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Full text of "Oeuvres de François de La Mothe Le Vayer .."

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OEUVJIES 

DÉ     FRANÇOIS 

DE    LA  MOTHE 

LE     VAYER, 

COlSrSEILLÎR    D'ETAT,&c 
Kouvdle    Edition   revue   &  augmentée. 
Tome  FIL  Partie  t. 


'^'^^m^ 


aoec  PrioUèges. 


imprimé  à  Pfo^cn> 

&  fe  trouve  à  Dresde 

chez      M  I  CH  E  L       G  R  O  E  L  L. 

MDCCLVnt         '7 


».     :*     _  ,    '     '0 


innnntmnnnni 


AVERTISSEMENT. 

^^To»  fiMiffins  enfin  de  retepUt  nôtre  engagé^ 
-'•^  'menty  en  damant  Jant  ce  Jetnier  Tomep 
lajidte  des  Lettres  de  nôtre  Auteur.  .  CtMme 
elles  font  dans  le  même  genre  queAes  jnrëcfdaïtes^ 
nous  ne  pouvons  que  nous  en  rapporter  aux  Ré-- 
mmrques  que  nous  ai;ons  inférées  dans  la  premier 
re  Partie  de  ces  Compùfitions^  oilfouventfa  ma^  / 
tiere^  qmiq^ilevfê  ^  fi  altère  enrienlafimptid* 
t€^  ou  même  la  na'iveti  du  Style  epiftolaire. 

Comme  toutes  ces  Lettrer^  loin  dtitre  des 
fixions  ou  des  produSitms  du  caprice  SAuteur^ 
ont  Aé  réellement  écrites  à  diverfesperfonneSy  il  ' 
pourrait  fe  trouver  des  Critiques  qui  demande, 
roienty  pourquoi  tùiifiy  voit  pas  1er ntnns  àices' , 
perfinnesy  ce  qui  ne  laijfiroit  pas  de  répandre 
un  certain  jwyjùr  ces  mêmes  Lettrés.     A  cet- . 
te  diffiailfé  il  nousftiffit  de  répondre^  dl" après    . 


AVER  TISSÉ  MENT. 

f Auteur  même  y  que  s" il  eut  mis  à  la  tête  de  cha. 
cune  de  f es  Lettres  les  noms  desperfonnes  diftinr 
gui  es  ou  par  leur  rang^  ou  par  leur  mérite  y 
•  auxquelles  elles  étaient  adrejjèes^  U  ftaifroitpas 
manqué  y  de  façon  ou  d'autre^  et  en  naître  tSt  ou 
tard  ^Ique  germe  Je  jaloupey  puisqu'il  9^étolt 
pas  praSicable  quil  eût  pu  les  louer  (m  en  pro- 
portion y  ou  au  gré  de  cbacun^  ^, comme  une 
réplique  dans  ce  goût  de  la  part  deJAuteurfe 
trouve  des  phis  peremptoiresy  nous  nous  gardons 
d^y  rien  ajouter.  -    Nous  nous  flattons  au  refte^ 
que  tout  le&eur  impartial  ntms  Jour  a  quelque 
gré  de  s  Joins  que  f\ous  nousfonimes  donnés  pour 
rendre  cette  Edition  des  Oeuvrer  du  célèbre  La 
Mothe  le  Foyer  autant  correEle  qujont  pu  leper* 
mettre  les  circonfiances  dû  tems. 


DE 

LA  RETRAITE  DE  LA  COUR. 

LETTRE    XCIV. 
MONSIEUR, 


il  J  'i^  ^^^^  avouô^  que  la  PhiIo(bphid 
9IJ£caufe  quelquefois  ^es  emporcemens 
^^^^  d'efprit^  &  des  bouleverfemens  de 
cervelle,  qui  font  faire  d'étranges  équipées* 
Ses  Néophytes  fur  tout  y  font  fujets,  qui  n'bnc 
pas  encore  TcAoniac  allez  fort,  pour  digérer 
îès  maximes,  dont  les  fumées  leur  troublent 
Fimagination,  &  les  renîdent  femblables  à  ces 
jeunes  oifons>  à  qui  la  tète  tourne  après  avoir 
mangé  de  la  Cigu&     Mais  que  vous  aies  fu^ 


a  LETTRE    XCIV. 

jet  là  deffus^de  condanner  cette  retraite  de  la 
Cour,'  &  ce  retour  dans  la  vie  Phtlofophique 
&  privée  de  vôtre  ami,  qui  cherche  le  port 
après  'avoir  éprouvé  la  tempête ,  c'eft  ce  que 
^je  ne  puis  vous  accorder.  Quoi  ?  il  ne  iëra 
jamais  permis  de  quitter  un  chemin  dapgcareux 
&  qui  déplaît,  pour  fuivre  un  fentier  agréa- 
ble, parce  qu'une  infinité  de  peribnnes,  qui 
s'étoient  engagées  dans  lè  premier,  y  conti- 
nuent leur  route,  s'opiniâtrant  à  n'en  point 
ibrtir?  Il  n'y  aura  plus  de  moien  de  fe  mettre 
en  liberté,  après  avoir  éprouvé  la  rigueur  de 
la  fervitude,  &  3e  dire  Crates.Cratetem  maim- 
fmttity  à  caufe  qu'il  y  a  de  certains  change- 
mens  qui  témoignent  quelque  légèreté?  Et 
fans  parler  des  Diocletieqs,  ni  des  Âlphon- 
fes,  il  fera  licite  à  une  Reine  fpirituelie,  à' 
une  Héroïne  du  Nort,  d'abandonner  un  Sce- 
ptre &  de  renoncer  à  uneCouronne  pour  con- 
tenter plus  commodément  les  curiofités  (lu- 
dieufes,  aumêmetems,  qu'on  condannera 
d'inconftance  celui,  qui  fe  veut  dépêtrer  de 
je  ne  fai  quels  attadiemens  de  Cour,  &  s'é- 
loigner de  la  Sicile  comme  Platon,  pour  fe 
jetter  ians  le  repos  de  l'Académie  ?  Car  de 
dir^  comme  vous  faites,  qu'on  peut  philo- 
fopher  par  tout ,  &  qu'il  n'y  a  point  de  lieu^ 
où  \m  efprit  bien-&it  ne  trouve  fon  repos. 


DE  LA  RETRAITE  DE  LACOIJR.     3, 

&  ne  puiflfe  établir  une  cfpece  dé  (blitudé; 
c'cft  prononcer  quelque  chofe  de  véritablei 
mais  ce  n'eft  rien  avancer  contre  ladlion  que 
vous,  reprenés.  Bien  qu'on  puiffe  par  abs* 
trai%oii  d'efprit  converler  folitairement  a^ 
vcc foi  même  dans  le  fort d^nc  preffe,  &  au 
milieu  des  plus  grandes  aiiemblées  >  fi  ed-il 
vrai  pourtant,  que  cet  entretien  îhterieur  eft 
bien  plus  commode  &  plus  avantageux  aux 
ames^  qui  s'y  plaifent,  dans  un  lieu  de  repos 
&  qui  ne  reçoit  point  de  difbracflion.  >  Vou- 
lés  vous  fàvoir  quels  fontles^plus  grands  Phi- 
lofophes,  que  j'aie  reconnus  à  la  Cour^  & 
ou  fe  terminent  leurs  plus  fortes  reiblutions? 
Souvenés- vous  de  ces  anciens  Etpiftiques,  qui  ^^•** 
mettoient  le  foûvprain  bien  dans  l'E^erance,*^^/ 
ËiDS  laqudle  la  vie  leur  fembloit  intolérable» 
vous  en  prradrès  par  là  une  idée  la  plys  jude 
que  vous  iauriés  concevoir.  £p  effet  ce  font 
ces/Vrfffli&iiffxdesEfpagnoIs,  ces  Antipe- 
lagiens  de  Cour ,  qui  attendent  tout  de  la  Ch:a- 
ce^  dont  iè  forme  le  plus  confidérable  des 
corps,  qui  la  compolent,  &  de  qui  vous  ap- , 
prendrés  a  mettre  la  dernière  félicité  dans  une  ^ 
chimère  de  l'avenir,  ou  de  biens  futurs,  Qu'ils 
ne  ie  laflent  jamais  d'eiperer.  S'ils  philofo* 
^ent  bien  ou  mal,  je  ni'en  rapporte  au  pro-  ' 

vert)e  de  Salomoti,  «^^  qua(&ffertur^  (^Ugit 

AJj 


4  LE  T  T  R  E    XCIV. 

ûnimam  ;   &  à  ce  raifbnnement  de  Seneque  ^ 

qu'une  diole  abfente  ne  peut  pas  faire  un  bien^ 

qui  pour  être  véritable  doit  être  préfent,  ^> 

fyilt.19*  nefcit  hoc  ipfo  non  ejfe  honum  id  quod futur um 

.  efiy  quinfutumm  tft.      Cependant  vous  rie 

pouvés  fouffnr  qu  on  ait  abandonné  une  il 

perilleufe  demeure,  ni  qu'on  ait  renoncé  à 

de  fi  mauvaifes  maximes.     En  vérité  je  vous 

^  croiois  plus  éloigné  ou  de  Terreur,   ou  de 

rinjuftice. 

Vôtre  ami,  dites -vous,  n'étoit  pas  encore 
dans  un  âge,  qui  l'obligeât  de  quitter,  avec 
le  fervice  de  laCour,  les  avantages,  qu'il 
s'en  pouvoit  promettre.  Vous  euffiés  donc 
voulu,  qu'il  eût  atteqdu  la  dernière  heure  de 
fa  vie,  pour  commencer  à  vivre  fans  vous 
ibuvenir  du  mot  de  Laberius, 

Nil  turphii  quant  vivere  incipiens  fenex* 
Ne  favés*  vous  pas  bien,  que  ce  dedin  eft  fi 
QmmiL  prompt,  qu'à  peine  donne-t-il  le  loiftr  de 
dtd.  Iq  reconnoitré,  non  àecedit  fuprema  vita ,  fed 
corruit ,  l'ombre  de  la  mort  nous  furprenant 
alors  tout  à  coup ,  comme  celle  des  lon- 
gues nuits  couvre  d'obfcurité  prefqu'en  un 
inftant  ceux ,  qui  vivent  foiis  l'un  ou  fous 
Fautré  Pôle)  puifque  nous  fommes  à  prefent 
iiflfurés,  qu'ils  ne  font  pas  enrierement  dé- 
pourvus d'habitans.    En  vérité  c'eft  le  plus 


> 


DE  LA  RETRAITE  DE  LA  COUR,    ç 

hoQCeiK  reptodié,  t]u'on  puiffe^fifire  à  uq 
homme  de  fa  forte  y  de  dire  de  lui ,  Jènejcit, 
b'fi  nejck;  comme  ceft  au  contraire  le  té- 
moignage d'une  vertu  cohibmmée;  deqult^ 
ter  raâion  avec  quelque  relie  de  vigueur  y&c    ^  ^ . 
avant  qu'elle  nous  abandonne  y  optimus  vir- 
tuiis  finis,  efi  ottteqiuam  deficias\  d^Jmert.     Si 
nous  avions  le  privilège  des  Serpens,  &  des    -    ' 
poiffons  Pagui'es^   qui  quittent,   dit  Eïien,^;J;; 
les  premiers  avec  leur  peau ,   les  féconds  a-  m.  ^.M 
vec  leurs  écailles,  toutes  les  incomnoodités^  ^*4^ 
de  la  vieillefle ,  je  vous  avoué,  que  je  confen-  ' 
mois  peutètre  à  cette  continuation  obftinée 
de  lërvitude,    que  vous  impofés  à  vos  amis. 
Mais  quoi,   la  Namre  ne  noU$  a  pas  fait  tant 
de  grâce,  s'il  y  en  a'  dans  la  continuation 
d'une  mifere,    &  cette  Venus  Ambologere 
nousmanque,  qui  retardoit,  finousencroions 
Faufimias,  la  caducité  des  Lacedémoniass.     ^-  f  • 

Sales  oçcidere  £?*  redire  pojjunt^ 

Nobis  cumfimel  occhlit  Irevis  lux^  CatulL 

Nox  eftperpetun  un  a  àormienâa^ 

Quittes  donc  cette  dureté  trop  audere ,   & 
qui,  fous  une  apparence  de  bonne  volonté, 
a  plus  de  rigueur  que  les  loix  mêmes  faites 
pour  la  contrainte  de  nôtre  liberté.     Lex  à  Seu.  1 1. 
^quinquagefimo  armo  militem  non  cogiiy  àfexa-^^^^^* 

A  ii] 


,  6  LETTRE     XCIV. 

gefimpSenatarâmnoncitaf;  difficilm  hommes 
itfe  atkan  impétrant  quam  a  lege. 

Mais  avoucs-le  frafichement ,  vous  vous 
êtes  laiflfé  emporter  cette  fois  à  Tophiioa  po- 
pulaire ,  &  le  jugement  indifcret  de  la  raujd- 
tude  vous  a  empêché  de  vous  fervir  du  vôtre 
à  la  décharge  de  vôtre  ami.  Ceft  ainfi  que 
les  préventions  Ibnt  puiflfantes  fur  les  efprits 
mêmes  les  plus  éclairés,  &  qui  d  ailleurs  ont 
le  plus  d'inclination  pour  k  belle  Philofophie. 
La  feule  conifidération  du  recouvrement  de 
la  liberté,  ne  devoit  elle  paâ  être  fufiîlànte 
pour  vous  faire  approuver  fon  aâion  ?  Car 
quelques  douceurs  qu'on  reifente  quelc^ue* 
fois  dans  fa  perte,  ce  ne  font  que  des  amertu- 
mes à  un  efprit  généreux,  rien  ne  la  pou- 
vant recompenfer.  Les  Egyptiens  avoient 
beau  rendre  mille  honneurs  à  ]pur  Apis,  le 

Plmar.  m  crever  de  bonne  chère,  &  lui  rcnouvelier  mô- 
*•'"'  me  fes  voluptés  par  de  nouvelles  noces,  il 
ne  laKToit  pas  de  leur  témoigner  avec  mille 
gambades,  que  la  privauon  de  fa  liberté  lui 
étoit  infupportable.  Et  pour  moi  je  foulcri- 
rois  toujours  à  ce  que  dit  le  Loup  famélique 
de  TApologue.au  Chien  d'attache,  qui  regor- 
geoit  d'embonpoint, 

^y  Regnarenolo^  liber  ut  non  fim  mihL 

'  ^'     Vous  me  répondrés  peutêtrc,  fi  vous  êtes 


DE  LA  JŒTRAITE  DE  LA  COUR.    7 

en  humeur  de  défendre  le  fentiment  du  vul* 
gairé,  que  l'un  étoit  un  veau,  &  que  le  fécond 
nétottnon  plus  qu'une  bête.  Mais  revenés 
un  peu  à  vous  9  &  conlidérés  (î  une  vie  pafTée 
dans  la  plus  profonde  tranquillité  des  Kvres^ 
ne  devoit  pas  vous  Faire  plaindre  celui  >  dont 
nous  parions ,  fur  tout  dans  l'arriére  (aiibn , 
ou  iLlè  trouve  parmi  les  dnresxhaines  &  les 
pelantes  contraintes  de  la  Cour;    ' 

lieu  quam  miferum  eftfervire  diJcerCy  ubifit 
âoSus  dominarier  ! 
pour  lui  appliquer  encore  ce  mot  de  Labe* 
nus  qui  lui  convient  fi  bien. 

Afin  de  vous  remettre  un  peu  dans  le  train 
d'une  Philofophie ,  que  vous  préfériés  autre- 
fois, tant  pour  le  divertiflement,  que  pour 
Tufage,  à  toute  autre;  je  veux  vous  com- 
muniquer ce  que  mes  dernières  leéhires 
m'ont  fait  remarquer  en  faveur  de  la  fufpen- 
fiCHi  d'efprit ,  qui  nous  devroi,t  tous  empê- 
dier  de  condanner  témérairement  &  trop  à 
la  hâte,  ce  qu'une  infinité  d'autres  perfohnes 
fort  fenfées  approuvent,  par  un  raifonne^- 
ment,  qu'ils  penfent  valoir  bien  le  nôtre. 
R^aflânc  depuis  peu  fur  l'Hifloire  de  Maffée, 
îepnsplaifir  avoir  ce  qu'il  rapporte  des  Ja- 
ponois,  pour  prouver,  que  par  une  certaine 
Êçon  de  parler  ils  peuvent  ^être  nommés  nos  Ii(.  »- 

A  «Il 


$         l,E.TTliE  xçrv. 

Antipodes. moraiur.     Ils  vont  tous,  dit*il, 
tête  nuâ  hommes  &  femmes,  &  au  lieu,  que 
nous  taluons  ceux,  que  nous  voulons  hono- 
rer en  nous  découvrant  la  tête,  ils  mettent  à 
^lêraie  fin  Iç  pied  hors  de  leurs  fandales  par 
refpeâ,    Nous  nous  levons  pour  recevoir 
lios  amis  avec  civilité;  eux,  fç  tiennent  aâis 
poiir  ççla ,    ce  qu'ils  appellent  s'humilier, 
'Le  noir  leur  eft,  comme  à  beaucoup  d'autres 
peuples,  une  couleur  derejouKIance;  le  blanc 
au  contraire  leur  fert  9u  deuîl ,    lors  qu'il 
yçulent  témoigner,  qu'ils  fotit  dans  Taffliâi- 
on.      Auffi  mettent  ils  la  beauté  de  leurs 
dents  à  être  fort  noires,  prenant  plus  de  foin 
de  fe  les  rçndre  telles  par  artifice  que  les  plus 
i^urieux  d'entre  nous  n'en  ont  pour  les  avoir 
blanches.    Leur  Odorat  fuit  prefque  généra- 
lement tout  ce  qui  plait  au  nôtre, .  &  c'eft 
peutêtre  cç  qui  efl  caufe ,  qu'au  lieu  que  nos 
médecines  font  fi  puantes  &  fi  ameres ,  les 
leurs  paroilTent  très  agréables -^    &  fentent, 
comme  jl  l'aflure ,   fort  bon.     Leur  Goût 
n'eft  pasl  moins  différent  du  nôtre  à  l'égard 
4es  viandes  &  du  breuvage ,  ne  buvant  ja- 
inais  que  chaud  ,  ce  qu'on  dit  qui  les  exemte 
de  la  Goutte ,  &  de  la  Qravelle.     Pour  ce 
qui  efl  de  l'Ouïe ,  il  aiTure ,  que  nous  ne 
pourriQQs  p9s  ibui&ir  leurs  mufiqueS)  Se  que 


DE  LA  ÏŒTRAITE  DE  LA  COUR-    9 

nous  prendrioiis  pour  jdes  dUTonances ,    ce 
qui  oofDpole  leucs  plus  agréables  Tympho-^ 
nies.    La  plupart  de  leurs  adtions  ne  diff^ene 
pas  moins  des  nôtres ,  ce  qui  témoigne  un 
principe  de  railbnnement  fort  contraire  à  ce^ 
lui  dont  nous  nous  fervons.    Ils  montent  à 
dieval  prenant  ion  côté  droit,   tout  au  re^ 
bours  de  nous ,  qui  prefque  toujours  choiliG 
Ions  \p  gauche.     Nous  nous  iâifons  (buverït 
tirer  du  làng ,  ou  par  neceffité ,  "  ou  par  pré^ 
caution  ;    eux  croient  cela  (i  fort  contre  na<i 
ture  qu'ils  ne  le  pratiquent  jamais.    Nous  no 
préfentons  guères  aux  malade^  que  des  alti  ^ 
mens  bien  cuits ,  &  peu  falés  ;  leur  métho^ 
de  eft  de  les  leur  donner  crus ,    avec  chois 
des  plus  acres. ,  &  dàs  plus  làlés.      Les  pou- . 
lecs  &  autres  volatiles  de  Ëicile  digeilion  font  ' 
aufli  la  plus  ordinaire  nourriture  de  nos  infir- 
mes;   ils  préfcri  vent  aux  leurs  Tufage  des 
poîâbns^  des  huîtres,    &  des  autres  coquit 
lages.     Enfin  il  femble ,  que  Dieu  &  la  l4tu^ 
re  le  (oient  plus  à  rendre  cette  partie  du  mon* 
de>  quliahitent  les  Japonois,  fi  différente 
en  toutes  choies  de  la  nôtre ,   que  comme 
Maffée  avoit  d|éja  remarqué  un  peu  aupara- 
vant  ;   les  Plantes  mêmes  y  font  d'un  tempé- 
rament Ç\  éloigné  de  celui  des  Européennes, 
qu'on  y  voit  un  arbre  anonyme,  ou  pour  le 

A  V 


lo  LETTRE    XCIV. 

y  moins  qu'il  tie  nomme  point ,  è  qui  la  pluie 
eA  mortelle  y  &  que  la  moindre  humidité 
fiit^'deflecher;  le  fëul  remède  pour  Tcmpê- 
cher  de  périr  étant  d'expofer  fa  racine  au  So* 
leil  y  Se  Taiant  ainfi  delTechée  de  l'enterrer 
dans  une  nouvelIe^  fofle  pleine  de  gravier 
bien  fec ,  ou  même  de  l'escorcer  du  fer  ^  ce 
^  qui  le  fait  reverdir. 

Sans  mentir  ce  font  de  merveilleules  an- 
tithefes  &  qui  font,  que  la  raifon  des  hom* 
mes,  dont  plufiéurs  croient  Tunifôrmité^ 
reçoitpar  leur  antipathie,  &  par  leur  diffé- 
rente conftitution  de  grandes  diverfttés. 
Voici  d'autres  obfervations  ,  qui  tendent  à 
-  même  fin ,  &  qui  pour  être  prifes  ailleurs^ 
ou  poijir  être  fondées  fur  d'autres  autorités^ 
ne  prouvent  pas  moins  que  les  remarques  de 
MafiFée ,  la  variété  &  V  inhabilité  du  raifon- 
nt;ment  humain.  Les  Chinois  voifins  des 
Japûnois  ne  fe  trouvent  jamais  ^  quand  ils 
font  feAin  à  leurs  amis ,    au  banquet  qu'ils 

Martim.  leur  ont  préparé.  Les  Tartares,  qui  les 
confinent,  portent  à  la  vérité  Iç  cimeterre  au 
côté  gauche  comme  nous  1  epée ,  mais  la 
pointe  en  eA  devant,  &  la  poignée  derrière 
le  dos  ,  de  forte  qu'ils  le  tirent  du  fourreau 
en  paflant  la  main  droite  parderriere.      Ces 

XlF.ns.  deux  Nations  fe  font  fouvent  des  guerres 


DE  LA  RETRAITE  DE  LA  œUR.  ii 

mortelles  pour  leurs  cheveux  y    que  lesl^ar* 

tares  veulent  contraindre  les  Qiinois  de  cou^ 

per.     La  plus  grande  de  toutes  les  infamies 

chez  les  Turcs ,   &  qui  furpafTe  celle  du 

(buët,    c'eft  de  couper  à  quelqu'un  la  croupiCf 

re  de  fbn  che vaL    Leurs  Fauconniers  portent 

<»:dinairement  l'oifeau  fur  le  poii^  droite 

contre  la  coutume  des  nôtres.      Et  les  mè-  L  ?.  e.  tf. 

mes  Turcs  ,    dit  Homius ,   conviennent  en  ^J^_ 

cela  avec  les  Américains  y  que  pour  bien  té;  Im 

moi gner  leur  joie  à  la  venuË  de  quelque  ami^ 

ils  fe  tirent, du  fàng  de  plufieurs  parties  de 

kur  corps.     Ces  derniers  ne  fe  moquent  •  ils 

pas  de  nos  promenades ,  audi  bien  que  les 

Moièovites  &  affez  d  autres  ,  comme  de  là 

plus  haute  fottife^  que  Thomme  puiflte  faire, 

ce  qui  eft  fort  outrageux  au  Péripatetifme  ? 

£t  n'improuvent-ils  pas  nôtre  Ëiçon  de  ramer,  ' 

&  de  montrer  le  dos  au  lieu  où  nous  voulons 

aborder  y  aiant  quant  à  eux  le  nés  toujours 

tourné  vers  le  devant  de  leurs  Pirogues  oU 

vaiiTeaux  ?    Nous  attribuons  avec  juÀice  le 

malheur  de  Juifs ,  &  leur  perfecution  univer- 

felle  y  à  celle  dont  ils  ont  ufé  envers  nôtre 

Seigneur.     Un  Religieux  Carme  dans  fon  It}-  L  t.  <.  t. 

neraire  Oriental  obferve,  qu'ils  rejettent  ar 

vec  blafpheme  cela  fur  lui ,   parce  qu'étant 

de  leur  Nation  il  a  oféfe  dire  Dieu.    Lemè* 


L. 

c 


18  LETTRE    XCIV. 

me  vous  fera  voir,  comme  les  Caffiresd'Afri* 

aue  montent  fur  un  arbre  leurs  pères ,  quand 
s  font  vieux  )  qu'ils  font  tomber  après  ea 
îe  fecoflant  pour  les  dévorer ,  avec  cette  rail- 
lerie^ que  ce  font  des  fruits  mûrs ,  qu'il 
efi  tems  de  mai^er.  Le  Jefuite  Jarric  rappor- 
te à  peu  près  la  même  chofe  des  habitans 
'•  '*-/'•  de.  risie  du  More ,  qui  eft  des  Moluques ,  & 
ou  quelqu'un  voulant  Eure  bonne  d^re  à.  les 
amis  emprunte  fouvent  le  père  de  fon  voifia 
pour  le  leur  (aire  manger;  à  la  charge  de 
l'accommoder  d^  (ien  à  la  pareille.  «  En  vé- 
rité la  Sceptique  eil  excellente  à  nous  Êiire 
remarquer  les  inconcevables  bizarreries  de 
Telprit  humain ,  pour  ne  nous  y  fier  jamais, 
&  pour  tenir  toutes  nos  certitudes  du  CieL 
Cependant  quoique  vous  foies  très  inftruic 
de  tous  les  moins  de  fon  Epoque  »  je  veux 
dire  de  toutes  les  régies  y  dont  elle  le  fert> 
«pour  établir  ikrfulpendon  d'efprit ,  vous  ne 
JaiflTés  pas  de  prononcer  définitivement  con* 
tre  vôtre  ami  fans  Toulr ,  &  par  un*  préjugé 
populaire ,  qui  Tobligeoit  à  ne  pas  renoncei: 
comme  il  a  fait  à  de  fi  grands  avantages , 
qu'il  fe  pouvoit  promettre  de  la  Cour.  Je 
n  ai  plus  que  deux  mots  à  vous  dire  là  defilis  * 
jjj^  ^  ^  L'un ,  que  Pétrarque  met  Ladance  Firmiei  i 
rtmd.    entre  ceux ,  que  la  pauvreté  a  pu  incbnuno- 


DE  LA  RETRAITE  DE  LA  COUR.  13 

dcr ,  nonobAant  qu'il  eût  été  préœpteur  de  «^-  f^\ 
Crifpus  fils  de  Ccmftantin.      L'autre,   que^*'''^' 
toute  coocrainte  donne  de  l'affliélion  en  quei« 
que  lieu  qu'on  fe  trouve ,  félon  le  vers  d'Eve- 
nus ,  que  nous  aurions  perdu  \  fi  Ariftote 
n'avott  pris  la  peine  ^e  le  fauver  du  naufrage^  j  Mtt^f. 
queks  autres  ont  fait,  ^V-/- 

Uâf  yctp' dvayKcCjov  ir(dYfi  avuipov  ê^ 

Omnis  enim  necejjhria  res  y  triftis  eft. 

Mais  defirés-vous  confioitrc  jufqu'où  iiettô 
maxime  s'étend  ?  Si  les  plus  belles  études, 
ou  l'eTprit  s'entretient  Ç\  douœment  y  ne  font 
accompagnées  de  toute  liberté ,  elles  l'affli- 
gent plus  y  qu'elles  ne  le  recréent.  C'cft  iifr 
cela  qu'eft  fondé  le  jugement,  que  fait  Apu-  imFUr. 
lced'Arion&  d'Orphée^  qu'il  appelle  niile- 
rablcs,  nonôbfknt  la  gloire  du  dernier ,  d'a- 
voirrradufenfiblesàËi  voix  jufqu'aux  bois  & 
aux  rochers ,  &  malgré,  celle  du  premier  de 
s'être  vu  porté  par  des'^Dauphins,  quilefaû* 
verent  du  naufiPage,  charmés  par  la  mélodie 
defeschanibns.  Saraifoneft,  que  l'un  & 
l'autre  n'emploièrent  que  par  néceffîté  Tex^ 
celleoce  de  leur  chant ,  &  dans  une  contraia^ 
te ,  qui  n'eft  )amais  exemtede  quelque  forte 
âe  mortification ,  ambo  ^m/èrrimi  cantons^ 
ymrnnjpante  adiaudem ,  fednecejfario  ad  fa-. 


» 


14  LETTRE    XCIV. 

"lutem  nitehantur.  Vous  favcs  bien  fans  moi 
firire  rapplicadon  de  cette  mythologie ,  Se 
fiins  qu  if  foit  befoin  y  que  je  rende  pour  cela 
cette  lettre  plus  longue. 


DE 

LA  FIDELITE  ROiMAINE: 

LETTRE     XCV. 

MONSIEUR, 

rneTut  jamais  que  la  raifon  d'Etat,  quiêft' 
celle  de  l'intérêt,  ne  l'emponât  fur  toute 
forte  d'autres  conlîderations.     Les  Nations 
en  général  ont  fans  doute  convenu  de  ée 
principe  politique,   &  s'il  y  a  eu  quelque  di£^ 
férence  entre  elles  à  cet  égard,  ce  n'a  é^  que 
(eloiî  le  plus  &  le  moins.    S'il  ne  vaut  mieux 
dire ,    que  la  di  veHité  de  leur  procédure-  n'a 
paru,  qu'autant  qu'ily  en  a  eu  quelques  unes, 
qui  ont  fcû  mieux  couvrir  leur  jeu  que  les 
fiutres,  &  que  les  plus  adroites  ont  emploie 


DE  LA  FIDELITE'  ROMAINE.     ly 

plus  d'art  à  déguifer  lïniuftice  de  leurs  a^ 
âions  intereflees.      Cependant  les  Romains 
ont  voulu  prendre  cet  avantage^    d^avoir  éc^ . 
de  tous  les  peuples  de  la  terre  les  plus  fidelesi 
&  les  plus  religieux  obfervateurs  de  réquité. 
Ceft  ce  qui  fit  dire  à  PomJ>ée,    &  depuis  à  . 
Trajan,  que  TEmpire  Romain  n'étoitlioiité, 
que  par  la  Juflice  ;  '  les  mers ,  les  fleuves  ^  & 
les  montagnes  étant  autrement  de  trop  (bi« 
blés  bornes^  pour  arrêter  Ton  étendue.     Et^ 
c'eft  ce  qui  a  fait  écrire  fi  hardiment  à  Aulu* 
Gelle,  que  le  peuple  de  Rome  n'avoit  cultivé  ^•''•^;'' 
aucune  verm  à  l'égal  de  la  Foi ,    (Minium  vir^ 
tutum  maxime  fidem  coluit  populus  Romatius^ 
tam  privatim  quam  publiée^  fie  clartjfimos  vu 
ros  hûftihus  trodiderunt y  &c.     Sans  mentir, 
leur  Hiftoire  eft  pleine  de  beaucoup  d'exem- 
ples,  qui  peuvent  faire  voir,  <^u'ils  n'ont  pas 
toujours  manqué  de  relpedl^our  une  Divini*  Cie.j.  de 
té  y   que  Caton  difoit  avoir  eu  fa  place  dans^*^^*^ 
le  Capitole  auprès  de  Jupiter ,  '  afin  de  témoi- 
gner par  là  fon  importance  i  &  que  Ton  fait, 
qui  étoit  (acrée  même  entre  les  Pirates.    Mais 
ils  n'ont  pu  s'empêcher  de  prononcer  par  la 
bouche  de  leurs  principaux  Hifloriens ,  quoi- 
qu'avec  inventive  contre  les  autres  Nations,  ' 
la  maxime  qui  étoit  en  cela  le  fondement  de 
toute  leur  Politique.    LaFoi,  ditTite-Live,2}^^j./. 


16  LETTRE     XCV. 

fbigneùfement  gardée  en  des  choies  de  peu 
^d'importance^  fe  prépare  les  voies >  &.eftle 
moien  le  plus  prdpre,  qu'on  puîfle  tenir, 
pour  tromper  après  très  utilement  aux  cho- 
ies de  la  plus  haute  importance  :  frausfiJem 
in  parvk  fibi  prêeftruit  y  ut  cum  opéra  pretiwn 
fit  cum  mer  cède  magna  fallût.  Et  parce  qu'il 
me  ibuvient  d'avoir  déjà  rapporté  ce  [mifiige 
dans  rOpufcule  du  M enfonge,  que  vous  avés 
TÛ^  )e  m'abftiendrai  de  toute  autre  redite, 
vous  fiippliant  feulement  de  vous  fouvenir 
des  tours  de  foupleife,  quej'yairepréfentés, 
&  que  ceux ,  dont  nous  parlons,  ont  fouvent 
emploies ,  pour  interpréter  à  leur  avantage, 
ce  outils  avoient  fîrauduleuièment  promis 
'  ddns  leurs  Traités.  Vous  verres  finiplement 
ici  les  exemples,  que  ma  mémoire  me  pour- 
ra fournir,  pour  prouver  b  peu  de  cas, 
qu'ont  fait  les^Rbmains  de  garder  Içpr  foi, 
^  aurait  de  fois,  qu'il  aété  queftion  d'^^gran- 
dir  leur  Empire. 

L^iflbns  à  part  le  meurtre  de  Remus  ;  le 
raviiTement  des  Sabine^  y  la  calomnie  de  Tar- 
quin  contre  Tumus  Herdooius,  dont  il  cor* 
^^^  rompit  les  ferviteurs,  qui  cachèrent  des  armes 
parmi  ion  bagage  ;  &  tout  ce  qui  peut  montrer, 
que  l'injuflice  &  l'infidélité  ont  jette  les  pre- 
miers fondemens  de  la  Monarchie  Rooudne. 

Et 


\ 


DE  LA  FIDELJTEr  ROMAINE.     I7 

Etpaioe  que  ni  les  Carthaginois  ^  ni  les  Gad« 
lois,  ni  les  Macédoniens,  ûl  les  Perfes,  qui 
nous  pouvoient  le  mieux  inflruire  là  dcffus^ 
oe  nous  ont  rien  laifTé  par  écrit  ;  l'Uiftoire 
Punique  de  Philimis^ous  manquant^  qui 
démentoit,  dicPoIybci  laLati1ie>  &quiiu-- 
fbfioit  par  tout  le  bon  droit  de  Carthagej 
ocMitentons-nousde  ce  que  les  Romains  mê^ 
mes,  ou  ceux,  qui  les  ont  le  plus  favorifés, 
oot  été  contrains  d'avouer,  &  commençons 
par  Sailufle ,  qui  a  le  premier  rang  entre  eux* 
Dans  ce  peu  qui  nous  refte  de  lui,  la  lettre 
de  Mithfidate,  pour  porter  Arface  à  prendre 
Ion  parti ,  n'eft  pas  peu  confidérable*  11  lui 
(ait  voir  par  une  infinité  d'exemples  ^  cômmâ 
la  feule  ambition  de  dominer,  jointe  à  une 
extrême  avarice,  donne  lieu  à  toutes  les 
guerres  des  Romains:  Il  lui  montre  par  l'ex-» 
emple  de  Perfes^  dernier  Roi  de  Macédoine^ 
comme  ik  fe  moquent  de  toute  religion ,  & 
far  tout  de  la  fi»  donnée ,  l'aiant  f^it  tuer  en<< 
dormi,  à  caufe  qu'ils  lui  avoient  promis  de 
ne  lui  (aire  aucun  mal  de  ion  vivant,  iîir  ce 
ridicule  prétexte,  que  le  fommeil  eil  quelque 
diofe  de  moten  entre  la  mon  &  la  vie,  a/mJ 
SamatAracas  Deot  acceptum^  m  fiietn  \  c alliai 
&*  repertares  perfidiay  quJMpa&o  vit  a  m  Je  Je* 
rantf.  in/amnis  occidîn  :  Et  pout  ConcluTlQH 


î 


ig    .      LETTRE     XCV. 

il  Taffure  qu'ils  ne  cefferont  jamflis'd'oppii- 
mer  toutes  les  Nations ,  fdns  leur  garder  au- 
cune parole,    lors  au  ils  croiront  pouvoir 
s'enrichir  de  leurs  dépouilles  :  Aamani  mth 
mnes  arma  Aahentj  acerrffma  in  eos  quibus  viéfis 
Jpplia  maxumajiint  ^  audendo^  ^faUendpy  îf 
jO^C^r^^iZ/ï^jr^^/?/y^r«7iî.     Et  certes,  ce  Roi  du 
faéii^y  Pont;  au(&  bien  que  Poriena,  quil'étoitde 
Tofiratie,  &  tous  ceux,  qui  ont  eu  affisdre  à 
eux,    reconnurent  bien  par  la  voie  deà 
aflaflins ,  jufqu'où  s'étendoit  la  juftice  &  la  fi- 
délité Latine.     Car  on  ne  peut  pas  dire ,  que 
cela  fe  fit  par  des  particuliers ,   iàns  que  les 
Romains  l'approuvaflent,  puifque  nous  lifpns 
I^a.Jicdàns  Tite  Live,  &  dans  Denis  d'Halicarnaf- 
^    .fe,  queMudiisCodrus,   depuis  iurnommé 
Scevola,  communiqua  fon.aflaffînat,  avant 

Sue  de  le  tenter ,  à  leur  Sénat ,  qui  le  trouva 
on;  &  qu'au  lieu  d'être  puni  à  (on  retour^ 
il  en  fiit  recpmpenfé.     A  la  vérité  Flaminius 
reçût  du  blâme ,  fi  nous  en  croions  Âf^ien 
d€  heJBis  Alexandrin,  d'avoir  &it  empoilbnner  Annir 
^'       bal  par  Pmfias,  fans  Tordre  duimème  Sénat; 
niais  ce  fut,    dit -il,   parce  que  ce  Général 
'     n'étoit  plus  à  craindre  après  la  defiruétion  de 
Carthage;  nous  apprenant  ailleurs,  qu'il  fiic 
di  hilSi  longtems  contraint  de  dianger  tous  les  jours 
^nu.     d'habit  &  de  perruque',    patoiâânt  tantôt 


DE  LA  nDELlTE'  ROMAINE.     19 


vicil&  tantôt  jeune,   nonp^s,   comme  il  a- 
joute,  pourfe  rendre  admirable,   mais  fans 
doute  pour  éviter  les  afTaflins,  qu'il  fa  voit  lui 
être  préparés*   Car  tous  moiens  étoient  bons 
&  légitimes  aux  Romains,  quand  il  étoit 
quefHon ,   de  fe  dé&ire  d'un  ennemi  tant  foie 
peu  redoutable,   puifque  le  même  Auteur ^e^UIr 
nous  aflfure,   qu'ils  firent  affaffiner  Viriatus''^* 
pendant  qu'il  dormoit,  aiant  corrompu  ceux^ 
qui  éroient  à  lui ,  &  qui  furent  les  exécuteurs 
d'une  fi  détefhble  aoion.     Ils  fe  délivrèrent  ^  ^  ^  ^ 
de  la  même  façon  de  Sertorius,  qui  fe  défioit  btlkch. 
fipeudePerpennafonmeurtrier^  qu'il lenom^    . 
moit  entre  fes  héritiers  par  le  tefbment> 
trouvé  parmi  fes  papiers  après  fa  mort. 
Ceux,  qui  tomboient  entre  leurs  mains,  fe 
pouvoient  fi  peu  fier  aux  paroles  de  bon  trai- 
tement,  que  jufqu'aux  femmes  elles  étoient  ^ 
contraintes  de  fe  faire  mourir  elles-mêmes^ 
ou  par  le  fer,  comme  Ckopatre,  ou  par  le 
poifon  j  comme  cette  déplorable  Sophonisbè» 
Ptolomée,  RoideCyprc,  leur  alUé  apprenant^ 
que  par  la  feule  confidération  de  fes  richefles, 
l'on  avoit  confifqué  à  Rome  fon  Roiaume^ 
s'empoifonna  de  même,   connoiiTiinc'bien, 
qu'il  n'y  avoit  point  de  quartier  pour  lui  à 
efperer,   &  néanmoins  ce  fut  Portius  Cato^ 
cenu  pour  le  plus  vertueux  &  le  plus  homme 

Bij 


20  LETTRE     XCV. 

de  bien  de  cette  ville  >  qui  remplit  le  fifc  de 
fk  République  d'un  tréibr  fi  injuftement  ac« 
quis;  ce  qu'on  peut  voir  en  termes  exprès 
dans  le  petit  Florus^  qui  eft  contraint  de 
l|.  <.^*  l'avouer.  Divitiarum  Ptolemœi  tant  a  erat 
famajnecfayhyUtviâorgentiumpopuluSytb^ 
dare  régna  confuetus^  P.  Clodio  Trihuno  dit- 
.  ^^>  fi^^  vivique  régis,  confifcationem  mandave- 
rit.  Et  ille  quidem  ad  rei  famam  veneno  fatu 
prjûecepit  £^r.  Rufus  Fcftus  le  confirme  aufli 
nettement  dans  Ton  ïiiAoire  abrégée:  Cato 
Cyprias  opes  Romam  navibus  avexk:  ita  jus 
ejus  ii\fuUe,  avarius  magis  quam  juftius  JUmus^ 
a^equutu  L'isle  de  Crète  ou  Candie  n'âvoic 
pas  été  conquife  un  peu  auparavant  par  uq 
meilleur  moti^    Creticum  hlkm^    comme 

c.^7.     porte  le  texte  du  même  Florus^y?  vera  vohi- 

mus  nofcere^  nos  fecimus  fola  vincendi  nohilem 

infulam  cupiditate.    C'eft  être  aufli  efinemi  de 

-la  vérité,  qu'ignorant  de  l'antiquité,  dit  Vel- 

l  2.    leiusPatercuIus,  d'intputer  aux  Athéniens  la 
,  àeftrutîiion  de  leur  ville,  raite4)ar  Sylhi ,  vû^ 
que  de  tout  tems  la  foi  Attique  paflbit  parmi 
les. Romains  pour  une  foi  inviolable,  les 
'  Athéniens  ne  leur  aiant  jamais  manqué  de  fi- 
délité.     Aufli  peut -on  voir  dans  Paufanias, 
^  dans  Suidas,  &dansEuflathiuS)  comme  un 
témoin  Athénien  ctoit  pris  proverbialement 


DE  LA  FIDELITE'  ROMAINE,     «i 

pour  un  témoin  incomiprible ,  à  càuft  de  cet- 
te même  fidélité.  Céfar  'fît  une  querelle 
d'AHeroaii  aux  Âllemans  mèmes^  par  Taveu 
de  Dion  CafTius  y  quand  il  fit  fommer  Ariovî-  I3S' 
Aus  leur f  rince,  &  ami  des  Romains,  de  le 
venir  trouver,  fe  doutant  bien,  qu'un  fi  fti- 
perbe  commandement  ne  pouvant  être  foi/P- 
fert  par  un  Seigneur  du  courage  de  celui  -  là, 
il  y  auroit  lieu  de  fe  brouiller  &  d'en  venir 
aux  mains.  C'efl  pourquoi  Suctpne  a  re-  ^ 
marqué  dans  la  vie  de  ce  premier  Empereur, 
que  Caton  opina  fouvent  dans  le  Senat^  qu'on 
le  devoit  livrer  aux  A^llemans^  comme  celui,  - 
qui  leur  avait  injuAement  fait  la  guerre.  Cé- 
toic  un  fentiment  d  équité,  qui  n'avoit  garde  \ 
d'être  fui vi ,  &  auquel  audl  Qaton  ne  le  por- 
toit,  que  par  une  animofité  particulière. 
Quant  à  nos  Gaules ,  dont  enfin  Céfai'  fc  ren- 
dit le:maitre,  fi  nous  avions  des  commentai- 
res d'Ambiorix,  ou  dlnduciomarus,  do 
Verdngentorix;  ou  de  Divitiacus,  comme 
nous  avons  ceux  de  Céfar,  il  ne  faut  point 
douter,  que  les  premiers  ne  fe  trouvalTent 
fort  contraires  à  ceux-ci,  &  que  la  fimplicité 
de  nos  vieux  Gaulois  ne  s'y  ^t  manifefte^ 
ment  contrainte  de  céder  plutôt  à  la  finefle 
qu'à  la  valeur  des  Romains.  Tant  y  a  que 
par  le  propre  texte  de  Céfar  l'on  pratiqua 


as  LETTRE    XCV. 

contre  eux  cèqui  Ta  fouvent  été  ailleins,  en  les 
divifam,  ^afTiftant  lé  plus  foible  partie ,  afin  de 
P*îrh    les  fubjuguer  tous  deux,  Ainfi  pour  opprimer 
Tugf    mieux  les  Carthaginois  ils  prirent  la  defenfe 
de  Mafiniflfa,  &  donnèrent  toujours  le  tort 
à  ceux-là  dans  tous  les  difféirens  qu^ils^a* 
voient  contre  cet  Africain,    bien  que  ce  fut 
JoJ^Ant.  contre  touçe  juftice.     Aiafi  Pompée  le  pré- 
luâ  1 1^  valut  des  animofitès  qu'il  trouva  entre  Hirca- 
^*'*        nus&AriAobuluSj  pour  fubjuguer  la  Judée. 
Et  ainfi  Paulànias  Ëiit  voir  dans  Ton  feptiéme 
^liyre^  comme  ces  mêmes  Romains  réparè- 
rent les  Achaiens,  auparavant  unis  en  un 
corps,  &  ne  ruinèrent  les  Grecs  que  par  les 
^  querelles  qu'ils  excitèrent  artificieuièment 
entre  eux.     Depuis  peu  les  Eipagnols  fous 
François  Piçarre  conquirent  de  même  le  Pé- 
rou, en  fecourant  l'un  des  deux  frères,  qui 
A^ê,    fe  difputoient  le  Roiaume;  conime  (bus  Fer- 
dinand Cortez  ils  fe  rendirent  maitres  de  ce- 
lui du  Mexique,    par  l'alliance  de  ceux  de 
'    Tlafcala ,  voifms  &  ennemis  mortels  des  Me- 
xicainSt      M^is  quoique  dans  les  premiers 
exemples  il  parcdiTe  peu  de  cette  fidélité  Ro- 
maine tant  vantée,  fi  n'ont -ils  rien  qui  lui 
foit  formellement  contraire,  comme  le  traite- 
ment, que  les  Romains  opt  fait  à  ceux,  qui 
4  ie  ibnt  fiés  en  eux>  les  rendant  arbitres  de 


I 


DE  LA  FIDELITE  ROMAINE.     2} 

leurs  difiérens.      Titc-  Li ve  reconnoit ,  que  /.  j.  i.  i, 
les  Aridniens  Se  les  Ardeates  s'étant  fournis  à 
leur  jugement,  danslaconteftation,  oiiils 
étoienctouchant  la  propriété  de  quelques  ter-        ^^ 
res»  le  peuple  Romain  par  Ton  arbitrage  les 
pk  fruflra  tous  deux ,   &  le  les  adjugea  11  im- 
pudemment, que  le  Sénat  fit  mine  d'en  être 
(âcfaé^  &  d*en  avoir  honte.   Ciceron  rappor  luieoff: 
te  un  trait  pareil  de  L.  Fabius  Labeo,   lors 
qu'il  fut  pris  pour  arbitre  ^ntre  ceux  de  No- 
ie &  de  Nàples  fur  un  pareil  différend,  attri- 
buant aux  Romains  ce  qui  étdit  en  difpute^ 
bien  qu'ils  n'y  euffent  jamais  rien  prétendu. 
Certes  ce  fut  une  tromperie  effrontée  plutôt 
qu'un  jugement,   comme  l'avoue  ce  grand  \ 

Orateur,  decià^rehocquUemnonjudicttretfi. 
C'eft  (ans  doute  d'eux  qu'Edouard  Premier 
Roid'Ângleterre  avoir  appris  cette  belle  Jurif' 
prudence,  quand  établi  juge  entre  Robert 
Bruife  &  Jean  fialiol,  qui  fe  rapportèrent  à 
lui  de  leurs  droits  fur  rEcoflfe ,  il^ne  voulut 
prononcer  qu'en  faveur  de  celui  quile  recôn- 
noitroit  pour  fuperieur;  cequiaiervidepuis 
de  fondement  aux  Ânglois  pour  prétendre 
une  injufte  domination  fur  les  EcofTois. 
Pour  revenir  aux  Romains,  Polybe  tout  leuc 
grand  amr  qu'il  e(l,>  ne  laiffe  pas  de  faire  voir 
tant  par  Texe/nple  d'Attalus  frère  dEumenes    ^ 

B  iiij 


84  LETTRE     XCV; 

£<c.(^.  Roi  de  Pergame,    que  par  celui  des  Ptolo 
^'^iv   mécs,    comme  portant  toujours  les  cadets 
^■"^*       contre  les  aines,  ils  n'ont  janiais  ceffé  d'ex- 
citer de  la  divifion  dans  toutes -les  familles 
des  Rojs  leurs  voifins,  afin  de  les  perdre.   Ils 
arrêtèrent  Demetrius  fils  du  Roi  de  %rie  S% 
leucus  contre  toute  judice,  ne  devant  plus 
fervir  d'otage  fous  le  règne  de  fon  frerc 
li  ctàj.  Antiochus  ;   après  la  mort  duquel  mâme 
&"«•     ils  b  retinrent  encore,  jufqu'âceque,  ufant 
du  confeil  de  Polybe,  il  fe  £iuva  d'Italie,  fous 
le  prétexté  d'une  chafle,     qui  lui  donna  le 
jnoien  de  s'embarquer  à  Oftie.     Ce  ne  fut 
donc  paéfans  sujet,  que  le  Roi  de  Macédoine 
^  Philippe  fît  cette  gcnéreufè  repartie  au  Con- 

^  fui  Quintius,  qu'encore  qu'il  ne  craignit  rien 
que  les  Pieux  immortels,  il  s'empêcheroit 
bien  pourtant  dé  fe  fier  aux  Romains,  du  fe- 
Dec,^  Ion  les  termes  de  Tite-Live,  neminem  equu 
''^'  ?•  '  iem  timeo  prêter  Deos  immortahs ,  non  omni- 
um autem  credo  fidei^  Car  quand  ils  ont  quel- 
quefois fait  parade  de  juflice  &  de  fidélité, 
ca  été  &  pour  gagner  créance,  comme  nous 
Favons  déjà  dit ,  &  parce  qu'alors  l'infidélité 
ne  pouvoit  pas  leur  être  utile.  Ilsne  préfça^ 
tèrent  la  liberté  aux  Cappadociens,  l'aiant  ô* 
tée  déjà  à  tant  d'autres  Nations ,  qu'en  haine 
de  Mithridatei  &pour  lui  &ire  outrage. 


DE  LA  FlDELltE'  ROMAINE,  r  3f 

comme  il  le  dit  lui  •  même  dans  Juftîn.     Ca*  JL  js.  c.  y, 
ton  d»os  ce  fentiment  déclara  que  lesM^ce-  ' 
doniéns  étoient  libres,    ne  pouvant  pas  les 
affendr  en  ce  tems-  là  j  &  depuis  iTEmperfeur 
Hadrien   dilbit  avoir  fuivi,  Ton  ejcemple, 
quand  il  abandonna  tout  ce  qui  étoit  au  delà     "^ 
du  Tigris  &  de  TEuphrate,  Hadrianus  omnia 
trans  Eaphratem  ac  Tigrim  reliquit^  exémplô^  . 
utdicehatj    Catonis^    qui  Macedonas'liheroS 
promtstiavît  quia  teneri  non  poterant ,    ce  que- 
Spartieû  n'a  pu  diffimuler.      Mais  quand  àeinHai. 
telles  confidérations  ceffoient ,  &  que  Tocca- 
fion  fc  prèfentoit  de  bien  faire  fes  affaires^ 
lesRomains  ne  manquoient  jamais  de  faifons 
colorées  ou  de  prétextes,  pour  prendre  les 
armes,  &  pour  opprimer. les  plus  foibles. 
Comme  venus  d'une  Louve,  Luporum  qni^ 
mos  inexplebilesfanguinis  nique  imper ii  hahuere^ 
s'il  étoit  permis  d-uicr  des  termes  odieux»  de 
Mithridate,  qui  fô  voient  dans  TAbbreviateurLjf.  cj/. 
de'Troge  Pompée.      Le  feul  exemple  de  la- 
guerre  d'Efdavônie,    ajouté  aux  précedens, 
le  montre  évidemment.     Ils  prirent,  dit  Po-Brc. Ug^ 
lybe,  pour  un  fujet  fpecieux  d^ttaqiier  les^"J' 
Eiclavons ,  Vinjure  faite  à  leurs  Ambafliadeur?, 
bien  qu  en  effet  ce  fiit  par  maxime  d'Etat,  &c 
que  la  véritable  cau(è  de  cette  expédition 
vint  du  deflein  d'exercer  leurs  foldats^  ^ 

'      B  v 


X€  LETTftE    XCV. 


0 


d'emploier  leur  milice.  KPctoît  •  ce  pas  avec 
la  même  pcniëe  qu'ils  envolèrent  d'autres 
Âmbai|adeurs  aux  Etolieils  leur  dénoncer, 
qu  ils  cefTaflent  d'opprimer  par  gamiibns  les 
Ac<4maniensy  qui  iëuls  autrefois  n'avoiçnc 
point  donné  de  fecours  aux  Grecs  contre  1^ 
Troiens  auteurs  de  l'origine  Romaine;  Cela  ne 

,  L  2t.c.u[Q  peut  lire  dans  Juftin  lànsavoirenvîederire. 
Or  ne  croies  pas ,  que  je  vous  aie  fiiit  tou- 
tes ces  .remarques,  pour  convaincre  les  Ro- 
mains d'une  infidélité  qui  leur  fût  particulie* 
re.      Je  fai  bien ,  que  toutes  les  Nations  en 
ont  uTé,  &  qu'il  n'y  a  point  eu  d'Etats  puil^ 
Fmfftm.  farts,  qur  n'siieùt  fouvent  emploie  les  mêmes 
'•        maximes  qu'eux,  pour  arriver  à  leur  gran- 
deur.    Philippe  père  d'Alexandre  le  Grand 
n'obferva  jamais  aucune  parole,  ni  aucun  trai- 
té, quand  il  crût,  qutc  le  manquement  de 
foi  lui  pouvoit  être  utile.      Et  ce  Spartiate 
eft  loué  d'avoir, reparti  à  ceux^   qui  lui  o£^ 
froient  telle  aflurance,  qu'il  voudroit  de  leur 

•  DU:  Chr:  amitié,  unam  effi  fidem^  ut  fi  nocere  velmt^ 
^^'  ^'mnpojfint^  ùmnem  aliamflultam  ejfeîf  itifir- 
mam ,  qu'en  vain  ils  lui  faifoient  cette  propo- 
fition ,  ne  fe  pouvant  confier  qu'en  l'état ,  ou 
il  les  vouloit  voir  de  ne  lui  pouvoir  nuire* 
Mais  je  ne  puis  foufirir ,  que  lès  Romains 
imputent  aux  autres  comme  un  grand  crimes 


DE  LA  FIDELITE'  ÈQM/^NE.     37 

ce  qu'ils  ont  pratiqué  plus  hardim^t  quo 
perlbooe;  ni  qu'ils  ùSenh  des  proverbes  de 
b  Foi  Gieque,  de  la  Punique,  &  de  la  Gau- 
loife,  injurieux  à  des  Nations^  qui  Tont  plus  . 
réiigieufementobfervée  qu'eux,  félon  leurs 
propres  hidoires.     Horace  n'at-il  pas  dit, 

InveniorParthismendaciory  £.3.J^. 

quoique  le  menibnge  n'ait  jamais  été  fi  abo* 
miné,  ni  fi  sévèrement  puni  qu'en  Perle;  Et 
ne  peut  on  pas  Foûcenir  que  Tinvecilive  de 
Ciceron  dans  une  de  Tes  Oraiibns  contre  le 
peu  de  fidélité  &  de  religion  des  Gaulois,  eft 
k  choie  du  monde  là  plus  impudente,  &la 
mcMQS  iupponable?  Ç\  Ton  n'a  ^rd  à  fil 
qualité  d  Orateur ,  &  à  la  neceffité  d'ern^ 
pMer  comme  Avocat  toute  forte  de 
moiens  pour  M.  Tonceins  fa  partie,  con«> 
tre  ceux  de  nôtre  Nation ,  qui  étoient  fes  ac* 
cuiàteuis.  Car  quoique  l'irréligion,  dont  il 
nous  charge,  &  l'athâfme  même,  foient 
fin  décelables,  le  parjure  ou  le  faux  fer« 
ment,  quil  nous  impute,  Teft  en  un  fens 
encore  davantage,  puifque  l'athée  ne  croit 
pas  offenfer  Dieu  n'en  reconnoiffant  point] 
là,  où  celui,  qui  prend  le  Ciel  à  témoin 
fiiuflêment,  &  le  nom  de  EMeu  en  vain,  (e 
nioque  de  l'un  &  de  l'autre,  &  leur  fait  inju^ 
re  autant  qu'il  eft  en  iàpuilbnce.  C'eftpour 


as  LETTRE    XCV: 

cela  que  les  Payens  obligeoiènt  fur  tout  fes 
jeunes  gens,  qui  vouloient  juifer  par  le 
grand  Hercule,  qu'on  dit  n'avoir  jamais^fait 
qu'un  &ul  fermenc  en  fa  vie ,  de  fortir  de  la 
tnaifon  auparavant,  afin  de  leur  donner  le 
tems,  d'examiner  leur  confcience,  &  de 
penfer  à  eux  fur  une  aâîon  fi  importante,  qui 
le  pafToit  à  la  vue  du  Ciel^^  dio.  Si  eft-  ce 
que  leur  Théologie  profane  portoit,  que 
leurs  Dieux  mêmes  fe  parjuroient  quelque- 
fois; mais  à  làyérité,  quand  ils  avoient  faui^ 
(c  leur  grand  feraient  fur  le  Styx ,  Hefiode 
afllire  en  £â^  Théogonie  qu'ils  étoîent  un  an 
fens  boire  Nedar,  ni  manger  Ambrofic, 
outre  que  de  neuf  autres  années  après,  ils 
n'écoient  admis  au  Confeil  public,  ni  iiux 
banques  de  TOlympc. .     >    _ 

11  eft  confiant,  que  toutes  les  Religions^ 
&  par  cônfequent  toutes  les  Nations,  ont 
côndanné  l'infidélité  &  le  parjure;  quoiqu'on 
puiflfe  dire  d'ailleurs ,  qu'il  n'y  eût  jamais  de 
Souveraineté,  foit  Populaire,  foit  Ariftocrati- 
que,  foit  Monarchique,  qui  ne  fe  foit  fou- 
vent  éloignée  des  loix  de  la  probité  &  de  la 
fîhcerité ,  quand  il  a  écé  qucilion  de  l'intérêt 
d'Etat ,  de  fa  confervation ,  ou  de  fon  accroii- 
fement.  L'on  peut  même  foûtenir^  que 
comme  la  domination  Romaine  a  été  la  plus 


\ 


DE  LA  FIDELITE'  ROMAINE.      49 

étei^iiéde  toutes  Celles,  qui  font  venues  4 
DÔtreoonnoiflance,  aufiin'y  enat^Hpoint 
ca,  qui  le  Toit  donné  plus  de  licence  qu'elle 
à  cet  égard,  par  FopprefTion  injufte  de  tous 
fesYoiTins^  de  même  qu'on  peut  alfurer,  que  » 

le  plus  gros  Brochet  eft  fans  doute  celui  ^  qui 
a  le  plus  dévoré  de  menus  poifTons.  Les  ^j^'^ 
Romains  non  plus  que  les  Spartiates  ne  te-  pMifanias 
connoiiïbient  rien  in juAe  de  ce  qui  étoit  utile  ^^*  4- 
à  leur  aggrandiffement.  Les  obligations^ 
qu'ils  avoient  à  Mafmina  Roi  de  Numi(lie^ 
auteur  de  la  4éiâit6d'Â0nibal>  delaprifede 
Syphax,  &  de  la  deârucHîon  de  Carthage,  no 
les  empêcha  pas  de  faire  une  gtterre  fi  mor* 
telle  à  fon  petit  fils ,  que  la  mémoire  de  Taieul 
ne  put  jamais  obtenir  d'eux  la  grâce  d'exem-* 
ter  celui*  ci  d'être  trainé'en  prifon  y  &  mené 
hoateufement  en  triomphe.  Quiconque  é« 
toit  foible  auprès  d'eux,  tôt  ou  tard  avoit 
tort,  s'il  ne  fe  foûmettoit  à  le^r  puidancr, 
comme  fix  Rois  le  firent  cti.leur  donnant 
leurs  Etats,  qu'ils  pou voAnt  garder.  Etils 
difoieat  que  le  meilleur  de  tous  les  augures 
étoit  de  combattre  pouf  fon  pals,  de  même 
qu'ils  tênoient ,  que  tout  ce  qui  fe  faifoit  con- 
tre la  République,  fe  faifoit  contre  les  aufpir 
ces,  félon  le, mot  de  Fabius  Maximus  dans 
Ciceron*     Mais  que  leur  peut- on  imputer  5J;|;  * 


30  tETTREXCV. 

là  defltiS)  qui  ne  leur  foit  prefque  commun 
avec  tout  ce  quMl  y  a  eu  de  Souverains  dans 
le  monde.     La  grandeur  d'un  Prince,  à  le 
*     bien  prendre,  qu'eft-ce  autre  cholè  que  la 
ruine  ou  la  diminution  dé  ceux,  qui  le  confi- 
nent? Et  fa  force  peut^elle  être,comprife  au- 
trement,  que  par  la  foibleffe  des  autres? 
Éii  vérité ,  de  même  qu'on  ne  reproche  point 
à  un  Aigle  ou  à  un  Lion  leurs  rapines,  ni 
cette  fierté,  qu^ils  exercent  fur  toute  forte 
de  proie  j  les  conquêtes  des  plus  puilfans  Mo- 
narques, ni  celles  deâ  autres  Etats,  ne  les 
ont  jamais  diffamés,  humainement  pariant, 
&  leurs  plus  injufles  invafions  ont  toujours 
fervi  de  matière  à  leur  renommée  auffi  bien 
qu'à  leurs  viâoires.    Et  puis  ne  tient- on  pas 
qu'une  ufurpation  fe  convertit  aiièment  en 
jufte  propriété,  par  l'agrément  des  peuples, 
qui  ne  manque  guéres;  comme  une  femme 
ravie  devient  légitime  par  fon  confentemcnt 
pofterieur?  Cefl  ce  qui  9  fait  prononcer  à 
Uh  4.  ie  ^^^^^  Auguftin  ce  mot  hardi ,  remcffa  jujiitia 
Ctv.Dô  quiifunt  régna  y  ni  fi  magna  htrocinia;  quia 
^V'  4*     €^  ipfa  latrocinia  quidfunt  nifi  parva  régna? 
Cependant  n*  eft  ce  pas  chercher  dans  le  Chri- 
ftianifme  même  une  Republique  de  Platoh, 
que  d'y  vouloir  trouver  des  Souverainetés, 
'  qui  ne  fe  laiifent  jamais  aller  aux  maximes 


DE  LA  HDELITE'  ROMAINE.     31 

dIEtat,  que  pradquoient  les  Romains^  & 
âvaoc  eux  les  Grecs>  les.Perfes,  &lesMacé- 
ckxiieiis.     Les  plus  réiigieufès  (ont  celles, 
qui  font  mine  de  haïr  le  parjure ,    &  l'infidé- 
lité^ quoiqu'elles  Ibient  bien  aifes  d'en  profi- 
ter.   Elles  font  toutes  comroe  les  Lacédemo- 
nieos,  qui  condamnèrent  bien  leur  Capitaine 
Phebîdas  d'avoir  occupé  la  forterefle  Cadmée 
o  nnre  le  traité»   qu'ils  avoienc  fait  avec  les 
Thebains,  mats  qui  la  retinrent  néanmoins 
iàns  la  vouloir  rendre.     Les  Romains  dirent 
aux  a(&£&ns  de  Viriatus>   qui  demandoient 
leur  recompenfe  promife^  qu'ils  haifToient 
trop  les  traitres  pour  leur  rien  donner^  jouli^ 
fànt  cependant  du  fruit  de  la  trahifbn.      Ils 
tucreDtpre(que  toute  lagamifondesBrutiens, 
qui  leur  livra  Tarente,  pour  &ire  paroitre  U 
même  averfion,  félon,  qu'on  le  peut  voir 
àaosTite-Live^  adproditionisfamamy  ut  viDec.3J.j. 
potm  atftie  armis  captum  Tarentumvideretur^ 
ixtmgvgndam.      Et  nôtre  grand  Clovis  paia 
en  cuivre  doré  ceux,  qui  lui  livrèrent  Ragna-  Greg.  Tn^ 
odre  Roi  de  Cambrai,  leur  proteftant,  quand ^^'^-  ^^ 
ils  fe  plaigoèrent  du  fiiux  aloi,  qu'il  les  obli^  '"*'  ^'' . 
geoit  fort  de  les  laifler  vivre  après  une  fi  vi« 
laine  aâion,  dont  pourtant  il  étoit  biçn  aife 
^  recueillir  le  profit.      Vous  lavés  bien»     , 
qu'il  ieroitâle  de  joindre  aflez  d'autres  exen> 


3»  LET.«CV.DELAnDEL.RpMAINE. 

pies  à  ceux-ci,  mais  il  s'en  pôurrok  rrouveti 
d'odieux,  &  puifque  ie  vous  aï  fufHfamnlend 
prouvé,  ce  me  iëmble,  que  les  Romains  onc 
eu  tort  de  s'attribuer,  en  diffament  les  autre$ 
Nations,  une  fidélité  Se  une  prud  hômmî^ 
qu'ils  n'ont  point  eue,  j'aime  mieux  fiiiir  ici 
par  la  raillerie  de  Renier, 

LesQrands^  les  Vignes  y  les  Amans  y 
Trompent  toujours  de  leurs  fermens. 
Sou#enés-vous  aufli  de  ce  que  maincenoit 
J-^J^Pilus  diïns  les  livres  delà  République  de  Ci- 
tap.2u     ceron,  qu'elle  ne  pouvoit  être  bien  régie  ians 
beaucoup  d'injuftice;  ce  que  juftifie  le  mot 
commun,  fummum  jus  fape  Jkmma  injuria. 
Et  voies  un  endroit  fingulier  pour  ceci  dans 
le  fécond  livre  de  Denis  d'Halicamaife,  oii 
il  le  plaint  de  ce  que  les  Romains  n'avoient 
fiul  égard  â  la  confecration  des  Dieux  Ter* 
niinaux  faite  par  Numa,  nonobAant  laquelle 
ils  ne  pouvoient  mettre  de  bornes  ni  de  ter- 
mes à  leur  domination.    Si  ne  (ut-  elle  jamais 
fi  étendue,  qu'ils  le  le  font  imaginé,  fe  nom- 
mant les  Seigneurs  de  toute  la  terré ,  dont  ib 
n'ont^  jamais  polTedé  la  trentième  partie  au 
I.  r.  Key^.  compte  de  Bodin. 

Orhtmjam  totum  viffor  Ronumus  hahehat. 
dk  le  Satynque/  ce  qu'il  faut  conjoindre  aux 
termes  altiers,  dont  Ciceroa  abufç  dans  fa 

troifiéme 


Gstîfifunrey  ou  il  ibâtient  qx  le 
Cid  feol  doBoe  dé  limites  à  TEmpiie  Rc^ 
msàny  fimtsiaiperiivefiriy  QuiriteSy  mmterra 
Jid  ctm  T^pMtms  tiTWUiiûtttWTm  C^eft  cODB 
grand  Oiatciir  &  trcs  oiauvais  Géqgra^ie. 

DE 

LA  MALADIE  DU  ROL 

LETTRE     XCVi 

MONSIEUR, 

¥7ii  me  demandant  des  nouvelles  du  réùh 
JQl  UifSmentdelaiaméduRoi^  vousme 
voulés  engager  dans  àe&  quêAîons  Galéni* 
queS)  ou  jenedefu-epcnDCencrer:  mecon« 
tentant  de  vous  dire  )  que  tout  ce  qui  s'éenc 
au  dcÊivantage  de  la  Médecine  par  ceux>  qui 
ont  ^àtâdie  de  la  décrier,  lerefute^  ou 
dumc^eAfort  balancé  par  une  infinité  d'é» 
loges*,  que  d'autres  lui  donnent  Car  vous 
p(HivÀ  vous  ibuvenir  comme  cet  Oiafieur 
Romûi  b  préfere  à  toutes  les  autres  applica* 

TmiVÎLPên.1.  C 


g4        LETTRE     XCVI. 

I  , 

tioos  de  nôtre  efprit»  qninefbnt,  iiifigé* 
aértdemeaciiéoe(rair^9  ni  fi  abiblument  ud- 
Qmma.  les,  comme  elle.  Sit  PkUofoptàariifiamma^ 
did.24f.  iuipaucQS  pertmet.     Sit  elofuentia  tfs  adtmira^ 
hilis^  ntm  pkiribus  prodift  ^  quamnocet.     Sola 
eft  Medicinûy  ^à  opus  eft  omaibus.     Et  à  l'é- 
1 1:  Cf.  gard  du  paflage  de  Pline,  dont  vous  ptarlcs^ 
qui  femble  aflurer,  que  les  Romains  furent 
fix  cens  ans  depuis  la  fividation  de  leur  ville 
(ans  fefervir  de  Médecins,  il  peut  être  main- 
,,g  temi&uxpar ce  que  témoigne  Denis  dHali- 
camafle  d  une  pefte  arrivée  à  Rome  trois 
cens  ans  feulement  ^rçs  que  Romidus  l'eût 
fondée,  qui  fut  ft  grande,  que  tous  les  efcla- 
ves ,  &  bien  la  moitié  des  dtoiens  y  mouru- 
rent, les  Médecins  ni  les  amis  fçcourabies» 
'  ne  pouvant  fufHre  à  l'afTiflance  de  taint  de  ma- 
lades, necmedicis/uffidentUrnSy  necémteftico- 
rum  atque  amicorum  mtnifterHs.     La  ville  de 
Rome  n'étoit  donc  pas  fiins  Médecins  des  ce 
tems-  là« 

iMais  dé&ites-  vous  de  la  mauvaiie  opi mon> 
que  vous  avés  prilè  de  l'air  de  Fontaine- 
bleau, qui  n'a  rien  de  malfaifiint  comme 
voifslepréfuppoiës,  fur  tout  en  cette  faifon 
de  l'Automne  &  après  les  grandes  chaleurs, 
fes  fablons,  ni  fes  lodiers  ne  pouvam  pas 
le  gâter  par  de  mauvailes  exhakûfonsi^  non 


DB  LA  MALADIE  DU  ROL        |f 

plus  que  tés  eaipt  très  pures  par  de  daoge» 
reufes  vapeurs.  La  malignité  de  fes  bro^« 
lais  eft  une  chofe  tout  à  fait  imaginaire* 
je  fois  même  de  ro|»mon  du  Père  Mathurin^  - 
qui  nous  a  donné  lliiftoire  de  cette  Roiale 
maifon  ;  que  le  chaud  de  l'Été  y  eft  fi  agréa* 
blemenc  tempéré  par  la  fiaicheur  de  tant  de 
faaoûiies^  &  par  le  couvert  de  tant  d'arbres^ 
9i'0B  oe  peut  alors  élire  une  demeure  ou 
plusiàme,  oupluspIaiiànte«  Et  certes^  A- 
poUoD,  qui  eft  le  Soleil 9  &  (on  fils  Eiculape^ 
qui  eft  VAir>  fi  nous  en  croions  un  œrtaia 
Sidonien  dans  Paufânias,  favorifànt  ce  lieu 
oQomic  ib  1^9  il  ne  (àuroit  être  mal  fain^ 
comme  vous  vous  Têtes  figuré,  puifque  ce 
ibnt  les  Dieux  de  la  Médecine,  c'eft  à  dire 
les  auteurs  principaux  de  nôtre  fànté,  quand 
Us  fint  tek  que  ikxis  venons  de  le  préfup^  . 
polèr. 

Vous  âes  d'opinion  qu'on  ne  devrcdt  paier 
les  MédÀans  qu'après  leurs  cures,  &  leloa 
qu'dlcs  leurs  auroient  bien  fûoqidéj  afin  de 
ks  rendre  plus  foigneux  par  là,  Se  plus  at- 
tendft  à  k  guériibn  de  leurs  malades.  EnLi.nlâf. 
vérité  Behn  a  écrit,  que  cela  Ce  pratiquoit  ^^'^ 
defbiitemsenSyrie,  où  les  Médecins  four- 
njfibîeac  de  plus  les  dr(^e$  néceflâirea^ 
bien  quik  a'ea  (aflêoc  p«és  qu'après  awiff    ^ 

Cij 


^6  LETTRE    XCVt 

funnônté  rinfumité^de  leurs  pâdens.    Cre- 

tophle  Borri ,  fi  l'on  petit  citer  cet  Auteur^ 

'  ^       nonobftant  Tes  impoilures  »  a  dit  Je  même  de 

d.>«ç^la  Cochinchine.    Et  le  Pere'Alexaodre  de 

f^^^^i'  Rhodes  nous  le  vient  de  confirmer)  aioû* 

tant  qu'au  même  lieu  un  jeune  homme  eft 

plus  haut  taxé  pour  fa  guériibn ,  qu'un  vieil- 

^    lard,  pmrce  que  le  premier  fè  doit  (ervir  plus 

long  tems  de  fa  fanté  que  l'autre.  .  Maispre* 

nés  garde  fi  ce  procédé  efl  accompagné  d'aC- 

.  fez  de  juftice  pour  être  imité ,  &  fi  l'équité 

peut  fQuffrir,  qu'un  homme  donneXon  tems, 

fes  foins^v  êc  fa  peine^  non  feulemctit  (ans 

^  falalre ,  mais  même  avec  la  perte  4e:  Ton  bien. 

Confidérés  d'ailleurs  les  inconveniens  d  une^ 

/^e  coutume.     Qui  ièra  le  Médecin /qui 

voudra  s'ingérer  dans  une  entreprit,  qu'il 

ne  croira  pas  lui  devoir  reûflir?  ou  s*il  y  eft 

contraint  par  les  loix  du  païs,  4^  de  là  profeG 

fion;  qui  ne  hazarde  tout  pour  fordr  prom- 

tèment  d  une  affaire  fi  ruineufè,  que  lui  pa- 

roit  la  cur^d'une  longues  maladie >.  dont  le 

mauvais  fuccès  lui  doit  être  tellement  préju* 

diciable?  Certainement  il  y  a  quelque  choie 

de  dur>  &  de  périlleux»  dans  wp  ték  prati* 

que. 

Le  témoignage  du  P.  de  Rhodes  me  remet 
(Bfunéaioire  ce  que  î'ai£)rc  conTidéré  dans  (a 


DE  LA  MALADIE  DU  tOt.        37 

Relation  touchant  le  '|)ouIs  4es  malades,  & 
quelques  autres  particularités/  qui  ^'obfer- 
vent  par  les  Médecins  de  cette  même  Provîn- 
ce  ou  Roiaunfe  de  Cochinphine.  Il  remar* 
que,  qu'ils  font  &  Médecins  &  Apoticaires, 
comme  ils  étoiemt  autrefois  par  tout,  &que 
leurs  médecines  ne  font  ni  fi  chères,  ni  fi  fa- 
cheufes  à  prendre  que  lès  nôtres.  Il  alTure, 
qu  ils  ne  purgent  point  aux  fièvres  intermit- 
tentes, (e  contentant  de  donner  des  médica- 
mens,  qui  corrigent  le  tempérament  des  hu- 
meurs (ans  évacuation  extraordinaire.  Il 
dit,  que,  de  certaines  &milles  font  en  poftei^ 
fion  d'enfeigner  cet  art  de  père  en  fils;,  aiant 
des  livres  fecrets  pour  celr,  qu'ils  confervent 
fort  ibigneufement  fans  les  communiquer. 
Et  il  nous  apprend,  qu'ils  divifent  le  pouls  en 
crois  parties,  dont  la  première  répond  à  la  tâ« 
te,  lafeconde  à  l'eilomac,' &  la  troifiéme 
au  ventre,  touchant  pour  cela  toûiours  avec 
trois  doigts  ce  même  poids.  Nos  livres 
vous  pouvoîent'avohr  enfeigné,  qu'on  a  di* 
Aingué  parmi  n0us|  vingt  elpeces  de  pouls 
fimples ,  qui  (e  peuvent  mèleir  les  uns  avec 
les  autres;  &  beaucoup  d'autres  diofes  dont 
l'Ecole  s'entredeot  fur  ce  fujet.  Mais  peut* 
être  n'aviés- vous  jamais  ouï  parler  de  cette 
diviûon  ternaire^  pratiquée  avec  trois  doigts 


- 1 


as  LETTRE    XCVt  ' 

pour  prendfe  mdteadon  de  ces  tfois  parties 
4u  corps  humaio;  laquelle  à  la  vérité  je  ne 
voudrois  pas  vous,  cautionner  pour  irrepro- 
chable  anacomiquement  parlant.  Tant  y  a 
que  Herrera  avçc  aiTez  d'autres  confiraient 
prefque  tout  cela  en  parlant  de  la  Médecine 
des  Chinois.  Il  dit  que  ceux  qui  l'exercent 
parmi  eux,  ne  cofiTidérent  guères  les  excre- 
mens  des  malades,  s'acrêtant  au  mouvement 
du  pouls,  dont  ils  veconnoiflent  Soixante  & 
4ix  agitations  différentes;  qu'ils  le  tarent  en 
plufteurs  endroits  ;  &  que  faignant  fort  peu, 
leurs  drogues  &  breuvs^es  font  quafi  tou- 
jours pour  exciter  la  Tueur,  parcequ'ilsn'em* 
ploient  les  reqiédes  purgatiè  qu'à  Textrémi- 
té.  Joignes  à  cela  ce  que  j'ai  lu  dans  la  (e- 
coude  partie  de  lliifkàre  des  Incas,  qu'au 
Pérou  au  lieu  d'obferver  je  pouls  au  poignet, 
ils  le  tâtoient  au  haut  du  nés  aflez  prës  des 
fourcils,  comme  ils  le  pratiquèrent  fur  leur 
Rd  Atahuallpa ,  ^uand  il  fut  malade.  Je  fai 
bien  que  Jœla  choque  fort  Hippocrate  &  Ga- 
lieu;  mais  fi  la  praaque  en  eft  véritable  & 
heureufe,  pourquoi  reglerofts-nous  le  fens 
4es  autres  par  le  nAtre ,  &  leurs  connoiflàpces 
par  celles,  que  nous  avons  prifes  jufqu'id; 
Ileftconftant,  que  le  Leehin  Rsiffi,  oupre- 
oiier  Médecin  du  Grand  Seigneur,  n'esuni* 


BEIA  MALADIE  DITROL       39 

ne  jsanafe  le  pods.des  Snkanes^  qu'jdies 
n'aient  le  viûge  ooaveit,  &  le  bras  envelo 
pé  d'un  creipe  délié:  Qui  eft  le  Médecin  qui 
voudroic  parmi  nous  pratiquer  une  (i  (crupur 
leufe  cérémonie?  Et  qui  pourroit  iè  vanter 
d*avoir  aiTez  de  difeemement  pour  y  bien 
reuffir  en  s'y  (bûmettant?  Il  ne  faut  point 
douter,  qu'on  n'ait  été  autrefois  plus  exaâ, 
que  Ton  n'eft  à  obierver  le  battement  des  ar* 
teres5  puifque  Pline  nous  a  lailTé  par  écrite 
quHerophile  (ut  (i  curieux  &  fi  admirable  en  <-"•«•  ?^ 
ce  point,  qu'on  n'abandonna  (a  doârine  qu'à 
caufe  de  ùl  trop  grande  fubtilité.  Mais  pour 
revenir  au  P.  de  Rhodes ,  il  ajoute ,  que  ces 
Médecins  Orientaux  n'auroient  nul  crédit,  (k 
d^abord  fur  ce  mouvement  du  pouls  ils  ne  de- 
vinoieot  d'eux  mêmes  tous  les  acddens  fur-, 
venus  au  malade/ ce  qu'il  reflent  pour  lors, 
&  ce  qui  lui  doit  arriver  enfuite. 

pour  nous  fervir  id  de  ce  vers  comme  a  fidt    . 
Macrobe  en  (èmblable  ocqifion,  expliquant  l  u  Sàmr. 
les  termes'  d'Hippocrate ,   qui  exige  de  fon  ^^' 
Médecin  cette  eipece  de  divination.  Avouons 
quecdafuppofé  pour  confiant,  nôtre  Méde- 
cine eft  fort  éloignée  deila  perfeétion de  celle 
du  Levant. 

,     C  iii) 


ép         LETTR  E    XCVi; 

'  K'eft-^ce  point,  que  dans  cette  profefiion^ 
de  ifiême  qu'en  la  plupart  des  audres,  l'opi- 
nion de  tout  (avoir  (ait ,  que  nous  ne  Çxvons 
pas  aflez,  parce  que^rélumant^  que  nous 
n'ignorons  rien ,  quand  nous  Ibmmes  arrivés 
à  la  connoiflance  de  nos  pères,  nous  ne  cher- 
chons plus  au  delà,  comme  Ji  la  hfoture  a- 
voit  les  mêmes  bornes,  '  que  nous  donnons  à 
nôtre  efprit,  &  comme  (ira<n:ion  de  celui -ci 
(Contrainte  &  limitée  de  la  forte ,  terminoit 
toiis  les  effets  de  cette  même  Nature.  Voi- 
là ce  qui  expofe  la  Médecine,  ^a  um  Artù 
umltnperatorUnisfuoqueiu^raty  aux  attein- 
tes de  ceux,*  qui  ont  voulu  déclamer  contre 
i^  t.  h  ^llç.  Pline  après  l'avoir  fi  haut  élevéç  par 
•^^'^•'vce  bel  éloge,  reproche  ailleurs  à  fes'profct 

'  ieurs ,  qu'ils  fe  jouent  impudemment  de  nos 
vies  dont  ils  trafiquent ,  ammafque  nofiras  ne- 
gotiamur;  ceux  d'entre  eux,  qui  parlent  le 
mieux,  le  plus  commodément,  ou  le  plus 
agréablement,  fe  rendant  auflî-tôt  les  arbi- 
tres de  nos  DeAinées,  ut  quifjue  inter  iftos 
loquendo  polleat^  imper atorem  ilBco  vita  mftra 
neçifjue  fierL  Ce  n'eft  p>is  né<)nmoins  qu'ils 
n'exerça0ent  de  Ton  tems  leur  méder  en 
Grec,  comme  aujourd'hui  parmi  noifs  en 
'  L^tin,  &  tpôme  eh  Arabe  dans  leurs  ordon- 
nances, autoritas^  àit^ù^  mn  efk aliter  qium 


DE  LA  MALADIE  DU  ROU.        41      * 

Graeeretâ  traJSfimtihis;  les  malades  du  GMps  . 
aianr  pour  la  plupart  cette  mfirmité  fpvîtuel* 
le  y  de  iè  promettre  davantage,  des  chofe% 
qu'ils  n'entendeiu  pas,  tnims  credunt  qua  ad 
falutemjiiom  pertinent  ^  fiinteUigunt.  Enfin 
il  leur  impute,  qu'ils  font  tout  leur  appren* 
tiilàgeànosdépeqs,  àifcunt  periadis  nofhrisy 
&  expérimenta  per  martes  agunt;  ce  qui  doit 
pafler  pour  de  pures  'invedtives  contre  une 
fcience,  qui  prend  £oti  origine  du  Ciel  dans 
k  Sainte  Ecriture,  &  dont  Içs  proTefTeurs 
dcMvent  être  honorés  par  des  préceptes  pris 
du  même  Iku»  Afais  il  feroit  à  foûhaiter,  fi 
|e  ne  me  trompe,  quHls  ne  fe  préfcrivifTent 
pas  des  termes,  fdit  dans  leur  théorie,  foit 
dans  leur  pratique  ordinaire,  fi  peu  analo* 
gués  à  la  Nature,  je  veux  dire  qui  Ji'ont  pas 
aflez  de  rapport  à  tous  les  effets.  Ils  néiè 
vendent  pas  réduits,  comme  ils  font  foa- 
vent,  i  la  néceifité  d'acculer  nos  Deftinées^ 
&  de  prendre  le  Ciel  à  garand  du  mauvais 
fuccès  de  leurs  cunes;  ce  que  Quintilien  ap 
pdle  fort  bien ,  anguftias  five  artis  fiue  met»-  ^/.  f  • 
tis  Anmamey  ad  invidiam  referre  Fatomm^ 
Et  néanmoins  il  n'y  a  rien  de  plus  préjudida-  . 
ble  à  leur  profeffion,  qui  devient  de  nulle 
confidéradon  par  là,  comme  ne  donnant  que 
de  vaines  elpeancéSj  félon  l'induétion  de  ce 

C  V 


4»         Lfe  ;r  T  RE    XCVI. 

inème  Orateur,  Fato  vivimusy  langtÊemurj 
convakfcmms  y  morimur.  Medicina  fidd pra* 
ftas^  ttifiutjuxtatemmoàefperetf 

Pour  en  parler  franchement^  la  plApart 
d'eux  promettent  trop,  &  tiennent  trop  peu. 
Car  fi  la  Médecine  n  eft  rien  (elon  Plaron  & 
Galien  même  y  qu'un  art  de  conjeâure, 
9^X^^  re;^  &  fi  cette  conjeâure  ne  peut 
être  prilè  pour  autre  chofe,  que  pour  une 
connoiflimce  imparfaite,  &  moienne  entre 
le  favoir  &  l'ignorer;  pourquoi  ne  tempe- 
rent-  ils  pas  tous  leurs  dogmes  d'un  grain  de 
Sceptique,  &  pourquoi  ne  fubfiituent-ils  pas 
des  doutes  ingénus  ii  raiibnnables,  en  la 
place  de  tant  d'aflertions  trompeufes»,  &  de 
.  tant  d'axiomes  oonteftés  dans  leurs  propres 
Ecoles.  Quanti  moi,  je  pénfe  que  l'Epoque 
y  peut  être  admife  làns  leur  faire  de  préjudi- 
oe  ;  &  l'eAime  que  je  fais  delà  modeAe  réce* 
auè  de  cette  feâe,  me  (ait  croire  aisément, 
que  le  Médecin  Uraiiius  Epheâique  ouPyrr- 
L%ih^^  honien,  comme  le  décrit  Âgatfaias,  n'étoit 
point  il  ignorant,  qu'il  le  repréiente,  vu  fur 
tout  le  grand  état,  quefitdeluiColroësRoi 
de  Perfe,  qui  ne  manquoit  pas  vrai-iemblà- 
blement d'exellens  Médecins.  L'on  pourroit 
âonc  foupçonner,  que  ceux  de  Ton  métier  le 
«décrièrent,  comme  â  arrive. toujours,,  quand 


DE  LA  MALADIE  DUKOL       4$  . 

quel^hin  (e  (ëpare  é'uae  câlxile  piii01uite^ 
Êofia  îe  vous  puis  dire  confidemmént^  qut 
h  fiifpenfion  d'efpric,  dont  je  ne  m'ècarto 
que  mal  volontiers,  ne  m'a  pas  âé  tout  à 
fikit  inutile  dans  la  conduite  de  œ  peu,  que 
j'aide  lamé. 

NecloftÊor  Aac,  guia  fit  ma/or pruAutia OM.  t. ifc 
notis.  F^m^eLf 

Sidjkm  quam  medfco,  nùtior  ipfi  mUi. 
Je  laide  ce  propos,  fujet  à  diverfes  r^ar^ 
des,  pour  reprendre  celui  de  laguérifbndu 
Roi,  dont  vous  defirés  être  informé.     Il  re- 
cueillera du  moins  cet  avantage  dç  fii  oudii» 
die,  que  la  (anté  ne  lui  fera  plus  un  bien  in- 
connu, &  presque  infipide,  conune  il  eft  ^ji^m  .; 
ceux,  qui  ne  font  jamais  perdu.    De  plus,^^^^^^!»!^. 
vou^  £ivés,  que  comme  le  déregleqienc 
d'une  horloge  n'eft  pas  moins  félon  nature, 
que  la  jqne&  &  Ton  biep  -  aller  ;  les  inaladies 
ne  (ont  pas  moins  phyftques  non  plus>  ni 
moins  du  cours  ordinaire  de  cette  même  na- 
ture,  que  nos  meilleures  &  plus  rohuftes  di£^ 
pofitions.      Je  vous  parlerois  du  profit  fpiri- 
tuel,  qui  (ë  tire  quelquefois  des  faifirmit^ 
coipoielles:  Nuperm^  cujusâamamicilangiimi; 
eàmmiàiy  dit  Pline  le  Jeune  dans  une  de  les  1.7. 9*  s«^ 
épitres,  optimos  effe  nos  dum  infirmifmims; 
Mais  Sa  Majefté  a  toujours  l'ame  dans  uneû  . 


44        LE  TT  R  E    XCVn. .  . 

^ar&ite  afiiette,  qu'on  feixric  faute  de  lui  en 
ibûhaicer  la  continuation  par  des  voies  (i  pe- 
rfUetUes.  Ce  qu^elle  pourra  remarquer  dans 
le  rétabliflement  de  là  bonne  dirpoûtion,  c'eft 
qu'elle  n'eft  pas  moins  nécâTaire  à  goûter 
toutes  les  autres  fatisfadions  de  la  vie^  corn* 
fiie  dans  un  port  afTur^  que  la  tranquillité  de 
Tahr,  &  la  bonace  des  mers,  à  la  naiflance 
Li^  des  Aidons.  Vous  n'ignorés  pas,  que  Plu- 
^^  tarque,  qui  efl  un  bon  garand,  s'eftîervide 
cette  comparaiibn.  * 


W^IEI* 


DE 

LA  MORT  DES  AMIS. 

LETTRE     XCVIL 

MONSl  E  URy 

Je  vous  ai  autrefois  écrit  la  mort  du  P.  Ba* 
ranzani,'  de  M.  de  Chantecler ,  du  P.  Mér- 
lënne,  de  Meffieurs  f  eramus,  Naudé^  Guyet^ 
&  quelques  autres  amis,  fi  nous  en  avops  eu 
d'aïUTi  intimes  queceux-d;  }e  vousannonce 


DE  LA  MOKT  DES  AMIS,     ^f      ^ 

cdledeALGaflendi,  qui  vous  touchera  £inf 
doute  mitaot  que  foo  mérite  étoh  grand;  Se 
que  vos  inclinations  ont  toujours  eu  de  rap* 
pmfluxrteimes.  Il  n'y  a  rien  de  plus  fimdè 
dans  b  Phyl^ue  que  d^imer  ce  qui  poci$  reC^ 
fembky  parce  que  c'eil  en  quelque  Ûçoa 
s'aimer  foi-m&ne,  ce  qui  xû  aufii  naturel 
que  la  haine  des  contraires.  La  Tympathie 
de  Pythiasavec  Damon,  de  Scipion  avec  Le* 
lius,  part  du  même  principe,  qui  met  cette 
grande  avorfion  entré  Therlke  Se  Uiyffe  ou 
Achille ,  dont  Homère  a  ait  la  phiS/grander 
difiEunation  du  premier.  Quand  je  me  re« 
préfente  rétroîte  union  'de  vos  Vies,  &  que- 
pour  paider  comme  Pindare,  Orion  n'eft  pas^^"^*  Od^ 
plus  inféparable  des  Pléiades,  que  vous  Té-^*  * 
tics  de  œ  dier  ami,  autant  de  fois,  que  la 
fortune  vous  reûnilToittous  deux  en  mémo 
lieu ,  je  conçois  aisément  l'extrême  déplaifir, 
que  vous  recevrés  de  fa  perte.  Les  langueurs 
ncaonûmis,  où  je  Tai- vu  autant  que  la  fuito 
de  la  Cour  me  l'a^pû  penriettre,  &  les  infir* 
mités  de  fin  arrierefai(btt>  vous  doivent  fai« 
re  croire  comme  à  moi,  qtie  le  Ciel  ne  lui  «^ 
pas  tant  ôié  la  vie  pour  le  priver  d'un  bien^  ' 
qu'il  lui  a  donné  la  mort  pour  le  gratifier  de 
ce  qtn  lui  était  le  plus  nécedaire.  Ne  penfét  * 
pas  que  je  me  veiûUe  jetter  par-là  daas  ce  Ueu- 


ifi     .     LETTRE    XCVIL 

commnii)  quelatnoiteftpréfi^bleàlavie, 
comme  Midas  l'apprit  du  bon  homme  Si- 
lène ;  ni  que  je  pràende  vous  jullîfier  par- 
ia un  (entiment  tiré  de  Dion  Chryioftome, 
OrAa^  que  les  plu$  (âges  des  hommes  furent  ceux, 
qui  naquirent  en  Colchos  des  demi  de  ce 
ftmeux  Drag09>  parce  ou'ils  s'entretuè- 
rent  tous  le  même  jour  de  lei^  produâion. 
Mon  intention  ell  de  vous  dire  fimplement^ 
qu'eu  ^lard  au  point  ftcheux  ou  la  mauvaife 
Qonftitution  de  oehii^  dont  je  vous  parle^  Ta- 
voit  réduit ,  nous  ne  fautions  regreter  fa  per- 
te, fiins  envjer  en  quelque  façon  Xa  félicité. 
S'affliger  en  jeraUable  renconoe  du  trépas 
d'un  ami  >  c'eft  être  auffi  injufto  &  ridicule 
que*  ceux  qui  fe  plaignent  de  la  chute  des 
feulHes  d'Automne,  à  caufe  qu'elles  leur 
ont  été  agr^bles  l'Eté.  QuidlucidiÊttSùUi^ 
hk  deficiit^  dit  Salomon  dans  (on  Ecdefiafti- 
que:  CependiEuit  n6tre  Etre  bien  confideré 
n'efl  rien ,  &  celui  de  ce  bel  aifais  femt>le  re- 
garder l'Eternité.  Mais  comme  il  n'y  a  point 
de  teraies  affi»  cheti&  pour  exprimer  le 
neâncdektvie}  je  n'en  trouve  point  d'alfez 
relevés  pour  vous  &ire  entendre  avec  oom- 
bien  de  feraieté  ce  grand  homme  Ta  quittée; 
ce  que  je  fai  bien,  que  vous  apprendras  fi>rt 


^DB  LA  MORT  DES  AMIS.     47 

iKgminsefieùiÊtemtèsmmu:  c'eft  peu  dCMt.^ 
G^^feà  la  vérité  de  perdre  k  vîe>  quin'eft^"'^ 
rieo  y  nuis  c'eft  beaucoup  pourtant,  vu  uôcro 
finUeiXboidiiiaire)  de  k  perdre  avec  tant  dd 
relblution. 

Permettes*  tnoi  de  vous  dire  maintenant 
que  s'il  y  avoit  lieu  de  contrôler  nos  Defii» 
nées,  étant  {dus  avancé  dans  Fage^  que  n'étoil 
celoi^  qui  iKMis  vient  de  quitter/  f  aurais  ap» 
paremment  plus  de  fiijet  que  vous  d'accufet 
ieSort,  quimereferve,  vraifemUablement 
coomie  le  plus  coupable,  à  être  exécuté  fe» 
Ion  k  r^ueur  des  loix  le  dernier.  Bon  Dieu- 
à  combien  de  difgraces  eft  fujette  une  vi^ 
qui  s'avance  inièniiblement  juTqiies  dans  k 
cadudtél 

Hm  pum  mtka  pœnkemk  tncumat  m^LâhirkL 
vmtidiul 
Mds  acquieiçons  doucement  aux  ordonnant 
ces  du  Cvâi  &  confidérons  vous  &  moi  dana 
cereooontie,  que  nos  ferions  tort  à  nôtre  a* 
mi  de  k  plaindre  comme  Ton  &it  ceux,  qui 
deibeodent  tout  entiers  dans  le  fepulcre,  &. 
qui  ne  ki&nt  autre  chofe  d'eux,  que  les  09 
êc  k  cendre  de  leurs  odavres.  Certainèmenc 
fonoomficéldnre,  fes  ouvn^^es  conlacrés  à 
l'immortalité,  &  (k  rcponmiée  fi  glorieuiè^ 
demandent  que  nous  le  traitions  d'une.futre 


>  48     ,  ^  LETTRE    XCVIll 

fiiçon.  Je  vous  veux  dire  au  fujet  de  fes  ex* 
cefleut^s  comportions  une  choie,  qui  pour 
me  toucher  feul  >  ne  laiflera  pas  dé  faire  con- 
fioitœ  Ton  équanimité  par  tout.  Vous  n'i- 
gnorés pa%  qu'il  m'a  voulu  nommer  en  divers 
Heux.de  fes  écrits ,  &  vous^  poUvés  vous  fou- 
venir,  que  dans  fon  commentaire  fur  le  dixiè- 
me livre  de  Diogene  Laërce ,  qui  contient  la 
vie  d'Ëpicure,  il  combat  la  doârine  de  ce 
Philoibphe  touchmt  la  mortalité  de  l'ame 
liumaine,  comme  il  fait  toujours  ce  q^i  eft 
contraire  aux  bonnes  moeurs  &  à  la  Religion. 
JLà  il  parle  dans  la  page  5  57.  de^  huit  railbns 
qui  fe  peuvent  tirer  des  Uvres  de  Pkcon  en 
faveur  de  la  bonne  o{^nion,  &  de  trente^trois 
oue  j'ai  réduites  en  forme  de  Syllogilnbes 
danlmon  Traité  de  l'Immortalité  de  l'ame. 
Mais  parce  qu'au  lieu  de  trente  trois  il  ne 
m'en  attribue  par  inadvertante  quer  vint- 
trois,  je  hiixiis  un  jour  en  riant,  qu'il  m'avoit 
fouflrait  dix  ai^umens>  dont  j'avois  grand 
fiijet  de  me  plaindre:  Il  n'étpit  pas  mnemi 
dés  railleries,  &  il  reçût  très  bien  le  repro* 
die,  que  je  lui  Mois  dans  cette  %ui:e,* 
mais  il  m'a(]|ura  néanmoins  fort  ferieufementi 
qu'à  la  première  occafion,  ou  dans  une  réim- 
pre£Bon  de  fon  Hvre,  s'il  S'en  fidfoit,  il  ne 
maiifl]ueroitpas  de  conter  cet  endroit^  me 

priant, 


DE  LA  MORT  DES  AMIS.     49 

priant  d'excufer  (a  bévud  En  vérité  la  bon- 
té de  (on  naturd  Se  l'ianocence  de  fks  mœurs 
ne  font  pas  exprimables,  &nousn'enfàiAions 
Goolorver  ni  un  trop  tendre  ni  trop  exaâ  fou» 
venir. 

La  coutume  de  la  plupart  des  peuples 
d'Amérique  eft  d'enterrer  avec  leurs  morts 
tout  ce  qui  leur  appanenoit^  non  pas,  coni- 
me  qudques-uns  l'ont  écrit,  à  deffein,  qu'ils 
s'en  fervent  en  l'autre  monde,  mais  afin 
qq'il  ne  refie  rieta  d'eux,  qui  puifle  donner .  ' 
la  moindre  penfée  aux  vlvans  de  la  perte 
qu'ils  ont  fiûte.  Il  n'eft  pas  même  permis 
de  nommer  un  défunt  parmi  les  Sauvageé  de 
notre  nouvelle  France,^ qui  prennent  à  inju« 
re,  qu'cMi  les  fktk  par  là  fouvenir  de  leur  dif^ 
grâce,  &qu'on  rcnouveUe  par  ce  mbien  leur 
douleur,  accufant  ceux,  qui  le  font,  félon 
leurs  termes  ordinaires,  de  n'avoir  point  d'eî^ 
priL  Si  le  leur  néanmoins  avpit  quelque 
teinture  de  la  bonne  Morale,  ils  (àqroien^. 
qu*oo  peuts'entreteniragréablementfur  le  fu* 
Jet  des  amis,  qui  ne  font  plus,  qu'il  n'y  a 
lien  de  plus  doux,  que  de  fe  repréfenter  leur 
ooovcrfàfion,  &  que  pour  nôtre  pro|ire  fatis* 
£M9ion  nous  devons  les  enfeveUr,  s'il  faut 
ain&dire,  dans  nôtre  mémoire.  L'abfencç^ 
qui  f^^pare  ceux  qui  vivent^  deceiixquine 


YO         LETTRE    XCVII. 

vivent  plus,  n'a  rien  de  pénibfe^  comparée 

aux  joies  qui  refultetit  d  un  fi  charmant  fou- 

venir,  outre  qu'elle  eft  pour  un  fi  petit  eipac^ 

de  tems>  qu'elle  ne  mérite  pretque  pas  d'être 

confiderée.     Les  jeux  funèbres  des  aaciens 

.  ne  furent  •  ils  pas  in Aituès  là  deflus  ?  putfi]ue 

^  Eufpne.  les  Ifthmiques,   les  Olympiques,  les  Né-» 

fd  L*    méens,  &  les  Pythiques,  ne  le  célebraîetic 

Ciem.  A^  qu'en  ocnnmémoratîon  des  hommes  de  vertu, 

Ux.       ^nt  la  fin  étoit  honorée  par  de  telles  rèjoulG 

(ances».    En  e^et  le  tombeau  eft  celui ,  qui 

nous  met  à  couvert  de  toutesies  disgrâces  de 

k  vie;  intxpugnabïlu  arxfepulctum  eft:   & 

pourquoi  s'affliger  de  voir  un  ami  dans  un 

lieu  de  fi  grand  repos?  Si  les  larmes  accom* 

gagnent  quelquefois  les  obièques  de  (on 

€orps>  les  contentemens,  dont nouscroionsy 

que  jouît  Ton  ame  glorieuie,  nous  obligent 

enfuite'à  la  joie.    Mais  c'eA  en  dire  trpp  à  un 

homme  comme  vous,  qui  conpoit  mieux  que 

pecfonne  les  remèdes  propres  à  toutes  les  in* 

tlutar.  it  difpofitions  de  refprit.    Un  Rhéteur  de  Co- 

w.  RW.  jjjj(]^  y  afficha  autrefois,  qu'il  diOribuott  des 

médecines  verbales  contre  toute  {kx%(^  d'aG 

fliâions.    Vous  n'àvés  pas  fa  vanité,  mais  |e 

fuisafiuré,  que  vous  fériés  mieujr  que  hii  ce 

qu'il  promettoit. 

Je  yeux  ajouter  id  un  petit  apcMe,  toii^ 


DE  LA  MORT  DES  AMIS,      y i 

diftnt  ce  plâifànt  perfbnnage,  qui  taxe  de  Pé- 
danterie caxx^  qui  exâminept  les  chofes  aca* 
demiquement^  ou  fans  rien  décider ^  ce  qu'il 
appelle  n'être  ni  dehors  ni  dedans;  Se  qui  à 
dû  dire  une  grande  injure  de  nommer  un 
honune  doâe  ignorant.  Vous  avés  raifon 
de  fixitenir  qu'il  connoit  mal  le  cara<f))ére 
du  Pédant,  peutêtre  parce  qu'il  ne  fe  cûnnoit 
pas  lui  -  même  y  comme  étant  une  chofe  trop . 
difficile.  Ileflcenain^  que  celui,  qui  mé- 
rite ce  dtre,  fait  prolêffion  de  ne  douter  de 
rien,  &  alTure  toutes  chofes  voulant  être  crô> 
parce  que  aiant  accoutumé  de  parler,  foit  à 
des  enfans,  fbit  à  des  personnes  idiotes  ou 
peu  éclairées,  il  n'a  jamais  reçu  de  contr^di- 
éHon.  Mais  il  me  femble ,  que  vous  avés  pris 
avec  un  peu  trop  de  chaleur  &  de  dépit  (on 
inpotinence ,  qui  ne  ^eut  faire  tant  de  tort  à 
poibnne  qu'à  lui-m^e.  A  la  vérité  fans 
s'être  beaucoup  chargé  de  Latin,  commes 
vous  dites.  Montagne  &  Charon  le  dévoient 
avoir  mieux  infh*ûit.  Car  pour  les  livres  du 
Cacdinal  Cuia  de  la  doâé  ignorance,  appa* 
remment  il  n*en  a  jamais  oifl  parler.  Us  lui 
etiiSmt  appris^  que  la  fcience  humaine  ne 
s'élève  jamais  plus  haut,  que  quand  elle  don^ 
ne  fufqu'à  la  connpiflance  de  fes  doutes  par 
les  nùfons,  qu'allé  a  de  douter.    Tant  y  a 

D  ij 


it  LET.XCVn.DÉLAMORT  DES  AMIS. 

qif  à  fon  compte  Socrate  devoit  être  un  franc 
Pédant)  avec  (on  Génie  négatif  &  prohibitif 
feulement  >  dont  iès  difciples  ont  tant  écrite 
puifqu'il  n'afluroit  jamais  den,  formant  féor 
îemept  des  doutes  ingénieux^  fur  tout  ce  que 
les  D<^natiques  do  fon  tems  avançoient  a* 
vec  le  plus  de  r^folution.  Cette  grande  in- 
jure de  Pédant  regardoit  fort  encore  ce  père 
commun  de  tous  les  Philofbphes>  jiutant  de 
fois  y  qu'il  proferoit  (on  mot  ordinaire,  hoc 
uaum  fcio ,  qnod  ni/dl  fcio.  Moqués  -  vous, 
£ins  vous  (acher,  de  femblables  baffelTes  d'e^ 
prit;  &  fi  une  louable  pieté  vous  fiiit  pardon- 
ner aux  plus  coupables,  quia  nef cùaa  fuidfêh 
cttoity  ufés  d  une  indulgence  plus  aifée  enveis 
ceux,  qui  ne (àvent  ce  qu'ils  difent.  Quelle 
apparence  ya-t-il  d'examiner  à  la  rigueur 
4in  ouvrage,  où  l'Auteur  aiant  emploie  tous 
les  bons  mots,  à  peine  ne  trouvera -f  on  une 
douzaine  âûpz  paflables  pour  devoir  être  un 
peu  confiderés, 

Apparent  rari  nantes  in  gurgit^  vaftq. 
Sans  mentir,  c'eft  une  chofe  étrange,  que 
des  perfonnes  de  fon  talent,  connu  par  les 
maximes,  qu'il  veut  faire  palTer  pour  bon- 
nes, aiment  mieux  dire  des  bagatelles  de 
leur  cru,  que  de  bonnes  chofes  après  d'autres. 


!K     S^     ^  c» 

^^       ^^       ^¥v  y  ^ 

DU    SOUVEJSfIR, 

L  E  T  T  RE    XCVIU 

MONSIEUR, 

Nous  apprenons  de  Seneque  qu'Epicùre 
ie  plaignoit  hautement  de  l'ingratitude 
de  ceux/  qui  ne  repaffoient  jamais  dansJeur 
mémoire  les  plaifirs,  dont  Ils  avoient  autre- 
ibis  joul^  ce  qu'ils  devroient  faire  non  feule- 
ment par  reconnoi(&nce  d'une  faveur  reçue, 
mais  encore  pour  en  recuçillir  une  nouvelle 
&  très  folide  volupté.  Car  félon  ce  Grec 
Tattente  des  contentemens  futurs,  donne  trop 
d'ioquiemde,  à  caufè  de  leur  incertitude;  & 
l'impatience  de  les  voir  arriver  travaille  fou- 
vent  plus  l'efprit,  que  leur  poiTeiFton  ne  le 
contente.  Quand  ils  font  préfens, outre  qu'ils^ 
paflfent  comme  un  éclair,  &  que  le  fentiment 
n'en  peut  être  que  momentanée, -puifque  le 
tems  qu'on  nomme  préfent,  ne  çeut  être 
con^  que  comme  un  inAant;  on  ne  iàuroit 
nier  encore,  que  leur  jouIiTance  nefoit  toû* 
jours  acGomps^ée  de  quelque  dégoût,  & 

D  iiî 


f4        LETTRE    XCVIII. 

qu'il  ne  forte  alors  comme  du  'ifiilieu  de  k 
volupté  je  ne  fai  quelle  -efpece  de  douleur, 
qyi  en  efl  inséparable  ; 
ÏMerp.  '^ —  vuiAodip  fonte  leporum    , 

Surgir  atnari  ûliquid^  quod  ïn  ipfis  flprihu 

Il  concluoit  de  là ,  qu'il  tfy  a  que  le  fbuvenir 
des  joies  pa(fées  d'où  nous  aions  le  moien  de 
drer  une  entière  &  véritable  fatisfadion,  rien 
ne  s'y  pouvant  plus  oppofer,  puisqu'elle  dé- 
pend abfolument  de  nous ,  '  &  que  la  Fortune 
même  avec  fà  toute- puifl&nce  eft  incapable 
de  la  détruire.  En  effet  cette  avçugle  Déefle 
nous  ôte  quelquefois  de  la  main  ce  que  nous 
tenions  le  plus  aiTuréi  &  le  plus  affrandii  de 
.  (àjurisdiftion;  ^ 

Hor^f.  ^u/tà  cadmt  inter  çaUcemfupremaque  la- 

Ira. 

Ath^t^  Et  c'eft  pour  cela ,  qu'un  de  ces  iUuflrés  Gou- 
lus ou  {^afafites  difoit  autrefois,-  qu'il  ne  con- 
noi0bit  point  d'autre  fouverain  bien,  que  ce- 
lijd  d'avoir  dans  la  bouche  quelque  friand  mor- 
ceau, panse  qu'il  ne  cfoioit  pas  qu'on  pût 
)e  lui  ôter,  qI  que  rien  le  dût  empêcher  de 
ravaler. 

Tout  cela  rend  la  penfée  d'Epicure  fort 
foûtenable,  à  l'égard  des  plaifirs,  qu'on  efl 
capable  fiQnfeMleiQÇQC  de  rçi)oi|vçller^  mais 


DU    SOUVENIR,  ff 

•ufli  de  furifier^  &  peutêtre  d'augmenter, 
par  cette  st&on  de  nôtre  ame  y  qui  nous  re- 
preièiiie  les  chofes  paflees  hors  de  tout  trou- 
Ue,  &  plus  parfaites^  que  nous  ne  les. avons 
autrefois  repenties.  Je  crois  pourtant ^  qu\>ii 
pourroit  porter  encore  plus  loin  la  plainte  de 
ce  grand  partifan  de  la  volupté;  puiique  ce 
n'eft  pas  en  conûdéradpn  des  feuls  contente* 
mens  reçus,  que  la  mémoire  nous  rend  lo 
boa  office,  dont  nous  venons  d(5  parler;  & 
qu'à  >moa  fens  nous  lui  lommes  beaucoup 
plus  redevables  de  faire  changer  de  nature 
aux  emiuis,  que  nous  avons  foufferts,  parut) 
ibuvenir,  qui  du  moins  nous  chatouille, 
s'il  ne  nous  oblige  davantage,  après  en  avoir 
ôté  tout  ce  qu'ils  ont  eu  autrefois  de  piquant. 
Car  il  n'eft  pas  plus  naturel  à  l'Abeille  de  con- 
vertir en  douceur  ramerturtic  du  Thîm ,  ni  - 
au  feu  de  changer  les  cailloux  en  cryflal  de 
Muran,  &  en  pierres  précieufes,  qu  à  nôtre 
reminifcence,  û  l'on  peut  ufer  de  ce  mot,  ' 
de  rendre  nos  plus  grandes  adverfités  agréa- 
blés,  par  cette  opération  merveilleufe,  que 
nous  éprouvons  tous  les  jours.  Âu0i  eft-ce 
des  travaux  endurés,  &  des  fouffrances,  qui 
nous  ont  le  plus  affligés,  que  le  Poète  a  fi 
hardiment  prononcé, 

iJm  memimfft  jMahit.  !^'^ 

lU) 


ftf        LETTRE    XCVIII. 

plus  j^avpce  dans  Tâge^  plus  je  trouve  de  réar 
lit^dans  feette  dodhine  :  Et  jamais  je  n'ai  taut 
ibuhaité  la  mémoire  d'un  Juriiconfultë,  ou 
d'un  Héros  de  Roman,  qu'aujourd'hui,  qiio 
par  le  fréquent  ufage  d'une  révuê  générale  de 
tout  ce  qui  m'eft  arrivé  depuis  tant  d'années^ 
je  fat  donne  mille  fatisfaélions  inconceva- 
bles à  l'égard  de  tous  «les  accidens  de  ma  vie 
de  quelque  nature  qu'ils  foiënt.  Je  &i  bien^ 
qu'iiyadesperfonpes,  qui  en  uTent  tout  au* 
trement,  &  qui  ne  font  jamais  de  réflexion 
fur  leurs  aétions  précédentes,  que  pour  ie 
coatriAer,  fi  elles  ont  eu  quelque  mauvais  fuc- 
ces.  C'ed  ce  qui  fit  dire  à  un  ancien,  qui 
étoit  de  cette  malheureufe  humeur,  qu'il 
mettoit  fa  mémôireentre  les  plus  grands  oiaux 
de  fa  vie.  Mais  ce  fentiment,  qui  cftje  plus 
ordinaire  pajrmi  ie  peuple,  fe  trouve  fort  éloi- 
gné de  celui  des  véritables  Fhilofophes,  qui 
ont  accoutumé  leur  raifon  à  fe  rendre  mai- 
trèfle  des  chofes  paflees,  à  tirer  profit  de  tout, 
&  à  fairp  cette  excellente  transmutation, 
dont  nous  parlons  „  du  mal  en  bien. 

Si  je  confonds  quelquefois  les  mots  de  mé- 
moire, de  reminifcence,  &  du  fbuvenir, 
c'efl  que  l'ufagç  of^aire  le  permet  ainfi, 
qui  a  laiflé  aux  Latins  ceux  de  recordation^ 
&  de  recorder,  dont  autrefois  Ton  fe  ièrvoir^ 


) 


Du    SOUVENIR.  ^7 

aiatit  leur  fondement  fur  Tancienne  opinion^ 
que  les  principales  opérations  de  nôtre  ame 
(e  paffi>îent  au  cœur.  Car  nous  difons  enco- 
re Gdoa  cette  doârine ,  fa  voir  par  cœur ,  Si 
ledter  par  cœur,  ou  de  mémoire,  ce  que 
nous  pouvons  prononcer  fans  lire,  &  fans 
fuggeàion.  Les  Records  dâs'Sergens  ont 
encore  cette  noble'origine,  mais  qui  s'accor- 
de très  mal  avec  la  bonne  Philoibphie.  Et 
certes,  Toubli  d'un  amant  en  quelque  cho(è; 
qui  rc^ardoit  ià  maitreffe ,  fut  fort  gentiment 
excufée,  fur  ce  que  ià  mémoire  ne  Ic^eoit 
pas  comme  elle  dans  fon  cœtir.  Or  cette  * 
mémoire  étant  une  des  plus  importantes  fa- 
cukcs  de  l'ame,  fe  diflingue  du  fouvenir,  qui 
eft  cùmme  l'aide  de  la  mênae  puiflance:  Et 
k  Ibuvenîr  fë  confond  avec  la  fouvenance, 
comme  n'étant  qu'une  même  chbfe,  rendue 
par  une  figure,  qui  fe  peut  auffi  bien  nom- 
ma GaBici/me  y  queHeUeniJkeyOaGreciJme, 
pui^u'il  nous  eft  atifli  naturel  qu'aux  Grecs 
d'eaqdoier  l'infinitif  avec  l'article  pour^expri- 
mer  un  iiibftantif.  Quant  à  la  reminiiceoce,  /.  ie 
.Ariftote  la  diftingue  fi  exprefTément  de  la^'-^*^ 
mémoire,  qu'il  attribué  cette  dernière  mê- 
me aux  anioiaux  fans  raifon,  refervant  la  re-  . 
minifixnce  à  fhomme  feul,  conune  celle, 
qui  Ce  £8dt  par  une  efpece  de  difcours  ou  de 

D  v 


fS        LETTRE     XCVIII. 

(yllogifine.  Ced  pourquoi  il  ajoûfee  quç  les 
perlonncis  d'un  efprit  pcfant  ont  ordinaire- 
ment plus  de  mcnioire,  .&  celles  >  qui  l'ont 
prompt  &  éveillé  plus  de  reminiicence:  Non 
mJem  memoria  pracellunt,  &"  remmi/centia; 
fed  magna  ex  parte  qui  tarda  hehetique  fitnt  in 
genioy  memorwfiores  fuut  ;  qui  céleri  ac  dacili. 
reminifcentiores.  D'où  vieùt,  que  tant  de 
gens  sVccufent  fouvent  de  peu  de  mépipire. 
pour  chercher  leur  avantage  du  côté  du  ju 
gesient.  Notés  aufll,  que  cette  reminiicen- 
ce d'Atiftote  eft  fort  différente  de  celle  de 
Platon,  toute  occupée  à,  remettre  refprit 
dans  les  connoiflânces,  qu'il  avoit  avant  que 
4'informer  le  corps,  &  que  le  premier  a  éta- 
bli deux  fortes  de  mémqire,  Tune  fenfitive 
ou  animale,  félon  nôtre  précèdent  difcours, 
&  l'autre  mtelleâuelle  ou  raifonnable,  qui 
convient  à  la  reminifcence,  quoiqu'il  les  ren- 
de toutes  deux  dépendantes  du  tempérament 
du  cerveau.  Mais  l'on  n'eft  pas  obligé  de 
'  parler  toujours  avec  tant  d'exaétitude,  ni 
d'eipploier  fi  préciiément  les  termes,  dont 
nous  ufons,  quand  le  langage  commun  en 
difpenlè.  Se  qu'on  fait  profeffion  de  s'en  fer- 
vir  indifféremment,  comme  je  le  fitis  id 
Or  pour  rendre  plus  utile,  &plusagréable 
iout  enfemble,  la  fouvenance des  dtioCss paf 


DU    SOUVEMIR.  ^9 

fêes  j  il  ËKUt  connoitrcf  l'art  d'en  bien  ufer ,  & 
(àvdt  y  procéder  avec  cet  ordre,  que  les  Sa* 
ges  ont  nommé  Tame  de  l'Univers,  &  de 
tout  ce  qu'il  contient. .  Clément  Alexandrin  ^  ^  ^^^ 
tire  même  l'origine  du  mot  Grec,  quifigni-îj|]^i/^. 
fie  Dieu ,  de  l'ordre  excellent,  de  la  belle  po- 
fition,  &  de  l'admirable  conduite  dont  il  fe  ^  ' 
fet  en  toutes  chofes,  ©eog  yrapot  t^v  Qmv. 
Certes  il  n'eft  pas  des  méditations  PhiloTophi* 
ques,  tdles,  qû'eft  celle  dont  nous  parlons, 
comme  de  ces  agréables  révéri^ss  d'amour, 
où  l'ou  permet  à  l'efprit  de  fuivre  tout  be  qui 
lui  plaît,  le  laiûant  aller  fur  fa  foi ,  &  lui  ac- 
cordant  de  fiiire  des  équippéçs  jufques  dans  le 
vuide,  fans  en  tirer  jamais  autre  profit  que  . 
celui d'undivèrtiflementilluroire.    Laraifon, 
qui  nous  doit  obliger,  au  fu|et  que  je  traite, 
i  mieux  qccùper  nôtre  acuité  mémorative, 
&  à  pratiquer  plus  avantageufement  cet  en* 
cretîea  intérieur,  qui  nous  donne  une  fi  dou< 
ce  OQUverËition  avec  nous  mêmes,  dontper- 
ionne  ne  peut  nous  priver;   c'efl  que  félon 
Tobfavation  d'Ariilote  nous  ne  faurions  ja-^^*  j 
mais  jious  bien  prévaloir  des  chofes,  quç 
90US  avons  conçues  fans  ordre,  ni  les  tirer 
avec^aifirde  nôtre  mémoire,  fieHesyfqnt 
eqtr^,  &  fi  nous  les  y  tenons  placées  avec 
oQofiiiîoQ,     C'eil pourquoi,  ajoute cçm^ 


60         LETTRE    XCVÎIL 

tredeTEcole,  les  Mathémariques,'  qui  ont 
leurs  parties  li  bien  réglées  &  avec  tant  de  rap- 
port entre  elles  >  (ecohfervçntbeaucXHipiiii- 
eux  dans  nôtre  fou  venir,  que  les  autres  fdeo* 
ces  qui  n'y  entrent  pas  avec  tant  de  méthode. 
Si  nous  voulons  donc  recueillir  quelque  (hiit 
denosadionspaffées,  par  des  réflexions  &des 
yjuës  réitérées,'  dqnt  Pythagore  &  Tes  dîici- 
ples  uibient  fi  heureufenient:  Si  nous  dev- 
rons retirer,  non  feulement  des  plaifurs,  qui 
nous  ont  été  chers ,  mais  encore  de  nos  plus 
grandes  ad verfités,  lesconfolations,  <fùt  la 
mémoire  d'Epicure  lui  foumiflbit:  Il  faut  ob- 
ferver  tout  l'ordre ,  qui  fe  peKt  pratiquer  <]aiis 
cette  forte  de  Aamiliesy  vty  bâtir  jamais,  com- 
me l'on  dit,  de  châteaux  en  Efpagne,  coo* 
gédier  toutes  ces  vaines  ^chatôudleufes  peu- 
fées  y  qui  fe  détruifent  les  unes  les  autres^  & 
conduire  cet  examen  de  confcience,  s'il  faut 
ainfi  parler,  <  de  telle  façon,  que  le  tems,  le 
lieu,  k  matière,  ou  les  perfonnes,  lei^eglent 
(ans  faillies  &  fans  extravagance.  Car,  pour 
le  dire  encore  un  coup,  il  faut  laifTer  aiut 
charmantes  rêveries  d'un  amant,  ces  ^re- 
mens  d'eiprit  qui  luiparoilTent  ft  tendres,  pui(^ 
que  ceux,  quilesdécriventlemiçux,  avouent^ 
quela  raifony dlféduite,  &fbn ufàgeprefque 
entièrement  fu^endu?    La  Philofophie  eft 


BU    SOUVENIR.  61 

cropimpéiieufe^  &nes'éIoigQepasafler^u(è« 
lieux,  pourfouffirirfes  interrègnes  d'une  paC' 
ikm,  fur  la  partie  principale  de  nôtr»  ame# 
L'on  a  nommé  Ephemerides  Pythâgorique$, 
ksréca^tulationsjouraaliereS)  dontcegrand 
ami  de  la  [retraite  &  du  fileoce  a  donné  le» 
premia:s  leçons.  Mais  parce  que  (es  conver* 
ikdoasabflraites,  dont  nous/parlons,  s'éten* 
dent  (iir  tout  le  cours  de  la  vie,  dont  Ton  (b 
rend  un  agréable  compte  à  foi* même ,  elles 
ont  plus  de  rapport  à  uneconfeffion  générale, 
(pour  emploier  encore  ce  terme  de  religion) 
qu'à  ce  que  la  Morale  de  Seneque  &  dePy  tha* 
gore  a  (i  vertùeuTement  enieigné  pour  un 
u(àge  quotidien. 

j'avoue,  que  tout  le  monde  n'eft  pasprûpri 
à  s^entretenir  agréablement  de  la  forte,  &  à 
fe  fournir  à  foi  -  même  une  compagnie  préfet 
lable  à  mille  autres,  puifqu'elle  ne  manquo 
jamais,  &  qu'il  ne  s'en  tcouve  point,  qui 
prenne  fi  aifément  nôtre  humeur ,  en  s'y  ac- 
commodam,  ni  qui  ufe  de  tant  decompla|« 
iànoe  qu'elle  en  9  pour  nous.  Ceux,  que 
n'^ouvent  rien  de  plus  ennemi,  que  leur 
propre  génie,  qui  ne  rencontrent  en  eux  mê- 
mes que  de  quoi  fe  coûtriftér,^  &  qui  ne  fë  rer 
tirent  jamais  de  la  moindre  folitude ,  qu'a^ 
vec  des  chagrins,  qui  leur  i^tërcnt  vifible* 


6A        LETTRE    XCVIIL 

ment  le  corps  &  refprît^  n'ont  garde  de  ttou- 
ver  leur  compte  dans  la  pratique  de  ce  que 
nous  dilbns.  Mais  il  n'en  efl  pas  de  même 
des  âmes  nées  à  la  contemplation  j  &  pour 
dire  un  mot  fans  vanité  de  ma  propreindiiîa- 
tion,  je  vous  puis  affurer  avec  cette  franchi- 
fe  qui  nous  lie  d'une  fi  étroite  amitié,  que  je 
ne  penfe  pas  m'être  jamais  retiré  de  ces  pro- 
menades folitaires  dont  vous  m'avès  (buvent 
feit  des  reproches,  qu'avec  beaucoup  plus  de 
gaieté  que  je  n'en  avois  en  les  commençant; 
&  que  je  n'ai  point  trouvé  de  plus  grande 
coniblation  aux  dégoûts  inévitables  de  la  vie, 
que  dans  les  rétraites  intérieures  &  profon* 
aes>  où  dégagé  de  la  prefTe^ron  a  moien  do 
foûmettre  à  Dieu  &  à  la  raifon  les  plus  vio- 
lentes paflions. .    Ûr  outre  ce  remède  à  tpute 
forte  d'affliâions,  que  j'y  ai  toujours  rencoîi* 
tré',  vous  y  établifles  bien  plus  folidement  la 
(atisfaâion ,  où  vous  pouvés  être  des  choies 
du  monde  &  du  traitement  de  la  Fortune. 
Car  c^éft  là  que  chacun  peut  infiniment  con- 
tribuer à  Ton  bonheur;  par  une  certaine  mé- 
thode de  multiplier  les  [Jaifirs,  en  donnant 
un  prix  eittraordinaire  aux  moindres  faveurs 
du  CieL     C'eft  encore  au  même  lieu^  ou 
l'on  fe  prépare  contre  les  plus  dangereuTes 
embûches  de  cette  même  Fortune.     U  e(l 


DU    SOUVENIR.  ^3 


de  fes  cardTes,  &  4e  Tes  plus  belles 
nkes,  comme  de  cdles  d'une  usité 
Te.  Leteim  plus  coloré  qu'à  Tordi- 
mire,  &  le  Yifiige  meàleur  que  de  OGutume» 
Ibtt  quelquefoisau  dire  des  Médédns  des  pré* 
lâges  d'une  mabdie  produûûe^  ce  qu'en 
mo&paitîculjerfaiibuveiit  éprouvé.  SipU- 
fàarsliqms^  îf  fpeeiojkr  ^  &  coloraticrfèOa 
eft^  fi^feSa  habere  bmajim  deiet:  fme  fmm 
%i^H-  èi  toJkm  hahitu  fubfifiere  ^  neque  ultri 
progreA  po£imt^  fere  rétro  y  quafi  rum  fWB- 
Jamrevobnmtftry  félon  le  texte  de  Cornélius/^  a. f. a. 
CelliKy  pris  d'Un  des  premiers  dphoriimes 
dliippocrate.  Les  fiivûciUes  traitemens  de 
la  Fortune  nous  doivent  être  encore  plus  fu£^ 
peéb>  &nous£uretoi]|oursapprehenderquel* 
qu'un  de  iès  grands  revers  9  à  quoi  ne  iè  trou- 
vent îamais  préparés  ceux^  qui  ne  confidé- 
rant  que  le  prtlènt,  font  auÔi  ék»gnés  des 
penfiSes  du  fotur,  que  des  réflexions  fur  le 
paflë^  parce  que  leur  humeur  où  leur  mau* 
valè  ifàlitution  les  rend  ennemis  dfe  la  con^ 
temphtion,  qu'ils  nomment  une  pure  excnh 
vagance,  ou  Teifet  d'uneblzarre  mélancholie« 

Quoiqull  en  foit  y  l'on  ne  faûroit  nier  que  i 

llwhîmde  àcouverfer  avec  foi -même  par  le  j 

Cbuvenir  du  cours  de  nôtre  vie,   félon  les  ! 

biens  de  les  maux,  que  nous  y  avons  éprou* 


€4        LETTRE    XCVIIL 

vés;  ne  foit  une  des  plus  courtes  Vcms  pour 
arriver  à  la  félicité,  puifqu'iln'y  ariea^  qui 
nous  approche  davant^ige  de  la  Divinité.  En 
e&tÂriftote  n  a  jamais  penfé  plus  dignement 
de.  Dieu,  que  quand  il  Ta  mis  dans  une  plé- 
nitude de  toutes  choTes,  qu'il  trouve  en  lui- 
même  &  fans  aucune  dépendance  d'ailleurs; 
ce  qu'il  a  repréfenté  par  le  feul  mot  de  autar- 
qme  qu'il  lui  attribue,  &  dont  il  fait  le  louve* 
rajn  bien.  Or  quel  moien  avons  -  nous  d'ac- 
quérir, autant  que  nôtre  humanité  le  (buffine^ 
cette  indépendîuice  d'autrai,  &  cette  pleine 
fuflîlance ,  qui  nous  foit  propre ,  fi  c^  n'eft 
par  l'heureux  iouvenir  dont  nous  parlons, 
qui  dépend  abfolument  de  nous,  &  qiii  non 
content  de  nous  mettre  en  pofTeflion  de  tous 
les  biens  de  la  vie,,  que  nous  y  avons  ocperi- 
mentes,  a  même  l'induflrie  de  niétamorpho- 
iër  nos  maux  paffés  en  de  véritables  fàtisfà- 
ddons  d'efprit?  Nous  avons  déjà  expliqué 
comme  ces  chofes  fe  font,  &  nous  ne  pou- 
vons  pas  douter  de  leur  fuccès  après  la  fincere 
protedarion  d'Epicure  à  foncher  Idomenée» 
qu'encore  qu'il  fût  dans  l'agonie  d'une  mort 
ttès  douloureuïe,  comme  étant  caufée  par 
la  fuppreffion  d'urine,  &  par  Tinâammation 
de  fes  entrailles,  il  ne  laiflbit  pas  pourtant 
defetcouverdansuneailiettqd'ametrésdouc^ 

& 


DU    SOUVENIR.  tff 

&  dans  une  joie  très  accompUe^  qqe  lui  doi>- 
noit  Tagréable  mémoire  de  tant  de  belles 
penfêes  ou  il  s'étoit  entretend  toute  fa  vie,  & 
de  ce  QQibbre  confidérable  de  chofes  nouvel- 
ksy  âont  il  avoit  le  premier  enrichi  la  Fhflor 
(bphie*  Si  ce  grand  ami  de  la  volupté  a  pu  fè 
cràfder)  Se  taème  fe  réjouir  de  la  fortèi 
dans  les  relfentiinens  d'une  néphrétique^  qui 
fôta  de  ce  monde  peu  dlieures  après  >  alTu^ 
lant^  que  le  fouvenir  de  Tes  avions  »  &  de 
fes  omtemplations  Philolbphiques,  compen^ 
foit  avec  plaiTir  toutes  fes  fouffrances;  quo 
ne  devons -nous  point  attendre  de  nos  méd^ 
tadonsraiibnnables^  bien  réglées,  dans  uà 
meilleur  &  moins  déplorable  état,  comm0 
celuioû  nous  les  pratiquons  d'ordinaire; 
.  En  vérité  il  n*y  a  que  répreuve  feufe^  qui 
nous  puiÛe  apprendre,  quelles  font  les  dou* 
ceuis  de  repaàer  fur  l'innocence  de  nôtre 
enfiinoes  fiur  TinAitution  de  nôtre  jeuneflei 
fur  le  progrés  de  nôtre  raifon;  fur  la  premier 
re  afqplicacion  de  nos  (oins  aux^aâions  de  k 
vie  civile;  fur  le  contemement  ou  le  dégoût 
que  nous  y  avons  trouvé;  iiir  les  notables  & 
périodiques  changeojens  qui  nous  Ibnt  arri« 
vés,  juiqu'à  ce  que  nous  foiooji  parvenus 
dans  un  âge  plus  .avancé;  fiir  les  coups  do 
Fortune  bons  ou  mauvais,  que  nous  avons 
TmeVlLPên.L  E. 


W         LETTRE    XCVML 

teffentis;  fur  les  emportcmens  à^ttprk  que 
tout  le  mon^de  foufFre,  &  les  déreglemcns  de 
nôtre  volonté  fi  difficiles  à  domter;  fur  la 
condition,  dans  laquelle  nôtre  propre  choix^ 
Ou  celui  de  nos  parens^  nous  a  &k  vivre; 
bref  fur  tout  ce  que  nôtre  imagination  nous 
peut  repréfentér/dans  une  vieiUefle  qui  Ta 
encore  affez  vive ,  &  la  mémoire  aflfea^  entiè- 
re, pour  y  &ire  toutes  les  reflexions  pofli- 
blés.  Car  tenés  pour  très  confiant  >  que 
tous  ces  articles  différens  font  autant  de  Ibur- 
ces  inépuifàbles  de  penfées,  &  de  fentimens 
qui  nailTent  en  foule  dans  un  efprit  accoutu- 
mé au  difcours  intérieur,  &  à  la  méditation. 
Nôtre  feule  inflruélion,  par  e'iremple,  ne 
nous  doit  elle  pas  fournir  un  entretien  auffi  u- 
tile  qu'agréable,  de  tout  ce  que  nous  avons 

,  appris  de  ceux ,  qui  ont  eu  la  charge  de  nous 
élever,  pour  y  remarquer  non  feulement  ce 
que  nous  leur  devons,  comme  a  ait  Marc 
Antonin  au  premier  livre  de  fa  propre  vie, 
mais  encore  leurs  &utes,  &  leur  mauvaifë 
conduite ,  qui  caufe  de  fi  dangereufes  confe- 
quences?  Ajoutés  à  cela  le  firuît  de  vos  étu- 
des particulières,  fi  elles  ont  été  aflez'heu- 
reufes  pour  inventer  quelque  chcfe,  par  un 
travail,  qui  vous  (bit  propre,  &  par  une  ap- 

,  plicatiôn  d'efptit,  où  vous  n'aies  été  primé 


DU    SOUVENÎR.j     '    tf7 

de  perfbnaè.  Sans  mendr  les  tranfpotts  de 
)oie,  qui  naiflent  de  là^  font  inconcevables 
à  ceux j.  qui  n'en  ont  jamais  été  chatouillés 
&  le  moindre  des  chapitres^  que'nous  avons 
touchés  eft  capable  feparément,  de  nous  oc- 
cuper Tame  avec  douceur  )  autant  de  tems^ 
que  nous  en  pourrons  accorder  à  cet  exerd* 
€eoontemplati£ 

Que  fi  fortant  de  nôtre  petit  monde  ^portft: 
tif,  nous  voulons  avoir  quelque  attention  à 
tout  ce  que  le  grand  nous  fera  voir  de  con(i- 
dcrable,  foit  par  le  fouveçjr  de  |ce  que  ïious 
y  aurons  obfervé,  au  cas  que  nous  nous 
Ibions  plus  aux  voiages,  foit  quç  nous  defe- 
fions  aux  relations  des  autres ,  qui  ont  voulu 
que  le  public  profitât  de  leurs  travaux;  ç'efl 
où  Iji  feule  mémoilre  nous  produim  tant  de 
fujets  d'admiration  )  que  nôtre  fatisfadioq 
ne  pourra  être  troublée  y  (i  ce4i'eft  par  la  trop 
grsHide  multtmde  d'objecs  divertiflans.  Quel 
plaifir  de  juger  des  différentes  pAûJès  de  la 
Nature,  &dc;s  divers  vilàges,  qu'elle  prend 
dans  toutes  les  parties  du  Monde^  par  des  ca- 
prices, (fae  la  feule  longueur  ou  variété  du 
rems  peut  ^xcufer!  De  comparer  l'ancienne 
Egypte,  lors  qu'elle  endoârinoit  la  Grece^ 
Se  qu'elle  étoit  l'Ecole  commune  desPyttei- 
gores,  des  Platons,  &  de  tous  ces  renom^ 

E  ij 


6%         LETTRE    XCVIII. 

•  mes  Sages,  ou  Philofophes;  avec  l'Egypte 
des  derniers  fiécles ,  pleine  d'ignorance  &  de 
barbarie!  -De  confidérer  le  même  change- 
ment à  regard  de  la  vieille  Grèce,  où  cette 
fuperbe  Corinthe  n'a  pas  préiëntemeot  vint 
maiibns,  &  ou  la  (kvante  &  populeufe  Adic- 
nés  ne  compte  pas  aujourd'hui  trois  à  quatre 
mille  chetié  habitans,  n'y  reftant  que  quel- 
ques ruines  du  Lycée,  &  deux  colomncs, 
qui  marquent  avec  un  tas  de  pierres ,  la  place 
où  fut  autrefois  r Académie!  Certes  il  eddif 
ficile  d'obferver  ces  chofes,  £àns  élever  fon 
ame  au  deflus  de  tout  ce  qui  eft  pendable; 
comme  Ton  ne  peut  lire  fans  quelque  indi- 

Du  Lûhr.  gnation  d^ns  un  voiage  récent,  qu'une  vieille 
fenmie  fait  prcfentement  fon  poulailler  de 
rétude  de'Demofthene.  Cela  nous  porte 
enfuite  à  refpeâer  &  ià,  &  dans  tout  ce  que 
contient  ce  vafle  Uni vçrs ,  la  générale  Ddti- 
née,  '  qui  ne  peut  être  autre,  que  l'impéné- 
trable volonté  de  Dieu.  Auffi  a voit^  on  fur- 
nommé  aux  lieux  dont  nous  venons  de  par- 

Fmftttt.  ler  le  grand  Jupiter  Mœragetey  ou,  Cmdu- 
cteur  des  Parques^  comme  celui,  qui  diipofe 
de  tout  ce  que  nôtre  feul  défaut  de  lumdere, 
&  la  pure  foiblefTe  de  nôtre  efprit  a  fiyt  appel- 
1er  Fatalité,  Deftin,  ou  Neceflité  éteradU^ 
abfblûë,  &  invincible. 


h  8^ 


DU     SOUVENIR.  69 

Il  y  a  deux  choies  à  obferver  dans  ce^  rêve* 
ries  morales  &  Audieuiès,  où  nous  exerçons, 
nôtre  fouvenir,    qui  ne  Ib  peuvent  omettre .  '   \ 
làos  perdre  le  prinicipal  fruit  de  toutes  nos 
méditations.     La  première ,  de  recueillir  foi-     ' 
gneuTement  fur  des  tablettes  oaautrement  de 
certaines  penfées,  qui  nous  viennent  quel- 
quefois dans  cette  abftradion,  fi  nous  pe  vou* 
Ions  pas  les  perdre,  les  jugeant  dignes  de 
quelque  confidération;  parce  qua  peiné. & 
rarement fe  prérententelles  une  féconde  fois  » 

à  nâtie  imagination.  Les  Arabes  ont  un  pro* 
verbe,  qui  porte,  qu'à  faute  d'être  foigneux 
d'avoir  toujours  fur  foi  ce  qu'il  faut  pour  une 
il  importante  récolte,-  Ton  ne  fauroit  jamais      ' 
po&der,  ni  fe  fervir  à  propos  d'un  bon  mot. 
Les  termes  dont  ils  ufent  portent  dans  Ipur 
traduâion,  ^ui  mn  hahet  in  manica  (dbuniySm.fyf. 
nm  baUt  in  corde  verhum.     Et  c'eft  ce  qui  ob- 
ligea œt  Hafan,  dont  ils  prifent  tant  la  doârr* 
ne,  à  donner  un  écu  d'or  d'un  bout  de  plu- 
me, pour  écrire  promtement  une  fentence,  ^ 
qu'il  aaignoit  d'oublier.     Car  tout  le  monde 
n'a  pas  le  privilège  de  ces  magiilrats  de  Gui- 
de, appelles  par  aritiphrafey^c»;7^oi2f^,  àcau-f/u^^r. 
fe  de  leur  excellente  mémoire.     Et  pluiieurs  ?«.  Gr<f c. 
même  font  fi  infortunés  en  cette  partie,  qu'el* 
lelew  manque  au  befoin,  comme  au  Loiip 

E  iij 


70        LETTRE    XCyiII. 

Ccrvicr,  s'il  eft  vrai,  que  dans  fa  plus  grande 
Ëiim  il  perde  le  fouvenir  de  fa  proie,  comme 
on  Ta  écrit,  pour  peu  qu'en  le  retournant  il  la 
perde  devué.  Tant  y  a,  que  les  moins  oublieux, 
&  ceux  que  la  Nature  a  le  plus  obligés  en  cela, 
ne  laiffent  pas  d'avoir  fou  vent  befbin  de  ccfe- 
cours.  La  féconde  chofe,  que  je  crois  aufli 
fort  ncceflaire ,  furtout  à  ceux  de  nôtre  génie, 
c*eft  de  finir  tçûjours  nos  homélies^  de  quel- 
que (brtequ  elles  (oient,  par  cette  commune 
réflexion  Sceptique,  que  toutes  nos  lumières 
ne  font  que  ténèbres ,  &  nos  plus  fortes  ccm- 
Doiffances,  que  des  titres  certains  de  nôtre 
ignorance.  Lés  vérités  contantes  n'ont  nul- 
le proportion  avec  la  foible  portée  de  nôtre 
efprit,  &  nos  plus  fecrets  entretiens  ne  man- 
queront jamms  de  nous  faire  appercevoir, 
s'ils  font  accompagnés  d'ingénuité,  que  li 
DeitiocrUe  a  eu  raifon  de  dire  de  fon  tems, 
que  cette  vérité,  que  tant  de  Philofophes 
dierchent,  étoit  cachée  au  fond  d'un  puits, 
rAlléman  a  ajouté  depuis  de  fort  bonne  grâ- 
ce dans  une  de  fes  proverbes,  que  par  mal- 
heur  encore  la  corde  nécefloire  pour  dépen- 
dre dans  ce  puits  s'étoit  rompue. 

L'excellente  defcription  que  fait  cette 
incomparable  pcrfonne,  ('^)  qui  eft  nôtre 
adniiration   commune,    des  belles   léve* 

O  Midalaine  ScuderL  . 


DU    SOUVENIR.  71 

des  d'un  amant,  &  de  fes  transTports  d'et 
prit  od  elle  lid  permet  de  prendre  fi  agréa- 
Uemeot  l'elTor,  eft  en  partie  caufe  du  fujet 
de  cette  lettre.  Afaîs  tenés  pour  aflfuré ,  que 
œn'efi  pas  Incrément  ni  fans  y  penièr  que  je 
viens  de  la  mettre  hors  de  toute  comparaifon. 
f  ai  vu  tout  ce  que  la  Grèce  nous  a  lailTé  dans 
œ  geore  d'écrire  qu'elle  nommoit  Eroti^e. 
Clko^on  &  Leudppé  d'Achiiles  Statius,  li^ 
mené  &  liineDias.d'Euflathius ,  Théagene  & 
Chaiîdeed'Héliodore,  Rhodandie  &  Dofi* 
des  de  Théodore  Prodrome,  aufli-bien  que, 
Daphfiis&ChloéduSophifteLongus,  avec 
Thoogeoe  Se  Charide  qu  on  donne  a  un  Athé- 
nagoras,  (mt  été  autrefois  les  divertilTemens 
de  ma  jeuneflc.  Je  me  fou  viens  même  de 
rentrait  que  nou^  a  donné  Photius  dans  ià  Bi- 
bliothèque, tant  des  amours  de  Rhodanes&de 
Sinonis,  décrites  par  Jamblique,  que  de  cel- 
les de  Cfoias  &  de  Dercyllide  que  rappprtoit 
Aotonius  Diogenes  ;  mais  en  vérité  je  ferois 
cooideoce  de  mettre  tous  ces  ouvrages, 
quelquemèritequ'iUaient,  àlcgatld'uneCle- 
lie,  ou  d'un  Artamene.  Ce  n'eft  pas  que 
les  Grecs  n'aient  été  des  Fdntres  merveilleux 
àbieoic|>réfenter  les  mœurs ,  &  à  tirer  en  per- 
feâion  la  figure  des  eiprits,  dont  ils  expo- 
fent  toutes  les  paf&ons  d'une  façon  fi  nsâve, 

E  m) 


) 


7»  .LETTREXCVlïLDU SOUVENIR. 

que  jamais  les  Ladns  n*y  ont  pu  arriver/  AvT- 
-  fi  n'avons- nous  rien  dé  ceux-^ci  en  ce  fitle  ni 
fur  cette  madère,  oui  approche  de  ce  qu'ont 
fkit  les  autres.  Apres  avoir  rendu  néanmoins 
aux  premiers  ce  qui  leur  eft  légitimement  dû, 
je  ne  ferai  pas  difficulté  d'ajouter,  que  les 
deux  ouvrages  de  nôtre  langue  dont  je  viens 
de  parler,  ont  non  feulement  les  grâces  Grec- 
'  ques,  qui  régnent  dans  toute  leur  contextu- 
re,  mais  de  plus  une  gentille(re&  une  pointe 
d'efprit,  qui  leur  donne  un  avantage  nom- 
pareil,  fur  tout  dans  ces  entretiens  miracu- 
leux des  hiftoires  particulières  qu'on  y  voit. 
EnBn  je  fuis  perfuadé,  que  ni  les  anciens 
Grecs  ou  Ladns,  ni  les  modernes  Italiens, 
Ânglois,  ou  François,  n'ont  rien  produit  en 
ce  particulier  caraâère,  qui  leur  puiflfe  être 
raifonnablement  comparé.  Mon  intendon 
n'eftpasdepréjudicierparlàbuàla  charmante 
Âftrée  d'Urfé;  ou  aux  trois  belles  Aroadies 
de  Sennazare ,  de  Sidney ,  &  de  Lope  ;  ou  à 
la  célébfeCaiïandre,  fi  heureufe  au  choix  de 
fa  fcéne.  Se  fi  remplie  de  beaux  évenemens; 
B  ont  plus  qu'à  quelques  autres  pièces  de  ^è- 
me  nature,  &c  qui  fontauffi  de  très  haut  prix. 
Une  diofe  ne  perd  rien  de  fa  grandeur,  ^ur 
en  avoir  quelqu'une  au  defTus  de  foi. 
Uhmns.    ,  Non  eft  pufillum  fi  ^dmaximo  eft  minus. 


^     M(     ^  73 

â  n'y  a  point  de  bien  qui  n'ait  (on  mieux  ^  Se 
quelque  chofe  encore  au  delà  où  àejuperlatif. 
La  fignificadon  néanmoins  de  ce  dernier  tei^ 
me,  toute  exquife  qu'elle  eft>  n'ôte  rien  i 
cdle  des  deux  aubes. 


D  E 

LA  SCIENCE  QUI  EST 
EN  DIEU. 

LETTRE    XCIX. 


MONSIEUR, 

\  • 

\ 

Bien  que  quelques-uns  aient  défini  k  Philo* 
ibphie  une  icience  qui  apprend  à  coa- 
noîcreDieu,  je  tombe  pourtant  d'accord  avec 
vous,  que  la  glbire  d'un  Chrétien  ne  oonfiAe 
pas  tant  à  être  bien  fondé  enraifon,  qu'à  fe 
tenir  ferme  Se  bien  confirmé  dans  Ta  Foi. 
Mémento  Ckriftiane^  quodnonvoceris  rationoi^ 
Us  y  feifideUs^  dit  pour  cela  Saint  Augufiin« 
Mais  encore  ne  faut^il  pas  traiter  û  injurieu'^ 

E  V 


V , 


\ 


74  LE  TT  RÈ    XCIX. 

Cernant  cette  même  ràibn  que  d'autre  ont 
fait,  paruneïélepeutêtreinconfidérç;  pui(r 
que  la  tenant  de  Dieu  au(fi  bien  que  la  vraie 
Religion,  nous  femmes  obligés  de  les  res* 
peâer  toutes  deux  con^me  fiUes  du  Ciel. 
I.  A/tf/jû  C'eft  ce  qui  fait  prononcer  à  Laâance  Firmi- 
Reiigioni  ^^  ç^^^  belle  fentence,  que  le  fommairede 
toute  nôtre  intelligence  doit  aboutir  à  ce  point, 
jde  ne  penfer  jamais,  que  là  Religion  foit  con- 
traire à  la  fageflfe  ou  à  la  raifon,  ni  qu'il  y 
ait  de- véritable  fageffe  fans  laRéligion;  utne- 
quertUgioiMa/bufapientia/ufcipienâapt^  ne- 
que  uUa  fine  reÛgiMefTobandafapientia,  Tant 
y  a ,  que  nôtre  Philofophe  n'a  pas  été  tel, 
'  qu'on  vous  Via  dit  dans  cetteconfeeence,  dont 
vous  voulés  être  informé ,  n'aiant  pas  fi  peu 
refpeélé  les  autels ,  qu'on  lui  puiffe  abfolu- 
ment  imputer  à  crime  tous  les  propos,  qu'il 
tint  avec  une  liberté,  qui  accompagne  fou* 
vent  ceux  de  fa  profeffion.  En  effet,  outre 
qu^tl  eft  reconnu  pour  ne  manquer  pas  de 
2éle  dans  une  véritable  dévotion,  Ton  peut 
^  foûtenirenfaâveur,  que  comme  tout  men- 
ibnge  proféré  ne  rend  pas  un  homtmemeoteur, 
quand  il  croit  dire  la  vérité,  toutehéréfie  non 
plus  ne  fait  pas  hérétiques  ceux,  quifemblent 
y  adhérer  lors  qu'ils  penfent  fiiivre  de  bons 
ftatunjsnS)  n'y  aiant  £ue  Topintâtreté  coatr* 


DE  LA  SCIENCE  QUI  EST  EN  DIEU.   7f 

les  v^és  Catholiques,  qui  les  pujfle  coo» 
vaincre  d'être  tek  Je  I^ifl^  donc  à  Meflieurs 
de  Sorboone  l'earamea  des  penfées,  dont  il 
s'expliqua,  pour  en  retrancher  ce  qu'ils  juge* 
root  de  qiœlqu^  préjudice  à  la  Fpi,  &  dans 
le  leul  deflein  de  oomenter  ^^ôtre  cunoEté, 
)e  ferai  cet  effort  fur  ma  mauvaife  mémoicie, 
de  vous  rapporter  (bmmaircment,  mais  avec 
le  plus  de  fidélité,  qu'il  me  ièra  poffible,  ce* 
que  }'en  ai  pu  retenir. 

Le  thème  fur  lequel  fes  antagoniftes  &  lui 
«'exercèrent  le  plus,  fut  celui  de  Ta  fdence. 
ou  cooQoiilânce  que  Dieu  a  des  chofes:* 
quoique  tous  s'accordaffenten  ce  point  qu'el- 
k  devoit  être  infime,  comme  le  font  tous  le^ 
attributs  de  la  divinité.  Dieu  voit  tout,  Dieu 
eft  tout  efprit  &  tout  Oreille,  dit  mèn»  la 
FoêfiePayenne. 

àwûKML 

TetMs  namque  videt^  tutus  mens^  tatus  îf 
audit. 
Paolanias  affure,  que  les  Grecs  ne  donnèrent 
trois  yeux  à  une  fiatuë  de  Jupiter  que  pour 
manpier  (à  connoiflance  de  toutt;e  qui  fepaf^ 
le  dms  ion  Roiaume  &-dans  celui  de  fes  Aeax 
fieres,  c^eA  à  dire  au  Ciel,  fur  Terre,  èc 
auxRnfers;  ce  qui  peut  enoote  être  rapporté 


} 


7«  LETTRE    XCIX. 

aux  trois  temsdifférens,  lepalTé,  lepréfeat, 
&  le  futur,  qui  lui  font  également  connus. 
Et  c'eft  pour  cela  (jue  Mercure  Tnimc^;ifie  a 
nommé  Dieu  un  cercle  intelligible,  pu  une 
iphere d'intelligence,  dont  le  centre  étoit  par 
tout,  &  la  circonférence  en  nul  endroit,  d'au- 
tant qu'elle  n'a  point  de  limites.  Mais  parce 
quelapuilTancedecemêmeDieu,  touteéten- 
due  qu'elle  eft,  n'empêche  pas  que  l'Ecole 
n'avoue  qu'il  y  a  des  chofes,  qu'il  nepeutpa^ 
fiiire,  comme  par  exemple  du  pafTé  le  futur, 
fiquidem  potentia  ad  prceteritum  etiam  Deo  de- 
negatur:  nôtre  Fhilofophefoûtint,  qu'on  pou* 
voit  maintenir  Ëins  impieté,  qu'il  fe  trouvoit 
de  même  beaucoup  de  chofes,  qui  n'étoienc 
point  foûmifes  à  la  connoiflance  de  Dieu; 
telles  que  font  les  aâions,  qui  peuvent  être 
ou  n'être  pas ,  comme  dépendantes  de  nôtre 
ïrfl^nc- Arbitre;  l'Eglife  aiant  déterminé  au 
Concile  de  Conftance,  qu'il  y  a  des  chofes 
contingentes,  &ç  tellement  libreâ:,  qu'elles 
peuvent  auffitôt  arriver,  que  ne  pas  arriver. 
Car  puifqu'on  reconooit ,  que  ce  n'eft  pas 
«n  défaut  de  puifTance  enDieude  ne  pouvoir 
empêcher  que  le  paffé. n'ait  été,  toute  Pim- 
puiffance  fe  trouvant  au  iujet^  qui  envel(^pe 
une  répugnance  de  contradiâion,  pouruièr 
4çt9mesGlaf&ques;  l'on  doit  dire  demême 


DELASCjm^EÇJJIESTEHDIEU  77 

que  ce  n'eft  pas  une  ignorance  en  Dieu  de  ne 
pas  connoicre  les  chofes  contingentes  &  dé- 
pendantes de  nôtre  volonté  indéterminée;^ 
dautant  que  le  défaut  dépend  de  leur  nature, 
qui  reiifte  à  cette  connoiflançe  par  une  invici- 
bleconttadiétion,  utfe  hatet  res  ad  ejfe  y  ita 
fe  habet  ad  cogn<sfci. 

Les  connoill^nces  de  Dieu  (ont  toujours 
vraies  ^  &  la  fcience  néce(&ire  aufli  bien  qu'é* 
temdle;  de  forte;,  que  fi  Dieu  (àyoit,  que 
je  duffe  faire  une  chofe,  qui  dépend  abfolu* 
ment  de  ma  volonté  9  il  s'enfuivroit  qu'avant 
que  de  m^  détermine^  il  feroit  tellement  né- 
ceffidre,  que  je  la  fifle,  qu'il  ne  me  feroit  pas 
poflibk  d'çn  uier  autrement.  Or  cela  ruine 
de  Ibrte  nôtre  Franc- Arbitre^  qui  confifté  à 
pouvdrfiure^  ou  ne  pas  faire  ^  Agir^  pu  ne 
pas  agir  j  qu'on  peut  dire,  quWec  fa  perte  il 
n'y  auroit  plus  en  nous  ni  bonté  ni  malicemo* 
raie,  ni  vice  ni  vertu ,  qu'on  nous  pût  impu- 
ter^ nemo  peccat  in  eo  quod  vkare  non  potefty 
dijt  fcfrt  bien  Sainr  Auguftin.  Ajoutés  à  cela,  '•  *  **• 
que  contre  toutes  les  règles  du  bon  raifoùne-  '^  ' 
ment,  deux  propofitions  contraires  feroient 
vraies  en  même  tems.  Tune  aflfurant  la  né* 
ce0ité  de  nôtre  openition  future,  &  l'autre 
ibûtenant  la  franchife  de  nôtre  volonté  pour 
ners'y.pas  porter  fi  bon  ne  lui  femble. 


78  LETTRE    XCIX 

Ileft  certain,  &  cela  fut  tans  coitteftâtion^ 
que  tous  les  Atçîbuts  de  Dieu,  comme  le 
fontceuxdelaiciènce,  de  la  volonté,  &  de 
'  la  puifliainçe,  font  des  choies  (i  parfaitement 
unies  en  lui  à  caufe  de  (a  fîmplicité,  qu'on 
peut  dire,  qu'ils  font  fa  divinité  même;  o'y 
aiant  que  la  foibleflfe  de  nôtre  efprit,  qui  nous 
oblige  à  les  concevoir  divcrfement,  par  une 
diftinâion  nommée  virmelle,  cXI  à  dire, 
qui  les  £iit  différer  en  vertu  feulement.  Mais 
u  Êiut'aufli  demeurer  d'accord,  que  lapuif^ 
iance  du  même  Dieu  s'étendrôit  bien  plus 
loin,  (i  die  n'étoit  limitée  par  (à  volonté, 
qu'il  pourroit  ^nner  l'être  à  beaucoup  plus 
de  choies,  qu'il  n'en  veut  produire;  '  que  les 
Mondes  (broient  auffi  infinis ,  que  Metrodo- 
re  les  concevoir,  s'il  ne  les  eût  voulu  réduire 
à  Tunité;  &  par  confequent,  qu'il  peut  en  de 
certains  cas  ce  qu'il  ne  veut  pas.  L'on  doit 
dire  le  même  au  fujet  de  fa  fcience,  qu'elle 
n'eft  bornée,  que  par  (à  feule  volonté,  quia 
été  de  tout  tems  de  créer  un  animal  librs 
dans  fes  aébons ,  &  joûiilànt  d'un  Franc- Ar- 
bitre, afin  que  par  là  ufant  de  mouvemens 
propres,  &  aiant  part  à  Thonpeur  d'une  fitin- 
te  vie,  il  pût  efperer  la  certitude  ou  les  au- 
tres oéatures  ne  peuvent  arriver. 

Or  ficette  exception  mife  à  la  fdenoé  Di- 


DE  LA  SCIENCE  Qp!  EST  EN  DIEU  79 

vine,  des  aâioQS  humaines,  qu'on  nomme 
contii^ntes,  pa^ce  qu'elles  peuvent  être  ou 
n'être  pas ,  ne  marque  nul  iSefaut  en  elle  >  qui 
ne  làifle  pas  d'être  infinie^  puifque'elle  em* 
braffe  tout  ce  qui  peut  être  connu,  &  la  re^ 
pugnance  de  la  part  du  fotet,  qui  ne  peut  re- 
cevoir cette  contraâion,  que  nous  avons  déjà 
dite  d'être  néceflaire  &  de  ne.  l'être  pas  au 
même  tems:  Il  sVnfuit,  qu'il  n'y  &ur6it  avoir 
d'impietéà  ioutenir ,  que  Dieu  ne  fait  pas  dé- 
terminémcnt  quelles  feront  les  aâions  d'un 
homme  confidéré  comme  agent  lil^re;  non 
plus  qu'à  dire,  que  le  même  Dieu  ne  peut 
pas  les  chofes  qui  font  contre  toute  railfon^ 
&  contre  fa  nature,  comme  de  pécher,  de 
s'anéantir,  ou  de  fe  détruire  foi  même ,  par*' 
ce  qu'en  l'un  &  en  l'autre  cas,  il  voùdroit  & 
nevoudroitpas,  il  feroit  £>ieu ,  &nelefe? 
roîtpas?  ce  qui  implique,  enveloppe,  ou 
enferre  une  contradidion,  qu'on  ne  fauroifi 
pfx»ioncer  fans  blafpheme. 

Ceft  affez  Ëdre  pour  rendre  fur  te  fujet  à 
Dieu  ce  qui  lui.eft  dû,  d'a0urer,  qu'il  (ait 
tout  ce  qu'il  veut  fàvoir,  &  qu'il  comprend 
tout  ce  qui  peut  être  (çï.  Que  (i  fa  préfcien- 
ce  ne  s'étend  pas  jufques  fur  des  effets  dépen* 
dans  de  nôtre  volonté,,  parce  qu'ils  font  in* 
certains  »  &  peuvent  auiBtôt  ne  point  arriver^ 


r 


«o         LETTRE     XCIX. 

i  '  ^  ,  .    • 

qu'autrement)  Ton  ne  peyt  pas  imputer  cela 
à  un  manquement  de  lumière,  ou  de  capaci- 
té dans  l'eiprit  Divin,  mais  feulement  au  de- 
Êiut  de  ce  qui  eft  alors  expofé  à  (a  prévcûan* 
ce.    En  effet  il  n'y  a  point  d'impuiffance  àne 
Pm/wm- pouvoir  pas  ce  qui  ^  ii^pcfTible.     Ce  que 
r"  ^  lA  ^^^  °^  ^^^^  points  n'eft  indubitablement  pas 
^^.  y&k  état  d'être  vu.    Et  les  objets  dont  nous 
praielt.  parlous  qu'il  n'envjiàge  pas  comme  certains^ 
^'^'       parce  qu'il  les  a  rendus  muables  ou  condn- 
gens,  &parconrequentnon-néce(Iaires;  ne 
prouvent  autre  chofe  finon,  qu'ils  ne  font  pas 
capables  d'être  repréfentèsnéœi&irement^  ce 
qui  eA  caufe,  qu'à  ne  les  regarde  que  comme 
contingensy  c'eft  à  dire  indifférens  aux  deux 

rirties  de  la  contradiâion,  à  l'ouï,  &  au  non, 
l'être,  &  au  non  être. 
On  voulut  paier  nôtre  Philofophe  des 
deux  fortes  à/^  connoiflance  que  les  Théolo- 
giens ont  acoûtumé  d'attribuer  fur  cela  à  la 
Divinité ,  celle  Je  vifion  au  de  im't,  Se  celle  Je 
fimple  intelligence  :  en  lui  repréfentant  ce  que 
Saint  Thomas,  a  dit  dans  la  queftion  quacor- 
xiéme  de  la  première  partie  de  fa  Somme. 
Nous  lui  proposâmes  de  même  la  diftinélioa 
des  deux  néceffités>  dont  l'une  eft  abfolue  & 
le  dit  dans  l'Ecole  çonfequentis  ;  l'autre  hypo- 
thétique ou  oondîtionnçUe,  quis'appdlecm» 
*  Je^nnetùt* 


DELASQENCEXÎPIESTENDIEU.   gi 

co9^èf$Êatiiée.    Et  il  ne  dnt  pds  à  lui  paraphrafèr 
les  cormeis  de  Saint  Auguflin,  que  nous  ne  ^^1^^'^ 
lemink^is  à  la  raifon:  Jutftra  non  iàeo  funt^^^^^ 
quia  a  Deo  prafcnmtur;  fed  idchrco  pr^ciun'fitpcr  J^. 
fter,  ^na  fiitura  fuat i  tâchant  par  là  de  lui^***^ 
fidre  leconnoitre  en  Dieu  une  fcience  certair  ^^ 
ne  des  chofes  qui  dépendent  de  nôtre  volon- 
té^  fims  préjudicier  au  Franc-  Arbitre.  C^l- , 
le  apparence,  lui  remontra  quelqu'un ,  d'at- 
tribuer moins  de  connoidance  à  Dieu,  que 
Viigtle  n'en  donne  à  fooProtée?  quand  il  af- 
fiiredeluiy  ' 

■  ■  ■  novitnamijue  atmia  Fates  ><3fMf. 
Ç^fUt/btt^putfiierint^piefàMventurattahm 
Le  Cygne  &  le  Corbeau  furent  confa'- 
crés  à  Phœbus  par  les  Payens,  pour  dire 
qu  il  iavoit  tout  ce  que  les  jours  &  les  nuits 
peuvent  produire;  outre  que  le  Trépied  fer- 
yant  à  fes  Oracks  mpntroit^i  qu'ils  s'éten* 
doieot  iur  les  trois  tems,  le  préfent,  le  fu«. 
tur,  &  le  paisé,  ^fa  tripos  trim  eurfus  pra^ 
fagia  poBieetur  y  hoc  eft^  ExtafUiSy  Inftantis^ 
b'Raptiy  felon  les  termes  de  Martianus  Ca* 
peIladansfonnêuviéme&  dernier  livre,  qui 
eft  celui  de  la  Mufique.  Mais  il  fe  tint  inè* 
branlablement  ferme  dans  fa  doârine  Péripol* 
tétique ,  quç  les  propofitions  ^e  futuro  in 
mâtma  cùMingemi ,   ne  pouvoienc  être  dé- 

TêmyU,Pan.l  F  ' 


/  > 


«A  LETJTRE    XCIX. 

termiûéaient  vraies,  d'autant,  qu'il  finit  né* 
cddairemeot  qu'une  chofe  pour  êtœ  oontia- 
gente  foit  de  telle  nature,  qu'elle  puifle  être 
ou  n'être  pas.    Uprotefta,.  qu'il  lui  étoitim- 
poflible  de  comprendre,  ce  que  c'ètoît  qu'une 
.  certitude  contingente;   &  nomma  ua  firanc 
galimathias  de  dire,  qu'une  chofe  (bit  io&il- 
u  c.  7.  &  lible ,  mais  non  pas  néce0aire ,  ajoutant  ce 
'^•V-   mot  de  Pomponace  au  fujet  des  néceffités 
confequentia^  tum  cmfequèntis  ^  dont  il  ferait 
le ,  hoc  utinam  tam  hem  inteUigtritut ,   qHam 
h  eue  involvitur^  videnturque  pot  tus  effe  iBufith 
.  ms  ifta  quam  refponjiones.     Et  ailleurs:  po- 
tiUsfunt  ver  h  y  ^furfura^  quam  r es ^  îs^ve- 
TH  farina.     Lsi  comparaifon  de  ceux,    qui 
prédifent  le  malheur  d'un  homme  courant 
vers  le  précipice,  fans  y  rien  contribuer,  le 
fit  plutôt  rire,  que  rendre;  parce  que  leur 
-    prédiction  au  lieu  d'être  abfoluô  ccmtient  cet* 
te  tacitd  condition,  au  cas  que  cet  homme 
ne  s'arrête  .ou  ne  fe  détourne  point  du  préci- 
pice, ce  qui  empêcheroit  (ans  doute,  qu'il 
n'y  tombât.  Ainfi  le  plus  que  cette  funilitude 
attribuëàDieu,c'eftuneprenotionoupre(ci(»b 
cehypothetiquedesaâionshumaines,queper« 
fonne  ne  lui  difpute,  mais  non  pas  une  déter- 
mihée  connoi^nce,  puifque  nôtre  volonté 
étant  libre,  peut  changer  à  tout  moment. 


DE  LA  SCIENCE  QUI  EST  ERDIEU.  S) 

Cdl  ce  qui  rend  nôtre  mauvfds  Démon  fi 
porté  il  nous  tenter  &  à  nous  fedtiire;  iqudi 
vraifcmbhblement  il  ne  s'attacheroit  jamaiSi 
iinrant  comme  il  eft,  s*il  ne  nous  connoilToit 
pas  capables  d'^rlibi^ent,  &fin6tredan^ 
nation  ou  nôtre  faluc  étoient  déterminés  ab« 
folumear  parles  notions,  quiibnt en  Dieu,  vû^ 
qui!  ne  pounxMt  pas  douter,  '  qu'en  ce  cas  là 
toutes  fes  peines  feraient  inutiles.  Mais  no 
peut-op  pas  même  dire,  que  toutes  les  ex* 
homnons,  que  Dieu  nous  fait  pour  fuivre 
le  bien ,  &  toutes  fes  menaces  pour  nous  dé« 
tourner  du  vice,  fembleroient  des  chofes  ri- 
dicutes,  ce  qui  ne  peut  être  imaginé  (ans  cri* 
me,  fi  au  mime  tems,  qu'il  nous  les  6dî,  il 
ikvcMt  avec  certitude;  que  ce  doit  être  en 
vain,  &  que  nous  exécuterons  in&illible- 
ment  le  contraire  de  ce  qu'il  nous  confeille. 

Quant  aux  paf^es  de  l'Ecriture  Saiiite, 
qm  lèmblent  ajuger  à  Dieu  une  connoiflan^ 
ce  certaine  des  chofes  fiitures,  quoique  dé* 
pendantes  de  notre  frandie  volonté;  il  s*en 
démâa,  en  foutenânt,  qu'ils  étoiefjt  pleins 
défigures,  &  de  façons  de  parler  accommo- 
dées i  nôtre  capacité.  Ainfi  quand  Dieu  fit 
£ivoir  en  paroles  expreffis  à  Ezechie  qu'il 
mourroic,  ce  qui  n'arriva  pas;  Saint  Thomas  ^  ^^ 
dit,  qu'dUes  (edoi vent  interpréter  du  cours  ««.ij^. 

