibidyZi6,
L'homme eft le plusinjuftede
tous les animaux , parce qu il
' eft le plus fjiiriruel, VI. l. 343-
Pourquoi l'homme pleure en
nazflànt, V11.1. H3*
Lui feul entre les ammaux
nait fans dents, ibid. 370.
Namrellcment inconftant Ôc
changeant, VU. 11. 175.
L'homme eft le plus divers
êc U plus bizarre de tous les
ailimaux, IV. 1. 105.
Il eft propre à l'amour en tout
tems, ibid. 116.
Hommes fans tête , ibid. 1 ^7.
Hommes qui ont les yeux au
milieu de h poitrine, làiuifmc.
Xij . -
3*4
TABLE
Pluficui's ahiiiiaiw Iw font
préférables en bonté de m^
moire, ihid, 171.
HONGRIE, h defcdption, 1.
- U. 7^-
bivisce en haute, ou fupe-
rieure dt baflc ou inférieure,
là même,
temi*«r, 11.11. 179^
Divinité parmi les Romains*
111.1.255.
tiwte,\.ïi,264^
, Korie/i «Wrf. îo8.
. HmfoH, au*eft ce. Divise en
deux, g;rand & fenûble, ibidé
10. II.
iJORMISDAS Architeâe, 11.11.
329-
HofpitaUté, caufe de la grandeur
de Rome, U. U. 64.
Entre les aminés lliofpitaliere
eft la plus forte,. ibU, 67.
Hôpitaux fondés pour la gue-
tifon des oifeaux malades i>lU«^
' 1. 69.
Les Topinambous pleurent
* en recevant leurs hôtes ou
bons amis chez euxj VI. IL
145.
HUENA hit y in. $0.'
HUITRES pcfant quarante fept
' livres, VI. 1.38-
Des huîtres qui fe cueillent fur
des Orangers & fur des Ci-
tronniers, VI. IJ.365.
thmanitff & douceur « il faut y
poner les enfàns autant qu'il
' eftpoffibU, 1. 45.^^.
Il y a une fàufe humilitl &
un mépris d*honneur f^etn
d'orgueil & de ttatuptsk, %
U. 192. &yî«Maler.
Plus un homme âge eft «r&-
vé dans les honneurs , pi? ^
9*humiile , M. !t 1+3. tfi^
Elle eft uniquement dmx^
lafagcflè, \'U.L9i.
On peut retirer autant dV
neur d'une aétion haSt c..
d'une plus relevée .parla &>
le manière de rexecuter, s-
339-
L'humilité n« jattiaîs été vî»
"avec toutes fes grâces hon àe
lïglife Chrétienne, ikU. 34:.
Enfeignêe par la^nagt^^
des tui&,'&paT aPnîla&pAie
païenne, ta même ^ fiào.
HITSS. Us demeurent cftci-
nuellement ^ cheval, ducin
y faifant font atetkr, y bc-
vant, mangeant» - dirons.
VI. 1. 368.
HUPE,tbid.^to.
HUROSS de h n«n?ell« Fran-
ce ,-& de leur giofaeié, i*.
«13.
Ils n'ufent point de fd, IL
I^Jrographie, L IL 3.
HTAtÈSE'E reprefenic avtc u-
nerobe jaune, pourquoi) U
ll.,3a2.
HTMETT^, moniagnt, U
71- .
HTPAhUS, fleuve, V*n.ioj.
lifptrMeft L'D. 215.
De Tufage de cette figUK, Q.
^U faut fuir les h>7cri)oks
d'hyperbole, U mfiHe.
HyPERSORE ES, IV. U. 7.
DES MATIERES.
335
flypoecnândijMe gucri par le ino- tourdliuî un paits forr agi:ca»
' len des voiages, VI J. 64. oie , ihd. 215.
hi^tpuryfie & hypocrires. Vil. U. H>twr grand & exccflif, VI. U
-28. 185.
MVRCANIE, autrefois affivuiè Grand hyvcr en Frayée, là
pour Ton infertilité, eft ai|- wc^mt.
/.
S T^CftUK, ac, LU, 155. .
i> /«/bai/Se, i». S64.
Elle a (ait d'écranj^e? codicil*
les & adîons tragiques, VI.
I. 192. ^
Elle ofe même s'attacher aux
aines les plus pures, & fur-'
prendre les puis (ândtifiées,
ibiâ. 193.
JAMAÏQUE, Isle , I. H. 36. i6a,
lANUS, pourquoi la Theolo-
^e des Anaens rendoit ce.
Dieu à double vifage arbitre
de la paix & de k guerre»
IV.I.42t). r
JAPOS, Isle, LU. 136.
//!FONNOi5peuvent étrenom- ^
mes nos Antipodes Moraux,
VIL I.8.i^/«/o.
fyrdhu. Il y a plus de plaifir i
voir les larduis des autres,
VI. L 458.
Avis néceflkire pour ceux qui
en veulent acheter, i^.>59*
Un lâtàimer eft fiut \^»Roi
pour avoir et&vû planter lin
chou de bonne grâce» LL38.
lARSAV, Uti LU. 43.
lAVA, Isle, & de Tes habitans,
IL IL 276.
lAUNE, couleur de deâil, f^
103.
La (^uleur jaune eft la livrfe*
des jaloux, desluifi, desfem*
mes de joye, & des trainres,
IILL117.
Elle eft dédiée au culte divin»
iàmfme*
C'eit k couleur du Roi de la
Chi je , ià mène,
'EUe fen de fard aiuc Canari-
ennes & aux Egyptiennes, ih,
118.
Jaunijfe y covlicur la plus agréa-
ble parmi les Turques, VILL
268.
JAXARTES, L IL 108.
IBERIE, îA. 119.
ICTrOPHACES, IV. IL 92.
Ils jettent leurs morts dans
Teau , VL L 206.
IDA , montagne , L IL 1 1 7. VI.
IL 35<5.
Idûtifnu, VILL 2^9.
/DUJIi£'£»LILit9.
lEASNE, Reine de Kaples, L
L316.
lEMSCEA, fleuve de rAfie» L
IL 107.
JERUSALEM comprife fous di->
verfes appdlations, VL II. 38 1*
X iij
3s6
TABLE
Si mSUS' CHRIST avpit cette
beauté extérieure que Ton lui
attribue, Vl. 1. i^s.kffnw.
hu, il donne parfois au Prince
trop d'inclination & de facili-
té à accorder ce qu'il refiiiê-
roit en autre tenis, 1. 1. 340.
Les Chinois font fi fort pafli-
" ©nnés pour le jeu, que non
contens de jouer leurs femmes
& leurs cnfàns pour un cer-
tain têi^s, ils fe joiient fou»
vent eux-mêmes. Vil. L 156.
Ceft un crime capital au la-
Son d'y joUer de l'argent , V.
. 250-
Du jeu des cchets, & de leur
inventeur, 111. 11. 38- 3%>
Cinq fortes de jeux chez les
' anciens Grecs ^Latinsj ib,^S'
Il n'y en a point qui foit plus
expreflèment défendu que ce*
. lui des dcz , ib. 47. fiqu,
JfniNeurofpaftique, 1. 1. 245.
Jenx floraux, VI. 1. 53.
Jaix Olympiques. A oui en ap-
partenoit la furintendance par-
mi ceux d'Eiide, VL 1. 199.
' Jncx fùnebrçs pourquoi inlHtués,
vn. l. 50.
JtMx Ôc pafTetems auxquels Ce peu-
vent adonner les Princes, L L
941*
tes Rois ne doivent Jamais
' prendre leur divertiricment
dans les jeux qui ne le font
que, pour eux, oc qui donnent
de 1 affli<^iûn aux autres^ ib,
leux de pure récréation, iktd,
341'
D'autres Prince^ ft font adon-
nés à d'autres plaifirs qui n'é«
toient pas moins piisîles &
moins ^uiocûis, ai. 243.
Obfiavanohs a ce propospoc
ce qui regarde m pcnss
d'un jeune MonanpiCé A. sr
246.
Jemujfe, IL U. 373.
Souvent ceux qui font vçn-
eux en leur jeuneflè , degfe-
rent & deviennent vicieui c
vielliflànt.ift. 277.
De la jeuncflê viàcûfc. ^t.
IL &/m.
S. /GNilCE de LoyoU ne cor-
men^a fes études qu tpns
trente ans, IL IL 495.
iguarance. Tout Potenpr ig»>-
rant ne peut jamais «re !»«•
reux, LL 155.
De ^ignorance doue & t»-
fonnable,V<L303.
Un modcfte igneranr e£p|^
feral>k à un vak & pras»-
tueux fkvant , 10. l M^
lî n'y a que levcritaWc&ïam
qui puifte juger dengnotïfv
ce: plaifante rencoocre de Pé-
trarque^ th. 349.
' Nous naiflbus tous ig;nonn%
VlLL ig5.
IILTRIE, & fon étendue, U
74.
ILOTES des LacedemonicN
ib. 324.
IMAUS, montagne» ib. I3r<
hnitatmu H impaire ftut «
prendre de bons Auteitfs l
imiter en la compofmon des
livres, VU. 11. 140.
Autant qu'itfie belle imiiatic-s
. eft loiiable, le crime de pi^
giaire eft tout àfiûtdi&ouic,
f^. 141. fwycs Plagiaire.
BES MATIERES.
327
Mmmtrutké dç l'anie, UI. L 393.
MmpaffibUitê, VU. U. ;ti6. ^/«m.
L'exemtion de quelques piT-
fions hoiucuftselè bonne, ib,
De Fucilitcmi inutilité des pa(^
ûons^aayez pafllons.
Iw^ietê, Vil. U. 92. k^fuîp.
On oeut erter de dire même
<ks nerefies fins être impie,
U même.
L'erreur eft moins criminelle
que l'impiété, ^iâ. 93.
Du motd'rmptV, la wên^ tt
pdvantts.
httpofitiûHt 6c levées. Plufieurs
choies à y obferver, par les
Souveraiiu» fans quoi leur
fi;ouvei|^nent ne peut être
heureuS ni l'état de leurs fi-
nances bien réglé, 1. 1. 72.
Impofiuret & fourbes pour par-
venir à qne puiilânce (buvc-
iaîne,^VLL233. ^fnia.
Autres fourbes pour des fins
beaucoup moins élevées, ib.
341.
n y en a eu qui ont bien of4
attenter à U Divinité, A. 34a.
fmprtcathnr, t IL 216.
Impriment, ihid, 130. «
Jmpméenct, Elle eft attachée I
nôtre humanité^ VL L 15.
Impmdatce, Déeflè Atfacnîemie,
Hnd.46.
ISCASy ou Empereun du Pe
rou. IL 11. 107,
InâviUtù, (candaleufèsy V11.L
329. tffMWm
hc$iifianc€ de nos mœurs, VL
LJ35..
De celle oui (è rencontre eft
l'amour dune femme, VL U,
368.
De l'inconftance & mftabilité .
de l'homme, VIL 11. 175.
L'incontinence eft difft^ente
de rintcmperance, f^oyçzln'
tempérance.
Jn&edMiité, VL ÎL 405.
C'eft le nerf de la prudence»
11.11.43. ■
/ND£. La plus 'grande partie
deotnd de l'Empire du Mo-
gol, LIL 127.128.
nmiE>js\ iLU. 335. VLL33.
Des Indiens de lacAte deMa-
^abare , V. 11. 149.
Us trafiquent iâns; parler, ibU»
85.
Indiens .Orientaux, Vl.L3a ,
Ceux du Roiaimie de Siam,
comment ils rendent les der-
niers devoirs à leurs morts,
ibid. 205.
Indigence mepriiee par tout, veytu
Pauvreté.
JTmOSTAS, in i2%.
mous fleuve de l'ATie, OU, *
106.
InêgnhtS, TL y i peu de perfon*
nés, dont les acHons & les
pensées ne Ct reprochent rien
les unes aux autres, âc qui
aient cette égalité ât cette cor-
refpotidance , qui eft la pierre
de touche de la plus haute fa*
gefTe, IILL482.
Infamie, celle du fiipplice d'un
particulier ne doit rejaillir fur
ceux de fon fang, VIL U. 57.
DtY Infidélité des Romains', pigwB
Romains,
X iiii
3^8
TABLE,
tes plus telijçieufes^ fouvcrti-
nctés font mi»e dehftirlepar-
jure & rinfidelité. Quoiqu'el-
les foicnt bien aifes d*en pro*
fiter. Vil. 1.31.
Infinité ^v^ le monde rejtttét
par Ariftote, 111.1.406, ^
bgratftMde, Qtfk le vice le plus
odieux & le plus abominable
parmi toutes les Nations de U
terre, ib. 59. Wfmv.
Ji^s, UL U* 85- Perfonne ne
peut être offense que par foi-
même» V.U. 130 /tY«.
Pu mépris que Ton doit (aire
des injures , VU^U 306. ^/m-
' panfts.
JSSPRUCH capitale du Tiroî,
f.U.91.
^tnâF des animaux, â^ l'avan-
tage qu'il a fur la MÎlbn,, Vil.
fnftstuHim des en&ns, ^ du foin
au on doit prendre à les bien
lever, i^. 44. W [niv.
InJtrH&ion des enfàns nés pour
avoir le maniement des (ce*
ptre'S, de combien ^nde im-
poitance eft le fom que l'on
en doit prendre» 1. t. 4, ^
Jr^fempeMiiee, eh quoi diiTerenttt
de Vincontincnce* Vil. 11. 30.
jpterit particulier, nomme un
cinquième élément, 11. 11. 248-
|1 tient lieu de père, de frère,
d'allié, de patrie, de Dieu
même & ruine les plus fortes
amitiés, ibid. 139.
pttfrieur de l'homme : comment
il peut être connu ^ 11. 11, 94,
Jnterrogationf , 1. Ilf.ai6.
tnviiriabiUté i ç'çft ime borcfic^
IU.1.»79.
hÊtfotthn Oratoire. Dt lés T^
gles &argumens poor pce>
ver ou rendre une diolé »
bablc, 1.1L 177. &/■»
La J«i> exceflive tue les per6»
nés, IL U. 369.
' £]leiè change natareUemcz
en pleurs, VH.L 144.
JONI£, l.U.^
Saint lOSEPH man dé b fbi^
te Vierge eût quelque isfc^
çon de fon honDeur, \1 L
153.
lOSEPH, aimé & canefepir
Poqphar, eftiuié par qoel-
ques-uns le Serapis des ^*
• ptiens, VIL L 298.
J05£PH£, Hiftonen Grec qsoi
que luif de nation. KaiHȣ
, pour tefqueUes il a éoic ea
,grec plutôt Qu*e^d)fea,I\.
B. 73. trfinh. ^
lOSBPHE GOK/0NZD£; ^«
fait, ou plutôt fikZizfic uoe k-
ftoire de la ^(uezic Induque,
ihid, 87-
h&alUert & L^idàiies, VII.11.
ai.
lOVlES ctoit un Ptincc très-
Chrétien quand il pininc \
Tempi^re, V. L 383.
Honneur qu'il rendît Wkt»
moire de lulien TApcftitiao
prédeceflèur, 1^1^.384.
ÎQHTS. Ceft une eireur popo-
kire , de croire qu'il y ait ca
des jours plus heureux ou plm
malheureux les uns oue ks
autres, Vl.îlspi. ^fào.
IRIS y autrement TAïc an Gel
/ ILL78.
IRLÀimu, ouHihemie, hk,
fa de(criprion. Ennemi des 1
(erpens, 11L4^47,
^
DES MATIERES,
319
Les femmes les. tikis mtrque*
tées y (ont les plus belles, VU.
1. 269.
rAI^KOOJ5,teniis pour grands
larrons , 1. Û: 47. % .
Ironie & Faillerie en grande
«ftime parmi les, Adieniens,
11.11233. ,.
Contre ceux qui ne fauroiem
fouflrir la moindre raillerie, M
ISLANDE U\t, LU. 49. U.U.
Irjf, LU. 28.
JSLES ARsLÔqaes, tM. 123.
Isles dotantes en diverièscon*
< cries, iftûf. 45.
Llsle de France, ibid. 100.
ISMAEUTES. Us étoient haïs
& perfecutés de tout le monde
VLU."3ip.
JSOCRATE excellent & parfait
Orateur, U. L 22s.
ISRAELITES, jComt^ient ils re«
peuplèrent la Tribu de Benja-
min,- fans contrevenir à un
fennent qu'ils avoient fait^ lU.
L 146.
JSSEDONS, Nation, VLL2ia
Les Ulèdons du Non n'ont
qu'un œil^ VL U. 134.
Jfikme, LU. 28.
Ifthme, ou détroit terrdtre
de Suez, ibid. 28.
liUune de Corinthe, tb. 28.
De rifthmc d'Egypte, VLU.
359-
ISTRIE,\.IL66.
TTAUE, menacée d'être rédui-
te (bus IftXujettionE^gnole»
fi eUe n'eft fecourue de \t
France, IV.U. 372,^/*i».
Sa deicription, fa longueur»
& (à« largeur, L U. 62. kf
fiâv,
ITAQUE, IL U. 57.
Itinéraire d'Alexandre Qerddtn,
Evéque de Saint Dominique,
IV. a. 30.
it;D£'£. l.U. 119.
Miciaire, vo^^s Afhologie.
Ik^e. Ceft un trime de. prier à
de rechercher la faveur d'un
'\Iuge, W.LiOti.tffmv.
Jugement, Tous les jugemeQS
qui fe font des mœurs des
nommes par leurs écrits, ne
font pas toujours recevables,
IV. U. 188.
De l'incertitude de no$ juge-
mensf, VILIL228..
Le {ugement humain a betu*
coup de vanité & eft fiqet à
de mervciUeurcsl)evuès,XllL
«7.
IVIFS chaisce d'Efpagne. Ia
Pape Àplufieurs autres Prin^
ces Chrétiens les laiiiênt vi« M
vr^ impunément dans leurs
Etats, fv.U.34^.
Les IVlpVES allant par le pais
ôtent leur marque^ XL I4S«
149-
IVLE CAPITOUS, IV»U. 129-
/UI.£m.Pape, U.U.459.
WUEN^ l'Apoftat.«;rand* gé-
néreux guerrier, L T. 1 30.
Ce n eft pas fans fujet qu'il
a laiffc une mauvaifc memoi-i •
re de lui dans tout le Chri«
ftianifrae, V.L3S2.
n fut en effet le plus redmitt*
330
TABLE
bfe de tous les perfecuteurs
de la Foi. & FEglifcn apoint
eu de plus dangereux ennemi
quelm^ la mfme ^fidv.
iUUERS ville & Province. 1.
U.93.
De la WMEVT ou cavale ,de
Mahomet, 11. U. 404.406.
Jl/NON fe lavant tous les ans
dans une Fontaine , y recou-
vroit fon pucelage, VI. 11.
318.
Elle fit une fois divorce avec
lupiter, là mêmt,
IVPITER, pourquoi fumomml
Mœragere, oucondudeurdes
parques, VIL 1.68.
• Repréfente avec trois yeux par
les Grec, i*. 75-
Rufe du diable en lui attribu-
ant des enfans, & de faire tor-
dr Pallas de fon ceryeau, VU. L
305-
Les Anciens ont adoré tçois
cens Divinités fous le même
nom , ib, 299.
Jupiter Scotite adoré par les
Grecs» ib. 985*
lupiter Philius grand Farafite,
vCl. 159-
lurifpTMdençe t fon avantage iîir
U Médecine, V. 11. 391.
luftSce. Elle eft le fecond ip^.^
d*une Monarchie , 1. 1. ; i . t?
fiiio.
. La juftice &'la verûé pci^
fouvent pour la tnêatt choi.
V. 1. 239.
Sa Définition, L B. 273.
Divisée en générale & oniv?
felle, & en particulière, Qmim
La jufHce particulière eft <k
deux fortes, diftiibutivî à
coiumutative, i^. 374-
Elle fe doit rendre fans cocV
deration, ni de païens, n;
' d*amis, ni de faveur, niific'
dulgence, VL L 197.
Les formalités )udîdiires 1s
plus couRcs font les mdJko-
res, làmême.^fmâf.
Saint /17S77N Martyr, mil.
265. ,
JUSTn>r Hiflorien latin, IV.IL
'IVSTÏN i. du non Empereur.
11.11.412.
JUSTlhnÈf4 trcs-mal-tràtc a-
vec rimperanice k teamc
parProcope, IV. IL 152.
WTLAND^ Pcninfule Goroi-
moue, LIL48.
luuaiiff
38.
nd de TÀinenque, LU
K.
KESOTAPHES, VI. 1.219.
AhdaCifme, 1.1L22^
■^ Lacs remarquables pour
leuts rareté flnguliercs. Il t
59-
DES MATIERES,
331
Lac dont Teau force de paN
lerceluiquienabû,U.U 117.
La âcfmitimg du LAC^ I. H. 30.
LACEDEAK)NlEflS, V.IL9Ç.
Ils avoient un foin merveîl- '
4eux de bienékverlajeunedèf
VU.U.-tj.
LAGENIE, Province, L U. 46.
LAGirSA, vUlc, VI. U. 190.
LAHOR capitale de Tempiredu
Mogol, 1. 11. 138*
Le Ly4/Tdes nourices pourquoi *
blanchi par la Nature, 1.1. 4^.
Un homme le contente de lait,
fans prendre aucuneautre boit
fon ou nourriture, VI. H 350.
LAITUES de kpt livres pefimt
VI. 1.4^.
LâiànMT. Les perCbnnes laides &
fans beauté, ne font pas è
mefeftimer, VLl.143.tf /«tp.
n n*y a point de laideur qui é
gale cdle d'une laide femme,
tfrûf. 515.
D*une LaiéU devenue belle. Vil.
La64.
LALA, fille habile en la peintu-
re, VI. L $6.
Denis LAMBIN Profêflêur du
Roi, 111. L 34.
LAMLA fille de Neptune, VIL
L 160. 00^ Pithie.
L^UUPRJDE, IV.U.268.
LAMPROFE» è Jaquefle on
fàifoit porter des pendansd'o-
teilles, VI. L 31.
Lûngtiet elle eft Toigane du
goût, 11. L 148.
Uh Athénien fit un étui à (à
hnffit,làmême»
Quelle langue eft plus capable
de goût, là même.
Serpens qui ont la langu€
fourchue , la mime,
r Oifeau des Indes qui n*a point
de langue, i^i aQes, ih, 1491
Lam^age comparé à lalnonnoie,
ILU.77.
Un langage rationel (èroit à
fouhaiter, VI. L 3x1.
n n*y a point d^*animaux qui
n'aient quelque difcours, &
quelque dialecle, tir. 313.
Ceux qui ont eulareputation
de l'entendre , là m£mt,
Laiiiriie Grecque . Pour avoir une
prfaite connoiflânce de la
langue Françoife, il eft avai^
tageux d'entendre la Grec-
que, iN^cft Langue Fran^oife.
Laugiiei Grecque & Latine.
Combien elles ont perdu de
leur grâce, IL U. 13. i^fw».
Les Langues (ont toutes les
fervantes des Iciencos, VL L
308.'
La connoidance des langues
eft une belle acquifition: Q)m<
bien importance, ib. 313.
LtMne Françoife, IL L 354. èf
LamiuiHAraiipit nommée ûinte,
VI. L 307.
Sa grande diiêtte & fîi pau*
vtete, ibid. 308.
On s'en peut fort bien paflêr.
là même*
Litvgne Damife prifètét à l'He-
hraîque , & eflfimée la premie*
re de toutes les langues, VL
L 309-
Langue AUemÊmàe préférée i cel-
le des Iui6, tti
jja'
TABL«
LANGUEDOC, l.lLioi..
LANGOUSTE, m.l.23.
. LAhriGRAVE de HclFe 'ft,
vantenrAilrologie, 1. I.jH^,
''LAPES ou Lapon? trafiquent
fans parler, & lany voir ceux
avec qui ils échangent, Ul. L
LAPPIE ouLappcland, 1. 11. 51.
53-
jtam», qui eft un crime ouaA
par tout, n*a pas lai&é d être
nonorable parmi quelques Na-
tions, IV. 1.469.
Condanné par les loix Divines
& humaines, VL L 321. ^
. fuip.
Larcin ficret, Flufieurs Nations
Tont laifl^ par leurs loix iiu*
puni, i^ûi. 315.
Quelquefois ounis oar les Ro-
mains, quei<|uefois impuni.
- fuàue permis I ibid. $16,
Lt métier de voleur en {pnan-
dt conAderation en beaucoup
d*cndrpits, îhid, 317.
Un Prince des larrons panul
les Egyptiens,. M tuéme.
Capitaine des Coupeur^ de
bourfe à Paris , ib,^i fi,
. riudcurs font parvenus à la
Souveraineté par le moiendu
vol , là ntême,
Ia. qualité de voleur efliniée
gloneufe, là ment,
le larcin déifié, ib, 319.
pieu & la Nature femblent
convier parfois au larcin, là
*wâmi W fitin.
LittfHts, elles font une marque
de )oie & d*allegre{lè aux A-
/ mericains Merioionaux,* VI.
U.363.
LâjfhiAe, ceDe dont on î^neie
la caufe/ eft de mauves pcf
(âge au corps. JIL L 9^9-
lAtituâtr, comment elles &
comptent, 1. IL 25.
• Des degrés de latittxde co».
ment ils fe comptent, X^si-'a'
Latitude Méridionale , btitui;
Septentrionale , ibid. 26.
De la lititude d'un lieu, )»
menu,
LATMVSxximxnnpxt, I.ILiiS.
Sains LAVRESS Isle , fes hâbi-
rans reconnoillênt un Dicj
auteur de tous biens « & ér--
bliflènt un Diable auteur du
mal , lequel ils craignent pki>
que le premier, V'fi.fl. 2f5-
LAVRIER, 11.1. 103.
De^Ia LeSmrt durant ferepas, ff-
IL 4^9-
La ledmre des livres doir être
accompagnée de medBnzions
èc de réflexions, qà iiatentu-
tiles , ibid, 499.
Le^s teftaméntaires en favcui
des chiens, Ul. L 6g.
LEIPSIC, \ille, LiL94.
LENA fleuve A fà, 107.