FM 


14     .     t  E  T  T  R  E    XCIX. 

ordfiumlB  de  la  nattire>  félon  lequel  et  Roi 
devoit  moupr,  de  forte  ^  que  ce  qui  £emble 
dit  là  déterminément ,  ne  l'eft  que  condido- 
neUei;nent;  non  plus  qup  quand  Jooas  alTura 
les  Nioivites  ^  qu'ils  n Woien  t  plus,  que  qua- 
rante jours,  après  lefquels  lelir  ville  fèroit  dé* 
truite.  Car  quoi  que  la  menace  flkabfoluë 
dans  (es  termes ,  il  y  avoir  une  condition  fouT 
entendue ,  s'ils  ne  fiiifojçnc  la  pénitence,  qui 
dépendait  d'eux,  v&  qui  les  préferva  de  cette 
calamité.  Les  lieux  du  nouveau  ToAament 
qu^cHi  peut  rapporter  fur  le  même  fuîet,  fe 
doivent  expliquer  de  même.  Et  l'on  ne  (au- 
roit,  ajoûtoit-  il ,  concevoir  la  faute  de  Saint 
f  ierrcs'il  ne  lui  étoit  pas  poifibie  de  ne  point 
renier  fon  Maître,  lors  qu'il  lui  dit,  que 
dans  le  |our  il  commettroit  cette  infidélité 
jusqu'à  trois  fois;  ou  il  faut  fouièmendre, 
s'il  demeurùit  dans  la  foiblelTe  d'ame  ou  il  é- 
toit,  &  que  Dieu  comme  fcrutateur  des 
cœurs  y  obfervoit  alorç.,  Car  préfuppofanc 
que  Saint  Pierre  n'eût  pas  commis  ce  crime, 
puifqœ  félon  l'axiome  Philofophiquef^/^ 
fi  in  aâu'pofito  miUwà  fequitur  incwmnoàum^ 
qui  ne  voit  pk)int,  que  ledefautdefuccés  dans 
cette  prédiâion  pouvoir  recevoir  Ib  même 
interprétation,  qu'on  donhe  aux  textes  pré- 
cédens  du  vieil  Tefiament?  C'eft  la  même 


DE  LA  SCIENCE  QUI  B5T  EN  DIEU.  89 

dnfe  de  la  promefle  (knple  du  Paradis  au 
boti  Larron^  qui  cootenoit  cette  hypodiefe 
fi>u(eiitecida€>  en  perfcverant  dans  la  recon* 
DCMffimce  de  fon  Créateur,  &  dans  The^eufa 
diTpofiiîon  d'e(prit  odil  étoiti  pour  ne  rien 
dire  de  ce  que  pouvoir  contribuer  fur  ce  der* . 
nier  exemple  une  grâce  extraordinaire. 

A  toutes  les  raifons  du  paganifhie^  en  fii^ 
veurdu  Dèflin,  il  répliqua^  qu'Ariftote  n'en 
avoic  reconnu  la  néceffité  qu'à  Tégard  dts 
dioCesomverrdles,  &  non  pas  des  (ingulie* 
Tes,,  qui  dépendent  d'un  principe  libre ,  tel 
qu'eft  nôtre  vobntd  Mais  qu'à  prendre  a* 
vec  Boeoe&  Saint  Ai^ftin,  ce  Fatum  y  ou 
cette  DcftiMéy  pour  la  volcxité  de  Diel:^ 
qu'il  a  eu6  de  toute  éternité,  il  s'en  ftloit  tant» 
qu'dle  hiî  rendit  toutes  chofes  connues  égale* 
ment,  que  fi  cela  étoit,  le  même  Ddtin, 
quieft  Dieu,  feroit  contraire  à  lui  m&ne,  & 
fil  wdoQté  diverfe,  puifque  de  tout  tems  (a 
refokitioiia  été,  comme  nous  l'avobs  déjà 
exposé ,  de  ccé^t  un  animal  libre  dans  Ces  o 
penuions,  &  pofTedant  un  franc-arbitre  qu'il  a 
toujours  coniervé,  quoiqu  altéré  parle  péi- 
dié  du  premier  des  hommes.  . 

Apres  tout  il  minnënt,  qu'encore  qu'il  f 
cât  quelques  difficultés  dans  fon  opfniott, 
dqptmhtiniaçmreneiepûirentpasbien  dér 

F  iij 


.        «tf  LETTRE     XCIX^  ;  ' 

'  mêler,  tl4ui  reftoit  cette  ûtisâfflioii,'  &  mè* 
,  '  me  cet  avantage^  defuivreravisdenosplus 
grands  ThéologrenSy  qui  font  contraints  d'a- 
vouer, qu^en  toutes  cbofes  il  &ut  toujours  fe 
ranger  aux  penfëes  les  plus  féantes  à4a  gran- 
deur de  nôtre  Ci^éateur:  Et  que  puifque  ion 
lentiment  n'ôtoit  rien  à  la  fcieiice  de  Dicu^ 
de  tout  ce  qui  pouvoit  être  Tçû  par  les  loix, 
qu'il  s'eft  prélcrit  à  lui  même;  mettant  au 
contraire  un  parfait  &  raifonnable  accord  en- 
.  crefa  puiflance,  fon  favoir  &  fa  vobntè;  il 

^  ne  croiôit  pas,  que  rien  pût  l'obliger  à  s'en 
d^rdr.  Surquoi  tout  le  monde  lui  avoua^ 
qu'il  valoit  mieux,  fouveot  confeffer  ingénu- 
ment fon  ignorance,  fur  tout  en  de  lëmbla^ 
blés  iiijets ,  que  de  fe  laiifer  emporter  par  la 
diflficulté  de  quelque^  argumens  à  une  créanr 

Pwfl  Sf  jce  peu  honorable  à  la  Majedé  Divine.  Nous 
devons  alors  imiter  ceiix  d'Elide  &  les  Athé- 
niens qui  facrifioient  au  Dieu  Inconnu,  c'eft 
à  dire,  fi  je  ne  tne  trcxnpe,  au.  vrai  Dieu, 
que  perlonne  ne  iàuroit  ni  compeudre,  ni 
eonnottre;  en  (bûmettantliui^blement  nôtre 
efprit^  ^  tous  fes  raifonnemens,  à  celui, 
qui  a  cela  de  commun  avec  le  Soleil,  qu'ou- 
tre qu'il  ne  fe  découvre  que  par  fa  propre  lu- 
mière, &par  la  clarté,  qu'il  nous  commu-  | 
nique,  il  nous  éblpûit-,  &  nous  aveugle^  fi 


/ 

\ 


DELASCIENqiQyilSTENDiEU.  S? 

nous  penfims  le  oontempler  trop  fimnenr^ 
êc  flvcctéménté. 

Sans  meotiry  il  y  a  nulle  fois  plus  de  di- 
flance  enfre  Dieu  &  rentendement  humain, 
qall  nrs'en  trouve  entre  cet^Aflre  du  jour  & 
leiiibou>  àlavuëduquelAriAote,  Tundes 
plus  dairvoians  des^ hommes,  a  û  fouvent 
cooqiaié  toutes  nos  connoiffances.  Ce  fut 
pourauoi  cet  ancien,  qu'on  nommpit  il  me 
lenibfe  Simonide,  &  qu'on  voulut  ei^^aget 
au  diicours  4e  la  nature  Divine,  demanda 
«oujouis  de  nouveaux  délais -fans-  s'y  pouvoii" 
lamais  idbudre.  Mais  pour  peu ,  qu'il  nous 
laife  voir  fim  image^,  comme  un  Parelie 
dans  la  nuft,  Se  quelque  petite  idée,  qu'il  don* 
ne  de  lui  même  à  nôtre  eTprit ,  nous  ne  ûiu- 
lions  ni  trop  les  refpeâer,  ni  trop  les  dti? 
mer.  Clément  Alexandrin  ait  là  deflus  une 
faypodidè  au  quatrième  livre  de  Tes  Tapifle- 
ries,  dont  je  iiiîs  bien  aile  de  vousiàîre  fou* 
vemr.  il  fuppofe  que  fi  Ton  donnoit  au  choix 
de  qudqu'un  de  pofleder  la  connoiflance  de 
Dieu,  ou  la  béatitude  étemelle,  comiiie  des 
biens  diffoens;  il  feroit  obligé  d'élire  la  pre^ 
miere,  comme  de  beaucoup  préférable  à 
l'autre.  Sans  contefter  là  deffus,  puifquç 
ce  (ont  deux  cholè»  inféparables, .  ajoutons 
ièuleoiçnt,  que  quelques-uns  n'ont  pas  laii^ 

F  ui| 


S8  LETTRE    XCXX. 

sédç  ardre,  qu'il  vaudrott  mieux  èdre  privé 
tout  à  fait  de  cette  connoiflfance,  que  de  Ta- 
.    Voir  fautive  &  injurieufe  à  la  Divinité.     Plu* 
fr.  diU  tarquetàchâ  de  rendre  probable  ce  fentiment 
^''^^    par  cette  comparaifon ,  qui  ne  le  juflifie  pour- 
tant pas  tout  à  fait  dans  la  vraie  Religion. 
Tyrefias,  dit-il^  étoit  véritablement  bien  mal- 
heureux, de  ne  voir  ni  Tes  amis,  ni  fes  en- 
fyns'j  à  caufe  de  Ton  aveugldnent     Mais  il 
fiiut  avouer  ^  qu'Athamas  &  Agave  étoient 
bien  plus  hiiierables,  de  prendre  les  leurs 
pour  des  Tigres  &  des  Lions,  &  Hercules 
encore  de  déchirer  les  Tiens ,  que  fon  imagi- 
nation bleflfée  lui  repréientoit  pour  les  enne- 
mis.   Sa  redUiftion  eft ,  qu'il  voudroit  miçux 
^   ne  reconnoitre  point  de  Dieux  du  tout  ^com- 
me Ton  parloit  de  fon tems ,  que  de  les  outra* 
ger  par  des  penfées  inciignei  d'eux,  ou  de  fe 
les  figurer  d'unç  nature  maligne,  &  qui  fe 
plait  à  nous  affliger ,  félon  la  fàuflfe  perfuafion 
des  fuperftideux.     Cela  fe  rapport^  fort  à 
la  lëntencç  d  un  Philolbphe  libertin ,  nuiis  ju- 
tHég.      diçieux  en  CQ  point,  mpiusnon^itoUUtm^ 
^^-  *»  tudims  Deos^  fed  qui  Dm  opiniones  nudtkudi- 
v^      ffis  applicat.  Lç  plus  fur  parti  que  la  créature 
puiffe.  prendre  pour  ne  tomber  d^os  aucun 
4e  ces  inçonveoiens,  c'eft  de  parler  de  ion 

Cr49t«ur  çomsm  ks  Pores  49  TEglifo  ont 


DE  LA  SCIENCE  QUI  ÎESf  EN  DIEU^  g9 

toftjours  Eût  du  vrai  Pieu.    Itsontdit>  qu'il 
fe  troiivoit  dans  toutes  chofes  fans  inclufion^ 
&  au  ddioFS  de  toutes  fanç  exclufion  :  Qu'il 
étoît  plus  haut  que  le  Ciel,  plus  profond  que 
TEnfeT)  plus  étendu,  que  la  Terre,  Se  plu$ 
.  difiîis  que  la  Mer:  Bref,  qu'il  eft  par  tout^ 
&  qu'il  n'eften  pas 'un  endroit,  onmia  in  om-  ^ 
«(«rfeloa Saint  Paul,  parce  qu'il  ne  peut  è^f*  «^  <>- 
trc  éloigné  ou  abiènt  d'aucune  place ,  ni  com- ^*^*  ^  ''* , 
pris  ou  contenu  en  aucun  lieu.   Cc»nmetous 
les  oombres  le  trouvent  dans  l'unité,   &  toih         ^   ' 
tes  les  l%nes  dans  le  centre;  toutes  chofes 
fom  en  Dieu ,  &  il  n'y  en  a  pas  une,   oii  il  ne  ^ 
fe  rencontre  ;  ce  qui  vz  contre  le  fens  d'Em* 
pedode,  qui  crût,  devenir  Dieu,  fi  Ton  ne 
le  trouvoit  nulle  part. 

ÇluofugisEnceladef  jMfcunqueafpukvii 
oraSy 

Sut  lùoefemper  tris. 
Lelktt  pourunt  quelque  fpacieux  que  n^tt^^^^î* 
imagîiiation  le  pui0e  faire ,  n'égalera  jamais /s^^'^,  ^^ 
ion  famnenfité;'    non  pljus  que  le  tems.fonc  u. 
Etcnûié;  l'efpritiâSagefre;  la  vertu  fa  Bgn* 
té;  ni  l'ouvrage  fa  Puiffance;^  pour  parler 
encore  comme  fait  un  de  nos  Doâeurs. 

Quelqu'un  de  la  compagnie  lui  ajouta  en- 
core par  forme  d'avis  &  de  conclufion ,  qu'il 
étoU  vrai ,  que  comme  le  concours  de  Dieu 

Fv 


90         LETTRE    XGIX. 

2X  Tk.  r.  AUX  cauTes  feoondes  ne  détruit  pas  leur  natu* 
P  9^'  ^-  re ,  &  n'empêche  pas  y  que  les  effets  ne  (oient 
naturels  lors  qu'ils  on(  des  caufes  naturelles: 
la  vue  &  la  connoiflance  de  Dieu  n'ôtoit  pas 
non  plus  la  liberté  aux  actions  de  nôtre  vo- 
lonté,  ni  la  contingence  aux  contingentes: 
parce  que,  fo^tdansfonconcours,  (bit dans 
fa  préfcience^  il  n'altère  point  les  caufes  fé- 
condes ^Jèd  eo  modo  É^  pravidet ,  €^  concutrit^ 
quoagunt.  Qu'il  faloit  pourtant  prendre  gar- 
de  foigneufement^  de  ne  tomber  pas  dans  le 
reprodie^  qu'on  a  fait  à  Ciceron,  d'avoir 
mieux  aimé  blelTcr  la  Providence  de  Dveu, 
que  le  franc- arbitre  des  hommes:  ^vtho- 
^1^  ^' mines f aceret  liheros^  feciffefacrilegosy  comme 
*''*  en  parle  Saint  Âuguftin.  Car  puifque  toute 
l^glife  a  toujours  tenu,  qu'on  ne  pouvoit 
nier  fans  une  efpece  d'impiété,  que  la  préfcien- 
ce  de  Dieu  ne  s'étendit  fur  toutes  les  chofcs 
futures,  qui  lui  font  préfèdtes  de  toute  éter- 
nité; il  n'étQit  pas  permis  de  douter,  qu'il 
ne  prévit  les.  nécefTaires  comme  nécefTaircs, 
&  les  contingente;  comme  contingentes, 
quelque  répugnance  d'ame  qu'on  pût  fentir 
làdeffus.  Sans  mentir,  il  peut  y  avoir  bien 
de  la  témérité  à  combattre  un  lëndment  fi 
univerfel ,  &  le  plus  fur  efl  d'humilier  fbn  ef 
^t  encepoint^  &  de  l'arrêter  fur  la  déter* 


DELASOENC&QyiESTENDIÉU.  fi 

»  ■        '     .  ' 

miiiarioii  de  Juilin,  grand  Martyr  &  gra11d9a.fl.tfi 
Philofophe,  qui  porte,  que  cette  préTdeocef^f 
divine  n'eft  pas  la  caufe  des  chofes  futures» 
mais  qœce  fiint^les,  qui  font  la  préfoeuce 
eaDiea,   fiios  pcéjudicier  à  nôtre  liberté.         v 

Ceft  tout  ce  que  vous  faurés  d'une  con* 
feienoe  qui  eut  au  moins  cela  de  bon,  qu« 
danis  des  ientimens  différens  Ton^n'oiOt  ja- 
mais une  parole  contraire  à  la  civilité,  ni  qui 
petttofiEn)ferper(bone.  Vous  jugés  alTez  {Mûr 
li,  que  cet  homme  vain  &  impormn  tout  en- 
Cbmble,  que  vous  connoiflés  fi  bien,  ne  s'y 
trouva  pas,  qui  s'attribue  fortement  ce  que 
Ciceron  donne  à  Cameade^  de  n'avoir  jamais 
difputc  de  tien  fans  obtenir  la  viâoire,  nàU 
lam  unfuam  rem  àrfendiffe  quam  non  proharit^ 
mt^mnéfpÊgm^quiimn&nevtrterit.  Envé* 
lité ,  outre  le  défiiut  de  charité,  il  y  a  bien 
de  la  fiMblefTe  à  ne  pouvoir  fouffiir  la  moin* 
drecontradiâion,  ni  le  moindre  mot,  quicho* 
qu^  qu'on  ne  s'irrite  au  dernier  point  : 

^—  Turgefcit  vitrea  Inlis^  Pfrffii^. 

FiatàiiTy  Arcadie  peeuaria  ruJere  iicas^ 
Et  il  me  femble  que  c'eA  une  grande  honte 
aux  perfûnnes  de  nôtre  profeffion,  qu«  les 
honmies  d'épée  fe  battent  prefque  toujours 
en  &  gardant  beaucoup  de  refpeâ  les  unsaux 
autns;  qu'ils  s'ôtent  la  vie  ^  gens  dix»» 


99  LE  T  T  R  E     C. 

ôeur^  £aiis  ie  dire  le  moindre,  aiitnge;  & 
que  les  hommes  de  lettres ,  fouvent  même 
ceux,  qui  fe  piquent  le.  plus  d'être  Fhilofo- 
phes,  ne  comeftenc  jamais  lan$  s'inîtarier. 
Bon  Dieu,  qu'il  eft  peu  de  (kvans  Se  fiiges 
tout  enfemble  !  Et  que  Platon  eût  grande  rai- 
{^-  i^  ion  de  récrire  à  Dion,  que  ropinitereté  fa- 
cfoeuTe  étant  haie  d'un  chacun,  devoit  finie 
h  demeure  dans  la  folimde;  9  oa£a/^&a  èfnfiua 
a^ivoatoç  èçtv  pervicada  Jàistudifus  efi  contwker- 
natif. 

M  VAINE  PRESOMPTION. 

L  E  T  T  R  E    c 

MONSIEUR^ 

Un  ancien  difoit,  ou'il  étoit  Cort  difficile 
qu'on  s'abftint  décrire  de  Ton  tems  quel- 
que fatyré,  vu  ce  qui  s'y  pafiToii^tous  les  jours^ 
&  il  i^oble  qu'on  pourroit  foûteotr  à^mèr 


DE  LA  VAINE  PREfSOMPTION,     93 

me,  qu'i!  eft  comme  impoiïible  à  ceux,  qui 
j  irokfit  toutes  les  fortes  vanités  du  grand  mok> 
-de,  d'êtreaiTe^reteaus^  pour  n'ufer  cbntm 
:  elles  d'aucune  inveâivc .  Mais  je  ne  fiiîs  paf 
de  cet  avis>  &  je  penfe  que  hors  ceux,  qtii 
moQteot  expreflement  en  chaire  pour  deda^ 
merfur.œfujet,  (futmedidnammorihsfa^ 
ciant^  comme  parle  Tertullien,  les  autres 
peuveot  bien,  fans  approuver  en  cela  ce  qui 
ne  leur  plait  pas ,  vivre  à  leur  mode ,  &  Iai0 
fer  fiijre  les  autres  comme  ils  rentendentt 
puifqu'ik  n'ont  point  de  furisdi<ftion  for  euxj 
Outre  qu'il  y  a^  beaucoup  de  témérité  poUf 
un  particulier^  de  voubir  reformer  le  monde; 
il  lui  eft  fi  aMe  de  fe  taire,  &  de  porter  le 
doigt  fiir  cette  partie  oii  toutes  les  f^iituêe 
d'ifarpûcratemettoientleiien^  qu'en  vérité 
c'eftpreique  toujours  par  inipuiffance  d'efprit^ 
qu'on  le  dîfpenfe  d'en  uièr  autrement.  Lo 
fileoce  fixirnit  tant  d'agréables  entreti^^  à  , 
ceux,  qui  en  favcnt  bien  ufer,  qu'il  n'y  a 
guëres  que  les  inconfidérés,  qui  le  rompenc 
pour  dire  des  vérités  importunes,  outre  qu'el^ 
les  font  prefqiie  toujours  inutiles.  L'Eccle-' 
fiaflique  dit  fort  bien ,  qu'ils  ont  le  cœur  fem*' 
Uabk  à  un  vailTeau  percé,  qui  ne  peut  rete-*'  c  it 
nir  aucune  liqueur  ;  corfatui  quafi  vas  cotera-  ^^^^  . 
.  Aes;  &  en  effet  le  mot  du  Spartiate  De;marà^4^j9àr. 


96        .     L  E  T  T  R  E     G.     , 

peiibnnes  s'impofent  pour  V^yoit;  &  il  re- 
noncera toujours  à  toute  la  gloire,  que  peut 
produire  la  plus  haute  feveur,  finecij^efitfu^ 
perbis  ûffidere  liminibus  ^^  acfuperciUumgrave^ 
£r  contumeliofam  etiam  humamtatem  pati^ 
pour  ufer  encore  des  propres  termes  de  Sene- 
que.  Mais  tout  excmt  d'ambition,  qu'eft 
l'homnle  fage,  il  iie  méprifera  jamais  une 
honnête  réputation,  &  bien  Icmi  de  négliger 
ce  qui  la  lui  peut  conferver,  il  perdra  la  vie 
comme  THermine,  plutôt  que  de  fe  dif&i- 
mer,  &  que  dïntereffer  notablement  (on 
honneur. 

Cela  préfuppofé.de  la  forte,  &  que  le  mé- 
pris de  ce  même  honneur  «caulè  fouvept  celui 
des  vertus,  parce  qu'il  eA  prefque  toujours 
leur  recompenfe,  &  que  ce  font  elles,  qui 
compoiènt  cette  voie  ladée  toute  brillante  de 
leur  éclata  &  parjaquelle  les  plps  grands  hé^ 
ras  font  enfin  parvenus  à  l'immortalité:  fai- 
fons  maintenant  quelques  réflexions  fur  ce 
vice  oigueilleux,  qui  détrôna  les  premiers 
Monarques  dû  Capitole,  &  que  les  Roniains 
ne  purent  fouffrir  même  en  la  perfonne  de 
leurs  JRois,  Juperbiam  Romani  ne  in  Rege 
fmdtm  ferre  pétuermrt^  (Ut  le  plus  éloquent 
d*entre  eux. 

.   Mapremiefepenféçmeporteàremarquer^ 

qu'il 


DE  LA  VAINE  PRETSÛMPTION.    97 

qalà  n'y  a  point  ordinaireinent  de  gens  pîus 

mdigiies  d'être  eftimés  &  honorés,  que  ces 

prèfomtueux ,  ^ui  afFeâent  infolemment  une 

gloixt^  qu'ils  avoucjroieat  eux  n^èmes  ne  pas 

mériter^  s'illeurreftoit  quelque  ibrte  de  pu*      "^ 

deiir.  Mais  comme  un  vaiiTeau  plein  de  vent 

ne  peut  recevoir  les  bonnef  liqueurs,  leur  ei^ 

prit  rempli  de  vanité  ne  fôuflire  aucune  tdn*- 

ture  de  Morale,  ^  la  modération  qu'elle  en« 

Ceigne  avec  la  connoif&nee  de  foimème,  eft 

la  dioi&du  monde,  qu'ils  abhorrent  le  plus. 

L'homme  vertueux  repréiëme  excellemment 

le  revers  de  cette  médaille,  il  diminue  toû« 

jours  plutôt,  qu'il  n'augmente  ce  qui  peut. 

être  dit  en  la  recommandation,  ô  yap  hria/^ 

K^  0sjasrTwrfMç  èçof,   comme  en  patte  Ari- 

ftote.    Et  parce  qu'il  tient  pour  une  maxime 

afiurée,  que  faire  de  bonnes  aétions  pour  en^ 

recudlBr  de  la  gloire^  c'eft  être  plutôt  ambi- 

tieux  que  vertueux ,  fui  virtutemfyam  puil>  Sm.^di9^ 

carivmty  nonmtutilaboratjèdgloria^  il  cft 

fi  éloigné  d'agir  par  un  motif  de  vanité ,  qu'il 

r^ette  ou  met  au  rabais  toutes  les  louanges, 

que  kd  peut  attirer  ion'  mérite*    A  la  fiiçon 

de  cet  oifeau.  Merq>s  inconnu  en  FrancCj 

qui  cft  vraifemblablement  l'Apiafler  des  La^ 

tins,  &qu'£liena(&ireneyolarversleCiey.i.c.^ 

qu'au  rebours  dç  tous  les  autres  oifibaux, 

TêmVHPênX  O 


98  L  E  T  T-R  E     C 

•iant  la  tête  bafirée  vers  la  terre;  fi  oeliii, 
qui  pôfTede  une  folide  vertu ,  s'élève  fiprt  haut 
par  fon  moien ,  rhumilité  dont  il  abonde ,  lui 
fyk  tenir  la  tète  coUd)ée,  quoiqu'il  ne  vc»e 
prefquerien  ici  bas,  qu'il  n'ait  droit  de  mépriier 
commeétantaudeflousdelui.  Maisneprenés 
pas  (à  grande  modcitie  pour  une  humilitiévd'ab- 
jeâion  &defoible{re,  telle  qu'eft  celle  du  Ro- 
£eau:  C'eft  une  humilité  de  conndflànce^  de 
poids^  &deforce^  femblable  à  celle  des  Palmes 
recourbées  parla  valeur  &  la  peiànteurdelcurs 
fruits.    En  effet  la  fàjgefle^  qui  fert  de  cou- 
ronne à  toutes  les  vertus  morales,  chérit  ft 
uniquement  l'humilité,   que  fa  pente  natu- 
relle eft  vers  les  lieux  t»is;  d'où  vient  la  bd- 
le  penfée  des  Arabes,  que  je  vois  traduite  en 
ces  termes,  SapUntia  fe  habet  adjuperhosy 
ut  a^a  adaltiora  loca.     Cela  veut  dire  qu'il 
n  e(l  point  plus  contre  nature  de  voir  remon- 
ter les  eaux,  ce  qu'dles  ne  font  jamais,  que 
par  une  grande  contrainte;  qu'il  efl  merveil- 
leux &  prefque  impoflible ,  qu'une  véritable 
fag^e  accompagne  les  hctomes  fuperbes  & 
fierânent  orgueilleux.     Mais  ceux,  qui  la 
poifedent,  ne  perdent  rien  pour  cela  de  ce 
qui  leur  efl  dû,  tant  s'en  faut,  ils  TcfatienneDC 
plus  fadlement  par  leur  humilité ,  &  (i  &  é- 
vitent  l'envie ,  qui  eft  pcefque  inTepacahle  des 


DE  LA  VAINE  PJŒ'SOMPTION.    99 

âogos^  qu'on  leur  donne.  C'e(l  ce  que  l^a- 
cite  témoigne  de.  fon  beau  père  Agricole 
par  ces  paroles  9  qui  nous  expriment  rafliec- 
te  modérée  de  (pn  efprit^  ita  virtutein  agen* 
io^  vtrecuttdia  in  fradicando^  ^xtra  invidiam^ 
nec  extra  gloriion  erat. 

Voulés-vous  bien  reconnoftre  l'imperti- 
neace  de  ces  ambitieux  ridicules  ^  cçnfidé- 
résy  comme,,  pour  une  vie  gloriéufe,  ce 
ieurfemb]e>  &  purement  imaginaire,  ils  en 
perdent  une  eflfentielle,  comme ,  pour  poir 
feder  un  rang  pénible,^  ou  une  autorité,  donc 
ils  abufent  &  qui  les^  confume^  ils  abandon* 
neot  avec  le  repos  tout  ce  qu'une  vie  bien  con* 
duite  a  de  plus  charmant  &  de  plus  (blide; 
enfin  comnrie  ils  iè  donnent  quelquefois  mil» 
le  maux  pour  acquérir  des  titres  ^  qui  rendent  ^ 
un  jour  leur  épitaphe  un  peu  plus  magnifia 
qœ»  Laiorant,  ditexcellethmentSeneque^^e  hrev. 
in  titKkmJèpulcrij  €?*  r/f  tmus  ab  iUis  numere-  ^*  ^*  '^* 
tur  ammsy  omnes  mnosjuos  conttrtîit.  L'en^ 
dnxt  où  fl  parle  de  la  forte  efl  Ti  exprés  çdn* 
tre  ce  que  nous  avons  tous  les  joui^  devant 
les  ytuir>  H  il  décric  fi  bien  la  miferable  con« 
duite  deceux,  dont  nous  parlons,  que  je  ne 
puiffm'entpêcher  de  vous  le  rapporter  9  à  la 
chargequé  je  ferai  diipenfé  de  vous  en  faire  à 
OKHi  cwiînuce  une  paiaphrafe  Françoife, 

/  G  ii 


ïoa  1  E  T  T  R  E     C. 

-    •  '  ^ 

jOmnhm  quiâem  occupatcrim  conditiç^  m^tra 

efty  eùTum  tamen  mferrima ,  qui  ne  fuis  quidem 

oeupaticnihuslaborant.  :  'AiaJimum  àormiunt 

fomnumy  ad  alienum  ambulant  gradum^  aia- 

>    lienum  comedunt  appetitum  :     Anunr/y   îf  o- 

V  àiffiy  res  omnium  liberrimaSy  jubentur,^   Ht 

fivelmtfcirequambrevisipforumvitafity  co- 

gite^  ex,  quota  parte  fua  fit.     Ce  font  les 

firuics  ordinaires  d'une  ambition  déréglée* 

Cependant  la  plupart  du  monde  eft  trom- 
pé par  l'éclat  d'un  grandeur  imaginaire,  & 
par  les  apparences  trompeufes  d'une  felidté, 
dont  ces  perfonnes  ne  jouiront  jamais.  Ce 
font  des  temples  d'  Egypte  fort  magnifiques 
À  bien  travaillés  au  dehors,  mais  remplis  au 
dedans  de  chats,  de  ferpens,  &  de  crocodi- 
les.  Ce  font  des  monumens  ou  fepulcres, 
dont  l'ornement  &  la  peinture  charme  d'a- 
bord nôtre  vue,  quoique  ce  ne  foit  qu'infe- 
dtion  au  fond ,  &  que  leur  intérieur  foit  plcfin 
Jr  imc.  ^ç  pourriture.  Et  fi  nous  en  cixMons  Lucien, 
^^  nous  les  comparerons  encore  à  des  livres 
bien  dorés  &  fort  curieufement  reliés,  à  l'ou- 
verture defquek  on  ne  trpûve  que  des  Thye* 
(les,  desOedipes,  &desTerées,  agités  par 
"  ces  furies,  que  le  théâtre  de  Tancienne  Tra- 
gédie nous  repréfentoit.  J'appeUe  aiofi  les 
{>ai&OQS,  qui  travaillent  une  ame  préibmp* 


DE  LA  VAINE  PRE'SOMPTION.  loi 

toeufe,  d'autant  plus  à  plaindre,  qu'diemet 
Ton  bien  dans  Ton  propre  malheur,  fa  joie 
dans  çequi  la  devroic  affliger ,  &  fouvent  fon 
ambition  dans  la  plus  bafle  infamie.   En  effet 
il  fe  trouve  de  ces  Thrafons,  dont  nous  ps»:- 
lonS|  qui  tirent  avantage  de  tout,  &  qui 
s'cQoounigent  même  par  les  outrages  qu'ils 
reçoivent,  lèmblables  à  la  toupie  des  en&ns, 
que  Tefcouigée  relevé,  &  qui  s'anime  &.{c 
tedrefle  par  les  coups  de  fouât    Pour  le 
moins  qu'ils  (è  (buviennent, .  qu'ils  n'ont  pas 
moins  d'envieux^  que  d'admirateurs,  quamstn.iUmi' 
magma  mhrantiumy  tam  magnus  mvidentiumtttbm: 
jnpuhisift;  qu^lsconfidcrent,  que  Dieu  ne  ^''* 
fe  plait  pas  moins-à  déprimer  les  chofes  hau*    ^ 
tes,  qu'à  élever  lesplusSaffes&lesplushum-  . 
blés,  eiaxanft  los  adarvts  y  alcanfe  los  mulû' 
dmret;  &  qu'ils  me  permettent  que  je  dife  à 
Vun d'eux,  que  vous  connoiflés  bien ^  Cette 
laiUerie  d'un  ancien^' 

- —  puteum  piito  te  quoque  Quînti; 
iV«Di  quanto  (dtior  es  y  tam  mage  ûfpiceriSi 

G  lu 


lo»  L  E  T  T  R  E    CI. 

DE 

LA  VIE  SOLITAIRE. 

L  E  T  T  R  E    CL 


MONSIEUR, 


Q: 


ue  vous  êtes  injufte  de  vouloir  obliger 
vôtre  ami  à  des  chofes  que  vous  ne  fau- 
ries  raifbnnablement  defirer  de  lui!  H  vous 
fi  déjà  écrit,  qu'après  avoir  donné  à  la  Cour 
par  des  refpedls ,  qui  ne  nous  font  pas  incon- 
nus, toutletertîs,  quevousTy  avésvû, 

^^^.A    .     Imalidus  vires  ultra  fortemquefmeSfa; 

^'  .  il  eft  refolu  de  prendre  pour  )ui  le  furplus  de 
ce  peu  de  jours,  qui  lui  reftcnt,  &  de  les 
paffer,  fi  faire ,fe  peut,  en  lieu,  bii  nec  Pe- 

Cic.ep.u.  lopidan^mfa&a  nequefamam  audiat.      Quand 

AnicHmi  ^^  r^il^ons  feroient  moins  fortes  &  moins  ac- 
compagnées de  juHice,  encore  auriés^vous 
dû  en  faveur  d'une  retraite  fi  Philofophique 
complaire  à  la  refdlution  d'un  ami,  accom- 
pagner de  vœux  favorables  fon  deflbin,  & 
dire  au  moins  à  fa  déchaige, 

éd.  y.  amat  bonus  otia  Daphnù. 

MaiSj  qu'au  lieu  de  cela ,  vou^  le  perfifcutiés 


DE  LA  VIE  SOLITAIRE.      103 


infianceSy  dont  l'on  fe  ièrvirok 
poor  caflammer  le  courage  d'un  leune  hom* 
me,  qui  commence  fk  carrière;  que  vous 
lui  wuBiés  ftire  jnendre,  tout  caduc  qu'il 
cft,  de  jeunes  &  nouvelles  efperances,  & 
qaevousoriesdifeàagepeiibnnedefa  for* 
tB>  qu'il  Eut  planter  pour  les  Corneille^ 
ou  pour  là  pofterit^ 

iffireD^AmpyroSy  carpent  tmipoma  «^    ffJL/. 

cfeftoe  que  )e  neme  fdfe  jamais  imaginé  de 
vou^  &  j'ai  bien  de  la  peine  a  leconnoitre 
là  dedans  toioe  vôtre  équité,  &  vôtre diicré- 
rioo' ordinaire.  £ft-il  pt^ble,  que  vous 
n'aies  poinc  penfeeàmieuxemploierlacoii* 
fidcration  des  dcfcendans,  qu'au  fiijcc  qui  fë 
préfisnte^  &quevoiiso'aièspojntvûcomnieil 
cft  ai£cniaillant  de  vous  repardnrtoutoequiiè 
dk  du  Nfpoii/mey  qui  eft  un  mot  fi  odieux 
dans  h  Morale?  £n  éSet  il  arrive  Couvent^ 
qoe  les  pbs  grmds  ioîns^  qxie  nous  em- 
plûtoDsen&veurdeceux,  quiviennentaprés 
DOiB,  reu^entfimal,  qu'ils fimt  la  caufe 
vîfiUe  &  la  ^us  prochaine  de  leuis  dâ»u- 
cfaes,  &  par  elles  de  toutes  leurs  infintunes. 
Pô»  ce  qui  touche  l'etpoir  des  grâces,  que 
▼oasvooléS)  qu'il  attende  dans  une  Êiîibn  fi 
avmncée,  qu'eft  k  fiemu    je  vous  prie  de 

G  iiij 


104  LETTRE    CL      , 

me  dire,  pourquoi  vous  le  deftinés  au  même 
fupplide  y  que  le  Poète  dut  fouffrir  là  bas  aux 
^ames  condannées  à  expier  tous  les  crimes 
qu'elles  ont  comfnis,  d'être  expofées  à  des 
vents,  qui^es  tiennent  fufpenduês  en  l'air, 
€e  qu'il  égale  ^ux  peines  du  feu/  &  de  l'eau, 
dont  autres  font  tourmentées  ? 
f*^f  _  alia  panâunhir  inanes 

Sufpenf£  ad  vefftos  ;  dûs  fuh  gurgitê  vafto 
-  InfeQum  eluiturfceluSy  aut  exuritur  ^e. 
M'eftrce  pas  la  figure  de  ceux,  qui  fui  vent 
leselperancestrompeufes,  &  qui  fe  repaif* 
fent  des  fottcs  vanités  de  la  Cour? 

Il  fe  plaint  de  ce  que  vous  lui  voulés  fiiirc 
peur  enifuite  de  tout  ce  qu'on  peiit  attribuer 
de  mauvais  à  la  folitude  d'une  rétraite.  Com- 
me fi  là  fienne  devoit  être  des  reprouvées ,  & 
telle  qu'on  dépeint  celle  d'un  Timon,  d-'un 
Ajax,  ou  de  quelqu'autre  aufii  incapable  de 
méditer  que  ce  dernier.  Sacha,  queledO' 
fert  ou  l'Aigle  fe  plait,  ne  témoigne  pas 
hloins  l'excellence  dç  fa  nature,  que  la  com- 
pagnie dont  les  Etouméaux  ne  fe  peuvent 
pafler  eft  une  marque  de  leur  foiUefle.  Vous 
l'avertiiTés  pourtant,  qu'une  trop  fombre& 
trop  profonde  quiétude ,  iiir  tout  après  l'éclat 
^  le  tracas  du  grand  monde ,  n'eft  pas  moins 
'  à  craindre^  qu'une  ombre  trop  épaifle  aux 


DE  LA  VIE  SOLITAIRE.     lOf 

chofes^  qui  fimt  accoutumées  au  grand  air,       . 

nocent  èi^frugihis  umhra,  Vhrg,Ha. 

Vous  lui  dites  >  que  comme  Julius  Firmicus  '*' 
aflure  par  les  rcgîesr  de  rAArologie  judidairei 

Sie  les  Signes ,  qu'elle  appelle  folitaires  y  font 
ns  efficace,  •  &  ne  contribuent  que  fort  peu 
dediofe,  ouriendutout,  aubiendellJBiverst 
câix  qui  vivent  feuls  &  hori4e  commerce  do 
oompagnies^doîvàitêtrereputésauffiinutilËS^ 
queoes  Affares  dans  la  fodetédes hommes,  où 
ils  ne  (ont  plus  con(idérés>  que  comme  des 
membresféparés,  denuluûge,  &quifecor-  ' 
rompentd'euxmèmes.    Etc'eft  fur  cela,  que 
vousluifaitesvaloirl'opmion  populaire,  que 
ceux,quifeplaifent  à  planter,  prolongent  leurs, 
îouis  dsms  cet  exercice  ou  ils  profitent  au  piï* 
Uic  ;  ce  qui  peutètre  fondé  fur  la  créancedes 
anciens,  que  les  Dieux  Te  hâtoient  d'ôter  du 
monde  ceux,  qui  n'y  étoient  plus  propres  à 
rien.  Mais  que  vous  êtes  loin  de  vôtre  com- 
pte dans  ces  ridicules  obfervations,  &  que 
vous  vous  fouvraés  peu  de  ce  que  nous  vous     !, 
avons  fi  fouvent  foûtenu,'  qu'il  n'y  a  poin^      i 
de  perfonnes,  qui  profitent  plus  aux  autres^ 
&  ^  contribuent  davantage  au  bien  de  ta 
communauté,  que  ceux,  qui  préfcrivent  au 
refie  des^ommos  ce  qu'ils  doivent  ejcecuter»  ; 
&  quiméritept  par  là,  d'être  refpeâés  d'un 

Gv 


ïOtf  L  BTT  R  E'  CL 

.  chacun,  comme  les  Précepteurs  de  tout  le 
genre  humain  !  De  même  qu'il  y  a  des  efprits, 
qui  fe  trouvent  accompagnes  par  tout^  & 
que  lliermkage  même  où  la  plus  grande  iblî- 
^   tude  n'exemtepas  de  difhraâton{  p«ce  que 
lHnx}uietude  de  leurs  penfées,  &  le  trouble 
de  leur  imagination ,  ne  les  abandonnent  ja- 
.  mais;  Il  s'en  rencontre  d'autres  de  meillciûre 
trempe ,  qui  font  heureufement  dés  homélies 
dans  les  plus  grandes  afifembiéeS)  quelacon- 
fufion  des  lieux  &  des  perfonnes  n'empêche 
pas,  d'entrer  en  retraite, '&  qui  fe  condiment 
librement  à  un  exfl  volontaire  dans  leur  pro- 
l$b.4.Je  pre  pdls,  Âppien  s'étant  par  conlequent  trom- 
helk  du.  ^  à  leur  égard,  &  au  fens^,  que  nous  Tex- 
pbquons,  quand  il  a  crû,  qu'un  Sicius  étoit 
le  premier,  &  le  feul,  qui  avoit  trouvé  pen- 
dant les  fureurs  du  Triumvirat  le  bannifle- 
ment  dans  fa  patricf.    Après  tout  vous  aies 
obligé  de  mieux  interpréter  l'aîfHon,  oiî  fè 
veut  porter  vôtre  ami,   ^  de  préfuçpder) 
<qu?il  devoir  avoir  de  puif&ns  moti&  pour  ce- 
la, puifqu'il  vous  avoit  déclaré  Textrémite 
ide  fa  fouffiancc,   &  fa  dernière  relbludon, 
en  ces  termes  que  vous  rapportés  en  les  con- 
dannant^ 
ykg.ed.  I    Certum  eft  mfylvisy   inter  Jpebeà  ferarum  \ 


DE  LA  VIE  SOLITAIRE.      107 

Pouvés-Yôus  croire,  qu'un,  honime  îde  Ion 
génie  parle  de  la  forte,  qu'après  avoir  pefé 
toates  dioùsj  &  mûrement  délibéré  avant 
que  de  fe  déterminer  ^ 

Je  veux  en  fa  faveur  vous  confier  là  deffus 

une  penlëe^  qui  me  fervit  d'entretrien  dans 

une  promenade  de  la  Fe^e  durant  cette  der« 

niere  campagne. .  J'y  confidérois  lesdifféren- 

tes  vies^  félon  les  diverfes  conditions  des 

hommes,   &  commençant  par  ceux  des 

chan^,  jemerq)réfentois,  comme  la  con« 

veriadon  des  perfonnes  ruftiques,  qu'cm  ap* 

pelk»t  autrefois  Ruftres^  donnoit  bientôt  un 

certain  dégoût  d'eux,  non  feulement  à  caufe 

de  leur  groflkr  entretien,   mai^  bien  plus^ 

parce  qu  on  y  reconnoijûToit  fouvent  dans  uta 

mêmefujet  cette  groffiereté  accompagnée  de 

beaucoup  de  malice.     Fafiant  de  là  aux  Geft> 

tilshommps  de  campagne ,  je  faifois  reflexion 

fur  cette  violence  &  cette  brutalité,  dont  ils 

font  prefq[ue  tous  profeflion,  jugeant,  que 

ce  font  chofos,  qui  ne  peuvent  plaire  qu^à 

cetBT,  qui^ont  l'efprit  auffi  tyran  &  aufli  dé* 

pourvu  de  connoiflânce,   qu'eft  ordinaire* 

ment  le  l^r. .    Je  regardois  enfuite  conune 

ces  mêmes  Gentilshommes  ont  ofé  nonob» 

ftant  œk  nommer  vilains  les  Bourgeois  ou 

citadins,  auffi  bien  que  les  vilageoiS)  &«o 


lOg  L  E  T  T  R  E    CL 

cuferde  yflenie  les  habitans  des  viles  les 
plus  polies^  mettant  les  uns  &  les  autres  dans 
•une  même  catégorie:  Tant  chacun  prife  (k 
Ciçon  de  vivre,  adea  umctàque  flercusfoum  he- 
se  olety  &  tant  nous  fommes  tous  endins  à 
méprifer  celle  des  autres.  D'un  autre  cote 
je  me  mis  à  rêver  fuc  ce  que  le  fejour  des  vil- 
les a  fidt  nommer  aux  Grecs  ajluce ,  aux  La- 
tins urbamtéy  &  à  nous  cwUîtiy  l'entretien 
plus  fubdl  mais  prefque  toujours  inteielTé 
de  ceux,  qui  les  habitent,  &  qui  ne  vifent, 
qu'à  s'ôter  Jes  uns  aux  autres  le  paia  de  la 
maia  Ceft  ce  qui  nous  porte  bientôt  à  les 
.  haïr  d'une  animofité  Timonioioe,  conûdé- 
rant,  qu'ils  ont  converti  les  mdlleures  poli- 
ces, inventées  ce  femble  pour  lé  bi^  des 
hommes,  à  leur  deftmdlion  &  à  leur  mifere; 
ce  que  mon  efprit  fè  prouvoit  à  lui  même  par 
indudion  &  par  une  longue  énumeration  de 
plufieurs  exemples.  Mais  quand  je  vins  i 
examiner  là^vie  des  Courtiiàns,  ou  de  ceux^ 
qui  penfent  compofer  ce  qu'on  nomme  le 
grand  monde,  je  ne  pus  m'empècher  de  con- 
clure, que  c'étoitc^ede toutes,  quiâoitla 
plus  capable  de  ietter  un  efprit  dairvoiant  & 
Philofophique  dans  une  pârËiite  miÊmdin}' 
pie,  ou  totale  averûon  du  genre  humain; 
parce  qu'il  n'y  voit  prelquë  rien,  qUi  ne  dio- 


DE  LA  VIE  SOLBTAIRE      109 

que  ià  rdiibn,  &oùibuventlafolie>  rinju* 
ftice,  ou  quelque  violente  cabale,  '  ne  rem-* 
porte  ior  l'intégrité^  furlebonfens,  &fur 
k  plus  haute  vertu.  Souvenés*  vous  là  del^ 
fus  de  ce  qu'a  écrit  Joannes  Saresberienûs^ 
Evèque  de  Chartres,  êc  difciple  de  Saint 
Thomas  de  Cantorbery,  dqntilnousaau^i 
donne  la  vie,  dans^fon  traité^  Jem^citna- 
&mj  après  avoir  perdu  une  douzaine  de  fea 
meilleures  années  parmi  les  Courtiià&s  de 
fontems;  Je  n'empêche  pas  pourtant,  que 
vous  ne  fiiffiés  paffer  toutes  ces  chofes  pour 
ks  vifioûs  d'unatrabiHaire,  pourvu  que  vous 
m'avouDlés,  qu'onnefauroitgucreslesenvifar 
ger  del'œil  dont  vôtre  ami  peutlesavoirregar^ 
dées  auffi  bien  que  moi ,  Êins  préférer  un  de* 
fert  pro^  à  la  contetpplation  >  à  tout  ce  qui 
(ait  rechercher  aux  autres  la  vie  adliveavec 
tant  d'emprefiement. 

Afin  que  vous  ne  penfiés  pas ,  que  j'agifTe 
comme  partifan  de  celui,  que  vous  âvés  ren- 
du votre  adverlàire,  ou  que  je  {prenne  cett9 
occalkn  de  contredire  vos  fentimensi  con* 
ère  la  profeffion  que  je  Eus  de  n'en  époufer 
aucun  determinénient,  &  fans  cette  fufpciif 
(ion  Sceptique  j  dont  je  vous  ai  fouvent  ai&ir 
téy  que^nemedepartoispasvolontiersp  Jq 
vousavooêV  qu'à  mettre  TaâioQdc  nôtre  fi^ 


UO  LETTRE    CL 

siù  commun  à  la  balance ,  &  à  la  confidérer 
nuëment ,  elle  peut  recevoir  di vcrfes  interpré- 
tations, tenant  du  problème  qu'on.eoyilage 
différemment  >  &  qui  a  Tes  raifons  de  part  & 
d'autre.  Mais  pourquoi  dans  cette  indiffé- 
rence choquer  fi  rudeihent  un  homipe^  dont 
vous  Eûtes  cas,  outre  que  vous  l'aimés?  Se 
pourquoi  le  contriftdr  par  une  improbadon  fi 
rigoureufe  &  fi  fieu  appropriée,  foit  à  ipn  â- 
ge>  (bit  à  £a  condition?  (^e  favés-vous, 
S'iln'a  point  befoin  du  privilège,  que  le  Poè- 
te accorde  même  à  un  cheval,  qui  a  bien 
fervi,  &  dont  il  recommande  qu'on  reipede 
Varriere-faiibn? 

Virg,  i.  '    Hum  quoque  uH  aut  morbo  gravis  ^  autjûm 

Gtorg.  fegmor  annis 

Déficit  y  abde  dmnoy   nec  turjn  ignqfif  fe- 

^  Tant  y  a ,  qu'il  a  voulu  fe  mettre  en  Id>erté^ 
cervicemjugo  tritamfubducere^  placidmfque 
mortaUtatem  exuere,  &  jouïr  enfin  de  ce  re- 
pos Phibfophique,  auffi  ennemi  de  Paâion 
que  de  la  fervitude.  Ce  d'eft  pas^  que  je  ne 
croie,  qu'il  pourra  trouver  dans  (à  retraite, 
&  pMfâii  fa  plus  grande  quiétude,  qudquo 
forte  de  dégoûts,  capables  de  le  m'CMtifier^ 
$'il  n'y  porte  une  par&ite  &  inébranlable  tran- 
quillitéd'efprit^  MaisencecaB{à^qu'épfx>» 


DE  LA  VIE  SOLITAIRE,      m 

vera-t-il  de  contraire  à  hôtre  humanité?  Y 
a*t-il  rien  déplus  conforme  à  nôtre  nature» 
que  d'aimer  le  changement,  &  de  Te  plaire  à  . 
k  diverfité?  Tout  ce  qui  a  le  [dus  contenté 
en  une  fài£bn^  vient  à  déplaire  en  une  autres 
&  il  n^y  a  point  de  tranlmUtation  fi  facile ,  ni 
ûocdinaifedanslaPhyfique;  qu'eftceUedes 
contentemens  &  des  dép]airu:s  dans  Ja  Mora- 
le. L'on  quitte  la  ville  pour  les  champs^  & 
les  diamps  nous  font  bientôt  regretter  la  vie 
politique  Se  la  converfadon  civile. 

lam  iteque  Hama^yadez  rwrfiis  nec  carmèna  Virg.  ni 

nohis  '•• 

Jpfapiacenty  ip/arurfiisa^ciâite^lua. 
En  «Qfet  tom  le  monde  piefque  eA  de  lliu^ 
meur  deGallus  à  cet  égard,  «Sccequenenoiis 
Êdt  pas  fidre  la  pa0ion  d'amour  comme  à  lui, 
nous  l'exécutons  par  quelque  autre  efpecc 
d'inquiétude,  qui  nous  domme.  Reconnoif* 
foDS  donc  ingénument  nôtre  inévitable  foî- 
blefie,  &  foions  plus  iodulgens  envers  nos 
amii,  fi  nous  voulons^  qi^  leur  tour  ils  te 
ibienten  nôtre  endroit. . 

n  me  prend  envie  de  voio  ajouter  enooic 
ici  un  petit  corollaire  de  la  fâqon,  que  ie  peut 
drefler  nôtre  iacoapand>leJ^K)que,  où  elle 
vDittr^féTentera,  comme  M  n'y  a  rien  de  li 
léméiaîre,  que  de  prendre  avec  lœDogm»^ 


Xiz    \    L  E  f  T  R  E     CL 

dques  les  vraifemblances  pour  des  vérités. 
Ces  dernières  font  une  compofition,  dont 
nous  goûtons  fi  peu,  quelque  defir  que  nous  en 
aions,  qu'on  peutdire  des  plus  paffionnés  pour 
elles,  telsqu'ontétélesPl>ilofophes,  qu'ilsref^ 
femblenc  tous  au  Renard  d'Efope,  quand  ne 
pouvant  donner  jufqu'à  la  liqueur  que  la  Grue 
avoitrenfermée  dans  un  vafe  à  cou  étroit,  il 
le  contentoit  dé  je  lécher  par  dehois.  Auffi 
voions  -nous  les  plus  iavans  d'entre  eux^  qui 

*  n'ont  appelle  leurs  plus  grandes  connoii&nces 
Ô^e  des  conjeâures.    Us  ont  été  (i  irrefolus 

'  par  tout,  qu'ils  ont  douté  fi  ce  qu'on  nom- 
me mourir,  n'éioit  point  un  conunencenient 
de  vivre,  &  que  n^tre  vie  fût  nôtre  véritable 
trépas.  SelonDemocriteiln'y  apasmème 
fouvent  dé  certaines  niarques  de  nôtre  mort 
rordinaire ,, témoin  celui  qu'AIclepiade  empê- 
cha d'être  porté  en  terre  ou  au  bûcher  >  Mui 
J:^Jf;;J  *rétabUffant  r^^  de  la  vie.  rirjfn^e  mgni 
nominis  Demacritury  '  nefinita  quidem  vitafor 
tis^  certas  notas  effe  propofuity  ijudus  me£ci 
credièijpmt;  tant  s'en  faut,  dit  là  deflus  Cc»:- 
:nelius  CelTus  l'Hippocrate  Latin,  que  la  Mé- 
decine nous  donne  des  lignes  afTuréç  d'une 
mort  future  &  inévitable,  puifqu'elle  n  en  a 
pas  de  celle,  qui  eft  déjà  arrivée.  Les  autres 
parties  de  la  FhibfiDphie  ne  ibnt  pas  mdns 

Gonjeâu- 


DE  LA  VIE  SOLITAIRE.      113 

coQjeâurales^  que  la  Médecine^  ^  bfen  que 
l^rs  pcofelTeurs  ne  les  reconnoilTent  pas  tel- 
les avec  la  mâme  ingénuité,  qu'ont  eue  Ga<> 
lien  &  Hippocrate.  Le  même  CeUîis  remar- 
que la  grandeur  du  génie  de  ce  dernier,  dans 
fes  retraâations  au  fMJetdes  futures  de  la  tè- 
te avec  des  termes  fi  jnftruAifs,  que  je  ne 
puis  m'empêcher  de  vous  les  rapporter  id. 
Afuturisfe  deceptum  ejfe^  Hippocrates  mem(h  i  g*  e.  4. 
riaprodiditj  more  fcilicet  magnorum  virorum^ 
^  fiduciam  magnarum  rerum  habentium.  Nam 
leviamgenia^  quia  nihil  habent^  nihil  fibi  Je- 
trahunt.  Magnoingenio^  multaque  nihilamù 
nui  habkuro^  convenit  etiam  fimplex  veri  er^  ' 
Tùfis  confeffio.  Ceft  donc  le  propre  des  fa* 
vans  d'avouer  leur' ignoi^nce,  quinepâroît 
nulle  part  fi  à  découvert  que  dans  la  Morale^ 
od  les  Sceptiquefs  emploient  principalement 
Xtxst  àcatatepfie y  fi  vous  n'aimés  mieux,  que  ^ 

je  dife  leur  incomprehenfibillté.  Le  moièn 
d  accorder  tant  de  façons  de  faire  différentes)  ' 
toutes  efiimées  &  foûteoués  opiniâtrement 
parœux,  qui  les  pratiquent  Je  viens  d'ap- ^ 
prendre  du  voiage  d'Olearius  >  qu'en  Mofco^ 
vie  le  métier  de  Bourreau ,  qui  s'achète  >  ferc 
de  paâàge  comme  fort  lucratif  à  beaucoup 
d*autre$  où  Ton  parvient  enfuite  fans  aucuiie 
note  d'infamie*    Ceux  de  ce  paîs^là  qu'il  dit 


i4  LETTRE     CI. 

très  bons  Arjthmériciens,   oiu  leur  |et ,'  Se 
font  tous  leurs  comptes  avec  des  hoiaux  de 
prunes,  qu'ils  portent  dans  une  petite  bourfe 
fur  eux  pour  cela.     Et  véritableoient  le  mot 
de  calcul,  acalcuUs^  a fon  origine  de  ce  que 
fans  plumis,  ni  jettons,,  on  fupputoit  tout  autre- 
fois.avec  de  petites  pierres.     Comme  l'on  peut 
voir  dans  TH i  ftoire  des  Incas ,  que  les  Çeruvi- 
y     ens,  quiexceUoientencetart,  ufoientauflide 
cailloux^ .  ou  de  grains  de  Mays^  outre  qu'ils 
'  l'exerçoient  miraculeufement  en  fe  forvant  de 
fils,  &  de  fifcelles de  diverfes  couleurs,  où 
les  nœuds  diiférens  marquoient  tantôt  la 
,   multiplication^  tantôt  la  divifion  de  leurs 
QuipoS'i  c'eft  à  dire  comptes,  avec  toutes  les 
fraâions  dont  nôtre  Algèbre  fe  puifle  vanter. 
Mais  je  vous  veux  dire  avant  que  de  finir, 
iffMbi^fr.  cet  autre  mot  de  Morale,  pris  d'un  Itinerai- 
/     re ,  qui  rapporte  te  que  pratiquoicnt  les  Guel- 
p^es  &  les  Gibelins  diirant  leurs  plus  grandes 
animofités,  chacun  s'opiniâtrant  pour  fa  fa- 
^on  de  faire  au  péril  de  fa  vie.    Le  Guelphe 
mettoit  à  tal>le  le  couteau,   la  cuillère,   & 
la  fourchete  en  long  au  côté  droit  de  Tafliet- 
te;  le  Gibelin  ne  les  plaçoit  ni  à  droite,  ni 
<à  gauche,  mais  en  travers.    Le  Guelphe  en- 
«amoit  toujours  ion  pain  par  le  côté;  le  Gi- 
belin par  le  deflfus^  ou  par  le  delTous.    Le 


DE  LA  VIE  SOLITAIRE.  ^  iif 

Guelphe  coupoit  Torange  en  (bldl  par  fk  Iar« 

'  geur  ;  le  Gibelin  en  long:  Au  contraire  des 

poaiines&  des  poires,  que  Iç  Guelphe  coupoic 

ealoog;  &  le  Gibelin  en  travers.     Enfin  tous 

ceux^  qui  écoiept  de  la  fac^on  des  Guelpheâ 

portoient  la  plume  au  chapeau  ou  bonnet  du 

coœdroit,  &  les  autres  qui  fuivoient celle  des 

Gibelins  l'étaloient  du  gauche:  Quoique  les 

feounes  Guelphes  tout  au  rebours  portafTenc 

le  bouquet  ou  la  guirlande  à  gauche  >  &  les 

Gibdines  au  côté  droit.    En  vérité  toutes  les 

nations  i<Kit  pleines  de  femblables  bizarreries, 

dont  l'inventaire  feroit  trop  long  à  drefler. 

£x  OQmme  Ton  fè  perfecute  au  fait  des  coûtu* 

mes  à  la  Guelphe  &  â  la  Gibeline,*  il  n'y  a  pas  - 

moins  de  conteflation  au  £u^  de  toutes  les 

fciences.  ^  Les  Mathématiciens  s'entredéchi? 

rent,  &  ceux  qui  fontprofibffîon  de  la  Phy(i< 

que  ont  des  principes  fi  différens,   comme 

fondés  fur  des  expériences  fi  contraires,  que 

les  plus  clairvoians  font  contraints  d*en  rire 

Sc^tiquement.     Le  plàiûr  efl  de  voir,  que 

ceux,  qui  ont  le  moins  pénétré  dedans.  Se 

qui  n'en  parlent  que  fur  le  rapport  d'autnu, 

font  ordinairement  les  plus  opiniâtres  &  Jes 

plus  animés  à  la  dilpute;  quoiqu'ils  combat- 

tsQt  conoume  les  Andabates  aveuglément,  Se 

qulls  n's^âent  que  comme  ces  Crieurs  pu* 


.  4ï«  L  E  T  T  R  E    CI. 

'    blicS)  qui  difent  toutes  lés  marquer,  des  cho 
fes  perddi^>  bien  qu'ils  né  les  aient  jamais 
vues.     Aixffi  peut  -  on  comparer  toutes  leurs 
conteftations  à  des  vagues",  pouffécs  avec  im^ 
petuofité  les  unes  contre  les  autres^  &  dont 
il  ne  fort  qu'une  écume  inutile.    ;  Ceft  ici 
qu'on  peut  faire  valoir  Texcellent  chapitre  ^^ 
faho  (;%'editisy   &  montrer  quHeraclite  a  eu 
Dio;.      raifon  de  nommer  l'opinion  la  plus  grande  de 
Laert.iu  toutcs  Ics  maladies,   k^xivocovfacrum  mor- 
^^^^     hum.     Il  VLy  a  point  de  plus  dangereufe  Epi- 
lepfie  que  celle-là.     Mais  pour  n'être  pas 
plus  long^  je  finirai  par  deux  petites»  obferva- 
'  tions  qui  regardent  ce  chapitre.    La  premiè- 
re fera ,  que  contre  ce  que  tant  de  perfonnes 
ont  crû,  &  écrit,  que  les  Pçches  étoient  une 
eipece  de  poifon  en  Perfe  (  d'cHi  pourtant  el- 
•  les  nous  font  venues  ) ,    elles  s'y  mangent  or- 
dlnairement  comme  un  fruit  fort  agréable. 
Le  voiage  Oriental  d'un  P.  Carme  y  qui  les  y 
a  trouvées  excellentes,  me  vient  de  l'appren- 
h  7.  CIO.  dre  aînfi.    La  féconde  obfervation  concei:ne 
les  hommes  d'Afrique  nommés  Pfylles ,  dont 
tant  d'iJiAoriens  &  de  Philofophes  ont  parle, 
.  commue  de  gens  qui  feuls  pouvoient  guérir 

de  la  morfure  des  ferpens  de  cette  contrée, 
oii  ils  font  très  dangereux.  Effacés  cela  de 
vôtre  créance,    &  tenés  pour  beaucoup  de 


DE  LA  VIE  SOLITAIRE.      117 

frailemblance  ce  qu'en  dit  le  même  Celfus^ 
dcMit  je  vous  parlojs  tantôt,  quiafîure,  que /.^.c.  37. 
tous  les  hommes  font  capables  de  faire  c^deremel 
que  fàiibient  ces  Ffylles,  pourvu  qu'ils  l'en- 
treprennent  avec  la  même  hardietfe,   qu'ils 
zvoieoî.      Neque  Herctdisy  dit  il ^/dentiûm  . 
fraeipÊiam  hahent  hi  ^i  PJyUi  nommantur ,  fed 
mtàaciam  nju  ipfo  confirmatam.     £t  un  peu  a- 
prës^  Ergoqmfqtdsex$mplumPfyUiJicutmid 
vubms  exfiixerit  y  ^  ipfe  tutus  erit  y  ^  tutum 
kommem  praftabit.  Je  fuis  homme  de  parole> 
qui  ne  psiflerai  pas  le  terme  3^  que  je  me  fuis 
prcfoit. 

DU  CULTE  DIVIN. 

LETTRE     Cil. 


MONSIEUR, 

1)ouroe  que  nous  pouvons  réconnoihe  par 
JT  les  (èules  forc^  de  la  Nature,  qu'il  y  a 
un  Dieu ,  Saint  Thomas  a  fort  bien  détermi- 
ne que  nôtre  croiance  furce  point  n'eftpasun 
attiae  de  la  Foi,  qui  regarde  feuleoient  les 

H  iij 


118  LETTRE     Clt 

chofes  non  apparentes,  &  jamaislôs  vérités 
éclatantes,  &  qui  font,  comme  celle -ci,  no- 
toires à  tout  le  monde.     En  effet ,   tous  les 
hommes  ont  un  feptiment  naturel  de  (quelque 
O^.  „,  Divinité,  &  Dion  Chryfoftomc,   qui  étend 
cette  connoiflance  jufqu'au  refte  des  Ani- 
maux, veut  que  les  Plantes  mêmes  en  (oient 
{)articipantes.    C'eft  fur  cela  que  font  fondés 
es  Vers  de  Xenophane,  rapportés  par  Clé- 
ment Alexandrin,  qui  alTurent,  que  fi  les  Bâ- 
A-  r-      tes  poffcdoient  l'Art  de  la  Peinture,  chacu- 
Sfrom.     ^^  d'elles  reprefenteroit  un  Dieu  de  la  forme, 
qu'elle  poflede ,  comme  nous  lui  avons  attri- 
LU. Giralhuéh  nôtre.  A  caufe que  les  Lacedémoniens 
sjmt0g.u  étoient  guerriers,  ils  donhoient  des  armes 
pVefquc  à  tous  leurs  Dieux,  &  Venus  a  voit 
chç?  çux  le  même  habillement  de  tête,  ^  que 
Falias.     Les  Phéniciens,  qui  s'occupoient  au 
trafic,  les  peignoient  avec  dés  coffres  forts, 
&  des  tables  de  compte ,  comme  s'ils  fe  fuflent 
plus  à  l'exercice  de  la  Banque.    Et  cette  pen- 
^  fée  favorable  aux  Animaux ,  eft  encore  ce  qui 
a  fait  foûtenir  ailleurs  à  ce  même  Patriarche 
^do.  Gin.  d'Alexandrie ,  que  les  oifeaux  ni  les  po jffons 
n'étoiçnt  point  idolâtres ,  parce  qu'ils  n'ado- 
rojent  que  la  Divinité  du  Ciel      S'il  fc  trou- 
voit  donc  quelqu'un ,  qui  n'en  reconnût  point 
du  tout,   il  feroit  fans  doute,  ilansunaveu* 


DU  CULTE  DIVINi         âij 

glement,  qUi  paffercdt  toute  forte  de  bruta- 
lité. Et  la  réflexion  d'EuIebe  fur  le  quatriè- 
me duq)itre  de  la  Gènelè  fe  peut  dire  à  ce 
propos,  Enos  y  étant  nommé  poiff  le  premier 
des  hommes,  ,qui  invoqua  le  nom  du  Tout- 
poii&nt;  parce,  ditcePcre,  qu'en  Hébreu  f'^^ff^- 
Eoos  fignifie  un  véritable  homme,  &  qu'il  '^'^' ' 
cft  certain  que  ceux,  qui  ne  reconnoiflent 
point  de  Dieu,  n'ont  rien  d'humain,  puiiqu'ils 
font  même  au  deflbus  de  la  fiête  dans  un  de^ 
gré  oondannè  de  toute  la  Nature. 

Mais  encore  que  ce  fentiment  de  TExi- 
flenoe  d'un  Dieu,  procède  dune  lumière, 
qui  éclaire  tout  le  genre  humain,  &  qui  eft 
donnée,  aufli  bien  que  celle  du  Soleil,  dés 
rentrée  du  monde  à  tous  ceux ,  que  la  Na- 
ture y  produit;  ce  n'eft  pas  à  dire  qu'ils  le 
connoiÔent  tous  comme  il  faut.  Il  n'y  a  que  ' 
k  vraie  Religion  qui  nous  l'enièignc,  &  qui 
nous  révèle  ce  myftere,  nous  prélcrivant  |e 
culte,  qui  lui  eft  dû.  L'efprrt  des  hommes 
eft  capable  de  toute  forte  d'extravagance  fur 
cefujet,  s'ilnefefoûmçtàièsordonnancesl 
Et  ans  parler  des  Héréfics ,  que  la  Synago- 
gue n'a  pu  empêcher  non  plus  que  l'Eglife, 
le  Pi^aniiine  &  l'Idolâtrie  font  voir  avec  hor- 
reur des  exemples  de  cela ,  qui  peuvent  con- 
vaincre les  plus  arrogans  de  la  foible0e  de 

H  iiij 


120         .l-ET^T-RE     CIL 

nôtre  emendentent^  ^\  ne  fait  céder  avec  hu- 
milité, fon  railbnnement  aux  loix,  qui  font 
venues  du  Ciel.  Quel  miferable  aveugle- 
ment fut  celui  des  Egyptiens ,  de  faire  leurs 
Dieu*  Tutelaires  des  Animaux  les  plus  cou- 
temtibles  ?  Et  quelle  honte  aux  Grecs  d'avoir 
fait  régner  jufques  fur  leur  Olympe,  &  dans 
leur  Entpyrée,  tes  plus  fales  &  Tes  plus  def- 

.  '  ordonnées  palfTions  de  nôtre  humanité? 
Neptune  tranTporté  d'un  amour  inceAueux 
pour  Céres,  prend  là  forme  d'un  cheval  &  la 
faillit,  parce  qu'elle  s'étoit  cachée  ibus  la  fi- 

Paufi:f,  gryrç4'une cavale.  Jupiter s'eAmétamorpho- 

fé  en  toute  ibrte  d'animaux  pour  contenter 

\    fes  lubricités,  &  des  appétits  même,  que  la 

Ueml-f.  j^^ture  abhorfe.  Enfin  la  Théologie  des 
Qçntils  a  été  d  profane, .  que  de  lui  attribuer' 
d'avoir  engendré  un  Génie  Androgyaè.  Si 
le  nouveau  monde  n'a  pas  été  trouvé  dans 
Vinç  fi  grande  dépravation,  il  étoft  néanmoins 
à  cet  égard  dans  une  pitoiable  état.  Les 
.  moins  dçvoiés  y  prenoient  la  créature{x>ur  le 
Créateur,  &  comme  ceux  du  Pérou  ado- 
tbient  le  Soleil  ^  les  Chincas  foûtenoient  que 

Sfj  ^^  ^Vihç^  qu'ils  rçndoient  à  la  Mer  étoit  bien 

f";?  '  '  plus  juftç,  puifqu'ellç  les  noUrriflbit  de  fes 
poinbns,  ^  leur  donnoit  des  têtes  de  Sardi- 
nes pour  fiumer  leurs  terres^  au  lieu  que  le 


DU  CULTE  DIVIN.         lai 

I 

Soleil  ne  Êdfoit  que  les  incommoder.    CeR^^ 
oonobAant  la  diftance  du  lieu^  &  du  tems> 
avoir  dcmoé  dans  la  penfée  de  ces  Grecs,  qui 
proceftoieot  de  tepir  pour  Dieu  tout  ce  qui 
les  alimentoit,  &  qui  ont  couché  cet  article 
entre  leurs  plus  notâmes  fentences, 
Toyop^rpé^ovjùtf,  rôt  eyœ  Kpivoi)  Qsav. 
Namquodalitmey  id  ego  jtuUco  Deum. 
Mais  comme  l'amour  du  bien  a  fait  des  Divi- 
nités, la  crainte  du  mal  en  a  établi  d'autres. 
Le  Diable  fous  le  nom  d'Arimanes  en  Peric, 
de  Maboya  aux  Isles  de  l'Amérique,  de  Ma* 
nitou  en  Canada,  &  fous  celui  de  Camaté 
vers  le  Cap  Vert ,  a  eu  fes  iàcrificateurs.     Et   . 
nous  apprenons  de  Polybe,  que  DicearchuS  £.  '7. 
Admirai  de  Philippe  dernier  Roi  de  Macedoi; 
ne^  éleva  deux  Autels,  l'un  â  Ploipieté,  & 
Taiitre  à  l'InjuAice;  pour  ne  rien  dire  de  tous 
les  Vtj9v€s  des  Romains.    J'ajouterai  même, 
que  la  calamité  fait  plus  de  fuperftitieux,  que 
le  Bonheur  de  reconnoiflans.     Tous,  les  mi- 
ièraUes  recourent  aux  Autels,  quels  qu'ils 
ibtent,  &  il  femble ,  dilbit  un  Ancien,  qu'on 
ne  (bit  bien  foigneux  de  fervir  les  Dieux^    ' 
que  quand  on  les  croit  couroucés.  ^  Hoc  con- 
ditio  hamanavelpejdtfmimhahet^  quodfortuna 
fuos  miferos  fscit  y  ^ Juperftitiofos  facitn     Dh  Seu.  in 
ligeutius  Du  coluntur  ii^atù    Enfin  L'on  peut  ^^"' 

H  V 


X20  LETTRE    CIL 

'Conclure  de  tout  ce  que  nous  venons  de  re^ 
'        préfenter,  que  la  Nature  corrompue  dépran 
,     '       ve  nos  âmes  à  un  tel  point,  qu'encore  que 
nous  Recevions  ^(Tez  de  lumière  en  naifllanc 
pour  reconnoitre  une  Divinité  >  nous  ne  che- 
minerons jamais  fûrcment  dans  les  voies  de 
l'adoration  qui  liii  efl  due,  fi  elles  ne  nous 
font  révélées  d'enhaut,  &  que  la  vraie  Réli- 
^gion  pe  nous  les  enfeigne. 

Il  faut  a  vouer  pourtant ,  qu'entre  les  Payens 
mêmel'on  en  remarque, ,  qui  nefc  (bncpaséga- 
,   résfi  lourdement  que  les  autres.  Bei|ucoupde 
Philofophesontfoûtenu,  ens'éloignantdel'I- 
dolâtrie,  qu'on  ne  pouvoitl^itimement  attri- 
buer aucune  figure  à  Dieu,  puifque  toute  figure 
étoit finie,  &queDieuétoitnécefIairemehtin> 
fini.   Ilsoritenfeignédemêmcqu'étantlepre- 
mier  Principe,  fon  Eflence  ne  pou  voit  être  de- 
.  \    montrée,  puifque les^ Principesfont indemon- 
fkables;  outre  que  n'aiant  ni  genre,  ni  diffé- 
rence, il  fetrouvoit  hors  des  termes  de  toute 
.  démonfbation.     Et  c'efl  pour  cela  que  félon 
Qraf.fa.  Tobfervationde  DionChryfoflome,  Iphitus, 
.  Lycurgus,  Ai  ces  premiers  Législateurs  des 
Eliens,  ne  voulurent  jamais  ériger  de  flatuë 
à  Dieu;   parce  qu'ils  étoient  très  perfuadés, 
qu'on  ne  fauroit  en  nulle  façon  le  bien  repié- 
iènter.    Mais  pour  un  très  petit  nombre  de 


DU  CULTE  DIVIN.     *    I2j 

ces  efprits  illuminés  une  infinité  d'autres  Ct 
(ont  perdus  mifcrablemetit,  &  fe  perdem  en- 
core tous  les  jours  par' le  défaut  d'un  guide 
certain.    Les  uns  ont  fait  autant  de  Dieux, 
que  la  vue  peut^  avoir  d'objets,  &  vous  avés 
pu  remarquer  dans  là  Relation  d'Olearius, 
que  les  Tartares  Ceremifles  adorent  )ufqu*au* 
iourdliuy  tout  ce  qu'ils  fe  ibnt  repréfenté  la 
nuitenibnge,  un  cheval,  ouunev^iche;  le 
feu ,  ou  Teau  ;  trouvant  la  Divinité  par  tout 
Les  autres  au  contndre,  n'ont  pu  la  recon*  '   ! 
noitre  où  elle  p^roît  le  plus  manifeilemenr, 
ni  avouer  avec  gratitude  fa  bonté,   au  mi* 
lieu  de  fes  plus  grands  bienfaits.  '  Les  Gen* 
tils  de  la  teinée  ibûtenoient  il  n'y  a  pas  long- 
teras  aux  Hollandois,  qu'ils  s'empêcheroientG^t^r. 
bien  de  cœire,  .que  ceux  de  leur  pais  tînffent^p^* 
de  la  main  de  Dieu ,  ce  qu'ils  poflfedoient  de  é.  i  u. 
biens.    Nous  n'avons  nôtre  or,  difoient-ils,' 
qu  en  fouillant  dans  la  terre,  &  en  la  creu&nt 
avec  une  très  grande  peine.  Nous  ferions  fai^ 
poiflbn  fî  nous  ne  vaquions  à  la  pèche,  même    . 
au  péril  de  nos  vies.  Et  les  fruits,  que  nouspof- 
fedonsnenousviennent  qu'en  cultivant  les  ar- 
bres, &  en  labourant  lés  champs,  ce  qui  nous  eft 
d'un  travail  infini-     Quelle  apparence  y  a  t  il 
donc,  de  vouloir  que  toutes  ces  chofes  qui  coa- 
ftituentnosrichefiîes,  foient autant depré&nS) 


184      '    L  ETTR  E    CIL 

que  Dieu  nous  envoie,  qui,  comme  td  les 
doit  donner  gratuitement  C'eft  ainfi  que  le 
faifonnement  humain  s'abufe^  s'il  n'eft  foû- 
tenu  d,'enhaut,  &  qu*il  tombe  «ifément  en  dé- 
liré, û  la  vraie  Religion  ne  l'en  prèferve. 

En  effet ,  Ton  peut  dire  qu'au  fujet,  dont 
nous  parlons,  iln'y  ariendeplusfoible,  & 
de  plus  infolent  tout  enfemble,  que  nôtre 
raiibn  abandonnée  à  fa  propre  conduite. 
Quelque  lumière  qu'elle  ait  en  foi,  le  Prince 
des  Ténèbres  Ta  bien -tôt  offuTquée,  il  le 
flambeau  de  la  GracesCefle  de  réclairer.  J'ai 
lu  autrefois  avec  averfion ,  &  horreur,  dans 
l'Itinéraire  Hierofolymitain  du  Prince  Polo- 
nois  Radzivil,  qu'un  Prêtre  nadf^p Païenne^ 
&  Curé  de  Lombardie,  après  avoir  dit  une 
meffe  de  Saint  Efprit  dans  Tripoly,  afTu* 
ira,  qu'il  avoit  eu  une  révélation  de  fe«£ûre 
Turc,  Se  prit  le  Turban  fur  cette  trompeufë 
Se  mifèrable  imagination.  Combien  de  fiiux 
Meffies  avant  &  depuis  le  véritable!  Combien 
de  Paracletsde^s  Mânes  &Montanus^  juf- 
qu'à  George  deDelpht ,  &  à  Jacques  Naylor, 
qui  vient  d'être  reprimé  comme  Chef  des 
Quakers,  ou  Trembleurs  d'Angleterre,  tou- 
jours ferrile  en  femblablës  Vifionaires!  Auili 
ne  fiiut-il  qu'ofer  en  cela,  ce  quefontaîiément 
œux,  qui  ont  la  cervelle  troublée,  pour  trou- 


JDU  CULTE  DiyiN.  125; 

ver  dès  Sei^teurs.  .  Les  fanfles  Rétigions  ér 
tabUes  par^  des  InipofteurSy  fe  maintiennénti 
ea  mectaot  toujours  Dieu  de  leur  côté,  par 
les  mêmes  chofes  apparemment,  dont  il  fa- 
vorife  la  tienne,    qui  feule  mérite  ce  nom. 
La  phiie  y  que  les  Juifs  obtinrent  par  les  prie- 
resdu  Prophète  EUe  fous  le  Roi  Achab,  après 
cette  grande  lèchereffe,  qui  fut  en  Syrie  TeP 
pace  d'une  année  entière,   eft  attribuée  par 
l'HiAorien  Mènander  aux  Supplicatiom  ^  ou  Àmiq}- 
Proeèifions,  que«t  faire  le  Roi  de  Thyr  ftho-  J*^*  ^^ 
bal.  £tJofephe,quia  fait  cette  obfervation, /,^^'7^, , , 
dit  ailleurs,  que  la  mort  d'Antiochus  Epipha-  ^ 
ne,  confidérée  par  Polybe  comme  due  à  la 
feule  volonté  de  piller  le  Temple,  qu'avoit 
Dkne  dans  I9  ville  d'Elymals  en  Ferfe,  fut 
bien  plût6t  la  punition  du  (àccagement  &  delà 
pTO&nation  de  celui  de  Jerufalem.  L'on  peut 
Jdre  cent  remarques  iemblables,  où  Tefprit 
feperd,  s'il  n*a  que  fes  propres  forces,  par- 
ce que  ne  pouvant  difcerner  le  vrai  du  aux, 
il  tombe  dans  Tirréligion,  ou  dans  une  in- 
dSfiérence,  qui  n'eft  pas  fort  éloignée  de  l'A- 
theifme.     Ainfi  les  Gardiens,  qui  habitent 
des  montagnes  fituées  entre  TArmenie  &  la  ' 
Meibpotamie,  ont  un  culte  divin,  qui  parti- 
cipe du  Chriftianifme,  &  âf  Mahometifmc. 
L'on  écrit  la  même  chofe  ides  Brufiens  de  Sy-  Br^^».  H 


ia«  LETTRE.  CIL 

ta  diu.  dts  tje,  qu'on  trouve  vers  le  pied  du  Mont-Libîin« 

g;*^"Ces  Circaffienç  ^uine  vontàrÊglife,  qu'à 

l'âge  de  foixante  ans ,   lors  qu'ils  ne  peuvent 

Slus^brigandei',  ne  valent  guères  mieux.  Et 
iverfes  Relations  alTurent,  que  les  Mordui- 
tès,  voifins  des  Tartares  Precopites  &  des 
Molcovites,  font  profeflion  dune  religion, 
qui  y  mêlée  de  trois  Sedes ,  leur  permet 
4'être  circoncis,  de  recevoir  le  Batême,  & 
tout  enfemble  d'adorer  les  Idoles.  Le  culte 
du  vrai  Pieu  ne  fouffre  pawette  profone  bi* 
garrure.  Il  s'ed  déclaré  jaloux  de  Thonneur, 
que  nous  ne  devons  déférer  qu'à  lui  feul.  En 
effet,  Ion  peuple  élu  a  été  fi  fcrupuleux  en 
,  cela,  qu'il  n'étoit  pas  permis  à  un  Juif,  il 
nousencrôionsMofesMaimonides,  de  s'ar- 
racher une  épine  du  pied  devant  une  Idole^ 
ni  de  ramalTer  quelque  chofe  tombée  devant 
elle,  parce  que' ces  aâions  ne  fepeuvent  fai- 
re qu'en  s'inclinant ,  qui  peut  être  pris  pour 
une  efpece  d'adoration* 

Certes  l'homme,  quelque  dilcemement 
qu'il  ait,  ne  peut  éviter  un  tournoiement  de 
^ête  perpétuel,  autant  de  fois,  qu'il  contem- 
\  plera  cette  grande  diverfité  de  Religions,  é- 
panduës^par  tout  le  monde;  s'il  ne  s'attache 
fortement  à  la  vraie,  par  le  moien  de  la  Foi, 
qui  rend  inébranlables  en  leur  créance  ceux, 


nu  CULTE  DIVIN.  127 

qui  fe  font  rendes  dignes  de  recevoir  ce  don 
du  CieK  Voies  dans  Boëce  la  grande  perple- 
xîtéd'efprit  de  ce  Philofophe,  aidé  des  feu- J,J.f  ^^''• 
les  forces  de  la  Nature,  quand  il  fe  demande 
àluimême.  SiquidemDeus  eft^  undemalaP 
Btma  vero  unie  fi  non  efi?  Le  Fidèle  ne  héfite 
point  Hir  de  iëmblables  interrogations,  &  aux 
choies  même  les  plus  obfcures^  i|  conduit 
lavie»  &  ménage  fonraifonnement  par  cette 
pieufe  maxime,  que  s'il  n'eft  pas  parmis  tth 
tre  les  Philofophes,  &  fur  tout  entre  les  Ma- 
thcnoaddens,  de  mettre  en  difpute  les  prin- 
cipes de  leurs  Idences ,  beaucoup  moins  doit- 
il  permettre  à  fon  ame  d'êti*e  irrélbluë,  &  de  . 
former  des  doutes  fur  les  points  elTentids  de 
fa  Religion.  Le  Chriftîanifme,  dit  fort  bien 
Eufebe,  ûe  fe  règle  ni  par  Eudide,  nipar  A-^^' **^ 
riftote,  Théophrafte,  ouGalicn:  Ladôftri-^''^'^'^" 
ne  du  Ciel  eft  différente  de  celle  de  la  terre  : 
Et  la  gtoire  aufli-bien  que  le  falut  d'un  Ca-  ^ 
thdique,  ne  dépend  pas,  félon  Saint  Au- 
gu(lin>  de  biea  railbnner,  nouus  de  bien  croi- 
re«  S'il  vous  femble ,  que  je  vous  aie  entre- 
tenu un  peu  trop  Théo)ogalement,  &  que  je 
me  fois  approché  trop  prés  des  autels  pour 
un  homme  de  ma  prôfeiTion,  fouyenésyous^ 
que  Boëce  Patricien  &  Confulaire  dont  je 


128    LETT.  CIL  DU  CULTE  DIVIN.       . 

viens  de  vous  rapporter  un  petit  texte,  ^'a 
^oint  été  repris^  pour  avoir  pafTé  plus  avant 
que  moi,  fans  être  Ecclefiaflique,  &qu'0- 
rigene  fort  jeune,  &  avant  que  d'avoir  reçu 
la  dignité  Sacerdotale,  interprétoit  l'Ecriture 
Sainte  à  la  prière  de  plufieurs  Evêques.     Eu- 

c4i.x/x.fet>e  qui  nous  apprend  çncofe  cela  au  (bdé- 
^  ,  icte  livre  de  Ton  HiDoire ,  nomme  divers  au- 
tres Laïques,  qui  fe  font  mêlés  de  même 
d'expliquer  nos  livres  facrés:  Et  ne  doutés 
pas,  queiibefoinétoit,  je  ne  puiffe  vous  en 
cotter  afTez  d'autres  dans  tous  les  fiécles,   le 

,  nôtre  compris ,  qui  s'oppoferoient  à  vôtre  re- 

proche: Nm  guis  dicatl  fed  quid  dicaty  at- 
tende. 


BE 


10^     ^      )06  129 

DE 

QyEL9yES  coMPpsraoNs. 

LETTRE    CIIL 

MONSIEUR, 

Je  ne  (àurois  approuver  que  vqus  écrivit 
contre  ceux 9  qui.ne  (ont  plus.  La  pierre 
du  Tombeau  doit  être  une  borne,  qui  arrê- 
te les  plus  grandes  animoûtés  j  &  les  porter 
au  dclà^  c'efl  Ëiire  comme  ces  Caribes  &  ces 
LeArigons,  qui  dévorent  les  cadavres  de  Içurs 
enttetiii&  Je  veux,  que  vous  aies  raiibn  de 
reprendre  jufqu'audtre  du  livre,  qui  vous  dé* 
plaît  (i  fort,  &  que  vous  y  aies  fubtilemetit 
remarqué  mille  fautes  de  jugement.  Siferés*  . 
vous  toujours  obligé  de  reconnoitre  qu'il  ef) 
très -élégamment  écrit,  &  qu'il  feroit  impor* 
fible  de  dire  plus  agréablement  les  chofes, 
dont  ion  auteur  s'eft  voulu  expliquer;  encore 
que  traltaot  ion  fiiiet,  vous  en  euITiés,  peut- 
ên-e  fubftitué  d'autres  meilleures,  &  plus  à 
propos.  Pour  moi  j'uTe  de  cette  méthode 
dans  toutes  mes  ledures,  que  tâchant  à  profit 


130  LETTRE     CIIL     ^      ^ 

'ter  de  ce  qui  m'y  agrée,   fexçufe  le  refte 
fans  aYcrfion.  '  11  faut  donner  beaucoup  de 
chofes  à  l'humanité,  &  être  plein  d'indulgen- 
ce envers  les  autres,  fi  nous  vpulons  qu'on 
en  ait  pour  nous,,  comme  nous  en  avons 
tous  befoin  dans  ce  que  nous  donnons  au 
(>ublic.    En  vérité  je  ^n'impute  même  £bu- 
vent  le  dég^oût,  que  je  prens  de  certains  li- 
vres, &  pour  n'entendre  pas  afTezflefens  de 
quelques-uns^  jem'impofelaloi,  àl'exem* 
pie  de  Ciceron,  de  ne  les  négliger  pas  ab£> 
lument.  Ce  grand  homme  remercie  Âtticus 
de  lui  avoir  envoie  une  compoiidon  de  Sera* 
pion,   encore  qu'il  n'en  eût  pas  compris  la 
/.  a.  ^  f  plus  grande  partie ,   ex  qua  quidem  é^o  (  quoi 
inter  ûos  liceatdicere)  miUefimamparUmvixm' 
telligo.    Il  avoit  appris  fans  doute  cette  mo- 
dération de  Socrate,  qui  rendant  Un  ouvrage 
^âufïï  oblcur  à  celui ,  qui  l'avoit  ûUigé  d^en 
faire  la  le^re,  dit  avec  courtoifie,  qull  y 
avoit  remarqué  de  belles  chofes,   &  qu'à 
croioit  aifément  qu'une  infinité  d'autres  ne 
rétoitot  pas  moins ,  encore  qu'il  ne  les  eût  pas 
bien  eiitendués.   Mais  pourquoi  vous  amule- 
ries- vous  à  une  meflcante  Critique,  vous, 
qui  nous  pouvés  donner  tant  de  bonnes  & 
•    utiles  choies,  autant  de  fois  que  vous  pren* 
dfés  la  peine  de  les  coucher  fur  le  papier. 


DE  QUELQUES  COMPOSITIONS.    131' 

Infne  Daphnipyros^  c arpent  tua  poma  ne-  Firg. 
potes.  ^^'9^ 

Nous  en  avons  déjà  reçu  de  Vous  qui  fervent 
de  caution  fuffifante,  &  qui  valent  un  favora* 
ble  pafTeport  pour  tout  ce  qui  fortira  de  vo- 
tre pliime. 

Ce  que  je  viens  de  me  promettre  de  Tutilî- 
té  de  vos  veilles  quand  vous  voudrés  les  com- 
muniquer à  la  pofterité,  me  feit  fouvcnir  de 
cet  autre  miferable  libelle,  que  vous  avés  en- 
core fi  fort  à  contrecœur ,  &  dont  vous  pro- 
noncés fi  bien  que  l'Auteur,  foit  qu'il  parle, 
foit  qu'il  écrive,  montre  qu'il  ne  fait  pbur 
tout  métier  que  celui  de  faire  rire,  non  plus 
que  ce  Philippus  dans  Iç  convive  de  Xeno- 
phon.  En  effet,  je  n'ai  rien  vu  de  moins  fe- 
rieux  it  y  a  long-  tems,  ni  de  plus  éloigné  de 
la  belle  Ëiçon  de  s'exprimer.  L'on  pourroit 
néanmoins  nommer  quelques  Ecrivains ,  qui 
nous  ont  donné  depuis  peu  des  pièces  auffi 
dignes  de  mépris,  mais  il  ne  faut  pasi  rafrâi* 
chir  la  mémoire  de  ceux,  qui  n'en  riiéritent 
point  Ce  que  celui-ci  a  de  meilleur,  parce 
quil  n'eft  pas  de  lui ,  ne  laiffe  pas  de  dégoû- 
ter, à  cau(e  de  fa  mauvaife  manière  de  débi* 
ter  ce  qu'il  tient  des  autres.  Il  les  tranfcrit 
plûtôc  qu'il  n'écrit,  &  fa  plume  eft  funple- 
ment  un  canal,  qui  vomit  la  liqueur  telle  qu'il 

I  ïi  - 


1.3a  LBTTRE    CIII. 

l'a  reçue,  fans  lui  rien  communiquer  du  lien 
que  fon  impertinente  application ,  accompa- 
gnée de  quelque  méchante  pointe.  Componi- 
vientififattijhno  Ubidini  Jel  gehio  mm  parti  del 
wgegno.  Sipecca  cofiy  nonfifcrive.  Je  oc 
blâme  ni  les  citations ,  ni  Tadreffe  à  fe  préva- 
loir des  penlces  de  ceux ,  qui  nous  ont  précc- 

Tfic^of'  dé.  Il  y  a  plus  de  deux  mille  ans  que  le  plus 
^^^'  ancien  des  Orateurs  Grecs  a  déclaré,    que 
c'étoit  la  plus  coune  voie  pour  reûifir  dans 
.    toute  Ibrte  de  Compofitions;  ce  qui  doit  ê- 
tre  bien  plus  véritable  aujourd'hui^  que  nous 
avons  recueilli  >  comme  par  droit  de  fucccf- 
lion ,  les  fentimens  de  tant  de  grands  perlbn- 
nages^  qui  ont  été  depuis  lui.  Comme  tous 
lei  animaux  ne  ruminent  pas ,  tous  les  elprics 
ne  font  pas  capables  d'une  profonde  médita- 
tion, fans  quoi  ils  ne  peuvent  rien  produire 
de^  leur  chef;  &  peu  de  perfonnes  peuvent  i- 
miter  l'Aigle,  s'il  eft  vrai ,  qu'il  ne  (e  nour- 
riiTe  que  de  fa  propre  proie;  fans  jamais  tou* 
cher  à  celle  des  autres.    Mais  encore  £nit-il 
contribuer  quelque  chofe  du  (ien,  ^  oflaî- 
fonner  ce  qu'on  tient  d  autrui  de  telle  forte, 
qu'on  lui  donne  une  grâce,  qui  ait  quelque 
air  de  la  nouveauté.     Autrement  c'eft  être 
voleur,  &  Plagiaire  de  dérober  comme  £ut 

Dig.lfi.  celui-ci;  Furtijpecies  efi  de  aliéna  largiriy  dit 


DE  QUELQUES  COMPOSITIONS.    135; 

la  Loi^  &  Ton  peut  foûtenir  d'un  livre  tel  que  de  dçU 
le  fien ,  qqe  c'ell  Tolivrage  de  fes  mains  plû-  ***'*^- 
tôt  que  celui  de  Ton  eiprir. 

Cependant  il  trouve ^  dites- vous,  des  élo* 
gçs,  &des  approbateurs.  ,  Vous  me  nom-  ^ 
mes  ceux  9   qui  le  louent  de  la  promtitude 
dont  il  a  Ait  cet  écrit:  comme  file  prix  de 
nos  oompofitions  étoit  de  ceux>  qui  fe  ga-  , 

gnent  à  la  courfe.  Et  vous  vous  fSchés ,  qu'on 
veuîlle  faire' pafler  lin  fi  malheureux  coup 
d'eflai ,  pour  un  coup  de  maitre  :  fans  fonger, 
qu'il  le  peut  être,  le  prenant  pour  celufd'ua 
maitre  Fou.     Tout  de  bon  appailës-vous,/ 
&  vous  fouveoés  que  les  grenouilles  mêmes 
chantent,  agréablement  pour  quelques-uns. 
Je  Tai  déjà  remarqué  de  celui ,  qui  dans  Pe-f-  ^i- 
trarque  ne  pouvoit  fouffrir  le  chant  du  Rofll- 
gnol,  s'allant  loger  au  pied  d'un  marajs ,  pour 
y  entendre  la  mélodie  de  ces  charmantes  gre- 
nouilles.    Etilmeibuvient,  que  l'Orateur 
Romain  dans  une  de  fes  Epitres^  dit  à  Ton  st- 
miAtticus^  qu'il  appréhende  la  pluie,  iede* 
vant  mettre  en  chemin,  parce  que  les  gré- 
noidlles  du  lieu  où  il  étoit ,  (kilbient  paroitre         , 
leur  éloquence,  ou,  pour  mieux  rendre  fes 
termçs,  ce  qu'elles  favoient  de  Rhétorique, 
Rûfue  enim ,'  ^it  -  il ,  ^vjro^vww.     Il  faut  don-  ^'  '^*  ^^•'^* . 
ner  à  vôtre  humeur  cette  petite  raillerie.    Je 

I  jij 


t34  LETTRE     CIIL 

veux  voys  ajouter  au  fujet  de  la  ditig^ence 
tant  vantée  de  cet  Auteur  ridicule ,  qu'encore 
que  le  POétèStace,  &  quelques  autres^  aient 
voulu  tirer  vanité  du  peu  de  tems  qu'ils  a* 
voient  donné  à  faire  leurs  pièces  :  Et  quoique 
les  œuvres  du  Toutpuiflant  ibient  aufli  piOD> 
tes queià parole,  dixit^  ^faQafunt:  Sied- 
.  ce  que  je  n'aî  jamais  vu  prilèr  Uti  livré  judicieu- 
fement  fur  cette  feule  confidération;  ni  par 
une  raifon  contraire  mefeftimer  TEneide,  à 
caufe  du  long-teqis  qu'emploia  Virgile  à  la 
perfectionner,  bien  qu'il  n'y  ait  pas  mis  la 
4emiere  main.    A  la  vérité  il  fe  trouve  des 
perfonnes  fi  lentes  dans  toutes  ieurs  edtre- 
prifesliteraires,  (bit  par  la  pélànteur  de  leur 
naturel,  foit  par  la  difgrace  d&  leur  génie, 
qui  ne  demeure  jamais  (atisfiiit,  qu'on  ne 
fauroit  trop  condànner  leur  procédé,  ni  trop 
plaindre  ceux,  qui  efperent  quelque  comen- 
tement  de  \i  fin  des  veilles  continuelles  de 
ces  gens  là.     Thomas  Halëlbach  Bavarois^ 
&  ProfefTeur  en  Théologie  dans  rUniverfité 
de  Vienne,  èioit  un  de  ces  miiërables  Len* 
tules,  qui  aiant  entrepris  de  dreffer  &  diéler 
à  fes  écoliers  un  commentaire  fur  le  Prophè- 
te Efaïe,   emploia  vint -deux  années  ians 
pouvoir  en  achever  ce  qui  l'egardcMt  feule- 
ment le  ^emier  chapitre,  qu'il  laî0a  nupar- 


I 


DE  QUELQUES  fcOMPOSmONS.    13  y 

Eût  parla  mort  9  la  Parque  vraijfemblablement 
s'étant  lafTée  de  fes  remife^,  &  impadentée 
d'attendre  fi  long-tems. 

Pour  ce  qui  touche  rinfolence  de  cet  autre 
Dogmatique^  dont  vous  vous  plaignes  aufli, 
faitû  avec  indignation,  comme  vous,  ce  gros 
volume^d'aflertions,  &  je  Tai  fait  avec  d'au- 
tant ]^us  d'ennui  ^  qu'on  le  peut  comparer  à 
cette  ville  d'Arçadie  fi  vafiè  &  fi  dépeuplée, 
qu'elle  fk  dire  autrefois,  magna  Civitas^  ma- 
gna  Solitudo.  L'on  y  voit  beaucoup  de  dif- 
cours  magiflralement  étendus,  &  peu  pu 
point  dé  chofes;»  qui  méritent  Tattcntion^d'un 
Lciâeur  tant  fôit  peu*ferieux.  Vous  avés 
fujet  de  demander  fi  ce  bel  Auteur  prétend  ê- 
tre  un  Prince,  pour  obliger  tout  le  monde  à 
recevoir  avec  ibumifllon  &  en  forme  deloix, 
l)cs  fentimehs  qu'il  établit.  C'eft  un  Diâa- 
teur  perpétuel ,  qui  ne  croit  pas  qu'on  doive 
révoquer  en  doqte  la  moindre  de  Tes  piropo- 
fidoos,  ni  s'oppofer  auxaxionies  qu'il  publie, 
pour  impertinens  qu'ils  foient.  Mais  il  n'eft 
pasfeul)  qui  ufe  de  ce  procédé  tyrannique. 
Prenés*y  garde,  vous  ne  verres  guères  de 
ceux  y  qui/ont  profeflion  de  mettre  la  main  à 
k  plume ,  qui  ne  prétendent  la  manier  com- 
me un  Sceptre  pour  dominer  par  tout  Sans 
mentir  )c  fiiurois  volontiers  du  plus  fuffiiant 

1  iiij 


I3<î  LETTRE     CIII. 

d'entre  eux  îufqu'où  va  fa  penfée,  &  je  lui 
ferois  de  bon  cœur  cette  deniande  avec  toute 
forte  de  douceur  &  d'ingenuit^:  Prét^idés- 
vous  que  vos  livres  ne  puiffent  jamais  être  lus 
.par  un  plus  habile  homme  que  vous?  &  fi 
vous  n'avés  pas  le  front  de  l'avouer^  com- 
ment avés-vous  raflurance  pour  ne  pas  dire 
Timpudence,  de  débiter  avec  tant  d'affirma- 
tion des  chofes\lont  vous  fercs  peut- être  ju- 
flement  repris  par  ceux,  qui  les  favent  mieux 
que  vous  ?  Il  faut  rire  néanmoins  iàns  fe  Hkiier, 
del'opiniâtretédecesgenslà.  S'ils avoient vô- 
tre modération^  &s'ilsfeGivoientprévaloirde 
lafufpenfiondevôtreScepdque,  ilyauroit  vé- 
ritablement plus  de  repos  dans  la  Republique  li* 
teiraire^  &lepublicenprofiteroitde  beaucoup: 
mais  vous  y  perdriés  dans  vôtre  pardculier, 
puifque  vôd:e  fa  voir  profond  &  modede  n'au- 
roit  plus  l'avantage^  qu'il  pofledefurlefuperfir 
del&lepédanteique.  Fourme  conjowr là  def 
fus  avec  vous ,  je  vous  communiquerai  une  pe- 
tfte  réflexion ,  que  je  fis  ces  jours  en  faveur  de 
l'Epoque,  &  od  me  porta  quelque  leékire  de 
diverdlTement  N'e(l-ce  pas  une  choie  fur- 
prenante,  que  le  Sdeil  adoré  par  tant  de  peu- 
ples, qui  donne  la  vie  à  tout  ce  qui  la  pofle- 
de,  Siiiîf  homo  générant  hominem;  &  que  la 
plupart  des  Philofphes  ont  ofé  nommer  le 


DE  QUELQUES  COMPOSITIONS,   137 

Dîca  vifible  de  la  Nature  ;  foit  confidéré  par  ' 
I  d'autres  >  qui  croient  apirès  Metrodore  finfi- 
I  nité  ou  du  moins  la  pluralité  des  Mondes^ 
comme  le  centre  &  la  plus  balTe  partie  de 
l'Univers?  mais  n'y  at-il  pas  encore  plus  de* 
quoi  s'étonner,  qu'ik  ofent  même  y  établir 
un  Enfer,  &  un  Purgatoire,  dont  le  feu  ne 
ferve  pas  moins  à  purger  les  âmes  à  la  façon 
de  ces  toiles  de  lin  incombuftibles,  que  par 
accident  à  échauffer  la  terre,  &  à  nous  y  vi- 
vifier; D|euieplaifantainfi,  difent-ils,  àti* 
rer  le  bien  du  mal ,  &  à  faire  fcrvir  uhe  mè^ 
me  caufe  à  des  effets  différens.     Si  on  leur 
'  objedé,  que  le  même  Dieu  a  mis  Ton  Taber- 
nacle dans  ce  bel  AAtë,  ils  répondent  qu'il 
eft  vrai,  non  feulement,  parcç  qu'il  eft  par 
tout,  mais  encore  éminemment,    à  caufe 
de  la  Juilice  qu'il  y  exerce.    J'avois  bien  oui 
parier  de  ces  peuples  de  l'Amérique,  qui  fe 
promettent  d'aller  après  leur  mort  dans  un0 
de  ces  brillantes  étoiles,  s'y  figuranrdes 
diamps  Elifées ,  ou  ils  recevront  toute  forte 
de  contentemens.     Mais  de  faire  du  Soleil 
un  Enfer,  ou  feulement  un  Purgatoire,  c'efl 
ce  qui  peut  paffer  pour  un  caprice  merveil- 
leux, au  cas  qu'un  doive  s'émervidllér  dçs 
I    bizarreries  de  l'efprit  humain.  , 

Iv 


138  LETTRE    CIV. 

DES   AFFLICTIONS. 

LETTRE    CIV. 


MONSIEUR, 

Le  (adieux  accident  furvenùà  vôtire^mi  ne 
m^étonne  pas  tant^  quoique  j'en  aie  beau* 
coup  de  reflentiment ,  que  je  fuis  iurpris  de 
la  façon,  dont  vous  dites,  qu'un  homme  tel 
que  M  a  reçu  ce  coup  de  Fortune,  qui  le 
rend  preique  inconfolable.  Cependant  je  ne 
juge  pas  comme  vous  de  la  pe&nteur  de  ce 
même  coup,  vous  croies,  qu'elle  eft  tdle, 

Î[u'il  n'a  pu  lui  refifler,  &  je  penfe  que  la  feu- 
e  deliçatelTe  de  fcm  efprit,  nourri  dans  le 
plaifur,  &  nouveau  aux  traverfes  de  la  vie,  l'a 
fait  .fuccomber  fous  un  poids,  qui  n  a  rien 
«d'extraordinaire,  ni  de  fi  fort  infupportable. 
JTofe  même  vous  foûtenir,  pour  en  avoir  vu 
rfsxperience,  qu'un  fécond  coup  le  pourroit 
mettre  en  meilleur  état,  comme  une  vague 
redrefle  quelquefois  un  vaifTeau  que  les  pré* 
cedentes  avoient  prefqiie  fubmergé^  ou  le 
jette  heureufément  dans  le  port.     Les  der- 


DES  AFFLICTIONS.      139 

ûieres  peHècutionsdekFortunédonnent  fou* 
vent  des  refbludÔQS,    qni  tiennent  lieu  de 
oonfolation,  &  qui  approchent  même  de  la 
gaieté.     Et  comme  le  bois  du  véritable  Sy* 
cornent  (  car  le  nôtre  n'cfl  pas  celui  de  Théo- 
phrafte)  feche  &  perd  fqn  humidité  dansîeau;  MatkM. 
il  Te  trouve  de^  perfonnes ,  que  les  dèplaifirs 
extrêmes,  &  les  difgraces  réitérées  tempe* 
reot;  qui  s'accoutument  à  ce  qu'ils  jugeoicjnt 
d'abord  intolérable  ^   &qui  trouvent  même 
quelque  efpece  de  joie  ou  de  fatisfac^on, 
dans  une  affiétte  d'ame,  qui  leur  faitmépri- 
1er  ce  qu*ils  apprehendoient  trop  aupara* 
vaoL    Je  ne  m'étonnerois  pas  de  voir  arriver 
)e  ne  fai  quoi  de  ;tel  dans  Tefprit  de  vôtre  ami; 
(es  femblables  font  toûjpurs  dans  le  plus  haut       "" 
des  plaifirs^  ou  au  plus  basdes mortifications;    • 
ic  ik  paflent  d'une  extrémité  à  l'autre  û  fubi* 
timeot,  qu'on  les  peut  comparer  à  ces  hiron- 
delles, qui  rampant  prefque  contre  terre,  s'é- 
lèvent  en  un  inflant  au  delTus  des  maifons. 
Enfinjesdegoûtsdelavie^  &  ces  troublesqui 
femblent  s'oppofer  à  fon  aife  &  à  (à  ferenité, 
ont  quelquefois  des  e&ts  fi  contraires  »  qu'ils 
agiflent  tout  autrement.  Flacpurt  parle  dam 
ià  Relation  de  Madagafcaf  d'une  cheneviere 
qui  y  croit ,  dont  la  fumée  au  lieu  d'(4)icurdr 
le  ccrvM»,  rend  Te^nt  plus  gai,  eaôceb 


140  LETTRE     CIV. 

tridefle,  &  donne  même  à  ceux,  quikre- 
\  çoivenç  des  fonges  trèsagréables.  C'eft  à  peu 

près  la  même  chofe  de  certaines  noires  va- 
peurs, que  caufe  quelquefois  le  chagrin  d'un 
t&cheux  événement,  elles  fe circulent,  &fè 
dariiient  avec  le  tems  par  la  méditation^ 
d'où  procède  enfin  une  refolution   ferme 
V       contre  tout  ce  qui  peut  arriver,  accompagnée 
toujours  d'une  douce  &  agréable  tranquillité. 
O  que  c'eft  Touvent  un  grand  malheur  de 
n'en  point  reflentir!  il  n'y  a  rien  qui  jette  plu- 
tôt nos  âmes  dans  une  infenfible  léthargie. 
Les  animaux  pris  à  la  cbafle,  &  les  poiiTons, 
qui  ont  été  péchés  durant  la  tourmente,  (ont 
i  de  beaucoup  plus  agréable  nourriture;  ce 
que  Galien  attribue  après  Hippocrate  à  Tagi- 
fae^âà$m.  nation,  qui  rend  leurs  chairs  plus  folides  &de 
e.  2f.       meilleur  fuc.     Le  Médecin  Xenocràte  foûte^ 
^'J^^^noit  même,  quç  vers  la  queuô  des  derniers 
jfaV  *  fe  trouvoit  la  meilleure  partie  qu'ils  euffent, 
à  caufe  qu'elle  étoit  plus  exercée  que  les  au- 
tres.    La  condition  des  hommes  eft  prefque 
pareille.    Ils  ont  befoin  d  un  peu  d'agitation 
dans  leur  vie,  ÀdequelquefecouffedelaFor- 
tune  pour  exercer  leur  induftrie,  &  pour  faire 
valoir  leur  raifon.  Sans  cela  elle  ne  fe  recon- 
noit  pas,  &  cette  partie  fuperieure  perd  l'u- 
fiigè  des  plus  éclatantes  vertus.  .  En  effet  il 


DES  AFFLICTIONS.       141 

n'y  a  fou  vent,  rjen  de  pUis  groflîcr,  ni  de 
moins  fpirituelou  de  moins  vertueux,  que 
ceux 9  qui  tt'ont  jamais,  ou  fort  peu,  é-^ 
prouvé  de  traverfeS)  farce  que  Tindoléncis 
les  a  rendus  conui^e  ftupides,  &  s'ils  ont  eu 
quelque  pointe  d'efprit  naturelle,  faute  d'em- 
ploi ou  d'oppofitiony  elle  is'eft^  entièrement 
étnouSée. 

Tant  y  aque  jene  blâme  pas  vôtf&ami  4'a- 
voir  reâenti  foti  infortune,  je  trouve  feule- 
ment à  redire  dans  Texcés  de  fon  refienti- 
ment,  où  il  peut  y  avoir  trop  de  delicatelTe. 
L'impai&biUté  des  Stoïciens  n'eA  pas  dtout  à 
fait  à  mon  goût,  &  je  iuis  en  cela  de  Topi^ 
nion,  dont  s'eyplique  le  Philofophe  Tau- 
rus  d^ns  Aulu  -Gelle ,  qu'il  y  a  des  occafions 
où  la  Nature  contraint  nôtre  raifon  de  ploier, 
parce  que  nous  la  tenons  d'elle.  Non  fane 
pateficogivirfapienSy  cumefirationisokwef^à(e 
locus:  cum  veto  Natura  cogit^  ratio  quoque  a 
natura  data  cogitur.  Si  la  force  d'efprit,  ou. 
cette  grandeur  de  courage ,  qu'on  exalte  tant, 
eft  bien  définie,  une  fcience  des  chofes  tolc- 
rables,  &  de  celles,  qui  ne  le  font  pas,  il  pa^ 
itnt  aflez  par  ia  définition ,  qu'il  y  en  a  d'au-^ 
cunement  intolérables,  qui  fe  font  refTentir 
par  les  plus  fages,  ou  qui  ne  doivent  pas  ê- 
dre  mifeSf  oonune  fidfoit  le  Portique,   au 


'  *  î4«  LETTRE    CIV. 

rang  des  indifférentes.  Ce  n'eft  pas  être  cou- 
rageuse de  éombattreDieu,  &  la  Nature 
donc  il  eft  TAuteur;  c^edimc  Gigafitomackiey 

,  &  une  fureur  toute  pure.  Fortitndo  non  efi 
êa  qude  contra  Naturam  monfiri  vice  nititur^ 
uhra^e  modum  ejus  egreditur^  mttjiupore  am- 
mi  y  ,aut  inwfanitûtey  aut  quadam  m^era  €^ 
mcejfària  in  perpetiendis  doloribus  exercitatnh 
ne.  Mais  à  la  vérité  il  y  a  des  degrés  de  reC* 
fentiment  Uon  peut  être  touché  d'un  dé- 
plaifir ,  fans  fe  defefpçrer ,  &  fonffirir  de  gran- 
des douleurs  dans  l'une  ou  Tautre  partie^  qui 
nous  compofent,  fans  être  impatient  tout  à 
fait  fans  être  inconlblable ,  comme  le  Philo- 

,  élete  des  Tragédies,  &  fans  jetter  comme 
lui  des  ans  j  qui  fcandalifent  le  théâtre.  Fhe- 
bus  (è  plaint  &  foûpire  à  la  mort  de  Corohis 
dans  la  Métamorphofe;  il  ne  s'abandonne  pas 
néanmoins  juf  qu'à  des  pleurs  indignes  de  (à 
Divinité, 

Omi.  t.  neque  enim  cœlejli  tingi 

Mnêm.  Ora  Bcet  laerymis. 

Cela  veut  dire  dans  nôtre  Morale,  qu'encore 
que  les  AfHiâions  &  les  revers  de  Fortune  fé 
fiifient  toujours  fentir;  des  hommes  de  coeur 
^urtant,  &  jd'une  raifbn  confirmée,  les  fo^f' 
firent  {^atiemment^  &  ne  s'irritent  pas  oomme 


DES  AFFLICTIONS.       143 

les  autres,  contre  desjévenemens,  qui  oçdC 
pu  être  évités. 

Certes  Ton  n'a  pas  feint  ians  fujet,   que 
Promethée  avoit  détrempé  avec  des  larmes  Ig 
pouiliere  dont  il  vouloit  former  Thomme.  Il 
femble,  que  nouii  tenions  tous  de  ce  prind* 
pe.     En  effet,  peut- on  dire  que  cet  homme 
lâche  Êire  naturellement  quelque  autre  cho* 
fe  que  pleurer  &  Te  plaindre?  La  Nature  ne 
lui  a  enfeigné  ni  à  fe  faire  entendre  par  la  pa« 
rôle,     comme  les  autres  animaux  le  fond 
chacun  à  fa  mode/  ni  à  cheminer,  ni  à  fe 
nourrir;  il  ne  ù^t  par  fon  moien  que  jetter 
en  venant  au  monde  des  larmes  &  des  cris^ 
pour  marque  de  ce  qu'il  fouffre,  &  pour  prc- 
làge  de  ce  qu'il  doit  endurer  le  refie  de  fà  vie. 
Mais  je  quitte  celieu  commun,  pour  vousûi-v 
re  obferver ,  comme  encore  que  le  chagrin 
Se  les  fonds  aient  le  pouvoir  de  changer  en 
gris  la  perruque  la  plus  noire,  ou  la  plus 
blonde;  la  joie  ni  le  contentement  ne  fàu* 
roient  opérer  au  rebours ,  ni  rendre  noirs  ou 
châtains  des  cheveux  blancs  ;   ce  qui  montre 
que  la  douleur  &  le  déplaifir  font  bien  plus  fe- 
k)n  Nature,  que  toutes  les  fatisfââions  qu'on 
puîlTe  recevoir  ou  efperen     II  y  a  bien  plus^ 
fcion  cette  même  pente  ou  propenfion  de  la 
Nature,  les  plus  grandes  douceurs  de  la  vie 


144  LETTRE    CIV. 


fe  convèrtiffent  bientôt  eh  amertume;^  &  le 
Sage  feul  peut  tirer  quelque  fatisfaâioQ  de  ce 
qu'il  fouÉre,  faifant  fortir  le  baume  ou  la 
gomme  de  Ton  incifiOQ^  comme  d'une  plante 
refmeuiè.  L'on  fait  des  cannes  de  fucre  de 
^  très  fort  vinaigre,  ceque  Jean  de  Lery  écrit 
avoir  éprouvé;  mids  vous  ne  ferés  jamais  re- 
prendre à  ce  vinaigre  la  douceur  qui  l'a  pro- 
duit. Tant  il  eft  vrai,  que  les  délices  dont 
nous  avons  quelque  ufage:  abouciflent  par 
une  voie  plus  courte,  plus  facile,  &  plus  na- 
turelle, à  ce  qui  eft  pémble  &  douloureux^ 
que  les  fâcheries  ne  fè  changent  en  chdès 

'  plaifantes ,  fi  la  Philofophie  n'y  emploie  tou- 
te fou  induftriâ.  Aufli  voions-nous  bien 
plus  de  Tantales,  qui  tombent  de  la  plus 
haute  félicité  dans  le  malheur,  qye  d'autres, 
qui  éprouvent  une  fortune  oppofée  à  la  ften- 
ne*  Jettes  les  yeux  fur  ce  jeune  Seigneur  que 

.  vous  connoiffiés  fi  particulièrement,  l'on  ne 
vit  jamais  une  faveur  naiiOGinte  pouflfée  par  un 
v6nt  plus  agréable^  Il  n'envifageoit  rien  que 
de  riant  autour  de  lui,  il  pouvoittlire  en  fe 
félicitant  luimême  comme  ce  Pafleur, 

Virg.  ecL  ^Pfi  ^^^^^  ^^^^  adfidera  jaBant 

f.  Jntonfi  montes^ 

Cependant  il  fe  fendit  en  un  inftant  précipité 
dans  la  dernière  mifere^  fi  la  chute  dans  une 

diigrace, 


DES  AFFLICTIONS/     14^   ^ 

diigrace^  &  l'élévation  fur  un  éçha|fauC /peu- 
vent palTer  enfemble  pour  un  précipice. 

Ne  penfës  pas  que  je  fois  inhumain  jufqu'à 
ce  point,  de  vous  abandonner  fur  un  fi  fâ- 
cheux fpeâade;  je  v^ ux  avant  que  de  finir, 
vous  propofer  quelque  fujet,  qui  recrée  vô- 
tre imagination  en  la  divertiflant.     Et  parce 
que  je  connais  par  vos  demandes  réitérées,  le 
pLiifir  que  vous  donnent  les'petites  obièrva- 
dons  que  je  fîiis  en  faveur  de  la  Sceptique  fur 
les  voiages  de  long  cpurs;  je  vous  en  com- 
muniquerai deux  ou  trois,   que  j'ai  exprès 
ooaunifes  à  ma  ^mémoire  pour  vous  fatisfai- 
re.     Ne  vous  aurois-je  jamais  écrit  comme 
les  Topinambous  ne  croient  pas  pouvoir  ren- 
dre un  plus  fort  témoignage  de  joie,  quand  Itaniê 
ils  reçoivent  leurs  hôtes,  ou  bons  afdis  chez  ^^^^ 
eux,  que  de  pleurer  abondamment;  ces  lar- 
mes de  joie  ont  quelque  rapport  i  nôtre  dif- 
cours  précèdent     Le  même  recueil,  qui  o/io.^e 
m'apprend  cela,  me  £iit  voir  des  hommes ^^^• 
vers  le  détroit  de  Magclan,  qui  portent  tous 
de  longs  cheveux ,  &  leurs  femmes  au  contrai- 
re qui  mettent  leur  commodité,  &,  leur  bien- A^.  Or, 
(èance  à  fe  rafer  toute  la  tête.  Les  Cavaliers  de^**^'  ^' 
la  Cour  Africaine  du  Roi  deBènin  ne  crdiroient  ' 
pas  être  d'aflez  bonne  grâce  à  cheval,  fi  leurs 
deux  jambes  ne  pendoient  d'utf  côté,  com» 

Tom€Vn,Panl  K 


J4fi  LETTRE    CV. 

k  me  }a  plupart:  des  femmes  les  poned(  dans 

B.eiit.  l'Europe.  Les  Payens  de  la  côte  de  Guinée 
ne  peuvent  fbuf&ir  qu  on  crache  à  terre,  te- 
nant parmi  eux  cette  aâion  fort,  condannable, 
SÊMUii  ,  &,  portant  malheur.  Et  joignant  les  B^ 
Brune,  yaumes  d'Agola,  &  de  Congo,  il  y  a  peine 
de  mort  établie  contre  tous  ceux,  qui  (ont  (i 
hardis,  ou  fi  malheureux,  que  de  voir  boi- 
re le  Roi  de  Loanda,  fiins  que  fes  propres  en- 
fans  foient  exceptésde la  rigueur  de  cetteLoi. 
Bon.  Dieu^  que  l'homme  eft  un  animal  bizar- 
re dans  toutes  fes  &ntaifies! 

DES 

f 

HOMMES  DE  LETTRES. 

LETTRE    CV. 

MONSIEUR, 

Celui  qui  vous  a  dit,  qu'un  homme  de  vô- 
tre mérite  trouvera  plus  de  favepr  & 
d'appui)  auprès  des  gêné  d'épée^  qu'il  n'ea 
doit  attendre  des  iK>mmes  de  Lettres,  ne 


DES  HOMMES  DE  LETTRES,      147 

s'eft  peutètre  pas  tant  éloigné  de  Vu&gà  ordi* 
oaire,  que  vous  Je  préfupporés.  Je  ne  fai  fi 
c'eft  par  jaloufie  ou  autrement  que  ces  der* 
niôrs  (ont  fi  retenus  à  recommander  ceux  de 
leur  profefRon;   mais  tenés  pour  aflfuré^ 
qu'un  Cavalier  parlera  toujours  plus  à  l'avan- 
tage  d'une  perlbnne  d'étude  comme  vous> 
que  ne  feront  vos  femblables^  qui  de  leur 
c6cé  diftribuent  plus  librement  les  éloges  dûs 
lia  valeur  militaire^  que  ne  font  jamais  ceux^ 
qui  exercent  Je  métier  des  armes.     Voulés- 
vous  (avoir  jurqu'oû  va  cettç  humeur  lire* 
raire?    confidérés  l'Empereur  Adrien,  qui 
dans  ioQ  thrône  Impérial  enviant  la  gloire  du 
favoir  à  tous  ceux^  qu'on  honoroit  pour  ce- 
la de  ion  tems^  perfecute  les  PhiloTophes 
Phavorin,  &DenysMjlefien,  encore' que  le 
premier  lui  cédât  fbuvent  en  confidération 
des  trente  Légions  qu'il  commandoit.     Sa 
jaloufie  s'étendoit  même  fur  le.pafTé ,   par* 
laot  fiMTt  mal,  t^nt  de  Platon,  que  d'Homère^ 
&  préfisrant  à  celui-ci  un  Antimachus^  qu'on 
ne  coanoiflbit  prefque  pas  alors;   comme 
Téloquence  de  Caton,  ,  à  celle  de  Ciceron; 
la  Poefie  d'Ennius,  à  celle  de  Virgile;  &  le 
(Hle  de  CœUus,  à, celui  de  Salluile.  Car  puiT- 
qu'on  ne  peut  nier,  qu'il  n'eût  une  fdence 
trcs  étendue,  l'on  ne  £iuroit  l'acculer  d'avoir 

.      Kij 


148  L  e  T  T  R  E     CV.    ^ 

été  porté  iii  motif  de  ces  autres  Princes  igno- 
rans ,  qui  ont  perfecuté  les  Mufes ,  parce  qu'ils 
n'avôient  jamais  eu  de  commerce  avec  aies. 
L'Empereur  Licinius  nommoit  les  Lettres  le 
polfon  des  Efprits,  &  la  pefte  de  tous  les  E- 
tats;  niais  ceux,  qui  nous  apprennent  cela 
de  lui,  nous  font  voir  auffl  Ton  incapacité, 
telle  au'il  ne  pou  voit  pas  foufcrire  Tes  Edits, 
ni  feulement  écrire  Ton  nom.  Lors  que  cet 
autre  Empereur  Baflianus  Caracalla  tâchoit 
défaire  périr  toutes  les  œuvres  d'Ari{k>te,  il 
couvroit  Ton  extravagance  du  prétexte,  que 
ce  Phildbphe  étoit  accufé  de  la  mort  d'Ale- 
xandre le  Qrand,  dontilfaitbitlëfinge,  s'i- 
maginant  qu'il  pafleroit  pour  fa  véritable  co* 
pie.  Ce  n'eA  pas  grande  merveille  que  des 
perfonnes  fi  mal  élevées,  ou  d'un  naturel  fi 
péryers,  tombent  dans  de  femblables  bruta* 
Ijtés.  Qui  non  inteUigunt  art  es  ^  non  mêran- 
tut  artifices^  Et  parmi  les  Grands,  qui  ne 
favent  rien,  il  n'y  a  pour  le  plus  que  ceusr, 
qui  font  des  aâions  dignes  de  mémoire ,  qui 
ÊivQrifent  les  gens  capables  de  les  communi- 
quer à  la  pofterité.  Ce  qui  m'étonne,  &  me 
donne  tout  enlèmble  de  l'indignation,  c'eft 
d'apprisndre  que  les  perfonnes,  qui  ont  paflé 
^pute  leur  vie  à  manier  des  livres,  &  dans  la 
pouifierè  de  l'Ecole,  aient  de  l'averfion  pour 


^ 


PES  HOMMES  DE  LETTRES.      149 

ceux,  qui  ontacquis  de  la  réputation )&  que 
bien  loin  de  les  affifter,  ils  les  empêchent  de 
s'élever,   &  les  oppriment  s'ils  peuvent, 
Noos  en  avons  un  exemple  moderne  au(B  il- 
luflre  que  celui  d'Adrien,  en  ce  Pontife,  qui 
étoît  le ibdéme  du  même  nom,  &qui  avoit 
été  Précepteur  de  Charles  Quint     Tous  les 
lavans  de  (on  tems  le  promirent  de  l\ivance- 
ment ,  à  fon  avènement  au  Pontificat,  à  eau- 
(equ'il  devoitaux  Lettres  fon  exaltation,  & 
ce  qu'il  avoit  de  bonne  fcxtune.     Cependant 
ils  demeurèrent  fort,  étonnés,  voiant,  qu'il  é* 
toit  plein  de  mauvaifc  volonté  contre  tous 
ceux,  oui  fe  plaifoient  â  la  belle  literamre, 
les  appellant  T^rentianosy  &  les  traitant  de 
telle  (orte,  qu'on  croit,  qu*il  eût  rendu  les 
Lettres  tout  â  fait  barbares,  s'il  ne  lût  mort 
dans  la  féconde  année  de  fa  fupréme  dignité. 
Paul  Jove  dit  gentiment^  qu'il' ufoit  de  ce 
nulbvais  traitement  contre  les  plus  beaux  Es- 
prits de  Ion  (iéde,  avec  le  même  fens,  &  le 
même  jugement ,  dont  il  préferoit  la  Merlu*  7^  */^ 
dié  de  fes  Pals-  Bas  à  toute  autre  viande,  & 
aux  mdDeùrs  PoilTons  qui  (e  mangeaient  en  ^ 
Italie.    Je  (ai  bien ,  qu'il  peut  y  avoir  de  l'e^^- 
ces  dans  l'amour  de  ces  anciens  Auteurs 
Grecs  &  Latins.     L'on  ne  fauroit  excufer 
fimpieté  d'Ange  Politien)  s'il  eft  vrai  qu'il 


-  \ 


iço  L  ]E  T  TR  E    CV. 

préférât  en  tous  feus  les  Odes  .de  Pindare  aux 
Pfeaumes  de  David.    La  feule  comparaiibo 
des  choies  facrées  aux  profanes  eft  toujours 
bdieufe.  Et  fi  Pierre  Bràibe  faiibit  difficulcé 
de  lire  la  Bible,  ou  de  dire  fon  Bréviaire» 
Gommeon  le  lui  a  reproché^  de  crainte  de  ga* 
terfortflile,  &decorromprefa  belle  Latinité; 
il  a  été  fans  doute  touché  d*une  apprdieniion 
Gondannable.    Mais  autre  chofe  dl  de  lepri- 
merje  mal  quand  il  paroit,  &  de  perfecuter 
par  une  pure  jalouûe  le  véritable  &  innocent 
mérite.    Si  l'abus  des  meilleures  chofes  les 
fiûibit  condanner  &  rejetter^  que  demeure- 
foiMl  de  bon  &  de  précieux  dans^le  monde? 
Etnéanmoins  Platine  nous  repréfente  le  Pape 
Paul  Deuxième  encore  plus  animé  contre  les 
hommes  ftudieux,  que  ne  Tétoit  Adrien  Si- 
xième^ quand  il  affure,  qu'il  déclara  héreti' 
Suesceux»  quiprononceroientlemord'Aca' 
emie,  ou  qui  feroient  cas  des  Lettres  hu- 
^maines^  parce  que  c'étoit  aflez  de  (avoir  lire 
&,  écrire.    Véritsiblement  cela  fuffit  pour  les 
Lettres  de  Change,  dont  Ton  (ait  quelquefois 
plus  de  compte  en  beaucoup  de  lieux  ^  que 
de  toutes  celles  desGrecs  &,  des  Ladns.    Je 
penfe  pourtant  que  c'eft  id  une  des  inveâi- 
vts  dont  Top  bllnie  Pbtine  avec  rat(bo. 
Je  quitte  ce  propos  pour  répondre  aux 


DES  HOMMES  DE  LETTRES.      içi 

plaint»que  vous  me  fiiites  de  oet  ladverfiiire 
qui  vous  a  (i  fortement  attaqué  fur  vôtre  vie 
conteœpltf tive.  Tout  fo^  difcours ,  tel  que 
vous  me  le  mppcMtés ,  eft  pris  du  fécond  li- 
vre des  grandes  Morales  d'Ariftote,  où  ce 
Philofophe  forme  auquinziéme  chapitre  cet- 
te objeâk»  contre  U  Divinité.  Que  peut 
ÊûreDieu  avec  toute  ioxiAvtarquii  ou  pleine 
iuffifànce  de  toutes  <dx)res,  puilqu'on  ne  dçtÉ 
pas  préfuppofer  qu'il  dorme;  car  fi  Ton  ré- 
pond qu'il  contemple ,  Ton  demandera  ce  q|i'il 
peut  contempler,  par  ce  que  (i  c'étoit  quel- 
que chofe,  qui  fût  hors.de  lui,  elle  feroit 
plus  par&ite  &  plus  confidérable  que  luimô- 
me,  ce  qui  implique  &  envelope  une  contrà- 
di^dn  manifeifte,  d'autant  qu'il  CeroitDieut 
&  ne  le  feroit  pas,  fe  trouvant  ailleurs  fJus 
de^perfeâîon  qu'en  lui.  Que  fi  Ton  veut, 
qi^  le  contemple foimênie,*i'on  tombe>  dit- 
H,  ^ttisiuie  autre  abfurditémerveilleufe,  d'at- 
tribuer à  Dieu  ce  que  nous  blâmerions  en  un 
hoimne  làge,  n'y  aiant  point  d'aâion,  qui 
demie  (Jus  de  la  folicj  nue  de  paflfer  tout  foik , 
trais  d|ans  une  perpétuelle  contemplation  de 
foimêoie.,  En  vérité  AriAoïe  ne  donne poiât 
de  fohition  à  cette  inilanoe  ^qu'ildéclare  voi»- 
loir  abandonner  pour  pafTer  oube;  mais  il 
înûmiâ  pourtant,  qu'il  itut  faice.gnode.dîr 

K  iiij 


1^8  LETTRE    CV. 

ftinclîoQ  entre  Dieu,  &  ITiommc,  ce  qttî  peut 
aucunement  tenir  lieu  4e  réponfé.     Au  fiir- 
plus,  que  de  femblables  propos,  ni  de  telles 
perfonnes  que  celles,  qui  vous  les  ont  tenus, 
ne  vous  jettent  pas  dans  le  mépris  de  la  vie 
méditative,  &  gardés- vous  bien  de  prendre 
là  deffus  de  Taverfion  de  ce  que  vous  coofel^ 
fés,  qui  vous  fournit  les  p|usdouces&  les  plus 
charmantes  heures,  que  vous  paffiés.  Quand 
vous  trouveriés  à  la  Cour  toute  la  fortune^ 
que  vous  y  voulés:  venir  chercher,  &  que  je 
vous  y  fodiaite,  je  ne  TéAimerois  rien  fî  elle 
vous  faifoit  per^  l'habitude,  que  vous  avés 
contraâée  de  converier  heureufemenc  avec 
vous  même.     Pour  moi,  en  quelque  lieu 
que  la  Cour  aille,  •  &  en  quelque  endroit  que 
.  )ê  me  rencontre,  j'y  trouve  tdiijours  mon  7V- 
tmmumy  ou  ma  petite  fblitude,  &  au  pis  al- 
ler, les  rideaux  avec  le  ciel  de  mon  lit  me 
Torment  un  hermitage,  qui  me  contente  d'au- 
tant plus,  que  n'étant  connu  de  perfonne,  per* 
fonne  au/fi  ne  me  l'envie.    C'eft  dans  cette 
agréable  retraite,  qu'on  pafle  en  un  inftant  êc 
iânsperilduLevantauCouchant,  &d'un  Pôle 
à  l'autre;  n'y  aiant  rien  de  caché  fur  la  Map- 
pemo;ide,  qu'on  ne  découvre  avec  plaifir. 
Je  traverfe  même  de  ce  lieu  là  tous  les  Ele- 
mens,  &  oonuao  fi  les  portes  de  l'Empiiée 


DES  HOMMES  DE  LETTRES.      i  ^  ) 

I 

sbavroientenma&veur,  j'y  contemple  Dieu, 
ic  œ  qui  l*eiiviroime>  de*  toute  la  {<xcq  qu'il  i 
me  donne. 

r,       foœniaMunài  Lu&m. 

Difceditnt^  totwn  video  fer  inane  genres^   '^  , 
Apparet  Divum  mmen^  fedefque  quiet ûi. 
Vou^kîés-vous  bien  renoncer,  pour  quoi  que 
oefut,  àdefemblablesiatis&âions? 

Je  vous  exhorte  encore  à  n'abandonner  ja« 
mais  les  doutes  paifibles  &  refpeâueux  de 
l'Epoque,  pour  toutes  les  affirmations  hardies 
des  dc^matiques.  Continuék  à  douter  avec 
cette  retenue,  &  cette  grâce )  dont  je  vous 
ai  oui  dire  autrefois  que  pour  ne  rien  aflurer, 
vous  ne  vouliés  pas  mènie  donner  affurance 
de  vos  doutes.  Vous  ne  trouvères  ici  que* 
desafierteur%  qui  font  profeiTion  de  ne  quit- 
ter jamais  une  propofidon  avancée ,  fi  ce  n'eft 
qù'dle  choque  leurs  intérêts.  Mais  (buve- 
nés  vous  de  ce' qu'il  reconnu  Âriftote,  que 
beaucoup  de  gens  retiennent  avec  plus  de  coq- 
flaoce  &  d'opiniâtreté  leurs  opinions,  que 
d'autres  ne  font  ce  qu'ils  conhoilTent  par  les 
règles  de  la  fdence;  fi  tant  eft  qu'il  y  en  ait. 
Ce  ne  fera^pas  feulement  aH  fujet  que  PUnea 
pris  des  eaux  glacéos,  que  vous  pourrés  pro- 
noncer fon  mot  notable  y  jNitùl  homm  fic^^^-^^^ 
fueàtaiiioèM  terum  nature  f lacet.      Vous  '^'  ^'  ^ 

K  V 


154  LETTRE    C  V. 

I 

verres  cette  nature coQtrôléeprerquefui^tout^ 
\  &  Je.pourrois  vous  le  prouver  par  une  induct 
ûoâ  tout  à  (âitfceptique,  iifétdisdiluineurà 
exaggererleschofesodieufes.    /lâiinemieux 
pour  vous  paicr  le  tribut  ^   tjue  vous  cxi- 
giés  de  moi>  finir  cette  Lettre  par  quelques 
petites  obfervations,  qui  ne  fbpt  pas  moins 
de  TEpoque^  mais  où  perfonne  n'aura  Cuiet 
de  Ce  dire  intere(fé« 
Prap.Eu.     ^^  ^'^^  P^^  ieulement  en  Canada  y  &  par- 
1 4.  €.  iQ.  mi  les  Hurons ,  que  les  femmes  feules  culti- 
vent la  to're  :  Eufi^rapporte  ilir  la  foi  d'un 
Barda(àne  Syrien>  ique  cel^  des  Gelons,  peu- 
pies  de  l'ancienne  Médie,  y  ^rcent  de  mê- 
ine  tout  le  labourage,  ayec  cette  pardculari- 
téy  que  leurs  maris  ne  ibngent  œpendamqu  à 
ie  farder^  &  à  fe  parfumer,  dans  une  luxe 
d'habits  d'autant  plus  honteux  félon  nos 
mœurs,  que  leurs  femmes  vivent  avec  toute 
ibrt£  de  fijugalii^*    Jean  Léon  rapporte  auflî 
i^^     dans  (on  Afrique,  qu'à  TefTec  ville  du  Numi- 
4ie>  il  n'y  a  que  les  femmes  qui  éhi(Uent,  & 
qui  s'adonnent  à  la  vacation  des  Lettres»  com- 
me félon  Sophocle  les  hommes  feuls  filaient 
JnOei^e  autrefois  en  Egypte  dans  leurs  maifbns  >  peu* 
^  ^     dant  que  les  femmes  travaiUoient  auxi^kts 
de  dehors.    Dans  la  plupart  des  i^es  bien 
polMeS)  &  pareiçuUerement  dans  Cooilaa- 


V 


DES  HOMMES  DE  LETTRES,      iff 

mople,  il  n*eft  pas  permis  d'aller  la  nuit  (ans 
faimiere:  A  ^arte  Ton  en  ufoit  tout  au  re-  Pl^^^^^-  n^ 
bourSy  car  perfonne  n'eût  oféeb  porter^  Si^P^^* 
chacun  rctournoit  chez  (ci  après  le  fouper  à 
tâtons  >  afin  quQn  s'accoutumât  à  n'avoir 
point  de  peur  parmi  les  ténèbres.  La  pluie 
nous  fait  ordinairement  rentrer  dans  le  logis^ 
&  diâEnrer  nos  voîages:  Les  Turcs  la.preui»  ^ 
ncot  à  bon  augure  ii  elle  les  furprend  en  Ibr* 
tfto(>  &  cheminent  alors  plus  volontiers,  par* 
ce  qu'elle  leur  eft  uii  fi^e  d'abondance.  Fl»« 
court  met  dans  fa  Relation ,  qu'il n'efi pas  per«^ 
mis  dans  1  Isie  de  Madagascar  aux  hommes 
de  petite  nailSmce ,  ou  de  baiOTe  condition  >  dy 
£ûre  le  métier  de  Boucher,  encoupantkgor^ 
ge  aux  bêtes,  qu'on  doit  manger,  cette  aâon 
étancfetbrvee^uxplusilluftresdupa&.  Lft 
Sodooaie  y  eft  par  la  grâce  de  Pieuinconmié  i 
mais  d'un  aunre  côté,  par  une  étrange  alxmii* 
natkm  k  beAialité  y  eft  toute  commune  St 
foiiffiarft.  L'on  y  mange  toujours  la  cire  a^ 
veclemiel,  &lecuirdesBQeu&;  desMoi^ 
tons,  &.  des  Chevreuils,  avec  leur  diair# 
Quand  les  vçrs  à  foie  font  en  fève,  Usyfont 
trouvés  de  fiMtbcMi  goût;  comme  aux  Topî» 
nambous  le$  Serpens  Se  les  Crapaux  au  rapt 
port  de  Jean  de  Lery.  Ces  choies  font  aiEn 
données  de  nos  coutumes;  envokide(^ 


1^6  LEt^.CV.pESHOMM.DELETTRES. 

étranges  encore  félon  nos  mqeurs.    Les  fcnn-| 
mes  de  la  même  Isle*de  Saint  Laurent,  que 
habitent  vers  1^  baie  d'Antongil,  accouchant 
le  Mardi,  le  Jeudi,  où  le  Saniedi,  jettent 
leurs  enfans ,  &  les  abandonnent  dans  les  bois. 
Le  diicours  d'un  voiage  Eut  aux  Indes  Orien- 
tales porte,  que  dans  une  ville  maritime  de 
k  Chine,  quand  un  père  a  trop  d'enBins,  il 
lui  eft  permis  de  noier  fes  filles  après  un  cri 
public  d€  fon  deflein,  au  cas  qu'il  né  fe  pré- 
fente perfonne,  qui  les  veuille  nourrir.  Les 
femmes  de  Tlsle  Formofe,  qui  eftfbrt  prodie 
de  là)  &  où  préfentemeAt  les  Hollandois  font 
habitués,  fè  font  communément  avorter  é- 
tant  jeunes,  parce  qu'elles  croient,  quec'eft 
ane  infamie  d'avoir  des  entâns  avant  fâgè  de 
trente  ans.      Et  le  même  écrit  confirme  ce 
^e  vous  a vés  pu  lire  dans  beaucoup  d'autres, 
que  les  Chinois,  non  contens  de  jouer  leurs 
fèmmes  &  leurs  enfans  pour  un  certain  nom- 
bre d'années,  fe  jouent  encore  aflez  (buvent 
eux  mêmes,  tant  ils  fe  lailTcnt  transporter  à 
la  furieufe  pafiion  du  jeu.     Certes  Ton  trou- 
ve véritable  tous  les  jours  de  plus  en  plus  nô- 
tre vieil  Proverbe,  qu'une  bobine  parue  du 
monde  ne  (ait  pas  comme  l'autre  vie.    Ajou- 
tons à  cela,  que  chacun  croit  fa  façon  de  vi* 
vre  la  meilleure ,  furquoi  vous  pourrés  £âre 
telles  réflexions  qu'il  vous  plaira. 


^     ^     3K  'Î7  , 

DES  OfiACLÈS. 

LETTRE    CVI. 

» 

MONSIEUR, 

Vôtre  compliment  n'eft  pas^peutêtre  le 
frfus  obligeant  du  monde,  ^quand  vous 
m'invita  à  vous  é^re  mon  opinion  tou^ 
chant  les  Oracles  des  Anciens,  m'a^urant^ 
que  vous  la  recevrés  ellemême  comme  un 
Orade.  Car  fi  je  fuis  du  fentiment  d'Arii^ 
te,  &  de  beaucoup  d'autres,  quidésletems 
du  plus  grand  crédit  des  Oracles  les  ont  foup- 
<;oiuiés  dTimpofture,  &  parlé  des  Sibylles,  qui 
en  piOQobçoient  la  plus  grande  partie^  com- 
me de  femmes  fahatiques  &  furieulès,  vous 
voies'  bien  ce  que  je  puis  me  promettre  en 
bonne  Logique  de  vôtre  approbation,  &  ii 
Êdlant  paflbr  ce  que  je  vous  écrirai  pour  un . 
Oracle,  cen'eft  pas  le  mettreau  rang  des  pures, 
rêveries,  ou  même  des  plus  grandes  fourbe- 
fies.  Pour  vous  contenter  néanmoins  je  î^ 
rai  de  vôtre  queftîon  le  lujet  de  cetjte  Lettre, 
^  &  jcfvous  dirai  d'abord,  qua  lé  mot  d'Oracl<> 


•ifS     .      LETTRE    ÇVI. 

n'étant  pas  Grec,  maïs  Latin,  ne  peut  ètn 
inieux.expliqué  qqe  par  TinterprératioD  qu'ei 
donne  -Ciccronj  qui  en  feit  le  langage  des 
iêT9fU.  Dieux,  Oracùla  ex  eo  ipfo appellatafunty  quot 
eft  in  his  Deonm  oratio^,  c'eft  un  diîcoun 
'  inftruâif  &  prophétique  que  les  Romains  ont 

refpeâé  comme  forti  de  la  propre' bouche 
des  Dieux.  Et  Ton  peut  juger  combien  les 
Grecs  leur  ont  déféré,  par  le  feul  titre  d'un 
livre  de  Porphyre  dté  par  Euiëbe  &  par 
Théodoret,  de  philôfophin  ex  Oraculis^  De 
k  philofophie  qui  ië  pouvoit  tirer  des  Ora- 
cles.     IleJft  vrai,  que%urément  les  Edits 

.  des  Empereurs  ont  été  nommés  des  Oracles. 
Les  Arrêts  même  des  Cours  Souveraines 
s'appellent  par  ceux,  qui  en  veulent  esçri- 
iner  la  dignité ,  des  Oracles  de  Themis*  £t 
Ton  voit  dans  le  chapitre  feiziéme  du  Levid- 
que,  &  en  d'autres  endroits  du  Texte  (àcré^ 
que  ce  terme  d'Oracle  eft  pris  pour  le  propre 
lieu  ou  l'on  prie,  &  qu'il  y  eft  emploie  com- 
me Synonyme  en  la  place  de  cçl  ui  d'Oratoire. 
Je  ne  penfe  pas  devoir  fuivre  d'autre  métho* 

^  de  en  ceci,  que  de  confidérer  les  Oracles 
dans  leur  commencement,  &  dans  leurfin, 

V  pour  les  reconnoitre  mieux  dans  leuts  pro- 
grès, &  durant  ce  long-tems  qu'ils  om  été 
feipeâés  de  toute  Ifi  terre». 


DES    ORACLES.  1^9 

L'âodennétè  deç  Oracles  cft  fort  manife- 
ife,  par  ce  que  dît  Plutarque.au  traité  de 
ceux 9  que  la  Pythie  avoit  prononcés,  ou  il 
«flure,  que  depuis  trois  mille  ans  cette  Prâ- 
trèfle  ou  Religieufe  d'Apolbn  en  rendoit  à 
ceuX)  qui  la  confultoient  dans  Delphe,  (ans 
que  perfonne  l'eût  pu  convaincre  d'avoir 
dooné  de  Êiufles  réponfes.  Or  comme  Plu- 
carque  écrivoit  du  fiéde  de  Trajan  y  ces  trois 
mille  ans  dont  il  parle  traverfent  en  remon- 
tant non  tbulément  tout  le  tems  hiftorique 
des  Gentââ ,  écoulé  jufqu'i  lui,  mais  encore  le 
fabuleux^  &donnent  jufques  dans  celui,  que 
le  doâe  Varron  nommoit  ténébreux  &  in.*^''^«- 
connu.  Auffi  liions -nous  au  2.'chapitrc  de 
SçMxïj  que  cette  Sibylle  Delphique  a  voit  pn> 
pheti£é  avant  le  fiécle  des  évenemens  qui 
rendkeot  Troye  fi  mémorable,  atrte  Troja^ 
na  tem/way  remarquant,  qu*Homcre  s'étoit 
plû  dqHiis  à  mettre  dans  (à  Poëfie  beaucoup 
de  vos,  qu'il  tenoit  d'elle,  fans  que  Solin. 
difè  pourtant  de  combien  d*années  elle  avoit  ' 
prâ:edé  une  fi  notable  Epoque.  Cefipeut-  : 
êtrela  Sibylle  Daphné  fille  de  Tirefias,  qui 
pafla  fim  père  en  l'art  de  deviner,  &  a  qui 
Diodore  Sicilien  confirme,  qu'Homère  efl£.^.C^<^ 
redevable  de  plufieurs  endroits  dont  il  a  or-  ^'^^ 
oé  &s  Poèmes.   Strabon  néanmoins  la  nom* 


ï60  LETTRE    C  VI. 

X.  f.  Geo.  me  Phemonoé^ .  &  veut,  qu'eUe  f&t  appelle 
Pythie  à  caufedesqueflions^  qu'on  lui  fid(bii 
parcp  que  ;n^£S-a^(igmfie  interroger.      Et  i 
L.to.m   Faufaniasenétûitcrû,  elle s'appelleroit  Hc 
'^  ^*     Kophile,  qui  prédifit  rembrafedient  dlliuic 
ou  même  Lamia  fille  de  Neptune  >  qu'il  fiu 
la  plus  ancienneté  toutes.      Quoiqu'il  ei 
foit,  k  première  découverte  de  cet  Oracle  d< 
V        Delphe ,  éA  dûë  félon  Diodore  à  un  troupeai 
de  chèvres^  qui  paifTant  autour  d'une  ouver 
ture  de  terre,  furentvûês par  celui,  quile^ 
conduiloit/e  démener,  &  jetter  des^cris  du 
tout  extraordinaires,  autant  de  fois >  qu'elles 
^    s^approchoient  de  ce  trou.     Le  Pafteur  vou- 
lant donc  reconnoitre  en  vifitant  le  lieu  ce 
<     qu'il  pouVoit  y  gvoir,  &  furpris  aufficÔt  par 
Texhalaifon,  qui  en  ibrtoit,   prononça  des 
--  prophéties  qui  fë  trouvèrent  véritables.  Cela 
fû  dans  toute  la  contrée,   une  infinité  de 
perfonnes,  carieufes  de  l'avenir,  fe  tranfpor- 
-  toient  en  cet  endroit,  &  s'entredonnoient des 
répbniës  fur  leurs  demandes.     Mais  Cômmej 
Vouverture  de  la  fbflfe  étoit  perilleufe,  &  qu^ 
beaucoup  de  perfonnes  agitées  de  fureur  f\ 
tomboient  fans  être  jamais  revues;  rons'aviûj 
<1  accommoder  le  lieu  en  forte,  que  par  M 
moien  d'une  efpece  de  trépied.  Ton  pouvon 
fans  courir  fortune  de  tomba:  dans  cet  ab^ 


DES   ORACLES.  î6t 

me,  recevoir  la  vapeur,  quiTâifoitdeviAen 
Il  ajoute  qu'on  choifit  alors  des  filles  en  Thon-  ' 

neur  de  Diane  >  pour  prononcer  les  Oracles 
defoofrerè,  îufiiu^àce  qu'un  Echecrates  de 
ThefEilie  épris  de  la  beauté  d'une,  eût  Tinfo* 
knce  de.  la  ravir;  ce  qui  fit  qu'on  n'en  (îeftina 
plusàcetofHce^  quLne  fuITent  âgées  de  plus 
de  cinquante  ans.  Plutarquc  n'a  pas  depuis 
expliqué  cela  û  particulièrement;  mais  il 
nous  apprend ,  que  ce  Payeur ,  qui  le  premier 
par  un  pur  hafard  dit  tranlporté  de  cette  fu* 
reurApollinaire& Prophétique,  fenommoic 
Coretas.  Or  l'on  peut  s'étonner,  que  FO- 
rade  d'Apollon  ait  paffé  pour  le  plus  ancien 
paraûlesPayens,  conune  il  étoit  fans  doute 
le  plus  célèbre  &  le  plus  refpeâé  par  toutes 
les  nations  de  la  terre.  Car  l'on  envoioit  des 
plus  ébign^  parties  du  monde  &  des  plus 
HicoonueS)  conuneétoientlés  Septentriona*  , 
les,  les  offitandes  Se  les  prémices,  que  la  de* 
votiota  du  tems  fiufoit  confacrer  à  ce  Dieu. 
Pauûmiasdit,  queles  Hyperboréens  les  fai-'-'"^^' 
ibient  tenir  aux  Arimafpes  :  ceux  -  et  aux  Isle- 
dons^  qui  les  commettoient  aux  ^ScytKeS) 
pour  âtre  portées  à  Sinope,  '  d'où  les  Grecs 
les  tranTmettoient  aux  Prafiens,  &  les  Athé- 
niens étoient  chaigés  de  les  tranlporter.  de 
ce  dernier  lieu  à  Dde.    £t  quoique  l'Isle  de  , 


-  I 
I 

I 


162  LETTRÉ    CVI. 

ï)ele , .  ilIuAre  par  la  nailïance  d*ApolloD  y  Gtki 
alTez  éloignée  dé  Delphe  qui  étoit  dans  1^ 
Phocide  au  milieu  de  la  Grèce  ^  &  même  d^ 
tout  le  monde;  con^e  Strabon  témdgii^ 
au  neuvième  livre  de  (à  Géographie^  qu'ox^l 
le  croioit  alors.     Si  eft-  ce  que  TOracIe  de  cel 
dernier  lieu  étant  le  plus  autorifé^  &y  pour-j 
uTer  des  termes  de  cet  Auteur  >  le  moins 
trompeur  de  tous;  il  ne  faut  pas  dduter ,  qu  il  i 
ne  fût  condilté  de  tous  endroits;  ce  que  la 
folie  contre&ite  de  Bmtus,  &  le  bâton  rem- 
pli  d'or,  qu'il  y  porta,  juilifiedutemS)  que  j 
Rçme  étoit  foûmife  à  la  Roiauté.     Cepen- 
dant il  efl  confiant,  que  Themis  fœur  des 
Titans  fut  celle ,  qui  donna  les  premiers  On- 

LyÉibl  clesauGentili£tne^  &  Diodore  le  prouve  par 
le  propre  mot,  dont  on  fe  fervoit  quand  A- 
pollon  rendôit  quelque  Oracle,  ce  qui  s'ap- 
pelloit  ôff/if  £U£;y,  c'cft  a  dire  faire  la  fohâion 
de  Themis ,  qui  étoit  la  première  inventrice 
de  cette  forte  de  Divination.  Et  néanmoins 
i^fchyle  ne  lui  donne  au  commencement  de  , 
ces  Eumenides  que  le  fécond  rang  de  Prophe-  i 
tie,  ajUgeant  le  premier  à  la  Terre,  qu'il 
nomme  pour  cela  TrpoTQfmmv  yoûtov,  primi- 
vatem  Terram.  Quoiqu'il  en  foft,.  nous  ver- 
rons incontinent,- que  ce  n'étoit  pas  (ans  ray- 

,  flere,  qu'on  atttibuoit  à  cette  fille  du  Ciel 


DES   ORACLES.  1^3 

OQ  de  Uranus,  &  de  la  Terre,  Porîgine  de 
iêmblables  prophéties,  qui  dépendôient  des 
exhalatfoas,  que  le  Soleil  attiroic  de  quelques 
cavités  propres  à  les  engendrer.     Mais  il  y  a 
pourtàoc  fujet  de  s'émerveiller ,  que  les  Ora- 
cles de  Jupiter,  tels  qu'ctoient  ceux  de  Tro- 
phonîus ,  de  Dodone ,  &  de  Rammon ,  n*eu& 
ient  pas  tant  de  crédit  que  celui  de  DeJphe, 
&  que  le  plus  grand  des  Dieux  ne  cohfervât  ^ 
pas  ici  fon  avantage.     Cac  ni  en  durée,  ni 
en  e{Hme,  ils  n'ont  jamais  égalé  àe  dernier. 
Et  cela  feprouve,  outre  Je  confentcment  de 
la  plupart  des  Auteurs,  qui  en  ont  parlé,  par 
ce  que  rapporte  Xénophon  de  Agefipolis,/*f  ft(/f- 
qui  après  avoir  conTulté  Jupiter  Olympien, 
&  reçu  fa  réponfe,  fut  à  Delphe  trouver  A- 
poIloQ,  lui  demandant  comme  à  un  juge  de 
dernier  refïbrt,  s'|l  étoit  du  même  avis  que 
Ion  Père.     Ariftote  attribue  cette  djpece  de 
raillerie  dévote,  à  un  Hegefippus  au  fécond  ^    ' 
livre  de  fes  Rhétoriques.     Il  ne  faut  pas  ou*  «•  ^h 
blier ,  que  Hérodote  donne  l'Orade  de  Do- 
done pour  le  plus  ancien,  qu'eulTent  les/.^     . 
Grecs;  ce  qui  ne  s'accorde  pas  avec  les  auto- 
rité précédentes. 

La  fin  étant  relative  au  commenceiâént, 
nous  paiTerons  commodément  de  Tun  à  l'au- 
tre; pour  dire  ^'abord^  que  fi  Porigine  des 

Lij 


1^4 


LETTRE     CVI. 


'  Oracles  n'efl)  pas  bien  certaine  quant  au 
tems  y  celui  de  leur  cefïation  n'eft  guère  plus 
*■/•  *  W-  affuré*  En  effet ,  nous  liions  dans  Ciceron^ 
^^  qui  écrivoit  avant  l'Empire  d'Auguftc,  que 
depuis  un  long  tems  l'Oracle  de  Delphen'é- 
tpit  plus  ce  qu'il  avoit  été,  de  forte  qu'il  n'y 
avoit  rien  alors  de' plus  méprifé  que  ce  qui 
venoit  de  ce  lieu  là.  Et  parce  qu'on  attri- 
buoit  cette  différence  &  ce  defiiut  à  des  eau* 
fes  naturelles,  qui  font  tarir  quelquefois  les 
rivières ,  &  qui  par  caduciténeproduiffentpas 
toujours  les  mêmes  effets.  C'eft  parler,  dit- 
il,  delà  force  des  Oracles,  de  même  que 
l'on  feroit  de  la  génerofité  de  quelque  vin, 

Sue  l'âge  auroit  diminuée,  comme  fila  nature  I 
es  Dieux ,  qui  les  rendoient ,  étoit  fujette  à 
de  femblablçs  imbécillités,  ^  autem  vêtu- 1 
ftas  eft ,  qtue  vim  dwinam  cot^icere  poffit  ?   Plu* 
^^*^'tarque  qui  a  fait  un  traité  de  leur  ceflaticxi,  | 
rqconnoit  néanmoins,  que  fous  Trajan  deux 
ou  trois  fubfifloient  encore,  mais  qu'à  la  vé* 
rite  tous  les  autres  avoient  manqué.  Il  com- 
pare le  changement  de  vers  en  proie,  qui  a* 
voit  précédé  leur  fin,  à  celui,  qui  étoit  arrb 
vè  dans  l'Aflronomie  &  dans  la  Hiilofophie, 
dont  les  premiers  Profeffeurs,  Orphée,  He- 
fiodc,  Parmenide,  Xenophane,  Empedocl^ 
&  Thaïes^  s'expliquoient  tous  en  vers,  ceu:i^ 


mik 


DES^  ORACLES.  iSç 

qui  les  ont  firivis  s'ctanr  cootenics  de  h  profe» 
(ans  qu'on  puiiTe  au  préjudice  des  uns,  doo- 
ner  la  préfercoce  aux  autres.     A!.ds  il  laâ 
diverfès  caufes  de  raDéandfTementlublcqueQt 
des  Oracles,  qui  avoîenc  prelque  tous  cefië. 
L  une  cR  1  abfeoce  pour  toûiours  du  Génie 
du  lieu,  qui  quelquefois  s  eloignoit  feulement 
pour  un  cems,  &  puis  y  retoumoit.     Car 
on  a  vu  des  Oracles  devenus  muets,   qui 
ont  après  repris  la  parole,  &  donné  des  pré- 
didlioDS  comme  avant       Ainii  celui  des 
Brancfaides  abandomié  par  ApoUoo  du  tems 
de  Xentes,  fe  remit  en  vogue  fous  celui 
d'Alexandre  le  Grand,  fi  Ton  en  peut  croire 
ce  Caniilhene,  de  l'autorité  de  qui  Strabon  fb 
icrt  pour  cela.    Et  l'on  ne  doit  pas  s  étonner  7-  ^t^ 
de  femblable  chofe  parmi  les  Paycns,  puilque 
nous  voions  dans  les  Livres  fidnts,  que  le  vé- 
ritable Efprit  de  Prophétie  étoit  ambulatoire, 
n'accompagnant  pas  toujours  ceux,  qui  en  a* 
voient  le  don;  ce  que  je  me  fouviens  d'avoir 
vu  ob(èrvé  par  Card9n  au  premier  livre  dcia 
S.?gefle,   ou  il  étend  ces  intermifTions  jufqu* 
aux  plus  facrces  perfonnes  de  la  nouvelle 
Loi.     Quoiqu'il  en  (bit,  pour  nous  arrêter 
2j  Paganiime,  Servius  aiTure,   qu'Apollon     • 
?.z  readpîc  Gss  Oracles  à  Dele  que  durant  iix 
.:ois  de  l'Eté,  paûant  de  là  à  Patharc  ville 

L  uj 


I6tf    '      LETTRE    CVI. 

deLycie^  où  il  en  proiionçoit  d'iiutres  pen- 
dant les  fix  reftans  del'Hyver.  Ceft  quand 
il  imerprete  ces  vers  du  quatrième  livre  de 
FEneïde, 

Qualis  fjfi  hyhemam  L^am  Xant/ùque 

fluenta 
Deferitydc  DelummatemdminviJ^  ApoUo. 
Plutarquefuppofe  aufll  que  les  Génies  n'étant 

'pas  de  leur  nature  immortels^  leuf*  fin  étoit 
celle  des  Oracles  où  ils  préfidoient^  &  qui 
mouroient  avec  eux.  La  raiibn  fur  laqueDe 
il  appuie  le  plus  de  leur  nianquement>  c'eft 
le  défaut  du  fujet,  &  rabfenGC  de  rcxhalaiTon, 
qui  caufbit  renthoufiafjiie  dont  ik  dépen- 
doient,  parce  que  cette  fumée,  venant  à  tarir, 
&  la  caufe  principale  cédant,  1  effet  ne  pou* 
voit  plus  reùilin  II  en  eA,  dit*  il,  comme 
des  carrières,  qui  s'épuifent,  &  il  en  donne 
pour  exemple  celle  de  Caryflie,  qui  depuis 
peu  n'avoit  plus  de  marbre,  ni  de  ce  lin  nom- 

>  méafiefte^  ou  incombuflible,  parce  que  le 
feu  nettoioit  fans  brûler  les  ouvrages^  qu'on 
en  faifoit.  Or  cet  épuKement  dé  vapeur 
prophétique  arrivoit  non  Seulement  par  le 
cours  des  années,  qui  la  confumoient,  mais 
encore  par  de  grandes  pluies,  par  de  violens 
tonneres,  &  fur  tout  par  des  écrpulemens  k 
trembkmens  die  terres     La  pefîe  de  plus  a 


DES   ORACLES;  167 

cnifé  quelquefois  le  même  événement;  car  . 
l'Oracle  de  Tjfefias  s'abolit  dans  Orehomene 
après  une  grande  contagion.   L'on  peut  ajoûr 
ter  aux  nifons  phyfiqués^    rapportées  pai| 
Platarque  iiir  ce  fitjet,  celle  des  A  Ares,  qui 
doaojenc  &  ôtent  psrr  de  particulières  influeni^ 
ces  k  diipofition  &  le.temperamcnc  propre  à . 
la  Divination.    En  effet  l'Hidoire  des  Arabes, 
que  nous  a  fournie  le  Marom'te  Abraham  E« 
dielite,  atcHbué  à  de  certaines  conftellations 
le  don  de  Prophétie,  &  la  cohncMiTance  de 
FaveDir,  qui  fe  perd  par  cohfequent  autant  de 
fois  qu'elles  paîfent.    Mais  à  parler  fmcére* 
ment,  les  témoignages ,  que  cette  Hiftoire 
produit  iur  cela,  font  fi  extraordinaires,   & 
les  exemples  fi  peu  croiables,  qu'ils  ne  fau-    . 
soient  perfuader  que  des  perfonnes  très  cre« 
dnl«;  non  plus  que  l'autorité  des  Dpéleurs 
Arabes,  qu'elle  cite  y  obliger  qui  quecc  foit 
à  les  croire,  fi  on  ne  veut  déférer  aveuglé* 
meiit  à  tout  ce  qui  eA  écrite     Seneqde  croit,  ^-  f«.  N«. 
que  la  crainte,  qu'impriment  les  guerres  ^'^^r 
dans  noç  efprits,.  jointe  aux  terreurs,  que 
donne  la  Râigionfuperftitieufe,  fait  ces  es- 
prits &nadques,   qui  (b  mêlent  de  deviner 
raveoir;  tnde  inter  hella  err avère  lymphatici^ 
nec  lifipuim.fdiira  exempla  vaticinanÈium  inve- 
nies  y  fuamubiformido  mentes  religionemioÊtii 

L  iiij 


ici  LETTRE    GVL 

»  •  . 

percuffit'  Orileft  du  cours  ordinaire  délai 
mture  de  fiiire  oefTer  les  effets ,  quand  leurs 
caufes  manquant,  &  il  femble^  qu'on  pour* 
foic  mettre  ici  en  coafidéradoQ>  que  les  O 
racles,  dont  nous  parlons,  périrent  tous  a* 

.    vec  leur  grand  Pan,  à  ce  qu'on  dit ,  au  tems 

qu'Âugufte  établit  une  paix,  qui  fut  prefque 

univeifeUe  dans  tout  îancien  monde.     Mais 

$t.Gfûg.  Straboo  touche  line  raifbn  morale,  qui  ne 

,  me  paroit  pas  moins  conTidérablé  que  toutes 
les  précédentes.  CcR  au  fujet  de  TOracle 
d'Hammon ,  qu'il  croit  avoir  été  abaudomié 
&  décrédité  aufli  biep  que  les  autres,  parce 
que  les  Romains  dans  leur  grande  puiûance 
fe  contentant  des  livres  qu'un  de  leurs  Rois 
acheta  (i  chèrement  de  la  Sibylle  de  Son 
tems,  &  ne  faifant  eut  que  de  leurs  Augures, 
&  de  leurs  HaruTpices,  ceux-ci  oblo^ant 
feulement  les  entrailles  des  bètes^  ùtmBéeSy 
&  les  premiers  le  vol  des  oifeaux ,  le  oumger 

.  de  certains  poulets,  &  le  fon  avec  les  autres 
drconftances  du  Tonnere  :  ils  méprilëreot 
tous  ces  Oracles  de  la  Grèce,  &  du  refte 

^  des^  Provinces  (bùmifës  K  leur  tlominadoo, 

'qui  les  négUgérent  aufli  à  l'exemple  de  leur 

Maitres,    Ainfi  l'utilité  céjQ[ànt,  dautantque 

perfonne  quafi  n'y  envoioit,   &  qu'ils  n'c^ 

toient  plus  fréquentes  conune. auparavant,  le 


DES   ORACLES.  169 

Génie  de  ces  endroits  difpanit)   ou  pour 

mieux  dire,  ceux,  qui  profitoîencde  la  cré« 

dulité  des  fiiperftitieux  quittèrent  un  métier^ 

qui  ne  leur  valoit  plus  ce  (}u'il  avoit  accou* 

rumé.     Caf  les  pi^fens  n'étant  plus  envoies» 

les  H&atombes^&  autres  Sacrifices  ne  fë  fiô* 

fant  plus,  &  les  profits  que  ces  lieux  de  Di^ 

irinadon  tiroient  des  Etrangers,  qui  les  firé* 

quemoîent  manquant,  ce  n'eft  pas  merveille 

que  fekm  le  train  le  plus  commun  des  chofes 

du  monde,  tous  ces  myfieres  d'Oiades  & 

de  prophéties  aient  auûi  cefle.     L'on  peut 

fe  fyavemT  fur  cda  du  furnom  d'Apollon 

TŒpidiaÇy  ou  Lucriùy  quod  oraada  ad  btcrum 

dont.    Et  du  reproche ,  que  b\t  Créon  à  Ti-  ^^ 

refias  dansFÂntigone  de  Sophocle.  Symag.  7. 

To  ^wnam  yap'  Ttaiv  ^iKdpyDpGv  yhfoçy 

Votes  cnmes  captant  pecuniamy 

Tous  ceux,  qui  font  le  métier  de  deviner, 

ou  de  prophetiCer,  aiment  l'argent    Aux 

premiers  tems  Ton  ne  canonifoit  perfonne, 

que  par  Favis  des  Oracles;  ce  que  Diodore 

fidt  vcMr  en  divers  lieux  au  fujet  de  rApotheo*^'7*^'*- 

le  dllépheflion  &  de  Ptolomée.     Mais  Ar^ 

rien  eft  encore  plus  exprés  là  deflus,  quand 

il  rapporte,  que  Calliltiiene  reprenoit  Ana-r 

xardius  d'avoir  dit,  qu^on  devoit  adorer  A^ 

lexandre  dés  fon  vivant^  puifqu'il  étoit  cér* 

'  '   L  v  I      • 


'      170         LETTRE     CVL 

tain ,  qu'il  le  feroit  après  (a  mort;  Hercule 
mètne^  repartit  Cdbflhene,  ne  reçût  l'ado- 
ration des  hommes  qu'après  avoir  cefTé  de 
vivre ,  â^fi  ce  ne  fut  que  depuis  que  l'Oracle 
Pelphique  l'eût  ordonné.  Or  la  relation  au 
nombre  des  Dieux  >  qui  fe  iaifoit  des  Empe- 
reurs Romains,  ne  dépendoit  nullement  des 
Oracles /oe  qui  les  rendit  >  fant  doute  ^.  de 
beaucoup  moindre  confidération  par  toute  la 
t^é,  dont  ces  mêmes  Romains  avoient  fiûc 
prefquç  une  feule  Monarchie. 

Voions  maintenant  ce  qu'on  peut  r^îfoa- 
^    aablemerit  penfer  de  la  réputation,  qu'ont 
eue  ces  Oracles,  tandis  qu'ils  ont  été  en  vi* 
gucur.     Déjà  ^on  ne  fauroit  nier,  qu'une 
partie  des  plus  grands  Fecfonnages,  qui  fuf- 
fent  parmi  les  Ethniques,  ne  s'eb  ibient  mo- 
qués, encore  qu'il  y  en  eût  d'autres,  tek  que 
Xenophon  Se  fes  fdmblables,  qui  leur  por- 
toienttoutlerefpedl,  que  la  Religion,  qu'ils 
profèflbient,.  ordonnoit.    Socrate  les  com- 
paroit  aux  vins  nouveaux  dans  la-  foule  qui 
fetrouvôitàconfulterceux,  qutétoientfnd* 
chement  établis.     Diogene  diibit  gentiment, 
qu'il  Êiloit  fe  connoitrefoi  morne  avant  que 
de  vouloir  prendre  connoiflânce  de.  l'avenir, 
fuivant  l'infcription  mife  exprès  pour  cela  fur 
Orëi.iê.  le  ftonti^ice  du  Ternie;  ajpâtant  dans  Dion 


I  DES   ORACLES;  171 

Chryfoftome,  que  ceux,  qui  ont  de  Yctpnt 
k  peuvent  tort  bien  pafler  des  Oracles.  O- 
icfte  €e  plaignoît  dans  les  Tragédies^  que  le 
Dieu ,  qui  rendoit  ces  Oracles ,  lui  avoit  çcé 
tuteur,  de  tuer  fa  mère.  Sur  l'Iphigenie^ 
qu'on  vouloit  fiicrifier  dans  Âulis,  Euripide 
eût  dire  hardimenc  au  fils  de  Theds,  en  Cù 
mocquant  de  Calchas,  que  le  meilleur  de  ' 
tous  les  Prc^hetes  étoit  celui ,  qui  parmi  une 
infiaité  de  menfonges  prononçoit  quelque* 
fois  quelque  vérité  : 

qms  enim  èft  vir  Vates? 