LEON Roiflume & Capitale, it
58. '
LEON m. du nom Pape, d:
rétabli âifis. (on (îm ponti-
fical par lesFran^ois, ^'^1.392.
LEON X. Pape, un 'des plL>
favant honuiies de fon ikck,
Ul. K 410. '
LEON IV, Empereur, & mon
attribuée è des pierresmttieu-
fes qu'il portoir, \*L L 28-
DES MATIERES.
333
/^ON2D£ précepteur d'Alex-
andre le Grand, 1. Lu.
LEOI^tnUS, Evoque d'Antîo.
ishe dégradé, pour s*écre fait
cMtrer, Vil. 1.253.
LEOPOUS ville Capitale de 1«
Ruifte nuire, 1. 11. 83.
LESBOS fle, th. 124. '
LESDICVIERES', Connétable»
ne fiic jamais entamé ni de
£tT ni de baie, quoiqu'il n*é*
pargnât fil peribnne en auou»
ne forte de rencontre» 1. L
isg.
LESTRK50NS, VILL 129.
Lettref. De la façond'écrire en
ce genre, Vl. 1. 8*
De celles de Seneque» Se ds
leur utilité, ib. 9. l^fuiv*
Pourquoi il n* a pas mis dans
les dennes les noms de ceux
à qui eUes VadrefTent , ' Vil. 1.
320.
LETTRE'S, fcÛe de Philofo-
phes de la Chine, V. 1. 31^.
voyez Confixtius.
LEUCOTHOEi Divinité parmi
Us Eleates belle reponfe Idu
Pliilofoflie Xenophane, 111.1.
«66. '
tBï^ARDÈhl eft capitale de 1«
Frifc Occidentale, 1. 11. 93.
Le U des Chinois, ib.27*
U/ÊUS Dieu des fèltins, U. IL
447-
UBER, Dieu des feftinsi !a
Xiber & rOfirisdesEgypriens
ne font qu'une même Divini-
té, VILL 300.
V Kapports de Liber aveoMoylê^
UkfêUtL Les Princes & Mo-
narques doivent ufer de ino<
deration en leurs bienfaits âc
gratifications, L L 37.
Un Etat monardùque peut é*
tré incommodé par (tes bar»
geflès ekceflîves» là mime.
Mnoes qui ont été oontramte
de fe fervir de la loifiTcalê»
trop àmaàfiit vq^> à l'en*
contre de ceux qui avoienr à«
bu(e de' la ftcllltéde leur pré*
deceflêurs , Ai i^ilWè^ 38.
Les gratificatioiis doivent ^tt»
proportionnées au (èrvice & à
l'état de celui qui Ta rendue
aufn bien qu*à la condition de
celui qui les fait, /(il
Les Rois peuvent abufer de
la libéralité aufTi bien qu*un
chacun de nous, làvtêm^ if
39-
Les bons Princes fe font toû*
jour» comportés comme s'ils
n*étotent que fmiples ufiifrui^
tiers de leurs Etats, ib. 41.
Un gfiind ftoi doit faire pi«^
roitre en toutes occafionsuno
libéralité digne de (à Fomine,y
obfervant les conditions qui
rendent cette libéralité plus é*
clatantc«iâ4iiCTM«.
De ceux qui reçoivent fe»
plus grandes faveurs ;de leuc
Fnnce, £^.42.
Un Prince né doit jamais fouf^
frir qu on fe retire trifte de ùk
préfence, {^.41.
Liberté, 1. L 94.
Elle éft une des chofes le»
plus pretieufes, & les plusa*
gréabies de la vie , UL L 179*.
334
TABLE
' Far oui, quftnd. & pooi^-
Gnnde (fifference entre U li-
henè & le libçnifiûge, VU.
11.93.
UBETHRA Ville renversée par
kfieuveSus, VII.L181.
UCENCE5, Lll.ai^
iJCISTUS Empereur , mepn-
ibit les bonnes lettres. Vu. 1.
tat de même 00m, h H 93, ^ ^^
IIMBOURG ^'ille & Duiiê
'. 11. 91. 92.
LIN tncofnboftîble, VILLifc.
UNOTE, ILLiiOw
Ennemi moRdk da Bnax
IV. IL 319.
fj£KiUS« tt.lLi3S*
UEVRE, il ne peutfuWifter
' dans risle d*Itaque , U. L 1 20.
Affe^onné & recherché par
les Romains, pour le manger,
' II.IL2Ç.
Un Uevre met une armée en
defordre, 111.1. 27-
Ia rencontre de cet animal en
chemin, eft eftimée de mau-
vais préûge, VI. IL 334.
- lièvres qui ont deux foies,
IV, L 160.
iJeu, fa définition, ILL23.
Plufieurs efpeces ou difièr^
ces de Heu, là mêfe,
Ijcux Gymnaftiqucs où les
hommes àevenoient ^us auf-
fitôt qu'ils y étoiem entrés,
VL L 26a
Utuif Fran^oifes & Efpagnoles,
L 11. 27.
Lifue, otye» Equateur,
JLipte Equinoâiale, L IL 20.
De la difficulté prétcnducides
vaiffcaux à paflêr cette ligne,
M. 11.357.
Ligne Alcxandrine, ftp|)|e|lÉe de
Dlvifion , eu de Partition ou
partage, LU. rj.
L'Europe n*en noonir p&s.
II. L 220.
Un lion rcconnoiflmt le K'a
qu'on lui avoir fait, CL 141-
lion apprivoise, VL L 29c
291.
Le lion n*a pas «n odom cr
cellcm, VLIL392.
La lionne s*écanc hifkêecoc-
vrir par le Pard, fc lire in-
continent a(ȏs, \1Ll39^'
Lions dreiles pov 6ire la
, chairedesbàesttaT!ips,V!L
IL3U
n paflè tout fimigtèttswe
Êevre continue, V.B.3Ï7-
UOhfl^OlSy L IL 102.
ZJ5B0NNE ville capkik de
PORTUGAL, th. ^%.
OTUAME, 0. «2-
Les femmes de confiâenns
y exercent un conaàÀnÊÇ'
public, IL L386W
UVOKIE, L n. 53. 82.
XJFOANE, viUe&potcdelfer.
md.66.
Livres. Comme de fort gens à^
bien en pepvent ftirc à !».»»•
vais , des ptHbnne» jïôoÀts
en compoièm parfois de to^
IV. U. 190.
DES MATIERES.
335 .
Ils courent leurs de(Hnée6flu(^
f\ bien que les hommes; &la
vie & la mpre de ces enfàns
rpirituels , n'eft '.gucres moins
hazardeufe que celle des au-
tres » 11.1. 271.
Du jugement que Ton doit
faire des livres & écrits, IL IL
7f
Il n'appartient qu*à^eux» qui
ont leu): vie a(iurée, de faite
de^ livres, 1^.69. ë^/îno.
11 n*y a point d'écrit aujour*
dliui qui ne trouve des ap-
probateurs, quelque difgra-
cié .qu'il pinfle être, ULL^SJ-
n n*y en a point qui ne doive
être approuvé, quand ,il eft
approprié au fujet qu'on trai-
te, li. 285.
Les anciens Auteurs font pré-
férables aux modernes, là
menu kffuiv.
Les livi-es qui font remplis de
{grands difcours, rit font pas les
plus à citimet, VI. 11. i j 6./««.
De œux qui font beaucoup
de livres; VIL 11. 314. isffMh.
Inconveniens auxquels font
fu jets ceux, qui pour paroîtré
diligens fe précipitent nonteu-
ieiiient à mettre leurs ouvra«
^cs fous laPreflê, »*. 315.
Les fautes font excufables
dans un bon livre, ib, 317.
Un livre n a pas irprivllege
de la Manne, d'être en toutes
Tes parties agréabfe à toute
forte de goûts, là même ^
jniv.
livre du Ciel ou Abecé des Cî-
eux, dont parle Porphiré^ LL
284«
IOASDA. Islc. L M. 149.
LOCRES appeQés Ooolcs, VIL
11.1^2.
ijo^i^ut& la connoiflànce qu'on
en doit donner à un jeune
Prince ou Monarque, LL 169. '
LU.^i.
Peu différente de làHhécorî-
que, ib. 171. Ln. 363.
Divifion de la LOGIQUE ea
trois patties, L U. 364.
Lû^j^àtarrhêe, ib. 237.
lai, ih. 273.
On doit accommoder les loix
à la Republique ou à l'Etat,
c^cft à dire au naturel des fu*
jets, ib. 305.
Les Ibix & leurs formalités,
inventées pour le bien dés
' hommes, font aujourd'hui ce
qui les tourmente le plus, UL -
L 268. ^
Solon dit qtie le crime éftplus
grand d'alcerer ou corrompre
une Iqi, qu^ de faire de la
fàuffe monnoie, iàmêtne.
La juiHce rendue gratuitemenc -
dans pludeurs grands Empi-
res, A. 270.
Exemple de beaucoup de ya»
geinens ridicules, ^m fe ren«
dent afièz fouvent, ib. 271. , ^
Belle pensée à ce propos fur
la poudon du Scorpion en*
fuite de la Balance, parles
Afbronomes, là même.
La loi eflla caufe & le fbndé«
hient de tous les procès , dé-
bats, & conteïtaaons, VI. L
De l'impcfition de fes noms
Grecs oc Latin, là même ^
fmv. ^
Loi de Nature. Ceux qui vî-
voient moralement bien, ob*
336
T^l?
fervtnt ce qui €toit du droit
de nature, ont pu fe fauver
avec Tafliftence divine >.V.L
17. 18.
On. pouvoir fe (auver » encore
qu on lie fût exemt de tout
crime, & quon eût qudque-
fois viole le droit de Ut Natu-
te, tb. 15- '
tl y avoir des Gentils fcparfe
du corps des Fidels; & qui
ne fervoient pas Dieu comme
eux, ib. 20, zi>
IM Mofaïque. Le» Gentils ont
pû.fc fauver durant la loi Mo*
laïque, ib. 22^ finv>
LnOppia, 11. 11.97-
Lnx fonituaires, Uu 96.
LOIRE, rivière de France, ib,
98.
LOITIAS, V.1.3i6v
LONDRES, ville capitale de
^Angleterre , 1. U. 46.
Lfnigitu4e Géographique, l. U. ay .
Lm^ndesy comment elles fe
comutcnt, & des degrés de lonr
gitudc, ii. 25. a6.
I^ijnçf. L*exce(riv«^ eft blâma*
ble dans THiftoire, IV. 1 339.
les louanges immodérés de-
plaifent aux gens^ de bien« UL
1.258.
La louange eft le plus doux
fon, dont nos oreil les puillènt
{amais être frappées, VL U.
i$o.
Les Joi&anges exceflives & de«
mefurêe^, & qui *nc convien*
twnt point, nefonr pa^agroa;*
blés, ib. 147,
C*e(l une ft^on ridicule de
s*encreloUer les un^ les autres,
VU.I219. aao*
LE
On devroit s*d>ftcnk de à»
ner des louanges aux poi^
nés vivantes, li wimt.
Raifon pour laquelle r -^
ttur ne mtt poi en fia r
très les noms de ceux « jl
elles s'ftdreflènt. .>&. s^i-
Belle reponfc d*Anngoa.^ ^
un Poète oui lelcriioit ea^
vement, IILIL 79.
LOUIS le Débonnaire, 6sr'>
ffrandes liberaiîtcs mi Cet
Siège. IV. U. 393.
LOUIS, le jufte, & bdk pe>
séc, L1.,S2. 5^
Saint LOUIS, lloi de Frisa
1.1.33.
LOUÎS XL Roi de iTOce, 2.
11. 100. Rigueur exceimt, I
1. 47- 48.
LOUIS XIL Roi de Fnnct, â
modération louable, E- ^
438.429.
LOUIS XIIL Roi de France, l
1. 100.
,Sa grande pro^erirêék fe in-
quiétudes - A motnâcinon^
nVU. 365- ^ fmm,
- H n aimoic poi« les Fltteos,
111.1.236.
LOUMOND, lac l n. 45.
LOUP. De certaùisbofmnss:^
fàiibient les loups une iâs
rannéc. I\M1. g,
U n*y en a point en Alx•^
terre, ILl. I20«
Sa peau étendue fiir ub tcc*
bour^ & les cordes &i& de
(bn boîâu, ibnt nlus ra^>>
nantes que celles des auno .-•
niinaïucj VIL L 230.
U étoit en grand le^ ta
Athéniens, Tv.1. 124.
LQVt
DES MATIERES.
S37
lOVP CERrffiR, n'a point de
memoji-ey Vil. 1. ^9. 70.
LOUPS-GÀROUX, oufordcis
s'il y en a, Vt U. 329.
LOUP MARIS pMon, V1.L
513.
Ll/BEOCvilIt, LIL95.
LUCOMORiE^ Tes peuples tra-
- fiqucnt fans parler, & fans
voir ceux avec qui ib 6chan-
LUGDirSÛM, (on Etimolo-
gie, VI. U. 383-
LVNE , fa grandeur^ 1. U* af.
"EJit domine les fens , VU. h
263.
LUPIUS détrempes. U. H. 510.
LUQUB vUle & Hepubliquo, L ^
U.66. •^ .
LVSAÇE ou Liilâcie; ibid, 90»
94-
LVXpœOURG Duché & Vih
le,^ £^ûf. 91.92» ^ V
L^nfirrspif ) VI* 11. 330.
LrCHhfOPOLTS, ib. 389.
UrC/E Province , 1. II. u 5-
Af««^<Xi«) Vl.ll. 3ai.~
LTCbSURA, ville, «*, 37^* '
LKD/E, LU. 117.
LTDIENS, V. II. 92.
LVON capitale, du Lyonnoîs, L
U. I03.
Lyonnois ctf^nrq Lionnois«
LyRE,ib.ii6.
M.
MACHOIRE d'Ane, domfe
fervit Samfon Hi<îroiçIy-
plîique de IT^norance fcc-
ptique, V. 11.200. ^
MACRISUS Empereut avoir u*
ne oreille percée, VI. U 29*
W/ICR0JB/E5, ^.U.47^.
MADAGASCAR , Isle en Afri-
que, 1.1L 154- VI. 11. 365,
HADEREs Isle en Afrique, Us
156.157.
MADÉÎD, Ville Capitale div
fpagne, ift. S»-
jl&lGAS AftrononvS^D grandt
Tmé PiL Part, il*
tlHme pâmH les PetCes, L h,
268,
Ma^ie & (brccIleriCi î^* 353* i^
fuitr:
Raifons & confideratîons pour
fervir de prefervatifs à un jeund
Monarque, contre tous Itê
charmes, dont la Magie fo
pourroit fcrvic pour en(brce«
1er fon efprlt, ibi 354. 374-
La Magie eft réprouvée âê
' Dieu, & abominée par toul
les hommes, à qui il refte la
tnoindfe teinture de piet6, lÀ
^î8
TABLE.
toute (brtc de magie n'eft
pas défendue, V.I.256.
llfope naturelle, 1.1.355-
MAGICIESS du tcms du Roi
Cbttles, 1U.I 265.
Us ont été condannés par
toute fonje de Nations &dans
toutes Religions, V. 11. 272.
Mâgifiratt. Avant que d'entrer
dans les grandes cnai^es& di-
gnités, if eft ncccffaii-e d'ap-
prendre dans de moindres, ce
qu*ilfîiat fàvoîir pour les bien
exercer, \t\ ^21:^ fuiv,
Kencontre de Louis XII. &
d*un Confeiller de la Cour
dans un jeu de Paume , fort
à propos, t^^.425.
Magifirattirt. Peribnne ne de-
vroit exei^cer aucune charge
de ludicature dans Ton pais^
Vil. 1.216.
Magpatrimitê , 1. 11. 277.
Magnanimité des Vieillards, U.
IL 28g. ^fitio.
MACNîQE rivière, 1. II. 150.
oory» SAINT ESPRIT,
,dl4H03£ET,rapprchenfion feu-
le des femmes Pedànes, Tem-
pécha d'aller en Perfe , VU. L
267»
Jl^AHOMETASS, VI. II. 195.
Afsdiomctanes maltraitées par
leurs maris, i^. ^19.
hUiffreKTi c*eft une marque de
bonté fpirituelle, UL 1. 105.
Remède pour faire amaigrir
im homme trop gros & grasj
là même,
MaU, 1. 1 235. yfith.
^laittf eue eft en grande veneffl-
eiort parmi ki Tiurcs, 11. IL
162.
Une main rdigieufemem pe^
décenrisledePathanK, ôsi
les ongles rognés a^âr:
cominuellemenr; VÛ-L^y^
La main gauche eft repuéss
plus honorable panai le^ j-
ponois, VU. 11. 205.
MMNLAWD, Ville C^^
des Orcades , I. IL 42*
Maifinr bâties de fel, VL l^y^
Maifims bâties d'os de poi&ji\
LU. 49. *^^
Les maifbns de pierre en F-
coflè fuent& fclechcnrrr'^-lr
ment deux /ois le jour, îr\
heures du fiux de rtiox de k
mer. «^.475.
iUb/beRare, IL U, 21a
MALACA, ville richc.'fcoL'?-
niologie, VLILSS5.
Maladie qu*éft<c,]LL 175. XJL
^73.
Préférée Ik la ûniéparfttnr-
que, U. L 17^
Remèdes lûper^inem pour
les maladies» ;i«âK.{5' 177.
Là maladie &niifinuiéQQC
quelques avantages, H Û. »H:
La maladie a je ne in oon
^ qui peut obliger âlarecfaa»
cher, ihiA, 207e
Lenitif contre toute fijrre de
maux, là màiu ^ fiào.
Les maladies (ont utîlesi béas»
coup deper^nnes^ VL L45S-
Les maladies comparées u
dérèglement d'une Horios<^
VU.C43. ,
Avantages qui iè ttreot de li
maladie, lâmeme.
Malades ImpicolaMement t-
bandonnés en divaib N«>
tions» UtU, ao^..
DES MATIERES.
339
Malftdies Chroniques tant d«
refprir que du corps , Vil. U.
33.
MALDIVES Isles, au nombre
de douze mille, 1.11.1 3 3.
VfAUAPURy'ûït, ib. 13a. VL IL
384*
V/.4I.TElsIederA£riqBe, LIL
l/A'ifME'E Impératrice, IV.IL
SL^MSŒLVCS mxïàs ec habi-
les Cavaliers , IV. L 370.
VMKîle, LIL 43.
Manaigie ou TArt de monter I
chevaL La connoiflànce en
c(l neceflâire d un Pnnce, L
1. 333. l^/îaD.
£xtremitc5 \icieures, qu'un
. Prince doit éviter en Tan de
monter à cheval, t3. 224.
Accident malheureux qui ar.
riva aux Sybarites, qui aj>-
prenoientleurs chevaux àdân-
fer, là menu-.
Amour dcfordonné de Caîi-
gula pour un cheval, là mCute
Ecranses accidens, qui arri-
vent de monter à cheval, ib.
Ceux qui font trop de cheval,
Ibnt moins propres aux fem-
mes, a. 214.225.
JA>JCASARES, fleuve itïS^
gne, IL n. 140.
ÎAI^CHE, L IL 30. P9yn D«*
rroit.
MNDilWN5,i^. 314-
faftStr. On nefercpent DreT-
que îamais de s*ettc abilentt
de manger, VL 11. 3(^*
lAT^CREJJE mr^ Colchkh.
MAT^OCy p!flnt« de rAïueri*
que, VIL IL 16.
Manie ^ LU. 266.
MAKSE,nA.j%,
MANOAviX^ très riche, LU.
165. '
MA>fTOyE, & le Mantoûan^
ib. 65.
MASVCODIATE, oifeau fi.
giué fans pieds, U. L 1^0.
Mappemonde, LIL 4.
MAR VERMEïO, ou HerRoil*
ge, ibiâ, 163..
MARAIS, wyL% PALUS.
MAR ASCI poifibn, dut a neuf
rangb de dent» VIL L 3^4.
MARACAlBOUc, M- IL 377.
MAHBOVKO ville d« HdJc, L
MARC A^nosrs. VL I.
MttrihanAct ttun ^ 61 rehiM'jMU
poltcur, f»ri* pour une iiK-itie
chuk, Ul.Lijo.
La niarjiand>r« cff un t\\*>\*H
lr4«rjfn« <f<c m«riird, <i'ac«|U*
rii de» biem, AI w^#m«.
Le trafic hunr«uK p-ariiu Iti
&uma)n>, làmi'me.
Défendu à la N'uUvir«, jW.
«|.
Marchand» hon<>it> A tàrvO^»
EUX plii> iinp<>f(>«ou'» (jitiiw«»
du j^<)ii\«n.«j»u»ir, cli«i»% 1<»
Krar^ U% tnivu* pvù«A&^ /</ m/-
me ^ ;»f 9.
A#tfrd/x,m. V>-
MAROAiATS, KAUon, U>i^
166.
Mariâff^» Dc'j d<*voitb du iitar<
& M ia l»i*au« , é ^v^.
340
TABLE
Si un homme doit (e mirier
ou non, VL1.402r
Qu*un homme fe marie oii
- qu il ne fe maiie pas , il aura
' toujours lujet de s etl repentir,
ikmêiie, «eyes Femme.
/ i
Pourquoi Dieu endormit nô-
Ite pretnier J^ere devant que
de lui preiênterune femme,
VI. U- 323*.
• ht mariaee eft accompagna de
Suantitcdefqucis, d'inquietu-
es, & de moLxUications, ià
Du mariage des vieille? fem-
mes avec de Jeunes hoiumes.
VU. 1.398,^
Les filles Banianes des tndes
. . Orientales, fe marient^dans
i'age de fcpt ou huit, ans. Vil.
». adÇ.
MARJCHEZ, monftrè, 111. l
MAIOE'NBOURG, Ville Capi-
tale de h PruiTe , 1. 11. 82.
• MAROC, ViHe & Roiaume. !>.-
Lt Marquis de MARIGNAN
perd la goûte d'apprehenfion,
MARS, Enyalîus Divinité à Spar-
te, VU. Ù. 9.
MARSEILLE, diftance entre
cette place, & Celle d'Alep,
VI. 11. 357.
SaimM^RIK, viUe & Repu-
publique ;L IL 67.'
Màfiarett de la Garonne & de
la Seine, 11.1. 84.
M/45bKi£ province dePologhê,
M4SSAGETES» îk man^enc
leurs parens maris ks e:r
U. J|. 275.
MASSÈ^ l.n,6fi.6L
Matfîa4 pouc fe coucber. V '
MATHEnfATTOENShKit. ?
cha&ês de Rome, L L î5n:
En grand crédit aux Iftèts -
rientales, ib. 258-
Mathnaati^mes eh griode c^-
deranon, V- IL 79.
Blanices en gênerai des \'
grands hommes de fAnc:-
tc, ai ^
HfAtJcrr première. 11. L 6. '€fiè^
On ne la connott qu ct fiçr >
rant; & blus on pcn&Uct^
noitre, plus on Tisofi^» ^♦
U.374.
MAVRES,\A\.\1U
De leur fa^n de tn&fjer i*
vec cèax de deCêns àt Niri^-
die, & de Lybie, finspcia,
UI.L86.S7.
MAUtŒ , eUe eft ffun fortbai
uOigc, mais il nen 6«t P*»
manger, ih^ ^41.
MAXIMUS Hiilofopk. L l
160.
MArESCE viUe & ttôntstùi
I.IÎ.95.
Affi/ICOvîlIe, a. 13<.
iMECEN^, IL L 3«fif i
369. .
Les Methant^ rechercheBr toi-
jours compagnie, H B* *i^
W fittO*
Méchant ^ri$ pcnir fie & i^
' VI. 1. 488-
DES MAf lERES;
34X
BKplîcatlon die ce proverbe,
Ik même.
ÏECKELBOURG, 1.11. 95.
Uâine, diûion Arabr, fa fignifi-
cition, VI. 11. 584.
f£DJZV£Talnabi, Ville de TA-
rabie heureufe, 1.11.123.^ ,
iEDEGN puni pour avoir
contraint un malade de man-
; ger,I.I.47'48.
MeAecrne , en grande recomnian^
dation pamii hs Anciens, join-
te à la RoiautC* aufTi bier> que
le Sacerdoce, 11. 11. 203-
McpnCée par les /Romains, t5.
11 n'y a point de Médecins au
nouveau monde, ni dans la
MoicoviQ y ia même.
Honorés comme des Dieux,
ib. 20a.
Cette fciencc étant toute
conie^rale, fes jugemcns&
fc3 operacions enfuite n*çnt
pas la certitude qu*on pour-
rottfouhaiur^ 111. 1. 328. 49'
/«»•
Bel éloge en faveur de la Mé-
decine, Vil. 1. 35-34-
. Pline acaifC* de faullcté pour
le tenis auquel il dit que Tu-
fa^c 8c h pi-îiiiquc de la Mé-
decine commenta dans Kome,
ib. 34-
De Tufàgc êc pratique de la
Mctlccine parmi les Chinois,
ib. 36. ^ juiv.
MEÙIE voyez Servan*
MLDISE, 1. IL 123.
MtiiiftHce. 11, n*y a rien de plu»
glorieux, quun Prince qui 'a
jreçû quelque deplaiiirpanicii-
lier fims reilèntiment, L 1.
54-
11 y a quelque chofe deroiall
entendre de mauvaifes paroles
pour de bonnes œuvres, ùm
s'en ortenfer, là même.
Il n*y a point de Souverain]^
dont les peuplai parlent moins
dcsavantageufement que de
ceux 'qui Içur donnent toute.
liberté dç le faire, ib, 55.
. La mcdifance caulê fouvent
de grands defordres, U. II. 430.
Qamence admirable de 'plu«
fieurs Souverains envers ceux
qui parloicnt mal de leurs Mt«
* jeftcs, ib.^i2.^fuiv.
Méditation ^Vl.\l^%Ji^fiiW.
Il eft beaucoup plus utile 9t
lire dans Ton pi-bpre cœur en
méditant & rêvant, que déli-
re dans vme infmitc de livres
inutilement, 111. 1. 36^.
Il y a un plaifîr charmant
dans la contemplation , pour ,
ceux qui favcnt comme ,il s*y
faut prendre , VTl. l. 35X, *
MEGALOPÙLIS, grande ville
de TArcadic , Vl. 11. 379.
A/HIN fleuve, I.II.87.
MELAS, P.einne & Graveur
très excellent, VI. L 100.
MelanchoRe, 11 y a des pcrfbnnes
à qui les plaiArs^iémcs font
desfemençes de douUur, IL
11.37<î.
La melancholie a fes charme»
aiifli bien que la gaieté, 111. L
342. ^
Les melancholiques font les
plus portés k ramour,M. 1. 1 3 7.
La melancholie appellée le
bain du Diable, vlU.90^
Yii^
14»
TABLE
Ceux qui (ont d]un tempen-
ment melancholique ont ordi-
nairement des notions extn-
ordinaires 4 là m&ne^
HEJLETTDES étrangement Ihi-
ttElETlDES moqué d*avotr
pris mal Ton tems pour recou-
rir Priam, VI. L 2^5.
9IE£iND£> Royaume, 1.11. 1 52.
MELLT, (es habitans trafiquent
(ans parler, 8c fans voir ceux
avec qui ils échangent, IIL L
^dELOSS de cent trois livres
. pefant, VI. 1. 460,
Mmme , elle e(t tellement une
dés principales parties de Te-
•* 4*rir, quelle paf1« fou vent
pour le tout, \1. 1. 415.
Avantages qui nous revien*
nent, lorfqùe nous avons une
heiu-eufe mémoire, là m£i^
Appellée la baflè partie de nô-
tre ame & pourquoi, IV. L
172. yî'^.
Elle n*eft pas la plus impoi^
tante de Tes facultés, ik. 173.
9iENECRATE$ Médecin , JL U,
idENÇREUE p^ , IV. 1. 225,
MenfiinS^, h 1. 341.
3Ce mcn(bng« eft un vice d'ef-
çlave, pour le moins d'un"
homme que rapprehenlîon
• fait narler contre fa confcien-
ce, l, 1. 168.
Ce vice eft indijçne d'unPrince,
dont les paroles doivent tou-
jours ^re accompagnées de la
verit^ làwimt.
S*il^pciiiûs à.iinfnBa7
memir quelquefois, tt ■»■
DiiSèrence enoc nKnss. h
dire un menfcMi^,lV.1l.:ç.
11 ne faut pas mépri&r •p^r
une hifloire pour qoÛEZ
^unêrs qvn s'y rencorarz, 2
288. ^Jmw.
Qu*eft-ce que mentir? £
158. ^/mw.
MENTHE, IXLL7.
JMfprir. Les phjs figes fe^rr
les injures & le m^xism:
douceur^ VI. U- 154.
MESyE viflé, l. n. 122.
MER. Beflesconjociâiocséedr
verlês Mers, I. L aoj.
Mer Athlanrique» L IL 19.
Mer Bilcfaiqiie, là mmi.
^tT Cafpte, iâ mm. U IL
355.
^er^ée, L IL 73.
De fa longueur, de h Inywr,
& de la couleur de 60 ei:^
14 memt.
Mer Germanique, LU. S9.
Mer Méditerranée, iW.
Mer ou Lac de Farime, M
Mer Rouge» f&ii.
De fa nomination, VILLs^f
Mer do Sud» auncmestl^
fique, 1. IL 39.
Mer de HoQande, combij
de païs elle a conquête, V.
U. 361.
Mer Noire dite andeiuiene^
McrCafpie, iNgcsMerO^e*
Le MERCURE, IL L 97-
3|£/^CUiR£dominclaiaim\t.
• L 263.
MERE des Dieux» de (onMt,
DES MATIERES.
34S
3u« les RtMiiiins firent venir
c PhrygicjV.lL 128.
Trois Mères d*upe excellente
beauté, qui produifircnt t|pis
diftbtmcs enfàns, lU. L 133.
iitridigns^ de leur nom & de
letir nombre, I. II. 11. i3>
Du premier Méridien, & de
' ik (îtuation, it. 12. ^fuiv.
Méridien pour le cpmmence-
nient des jours, i^. 14.
AfEilO£,Ule, 1.11.87.
MEROPS oifeau .qui ne vole
vers le Gel qu*au rebours des
autres oifeaux, VII. f. 97.
MESOPOTAMIE, I. IL 119.
120.
Mefitrcs Géographiques, elles
font difFerentfes félonies diver-
fcs nations gui marquent les
dilfonces des lieux , les unes
d'une façon , les autres dune
autre, i^. 26. 27.
jUtfrifKx, leur production, II. I.
93- '
On en compte fept, félon le
nombre 'des planètes, là mime,
METELIS voyez Lesbos. "
J^Ietempfydi^f' de Pythagore, 111.
1. 426.
Mi^tempf/chefe , ou Palingenefie
d'Empedoclc, UI. I. 314.
Mttenes en gênerai, &lcurpro-
duâion, 11.1:68.
De ceux qui .fefont dansTair,
ib. ^9.
Météores qui fc font dai>s
l'eau, ih. 83. ^ fuiv.
Météores qui fe font dans la
terre, ib, 90. ^fuiv.
Ia Maier des Rois eft l'un dis
plus imporraos & des plutf
difficiles tout emfemble qui (è
puiiTe cycrcer, 1.1. 251.
3IE7/C/5 Pompofianus-, LfI.4L
Métonymie, ib, 21b,
Metriopathie, V* I. 289.
METROCLES, Philofophe; &
renierme (ans s'ofer plus mon- '
trer, à caufe d'une difgrace^ ^
où il êtoit tombé, VII.I.331.
METRODORE, Philofoph^ &
Peinnre, VI. I. 86.
Meftrtre d'Abel , VI. IL 406.
MEXICAISS. Le diable en a.
fait fon peuple élu, à Texenv-
pie des IfraëHtes, les dondui-
lanr des parties du Nort dans
celles qu on nomme à prefent
la Noic0e//e Efpagne, qu illeur
avoit profils comme un lieu
de délices, VII.,L288.
MEXICO, Ville & Province dé
la nouvelle Efpagne, LU. 162.
MICHEL'A'SGR, incomparable
dans toutes les trois parties
d'Archiccdure, Sculpture &
Peinture, VI. 1. 93'. U fuiv.
MICHEL de Paphlagonie, IL -
IL 412.
MICHONS des îndcs, de leur
reHlinblance avec nous, IIL
I. 173'
MIDDELBOURG, ville de Zc-
lande , I.^ IL 92.^ >
MIEL mis enne les Météores,
comment fe forme , IL L 76»
Miel compose par des honii»
mes, ib. 77.
Trois fortes de miel , ib, 78;>
Il eft fymbole de mort. II. IL
37^.
Celui de Trebifonde guertr
les fous. Se ôte U raifoii
Viiiî
t44
TABLÉ
f^
ft^*autrÀ en le mang;eam , 111.
Jl yen a de quatre fortes dans
^ risie de Saint Laurens, 111.
11.67.
H s*en trouve d*anier en Cor«
fe, U.Lig2.
J4ILAN ville & Duché, & fes
dépendances , 1. H. 64,
MUaiitamiy VII. II. 94,
JHHtficnnef t VU. 49.
mu ET vUle de Carie, l H,
117.
JiÛHnu. Il n'y en a point entre
la joie & la trillefle , entre le
plaiili: & la douleur, VI. 11. 1 1 g.
Du milieu du monde, 1,11,
iç. 16. ^
JWï//tfi', avcçlerqucU les Kpmains
çompcûient les didances des
lieux, ibid, 26.
Du ^iilie Qemunique, là
viSme!
mtON Crotonaites , . erand de
corps & d'efprit, lîl.l. 102,
WfN£K^'E fumomniée Apatu^
rie, pourquoi. Vil. I. 387»
Mm^ dVr & d'argent qui ont
fait fubfifter les plus grand?
pmpires , 1. 1. 3 30. ^ fiâv.
tçs MINES de PPTQSI font
les plus riches, 1. U. 168,
J»fiNGJR£ZJ£, 111.1.93. ^
iditiMtet Geogiraphi^es , nom«
mecs autrement icrupules, U
11.2a,
tiiraçiesy II n'y % rie|i dans la
Sceptique qui combatte les
fuiraclçs comme lui objcdent
les Dogmatiques, UJ. 1. 3Q8.
yfrivn
MIRAf4DE ou MirvHide. LU
65.
Mifanthrûpie^ V. IL 195.
. Mifire, Hien ne nous peut rr.
dremifen^es, fi- notre e^-
. n*y, «onfent, 111. L 369. Z
fuio.
Mtfiricordc, Divinité, L II. 2^
mSlTHEE, le plus Soçarr
homme .4e fon tems, l l
166.
Mifihgie, V. H. 192.
MITHRIDATES, VIL 57.
MITlJLE^flESS. V.n.93.
Mêdg^ & nouveauté Ôs hûâs;
il faut y donner quelipie ùo-
fe, U. Q. 104.
Vn chacun cft jaloux de h
mode de fon nais & rdcess
la meilleure & la pins be£e,
ib. 106. ^fmia.
MODENE, Ville, LCéf.
Mciftratim & tranquiiirécrdprir,
. opposée à la verçcance, 11.11,
44Î.
De la Modération â*e^VL
11.117. èry»».
ta Mçàfiftk honteuiê eft toù*
jours ^icn-feante à Fun & i
raucre fexe^ elle feriKonnoiî
principalement au pon & ali
Oémarchc, VI.I.48.
Mœwrs des honuncp* EUes ft^
fi dift'erentes ^ue ce qui cft t>
nu pour verBietw en un «•
droit, paflê pour viceaiUeurs
..'V.H. 143. t5'/«P.
MOCpL, & de fon Eimfflt, l
lA i%6. is6.es^/»i0.
Afdtf. Xa divifidn de Tannée en
douze mois doit plûtdtêcre
rapportée i l'inftimtion des
DESMATIERES.
345
hommes , qu'à la Nature , Vt.
11. 306.
Mois plus grands les uns qi)e
les autres ^armi divccfcs Na-
tions , là mfme f 307. '
Moîsphilofophiquey !a même,
Eftimce par quelques-uns le
mémç que liber, VIL 1. 30 1 . è^
fuio.
MOLDAVIE, \.rL 77. .
MOLUQUES,.Ulc5,ih. 14. 135.
MOLTi heHMmedecinale, 11. U.
207.
MOMOmE Province, 1. U. 46.
Monarchie, 1^,301.326.
L'Etat Monarchique reconnu
pour le plus ancien de tous»
ihid. 309.
De rexcellence de la Monar-
chie, là même, t
^ftoMftlttt Fran^oife , L 1. 64,
M01>fARQUE, Ce qui eft un
'^vice en un particulier paHTe
' pour une vertu en un Souve-
rain, VI. 1. 488.
De la bonté d'un Monarque,
1.11.339.
MONB^ZE roîaume, 1. U. 152.
jllOI>7D£ en général; Opinions
diflfercnteSj l'une poqr la plu-
ralité des Mondes, l'autre pour
Tunité de ce monde, V. 1. 280.
Ses parties nommées Orient»
Occident , Septennion, & Mi-
di, LU. 7-
Confiderces diverfcment à
droite & ft gaudie , ih. 7,
Diverfîté d'opinions parmi les
t anciens Philôlbphcs touchant
le monde ,11.1.30. 31.
, Une grande partie nous eft
inconnue, IL il. 80. i^y«ir>.
Monde intcUiçiblc, invente
par Platon, llT. L 124.
Dieu a crée le i)iond(î poiuria
gloire, VI. L 508.
Il c{( comme une Comédie,
VU. IL 41.
Nbus y fommcs comme dans
l'Arche de Noë, îà inâme,
iWONLl/C grand ^ généraux
guerrier ; Ta mortgloiicufc, L
1. 136.
Mcmune. Fauflc monnoye. Pu#
nition des faux Munnoieursy
V.L1S3.
Opinions différentes touchant
l'emploi de lafâuilèmonnoiei
VIL IL 34. •
MONOCEROS de l'Inde autre-
nient nommé Cartaaonon» U
eft perpétuellement en guerre
avec ceux de fon efpeçe, VU
U. 275.
i»fOKO.UOPOT^i4;Roiaume.
' fa f^tuation fon étendue, &fef
rivières, Kll. 149. ^fuiv,
Mwotmàe^ ibià, 225.
MO'SS capitale du Hainaut, i^.
92.
Manftres, & leurproduâion» HL
LqMOST APENhU}^^ 1.11,
63-
AfONT CASSm, VI. U, 355. '
Montais plus hautes que lâ
moîenne région de l'air, U. U
$»•
Montagne qu'il faut paflêr en
fautant & en danlant , au^fe*
ment on auroit la &e\Te, VU
U. 120.
'y V
^4«
TABLE
Les plu!^ hautes montt^es
autrefois couvertes de h mer,
ib, 359.
Le Mont ATLAV eft 'dcftiné à
la fepulture des. Princes des
Tartares, VI. 1. 216.
MOirrECUMA Roi de Mexico»
11. u. lo^
MOiTTGOMMERy noble fà-
niille d'Angleterre, ib, 64.
, iKONTWOHENCrConncwble,
fa fupercherie &. tromperie à
la capitulation de Metz, VIX. L
145-
MONTPELLIER , Vl U. 362.
Monts DAM4SIESS, 1. U. 129.
Monts de la L17N£, x*. 139.
idorale troiûénie & principale
• partie de la Philofophie, ap-
pelle Etique, V. L iio. &
Juio,
MORAVIE, 1.11.76.88-
La MORE*E veyn Peloponnefe.
MORISQUES, chafled^Efpagne,
MORPpEE ador€ par les Hu-
rons, 11.11.45.
U y a une mort violente qui
arrive en plufieurs façons &
une mort naturelle, IL 1. 180.
La mon eft un grand mal, U.
.U.3»3.
' Elle eft inexorable & 6pou-
ventable, ib, 320. d^/m'o.
Les Cimbtes & les Cclriberes
chantent en guerre fans crain-
dre la mort 6c appréhendent
de mourir dans leurs lies; les
Grecs aucontraIre« V. U. 147.
Il n'y a rien qui nous doive
conmfter en la mort, fi nous
Tenviâgeons du bon c^â
(Belles pensées à c* wû&;^
VLU. i6ç./i^. V
' Elle eft la plus terrible Cett^
tes les choies terrâtles, S. I
307.
^Mort volùKiatrr, Propofitîor; !5-
> orbicames fur. ce ^c, V .
«17.
MOSCHETTO oifcaa, U 1
MOSCA, un 6eiivc, L E n*
MOSCO , ville capitale de b
Mofcovie, Ut même. 53.
MOScàviE, IL IL 83.
Delcriprion de cet ^Oftt, l
U. 52.
Du grand Duc de Ho&ffr^
ik. 5a. s$.
MOSCOVITES, ÏL D. 107.
Us font Schiimadqoes Gncs
LIL54.
Us traitent mal leun Stsaci,
VL L 319.
Sont tous vêtus d'oK vxmt
façon, ib. 363.
Donnent tous après k àica,
iâmàae.
Les Motçotfites comptent Isoa
• lieues par PVerftf^ L Ù. 27.
MQfymée de Fez, VL L 470,
Mot, o<3hii*s Ditlbon-.
MOTEZUMA, Prince cnid.l
L44.
MOUCHB, Vl.lsiz.
MOVRGUES ou Monaco, Vc
le & Principauté , L IL 64. 6r
MoMvcmmt. Sa deftnirion, lll
a7-
Deux fonts de nooiTineK»
^, 29.
DES MATIERES.
347
iflè (xnir un
lonci VI. II.
Ce oui fe fait en un infhht MVSfnJE. H
n^eftV's un véritable mouve- poiSn dans
inenc, /im^W. 397-
Du mouvement de refprit de MUSES, Plufîeurs écrits hono^
rhomme, là même.
Du mouvement du Soleil con-
traii% à celui du premier Ciel»
VL L 2S8.
MOZAMBIQUE, Roiaume, L
11. 152.
Un Muet recouvre Fufage delà .
parole par un tranfport d'ap-
preheniion, 111. L 3a.
Afi;t£Arficnienne, ll.ll.297-
MnftitMde. Elle eft fgnprante,
indiicrete, injurieufe&incon-
(tante, \,lli^%.^riiw.
MUJ^ÏCH fejour des Ducs de
Bavière, LU. 90.
MmttiUe fameufe de fix cens
lieues Fran^oifes, ib. 29.
Les murailles d'Alexandrie
bâties avec de la farine aude-
fiut de chaux. M. 1.475-
Muraille qui fepare la Chine
de la Tartane, vn.ll. 129.
MURCIE, Roiaume & Capita-
le. LU. 58.
MUSA domteur de l'Efpagiîfe,
VU. 1.337-
MUSA, Rhéteur» qui avoitplus
d'efprir que de jugement, ib,
276.
MUSART, Vil u
.rés de ce nom de Mufes, ib,
3-4.
Leurêtymologie, ]V.L^63.
Mmpaue^ V.J. 133. C'eft une
dilcipline Roiale, L l.i 72. fequ,
La Mufique grandement cfli*
mée par les Ancien!^ parti^uP-
lierement des Grecs, V. U.
82. /r^.
MUSICIENS & joueurs dm-,
• ftrumens en fort mauvaife
cftime , & très peu confiderés,
comme perfonnes viles &-de
peu de confideration> ou m&
me vicieufes ôc diffamées, V.
n.99.
MUSULMANS, qui portent un
coupet de cheveux au haut d«
lateie, VILL 33c,
De ceux de Mofambique, tk
381.
MTCERJ^US, Roi dTEgypte,
U. 11. 306.
MySDIRIDES ou Sinyndirides
grand amateur du fonuneil.
ib. 55. - ' .
AfFS/E, LU.117.
MVSOhf un des fept Sages de
Grèce, ennemi de la conver-
fation, IL U. 218.
N
NAB ATHEE, LU. 122. commandée par les Loix de
VADlR.ib.iu Solon, LL232.
Vêitr, rindufttie de nager ré- H eft bon qi^un Souveraiii
34S
TABLE
' fji.che l'art de nager fuffifam-
iiient pour tîrer fa pçrfonne
d'un péril s'il fe prélentoit, !i
Viùne ^ fititf,
Prccauric/ns aiie doivent foî-
gncufement obfcrver ceux qui
auront Toeil fur (ts exorcices,,
ihid, 233.
Grande perte arrivée ^qtedé
favoir na^cr , /^. 2 3 1 . 2 32,
Tf AIRES, Genrftshoinincslapo-
. nois, 1111,403. '
J^AMUR ville & comté , -L 11.
92.
'i^ASCF ville capitale de la
Lorraine, i*, 93*
NyîNi2.6/N, ville, ibrjio,
^Ahf'fES çapitalç de UMoienr
ne Bi;ccagne, ib, 103,
J^APLES, ibid. 64.
Z^ARNV. Ingratitude de fqn
tciToir, Ull. 59.
^iirratm. Ce qujil faut obfcrver
poar s*en^ bien acquiter, 1, IL
197. W fitiV'
2<ARSES Eunuque s'offcnfe &
-Ce vang;e.ctranjçenicnt pour u-
ne fimple parole de mépris <jm
• Uii fut dite par rimperatnce
Sophie, 11.11.431.
K/m5WGr7£, LU. ! 33s
IJASTURTIUM, ou Greffon
• Alenois, pourquoi ainfi nom-
mé, & Gavdiimc . VL U, 397-
^ûtivitS, Opinion ridicule, que
ceux qui nailfent le jour du
Viîndredy iaint, pénètrent d«
leur vue jufqu'au dedans de
laiçrre, ik, 333-
T^ATOUE. S3 fitdation, fon ۥ
tendue, 1. U. 115. ,
KATUiLE, Ce mot fe prend
pour plufieurs chofes diSerok
tes, 11. L 3.
Adorée comme nn« Dr.âKc
parmi les Grecs, ti ariinr.
natMTata, ibid, 4,
La Nature ne peut être crv
traire à la puiilânce aLfaluê
de Dieu, ib. u.
Deiînitioii de la Nature, i^.i 1
Nature humaine confideiée de-
Suis la création du oiORde, &
insceen trois àats, V.L17.
"S AU PLIE y pUce d^talic ta-
jourd'i)ui nommée' Kipûr k
Remanie, VLlL^f^
NAUSIPHANES maltiakê par
Ëpicure fon difciple, V. L
f^eant mfs pour le pnodpe de
toutes chofes, V.n. 155.
NHCi4R fleuve , L D. «7.
Necejjité, U y en a de deux (br.
tes, Copfi^mentis W CêKJtiKK-
tia, VU. L So.
i^ectrj^ê oucontrainted*agir, &
fon pouvoir, VU. IL 67. d
fuiv.
SECROPOUS. viDe, Vl D.
'388-
KEGRES Ceux de la Guinét»-
bandonnent leurs makdes,MI.
L 303. •
U y en a en Gnenland conune
• en Guinée, j*. 269.
NEGRpPOTsrrE capitale dXu-
bée, LU. 12.
KEIGE & coinmeeUeicfbnne,
11. 1. 76.
DES MATIERES
349
Keîge rouge, tàtÊiêiUé
KEAfEST^, pourquoi reprcfcn*
tQ2 avec des ailes, V1. 11. 372.
hfEPTUNE pourquoi reprtfen-
té avec la chanié > VL 1. 459.
I4ERE!DES, m. h 17^
2VEK0N, des cinq premières
vinées de Ton gouvemeiuenc;
1. L $0.
BafTëfTe d'erprîc 4e vouloir
pailèr pour le meilleur Mufi*
den de fon tems, afin de
pourvoir à fa fiibnibuice par
ce moien-là, au cas qu'il fut
privée de TEmpire, à. 173.
' tt tue fon libertin pour ne lui
a\oir'pas fiut nûlbn en bû"
vanr, il. U. 464..
Paflion indKcrete pour les
clïcvaitx, VI. 1. 364. i9'yS»0.
hfESSVS fleuve de la Thracc;
1.11.73. ,
SESTORy gnnd beuveur, IL
U.4<5S.
NEFÏt/S, biftorien latin en
vers, IV. 11. 175»
NEGRES, il dcvenoicnt loups
tow les ans pendant quelques
jours, 1. 1. 360.
N£Z, V1.U. 394- É^/«w.
Le defài|t & la privation du
nez n'empêche pïs de flairer,
là même.
Le nez blanc êc lon^^ tfk efti-
oié des uns, le noir & le ca-
mus des autres, ib. 29$.
Le nez camus des Mores &
des fenmies de Tartane, lés
faiteftimer plusaiiuablçs, VU.
I369.
KICiK/fOe^Ln. I24«
KTCE'E, villa de Bidiymei tf;
NiC03«4iy/£, Peinffc, VLL
,95-
lilCOPOLIS ville de Bulgan^
LII.75.
KICOPOUTAI^S moquéspaï
Epidete, lU.l. 202.
>UCOSIE, viUe, 1. U. laç.
N7EP£iR,Jfôl. 53.83-
NIESTTER, fleuve, i*. 83.
NIGER fleuve, t». 139.
NTL fleuve, i>. 139.
WPHUS, ML h ^10.
'Noblegc, quedce.^ 11. IL 401.!^
'fidv.
La Noblcffc & ancienne naiir
fance eft grandement eftima*
ble, VU.U.58.<3'M».
NOE* Parallelle entre lui & Ap»
' dam, V1Ll.,ioo.
NOIR, IILL 114.
En beaucoup de lieux, ilpif^
(ê pour un mauvais augure,
ibiâ, iiç.
Ceft tout le contraire parmi
nous , & ailleurs , là memt.
La fainte Vierge rcprefcntée
de couleur noirt, ib, u^,
Ceft une couleur de réjouit-
fance panni les laponnois; le
blanc au contraire, VIL 1. «.
La noirceur dcsErhiopiennei^
a fês chanues aufli pniilâns^
que la blancheur parmi nous,
VU. 1. 269.
.IfOMADES, L U. iO9.s0i!]NSB
Tartane de(értc.
NOMBRE DE DiOf ville, 1. IL
350
TABLE
î9mt, 5i rhnporicîon des notm'
t*eft faite cameUement, ou a-
• vec difcours & connoiilànce
de/caufe, VLL 295. .
^ Si les noms flgnifien^ Ta ma- <
dere, la forme, ou lecompo-
dè. Uni. 396.
Ninwrvx, On leur fidt dire ftuflî
aisiment, qu'aux cloches, tout
ce que Tont veut» Vi. L 396.
Des nombres de Platon « ibiâi.
397.
Les nombres pris pour lacau-
ïe efHdcnte de toutb fortc^ de
bien par Platon ; & par faint
. Auguftin pour Ôieroglyphi-
ques de toute forte de mal, là
ftiênu ^ fiùv,
UOMSAUX & Terminiftcs.
VU. 11. 199.
NOJIAMND/E, Lllioo.
NOKFEGfe, îA.48.
VOSTRJU^AMUSlt jeune, LL
3x4-
Ktfftmr comnmnes, VI. 1. 262.
Contre les NOyATEURS, Vlh
U. 13*
KinKm'fttrf du corps, combien
- puiCTante Se conuiderablepour
l'efprit» ih. 46.
' LASOyE. Grande modération
à foulfrir les injures 6c Us of«
fendes, ib» 1^4.
NOKOGROD, ville, LIL54.
I^omveanti. CTeft une arTo;;a&ce
Se une témérité, de ccndes
ner tour ce qui nous pni2
nouveau, V. IL 141.
Elle a de merveilleux cfatrtMs
pour la rendre «grcibli^ VLi
aS8.
Elle fait honorer & re&eâer
les mvenreurs de ce qui c «>
voir point encore €té vu, àL
289. V/i»D.
NoMvellct de la Cour, \1.1L 14c.
^ fiûo,
NOrERSde Canada,lLL 104
^UIT, reprefentce comme k
mère nourrice du fommcH &
delà mort, th. 18a.
Les nuits font plus frotdes
fous TEquateur, 4^]epartoat
ailleurs. IL IL 82.
A Sparte il n*était pas pemus
de porter delalunueivlinuic
VU.L 155.
NUMAimhfS, IL1LP8.
Nt/MTDIENS, ils om coâtoM
de fe| couvrir Ib boui^ VU
U, 173.
NUREMBERG, vOIedanux
Palatinat, LIL90.