Js  qmpaucavera^  multaverofalfadktt. 
Dsçhyd^  le  Granûnairien  interrogea  la  Py* 
tliie,  pour  fe  mocquer  d  elle,  s'il  retrouvo- 
rott  {on  cheval,  encore  qu'il  n'en  eût  point 
perdu;  il  eft  vrai  qu'on  veut  que  la  réponfe  HeJych.Il' 
duDieu>  qu'il  le  recrotiveroit  bientôt,  Teiif- JJ}^ 
fit  en  vengeant  cette  raiHerie,  AttaUis  aiant  1.1. c.>. 
&t  mourir  Daphidas.peu  après  en, un  lieu, 
qu'on  nommoit  le  Cheval.     Généralement 
tous  ceux,  qui  tâchoient  de  corroippre  la 
Sibylle  par  aigent  ou  autrement,  montroient 
bien  Je  peu  d'état  qu'Us  Ëûfoient  des  Oracles,  ^  9- 
qu'dle  prononi^it.  ^  Or  encore  que  Paufa- 
niar  ait  avancé'  cette  propofttipn ,  qu'excepte 
Cléomene,  perfonne  n'avoit  tenté  de  la  fub- 
orner  de  la  forte;  û  éft-il  confiant»  qu& 


17^  LETTRE     CVI. 

beaucoup  d'autres  l'ont  fait  comme  lui.   Hè- 
bTtrpf  rodote  récrit  de  la  faâion  contraire  aux  Kfl- 
ftratides,  qui  obtinrent  par  ,argent^  que  les 
Lacedemoniens  reçurent  commandemque>r- 
près  d'Apollon ,  de  délivrer  la  ville  d'Athènes 
du  joug  que  ces  Ufurpateurs  lui  avoieat  im* 
^  pofé.      Lyfandre  pour  ôter  le  Sceptre  de 
Sparte  de  la  famille  des  Héraclides,  emploia 
la  même  vpie  de  corruption,  pour  avoir  les 
Oracles  de  Delphe,  de  Dodone,  &  d'Am* 
mon,  favorables  à  (on  deflfein.    Il  eft  vrai^ 
que  Diodore  écrit,  qu'il  n'en  pût  venir  à 
bout,  mais  cela  n'empêche  pas,  qu'on  ne  voie 
par  là  le  mépris  que  faifoit  Lyiàndre  de  tous 
l^'f      ces  lieux  prophétiques.      Alcibiade  fut  plus 
heureux  que  lui,  car  P|utarque  avoué,   qufe 
pour  (aire  agréer  à  Tes  Citoiens  l'entreprilb  de 
Sicile,  il  obtint  par  Tes  préfens  les  léponies 
qu'il  voulut  de  Jupiter  Ammon.    Et  Demo- 
(Ihene  crioit  publiquement  >   que  la  Sibylle 
Pàiiippi/aity  pour  dire  que  l'or  du  Roi  Phi- 
lippe faifoit  proférer  à  cette  Fanatique  tout 
PrM/ea.  ce  qu'il  defiroit.     Mais  l'opinion  d'Ariftotc 
jQ.qu.i..  ^^  JjIçjj  piyg  ^y  mépris  de  tous  les  Oracles, 

'  quand  il  enfeigne,  que  la  feule  humeur  me- 
lancholique,  ou  le  tempérament  atrabiliaire, 
caufoit  r^thoufia(me  des  ^byllés^  &  de 
tous  ceux,  qui  fe  difoient  infpîrés  divinement 


DE^   ORACLES^  175 

pour  fevder  les  choies  futures.  Void  le 
Littin  de  (on  texte  au  lieu  du  Grec,  que  vous 
pourrés  voir  dans  ToriginaL  Morlns  vefania 
iwifticoatury  aut  inftin&u  lymphatico  infèrue* 

omaes  qui  dwmo  fpiraculo  inftigari  credmtury 
cumfcÙicet  idnon  merbo  y  fidruaurali  intempé- 
rie oeciMt.     M  or  eus  dois  Syracufanus  Poëta 
etiéuupré^antioreraty  dum  mente  aUeuaretur. 
Or  parce  oue  le  plus  révéré  de  tous  les  O* 
racles  ^it  celui  de  Delphe,  &qu*à  propre* 
mène  parler  félon  PauÊmias,  il  n'y  avoit  que 
foa  Apollon  de  vraiement  &tidique>  Amphia-  l  7. 
laus  fe  contentant  d'interpréter  les  fbngcs; 
Ceies  de  &ire  voir  dans  un  miroir  Tévene- 
ment  des  maladies;  Hercule  d'enibigner  par 
la  chance  de  quatre  dés  qu'on  jettoiti  ce  qui 
devok  arriver,  &  ainfi  de  quelques  autres: 
Ne  Eut- il  pas  avouer,  que  tant^e  peuples 
qui  de  tems  en  tems  pillèrent  ce  riche  Temple 
dcDelpbe,  montrèrent  bien  le  mépris  qu'ils 
faifi)ient  de  Ta  Sainteté  d^  lieu.     Le  même  L  t$. 
Pauiànias  nomme  ailleurs  entre  fes  Sacrilè- 
ges un  infulaire  d'Éubée,  Ja  Nation  des  Fhie- 
gies,   Pyrrhus  fils  d'Achille,  Xerxes,   les 
Phocéens,  nos  vieux  Gaulois,  &  enfin  Né- 
ron, qu'il  accujTe  d'y  avoir  volé  cinq  cens  fia- 
cucs  de  cuivre:    Xiphilin  ajoute,  qu'il  diAri« 


17+ 


LETTRE     CVI. 


'  ) 


bua  aux  foldats  tout  le  territoire  de  Cyr- 
rhée,  qui  étoit  du  domaine  d'Apollon,  outre 
qu'il  comblai  defola  le  propre  endroit,  dbd 
fortôient  les  Oracles,   fâifant  égorger  des 

Ex  Dion,  hommes  fur  la  bouche  de  l'Antre  propheti- 

'^  ^3*  que.  Certesl'on  ne  fauroit  nier  que  toutes  ces 
^aétions  d'apparente  impieté,    n'eufTent  pour 

!  fondement  Timpofture  crue  &  reconnue  de  ce 

^ui  fe  palToit  dans  ce  Temple  Delphique ,  le 
premier  de  tous  en  crédit  parmi  les  Grecs,  & 
les  autres  Nations,  qui  avoient  quelque com* 
merce  avec  eux.  Les  uns,  dit  Plutarque, 
(e  font  raillés  de  la  fimplicité  des  Grades, 
qui  s'y  rendoient,  les  autres  de  leur  obfcuri- 
tt,  quifitfurnommerPhœbusAo^/oç,  c'eft 
à  dire  oblique  &  tortu ,  comme  Jupiter  Am- 
mon  fut  peint  avec  des^  dornes  de  Bélier,  le 

'  tout  à  caufc  des  détours  pleins  de  perplexité, 

que  reçoivent  les  réponfes  des  Dieux.  La 
bouffonnerie  même  s'y  mêloit  quelquefois  de 
leur  part,  témoin  ce  funple  homme,  qui 
aiant  demandé ,  comment  il  pouvoir  devenir 
riche,  eût  pour  réponfe,  Si  tu  peux  polfe- 
der  tout  ce  qui  eft  entre  Sicyone  &  Corinthe; 
ce  qu'Athénée  donne  pour  un  jeu  du  fils  de 
Latone.  Sur  une  autre  queflion ,  touchant 
la  meilleure  Religion,  TOracle  répondit,  La 
plus  ancienqe  ;  Et  interrogé  enfuite  quelle  é* 


I,y, 


DES  ORACLES.  I7f 

m  la  plus  andenne^  il  repartit  la  meilleure» 
[les  DoricDS  reçurent  un  autre  Oracle,  qui 
ioir  ordcmnoit  de  prendre  pour  Admirai  un 
faûmme  à  trois  yeux;  ils  en  choifirent  pour 
cekua,  qu'ils  trouvèrent  monté  fur  un  Mu- 
let bof^goe.    Ces  repohfès/  qui  provoquent 
à  rire^ne  paitidpent  gucres  de  laDivinité,  St 
Icmhkmr  fort  mal  propres  à  fe  faire  relpeâen 
La  {implicite  mépri£ible  des  autres  >  pa- 
roifint  tant  au  fens  groffier  Se  peu  raifonna* 
ble,  qu'aux  termes  impropres,  &  contre  la 
quanfttc^  lors  aue  la  Sibylle  parloit  en  vers; 
comme  fi  Apollon  maitre  du  Pamafle,  n'eût 
pas  ccé  û  bon  Poète  qu'Homère,  ou  Hefio* 
de.     Quelques-uns  ont  rejette  cela  fur  ri>- 
gnorance  de  la  Sibylle,  parce  que  l'eiprit  pro« 
phétîque  s'accpnmiode  comme  le  vin ,  &  a- 
^t  fidon  les  moeurs  &  le  tempérament  des 
perCbmes,  qu'il  agite.    Ainfi  dans  la  vérita- 
ble Pko^ietie,  Efaîe  Courtifan,  &£zechiel 
(àvam  en  Mathématique,  fe  font  tout  autre* 
ment  expliqués  qu'Anlos,  Se  Jeremie,  qui 
avoîent  été  noinris  au  village.     La  Sibylle, 
feloQ  ce  fendment,  étoit  comm/b  un  inflru- 
ment  qui  fonne  mal,  quand  il  eA  en  Mau- 
vais oidre,  &  c'eft  pourquoi  elle  refuibit  (bu* 
vent  de  monter  fur  le  tr^ed ,  de  forte,  que 
la  dernière  décedée  du  tems  que^Plutarque  ér 


175      .     L  E  T  T  R  E     CVI. 

envoie,  aiàiit  été  forcée  de  s'abandonner  con 
trp  fon  gré  à  refprit  de  Divination  >  tomba  i 
terre  toute  hors  d'elle  >  Se  mourut  peu  de 
Jours  après.     Le  texte  de  Porphyre ,  que  cite 
Eufçbe  au  cinquième  chapitre  du  fixiéme  li< 
vre  de  fa  Préparation  Evangelique,   porte, 
qu'Apollon  même  voiant  les  caufes  fécondes 
mal  difpofées  à  la  divination,  avoit  fouvent 
menacé  ceux ,  qui  le  prcfloient  de  leur  répon- 
dre, qu'il  ne  leur  diroit  que  des  nmenfonges. 
La  Philofophie  de  Pomponace  eft  conforme 
à  cela,  quaod  il  veut,  qu'Elifi^  n'ait  pu  exer- 
cer fa  prophétie  devant  le  Roi,  qu'il  n*eût 
mis  auparavapt  fa  main  fur  le  PJàlterium, 
pour  acquérir  la  dernière  difpofition  rcquife 
à  la  Prophétie,  nifiprius  mami  hnpofitafuper 
Dehicê.  P/aiteriumy  ut  deveniret  ad tdtimafif  difpofilith 
c.i3.cr^  nem.     Quamvis  etiim  Elifcsus  ex  natura  ejj^ 
^^*  '*    votes  y  mm  deducehatur  tamen  ad  oBum  iBum^ 
nifiex  iUa  tmmediata  difpofitione^  Et  perindt 
ejivelutiali^  hommes  y    qui  etfijint  a  nature, 
frmi  ad  aSus  veuereosi  tamen  piufquam  aS 
îBos  affus  devemanty  pert^yffant  mamiUas ,  o* 
Jbulanturque  y  ut  fjnritus  tf  fynguis  calefiant^i 
&*  m  ukima  dt/po/ttione  fiant  ad  taies  aQns.\ 
'Je  trouve  ia  coiçparaifon  trop  libre  pour  è* 
tre  traduite.    Tant  y  a  que  Strabon  aj^reod, 
que  quand  la  Sibylle  ne  prononçait  fes  Ora* 

des 


r 


DES  ORACLES.  '        177 


des  qu*«n  profe ,  il  y  avoit  des  Poé'tes  y  Mi- 
oiftres  du  Temple  Delphique^  qui  les  met-^-.®«4»'- 
toient  en  vers.     £t  c'étoit  eux  vraifembla- 
blement^  qui  cdmpofoient  ces  vers  Âcrofti- 
cheSy  dont  parle  Ciceron,  qui  n'avoient  vkn^^JX* 
du  tianlport  prophétique,  Se  qui  étôient,*^  - 
comme  il  dit^  attenti  ammij  non  furentis. 
Car  la  Divination  des  Latins  eA  nommée 
pmnvdlj  par  les  Grecs^  de  la  manie  ou  fureur 
donc  die  étoit  toujours  accompagnée.  -  Cet- 
te étymologie  me  dit  fouvenir  de  la  bizarre 
penfée  d'Hefychius  Illuftrius,  qui  a  donné  ^<^0^« 
le  nom  appellatif  de  Sibylle  pour  être  pur  La-  *^'* 
cin,  &  non  Grec;  chofe  fi  abiurde^  qu'elle 
ne  mérite  pas  à*ètre  particulièrement  refutée« 
Mais  pour  revenir  à  nôtre  théme^  les  Ora* 
clés,  tant  du  côté  de  la  fentence,  que  de 
Texpreifion,  étoientfouvelQttels,  qu'on  n'y  « 
trouvdt  rien ,  que  le  Dieu  de  l'une  &  de  l'au- 
tre âoquence  pût  avouer,  pour  ne  rien  di- 
re des  autres.     Encore  arrivoit-il  quelque- 
fois que  la  Sibylle  les  écrivant  fur  des  feuîl* 
les  de  Palmier^  nui  étoient  alors  en  ulàgé 
pour  cela ,  le  vent  les  difperibit  de  forte  y  que 
quand  elle  Se  fon  Douon  euffent  eu  defiein    ' 
de  €c  moquer  de  la  crédulité  des  hommes  de 
ce  tems  lâ^  ils  ne  ponvoient  pas  le  faire  plus 
vifiUement.     Le  troifiéme  Se  le  fix;jéme  Li- 

T0m€VaFm.l  M 


178  -LETTRE    CVL 

.vre  de  TEnelde,  font  voir  ce  que  je  dis^  Si 
la  crainte  d'Eaée  9  d'être  traité  de  même.  Se 
de  tomber  dans  cet  acddeht,  n'a  point  d^au- 
tre  fondement, 

— "foliis  tantum  ne  car  mina  manda ^ 
Ne  turbot  a  volent  rapidis  ludibria  ventis. 
Cétoit  en  effet  fe  jouer  des  hommes,  com- 
me le  vent  Eût  des  moindres  choies  >  qu'il  a- 

:    Quant  aux  obfcurités  pleines  d'équivoques 
&  d'amphibologies,  cène  fëroit  jamais  Êiit, 
(H'onvouloitrapporter  toutescelles,  quifont 
venues  jufqu'à  nous.    Vous  en  pouvés  voir 
une  partie  dans  le  cinquième  livre  de  la  Pré- 
paration EvangeHque  d'Eufebe,  &  Ton  peut 
dire  en  général  après  Ciceron  de, cette  ibrte 
d'Oracles ,  dont  Çhryfippe  avoit  compofé  un 
gros  volume,  .qu'il  en  eût  fidu  d'autres,  pour 
les  (aire  entendre,  Interpres  ApoUims  egebat 
interprète  y  if  fors  ipfa  referenda  erat  ad  fortes. 
Ce  Dieu  l'avoué  à  Crœfus  dans  Hérodote, 
rejettant  le  malheur  de  ce  Roifi  dévot  envers 
lui,  fur  l'ihexorable  Deftin,  &  fur  ce  qu'il 
n'avoit  pas  renvoie  à  l'Orade  pour  lavoir  le- 
quel  des  deux  Empires,  de  Cyrus,  ou  du 
fien,  feroit  ruiné,  après  qu'il  aurdt  traver* 
fé  le  fleuve  d'Halis.  Cyrus  fot  depuis  trompé 
de  même  dans  Lefbos  par  TOrade  d'Or- 


DES   OEACLES,  179  * 

phêe,  quiliddit,  comme  Philoftrate  le  rap- 
porte, Mea^  SCyre,  tua;  ce  qu'il  prit  pour 
une  promefle  des  conquêtes  qu'il  devoit  faire 
dans  l'Europe,  &  Ton  voulut  depuis,  qu'Or- £*^^ 
phce  1  eut  averti ,  qu  il  auroit  comme  lui  la 
tête  coupée  par  une  femme.  Sur  le  repro- 
che, que  firent  les  Héraclidcs  à  la  Pythie,  de 
s'être  mal  trouves,  d'avoir  deferé  à  la  pro- 
mefle d'Apollon ,  portant  leur  retour  s'ils  at- 
tendaient le  troifiéme  fruits  elle  leur  répli- 
qua, qu'ils  avoient  mal  pris  ce  troifiéme  fruit, 
qui  s'entendoit  de  leur  race ,  ou  famille  ^  & 
non  pas  des  fruits,  que  la  terre  produit.  A- 
poUodore  le  conte  ainfi  fur  la  fin  de  fon  (è- 
cond  Livre  de  l'Origine  des  Dieux.  L'Ora- 
cle de  Bâtis  avoit  alTuré  Cambyfè,  qu'il 
mourroft  en  Çcbatane,  il  s'imagina  que  ce 
feroit  de  vieillefle,  en  fa  capitale  de  Medie^ 
&  fa  blefliire  auffi  bien  que  fa  mort,  fut  en 
un  chetif  lieu  de  Syrie  nommé  Ecbatanè. 
Cet  exemple  eft  encore  d'Hérodote  avec  le 
fuivant.  Cleomene  fe  fàifoit  fort  fur  la  ré- . 
ponfe  â^Apollon  qu'il  prendroit  la  ville  d'Ar- 
gos,  &  il  ne  fut  maitre  que  du  Bois  Argus 
qu'il  fit  brûler.  Appien  dit  du  même  lieuj 
que  Seleucus  aiant  été  averti  par  une  prophé- 
tie, qu'il  perdroit  la  vie  en  Argos ,  fuioîr  tou- 
tes les  villes  de  cenop ,  &  fut  enfin  tué  par 

Mil     , 


180         LETTRE     GVE 

derrière  de  la  main  de  cePtolcHnéeCeraiimts. 
qui  s'étoît  réfugié  vers  lui,  auprès  d'un  Axx- 
tel  qui  portoit  le  nom  d'ÂrgcÀ.  Dans  le 
Debilh  même  livre  d'Âppien  Annibal  déferant  à  un 
*^*  ^  Oracle,  qui  lui  avoit  été  rendu  en  ces  ter- 
mes traduits  du  Grec, 

^    Annihaliscineres  terra  Ubyffàtegety 
fe  promettoît  de  ne  trouver  Ùl  dernière  defti- 
née  qu'en  Afrique  j  &  il  fut  empoifonné  par 
'  Prufias  en<:ette  partie  de  la  Bithynie,  qu*ar- 

i.20.£ii.rofe  le  âeuve  LibyfTus.  Dijpdore  Siciliea 
rapporte  deux  Oracles  conformes  aux  préce- 
dens^  &  rendus  à  deux  frères  Satyrus^  &  £u- 
melus.  Le  premier  Oracle  donnoit  avis  à 
Satyrus,  ut  a  vmJculofiM  caverety  à  qucM  o- 
beiffant  il  fe  gardoit  non  feulement  de  toute 
Ibrtede^cats,  mais  encore  des  hommes,  qui 
en  portcMent  le  nom,  fans  pouvoir^ter  une 
bleflfure  au  mufcle  du  bras  dont  il  mourut. 
Eumelus  fe  fondant  fur  un  autre  Oracle  qu'il 
avoit  reçu,  de  prendre  garde  à  une  maàbn 
portative  ou  fôûtenue,  n'entroit  jamais  dans 
un  logis,  dont  il  n^eut  fait  vtfiter  1^ toit  &les  | 
fondemèns;  ce  qui  ne  Tempècha  pas  d*être 
'  blelTé  mortellement  par  un  pavillon,  qui 
couvrait  (on  chariot  La' perte  des  Mefle* 
niens  avoit  été  obfcurement  prédite  à  Ddphe' 
fur  réquivoque  du  mot  r^yèç  qui  figoifi^ 


BES  OUACLES.  tgf 

k  bouc,  &  branche  de  figuier  (auvage,  ce^ 
que  Bâufiinias  expHque  dans  fon  quatrième 
livre.  Au  huidén^e  le  Trépied  au  même 
lieu  av<^c  Eut  emefldre  à  Epaminondas,  qu'il 
devost  craindre  la  mer,  à  ce  qu^il  luifembloit, 
(bus  le  terme  ir^yùç,  ce  qui  lui  faifoit  évi« 
ter  toute  forte  d'embarquement;  mais  il  (b 
trouva  >  que  l'Oracle  vouloit  parler  d'un  bois- 
tailliS)  appelle  P///7^»^,  où  ce  grand  Capitai* 
ne  fut  tué.  La  ville  Libethra,  dans  le  neu^ 
viéme  livre  du  n^ême  Auteur,  fut  renverf^, 
noapasi^fisr,  Ou  par  un  Pourceau;  comme 
ils  avoient  pris  l'Oracle  de  Bacchus  en  Thra- 
ce^  dont  ils  ièmoquoient,  mais  par  le  âeii* 
veSWX)  qui  defcendant  en' forme  de  Torrent 
du  Mont  Olympe,'  l'inonda  toute  en  une  ' 
nuit,  auflitôt  que  les  olTemens  d'OrpHée  eut* 
reot  vu  k  Soleil  Les  Athéniens  aiant  > 
cœur  les  affidres  de  Sicile,  furent  confeillés 
par  le  même  Dieu,  fi  nous  en  croions  Dion 
Chryfoftome,  de  conjoindre  la  Sicile  à  leur 
ville,  &  il  fe  trouva  après  le^mauvais  fuccès 
de  leurs  entreprifes  fur  cette  Isle ,  que  la  Si-  Oroi.  r;. 
bylle  avcMt  voulu  parler  d'un  petit  tertre  fort 
proche  d'Athènes  appelle  Sicile,  ^ref  Ly(an- 
(ke  devant  mourir  par  un  Serpent,  il  fe  trou* 
ve  que  celui ,  qui  le  tue,  en  avpit  un  peint 
fur  fon  boudier.     Et  fi  l'Orade  dit  aux  De-Ptutêr. 

M  iij 


18»         LETTRE    CVI.  , 

liens,  qu'une  Cçrneille  leur  montrera  un 
certain  lieu,  il  arrive  que  c'eft  une  femme 
nommée  Cornçille  ou  Coronis.  Vous  pou- 
vés  voir  dans  Tite  Live ,  comme  Jupiter  de 
Dodone  aiant  averti  Alexandre  Roi  d'Epire^ 

toee.1.  LS'  Caveret  Acherufiam  aquamy  Pandofiamque  ur-^ 
bem^  <pa(Ia,  pour  éviter  ces  lieux  de  Grèce, 
exprès  en  Italie,  ou  il  ne  laifllà  pas  aeprouver 
ce  dont  le  Deflin  l'avoit  menacé.     Quaof  à 
rOracle  rendu  à  Pyrrhus, 

Aio  te  Macida  Ramanos  vincere  poffèy 
qui  étoit  auffi  ambigu,  Ciceron  açcufe^n- 

2:deDi'  nius  de  l'avoir  fuppofé,   &  le  prouve  tant 

«««•  parce  que  du  tems  de  ce  Roi  Apollon  de  Del- 
phe  ne  faifoit  plus  de  vers,  qu'à  caufe  qu'il 
n'a  jamais  parlé  Latin.  Je  n'ai  rien  à  dire 
contre  cela ,  mais  je  (ai  bien ,  qu'on  lit 
dansPaufanias,  qu'un  barbare  ou  étranger, 
cnvoiéparMardonius,  aiant  interrogé  l'Ora- 
cle de  Thebes  en  fa  langue,  cet  Oracle  ne 
lui  répondit  pas  en  Grec,  mais  en  Dialedle 

inBctot.  ou  langage  barbare,  comme  l'étoit  aux 
Grecs  tout  autre  que  le  leur.  Quoiqu'il  en 
foit,  le  même  Dieu  de  Delphe  avertit  Néron 
avecTobrcurité,  dont  nous  parlons,  qu'il  fc 
prit  garde  de  l'année  ibixante- treizième,  le 
trompant  de  l'efperance  de  vivre  jufqùes  là, 
au  l|eude  lui  révéler  nettement,  que  Galba 


DES   ORACLES.  jgj 


mgé  de  (bixante* treize  ans^  feroit  bientôt  fon 
wccefleur.     Suétone  nous  apprend  cela ,  &  i»  Nfrb« 
Âmmien  Marcdlin ,  qu'un  Oracle  femblàble  "^'  ♦*• 
mcoa^  l'Empereur  Valens  de  fà  fin^  qui  Tat- 
tendoit  auprès  de  Mimante,  ce  qu'il  inter- 
pretoic  d'une  célèbre  Montagne  d'Aile  por-. 
tant  ce  nom^  au  lieu  qu'aiant  été  tué  en  Eu- 
rope, il  retrouva  que  dans  le  champ,  oiiil 
avQît  reçu  la  nîort  parjfes  ennemis,  l'on  vo- 
ioit    le  ièpulcre   d'un  certain  ^^antus. 
Mais  rOrade  rapporté  par  Athénée ,  &  ion  I.  g-  Dei- 
fuccés  fidt  voir,  comme  les  hommes  contrî-i^-^ 
Imoient  beaucoup  à  fe  tromper  eux  mêmes, 
en  fiûfànt  reufTir  dé  femblables  prophéties. 
CetOraderenduàPhalantus,  portoit,  qu'il 
ne  pourrait  être  chaflfé  de  Tlslè  de  Rhodes, 
qu'il  ne  vit  voler  des  Corbeaux  blancs,  & 
n'apperçût  des  poifibns  nager  d^ns  fa  Tafie. 
Cela  lui  donnoit  avec  raifon  toute  afTurance. 
Néanmoins  Iphiclus,  qui  lui  (àifoit  la  guer« 
re,  averti  des  cette  réponfe  Delphique,  le 
fubîugua,   s'étant  avisé  de  faire  lâcher  des  ' 
Corbeaux  blanchis  avec  de  la  chaux ,  &  ver- 
1er  ckndefiinement  de  petits  poilTons  dans 
l'eau,  qu'il  devoît  boire.     En  vérité  l'hom-     ' 
me  eft  on  ingénieux  animal  àXe  tromper  lui- 
même,  fur  tout  quand  c'eft  en  faveur  dt 
quelque  fuperftition. 

M  ini 


Ig4  ï.  E  T  T  R  B    CVL 

Vdlà  plus  d'eacemples  que  je  ne  m*ètots 
propofé  de  vous  rapporter  de  Toblcttrité  ca< 
,  pdâife  des  Grades^  >&  des  fubdles  répofifes 
d'un  Diea^  qui  ne  biaife  pas  tant  dans  ion 
9  Zodiaque,  qu  il  fidfoit  dans  cette  forte  de  ré- 
vélation des  cfaofes  futures.  Mais  le  nom* 
bre  ètbit  bien  plus  grand  defes  prophéties, 
où  Ton^  li'entendoit  rien  du  tout,  &  qui 
n'eurent  auflijaaiais  aucun  fuocès,  quelque 
fine  interprétation,  qu'on  leur  pût  donner. 
Le  bon  pour  cette  fuperftitîon  étoit,  qu'on 
n'en  tenoit  aucun  r^trè,  que  par  rd|>eâ 
perfonne  n'ofoit  convaincre  la  Sibylle  de 
menibnge,  ce  que  Plutarque  a  pris  à  ion  a- 
v^ntage,  &  qu'en  plus  de  deux  mille  ans  l'on  n'a 
obfervç  qu  un  certain  petit  nombred'Onides 
à  qui  l'on  ait  pu  appliquer  de  ces  ii^;eiueufès 
&  furprenantes  explications.  Us  ont^été 
quelquefois  il  étranges  Ik  fi  extravagans, 
qu'ils  remplilToient  d'indignation,  &  met- 
toientaudefefpoirceux,  qui  les  recevoîent, 
fans  que  le  mcxide  pour  cela  s^en  deiabusa^ 
tant  les  hommes  font  naturellement  portés  à 
.  s'entretromper,  prindpalement  fi  le  prétex- 
te d'une  fauiTe  Religion  a  gagné  leurs  e- 
fprits.  Strabon  nous  fournit  une  preuve  il- 
lufire  de  cda,  qu'il  dit  tenir  de  lliiflorien 
f.  Giêp.  EphoruS)  dont  nous  avons  perdu  tous  les  ou* 


•      DES   ORACLES.  igf 

vn^es.     Les  Bœodens  étant  allés  préndn  * 
Tivis  du  premier  de  tous  les  Dieux  à  Dodo^    ^ 
oe^    ion  Oracle  leur  prédit,  qu'ils  fe  pou- 
vaient promettre,'  que  leurs  affaires  iroient 
fort  bien,  s'ikfaifoient  des  aidions  d'impiété. 
Cela  les  mit  fi  fort  faprs  d'eux  mêmes ,  qu'ils 
pnreot  la  Sibylle,  &  la  jettèrent  dans  le  feu, 
diiànt  qu'ils  le  dévoient  faire  ainfi,  foitjgoji^t! 
la  punir,  foit  pour  obâr  à  fes  ordres  en  fe 
montrant  impies.  Il  n'en  fut  autre  chofe,  fi« 
non  que  depuis  les  trois  filles  ^  qui  fervoient 
de  trucfaementà  cet  Oracle,  .n-'en  prononcè- 
rent plus  aux  Bœotiens^  ea  abandonnant  la 
diaige  aux  hommes  du  Temple,  qui  avoient 
laide  une  telle  aùxon  impunie.     Vous  pour^ 
ries  prafer,  que  cette  hiAoire  feroit  contrai- 
re à  ce  qu on  écrit,  que  des  Colombes  per« 
chées  fur  un  chêne,  rendoient  les  Oracles  de 
Dodoné.    Mais  vous  vous  fouviendrés  que 
ces  trois  filles,  dont  nous  venons  de  parler,  . 
étoient    les    Figeons    prophétiques,   mnPadfin. 
n'aiâQit  donné  lieu  à  la  Fqbiè ,  qui  les  (àifoit  '-  7« 
fi  bien  parler,  fmon  l'équivoque  du  mot 
ràkeia^BÇy  quifignifie  en  langue  Thcflalique, 
&  Colombe^  &  Prophète  ou  Divinatrice. 

Avant  que  de  former  aucun  jugement  fur 
tout  ce  que  nous  avons  cohfidéré  jufqu'ici , 
je  vous  prierai  d'obferver  encore,  qu'outre 

M  v 


Ifi6  LETTRE    CVL 

tous  les  Oracles  étaUis  en  de  certains  heaXy 
il  y  a  eu  d'autres  divinations ,  qui  s'exerçoient 
par  tout  comme  celle  qui  dépendoit  du  vol 
deis  oifëaux,  appellée  Augurale;  une  autre 
qui .  conr)dâx)it  les  entrailles  des  animaux, 
qu'on  nommoit  Harufpicine,  ou  E^pidne, 
&  je  ne  fai  combien  encore ,  dont  ces  femmes 
Allep[iandes  peuvent  faire  un  exemple  9  qui, 
InCaf.2:  au  rapport  de  Plutarque  &  de  Clément  Aie* 
^^'  xandrin,  prédifoient  par  le  bruit  du  a)urs 
des  rivières,  &  paf  le  fon  que  rendoit  le 
L.  41.  mouvement  des  eaux.  L'Oracle  du  Nym- 
pheum  proche  d'ApoUonia,  dont  parle  Edon 
Caflius,  qui  dépendoit  de  l'Encens  «  qu'on 
jettoit  fur  le  feu,  eft  encore  du  nombre,  & 
toutes  CCS  fartes  y^ntiatifue^  PraneJiifia^^Hih 
,  îBcricay  &  autres  femblables.  Or  tous  ces 
uiàgesoufciences,  comme  vous  voudrés  les 
nommer,  n'avoient  rien  de  plus  folide,  de 
plus  certain,  ou  de  moins  méprifable,  que 
ce  qui  partoit  du  Trépied  Delphique.  ^lan* 
nibal  le  fût  fort  bien  dire  au  Roi  Prufias, 
quand  il  lui  reprocha,  qu'ilajoûtoit^us  de 
foi  à  un  morceau  de  chair  de  Veau,  qu'à  un 
Capitaine  expérimenté,  voiant  que  contre 
fon  avis  il  s'arrêtoit  à  quelque  prèfage  fa* 
dieux  d'une  vidime.  Ejt  Alexandre  ne  laiila 
pas  de  combattreles  Scythes  avec  un  heureux 


DES  ORACLES.  187 

fucces ,  fe  moquant  de  l'Art  ou  Ariftandre  ë- 
toit  il  célèbre^  par  leqjuel  il  ràvertilToît  que 
les  facrifices  ne  promettoient  rien  de  bon: 
cela  eft  pris  de  Y  Hiftoire  d'Ariea  Ca^a 
s'étonook^  que  ces  Augures,  qu'il  connoif- 
foit  pour  être  de  leur  Corps^  &cesHarufpi- 
ces,  iepuffent  empêcher  de  rire  en  ferencon- 
trant^  vu  que  chacun  d'eux  fa  voit  les  fourbe* 
ries  de  fon  cônipagnon,  &  la  vanité  de  leur 
conunune  profeiTion.  Et  Ton  peut  juger  ce 
qu'en  penfoient  les  plus  honnêtes  gens  3  non* 
obftant  la  fuperflition  populaire,  quand  En- 
nius  ne  fit  pas  difficulté  d'écrire  ces  vers  cités 
par  Ciceron^ 

Nom  ijlis  qui  linguam  avium  mteUigunt^       ^\  *  ^' 
Pbifjue  ex  aliéna  jecorefapiunt  quam  exfuoy 
Afûgis  audienàum  quam  aufiuttandum  ccnfcc. 
Cefeid  exemple  de  Diodore  Sicilien  fuffira^j^^^' 
pour  faire  voir  l'adreffe  à  tromper  qu'ils  a-     ^^' 
voient  tous.  Les  Harufjpices-du  Roi  des  Ma- 
menins  pour  l'encourager ,  l'alTufèrent,  qu'il 
coucheroit  dans  le  camp  de  fes  ennemis  j  1^    , 
fe  trouva,. qu'ils  avoient  bien  deviné,  çgr 
aiâQt  été  &it  prifonnier,  ilymoumt.     Dio-^-^^- 
dore  avoit  déjà  dit,  qu'Arnilcar-n'attaqua  Sy- 
racolè,  ou  il  demeura  aufTi  prifonnier,  que 
lur  une  pareille  prédiâion,  qu'il  devoit  le 
jour  de  cette  attaque  fouper  dans  la  viHe^ 


I8g  LETTRE    CVt 

Ceft  ainfi  qu'en  nos  jours  uo  Doc  de  Sa^oi^ 
jentrepric  contre  ,nous,  aiant  appris  par  un 
Afiroîogue  que  bientôt  il  n'y  aivoic  plus  de 
Roi  en  France;  ce  qui  fiit  vru,  parce  qu'j] 
en  fortit  pour  Palier  mettre  à  la  raifoQ.      Il 
faut  ajouter,   qu'il  y  a  eu  partni  les  œciem 
un  certain  don  de  Prophétie  9  qu'on  â  cru  at* 
taché  à  des  peribnnes  particulières,    &  qui 
n'ètoit  pas  de  meilleur  aloi ,  que  le  précedenr^ 
Clément  Algcandrin  nonrnie  près  de  quatre- 
vint  de  ces  Prophètes,  tels  que  Tirefias, 
Amphiaraus,  &  Ariftée,   avapt  que  de  ve- 
nir aux  véritables  des  jui& ,  dont  trente-cinq, 
outre  cinq  femmes,  ont  précédé  nôtre  Sei- 
gncur,  &  beaucoup  d'autres  ont  été  depuis. 
£,,,    •  Mais  (on  premier  nombre,  que  vous  pou- 
'  vés  vérifier dansièsTapilTeries,  n'eftpascom- 
^       plet;  car  il  y  en  a  eu  une  iniSnité  d'autres, 
.  qui  ont  voulu  exercer  ce  métiw  de  diarlata- 
nerie  dans  toutes  les  parties  du  vieil  Se  du  nou- 
veau mondé.      Les  exemples  en  font  dans 
toutes  les  Hiftoires  anciennes  &  modernes. 
Une  relation  de  Madagafcar ,  qui  vient  d'être 
,    imprimée,  porte,  que  Ces  habitans croieot, 
qu'il  y  a  eu  quatre  mille  quatre  cens  quaian* 
te- quatre  Prophètes,  nombre  ou  ils  doivent 
entendre  quelque  myflere  caché.     Et  (ouve- 
nés*  vous  de  cette  femme  Dfuide,  qui  dans 


DES    ORACLES.     .      igp 

VopiicuspromettantrEiDpJreàDiocledenen* 
ox^Joldat^  cumAprumoccidiffèt^  fuccaiifè,quV«  m»e. 
il  tua  le  Fréfeâ  du  Frëtoire,  qui  fe  nommcùt 
Aper.  Procope  parle  d'un  ai^tre  Préfeft  fous  ^^  2-  *    • 
Juftmien,  qui  crût  toujours  dans  £es  plus**^^*^^ 
grandes  miferes,   qq'il  deviendroit  Empe- 
reur ,  parce  qu'on  lui  avoit  prédit;  fe  Augur 

fti  héMtum  fuandoffie  indiiturum^  ce  qui  ne. 
reOilit  pourtant  que  quand  le  faifant  Moine, 
on  lui  donna  f  habit  d'uA  de  cette  .proiSbAion 
tfini^ïÈommoxtAuguftus.    Or  parce  que  ce 
Patriarche  d'Alexandrie  >  que  je  yien^  de  ci- 
ter^ met  entre  les  Pfèudoprc^hetes  payens 
Epimenide  de  Crète;  je  vous  prie  de  vous        / 
ibuvenir,  que  c'eft  le  feul  dont  AriAote  fem- 
ble  a{^rouv^  les  prédirions;    à  caufe  que 
ne  s'étendant  jamais  fur  les  diofes  futures,  &^  Rhtt$r, 
ne  parlant  que  des  paflees  qu'il  dévelopoit^*  '7« 
des  plus  grandes  difficultés,  il.ne  fâifbit  rien 
de  iiimatard,   qutiniam  prateritum  fcientia^ 
comprekenâifatijl.  Il  eftten]^  de  fe  recueillir^ 
&  de  finir  cette  lettre  par  un  petit  Epilogue.       ' 

Encore  que  tous  les  évenemëns,  que  nous 
avons  remarqué  avoir  quelque  conformité  a- 
vec  les  Oracles  de  la  GentîUté,  dépendent 
prefque  tous  d*uae  interprétation  capdeufe, 

.  ccmune  aiant  été  conçus  en  te]:pies  équivo- 
ques^ &  plus  proprés  à  tromper  ceux,  qui 


I90  LETTRE     CVL 

les^confultoient ,  qu'à  les  înftruîre  de  ce  qu'ils 
défiroientfavoir:  Sieft-cequ'oonepourrok 
.  pas  fur  cette  ûmple  confidécation  les  rejetter 
abfolumetat  comme  convaÎDcus  d^impofturei 
parce  que  lès  Prophéties  même  de  l'ancienne 
loi ,  que  nous  fommes  obligés  de  révérer,  a- 
voient  auffi  leurs  obfcurités.     Un  peu  avant 
Samuel  fous  Heli,  le  troifiéme  chapitre  du 
premier  livre  des  Rois  porte  que  »  diehus 
Ii&.f  tJ4.  mis  non  erat  vifio  manifefta  ;  &  l'on  voit  dans 
,        Efdras,  queDieunevouIoitpas^  queMoyfe 
:  révélât  iiàifféremment  tout  ce  qu'il  lui  fai- 
{oitTaVoir,  tuec  m palam faciès  verha^  îfhdc 
ahfcondes.  Il  arrivoit  même  quelquefois,  que 
ces  Prophéties  fe  choquoient  en  apparence 
les  unes  les  autres^  quoique  toutes  diâées 
par  le  même  Elprit  de  vérité^  qui  n'a  riea 
i         .de  plus  contraire  que  la  tromperie^  &  le 
menfonge.     En  efïèt,  félon  l'obfervation  de 
Jofcjrfie,  celles  que  Jeremiedebitoit  dans  Je- 
rufalem  fembloient  en'  contredire  d'autres, 
que  Jezeciel  ou  Ezechiel  profcroit  dans  fia- 
it. A%n.   by lone.     Le  premier  difoit,  que  Sedekias  fe- 
^i  c.  w.  jq|(  mené  captif  en  cette  ville -là:  Et  Jezeciel 
;  '■  '  .   afTuroit ,  que  ce  Roi  ne  la  verroit  jamais. 
Cependant  l'événement  les  accorda,   Nabu- 
chodonofor  fiiîfant  crever  les  yeux  à'^edekie 
avant  que  l'y  emmener  captif.      Les  prédi- 


DES   ORACLES.  191 

âions  de  Jonas  touchant  mnive,  celles  dl- 
faîe  au  Roi  Ezechie  fur  fa  mbrt,  &  quelques 
autres  ont  befoin  d'être  interprétées  par  les     ' 
Scholaftiques.'    D'ailleurs,  tout  ce  que  les^ 
Orades  payens  avoient  de  mauvais^  n'a  pas  , 
empêché  bjcaucoup  des  premiers  Pères  de 
rEglifedes'enfervircontre  les  Infidèles,  pour 
établir  des  vérités  Chrétiennes.    Ils  ont  pro- 
duit les  vers  actoftiches  d'une  des  Sibylles, 
dont  les  premières  lettres  portoientle  nom 
du  vrai  Meflie.     Saint  Jérôme  a  fi  bien  pen- 
ie  de  ces  filles ,  &  die  leurs  prédiétions,  qù'û 
a  ârit,  qu'elles  avoient  re^û.  du  Ciel  le  don 
de  Prophétie  en  reconipenfe  de  leur  virgini* 
te.    Le  Père  Ambrofien  CoUus  n'a  pas  fkitDtanm. 
difficulté  depuis  peu,  de  bien  efperer  du  fa-  ''^^' 
lut  de  quelques-unes,  &  d'en  placer deuk  ou 
trois  des  dix  dans  la  celeAe  JeruÊdenu     Et . 
Ton  a  écrit,  que  la  plus  ancienne  de  toutes 
entra  dans  lArche  de  Noé  lors  du  déluge  u- 
Diverfel^  &  qu'dle  fut  mariée  à  un  des  en* 
fans  de  ce  Patriarche,  fùrquoi  je  vous  ren* 
voie  au  fécond  Dialogue  des  Poètes  de  Li-    - 
lius  Gyiàidus.    L'Eglife  même  femble  âppa<»  P^i*  7#* 
rio*  le  Prophète  Roial  avec  laSiby  lie,  quwd 
eDe  chante  tous  les^ jours  tefte  David  ctm  Su 
bfia.     Il  y  a  néanmoins  dequoi  s'en  étonner 
4  autant  plus^  que  nous  lifons  dans  le  Levi- 


-  J9a         L  ET  T  R  È     CVI. 

f.3i.      tique  une  condannation  très  exprd&  de 
mort,  contre  tous  ceux  que  l'efprit  rydioni- 
que  ou  de  divination  poffedera ,  vir  five  wm- 
•  Ùer^  in,  quibus  Pythonicus  vel  dwinatioms fue- 

rit^iràus,  morte  moriafttUTy  lapidibus  ob- 
tkent'eosy  fanguii  eorumfitfuperîttos.  Car 
x'eft  ce  même  efprit ,  ^  qui  '  animoit.la  Sibylle 
dans  Tes  réponfes ,  &  qui  lui  &irQit  donner  le 
(umom  de  Pythie,  comme ^Apdlon  avoit 
celui  de  Pythien.  i 

Pour  venir  donc  à  la  conclufton,  que 
Vous  attendes  ;|  il  né  faut  pas  douter,  que 
les  Pères  de  l'Eglife  n'afent  été  portés  -d'un 
grand  zélé  pour  la  Religion,  lors  qu'ils  fe 
font  fervis  du  témoignage  des  Sibylles  contre 
les  Gentils,  en  un  tems ,  où  ils  ^voient  le 

'     grand  crédit,  que  leurs  prédirions  avoient 
dans  tout  le  Paganifme.     L'ufiige  de  l'Eglife 

'  lesa^imités,  parce  qu'elle  ne  fait  pas  profef- 
fion,  ni  le  Siaint  Efprit  qui  Tantme,  de  nous 
inftruire  toujours  de  toutes  les  vérités  phyfi- 
qucs,  comme  elle  fiiit  fans  faillir  de  toutes 
celles,  qui  (ont  neceflàires  au  ialut.  C*eft 
ce  qui  a  ait  Bomnier  à  Cafaubon  après  beau- 
/  coup  d'autres ,  cette  conduite  des  Pères  une 
fraude  pieufè  ,|  dans  les  animadverQons  con- 
tre Baronius,  (que  vous pourrés  voir  là  def- 
fuà.    Celapréfuppofé,  il  faut  premièrement 

demeurer 


f 
DEâ  ORACLES»  193.     . 

demeurer  d'âcoord»  que  dans  la  PhiIofi>ph]6 
Pérîpîttédque  Ton  n'admet  aucun  £fprk>  ^I^^^ 
moa,  ou  Génie,  hors  ce  pedt  nombre  d'Iiv» 
tell^;eiioes,  ^ttadiées  au  mouvement  des 
Cieux*    Il  n'eft^pas  moins  confiant,  que  tous 
ces  Enthoufiafines  de  Sibylles,  &  toutes  ces 
divinations  d'Augures  &  d'Hamlpices,  n'y 
peuvent  paffer  que  pour  de  pures  fourberie^ 
ou  pour  des  manies  &  des  renverfemens  d*es^ 
prit,  qui  n*ont  eu  fucoés  dans  leurs  prophe-  ^ 
des,  qu'autant  que  le  hazard  Ta  permis,  ou 
que  la^  crédulité  des  hommes  fe  l'eft  aifément 
peifiiad£  ^   Car  nôtre  humanité  a  une  pro« 
penfkm  naturelle,-  pour  le  rq^eter  encore  ic^       ^\  - 
à  efpeicr  toûjoui^  ce  qu'on  fe  promet  de  l'a-      / 
venir.     Et  c'eft  ce  qui  a  fiût,   qu'Ariflotea^^^«- 
nommé  l'art  de  deviner  r^  fiavra^,  unc'**^'^'\ 
fdencedperante^  haç^lisf^  iJ^içat^.     Tant      ^  <^ 
y  a  qu'elle  eft  toujours  accompagnéede  ma*       ; 
nie&defbreur,  à  quoi  ce  Fhilofophe  rap- 
porte les  infpiratioAs  des  Sibylles,  &  tous  les 
Oiades,  qu'elles  ou   d'autres  rendoieiit,&a3fi» 
cooune  vous  Fifvés  vu  par  le  texte  de  Tes  pio^  <*- 
bleuies,  que  je  vous  aidqadtè.  Etnotésque 
le  tems  auqud  il  endiibitfilihrementfonavi^ 
ctoitkplus  fournis  de  «)usà  cette  fortedefu- 
perftitioou    MaisparcequenôoePhilofophiQ 
Chiâknne  reçoit  âujQii  biea  que  oeUe  des 


V.I* 


194  LETTRE    CVt  ^ 

.  luifs^  &  la  Platonique  )  de  bons  &  de>iiiau- 
vais  Démons ,  dont  les  rcponfes  &  les  opéra- 
tions ne  peuvent  être  stbfolument  xiiées  fims 
offenfer  la  Religion,  &  Sautant  qu'il  n'y  a 
point  d'inconvénient  enfuite,  de  penfer  que 
Dieu  oblige  quelquefois  leperedumenfon* 
ge  à  proférer  de  certaines  vérités >  telles,  qu'il 
eh  peut  être  forti  de  la  bouche  des  Sibylles, 
&,  de  plufiçUrs  Eiiergumenes;  nous  ne  au- 
rions être  déterniinément  de  Topinioa  d'An- 
ilote,  quoique  parlant  humainemenr,  elle 
paroiffe  la  plus  vraSfemblable.  Car  tant  de 
iburberies,  reconnues  dans  toutes  les  efpeces 
^e  Divinations,  ne  montrent- elles  pas  pref* 
que  évidemment  le  peu  de  réalité ,  qui  devoit 
y  être?  N'avons-nous  pas  vu  dans  Torigiae 
des  Oracles,  que  Texhalaifon  ou  la  vapeur 
qui  Ëùfoit  l'EnthoufiaTme,  n'agiffoit  pas 
moins  fur  une  chèvre,  ou  fur  une  brebis,  que 
fur  les  hommes,  pu  fur  les  femmes,  qu*eOe 
touchoit;  N'e(l-ce  pas  une  preuve  évidente 
«d'une  opération  purement  naturdle,  &doDt 
auffi  Apollon  étoit  feul  reconnu  le  vrai  père, 
comme  celui  qui  excite,  élevé  &^  tempère 
ces  exhalaifons ,  félon  les  différens  d<^;rés  de 
fa  chaleur,  &  félon  que  fon  adlion  eft  ou 
^lus;  où  moins  violente.  Qu*y  a-t-il  en 
tout  cela,  dont  la  Phyfique  feule  ne  puifle 


DES  ORACLES.  19^ 

'     '  •' . 

rendre  la  même  raifbh>  qu'elle  ûitdes  fu* 

mcesduvin,  quand  elles  noUs  entêtent?  Et 
pourquoi  s'imaginer ,  comme  en  parle  Cice- 
roa^  ut  ea  quafapiens  non  videat,  ea  vident 
infama;  Î3^  is  quihumams  fmfta  amferit^  Mvù 
msaffecutus/it?  Sans  mentir^  ifn'ydguères 
d  apparence^  que  Dieu  fe  Ont  expliqué  plus 
daitenient  de  la  venue'  du  Meffie  dans  le 
Temple  de  Delphe,  de  Cumes ,  ou  d'Ephefe^ 
que  dans  celui  de  Jerufalem  ;  &  que  les  Gen- 
db  en  iîifllent  par  ce  moien  de  plus  certaines 
nouvdles,  que  les  Juife  qui  n'apprenoient 
rien  de  fi  précis  dans  la  Synagogue ,  que  ce 
que  révèlent  les  vers  adx)fliches  de  la  Sibylle. 
La  Pfédiétion  étojit  un  art  de  charlataneije 
parmi  les  Payens,  comme  elle  l'eft  encore 
aujounfhui  dans  toutes  les  Provinces  de  l'A- 
mérique, &  parmi  nous  mêmes  à  l'égard  de 
beaucoup  de  crédules.  Pline,  entre  mille 
autres,  Ta  remarqué  en  ces  termes,  Halica-Ltt.cp. 
cabi  raàèeem  Mbwtt^  qiàjtmt  vatidnandi  c/il^ 
kntes^  quodfurerey  ai  confytmmdas  fuperftu 
tûmes  ^  afpicife  vdunt.  Tant  de  fauffes  pof 
feffioQS  de  perfonnes,  qu'on  exorcife,  & 
dont  nous  voions  tous  les  jourit  qu'on  abufe. 
impudemment,  outre  le  peuple,  Jcs  plus 
firoples  de  quelque  condition  qu'ils  foient, 
nous  doivent  rendre  fufpeâ  tout  ce  q^  a  été 

N  ij 


J9S  LETTRE  CVI.  DES  ORACLES. 

écrit  âes  Sibylles,  &  de  tant  de  myfterieux 
,  Oracles,  (]u'onteulcs*aaciens^  Jedénspour 
moi,  que  leurs  plus  grands  PropheteS)  Hani» 
ipices,  ou  Augures,  ont  été  les  plus  a^;us 
d'efprit  à  conjeâurer  Favenir,,  &  à  tirer  fine- 
ment de  quelques  anteoedens  de.vniiTembla- 
blés  confequences  &  je  crois  dans  ce  fens  lo 
mot  d'Euripiide  pour  le  plus  certain  de  tous 
leurs  Oracles: 

Ménur  dpiçoiroçur  siKa^ii  uahju^y 
Oftimus  h  eft  vatis  probe  qm  amjieit^ 
Mais  ne  vous  attendes  pas,  que  je  oontefte  j 
là  deflus,  non  plus  que  fur  aflez  d'aucces  ma- 
dères, dont  l'on  difpute  aujourd'hui  avec 
ti^t  de  chaleur^  &  où  je  crds  que  la  Foi  n'eft 
pas  moins  udle  à  la  tranquillité  de  Tame^  que 
néceflaire  au  Çdut     Vous  £ivés>  que  je  fiûs 
t)rofefIion  de  ^uter  de  bien  des  choies,  qui 
Obnt  connues  à  beaucoup  d'autres  plus  làvans 
que  mdi,  &  que  je  ne  trouve  point  de  plus 
beau  vers  de  Pétrarque,  ou  du  moins  qui  tou- 
che davantage  mon  eiprit  dans  fil  fignifica- 
don,  que  celui-ci, 

Che  non  mm  quefaper^  ^Aùnar^dagrada. 


3K    3K    ÎK  197 

DES  - 

COMPOSITIONS  STU; 

DIÈUSES. 

LETTRE     CVIL 


MONSIEUR^ 

Je  veux  bien  rire  avec  vous  de  cet  hotnmei 
qui  parle  fi  plaiûmmenc  de  fes  Compoû- 
dOQS)  qu*il  appelle  fes  veilles,  fans  doute^ 
parce  qu'il  lésa  écrites  de  nuit  à  ta  chandele. 
IjiCim$mquidemredoUnty  fed  non  plane  Ar- 
pinatiwi.  £a  vérité  ceux  y  ,qui  Font  contraint 
demettie  lamain  à  la  plume,  comme  il  ledit,' 
ont  grand  tort;  ils  dévoient  confidérer  que 
Dieu  ne  iè  (èrt  plus  guéres  d'une  mâchoire 
d'Ane,  pour  &ire  obtenir  aux  fiens  de  gran- 
des yiâoires.  Raillerie  à  part,  le  commen- 
cement de  ion  livre  mérite  quelqueattention  ; 
mais  Ton  n'en  peut  pas  avoir  long  tems,  fans 
un  grand  ^oût>  &  quiconque  approdie  de 
hÛD,  nefauroits'empècherdedirecomm» 
IcPoctedcScylla: 

N  iij  \ 


198         LETTRE     CVIL 

Prima  iomims  fades  y  îf  fndcropeBdre  mgà 
Pute  tenus  ^  ,poftremammani  corporePr^. 
'L'on  aurpit  tort  pourtant  d'accufer  Tautoir 
de  cet  ouvrage  d'être  infipide;  car  pour  évi- 
ter ce  reproche,  il  y  a  mis  quelquefois  tant 
de  fel^  &  fi  mal  difHbué,  qu'il  eft  difficile^ 
qu'uti^goût  raifonnable  s'y  pUilTe  accommo- 
der. Ce  de&ut  procède  indubitablement 
'  des  fréquens  larcins,  que  vous  y  avés  obser- 
vés, ou  il  s'eft  voulu  attribuer  groflieremeat 
&  de  mauvaife  foi  ce  qu'il  tient  des  autres» 
fans  jamais  nommer  penonne.  Il  les  entaf- 
le  comme  Tiens  fans  jugement ,   &  avec  fi 

{)eu  d'adreflfe ,  qu'on  remarqi^e  toujours^  avec 
t  vol  qu*il  fait,  fon  ingratitude,  &  la  mau- 
vaife intention  qu'il  a,  de  fe  parer  du  biea 
d'autrui  fans  reconnoiffance.    Cda  m*a  fsk 
conlidérer  tout  fon  écrit  comme  tin  grand 
'  Chêne  tortu  tout  couvert  de  Guy,  &  qui  n'a 
de  verdi^e  en  hy ver  que  celle  qu'il  emprun- 
te de  cettç  demiç  plante  qui- lui  dl  étraui- 
gçrej 
^f  *  ^t       Qualefoletfyluis  Irumali  tempore  vifam 
^t  Fronde  virere  nova^  ^od  nm  fua  femnnt 

.  '  arhos^. 
Mus  recevons  pour  bonne  fon  excufè^  d'a- 
voir été  trop  hâté  par  ceux,  qui  lui  ont  £iit 
précipiter  ia  CompofmoPi  &  qui  font  cauiè. 


DES  COMPOSITIONS  STUDIEUSES,  199 

qu'il  npus  Ta  donoée  telle  ^  qu'on  voit  Içs 
eaux  rapides  des  torrens,  qiji  ne  font  ni  pu^ 
res^  ni  agréables  a  boire. 

Vous  &nés  bien  injufte  de  perfiftcr  là  def- 
fus  dans  la  mauvaiife  reibliitlon)  où  Vous 
m'aiTurés,  que  vous  vous  confirmés  tous  les 
jours  de  plus  en  plus ,  de  ne  faire  jamais  part 
au  public  du  fruit  de  vos  études.    Four  moi    - 
|e  dens  avec  un  ancien,  que  ceux;  qui  ne 
oxnmuniquent  ainfi  jamais  ce  qu'ils  favent, 
refiemblent  aux  Figuiers  fauvages,  quinaif* 
fent  parmi  des  ruines,  ou  fur  des  rochers 
inaoceffiUes^  dont  les  figues'ne  fervent  dé 
pâture  qu'aux  Geais  &  aux  Corbeaux.    Il 
faut  rendre,  quand  on  le  peut,  à  la  piofleritéle 
même  bienËdt  qu'on  a  reçu  de  Tes  devan- 
ciers, opcrtet  invicem  lampadatraàere  ^  coiQ- 
me  au  branle  de  la  Torche,  &  il  y  a  de  Tin- 
gratimde  à  vouloir  tenir  fous  le  boi(feau  vos 
lumières,  après  avoir  étç  fi  utilement  éclairé 
par  ceux, 'qui  vous  ont  précédé.     Sériés- Fif  iu 
vous  bien  touché  de  la  même  confidération,  ^^^  * 
qu*0Q  attribue  au  feu  Cardinal  de  Berule^  qui  ^  ^' 
fit  d'id)ord  difficulté  de  mettre  la  main  à  la  ^ 
plume/urce  qu'il  n'avoit  point  appris^  que  le 
Fils  de  Dieu  eût  janmis  rien  écrit ,  que  deUx    . 
fois  au  fujet  de  la  femme  adultère,  ou  S.  Jean 
enfeigoe  dans  fon  Evangile,  qu'avant  &  après 

•    N  iiij 


aoo         LETTRE    CyiL 

&  réponie  aux  JuiÊ>  il  tiaçadu  bout  au 
doigt  quelques  lettres  fur  la  terre,  dontpour- 
tant  lafignificatiop  qous  eft  demeurée  incoii* 
nue.  J'ai  beaucoup  de  peine  à  croire,  qu'u- 
ne fi  dévote  penfée  vous  occupe  Fefprit,  vu 
qu'au  même  tems ,  que  vous  me  dedar^  vô- 
tre réfolution,  vous  ne  laifles  pas  de  me 
convier  à  entreprendre  quelque  chc^e  de 
plus  longue  haleine  que  ne  font  ces  pedcs 
Traités,  qui  me  fervent  depuis  qudque  tons 
de  diverti0ement 

Ma  réponfe  n^aura  rien  de  cequifelito^ 
dinaireoient  en  faveur  des  moindres  ouvrages, 
&  je  m'empêcherai  bien  de  comparer  les 
miens  à  celui  des  Abçilles,  pour  me  promet- 
tre quelque  chofe,  avec  lePo^e  Latin,  de 
mes  petits  travaux, 

y^*  i*        Jn  tetm  labor  eft,  at  tennis  mngîoria. 

^^^f  *    Je  laifle  aux  autres  l'honneur  des  grandes  en- 
treprifes,  &  je  fuivrai  volontiers  le  OHifeiii 

Su'il  donne  ailleurs  au  fujet  de  l'agiicadture, 
e  pré^f  le  labotnra^e  d'un  champ  médio- 
cre à  des  terres  d'une  fivafte  étendue,  quel- 
les ne  fe  pofledent  guères,  vqu'avec  des  foim 
infinis,  ians  être  quelqueéns  de  beaucoup  de 
rapport. 

Exigmmcokto. 


DES  COMPOSITIONS  STUOTEUSES.  aoi 

A  vous  eo  parler  famemen(^>  il  n'y  a  rien^é^^ 
fentement  de  moins  à  mon  goût,  quand  je 
jouirds  de  cette  pleine  liberté  d*agir  comme 
autrefois,  à  aia  fiinta^ie,  que  des  attache- 
mens  d'efprit^  qui  tiennent  les  années  entiè- 
res dans  la  conduite  d'un  ouvrage,  où  il  faut 
penfer  pur^  &  nuit,  parce  qu'il  nereçoit  point 
d'importante  diikaâion,  qui  ne  lui  Toit  fo^ 
préjudiciable.     Qu'il  y  a  bien  phis  de  plaifir 
à  fe  recréer  tantôt  liu:  un  fujet,  tantôt  fur  un 
autre:  n'jattacher  fon  imagination  à  rien  qui 
luid^laifë,  ni. qui  la  puilTe  feulement  &ti- 
guer,  &  tenir  fon  ame  par  ce  moioi  dans  un 
état  capa)>le  de  joiàr  des  pliK  grandes  dou- 
ceurs de  la  viç,  qui  font  fims  difficulté  les 
fpirituelles,  prifes  de  la  forte.    En  effet  mon 
génie  fe  reûite  fi  fort  des  chofes  indétermi- 
nées, €Hi  même  trop  étendues,  que  comme 
les  lodgups  lieuôs  du  Languedoc  lui  font  in- 
fuppornbles,  il  prend  un  plaifir  nompareii, 
je  ne  dirai  pas  aux  petites  de  la  Rivière  de  Loi- 
re, mais  aux  moindres  milles  de  l'Italie,  qui 
dcnmoieot  autrefois  de  fi  fiéquens  &  de  fi  9r 
gréables  repofoirs, 

j9t€rv0Ua  wafejUUprefiar^  vidêtut^ 
Qui  mtat  iq/criptus  miUia  crebra  lapism 
Je  puis  leur  comparer  les  pauCes  ihidieufes, 
que  me  dfMuwnt  les  occupation^  libres,  cour- 

N  V 


ao2  LETTRE    CVn. 

.tes,  &  détachées,  où  je  me  fuis  porté  àc^s 
peu. 

Au  furplus  ne  prenés  pas  la  peiae  de  me 
tailler  de  la  belbgnç  comme  vous  faîtes,  en 
me  touchant  tant  de  fujets,  que  vous  m'ex- 
hortés  de  traiter  félon  ma  petite  induftrie. 
Outre  que  chacun  choifit  à  (on  g^ré  ceux,  où 
il  fe  veut  appliquer;  je  vous  puis  afTurer,  que 
j'en  ai  dix  fois  plus  de  prémédités  dans  moa 
efprit,  que  je  n'en  achèverai  vraifefnblabl^ 
merit  de  ma  vie. 

Firg.  SemiputûtamMfronJqftfviHsmulmoeJi. 

fchg.  2.  Et  tenés  pour  certain  ,que  mes  heures  de  loi- 
fir  ne  feront  jamais  abandonnées  à  une  pure 
fainéantîfe.  Nôtre  Minerve  chérit  fort  le  re- 
X  .  pos  &  les  vacations,*  elle  fut  pour  cela  nom- 
mée la.Dee(reA^i7r2/xr/7  par  les  Romains';  mais 
elle  a  une  averfion ,  qui  ne  fe  peut  exprimer 
de  ces  oifivetés  honteufès  &  reprochables, 
qu'elle  nomme  la  felicité  de  gens  qui  dorment, 
le  f)laifu;  d'un  Ours,  confiné  dans  f«  caverne, 
&  le  bonheur,  que  donnent  tous  les  Cime* 
tieres.  Si  ma  plume  d'ailleurs  ne  vous  fads* 
fait  pas  fouvent  en  beaucoup  de  chofes,  fou- 
venéS'Vous,  que  j'ai  cela  de  commun  avec 
le  Grammairien'^Ariftarque,  de  ne  pouvoir 
pas  écrire  à  mon  contentement  tout  ce  que  je 
voudrois  &  de  ne  vouloir  pas  âufli  aflfez  de 


> 


DES  COMPOSITIONS  STUDIEUSES,  ao  J 

fois  le  dire  félon  x)ue  je  le  pourrais  ce  me 
femble,  n'étant  retenu  pafr  une  infiiiité  de 
conlideFations. 

Ceft  tout  ce  que  vous  aurés  de  mois  pour 
réponfe  à  toutes  vos  foUicitations^  fmon  qu'à 
vôtre  dânande,  comme  quoi  je  ipe  plais  en- 
core aux  doutes  &  aux  irréfoludons  de  la 
Sceptique,  je  vous,  communiquerai  lefujee, 
que  j'eushier  à  là  réception  d*une  lettre  d'Ale- 
xandrie d'Egypte  de  les  faire  valoir.     Vous 
avés  lu  affez  fouvent^  qu'il  y  a  une  infinité  de 
lieux  ou  Ton  abandonne  impîtoiablement  les 
malades^  fi  Ton  ne  les  tranfporte  avec  encore 
plus  d'inhumanité  en  des  lieux  deferts,  ou  ils 
ne  peuvent  être  fecounis  de  perfbnne.     Les 
Nègres  de  la  Guinée  en  ufent  tous  les  jours 
de  la  forte,  files  Relations,  que  nous  en  a- 
vons,  doivent  être*  crues.     Celles  de  la  nou* 
velJe  France  difent  la  même  choledes  peuples 
naturels  de  Canada.     Et  l'on  pourroit  rap- 
pocfeer  alTez  d'autres  lieux,  où  l'on  n'a  pas 
plus  de  charité  pour  ceux ,  qui  font  tombés 
dans  quelque  (âcheufe  infimiité  de  maladie. 
Contre  cela  le  Médecin  de  nos  amis,  quiefl^ 
préientement  au  Caire  m'a  écrit,  que  n'aiant 
pu  éviter  la  pefie,  qui  a  été  très  grande  cette 
année  par  tout  le  pals  que  le  Nil  arrofe,  il  eût 
cette  confolation  dans  Kofette,  qu'il  ne  fut 


ao4         let'tr  E.  CVII. 

pas  moins  viuté  pour  cela  par  tous  ceuxdefa 
coimoidance,  ni  OEioids  fecouiu  par  deuxfer- 
^  viteurs  Nègres  Tes  dome(tiques.~  -  Il  remar* 
^ue  dms'  r»  lettre,  toute  rouge  du  vinaigre 
purgatif  de  Marfeille,  que  n'aiant.paspû  adie^ 
ver  de  prendre  le  bouUlon ,  qu'ils  lui  «voient 
appohé.  Us  ne  firent  nulle  difficulté  d'avaHcr 
le  refie;  &  en  eflPet,  il  eft  guéri  de  Cbû  mal 
avec  leur  affiftance,  Jointe  à  celle  de  fesamis, 
&iireportoitfibien,  lors  qu'ilm!ccrivittout 
cela,  qu'il  n'attendoic  que  la  chute  de  cette 
Rofée,  qu'on  nomme  en  Egypte,  la  Goûte, 
pour  aller  au  Caire ,  ou  il  doit  être  prélêote- 
ment  Vous  n'igûorés  pas  que  cette  Goutte 
ou  Rofée  ne  vient  là  qu'environ  le  Solfiiœ 
d'Eté,  Se  que  la  pefte  y  commence  pr^que 
coÛKHirsenMars,  de  forte  que  ceux  du  ^ 
en  font  affligés  jufques  vers  nôtre  Saint  lean, 
pendant  trois  ou  quatre  mois.  Car  laconca- 
gion ,  qui  cefie  ordinairement  ailleurs  par  le 
fioid,  efl  appaifée  par  le  chaud  en  cette  con- 
trée, comme  l'a  fort  bien  obfervé  le  Prince 
Radzivil  entre  autres,  dans  la  defcripi^on  du 
voioge  qu'il  y  fit.  Et  ce  qui  eft  fort  à  noter, 
de  l'heure  que  cette  Ëivorable  Rofée,  qu'on 
attend  avec  impatience ,  y  eft  fende ,  &  qu'el- 
le y  a  tempéré  l'air,  perfonne  ne  prend  plus 
kpefie,  &  tous  ceux,  qui  en  étQient  firapés 


'     DES  COMPOSITIONS  STUDIEUSES.  20Ç 

f 

eagiietiSkûty  par  le  copfentement  d'un  très 
grsDod  nombre  d'Auteurs>  que  )e  vous  cite- 
rois^  fi  bdbin  étoit  Tant  y  a  que  cette 
coutume  des  Egyptiens  envers  leurs  maludes 
les  plus  ddelpàrés  &  pour  qui  l'on  a  le  plus  à 
craindre,  comparée  à  celle  des  Nègres^,  des 
Canadoîs,  &  à  la  nôtre  même,  peut  feire 
voir  fixptiquement  nonfeuletnentladiverfité 
des  mœurs  &  de  TuCige  des  Nations,  mais 
encore^  par  une  fuite  ^éceflkire,  combien  le 
ndTannement  des  hommes  eft  différent,  diii- 
cun  croiant  avoir  le  meilleur,  qu'il  feroit 
bien  (ààié  de  quitter  pour  fuivre  celui  des  au« 
très.  Je  vous  kiiTerai  examiner  ce  qui  (e 
peut  dkè  en  fiiteur  des deuxpartis,  &  fttre 
réflexion  en  même  tems  fur  ce  que  les  Egy^ 
ptiensont  toujours  paffé  parmi  les  Grecs  &les 
Latins  qu'ik  ont inilruits,  pour  des  plus  po* 
lis^  des  plus  avifés^  Se  des  plus  fàvans  peu-* 
pies  de  la  terre,  il  en  &ut^eutêtre  rabats 
tre  quelque  diofe  prefentement 


-^sr^^ 


M 


205 .       LETTRE     CVni. 


DERNIERS  PROPOS 
d'un  ami. 

lettre  cviil 


MONSIEUR, 

Peft  vrai,  que  j'ai  vu  finir  une  trcs  belle 
carrière^  à  celui,  dont  vous  délires  fi  ar* 
demment  de  connoitre  les  derniers  fend- 
mens.  Comme  Ton  mal  n'étoit  pas  de  ceux, 
qui  caufent  des  tranfports  d'humeurs*  au  cer- 
veau, parce  qu'elles  {è  déchaigeolem  infè- 
'  rieurêmcnt,  il  eût  jufqu'à  l'extrémité  le  rai- 
fonnement  fort  piu:,  &  la  parole  même, 
quoique  foible,  alTés  libre  &  alTez  intelligible 
pour  expliquer  à  fes  amis  les  penlées  qu'il 
vouloît  leur  communiquer.  ,  Vous  (avés, 
qu'il  étoit  un  de  ces  vieux  &  rares  Courtiftns, 
qui  par  une  bonté  de  nature,  ians  (e  kifler 
corrompre  l'efprit,  fe  retirent  avec  tranquil- 
lité du  Palais  dès  Princes,  renonçant  aux  vai- 
nes efperances,  qu'on  y  prend,  &  que  tant 
d'autres  ne  peuvent  jamais  abandonner.  Tant 
y  a  que  me  voiant  avec  deux  auo^  de  fès  meil- 


DERNIERS  PROPOS  mJN  AMI.    207 

leurs  amis  y  qui  compadlTant  à  fbn  mal ,  pb- 
rendons  le  dernier  aâe  de  la  Comédie^  fe- 
ba  qu'il  avoit  lui  même  accoutumé  de  nom- 
mer  ce  qui  (è  pafle  dans  le  monde  y  il  nous 
tint  è  peu  près  ce  la^ge. 

Je  né  penfe  pas  avoir  fi  mal  joûé  le  per- 
forniage^  dont  je  fuis  prêt  de  m'acquiter,  que 
vous  puiilfiés  condanner  là  deflus  ma  mémoi-' 
re,  mettre  en  oubli  nôtre  amitié  réciproque^ 
ni  voir  mal  volontiers^  que  je  forte  des  fouf^ 
frances  inévitables  de  cette  vie^  pour  aller  au 
repos  que  nous  efperons  de  touver  en  Taùtre, 
f éprouve,  grâces  à  Dieu,  ce palTage  de  Tu- 
ne à  l'autre  plus  douloureux  qu'étonnant,  & 
tant  s'en  fiiut,  qu'il  me  fadie  de  me  voir  arri- 
vé au  point,  où  je  fuis,  qu'en  vérité  je  fe- 
rais Inen  fadiè  de  fiiire  nin  pas  ^en  arrière, 
quand  j'en  aurois  le  |X)uvûir  ;  &  je  meurs  dans 
cette  créance,  qui  ne  m'a  point  quitté  depuis 
longtems,  que  perfbnne  n'accepteroit  jamais 
la  vie,  fih  choix  de  la  recevoir ,  ou  non ,  é- 
toit  libre  &  avec  cônhoilTance.      Virgile  a 
parlé  plus  en  Poète,  qu'en  Philofophe,  quand 
il  a  tait,  que  les  plus  malheureux  regrètcnt 
la  vie  après  l'avoir  perdue.. 

— '  Quam  vitteia  athere  in  alto  ^.JEa^ 

Nunc  tfpauperiemy  &*  duras  perf erre  lalores  ! 
Et  je  le  trouve  bien  plus  raiibnnable  un  peu 


208        LETTRE     CVIIL 

«prés,  lors  qu'il  Êdt  boire  des  emix  d'oubliant 
ee  aux  ames.qui  doivent  revenir  au  monde, 
afin  qu'elles  neie  fouviennent  plus  des  miie^ 
tes  qu'il  &ut  y  (bufirir. 

Scilicet  mmemoret  Sapera  ut  coiwexa  re^ 

vifanty 
Rurjus  £^  inclinant  in  cor  par  a  veUe  revertil 
Certes  SapHon  conduit  mal,  que  la  mor^ 
fut  un  notai,  puifque  les  Dieux  ne  mouroienc 
point.  Celle  qui  finit  tant  de  calamités,  ne 
doit  pàâer  que  pour  un  bien.  Et  la  plainte 
d'Inachus,Tur  perte  de  £1  fille,  de  ne  pou* 
voir  terminer  fk  douleur  en  ceffiint  d'être, 
me  femble  bbaucoup  mieux  fimdée. . 
^J^^lJ^*       Necfimre  licet  timtos  mUd  morU  iohres^ 

Sed  nocet  effe  Deum^  fraclusofHt  jama 

letlâ 
^emum  noftros  indus  exten£tm  avum. 
Nôtre  Anpi  eût  une  petite  défaillance  là  def- 
fu&,  qui  lui  ferma  la  bouche,  &  comme 
nous  nous  r^rdions  avec  admirationi  de 
voir  que  (à  mémoire  lui  foumiffoit  enocM^ 
tant  de  vers  fims  héfitery  il  repnt  la  parole, 
&  nous  tint  ce  difcours. 

Vous  lavés,  que  jefuisplusquefeptui^^enaîr 
re,  ce  que  je  ne  puis  eonfidérôr  (ans  être  coa- 
traintdedireauffibienqueSimonUe,qu'eQCO- 
re  que  j'aie  été  longtems  fur  tme,  foin^* 

,    -  moins 


DERNIERS  PROPOS  D'UN  AMI.   ao9 

moins  fort  peu  vécu.    Car  pour  parler  franche- 
inentàdesAmistelsquevous>  je  ne  crois  pas 
devoir  mettre  au  rang  des  jours  de  ma  vie> 
ceux  que  f  ai  paffés  dans  l'importun  tracas  de 
la  Cour»     Ce  ned  pas  que  la  nôtre  ne  fott       -    . 
peutètre  la  moins  facheufe,  &  la  plus  inno- 
cente de  toutes,  où  l'on  a  du  moins  ce  con* 
tentement  de  voir  des  Rois  ^  qui  ne  fe  croient 
élevés  dans  le  thrône^  que  pour  découvrir  dd 
plus  Idn  les  pécei&tés  de  leurs  peuples. 
Mais  il  y  a  d'ailleurs  tant  de  mortification 
quelquefois  à  recevoir  dans  une,  fervitudCi 
qui  n'a  rien  de  plus  ennemi^  que  le  raifonne- 
ment,  qu'on  peut  faire  (on  compte,  qu'en- 
tre les  grandes  Mailbns  ou  Palais  des  Princes, 
&  ce  qu'on  nonmie  à  Paris  les  Petites.  Mai- 
fons,  il  ne  fe  trouve  pas  ibuvent  une  parf^* 
te  ^érence.     Cependant  je  me  (buviens 
d'avoir  lu  dans  une  Relation  )  que  les  Perfes  FrVrro 
nomment  la  demeure  de  leur  Souverain,*"*^"*'* 
Doulét  Chané,  qui  fignifie  maifon  de  pro* 
iperitè.     Sans  mentir  quelques-uns  y  acquiè- 
rent d'immenfès  richei&s,  c'cA  le  lieu  où  fe 
diflribuent  les  premières  Dignités,  &  le  fcul 
endroit,  où  fe  font  ces  grandes  &  prodigieu- 
Tes  fortunes.  Si  faut-il  avouer  pourtant,  que 
les  véritabjes  biens  &/hQnneurs  n'entrant  ja- 
mais dans  l'Epargne,  jii  ^ans  les  Parties  Ça- 
TmiVn.Pan.L  O 


aïo        LETTRE    CVIIL. 

fuelles  des  RoiS)  fls  ne  fiiaroieot  auffi  diflri- 
buer  la  Probité,  ni  les  autres  vertus ,  &que 
pouvant  gratifier  de  leurs  trâbrs,   qui  bon 
leur  femble  y  il  n'eft  pas  en  leur  pouvoir 
de  faire  par  leurs  feules  libéralités  un  véri- 
table homme  de  bien  &  d'honneur ,   quoi- 
.  qu'ilslecomblentdebiens&d'hpnneur&    Je 
ne  me  pas  néanmoins  qu'on  ne  puifle  avec 
prudence  donner  quelques  années  à  la  Cour, 
pour  mettre  les  autres  à  couvert  de  beaucoup 
d'inconveniens.   Aridippe  difdt  d'une  Coup 
ti&ne^  que  l'entrée  chez  elle  n'avoit  tien  de 
repréhenfible,   mais  qu'il  étoit  honteux  de 
n'en  pouvoir  fortir.    Cela  fe  peut  ibûtenir 
avec  bien  plus  de  railbn  d'un  Louvre>    où 
l'on  voit  (bu vent  des  perfonnes,  qiû  s'arrê- 
tent judideufeqient;  comme  il  y  a  des  mo- 
mens ,  fur  tout  à  l'égard  de  caxx,  qui  appro- 
chent de  h  cadudté,  qu'on  n'y  iauroit  être 
fans  quelque  reproche.     Si  vous  ne  le  rece- 
vés  des  autres^   ce  qui  ne  manque  gucres, 
vous  vous  le  ferés  indubitaUement  à  vous- 
même  ,  dans  le  fècret  du  cœur  &  de  la  con- 
Icience.    Il  faut  que  je  vous  dife  fur  cela, 
que  j'ai  eu  pitié  une  infinité  de  fois  du  bon- 
homme de  Guitault,  qui  dans  une  décrépim- 
de,  accompagnée^ de  to^  forte  d'infirmi- 
tés, ne  pouvojt  abandonner  un  pofte  chez  la 


DERNIERS  PROPOS  D'UN  AML  sir 

Rdne  Mère,  avaocs^eux  à  la  vérité,  mais 
tout  à  fait  contraire  au  repos,  dont  il  avoit 
belbîfu  Vous  Êivés,  que  je  n'en  ai  pas  ufé 
de  même,  dont  je  loue  Dieu,  protdhnta* 
vec  vérité,  que  j'ai  plus  rédré  de  fiitisfiiâion 
d'une  des  heures  de  ma  retraite,  que  de  tour 
ces  celles,  que  je  fiicrifiai  par  vos  avis  au  la> 
vice  de  la  Cour.  Auffi  ieroit-il  beaucoup 
plus  mâféant  à  des  hommes  de  ma  profeC- 
£ioii>  &  de  mon  génie,  de  croupir  dans  un\ 
lieu,  qui  n'a  plus  rien  de  Ibrtable  à  leur  ar- 
riere-iaison,  qu'à  des  cavaliers,  &  à  des  gens 
de  main,  qui  ntmt  jamais  fait  de  réflexion 
fur  ce  qui  eft  le  plus  imjportant  dans  la  vie^ 
ni  fïï  ce  que  la  folioide  a  de  doux.  Se  qui 
doit  être  préfirrê  à  tout  ce  que  les  Cours  peu- 
vent avoir  dé  plailànt  ou  d'avantageux.  Je 
fuis  bien  aife,  qu'il  me  refte  aflez.d'haleine 
pour  vous  cpnununiquer  deux  ou  trois  A- 
phoriimes,  quip^urront  être  d'ulàge  à  ceux 
de  vos  amis,  qui  veulent  fidre  fortune  au;c 
Ueux,  dont  nous  parlons. 

Jje  premier  regarde  la  perfbnne  du  Souve* 
raio  j  &  de  ceux  qui  peuvent  le  j^us  auprès 
de  lui,  qu'on  ne  doit  jamais  aborder  du'a- 
grfedilement  &  avec  complailance,  après  a- 
voir  reconnu  leur  génie.  Ceft  un  criiaediez 
k:Mog<d  d'entrer  dans  £ais  Cçur  vêtu  de  bleu, 

O  ij 


■    ai4    *    LE  T  T  RE    Cyilï. 

parce  que  le^puïlsV  porte  avec  cette  cou^ 
leur;  &  l'on  n'pferoit  y  prononcer  la  rudq 
parole  de  mort,  qui  porte  refprit  a  de  tro]^ 
facheufes  imaginations^  Il  faut  être  foupla 
&  ravoir  gauchir  auprès  des  Toutpuiflàns,  ei^ 
iècondant  leurs  fentimcns,  parce  que  les 
voiesobliques  leur  plaifént,  &qu11sfontbienJ 
ùfes  d'imiter  le  Soleil  dans  Ton  Zodiaque,  oi^ 
il  va  toujours  eii  biaifant  Les  agrémens  Coat^ 
ft  néceflaires  en  ce  pais  là;  que  felon  1^ 
penfifc  de  Cornélius  Celfus,  l'on  a  nomme 
I.).e.>^]a  jfluniiTe  non  feulement  mothim  arfuattiml 
mais  auffi  morhum  Eegiam,  à  caufe  qu*eUe 
ne  fe  guérit  que  par  le  jeu ,  le  luxe  récréatif^ 
&les  p^ecems,  fiirquoi  font  fondés  les  vei^ 
'   '       deSerenusSammonicus: 

Regius  efi  verofignatus  nomhte  murhtSy 
,  MoUiter  hic  fuoniam  celfa  curât»  in  attla. 

Sans  cette  douce  fiçon  d'agir  qu'on  ped 
nommer  une  molle  flexibilité,  H  eft  prdque 
impoffible,  qu'un  CourtiiÀn  arrive  au  but 
qu'il  s'eft  propofé. 

Je  vous  donne  pour  un  fécond  Âphoilfiiiej 
qu'outre  toutes  les  bonnes  qualités,  qu^^ 
^t  avoir  pour  reûffir  auprès  des  Gninds| 
quand  il  eft  befoin  d'agir  ^^celle  de  la  foufifrad 
ce  eft  (i  abfolùment  neceflaire,  qœ  Êns  ell^ 
l'on  ne  fe  doit  jamais.rien  promettre  d'eux^ 


DERNIERS  PROPOS  D'UN  AMI.    ai  3 

C'eft  ce  qui  fit  prononcer  ce  beau  mot  à  un  > 
Favori  d'Efpagne^  aafuie(  d'un  Gentilhom- 
me y  qu'on  lui  recommandoit  par  mille  bel- 
les diofes,  qu'il^  favoit  &ire:  Tout  ce  que 
vous  me  dites  de  )ui  n'efl  pas  aflfez  pour  ta 
Cour }  il  Ëiut  favoir  ce  qu'il  peut  foufïnr.  Al 
avott  certes  nufon,  &  fi  lès  RomaiQs  (e  font 
vantés  i  boa  droit  de  favoir  endurer,  les  cho- 
fesQcheufes,  aulTi  bien  qu'exécuter  les  pé- 
nibles, agere&^pati,  Romanumejè;  iWpeut 
aflurer  que  fans  cette  vertu  Romaine,  un 
Prétendant  ne  fe  doit  rien  promettre  des  Prin« 
ces,  comme  il  peut  tout  efperer  par  fon  .  / 
moien.  L'on  vit  en  Hollande  un  Dogue 
fiâre  fortune,  félon  (à  condition  de  Matin, 
auprès  du  Prince  d'Oranges,  pour  s'êtfe  o-; 
piûtâtré  à  le  fuivre ,  quoiqu'on  le  maltraitât 
loDgtems  pour  l'en  empêcher. 

Il  ne  fiiut  pas  s'ima^er  M  pouvoir  fervir 
agréablement  deux  maitrel^  même  tems,        - 
lur  tout  s'ib  (ont  en  compétence  d'autorité. 
Cent  Gueux  s'enveloppent  enfemble  dans  u« 
ne  natte  fans  fe  quérelleç,  Celon  la  penfêe 
d  un  Auteur  Arabe ,  &  deux  hommes  Ibnt  in-  ^^  ''*• 
fociablesdans  le  plus  grand  Etat  de  la  terre, '"^^  ^^  * 
s'ilsfont  rivaux  de  puiflance,  &  qu'ils  yifent 
f  un  &  l'autre  à  la  première  Faveur.    Prenés 

O  iij 


ai4  LETT.CVm.I)ERN.PROP.DTJï^AMl 

donc!  attache  d'un  côté,  ft  vous  ne  voulés  é 
tre  rebutés  de  tous  les  deux» 

Mais,  qu'on  fe  garde  fur  tout  de  paroitrc 
trop  curieux  des  fecrèts  du  Cabinet,  &decc 
qui  touche  le  gouvernement,  pour  parlei 
comme  les  Italiens.  L'on  (e  doit  contenta 
de  voir,  pour  ajufter  (à  conduite,  l'heure  que 
marque  le  Qusidran;  fans  avoir  la  curioiitc 
de  confidérer  tous  les  reflforts  du  dedans,  & 
fims  vouloir  raifonner  fur  tous  les  mouve- 
.mens  de  l'horloge.  Ceux  qui  pèchent  en  ce- 
la ,  ùe  peuvent  que  difficilement  éviter  le  pé- 
ril, ou  du  moins,  de  paflibr  fouvent  pour  ri* 
dicules. 

Voilàfidelementtout  ce  que  me  peut  four- 
nir ma  petite  mémoire  des  dçrniers  Propos 
de  nôtre  conunun  Amt,  dont  vous  avés  défi* 
ré,  que  je  vousMe  part.  Il  me  parût  difpo- 
fé  à  nous  en  ds9  davantage,  mais  (a  foiblef- 
fe,  &  l'arrivéAdu  Médecin,  qui  reconnut 
l'extrémité  oirw  étoit,  nous  firent  quitter 
toutes  autres  penfèes  pour  prendre  celles  de 
laPieté. 


^0^^' 


DE 

LA  CHICANE  ET  DES 
LOUANGES,. 

LETTRE    CIX. 


MONSl  E  UR, 

Quoique  les  meilleures  chofes  fe  corrom* 
peut  par  le  mauvais  ufage^  ce  n'eft  pas  à 
diie^  <{u'elles  foient  condann^bles  en  ejles 
mêmes.  Les  Polices^  qui  ont  été  inventées 
pour  le  bien  des  hommes,  tournent  fouvent 
a  leur  defiivantage,  &  néanmoins  ils  ne  fau- 
roient  s'en  pafier  ^  quelques  rigoureufes  qu'el- 
les deviennent  La  Loi  ^  Tatiie  de  la  vie 
dvile^  qui  n'a  point  pourtant  dé  plus  grand 
ennemi  qu'elle,  quand  elle  eft  mal  priie, 
comme  il  arrive  ibuvent,  mkilmimisferriO'Qs^' 
portet  m  civitate,  quam  «A  lex  decipiat:  Et  ^ 
la  contrariété  des  Ordonnances  &  des  Arrêts 
fait  parfois  plus  Ibufïrir  les  peuples,  qu'ils 
ne  fefoient  s'ils  ne  cdnnoiflbient  point  d'autre 
loi  que  celle  de  la  Nature:  nom  qufd  interefi 

O  iiij 


Ht6  LETTRE     CIX. - 

mUd^finty  ani9icert(el€ges?  Cependant  tout 
nôtre  Droit  François  eft  rempli  de  miHe  anti- 
nomies,  ^  le  Magiftrat,  qui  fe  dit  aa  defifus 
de  la  loi,  &  qui  Tinteiprcte  œmme  il  veut, 
âbulë  d'une chofe^très  bonne  en  loi,  &  fait 
que  nous  fouffrons  de  ce  qui  devrolt  caufer 
nôtre  principale  félicité.  Pour  iaifler  nK>ins 
de  lieu  à  cet  abus ,  les  Chinois  ne  permet- 
tent jamais  à  perfonne  d'exercer  une  charge 
de  Judicature  dans  foh  paîs.  Le  l^urc  a  fa 
Jurifprudence  exemte  de  toutes  nos  focinali- 
tés,  la  plupart  captieufès,  &  retranche  teUe- 
ment  le  nombre  de  ceux  qui  font  profeflion 
de  cette  fcience,  que  dans  toute  la  vafte  éten- 
due de  l'Empire  Ottoman^  il  n'y  a  pas  tant 
dé  gens  de  JuAice,  que  cbin;  la  feule  ville  de 
Paris,  fi  nous  en  ctoions  une  Relation  mo- 
^oia^^deme.  En  vérité  je  refpe(H:e,  autant  que  ie 
Lêur-  dois,  les  hommes  de  la  robe ,  mais  Je  vous| 
/^  confefTe,  que  les  abus,  qui  s'y  comuiettenr, 
ont  beaucoup  fortifié  Taverfion  naturelle  que 
j'ai  toujours  eue  de  m'y  attacher.  L'objet 
4^  occupations  d'un  Palais  de  Chicane,  m'a 
toujours  fait  cabrer  refprit,  quelque  honneur 
qui  m'y  parût  joint,  ou  quelque  utilité  que 
f y  Ivifle  annexée.  Et  je  ne  penfe  pas,  que 
^lui  dé  perfonne  ait  jamais  plusfouffert,  que 
le  mien  y  autant  de  fois  que  j'ai  été  oontrain^ 


DE  LA  CHICANE  ET  DES  &c  ary 

d'capiedidre  quelque  notioaconfuie.  Je  ne 
vous  veux  rien  celer  là  deffus  du  plus  inte* 
rieur  de  mon  ame, 

Secreti  laquimur^  tiH  mmc  hortente  Ca-ftr[Jêi,^. 
tmtna 

Excutienda  dfimus  pracordia. 
L'ignorance  même  de  ce  que  ce  métier  a 
de  plus  fin 9  m'a  toujours  plu,  &  l'inclination 
que  j'avois  étant  jeune  pour  la  Phjloibphie, 
me  âifoit  tirer  quelque  vanité  de  n'entendre 
rien  aux  affaires  de  Thémis.  £n  effet  l'ef- 
prit  de  Socrate  ne  m'a  jamais  pam  plus  grand 
ni  plus  relevé^  que  quand  je  vois  cet  hom- 
me admirable  dans  le  .Gorgias  de  Platon  ^  qui 
ne  peut  recueillir  les  luffniges  de  ,fa  .Triou, 
ni  beaucoup  mdns  les  rapporter  dans  la  for- 
me lequife.  Il  étoit  pourtant  obligé  de  le 
Élite  )  parce  que  cette  même  Tribu  prélidoit 
alors  à  fon  tour;  mais  il  avoua  ingénument^ 
que  ion  peu  d'intelligence  en  de  ièmblables 
marierez  le  raidit  prefque  ridicule.  Il  le  pût 
être  au  peuple  d'Athènes:  mais  je  tiens  pour 
aiTuré^  que  Socrate  n'eût  pas  voulu  être  plus 
(avant  pour  lui  complaire,  &  qu'il  prenoit 
de  £ûQ  côté  grand  plaifir  à  ignorer  ce  qui  é^ 
toit  indigne  de  ùl  connoiffance. 

Il  faut,  que  je  vous  faffe  part,  dans  lamé- 
me  confiance,  de  l'interprétation^  que  j'ai 

O  V 


%iS    .      LETTRE    CIX. 

toujours  donnée  à  ces  termes,  dont^ufeVjr- 
.  gile  pour  repréreoter  le  bonheur  d'un^hom- 
me  des  champs. 

Necferreajway 

i.Ge9rg.^  InfanumfUê  forum  ^  aut  populi  tahdarta 
vUit. 
L'exp&cadon  ordinaire  fait  prendreybrMo  in- 
Jimum  pour  litHms  fremensj  à  caufe  de  ce 
bruit  importun,  &  de  ce  bourdonnement 
dont  Ton  eft  étourdi  aux  lieux  oii  lesmifera* 
blés  plaideurs  ont  accoutumé  de  (e  trouver. 

.  ,  Mais  îe  fiiis  perfuadé,  que  le^Poëte  s'eft  fer- 
vi  du  mot  infamm^'  pour  faire  comprendire, 
que  cette  grande  multitude  de  perfbnnes 
;  qu'on  y  voit,  eft  principalement  conqK>fée 
de  gens  fi  mal  avifes  &  fi  fous,  qu*ils  oonlii- 
ment  là  malheureufement  &  leur  bien,  & 
leur  vie.  Ceux  mêmes  qui  profitent  est  la 
ruine  des  autres,  dans  Texercice  d'un  métier 
fi  ennemi  du  repos,  ne  me paroiflent  guéres 
moins  â  plaindre  pat  beaucoup  de  droonflan- 
ces,  que  je  ue  veux  point  ici  exagérer. 
.  Vous  ùivi^^  que  fur  la  demande  de  l'Empe- 
reur Hadrien,  qui  funt  qui  faut  agrotm*^  £« 
^\&ieti^Té^ï^tyquialieMmgotiacu^  On 
leur  applique  cette  invedive  de  Seneque,  pri- 
fe  du  fécond  livre  de  la  Colère,  chapitre le- 
ptiéme^  Inter  iftos  quos  tigatos  vides ^  fotUa 


DEr  LA  CHICANE  ET  DES  &c.  ai? 

fix  efi^  alterm  akerius  exitium  levi  compefh^ 
dioducûur:  Et  VOUS  n'ignorés  pas,  qu'on  a 
voulu  rendre  un  Avocat  d'autant  plus  tné*^ 
chant  homme,  qu'il  étoit  excellent  dans  fa  . 
profeffion,  toute  portée  à  gagner  l'efprit  des 
Juges,  &  à  obtenir  d'eux  par  fon  éloquence 
&par(bnartifice,  céquieilavantageuxàccux, 
dont  il  plaide  la  caufe;  .non  enim  minus  maie 
facit  qui  orMùmey  quam  quipretiojudicematr- 
rumpit.  t'ant  y  a  que  la  plus  fine  Chicane 
eft  prefque  toujours  accompagnée  de  tant  de 
tromperie,  qu'elle  a  donné  lieu  à  ce  Penta- 
mètre d'une  des  vieilles  Epigrammes  recueil- 
lies fi  foigneufement  par  Pierre  Pithoul 

Nm  fine  fraude forumy  non  fine  mure  penus.f^- ^^* 

Enfih  tout  ce  que  vous  entendes  murmura: ^*''^' 

dansune  grande  Sale  du  Palais,  fe  divife  corn- 

modonent,  ô)mme  la  Crotohede  Pétrone,  en 

demr  genres deperibnnes,  namautcaptantury 

eutoiptsnt.  EtfinousencroionslemèmeSe- 

Deqoe,  quejeviensdedter,  ilaflTureauchapi- 

trefisfaor,  qu'ilsontencorequelqaecbofede 

pbs  odieux  :  ^am  ^  animaUbus  mutisdiffe^ 

,   ^pi0d  iila  mimfuefcmit  aUntihf  ^  homm 

^roàùs  ip/of^  a  quikm  eft  ntarka^  dep^ifatur. 

1  Mak  quitôfK  yn  p^  qui  ûcm  trop  de  la 

V  otir,  éWûm  un  mx 


«20         LETTRE     CIX. 

ceux  9  que  vous  dites  fi  bien  >  qui  s'admirent 
avec  raifon  les  uns  les  autres  (  fmtuum  Muli 
fcahunt)  puilquec'eille  propre  de  Tigncxance 
d'engendrer  l'adhiiration. 

Ma  première  maxime  a  toujours  été  fiir 
cette  matière,  de  m'abflenir  autant  que  je 
pourrois  des  louanges,  qui  lemblent  en  exi* 
ger  d'autres,  quand  çlles  fe  donnent  auxper- 
.  ionnéj  vivantes.  L^on  peut  voir  dans  uiœ  des 
/.^f.  ai    Epitres  de  Ciceron  comme  Ton  defleio  étoit 
-^^^•y'^d'obferyerexaâement  cette  règle,  afTuninc 
Atcicus,  qu'il  n'eût  jamais  mis  Varron  entre 
les  peribnnages  de  Tes  Dialogues  Philofophi- 
ques,  fi  le  même  Varron  ne  l'eût  ardenmient 
défiré,  parce  qu'il  étoit  refolu,  de  (e  taire 
l^Mifam. des  perfonnes  vivantes,  pour  ôter  tout  (bup- 
5P.n.      ç|QQ  qu'il  rechçrc^t  leur  approbation,  ou 
qu'il  mendiât  leurs  louanges  par  l'honneur 
qull  leur  déferoit.  Ce  n'eft  pas  que  Ciceron 
-    n'aimât  ces  mêmes  louanges  autant  qu'hom- 
me de  Ton  fiecle;  ce  qui  paroit  dans  toutes 
lès  œuvres,  &  particulièrement  dans  une  autre 
Lettre,  qu'il  écrit  à  Luceius,  pour  l'obliger 
à  faire  llliftoire  de  ïovl  ConfiUat;  lui  prote- 
Aant,  que  s'il  ne  s'y  applique,  &  qu'il  ne  re- 
.    çoive  de  lui  les  éloges  qu'il  en  attend,  il  fe 
determinoit  à  fuivre  l'exemple  de  ceux,  qui 
,    ont  mis  par  écrit  leurs  propres  actionis.  Mais 


DE  LA  CHICANE  ETUDES  &c.  221 

noilobftant  cet  appedt  extrême  d'être  lou^ 
dont  ce  grand  génie  étoit  travaillé^  il  eût  été 
bieri.fâché,  qu'on  eût  pu  croire^  qu'il  don* 
noit  de  l'encens  à  ceux  de  fob  tems,  pour  en 
recevoir  de  leur  main,  ou  pour  les  engager 
dans  la  defenfe  &  dans  relÛme  de  fes  ouvra- 
ges. Je  oie  fuis  expUqué  d'un  fentimeht  ap* 
prochant  de  celui-là  dans  la  preiiiiere  de  mes 
Lettres,  où  je  rends  rai(bn  dç  ce  qui  m'empê* 
che  d'y  mettre  les  noms  de  ceux ,  à  qui  elles 
pouvoient  être  adreffées.  1^  effet  cela  no 
peut  guéres  fe  pratiquer,  fans  tomber  encore 
dans  aflez  d'autres  inoonveniens.  Il  eft  diffi* 
dle^  que  les  amis  ne  prennent  delà  jaloufie 
les  uns  des  autres,  ne  ][K)uvant  pas  être  tous 
également  prifés.  Et  l'humeur  ambitieule 
de  la  plupart  n'eft  jamais  contente,  fi  l'on  ne 
leur  donne  de  ce  C7r^^/,  ScdoccDiviny  que^ 
nous  voions  tous  les  jours  fi  indignement 
profiinés  en  de  femblables  occafions.  Cepen- 
dant r.«^^|pofA^^,  ilmeièmble,  doit  être  re^ 
fervée  pour  ceux,  qui  ne  font  plus.  Je  dis, 
il  y  a  peu ,  à  un  homme  qui  me  prdOToit  d'en 
paranympber  lîn autre,  que  je  n'eflimois  pas 
moins  qu'il  pouvoit  faire,  le  mot  de!s  Italiens^ 
dame  h  morto.  Et  certainement  l'on  ne  dc-^ 
vroit  facrifier  aux  Héros  mêmes,  lelon  l'an- 
cienneioi,  qu'après  le  Soleil  couché,  com- 


ipi  LETTRE    ÇIX. 

tnequidiroit,  quand  leur  vertu  ne  pent  plus 
produire  la  moindre  ombre  d'envie. 

^  ,  LefecondÂphorirmequeleaoistrèsifnpor- 
tant  au  fujet  des  louanges^  va  à  n'en  donner 
jamais  d'^ceflives ,  ou  qui  ne  ibient  propor- 
tionnées au  mérite  de  ceux,  à  qui  eUes  font 
attribuées.  Ceft  une  grande  fiiute,  &  que  les 
meilleurs  ouvriers  évitent  fbigneu(èmeot, 
d'élever  fur  de  grandes  bafes  de  fort  petites 
Statues.  Et  l'on  peut  encore  reprocher  à  la 
plupart  de  ceux  ^  qui  font  fi  prodigues  des 
plushautstitresdlionneur^  qu'âsGommettent 
la  même  impertinence,  que  Dion  ChcyibÀo* 

Orai.}u  me  impute  aux  Rhodiens,  de  pofer. indiffé- 
remment toute  forte  de  têtes  fur  des  corps 
de'  marbre,  dont  ils  avoient  ôté  les  ancien- 
nes, &  qu'ils  tenoieht  prêtes  pour  cela,  com- 
me les  Ecrivains,  dont  nous  parions^  ont 
des  Eloges  préparés,  qu'ils  font  fervir  fiins 
difcemement  à  toute  forte  dé  fujets.  Cepen* 
dant  il  n'y  a  rien  de  plus  infupportable  que 
cette  miferable  proflîmtion:  Et  fi  un  ancien 
vouloit  mal^u  Jupiter  d'Homère,  à  caufe 
qu'il  âvorifoit  hs  Barbares;  il  eft  prefque 
impoflible  qu'on  n'ait  à  cràtre-ccjeur  ceux, 
qui  louent  fi  mal  à  propos,  &  qu'on  ne  leur 
en  iàche  très  mauvais  gré.  '  La  louange  fe 
peuedire  une  eQ)ece  d'émail^  qui  ne  dott  è- 


DE  LA  CHICANE  ET  DES  &c  223 

cre  coudié, .  que  fiir  ks  ^us  nobles  métaux; 
les  Maîtres  s'empêchent  bien  de  Temploier  à 
parer  du  cuivre,  ou  du  laiton,  s'ils  n'ont 
quelque  deflein  particulier.     Que  )e  trouve 
laifonnable  la  Lettre  de  recommandation, 
quécrivk  Platon  à  Denys  le  Tynai  de  Sicile, 
ea  &veur  d'un  certain  Helicon  Cyzicenien! 
Il  lui  fit  oonnoitre  beaucoup  de  tares  qualités  Ptejr. 
quiétoientencetAmi,  mais  après  tout,  lui 
ajouta-t-il,  c'ieft  un  homme,  par  confèquent 
(bîecàfiulKr,  &  conmie  tel  encore  aqiablc . 
déchaîner.    Vous  en  connoiffiés  Un  décédé         ' 
depuis  peu,  qui  eût  pris  à  injure  d'être  re- 
commsnidé  de  la  £içùn,  Se  qui  Te  fut  offenfé 
d'être  aiiôement  loue,  qu'avec  les  termes  fu- 
perbttifs,  bien  qu'on  ne  pût  rien  prononcer 
de  lui,  qui  fiit  plus  à  fon  avant^e  que  ce 
qu'a  dit  Saint  AuguftinifeCiceron,  lingucnajXmftff^ 
fere  mmus  mrantuty  pe&us  non  item.     Ne  ^'  ^* 
pen£és  pas  néanmoins  fur  tout  cela,  que  je 
prétende  vous  donner  une  entière  averfion  ^ 
de  ce  que  l'on  peut  confidérer  comme  failànt 
une  partie  des  recompen£»,  qui  font  dues  à 
vôtre  vertu.     J'avouâ  que  vous  fériés  bien 
malheureux,  &  bien  ennemi  de  vous-même, 
fi  vous  avjésàcontre^cœur  les  louanges,  au   f      ' 
même  tenu,  que  vous  fiiites  cent  choies,  qui 
vous  les  atdrentde  tous  côtés.    Mais. je  fe^ 


2?4 


L  E  T  T  R  Ç     ex. 


rai  bien  aife^  que  vous  ne  croies  pas  d'abord 
tout  ce  qui  pburroit  fe  dire  à  vôtre  avantage, 
&  que  vous  ufiés  de  la  modération  duPafteur 
Lyddas,  ' 
yir^.eclf.  -^ —  Me  quoque  dicunt 

Fatem  paftores  y  fed  nm  ego  credulus  illis. 
Si  je  vous  connoîs  bien ,  vous  n'improuverè 
pas  le  confeil  que  je  me  mêle  de  vous  donner 
avec  mcxi  ordinaire  franchife. 

DE 

'  LA  CENSURE  DES  LIVRES. 


LETTRE     ex. 


A  MONSIEUR, 

Je  fuis  comme  vous,  il  y  a  des  doutes  de 
certaines  perfonnes ,  que  je  préfère  au  la- 
voir de  beaucoup  d'autres.  Car  éncorej 
qu  il  folt  vrai ,  que  le  Hibou  n'apperçoit  paj 
tout  ce  que  Woit  l'Aigle  ;  ce  n'eft  pas  « 
dire  pourtant^  que  tous  ceux,  qui  aoieot 
avoir  la  vue  aufR  perçante  que  ce  derniet] 
aientravantage^  qu'ils  prétendent,  dedifcer 

ner 


DE  LA  CENSURE  DES  UVfŒS.  22S 

ner  les  cfaofes  mieux  que  perfonne.  Cepen- 
dant c'eft  le  de&ut  ordinaire  delà  plupart  des 
hommes  (à vans,  non  feulement  d&préferer 
leurs  lumières  &  leurs  connoifTances  à  toutes 
celles  des  autres^  mais  encore  d'être  fiere- 
menc^perfuadès^  que  rien  n'échape  leur  vu^ 
&  que  ce  qu'ils  ne  découvrent  pas-n'eft  con- 
nu de  qui  que  ce  foit.  Que  voulés-vous, 
chacun  a  ùm  foible;  Achille  mêmeétoit  vul- 
neraUe  par  le  talon' ^  &c'e(îunènéceffîté<ux  ^ 
plus  psfffâits  d'être  reconnus  honimes  par  ' 
quelque  défaut  Mais  bien  que  cette  vanité 
commune  âuxDogma tiques  loi t  fort  condan- 
nable>  j'ai  remarqué  une  injuftice  dans  beau* 
coup  d'ei^rits  de  la,  plus  haute  dalTe,  dont 
je  n'ai  pas  moins  d'averfion.  C'eft  que  s^ils 
entreprennent  de  réfuter  quelque  ouvrage^ 
non  oûQtens  d'y  reprendre  ce  qui  peut  raifoii- 
nablement  recevoir  la  corredion ,  ils  le  cen- 
furencfurtout,  &  veulent  que  fon  Auteur  ait 
commis  autant  de  fautes  que  fon  livre  a  de 
paroles^  &  fiût  autant  d'hérefies  ou  d'imper- 
tinences >  qu'il  a  débité  de  penféês.  Ainfi 
quand  Jule  Scaliger  (è  mitiécrireconà'eCar- 
dâo^  il  le  voulut  contredire  généralement  en 
foutes  dx)feS)  &  il  ne  laif&  aucune  àe  fes 
fubtifités  qu'il  ne  tachât  de  rendre  ridicule. 
Ilfuffifoit)  qùb  Cardan  eût  parlé  de  la  beauté 

TfmVILVml  P 


i26  LETTRE    CX* 


./ 


B(m.i3ià\x Perroquet  &  de  foa rare  plumagei  poui 
fairefoûteniràLefcale,  qu'il écoitundesplu^ 
laids  oifcaux,  qu'on  peut  regardai  &pre^ 
que  daûs  toutes  fes  Exercitations  Toa  voit  rq 

tJh.  i.  de  gner  le  même  génie  de  contradiction.  Si  efl 

P*^'*'^;  ce  que,  comme  a  fort  bien  obfervé  Voflius 
encore  quqScabger  eut  peutetre  plus  ae«>n< 
Doilîance  des  Lettres  humaines  que  fon  An^ 
tt^onifte:  il  faut  avouer  néanmoins,  que  ce 
dernier  avoit  d'ailleurs  pénétré  beaucoii^  pi  us 
jBv^nt  que  Scaliger  dans  mille  curiofi^  de  Ja 
^    Phyfique,  &  qu'il  pofledoit  une  toute  autre 

A./^c.r;.GOtinoi0ance  que  lui  des  Mathématiques.  Le 
même  Voflius  fe  plaint  judideufementenco 
*  .        re^  qu'un  fi  grand  perf onnage  que  Lefcale 
parût  conune  furieux  contre  la  r4>utation  d* 
£rarme>  fi  recofiimandable  dans  la  belle  li* 
terature,  &  qu'il  ne  lai&  p^s  de  louer  après 
fa  mort   Je  vous  donnerai  enfuite  l'exemple 
'  d'un  pareil  traitement,  qu'a  reçu  duP.Petau» 
Jofeph  Lefcale,  comme  fi  le  filseât  dépor- 
ter k  peine  de  l'injuftè  procédure  de  celui,  de 
qui  il  tenoit  l'inftimtion  &.  h  vie.    Le  P.  Pe- 
'  tau  rempli  d'une  érudition  trcsétendue,  prit 
à  tâche  d'examiner  le  grand  travail  de  Joieph 
fur  la  corrediqu  des  tems,  de  Emenàitime 
Temponm.    Il  l'aTait  avec  beaucoup  d^exa- 
âitude,  &  il  y  a  remarqué  (ans  doute  des 


DE  LA  CENSURE  DES  LIVRES.  247 

botes  de  confidératioiL  MaisFonne  fiiuroit 
lier  j  qifsl  ne  s'y  (bit  porté  avec  cette  animcK 
itéy  dont  nous  nous  plaignons,  &()u'il  n'ait 
rotdu  faire  paflfer  pour  erronées  des  opinions 
résToûtenables,  dans  le  deflein  qu'il  avoitdb 
ui  donner  le  démenti  fur  tout,  &  de  décre- 
licèr  entièrement  (on  ouvrage.  Ma  mémoi- 
re me  foumiroit  un  bon  nombre  d'autres  ex- 
emples, «mais  ils  pourroient,  comme  plus 
receos>  être  plus  odieux,  que  ceux-ci,  & 
rous  Êivés^afler,  iilescpntdlationsliteraires# 
(è  paifent  aujourd'hui  avec  plus  de  douceur  & 
d'équisé  entre  plofieurs  perfonnes  qui  fe  mê- 
lent d'écrire. 

Que  dirons-nous  de  beaucoup  de  gens,  qui 
ne  peuvent  fouffrir  dans  un  livre  ce  qui  eft 
au  deflîis  de  leur  portée  ,&  qui  très  ignorans' 
coadannent  abfblument  tout  cequ'ik  n'enten* 
dent  pas?  croiant  par  ce  moien  couvrir  leur 
incapacité,  fiure  les  entendus,  &paiTârpour 
plus  baUles,  qu'i^  ne  font.    Je  veux  à  ce  , 
propos  vous  fidre  un  petit  récit,  de  ce  que 
i'excdlett  Bibliothécaire  Gabriel  Naude  me   , 
communiqua  par  forme  de  divertiffement  au 
retour  du  fécond  de  fes  voiages  dltalie.   Un 
Inquifiteur  de  ce  palS-  là  vouloit,  qu^il  corri- 
geât dans  un  ouvrage  pour  lequel  il  lui  demain 
doit  le  privilège  accoutumé,  ces  paroles,  Fir^ 

.   P  ii 


22^  LETTHK     ex. 

gofata  eft^y  aianjt  mis  en  insurge,  commepour 
fonder  ùl  correâion ,  prapi^iolueretica  y  nom 
non  ^atur  Fatum.  En  un  autre  endroit  (ur 
ces  termes ,  hoc  detrukit  fidem  Cafetano ,  il  a- 
▼oitapoftilédemème,  Aéec  propofitmfcmJa'^ 
lùfa^  nom  Cajetanus  mortuus  tft  in  fiàe^  Et 
quand  Uiit  imprimer  uneaùtrefoisleDifirours 
de  la  petite  Republique  de  Saint  MUirtin  qu  il 
m'a  dédié,  parce  que  dans  l'Epitre,  qu'il  m'a- 
dreflfe^  il  parloit  des  études  que  )'avois  fiutes 

•  en  ma  |eunefle  improbo  iabore^  il  voulut  ab- 
solument qu'ildiangeat  ces  mots^  qui  bffen- 
feient,  diToit-il,  fou  Âmi;^  quoiqu'il  le  fie 
a0îjrer  par  un  des  plus  grands  Himaniftes  de 
Fadouât  quc^  cette  fiiçon  de  parler  Latine  fc 

*  prenoit  en  bonne  part.  Il  me  rapporta  bico 
d'autres  traits  femUaUeS)  dont  je  ne  me  fou- 
viens  pas;  ce  peu  fufik>  pour  vous  fidrea* 
vouer  >  que  vraifraoLblablrâipnt  depiœ  l'cta- 
Uiffement  de  l'Inquifidon^  elle  n'a  pais  eu  un 
Ôffider  auifi  impertinent  que  oelui  là;  & 
pour  vous  prouver  aufTi  ce  que  j'avois  avancé, 
que  les  plus  incapables  font  qudquefins  Itf 
plus  hardis  à  condanner  cequ'ilsiiecompren* 
nentpas.    Le  petit  vers  de  Laberius, 

'  Cfuodmfcias  darnnareyfummaeftUmerkas^ 
ks  rendroit'un  peu  plus  fiiges  s'ils  ccoieat 
capables  de  le  devenir. 


SE  LA  OENSURE  DES  LIVRES.  82f 

Certes  les  Ctofures  (ans  fondeinûtit  de  tel- 
les perfbnnes,  nous  doivent  rendre  fort  fb- 
fpeâes  toutes  celles,  qui  fe  font  de  même, 
de  qudquo  part  qu'elles  viennent  lors  qu'on 
ne  leur  voit  rendre  nulle  raifon  de  ce  qu'elles 
hn^ouvent.  Car  ce  n'èft  pas  aflez  d'accur 
fer  vaguement  &  en  gros  un  ouvrage  d'avoir 
de  gnnds  défiiuts^  il  eft  befoin  de  Tpecifier, 
&  de  convaincre  d'oreur  ceux  qui  les  vou- 
draient défendre.  La  civilité  même  femUe 
requérir^  &  peutétre  l'humanité  >  qu'en  les 
fidfiint  ronarquer  ^  nous  prenions  la  peine  de 
les  cttiîger,  &  de  mettre  en  leur  place  ce 
que  nous  croions  qui  vaudroit  mieux.  Si 
nous  nous  contentons  de  montrer  une  ftute, 
uns  l'ôter  en  forte  qu'elle  ne  paroifle  plus, 
nous  ne  ferons  que  comme  ces  glaces  ordi<- 
naires  de  Venife,  qui  font  voir  (implement 
les  tadies  du  viiÀge  qu'elles  y  laifTent  Au 
lieu  que  nous  devons  imiter  autant  qu'il  fe 
peut  tes  miroir;  naturels  d'une  eau  claire  & 
tranquille,  qui  nous  fiiifant  obferverce  qui 
nous  mefiiet^  ou  nous  rend  difformes,,  nous 
offre  encore  au  même  tems;  le  remède,  & 
nous  fournit  dequoi  nous  nettoier.  Mais  je 
vois  peu  de  gens  qui  en  ufent  de  la  &çon; 
Ton  iè  contente  fouvent  de  dire  avec  un  dé- 
goût âûueux,  qu'un  livre  déplait  fans  pon- 

.  P  iij 


a30.  LETTRE    CSL, 

voir  diré^pourqùoi ,  &  nôtre  io  juftice  eft  fi 
grande  que  nous  défendons  ce^  ji^ieaieiis  te* 
méndres  avec  plus  d^piniâonecé,  que  fi  nous 
Ué  avions  fiuts  avec  oonnoillance.     Poknr  le 
flioîns  ferès- vous  contraint  de  OMifeAcr,  que 
k  Sceptique  a  cela  de  bon>  qu'elle  ne  déter- 
mine rien  de  la  forte,  &  que  non  contente, 
de  prôpofer  nuâment  fes  doutes,  elle  expli* 
que  toujours  fes  raifons  de  douter,  touteprè- 
te  à  les  abandonner)  fi  on  lui  en  fiut  voir  de 
plus  vndfemUables.  «^  Quand  elle  ne  reçoit 
pas  pour  confiante  l'opinion  de  ceux,  qui 
font  perfuadés,    que  la  plume  de  TAigle 
confume,  à  caufe  de  (k  fuperiorité  fur  tous 
ks  volatiles,  &  par  quelque  antipathie,  cel*  ' 
les  des  autres  oifeaux;  c'eft,  qu'elle  trouve 
«utant  Sf  plus  d'apparence  à*  s'imaginer,  que 
cela  peut  venir  de  ce  que  ces  dernières  com- 
me pliK  humides  fe  corrompent  &  s'ancao- 
tilTent  plutôt    Elle  dit  la  même  chofe  des 

rux  de  Loup  étendons  fur  un  Tambour, 
des  cordes  qu'on  fidt  de  (on  boiau,  qui 
conune  plus  (eches&pliis  fortes,  rcfixmeot 
mieux  Içs  unes  &  les  autres,  &  fe  coniçrvent 
plus  longtems  que  celles  des  brebis^  em- 
ploiées  au  même  ufage ,  ians  qu'il  foit  appa- 
renmieot  befoin  d'avoir  recours  fur  de  fem- 
bitiblcs  cbofcs  9W(  ^ualltà  occultes^  qui 


DE  tA  CENSURE  DES  UVRES,  831 

eompofent  pèutêtte  la  plus  impure  partie  de 
nôtre  Philofophie.     Mais  il  n'eft  pas  heure 
àc  s'embarquer  fur  ce  vaAe  Ocem,  ôiûlTons 
plutôt  par  cette  reflexion  :>  que  comme  le_  ju^ 
gement  des  hommes,  foit  fur  les  Livres^ 
Ibit  (ur  d*âurresfujets,  a  toujours  été  parta- 
gé ;  il  ne  fera  jamais  aufli  que  leurs  opinions 
ne  foient  différentes,  &  qu'il  ne  s'cxciie  en- 
tre eux  mille  débats  contentieux  à  cet  égard. 
Les  anciens  ont  eu  raifon  dé  repréfenter  leqr 
Pallas  armée;  cette  Divinité,  qui  gouverne 
félon  eux  TEmpire  des  fiivans,  leur  infpire 
avec  des  penfées  oppofées,  des  humeurs  plus 
belliqueufes,  que  Mars  n'en  donne  à  fcs  guer- 
riers au  milieu  de  1^  Thrace.    Et  jç  vous  prie 
de  vous  (buvenir  là  deffus,  que  la  dodrine 
des  Chaldéens^emandoit  pour  le  thème  d'un 
excellent  Fhilofophe,  un  afpeA  trigonal  en- 
tre ce  Dieu  des  combats,  &  Mercure;   ca 
qui  peur  faire  voir  félon  eux,  que  tous  le9 
difcours  &  tous  les  railbnnemens  des  hom- 
mes de  cette  profbifioo,  feront  prefque  tou- 
jours accompagnés  de  beaucoup  decontefta* 
tion,  &  d'une  extrême  animofité. 

P  iiij 


aja  LETTRE     CXL 

DES    BIENFAITS^ 

LETTRE    CXI. 

MONSIEUR, 

Nous  fommes  d'accord  fur  ce  points  que 
comme  la  focieté  civile  ne  fublUle,  que 
par  les  devoirs,  que  fe  reodent  ceux ^  qui  la 
comporent,  &  fur  tout  par  les  Bienfaits  dout 
ils  s'entregratifient^  elle  n'a  rien  auifi  qui  lui 
foit  plus  contraire  >  que  l'ingratitude  >  qu'on 
peut  dire  le  plus  aétif  de  tous  les  diÛblvafis 
qufla  peuvent  ruiner.  C'eA  ce  qui  attirePac- 
clamation  de  tous  les  hommes  contre  les  in: 
grats^  abominés  par  tout  comme  coupables 
du  plus  grand  de  tous  les  crimes.  Mais  je 
pourrois  vous  contredite  fur  ce  que  vousajoû* 
tés,  que  ce  confentement  univerfel  eft  caufe, 
que  les  loix  n'ont  point  établi  de  peine.,  qui 
regarde  l'iQgratitude,  non  plus  que  contrele 
parricide,  pour  ne  pas  préiuppofer  des  cho- 
(es  fi  déteftablçs,  &  qu'une  voix  fecrette  de 
toute  la  Natute  femble  alTez  cbndanner.  En 
effet  l'on  vous  nommera  les  Perfes  ^  les  Atfae- 


DES  BIENFAITS;     ^«35 

fliens,  &  les  Medes,  ou  les  Macédonien^ 
qui  ont  reçu  danf  leurs  Tribunaux  de  JuAîce, 
Taâion  contre  les  ingrats.  Les  Romains,  & 
les  Maifeillois  avoient  audi  autrefois  des  pei- 
nes établies  contre  4csAfFtanchis  &lesLiber« 
tins,  qui  uibient  de  méconnoiffance  vers  leuf 
anâens  Maitres  ou  Patrons.     Et  l'on  voit, 
que  les  Hébreux  lapidoient  un  fils  convaincu 
d  avoir  paie  d'ingratitude  ceux  qui  lui.avoient 
donné  la  vie.     Nôtre  grand  différend  néan* 
moins  feroit  à  l'égard  de  ëe^que  vous  foftihai» 
tés  9  qu'il  y  eût  dans  un  fiecle  tel  que  le  nô- 
tre, une  peine  certaine  &  capitale  établie 
pour  ce  vice,  qui  n'u  tantôt  plus  de  bornes  à 
cauie  de  Ton  impunité.    Hé  quoi!  vôudriés^ 
vous  dépeupler  le  Monde?    Et  ne  confidé- 
rés-vous  pas  d'ailleurs,  qu'il  n'y  appoint  de 
priions  affez  fpacieufes,  pour  referrerla  mul- 
titude de  ceux,  qu'on  accuferoit,  ai  beau- 
coup moins  de  Palais  capables  de  recevoir  le 
nombre  infini  de  Parties  ou  de  Plaideurs, 
que  cette  forte  d'aAion  produirait.     Tenés 
pourafTuré,  que  l'Aréopage  des  Athéniens, 
&  le  Sanhédrin  des  Juifs ,  fc^roient  trop  petits^ 
&  que  ni  le  lieu  où  les  Romains  agitaient 
leurs  çaufès  appellées  Centmkviraks  y  ni  ce- 
ui  des  Amphiâyons,  où  tous  les  peuples  de 
a  Grèce  avoient  leur  rendes  «vous,  nefuffi^ 

P  V      ' 


ft34  LETTRE    CXI. 

FcAéot  pas  à  ce  giiand  concours  d'aodiiâteins 
,    &  d'aocul^     le  vous  dirai  bien  plus,  c'eft 
que  (i  le  nombre  des  ingrats  cfoit  reoooau 
fiufli  grand  qu!il  eft,  par  le  moien  d'une  a- 
âion  de  Droit  rèçûâ,  &  des  pourfiikcs  judi- 
ciaires qu'elle  pnxiuiroit,  perfonoe  nauroit 
plus  de  honte  'de  Têtre  avec  tant  d'autres. 
Qui  eft-ce  qui  rougit  pour  mentir,  la  diolè 
du  moQdeia  plus  contraire  à  la  Hiprcme  Vé- 
rité, qui  edEMeu,  depuis  qu'on  s'eftperfua- 
de,  que  les  plus  fuAes  font  fujets  au  menfoo- 
ge?     U  en  eft  ainfi  de  la  plupart  &  des  plus 
grands  de  nos  défauts  y  qu'il  eft  utile  de  tenir 
caches,  autant  que  faire  fe  peut    Si  le  nom- 
bre des  Impies  &  Libertins  étoit  cotanu,  tfi 
doutés  point,  qu'il  ne  crût  de  beaucoup,  & 
qu'une  infinité<le  gens  ne  fuflent  feduits  par 
leur  mauvais  exemple.     Et  fi  toutes  les  fem- 
mes favoient^*  combien  il  y  en  a  d'adultères 
&  de  débauchées ,  ne  comprenés-  vous  pas, 
qu'une  infinité  d'entre  elles  pourroient  perdre 
cette  pudeur,  qui  aide  tant  à  les  tenir  dans  le 
devoir?  Figui^-vous  à  peu  près  la  même 
choCe^dèceux,  qui  appréhendent  (i  fort  de 
paffer  pour  ingrats^  lahontedeparoitreteb, 
ne  les  redendroitplus  s'ik  connoilToient  tous 
kurcompajg^nons;   ilsfecacheroientdaosla 
preflê  de  leurs  femblables;  &lanotonetéde 


DBS   BIENFAITS.    ^    »3f 

tant  de  complices  les  multiplieroit  vraiTem* 
Uablemeiità  Tinfim.  Ajoutes  à  cela,  qaç  |a 
reconaoiflaiice  d'un  Bien&k  étant  litn»  &i 
fans  oontiainte,  elle  en  efi  fans  doutç  plus  , 
hoanète,  &  paroit  beaucoup  davantage  que  , 
û  die  pouvoit  être  exigée  par  la  rigueur  des 
Loix  y  àe  forte  y  qu'elles  ne  fauroiént  être  étar 
blîes  iàos  donner  grand  &jet  de  plainte  aux 
hommes  reconnoiflans. 

Or  quoique  rien  ne  puilTe  couvrir  Tinfà^ 
miedeTingratitude,  &^de  cette  (y;(5a|o«-ia  des 
Grecs,  dont  l'on  veut  que  les  premiers  Ro- 
mains ne  connurent  pas  feulement  le  nom, 
celui  de  ingrathudo  n'étant  nullement  Ladn 
en  cefens;.fi  faut-il  avouer,  que  la  mauvai-* 
fe  fiK^n  de  placer  un  Bienfait,  oblige  quel* 
quefi>is  des  âmes,  qui  ne  font  pas  d'elles  ce- 
rnes tout  à  fait  méconnoiâantes,  à  le  de* 
venir,  &  à  tomber  dans  cet  énorme  vice, 
qu'elles  font  les  premières  à  condanner.  Car 
il  y  a  de  certaines  méfures  à  tenir,  ncm  feu^ 
lemeitt  par  ceux^  qui  reçoivent,  une  gratifia 
cation,  mais  encore  du  tôté  de  ceux,  qu|la 
font.  ^  CefUe  fondeoient  de  ce  que  dit  Ana-  Htrùll^. 
charfis  au  Roi  des  Scythes  à  fon  retour  de 
Grèce,  qu'il  n'y  avoit  vu  que  les  Lacedémoi 
niens  foils  qui  fçulTent  la  belle  maftiere  de 
donner  &  de  recevoir  avec  jugement.   Vous 


ais       LETTRE   cxi;: 

m'obUgerés  dfe  m'apprcndre  là  deffus^' pour* 
quoi  ces  mêmes  Lacedémoniens  ne-  connoiP 
ta.f.  fbient  que  deux, Grâces,  comme  nous  Tap- 
prenons  de  Pauianiâs,  au  lieu  des  ttois  ordi- 
naires y  OU  même  des  quatre  à  qui  quelques- 
.  uns  ont  âcrifié.  N'eft  •  ce  point,  que  l'or 
n'étant  pas  de  mife  dans  Sparte  du  tems  de  ce 
Fhibrophe,  Tes  liabitans  n*oblîgeoient  jamais 
pour  en  profiter  comme  les  autres  Grecs, 
Hiais  purement  pour  faire  des-adions  d'hon- 
neur, ou  de  juilice.  Leurs  Bienfints  n'étoient 
jamais intereffés;  noneralacharita  hropehfa^ 
comme  on  parle  à  Rome,  &  ce  motif  ordi* 
naire  de  la  plupart  des  hommes  ne  les  tou- 
chant point,  ils  prirent  fiijet  de  retrancher 
une  des  Grâces,  que  les  autres  cultivoient. 
Tant  y  a  qu'attendant  que  vous  m'en  appre^ 
niés  la  vraie  caufe,  je  vous  dirai  ce  que  je 
penfe,  qui doi t être obfervé,  (ck  delà  part 
de  la  perfonne,  qui  (ait  une  grâce,  fait  du 
côté  de  celle,  qui  la  reçoit. 

À  l'égard  du  Bienfaiteur;  il  doit  fur  tout 
fe  (buvenir,  que  ces  Grâces,  dont  nous  ve- 
.  Bons  de  parler,  ont  reçu  leur  nom  ài^  Chari- 
tés obro  Tijç  x^^S  ^^  ^  gaieté  qui  les  doit  tou- 
jours accompagner;  &  que  felonlaportéede 
nôtre  langue  encore^  elles  ne  peuvent  paiTer 
pour  Grâces,  û  elles  ne  font  fidtes  de  bonne 


DES  .ÏIENFAÏTS.        237 

grâce.     Le  Saint  Elprit  même  nous  Ta  ain(t 
enfeigné,  quand  il  a  prononcé  par  la  bouche      '  \ 
de  Saint  Paul,  que  Dieu  fe  pkifoit  à  voir 
donner  avec  allegrefle;  âilarem  Jatorem  diU-i.  ai  Cor. 
git  Deus;  ou  par  forme  de  précepte  ,dan^^^- 
rjBcdeûaAique^  in  tmniàato  îalamnfacvuU      ^'^^' 
tum  tmtm.   Sans  mentir  ^  il  y  a  des  perfonne^ 
qui  obligent  d  une  fi  noiauvaifcf  façon  ^  qu'on 
dtroitprefque,   qu'ils  jettent  le  pain  à  la  tête 
de  ceui^à  quiils  le  donnent;  &  je  parle  ainfi^ 
mefouvenant,  que  de  tels  Bienfaits,  accom- 
pagnés de  dureté>  &  qui  mortifient  celui, 
3Û  les  reçoit,  ont  été  notâmes  panes  lapidofi^ 
n'y  a  point* de  gratification,  que  je  n'aie  à 
contrecœur,  dit  un  ancien,  fi  celui,  qui  me 
la  Êdt^  n'a  autant  de  IbJh  de  ma  pudeur,  que 
de  nui  pauvreté,  ou  du  moins  que  de  mon 
befoia     En  effet,  il  y  a  des  faveurs  désobli- 
geantes, &  félon  les  termes  d'Aufone,  faut, 
gratùe  quadam  ingrata^  dont  l'on  ne  fe  (bu- 
vient  jamais,  qu'avec  dégoût,  Aquilaiffent 
toujours  un  reffentiment  poignant,  par  la      /   . 
Ëiutedecbux,  qùinefaventpaslesdiftribuer 
comme  il  fiiut     La  grande  règle  pour  cela 
eft  d'ezcercer  toujours  une  libéralité  envers  . 
les  autres,  du  même  air  )  dont  nous  yoùdri<^  . 

ons,  qu'on  nous. la  fit;  fie  demus  quomodê 
veUemiis  acdpere.     Les  premiers  Grecs ,  qui 


ajg  L  E  T  t  R  E     CXI. 

rcpréfentcrent  ces  mêmes  Grâces  vétùës,  êc 
noQ  pas  dans  la  nudité^  od  depuis  elles  ont 
étémifes,  faifoient  fans  doute  une  belle  leçon 
à  ceux,  qui  diftribuenc  quelque  Bienfidt; 
leurenfeignancparlà,  qu'ils  doivent  le  tenir 
auffi  couvcrt>&  caché,  que  la  nature )  dont 
ileft,  le  peut  permettre, 

Il  ny  a  rien  de  plus  contraire  à  cette  rè- 
gle, que  de  promettre  &  de  faire  eîperer 
longtems  avant  que  de  donner.  J'ai  appris  ce 
mot  en  Efpagne.      las  gracias  pierJe^   quien 
pramete^  yfe  detiene.     Quand  mêmes  ces 
belles  promelTes  ne  férQient  pas  vaines  à  la 
s  fin,  ni  femblables,  comme  elles  font  fou* 
vèqt,  à  ces  oeufs  qui  ne  produifent  rien,  ova 
fuhentanea;  le  retardement  de  Te^cccution 
cft  toujours  pris  pour  quelque  forte  de  répu- 
gnance à  les  accomplir,  qui  diu  diftulit  ^    diu 
noluit.     Cela  cft  fi  vrai,  que  plufieurs  ont 
pris  pour  une  eipece  de  Bienfait^  d'en  avoir 
^   été  refuies  de  bonne  heure, 

Ifllerius.      Pars  hneficii  efi  y  quod petitur  fi  cita  ntges. 

L'excellence  donc  d'une  grâce  cônfifte  à  pa* 
roitre  tout  d'un  coup,  à  peu  :près> comme 
l'on  croit,  qu'à  la  naiflfance  du  Monde  lesar* 
bres  fortirent  &  parurent  en  un  iofknt  tout 
chargés  de  fruits  j  ou  comme  un  peu  après 


.  V 


DES   BIENFAITS.        aa»     , 

dans  le  fiécle  d'or  là  terre  prpduifoit  d'elle 
même  fans  en  être  ibilicitée, 

Omnia  liberius  nuUo  pofcenteferehat.        ^?  '• 
Rien  ne  s'achète  fi  chèrement  à  Tcgard  de  ^  '^' 
beaucoup  de  perfbnnes,  que  par  de  çongoes 
prières  &  fouviit  reïterées;  de  forte  que 
c'eft  leur  donner  jtrop  tard ,  que  de  leur  doi>- 
net  aprés.qu'ils  ont  demandé,  fero  beneficium^^  ^  i^- 
dédit,  fmnganti  dédit.    Et  Seneque,  de  qui"*^:  ^'  '* 
je  tiens  cette  maxime^  crpit,  qu'on  s'adref- 
feroit  à  Dieu  mième  moins  librement, ,  fi  les 
prières,  que  nous  lui  JËuTons  n'ctoient  récri- 
tes, &  s'il  fidoit,  que  chacun  fit  tout  haut 
les  voeux,  qu'il  lui  adrefTe  pour  fes  néceflités. 
Cdui,  qui  reçoit  un  Bien&it,  quoiqu'il 
ne  joue  pas  le  principal  perfonnage,  n'étant 
quë  patient^  &  que  content  de  l'utilité  de 
TaâioQ,  toute  l'honnêteté  femble  r^rder 
Ton  hienâiteur;  ne  laiffe  pas  néanmoins  d'ê* 
treoUigé  à  beaucoup  de  circonAances  &  de 
cooditions,  qu'il  ne  peu(  omettre  fans  faillir. 
Car  comme  il  y  a  des  honunes,   qui  pren- 
nent à  toutes  mains,  &  dont  l'avidité  ne  peut 
^janudsaflbuvie;  il  s'en  trouve  d'autres 
d'une  humeur  fifaufteré,'  qu'ils  ne  veulent  ' 

rien  accepter,  où  s'ils  le  font,  c'efl  toujours 
^  tànoignant  l'averfion  qu'ils  ont  à  fe  fentir 
i«dcvablcs  d'un  bienfait.    Antipater  avoit  é-  ^^^^; 


-     240  LETTRE    CXL. 

prbuvélesuns&  les  autres,  lors  qu'il  te  plaiJ 
gnoit  de  deux  amis  ^  qu'il  avoit  dans  Athe^ 
nçs,  à  l'un  defqueis  il  ne  pquvoit  rien  &ire 
prendre,  ni  contenter  l'autre  de  prélèns.    l| 
y  a  un  milieu  entre  ces  deux  extrémités  y  quj 
doit  ici ,  auffi  bien  que  danSie  refte  de  la  Mo^ 
raie,  être  fuivi.    Souvenés<vous,    que  le^ 
Grecs  difoient  proverbialement  de  ces  pre^ 
^  mîers  infaliables ,  que  leur  Isingue  étoit  toute 
Dorique,  parce  qu'ils  ne  paribient  que  de 
wn^irU  donner,  &  que  dans  le  même  fens  ils  les 
«A«f  «mit.  Dommoient  encore  Etoliens,  fur  une  autre 
allufion,  dont  je  ne  daignerois  vous  impor- 
tuner.    Mais  pardeflus  tous  ceux  de  cette 
Nation,  les  Athéniens  ont  étédi£bmé$  de  cet- 
te honteufe  proftitution  à  demander  inceiTam- 
ment,  d'où  eft  venue  cette  commune  nAlc- 
tiCy  j4tticusmorie92sporrzgitmMum.     Nous 
n'en  voions  que  trop  parmi  nous,  qui  font 
profeflion  de  cette  Cljirotnantie,  &  qui  ne 
jugent  du  coeur  d^  perfonnes  que  par  la 
main  y  qui  leur  donne.    Les  uns  demandent 
baÏÏement,  quoique  lans  pudeur;  les  autres 
le  font  avec  plus  d'adreffe ,  mai$  avec  la  me- 
,   me  importunité,  emploiant  en  un  befoin  le 
fate  benper  voi  des  Italiens,  qui  n'eftbon  que 
dans  les  termes  de  la  Religion.    Je  n'approu* 
ve,  ni  Tinfolence^  qvii  tient  de  l'effronterie 

dans 


DES    BIENFAITS.        241    ,      - 

dans  h  recherche  d'une  faveur,  ni  la  trop 
grande  doiidicé, 

fui timJe  rogat  -     Sèn.m 

Docet  negare^  ^Vf* 

dit  le  Tragique  ;  Diogene  pour  être  plus  har- 
di, &  pour  s'accoutumer  au  refus,  deman- 
doit  aux  Statues,   &  vous  favés  qu'Augufle 
fe  nx)qua  de  celui ,  qîn  le  fuppliant  d'une 
grâce,  lui  en  préfentoit  la  requête  en  trem- 
blfltt,  &  (don  ion  terme,  ^fi  Eléphanto 
^ipem.    Mais  il  y  a  un  air  d'honnêteté  qui  eft 
merveilleuièment  puiâânt  â  iàire  agréer  de 
Cbmblables  prières.     Les  Egyptiens  vraifem- 
bkblcmentn'euflenc  jamais  prêté  aux  En&nt 
dlfirad  leurs  vafés  d'or  &  d'argent ,  veftenique 
pbirimamj  étant  en  défiance  de  leur  part,  & 
oroiant,  que  ces  Hébreux  étoient  caule  de 
beauooi]çdemaux,  qu'ils  avoient  (buffertsi 
Dieu  pour  cela  confera  cet  air  d'agrément  à 
ion  peuple^  Dwmmu  autem  dédit  gratiam  pc-^^^^^^ 
puhcorÉam^Egyptiis^  ut  commodarent  eis;  & 
les  Ifira^tes  firent  leurs  demandes  de  fi  bon- 
ne grade,  qu'il  n  y  avoit  pas  mden  de  les 
reniier. 

L'humeur  difficOe  .de  ceux ,  qui  refufent 
des  BienÊdts ,  fèmble  avoir  quelque  choie  de 
frius  noble,  à  caij^  que  le  même  tempera- 
meDC,  qni&it  les  Lil^ux  enclins  à  donner,  ^^l^\  r. 


.    / 


24»  LETTRE    CXL 

(Sdtencd^e^  cefemble,  que  ceux-ci  haîCfen 
à  recevoir.  Us  difent  que  c'eft  fe  mettre  ai 
.  .  deflbus  de  beaucoup  de  Bêtes  ^  qui  éviten 
les  appas,  de  fe  laiffer  captiver  par  des  Bienfaits 
puifqu^iln'yenapoint,  quin'eogagenr,  &:qu< 
félonie  proverbe  Arabique,  celui  qui  apporte 
emporte.  Sur  ce  prétexte  ils  feroieot  telle 
ment  périr,  s'ils  en  étoient  crûs>  la  plus  c 
datante  des  Vertus,  que  le  McMide  ne  ccm- 
noitroit  plus  la  Libéralité.  La  raifon  veut  au 
contraire ,  que  nous  prenions  plaiftr  quelque- 
fois à  fervir  de  fujet  à  nos  amis  pour  Texer- 
cér,  &  s'ils  le  veulent  ainfi,.  leur  laiiTer  mê- 
me réitérer  une  aâion  à  laquelle  nous  ne 
pouvons  nous  oppofer,  fans  donner  à  con- 
noitre,  que  la  première  nous  a  déjà  fait  Ibuf- 
"'^J:*  frir,  qid  nova  Mcipere  non  vult^  acceptés  off en- 
^f'^'  dHùr.  Ceft  quelquefois  être  indvil  &  in- 
grat tout  enfemble,  de  ne  recevoir  pas  aufll 
volontiers  un  préfent,  qu'il  nous  eft  offert.' 

Voilà  tout  ce  que  vous  aurés  pour  répon- 
fe  à  voç  plaintes,  contre  ceux,  qui  ne  font 
gflez  recûnnoiiTans  des  Bien&its  reçus.  Vous 
lavés,  que  j'ai  ttaité  ailleurs  cette  autdere 
alTez  amplement,  &  cette  Lettre  fervira  s'il 
vous,  plait  d'un  Corollaire  à  nôtre  Opufcule 
dfii  ringratitude.  Qui  n'approuverait  ce  que 
vous  dites^  que  la  Liberâîité  efl  une  Vertu 


DES    BIENFAITS.      ;  «43 


,• 


Roiale?   Elle  Teft  tellement^  que  quelqu'un 
a  ofé  dire  9  que  c'étoit  enti:ep]:endre  fur  la 
charge  des  Grands  Princes  >  de  leur  &ire  des 
préfèos/  .Mais  à  ce  compte  la  témérité  de 
ceux  qui  donnent  feibit  encore  plus* grande, 
n'y  aiant  rien  de  (i  propre  à  Dieu  )  que  d'être 
Bienfâifant  &  de  diftribuer  des  grâces.     Les 
Rois  ne  font  en  cela  que  fés  Imitateurs,  & 
(ans  la  Libersdité  l'on  ne  iaurpit  bien  recon- 
noitre  en  eux  l'Image  parfaite  de  la  Divinité. 
C'eft  lV)rdinaire  de  confidérerlà  deftus  conv 
raele Ciel  jette  (esinfiuences,  &faitdegouter  , 
la  pluie  fîir  la  terre  même  des  impies.    Mais 
l'Evangile  nous  fait  voir  un  exemple  bien 
plus  précis  de  la  bonté  de  Dieu ,  &  de  la  pro- 
fufion  de  fes  grâces.    Il  ne  pût  refufer  à  uife  jj**»*-  '• 
Légion  de  Diables  la  prière  qu'ils  lui  firent,  £^^|/* 
de  lesenvoier  au  fortir  du  corps  d'un  ou  de  ' 
deuxpoffedés  d'où  il  les  chalToit,  dans  celui 
de  bien  deux  mille  pourceaux,  qui  n'étoient 
pas  fort  éloignés.     Concluons  donc  qu'on 
ne  {àoroit  trop  efUmer  une  Vertu  fi  agréable 
à  Dieu  &  aux  hommes  ;.  ni  par  confequént, 
avoir  trop  d'averfion  pour  ceux,  qui  la  mal- 
traitent par  letn:  ingratitude.     S'il  y  a  eu  des 
Nations,  qui  ont  puni  de  mort  le  dénj  d'un 
dépôt  de  foi  inutile;  Etfi  les  loix  Romaines  / 
veulent,  qu'il  foit  fidèlement  refiitué  mêfn^ 


244 


LETTRE^  CXI. 


Dtmir. 

4iufc. 


<fl| 


à  un  voleur:  Avec  quelle  religion  ne  devons- 
nous  point  rendre  un  bienfait,  dont  nous  a- 
vons  profité  9  du  moins  par  la  gratitude  in- 
térieure d'une  ame  reconnoiflante?  Cepen- 
dant il  cft  des  hommes  d'un  naturel  fi  dépra- 
vé, que  non  contens  d'être  méconnoîffans, 
ils  rendent  prefque  toujours  le  mal  pour  le 
bien.  Ils  rejettent, .  troublent,  &  battent 
Teau,  qui  les  porte;  &  femblables  à  ces  Plan- 
tes/qu'on  voit  brûler  la  tetre,  qui  les  nour- 
rit, il  n'y  a  forte  de  mauvais  offices,  dont  ils 
ne  paient  leurs  Bienfaiteurs.  Certes  rhom- 
me  peut  être  nommé  un  dangereux  animal 
quand  il  eft  tel  que  ceux-ci.  Ariflote  a  écrit 
que  la  ThefTalié  nourriffoit  un  Serpent  appel- 
lé  Sacré,  qui  tuë  tous  les  autres  par  fon  ieul 
attouchement:  foferois  dire,  qu'il  y  a  des 
perfonnes,  qu'on  ne  doit  pas  moins  appre- 
liender,  &  que  la  compagnie  de  ceux,  dont 
nous  nous  plaignons,  a  quelque  chofe  d'au/Ti 
périlleux. 


«i 


,  3J^    3K     306  «4  j 

DES    EUNUQOJES.     . 

LETTRE   CXII. 

MONSIEUR, 

Je  ne  me  pas  que  le  mot  d'Eunuque  y  oudoi^, 
Châtré  9  ne  foit  fouvent  un  terme  de  dif- 
fàmatioa^  &  je  (ai  bien,  que  dans  Tandenne 
Loi  y  celui  >  qui  étoit  reconnu  pour  tel,  nfo- 
foit  entrer  dans  le  Temple^  NonmtrahitEunu-Biut.c 
ckus&c.  Comme  dans  le  Lévitique  il  eftdefen-^^- 
du  d'offiir  à  Dieu  aucun  animal  intcreffé  en 
cette  partie  :  Omne  animal  quod  uel  contritis,  cap.  Z2, 
veltufis^c  Les  hommes  ainfi  mutilés  etoient 
de  fi  mauvais  augure,   même  parmi  les 
Fayens ,  que  Lucien  alTure  en  plus  d'un  lieu,  &  ffi^ 
qu'ils  ËÎilbient  par  leur  rencontre  rebroulTer^J^  , 
diemin  à  beaucoup  de  perfonnes,   qui  ai- 
moient  mieux  rentrer  chez  elles ,  que  de  paC^ 
fer  outre.  Et  Ton  fait,  que  Theodofe  le  Jeu- 
ne fit  un  Edit,  qui  defendoit,  qu'aucun  Eu- &fi2flf. 
nuque  ne  fût  du  nombre  des  Faàîciens,  pour  ^  *'*^*  ' 
de^norer  cet  Antiochus,'  qu'il  contraignit    ''' 
par  là  de  fe  renfermer  dans  un  Cloitre.  Maù 


a4«  LETTRE    CXII.      . 

|e  (bûtîens  que  ce  défaut  de  virilité  n'eft  pas  é^ 
gaiement  honteux  par  tout>  puîCqu'au  con- 
traire  il  rend  confidérables  en  plufteurs  Iteu^ 
des  gens^  qui  fans  cela  ne  Iclèroient  nulle 

•  ment.  Et  fem'oppofe  fur  tout  îkpette  maxi- 
me, que  vous  avés  voulu  établir  à  ce  propos^ 
qu'ordinairement  I9  ftérilité  du  corps  étoit 
fuivie  de  celle  de  l'efprit. 

Déjà  vous  n'ignorés  pas,  qu'outre  Tcty^ 
molpgie  Grecque,  qui  nomme  Eunuque  ce- 
lui ,  qui  a  la  garde  du  lit/  èxmjv  è)^sij  il  y  en 
a  une  autre;  qui  veut,  qu'il  foit  ainft  appel- 

/lé  à  caufe  de  fon  bon  efprit,  irofd  ro  êv  vovv^ 
i)^€iVy  fans,  parler  de  celle  du  vieil  Vocabu- 
laire, qui  tire  ridiculement  cç  mot  de  llieu* 
reufe  viéloire  qu'obtiennent  ]e$  Châtrés  fur 
leurs  paffions.  Si  eft-ce  que  fi  nos  Camps 
d'armée ,  :  Cajira ,  font  bien  dits  félon  Ifidore 
^e  la  Chàdeté^  ^uafi  cafta ^  parce  que  les 
Romains  en  banniffoient  les  femmes  débau- 
chées ^  le  mot  de  CÀT^^,  &  celui  de^^f^r^^ 
font  (1  voifms,  qu'il  ne  faut  pas  s'étonner  que 
de  leur  allufion  l'on  en  ait  fait  une  autre  ety- 
mologîe.  Tanty  a  qu'on  voit  par  là,  que 
les  noms^  d'Eunuques  i&  de  Châtrés,  n'ont 
pas  été  fi  injurieux  envei^s  touf  le  monde, 
que  vous  le  préfuppofiés.  Ajoûfés  à  cela  ce 
que  twt  d'Hiftoires  nous  apprennent,  qu'en 


DES    EUNUQ^U_ES.  3^ 

•  .       '  ^ 

Pcrfe>  en  Méfopotainie,  en  Egypte,  &  en 
une  infinité  d'autres  lieux ,  les  Eunuques  ont 
execcé  les  premières  chaigeç,   &  reçu  des 
hocmeurs  qui  ne  cedoîent  qu^à  ceux,  quLé- 
toioit  rendus  au  Souverain.    Encore  aujourd' 
hui  la  même  chofe  peut  être  confidérée  par 
tous  les  pais^du  Levant,  &  Ton  ne  fauroit 
nier  qu'à  la  Porte  du  Grand  Seigneur  i&. dans 
cette  vaftÈ  étendue  dë>  ion  Empire,  par  les 
trois  pardes  de  l'ancien  Monde,  le^  Eunu^ 
ques  n'y  poiTedent  une  autorité,  qui  voit 
,prefi{ue  toutes  les  autres  au  delTous  d'elle. 
Cek  fait,  que  de  tout  tçms  leur  nom  a  fou* 
vem  paâè  pour  un  titre  de  Dignité,  foit  de 
premier  Miniftre,  foit  dcpremiejGentilhom* 
niede.la  Chambrej  dequoi  ce  Putiphar,  dont- 
parleot les  Saintes  Lettres,  &  qui  étoit  marie 
auffi  Um  que  Plénipotentiaire  fous  Pharaon, 
pounoit  rendre  un  ftiffifant  témoignage.  Ne 
vous  fouvicnt-il  point  avec  combien  de  grâ- 
ce HcUodore  dit,  que  les  Eunuques  des  Rois 
dePerfe  ctoient  leurs  yeux  &  leurs  orefllcs, 
pour  iOûse  compreadre  l'autorité  des  pre- 
miersj&lagrandeconfiancequ'avoientcneux 
ces  Monarques.    Elle  ètoh  fondée  à  fon  a* 
vis  ^fu^  ce  qu'il  les  CQofidéroient  comme 
n'aiant ni  femme,  nienfans,  qui  puflent  oc- 
cupée leurs  affeélîonis,  4e  forte,  que  octant 
/'      ,Q^iiij 


348  LE  T  T  R  E     CXII.    ' 

point  divetdes,  ils  pouvoient  les  donner  e: 
deres  au  bien  de  rStat^  &  emploier  tous  leuj 
iûins  à  la  confervadon  de  ceux,  qui  ie  rép< 
foient  fur  eux  de  fa  conduite,  &  preique  d 
y        toutes  chofes;  ce  que  je  me  fou  viens  n'avoj 
pas  été  traduit  par  Amiot  fort  exactement  £à 
ieBetto   Ion  le  Gréa     A  la  vérité  les  Romains  oc 
Alex,      toûjouis  eu  en  horreur  ces  demi-hommes^  45 
abonûtlè  la  caftration  dont  Céfar  parle  en  ce 
termes  dans  Oppius^  au  fujet  d'une  inânin 
de  perfonnes  à  qui  le  Roi  Phamaces  avoti 
fait  perdre  la  virilité,  fuùd  quidemjkpplichim 
^avilis  morte  cives  Romani  ducunt;  Et  pour- 
tant un  peu  après,   du  tems  des  Antonins, 
Plâurianus  fit  châtrer  tous  ceux,  quidevoienc 
fervir  à  la  maifon  de  Plaudlla  fa  fiUe,   que 
Caracalla  avoit  époulee,  fans  épaigncr  les 
hommes  non  plus  que  les  jeunes  garçons;  ce 
,     qui  fe  lit  dans  les  Recueils  de  Confiandn  Por- 
ph^rç^enete  fur  Dion.     Quoiqu'il  en  ibit, 
les  autres  Nadons  n'ont  pas  été  en  cela  du 
même  fendment,  quVvoient  les  Romains, 
ièlon  que  Tacite  Ta  reconnu  pariant  d'un  £u* 
nuque  fort  puiiTant  parmr  les  Parthes.    Noêê 
t.  Anne.  JefpeBum  ii  apud  Bar  bans  ^    ultroqiu  poteth 
tiam  hahet  ;  Ceft  ainfi  que  tout  le  mobde  ap- 
pelle Barbares  ceux,  dont  il  n'entend  pas  Je 
langage,^ n'approuve paslemçpurs.    Tanty 


DES   EUNUQJJES.        249 

(({u'Ariflote  ne  mépnfa  pas  Hermias  fur  ce 
mut  corporel,  puifqu'au  contraire  nousap- 
venons,  qu'il  lui  fit  des  (acnfices  comme  à 
m  Dieu. 

Ce  Philoiophe  peut  être  allégué  bien  plus 
brtonent  en  faveur  de  ceux  ^  dont  nous  par- 
ons, puiiqu'il  alTure  au  dernier  chapitre  de 
îbn  neuvième  livre dePHiftoire  des  Animatûr^ 
)ue  tous  ceux,  qu'on  châtre  de  bonne  heure 
deviennent,  &  plus  grands,  &  plus  agréa- 
bles qu'ils  n'euflent  été;  Omuia  animalia  fiuhCcit. 
àoB crefcufd  caftrentur y  majorai elègantiora 
^uam  incaftrata  evaàunt*     Il  a  voit  dè)a  parti* 
culierraoent  remarqué,  prenant  Homère  à 
garand,  que  les  Sangliers  châtres  augmen- 
toientde  ftamre,  de  forces,  &  de  ferôcitét 
Et  l'on  ne  fMiroit  nier,  qu^à  l'égard  des  hom- 
mesoQ  ne  les  ait  fou  vent  mutilé,  tantôt  pour 
leur  rendre  la'^voix  plus  agréable ,  &  tantôt 
pour  donner  plus  d'éclat  &  de  durée  à  ce  que 
la  Nature  leur  avoit  déjà  donné  de  beauté. 
Maneifhrum  negotiatores forma  fuerorum  vi-  /•  '«A 
rititate ixcyh lenocinantur y  dit Quintilien,  a-^"*, 
joutant  fort  bien  contre  cette  dannable  cou- 
tume,  Nunquam  tamen  hoc  continget  malis 
morihisregmmiy  ut  fiquapretiofafecity  fece^ 
rit  îf  hoM.    En  effet,  l'amdUr  de  beaucoup 
de  fianmes  pour  des  Eunuques  eft  fi  ordinal- 


^     35»         LETTRE     CXIL 

ge  qu'ils  ont,  de  refifler  feuls  aux  exhahifons 
lulphurées  de  cette  Hierapolis  Afiatique ,  qui 
'  tùë  toute  forte  d'animaux,  s'ils  ne  1^  châ- 

trés ,  conune  l'on  peut  voir  dans  Dion  Caflius* 

^  ^-  Narfes  fit  bien  lavoir  à  l'Impefatrice  Sophie, 
qu'ils  ne  perdent  pas  non  plus  avec  la  viiilit4 
Tufage  des  plus  grandes  aâions. 

Vous  auriés  tort  pourtant,  de  preodit 
tout  cela  (i  {erieufement,  que  vous  m'jmipu- 
tafBés  de  faire  une  vertu  de  ce  qui  ne  peut 
paflter  raifonnablement  que  pour  un  d^ut. 
Mais  encore  £iloit-il  dire  quelque  chofe  pour 
confoler  ceux,  qui  font  tombés  dans  cette 
dilgrace.  Cela  n'empêche  pas,  que  jc  oe 
les  coilfidére  comme  n'étant  plus  ni  hommes 

hiBifiu.  ni'femmes,  de  même,  dit  Lucien,  que  les 

Corneilles  ne  font  ni  Colombes  ni  Coroeaux; 

.     Nec  idferro  fpeciofiim  fieri  putako ,    felon  b 

12/^  ''  ^  penfée  de  Quintilien ,  quodfi  nafceretur  mat 
flrum  erat.  Je  (ai  affez,  que  les  Loix  Inipe- 
riâles,  (& cèllede Nervaentre  autres dcmtpar- 

L.  Q.  le  Dion)  auffi  bien  que  les  Canons  Sacrés,  par- 
lent du  châtrement  comme  d'un  crime,  qui 
efl  une  eQ>ece  d'homicide,  Eumtclùsmokmi' 
cidiumcammittifancientes.    Juftinienonloooft 

Kwd.     la  peine  du  Talion,  ou  delà  pareille,  contre 

1^.  ceux  qui  font  fouffrircette  efpecede  n^rtyre; 
ce  qui  eft  conforme aufentîmeiit  dû Foàe 
qui  a  ditj 


DES  EUNUQUES.        i^ 

Qui  prmuf  /mtris  gemtaiia  memha  recidit^  Ovid.'?. 

fouinera  ftuefecit  dehuit  ipfepati.        ^^  ^*  ?• 
l^Eglile  a  pour  cela  oondanné  'celui  d'Ort- 
ie, qui  exécuta  fur  lui  ce  qu^on  dit  du  Ca- 
^r  &  du  Bievre.    Jugés  là  deflus  de  l'aétion 
jieoet  autre,  quifechâtrafeulementpour  faire 
dépit  à  fâ  femme.     L'Hiftoire  EcclefiaAique 
de  Socratcs  nous  apprend ,   qu'un  Leontius ,  l.  x  c  it. 
depuis  Evêqued'Antioche,  Rit  dégradé  n'é- 
tant que  (impie  Prêfre,  pour  s'être  châtré  a- 
fin  de  vivre  fiimilierement  &  fans  fîrandale 
avec  Eufldia.    Et  il  n'y  a  pas  plus  d'un  de- 
mi-fiecle,   qu'Âmbrofius  Mondes  de  Gor- 
-  doue,  fiit  châtré  par  les  Dominicains,  pour 

avoir  iërvi  contre  luimème  à  l'exemple  d'O-  7}f»n.    ^ 
I  rigene,  prenant  trop  à  la  lettre  la  béatitude  *'•''•'•*'• 
I  piomife  à  ceux,  qui  fe  châtrent,  propter  rc- 
\  gmmcœlortim.     En  effet,  un  zélé  inconfidé* 
té  a  porté  dans  toutes  lesRéligions  beaucoup 
de  perfbnnes  aie  mutiler  de  la  forte.     Eufe- 
benous  enfeignedans&PréparaponEvangeli" 
que,  ccmuneleshabitahsdes  Provinces  de  Sy- 
rie&d'Ofroen^  pratiquoient  celafiordinaire-^  ^<^  '•• 
ment  en  l'honneur  de  la  Mère  des  Dieux  «uf  ^^^'  , 
fi  bien  que  fes  GaUi  de  Pfarygie,  qu'enfin  le 
f  Roi  Abgarus  fut  contraint  de  faire  ceffer  cet- 
te coutume,  né  le  pouvant  autrement,  en 
*  Gdfimt  couper  les  mdns  à  tous  ceux  qui  s'é- 


af4 


LETTRE    CXII. 


toient  fait  ôter  ce  qui  les  rendotent  homm^ 
Chacun  Cdt  ce  que  fit  volontairement  fur  k 
même  ce  monftre  d'Heliogabale  par  un  ^ 
principe.  Véritablement  c'eft  une  grande  d 
pravation  de  combattre  la  Nature  dans  fa  prii 

^  cipiale  fiu;^  qui  efi  à  nôtre  égard  de  porpetuc 

l'Efpecé  par  le.moien'  de.s  Individus,  qu'ell 
a  crées  pour  cela  capables  d'engendrer.  0 
pendant  ils  ne  le  font  plu$  par  une  operado 
fi  violente;  &  cette  même  Nature  énervée^ 
languilTante  s'étonne;  dit  Pétrone,  qu'd 
4'empêched'agirielonfes  intentions,  &d'aj 
river  à  fon  but,  '  I 

In  Sa$yr^  Qu<eritfe  Naturn^  nec  invertit, 

oC'eA  ce  qui  a  donné  quelquefois  de  fi  grand 
reflentimens  à  ces Illuftres  Eunuques ,  quoi 
avoit  rendu  tels  des  leur  bas  âge  (ans  leur  coq 
femement.     Hermotime,    qui  étoit  de  0 

Lih.  #.  nombre ,  &  des  plus  puiflans  auprès  de  Xer 
xés,  contraintdans  Hérodote  celui,  quiTi 
voit  ainfi  expofé  à  cette  taille ,  d'en  faire  au 
tant  à  quatre  fils  qu'il  avoit,  les  obUgeant  en 
fuite  de  traiter  leur  père  ^e  même.  ,  Un  6a 
\fcha  fous  les  Ottomans,  faifoitfde  dépit  tran 
cher  la  tête  à  des^  efclavés,  ou  à  des  prifon 
mers,  autant  ^e  fois  qu'il  relTentoit  les  ineom< 
moditès  de  ce  retramrhement.  Et  Halis  por 
tant  le  même  titre,  fe  mocqua  du  Courier 


17.  hifi. 


DES   EUNUQUES.        ©^^ 

in  hii  anoonçoit  fcomAeune  (bitmauvaire 
ouvellc,  h  prife  de  la  ville  de  Strigonie  par 
s  Chrétiens,  Fan  mil  cinq  cens  cinquante- 
X  ;   lui  difànt  qu'il  avcdt  bien  fait  une  autre 
erte  ,  lors  qu'on  ]ui  avoit  enlevé  la  plus  im- 
ortfinte  pièce  qu'il  eût.    Pour  Sinan  Bafcha 
l  ne  pouvoit  pas  s'en  p]:endre  à  peiibnne,  ni 
ittribuer  cette  diigrace  qu'à  une  pure  infor- 
une,  puifque  Paul  Jove  nous  apprend  que 
X  ûit  une  Truye  qui  le  châtra;  comme  il 
iormottà  l'ombre  dès  là  plus  tendre  jeunefle. 
Peutêtre  voudriés-vûus  que  j'allongeafle 
un  peu  cette  Lettre,  en  vous  parlant  de  la  ca- 
(Vradon  des  femmes,  puilqu'elle  fe  pratique 
fur  leur  (èxe,  auffi  bien  que  fur  le  nôtre ,  par 
les  Egyptiens,  les  Juifs,  TesPerfes,  &lesA- 
byffins.   L'on  veut,  qu'il  y  en  ait  de  deux  fa- 
çons, quand  on  leur  ôte  les  mammelles,  & 
quand  on  leur  rétranche  cette  hyperfarcofe^ 
ou  cxcroilEuice  des  Nymphes.     Jean  Leoniib.^ 
dît  qu'il  y  a  pour  cela  des  femmes,  qui  vont^*^^* 
criant  parles  mes  du  Caire,  &  dont  l'office 
cft  de  couper  cette  crê^e  aux  filles ,  félon  qu'il 
étroitement  enjoint'  par  la  Loi  de  Maho* 
Dec     Belon  écrit  néanmoins,  qu'il  n'y  aLj.crp. 
^  acres  que  les  Perficnnes  fiir^ùui  cela  s'excr- 
te,  &  que  c'eft  eii  cette  confidération,  qu'el- 
entmt  dans  les  Mofquées,  ce  qui  n'eft 


2^6  LETTRE  CXn.  DES  EUNUQUES. 

pas  permis  aux  Turques.   Cette  opération 
fiiit  fans  doute ,  pour  s'oppofei;  au  crime  di 
Tribades:  qui  font  ce  qu'Ariftote  &  AthenJ 

^.ieMjf.  attribuent  auffi  aux  Colombes.     Cumfefe  fi 

^7,19x4.  «^fe^7«^«»f ,  «»^^  wa  hypenemia^fubventane 
five  irrita.  Maiâ  ce  retranchement  qui  fe  faj 

AAt^.  eft  plutôt  une  etpece  de  Circoncifion,  qu'u 
'^*  véritable  châtrement  puifque  celles  qui  j 
fouf&ent  n'en  font  pas  moins  propres  a  la  gt 
nération.  Car  l'on  abufe  du  mot,  qui  a  m^ 
me  été  tranfporté  aux  plantes,  qu'on  pei 
bien  châtrer ,  puifque  Palladius  attribua  aux  P{ 
ftachiers  des  accouplemens  de  mâle  à  J(emell< 

Anmia.  Tant  y  a  que  comme  l'on  impute  à  Semirs 

^^       mis,  d'avoir  la  première  fait  ôter  aux  hon; 
mes  ce  qui  les.  diftinguoit  de  fon  icxe;  ui 

i2.DffiÎp.  Roi  de  Lydie  que  l'Hiflorien  Xanthus  appel 

le  Gyges  dans  Hefychius  Illuftrius,  &  <\\xh 

\         thepée  nomme  Ândramytis,  fut  auffi  le  pn 

L.  j.cjilt.  mier  qui  s'avifa  de  châtrer  des  femmes.      E 
'  je  finirai  par  cette  remarque  dfe  Pline,  que  1 
Ton  châtre  un  Rat,  il  fait  fuïr  tous  les  autre 
qui  abandonnent  leur  fejour  ordinaire. 


DVN\ 


3K    3K-  )R  2f7 

D'UNE    DISPUTE. 