NyTâphes, de leur excroH&nce
aux fenunes, & dé leur te-
tranchement« VIL L 255.
Oh€jj[nnce, de ccUc que les OBr, fleuve, it.107.
fujets doivent â leur Prin-
ce , VI. L 49a. ' OBIDOVO, lac, #. 78.
OBDORA, Province, L n. 54. Oklâtiêns, celles qui & iwK <b
DES MATIERES.
S5I
^I, des concuOkms, 8c des
larcins, font defagréables à
Dieu, ni. 1.166.
Obligations contradées moode*
menCj ih. 46.
Obfaarité des Ecrivains en écrî«
vant leurs. ouvrées, IV. II.
GhsiSeme, H. I. 9«.
Occafion, VI. 1. 163. ^ ftiiiC
Il importe grandement de (é
bien fenrir de Toccafion en
tenu & lieu, là même ^fmv,^
OCEWK, L il. 29.
Océan Caledomen^ (^•44«
Ocklocratitt th. 301.
Oétonaire^ VL I. 996.
OD£R^ fleuve, I.II. ty.
OAenr , c'cft une qualité où do-
mine la fechereflé, non une
fubUancc^U.1. 145. v
Les odeurs uiauvaîlès font
mourir certains peuples, VI.
ï 43-
Les bonnes odeurs font eftî-
m^^des uns, & blâmées des
autres, VLH. 396.
De Todeur parmi les peuples
de la nouvelle Frapce,' Vil.
n. loi.
Voà»at, pourquoi placé au mi-
lieu des cinq fens , IL I. 141,
L*odeur eft fqn objet, Zàiu^Kf.
Du milieu qui fert de trajet,
& de véhicule â Todeivr, ibiéU
De tous les animaux Thomme
cil celui qui a le moins 'd*o«
dorât, VLIL 390. ^fuiv,
Vodont des laponois. fiût
prelque gén^ement tout ce
qui piaic au ni&tre, VIL L 8*
OecvifWKne, c'eft la féconde par-
tie de. la- Morale, LU. 387.
iy>urquoi ^e doit précéder*
la Politique > i^. 387- s88«
Qu?eft-ce, i*. 389- *
Ses parties principales, la mS
me i^fuiv.
Des loix (Economiques, en ce
qui touche principaictticné 1
1 acquifition , la coniervatiôn».
Se la dirpenfation des biens»
ib. 392.
Savoir bien re^çler fa maHoA,
eft une grande vertu, IL 11^
761.
Quelle eft la nijflfbn la mieux
accomplie , là même.
, L'abondance des valets eft plu9 <
^ préjudiciable , qu avantagcufc,
là même,
Ô£^L Ton excellence, VI. IL isj.
.ttfitiv. '
Sa fituation, ik 127.
Formé le dernier de tons le^
membres, rM. 134,
OE/N fleuve, LU. 87.
OETA montagne, ib, 71.
OEKF, celui de (èrpcnt donne
la faveur des Prmces, 1. L
36^
"OeuÊ excctlens fans fauce, âc
cuits fans feu, VI. II. 351.
L'œuf dont Leda étoit accou-
chée, religieufement gardé»
VIL L 292. ^
OffeAfe, 11 eft plus honorsble&
plus avanugeux de recevoir
des injures & des oftenlès,.
que de n'en point du tout rc • /
cevoir« IL U. 421,
35^
TABLE.
te nicpris de^ oflTenfw, cft
une chofe louable & gchercui
fe. Divers exemples, lâmemt
^ fidv.
pgkhrf. Le trop grand nombre
d'officiers de judicawrc eft ,
préjudiciable à un Etat, VU. I.
' 316.
0J£> elle eft feidt cmre tous.
les animaux, qui f« &itmou*
rir. V. I. lao.
OISEAUX. Leur induftric à&i-
rc teur nids, U. 1. 108.
tes phis petits font les plus ft-
conds & les plus éloqucns,
ttU 1. lo^
Le plus grand, St le plus pe- .
dt,VlJL 5".
leplus \itc, là même, i^ $13.^
Oifeau mouche^ tâmônf.
Les oifeaux n ont point de
dents „ excepté la Chauve-
. fouris, VU. 1. 564.
Oifioith Loi rijçoureufe obli-
gcanttout le monde de ren-
te compte de fon loifir , II. JL
n' n'y a rien de plus infâme
«lue roifivetC, ib. 170.
L'oifiveté punie panni les A-
theniens,yi. U. ioi.v^/«w.
Elle énerve l*efprit, i^. ago.
n faut 6vicer foigneufement
les thannes d'une vie oifive,
îWrf. 379.
Chacun dani f^ condition fe
peut lottablenient occuper. Il
titône.
Ceft la mère nourrice de tous.
les vices, H. 1. 3a7«
Elle paflbit chcs les Spartif
tes pour le plus beau métier
que |nii(ïênt «s«rcer desboa-
oies libres, ik. 397.
OIS^OSS, qui de5 Pai^>3S rcc
à Rome à pied, \1L L 32!
OUGARCMË, LU. 502.
QIiK/£R, IV.ILsig,
OUiUTS, ville, k IL ^
OLymPE montagne, ». 71*
OMBRIE, th. 66.
ONGLES des mains, V.lLigi
ONOCEPHALES, ÎSLl 177.
ONOGO/U5 foitercOê ik U
Colchide, ÎV. 11.167.
Qperàtfmr, elles monoent Js
^ «flènces, U. L Lsg.
Dieu 6^ la Ktiure opertaz
toujours par la voie k p&b
courre, V. II. 187.
epimok. Ccft unviceinipcmai
en cDrapaf;;nie,de x-otiknr ra&ù^*
tenir (on opinion ntc mjp
d*ob(HnatIon & ^aimoùac,
m. L 299. èr/i«r.
OPHIONEUS. qwWiveagle
de naiflàncc, ne hifibit pas de
Bridire les choies fixâtes, M
OPlSTODACnLES, ISL 1 17-.
OÏL Ou dedr, commun de taw
hommes de ponederce mctai!,
II.L93.
De Tarr dele multiplier eçR
Chytuie.
L'or le plus efHmc eft ceka
des rivières, n.L95.
le plus mol & tnaniable eft
• le pbis dHmê, U nême,^
De ror& de 1 argentJL ttVfÇ.
• nhifîons d'c^rtit & tvrravj.
]j[ances causées pjr la con^w-
dfie, & «nvk d avoir de 1^,
VIL L 327.
SuptffHnor^
DES MATIERES.
35J
Super(Hrî<5ns obrcrvées par les A-
mericains, &parIes£rpagnols
à leur imitation , là mema.
Remarque curieufe de TAu^
teur» & du MilordDigby,^^^
Oracles, foupçonnes d'impoftir
r^s par Ariftote & par beau«
coup d'autres, ii. 157.
Explication du motd* Orackft
lâmAne.
De leur commencement & an-
~ cienneté, ib, 159.
De ceux que la Pythie a'pro<
nonces, V9yitz Pythie»
Du tems & des caufes de leur
ceâàtion, ib. 164. tffitw»
Orai/ôitf funèbres. Les£fpagnoIs
n*en prononcent jamais en 'fa-
veur de perfonne. VU. 11. 113.
Oraifen, prife qu^quefbis pour
un des membres delà penode>
11.1. 195.
ORATEUR, ih. 261.
' Trdis perfèâions d'un Orçp
teur, Â. 229. Isfftàv, '
OKCiiDESIsles.Ml.4x.
Orire, IV. 1. 293.
Ordre hiflorique, IV. 1. 293*
OREB montagne, 1. Ih 132. '
OREILLE, elle eft le canal dt
roiiic , 11. L 1 38. tffiiiv. "
Oreilles - d*honime étrange*
tStnt grandes^ VI. L 30*
. Oreilles percées, marque de
fervitude , ib. 29.
Tout le monde ptefque g*eft
plù à y "porter des bagues
penduifs, & des anneaux de
prix, !à môHettfuiv»
' fRGlES, IV.lLiag.
TtimVlhFart.lL
ORLEAN capitale de TOrlea*
nois, LU. 103. '
ORLE/lNO/5, UnA. to^
Orr««7. C«ft le plus ancien, &
k plus abominable detousla$
vices, 11.11. 180.
Comparé au Crocodile» iHdé
181.
Orgueil des grands intoleta*
ble en compagnie, i^. 230. .
Origine, Elle eft égale enti'e Icf
hommes» 1^.413.
ORME, IV. 11. 31g.
ORMV^ Isle du Roiaume de
Petfc, LU. 12^.
leMaréchal d*0){Ni4N0 avoic
deux uretaires d\m côté» IV*
L160.
OK?H££, ILIJ.24N
Orthasraphe. Caflîodore en Ac
tm traité étant âgé de quatre
vints treize ans, VL 11. 3.
Os foflîles ou d*Elcphant», «U
Heu d'os de Géans , lU» , L
94-
OSCHOPHOniÈ fête célébrée
parmi les Athéniens, 1^.71.
ÙSSA montagne» L U. 71»
OSSAT Cardinal. La baiTellê dc
fa première condition ne l'u
pas rendu moins confidcrat*
ble, U. U.4I0*
OSnVS fut le premier qui eom>
mit le crime depanicidedone -
Rome, ULU. 204*
OSTRAaSME des Athénien^
LU. 318»
' ÔTAClUVi de pOrticlf efclavy
- parvint {}ar ton bel efprit à €•
tre précepteur de Pompée li
Qrwid, lV.Ls8^
Z ■
354
TABLE
n (bt fe premier des Libér-
ons, yu entreprit d*écrire
THiftoire panni les Romains,
là mémt.
OTTOCORA montagne, L IL
129.
OtéH ou oubliance. L'art d'ou-
, bliance en chofes fachcufes &
dcplaiiantes, feroir à préférer
A la mémoire , vtyoi Mémoi-
re. VI. L 417.
OnÉDO ville capitale desAftu-
ries, LU. 58. VI. 11. 377.
CKR5E. confleUfttion, LU. $.
ot/7?s;ln.Lio2.
OUrEcti\ le fens qoi fiûr Is
Sftvans, ILL 136.
L'oreille eft ndmmé Torgrt
8c te fens des Diicipfincs, V.
U. 125.
Belles remarquer i ht reocr*
niandation de Torae» ià m^
«le.
Plus fujctte è erre moçé
que la vus ,' U WÊêmt,
OXFOM),LlL44.
OZIAS Roi de lud* Ce ptefoè i
plaVitcr dies vignes. L L lis-
PADOUAN,in.66.
Pi4G t/RKPoiObns, VIL Lj.
PAIESS, Ceux qui ont bien vé-
cu moralement depuis la ve-
nue du MefTie , ont pu fe Tau-
ver aux endroits où la foi de
leHis-Chrift n'a jamais été pu-
bUée, V.L23.è'/wtt.
PAILLE. Brins de paille con-
vertis apparemment en iêrpens
fans magie, LL 363.
PAU^ peu eftimé des Tartares.
IL IL 474.
Corre«^on du proverbe qui
dit, que la repletion du pain
eft la pire de toutes, VLIL
aS5-
Du {Min (âléDu fans fel, i».
347-
Pdir & impair, VI. L 396.
Paix, une paix certaine eft en
beaucoup de façons préférable
à une vicbire douteufe, L L
14a
On n*entre en goene qoe
pour arriver à oœ bac»
paix , là même.
On peur faire la paix irec horv
neur, quoîqu*2pr)?«de5âiJcei
delkvantagcux, làmÙÊL
La paix combien i^iéabU, &
coaibien à fouhaiter, ià. 14s.
Ce qui doit «ppoenaMci «-
loigner un Pnnce viâoriea
de donnei- la paix à fb ii2^
*. 143.
Belles conltdemionsd*!» }£-
nilhe d*£car à ce propos, é.
«44- '
La grandeur d*un Etat, u%-
gueur & fût puif&nce, co5>
ftent principalement en la
johifiànce dune bonne pan.
làmênK.
II n* y a rien de phisiiitpiini*
me que de traiter de pm ûs
(on avantage, & de Tacconfer
à ceux qui la demflodatf , ê-^
X4S-
DES MATIERES.
355
Une paix certaine vaut beau-
coup mieux qu'une vi<i]toire eP
peroe» VU. U.8.9.
Sans la paix on ne (àuroit Ce
pïonietcre aucun folide con^
centément, ii. 9. 10. ^fiiiv.
Palais d'Agrani très fuperbe^ 1.
1. 20a.
Palais magnifique du Roi de
Golconda, où ce que nous
fâifons ici de fer, eft d'ormaf^,
fif, là même,
Palais dont h couverture eft
de pièces d*or en forme de tui-
les, là même»
PALAMEDES^Ht.
Grand ami des bonnes lettres,
& nous eft reprefêntérundes
infortunes Princes de la terre,
ih, 149-
Inventeur de tous les jeux, UL
11. 41.
PALOS promontoire, 1. U. 57.
PALATISAT, a. 90.
PALESTINE, ih. 119.
PALLADIUM d*Enée, IV. IL
148.
PALLAS. Pourquoi feule fans
mer^ entre toutes lesDéeifes,
VLL403. ^
Pourquoi reprefenté armée.
VU.La3r. '
Sortie du cerveau de lupiter,
ib. 105.
Pourquoi choifir roiivierpour
fon arbre, VU.U. 10.
Pallas^& Mercure dépeints en?
feublc par les Grecs, pour*
quoi, yll. 1.^76.
PALMIERS, IV. Il 318.
VALÀOEB, lll'io^
Ils ne fruâifient que par Tap*
proche du mâle & de la fe*
melle, Vi; 1. 456. '
Les poutres de Palmier excel-
lentes pour les bâdmens, iUd,
475.
PALUS ou Marais Meodde, I.
IL 3^0. 54.
PAMBECUS, Aftrologue profti-
rue fa flemme à un certain Sa*
fânus, VU. L 400.
PAMPELUl^E, viUe Capitale
de la Navarce , 1. IL 5 g.
PAMPHAGES, peuple d'Ediio- '
pie, U.U.455.
. PilN Dieu de la Nature, U. Li.
De Pan faulfe Divinité, VU. h
305-
PANATHENÀIS, fille dû So- ,
phifte Herode, VI. U. 204.
305.
Pi4NN0NÏE wywHonjrie.
* PAVOPA^UM, ville de laPho-
cide, VI. IL 388. '
PAHTARBE, pierre, U.L92.
PANTHERE, EUe attire par
fesTagiréables exhalaifons tous
les animaux, excepté rhoin-.
me, VI. IL 39^- ^
PANTOMIMES, L U.n8.
PAOLO EKiZZO, fcié par le
milieu du corps par le moién
d'une équivoque, IIL L 142.
Pi40N, U.L 114-
PAPES, Us ont toujours été
bien traités ipar les François»
lV.n.390.^/ww.
En leurs plus grandes affli* «
^ons, ils nont point cher-
ché, ni trouvé de proteâton
plus prefence ni plus utîl:^
2 ii
.J$6
TABLÉ
tjue celle des Rois de Prânce,
«'■393. L '
lapes empoifonnfS) VI. 1. 48 1 .
Depuis quel teuis nos Ss. Pè-
res ont pris de nouveaux
noms, I*. 299. »^
Du, Pape Marcel & de la pré-"
didion deGauric, faite avant
fon Pontificat , L 1. 270.
Parabolani, VU. 1. 94.
Paradoxe, il n'a rien en (bi de
aiauvais pourvu qu*il ne (bit
point paraloguc, V. IL 203.
Opinions psradoxiques utiles
aux Sc^tiqu^s, là métife.
IFahtttUs, 1.11.21.
Parallèles entre quelques t-
âions des anciens Patriarches
. & celles des Heros.^VLU.
398' ^J*io*
PARALLELES géographiques»
t II. 21.
F^ralytiaue guéri par un întiC-
I>ort de peur, & d apprehen*
iion, Ul. 1. 32k
Paraigfmphe toutes les doticeurs
n*en font pas agréables, iMd»
283.
^arê fanges^ avec lefquels les
* Perfes inefurent la dillanct
des lieux, 1. 11. 27.
Pêrajèiinet, U. L 78.
PARASITES, autrefois en gran«
de coniideracion , VL I. 15'7.
D*un Paràfite fameux de ce
teuis U, 14 f»^^ ^fiiw.
Pariçn, U n*y a rien de plus
glorieux que de pardonner ge-
hereufement k nos ennemis^
VI. U. 317.
l»drr/iV/, ILI. 78.
Parew. Ceux qui (ont rcveches
avec leurs propres parens, su
^ peu fociaUcs énvei^ ctS, !cr
iemblablcs «u Monocere» ^
l'Inde, VI. IL 375-
De robliqiarîoa cTiffiftET t •
parens, VILL 349.
Un parent ne lèrr de ries f-
n clt ami « i*. 348.
PARESSE anintal, VL L ^14.
PARESSEUX, snimal. mt-
Unau.
Parf/OH, Un jeune hoame pr:«:
d'une préfechnc yu \é^
ficn^ -parce qu'il ccoû Cwf
parfiimé, ik. 43.
Un Proicric decoaren \ Tt>
deur des parfums qui k a-
hirent» /J même.
Les bonnes odeurs &pirfLL«
ne doivent pas être aboi-
mentcondanncs, 1^.44
Ceux qui ne les peuven£iâJ^>
frir font fên^labies aax \ .l.^
tours & aux E&srbcxs, 1^45.
La puanteur, poniôan ditinc;
Umçme^
Les parfums font eitfa^ct le»
chars, Vî. U. 396.
Pflr'fHre» Punidemon^lILLi::.
Le parjure ou ùbSk lennem é.
pire que TAdieilIne^ \1l 1
27. 28»
Oblèr\*arion remarqiuil^ ds
Païens, quand les ieanes^
vouloient jurer pÂr le gnai
Hercule, t^. 38.
PARIS, Ville capitdeduXwrj-
me de France, de fen nc*a»
de (â grandeur , de & beazzé
& de fon iêjour, VLlLiàs-
PARME, Ville & IXichl, L H
65..
DES MATIERES.
357
ye la Pëfft & du trop parler»
VTl. 1. 93.
Oetnîeres ^paroles d*un an\i
fiiouram , ib. 206. ^ fuivant,
Voyez Diction.
Des trojf PARQUES, & de la
connoiflànce des reins qui leur.
cil attribuée, VI. 1. 444.
PAliRHASIUS^Q^ le -premier
ciui a enrichi la peinture de la
,Syniûietric, ou proportion
que doivent avoir les parties
entre elles, ih. 93. 94*
PARRICIDES, Ul U. 204.
^olon ni Romulas n'établirent
aucune peine contre les Parri-
cides, & pourquoi, ia même,
PARTISANS, du mal qui peut
venir de leur part. Appelles
ordinaipement lesPangluesdu
peuple, & les Harpies des
Rois, 11. 77,*
Il y a des tcius où Ton ne fe
peur paflèr d'eux , là m(me.
PAS de Calais , l U. 30. 44;
PASCHAL //. du nom Pape, ho-
noré & favorise par les Fran-
i^ois.lV.ll. 39^. .
PASSAOE hardi de Cefar, l IL
PASSAV, ville »L IL 93,
Pêffiow en gênerai , LU. 244. ^
Juiv.
Il n'y a point d'ame fi pure ni
A pnvilegiéc, qui ne relfcnte
le mouvament des pallions,
th. 046.
Partions primitives & gênera-
lej», iâméme.
Paffions mixtes, ib. 247.362.
PATAGONS, GéiT\s tn TAme-
vique Mfrriâi .vitale « L IL i$y.
PATHMOS, lie, ib. 194*
Patience, M. IL 205.
Xa principale doctrine „&\t
plus grande gloire de IHiom-
- me en procèdent, ià màne.
Patrie, La paflion pour fa patrie
& pour ceux de fa nation, IL
U, 350.^ VI. IL 231.
Patrie d'elcOion tulfi bien qutt
de naiflànce, 11.11. 60. Wfniv.
De lamour mie nous devons
avoir pour notre patrie, V.U.
161.
Exemples de plufieurs perfon-
nes qui ont préféré raniour
& ratfeâion de leur patrie , >
celle même de leurs enfân5,&
de leurs amis, là mime.
Traîtres à leur patrie, punis
de mortt i^. 162.
PATRIMOINE de S. Pierre, L
IL 66.
PAU ou Po, fleuve, ib, 63.
PAUL grand Théologien d'^t
des Vénitiens, U. 1. 22c.
PAUL IL du nom Pape, fefar*
doit le vifage, IIL L 121.
Sa mort attribuée à des pierretf
precieufes quSI po^it , VI, L
28.
11 avoit une forte haine conn-e
les hommes Ihidicux, VIL L
iço.
Patime, Tou, LL233,
PAyOASAN \iUc, 1. 11. 155,
PAUSIAS, Peintre, VI. L 9^
PAUSILIBPE montagne, L L
357- •
Pauvreté. Ella e(l négligée St
méprifée par tout, IL IL 1 59*
Vfniv.
Ziii
35S
TABLE.
La pauvreté eft le fondement
de l*Empire Romain, VI. L
179-
Autel dcdié ft la pauvreté,
V. 11. 511.
Pm». L'homme eft celui des a-
nimaux rfai a la peau la plus
douce, 11. 1. Î52I
fVcc/ifjnn & Ton ctimologie,il.ll.
Du péché & de fes diftinâiçns
& divilions difteren^cs, ib,
a83.
3PECQUIC>jy & Pccqueny; VL
1.3x0.
Ftdânt. De cehii qui nierite le
nom de Pédant , Vil. 1. 5 ï .
PEGASE cheval célèbre & re-
nommé. Beile niytholoffie,Vl.
1.367.
FEGU, Roiaume. Ses habicans
trafiquent fans parler, lU. 1.
«S.
PECriN, vUlc adiuirablcpour
fa grandeur, VI. U. 379.
IPECUmS, leur origine, 111. L
170.
Tnnturi , 11. 1 . 266. L 1. 2 1 9.
^ Maltraitée .par Seneque, VL
1.84-
Conûderable pour fon anti-
quité & p6ur fon utilité, là
mêtnit ^ fiiiv.
Eftimée Se cultivée de plu-
fleurs grands Princes, des Phi-
lofophes &*des plus beaux eir
prits, «à. 85.ëJ'/itt>,
Temtffs^ 11.11.498.
i'ELASGIBNS; nom des an-
ciens Grecs , au lieu' de celui
de Pelargiens; VI. U49.
TtkHnaga. Les vœux ou pre-
fens-^ s'y font, en lâst
dans 1 une & dans Faocre I&k
& paiTiii les anciens Cies.
vn. 1.289.
PELiON montagne, LILri
PELOPOHESE liHnn^ et
aujourdliui la Morée, mi
26. 70.
PELORE» cap ou promonas!?
de Sicile, IV. IL 45-
Pendant d'oreilles ponés par i>
• ne Lamproie, & par des Ae^
guillcs, VI. L 91.
De tout tenis^ entouslîezrs.
les femmes en ont fak une de
leurs p] us grandes vaniré:» , ik-
30. ^fitiv.
Reproche & plainte de Sene-
que, ^u^elks poiToient deux
ou trois patrimoines au btfiir
de chaque oreille, x^.31.
£n ufage prefque par roue te
monde, ih, ^iMjaic,
PENELOPE. Laii)dSedefaa
mari Tc^ligea de le quitter, &
à s*éloigner de û compagnie,
VL 11.318-
PENfl75, Heuvc, LIL71.
PJEN/EDceflTe de rAndqi2Hé,lt
ll.as3. .
PemnfHle. LU. 28.
Pttmaches prohS)és dans Veiûiè,
U.ll.xoa.
Pemugone, VL L 396.
PEOl^lESS^ ils jettent kars
morts dans les cxanges, ésL
ao7.
PJSP/N donne l'Exardiit tu S.
Siège après en avoir cbaisél^»
Lombards, IV. IL 391.
PEQUn^ capitale de la Qûnfr
LU. 130. VLIL379.
DES MATIERES.
35>
PEBDRIX , {on vol donne de
répou/mte , Ilî. L 25.
Celles de Paphiagonîe ont
deux cœurs , IV. I. i6o.-
Père, Un père époufèfcs propres
filles» 1.1.60.
Pouvoir du perc fur fcs en-
fàns ,^ I. IL 390.
Pare ât nten'. Du rcfpeftçjuileur
eft dû par leurs enfans, V. IL
156. ^
Deux filles qui ont nourri de
leurs mammellcs dans la pri-
Ibn, Tune fon père, l'autre
fa mère, ib. 157. i& fuiv.
Pères étant vieux font man-
gés par divers Nations, V11.L
•12.
Pirf'Siton,U plus raffinéea tou-
jours quelque trait d'imperfe-
aiin, V.L loç'.
PERGAME ville de la grande
Myfie, LIL 117. •
PERÏAhIDRE, un des fept fa-
ges de la Grèce , VI. L 2 1 S^
PERICtES, LLifiç.
Modération admirable â fouf
frir îe mépris & les injures»
VML153.
PEiî/0£C/,rerviteurs quilabou-
roient la terre , U, 1. i:>i.
Pcriùdet. De la peine exccflivc
que fe donnent certaines per-
fonnes en la compofition d*u-
* ne période , 11. !. 22 1 ./r*/*.
PEHlPATETIUEhfS & leurs
erreurs contre la foi & la relip
gion ; 1)1. 1. 306. '
Pcripateticiens , ou Se<ae pe-
ripacctique , vcyez Ariftote.
P«îrij?/irfl/tf, LII.211.
FERIES & leur produaion» IL
1-89'
Belle remarque des moindrt»
Dames Romaines qui en vou-
loient portei;, U. 1. 89.
Perles groflès comme Tœuf
d'une poule, ou d'une oye»
& adnurablement rondes, VI.
« L 39.
Peroraifiit^ à quoi elle s'emploie,
LIL 203.
Préceptes de grande impor-
tance pour la Peroraifon, ik,
ao6.
PEROU, th. i^g.Delaconouete
f>aÏ5 par les Efpagnols j a: de
a jultiiication ridiciilc du
droit des mêmes Efpagnols Cva
ce même pais par SandoUal
IV. IL 324. èr/Kio.
PERUSIhf, L U. 66.
PEROPTENS. ^s^le mangent
jamais de viand6,pom*le moins
en une contrée « U. U. 474.
PERROQUETS. U femelle
honore fon mâle, IIL L 325.
PERSE. Sa fuuation&fadcfcri-
prion , fes principales Provin-
ces, LU. 125. iffjuio.
PERSES. Ils fe fîoient grande-
ment aux prédictions dds Ma-
ges qui étoient leuis Altrono- '
mes, LL 26$.
De leurs fefHnSy^ voyt% Fe-
.ftins.
De la fepulture de leurs mort^
VI. L 209.
Us fe plaifent ^ avoir les on*
gles jaunes , VI. U. 3<S2.
Les femmes y font fon belles
VU. L 2^7^
PERSE'E tué en dormant» UL
L 141.
PEKT/NilX Empereur. IL B'
sfo
TABLE
nSCHER, confacté «u Dieu
Harpocrate par les Egyptiens,
poiux]uoi , VU. 1. 276. ikyj. .
Pes PESCHES en Perfc , VU. L
116.
Tefte. ta pcflc a fait ceflèr les
Otaclcs, »*, 166.
Le? peftiferés ne font point
/ abandonnes en Egypte comme
ils le font aiUeurs , - ib. 203 .
tu pefte y commence pfefque
toujours au mois de Mais , ^
n'y dure ouc trais ou quatre
mois juft]u.ui2f grandes cha-
leurs , ib. 204. ,
rETAUSm des Syracufms, I.
U. 3x8. ,
te Père PETAU trop rigou-
reux ccnfeur des œuvTcs de
lofeph Scalijçcr. Vil. 1. 2^6.
^effr oi\ lachor vent en' compa-
gnie, eft une vi!?ine a^ion,
& une liberté fcandaleufc. Re-
, marques curtcufcs, VU. 4. 3 3 1,
TETERSBOURG, LU. 54.
i^etitcfei Elle cft* fouvcnt le
fymbole des çîiofçs precieufes,
111.1.103,
FETRA ViUe capitale de TAra*
biePttrcc, 1.J1. 122,
r£T/li4R(^r/£.Songrandfavoir
' le rendit fufpect de magie,
V. 11.37s.
ffuple fort chanjçeant de conftant
de fa nature, VU. 11. 152.
Comparé au PeupUer, & aux
€pis qe blé. là môru. ^
fEVRLlER, arbre changeanti
* là mSmê^
f «fr, 1, U. 2^7; tr«yn Crainte,
JPH^Z^Np/^ trompi v^lt
moien d^iine ëquî%oque^ tl'
139.
PAiir^, d'Egypte , VLS.55Î
PHARISIET^S. Xh&Arr
(êuls profenîon de k Fd'-^
que , & avoient part au ^.•
vememnnt de \ £tat, V. 1
PHASIS fleuve, 1. a. 120.
PHEAUESS, pei^le, C t
PHEMONOE, «yttPyihit
f HÈNGJTE5, picrr» de ïtj-
brc. VI. 1.476.
PHENICIENS, tL 271.
Phtnommes , U. 1. 7^.
PHERECÏDES Piccepcecr rî?
Py thaeore , n*étok pas Afif
rien, L 1. j66.
Avoit Todortc très ftW, U
1.40.
H prédit un treubleoient de
terre, VI. 11. 213.
PHJLAGER^ Sophite, enneniî
de la convëHktion, & hvpo-
condriaqufe, li^lLilS.
PHfLENES, deux fitres qcs
l'amour de la patrie fit Œ-^q-
rir gloricufcHicnt, IV. U. lU-
PHILETAS, Poète, avoit le
Corps étrangement petit À Ir
ger, m. 1.9g.
PHILIPPE deMacedoine.M«îe.
ration admirible^ fouifrir lu
offènfcs, U. 11.427.
PHIUPPE n. Roi d'Kfptyx.
peu refoeihieux envers k Pi-
pe & té S. Siège, IV. IL 3»-
Il a voulu confondre parfois.
la cruauté avec h juAicCr ^^
DESMATIÈHES.
36X
A£le d'une gnmdc clémence,
»*. 54- 55- ^ ^
Il dcpenûi de grandes femmes
d'argent à la CAymie , ib. 328.
£nnemi de la Magie, tK575«
Il n'avoir point du tout d'odo-
rat, VI. 1. 39.
PHJLlPPmESy îles, 1.11. 135'
FHILOCTETE, U. U. sar.
FHILOLAVS le Corinthien, i*.
6ç.
PHILONtDE mj\û 8ç diligent
Plcron, Vl.L25f.
Pfdlafophic & Philofophe, origi-
ne de ces nôms^V. I« 23s.^/irio.
Phihfipitte, U. U. 489.
Qu'cft-ce? Ceft une cliofe
plutôt il fouhaîtei; qu'à efpc-
rcr, de lui voir porter le Dia-
dème, 1.1. I59>
De la Philofophiç morale en
général, LU. 239.
Trois iàçons de Philofopher,
V. 1. 292.
De la Philefophie de Platon ,
U- U. ta. .
PHEBUS, fiimomnil A»J««*,
vn.i. 174.
THOÉSlCIEy 1.11. 118.
PHOQUES Marins, leur fa mi-
liere tonverfation avec les E-
thiopiens Idhiophage^, 111. L
Î74-
PHOSPHORE, ou Lucifer, V,
L25Ç.
PHRrCIE la petite , 1. U. 117-
PHKrGi£N5, V. 11. 135.
Phyfimmie, L 1. 367.
La plupart de fcs jugemcns
{ont fondées furlarcffeinbhn-
ce des hommes avec les ani-
maux, M wiôw.
Les plus fortes inclinations fe
prennent du vi£ige , les moin^
dres du ventre , '& les moiep-
nes de rèilomau, des ^eds
& des mains, ib. 36S.
Phyfiqne. 11 n'eft pas mal \ pro-
pos qu'un Monarque en ait \\
connoiflàncc, 1. 1. 183. U. 1. i.
^fuiu.
Ccft la fcience des chofes na-
turelles , ou de tout ce qui fe
' parte dans la Nature, 11. l. j.
PJC de la Mirande , ^ la prôîi*
dion oui lui fiff faite de fa
mort, LU 271,
PICARDIE, m. iQO.
PICARRE, rithe Marchand, !1L
L 92.
PICOS flMGOS05montagncs,
LH.139.'
pWMOvr, ib. 64,
PIERRES. Elles font mixtes par»
faits, U. L 91.
Sont des corps fofïïles ou tirés
de la terre , là même.
Edimcties os de )a terre. M
mcmt.
Il n y en a pas par tout» là
wfnu.
Il femble qu!cllcs végètent ou
croiffent dans la terre , là mane.
Il s'en engendre dans les corps
' des animaux , là même.
D'autres pierres confiderablw
par quelques vertus & quali-
tés particulières, ib. 92.
PIERRE Philofophale, 1. L 3;i«-
Le defir de polfeder cette pC-
erre iinaeinaire s'eit emparé
de l'efpnt même des plus
grands Monarques, Und/^iZ*
329.
Zv
1 -
36a
TABLE.
Figure des cbercheurs de cet-
te pieire fàncoftique, ib, 94.3.^
Le témoignftjçe de ceux qu'on
veut mû aient ponèdé cet in-
cftimable trefor, & qui en aient
cbnnédes preuves par de véri-
tables projeâions n^efl ^ondc
Sue fur des narrations fàbuleu-
Des raiCbns que Ton aU^e
en (A faveur, th. 347. ^ fiw.
doit être i
formé, lii
Armées navales drefllKSfnft
{ytenient, ik, 209.
Une galère «flèmblée et éi
fée en deux hemes deicB.
•fKi. 211.
Plhr, IIA IC4-
F/NDC montasne, Ln.7i-
PISANDRE «voit peur de n»
contrer (bn ame , VELtzé.
Il ny a point de raifons phy- ^,^^ .„ «^ « it- t «
fiquw qm montrent evidem- «^^ vdle & République, L 1
ijicnt riinpoffibiiiré ,de faire ar- ^^- .
tiliciellenient de l or, iâmémi, PISISTRATIDES , WLL 17^.
' Saint Thomas n'en a Inmais PlSTACHiERS^ ik\ «se.
parlé ^nuativuiient, coni- pjrrACHUS, iindesièptÊs«5
me onie veut ablolumcnt, & ^^ Grèce L L 2^7
on lui attribue fàuflcment des ' *^*
Traités entiers de la Chimie PIVRY ^ Ville des Gnfixiseacx*
aufli bien qu à fon prccq>teur rement ruinée pir un ntaàie-
Albert le Grand, Ut. 547. 348. oient de terre , \T IL 21 1.
Moralement parlant, la pierre ^^i^* ^ "' ^o-
' philolbphale ne peut pas être Plagâirty crime infinie dt cer
trouvée, Uf. 348. 349- ««ns Ecrivains, qui s'«n-
« • ^» ^ - . buënt des nrauvaux dTaimu
Beau trait d un Chiaoux du ^^5 jeur en faire aucune te-
Grand Scigncu>, ib. sso- connoilTancc, I\MLi6i.
Vnjifcmblabement la pieire p/^;^, contre certaines perfcfr
philofophale na jamais été, „^^ ^ ^ s'emmi^-em
trouvée, «fc.3$2. -^^^^^^ ^„ compagnie que te
j>i£KK£lecruel,Ro;de Caftille, malheurs du aéras, ILU.:;;.
V- ^' »^Q- PLAISANCE, viBe, L IL 65.
Saint PJERKE de Rome eft la jy^ pj^-j^ ^'une ioûiflànce v^
plus fpaaeuiê Eglife duChn- fly^ . & desdigacesdu o»-
Ihanifme, VL L 471- traire , VI U. 365.
m IV Pape maliraité par pla^tES, LL294-
les Efpagnols, IV. L 358. ' '^
^ , , Plaine» Chaque plante a oori-
tWBter . L L 207. que chofe de fingulier. \ l
H y a beaucoup de chofes dani ' ^^ * i
cet An, dont un Roi de Plante fenfitive ou beiie feaft-
France enoe tout les autres» éwt^ appcflct ancw» d» 4h
DES MATIERES.
36}
v€rs autres noms par les Mo-
dcines, 11.1. 97.
Plante dont les fleurs 'clian*
gent de couleur trois fois le
jouç. Vil. n. 175.
PLAhlTErACNEAUyh 1. 455-
PZ.i4Ti>œ» blâme pourfcsinye-
^\ives contre les ^pes^ VU. 1.
1 50.
PLATON, Sa doarine elKmée
moins pré^diciable i la Reli-
gîônque laPeripatetique» 111.
1.409.
En très grande eftimeA répu-
tation, fornommé le Divin,
11.11.9.
De fa naiflànce que Ton a fait
nûraculcufe, V. 1. 132.
Particularités condderabtes
touchant fa mort, ibid. 133.
PLATONICtENS, ils avoient
de Taverfion pour leurs pères
& mères, V. il. 160.
FLATTA rivière, dite autre-
ment, la Rivière d'argent,
h 11. 166.
Pleonafme,ib. 21%.
PLESCOV, ville,!*. 54.
Pieurs^ Elles adoucifTent nos af-
flictions, 111.1.390.
11 peut y avoir de Texcés, ih.
391.
PLINE le jeune, Vl.ll. as^-
De ùi modération , U. 11. 271.
TLUIE, ce que.c'eft, 11.1. 74.
Pluies extraordinaires & pro-
digieufes, là mime.
De la pbiïe de fang, ib. 7$.
Superftidon des Anciens pour
faire pleuvoir, la menu.
De liplus gcande pluïe, ib. 76.
Les Turcs prcmicnt à boa au-
gure, fi la phxie les (ùrprend
enfortant, & cheminent ^or»
plus volontiers. Vil. 1. 155.
PLUTONAvoit une concubine
outre Proferpine fa feuuue»
VIU.393.^
PLUTUS eftîmé le plus beau
& le plus defirable des Dieux»
II. y. 244.
PODELASSIE, province, LIL
PODOLIE, pEôvince, lâmfme.
Pcëfie, I.I.3i3.èr/m. '
Ce neft point une occuoation
abfolument indigne de 1 efprit
d*un Souverain, là moue.
Princes fans nombre dediver-
fes Nations oui s*v fpnt adon*
nés, là m6me<^ Juio.
Infiance contre Thoimeur dt -
laPoèfie, iby2i6.
Les Poètes enmauvaifeefHme
. parmi l^s Romains, li mêm^
Poète flateur maltraite par Attîli^
m. 1.237.
Des Poètes, a9yi% Poëfie.
PùiL Nôtre corps devient droit
velu comme celui 'de la plû-
Kit des animaux, fi ce n*etoit •
ttouchement de nos habits
qui Tempéche par une conti-
nuelle attritioa, m. 1. 175 .
Hommes aux Indes garnis de
poil & de plumes pielque conw
me les oiieaux, Û mevie^
Pof/i», V. 1. a 19' & VI. L 479.
Ce que la rétinor^ a de plut
faint emploie a divers poiionsr
ib. 480.
En combien de façons on «
S<4
TABLE
voulu jmttîqucr le poifoh , î6.
rmffint. Combien il y en t d'ef
peces, 11.1. 114.
Pluie dî poiflbn, là même.
Poiflonsterreftres, autrement
fofTites dans la tenre, iàintmc*
^ fuw.
Le poiflbn eft plus délicieux
que la viande, VI. 11. 347*
-Poiflbn qui croît à vù€ d'œil,
êc dont raujçmentatiori fe re-
marque de jour en jour, VU.
• U. 52.
Poiflbns volan»» II. 1. 98-
Poiflbns teirefltres , ib. 98*
Le poiflTon facré, i4> 1 18.
Poiflbns fans nageoires, I. U.
PQLEMON Sophiflc gmndpar-
leur, fe fait enterrera la hâte
tout en vie , II. II. 200.
Fohs Arâique & Antarélique,
1.11.5.
ta terre efl habitable fous les
Pôles, U.II.81.
P0L£5/N£, I. Il 66.
Police, Elle ne peutfubfifterfims
la Morale, V. 1.297.
POUSTRATE & HypocUdcs
grands amis; U. 11. 142.
Po/itiVyiKf en gênerai. Cette fcicn-
ce efl naturelle à l'homme, 1.
■ IL 299.
Du prix & de la dignité delà
Politique, ibiâ, 300. * -
Avantage qu'elle a fur routes
les autres profeflions, làmf-
les Souverains font plus obli-
gés que pcrfonne d'en faire
cas, & de ta eukiver fcnge»-
fement, ÎK301.
POLOGNE; fadefcnptkifi.^'se
ainfi nommée, 1. U. to.
Divisée en grande ^ijuî «5-
baflè Pologne,' & en pext
qui eft la haute Pologne , â
81.
POLKBE, excellent Ffifioner,
IV. 11. 51.
Snn hiftoîre cft iiiui?erfele,
POMMES que Ton dit avoir h
dedans plein de cendres, \l
11.331.
PÙMOUA , vtye% MahUnl
POMPEE, Son impieté. IV. l
183* 184-
POMPEIA femme de Ccfir, n'
U. 102.
Pwnpes fùn^nres, elles conten-
tent pour le moins lestivan>.
fi elles ne (êrvent wn de-
fîmes, VL 1.304.
Différentes façons de rendre
les derniers dev<»tsiuxB»m,
ib. 20$. & fuitf,
Diverfes cérémonies obfemcs
au vpompes funèbres, i*.2ii.
WfHiO,
POMPONACE , ÎIL L 410.
Af. POMPO>nUS MarccDusci
çellcnt Grammainef^ U.L soo.
PONTfUXlN.LlLrj.
PORCFJ^NE, VI. IL 104.
Fort plein de poiflbns apprivoi-
ses pour le divertiâancnidcs
' vieilles gens , 11. 11^ 294.
PORTO BELLO ville, L II.16;.
PORTUGAL, Couronne &Î0.
1 aunie , & de Tes dépendances*
LU. 61.
DES MATIERES.
i6f
tfn Portugais Infolent 8t ini-^
pie , in. 1. 207^
^OSNANfE, ville, LIL 81.
PcfTedês, VI. L 89
pàssiDONius, 1.1.160.
Foftes, & de leur ctdbliffement, '
vi. 1. 356. ^fiiiv, :
POSTHUmUS Albinus, IV.
U. 175.
POTAMON d'Alexandrie, Chef
d*unc fede de Phitbfophes
nommés £c]eâi&> ouEleoifs»
V. 1.327.
Poudre de proje£Hon, 1. 1. 33).
POULE f Remarques panicv-
lieres. II. 1. xii.
Po^s des malades, Vll.l. $7.
Pratiques des Chinois , & de
ceux du Pérou , pour lobfer-
vation du pous, là même.
I.e POURCEAU ordinaire ne
peut s*élevcr en Arabie , It 1.
120.
Pourceaux engraiflcs de can-
nes de ûicre. Leur chair e(t
ellitnce la plus délicate» II. U.
47Î-
POURPRE, couleur. Elle a roû.
]puTS été une marque de fou*
verainecé, 111. 1. lao.
C*eft le fynibole çle la gran-
deur, IV. 1. 243.
PRAGUE, Ville capitale de Bo-
heifte, LU. 90.
PRAXITELE Pcîriire, VI, 1. 98.
PREADAMITES, VXn.3î7.'
Pricepteurt, Ceux des Rois font
des nourriciers fpirituek qui
doivent imiter laNaturc,U . 46.
PrideflinûiiOH, VLL447.
PrédÛHon, Cétoit un art de
dbarlatanerie parmi les Païens,
cotuuc tho, tdk ancore dans
./
toutes les provinces de TAïut-
rique, VIM. 195-
PRESBOURG ville pnncipal«
de la Hongrie du côté du
Nord, LU. 76.
Préséance. Celle des Rois de Fran-
ce fur les€fpagnoIs comme fîb
aimés de rcglife, IV. IL 36«^
Préfinainn. En matière de crime»^
la prefonubn va contre ceux
qui en proment, IV. 1. 349.
Prêtre-itan, L U. 143. ^/«iff.
^ Prétre^Uén, en ATie.iJ'. lis.
' Prêtres. Ceux de Meiii^e (à
vuntoient de ' conferèl: avec '
leurs Dieux, après s"être frot-
tés d un certain onguent abo«
minable, LL359.
Pretèndientes i Efpagnols, VU, L|.
Préventions. Elles font puiflâ»-*
tes fur les efpritsy même les
plus" éclaires, VIL 1.6.
PrfwotViwce 'de là mort, VL II.
162. \^ fuiv.
Princes de Monarques. Ils font la
forme de la plupart des a«
<;>ions de leurs peuples» L
^'^ \ .
Redevables i Dieu plus que
perfonne,i^..2i.
Il doivent donner i^ leurs lu'*
jets lexemple d'une vraïe dé-
votion, ib. 22-
La plupart des Rois de la ter-
re ont joint lefacerdoceàleur
diadème, là même.
Du FWNCJS d'Orange, L.I.
iqp. ' . .
Un Prind^, véritable nf Ce
peut divifer en d'autses prin-
cipes, U. L 5.
Diverfité d'opinions touchane
les principes de tous les£(rçii
là même.
366
TABLE.
L. PRÏSatLIAimS, viUlant
Ôc hardi, Capitaine, IILl* 19.
iVi/m. Ceft une peine & une
efpece do fiQipliéc, VL 1. 393.
384-
La prifbn qui ferc de peine k
* quelques-uns e(l un mjet de
gloire aux autres, ià même»
Privation y qu*e(l-ce, II. 1. 10.
Ceft un troiûéme principe de
la génération , là même,
Frocts. L*homme eft le pluscon*
tentieux de tous les animaux
, qui Te plaît à rinjudice, VL I.
341.
Les Chrétiens (ont entre tous «
f les hon\nies les plus hargneux
& les plus proceiTifs, ià m^me»
De rinclination naturelle de
rhonime auproccs,& de la cau-
fe générale de tous les procès,
débats, & cohteftacions, VL
U. 2Ç2. d" fitio.
FROCOPE, Hiftorien Grec, n*é.
toit pas Chrétien, IV. U. 144.
^ fuiv.
SuperfHtions païennes quîpa-
. roiiTent dans tousfesUvT^a^.
146. ^ fiÔD.
FROCOPE Gazxus, autre que
ProcopePHiriprien» th. |6d.
Fnd^aHté criminelle parmi les
Corinthiens, IL IL 461, '
Il n'y a rien de plus infâme,
' condinnée & puni par les An-
ciens, VI. 1.247^
Prodiges & fuperiHtions païen-
nes, IV. 11. 212. 213.
n ne faut pas déférer 4 Pau-
torité de ceux qui ont récite
tant de merveilleux prodiges,
VI. 11. 240.
Les plus célèbres Hi{h>riens
Grecs & Latins ont rempli
kuR ouvrages ^imekfic*
d*impofhires , qu*îb te ;c-
fer TOUT des mirAcles, â m-
FrùdmOienf. Cenesikraafîn
en leur coaunencement à :
Nature des vins oouvexzi .
Ls2a.
'Ceft ime legereti uopyaA
de condjumcr toûioas s
premiers esqjtrelHoiis, ma
mettre dTautres, qoÎKons:
ne les valent, d. 223.
Pnfmfimécs Piinces, VlLiif
iVwReiMir.lV.Lai.
L*avedion contre ai fi «crét-
We diverriffement eft pr^^
toujours la marque cf us e^ir:
dtajgrin & de pcnr hIbx, à,
22.
Elle efV le propre des FHIe&
phes & des perfimnes ùkvs-
ttSyiàmAitefi^m.
Pnmeffe. Il ùaai vCtr d^me
grande retenue, quand P e:t
quelKon de, prostectit qaei-
que chofe , VL L ni-
n &ut iè montrer rcËgrss
obrervateur de ce que Toa
promet, tfr. 11^.
La conduire des crmds & Is
procédé même & h pl^Tir:
des hommes doivent avoir do
règles bien diâè^eates,^ anK
On ne ^oît jamais licn pi»-
mettre Ws deûlèîa de ït»
ùuajài
PROàŒTHPE écl99t dc&re-
nommée;, U. IL 189.
Patron de fai prudence huBB-
ne, VLIL 165.
LlLsf.
DES MATIÊR ESI
3^7
Fromontoîre (îicré, ib, 5^7.
^r^TumdatUm , ib, 222,^ fiào,
Frophctic. Tpus ceux qui ont eu
' le don àt prophétie n croient
pasfaints, VI. 11.. 126. VlLl*.
PROPONTIDE, l U. 73.
Frcporthn d'Aritlunetique» Se
proportion Géométrique^ î^.
a67.
Propos 8c entretiens de table , IL
11.468.
Propofition, Si deuxptopofitions
contradi^oires peuvent être
vraies en même fems, V. U
Les propofitions âe future in
materia contingentij doivent ê-
tre deterniinement vraies, VU.
1. 8.
Profi chagrine, fon ftile & (à
façon de parler, lU. 1. 378.
Profipûpée , 1. II. 3 1 4.
Profp€rit64 Elle n*eft qu'une ap*
parencê trompeufe, n*a rien
de folide, &nc fubfifte qu'en
Vimagirtation, IL II. 360.
' Profperite admirable de deux
grands Monarques^ accompa-
gnée^ de grarudes difgraces,
adverfités & monificadons»
ib. 361. èf^io.
PJR0FENC£, LU. loi» 102
Fro&ûiflwe divine, VLL446.
Des dix-fept Pr^vincies des Pais»
bas,LII.9x«
Prudence Morale, & fa défini-
tion, 1*^.269.
Règles delaprudence, 1^.370.
Diverfes fortes de prudence
i*.a73.
De k prudence natore^e, /^w
269.
La prudence & la fortune font
ennemies irréconciliables, U..
U.3S2. •
La prudence & li (àgeflê
viennent de Dieu, VI. 1. 17.
Le fagc eft extraordinaircment
rare, t^. 16.
Pourquoi il eft difficile à trou-
ver, là inertie.
Des fept fkges de la Grece^
ibiA, 17.
De l'excellence de la Prudence.
Be) éloge, ib, 20. ^fitio.
De Toifeau con(âcré à cette
DéeOè, fHi.2l.
PRUSIER. D'où vient le pro.
verbe. Sot tomme nti Prumer^
U.Lioi.
PRUSSE, Province de hPote^
gne , divifée en Pruflè Roîafe»
de Pruflc Ducale I. IL Sa.
PSYLLES, IV. IL 119.
Ils gueriflènt la morfurè des
Serpen» en Afrique, VIL I.
416.417.
PTOLÔJME^EPhiUdelphe, ft.
II. 210.
Le PU des Chinois, L IL 27.
P17C£,VI.L289.
Remède pour fe pr6(êrverdt3
puces, 1^.475.
pHcelage, Les Turcs fe promet-
tent qu'ils retrouveront Icoï*
femmes puceUes en Tautie
monde. VL IL 319.
Fontaine où lunon fe lavant
tous les ans, recouvroit foit
pucelage, f if. 31$. voyezlunon,
La Pudeur '& la honte différen-
te Tune de l'autre font ifou-
vent prifes Tune pour l'autre»
VI.L4f.
368
TABLÉ
De hi pudeur & modcftie
« honteufe, rcquife aux hom-
mes aufli bien qu aux femmes
comment elle Te reconnott en
une perfonne, ib. 47.
; Du (bin qu*avoienf les Ro-
mains de la pudeur do leurs
femmei, ib» 48. 4^*
Pudeur & honte louable des
éllfis Milefiennes, th. 49*
, De la Pmfânce ,d*un Monarque,
m. 347.
Nous devons admirer la puti^
iance de Dieu> & les œuvres
de. la Nature , & ne les pas
« mefurer i la capaâtédernôtre
cfpric, lll.L 1^3.
La puîflànce de Dieu eft li-
mitée par fil volonté. Vit L
78.
Pimitàm des crimes. Elle eft une
. partie eflèntielle de la iuitice,
VI. 1.378.
Les punitions qui fe font de
îour, font plus utiles que cel-
les qui fe vont de nuit, itid,
379» ;
FuJiUûy^nâti y ^ce, 11. IL 178*
•FUTIPHAR^ fa femme veijt
en vain corrompre lolèph, VIL
L 398.
' fYGMEEStn eucrre nerpetuel-
le avec les Crues & les Pei*
dri», ULL99.yr^.
lyAWtir/ fuperbes d'Egypte, I.