LETTRE    CXIH, 


MONSIEUR, 

C)  que  yous  m'écrives  eft,  très  vrai ,  qu'il 
y  a  une  (cience  Polémique  Se  guerrière^ 
ou  Ton  n'emploie  que  la  langue  pour  toutes 
armes,  &  ouïes  rufès  &  la  mine  hardie  triom^ 
pheot  quelquefois  contre  toute  raiibn.     Cela 
s'eftvûdansladifpute,  dont  le  brait  eft  allé 
}u(qu'àvous,  vous  pouvant  aflurer,  que  ja* 
mais  combat  de  cette  nature  ne  fut  plus  opi- 
niâtre, bien  qu'il  ne  s'y  tirât  que  des  coups 
de  canon  (ans  boulet)  propres  à  étonner  pat 
leur  fiin,  mais  iàns  effet.     Le  commence- 
ment fut  comme  une  petite  efcarmouchei 
Se  une  l^ere  velitation;  auffi  fe  pafla -  t-;elle 
entre  deux  jeunes  hommes  y  dont  l'un  prefle 
par  im  argument,  qu'il  ne  pouvôit  foudr^ 
le  contenta  de  répondre  avec  affcz  de  louable 
ingénuité  >  que  fdon  Ariftofe  même  l'on  ne     ^ 
devoir  pas  abandonner  une  bonne  opinion^  f^^^^f^ 
encore  qu'on  ne  pût  pas  répondre  fur  le  r'^^'^*^^ 


2^8       LETTRE    CXIII. 

champ  à  de  certaines  obje^ons,  qui  (urprc 
ncnt.    Je  me  fouvfns  alors  de  ce  que  j'avc 
lu  depuis  peu  d'un  Philolbphe  Arabe  de  trci 
grande  réputation,  qui  ufoit  affezfouvent  < 
Semisa.    cetf  e  reperde  ;  Je  n*ai  point  pour  Theure  jw 
.*''•       fente  de  réponfe  à  vous  donner^  quaùd  j'ai 
rai  davantage  penfé  à  vos  raifons,  peutêt^ 
que  je  pourrai  vous  fàtisfdire.  Il  fàitt  ûvouctj 
que  de  femblables  retenues  me  plaiTent ,  iu2 
tout,  quand  il  eft  queftion,  comme  alors^ 
de  défendre  des  propofitions  hardies  &  em- 
brouillées.     En  effet  les  Paradoxes,  félon 
moi,  ne  (ont  bons,  que  pour  le  Cabinet.  Ce 
ibntdes médailles,  qui n*ont  pas  cours  par* 
mi  le  peuple,  &  qui  ne  fe  débitent  guères 
dans  k^  grandes  affembléés,  où  Ton  ne  re- 
çoit pour  bonne  monnoie  que  les  (^wions 
communes,  &  les  fentimens  vulgaires.  Vous 
jugés  bien,  que  je  pouiToisici  ftire  valoir  la 
Sceptique;  .  mais  il  vaut  mieux  vous  conten- 
ter, puifque  vous  me  demandés  autre  diofe. 
Apres  un  fi  paifible  procédé ,  nous  famcs 
^  '      étonnés  de^  voir  fe  préfenter  fur  ks  rangs  va- 
tre  inflexible  Se  inébranlable  Milon,  fe  plai- 
gnant, qu'on  abandonnoit  la  meilleure  eau- 
fe  du  monde.  Repente  enimfe^  tmupÊomfer- 
pem  ètatibulis  ^  oêuUs  tminentilms^  mflàtocol' 
/p,   tumidis  cervicihks^   mhdit.   £t  comme 


\ 


D'UNE  DISPUTE.        3^9 

Tautre  côté  avoïc  entre  Ces  SecH^teurs  un  auffi 
hardi  champion  que  lui,  qui  entra  auilien  li- 
ce pour  &ire  tête  à  tous  venans  ,ronvit  auflitôt 
deux  partis  formés,  n'y  aiant  prefque  perfonne) 
qui  ^emeurSt  neutre  depuis  cela.     Repré* 
ienc^-vous  donc,  qu'il  fe  fit  en  un  inftant  là 
plus  tumultueufe  conte Aation,  qu'on  fepuif- 
ie  imaginer,  &  véritablement  je  fuis  perfua*. 
déy  que  jamais  Zenon  Eleate,  ni  Euclide  de 
NIégare,  qu'on  nous  donne  pour  Fondateurs 
de  kSeâeEriftique,  oucontentieufe,  n'ont 
difputé  avec  tant  d'ardeur,  ni  tant  d'opiniâ- 
treté,.    Le  bon  eft,  que  l'un  &  l'autre  Te- 
nait ne  (bngeapt  prefque  plus  qu'à  fe  dire  les 
plus  outrageufes  &  vilaines  paroles,  dont  ils 
fepouvoient  avifer,  auroient  bientôt  perdu  la 
ITrtmiontane.     Car  ils  fe  failbient  des  deman- 
des de  (i  peu  de  rapport  à  la  queAion'propo- 
(ce,  &  elles  étoient  fuivies  de  réponfes  fiab- 
furdes,  qu'on  voioit  manifeftement,  qu'ils 
ne  fe  fouvenoient  plus  du  thème,  qui  les  a* 
voie  mis  fi  fort  à  l'eflbn    Certes  Ton  peut  di- 
re d'eux  fans  in  jùitice,  le  mot  que  Lucien  at- 
tribué à  DemonaAe,  Horum  alter  hircum 
mulgere^  alter  cribrum  Jùppmere  videbatur. 
Enâi  chacun  fe  voulut  mêler  d'en  dire  ion  a- 
vis  avec  la  même  violence  des  premiers ,   & , 
s'ôtaot  la  parole  le$  uns  aux  autres,  l'on  eût 


260        î.  E  T  T  R  K     C  Xïlï. 

pu  croire,  que  c*ctoît  d'eiK,  que  FEcclefu 

Câp.}.     fte  avôit  écrit,   MunJum  traiiàit  SJpupatici 

eorum.     Il  arriva  là  deflus  ce  qu'ohvous 

rapporté  ^  que  fur  le  démenti  donné  brufqud 

ment  par  un  échauffé,  qui,  manquant  d 

raifons,  proteftoit  nésuimoins  comme  lel 

'       bons  Chicaneurs,  qu'il  en  fi3umiroit  entera 

&  lieu ,  il  lui  fut  repartie  par  unibufiHer,  foii 

ac.e/!.ff;r.d'impulfion^    ibit  d'application,  (^hoc  quU 

l-h^^tt^interfit^  fituos  digitos  noviy  certè  haies /tà^ 

Ju(fum  )  qui  mit  les  chofes  à  la  dernière  con- 

fufion.  Je  ne  pus  m'empècher  de  rire,  quand 

j'ouïs  prononcer  par  cet  homme  de  maiO; 

ybrf^JEcjé'     E0(nampoftfiacTU  ^et^jummvoce  lacejfas. 

Car  il  étoit  difficfle  de  rien  dire  dans  le  pats 

Latin  de  plus  approprié  à  l'aéUon. 

Or  pour  vous  contenter,  j'achèverai  mon 
récit,  par  ce  que  nous  obfervaaies  nôtre  A- 
mi  commun  &  moi ,  qui  dés  le  commence- 
ment  de  la  mêlée  nous  étions  mis  un  peu  à 
l'écart.  Nous  remarquâmes  dans  le  progrès, 
comme  des  chofes  de  néant  fembloîent  deve- 
nir importantes  par  la  chaleur,  dont  elles  i- 
toîent  débitées,  &  que  félon  les  termes  de 
7.  Sa$ur.  Macrobe,  Etiam  ex  jocis  feriafacit  violentiâ 
i.uh.  loquendL  Nous  primes  garde ,  quelesphis 
malfbndés  en  raifoo  parloieùt  toujours  leplus 
haut ,  nous  foUvenant  de  la  maxime  de  Quîn- 


D'UNE  DISPUTE.        26t 

dlieD,  Neeeffe  eft  content iofius  lofuariSy  quod 
^M^are  nmpt^:  €f  ajBUrmationenyfumitex 
homÊmey  qukqidd  non  hahet  ex  verH(àLe.     En 
effet  |e  crois,  que  c'eût  çté  un  moindre  œira^ 
de  de  Ëiire  parler  des  muets  >  que  de  faire 
Caire,  ou  feulement  de  modérer  ces  gens -ci, 
Quelques  uns  nous  divertirent  grandement, 
que  nous  confidérions  fe  piquer  davantage 
du  iilence  de  leurs  adversaires, -s'ils  man- 
quoient  à  leur  répondre,  que  de  toutes  les 
inîures,  qu'ils  extorquoient  fouvent  d'eux  à 
la  fin,  MtdUrummorey  quaconvit^um  quamfi* 
lentnm  mabnt.    Il  y  en  eut  un  entre  autres, 
quenous  vous  nommerons  de  bouciie,  qui 
ié  porta  toujours  contre  les  opinions  reçues, 
ne  fe  laiÛànt  jamais  aller  au  courant  des  au* 
très;  nous  dîmes  de  lui,  que  s'il  tomboit 
dans  la  ri^ere,  il  faudroit  l'aller  chercher 
côntremont ,  &  bien  loin  au  d^effus  de  fa  chd- 
te.    Mais  rien  ne  nous  fcmbla  plus  plaifant,^ 
que  l'artifice  de  beaucoup  qui  fe  trouvant  ré* 
duiis  à  Textréoiité ,  &  ne  fâchant  que  répon- 
dre, jetioient  da  la  pouflîere  aux  yeux,  em- 
brouillant les  chofes,  &  les  portant  dans  des 
obCburités telles,  qu'on  n'y  connoiiToit  non. 
Ils  meftoient  en  p^tique  la  rufe ,  dont  fe  fer- 
vk  Cacus  contre  Hercule,  ne  lui  pouvant 
plus  réfiften 


.     a6i        L  Ç  T  T  R"E   CXlIt 

FaucHmsingentemfumum^  fmrabiU  HBu^ 
t  ^Bi.  Evomit,  imohif^e  Jamum  caligme  cmaty 
ProfpeShtm  eripiens  ocuUs. 
Enfin  nous  admirâmes  l'impadenoe,  jointe  à 
k  (hipidité  de  ceux ,  qui  ne  comprenant  rien 
à  ce  qui  fe  difoit,  ou  ii  mal,  qu'ils  en  deve- 
Qoient  ridicules,  ne  laiflbient  pas  de  trouved 
des  Ântagoniftes.  Nous  remarquions  pour^ 
tant,  que  ces  derniers,  qui  s'efforçoient  de 
rendre  des  ftupides  capables  de  raiibn,  é- 
toîenc  les  plus  mal  avifcs,  de  vouloir  contre 
le  précepte  de  Py  thagore  écrire  fur  de  la  nei- 
ge, qu,  comme  il  Tinterprétoit,  entrepren- 
dre Tinflruâion  de  gens  fi  grofliers,  qu'ils  ne 
peuvent  tirer  aucun  profit  de  ce  qu'en  vain 
f  on  tâche  de  leur  fiûre  comprendre. 

Quand  vous  ne  (auriés  pas  leprindpdfujct 
de  lagran4e conteflation,  je  ne  vousenman- 
derois  rien,  parce  qu'il  y  avoit  je  ne  fid  quoi 
de  fcandaleux,  ou  pour  le  moins  d'an  peu 
chatQiulleux  dans  la  politique.  Mais  je  vous 
dirai  bien,  que  par  incident  l'on  parla  des  no- 
donscommunes,  &  de  ces  jugemens  du  peu- 
ple, qu'il  fonde  bien  plus  fur  le  rappot  des 
îèns,  que  fur  la  raifon.  Cet  article  pafTa  le 
plus  doucement  de  tous  par  l'autorité  d*Ha- 
race,  que  tous  ces  gens  refpeâoient  fort, 
ip,  h  l  ^       Jtaerdum  vulgus  reOum  vidct,  tft  ubipeccat. 


D'UNE  piSPUTH.       i63 

Ce  ne  fiit  néemmoins  qu'âpres  qu'un  AArblo- 
gue  fe  fut  plairainioeRt|;endarmé^  fur  la  vraie 
caufe  qui  Eût,  que  les  fens  l'emportent  fi  fou-  ^-  f  •  ^fi^- 
vent conore la rsufoo,  foûtenam après Ptolot^i^'*' 
mée,  q[u'ilavoit  toujours  en  bouche,  que  la  ' 
Lune  édfoit  ceby  paixe  qu'elle  domine  les 
fens  y  &  qu'elle  a  bien  plus  d'efficace  4juè  Mer- 
cure , ,  qui  préfide  fur  nôtre  raifpm     II  y  eût 
un  petit  homme,  qui  voulut  s'élever  làdefTus 
contre  la  Judiciaire,  dont  il  étoit  prêt  de 
montrer  la  vanité;  mais  il  fut  contraint  de 
diijparoitre,  parce  que  Ptolomée  avoitlàtrop 
de  Pardfans,  ou  de  gens,  qui  faifoient  mine 
de  Tètre,  poor  acquérir  la  réputation  de  Sa- 
vans.     Kous l'ouïmes,  qui  murmuroit,  en 
fortant,  de  l'injuftice,  qu'on  lui  rendoit;  & 
comme  le  foufflet,  qui  mit  tout  en  defordre   , 
fui  vit  incominent ,  nous  primes  aufïi  bien  que 
lui  congé  de  la  compagnie;  mais  en  cela  dif^ 
férement,  queneus  avions  plus  d'envie  de  ri* 
rc,  que  de  nous  fâcher. 

/  • 

3G  3^  3G 


R  ni] 


^54        LETTRE    CXIV. 
D'UNE 

LAIDE  DEVENUE  BELLE. 

LETTRE    CXIV. 


L 


MONSIEUR, 

e  changement  de  cette  femm^^  '  que  vous 
nommés  merveilleux,  pour  être  dev^ 
nuè  fi  belle  de  laide  qu'elle  vcus  paroilfoit 
auparavant^  n'eft  pas  une  chi>(è  nouvelle, 
encore  que  ie  la  reconnoiflfe  peur  très  confr 

^1-  dérable.  Paufanias  écrit,  qu'Arifton  Roidc 
Sparte,  épôufa  lia  plus  laide  <!^  dUgraciée  de 
toutes'  les  filles  de  Lacedemone,  qui  parut 
depuis,  étant  femme,  d'une  beauté  fi  excel- 
lente &  fî  raviflante,  qu'oc  tenoît,  quç  de- 
puis  celle-qui  fut  cauTe  dei'embralemenc  de 
Troye,  la  Grèce  n'avoit  rien  vu  dans  foafexe 
^èfi  accompli.   Elle  avoit  époufé  en  premier 

»  res  noces  un  Agctus,  au  rapport  d'Hcrcdotei 

qui  attribue  ce  prpdigieux  changement  à  une 
efpece  de  mjracle,  fa  nourrice  aiant  été  foi- 
gneufe  de  la  porter,  lors  qu'elle  étoit  enco- 
re petite  tous  les  matins,  au  Temple  d'He- 


D'UNE  LAIDE  DEVENUE  BELtE.'â^ç'  ; 

me,  qu'elle  invoquoit  en  (a  Ëiveur.     Tacî- 
cditaofli,  que  Livia  femme  de  Drufus,  &4^^m. 
œur  de  Germanicus,  fut  en  Ci  jeuneÛe  fort 
e&gréable  Qiais  qu'un  peu  après  elle  paffoit 
kns  Rome  pour  la  pliis  belle  de  Ton  tems, 
Forma  hdtio  atatis  tndecora ,   mqx  pulchritu^ 
hnepractUebat,     Etjepenfe,  quejepourrois 
iamerlepion  à  ces  HiAoriens,  par  des  éve* 
démens  à  peu  prés  femblables  à  ceux,  qu'ils 
rapportent,  fi  je  ne  craignois  d'offqnfer  des 
peiîbnnes,   qui  ne  peuvent  fouffrir,  qu'on 
dife  d'elles,  que  jamais  elles  aient  été  laides. 
Mais  prénés  garde,  que  cette  Beauté,  que 
vous prifés  tant,  ne  Ibit  de  celles,  où  TArt 
furaionte  la  Nature,  &  qu'on  peut  nommer 
de  be8\ux  menfonges.     Pour  moi  j'ai  l'aver^  ' 
fion  pour  ces  faufles  beautés,  comme  pour 
la  faulTc  monnoie;  &,  (ans  être  Hçrétique 
IcoQomaque ,   je  fuis  en  ceci  très  ennemi  ^ 
des  Images.    Les  femmes;    qui  ne  font  a- 
gréables  que  par  artifice,  n'ont  garde  de  fai- 
re comme  Venus,  qui  fut  la  première  des 
trois  Déeffes  à  fe  dépouiller  devant  Paris.  £l* 
les  fe  cachent  au  contraire  fous  du  blanc  & 
du  rouge  emprunté,  pour  néanmoifis  fe  faire 
voir,  &  tout  ce  que  le  meilleur  Peiiitre  peut 
feire  en  les  repréfentant,  c'eft  de  tirer  une 
cc^ie  de  kur  vifage  fur  iine  autre  peinture 
^  R  V 


i 


atf«         LETTRE     CXIV. 

He  pouvant  pas  aUer  après  le  naturel.  Cran* 
bien  eh  connraffons*  nous  ^  qui  A'aiaot  app^ 
remment  que  vint  ans  de  jour,  fe  trouvent 
en  avoir  quarante  &  cinquante  la  nuit.  A  la 
vérité  elles  remportent  cet  avantage  de  fe 
pouvoir  vanter,  que  fans  être  redevables  à 
la  Nature  comme  d'autres,  leurs  bonnes  gra- 
ee  font  Touvrage  de  leurs  mains. 

Or  s'il  fe  peut,  qu'on  voit  de  laides  beau- 
tés, à  quoi  fe  rapporte  le  mot  mKK(Xf<r)^poç, 
Ton  ne  mentira  pas  d'ajouter,    qu'il  y  en  a  ' 
aufRjdetrèsdangereufes.     Les  plus  agréables 
couleurs  du  monde,  mêlées  d'or  &  d'acKur,  re- 
Iui(ent  quelquefois  fur  la  peau  d*un  Serpent: 
Et  l'Aconit  fi  fort  à  craindre,  fleurit  plus  a- 
gréablemént,  que  beaucoup  de  plantes  très  | 
utiles.^    Il  fort  des  yeux  d'une  belle  femme  I 
de  certains  raions,  qui  comme  ceux  de  la  | 
Lune  font  une  infinité  de  fous,  &  de  mala- 1 
des.  *  Ou,  pour  mieux  dire,  elle  n'a  point 
de  partiel  fur  elle,  jufqu'au  moindre  de  fes  ' 
cheveux ,  qui  n'aient  d'âffez  puiflans  charmes  i 
pour  captiver  le  plus  fage  des  hommes.  C  eft 
ce  qui  faifbit  écrire  à  Mufée,  repréfentantla 
beauté  de  celle,  qui  obligeoitftfouvent  Lean-  i 
dre  â  trayerfer  l'Hellefpont,  que  tout  le  corps 
de  cette  û\\e  étoit  fu  rempli  de  différentes  | 
8^^**^^^  qu'apparemment  ceux^  quiravoiene 


i 


D'UNE  LAIDE  DEVENUE  BELLE.  267 

pr&!edé  s'étoieat  trompés  en  les  reduif^nt 
au  ncxnh^  de  trois.     Et  fur  ce  même  fonde- 
ment y  Âriftenete  décrivant  les  perfeélions  de  £.  /.  ^jt. 
Cydippe  maitrefle  d'Âcôntius;   ajOTùre^  que 
fes  yeux  feuls  non  pontens  des  trois  Grâces 
d^lefiode,  eti  ont  cent,  qui  ne  les  abandon- 
nent point    Quoiqu'il  en  foit,  l'on  ne  fau^ 
roit  nier,  que  tout  ce  que  la  force  la  plus  ab- 
foluC;  oulaRhétorique  la  plusperfuafive,  peu- 
vent obtenir  fur  nous  avec  beaucoup  de  pei- 
ne &  de  refiflance,  le  fexe,  qui  a  la  beauté 
en  partage,  ne,  nous  le  faflfe  exécuter  d'un  n 
(èulcUnd'œil  fans  aucune  répugnance.   Jeme^ 
veux  taire  lâdeflfus  deSalomon&defesfem-  .  « 
blablcs,  pour  vous  rapporter  feulement  ce 
ui  empèdia  le  grand^bduifleur  Mahomet  d'al- 
er  en  Perfe,  aiant  avoué,  que  Tappréhen- 
fion  lèule  des  femmes  de  ce  pa!s  là  étoit  cau- 
fe,   qu'd  s'abflenoit  d'un  tel  yoiage,   parce 
qu^elles  étoient  fi  pleines  d'attraits,  que  les 
Anges  mêmes  en  pou  voient  devenir  amou- 
reux, &  s'aflujettir  à  elles.  Les  Théâtres  ont 
été  de  tout  tems  occupés  à  repréfenter  cette 
abfolnë  puiflance  des  belles  fur  nos  volontés^ 
Se  Tunique  exemple  de  Cleopatre  fuffira  pour 
nous  fiure  comprendre,   jufqu'oû  elle  s'év 
tend,   puifque  l'Hifloire  nous  aflfure,   que 
phiûeurs  de  fes  Amans  adietolent  librement 


?. 


tes        LETTRE    CXIV. 

une  nuit  d*élle  au  prix  de  leur  propre  vie: 
Cleopatratant<ehbidinisfuit^  ut  fape  proftite' 
rit;  tanta ptikhritudinis y  ut  multi noÉfem  iUi- 
msy  morte  emerint*  Ceft  le  texte  d'Aurelius 
Viâor-      ' 

.  Ce, que  je  viens  de  dire  à  l'avantage  des 
femmes  de  Perfe,  m'oblige  à  remarquer, 
,  qu'adez  d'autres  contrées  que  laleury  (e  van- 
tent d'avoir  les  plusi>elles  du  monde.  La  Chi- 
ne attribua  ce  grand  avantagea  celles  de  la  vil- 

/  le  de  Nancheu  qui  eft  de  la  province  de  Nao- 

r.  f^  ^  quin  :  De  même  dit  le  Père  Alvaro .  Semedo, 
que  les  plus  agréables  Portugaifës^ont  ordi- 

T>u  Loir,  nairement  de  la  ville  de  Guiniaranez.  Des  Rela- 
tion modernes  donnent  leprix,  dont  nous 
parlons^  auxThebaihes,  &  d'autres  aux  lo- 
^-    fulaires  de  Chio.     Les;  plus  rares  beautés  du 

^  ^'  ^-  74'  Serrail  de  Conftantinople ,  viennent  de  Cir- 
çaffiQ  &  de  Géorgie  vers  Tandenne  Colchidc, 
&  fi  ce  que  Belon  écrit  eft  véritable,  que  dans 
tout  l'Etat  du  Grand  Seigneur,  les  femmes 
(e  peignent  de  jaune  les  cuifTes,  Se  ce  qui  efl 
au  defliis  jufqu'au  nombril,  elles  ajoutent eg- 
core  cet  artifice  au  naturel/  Surquoi  l'on  peut 
obferver,  que  cette  beauté,  qui  caufe  Fa- 
mour,  Se  qui  excite  en  nous  de  fi^  violentes 
pafl^ons,  n'eA  pas  uniforme^  ni  regardée 
d'un  même  oeil  par  tout.      La  jaunilTe  des 


DUNE  LAIDE  DEVENUE  BELLE.  259 

Turques  Vraifemblablement  ne  nous  plairok  j>  Ganz. 
pas  ;  non  plus  que  les  taches  des  Irlaidoifes  i 
qui  pafTent  chez  elles  pour  d'autant  phis  bel- 
les ,  qu'elles  ont  fur  la  peau  davantage  de  cas 
marqueteries  à  b  fiiçon  des  Truittes.  '  Ceft  Orat.  i^ 
ainfi  que  les  femmes  de  Thrace  fe  couvroient, 
dutetœdeDionChryibftome^  d'un  nombre 
deSdgoiates,  ou  Balafïres, proportionné  au 
defu-^  qu'elles  avoient  de  faire  paroitre  leur 
nobleflfe^   Se  (ans  doute  d'augmenter  par  là 
leur  beauté.    L'on  auroit  peine  à  le  crok^      ,  ^ 
fi  les  volages  de  long  cûurs  ne  nous  avoient     ^ 
Ëtit  voir  des  perfonnes  avec  des  vifages  trbués 
&  découpés  par  taillades,  exprès pouren^ugf- 
menter  les  grâces.    Le  nés  camus  des  Mores,  ^'  f* 
auili  bien  que  des  femmes  de  Tartarie,  fé- 
lon Rubruquis ,  les  fidt  eftimer  plus  aimables, 
&  la  noifceur  des  Ethiopiennes,   de  rpemc^^ '*«>'• 
que  de  celles  de  Groenland,  puifque  nous  ap-  Q^auiin. 
prenons,  que  nonobftant  fon  voifinage  àwL.^. 
Pôle,  il  y  nait  des  Nègres  comme  en  Guinée, 
a  fes  charmes  auiTi  pûii&ns  que  la  blancheur 
parmi  nous,  &  la  couleur  olivâtre  en  beau- 
coup de  lieux.  '  Car  je  ne  fui$  pas  4e  l'opini* 
on  de  Fauianias,  que  la  Venus  Noire,  ou 
Meleoide,  d'Arcadie  n'eftt  ce  furnom,  qu'à 
caufé  que  les  ténèbres  de  la  nûitfemblen^de-  " 
llinées  aux  plaifu*s,  qui  fe  prennent  avec  les  i 


270        LETTRE     CXIV. 

femmes.  Je  penfe  que  la  principale  raifoo 
de  cent  appellation  fe  doit  tirer  de  ce  que  les 
plus  poires  ou  bazannées  ont  leurs  attraits,  & 
ce  qui  les  (ait  rechercher^  de  même  que  les, 
plus  blanches^  ou  les  plus  ven^eilles,  n'y 
aiaot  point  de  couleurs,  que  Cupidon  n  em- 
ploie pour  faire  voir  fa  toute-puiflànce.  £01 
vérité  l'Italien  a  fort  bien  dit,  que  tout!  cequi 
plait  efl  toujours  beau,  ou  plus  gendmeot 
encore,  mnèhello^lcKèiello^  wuiûuelck] 
place.  Toute  la  di verfité ,  qui  s'y  trouve  dé- 
pend du  lieu,  du  tems,  &  des  peribnocs^ 
ce  que  vous  favés  que  j'ai  aflez  amplemeQt& 
Icepdquement  fidt  voir  ailleurs. 

L'on  pourroit  douter  là  deffuç,  que  la 
Bçauté  fût  quelque  diofe  de  réel,  &  de  cer- 
tain ,  puifque  ni  la  proportion  àes  membreS) 
ni  leur  couleur,  qui  compofent  ùl  definidoo, 
n'ont  rien  d'arrêté.  Ufembleque,  coniidc- 
réedelaâçon,  elle  ne  foit  qu'un  pur  ouvra- 
ge de  nôtre  imaginatiqp,  fujette  à  mille  va- 
riétés par  les  drconAances,  que  nous  venons 
de  toucher.  Mais  donnons  lui  toute  l'exi- 
Aence,  que  fes  plus  gtands  admirateurs  lui 
attribuent ,  ils  feront  contraints  d'avoucTi 
qu'elle  eft  fujette  à  de  telleis  diâGérences, 
qu'on  ne  la  reconnoit  pas  d'un  lieu  à  i'autr^ 
ni  fouvent  en  elle  même.    £Ue  fe  contente 


D'UNE  LAJDE  DEVENUE  BELLE.  271 

uelquefois  d'éclairer  un  peucommela  Lune 
ins  échauffer,  en  d'autres  rencontres  elle  é* 
louît  &  embrafe  coitanie  un  Soleil  ardent. 
^oiqu'il  en  foit,  fans  rien  exagérer  davan- 
age,  celle,  dont  vous  parlés,  mérite  d'être. 
egardée  d'un  oeil  tel  que  le  vôtre.  Vous  y 
erres  bientôt  une  autre  changement  fort  op^ 
K>Ieàcdui,  qui  vous  a  donné  ta;it  d'étonné- 
DcnL  C'eftceljLii  qu'un  peu  d'années  vous 
eront  remarquer;  celui,  qui  fàifoit pleurer 
^elenc  à  (on  miroir,  &  le  même,  qui  l'o^ 
)ljgeoit  à  noitamer  le  Tems  fon  trotfiéme, 
[>u  quatrième  raviflfeur,  car  le  nombre  n'en 
^  pas  bien  confiant.  Etrange  forte  de  rapt, 
où  l'on  vQJj^Helene  enleyée  à  Hélène  mê- 
me; &  csM  que  les  trois  parties  du  Mon- 
de, quifiûfeient  fon  tout  alors,  reconnurent 
pour  la  plus  belle  de  fon  fiécle,  chercher  fon 
vilàge  àms  une.glace  de  miroir,  qui  ne  lui  ^  - 
repréfente  plus  rien  que  d'affreux.  Cette  pe- 
tite moralité  me  fera  finir  par  une  autre  qui 
touche  l'obligation,  qu'ont  les  belles  perfon- 
œsfi  fusettes  au  dhangement,  que  nous  ve- 
nons de  coirfidérer,  aie  parer  de  la  Vertu,  qui  ' 
œchange point.  Sileursbonnesgracesdetous 
tttés  follidtées  y  trouvent  de  la  répugnance^ 

(  Ufejl  cum  forma  magna  puâidtùe  )        p^  2^^^ 
Hir.  beauté ,  qui  confiAe  en  proportion ,  bien 


a?» 


LETTRE     CXIV. 


grte  am. 


que  fes  méfures  foient  différentes,  a  par  a 
rapport,  &  par  cet  ordre,  autant  de  coovo 
nance  avec  la  Vertu,  que  de  contrariété  avec 
le  vice  dëreglé  &  defordonné  en  toutes  fes 
parties.  Et  la  faleté  de  celui-ci  leur  donne 
ra  étant  vertueufes,  la  même  averl'jooi 
qu'on  prend  des  boues  &  des  ordures,  lors 
qu'on  a  4e  beaux  habits.  Le  pi  us  licenricui 
des  Poètes  a  été  contraint  de  reconnoitre  lo 
bligation  qu'ont  les  femmes  d'aimer  la  Venu 
qui  cft  de  leur  fexe. 

Ovil  jJe     Ipfa  quoque  &*  cuitu  eft^  &'  nomme  femm 
Virtus. 
Car  pour  les  hommes,  comme  ils  font  tort 
à  feit  méprifiibles,  s'ils  ne  fondrais  de  w 

A  vîro  te  Divinité,  qui  tient  d'eux  le  nom  quelle 
porte,  ce  leur  eft  d'ailleurs  une  grande  hon- 
te, fi  hors  de  k  bonne  mine,  ils  recher- 
_chent  quelque  recommandation  dans  labe» 
té.  La  petite  taille,  jointe  à  la  laideur  à 
Bertrand  du  Guefclin ,  ne  rempêchërent  pa 
d'être  Connétable  de  France,  &  ne  le  fircBl 
jamais  moins  eftîmer.  L'on  a  dit  au  conirt 
re  en  (a  faveur,  que  la  Nature  iembloit  U 
voir  rendu  tel,  de  crainte,  qu'il  eut  queiqt* 
diofe  de  commun  avec  les  femmes.  Et  si 
eût  confumé  toutes  les  matiqées  à  &  coi^ 
d'une  perruque,  lui  qui  n'ctoit  pas  ni  z<M 


virtas. 


À. 


D'UNE  LAIDE  DEVENUE  BELLE.  273 

il  n'eût  jamais  mérité  la  lampe  inexringuibli^  ' 
m  la  iepulture,  que  le  Roi  foii-  maitre  lui  fit 
donner  à  Tes  pieds  dans  S.  Denis.     Un  Ca-  - 
valier  fe  trompe  fort,  s'il  croit  par  des  aju- 
démens  efféminés,  fefiure  regarder  plus  fii- 
rorablement  des  Dames.     Venus  leur  ap* 
prend  à  mettre  leur  grandes  affedtions  en.. 
des  pcrfonnes  Martiales.  Et  Tart  niême  d'ai- 
mer leur  enleigne  à  méprifer  ceux  >  qui  a£fe-      ,    r 
tient  une  trop  curieufe  mignardife. 

SeJ  vkiite  viros  cukumfbrmamque  profeffos^  OoU.  j. 
Quiquefuàspottunt  in  ftatione  comas.     *  «'• 
Seneque  le  plaignait  de  fon  tems,  que  les^^^ 
femmes  avoicnt  entrepris  fur  le  métier  des 
hommes,    Aîieo  perverfum  commenta  genus 
impuJiciti^^  viras  inemt.     Il  aoit  que  c'eft^W» 
ce  qui  les  rcndoit  ibjetes  aux  Goute^,   &  à 
laPekde,  comm^ noxxs y^ia faminam  èxue-       ^ 
nint  j    damnatiB  funt  morbis  virilibus.      La 
chaoce  a  bien  tourné  depuis ,  ce  font  aujourd* 
hiii  les  hommes,  qui  conteftent  aux  femmes 
ce  qu'elles  ont  de  plus  recherché  dans  leurs 
parures,  &  de  plus  mol  dans  leurs /Compor- 
temens. 


m 


oif.titxt-îr 


TtmtVJLFm.L 


S 


• 


274  LETTRE     CXV 

DU  REClt  D'UN  OUVRAG 

LETTRE     CXV. 

MONSIEUR,      . 

II  cft  vrai  que  je  me  fuis  inopinément  tn» 
vc  à  la  Icdlurc  de  Iccrit,  dont  Ton  vousi 
parlé.     Ce  divertifTcmcnt  n'eft  pas  des  plu 
àmongrt,  parce  que  j'appréhende  toûjaï 
qu'on  ne  m'imporc  en  prononçant  avec  frc] 
d'affeibtioii,  &  d'einphalb,   ce  qu'on  veu 
feire'paffer  pour  cxccllentj    ou  avec  trop  « 
négligence ,  &  quelquefois  de  malignité,  a 
^u'on  defii  c  expofcr  au  mépris.     Car  vou 
n'ignorés  pas  le  tort,   que  peut  faire  à  un 
Ouvrage  cette  deniicrc  malice,  &  le  julte 
fujet,  qu'eût  Plîiloxenc,  de  cafter  le  tnvà 
de  ces  Podcrs,  qui  recitoient  mal  fes  ver^ 
^  leur  proteftant,  qu'il  traiteroit  auOi  defav^n- 
tageufemcnt  leur  marchandilè,    qu'ils  &i 
foient  lafienne.  Jevous  parle  librement deb 
forte,  comme  à  celui,  qui  s'efl  rencontra  à; 
des  récits  de  l'une  &  de  l'autre  ùqon,  d'où 
vous  m'avouïés  au  fortii-  n'avoir  pas  tin; 


/ 


DU  RECIT  0'UN  OUVRAGE. 


'  ade 


27y 


fatisfaâion.     En  effet  le  ion,  rqui 
1  is  firape  l'oreille  n'eft  pas  le  plus  confidé- 
|l&,   pour  bien  juger  d'une  compofition, 
.  jKerieur,  qui  touche  l'ame,  eft  bien  plus 
(portant,  comme  celui,    qui  fait  inieux 
^tir  Tharmonie  de  cette  cotnpofition  dans 
^ilencc  qu'avec  la  voix,  de  quelque  ma- 
jore qu'elle  foit  emploiée.     Les  prononcia* 
ins  pompeufes  &  cmpoulées  font  bonnes 
Mil  le  théâtre,  &  pour  les  perfonnes,  quife 
^^ lient  d'un  ton  mélodieux ,  &  d'une  adîion, 
^Vi  le  Tait  bien  accompagner.     Des  autres, 
î  veulent  pénétrer  plus  avant  ne  s'arrêtent 
là ,  &  fàvcnt  mieux  tirer  l'agrément  &  le 
fit  d'une  pièce  d'étude,    par  la  lefture 
iuecte,  ou  l'on  n'emploie  que  la  vue,  que 
r  tout  ce  que  la  vive  voix  peut  avoir  d'arti- 
fice &  de  charmes.  ^  Tant  y  a  que  Pécrit  qui 
îious  fut  recité,  regardant  la  Morale,  je  ne 
jugeai  pas  qu'il  eût  cette  force,  que  demap- 
dok  Ariilon  en  tous  ceux  de  cette  nature 
quand  il  difoit,  qu'un  bain,  &  un  difcours 
noral  n'étôient  ûc  nulle  confidération,  fi 
1  Lia  &  l'autre  ne  nous  nettoioient  &  ne  nous 
purgeoîent.    Pour  ce  qui  concerne  iTilocu- 
tiûo,  elle  me  parut  afTez  pafTable,  mais  non 
pas  telle,  que  Quelques  uns  Tont  publiée. 
In  tout  cas  c'eft  la  dernière  chofe  à  quoi  l'on 

-S  ij 


.^ 


:\ 


>  J 


ijS        '  L  E  T  T  RE    CXV. 

devroit  prendre  garde ,  il  me  femble ,  dans , 
produdlibns  dé  cette  nature;   de  même, 
encore  un  ancien,  qu'on  ne  s'attache  guc.^ 
à  obferver  la  beauté  delà  coupe,   qu'apc^ 
avoir  bien  goûté  ce  qui  ctoit  dedans,  & 
tout  le  plaifir  que  le  boire  peut  donner.     . 
plupart  du  monde  &it  fon  capital  de  ce  q 
ne  doit  .être  que  l'accefloirc.     L'on  négli 
la  penfée,  pour  donner  toute  fon  attentif- 
au  choix  des  termes,  &  à  la  belle  manier* 
de  s'expliquer;  diramùs  ut  mtmerus  periaà 
cmftet,  non  curamus  ut  Jenfus  ;  pîerique  m 
cejfaria  deferunt^  àumfpecinfafeBantur.     9 
par  un  foin  impertinent  l'on  tombe  dans  le 
defeut  du  Rhéteur  Mufa,  dont  Sencque  dit 
encore  multum  hahuit  ingenii,   nihil  corJu,^ 
qu'il  faifoit  paroitre  aflez  de  pointe  d'elprit, 
nwis  nul  jugement.     Certes  la  Grèce,  de' 
qui  nous  tenons  toutes  les  fciences ,  &  pani- 
culieren»ent  l'Eloquence,  donnoit  bien  une 
autre  leçon  par  ce,  tableau  célèbre,  qu'elle 
nomma  HenaatAeàe  y  où  Pallas  &  Mercurt 
mdiflblublement  joints  &  compliqués,  ea- 
leignoient,  que  l'éloquence  Alafagcfle,  la 
belle  expreffion  &  la  bonne  penfée,  ne  fc 
doiveht  jamais  féparer:  Et  les  Egyptiens  eu- 
rent  vraifemblablement  le  m<^me  fentiment, 
quand  ils  conûcrèrent  au  Dieu  Harpocratele 


Dû  RECIT  D'UN  OUVRAGE.     «77 

écher^quîrepréfcntelalangueparfesfeiùlles^ 
:  le  cœur  par  fon  fruit;  pour  donner  à  en- 
mdre ,  qu'il  ûut  fe  taire ,  ou  quand  on  par- 
;  y  né  dire  jamais  rien  que  de  bien  médité^ 
:  qui  forte  du  cœur,  d'où  félon  eux  par* 
>ient  toutes  les  bonnes  penfees. 

Cette  pièce  ne  laifla  pas  de  trouver  y  fuî- 
anc  la  coutume^  un  fort  grand  applaudiflfe- 
Qcnt^  I]  y  eût  néanmoins  quelques  -  uns  des 
uditeurs,  qui  pour  faire  les  fuffifans  voulu* 
ent  reprendre  des  cHo(es,  dont  la  corredHon: 
toit  à  mon  fens  injulle  &  impertinente.  Ils 
rouvoient  4  redire  fur  un  petit  jeu  des  mots 
iffez  naturel^  &  qui  n'étoit  point  trop  reqher- 
:hé,  préfuppofant,  que  toute  allufion  de 
paroles  étoit  vicieufedansun  difcours  ferieux. 
|e  ne  pus  m'empêcher,  de  leur  maintenir, 
\uc  la  maxime  étoit  faufle,  jprife  fi  gépéra- 
lement,  n'y  aiant  que  Texcés  ou  la  mauvaife 
application  de  cette  figure^  qu'on  doive  con- 
danner.  Je  leur  fis  voir ,  que  Platon  &  Ari- 
(bte ,  non  plus  qu'affez  d'autres  des  plus 
grands  Auteurs,  que  nous  aions,  n'avoient 
pas  fait  difficul^  d'en  ufer  dans  les  plus  itn- 
portantes  matières  qu'ils  euffent  traitées.  Et 
parce  que  je  Êivois^  qu'ils  avoient  Virgile  en 
ïingulicre  vénération,  &  que  je  connoilTois 

S  iij 


/, 


». 


f' 
it 


â78 


L  E  T  T  R  E    CXV. 


leur  portée,  je  leur  dtai  ce  vers  du  prcmia 

livre  de  l'Enéide:  | 

Haud  aliter  puppef^e  tu^j  puhefque  tuo' 


TUtM» 


que  ce  Poctp ,  fi  exadl  en  toutes  fcs  dicïoas 
fait  prononcer  à  Venus  parlant  à  fon  fils  Ence 
de  chofes  très  ferieufes.  Si  cft-  ce  que  perJ 
fonne  ne  s'cft  avifé  d'accufer  Virgile  d'avoir 
fait  de'  ces  deux  mots  puppes  &  puùes  uo  jeu, 
qui  feroit  d'autant  plus  ridicule,  û  ce  quils 
a\rançoient  ctoit  récevablc ,  que  la  pocfiedoic 
être  en  cela  bien  plus  retenue  que  la  proie- 
irncfaut  pas  laiffer  d'avouer  pourtant,  noa 
feulement  que  cette  figure  trop  fréquente^  ou 
recherchée  avec  trop  de  loin ,  eft  à  blainerî 
mais  qu'il  n'y  en  a  point  même  dans  toutrâfO 
des  Rhéteurs  que  le  mauvais  emploi  ne  ren- 
de condanhables.  Les  figures  font  des  cou^ 
leurs  d'oraifon,  qui  entretic  dans  la  Rhétori- 
que, comme  la  Chromatique  dans  la  Mufi* 
que,  qui  la  rend  quelquefois  plus  douce^  & 
plus  agréable,  &  qui  trop  repétée  ramollit, 
&  la  fait  méprifer.  C'eft  pourquoi  Ton  peut 
foûtenir  d'un  difcoursexcelTif  en  figures,  de 
quelque  namre  qu'elles  foicnt,  que  pour  è 
tre  trop  fardé  il  en  eft  laid,  <Sc  dire  à  ccuïi 
qui  en  abiifent,  le  mot  adrcffé  à  ce  )cu|ie 
Pafteur:   ^  4 


A- 


r, 


DU  RECIT  D'UN  dUVRAGE.    879 

nmiitim  né  creJe  colorL  yirgtd.2. 

Mais  nous  devons  aufR  tenir  pour  conAant^ 
qu'il  n'y  a  point  de  figure  d'oraifonr,  qui  foit 
abloknncnt  à  rejetter ,  puifqu'elles  n*ont  été 
OLites  inventées  que  pour  embellir  roraifon, 
*:<:  pour  faire  on  des  grands  omemens  de  Té- 
loqiience.  Qui  cfoirôit  que  la  Redondance^  , 
oulePlconafme,  fuffent  recevables  ?  Ilfem-  '  * 
ble  qull  n  y  ait  point  de  fuperfluité,  qu'on 
doive  Ibu  ffrir ,  fi  ce  n'eft  quelquefois  celle  de 
la  table.  Cependant  cette  figuré  a  bonne  grâ- 
ce^ quand  TOrateur  la  fait  bien  emploier.. 
L'obicurité  eft  un  vice  d  autant  plus  grand, 
qu  on  ne  parle  que  pour  fe  faire  entendre  ;  Et 
néanmoins  cette  même  obfcuritê,  qui  acT 
compagne  la  Réticence,  devient  recomman- 
dabJe,  lors  qu'on  veut  donner  de  la  crainte,.  ^  . 
pource  que  toutes  chofes  paroifient  plus  .' 

grandes,  &  plus  ^tonnantes  dans  les  ténè- 
bres, qu'elles  ne  font  en  plein  jour.     Et  11- 
diodfme  qu'on  doit  fi  peu  mettre  en  ufagc,  ' 
&  qui  eft  fi  voii in  du  vice,  dit  Seneq\ie,  ne 
iflc  pas  d  être  par  lui  placé  entre  les  vertus, 
>nt  les  Rhéteurs  prennent  quelquefois  plai-P^f»'"-  ' 
de  rendre  leur  difcours  plus  agréable :^'^^^' 
diotifinus  efi  inter  Oratorias  virtutesy  res  qua 
tro  froçciUt.     Tant  il  eft  vrai,  qu'il  n'y  a  , 
>int  de  il  bafTe  figure,  nidefi  décriée,  qui 

S  iiij 


i< 


280 


LETTRE     CXV. 


ne  puiâe  en  de  certains  endroits  relever  uni 
pièce  d'éloquence. 

Si  vous  mè  demandés ,  quel  profit  je  tiraj 
d'une  déclamation  >  que  je  voulus  bien  de^ 
fendre  de  là  forte?  jevous  repondrai  franches 
mçBty  que  je  rfy  apris  rien  autre  choie,  qu'4 
^  prendîre  patience,  durant  un  très fterilc,  trci 
deibrdonnéÀ  très  ennuieux  reci t.  Je  regrets 
'^  tai  fort  de  ne  pouvoir  dormir,  comme  1  oo, 

fait  quelquefois  au  Sermon  j    car  j'euffe  pal 
-  prendre  un  peu  de  ce  doux  repos  ians  beau- 
coup hazarder,  la  pièce,  quon  lifoit  n'aiane 
rien  de  ce  qu'oii  a  dit  des  Oraiibns  de  Sève 
,  rus  Caffius,  qui  ne  permettoient  pas  la  mom- 
dre  diftradtion  à  fes  Auditeurs  ^  Ians  un  nota 
ble  dommage^  &  tans  faire  de  grandes  pertes^ 
Stme.  m  ddeà  nihilerat  in  quo  audit  or  fine  àamno  aïiqmi 
Ftffttt.  ageret.     Mais  la  plus  inlupportable  choie  de 
tout  ce  que  j'eus  à  fouftrir,  ce  fut  le  flus  de 
bouche  dun  homme  >  qui  me  vint  aborder 
au  fortir ,  comme  pour  &ire  les  honneurs  de 
la  maifon.     Sans  mentir  je  ci  ois  que  cctoit 
de  cette  forte  d'Hirondelles ,  que  Pythagore 
vouloit  parler,  quand  il  dcfendoit  à  fes  difci- 
pies  d*en  recevoir  fous  le  toit  de  leurs  logis. 
Une  perfonne  qui  en  fut  importunée  comme 
moi,  me  dit  de  bonne  grâce,  lors  que  nous 
fumes  délivrés  de  cet  importun  j   Voilà  un 


Uh.i. 


DU  RECIT  D'UN  OUVRAÇaE.    agi 

homme^  qui  fait  fort  bien  parler,  c'dldom* 
mage,  qu'il  ne  fâche  aufli  bien  écouter,  & 
fe  taire.  En  vérité  la  bouche  ne  lui  avoit 
point  fermé  ^depuis  fon  abord,  fans  permet- 
tre qu'il  ùmit  de  la  nôtre  la  moindre  réponfede 
celles ,  que  nous  eûme^ntention  de  lui  faire. 
EAilpoflible,  cher  ami,  que  la  chofe  du  mon- 
de y  qui  devroit  être  le plusen nôtre puifSince, 

Quis  minor  efi  autetn  quam  tacuiffe  lahor  ?  ^'^' 
foit  néanmoins  la  plus  difficile  de  toutes  à  re-^"*'  ^ 
primer.  le  parle  de  la  langue,  quelaNatu* 
re  lèmble  avoir  fi  biep  renfermée  par  tant  de 
fones  tours,  &  de  murailfes,  que  nos  dents 
&  nos  lèvres  forment  comme  pour  la  gai'der^ 
À  qui  cependant  échape  fi  fouvent  aux  plus 
c^jfcrets,  qu'on  a  fidt  une  vertu  héroïque  de 
fe  lavoir  taire. 

Proximus  iUe  Dèo  efi  quifcit  ratione  tacere. 
11  ne  faut  pas  chercher  parmi  les  Orateurs  ce 
demi- Dieu,  leur  excellence  efi  toute  dans 
la  parole  &  dans  le  difcours:  Il  n  y  a  que  la 
Philofophie,  qui  nous  apprenne  le  fdence, 
tel  qull  &ut  le  pratiquer,  &  fon  Sage  feul  a 
cet  avantage  de  favoir  fe  taire  à  propos.  C'eft  7-  ^ 
ce  que  Macrobe  a  exprimé  en  ces  termes,  ' 

('  au  i  ujet  4'une  fi  louable  tadtumitè,  H<bc  efi 
uuâ  de  virtutibus  PhilofopUa^  qiàactim  Orator 
non  éditer  qunm  orando  frobetur  ^  Philofi^hus 

S  v 


et. 


:/ 


282 


LETTRE    CXV. 


W 


non  minus  tacendopro  tempor^y  quam  hqutnâo 
philnfophatur.     Voici  une  leçon- importante^ 
<)ue  donne  fur  cela  le  digne  Précepteur  de 
Traa.  de  Trajan  :  Comme  Socrate  confèilloit  de  s'ab- 
gorr.     ilenir  des  viandes  &des  boiflbns ,  qui  provo- 
quent à  eh  ufer  fans  fairn^  fans  foifr^  il  Eut 
de  même  contre  l'intempérance  de  la  langue. 
&  contre  le  vice  de  trop  parler,  éviter  les  propos 
.  I         où  prefque  tous  hommes  ne  fe  plaiient  que 
trop-     Avec  ce  régime  un  Cavalier  fe  rendra 
plus  modéré  quand  Ton  fera  fur  le  propos 
des  combats,  &  des  exploits  militaires.   Ce- 
^  lui,  qui  a  mis  fon  plaiôr  à  voiager,  &  qui 
s'eft  acquis  l'avantage  d'avoir  vu  plus  de  Na- 
tions &  de  pais  que  beaucoup  d'autres^  s'era- 
pâchera  d'importuner  les  compagnies  de 
tou3  les  périls,  qu'il  a  courus  foit  par  mer, 
ibit  par  terre,  ^décent  remarques,  qui  ne 
plaifentpasà'touUcmonde.     Ne  vous  foii- 
vient-il  pas  de  celui  qui  fàifbit  abandonner 
le  Cabinet  de  Meffieurs  du  Puy,   autant  de 
fois  qu'en  fa  préfence  l'on  tomboit  fur  le  pro 
pos  des  grands  chemins  ;  parce  qu'ouËre  la  le- 
(Hure  qu'il,  avoit  faite  du  traité  de  Nicolas 
Berger  touchant  cettemadere,  il  avoit  eu  loin 
.    deconfidcrerendiverfesProvincesderEurope 
les  reftes  de  ces  anciennes  voies  mi  !  Jtaires  des 
Romains.    Pcrfonne  tfignoroit,  que  ce  ne 


^   ^ 


283 


fliflent  les  plus  illoftres  marques  qui  nous  re- 
Aent  de  la  grandeur  de  leur  Empire^  &  l'on^ 
ne  méprifoitpas  auiTi  les  obfervations  de  cet 
homme.  Mais  il  les  repetoit  fi  fouvenc^  & 
il  le  &i(bit  toujours  avec  une  prolixité  fi  en- 
nuieuie;  qu'il  obligea  fouvent  les  plus  mode- 
Aes,  &  les  plus  civils  à  le  laifler  feul. 

PARATJ.ET.es  mSTORIQUES. 

LETTRE    CXVI. 

MONSIEUR, 

CMi'eft  pas  fans  fujet  que  je  fonge  à  la  re- 
traite.   Mon  humeur  m'y  porte ,  mon 
âge  s'y  accorde^  &  la  condition  du  tems,  ce 
qui  comprend  beaucoup  de  circonAances, 
n'y  répugne  pas.     Que  je  m'ioiagine,  fmon 
depldûr,  pour  le  moins  de  coniblation,  fi      ^ 
l'un  peut  être  ians  l'autre,  dans  ce  Temple  Tem^ 
du  Repos  ^  où  je  me  propo(e  de  paffer  le  re-  pi"™ . 
fte  de  mes  jours,  puifque  les  Romains  lui^^"*^ 
en  édifièrent  autrefois  comme  à  une  très  im- 
portante Divinité.    11  me  femble  que  Plutar- 


384 


LETTRE    CXVI. 


\\  * 


Plancio. 


que  nomme  cela  quelque  part ,  fe  dreffer  à  fol 
même  une  guirlande  ou  couronne  de  tran  qiiîf 
lité  ,   TÎjç  ctropa^iaç  ceavrcZ  ç^avov  yrKt/M 
Et  certes  c'eft  couronner  fa  vie,  de  la  fïm 
ainfi,  &  triompher  du  monde  en  dépit  il 
,  l'Envie,    etiamfi  invidia  htentem    imeniT-, 
comme  parle  Quintilien.  Mais  ne  croiet  p  ; 
que  je  veuille  abufer  d'un  repos  tout  à  fait  o 
fif,  &  plongé  dans  unie  honteufe  faméantifc; 
Oras.  prtotium  fueum  nun^am  erit  oUofum^  non  plus 
Que  celui  de  Ciceronj   &  puifque  nous  ne 
tommes  ici  bas  que  pour  Ta^fiion,  qui  dàcr 
mine  tous  les  Etres,  que  Dieu  a  produits,  -i- 
giffons  courageufcment  par  cette  paitie,  qu^ 
la  vieilleffe  n'intereffé  point,  &  qui  feule, 
çonime  inmiortdle,  peut  donner  à  nôoc 
nom  quelque  immortalité.     Nous  aurons  al- 
féz  de  tems  pour  nous  repolèr,  quand  la  Par 
que  l'ordonnera. 

l/mga  quiefcendi  temporafata  dabunt. 
Et  lors  que  ce  Pluton  furaqmmé  j4geflMi^ 
nous  aura  fait  cheminer  où  vont  tous  les  peu 
pies,  ouqiiecet  Or  eus  Quietalis^  pris  pour 
le  minifh^  de  la  volonté  divine,  nous  auri 
aiis  au  lieu  du  dernier  repos,  nouslegoûterons 
tous  à  loifir,  &  fans  que  perfonne  y  puilTe 
apporter  d'interruption. 
<^ependant  je  veux  vous  Citisfidre,  autant 


Ovid.7.' 
amù,L^é 


! 


PARALLELES   HISTORIQUES.    28r 

que  je  pourrai^  fur  le  fujet^  qui  vous  donne, 
à  ce  que  vous  me  témoignés  par  toutes  vos 
queitioDS^  tant  d'inquiétude.    Premièrement 
tenés  pckir  un  aphorifme  très  confiant  dans 
toute  l'étendue  de  la  Théologie^  quePhumili-       .; 
té  &  le  profond  refpeél,  que  nous  aurons^our 
les  chofes  divines  y  feront  toujours  plus  agréa- 
bles à  Dieu^  que  toutes  les  pointes  d'efprit> 
qui  nous  portent  i  examiner  avec  une  trop 
curieufe  recherche  ce  qui  concerne  la  Réli* 
gion.      Ce  même  Dieu  nous  auroit  révélé     ^ , 
lans  doute  beaucoup  plus  de  myfteres,  qu'il 
n'a  feit,  s'il  avoit  voulu,  que  nous  çn  prit 
fions  connoil&nce.  Et  quand  je  me  fouviens 
de  ce  Jupiter  révéré  par  les  Grecs  auprès  de 
Sparte  fous  le  nom  de  Scotite,  ou  d'obfcur;  ^^^^ 
je  ne  puis  aflez  admirer  l'infolence  de  beau-  ^^* 
coup  de  Chrétiens,  qui  ofeht  prononcer  mil- 
le particularités  du  Ciel,  qu'il  a  voulu  nous 
tenir  cachéesy  comnie  s'ils  en  avoicnt  pris     '; 
depuis  peu  une  plus  par&ite  connoilTance 
que  les  autres ,  &  qu'on  ne  leur  pût  pas  dire 
raifonnablement,   quis  nqvit  fenfus  Domini^    • 
ont  quis amjiliarius  ejus ?  Spuvenés-vous,  je 
vousfupplie,  de  la  pieufe  môdeflie  de  Simo-       ' 
nide,   i|ui  nai^t  demandé  au  Roi  Hieron 
qu'un  }our  ;  pour  traiter  devant  lui  de  l'eiTen- 
ce  divine,  M  en  demanda  deux,  &  puis  trois 


V 


M 


f 


28<5 


LETTRE     CXVL 


Hieodùr. 

Ihar. 

fabul. 


en  fuite,  protcftant  que  plus  il  y  penfoit, 
plus  il  trouvoit  de  difficultés  à  s  acquitter  as 
fa  promeffe.  Pour  moi  ie  ne  doute  poitfj 
que  cette  humble  profeflion  d  ignorance  n'aii 
été  beaucoup  plus  agréable  su  ibuverain 
tout  Payen  qu'étoit  Simonide,  que  l'infoîeoj 
d'un  Eunomius,  &  de  cette  elpece  d'Arri 
fesfedateurs,  qui  fe  vantoicnt  de  connoitrc 
Dieu  aufli  exaftement  qu'il  ie  pouvoit  com- 
prendre l^i-même.  Ceux,  qui  préllimenl 
de  pénétret  jufqu  aux  plus  fccrets  confeils  de 
h  Divinité,  d'approfondir  les  plus  cachés 
myfteres  de  nôtre  Reb'gion ,  &  de  rendre  rai- 
ion  par  ce  moien,  fans  jamais  fe  mèprcndrei 
detoutcequeleCréateurdu  monde  peut  opé- 
rer dans  toute  retendue  de  fa  grâce  ordinaire 
ou  extraordinaire,  nefontpis  fort  éloignes 
de  la  préfomtion  ni  de  Timpieté  de  ces  Hàt* 
tiques.  1 

Ce  propos  me  jette  infenfiblement  daftf 
run  de  vos  doutes ,  s'il  cft  penii is  de  tirer  qud-, 
ques  parallèles  entre  le  Paganilme^  &  le  Chri^! 
Âianifme,  en  comparant  de  certaines  chol^ 
qui  fe  pratiquent  dans  la.  vraie  Religion,  avec 
ce  qui  étoît  en  ufage,  oU  qui  s'obferve  enco* 
re  parmi  les  Idolâtres*  Je  tombe  d'accord, 
qu'il  faut  être  fort  reteriu  en  cela,  pour  oc, 
pas  tranfporter  indifcretement  dans  Jeruû- 


F 


PARALLELES  HISTORIQUES.     287 

lem  les  ordures  Se  les  fiiperftitions  d'Egypte.       » 
Mats  je  foûtiens,  fjue  jamais  les  Pères  de  TE- 
lltle  n'ont  fait  difficulté  en  quelque  fiécle 
que  c'ait  étéj  de  montrer,  coinine  le  Diable  a 
toûjoujrs  tâché  de  s  attribuer  le  culte^   qiii 
n  cft  dû  qu'à  Dieu  j  ufant  de  mille  fin^eries, 
pour  imiter  dans  toutes  les  fâufles  Religions,      ' 
ce  qu  enleignc  la  bonne  dans  fa  Liturgie,  «&    '  \. 
ce  qu  elle  prcicrit  au  fujet  de  fes  cérémonies.        «^ 
Ccft  furquoi  je  me  fuis  déjà  expliqué  affez  au 
long  au  Traite  de  la  Vertu  des  Payens,  &^wi^' 
daas  une  Lettre  qui  confidére  quelques  rap* 
ports  de  ruiftoirc  pro&ne  àrla  lainte.     Pour      ;  ' 
JUS  complaire  j'en  dirai  encore  ici  quelque 
lofe ,    fans  répéter  ce  que  vous  aurés  pu 
)jr  dans  l'un  ou  1  autre  de  ces  deux  endroits. 
Déjà  Ton  ne  liuroit  nier,    qu'on  n'ait  ob- 
ré  parmi  les  Gentils  les  mêmes  laçrificeS; 
les  mêmes  aufterités,   que  la  Synagogue 
préfcrivoit  aux  Juifs;-  ce  qui  fe  peut  dire  en- 
core de  la  plûpat  t  des  Sacremens  de  l'Eglife 
L'on  a  trouvé  la  Cii-concifion  en  ufage  dans      -    ^ 
beaucoup  de  Frovônces  de  TAmerique.  L'en^ 
ncmi  du  genre  humain^y  eft  fait  &  ailleurs 
de  faux  martyrs ,  auffi  zélés  en  appareiicc  que 
ceux ,  qui  méritent  de  porter  un  nom  fi  glo- 
eux.     Et  comme  le  nouveau  monde  avoit       i^ 
vS  Prêtres  èc  fcs  Sacrificateurs,  auffi  bien 


288 


LETTRE     CXVL 


que  fes  Veftalcs  &  fes  Réiigieufes  :  Les  Ch 
nois  à  Fautre  bout  de  la  terre  ont  encore  ai 
jourd'hui  des^perfonnes  de  l'un  &  de  ïmxx 
fexe  condcrées  au  culte  de  leurs  Pagodes;  t 
Ton  y  voit  des  Monafteres  fait  d'homme 
ibit  de  femmes ,  peu  diflféren  s ,  au  rapport  à 
Perejarric.,  deceuxduChriftianiime.  Mai 
ce  que  Fauteur  des  Paralipomcncs  à  la  don 

4Jijf.c^f.  7iéme  partie  de  TAmerique,  &  le  Père  Je 
feph  Âcofta  recitent  des  Mexicains ,  eft  li  ei 
près  fur  cefujet,  qu'il  ne  peut  pas  letre  da 
vantage.  Ils'  font  voir  comme  le  Demoi 
Vitzlipuzli  fit  des  Mexicains  Ion  peuple  élài 
Pexcniple  des  liraâlites,  les  conduifânt  cnri 
rbn  l'an  de  £tlut  huit  cens  vint^  des  pardâ 
du  Nort  dans  celle  qu'on  nomme  à  préfent  la 
nouvelle  Efpagne,  qu'il  leur  promit  comnn 
.  un  lieu  de  délices  des  le  commencemcm  ii 
leur  expédition.  Il  faifoi t  porter  la  niche  oïl 
il  repofoit  fur 4in  brancart ,  comme  autrefoiî 
FArche  d'alliance,  par  quatre  des  principa 
d'entre  eux  à  qui  il  reveloit  ce  qui  leur  pou 
voit  arriver ,  leur  préfci vant  ce  qu'ils  devoicoi 
faire.  U  fit  auffi  mourir  ceux  y  qui  parurcm 
N  .  refi'aâaires  à  fes  ordres,  à  rcxemple  deDa- 
dîan,  Coré  Se  Abiron.  Bref  il  paroit  maDifeftc- 
ment,  difefnt-ils,   qu'il  prit  plaifir  à  faire  le 

*  fuige  du  vrai  Dieu^  copiant  tout  ce  qui  fe  paf 

il 


'  I 


PARALLEUES   HISTORIQUES.   289 

6  à  la  conduite  des^  en&ns  dllraël  d^Egyptç 
en  Cànanée,   qu'ils  nommèrent  la  terre  de 
promiiTion.     Et  le  P.   Acofta  ajoute,   que£.j. 
Von  feulement  à  Mexico^  mais  encore  à  Cuf- 
co  dans  le  Pérou,  ce  même  fàliificateur  a  i- 
mité  tous  les  Sacremens  avec  leâ  principales 
cérémonies  de FEglife,  jufqu'à  la  Fête-Dieu 
où  fe  fiiit  la  procelTion  du  faint  Sacrement 
D'autres  Relations  de  l'une  &  l'autre  Inde 
vous  feront  voir,   comme  les  Pèlerinages, 
les  Fotioxx  préfens  qui  s'y  font,  la  Confef 
fion,   le  Batême,   &  les  eaux  luftrales,  y 
entêté  en  ulàge,  avant  1?  première  décou- 
verte ie  tant  de  vaftes  régions.    Diogenc 
voiant  des  tableaux  &  d'autre^  dons^ylpen^ 
dus  dans  un  Temple  par  ceux,  qui  ayoient 
évité  le  naufrage,  s'eii  moqua,  dilant  que 
le  nombre  des  autres,  qui  étoient  péris  non- 
obftant  leurs  vœux  étoit  incomparablement 
plus  giahd-     Et  l'inveétive  de  Plutarque  eft  J^  ^yth 
expreflfe  fur  cela,  quand  il  protefte,  que  les '""'^ 
offrandes,  qu'on  voioit  dans  les  Temples 
pour  des  batailles  gagnées  &  des  hommes  é- 
goiçcs,  ne  piouvoient  être  agréables  aux 
Dieux;  y  trouvant  beaucoup  plus  à  repren* 
drc  qu'en  cette  ftatuc  d'or,  qu'y  fit  mettre 
Phrync  ou  Mncjfarcte ,  &  que  Cratcs  nomma 
fi  gentiment  le  trophée  de  l'interoperancedes 


^^^^^Ih 

^H^^^^Bp 

t^s-        ^^H^ 

•  • •          ^^^^^^^^^^^^^1 

1                      ^^^^^^^^M 

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, . ,  ^^Hta|f 

^^^^^^^H 

r.   ^^H! 

/•'''"^"^"^Hi 

•r-  ». 


^90 


LETTRE     CXVI. 


Grecs.     Diogene  fe  railla  encore  d'un  pcm- 
tent,  quicroioit  expier  ies  fautes  par  des  ab. 
:^   slutions,   dautaiu  que,  fclon  fon  fens,  les 
caches  de  la  Morale  ne  s  effaçoient  pas  avec 
de  l'eau  comme  les  autres;  cequimoatrela 
pratique  du  Paganilme  du  tems  de  ces  Philo 
Tophes.     Il  avoir  les  eaux  luftrales  à  la  porta 
"      ^  de  fes  Teniplcs,  comme  le  Mahometiûnc  t 
'  les Tienoes  à  Teiitrée  de  fes  Mofquées ,  reprc- 
fen^t  lé  Benoitier  de  nos  Egliies.     Nôtre 
Théologie  enfeigne,   que  le  Batêrae  d'eau 
cft  quelquefois  fupplée  par  celui  de  fang ,  qui 
cft  le  Martyre,  &  par  celui  de  refprii  ou  da 
fouffle,  qui  eft  un  aéle  de  charité  ou  de  par- 
ûite  contrition.  Les  Abyffins  en  ont  un  (jua- 
triéme  qu'ils  appellent  du  feu ,  &  Mendez  Pio- 
to  repréfentc  le  grand  Prêtre  de  Braama,  à 
de  Pegu,  qui  jettant  du  ris  par  une  fenêtre 
furla  tête  du  peuple,  comme  ici  de  l'eau  bfr 
nite ,  le  mondifie  &  l'abfolut  de  toutes  fes  Eû- 
tes.    Lltinerairc  Oriental  d'un  Père  Canne 
affure,  qu'en  ces  mêmes  quartiers  de  l'Inde 
du  Levant,  l'on  afperge  le  peuple  d'urine  de 
vache  de  la  même  façon  &  avec  la  même  io- 
Flutarq.  *®P^°5>  parce  que  cet  animal  y  eft  adoré, 
ap^ph.    2^  demandoit  en  Samothrace  à  ceux,  qui 
i«o«.    étoient  initiés  aux  grand  myfteres ,  les  péchés 
qu'ils  avoienc  commis  pendant  toute  leur  vie 


PARALLELES  HISTORIQUES,   291 

Les  Bonzes  du  J^P^^  ^^^^  ^^^  ^^^  ^^^^^         •  ^ 
ooofeflioQ  dans  une  balance  élevée  fur  un  ro- 
cher, d'où,  félon  leur  créance,  les  coupa* 
biesibnt  précipités  dans  unabymè,  s'ils  ou- 
Uicot  i  dire  quelque  énorme  forfait.    Au  Pé- 
rou la  pénitence  fuivoit  la  confefiion,  Se 
leur  Religion  les  obligeoit  encore  à  fë  laver  :       ^ 
Iln'yavoit,  ditAcofb,  queleRoiouInga,r.j.cv. 
qui  oeconfëiToitfes  péchés  qu'au  Soleil  >   te- 
nant pour  affuré,  que  cet  afke  divin  les  prié- 
Tentant  i  leur  Dieu-fupréme  Viracocha ,  il  en  '      '  * 
obtenoit  la  remiflion.    Mais  parce  que  le 
vrai  Créateur  du  Ciel  &  de  la  Terre  fe  repofa 
k  fepticme  jour,  ce  qui  donna  lieu  au  Sa-       . 
badi  des  Juifs,  qu'ils  fêtoient  le  Samedi  de 
chaque  fanaine  avec  tant  d'e?;aâitude,  pu 
plutôt  de  fuperitidon,   qu'ils  fàifoient  con- 
fcience  de  combattre ,  même  en  (è  défendant, 
ce  jour  là  ;  Efieniens  pafTant  jufqu'à  teUe  ex- 
trémité, que  par  le  tànoignagc  de  Jofephe,  A  mu 
ils  n'euflcnt  pas  voulu  décharger  leur  ventre  ^"'^  '■  -• 
le  Samedi:  Et  daut^nt  que  PÇgHfe  a  depuis  ^'  '" 
tranfpoité  cette  fête  au  Dimanche,   qui  dl 
parmi  le  jour  du  Seigneur  &  du  repos; 
Les  Gentils  de  la  côte  d'Omius  &  de  Goa  ont 
pris  le  Lundi  pour  leur  jour  de  Sabath  ;  Ceux 
delaxôte  de  Guinée  le  Mardi;  Les  Payens 
lujets  du  MogoMe  Jeudi;  Et  les  Mahomi- 

Tij 


a92 


LETTRE     GXVL 


£.j;» 


tans  difperfés  par  tout  le  mondé  le  Vendredi 
Il  n'y  auroit  de  toute  la  femaîne  que  le  Mei 
crédî  exemt  de  repos  dans  toutes  les  Réli 
gions  du  monde,  files  Japonois,  qui  n'en 
point  de  Dimanche  5  ne  célcbroîenten  recom 
penfe  le  premier,  le  quiiiziéme  &  le  vint 
huitième  de  chaque  mois,  qui  peuvent  li 
bien  échoir  au  Mercredi ,  qu'aube  autres  jouri 
de  la  femaine.  L'on  peut  dire  que  fi  le  Mer- 
credi ètoit  auffi  heureux  pour  ladion ,  que 
les  Turcs  le  préfuppofent,  à  caufe  de  la  créa- 
tion de  la  lumière  arrivée  ce  jour  là ,  ce  ne  fe^ 
roit  pas  lans  fujet,  que  perfonne  n'y  auroit 
voulu  denieurer  eh  repos. 

LTionncur  que  les  Infidèles  ont  autrefois 
porté  à  ce  qui  leur  tenoit  lieu  4e  Reliques^ 
ii'eft  pas  moins  çonfidérable  au  lujet  que 
nous  traitons,  non  plus  que  celdi  qui  leur  dl 
encore  préfentement  déféré  dans  toutes  les 
fauffes  Religions.  Nous  hfons  dans  Dion 
Caffius ,  que  les  Grecs  gardoient  avec  une 
grande  vénération  deux  couteaux  en  deux  di- 
verfes  villes  de  Cappadoce,  chacune  préten- 
dant poiteder  celui  qui  avoit  fervi  au  (àcrifice 
d'Iphigenié.  Les  Lacedémoniens  confer- 
voipnt  aufli  fort  réligïeufement  rceuf,  dontLc- 
da  étoie  accouchée,  qu'ils  tenoient  iufpeo- 
du  à  la  voûte  d  un  de  leurs  Temples,  com- 


PARALLELES   HISTOJRIQpES.  293 

me  nous  l'apprenons  de  Paufanias.    Je  laifTel.  |. 
ies  Ancîles  ou  facrés  Boucliers /aufTi- bien 
que  le  Palladium,  &  mille  autres  femblables  ^ 
objets  de  la  fuperilition  Grecque  &  Romaine. 
Celle  du  nouveau  monde  n'a  pas  été  trouvée 
moindre,  &  la  dent  du  Singe  fi  célèbre  dans        ' 
toutes  les  Relations  de  rinde  Orientale,  que 
les  Idolâtres  voulurent  racheter  d'une  fi  pro- 
digieufe  quantité  d'or,  dont  l'Archevêque  de 
Goa  raipêâia  lesJPortugais  de  faire  leur  pro- 
fit^  donna  bien  à  connoitre^   qu'en  ced, 
comme  en  toute  autre  chofe,  le  Diable  efb 
lui  même  le  fmge  effi-onté  du  culte  divin^ 
qu'il  tâche  de  corrompre  eh  fe  l'appropriant.- 
Les  Mufulmans  gardent  au  Caire  d'Egypte  J^^^^ 
k  cheitùfe  de  Mahomet,   qu'ils  portent  en 
proceffîon  à  certains  jours  avec  de  grands  cé- 
rémonies,    ils  confervent  de  même  du  fang  " 
des  enËins  de  Haly,  gendre  de  ce  Ffeudo- 
prophetè,   aflurant,  qu'on  le  voit  bouillir 
tons  ies  ans  au  jour  de  leur  mort,  arrivée  au; 
prés  de  Babylone.     Et  Belon  eft  témoin ,  que  '•  ^*  ^-  '  ' 
dans  l'isle  de  Pathmos  les  Caloiers  d'un  Mo- 
naftére  montrent  une  main,  dont  les  ongles 
rognés  crbiffent  continuellement,  les  Turcs 
prétendant,  qu'elle  eft  d'un  de  leurs  Prophè- 
tes ,  qaoîque  le$  Grecs  foûtiennent ,  que  c'eft 
celle  dont  Saint  Jean  l'Evangelifte  écrivit  fon 

Tiiî      . 


1* 


ïïi 


î/.  hifi. 


«54 


LETTRE    CXIV. 


Apacalypfc.  Tant  il  eft  confiant  qu'ên  tou( 
tems  &  en  tous  lieux  le  Père  du  menfongi 
s'eft  toujours  plû  aux  importurcs^  dont  noui 
parlons. 

Ce  n'eft  pas  (ans  fujet  qu'on  tient,  que  le; 
grâces  gratuitement  données  denliaut,  coni- 
ine  laPrc^hetie,  &  les  miracles j  ne  fontpd 
inréparablement  attachées  à  la  ipinteté,  puil^ 
queBalaam,  Cayphe,  &.  lesSybilles  omeu 
le  don  de  Prophétie^  quoique  le  premier  fut 
idolâtre,  le  fécond  impie,  &  les  dernières 
profanes,  pour  ne  rien  dire  de  pis-  Quant 
aux  miracles,  il  y  a  eu  des  hérétiques,  tels 
que  les  Novatiens  qu'on  croît  en  avoir  fair, 
&  Ton  ne  doute  point  que  ceux  de  f  An techriJl 
ne  doivent  ^e  fi  étranges  Se  fi  furprcnans, 
qu^ils  ébranleront  les  âmes  niûme  les  plus 
confirmées  dans  k  Foi.  Quoiqu'il  en  ibit, 
tous  les  livres  des  Gentils  font  remplis  de  mi- 
racles qui  les  çntretenoient  dans  leur  faulTc 
Religion.  Je  fai  bien,  qu'il  y  en  avoit  de 
fuppoTés,  dont  les,  hommes  de  jugement  & 
d'écrit  déniaifé  fe  moquoient,  Polybe  fait 
une  raillerie  de  cette  Diane  Cindy ade  ^  fiir  la- 
quelle on  difoit,  qu'il  ne  ncigeoit  ni  pleuvoit 
jamais,  bien  qu'elle  n  eût  nulle  couverture, 
qui  l'en  pût  garantir.  Il  rend  ridicule  Théo- 
pompe j  d'avoir  écrit  que  les  corps  de  ceux, 


!•- 


K, 


PARALLELES  HISTORIQUES.    29c 

qiii  prenoieot  la  licence  de  mettrelepied  dans 
UQ  Xempled'Âi^cadieconlàcré  à  Jupittr,  & 
dont  rcQcrée  étoit  défendue^  nefaifoientplus 
d'ombfe  après  cette  aâion,  encore  qu'ils 
s'expolâfient  au  Soleil.      Il  faut'  pardonner, 
dit 'il,  aux  menfonges  pieux,  pourvu  qu'ils 
aiem  quelque  vraifensiblance;  ientence,  qui 
montre  œ  qu'il  penfoit  des  créances  populai- 
res de  (on  tems  en  de  lemblables  matières. 
Mais  peu  de  perfonnes  avoient  ce  dilcerne- 
ment,  &  Ciceron  même,  qui  s'eft  fi  bien 
moqi»^  des  augures  de  fon  fiécle,  &  d'une  in- Qr^r. 
finité  de  fuperftitions  Payehnes,  ne  laifTepas^^  ' 


Afï/9- 


m. 


de  fbutenir  dans  une  de  fes  Oraifons,  peut- 
être  pour  fervir  à  fa  caufe,  queparpermiilion 
divine  Clodius  avoît  été  tué  devant  une  Cha- 
pelle des  champs  dédiée  à  la  Mère  des  Dieux^ 
pour  punition  du  crime  commis  par  lui  dans 
le  Temple  qu'elle  avott  à  Rome ,  où  il  étoit 
entré  contre  les  loix  de  la  Religion.  Cela 
me  bat  fouvenir  de  l'opinion,  qu'on  avoit  a- 
k>rs,  &  dont  parle  Paufanias,  que  tous  ceux  iî^.  ,#. 
qui  voioient  les  myAeres  cachés  do  la  Déefle 
Ifis,  (bit  en  Grèce,  foit  en  Egypte,  mou- 
rcûent  infiûlliblement  ou  fur  l'heure,  ou  fort 
peu  de  tems  après.  Il  en  donne  (tivers  ex- 
emples, Se  ajcyàte,  quHomere  n'avoit  pas 
proooncé  (ans  myftere,  qu'on  ne  vcHoit  ja- 


^^  ^' 


ft9<î         LETTRE     CXVI. 

ingis  Jes  Diejox  impunément.  Tant  y  a  que 
le  même  Orateur  Romain  alTure  dans  fe  pre- 
mière a(%on  CQntre Verres,  quecelpoliateur 
de  JProvinces  aiant  enlevé  les  plus  belles  rta 
tues  du  Tenjple  de  Delphe^  foutTrit  une  tem 
pête  où  fôn  larcin  fut  jette  à  bord,  fans  que 
le  GonfuI  Dolabella,  dont  il  étoit  Qiiéteur, 
fe  pût  ènfuite  éloigner  de  llsle  Se  continuer 
fa  navigation,  qu'il  n'eût  auparavant  fait  re 
mettre  ces  flatuës  dans,Ie  Temple  d'Apollon, 
]Les  infortunes  de  Pyrrhus  conn  e  les  Romains, 
qui  lui  étQientfi inférieurs  en  forces,  ne  com- 
mencèrent auffi  félon  la  commune  créance, 
qu'après  fon  facrilège^  la  Déefle  Proferpine 
îui  failant  paier  bien  cher  les  thrélbrs  de  Ion 
Temple,  dont  ils'étoit  voulu  prcvaloir  Si  l'on 
en  croit  Hérodote ,  les  Ferles  ne  périrent  par 
les  eaux  au  ficge  de  Potidéc,  que  pour  avoir 
commis  des  impietéi  dans  un  1  cmple  de  Ne- 
ptune. £t  tous  les  malheurs  d'Amilcar  furent 
attribués  à  la  fpoliadon  de  celui  de  Venus  E- 
rycinej  commç  }es  diigraces  de  Brcnnus  à 
For  Ddphique,  dpnt  Apollon  vcngeoit  le  lar- 
cin, Orlesfiécltô,  quiontluivi,  n'ont  pas 
eu  moins  de  mimcles  Ibrtis  de  môme  bou- 
tique, &  je  lifois  depuis  peu ,  que  le  Mogol 
^'  ^  JEkebar  faifant  proftflion  publique  d  être  du 
içntiojiçpt  dç  Tamerîaa  ion  prcdeceiTcur,  qui 


fitr^ih 


PARALLELES   HltSORIQUES.    297 

teiioit,  comme  autrefois  Thémiftius/ que  la 

diverfité  des  Religions  etoit  fort  agréable  à 

Dieu  y  ne  laiflfoit  pas  de  faire  beaucoup  de  fni^ 

rades;  de  forte  que  J'eau  même,  d'ontils'é- 

toit  lavé  les  pieds  guériflbit  de  pluiieurs  mz^ 

ladies,  &  l'on  ajoute,  qu'ordinairement  les 

femmes  enceintes  lui  faifoient  des  vœux  pour 

accoucher  heureuièment.     Suétone  n'en  a  ^'^^  7- 

pas  dit  moins  de  Vefpafien.     Une  Relation 

plus  récente  conte  fur  la  foi  des  Infidèles^ 

qu'en  mille  fix  cens  quarante«huit  un  Faquir 

ou  Religieux  de  l'Inde  voiaitt  une  multitude^  Goun. 

infinie  de  pauvres  pèlerins,  accourus  aux  de-»  ^'  '^* 

votions  d'une  Pagode,  nourrit  centmille^er^ 

fonnps  avec  une  potée  de  Kicheri ,  efpece  de 

menus  poix,  iàns  que  la  petite  marmite,  oà 

il  les  avoit  fait  cuire  en  demeurât  moins  rem<i 

plie.     Qui  ne  voit,  que  ce.  miracle  illufoire 

n'a  été  fabriqué  par  l'ennemi  de  la  gloire  dé 

Dieu  9  que  pour  rendre  moins  'confidçrable> 

s'ilpouvoit,  celui  des  cinqs  pains  &  deux  po^ 

ilTons,  dont  l'Evangile  nous  apprend,  que 

tant  de  troupes  Juives  furent  alimentées  au 

de(ërt?  Jene  doute  point,  files  Démons  ont 

les  préconnoilO&nces,  qu'on  leur  attribué^  que 

lecontederEtoiledeVenus,  qui  félon  Varron 

conduifit  Enée  jufqu'en  Italie,  ad  agrum  us-  l^b-  2/^ 

^  Lakrcntum^  n'ait  été  copié  de  k  mêmeJT*    , 

T  V 


{ 


298       L  ET  T  R  E    CXVI. 


I 


Nof. 


main  fur  l'Etoile  9  qui  devoir  fervirdeguiik 
aux  trois  Rois,  pour  ne  riecrdire  de  celle, 
qui  fit  trouver  le  corps  du  grand  S.  Àntoîne| 
Reprenons  avant  que  de  finir  quelque^ 
conformités  de  l'Hiflorie  pro&ne  avec  la  & 
crée,  &  des  &bles  Payennes  avec  nos  véri- 
tés Théologiques,  comme  pourcorollaireà  ce 
que  nous  en  avonç  écrit  ailleurs.  L'amourj 
qu'eût  Aflydamée  femme  du  Roi  ÂcaAe  pour 
Pelée,  qu'elle  aocufa  de  l'avoir  foUicttée, 
ne  l'aiant  pu  porter  à  ce  qu'elle  défiroit,  & 
celui  de  Sœnobée  fenune  de  Pixetus  pour  Bel- 
lerophon  à  qui  elle  imputa  le  même  crime,  fur 
ceqo'ellenele  put  feduire,  non  plus  que  Phc- 
dra  l'innocent  Hippoly te ,  font  des  copies  de 
l'afFedion  criminelle,  &  de  l'infblente  adtioa 
de  la  fenmie  de  Pudphar ,  quapd  elle  fe  vît  re- 
fuféè  par  Jofeph.  Tertulben  n-efi  pas  ieul 
dans  fon  opinion ,  que  le  même  Jofeph  eA  le 
Sarapis  des  Egyptiens;  ce  dernier  nom  rem- 
ble  defigner  fon  extraétion  de  Sara ,  me  . 
dcTo,  &  quelques-uns  même  croient,  queie 
bœuf  Apis  n'étoit  que  le  fymbole ,  &  la  mar- 
que hiéroglyphique  de  ce  chafte  Patriarche. 
Noé  efl  tantôt  Bachus,  à  cauTe  de  ia  vigne; 
tantôt  Janus  à  deux  vifages,  comme  aianr  vu 
le  mondeavant&après  le  Déluge,  &unc  autre* 
fois  il  pafle  pour  Saturne ,  dont  les  croîs  cn&ns, 


PARALLELES  HISTORIQUES.    299 


'<-  » 


Japiter,  ^q>tune,  &  Pluton,  repréfëtitettt 
Sem,  Japhet^  &Cham,  la  couleur  noire  & 
iofernale  da  dernier  témoignant  la  maledi*    ^ 
ftion ,  'qu'il  reçût  de  fon  perc .  Le  lieu  néan- 
moins, oii  Jupiter  Ammon  étoit  adoré,  & 
qui  le  m>uve  dans  le  partage  de  Cham ,  Ta 
élit  prendre  pour  uil  autre  Jupiter.     Car  il 
n'y  en  a  pas  eu  trois  feulement,  comme  Var- 
ton,  &  après  lui  Ciceron  Font  penfé*    Ceux, 
qui  en  ont  tenu  regitre,  ont  compté  jusqu'à  UlmGi- 
trois  cens  Jupiters,   qui  foiit  partie  de  ce'^^JÎ' 
grand  nombre  des  trente  mille  Dieux,  quej>^', 
reconnoifToit  le  Pagaiiiime.     Il  y  avoit  auffî 
félon  la  fupputation  du  même  Varron  qua- 
rante-trois  Hercules,  dont  l'Egyptien  a  tant 
de  n^port  à  Jofuc,  par  fes  viâoires  Se  par 
fes  grandes  aâions,  quel'hifloire  de  l'un  & 
de  Vautre,  (ainte  &  profane,  porte,  que  le 
Ciel  fit  tomber  en  faveur  de  chacun  d'eux  une  l^Aerap. 
pluie  de  pierres  ou  de  cailloux,  qui  extermi-  'i^^*?'^" 
nerent  la  plus  gcande  partie  de  leurs  ennemis,  q,  y. 
Efàù  appelle  autrement  Edom,  ou  léR^otn^, 
eft  felon^lufieurs  le  Roi  Erythrée ,  qui  a  don- 
né le  nom  à  la  mer  Rouge  &  Iduméenne, 
auin  bien  qu'à  la  Province  de  Phœijicie  :  Et  fon 
combat  contre Jacobdansleventredeleurme- 
re,eflleniêmequ'Âpollodorerepréfenteentre<^«  ^^  de 
Âcriûus  &  Prœtus,  qui  témoignèrent  leur  dis- ^^''^^ 


p 


3ÔO        LETTRE    CXVI. 

corde  fraternelle  y^  lors  qu'ils  étoiciit  encore 
dans  les  entraiUes  de  leur  mère  Ocalée,  conJ 
dnuarit  depuis  leur  animofité  pour  la  fuccd^-^ 
fioa  au  Roiaume  d'Ai^s,  durant  laquelle  ils 
trouvèrent  Tufage  des  Boucliers,  dontranri- 
quité  leur  attribua  TinVéntiori;  Le  parallèle 
dré  ejître  Noé  &  Saturne,  n'empêche  pas 
qu'Adam  ne  foit  encore  compare  à  ce  Dieu 
morfondu.  Hefiode  donne  pour  mère  à  Sa- 
turne Tellus  ou  la  Terre,  &  Cœlus  fut  foa 
père;  la  Genefe  nous  enfeigne,  qu'Adam 
fut  crée  du  limon  de  cette  même  Terre,  k 
pétri  des  mains  du  Tout  -  puifianL  Les  Poe- 
ces  mettent  r%e  d'or  &  un  Paradis  (bus  Sa- 
turne, toutes  chofes  étant  alors  produites 
dans  Fexcellençe ,  &  fans  culture  ;  c'cft  l'ima- 
ge du  jardin  des  délices  qu'Adam  poÛeda 
quelque  tems.  Après  (on  péché  il  (e  cacha, 
n'ofant  cûmparoitre  devant  la  (àee  de  foo 
Dieu^  ce  qui  lui  put  donner  le  nom  de  Satur- 
ne ,  puifque  Satar  en  langue  Hébraïque  veut 
àkclaterèy  Te  cacher^  le  Saturne  fabuleux 
fut  contraint  de  fe  retirer  ou  cacher  en  cette 
partie  de  l'Italie  appellée  Latiumy  à  latitando^ 
&  de  lui  Saturnia  terra^  où  il  reçût  au/H  le 
nom  de  Latiusy  &  fes  peuples  celui  de  Latins 
Adam  fut  au(E  réduit  à  être  Laboureur  de 
bonne  foi ,  la  terre  depuis  fa  faute  ne  lui  don- 


PARALLELES  HISTORIQUES,     sor 

'  M 

oant  plus  rien  fans  trav^I;  Saturne  a  fa  faulx 
pour  marque  de  l'exercice  champêtre^  &  les 
Romains  droient  r>origine  de  Ton  nofti  du  h- 
ÏQMï^^j'Saturnus  àfatione. 

Mais  de  toutes  ces  conformités  &  de  quel^ 
quesauttcsfemUables^  qui  firent  foûtenir au      "  . 
Roi  de  Perfe  Xa  Abas^  que  le  Saint  Jacques 
desETpagnols,  le  Saint  George  des  Armé- 
niens, &  le  grand  Prophète -AJy  des  Perfes, 
n  étoient  qu'une  même  perfoqne  ;  je  n'en  vois 
point  de  fi  jufte  en  tant  de  façons,  que  celle 
qu'on  met  entre  Moyfe  &  le  Dieu  Liber,  que 
nous  avons  tantôt  apparié  à  Noé  ibus  le  nom 
deBacchus.  VofjHus  dans  fbn  origine  de  l'Ido- 
latrie  fait  voir,  que  le  Liber,  &rOfirisdçs 
Egyptiens,  ne  font  qu'une  même  Divinité, 
&  que  Tcxpèdition  du  premier  aux  Indes ,  fe  ^ 
pcutftMt  bien  interpréter  de  l'Arabie,  Judée> 
&Fhœniciè,  parce  que  les  Orecs&  les  Ro-       s. 
mains  doonoient  le  nom  d'Inde  à  toutes  les     r 
terres,  que  laiiToit  la  mer  Méditerranée  du  cô- 
té de  l'Orient   Ainfi  doit  on  prendre  ce  vers 
d'Ovide, 

Andromeâam  Perfeus  nigris  portarM  alfl^^^rtt 
,  InJif,  '  ^     ^ 

puifque  conftamment  Perfée  fecounit  Andro- 
mède à  Joppc  ville  de.  Phœnicie.  Liber  td 
irniODarnéBimaterj  &  l'on  (ait  qu'outre  Jo- 


302 


LETTRE    CXVI. 


m 


fiip.  rr.  Ef  cabd  véritable  mère  de  Moyfe,  la  Bile  dd 
^^'  7-  »  Pharaon  le  fit  élever  comme  Ion  fils,  er/it  d 
,  infitium^  dît  l'Exode.  L'un  &  lantrc  font 
.  recommandés  d'une  beauté  linguliere  &  esr* 
traordinaire,  qui  émût  principalement,  aprrs 
rinfpiration  divine ,  la  PrincefTe  Therm  y  ris  i 
prendre  de  l'affeâjon  pour  Moy fe ,  bien  qu'il 
ne  fut  âgé  que  de  trois  mois.  La  Théologie 
profane  difoit>  que  Liber  fut  mis  dans  un 
coffre  ou  berceau  fur  la  mer,  qui  le  jettaheu 
^  reufement  au  rivage  j  n'eft-  ce  pas  rimagedc 
Fei^pofitioh  de  Moyfe ,  fvgnifiée  par  fon  pro- 
pre nom?  L'édit  de  Pharaon ,  qui  en  fut  eau* 
fe  fe*  rapporte  aux  cruautés  de  Bu  fins  aufli 
Roi  d'Egypte.  Liber  coula  fcs  premières  an 
' .  néei  au  mont  Nifk  de  l'Arabie;  Moyfe  palTa 
quarante  ans  dans  cette  Province  on  eft  le 
mont  Sinaï,  ou  Sina,  qui  fe  forme  des  mê- 
mes lettres  qu'a  le  premier.  Tous  deux 
furent  exilés  &  contraints  de  fuir  vers  la  mer 
Rouge  ou  Erythrée.  L'un  &  lautre  eurem 
de  grandes  guerres  avec  des  Rois  d'Arabie. 
Les  troupes  de  Moyfe  avoicnt  avec  elles  beau- 
coup de  femmes î  Diodore  dit,  que  celles 
de  Liber  étolent  composes  de  deux  fexes. 
Orphée  nomme  Liber  ou  Dionyfius,  Thcf 
mophorcy  c'eft  à  dire  porteur  de  loixî  Moy- 
fe eft  reconnu  de  tout  le  monde  pour  le  L^ 


Likaf 


^ 


^"^ 


PARMXELES  HISTORIQUES;    303  ' 

gislateur  des  Juifs*     Les.  Poètes  ont  donné 
des  ooraes  à  BacchuSi 

Accédant  capiti  cornua  ^  Bacckus  erit'^        Otni. 
Les  PeiQcres  repréfentënt  Moyfe  ccnnu  pour 
dire  que  (on  front  étoit  extraordinairement 
lumineux,  quand  il  defcenditdfe  la  montagne. 
Celui-ci  fit  îbrtir  de  Teau  d'un  rocher  en  le 
frapant  de  la  verge  j  Euripide  décrit  une  Bac-  lu  Bacchu 
chantC)  qui  fàiioit  la  même  diofe  dans  Tes 
Orgies  ea  invoquant  fon  Dieu  Liber  >  &  d'au- 
tres j  qui  fidibient  aufli  (burdre  des  fontaines 
de  vin,  &  de  lait,  de  la  même  forte.     Et 
comme  Ton  a  dit  enccMre  qu'un  Bélier  décou- 
vritdereauàBacchus,  ce  qi^fauvafon  armée 
dans  les  deferts  d'Afrique;  Tacite  par  igno- 
rance 00  par  malignité  adure  qu'un  âne  fau-  ^ 
vage  rmidit  le  même  fervicê  à  Moyfe.    Le 
fcrpent  d'aimin  élevé  par  Moyfe,  fei;nble  ê- 
tre  k  caufe  des  cdnmres  &  des  couronnes  de 
ferpens  que  portoient  les  Menades  aux  fêtes 
de  Liber.    Celui-ci  avoit  un  chien  fidèle,  à 
qui  Nonnus  promet  le  Ciel  dans  (es  Diony  fla- 
ques, avec  là  vertu  de  meurir  les  raifms; 
c*e<l  la  figuredeCalêb,  en  qui  Moyfe  fe  fioit 
tant,  qu'il  l'envoia  reconnoitre  la  terre  de 
promiiiîon,  d'oii  il  rapporta  cette  célèbre 
grappe  de  raifm.    En  effet  Caleb,  ouKeleb, 
en  Hébreu ,  i^gnifie  un  chien,  qui  a  toujours 


11 


II 


cip 


304        LETTRE    CXVL 

été  le  lymbole  de  la  fidélité.  Et  cette  demie 
re  obfervation  fait  voir  que  Moyfe  a  çncoit 
du  rapport  à  Liber  du  côtq  de  la  ytodange 
comtne  celui,  <jui  conduifoit  Ton  peuple 
dans  une  contrée  pleine  de  vignes,  &  qui 
produifoit  de  û^  beaux  Se  de  fi  excelleos 
raifins»     , 

Je  rendroîs  cette  lettre  troplon^e,  fijc 
ine  donnois  la  liberté  d'étendre  ces  confidcra- 
lions  aufli  loin ,  qu'elles  pourroient  aller.  Je 
me  tairai  donc  de  ce  qu'Hérodote  dit  dans  la 
fecondeMufe,  deSannacharabus,  dontlesrats 
ruinèrent  Tarméeen rongeant  durant  une  nuit 
les  cordes  des  arcs ,  &  les  corroies  des  armes 
de  fes  foldats^   qui  furent  aiféroent  défaits 
le  lendemain;  &  du  récit,  que  fait  Srabon  au 
treizième  livre  de  fa  Géographie  d'un  pareil 
exploit  de  ces  rats,  envoies  Tune  &  l'autre 
fois  par  Apollon  furnommé  pour  cela  Smin- 
thée.     L'on  voit  alTez,  quexe  font  des  cho- 
fcs.  inventées  exprès  pour  attribuer  à  cette 
Xauffe  Divinité  la  gloire  d'une  acîlion  exécu- 
tée par  l'Ange  du  vrai  Dieu,  '  qui  extennina 
en  une  nuit  cent  quatre -vints  cinq  mill^ 
hommes destroupes de Sennacherib Roi  des 
Aflyriens,  félon  le  Texte  du  quatrième  livre 
des  Rois.    J'ajouterai  feulement  la  plainte  de 
Juftin  le  Martyr  dans  fon  Apologie  pour  les 

Chrédens, 


PARALLELES   HISTORIC^JES.   307 

Chrédeos ,  qu^one  de  plus  malicieufes  rufes  du  ' 
DeuiOQ  acte  d'attribuer  des.enfàns  à  Jupiter^ 
&  de  faire  forrir  cette  Pallas  de  fon  cerveau^ 
pour  ternir  la  gloire  du  Fils  de  Dieu,  que  nô- 
tre Théologie  nomme  la  Sapience  étemelle 
&  incréée.     Ainû  volant,  que  la  Synagogue 
des  Hébreux  Je  nommoit  Beelzebut,  ou  le 
Roi  des  mouches,  il  prit  de  là  occafion  de  fe 
faire  nommer  par  les  Grecs  Myiagrus,  Myio« 
des,  &  Jupiter  mofuMç^  attachant  la  Divini* 
té  au  foin  abjet  de  chaffer  cette  imponune  in- 
feâe.  Et  les  Fidèles  chantant  Z^oisai;?/  ejl  ter- 
ra  ^plenkuJo  ejus ,  il  4ntroduifit  aufïitôt  un 
Dieu  Pan ,  &.  le  fit  reconnoitre  pour  le  maî- 
tre de  toute  la  Nature.   Enfin ,  comme  nous 
Tavons  vu,  il  a  fklfifié  toute  lli^ftoire  iaintç 
par  la  profane,  &  obfeurci  de  fables  autant 
.  qu'il  a  pu  nos  vérités  révélées.  ^    Les  Percs 
de  TEglife  ont  fouvent  découvert  cela ,  &  ti- 
ré à  leur  tour  des  Mythologiesy  &  des  fens  my- 
fterieux  de  tous  les  contes  d  u  Paganilmc  pleins 
d'idolâtrie.     Imitons  les  fur  ce  dernier  exera- 
pie  du  Dieu  Pan,  &  difons  que  cette  Echo 
que  les  Gentils  lui  donnèrent  pour  femme, 
cft  la  Philofophie,  qui  fe  peut  mêler  de  par* 
1er  de  toutes  diofes  fansinconvenient,  pourvu 
que  fetenantdansles règles  du. devoir,  ellene 
dife  rien  que  de>:onforme  à  1a  Nature,  & 

T^mtVaFml  U 


1    ^ 


1  * 


r-1 


30tf 


LETTRE    CXVt. 


qu'elle  ne  répète  jamais  aucune  voix  y  qui  dé- 
raente  les  œuvres  de  celui ,  qui  en  eft  le  Créa 
teur.  JSlais  quand  au  lieu  de  lui,  qui  doit 
être  fon  légitime  Epoux,  elle  fe  laiffe  cor- 
rompre j^r  des  .^^pans  &  par  des  Satyres, 
c*cft  à  dire  qu'au  mépris  de  la  Vérité^  ellei 
prête  Toreille  aux  menfonges  &  auximpoAM 
res  du  Diable,  elle  paroit  vaine  à  tout  le 
monde,  &  devient  la  riféè  aufli  bien  que  la 
haine  du  Ciel  &  de  la  Terre. 

DU 

MEPRIS  DES  INJURES. 


L  E  T  T  E  R    CXVII. 


MONSIEUR, 

C'eft  une  chofe  affez  difficile  à  s'imaginer, 
qu'un  homme  de  vôtre  efpric  prenne  à 
cœur,  je  ne  dirai  pas  l'injure,  que  vous  a  fei- 
te  une  perfonne  de  néant,  car  je  tiens  qu'el- 
le ne  vous  en  peut  faire,  mais  feulement  le 
deÛein,  qu'elle  à  eu  de  vous  en  fiiire.    Pour 


DU  MEPRIS  DES  INIURES.      307  ' 

moi  îe  croîs ,  qu'un  peu  de  la  bonne  &  vraie 
Philofophie  a  plus  de  puiflance  que  toute  la 
Mag^c,   pour  nous   rendre   invulnérables. 
Vlais  f avoue  bien,  que  ce  feroit  abufer  de    * 
Tes  prefervatifs,  que  de  les  emploier  foigneu- 
[ement  dans  une  (i  méprifable  occafion,  Se 
[xmtre  un  adverfaire  fi  peu  confidérable,  & 
fi  impertinent^  ut  non^aratquem  appeUet  in- 
fptutm^  quiiUum cognoverit.     Cefbnt  dester-).^Qrâi. 
mes  dont  ufe  Ciccron,  pour  dépeindre  quel- 
qu'un, qui  valoit  mieux  que  celui,  dont  je 
parle,  &  fi  ce  n'étoit  point  lui  faire  trop 
d'honneur, .  je  lui  apliquerois  encore  ceux 
que  cet  Orateur  emploie  dans  une  defes  Epi- 
tres  pour  faire  le  portrait  de  Pifon,  C0nfulL.iip.7f. 
parvoammo  ^  pravo^  tantumcapillatorgene-^^^* 
re  iUo  morofo^  qui etiam  fine  dicacitate  ridetUTy 
fade  magis  quamfacetiis  ridicuhas.     Hors  la 
condition ,  peut -on  rien  dire  qui  convienne 
mieux  à  cet  infolent,  qui  vous  a  dit  de  fi  dé- 
pkiTaotes  paroles?  S'il  vous  avoit  raillé  avec 
efprit,  ou  de  cette  noble  &  gentille  fa^on 
dont  les  gens  d'honneur  ont  accoûtunqé  de  ^ 
fe  divertir;  je  yous  blâmerois  de  l'avoir  pris  ' 
en  mauvaife  part.     Mais  il  Ta  fait  d'un  fi  fa^ 
dieux  air,  àd'imeacîlionfifotte,  que  je  ne 
trouve  à  redire  en  la  vôtre,  que  le  témoigna- 
ge d'un  peu  trop  de  reffentiment,     La  bell« 

U  ij 


\\\ 


{ 


308      ^LETTRE    CXVII. 

Taillerie,  généralement  parlant>  doit  avoi 
un  fel  agréable,  comme  s'il  étoit  créé  de  1 
même  eau ,  qui  forma  Venus  dans  la  conque 
*  Si  elle  eft  trop  piquante,  elle  blcffe,  &/i 
rend  infupportable  au  goût,  comme  un  le 

\  trop  acre  Se  trop  corrolif.       C'eft  ce  qui 

cet  ignorant  n'a  jamais  (u ,  &  Ton  infuâ 
fance,  connue  de  tout  le  nionde,  ne  vouî 
permettoit  pas  d'avoir  autre  chofe  pour  h 
que  du  mépris.  Vous  le  rendes  glorieux  pai 
vôtre  colère,  &  il  fe  vantera  par  tout  de  vous 
Avoir  mis  en  mauvaife  humeur,  parce qu'ci> 
fin  Ton  ne  fe  fâche  iamais  tout  de  bon  contre 
.    ceux,  qu'on méprife,  nemàquiirûfciturji' 

z.Rhet.  Jp'^^^y  c'eft  Une  des  maximcs ,  qu'Ariftotea 

c^s*        établies  dans  l'Ecole. 

Je  tombe  d'accord,  que  c'cft  une  dK)fe 
fort  rude  d'entendre  de  mauvaifes  paroles, 
d'une  bouche ,  qui  les  rend  d'autant  plus  ame- 
res,  qu'elle  eft  infâme.  Il  falut  boucher  a- 
vec  de  la  drb  les  oreilles  de  l'Orateur  Saty- 
rus,  après  qu'il  eût  plaidé  une  caufe  en  iofl 
nom ,  parce  qu'il  n'eut  pas  pu  fouffrir  les  in- 
jures, qu'on  fàvoit  bien  que  fa  partie  advcrie 
lui  devoit  dire.  Je  lài  encore,  que  la  coole- 
quetice  eft  grande  quelquefois  de  les  fouffrir, 
à  caufe  que  la  médilânce  eft  toujours  plus  fa- 
vorablement reçue,  &  plus  avidement  ccou- 


Plutar. 
Je  Ira. 


I 


^t 


DU  MEPRIS  DES  INIURES-      309 

.^ ,  que  ce  qui  eft^  rayàntagc  de^  quelqu'un  j 
jiA/7  efi.  tam  voluarisquam  tmlediOum^  nihilfa-  Gc  ora. 
î/hds  emittituTy  nihilcitiusexcipitur^  mbilLi-f^^^^^^^- 
^is  diffipatur.     Ajoutés  à  cela,  que  fi  la  ca- 
lomnie ne  nous  peut  opprimer ,  Tes  coups 
d^t  du  moins  cela  de  fâcheux^  que  comme .  • 

ceux  de  la  foudre^  ils  lailTent  ordinairement 
quelque  mauvaife  odeur  aux  chofes,  /qu'ils 
ont  touchées.     Mais  nonobilant  tout  cela  il 
faut  imiter  Dieu,  qui  tolère  les  blafphema- 
leurs  les  plus  dignes  de  Ton  indignation/  &  de 
fa  rigoureufe  juAice.     Le,  Lion  entend  crier   "* 
les  petits  chiens  après  lui  fans  fe  retourner. 
Et  l'on  a  toujours  attribué  à  grandeur  de.cou- 
rage  9  le  mépris  des  injures  ^  qui  partent  de 
fi  mauvais  lieu ,  qu'on  ne  les  juge  paS  dignes   . 
de  nôtre  colère ,  ou  qui  ont  (i  peu  d'apparen- 
ce, qu  elles  ne  font  qu'attirer  fur  ceux  ,^  qui 
les  profèrent,'  l'indignation  &  la  haine  de         , 
tout  le  monde.     En  effet,   on  les  regarde 
comme  ces  anin^aux  remplis  de  venin  à  qui 
la  Nature femble  ne  l'avoir  donné,  que  parce 
qu'ils  manquent  de  cœur,  &  de  forces.  Ces 
bètes  néanmoins  fi  malfailantes  &  venimeufes . 
qu'elles  Ibiént,  n  ofïenfcnt  perfonnç  que  lors 
qu'elles  font  provoquées;  Là  od  ces  médi- 
fans  &  calomniateurs  beaucoup  plus  à  crain- 
dre, vômi^Tent  leur  poifon  non  feulement  fur 

U  iij    . 


Il 


II' 


310 


LETTRE    CXVIL 


lesinnocens,  mais  par  une  prodigieufe  mali^ 
gnité  la  plupart  du  tems  fiir  leurs  mdUeurs 
^mis.    Difons  bien  plus,  ils  ne  s'épargnei^ 
.  pas  eux  mêmes,  s'ils  manquent  d'autre  fujetj 
de  même  qu'un  eftomac  rempli  de  mauvaifes 
humeurs ,  emploie  au  de&ut  de  bons  alimens 
fa  chaleur  contre  lui  même,&  fe  détruit.  Archi- 
lochus  en  peut  fervir  d'exemple ,  dont  la  ma- 
lignité fut  fi  extrême,  qu'il  obligea  par  Tes 
ïambes  fcandaleux  ce  Lycambe,  qu'A  avoit 
'  choifi  pour  Ion  beaupçre,  &  trois  de  Tes  fil- 
les, à  fe  pendre;  s'étant  d'aiUeurs  difiEuné 
lui-même  dans  fes  écrits,  où  il  a  dit  cent 
lH'Gyra cho(ès à fon  défavantage ,  qui  n'auroicnt  ja- 
^^^^'  mais  été  (uës  (ans  lui,  febn  qu'Elien  &  plu- 
fleurs  autres  le  lui  ont  reproché.     Se  (èrvir, 
à  l'exemple  d' Archilochus ,  &  lâns  avoir  d'ail- 
leurs fon  mérite,  fimaldelamédifancequa 
fait  cet  infolent,  qui  a  eu  le  defleip  de  vous 
outrager,  iK'eft-ce  pas  proprement  médire 
de  foi  même? 

Peutêtre  aurés-vous  cette  penfée  (ordinai- 
re, que  la  vengeance  eft  douce,  &  qu'il  neft 
pas  feulement  permis  d'en  ufer,  mais  de  plus 
néceflaire,  lors  qu'uneinjure  négligée  en  attire 
une  autre.  Mais  ne  flattés  pas  vôdrepadiocide 
la  Ibrte ,  fouvent  au  contraire  une  offenfe  me- 
priféeperd  toutcequ'elle  avoit  de  fâcheux,  & 


V 


DU  MEPRIS  DFS  INIURES.     311 

n'eft  plus  offenie.  D'ailleurs  &'i\  était  permis 
d'emploier  la  vengeance  quelquefois^^  ce  nt 
ièroit  jamais  contre  un  Ti  checif  adver&ire        '    ' 
que  celui;  d.   Mordre  n'efl  pas  plus  du  lion, 
que  de]a  puce,  ou  de  la  mouche;  mais  Ton 
ne  refide  pas  à  la  piqueure  d'une  mouche ,  ni 
àlamorfurefenftbled'unepuce,  de  même 
qu'aux  atteintes  d'un  tigre,    ou  d'un  lion: 
Et  comme  le  prononça  l'Empereur  Claudius^Djo  Caf 
mm  eodem  modo  de  pulice ,  ac  defera^^pMiêtàfi^  ^^  ^9. 
expetenda.     En  tout  cas  je  vous  maintiens, 
que  vou$  ne  pouvés  vous  venger  plus  cmelle-, 
ment  de  ce  demi-homnie,  qu'en  le  laillant 
impunément  tremper  dans  fbn  fens  réprouvé 
le  refte  de  (es  jours.     Spirhupi  tibi  non  relin- 
qunemy  nifi  crudeliorejfemtibi  relinquendoy  dit 
fièrement  ce  Declamateur.      Et  fans  vous  &«.««;. 
porter  à  être  vindicatif ,  jevousaffure,  que 
lahonte&laconfufion,  que  fa  faute  lui  don- 
nera toujours,  lepuniroitmieux&  plus  rigou-^*^^*^'-^ 
reufement,  que  vous  ne  fauriés  (aire. 

Je  fai  bien,  que  Darius  ne  Tentendoit  pas       .^  ^ 
ainfi ,  lors  qu'il  établit  un  officier  exprès  pour        ^ 
lui  répeter  toutes  les  fois  qu'il  fe  mettoit  à  tîi-  - 
ble,  qu'il  n'oubliât  pas  de  fe  venger  dçs  A-^f^- 
àeniens.    L'Empereur  JufHnien  Second  étoit  £.  Tie  ' 
aufli  fort  âoigné  de  cette  Morale,  quand  konis. 
diaque  fois  qu'ilfe  mouchoit,  il  (aifoit  mou-^**^*'*^'' 

U  iiij 


> 


Lj. 


31»      LETTRE    CXVII.  ' 

■ 

^dr  quelqu'un  des  fauteurs  de  Léon ,  quiluj 
«voit  fait  couper  le  nés.  ^  Poftel  dit,  quele^ 
loix  de  Maholnet  condannent  ceux,  qui  n< 
rendent  p^  le  plutôt  qu'ils  peuvent,  injure 
pour  injure,  ce  que  )e  ne  me  fouviens  pa^ 
d'avcMr  lu  fi  précisément  dansfon  Alcoraa 
Et  Mendez  Pinto  a(&ire,  qu'il  y  a  un  métier 
à  la  Chine  de  gens,  qui  conduifeiit  des  Bra*| 
ves  ou  Coupe -jarrets  armés  de  toutes  pie- 
ces^  le  plus  fouvent  dans  des  barques  dm 
ils  crient  (ans  cefle  en  demandant  qui  a  été 
ofFenfé,  &  fe  veut  venger  de  fes  ennemis. 
Mais  laii&nt  aux  Prédicateurs  le  foin  ^e  vous 
paraphrafer  ce  qui  eft  de  nôtre  Religion  à  cet 

•  jégard,  tenés  pour  afTuré,  que  la  dockine> 
qui  eft  formellement  contraire  à  tous  ces  ex*  i 
emples,  eA  bien  plus  (Ûre,  &moinsfujetteà 
de  (acheux  repentirs,  qui  fuivent  prefque 
toujours  k  vengeance.  Les  Payens  mènes 
un  ^eu  raifonnables ,  ont  enfeigné  dette  véri- 
té, (bus  le  voile  de  la  fable  d'Apollon,  puif- 
que  nous  lifons  dans  Diodore  Sicilien ,  que 
ce  Dieu  fut  fi  repentant  d'avoir  trop  feveit- 
ment -puni  le  mépris  du  téméraire  Marfyas^ 
qu'il  Ait  long  tems  fai^  vouloir  ouïr  parler 

,  de  Mufique,  &  que  de  dépit  il  rompit  fon 
luth  ou  fa  guitafre^  .  Voulés-  vous  éviter  un 
preil  repentir^  &  faire  crever  de  rage  vôtre 


DU  MEPRIS  DES  INlURli.     513       . 

iDÎurieux  Marfyas,  faites  qu'il  fâche,  que 
pour  toute  imprécation  vous  dites  quand  on 
vous  parle  de  liii,  . 

•    MeUafluant  iBi^  ferat  &*  ruius  afper  amo*  VWg.icl^, 

mum.  ^ 

cela  l»en  entendu  vcHidra  dir^  que  vous 
priés  Dieu  funplement-,  qu'il  le  rende  plus 
fege.  ,   .  ^ 

En  tout  cas  il  faut  demeurer  d'accord, 
que  Cl  la  vengeance  eft  pardonnable ,  ce  ^oit 
être  feulement,  quand  elle  dre  raifon  d'une 
véritable  injure.     Et  cependant  ni  celle,  que 
vous  prétendes  avoir  reçue,  ni  la  plupart  des 
aunres,  qui  animent  fou/ent  le  plus^  ne  font 
pas  de  ce  nombre.  Vous  Comprendrés  mieux 
la  vérité  de  mon  difcours,  dans  des  exem*     « 
pies  où  vous  ferés  fans  intérêt,  &  fans  pré- 
ventjqn  d'efprit.    L'injure  la  plus  atroce,  &; 
qui  pénétre  le  plus  avant  dans  le  cœur  d'un 
Chinois,  c'eft  dés'ouïr  nommer  yeux  de  chat     , 
On  punit  demortauxMalabares  celle  d'avoir  Ram.i,!. 
rompu  un  pot  de  terre  fur  la  -porte  de  quel- 
qu'un.   Et  quand  les  Indiens  du  Pérou  veulent  ^^^^  * , 
ofFenfèr  à  toute  outrance  lesEfpaçnols,  ils    ^'" 
les  appellent  Firacoche^  c'eft  à  dire  éctwte  de 
mer.     En  vérité  Thômme  eft  un  animal  bien 
ridicule  àûxià  la  plupart  de  fes  fentiniens,  qu'il 
n'examine  prefque  janiais.    Si  vous  voulés 

U  v 


)" 


Av. 


m 


I 


ï  il 


314      LETTRE     C  XVIII. 


bo^ 


pefef  tant  foit  peu  les  termes/  qui  vous 
piqué  fi  vivement,  &  fait  une  fi  profc 
plaie  dans  vôtre  ame,  ils  ne  vous  paroitroil 
guères  moi^  méprifiibles  dans  leur  pure  û 
gnification,  que  ceux  de  tous  ces  peuples  (| 
l'une  &  de  1  autre  Inde.  Vous  ne  Ikuriés  d'ajl 
leurs  avoir  égard  au  mauvais  deÎTein  de  celuj 
qui  s'en  eft  lèrvi,  fans  fuivre  baffement  foil 
intçntion ,  &  fans  en  quelque  Ëu^n  lui  com 
plaire.  Gardés*  vous  donc  bien  de  le  traitd 
Il  favorablement,  &  foies  un  peu  Pfailofophd 
avec  moi  là  defTus. 


DE 

CEUX  QUI  FONT  BEAU 
COUP  DE  LIVRES. 

LETTRE   CXVIIL 

MONSIEUR, 

Il  y  a  dequoi  s'étonner,  il  me  femble)  <¥^ 
des  hommes,  qui  ont  emploie  dnquap^c 


DE  CEUX  QUI  FONT  BEAUC  DE  LiV.  3 1  ^ 

tns  à  nerieaÊfre,  con[ime  ceux,  dont  vqusi 
me  parlés  &  beaucoup  d'autres,  qui  leur  ref- 
fembleot,  ibient  alTez  injufles  pour  fe  plain- 
dre 9   qu'on  garde  trop  long  tems  le  filence, 
Il  Ton  eft  une  demie  année  fans  rien  donner 
au  public ,  &  CàTiS  les  divertir  par  quelque  pi-  ' 
èce  nouvelle , .  puifqu'ils  nomment  ainfi  tou- 
tes les  produdlipns  d'efprit.     Us  veulent  bien, 
qu'on  les  fouffire  dan$  le  plus  fainéant  loifir, 
où  Ton  puifTe  vivre;  &  cependant  ils  nom- 
ment Longins  &  Lentules  ceux,  qui  ne  fe  re- 
polent  quafi  que  pour  être  plus  propres  à 
Tàcilion,  qui  ne  reculent  que  pour  mieux 
£siuter,  ou  à  qui  d'autres  occupations  donnent 
d'inévitables  diAradtions.     J'avoue,  quilfe 
trouve  des  perfonnes  d'une  ame  bien  plus 
adive,  &  plus  féconde,  que  d'autres.   Leurs 
ouvrages  voient  le  jour  en  fi  peu  de  tems,  & 
avec  tant  de  facilité,  qu'on  peut  dire,  qu'ils 
enfantent  (ans  travail  &  fans  trenchées,  imi- 
tant même  ces  animaux,  qui  font  fi  fertiles, 
qu'ils  conçoivent  par  fuperfëtation.     Mdis 
vous  favés  aufli  à  quels  inconveniens  font  fu- 
mets ceux,  qui  pour  paroitre  diligens,  fe  pré- 
cipitent d'autant  plus  honteufement  que  per*  . 
fonne  ne  les  prefle;  camsfeftinanscœcosfacit 
catulos.  Eu  effet, .  il  arrive  prefque  toujours 
à  ceux,  qui  fè  donnent  fi  peu  de  peine  à  &ire  ^ 


3î<> 


LETTRE    CîfVin. 


des  li^çs,  qu'ils  en  donnent  beaucoup  i 
leurs  plus  faVorables  ledleurs,  &  qu'ils  fort 
ordinairement  des  préfens  au  public^  donttl 
pe  retirent  pas  de  grandes  reconnoifiaace^ 
Les  //y/^(Mw/7^to  guerriers  &  amoureux  peu 
vent  être  eflimès,  par  l'avantage  qu'on  di^ 
qu'ils  donnent.  Il  n'en  eft  pas  de  même  au 
(ujet  dont  nous  parlons^  ou  le  prix  des  cho^ 
fes  fe  prend  toujours  de  leur  bonté  intérieure, 
&  jamais  du  tems  ni  de  la  diligence  de  Fou^ 
vrier.  Sans  mentir  l'oiï  n'eft  gucrcs  redeva- 
ble à  de  cert;ains  écrivains ,  qui  ne  font  habi- 
les qu'à  débiter  de  l'or  d'Aldiymie,  des  per- 
Içs  de  Venife,  Se  des  diamans  d'Âlençon.  La 
dernière  compofltion,  que  vous  m'avés  con- 
traint de  voir  en  peut  fervir  d'exemple,  vous 
proteOant,  qu'à  mon  avis  tout  ce  qu'elleade 
bon  pourroit  être  couvertdel'ailed'une  mou- 
che. Son  auteur  eft  fi  ennemi  des  Dieuxdu 
Paganilme,  comme  il  le  dit  plus  d'une  fois  lui 
même,  que  par  tendrefTe  de  confdence,  com- 
me je  crois,  il  n'écrit  rien  qui  n'offenfe  tou- 
tes les  Mufes,  &  qui  du  moins  ne  forte  de 
là  plume  invita  Aiinerva.  Quand  il  fe  mêle 
de  déclamer  contre  les  vices  du  tèms  ,  ou 
contre  les  défauts  de  la  Politique  moderne, 
il  me  femble  que  je  vois  monté  dans  la  ctiaire 
ou  tribune  aux  harangues^  cet  ânedePifloye, 


)E  CEUX  Oyi  FONT  BEAUC.  DE  LIV.  317 

lont  Ammien  Marcellin  parle  comme  d'uni.  37. 
rodjge.  Cette  comparaifon  eft  phis  jûfte, 
lie  fi  )e  la  prenois  d'un  animal  ruminant,  car 
^  ne  penfe  pas  que  ce  bon  perfonnagti  ^  ja- 
nais  penié  deux  fois  à  ce  qu'il  écrit,  tant  il  a 
;raQd'  hâté  d'écqre. 

Certes  il  faut  être  indulgent  aux  fautes, 
]ui  (bot  de  l'appanage  de  nôtre  humanité, 
qu  une  multitiule  de  bell^  chofes  excufent, 
k  qui  font  comme  de  petites  taches  fur  un 
corps  p1eindegraces&  d'attraits.     L'on  peut 
dire  aufB  que  c'eft  êtrç  infoleqt  envers  Dieu  & 
envers  la  Nature,  quiontmêlélebien&le 
mal  par  tout ,  de  ne  pouvoir  fouffrir  le  nâoin- 
dre  vice  oii' beaucoup  de  vertus  abondent; 
c'eft  en  quelque  façon,  comme  s'en  expli- 
quottunandeo,  faire  outrage  à  tout  le  gen- 
re humain  que  d'eq  ufer  ainfi,  toti  mort  alita- 
fi  amvitiumfacere^  puifque  le  plus  parfait  des 
honunes  a  Tes  défauts,  &  lé  Soleil  même  fes^ 
macules.     Un  livre  tout  excellent  qu'il  foit, 
n'a  pas  le  privilège  de  la  Manne,  d'être  en 
toutes  Tes  parties  agréable  à  toute  forte  de 
goût  ;  &  fouvent  de  certains  endroits  qvii  de- 
plaifent  aux  uns,  donnent  de  la  fatis&c^on  à 
d  autres,  ce  qui  doit  obliger  à  une.moins  ri- 
goureufe  ceofure.     Mais  lors  qu'on  n'y  voit 
rien  de  recommandable,  quec'eAundiamp 


318 


LETTRE     CXVIII. 


Omlg. 
Mftêm. 


Î)lein  d'orties,  &  qu'auiiçu  d'y  profiter,  i 
eAqre  nuit  &  ennuie  tout  enfembie,  il  ni 
fembie^.  qu*on  peut  fans  itajuAice  téracignel 
t  forMverfion.  Car  je  fuis  de  cette  ojiinion 
qu'outte  la  perte  du  tems  <{\n  fe  fait^  &  I 
diagrinquifecontrafte  fur  un  méchant  livre 
Ton  y  peut  prendre,  pour  peu  qu'on  s  y  arrê 
te,  un  certain  mauvais  air,  &  une  méchante 
habitude  de  penfer  baffement ,  &  de  mal  écrij 
re,  qu'on. ne  fauroit  trop  éviter.  Vous  y 
coures  la  même  fortune  qu'eût  cette  Nymphe 
Oreade  de  Cercs,  qui  pour  être  entrée  feu-i 
lemént  dans  le  Palais  de  la  Famine,  en  fut 
auffitôt  attaquée, 

- —  pauhimjue  morata^ 

Quamquam  ah f rat  longe  ^  quamquam  0goJo 
venerat  illuc  ^ 

y  if  a  tamen  fenfiffè  famem. 
Ceft  ce  qui  me  fait  croire,  qu'on  doit  être 
plutôt  retenu,  que  précipité  à  mettre  la 
main  à  la  plume;  &  que  ceux,  qui  ont  eu  le 
jugement  du  public  aucunement  favorable, 
le  doivent  plus  que  tous  autres  refpedler,  k 
n'abufer  pas  des  grâces,  qu'ils  en  ont  reçues, 
en  lui  faifant  de  mauvais  préfens. 

Quelque  précaution  néanmoins  qu'on  y 
apporte,  &  de  quelque  modération  dont  Ton 
lue,  il  faut  être  affuré,  qu'une  nouvelle  com- 


[)E  CEUX  QUI  FONT  BEÀUC.  DE  LlV.  319 

ofidon  aura  toujours  des  adverfaireS)  & 
[u'on  y  trouvera  toujours  à  redire.  L'im- 
ortance  eft  qu'on  ne  le  puiffe  faire  avec  rai- 
:)n.  Un  bon  livre  ne  perd  rien  de  fon  méri- 
^  pour  êûre  calomnié  par  des  envieux ,  ou  ne* 
;ligc  par  des  i^orans  ;  non  plus  qu  une  pie- 
e  de  raonnoie,  pour  être  refufée  par  ceux, 
m  ne  s'y  connoifTent  pas.  J'ofe  mên^e  dire,' 
[u'il  n'a  que  faire  de  proteâion,  ni  de  l'afli- 
tance  des  PuifTances  de  la  terre;  il  fe  prote- 
^  lui-même,  &  fi  fes  propres  forces  ne  le 
^rantiflent ,  rien  ne  le  peut  alTurer  contre  ce  ^ 
(u  il  doit  appréhender.  Car  ce  n'eft  pas  fans 
ujet  qu'on  a  dit,  qu'il  n'y  a  point  de  plus 
xnirte  vie  que  celle  d'un  méchant  livré.  S'il 
le  contient  rien  de  bon,  toute  la  beauté  de 
on  ftyle,  ni  la  pureté  de  fon  langage,  neCiu- 
oient  faire  valoir  des  tnauvaifespenfées,  ni 
u(tifier  Timpureté  de  fa  doéhine.  S'il  dit 
ïu  contraire  d'alTez  bonnes  chofes ,  mais  mal 
^mgées,  en  mauvais  termes,  onlecondan- 
lera  d'avoir  le  defiiut  de  ces  malhabiles  cuifi- 
liers,  entre  les  nudns  de  qui  les  plus  delica- 
es  viandes  perdent  le  goût,  qu'elles  devroient 
woir ,  pour  être  mal  apprêtées  •  Ceux  qui 
ont  apparenunent  au  deflus  de  tous  ces  re- 
proches, &  dont  les  travaux  peuvent  en  quel- 
que forte  fatisfàire  tantàrégard  de  la  forme  que 


^ 


V 


w 


- 1 


320 


LETTRE    CXVIIL 


P*rf. 


delà  matterej&  de  rexpreflion  que  de  la  pcnfo 
ne  doivent  pas  être  retenus'd!4écrire  par  Fappn 
henfion  de  trouver  des  adverfaires,  &  d'êti 
i  choqués  par  ceux  qui  pedifent  toujours  de  c 
qu'ils  delefperent  de  pouvoir  imiten  II  fat 
autant  qu  on  le  peut  reflembler  à  TAuteur  d 
la  Nature ,  qui  nelailTe  pas  de  la  Êiire  produi 
re,'  &  de  nous  donner  des  fruits  excellens^cQ 
core  qu'il  prévoie  bien  que  les  mauvais  vend 
en  gâteront  quelques  -  uns ,  &  que  les  chenil 
ks  en  pourront  infeâer  une  partie. 

En  vérité  au  lieu  de  décourager  les  efpric 
capables  de  reuffir  en  ce  que  nous  difons;  je 
voudrois  toujours  les  exhorter  à  neriencraifl^ 
dre,  fur  tQut delà poflerité^  ordinairement 
plus  équitable  que  le  tem&  qui  court,  &  qui 
pour  être  fans  envie,  aufli  bien  que  fans  inte 
xêt,  donne  des  jugemens  plus  raifonnabies. 
Car  l'on  aurôit  tort  de  prendre  ce  que  j'ai  a- 
vancé-  touchant  le  mérite  tant  de  la  conce- 
ption ,  que  de  la  façon  de  l'énoncer,  pour  une 
conclufion  néceffaire  qu'on  ne  doive  jamais 
traiter  que  de  chofes  fublimes,  ni  les  expri- 
mer qu'en  termes  choifis,  &  d'un  ftyle  fort 
extraordinaire, 

Grande  aliquid  quod  pidmo  anime  prcelargns 
anhelet. 
Mon  defTeineflfort  éloigné  de  là;  &  comme 

le 


DE  CEUX  QUI  FOÎÏSIT  BEAUC.  DE  LIV.  |2i   . 

e  nombre  &  le  génie  des  Mufes  eft  divers» 
le  penic  que  fi  l'on  en  aquelqu'une&vorable^ 
i  on  peut  heûreuièment  réiiifir  fur  toute  fort 
te  de  lu  jets  )  en  les  maniant  comme  il  faut. 
Les  moindres  cHofes,.  félon  moi>  &  les  plus 
viles ,   peuvent  plaire  &  devenir  précieufcs^ 
étant  bieta  écrites;  comme  le  papier  fur  le- 
quel on  les  couche,  qui  eft  d'un  fi  beau  blanc> 
éc  pour  qui  les  Turcs  ont  une  efpece  d'ado* 
ration,  fe  fait  par  Fart  &c  avec l'induflrie  re- 
quile^  de  ces  vilains  haillons,  qui  fe  jettent 
par  les  niés.     Si  Ton  s'acquitte  bien  de  ce 
qu^on  s'eft  propofé,  il  n'y  a  pas  moins  de 
gîoire  à  recueillir  en  petit,  qu'en  grand  >  ni 
d'imcfacon^  que  de  l'autre,  pourvu  que  celle 
dont  Ton  s  eft  fervi  foit  bonne  &  appropriée. 

Cependant  cette  gloire  n'eft  pas  fi  peu  à 
eftimer,  qu'elle  ne  puiffe  aller  du  pair,  & 
peutêtre  à  le  bien  prendre  précéder  celle  des 
plus  prcfomtueux  de  la  terre.  Je  le  disain- 
fi,  parce  que  la  plupart  du  monde  croit,  qu'il 
n'appartient  qu'aux  Grands  &  auxFuîHansde 
fe  piquer  d'ambition,  &  de  prétendre  à  la 
haute  réputation.  Maisils  font  fort  trompés 
s'ils  fè  perfuadent  que  l'homme  delà  moindre 
fortune,  qui  penfe  auili  génereufement  >& 
aufli  iàinement  des  chofes  divines  &  des  pé« 
riflables,  qUe  nôtrç  humanité  le  permet»  n  aie 

TomiFILPëa.L  X 


^  •.  t 


,1 


1-' 


luven. 


'32Z       LETTRE    CXYIII. 

pas  droit  de  leur  difputer  cet  avantage.      4| 
bert  de  Bolftad^  préœpteur  de  Saint  Tiionu^ 
n^a  pas  moins  nKiité  par  fa  fcience,  &  ps 
fes  écrits  le  fumom  de  Grande  ou' Alexandre 
que  Pompée^  &  que  nôtre  Charlemagne ,  ps 
toutes  leurs  conquêtes.     A  bien  c^mine 
ce  point,  l*on  ne  fera  peutêtre  pas  diffîcultl 
de  préférer  un  excellent  Poète,  à  fon  Héros 
&  un  grand  Philofophe^  à  un  Empereur. 
Libéra  fi  dentur  populo  fuffragia  y  qtàs  tm 
Perditus\  ut  âubitet  Senecam  pneferre  N(^ 
,^roni? 
Je  fai  bien^  qu'on  a  voulu  dire  que  de  mettre 
Homère  au  deffus  d'Achille,  c'étoit  faire  plus 
d'état  du  Trompette  que  de  fon  General  d'ar- 
mée.    Mais  cette  fmiilicu^de  qui  trompe  en 
éblouïlTantN  d'abord ,  n'a  rien  qui  puilfe  con- 
tenter, fi  on  l'examine  de  près.     CarTalthy- 
bius  ou  Mifene,  quelques  admirables  Trom- 
pettes qu'ils  fuffent,  nétoient  eAÎmés  que  par 
des  parties  corporelles,  &  par  des  qualités  dé- 
pendantes de  la  matière,  qui  leur  rendoient 
la  bouche  propre  à  bien  fonner,  &  le  pou- 
mon capable  de  fouffler  plus  fortement,  & 
plus  long  tems,  qu'aucun  autre  xle  leur  pro- 
fe/Iion.     Au  lieu  que  la  recommendatioa 
d'Homère  eft  toute  fpirituelle-&  tellement 
élevée  au  delTus  de  celle  des  autres,  qu'on 


â.V- 


t 


DE  CEUX  QUI  FONTSEAUC.  DE  LIV.  323 

lui  voudroit  comparer,  qu'il  n'y  a  rien  de  pUis^ 
dilpropordonncj  l'ame  n'aiant  pas  plus  d'a- 
irantage  fur  le  corps,  qu'on  en  doit  adjugera 
Homère  fur  Talthybius.  >  •  U  valeur  même 
d'Achille,  &  de  fes  femblables,  eft  fi  fort 
plongée  4pns  le  fàng,  &  dans  la  bile,  qu'on  ' 
peurloutenir,  qu'elle  tient  trop  du  tcrreftre 
pour  être  comparée  aux  élévations  d'efprit 
toutes  pures,  &  prefque  divines,  deceuxque 
les  Mufes  fâvorifent,  &  qui  s'iramortalifent 
par  leurs  écrits. 

Maisquilàuroit,  qu'ilycûteudesAchil. 
les,  &  des  Alexandre^?  fi  ces  mêmes  écrits 
ne  k$  a  voient  préfenrcs  de  l'oubli,  &  fait  vi- 
vre  dans  la  mémoire  des  hommes.    N'a  ton 
pas  crû  même,  que  les  Hercules,  les  Atlas 
Se  les  autres  Héros  de  la  première  &  plus* 
grande  eftime  n'ont  ctcqued'excellensPhilo- 
iophes ,  quipouravoir  triomphé  del'ignoran- 
cc,  ont  eu  la  réputation  d'avoir  domté  des 
monftres,  &  porté  le  Ciel  fiir  leure  épaules  ? 
Afin  ^appuier  davantage  ce  fentiment,   je 
veux  vous  rctdter  ici  le  jugement,  que  fait 
des  plus  grands  Monarques  un  de  leuR  Cour- 
olàns ,  dans  la  préface  de  fon  Policiatique 
Et  parce  que  les  termes  en  font  unpeurudes, 
le  les  rapporterai  dans  la  langue  qui  a  fervi  de 
tnichcmcntà  fàpenfée.    Eadem  eft  Afini  ù'^^l,^^ 

X  ij 


TtioiL 
/leg.m 
Mecau, 
tkitJ 


324  LET.CXVIILDECEDXQyiFONT&c. 

mgisCu'  cujujvis  Imper at or is  prffi  modicuta  tempus  glo 
fialiuwh  fja^   nifi  quatenus  memoria  alterutrius  fcripta 
.  rwn  hmeficio  prorogatur.    Je  ne  voudrôis  pai 
tirer  deparallele  comme  lui,  qui  étoit  néan 
moins  un  grand  Evêaue>    entre  la  defHnéc 
d'un  Souverain ,  &  celle  d'un  âne  mort.  Moii 
je  ne  puis  être  d'autre  opinion  que  la  fienna 
.  touchant  rimmortàiité  qOe  donnent  les  livres, 
&  qui  ne  le. peut  bien  acquérir  fans  eux. 
Marmara  Mœonii  vincunt  motmmenta  liheUi\ 
Vivitur  wgeniOy  ccetera  mortis  eruTZt. 
Il  n'y  a  que  la  plume  des  favans,  &  leurs  veil- 
les ftudicufcs,  qui  puiffent  perpétuer  la  mé- 
moire des  plus  grands  Conquerans^   quand 
elle  eft  relevée  par  ceux-là  j  s'ils  s'en  taifent> 
le  nom  des  chevaux  d'Achille  fera  plus  célè- 
bre, que  celui  de  beaucoup  de  Potentats. 
Pour  le  moins  ne  fauroit-on  nier,  que  Socra- 
te  ^  Diogene  de  très  petite  condition,  ne 
foierit  en  plus  grande  vénération  dans  le  mon- 
de, que  la  plupart  de  ceux,    qui  ont  qx\x^ 
que  tout  étoit  au  deflbus  d'eux.     C'eftlins 
doute  ce  queconfidéroit  l'Emperçur  Conftaa- 
tin  le  Grand,  quand  il  fit  élever  fon  effigie 
parmi  celle  des  Mufcs^  félon  qu'Eufebenous 
rapprend  dans  le  difcours.de  fa  vie. 


}^  ysi   ^  32f 

DIVERSITES.        • 

LETTRE     CX.IX. 

MONSIEUR, 

Je  ne  faurois  condanner  comme  vous  un 
homme  qui  apparemments'eA  voulu  fous- 
traire  aux  mauvais  traitemens  de  la  Fortune. 
\\  n'a  fait  en  cela  qu'obéir  aux  préceptes  de 
Pythagore,  d'adorer  TEcho  quand  les  vents 
fc  font  entendre  extraordinairement,  adanm- 
ia  eft  Echo  cum  fiant  venti;  pour  nous  avertir 
d'avoir  recours  à  la  folitude  en  des  tems  de 
confufion  comme  celui  -  ci ,  où  le  plus  fur  efl 
d'entendre  de  loin  ce  qui  fe  dit,  &  ce  qui  fe  paf- 
fe,  fans  y  participer.     Par  toutou  jra  un  hom- 
me de  fon  mérite,  il  y  trouvera  des  amis,  & 
dans  quelque  contrée  que  fon  deftin  le  por- 
te, il  y  rencontrera  des  habi tans,  qui  la  pré- 
fèrent à  toute  autre;  tant  il  eft  vrai ,  qu'il  n'y 
a  rien  en  cela ,  qui  ne  dépende  abfolument  de 
l'opinion.  La  fatigue  d'un  voiage,  qui  vous 
fait  peur,  fert  pretque toujours  à  dékfrer l'ef^ 
prit,  outre  que  fbuveot  le  corps  même  en 
.       '       X  ijj 


32^ 


LETTRE    CXIX. 


tire  de  Tavantage.     Et»  pour  ce  qu'il  vous 
dit  là  deff^s  qu'il  vouloit  aller  à  pied  une  pi 
tiedu  chemiU)  fouvçnés-vousenla  favei 
qu'au  rapport  de  Pline  des  Oifons  venoie 
bien  des  Païs  bas  à  Rome,  dieminant  av 
leur  gravité  ordinaire:   Mirum  in  hac  ail 
dit-il,  à  Morinis  ufque  Romam  pedibus  tcà 
re:  fejpproferuntur  adprimos^itacceterifiifl^ 
X./0- c  12. ^'^^^ naturali propeUunt  eos.     Il  fera  fans dou 
te  bête  de  œmpagnie,   &  ne  manquera  pd 
"   d'aide  aufli  en  cas  de.beloin.  i 

je  donne  bien  plus  volontiers  les  mains  a 
Tappréhenfion  que  vous  avés,  qu'il  necoaJ 
fume  la  meilleure  partie  de  fon  viatique  à  h 
recherche  ou  il  cA  fi  opiniâtre  de  la  Pierre 
philofophale.  C'eA  une  vraie  pierre  de  fcanda- 
le  pdur  moi ,  &  je  croirois  plutôt  une  Goigo- 
ne  pétrifiante ,  que  toutes  ces  bagatelles ,  que 
la  trompeufe  Chymie  débite  fur  ce  fujet.  Je 
parle  aiiifi  de  celle,  qui  fait  tant  de  gueux, 

,  lans  avoir  jamais  enridiiperfonne^  car  il  y  ^ 
un  art  Chymique  fort  à  eftimer  ;  comme  éb- 
fantune  des  plus  belles  parties  delaPhyfique, 
qui  enrichit  ,en  beaucoup  de  Biçons.     Mais 

,  cieux,  qui  l'exercent  aveclc  plus  de  rcputarion 
fon  t  les  premiers  à  fe  railler  de  la  vaine  curiolité 

.  &  de  la  fotte  efpérance  de  tous  cesfouffleurs, 
qui  cherchent  x:e  qui  ne  fut  jamais.    En  ctfec 


t 


•      DIVERSITE'S,  3*7 

^tir  pierre  imaginaire  feroit  mieux  nommée 
uiarde,    que  philorophale,    puifque  celle, 
jui  fervit  d'ancre  aux  Argonautes,  s.'appel* 
iOÎt  ainfi,  lapis  fugitîvus.    li  y 'a  cette  diffé-  Wwe  l|i: 
rence^    que  ceux  de  Cizyque,   aujourd'hui*'^' 
'spîga  de  Natolie ,  tenoient  celle  -  d  attachée 
&  chargée  de  plomb  dans  leur  ville,  pour 
V  empêcher  de  s'en  aJler  comme  elle  avoit 
iàit  plus  d'une  fois,  &  l'autre  ne  fut  jamais, 
que  dans  la  fkntaifie  de  ceux ,   qui  fe  plai- 
gnent toujours,   qu'elle  difparoit  quand  ils 
penfent  la  tenir.    C'eft  cette  grande  envie 
d'avoir  de  l'qr,  que  le  Pôâte  nomme  facrée, 
pour  dire  déteftable ,  qui  <:aufe  ces  illufions 
d'erprit.    Oviedo  écrit,  qu elle obligeoit  le§^*  *(/'-^- J- 
Indiens  Occidentaux  à  une  autre  folie,  qui 
étoit  de  jeûner  &  de  s'abAenir  de  leurs  fem- 
mes, avant  que  de  femettreà  chercher  ce  pre-' 
mier  des  métaux,  s'imaginâns,  qua  faute 
d'obferver  cela  ils  n'en  pouvoient  rencontrer.   . 
LemèmeOviedoajoûte,  que  Chriftophle  Co- 
lomb à  l'imitation  de  ces  Américains^  contrai- 
gnit lesChrédens  même  non  feulement  à  fe  pri- 
ver de  voir  des  femmes,  &  de  manger,  mais  de 
plus  à  fe  confeiTer  avant  que  de  travailler  aux 
mines.  Il  eft  certain  que  par  une  pareille  f  ùper- 
flition  les  Arabes  ufoient  autrefois  d'une  chafte- 
I  tèexkdte,  lors  qu'ils  fevouloient  appliquer  à  la 
'  '  ,  X  iiij 


-  \ 


€,  Z0^ 


3t«        LETTRE    CXIX. 

récolte  xie  rencens.  Je  veux  vous  faire  par 
ici  au  fujct  de  Tpr,  d'un  chofe,  qu'adebkd 
le  Milord  Digby  dans  Ion  traité  de  la  poudn 
defympâthie.  Ilaflure,  qu'un  petit  boutoi 
d'ôr  gros  comme  le  bout  des  doigts,  &  pe 
fant  une  once  feulement,  peut  être  étcnà 
de  Paris  jufq  u'à  Montpelier ,  &  au  delà.  C'efl 

'  à  lui  à  garantii-  fon  dire,  qui  cependant  met 
bien  à  couvert  ce  que  j'avois  avancé  dans  b 
Phyfique  du  Prince,  que  cette  once  d'or  ti- 
rée en.fil  délié  comme  les  cheveux  s'ctendraf 

'  plus  de  mille  pas. 

Le  Gaucher,  dont  vous  parlés,  peut  dé- 
fendre fa  mauVaife  habitude"  par  beaucoup 
de  raiibns,  encore  qùel'ufage  ordinaire  ren- 
de nieiïéantes  la  plupart  de  fes  aâions.  Si 
le  côté  droit,  généralement  parlant,  fem- 
ble  être  plus  foùple,  &  plus  agile  j  le  gau- 
che en  recompenfe,  dit  Solin,  eft  reconnu 
plus  fort  &  pjus  propre  à  portçr.  '  Pl^^^^ 
dans  le  particulier  des  bras  eft  pour  les /«w^^- 
dextres  qui  les  ethploient  fans  choix,  &  3 
nous  apprend,,  que  les  loix  des  Scythes  leso- 
bligeoient  à  fe  lërvir  .  indifféremment  des 
deux  mains.  Les  fept  cens  habitans  de  Gab- 
baa ,  que  le  livre  des  Juges  nous  reprcfentc 
pour  fi  braves  geps  de  guerre,  comhattoient 
aulfi  bien  4é  la  main  gauche  que  de  la  droite^ 


.     DIVERSITE'S.  329   '        ,- 

k  comme  gauchers  ils  étoient  fi  habiles  fron- 
leurs ,    qu'ils  tiroient  fur  un  cheveu  iàns 
àillir.    .   L'Ktnpereur  Tibère,    fl  nous  en 
xoions  Suctone,  avoitfa  main  gauche  beaU-fl»'^  #.^ 
X)up  plus  promte,  &  plus  forte  que  Tautre. 
V^ous  avés  aufti  DÛ  remarquer  dans  Xiphilin,^-?^* 
ijue  Commodus  faifoit  gloire  d'être  gaucher, 
tenant  toujours  fon  bouclier  de  la  droite,  Se 
rép^e  de  la  gauche.     Bref  l'Hiftoire  de  Pcrfe      ' 
oblèrve,  que  le  grand  Ifmaêl,  pour  ne  rien 
dire  de  tant  de  ir^i^o/e'j' particuliers,  a  tou- 
jours emploie  fa  main  gauthe  préfcrableraent 
à  la  droite.       Je  m'étonne  donc,  qu'on  ait 
prlspout  une  injure  atroce,  ce  que  de  ficon-^ 
iidérables  exemples,  Si  de  fi  fortes  raifoas, 
peuvent  du  moins  excufer. 

Il  n'en  efl;  pas  ainfi  des  incivilités,  que 
vous  avés  fujet  de  nommer  fcandaleufes.    A  v 

la  vérité  toutle  monde  ne  peut  pas  être  du  tem- 
pérament de  l'Empereur  ConAantius,  qu'on 
feit  pafler  pour  n'avoir  jamais  craché.     Pline 
en  écrit  autant  d'une  Antonia  femme  deDm- 
fus,   Antmia  Drufi  tnmquam  eocpuit^   Pom-L  7.ç.ip 
fonius  Confularis  poëta  nunquam  ruStavk;  cç 
qu'il  appelle  j!7r/7r^w^«rfe//^aidf:  des  mar-  * 
ques  d  une  mauvaife  conflitution.     Et  l'Hi^ 
ftoire  des  Incas,  ne  difant  pas  la  même  cho-2.jia9t.  u. 
fe  du  Roi  Atahualpa,  aifure  pour  le  moins  ^-  3^- 


330 


LETTRE    CXIX- 


quîl  ne  cràchoit  jamais  à  terre.,  maisfeulel 
ment  y  s'il  y  êtoit  obligé  dans  la  main  de  quel* 
que  Dame  d'importance^  pour  ne  rien  fair^ 
qu'on  pAt  juger  indigne  de  la  majefté  d'un  11 
grand  Monarque.  '  Il  fefoit  fort  difficile  d^ 
iaire  pa(rer4)0Ur  honnête  dans  nôtre  Europe 
cette  civilité  Américaine..  Tant  y  a  quc| 
Marc  Polo  témoigne,  qu'il  n'ctoît  p^s  permis 
de  cracher  danslafaledu  grand  Cam  de  Tana- 
rie.  Et  vous  iàvés  comme  tout  ce  que  put 
faire, un  grand  cracheur  auprès  d'une  belle 
perfonne,  fut  de  s'excufër  fur  ce  qu'il  ctoit 
difficile  d'être  bien  proche  d'un  morceau  dé- 
licat, ians  que  l'eau  en  vint  à  la  bouche. 

Pour  l'éterpuraent,  vous  m'a voucrés  qu'il 
eft  fort  difficile  de  le  retenir,  quoiqu'il  foit 
fouvent  très  importun;  le  f^lut  que  l'on  fe 
donne  à  Ton  fujet ,  comme  venant  du  cerveau, 
témoigne,  qu'on  ne  le  dent  pas  pour  indé- 
cent. En  dFet  l'on  voit  dans  le  fécond  livre 
d'Athénée  cette  coutume  établie  de  rendre  u- 
nç  efpece  d'adoration  aux  étemumens.  Et 
comme  cette  même  coutume  fe  rçconnoit 
par  là  fort  ancienne,  elle  eft  entorefi  éten- 
due, que  Garcilaflb  de  la  Vega  reprcfente 
t.pâr.  ?.  j.dans  fon  Hiftoire  de  la  Floride,  tous  les  Gen- 
^•^'  tils-  hommes  d'un  Curaca  de  cette  grande  Pc- 
ninluie,  lui  donnant  le  Êilut  comme  parmi 


DIVERSITB'S.'  33f 

nous  auffitôt  qu'il  eût  éternué-   Mais  pouy-  •     .    . 
quoi  Cleanthes  dans  Diogenc  Laërcè  accufe*- 
t -il  un  homme  d'être  trop  efïsmincV  &.trop  . 
voluptueux^  pour  être  fujet  à  beaucoup  éter- 
nuer?   Dion  Chryfoftome  k  prend  encore  Orflr.jj. 
plus  au  criminel,  À  plus  injurieufement, 
/piofi  ftermitatio  indicetxinadum.        j  ^ 

Je  confefTe^  que  je  n'ai  pu  apprendre  de 
vous  fans  indignation»  qu'on  ai  voulii  tour- 
ner en  belle  raillerie  la  vilaine  adtion  d'un 
homme,  quh  fait  profeffipn  de  prendtre  des 
libertés  fcandaleurcs  en  toute  forte  de  com- 
pagnies. Je faii>ien,  qu'en  étant  arrivé  autant 
quiàiui  au  Poète  Lucairï,  il  voulut  faire  le 
plaitàoc  en  proférant  l'hemiflique  de  Néron. 

Sub  terrif  toftuijfe  putes  : 
dequoi  il  eût  tout  fujet  de  fe  repentir.    Un 
autre  s'avifa  de  dire  dans  la  même  figure, 
qu'étant  confiant  félon  Ariflote,  mUum  cor-AptU.   ^ 
nutum  animal  pedere  ^  ce  qui  lui  étoit  arrivé  ^^•^•^^•' 
l'affuroic  dç  n'être  pas  comard.  Et  un  Amant 
â  qui  cela  echapaen  préfence  de  (a  maitrèffe, 
lui  protefla ,  qu'il  ne  pouvoit  non  plus  que  le 
laurier  brûler  fans  Ëiire  comme  lui.   .  Mais' 
que  dires  vous  du  Fhilofophe  Métrocles,  qui  , 
s'étantx^nfermé  fans.s'ofer  plus  montrer,  à 
caufe  d'une  femblable  difgrâce,  ou  il  étoit 
tombée  eût  befoin,  que  Crates  le  Vint  con»     i 


33^ 


LETTRE     CXtX. 


V  foler  après  avoir  mangé  quantité  de  Lupin^ 
qui  comme  yenteux  opérèrent  de  forte,  qui 
Mctrocles  à  Texcmplc  de  fon  ami  perdit  tout^ 
honte,  &  devint  de  Pêripatétique  un  Cyni 
que  parfait.  ,  Véritablement  nous  fommei 
fort  redevables  à  Diogene  Lactce,  de  noit^ 
avoirconfervéla  mémoire  d'un  fi  notable  éve 
In  daud,  ncment*  Suétone  nous  apprend  avec  un  paj 
an.  ^2.  reil  ioip ,  qu'une  perfonne aiant  été  en  hazard 
de  mourir,  pour  avoir  par  pudeur  retenu  ufl 
ventl'emblableaux  précedens  qui  vouloit  for- 
tir,  l'Empereur  Ckiudiuspen^àfidre  un  Edir, 
portant  permifTion  d'en  laiffer  aller  même  c- 
tantà table.  Remarqués leprofîfc,  quoûpcut 
faire  en  lifant  les  bons  Auteurs.  Vous  y  a- 
'  .  vés  auffi  vu,  quun  Romain  fut  furnommé 
Grandio,  parce  qu'il  n  eftimoit  rien  qui  ne 
fut  grand  :  Un  Grimaldi  de  Gènes  s  eft  trouvé 
depuis  dç  la  même  humeur  :  Et  quelqu'un  aianc 
ulé  devant  lui  de  la  licence,  que  Claudiiis 
-  voulut  donner  par  un  Edit,  s'excufa  de  la  pc- 
titefle  du  fon,  proteftant  qu'en  fa  copfidcra- 
tion  il  Teût  fouhaité  plus  grand.  Apres  tour, 
retournant  au  ferieux,  il  faut  tenir  pour  con- 
ftant  IcmotdeCiceron,  que  b  pudeur,  & 
la  modeflie,  ou  bienfeance,  font  le  fel  de 
lavio,  amo  verecutidiam  ^  in  eaornatus  vita^ 
^  vis  àecorieft^  ce  font  des  ingrédiens,  qui 


DIVERSITES.  333 

loivenc  accompagner  &  afTaifonner  toutes  '  ^ 
los  aillions. 

Je  prendrai,  pour  finir,  roccafion  aux 
cheveux,  puifquc  c'eft  par  eux  que  vous  a- 
w^és    termine  vôtre  lettre.     Mais  fouvencs-  \ 
w'ous ,  que  j'ai  dit  ailleurs  mille  chofes  fur  ee 
ru)èt,  que  je  ne  veux  point  repeter-     Il  no, 
faut  pas  douter,    que  Tui^e  de  porter  les. 
cheveux  longs  ne  fôit  le  plus  ancien^  de  mê- 
me qQ^il  eft  leplus  naturel.    Epidieteibûtieiit  ^  ?•  ^*  t. 
dans  Arrien  qu'ôter  le  poil  à  un  homme  ^  c'ed 
comme  rafer  la  jubé  à  un  lion,  ou  arracher 
la  crête  à  un  coq.    Polypheme  au  même  fetis 
Te  compare  dans  la  Metamorphofe  à  Jupiter 
le  porteur  de  perruque, 

— —  Comaplurimfitorvos  ^*  '^ 

Prominet  in  vultus;  hùmerofque  ut  îucus  ob- 
umbrat. 
En  effet  les  plus  anciennes  ftatuës  des  Grecs, 
comme  nous  l'apprenons  de  Dion  Chrylbfto-  Orât.  it 
me,  avoient  rornemcntdcs  grands  cheyeux,^^'P-^*^'''' 
aulTi  bien  que  de  la  barbe  longue.     Dutems 
même  de  Ciceron  il  fe  raille  d'un  C.  Fannius, 
qui  fe  rafoit  julqu'aux  fourcils,  idcirco  capi-  Orar.  pr$ 
te^ fuperciliis feniper eftrafisy  ne  ûUumpilum **/"^' 
viri  boni  habere  videatur  ;  les  têtes  fans4)oil  ne 
fe  pouvant  alors  regarder ,  qu'on  n'en  remar- 
quât la  melleance.  Cela  me  fait  étonner  que 


334        LETTRE    QXIX. 

Saint  Paul  enfcîgne,  qu'il, n'eft  pas  moîi^ 

ignominieux  aux  hommes  de  porter  les  chd 
i.  ad  Cor,  veux  longs,  que  glorieux  aux  femmes,  i 
€.iLart.i4.  qui  la  Nature  les  a  donnés  comme  pour  leu 

fervir  de  couverture.    Le  Poète  Phocilide  et 

avoit  prefque  dit  autant, 

yiris  non  congruit  coma^  istfmdierilm 
-  cindnnù 
11  eft  vrai ,  que  cçtte  frifure  ou  anndure  n'efl 
pas  du  précepte  Apoftolique,  qui  rend  hon- 
teux le  fumom  de  ce  Didbteur  Romain  L 
Quintius  Cincinnatus-  Or  quoique  nos 
mœurs  en  ceci  comme  en  toute  autre  chofe 
foientfort  différentes,  y  aiant  beaucoup  de 
païs  où  les  femmes  portent. les  cheveux 
'  I  cQurts,  &les  hommes  au  contraire î  comme 

la  Relation  du  Maire  le  dit  de  certains  peih 
pies ,  qu'il  trouva  après  avoir  paffé  le  Détroit 
qui  porte  fûn  nom  j  fi  e(l  *  ce  que  la  belle  che- 
veFure  eft  tellement  de  Pappan^ge  des  femmes, 
que  la  rafure  eft  une  des  peines,  que  les  loa 
£.  c  de    ordonnent  aux  débauchées.     Je  penfe  que  le 
kiftor,  ê'  Législateur  s'eft  fondé  fur  ce  qu*cnfeigne  Ari- 
mm. Cl  '^^^^  ^^  cavales,  à  qui  Ton  coupe  le  poil 
pour  les  rendre  moins  ardentes ,  equarum  b- 
Indo^xtinguiturjubatonsây  ÎST/rons^riftiorrei' 
ditur.    A  quoi  fe  rapponé  Tobfervation  du 


DIVERSITES.^  -       33f 

nème  Dion^  ^e  Taucorité  de  qui  ]e  me  fuis  Oor.  j;. 
léja  fervideux  fois,  que  les  pafteurs  de  Ton  / 
ems  rafoient  t9ut  le  crîn  à  une  jument^  pour 
'obliger  à  fe  laifler -couvrir  ]par  un  âne. 
fatit  y  a  qu'entre  tant  de  variétés,  quiregar- 
lent  la^coiffore,  Mafifée  nous  apprend,  que 
es  Chinois  nourrilïèm  exprès  leiffs*  cheveux,    • 
lour  être  pris  par  là  &  emportés  au  Ciël  a- 
>rè$Ieur,mort;  ce  que  ne  font  pas  leurs  Prê*    . 
res,  qdi  croient  y /pouvoir  aller  (ans  cette 
rnSh.    UyadesMufulmans,  qui  ont  à  mè- 
ne deiSnn  un  toiq)et  au  haut  de  h  tèiQ^  par 
le  moten  duquel  ils  fe  promettent,   qu'une 
Ange  les  tninfportera  au  Paradis  de  Mahomet. 
Enfin  Gotard  nous  Eût  voir  dans  fa  fixiéme 
partie  de  Tlnde  Orientale,  que  prefque  tous 
les  hommes  de  la  Guinée  portent  leurs  che- 
veux rangés  &  poftés  de  différentes  façons. 
D  eft  certain ,   que  nos  Rois  de  la  race  de 
Mcrovée  étoient  comme  les  Prophètes  &  les  lof.  Ant.. 
Nazaréens,  qui  ne  fouffroient  jamais  que  le^'^'x* 
rafbir  ou  les  dfeaux  paffaiTentjmrdelTus  leur 
tète,  ou  diminuailent  leur  chevelure.    Cefl^ 
ce  qui  fait  reconnoitre  aux  Bourguignons 
dans  Àgathias,  qu'ils  a vojent  tué  leRoiChlo^  L*  ^ 
domer.     Et  pour  ce  qui  concerne  la  rafure 
deshomn^es^  il  n'yagucres  que  la  dévotion, 
kdueil,  ou  la  maladie^  qui  les  y  obligent, 


33^        t  E  T  T  R  E     CXIX. 

&  qui  ^n  felTent  naitre  la  coutume.  Noi 
voions  que  les  Moines  en  ufent  &  U  prat 
quent  au  premier  cas:  Au  lecond  les  Perli 
pour  témoigner  ledéplaifir  qu'ils  a  voient  d 
//(prorf./.5.1a  mortdeMafiftitis,  non  contens  de  ie  n 
fer,  coupèrent  le  poil  à  toutes^  leurs  monri 
tes  :  Et  au  troifimç  cas. une  douleur  de  tên 
qu'eût  Charles ■  Quint  en  mil  cinq  cens  vingl 
neuf  au  paffage  de  Barcelone  à  Gènes,  l'obli 
géant  à  Tç  faire  rafer,  les  Efpaghols ,  quifl 
voient  jufqùes  là  nourri  de  longues  penru 
ques  fc  les  firent  couper,  quoique  fi  mal  vo 
ionriers,  qu'il  y  en  eût,  à  ce  qu'affure  Sando 
val,  qui  en  pleurèi:entde  regr.et,  cequiw 
fe  lit  pas  dans  Famianus  Strada.  Si  eftce 
qu'autrefois  leurs  prédcceffeurs  ne  devoien 
pas  porter  les  cheveux  fort  grands,  puifqiK 
Appien  obferve^  que  Viriatus  &  les  troupes 
E^agnoles  prirent  commp  une  chofe  extra 
ordiijaire  de  grandes  chevelures,  pour  don- 
ner de  la  tetreur  à  leurs  ennçmis.  Quoiqu il 
en  foit ,  Charles  Quint  fut  auteur  des  courts 
cheveux,  &  des  longues  barbes,  félon  que 
Cabirera  Fa  remarqué.  Quant  à  la  couleur 
des  cheveux,  il  n'y  en  a  point,  fi  elle  eft  na- 
turelle ,  qui  n'agrée  en  quelque  contrée;  & 
même  dans  un  feul  endroit,^  les  noirs,  les 
roux,  les  blonds,  ou  les  châtains,  fontpre- 

•    ferés 


far,  /. 


Debello 
Hifp.i. 
hiji.  c.p. 


DIYERSI'TE'S  337 

crés  (eloD  les  indinodons  différentes.    Eu-  Aiiv*    ^ 
cbe  nomme,    après  Clément  lAlexandrin,^'^'^ 
Medée  pour  la  première  qui  trouva  Tartifice/row. 
ie  leur  feirc  changer  de  couleun     Une  infi-  ^^  *, 
lité  de  Princes  fe  les  ont  &it  peindre  à  Timi-  /.  tû.n.i 
catioa  d'Hérode  dans  leur  arriere-faifon.  Ma-  A^*  ^-  ^s* 
dana  repféiènte  le  More  Mufa  domteur  de 
HETpagne,.  qui  fâche  de  fe  voir  niéprifé  à 
cauie  du  grand  âge^  que  Ton  poil  blanc  té- 
moignoit,  lui  fit  prendre  une  teinture  de 
noir  fiheureufement,  que  ce  changement  paf- 
ikot  pour  un  miracle^  il  rétablit  ià  réputa- 
tion.   L'Empereur  Commodus  ne  ie  cohten- 
toit  pas  de  la  peinture  des  fiens^  il  les  faifoit 
reluire  avec  des  papillotes  d'or  :  Fmi  Commo- 
dus capittofemperJucatOy  &*  auri  ramefitisittu- 
misatOf  adurens  comam  ë^  harbam  timoré  ton- 
forùy  c'cft  le  texte  de  Lampridiuf-     Et  Tre- 
bdlius  PoDio  écrit  prefque  la  même  chqfe  de 
Gallienus,   crinihus  Jùis  aurifcobem  qfperfit^ 
raàiatus  femper  proceffit.     Les  femmes  Ibu- 
haiteroient  bien  plus  que  les  hommes  d'avoir 
le  privilège  des  Gruês^  qui  noîrciflept  en  vieil- 
lii&nt  par  le  témoigiàge  d'Ariflote  en  plus 
d'un  Deu.    L'on  dit  de  Tarçon>  qu^il  naquit 
avec  cheveuir  déjà  blancs  &  chenus;  mais 
Strabon  (bûtient,  que  les  It^iens  furent  au-jL.j. 
tcurs  de  cette  fable,  pour  donnera  entendic, ^<>r- 
TomVaPân.l  Y 


338        LETTRE    CXIX, 


vka  qu  il  avoit  été  fage  dés  le  berceau.  «  Cardan 
>•  ^-  37'  écrit  de  lui  au  contraire ,  qu^gu  fordr  du  vci 


fro.  c.  gy.  écrit  de  lui  au  contraire ,  qu*gu  fordr  du  vci 
tre  de  fa  mère  il  ayoit  déjà  les  cheveux  long; 
noirs,  &  crépus.  N'efl-ce  point  ici  uned 
fes  vanités  pour  s'égaler  au  premier  de  la  â 
nulle  des^Céfars,  qui  eût  fon  nc»h/^  ae/arû 
à  caufe  qu'il  vint  au  monde  la  tète  couverte 
Dihrev.  d'un  chcvelure?  Four  conclufion  uibos  de 
W4t.  c.  12.  l'învecli ve ,  que  fait  Scneque  non  pas  fimple 
ment  contre  les  femmes^  mais  contre  les 
hommes  efféminés  de  fon  fiéde,  qui  em- 
ploioient  toute  la  matinée  à  diipofer  leurs  chc- 
veux,  &  à  les  mettre  en  belle  ordonnaoce, 
Jum  de  fifjgulis  captUis  in  cùnfiliwniitur^  llsi 
entrent  en  colère  y  dit  -  il ,  fi  le  mWndre  poill 
de  leur  tête  le  rompt ,  ou  fort  de  (a  place;  h 
ils  aimeroient  mieux  voir  tout  l'Epat  en  trou- 
ble &  en  confqfion,  que  leur  perruque  efli 
defordre  •  Quis  eft  ijiortmi  fui  non  malk  Ran^ 
publicam  turbari  y  quamcomamfuami  quitm 
follicitiorjît  Je  capitisjiii  decoî-e  y  qiiamdtjnh- 
te? qui  non  cotnptior  ejjè  malityquam  honeftiori 
Certes  on  ne  peut  pas  dire  que  le  Monde  ait 
beaucoup  changé  depuis  ce  tems  là;  l'on 
,  voit  aflcz  de  pérfonnes  plus  en  peine  d'avoir 
belle  tête,  que  de  l'avoir  faine  &bim&it& 


^     ^      ^  339 

/DE 

.'HUiMILITE,  DE  L'AMOUR, 

ET  DE  LA  PARENTE. 

I 
LETTRE     CXX: 


MONSIEUR, 

Je  ne  m'étonne  pas,  que  celui ^  qui  vous  a 
refufé  une  fi  jufte demande^  fe  foit  excufé 
fur  Ton  lodirpofirion  ordinaire  de  la  colique. 
Il  eft  jufle,  &  félon  nature^  qu'un  homme 
rempli  de  vents ,  foit  fujet  à  de  femblables 
infirmités.  Mais  s'il  eût  eu  un  peu  plus  de 
fcnsy  il  fe  fut  porté  librement  à  ce  que  vous 
defiriés  de  ion  entremifè^  fans  témoigner^ 
comme  il  d  fait,  qu'il  tenoit  une  chofe  au 
^iïbus  de  lui ,  dont  il  pouvoit  retirer  autant 
dlionneur  que  d'une  plus  relevée,  par  la  bel- 
le manière  de  l'exécuter.  Herculç  n  etoit 
pas  toujours  après  le  MonArqs ,  ou  à  combat- 
tre des  Antées,*  il  s'occupa^  fans  blefTer  fa 
réputation  à  purger  d'ordures  &  de  fumier 
lètable  d'Augée  >  &  il  a  fait  le<^on^par  là  aux 

Y  ij  \ 


340  LETTRE     CXX. 

plus  grands  hommes,  fi  nous  en  croions  Dk 
Ora$.g.    gcne  dans  Dion  Chryfoftome,    de  rie  teni 
aucun  fujet  indigne  de  leur  emploi ,  n'y  e 
aiant  point  ^  qui  ne  leur  puilTe  tourner  à  glo 
te,  ne  fut-ce  que  par  le  mépris  apparent  à 
tnême  gloire,  Jors  qu'ils  >s'abaiirent  jufqui 
des  adions,  qui  femblent  baffes,   àcaule(i 
leur  exaltation.     Mais  que  voulés  vous,  Il 
modellie  toute  agréable  qu'elle  eft  ne  paroi 
;,  '    troit  prcfque  point,  fi  elle  rie  recevoit  lot 
principal  éclat  de  ce  qui  lui  efl  contraire.    I 
faut  qu'il  y  ait  des  âmes  orgueilleufes  qui  ik 
'  fe  plaifent  qu'aux  chofes  relevées, 
^£'  Non  omnes  arhvifia  juvanty  humikfque  wry 

rica. 
afin  que  celles,  '  qui  ont  reçu  du  Ciel  certc 
vertu  vraiement  Chrétienne  de  l'humilité ,  en 
'  foient  plus  recommandables.     Je  parle  de  la 
forte  non  feulement  à  caufe  de  la  béatitude 
que  nôtre  Religion  promet  aux  pçrfbnnes 
humbles;  mais  encore  parce  qUe  les  autres 
créances  enfeignent  une  doélrine  toute  con- 
traire.   Mahomet  défend  expreffément  à  fes 
Mufulmans,  ou  Fidèles,'  dé  s  appliquer  aut 
chofes  baffes  comme  "indignes  d'eux,  parcet- 
Smité     te  injonélion  expreffe,  Fidelh  ad  vilia  nefeah 
Sap.  c.  S.  ji^^f  ^  qyg  rapporte  Abraham  Echelite.    Et 
il  fè  peut  dire^  que  l'humilité  n'a  jamais  été 


)E  LHUMIUTE',  DE  UAMOUR,  &i   341 

ûe  avec  toutes  Tes  grâces  hors  de  TEglife 
lirétienne.  ^  Ce  n'eft  pas  pourtant  que  laSy- 
^S^^tS^  à^  JuifS)  &  ]a  Philolbphie  Payen- 
e,  n'en  aient  (ait  ibuvent  beaucoup  d'état; 
lais  elles  n'en  ont  jamais  donné  ni  de  préceptes 
L  exprès^  ni  d'exemples  fi  notables,  que  nous 
n  fournit  nôtre  Evangile.  Salomonhous  ex- 
lorte  en  beaucoup  de  lieux  à  la  pratique  de 
ette  vertu,  &  quand  il  réconnoit^  que  tout 
:e  que  le  monde  contient  de  plus  eftin)|é. 
feft  que  vanité,  &mème  que  tourment  du 
x)rp$,'ou  affliétion  d'eiprit;  en  détruifànt  nô« 
ire  ambition,  iljettenôtreamedanslliumilité 
:}uiluieftoppofée.  Pythagore,  quejeveuif 
choifir  entre  tous  les  autres  de  fa  profefTion, 
n'a  point  eu  de  plusbeaufymbole  que  celui  qui 
Drdonnoit,  qu'on  touchât  la  terre  autant  de 
(bis  qu'il  tOîinoit,,^rim  tonat  terra  tangenda; 
pour  faire  entendre  le  befoin  que  nous  avons 
de  notxs  humilier  devant  le  Ciel,  autant  de  ^ 
fois,  qu'il  nous  témoigne  fon  courroux  par 
les  adi^erlités,  qui  noxis  arrivent.  Nous  cou* 
Ions  nôtre  vie  fur  une  mer  fujette  à  mille  , 
bourafijues.de  la  Fortune;  les  voiles  hautes 
y  doonent  bien  plus  de  prile  à  la  tempête;  & 
il  n'y  a  que  les  lages  pilotes,  qui  évitent  au- 
cunement l'orage  en  les  abatant.  Tant  y  a  que 
votre  h(»mxie  n'eft  pat  de  ceux  là.    Je  le 

Yiij 


34»         l-  E  T  T  R  E    CXX. 

connois  pour  le. plus,  pr^fomtueux  des  v 

vans.     Il  ne  croit  pas  pouvoir  rencontrer  DU 

•le  part  Ton  femblable^  s'il  ne  fe  regarde  fai 

'  fant  le  NarcilTe  dans  une  fontaine.      Et  d 

même  que  cet  Antiphon,  dont  parle  Aride 

tQy  croioit  voir  toujours  fon  image  h  cau( 

de  la  foibleife  de  fa  vûê,  Taii:  le  plus  fubd 

lui  tenant  lieu  d'une  glace  de  miroir;  Timbe 

cillité  d'efprit  de  cet  impertinent  lui  renvoit 

làns  ceffe  la  Tienne,  accompagnée  dun  nie 

rite,  que  fa  folle  imagination,   comme  m 

verre  de  multiplication  ,^  lui  fait  paroiore  iofi 

ni.    Mais  ne  prenés  pas  tout  ceci  pour  une 

preuve,  que  je  fafle  grand  compte  de  certai 

nés,  humilités  trop  affeâées.     Je  n'approuve 

point  que  pour  nçus  abaiffer  nous  nous  reo* 

dions  abfolument  méprifables.     Il  faut  coa^ 

^      ferver  ik  réputation ,  que  les  loix  civiles  rcn- 

^  iufia.  dent  aufli  prédeule  que  la  vlej  pericuhmfa' 

^l'J^iHaaquiparaturpericulovitie.     Nouslbinnies 

trop  cruels,  dit  Saint  lerôme^  fi  nous  bief- 

fons  volontairement  ce  qu'on  appeDe  nôtre 

bonne  renommée.    Et  fans  croire,  quilfoit 

plus  criminel  defe  dif&mer  Cbi-même,  que 

de  ravir  la  réputation  d'autrui,  parce  que 

l'homicide  de  fa  propre  perfonne  eftplusc 

norme,  que  celui  de  quelque  autre  que  ce 

puifieêtre^  je  tiens  fmi^ement,  quildl^^ 


XE  L'HUMILITE',  DEUAMOUR,  &c.  34} 

iconduited'unhommeprudent,  den'affeéler 
imais  une  humilité  hontéufe,  &  qui  lui  fiM^ 
e  perdre  Teitiine,  qu'il  peut  avoir  acqujfe. 

Paffons  à  cette  paillon  amoureufe,  donc 
foo^  prétendes  guérir  vôtre  ami  par  le  feul 
tméde  d  une  abfence ,  où  l'engagera  infènfi- 
>lement  le  voîage  que  vous  lui  confeillés* 
i\  la  vérité 9  je  me  fouviens  fort  bien,  qu'un 
PaAeur  dans  Théocrite  prend  la  rérolution7/y/.i,f.. 
de  s'embarquer  lùr  mer  pour  guérir  du  mal^"- 
d  amour,  fe  fondant  fur  ce  qu'un  de  fes  voi- 
ûns  s'étoit  fort  bien  trouvé  de  cet  expédient 
Mais  il  y  a  tant  d'exemples  contraires  à  cela, 
que  je  ne  défère  pas  plus  à  cet  Idyle  qu'à  un 
autre  du  même  Poète,  où  il  veut,  qu'il  n'y 
ait  que  les  Mufes  Piierides  capables  de  donner 
du  foulagement  à  un  cœur  que  Cupidon  a 
bleiïé.  Tant  y  «  que  Crates  le  Thebain  a- 
joûtoit  à  ce  cataplafine  du  tems,  pour  ulèr 
des  termes  de  Clément  Alexandrin,  ceux  de /•  2.  &r#. 
la  faim,  &  même  du  licou,  ce  dernier  de- 
vant être  apparemment  le  plus  fouverain  de  ' 
tous,  quoiqu'il  ne  foit  pas  le  plus  expédient 
L'on  n'auroit  pas  belbin  d'en  venir  jufqu'à 
cette  extrémité ,  fi  le  fleuve  Selemne  avoit  la 
vemi,  que  Paufanias  lui  attribue ,  de  (aire  ou- 
blier àtousceux,qui  s'y  baignent,(bit  hommes, 
f(»tfemmes,ramour  qu'ils  avoient  csn  y  entrant 

Y  îiij 


344  LETTRE     CXX. 

Et  certes  il  eft  plus  aifé  de  perdre  toot  à  làk 
le  fouvenir  d'une  de  ces  affeâions  ^  dont  nous 

'    parlons,  que  de  la  modérer  au  point  où  vous 
vous  promettes,  que  vôtre  ami  réduira   la 
Tienne;  facHmsimmorefinemimpetreSy  quam 
modum.    Vous  fondés  vôtre  efperance  fur  ce 
que  fa  ntaîtrefTe  n'étant  pas  fort  bçUe,  r%e 
lui  ôtera  bientôt  ce  qu'elle  a  de  charmes,  &: 
moi  je  vous  remets  fur  cela  au  proverbe  fi 
commun  en  Efpagne,  nimofafea^  tuTitula- 
da  vieja.     Quand  vous  lui  fouHaités  quadrmg- 
tariam  Clytemneftram^  fèlon  le  mot  de  Cxci* 
lius,  &  qu'il  aime  en  lieu  de  moins  de  de- 
penfe,  c'eft  plutôt  defirerla  diminution  de 
ion  mal,  que  fa  gnérifon.     Çouvenés  vous^ 
que  ies  lieux  de  débauche,  •  comme  Dion 
Om.^.   Chryfoftome  l'a  fort  bien  prononcé,   (ont 

-  plus  pour  la  corruption,  que  pour  la  généra- 
tion; qu'il  n'y  a  point  de  laides  amours,  & 
que  la  pçrfonne^  qui  en  a  tant  donné  à  €dui> 
qu«,vous  plaignes,  étant  très  fpiritudle,  ce 
n'eApa^  merveille,  que  la  pailioQ,  qu'on  a 
pourelle^  foit  des  plus  violentes.    Ceux,  qui 

'ont  feint  que  Cupidoti  étoit  fils  de  Venus  & 
de  Mercure,  n^ont  voulu  dire  autre  chdè  fi« 
non,  que  ies  bonnes  grâces  d'une  Dame, 
jointes  {i  l'excellence  de  (on  eQnit,  '&  à  la 
gentUlefle  de  fon  entretien,  font  naître  ces 


DE  LHUMILITE',  DE  TAMOUR,  &c,  34? 

grandes  émodotis  de  cœur^  dont  il  n'y  a  que 
les  ftupides,  qui  Te  puilTent  aucunement  ga- 
rendr.    Tenés  pour  aiTuré,  que  celui  pour 
qui  vous  a  vos  une  afFedionfi  tendre,  &  ft      * 
pleine  de  drconlpeâipn,  n'a  pas  trouve  fa 
maitrefle,   dans  cette  longue  fréquentation 
qu'il  entretient  avec  elle,  femblable  à  celle, 
dont  parle  Atherièe  y  qui  reç^t  le  fumom  de 
Prqfcenium^    parce  qu'aiant  le  viûge  aflez^'^^ 
beau^  &  s'habillant  de  fort  fomtueux  habits, 
elle  n'avoit  rien  au  réfte,   qui  ne  paroiffoit 
pas,  que  de  très  dégoûtant.  De  fait  vous  crai- 
gnes, qu'il' ne  fe  trouve  mal  de  n'obferver 
pas  la  quarantaine  des  jours  caniculaires,  que 
vous  nommés  le  carême  d'amour,  &  qu'elle 
ne  hii  perfuade  que  les  nuits  n'en  font  pas  fi 
dangereufes.     En  vérité  vous  êtes  un  parfait 
ami.     Mais  il  (kut  que  je  réponde  encore  un  ' 
mot  à  cet  endroit  de  vôtre  lettre  oii  vous 
condaonés  tropabiblument  (on  amour,  com^^ 
me  une  chofe,   qui  n'eft  bonne  qu'à  caufer 
mille  difgfaces  différentes.     £fl-il  pofTible 
que  vous  n*aiés  poin^  appréhendé  d'irriter 
contre  vous  irrémiffiblefflent  tafit  de  beau 
monde.    Quoil  le  feu  d'amour  n'éclaire  ni 
ne  purifie  ja^iais  les  âmes  les  plus  ténébreufes, 
&  les  plus  gro(fieres?  Au  moins  déviés  vousi 
avokώmoiredecequ'enditSerenusSanmo^ 

Y  V 


\ 


345         LETTRE     CX5L  . 

nicus^  qui' l'ordonne  comme  une  médedne 
excellente^  &  expérimentée,  contre  la  fièvre 
quarte  un  peu  avant  k  violence  de  fon 
atcès.  X 

I.  Je  mei.  Qupi  etiam  miranda  ferunt  veniente  cdsfe^ 
Jurantes  ludrnn  Ventris  fmmufque  peUnàmu 
Quoiqu'il  en  fbit^  vôtre  inveâive  m'a  d'au- 
'  tant  plus  furpris,  que  vous  n'êtes  pas  fur  ceb 
de  ceux,  qui  condannent  les  choies,  qu'ils 
n'ont  jamais  éprouvées.  11  ièmble  que  vous 
foies  un,  autre  Antiflhene,  qui  protefie  daos 

).  a. /roM.  Clément  Alexandrin  que  s  il  tenoit  Venus  en 
fa  podeilion,  il  lui  ferait  perdre  la  vie  pour 

'  en  délivrer  le  mondes  nonmiant  (on  fils,  le 

vice  &  le  plus  grand  mal  de  la  Nature,  xa- 
^v  ^u0-(oof .  Pour  ne  vous  en  dire  pas  davan- 
tage, ^  pour  aucunement  avoir  raiibndece 
que  vous  a vés  tiré  de  moi  conmie  par  violeD' 
ce,  fur  une  matière  fi  éloignée*de  oe  qui  me 
doit  pïaire,  j'exige  de  vous  la  ibludon  d'un 
problème^  qui  regarde  le  môme  fujet,  pour- 
quoi du  confentement  des  Théolc^^iens  & 
des  Jurifconfultes ,  celui  qui  force  une  femme 
,  eft  plus  grd^vement  puni,  qu'un  autre,  qui 
lui  corrompt  l'efpri^  &  la  perfuade  de  lui  ac- 
corder ce  qu'il  veut  d'elle^  avant  que  d'en 
jouir.  Ma  raiibn  de  douter  eft  fondée  furce 
^lie  l'offeufe  du  premier  ne  s'étend  quefiff 


DE  ^humilité;  de  L'AMOOR,  &c.  ,347 

le  corps  y  &  que  celle  du  fécond  fouille  l'ame 
&  fon  domicile;  ce  qui  rend  devant  Dieufon 
crime  beaucoup  plus^  atroce^  '&  par  coofe- 
quent  plus;  punilTable.  La  première  de  vos 
lettres  ne  fera  pas  bien  reçue  fi  elle  ne  me 
Catisf^tit  fur  cela. 

L'article  de  la  parenté,  que  vous  foûmet« 
tés  à  mon  avis,  ne  reçoit  pas  grande  difficul- 
té.    Vous  dites  fort  bien  avec  nos  vieux 
Gaulois,     Qu^amitié  paffe  fouvent  parenté  ;o^»,j/^ 
&  Dion,  que  je  vous  ai  déjà  cité  deux  fois^ 
le  prouve  clairement,  parce  qu'un  parent  ne 
fert  de  rien,  s'il  n'eft  ami,  là  où  un  ami  eft 
toujours  udle,  bien  qu'il  ne  (bit  pas  parent. 
L'on  peut  jl^er  néanmoins  que  les  premiers 
Romains,-  qui  firent  pafler  le  mot  de  néceflv 
té  pour  parenté,  pro  neceffitudine^  ^  affinita'^  i^'hoS. 
fis  Jure  y   compie  Aulu  Gdlq  FalTure,   te-*^^'^-^' 
noient  l'obligation  &  la  néceflitè  d'affiflerfes  ^ 
paréos  la  plus  grande  de  toutçs.     Mais  les 
conûderations  particulières  altèrent  aflez  de 
fois  la  thefe  générale.     Il  n'y  a  rien  de  plus 
étendu  par  tous  les  ordres  de  la  Nature,  que  ' 
le  refpeél  &  Tafliflançe,  dont  les  enfàns  font 
redevables  envers  leurs  pères  &  leurs  mères. 
Si  eft- ce  que  le  Père  Xavier  payant  dans  la 
Navarre  aÔez  prés  du  lieu,  où  demeurdit  fa 
mere^  quil  ne  de  voit  apparemment  jamais 


348  LE  t  T  R  E     CX>f. 

voir,  puifqu'îl  s'allott  embarquer  pour  le 
larric.     yoiage  des.Indes,  ne, voulu tpomtfâflo'viri- 
hijlMi.u  ter  comme  on  le  lui  propolbit  i  ce  qui  futat- 
tribué  dans  les  termes  de  Religion  à  un  partait 
,  détachement  de  la  chair.     Et  PHiftoire  pro- 
j     :      fane  d'Arrien  porte,  qu'Alexandre  le  Grand, 
'  .    preffé  par  les  lettres  de  fa  mère,  d*ôter  Anti- 
pater  du  gouvernement  ou  il  Tavoit  laiffé ,  s*é- 
chapa  de  dire^  qu'elle  lui  demandpit  un  prix 
'     èxceffif  pour  l'habitation  de  neuf  ou  de  dix 
' ,  mois.   L'am jjjir  fraternel  êft  célèbre  par  mil- 
le exemples;  en  voici  deux  affez  finguBers. 
Une  femme  de  Perfe  préfera  fbn  frère  èfes 
enfans,  par  cette  raifon,  dont  fe  fèrt  auffi 
Antigone  dans  Sophocle  en  faveur  de  Polynif 
ce,  qu'elle  pouvoit  en  avoir  d'autres,  mais 
'    non  pas  un  autre  frère.     Plutarque  le  rappor- 
/.  if  frat.  te ,  &rMariana  me  fera  garand  du  fécond  ex- 
?^^  Afiî  ^'^^P^^J   affurant  qu'un  cadet  fe'fit  pendre 
€.  i/.       ^f^  Efpagne  pour  fon  frère  aine,  qu*il  confi- 
déroit  chargé  de  femme  &  d'ehfans ,  &  par  là 
plus  nécélfaire  à  Icqr  famille  que  lui.     Si  eil- 
ce  que  la  concorde  eft  fi  rare  entre  les  frères, 
félon  le  mot  du  Poète,  &  leurs  animofités  au 
contraire  font  fi  ordinaires,  qu'il  feroit  fu- 
^rfiu  d  en  donner  des  preuves.  Les  éiemens 
àufîi  qui  les  compofent  paflent  pour  frères, 
cxTmme  étant  tous  d'une  mênnre  Big^ere,  & 


yii  m  m  349 

néanmoins  leurs  qualités  oppolees  les  tieii- 
nent  dans  une  contrariété  telles  qu'ils  fe  font 
une  guerre  perpétuelle.  C'eft  tout  ce  que  je 
puis  vous  en  dire  proUemadquement  àms  la 
thefe  générale,  vous  êtes  mieux  inftruit  que 
moi  de  Thypodiefe  qui  doit  régler  vôtrejuge^ 
ment 

DES 

ABSTRACTIONS  SPIRI- 
TUELLES. 

LETTRE    CXXL 

I 

MONSIEUR, 

J'ai  Tame  fi  peu  capable  de  hautes  penfées, 
que  je  m'étonne  de  vôtre  curiofité,  &  de 
vos  it^bncesfi  réitérées  &  û  prelTantes,  pour 
(avoir  (iir  quoi  j  occupe  mon  efprit  dans  mes 
iieures  de  loifu*.  En  effet  je  l'arrête  ibuvent 
ide  (1  petites  choies,  que  je  rougirois  de 
vous  rapporter  tout  ce  qui  me  palTepar  la^fan- 


3TO         LETTRE    CXXI. 

taifie.     Des  bagatelles,  dont  nos  livres  fqnt 
pleins,  lui  fourniiTent  de  qiioi  rêver  les  jour- 
nées entières.      • 
^""S'  '•        PoJJum  fnuka  tibi  veterum  pr^ecepta  referre^ 

Ni  refitgiSytetmef que  piget  cognofcere  curas. 
Car  ne  croi^  pas ,  que  les  intrigues  de  Cour, 
ou  les  intérêts  de  la  Seigneurie  ^  commerça 
parle  dâà  les  monts,  foient  l'objet  de  mes 
plus  abftraites  méditations^  ni  que  les  révo- 
lutions de  l'Europe  me  touchent  beaucoup 
plus,  quand  je  me  mets  à  philofopher,  que 
ceUes  de  la  Chine,  que  Ton  fait  depuis  peu 
fi  oonfidcrables.  Vous  in'avouerés,  qu'elles 
font  telles ,  fi  la  Relation  du  P.  Martini  eft 
véritable,'  qui  porte  que  le  Roi  de  la  Chine, 
le  dernier  de  la  famille  de  Thamin ,  fc  vient 
de  pendre  à  un  prunier  de  Ton  jacdin  Roial, 
defefperé  de  ne  pouvoir  relifler  aux  Tar- 
tares. 

Je  fai  bien,  que  vous  vous  raillés  de  l'art 
de  méditer,  qui  confifte  en  une  habitude, 
qu'un  homme  né  pour  Taftion,  &  qui  s  y 
plaît  comme  vous,  ne  peut  pas  aifément  ac- 
quérir. Je  vois  bien  encore,  que  vous  avcs 
à  me  &ire  une  efpcce  d'iniulte  d'amitié,  fur 
l'inutilité  de  mes  rêveries,  dans  lebeibia 
que  j'aurois  de  me  porter  à  ce  qui  eft  plus  a- 
vantageux.  '  Et  c'eft  fans  doute  que  vous  pou- 


DES  ABSTKUCTIONS  SPIRITUELLES.  3  ç  £ 

vés  me  dire  avec  fondement^  ce  que  Corydoa    , 
Te  reproche  à  lui  même, 

Quin  tu  aliquidfaltempotius  quorum  inâiget  y. 

ufus^  ,      tel  2. 

VimimbuSy  piùllique  paras  detexêre  junco. 
Mais  iàchés,  que  nous  autres  méditatifs,  & 
fonge-creux^  fommes  des  animaux  incor- 
rupdbJeS)  &  que  comme  la  plupart  de  fous 
nechangeroientpasleur  marotte  contre  un 
fceptre^  il  y  a  peu  de  gen^,  qui  fe  piaifent  à 
la  contemplation,  &  qui  fâchent  comme  il 
s  y  faut  prendre,  qui  vouluflent  la  quitter 
pour  toutes  les  recompenfes  de  vos  plus  fe- 
rieux  emplois.  Il  font  perfuadés,  que  .ce 
qu'ils  découvrent  dans  le  globe  intelleâuel, 
par  le  moien  des  navigations  fpirituelles>  qui 
leur  font  voir  tous  les  jours  de  nouveaux  mon- 
des, efl  préférable  â  tout  ce  que  l'une  &c 
l'autre  Inde  peut  donner  de  richeffes  à  ceux, 
quife  les  propofent  comme  le  fouveraih  bien 
de  la  vie  civile.  Et  ils  font  fi  déterminés  là- 
defliis,  qu'ils  vous  regardent  dans  vos  occu- 
pations lucratives ,  du  même  œil,  donr  Ton 
confidére  quelquefois  le  travail  des  Fourmis; 
ou  de  celui ,  dont  les  eflfences  divines  énvifà* 
gent  vraifemblablement  nos  foins  ridicules, 
k  nos  méprifables  emprcflemens. 
Certes  cen'efl  pas  funplement  la  vanité  qui 


35»         LETTRE    CXXL  • 

leur  fug^gere  ce  fendment  de  fuperiorité. 
Vous  pouvés  vous  fouveoir  que  les  bètes, 
qui  ruininenc,  ont  été  les  plus  agréables  à 
Dieu  dans  Tandenne  loi,  &  que  celles,  qui 
ne  ruminoient  point  étoient  comme  immon- 
des rejettéesdes  fiicrifices  qu'on  lui  Êdfoita- 
lors.  Cela.veut  dire  aljegoriquement,  que 
leshonmies,  qui  nemëditent  jamais ^  ceque 
nôtre  langage  ordinaire  appelle  .ruminer,  ne 
ibnt  pas  vus  fi  favorablement  du  Ciel  que  les 
^autres,  parce  qu'ils  ne  font  pas  il  propres  que 
les  contemplatif  à  coqiidérer  ce  que  Dieu  ic 
la.  Nature  ont  de  plus  excellent.  Cependant 
ce  doit  être  fur  cela,  fi  nous  fommes  raifon- 
nables,  que  nous  devons  faire  nôtre  prind 
pale  étude,  qui  ne  nous  peut  reùflir  dans  la 
foule  ni  parmi  le  tracas  ou  vous  êtes.  Saint 
Bernard  a  écrit  de  wteriori  dtmo  adrficmid^ 
&  il  vous  voulés  mettre  la  main  à  là  confcien- 
cevousreconncdtrés,  que  chacun  (ë  devroit 
bâtir  cette  maifon  ou  retraite  intérieure,  àxos 
laquelle  il  pût)  feparé  de  toutes  les  affaires 
du  monde,  vacuer  aux  méditations  philoib- 
phiques^  Quel  plaifir  de  fonger  à  mille  cbo 
ièS)  où  le  vmc  des  hommes  ne  penfent  ja- 
mais; de  s'écaner  de  la  multitude,  pour 
prendre  des  fentimens  dignes  de  ce  que  nous 
fommes  par  nôtre  partie  fuperieure,  Se  pn> 

cédant 


DES  ABSTRACTIONS  SPIRmJELLESsrj 

cédant  avec  ordre  dans  ce^  exercice  mentâ]) 
connu  feulement  par  ceux  >  qui  le  pratiquent, 
de  découvrir^  conmle  nous  l'avons  déjà  dit^ 
des  pàïs^  dont  l'on  n'a  point  encore  entendu 
parler! 

Ifévat  an  a  vider e  Vtfg.  ù 

Non  rafiris  Aorniaum^,  no»  uUi  obnoxia^^^g^ 

Tenés  pouf  afTuré^^  qu'il  n'y  a  point  de  joie 
plus  edbitique,  ^ue  celle,  qui  Te  reffent 
alors. 

Ceft  à  l'heure  qu'on  s'élève  au  defTusdefa 
condition  mortelle;  qu'on  Voit  également  au 
delïbus  de  foi  les  plus  fimples  idjots^  avec 
les  plus  fuperbes  Dogmatiques,  &  qu'on  ^ 
s'appercoit  vîfiblement  que,  comme  les  é- 
dipfes  du  Sdeil ,  le  plus  lumineux  de  tous 
les  Aflrcs,'  incommodent  tîavantage  le 
monde,  &  dér^lent  tout  autrement  la  ^ 
Nature,  que  celles  de  la  Lunej  les  &utes 
aiiffi  de  ces  dernicirs,  qui  paflent  communé- 
ment pour  grands  perfonnages,  font  fans  dou- 
te les  plus  pernicfeufes,  &  de  la  plus  haute 
confequence,  parce  qu'elles  Jettent  dans 
l'erreur  une  infinité  de  perfonnes. .  Je  fai 
bien,  qu'il  faut  beaucoup^de  naturel,  &  qu'il 
y  a  même  quelque  peine  à  fe  rendre  capable 
de  difcemer  les  chofes  de  la  forte,,  toutes 


3T4        tETTRE    CXXÏ. 

peribnneâ  n'aiant'pas  le  génie  propre  âfepor- 
ter  fi  haut.  Mais  la  difficulté-efl  ià  comme 
par  tout  ailleurs,  ce  qui  augmente  le  prix. 
La' gloire  &  le  contentement  qui  fuit  œscon* 
tioiffances  fublimes,  donnent  des  recompen- 
fes  infinies.  Et  de  même,  que  la  reoolte 
abondante  ôtex  au  bon  Laboureur  le  iend- 
tnent  des  travaux  de  Tagriculture,  ceux  qui 
goûtent  les  douceurs  des  contemplations  c- 
purées,  dont  nous  parlons,  ne  Te  plaignent 
jamais  du  tems  qu'ils  y  mettent,  ni  de  ce  que 
les  autres  appellent  fatigues  d'e(prit.  L'oq 
peut  donc  dire  encore  ici  avec  le  Poëte, 

Virg.  Etdubitanthnminesferere^  atqueimpenitn 

Gtorg.  2.  cui^am? 

£n  vérité  cette  réparation  de  l'ame  pour  un 
tems  d'avec  le  corps,  en  parlant  à  la  mode 
de  quelques  Philofophes  qui  ont  défini  par  lâ 
leur  profeiTion,  ne  fâuroit  être  méprifée  que  de 
gens  populaires ,  qui  ne  Tout  jamais  éprouvé, 
&  qui  par  confèquent  condannent  ce  tju'ik  ne 
ConnoilTent points  &qu^iln'eflpeutêtrenuU&' 
ment  à  propos ,  ^  qu'ils  connnoiflent 

Ne  vous  imaginés  pas  pourtant  que  tout  ce 
queje  viens  devons  écrire,  ailleàoondannerfll> 
folument  ni  vos  adtioiis  que  je  fid  être  très 
louables,  ni  cellçs  de  qui  que  ce  foit,  qui  le 
fent  obligé  dans  la  condition,  &  par  Tétadt 


DES  ABSTRACTIONS  SPIRITUELliES.  3  çç 

fa  fortune ,  à  txavailler  utilement  pour  foi  Se 
pour  les  liens.  Celui  de  qui  Ton  peut  dira 
comme  Ovide  du  père  d'Acœtes^       v 

j4rs  iUiJka  cenjus  €rat,  '  i*!*  ifcto* 

feroit  fort  blâmable^  s'il  quittôit  Uû  ouvra- 
ge  avantageux,   pour  fè  porter  indifcrete^ 
ment  à  des  contemplations  inutiles,  &  qui  Id  ' 
pourroient  réduire  à  de  mauvais  termes.     Il 
y  a  même  des  naturels,  qui  doivent  d'autant 
pluss*attacher  aux  aillions  ordinaires  de  la  vie 
civile  &  tumultueufe,  que  toute  forte  je  ne    ' 
dirai  pas  feulement  d'oifivetéy-  mais  de  repos 
Se  de  cel&tion  d'agir,  les  rend  comme  ceâ 
chevaux  qu'on  tient  trop  à  la  litière,  qui  de- 
viennent par  là  prefque  indomtables.    ^uoi-  * 
qu'il  en  foie,  l'interprétation  qu'oit  donne  à 
undes  préceptes  nriyAerieux  de  Pythagore ,  me 
femUe  fort  oonfidérable  fur  ce  fojet.    Il  or^  '. 
donnoit  qu'on  chauflat  toujours  le  pied  droit  ' 
le  premier,  &  qu'on  lavât  le  gauche  devant 
le  droite    Or  Ton  a  expliqué  ce  commande* 
ment  de  ce  ou'il  voulôit,  qu'on  fit  les  afFai^ 
res  d'utilité  les  premières,  Se  les  plaiiantea 
feulement  après.    Voici  deux  autres  fenten-  LCj^i. 
ces  énigmatiques  du  même  Phllofophe,  qui 
touchent  encore  nôtre  thème.    La  prémiera 
étoit  prohibitive ,  Se  defendoit  conune  un  çth 
medemangerde  k  main  gauche,  par  où  Tm 

^  a  ij 


3çé  LETTRE    CXXI. 


ê 


difciples ont  entendu,  qu'il  ne  faloit  jamais 
âppuier  fa  rubfiftence  fur  un  gain  ill^tiine, 
ni  fur  des  aftions  qui  puffent  être  mal  pri- 
fes.  L'autre  étoit  un  commandement  de  fe 
grattet  le  devant  de  la  tête  en  fortant  du  lo- 
gis, &  de  faire  la  même  choie  au  derrière 
quandl^on  rentroit  chez  foi-  L'une  &  l'au- 
tre aâion  fighifioit,  fi  Toft  a  bien  entendu  fe 
penfce,  qu'il  faloit  le  matin  lors  qu'on  va  de- 
hors fonger  attentivcnîient  à  ce  que  l'on  doit 
Siirè,  afin  de  he  rien  oublier^  &  le  ibir  en  (e 
retirant  f^ire  reflexion  fur  les  aâîons  de  la 
journée ,  pour  iremedier  à  celles  qui  aifaoient 
été  mal  cotiduites,  ou  omifes. 

Je  veux  encore  vous  rapporter  une  des  or- 
donnances de  ce  grand  perfonnage,  vous 
verres  qu'elle  n'a  pas  moins  de  beloind'apli* 
cation  &  de  paraphrafe  que  les  précédentes, 
pour  être  rendue  intelligible.  A  (on  avis  Ton 
ne  devoit  j&mais  fortir  <i'un  carrofle  les  pieds 
joints  y  i  caufe  que  cette  pofture  oblige  à  une 
defcente  précipitée,  &  qui  s'oKècqte  tout  d'un 
coup.  C'étoit  une  leçoh  à  ceux^  qui  chan- 
gent de  refolution,  &  qui  quittent  un  deflein, 
ou  un  emploi,  pour  en  prendre  quelque  au- 
tre ,  de  s'y  porter  petit  à  pçtit  y  &  preique  io- 
fenfiblement,  afin  d'éviter  tout  ce  qui  peut 
«hiver  de  furprenatit  dans  un  changement. 


DES  ABSTRACTIONS  SPIRITUELLES.  3  ^7 

Mais  la  modération  qu'il  irequeroit  dans  cette 
aâioD,  n'eftelle  pas  l'aiTaif onnemeiK  de  toutas 
les  autres  de  la  vie?  Les  Arabes  ont  un  mot  *  ^ 

fort  ordinaire  >  qui  donne  au  même  fens^ 
quaqd  ib^vcrtifïent  de  prendre  garde,  que'  ' 
ces  joncs ,  qu^on  voit  fi  haut  élevés ,  ne  çroif^ 
lent  que  nœud  après  noeud,  &  comjne  en  fô   ' 
repofiint  ou  prenant  haleine. 

Au  refte  aiant  rapporté  un  fi  grand  nom-  ' 
bre  de  préceptes  onjymboks  de  Pythagore, 
vous  vous  ibuviendrès  s'il  vous  plait  que  (i 
Ion  filence  n'eft  pas  abfolumetit  contraire  à 
Ta^ioft,  Ton  ne  fauroit  auflinier,  qu'il  ne 
loit  le  grand  confident,  &  Tami  particulier  / 
de  la  méditation.  Il  le  faifoit  obferver  â  Tes 
écolier  duraîQt  trois,  quatre,  &  fou  vent  cinq 
ans  entiers,  felûn.  qu'il  le  jugeoit  à  propos  . 
pour  leur  )>ien ,  afin  que  s'étant  tûs  durant  cet 
erpace  de  tems  limité;  ils  ne  fuflent  pas  ré- 
duits à  demieurer  muets  &  a  fe  taire  toute  leur 
vie.  L'on  trouve  encore  aujourd'hui  en 
beaucoup  de  pals  des  feékteqrs  non  feule- 
ment de  iaMetempTychofe,  &  de  fon  abfti* 
neace  au  manger,  mais  aufTi  de  cette  fone  ' 

de  fdence.     Un  Père  Carme  Déchauffé  àkUh.s.e,s. 
dans  ion  Itinéraire  Oriental,  Qu'il  vit  àChaul 
un  Jogue  ou  Râigicux  Gentil  affis  fur  un  tas 
de  cendres,  qui  s'étoit  abflenu  de  parler  de- 

Z  iij 


JÇ8  LETXXXI.DESABSTR.SPIRIT.&C 

puis  douze  ans,  à  duodtcim  anmsy  il  ne  veut 
pas  dire,  ce  me  femble,  depuis  Çz  douzième 
année.    Je  foi  bien' que  pludeurs  perfonnes 
ont  Élit  raillerie  de  ces  taciturnités  fi  afieâées 
&  fi  obAinées.    Il  me  fouvient,  qu'Apulée 
.  entre  autres  les  traite  de  folles  ou  d'imperd* 
^  j7#r.    nentes  par  Ces  termes  :  Catmm  vox  ccAiUta 
.    fikntio  perpetiy  nmmagisufidfiuritquitmm' 
resgravedtne  oppleta^  auresfpiritu  ohfirat^y 
ocuU  albugine  obàiBL   Quiifi  manus  manicis 
reftringanturf  Quïi  fi  pedes  ftdicif  côarScn- 
fur?  Et  Théodoret  fe  moquant  de  lliéréd- 
,       que  Marcu$,  qui  fevantoit  d'avoir  appns  tou- 
tes fes  fables,  &  Tes  extravagances  du  feul  fi- 
Jence,  le  fait  palier  &  pour  un  impofteur  & 
pour  un  ignorant,  parce  que  c'eft  fikirepar- 
1er  le  filence  que  de  hii  attribuer  l'inArudioD 
verbale,  qui  eft  de  Toffice  d'un  Doâeur. 
Mais  Tune  &  l'autre  inveâive,  fur  tout  celle 
du  Père,  étant  de  pure  fophifteriQ,  parce 
qu'il  y  a  une  parole  tnétaphoriquo,  &  muet* 
te;  je  n'y  répondrai  qpe  par  le  fiIence,  quand 
vous  me  devriés  répliquer  que  c'eA  encore 
Içfidre  parler. 


^     ^     )^  3ÎS> 

DES  DEN.TS, 

LETTRE    CXXlï. 


MONSIEUR^ 

EQCorç  qu'Ariiloce  &  Gallen  aiant  eu  des 
confidèrations  admirables  fur  les  œuvres 
de  la  Nature,  qu  ils  traitent  toujours  de  divi- 
ne^ fui:  tout  à  l%ard  des  animaux  >  quand 
ils  Dût  contemplé  anatomiquement  la  conAru  ^  '^'  ^  ^' 
dionde  leurs  membres;  fieft-cequecederc  ^*^''' 
nier  eft  contraint  d'avouer^  qu'on  peut  bien 
admirer  la  fabrique  de  toutes  les  parties  du 
corps  humain^  mais  non  pas  pénétrer  julqu'à 
Texcellence  de  l'ouvrier  >  qui  les  a  formées  fi 
merveilleuiès,  quec'efl  ignorer  la  foiblelTe 
de  nôtre  elprit  de  penler  pénétrer  jufques  là. 
Son  texte  eA  firemarquable,  que  jeveuxvouS 
en  rapporter  id  la  traduâign.  Scrutari  ath 
tem  quopaSo  talis  pars f aSa fuit  fi  aggrediaris^ 
i:Qnvmcaris  non  inteUigere  neque  tuam  imhecûli' 
totem  y  neque  opificis  tuipotentiam.  Jugés  à- 
près  cela  fi  Vous  me  conviés  à  une  petite  en- 
trepnfe,  de  vous  expliquer  ce  que  je  penie 

Z  iiij 


:    3^0       LETTRE    CXXII. 

de  ces  conformadons  extarôrdinaires  dont 
Fon  vous  A  entretenu.    .  Il  eft  certain ,  qu'il 
y  a  des  lieux,  où  il  femble  que  la  Nature  fe 
pldife  à  produire  les  hommes  tout  autres, 
qu'ils  ne-fpnt  ailleurs.    Lçs  loupes  y  ou  goi- 
\  très  font  paiticulieres  aux  Savoiards,  coni- 
.  f^  l^ol.     me  les  écroùetles  aux  Efpagnols  ;  &  Ramufio 
a  ol^ler vé  que  les  Habitans  des  mofitagnes  du 
Pérou  nailfent^prefque  tous  ou  louches,  ou 
aveugles.    Il  y  a  une  nation  particulière  en- 
^re  les  Malabares,   verâ  Saint  Thomas  aux 
.    Indes  Orientales^  dont  ceux  de  Tune  &  de 
,  l'autre  fexe  viennent  au  monde  avec  une  de 
leurs  jambes  fi  extraordinairement  greffe  du 
genoùil  en  bas ,  que  les  autres  Indiens  croient 
pour  cela,  qu'ils  font  dans  la  nudediâion  du 
Ciel    Simler  remarque  dans  le  premier  livre 
de  là  defcription  du  pats  de  Valais,  qu'il  y  a 
dans  cette  contrée  des  bourgs,  où  les  hom- 
mes naifTent  pref  que  tous  boiteux ,  leurs  pro- 
ches voifins  n'étant  point  (ujets  à  ce  deàut: 
Et  qu'en  d'autres^,  ce  ne  font  la  plupart  que 
j   des  fous  &  des  infenfés,  fibrut^x^  qu'ils  fe 
xiourrifTent  de  foin,  <&  de  fiante  de  dieval. 
FaiagiduC'tiï  une  chofe  confiante  par  d'autres  Réla- 
^^>«      tions,  que  de  neuf  mille  citoiens  qui  font 
dans  Rovigo ,  ville  de  l'Etat  de  Venife ,  H  y  eu 
a  bien  fept  mille  qui  clochent  &  fon^boiteui. 


DES.  DENTS.  361 

Cekfliffit  pour  vous  faire  trouver  moins  ér 
tranges  les  anomalies  &  irrégularités  de  cette 
même  Nature.  Je  me  fou  viens  biendes^vers 
de  Lucrèce  > 

Eft  EUphds  morhsy  fui  propter  flumvna  uh  l 
'  Nili  ^  -' 

Gigmtwr.^^ptoitt  média  ^  nefueprateren 
ufquam. 

Attkide  teutantur  grejjùs  i  oculique  in  A* 
ehais 

Finibus:  inde  aliis  alius  locus  eft  inimicus 

Partibus^  ac  memiriSy  varius  conciliât  id 
agr. 
mais  je  luis  alTuré ,  que  vous  ne  demeareriés 
pas  icilàtisfaitde  fa  Phîlolbphie,  qui  donne 
peutêtre  trop  aux  fim^es  qualitçs  de  l'air. 

Ne  penfés  pas  aufli  que  je  m'embarque  fur 
cet  Ooean  de  merveilles,  ni  que  j'entrepren* 
ne  d'examiner  fceptiquement  pièce  à  pièce 
toutes  celles,  qui  nous  compofent.  Ge  ne 
fera  pas  peu  dé&ref  à  nôtre  amitié',  Jàc  vous 
rapporter  ce  qui  pourra  fe  préfenter  à  mon  ir 
maginadon  fur  quelqu'une  ^'cUes ,  &  je  choi- 
firâi  pour  cela  la  plus  petite  qui  eft  la  Dent, 
(ans  avoir  d^autre  raifon  de  mon  chojx,  que 
la  douleur  dont  vous  m'éaivès  qu'unpdes  vô- 
tres vous  afflige.  I>éja  l'on  tient  preique 
pour  une  maxime  générale,  que  ceux,  ^ûi 

Z  v 


3«a       L  ET  T  R  E  ,  CXXII. 

ont  peu  de(dents  &  fort  fépatées^  ne  font  pas 
pour  vivre longtems;  dequoiÂriftotea  voulu 
^  rendre.qudque'  raifon  d^ns  la  queiUon  quaran- 
te fepdépie  de  la  dixième  fecVoû  de  fes  Pro- 
blèmes: EtnéanoDioins  nous  avons  une  infini- 
té d'exemples  du  contraire,  Augufle,  entre 
autres,  qui  a  vécu  près  de  foixante  &  feize 

Cap. 4t.  ans,  les  aiant  eues  très  clair  femées;  &  Car- 
dan, dont  rage  n'a  pas  été  moindre^  témoi- 
gnant dans  le  livre,  qu'il  nous  a  laifle  de  fa 
propre  vie,  •  que  fes  Dents  étoientmal  jointes, 
en  petit  nombre^  &  imbecillçs.  C'eft  peut- 
être  néatunoins  pourquoi  les  Infulaires  de 
Tendaya  vers  les  Moluques fêles  font faer, 

Ramjom.W  rapport  de  Barboià^;  lors  qu'ils  ibnt  en- 
'*  core  fort  jeunes ,  afin  de  les  avoir  plus 
fortes  &  plus  épaifles.  L'on  croit  par  le  mê- 
,  me  iliiibnnement^  que  d'avoir  toutes  les 
Dents  d'un  feul  of&ment,^  comme  «le  Roi 
Pyrrhus,  &  félon  qu'Hérodote  témoigne 
qu'après  la  bataille  des  Platées  un  homme  fut 
trouvé  de  cette  conftitution ,  c'eft  un  téinoi- 

*  gnage  de  grande  vivacité.    Ceux  auifiqui 

•  ont  beaucoup  de  Dents  fe  promettent  lamême 
chofe,  &  la  Nature  en  donne  ordioairemeot 
aux  mâles,  comme  plus  robuAes,  davantage 
qu'aux  femelles.  Car  encore  q.ue  leur  nom- 
bre accoutumé  foit  de  trente-deux>  ila'dlvû 


'         DES    DteV.TS.   ,  3<5j 

pourtant  des  perfonnes  en  avoir  double  rang^ 
comme  ce  Timarchus ,  dont  parle  Pline,  &  Hifi.  Kau 
le  Chevalier  Anglois  Edmond  Scory  affure^^^-^st^ 
qu'on  remarque,  aux  Canaries  une  tèit  degergeréH 
Géant ,  qui  a  quatrevingt  deux  Dents.  Saint  tr-  4a  na- 
Auguftiri  dit  bieq  en  avoir  confidéré  une  dans  ^'^^^ 
la  côte  d'Utique  en  Afrique,  qui  paroiiroitDec<.fj. 
cent  fois  plus  grande  que  les  nôtres,  mais^V•^ 
cela  ne  fait  rien  pour  le  nombre,  non  plus 
queleredtduPereJorcphAcofla,  qui  con- 
templant au  Mexique  les  oflemens  d'un  au*l.^.c.;. 
tre  Géant  trouvés  dans  la  maifon  dçs  Pères 
Jefuitçs,.  aflure,    qu'une  de  fes   groffes 
Dents  n'étoit  pas  moindre  que  le  poing. 
Or  i}  faut  teiiir  pour  apocryphe  texte  de  Ri- 
gordus,  qui  porte  que  depuis  que  Saladin  eût 
pris  la  Croix  de  nôtre  Seigneur,  les  enfans 
qui  av<»ent  accoutumé  d'avoir  trente,  Se  tren- 
tedeux  Dents,   n'en  polTedoient  plus  que 
vingt-  deux  :  Nota  qikid  ahatmo  Domini^  ^an* 
do  Cnpç  Dominicà  in  tranjmarinis  partihus  à 
Salaâmoeaftafuit^  infantes  fui  ab  eo  tempor^ 
natifimt  nm  hâtent  nifi  vigmti  duos  àentes ,  aut 
tantum  vigkai^  cumantea  triginfay  aut  trigintà 
dtiàshabereconjueverant.  Tantyaqueparcettç^f^*^^ 
r^e  laMantichore  Indienne^  dontparle  Pli* 
ne,  après  Ariflote  fous  la  foi  de.Ctefias, 
doit  être  de  longue  viç,  s'il  eft  vrai^qu'elle 


dr 


364    .    LETTRE    CXXIL 

^  trois  rangs  de  Dents  dans  la  boudie.  Le 
Foëte  Ion  enattribuoit  autant  à  Hercule, 
mais  ik  mort  violente  fidt  qu  on  ne  peut 
rien  dire  là  deflus  de  fa  vivacité,  ou  de  ce 

Ju^ileût'dû  vivre  naturellement.  Cestroisor- 
tes  de  Dents  néanmoins  font  peu  au  prix  de 
ce  qu'on  écrit  de  certains  poiâbns  nommes 
i^Mfi,c.g.  Mandci  par  O  viedo,  dans  la  gueule  defquels 
^J^l^'  Ton  en  compte  julqu'â  neuf  rangs.    Sicft-ce 
qu  Âriftote  a  placé  des  Dents  aux  poiffons  fur 
leur  langue,  ce  qu'on  peut  prendre  pour  une 
riche  figure  des  hoinmes  ibédiians,  qui  dé- 
durent  cmellement  la  réputation  de  tous 
ceux,  dont  ils  parlent,  &  qu'on  devroit,  $11 
étoit  poflible^  rendre  plus  muets  que  des 
poiiTons,  puilquils  ne  peuvent  remper  leur 
langue  fans  blelTer.    Mais  ce  même  Piiiloro' 
'  phe  met  les  Dents  des  Locuftes  &  de  qudques 
4.i€idfi.  Cancres  dans'leurs ventre,  affurant  auffiquc 
***^'^'    le  Eckims  qui  en  a  cinq,  efT pourvu  de [»*  j 
reil  nombre  de  Deots.  .  Ne  diroit-on  pas  que 
ces  goulus,  qui  avalent  prelque  £ias  mâchée 
ce  qu'ils  dévorent,  doivent  avoir  comme  ces 
derniers  animaux  qudques  Dencs  cachées 
dans  leur  eftomac,  /qui  achèvent  de  bnTer  les 
viandes,  qu'ils  ont  englouties?  Au  furplus 
la  Chauveiburis  eft  feule  entre  tous  les  oi- 
féaux  (  fi  commË  ai^phibie  elle  peut  être  mi^ 


DES  DENTS-  35ç 

fe  parmi  eux)  qui  ait  des  Dents;  auffi  a  t^elle 
quatre  pieds,  des  maipnielles,  &  du  laif, 
dont  elle  nourrit  fes  petits ,  que  feule  encore 
des  volatiles  elle  engendre  vivans-  Et  le 
Crocodile  eft  de  même  unique  entre  tous/ 
les  animaux,  qui  ait  mof)îles  les  Dents  avec 
la  machouire  d'enhaut:  Il  eft  vrai  que  les^ 
Perroquets  remuent  de  même  cette  partie  fu- 
perieute  de  leur  bec/ 

Quant  à  la  beauté  des  Dents,  elle  confîAe 
principalemeitt,  il  me  fenible,  à  les  avoir 
nettes  &  blanches;  ce  qui  témoigne,  que  ni 
le  cerveau ,-  ni  le  ventricule ,  ne  leur  imprime 
aucune  mauvaife  qualité.  C'eft  fur  cela  qu'on 
voit  TEpoux  divin^  qui  prife  fa  bienaimée  dans 
fon  Cantique  des  Cantiques,  de  ce  qu'elle  a 
les  Dents  auiïi  pures  &  nettes,  que  des  bre-^^'''  *• 
bis  fraîchement  tondues ,  &  qui  viennent  d  e- 
trè  lavées:  Dentés  tui ficut grèges  tonfarum  " 
(jiue  ajcenàerunt  de  lavacro.  Et  la  Poôfie  pro- 
fane fiiit  prononcer  à  un  i\mant  au  fujet  iles 
Dents  de  fa  maitrefle,  (ju'il  confidcre  comme 
des  perles  &  des  diamans, 

Urna  di  gemme  ou'e  ilmeo  corfepolto. 
Auffi  mettons -nous  entre  les  plus  grandes 
difformités,  de  les  avoir  jaunes,  ou  noires, 
étant  quafrplus  avantageux  de  n'en  avoir 
point  du  tout.     Etcependant  ce  n'eft  pas 


^66        LETTRE   CXXII. 

Mafféc  féal  qui  dit,  que  les  Chinois  tien- 
nent les  Dents  noires  pour  les  plus  belles. 
Gafpard  Balby  aiTurc  dans  Ton  Itinéraire ,  que 
les  femnies  de  Diu,  à  l'entrée  de  Tlnde 
Orientale  >  fe  les  noircUTent  avec  grand  foin 
pour  paroitre  j^us  agréables.  Et  j'ai  des  Re- 
lations qui  portent,  que  la  çiême  chofefe 
pratique  en  Calicut^  &  dans  h  Cochinchine. 
L'on  peut  ajouter  contre  leur  blancheur, 
4u*elle&it  nioins  eftimer  les  chevaux ,  parce 
iJiJtyt.  que  fdori  Âriftote  &  Pline  la^vieillefle  blan- 
w^S'  chit  leurs  Dents j  çateris/eneaàruhejcunty  e- 
.  ^[tto  tantum  candidiores  fiunt.  Pour  la  jauniife 
qu'elles  contrafâent^  il  s'en  Ciut  tant  qu'elle 
foit  trouvcç  laide  par  tout^  qu'en  SuHiatra 
les  plus  curieufes  perfonnès  les  dorent.  M af- 
fée  le  dit  partici^erement  des  Bonzes  ou  Sa- 
crificateurs de  toute  l'Inde  Orient^de ,  qui  ont 
un  artifice  fecret  pour  fe  les  dorer  ou  jaunir. 
Li.c^i.  Et  Marc  Polo  a  ècri^,  que  dès  ion  tems  les 
hommes  &  les  femmes  de  la  Province  de  Car- 
dandan ,  foûmife  au  grand  Cam  de  Tartaric, 
portoient  fur  leurs  Dents  une  lame  ou  cou-| 
verture  d'or  fort  fubtile:  Hkomim  €^  damn 
JeUa  Prwmcia  di  Cardandan^  Jhttepofta  d 
grm  Cam  y  portmo  lidenti  coperti  iunafottÉ 
lametta  doro ,  fatta  molto  maeftrtvùlmente  àfh 
milttudinedidenti^  ^  vi  fta  di  dtmtimio.    Ces 


DES    DENTS.  357 

dernières  paroles  me  fbntToujkçonaer  qu'ou- 
tre la  beauté  de  k  couleur  jaune,  qui  leur 
plait  en  cette  partie^  ils  peuvent  pratiquer  ce- 
la.pour  conferver  leurs  Dents  des  fluxions  du 
cerveau^  auffi-bien  ^ue  des  exhalalfons  de 
l'eftoniac,  qui  fouvent  les  ehdomniagent. 
Quoiqu'il  en  fi)it>  il  ny  eût  jamais  de  Dentj^^^^^ 
fiManche,  qui  ait  été  priféeâ  l'égal  de  cel  io4Mfir 
le  d'or  de  ce  jeune  Silefien  de  fept  ans,  que 
Horftius  éprouva  àla  pierre  du  touche ,  ^  que 
Rulandus  .autre  Médecin  foûtient  pouvoir  ê- 
tre  venue  naturellement  à  cet  enfant  l'an  inil 
cinq  cens  quatre-vingts  treize.  Mais  vous 
aiant  touché  la  plus  apparente  cauiè  desinfir^ 
mités  ordinaires  de  nos  Dents,  je  ne  veux 
pas  oublier  de  vous  ûire  fouvenir ,  que  les  Â- 
ffarologues  attribuent  leur  chute  N&  leurs  ma- 
ladies à  la  plus  haute  Planète  de  Saturne^ 
quand  il  fe  trouve  dans  un  de  ces  fignes  qu'ils 
nomment  aqueux;  peutêtre  parce  qiie  ce 
bon  hocnme  dût  bien  ébranler  les  Tiennes, 
quand  il  dçvora  le  caillou  que  ion  fils  Jupi* 
ter  lui  avoit  préfenté  pour  un  friand  mor- 
ceau. A  la  vérité  la  perte  des  Deiits  eA  com- 
munément réputée  une  grande  difgrace,  n'y 
aiant  rien  de  plus  defagréable  à  nos  yeiuc 
qu'une  bouche  édentée.  Ce  fut  ppurquoi ^  un  W?/?.  àer 
IncaoU  Monarque  du  Pérou  punit  les  habi-^*^';^' 


^     368       L  E  T  T  k  È    CXHL 

tans  d'une  Natîo^  rebelle,   en  (âifant  arra- 
cher aux  principaux  deiK  Dents*  d'enhaut  & 
autant d'enbas fur  le  devant..   Si  eft  ce  que 
teux,  qui  en  manquent  par  cadudcé,  ou 
autrement,  fe  peuvent' confoler,  puifqu  il  y 
fl  des  lieux  où  Ton  affeâe  de  n*en  avoir  point 
Arty^hid.  de  naturelles.     Dans  Hsle  de  Java  tant  les 
^'^"^'l' hommes  que  les  femmes  fe  font  limer  ouana- 
jupp.p.2i.  ^^^^  j^  Dents ,  pour  en  mettre  d'autres  d'or, 

d'argent,  de  cuivre,  ou  de  fer,  en  leur  pla- 
ce; ce  qu^ils  efiiment  &  plus  commode,  & 
beaucoup  plus  galaiid.  Ciceron  témoigne  à 
uk^.dt'  ce  propos,  qu'Efculape  fut  le  premier  de 
nof.  Dec.  ^^^^  j^g  axxacheuts  de  Dents.  Et  Ton  fidt, 
qu'il  y  avoit  au  Temple  de  Delphes  un  infini- 
ment de  plomb  appdfé  6$ovTay(0y6çy  tant  c'cft 
une  choie  ancienne  &  aucunement  divine  de 
-  fe  les  (aire  arracher.^  En  effet  quel  avantage 
fi  grand  peuvent  prétendre  ceux,  qui  ont 
toutes  leurs  Dents^  qui  ne  leur  foit  communs- 
yec  le  plus  infâme  des  animaux  le  pourceau, 
qu'Ariftote  affure  n'en  perdre  jamais  aucune; 
bu  avec  un  cheval  châtré,  a  qui  Plinc^ attribue 
une  pareille  prérogative^ 

Cette  petite  raillerie  fur  l'ébrechure,  ou 
même  fur  la  privation  totale  des  Dents ,  vous 
en  attire  une  autre  à  l'égard  de  leur  énorme 
grandeur,  dont  nous  avons  tant  d'averfion, 

qu  il 


DES    DENTS.  3^59 

qi^il  n'y  a  rien  de  plus  oontraire,  k  ce  qu'i!  ' 
me  femble,  à  la  bonne  grâce.  En  effet ,  je 
me  (buviens  d'avoir  lu  dans  François  Alvarez, 
qu'un  Prête  -  Jan ,  ou  Empereur  des  Abyflins 
refuûk  d'époulèr,  comme  il  la  voir  promis,  la 
fille  du  Roi  d'Adée,  parce  qu'elle  avoit  de 
trop  longues  &  larges  Dents.  Je  me  perfua- 
de  pourtaDt,  qui  ce  n'eA  pas  une  defbrmité 
de  lesavoir  telles  au  Rdaume  de  Tiboc,  ou 
Tibet,  des  Iodes  Orientales,  oûBeatoOdo- 
rico  témoigne,  que  toutes  femmes  ont  deux 
Dents  aufli  grandes  que  celles  des  fangliers; 
&  je  ne  doute  point  que  comme  les  Goitres, 
dont  nous  avons  déjà  parlé,  font  trouvées 
belle  en  Sa^voye  par  le  commun  des  hommes, 
qui  les  nomment  un  troifiéme  teton,  ces  de* 
feniès  ne  plaifent  de  même  dans  le  pais  de 
Tiboc,  à  ceux,  qui  ont  de  l'amour  pour 
leurs  Dames.  Tant  y  a  que  nos  Romans  ne 
croient  pas  faire  injure  à  un  de  leurs  preu^, 
quand  ils  le  nomment  Geofroi  à  la  grand'Dent. 
Car  je  ne  yeux  pas  mettre  ici  en  oonfidératioa 
cette  illuÀre  Êmiiille  Romaine  des  Dèntati^ 
parce  que  ce  beau  nom  ne  leur  vint  pas  de 
les  avoir  eues  d'une  extraordinaire  grandeur, 
mais  plutôt  d'être  venus  au  monde  avec  elles. 
Cela  ie  dit  de  M.  Curius  Dentatus,  &  de  Cm 
Papyrius  Carbo,  qui  ont  été  d'excellens  pcr« 


370       L  E  TTHE    CXXTL 

Decj.Lu  rphnftges.    Tite  Live  écrit  aufli  que  la  nail^- 
*  fance  d'une  fille  de  cette  façon  rapportée  à 
RcHne  y  fut  prife  pour  un  prodige:  Nata  0- 
xitnipuella  cum  dentibus ,  prô  prodigio  Rùma  ha- 
hitum.  Et  AntigoBus  Cary (tiusredte  dans  foa 
Hifloire  des  chofes  merveiUeufes>  qu'un  Ar- 
(âmes  Perfan  naquit  aiant  déjà  des  Dents  dans 
la  bouche.  '  Ce  n^eft  pas  une  remarque  indi- 
gne  de  THifloire,  puifqu'Ariftote  a  oblèrvc, 
que  Thomme  eft  feul  entre  tous  les  animaux 
(que  la  Nature  a  pourvus  de  Dents,  qui  Ibit 
par  elle  produit  au  monde  fans  en  avoir.  Ce 
même  Philofophe  a  dit  que  de  tous  les  os  la 
Dent  eft  celui ,  qui  croit  durant  coûte  la  vie, 
&  Ton  en  rend  cette  raifon,  que  les  Dents  c- 
.  ^    tant  tous  les  jours  dans  un  exercice  qui  les  di- 
minue par  attrition^  &  par  Teffoit  qu  elles 
font,  il  a  été  befbin ,  qu'elles  enflent  la  facul- 
té à^  croître  aufH  toujours,  pour  réparer 
cette  diminution.     Je  ne  vous  dis  rien  de 
<:eux,  qui  les  ont  rangées  de  travers,  pour 
ne  m*attirer  pas  la  malveillance  des  gueules 
tories,  qui  font  principalemmt  cauiëes  par 
cette  mauvaife  fituation.     Il  fuffic  de  remar- 
quer en  leur  faveur,  que  Boleslaus  un  des 
plus  grands  Rois  de  Pologne  avoic  ccstte  iih 
fortunede  bouche,  qui  luiacquitlefumomde 
Kirzivoufli,   comme  Ton  peut  voir  dans  la 
Sarnutie  de  Guaguin. 


DES    DENTS.  S7t 

Hippocratea  nommé  ces  groiïes  Dents  qui 
pouffent  les  dfemieres,  des  Dents  de  fagelTe; 
parce  qu'elles  ne  forint  gucres  qu'à  vint- 
huit  ou  à  trente;  ans.     Il  arrive  néanmoins 
quelquefois^   qu'elles  viennent  encore  plus 
tard,  &  Ariftote  parle  dune  femme  qui  fut'**'^- 
foiirtravaillée  de  douleur,  quand  elles  fepro*^"'  ^*  '^ 
duiiirent  à  Tâge  de  quatre -vint  ans.     Ce 
vieillard  de  Bengale,  de  qui  les  Dèrïts  tombée       .   : 
rent  de  caducité,  &  repouflèrent  ibuveqt, 
durant  une  vie  ie  trois  cens  trente  cinq  an- 
nées ,  n'eft  croiablis  que  fur  le  crédit  de  Maf        ^ 
fée.'   nori  plus  que  cette  Comtcfle  de  De£ 
mond  Irlatfdoife,  qu'on  dit  avoir  vécu  cent 
quarante  ans,  &  recouvré,  auiïi- bien  que    ' 
perdu^  trois  fds  les  Dents  en  cet  espace  de 
tems.    Car  Verulamius,  qui  Tavoit  propo-  . . 
iée  pour  exemple  dansfon  HiAôifê  de  la  vie 
&  de  la  mort,  femhie  s'en  moquer  icotiime 
d'un  conte,  au  troiltéme  livre  de  ion  Hiftoi  Cap.  u. 
re  naturelle.    Je  pourrois  bien  continuer  da- 
vantage ce  difcours,  mais  la  faim,  qui  me 
prend  fur  l'heure  du  ibuper,  commence  à 
m'allonger. telles,  dont  nous  parlons,  félon 
quenousdiibns  ordinairement  avoir  les  Dents 
longues,  pour  avoir grand'faim.     CeApar 
la  même  figure,  qu'on  dit  encore  jouer  bien 
des  Dents,  pour  manger  vite  &  beaucoup. 

Aa  ij 


37*   LETTRE  CXXn.  DES  DENTS. 

Mais  vous  favés  que  dans  la  Morale  donner 
un  coup  de  dent ,  a  une  toute  atitre  fignifica- 
tion,  &  palTe  pour  naédire;  de  même  que 
montrer  les  Dents  à  quelqu^un,  fignilie  lui 
reûfter,  &  quelquefois  même  le  menacer^ 
ce  qui  s'appelle  encore  parler  des  greffes 
Pents.  Auffi  les  premières  armes  des  hom- 
mes ont  été  les  poings>  les  ongles^  &  les 

tÀb.  jé    Dents ,  par  le  ténioignage  de  Lucrèce , 

jirma  apaisa  vêonus^  imguesy  demttfépu 
fuerunt. 
'Cofi  pourquoi  le  grincement  des  Dents  cfi 
une  marque  de  colère  en  ce  monde,  comme 
nouscroions^  qu'en  l'autre  la  mâme  aâion, 
firid^denthimy  accompagnera  la  peine  des 
dannés.  Si  je  vous  lailfe  dans  un  Tl  tnauvais 
endroit,-  pcenés  vous  en  à  cette  maiivaile 
confeillece  la  fiiim,  qui  me  fait  peur  &  me 
.    ccmtraint  d'en  ufer  ainfi, 

malefuada  famés  ^  &  turpis  egefiaSy 

^''    Terrihilispifufffrma. 


r 


îJf    )K    y^'  373- 


DU 

MERITE  D'UN  LIVRE. 

LETTRE    CXXIIL 


MONSIEUR, 

\  .  • 

VOUS  ne  pouviés  pas  m*obliger  davantage^ 
que  vous^avès  fidt  en  m'envoianc  le  Li- 
vre de  cet  excellent  homme,  qui  a  fi  bien 
(û  &  prévaloir  des.  fruits  d'une  longue  &  fe^ 
rieufe  étude,  pour  nous  donner  un  ouvrage 
qui  doit  rendre  fon  nom  immortel.     NiAU' 
mihi  un^am  ex  plurimis  tuis  jucun^iaibtà 
gratifês  accidit.     J'avois  alïez  ouï  parler  de  ^^^tt. 
Ion  rare  génie ,  &  de  fon  admirable  naturel  ; 
mais  je  n'eufle  pas  crà  qu'il  lui  eût  été  pofli-» 
ble  de  fournir  à  un  fi  long  travail ,  &  je  ne  m'i- 
maginois  pas  que  tous  fes  .foins  &  toute  fon    . 
affiduité  puifent  rien  produire  de  fi  mer-    ^ 
veilleux.  ^ 

Tantus  amor  flotum ,   îf  gêner anii^  glwia  Virg.4. 
mettis.  G€9rg 

Qu'il feipitd  fouhaiter  que  tous  ceux,  quiv 

Aa  iij 


374      LETTRE    CXXIII. 

mettent  la  main  à  la  ^luine^  euflent  fait  au- 
paravant une  aufR  belle  provifion  que  lui  de 
toutes  fortes  de  rares  connoiflances,  le  pu- 
blic en  profiteroit  beaucoup,  &  l'pn  n'au- 
roit  pas  fi  fottvent  fujet  de  fe  repentir  d'avoir 
perdu  de  bonnes  heures  à  la  léAure  de  fort 
mauvais  écrits  !  En  effet  cemrne  Virgile  or- 
donne de  bien  nourrir  les  animaux  qui  font  a 
peupler,  ce  qui  vient  d'eux  ne  pouvant  au- 
trement rien  valoir, 

— -^  neUmdonequeantJupereJJèlabùri^ 
Jnvalidiquepdtrum  rrferant  jejunia  nati:  . 
Il  fai}t  que  refprit,  qui  doit  produire  foit 
foi^eufement  alimenté  par  le  moien  de  1  e- 
tude,  parce  que  fans  cela  il  ne  iàuroic  rien 
enfanter  que  d'imparfait,  Àl'on  ne  verra ibr- 
tir  de  lui  que  de  dietives  moleis  defliruées  de 
vie,  au  lieu  de  quelque  chofe  d'animé,  & 
qui  fût  capable  de  perpémer  un  beau  nom. 

J'ai  fur  tout  admiré  dans  le  nombre  infini 
de  belles  chofes  dont  ce  Livre  efl  rempli,  la 
^uAe  fituation  de  chacune,  &  le  bel  ordre 
qu'il  a  fil  donner  à  toutes  les  parties  d'un  td 
corps.  .  Les  Afkes  ne  m'ont  jamais  paru  iî 
bien  diftribués,  ni  rangés  dans  une  fi  agréa- 
ble ordonnance.  A  peine  y  remarquons 
nous,  en  les  contemplant  attentivement,  un 
Triangle  fous  le  nom  de  Jkltotmy  ou  un 


DU  MERITE  D'UN  LIVRE.      37c 

rond  impar&it  (bus  celui  de  la  Couronne  de 
Bérénice.  '  Ici  tout  fe  voit  niis  avec  grâce  & 
avec  jugement  en  Ton  lieu,  lecommenccment 
\  Ton  rapport  au  milieu  /  &  «ce  milieu  repond 
tellement  à  la  Gn^  auûi  bien  que  chaque  par- 
tie à  fon  tout,  qu'il  ne  s  y  voit  rien  hors 
^oeuvre ,  &  qui  ne  quadre  au  premier  &  prin- 
cipal dedein  de  TAuteur.  Sa  méthode  &  ia  .  ' 
belle  dilpofidon  fe  font  admirçr  d'un  bout  à 
Vautre.  En  vérité  un  ancien  avoit  grande 
raiibn  de  dire  à  la  recommandation  de  Tordre^ 
qu  on  le  trouvoit  fi  plein  d'agrément  & 
de  charmes  en  tous  lieux,  qu'il  plaifoit  mê- 
me aux  forçats  d'une  Galère,  qui  ne  fub- 
lille  quç  par  Ion  moien. 

Cependant  vous  me  donnés  à  connoitre, 
qu'il  n'a  pas  laifTé  de  fe  rencontrer  des  gens, 
dune  critique  afTez  facheulè  pour  trouver  . 
beaucoup  de  chofes  à  redire  dans  une  fi  par- 
faite compofition.  Quevoulés-vous,  lesju- 
gemens  n'ont  jamais  été  uniformes,  &  en 
matière  de  leûure  &  de  livres,  les  uns  y  re- 
marquent une  chofe  qui  leur  agrée,  &  les 
mtres  une  autre,  qui  les  choque ,  fans  bien 
fouvent  pouvoir  dire  pourquoi: 

Non  omnUms  unum  ejï  Petrjat. 

Quod phcet  ;  hic  fpînas  coUigit  ^  iUerofas.    - 
Quant  à  moi,  qui  fais  profefUon  d'abandon- 

A  a  iiij 


37«         LETTRE     CXXIII. 

^  Vier  plutôt,   du  moins  par  courtoîfie,  une 
^  opinion  qui  'me  paroit  foùtenable,  que  de 

metropopiniâtrer,  fur  tout  contre  des  igno- 
rans,  comme  le  pourroient  bien  être  ces  in- 
juftes  cenfeurs;  ieisne  contenterai  de  vous 
afTurer,  que  je  viens  de  vous  expliquer  mon 
fentiment  avec  toute  fincerii^     Mais  û  je 
me  voioîs  réduit  à  rabattre  quelque  choie  de 
ce  que  je  vous  al  écrit  avec  une  fî  abfoluc  ap- 
fprobation,.  j'aurois  recours  à  une  excuTe» 
qui  vous  feroit  encore  plus  vofr  combien  vô- 
tre préiènt  m'a  été  agréable ,  &  combien  vous 
m'avés  fenriblemcnt  obligé  en  me  le  faifant 
Car  je  penfe  que  jeme  laiflferois  enfin  aller  à 
tomber  d'aCèord,  que-comme  il  y  avoitfbrt 
long  tems  que  je  me  trouvois  ici  prefque 
fans  livres,  j'étois  fi  affamé  dé  ieéhire,  quil. 
eût  été  difficile  que  la  première  ne  m'eût  me^ 
Horatfif,  veilieufement  fatisfait.  . 

2,  lih,  a.         lejunusraro  fttmactuts  mdgaria  temmt. 

A  peine  pùis*je  croire  pourtant  que  je  (cis 
obligé^d'en  venir  là*  Aiant  vous  de  mon  o^ 
té  &  ceux,  que  vous  me  nommés,  je  fuis^ 
trop  fort  pour  rien  appréhender.  Les 
bouches  de  la  Renommée  ne  donnent  pas 
que  les  vôtres  difhîbuent,  &  qui  a  pour 
leureftime,  fe  peut  vanter  de  poflTeder  la 
nérale,  parce  que  leur  fuf&agè  n>ft  jai 
^démenti,  que  par  ceux^  qui  ont  renoacc au 


DU  MERITE  D'UN  LIVRÉ.     377 

fens  commun.  Je  plaindrois  beaucoup  an 
contraire  celui ,  qui  me  fait  dire  tout  ceci  en 
ià  faveur,  &  je  mp  plaindrois  moi-même  en 
tenant  ion  parti ,  fi  vous>nouseuffiés  été  con- 
traires^ n'y  aiant  point  de  marque  plus  cer- 
taine d'une  réprobation  univèrfellé,  que  de 
n'è^  pas  eflimé  de  vous  autres,  quelque  pè^ 
tit  nombre  que  vous  foies.  Au  furplus  ne 
font-œ  pas  de  plaiiàns  reproches  que  ceux 
de  ces  Mefiieurs  les  difficiles,  quand  ils  accu* 
fént  un  livre  d*être  trop  poli ,  &  trop  ajûfté>' 
aufli-  bien  que  de  dire  trop  de  belles  éhoiès^ 
qui  accablent,  comme  le  fut  celui  qu'on  é- 
toufla  ions  une  montagne  de  rofes  &  de  vio« 
lettes?,  Je  tiens  qu'on  ne  fe  doit  jamais  fâ- 
cher lors  qu'on  eft  repris  avec  quelque  fujéty 
&  à  bonne  intention  ;  non  plus  que  de  voir 
battre  fes  habits  pour  en  faire  ibrtir  quelque 
ordure.  Mais  ne  peut  •  on  pas  comparer  ce 
qu'ils  difent  aux  inveâives  de  Marfias  contre 
Apollon,  qu'il  pcnfoitbien  difSamer,  en  lui 
imputant,  qu'il  faifoitlebeau  avec  ià  irifure 
&  fes  habits  curieux,  au  même  tems  que  ce 
pauvre  joueur  de  fhites  paroi(foic  devant  les 
Mdès  fi  négligé,  &  fi  affreux,  qu'il  leur 
£ûfoit  prefque  peur,  bifpidus^  Ulutibarbus^ 
fpUiis  é^filis  obfitMSj  comme  Apulée  le  dé- 
crit    Certes  nous  devons  imiter  ces  favan^ 

Aa  V 


378        LETTRE    CXXIIL 

tes  filles^  qui  fe  moquèrent  de  ce  genre  de 
m  Fhr.  reptoches,  qui  tournoient  à  l'avantage  d'A- 
poilon:  ri/ere  Mu/a  eum  audirent  hoc  gems 
criminay  fapieuti  exaptanda^  yipoSm  f^e- 
âata. 

Vous  pouvés  juger  par  la  prefle  que  je  me 
fuis  faite  de  lire  ce  beau  livré,  &  par  legraod 
goût  que  j*y  ai  trouvé,  fi  vous n'avés par  fort 
bien  fait  de  me  Tenvoierfeul,  &  de  remet* 
.  tre  à  une  autre  fois  le  prelènt  que  vous  me 
voulés  encore  faire,  de  celui,  doritvousme 
dites  que  la  ledure  vous  dent  préfentement 
attaché.     Ce  fera  vuiTecond  mets,  qui  vien- 
dra bien  plus  à  propos  à  quelque  tems.  d'id, 
que  j'aurai  l'appétit  plus  ouvert,  &  moios 
préoccupé  par  tant  de  friandes  &'de£ucculeo- 
tes  viandes,  dont  le  premier  eft  rempli.  Car 
on  peut  dire,  que  deux  belles  &  utiles  lecV 
res  font  quelquefois  comme  deux  dîneh  en 
'  un  même  jour,  qui  donnent  quelque  peine, 
tant  parce  que  les  meilleurs  repas  oe  doivent 
pas  être  doublés  de  la  forte,  qu'à  cauië  qu'on 
s'ennuye  même  de  plus  agréables  dK)ies: 
Tefprit  n'étant  foùVent  pasmoins  travaillé  par 
de  femblables  excès,  que  le  corps  par  la  ià* 
.  tieté  &  par  le  trop  grand  nombre  d'alimens. 
Je  vous  tiens  ce  propos  d'autant  plus  volon- 
tiers,, que  j'ai  fouvent  imputé  à  Pall^  vôtre 


DU:  MERITE  D'UN  LIVRE.      379 

rouleur  pâle^  &  que  vous  avéé  le  défaut 
lont  Seneque  accule  ce  grand  Orateur  For- 
ius  LatrO)  de  n'avoir  pas  (û  Te  commander 
ians  les  études^  qu'il  embrafloit  avec  trop 
i'ardeinr&  tropd'aÔiduité  :  Nefciebat âifpenfa-  ^^^'  '•'• 
re  vires Jiios ,  fed  immoderati  adverfumfe  impe- 
rit  fuit  j  ideoque  ^fiudium  ejus  prohiberi  debe- 
\aty  quia  régi  nonpoterat.  Je  VOUS  conjure 
donc  d'ufer  quelquefois  des  reâlches,  qu'il  fe  ^ 

donnoit,  &decesremires,  dontilufoit^qui 
ne  lui  étoient  pas  moins  avantageufes  que  les 
plus  grandes  travaux ,  ut  non  tantum  mhilper- 
iidijfe  ^fed  multum  acquifivijjè  defidia  vider etur. 
Peutêtre  me  voudrés- vous  repartir,  que  je  ^ 
ne  pratique  pas  fort  bien  le  précepte,  que  je 
me  mêle  de^ous  donner,  mais  &ites  ce  que 
le  Prédicateur  vous  dit  fans  epiloguer  fur  fes 
actions,  &  vous  obeirés  à  TÈvangilei  Pour  '  ' 
vous  en  parler  fainement,  je  corrige  mon  in- 
tempérance à  l'égard  des  livres,  autant  qu*ii 
m'eft  poilible.  Mais  je  vous  avoué  que  leur 
ledure,  &  les  petites  réflexions  que  j'y  fais, 
me  font  fi  douces,  que  je  renoncerois  auITi- 
tôt  à  la  vie  qu'à  un  fi  agréable  paiTe-tems. 
J  aime  mieux  vous  expliquer  toute  ma  pehfée 
là  delTds  en  des  termes  étrangers ,  qui  feront 
ceu^  de  Ciceron,.  qu'en  nôtre  langue,  ou  je  Orm,prê 
craiûdrois  d'irriter  les  Fées.    Ego  verofateor  ^^^^ 


380         t  E  T  T  R  E    CXXIV. 

me  hisftudiis  effi  deditum  ;  catcros  pudeat  y  fi 
gui  itafe  literis  abdidermt^  ut  nUttljMJb^  ex 
iisy  nequeàdctmmimetâflfferreJhiBtimynequi 
in  afpeiium  lucemque  prof  erre.  Tant  y  a  que 
s'il  eA  vrai ,  que  l'on  conferve  en  Fflutre  mon- 
de quelques  unes  des  habitudes  qu'on  â 
puiffamment  çorttraâées  en  celui-ci;  ^&ri 
Virgile  a  eu  raifon  de  repréfenter  feloa  cet< 
te  doârine5  le  cocher  de  Priam,  qui  k 
plaifoit  encore  dans  les  champs  EliTées  à  teoii 
le  fouet ,  &  à  conduire  ua  chariot^ 
l/E».  Idaeumque  etiam  cumtSj  etiam  arma  te- 
nentemi 
ne  doutés  point  que  vous  ne  m'y  voyiés  auffi 
quelque  jour  un  livre  au  pping'^  &  une  pb 
me  aflez  mal  taillée  à  la  main. 

DU 

PRIX  DE  LA  SCEPTIQUEi 

LETTRE  CXXIV. 


L 


MONSIEUR^ 

es  Philofophes  Dogmatiques  ont  beau  à 
finir  leur  profef&on,  la  fdence  des  cha 


DU  PWX^DE  LA  SCEPTIQUE.    381 

ks  divines >   &  des  humaines,  prétendant» 
qu'elle  2fft  fur  eux  comme  Pallas  dons  Ho- 
mère fur  £)iomede>  qu^nd 'elle  lui  éclaircit 
la  vue  pour  lui  faire  reconnoitre  les  hommes 
&  les  Dieux.     Ce  que  nous  ne  favons  que 
parlemoien  de  la  Philofophie,  lors  qu'elle 
conduit  feule  nôtre  raifonhement,  eftfujetà 
mille  doutes,  &,  (i  je  ne  dis  pas  que  tomes 
chofes (ont  alors  incertaines,  pour  le  moins 
crois-je  qu'on  peut  foûtenir  avec  Cameade, 
qu'elles  nous  font  incompréheniiUes.     La 
vérité  oondante,  félon  Platon  fiièmç,-éfl: 
lefervée  pour  le  monde  intelligible^  quant 
aunàtre,  quieftlefbifible,  il&ut,  qu'il  fe 
coQte&te  de  Topitiion,  dont  nôtre  efprit  ne 
peut  drer  de  certaines  conclufions.      C'eft 
pourquoi  je  vous  avouerai  franchement ,  que 
de  tous  les  attributs  donn&  à  beaucoup  de 
Doâeurs  dans  tonte  ibrte  de  profefTions,  je 
n'en  vois  point  de  moins  à  mon  gré  que  celui 
àeDoShr  rejabausj  dont  l'Ecole  Angloife  a 
peniëe  honorer  fon  Joannem  Baconthorpium 
Oxomeirfemprqfejforem.  Cet  autre  d'Alexandre 
Âlés,  furçooimé  DoBor  irrefragahilis ^  ii'eft 
pas  non  plus  à  mon  goût    Et  je  lis  pjlus  vo* 
loQtiers  que  Rabbi  MofesMaymonides  foit  de- 
îxgat^X^ûtxtàtDaBorperpUxorumy  que 
Thomas  Pomus  pa^  cdui  de  Dodor  verita- 


38Z        LETTRE    CXXIV. 

tis.  L'epitheted*Mof,nemep1airoitpasaiiI 
il,  quoique  nous  ne  connoiffions,  queparlui  ui 
Père  de  TEglUè  »  qui  le  le  donna  par  hutnili 
té.  Mais  j^eftime  beaucoup  celui  de  SpecuU 
toTy  qui  n'a  rien  d'orgueilleux,  ni  de  deciiif 
j&  que  les  JuriCconfultes  attribuent  à  Ehiraa 
duâ,  comme  les  Médecins  l'ont  ^onoé  â  Geo- 
;  tilis  Fulginàs,"  grand  fcdateur  d'Âvicenne^ 
Car  enfin  que  nous  peuvent  donner  nos  plus 
fréquentes  &  nos  plus  profondes  études  y  que 
des  Tpecutations  imparfaites?  que  nous  cor- 
rigeons fucceflivement  les  unes  par  les  au- 
'  très,  &  qui  ùe  nous  font  rien  approuver  (i 
fortement  un  jour^  que  nous  ne  Timprou- 
vions  encore  plus  determinément  le  lende- 
Inain,  fans  iavoir  la  plupart  du  tems  à  q[iioi| 
nous  refoudre. 

Vous  voies  que  je  ne  fais,  pas  difficulté  de 

vous  fairç  paroitre,  comme  je  préfere  toû|ours 

les  fufpenfions  d'efprit  de  la  Sceptique ,  quoge^ 

Cétcil.a^  nere  philofophari^  coûte  inda&i  pojpait^  &^ 

jpn^Afi.  do6H  glorii^fe  y  à  la  plupart  des  asiomesaf&- 

^oiw!    i^^^>  ^1^^  débitent  les  autres  feâes.     £r^{ 

effet  je  tiens  cellé-d,  bien  entendue,  &  ac-i 

compagnée  du  refpeâ,  qu'elle  doit  à  toutc^ 

dont  il  n'efl  pas  permis  de  douter,  la  pIusFe- 

cevable  qu'on  puifTe  fuivre-,  ne  iût-ce  ^u'à 

caufc  qu'elle  polTede  cet  avant^^,  d'être  la 


DU  PRIX  DE  LA  SCEPTIQUE.  383 

plus  tranquille.  Elles  font  toutes  contenu 
deufes,  &  fe  déchirent  les  unes  les  autres^ 
n'étant  pas  même  en  paix  chacune  chez  foi; 
cepenckoit  que  l'Epoque  feule  fe  riant  de  leurs 
animofités,  confidere  leurs  difputes  (ans  s'é- 
mouvoir^ ^trouve le  repos  entre  elles ^  Se 
dans  ibi* même,  par  fa  modefle  retenue,  Se 
par  cette  aphafiey  dont  elle  &it  profeifion^ 
qui  Tempêche  de  prendre  prédfément  ou  ir- 
révocablement aucun  de  leurs  partis,  o 
l'heureux  pofte  d'efprit  à  qui  s'y  peut  mettre 
de  bonne  forte.  Car  ne  pei|t-  on  pas  foûte^ 
nir  avec  beaucoup  d'apparence,  quoique  fans 
opiniâtreté,  que  comme  les  Vertus  Morales 
oonfifient  dans  une  certaine  médiocrité  qui 
fait  un  milieu  entre  deux  extrêmes,  la  libé- 
ralité, psarexemple,  fe  trouvant  toujours  en- 
tre la  prodigalité,  &ravarice;  lesVertusin- 
tdle<!faielles  font  de  même,  ce  qui  fait  que 
la  véritable  &  plus  haute  fdence,  s'il  y  en  a, 
fe  rencontre  entre  la  yanité  des  Dogmati- 
ques qui  ajffirment  tout,  prétendant  de  fa- 
voirexaâement  bien  toutes  chefes,  &  l'igno- 
rance par&ite  des  Idiots,  qui  ne  compren- 
nent rien.  Selon  celsi  les  doutes  de  la  Scepti- 
que établiront  le  milieu  de  la  vertu  intellc^ 
âuelle,  examinant  les  raifons  qui  propofent 
de  touà  côtés ,  fans  rien  déterminer  que  fur 


384   '     LETTRE    CXXIV. 

le  vraifemblable  feulement,  ^^avec  fit  fulpen-j 
fion  ordinaire.  Mais  parce  que  ce  milieu 
Sceptique  dl  un  milieu  de  raifoQ»  &  plûrôt 
Géométrique,  comme  parle  l'Ecole,  qu'A* 

,  rithmeticien;  l'indéterminatiota  de  l'Epoque 
n'eil  pas  fi  éloignée  de  Taffirmatioa  des  Pé- 
dans,  bien  q[u'elle  le  foit  gran4eilieat,  que 
de  Tignorance  honceufe  &  bratale  des  Idiots; 
De. même  qu'on  veut  que  la  vaillance,  qui 
fait,  a>mme  vertu,  un  milieu  mtoml,  ap- 
proche plus  de  la  témérité,  que  de  la  pol- 
tronnerie, ces  deux  établiflant  les  excrémî- 
tés  oppofées  qu'elle  divile. 

Je  vous.dirai  déplus,  quefelo&malaçon'de 
concevoir,  les  Scq)tiques  ont  une  mervetl- 
leufe  refifemblance  à  ces  animaux,  qu'on 
nonune  amphibies^,  parce  qu'ils  paffènt  d'un 
élément  à  l'autre  fans  s'incommoder,  &fans 
fe  faire  aucun  préjudice.-  Ces  indifiEérens 
prennent  de^  même  les  opinions  tantôt  des 
uns,  tantôt  des  autres,  ièlon  qu'elles  leur 
paroiflent  plus  ou. moins  vraifemblables, 
quoique  toujours  £àns  partialité,  &ians  s'a- 
ftreindre  à  l'égard  de  l'avenir  plus  à  l'un  qu  à 

.  l'autre  partie.  Par  ce  moien  ils  s'acconimo- 
dent  paifiblement  par  tout,  où  ils  trouvent 
non  pas  le  vrai,  ni  le  certain,  mais  feulement 
les  apparences  d'ub  difcours  raifoonable. 

Mon 


DU  PRIX  m  LA  SCEPTIQUE.  38^ 

MùTï  deflein  n'eft  donc  pas  de  favorifer  u**^ 
ne  ignorance  grofl^ere,  ni  de  £iire  préjudice 
à  ceux,   qui  par  une  application  loùablei^ 
comme  efl  la  vôtre^  s'infbuifent  autant  qu'ils 
peuvent  de  ce  que  Tétqdc;  <&  les  livres  fem« 
blent  promettre  aux  perfonnes,  qui  s'y  adon« 
nent.  Nous  naiflbns  tous  naturellement  igno* 
rans,  &  en  effet  il  n'y  a  que  le  Soleil,  qui 
ibit  originairement  luiàioeux  ;  de  forfe ,  qjue 
nous  ne  {aurions  donner  tro|>  de  tems  à  difE- 
per^  autant  qu'il  eA  poii^bîe,   les  ténèbres 
fpirituelles,  qui  nous  environnent.     Mais 
c'eft  une  grande  vanité  de  croire^  que  nous 
aions  alTez  de  forces  pour  nous  tirer  de  nous 
mêmes  d'une  obicurité  fi  invincible,  &  pour 
nous  produire  ou  avancer  julqu'au  plein  jour 
de  k  vérité.    Il  n'y  a  que  celle,  que  le  Ciel 
nous  révèle,  qui  fe  manifefte  par  une  grâce 
ijpedale,  &  c'dl  affez,  humainement  parlant^ 
ie  mettre  au  deffus  non  feulement  des  plus  i^ 
gnorans ,  mais  encore  des  plus.favans^  d'ac* 
quérir  par  étude,  &  raifonnement,  la  con- 
noiifânce  de  nôtre  foible  vûé,  ou,   pouc 
mieux  s'expliquer  .de  nôtre  aveuglément  na- 
turel Se  de  nôtre  cécité  fpirituélle.    Car  il  ne 
fuflit pas ,  pour  être  Sceptique ,  d'être  fimple* 
ment  ignorant.    Si  cela  écoit,^  tous  nos  paî:^ 

T9miVIlFm.L  Bb 


iS6        LETTRE    CXXIV. 

ùùSj  tous  no$  crochetcurs;  &k  plupart  de 
^  tios  Gendlshommes,  auroient  droit,  de  fe 

.  faire  entoiler  dans  la  reâe£phe(^qub>  Zete- 
tique  ou  Aporedque  :  maïs  pern^ettés  moi  de 
Vous  dire  9  que  je  tiens  pour  les  plus  grands 
dé  tous  les  Maîtres  aux  Arts>  ceux,  .qui  ar- 
rivent juTqu'à  Une  doâe  &  louable  ignorance 
qui  faiiant  réflexion  fur  eUe  même,  peut  re- 
marquer ce  qui  Tempèche  de  favoir  ;  &  s'ap- 
perçoitaumême.tems  de  Terreur  de  ceux, 
qui  croient  avoir  pénétre  juTqu'au  fin,  au  pun 
&  au  ceruin  des  diofes,  parce  que  leur  cour* 
te  vue  n'a  pas  donné  juiqu'aux.  raifons  de 
douter*  . 

Vos  Mufes  n'ont^pas  fujet  de  fe  plaindre, 
il  je  ne  leur  attribué  pas  une  exude  &  pajd&i- 
te  connoifTance  exemte  de  tout  mécompte^ 
&  A  je  les  réduits  à  la  feule  perquifidon  du 

^  Vraifemblable.  Selon  Platon  même  dies 
n'ont  reçu  leur  nom  que  de  cette  curieufe  re- 
cherche, fÂOxi(rou  uxotH  jxeojraf,  quod  eft  àh 
fuir  ère  y  &fuivant  cette  ètymoli^e,  il  n'y  a 
point  de  genre  de  Philofophie ,  qui  leur  doi- 
ve plaire  davantage,  que  celui,  que  nous  ve- 
nons de  nommer  Zetetiqucj  c'éft  à  diœ  qui 
s'enquête  &  qui  s'informe  de  tout,  (ans  sV 
tacher  infi^araUement  à  rien,  ne  voulant 


DU  PRIX  DE  LA  SCEPTIQUE.     387. 

pas  prendre  des  Phénomènes  pour  des  réalités^ 
ni  des  apparences  pour  des  certitudes.  Tou* 
tes  4es  autres  Ibiences,  &  toutesles  lettres^ 
que  ces^  filles  du  Pamaflfe  enieignen t  ^  ne  fau- 
rotent  mettre  nôtre  am$;  dans  une  par£ii(9 
tranquillité,  pafrce  que  leur  Minerve  même, 
qu'eues  refpeâent,  eft  fou  vent  ft  peu  croia* 
ble^  qu'elle  en  a  reçu  às^  Grecs  lefumom 
de  Apaturie^  c'eft  à  dire  d'une  trompeuTe^^ 
en  qui  l'on  doit  bied  prendre  parde  de  ne  fè     . , 
pas  trop  fier.    Et  pour  fuÎMre  cptte  lorté  de 
mythoU^iiy   ne  pouvons- nous  pas  ajouter^ 
que  comme  dans  l'iVftrologie  la  Planète  de 
Mercute  eft  tantôt  favorable,,  &  tantôt  pre^ 
judidable;  fi  les  lettres  qu'il 'a  inventées  fer- 
vent"^ quelquefois^  il  en  eft  d'autres  qu'elles 
nous  nuiient,  ia  nous  caufent  plus  domma* 
ge  que  de  profit.     Ulyl&,  quePaHasaimoitf^^.iC 
fi  fort,  &  l'un  des  plusfavans  de  tous  les  Grecs,  <®*- ^ 
qui  entreprirent  lefiége  de  Troyc,  y  parut  ^^^^^' 
encore  un  des  plus  méchans^ 

Wottatorjcelerum  j^j^idet* 
L'on  voit  aflfez  d'hommes  lettrés  qui  ne  va« 
lent  pas  mieux ,  que  ces  dangereux  efcla ve^ 
que  Pkute  nomme  literatos^  parce  qu'ils  a« 
voient  des  lettres  gravées  fur  le  front,  pour 
mar^^d^  leurs  crimes.  C'eft  pourquoi  ceux 

Bb  ii 


_  ^88       LETTRE    CXXIV. 

li/îwGy- de  Velctfi,  côinme  jerapreod  deleorspror 
^jjf^^'pres  hiftoires,  ordonnèrent,  qu'aucun  ne 
'  ^'  pût  exercer  de  magiftrature  dans  leur  petite 
République,  qui  s'adonnât  aux  livres,  &  qui 
fit  profef&on  de  quelque  favoir. 
"  Alais  j'appréhende,  que  vous  ne^^rtncniés 
pour  une  inVeftive  contre  l'étude,  ce  que  je 
^  ^  vous  écris  feulement  pour  excufer  f objet 
paitiçulier  de  la  mienne ,  êc  pour  reâifier  la 
vôtre,  fi  je  pouvois.  Car  je  feroîs  bien  fi- 
ché, qu'il  vous  arrivât  à  peu  près  la  même 
chofe,  qu'AriAon  reprodioit  au  même  U- 
lyfle,  dont  je  viens  de  vous  pari»,  d'avoir 
voulu  contîemplermiHe  raretés  dans  leRoîau- 
mede.Pluton,  &ns  avoir ^eu  la  cunofité  dy 
voir  la  Reine  Proferpine,  qui  ôoit'  néan- 
inoins  la  plus  confidérable  ^  la  plus  belledc 
.  toutes.  Vous  fériés  prévue  h  même  &ute^ 
fi  donnant  tout  le  tems,  que  vous  emploies 
aux  livres ,  &  prenant  connoiflance  de  tant  de 
divers  fyftemes  de  Philoropfaiey  vous  n^- 
giés  par  prévention  d'elprît,  mauvaife  infor- 
mation^ ou  autrement,  de  vous  inftruire  avec 
attention  de  ce  que  la  Sceptique  a  de  rare,  & 
l'Epoque  d'avantageux  fur  toutes  lés  autres 
façons  de  philofopher.<  Quand  vous  l'âu- 
rés  Êdt,  comme  je  vous  y  exhorte,  nous  tious 


yfi  m  ^  389 

entreriendions  bien  mieux  de  tout  ce  quicoih 
cerae  un  û  agréable  fujeti. 

DES  FEMMES. 

LETTRE    CXXV. 

MONSJE  USy  ' 

La  plupart  des  hommes  font  de  Thumeur 
d'Euripide  y  qui  difoit  mille  maux  desfem- 
mes  fur  le  théâtre ,  &  ne  laiflbit  pas  de  les  câ- 
refler  autant  que.  perfonne  de  fon  tcms  dans 
fa  chambre,  ôderatincâaroy  amahtt  in  thoro. 
Je  vepxqu'Hjelene  ait  donné  lieu  â  une  Ilia- 
de de  maux,  &  Pénélope  même^â  une  Odyf» 
féedlofortunes,  pour  dire,  que  les  femmes 
impudiques  caufent  mille  deftruâions,  & 
iouveot  les  plus  diades  un  nombre  infini  de  • 
di%races  aux  h(xmnes  :  m  eil  -  ce  qu^à  moins 
de  s'obftiner  contre  £>ieu  &  contre  la  Nature, 
ou  de  fe  voir  dans  une  froide  impuilïance^ 
^ui  devroit,  à  ce  qu'il  me  femble,  obliger 
au  filencei  nous  ferons  toujours  contraints 

B  b  iij 


390        L  E  T  T  R  E  t  CXXV. 

•d'avouer,  ^iie  la  meilleure  &  la  plus  douce 

partie  de  nôtre  âge  fe  pafle  auprès  de  ce  beau 

lexe ,  •  &  qiue  nous  lui  Ibmmes  redevables  non 

feulement  de  nôtre  être,  mais  encore  de  nôtre 

bien-être,  fi  tant  eft,  qu'il  y  en  ait  dans  la 

vie.     Ya-t-il  rien,  qui  poliffe  davantagej 

refprit  des  hommes,  que  fa  confçrvatiori  de 

celles,  dont  nous  parlons?  foit  que  le  delir 

de  leur  plaire  nous  rende  plus  ingénieux, 

foit  que  la  fréquentation  de  perfonnes  fi  ai- 

mables  &  (1  accomplies ,  infpire  je  ne  (ai  quel 

air  de  galanterie  &  dç  perfection  qu'on  n'au- 

roit  jamais  fans  elles.  C'e/lunediofefimani- 

fefte,  &  fi  généralement  reconnue,  qu'elle 

donna  lieu  autrefois  à  lliéréfie  des  Mani^ 

i-  '/«t.  chéens ,  dont  parle  Théodoret ,  qui  crbioient 

'       qu'Adam  n'a  voit  dépouillé  fon  humeur  feuva^ 

.  ge  &  prefque  brutale,  que  par  l'adreire  def^ 

femme,  qui  jle  rendit  plus  civil,  Ev(imlibmj\ 

fe  à  beUuinaferitate  virwnjhim  Adctm^     Mais 

l'on  accufé  fouvent  les  innocens  j  &  ceux,  qui 

prennent  plaifir  à  mal-traiter  les  fetnmes,  Icuii 

imputent  prefque  toujours  des  crimes,  quel! 

les  n'ont  jamais  eu  intendon  de  commettre 

Quelle  plus  g^rapde  injudice  peut-on  s'imagi 

per,  que  de  vouloir  rendre  Hélène  rcfpoûta 

t>le  de  tovis  Içs  dçfordres,  qui  aiivèrem  de 


DE'S   FEMWES.      .       391 

vantTroye  en  fuite  de  fon  enlèvement?  Sdn 
propre  mari  l'en  excufe  dans  le  même  Euripi- 
de ^  dont  je  viens  de  parler,  reçonooifTant, 
qu'en  dé^it  qu'elle  en  eût,  les  Grecs  Se  lés 
troyens  s'étoient  acharnes  les  uns  contre  les^^«- 
autres ,  par  un  ordre  du  Ciel ,  qui  vouloit  exer-  ^^' 
cer  dans  une  guerre  de  dix  années  le  courage 
des  Grecs,  &  les  rendre  capables  des  aâions 
militaires,  qu'ils  ignoroient  auparavant.  D'au- 
tres ont  crû^  que  la  trop  grande  multitude  ' 
d'hommes,  dont  la  terre  fe  trQuvoit  chargée 
de  ce  tems-  là ,  fie  que  les  Dieux  >animérent 
ces  peuples  à  s'entre-détruire,  pour  diminuer 
le  Dombre  exceflîf  de  tant  de  perfonnes,  qui 
n'euflent  pu  fubfifter  à  la  longue,  &ute  d'à- 
limens^  Il  n^  a  pas  plus  de  raifon  à  voulpir 
noircfr  la  réputation  d'une  chafte  Pénélope^ 
fur  les  avantures  perilleufes  de  fon  mafi,  donc 
elle  (buffirit  vertueufement  une  abiënce  de 
vint  ans,  quelque  chofe  que  la  fiible  ait  in- 
venté de  cette  quantité  d'amans  qui  Pobfedojt, 

Turh  ruunt  in  me  luxuriofa  proci^  Omi.  tf. 

&delanaiflance  du  Dieu  Pan  venu  de  leurs  de- 
fordrcs. 

Tant  y  a  que  les  Poètes  &  les  Théologiens 
profanes,  auteurs  de  l'ancienne  Philofophie,  ^ 
n'ont  rien  enfeigné  plus  précifénient  fous  le 

B  b  iiî  j    , 


39»    ^    L  B  T  T  R  E    CXXV.     . 

voile  de  leurs  mythoiogks , .  que  le  pouvoir  & 
le  mérite  d'un  fexe,  qui  faifoit  la  plus  grande 
beauté  de  leur  Olympe,  &  qui  obligeoit 
,  fouvent  leurs  Dieux  à  quitter  le  Cid  pour  de- 
,   fcendreid  bas  auprès  de  celles,  dont  ils  n'a- 
voient  pu  reconnoitre^es  perfeâîons  (ans  les 
aipier  paflionnément.  Il  y  a  trop  d'exemples 
.    de  celâ^our  s'y  amufer,.  je  vous  ferai  feule- 
.    ment  fouvenir  de  ce  qu'afîure  Mardanus  Ca- 
pella  au  commencement  de  fa  lÙlologie ,  que 
Jupiter  n'a  point  de  plus  grand  contentemeot 
là-haut ,  que  celui ,  que  lui  donne  la  conver* 
fationdefàjunon,  Necaliquiddulciusioviintif 
iethereasvoluptates  una  cçnjuge.  Il  ajoute,  quel* 
le  obtient  de  lui  aflez  ibuventdes  chofes  con- 
traires au  décret  des  Parqués,  quiéquid^iUitx 
protnta  fententia  Parcart0n  pugiUo  ajfervnntt 
diSiaverity  delmttumfuadactmjugisampUxibuSy 
jnjjîique ,  removeréi  Ce  qui  a  bien  du  rapport 
âu^  propos,  qu'elle  lui  tient  en.  faveur  de 
Tumus  au  dixième  livre  de  rEticIdê. 
Si  mfti  qm  quandam  fiurat  y  quam^  ejfc 

dfcehaty 
Fis  in  amore  foret  ^  mnhaçmihinamqHem* 
gares. 
Mais  Jupiter  n'efi  pas  le  feul,  qui  ait  ainfi  de* 
fer^  à ramour conjugale,    LemêmçCapella 


DES   FEMMES.  -353 

'      .»  *  '   ^ 

Ut  voir  les  autres  Dieux  dans  de  pareils  fen- 

timens«  Janus,  dit-il,  emploie  tous  les  yeux 
de  res'vifages  à  contempler  fonArgone,  Janus 
Arg(mamtdraque  miratur  effigie  ;  &  jufqu'au 
bon -homme  Saturne,*  il  ne  laiflfepas,  rion-  ^ 
obilant  fa  froideur,  &  Ton  chagrin  ordinaire, 
de  prendre  plaiHr  à  careffer  fà  Cybele.  Fluton 
même  au  mtHeu  des  Enfers  goûte  tant  de  dou*^ 
ceurs  auprès  des  femmes,  qu'outre  Proferpi- 
ne  il  s'eft  donné  une  Minthe,  oaManthe, 
pour  concubine,  que'la  plante  qui  porte  ce 
nûm  nous  repr^fente.  À  la  và-ité  il  n'y  a 
point  de  fi  heureux  mariage  au  Ciel;,  ni  en  la 
Terre,  qui  ne  foit  fujct  à  quelques  riottes, 
&  même  quelquefois  à  des  divorces  d'aflezfa- 
^cheuiè  éonfequence.  J'ai  lu  dans  une  Epi- 
gramme  Grecque,  que  ce  Jupitçr,  dont  nous 
avons  parlé,  fe  vit  une  fois  tellement  persécu- 
té par  Junon,  qu'il  fut  contraint  de  la  chaiTer 
deTEmpyrée,  &  de  la  tenir  fufpenduë  en  l'air 
pour  quelque  tems.  iCe  fut  peut-  être  alors 
que  le  téméraire  Ixion  embrefla  pour  elle  la 
nue,  qui  produifit  les  premiers  Centaures. 
Voilà  pour  ce  qui  touche  le  Ciel.  Une  rêve- 
rie des  Rabins  vous  fera  voir  la  même  chofeau 
plus  ancien  &  plus  important  de  tous  les  ma« 
liages  de  la  terre,  quifut  celui  de  notre  pre^ 

Bb  V 


394  LETTRE  QXXV. 

tnier  père.  Us  aflurent/  qu'Adam  fiit  feparé 
d'£ve  par  pQi^aœ  de  cent  trente  ans  9  dorant 
lequel  ne  f  è  pouvant  pafler  de  l'agréable  com- 
pagnie des  femmes^  ilfe  divertit  avec  une 
Naamà,  &  trois  autres,  qui  eurébt  des  eo- 
Êins  de  lui  appelles  Démons. 
,   LailTonsceschiaiereSspourexamiaer quel- 
ques reproches,  qu'on  fait  plus  ferieufement 
à  celles,  dont  vous  me  hommes  le  paffiooné 
protedeur.    L'on  veut  qu'elles  aient  naturel- 
,  lenient  refprit  pcHté  au  mal,  de  ibrte,  que 
il  Laberius  en  eft  crû,  une  femme  étant  feu- 
'  le  n'a  jmaais  que  de  mauvaifes  penfée% 
Mulier  qu^foh  cogitât  y  makccgitat. 
hPhœuifEt  je  me  fouviens  d'aflez  d'autres  invctîtivcs 
femblables,aufl[ibienqaederanimoiîtéd'H4>> 
polytedans  Euripide,  contre  toutes  celles,  qui 
fe  piquent  d'avoir  plus  d'efprit  que  les  antres. 
Cependant  41  faut  renoncer  au  fens  commun, 
oureconnoitre  avec  Plutarqiîe  qu'elles  ont  les 
mêmes  vertus  que  nous ,  &  que  la  diftioâion 
du  iëxe  ne  fe  trouvant  pas  dans  les  efprits,  le 
leur  eft  aufli  capable  d'aprendre  &  de  rai- 
fonner  que  celui  des  hommes.  L'on  voit  mê- 
me dans  mille  familles  ce  qu'on  remarque  ea 
£.l.l/i?m^^^l^^^  de  plantes '&  d'animaux,  &que 
dicc.  3.    Mefué  obferve  pardcutierement  en  YAgÊik^ 


DES  FEMMES. 


39T 


que  la  femelle  y  vaut  fans  comparsifon  mieux 
que  le  mâle.   ^  C'efl  donc  uiïe  fentence  indi- 
gne  de  Thucydide,  que  la  plus  grande  louan- 
ge d'une  femme,'  foit  qu'on  ne  parle  d'elle  ni 
en  bien  ni  en  mal.  Et  l'opinion  de  Xenophon 
n'efl:  pas  plus  foûtenahle,  que  pour  rendre  un 
mariage  heureux,  répoufce  doiveencrer dans 
la  maifbn  de  Ton  mari,  n'aiant  vu,  ni  ouï  que 
très  pou  de  chofes,  c'eft  à  dire,  avec  la  moin- 
dre connoiilancedes  affaires  du  monde,  qu'il 
eft  pofiiUe.     Je  fai  bien,  qu'il  (è  trouve  des 
coquettes,  qui  dccrcditent  merveilleufemenc 
les  plus  vertueufes;    novimus-  mores  turpif- 
fimarum  fœminartim  y     ut  oderint  puerperiû^ 
vtfiUùs  velut  indices  atatisfua  abominentur\  & 
vous  en  connoifTés  une,  qui  ne feindrqit point 
de  càjoller  effirontément  (on  mari,  com^e 
Élit  Venus  le  ften  dans  le  huitième  livre  de 
rEqtiiie.    Après  l'avoir  nommé  Ton  trèè  cher 
Epoux ,  &faiàinte  Divinité;  curiffime  amjuxy 
fanBummihinumen^  elle  n'a  point  de  honte  de 
lui  demander  des  armes  pour  un  fils,  qu'elle  a^ 
voit  eu,  s'étant  honteufementproftituée. 

Artàa  rogo  gçnitrix  na((K 
En  vérité  ç'efl  avoir  bien  fait  banqueroute  à 
la  pudeur  fi  l'on  ne  veut  dire  que  ce  qui  fe  pa(^ 
fe  entre  les  Diçux>  ne  fe  doit  pas  examiner  è 


39«^       LETTRE     CXXV. 

L.ictl  DÔtre  mode.     Pline  aflfure>  que  la  Uoime 
s'étanc^ailTée  couvrir  par  le  Fard  ^  (e  lave  in- 
condnenc  aprés^  afin  de  perdre  l'odeur,  qu'il 
.    lui  a  communiquée ,  craignant  que  le  LiOD  ne 
.    reconhoifle  par  là  Ton  adultère  :  Et  il  y  a  des 
femmes  alTez  hardies  (  je  ne  veux  rien  diiede 
pi^  )  pour  faire  gloireie  leurs  galans^&  pour 
ne  fe  foncier  pas  beaucoup  que  leurs  maris 
prennent  connoifliance  de  leurs  débaudies. 
Seroient-ce  point  de  femblables  aâions  oui 
auroient  mis  le  nom  des  femmes  parmi  les 
.    '      Tartares  entre  les  chofes  fales,  &  qui  ne  le 
doivent  jamais  prononcer,  ni  écrire?  h 
lieu  de  dire  une  fille,  ou  une&mme,  ilseo- 
ploient  d'autres  diâions.  Se  difent  une  voilée, 
&  une  mère  de  famille.    Je  Taprens  de  la  vé- 
ritable hiiloire  de  Tamerlan,  traduite  depuis 
peu  d*Anibe  en  nôtre  langue,  &  qui  porte, 
que  ce  Prince  belliqueux  protefta.,  que  Baja- 
'  zet  devoit  avoir  perdu  le  fens,  &êtrç unfou 

Sar&it,  de  lui  avoir  écrit  le  mot  de  fenune 
ansunedefestettres.  Cet  ufàge  néanmoins 
ne  peut  paf&r  que  pour  une  barbarie,  &uDe 
injuflicetoute  pure,  qui  condanneroit  les  plus 
beaux  ouvrages  de  Dieu&de  la  Naturel  com-  | 
me  fujets,  autant  qu'il  s'en  voit,  à  plufieurs 
;    inconveniens ,  auffi  bien  que  nôtre  humanité 


DES   FEMMES. 


397 


confidcrée  dans  Tun  &  dans  l'autre  fexe.  Ce- 
ni  des  femmes,  dites -vous,  eft  fans  diffi- 
:ulté  le  plus  infirme  d'elprit  aufli  bien  que  de 
orpsj  ce  qui  les  rend  fi  changeantes  3  qu'on  ,  * 
lefauroît  tenir  de  méfurc  certaine  avec  elles, 
i  l'on  ne  s'accommode  à  toutes  leurs  incoii*  t 

bnces.     Mais  que  dlriés-  vous  fi  ce  que  vous    * 
)rcnés  pour  un  de&ut,  étoit  une  marque  do 
excellence  de  leur  ame?  En  effet  tout  chan- 
;emeat  n'eft  pas  abfolument  à  blâmer^  ^  com- 
ne  vous  le  prcfuppoféSé     Les  Grecs  ont  dit 
iroverbialement,  qu'il  n'y  avoit  rien  de  plus^sérw,  îm 
gréable,  fiera^oT^TravTwyKmv.     La  cou- ^'^^'^ 
^ur  blanche ,  qui ëft  lapremiere &  la  plus  efti^ 
iiable  de  toutes,  eft  encore  la  plus  lufcepti- 
le,  d'autant  qu'il  y  en  a  d^utres.     Et  leau    s 
î  plus  recherchée ,  pour  être  la  plus  pure,  re-  ^ 
oit  le  mieux  toute  forte  de  faveurs.     Y  a  - 1- 
rien  de  plus  promt,  ou  déplus  changeant 
lie  la  face  du  Ciel?  Ne  blâmés  donc  pas  ce 
ui participedé  là  Nature ,  &  foires  fccptiquc-       ^ 
lent  vôtre  compte  qu'il  n'y  a  que  les  muta- 
ons  déréglées,  &  defordonnces,  qu'on  doi- 
::  reprendre  aux  femmes  non  plus  qu'aux  > 
jcnmes* 

Nous  nous  accorderons  mieux  au  fujet  de        ^ 
tplailant  mariage,  -que  vous  dites  fi  bien 


398  .     L  E  T  T  R%    CXXV: 

qaiméritpitanbonchtirivari.  Mais  jepdffeplu 
ovtre  que  vous,  car  je  Aûs  perfitadé  queles  Ion 
devroient  reprimer  l'intempérance  de  ces  vieil 
les,  qui  reçoivent  dans  leur  lit  des  jeunes  hom 
mes ,  qui  pourvoient  être  leurs  petits  fils,  ej 
Qumt,  m  ^^qJ^j^  etiam  nubmdi  impudiçitia;  &  je  n( 
'  *  blâme  pas  moins  l'avarice  honteuTe  de  ceux 
qui  n'époufent  ces  décrépites ,  que  poorâ 
prévalQîr  de  leurs  biens.  Si  les  Ephores  fu 
rent  hautement  loués  d'avok  condanoé  à  h 
mende quelques  Spartiates,  qui  aiantredier 
ché  en  mariage  les  filles  dç  Lyfandre.  comine 
riches  )  n'en  voulurent  pKis  après  (k  mort, 
qui  fit  connoitre  leur  pauvreté  j  que  ne  de- 
vons-nous point  penfer  de  ceux,  dont  oous 
parlons?  Certes  les  bonnes  noceurs  font  en 
quelque  ËiçonofFenféesde  touscôtés  pardefi 
diiproportionnésaccoupl^meùs.  L'entremet- 
teur de  celui,  dont  vous  m'écrives,  pempal* 
fer  pour  un  vraiMezence ,  qui  s'eil  plû  à  lier 
un  cadavre  avec  un  corps  vivant 
^'^•'*  '  CtmponensmanAusquemanus^  atqmmhis 
or  a  y 
Tormenti  gemif. 
Et  fi  ce  jeune  marié  n'a  voulu  expier  fes  k\h 
tespaflées,  en  prenant  une  fi  laide  &  û  viei- 
le  femme,  je  le  trouve  Inexcufable.    Sans 


DES  FEMMES.    :        399 

aoûts  que  coimne  bon  Chrétien  il  a  voulu 
s'apprivoiièr  avec  la  moit ,  &  Tenvifager ibu- 
vent.  Jugés  quelle  peut  être  fa  mortification^ 
puifque  dans  les  mariages,  que  l'âge  a  là 
mieux  aflbrtis,  il  fe  trouve  tant  de  dégoûts 
inévitables  ;  y&^e  non  hahet  omne  quod  liât  vo-  Qs^* 
luptatemj  feu  contimtis  vicina  fatietas  y  five  . 
(krumffifuoJneceJjieJi  y  coimni^ctDtchma^ 
teur  Romain  Ta  fi  bien  obfervé.  Les  plus  a« 
gréables  perfonnes  à  nos  yeux  contraient 
bientôt  des  rides  >  qui  convertifTent  l'amour^  , 
que  nous  avions  pour  elles  en  une  efpeced'a* 
midc,  dont  tout  le  foûtien  n'eft  fondé  quo 
fur  Fimagidation  de  ce  qu'elles  ont  été ,  &  fur 
kmémoireàup^é;  inter par ês^fuofueaiMos 
àtiusfcminnfenefiity  neque  (^matur  a^usuxor 
vifi  numoria.  Tout  l'avantage  qu'aura  ce  mat 
heureux,  c'eft  qu'apparemment  il  vivra  (ans 
jaloufie,  &  qu\>n  ne  lui  demandera  jamais  la 
femme  à  prêter  >  comme  HcMtenfms  fit  à  Ça* 
ton  fa  Martia ,  qu'il  lui  accorda  pour  en  tirer 
lignée^  CarquantàSocrate>  que  Tertuljîen 
accufe,  d'avoir  été  auiû  facile  à  conmiuni- 
quer  les  fiennes  à  fes  amis,  c'eft  un  article, 
^e  je  mets  au  rang  des  héréfies  ou  des  opi- 
nions  erronées^  qu  on  lui  reproche.  Aga-  ^  '•  f^fi* 
^as  pourtant  parle  d'un  AArologue  nommé 


'     40O        LETTRE    CXXV. 

Pambecus ,  d'aufli  bonne  humeur  &  d'auffi 
facile  convention,  que  pou  voit  être  Catoa, 
.     puiiqu^il  fit  par  intérêt ,  &  par  vanité,  ce  que 
le  Romain  faifoit  par  amitié  &  par  philolb- 
phie.     Cç  Judiciaire  aiafit  reconnu  dans  le 
cours  des  Affares,  félon  cet  Hiftorien,  quuo 
Saûnus  devoit  engendrer  un  grand  Monar- 
que y  il  lui  proAitua  ik  femme/  qui  devint 
groife  d'Artaxerxes/  celui,   qui  rendit  aux 
Perfes  la  Monarchie,  que  les  Parthes  leur a- 
voient  enlevée.    En  vérité  de  tels  exemples 
^   femblent  un  peu  extra vagans,  fur  tout  ea 
Caton,  que  tous  ceux  defon  fiécle,  &  Ci- 
£.  r.  99.77. <:cfron  entre  autres>  ne  fe  laflfent  jamais  d'ex- 
oàAn.  &  altère   Héros  iUe  nofter  Cato^  qid  mUu  ém 
*-^'  V'  3'  '0ftpro  centum  mUibus.  Seoeque,  un  peu  de 
^      tems  après,  lui  donne  un  merveilleux  éloge, 
'  le  propofant  pour  le  plus  grand  &  le  pTus  par- 
fait patron  de  bien  vivre  &  de  bien  mourir, 
Suaf.  S    ^^^  ^^  puiffe  reprélënter.     Marcus  Catofo^ 
lus  maximum  vwenài  moriendique  exemplm. 
Etttéanmoins  ce  même  Caton  abandcxme  fa 
femme  à  ion  ami,  &  ce  que  je  trouve  encore 
plus  fujet  à  être  blâmé ,  il  la  reprend  après  la 
mort  d*Hortenfius,  qui  Tavoit  rendue  fort 
riche,  la  laifTant  fon  héritière.     Avouons, 
que  les  femmes  font  faire  quelquefois  d'étran^ 

gcs 


DES  FEMMES.'  40* 

•        -       r 

ges  èevûéfs  aux  hommeâ  ^ela  f  lus  haute  efti-' 
me.  Plutarque  n'a  pu  s'epaplchcr  d'écrire, 
que  les  dernières  noces  de  Tainé  des  Catons 
(  pour  ne  forrir  pointide  cette iHfiftreramiUe) 
appeflé  par  Cieeroh  (?itf 0  il//?/^^  lediffap[iè- 
rent  merveilleufenient,  aiant  troublé  toUteâ 
maifon  par  la  prife  d'une  jeune  femme  dans 
un  âge  trop  avancé.  iPeutêtre,  quela&dli^ 
té  de  Caton  d'Utique  eût  eu  bonde  grâce  dans 
une  République  de  Platon;  mais  véritable* 
ment  dans  la  Romaine ,  &  au  tem^oiî  ce  Ca« 
ton  vivoit ,  c'eft  une  chofe  extraordinairement 
remarquable.  Ne  nous  étonnent  pourtant 
de  rien,  outre  les  lieux,  où  la  communau- 
té des  fisïtimes  efl  établie  ,^es  Relations  recen* 
tes  nous  en  font  voir,  où  l'on  permet  à  cha« 
que  fen&me  d'avdr  plufieurs  maris.  Oda  (è 
pratil]ue  au  Royaume  de  Calecut  vers  le  Le* 
vant ,  &  à  l'oppofitD  au  Brefd  parmi  la  nation 
des  Pehuarès  ;  outre  que  la  mèmp  chofeétoic 
autrefois  en  ufagedans  quelques-unes  des  Ca« 
naries,  à  ce  que  porteleur  Hiâoiie,  &  lamo- 
dcme  des  Antilles. 


^^mvapm.i  t:c 


4oa      LETTRE.  CXXVI. 
DE 

LA    DIFFERENCE 
DÉS   ESPRITS 

LETTRE    CXXVt 


MONSIEUR,     . 

■s  * 

Je  ne  fiu,  fi  nous  ne  pouvons  point  nous 
plaindre  aujourd'hui  avecplus  deraiibnque 
Or»,  73,  Dion  Chryfoftomen'én  avoit  de  fon  temsi  de 
voir  le  nom  de  la  Phibfo^e  fi  avili ,  qu'aie 
n*a  plus  rien  de  ome  dignité,  qui  la  fidfoic 
autrefois  refpeâer  de  tout  lé  monde.  ,  Il  e(l 

.  de  nos  Philofiiphes,  dit-il ,  oomme  deshibous 
decefiéde,  qui  ont  bien  encore  la  formel 

-Je  plumage  de  l'ancien  hibou  de  l'Apologue, 
maisqui  Qnt  perdu  ce  grand  effHit^  &  cette 
rare pradence,  qui  le  rendait  ficéld^ra  L'on 
voit  aiTez  de  gens,  ajoûte-t-il,  qpii  portent  la 
barbe&  le  manteau  comme  Socrate  ou  qui 
dieminent  avec  te  bâton  et  le  biffi»  à  kfiiçon 
de  Diogene;  lemalheur  eft  quils  n'ontpsKsIa 
moindre  teinture  de  vertus,  qui  acoompt- 

.^oient  ces  premiers  Phibfophes^    Cefteo- 


DE  LA  DIFFERENCE  DES  ESPRITS.-403 

core  ce  que  leprochoitaux  Athéniens  un  Me- 
ûcdemus,  lemarquant^  qu*ils  avoient  eu  dans  - 
le  comniencement  des  Sages  panni  eux  y  que 
les  Philofi)phes  leur  avoîéntiuGoedé,  &  qu'en- 
iindemiierablesSophiftes^  qull  appelloit  I- 
diots^  étoient  entrés  en  la  place  des  uns  & 
des  autres  iàns  aucune  folidité  de  raifonne- 
ment.  Certes  le  tems^  qui  a  coulé  depuis 
celui  de  Dion  Se  de ^enedemus ,  n'a  pasren- 
du  la  fx>ndidon  du  notre  meilleure;  Ton  pou- 
loit  au  contraire  renchérir  de  beaucoup  par- 
deflus  leur  complainte  y  &  nous  ne  ferons,  de 
defloiv,  injure  à  perfonne,  quand  nous  re- 
connoitrons  ingénument,  que  prefque  toute 
nôtre  Philofbphieeft  réduite  à  de  milèrables 
eigoteries,  qui  n'ont  jamais  rendu,  qui  que 
ce  Ibit,  ni  meilleur,  ni  plus  fiivant  qu'il  étoic 
avant  qu'il  les  eût  apprifes. 

Ce  n'eft  pas  que  je  croie ,  que  nos  efprit^ 
non  plus  que  nos  corps  aillent  diminuant,  ni 
qu'ils  foient  autres,  que  les  pou  voient  avoir 
ces  premiers  Grecs  dont  la  mémoire  nous  eft 
en  fi  grande  véneiàdon.  Comme  la  (lamre 
dePythagore,  nideDemocrite,  félon  toute 
apparence  n'excedoit  pas  la  nôtre;  je  penfe 
qu'il  (e  trouveroit  parmi  nous  des  Ames  aui& 
élevées  que  la  leur,  fi  nous  recevions  là  mê- 
me inftitution  qu'eux,  fi  le  tems  où  nous  vi- 


'4^4        LETTRE    CXXVjT. 

vons  étoit  diffiofé  comme  le  leur,  & fior  tout 
fi  nous  avions  la  même  îiberté  de  raifonner, 
qu'ils  fc  donnoienti  fans  être  affervis  à  de 
certains |)rincipes,  &à  de  particuliers  fyftc* 
mes,  qui  captivant  Fefprit,  lui  font  perdre 
ce  qu'il  a  de  plus  généreux.  L^Ecole  corn- 
'  mence  à  nous  rendre  efdaves;  J'interêt  delà 
fortune  continue,  &  il  fe  trouve  à  prélent 
toujours  quelque  chofe ,  qui  retient  les  plus 
hardis  Sf,  les  plus  clairvoians. 
Horat.fiu     Atque  affigit  htmo  divifue  particulam  aura. 

mune  opinion  tellement  égales  qu'il  n'y  a  que 
lés  organes  du  corps ,  qui  les  difunguent.  El- 
les agiffent  avec  plus  ou  moins  de  perfeAon, 
felpji  qu'ils  font  bien  ou  mieux  dilpofés ,  de 
même  que  le  relbnnement  de  la  flûte  dépend 
de  la  qualité  du  bois,  dont  elle  eft,  &  d'avoir 
fes  trous  percés  comme  il  faut  J'en  parle 
ainfi  fans  rien  déterminer,  car  je  (ai  bien 
que  l'inégab'té  des  âmes  eft  foutenuê  par  de  fi 
^ands  auteurs,  que  Cajetan  maintient,  qu'il 
faut  être  aveugle,  pour  douter  que  Saint 
Thomas  ne  l'ait  pas  crûs  ;  à  quoi  Scotus  répond 
qu'il  eft  donc  aveugle  avec  beaucoup  d  autres. 
Tant  y  a  qu'à  l'égard  des  opérations  de?efprit 
l'on  en  a  toujours  reniarqué  de  trois  fortes, 
qu'on  peut  comparer  à  celle  d'autant  d'oifeaux 


DE  LA  DIFFERENCE  DES  ESPRITS.  40^ 

difFçrens.  Xes  uns  fep|ai(ëat  à  s'élancer  juT^ 
qu'au  plus  haut  de  l'air;  d'autres  ne  s'éle- 
veotque  fort  peu  de  la  terre^  ou  ne  (autent  que 
de  branche  en  branche  ;  &  la  troifiéme  efpeco 
eA  de  ceux,  qui  volencdans  le  milieu  que  les 
premiers  abandonnent  s  &  oii  les  féconds  ne 
peuvent  arriver.  Je  vouslaifferai  faire  la  re» 
duâiondecettecomparaiibn,  pour  ajoûtef 
quelque  chofè  à  ce  propos,  puiTque  fans  j 
penferj'en&is  tout  lefujet  dé  ma  lettre. 

L'on  peut  oblèrver  dans  le  globe  intelle- 
âud  ce  qui  fe  voit  au  matériel,  od  les  ter- 
res ne  font  pas  toutes  d'un  même  rapport  ; 

Altéra  frimuntis  qufmam  favet^   abera^^'^ 
Baqcho. 
La  mer  n'efl  pas  auffi  également  poilTonnech 
fc  par  tout,  &  (ebn  robfervation  d'Horace 
fes  conques  de  prix  font  différentes  félon  lès  x 
lieux.    - 

MfirkeBajammeliorLuctmnPehriti         ^ 
OfireaCircaiSy  Miftno  oriuntur  EcUni^        ]^/ 
Pe&imbus  patidis  jaQatfemoUe  Tantitum. 
L^eiprit  des  hommes  dent  beaucoup  de  cein- 
te diveiikè,  &  pour  l'ordinaire  ceux  d'une 
région  l'ont  plus  pelant,  ouplusfubtil,  qu'il 
ne  paroit  aux  pedbnnes  d'une  autre  contrée  j 
ce  qui  ûk  Are  d'un  lourdaut  au  mêmePoëte^ 

Èaotttm  in  crnjjbjurmres  aère  natuni.  ^*  •  ^h 

Ce  iij 


406        L  E  T  T  RE   CXXVI. 

Cela  eft  fi  conforme  à  ce  que  la  Nature  prati- 
que par  tout,  que  le$  Elephans  pris  dans  des 
lieux  maréc^eux  fout  indociles^  legersd'eT- 

L2.Jei>i'^vky  pour  ufer  des  termes  de  Philo(fatte; 

^•^/'•^•ceux  des  montagnes  quittent  dîffidlement 

^'^*  leur  ferodte^  &  il  n*y  a  que  les  Elephans  de 
campsKgne  qui  deviennent  aifément  traitables, 
&:qui  Êiflient  pardtre  de  ces  actions  (pitmiet- 
les,v  dont  l'onMit  tant  de  merveilles.  Ceux 
des  Indes  Orientales  opt  d'autre  part  unavan- 
tage  inonpareil  en  tout  ce  qui  les  &it  efti- 
nier,  iUr  les  Âûricains,  qu'on  veut  même 
qui  reCpeâent  les  prenUers.  Mais  quoiqu'il  foie 
^refque  confiant,  que  la  pofitiûn  des  lieux^  & 
.  les  climats  difFérens  caulent  cette  variété  d'ef- 
prits^  dont  nous  parlons,  en  quoi  l'on  iuppofe 
que  les  pals  chauds  aient  un  grand  avantage 
pour  lesperfeâionner,  furceu^qui  ibuffireot 
les  longues  &  afpres  froidures  :  Si  ed-  ce  quepar 
un  privilège  particulier  il  femble  que  Dîe.u& 

,  la  Nature  fe  plaifent  à  faire  voir  quelquQfi)is 

dans  ces  derniers,  des  efprits  qui  fiiipaiTeat 
de  beaucoup  les  autres,  qui  ont  eu  aj^rem- 
ment  le  Ciel  plus  favorable.  Ainil  dans  Tor- 
dre accoutumé  des  chofes,  quoique  les  mé- 
taux foientplus  prifés  &d'un  d^é  {rfus  par- 
fait ,  que  ne  font  les  pierres  ;  il  fe  voit  âéan- 
moins  que  la  pierre  prédeufe^  coouQceft  le 


•v 


DE  LA  DIFFERENCE  pES  ESPRITS.  407 

diamant^  à  plus  d'c(Ume&  de  valeur  que  Tôt 
même ,  lé  premier  des  métaux. 

De  quelque  caufe  que.proqede  cette  varie- 
té  d'dfprîts.,  elle  eft  telje  que  la  couleur  de^ 
corps  blaoçs,  ou  mores,  ne  les  di(tiague 
point  tant,  encore  qu'cMijles  ait  voulu  aire 
différer  d'eipece;  que  la  proiptitude  ou  viva- 
cité de  ces  mêmes  efprits,  i&leur  pefanteur 
ou  fhipidité)  établit  entre  eux  une  divcrfifié 
remarquaUp^  Je  dirii  i>i«ti  plus ,  elle  eil  i$l- 
le  qaoa  voit  quel(^ttefoJi$  d^s  animaux  ^  qiQ  ' 
flpprochemplus  près  du  raHcHlli^ble,  que  plu- 
fleurs  hommes,  £t  çertaiAcçient  fi  nousTne 
fomme^.prindpalement  tels^qye  pari?  fonm 
qui doQns  l'êitreà  çoutescho&5>& fi  l'efprit  qui  ^ 
cft  nôtre  forme,  doit  concevoir  &  enfent^ 
par  le.iQoieo  de  fes  re^exionç,  de  foc^  àiC- 
cours,  &  des,  méditations  qui  lui  font  pro- 
pres; puii^uefon  nom  Latin,  hgemum^  çRï  genc^ 
fondé  fivr. cette  forte  de  génération:  Ne  j)ou-"^^^' 
vons  nons  pus  Soutenir,  que  les  efprits  Eunu- 
ques, &  qui^n'engendent  point,  parce  qu'ik; 
n'ont  nulle  ctialeur  naturelle  y  qui  puiflje  pro- 
duire la  moindre  penii^  de  considération  ^  ne 
méritem  p«s^  qu'on  donnie le  nom  dliomnies 
à  ceux  qui  lis  poffedent  En  vérité  il  s'eil 
trouve  dont  Ja  feule  Foi  .nous  peut  faire  croi- 
«rameiniçiortelle,  tdnt  ils  approchent  de 

À  a  iiij    ' 


4^8         LETTRE    CXXVI. 

.  labète.  On  leur  peut  donner  pour  devifele 
^*^S*  mot  de  l'Ecriture,  SoI/apieHtiantmeJlortusn(h 
kis.  Qu'ihie  promènent  hardiment  à  décou- 
vert, jamais  ce  foleil,  ni  autre,  ne  leurc- 
'<âiaufFeni  la  cervelle,  fipmdar  hro  ndcapo^ 
ma  m  nel  cerwlto.  £t  Ton  (e  doit  affurer,  que 
plus  ils  feront  en  terre,  plus  à  la  mode  des  ra- 
ves ils  deviendront  groffiers  et  matériels. 
j^lV^yjiI^Cdl  ce  qui  a  tait  prononcera  Seneque  figeo- 
dmenc,  que  le  veiUer  de  telles  perlbnnes  ètcit 
iemblable  au  dormir  des  autres,  &  que  kur 
efprit  devoitétrë  compoTéd^Elemensfidncaos 
'o\i  fans  aâion;  ùmgîHJawgema  &mjmmm 
itura\  aàtin  vigiJiamJimnofimiBàfÊimy  mrti^ 
kus  neBunSur  elemetOis.  Le  Poète  Pdli^ 
nius  par  ce  feiil  vers, 

Qnam  amlhe  pecuJes  humoHô  in  cwyort 

s^eft  encore  expliqué  plus  har<fiment  le  deffiis 
A  regard  des  dprits  iUbtils,  éveilla,  & 
tgiâàns,  qu'on  peut  appeiler  le^  Antipodes 
^  ceux,  dont  nous  venons  de  parl^,  il 
s'en  trouve  par  tout,  &  en  tout  tems,  qui 
ont  ce  que  TEmpereur  Auguftè  attribuott  i 
Vinicius,  higenkim  m  mmerato.  Seneque 
lui  donne  aufilcegrand avantage,  d^oir re- 
connu d'abord  tout  ce  qu'il  Êdloit  penler  des 
^  M    diofes^u'on  lui  propofoit  ;  fukymdicnga  ^ 


DE  LA  DIFFERENCE  DES  ESPRITS.  405 

gttàtioiBi  praftitura  erat  ^  prima  intention" 
nimi  dabat.  .  Certes  c'eft  être  heùreufement  , 
venu  au  monde,  &  avec  les  bonnes  grâces  ^ 
de  la  Nature ,  que  de  tenir  d'elle  une  naiflan-  ' 
ce  fi  privilégiée.  Mais  il  arrive  quelquefois  . 
que  ceux ,  qui  ont  tant  de  cette  lumière  puri- 
fiée, *qtfHéraclite  nômmoit  une  fplendeur 
feche,  &  qui  fait  difccrner  aux  âmes  de  la 
première  clafle  toutes  chofes  prefque  en  ua 
înftànt,  s'évaporent  aifément,  &  donnent 
julques  dans  le  vuide.  L'Italien  dit,  chitrojh 
po  s affotigliay  fifcavezza.  En  effet,  comme 
la  petànteur  des  efprits  trop  matériels  choque 
tout  le  monde,  la  promtitude  &  la  pénétra- 
tion de  ceux  "^  ci  aprète  quelquefois  à  rire, 
lors  qu'ils  deviennent  fi  fubtik;  qu  ils  s'a* 
lambiquent  &  s'en  vont  en  fumée.  .  Ceft  â 
quoi  font  fort  fujets  ceux ,  qu'on  voit  paroi- 
tr6  avec  éclat  avant  le  tems.  Les  fleurs,  qui 
^'épanouirent  trop  tôt,  s'èvanouKTent  en  un 
inftant.  Et  l'on  ne  remarque  point  de  nos 
premiers  fruits  du  Priiitems  qui  duifent  jul^ 
qu  à  rarricre-âifbn.  Le  proverbe  Efpagnol 
a  Ton  rapport  à  cela,  quand  il  aflure,  qu'il 
vaut  bien  mieux  être  Meurier ,  qu'Amendier^ 
ou  Abricotier,  antes  Moral  que  Alme^dro. 
Cependant  comme  il  y  a  des  rivières  qui  ne 
font  jamais  tant  de  bien,  que  quand  elles  dé^ 

Ce  V 


^      4to        LETTRE    CXXVt 

bordent ,  il  fc  trouve  de  certains  génies ,  qui 
paffentpourcxGellens,  dont  tout  le  bon,  & 
le  rare,  confifte  dans  le.tranfport,  &  dans 
.    l'excès.     Vous  en  connoiffés  un  de  cette 
trempe,  quevousavés  en  vain  tâché  de  modé- 
rer, &j'enadmirefouventunautrc,  dequifa 
jnefemblc avoir  été  faite  pour  un  autre  ccirp 
que  le  fien ,  tant  toutes  Ces  inclinations  ^  &  fes 
^  emportemens  ordinaires,  vont  à  le  ruiner. 
^  Jem'affùredbnc,  que  vous  préfcreriés  à  cette 
grande  &  prématurée  vivacité,  la  pelanteur 
D.  Lan.  des  premieresr  années  de  Xenc>crate  &  de 
Cleanthe.    Le  premier  étoit  fi  tardif,  que 
Platon  fonpréceptcur  le  nommoitrânede  Iba 
Académie.    Et  le  dernier  nç  fut  pas  mieux 
twité  par  Zenon  ibus  fes  Portiques.    Si  cft-cc 
que  l'un  &  l'autre  reûiTirent  de  forte,  qu'ils 
furent  des  plus  grands  Philoibphes  de  kur 
fiéclç. 


Imprimé  à  PFOERTEN, 
Chez  ÉRDMAiïN  Cbriitofl»  Bekeh^ 


OEUVRES 

DE     FRANÇOIS   ; 

DE  LA  mÔtHE 

LE    VAYÈR, 

CONSEILLER    D'ETAT,&c 

Nouvelle   Edition    revuS   &  .«ugnïe&téc. 

TmeVlL  Partit  IL 


avec  Privilèges, 


imprimé  à  Ftœrtcni 

&  fe  trouve  à  Dresde  < 

dKZ      MlCHSL      GROStL. 


MDCCLIX. 


•DERNIERS 

PETIT  S  TRAITE  S, 

EN  FORME 

LETTRES 

ECRITES 

A       - 

DIVERSES  PERSONNES 

STUDIEUSES, 


T9mViLPtrt.1t 


I 


MONSIEUR 

FRERE  UNIQUE  DU  ROL 

i  M%0NSE1GNE URy 

Quoique  je  compte  entré  mes pîm grandes  <iip 
grâces  celle  de  ne  tnêtrepai  trouve  à  la  fuite  dé 
vôtre  Cour  durant  le  plus  long  de  tous  f es  voia^ 
gesj  cela  ii  empêcher  pas  ^  que  je  ne  me  fente 
oblige  de  remercier  vôtre  Bonté ^  contme  aune 
grâce  fingtdiere ,  d* avoir  conjîdéré  ma  caducité^ 
pour  me  difpenfer  d'une  chqfe^  (pieHejugeoil 
très  bien  être  au  dejpis  de  mes  forces.  Cepen^ 
dont  pour  ne  demeurer  pas  du  tout  inutile  à  v6* 


4  I    EPITRR 

ireferviccy  je  me  fais  avifiâicrire  cet  êetmtA 
petits  Traités^  mefoUvenanty  quefuel^es-wn  ie^ 
geux^  qui  les  ont  précédés  m  vous  ont  pas  àf- 
flû;  îf  fai  crû  niême^  que  le  luflre  avec  la  ré- 
gularité de  îimprejfion  pourraient  vous  en  ren- 
dre la  leHure  plus  agréable,     j^prens  donc  la 
liberté  de  vous  les  addreffèr  ^  quelques  malpf^r 
yuils  foientTy  &?  peu  d^nes  par  confequent  de 
vous  être  préf entés;  dans  tajpirance  où  je  fuis 
de  vôtre  Généro/îtéy  qui  ne  méptife  jasnms  ce 
^uun  cœur  plein  de  %éle  &*  de  refpeSl^  comme 
efilemien^  lui  peut  offrir.     Il  me feroit  encore 
•  sii/éy  Mo^&^iG^EVKyd'excuferfnaharéSeffey 
fur  la  nêceffité  oà  mont  mis  vos  Bienfaits den 
publier  ici  la  reconnoijjance  ^  puifque  je  ne  puis 
aàtrement  la  témoigner.     Mais  outre  la  crain- 
te,^  que  je  dois  avoir  df  vous  déplaire  pour  peu 
que  fentamajfe  cette  matière  y  f  penfée  fi  vrMCy 
que  tonte  ordinaire  quelle  eftjefuis  contraint 
de  temploieficijjefens  bien  iaiUeurs^  quilme 
feroit  impôffible  de  donner  à  mon  expreffiontout 
lefens^  &*  toute  t étendue  de  mon  imaginatioUy 
qui  conçoit  fin  s  doute  beaucoup  plus  de  chofesjur 
eefujet  y  que  je  lien  puis  écrire ,  quand  vous  me 
permettriésdelefaire.  J^ ai auffi appris  d'une  lan- 
gue que  vous  vous  êtes  depuis  peu  rendue  au^  fami- 
lière que  la  Françoifiy  quune  obligation  moin- 
dre que  la  mienne  peut  néanmoins  par  fa  gran- 


\ 


y 


EPITRE.Î  f 

éewr  exemter  celui  qm  lu  re§oit  delà  reconmhre 
autrement  que  du  ^œur^  mercedesy  benefidos. 
taies,  à  fuerça  de  grandes,  dçfbbligan  la  re-^ 
CotapœSsi.  AinfiyMor^s^iGii^v'Si^  je  trouve^ 
rais  fudiement  un  prétexta  fpecieux  au  filence 
que  je  mimpofe  là  dejjus.  Si  eji-  ce  que  j^ aime 
nneuie  en  parler  avec  pka  de  cmfcience^  £^  a^ 
vùuèr  ingénument^  que  rien  ne  n^empêcie  de  re^ 
préfenter  ici,  puifque  c^enfemit  le  lieu,  Fex^ 
ceUeuce  de  vôtre  Génie,  ^  leî  rares  vertus  oà 
il  V9US porte,  que  Timpuiffance  de  n^en  pouvtnr 
èiem  acquiter.  Eneffet ,  je  me  trouve  dans  une 
condition  du  tout  oppofëe  à  celle  de  F  incompara' 
èle  Capitaine  ^  Phik^pphe  Grec,  dont  vpus  4« 
vésfifouvent  admiré  la  conduite  dans  fa  retraite 
de  Perfe,.  Il  avait  toutes  les  connoijfances  re^ 
^fes,^  particulièrement  toute  F  éloquence  né* 
cejfaire  à  décrire  un  grand  Monarque-,  mais 
nen  votant  point  de  fait  tems  quihiputfervir 
de  modèle,  il  fut  réduit  à  noiis  former  dans  fan 
premier  Cyrus  F  idée  quil  avait  conçue  d*un  Sou^ 
verain  tel  quil  doit  être.  Jepojfede  tout  au, 
contraire  en  votre  Roiaie  perfdnne  un  exemplair 
re parfait  d*un  Prifice  très  accompli*,  mais  fia- 
tant  ni  la  fcience,^  ni  la  plume  de  Xenophon, 
pour  mettre  au  jour  avecfuccis  un  fi  excellent 
portrait,  je  mefens  obligé  à  me  taire,  niapper- 
cevant  que  ce  qui  eft  même  au  ieffus  de  mes  for- 

A  Jij 


e  'EPITRE. 

CiSy  ne  Imffè pas  d'être, eu  ^JpmtJkvStrtmi- 
rite,  ^e  n  ajoute  donc  rien^  Monseigneur, 
â  cette  petite  dédicace  y  qu^une  prvtefiutimi  jm- 
çercy  que  pendent  ce  peu  de  jotars  y  éptimen- 
fienty  fi  je  ne  fuis  afJe%Jlpintuely  ou  affok  hoh 
reuxy  pour  prévenir  toutes  vos  vidantes  y  je  la 
fidvrai  du  moins  autant  qu^ilmefempcffiUe^  V 
fivectoute  FexaSitude  que  doit  avoir  uneperfin- 
pe  de  mon  âge  y  qui  nejbuhaiteprefyue  phurim 
encemondcy  que  de  pouvoir  Je  faire  conaûtrc 
jufqu^au  dernier  moment  de  fa  vie^ 


MONSEIQNEUR, 


V6m  ttèt  humble»  tM  obctfinl 
&  très  fidde  ferviteiuv 

De  i,a  Mothb  le  Vatek. 


jMHK        -    ÎÔI(  ?*'^  JWTIttf  jwntf 

♦  Wjwf*  *WjMf»   »kjrf*  *lttLJ«f*  0)iudm 


DE^  LA  PAIX. 

LE  T  T  R  E   CXXVII. 

MONSIEUR^ 

Quoique  Tardeur  de  combattre  eût  plus 
de  pouvoir  fur  refprit  de  Scipion  que 
les  meilleures  raîfons  d'AnnibaJ ,  tout  le  mon- 
de n*a pas  laiffé  d'approuver  c&lle-ci ,  qu'une 
paix  certaine  vaut  beaucoup  mieux  qu'une 
vicloire  efperce.  En  effet ,  îl  n'y  a  riçn  qui 
foit  attendu ,  qui  ne  foît  encore  douteux,  & 
par  confequent  qui  puiffc  paffér  comme  tel^ 
pour  un  bien  réel ,  de  quelque  agrément  qu'il 
flate  nôtre  imagination.  Afas  vatepaxaro  in 
mano^  dit  l'Efpagnol ,  fiie  hejfre  volaniù:  & 
une  infim'té  d'apologues  nous  apprennent^ 
qu'on  perd  fbuvent  un  avantage  affuré,  par 
Vaviditè  d'en  poffeder  un  plus  grand.    Mais 

A  iiii 


8         LETTRE    CXXVIL 

s'il  dl  confiant  d'ailleurs,  que  la  fin  doive 
toujours  être  plus  eflimée>  que  les  moiensy 
qui  vifent  à  nous  la  fiure  acquérir,  &ûtoii- 
tes  les  guerres  &  toutes  les  viâoires  ne  teor 
dent  qu'à  la  Paix ,  qudle  apparence  y  aurok- 
il  de  t)réferer  l'accefloire  au  prindpsd,  &  <:e 
quieftfubordonné)  à  nôtre  première  &  plus 
jmpcvtante  intention?  Si  vous  conftdérés 
d'ailleurs  (^  qui  accompagne  néceflaireinent 
ces  grandes  vi([lotres,  Qu'on  iè  pix^^ofe,  la 
calamité  alTurée  despeuples^  &  la  defi>ladon 
inévitable  des  provinces;  vous  trouvères  é- 
trange,  qu'on  ait  &it  des  Héros  de  ceux, 
qui  obtiennent  ces  mêmes  vi(floires  y  &  qu'on 
«i(  nommé  la  Force  qui  les  domie  la  j^os 
pompeufedies  Vertus.  Pour  mol  )e  tiemkoîs 
bien  plutôt  le  parti  de  celui  ^  qui  appelle  cet- 
te Force  ou  Valeur^  la  verm  d'un  fiéde  de 
fer^  FortituJwém,  ferme  ^atis  virtuttm^  & 
quand  je  Cm  réflexion  fur  la  gloire  ,des  Ce- 
ùxs  Se  des  Alexandres,  qui  n'a  pour  finde- 
menti  que  le  meurtre  de  plufieurs  millions 
dlionuïiçs,  l'admire, qu'on  fiiflepafler pour 
le  plus  illuibre  des  Arts',  cdui  de  &ire  la 
guerre,  &  pour  un  métier  hércflque,  le  de- 
foUteur  du  genre,  humain.  Comment  eft  -,il 
poffiUe  qu'une  Bellone  fiirieufc>  &  toute 
couverte  de  iaqgi 


DE  .LA   PAIX.  9    . 

Et  amfMgmmeafrendeus  Mavêrtia  paBa^ 
trouve  des  psrdfims,  qui  aiment  mieux  tou$  , 
£es  excès,  &toutesfèsioju(tices,  queféquita- 
bieproœder  de  cette  divine  Aikée>  qui  defcenr 
dant  du  Ciel  en  terre,  difinbue  par  tout  od 
elle  pafTe  les  grfeces  &  les  bénédictions  du 
lieu,  d'où  elle  vient 

Cependant  la  force  &  la  violence  Tempor* 
tent  prdque  toujours  fur  la  raifoa;  &  l'on 
voit  en  tous  en(koits>  aufli  bien  qu'en  Lace*       , 
demoi^e,  que  les  Etats  n'ont  point  de  plus 
pui0aote  ni  de  plus  ordinaire  perfiiafion ,  que 
celle  des  .machines  de  guerre,  &  dutran*^  * 
chant  de  r^ée,  ratiaakima  Reg$my  ce  qui 
fit  reprefenter  à  Sparte  la  DéelTjp  Pytho, 
n'âiant  pour  tout  ornement  qu'une  lance  & 
un  bouclier.     Mais  qu'eft  enfin  devenue  cet- 
te beUiqueufe  ville ,  qui  ne&iibit  profeflion 
que  des  armes?  &  qui  tenoit  pour  cela  fou 
Mars  Enyalius  enchaîné  dans  Tenclos  de  fes 
murailles^  de  peur,  qu'il  les  abandonnât?    , 
Où  font  ces  Athènes  fi  célèbres,  qui  gar«. 
dcûent  fcugneufement  de  même  unç  Vidloire^ 
làns  ailes,  figjmm  ViQwia  involucris^  V^^Ptufûn. 
dire  qu'dle  ne  les  quitterait  jamais?  Si  vous^  3« 
pouvés.  porter  vôtre  vûâ  jufqu'au  lieu  de  leur 
fituatioO)  vous  n'y  verres  qu'une  fqlitude  a&     ^ 
(reùfe,  &  des  marques  hoiiibles  dece  quo 

Av 


10        LETTRE    CXXVII. 

fait  Aire  le  Dieu  [des  batailles  >  Iorsc{i]e  re- 
nonçant à  toutes  penfées  pacifiques  l'on  n'a 
pointd'autreproteâeurquelui.  .Tontes les 
Souverainetés  qui  fe  conduiront  de  la  forte, 
quelques  puifllantes  qu'elles  (oient  ^  oc  fe  doi- 
vent pas  promettre-tôt  ou  tard  de  meiDeun 
fuccés,  &  quand  je  conftdére,  que  le  pins 
illuftre&leplusfage  Monarque,  àquiDieuait 
mis  le  diadème  fur  la  tête,  reçAt  le  nom  de 
Stlomon,  ou  d'ami  delà  Paix,  f encre  fiKàfo- 
ment  dans  ce  fentiment,  qu'on  ne  (kuroit 
(ans  elle  ie  promettre  aucun  folide  contente- 
ment. En  tout  cas,  fi  la  condition  des  cho- 
ies humaines  porte,  qu'il  y  ait  quelquefbisdes 
tem$  de  troubles,  &  qu'on  ne  puifTe  pas  jouir 
toujours  de  l'agréable  fcrenîté  de  la  Paix,  il 
fiiyt  fe  (buvenir,  que  cette  Pallas  armée  des 
anciens,  &  qu'ils  repréfentoientb  pertuiiàDe 
à,  la  main ,  avoit  choifi  l'Olivier  pour  (on  ar- 
bre, afin  de  nous  apprendre,  qu'on  ne  doit 
jamais  ftire  la  guerre,  que  pour  parvenir I 
un  heureux  &  padfiqufe  accomniodemeot. 
C'eft  ce  qui  obligea  la  cinquième  LegîonRo- 
maine  à  ûire  porter  devant  elle  la  r^:éfcnta- 
tion  d'une  Truie j  parceque,  ditFeflus,rofl 
(ramoloit  cet  immonde  animal  aux. traites 
de  Paix,  qu'on  âck  toujours  avoil:  en  vue 
dans  toute  forte  de  guerres. 


DE  LA  PAIX,  II 

'GracesàDieu  nous  avons  utilenient  fuividefi      / 
belles  inftni<9ions  ;iïôtre  HerculeGauloiss'cft 
&it  vdr,  Gomm  il  ctoit  autrefois  réprélènté, . 
cooleillé  par  Mercure;  cette  prudente  Pallas, 
dont  nous  venons  de  parler ,  a  conduit  le  cha- 
riot de  nôtre  jeune  Mars;  &  comme  Philo** 
ftrateËiit,  que  Pakmede  tempère  le  courage 
d'Achille,  celui  de  nôtre  Prince  s'eft  UiS&InHerùh 
porter  à  la  paix  ^  Y  avis  d'un  Minière ,  dont  ' 

toutes  les  Nations  jionorent  le  mérite,  :  deve-  ^ 
nuësà  ce  ou'il  me  femble  à  Cet  égard  mieur, 
qu'elles  n'étoient  autrefois  «»/W /4^//.     Que 
fi  la  Religion  nomme  fils  de  Dieu  les  pacifi- 
ques, &  û  elle  ne  fe  laiTe  point  d'exalter  la 
beauté  des  pieds  de  ceux,  qui  nous  annon- 
cent la  paix,  quel  éloge  fufHranc  pouvons- 
nous  donner  aux  mains,    qui  viennent  do 
la  condure  fi  glorieuièment?  L'on  repro* 
choit  aux  Athéniens ,  qu'ils  n'en  Faifoient  ja- 
mais qu'en  habit  de  deuil ,  c'eA  à  dire,  après    ^  ' 
de  grandes  pertes ,  &  lorsque  leurs  ennemis 
avoienttout  l'avantage  pofîible  fur  çuj^.  C'eft    - , 
cequifaifoit  détefter  leurs  viâoires,  quand 
ils  en  obtenoient,  aux  plus  avifésd'entiteuxj 
témoin  le  mc^t  du  luftePhocion,  mçeJJèroHs- 
nous  jamais  de  vaincre?  Nous  faifons  voir  cet- 
te fois^,  que  la  France  en  fait  uier  tout  autre-  - 
ment,    te  Roi  prête  l'oreille  aux  propofi^ 


i»      LETTRE    GXXVIL 

tions  de  cernuQcr  k  guem;  au  milieu' de  fiss 
viâoîreS)  &  Yon  peut  dire  qu'il  a  ùgté  h 
paix  afils  dans  fbn  char  de  triomphe.  Une 
nouvelle  Irène  paroit  fiir  nôtre  Horizon  du 
côté  des  champsEUfées;  elle  iiousen  appor- 
te toutes  les  licites;  mamhisdate  UHaplems^ 
&qi]e  rien  ne  manque  à  la  iblâmielle  too^ 
[ition  de  cette  Reine  de  là  paix. 

Qu'il  eft  important  de  la  faire  fur  fi»  a- 
.  'vantage>  &  de  n'attendre  pas  ce  que  l'inooD- 
Aance  de  la  Fortune ,  &  les  armes,  qui  foot 
<^'f      journalières,  peuvent  produire.    Thuqdi- 
de  nous  apprend  h  cuifant  repentir  qu'eu- 
rent les  Athéniens ,  de  ne  l'avoir  pas  accordée 
oux  LacedémoniepS)  qui  la  leur  deam- 
doîent,  après  la  prife  de  la  ville  de  PUe,  & 
dans  le  grand  fuccés,  qu'eurent  ces  mêmes 
Athéniens  en  risIeSphaâerie,  QÛilsavokot 
fait  tant  de  priTonniers.    £t  vous  avés  pu 
voir  dans  l'Hifloire  Romaine,  combien  Am- 
llus  R^^lus  fut  blâmé  par  les  plus  judkieur 
de  (à  République,  de  n'a  voir  pas  1&  conduit 
une  négociation  de  paix  avec  les  Carthaginois 
après  la  viâxrire  des  Romains,  cequikseût 
exemtés  d'une  mfinité  de  malheurs,  dont  ils 
,  penfèrent  être  accablés,  *  Nôtre  oondotœ 
^      toute  différente  ne  nous  lai0b  à  demaoderau 
Ciel,  que/kbénédi^onfurunTraitéfàitavec 


DE  LA  PAIX.  ij 

de  fi  laiûtes  intentions  j  qu'il  foit  deceux^ 
que  les  Hébreux  nomment  de  Sel^  pour  dîrâ^ 
mcorrtqOiiles;  &  que  nôtre  paix  avec  rEfpA-  ^ 
gne  nierite mieux  le  fumom  dcjépirateyoa^ 
fans  fi»  y  que  celle  de  l'Empereur  juftinien  a- 
vcc  le  Roi  Coiroes,  qui  ne  répondit  pas^à  ce 
qu'on  s'en  étoit  promis.  .  ^ 

Mais  quoi  >  les  grands  Etats  ne  manquent 
jamais  de  beaucoup  de  mécontens.^  &^pour 
le  dire  encore  plus  généralement  après  Âga- 
thias,  il  y  a  tpûjours  plus  d'hommes  mal  à 
leur  aife,  que  d'autres ^  de  icHte^  que  ce 
n'eft  pas  merveille ,  fi  les  jours  de  tranquilli*  ^ 
té  font  encore  plus  courts^  que  ceux  des  Al* 
dons  dans  ces  mêmes  Etats.  Ajoutes  à  cela 
ce  qu'obferve  Plutarque  dans  la  vie  de  Pyrr«  . 
hus,  que  la  plupart  de  ceux^  qui  gouvegnent^ 
fe  fervent  tantôt  de  là  paix,  tantôt  delà  guer^ 
re,  comme  de  deux  monnoies  diffétentes^ 
qu'ils  emploient  félon  que  les  af&ires  &  les 
tems  di ve^  femblent  le  requérir  II  ne  man« 
que  jamais  d'ailleurs  de  iè  trouver  des  étour- 
dis tels>  que  ce  Pandarus  dans  Homère,  qui^ 
(bit  par  inconfidération,  (bit  par^nalignité, 
donnent  lieu  aux  ruptures  d'une  paix,  quel* 
que  bien  établie  qu!ellefoit,  Se  par  elles  à 
toutes  les  calamités  i  qui  les  fuivent.  Elles 
Qc  font  pas  certes  en  petit'  nombre,  &  fi  la 


14        LETTRE    CXXVII. 

r  tûix fe peu^appeIIe^  unefantc polÂique;  la 

Guerre  fans  doute  doitpafTer  pour  la  plus 
grande  maladie  des  Ecaos.  .C'eft  ce  quia 
^  ^c  donner  à  cette  dernière  le  ncxn  in&me 
qu'elle  tient  de  la  Langue  Latine,  itOum  â 
hettuis.  Quelques  uns  le  fondent  fur  ce  que 
les  premières  guerres  ont  été  contre  les  bètes; 
d'autres  le  prennent  de  ce  qu'il  n'y  a  guères 
que  des  gens  d'efprit  groffier  &  bmtal ,  qui 
s'y  plaiient,  &  je  penfe  qu'à  voir  comme  les 
hommes  s  y  entrc^échirent^  l'on  en  trouve- 
ra le  mot  encore  trop  doux ,  &  trop  peu  fi- 
gnificatif ^  n'y  aiant  point  d'ai^maux  qui  sV 
diament  n  craellement,  que  nous  >  les  uns 
contre  les  autres,  ni  qui  periècutent  impi- 
toiablenneot  ceui  de  leur  eipece,  comme 
Inous  faifons.  La  Paix  au  contraire  a  des 
•charmes  inexpnmables.  Sa  ftatuâ  tenant  le 
Dieu  Plutus  entre  Tes  bras ,  inontre  que  c'eft 
d'elle,  qu'on  doit  attendre  toute  forte  de 
biens. 

II.  Xtt.  Nuttafalus  heUo ,  pacem  tepajchaus  omrus.  \ 
Et  je  fuis  pour  maintenir^  que  l'ancienne 
Komc  n  a  point  eu  4e  Temple  plus  confidéra- 
ble,  que  celui  de  la  Concorde. 


^    ^    ^  If 


D'UNE 

JEUNESSE  VICIEUSE. 

LETTRE  CXXVIII. 

MONSIEVR, 

Je  n^'entre  pas  dans  tous  VOS  fentiniens,  ne 
pouvaat  defeipcrer  encore  de  ce  jeune 
homme,  que  vous'avés  comme  abandonné, 
pour  ufer  de  vos  ternies,  à  Ibnfens  reprouvé. 
J'en  ai  vu  de  beaucoup  plus  engagés  que  lui 
dans  ie  chemin  du  vice,  rentrer  heureufe- 
ment  dansceluide  la  Vertu.,  Et  quand  vous  Ta/.  A& 
ne  fetiés  nul  cas  de  ce  grandnombred'exem-*'*'  -^^ 
pies,  qui  ne  vou^  font  pas  moins  connus  * 
qu'à  moi;  qudnd  vous  ne  compteriés  pour 
rien  le  paiTage  de  Diogene  du  métier  de  faux 
monnoîeur  à  celui  de  Philofophe;  ni  la  reft« 
pifcence  de  Themiftocle,  dont  la  jeunelTe  dé- 
pravée attira  l'abdication  de  fon  père,.  &  re^ 
duifit  fil  mère  à  fe  pendre;  toute  la  Nature 
vous  obligperoit  à  reconnoitre,  qu'une  infini- 
té de  fort  mauvailes  chofes  changent  heureu* 


16      LETTRE    CXXVIIL 

fementdeoonditiOQ^  &fecoQverdiIeiittous 

*  les  jours  en^bonnos.  J'ai  appris  depuis 
peo,  querÂmbregrisaulbrdrdelaMer,  & 
K^rsqu'il  efl  encore  mou;,  jette  une  fi  médban- 
tecMeur,  &  fi  approchante  de  celle  des  cha- 
ro^es,  que  les  animaux  camaciers  le  vien- 
nent dévorer,  d'où  vient  le  nom  de  TAmbit 
Renarde,  qui  a  perdu  de  &  force  en  pa(£mt 
par  le  ventre  d'un  Renard;  cependant  ce  mê* 
me  Ambregris  devient  avec  le  tems  un  des 
plus  predeux&desplusagréablesparfiimsqœ 
tious  aions.  Il  n'y  apoint  dé  poifon,  dans  coutk 
Mçnde  nouveau^  dangereux  à  f^al  de  cdui, 
^uifetiredela  rikcinefi^chedu  Manioc;  fieft 
ce  que  la  plupart  des.  Américains  &  fiirtous 
autres  les  C»:ibes  des  Isles  Antilles,  en  fixit 
un  pain  fi  falubre  &  fi  excellent^  qu'ik  ne 

^tto-  di  r^changeroient  pas  contre  le  nôtre.  Ceft  à 
'^^'^  peu  prés  la  même  chpfe  de  ces  Abricots  ir- 
rémifiiblement  mortels  d'eux- mêmes,  donc 
les  Mores  compofent,  les  £ûiant  Ccdxx  m 
Soleil  y  uneefpece  de  Sorbet ,  oude  breuvage, 
qui  ne  cède  à  nul  autre  dans  tout  le  Levant 
Pourquoi  voulcs-vous  donc  perdre  toute  ef* 
perance  de  changement  au  fiijet,  qui  vous 

•  afïljge,  puisqu'il  n'eft  pas  moinsnatuidd'at 
^  1er  du  mal  au  bien,  que  de  cdui-ciaupie- 

micr ?  Je  iài  bieui  qu'une  CouniTane  fe  van- 
/  tant 


D'UNE  lEUNESSË  VICIEUSE.     I7 

tant  d'avoir  plus  d'écoliers  gUe.Socrate^  cû 
Philofbphe  lui  repartit  agréablement,  quâ 
comme  elle  les  attirdt  du  haut  de  la  Monta- 
gne eu  bas,  ce  n'étoit  pas  grande  merveille 
qu'elleytrouvâtplusdefacilité,  &futp]usrui« 
vie  que  lui,  qui  ne  travailloit  au  contraire 
qu'à  les  y  éjever.  Mais  quoiqu'il  en  foit^ 
puiique  Soofate  ne  jugeoit  pas  impoffible  là 
converfton  j  où  il  vifoit  à  Tégard  des  jeunes 
hommes  de  (on  (iécle,  &  puifque  la  Nature 
dans  toute  fob  étendue,  ^ montre ,  qu'elle  nô 
répugne  pas  à  cette  tranfinutation  du  pii 
au  mieux}  n'eft-il  pas  plus  à  propos,  •& 
plus  félon  raifon,  d'attetidre  ce  bon  fucccâ^ 
que  d'en  defe(pa:er  fi  abfolument  que  vou§ 
faites? 

Je  ne  veux  pas  dire,  que  vous  ne  fafTicS 
très-bien  de  témoigner  à  celui  dont  nous  par-» 
Ions,  l'averfion  que  vous  av&defes  débau^ 
ches^  &  combien  fa  vie  dépravée  vous  dé^ 
plait  L'indulgence  de  beaucoup  de  perfon- 
neseft  fouvent  très  préjudiciable  à  fes  fembla« 
blés  ;  &  ce  n'eft  pas  alTez  à  un  homme  de  vô- 
tre vertu,  défaire paroitre,  combien  il  Tefti- 
me  par  toutes  fes  aâions,  s'il  ne  montre  enr 
oore  iba  antipathie  contre  le  vice.  Il  ftut 
qu'il  reiTemble  à  cet  arbre  que  Virgilea,  nom* 
mé  i'wnemenc  des  forêts  >  Fraxinus  infylvU 

TmiVILPmrt.n.  B 


i«       LETTRE    CXXVHI. 

Ech.j.    fukherrimif^ .  ^  q[ue  oAnme  le  Frèoe  non 
f/mJ.!^.  content  de  prpduire  un  agréable  feuSllage, 
chafle,  oumêniefaitniounrdefàfeulecwn* 
bre  toute  Xorte  de  ferpen^;  cet  homme  de 
probité  &  de  vie  exemplaire  au  lieu  de  fo- 
inenter  le  vice  par  une  dangereufe  conoiven* 
ce  lui  ÊtÛe  la  guerre  par  tout  où  il  le  rmoon- 
•-    trera.    Lacomplaifancedeplufieurs,  que  je 
puis^appeller  vos  Antipodes^  c^re  tout  au- 
trement: Elle  attire  à  eux  la  jeuneflfe  facile  à 
feduire,  parce  qu'elle  eft  inexpérimentée: 
Et  comme  les  Crocodiles  parfument,  ce  dit- 
on,  d'une  odeur  de  mufc,  l'eau,  qu'ils  habi- 
tent, ou  s'ils  en  fortent,  cent  pas  aux  envi- 
>  ronst  l'air  du  lieu,  qui  leur  fert  de  retraite; 
ces  dangereux  complaifans  ont  des  appas  qui 
font!  la  perte  certaine  de  tous  les  jeunes  gens, 
qu'ils  fréquentent,  &  dcMit  ils  ne  demandent 
que  la  ruine.    J'apprpuvedonc  infînitncttlt 
févérité  contre  le  vice,  pourvu  qu'elle  n'ail- 
le pas^jufqu'à  une  extrême  averfion  contre  le 
vicieux  &  qu'on  ne  fe  défie  pas  entieremeat 
de  cette  grâce  du  Ciel,  qui  fait  dans  la  Mo* 
raie  au  fujet  dont  noifê  parlons  de  ft  grandes 
merveilles,  quand  il  lui  plait  J'ain^p  mieux 
prendre  le  Ciel  à  garant,  que  la  Nature  toute 
lih.q,     feule,  ièlon  le  termes  de  Tacite,  rebas  cûh  > 
Avm.       Qj^  ^^  qtdJam  velut  orhis^  ttf  quemaJnuh  . 


D'UNE  JEUNESSÇ  VICIEUSE.     19 

Jum  tempcntm  vices  y  ita  morum  Vertanturl 
Le  commencement  d  une  vie  débauchée 
doit  être  véritablement  reprimé  avec  vigueur^ 
&  les  premiers  pas  vers  le  vice  demandent 
de  fortes  oppotitions^    Il  a ,  de  même  que 
la  vertu,  des  élemens  &  de  petits  principes 
qui  croiiTent  &  fe  fortifient  avec  le  tems;  ne^ 
mo  fit  repente  turpiffîmui.     Et  Tonfait^  que 
les  Tyrans  d'Athènes  commencèrent  leurs 
cruautés  par  la  mort  d'un  in&me3ycophante^ 
portant  depuis  leur  rage  comme  par  degrés 
jufquescontre  les  Philofophes  de  la  plus  haute 
probité,    &  de  la  plus  grande  réputation. 
Sans  mentir,  ^on  ne  fauroit  dire  de  quelle  ^ 
importance  eft  le  redreflement  d'un  jeune 
homme,  lôrs  qu'il  eA  détraqué  du  bon  chemin. 
Car  nous  Ibmmes  en  cela  de  pire  condition,  que 
lerefte  des  animaux.  Les  plus  médians  d'en- 
tre etsr  ne  font  tout  le  mal,  dont  nous  lespou* 
vonsaccufer,  que  par  le  tranfport  que  leur 
donnent  des  paffions  qui  leur  font  naturelles; 
mais  lliomme  en  qui  ces  mêmes  paffions  ne 
font  pas  moins  impetueufes,  a  de  plus  foti 
impradence,  fon  mauvais  raifonnemeiv,  &; 
mille  (âufles  opinions,  qui  lui  font  commet* 
tredesfifutes,  dontles  Bêtes  iè  trouvent  exem* 
tes  par  la  feule  bonté  de  leur  naifl&nce.     Ce 
qui  nous  refte  du  dix-feptiéme  livre  de  Poly* 

^  B  ij 


ao       LETTRE    CXXVIIL, 

be  nous  &it  voir^  qu'il  avoit  exàrnihë  ceci 
pliis  en  Philofophe,  qu'en  HiAorien.  Pour 
Imoi  je  ne  veux  pas  fomber  dans  l'impiété  de 
Velleius,  qui  foûtenoit  contre  Cotta,  que 
leurs  Dieuxnepouvoientriendonneràlliom- 
tne  de  plus  préjudiciable  que  la  raifon ,  quand 
ils  eufTent  eu  deflein  de  le  bien  perfècutçr; 
mais  Ton  ne  fauroic  nier^  que  Tinflinâ  desa- 
tiimaux  tl'ait  cet  avantage  fur  elle,  qu'il  na 
nulle  conteftaticKi  contre  les  Paffions,  qui 
font  (ans  céfTe  aux  prifes  avec  la  Raifon.  Les 
Géans  n'entreprirent  jamais  avec  tant  de  vio- 
lence de  déthrôner  Jupiter>  qu'elles  tâchent 
è  tous  momens  de  diaffer  nôtre  ame  deionaf- 
fiette  vaiTonnable.  Leur  partifans  difent  en 
ieur  faveur,  qu'elles  ne  prétendent  aotrecho- 
fefmon  qu'on  obeïiTeà  la  Nature;  cependant 
la  Raifon  n'étant  pas-moins  qu'elles  natureDe 
à  l'homme,  le  différent  ne  fe  peut  terminer 
par  là,  demeurant  d'autant  plus  fâcheux^  que 
k)OUs  n'avons  tous  qu'une  Raifon  pour  nous 
fervir  de  guide,  contre  un  nombre  innoat- 
brable  de  Paffions,  qui  nous  attaquent  de 
tous  côtés. 

Quoiqu'il  en  foit,  je  vous  exhorte  à  mieux 
attendre  que  vous  ne  dites,  dece  jeunehommç, 
qui  vous  a  mis  en  fi  forte  colère.  Servés-vous 
de  tant  de  jnoiens,  qui  vous  (ont  connus, 


'     D'UNE  JEUNESSE  VICIEUSE.     21 

pour  le  ramener  doucement  à  fon  devoir. 
Car  je  ne  vous  iènd  jamais  auteur  de  porter 
les  çhoIès  à  Textrénuté.     Ufés-en  comme     - 
les  Jouailliers  &.les  Lapidaires  font  à  l'égard 
de  certains  Diamans.   Us  n'en  retranchent  ce 
qui  ne  leur  plait  pas  qu'avec  confidéradon^ 
&  fbuvent  ils  y  laiÔenc  des  pailles^  quand  ils 
jugent  ne  les  pouvoir  ôter  fans  ruiner  un  pier- 
re fi  prédeufe.    Je  parle  ainfi,  parce  que  je 
ne  cr(»s  pas>  que  celui  pour  qui  je  le  fîiis^ 
foit  de  ceux ,  qui  ne  peuvent  jamais  être  au- 
tres que  vicieux ,  me  fbuvenant  bien ,  qu'Ari*- 
ftote  accorde  quelque  part  à  Platon  qu'il  s'en  f/'^K^* 
trouve  quelquefois  de  tek,  &  d'une  fi  defa-^*^'* 
ffareufe  naidanoe ,  qu'il  leur  eft  impoifible  de 
prendre  Ja  moindre  teinture  de  Vertu.   Mais 
aiant  à  traiter  avec  un  meilleur  fujet,  abAo-' 
nés  -  vous  de  remèdes  trop  violens ,  &  ne  vi- 
les pas  à  le  faire  paiTei;  d'une  extrémité  à  l'au- 
tre, itafugiat  m  frater  cafam.  Ce  fera  beau- Termite 
coup  s'ils  peut  fe  remettre  dans  la  bonne  voie,  ^^^ 
mais  ne  lui  préfcrivés  pas  de  fiflr  avec  excès   •  ^'•^'^' 
tous  fes  divertifîemens, 

Dum*vitant  ftulti  vitia^  ^in  conh^aria  cur-Horat. 

runt.  Saf.2.l\ 

Origene  n'eft  pas  loué  de  s'être  châtré  pour  , 
vivre  plus  chaftement,  &  l'on  n'eil  pas  obli^* 
gé  de  fe  crever  les  yeux  encore  qu'ils  neibient 

B  iij 


M  LET.CX3CVm.D'UNE JEUN.VIC3EUSE 

pas  ch&Aes,  nous  âifiiot  voir  avec*  de  maa* 
vais  defirs  des  objets  djefeiidus. 