L 198.
FJKR£NE*£5 Montagnes, LIL
.57.
PrWîHONChefat Fondateur
<^e la fede Sceptique, nom-
mée autrement des Pyrrho-
liicni Ephe^ques, 2ccetiquc^
& AporetiqQes, V. L Jif
PrRPHONlSME, HLLî-i-t
fnio*
Les ^utes du Pyuhonciâg
X tout pur, qui n'eft point arua-
cisraibunûsâUmi fixiEtts-
gereux, 1^315.
PrTTÎACORE nkuMmst
ment k Mufiqoe, V. H Sf
Sa doârîne toudiaoria otsè-
migration des âmes en fcwr
de eftime parmi lesAnclas»
m.l.'4A5- i^/w-
Fondateur de la PliîloÊtpbe
Italienne» & de la icde Pr-
thagorique, V- 1. 128- Ô"/»
pyTHAGORIOESS, & hs
prélbmtion , IlL L so$.
Pythagoriciens Sebaftiifoes»
Madientftticiens poliiMpKs»V.
L247.
PTTHAGORIESS, Ai 148.
pYTHAGOMST^, là wému
P^THEASy conte (iteileaxtoQ-
chant la fin du inoBde,VI.Il
355-
PYTHÎE, Prêtrei^ ouMgicc-
fe d* Apollon, repdoit (feo-
racles â ceux qui la zxfréi-
toient dans D^^he, VUl
159-
X^uielle étoic&.enqudtes
elle ,rendoir lès ondes, ^
Eftimée de quelques -tav Ii
Sibylt Oapkné, /i «âv. ^
fitiv» -*
pr-mo, Déeflc à spmt,yïi
IL 9.
SitrM>RK^^
DES MATIERES,
a«*;
QUADRIGARWS Hîftorien
^ Latin, IV. II. 176.
Les QuaHtéf fecretes dt occultes
deîfl (ubftance des chofes font
des afyles de TignoraïKe hu*
maine, IV. U. 321.
QUEBEC , fAtLC6 pnncipAU de*
ia nouvelle Pnnce, 1. II. i6a
QUILOA roiaumc , i*. 1 5a.
QUINSAT, viUe mcmmcufe.
Q:
& admirable pour Ci gnmdeor^
f*. ua. VLU. 380.
QUINTE 'CVRCE, Hiftoricn
Latin, en quel tems il vivoir,
IV. IL 222.
De Ton hiftoîre, )Se la perte
(jtie nous en avons faite aune
partie, & du fupplement qui
nous en a été donné, ik. 224.
QUIVIRA^ pàis contrée de
TAnierique Septentrionale^ L
U. 161.
S.
Iliade, tiL 3a
•" RAGOUSE, ViUe & Re-
publique, I. II. 75,
Les Raillmesêc les mots piquants
en table, caufent du détordre
dans une compagnie « VI. IL
Raifin, elle eft un joiîctli tou-
tes mains, que le menfonge
manie comme il veut , & dont
- il s*aidé aulfi bien auvent a-
vec plus' de grâce que ne fait
la vérité, V.ll. i6g.
La raifon e(b fille du Ciel, 8c
elle n-el^ point contraire i la
Religion, VIL L 74.
Raifinmnuent^s hommes,com*
bien différent, VU. L 203. iîf
fitiv,
JR^NCOîWET, Prcfident Ma-
theniaticien, I. L 269.
IMPfWEL Urbain, Pcintra^ex-
ceMent, VI. I. 94.
Rammt qiû ft trouvent de rHi-
ftoire-Sieiinte avec la profane,
Tihw yn.'Pan. Ji. /
né doivent point lti« cenfih
rés, VI.U.399.to'/«w- •
RATISBONE , ville. L IL 90.
RATS qui ruinèrent l'armée de
• Sannàcharabus, VII. L304.
Un rat châtré fait fuir coût
les autres, VIL 1. 256.
RAINES de deux aunes de loxr
gueur, ,VLL46o.
Récitations en uûge parmi Iqfl
Anciens, U. IL 68. «^/«w. •
Du récit d'un ouvrage» VlL't
^7^tt fuiv.
Recvtmoifanci des bienfaits, V9yat
^ Gratitude.
Records dt fèrgens, Âlenrorr
gine, Vil. L 57.
Reareatitnshotmétts^ VL 11.356,
^ fuiv» >
Dt la RedoTidanee dans un ^
cours, LU. 221.
RECCIO, ville, tb. 62. 63. 6$*
REIMS capitale de U Champ^,
gne, ik, loi.
Aa
â9û
TABLE
par les Romains ^ 11. U. 398.
de men'eîDenx efftts de kit'
vocion Se (Hcté des Fxcçâ^
IV. 11. 595.
Elle ft fort peu dl^obiipocr
aux £lpag;nals, ikid. 40Z. 4
^lilim, c'cft.k premier appuy
d\inc Monarchie, 1. 1. 1*8. 20*.
Le prétexte de, la Religion ■'"^' .• -i
• ^aut beaucoup aux chofes tem- RfHfies S ITionneur GâtlcQ^
porellcs. & fon unité fort dû, enufa^panmfcsanart
Siiportante à un Etat, IV. IL ï'aiens & au Aameau 1110:^4
^38. ^/«p. ^. VU 1.392.
-Avantage que (à\'ent «n pren- Ktmoffues noav«Dcs fir h I&
dre les EfpagnoU toffyn^Efpft- gv« Françoife» VL IL i. ^
• mois» i«Àr«
Siemhttfimce, elle eftdiftiBâcdr
Il mémoire» Vil. L $%.
Qiielquefois die Te cotéaoà>
vec fa mémoire, &ai«chfe>*
venance» îKi. ^7.
ReminifcenceTeia née^ ïhxa-
me ièul par AnAott^Ummc
La réminiscence d^Aràiixc ^
différente d« oeHedePluRV
f^ûf. 58.
I,es plus modérés Tficolo-
viens condannent d'irréligion
£ nolence au ait de la con--
Ici^nee, & de la Religion qui
veut être encore plus libre
ique k volonté, ih. t4^.
^-It vraié&efllènnelle dévo-
tion des François voyez Fradp-
^ois.
Contre ks abus qui |ê oom*
mertent dans nôtre religion,
111.1.263.
2^ plupart des abys qui (* MJMORE, II.I. iir-
commcttoient dans la reîigio^^
des- Anciens, iè pratiquent
dans. la religion Qiretienne>
ih» 264. tffuw^
Les Mshomerans ne perme^
tent point dVn difcourrir, ni
^ d*ulê&' de raifomicment tol^
chant la Divinise > VI. 1. 227.
Les Pythagoriciens tenoient
l'extrémité contraire, lâméifse.
£e Ghrifhanifme tient une
Toie moiennc encre ces deux
cxtrcniitôs, t^. 228.
La relio^ionn*eft point contrai-
re à la fageire , ou a la raiibn
• Vil. 1.74. '
lie£isi«iCatfaolique« eUeafenci
HÈSES ou RançfatS, va-
maux d'une grande ntcfit,\l
1. 259.
RElsrSES capkale de k H«ts
Bretagne , L U. 103.
Refiomtuic ou reputatîoci. Bdls
remarques» U. IL t84.&/u>.
Papst. PIuiîeUK peribimes de
qualité très eminaite, q^i
prenoient leur repas i rrrt
» neure îndiilèrénimeRt qu a>t-
voient appétit, \1. L 161.
D'un grand buveur, Umâm,
Rep»s* Belles remarqué ta k
faveur, 11. U. 164. &/»
Le repo»,éiwc um Dinnst
DES MATIERES.
391
parmi les Romains, VIL I,
283.
Du repos Cuis oifivetê, Uni,
284-
^epu^nance & contrariété natu- -
relie, obfervée dans toiis les
ordres de la Nature, IV. IL
REPUTATION, B. U. 405.
De celle des parens, làmetne^
Nous devons avoir foin de nô*
tre repi}tation,Vl.ll.a74.^/«ûy«
it. V11.L 9^fmo.
Kous foronics obligés d^ com
ferver nôtre boniM renommé^
VLL34a.
Rcticaue, LU. 314.
Retour des âmes, 1. 1. 37).
Retraites paifibles des hômmef
ihidiem, âc le profond loifir
ou les plus grands hommes
de tous les Aécles omfouvenC
cherché leurquikude, ULL
la rermice de la Cour 6t le^
retour dans ^ne vie PhiJdro>'
phique n eft point blâmable,
\iltu^ fnw.
Revêlatiout fumarurelles d'avlsâc
de nouvelles, VI. L 261.
KHi4, fleuve, Lll.^^
RHËOIO, vffle de la Calabre^
LU. 6a.
KHKNE. Isle, VLLali-
Bhttor'ujMÊ ^ c*eft une r«culté (i
roiale, qu^elle donne le corn*
mandement fouvcrain oarmi
les hommes à ceux qui It pofÀ
iedenr, LL 165^
On doit foîgneurcmem culti'
ver ce qu'un Jeune Prince ou
Monarque peut a voirde natu-
rel â l'Eloquence, ih, i(é.
Conditions re({uîres i 1*09* •
quence d'un Pnnce, ib. 167.
Qu*eft-cé, & en quoi elle confît
Ite, LU.17Ç.
Ses principaks.ptrties^ & en
quoi elles s'emploient, ifr. 176. '
»77'
Des lieux généraux dont fe
fert la Rhétorique, ihU. iga.
I83.
Des lieux particuliers, quon
emploie dans le genre démon*
ftratif, f*. Î83.&/W.
Deslieux.utiles au genre ddi*
beratif, ib. i%6, ■ '
.. Des lieux propres au genrt
judiciaire, ik, i%f.Wfmv.
MUS fleuve d'Alemagne , ikiâ.
87*
KHODES^^Isle, ib, 124.
De fa perte, IV. î. 360.
Elle a été utile ^ avantageu(îi
aux Rhodiens, VI. U. aI7-
I^HODl£N5, IV. IL 103.
RHODOPE, montagne, LU. 73.
KHOKE, rivière de France, 1*.
98. ^ '
RHUBARBE, ib, ni.
Rhume , VL U. 390.
Du Cardinal de RICHEUKUa
Richeffis. Quoi qu'elles jie doi-
vent pas erre nûtês au rang
des chofls bonnes, elles font
• néanmoins très utiles à la vie
d'un homme ftge, V. L 332»
ht fage les poflède â*une aa«
tre fa(^on que les autre» boni*
mes, ib. 334. / ^
Remarqttes curieufes > ^ tint
des Poètes que des Phtlofo*
phes en leur faveur , U. IL a44«
A a ij
39^
TABLE.
gnin
VI. 1
B eft prefqueîmpofllbled^étre
tiche, & d*écre homim de
bien, 111. 1^37^. *
Les nouveaux enricWs font
ordinairement infol«ns, VLI.
173-
Ceft une ignorance cxfteme
ii ces richaifds, lors quilsinef-
«(Hnienc ceux <jui trouvent
^ plus de (àtisfaaion dans une
médiocre fortune » èc dans la
- frugalité, qu*cux pamii le lu-
xc, âc dans leur opulence, f*.
174.'èf/kffr.
les richefles & Tappetit infa-
tiable d'en amafler, font w
ind aveuîçlenient d'efprit,
U. 198. tffiûtf.
Ceft un indice d'èfprit dere-
' «lé, de ne les pouvoir fouC
' trir, & d*en avoir trop d*c.
verfion, Vll.ll. 234.
KlOAi ville de Livonie* l. II.
53- 83-
1a ris demefuré caufe la mort,
^ V.lvaaj.-
IRici-res. De leurs parties à droit .
& à gauche, 1. U. 7.
Hivieres plus confiderablei
pour leurs raretés fingulie-
res, IL 1.603.
Fleuves fouterreins, dont les
poifibns ne voient pas plus
que nos taupes, là m^me.
JtOBERT, Roi de^rance, 1. 1. g.
Btcher merveilleux nommé le
fourd, 1.1L45.'
BODOLPHE qui rendit lamai-
fon d'Autriche fouveraine, é»
. toit iflii des Comtes de Tier^
ftein & d'Hasbourg, IV. 1. 303.
n fe pUiibit àla Chimie» L L
33$.
ROIS apDèlUs Fttfteozs deW»
pies, V. 1.349*
Si les Rois font téfiemotc
deflus des loix qa^eOcs œ a
regardenr point, L L 59. S
fuio.
Entre tous les Moneosc
Chrétiens, il n*y en a pc^
qui aient tant de cette a:£C]>
té abfoluë, & de cette ibcv^
raineié indépendante ccrrsz
nos Rois de France, th. 6z.
Un Roi de la Chine, k véfi
^ un Prunier, defefperé dex
pouvoir refifter «qx Tutaret
VILI. 3ÇO.
ROIS de France qui fe fim- re»*
dus recommcnd^ilesenbcsQ'
coup de (ciences, I. L 7. ë*
£>e leur reÇ>eâ &itverea:e
envers le ùunt Siège, & juA
qu'où détend ccttecranilc iba>
nûfliondufib idxà àttB^
^ fe, ik. a4./èf«.
Ils étoient fouis aunefoif ("e
tous les Monaraues avecrEm-
pmur» qui euUbKle^ottde
taire emptreindte knr lmi|e
dans U monnoîc d*or, IV. u*
171.
RoisdePeriê, LLf^.
Rois de Sptrta, t».6.
Rjùanma fouvent cmnptfCs Idei
Vaiifoaux, ih.7^.
ROMPUE, hVL 66.
KOilfkNELU excdkntPtÎBOt
VI. 1.96.
ROME Ville Cnicak étftak»
I.U.63,
Son ancien nom, & fon c^^
ceinte, VI. IL 380.
Grande divtrûté d*opi»otf
touchant ùl fondacion»VJl4$i'
DES MATIERES.
393
R03£^S. VI.I.30Ç.
Ils parçiflbîent ponâuels aux
moindres affaires, & trom-
poict>t auxg;nindes, 111. 1. 144.
fil*^- ...
hmans 6c livres d'amour. D'où
vient qu'ils plaîfcnt d avantage
à la multitude impeninenre
qu'aux hommes favans de ju-
dicieux, 11. L 269.
Il ne faut pas abfolument
condanner toute forte de Ro-
mans , ib, 270.
Ils font recherches & lus
plus avidement que les livres
de (cience , & pourquoi îibiâ»
271.^^0.
Xondaur ou Rotondité. De la fi-
'gure ronde, & de (on avan-
tage fur les autres figures, Vil.
11. 25. 26.
XOSCWSttts habile Comédien.
VI. 11. 262.
lOSE, U. 1. 103.
iOSEAU^ ennemi naturel de
U fougère, IV. 11. '3*8.
XOSE'E^ & comme elle fe for.
me , IL 1. 76.
Ros(e de May, ih, 89.
lOSOMACHA, animal qui ne
fait que manger toute fa vie,
s'il trouve de quoi, VI. 1. 163.
XOSSICSOLS, ILl. III.
II fe trouve des perfonnes qui
n'en peuveut fouf&ir le chanc
Vil. 1.133.
lOSTOCviUc,1.11.95.
{05T01;. ville, it. 54.
\Btitrt clic eii avanta^tu^ par*
mi les SuKIès; & \ Sera»
bourg, IL U. 40g.
Elle ne doit point Itre Ç\ fort
méprisée, puis qu'elle neft
pas incompatible avec la fou- '
verainetê, r'^^ia. /
ROUES capitale de la îAv-
mandie, 1.11. 100.
ROUGE, il eft en recomman»
dation en beaucoup de lieua^
ULL120.
U fert de fard aux femnies^î^.
121.
roxÔlanie, lu. 52.
ROIAUMONTou KOESlGS-
BERG ville capitale de PrufTe^
1. 11. 82
RUBENS Ifeintre très.excel'%
lent, VI. L 92.
RUBICOS, rivière^ L IL 63.
RUBIS, long d'une palme, &
gros comme le bra&^ Vl.L37^
fi t/C// grand oifeau, L IL 154.
JIL^£ herbe. VI. L 321.
Rufis & ftratagcmes de guerre,
grandement à eltimer, ihd*
3«5'
Diverfes rufés par le moien
des bœu&, & d'autres ani<*
maux & oifeaux, ibid, 326. tf
fltkf.
RUSSIE divisée en blanche &
noire, L U-ja. »
La Ruffîe noire eft une Pro«
vince de 'Pologne, /iiMÔNe. -
Divisée en Ruflie habitée &
Ruffie dcferte, ii mêmt.
RufTie noite , Province dePft#
logne, s^. 83-
Ati$
394
TABLE
^ SABISIANUS, IL IL ^ça.
SMISS, >». 44.
Sûcnganent de Roaie par les ÉC'
s pagnols^ IV. K 321.
Sacerdote ioint à k Roifluté» I.L
Sacr^menf en uûge as Pérou t*.
vec les principales cérémonies
de TEglife, VU. L S89.
SADREGISILE, gouverncurde
Dagobert, I.L 12. \
SADVCEENS, VI.L439.
Ils croioient Tamç mortelle»
IV. IL g5.
^S't combien «(Hmépamûk^
Stoïciens; ils rcfbinioientni£<
me plus confiderable que Ju-
piter, UL L 204.
Des avantages qu'ils lui don-
noient même au deflTus des
Dieux, IV. L 175.
Tous les bien$ des autres hom-
mes lui appanenoient, ib.176.
TX étoit impeccable Telon Dio-
gène , là mtue.
Toutes (brtçs'de larcins luié-
f oient perçus parTheodore fur»
nommé TAthee, ià mittte,ftiiu,
le fage tire plus de profit ^u
fou, que 1« fou n*cn tire du
fage, ih. 18S.
Des fcpt Sages At Grèce, VJ. 108.
Ils n*ont pas fait moins de fb- *
lies en leur tents, que d*a^-
onsdefagcflê, IV. L 192.
SagaJTi:, Propoiitions extraordi-
naires & extravagantes des
V Stoïciens touchant leur fage âc
La fâ«fllê aeeowptere ts?-
ment 1 homme Ûipem or-
gueilleux, VILl. 98.
/ C7«ft une fette encrepné à
vouloir rendre £iges nrjs b
autres, VLII.400.
La feule crainte de Dîeu oa&
ne la iâgeflè , IV. L 179.
Elle n*entre jamais daxts es
méchante ame, Um^.
Elle ;eft un don du Gd, li
La véritable ne peut [issis
être exceflive, ih. iga
Différence de la ragcflè & à:
la prudence, >&. igi.
Sfige-ftwane^ ULL 133.
SAll!fty aibre inenrcOkmc, £:
autrement Gâroe par ceaxca
pais, L 11. r$6.
SAINT ESPRIT tiriew;*. 13^
tSO,
SAMTSAU9ŒVR, vffle, ëid.
148.
La Saiioe de ITioiiiaie ^^cnarjc
les ferpens, les crmux, à
les Scolopendres. \X L 4^7.
SALLVSTB^ pourquoi nos k
premier des Hiftoriens Uric?.
y en aiaiu eu tant ^i\sj^
aupara\'ant luî,lV. Q. 175..^,.
SALLUSTE, Philofopbe, IV.H.
272.
SALLVSTB^ chef de la nofce
Pretonenne ibus Valendoict,
là même ^
SALOMON, (âgecn (es jeun
ans devient fou dans u ne>
leife, U.1I. 277.
£11 eftimé avoir eo rioct&
desïM'atiërfs.
555
gence du langage des ani-
maux, VI. 1. 313.
SAlMiJitiam. Façon de s*entrelîi>
luer parmi les Allemans, V.
SMÏARCASD, vffle Capitale|
de la Tanarie Zagacce^ L IL
IIO.
SAMARIE, foncrimologic, Vl.
ILîgi.
SAMOGITÏE, Province. Ml. 8«-
SAMOGITIEUS, peuples Mot
covices, 111. 1. ICI-
SAMOIEDES, peuple & nation,
dont les vcfi:cs & robes font
troucts vers les veux pour rc.
garder au tnven», VU. 11. a 14^
SAMOS, île, 1.11. 124.
Pourquoi ainft nommée , VL
U. 383.
SAMSOS, figure d'un Philofo*
phc Sceptique, V.U. 196. ^
fuio.
Sens allégorique & moral ti-
ic rfc fon hiftoirc> M même.
Ses forces coi^orellcs ptifes
pour celles de l e^rit, ib. 297.
SA^DOl^AL , Chroniqueur du^
feu ftoi d'îifpa^^c i^hilippe IIL
IV. 1.291.
Cbferx^tions faire? furlTiiftoî-
rc qu'il a faite de la vie &des
«ilions de TEnipcreur Char-
]es-QuiHr> i*. 291. tfftno.
Ses erreurs hiftoriqucs, là
mmt.
Sar.%, Celui du Bafilîc donne la
fjveur des Princes, L L 345.
Laurent SAS'SVT Vcnidcn,
devient gris en quatre heures
de prifons, U. IL 373.
Séié, à ce q-ic c*eft » JLL irj^
Santé (buhaitable, là, 17^.
SARAVE , autrefois ville d*un» -
: énorme grandeur, IV. L 112^
SABDAJGIŒ^ L n. ^
SARDES, vilk Capitale , de II
Lydie, 1^.117.
SARKvmt, i*. 54. '
SARRACOCE yille«flpitslc ^J^
ragon, ih. 58.
SARRAZJSS, Uu 131.
SATVRNE»*nommi le ptitdé
Vhiltoirc, IV. IL 309.
Ses rappons avec Adam» Vfi.
L300.
SATURNE, planète, LL 310.
SATTRUS, fa mort prédite ptt
un oracle, VIL L 180.
SAUTERELLES eftinrfes fort
excellentes. 11. 11. 475.
Conjurées & excomi^unices^
VI. L 359-
* Sauterelles qui ont cents fiir
leurs ailes ces deux motStBo^
ixGninty ceft il dire, Fl<^
if Die», IV.l/zaf.
SAPEUR, elle eft Fobiet do
goût, & en quoi elle cônfille»
ll.Li47-
Plufieurs efpeces de f^veuni
ibid, 146.
Les elcmens font infipides OQ
fans faveur, làwcme.
Le 'doux & Tamcr font les
deux ûveurs extrêmes; les'
autres fontmoienncs, â: ea»
ire ces deux, là même* 1
SAI^OYE, LH.64.
SAUVAGES^ paiflans ITiecbe-
comme les betes, 111. L 179^
Sauvages en Dauphiné, M*
«^- ^ ...
Aa iitt
^
TABLA.
D'où ns peuvent hxt veput
«n ce lieu, i&. igi.
P,*oû font procédés ces Stu-
- viges, Ih mfme.
Çn homme (kuva{)e velu per
>Dut le corfis, aiant même
^ beaucoup de moufle entre le
poil & la peau, paroit au
Mont S. Claude, t». iga.
Sauvages docouvem en Eipt-
*^ ^c, ih. i8a.
SilKC/S^Beuve, Ln.7s.
.Iule ^GlIJGËRjiaïutCTOpcxkî.
oue en la ^cenfure des ceuvrea
de Cardan & d'J&afme, VIL
L 225. fHQMnB Cardan.
iofeph SCALIGER traité trop
ngoureufement par le Père
raau, ik. 226.
SCAAÎAhrDREj Mf^ecXantos*
SCANDEE, in so. ^
SCANDINAyiE, là nOm.
. SCANIE,ih.4Z,
SCARABE'ES, Vl.Lu-lV.L
a25.oayȣfi:arbot.
^CENTIK. l.ILiai.
S€epti^, V. 1. 285. ^fmh.
SCHETLAhfD, Isles Btitannî.
. ques,l.U.42.
SCHAENI, cordes aveclesquel-
. les les EgTpriens meforoient
la diftance des lieux ,ik, 27.
5CL4PODE5, ffl.Li77.
SCHIBBOLETH, VL L 31a
Science. La plûpan des fdences
ont befom d'être adoucies
rur les diveniflèmcns du jeu,
L249.
Reprimende que fit Pline le
vieil à Plme le jeune fon ne-
. \eu, qui avoit donné quelques
'Iwiuiesàla promenade^ f^. 250.
Xly a qaémes (00»^
font maniiefteraair £ 8»
gnées dekcDndttinQde&â»
verains,que ce fooicfesiK'
quer d'eux , de les vocjc
obliger à s'y «pf^qoci; irar
Bon trait d'Alphonfe ta
d'ArraglOn» LD. 32S.
SdmcetSL Ans !> Hcê
de la rrandcur auffi bien qc:
4e la bonté d'un Mortstp,
de les protéger tooRS, &d*^
(èr de libenlité envers cen
qui excelleiu en ducnne de
leurs profèflionSj LLi5^
De Uioence d'un ]
LlLssS.d'Aie
Science œconooiiaBe, L H
287. ^fmÎD.'
De (ësprinc^ales psiies, à.
289-
Defesloix, âfr.393.«9B0ê
oonomie.
SCHOUTEN fak lecMcû ^
la terre, LU. 40»
SaPlOhi TAfricain «nd &
generenx .guemer. Il ijj.
5aP/0N£oiilien, flLL84-
&teg EcoiObis, L IL 44.
«CR/OfïNNlE. i». jK
Senpmkt, tftyea Minntes.
Semifumrs, II. Q. 498.
SCFTHES^ aupourdliuî Tara-
res» L IL 55. ta. 127.
De leur ufa^e lorîqulls d^
voient êoe lor^ . cems ias
manger. IL IL 449.
Ils étranglent leurs pères 4
m^resfinagenatres. V^lLiiJ.
Moms propres i la^eoqaAJua
pour nie trop «ndjnaiicneff
i cheval, VIL 377.
DES MATIERES.
mf
SEBASTOPÙUS, ville 4'im
grand trafic, 111.1. 93.
SEBENICO ville de la Calma-
rie. LU. 75.
5£CHE,11LL3I.
Secret, V.l. 24^.
Si on le doit confier ii un ami,
milice fmo.
SeiSleEniHque, &fes fonda*
teurs, VU. 1 159*
SEI>r, voyt% Goljfht.
SEINE rivière de Franoe,14U. 98.
SEL de la mer 6c fa production,
11.1. 84./f^«.
I^ premier qui fît mettre un
impôt fur le Tel parmi les &o-
niams, 1.1. 63.