Ce  n*eft  pas  que  je  ne  fouhaite  infiaimen^ 
qu'il  fc  défafTe  abrolument^ de  toutes. fes 
mauvailes  habitudes ,  &  je  mç  promets  que 
dapspeu  de  tems  il  reconnoitra  lui-même  que 
pour  (e  bien  délivrer  de  leur  ferviAide,  k 
s'afSranchir  de  tant  de  violentes  pafîions,  qui 
letyrannifent,  il  faut  rompre  avec  ellestoute 
forte  de  commerce.  Ceux  qui  penfënt  les 
appaifer  en  les  contentant,  &  iè  remettre  en 
liberté  en  les  flattant,  fe  trompent  fort,  dit 
/•  ^c.  i  Epiâete  dans  Arfien ,  il  les  faut  détruire  cet* 
dercme^Ac,  ou  fe  résoudre  èun  perpetudef*' 
davage.  Euclide  déclara  au  Roi  Ptokxnéei 
qu'il  n'y  avoit  point  de  chemin  Roial  ni  ftdle 
pour  arriver  à  la  connoiflfance  de  la  Géome- 
tne,  dont  toutes  les  avenues  paroiiTent  d'a- 
bord fort  raboteufes,  mais  il  dl  encore  plus 
vr^  que  celui  de  la  Vertu  morale  a  je  neiài 
quoi  d'auftere  &  de  pénible  dans  fes  commeo* 
cemebs,  qui  ncfe  peut  éviter.  Lajoîepacâh 
te,,  &  le  plaifu:  folide,  en  recompenfe^  fo 
trouvent  au  bout  de  la  carrière,  que  le  vice 
ne  Eût  goûter  d'entrée  quetrompeuièmeiit 
|1  ne  fe  peut  donc  faire  dans  les  connoiflàn* 
ces  que  vous  lui  infpirerés,  qu'il  ne  le  porte 
çjitfyi  de  Iw-m^c  à  ung^ral  abandonne- 


^     )K      ^  23 

ment  de  tant  de  ^àces  que  vous  lui  reprochés. 
Il  les-confidérera  comme  des  Tigres  &  des 
Lions  domeftîques,  qui  ne  s'apprivoifent  ja- 
mais de  bontic  £ou  tôt  ou  tard  l'on  ferepent 
de  leur  dangereufe  compagnie,  m/r^^/»»^(?- 
nafiie  vitia  manfuefcunt.  Il  eft  deises  vcrita-  SetL9p4(. 
bles  maladies  de  Tamc  comme  dej  quelques- 
unes  du  corps  j  qui  fe  moquent  des  linimens,  » 
&  dont  il  eft  plus  aifé  d'arrêter  le  cours,  que 
de  le  modérer.  Non  recipmnt  mitai  malà 
temperamentum^  façiliits  fuftukris  tUa^  jiunrn 
rexeris^ 

DES 

HABITUDES  VERTUEUSES. 

LETTRE  CXXIX. 

MONSIEUR, 

Poiir  vous  avoir  tenu  quelques  propos  de 
Morsde  en  (ây eur  d'une  jeune  homme  qui 
s'écartoit  un^pea  de  la  bonne ,  vous  m'y  en-. 

B  iiij 


S4       LETTRE    CXXIX 

gageriés  fi  avant  fi  je  fuivois  toutes  vos  ^ 
pofUions,  que  j'apprehenderois  le  funKxs 
d'Aretalogue  y .  que  reçût  un  Plotius  CiiQ)inQS 
Stoïcien,^  qui  ne  parloit  que  de  Vertu,  au 
même  ièns  que  l'Emperçur  Pertinax  k 
IfLO-    noimné  Chreftologuç;  comme  celui,  f 
1^'^      difoit  mille  bonnes  chdesiàns  les  Êdre.  & 
certes  des  discours  vertueux  font  de  fort 
^  mauvais  garàns  affez  Ibuvent  de  la  viedeceur, 
qui  les  tiennent.    Car  fans  mettre  en  jeu  des 
perfonnes  qu'une  inconftance  perpetueDe  (k 
mœurs  rend  di0emblables  à  eux-mêmes,  p 
que^altemUf^atinij  y  alternisCatonesfwfi)  ïè* 
j^,f^#;    loQ  les  tennes  de  Seneque>  il  y  en  a  une  ina- 
nité d'autres ,  qui  ne  quittait  jamais  le  m^- 
que  de  pobité^  afin  qu'il  ferve  de  couverm- 
re  à  tous  leurs  dér^lemens. 
Jbai«.         QuàCurios fiandant ^  ^ Bacch^udiawvi} 
^*  ^*    ou  pour  emploier  Texpreffion  dcCiccroD, 
€u.%,^  quand  il  exaggere  cette  matière;»  ^i^Gd- 
^         iomus   vwifnty    hquÊtntur  ut  Jrugi  ^  f^h 
Quoiqu'il  en  foit,   fans  entreprendie  lia 
d'auffi  étendu;  ni  d'au^  continué,  que  vos 
vous  l'êtes  imagioé  y  je  répondrai  feuleoseot 
pour  uTer  de  quelque  complaiikncç,  auxpoiots 
principaux  que  vous  m'avés  propo^s,  &da 
même  ordre ,  qu'ils  font  couchés  dans  vôve 
lettrej  ^lU  mç  tjçpdwIi^n^çthepieT 


DES  HABITUDES  VERTUEUSES.  3î 

Ce  qu  Ariftote  ,a  dit  de  l'homme  vcrtueuXy 
[u'il  étoit  comme  unCube>  rerpdywoçâmi  Etktrtc. 
1^00^    quadratus  fine  vHuperatione  ^    h'eft    ^'  ^  '^* 
Kis  de  fi  .difficile  accommodement  que  vous 
e  croies  ;t  avec  nôtre  faconde  parler  ordinai«> 
e,  qui  fait  pafTer  un  honune  rond  pour  un 
lomme  de  bjea    Les  termes  de  rond,  M 
îequarré^  font  véritablement  oppofés,  mais 
ils  on(  des  fignifTcatiçns  figurées  qui  ne  font 
pasdemême.     La  figure  cubique  ou  quar|:ée) 
dont  les.Pythagbriciensont  fait  tant  d'état,  & 
que  Martianus  Capella  nttribuë  particuliercr 
ment  à  Mercure ,  numerus  ^a^ratus  Cyttem  ;,  ^e.  de 
itjndatvry  quod  quadratuf  Deusfolus  haiea^T^^^ 
ter,  a  cetçe  propriété  qu?ellc  efl  égale  en 
toutes  fes  &ces,  &  la  moins  fujçttç  encore, 
de  toutes  à  être  ébranlée.    L'homme,  dont 
nous  parl(»is ,  lui  eft  coroparaUe  par  là ,  u'é* 
taot  nuUeaient  fujet  à  variation,  &  paroifTant    ^ 
toujours  &  en  tous  lieux  le  même,  de  quel* 
que  côté  qu'on  Tenvifage.     Quelques-uns 
ont  dit,  qu'il  reflembloit  aufTi dans  cette  éga* 
lité  à  ces  éto&s  à  deux  endroits,  qui  fonta- 
gréables  dedans  &  dehors,  &  qui  plaifçnt ^ 
toutfens.    L'autre  figure  ronde  ou  fpherjque^ 
a  un  femblable  privilège  d'être  toujours  d'uii 
même  a(peâ,  4?  parce  qu'on  la  reconnott 

8)V 


3«         LETTRE     CXXIX. 

d'ailleurs  I9  pluscapabTe  &  la  plus  parfidte  de 
toutes,  après  l'avoir  attribuée  au  monde,  Toa 
a  ofé  la  donner  à  Dieu  y  par  cette  railbii  que 
la  ocTpie  doit  refifembler  à  (on  originaL    De 
forte  que  comme  Diogene  n'a  pas  é^  le  ieul 
qui  a  foûtehu ,  qu'un  homme  de  bien  &  vcr- 
meux  étoit  la  vraie  image  des  Dieux  de  foa 
tems^/  l'on  a  dit  communément,  qu^ilécoit 
jyî^g^      totus  ter  es  ut  que  rotunius.     Cela  ipe  fiut  (bu- 
tii^rt.     venir  d'uneexpreffiôn  donc  ulb  Marc  Anfeonin 
au  douzième  livre  de  (a  vie ,  (bôtenant ,  que 
ceux,  qui  mettent  leur  ame  dans  une  paiûf- 
te  affîette,  acquièrent. la  figure  du  (Hobe 
d'Empedode,  &  pqfledentpai- ce'tterotondi- 
télapecfedHon,  qdi  rend  le  monde-fi  confr 
dèrable  après  Ton  Créateur.    Voilà  de  qudle 
fiiçon  l'on  a  pu  écrire  des  honunes  de  vertu, 
quilsétoient  ronds,  ouquarrés,  pouriigm* 
fier  la'  même  chofe  quoiqu'avéc  dâs  ^nnes 
différens. 

Ueftvrai,  qu'un  homme  de  vertu  ne  doit 
point  avoir  dé  plus  puilTant  motif  que  de  fr 
tisËiire  à  Ton  devoir,  ni  fouhaiter  de  plus  ma- 
^  gni0que  théâtre  que  cdui  de  Ca  pro^  oon* 
feience.  Cette  vertu,  qu'il  confidére.  com- 
me fille  du  Ciel ,  porte  avec  foi ,  de  même 
'que  les  nombres  d'Arithmétique,  £1  valeur 
&  ion  efficace,  félon  la  penfëe  du  Sqphifle 


DES  HABITUDES  VERTUEUSES.  27 

EunâpiuSy  lui fourniffant  dés  fatîsfaiHîons pré^^  Q^,.j^yp 
(érables  à  toutes  les  recompenfes  de  la  Terre, 
&  de  même  qu'il  n'y  a-rlen  qu'il  n'entreprenne        • 
fous  fon  aveu,  jieri  auffi  ne  lui  peut  refifler, 
quand  il  nefonge  qu'à  fuivre  fes  ordres.  Pour 
le  moins  efl-céparjà  que  la  Sibylle  encou-  • 
rage  Enée* 

Inuia  virtuel  nuUa  eft  via. 
Et  lors  qu'il  cft  arrivé  quelque  chofe,  quî^w^-  '•' 
fembloit  contrjdre  à  de  fi  belleffraaxîmes ,  les  ^'^"** 
anciens  ont  pns  le  Ciel  à  partie,  &  les  Grecs 
ont  été  afiez  impies  pour  vouloir  faire  honte 
à  Dieu  de  la  prolperité  dey  vjdeux:, 
ôéi?  S'mt^  rovç'  ioxmjovç  i^cuiioviiv 
Dei  àedecus  èft  improhs  effe/ortUnatos. 
Or  je  tombe  d'accord  avec  vous  de  la  beauté       T 
de  oes  penfées.  Elles  n'empêcheront  j)as  pour- 
tant beaucoup  de  perfonnes  de  vous  ioûtenir 
que  cette  Vertu  toute  excellente  qu'elle  eA, 
ne  fert  fouvent  à  ceux,  qui  font  profef&on  de^ 
la  finvre,  que  d'un  ornement  vain  &  trom-^ 
peur;  que  c'eft  à  la  vérité  une  belle  maitreffe, 
mais  quiiecompenfe  ordinairement  très  mal 
ceux^   qui  lui  font  la  Cour,  &  qu'encore 
qu'eHe  ibit  l'ennemie  déclarée  du  vice,  elle 
a  cela  de  commun  avec  lui  de  n*agir^gucres 
que  par  intérêt.     Cela  ne  répugne  pas  en .  ' 

tout  feos  à  l^offle  de  l'Ecole,  EademefiS^H^^^f. 


à8        LETTRE    CXXIX. 

difçifdmn  contrariorum\  &  fi  Ton  a  bi^i'pro- 
nonce  du  Vice,^  NuUumfine  au&oramaito  tnar  \ 
fum  efty  ou  aux  ternies  de  Sallufte  >  Nemo 
omniumgratuttomalusefty  l'experiencejourna- 
liere&itvoir^  quelesplusgensdebieaa'agif- 
fentguéres  fans  faire  téflexioQ  fur  Futile,  de 
forte  que  trouvant  leur  intérêt  dans  le  devdr, 
ce  n'eft  pas  merveille  s'ils  font  des  aâions  de 
vertu  par  la  propre  maxime  des  médians. 
Le  PoSte  Latin  le  dit  encore  plus  fechemeu & 
prefque  faîis  exception; 
OcftJ.  s.  i^  f\fèc  facile  inventes  multis  in  mittihus  tpamy 
f9n$o.e(.3.  Fhrtutem  pretium  qui  put  et  ejfefuiy 

Ipfe  décor  veEii^  fa^ifipramia  definfy 
Noff  movet ,  ^ gratis pcenitet  ejjfè  probum. 
Certes  la  preuve  en  feroit  fort  facile ,  fi  félon 
U  Mfd.  1^  fouhait  ou  plutôt  félon  la  plainte  d'Euripi- 
de, le  Ciel  avoit  donné. des  marques  certai- 
nes pour  difcerher  un  hypocrite,  d'uir  véri- 
table vertueux,  de  mêmeque  nous  en  avons 
pour  reconnoitre  une  pièce  de  fauffe  mon* 
noie,  &;  pour  la  diftinguer  de  la  bonne. 

Vous  vous  étonnerés  moins  de  l'humeur 

de  votre  voifin,  quand  vous  CQnfidGEerés  que 

pi  Nïc.  ^s  kdocftrine  d'Ariflotec'eft  le  propre  d'un 

*•'•  ^*  *•    vicieux  de  nç  pouvoir  fe  pafler  de  compagnie, 

Qu'il  recherche  toujours  avec  le  même  foio^ 

4om  il  fuit  la  ûeune,  parce  que  le  verde 


DES  HABITUDES  VERTUEUSES.  29 , 

oonlcfcncé^  la  lui  rend  odieufè,  &  èàt  qu'il 
eft  ihfuppOrtable  à  lui  même.     Cependant  il 
eft  très  difficile  d'acq^uerir  une  complexion 
différente.  ^  Nous  naiiîons  tous  avec  une  im 
clination  fi  naturelle  au  mal ,  qu'il  eft  prefqUe 
impofiîbld  de  la  perdre.  '  La  vertu  n'entre 
chez  nous  pour  lecombattre  que  par  la  por*  ' 
te  des  habitudes  difficiles  à  contrarier  ^  &  el- 
le y  trouve  d*abord  tbiît  contraire  comme 
dans  un  pals  ennemi.     Car  il  le  faut  avouer 
à  nôtre  omfufion^  nôtre  qature  eft  beaucoup, 
plus  voiiliie  en  cela  des  Brutes  que  nous 
tnettons  fi  fort  au  deffous  de  noUS)  que  des 
Anges  3  à  qui  nôtre  vanidédifpute  quelquefois 
le  nmg.    C'efl  cette  proximité  befliale  qui  a 
Êdt  ncMnmcr  le  vice  ^ché  y  peccatum  à  pécore^ 
parce  6ue  ce  malheurewt  nous  faifant  agir 
contre  \a  railbn ,  qui  feule  nous  diflingue  du 
refté  dfês  animaux^  il  nous  fait  perdre  nôtre 
vraie  forme  pour,  prendre  celle  des  Bêtcs^, 
Or  quelmoicn  y  at-àderefifterà  despropen- 
fions  lemblables  à  celles  qui  font  defcendre 
au  centre  toutes  les  chofes  pefantes.    Voua 
aurés  beau  jetter  mille  fois  une  pierre  eil 
haut)  fam^s  elle  ne  s'y  portera  d'elle  même, 
ni  ne  quittera  fon  habitude  ou  fa  propenfion  à 
venir  en  bas.     Certes  il  n'y  a  que  la  grâces 
divine  qui  puiife  remédier  àcenaiferaUcdef^ 


/  30         LE  T  T  R  E    CXXIX. 

ordre  >  &  nous  donner  ces  habitudes  vertueu- 
fes^  qui  fe  forment  ooqame.de  perles  de  la 
rofée  du  CieL  Elles  font  fi  rares ,  que  c'ed 
être  inhumain  de  s'offenfer  contre  ceux,  qui 
ne  les  reçoivent  pas ,  Vkin  erunt  domec  homi- 
nés.  Accommodons  -  nous  doac  à  cette  pro- 
phétie >  ^fouffirons  patiemment  les  deénits 
des  autres,  afin-qu'on  excufe  les  nôtres. 

Encore  que  nôtre'  langage  ordinaire  oon- 
^  fonde  aâez  ibuvent  les  mots  d'iatraiperanc^ 
&  d'incontinence^  conime  s'ils  étotentfynony- 
mes,  l'Ecole  Péripatétiquè  y  a  mis  une  gran- 
de difiini^n;  &  Ariftote  dit  Ibrnielkroen^ 
que  Tintemperant  eft  beaucoup  phis  mÀJiaot 
&  âe  plus  difficile  corredtion^  que  rinoooch 
>  nçnt.     Sa  raifon  eft^  que  le  vicedu  premia 
/     a  fon  fondement  dans/la  Nature,  &qiiecdi]i 
deTautrenevient  que  d'une  mauvaUe  coutu- 
me.   Qr  il,  eft  impof&ble  Telon  lui  de  fur- 
monter  la  Nature, 

JTdf'ir.^.      NaturamexpeUasJurcay  tmnenufjui rtatt" 

^^'  ret. 

Cette  dépravée  fe  contraint  quelquefois  pour 
un  tems,  mais  elle  revient  bientôt  jou&r  foa 
jeu, 

Her. 1. 2.  »   iM    .  toUe pef'icimfÈy 

^^•7-  ïamvagaprofiHetJrenisNatura  remuOù. 

Il  n'ene/l  pas  de  même  des  mauvaiiès  habitu- 


\ 


DES  HABITUDES  VERTUEUSES.  31 

des,  qui  forment  rincpntîneiice.  Elles  fib  \ 
perdent  ^fcnient  par  d'autres  contraires^ 
(fans  parler  de  ce^  qu'y  peut  la  raifbn)  affe-» 
ffus  ûffè£htm  in  ardinem  eogit.  .  Une  paffiott^ 
dans  la  Morale  en  fupplanteune  autre ,  com- 
me nous  voions  fouvent  dans  la  Politique^ 
qu'une  âidtion  opprime  celle ,  qui  lui  efl  op- 
pcfée*  Et  de  la  même  façon,  qu'il  y  a  des 
Poiffons,  tels  que  leRoverfo  des  Indes  Occi- 
dentales, quifont  drelTés  à  prendre  les  autres  ; 
ScquelegrandCamadesLions,  aufTibiçnqiic 
le  Mogol  des  Tigres ,  dont  ils  fe  fervent  à  h 
ChalTedes  bêtes  fauvages;  Ton  reprime  uti* 
dlemeht  quelquefois  une  coûtuœç  vicieufe,  ' 
par  quelqu'une-moins  à  9raindre  où  l'on  fe 
porte  >  &  dont  l'on  fe  peut  déâire  plus  aifè- 
ment.  Elles  iont  néanmoins  toutes  trésdanr 
^ereufes  étant  mauvaifes,  &  il  me  fouvient 
Tune  confidérâtioii  du  Poète  Efi^le  pour 
montrer  le  pouvoir  de  la.  coutume,  qu'un 
Gladiateur  (ait  aux  Coups,  ne  dit  fouvent  mot 
l'une  plaie  reçus,  qui  obligeles  fpeâateurs  à» 
i'écrîer.  L'on  s'endurcit  au  vice  comme  aux 
>iefliftes  par  de  mau  vailès  habitudes ,  tachons 
l'acquérir  celles  quiles  détrûifent.    . 

Ne  me  demandés  pas  de  préceptes  pour 
)ela^  ils  ibnt infinis,  &j'eAimemerveiUeure-7«d^(«l 
nent  après  Seneque  la  penfèe  du  Philofophe  ^'  ''* 


fl»         LE  TTR  E    CXXIX. 

Cyûique  Demetrftis,  que  comme  il  eft  plus 
avantageux  dans  la  Lutte  de  ne&voirque 
peu  de  tours  pro|H«s  à  porter  fon  honubepar 
ttttOy  pourvu  qu'on  les  pratique  Uea,  que 
é*en  apprendre  un  grand  nombre,  qui  font 
prefque  toujours  inutiles:  Il  eft  auffi  beau- 
coup plus  à  propos  dans  la  Moraie>  d'être 
dans  l'ufage  ordinaire  de  peu  de  maximes 
.  propres  à  la  conduite  de  nôtre  vie,  que  d'ea 
Ë(ire  de  grandes  provifions  qui  fort  (buveot 
ne  nous  fervent  de  rien*  Je  vous  recomman- 
de fur  tout  le  confeil  de  P^thagore,  de  neie 
regarder  que  de  jour  au  miroir,  &  jamais  à 
la  chandelle  qui  ne  nous  découvre  pas  aiTezi 
;  nous-mêmes,  ni  auffi  fidèlement  que  le  plein 
îour  peut  faire.  Chacun fe  flatte,  Àpeude 
perfonnes  s'exathinent  comme  il  faut  pouren 
profiter;  hoc  aque  omnium  eft  ^  ut  vitiajuaex' 
Oifare  malint^  quam  excujtere^  quam^  ^ff^^* 
Pourvu  que  nous  plaifions  au  public,  à  qui 
nous  impofons  autant  qu'il  nous  efî  poffible^ 
nous  ne  nous  foncions  guéres  quels  nous 
(bions  au  dedans,  &  nous  nous  admiioos 
Couvent,  quand  nous  avons  mis  le  dehors  en 
.  bon  état  à  ce  qu'il  nous  femble.  Certes  le 
Monde  nous  a  une  extrëme  obligation  de  le 
chérir  plus  que  nous-mêmes,   &  de  préfisrer 


fon  approbation  à  nôtre  propre  jugement, 

«uilt 


DES  HABlTtJDES  VERTUEUSES.  3^ 

âitfli  bien  (fu'aux  plus  féci^  ftaduVetnâos  de 
nôtre  confcience. 

Vous  dôplofês  la  défias  Id  tionditioti  d«s 
derniers  iiccles, 

-—1-  Quorum  fciiéri  non  imenit  i/f/k      *^ 

Nomen^  &  a  nutto  pt^uit  naturametatto.     ^^^'^ 
Mais  tenés  pour  adfuré ,.  que  e'eft  âccufer  les  .  v 
innoœi»,  d'imputer  de  la  forte  aux  faifons 
DosimUrpcfitionsipiritueUes.  j'avoue  que  les 
efprits.fbot  iujets.qudqUefois  aufli  bien  que 
les  €»#ps,  à  des  maladies  chroniques,  & 
qu'il  cft*des  tems,  où  de  certains  vices  fonC 
plus  communs  )  qu'en  d'autres.     Celan'em^ 
pèche  paspourtant  que  généralement  parlant^ 
la  dépravation  de  nos  moeurs,  ^ou  leur  re* 
clitude  ^  n'aillent  toujours  leur  ttain  ordinaire^ 
Hùmintanfunt  iftay  nofitemporum;    72utta<etat 
vacmit  à  culpa.     Nunqtiam  apertius  ^mt  co- 
ram  Catoàe  peccatum  eft.     Je  fai  bien  3  que^p.iy. 
Seneqœ,  qui  écrit  ceci  >  croit  qUcja  Vertu 
va  dSfli  pas  différent  de  celui  du  Vice,  lots 
qu'il  ajoute,  Omne  tempus  Clodios ;  nonômm 
Cattmisfiret.  Mais  je  ne  veux  que  lui  même 
pout'le  convaincre  d'erreur  fur  cela ,  là  ver« 
ta  V  '&  celle  de  quelques  autres  de  fon  tems} 
n'étant  pas  moins  confidérable  fous  l'Empire 
de  Neronr,  que  celle  de  Catoa  l'avoit  été  foua 
oeiuî  du  pi'emier  des  Céfats.    U  n'y  a  point 

TmiVIlPmJl  C 


14      ^L  ETTRE  CXXIX. 

d%e  où  l'on  ne  vive  comme  au  fiëcle  ^or, 

pourvu  qu'on  fe  r^le  fur  Iqs  princip^^e4a 

loi'  Naoïrelle,  eitpliqué^  par  celle  de  Dieu. 

Car  encore  que  ce  même  or  ^  pbyfiqueoent 

,     parlant,  fetrouved'autvitplus  beau  &de  plus 

.  haut  carati  qu'il  e(l  plus  éloigné  de  fk  mine; 

'  il  n'en  eft  pas  de  même  de  la  reâitude  œcrsh 

le,  qu'il  faut  toujours  au  contraire  reporter 

'.  vers  Ton  origine,  qoieft  ce  Droit  Naturel^ & 

Divin,  pour  ep  éviter  la  dépravadoQb  Je  me 

y^^^  fouviens  qu'à  ce  propos  Marc  Aatooiiicom* 

^       pare  l'homnie  vertueux  à  une  fontmoe,  qui 

jette  toujours  fes  eaux  claires  &  bdles  daos 

,    falburce,  encorequ'elle&foientfujettesàên 

gâtées  lors  qu'elles  s'en  éloignenti 

Pour  conclufion ,  que  tant  d'opinions  ^• 
férentes  fur  la  Morale,  quiCaufentaujouidlui 
de  fi  véliemente»  conteftations,  ne  vous 
donnent  pas  toute  l'inquiemdé  que  vous  té- 
moignés. Les  anciens  ont  eu  les  leurs  tou- 
tiss  pareilles,  ou  peu  s'en  faut. ,  Sans  pnler 
des  paradoxes  du  Portique,  fcandaleuii 
toutes  les  autres  feâes,  non  feulement  dks 
étt)ient  contraires  les  unes  auxautres»  a» 
Ck.i.di  partagées  m^oofi  entre  elles.  Diogeoe  k 
offif-  StoideafoûieiMiit^  ^ulonpouvoitÊmschtf* 
ger  fil  Q3fllQieo«e  remettre  la  fauffemonod^ 
qu'onavoit reçûSi  Ant^teribn dîfdplede 


JXES  HABrrtJDES  VERTUEUSES,  ^f 

la  même  école  lui  dontioit  le  démenti  là  de(^ 
fus.  Tenés  pour.flfTuré)  que  de  femblableS 
coQteAfldons  ne  manqueront  jamais,  &^vou9 
fouvenés  vous  de  la  tradition  dont  parle 
Clément  Âlezaixlria  coolme  ^tdùtienuc  da 
l'Apôtre  Mathias,  que  la  faute  d'un  homme 
doit  être  imputée  à  pluûeurs  gens  de  bieâ 
de(bi\voinnage,  parce  qu'indubitablement 
ils  de  lui  ont  pas  fourni  aUez  de  bons  exem- 
ples ppur  le  détourner  de  la  commettre;  SI 
Eteffi  vîcinus  peccaverit ,  peccavit  Eleêfus^  narà 
fi  fi  ^^g^ffijf^  utjubet  Verlumfiu  ratio  ^  ejuf 
vitamiia  ejjet  reveritus  vidnusy  ut  nonpeccqf' 
fet.  Croiriés  vous  que  tous  nos  Cafuiftes 
fuflEent  d'accord  fur  cette  maxime  de  Mora-» 
le  prife  jTgoureufement  à  la  lettre?  Aions  la 
volonté  portée  au  bien,  les  fautes  de  Tenten** 
dément  ne  lui  feront  pas  reprocHées  en  de 
femblables rencontres:  Ias yerros  del Entiàu 
miento^  dit  élégamment  TEIpagnol,  fonàifci* 
fuîaen  la  volant  ai. 

O  liTj^iv  sHuls  ^  ùvièv  ^ofiifrraviu 
Qjànihilnovity  nihil  delinquit.^ 
Et  comme  nous  pouvons  être  y  vtes^  (ans  ^ 
tre  yvrognes;  ou  prononcer  un  menfongei 
fiins  être  menteurs;  nous  pouvons  errer  in-^ 
no(iemment  dans  la  Morale  (ans  cripne,  (1/ 
oous  avons  d'ailleurs  l'dme  bien  difpoféé. 

C  il 


3^         LETTRE    GXXX. 

D'UNE  BELLE  VIE» 

LETTRE    CXXX»  . 


E 


Mo^srteVÈ, 

^neoreque  la  longue  vie  (bit  prdpc^aia 
Patriarches  dans  le  vieil  Teftameat  corn- 
Àe  une  reconipénre.  Se  que  dans  le  itoùveau 
celui  ^e  tous  les  Apôtres,  que  EMeû  aimoit 
ie  mieux  eii  ait  joui  le  plus  long  tehis>  fi 
.  Êut-il  âvoueir,  que  la  plus  longue  n'eftpas 
tbû|ours  là  meilleure.  En  effet,  elle  œ 
fauroit  être  mife  entre  lés  chofes,  qui  fe  me* 
lurent  à  Tauhè  ;  la  quaritité  h  y  fait  rien ,  tout 
dépend  de  la  qualité,  &  la  mifere  fait  trouver 
l  long  lé  même  efpace  de  tems,  quicoub 

trop  Vite  au  gré  d'un  hooufie  heureux^ 

tÀbirfm.  ^  ^^^  ^^^  ^^^^^  ^^^^  hrevis^ 

'  Mais  Que^rofis- nous  fi  tôUté  la  félicité^  qui 

s'y  relient  n'eft  pas  capable  dans  un  bon  exa- 
men delafaireehimer?  &fifé  vers  Arabique 
*  dont  vous  pouvés  avpitr  0iit  leiflure  dans  la 
^         ^ië  de  Tainetlafi:  fe  trouve  vétitable,  que  la 


D'UNE  BELLE  VIE.        ,37 

irie  la  plus  fortunée  ne  fbit^^à  le  bien  prendre^ 
qu'uiie  pure  yvrognerie ,  le  plaifîr  qui  s'y  gôû- 
tes'enallantjiuffitôc,  &Ie  mal  detete  quifuit 
nous'demeurant  toujours?  Ouoiqu'il  çn Ibit, 
jamais  l'on  neibuhaita  plusaroemmentdepert   ' 
pétuer  fes  jours,  qi^'on^lefait aujourdliui,  & 
jamais  Pon  ne  s^éloigna  davantage  des  qioien^  v 
propres  à  les  prolonger  :  Nunquamfitit  cupido  ^^  *•  ^ 
vitte  major ^  neç  mmor  cura.     Les  crapules,'*  * 
la  luxure,  &  généralement  tout  ce  que  Ie$ 
paifions  les  plusdéfordonnées  peuvent  caiifer 
d'exœs,  nous  tiennent  aflfervis,  &nousfai-i^ 
fons  dans  cetefdavage  tout  ce  qui  doit  appar 
remment  abréger  nôtre  vie ,  au  même  i nftant^  ^ 
qlie  par  des  vœuk  ridicules  nous  importunons 
le  Ciel  pour  en  obtenir  l'étendue.    Ita  tfi^ 
non  accepimus  vitam  hrevem^  fedfecimusy  nec 
inopes  ejuSy  feJ  prodigi  Jiahus.    Seneque^n'a* 
voit  pas  Qint  de  raifon  de, prononcer  ce^*)  da^ 
fon  Âéde  au  fujçt  de  la  perte;  du  tems,  y(e  . 
nous  en  avons  de  lerepétçr  en  nos  jours  £ns 
l'application  que  iious  lui  donnons* 

Or  cette  grande  envie  de  vivriç,  dans  un 
procédé  ii  répugnant,  eft  encore  açcompa^ 
gnée  d'une  crainte  peucètre  plus  déraifonna* 
ble.  ^ous  appréhendons  la  mort  comme  un 
grand  mal^  qui  eft  humainement  parlant,  la  fin 
de  tous  nos  mau3t>  &par  confèqucnt  unbiea 

C  iij  ' 


|«  LETTRE    CXXX, 


cflmdeL    En  effet  les  choCes  natiireikiiieiit 

fnauvaifeS)  font  auirtnaturcUemeac  rares,  & 

cependant  nous  volons,  qu'il  n'y  a  rien  de 

plus  commun  que  celle,  dont  nous  parlons. 

^lie  vient  d'ailleurs  de  caulès  fi  légères ,  qu  il 

|i'y  a  gpçres  d'apparence  derla  concevoir  &  de 

iela  repréfenter  comme  un  mal  extrême. 

Une  fimple  rétention  dlialene,  un  ricetant 

foit  peu  intemperé,  un  graiq  de  raifm  à  de^ 

fni  avalé ,  qut  ^nt  des  chofes  fi  peu  confidc- 

|a(>Ies,  quoiqu'elles  fàlTent  quelquefois  mou- 

|ir,  pourroient- elles  produira  le  plus  grad 

'  de  tous  le  maux,  &  le  plus  terdble,  fi  la  mort 

l'étoit ,  comme  la  plupart  du  monde  &  màne 

/quelques  Philofophes  fe  le  font  accroire? 

Certes  fi  çUe  méritoit ,  que  nous  la  tinffioos 

.  un  nuil fi  violent  &  fi  formidable,  encore fe* 

rions-nQusobligésde  reconnoitre,  cominc 

l'obfervoit  un  Ancien,  qu'étant  perfecutésl 

^   (anscefle^àdiverfesrq^rilesdetouslesas^ 

très  maux^  elle  a  cela  de  bon,  qu'elle  dc 

nous  yifitç  qu'une  feule  fois  entoute  nôtre  vie 

^fais^  qu^  favons  nous,  félon  la  penfée  d'm 

autre  Sage^  fi  cette  vie  n'efi  point  le  pitf 

grand  de  qqs  a^ux,  &,  à  le  bien  prradre, 

9^xê^ft  nûtipe  véritable  .^naladie  qui  noifs  f^t  moih 

♦^^%?!  rif.     Mwi(fuiiipJo.vi^  ^fMsne latet.  Etpuiiî 

*^'*      g\»  ¥m  ipeuvçmÇfil  m^  cherche  ioJ 


D'UNE  BELLE  VlË.         if 

bien  &  fil  perfedHon  dans  le  repos  qui  ëft 
la  un  y  peut- on  douter  >  que  la  mort,  où  a- 
boutÉfent  toutes:les  Kgnes  de  nôtre  vie,  n'ait 
ce  grand  avantage ,  &  quelle  ne  foit  en  cela 
préferable  à  la  vie,  que  la  condition  de  celui 
qui  eft  arrivé  au  but  biill  tentait  efl  Çûtïs  cpn« 
troverfe  meilleure,  que  de  celui,  qui  n'y  eft 
pas  encore  parvenu.  Cependant  tout  le  mon- 
de paroit  d'un  fentiment  contraire ,  &  Anùo-  ^.  Bhic. 
te  même  n'a  pas  fiiit  difficulté  d'écrire,  que  Nie.  «.f. 
plus  un  homme  eft  heureux  &  vertueux ,  plus 
il  foufifre  la  mort  à  contre-  cœur,  parce  que 
conune  tel  il  fe  croit  plus  digne  qu'un  autre 
de  jouir  de  la  vie. 

Je  veux  donc  laifTer  ce  point  indeds ,  &  }a 
le  ferai  Sautant  plus  volontiers,  qu'une  des 
dernières  paroles  de  Socrate  maflure,  nue 
jamais  homme  n'a  bien  (Q,  s'il  lui  étoit  plus 
avantageux  de  vivre,  que  de  mourir,    JoulT* 
fbnsde  la  vie  comme  d'un  dépôt  ftmplement, 
(ans  trop  l'examiner.     Peutêtre  qu'il  en  eft 
comme  delà  Tourte,  dont  lltalien  nb  veut 
pas  qu'on  voie  l'apprêt  ni  toutela  compofition        ' 
pour  la  trouver  bonne.  Etilfemblequecefbit 
le  fens  d'un  vers  proverbial  parmi  les  Grecs, 
Cïç'^vçôpigçy  obifTfÇixûrovpifiùSfiy 
Qtum/vavisefi vita,  fi^quis eam^non cognô- 
veritf'     • 

C  un 


40         î-ETTRi:    CXXIH. 

](f  appréhendons  pas  d'ailleurs  tmç  bailbœcnt 
laïQort,  ni  nç  la  rechdfçhons  ux)p  ambicîeu- 
feiQent  non  plus,  comme  y  aiaqt  du  défaut 
en  l'une  &i  en  l'autre  procédure,  Tarn  twpt 

9^V'l9'  {fi  mortemft^ere,  ^am  àdmortemcofrfiégere. 
IlarHye  à  plufieurs,  qui  pèchent  en  toutes 
les  deu¥  façonS;^  qu'ils  ont  également  à  coi> 
tre^cœurlamort,  4^1ayie^  JlshaKTebt  cel- 
le* ci  pour  l'avoir  envifagée  dim  trop  moa* 
vais  CQté  i  Si  ils  craigndit  la  première  par  des 
préventions  d'efprit  tout  à  fait  populaires. 

f^ff^'Jt-JmkeftjjuoJneçvivçre,  nec  mûri  volwmu.  Vir 
fa  nos  (upupi  tenet^  pifnor  morHs.  Q  la  n»- 
ferable  conflitution  d'ame ,  qui  fe  trpuve  eo 
^e  telles  extrémités. ,  Ç'eft  mener  une  vie, 

liû.âia.  qui  p'a  prefque  rien  de  vital,  fim  ofiiunQi 

^'f^f t  pommç  parle  quçlque  part  ^xtus  TSinpin' 

J'approuve  fort  une  conduit»  raifoonabl^ 
&  les  réâçxions  [^yfiques  ou  morales,  qui 
nous  font  connoit^re  fans  trouble  d'eQ^rkla» 
(ure  de  nôtre  Etrç,  Mais  tenons  pour -^ifi^ 
Vé>  que  toutes  nos  oonnoiiTançes,  ^  toutei 
aos  circonfpeâipns^  nç^nous  exemtprontpas 
^e  nulle  hazards  }nfepai:ab]e$  de  la  vie.  U 
prudence  y  e{|  d'un  g[rand  uiage ,  je  l'avoué, 
^ais  c'eft  un  guide^  qui  pour  nous  enieîgQcr 
jef  h^min^.^liç  PQus  f  ^çvons  tei4r>  ne  nous 


lyUNE  BELLE  VIB.  41 

{uentk  pas  pointant  d'an  nombre  infini  d'ao- 
ûdeQS>  fiMt  d'onces ^  foiedediûeesprécipi* 
&s,  ou  de  violence  de  voleurs,  qui  peuvent 
Uous  moment  âAÎver.     Ceft  pourtant  une 
}jA\t  chbfe  d'ofer  dire  avçc  intrépidité  con>  ' 
ne  Enée  à  la  Sibylle, 
(htÊma  praecepi,  atque  aaima  mecum  antecMi^ 
peregi.         v 
De  quelque  prévoiance  néanmoins  que  nous 
[lOusTervions,  la  Fortune  &  le  Sort  ne  per^     / 
iront  jamais  le  droit  qu'ils  s'attribuent  )  ni  la 
pdIeifi(moiiiIs  font  de  nous  traverfer:  ^^eo 
Bhnoxia  Jimmx  Jbrtis  y  utJors^ipfaproDeoJt^ 
jua  Dem  prokatur  incertus.     Je  le  répète  a- 
prés  Pline,  encore  que  ce  ibit  une  m^iuvaife  Li.  c.>^ 
ocMifçquçnce  qu'il  tirt  d'une  propofition  vé^ 
ritablç.    Cela  ne  doit  pas  vous  empêcher  de 
continuer  les  occupations  vertueuTes/  qui 
voiîsont  acquis  tant  d'amour  &  tant  d'eftime 
du  publia     Ce  monde  eft  une  Comédie  où 
le  pofonnage,  que  vous  joués  n'eft  pas  des 
plus'relevés,  mais  il  n'y  en  â  point,  où  l'on 
ne  puiiTe  «cquerir  deThonneui;,  quand  l'on 
s'en  acquitte  bien  comme  vous  faites.  Difons 
inieux  dans  nôtre  firanchife  ordinaire,  nous 
fommçs  ici  bas  conune  dans  l'Arche  de  Noë, 
peu  d'hoinmès,  &  beaucoup  de  bêtes.  Quoi* 
qu'il  en  io\ù  OQtre  fin,  4^e  à  tous,  ne 

fcv 


42         LETTRE     CXXX. 

nous  diftingue  Içs  uns  «des  autits  que  pari 
mémoire  que  nous  killbns  de  nous^  qui  a 
peut  ^re  confidéniUe  >  ni  de  durée ,  que  pa 

Jhdi.  I.  nos  belles  aâiont ^    Mors  omnihu  tx  natut 
^'        ^fqmlisy  oiJivhne  éiptu/poftn'os  velghria  Hftà 

'        ,     £uitur. 

hmpiià.     Que<'ttEinpereurfiitridicule9quire[)n 
parant  à  une  mort  vioIente>  qu'on  lui  aYoîi 
prédite,  fit  provifion  de  lioous  d'or^  &de 
foie  pourprée,  pour  fe  pendre  glorieufb 
ment  fi  befoin  étoit.    Il  mita  part  de$q)écs, 
&  des  poignards,  le  tout  enrichi  de  diamtos 
&  diautres  pierreries,  d  même  dêflein.   Il 
n'oublia  pas  de  très  pûiflans'poiibns,  cofer- 
mes,  ditfonHiflorien,  dans  des  boâescou- 
vertes  d'hyacinthes^  d'agathes,  &d'âncnu' 
des.     Et  pour  une  dernière  extrénçuté  il  fie 
bâtir  une  très  haute  tour,  iau  pied  de  laquel* 
le  il  difpoia  des  meubles  d'un  prix  extraordi- 
naire, afin  que  fe  précipitant  defliis  quand  ï 
en  feroit  tems,  il  reçût,  comme  ii  difdr, 
une  mort  précieufe,  &  qui  le  rendit  OHiridc* 
rable,  autre  que  lui  n'étant  péri  de  b  faite. 
Certes,  il|étoit  bien  mal  informé  de  ceqai 
nous  peut  acquërir  une  belle  &  glorieufe  r^ 
pommée.  Il  Ëiut  bien  autre  chofe  pournoos 
diitinguer  du  commun,  &  pour  fiure  coo- 
AOltro  avantsgeuCement  nôtre  nom  à  lapofl^ 


D'U-NE  SELLf  VIE>  '  43 

ité.  Je  :VOti9  £ipplie  là  deffus  de  vSbuloir  je^ 
:r  les  yeux  fur  ces  deux  hommes  de  vôtre 
oiTmage^  [dpnt  l'un  fait  une  aufTi  gren^ 
tentation  de  Ton  opulence  >  que  l'autre  vie 
tans  une  frugalité  louable^ .  accompagnée 
'occupations  Ipirituelles^  &  utiles  au  public 
âr  tant  de  beaux  ouvrages,  qu'il  lui  donne 
DUS  les  jours.  A  vôtre  avis,  lequel  des  deux 
era  le  plus  eAimé  piar  ceux,  qui  viendront 
tprcs  nous?  Et  ièloales  termes  de  Philoftra-^<'C*ârii 
e  dans  une  de  fes  Epitres,  ceux,  qui  ne  font'^^*' 
rien  durant  qu'ils  font,  quels  doivent^ils  être 
un  jour  Jois  qu'ils  ne  feront  plus  ?  Permettes 
moi  de  vous  &ire  confidérer  encore  dans  l'an* 
trç  fexe  ces  deux  perfonnes,  que  vous  con- 
noiffés,  l'une  par  fa  vaine  coqueterie,  &par 
le  rang  avantageux  qu'elle  tient  dans  le  grand 
monde,  &  l'autre  par  fon  tnérite  perfonnel, 
&  par  fes  productions  ingenieufes,  qui  n'ont 
rien  de  pareil  dans  toute  l'antiquité.  Pour^ 
riés-vous  bien  douter,  de  laquelle  des  deu« 
l'on  parlera  le  plus  avantageufement  aux  fiQ^ 
des  à  venir?  Voua  voies  bien,  que  la  dqr^ 
oiçre  dont  je  refpeâe  fi  fort  le  piiif&nt  génie^ 
vous  repréfente  la  merveille  de  nos  jouisrin* 
comparable  Siphon, 

* — f  fiuf  maximafemper  f^S% 

Dicetwr  nobis ^  ^  trit  fi^fnaximAf^mper^^ 


44        LE  T  T  R  E    CXXîrf. 

Xe.  Po^e  a  proféré  ceci  d'unéchbfè  iitauiim^ 
^p  le  trahfpofte  à  unç  des  plusbeliesftnèsqi» 

le  Ciel  aiffait  defcendre  loi  bas  depuis  qu'il  ; 

en  envoie. 


DU 

SOIN  QirON  DOIT  PRENDRE 
A  BÏ^N  ELEVER  LES  ENFANS. 

l,ETTJ^E    ÇXXXl. 


MONSIEUR, 

rrV)ut  le  monde  avoué,  qu'il  n*y»iicn  de 
Jt  plus  important  à  toute  ibrte  d'Etatsqoe 
l'inriitution  de  la  Jeuneffe,  ^  cependant  l'oa 
s'eft  plaint  de  tout  tems,  que  c'ed  la  àisk 
qu'on  néglige  le  pi  us.  Platon ,  &  beaucoup 
d'autres  après  lui,  ont  donné  de  très  be«x 
préceptes  là  defTus  dans  leurs  RepuUiqiKS 
imaginaires,  mais  la  leuneiTe  Athenienoe 
n'en  étoiff  pas  mieux  élevée  pour  cdt,  &^^ 
l^referve  de  Sparte,  l'on  peut  dire,  qucfé- 
duçation  des  Enfims  n'a  pas  été  plus  coniiti» 


DU  SOIN  QirOK  DOIT  Ftt^fOBRB&c  4f 

ée  en  GréGe9.qu'iiilIeiirSr .    En  vérité  j  les 
iiccdeauniiens  font  mpryeilleulèmtet  à^ri- 
cr  pour  cet  égaacà;  &  je  ne  crois  pas  au^ 
;ue  rien  ait. plus  contribué  à  la  durée  de  Jeuc 
letite  Souveraineté ,  qui  s'dl  vue  la  plus  mr, 
ienne  de  toutes  fes  voifineSy  que  ce  loin  o^ 
cl   qu'ils  ont  toûjoMrs  eude  bien  inftruico 
nirs  jeunes  gens.     C'efl  ce  qui  fit  refuTer  (i 
làiéieurement  à  unEphorelademande  d'An-, 
ipater^  oui  après  la  défaite  d'Agis  vouloic 
:xiget  d  eux  cinquante  jeunes  garçons  pour 
es  tenir  en  ôtage«    Il  le  pria  de  fe  contenter 
lu  double^  foit  defenunes,  foit  de  vieillards, 
le  lui  pouvsmt  accorder  autre  chofe,  furPap^, 
rrehenûon,  que  les  Èn&ns,  qu'il  yoùioit1^cr$b.s. 
voir,  aiant  été  ftial  élevés  hors  de  chez  eux,^^' 
Is  ne  cotrptnpifïent  Quelque  jour  leur  ville, 
lont  il  prévoioit  par  là  l'entière  ruine.     £t 
ertes,  fi  la  nourriture  du  corps  eft  fi  pui£>_ 
inte,  qu'une  Brebis >  qui  tette  une  Chèvre,; 
n  a  la  laine  beaucoup  plus  dure,  &quçtout. 
Q  contraire  le  Chevreau,  nourri  de  lait  do. 
Irebis,  a  ifon  poil  mollis  rude,  &  plus  mou 
|ue  fa  Nature  lie  le  porte;  if  eft  aifé  de  cou* . 
evoir,  qùçl'éducatipnfpirituefle,  beaucoup 
ihis  Tubdle  &  plus  agi(Ëinte,  doitcduferdesr 
^^  eooùre  phis  remarqiiables,  ccmuneils 
ont  (ànacooiparaifon  plus  importans»     Car    \ 


ciu 


4^        LETTRE    CXXXI.  | 

je  ne  veux  point  m'artéter  àce  que  cesm^j 
fnes  alimens  corporêk  font  d'abondant  con&j 
dérâbles  pour  Teiprit;  témoià^cet^^gifttius^i 
dont  parle  Ppocope^  qui  reçût  ion  nçro  dedi 
.  qu'fliant  été  nourri  ptsir  une  Chèvre  /  il  tendi 
d'elle/  outre  rhumeurcapricieuf^  unelc^ 
icté  de  pieds  du  tout  extraordinaire.  LcPo6f? 
te  (iippofe  dans  ce  fens ,  qu'une  perfbnne  a*' 
elle  avoit  été  allaittée  par  des  T^^reffes,      ' 

yirg:^.'*       w*—  Hyrcamejue  admorunt  uterM  Tigm. 

'^•^•'"Et  le  Philofophe  Apollonius  attribue  d«i 
Philoftrate  toute  la  groffiercté  lÂoraledespoF 
pies  d'Arcadie^  ^u  gland^  qui  tûSbk  \oê 
^  plus  ordinaires  repas;  Comme  Fladona  fi»» 
nu,  qu'Alcibiade  devoit  fk  gràndè'baÀefib 
à  ce  qu'il  avoit  fuccé  lamammelie  d'taeto 
me  Sparriate.  *  *' 

Ceft  un  petit  Prélude,  que  f ai  vonhfoa .' 
drefler  fur  le  contentement,  que  m'adooé  I 
réiedtion^  que  vous  avés  faite  d'un  fidfg&ePté*  ^ 
tepteur  pour  vos  enfans.  Il  a ,  fi  je  leaff  ^ 
lAOis  afTez ,  toutes  les  parties  reqoilès  à  oeK  I 
fonction ,  &  fur  tout  une  expreffiondiciél 
^  Ùs  penfées,  qu'on  ne  peut  douter/ qnll  os*? 
poffede  parfaitement  les  chofes ,  qu'A  cou»'? 
.  prend  d'expliquer,  puifque  la  marque  cotatf^ 
ne  de  fa  voir ,  félon  l'Ecole,  déperà  de  poi^ 

jjWf-  ^^  voir  enfdgaer  aux  autres  ce  que  Pon  ébl* 


)U  SOIN  QU'ON  DOITPIŒNDRE  &c.  47 

ue  lès  ^etis  avis  qu'on  «dHis  a  donnés  de  (er 
vertiâSemens  lors  qu'il  étoit  encore  jeune^ 
s  vous  étonnent  pos;^  fl  n'y  a  poipt  de  gens 
us  capables  de  nous  biea  informer  des  che« 
lins,  qut  ceux^  qui  s'y  font  autrefois  éga^ 
\s.    Cpniidérons- le td qu'il  eft,  &|QQnpaâ 
tl  qu'il  a  été.  .  Àimeriés- vous  mieux  avoir 
a  homme  pe&nt  &  auffi  groffier,  que  vôtre     / 
Difm  en  a  pris  un  chez  lui  ^  qu'on  peut  dire 
/oir  cda  de  commun  avec  le  précepteur 
AchiUe^  qu'il  eft  homme  &  cheval  tout  en* 
^rnble.  .  Au  furplus,  je  vous  loue  d'avoir 
aité  cette  atïaire  Attalicis  conditionibus.  Ari« 
lippe  fiit  le  premier  de  tous  les.Philofophes  j^. 
ui  Aipula  quelque  reoompenfe  de  ceux  qu'ilL«j^r.  i 
nfeignolt,  fous  cette  plaifànte  confidéra- 
on,  qu'il  vouloit  apprendre  à  fes  difciples 
ar  là,  oii  l'on  pouvoit  le  mieux emploierfon^ 
rgent;    Et  il  me  fouvient  5  '  que  Philo(lratè    , 
3urne  de  même  à  l'avantage  de  Protagoras^* 
e  s'être  ùk  paier  par  ceux,  qu'il  in(buifoie 
a  l'art  Oratoire,  ce  qui  n'avoit  pas  lieu  au^*'^ 
aravant,  à  caufe  qu'on  Êdt  plus  de  cas  àti 
hof»,  qui  ont  coûté,  que  de  celles,  qu'on 
^^itgTâtuitementâ    Jenefai,  fi  je  ne  dois' 
oiQtafoûterenfiiveurdecelui,  dont  je  voua 
arle,  q^'il  mérite  Une  double  reconnoilTan^    ^ 
e,  aiaf{c  à  fiiire  oubliera  vos  Enfiins  la  mau«: 


48  LETTRE    CXXXL 

mîfe  mftnieife,  doitt  jyb  cmt  éeéiiiftniià^^ 

qu'ici  >  avant  que  de  leur  eu  apprendre  une 

meilleure.     Pour  le  moins  étoit-œ  ainfi 

qu'eu  ufoit  l'excellent  Mufiden  Timodiée,  1 

rendroit  de ceux^  qui  avoient c»  d'ignorans 

.    Maitnes  avant  hîiv     En  efGet,  im  fkvantScol- 

pteur  travaillebienmieux  &plus  aifemenrior 

Ha  marbre  informe,  quefurcehiii  quiadé- 

)a  reçu  quelques  (adieafes  atteintes  d'un  au- 

ire  càeau  que  le  fièn.    Vous  (aînés  auffi  plus 

que  perfonne  le  grand  defayantage  de  ceux, 

qm  ont  eu  de  mauvais  commenceiben$>  &li 

main  mal  portée  d'abûfid  fur  le  ludi;  àpeioe 

(é  peuvent-  ils  coiriger  de  leur  naiivâife  ha- 

fhU^.  bitude,  en  autant  de  tems,qu'iiscnontenh 

ploie  à  la  contraâerw    Le  Sophifte  Pokmoa 

n'eût  donc  pas  mauvaife  grâce,  de  due  à  ua 

Proconlul,  quinefaVQtr<iomfnentpunirM 

|i(imiment  un  Crinviiêl>  qu'il  lui  Gommaidac 

d'oubliercequ'ilavoitj^ris,  laie^JtÊméath 

Êuadedifcère^  ne croiant pas  qu'il yeûtrien^foi 

nktdepluspcniblemdeplusdiffîcileexécutiûo. 

Mais  ce  nouveau  Précepteur  aura,  d'iil- 

leurs  un  grand  ayimtage>  de  trouver  en  vos 

fils  une  terre  propre  à  .rewvoir  les  femences 

tMt^tkk  de  Ton  érudition ,  &commeÂriflote  pvfede 

Hk.tif.  0^1^  (^^yfftrif^  6pé}^<tv  ro  nripfWL     Car 

û  arrive  quelqtiefiMs  tout  le  contraire. 

Gtmàà 


DU  SOIN  qirON  DOIT  PRENDRE&c,  49 
GtmMa  fiepe  fuibus  mmdavimui  lu^àea  ykg.€cLj. 

I^eUxloSumy  ^fteriles  àminMtur  avemt^ 
Pro  moltiviola^  projmrpureoNardJfb^ 
Cardinu^  jSyfpifrisjurgitPûlhtrusifciais.  - 
CeridieSophîAe  Herode  avoir  un  enfant  jfijputpji^; 
peudffciplinable,  que  pour  lui  faire  retenir 
les  vint  -  quatre  lettres  dé  rEcriture  Grecque^ 
(on  père  ait  réduit  à  mettre  auprès  de  lui  un 
pardi  nombre  de  jeunes  garçon^,  dont  cha** 
cun  portoit  le  nom  d'une  de  ces  lettres,  afia 
que  la  néceflité  de  lesuppeller  pour  parler  à 
eux^  lui  fit  retenir  les  Élemens  de  Ton  Al« 
phabet.  Certes  le  malheur  eft  grand  d^avoit 
i  cultiver  un  champ  fi  dilgracié  de  Nature. 
Ced  proprement  Roms  vinum  mimftrarey  &* 
cihum  in  tnateUam  ioanittere.  L*on  n'ejft  pas 
moins  empêché  avec  d'autres  efprits  qui  rëf- 
femblent  au  vgifleau  des  Danaides,*  ce  qui 
peut  y  entrer  par  une^oreille^  ne  manquant 
jamais  de  fbrtir  par  l'autre  j  Corfatui  quâfic.  ir^' 
vas  cmfraSum^  &  omnem/ajrieMiam  non  teni-' 
Ht^  ditl'Ecclefiafiique.  Car  Tbn  a  cettecon- 
folationavecceux,  quinVmtquelacompre- 
faen(ion  difficile^  qu'en  recompenfe  ils  re** 
'tiennent  fort  bien  ce  qui  leur  d\  enfeigné. 
X^e  font  des  tablesou  planches  de  cuivre ,  où 
l'on  ne  grave  qu'avec  affez  de  peine,  mais 

TmiyiLPm.Il  D 


50        LETTRE.    CXXXL 

I 

qui  Gonfervent  âufli  beaucoup  plusloog  tein 
que  celles  de  bois  ce  qu  on  y  écrit.  Et  t'o 
pottc  encore  comparer  cette  forte  de  nattnd 
auxvafes>  qui  ODt  le  cou  étroit^  &rori& 
^ort  petite  la  liqueur  y  entre  à  la  vérité  ave 
beaucoup  de  difficulté)  mais  l'on  a  cette  là 
tisfaâion  d'ailleurs  qu'elle  oe  fe  répand  pai 
*  Empilement)  &  qu'elle  s*y  conferve  mm 
qu'en  d'autres.  La  fin  en  de  ferablables  m 
contres  I  &  le  bon  fuccès  font  plus  confida» 
blés  y  que  la  peine  qu'on  a  prifo  pour  y  pff- 
^- g^j^-venir.  L'Hiftoire  des  animaux  d'AriJtoe 
nous  apprend,  qu'il  y  en  a  de  très  dîffidiesi 
prendre,  qui  ét^nt  pris  font  des  plusaifcsi 
apprivoifer.  Et  l'Agriculture  fait  voir  tous 
les  jours  des  Plantes  nonfeuIementiàuvageS} 
.  mais  encore  d'une  fève  dangcreufe,  àqaiifi 
foin  des  Jardiniers  fait  porter  de  bon  bs^ 
dmn  perculturam  amittunt  malkiamfium^  V 
in  aimm  abeuntjiiccum.  Que  diriés  vous  ^ 
certains  J^Tprirs,  qui  pleins  de  force  &  devi- 
vadté  en  tout  autre  fojet,  fe  trouvent  nàfri 
moins  très- mal  propres  a'ùx  Lettres,  &tfl 
încapnbles  de  reûffir  à  l'étude.  L'on  a  ifpp 
Mot.  té  cette  dilgrace  aux  Etpagnols,  Hifpamji 
^V'  çesingemoy  infeliciter  âifcunû  Maiscom^^ 
je  ne  penfe  pas  qu'on  puifle  (ans  témcritc/ 
Qiêmeiànskiju(Hce,  diffamer  toute  tinel' 


DU  SOIN  QITQN  DOIT  PRENDRE  &c.  fi 

don ,  açSi  ne  voudrais- je  pas  nier^  '  qu'il  ne 
[è  trouve  en  tout  pals  des  hommes,  >d'un 
tempérament  à  ne  pouvoir  jamais  entrer  en 
commerce  avec  les  Mufes.    Ce  n'eft  pas  ^ 
fimplement^  qu'ils  foient  indociles,  h  par 
coniequent  indifciplinables,  puisque  leur  a- 
verfion  contre  les  livres  ne  les  empêche  pas 
fouvent  de  reuffir  glorieufement  daiis  d'au*     ' 
très  profeflionS  plus  laborieufes  que  celle  des 
fciences,   &  qui  ne  demandent  pas  moins 
d'application  d'ame  pour  les  bien  ei^ercer. 
Tant  y  a,  que  leur  génie  particulier  ne  (ouf- 
Grantpas,  qu'ils  étudiient  avec  le  moindre  fiic-  * 
ces,  1  on  imfiute  fouvent  à  tort  ce  défaut  k 
ceox  qui  ont  eu  foin  de  leurinfUtution. 
— ^—  ctdpa  docentis 

Scilicetmrgùitury  quod lava  in  parte  mamiUaLtoen. 

Nilfalit  Arùadicojuvem.  ^* 

[1  Q  y  aura  rien  à  craindre  de  tel  chez  vous. 
Vos  En&ns  ont  par  leur  naiffance  l'amour 
ies  belles  lettres,  hiAent  rapacia  virtutis  m- 
Xeniay  vfl  ex  fe  fertitia  ^  félon  les  termes  de 
Seneque,  &  ils  profiteroient  fous  un  condu-  ' 
âeur  moins  haUle  que  celui  que  vous  leur  a- 
vés  donné.  Une  fille  bien  compofée  con^ 
çoit  au  moindre  attouchement;  &  un  ef-  ^ 
prit  brillant  conmie  ils  l'ont  ^  &  propre  aux 
IcienceSy  les  acquiert  prefque  de  lui  mê- 

D  ij 


î» 


LETTRE    C^XL 


-    mc^  ^  làns  Taide  de  Pédagogue  oir  de  Pré- 
cepteur. 

Que  feutre  aifément  dans  cette  joïe  feerc" 

te  que  vous  donnera  le  progrès  viûble, ^% 

feront  dans  cette  beUe  carrière,  oii  vous  ie^ 

avés  mis.     Pline  parle  après  Ariflote  d*uo 

Poiffon  nonunè  Amiam  à  ce  qu'il  me  iemble, 

Hlf  xr j.  plus  connu  dans  la  Mer  Majeure  que  dans  dô^ 

^Hjf.  U  6.  jjç  Océan ,  ou  nôtre  Méditerranée,  quicrok 

^  '^*       tçliemcnt  à  vûê  tf  œil ,  qu'op  remarque  fidb 

'   meutTon  augmentaîdonde  jour  en  jour,  » 

jus  incrementsim  fingulis  dkhus  intelSgkv. 

Vous  pourrés  fairefur  euxdesremarques,  aof- 

fi  fenfibles  quelque  fpîrituelles ,  &  qui  vocs 

4:auferontd*antantplasdecontentemeiit,qii'oQ 

n'aura  qu'à  laifler  a^r  leur  bon  naturel  Ce- 

Im  de  beaucoup  d'autres  a  befoin  decomten- 

te,  femblable  à  ces  Plantes  qui  ne  veuknc 

pas  ètrefoignées,  ^a  quanto  pejus  tri^anvr, 

Itlctô.  tanto  fnroveniunt  melius.     Et  j'ai  memrât^ 

que  le  même  PBne  fiiiit  cette  réflexion,  fir 

celle?  qu'on  diroit  qui  fe  plaifent  à  être  né^ 

gées,  parce  qu'un  trop  {bigneufeculturekor 

eft  préjudiciaole,  mnm  diBuy  effe  aUfa^ai 

pr^negUgentia.  Cependant  il  eft  des  eiprits, 

qu'on  leur  peut  comparer,  qui  s'irritenrccfr 

tre  ce  qu'on  leur  fait  paroitre  d'amour  &  d%i- 

CâpdSsment  pour  leur  bien,  &  dont  l'on  oc 


DU  SOIN  QU'ON  DOIT  PRENDRE  &c.  yj 

peut  ciea  tirer  Q  oa  ne  les  abandonne  à  leur 
propre  conduite;  Dans  cette  divêrfité  de 
:binperamens  loués,I>ieu  de  celui  de  vos  En- 
!ans^  qui  l'ont  tel  que  vous  le  leur  pouvics 
buhaiter;  &nevousfouvenésjan9aisdespeti^ 
:es  équipées  q\ui  vous  fâchèrent  dans  leur  pre- 
mière éducation.  Le  meilleur  bois  a  fes 
lœuds  qui  témoignent  la  force  ^  &  les  bons 
/ins  ont  Couvent  quelque  apreté  d'aboifd.qui 
ire  fur  l'amertume^  necpatitur  atatem  vhmm  Sm.  ^.jt. 
juod  in  doUo  placuit. 

Je  vous  prié  que  ce  favant  homme  vôtre 
louveau  domeftique  appreniie  de  vous  corn* 
)ieQ  îe  l'eftime^  &  par  là  combien  jemepro- 
nets  de  lui.  Je  l'exhorte  à  donner  de  ibrte 
e  goût  des  Iciences  à  fes  Difciples,  que  la 
Vlorale  foit  toujours  la  principale.  Un  au* 
re  moins  habile  que  lui  Te  contenteroitdeles 
brmer  à  quelques  unes  de  ces  fciences,  fans 
)eaucoup  fe  fcuicier  de  leur  former  la  con- 
cience.  «L'on  empêche  ordinairement  av(^  . 
irand  foin  que  les  jeunes  gens  ne  deviennent 
[aucherSy  il  efl  bien  plus  important  de  les  ^ 

ccoûtumer*è  être  droits,  je  veux  dire  à  ne 
aire,  que  les  chofes  droites  &  jufles.  Les 
iréceptes  Moraux  ont  en  ceci  plus  de  befoin 
t'appUcation,  que  d'explication.  Et  le  mot 
ie  Xenocrate  eft  très  confidérabk,  que  couX| 

D  uj 


f4       LETTRE    CXXXL 

dont  nous  parlons  >  doivent  être  yeillès,  com- 
me  aiant  plus  de  néceflité  de^ce  qui  conferve 
les^oreilles  y  que  les  Athlètes  de  fon  tems.  H 
ne  faut  point  de  commentaire  pour  compren- 
dre où  cela  va.  Celui  pour  qui  je  ^écns  (au- 
ra mieux  que  perfonne  pratiquer  toute  forte 
de  moiens  pour  arriver  à  fon  but ,  &  il  le  f6 
ra  fans  dotke  avec  la  modération  requiiè,  fe 
repréicntant  toujours ,  que  rien  n'entre  dans 
la  phiofô  de  ce  qu'on  y  penfe  veiiër  tropi 
coup.  Mais  qu'if  ne  fe  lâfTe  jamais  fur  tout 
de  faire  bien  comprendre  à#fes  écoliers  les 
avantages  du  favoir ,  &  la  honte  ^  auffi  bien 
quelamifere^  où  nous  jette  Tignorance.  Il 
y  a  cent  inflances  à  faire  \ï  deîTus,  mais  wî- 
d  ce  qui  les  peut  à  mon  avis  toucher  très  fea- 
fiblement.  C'efl  qu'un  ignorant,  outre  te 
mépris  qui  l'accompagne  en  tous  lieux,  eftft 
malheureux,  qu'il  s'ennuie  toujours  étant 
feul,  parce  que  fon  efprit  n'aiant  point  été 
cultivé ,  n'a  rien  produit  au  dedans  pour  fœ 
entretien,  ce  qui  fait  que  l'intérieur  de  foa 
ame  lui  paroit  dané  la  folimde  un-defertaf* 
freux,  &  qui  lui  eft  prefque  tnfiipportable. 
Sa  dii^ce  n'eft  pas  moindre,  s'il  penfè  (brnr 
de  cette  calamité  par  le  moien  des  bonnes 
compagnies,  parce  que  <:elle  de  gens  plus 
habiles  qu'il  n'eft,  l'afflige  cruelleinèD^  ne 


DU  SOTN  QU'ON  DOIT  PRENDRE  &c  »y  f 

s'en  pouvant  tirer  avec  honneur,  de  forte 
qu'on  peut  dire  qu*au  partir  de  l'Arabie  De* 
(me,  il  entrte  milèrablement  dans  la  Pjerreu* 
(è,  trouvant  matière  de  chagrin  preique  par 
tout.  Il  n'y  a  que  les  favans  à  qui  les  potions 
intérieures,  &  les  connoiflances  acquifes  par 
un  travaîLftudieux,  fournifljpnt  dans  le 
particulier  d'une  retraite,  des  homilies&des 
contemfdadoiis  qui  ^aâent  en  agrément  tou» 
tes  les  douceurs  &  tous  les  parfums  de  l'Ara* 
bieheureufe.  Avecdes  répétitions  fréquentes 
d'une  vérité  fi  apparente  &  fi  confiante,  ne 
doutés  point  de  l'heureuxïuccés  des  études  de. 
vos  fils;  &  fi  je  le  puis  dire  fans  vpus^ffa*^ 
roucher  d'id>ord,  tenés  pour  alTuréj  qti'ib 
fe  rendront  arables  d'imiter  Hercule,  que  la 
Fable  dît  avoir  tué  fon  maitre  Linus  avec  fa 
lyte.  Cela  ne  fignifie  autre  chofe,  fi  non^ 
que  cegitod  Héros,  qui  étoit  dans  la  vérité 
un  très  excdlent  Philofophe,  (urpalTa  en  do* 
ârine  celui,  qui  l'ènfeignoit,  cequifutglo* 
rieux  à  tous  deux;  delà  même  façon  qu^on 
t  vu  depiHS,  que  l'incomparable  réputation 
de  (àint  Thomas  n'a  fait  qu'augmenter  celle 
d'Albert  le  Grand  fon  Précepteur, 

y  aioûte  cet  apoftile  pour  vous  prier  enco- 
re d'excufer  en  faveur  du  bbnfens,le  mot  de 
Droity  que  je  viendrai  d'oppofer  à  celui  de 

P  iiij 


f5  UET-CXX;Ja.DUSÔINQyOND0IT&c 

Gmche.  LesdloTiQDsde^f»^!  àmgi^ûgirf^ 
&  Sapplkatim  à  explication  ^  auroient  auffi 
belbin  degiacc  dans,  un  autre  flyle  que  lïpi- 
Aolaire, ,  Mais  vous  fàva  la  liberté  qu'il  fe 
donne,  &  ta  licence  qu'ont  prife  les  plus 
grands  Auteurs  de  lettres  firmilieres,  quipaile 
tien  celle  des  allurions.  CicercMin'a  pas  fàk 
âif]ficulté  dans  une  des  Tiennes  d'attadieri  un 
mot  Grec  une  particule  Latiûe  ce  qu'on  n'oc* 
cuTeroitpas  ailleurs,  Ceft  où  il'avertkAtd- 
eus  qu'il  dédie. à  Ton  fils  le  livre  des  Office^ 
l  %y  fp.if  ou  des  Devoirs  de  la  vie.  /2er,  dit-  il,  w- 
^;rùfkçe  fxflicamusy  Ttçoçf^m^  fU€  Cieerm^ 
yifii  de  rt  eni»pctiuspùterJUio?  QueI|epeQ^ 
on  pas  ofer  après  cela  dans  un  même  geom 
'  d'éarire?  jSaàons -nous  bien  (iirtoQt^defd* 
re  cas  de  quelques  diamans  d'Alençoa,  mil 
en  oeuvre  avec  g^rand  foin  pour  contenter  k 
yûe,  s'il  eft  permis  de  nommer  ainfii  deche- 
dves  penTées  >  qu'on  tache  de  rendre  :agr» 
bles  par  de  beaux  termes;  encore  que  Tut 
d'écrire  poliment»  &poùrlafeulefiiti^âioa 
de  ^oreille,  foit  beaucoup  i>lus  œmmun  au- 
jourd'hui 9  que  celui  de  bien  penfer  >  &  de'* 
.      treutilçàreTprit 


3K    3(16    ÎK  '  f  7 

DES 

GENTILS-HOMMES. 

LETTRE  CXXXU. 

MONSIEUR, 

Je  m^étOQoe  qu'un  Gendlbomme  du  mérito 
de  cdui,  que  vous  j^e  nommés  >'  ait  pria 
fi  fort  à  cœur  la  fin  deiîifbeufe  de  Ton  CouTui) 
Gcmime  fi  l'iofiimie  de  Ton  Aipplice  devoit  re- 
jailir  jufques  fiir  ceux  de  fon  ^ng.  Il  devroit 
(e  (buveoir  de  ce  que  dit  Henri  IV.  aux  pa- 
rens  du  Maréchal  de  Çiron,  que  des  fiena 
propres  avpient  laiffé  leur  tète  en  Gr6ve^  (ans 
qu'il  s'en  tint  deshonoré.  EnefFet,  la  mort 
deConradin,  celle  de  Jeanne >  Reine  de  Na« 
pies,  &  de  Marie  Stuart  d'Eoofle,  ni  cette 
autre  fi  extraordinaire  de  Chaiies  fon  petit 
fils,  n'ont  point  difEsimé  leurs  races:  La  &- 
mille  des  Othomans  voit  tous  lés  jours  defes 
Princes  étranglés,  &  vint- deux  Papes,  qui 
ont  eu  la  tête  trenchée,  nerendentpas  moins 
UuÂre  la  Chaire  de  Saint  Pierre,  ni  le  Sou- 

D  V 


•• 


r( 


fg         L  E  T  t  R  E    CXXXÏL 

verain  I^ontificat  moins  refpedé.    Je&i  bièo 
que  les  caufes  différentes  de  telles  difgraCësj 
font  faire  de  grandes  ^iftinâions;  mais  aprc 
Mut  il  demeure  toûjours-pour  trenâam  qiu 
comme  les  belles  avions  de  nos  ffrédeceffeun 
ne  fervent  guéres  à  nôtre  gloire^  fi  nous  n) 
coopérons;  les  mauvaifes  de  ceusr,  quioous 
touchent  de  parenté  ne  peuvent  nous  préjudj* 
cier  ^  ni  ce  qui  leur  arrive  àé  honteux,  nous 
être  jufiement  reproché^   fi  nous'n^y  avM 
rien  contribué.    Toutes  fautes  font  pedôfr 
oelles,  cadauno  i$hif(ydefiis  ohraSj  &ietie»' 
droisune  nobl^ebien mal  fondée ,  fi  elk dé- 
pendoit  de  la  bonne  «u  déréglée  conduite  de 
nos  alliés^  &  que  leurs  vices  ou  leurs  a»f- 
•  heurs  lui  puflGrat  être  ifftputés  jufqu*à  tenir 
fon  luftre.  <<  Y  a  t-  il  famille  au  monde,  qui 
ie'puifle  dii'e  exemte  de  quelque  tache  à  cœ- 
fidérer  cette  même  famille  dans  toutes  fe 
parties;  Voit-on  desarbresfiprivilegiéspciir 
excellens  qu'ils  foient,  qu'on  ne  trouve  défis 
quelquefois  quelque  chenille,  a^Uedeo 
fiilir^des  feutlles,  mais  non  pas  d'en  gâter  k 
fruit,  ni  de  les  ruSner  entièrement?  Mp 
gnol,  dont  je  viens  de  vous  rapporter  deux 
ou  trois  paroles  9  en  a  d'autres  proverbiales, 
qui  reconnoiffent  ingénument  ce  tnéhi^ 
inévitable  du  bien  &  du  mal  dans  toutes  les 


DES  GENTILS-HOMMES.      f9 

oaiioDS,  Noaygeneracimdonoayafïutaola- 
^on;  ce  qui  n'empêche  pas,  qu'on  ne  diflin- 
,iie  des  contraires  (i  oppofës,  fans  que  l'un 
orte  préjudice  à  l'autre^  ^ 

La  noble  nailTance  eft  d'un  ft  grand  avan- 
âge  dans  la  vie,  qu'elle  ne  peut  être  trop  e-;  , 

limée.    Comme  l'on  prile  bien  plus  lesDia- 
nans,  les  Emeraudes,  &  les  Turquoifes, 
le  la  vieille  roche,  qu'on  ne  fait  les  autres f  ' 
es  hommes  d'extraétion  illuftre  font  tout  au- 
rement  confidérés  que  les  perfonnes  vulgai-  v 

es,  s'ils  ont  tant  foit  peu  de  talent  propre  à 
butenir  la  dignité  de  leur  nom.  C'cAoequir 
iaitdireàCiceron,  qu'un  perfonnage  de  foni' 
:eiDs  avoit  trompé  bien  du  monde  fur  cequ'il  o^^,  ^, 
^oit  de  bonne  maifon,  Erat  enim  htmmumStx. 
ypinicm  ncèilitate  ipfa^  Manda  conciliatriculaj 
^mmendatus;  je  penfe  que  c'eft  de  Pilon, 
iont  il  veut  parlen  Et  véritablement  Poa 
éprouve  tous  le  jours ,  qu'aufli  -  bien  que  les 
fruits  qui  nailTent  à  l'ombre,  ne  ibnt  jamais 
}e  fi  haut  goût  jgue  d'autres  qui  font  venus 
[>lus  au  jour,  &  mieux  regardés  du  Soleil  ;  jes 
^ns  de  bas  lieu,  ou  de  fortune  mcdiocrei 
quelque  mérite  qu'ils  aient,  ne  font  guéres 
i^s  avec  cet  éclata  &  cette  recommendarion,  " 
cjui  accompagnent  ceux,  dont  la  vertu  eft  re- 
levée par  celle  de  leurs  ancêtres.     Il  ne  fiiut 


-^-«„«..j>i 


tfo        LETTRE    CXXXIL 

donc  pas  trouver  étrange,  gue  tant  deper- 
ibnne&  recherchent  oette  grande  pférogad ve 
d'une  ancienne  &  excelleiue  odginei  puif^ 

au'ilyapeudenationS)  qui  n  aient  convenu 
e  ce  fentiment^  de  lui  porter  beaucoup  de 
fe^eâ.    Iules  Céfar  refit  accroire,  qu'il  de* 
flfff^.^  ^  icendolt  du  fils  d-Enée;  Marc  Antoine  de  f» 
lui  d'Hercule,  qui  fe  nonunoit  Anton  ;  & 
noustkons  iiôtre  nomd'unFrancus  de  Troie, 
les  Turcs  d'un  TurcUs  Ton  parent,  lés  peu- 
ples de  la  Grande  Bretagne  d'un  Brutus  Ro* 
main,  &ainri  de  la  plupart  des  autres.     A- 
vec  la  même  vanité  les  Theboinâ  fe  nom- 
moient  autrefins^  craptwi^  *  comme  aiant  ôc 
C^és  dès  le  tems  de  Cadmus  félon  la  fiible; 
lesAtheniensoGuro;^ovfÇ,  prétendantètreau^ 
û  anciens  que  leur  territoire,  qui  les  avoit 
produits;  &  les  peines d'Arcadie;rf»s-c\9^ 
parce  qu'ils  fe  perfuadoient  d'avoir^été  hakàr 
tâns  du  monde  avant  que  la  Lune  y  parût: 
Enfin  cette  penfée  de  iè  glorifier-  d'une  noUe 
À  ancienne  extraâion  efi  fi  étendue  par  tou- 
te la  terre^ , qu'on  l'a  trouvée  établie  (kostou- 
'  tes  les  parties  de  l'Amérique,  nos  Réladoos 
portantque  jufqu'à ces  pauvres Hurons  du Ca- 
R^,  7e-  Qg^  ^|3  n'^oient  pas.moins  jaloux  de  leur  no- 
tUi^^  blc(fe,  qu'un  Hidalgued'Efpagne,  ou  un  Geo- 
i^^i*      tilhQmmçde  quatrequartiersd'AUemagne. 


■:;^;.  ^/  t^ 


DES  GENTILS -HOMMES-      6i 

Mais  il  n'arrive  pas  toujours,  que  ceux  ' 
{ui  ont  cette  puiflànte  recommendation  do 
Atïgj  polTedent  le  mérite  perfonnel  abffûlu- 
nent  requis  pour  fe  la  cobiërver.  Souvetoe 
lu  contraire  Ton  remarque  qu'ils  en  font  tel* 
lement  dépourvus^  que  les  vertus  de  leurs 
Hicêtres  ne  fervent  qu'à  mieuzfiiirereconnoi* 
trqpesde&uts  qu'ils  ont,  &  combien  ils  font 
difTcmblables  à  ceux,  dont  ils  fe  contentent 
de  porter  les  armes  Se  le  nom  : 

Incifrit  ifforum  centra  fe  ftare  parentum     j^^^^ 
Nalrititas  y    claramque  facem  prof  erre  piif  /b.  #. 
dindis. 
Cependant  il  feroit  plus  avantageux  félon  lé 
Satyrique,  qui  parle  'ainfi,  d'être  fils  d'un 
Therfite'&  devoir  la  valeur  &  Teftime  d'A- 
chille, que  de  poMvoir  le  vanter  d'être  venu  du 
dernier  avec  toutes  les  mauvaifes  conditions 
qu'Homère  attribue  à  Therfite.    En  effet ,  la 
noUeflTe  d'une  Race  efl  bien  mieux  fondée 
fur  une  fuite  d'aâions  vertueufes  de  ceux, 
qui  en  fcmt,  que  fiu"  (à  durée  toute  dépendan- 
te de  la  Fortune,  &  qui  n'a  rien,  morale-   . 
mentparlarït,  qui  puiffe  relever  une  maifon  au 
deflus  des  plusruftiques,oudes  plus  roturier    - 
res.    Car,  à  le  bien  examiner,  il  n'y  a  plus 
qu'une  ombre  vaine  de  qoblefTeoù  les  vertus 
manquent,  pui^û'elle  tire  fou  origine  de  ce6 


62       LETTltK    CXXXa 

mêmes  vertus*  Autrement,  bc  (bmoies 
nous  pas  tous  fbms.  d'un  même  fnincipe  ?  ' 
a*  t-  il  viUttn  qui  n'ait  (on  extraâion  de  quel 
fue  Patriard^e?  pu  Prince  qui  ne  vieoned'ui 

Cêmr.  «.  planteur  de  vigne?  Ç^jtemcumjiue  vdueris  n 
.vtdve  mbUem^  ad  kumilitatem  pervenisy  iâ 
4Seneqae  dans  une  de  &s  Controvedes.  L'oo 
•  voit  înêmè  quelquefois  des  plus  iUuftrescie 
leur  iiécle;  tels  que  Péricles  dans  Athènes, 
&  Pompée  le  Grand  dans  Rome,  qui  ooc 
toute  forte  de  defàvantage  du  côté  de  leuis 
parens.    Mais  il  eft  bien  plus  ordinaire  au 

#  rebours,  que  comme  les  meilleures  viandes 
&  les  plus  eftimées,  font  les  excremens  qui 
ont  le  plus  d'infeâron  &  de  puanteur;  lesper- 
fonnnbs  les  plus  héroïques  engendrent  lesplus 
vicieufes&les  plusméprifables  de  leurfiédc 
Ariftote  Ta  obièrvé  au  quinzième  chapitre  <iu 
Tecond  livre  de  fa  Rhétorique'avec  cette  di- 
Ilinâiony  que  les  grands  &  brillans  efprits 
ibht  fujets  à  cette  calamité  d'avoir  des  en&ns 
évaporés;  ce  qu'il  prouve  par  ceux d'Alcihift- 
de ,  &  du  vieil  Denis  Tyran  de  Sicile;  auiiea 
que  les  efprits  extraordinairement  fermes  k 
folides  ont  prelque  toujours  de  &^  ftupides» 
pelàns,  &  groffiers»  de  quoi  il  nous  aiTure 
quelapofterité^eCimon,  dePérides,  &(ie 
Socrate,  rendit  un  fuffifiinttémoigQs^  Qr 


DPS  GENTILS. HOMMES.      63 

de  fi  notables  &  de  fi  frequens  changemens 
montrent  aÇ[cz y  que  là  noblefle  des  familles 
eft  (ujettei  de  merveîHeùlès  révolutions /& 
qu  elle  dcHt  ^i^e  conlidérée  autrement  qu'on 
ne  h  confidére  communément  Je  veux 
croire  même  que  ce  fut  ce  qui  obligea  ces  fa- 
ges  Romains  de  m^ettre  la  marque  d'tine  Lu- 
ne fur  le  pied  de  leurs  Patriciens  /  pour  fijgni- 
fier  que  leur  plus  haute  nobleflfe  naiiTolt ,  & 
mourit  ;  aiant  (en  commencement  ^  fon  plein^ 
&  fon  dedin  auill  périodiques,  &  auffi  aflu- . 
rés,  qu'onlesremarqueaucoursdeçettePla* 
ncte.  \ 

Âjoû^  à  cela  Terreur  des  Généalogies,  . 
qui  placent  foovent  dans  les  plus  ^illuAres  fa- 
milles de  gens  de  lalie  du  peuple,  &  de  qui 
les  prédeceifeurs,  conime  Ton  a  dit  en  riant, 
nbnc  craché  à  terre  que  les  jours  de  fête;  s'ils 
ont  eu  le  môien  d'acquérir  un  fief  conûdérable, 
&  d'en  prendre  le  nom  comme  il  fc  pratique 
ordinairement.  Ne  fait- on  pas,  queoeux^ 
qui  (ont  profeffion  de  drelTer  ces  Généalogies, 
fe  jouent  quand  bon  leur  femble  fur  un  fu* 
jet  oà  ils  peuvent  dire  à  ceux,  qui  lés  em* 
ploient, 

De  fuoamfue  voks  proavum  ïikiJuMuto^^^' 

Ce  que  je  ferois  bien  fâché  qu'on  prit  pour  "  ^ 


\,  - 


1 


tf4        L  E  T  TR  E    CXXXIL 

un  mépris  de  beftocoup  d'ouvrages  esrcrdIeD 

que  nous  tenons  d'eux  >  &  qiie  j'eftiine  ac 

tant  que  pérfbnne.    Mais  pour  ne  rien  exa§ 

gérer  davantage  dans  unb  maderetrop  odiec 

fe  pour  Tapprofondir  &  pour  s'y  arrêter  pis 

lôngtems,  petfcMine n'^ore les foufbaki 

^  &  les  impoftures  qui  ^'y  font  faites  dans  toa 

les  fiécles ,  puifque  dès  celui  que  la  Metamor 

[^ofe  du  Poëte  Latin  fut  compûféè^  Ajax 

reproche  àUlylTe  des'attribueriarrogannnea 

unedefcentedesEaddes,  qu'il  fidfifioir^ 

(krid^tj.  — ^  Quidfanguine  cretuf 

"^^        Sifyphw.^^rtifjue  (f frigide  ftmmimm  iËi, 

Ifjferis  MaciMs  aliéna  nomhta  getOif? 

Tant  y  a  que  les  preuves  de  noUefe,  qui  fe 

font  en  nos  fours  ne  (ont  pas  toujours  ficer- 

taines,  qu'eUes  obligent  i  d'çxtraoïdiiuÉes 

re^[)eâ9,<  quand'  ce  que  nous  avons  dit  de 

^      ceux  qui  dégénèrent  ne  s'y  oppofook  point. 

^    .     Ciceron  rabat  admirablçitient  bien  l'inicàence 

p^iT  ^^  gloire  de  Pifon^  qu'il  fondait  fur  cdle 

'    de  fes  devanciers  >  avec  cette  raillerie^  0ht- 

ffifii  ai  honores  errore  homimtm^  conmumdath' 

tyffamofarumimi^wum^  çuàrum  fimile  ides 

nihif  pneter  colorem.    Et  un  homme  de  venu 

repartit  joliment  àun  qui  fe  vouloir  prévaloir 

à  fon  préjudice  d'avoir  eu  quelques  païens 

d'un  rare  mérite,  j'ai  plus  d!affinitdque  vous 

avec 


DES  GENTILS-HOMMES,     «f 

vec  eUx^  (&  je  précens!  être  mieux  dans  leur 
Uiance,  puifqùci  vous  ne  les  imités  en  rieii 
omme  je  tâche  de  faire.  Pour  moi  je  pro« 
oncerois  librement  de  la  noblefle  d'une  per« 
aune  vertueufe^  ce  que  cet  Orateur  Romain 
i  écrit  de  l'éloquence  d'un  Philofophe^  fiad- 
eratj  non  afpemor;  finon  habeMy  non  adnuh 
hi9M  requiro.  ^  En  effet,  cette  origine  illuflre  ^ 

îft  fi  peu  de  chofe  d'elle-même^  à  le  Ueo 
;>rendre,  que  l'Empereur  Othon  donna  pour  pimat.  tn 
demiet  précepte  à  fon  neveu  Cocceius,  deQ^^ 
cie  fe  pas  trop  fbuvenir  d'avoir  eu  un  oncle 
Empereur,  bien  qu'il  ne  dût  pas  non  plus  en 
perdre  tout  à  fidtk  mémoire.  Si  je  voulois   ' 
pouflcr  cela  plus  avant,  je  vous  prierois  de 
oonfidérer  un  peu  fceptiquementce  que  c'efl 
que  cette  prétendue  aoblefle,  qui  n'a  rien  de 
réel  q[ue  la  fantaifie  des  hommes.     Pour  ob: 
tenir  celle  de  Chevalerie  au  Pérou  ^  dont  la  litfi  âer 
marque  étoit  d'avoir  eu  les  oreilles  percées  ^'*^*'  '*  ^* 
par  le  Roi ,  il  £doit  que  celui  qui  afpiroit  à  ce  '  '^* 
degré  d'honneur  lut  faire  fes  jarmes  &  fes 
ibuliers  de  fes  prises  mâins«    Si  vous  com« 
muniqués  ced  à  vôtre  ami,  obtenés  de  lui> 
qu'il  oe  m'en  veulUe  pas  plus  de  mal^  dites  v 

lui  ma  coutume,  &  qu'il  prennegarde^  qua 
je  De  determinerien. 
Q^^ntàcetteHippoma&îe^  dontvoosltf 

TêmVILPmJL  E 


} 

€6       LETTRE    CXXXIII. 

plaignes,  c'éft  le  même  mal  qui  fut 9a  nSnt 
I  d'ua  Strepfiades  dans  Âriftophane;  &  fe  ne 

penfe  pas  que  la  Déeffe  Hippone,  ni  le  Dieu 
mèajè  Taraxlppe,  l'en  puiffent  guérir.  A 
moins  que  la  mode  vint  en  France  d'avoir, 
comme  au  Roiaume  de  Congo ,  de  ces  cbe> 
vaux  de  bois  portés  par  des  hommes ,  tds  que 

JL  i;.  hijf.  Maffée  les  décrit,  à  peine  verrons  -  nous  que 
vôtre  bon  Gentilhommie,  ni  fes  femblables^ 
abandonnent  fur  cela  leurs  mauvaifes  &  nii- 
neufes  habitudes.  Véritablement,  je  ne 
croi^  pas  que  ces  chevaux  de  Ck>n^  Ibientde 
k  race  de  P^afe;  ni  que  des  dents  de  Loup 
attachées  à  leur  cou  les  pUfTent  rendre  aui& 
promts  à  la  courlè»  &  auffi  infatigables, que 

Ulc.  f;.Pline  récrit  de  ceux  dont  nous  nous  (èrvons. 
Quittés  néanmoins  cettegrande  averfionque 
la  folle  dépenfe  de  vôtre  ami  vouS  fait  avoff 
contre  eux.  Les  meilleures  chofes  (bot  qud- 
quefois  nuifibles  fans  qu'il  y  ait  de  leur  &ute; 
&  je  vous  prie  de  vous  (buvenir  en  finreur  de 
ce  noble  animal^  quec'eft  lui  qui  a  coD(juis 
le  nouveau  Monde.  Eneffety  ivouspouvés 
.    hilOcàd.'voir  dans  les  Relations  de  Benzoni  MlknoiS) 

pmts.  queles  Américains  ont  toi!k}ours(butenuqulls 
ta'avoient  pas  ^té  fubjugués  par  les  Efpagnois, 
mais  feulement  par  leurs  chevaux;  ce  que 
(cet  Hifloriçn  rend  vraifemblable  fiir  ce  que 


^ 


\g^         \g^         <*^  ^ 

sK     3r     5r  6f 

par  toutes  les  Provinces  ou  ces  mêmes  Efpa^ 
gnols  ont  étc  fans  chevaux^  ils  yont  prefque 
toujours  eu  du  pire,  &  n'ont  gucres  manqué 
d'y  être  battus. 

DE 

LA  CONTRAINTE  P'AGIR. 

LETTRE    CXXXIIL 

MONSIEUR, 

Je  reconnois  que  Platon  eA  celui  ^  qui  à  le 
premier  ou  le  mieux  de  tous  les  Philofo* 
phes  diflkigué  les  trois  genres  de  cauic^, 
dont  les  unes  dépendent  de  |a  Deftinée^  les 
autres  de  la  Fortune,  &  quelques-unes,  de 
nôtije  Volonté,  |ou  Franc-Arbitre.  Etcertes 
qudque  grande  Rendue  qu'on puifTe donnera 
la  première,  &  bien  qu'elle  fembleembrafler 
&  enveloper  toutes  chofes ,  fi  efl-  oe  qu'elfe 
ne  lef  produit  pas  toujours,  &il  y  en  a  beau? 
coup,  qu'on  auroit  tort  de  rapporter  indîfFé- 

E  i\ 


tfg    I  L  E  T  f  R  E    CXXXIII* 

tëmmëntauDeflin;  Omnia  fuiâemfrio  conti 
venturyfednonomniafatofiunt^  mqKfatoaà 
iàtci  4ehe7Tt.    Les  ordonnances  d'Adraftie  ^  dit 
Plutarque  dans  Ton  traité  de  la  Fatalité,  ref 
femblent  en  cela  aux  loix  civiles,  qui  com- 
prennent unç  infinité  de  crimes  fiios  qu'œ 
puilTe  dire  qu'elles  en  foient  la  caufe.     Car 
quoique  félon  le  mof  de  Thaïes,  îc^^upararT; 
dvdyîoj  valtdiffima  omm'um  necejfttas^  il  n  y  ait 
riiÀ  de  plus  fort  dans  la  Nature,  ni  de  plus 
abfolu  que  cette  Ncceflité,  mère,  fi  nous  en 
croions  Platon,  4^  trois  Parques,  Tame  du 
Monde  félon  lui,  &  celle  à  quf  tous  les  Etres 
femblent  fournis  ;  fi  eft  ^  ce  qu'elle  ne  s'étend 
pas  proprement  jufques  fur  cette  forte  d'fléliofls 
qu'on  appelle  fortuites*,  &  beâub3at>  ^tsdns 
fur  celles,  qui  ne  (ont  bonnes  ou  mauvaifes, 
i^ue  parce  ^u'exemtes  de  toute  contrainte  & 
de  toute  neceflité,  elles  dépendent  entière- 
tnent  de  hôore  Volonté-     Mais  d'où  Vient, 
que  ce  fondateur  de  l'Académie  attribué  dans 
ïe  dixième  livre  de  fa  Republique,  la  con- 
InoitTanCe  des  chofès  palTées  à  Lachçfis,  celle 
des  préfentes  à  Clothon,  &  le  redt  des  fotu* 
tes  à  l'inexorable  Atropps?   Marfile  Fidn 
vous  le  dira  après  Proclus,  auflibien  que  les 
iraifons  de  la  fuperiorité  deLachefis,  du  fé- 
cond lieu  de  Cloton,  &  de  la  fubordinadon 


DE  lA  CONTRAINTE  D'AGIR,    tfft      - , 

d'Atropos  aux  deux  autres.  Pour  moi,  JQ 
penfe^  que  le  tetnspaffé,  dont  fe  mêle  la 
première,  étant  bien  plus  afiliré  quelepré^ 
lent,  ou  le  futur,  puifque  Dieu  même  ne lui^ 
peut  faire  »chaâger  de  nature,  Ton  a  donné  à- 
vec  jufticela  preféance  à  Lachefis,  ^  le  der- 
nier rang  à  celle ,  qui  s'occupe  au  futur  dont 
les  évenemens  ne  font  pas  fi  certains,  fur  ' 

tout  à  l'égard  de  ce  qui  eft  du  itfTort  denôtrç 
Libre  Arbitre. 

Pour  ce  qui  touche  la  contrainte  d'agir  (bus 
laquelle  vous  voulés  mettre  à  couvert  toutes 
les  fiiutes  de  vôtre  Ami,  fouvenés  vous,  quQ 
noa  feulement  la  Morale  Chrétienne,  mais 
celle  même  d'Ariftote  a  prononcé  tju'il  n'y  a- 
voit  jainais  de  neceflité  à  mal  faire;  quoiquo 
Saint  Auguftin  en  reconnoiffe  une  ',  qu'il  ap- 
pelle heurei^e>  parce  qu  elle  emploie  toute 
ia  force  à  nous  porter  au  bien,  filix  eamcef-^^  j^^ 
/itas  qua  admeliora  comptUit.  Cela  vient  de 
réquivoque  attachée  au  mot  necejfam  j  àotit 
les  Philofophes  reconnoiflent  jufqu'à  quatre 
différentes  fignifications.  Or  il  n'y  a  que 
cette  extrême  &  invincible  necefTité,  que  les 
Grecs  ont  nommée  tantqt  Diomedéenné,  $c 
tantôt  Theflalique ,  qui  puiffefervir  de  légiti- 
me exftufe  en  quelques  rencontres.  Car Ton 
a  mangé  les  pains  de  propofition  dans  la  dcr- 

E  11J 


';  . 


^f 


70        LETTRE  XXXXIII. 

niere  faim  fans  oflfenfer  Dieu.     Vous  pouvcs 
aufli  vous  fouvenir  comme  fur  ce  que  les 
Thebains  reprocboiçnt  aux  Athéniens^  d'avoir 
emploie  Teâu  facrée  du  Temple  de  Dele  en  des 
.  /     ùfages  profanes,  jufqu'à  s'en  laver  les  mains, 
ce  qui  paffoit  pour  une  grande  impieté  parmi 
Lftoïfi  lesBoeoricns;  ceux  d*Athenes,  dit Thuqdi- 
de>  fe  purgèrent  de  ce  crime  en  prote(bnt, 
qu'ils  n'en  avoient  ufé  de  la  forte ,  que  dans 
k  violente  neceffité,  qui  légitime  par  toutcc 
f /fiMi>.  i2f  qu'elle  contraint  de  faire.    Et  FOracle  reodu 
fy^K      i  ce  Prêtre  d'Hercule,  qui  n'avoit  pasctc 
^^^'      chafte ,  que  Dieu  permet  tout  ce^qui  eft  necep-^ 
rcy  S^o(;na(koLymia  cvy^^oûpiiOsoçy  peut  pal- 
fer  pour  le  plus  véritable  de  tous  les  Oracles 
de  Paganifme.    Volés  donc  fi  celui,  que 
vous  excufés,  eft  véritablement  tombé  dans 
cette  forte  de  neceflîté,  qu'on  dît,  quifl'« 
point  de  loi,  ou  plutôt,  quieftiaplusjulle 
&  la  plus  inviolable  de  toutes  les  loix,  comflî^ 
celle  à  qui  les  anciens  ont  apuré ,  que  les  Dieux 
mêmes  ne  pouvoient  pasrefifter  ;fentenceharj 
Ph$ê,  j,  die,  qu'on  attribuS  particulierenîent  à  Pittacus 
^^hg.         Si  vôtre  Ami  n'a  rieti  exécuté  quenfl 
'  voiant  réduit  à  de  fi  rudes  termes,  il  a  poui 
lui  toutes  Ips  règles  de  la  Morale.    La  vrail 
'  &  naturelle  prudence  éff  jde  céder  fort  loû 
vent  au  tçvas^  Si  toujours  à  la  neceffité, 


DE  LA  CONTRAINTE  lyAGIR,    71 

Honefta  kx  eft  temporis  necejfttas.  I^htrhtu 

It  quand  Ton  fe  voit  dans  ce  dernier  accefToi- 
e,  il  faut  imiter  les  bonnes  lames  ^  ploier 
ans  rompre,  s'accommoder  â  ce  qui  efl  ab- 
blument  neceflaire  faiis  perdre  courage,  & 
endre  fon  efprit  fouple  à  faire  doucement  ce 
|u  on  ne  fauroit  éviter  de  faire.  Là  fignifi- 
:ation  du  motneceJpUre  enfeigne  cette  leçon; 
MctJJum  dicHur  quod  non  fit  m  eo  ceJpinàtmiq^^Q  i^^. 
)beîflons  (ans  murtauce  abx  ordres  d'Adraflie,  ccilb. 
k  ne  croions  pas,  que  de  les  fuivre  ce  foit  a- 
pr  fans  railbn ,  puUque  cette  Divinité  Grec- 
que, qui  dl  nôtre  Neceflité,  pafle  du  con- 
sentement de  tous  les  Sages  pour  la  plus  for- 
te railbn  de  toutes: 

Fera^y  noncuIpeSy  quod  vitari  nonpotejl.  LaSv. 
Il  n'y  a  rien  de  plus  juHe  que  ce  qui  e  necef- 
iàire;  nfriéh  de  pl^s  hardi,  &  qui  tienne  da- 
vantage de  l'Héroïque  Vertu,  que  ce  qu'on 
£dt  par  la  dernière  contrainte;  nuUus  pemicich 
fior  boftis  eft  y  ^m  quem  audacem  anguftiafa-  ^ 
chmt.  N'eft  -  ce  pas  la  neceflité  qui  permet 
de  jetter  en  mer  ce  qu'un  vaifleau  a  de  pré- 
cieux, s'il  ne  peut  autrement  être  (auvç  de 
Torage?  N'efl-ce  pas  elle,  qui  &it  légitime- 
ment démolir  les  maifons,  pour  remédier  à 
un  incendie?  Et  n'eA>  ce  pas  la  même  neceG 
ûté,  dit  ce  Dedamateur  Romain,  qui  excu- 


r' 


72        LETTRE   CXXXIIL 

Smhê    fe  tous  les  parricides  des  Sagimtins?  Reoon- 
p*T'«/  P^^i^f^f^P^^^ce,  e'eftfelonEpiâetedéferef 
^*^*^^àDieu,  &témoigiicrqu'onrcfpefteleschofa 
du  Ciel  avec  connoiffance.     Delà  vient,  que 
le  Sage  dés  Stoïciens  n'étoit  jamais  forcé  à 
rien,  &s'exeintoittoûjours^de  cette  durent 
xeffité^v  parce  qu'il  ne  lui  refiAoit  jamais,  £d- 
fant  volontiers  tout  ce  qu'elle  voufoit:  £lk 
ne  le  jettoit  pas  hors  du  Monde  ,comme  les 
'    ^  autres  >  dautant  qu'il  en  fortoit  de  fon  boa 
gré:  Nihil invitus  facit fapiens j  Nicefftêtem 
1^.  ff.    e^git^  quia  vuk  fuàd  ipfa  cpaBura  efi.     Se- 
neque  finit  par  là  une  de  fes  Epitros;  &  dans 
une  autre  il  prouve^que  rien  nepouvoit! rendre 
malheureux  ce  même  Sage,  à  caufe  de  û 
condefcendance  à  tout,  n'y  aiant  que  la refi- 
Aance,  dont  nous  ufbns,  qui  nous  Ëdlenii- 
ferables  :  Non  ^ijujfus  atiqmifacit  m^tr  efi^ 
Ifu  ù.     fsi  qui  îfwitus  facit.     Itaque  fie  ammum  amh 
ponamus^  ut  quidquid  tes  exiget  idveliams.  Il 
I  s'en  faut  donc  beaucoup,  qu'on  puiffe  impo* 
ter  à  crime  ce  qu'on  fait  par  necefîité,  puifque 
p'eft  une  vertu  de  lui  obe|n 

Mais  de  vouloir  excufer  de  mauvaHb  t* 
^ons  en  accufant  la  Fortune,  ou  deksai- 
tribuèr  funplement  à  je  ne  fai  quelle  DeAinée, 
c'eft  furquoi  vous  aurés  de  la  peine  à  trou- 
ver de  la  CQipplai&ncç  en  ceux,  qui  vous 


DE  LA  CONTRAINTE  D'AGIR.  7J 

parleront  avec  ûncerité.  Pour  ce  qui  eft  de  la    . 
Fortune,  j'avoue  qu'il  n'y  a  prefque  perfoiv 
le,  qui  ne  veuille  la  rendre  refpoQfable  des 
le&ucs  de  £a  conduite,  &  nous  la  cliargeons 
^uafi  toujours  à  tort  de  toutes  lesdilgraces 
qui  nous  flnrivent.   CefI  vraifèmblablement 
la  caufe  de  tant  de  Temples,  quelefotpeu* 
pie  de  Rome,  qui  la  craignoit  lui  édifia  dans 
fa  ville;  n'y  aiant  point  eu  de  Dieux  à  qui  ils 
en  aient  conftcré  un  fi  grand  nombre  qu'à 
elle.     Les  Philoibphes  au  contraire  en  ont 
Élit  leur  commune  Quintaine,   l'attaquant    - 
de  toutes  leurs  for(ies,   &  emploiant  tout    ^ 
ce  qu'ils  ont  eu  d'adrcfTe  pour  la  faire  paffer 
tantôt  pour  une  ayeugle ,  &  tantôt  pçur  une    . 
inoonflante,  qu'ils&ifoientprofeiriondebra* 
ver.    Pline  d'ailleurs  lui  RtaibuS  une  empire  ; ,  ^ 
abfoluftirtoutGe  qui  nous  concerne.    For^  •  •  •  « 
tunamfolamin  tota  riftionemcrtalium^tramque  Pmfati, 
pûgimamfaare.     Ce^ic  «de  Smyrne  avoient  HàlA* 
ilatuâ,  qui  portoit  fur  la  tête  undes  Pôles  du 
Monde  >  &  tenoit  la  corne  d'Amalthée  dans 
une  de &s  mains,  pour  dire,  qu'elle  gpuver- 
ne  &  enrichit  tout  ici  bas.  Et  je  me  (buviens 
d'un  moderne,  qui  foûtenoit  trop  licentiéur 
fement,  que  quiconque  avoit  èp  foncôté  la 
Force,  laPradence,  .&  la  Fortune,  fe  pour 
voit  vanter  d'avoir  la  Trinité  pour  lui.    Cc- 

•         E  V 


I' 


\ 


74        LETTRE    CXXXIII. 

pendant  c'eft  fiûre  une  injure  à  Dieu,,  &  Te 
rendre  indigne  de  ce  qu'il  notis  a  donné  de 
prudence  d'admettre  cetteru;^  quHomere  a 
le  premier  déifiée,  la  nommant  fiile^de  TO- 
cean  i  &  la  faifant  )Ouêr  avec  Proferpi ne  dans 
i'hymne  qu'il  adrefle  à  Ceres,  quoiqu'il  n'en 
ait  jamais  parié  dans  fes  deuxgrandes  Poèmes. 

Orai.ts.  EtDionChryroftomereconnoitingemuneoc, 
que  s'il  y  a  quelque  Fortune ,  elle  n'eft  ni  a- 
veugle,iiiinconftantej  commeonleluirepiro 
che;  ne  diangeant  qu'à  cauTe  qu*elle  voit 
tous  les  jours  ceux>  à  qui  ellea  fidt  le  plusde 
'^  grâces,  quienabijfent  £nfin>  à  le  biea 
prendre,  chacun  eft  artilan  delà  propre  fo- 
cune,  de  forte  que  vxïus  avés  empk>iç  uûln^ 
chant  Ueucommun  pour  juflificr  la  miferabfe 
procédure  de  vôtre  Ami ,  de  l'imputer  au  mau- 
vais traitement  d'une  imaginaire  Divinité. 
Quant  àfaYnalheureufe  Deftinée,  jevous 
V  ai  déjà  dit,  qu'on  ne^ut  lui  donner  uneli 
grande  étendue;^  que  vous  âites,  fansnaoer 
coutela  Morale  par  laperte  de  nôtre  Franc*^- 
bitre,  &  vous  lavés  ce  que  j'ai  écrit  là  deffus 

^^*^'  en  deux  lettres  diflcrentes,l'une  A/>^w,  & 
YmtxtdelafçiencéquieftenDieu.  ^  Nôtre  ami- 
tié me  permettra  d'ajoûtet  ici  ce  ièul  mot  de 
-Çaint  ÂugufHn ,  alTuré  que  je  fuis ,  que  vous 
n'en  ferés  point  d'importune  applioicions  0 


'  ^     ^     ^  7^ 

icortuumnon  effet  fattium  ^  noncreâeresfy-T^'^^-îi' 
um.     C'eft  de  vérité  bien  mal  traiter  le  Por-  *"  ^°""' 
ique  de  Zenon. 


§^^N^i^®^i^*g^î^^N^^l>NS>Ng^ 


consolation; 

"lettre  cxxxiv. 

MO  NSlEURr 

Je  ne  fai  pas  quel  |eretiffiroisauprèsdevou$, 
mais  je  craindrois  de  palTer  pour  un  téme^ 
raire  par  tout  ailleurs^  &  je  oondannerois 
moi  -même  mon  entreprife,  fi  je  m'ingeroîs 
de  vouloir  confoler  la  perfonne  du  monde, 
qui  fournit  ^ux  autres  en  toute  rencontre  les 
plus  folides  confolations.  Ce  peu  que  je  vous 
dirai  doncaufujetdela perte,  quevousvenés 
de  faire,  ne  fera  que  pour  vous  témoigner 
ma  condoléance,  &  pour  vous  faire  fouvenir, 
fi  vous  étiés  réduit  à  ce  point,  de  quelques 
petites  chofes,  que  TafRiéHon  efl  capable  de 
vous  avoir  otées  de  la  mémoire-  En  effet, 
vous  n'ignorés  rien  de  tout;^  qui  vous  peut 


7«        L  E  T  TA  E  CXXXIV. 

être  repréfeQté,  &perlbfme  me  ûutdt  mieux 
adouqr  le  reflentimeot  de  vôtre  efprit  que 
vous  même,  qui  pofledés  les  plus  puîflaos 
nilbimemeDs,  dont  ron  s'eft  jamais  fcrvi 
pour  cela.  Maispuiique  Içs  metUernsMéde- 
cins  fe  JaiflTent  traiter  par  d'autres  y  quand  ils 
ontbefoindiifecoursde  l'ait  qu'ilspcofefleot, 
prenèsmon>2cle  en  bonne  part,  &(bQfteS) 
qu'au  lieu  de  quelques'  complimens  ioadles» 
cette  lettre  vous  redife-miUe  partiouhrités» 
dont  nous  nous  fommes  autrefoisenueteou^ 
&.que  nous  ne  pouvons  trop  (ouvent  rep& 
ter,  fi  nous  prétendons  en  retirer  aux  occa- 
fions  quelque  profit. 

Le  mot  d'Iphigenie  dans  Euripide,  quil 
vaut  mieux  mal  vivre  que  de  bien  moonr. 

ne  fauroit  èxxe  trop  oondaoné.  Car  eoooie 
qu'il  foit  vrai  en  un  certain  fens,  qu'uA  Ciiiea 
vivant  eft  plus  à  eitimer  qu'un  Uon  moitî 
fi  ne  ûut-il  pas  mettre  la  vie  à  un  û  haac 
prix,  que  nousfaffions  plus  d'état  de  lapollé- 
der  à  mauvais  titre,  &  d'en  mal  ulèr,  quede 
la  perdre  glorieufement.  '  Il  n'y  a  pas  iDoios 
à.reprendre  en  ceux,  qui  font  trop  decas^ 
la  vie  qu'en  d'autres,  qui  craignent  exceffive- 
nient  la  mort,  ce  qui  fe  trouve  prefque  tou- 
jours çQQJoiot  ^  JUa  première  dès  deux  efi  û 


CONSOLATION.  77 


I 


eu  dechofe,  que  Marc -Àiitonin,  après  Va- L  2,  Je 
oir  très  phîlôfophiquemcntconfidérée,  con*  ^^^fi*^* 
lud,  qu'il  n'a  rien  remarqué  (bit  en  ce  qui 
onceme  le  corps ,  (bit  en  ce  qui  touche  l'ef- 
dt,  quînefoitfortméptifable.    O^niadit^ 
\ ,  ^a  ad  corpus  pertinent ^  fluvii  fiatufamàa-  > 
*ent.*  ^a  ad  ani^am^  infomnii&fimn.     Et 
[uoique  jéne  voudrois  pas  avancer,  qu'on 
ut  obligé,  (elon  les  termes  de  Job >  à  fe  ré-  C  j. 
ouïr  en vifageant  la  mort ,  conimc  ceux ,  qui 
:herchent  quelque  threfbr  fe  réjoùlfTeût  lors 
ju'ife  rencontrent  un  fepulchrc,  quafi  effo- 
iientiT  tkefaurum  y  gaudent  vekementer  ^  eut  fi 
mvenhmt  fepulcnm  :  Si  eft  -  ce  que  la  vie  toute 
feule  me  paroit  fi  indifférente,  pour  ne  rien       ~  ^^ 
diredeplusàfondefavantage;  qu'outre  que 
je  n'élirbis  jamais  d'en  recommencer  k  car-  * 
riere^  s'il  étoit  à  mon  choix  de  le  faire,  je 
ti'échangefOis  pas  les  trois  jours  calamiteux, 
i}Ui  me  reftent  dans  un  âge  fi  avancé  qu'efl  le 
mien,  cpdtre  les  longues  années  que  fe  pro^ 
mettent  une  infinité  de  jeunes  gens ,  dont  je 
cortnois  tous  les  divertiflcmcns.     Certes  je 
pourrois  jurer  aufli  bien  queCardan  fur  lavé- 
rite  de  ce  fentiment,  fi  je  ne  jugeois  plus  à 
propos  de  vous  rapporter  fés  termes  auiquek 
jefoufcriâ,  bien  que  lelon  fa  façon  Ordinai^ 
^  d'écrii:e,  ils  foîent  plus*fenfés^  qu'ils  ne 


78        LETTRE     CXXXIV. 

• 

DilAr.,  font  clegans:  Nos,  per  Deum^  fartunamw^ 
^^^     ftramexigiumyntqueinatatejmùiycmmditi^' 
jwénexf^dimperito^nmnmmutûremus*  Vous 
>    me  croîrésf  aifément,  fi  vous  prenés  garde  a 
l'air  dont  ceux,,  de  qui  noms  parlons   ox 
accoutumé  de  vivre.  Qui  eft  celui  d'entreeui, 
qui|>enre  rerieuTeinent  èle  Êiire?  qui  oe  r& 
mette  toujours  au  lendemain  une  a&ireii 
importante  ?  &  qui  temporifant  de  la  fente  œ 
foit  pour  perdre  la  vie,  comme  s'explique 
j^.2y,     Seneque^  avant  que  de  l'avoir  commencée.' 
&*  a;*      Ariftote  a  prononcé  que  de  vivre  iàns  ua  bue 
certain  auquel  toutes  nos  adions-  £e  rappor- 
tent ;  c'eft  le  propre  d'un  homme  lanscerv4 
in  Eul    le  ;  f^ita  propofitofine  carens ,  infignisfiM^ 
'•>•      ^tiaarguwtentumeft.    Cendant  aucun  d'^u^ 
ne  vit  qu'au  jour  la  journée ,  pour  uTer  de  ce 
terme  populaire,   ou  s'il  s'en  trouve^  qui 
airat  quçlque  forte  de  vifée,  ce  n'eftpaspoiff 
yperfifter,  c'eft  plutôt  pour  faire  trouver  vc- 
litable  le  vers  proverbial  des  Gcecs, 
B^7  fAf  V  o^ùç  h  n'poctffetrai  l3ioVy 
Vivit  certenimoqtiamprobarefoUtvits»' 

Avouons  ingénument,  que  Platon  a  eu  ru- 
fonde  nous  nommer  tous,  dfou  srai/M^vrou^ 
vrage  d'une  main  toutepuiflante,  mais  qui 
l'a  feit  en  fe  ioUgnt ,  &  comme  pour  fc  diver- 
tir feulement.    Tant  y  «  que  nôtre  vie  se- 


CONSOLATION.  79 

:oule  de  felle manière,  qu'on  peut  dire  avec 
ïltsAicQcAipiu  vive  y  più  muore.  Et  fouvenés- 
70US  de  ce  que  nous  %vons  prononcé  fi  fou- 
/ent  en  contemplant  le  crotdant  ou  le  de- 
Doiirs  des  nouvelles  Lunes  >  que  cet  afpeâ 
Aous  Mbit  une  leçon  tous  les  mois  réitérée^ 
lu  decroit  Se  de  la  diminution  perpétuelle  de 
Dosjottrs. 

N'attendes  pas  après  ceci  un  éloge  de  ma 
part  aufli  étendu  que  poHvoif  être  ceW,  que 
k  autrefois  Alcidamus  en  faveur  de  la  Morts 
qui  eft  la  féconde  chofe,  dont  je  me  fuis  pro- 
pofé  de  vous  entretenir  »  &quifuit  naturelle- 
mentiavie, /comhie  elle  Ta  précédée  aupa- 
ravant Or  }e  ne  fuis  nullement  de  Favis  de 
ceux,  qui  croient,  qu'il*^n'y  a  point  de  pluà 
mauvaife  penfée  que  cdle  de  la  Mort,  parce 
que  Timagination  nous  la  prend  prefque 
toujours  f\  terrible  9  qu'on  peut  dire  qu'au* 
tant  de  fois  qu'on  la  conçoit  de  là  forte,  l'oa 
fe  donne  une  mort  avancée ,  &  qu'ainft  c'eft 
fe  faire  mourir  plufieurs  fois  au  lieu  d'unei 
Cardan  a  été  de  ce  fentiment,  qu'il  exprime 
nettement  en  ces  termes  dans  fon  livre  de  la 
Confbladon,  totum  tempus  ^d  mortis  cogii^ 
tatmi  impenditur  mors  eft.  Cet  axionie 
néanmaitis  ne  peut  être  foutenu  qu'à  l'égard 
des  âmes  populaires  ou  dépourvues  de  touttf 


20      1  E  T  T  R  E    CXXXIV. 

émàiûon,  qui  n'eDvifkgtntguèreskscfaofe 
idu  bon  côté.     Cda  fe  voit  ea  la  peribiiofi 
4^Âjax,  ^fuifouhaitegroffieremeocdaiisHo- 
,  mère  de  mourir  plutôt  de  jour^  quedenuî^ 
i  caufe  que  c'eft  fe  propre  des  ténèbres  d'acç- 
Aienterlapeurdetoutceroncraint,  Se  d'à 
qnendre  les  objets  bomooup  plus  redouteUei 
La  Philofc^e  nous  apprend  à  les  cooteiih 
pfer  tout  flUtrembiK^  &  tant  s'en  fiiut^ie  les 
snédiHtions,  qu'eUe  nous  fu^iwe,  puiffeot 
croitte  nos  doul^irs,  ni  renàre  nos  maux 
plusimolemblesy  qu'en  les  adoucâflanc^  sUs 
ne dtCparoifTent  entièrement^  elle  en  ôce  du 
moins  la  plus  grande  amertume,  ^  iDe  qui 
ies  ait  ordinairement  le  plus  apprdjaider. 
SesrÊflexionsnousapprennentiolqii'appHem* 
ment  la  mort  eft  plutôt  un  bien,  qu'un  maL 
Qu'en  tout  cas  il  ne  peut  être  grande  puif- 
qu'il  eft  nxMnentanée:  Que  n'eft  folie  de 
craindre  ce  qui  eft  inévitable:  Et  qu'on  oc 
fauroit  avec  jugement  le  figurçr  une  dbûk 
comme  mauvaife ,  que  tous  ceuic,  ^nous 
en  parlent,  n'oqt  jamais  e^q^meoiiéc,  & 
dont  aucun  de  ceux, .  qui  l'ont  .prouvée  n'a 
pu,  ou  voulu,  nousrevderlemyftere.  Car 
vous  n'ignorés  pas ,  que  les  opinions  ibntpan 
tagées  fur  tous  ces  points;  quece^  eft  to 
nu  mol  parler  uns,  eftrépufiéela^detous 

les 


CONSOLATION,  8r 

les  Aaiùt  par  d'autres  ;  Se  que  celui  qui  diibit^ 
Kgo  tilnpirmittam  fnori?  At  qnid  jum  mAi  ' 
melhif  optem?  n'étoit  pas  de  la  créance  de 
ceux,  qui  ont  appelle  la  mort  le  terrible  det 
teirribles.  Pouvés^vousraifonnablementnbm*' 
mer  ainfi  ce  qui  eft  (i  naturel,  iquô  leâ  mê- 
mes Elemens,  qni  îom  nôtre  vie^  font  nôtre 
mortj  tamcmfatiyendifimtyquiilbi^idiniortù:St^^ 
Lr'encrée  du  monde  ne  paroit  pas  moins  péni« 
ble  que  Ton  ifluéj  Àpeutètre,  qu'un  enfant 
(buf&e  autant  en  naiflant,  ce  que  Tes  cris  té« 
moignent  alTez,   qu'il  endure  en  mourant» 
I>'ailleurs  ne  voit«on.pas  des  perfonnesqui 
préfèrent  la  mort  â  la  vie;  Et  fans  parler  des 
particttlieks>  quelques  Nations  toutes  entier 
res  n'ont-elles  pas  eu  le  même  goût;  Bardi 
Thracue  po/mU  appetkum  habent  maximum 
OTOftir,  ditAfartianusCapella.    En  tout  cas £,   : 
tel  quepuUTe  être  ce  dernierpa(Iâge>  il  eftu<- 
nique;  &  les  Eliens  n'ouvrant  qu'une  fois  en 
toute  Tannée  le  temple  du  Dieu  Summanus^l^tf^/ii».  ^ 
qui  leurétéît  celui  des  Enfers )  prénoientpar'*  ^* 
cetfe  cérémonielaconiblation  dënedevoir  ja<» 
mdis  redoubler  ce  petit  voiage>  qui  î^ï^ 
mêine  meugkue.   Nous  y  devons  être  tout 
préparés  autant  jeunes  que  vieux^ 

Amùrtefenq^hominestmtumdmâhJùmkt;ui,9r. 
&  pour  peu  que  ces  raifons  philofophiques 

TmiytlPm.tt.  ^       . 


89        LETTRE    CXXXIV. 

jeûnent  de  place  dans  nôcr»  e^t>  ikmI 

reconnoitrons  aifên^eat  que  les  peôfées  de  k 

mort  ne  (ont  pas  à  rejettera  -Sa  qu'elles  en  d^ 

sunucot  ^tôt  qu'elles  n'en  an^jonentent  h 

crainte.     J'ajoute  que  oe  font  les  plus  necd^ 

iàires  de  toutes,  outre  qu'elles  ne  peiqrentè- 

tre  fuperfluàs.     L'on  fe  prépare  JnuâlpmeBt 

.  quelquefcMScontrelapauvreté,  oontrelado» 

Jeur,  ou.  contre  la  pâte  des  lunis;  parceqtie 

.  nôtre  bonne  fortune  nous  exemte  de  fembla- 

bles  affligions.    Mais  ce  que  pous  avons 

,  inédité  pour  bien  tecev<»r  la  nooit,  ne  peut 

ia^nudâ  manquer  de  nous  être  d'oiàgCi 

Il  n'y  a  point  de  gens,,  qui  foieot  pfcç 
touché&iippaiemment  de  c^tee  torrew  fuà- 
que  de  la  mort,  que  ceux.,  qui  n'en  pentot 
'  pas  fouflHr  la  moindre  imaginatioD.  U 
plupart  des  Grands  &  des  Heureux  làot(fe 
cette  trempe,  ce  qui  fiût,  que  neibngeaa 
Jamais  à  moimr,  «en  qu'ils  ra^tehenden 
toujours,  l'heure  &tMc  pour  eux  eftpaiS^i- 
vanti^'iks'enfoientapperçûs;  &,s'ilcftpa- 
mis  déparier  œcore  plus  figurémôit  içrèson 
ancien,  Us  n'a^cenneot  giières  leur  mort, 
lion  plus  que  l'Émpeneur  Clsuàtus,  qattf^ 
leurs  funérailles.  '  CkuinisMtviàkfiamsJiiah 
iméOexit/emorkmmt£k  Sieft-céqœlafiuilx 
âe  Saturne  n*a  pas  plus  de-reCpeâ  po«r  eux; 


CONSOLATION     .      23 

|ue  pour  les  moindfips  hommes.    Commeil 
«gne  quelqueCbis  desm^ladies  Ëpidepiques, 
|ui  {èmbient  n'êtreenvoiées  du  Cid  que  poui: 
inmmicr  le  trop  grand  nombre  du  peuple: 
'on  yéit  «uifi  des  tems  finiflres  pour  les  t'uii^ 
ifliice$  de  la  Terre,  &  qui  femblent  avoir 
sxmîuré  contre  leurs  vies.    Telle  fut  Tannée 
mil  dnqceqs  cinquante -neuf,  qui  dans  une 
révolution  de  dguze  mois^,  dont  quelques^ 
uns  pourtant  étoient  de  Tan  fubfequentj  ôta 
de  ce.  monde  l'Sçipereur  Charles  Quint^ 
deux  Roi  de  Dannemarc,  un  Roi  de  France^  ThuâHc 
unDog^de  Venife,  un  Pape,  un  Eleikur^'^-^'^* 
Palatin^  un  Duc  de  Ferrare,  &  trois  keines^ 
Eleonoiê  qui  T^oit  de  France,  Marie  de 
Hongrie,  &  Bone  Sforce  de  Pologne,    je 
crois  néanmoins  le  (uccês  de  femblables  an- 
nées plûtpt  fortuit,  qu'autrement;  comme 
je  tiens  fixt  douteufe  la  maxinjiedc  ceux,  qui 
veulent,  qu'on  ne  meure  jamais  plus  heureufo» 
ment,  que  quand  le  tems  nous  rit,  Se  que  la 
vie  nous  plait  d'avantage. 
Ditia>vitagi*éaaeft,  mortÙsMditio  optimaLahtr, 
efi. 
Âinfi,  dife&t-ils>  Annibal  fut  mort  gloriett^ 
fement  «prés,  la  bataille  de  Cannes,  &  lors 
qu'il étoitprdfque  aux  portes  de  Rome,  qui 
fe  vit  depuis  JIlalheure^lelilent  réduit  à  s'cm« 
^        ^  F  ii        . 


«4       LETTRE    CXXXIT 

poifonner  ^  pour  éviter  un  pire  traîtetnettâes 

Romains.     Sylla  tenu  pour  le  plus  heureux 

des  hommes  y  l'eût^été  Avantage,  s'ilfut  de* 

biû  CM  ^^  ^"  même  tems  ^  qu'il  fe  déinit  toloofai- 

j.  jai      rement  de  fa  Didamre y  puifque  lacraimedc 

fes  ennemis  l'obligea  eniuite  à  ^  tuiSr  foi  •  mè^ 

^  me.    '  Pompée  feroit  tout  autrement  grand 

que  Ion  furnomnele  porte,  fi  la  maladie  qui! 

eût,  après  avoir  mis  les  Pirates  à  k  taiion^ 

l'eût  eriiporté, 

IuD€H.fit.      Proviâa  Pompeiù  dederat  CampamaJUriir 

n.  Optmâas; 

on  le  vit  depuis  avoir  honteufement  la  tête 

.tranchée  fur  le  rivage  d'Egypte.     Et  quelle 

'   réputation  eût  laiffée  de  lui  Ciceron,  fi  k 

Parque  eût  di(p6(é  de  fa  vie  après  avoir  misa 

t         bout  Catilina  &  les  autres  de  fa  ooojuratioQ? 

QU  du  moins  au  retour  de  (on  exil?  Il  n'y 

*  eut  que  de  la  calamité  dans  le  refte  de  (a  vie, 

&  fa  foiblefle,   qui  parat  dans  lès  inéfohi- 

tions  au  parti  oontraire  à  celui  des  Céfais, 

ternit  grandement  fa  renommée.     L'on  peut 

S'abftenir  d'une  infinité  d'autres  exem^es,  & 

fur  tout  de  ceux ,  que  pourroit  fournir  nôcre 

Hiftoire  moderne,  parce  qu'outre  qu'ils  f^ 

roientfuperflus,peatètrepafleroient-ilspouro 

dieux.  Je  répons  à  cela  qùec'eft  drer  de  quel- 

quesiàits  particuliers  une  conclufion  g^écsky 


CONSOLATION,  8$t 

iii  né  peut  être  reçue ,  paice  que  diverfescal- 
3ns  la  combattent*  En  effet,  comme  rien  qq 
ùt  le  repos  plus  agréable,  que  quand  il  fuc* 
;cdeàlafiit3gue;  les  maux  &  les  adverfités 
le  la  vie  nous  rendent  la  mort  auffi  doucei| 
[uela  lelidt^&  les  platfirs  la  font  fouvent  trou« 
reranere.  La  plus  heureufeeft  indubitable*  , 
nent  celle ^  qui  nous  plait,t7pfy»M^i^;7i^ir^^ 
lit  ua  Philpfophe>  &  elle  ne  peut  plaire  que 
^r  la  confidération  des  maux  dont  nous 
LiHnmes  délivrés  par  fon  moien, 

Optima  mars  ^  Aamém  X  ffita  ^pkc  exti^gtdt  . 

Que  (i  Laberius  femble  en  cela  fe  contredire^ 
je  m'arrête  au  fentimentdeSalomon  lorsqu'il 
traite  cette  matière,  &  qu'après  s'être  écriée 
0  mors^  ^m  amara  eji  memoria  tua  komini 
pacemÂaitmtimfuijiantiùJiiis^û  avoué  ^  que 
cette  mèine  mort  eft  le  feul  reccmfort  des  mi« 
(eraUes.  Je  ne  vous  parle  point  des  Êiçons 
diffèreittes  de  la  recevoir,  ni  du  genre  de 
mourir  le  plus  fouhaitable;  chacun  fe  l'ima^ 
gine  à  ià  fiintaifie  félon  que  les  génies  font  dif-  CM  Sc^ 
férens;  &  je  me  contenterai  de  vous  dire/*  ^' 
que  fi  cette  Isle  Equinodiale,  ou  jfut  jette 
Jambukis ,  fe  trouvoit  encore ,  &  qu'on  n!eût 
qu'à  s'endormir  douc^nent  fur  une  certaine 
herbe  qu'elle  nourriflbit)  pour  y  expirer  fiiùs  ^ 

F  nj 


g*.     L'ÊTtRÉ     CXXXIV. 

I 

a»çuD  fentirûent  de  douleur^  |ei»Hfernsliifi' 
fiiment  une  (in  fi  tranquille  félon  que  Diodo 
re  la  repréfente.  D'autres  feront^  il  bon 
leur  femble,  pour  U  fuffocarion  dtiis  un 
muidde  MalvQîiie;  l'Epilepfie  Erotique ,  don 
Ovide  failbit  un  de  les  (bahaits,  fer»  peut* 
être  encore  le  leur  ;  ou  dans  une  hiitaettr  ani^ 
bitJeufe  ils  voudront  périr  avec  toute  k  natu- 
re, s'ils  neiè  contentent  de  dire  avec  Va- 
gellîus, 

S^'Qu.       Siçadenàulmeft^  mUdy  cœh  cecùBJ?  9eàm. 

nut.  U  c  Pour  mc^  jepréferewrfstoûjoursleNwootîquc 
de  cette  Isle  anonyme,  à  tous  eeuz  ^ue  la 
^Iédecine  â  jufiju'ici  diftribués.  ^  • 

Mais  s'il  fiiut  perdre  k  vie  le  plus  tmd 
qu'on  peut,  qvel  moienjugésvous  le  plus 
propre  à  la  prolor^r?  L'on  en  voit  de  bien 
différens  dans  les  livres ,  &  je  crois  que  cet- 
te diverfité  procède  des  tenîpenimcKis  di vêts, 
qui  rendent  utile  aux  uns  ce  qui  ne  te  ferok 
pas  à  d'autres.  Pollio  répondit  è  ^gufle 
qui  l'interrogeoit  là  dcâus,  qu'à  ibn  avis  le 
vin  doux,  ou  Thypocras  de  miel,  doitedaas, 
&  l'huile^,  dont  il  le  fh>tto}t  en  d^ioirs,  lui 
•voient  fait  paflTer  h  centième  année,  hitts 

Plh.Ui.fnidJoy  forts  oleo.     Celui  que  nos-HÎloîres 

^'  'f  iiomment  hamem  de  TemporièuSj  &«qu'elles 
f epréfèntent  %é  4e  irças  cens*  ans,  œçttoii 


I 


CONSOLATtON^  i7 

bdmilliilileaii  dohois^  ottisil  Cbbllîtuoitpour 
te  dedans  le  xniei  fed,  au  vin  adouci  par  le 
Eniely  extra  oUoy  intus  wieUe.     Le  Chaocdier  ^  ^  ^^^ 
Baooo^le  d'un  Aogloîspîusquecentenairei 
qui  lappoitoît  fa  boftne  coqftitution ,  ÀJok  : 
grand  âge ,  il  ce  qu'il  a  voit  toujours  mangé  a<» 
vaut  que  d'avoir  fiom ,  &  prévenu  la  (bif  de, 
même,  cequieAbienopfipfêàrexadeDiet* 
te  de  Loub  Coiharè.     J'ai  oui  parier  d'un 
autre  vieillard  décrépite,  qui  fondcMt  toutd 
fo^  antiquité,  fiir  ce  qu'il  avoit  toûîourç  bù 
des  piemiers  vins  nouveaux  9  À  mangé  du 
pain*  fittt  des  premiers  bleds  que  l'Autoihne 
proddiftnt     Un  Avenamar  More  aifura  le 
Roi  Ferdinand  qui  s'éconnoitde  fes  longues 
aoiiéeS)  qu'il  les  ^vbit  à  ces  trois  choTes,  de 
s'âtrc  nuttié  tard  /  de  ne  s'être  point  remarié^ 
quoiqu'il  fftt  demetnié  veuf  bientôt,  &  de  na 
s'être  jamais  tenu  debout  autant  de  ibis  qu'il 
avoitpft  être  affis.    Je  ne  veux  pas  otdil»r,niMff. 
qutf  foflel  aiant  prés  dp  tent  ans  (e  vantcMt ^^^ ^^ 
d'avcNr  encore  foa  pucelage,  &detemr  de 
lui fès  longues  annéfô;  ce  qui  ne  s'accordç 
guambfeoavecœ  qu'on  aecnt  de  ce  grand   ' 
voiageur&delàiherekéaiine Vénitienne;  non. 
(lus  qu'avec  ce  qu'on  ra()porte  duJMoreGan'- 
garide  de  Bengale,  âgé  de  trois  cens  trênto- 
^daqaaS)  d(^  parle  JSMse^  &*que  Vincent 

F  iiij 


S8      LETTRE'  CXXXIV. 

le  Biane  àBSare  avoir  eu  fept  cens  fimmes 
dans  le  cours  d'une  fi  longue  vie.  Ces  van* 
étés  me  font  croire^  que  les  divafes  coniH- 
'  tutions  demandent  dedifEéiens  régimes  de  vi* 
vre>  &  que  ce  qui  eft  utile  à  un  ^hibeux,  i^ 
roit  entièrement  préjudiciable  à  un  phlegma* 
tique,  la  même  chofe  «iant  lieu  dans  tous  la 
auttes  temperamens  oppofites. 

Généralçmèpt  parlant  la  bonne  nourriture 

iert  autant  â  la  vie,  que  la  mauvaife  hn  d) 

C}^^      flbfolument  oontnûre.     Sobn  obferve,  qus 

ces  peuples  d'Afrique,   qui  ne  viveitt  que 

de  Sauterelles,   ne  ps^ent  jamais  r%e  de 

té^i^       quarante  ans.    £t  Von  peut  voir  dans  ifoo- 

dote,   qu'un  Rod  de  ces  Ethiopîeifs,  qu'on 

appelloit  de  fon  tems  Macrobies,  enteniant 

parler  du  mauvais  pain  que  mangtjoieDt  les 

Perfes, dit, qu'il nefidoitpess'étonner,  iipc^ 

^  nant  une  ii.  mauvaife  nourriture,  ils  00  vi* 

voient  pas  long -tèms,  ou  en  termes  (Aiscx* 

*•*'•«»•  près,  non  mrumejffe^fifiereore  vejcent^^f» 

^  J^iT^tis  vwerent  amis.    Pour  ce  qui  eft  de  1  airdes 

'^'*'"^'- Régions,   enco»^  ^'Ariito^  amibue  pbs 

de  vivacité,  priTepoiir  un  plus  long  ttnne 

devie^  aux  animaux  des  païs  chauds,  qu'à 

ceux  des  contrées  froides,  &  qu'en  effet  k 

vie  foit  nommée  ^09  en  Grec  àaro  ri^^à 

ftrvmdo^  auGas^MeSifflpUcii»aitbicncoo- 


CONSOLATION.  tf 

m  ion  étymologie;  Si  eft -il  vrai ,  qu'on  ne 
fit  pas  moins  en  beaucoiç  de  lieux*  voifms 
les  Pôles  9  .qu^enTaprobane,  ou  en  d'autres^ 
[ui  fonc  ibuâ  la  ligne  Equinoâiale;  &  ainfià 
>roporàon  de  plufieurs  autres  Climats^  fe« 
oa  que  toutes  les  Relations  de  ceux,  qui  ont 
roiagé ,  nous  [en  parlent.    Mus  il  iSiut  tenir  • 
pour  une  fiible  œ  que  Strabon  a  écrit  desHy« 
perborées,  qui  vivoient  juTqu'a  mille  ans^  &  i;,  (hep. 
la  mettre  avec  celle  d'unArtefiuS)  àquiToa 
BQ  donne  autant.     L^élevatipn  de  certains 
Tenrouerscontribuëauflîgràndementsilaloii4 
gue  vie,  quoique  l'air  le  plusfubtilne  convien* 
ne  pas  à  toute  forte  de  peribnnes.    Anunien 
MarceUin  après  avoir  mis  en  confidération  la 
bonté  de  l'air,  &  des  vivres,  que  produUen 
lespals«ariiau£fcs,  i^oûteà  l'avantage  de  ceiixj 
qui  y  ièjournent,  que  radios^ Jolis  fu/^te  natu-.  ^  »7* 
ravit/ûéspHmàofaniumJèntmnty  mJiiusadhte 
macuhs  rérmm  humanarum  inftSos^     Tant  y  a 
quepar  le  témoignage  de  Solin,  leshabitans  : 
du  village  Acrçthon,  ou  plutôt  Acroathon^c.»^ 
fitué  au  fommet  du  mont  x\thos,  vivoiemu^ 
ne  fois  pdus  que  les  autrçs  hommes  ne  fid-  ^ 
foientaflleuts;  ce  qui  fit  donnei^auifi  le  fur- 
nom  de  Macrobies,   dont  nous  avons  déjà  n  ^  r.  li. 
parlé,  aux  habitans  de  la  ville  d'Apollonia,^''7^ 
qui  étoît  dans  cette  poûtion,    £t  Pline ,  dopt 

F  V 


^        LÉ  T  T  R  É    CXXXiy, 

«  SoIt^a'eftqueléTrtofcrqptièur  mMBaflure» 
<(bc  oeux>  <jui  decneuroient  aii  fommet  du 
montTmolusenAfie,  îoulffiMencenooiede 
ce  privilège  d'uae  vie  extraMdinakeoieQC 
prblotigèe. 

Pour  coadulkm,  fi  celui,  que  vous  re- 
grettés tant)  &. qui  m'a  àorad  fofrt  de  vous 
entretemr  de  tout  ceci,  n'a  pas  vécu  fi  long* 
tçms  que  ces  Z4m^i«E^i,  dont  nous  venoos  de 
.  fini'e  quelque  reoifr,  ni  même  autant,  que 
vousrefperiés,  (bogés,  s'il  vous  plaît,  que 
Ijétéoduë  defaiTmn'eft  pas  ceqû  knendcoo- 
iidérable,  non  plus  que  la  gto^BNur  d'an  livre 
ce  qui  le  doit  fiure  eftimer.  Ce  cher  Âm  a 
ûbîeapafletoutcequele  Cid  lui  avoit  or- 
donné de  temsà  denaewer  parmi  oo»;  qu'à 
oonfidérer  cette  demeure  cwiHne  PofiîoQks 
faifiiit,  l'on  peut  foikenir,  quV^  a  été  d'u- 
Sm^'7t'  oc  très  longue  durée,   t/nus  àks  iuamm 

iBtaf.    £t  vous  ne  fauriés  mieux  i^{diqaer, 
y    qu'en  &i^t  réfleidon  fur  lui,  le  feos  de  ce 
wtsGrec, 

QuemenmamatDmsy  ista^riturjmfeÊif^ 
/  Son  humeur  particulière  Ta  fait  moins  coq* 
fioitre,  que  beaucoup  d'autres,  quin'ontjs- 
mais  eu  Ton  méritej   mais  en  rècoopenfe 


CONSOLATION,  \         51 

vous  lui  aviés  appris  à  fe  comidtre  parfako- 
ment  lui  même,  &  c'eft  à  mon  avis  ce  qui  a 
le  plus  contribué  à  r^drefon  ffîuë  dçce  mon- 
de fi  tranquille:  ». 

iBr  wtars  gravis  incubât ^  Sen.  Tt$9. 

Qui  mtus  ftttms  omnibus  y  ^  I*j^^- 

Ignotus  moriturfibi. 
Vous  ne  voudriés  pas  que  je  vous  repr^fen- 
tafTe  vdy  comme  les  Lyciens  ne  portoient  le 
deuil  qu'en  habit  de  femme  ^  pour  faire  corn* 
prendre,  qu'il  n'y  avoit  qu'elles ^  quidûffent 
s'affl^iei*  extraordinairemerit  dans  une  adver^ 
fité.  Et  puis  cette  lettre  eft  déjà  fi  longue^ 
que  fapprehende  bien  fort,  que  vous  ne 
m'tfkiputiés  d'avoir  de  mauvaifes  dilpofitfons 
è  fmir  mes  jours  auffi  librement  que  ma  Phi*  Stn,ep.ji 
k>fophi<iréfifeignet  Quomàdofinem  vita  im- 
ponerepoteritj  fui epiftoh  nm potefl ^  Neme 
rendes  pis  ref^nfiible  de  cette  pointe,  puip 
qu'dlen'dlpasdemo!.  ; 


9»        LETTRE     CXXXV. 

DE  L'IMPIETE. 

LETTRE  CXX^V. 


/ 


MONSIEUR, 


L' 


a  Piété,  &  ce  qui  lui  eft  cootnire  ngar- 
\  dent  premieremeiit  les  Paréos,  car  pio- 
^^    prement  parlant,  félon  que  Saint  Thomas  fa 
fort  bien  obfèrvé,  la  Religion  oft  ccllc^  fà  ^ 
rqgle  ce  qui  e(l  dû  à  Dieu,  &  qui  nonunele  - 
défaut  de  ce  devoir,  la  première  de  tooiâks 
injuftices;  ce  qui  dX  conforme  à  la  doâdoe  ; 
d'Arifiote.    L'on  n'af^Medoncigipkscmx, 
qui  «lanquentà  une  fi  importante  obligatioo, 
qu'en  confidérant  Dieu  comme  Poe  gûoi- 
mun ,  &  comme  Fauteur  &  la  fource  de  tou- 
te Paternité;  de  la  même  façon,  qu'on  peoi 
être  encore  impie  envers  û  («trie,  à  aiofe 
qu'elle  eft  la  Mère  datons  ceux,  quiluisom 
redevables  de  leur  première  demeure  en  nail-  ; 
jTant.    Or  je  vous  avoué,  que  dans  la  fécon- 
de fignificâtion,  qui  marque  une  irréligiofi,  ; 
&  ordinairement  une  méconnoii&nce  dç  la  ' 


DÉX'INIPIËTE'.     '       9î 

Diviitite  y  vôtre  Ami  a  eu  rajfon  de  s'offenfeif 
comme  il  a  fidt,  de  ïè  voir  nommer  impie^ 
pour  s'être  écarté  de  la  doârine  orthodo:ire  ' 
dans  cet  écrit  dont  vous  me  parlés.  L'on 
peut  errer>  &  dire  même  des  hérefies,  fans 
être  impie;  puiiqùe  plufieurs  Pères  delTgli^ 
Ce  y  tfds  que  Orlgene,  &Tertul]ien,  en  ont 
commis,  lefquels  n^nmoins  Ton  n'a  jamaisr 
accufés  dimpiecé)  &  qui  en  effet  en  onc 
toujours  été  fort  éloignés»  L'erreur,  fan$ 
douce,  eft  beaucoup  moins  criminelle,  que 
Timpieté ,  &  comme  Ta  écrit  un  Auteur  de  ce 
tems,  il  y  avoit  moins  de  mal  autrefois  à 
donner  deTencens  à  Jupiter,  qu'à  le  moquer 
aujourd'hui  de  Dieu  &  de  fes  Saints.  Vôtre 
Ami  méritoit  d'autant  moins  cette  injure 
atroce  d'Impie,  qu'il  avoit  dianté  la  Palino- 
die, &s.'étoi€déditdefon erreur,  lorsqu'au 
a  voidu  lediffiimer  avec  tant  d'injufiice.  Mais 
iaiiTôos  lui  ménager  fon  reffentiment,  com- 
me il  le  jugera  le  mieux,  &  remarquons feu^ 
iemem>  qu'on  abufe  fouvent  dumotd'impie, 
quand  on  l'attribua  à  tous  ceux,  qui  penfent 
autrement  que  nous  des  chofes*  divines,  en^ 
corc  qu'elles  (oient  problenïatiques,  &  qu'ils 
%çn  expliquent  avec  beaucoup  de  circonipe- 
{\ioù.  Certes,  la  raifon  veut,  que  nous 
mettions  une  grande  différence  entre  la  liber- 


9+       LETTRE    CJCXXV. 

té,  &  le  Uberdflage.  pieu  nous  a  ait  naître 
libtes  en  nousdoimAntle  fraocarbicfe)  &ilne 
SDUS  left  pas  moins  honnête  de  ptttiâtre  tels 
JGur  quelque  fujet  que  ce  foît,  qu'il  nous  fe- 
kok  honteok  &  préjudiciable  m  p«flGerpour 
des  libertins^ 

Oux>  qui  n'ont  fi)  teTpeâ  pour  ce  qui  eft 
Ml  deffusde  nous>  ni  crainte  pour  ce  qui  eft 
•udelïbus,  niérjt«nt  le  nom  d'impies;  auili 
bien  que  d'auores,  qui  femblent  n'avoir  de 
pointe  d'efprit  quepout  l'emploîar contre  nos 
^     vérités  Chrétiennes^     Sara  fe  moquoii  d'Â- 
braham  y  qui  futie  père  des  croians  >  ^  nôtre 
mîTon  humaine  lui  reffemble,  n'iétant  pas 
moins  condannable  qu'dlci  fi  nous  nous  en 
fervoas  irréligieuTement  contre  la  iaioteté  de 
nos  autels.     La  Phîlorophîe  oiême»   dont 
fions  ne  faarions  ptf  1er  avec  trop  d'eftime, 
tareflfe  quelquefois  notre  ame  comme  un  A* 
mK>urejUx  (ait  fa  Pâme  pour  luiravir  Ton  hon- 
neur; ce  qui  a  fiût  prononça:  à  qudqu*un, 
que  cette  PhilQfophie  avoît  ité  introduite 
dans  l'ËgUi^  auifi  malheureufement,  que  le 
cheval  de  bois  dans  la  ville  de  Troie,  dcmt  il 
fkâù^r.  fut  le  defolateur.     Et  je  me  fouviens  à  ce 
*  ;*  ^-  ?♦*  propos  dé  ce  que  difoit  le  Philofbphe  £uphra 
tes  à  Vefpafien ^  qull  faifoitaffez  d'état  de  I 
phijofophie  naturelle^  mais  que  qMUit àœllc 


^DE  L'IMPIETB'*  $f 

ui  parlûk  ées  diofes  divines,  il  h  tënoïc 
our  une  pure  impofture.     Tant  y  a  qu'od 
e  fauroit  trop  ditefter  l'impiété ,  de  quelque 
ôté  qu'elle  vienne,  &  quelaue  prétexte  qu'el* 
e  puiffie  prendre.     Celle  d  Ajax  Eût  horreur 
lans  Sophocle,  quand  fur  le  (biihait  que  lui 
aifoit  Ton  père,  qu'il  pût  avec  l'aide  de  Dieu 
lemeurervainqueurdefes ennemis,  il  ufe  de 
:ette,repartie,  que  le  plus  lâche  homlhe  du 
monde  les  pouvoir  vaincre  avec  une  telle  fa- 
^eur,  mais  que  pour  lui  ûi  prétention  étoit 
deleafiinBoAterfanselle^    Quand  on  repré- 
Cbnte&Hippdytedans£uripide,quelesDieu?f 
ont  voulu  qu^il  périt,  il  repond  avec  exécra^ 
tion,  |K)i|rquoi  les  hommes  n'ont- ils  pas  le 
même  pouvoir  fur  les  Dieux?  Je  ne  vous 
impùfe  rien,  ivoid  le  teictt  en  une  langue, 
que  vous  entiend<*ésplus  commodément  qu'en 
Grec, 
fhu  utmam  tif  mnrtalium  genut 
Deosexfcrariy  ^viciffimdevoveripùjjit! 
Et  le  Thefée  du  même  auteur  ne  peut  fouf* 
frir  qu'Hercule  di(è  en  fa  fureur ,  que  fi  }\y 
(iter  &it  le  fuperbè,   il  ne  l'efl  pas  moins 
fielui,  ^       ' 

Dent  efi  arrpganiy  &  ego  vicifftm  adverfits 
^  Deof. 

^  N'eft  G&pasaui&danscefenfidcpravéque 


$6        LETTRE    CXXXV- 

,  le  Mezence  de  Viigile  profère  au  dixième  de 
.  rEndde, 

Nec  mortemhorremus ^  nec Divûmpéarcimus 

ÛUL 

fiEfuîr.  Son  Tumus  ne  paroit  pfis  plus  pieuit,  ni  le 

Capanée  de  Stace^  ni  TAnnitial  de  Silius. 

.  L'on  en  voit  un  autre  dbns  Ariflophane,  qui 

.  ne  reconnoic  point  de  Dieux,   finon  parce 

Af«re.Ptf- Qu'ils  iui  vfont  contraires.    Et  un  Poète  du 

img.  m  dernier  Aécle  a  bien  ofë  nous  donner  ces  vers 

pernicieux^ 

Utilkas  facit  ejje  Deos^  qun  nen^  remata 
Templa  ruunt^  nec  erunt  ara^  wec  y^qfh 
ter  ùttm^ 
Ce  font  de  tels  difcours  qu'on  a  tout  fujet  de 
condandet  &  de  nommer  impies^ 

Mais  il  les  Juifs  font  fi  fcrupuleux^  qu'ils 

croient,  qu'on  doit  plutôt  fe  laiffer  mer,  que 

de  combattre  le  Samedi ,  &  fi  entre  eux  la 

fuperflitiondesEfrenienspaiTe  jufques  làdene 

sV)fer  décharger  le  ventre  ce  même  îour  du 

lL3.if«(el.Sabath,   comme  Jofephe  le  leur  impute; 

iw^.c.  7.  vous  aurés  bîcn.raifon  de  vous  moquer  de 

leurs  opinions  erronées,  mais  non  pas  à^  les 

accufer  d'impiété  là  deffus.     Quand  ce  Pro- 

dicus,  dont  parle  Clément  Alexandrin  au  (e- 

.      ptiéme  livre  de  Tes  Tapifleries  ibûtenoit  après 

Pythagqrô  &  les  Philofophes  Cyrenalques, 

qu^on 


DE  L'IMPIETE^  97 

qu^on  ne  devoir  rien  demander  à  Dieu^  par-» 
ce  qu'il  favoit  afTez^  &  beaucoup  mieux  que 
nouS)  ce  qui  nous  eft  neceflàire^  âenfei- 
gooit  (ans  douce  une  doârine  hérétique^  qui 
n'alloit  pas  néanmoins  jufqu'à  le  faire  im«       ' 
pie.     U  faut  dire  la  même  chofe  d'un  Carpo- 
crateS)  qui  maintient  dans  Théodoret  que  iàétftf. 
toutes  nos  aâions  font  indifférentes  >  lebien,/'** 
&  le  mal  dépendant  de  la  ieulé  opinion  des 
honmies;  d'où  il  inferoit,  que  la  Foi  (èulé 
étoit  neceflOure  au  falut.    Nôtre  Hifloireâp-  ^/ 
pdlc  bérefiarque  un  Claude  Evêque  de  Tu-  JjJJJ^; 
lin  ^  qui  declamoit  contre  Tadoradon  dclap./j/. . 
Croix  en  ces  termes^  SiadaraturCrujtfy  ad(h 
retour  îf  puetta  y  qiimàm^virgo  peperit  Chri- 
ftumj  aioretur  etiam prâefipe y  quia  in prafepi     * 
puer  rectiifatus  eft  Chriflus^  adùrentur  &  afi^ 
nij  eùqUodafinumfedens^  lerofo^numvenitt^ 
demChriftus  Dominue.    La  même  HiAoire  ih 
contente  pourtant  de  cette  dif&mation^  fans 
ajouter  celle  de  l'impiété.    Et  quoique  Fran-  ,^^ 
çoisPremîer,  fi^&ireunfervicefolemneldans  VtT. 
Nôtre-DamedeParis^pourleRoid'Angleterre 
Henri  Huitième apriès  (amorti  toutdpclarô 
hérétique  aU'il  étoit^  &  comme  tel  excom« 
munie  par  le  Pape;  ceux  qui  le  lui  reproché^ 
rent  >  comme  une  grande  fiiute^  ne  le  (bup« 
çoonérent  jamais  de  la  moindre  impieté.* 


9i        LETTRE    CXXXV. 

Nos  bons  Religieux  fe  confument  dans  leurs 
mortifications^  comme  la  chandele  pour  é- 
clâirer  ies  autres:  fi  leurs  abftineoces  néaor 
moins  allùiest  jufqu'à  n'ofer  nourrir  des  pou* 
.  les  9  pour  éviter  Iç  ièxe  femihio,  à  Texem- 
pie  de  ceux  du  Gentiliiine,  qui  pratiqueoc 
ini.  o-  cette  aufterité  au  Roiaume  de  Siam  des  Iodes 
rient  p^  Ooentàles ,  on  les  pourroit  bien  nommer  fih 
^^  ''*  perAitieux y  mais  le  mot  dSmpies  oeleor  oon- 
viendront  nullement.  Car  c'eft  une  des  cho- 
fes^  où  Seneque  s'eft  le  plusr  trompé ,  lors 
qu'il  fehibleèg^er  la  fupedtition  à  Tatlud^ne 
dans  fa  penultîerïieépitce.  Superftkw  ^  dit-il^ 
error  infanus  eft;  amànJos  tèmet;  fUM  aJkg 
violât:  quid  enim  hAereft  utrum  Deos  negefy 
an  infâmes?  Cependant  il  y  a  une  extrême 
différence  entre  nier  abfolument  toute  fiiitede 
Divinité  /  &  avoir  desopinions  d'elle  fuperfH- 
tieufes  &  erronées.  Orphée  opmmettmt  une 
lourde  faute  dans  fon  Paganifine,  d*ata> 
buer  les  deux  fexes  à  ce  grand  Juj^ter  ^  quand 
il  écrivoit, 
Âptdit.  luppiterjsfmasefly  îf  nefciàfemmamcirtisi 
L'on  n'eût  pas  pu  néanmoins  de  (on  tems  le 
convaincre  fur  cela  d*impieté,dont  il  ne  fiit  auf- 
fi  jamais  accufé. 

Refervons  donc  cette  grande  &  outrageu- 
fe  injure^  dont  nous  parlons,  pour  des  Dia- 


DE   L'IMPIETE'.  99  . 

gores^  des  Evemeres>  &  d'autres  (èmbk* 
blés,  qui  n'ont  reconnu  aucune  Puiflânce 
d'enhaut.    Difons  hardiment  que  cette  f^âo^ 
de  F^cûois  eft  impie,  qui  n'admet  point  d'au- 
tre Dieu  que  les  [quatre  Elemens,   fe  fon- 
dant ridiculement  entre  autres  raifons,  au 
rapport  de  Pietro  ddla  Valle,  fur  ce  qu'en  ^4»«<^ 
toutes  langues  le  nom  de  Dieu  eft  de  quatre^  ^** 
lettres     Rejetions  le  terme  d'impiété  fur  ce 
blafphemateur/  qui  appelle  Ititrés  Sainte 
l^rinité  une  impieté  Triangulaire.    Et  ne 
craignons  pas  d'être  trop  injurieux  envers 
ceux,  ^  non  plwris  aras  faciunt ^  ^am  haï- 
ras; qui  au  lieu  de  fervir  Dieu,  fe  fervent 
de  fon  nom  pour  jnieux  tromper  en  cou- 
vrant leurs  crimes;  &  qui  pleins  de  rel^edl 
pour  de  certaines  créatures,  n'en  ont  aucun    . 
pour  le  Créateur,  non  plus  que  ce  Sybarite,  ^iAe»;r« 
lequel  ceffiint  de  battre  (cm  valet  iur  la  fçpui-  ^'^* 
ture  de  ion  père ,  ne  fiûlbit  nulle  difficulté  de 
l'outrager  de  coups  dans  le  Temple.     Sans 
mentir,  il  n'eil  que  trop  de  peribnncs  à  qui 
Ton  peut  Intimement  reprocher  l'impiété, 
iâns  que  nous  l'imputions  indifcrettement  I 
tous  ceux,  qui  ont  des  fentimens  contraires 
aux  nôtres^    iiir  tout  après  les  avoir  aban- 
donnés comme  l'avoitÊdi:  vôtre  Ami.    Nous 
défendons  ibuvent  avec  trop  d'ambition,  & 

Gii 


100        LETTRE  CXXX VI. 

trop  d'opiniâtreté  tputes  nos  penfées^  n'en  k- 
connoi(&ntpointd'autrespourorthodoxes;  & 
ûous  voionS)  qu'on  porte  aujourdlitii  f\  loin 
cette  forte  d'animofité  que  les  plus  obligés  à  la 
modeftie  ne  gardent  plus  de  mefuresdatisleiiis 
conteftations.  Vous  n'aurés  pas  de  peine  à 
deviner  ce  qui  me  &it  parler  ainfi ,  &,  je  fuis 
affuré,  que  vous  n'approuvés  pas  plus  que 
moi  un  procédé  fi  fcandalew^. 


D'UN 

HOMME  DE  GRANDE 

LECTURE. 
LETTRE  CXXXVI. 


MONSIEUR, 

Les  fcicnoes  ont  quelque  çhofe  de  iThydrar 
piTiç,' elles  altèrent  quelque  fois  cxcdli- 
vement,  &  elles  enflent  de  certaines  peiibfir 
nés  à  tel  point ,  qu'elles  en  font  infu^torM- 
bles.     Cdt  oc  qiU  fait  que  Tacite  donne 


,*■  •■.^.M 


D'UN  HOMME  DE  GRANDE  LECT.  lOI 

cette  louange  à  (on  beau-pereAgricok  3  d'a- 
voir par  le  conîeîl  de  fa  mère  ufé  de  modéra-  . 
tion  dans  fes  Etudes ,  la  chofe  du  monde  la 
plus  difficile  à  beaucoup  d'efprits.     Plus  ils 
lavent,  plus  ils  veulent  favoir,  &  dans  les 
commencemens^  lors  qu'ils  font  m  ipfa  ftu- 
diarum  "incude  pofitiy  ils  font  des  livres  que  ^'^- 
Saint JeanFEvangelifteficdecelui, que  l'Ange 
lui  donna,  ils  les  dévorent,  ty  trouvai^t  un 
cément  de  miel,  &puis  ils  reflfentent  des 
tranchées  &  des  amertumes  extrêmes,  la  dou- 
ceur s'étant  convertie  en  bile.*  Et  accepiU-'^^* 
hnm  de  manu  Angeles  &*devoraviillum^  &*€^  \' 
rat  moremeotanquammeldulce^  ^cumdevch 
rajjemeum^  amaricatus  eft  venter  meus.     Ce* 
la  me  fait  Ibuvenir  de  l'Apologue  rapporté  par' 
Dion  Chryfoftomc,  que  les  yeux  s'ctant  plaints  Orai.  4<. 
de  voir  comme  la  bouche  mangeoit  tous  les 
bons  morceaux,  &  particulièrement  l'agréa- 
ble miel,  fans  qu'ils  y  goûtalTcnt,  ooleur  en  fit 
part,  &  ils  le  trouvèrent  fi  piquant  qu'ils  ne 
le  pouvoient  fouffrir.     En  effet ,  la  Science, 
cft  la' jiourriture  de  l'ame,  de  même  que 
l'aliment  eA  ce  qui  fait  fubfifler  le  corps.    Il 
y  a  pourtant  cette  différence,  que  le  corps 
tombe  aifément  dans  l'inappétence  de  vivres, 
quand  il  s'en  eft  rempli,  là  où  nôtre  ame 
n'efl  de  fa  nature  jamais  faoule  d'apprendre,  ^ 

G  iij 


icz     LETTRE     CXXXVT. 

&  ne  met  jamais  de  borne  à  fes  oomidfi&n- 
ces.  .Que  s'il  arrive  à  quelques  -  uns  d'^rou- 
t^er  quelque  faâeté  dans  leursctudes  ;  oumê- 
kne  d'en  faire  mableur  profit,  ians  doute 
qu'ils  n'ont  pas  la  force  d'efprit  requife  pour 
Dien  digérer  la  fcience^&  pour  la  tourner  heu- 
reufementenunebonnefubdance.  Orcomme 
l'on  auroit  tort  d'accufer  de  crudité  la  viande 
qu'un  malade  rejette,  au  lieu  de  Timputer  à 
la  débilité  de  fon  eftomac;  il  n'y  auroit  pas 
plus  de  raifbn  de  reprocher  à  la  fcience  unet- 
fet,^  qui  ne  vient  que  delà  mauvaife  conftitu- 
tion  de  celui ,  qui  n*a  ni  la  vigueur  ni  l'adrdle 
necedaire  pour  s'en  prévaloir.  Car  après 
tout,  la  partie  qui  nous  anime,  toute  im- 
mortelle  qu'elle  eft,  a  fes  infirmités,  dont  la 
bonnc^  Philorophie  eft  la  véritable  médecine. 
Elle  guérit  les  maladies  de  l'entendement, 
qui  font  les  opinions  erronées,  par  la  fpé- 
culidtion,  qui  lui  fait  difceraer  le  vrai  ou  le 
vraifemblabledufaux,  &  elle  combat  celles 
de  la  volonté,  quand,  nos  mauvaifes  moeurs  la 
dépravent ,  par  le  moien  de  ïa  Morale. 

Mais  il  n'arrive  pas  à  tous  ceux,  qui  fe 
donnent  bien  de  la  peine  pour  parvenir  à  cet^ 
te  haute  connoilTance ,  de  reùffir  dans  leur  re* 
cherche.  Toutes  fortes  de  génies  ne  font 
pas  propres  à  faire  une  fi  importante  acquil^ 


lyUN  HOMME  DE  GRANDE  LECT.  103 

tioQ,  &. quoiqu'on  y  apporte  des  entrailles 
d'airain,  conmie  ce  Philoibphè  Grec,  qui  en 
fiitiurnommé;^aAxm-«poç,  ou  qu'on  ne  s'y 
épaigne  hon  plus  qu'Origene,  que  les  tra* 
vaux  extrêmes  &  lescontendon^d  eiprit  ccm- 
tinudies  firent  fàÇipdlerjidamiaaius^  la  Sdei^ 
ce  eft  un  rameau  d'or^  qui  ne  fe  laiflepas 
cudllirindffieremment  par  toateç.perfonnes. 
Quelqu'un  l'a  gentiment  comparée  à  ces  A- 
louâttes,  qui  trompent  ceux  qui  les  pourfui- 
vent,  parce  qu'elles  femblent  les  attendre» 
ne  s'envdant ,  que  quand  ils  croient  mettre  la 
main  delTus.    Cependant  ré  defir  naturel  de 
fiivoir  cR  (i  puiflant,  que  peu  de  gens  aban- 
donnent cette  pourfuite;  chacun  croit  y  reûf- 
fir  mieux  que  Ion  compagnon,  &  l'on  y  eft 
û  fort  trompé ,  que  la  plupart  du  tems  ceux, 
qui  en  font  le  plus  éloignés,  font  les  plus 
perfuadés  d'être  arrivés  au  plus  haut  point 
delafdence.   C'eft  ce  qui  donne  cette  vani- 
té ,  &  cette  impormhe  enflure ,  qui  fuit  Tal* 
tenuion,  dont  nous  avons  parlé  des  le  com- 
mencement    Car  il  y  a  des  connoiflances 
imparfeités,   qui  font  plus  préfomptueufcs 
mille  fois  que  la  véritable  Sdence,  fi  tant  eft 
qu'il  y  en  ait.    La  folide  doârine  eft  tou- 
jours accompagnée  de  modefiie.  Se  même 
d'humilité  >  pf^m  rajruvoif  dit  le  Philofo- 

G  iiii 


104     LETTRE    ÇXXXVL 

phe,  &  les  demi  iàvans  feulsfbotd^aanntplus 
alders,  qu'ils  cident  lavoir  ce  qa*ik  ne  & 
vent  DuUemenL  Faites  en  l'experienoe^Yous 
ks  reduirés  toujours  à  cette  extrémité  de 
protefter^  qu'ils  enteodent  mille  bdles  dx> 
feS)  mais  qu'elles  font  de  difficile  explication 
Il  n'en  efl  pas  pourtant  ainfi^  la  plupart  des 
matières,  que  l'on  comprend  bien,  s'expri- 
ment avec  Êidlité^  Sdentùe  comts  ejt-  evùen- 
tiai  JEt  celui  qui  fe  vantoit  de  connoitre  k 
Tems,  quand  on  ne  lui  demandoit  point  a 
que  c'étoit ,  parce  qu'alors  il  demeurent  court; 
.  fe  glorijBoit  fans'^outed'une  fcience^  qulioe 
poiTedoitpas,  autrement  il  eût  pu  èst^îqaer 
ce  qu'il  en  penfoit,  comnae  l'on  Ëdt  pre^ 
fans  exception  tout  ce  que  l'on  a  biencaoçû, 

/,  r.  Min  ^  prorfus  figttumfiientis  eft^  poJHe  dacerei   bà- 

iapb,ç.  u  ^Qte  eft  Fauteur  de  cet  axiome. 

Or  le  peu  d'udlité,  que  plufieurs  peifoo- 
nés  retirent  de  leurs  longues  études,  fisc 
qu'on  a  pris  fujet  d'inveâiver  contre  éks 
peutêtre  avec  trop  d'animofité.  J'en  vois, 
qui  accufent  le  Roi  François  Premier  d'avoir 
gâté  la  France  en  mddpliant  les  Univerfités, 
&  avec  elle  une  iqrte  de  iàvans,  qui  ne  font 
bons  qu'à  rendre  plus  grand  le  nombre  des  oi- 

(  fif^,  au  préjudice  de  la  Marchandiie  &  de 

l'Agaculturei.     Depuis,  difent^ils  eooorc, 


D'UN  HOMME  DE  GRANDE  LECT,  loç 

que  cette  telle  quelle  tàenco  s'eft  rendue  fi 
commune^  la  pradlionunie  a  été  beaucoup 
plus  rare  qu'auparavant;  pcfiquam  doâi  pra- 
dierunt ,  bom  dtfuut^  feloQ  que  Seneque  €fXi 
plaignait  de  fon  tems.  En^et ,  l'onne  voit 
plusgucresdegens^  qui  philofbphenc  autre* 
ment  que  de  la  langue,  ou  qui  emjdoient 
leur  fayoir  ailleurs ,  au'e&des  propos  choi*  « 
fis,  éfèvTSirpârmv  l^XP^  r&KgyuVy  faéifis 
proculj  verbis  tenus.  Cependant,  outre  qu'il  , 
y  a  une  notable  différence  entre  un  homme 
de  grande Jeâure,  &  un  honune  dvant^  il 
fe  trouve  de  plus  que  la  Iciénce,&  là  iàgefle 
fom  des  choies  ûdktinftles/  que  la  première 
n'dl  qu'une  fleur  inutile  &  de  parade  feule- 
ment, au  pruc  de  l'autre  qui  porte  de  vérita- 
bles fruits: 

fapientiafmStum  MârcPâ- 

Proiucit  vita ,  fert  igfajcientia  fiwem^      ^l^  ^ 
Pradeftittiajfedluecomat.  *^* 

Cda  ne  fe  peut  prouver  par  des  exemples 
plus  illuflres  que  ceux  des  deux  derniers  Rois 
d'Angletorre,  Jacques  Sixième,  qu^onappd- 
loitleRordu&voir,  &  fon  fils  Caries  reçâ 
Doâeur  dans  lliniverfité  d'Yorc  avec  toutes 
lesfourures,  &  toutes  les  cérénionies  accou- 
tumées. Et  néanmoins  l'on  n'en  trouvera 
pointde moins  célèbre  que  le  premiçr  dans 

G  v 


to6       LETTRE    CXXXVI. 

toutes  les  Dynaflies  de  cette  giamde  Isle,  m 

^  ée  plus  malheureux  en  fkèa  que  Ta  été 

cet  illùftre  Doâeur,  qui  hii  iucoeda.     Op 

pofés  à  cela  ce  qu'a  ohfervé  le  Cardinalde 

liei  Cueva  du  peu  de  cas  que  font  des  Lettres 

Itidûpart  des  Sénateurs  deVenîie,  qui  condd* 

lent  avec  tant  de  réputation  l'Etatde  S.  ft&uc, 

,^  &vousaurésaflezdepeîneàconfèrv6riot|te 

^  reftime  que  plufieurs  &mt  de  ces  mêmes 

Lettres.     La  maggior  parte,  dit-il  dans  ià 

VJ^Won^  dtlSenato  Fenetianoy  ûmudeUe/Be- 

o  parti  k  noviy  Jbmfema  lettere.    Pourquoi 

donc  fe  tant  travailler  après  les  livres,  &  perdre 

la  vue  à  les  (èuîlleter  ^  fâifant  d'elle  uq  (âcrifr 

Faufau.  ceàcetteMinerveOpkciialmitide  desLaoed^ 

/.  ^        moniens ,  qui  préférèrent  toujours  le  maIÛ^ 

ment  de  leurs  courtes  épées  àtoutelafck&œ 

'  d'Athènes. 

Çinefiiut-ilpas  penfer  fur^de  femUables 

difcours  avilir  la  choie  de  toutes,  quimetle 

plus  de  diftinélion  entre  les  hpnunes.    Les 

t.iifipk.  indifciplinés,  fdonla  belle peùfëed'Arifloce, 

^*"**-^'- ne  voient  les  objets  de  refprit^  que  comme 

nous  Mbns  les  matériels  quand  nous  enibm- 

mes  fort  éloignés*     Et  le  Guliflan  a  fort  biea 

déclaré  en  riant,  qu'unigncnrant,  pourgrsmd 

i&  pour  riche  qu'il  foit,  n'eft,  à  le  bieaprcn- 

^    *       dso^  qu'un  Acie  parfomé  d'ambre  gris.  L'on 


D'UN  HOMME  DE  GRANDE  LECT.  107 

ne  Ciuroit  donc  trop  d^mer  l'application  des 
gens  d'étude^  qui  tachent  d'acquérir  par  elle 
ce  qui  leur  peut  être  fr  utile,  &ri glorieux; 
Leurs  leâures  font  ordinairement  des  conver* 
fations  qu'ils  ont  avec  les  plus  habiles  &  les 
plus  iages  perfonncs  detouslesfiédes;  au 
lieu  que  l'aiftion  qui  occupe  les  autres  n'eft 
guères  qu'avec  des  hommes  d!e{prit  populai* 
re,  quelques  fins  qu'ils  fôient,  Afouventa* 
vec  de  dangereux  fous.  L'affiduité  des  Au- 
dieux  à  leur  profeiïion'eA  d'autant  plus  nécef- 
faire^quelesfdences,  au/fi  bien  que  les  arts^  ne; 
fe  perfeâionnent  que  par  rqMrifes  &  par  ad- 
jonâions,  crefcunt  per  additamenta.  La 
fdence  d'un  jour  ou  d'une  nuit,  car  l'un  ic 
l'autre  entrent  dans  ce  compte^  ie  commu- 
niquent aux  autres  qui  fuivent^  &  qui  enpio- 
fitent,  ""àifcijndus  eft  priaris  pofterior  die$y  & 
d'aiUeors  lesfecondes  penfées,  qui  parfont 
pour  les  plus  &ges^  reâifient  prefque  toû* 
jours  les  premières*  Sijb  continuité  des  mé- 
ditations de  ceux,  doçt  nous  parlons  &m- 
ble  importune  à  quelques-uns,  qu'ils  fe  fon- 
viennent  du  mot  que  Xenophon  ûit  prondn- .  . 
cerà Socrate, qu'il  vaut  bienmieuxêtreappeUé  - 
(pp(7vr/r^V;  ou  fonge  dreux,  quand  Ton  auront  &  Omo. 
deffein  de  nos  injurier,  que  d/Ppovriçoç  ou  é- 
toùrdi.    Je  (ai  aflez  qu'il  Te  ùk  quelquefois 


108       LETTRE    CXXXVI. 

de  mauvaifes  études  >  ou  de  dangereufes  k 
âuces,  &  que  nous  h'eo  pouvons  Ëdre>  qu 
.  approdie  nôtre  connoîffance  de  odles  des  I: 
telligences,  ni  même  du  moindre  Démon 
Les  Chinois  nommentlelèjourdesDiables!; 
maifon  enfumée,  mais  telle  qu'elle  (bit,  I^ 
moindre  de  ces  malins  elprits  y  voit  &  dji& 
gue  mieux  toutes  diofes,  quenefamoitû: 
re  naturellement  le  plus  £ivant  de  nos  De 
deurs.  Cela  nenous  doit  pas  empêcfao'poc 
tant)  de  nous  inftruire  autant  que  nôtrehun; 
nité  le  pemiet»  Àdefuivrecette  pente,  quo: 
tous  Ijes  hommes  vêts  la  fdence ,  ou  cet: 
d'apprendre,  que  Dieu  &  la  Nature  ne  ooj^ 
ont  pas  donné  en  vain.    Certes,  il&tfêroi 
bien  d^épravé  pour  en  ufer  autremeot,  &  Kl 
^.iifin.   trôuvequeCicax)naeuraircMi)  deslcn^l 
ner  qu'à  moins  d'être  tout  à  ùdt  iatmgc  ÏÀ 
bratal  ;  l'on  ne  peut  refifter  à  cette  douce  ;  I 
utile  follidtation  de  favoir^  que  nous  inir 
me  en  naiiTant  celui  qui  donne  l'Etre.   ^ 
autem  fam  agrefiibus  inftitutis  vwit^  (Ott 
contra  fludia  nature  tam  veAementer  ohdnf^ 
Ut  à  relms  cogmtu  diffiis  ahfwrreaf  y  eaffi 
vohiptate  aut  uttlitate  aliqua  non  re  quint: 
fro  nthUojnaetf  II  a  railbn  fans  doute,  • 
ne  (auroitrenoncer  àcetinflin^feoet,  nii 
;  appétit  de  connoitre^  fans  renoncera: 
m^oité. 


^    Hli    JO^  109 

DÈS  SEPULCRES. 

LETTRE   CXXXVII. 


MONSIEVR^     .  ' 

^omme  il  $'efl  trouve  des  peribimes  dui     . 

>  ont  mis  à  un  fi  haut  pointllipnneur  des 

)ulcre$,  qu'ils  ont  ofé  prendre  le  Ciel  à 

tie  s'il  n'étoic  pas  déféré  à  ceux,  q^uilc 

ritoient; 

Mamiùreo  lÀcnm  tumulo  jactty  at  Ç^toj^^^^ 

parvoy  Is. 

-    Pompeius  ttuUo;  eredimus  effè  Deos^ 

en  a  eud'autres  aufll,  qui  s'en  font  ablb- 
i  ent  moqués^  &  fans  parler,  des  Philofb- 
:  >  l'on  a  vu  des  Natiocts  entières  ^  quionc 
^  gloire  d'expofer  leurs  cadavres  tantôt  aux 

aux  féroces  des  bois ,  tantôt  aux  oifèaux 
.ctciers^  oumèmeauxpoilTonSyficesNa-  |' 

r  étoient  Ichtkyophages^  comme  pour  ren- 

leur  tour  la  nourriture  à  ceux,  qui  les 
i  nt  ^mentes  >  &  faire, .  que  leurs  ccxps 
u  :>  de  vie  ne  fufTent  pas  abfolunient  inud* 


1. 


iio    LET  T  R  E    CXXXVIL 

les.     Je  penfe  qu'ici,  comme  pretque  par 
tout  ailleurs  9  ropi&ioo  moiemie  entre  ces 
deux  extrêmes  Oft  la  plus  eitimable.    Ainii 
lesPhilorot)hesLycoii>  &  Stratoo  fumommé 
le  PhyfideQ ,  ordoouent  dans  Diogene  Laêr- 
ce  à  leurs  exécuteurs  teftamentjûres,  denc^ 
tre  ni  fuperflus  >  ni  fordides  dans  leun  fiioe* 
railles.    Le  (ymbole  d^  PythagcMÎdensallûit 
là,  dans  la  defenfe  d'amaÔer  trop  de  bois  de 
FlorMl  Cyprès;  non  coacervwida ligna a^effina.  £t 
4g,Tliv.  j^Qus  voions  dans  l'Hifloire  Romaine  Marcus 
Tacts.    ^miliusLepidus,  quidefendàfeseo&osde 
'^ntk      gûre  la  dcpwife  dHme  pompe  funèbre,  ASe- 
neque,  qui  ordonne  dès  le  tems  tiefaplus 
,.  grande  faveur,  &  de  Tes  immeniès  ridieiles> 
que  fon  corps  fôt  brûlé  fans  aucupe  fokami- 
te.     Il  n'y  a  guéres  d'hiftoirés,  qui  ne  me 
'      '    foumiffentdefemblablesexeniples,  mais  je 
me  contenterai  de  prendre  de  celle  dïfpagae 
/.  â2.c.y.  écrite  par  Mariaha,la  prohibition  exprefle^qti^ 
fit  Âlphonfe  Roi  d'Arragon,  fumommé  le 
Magnanime,  de  lui  ériger  aucun  Tombeau; 
/  ce  qui  fut  imputé  à  une  extrjaordinaire  mode- 
jnie.    Il  faut  fans  doute  déférer  à  TuÊige  de 
chaque  pais,  mais  Ton  ne  fauroit  trop  s'éloi- 
,  gner  d'une  vanité  que  Saint  Auguftin  ne  re- 
garde pas  tant  pour  être  à  l'avantage  des 
morts  qu'àlaconfolationdesvivans?  proisi'* 


DES^  SEPULCRES,    ;     m 

mniaijlay  cwratkfmeris y  cùtuHHofepdturi^j^Luiê. 
impaexeqmofrum^  magisjimt  vivorum/olatia^  ChfJkx. 
uamfiilfi&a  mortumum.  -  Ce  (entimait  eft.    '^* 
'aucant'plusChrétieiJ^  quedaàslaRel^ioii 
'ayenne  Ton  écoit  fi.  aveuglé  que  de  croire,  ^ 
u'à  âute  d'avoir  reçu  lliooiieur  de  la  fepul* 
lire,  ou  celui  à'im.KemaapÂej   les  âmes      ' 
es  defiipts  deineurc»eiitenaqt€isrefpacede 
ent  ans^  miierables  comme  celiede  Palimir^ 
evanr  que  de  pouvoir,  pénétrer  )u(qu'au  Roi- 
ùme  de  Pluton.    L'on  y  tencHt  aùffi  pour 
lïïiré,  que  ces  mêmes  âmes  étoientleiifible^ 
lenc  touchées  là  bas  des  homieurs  de  l'inhu- 
latioQ'  &idès  funérailles.     Ceft  ce  qui  fidc 
ire  è  E^iée^dans  le  dixiàne  livre  du  Foâne, 
ui  porte  fou  nom,  - 

laterea/odasj  mhatataytie  cotpara  terra  . 

Mandemusy   ^/oks  honas  jieheruateju^ 

im^eft. 
'opinioa  contraire  à  cette  (upedlition  fen-^' 
ledcMic  devoir  être  préférée  à  cet  égard.   < 

En  effet,  ilnyapointdefinauxdépenfes 
es  tombeaux  &  des  pompes  funèbres,  quand 
on  eft  une  fois  perfuadé  que  cela  donne  de  ;   ^ 
i  iàtisfiiétion  à  ceux  y  dont  la  mémoire  nous  ^^^'  ^- 
Il  chère.     Les  Maufolées,  les  Pyramides,  ^  ^"^ 
sSphyngcsmême^  &  les  Obelifques,  puii^ 
ue  Bdon  prend  leurs  entaillemens  pour  des 


M»      LETTRE    CXXXVIL 

'  BMuqùeadu  fepulcre  de  quelquesRoisd'Egf 
pi»,  ne  oootentent  iaqiais  la  vaine  paffioa 
deceuX)  qui  en  fdn&: touchés. <  Il  ne  fiiffit 
nos  à  ce  Morfatque.afiligé  dq  tr^as  de  foa 
cher  Hepheftkm,  de  fiikte  couper  fccrin  de 
tous  les  chevaux  de  fk  Cour»  &  de  touttsies 
hèce6  de  chaige,  il  veut  même  qi>*OBfafclc 
haut  des  tours,  &i]u*on  abatte  les  parapets 
de*  villes  murées,pour  leur  fîdre  en  quelque 

&9on  porter  le  deuïl  de  la  ïfctte  de  ce  Favoii 

Le  Inxe  n'eft  pas  moins  grand  id,  quW 

•dtiods  de  la  pkis ibkmndle  r^oulflance,  & 

Venus  Ubitine,  ou  £pitj!mbie&  Sépulcrale^ 

n'dk  ^  moins-  dépenfitere  quelquefois  que 

çelie^  qui  préTide  àtoute  iorte  dedilSalatiûDS. 

Il  y  a  fi  peu d'Epitaphes,  quife  tieanentdais 

une  jufte  modération.,  que  lltalien  en  a  &« 

m  de  fes  proverbeà ,  lufâfmhgûario  im 

Efàtaphio.    Loilïs  Onzième  fiit  contraint  de 

feire  dianger  odlc  de  Quillaume  Chwtier, 

Evoqué  de  Paris,  en  une  bien  difféïenie,aui 

'  contenoit  la  mauvaifc  conduite  de  «  Prto 

durant  la  gUetre  dite  du  Bien  public,  ou  d  * 

voitanimélesefptits  contre  le  feiwccduRoi 

en  faveur  duDucdeBoœgogne.  Etlànsparla 

desmagttifiquesfimeraillesqu'Evagoias  Spai- 

tiaie,  &  Miltiades  Athénien, firent  fijrc  i 

des  chevaux  vidoricux  à  la  couifc  des  Jcui 

Olympiques 


DES  SEPULCRES.        iij  '( 

,  $ 

Olympiques ,  d'autres  à  des  chiens  y  &  Philo^ 
[bphe  Lacydes  à  ion  Qifbn;  le  peuple  Kçy  ^ 

nriâin  non  content  d'avoir  rendu  le  même  ^ 

bonneur  à  un  Corbeau  qui  le  ^luoit  ordinal*  ^1 

remeQ(^  ne  fitril  pas  mourir  Ion  meurtrier?  ' 

accoriùnt  à  un  fi  vil  animal  ce  qull  avoit  re- 
fuie à  la  mémoire-  des  Scipions.  Je  ne  dis 
rien  des  Oraifons  funèbres,  encore  plus  li- 
centieuTes  (buvant  que  fes  Ëpitaphes,  pour 
vous  demander  feulement  la  raifondufilence 
des  Hpagnols  en  cela  ^  ne  prononçant  jamais 
à  œque  portel'Hiftoire  duPréfidcnt  de  Thou,  ^*^  «*« 
d'oraifon  funet)re  en  fiiveur  dç  perfonne.       GrfZl!' 

Peutètre  ferés  vous  bien  aife  d'obferverL.^^^* 
encoreapnîsPoftel,  comme  il  n'y  a  que  k  feu- ^*-**"^' 
kRéligioô  Chrétienne^  qui  demande  une  teire^' 
benitt  ik  ianélifiée  avant  quelescorpsy  foient 
inhumés;  dans  toutes  les  autres  Religions  le 
corps  mort  &  enterré  étant  celui  y  qui  rend 
le  lieu  où  il  eftmis,  iàcré  &  digne  de  re- 
fpeâ; 

Sacrilega  hiftis  abftinere  manus*  ^£-  c'^- 

Clément  Alexandrin  fait  voir  à  ce  pn^K)S>^;'' 
comme  b  plupart  des  Temples  delà  Gentih- 
té  étoient  de  véritables  fepulcres,  qu'on  a- 
vdt  convertis  en  ces  fuperbes  édifices,  qui 
couvraiait  la  iiMnteté  précédente  des  Tom* 
beaux.    Et  la  Religion  a  £ut  croire  de  tout 

TmeVlLFmn.  H 


114       LETTRE   CXXXVII. 

tétas  y  que  naturellemept  ces  Monuoieos  in- 
fpirbicnt  je  ne  fai  quelle^ vénération  >  ou  mê- 
me que  leurs  Mânes  ^  comme  l'on  parloitau» 
trefois,  exerçoient  leur  vengeance  fur  ceux; 
qui  vidoient  le  reipeâ  dû  à  des  lieux  û  pn* 
Yilegiés. 
Epigr.vèt.  Crede\mihiy  vites  aliquas  natUTMfepukm 
9KStu.  Attrilnêit;  titmulosvmdicatumbrafuos. 

Ceftfur  ce  fondement  qu'Hérodote  couche 
entre  les  folies  &  les  irréligions  de  Cambyfes, 
celled'ouvrirlesplusanctensfepulcrés^  pour 
voir  ce  qui  étoit  dedans:  Et  qu'ailleurs  cet  Hifte- 
tien  Eût  qu'IndathyriusRoi  des  Scythes  répond 
encestermesaudefBduRolD^us,  qu'àn'e- 
toit  pas  (i  preflfé  que  lui  de  combattre»  suff 
qu'il  vouloit  bien  l'avertir  pourtsutt,  qu'au 
cas  qu'il  en  eût  tant  d'envie ,  ccMnmeiUe  té- 
moignoit^  il  n'avoit  qu'à  entvepreadre  cb 
maltraiterlpsTotebeauxdefesPràl&relïeiBS, 
l'aflurant  qu'alors  il  trouveront  à.  qui  parler. 
Bref  la  fainteté  de  ces  lieux  étoit  (i  gnmdo 
dans  toute  Tétenduê  du  Paganifme»  que  b 
foudre  niême  de  Jupiter  ne  la  pouvoitposdh 
minuer.  Ainfi  le  fepulcre  du  Législateur 
Lycurgue,  &  celui  du  Poète  Euripide,  aiaoc 
été  touchés  du  tonnere>  ces  coupsdu Ciel 
qu'on  pouvoit  interpréter  à  leur  ddÀvantagC; 
furent  pris  tout  au  rebours  à  leur  plus,  gian- 


ï 


DES  SEPUJ.CRES.        iif 

e  gloire.    Si  eft-ce  qu'ils  font  fujets  à  la 
ommuneDeftinee,  qui  £ulc  fiiiir  tout  cequi. 
eu  oommeocement,  » 

Quflttdoqmdem  data  fimt  ipfis  quoquefata^^^^ 
. /epulcris.  >•'••     , 

/on  a  beau  le$  entourer  d'Amarante,  de   ^ 
oubàrb&ou  de  Sempervive  $  pQurfymbole 
le  perpétuité,  &  les  conftruire  aux  heures 
a vorables  félon  l'avis  des  Aftrologues ,  com-  y6ia.it A- 
ne  le  font  les  Cochinchinois,  qui  penfent,^^^ 
ue  tout  le  bonheur  des  familles  dépend  delà; 
Is  n'ont  pas  plus  de  privilège  que  les  villes 
»itieres,  qui  ieconvertiirent  en  des  ruines  & 
sndeslblitudes,  magna  dvitas^  tnagnàfoUtu* 
do.  Ileftvraî,qu*onaditd'elles>  qu'elles deve*    , 
noient  enfin,  qudquesgrandes  qu'eUesfuflen^ 
des  Sepulops  d'une  extraordinaire  étendue, 

Magnarum  rerum  magna  fejmlcra  vides.  lUgrait, 
Bt  fi  le  mot  Mùmmenhm  convient auxTom- 1  ^ 
beaux  ordinaires,  à  cauTe  qu'ils  nous  portent 
au  fouvenir  de  nôtre  conditicHi  moftelle,  quia 
mœntmentem;  il  ne  fera  pas  inolns  propre  à 
ces  villes  defolées,  dont  nous  parlons,  qui 
n'obligait  pas  à  des  penlees  moins  morale^ 
oi  moins  inffa:uétives« 

Mais  vous  avés  eu  tort  de  m'imputer ,  que 
^  ma  Lettre  des  I^ompes  funèbres  )'ai« 
^itporoitre  trop  d'inclination  pour  l'inhuma^   ^ 

H  ii 


^ifi      LETTRE     CXXXVIL 

tion  hors  Ses  villes  que  tant  de  peuples  odc 
pratiquée.     Vous  ne  l'a  vés  pas  lûé^  rpute  eo* 
tiere^  fi  vous  n'y  avcs  vu,  comme  je  (biimets 
en  cela  le  raifonnement  4iumain  à  rautontc 
de .  l'Eglife.    J'avoue  que  fans  fon  uf^  je 
«0   défererûis  beaucoup  à  celui  de  tant  de  Nsd- 
ons,  dont  j'ai  parlé,  &  même  à  ce  qui  s'ob* 
Jiurric.4.  ferve encore préfentement  dans  toute  Véta^ 
kiji*€.2û.  J^g  ^Q  ç^^  grands  Empires  du  Turc,  &à 
^  la  Chine,  où  les  Cimetières  ne  font  jamat» 
renfermés  dans  l'endos  des  villes.    Pour  es 
qui  touche  le  Médecin,  qui  pour  ne.préjudi* 
cier  à  la  famé  de  perfonne  ne  voulut  pas  êoe 
enterré  dansl'Eglife,  c'eft  une  injuitice  tou- 
te pure  de  malinterpréter  Cbn  intention,  qu  oo 
peutfoûtenirtrès  louable.  Jen'ai  pas  vûfoDt6 
Aament ,  mais  voici  cp  quecontiq||rEpkà|)bc 
qu'un  de  fes  enfàns  fit  mettre  au  Qlmeticrede 
Saint  Etienne.  ,  Simo»  Pietreus  DoSof  Mi* 
dicus  PariJîenJU^  wpiks^  îfproha^  kkjA 
Jiofepehri  volmtyy  nemortuuscuiquamnocent^ 
fui  vivus  omnitus  prqfuerat.     Ne  vouloir  cui- 
re à  perfonne  ni  vif,  ni  mort,  n'eft  pasieufe- 
ment  de  Fhilofophe,  il  efi  de  Chrétien;  & 
le  bienheureux  François  de  Sales  n'a  jamais 
témoignéplus  de  charité  envers  fon  prochain, 
qu'enleguantfon  corps,  qu'il  étoitpritd'abao- 
donner 9  aux  Chirurgiens,  pour  fervir  utile- 


DES  SEPl/LCRES.         117 

aent  à  leur  inftnKHion.     Si  rinterêt  prcnoît 
uelquepait^  comme  vous  le  croies^  danstou* 
c  cette  matière^  l'adipn  de  Galeas  Duc  àeMatth. 
^lîlan  doit  Me  confidérée,  qui  fit  enterrer*^- *^ 
out  vif  un  Prêtre  avec  le  corps  d'un  trcpafféjt  7/' 
|\i'il  n'a  voit  pas  voulu  mettre  en  terre  fans  ar- 
rent.     Grâces  à  Dieu ,  je  ne  penfe  pas  ^  qu'on 
puilTe  reprocher  rien  de  tel  à  nôtre  Siècle. 

Le  fujet  de  cette  L.ettre  n'eA  pas  R  agréa-; 

ble ,  que  je  la  doive  rendre  plus  longue.  Les 

plus  beaux  fepulçres  ne  le  font  qu'à  demi>y^* 

pu/cra  femi''pulcra;  &  quelques  fbmptueux 

qu'ils  foient  au  dehors^  le  dedans  n'eft  que 

pourriture.     Il  n'y  en  a  point  d'ailleurs  dont 

la  magnificence  égale  celle  du  Tombeau  de 

Themîftoclc,  à  l'honneur  de  qui  Ton  dit  que. 

toute  la  Grèce  feroit  fon  Mohumeiïf.  Quoi- 

qu'il  enfoit,  vous  favésbien,  que  cette  ma-    . 

tiere,  toute  lugubre  qu  elle  eft,  ne  laiffcpas 

de  recevoir  en  beaucoup  de  lieux  le  divertif- , 

fement  des  fefiins;  &  afin  de  vous  y  donner 

quelque  recréation.,  je  vous  redterai,  en  fi- 

niflant,  des  vers,  qi^i  furent  faj'ts  fur  celui, , 

qui  ne  traitoit  jamais  fes  amis  qu'à  la  mortde 

fcs  enfans,  «  . 

Eptgr-vet. 

Canviva  mferi  luBuî  depofcite  multct;  l  j. 

Prandin  tôt  venient\  fmera  qwtfuervït. . 


irg    LETTRE  CXXXVIII. 

Cette  Epigramtne' dans  ibn  (èns,  auflibiea 
que  dans  (on  expreffioh,  n'»  rien  querandeo- 
neRomenepuiffe  avouâr.    - 

DU 

SAVOIR  HUMAIN. 

LETTRE    CXXXVIIL 


MONSIEUR, 

J« 
e  fai  bien  qut  les  plus  grands  hcxnmesont 
faît  ptofeffion  d'apprendre  des  moindres, 
&  qu'ils  n'ont  pas  même  mépriië  quelquefois 
le  raifonnenient  des  enfiins.  Pourquoi  en 
auroient-ils  uTé  autrement^  Yi  nous  ibnunes 
contraints  de  reconnoitre  que  les  animau^i 
tout  déndfonnables  qu'ils  font^  nous  ontfoa- 
vent  fîdt  de  très  importantes  leçons.  D'ail- 
leurs lecélebre  Arabe  Locman,  interroge  ptf 
les  Perfes^  comment  il  avoitpû  devenir  fiià* 
vant?  répondit)  queç'avoitétéparlemoiea 
des  îgnorans  en  reniarquant  leurs  &ute&  Tant 


/ 


DU  SAVOIR  HUMAIN.  ;  119 

il  cft  vrai  que  d'une  façon  ou  d'autre  les  gen$ 
habiles  peuvent  tirer  profit  de  la  converfation    , 
des  plus  groffiers  &  des  moins  illuminés.  Si 
eft- ce  queie  ne  puis  affez  admirer,  que  vous 
fbiés  centré  en  CQnteflation  réglée  avec  celui> 
dont  vous  vous  plaignes,  n'aiant  jamais  oui 
dire ,  qu'un  bon  joueur  d  échecs  ait  prjs  plaifîr 
à  montrer  ce  qu'il  y  favoit,  contre  ceux,  qui 
connoi0ent  à  peine  le  mou  veqient  des  pièces. 
Quel  contentement ,  de  difputer  avec  des  per- 
fonnes,  qui  ont  naturellement  la  cervelle  pé- 
trifiée, puifqu'Epiâete  appelle  leurraifonne-  Aria^lut^^ 
tncatTH  v(njTaiovdbroKi6oû(rivi  ou  avec  quelqu'un  J-  ^9* 
de  ces  matériels,,  qu'il  nomme  ailleurs  ^éçw     \ 
cu(MTi8y  fextariumfanguinis:   1  Quand  vôtre 
adverfâire  n^auroit'pas  été  tout  à  fait  fi  Au- 
pide  que  ceux  là,  vous  déviés  vous  fouve^ 
nir^  qu'il  n'y  a  rien  ordinairement  de  plus  in- 
folent,  n'y  de  plus  importun,  que  ces  hom- 
mes d'étude  tardive,  qu'Hotace  apoftrophe  tj.fii.t$. 
en  ces  termes,  0  Jeri  ftudiorum.     Ciceron. 
n'avoit  ofé  changer  le  nom^que  les  Grecs 
leur  ont  donné,  quand  il  ^t  à  Papyrius  Pat- 
tus,  à^iUÊS^içmitemh(mi$iesfcisquaminfolen'^  ^ 
tesfint.    Mais  Auki-Gelie  a  décrit  excellem: £,  ;;. cjo. 
ment  l'incommodité  de  leur  vice  d^opfimathie 
en  parlant  ainfii  :  Qui  ah  aSo  génère  vit  a  detrù 
tijam  &  retorriii  ad  Hieranm  di/cipiinas  fe- 

H   iiiî 


lao    LETTRE     CXXXVIII. 

tius^aàeunty  fi  forte  uàèmgamdinaturaj  &* 
fuhftrgutulifinty  oppido  quamfiuttt  in  litteirm^ 

<  rvm  oftefitatione  inepti^  ^  frwoti.  Nous 
n'éprouvons  que  trop  fouvent  avec  dis^mm 
la  vérité  de  ce  qu'a  écrit  ce  Romain.  Je 
veux  donc  croire  que  vous  ignoriés  d  abord 
à  qui  vous  aviés  â  faire  ^  &  qu'il  vous  eilarri* 
vé  dans,  cette  méprife  comme  à  Diomede,  qui 
pcnfant  combattre  Enée  y  n'efcrimoit  que  coq- 
tre  un  phantôme. 

Pour  vous  conibler,  je  vous  dirais  qu'à 
mon  avis  il  efl  encore  moins  delavant^eux 
d'avoir  à  contefter  contre  un  firanc  ignonor, 
que  contre  de  certains  demi-âvans,  quin'oot 
que  des  notions  confufes,  ou  impaifiittes 
femblables  à  celles  du  Margites  d'Homère, 
dont  la  connoiflance  s'étendoit  fur  wieîofini- 
té  de  chofeS)  mais  qu'il  (kvoit. toutes  trcs 
^.Bkcj.  jQgj  Cjjj.  comme  Âriftote  l'a  fort  bien  ob- 
fervé,  beaucoup  de  peribnnes  s'attadpt 
plus  fortement,  &  avec  plus  d'opiniâtreté  à 
des  erreurs^  dont  ils  font  perfuadés,  que 

'  d'autres  ne  font  à  ce  qu'ils  connoKTent  avec 
toute  k  certimde ,  qu'on  en  peut  avoir.^  Nos 
foDges,  qui  nous  tranfportent  quelquefois  fi 

.  fort,  font  des  preuves  évidentes,  que  nous 
fommes  touchés  également  des  clû^fes  vai- 
nes, quand  nous  les  Gcoions,  comme  decel- 


DU  SAVOIR  HUMAIN.   lai 

les  )  qui  ont  une  véritable  exiftence.  J'avoue^ 
que  [l'on  èfl  ordinairement  détrompé  de  ces 
rêveries  noâumes.par  le  réveil;  mais  il  fe 
trouve  des  gens  pour  qui  jamais  il  n'eft  jour^ 
&  qui  ne  quittent  de  leur  vie  les  imaginations  . 
obfcures  &  trompeufes^d'un  faux  favoir.  Ce- 
la eA  d  Qbi;tain,  qu'à  le  bien  examiner  par  in« 
duâion^  Ton  reconnoitra  prèfque  toujours^ 
qu'il  n'y  a  point  ^'opinions  plus  affarément 
Êiufles,.que  les  plus  univetlellement crues; 
de  quoi  nous  nous  fommes  aiTez  expliqués 
ailleurs.    Cependant  la  perfeverance  opiniâ* 
trede  ceux,  dont  nous  parlons  leur  eft  bien 
plus  honteufe^  qu'à  d  autres  l'aveu  d'une  i* 
gnorance^  qui^nous  eilfi  naturetloi  qu'elle, 
mérite  par  tout  d'être  excufée.  Non  emm  pa^  -L^fc 
rum  ccgnojffkj  dit  excellement  Ciceron,  fei^^' 
in  parum  cognitofiuhe  ^  diu  perfeveraffè  turpc 
eft.    Il  fera  néanmoins  toujours  plus  de  ces 
demi -favans  acariâtres,  &  entêtés,  iro%Km 
7pafXftaTCOvr(juot;mçxa7V0t];,  nmltartm  litte* 
rarum  colenUs  fumos  ^  comme  parle  ThefiEe 
dans  Euripide  j  que  de  fa  vans  fmceres ,  où  de  ^^VP^^'^ 
dociles  ignorans.    Si  nous  ne  pouv(»is  être 
des  plus  à  eflimer  parmi  ceux  1^,  faifons  ce 
que  nous  pourrons  pour  demeurer  dans  ce 
beau  milieu,  que  nous  décrit  le  convive  de 
Flatoni  entre  la  fâence  &  l'ignorance^  & 

H  V 


Ii2      LETTRE    CXXXIV^ 

qui  confifte  à  poflederdes  opinions  finoa  cer- 
taines, au  moins  vraiiemblables^  ne  les  d& 
,    fendant  jamais  comme  confiantes^  mais.feu- 
Jement  fur  leur  probabilité. 

Cefl  une  chofe  étrange ,  que  ttnt  de  mon- 
de defirede  pafTer  pour  favant,  &  qu'il  y  m 
flit  (i  peu,  qui  ièfoucie  de Tètre  véritable- 
ment, en  fe  peinant  pour  acquérir  des  coo* 
noi(ïances  propres  à  éclairer  Ventendemeiit, 
ou  à  re(%fier  la  volonté.  Cela  vient  uns 
doute  de  ce  queims  vitay  JeJJchùla  àifdma^ 

TSf.ti>l  comme  s'eh.efl  plaint  Seneqiie  à  h  fin  d'une 
defesépftres.  Nous  ne  fongeons  qu'à  nous 
-  rendre  adroits  dans  cet  an  polémique  ou  guer- 
rier de  rEcoIe ,  fans  nous  fonder  de  remploier 
ferieufement  en  faveur  de  la  vérité,  ou  de  la 
C(Xiduite  de  nôtre  vie.  Qui  eft  le  Philofophe 
aujourd'hui,  non  plus  que  du  tems  de  Cke- 
ron,  qui  exerce  fa  profeiïion  à  autre  deifein 
que  pour  en  faire  parade,  (ans  avoir  la  mdih 

2.TtifqH.  dre penfée  d'en  profiter?  Qui  difdptinamjkâm 

non  Qfiefaationemfcientiay  fei  Ugem  vitapit 

teti  ^iohtemperet  ipfe  fihiy  îf  decretisfiàs 

pareat?   En  effet,  la  vanité,  que  cet  excd- 

.   lent  hommeattribueà PEpicurien  Vellehis  ea 

i.iemt.  un  autre  endroit,  nous  peut  être  juflemeot 

^^^*      reprochée,  nihû  tam  veremur ,  quam  ne  iakù 
tanaU^dere  ifiàeamitr.    NôttepIusgnuL 


liU  SAVOIR  HUMAIN.    I2|. 

de  crainte  eft  de  demeurer  court,  &  défaire 
connoitre  que  nous  héfitions  tant^  foit  peu. 
Dans  toutes  nos  difputés ,  &  parmi  nos  plus 
ferieufes conférences,  nous  ne fongeons qu'à 
feiré  paroitre  quelque  pointe  ou  fubtîlité  d'ef 
prît,   plutôt  pour  obtenir  la  viiftoire,   que 
pour  nous  irittriyre,  &  pouren  drer  de  Futi- 
lité; magis  cordi  eji  non  dubitare,  ^uàm  non 
rrrare.     Or  ce  n'éft  pas  merveille  que  cela 
foit  ain(i ,  puifque  nôtre  première  inditutioa 
dépend  toute  d'Arihote,  à  qui  ce  défaut  tsfl:    .' 
imputé  préférablement  à  tous  autres^  d'avoir 
eu  plus  de  foin  d'ipftruire  fes  difciples  à  bieti 
diiputer^  qu'à  bien  peniër,  &  à  contenter  fi-     > 
nement  de  paroles  leur  adverfaire,  qu'à  le 
lâtisfàire ,  &  foi  même  par  de  bonnes  r^ons. 
Schohe  Ariftotelis  mos  eft  curare  ut  haheant  ho-  Bac& 
minet  quad prtmimtient  ^  nonquodfehtiattty  '^^^i'^ 
éKere  qutmiodofe  exp édite  âjSUrmando  aut  ne* 
gandoy  nonqiiomodofihifatisfacerepoffba.  En 
effet  ,^  quoiqu'il  ait  bien  prouvé  la  plupart  de 
fès  axiomes.  Ton  nefàuroit  nier,  qu'il  tCmt 
fouvent refuté  très  mal,  &calomnieufemeot) 
les  autres  Philofophes,  qu'il  vouloit  contre- 
dire.     Cependant  nôtre  but  principal  devrait 
être  d'acquérir  par  la  difpute  unefolide  do» 
drine,  capable  de  donner  quelque  fadsfaâion 
réciproque)  &  dont  chacun  fe  pût  prév^iofr 


124       LETTRE    CXXXlV. 

en  la  polTedant  j  puifque  la  icience  n'eft  riea 
fiins  Tufage,  ni  toutes  nos  connoiflànccs  li 
GciTùn.  '.  nous  ne  les  mettons.en  pratique^  wm  paran- 
,  de  fié.      (Ja/olum  notis ,  fedfrutnia  etiamfapUntU  efl. 
Saos  mentir,  la  paffion  que  nooobâaot 
cela  quelques-uns  ont  témoignée  pour  ce 
Chilofophe,  eft  tout  à  &it  merveiDeure.    £1< 
le  a  paire  jufqu'à  l'adoradon  parmi  les  Car- 
Bw¥^     pocratiens>  &  les  Theodofiens  hérétiques. 
w».j.     Les  Théologiens  de  Cologne  le  déclarè- 
rent depuis  préeurfeur  de  Nôtre  ^gneur 
m  Naturalibuf  ^  comme  Saint  Jean  Baptiffeâ 
>fer  de    Crratuitisy  tirant  un  parallèle  entre  ces  deux 
van'fex.  perTounes,  qui  nepÛt  être  reçu  fans  quelque 
Aji/j.»fr.  forte  d'impiété.     Henri  de  Haffia,  Char- 
treux, a  été  tranfporté  encore  d'un  zcletiop 
ardent>  lors  qu'il  l'a  foûtenu  auffi  lavant  que 
.   nôtre-premier  Percj   &  George  Trapezun- 
tin  de  même  dans  un  livre  &it  exprès  de  la 
conformité  defa  doârine  avec  la  ûdnte  Ecri- 
ture.    Macrobe  entre  les  Payens  l'a,  à  ce 
qu'il  me  femble ,  loue  le  plus  hautement&Ie 
plus  délicatement  de  tous,  quand  il  a  fiât 
fcnipule  de  lui  contredire^  vu  que  |a  Nanire 
acquiefçoit  vifiblement  à  toutes  Tes  maxjmeç 
-j^^.^  iVOTf(j^,  dit-il,  nm  affentiriviroy  cujus 
pwentis  nec  ipja  Natura  àijjèntit.     Beifgeroa 
cemarquedansfonTiatté  des  Tartares ,  qu'ils 


/ 


DU  SAVOIR  rtÛMAIN.     i^% 

pofTedeift  les  livres  d^Ariftote  traduits  en  kur 

langue^    enfeignant  avec  autant  de  fournie 

fion,  qu'on  peut  faire  ici;  fadoârine  à  Sa-* 

niftrcand ,  Uniyeifué  du  gr^nd  Mogol ,  &  à 

préfent  ville  capitale  du  Roiaume  d'Usbeç; 

Et  nous  apprenons  de  la  Réladon  d'OIearius^ 

que  les  Perlés  ont  de  mêçie  toutes  lés  œuvres 

de  ce  Prince  du  Lycée ,  èntpliquées  par  beau* 

coupdeCpInmentateurs  Arabes,  qui  nom-*' 

n^ent  communément  fa  Philoibphieile  Gobelet 

du  Monde,  avec  cette  adjtinâion  pourtant, 

quil  n'y  faut  boire  que  (obrement^  parce 

qu  autrement  elîe  entête  &  enyvre  prcfquc 

toujours*  Bref  on  peut  dire  avec  plus  dç\vé-i 

rite ,  que  Ton  n'a  fait  autrefois  d'Homère,  que 

jamais  tous  les  Empereurs  enfemble  n'ont  fait 

tant  vivre  de  '  monde  par  leurs  libéralités^ 

qu'Ariftote  feul  par  ce  qu'il  a  valu  à  cpux ,  qui  - 

ont  été  profefieurs  de  fon  fyAeme  philofophi- 

que.     Mais  dautantquePythagore^  Platon, 

&  ces  autres  anciens  originaux  de  (agçffe  & 

de^ertu,  ontcuauffidesSeâateurs,  quire- 

cevoient  leurs  opinions  pour  des  Demonfira- 

dons,  croiant  que  leur  grande  expérience 

leur  avoit  donné  une  vûë  particulière,  pour 

difcemer  mieux  que  peribnne  les  principes 

d'où  fe  tirent  les  raifons  &  les  confequences 

fyUogiftiques;  les  amis  du  Péripatedfine  s'a- 


aa^    L  E  T  T  R  E  CXXXVIII, 

!vi(crent  de  les  accorder  avec  ArSftote,  fedon- 
hant  mille  peioes^  poitt  cela.  £a  vérité, 
Platon  &  Coi^^  Academip  ont  eu  de  pui^ 
^thletesde  leur  côté.  Sans  parler  des  premiers 
Fcres^de  TEglife ,  qui  ont  prefque  tousèéde 
'  ce  nombre,  Qperon  a  toujours  préféré  Fla-j 

tcxià  ArifiotÉ.  Çt}6  ne  veuxquece  texte  delà 
prensiereTufculane)  pour  juftîfier^  cbmhiea 
il  étoit  prévenu  en  faveur  de  celui  Û  :  Entre 
vuh^-çulsmalo  cumPlattmeyquàm  cum  àlmkm 
,  Jentitei^  ajoutant  lin  peu  aprés^  Utemmu- 
tionem  Plato  nuUam  cfferret^  vide  quiàham 
trtbuamy  ipfa  mitoritate  me  fnn^triU  Por- 
phyre donc  entre  autres  compolk  fept  livres, 
où  il  prétendoit  montrer  clairemeoty  que 
Platon  &  Ariftote  n'avoient  qu'une  mène 
penfée,  quoique  leurs  tenues  ne  fuifent  pas 
(emblables>  &  que  leur  façon  ^  s'expliquer 
parût  différente.  Ces  livres  fe  font  perdus» 
mais  ceux  de  Froçlus^  &  de  la  plûpm  des  In- 
terprètes Grecs  d' Arjftote ,  fuppléent  à  ce  de- 
f^^r'M-  faut  outre  que  le  Cardinal  Beflarion  a  depuis 
^'*  contribué  beaucoup  à  ce  defTein.  Aiofi  l'on 
s  '  a  voulu  encore  concilier  les  opinions  deSaiuc 
Thomas  avec  celles  de  Scot,  le  Pape  Sixte 
Quatrième  aiant  fait  un  liyre  e:iq>rès  afin  de 
montrer^  qu'ils  convenoient  en  même  do 
ârinei  bien  que  leurs  paroles  iiÛentcroirele 


DU  SAVOIR  HUMAIN.  127 

;  tndre.    Si  &ut  -  il  a  vouéer  y  qu'à  le  bien 
^  idce  y  tous  ces  accommodemens ,  ancien^       ^ 
nodemes^   font  abfoluraent  frai^duleux^ 
ue  c!eft  trahir  la  Philofophie  que  de  vou- 
.  compofer  à  }'ainiable  des  iendmeas  d'une 
ifibk  oppoiitioiî.     UrhemphilofopkMprê^  ^jjytom. 
r,  diroit  Ciceron ,  dumcâfteUadefenditiSé 
jr  paroître  ingénieux  en  faveur  de  quet 
:s  particuliers ,  &  en  des  chofes  fi  difBci^ 
'  ,  ou  plutôt  impoiTibles^  nous  abandon- 
/  is  la  finceritîé  philoibphique>  &  nous  ap^ 
:ronsàr\re  aux  dépens  de  la  vérité,  qui  ne 
,  :econnbit  preique  plus.    Je  ferai  plus  har« 
il  je  m'explique  en  termes  étrangers,. 
jpl<^aQt  le  mot  de  Seneque ,  «0»  pojfum  hoc  j^  q^^^* 
9  àkfre  ÉudCdecilianum^  Otriftes  ineptiat^ 
icuU  Junt. 

Or  fi  la  fdence  a  reçu  beaucoup  de  préju- 
:e  d*ùh  trop  grand  attachement  à  descho- 
particulières,  &  d'une  jtrop  baffe foûmif*   ^^^^^^ 
m,'  dont  ceux-là  ont  ufc,  qtiihi  unaphi-  ' 
op/Ua  quaji  tahemaculum  vitcefua  pofuerunt^ 
»mme  en  parle  l'Orateur  Romain;  elle  n'a.  . 
s  été  moins  intereffce  par^'autres,  quipor-      ^     ^ 
^  de  vanité  ont  &it  gloire  de  prendre  des  o* 
Il  ions  folitaires,  &  que  perfonne  n'eut  cûco- 
iuivies  ni  époufées^     Car  l'on  a  remarque  Cic.  4.  A^ 
ins  tous  les  filles  lettrés,  qu'une  infinité  ^^^ *"' 


I2g     LETTRE     CXXXVIIL 

d'efpriEs  bot  eu  rambitiôn  de  cet  ÂntiodHis, 
qui  abandonna  les  Âcademiciciis  fur  Vcfy^ 
rançe  qu'on  lui  doonoit,  que  fiufimt  bande 
apart,  ilauroitdesdifdpks^quîponenMeQt 
le  nom  d'Antiocâùeni     La  ni£me  préfom* 
pdon  apbruévidemmenten  ces  dernierstems, 
où  tant  de  gens  voulant  pafTer  pourNovateun 
^&Che&  de  bande,  ontaffeâé,  û  non  d'éta- 
blir d^  nouveaux  fyflemes,  pour  le  moins 
d'en  fophifliquer  quelqu'un  avec  denouvesoix 
termes  >  &  des  dc^nicîons  nouvelles  ,ppopfes 
à  couvrir  leur  deâdo.   Quintilieirs'dlpfaBiic 
hautement  de  cette  raauvaife  ëiçoq  d'an- 
i)rouIIler  les  chofes,  au  lieu  de  les  édairdr, 
a.lfi/c.f.  quand  il  dit  au  ûijet  de  la  Définition;  frana» 
quoddamut  çrbitrorftudium  circajcriptans  êr- 
tium  extrtit  ^  nihil  effdem  ver  Us  quapriarâi- 
fuit  occupajfet  finiendi.    En  effet  towe  nou- 
veauté >  foit  de  paroles,  foit  de  peniees,  ea- 
n/^«!r^d* gendre  de  rd>fcurité,  &  donne  delà  peine, 
Ï/T  t2^-  paroiffant  d'abord  corne  dijpmamiA  a  fmc- 
.ta.  chioy  tenehe  aUa  vifta^  fetore  a  fodior&^y  d- 

marez%^al  guftoy  Ct  ruuidez%a  al  tattOy  filoQ 
qu'un  Italien  moderne  s'en  eiçplique.  Ct 
B'efl  pas  que  je  veuille  condanner  toute  fixte 
de  Novateurs,  ceux  qui  (ont  Inflaurateurs 
des  (dences^par  le  changemdit^  qu'ils  y  font, 
méritent  autant  d'eftime,  qye  les  autres  de 

blâme, 


DU  SAVOIR  HUMAIN.     129 

l>1âme>  lo^  qu'ils  ne  font  que  détruire..  Mais 
au/Ii  ne  doit- on  pas  donner  aveuglément  Ton 
iiiffrage,  comme  plufieurs  font,  àtoutefor- 
tc  de  changement,  &  de  nouveauté.  Il  n'eft 
pas  des  axiomes  de  la  Philofophié  comme  des 
loix  civiles,  &  des  contrats,  qui  fe  paffent  en- 
tre perfbnnes  privées;  les  vieilles  maximes^ 
fondées  fur  la  raifon  &  fur  l'expérience  des 
anciens,  ne  font  pas  obligées -de  céder  fans 
difcemement  à  celles  ^  qui  fe  préfebtent  de 
nouveau,  &  qu'il  fcmble  même  quelquefois, 
qu'on  voudroit  feirepafferavec  violence,  .ou 
du  moins  avec  cabale.  •  Vous  avés  connu  de 
ces  Novateurs ,  qu'on  pourroit  comparer  dans 
le  delTein  qu'ils  ont  eu  à  un  Roi  de  la  Chine, 
qui  fit  brûler  tous  les  livres  de  fonEtat,  com- 
me dangereux  &  nuifibles,  afin  qu'aboliffant 
la  mémoire  decè  que  fes prédedeffeurs  aVoient 
exécuté,  il  ne  fût  parlé  que  de  lui.  C'eft 
le  même  Monarque,  à  ceque  nous  apprend  ^ 
le  Père  Martinius  dans  fa  première  Décade, 
quîfitbâtirla  grande  muraille,  quifeparecet 
Empife  de  h  Tartarie.  Vousfavés  que  jene 
fuis,  ici  non  plus  qu'ailleurs,  ni  partial, ni 
Dogmatique. 

TomtVnVirt.n  ^ 


130       L  ET  T  R  E    CXXXIX. 
DES 

SCRUPULES  DEGRAMMAIRE. 

LETTRE  CXXXIX. 

MONSIEUR, 

Vous  me  demandés  aux  mêmes  temes, 
que  Ciceron  dent  à  Ton  ami  Àtdcu% 
fonder ofam  aUquam  epiftolam^  pknam  ommum 
,,non  inodo  a£torum^  fed  etiam  opimomim  ma- 
rum.     Ceft  à  quoi  je  fêrois  bien  êmpâdiéde 
fatisfaire,  quand  j'çn  aurais  la  volonté.    La 
plupart  ^e  mes  occupations  font  fi  frivoles, 
quelles  ne  peuvent  faire  de  poids 9  &fouveQt 
mes  meilleures  penfêes  me  paroiffeoc  teUes» 
que  je  ferois  honteux  de  vous  les  expofer  à 
nud.    Ce  qu'on  vous*  a  dit  de  quelques  con- 
férences philologiques  ne  mérite  pas  vôtre 
entretien;  laiflpns  aux  Moineaux  la  chafib 
X  des  Mouches^  &  tenons  pour  aflfuré ,  que 
ces  pçtites  fubtilités  grammaticales ,  dont  l'on 
vous  a  parlé,  font  plfls  capables  de  nuire  à  un 
efprit,  qui  a  quelque  élévation  pardeflfus  le 


DES  SCRUPUtES  BE  GRAMMAIRE.  131 

commun ,  que  de  Ihi  profiter  ^  dum  comminuù 

iur  ac  debititatur  generofa  indoles  m  ijins  angU'^ 

ftias  çonjeSa.     Ne  vous  amufés  jamais  à  -de 

teHes  bs^celles  y  que  quand  vous  âurés  be< 

foia  de  fortir  du  ferieux  pour  vous  recréer, 

hoc  âge  cum  voies  nihil  agcre;  &  laiffés  bakier 

la  maifon  des  Mufes  aux  Grammairiens,  qui 

n^en  (ont  que  les  Portiers^  ou  pour  le  phisles 

Valets  de  diambre^   pendant  qu'en  maitre 

vous  vîfiterés  Tes  plus  beaux  appartemens.  Si 

vous  vous  arrêtés  à  toute  fcMte  de  Critiques, 

vous  trouvères  toujours  des  Ceftius,  qui  fou- 

tiéndrônt,  que  Ciceron  ne  parloit  pas  bjen 

Latin,  &  des  Malherbes,  qui  reprendront 

aufii  hardiment  ^ue  ridiculement  les  plus 

beaux  vers  de  iViigile.     Mais  je  veux  vous 

fidre' voir  par  un  feul  exemple  lepeu  de  fruits 

qui  fe  retire  fouvent  de  leurs  plus  heureufes 

corre^ons,  puiiqu'ils  les  appellent  aind  La 

fenteoce  du  Chevalier  Romaiû  Laberius  felît 

ordinairement  de  la  forte, 

PrugalHas  miferia  eji  rumoris  boni. 
Et  il  la  faifoit  apparemment  prononcer  à  quel* 
que  mauvais  ménager ,  qui  (e  plaifoit  à  la  dé-  ^ 
p^iie.  Scaliger  crojt  avoir  trouvé  la  (eve  au 
gâteau  dans  un  manufcrit,  où  le  mot  inferta 
dent  la  place  de  miferia^  &  foutient  que  par 
confcqupnt  Ton  doit  prononcer: 

I JJ 


13»      LETTRE    CXXXIX.  ^ 

Fmgalitas.inferta  efi  rumoris  hmL 
pour  dire,  qu^oa  ne  fiiuroit  donner  un  plus 
bel  éloge  ()ue  celui  d'être  frugal.     Or  je  de- 
mande à  Scaliger,  pourquoi  (on  mamifork 
doit  être  tenu  meâteur  que  les  auures.     Car 
celui  do'Macrobe,  &  celui  d'ÂuIu*GellelbQt 
pour  mi/eria;  &  il  a  été  auf&  aifë  à  un  mau- 
vais copifte  de  faire  mfertay  de  mferia^  qu'au 
contraire in^m y  à&inferta.     Unepeutpas 
dire  d'ailleurs,  qu'une  de  ces  deiuc  bhiaiès 
fcMt  plus  naturelle  ou  Latine  que  Vautre- 
Mais  il  ne  iàuroit  nier;  quelç  (ens  deai^fSm 
ne  fbit  bien  plus  beau  dans  la  bouche  d*un  A- 
picius ,  ou  de  quelque  autre  pareil  débauché; 

Suifevcut  moquer  de  la  frugalité,  queodui 
e  inferta ,  qui  ne  fait  que  la  priler.  Ajoutés 
à  cela,  que  cette  haute  louange  attadiée  au 
terme  inferta  eft  mal  appliquée  à  la  Frugafi- 
té,  qui  n'eA  qu'une  vertu Oeconomique,  & 
plutôt  de  femme  que  d'homme.  Céft  tout 
ce  qu'on  pourroit  prononcer  à  l'avantage  de 
la  Probité,  n'y  aiant  point  de  reputadooplos 
à  eftimer  que  celle  d'être  homme  de  Uen.  d 
fç  devoit  fouvenir,  que  Ciceron  louant  le 
Roi  Dejotarus  d'être  frugal,  reconnoitnéan* 
moins,  que  c'eil  une  vertu  privée/  &  non 
pas  éclatante,  [ni  Roiale. 

Cet  Auteur  célèbre ,  que  vous  avés  lu  de- 


DES  SfcRUPULÈS  DE  GRAiVMAïRE  131 

puis  peu;  me  firit  pitié;,  d'être  dans  une  con-* 
crainte  fi  approchante  de  la  gêne^  pourobfer- 
rer  les  moindres  régularités;  &  (jfuand  je  le 
confidere  s'amufant  à  je  ne  ^i  quelles  petites, 
fleurettes,  il  me  femble  que  je  vois  un  Her- 
cule filer  baffement  à  la  quenouille.  Mais  l'on 
appelle  aujourd'hui,  me  repartirès-vous ,  cet« 
œ  &çon  de  s  exprimer,  écrire  de  jolies  cho* 
les.    J'en  tombe  d'accord  avec  vous.,  &  nous 
n'aurons  point  de  différent  là  deflus ,  pourvu 
que  vous  vous  ibuveniés,  qu'il  n'y  a  que  des 
bijoux  &  des  pouppées ,  â  qui  l'attribut  ou  le 
nom  de  jolies  convienne  proprement.    Les 
compofitions  des  grands  hommes  rejettent  ce 
terme  comme  impropre',  &  parce  qu'ils  ne 
fongent  guéres  qu  aux  bonnes  penfécs,  ils  ne   . 
regardent  les  paroles  qu'autant  qu'elles  ont  la 
vertu  de  bien  expliquer  leurs  fentimens.    Ce  • 
n'eft  pas  qu'ils  fe  plaifent  à  la  barbarie,  ni  au 
mauvais  ftyle,  mais  c'eft  qu'ils  feroieht  bien 
fâchés  de  renverfer  l'ordre  naturel ,  &  d'aflu- 
jettir,  comme  plufieurs  font,  ce  qu'ils  ont  à 
dice,  aux  mots  choifis,  qu'ils  veulent  em* 
ploier ,  &  à  d^  certaines  cadences  de^eriode, 
où  va  tout  leur  foin  &  toute  leur  application. 
Nôtre  langage  doit  avoir  cela  de  commun  a- 
vec  nos  habits,  qu'encore  que  la  propreté  y 
foit  bienféante,  Tufage  avantageux  &  la  corn-  ; 

liii 


Orau 
\ 


134      LETTRE     CXXXIX.   , 

modité  y  doivent  principalemefit  être  mis  ea 
confidération.  C'eft  ce.  qu'a  voulu  dire  Saint 
j4i.Fu^  lerôme  par  ces  termes,  aut  loquenàtm,  ut  ve- 
riam..  ftitiJuMus^  âut  veftimàum  ut  lojitimur.  Le 
Père  de  l'éloquence  Romaine  s'étoit  avant  lui 
expliqué  à  peu  prés  de  même  fentiment  :  Res 
L^2.Ji  acfententiavifi^averhiparienty  ^uct/emÊperfa- 
tisomatam^quidemviierifoknty  fieimfmh 
ai funt^  ut  entres  ipfapeperijfevideatur.  Vous 
voies  qu'il  veut^  que  les  bonnes  penfées  en- 
gendrent les  paroles,  &  non  pas  que  cellçs- 
ci  aillent  au  devant  &  attirent  comme  par  for- 
ce les  premières.  Il  a  même  fouvent  décla- 
ré, que  la  néghgence  étoit  quelquefois  un 
des  grands  ornemens  de  l'orailbn ,  &4afls  u* 
ne  de  Tqs  épitre^s  il  prife  celle  qulÂttkaslui 
avoit  écrite  fans  foin  é^iàns  ajuflement,  trou- 
vant dans  ce  mépris  des  grâces,  qui  loi  a- 
voient  plu;  Tua  iUa  horridula  mihiy  atque in- 
compta  vîfayiinty  Jid  talfien  erant  omata  ioc 
ipfo  qupd  omammta  neglextrant*  Et  ut  madè- 
res ideo  olere^  qtda  nihil  olehant^  videiantur. 
Il  ûut  Imiter  ces  grands  hommes,  &  les  imi- 
ter long-tems,  &  (bigneulèment^  fi  Ton 
veut  devenir  inimitable.  Une  femme  More 
fut  capable  d'enfanter  une  fille  aufit  belle  & 
auffi  blanche ,  qu'il  y  en  eût  dœs  nôtre  Euro- 
pe ,  pour  avoir  eu  fouvent  la  vûë  attaché  fur 


DES  SCRUPULES  DE  GRAMMAIRE.  13^ 

tm  portrait  à  qui  cet  enfiintreflemblà.  Quand 
on  fe  ptopofe  .d*excellens  Auteurs  à  fuivre> 
rimaginadon  conçoit  des  idées  par&ites,  & 
Ton  apprend  à  les  enfanter  telles,  qu'ellesmé- 
ritent  d'être  eftimées.    Ne  craignons  pas, 
aiant  pour  nous  de  fi  divins  originaux,  ce 
que  peuvent  dire  de  petits  c(»iteurs  de  jolies 
àiôfès;  Ne  GrammaticariMi  fuidem  calumniaySuafi.  2. 
éibomttihutMgnUingeniisfiémovenday  hûhelit 
iocum.    CeSi  Seneque,  qui  dans  une  de  les 
Déclamations  traite  fi  mal  les  dranmiairiens 
de  ibntems,  qui  valoient  bien  ceux  du  nôtre. 
Je  vous  prie  de  vous  fouvenir  comme  au . 
jnème  lieu  ou  il  parle  de  la  forte,  il  remar- 
que auffi  l'impertinence  d'un  de  cette  prûfef- 
fion,  qui  trouvoit  du  folœdfine  dans  une  &- 
conde  parier  la  plus  élégante  du  monde,  ^ 
infententia  9ptima  accufahat  iâ  qmd  erat  opti- 
mum:   Tant  il  eA  confiant,  qu'il  n'y  a  point 
de  fiéde,  ou  il  ne  Ce  rencontre  toujours  d'im- 
portuns Çenfeiirs,  qui  fur  le  prétexte  dequd- 
que  re^le  de  Gdrammaire,  mal  établie,  pen-  \ 

lent  acquerk  de  la  réputation  en  reprenant  ce 
qu'ils  n'entendent  point,  pour  être  fou  vent 
au  deiTus  de  leurportée.  Ne  penfés  pas  que 
tout  ced  aille  au  mépris  de  la  belle  &  pure  é- 
locution.  Je  l'eflime  autant  que  perfbnne 
quand  elle  efl  telle,  utnefcias ^  ^^^rumrcso^jiOrgt.  . 

1  JMJ  \ 


J3€      LETTRE   CXXXIX. 

roHotti  y  an  verhafenfentiis  iUuftrentur  ,  ce  que 
je  me  fouviens  ayoir  été  dit  par  Ciceron  à  la 
gloire  de  Thucydide.     Mais  )è  maintiens, 
qu'il  fautfur  toqtavoir  ^rd  à  lapenfée^  com- 
me à  celle  à  qui  toutesies  paroles  icxit  liibor- 
données ,  '&  mon  opinion  e(l  encore,  que  le 
Fhilofophe  Phavorin  avoit  raifpn  de  préferer 
réloquence  de  Lyfias  à  celle  de  Platon ,  fiir 
Ml  GeU.  ce  que  Jî  ex  Platonis  oratione^verbum  idiquod 
l^^^c.^.    j^p^^^  tmàefve^  atque  id  commodiffimeJaciaSj 
de  elegtmtia  tantumdetraxeris;  fi  ex  Lyfia^  de 
fententia.     il  prétendoit,  que  le  nKxiadre 
mot  ôté  du  texte  de  Platon  pouvoit  bien  pré- 
judicier  à  fa  belle  expreffion  ^  (ans  néanmoins 
en  gâter  le  fens  fi  cela  fe  âiU)it adroitement; 
mais  qu'il  n'y  avoit  point  d'artifice,  qui  put 
retrancher  quelque  diofè  des  compoûtîons  de 
Lyfias  >  fans  faire  un  ton  notable  à  la  dignité 
&  à  Texcellçnce  de  fa  penfée.     Tout  ce 
qu'on  peut  prononcer  à  l'avantage  de  l'élé- 
gance ou  de  l'ornement  du  diicours,  fa  été 
par  celui,  qui  pofledoit  ces  deux  chofesau 
dernier  degré,  &  qui  les  aimoit  plus  que  per- 
Tonne  n'a  jamais  fait.     Voici  fa  détermina- 
r»  Oral.  tion.     Compofite  ^  apte  fine  fenteniiis  £arey 
infania  eft;  fententiofe  atitevffine  vèrhwnm  €^ 
ordiney  €?*  modù^  infantia.     En.  vérité,  Ta- 
mouç  de  ia  profel&on  lui  a  fait  pré^per  enun 


DES   SCRUPULES  DE  GRAMMAIRE.  137 

autre  enâroit  Téloquence  verbale,  à  lapen- 
fée  toute  nuâ^  &  qui  ne  fort  point  du  fdn  de 
celui^  qui  Ta  conçue  :  Eloqui  copiofe  ^  moâoiMOffic. 
prudmteTy  meliusefty  quam  vel  acutiffime  fine 
elofuentiacf^tare  ;  quodcogitatio  infeipfa ver^ 
titUTy  elofuetttia  vero  compleffitur  eos  quihij^ 
cum  coammnitiite  junBifiimus.  jgt  néanmoins 
cette  éloquence  prudente^  dont  il  parle ,  ne 
peut  être  telle,  fans  la  bonne  penfée,  &  par 
ccfllfèquem  Ciceron  n  a  voulu  dire  autre  choFe^ 
fi  non,  qu'une  belle  penfée,  produite  au  dehors 
avec  éloquence,  vaut  mieux,  que  celle ^  qui 
pour  être  retenue  au  dedans  fans  fe  manife* 
fter,  demeurepar  ce  moien  inutile  à  tout  au* 
tre  qu'à  Ton  auteur.    Mais  hors  de  cette  con- 
fidcradon  du  profit  >  qui  peut  accompagner 
les  belles  paroles,  il  s'en  faut  tant  qu'elles 
foient  préférables  à  la  bonne  penfée^  que 
celle  dcommefuperieure  les  rebute  quelque- 
fois, &  leur  fubftitué  judideufeiment  le  Ti- 
lence:  Perfe&oinielleSu  deficiunt  verba  ^  ^^^^td 
très  bien  un  Arabe,  après  avoir  écrit,  5ir*'^'.  ^* 
quemloquacemejfeviderisy  df  çjus  ftultitia  cer-^     . 
tuseflo.     Je  finirois  par  là,  fi  pour  rendre 
cette  Lettre  un  peu  plus  grolTe,  afin  de  vous 
complaire;^  je  ne  m'avifois  d'ajouter  id  quel- 
ques petites  règles  fur  le  même  fujet,  à  me- 
lure  qu'elles  f&préfenteront[à  ma  mémoire. 

I  v 


138      LETTRE     CXXXK. 

Perfonne  nignore  >  que  le  principal  moi 
te  d'une  compoiition  ne  dépende  de  la  pru 
dence  de  celui  qui  écrite 
H^âi.'  '  Scriiem/i  re&ejhpere  efi  &  prmcipùim  ,  & 
fons. 
pr  la  première  prudence  efl:  de  ne  rien  entre- 
prendre au  delTus  de  Tes  forces,  &  de  dioillr 
toûjourS;Un  fujet,  dont  nous  foions  pleine- 
ment informés.  Mais  quand  Ton  a  &it  choix 
avec  jugement  de  la  matière  qù'cm  doit  trai- 
^  ter>  il  faut  fe  fouvenir  dans  toute  l'étendue 
d'un  ou\arage,  que  l'on  n^écrit  que  pour  être 
entendu  9  d'od  il  refulte  néce0àirement,  que 
la  clarté  &  la  netteté  en  doivent  être  ifilèpara- 
blés.  Il  y  en  a  qui  font  tellement  perfecutés 
de  leur  propre  génie,  qu'ils  ne  croient  jamais 
écrire  bien,  s'ils  ne  le  font  autrement  que  les 
autres,  avec  des  periphrafes  toujours  votû- 
nés  de  l'obfcurité.  Ils  penfent  fiûre  beau- 
coup de  s'écarter  du  grand  chemin,  quand 
ils  devroient  au  même  tems  s'éloigner  du  fens 
conmiun  comme  d'une  chofe  trop  populaire. 
Et  pour  ne  pas  ramper  contre  itene ,  ils  don- 
nent tellement  dans  le  vuide,  &  s'élèvent  fi 
haut,  qu'on  les  perd  de  vû&  Cependant 
c'éft  tomber  volontairement  dans  leplusoon- 
dannablede  tous  les  vicésderoraifonsyMBw 
dément  ta  eft  ietorquere  oratUmemy  ad  reSéM 


IXES  SCRUPULES  DE  GRAMMAIRE*  139 

ffè  licet;  h  je  ne  vois  rien  de  plus  à  éviter,  ' 
|ue  le  r^»roche  qu'on  fit^à  Zenon^  quodiu 
^JamspofiicoàeRepuUkafcripfiffet.  Les  ter- 
nes de  ce  l^roverbe  d'origine  Grecque  font 
peu  honnêtes,  mais  &  fignification  eft  fort  à 
eftimer. 

Quand  Ton  écriroit  aflez  intelligiblement,  . 
c^eft  un  autre  deiâut  très  voifm  du  premier, 
de  croire,  que  rien  ne  peut  plaire  que  ce  qui 
coûte  infiniment,  &  ijui  donne  beaucoup  de 
peine  à  la  plume  &  à  refprit:  Gardes-  vous 
d'une  fi  miferable  penfee,^»;  diligentiam  putes 
facere  HH  fcribendi  dijBfcUltatem.  Dites  plu- 
tôt avec  Ovide, 

Quod  venit.ex  facili  fatis  eft  componert^*^^^^' 
notis.  to€€g,  . 

£t  fouvenés  vous,  que  l'Ours,  pour  être 
long-tems'à  polir  en  léchant,  &  à  former  fes 
petits,  ne  leur  ôte  pas  la  qualité  de  très  lourds 
&  de  très  diffonnes  animaux.     Il  eft  de  mê- 
me des  travaux  de  certains  écrivains  labo- 
rieux.    J!en  connois,  qui  abandonneroient 
plutôt  leur  entreprife,  que  de  la  continuer 
avec  fiicilité,  ^ui^e  inJUentium  defcendunt  ni-       ' 
mia  bene  dicendi  cuipditaU.   Ils  fatiguent  leur  Q^f^  t$, 
efprit,  &  donnent  à  leur  ima^nàtion  mÛlcbfi'Cs. 
queftions  ordinaires,  ^  &  extraordinaires,  fans 
fe  pouvoir  contenter,  dum  firipta^  Jua  for-^*'^**'- 


X40     LETTRE    CXXXITL 

quenty  ^  âefingulzs  verhis  inconfiiktm  vemwA 
'  félon  que  Seneque  l'a  fi  bien  refnréfenté.  jt 
me  veux  taire  de  ceux,  qui  ccMHpofentdei 
livres  auffi  pénibles  que  le  Chtmc  Hébreu, 
qui  contient  ûx  cens  treize  commaodemeas 
delaloidesJui&,  celui  qui  Ta  (ait,  enaûnt 
rendu  deux  cens  quarante  huit  afBrmatiÊ,  fur 
le  nombre  prétendu  des  membres  de  llioitt- 
me»  &  trois  cens  fiûxante- cinq  negati6>  par 
4in  rapport  ridicule,  aux  jours  de  Tan.  Si  je 
vousconnois  bien,  vous  n'entreprendrés ja- 
mais rien  de  tel ,  puifque  vous  êtes  (i  deLcat, 
que  de  ne  pouvoir  fouffrir  ni  les  Anagrammes^ 
ni  les  vers  rétrogrades,  non  plus  que  les  A- 
croiliches; 

Encore  que  la  gloire  de  l'invention  foittrun 
prix  merveilleux ,  &  qu'elle  chatouille  extra- 
ordinairement  des  eiprits  qui  peuvent  dire  a- 
vec  Lucrèce, 
^^  jiviaPieriJumperagrolocay  mUmsate 

Tritajaio; 
OU  bien  avec  Horaée, 

.  -rr-  luvatimmemorataferentem 
^  Ingemiis  octtli/gue  legiy  mamhfffue  teseri. 
Si  ne  Êiut-il  pas  négliger  de  prendre  d'excel- 
lens  patrcMis  à  imiter,  en  fe  fouvenaot  tou- 
jours, quecoDuneiln'yariendepacfidcatt 
'monde  )  Ton  peut,  évitant  ce  qu'ils  (ut(i6 


DES  SCRUPULES  DE  GRAMMAIRE.  141 

noins  recommendable ,  fes  furpalTer  de  quet 
^ue  façon  en  les  çontrefâifant    il  arrive  peu 
léanmoîns,  qilW  le  fklTe  avec  la  fortune  jlù 
>eintre  Sarto,  qui  rendit  fil  copie  audi  eoccel-» 
lente  que  l'original  de  Raphaël  d'Urbin;  en 
^ffet  celui  qui  ne  fait  que  fuivre^  demeurent 
roûjours  derrière^  s'il  n'a  l'ambition  de  ga« 
^ner  les  devans.    Mais  le  malheur  eft  bien 
plus  grand  pour  ceux,  qui  fe  propofent  de 
mauvais  exemfrfaires.     Je  connois  plus  d'un 
Auteur. de  ce4:ems  à  qui  la  difgrace  du  Fhilo*. 
Ibphe  Fabianus  eft  arrivée,  lots  qu'il  Voulut- 
former  fon  Ayle  fur  celui  d'Areliiis  Fufcus, 
dont  il  admiroit  l'éloquence.     Le  mauvais  - 
choix,  qi4e  fa  jeunelTe  lui  fit  £dre  en  cela^ 
fut  caufe,  qu'il  eût  depuis  plus  de  peine  à 
perdre,  ridée  de  cette  éloquence,  qu'il  n'en 
a  voit  pris  pour  l'acquérir;  pbts  deinde  lahoritsen.  pra^ 
impendh  ut  fimiUtu^fiem  ejus  effugerety  quamfr^-  3. 
impenderat  ut  expriment*  ^^^* 

Autant  qu'une  belle  imitation  eft  louable»  > 
le  crime  de  Plagiaire  ^  contre  lequel  j'ai  ft: 
fou  vent  dedamé,  eft  tout  à  £dt  difFamant«^ 
Le  fuftiom  dex^ém;;,  ou  de  larron,  que 
Mercure  comme  Dieu  du  bien  dire  a  reçu, 
ne  lui  a  pas  été  dcHiné  pour  autorifer  defem- 
blables  larcins,'  c'a  été  feulement  pour  faire 
comprendre  qu'un  difcours  éloquent  &  pcr- 


Ï4Z       L  Ç  T  T  R  E   CXXXIX. 

fiiafif^  eft  capable  ée  nous  fùrprendre^  ^dc! 
fe  rendre  infenfiblenien^  maitre  de  nos  afie- 
éHons.    En  effet,  Ton  peut  dérober  à  la  &- 
.  ^on  des  Abeilles,  iîins  ^re  tort  à  perfbnne  ; 
;  mais  le  vol  de  k  Foucmi;,  qui  enlevé  le  grain 
entier,  ne  dok  jamais  être  imité.     Je  (ai 
tûen,  que  le  cinquième  livre  des  Saturnales 
de  jVf acrobe.  fait  voir  avec  quelle  haidieffe 
Virgile  a  pillé  ùxc  les  6recs  la  plupart  de  Ces 
Poàie^,  &  que  le  fndéme  met  en  évidence 
ce  qu'il  a  même  volé  aux  Latins,  prenant  des 
Vers  entiers  &rodes  hemiftiches  tantôt  i  En- 
nius  ou  à  Lucrèce,  tantôt  à  Catulle,  &  à 
plufieurs  encore,  fe  parant  ainfi  des  plumes 
d'autrui.    Il  n'y  a  pourtant  point  d'exonple 
qui  puijQTe  juftifier  un  larcin  honteux,  pnodr 
paiement  s'il  fe  fait  fur  des  Auteurs  du  tems 
s'attribuant  injuflement  &  avec  impudence 
leur,  travail  &  lenr  induihie.     Pretadre  des 
Anciens,  &  faire  fbn  profit  de  ce  qu'ih  onté* 
crit,  c^eft  comme  pirater  au  delà  de  la  L^e; 
mais  voler  ceux  de  fon  fiécle,  en  s'appro- 
priant  leurs  penfées  &  leurs  produâions, 
c'eft  tirer  lalaineau  coin  desraës,  c'eft  ôterles 
manteaux  fur  le  Pont- neuf.    Jamais  Âriflob 
ne  put  fouffrir,  qu^on  fît  auteurde  (es  livres 
de  Rhétorique  fbn  difciple  Théodeél^e;  ce 
qm  obligea  le  maitre  à  les  citer  lui  même  | 


\, 


>Es  scrupules;  de  grammaire.  143 

(inme  les  Tiens ,  félon  la  remarque  àe  Vale-  L.g.c.  tf. 

Maxime^  Sans  mentir,  l'efFroriterie  eft 
tréme  de  prendre  le  bien  d'autrui  de  lafor- 
y  (ans  lui  en  pafTer  une  petite  reconnpif&n* 

en  le  nommant^  &  c'dl  une  chofe  éton- 
intCj  comme  en  parle  Pline  Tainé,  qu'il fe 
3we  des  gens^  qui  aiment  oiieux  deprehenài 
furto^  quam  mutuum  reddère.     fépsi^gnè^Pr^.ai 
i  les  perfonnes  vivantes,   pour  bbferver^-^-'^ 
Uement  après  VofEus,  que  Jules  Scaliger^ceiSÎ!  i.j. 
\  fort  repréhenfible,   d'avoir  &rit  mille 
lofes,  priîes  de  l'Afrique  de  Jean  Leonfans 
mais  le  citer.     Il  me  feroit  aifé  de  donner 
Gfez  d'autres  exemples  femblables,  mais  ils 
ourroient  être  odieux,  &  je  ne  defire  offen- 
:rperfonne, 

Vous  avés  fait  uhe  fi  belle  proyifion  de 
onnoi^nces^  qu'il  n'y  auroit  point  d'appa- 
cnce  de  vous  les  referver  pour  vôtre  feule  fa- 
isfaâion,  fans  les  rendre  utiles  au  public,  & 
o£ë  lUre  même-,  que  vous  ne  le  pouvés  faire 
ans  crime.  Plus  on  a  reçu  de  Dieu,  plus 
>n  d\  redévableaux  hommes.  Et  il  n'eft  pas  per« 
Dis  à  ceux,  qui  ont  étévgratifiés  du  Ciel  do 
ant  de  belles  lumicfe^^-deies  tenir  cachées 
ans  que  perfbnne  en  foit  éclairé.  Je  ne  dis 
xis  ceci  pour  vous  impofer  la  neceffité  de  ^ 
/eus  fiitiguer  à  faire  rouler  des  preflfes  d'Im-      ^    , 


144     I-  E  T  T  R  E    CXXXIX.  . 

primerie.  Faciendi  lUros  nuOus  ejlfimsy  fr 
quenfque  meditatio  camis  affliSio  eft.  L^ 
clefiafte  m'a  didé  cette  leçon  il  y  a  loog-tem! 
doQt  j'ai  fait  peutêtre  alfez  mal  mon  profi 
Mais  la  &brique  de.  ce  Monde  que  Die 
forma  (ans  peine,  &  cooune  en  fe  jouaia 
û  Platon  fe  l'eftbien  imaginé,  nous  appraui 
.  qu'on  peut  en  l'imittuitiâke  de  belles  ébck 
fims  fe  travailler  trop.  Et  je  fiœ  ofliin 
qu'une  de  vos  moindres  oompofitions,  g 
profitant  beaucoup^  nous  fiMi  voir  la  gr& 
deur  de  vôtre  génie,  comme  un  petit  cacte 
exprime  fouvent  celle  d'un  Li<Hi,  ou  Sm 
Alexandre.  Ce  qui  viendra  de  vous  ne  iw^^ 
ra  pas  un  amas  importun  de  bagatelles,  s^m 
Quim.tû.enm  pluviaSy  ut  ait  PwJaruSy  aquasaMip 
Jnf.  €.  L  yy^-^  j^j  ^^  g^rgite  exundas  l'abondante  4  vt 
ve  fource  d'émdition  &  de  jugement,  que 
vous  polTedés,  ne  peut  rien  produire  deœc- 
prifable,  ni  de  chetif,  4^  vous  (erés  toûioins 
reconnoitre,  que  ce  Romain,  quiêtotrrar- 
Htre  du  beau  langage  de  (on  tems,  aearat 
fwuifh.  Ion  d'écrire,  neque gêner ofior/piritus  vmàtÊteà 
nmaty  neque  conàpere  aut  edere  pertmm  anu 
pet  eft  y  mfiingentiflitmine  litariintmimaJ^i\ 
Si  eft-ce  que  la  trop  grande  licence  de  cet 
Auteur  profane  m'oblige  à  vous  faire  fouve^ 
nir  de  la  maxime  d'un  autre,  dont  je  tiens 


DES  SCRUPULES  DE  GRAMMAÏR.  ï^f 

>ourbertain,  que  vous  ne  vous  dirpenferés 
amais:  . 

QuoJfacere  turpe  efl^   dicere  ne  honeftum  ^^^^* 
put(i.  > 

[l  fiiut  néanmoins  excepter  de  certaines  ma- 
tières privilègslèeS)  comme  le  font  beaucoup  - 
de  celles,  dont  la  PhHbfophie  eft  obligée  de 
parler,  &oû  les  mots  ont  cela  de  comtnuna- 
vcc  lalumîere,qu'ilsmettentaujourlcschofes 
lesplus  fales,  fansfefouïllèr  deleurimpnreté; 
Uneaiïie  nette  ne  fe  gâte,  nîhefefcartdaKïjbla^i 
mais  pardes  dîfcours  phyfiques ,  à  quelque  K*»* 
bertéquereypreffionles^porté:  Oifrinïti vtuà-\ 
àa  ffimidisi  Et  vous  rfîgnorés  pas,  que  tou-l 
tes  les  licences,  pour  ne  pas  dire  lc5  ordu*' 
res,  &mt  Aiiftôphiine icft  rempli,  n'empé-   ^ 
choîeàl'^as  Saint  Jean  C](ïryIbftome  de  met- 
tre fàus  le  cKcvet  dé  fonfit  les  Comédies  de 
ce  Pé^e'',  recontioiifeilt  ingénument,  qu'il       ^ 
devoit  à  la'  kâure  de  fes  cfeuvres  ce  qu'il  pof-  ^ 
fedoit  d^éloquence.  ' 

J'ai  encore  à  vous  dire  au  fujet  des  termes^ 
dont  vous  vous  fervirés ,  qu'encore  qu'on  ne 
puîflfeévîter-trôp  foigneufement  &  lefolcçcif- 
me,  &  h  barbatiej  il  faut  bien  s'cmjriÉidir''  . 
pourtant  ^^  tomber  dans  dés  fcrupules',  qui 
vous  fiiffeàt  congédier  dé  bonnes  penfées,  de 
crainte  d*emploier  un  mot,  qui  lente  un  peu 

TQm€yn,Part  IL  K 


144       LETTRE    CXXXIIL 

le  tdtoirÀruiger ,  ou  que  taotôc  raotiqiiiié» 

tantôt  là  nouveauté  vous  puiÛie  rendre  fu- 

.     .      fpcÂ.    Ceft  la  règle  de  tous  les  grands  inu- 

très/  que  les  paroles  font  fiiboidonnées  ou 

aQiiietes  à  la  fentenoe,  &  non  pas  au  coo- 

t|:aire; 

f^trg.€d. .    Senfihus  iac  ims  (res  tft  nm  patwa  )  rt- 

*•  ponas; 

&  teçés  là  f  deffus  pour  un  oracle  la  raillerie 
d*Atfaenée;  exteptis  MedkiSy  nikiltffè  fU^mm 
pu  Granmaticis  fiukiui.     Un  Ecrivaia  td^ 
V  que  je  vous  confidere,  fera  toujours  au  del^ 

fus  de  certaines  petites  vétilles^  quiarrèieot 
l>eaucoup  d'autresgens,  fior  la  créanos,  où 
'  ils  vivent  d*avoir  la  plume  mieuK  tailléeque 
peribnne.    Ce  n'eft  pas  que  je  n'înipicoiive 
fort  une  i^orance  groffîere  de  k  fittcaOR^ 
qui  eft  le  nom,  que  les  Latins  ositdooaé  à 
la  Grammaire  des  Grec&    Jeiaibiaiqa!da- 
^l^j^gufle  fit  perdre  la  chaige  à. un  iKmune^ne 
f.  ^iJtàfL  l*avoit  pas  écrire  correâement;  Légats  Cm^ 
•     fidarifucctjfotem  àtiit^  utruM^  ^  igd^ffc, 
cujus  manu  ixipro  ipfifcriftmm4Uikmi^oê9tii. 
Et  depuis  le  Pape  Honoré  TroUiâne  pnia 
u^,  ^l^i^ue  de  Ton  titre,  fur  ce  que  p»  là 
propre  oonfef&on  il  n'avoit  jamais  appris  k 
Orammaire«    Mais  nous  parlons  id  feule- 
ment contre  la  trop  gra^e  delicatefle  de 


DES  SCRUFpLE^  DE  GRAMMAIRE.  14^ 

ieu3i,quirebiit6ntindifférefflmrâttDus1ester*  ' 
aes  y  leur  qui  femblenctant  foit  peu  doutjBUX» 
[uoiqu'ils  foient  abfolumeat  necef&irçs,  ou 
[u  moins  fort  avantageux  à  l'expreffion  d'u* 
le  bonne  pedée.  LesJurifcQnfultesoiitar- 
èté ,  qu'U  valoit  mieux  abfoudie  dix  coupa»  ' 
>Ies ,  qœ  de  condanner  un  innocent.  .  Ils 
ireulent  tout  au  rebours  appauvrir  nôtre  Lan-  * 
;ue  en  fiiiiànt  périr  plutôt  dix  mots  pa£&bles 
potur  peu  qu'ils  leur  déplaiHi^t,^  que  d'en  rece- 
voir un,  quin'âpasjleurfufirage,  en&veur 
du  t>on  fens  qu'il  contient,  &  fur  l'autorité 
de  celui  qui  juge  à  propos  de  s'en  fervir.  Il 
eft  vrai  que  Scalfgcr  a  voulu  oppofer  la  Po£- 
ûe  â  la  Jurirpnidence>  foutenant,  qu'il  é-  ' 
toit  plus  expédient  de  retrancher  dix  bons 
vers  d'cm  ouvlage ,  que  d'y  en  laiiObr  untiop 
bas  &  trop  rampant.  Mais  outre  que  (ba 
foyifneiitn'efipasapprouvédetout  le  mond^ 
il  y  a  bien  de  la  différence  entre  un  mot,  & 
on  vccs;  ou  plutôt  entre  la  profè,  qui  ne'ibn- 
ge  qu'à  fe  £dte  bim  entenà'e,  fiir  tout  fi  el- 
le d%  Philofophique,  &la  PoCfie,  qui  eA 
obligée  indi^pen&blement  de  s'éloigner,  du 
laags^  vu^aiie,  &  de  parler  toujours com« 
melesDieuXi .  Et  puis  vous  iàvés,  que  le^ 
paroles  des  Lacées  vivantes  (Changent  plus 
fouveot  que  les  ari>res  ne  quittent  leurs  feull- 

Kij 


•  148      LETTRE   6XXX1X, 

les.    Je  poarrois  rapporter  ici  plus  de  ceni 
mots  qui  (b  fontperdu^  depuis  une  cinquamai- 
ned'anné^i  &iln'yeaapasmoiQsd'tuixes2 
qu'on  a  ÎQtroduits  de  nouveau,  ^qu'oan'eûi 
pas  (bufferts  autrefois.    L'éloquence  même 
Sm.9M4.toute  entière  varie  inceflaounent,    Or^o 
certam  regîdam  non  hatety  cmjketudù  iMam  ci- 
vitatiSy  jpèdè  nunquam  in  iodemàm  ftetit^  ver- 
faty  &  il  fe  peut  dire,  que  le  Mercuredes 
ChymiOe$n*eft  point  plus  volatile,  quecdui 
des  Rhéteurs    Toute  la  Ltto^e  Latine  pal- 
'        foit  pour  barbare  dû  tems  de  Plaute  en  com- 
paraifon  de  la  Grecque;  ,ce  qui  lui  &it  dire 
'    d'une  de  Tes  Comédies  >  qu'il  avoir  prifedu 
Grec,  &  traduite  en  langage  Romain, 
/«7H;        Pkilemofcripfity  PlmOùs  vertif  iarkni: 
Comme  il  avoit  déjà  écrit  dans  le  pndogne 
âe  (on  yiJvÈària  y 

Demophiks  Jcripfity  Matcus  mtit  ht- 
hure. 
Cc;tte  même  Langue  Latine  fert  néanmaîBS 
aujourdliui  d'exemple  à  la  plupart  des  ao- 
'  très,  pour  ce  qui  concerne  râeganœ  &b 
politefTe.  Pourquoi  donc  refufer  avec  tant 
de  féverité  une  diofe  licite  à  ceux,  qui  vous 
reflemblent,  lors  qu'elle  eftaccomp9^;Qéede 
quelque  utilité  manifefte? 

La  diftinâion  que  je  ^ens  de  (âirç  entn 


DES  SCRUPULES  DE  GRAMMAIRE.  149 

[*£loquenœ  Poétique^  &  la  Prosaïque,  me . 
lonvie  à  vous  demander  laquelle  des  deux 
/ous  tenés  h  plus  ancienne.    La  parole  libre 
\  précédé  fans  doute  dans  Ibrdre  du  tems* 
2elle  qui  s'eft  afirainte  à  de  certains  pieds ,  &    . 
à  de  certaines  mèfures.    Mais  fans  confidé- 
rer  Moyfe ,  qui  a  écrit  de  toutes  les  deux  £a« 
çons,  la  difficulté^  s'il  y  en  a,  tombe  fur  la 
feule  écriture^  àcaufedece  qu'a-dit  Apulée 
du  Précepteur  de  Pythagofe.     PherecyàesSy- 
ro  exinjula  ortundus^  primas  verjitiiin  nexu  repu-  &  i^^- 
Jiato^confcrihere  au/us  eftpaffivisverhSsJolutobh 
^uutuy  libéra  arntione.   Cependant  Pline  par- 
lant de  A([ilet,  ville  capitale  dlonie^  aiTurel-fc.  s;. 
que  Cadmus  fon  dtoien  efl  l'invrateur  de  la 
proie  >  prmus  pyqfam  orntionem  ctmâere  infli- 
fuit.    Et  Solin  fon  tranfcripteur  le  confirme  ' 
en  ces  termes:  Cadmus  Mikfitaf  primus  invé- 
mtpTùfa  oratiottis  difciptisuim.     Or  Cadmus 
étant  bien  plus  ancien  que  Pherecydes,  il  faute.  4Ê. 
KXoSxt  qu'Apulée  n'a  voulu  parler  que  des  é- 
critsPhàofophiques,  le  dernier  aiant  commen- 
cé à  mettre  en  profe  ce  que  ceux  de  fa  profef 
fion  donnoient  avant  lui  feulement  en  vers, 
tant  pour  fînriC  refpeéler  davantage  la  Philo(b- 
phie,   qu  afin  que  (es  tegies  &  fes  axiome^ 
fuilent  plus  fiidies  à  retenir. 

K  iij 


ifO  LETTRE  CXL. 

DU 

GOUVERNEMENT 
POLITiqUE, 

LETTRE    CXI* 

MONSIEUR, 

Vous  regrettés  avec  rai(bn  la  perce  ^an 
grand  homme  d'Etat;  mais  vousavés 
tort)  àcequimefemble,  defonderlàde&sles 
mauvais  prèfages^  que  vous  faites  de  toutes 
nos  affaires,  comme  ti  cette  Monarchie  devoi: 
notablement  fouf&ir)  parce  qu'il  n'eft  pli'; 
Je  ne  le  dis  pas  feulement ,  pourœ  qu'il  nV 
jamais  permis  de  juger  fuiubftrement  de  k  for- 
tune d'un  Empire;  des  fbnges  de  mauvais  au 
gure  furcela  aiant  été  autrefois  punis^  con: 
me  crimes  capitamt.  Ma  penlee  va  fur 
que  le  Pape  Urbain  VIIL  diibit  au  Seaetair: 
d'un  de  nos  Ambafladeurs,  *CAe  a  dom^' 
nm  hifogmva  altriménte  tanto  i^egno,  pn: 
il  WÊondo^figQuema  m  ceria  marnera  da/e^- 


DXJN  GOUVERNEMENT  POUTIQ.  jy» 

^/    Void  la  même  imagination  qui  eft  re- 
ditfié  en  ces  ternies  par  Pietro  delta  Valle^  au 
fujet  de  la  Porte  du  Grand  Seigneur  ^  &  du 
mérite  de  fon  premier  Vifîr.    Dei refto F. S. Lmrs. 41 
fi  affîeuri^  che  in  quefta  Carte  meora^  corne  in  ^^^^^ 
tutte  k  abredel  Mtmdo^fivede  verificare  ûiet^  ^^* 
to  Ji  fuel  galant Aiiômo,  che  pocMjJMo  cervetto 
haftn  a  gwemar  tuttolmondo  ;  perche  Diojkp^ 
jptiJcepergUkuomniy  ^lecoJe^fai%a.chite 
indirimiy  dafecaminano  heniffimù  D*ailleurs 
queHevadurance  peut-  on  prendre  fur  la  capa- 
dtéd'un  homme,  fi  lesconnoiffiuices généra-  , 
raies  ncLfenrent  de  rien  fans  la  particulière, 
ni  le  giaiid  fëns/s'il  n'eil  aidé  derexperience^ 
qui  ne  quadre  guéres  avec  les  chofés  fmgu* 
ueres,'  qu'on  voit  fe  présenter  journelle- 
ment   C'eftpour  cela  que  ceux,  qui  difcour 
rent  le  mieux  du  Gouvernement,  y  font  or- 
dinairement les  plus  ineptes,  &  qu'au  con- 
traire les  moins  Éivans,  &  les^lus  indïfcipli- 
nables,  comme  Theniiftode,  y  reiiffiflent 
quelquefois  admirablement     L*undes.[dus 
ignorans  de  tous  les  Empereurs  fut  Trajan, 
qui  conduifit  fort  bien  l'Empire  Romain;  & 
Néron,  4^1  le  penfa  perdre,  étoit  un  des  plus 
lettrés.    A  la  vérité,  il  (b  peut  tixMiver  det 
peifonnes,  telles  que  Perides,  à  qui  la  Phi* 
lofo^e  n'ôte  pas  le  talent,  ni  TinduArie  de 

Kiif 


,|f»  LETTRE     CXL, 

l^ipnittSQierlesitifairespolidques.  Mais  après 
tout  y  il  fâat  que  la  F<M?mne  y  contribue  beau- 
coup du  fien,  autrement  toutes  lemrs  lumie- 
res  ^acquifes  ne  leur  ferviront  igucres.    Le 
Lepàh    peuple^  qu'ils  doivent  r^ir  n'eft  pas  moins 
fiiir.      changeant  de  faNnàture,  queTarture,  quifem- 
blç  porter  fon  nona  y  dont  Pline  dit  que  les 
feuïlleis  tournent^  tous  les  Solftices.     Cette 
mulptude  d^mmesqui  le  compofent^  font 
comme  des  épis  de  bled,  qui  n'ont  d'inclioa- 
tion,  qu'autant  que  TinconÀance  des  vents 
les  porte,  &  les  fait  pancher  tantôt  d'un  cot£| 
tantôt  de  l'autre,     fit  les  raifons  politiques) 
qu'on  peut  enaploier  là  deÔus  y  reiTemhleot  à 
ces  couleurs  padâgeres,  qui  changent  par  le 
.moindre/mouvement    Souvent  d'ailleurs  le 
trop  d'adreffe,  ou  la  feule  réputation  d'être 
fort  habile,  portent  préjudice.    La  défiance 
.  0^  la  jaloufie  qu'on  prend  aifément  de  ceux, 
,qu'on  croit fi  fins,  font,  qu'on  s'oppoTe  da- 
l-ihifi.  vaneage  à  tous  leurs  defleins,  &  Thucydide 
nous  apprend  qu'en  haine  d'Alcibiade,  doac 
le  fafte&  les  intrigues  déplaifoient,  plufieurs 
perfonnes  lui  étoient  contraires  aux  chofes 
jnèmes,  qui  alloient  au  bien  de  la  République 
Athénienne.    Et  puis^  ne  £iit-on  pas,  que 
généralement  parlant,,  il  y  a  je  ne  (ki  quel- 
le ^talité  dans  la  conduite  des  Etats^  quileur 


DU  GOUVERNEMENT  POLITIQ^  lyj 

Eut  trouver  leur  fiù  au  montent  de  leur  pliil 
baute  exaltation^ 

In fe  magna  ruuni^  lafis  hw/cmimitMreiùP 
Crefandi  pofuere,  modum* 
La  plus  raffinée  Politique  du  monde  ne  ûu- 
roit  parer  aux  coups  de  cette  DeAinée^  qui  , 
n'eft  autre  choie  que  la  rupréme  voloûEé  do 
Dieu.  •:-- . 

Je  vous  prie  de  tenir  encore  pour  cou*     ^ 
ftaat)  qu'où  la  matière  n'efl  pas  entièrement 
bien  difpoiee  à  recevoir  les  formes  politique^ 
les  plus  fubtils  çfprits,  ni  les  plus  confom- 
mes  au  maniement  des  Etats,  ne  les  y  pour- 
ront îantiais  inbroduire;  conune  au  contraire  ' 
elles  s'y  établlifent  d'elles-mêmes  &  fans  pei^ 
ne,  quand  touteft  préparé  à  Içs  recevoir-  C'eft 
d'où  vint  le  grand  avantage,  qu'eut  la  Répu- 
blique Romaine  fur  la  Cartiiaginoilè,  parce 
que  celle-ci  étoit  fiir  fon  dedin,  dit  Polybc^i^^ 
lors  qu'elle  eût  afËure  à  la  première  qui  ne 
conmiençoit  qu'  à  entrer  en  vigueur  &  à  pren- 
dre Tes  forces.    Ce  qui  donna  auffi  le  moien 
à  Pompée  de  fubjuguer  toute  la  Judée,  ce  fut,  ^  '•  ^  ' • 
comnie  l'obferve  Jofepbe  dans  fes  Antiquités 
Judaïques ,  l'averfion  pleine  de  rancune^  que 
ces  deux  frères  Hircanus  &  Arifiobulus  a- 
voient  réciproquement  l'un  de  l'autre.  Cor- 
tex vraifemblablemenc  n'eût  jamais  planté  kî 

K  V 


•      x^         LETTRE     ÇXL. 

âomhntion  Bfpagnole  dûs  le  Nfenque ,  ûles 
âmmofités  des  hahitahs  de  Tkfesda  contre  k; 
'Monarque  Moceziuna  ne  ku  eu(fent-fiicilkc 
fi»  emreprife.    Et  fi  la  divifion  de'deiix  fre- 
teS)  Guafcar  Tainé,  Se  Attabdipt  le  oadet; 
n'eût  ouvert^  le  mcnen  à  Fixant  déâiie  pirv 
grés  dans  le  PeitMiy  jamais  il  i^'bûtoCépûièr 
feulement  à  le  conquérir  9  oommeilfii,   le 
Ciel  aiant  vodu  que  là  caufes  (ëcooâes  cod* 
fpiraflent  àfon  ddfein.  Quaàd  dles  Gaot  ood- 
^    traires àûcsprojetS)  rien  neles peutfiurereùl^ 
fir;  comme  au  rebours  les  aiant  pour  nooi, 
les  choies  mêmes,  qui  (èmblent  nous  devoir 
accabler,  nousfoutitnnettt,  akfiiçûadeS| 
voûtes,  quifubfiflentprindpaleoientpffrin- 
dination  &  par  la  pente  des  pierres,  quitom* 
benrient  en  ruine  fi  elles  ne  fe  rencontioieot 
à  propos.    Je  m'aUtiens  de  beaucoup  d'ex- 
emples modernes  Se  qui  nous  toudient  de 
plus  près,  pour  ne  rien  dire^  mii  peifle  dé- 
plaire fur  ipie  matière  fi  diatounleufè.  Tan 
y  a  que  lefortatantde  puiflanocj  &  eft  fi  1 
jnerveilleux  en  toutes  chofes,  qu'on  a  vu, 
Uiuim.èït  Seneque,  des  édifices  affimms  par  des 
^^l«-      tremblemens  de  terre,  &  nous  (avons  des 
Gouvememens,  qui  fe  font  confoirés  par 
des  foûlevemons  &  par  des  defbrdres^  qu'on 
pei^at  qui  les  dûfifent  abîmer. 


DU  GOUVERNEMENT  POUTIQ;.  ij^ç 

y  ■  ■  ■ 

Mais  permettes  -  moi  de  confidérier  un  pèa 
fœptiquemenc,  à  combien  de  contradiâiixis  . 
Ibnt  fujettes  les  plus  fubtiles  maximes  de  la 
Politique.     Je  laifle  à  part  toutes  celles  de 
Mâcchiave] ,  ^qui  nous  meneroient  trop  loin, 
pour  en  prendre  feulement  quelques-unes  de* 
çà  &  delà ,  que  je  vous  propoferai  fommaire- 
ment.    Ne croionsnous  pas  que  le  principid 
but  de  cette  fdence  doit  être  de  faire  vivre  les 
peuples  en  paix  &  en  repos?  Si  dft-ce  qu'up 
Romiain  fe  ftchoit  de  voir  cefler  la  guerre  Pu- 
nique ,  dont  la  éh  donneroit  tant  de  loifir  0u 
peuple,  qu^ii  en  deviendroit  moins  traitable 
&  plus  infolent;  ce  que  Àpplus  Claudius  ofii 
maintenir,  en  proférant  à  toute  heure  cette 
importante  fentente,  Negothm  populo  Rama- 
no  meliusy  ^am  btiwà  committi.    L'on  mé« 
prife  communément  les  Suiflfes  comme  per- 
fonnes  Vénales,  &  qui  pour  la  folde  laiffent 
fiiire  des  levées  chez  eux,  expofant librement 
leurs  vies  en  faveur  de  qui  plus  leur  donne: 
D'autres  les  louent,  de  favoir  par  cemoien 
décharger  leur  paisiflerile  d'une  trop  grando 
abondance  de  peuple,  &  des  plus remuans, 

3ui  le  compôfent.  I^  f  hicane  &  la  multitu- 
e  étrange  de  procès ,  qui  pullulent  (i  prodi« 
gieufement  en  France,  les  fait  confidérer 
comme  une  des  plus  déplorables  calamités^ 


j^is  LE  T  T  R  E     CXL- 

rqtii  travaille  cet  Eût:  Je  vois  des  perfomies, 
:  qui  les  tiennent  un  aiiuirement  néceflbire  des 
•  efprits y  qui  leur  fait  déchargerleur  hîle&  vo 
:  Aiir  leur  amertume  contre  des  particaBets,  ce 
,  qu'ils  feroient  peutêtre  (ans  cela  au  préjudice 
du  public    Les  Grands,  qui  «bufeit  del'au* 
torité)  qu'ils  tiennent  du  Souverain,  (bot or* 
dinairement  plus  peians  à  ies  fiijecs  &  plus 
\  înfuppàrtables,  que  tout  le  rdle  de  (a  domi- 
nation; ce  qui  &it  croire  que  leur  mdace» 
.  pour  ne  rien  dire  de  pis,  devroit  être  rqxi- 
«mée:  Il  fe  trouve  des  Politiques,  qui  font 
paiTçr  ces  petits  Tyrans  pour  des  Digues  oc- 
ceilaires,  qui  s'oppofent  aux  inondaàms  <fes 
'peuples  preique  toujours  difpofés  à  fe  muti- 
ner, &  qui  fouvent  le  feroient,  fi  leur  pre- 
mière fureur  ne  fe  brifoiç  contre  ces  hautes 
.levées,  ce  qui  les  empêche  d'aller  plus  loin. 
La  plus  conimune  opinion  eft,  qu'un  Etat  ne 
dnt  vifer  qu'à  s'aûcroitre,  &  que  &  plus  gran- 
de felidtè,  aui&  bien  que  fa  gloire,  dépendent 
de  fbn  étendue.  L'HifloiredesChinoisnousap- 
prend,  que  leur  Empire  étant  bien  plus  grand 
qu'il  n'eft,  puifqu'outrele  Continent  ils'èten- 
^itparmerdepnis  le  Japon  jufqu'àl'IsledeMa- 
dagafcar,  où  ilrefteencore  aveckLanguedes 
reftes  de  leur  domination,  ils  abandonnèrent 
volontairemencuneinfinité  dePtOvincespour 


DU  GOUVERNEMENT  POLITIQ:.  If7 

(d  vre  plus  heureufement  dans  la  leur.  Les  Car^ 

iiaginois  firent  autrefois  quelque  chofe  de 

femblable.    £t  Pline  fe  plaittt  quelque  pitt' 

de  l'immenfité  ,de  la  République  Romaine, 

qui  lui  étoit tH^  de&vantageule;  Ita'ejl  pro-  j^^ ^^^ 

fe£io^  magmtttdopopuU-IUmàntpef^idk  rkn^        > 

vincerfdo  vi&ijumus;  paremus  extemis.     Eu 

cffet>  Toita  fi}Ûjours vû^  .quejcs  £tats>  <qQi 

ont  voulu  iëk-endre  trop  grands,  &  n'avoir 

point  de  ôn^  l'ont  toûjeurs  bientôt  trouvée. . 

Celui  de  Macédoine  conduit  par  Philippe ,  & 

par  Ipé  fils  TVËkatidre,   0a^e(!;une  .nui|que 

bien  évidente. .   .E(  quelqu'un  a  ofé  écrire 

depuis  peU,^  qQé  t'étoit  ùfl  coup  de  l'amour 

du  Ciel  envers  des  peuples,  quand  il  âe  don- 

noit  à  leurs  Rois  que  des  am^  ordinaires, 

parce  que  refprit  d'un  Prince  conquérant  & 

qui  veut  pafler  pour  Héros,  étoit  le  fléau  ac; 

coûtumédontilpuniflbklesNations^  qui  l'a- 

voient  irrité.    J'ajoute  à  ce  propos»  puifque 

l'ardQir  &  le  fang  botxdlànt  dés  jeunes^S 

narqiies  fembb  le  plus  propre  à  former  dfc 

ces  vades  deÛeins<,  quefeloalapenfeed^ 

ancien  ^  Ton  ne  laifle  pas  de  calomnier  laptii;^ 

dence  de  ceux,  qui  coomie  plus  avau«^ 

dans  l'âge  paroiflent  moins  propies  àradiqtf  i 

&  à  telles  entreprifes  :  Omnis  atas  in  mperw^^^^^ 

teprihenMur:  fenexefi  quifpîQmf'mhabilisvi^y^^^^^^ 


ift         LETTRE      CXLL 

.  âawr\  jmmnufiÙÊtfifunif.  Fneouréstoute 
la  Poliaque,  vous  y  trouvères  par  tout  d^ 

,  quoi  former  de  femblables  aQtithe&s,  &  je 
fuis  fort  trooiil^  fi  de  g^and  Doâeur  que  vous 
êtes  en  cette  fisiçuçe,  vousneâevepés  à  lafin 
ua  «ixoellent  Do^teor. 


DE 

L'IMPOSITION  DE 

QUELQUES  NOMS. 
LE  T  T  RE   CXU. 

y 

MO  NSI  eue; 

inourqud  fiuit-ilque  I9  nom  cfooeper 
A  .  foiuie  voai  donoe  de  Tavetiion^  /pui^ 
^oevousavoû^  qu'elle  n'a  rien  d'ailkoR 
qui  vous  deplftfe,  nevousajantnonplosja- 
iQàfs  donné  le  moindre  fu)et  de  fâcherie?  Je 
fin  bien,  qu'on  a  crû,  qu'il  y  avok  de  or* 
taiiK  noms  mafenoontreux,  oumèmeqniiii* 
Ipkoient  de  mauvaifes  indinadonsàceuzqui 


B  L'IMPOSITION  DE  QUELQUES  &c.if  9 

5  pottoicot  ^  C'eft  fur  ce  fondement  que 
iitilius  Numatianus  a  écrit  dans  fon  Idne* 
ire, 

^NommUns  certos  cndam  deeurren  mores^ 
MaribusanfMtius  nçminacirtadari^ 
Lais  à  garler  raifbnnablement,   c'eft  ujie 
lofe  ridicule  de  croke,  qu'un  ^mple  inot^ 
Li  uxm  pasole  toute  nuc^  telle  ^'eUe  foit^ 
uilTeagîrdelaforte^  quand  il  demeurerûic 
enflant,  que  tout  les  noms  ne  (eroient  pas 
i»tta|res  ou  fortuits,  &  qu'il  y  en  auroit  . 
uelques-uns  de  naturds  comme  atâi^és  à  la 
ibftance^des  chei(e$,  qu'ils,  expriment,,  de    ^ 
uoi  ks  pinloTophes  ne  font  pas  encore  bien 
'accord  entre  eux.    L'on  peut  avouer  pour- 
knt  fsAS.otffenfer  la  Morale,  qu'il  fe  trouve* 
es  amnsii  ilinftfes  dans  l'Hifloire,  ouûhé* 
:Aques  dans  U  Fahle^/  d'Alexandre  &  de  Ce- 
ir,  de  Poo)pée&  d'Hercule,  qu'on  ne  iau« 
»t  gucrasles  porter  fansavoirrametouchée. 
z  quelque  ambition  de  les  imiter  autant  qua 
on  peiK>  &  fans  que  nôtre  im^ination  ne. 
ous  jette  auflkôt  dans  le  d^ir  de  n'être  pas 
ig^  indues  d'une  fi  noble  appellation.  Le 
remkr  ds  ceux,  dont  je  viens  de  parler»  le 
eofof  iHcn  ainfi,  quand  il  dît  à  celui  qui 
ortqit  le  même  nom  que  lui  d'Alexandre,  Pimm  m. 
ueceièulnomdevoit  le  rendre  vaillant.  Et^^'^^     ^ 


^  leo    LETTRE     CXLL 

fe  vous  ferai  fouvenîr  au  fujet  du  dénia 
4  ^      ,  de  robfcrvation  ^lie  fiiît  Diodore  Sicilien 
qu'Hercule  qui  fe  nommoit  Alcée  auparavant 
fut  le  premier  à  qui  la  Vertu  impofâ  un  nou 
V€;au' nom,  qui  lui  fit  perdre  celui  qu'il  ténor 
dé  fes'paf eus  :  ce  fut  par  la  boudie  de  la  Py 
liMBe-  Aîeiqtf|rie  reçût;  finôus  en  croions  Apol 
ar.arig.    lodore.    Tant  y  aqu'oiitre  ce  que  les  h^m 
'  notni  donnent  de  courage  à  ceux,  qui  les 
ont,  Ils  font  encore  un  favorable  efïet  à  ïé- 
gard  dt^  autres,  qui  leâ  entendent  proférer. 
A  peine  peut-  on  croire-,  qu'ils  aient  été  mal 
impoPés,  &  jcmè  IBuvîèns  d'avoir  (buvent 
oui  dire  en  Efpagne  à  ce  propos,  O  quehm 
nomhre^  nojnrefufnoyo^^efera  menés  d  km- 
ire.    '  Souvenés  ^  vous  qutf  Céfàr >  vôdaot  al- 
ler combattre  un  Scîgion  en  Afrique ,  prit  a- 
vec  lin* quelque  foldac,  quî^  portoit  fe  même 
^  *»•.      nom ,  à  câulè ,  dit-  Cièn'  Caflius,  de  l'opi- 
'  nion  populaire,   que  les'  ScipionS  éKmt 

toujours  vfddrieux  eii  ce  pals -là.  Ceftcc 
qui  a  fait  que  tant  de  geès  (e  font  plûs'i  cban- 
ger  de  nom ,  en  prenant  un  autre  pim  agréa- 
ble à  leur  fantaifie  ;  ce  que  Sdetûne-  appdle 
Je  tranfnéminare ,  •  &  quelques  -  \xTis>Jèipfim  <i- 
ioptate.  Si  eft-ce  que  le  Pape  Paul  II.  fc 
fScha  tellement  contre  des  periqnnes,  qui  de 
iqn  tems  laiflbient  ceux  du  Chrifliioiûnepour 

d'autns 


œ  L^IMPOSmON DE  QUELQUES&c.  i6i 

Tautres  plus  illuflres  paimi  les  Payens  y  qu'au 
apport  de  Piadne  il  imputa  le  crime  dlicre*  ^ 
le  à  Fomponius  La^tus,  qui  étoit  du  Collè- 
ge des  Âbbréviatetirs^  parce  que  non  coû- 
tent d'avoir  changé  le  fien  de'batême,  il 
preaoit  plaifir  â  diftribuer  de  ces  noms  hérol- 
i^ues  à  beaucoup  de  Jeunes  hommes  >  qu'il 
penlbit  par  là  engager  au  défir  d'acquttir  les 
vertus  des  premiers  Titulaires^     . 

Ce  n'eft  pas  làerveille  que  ceux,  qui  ont  ; 
des  noms  de  difficile  prononciation ,  ou  àà 
quelque  fignification  peu  Honnête,,  en  pren* 
nent  d'autres  >  qui  ne  puifTent  donner  àj^  dé* 
goût.     Hermoiaus  Barbarus  changea  celui 
deReuchlin,  qui  veut  dire  fumée,  en  celui  '^^nJ. 
de  Cajnm  d'une  terminaifbn  plus  Latine./  Et  ^  ' 
le  même  Reuchhn  eii  ôta  un  Âleman ,  qui  (t* 
gnifie  terre  noire  à  fpn  difciple ,  qu'il  âppétla 
Mdanchthon,  par  unecQmpofition  Grecque 
qui'deootc  la  même  chofè.    Sans  cette  con* 
fidération  l'on  prend  mêmeplaifir  quelquefois 
à  ce  changement:  Martin  Bucer  fe  déguifa 
(bus  le  nom  de  Aretius  Felmusi  Defiderius;' 
EraQnus  s'appelloit  auparavant  Gherardus 
Gherardi;  leMédecinSans-maliceaima  mieux 
qu'on  le  nommât  Akatday   comme  l'on  fait 
encore  dans  Paris  fa  pofterité,  que  Sommait^ 
thisi  &  Janus  Nidus  Erythrcus,  qui  m'a- 

Tm^yn.  Partir.  L 


Itfa        LETTRE    CXLI. 

éreffe  ua  de  Tes  Dialogues  ou  il  traite  dellfi- 
iloire^  fe  nomme  à  Rome  Joanne  VtÊtwn 
dei  Rojffii  furquoi  je  vous  renvoie  à  ce  qu'a 
curieufement  obiervé  là  deffus  Gabriel  Nau- 
dé.dans  (on  jugement  àes  Opufculesd'Augu* 
itinusNiphus.    L'onaflfure,  quelesMafao- 
inetaiâ  s'entendent  plus  volontiers  nommer 
Mululmans^  ce  qui  veut  dire  Biencroians,  ou 
Orthodoxes  9   que  Turcs  ^  dautant  que  ce 
dernier  mot  fignifie  Bannia;  encore  que  ce- 
lui d'Hd>reux  en  approche  fortiâans  la  figm- 
fic^don  de  paflàgerS)  ou  étrangers;  comme «l 
fait  encore  celui  de  P^lq^y  danscdledTr- 
fans  ou  ^e  Vagabons  à  la  mode  des  Cigoo- 
gnes.    Mais  Ton  ne  fe  Refait  pas  toéqours^ 
comme  Ton  voudroit  bien,  des  notas,  qui 
ont  été  donnés.    Si  ces  Locres  appellésÛzo- 
les  à  caufe  de  rinfedion  de  leurs  perionneSy 
ou  de  leur  pals,  eulTent  pu  quitter  un  fi  vi- 
lain furaom,  il  y  a  grande  apparence  qu'ils 
l'eufTent  fait.  Car  encore  que  Plutarque  àass 
fcs  queflions  Grecques  doute,  fi  cette  a^ 
latiôn  n'eft  poiht  une  antiphrafe^  à  caufe  de 
la  quantité  de  fleurs,  qui  parfument  leor  ta- 
ritoire;  fi  eft-ce  que  la  plus  coiiUBune  opi- 
nion porte  qu'on  les  nomma  Ozole^ou^PuaDS, 
rapportant  cela  ou  à  NefTus,  ou  au  Serpent 
Pithon,  ou  à  leurs  robes  de  Chèvres  &  de 


)E  t'IMPOSrnON  DE  QUELQUES  &C,  i^ffj, 

îrehis,  qui  leur  imprimoient  une  odeur  très 
leiâgipéable.  Nûs  hahitans  de  Canada  font 
titrés  depuis  peu  en  communication  avec  u- 
le  NadoQ  de  ce  paîb-là,  appellée  auOTi  des 
*iians  y  vraifemblablement  fiir  le  même  fujet* 
It  les  Pères  Jefuites  y  ont  le  nom  de  Robes- 
loires,  quidlce|uidesMelanchlaeniâesAn-^ 
:ieni. 

Mais  n'e(l-ce  pas  une  étraiige  bizarrerie, 
qu'on  fe  foit  abilenu  de  certains  noms  par 
haine  &  par  abomination,  de  même  qu'on 
s'eft  donné  la  loi  de  n'e&pas  prendre  quelques 
autres,  à  caufe  du  grand  refpeâ  &  de  Tex- 
trcme  vénération  qu'on  leur  poitoit.     L'Hi- 
ftoire  ancienne  efi  pleine  d'exemples  du  pre- 
mier genre.    Le  crime  de  Marcus  Manlius  71^,  u^ 
Capkdlîous,  qui  fe  vouloit  ériger  en  Souve-  /.  (, 
rain,   fit  arrêter  aux  Romains  qu'aucun  de 
cette  âmille  des  Manlies  ne  porteroit  plus 
l'avantnom  de  Marcus.     Et  le  malheur  de 
Marc  Antoine  donna  lieu  après  (à  de&ite  à  un 
Arrètcu  Edit  femblable,  qui  defendoità tous  ÙiêCaf- 
ks  Ancoines  de  prendre  ce  même  avant-nom,-/^  'J'- 
qm  eft  aujourd'hui  fi  illuflre  dans  Venije.  ^       . 
Les  Grecs  fireiit  ce  ou'ils  purent  pourfuppri^ 
mer  lê  nom  d'un  fcelèrat,  qui  pour  faire  par- 
ler de^lui  feulement  avoit  mis  le  j^u  au  fuper- 
be  T^nple  de  Diane  d'Ephefe.    Et  dans  ces 

L  i] 


Iff4         LE  T  T  RE    CXLL 

derniers  tems  ron  a  eu  la  même  viCSe  à  Yé 
>  Al/    gatd  de^  Reuveus  d'Ecofle,  félon  Camdeo 
d'un  Ravaillac  en  France)  &  de  quelques  au 
très  furies  infernales  dont  Ton  ne  Caurd 
trop  condanner  la  mémoire  en  Tabdiflanc 
$it  vacahJa  quoque  eorum  dêfamata  atqm  à 
mortua  cum  ip6s  viàeantkTy  pour  ufer  des  ter 
lf.€.z.    mes  d'Aulu-GeDe  en  femblable  oceafioa 
D'un  autre  côté  les  noms  dllannodius  k 
^d'Âriilogiton  furent  fi  chers^   &  fi  revers 
dans  Athènes^  après  qu'ils  eurent  heoreufe- 
ment  délivré  leur  patrie  de  la  tyrannie  des  R* 
fiftrates,  que  par  l'ordonnance  exprefle  (ies 
Aréopagitles  il  ne  fut  plus  loifible  à  pbrfonoe 
de  prendre  des  noms  fi  adorables^  bien  que 
le  même  Aulu  -  Gelle  femUe  refiraindre  cette 
defenie  à  ceux,  qui  étoient  de  condition  1er- 
vile.    Quoiqu'il  en  foit,  unG^iblablercTpeâ 
efi  caufe  que  depuis  Saint  Pierre  aucun  de 
ceux,  qui  ont  rempli  fon  fi^  Q*a  voub 
prendre  fon  nom?  Sergius  Troifiéme  quiF^ 
voit  de  batême  l'aiant  changé  par  humilité 
lors  qu'il  fe  vit  defiiné  à  feoir  dans  la  chaire 
de  ce  Prince  des  Apôtres.    C'eft  ainfi  quedi- 
verfes  caufes  peuvent  produire  de  mêmes  ef- 
fets ^  .  &  que  de  mêmes  noms,  trouvés  tics 
beaux  en  un  tems ,  perdent  leur;  lufire  en  ua 
autre,  &  (bmblent  changer  en  un  infiaotâé 


>e:  i-'iMPOsmoN  de  quelques&c:  i«^ 

attire.    Il  tCy  en  a  gueces  eu  de  plus  beau  ^-^ 
»ar  ik  unification  que  celui  de  Néron,  qui  "^j^jseiL 
h  preDok  dan^.la  tmgùc  Sabine  d'où  il  ve  Li^cir! 
ioit>  pour  un  hohirae  courageux  &  vaillant, 
[Cependant  le  ibdéme  des  Empereurs  Romains 
lifEama  teBement  cet  illuftre  nom^  que  de* 
^uis  lui  Ton  n^a  pas  crû  pouvoir  mieux  jetter 
dans  la  haine  publique  les  plu^  déteftables 
Tyrans,   qu'en  les  nommant  des  Nerons. 
NTeft- ce  pas  la  même  chofe  de  celui  de  Lucifer? 
U  eft  confiant  que,  conmie  il  y  a  eu  de 
fort  t^rréables  noms  en  toutes  les  Langues,' 
tels  que  celui  de  Caton  en  Latin,  qui  fotteMGir. 
domié  à  Marcus  Pondus  Prifcus,  félon  Tob- 
fervationdePlutarque,  pour  (aire compren-, 
dreradrelTe,  &  la  vivacité  defoaefpritr  U 
s'en  eft  trouvé  d'autres,  qu'on  a  été  con- , 
traint  de  changer,  à  caufe  de  leur  vilaine  fi- 
gmfication.    Les  Beauharnois  d'Orléans,  à 
ce  qu'on  dit,  en  avoient  un  fort  vilain  autre* 
fois,  &  il  feroit  aifé  d'en  rapporter  aflez  d'au- 
tres, qu'on  ne  ûuroit  pronpnceriàns  rougir.  ^ 
L'honnêteté  veut,  qu'on  lesadoudfle^  fifin- 
re  le  peut,  &  qu'on  les  change  à  plus  juilc  ti-  • 
trequelesRoipainsnefidfoient  les  rodes  paro- 
les detuer ,  &  d'^er la  vie,  dans  leursbondfin- 
nacions  à  mort:  IBi  fuofue  ^[uihus  anknadver-  ^^^*^' 
t€rjtim4ammiti$swKigiefi^  mm  dicwa  Ocàdcj 

Liij       ^ 


fee         LETTRE     CXLL 

^'  hùnMcrere^JeJy^eiege^  crudelitfftemimpin 

verhomitiùrefubducunt.    Mais  une  infinité  do 

'   noms  ont  été  imporés.pac  un  pur  espace,  le 

feul  hazard  en  dl  le  parain^  &  comme  ik 

0  font  èvfftrv  lioKoyay  c'eft  en  vain  qu'on  en 

Fhitêf.  in  recherche  une  origine  réglée.    Le  Bracfan» 

^'^*      De  Calanus  fe  nonmiôit  Sphines^  &  pource 

,    qu'il  falâoit  tous  les  Grecs  aveclemocIndieQ 

Çaiey  qui  veut  dire,  Salve,  ils  le  nonuDC- 

rçBt  Calani».   ;  Tamerlan  fe  divertii&iiit  au 

jeudesEdiçcs,  qui  lui  platfbit  fert,  6c  j  aîam 

^Y*^"*- donné  un  Echec  ^Importance  qui  s'appeDe 

"^^*"    Sar^icAecnAràbe^  aumêmetems^u'onluiap- 

porta  la  nouvelle  de  la  naiflançe  d'un  fik,  Se 

du  bâtiment  adievê  d'une  ville  ^  il  noBuni 

fur  cela  fon  fils  Saracii^  &  ia  ville  Sûrxlàe. 

Ifmael  Sophi  fut  encore  plus  fiintalqoe  de 

N  donner  le  nom  de  Ba|azeth  à  un  pourceau 

d'énorme  grandeur,  pour  témoigna  fà  ha- 

>  ne  contre  les  Turcs  ,^  &  le  mépris,  quil  &i> 

foit  de  leur  Prince.    En  effet,  fi  nous  croions 

avecraifon,  ^quenous  obligeons  au  Batèroe 

ceux^  à  qui  nous  faifons  porter  nôtre  no0> 

HiftJe    &  fi  les  fauva^s  de  nouveau  Monde  mie 

AntaUi.  trompent  point  de  complimenter  leurs  m&> 

en  faifant  échange  de  leurs  nom,  Je  en  les 

troquant  enlèmble  pour  macque  de  bonne 

xorrefpdnd^oe;  lioui^  ne  pouvait  mieux 


3E  ÛlMPOS^fltON  DE  QyELQUES&c.  167 

nontrer  ùl  grande  animofitç  contre  Bajazeth^ 
}ue  de  donner  fon  nom  à  cet  in&me  am« 
Dial. . 

Je  fiiishomeux  de  vous  avoir  jurqu'ici  en- 
tretetiu  de  diofes  il  frivoles;  mais,  à  je  bien 
prendre,  celles^  qui/occupent  plus  fedrîeu- 
[ement  en  apparence,   ne  font-elles  pas  le 
plus  ibuvent  pleines  de  vanité^  En  vérité,  il 
y  en  a  peu  qu'on  puifTe  dire  exemtes  de  ce 
de&ut,  &  ft  vous  exceptés  celles,  qui  nous 
peuvent  rendre  meilleurs,   comme  faifoit 
Socrate,  tout  le  relie  vous  paroitrâ  égale- 
ment digne  do  mépris*    Aprè$  tout  néan*   , 
moins  Ton  ne  (auroit  nier,  qu'irn'y  ait  des  . 
nomsi  dont  la  feule  prononciation  a^  caufé 
qud^dbis  d'étranges  événemens.      L'Hi- 
ftoim  de  la  guerre  de  Grenade , ,  qui  fe  fit  en  jikiMo.  A 
mil  cinq  cens  foixante  dix>  nous  apprend,    4t* 
qu'un  Général  d'amiée,  aiant  appelle  fort 
haut  un  Trompette  éloigné ,  qui  fe  nommoit. 
Santiago^  Ton  crût  que  c'étoit  le  mot  pour 
combattre ,  ce  qui  fit  perdre  vifiblemént  la  ba- 
taille.  Ces  petites  obfervations  n'empêchent 
pas  pourtant,  qu'on  ne  doive  juger  l'atten- 
tion de  beaucoup  de  gens  aflez  ridicule ,  qui 
fiins  &ire  grand  cais  dés  chofes,  n'occupent 
leur  efprittju'à  pefer  les  paroles,  qu^ils  exa- 
minent avec  trc^d^fcrupule.    Vousn'igao-- 

L  ui| 


1C8         LETTRE     CXLI. 

rés  pas  Paverfion  qU'en  plus  d'ua  lieu  fai  tè- 
moigné  d'avoir  pour  cette  sorte  de  curioûté.! 
En  effet)  la  feâe  des  Réaux  vaut  incompara- 
bleitient  mieux  à  ceté^rd  quecelle  des  No- 
minaux.   Il  eft  beaucoup  plus  à  propos  de 
s^arrêter  aux  chofes  qu'à  leur  appdlation.  £r 
bien  qu'il  foit  befoiq  quelquefois/ de  diAio* 
gucTcntcc  jus  vert,  ScFerjus;  entre  le Tro- 
c\ï\ix{ut  Diarhodon^  &  celui  de  Rofis;  emre 
leucachantûy  êc  ackanta  leuce;    ou  qudques 
autres  femblables  félon  robfervation  de  Jaoo 
bus  Sylvius  fur  le  troifiéme  livre  de  Mefué, 
qsii  eA  des  Antidotes:    Si  eft-  qu'il  fiiut  tou- 
*  jours  en  revenir  '  à  l'uTage  des  grands  au- 
teurs, qui  refont  inéeflamment  moqués  de 
ceux,  qui  donnaient  troj^  de  tenais  à  exami- 
ner les  mots,  lors  qu'on  fe  peut  aflez  fidreea- 
tendre  (ans  tant  les  éplucher.    Galien  s'cftad- 
mirablement  expliqué  là  deflus  dans  le  «xt 
viéme  chapitre  du  quatrième  livre  de  llJiàge 
des  parties,  au  fujet  du  Péritoine.     LesuoS) 
^t-il,  le  nomment  une  membrane  ^  &les 
autres  une  tunique,  mais  qu'on  Fa^Uc 
comme  Toti  voudra,  je  me  rirai  toute  ou 
vie  de  ceux,  qui  confument  miferablemeoc 
le  tems  fur  de  telless  conteAations.     No$  9xt 
cicns,  que  je  veuximitçr,  ajoute- 1- il,  né- 
toient  pas  fi  de  loifVj  Quosnosfkoquefe^ 


)E  L'IMPOSItlOM  tE  (^JELQUES  &c.  169 

es  a  vann  quiiem  in  nùmirtihus  garrulitatedi/ci^ 
^ernus.    Il  étoit  fi  ennemi  de  cette  fuperfli^ 
ion  des  didtions^  qu'en  parlant  du  Foie  au 
ihapitre  treizième  du  même  livre  ^  il  s^ab- 
tient  d'une  appellation  doUteufe  en  ces  te^ 
neS)  lis  inveftigandum  relinquoy  qui  in  nomini- 
tibus  tantumftmt  ingeniofi^»  in  iifque  omne  tem* 
ms  vitafua  conterunt^  perinde  acfi  non  poffent 
tpHora^quamplurimarequirerey  rapportant  en* 
fuite  ravis  de  Platon^  Nos  ditioresjapientiaaâ 
feneftutem  perventuros^  fi  nomina  neglexeri' 
mus.  Je  nedoîs  donc  pas  être  plus  long,  quand 
je  pourrais  m'^endre  ici  davantage.    Vous 
auriés  tort  d'ailleurs  d'exiger  de  moi  de  plus 
amples  lettres,  connoiiTant,^  qu'il  n'y  a  point 
de  nom,  qui  me  convient  mieux  que  celui 
d'Amdius,  jamais  ce  Philofophe  Grec  n'aianc      >    \ 
été  fi  n^ligent  ni  fi  pareâcux  que  mon  Et 
fans  vous  importuner,  comme  plufieurs£bnt» 
de  mes  infirmités,  je  vous  dirai  de  plus  que 
je  pourrois  préfencemcnt  dilputer  à  ce  Roi  de  , 
CaftiUe  Henri  Troiliéme  le  fumom  de  Fale-Mmwr. 
tudinairei  ou  à  San(%us  Roi  de  Bifcaie  celui 
de  Reclus  y  tant  je  m'écarte  du  grand  monde>  &        ^ 
par  confequent  des  mçiens  de  vous  faire  fa^ 
voir  les  nouvelles  qui  s'y  débitent  ^ 

"  L  ^ 


IT^o        LETTRE  eXLII. 

d;é 
LA  COUTUME. 

LETTRE  CXLIÎ. 


E 


MONSIEVR, 

^ncore  que  le.Droil:  Canon  dKb  proâie- 
ment  qu^il  ft'y  ft  point  de  coûnime  fi 
pukTammeht  établie^  qui  ne  dcrive  céder  à 
la  vérité  &  à  h  raifon,  fi  elles  lui  ^fout  oooinuh 
Jn  Decr.   ^^î  FtritaH  €^  rationi  cchjueh^^  efi  jwftw- 
difi.Canc.  nendai  Et  quoi  qu'ÂriAote  au  chapitre  huit^ 
foa.  i.     r^Q  jy  iecond  livrede  fes  Politiques  drfagoc, 
t]ué  c'eA  fe  tromper  fort  de  s'accon^modercel- 
lement  â  l'antiquité  &  à  Tulâge,  que  nous 
nous  écartions  en  leur  confidèratioii  des  dio- 
fesraironnables;  puifqu'apparenuneDt  les  au- 
teurs des  plus  anciennes  coutumes  croient, 
comme  yjjyevâç,  ou  Ttrrigmes  qu^ils  fe  di- 
foient,  des  hommes  â*és  grofliers  &  à  demi 
idiots  r  à  I-autorité  &  aux  conftitucioos  dequi 
.     par  confequentil  feroit  extrêmement  ahfurde 
de  trop  déférer:    Si  cid  ce  que  la  coutume  en 


DE  LA   COtJTUME.      171 

outeschofeseftftpuil&nte,  &fep]aitâe9Cf 
n^cer  fiir  nous  un  empiré  fi  tyraniïique,  qu'à 
>einc  feloQ  le  mot  de  Laberius  peut- on  jrt^ 
nais  corriger  ce  qu'elle  a  une  fois  étab]i> 

^gre  repenias  quùd  finis  cùnjuefcere.  ,  ^ 
Seneque  ne  f6  i^aint  donc  pas  à  tort  de  ce  quA 
chacun  règle  fa  vie  plutôt  fur  Péxemplë  de^  . 
Euitres,  que  fur  ce  que  pourroit  préfcrirc  I* 
raifbn  >  que  nous  faifbns  par  ce  moien  céder 
preique  toujours  à  la  coutume,  quelque  bi- 
zarre &  quelque  injufte  qu'elle  foit;  bAercau-  V-  '^y* 
fasmalcrmnnoftrorumeft,  quodvtviwusaiex- 
tmplal  nec  raticne  cùmfonwmr^fedcmjuetudine 
ahJucmmr.  Ilacertesraifon^  ce  m^vais  ufage 
fidtun  des  plus  grands  maux  de  la  vie,  parce 
qu'il  n'y  a  point  de  defordre,  qui  ne  pafTe  pour 
bon  uns  l'examiner^  &  qui  ne  s'établifTe  fans 
répugnance,  depuis  qu'étant  devenu  à  lamo*  , 
de  il  s'eft  rendu  commun;  ReSi  apuâ  nos  l<h 
cum  tenet  error ,  ubi  puMicus  faShts  efi.  Or 
parce  que  Tentreprife  de  changer  les  coûm- 
mes  établies  de  tems  immémorial^  &  que 
Ton  appelle  invétérées,  n'eft  pas  celle  d'un 
homme  fage,  qui  en  s'accommodant douces 
ment  â  tout  fetx)ntente  d'avoir  ia  conduite 
particdiere,  laifiant  aux  fous  le*de(fein  de 
reformer  t0i}t  le  monde:  Il  &ut  que  la  pru- 
dence humaine  fe  contente  de  s'oppofer  tour 


17»       LETTRE     CXLIL 

ÎOitf$>  «uuhc,  qu'UluirerapoiOMe»  à  ¥m 
iroduâioQ  des  coutumes  dénifimiu^des,  i 
q^e  le  boa  Sens  tie  iauroit  approuver.  Ceîi 
\  lui  peut  reûflir  d'autant  plus  aiiemeitt>  qui 
toufôs  choies  pardflent  foibles  dans  Iran 
(cooMneaceniens,  &quelesaphocifiiiesdcii 
Morale  tondeanetit  en  oàa  avec  ceux  de  h 
t^hyfique.  Les  ner&  ibnt  mous  au  Ibrtir  du 
cerveau.  Se  ils  n^acquierent  leur  ooofiftence, 
leur  dureté ,  &  leurs  fc^ce,  qu*en  s^'encbi- 
.  gnant;  comme  Galien  l'a  fcut  bien  regoaiqur 
au  feptieme  livre  de  l'Emploi  des  parties  ibr 
la  Qa  du  chapitre  quatorzième:  Etilmefou- 
vient  qu'ApuIçefkvorife  ma  penlëe  endes  cer- 

mFlcr.  mes  affez  confidérables,  Nec  fMtdpum  <» 
nimn  eft  qwâpoffit  in  primordiojid  perfiàjci 
ommbus ferme  aute  tfkfpn  rudimeîOum^  q9jm 
reiexperimentum.  Mais  après  cette  teofinve^ 
&  que  l'on  s'eft  déclaré  là  delTus,  il  £iutceâer 
à  labus  s'il  eft  plus  fort  que;iôtre.c^xiritioo, 

'  kiâer  régner  celle  que  Kndare  a  irammce  h 

Reine  ablbluede  toutes  chofes,  Monmmtà- 
um  Regemj  &fèfouvenir>  que  les  Iui&  ac- 
coutumés aux  aulx,  &aux  oigncMisd'Egypte* 
les  regrettdent  dans  le  delèrt,  nonobibot 
Filment  d'une  manne,  qui  anuprenoît  tou- 
te Ibrte  de  goût. 

L'on  demande  d'où  peut  procéder  cette 


.DELA  COUTUME.        1^3 

grande  puîffance  des  Coâtunaié^,  ijuî  txetr 
cent,  fur  tout  dans  la  Morâkf,  un  empire  ft 
abfolu,  que  toutes  îiosacSionS'auffi  bien  que 
nos  voibntés  fcmblent  leur  être  foûmifes.  En 
effet,  qui  cft  ce  qui  fe  peut  dire  exemt  de 
leur  tyrannie?  ' 

Gravi ffîmum  ifi  imperhm  con/uetudims;  tàherius» 
Et  Ton  reconnoit  tous  les  jours,  qu'il  n'y  ^i 
rien  de  fi  extravagant,  ni  de  fi  ridicule  felon^ 
nosmœiifs,  que  la  coutume  ne  ftffe  trouver 
beau  en  quelque  partie  du  monde ,  qui  ne  s'é^ 
tonne  pas  moins  de  nos  façons  de  faire,  que 
nous  des  fiennes.\  Jean  Léon  fait, voir  desLf./^r. 
Numidiéns,  qui  tiennent  leur  bouche  cou- 
verte, ne  la  cachant  pas  miôins  foig^neufe- 
ment  que  Ton  fait  ailleurs  le  derrière,  &  je 
vous  ai  fi  fouvent  entretenu  de  femÛables 
obfervations,  que  je  ferois  confcience  de 
porter  plus  loin  une  induâion,  que  tant  d'e-  • 
xemples  peuvent  former.  Tant  y  a  que  fans 
même  qu'il  intervienne  aucune  opfération  de 
TEntendement,  nous  avons  naturellement  u- 
ne  fi  gratide  propenfion  à  faire  les  choiips  ac- 
coutumées, qu'Ariftote  n'a  pas  fait  diffiailté 
d'attribuer  le  domiir  prefque  continuel  des 
enfans  nouyeau-nés  àce  qu'us  nèfaifoient  pref> 
que  autre  dioie  que  dormir  dans  le  ventre  de 
leurs  mères,  &  cette  raifonfi  vulgaire  qu'elle 


IJ4        tETTRE     CXLIL 

paroilfe,  ne  jkii  a  pas  déplu  au  premier  dmfê\ 
tre  du  dn^iéme  livre  de  la  Genéradon  desa^ 
nsmauir.    Cen'eftdpncpasiaiisrfu)e(quliip- 
pocfats  attribué  tant  à  la  Coutume^  ^'ilpré- 
^^^^\fert  en  deux  aphorifines  différens  des  choièi 
^^    ^*'  peu  louables  quand  Ton  y  a  pris  habitude,  i 
d'auores  meilleures  en(c»,  mais  qui  ne  nous 
font  pas  fi  Ëimiliertis.     Galien  marchant  fur 
fespas  a  nommé  la  Coutume  uneiecondena- 
ture^  adveiititùm  natmram.     EtfinousTOCh 
Ions  contempler  avec  Seneque  les  peuples 
qui  vivent,  à  ce  qui  nous  femble^  leplusmifer»- 
blement,  &  dont  toutes  les  façons  de  fe  gouvcr* 
fier  nous  peuvent  paroitre  les  plus  infuppona- 
bles,  nous  trouverons  dans  un  ierieux  exs- 
men,  quelles  mêmçs  chofes,  qui  nqasfoot 
avoir  pitié  d'eux»  oompofent  leur  felkhé, k 
que  l'ufiige  leur  a  rendu  plaiiant  tout  ce  que 
OfProo.  nous  îugions  d'abord  intolérable.    Mifmti* 
*V-^     himdentur?  nihU  miferum  efi^  quodinmatih 
ram,  confiittudo  perduxài  paulatm  emm  uJu- 
ptatifuttty  qu^  neceffitate  cœptrunt.     Que  11 
la  coutume  adoucit  &  dimjnuë  le  niai,  eiie 
ai^;mente  le  bien  fans  doute,  &  c'eft  ce  qui 
nous  doit  rendre  plus  enclins  i  le  iuivre,  «k 
àprifer  tout  ce  que  d'abord  laraifonnousdiâe 
pour  le  mieiur*    Un  ancien  dondoit  li  àd- 
•     lus  ce  précepte  de  Morale,  qu'on* fit  fèufe^ 


RE  LA  COUTUME.       17^ 

Dent  choix  par  difcoUrs  dé  la  meilleure  voie 
fu  façon  de  vivre>  parée  qu'à  la  longue  eUe 
te  pouvoir  manquer  de  nous  rçuiTir  douc^  Se  - 
icile.  .  ' 

Toutes  ces  confidéradons  peuvent  favori- 
br  les  bonnes  &  louables  coutumes ,  qui  ne . 
hoquent  ni  la  raifon^  ni  les  mœurs  >  qiie 
hacun*  approuve,  &  qu'on  doit  erabrafler 
[autant  plus  volontiers^  qu'en  vain  l'on con* 
efteroit  contre  leur  établiÔement,  &  qu'il  y 
luroitmêmedei'extfavaganceàleÊiire.  Ce-  ' 

)endaht  l'homme  d'ailleurs  a  une  pente  fina- 
urelleau  changement ,  que  tout  ce  que  la  ' 
^ablea  dit  des  Vertuames,  &  des  Proteesf 
)u  la  Phyfique  des  Chameleons,  des  Poly* 
)es,  &  des  Tarandes  ne  (auroit  exprimer 
on  inhabilité.  Diofcorideécrit  des  fleursdu  '•  4-^*  '/•* 
Tripolium,  qu'elles  changent  de  couleurtrois 
bislejour^  Mane  candidij  meridie  purpura^ 
eropumceicê^Jfidunturi  Ce  que  je  me  fou* 
nms  d'avoir  lu  auffi,  dans  Antigonus  Cary? 
bus  y  avec  feulement  un  peu  de  di  verfité  fiic 
es  coulçujrs ,  Mettant  le  jaune  pour  la  demie- 
c ,  Ter  una  die  cobrem  matât  Tripolium^  ait-' 
^uando  aSfUSy  alifuando  pfmiceuSy  aliquand^ 
"ilvus.  Mais  encore  ces  mutations  de  çqu- 
eur,  toutes  merveilleufes  qu'eliesparoiffent 
n  cette  plante,  font  pour  le  moins  r^léesi^     , 


IJ4        tETTRE     CXLIL 

paroiffe)  ne  jhii  a  pas  déplu  au  premier  dbs^ 
tre  du  dnquiéme  livre  de  la  Genéntion  desa- 
nimauir.    Cen'eftdoncpasfaDsrfu}etqu'Hip- 
pocratsattribuôtantàlaGoûtume^  qu'il  pré* 
&^.tf;iA.  £çj.ç  ç^  jçyx  aphorifines  différens  des  chofes 
^^'    ^^'  peu  louables  quand  l'on  y  a  prs  habitude,  i 
d'auares  meilleures  e&Ic»,  mais  qui  ne  nous 
font  pas  fi  familieress.     Galien  marchùit  fur 
fespas  a  nommé  la  Coutume  unefecoodena- 
lure^  adventitùm  niOvram.     EtfinousTOih 
Ions  contempler  avec  Seneque  les  peupIcS) 
qui  viyent^àcequinousfemble^  leplusmifera- 
blement,  &  dont  toutes  les  façons  de  fe  gouver- 
ner Qous  peuvent  paroitre  les  plus  infupporta- 
bles>  nous  trouverons  dans  un  ferieux  exa- 
men, que  j  les  mêmçs  chofes,  qui  nous  foat 
avoir  pitié  d'eu^,  oon^ofent  leur  félicité,  k 
que  l'ufiige  leiu:  a  rendu  plaiiant  tout  ce  que 
DtProv.  nous  îugionsd*abord  intolérable.    Afiferiti- 
^V-4-     BivUentur?  nihU  n^ferum  efi^  quodinstà^ 
ram,  ctmjketudo  perduxit:  pmdatim  emm  vok- 
.     ptatijmty  qua  neceffitate  cœperunt.     Quefi 
la  coutume  adoucit  &  dim|nue  le  làal,  elle 
augmente  le  bien  fans  doute ,  &  c'eft  ce  qui 
nous  doit  rendre  plus  enclins  à  le  jSiîvre,  k 
àprifer  tout  ce  que  d'abord  laraifonnousdiâe 
pour  1b  mieuir.    Un  ancien  dontioit  là  del* 
•     fus  ce  précepte  de  Morale,  qu'on-fit  feul^ 


nE  LACbUt'UME.       17c 

îieDt  dnœc  par  difcoUrsdé  la  mdlleuK  voifr 
}u  façon  de  vivre^  parce  qu'à  la  longue  elle 
le  pouvoir  manquer  de  nous  rçuiiir  dou<^  &  ^ 
acile.  .  - 

Toutes  ces  coiifidérations  peuvent  favori- 
kr  les  bonnes  &  louables  coutumes,  qui  ne . 
::hoquent  ni  la  raifon,  ni  les  mœuts>  que 
::hacun.'  approuve,  &  qu'on  doit  erabrafler 
Tautant  plus  volontiers,  qu'en  vain  l'on con^ 
tefteroit  contre  leur  établiflement,  &  qu'il  y 
mroitmêmedei'extfavaganceàleÊiire.  Ce-    •        « 
pendant  l'homme  d'ailleurs  a  une  pente  fma- 
Mirelleau  changement,  que  tout  ce  que  la  ' 
Fable  a  dit  des  Vertumnes,  Se  des  Protces; 
DU  la  Phyfique  des  Chameleons,   des  Poly- 
pes, &  des  Taraudes  ne  (auroit  exprimer 
ioninftabilité*    Diofcorideécrit  des  fleursdu  '-  4  <^*  '?•' 
Iripolium,  qu'elles  changent  de  couleurtrois 
fois  le  jour,  Mane  candidi^  meridie  purpurei^ 
^ero  pumcei  cêijjbiduntur  ;.  Ce  que  je  me  fou* 
tdens  d'avoir  lu  aufli.  dans  Antigonus  Cary- 
lius ,  avec  feulement  un  peu  de  diverfité  iiic 
es  couleurs ,  Mettant  le  jaune  pour  la  demie* 
c,  Ter  wm  die  coiorem  mutât  TripoKum^  ait- 
imido  a&uSy  alifuando  pyniceus^  aliquandot 
^vus.    Mais  encore  ces  mutations  dic  cou^ 
^ur,  toutes  merveilleufes  qu'ellesparoiffeiit 
m  cette  plante,  font  pour  le  moins  réglées. 


.    1^6        LETTRE     CXUL 

&  eHes  ont  toûjouis  leurs  périodes  certamcs, 
fto  lieu  que  Ternit  humain  a  fes  variétés  noQ 
feulement  plus  firequentes^  mas  (i.  Ton  j 
prend  bien  garde  beaucoup  plus  deiordcih 
nées  que  tout  ce  qu'on  lui  voudcoît  cèmpa- 
rer«  Si  eft-ce  que  nous  n'avons  rien,  qui 
nous  afTure  tant  de  la^nne  affiettè  d'urc  a- 
me  confirmée  dans  le  bel  ufage  de  la  niiœ. 
'  que  de  vouloir  toujours  une  même  chofe,  ou 
ne  la  vouloir  pas,  &  d'être  inébranlable  en 
«cette  pofture.    Je  laiflfe  à  part;^  ditadmind^fe^ 

'  *  ,  ment  le  Philofbphe  Morale  toutes  les  autres 
définitions  de  la  fagefie  humaine,  pour  tnc 

Senecep.  contenter  de  celle -ci,  quiJ  ejlfapieMia?  fm- 

^'      per  idem  veUe  atque  idem  noUe:  Et  il  en  recd 

cette  raiibn  convaincante,  p^rcequ  il  n'y  aque 

ce  qui  e(l  félon  la  droiteraifoq,  quipuifiefàâi- 

reentouttems,  NmpoteftadquamfewÊfai^ 

J^P'H'  dempiacere^  nifire&um.  Quefi,  ajoute  t- 
il  dans  une  autre  épitre,  l'erreor  oommuio 
&  le  mauvais  exemple  de  ceu^,  que  nousfit- 
quentons,  nous  ébranlent  qudqu^is,  k 
nous  (ont  perdre  cet  heureux  pofte,  le  dcr* 
nier  trait  de  la  fagefle  confi(b  àferedreiTer 
fur  ce, premier  modèle  delà  laiibn  que  nous 
tenons  de  la  Nature ,  ou  pour  mieux  dire  de 
Dieu,  qui  en  eftle  maitre,  afin  de  demeu- 
rer fermés  &  fans  varier  dans  nôtre  première 


DE  LA  COUTUME.        177 

k  (ans  varier  dans  nôtre  première  &.  avanta* 
reufe  affiette.  Hac  eft  enimfapientia^  inna- 
urrim  converti  y  &  eo  reftitui  unde  publicus  f  r- 
'or  expulerit.  Sans  mentir  c'eft  une  chofe 
nerveillcufement  honteufe  y  &  qui  peut  fai- 
re rougir  les  moins  feoTibles  à  la  pudeur,^ 
»'ils  y  font  quelque  peu  de  réflexion,  que 
nous  tenions  à  une  (i  grande  injure  d'être  dé* 
mentis  par  qui  que  ce  (bit,  &  que  nous  nous  dé* 
mentions  nous  mêmes  à  toutes  heures  par 
tant  d'aâions,  qui  fe  choquent,  &  par  tant 
de  fentimens,  qui  fe  détruiient  les  uns  les 
autres.  Mais,  me  dires- vous,  ne  faites- 
vous  pas  profeffion  vous  même,  de  n& 
vous  attacher  à  aucune  opinion  fiinféparable- 
ment,  que  vous  ne  foies  prêt  de  rabandon- 
ner  auffitôt  qu'une  autre  vous  paroitra  vrai- 
femblable?  Je  Tavouô,  &  fi  je  prétens  ne 
faire  rien  en  cela  qui  contrcdife  les  maximes 
de  Seneque,  parce  qu'elles  ne  condannent 
que  rinconfiance  dcraifonnable,  impetueu- 
fe,  &  qui  s'exécute  Iknsdifcours.  Pour  moi 
ne  changeant  point  d'objet,  &  la  vralfcmblan* . 
ce  au  defautdu  vrai ,  me  fervant  de  Cynofu- 
re,  je  conferve  toujours  une  même  volonté  de 
la  fuivf  e.  La  yéritc ,  qu'elle  me  repréfente, 
&  qui  efl  éternelle,  ne  peut  être  abandonnée 
fans  donner  dans  le  faux,  &  tout  ce  qui  eft 
,  TomeVn.P0rt.IL  M 


178^      XETTRE    CXLIL 


nouveau,  félon  cet  cnviiàgemem  &  cette  fii- 
ton  de  concevoir,  lui  doit  être  contraire. 
Ry  a  pourtant  des  nouveautés,  non*pasabfb- 
lues,  mais  eu  égard  à  nous,'  qu'on  peut  Ha- 
vre innocemment,  &  fans  bielTer  cette  fu- 
préme  &  première  vérité,  parce  qu'on  Ta 
toujours  dans  refprit,   &  qu'on  ne  s'en  é- 
C9rte. qu'autant  qu'elle  fe  plaît  à  fe retirer 
Ténebrasquelquefois   dans  des  ténèbres  ii  épaifles, 
tibSîiJTq"^  notre  fôible  vue  ne  les  fauroît  pénétrer. 
Aiuin.    Je  ne  fai  comment  je  me  fuis  enfoncé  dans 
cette  moralité,    mais  je  vous  alTure,   que 
quand  le  devoir  m'a  fait  prendre  ja  ^ume 
pour  vous  récrire,  je  ne  favois  ni  par  où 
commencer,  ni  beaucoup  moins  par  oti  /e 
'  pourrois  finir.  . 


)K    ^     ^  i7f 

ÇELAPOEiSIE. 

/ 

LETTRE   -CXLIII. 


Je  fuis  de  vôtre  fentiment,  &  je  préférerai 
toujours  une  Po&fie  agréable,  quelqye 
Ubertéqu'elleprenne,  à  cellequi  pour  obfprver 
trop  exaâement  toutes  les  r^les  de  Tart,  pê- 
ne plutôt  Tefprit  qu'elle  ne  le  contenta  ^  Il 
en  eft  comme  des  Feftins,  ou  le  goût  do 
ceux,  que  Ton-traite  eft  plus^confidérable, 
que  tout  ce  que  le  Cuifinier  peut  dire  en  fa- 
veur de  fesfaufes, 

Ccmafercida  noflrce 

MaUem  convivis  fuam  placuiffè  cocit» 
Nous  avons  en  cela  pour  nous  Homère  mê- 
me, qui  félon  robfcrvation  de  Plutarque  ne 
fit  pas  difficulté  de  laifler  le  premier  vers  de  ï>'>r?f. 
fon  Iliade  defeAueux  en  la  quantité,  qu'il  y  *"''* 
bleflfe  en  trois  (à^ns  différentes,  &~qui  en 
parlant  de  Ceres,  comme  Didymus  a  rcmai;* 
que,  aima  mieux  emploier  unvers  d*Orphée 

>t  ii  ' 


180       LETTRE  <;XL1IL 

âufli  liceûtîeux,  qup  de  fc  mêler  de  le  corri 
ger.  Ceux  d'Apollon  avoient  de  pareils  de 
Ç^^^ùixits  dans  la  plupart  de  fes  Oracles,  &  roa 
riK.  peut  ajouter  fur  ce  fujet,  que  l'Eglifè  ea 
chante,  tous  les  jours  qui  ne  font  pas  phn 
corrects,. 

.  GrammatkaslegespîerU9ttjiùEcclefiaJpermt. 
L'amour  poAr  la  liberté  eft  fi  nàturdle>  que 
je  m'étonne  de  ceux,  qui  tous  les  jours is- 
vcntent  de  nouvelles  entraves,  pour  le  Êdre 
de  la  peine,  fur  tout  à  Pégard  de  hoS  rîmes, 
qu'ils  veulent  rendre  fi  riches,  les  appel- 
lant  ainfi,  qu'on  y  voit  (buvent  unc.trcs 
grande  pauvrrté  de  fens,  ou  du  moins  une 
gêné  &  une  contrainte  de  penlées  qui  6it  pi- 
tié ,  &  qui  travaille  même  leur  Lefteur.  Car, 
quant  aux  nombres,  &  à  la  quantité»  que 
les  Grecs  &  les  Latins  ont  voulu  obicrver 
dans  leurs  Poèmes,  Ton  peut  dire  quils  ocr 
trouvé  par  le  moieil  des  accens  ditfërens  une  î 
.  ^  certaine  harmonie,  qui  non  contente  dccha-j 
touiller  l'oreille,  pénètre  jufqu'à  l'efprit  oi, 
elle  eft  entendue  avec  plaifir  comme  étant  lut 
Oic.^.âi  même  tout  harmonieux •  Nihileji  tamc9\ 
^^'  gnatùi7tmentibusnoftriSy  qunmwuneri^  atfÀ 
voces.  Mais  pour  ce  qui  cft  des  rimes,  qu 
compolènt  la  figure  que  les  Rhéteurs  Domt 
^nent  OmoioteUvte^  ou  finiflant  d'un  nicmfl 


DE  tA  POESIE.  ]       IBX 

Hi  <»  il  faut  avouer  j  qu'elles  âégqptent  à  la 
)ngue3  &  qu'il  fè  voit  peu  de  grands  ouvra* 
es  en  langue  vulgaire,  qui  n'ennuient  par 
i  merveilleufement;  ce  ^ui  eA  d'un  très 
;rând  defavantage  à  nôtre  Poéfiel  L'on 
leut  donc  dire  que  ceux,  qui  veulent  établir 
tes  loix  trop  aufleres  en  cette  partie,  tâchent 
fintroduire  dans  le  temple  des  Mufes  unefu^^ 
)cr{lidon  fort  préjudiciable,,  La  rime  d'un 
bonnet  ou  d'une  Bpigramme,  efl  plus  tôle- 
rable;  mais  celle  d'une  grande  pièce  fiitigue 
Il  étrangement,,  qu'il  n'y  a  prefque  point  de 
leclure  plus  pénible.  Peutétre  que  les  vers 
rimes  de  ces  Indiens,  dont  parle  le  Père  Jar- l.t.kifi.c,é^< 
rie  3  qui  font  chacun  de  foixante  douze  fylla- 
bes,  ne  lafTent  pas  tant  à  caufe  de  leur  éten- 
due, ^ui  rend  leur  cadence  moins  importu- 
ne, &  moins  fenfible.  Je  ne  ûii  que  Vous 
dire  de  celle  des  Arabes,  fmon  qu'au  rapport  de 
Jean  Léon  leur  poëfie  eft  rîmée  comme  ccllci.i.<t^- 
de  toutes'  les  Langues  modernes.  Il  eft  vrai 
que  Vincent  le  Blanc  affure  que  les  Poètes  du 
Pérou  qu'il  appelle  Haravec^  c'eft  à  dire  in- »/'*^-'-'* 
venteurSj  ou  Trotmerres  pour  parler  à  la 
Provençale,  failbiont  bien  leurs  vcrs'mefu- 
rc8,  mais  qu'ils  étoient  fans  rime,  à  quoi 
s'accorde  Garcilaflb  de  la  Vega  dans  fon  Hi-/.«*  ^-  ^-^ 
ftoire  des  Incas,&  ficela  eft;  je  tiens,  que  leur 

M  iij 


x8î       LETTRE    CXLIII. 
\  • 

Po&fie  eft  d'autant  plus  à  eflimer,  qu^dle  2 
l'avantage  de  rancienne  Grecque  &  Romaine 
fur  la  nôtre,  &  fur  celle  des  vers  Léonins, 
que  le  fiécle  fcul  d'ignorance  a  produits. 
Ce  qtxb  je  viens  de  dire  des  Indiens  me  £d: 
I  fouvenîr  de  robfervatîon,  que  Dion  Chryfc- 
^Orn/.fj;  ilomé  fait  particulieFcment  des  Orienraui, 
qu'ils  avoient  les  oeuvres  d'Houïere  traduites 
en  leur  Langue:  de  forte  que,  félon fà  néflcxioQ, 
ceux^'  qui  ne  connoifToient  ni  nôtre.  Cynoi'u 
re,  ni  les  autres  aftres  voifins  de  nôtre  Pôle, 
•  avoient  néanmoins  pris  connoififance  par  les 
vers  de  ce  Poëte  ^  du  Roiaume  de  Prtain ,  & 
de  la  valeur  d'Adiille.  Sans  mentir,  c'eÂun 
jnerveillcux  avantage  à  Homère,  que dqmis 
plus  de  deu^  mille  ans  il  ait  été  procfauM  par 
toutes  les  Nations  le  Prince  de  ceux  defàpro- 
feflion«  Car  Ton  ne  peut  pas  dise,  que  ce 
Toit  ni  la  dignité  de  fbn  fujet,  ni  la  primaoé 
du  tems,  qui  lui  aient  acquis  une  fi  grande 
prérogative,  pilifqu'avant  lui  un  Siagiius,  & 
unÇorinnus,  avoient  déjà  compofé  des  Ilia- 
des.  Une  la  tient  pas  aufli  de  fà  ;iai&nce, 
^  ni  de  fcs  biens,  vu  qu'étant  né  très  baffc- 
ment,  il  vécut  fort  néccfFiteux^  &  mourut  de 
faim  fi  Ton  en  croit  un  vers  de  Sotadcs.  Ce- 
pendant fa  prééminence  eA  reconnue  de  tout 
le  monde,  à  l'excépôon  de  quelques  elprits 


DE  LA  POESIE.    ^     183 

eictravagans,  tels  que  celui  de  TEmpereur 
Flaârien,  &  l'on  ùàt  le  [cas,  qu*en  faifoit  le 
Graod  Alexandre,  dont  Tame  héroïque  ne 
pouvoir  entendre  prononcer  fans  peine  d'ai)- 
trcs  vers  que  les  héroïques  de  ce  Poëte.     Ce 
domteur  de  i^'Afie  difoit, ,  qu'il  eût  miçux  ai- 
mé être  le  Therfite  d'Honiere ,  que  l'Adiille 
d'un  Chœrilus,  lequel  néanmoins  Lyfandre 
menoit  toujours  avec  lui  dans  toutes  fes  exr 
pediticMis,  pour  en  faire  dés  delcdptionspoë- 
dques.   L'on  contcde  ce  Chœrilus,  qu'aiant 
convenu,  qu'il  récevroit  un  écu  de  chaque 
bon  vers  de  (à  ù(pay  &^un  foufflet  d'autant 
de  mauvais  qu'il  en  produiroit,  il  fut  fi  bien 
paie  des  derniers^  qu'il  périt  fous  la  main  de 
.  iès  débiteurs*    Tant  y  a,  qu'Alexandre,  lie 
pouvant  fouf&ir  qu'on  eût  préféré  iiijufte- 
ment  Hefiode  à  Homère,  dit  gentiment, 
qu'il  n'auroit  jamairété  vaincu  devant  des  Ju* 
ges,  qui  euflent  été  Rois,  &  qu'il  n'y  avoit 
que  des  Fadeurs  >  qui  ful&nt  capables  dei 
coQ^mettre  une  fi  étrange  beràë.     Cela  eft 
conforme  &  a  fon. rapport  au  jugement  du^ 
Spâtftiate  Cleomene,  qui  nommoit  Homère 
le  PoSte  des  Lacedemonîens,  &  Hefiode  ce- 
lui des  Ilotes,  parce  que  le  dernier  traitis 
principalement  ie  l'Agriculture. 

Entre  une  infinité  de  louanges,  qu'ondon 

M  iii) 


•  .-     184       L' E  T  R  R  E     CXLHI. 

ne  à  Homère  celle-  là  n'cft  pas  des  dermeres, 
qu  il  n'y  a  point  d*art,  ni  de  fcience^   «odc 
les  profelTeurs  ne  le  prennent  à  garand  ie  h 
plupart  de  leurs  aphorifines,  comme  &'il  a- 
voit  polTedé  cette  célèbre  Encyclopédie,  k 
qu'il  n'eût  rien  ignore  de  ce  qui  peut  tomber 
Ibus  nôtre  connoifiance.     Cepeodait  il  £iic 
avouer  en  faveur  de  la  vérité^  qu'il  n'a  poisr 
eu  toutes  ces  luniieres ,  qu'on  lui  attribuîë.  il 
n'étoit  rien  moins  qqe  Philofophe,  comme 
riatonle  lui  rq>roche  au  dîxicm^  livre  de  iî 
République^  &  en  beaucoup  d'âutres  lieuar, 
qui  ont  fait  obferve^  à  Marfile  Hctn ,  que  les 
éloges  de  ce  Poète,  qu'on  lit  dans  le  Phile- 
bus  ne  font  pas  jTmceres,  n'dtant  tappoitts 
par  Platon  que  comme  populaires.     Aufit  a* 
t-il  prononcé  nettement  daos  (on  Apologie 
pour  Socrate,  qu'il  ne  faloit  pas  prendre  les 

^  Poëtes  pour  des  hopmies  £iges,  mais  feule- 
ment pour  des  gens  remplis  d'enthoufiafme^ 
ou  d'une  efpece  de  fureuf .  Eneffet>  iisoe 
^nfent  a.  rien  moins  qu'à  inAnike,  nefoo- 
géant  qu'à  plaire,  &  n'aiant  pour  cela  que  b 

•  fable  pour  objet  au  lieu  de  la  vérité,  svy^ 

pûph.  termes  de  Strabon.  C'eft  pourquoi  nous  li- 
fons  dans  Dfogene  Laërce,  que  fe  même 
Platon,  prenant  la  refolution  de  fuivie  les 


DE   LA  POESIE.  igç     . 

rendmens  Philofoptiques  de  Socrate,  brûla 
ce  qu'il  avoit  fait  de  vers:  comme  vous  pou-, 
vés  avoir  appris  du  digne  Précepteur  de  Tra- 
jan ,  que  ce  père  commua  de  tous  les  Philo- 
fophes  aiant  été  excité  par  un  fonge  à  fiiire 
quelque  cçs  delà  Poefie,  choifit  pour  cela     ^ 
les  fables  d'Efope,  afin  de  s'éloigner  du mea- 
fonge  trompeur ,  dont  elle  fait  le  plus  depro- 
felTion.     Car  n'efl  •  ce  pas  pour  cela  que  tous 
ces  grands  Poètes  ne  racontent  jamais  les  cho* 
fes  d'ordre,  conunençant  ordinairement  par 
le  milieu  de  ce  qu  ils  ont  à  réciter^  avec  Cl 
peu  de  vérité,  que  ceux,  qu^  ont  emploie 
des  vers  à  rapporter  quelque  chofe  comme 
elle  étoit  arrivée ,  ont  pafTé  pour  hiftoriens,  & 
non  pas  pour  Poètes^    Dion  Chryfoftome  a  Onà.n 
£iit  cette  réflexion  avant  moi ,  dans  une  de  fes 
oraifons  où  il  introduit  un  Prêtre  d'Egypte, 
qui  fe  moque  des  Grecs  d'avoir  crû  furla  eau-  ^  ' , 
tion  d'un  Poète  tel  qu'Homère,  queT^roie  a^ 
voit  été  prife  par  Agamemnon,  &qu'HeIene 
avoit  aimé  Alexandre  Paris.   Selon  lui  Achil- 
le fut  tué  par  Hecîlor,  au  lieu  qu'Homère' 
fubftituant  Patrocle  en  la  place  du  premier, 
rapporte  le  fait  tout  au  contraire.  Vous  pou- 
vès  voir  au  même  lieu,  que  Tjroie  ne  fut 
nullement  prife  >  &  que  Friam  niourut  l'un 
,  des  plus  heureux  Rois  de  fon  ftécle.    Il  eil 

M  V 


igtf      LETTRE     CXLIII. 

vrai^  ajoute  le  même  Dion,  qu^Eoée,  Ante- 
nor,  &  Hclenus^  furent  occuper  diverfes 
contrées,  &  y  fonder  des  Roiaumes,  comnae 
des  Princes  vidlorieux,  à  qui  les  mains  de^ 
itaangeoient  après  avoir  eu  le  fort  des  «mes 
fi  ftvorabîe. 

Mais  quoiqu'il  en  Toit,  la  belle  PoeGea 
tant  des  chamies,  qu'Jblomere  comme  k 
coryphée  du  Pamafle  a  reçu  des  applaudiilè- 
'  mens  de  toute  la  terre.  Les  plus  célcbirs 
dans  (à  profeflion  ont  fait  gloire  derimîter. 
L'un  d'eux  fe  divertit  autrefois  à  &kc  de  iba 
Iliade  une  Elégie,  ajoutant  un  peotametrsi 

StfiJax,  chaque  hexamètre;  &  un  autre  doubla  enco- 
re le  même  ouvrage  par  la  jonélioa  d'un  vers 
héroïque  à  tous^  ceux  de  ce  Poëte.  En  niir- 
chant  encore  fur  f^  pas  Neftor  Lydus  com* 
pofa  toute  riliade  en  forte  ^  qu'il  s'abftint 
dans  chaque  livre  d'une  des  lettres  de  f  Al^ 
bet ,  ne  fe  trouvant  par  exemple  aucdnalptu 
dans  tout  le  prmiier,  &  TryfÂiiodQrus  à  (on 
imitation  fît  le  aième  de  TOdyifée^  comme 
Hefychius  le  rappprte.  Bref^  iofiiiies  per- 
fonnes  ont  voulu  fe  rendre  recommendabks 
-  en  trouvant  quelque  fineffedans  cet  ouvrage, 
<}uoique  vraifemblablement^ Homère  n'y  eût 

^  ''*    jamais  penfé.  Âinfi  U  Grammairien  Appion, 
dont  Spneque  fe  raille  dans  une  defesépitres 


DE  LA  POESIE.  ig? 

s'iinagina.  que  les  deux  premières  lettres  de 
riliade,  (i&fj^  fàifant  lé  nombre  de  quaran- 
te -  huit ,  elles  avaient  été  chofves  &  mifes  ex* 
près  par  Homère  au  commencemenr^  pour 
defigner  la  quantité  de  livres  quefon  Iliade  & 
(on  OdylTée  dévoient  contenir*    Ces  mêmes 
livres  ont  excité  mille  conteflations  parmi 
lesfavans;  Ariflote,  pour' preuve,  cgnfidé- 
rant  Tune  &  l'autre  pièce  comme'des  Tragé- 
dies; &ptufier$  autres,  entre  lesquels  je  puis 
nommer  Macrobe,  étant  perfuades,  que  l'O 
dyiTée'ne  peut  pafler  que  pour  une  Comédie. 
Mais  le  Rhéteur  Longinus  dans  Ton  traité,  de 
la  haute  Eloquence,  Trsfà  in|/85^  nomme  feu- 
lement cette  OdyfTée  un  Epilogue  de  riliàdey 
(bûtenant  qu'Homère  la  compofa  fi  vieil, 
que  TeTprit  commençoit  à  lui  diminuer,  d'où 
vient,  que  tout  y  eft  plein  de  ces  éibles, 
qn'il  appelle  lovisjomnia^  de  forte  qu'à  fou 
jugement  Homère  doit  être  comparé  à  un 
Soleil  couchant  dans  ce  dernier  travail.    Et 
néanmoins  l'on  a  prononcé  généralement  en 
fiiveur  de  tout  ce  qui  eft  forti  de  &  plume^ 
que  trois  chofes  étoient  également  impoiH- 
blés,  d'ôter  la  foudre  des  mains  de  Jupiter^ 
d'aiiaçher  la  mafTucde  celles  d'Hercule,  &de 
foufhaire  un  des  vers  d'Homère  &ns  qu'on 
s'en  aperçoive,  &  fans  (aire  vifiblement  un 


'      188-      LETTRE  CXLIIL 

'  tort  notable  à  fes  compondons.  C'eft  jcnoo 
core  Macrobe,  qui  en  parleainfi  au  troificmc 
ohapicre  du  cinquième  livre  de  fes  Satur* 
niales. 

Au  Turplus  ne  vous  imaginés  pas,  que 
Platon  ou  Democrite  aient  tant  de  poavorr 
fur  mon  efprit,  qullsmc  falTent  approuve 
cette  oppofition  formelle  entre  la  Poêûe,  & 
la  Philoiophie,  que  je  vous  ai  antôt  rappQrcè<^ 
J'eAime  autant  que  perfonnç  le  langage  des 
Dieux,  &  je  fuis  fort  éloigné  du  fèotiœeor 
de  ce  Père,  qui  par  un  zèle  qu'on  peut  nom- 
mer indlfcret,  a  bien  o£é  nommer  Peau  dHip* 
pocrene,  le  vin  des  Démons.     U  nya,  dir 
OJit.     pindare,  que  les  ennemis  de  Jupiter  qui  ne 
•^'        peuvent  fouf&ir  la  Pocfie.    Mais  je  vous  a- 
voue,  que  je  ne  prife  pas  également  tous 
ceux,  qui  fe  mêlent  de  parler  Phœbus,  Se 
que  j'en  cpnnois  beaucoup,  qui  pcnicnt  va- 
loir bien  Virgile  &  Homère,  quoiqu'ilsn'aieot 
rien  de  commun  avec  le  premier,  que  la 
/./7.1105.  peine  qu'Aulu-Gelle  dit  quâprenoit,  -Dxo» 
/^f.Ciû.  pariebat  verjus  more  atque  ritu  urfino;  ni  t-  1 
vec  le  fécond,  fmonlorsqu'onlesvoittousies 
jours  aller  de  porte  en  portedebiter  leurs  rapl(> 
dies.    Car  c'eft  une  choCe  merveilleuiè,  & 
certaine  pourtant,  que  les  phis  chetiis»  qui 
Ce  mêlent  de  ce  métieri  croient  toujours, 


DE  LA   POESIE,  i89 

ju'ils  ri'y  font  devanccs^par  perfonnc,  $c  que 
ien  n'égale  leur  verfificationy  Horat.eji,^ 

Ridentur  main  qui  componunt  carmma^  vé-    ^* 

Tum    '         , 
Gauâent  fcrihentes^  &  fe  venerantur^  &*       . 

ultro^ 
Sitaceâs^  laudant  quiâquUfcrijrfere  y  heatié 
}e£àibieii9  queTâmour,  quediacunapour 
toutes  fes  produiîtions  d'efprit  eft  toujours      , 
exccffive  ;  mais  rien  n'égale  ravcuglemeiït  de  . 
ces  petits  avortons  du  Pamaffe.    In  hoc  gène-  ^«'^•5ï'«j^- 
re  nefcto  ^o  paSo  magis  quam  m  akufumi  eut- 
que  pulcrum  eft;  aàkuc  neminem  cognovi  Poër 
tamy  quijtbi  non  optimus  vider eturx  fie  fêtes 
habety  te  tua  y  me  détectant  mea.     Jefuis|(ûry 
que  vous  n'êtes  pas  pour  contredire  là  deffus 
les  peûfécs  de  Ciceron  &  d'Horace,     OV  il 
cft  bien  plus  de  ces  miterables  &  préfom- 
ptueux  Pogtes  à  la  douzaine,  que.  d'autres; 
non  leuîement  à  caufe  que  toutes  les  chofes 
excellentes  font  rares,  mais  eocojp  parce 
que  la  naiffancc  d'un  excellent  j^oête  eft 
particulièrement  chronique,  &  périodique  à 
ce  point,  qu'elle  n'arrive  guéres,  non  plus    , 
que  celle  de  plus  grands  Héros,  que  défiécle 
en  fi^cle.  /  ,  '  ^ 

Confules  fiunt  quotnnhiSy    îf  novi  Procon-'  ' 
fuie e y 


r 


190        LETTRE     ÇXLIV. 

Solits  akt  Rex^  mt  Puita^  non  jmtànm 
nafcttur. 
PhiloAmte  a  dit  plailamineiit  dans  une  de  ta 
^  èpitres  écrite  à  Hacrentianus,  qu'il  y  a^cm  de 
fon  tems  plus  de  Poètes,  que  de  mouches; 
celui  d'aujourdliui  n'eft  pas  meins  ficooodi 
cet  égard,  &  mérite  bioi  qu'on  ajoute  ks 
ternies  de  Plaute; 

T  plnseftfere^ 

inTfxti.     Quam  oUm  mi^carum  eft  cnm  caktnr  wuh 

xume. 