Commencement, progrés &
flUgQventation de l impofition
fur le Tel en France, tk 76.
SEiAhmE', île, 1.11.48.
SELENITE^ pierre pretieuiê,
VI. 1.26.
SELEUCIDES, 111. L 179.
SELEMl^E, fleuve, qui a la
vertu de faire oublier à tous
ceux qui s*y baignent, Tamour
qu'ils avoient en y entrant,
VU. 1.343.
SELËUCUSy fa mort prédite
par l'oracle d'A^lIon, t^. 179.
Semaine, La difbributioR des jours
-de la femaine , félon les fept
planètes, èit arbitraire. Par
aui premièrement étsfbUe, VI.
L 305.
Semaine des leudis , îh. 306.
Semaines plus grandes les u«
nés que les autres, ià même,
SEMIRAmS, 1.1. 117.
EUc fut la première qui fit
châtrer les hommes, VU. L
356.
SEMPRONIUS HiftorienLatiri^
ly.u. 176..
SENEGA, rivière, LU. 139.
SENEQUE, Maltraité en fon
Honneur, & en fa réputation,
ib, 117. 118. U. U. 494.
11 a pu prendre connoiflànce
de rÉvan^lc, V. L 325.
De fà fhi^on de phUoibpher,
là tnême tàfiriu.
SENETIO , extravagant, qui •
n'aimoit rien que de grand , U.
U. 512.
Senf. Leur fituation, Vl.U.127.
Us font les organes du corps,
font extérieurs, & au nombre
de cinq, U. L i^u^fiûv,
Senr interne ou commun, ce
que c*eil de fon opération, U.
1. 155. d^/«ft;.
Comment fe doit entendre ce
proverbe , N'aiioir péf le fens
commun, y. U. 133.
SEl^SmVE, plante admirable
VLL53.
Sentimens^ & leur diverfité, VL
. IL 107 ^fittv.
Septénaire , VI. L 39^.
Septentrion , appelle Pagina mim*
di, IV. L 407.
SEPTimUSSEVERUS, U. U.
337.
Sepnl&es êc tombeaux , VI. 1. 205,
Les Frinccs & Souverains ont
ordinairement un lieu a*ftclé
& dediné pour leur fcpulrurc^
t6. 216.
Une pièce de monnoye ou u»
ne perle mife dans la boucke
d'un mort, 1^.22 7*
At V
m
TABLE
Toinbetox vutdet pour cet»
dont 1^ corps ne fepouvoîeAC
.trouver, tft. 219.
Dp fepulcre d'Orphée, VLIL
376. 377.
On ne doit ^e ni fuperflu^
ni fordide dans les funérailles»
VII. M. 109.
Sepuhures. Cérémonies Païennes
dont on ufoit en la fcpulture
& confecration des£mpereurs.
IV.lLiaç.
De la fepulture & inhuma-
tion des morts, Vk 1. 304.VII.
11. 109. d* /«*■».
5ER^?/Sdcs Egyptiens, fonéty-
mologie. Vil. 1. 298-
Son rapport avec lofeph» là
SERES, peuple, 1.11. 112.129^
Ils trafiquent fans parler^ UI.
1. 8s* , *
j5ER£/N, lV.ll.319.
Serment. On peut quelquefois
contrevenir à Ton fennerit,
lorfque fans faire tort à per-
fonne, il eft plus, utile en tou-
tes façons de nV pas litisfài*
re, 111. L 146. yî*^».
Sarrnns 6c prédications. Com-
paraifoii de ceux qui fe fon£
aux marchés publics, &d*un
fernion à une ctuve» VU. 1L2$7.
SERPENS, VIL 1. 5.
Païs& contrées où ilsne peu-
vent vivre, 1.11.42.
Il n*y en a point en Irlande.
tttrf.47-
Du Serpent devenant Dragon,
• II. IL 263.
lis rcconnoiflcnt leurs bien-
iàiccurs, IIL h 42.
Serpens Se crapaux manges
•Un Topmamboiis,V!LL 155.
Serpent i^iûnië tous les isev
par fonlcùl attouc<icintuuo>
l^ellé Sapent facré; ii.z44i
SERRAN province, LILidL
SERVIE, ià. 74.
Scruittur. Le plus gT^md oR»
l^e n*en eft pas le môË^
dans une mailbn , iK 29;.
On doit faire état des pertbc-
nes induftrieuiês» /« mtaa.
Les Athéniens leur perw*:-
toient l'aciion en îuftice pc^
avoir raifon de l'injure q^-î
leur avoit été fiute, liLll.s:>.
^ûtumê barbare des Laccit-
monipns envers leun fen.-
teurs, ib. 279.
Fêtes établies en leur 6v«ir
chez pluiîcurs Nations, i*.2î3-
5er9itir4eX*abondance en eft f»us
préjudiciable quavamagobiè,
II. H. 17s.
Son origine et (k prênîae
caule, IIL 1. 193.'
L'ufage des fcrviteois défen-
du paniii les anciens Indiees,
' là même,
La fcrN'itude deeeftée par les
Pythagoriciens; tW. 197. ^
fkiv.
SEVADîLLA , o^yn Gaistcna.
Stvfritt 'trop grande de plonecrs
Princes, LL4S.
On ne doit janiai^ prcmofcr
des exemples de fevenie, à
d'unetrop grande ligueur , )
un jeune Wnce, que p<wr
lui en donner de I averôar\
*• 4S.
SEVÎLLE viUe capîtakde FA-
Aalomfit, L IL %%.
SEVOS5, peijple. Ik 51.
1^ I
DES MATIERES.
399
SEVERVS^ Empereur de des
honneurs funcores rendus i
fes cendres, tranfpQrtées fl*An-
gleterre i kome« IV.ll. ii$.
SEXTUS Aurelius Viûor, IV-
U. 269.
SEXTUS, fumommé TEmi^y-
rique , & Tes écries contre les
Dogmatiques, 111. 1.508.
SHIRES, 1.U.46.
SIAM, RoUume, ih. 130.
SrBARlTBS jpnds amateurs
du dormir, U. IL 54. 5^.
Ils apprenoienc leurs chevaux
àdanfer^V].!. 370.
,5/C/L£,l.U.64/
SiaUENS xxontpes par les Lo-
criens, par le moien d'une
Equivoque, 111. L 139.
52b£K/T£,,pierrc, VI. I.342.
SIDOÛ, ville, m. II g. 119.
S/£N£, ville & Republique^i^.
66.
SIERRA UONA montagne^i».
Ï39-
Signes du Zodiaque & leurs lo-
gemens, 1.1. 290.
Silence. Il eft le grand confi'
dent, & Tami particulier de
la uicditation , VU. 1. 357..
Il n*e(l pas abfolutnent con-
traire ï raâion , là même W
SILESIH, 1. n. 95. '
SILLERr, Chancelier de Fran-
ce. Exemple d'une grande
modération à fquflHr le mé-
pris, VI. U. 154.
Stm fles , voyez Sorltn^nes,
SmOIS, rivière, L 11. 1 17. ;
SIMOlilDE profefTe humble*
ment ne pouvoir eonnoitre
relTence Ehvine, VU. 1. a86.
^int57JlfON Confeiller i B<7ur-
deaux» 1U.L 24.
SôM, peuple, 1.11. 129.
Siîiall monragne , i ^. 1 3 : .
Singâpwra , Cap ou Promontoi*
te,f^. 131.
5INGE5, 11.1. 119.
Beaucoup confiderés dan$ le
Roiaume de Pegu, iâmAne,
Ils fervent cqnmie de Valet»-
^ en U Guinée , ià même, ,
Pourquoi leur corps eft ridi-
cule, (^. 128.
Des fmges d'Afrique, VI. U,
2«0.
On lès mange en TÀmerique,
i^. 3SO-
5ùi^i, \1.11.384.
SïNOi'E, ville célèbre de h
Galatie, l.U. J16.
SIVAS. ville de la pente Armé-
nie, th. 116. .
SÎXTE V* du nom. Souverain
Pontife, quoique de baflcoc-
n-a6tion, 0.11 100.
SLATABADA, idole. l.U. 54. ^
SLESFIC ville, ib.9$.
5MNDIiaD£S Sybarite, 11. 1,
378-
SOCOTRA ne, L IL 154.
SOÇRATE, V. 11.' 109.
Pourquoi appelle le pereconi*
nmn de toub les Phj!ofophes»
vu qu'il s'en trouve plulieurs
qui ont vécu auparavant lui,
à. 107.
U établit le premier cette troî-
ûcme/âe principale partie dç
♦00
t'abijb
la Phflofophie , «ppell^ Çthi-
qat, ib, iii.isffiifv.
Sa grande difcreoon, en don-
. fiant jug;emenc des livres d^He-
raclite, ll.ll. 31.
Surpris par Alcibiade^ tenant
un bâton entre 4*es jambes,
qu'il nommoit fon cheval, &
courant la bag;ue avec Ces en-
fkns, V. IL i85«
Reponfe aune Courtifane qui
iè vantoit d'avoir plus d'Eco-
liers que lui. Vil. 11. 16. 17-
SOFALA ou CEFALA, pàïs fer-
tile en or, LU. i$2. ^
SOGDIENS, Nation, 11. IL 27^.
f0i€. L'uÛKe de la foie prohibé
Captîde mcrvciOeus de css
qiu confiderent le Soleil, css-
me le centre de te plus btfx
partie de JUiûvcts, à. 137-
Ily a même des e&rits fi Bi-
zarres, qu'ils y ctJblifloKvs
Enfer , du moins un Piirgaos-
re, i^Hi^Mf.
SOUMAN, IL 0.940.
SW/Jice d'Eté, LIL 17.
Solftice d'Hiver, llai^Hr.
SoHtuAe, cm v^ Solitaire, Vil
^ 102. tffMW»
Elle rend les perfbones hypo-
condriaques, IL B. 218- ^
fuiv.
& défendu parmi les Romains SoUmeil, qu'eft-ce , II. L 177.
& les François, Il 11, 97.
Bas de fbie, qui le oremieren
porta en France, ii> 98.
Sûîœcifme, L U. 216. 217. *
SOLEIL, \Al 166.
De fa grandeur, LU. 25. .
Ses Diftances', lâmeme. ^ 26.
Son apogée, LL 296.
Du centre du Ciel de ce lu-
minaire , là menu.
*Pes taches ou macules qjie
Ton a vues dans le Soleil, ib,
*97-
Ceux qui font au deU du Tro-
pioue de Caprfcome ont le
,S<neîl à la droite, dit l'om-
bre âla gauche^ venant de la
mer Er^^rêe dan$ la Médi-
terranée, IV. U. 5. ^
De fon levant & de foncot^
chant, VI. IL 360. 364.
Adoré par ceux du Pérou , VU.
J. 120.
^>fommé le Dieu viûbk de It
Nature, t^. 136.
Ceft une elpece de mott, E
L 141.
Pris pcrtfrune Divinité, MB.
De Ces effets, VL H. 24S. <^
5«fisex, IV.K356. VLn.9f
Entre tous les animaux, ITioni-
me eft le plus (ujetauxfov
ges & rcverie» en doiaaffi.
fl.Li79.
Songe plaifant, ih, 165.
Ils étoient en mnde confide*
ration parmi les Anciens, IL
U. 27.
Trois fortes dcTonges, îAm
les Peripat€ticiens,'c^. 3a i^
fuiv.
SG?mf, viUe de Bulgarie, L a
SORBET^ efpece de breuvage
VIL U. 16.
^«rcûTT, loup gtroux,
JLoup-garoux.
DES MATIERES.
40t
Sorcières HTpflgnoIea, quig;ue*
rUIèni^ar leur feul ttrouche-
ment, VI. 11. 333.
SORUNCUES, flcs, I.L4Î.
SOSTHATE Eginete, riche mar-
chand, m. L 91.
SottàaiU, I. II. 316.
Le SOURD rocher merveilleux,
SOURIS ippeUées les Ptiaûces
de Oiogeoe, VI. U. 337.
pour ceux de Py^ées, III. L
Stades; tvec lefq|lxelles les Grecs
comptoient les diftances des lU
eux, I. IL 36. 37.
Statuer & repréfentadons, IV.^
IL X04.
Stattare de l*homme. On nedok
pas faire mépris d'une pcrfon-
ne , pour étue d'une petite ftt*
ture, VLII. 184.
Souvenance. Celles des joies paA STEGASOPODES, HL L 177.
sées ed feule capable de nous STERCUTIUS Divinité des Ro*
donner une ennere & vérita*
blefiuisfaaion, VU.I54-
Le fouvenir même de nos en-
nuis & de nos maux pafsés,
nous donne du contememenc
& de là fiicisà/élion, ib. 55.^
fuio,
S9uoerasn, Si un Souverain en
mains, I.L 186.
57E77N, ville capitale delà Po»
mertnie. LU. 95.
Du Me que doit «voir un Au»
' tcurtIV.L39^^y«r7. •
SntPÇK Philofophe,IV J. 99.
STIRIÈ, 1,11.76,
fon abfence, doit commettre STOCKHOLM, ville capitale
à un 1^ le coauuftndemenc
abfolu de fes forces; oualileft
plus i propos de le divîferen-
tre plufieurs Généraux, I..L
1 14. tfjuiv*
SPALATROf ville de laDalmt*
tic, 111.75'
SPARTE ou Lacedemone» viUe»
ib. 70. VI. U. 378-
SPARTIAN. IV. IL 368.
SPARTIATES, VL L 313.
ta SpeoUairt^ U. L 93.
SPHTSCE, VL IL 19^.
du Roiaumede Suéde, ib.ju
57X>/a£N5. feâe de Philofo-
phes la plusjiuilere decoute%
V.h209.feÇu
STRASBOURG, ville, Ln.8f.
STRrMQN, fleuve, ih, 73. 7|.
STUTGARD, ville, î». 90. -
Stupidité groGien , V.IL I3(«
SrrMPHALE, montagne, LU.
SUAèHEM. port de k Mer
Rouge, f^. 141.
SUABE, ih. 89»
pSeLiu disant Seteursi^- SUBADIBES. îles fous fEqUil.
pies, VI. L 339. . teur, 1A.15.
SPÎZBERCE, pais & contrée, ^^^fiày, extraordinairewenc
L IL <6. g*^*^* ^^^ Chilpenc , L L 70.
^r.Ar«r4« »v Le -t. ^^ Le peuple de Dieu n'en fut pa»
SVOISTE. Duché, f*. U. «x^t fous le rejne dt $£1.
S^iiieta de petitsSinges vcndui mon , A. 71. ■
^
TABLE
Un bon Prince n*<n .doit est!»
ger, que dans une extrdiiic
néceffiré, s'il veut gajçner Taf*
. . iédion de Tes fujccs , VI. 1. 493 .
Comment les Souveouns fe
doivent «Hiverner en matière
de rubfidesj voyez Finances.
Tributs, Impofkions.
jSyCR£, n. 1. 78. ' ,
, SVRDEy Roîanme, (à deicri-
ption, l.Ii. 51.
SVETONE, Hiftoricn Utin.
'^Son premier emploi honoTft-
ble, difgrace étrange, mais
, «tile au public, IV. fl. aS4. fy^
* SUETONE Paulin n'eft pas le
. même que Suétone rkifto-
rien, p>.2$î*
SVEUR. De celles de FEmpa-
rcur Maximin, 1. 1. 254-
SUrsSE. Elle cft composée de
' trehte Cantons, L IL 89.
Sl/ir/Ur, fleuve, 1^:44.
SUMATRA, île contenant trcn-
' teKoiaqmeâ, ifr. 134.
SVHD^ dénroit de la mer Bal-
* • tKique, th. 50.
'SHvrtfiitm, combien deteftable»
\l.lk398.
Snpiffiitieux de diverfes efpecet^
..' i^. 406.
S^police. Inventions abomtn*-
• tiiies pour rendre^ une mort
fenfible, VL L 382. voytzOïl*
tira ent, Punition.
' SmâiHy combien facheufe, IL
1.137.
Ia furdicc du liévfe le rend
jgjras , là -même.
-SmwiHf donnés aux premictes
perfonnes de quelques famil*
KsTqui ne font que fuiiples
' Xpidieces^. VLLi69<
^ Surnoms plaHâns » ik 17a i^
fiâa.
SULVC,pUnttyib.4^St.
SUSE, forterellèanèsCbiiiptae!}-
fc» LL fioi»
Appelléeli/ijdit, VLlL3Sr.
Sttfptnftm dVlptit. Elle xts
mieux que les aâSrtions âe h
plupart des Dogmatiqioes, IL
1. 301,
SyBARTTES^ Us fiôfoientdir.
fer leurs chev«ux ta fon da
inftrumens, 1. 1. 324.
Infâmes dans l'Hiftoire pour
avoir été les plus volupcuon
^s hommes 4 LIL25S.
SVBILLE. Plurieinsomtdx
de la corrompre par tx^gESx,
V1LL 171.
£He parloir graffiercaMm,&
en tenàes impropres» à. irf.
Elle ittfufoit fotivent de meii-
ter (hr le trépied » iH «nr.
Parre(pe£^, pedbone n'o&it
la covivflincfj^ de a«ifo&^
ib, 184.
lettee dans le feu ptrkslkeo-
tiens, ib. I8Ç.
SyCOMORE Ubpis dû rart-
ble fycoinôire, fedie&pod
fon humidité iians l*étu, \U
L 139.
SFLLA ptcfèra la via cham-
pêtre au commandemem ib>
folu, LL 187.
. Sa fin malheureuf^ fl. H. 3fl
SyitipathUT, t^ Anthtpathies. Li
partie la plus impure de roir?
la Philofophfe, eft celk, qui
traite de ce Aijet, IV. 11. 319-
II a eft trouve dans tous le»
ordres de la Nature, «^n
DESMATIERESL
4ÛS
Gotivenmses. Rfpa^nances» ^n— iwi r, îr. stfL
& AnHpaihi^. SrRAClSE , V*. il 1 1».
Ileif difScilc, & prerqoe ira- S}'RL>ŒS^ ULLi'^
po;iblc de rendre n.:on,* cr;:,!- !•*,,«
' ne & ds vînT: Ci> SmiT< ^
SiKECDOCHE, LiLsio. k* nôcicSk i^L L izo^^jasm.
71
T^BAC, de fan uû^ Ct>î
le ptûiuier en a appcnt i'u-
ftge en Europe, \11.1L5$2.
TABIN^nkonxokt , L II. 1 1 1.
Tables de bois de grand prix» V. L
337'
Ttf/'/edecui\Te» LU. 4»
Les tables folinîres ne (ont
poinc^oondinner, quoiqu el-
les le (bienc par £picure» VI.
U. 356.
I>es loDg;uef edikt^ d. 3}t«
Tabletta combien neceffiûre^
pour ne point perdre le finit
de nos méditations, VIL L 69.
Tahkamc de Parriiaiîu^ 0. U-
509.
TABOR rolaimieA L 1|. 114,
■J-ACITE Hiftoiien Latin. De
fon Hiftoire ; s'il Ta comço-
(cc avant fes Annales. De loa
ftile & genre d'écrire, IV. U.
Sa façon d'écrire eft diflferen*
te de celle de Sallultcff. 179.
y.ïi7/e, VI.L18Î,
J.e premier de nos Rois qui lA
leva, 1.1* 70.
:r*i70 fiente, L IL J9.
TAUS3tiKS, pîflTepcccxafib
\1.L27.
TALXs^I. L Q. is|.
TAMERLAS» A. iic. I^t-
TAànSE^ Bcjvz^A.^.
TASA dire Aûc vi!k, A. fo^
ril>WIS, fleu\-e, i*. Tf.
T/fNGLT roi rame, du 112«
T4KENTIN5. IL IL 106.
r/fX5£» Vd;e,LILtl6.
T<iKT.4K£S. haUlcs CavlSnk
VX L 370.
Ils manjrenr peq de pamiieG*
no-jrrif iinr guère q-js de dtaif
IL H. 474.
- Elhment ridicul?^* notpltKfik
ricules a:tiom. Se repu* tac
uimineKes celles que rir>u»te«
non> irjUtï'^trifci , V. U. 1411,
Les petin Tirrartrs naiilênt tr
aveugles, V1.U. 133.134.
Tartarcs l*recopci, L IL 5|.
TARTARJE, fon ctenA/f, ft
fituarion & Tes pnn jpiîeâ
panics, LIL 107^ <^ fuw.
De U Tarrarie ^nSinninc, fg
fuitaricn, lir* '>'5r»d'u de (ef
Provinces & F^upk^ , Up. i i|^
Tartarie defcrte, de Kb pri*
4^
TABLE
' plesm«ns notnmês Noma-
des èc Hflittftxi.ics, ib. ibS«
109.
Tartarie Precopitç, ou petite
Tanarie, & de fon étendu^
itid. 78.
Grande Tartarie, ib. 78.
' Tartape Za^thée, Koiaunte
fàifant parue de h grande
Tartarie; fa iltnàrion & dc-
fcription, ib. 107. iio.
Dun Tflperw>r, Vtl. 18. 19.
TAPlLAjViVit capitale des AL-
GAREES, 1. U. 58.
TAUPErfi eUe eft aveug^, VL
n. 134- ;
TAURIS,\iût capitale de Me-
die, ib. 126. VI. II. 3 8^-
TAÛRVS, montagne célèbre^
LU. 106.
Tatàùl^e^ib. 21%.
TAXÎLLE, la plus grande vîlfe.
de rinde Orientale» VI. IL
Tempérament, les divers tempe-
nimens cai^nt la variété de
nos censées Ci de nos raifon*
nemens, 111.11. i78>
Tempérance, fa définition» L 11 •
379-'
Son objet, ib. 2%o.
Elle fc nomme quelquefoi*
AblHncnce, Sobriété, & Hur
^ milité, félon la diverûtédefes
objets , là même.
Elle n eft pas ennemi de vo<
luptés, là même.
Son utilité, tft. 281*
TenMerature. Delà Religion la
plus teoiperee, ib. 16. 17.
Temvius. Desexciteursdecem»
pites, VLU. 335*,
Tamie des Grâces m 1
vules , 1. 1. 3^. •
Temple dont k ujutemaec
d*or maffiC â. 203.
Punirions Divines des pr&
nateurs & des fpoliiteors os
Temples de TAntiquiié, \1.
29^
Temple d*AmphiaxaBS, Hl
ag.
Temple de Uane àTsti»
iUi. 106.
Temple de Paflpha^ du 2I.
Temple de Seraphis, iiaAK.
Temple de rimpiMirnrr,IH.l
a77- .
Temple de la Conmiapfir. â
Temple de la Crainte, fiçrès
du Tribunal de la JufiKc, \1
1- 379-
Ten^Ie dédié à rbeoR, fti.
263.
Du Temple deSuaos A.4rc.
Temples de Ceres, VLB. 454.
Temple du Repos, VILLii^
Tems, laconnoilÉuWeeneftctâ-
difficile, Q. L 34.
Di%'erûté d*opÎRiQos^ tondra
le tems , ib* 25.
Des parties du tems» Qwt-
Pourquoi Plattia attribue h
connoiÛànce des dtko&s pi^
sées à Lachefis, celle des pr>
fente» à Qothon , & celleâei
futures à Atropo^, VILILSj.
TENDUC, Rokonie m A&;
I. II. 112.
TV'ŒRIFE^ Isle à^T^npii»
ib. i^$. - TER-
DES MATIERES,
405
^ITERCEBESit Islcs en Afnqae, .
dires ^urremenr Flandrii^es
ou Flamandes > ib, 1 5(7. .
TERGOyiSTE,yHh Capitale de
la Valaohie , ib, 77. '
IDes Termes Gi^npkiqutri ib, 27.
T^nahx, VI. I. 396^
TEROyE'NNE, fon' érymolo-
gie,Vl.H.îg4.
arEKKE, de Ci grandeur, 1. 11. 22 .
Pe Ton diAiiietie & dcmidia-
Viierre, ib. 2^,
De rcfpace qu'il y a de la ter-
re jusqu'au Cid de la Lune&
du Soieil , f/r. 24.
Combien il y a de la terrc'au
Tarière, ib, 24. 25.
Du lieu que la terre occupe,
&. de (on ituiuobilité, V. l. 290.
Divijcè en pluficar:; parties
générales & particulières, 1«
11.30.
Bel èloge que Pline lui donne»
11.1.64.
Adorée comme une Divinité,
yi. [. 205.
Éfti.iîéc la première qui pro-»
phetiia, o'i qui rendit des O
racles. Vli. 1. 162.
Terre figillce, li.l. 9^.
Terres ni inhales de g;randc
confideration , iàfitéma.
Terre Antichtone ,1.1. 29S.
TeiT: Auftiale, autrement ter-
re in.- mnue, 1. 11. 3»; 38. 169.
Noiiimée encore Maj;eUam-
' que, ii>. 31.
Tencs Septentrionales, pro-
che ou Tous le Pôle Ardique,
ib. $6.
Terre ennemie des (ètpeiis,i^f
v-47.
rQm€Vîk?aft.U..
TERMEVlRSfAmSpBS, OnU
258-
TESSET, ville de Numidii.' Il
n*y a que les femmes qui <tu>
dient, & qui s'adonnçnt aui^
chofes de la Religion, U. U
. 359-
TETE-CHEyRE, fijjure biea
expredê de ring^racirude^UL
1.43.
THAI.es, Auteur de la Philo*
^ fophie Ionienne , V. 1. 22 8- .
THEAMEÙES, II.I.93.
THlUAmS, V.ll.93.
THESES, Ville, I. U. 70.
Thçhcs r%yptienne, & de'
fon antiquité, VI. II. 375. 376-
THEBliT, Roiaumc en AQc,
I.IL112. »
THEMIS, fœur des Titans , don-
na fes premiers oracles auGen-
. tililiiie , & (\it la première in-
veatLice de cette lorte de devi*
, nation, VU. I. i6^,
THEMiSTOCLE, U.II.276.
THEODEBERT Roi de France,
reiolu de mettre le liège de-
vant Conftantinople, &pour>
quoi, IV; U. 171,
THEODORE. Grand Duc de
Mofcovie, prenoit plaiAr à
(bnifer des cloches, 1. 1. 244^
THEODORE Impératrice, fem-
me fage & vernieufe, IV. U.
152.
Son Epitaphe , IV. 1. 246.
Thiologit. U n y a que des con*
troverfes ât des conteCbtions,
excepté ce qui ell de la foi.
qui ne doir-jamaii être difpu*
té,V.ll.i89.
THEOMBROTION. herbeme^
dicinale. 11.11. 207.
4o6
TA»tE
dinaJTcmcnt inçett*»» ^-
^ r0^tf« Crûncc
Uut.LU.»»?. ^ U.U7.
7HESSy4LIENS.bon»Cavali«s.
Woit pour W bÛT^
IV. 1. 104-
TIROU Fwvince, I.ÎL9Î
du Grand S«ign«ur, l-U-??- -Tij-^aifr. l-l.ao6.
• ««11 •> 3tf fa>«*f- a ^ _. Vi^ ^_Iu.
THUEDF, l.U:a4-
mru^sEL, isie.it.42-
THKMiLE'E. CeUe qui naît
feule dans un champ eft U
plus à redouter, m. u. 218.
TIBERE .Ptincc cruel ,1. 1. 45-
^ Curieuk toucbant TAttrono-
nue judiciaire, i*. 2»c>.
démence ^^^>'^^\T^
ceux qui parloicnt mal de lui.
H. IL 33»'
TIBET Roiaume, Vl.l. ao9.
TJBRE,tJ<ry«Tybre.
TIGRE , Il a P«*»' ^" "^ ^^
tambour , lU. L a».
rndc eftime i^ «?—
11. aoi.i^>««»>
T«iîni^'*r, FAk.LL-,*:
TOLEDE, ^trsoMt St.x
I. U. $9-
TOMBirr, roiaimic, i>|
rOMU viU«, *-78-
T0N1<ER£, fidefeiii-
1. 69. .
Belles & curieufo ^A
onsf\«rlcTonnierc,«> j
De la foudre. &dc^J
en étoient ftappt , >• '!
Les plus gens de l^ |
poses comme i« n>^ '
genrcdcttum. iî*^
tambour, m. ta»- TOMBES. VLLs4.
Tittrc dont la chair fe trouve -poPJKAMBOl/X. N^
fort deUcate, Vl. U. 950- . U. 166.
llncpcutrouffrirniarmome, _ _,, ,-^^
TJGR/S «euve de l'Afic. LU.
TIM>lVnWE Peintre, donnoit
touiour? davantage à coni-
Pndre dans fes ouvrages.
que fon pinceau ne reprtlen-
toit,f*. 214. •
li Tkmix^ ^ demander produit
kt«&s,Vlll.a4«-
TopogmpWe, «pi'eft^cJ
TORPILLE, IL Lu:
tori*c;e. *.«35.
Elle couve ôl éik tJ
, ttx&enlesrcgarda'
TOULOUSE^ capiTi
guedoc, tu. los-
TOl/LON. vin* & P-"^
DES MATIERES^
4P7
Dti Cardinal de TOURSOK
m. 1. J37.
Totarf donc U couverture cft de
fin or, 1. 1. ^oa.
ToMrmaite&DSVtnt, LlL^ç.
TOSCANE, du grand Duc de
Toicane, ilr. 66.
TT^âuSiTH. IhreTque toutes les
Traduâions foht perdre beau*
coup à leurs orijpnaux, 11 Jl.i 6.
Trafi/yjitsratiwdestmes, V9yt%
Pyrhagorc.-
TRA^rSyLVANlE] fii fituati-
on, 1.11.77.
Pourquoi ainfi nomm^, là
même,
TRAPEZVS, ou Trebifonde,
ville capitale de la Capadoce^
LU. 116.
TRASULLE, Mathcniaticien ,
fort iàvant en la fcience des
Chaldccns, fa fin malheureufe,
1. 1. a8o. ^fuiv.
Travail^ Belles remarques ^ fa
louange, 11. 11. 155. ^fitio.
TftfM/fnxFoUio. IV. a 268.
Tremhhvtenf de terre, & ce qui
les caufe, ib. 275. VI. 11. an.
kffuiv.
Tremblement de terre horri-
ble prédit par Anaximat)dre»
1. 1. 366.
TRENTE, ViUe, LU. 63.
Trépied qui fervoit aux Oracles
de Phœbus, Vll.L'Si.
Trépied Delphique, &de(on
ufage & commencement, ih,
160. 161.
T^éfir litigieux adjujçé ft Tache-
teur du champ où il avoit été
trouve, 11. IL 255.
Les tréibrspublics^ doivent ê-
trereligi«ii&mencg«rd6$»VLL
185.
De la Trfoe proposée aux Paî»-
6as parlesEfpagnolsen 1^33.
fi elle leur doit être uole ou
dommageable, IV. L ^.ij.^Jk.
TREVES, vdle & archevêché,
LILJH.
rRErrS>tN,LlL66.
TRIBADES^VUlasS, .
TRIBALES. Ils immolent leurs
pcrcs âc mcrçs vieux, V. 11. i $ 8*
Tributs, impôts & fubijdes, LJ.
69. èrvi.Li83.
TRJCAL4 ou Triocala, d'où
ainfi nommée, VI. 11. 383*
Du Tnctnfc,LL236,
7TUON£5,conftcîration, L II. s^
TftiPOIi ville & Roiaume» ik.
140.
De fa denomination,Vl. I1.38)«
TR/POUde Syrie,!. IL 119.
TRJPOUVM, plante dont la
fleur change de couleur trois
fois âk jour, VIL 11* 175.
TRJTON^, m.Li74.
TROCHILE, oifeau, iKfP.
TROGLODITES, Nation, U. U.
*75- ' ^ . ,
TROGUE Pompée, Hiftonenî
tatin, fon e^tt (uLtion , en quel
tems il vivoit , & àe fon hi-
ftoire,lV.lLa6i. èr/yr>.
TROIE, ville de U Phrygie, L
IL 117.
♦Elle ne fût nullement prifejVlL
IL185.
Il nye gueres de venté dans
la narration de fon fiége, V«
IL 447.
Du Tra7;^rtfeMifene,Vl.ll.3ll.
Trop f s ou figures» ce ^e c'efti ^
It-ta+î- . ..
Bb n
408
TABLB.
n n*en hm pas uftr avec fx-
ces, là même,
t>esdeux Tfaptf««r-, fun nom-
mé le Tropique du Cancer,
Tautre le Tropique de Caprî-
come, 1.1L 17.
LorfqueleSoJeil eft au Tropî-.
que du Cancer, nous avons
1 Eté en Europe , & lllyver
quand il. ell au Tropique du
èapricome, ib.i%.
D'où fumoramcs de Cancer
& de Capricorne, làmimc*
TRUFLES, n. 1 97.
TUi4Af, I.IL47.
TUEISGVE, ville capitale de
Vurtefiil>ctg, ik. 90.
Tmilis d'argent , L 1. 10 1 .
TUNIS, vUle de ]U»iauaie. L |].
140.
TURC, 8c de fon Empire « ik.
67.éffirio,ib. 115.
Pourquoi >ppeU6 Grand Sei-
gneur, là même,
TURCS. U, 11. 161.
Leur fâ^on de mfk|uer,lU. 1. 84.
TURCOMAVIE , & Tes depen-
TURIN, vîQeCipîideaBfr
mont , ii. 64.
TURPILWS PdniR, k pit
mier qui pemk de k ■=
gauche, VLL 101.
TURHUESTAK^^baumm, k>
fant panie de k Tansix, l
IL 110.
TURQUIE. Dekbcaë^
femmes. VIL L 368.
TURQVOiSE, ment màa-
ïe, VLLa4.
- Venu ^ibukalê auVnlui e^
tnbué loahm aune ha^x,
ià 26.
TMh.Be. De celle des ieuDslk-
narques. IV. D. 172. 173.
TFBRE, fleuve. LIL6}.
TTCHO-BBAHK^ cdàxt H»-
thematicien, £^. 50. '
Foibleflè d'eTprit. VLIL|>
TYUNSEL, LIL 49.49.
Tympan de Touye.
TKR, ville, L]LiiS.n9^
TYRIDATES, RAid*Aiiiieû-
eltinii k pluamod Hapcim
4eibnc«iiis» 11- 373*
F,
VACHES efUmks immortel-
les, m. L 423.
Celles d'Islande font nourries
de poiilbn au lieu de fourra-
ge, U, IL 478-
yACÎA, homme fort riche, &*
de race Patricienne , de fa re- '
^^ traite oifivc, & honteufe au-
* près de Cumes, Ul. t 357.
yACU^A DédTe, IL L 537.
VuUance, 1-U«a79,
VALACHIE\ d. 77.
VALENCE, Rflkunie & C^
taie , ih. 58.
VALENS EmpeRus, meoacédt
(à fin par un orade, \1LL 1 ti-
VALENTINIEN, fèpkifijRi
fiiire des images de cinM24r
VALE^rmaEN k je», s-
Ambroiiè n'a fut nuSediâ:'
cuké de ttû ouvrir k ?m&P
DES MATIERES.
409
fiofiobikfit le defiiut du- Bâ-
terne, V. 1.35. '
L. ^.-^Z-ER/t/SHcpwcorde. in-
(tinié ion ennemi capital Ton
héritier, V. IL ijj:
Un P^ûkt de pied, cdebre çoih
reur, VI. Las 5.
J^aletnàbuiircs t II. II. 206. '
S. ^/ttLffiK, ni.I.23.
P^AIXONA pon fameux de l'Al-
VALSTElhJ, General d'armée,
LI. 324-
yAf4, fortereflc, I.II. lao.
Oliv. VAhlDER NORT fait le
circuit de la tc^rc, ih, 40.
f^fwtixEfpagnoles, IV. 1. 334.
^i4il, rivière, I. II. 6a. 96.
VARSOVIE, ville capitale de
Pologne^ i^. 83.
De lOlTi^N accusé de magie,
LL362. '^
VAVTOVR, II. Lui,
Les Vautours on* un admira-
ble odorat, VI. 1. 4a.
lÀs parfums les font périr, f^.
45.
VEAV marin f fa peau garde
du coups de tonnerre, I.LI64.
Veau d'or des Ifraelkcs, VI.
IL 406.
Ce ne font point de vrais ani»
maux, quoi^iu'tls ayent une-
ame végétante, là mime.
Us ont quelque efpece de fen*
riment, & je ne fài quoi de
fort analogue & rapportant à
nos fens, /4 menu,
VELLEIUSPATEACVLVSni-
ilorien Larin,fa naiflance ^ Cëb
honorables emplois, IV. IL
ai7- te*/*»-
Vemran pris par les LatiAspour
ptnerem oatrctre, VL IL 367.'
Vengeance. £!lè ciufe de grands
defordres dans une ame, U.
Il- 444-
La feule pensée de nous ven-
ger de nos ennemis , nous fait
ghis de mal, qu'ils ne nous en
veulent, VL IL 316.
£n ufage parmi les Ancien^
VILL3U.
VEh'ISE, Ville & République,
& fes dépendances, L IL 66.67.
VENT y fa matière &formaci-
on", IL L 79.
Leur exaltation, où ils re*
. . gnent , & )tur utilité , tir. 80.
. Borée adoré comme une Di-
vinité,.Qm^bv.
Les vents Cardinaux n'ontpas
de fi mauvais ert'ets que Icun
collatéraux, i^.8i-y^^«>
Vents qui fe vendent en Nor-
tcge & parmi les Lapons, VL
H. 335.
VENUS reprefcntée toute ar-
mée, L IL 309.
Pourquoi placée dans le Ciel
par les Anciens, 111. L 348,
Belle confideratiun de S. Au-
gulfinlà defllis, là nume.
Pourquoi les inP.ucnçcs de Sa-
turne , & celles de Venus font
fi corttr aires , qu'elles fe dé-
truifenr, la ly.étiix.
Pourquoi Venus eft rcpréfen-
tce nue, & au uâlieudesflottf
de h mer, i£« 3f t.
VenusAmbologerCi VU. L f.
Bb iij
410
TABLE
Pourquoi (ûmommoe w les
Grecs MachiHatrix,VlU,$67,
Pourqaoi rainée des Parque^
FEJtt),, couleur, m.l.it8.
U eft le bUzon de ceux qui
ctpercnt , ià même ^fniv.
Vérité, y.l 239.
Prife pour une m(me choit
que la luitice, ib, 240.
Exnravagancc ridicule de la
placer au fond d*un puits, 111.
1. 375.
Vérité, comme une Déeflèf
tk 123.
PËRONO/5, 1.11.66.
FERRUÈS fim ityniologie, VI.
U.384-
VERS à Toîe mangés étant en
fève, VIL 1.155.
ytftu, La recenipenfe qu'elle
doit recevoir . UL 1. 447.
Elle mérite d'Itre honorée, V.
1. 1. i^fittO.
Vtrtu Morale, qu'eft-cè, L1L
264.
Différence entre Ie9 vertus mo-
rales , & les vertus Chrétien-
nes, ih. 346.
Différence entre les paflîons,
êi les vertus ouïes vices, ib>
^65.
Dif&renee entre la venu mo»
raie & les vertus imelle£hiel-
Us^làmêm'
/La vertu gtt en la médiocrité,
96.267.
Trois préo^tos généraux à ob-
ferver. làmàiu. * •
Vernis infufes, ih, 26 <.
Vems CawttfMfaff, mLié^i
569.
De la Vetta des Psâcns, VU <
^ fine.
Vertu pris pour une qaaùt s
' lureue, ^. s66.
F£5££.viUe,ifr.94.
V^P4SIEN, fort «dooK*
TAffrologie jtxlicîaiie, l -
35^.
VESPERy Etoile, VLL 13g.
VESTALES, \XIL*34.
Difpensées de &ire ifReer
lU. 1. 156.
#^^e ot) Sjoiarre ridRâpte-
tieufe, I2.Q.99.
VESTERNES, tifyezBébâé^
VUÈE, Comment le Mt U v>
fion, U.L 131.
. l^es plus grands ^eox ne ÙB
pas les meiUeuK.tt aoBL
Les pedts yeux& n peD ea-
foncés ipm les.meiUeaR, U
ta vue eft lepIusnoUedeius
fens, VLB. 125.
Ses avantages au ddfiss àt
ToUye, & oies autres feos, là
•mime ^ fnw.
VEYSSEMBOURG, vaie,lll.
•77-
Vice, Ce qu*il y a de coninn?
entre lui & U verni, ^.2^2.
Diffei^ence entre le vice le p^
ch6& la malice , ib. 3&3.
De la VidJfttMàe de toutes dv
fes, m. L 95. 94.
ViMra. Comment ic doit et»
porter un Prince après «w
emporté une vidoire entière»
L L 14a.
DÉST^ATIÊRES.
4"
Viftbîresglorieafes &admirar
bles,VLr.270.èr/aiff. •
l-a viiloire obt^uë par Ta-
drefllê & le. bon fens des Gé-
néraux e(l 1er plvts à eftimer,
que celle qui le gagne à la
pointe de Ycpé(iyib.^26^fitiv,
De Qelles qui Ce remponent
durartt la guerre , VU. 11. 8-9.
Vii^oire reprcfemce (ans ailes,
!à même.
Vie, Pluficurs grands hommes
ont eux-mêmes décrit leur
vie,lV.U.78.7^
DelabfeUevie, VIÎ.U.36.
Longue vie propoCée aux Pa-
triarches pour une recompen*
fe, là mém^,
lamais on ne foùhaita plus la
vie, que l'on fait aujourd'hui,
& jamais on ne fongea moins
au moien de la prolonger , ifr.
37.
Comme on la doit deHrer, ift.
39-
Nous ne devons pas trop ai-
mer la vie , ni craindre exce{^
(îvemcntla mort, ih, 76. ^
pùo.
De la vie folicaire, o^yra So-
litude.
ViàUkfft. Elle a beaucoup d'in«
Commodités ik fouffHr, 11. 1.
Elle eduniverfellcment hono-
rée & refpeâée de tous les
peuples. 11. 11. 395. ^fitiv.
L*age ne nous empire pas tous
également, c^. 2S0.
Avantages de la vieiUeflè, là
mêmekffiiiv.
Un Roi d'Arragon prifoit &
eftiniotc cinq dx)les vieilles,
111.1.182.
- Ceft k plus ennuycufe & h,
plus facheufè ft fupponer de
tous les âges de Thonyiie, Vt.
• 11.22I.^/ifiD. ^ ,
yiEI^NE ville capitale de l'Au-
triche , 1. U. 93.
VICINAL y Profeflêur en langue
îlebraîque mort âgé de cent '
cinq ans, IV. 1. 5».
VIGILE, 11. U. 466.'
Elle ait ennemie naturelle du
p Chou & du Laurier, IV. IL
318.
VIGTHlsU, I.ÎI.0.
Vtih'f bâties fur pilôds, tft. 51. .
De la grandeur que doit avoir
une ville, VI. 11. 188. ^fitiv.
Pcs Fondatturs &l)âti(lèui»
. de villes, ib. 192. ^fttw.
Villes les plus'anciennes &
les plus remarquables, VL U.
375. ^/«w.
VIN. Il rend la perfonne de
meilleure humeur, 11. IL 447.
De l'antipathie qui paroiflbit
entre Efcnines ^ Demofthe-
nés, 1^.448.
Appelle le lait de Venus, VI.
Adoré comme«n Dimi , ibid*
Ceft un Temede fouveraîn
contre la mélancolie, làmùne
y fuiv,
VINAIGRE fait des cannes de
fucre, VU. 1. 144.
VINCENTla BUncM. IL 353.
Conte * fabuleux touchant le
bout dû monde, ib. 354.
VINCENTIN, i.lL6^
Bbuif
4^^
TABLE.
BemIiatdd«>7K^0 Amgon-
nois, 11.11. 63.
VIPERE, riAl 47^..
VIRGILE. Sa defenfc cont«
ceux qm fe mêlent de cotri*
ger Ton Latin, 11.11. 1$.
HRGIhflE, pais & contrée de
rAinerique Septentrionale, di-
te autrement la nouvelle An*
gleterre, l.tl.41.
VIRCISIE pais & contrée, là
même.
yiRCnmE^ blàmce au tevan^
.. V, 11. ISO. ,
yiR7YB0URGvûk,Ï.U.^
ff/5M^ ville, xà.9S.
FISTULE, fleuve, th. 82. 87. '
>7T7ÏMÇ£RG,;villc ib. 94.
yjTULE, ou Kf7'l/L/N£,Dief-
fe,U.lL398.
VMatwn, ooy» kejo&inànce.
i;iJlD;5L4l75 Roi de Pologne,
navoit ou*une coudée de
hauteur, 111. 1. 104.
VLPIUS AiARCEJLLUS,n. IL
4S5-
'ULTONIE, province, LU 46.
l7N/!t7, animal de rAnierique,
que nous appelions le Paref'
fevXyib, 167,
Vniverfiti de Paris, V. I. ijg,
yttage. La découverte des paîs
inconnus honorable & glo-
rieufe, 11. 11. 79. W fmv.
De la Je^Hire deis livres de
voiage , VU. I. 354.
, Les plus belles & plus jitîles
promenades font celles de
voiager, f/>. 3^6.
Pc ceux qui voiajenr, ,V11.L
F«fetf<!r. ToiitrenoonncâeiQK^
les n*eltipàs vicieux en nùct
langue Françoifê, ii.!. ifs.
VoiUs. Qui en invenca Fuiirt
V. IL 117.
rwx,Lll.a23.fe'/«w.
C'eil la lumière de featecde»
nient, U.L 137.
La VOIX ne fen pa$ mobâ)
reconnoirre que la fâoc, àsi.
141.
Chacun a la tienne difenefse»
. là méin.^vtyci Ouïe.
La voix beîje & agréable et
V grandeuient à eâimer, \11.E.
211.
yplatUcs. 11 n*y a poiat d'cîieto,
qui foi t purement aâkn, com-
me le poiflTon eft aquaaqu,
IL 1. Z09.
U n*y a point d'oifean ùa
pieds , & pourquoi , i^. 1 10.
Vûlttit, ou chiflè des oiiasi^
Tufage en eUtrèsasden, IL
K0LG-<4, fleuve, L IL î5-
yOUWE, province, é,%x»
Vùl9HtS, L L \o$.
Volvnti, 1. U. 340. èfik».
Ceft un principe îmeme de
nos aurions, ià même.
De la liberté de h voloiut, U
yOLONTAIRES, LesKomaiis
n'en vouicienc poin^ L L105.
FW*jrté. LU.2$3.
U y en à de fpirituelles & di
fenûbles, i>. 353.
Divers fentimens des andos
Philolbphes touchant la rol*^
pié, f*. 354.
DES MATIERESL
4H
Les vohxptfe mifes au rang Vtaipnàhl^mt^ IlAtitloqmelcfri
des pflifîons» là même.
Jjt fou vérain' bien ne doit pas
erre mis dans lavotupt6» ih,
355.
L^fluë des voluptés n*cil ja-
mais fans di%nice & depbi-
Âr, là même.
Peuples tes pli» voltçnieui^
rfl^n Sybarites/
La voTupté, lajoîe; ftleplaî-
(îr pris pour (ynonimes, ibid.
253-
^0P/5Cr;5, IV.U.a68.
Verfif donrfe ferx'entlesMofco-
vices u comp^r les diiiances
des lieux « LlLsj.
& fuivre les apparences des
chofes aunnt oe teois quelle
dure, V. U. 192.
VRAtmiS, Médecin, VU. !•
VRBIN, Ducké, 1. IL C6.
URAhfOBURGVM, ih.so.
Vfhs ^rtema, VL IL 386.
VrinUems, LL 233.
USSES^JES, m iio.
Ufure, ocryet» Avarice uûurtere.
yuUe, n.L24.
yuLCATlUS, GalUcanus» IV»
IL 2^8.
XACA, grand Philofoph^ fil
doârine, V.Ljig.
n avoir deux doâtincs difTe*
rant«s;iLL383-
XAhJTUS^ fleuve, nommé au-
trement Scamandre , L II. 1 1 7.'
Jji.ViXAyiER ne voulut aller
vifirer fa mère , comme on le
lui propoToit, VU. 1. 347.
XENOCRATE difpdisé de fiu-
jpercDnau»]lLLi56.
XESOPMO>f, grand voyaMUl^
grand Philoû)phe, grand Oh
pitaine, & grand Hiftorien^
fumommé TAbeille & la Mu-
fe Arhenîenne, Ton Dialeâa
& Ton genre d*oraiibn » IV. Ô.
Le premier des Philofoplief
oui K foir applique â compo<;
ter une hiiloire, Hid. 25. è#
r.
YEAL,^t, L IL 41. font prelque cof^ours effnm*
rSUX. Belles remarquas^ ^*> ^" impudens. VL l. 4^
lLLi3a./*v.. rOJlCK, ville, LU.4«.
On qw ont k Tft coutlf* IV^ife. Onfepcutciiynerpaf
« Bb V
»«»
TABLE
l€s vtpeun 6s3 viandes, VL
Toroavfie* Elle caufe de grands
deibrdres , U. II. 467.
Un IrUhdois enterré vif jut
qu'au menton^ pour tempé-
rer l'ardeur du vin & de l'eau
d^vie, dont il ctoic rempli
«». 468.
De fcrât ridicule, & brutal
mutuel eft icduit celui qui
S rend du vin immodérément
Uvecexcés, VI. L sa i.^/m*
Iteroeucs & iiluîtits dont fr
fervirent les Lacedesscnics
pour Êdfe deteftcr le ^idc»-
vrognerie à leuis jeuasgci
Funinon établie comte les *•
vrognes, âfr. 535.
L'ufî^e du vin defèfMhi enâ*
versendroît^, tfpe%yhL
L'aveuglement- de U lUoe
Laniia, attribue à fi» ç*-^-^
iT.
ZACVrVS. Médecin luîf.
IV. 1.158.
ZAIRBi fieuve, L II. ia9-
iAMOLXis, nu. 24ù.
ZASTE^Îk, l.n.67*
2/fiM» vUlc de la l>afinflde> tl.
75.
2ilF0£H^,> 109-
2E1LAN, Isle divisée enhtuf
' Roiaumes, 1^134.^
2?/# inconiîdtrç, VL L 399. tt
Znùtk^ Ln. it.
ZESOBIE, Reine» !. L ttS*
1V.I.6I.
2£M)K n y en a pluTieurs d«
ce nom, V, I. 203.
Zenon TEIeare, ià mtme.
Zenon Cypi iot de la ville de
Cirie, chef & fondateur de
la Seâe des Stoïciens^ ta mê^
me.
«Scnon I&uBq^e» IL D. 41»»
Zeietiame genre de nûkAfti^
^ Vll.1.386.
Z£l7X75qui exeellotr en la pein-
ture, pour ce qui eft des o«»
bres; repris en quelque aa>
tiecholè, Vt. L 91.
2IB/T» capitfl!edcrAn6KiieQ<
reufe, LU. 123.
ZmEN, port de la llefM, ift-
"3*
2ÏPANCV, (le. A. 217-
ZODMi^U£, ft dt fim BDO,
L U. s. 9. 10»
20>J£^. H yen a cmq, deux
habitées k coàune étant tem^
peréesiies nois tvttvidtt-
Ditables^sl.19.
Les dettx Zones ùa l^ioes
^froides» tfr. ta
Des dcuit Zotitr t«mpet€e^
Umém.
Zone toiTide (mftrtl^. ait
19-
ÎOOPHTTt*, IILL'44f.
DES MATIERE&
4ÎS
«ppelléBoranccs, plante mer*
veiUeufe, LU. $5»' 109.
tlLOROASilŒ , 11. 11. 240-
ZOSIME. Pluficurs Ecrivains de
ce même nom, IV. 11. 13.4.
Zofini^ d* Alexandrie, difFe-
tenr deZoTime lUillbrien, ih,
135.
Zofime de Gazft, ou ii*Afc4«
Ion r différent de Zertmellii-
itorien & de l'Alexandrin , là
même.
Zofime rniftoricn Grec. Di«
verfes obfervations furfonHi»
Itoire, ib. 135. tffùio.
ZVAMAf rivière^ L IL I35f<
F/M
Imprin[ié à PFOERTEN,
Choa EaD¥ANV Cbuistofle Bbmiks.
"*