Prenés  y  garde,  pour  un  d'^iire  eux»  qu'on 

peut  cpnfidérer  conune  fameux  >   vous  eo 

^4  remarquerés  toujours  une  centaine  de  fiull^ 

Uques. 

DES  POETES. 

t^  E  T  T  R  P     CXLIV. 


J 


MONSIEUR, 

e  oe  peùTois  pas  en  vous  écrivant  ûinilie' 
rement,  &  à  cœur  ouvert,  courir  lafor- 


DES    POETES.  191 

ine  dont  vous  me  menace  d'irriter  lesFées, 
u  plûtôtuQe  forte  de  Frelons  beaucoup  plus 
craindre*  En  effet, >  je  tfie  Ibuviens.fort 
ieOi  que  Platon  acoufe  d'une  extrême  im-mAHmi. 
rudenee  les  plus  grands  hommes,  s'i^.ie 
lêlent  d'oâTenfer  les  Poètes,  donnant  le  Roi 
/linos  pour  exemple/qui  fut  par  eux  rele* 
^ué  dans  les  Enfers  parce  qu'il  les  avoit  £iit 
buffirir  dans  Athènes.  Ils  mirent  auffi  Tan- 
aie  au  même  lieii,  qui  fut  un  des  plushom^ 
nés  de  bien  de  (on  tems,  Anousencroions 
Philoftrate.  Mais  comme  Platon  ne  laifla/.^cy. 
[>as  nonobftant  ce  beau  pnéceptede  leschaflcr^^  ^^^^ 
le  fa  République,  &  de  les  traiter  aflezmalen'^^^'* 
iiverfes  rencontres^  j'ai  crû,  que  j'en  pouvois 
dire  ce  qUe  je  vous  ai  écrit,  (ans  OfFen(er  ni 
l'art,  que  je  prife  beaucoup,  quand  il  el\ 
bien  exercé,  oi  fes  profeUeurs,  quej'edime 
infînèment,  lors  qu'ils  excellent  en  un  mcti- 
er,  ou  la  médiocrité  à  toujours  paiTé  pour 
un  Vice.  C'eA  après  Horace  que  j'en  parle  ainfi,  J^.  ^ 

,  mediocrihis  effe  Poëtis 

NùnDîy  nonhominesy  nonconceffèrecolufm2:e7 
Et  vous  ùivés  qup  luvenal,  qui  ne  haïIToit 
pas  fon  métier ,  reconnoit  comme  ceux ,  qui 
s  en  acquitoient  mal  de  fon  tems,  étoienc 
honteufement  &  mife^ablement  réduits  aux 
plus  yils  éniptois  de  la  vie, 


M92       L  E  T  T  k  E     CXLIV. 

Sttyr.7.       Bakeàhm  Ot^iis,   Rtmae  conàmcere  fur 
nos. 
Après  tout,  je  ne  crois  pas  avoir  dooiK 
fujet  de  plainte  à  tapt  de  monde  que  vous  k 
préftipporés.     Car  puilque  je  n'ai  rien  écn 
^  connre  le  vrais  fiivoi'is  d'Apollon^   &  que 
tous  ceux ,  qui  lui  font  la  Cour  ont  fi  bonse 
opinion  d'eux,  &  de  leurs*  ouvrages^  feloo 
que  je  vous  l'ai  prouvé,  qu*ib  croient  tou- 
jours être  dans  ià  plus  haute  &veur;  tenè 
pouraflliré,  que  perfbnne  ne  voudra  prendre 
pour  foi ,  ce  que  j'ai  dit  aufli  (ans  defifetn  de 
taxer  en  particulier  aucun  de  cette  profd* 
'        fion. 

Certainement  il  faudroit  être  Fort  injo/le 
pour  mépriTer  un  genre  dliomîmes  <fà  oot 
prefque  toujours  pafTé  pour  divins^  quand  les 
Mufes  les  ont  regardés  de  bon  œil.  Il  ne  fe 
peut  aufli  que  ceux,  qui  ont  des  qualités 
louables,  &  dignes  de  la  recommendadoodu 
Parnaiïe,  de  quelque  nature  qu'elles  (oient, 
nefalTentcasdesgens,  qui  lemblent  êtreles 
plus  propres  de  tous  à  publier  le  mérite,  k 
à  rendre  les  noms  immortels, 

Carmen  amat  qiiifquis  cahnint  àignafmt. 
£t  puis  peut -on  nier  en  bonne  conldence, 
qu'une  belle  pcnfée ,  ou  une  (èntence  impor- 
tante  exprimée  en  vers,  nr&fle  une  toute 

autre 


DES    POETES.  1^3 

autre  impreffion  dans  nos  eiprits,  qu'e}fe  ne 
feroit,  rendue  fimplement  en  profe.    Clepn-        '' 
thés  reconnolt  dans  Seneque  avec  ingénuité, 
que  ce  qu'eft  la  trompette  à  la  voix  pour  la 
portçr  plus  loin  &  la  rendre  plus  éclatante ,  la 
Poéfic  reft  aux  paroles ,  que  nous  employons 
pour  nous  faire  entendre^  aiantle  pouvoir  de 
les  infinuer  bien  plus  avant  dans  nos  âmes,   * 
que  fx  elles  étoient  proférées  communément  : 
Eadem  negligentius  audiuntury  minufque  perçu- 
titmty  ^^uamdiu  foluta  oratione  diainttir;  ubi 
acceffèrenumeriy  &*  egregiumfenfuin  aaftrinxe^ 
re  certipedes^  eadem  iUafententia  velut  lacerto 
excuffa  torq^etur.    J'ofe  même  renchérir  fur 
cescomparaifons,  &  foûtenir,  que  Ia  con- 
trainte d'un  Vers,  &fes  pieds  mefurés,  opè- 
rent à  peu. près  eu  cela  de  la  même  forte 
qu'agit  le  Canon^  qui  multiplie  tellement  les 
effets  du  feu  &  de  la  poudre  qu'il  enferme, 
que  fon  boulet  n'auroit  prefque  point  d'à» 
dion,  s'il  n'étoit  aînfi  reflferré  avec  eux.  En? 
fin  Lucien  confidére  le  Poète  comme  un  Ca- 
valier bien  monté  fur  un  Pegafe,  qui  parcon- 
fequent  parle  à  cheval,  comme  l'on  dit,  & 
lailTe  derrière  lui  l'Orateur  à  pied,  éloigné 
d'une  merveilleufe  diibince.    Que  vôtre  bel- 
le Rhétorique,,  dont  vous  avés  iiijet  de  fairç 
tant  4e  cas,  ne  s'offenfe  pas  de  ceci ,  nousl$i 


194       LETTRE     CXLIV,    " 

confolerons  une  autre  fois^  &  aous  feroos 
valoir  à  fpn  tour  le  jugement  du  Chanodier 
Baccon  prononcé  alTez  plaifamment  au  Cdnb 
.  te  d  Effex.  Qu'il  tcnoit  véritablement  les  Poè- 
tes pour  les  meilleurs  auteurs  que  nous  eul- 
fions,  après  ceux,  qui  avoient  écrit  en 
profe. 

Mais  quoiqu'une  excellente  Poefié  mciite 

tous  les  éloges  que  nous  venons  de  lui  don* 

^  ner,  &  beaucoup  d'autres  qui  s'y  peuvent  s- 

jouter,  ce  n'eft  pas  à  dire  que  tous  ceuxqoi  le 

.  mêlent  de  la  verfifîcation  puifTent  s'en  préva- 

lov-.    Pour  un  véritable  Pôcte, 

yirg.  m/igfiamcui  mentem  y  ûnimumfmi 

'**' •  Delktswjpirat  votes  ^  aperitque  fithtra\ 

^     .    il, en  eft  une  infinité  d'autres  qui  rendent 

prefque  ridicule  l'art,  dont  ils  fe  vantent  fi 

fort ,  pour  ne  fa  voir  &irè  autre  chofc  finon, 

VvrgAÛ.^.     Stridenti  miferum  ftipula,  difperdere  carnun. 

En  effet,  le  plus  honnête  homme  du  monde 

en  toutie  autre  rencontre,  &  le  plus  homme 

'    de  bien,  deviendra  tellement  importun,  que 

chacun  le  fuira,  fi  compofant  de  médians 

verç  il  tombe  dans  le  défaut ,  qu'ont  toosfes 

femblables,  de  les  réciter  par-tout  oùilsfe 

trouvent.     Une  ancienne  Epigramme  expri- 

me  cela  fort  naïvement  en  la  perfonne  d'un 

^     l-igurinus,  plein  d'ailleurs  de  probité,  &de 


DES    POETES,  I9Ç 

€rtu ,  maîsquecevîce  dedebîter  finsccffede 
aauvajfespoëlies^eià  ùapn^  rendoit  prefque 
[ifupportable. 

f^is  quantum factas  tnali  vider  e? 

f^hr  juftus  ^  fTobus  ^  hmocms  ^  tmeris. 
i^ehii  de  qui  vous  m'avés  envoie  les  compofi- 
jons^  &  qui  eft  caufc  de  tout  ce  difcours^ 
l'eft  pas  à  beaucoup  près  fi  recommendable. 
La  première  de  fes  pièces,  que  je  lûs^  bleflb 
relleiuent  la  pudeur,  que  tbi|$  les  vers  Sotadi-  / 
ques  &  Fefcenains  des  anciens  n'ont  rien  eu 
qui  lui  fût  plus  contraire.  C*e{l  un  rainas 
honteux  de  tout  ce  que  le  Bordel  &  le  Caba- 
ret ont  de  plus  infâme, 

Atqui  hoc  incarfmne  totQ  Vkg^m 

InguimseftvitiumjîS^F'eneris^efcriptaHhido.  CWf\ 
Je  vous  dirai  en  gros  des  autres,  que  les  moins 
étendues  m'ont  femblé  les  moins  maavaifes> 
par  la  raifoh  portée  dans  le  proverbe  qui  dit, 
que  les  plus  courtes  folies  (bntlesmeiUeures. 
Vous  lie  vous  étonnerés  pas,  que  j'en  parle 
ainfi,  fi  vous  vous  fouvenés  qu'on  a  bien  ofé 
dire  de  certains  demi- vers  de  Virgife,  Dimt- 
dhm  pîustoto.  Le  retranchement  des  chofet 
même  excellentes  ei)  fouvent  avantageux,  à  ' 
plus  fôrte  raifon  le  doit  -  il  être  de  celles,  qui 
n'ont  riende  recommendable.  Et  fi  cebeau 
diiHque  de  Varrôn, 

^  Nij     - 


Il 


19IS      LETTRE    CXLIV. 


Defierant  latrafe  c/mes^   urhfyiti  fk- 
bauty 
j^  I  ^^^  Omnia  no6Hs  erantpladda^  compofta  jm^ 

/  ppuvoit  être  rendu  meilleur,  coHime  le 
maintenoit  Ovide  ^  en  retranchant  la  demies 
re  [partie  du  iecond  vers,  &  en  mettant  ub 
point  après  Onmia  noBis  eraat;  trouvères- 
vous  mauvais  qu'on  fouhaite  la  diminution 

*  de.tant  de  chofes  où  Ton  ne  remarque  rien  de 
jÉW.  Su.  bon?  Philoxene  ne  put  janMiis  approuver  la 
*''*  mauvaife  veine  de  ce  Roi  de  Syracuie,  qui 
lui  demandoit  fon  avis  d'une.élegie  plaintive,  & 
'  I  d'une  defcription  de  quelque  grande  calami- 
té; Il  lui  répondit  avec  équivoque  que  bprt- 
miere  étoit  véritablement  tréspitoiable,&qu  a 
r^rd  de  l'autre^  fon  expreflbn  de  tant  de 
mUères  étoit  fans  doute  fort  miferablc.  Mais 
il  y  a  bien  plus  de  raifon  à  çondanner  ces  pe- 
tits ouvrages,  dont  je  vous  parle,  011  l'auteur 
a  rendu  des  lu  jets  àlTez  ferieux  tout  à  fait  li- 
dicules,&où  iladebitédes chofes  gaies  d'eDes 
mêmes,  à  faire  pitié,  &  adonner  deTinifi- 
gnation,  tant  TcKi  y  voit  d'impertinence.  Soo 
Centon  n'efl  pas  plus  à  prilèr  :  U  met  des 
trois  &  quatre  vers  de  fuite  pris  d'un  même 
lieu,  contre  la  r^lequ^ldevoitavoirapptile 

.  d'Aufone,  DuosjunBim  locarty  ineptum  c^: 


DES    POETES.  i$7 

^   très  unaferie;  mer  ce  mgce.     En  vérité,^ 
:'eft  la  preuve  de  ce  qu'a  prononcé  cet  ancien 
\xc  ce  genre  de  Poêfie,  Petitorum  concHina-^ 
rio  miraculum  efi:  imperitorum  jun&ura  ridi-      i 

Ce  que  vous  m'écrives  pourtant  eft  fort  in- 
génieux, i&  aucunement  à  fon  avantage, 
qu'il  vous  a  fur  tout  paru  un  fort  mauvais  Poète, 
pour  avoir  fûuvent  quitté  la  fable,  &  dit  beau- 
coup de  vérités.    Je  vois  par  là  que  k  Satyre 
vous  plait,  bû  leflilegroffier  decetliomme 
traitersi  toujours  le  monde  fort  rudement. 
Prenés  garde  néanmoins  que  cette  façon  de  ri« 
mer  fe  convertît  fouvent  en  ris  anier.    L'on 
a  beau  dire,  que  les  Poètes  n'appréhendent 
point  k  foudre,  parcequ'ils  font  couronnés 
de  laurier.    Nous  en.  avons  vu  d'auffi  mal 
traités,  que  s'ils  cuffent  été  foudroies.    Et 
celui-ci  offenfe  fi  lourdement  de  certaines 
perfbnnes,  qu'à  mon  avis  il  feroit  mieux 
dans  fa  petite  fortune  de  grimper  s'il  pouvoit 
fur  le  Potofi ,  que  fur  le  Parnafle  qui  n'a  point 
d'arbres  fruitiers.     Ceux  de  fon  métier  que 
les  anciens  nommoîent  grajfatores^  fe  trou- 
voîent  bien  d'y  joindre  celui  deParafites,  SiAa.Gdl^ 
de  Rufiens.     Mais  véritablen\fent  ce*  font  des  '•  "•*•*' 
chofes  fi  diftinéles  aujourd'hui ,  qu'on  voit  la 
plupart  des  derniers.dans  l'opulence,  &  les 

N  U) 


193        LETTRE    CXLV. 

pauvres  Poètes  prefque  toujours  dans  la  né- 
ccfiité.  Qu'y  feroit-on,  ^uifque  c'eft  elle 
feule  qdi  les  fait  fi  bien  chanter?  LeChardoo- 
neret  ne  dit  plus  mot  quand  il  eftfouldeche- 
nevis:  Et  la  meilleure  Poule  cefle  de  donner 
des  œu&,  lors  qu'elle  devient  trop  graife. 

DES 

DOUTES  RAISONNES 
lettre  cxkv. 

monsieur; 

Etant  compofés  de  parties  différentes  com- 
menousleronunes,noQsvivoQsautant& 
plus  parlerpiritueI,queparlev^étabI^ou  par 
je  fenfitif,  &  nôtre  ame  n'efl  pas  mons  dcGrôiié 
naturellement  deiàvoir,  quenôtrceflomac  cil 
avide  d'aliment,  parce  que  iameuled'un mou- 
lin ne  fe  gâte  point  tant  faute  de  bled>  que 
l'efprit  fe  rouïlle,  fi  on  ne  l'occupe,  de  mê- 
me que  nôtre  vaitriculefereœplitdeiiiaiivai- 


DES  DOUTES  RAISONNES     J99 

es  humeurs  fi  la  bonne  nourriture  luji  man- 
]ue.  Cependant  tout  cet  appétit  ptiyfiquô 
l'apprendre  &  dfe  connoître  ©'aboutit-  gucres 
pi'à  nôtre  mortification^  Eoquod\  ditF£ccIe-Cy^f« 
iiade,.  infmdtafcientiamultaeftindt^atio^  &* 
jui  addit  Jcientiam  j  addit  &  dùlorem.  Plus 
Eiouspenetronsdansla  fcience^  mieux  nous* 
remarquons  nôtre  ignorance,  qui  nous  àffli*  / 

ge;    Et  Ariflote  s^eft  rencontre  dans  la  pen^  m  RiU. 
lée  de  Salomon^  quand  il  A' prononcé^  que 
nos  doutes  croiffent  à  melbre  que  nous  deve-^.^^|^, 
DOnsplusTavails,  QuipluranovHy  eumtnajo^a. 
rafeqmntur  dubia;   ajoutant  aillears^  qu'il 
n'eft  pas  moins  difficile  de  former  ces  doutes . 
bienraifonnéS)  que  de  trouver  la  vérité  des 
chofes.     Si  eft-  ce  que  perfonne  n'eft  enco- 
re delcendu  dans  le  puits  de  Democrite  oùeL 
le  s'eft  cachée;  &  c'eft  beaucoup  quand  au 
lieu  d'elle  nous  attrapons  quelque  petite  vrai- 
femblflhce.     Toutes  nos  difputes  de  l'Ecole 
fur  cela  n*ont  rien  de  folidc,  ni  de  réel;  In 
vocibus  occupati  inanes  tantumjonos  fundimus^ 
fdon  qu'Epicure  s'en  plaignoit  de  fon  tems> 
&  quoique  Louis  XL  fit  donner  un  Arrêt 
l'en  mil  quatre  cens  foixante- treize  contre 
les  Terminiftesou  Nominaux,  je  dcfere bien 
plus  au  jugement  de  beaucoup  d'autres ,   & 
particulièrement  à  celui  du  Père  Paul  Servi-teemt^- 

N  iiij  ^ 


iOO       LETTRE     CXLV. 

te,  qui  comme  juge  plus  entendu  les  préfe- 
roit  abrolument  à  leurs  adverfaires,  qu'oo 
nommoit  Philofophes  Réaux.  LesDc^tnad- 
ques,  qui  prennent  ce  dernier  titre  ontnéac- 
moins  plus  de  vanité  que  de  réalité,  &  ceux 
même ,  qui  ont  étudié  avec  fiiccés  dans  leus 
collèges  y  font  fouvent  contraints  de  prendre 
le  parti  de  TEpoque^  &  de  chercher  quelque 
\  repos  &  quelque  fatis&âîon  d'efprit  dttis  Icn 
.  aphafie^  qu'elle  fonde  fur  les  raifons,  qu'elle 
a  de  douter.    C'eft  le  meilleur  &  le  plus  fur 

Îarti  y  que  je  crois  qu'on  puifle  prendre ,  pour- 
^  û  que  ce  (bit  avec  le  jugement  &  la  retenue 
néceffairei  n'étant  Ton  ami  que  jufqu'aux  au- 
tels, non  plus  que  dû  Peripatetifme,  duPùr- 
tique,  ou  de  l'Académie.  La  Sceptique  a 
tet  avantage,  que  fans  s'attacher  dettanmc- 
nîent  à  rien,  elle  cpmpofë  (on  (yfteme  de  ce 
qui  lui  paroit  apparemment  recevabie  dans 
toutes  les  autres  feâes,  imitant  Tadreffe  du 
Or.  i.i$  Peintre  Zeuxis,  qui  fut  donner  à  ion  Hde^ 
'''<''  ne  toutes  les  grâces  desdnq  plus  belles  filles 
de  Crotone.  Certes  Ton  ne  ûuroit  trop  s'é- 
loigner, des  affirmaQons  magifhales  de  tous 
les  Dogmatiques.  Prwcipmm  PhUq/o/Jds 
xonfcitntia  infirmitatis.'  Nous  nous  devons 
t(xi jours  fouvenir  du  mot  notable  deCkobih 
le,  Imperkiain  offtfuhis.     Et  jencvoisiien 


•    DES  DOUTES  RAISOÎ^NE'S*    iùt 

le  plus  à  mon  grè  dans  tout  ce  que  Dioge* 
.ene  Laêrce  nous  apprend  de  ces  anciens 
^hilofoph'es,  que  la  modération  d'Arœfilaus, 
ui  ne  voulut  jamais  compûferde  livre,  QuoJ 
'.  jue  de  omnibus  Jiifpenderet  fententiam.  Or 
niifque  vous  me  perfecutés  fans  celTe  de 
/ous  communiquer  ce  quej'appliqueordinai- 
rement  dans  mes  petites  ledures  à  ce  genre 
de  philofopher,  je  vous  rendrai  compte  de 
deux  livres,  qui  m'ont  fervi  depuis  peu  d'uo 
doux  diverdflement,  &c  dont  j'ai  tiré  qu^* 
ques  obfervations  fur  ce  fujet.  * 

Le  premier  des  deux  eft  la  Relation  d  un 
l?ere  Jefuîte  de  ce  qui  s'eA  paflé  en  Canade 
aux  années  dernières  1657.  &  1658-  Son 
chapitre  feptiéme  eft  de  la  diveriité  des  a* 
dions,  desfentimeos,  &  des  jugemens,  oui 
fe  trouve  entre  les  peuples  de  la  nouvelle 
France  Américaine,  &  ceux  de  la  nôtre  Eu- 
ropéenne. It  remarque  donc,  comme  les 
premiers  ont  prefque  tous  leurs  fens  diffiS- 
rens  de  nôtres.  Leurs  yeux jugentde  la  beau- 
té tout  autrement  que  nous  ne  faifons,  foit 
pour  la  couleur^  le  barbouillant  le  viûge 
pour  le  rendre  -plus  agréable  ;  ibit  pour  la 
poliflure,  fe  le  cicatriçant  à  même  deflein  en 
diverfes  façons.  Ils  aiment  les  cheveux  noirs, 
coideSj  &  luiiàns  de  graifle;  fe  moquent 

N  V 


ao»      .LETTRE    CXLV. 

des  têtes  &i(ëeS|  &  aa  lieu  de  poudre  de  Cfaf 
pre  y  couvrent  les  leurs  de  duvet  ou  de  ped- 
te  plume  d'oileaux.    Ils  ne  peuvent  fbtj^f&v 
qu'on  porte  barbe,  &  c'eil  là  injurier  un  hooc- 
me  que  de  le  nonuner  barbu*     A  Tcgard  à 
rOule,  nos  mufiques  gaies  ne  leur  paroih 
fent  qu'une  confuûon>  aiant  les  leurs  mor- 
nes &  pefiiotes  y  dont  ils  font  beaucoup  plus 
de  cas.    L'Odeur  muTquée  put  à  leur  ws, 
celle  des  huiles  &  de  la  grailTe  leur  pbk 
merveilleufcment;.  m^iurirant  de  même  (k 
fentir  la  rofe,  l'oeillet  ou  k  giroflée,  quoi- 
qu'ils eAiment  infitiiment  l'odeur  du  Tabx. 
Leur  goût  ne  peut  fouffrir  le  Sd ,  &  ilsmao- 
gent  tout  {ans  cela,  rejettant  nos  (àufes,  ta 
ragoûts,  &  nos  faupiquets.     Uaoeufmdkc 
kur  pafTe  poiu:  crud^  &lefonttoûjouisdur- 
eir;  mais  as  trouvent  excellent  le  petit  d&au, 
qui  fe  trouve  dans  des  œufs,  que  nous  ajipé* 
lonscouvis,  &lpFere  aiant  mangé  lorsqu'à 
étoit  parmi  les  Algonquins  d'un  petit  Oiûar- 
deau  tiré  d'un  de  ces  œu&,  le  nomme  un 
morceau  délicat     Ils  hument  l'écume  du 
pot  Avec  volupté,  ne  lavant  jamais  k  vîtih 
de,  &  boivent  la  graifle,  ou  la  mangent  ii 
elle  eft  figée.    Le  potage  eft  le  dernier  de 
leursmets.  Et  pour  le  pain;  ils  ne  le  m^t 
jamais  avec  la  viande^  en  ufant  f^arément 


,      DES  DOUTES  RAISONNE'S.    aoj 

7os  Briiides  leur  font  itKonnus,  &  quoiqu'ib 
Dvitent  afTez  à  manger  y  jamais  ils  ne  con- 
fient pcrlbnne^à  boire/    Aufli  ne  boivent- 
Is  qu'après  le  repas  ^  fans  mêler  comme  nous 
àiibns  les  viandes  avec  le  boidon.    Pour  ce 
)ui  touche  le  dernier,  qui  efl  aufTi  le  plus 
TToffier  de  nos  fens,  ils  préfèrent  le  dormir 
fur  la  terre  avec  un  chevet  de  bois^  à  la  deli- 
catelTe  &  mQllefTe  de  nos  lits;  ce  qui  ne  fb 
peut  prendre  pour  une  barbarie,  puifque  les 
Chinois  Se  les  Japonois ,  à  qui  elle  ne  fauroit 
être  reprochée  ne  peuvent  dormir  non  plus 
que  fu;*  un  chevet  fort  dur>  les  grands  Sei- 
gneurs le  faifant  ordinairement  du  précieux 
bois  de  Calambar,  o^  de  quelque  autre^  qui 
s'ouvre  &  fe  ferme  à  clef,  pour  y  mettre  ce 
qu'ils  veulent  alTurer  dans  leur  fomnieil.  Mais 
je  ne  veux  pas  vous  fruffarer  d'une  réflexion9 
que  fait  le  Fere ,  tant  fur  ce  que  nous  venons 
de  dire,  que  fur  ce  qui  fuit.  C'efl  que  ûquel« 
qu'un  étoit  monté  fur  une  tour  huez  haute, 
pour  y  contempler  toutes  les  Nations  du 
Monde,  il  fe  trouveroit  fans  doute  bien  eni- 
pêche  à  déterminer  qui  efl  la  mieux  fondée 
en  fes  coutumes  &  &çons  de  vivre.    Dans 
cette  partie  du  nouveau  Monde  qu'il  a  vue, 
les  hommes  &  Tes  fçnunes  fe  coiffent  d'une 
même  inaDiere>  mais  les  premiers  y  pçrtent 


ao4        LETTRE    CXLV. 

bien  plus  fréquemment  des  chaînes  oii  col- 
liers, que  ne  font 'pas  les  femmes.     Leu5 
habits  font  fans  comparaifon  plus  larges  k 
plus  courts  que  les^nôtares,  ne  Icurdefcen 
daiit  guéres  plus  bas,  que  Je  genouîL     I^ 
couture  de  leurs  bas  de  diaulTes  ne  parôit  pas 
dcri'crre ,  mais  entre  les  jambes.     Leur  die- 
iiïîfe  n'eft  pas  renfermée,  oroiant  que  la 
bieiiféance  veut,   qu'elle  fe  voie  deffus  l'ha- 
bit (  ce  que  les  Turcs  pratiquent  auifijen 
beaucoup  de  liieux.  )    Ils  fe  rient  de  nos 
mouchoirs,  &  offrent  aux  Européens  en  les 
raillant,  de  remplir  ces  linges  de  ce  quiioit 
de  leur  nés,  s'ils  prîfent  tant  cette  ordure, 
qu'ils  ferrent  (i  curieufement  dans  leurs  po- 
chettes.   »Tant  s'en  feut  qu'ils  rognent  leurs 
ongles,  que  c'eA  galanterie  parmi  eux  de  les 
avoir  très  grands.     S'ils  coupent  quelque 
choie  avec  un  couteau ,  c'eft  toujours  tenant 
le  trcnchaht  en  dehors,  au  rebours  de  nous, 

3ui  faifons  cette  aétion,  le  trenchant  en  de- 
ansr    Qiiand  ils  danfent,  ils  fe  tiemientpour 
y  avoir  bonne  grâce  fort  courba.    L'on  ne 

JWle  point,  ou  fort  peu,  à  leurs  tables,  où 
'on  fait  la  part  à  chacun,  &  ou  lemaitre  du 
feflin  ne  prend  jamais  place.  Us  reçoivent  a 
grande  injure  qu'on  leur  démande  leurs 
noms;  fe  font  paier  par  avance  leur  falaire, 


DES  DOUTES  RAISÔNNE'S.    20f  ' 

►u  leurs  denrées,  sïls  en  vendent}  &  Thom- 
ne  quiXe  marie  donné  la  dot  au  père  de  Ton 
poufée,  allant  aufli  demeuter  en  là  maifon. 
Lnfin leurs  morts  font  enterrés  avec  une  infl- 
li  téde  hardes ,  conune  S'ils  s'en  dévoient  fervir 
m  l'autre  monde  &  ils  leur  font  garder  dans  la 
b(Te  ou  ils  les  mettent^  la  même  poflure  & 
ifRette  qu'ils  tenoient  dans  le  ventre  de  leur 
nere.  ,  '    " 

Je  ne  ferai  pas  fi  long  â  vous  extraire  ce 
c|ue  le  fécond  livre  m'af  pu  fournir,  bien  que 
la  Relation  de  Mandeslo  qui  le  compofe,  foit 
plus  grolTe  que  celle  de  Canada.  Mais  en 
partie  parce  qu'elle  contient  moins  de  chofes 
propres  à  nôtre  fujet  y  en  partie  pour  ne  pas 
donner  à  cette  lettre  une  étendue,  qui  vous 
puinb  importuner,  je  ne  vous  rapporterai  que 
cepeud'obfervations,  quifuivent.  La  main 
gauche  çft  réputée  la  plqs  honorable  parmi  les 
Japonois*  Les  filles  Banianes  des  Indes  O- 
rientales  Ce  marient  dès  l'âge  defept  ou  huit 
ans,  parce  que  celles  qui  en  ont  douze  fout 
réputées  furannées.  Elles  font  gloire  d'a- 
voir des  dents  noires,  &  ont  un  grand  foin  de 
fe  les  rendre  telles;  auflidifoiënt-elles  à  Man- 
deslo qu'il  étoit  fort  vilain  avçcfes  dents  blan- 
ches  comme  celles  de  Chiens  &  des  Singes- 
Dans  la  Province  de  Kilan  en  Pcrlb  les  hom- 


20«         L  E  t  T  R  E     CXLV. 

I 

'  mes  en  femant  la  terre  jettent  le  grain  ou  h 
femence  allant  à  reculons  ^  ce  qui  (b  âitic 
tout  au  contraire;  Les  femQiesde  Baly  prà 
de  Java  obligent  les  hommes  à  pifler  étant  ac 
croupis  y  ibûtenant  que  c'eft  faire  comme  les 
Chiens  que  de  vuider  Tes  eaux  debout.  Tout 
te  Cleigé  de  llsle  Formofe  cft  fêmioio,  c  y 
aiant  que  ce  fçjte  qui  fe  m^e  de  la  Ration, 

'  fi  l'on  peut  ^irc^  qu'il  y  en  ait  paroii  cette 
Ibrte  de  Payens.  Le  meurtre^  lebrcin,  & 
l'adultère,  né  font  pas  crimes  parmi  eux,  & 
ne  paflfent  pas  feulement  pour  des  fautes.  Mais 
c'^  un  grand  péché  d'avoir  contre  les  ordon* 
nances  Couvert  feis  parties  honteuies  enune 
certaine  (àifon  de  l'année;  d'avoir  poité  des 
veftes  de  foie  lors  qu'elles  doivent  êtredcco- 
ton  ;  &  aux  femmes  fur  tout  de  ne  fe  pasâîre 
avorter  9  quand  elles  ont  moins  de  tremednq 
ans.  Je  vous  recite  là  de  prodtgieufes  léve- 
riesj  &  de  dannables  coutumes  tout  enfem- 
ble.  Mais  de  quels  déreglemens  n'eft  point 
fufceptible  Tefprit  humain ,  pour  ne  pas  dire 
nôtre  nature  corrompue?  N'avons- nous  pas 
vu  des  hommes  iemblables  à  cet  ami  de  Pic 
de  ta  Mirande,  qui  cherchoit  le  plaifir  dans 

[  ladouleur  ^  Se  fe  faifoit  foUëtter  pour  la  volu- 
pté? Si  <:e  que  difoit  cet  ancien  &  vénérable 
vieiliard^  que  l'homme^,  à  le  bien  prendre,  ne 


DES  DOUTES  RAISONNTiS.     807 

»t  qu'une  maladie  continue  depuis  (à  naiflân- 
?  jufqu'à  fa  fin  ;  ft  cels^  dis  -  je  n'ed  pas  vrai  à 
^gard  du  corps,  pour  le  moins  fe  peut -il 
>ûteiiir  par  la  confidératioh  dérçTprit.  Nous 
>rnmes  infecles  eo  cette  dernière  partie  dès 
ue  nous  fuçons  le  lait  de  nos  nourrices,  qui 
ous  impriment  mille  craintes,  &  ne  nous  en« 
ormest  gucres  qu'avec  de  dangereux  contes. 
/inHltution,  que  nous  recevons  enfuite  de 
los  parens,  &  de  nos  maîtres,  ne  nous  eft  lou- 
ent guaes  plus  avantigeufe.  Les  livresde 
'âbles,  &  les  mauvais  Auteurs,  que  nous  li- 
ons d'ordinaire  plus  volontiers  que  les  autres, 
x>ntinuent  à  nous  in&toer.  Et  le  peuple,  dit 
"iceron,  (  ce  mot  comme  vous  favés  va  bien 
oin ,  &  comprend  beaucoup  )  /^'eft  à  dire  nps 
)lus  ordinaires  compagnies,  achèvent  de  nous 
)erdre ,  nous  failant  paflfer  pour  bonnes  toute 
brte  d'opinions  fiiufles  &  ridicules,  en  con- 
èquence  dequoi  il  n'y  a  point  d'adlionsfifort 
:ontre  la  raifon,  &  contre  les  bonnes  mœurs, 
lont  nous  ne  foions  capables. 


2ôg        LETTRE  eXLVI. 
DE 

LETUDE     DES 

MATHEMATIQUES.    • 
LETTRE    CXLVI. 

\ 

MONSIEUR, 

Je  ferois  bien  (aché  de  m'oppofer  à  cette^' 
plicadon  particulière  aux  Mathématiques 
ou  vous  êtes  rçfolu,  puifque  vôtre  Génie  vousy 
porte,  &quevous,étes  le  premier  à  coodanoer 
les  abus^  qui  >$'y  commettent.  Les  Mufes 
font  différentes,  &  chacun  peut  avechonneur 
faire  la  cour  à  celle  qui  a  le  plus  de  part  dans 
fes  inclinations.  Il  eft  vrai ,  qu'il  eft  à  crain- 
dre que  la  coutume  à  des  demonflrations  évi- 
dentes, comme  font  celles  des  Mathémati- 
ques, ne, nous  faflb  rejetter  dans  la  Phyfique, 
dans  la  Morale,  ou  ailleui^,  des  concluiloos, 
qui  pour  n'avoir  pas  tant  de  clarté,  nelail- 
fent  pas  d'être  bonnes  &  recevables.  C'dl 
ce  qui  a  fait  quelquefois  nommer  odieufc  la 

coayerûtioû 


I>E  L'ETUDE  DES  MATHEMATIQ.  aop 

Le  certains  jGéometres,  qui  vouloient  qu'on  ' 

eur  rendit  tout  ce  qu'on  leur  diibit)  aufliap 
>dTent  qu'Eudide  a  fait  (es  propofidons;  &  n^»».  u 
'avoue  qu'il  y  a  des  efprits  à  qui  la  contem*  co«^^& 
pi  atioo  ordinaire  de  ces  fciences  (i  abflraites 
peut  préjudicier,,  les  rendant  prefque  incapa^       / 
blés  des  plus  beaux  eoiplois  de  la  vie  civile* 
Peut-être  qu'Epîcure  fe  fbndoit  là  delTuSi 
qu^nd  il  ioûoit  un  Philofophe  de  Ton  tenis 
sioaimé  Appelle ,  d'à vpir  évité  àt^  fa  plus  ten- 
are  îeunefle  la  contagieufe  connoifiance  de 
cres  Difciplinesj  car  c'efl  ainfi  qu'on  appelioit 
de  Ton  tems  par  excellence  les  Mathématiques.) 
Maisen  tout  cas,  iln'yaquel'excèsd'attache-' 
ment  à  de  certaines  parties  qu'elles  ont  ablo- 
lument  iëparée^  delà  matière  qu'on  leurpuiflfc 
imputer;  les  autres  demeurant  feparées  fans 
reproche^  &  telle  qu'une  ame  contemplative 
ne  peut  çhoifir  de  plus  digne ^  ni  de  plus 
agréable  objet 

Vous  n'ignorés  pas  néanmoins^  que  com- 
me le  bien'  &  le  mal  font  mêlés  par  tout, , 
vous  aurés  befoin  defeparer  l'un  de  l'autre^ 
&  par  exemple  de  diftinguer  ce  qu'enfeigne 
l'excellente  Afht)nomie,  desjmpoAuresda 
rAffax)logie  Judiciaire.  J'ai  parlé  des  vanités 
de  cette  dernière  en  tant  de  lieux^  quejefe^ 
loisoonfcience  d'y  rien  ajoûten    Jevou$ex^ 


aïo        LETTRE     CXLVI. 

• 

horte  feulement  à  vous  fouvenir  que  odm 
du  dernier  riécle.qui  Ta  le  mieux  cultivée  >  é- 
tabliÛant  d'aphorifiries  en  fa  faveur,  quePco- 
lomée  ni  aucun  des  anciens  n'avoient  ùk, 
d\i  pas  laiflfé  d'avouer  à  la  fin  >  qu'elle  n'a- 
^    voit  rien  de  folide ,  &  dont  il  ne  Ëdut  beau- 

€^  iti       coup  fe  défier.     C'eft  de  Cardan  que  je  veux 
parler,  qui  ùit  cette  ingénue  déclaration  au 
Livre  qu'il  a  écrit  de  fa  propre  vie ,  que  rien 
ne  lui  ayoit  été  plus  préjudiciable  que  (k  cré- 
dulité aux  règles  de  cet  art  >  parce  que  nede- 
vant  pas  vivre  félon  ellesplusdequarantean^ 
^      ou  au  dire  des  plus  entendus  ne  pouvant  ja- 
mais anriveç  julqu'à  la  quarante -cinquième 
année,  il  avoit  pris  toutes  fes  mefures  là  def 
fus,  qui  furent  de  grand  préjudice  à  fin  ar- 
rière faifon.    En  effet,  l'on  fait,  qu'il  vécut 
foixante  -  quinze  ans  moins  trûis^jours. 

4.  /Dk  ff^^  vapum  ignora  mentes! 

Ton  ne  fàuroit  appliquer  mieux  qu'ici  cet  hé- 
miftique.de  Virgile,  &  Saint  Bafîle  a  défini 
le  plus  proprement  qu'il  fe  pouyoit  la  Judiciai- 
re, quand  il  l'a  nommée  noKxmryphùv  imraio- 
T))ra,  vanitatem  ex  ahundantia  (AuprcfeSam. 
Four  preuve  de  cette  définition,  &pourvous 
faire  rire,  je  vous  réciterai  ce  que  j*ailû  de- 
puis peu  d'un  Jean  Menard  célèbre  Médecin 
de  Ferrare.    Les  Afirologues,  à  qui  fa  cre- 


pE  ÙETUDE  DES  MATHEMATIQ^2ii  . 

dulité  fâiloit  qu'il  deferoit  beaucoup,  l'ar 
voient  perfiiade  que  difficilement  le  garanti* 
roit-ll  de  périr  dans.une  folfe.     Cela  les  lui  ' 
fit  éviter  toutes  long-tems,   avec  une  pré- 
caudcMi  merveilleufe.     Il  ne  put  s'empêdier 
néanmoins  de  tomber  dans  celle  d'une  jeune 
femme,  qu'il  ^oufa  fur  Tes  vieux  jours,  '& 
qui,  les  lui  abrégeant,  firridiculemeutreûP 
Tir  ce  qui  lui  avoité^é  prédit.    Je  terminerai  -  s 
ce  propos  plus  rmeufement,  parlejugement 
d'un  honmie  de  grande  fpeculation,  &  d'une 
profonde  connoiflance  de  toutes  les  parties 
des  Mathématiques.     Voici  comme  U  parle 
de  celle  ^  d.     Quad  yffiroicgia  a  contemplatio-  ^ohtsltk 
nefiânum  dtfuturUeventihisiortuitisjudicarc^  hûmtm. 
ve/ in  tttramfue  partem  promtntiare  Mtdet;  non 
JcientiaeftifeàJvgienJieegeliaiiscimfahominis 
ftratûgema  eft^  ut  pradam  auferat  a  popuh 
ftulto. 

Les  autres  parties  vous  ""donneront  fans  . 
doute  mille  plaifirs  innocens,  &  chacune 
vous  fournira  une  infinité  de  joies  fpirituel- 
les,  qu'on  ne  fauroit  affez  eflimer.  .  Car  je 
fuis  tout  ajQTuré,  quelaMufiquevoustonche- 
Ta  l'ame  par  (on  harmonie  intelleduelle,  en-  \ 
core  plus  que  par  x:eile  àos  fons,  qui  ne  con*' 
tentent  fouvent  que  Toreille.  "  Cejicft  pas 
qu'une  belle  voix  ne  ibit  fort  à  priiër^  & 

O  ij  * 


aia         LETTRE    CXLVL 

qu'il  ne  me  fouvieime  bien  qu'on  a  voulu  k 
préférer  aux  plus  beaux  vifagcs,  dont  fonoe 
retire  que  des  fiitis&âions  corpordles,  cell^ 
d  pénétrant  iufqu'à  l'eTprit?  (ans  que  lc$ 
mauvaifes  conditions  de  quelques  Mufideos 
foient  confidéràbleS)  qui  prouvent  au  co» 
traire  TexcellenGe  de  leur  art,  puiiqull  fixée 
nos  inclinations  à  Taimer  nonobftint  cda. 
En  effet,  Anachorfis  ne  condanna  ^e  le vtœ 
desFluteurs  de  Grèce,  quand  il  dit,  quefoD  pais 
de  Scytfaie  n'en  nounriflÎMt  point  à  caufe  qull 
n'y  avoit  point  dé  vignes.  Et  lorsqu'oopoft- 
ra  cette  raillerie  de  Néron,  cautmdo  GéSot 
excitaviti  Tindecence  Se  la  tMwmb  apf)k»- 
don  de  ce  Prince  étoit  plutôt  ceptiTe,  oue  la 
Mufique  diffamée.  Il  faifoit  tout  au  raxws 
d'Ainphion,  qui  bâtiffoit  des  villes  en  chan- 
tant, &  lui  les  détiruifoit,  &  tant  s*en  fiuit 
qu'il  appriv(M£at  les  animaux  féroces,  ou 
qu'il  les  rendit  comme  Orphée  ndfonnables 
par  (à  voix,  qu'il  (kifoit  perdre  le  feus  avec 
la  patience  aux  hommes,  &  ne  vifbit  qu'aies 
rendre  bêtes  s'il  eût  pu.  Les  PhiloCbphes 
ont  bien  dcfliné  l'harmonie  à  d'autres-ufi^cs; 
Platon  l'emploie  admirablement  dans  ià  Ré- 
publique, & prefqti'au mèmetems  le  Sbcra- 
.  te  de  la  Chine  ce  grand  Confiitius  ibfttenoir, 
qu'il  çR  impoffible  qu'un  ^tat  foit  bien  gou- 


3E  L^rrUDE  DES  M/^THEMATIQ:,   jBï» 


^emé  iânsla  Mu(ique>  Comtnevouslôconfîiv 
nerale  premier  livre  de  la  première  Décade  du 
Père  Mflrdnîus.  Prenés  garde  pourtant,  que 
irous  ne  vous  embaraffiés  trop  dans  cesmelo: 
diesinpndainesdu£>oâeurFludAngIoi$.  Il  le 
KxouvedesanalogiesairezrpiritudlQsdececoa» 
cetf  univer&l  à  nos  plus  excellentes  mélo- 
dies.   Msi^  il  y  a  d'ailleurs  bien  du  vuide»  ou 
du  chimérique ,  &  c'eft  (ans  dou^e  que  les  i-^ 
dées  de  Plaqon  pQ(re4ent  plus  de  realité  qu'il 
ne  s'en  renoxitredans  de  tels  raifonnemena. 
Je  oonnois  un  homme  de  grande  théorie  là 
defifuS)  qui  ne  trouve: à  dire  au  gouverna^ 
ment  préiënt  de  l'Âi^gleterte  Ci  non  que  1»  Ré- 
publique qui  devroit  être  en  l^e,  fa^  hy  mi^ 
n'cft  encore'  qu'en ^^»  re^  Jbly  ut.    Jufqull 
ce  que  Ton  ait  inventé  des  inftrumens propres 
à  nous  fiire  entendre  la  Tymphonie  des  Or- 
bes celeftes,  comme  Ton  nous  a  (ait  apper- 
cevoir  de  nouvelles  Etoilles,  par  le  moien 
des  lunettes  à  longue  .vûê>  contentons  nous 
des  plaiûts  d'une  mufique  plus  aifée  à  conce- 
voir.    Sans  mentir  9  la  nôtre  ordinaire  eft* 
très  propre  à  nous  faire  paESar  agréablement 
quelques  heures  de  la  vie,  que  nous  écoule- 
riods  moins  doucement  fens  fon  divertiflb* 
ment.    Il  s'en  fiwt  donc  prévaloir^ 
Cantawtes  Hcet  t^qui  (  mmtsvia  ladet  )eamits.  Vêrg^ci. 

O  iij  ^  : 


SI4        LETTRE    CXLVL 

Nous^û'avons  point  ni  VOUS  ni  moi,  gtacesi 
Dieu,  cette  marque  de  r^roI}atîoii  ^  de  b 
haïr.  Mais  fi  ce  qu*on  dit  en  Vcdh  de  ceux 
de  la  province  de  Chouvarzam  eft  véritable, 
ils  ont  naturellement  de  grands  préjugés 
d'Ekâion,  puifqu'on  alTure  que  quandlcus 
y.^  ^^  '  énfiinscrient  &  pleurent  au  berceau,  ils  ne  k 
T^io/a». (bntqu'enmuûque.  Ceftfans  doute  poiu^âi* 
re  entendre  en  raillant,  que  les  plus  ezcel- 
lens  Mufidens  viennoit  de  cette  cootFK, 
dont  la  ville  de  Gergene  eft  k  capkde. 

Je  vous  conjure  de  vouloir  bien  joindie 
dans  la  Géc^^phie  les  obTervations  do  nou- 
^  veau  Monde  à  cdles  de  l'ancien*     Vuêc& 

Faûtte  Inde  au  Levant  &  au  Coudiamvoos 
en  fourniront  de  belles,  &  les  décotiveites 
qui  fe  font  tous  les  jours  vers  le  Sud,  &ia 
'  nouvelle  Guinée  ne  contribueront  pasmrâis 
.  à  vôtre  contentement,  que  cdles  de  Groen- 
land &  des  pais  les  plus  voifins  de  nôtre  Foie. 
Une  Relation  de  ce  climat  morfondu  me  & 
foit  douter  ces  jo«rs  pafles,  ii  les  veAes'oa 
robes,  dont  les  Samûjedes  fe  couvrent,  & 
qu'ils  trouent  par  les  yeux  pour  r^ider  an 
travers,  n'ont  point  fait  dire,  qu'il  fe  troo- 
voit  des  peuples  fans  tête;  comme  leur  am- 
ple chauâiire,  &  les  raquettes  dont  (e  favoÉ 
ceux  de  Canada  afin  decheminer  fur  k  neige, 


DE  LETUbÈ  DES  MATHEMÀTK^aïf 

oot^^û  donner  lieu  à  h  fable  de  certainet 
gens  dont  parle  PJiné,  qui  fe  couchant  les 
pieds  ^n  haut  demeuroienc  à  l'ombre  de  leur 
laigc^  plantes.  Contemplés  fur  tout  avec 
otteittioa  les  chaii^einens  merveilleux  que  les 
Siécks  ont  apportés  en  de  certains  lieuxi 

2iii  nbnt  rien  de  ce  ^  Ton  y  voioit  autre? 
>is.  Ces  lavantes  &  magnifiques  Athènes 
ne  (ont  préfentement  que  iblitude  &  barba- 
rie, non  plus  que  le  refie  dé  la  Grèce,  &  la 
Hcdl  ande  ou  Batavie  au  contraire ,  fi  décriée 
pourlaftupidité,  aurisBatavay  Baéavumin-^ 
geniumyyouB  fera  voir  un  Amftredam  que 
vousadmireréS)  ÀunLeiden^  oùiLfemblè 
que  le^  Mules  aient  tranfporté  leur'ParnafTe. 
Vousfouyenés-.vous  avec  .quelle .  dif&mation 
CiceroA  a  parlé  de  nos  Gaules  dans  une  de 
fes  Oraifons.,  ou  il  s'écrie ,  Quid  ilUs  terris  q^^^  ^^ 
afperius?  qttidincultius  appidisl^  ^[uU  natiom- prwXom 
hus  immanius?  V^us  dinés  ^*il  décrit  la 
Scricfinnie,  ou  la  contrée  des  Lapons.  Ce- 
pendant ceux  du  ptis  decetOrateurviemient 
tous  les  jours ,  (e  former  chez  nous  à  un  cer- 
tain air dègalanterie,  qu'ils  avouent nefetfou* 
ver  point  diez  eux.  Et  pour  vous  faire  re- 
marquer  cette  variation  hors  de  tout  inte^ 
rêt,  Pietro  deUa  Folle  vous  aiTurera  que 
l'HyccaBie  autrefois  fi  af&eufe  &  û  abominét 

Ul) 


iiî         m  }tk   m 

pour  fon  infertilité^  &  pour  rinhumfloitfe  dt 
(es  habitansy  eft  au)ourdliui  fous  le  nom  de 
Mazanderan ,  l'un  des  plus  beaux  pab  dcI'A* 
fie,  èc  qui  a  fes  peuples  les  plus  courtois,  o^ 
en  aîant  point  qui  les  devancent  en  tou»  hh 
te  de  civilité^.  Certes  il  y  a  de  bcHes  réâ» 
xions  à  fiûrç  fiir  dç  û  étranges  viàifit» 
des, 

.    PE 

L'IMPASSIBILITEr. 

LETTRE  CXL VIL 

MONSIEUR, 

Je  ne  fuis  nullement  pourceretrand^emot 
abfolu  de  toutes  les  paiHons,  lequdvous 
prifés  tant,  &  je  fuis  perfuadé  au  cûÀtraire, 
que  quand  même  Timp^^fiibilité  des  Stoldeos 
ce  pourroit  établir  parmi  les  hommes,  ils  tf 
fompoleroienc  plus  qu'un  peuple  de  piene 
OU  àa  marbre>.  ce  que  quelqu'un  a  dit  des 


HE  riMPASSIBILITR      ftiy 

latuôs  de  Tancienne  Rome.    Ne  vous  attetW 
lés  donc  pas  que  j'eôime  autant  que  vouscet 
:ndrotc  de  Virgile,  où  îrconflituê  unepanio 
lu  bonheur  de  l'homme  champêtre,  &retirc^ 
laiis  riiidolence,  ou  ppur  mieux  dire^  dans 
.inieiilibilitè,  lors  qu'il  dit  de  lui  ^ 
-— ^  nequeiUe 
Aut  doltàt  ^miftranê  mopem^  ma  invidit  ha*  j^ , 
ienti*  ,  Gtorg^ 

A  la  vérité,  je  trouve l>onne  l'exemtion  de 
quelques  paiTionshonteufes,  tdle  qu'eft  ma^      / 
nifefteinent  FEnvie:   mais  je  ne  m'accorde 
pas  avec  ce  de&ut  de  compaffion ,  ou  ce  Poè- 
te met,  comme  Epicurien,  une  partie  de  la 
félicité.    En  effet  y  les  paifions  font  fouvent 
utiles,  foîfi  au  corps,  foit  à  refprit;  letenw 
peràment  du  premier  fe  redrefle  par  leurvio^ 
lence  en  beaucoup  de  rencontres ,  &  nôtro 
ame  profite  jquel^eTois  de  ce  qu'une  paffioà 
en  arrête  une  autre  &  la  fufpend,  comme 
deux  balances  égales  ne  branlent  plus  &  de» 
meurent: fatjs  mouvement.    Cen'eftpasfans 
fujet  par  confequent,   que  la  bonne  Morale 
les  place  toutes  comme  indifférentes  entre  lo  . 
vice  &  la  venu;  que  nôtre  Religion  fait  par- 
ticulièrement de  la  colère  en  certains  cas  un 
aâe  méritolTe,  &  que  3*  Jean  ChryroAomo  . 
(bûdent  à  l'égard  de  celle*  â^  que  Ton  com^ 

O  v 


aig       î-  E  T  T  R  E    CXLVIL 

mef  une  fiiuce,  qui  fe  peut  appdkr  pcdic, 
BajtLk^m.  4^  la  vouloir  abfolument  rqprimerauxooci- 
io.coirrr.i. fions,  QÙoous  €0  devoosavoûr,  eum  fmewm 
jj&i^FcV^^^  irqfdy    ntm  irafcitur^  peccart.       Cet 
^f.f/omi/fpdacipalemeQt  elle  ttéanmoîiis,    <gii  vous 
^'*-      donne  tant  d'averfiça  contre  toutes  les  aucics 
' ,  pour  avoir  obfervé  que  les  plus  vertueux  k 
Wplus  modérés  fi)ntiu)ets  aux  plus  véofeos 
.   tranfports  qu'elle  donne,     paflànt  d\nie  ex- 
trémité à  celle  qui  lui  eft  oppofêe^  de  même 
que  du  vin  le  plus  doux,  il  fe  fimae  kpius 
piquant  de  tous  les  vinaigres: 
MÀbenus.      B(mus  mimus  lafus  grHvius  .mfdtùir^fiitër. 
Cela  me  convie  à  vous  ttitcetemrdeœque 
mcHi  imagination ,  jointe  à  ce  que  je  pois  a- 
voir  de  mémoire ,  ^me  fourmioue  ùêc  œpio- 
pos,  pour  en  ttrcx  avec  vous  qlJé^ueillfl^^ 
âion. . 

i  Encore qu^  fint  vrai,  quelesColenques 
fieuvent  être  cdniid4rés  comme  des  Lkos, 
-que  la  fièvre  travaille  durant  tout  letxwKS  de 
ieur  vie:  Et  bien  qu'on  ne  puife  mer,  qoe 
ies  phis  gnmds  homnles ,  &  de  k  pfas  haute 
^ftime,  n'aient  beaucoup  perdu  de  kunepQ- 
iation  pour  n'avoir  pu  refiiler  aux  empon^ 
mens  d'une  bile,  quilesnottitrjfbic^  . 
OvîJ.r^        HeSùraquifobis^  qdfvmm^  ^imitfÊeU 

Mit.dt  vemque^ 

AjacK  /  ,  , 


DE  L'IMPASSIBILITE',     aij 

Sufiimdfrtoties  y  imam  non  Jiiftmet  tram. 
i  eft*ce  que  ceux  de  cette  coinplexion>  quei 
vos  anciens  nonunoient  félons  àfeUefeu  hilty 
le  doivent  pas  être  ténus  pour  incurables^ 
ncttennant  qu'ils  fç  i«udlent  fervir  de  leur 
ai£bn^  qui  n'eil  pas  moins  naturelle  à  tous 
les  iiommes  que  la  Bile ,  &  qui  peut  calmer^ 
es  plus  grands  orages  de  cette  forieufe  paf- 
fion,  pourvu  qu'on  défere  à  fes  préceptes^ 
La  fable  du  Lion  Nâneen  ou  Cléonéen^ 
qu'Herculetua,  ne  veut  dire  autre  chofc,  les 
Poètes  nous  aiant  voulu  fidreiavoir  par  là, 
que  ce  grand  homme,  tout  atrabiliaire  qu'il  ' 
etCMt,  &voit  fint  bien  domtcr  fon  courroux, 
&  Ibûmettre  à  la  ndfon  les  plus  violens  excès 
de  ia  colère.  Mais  pour  l'imiter  il  fiiutde  lon- 
gue main  fefotmér  des  habitudes  à  rendre  cet- 
te raironmaitreâe&  dominante^quandfiifupe- 
riorité  lui  eft  conteilée  par  quelque  fiére  pid*- 
fion.  Nousdevons fur  tout  par  fonmoten  pré* 
venir  à  tems  nos  colères,  demême,  ditPlutar- 
que,  qu'on  n'attend  pas  lemilieu  delacourfe 
pourmettreleJB:einauxchevaux,quidoiventè-  ^ 
tre  foigneufement  bridés  avant  qu'ilsla  com- 
mencent. La  violence  d'une  bile  fortement  allu- 
méenefe  peut  que  très  difficilement  reprimer; 
&fi  l'on  fouffire,  qu'elle  s'infinuô  trop  avant 
âttosnôtreame,  laiaifons'entrouveteUement 


aao       LETTRE    CXLVIL 

I  , 

embdtàffêe^  qu'dle  devient  prdque  inutile. 
'&  ne  nous  feit  pas  plus  que  les  ailes  àdesâ 
(eaux  englués.  Mais  grâces  à  Dieu,  œ 
qu'eft  le  frein  aux  dievaux,  &  le  gouircraaii 
aux  navires^  Iaraifb4i'eftàrhoinnie.wift]îei 
despafltons,  s'ils'aocoutumeàleiirdonDer 
la  loi  de  bonne  heure. 

En  vérité,  il  y  a^es  premiers  mouvcmers 
4ue  l'Ecole  déclare  n'être  pas  en  nôtre  ptsi^ 
fance.  Ils  y  font  nommés  matm  frimaprid^ 
&  comme  tels  excufés  par  les  plus  Shms 
Théologiens.  Ceft  £dre  cooune  ce  Cteb* 
phon  qui  regimboit  contre  fa  mule,  de  leur 
cpen&r  refifter  d'abord  par  desdifcouisrairaD- 
nables*  ^  Mais  ces  premifirs  tranfpons  èatm 
a  ^eû ,  qu'on  les  peut  comparer  à  àeséd^ 
Xjpi  'dâparoifient  en  un  icAant,  &  qui  (bat 
même  Ibuvent  fuivis  d'Une  agréable  fbmé. 
j'ai  vu  de  tels  éclairs  le  ibir,^  acoompagocs 
imemedequelqueGOup.de  tonnerre,  quic- 
toient  un^prognofiique  certain  de  k  beauté 
du  joQr  f iiivant.  La  même  choCb  a  Heudaos 
la  Morale,  qui  ufe  de  cette  (imiliti]de,paxce 
-qu'après  ces  emportemens  fifiibits  dontBoas 
venons  de  parler,  laraifiindansufie|uiiebie& 
liabituée  reprrad  auffitôt  le  deffos,  &  y  r^ 
gne  avec  toute  k  grâce  d'un  calme  qui  fur- 
irieataprèsquelqueorageufetenipêce^Ccrccd 


De  L'IMPASSIBILTB.       aai 

Cy  enapointdeplus  à  craindre  que  cellequ'ex* 
i  te  la  colère*  Car  encore ,  comme  le  cola* 
idére  un  excellent  Philofophe^  Tonvoirque 
es  mers  courroucées  fe  purgent  dans  leur  ^- 
ation  de  ce  qu'elles  ont  d'ordure;  au  lieu 
qu'une  perfonne  outrageuTement  iiritée  corn* 
Tiet  ordinairement  tant  d*aâions  indignes^ 
)ue,  l'oiage  pa(fè,  elle  a  honte  elle  même  do 
ôi  turpitude.  Ileft  donc  beibin  d'jemploior 
toutes  les  précautions  po/fibles  conp*e  de  tels 
defordres^  qui  fe  footTentir  aux  plus  gens 
debien^ 

(  (haviffima  tfipuhi  homms  iracundià)  . 
&  quine  font  jamais  fi  grands^  nifi  préjudicia- 
bles, que  quand  ils  fe  trouvent  fecondésd  u- 
ne  autorité,  puiflânte, 

Fvimm^  efi  idnampcteftate  habitai  iracm^ 
Ma. 
Rien  n*eft  capable  de  refifler  à  la  violen* 
ce  d'un  efpfit,  qui  peut  tout  ce  qu'il  veu^ 
&  qui  veut  ce  qui  eft  contraire^  à  la  rair 
fon. 

Cependant  qui  eft  -  ce  qui  s'efforce  de  con/ 
tracîter  quelque  habitude  propre  à  s'oppofer 
aux  injuhes  efforts  d'une  impeuieufe  colère? 
Qui  font  ceux,  qui  invoquent ^  lors  qu'elle 
les  entreprend,  le  vrai  Jupiter  Meilichiu^ 
lui  fiiiiatt  un   fiicrifice  de    leur  reflfenti- 


22«      LETTRE    CXLVIL 

ment,  comme  autrefois  dans  Athènes  fii 
l'autel  de  la  Mifericorde?  Si  eft*ce  qu'il  é 
d'autant  plus  avantageux  d*en  ufer  aiefî,  <pie 
les  douceurs  de  cÈtce  v^ertu  ne  contoicent  pis 
tant  les  autres  qu'elle  oblige,  que  ceux  m 
mes,  qui  la  pratiquent.  O  llieureufeafBcr* 
te,  &  l'agréable  conflimtion  d'une  ame,  qa 
fe (ak dire  ende telles  rencontres.  Où  t'c» 
portes- tu  miferable?  nevois-tupasfegoo^ 
'  fre  horible  où  ton  courroux  te  va  pr&qpto? 
Quim.  Qtio  me  éucis  amme?  fuo  me  traiù  ef^v} 
Certainement  ce  font  de  teDes  homilia  kit 
femblables  réflexions ,  qui  appaifent  ks  phs 
grands  defofdres  de  la  partie  iraicâile  a  fr 
veur  de  la  ràifonnaUe.  Nous  en  tfoos  l)^ 
(bin ,  puifque  ces  deux  parties  nous  coopo- 
fënt,  &  que  nous  fommes  félon  b  fibkde 
vrais  Centaures,  qui  ne  tenons  pas  mràs  du 
brutal,^  que  de  ce  qui  nous  fait  tantgkxifier 
d*ètre  hommes/  Un  peu  de  coutume  à  de 
tels  difcours  intérieurs,  &  répétés  à  toBS^câ 
prefque  le  feul  remède  contre  rimpemoûfit 
d'une  colère  enflammée.  Le  canon,  qâ 
brifo  une  muraille  de  marbre^  perd  inutà^ 
ment  fa  violence  contre  des  balocsdelne, 
&  la  pafEon,  dont  nous  parlons,  qui  tenaft 
tout  ce  qui  lui  refifle  dirèâement,  âiamoUit 
&s'évapore  infenfiblemoit  pardes  r^enoos 


DE  L'IMPASSIBILITÉ'.      «23 

c  cette  nature.  Ceux  qui  s'en  fervent  ptr* 
tmcïity  rougifTent  d'abord  defevoiraumau* 
Eiisétatodleur  bile  lésa  mis,  &  cette  louable 
3uleur  donc  kur  viiage  fe  couvre,  témoigme 
u^ils  enibnt  confusdésleurpremiereémotion 
ui&icpolirles  plus  emportés:  Car  conuneles 
evres^  qui  commencent  par  le  froid  font  les 
lus  à  craindre^  un  courroux/  qui  noiisrend 
lêmes  eft'  bien  plus  dangereux,  que  celui, 
[ui  nous  (ait  rougir,  &  qui  feqible  dedarer 
^  là  qu'on  a  honte  d'en  être  furpris,  &que 
'on  voudroit  en  être  dé&it.  Les  colères  pa- 
es  &  fipoides  montrent  au  contraire  qu'elles 
prétendent  avoir  rdifon,  tant  s'en  faut,  qu'el- 
es  fe  repentent  de  leurs  déreglemens  ;  &  c'eft 
:e  qui  leur  donne  de  fi  ponicieufes  fuites,  de 
nême  qu'on  ne  voit  point  de  plus  dornm^* 
{eablesguenfes,  que  celles,  que  l'on  croit 
uftcs,  &  qui  prennent  un  prétexte  fpe* 
deux/ 

J'avouâ  qu'on  relTent  quelquefois  des  co* 
eres(i4>ienfi3odées,  qu'il  eftprefqueimpof* 
îble  de  les  blèmeravec  équité/  puifqu'oneft 
n^me  obligé  febn  nôtre  premier  difcpursde 
»V  lailTer  aller.  Il  faut  d'ailleurs  donner 
)udque  diofe  à  l'infirmité  humaine,  ne  fut«  ' 
^e  qu'en  confidération  de  ce  que  nous  na 
i^QS  lien  fous  le  Ciel  qui  n'ait  fon  masque* 


824      LETTRE     CXLVIL 

ment  &  Tes  feibîefres.  Le  dér^Iemeot  à 
ûiifons,  le  débordement  des  rivières,  l 
tant  d'autres  accidens  contre  Tordre  appareg 
de  la  Nature  )  femblent  excufbr  nos  &ikss 
&  rendre  moins  criminelles  les  irr^[u]antc 
de  nôtre  Morale.  Mais  au  tncûns  aceob 
mons  nous  à  modérer  les  premiers  boinll(«s 
d'une  fi  dangereule  paâion,  &  fi  elle  nouso 
blige  à  (Quelque  reflentimettc,  ufoos  en  > 
vec  retenue^  ne  donnant  jaaiais  le  fooèt  i 
ceux  qui  nous  ont  ofFenfés  qu'au  (on  delafu- 
Ae,  c'eAàdirelaraifonappellœ^  comme  A- 
J.^*"'*  riftote  a  témoigne  qu'on  punifiToit  defoocons 
les  ferviteurs  en  Toscane.  Le  malheur  dl 
nue  ceux  -  là  font  le  plus  grand  nombre,  qui 
K)uvent  n'ont  pcMnt  d'autres  traits  d*bommes 

Î'  lue  ceux,  qu'ib  portent  au  vi&gc.    Nous 
onmies  pires  étant  irrités  que  tout  ce^qu'il  y 
a  de  bètes  féroces»  qui  épai^nent  du  moins 
^f^   huTS  ktiïhhhkSy  necefiuUaJuperterrasâh 
rahiofabelluay,  cuifiontmago/uàfanBafit.  Et 
les  douceurs  mêmes  de  beaucoup  de  geos 
.  font  pleines  de  rigueur  &  de  cruauté;  ce  qui 
a  fait  dire  au  Sage  Hébreu ,  fmfericor&àtm 
.  fwrum  crudeles.    En  effet;  nôtre  humanité 
eft  fi  mal  intentionnée  éontre'elle  même,  k 
l'homme  paroitnaturellement  fiportéaumal, 
que  j'ofe  dure  qifà  le  bien  prendre^  &  eue- 
,^  gard 


DÉ  L'IMPASSIBILITE'.      233 

ird  à  celfly  c*eft  peut-être  une  desplusgraih 
^  louanges  qu'on  peut  donner  à  ceux,  que 
on  eflime  beaucoup^  de  dire  au'ils  font  in- 
umains,  ou  qu'ils  ont  dépouillé  l'humanité. 
Qurqu^ii)oa,  fiJerdle  des  aniiÀahxi .  .qui 
3nt.  les  fidèles  miroirs^de  la  Nature  ^  n'pnt 
ien  de  fi  dépravé  que  nous.  X^ette  même 
^oTée  me  fait  croire  auffi  qqdquefijMs  que 
K>us  eropbionsilial  les 'mots  ld€r1>ê^,  & 
le  brutalité,  les  bêces  brutes  étant  fouvent 
moins  vicieuiès,  &  plus  nilfbnnables  en 
:}uelque  façon  que  nous  ne  leibmnkài^^  Je 
Bnis  cette  extravagance^  de  peur  de  vous 
m'ettro^en  colère  au  même  tems'>  quei^  ]t  'à& 
clame  ii  aigrement  contre  clle« 


^.J^     ^^^^     "^^ 


TêmeVIlPmM. 


824       L  É  T  T*  R  JS     CXLVIIL 
DE 

LA  CONTINUATION  DES 
ETUDES. 

LETTRE  CXLVIIt 

MONSIEUR, 

Je  pe  me  lafle  point  de  vous  exctoi h 
continuation  de  vos  entretiens  fpinoxb- 
Ke  vous  arrêta  pas  aux  dégoûts  otie  voitf 
donnent  de  l'Etude  ceux»  qui  vous  n  itrc- 
Tentent  comme  la  choie  du  monde  |a  pl^ 
inutile.  Ce  ^u'ilb  vous  ont  dit  eft  vrai^qu'oa 
ne  voit  guéres  les  liches  à  la  porte  des  bmh 
&  que  fouvent  au  contraire  ccux-d  vont 
trouver  les  hommes  de  grande  fortune.  Mais 
vous  n'ignorés  pas  ce  qu'on  a  toujours  répon- 
du à  cette  objeâion,  queles  Médedns  étoietf 
obligés  d'aller  vifiter  les  malades,  oefe  pou- 
vant prerquefaireautrement;  outrequeccncft 
pas  grande  merveille  fi  la  plupart  de  gens» 
qui  vivent  dans  l'opulence^  n^ligeotoeox, 


E  LA  CONTINUATION  DES  ETUD.   âiç 

ui  cultivent  la  fçience/  n'en  coanoifTant    . 
oint  le  prix;  au  lieu  que  les  iavans  n*igno  ' 
Mt  pas  le  bon  ufkge  des  biens ,  qui  leur 
manquent  ^  &  dont  les  autres  fef  fervent  très  . 
izV    Et  néannïoins  laxhofe  ne  va  postoûf- 
3urs  comme  ils  le  difent»    L'on  à  vu  des 
empereurs  mener  à  côté  d'eux  dans  leurchar 
le  triomphe  des  hommes*  d'un  éminént  ù^    \ 
roin     Le  Roi  Phraotes  traite  avec  Appolk>  ^  ^« 
lius  dans  PhiloArate  coflune  avec  fon  fupe^  v 
ieur,  reconnoiUant^  que  la  (cience  a  je  ne 
[ai  quoi  de  plus  Roial  que  le  Sceptre,  rè  yocp 
Scfffû^Ttpov  ço^iae^Uy  La  pauvreté  de  Di(> 
3;ene  n'empêcha  pas  Alexandre  le  Grand  de 
l^allcr  trouver  pour  conférée  avec  lui.     Ju- 
lien defcendit  de  fon  throne  pour  aller  aude^ 
vantdiiPhilofopheMaximus,  qu'il  embraflk 
tendrement;    Se  Ammien  Marcellin,    qui /.si. 
nomme  cette  aélion  indécente,  en  a  fait  peut- 
être  un  très  inique  jugement-    Peut-  on  ren- 
dre trop  d'honneur  à  la  icience,  qui  (eiile  a 
le  pouvoir,  naturellement  parlant,  de  nous 
approcher  du  Ciel  d'où  elle  tire  fon  origine. 
Il  faut  bien  qu'elle  (bit  grandement  eftimabte 
par  la  doârine  des  contraires,  pqifquerigno 
rance  cft  univerfellement  expofée  au  mcpris 
de  tout  le  monde.     Souvenés-vous  du  pro- 
verbedes  Arabes,-  qui  porte,  quecen'eA  pas 
'  ^  P  i  j 


aïtf      LETTRE   CXLVIIt 

^ètré  il  orphelin  dç  n'avoir  ni  père  mmert 

que  de  fe  trouver,  fans  fcience  &  fins  etuiS 

L I.  Mf/tioh.    Certes  PinducSion  d'Ariftotc  cft  1»g 

tipiLcf.  puif&ntti^  pourmontrer^  queledeTirdet 

voir  eft  une  paffion  naturelle ,  dont  il  n)  i 

.  perfonne,  qui  ne  foit  touché.    Car,  coam 

il  repréTente  fi)re  bieû,  fi  la  NanueDOus] 

àaané  tant  d*amouf  pour  les  fens,  &  fur  toa 

pour  celuide  la  vûâ>  à  caufe  des  co&noiâiifi' 

ces  que  nous  prenons  par  Ton  mckà  pte 

grandes  que  par  celui  des  autres;  de  combien 

plus  grande  affeâion  devons  nous  eût  trsfll- 
portés  pour  la  fcielice,  qui  nous  revclctoo 
tes  les  beautés  &  tous  les  fecrets  du  Cicl&  tlcb 
Terre,  nous  faîiknt  comprendre  ccsdiofo 
avec  beaucoup,  plus  de"  perfeâioo  &  * 
jufteffe^    que  ne  font  les  organes  cotpo- 

#  rels,  qui  nous  trompent  fi  fouvcrt?  Du 
moins  ne  (auroit-  on  nier,  qu'à  la  6çon  des 
vaifleaux  de  long  cours,  quifembleorappro- 
cher  les  païs  les  plus  éloignés ,  en  nous  com- 
muniquant leurs  commodités;  lesfeicnccsûe 
donnent  à  nôtre  fiétie  les  lumières  &  Icscofr 
noiflancesdetous  les  autres^  qui  l'ontprécedc: 

y    Literie  tanquam  naves  Jukantes  Oeeaxm  t^ 
ports  .^  remotiJUîmafaculacopuIant. 

Il  eft  aifé  de  reconnoitre  le  génie. de  ce 
mauvais  confeillers,  quinevifentenvousde' 


œ  LA  CONTINUATION  DES  ETUD.  Z9f 

;oôtaiitderétudequ'àvousrendrerefnblabIeli 
iix.Ceibntgéns,quitireiitvdaitédeleurigno?    . 
ance^  &  quidai;isleurs  propos  ordinaires  profe^ . 
ent  dcdaigneufement,  qu'ils  fe  ooatentent 
t'uferdesElemens,  iansibroucierd'encon; 
loitre  les  qualités.     L'idée  d!une  maicreâiB 
eur  eft  bien  (dus  prédeufe^,  que  toutes  cçUes 
le  Platon.     Et  parce  que  Saint  Auguftia  aMit.tixi. 
prononcé  après  Ariflote>  qu'il  y  a  des  cho-    S^ 
Tes,  qu'il  vautmieux  ne  pas  favoir^  qued'en 
être  trop  m{kmt,praftàt  quadam  n^ctre^  qmm 
f^r  ;  Us  paraphrafentcela  en&veur  deleur  vie 
fainéante&debauchée,  invitanttoutle  monde 
à  les  imiten     Un  de  leurs  plus  grands  lieux 
communs,  s'il  le  peut  dire,  qu'ils  en  aient 
(ait  quelques  uns,  eft  celui  de  lamauvaifb 
fortune  des  hommes  de  lettres ,  dont  ils  rô- 
prèfentent  la  pauvreté  &  tou$  les  mauvais  fuc- 
ces.  Je  leur  accorde  facilement  cequePierius>     ^ 
&  iesautres,  qui  ont  traité  cette  matière,  nous 
en  ont  appris.  Mgis  n^(l-ce  pas  une  honte  4e 
régler  tout  par  Tintcrêt,  &  d'avoir  fi  peu  de 
Morale,  que  demépriferlcs  plaiûrs  innocens 
desMufes,  &  même  ce  qui  eft  accompagné' 
d'honnêteté,  fi  l'utilité  ne  s'y  renooittre.        ^ 
Les  Arabes ,  dont  je  vous  ai  déjà  parié,  ffl^ont  Sm.^ 
appris  que  leur  grand  Abviofephus»  le  plus^*^' 
favantdeibn  ûéde,  é«)it  encore  leplusnéosffi* 

P  iij 


929      LETTRE     CXLVHL 

tcux;  &  néanmoins  il  n'en  étoitpaspourcdi 

ea  moindre  véneiatioti  parmi  eux.    Et  fi  le 

Pape  Sixte  Quatrième  traita  indignemeat 

Phriml  TheoàoKGaz^  qui  lui  avoit  dédié  faverfioD 

«^'.J^^  LatinediiGrecd'AriftorcderHiftoircdcs© 

ror^ffM  niaux,  ^  il  n'y  auroit  que  ce  Pontife  à  blâmer, 

fiGazaaiantjetté  dansleTiinre  les  quaranteoo 

Cliquante  écus  dont  il  avoit  reconnu  fa  dc£ 

cace>  n'en  fut  mort  âpres  de  déplaifir.  Qp 

'  «    qu'il  en  foit,  des  exemples  fmguliers,  &(fî 

en  ont  tant  d'autres  contraires  de gensi  (fi 

les  (cîences  ont  été  très  utiles,  ne  ddvcDt 

rien  obtenir  fur  vôtre  dprit,  au  préjudice  (ie 

vos  applications  ftudkufes. 

Je  vous  prie  de  prendre  garde  au  plfr 
lir&  à  l'avantage  qu'cmt  oeux^  quifecoo- 
iioiflfent  aux  Tableaux^  furd'autres,  quifl'y 
entendent  rien,  quand  les  premkrs  ià^' 
.guent  les  manières  dififêrentes  des  FeinoeS) 
&  les  copies  dbvec  leurs  originaux;  cûxbs» 
autrefoîsles  entendus  eâcetart  y  remarqnoietf 
les  trois  genres  divers,  l'Ionique,  Je  Siqoaieflî 
&rAtti(jue.  Nem'avouttés-vouspasqoe 
4a  fatis^élion  d\in  homme  favant  doit  être 
bien  plus  grande,  lors  qu'il  obferve  dans  te 
ouvrages  de  la  Nature,  &;  de  Dieu  qui  endl 
.  l'auteur,  mille  effets  avec  autant  de  cauffl 
quileraviffeht,  &dQntlesignoitnsoefotf 


ttELA  COKTINUATION  DES  KTOD.  229 

dulkmeht  touchés?  Cdl  la  même  chofe  de 
laMiifique^  une  oreille  dode  trouve  dans 
les  trois  genres  de  mélodie,  TEnharmonique^ 
le  Chromatique,  &  le  Diatonique,  une  infi- 
nité de  grâces,  qui  ne  Ibnt  rien  aux  autres. 
LeMelos  d'Eolie  fort  (impie,  Flonique  molj 
le  Phrygien  religieux,  le  Lydien  plaintif 
TÂAatique  divers  &le  Dorique  belUqueuXi 
font  écoutés  (ans  confufion.  Se  avec,  un 
tranfport  d'amè  merveilleux,  par  cette  m^ 
me  oreille  favante;  au  mèmeteips,  qu'une 
ignorante  a  tout  cela  pour  indi(Féitnt.  Il  y  a 
un  pa(F7ge  de  Ciceron  fur  ce  que  je  tiens  de 
dire  touchant  ces deuxprofcflions,quieft  trop 
exprés  au  quatrième  livre  de  fesQueftions 
Acadeauques,  pour  ne  le  vous  pas  rapporter 
ici.  Quam  mu!ta  vident  fnÔorts  in  nmhii^ 
îf  in  eminentia,  quée  nos  non  videmus?  'Quam 
mtJtfl  qua  nos  fugiunt  in  cantu\  exaudinntiê 
tagenere  exercitati?  qui  primo  tnflatutibicimi 
^ntiopam  ejfè  aiunty  aut  j4ndtomacAam,  cum 
id  nos  nefufpicemur  quidem.  Jugés-là  deflut 
quel  doit  être  renthouriafmed'unPhilo(bphe, 
ou,  fi  ce  terme  vous  choque,  d'un  véifieable- 
ment  favant,  qui  découvre  dans  le  globe  in» 
telledhiel  tant  de  raretés  &  tantdemervdlles^ 
dont  le  reBe  des  hommes^  &  ceux  fur  tou^ 
9û  font  d'écrit  greffier  j   ou  qui  n'ont  pns 

F  iiif 


a30     ï.  E  T  T  R  B     CXLVIIL 

nulle  teintiore  àti  bonnes  lettres,  o'ootps 
la  moindre  connoifibnce,  pour  ne  pas  dk, 
tomme  Ciceron^  le  moindre  foupçoo. 

Je  fuis  perfuadé,  qu'il  n'eft  pas  beiii 
d'un  plus  long  difcours,  pour  vousdétm 
per  desmauv^ifes  maxitnes  qu^onvousavor 
voulu  faire  pafTer  pour  bonnes.  J^eiopioifr 
rai  le  refle  de  cette  lettre  à  vousen  oommuch 
qiiier  quelques  autres,  qui  vous  pounont  ê- 
tre  d'ufage,  &  que  m'inipire  leieuladeqœ 
)'ai  pour  vôtre  avancement. 

Premièrement  gardés  r  vous  bien  de  croso 
la  moindre  chofe  de  tout  cie  qu'on  vous  a& 
au  dècri  &  au  préjudice  de  la  plâpaitite 
fciences.  Hors  celles,  qui  font  coôdaoo^ 
&  qui  vont  contre  les  bonnes  mamS;  ilfl'y 
en  a  psls  une,  qui  ne  puifle  vousftmT)  & 
que  vous  ne  trouviés  de  mife  tôtoutvdèias 
Je  cours  de  vôtre  vie.  À  la  veritéXcnopboû 
nous  aprend  qu'encore  que  Socntenlgooc^ 
I4.  Aft.  oi  la  Géométrie,  ni  TAflronomie,  il  oeccû 
/eiHoit  pas  pourtant  de  s'y  arrêter  beaucoup) 
parce  qi^e  de  fon  fiécle  l'on  dooQ(Âtaot^ 
^ems  a  Tune  à  l'autre,  que  la  plusimpoitffl' 
te  partie  de  la  Philofophie,  qui  eil  la  Moral^i 
étoit  prefqùe  négligée.  A  ^uoî  bonne  b 
théorie  des  Planètes  qui  nous  inftniit  de  tous 
leurs  mouvemens,  fi  les  nooes  "* 


mêr, 


)ELAC6NTINUATroNDÈSETUD.  231 

lonnés?  Et  que  nous  peuvent  fervir  toutes 
es  règles  de  la  Géométrie,  fi  nôtre  efprit  eft 
lércglé?  Sets  fMreàa  fit linea^  ditSeneque^ 
luid  tibiprodeft  y  fi  quid  in  vit  a  fit  uBum  igno- 
ras ?     Dans  un  fragment  de  lettre  que  le  m&- 
[ne  Xenophon  écrivoit  à  Efchines^  il  affurej 
)ue  c'étok  encore  la  raifoii  pourouoi  Socrate 
n'étoit  pas  fort  profond  dans  la  Mufique,. 
dont  la  théorie  avoit  occupé  jufqu'à  lui  la  plus 
grande  partie  des  favans.     Souvenés-vous 
de  la  demande  qu'on  fit  à  un  fils  de  Roi  ^  s'il 
n'étoit  point  honteux  de  jouer  fi  bien  qu'il 
Êdfoitde  la  Lyre,  y  aiaot  de  certaines  connoi£^  ^ 
lances,, dont  Ton  ne  peut  avoir  acq\iis  la 
perfeâion  que  par  une  fi  longue  ap^catipn, 
qu'a^aramment  Ton  n'en  a  pos  a&z  donné  à 
ce  qui  eft  de  plus  grande  importance.    Ne 
vous  Jettes  donc  pas  dans  l'excès  dangereux 
de  ces  étud^,  qui  pourroient  confumer  les 
heures,  que  vous  devés  à  vôtre  pro&ffion, 
&  fongés  principalement  à  orner  la  Spaite^ 
dont  vous  avés  £aitéleâion,  aveccettereferve 
d'éfprit  néanmoins,  queTaphorifinedeSene-i^.  M- 
que.  Satins  tftfiiptrvacmfciriy  (punn  niAil^ 
vaut  bien  tous  ceux,  qu'on  lui  fiiuibltoppo* 
fer.     L'on  peut  voiager  par  curiofité  &  voir 
plufieurs  belles  villes,  mais  il  île  faut  être 
bouifpeûis  ou  citoien  que  d'une  feule. 


tjS     LETTRE   CXLVIII. 

V(Mfi  auriés  toit  de  prendre  fabofd  dadS^ 
^  goût  de  vôtre  travail,  pour  reeooaoiere i]De 
\  oiielque  autre  y  a  de  V^vantage  fur  vous.  Li 

lecoiufe  &  k  traifié^ 

prifées,  qqoique  k  ppeaiiere  fok  aa  deffis 
A  moios  d'avoir  l'tofaîtionauffidae^éeiiiK 
CéÙBCy  Voa  peut  fe  œnteoter  de  n'être  ps 
des  derniers.  Etje  vous  lenvbieà  cetEn- 
aSi^.iK  tofthene,  qui  ne  laiffii  pas  d'acquérir  ooe  il- 
luftre  réputation ,  encore  qu'il  tofianooiaK 
j9i  ouIeBé^àcaurequefansocoitpcrîms 
le  prenoier  rang,  on  lui  adjugea  îoCkjcms  k 
fecond  en  toure  forte  de  di(cipUiie&  £a 
tout  cas  réchelon  inférieur  eft  im  àcg^  fov 
parvenir  au  plus  haut:  Et  vôtre  âge  oevoia 
doit  point  découniger  pour  être  ira  peoffso- 
cé^-  vous  lavés  la  beHe  renomniée  ^'«quit 
Baidedansb  Juri^nidence,  nonobftaDtqaoa 
lui  dit  d'entrée^  SeroviniiBalde^  eràsk^CÊ- 

..  Ily  a  deux  mÀhodes  d'apprendre,  &  de 
ieper&âionnar,  Iriendiffér^tiesàlavériit, 
mais  qui  peuvent  être  emploiées  tomes  deux 
lltileaient,  félon kdifpofitîon  d'e^rk4Mroa 
le  trouve.  L'on  eft  Uen  aife  quelquefois  de 
conunencerparksnotionsy  quilbntlspias 
fiidles  à  compmdre>  &  même  d'être  aidé 
par  quelqu'un  à  les  «o^uerir^  imiMOKccus 


DE  LA  CONTINUATION  DES  ETUD.  Î3J^ 

\m  ie  invent  de  .nageoires  pour  fe  drelTer  I 
^iea  battre  l'eau ,  &  à  fe  tenir  de0us.  Les 
lutres  fe  jettent  d'abord  fur  ce  qui  efl  de  plus 
liffidle intelligence^  afin,  qu'aiant  une  fois 
ruraionté<e  pénible  travail  >  ils  nerencpn* 
trentplus  rien  que  d'aifé;  comme  ceux>  qui 
apprenant  à  danfer  prennent  des  foulier» 
plopibés,  à  deffein  d'être  plus  légers  au  bal^ 
&  d'aller  mieux  par  haut  en  chauffure  ordi- 
naire. ^fais  de  quelque  façon  que  vous  en  '^ 
ufiés^  oue^cefoit  toûjoui^  fans  abs^donner 
le  grand  chemin,  pour  fuivre  de  miferables 
fenders  oiî  Ton  ^égare:  Claudusinviay  cu^ 
forem  extra  viaih  antevertit.  Gardés  auflî^  ^W^- 
foigneufementrordredes  Abeilles,  qui  vont'"'*'*'^* 
toujours,  ditArifiote,  àmolaadvioiamyùm 
confondre  le  fuc  de  diverfes  Heurs. 

Sur  tout  ne  vous  hâtés  jamais  de  détermi- 
ner les  chofes,  &  u^s-do  cette  heureufe  fuf- 
penfion  fceptique,  qui  préferve  de  tant  de 
repentirs:  « 

AdfHgmtenàmprùperat^  cito  ^  judicat.^^'^' 
La  Lc^ue ,  dont  vous  poflfedés  fi  bien  l'ufa- 
ge^  vous  (èra  très  avantageufe.    Mais  quand 
vous  aurés  réduit  un  antagonifte  prefque  aux  . 
abois,  &  à  donner  dans  ce  Cercle  ou  Diallo^  ^ 
le  qui  eft  le  vrai  labyrinthe  de  rignorance^ 
gardé&-yousbiendeKiiinfuIter>  &  contenu 


»34         LETTRE  CXLIX. 

tés- VOUS  à  l'exemple  de  Soàate^unftwMge 
modéré.  Un  raifonnemenc  paifible  &  refpe- 
âueux,  comme  était  le  fien»  ne  iette  jaoutf 
'  dans  l'envie,  & 'gagijie  le  coeur  des  ploscefad' 
les  à  h  raifon.  Continués  à  eoiploier  k  vé» 
tre  de  la  belle  pianiere^  &  n'oubliés  pas  ce 
^e  nous  dîmes  la  dernière  fois,  qu'un  hom- 
|be  (ans  r aifonnemeat  eft  uq  vsuflèau  fans 
l^ouvemaiL 


QU'IL  Y  A  UNE  FAUVRETE 
PREFERABLE    AUX  RI- 
CHESSES. 

LETTRE    CXLlX. 

MONSIEUR^ 

emme  c*efi  une  marque  de  mauvaiic  dif- 
pofition  corporelle  d'être  offerte  par 
âes  vivres  innocens,  '  &  que  chacun  ^voove 
n  avoir  ^int  de mauvaifes  qualités;,  Toopeut 
prendre  pour  un  indice  d'^rit  dércglé  de  ne 


iJJTL  Y  A  UNE  PAUVRETE  PRET.  &c.23f 

ouvok  fouffrir  les  riphdTes^  &  d'ea  avoir 
rop  d'averfion.     Vanum  gloriée  gema^  èît 
^intiUetiv  odmm  Jwaiantm.     Je  (ai  bien  - 
^u'etlesnouspeavcntcorrompceparb  fiidlité 
[u^elles  nous  font  trouver  â  befficoup  de  vi* 
:es ,  donc  la  difficulté  nous  di^oùteroit,  & 
ju'elles  femblcDt  démentir  en  cela  l'ancien 
proverbe^  Superflua  non  nocenty  que  Saint  j^st. 
A.uguftin  emploie  dans,  la  Cité  de  Dieu.  >M<e'«*^- 
Nfais  Arifiote,  qds^ftfervi  de  U  comparai- ^^^^^^ 
Ton,  que  je  viens  de  rapporter  »  a  fort  bien  &XMg. 
encore  déterminé  ailleurs^  que  tous  les  bienSi^"^-*^  *- 
àont.Fofàge  eft  inCêrQdn,  tels  que  font  la 
Force  9  laBeaute,  lePQuyoiràbfolu,  &les 
Richeàes,  ne  laifTent  pas  d'être  de  véritables 
bicns^  quoique  de  mèdiantes  peribnnes  en 
ibufent,  parce  qn'il  eft  plus  jufte,  queues 
chofesre^ivent  leur  principale  dénomination 
de  l'emploi,  qu'en  fontles  hommes  de  vertu, 
que  de  celui  des  vicieux.     En  vérité  Ch-phéo 
a  eu  raifon  de  dire  que^  généralement  par*  , 
lant,   l'opulence  étoit  fille  de  l'animofité, 
prife  pour  une  trop  luperbe  élévation  d'efprity 
&  l'Ecdefiaftique  a  prononcé  félon  ce  fenti^^*-^''  " 
ment,  Domusfuanimislocuplesefiy  onnuUaH- 
turfuperhia.    En  effet,  Ton  peut  afTurer d'u- 
ne infinité  de  gensj  qu'ils  ont  dubienV  qui 
leur  ait  beaucoup  de  mal ,  &  il  me  femblo 


9i6       LETRRE     CXLIX. 

GaftmLi»  qué  Tydio  Brahé  avoitndlbii  de  oorrigcr  Jb- 
tiusma.  yenal,  quand  il  éoric,    s 
''*'         .  HeudfacUe  emergim 


foûtciumt,  qu'il  àevàk  mettie  ra 
plutôt  qu0  ret  imgifidy  ptt  ce  qu'oa  vdt 
plus  de  perTouiiès,  que  ,  l'aboadaiioe  àt 
UenféloignedesTOtas,  qu'il  s'y  en  xpiek 
pauvreté  eb  recule.  Avec  tout  cdi  pour- 
tant, ilfaut  avouer,  qùedesdcfaefifesaoqui- 
fes)uftement,  dont  roati(èfi>breaiea^  qu'oa 
éUÂ^buê  gaiement,  êc  qu'oa  qukte  avec 
patience  &  fans  regret  lors  que  Yhémeeacâ 
venue,  fontdesinftrumeostréspopresieRr- 
eer  de  grandes  vertus.  C'eftoe  que  voulait 
^ioifierNicolausDamafcette,  quand  dam- 
patoitjDes  mêmes  rtcheflies  à  des  FliKcs,  qui 
foittYi^kablement  inutiles  à  ceux,  qiùoe&- 
vent  pas  s'en  fervir,  mais  qid  bieafoiiâtées 
repdoient  de  fon  tema  une  harmcmie  très 
co^idârable.  Car  ilne&ut  pas  ci^ùreqiiefe 
bel  uG^des  biens  OMififte  (èulement  ie& 
fiûre  laiipefle,  &  comme  dit  l'Itdira,  êfn 
dei  Zeeckim  fuel  cKaUrifanao  dehipm.  S 
Crates  le  Thebftin  jetta  les  Tiens  dans  la  mer, 
comme  peutêtre  on  le  lui  firaccroire,  iift 
fdbn  moi  une  aâion,  qui  ne  doit  jamaisêtie 
imitée.    L'importance  eft  4e  les  bien  diâri" 


QUU  Y  A  UNE  PAUVRETE'  PRETFAc.  «j-^ 

buer,  &  ia^^t^  défaire \avec  une  Iibèrfllité 
Accompagnée  de  jugement.  L'on  prend  bien 
garde  daas  TOeconomie,  felon  lapenféed'an 
ancien,  à  ne  (aire  fortir  lefumier  d  une  cour^ 
que  pour  ]e  mettre  en  lieu  où  il  puifie  être 
utile;  à  plus  forte  raiibn  doit-on  avoir  égard 
dans  la  di^senfation  de  ce  qui  eft  bien  pli» 
prédcive^  à  la  faire  toujours  avec  diioe^ 
don. 

Il  ne  &ut  donc  pas  vous  imaginer  dâvAnta* 
ge>  quelesbiensdeFormnefoientrifortàmé* 
prifer,  ou  même  à  rejetter,  que  rauAerifeé 
de  quelques  Phibfophes  Ta  voulu  fairecroire^ 
Ils  ont  beau  les  nommer  le  bagage  importun 
desvertueux>  mpeUmentavirhaiSj  ou  plus 
fakmentenoore  après  Diogene,  vmmtu$¥mr^ 
tufue^  ceque je  li'ofçrois  traduire  en  nôtrelan-^ 
grue;  ilsn'en(bontpascrus,paroi({antttopde 
[t;nsreprouvédanstoutesleursinveâive&  La- 
modération  de  S.  Augufiin  me  femUe  blea 
^lusjudicieufe,  lors  que  parlant  de  la  Fortuna 
k  de  'ce  qui  en  dépend,  au  troidémb  livre 
x>ncre  les  Académiciens  il  conciûd  en  cei 
crœes:  Semperfmtfententiamea^  fapienti 
afm  h&mni  nïhil  a/mf  effèi  ut  antemfajnem 
ïat^plurtmimnfc^ariitmeJfeFcrturtam.  Mais' 
leAbeibin  d'uferidde  qudques  précautiQns, 
>arce  qu^il  v^yai^oiotà^  bien  qui  nef<MC  re- 


I3t       LETTRE     CXLIX. 

bherché^  avQC  avidké  de  tout  le  monde,  #- 
mmahonMmappehati  &  parce  que  de  iknach 
le  il  aime  àfe  répandre  &  à  feoonummkyg, 
eftjid  éhffi^um:  Eo  effet,  celui  prmdpJt 
mette  dont  nous  pfltrlons  dl  de  cette  000&* 
iion,  à  caufe,  œ  Cbmble,  que  k  mocoor 
comme  tonde  ne  demande  ou*à  rouler  d'us 
.  munfenlfautre,  outre qu'ellopenrappndKfr 
der  la  roifllle  ii  elle  ne  bougeoit  d'un  lie& 
Nous  .devonsibne  avoir  égard  tatir  à  f  aoqii- 
fmon  du  bien,  .afin  que  nous  ne  fiMfnspasir 

&«•  ceux  ^ui  le  diffraient,  ^pecwtiamcirfjm- 
canty  qtM  fie  in  quqfèam  quomodo  JamMiMsà 
chaciWicadk;  <\VLkùuSà£bàh^  frifàntea 

ibrte  que  fon  illuê  de  nos  mains  ne  leît  pas 
moins  honnête  &  raifijnnable  que  foo  aaéc 
Si  nous  ne  (bmmes  ibigneux  d'obfofcr  ceb 
avec  exactitude,  nous  reconnoitrons  bientôt 
wi'û  n'y  a  pas  moins  d'inconvénient  i  pofi^ 
der  des  grandes  finances,  qu'à  nVai'poiot 
avdr, 

florUm.  Tammaitmefihahrenummasy  nimhkrt 
quammalumtfi. 
Certes  elles  font  quelquefois  fi  mal  teoufiSy 
&  de  fi  mauvmfe  main:  qu'il  y  auroit  lieu  de 
les  confi(quet  avec  quelque  fime^  juftice, 
&  le  ibuhaitd'un  de  mes  amis  ne  me  fonble 
pas  extravagant  en  tout  fens,  qu'onpotjettcr 

/         des 


ly IL  Y  A  UNE  PAUVRETE'  PRER&c-  241      . 

es  Dévolus  ^ur  les  richeflfes  de  ceux>  qui 
te  (kvent  pas  s'en  prévaloir.  Quelle  male- 
iiâion  uicoiîeevable  d'être  en  dilette  au  mi- 
ieu  .des  trélbrs?  genus  egejlatis  gravtffi'^*> 
num^  àk Senequty indivitiis ino/na.  Ilfou*» 
lent  ailleurs  pour  cela  que  f  avarlcef  eft  la 
plus  grande  &  1^  plus  facheufe  de  toutes  leis 
pauvretés,  qwe  eft maxima egefias ?  avaritia. 
Mais  quelle  miferable  phrénelie,  pour  par* 
1er  avec  Juvc^nal,  de  mener  une  vie  chetive 
&  néceffiteufe  pour  paroitre  riche  en  mou- 
rant? 

Ut  locupks  fnoriaris  egenti  tnverefato  ?        &# .  /^ 
J^avouê  que  Ton  ne  fauroit  s'étonner  a0ez 
d'un  fi  prodigieux  aveuglement 

Cependant  il  eft  difficile  d'accorder  ces 
beaux  fentimens,  qui  veulent  qu'on  jouiflb 
&  qu'on  fe  prévalç  des  biens ,  que  l'on  poflfe- 
de^  avec  une  opinion  diredement  oppofée^ 
qui  ordonne  d'être  pauvres  même  parmi  le^ 
richeflfes ,  magnus  iOe  qui  in  divitiis  pauper  eft^  «Sm.  tp.  )t 
&  qui  âous  propofe  les  plus  grands  hommes  ^  ^^' 
de  l'antiquité^   qui  dans  une  extrême  af- 
fluance  de  tous  biens,  avoient  des  jours choi* 
fis  exprès  pour  s'exercer  par  une  imaginaire 
pauvreté  à  tout  ce  que  la  véritable  pûuvoit  a-  ^ 
voir  de  plus  dur  &  de  plus  infupportable.  Là 
Volupté  dont  Epicure  faifoit  des  leçons  à  tout 
TmiVn.BmJl  Q^ 


04*       LETTRE     CXLIX.  . 

Je  genre  humain,  ne  Tempêchbit  pas,  no2 
plus  que  les  autres,  d'avoir  de  ces  jours  d'ab* 
itinence:  Certas  hahcbat  dies  iUe  mugi/Ur  vck- 
ftatis  Epicurus^  quibus  maligne  famem  cxtis- 
gueret.    Vous  dires  peutètre  qu'il  ctoit  hka 
aiféàSeneque,  qui  rapporte  tout  ceci,  &i 
les  femblables  s'iîen  a  eu ,  de  prêcher  iiir  la 
vendange  de  la  forte,  oudeplùlolbphertou- 
chant.  U  pauvreté  fur  un  fonds  de  huit  cens 
nulle  livres  de  revenu  ^u'il  poiTedoir*    Je 
vous  reponds  qu'il  n'a  gueres  eu  ion  pareil  ea 
toutes  façons,  &  qtie  le  Guliflan  qui  n'ctoâ 
pas  fi  bien  fondé  que  lui  parmi  les  Peifes^ 
quoiqu'ils  ne  reftiment  pas  moins  dans  ùl 
Morale,  ne  laifle  pas  d'enieigner,  que  Dieu 
aime  les  riches,  qui  vivent  en  pauvres,  & 
les  pauvres  qui  vivent  en  riches  j  c'eft  â  dire 
à  l'égard  de  ceux-ci,  qui  ont  une  pauvreté 
gaie,   préférable  mille  (bis  à  une  richdfe 
chagrine.     Cela  eft  fi  vrai,  qu^il  n'y  a  pcHOC 
de  bien,  qui  puiflfe  donner  une  folide  Ckis&- 
âion,  fi  1  on  n'a  préparé  fon  elprit  à  le  per- 
^B^V-^dre,  NuUum  honum  jttvat  habentem^  mfi  êi 
guius  amijfîonem  pneparatus  eji  ammus.  D'ail* 
.  leurs,  comme  Boêce  l'afubtilcment  obièrvé, 
lesrichelTesneXbntbiensàceux,  quilespofTe- 
dent,quequandilsnelespofledentplus;  tantil 
cfl  conflant,  que  tout  nôtre  bonheur  en  cela, 
çoafiAe  à  être  pauvre  &  riche  tout  eofemble. 


:^*IL  Y  A  UNE  PAUVREtr  PRET.&c  443 

Je  prévois  ;une  grande  répugnance  dans 
v^ôtre  efprityà  fouffrir  qu'on  donne  de  fi  grands 
avantages  à  une  chofe  telle  que  la  pauvreté) 
nommé  par  les  Italiens  une!  demie  naaladie, 
Samtd^etjza  danariy   mezza  malatiai   Etant 
fans  doute  bien  plus  aifé  de  la  rendre  recom- 
mendable  par  des  dilcours  Tophiffaqués^  que 
de  Tenduren    Mais  foit  que  j'aie  plus  avancé 
dans  la  (cience^  qui  aprend  à  méprifer  les  ri* 
chefiès,  que  danscelle  qui  montre  à  en  acque^  ' 
rir^  foit  que  je  fois  d'un  tempérament  à  en  pou- 
voir  aimer  ceux^  qui  me  fuient^  ce  qui  nie  fait 
haïr  ces  mêmes  riehefles  parce  qu'elles  ont 
toujours  évité  ma  compagnie;   je  vous  dé- 
clare (incerement  encore  un  coup ,  que  je  fe- 
rai toute  ma  vie  plus  content  de  me  voir 
dans  une  pauvreté  tranquille,  que  dans  des 
biens  inièparablcs  de  l'inquiétude,  comme 
ils  le  font  prefque  tous.    Ce  n'cd  pas  que^ 
làns  donner  dans  lliérefie  de  GuiUaume  de 
Saint  Amour,  je  ne  tienne  beaucoup  de  men- 
dicités honteufes ,  &  à  fuir.    Je  lai  bien  que 
Platon  a  chafTé  les  Gueux  de  fa  République^ 
&  que  les  Chinois  en  Levant,  ni  les  Hurons 
au  Couchant,   n'en  fouffrent  point  parmi 
eux,  ne  pouvant  comprendre,  qu'il  y  en 
puiffe  avoir  en  France.     Mais  l'on  doit  faire  . 
grande  di^éreoce  entre  une  chofe  violente. 


a44        L  E  T  T  R  È     CXLIX- 

comme  fl'eft  Textréme  indigence,  Se  h  pftu> 
vreté  volemtairé  d'un  honnête  honune ,  fi  ie 
ttiot  àt  Fhilofophe  vous  dépIaîL  £o  efiict, 
la  Nature  demande  fi  peu  de  cbofe  pourè^ 
tre  &ds&ite^  &  Tes  defirs,  que  nou^dîAîD- 
guoi»  des  autres  en  les  nommant  Doturek, 
font  fi  limités,  qu'un  fage  fe  contence  prct 
que  de  rien^ 

Quod  vult  habet  >  iqui  vette  quoifsHf  ^f^ 
teft; 
Au  lieu  qu'un  homme  d'efprit.déreglé  n'eft 
jamais  content.    La  pauvreté  Philoibphiqtie 
ine  pafoit  une  Ithaque,  qui  pour  être  rude 
&  fierile  ne  laiffe  pas  de  produire  desUlyflès. 
Et  comme  ce  prudent  Infulaire  la  f»éfera  à 
toute  autre  demeure;  que  les  Scythes  ooc 
plus  fait  d'état  de  leurs  deferts  qile  des  plus 
belles  contrées  de  la  Grèce,  &  que  lesGioca- 
kndois  encore  aujourd'hui  méprifent  ce  qae 
l'Europe  a  de  mieux  cultivé  ^   pour  vivie 
dans  une  indigence  apparente  Ibus  le  plus 
âpre  &  le  plus  fâcheux  Ciel  du  Monde:  ceux 
auffi,  qui  font  nés  dans  une  condition  mé* 
diocre,  ou  même  dans  la  pauvreté,  dont 
tious  parlons,  s'y  plaifënt  fi  fort  aîant  Tefprit 
biejnfait,  &y  viyentfidoucemtent,  qu'ilsic* 
iroiënt  bien  fâches  d'avoir  été  autrement  trai* 
tés  par  ce  qu'on  nomme  Fortiine.    Et  en  ve- 


U*1L  Y  A  UNE  PAUVRETE' PRÉ'F.&c.34f 

té,  felon  qu'Epiclete  le  prononce  excelle-' 
lent  dans  Stobée,  il  eft  bien  plus  avai^ta- 
eux  de  coucher  fous  un  petit  couvert  dans 
n  lit  étroit  avec  fanté  ^  que  dans  un  grand  & 
lagnifique,  étant  malade  de  l'une  ou  de 
autre  partie^  qui  nous  compofent.  Jepou« 
ois  vous  prouver  cela  par  Texemple  do 
[uelques-uns  de  ce  filécle^  &même  de  ma 
:onnoifrance;  mais  parce  que  je  m*abftiens 
rolonciers  de  telles  particularités,  j'aime 
nieux  vous  faire  fouvenir  de  ce  vieillard  m* 
tique  d'auprès  de  Tarente,  qui  pour  n'av(Mr 
|u'un  petit  champ  aflez  infertile,  &  tel  que 
e  Poète  nous  le  reprcfente,  ne  laifToit 
pas  de  vivre  le  plus  commodément*  du  ^ 
monde, 

RegmA  aquahat  opes  animisy  VWg.  4, 

&  n'eût  pas  voulu  changer  fâ  feçende  couler  ®'^4f» 
les  années  paifiblement,  avec  celle  du  phiS  o« 
puknt  de  Romains.  Auffi  favons  nous  qu9 
ces  Domteurs.de  toutes  les  nations  venues  à 
leurconnoiiTàhce,  faifoienttantdecasd'uno 
honnête  pauvreté  p^rmi  leurs  plu9  grandes 
richeflfes,  qu'ils  confervèrent  le  plus  long  tems 
qu'ils  purent  la  petite  chaumière  de  Romu* 
lus  â  l'exemple  des  Athéniens,  qui  encretin*» 
rent  de  même  au  milieu  de  leur  Aréopage  u« 
oeautrefqnblablemailba,  poiir&irepfliQÎr   ^ 

.      a.iij 


Si^g      LETTRE    CXLXI. 

tre  combien  ils  eAimoient  Fancienne  firugaK- 
té.  L'Apologue  des  Grués^  qui  comme  peu 
chargées^  ie  fauvèrent  des  ChaflfeurSy  ce 
que  nQ  purent  faire  ni  TOifôn,  lOi  le  Canard 
à  caufe  de  leur  pefanteur,  nous  inftruit  à: 
l'avantage  ordinaire  de  ceuxf,  qui  (ont  mois 
gorgés  de  biens  que  les  autres; 

.  Jolia  midi 

Non  ardent  Cynicii 
Se  pour  dire  quelque  chofe  de  plus,  je  vous 
/  niiiindenS;  que  fans  exaggerer  les  miferes,  qui 
accompagnent  indifpenfablemeQt  les  ridief 
Tes,  la  pauvreté  confidéree  toute  feule  &  fcph 
rément,  a  des  prérogatives  qui  la  peuvent  ai- 
re rechercher.  Le  Ciel  a  toujours  répandu 
iës  grâces  fur  les  Pauvres,  fiSUilmsfiiermt 
DU  faciles.  Un  homme  pauvre  aie  privilè- 
ge des  chofes  facrées, 

Res  eftfacra  mifer^ 
dit  l'ancienne  épigramme  qu^on  attribue  i 
Seneque.    Et  Ton  ne  fauroit  nier,  que  l'indi- 
gence n'excufe  ou  ne  modifie  prefque  tous 
les  crimes,  '  j 

tttr^n         Q'/^/f  wx  jpeccat  inops  minor  eft  reus; 
Atb.bh  ^^^  entrer  dans  la^rofanation  de  cdiH,  qui 
V9U.        veut  que  Jupiter  ne  fiiATe  que  le  rire  d*un pau* 
vre,  qui  méprife  fa  foudre. 
Répondons  ici  à  ceux,  qui  ne  trouvent 


I 


yjlL  Y  A  UNE  PAUVRETE'  PRETF.&c.  347 

ien  de  diffidleà  fupporter  dans  là  pauvreté, 
iprés  l'avoir  hmt  examinée  en  tout  fens^ 
ruela  perte  des  amis  dont  elleeft  caufe  qu^on 
e  voit  abandonné  ;  parce  que  ne  pouvant  vi- 
nre  fans  la  douce  converfàtion  de  ces  amis, 
Is  croient,  que  la  mort  eft  préférable  À  une 
ne,  qui  a  perdu  avec  eux  pe  qui  augmente 
10s  plaifirS)  &  qui  dioiinue  nos  plus  fenfi- 
blés  fScheries.  J'avoue  que  cette  forte  d'a- 
mis femblables  aux  mouches,  &  que  le  mau- 
vais tems  des  adverfités  ait  dilparoitre,  toû- 
îouis  été  la  phis  commune,  mais  je  nie,  que 
leur  perte  puifle  être  priiè  pour  une  fi  gran- 
de difgrace  qu'on  ]sl  fait,  Se  je  foûtiens  mê^ 
me ,  qu'elle  doit  être  plutôt  réputée  un  gain» 
qu'autrement.  Un  véritable  ami,  ou  toute 
la  Morale  eft  fauITe,  n'eft  pas  (i  aifé  à  effarou- 
cher, &  celui  que  la  pauvreté  écarte  fi  aifi> 
ment,  ne  mérita  jamais  un  fi  beau  nom. 
Nous  devons  donc  plutôt  nous  imputer  de 
nous  être  mépris,  &  d'avoir  &it  un  mauvais 
dioix  d'amis  s'ils  en  ufent  de  la  fiiçon,  que 
d'accufer  la  Pauvreté  de  difToudre  des  amitiés 
qu'elle  feroit  plutôt  capable  de  cimenter,  & 
dont  elle  fe  contente  d'être  la  vraie-pierre  de 
touche  pour  les  bien  dîftinguer.  Ce  ne  font 
pas  des  amis,  qui  s  approchent  de  nous  feidor 
ment  à  caufe,  qu'ils  nous  voient  acconmio- 


848         LETTRE     CXLIX. 

àésy  ce  (ont  des  lâches,  des  fourbes,  &fbQ* 
j^.^  j^^vent  des  iraportuiK>  Qui  ad  nos  ^aemaàmh 
àumadlacumconcurruntj  quemquiex-haurntst^ 
if  turhant.  Il  y  aiiroit  plus  dequoi  s'étonner 
d'eux,  s'ils  s'arrètoient  d'avantage  u^ms 
de  nous,  lors  qu'ils  nous  Tentent  rédtiks au 
fcc. 

Mais  qu'ils  EifTent,  &  leurs  fembkbles^ 
tant  de  cas  des  richefles  qu'ils  voudront, 
qu'ils  nomment  l'or  un  remède  cadioliqaeou 
Oci.w  propre,  à  tout,  panchrefimn  medzcameatumy 
Vtrr.  comme  fait  l'Orateur  Romain;  je  me  croi- 
rai toujours  plus  favorablement  traité  qu'eux 
de  la  Fortune,  fi  je  fuis  content  de  œ peu 
.  qu  elle  m'a  donner  cui  cum  paupertâU  km 
convenit^  dives  eji;  Et  fi  JQ  conûdére  avec 
attention,  que  je  ne  puis  mourir  plus  mid, 
que  jel'étois  en  venant  au  monde.  Cara^ 
tout,  les  biens,  qu'ils  prifent  tant,  font  qud- 
quefois.plus  pénibles  encore  dans  leur  pofleT- 
fionj  que  dans  leur,  acquifition,  maforf  tw- 
mento  pecunM  polfidctur  ^  fuamquM-ituri  OU 
comme  le  prononçoit  Epicure,  multisfiàrafft 
divkias  non  finis  mîferiarum  fuit -^  fednuitatk. 
*  Ces  biens  ne  peuvent  être  que  la  bafe  de  leur 
ftacue,  qui  ne  devient  pas  plus  grande,  quoi- 
qu'elle paroifTe  de  plus  loin  par  rélevadoo  de 
fonpiedeftal.    À-t-on  vu  jamais  ^pedbone 


ft 


jyiL  Y  A  UNE  PAUVRETE' PRE:r&c  24? 

quoic^u'ep  ait  dit  tantôt  Saint  AuguAin  )  ac* 
[uerir  par  leur. moien  une  meilleure  trempe 
Teiprit  en  quelque  fiéclè  que  c'ait  été?  Var- 
pn  alTure  le  contraire  du  fien>  &  de  tous. 
:eux,  dont  il  avoit  pu  prendre  quelque  coa- 
loliTance, 

Non  anifnis  demunt  curas  ac  rettigiones        ^S'  ^' 
Perfarum  montes ,  non  afria  Jwiti  Craffi.     .     , 
Et  je  veux  vous  rapporter  une  hiAoriette, 
que  m'apprit  autrefois  Fierius  ^aos  foh  Trai* 
té  du  malheur^  qui  fuit  ordinairement  les 
hommes  de  lettres^  pour  vous  prouver,  quq 
cesdemiers  tems  ne  font  pas  dififéreosen  o^ 
desprécedens.Lefiçnn'avoitpasdeplosfavanfc        - 
hommequ'unEfclavon  qu'il  nomme,  iqMiUi)^^^^ 
pritSintaifiedamaflercinqoensécusd'or>  ock 
lui  fut  un  tréfor  qu'il  voulut  coudre  lui-mêna«i 
dansfon  pourpoint,  ne  defirant  pasqueperîbn*' 
neenpritconnoiflfance.  LacraintenéanmoÎQS^ 
que.le  contraire  arpvât  le  rendit  IQinvferabl^     ' 
qu'il  n'ofoit  plus  fréquenter  perfonne.    Etfa 
difgracé  fut  telle,  que  cette  appréhenfion  le 
faifflnt  aller  de  ville  en  ville  pour  mieux  cou- 
vrir ce  qu'il  defiroit  tenir  fi  fecret,  où  Te  d(6- 
roba  enfin,  &  il  en  mourut  d'epnui    Ceft 
ainfi  que  cette  forte  de  bien  efi  plus  capable 
de  pervertir  l'efprit,  que  de  le  roftifier  ou 
rendre  meilleur.     Tc(àia£fez,  qu'il  fe  trouve 


ifO  LET.CXLIX.QinL  Y  A  UNE  PAUV. 

beaucoup  de  gens^  qui  confervent  mlein:  que 
lui 'leurs  tréfors;  mais  tant  y  a  que  d'une  ùr 
çon  ou  d'autre  Tinquiétude  &  la  diAraéboi, 
que  donnent  les  Finances  y  embaraflent  ordi- 
nairement fi  fort/qu'elles  congédient  prefque 
toûjours'des  âmes  les  mieux  (àites  toute  au 
tre  meilleure  penlSe.    Le  mot  de  Finances, 
dbnt  je  viens  de  me  fervir,  quoiqu'il  le  dik 
plus  des  deniers  du  public,  que  de  ceux  des 
particuliers,^  fera  caufequè  je  vous  commu* 
niquerai,  avant  que  de  finir  ma  lettre,  lapeo- 
^fce  d'un  homme  de  ma  connoiflânce.  Il  croie, 
que  comme  les  femmes  ne  peuvent  être  bien 
gardées  que  par  des  Eunuques,  les  Finances 
d'uùEtatnefauroientêtrebien&furemeQtma- 
niées  que  par  ceux  qui  font  dans  rimpuffince 
d*en  profiter.  Je  vouspourrois  dire  à  forai* 
le  coniîme  il  prétend  que  cela  Ie|pui0e  prati- 
quer ,  mais  je  ne  fuis  pas  refolu  de  le  confier 
à  ce  papier. 


--sna^  ^»^  jp-^isi. 

à 


^    ^    X6  »fl 

f 

t         DE 

LA  CONNOISSANCE  DES 
CHOSES  DIVINES. 

L  E  T  T  R  E   CL. 


MONSIEUR, 

Si  Dieu  avoit  voulu^  que  iioiis  fô/fions 
mille  chofes,  qui  cau^t  âu)oittd1iui  de 
fi  violeates  conteftetions^  tenés  pour  alSîti^ 
qu'il  nous  les  auroit  révélées.  Cependant 
vous  obferverés  quil  eft  bien  plus  aifé  fur  do 
tdles  marieres  d'attaquer  que  de  défendre^ 
&  de  détruire  que  d'édifier;  à  caufe  que  ce 
qui  concerne  la  Religion^  &  le  culte  Divin» 
a  prefque  toujours  je  ne  fiii  quoi<]ui  excède 
la  oipadté  de  l'entendement  humaia  Vou- 
loir comprendre  les  chofes  de  cette  nature^ 
&  en  rendre  un  compte  aufli  exaâ  que  Ton 
peut  faire  des  phyfiquesy  des  morales^  ou 
des  madiématiques,  c'eft  proprement  s'opi- 
niaoer  à  prefiferTeau  avec  la  main  pour  la 


aç«  t  ET  TR  E*  CL. 

• 

ttàsax  prendre  &  pour  s'en  prévaloir.  Il 
^ut  quelquefois  s'écarter  du  fens  Itteral 
des  livres  qui  règlent  nôtre  créance  >  pour 
fuivre  le  inyAîque^  &  fouvenc  rall^ori' 
qub,  ou  Paiialûgique,  le  métaphoiique, 
le  moral,,  .ou  Ijénign^a tique,  doive»  être 
'  appelles  au  fecours  de  la  lettre.  La  do- 
cilité &  k^f^ûmilHoQ  (fer^riC  Te  démê- 
lent mieux  de  tout  cela,  qu'une  fbcte  pit- 
fomption  d'en  comprendre  mieux  le  fin  que 
perfonne,  ce  qui  fi^t  d'ordtMdre  Icsplus 
grandes  hérefies.  Reconnoifibns  ingénu- 
ment nôtre  foibtelfe,  &avoibnsavec]iumi' 
kté,  qu'il  n'y  a  que  Dieu,  qui  nous  pui& 
fendre  favans,  commeiln'yaqueliùquiâit 
une  pure  &  véritablç  el&oce,  accomp4>^ 
4'une  fdence  parfaite^  Ccft  ce  que  tykxi* 
ption  du  tœiple  de  Delphes,  c/,  eofiâgaok 
même  aux  Payens;  &  c'eft  être  ridio^  de 
préfumer  quelque  ohofe  là  deffuS  de  iès  pio- 
fies  forces.  Tout  ce  que  nous  pouvons 
humainement  faire,  c'eft  d'ébaucher  dansnô- 
tre  ame  quelque  figure  imparfaite  de  la  Divi- 
nité, (ûk  par  attribution ,  en  lui  donnantdes 
quaUtés&  des  perfections,  comme  les  Pdn- 
très  ibnt  des  couleurs  à  ce  qu'ik  veulem  re- 
piéiemçr^  foit  par  abftraâion,  en  lui  dtaot 


DE  LA'  GONNQISSANÇE  &c.  Sf  | 

I 

3e  que  nous  ne  jugeons  pas  kd  convenir^  à  la 
âçoa  des  Sculpteurs,  qui  retranchent  toft» 
ours  du  itaarbfe  fufqu'à  ce  qu'ils  y  aient  trou^ 
/é  la  Aatuê  qu'ils  fe  font  imaginée-  Mail  PUmn^' 
lelas  s  que  nos  fimtaifiesfont d'elles  mèmesex^ 
xavagantes  quand  elles  fe  rendent  métaphyii» 
)ues?  Jelifoisilyapeu,  queceuxdertsle 
le  .Saint  Laurens  reconnoi^nt  un  Dieu  au- 
teur de  toute  forte  de  biens,  étaEliflent  àFop^ 
pofite  un  Diable,  qu'ils  croient  le  pritici^ 
pe  du  mal ,  &  lequd  ils  craignent  beaucoup 
plus^  qu'ils  n'aiment  le  ptemien  Cela  eft 
caulc  que  dans  la  diAribution  de  ce  qu'ils  lui 
facrifient,  &  en  toute  autre  occafion,  ils 
font  toujours  palTer  le  Diable  devant  Dicu^ 
n'appréhendant  rien  de  celui-ci,  &  ne  lon- 
geant qu'à  fiater  ou  appaifer  lîautre.  Les 
Perles  dans  la  Relation  d'Ole^us  font  les 
Diables  fi  corporels,  qu'ils  affurent,  que  leur 
grand  Aly  en  tailla  un  en  pièces.  La  Théo- 
logie,  qu'ils  fuivent,  leur  apprend  encore; 
que  comme  les  Anges  peuvent  pécher,  les 
Diables  fe  converdflent  auffi  quelquefois/ 
témoin  celui,  qui  fe  fit  de  la  réligicki  dd 
Mahconet.  Or  ce  n'efV  pas  feulement  dans 
celle  de  cet  ImpofleUr  qu'on  remarque  de 
fenaUables  extravagances,  le  livre  de  Théo« 


ST4  L  E  T  T  R  B    CL. 

éotet  hâsreticarmn  fahdârftm  fiit  bioi  vOtf, 
qu'il  s'en  rencontre  par  tout,  &  que  k  Sao- 
çhiaire  jnème  ti'en  eft  pas  toujours  exemt 
Mais  comme  les  diofes  (bnt  mêlées,  oj 
ttant  tien  de  fi  pur  au  monde,  ou  de  (i  ék» 
gfié  de  toute  mixtion  j  qu'on  n'y  puiffe  reooo- 
Doitre  quelque  étincelle  de  bonté  parmi  b 
pkis  grande  nialice;  rAlcoran  même  vous 
expliquera  à  fa  fiiçon,  &  avec  iès  manierts 
de  parler  figurées,  comme  le  font  toutes  les 
langues  Oriehtales,  Tinexprim^le  ctendoc, 
&  Timpénettable  profondeur  de  la  Divinité. 
Vous  y  lires,  que  (i  tous  les  arbres,  quifivt 
fur  la  terre  étoient  autant  de  plumes,  &  que 
la  Mer  ne  fut  que  de  l'ancre,  propre  &dàfth 
n^e  à  écrire  les  feules  merveilles  de  Dieu, 
ces  choies  n'y  fuffiroientpas,  &  elles  fetrou- 
veroient  confumées  avant  que  de  finir  une  û 
grande  entrepriie. 

Quoiqu'il  en  (bit.  Dieu  dans  fii  toute* 
puiffanée,  &  dans  fes  autres  incomprebeofh 
pies  attributs,  eft  un  Soleil  fi  lumineux, 
qu'il  ne  peut  être  envifagé  ni  bien  reconnu 
par  des  yeux  irabedlles  comme  les  nôtresi 
que  l'excès  de  cette  lumière  avei^le  plutôt 
qu'elle  n'éblouit.  N'eft-ce  point  encore  que 
comme  les  corps  ûmples^  tels  que  nouscoa* 


DE  LA  ÇOJNNOISÇ^ANÇE  &c  «ff 

£vonsleCiel,  &le  feu  Elementafare,  nous 
ont  iavifibles  à  oaufe  de  leur  tcop  grande  te* 
mité  ou  (implicite;  Dieu  qui  eft  la  pureté  ^ 
a  fimplicité  même,  devient  comme  telîm* 
)erceptible  à  nôtre  Entendement.  Ou,  ne 
lous  arriveKoit- il  point  là  deffus  ce  que  nous 
prouvons,  lors  qu'on  approche  jul^ues  fur 
los  yeux  des  objets,  que  cette  trop  grande 
proximité  empêche  de  reconnoitre;  C^^r 
Dieu  fe  trouvant  intimement  par  tout,  fcloa 
bn  immenftté  &  fon  infinité,  dont  il  remplit 
toutes  cbofes,  devient  peutêtre  moins  per- 
ceptible à  nos  âmes,  pour  leur  être  trop  pré* 
fent;  outre  qu'elles  ne  conçoivent  rien  im- 
médiatement &  (ans  l'intervention  des  fens, 
mAU  eft  in  intelleÛu  quodnonfuerit  prhis  infen- 
fu^  ce  qui  forme  un  autre  obfjbuJe  à  nôtre 
connoi(&ncc.  N'attendons  rien  parconlè- 
quent  fur  ce  fujet  que  de  la  pure  grâce  du 
Ciel,  qui  ne  fe  communique  guères  qu'à 
ceux,  qui  s'humilient  devant  lui;  &qui aban- 
donne au  contraire  tous  les  prélbmtueux. 
En  effet  comme  nous  éprouvons,  qu'à  me- 
fure  qu'un  tonneau  fe  vuide,  le  vent  fuccede  ' 
en  la  place  du  vin>  ou  des  autres  liqueur^ 
qui  le  rempliifoient  ;  à  proportion  auiB  de  ce 
que  nousperdoDS  des  grâces  d'ephaut,  .&  au 


i^S  ^        tt  TT  R  E    CL. 

jdèkAeinilantj  qu^eflessMcouleat^  kvamté 
jp^nd  leur  plate  dans  nos  efpritS)  *&eacbar- 
Jfe  toutes  les  boimes  habitudes. 

Vous  vous  étonnerés  faqs  doute ,  que  je 
feETetant IcFrèdic^teury  &,  qui  pluseft^  que 
]p  fU'adrelTe  à  vous  pour  débiter  mon  Ser- 
mon. Mais  vous  m'en  avés  donné  fiijct,  « 
In'envoiant  les  écrits  plains  d'animoficé,  que 
vous  avés  voulu  que  je  parcourufie,  &  en  me 
parlant  de  cette  louable  inclination  à  la  pieté; 
dont  vÔn-e  chera  compagne  eft  fi  fort  tou- 
chée. En  vérité  >  c'dl  avec  beaucoup  de 
raifon,  que  TEglife  nomme  fon  fexc,  lefc^ 
xe  dévot,  &  qu'elle  prie  fi  prédrémenti  &fi 
diftin(ftement /^o  devotofemneo/exu.  Cette 
penfée  jointfe  à  la  connoiffance,  que  j'si  de 
vos  vertus ,  &  fur  tout  de  vôtre  équitable  ju- 
ftice,  font  que  je  dirois  volontiers  de  vous 
deux,  fi  vôtre -grande  modeftie  le  pou  voit 
fouffrir,  ce  qu'Ovide  a  prononcé  de  Deuci- 
lion&dePyrrha,  j 

Nec  iiiù  mélior  quifquam^  née  ffmaatiorafn 
yirfiiit^  mailla  rêver eftHor  «JKtf  DecrWi 
tie  rapport  en  eft  d'autant  plus  jufle,  qt 
vous  travaillés  fi  heureufehient  enfèmble  à 
téparation  du  genre  humain.     Tant  y  a  q^ 
|e  ne  me  prome^ts  point  d'autre  fuccés  de  mi 

.        prédica 


DE  LA  CONNOISSANCE  &c  tfy 

I 

prédicatioo ,  que  celui  qu'elle  recevra  de  vô-    ^ 
tre  djfpofition  à  Teotendre  fiivocablement  Je 
le  dis  ainfi  à  caufe  de  ce  que  j'ai  lu  dans  le 
GuliA<)n,  que  les  Perfes  cftiment  fi  fort.     Il 
veut,  quelesUeux,  ou  fe  font  tant  déDecIa^ 
mations  pour  porter  à  h  pieté ,  (biént  en- ce^ 
la  fembhbles  aux  marchés  publics!  que  6t 
Voa  va  (ans  argent  à  ceux-ci,  fott  n'i^  nrp-' 
porte  tien;   &  fi  l'on  a(&fle  aux  meilleuFS 
Sermons  du  monde  fans  la  Foi,  Tûn  n'en  re- 
tire îamais  aucun  profit;    Cependant  vous  ûk 
vés  le  mot  de  cet  ancien ,  qu'une  Etuve,  Se 
une  Prédication  font  tout  à  fait  inutiles,  f\  el- 
les ne  nettoient  Aurefte,  ce  qui  efi  arrivé  ^n^Toii 
dans  le  Cloitrè,  dont  vous  me  parlés,  n'eft^»'  '''«• 
pas  fort  extraordinaire.    De  femblables  dif-^*^***' 
cordes  y  font  comme  des  tempêtes  qui  fur- 
viennent  dans  le  port,  oft  dès  vdté^ux  fe 
choquent  &  fe  brifent,  après  avdr  évité  les 
plus  furieux  orages  de  la  haute  mer.    £t  pour 
condufion ,  fi  vous  m'avés  trouvé  uo  peu  plus 
diffus,  que)e  n'ai  ^accoutume  de  l'être  fiir 
de   femblables  matières,    fouvenés  -  vous 
qu'elles  demandent  quelquefois  de    nous 
quelque  chofe  au  delà  d'un    reipeâueux 
filence,   Se  que  Diçu,  qui  s'eft  contenté 
de  la  dixième  partie  de  nos  biens,   veut, 
que  nous  lui  donnions  la  feptiéme  de  nôtre  « 

TêmVIlPmll  R 


IfS  LETT.CL.  DELACONNOISSANCE&c 

tems/  J'ai  lu  néanmoins  dans  k  céladon  de 
Mandeslp)  queleshabîtansdeTlsleFonno- 
ie,  fNTOcbè  de  la  Chine,  n'avoient  ni  Fêtes, 
ni  jour  de  (abat  ou  de  repos.  Si  les  Holan- 
doi^/  qiii  la  tiennent  pfè&ncemeot  y  ont  ap- 
portf^^du/i  changement  en  beaucoup  d'eo- 
4nks^  ^.n'&  pas  été  encore  aux  Oiotitagnes, 
qu'ils^  9'Qqt  pu  )ufquici  fubjuguer,  &oules 
(eimnes.  feules  fe  mêlent  de  ce  qui  coBoeme 
le  cuke  divin,  pouvant  être  d'autant  mîetix 
TOOiméesPrêtreHOfes,  que  ce  font  les  plus  I- 
g^d'^tre  elles,  qui  vaquent  à  cdbu 

F  I  N^ 


TABLE 

DES 

MATIERES 

CONTENUES 

DANS  LES  SEÇT  TOMES 

DES  OEUVRES 

DE 

Monsieur  de  la  Mqthe  ts  Vayeb^. 


Ri) 


Li  primer  Nombre  marque  les  Toêhs  ,  li 
fecmdla  Partie  du  Tome  &  le  troifièwea  cotte k 
page.  Les  Noms  propres  Jbnt  en  lettres  Or 
fit  aies  ^  îst  les  autres  en  Italifues^ 


> 


^i»mmmm, 


jm$»mî»»m 


^!iik4ti3ifi^^ 


^■9  tlfF^Ht  énV  W>  f 


TABLE 

MAtlERES  CONTENUES 

DANS  LES  SEPT  TOMES  DES  OEUVRES 


DK 


MONSIEUR ,  DE  LA  MOTHE^  LE  VAYER. 


^j4'^BAKlS  courut  toute  k 
^A'JP  fcrre  fans  manger  IV. 
^^^"^   n,  8.    n  prcdifoit  les 

trembleniens  de  terre,  VI. IL 

214. 

ABDERrrES,  V.  U,  135.  138. 
139- 

ABEILLES,  I.  ri,  302'  U.  1. 77. 
111.IILI.103. 
£n  très  grande  quantité  dans 
la  Moicovie,  IV.  II.  $. 
l'Irlande  ne  lespeutfoufirir,  L 
112. 

Elles  font  niâles  &  femelles. 
ib.  112. 

Celles  de  Tlnde  font  (ans  ai- 
guillon ,  noires  &  petites  ; 
kur  miel  &  leur  cire  noirs, 
Umême, 

Elles  ne  font  tK)int  de  profit. 


ft  elles  font  dérobées,  VI.  L 
sal- 
les gens  de  guerre  s^en  font 
fouvent  fervts  en  leurs  rufes 
&  (hraragemes,  ib,  329.^ 
Elles  ne  peuvent  iouffrîr  les 
parfums  que  nous  eilimoni 
les  plus  agréables,  VL  IL 
39^.  393. 
Abolitiim  des  crimes,  1. 1.  52»  V 
fuivàiaes^ 

Akhrmatturf  dliiftoires,  IV.  IL 

i€i,&  fuiv* 

ABRICOTS  de  certaine  qualité 
irrénûfliblement  mortels.  VIL 
II.  16. 

AiftintHce,  VI.  1. 429. 

Abftinetice  admirable  des  fy 
rfaagoriciens,  tant  à  boire  &  au 
manger,  qu*au  parler,  enb 
M.  iij 


^^ 


TABLE 


^ojt  A  en  It  trifteflè.  V.  L 
344.  ietfwioÊMm. 

4UfirûéHtns  fpirintellcs,  VIL  I^ 

349.  d'/noaxter. 

ABVLA  montagne»  I.  IL  57. 

ABYSSINS,  h  n.  143. 

'   Os  massent  le  vsnrctû,  n.n. 

474* 

N'ont  aucunes  loix  par  écrit 
le  contenrans  de  la  naturelle 
en  tout^  leurs  difficultés.  VL 
i-  146, 
ifkoàmtU  Fram;otre  &  (on  glo^ 
rieuxctabliileluent,  II.  I.  258. 

yiCALfEMlClENS,  on  but  A' 

cadeuiique,  ooy£r  Platon. 

De  leurs  erreurs  contre  l  foi 

&  la  religion,  lU.  L  30& 

i4CH£Z.0i;^  aeifve,  L  a  71- 

ilCf&N  Royaume ,  L  IL  134. 

ACONIT,  figure  d'une  dange* 
reuiê  beauté.  Vil.  L  266. 

^IPOPHADES  peuple.  H, 
U.  475. 

iMîM(«  ILD.  157. /rf«. 

U  y  a  beaucoup  de  chofesqui 
en  agifiânt  ne  font  nen  fouf- 
frir  aux  autres,  fans  s'en  re(^ 
fentir  elles  mêmes,  V.  I.  296. 

'    del'Aaiondel'Orateur&de 
,    ion  gefte»  I.  IL  229.  ^fnw. 

Frécences  &  règles  touchant 
Icg;cfte,  ihid, 

'  Des  belles  adions  aufipielles 
nous  devons  nous  porter,  VL 
n.  27g.  279.  ^Jmo. 

FAdîon  doit  précède^  k  re- 
pos, IV.  I.  250-/1^ 

Ce  que  c^eft  qu^Aâion«  HI, 
IL  a^. 

^Iffim  qiorale  qu*eft-ceLILa4it 


Cbftditrtuts  ncccffidics  a  UKf^ 
âîon  pour  étrèWxalc;  A.  2|2i 
APAM,  révene  desS^ins  sc-Ji 
diant  Qm  matii^  arecEvi^ 
Vn.L  394. 

Adée  nMaume,  L  IL  151. 

ADEhf,  ^dUe  de  TAnbie  I& 
reuTe,  LU.  123, 

ADONIA  ficcecrifté  &  moRSh 
re  parmi  les  Athéniens,  V. 
U.  204. 

AdPtjp!  mcTveittciife  de  un» 
cher  des  poix  chiches,  en  Is 
iettant  de  loin  fia*  la  poirve 
d'uile  aig;uiUf.  LL253. 

ADRIEN  £mperrar  fe  1 
à  peindre  dès  anoviries,  i 
L243. 

ptoit  grand 
*.  269. 

Il  a  été  le  plus  oorien  à  k 
plus  maBieurevsc  de  tns  1» 
hommes,  VL  1.  154. 

Quoique  ft vanr  3  poéemcc 
les  favans  dt  btfaèa  hnsacs, 
VILL  147, 

Kiryér  Hadrien. 

4DItJKNL  du  noaiFne,  étk- 
couru  &  aâUH  parlesFris- 
çois  çoncxe  les  I^adwds,  ]\' 
n.392. 

ADMENVl  Fape,  IV.  IL  léc 
n  traitoit  mal  les  pins  ber:\ 
e^ts  de  fon tcms,  VILL  149 

Prtferoit  la  methidbe  i  toircj 
^urre  viande»  &  tu  meificul 
poiflbn,  ikU, 

^Uverfiti,  IL  IL  371, 

La  lêule  apprclienfion  des  is-l 
fismmes.  &  déplaffîrs  auiei 
paHbb'  d'étranges  acddecs-l 

**  37Î- 


DES  MATIERES. 


afij 


Il  y  a  des  hommes  plus  fujets 
aux  adverficés.  quç  tes  autres. 

Nous  ne  pouvons  pas  ^vtret 
les  cvenemeni  fâcheux  de  ce 
monde,  ihii.  374.  WJuiv. 

Confidération  avantageufe 
pour  nous  obliger  à  foufirir 
patienimeot  les  afili<^ions  qui 
nous  arrivent,  iind.  379. 

Les  adyerficês  &  le$affli<f^ons 
nous  font  plus  avantageufes, 
que  les  profperités  &  bons 
fuccès,  ibii.  381.- 

Ceux  à  qui  toutes  chofes  rient, 
font  plus  fenftbles  aux  mau* 
vais  évenemens,  ibiL  3S3. 

La  plôi>an  de  nos  affli£Hons 
n*ont  rien  en  elles-mêmes, 
qui  nous  dût  déplaire ,  (i  nous 
ne  les  regardions  point  du 
mam-aîs  ooc(,  ibiâ. 

Le  moyen  d'adoucir  Tamer- 
nime  de  mps  malheurs  &  Çovd» 
firances,  e*eil  de  s'accommo- 
der \  ce  que  nous  ne  pouvons 
pas  éviter,  ihiâ.  3 SS- 
II y  a  du  plaiûr,  derhonneur 
Â:  de  la  gloire  à  fou$rir  con- 
ftamment  les  affli<^ons  qi^ 
nous  arrivent,  ibid.  \%6. 
Les  plus  grandes  adverfit^s 
ibnt  capabfes  de  nous  faire  du 
Inen  avec  le  tems,  &  de  nous 
ctrc  plus  avantageuTes  qu'au- 
trement, ibii,  389-  , 
I^  Philoibphie  nous  apprend 
à  (urmomer  ce  que  nos  jours 
ont  de  plus  difhdle,  par  de 
certaines  gayetés  que  les  raî- 
fonnemcns  nous  Impriment» 
VL  IL  laa 

Il  vaut  mieux  avoir  un  peu 
d'Advarfité  que  trop  de  iêl)ci« 


Aàtfotats.  Advocat  fifcal,  qui 
le  premier  en  créa,  L  L  80. 
VI.  11. 253.  ^/«w. 
•  Ceux  de  la  Guinée  phidenc 
les  baufes  de  leurs  parties,  le 
vifagecouvertyVL  IL  959.254, 

^  Advocats  nommis  bouchers 
en  une  Province  du  Rxsiaiimtt 
4e  Maroc*  ibii.  254, 

Un  Advocat  eft  eflhné  dau- 
tant  plus  méchant,  qu'il  eft 
plus  eftimédans  ûprofelTion^ 
VU.  1.^15, 
A/^e,  LU.  117. 

AffkHi«n  criminelle  &  iiifolente 
■  aftion  de  plufieurs  femmes 
payennes  femblables  àcelle  de 
la  &mme  dePutiphar,  VIL  L  ' 
319W 

AffliOmiT.  Elles  perfc^onnent 
refprit,lJ.L  263,2^4.  VIL  L 
ijS-Tequ. 

AFRIQUE,  fa  defcriptîon,  ft 
longueur  &falargeur,  1.11.34, 
Ses  parties,  fa  îituation,*& 
fes  principales  montagnes  6e 
rivières,  ibid.  157.  ëifido. 
de  TEmph^e  du  Turc  en  Afri. 
que.liîi.  138.  13?- 
Ses  Isles  principales,  »3ï«i,  1 5J* 
^  fuivantes* 

Pays  qui  nous  y  font  încon# 
nus,  II,  a.  7?- «0.-85-^  M- 

AFBÎQVAlf^S  &  leur  fa^on  é, 
irangc  de  trafiquer, IIU.  8^-87^ 

AGATHE  de  Pynhus  d'unpri» 
ineitimable,  vl.  L  37, 

AGATHIAS  hiftoVienGrecétoit 
Payen,ÎV.L  i68./^«- 

AGESTLAUS  Roi  de  ^rte ,  ». 
ll.458./urpris  jouant  aa  mi- 
lieu de  petits  ^r^ons»  LLS44. 
R  tiij 


A^4 


TABLE. 


^ACJPOÔES  ou  ^gîpodes>  IV- 
.  11.  7. 
AGLAUS  SOPHlDiuS,  VI.  1. 

ACîfOlTES  hcredqu^  &lcur 
.    enreur,  Ul.  U.  160.       \ 

,4sro  rejoiur  du  Mogcl^  LU.  137. 

Loi  Agrârie  caufe  de  grands  def- 
ordres  panni  les  RooiflinsI  IL 
11.147. 

'^p4ghh,. les  choTes  où  nous  pre* 
nons  ptaifiTy  s*executenr  ordi- 
'nairemenc  aycc  fuccés,  VI.  U. 
140. 

Agriotkure^  IL  105.  VI,  L  451. 

'  desplus  confideraUes  Monar- 
ques de  la  Terre  ik  font  a- 
donnés  à  rAgriçulturet  f^i. 

18$.  èryîw. 

JîMPcnteur:  de  Tan  de  fiimer, 
&  d^engraiflèr  les  terres  ibid^ 

Lft  preniiere  éducation  des  jeu- 
ne^ Princes  feroit  meilleure 
un  peu  à  la  mode  des  champs 
pour  les  rendre  robuftes,  quç 
dans  les  delicacenès,  ib.  i88« 
Hors  ccttie  première  nourritu- 
re, on  les  doit  retirer  de  cette 
vie  champêtre,  ibid. 
En'.Çrande  recommandation 
parmi  les  Anciens^  U.  L  loi. 
Avis  néçelîâires  pour  ceux  qui 
veulent  acquérir  des  hentagei, 
VI.L459- 
..Vne  Toigneure  culture  rend 
fenile  le  plusfterile  terroir,  i(, 
Femuies  qui  feules  cultivent, 
latené,  VI.  L  154, 

AGRJOIHAGES  peuple  Afii- 

càin,  III.L178. 
ACl'RLUM,W.n.^7. 


i4iilX  impie,  VU.  0.95. 

Aides,  quand  &  par  qui  inao- 
duites,  1.1.  76. 

AIGLE  reconnoîflânt  finit  vt: 
■     fa  bienfidmce ,  Ul.  L  40. 
Ses  plumes  confument  ce&$ 
des  aqtres  oifèaux,  VIL  1.2^ 

AIMANT,  ÎV.  n.  317.  11 
92.  97.  VI.  L  55. 

Aimant  qui  a  la  force  d'anirr 
la  chair,  UL  L  947.  S4S. 
AIH ,  de  fon  excellence,  ILL  50. 
Eftimé  pefant,  V.  IL  154- 
Adoré,  VI.  L  205. 

ADC  capitale  'delà  Provence»  1 
II.10S. 

i4iX  la  Chapene  Vilk,  L  E  91* 

ALAir^CHARTIER.lfiit: 

ALBANIE  A.VL7^7S.in.tii 

ALBE  JVUE^  vîDe  aqwakde 
Tranfylvanic ,  L  IL  77. 

Le  DUc  d'i4L££peu  if^ieâaefs 
envers  Dieu,  le  Pipe  &  I2  Re- 
ligion, tV.L3f  7.  Mi- 

ALBERT  DURER,  excdknt 
Peintre  principalemeoi  pour 
le  naturel ,  VL  L  94. 

-FUSION  Isle,  LIL43. 

NouveUeiU^iOM  d.  4t. 

ALCIBIADE  d'une  homeiir  ac- 
commodante (éon  les  conpa- 
riies  oâ  il  fe'fencancrott,U 
66. 

ALCIDAMUS  exccOent  coo- 
reur,  L  L  335.  236. 

w4L£C7t>IR£  pierre,  VLL  24. 

ALECTOR^  IL  L  92. 

AI£P  ronétyinologic^LILii9. 

Sa  (Icuation  au  réglant  de  Mar* 

feille,.  VL  IL  357, 


DES  MATIERES. 


265 


ALEXASDREV.  du  nom  Pa- 
pe, U.  11. 370. 

ALEXA^JDHEU  Grand,  111. 1. 
225.  237.  VI.  1. 153. 
^me  d*une  inûgne  bonté,  1. 
1.4^. 

Rêcompenfe  qu'il  fit  ^  un  hom- 
me qui  jcttoit  adroitenicntun 
pois  chioie  en  le  fichant  deloin 
fur  la  pointe  d*une  aiguille,  1. 

I  «53. 

Son  courage  &  fa  valeur  i 
fnépriiicr  tous  le$  dange»  lie 
la  gucn'e,  ausqùcls  il  s'expo- 
•  foit  librement  avec  les  intérêts 
de  tous  ceux  de  Ton  pani. 
IV.  L  412. 

Sa  mort  mit  la  confufion  par- 
mi fes  Généraux  d*anuêe,  & 
caufii  enfuite  la  perte  de  Tes 
conquêtes,  1^.404. 

Elle  ne  fut  point  cauleeparle 
poiTon,  V.l  168. 

MeuR  de  trop  boire,  H.  U.  4^5. 

II  s'oiTenfoic  lors  qu'on  refii- 
foit  fes  prcfens,  VI.  U.  170. 

/ULEXAtfDRE  SEVERE,  l  l- 

U  étoit  grand  mangeur,  IL 
U.  463. 
ALEXAimRlE  ville  d'Egypte, 
1. 11.  141.  142. 

/U.£X/lNDiaN5V.11.93. 

ALGER  Koiaume«  L  11. 140. 

AUtgntians  &  citations  de  paifa* 
|re$  &  autorités  en  langue 
étrangère,  rejcttcçs  par  les 
uns,  admifes  &  approuvées 
par  d'autres.  11.  1.  274,  275. 

Allégorie  y  1.11.211. 

AUehija  chanté  aux  enterremens 
des  Fidèles  en  la  primitive  & 
glife,  IL  U.  33s.         t 


ilU£ill4GN^metitoéedeper- 

dre  entièrement  fa  liberté  uer* 
manique  par  les  invafions  d^s 
Erpâgnols,  IV.  IL  374»  J^^-' 
Sa  deicdption,  LIL  84.  ^fiiio* 

Elle  efk  divilee  en  dix  cercles 
&  a  trois  corps,  quirefolvenc 
aux  dictes  toutes  les  afiaires. 

Ses  principaux  fleuves,  th.  87< 

Divisée  en  haute  &  baife, 
ibid,  88.      • 

De  la  haute  Allemagne,  t^i« 
89.  ^  fuivantes, 

La  baflè  Allemagne  &  fes  de* 
pendances,  ibid.  91 .  è^  ftàv. 

Alliance.  Des  Traites  &  Alliance 
des  Eipagnols  avec  les  M& 
creans  &  les  Infidèles  IV.  LU 

.  I  349-  ^  pavantes,  viyez  £fpa« 
gnols. 

De  TAlIiance  des  Froncis  «• 
vec  le  grand  Seigneur,  &  «• 
vec  les  Suédois  &  les  Holan* 
dois^  voiea  François. 

De  rAUiancedesCathoIiqoet 
'  «vec  les  Heieti^es,  IV.  !(• 
3^ 

.   Un  IVinee  Cadioliqne  peut 
fans  offenfer  Dieu  contraâer  ^ 
Alliance  avec  les  Hérétiques 
&  les  ^Infidèles,  ibid.  41a  V 
fuivanttSn 

Les  Papes  mfatcs  ont  eu  re« 
cours  à  l'afTiifamce  des  Infide« 
,   les,  1^2.412. 

*  Tous  les  BmpefcursCïirétîens 
&  les  Républiques  Chrétien- 

•  nés  ont  des  Alliances  avec  des 
Nadons  Baibtres  &Mécrtftii« 
tes,  ibid^ 

^  Charles-Quint  s'eft  skié  dcS 
R  iii] 


a86 


^     TABLB. 


f 


'  InSdelcs  contre  les  Fidèks» 
ibid.  11^, 

Les  E&agnols  font  «Ui&dans 
toute  r.tôique  &  toute  TAAe 
«vec  des  Sois  Mahonietans  & 
Idolâtres  dont  quelques-uns 
n  adorent  quç  le  I>is|bi^«  i- 
M,  114- 

Celle  du  Roi  avec  le  Tùre  cft 
gvantageufe  pour  U  Religion 
Chrétienne,  &  n'a  autrrbut 
que  le  bien  de  la  Chrétienté 
&  la  confervation  des  lieux 
;   faints,  115. 

Rois  CadioHques  qui  tt  fài- 
ibient  la  guerre  les  uns  aux 
aurres,  à  Taide  des  Mores  & 
Mahometans,  ibid.  417.    , 

^O^TTTÏ,  VI.  1.  aie, 
Ailafionr^  1.11.  211, 
Elles  ne  fbnt  pas  toutes  ï  re- 
ietter  dans  une  Oraifon»  IL 
:  t  ^$o. 

Toute   Allufion   de  paroles 
'-  n*eftpas  vicieufe  dans  un  dii^ 

cours  Terieux»  Vil.  L  277. 
JILPHBVS  aeuve,  L  U.  71. 
^j4LFHON5E  d'Atrajon",  V1.L 
107. 

•  Son  cftime  pour  les  belles  let- 
^    très»  U.  L  363. 
/ttPHONSE,  Roi  de  Caftille, 

fumommé  Mainpcrcdc,  L  1. 
•53- 
ALPHONSE  X.  Roi  de  Caftil- 

•  le.  Prince  très  favant  &  très 
^    malheureux  dipolullé  de  fon 

Hcat  par  (on  ptopm  fi]s»  L  U. 
334- 

Trop  attaché  à  )(i  connoiflànT 
.  ce  de  rAfbronomie,  L  L  i8i* 

.^LSACE  divisée'  en  haute  & 

•  Wre,L«,89.  ^^ 


ALTAymonapvt^  LU  iit 

ALyARO  DE  LUr^A  Fiv 
deleanlLRoideCaâilkU 
3*7. 

AHARA  maotÊfpc,  L  IL  15^ 

AAiASiS  Roi  d'Egme  fedc^ 
foit  quelquefois  &  fakkn  p- 
bliquement  If  Son,  ibU.  ^ 


Voleur  avant  que  d'eue  I:» 
DIL  13g.  139.  VL  L317.SÎ5 

AMAZ014ES,  V.IL92, 

AMBERG  capitale  du  Hsa  F< 
latinar,  L  U.  90. 

VAmUthmy  IV.  IL  »$. 

n  y  a  une  AmbitioD  Inore: 

6c  jufte  dedr  dlioiinenr,  çx 

le  Chriftianifine  ne  b&lefs 

non  plus  que  le  Gfimfife» 

V.  L  68- 

Elle  eft  appettce  ntt|nBiBt^ 

rc,  n.  U.  178. 

Ambition  blâmabie,  açcOr- 

gueil. 

AMBRE  nune  &  ftotoduâdcc. 

,.1LL87.  . 

Au  (brtir  de  fa  nerfsnabt 
gris  jette  une  méchamtodctf, 
VU.  11.  16. 

AMBRVN,  VL  IL  385* 
Ame,  V.L209. 

Combien  il  eft  difficile  d'à 
oonnoitre  la  nature,  fi  elk  et 
immortelle  ou  moncQe,  I&> 
).  391 .  W  fmooMtef, . 

Trois  iôrtes  d*Ames»  hyc^ 
cante,  la  fenfible  &  k  raiiœ- 
nable,  IL  L  96. 

D^  Ames  &  de  leur  dépen- 
dante de  nosGOip^lLlLi^^ 


DES  MATIERES. 


^ 


Des  fiiculils  deJ*Ame:  de 
quelle  fa^on  par  leur  nioien 
]  efprit  procède  en  fes  diver- 
fes  opeiacion^  ^  V.  IL  131. 

ILcvcries  bizarres  de  quelques 
grands  perfonnages  touchant 
nos  A^es,  lll.  l£  189.  i83- 
Diverlès  définitions  de  TAûie 

AMERIjW]^,  nommée  autre- 
ment Je  nouveau  Monde»  I. 
11- 3f. 
De  (on nofii<f  Amérique,  Und, 

Nommée  encore  Inde  Occi« 
dentale,  lèmimi. 

Confiderée  connue  une  Isle, 

ièûl.37. 

De  TAmeriqueSeptentriona- 

le,  Sç  Tes  principales  parties, 

ibid,  158*  ^fmantts. 

De  rAmerique  Auf^rale  ou 
Méridionale,  &  de  iêsprinu- 

f aies  parties,  th.  i&f.  %  ftùv. 
ays  qui  nous  y  font  incon- 
nus, n.  11.  86.  87. 

/IMEBICAWS,  de  leurs  mceurs 
6^  ftcons  de  fàirt  &  devivre» 
V.U.  i44-^/w- 

êmis  douteux  &  înconftans, 
V.L24a. 

L'Ami  inutile  fèmblable  à  uf^ 
ennemi  incapable  de  nous  nui<! 
re,  ILU.  h6. 

Un  Ami  prcferé  â  une  femme 
&  â  des  enfàns,  là  même. 

Amis  de  Cour  comparés  4 
cenains  fleuves,  ibià.  140. 

I/s  Amb  qui  nous  abandon* 
fient  dans  nôtre  pauvret^  ne 
font  pas  vrais  amis,  Vfl,  U. 
«47.248. 


.  /iMfBNS  oapitaledelaPicardif, 

1.  il.  100. 

Amitié  en  grande  recommanda* 
Ûoxï  parmi  les  Pvthagoiicien». 
Préceptes  de  rythagore  fur 
ce  fujet,  V.  1.  241.  ^fiâp. 

Bel  éloge  de  l'Amitié,  IL  11, 
15a.  153. 

L*Amitié  paflè4ianenté,  VH. 

1.  347- 

L*Amidé  eft  la  feule  choft 

2ui  foit  généralement  aimée 
e  tous  les  hommes,  mime 
des  plus  déterminés,  IL  11. 1 52.    ' 

L*Aniitié  eftiiiiée    neoei&irQ 
comme  le  Soleil,  ibid:  129. 

Il  n*y  en  a  point  de  véritable 
,    &  parfaite  parmi  nous,  iM 

Diverfès  définitions  derAim* 
tié,  ihid.  130, 

Conditions  requifes  dans  tm« 
^i^iitié  parfaite,  ibid,  1^0.  fi^ 

Différence  entre  rAïqltié  6c 
Tamour,  ibid,  i^ufipt^ 

Il  y  en  a  qui  n*ont  de  TAm»- 

tié  que  pour  leurs  eraicmif 

V.  IL  153. 

|l  imponc  grandement  de  ne 

fe  pas  engager  dans  une  affe* 

aion  mal  à  propos.   VI,  IL 

l8o.l^yirtoaittf/. 

Amitié  fhitemelle.  Exemples 
.    ailèz  finguliers,  ibid.  165. 

Sans  elle  il  n*y  a  point  de 
douceiu:  coniiaerable  danf  U    ' 
vie,  111.  IL  191,  fi^H.     - 

AMMIESMARCELUS  HiftcN 
rien  Latin,  IV.  11.269, 

AmvKT,  L  IL  248.  / 

L'Amour  4onne  h  loi  A  tpik 


2fi8 


TABLE 


tes  les  iiifns  ptlfîons,  iM 

349- 

Pardonnable  aux  jetnies  gens» 

ridicule  aux  vieillards,  tâmË' 

les  Stoipiens  n'amioient  que 
les  perfonnes  laides,  ihid»  £4S* 

l*Aine  d'un  Amant  cft  plus 

dans   ce  quelle  aime,    que 

dans  ce  qu*ette  anime,  làmê' 

me. 

l*Amour  préférable  ^  l*humi- 

lité,U.lLi95' 

£(t  diiierent  de  Taniitié,.!^. 

131. 

L'attache  de  TAmour  pareil  à 

celui  du  lierre,  ibid,  135. 

Pourquoi  repréfenfiênuc^  <^ 

115. 

De  l'Amour  des  vieillards.  Re- 

ponfe  aux  reproches  de  TA*» 

niour  ridicule»  dont  la  Co- 

•  medie  prend  plaifîr  de  lesdi^ 

•  iàmer,  t^ùf.  2g6. 390. 
Tous  les  reflcntimcns  aniou* 

.    rtux  des  vieilles  gens  ne  font 

;    pas  ridicules   iktd.  2$i.  fiqn, 

JL'Amour  a  un  poiivoirdeTpo» 

tique  dans  le  inonde,  IV.  1. 

.'   n  a  fait  finre  de  gnndes  fiiu> 
tes  aux  hommes  les  plus  (âges, 

.   ibUU 
Hemedcs  d'Amour,  î^mI.  135, 

•  D'où  il  procède ,  HL  n,  199, 

-  L'inclination  de  toutes  çhofcs 

tend  au  bien  particulier,  plus 
^  qu'au  gênerai,  ihid,  200. 
Antwr  propre,  il  n'eft pas  tou. 

jours  condatmable,  Y.  1.67* 

JlL  U.  197. 

VKaioMst  de  Ibi  même  rem» 


ff 


port^  tti  aéras  de  raQntK> 
Chacun  a  phis  d*afreâxc 
pour  ùt  perranne  que  p<Ki 
tout  autre ,  IL  IL  143. 

DeTAniour  propic  de  (fc^ 
ques-uii$jaloiiK  delctnsfaso/ 
lies,  pour  dbitiRks  qu'd^s 
foient,  337.  a2«, 

n  fait  affe£Kofinet  ï  àasr 
^qu  â  (es  prapRS  de£ui 
L381. 

Il  n'eft  blâmabk  qn'ainciko 
iès  qui  r«garde«  k  corps^  &  î^ 
eft  lotiabie  en  ce  qui  amcem 
refprit»  UL  IL  300. 
itewfir  de  la  Pacrie.IV.lL  ffi 
Bkmable  en  cm  Eoinr. 
quand  il  paroir  avec  trop  £> 
pafOpn  dans  les  cennts,^ 
309. 

Cette  affeaion  éaeod^ 
de  la  coûtuoie  qu'elle  fl'dtcf 
turelle,  VLIL33S. 

n  n'y  a  gu^res  <pt  te  kw»- 
mes  vulgaires  qor  fiiiax  toQ> 
chês  de  cette  tcndrcft,  îHi. 
334.  oa^oCK  Patcic. 

Am»mr  &  plafir  vcnoiciv  l^ 

.    l.34«. 

Cette  palfion  maumedk  c£ 
préjudiciable ,  honeniiê  à  r- 
excuiàUe  aux  vieâlaidSk  ^ 
347.  ^ftàvmmbtr. 
Il  n'y  a  rien^ui  nooscooè?- 
fe  plutôt  au  dernier  torase  c. 
nôtre  vie,  cH<f.  34g. 

Moiens  Se  remèdes  pcns'x 
garantir  des  folies  d'Axnûu 

L'Amour  de  lui -mime  nc^ 
)int  vicieux  ni  blâmable,  V. 
I  ^^•fiovétwtit» 

L*Aiuour  fini  qu*aa  maii  £k 


rî 


DES  MATIERES* 


269 


paroitre  pour  fà  femme,  k 
nier  dans  le  libertinage  &  la 
coquetèrie,  VI.  11.  319.  320. 
Les  afiedions  déréglées  qui  VI- 
iènt  plus  â  la  corruption  au*â 
la  génération^  romolamables, 
ihU.  321.  < 

L'Amour  eft  le  {^us  inventif 
de  tous  .les  Ekieui^,  ikid.  367. 

11  fait  toutes'  nos  bonnes  ou 

nos  mauvaiiês  delHnées,  ibid. 

369. 

£ft  toujours  accompagné  de 

quelque  amertume ,  là  même. 

Il  y  a  de  la  fortune  &  dû  ha* 
zard  4^ns  TAniour,  ib,  370. 

Pourquoi  la  Ihtuc  de  la  For* 
cune  auprès  de  celle  de  Cupi* 
don,  ittd. 

Du  pkifîr  que  Thomme  &  la 
femme  reçoivent  ôs^s  VA" 
mour>  Uni,  37a* 

Pourquoi  les  Philosophes  Cy« 
renaîques  delèndoient  qu'on 
fît  TAmour  i  la  lumière,  Und. 
Itemedes  pour  euerir  du  mal 
d'Amour>  Vil. T.  ^^^^^fitfm. 

AmpbUfier,  qucft*cc,  U.l  97. 
9«- 

n  s*en  trouve  dans  tous  les 
ordres  de  la  Natui«»  ikid. 

Amphibies  entre  les  animaux 
d'clemens  dilferens,  ià  même, 

AMSTEkDAM  capitale  de  lA 
HoUande,  1.  U.  9a. 

AAltANTHE  pierre,  L  IL  7a* 

Anagrêwme  fatal ,  V.  II.  320, 

ASAXAGOREi  U.  11.  57. 241. 

AN/IXiMAhfDRE,  difciple  d« 
Thaïes,  1. 11. 4. 

i1N./4XZM£N£  Précepteur  d'A- 
lexandre:  adreflè  pour  éluder 


le  ferment  de  cfc  Prince,  de 
ne  lui  rien  accorder  de  ce  - 
qu'il  lui  demanderoit,  IIL  L 

AhfCOSE,  l  n.  é6. 

ÀbiDESàa  Pérou,  U.  L  ja. 

AArimple ,  L  IL'  69. 73 . 

ANDROClDE  Peintre  cxceU 
lenr,  Vl.  II.  140. 

ASDRINOFI£dt  Procope,lV. 
U.  148*  ^finoanM.  166.  167^ 

ANG£S,  Pourquoi  Lucifer  & 
ceuxtde  fon\  parti  fe  revoici* 
rent,  01.  L  191. 192/ 

.  AT>IGE  POLITIES,  impie,  pré. 
ferant  les  Odes  de  PinoEirt 
auxPfeaumes  de  David,  Vit 
L  149. 
AtfGLETTEnRE,  en  particulier, 
Roiaume,  ùl  defcription,  U 
11.45.4^. 

ANGLOJSt  fondement,  de  leur 
prétendue*  &  injuile  domina* 
t^on  fur  les  Ecoffois,  VlLU 
23. 

AlfCOLA  royaume,  L  n.  147. 

AIGUILLES  qui  porroientdea 
pendans  d'oreiUes,  Vi.  L  37. 

^hn:^NRoiaume  de  fAmerique 
feptentrtonale,   L  IL  1^3. 

Ammanx  rerreftres.  Les  plm 
confiderables  d'entr'eux,  U.  L 
"9- 

Animal  fait  comme  un  Loutf 
quieft  terreftre  la  moitié  de  fa 
vie,  puis  devierif  aquatique  £1 
poiubn>  <Mi.98. 

Animal  qui  a  le  pied  gauche 
fiiit  comme  celm  d'une  cano 
d'eau,  &le  dtvit  comme  ceM 
d*uii  oifeau  de  proie.  Unà, 


^7© 


TAÔLB 


Quel   c<l  le  ^lâs  fpîritûel 

de  tous  ks  Amniaux^  VI.  1. 

511. 

Qui  font  les  plus  ihq^dû^ 

ibtd,  512. 

Lftplué  gi-os de  tous  lés  Anl* 
msiUXflàwémi. 

JU  plus  b^u  6^  le  plus  Itid 
des  Anîmflux,  iM.  514. 

Le  plus  tardiC  iHd.  ^ 
&i  ftoipire  que  nous  préten- 
dons avoir  fur  le  refte>des  A- 
.  himaux,  eft  de  droit  natttfel, 
ou  û  c*e(l  une  ufurpàtion  ry- 
imnique  de.  nôtre  ptrt>  ihul, 
$00.  Jiqm. 

i>ieu  a  toujours  têmoijmS 
<|u*il  coniideroit  jufquaù 
moindre  des  Animaux,  lut 
qui  s*êtend  fa  providence^  ibii^ 
503/  A¥«- 

Dieu  veut  que  le  pouvoir  de 
l'homme  fur  les  autres  Ani- 
ifiaux  foicw^e  &  niifonnable, 
6ùis  qu  il  n  eft  pas  indetenni- 
tié,ibid. 

Les  bétes  fauvans  &  malfai- 
fiintes  ne  fohc  devenue  telles 
que  par  la  perfecution  des 
nommes,  ilna.  506. 

Aux  (>aîs  de  nouvelle  décou- 
verte il  ne  s*eft  point  trouvé 
•d'Animaux  qui  ne  fuiffent 
privés»,  ibid»' $of\ 

D'où  vient  ce  prétendu  cm- 
pire  de  l'homme  fur  le  relie 
ces  Animaux,  ià  mf/ne  kf  509; 
De  l'Atûmal  amphibie,  Vl«  Ut 

110.  * 

Animaux  qui  voient  â  travers 
les  murailles »fte/.  333. 
La  nature  A^  Animaux  n>ff 
pas  étalement  favorable  en 
tous  hcuxi  VU.  l  405. 4oé. 


n  y  en  a  que  la  Katore  1 
crées  fans  tête,  VL  L 159. 
Ammofité  qui  fe  Volt  encre  des 
*  Nations  voifînes,  qui  ont  toè- 
jouts  de  nouveni3t  dîfTerepj 
^  demâet  cnfokibk,  IV.  t 
32a. 

AtWBE,  de  nUuihc  fimiBe 
des  Années,  !▼.  IL  2^1. 

Amiêe.  Du  mnd  An  cfiffisâeti' 
que,  VI. L  396. 

Années  Lunaires  auffi  Lia 
que  Solaires»  VI.  IL  307. 

Années  commencées  par  ud 
mois,  d^autxies  paru&iiaR, 
.  ibtd. 

ANNÎBAL.  Sa  mort  prédite  psr 

unOrade,  VU.  L  iga 
AïmiCERJENS,  V.  D.  164 
AUNOBbhr,  ILE,  LB.  155. 

AKTHIAS,  poiflbn»  fl.  i  it6, 
ANTHREDO^f,  oifctt  ^néot 
du  miel,  UL  Q.  6S, 

Al^TIGENIDE,  flûtev.V.U. 

ANTINOUS,  Conftel]flMD,lL 
1. 226. 

ASnOCtiE,  ville  de  k  Sm 
l.U.  iig. 

u4N770CHU5,rttmoiiiiiiéDieo, 

VI.  L  167. 

ASnOCHUS  CyEÎeemis  Bd 
prenoit  plaifirà  âiiejoderdcf 
Marionnettes,  L  IL  244. 

ANTIPATER,  11.  U.  469. 

Amipatkie  '&  comratîeté  d*hi- 
ifieut^,  qui  (è  trouve  entre 
les  François  &.  lesElpagnoIs: 
&  de  la  taiibn  &  camé  géné- 
rale de  h  concorde  oudiicoi^ 


i^ES  MATIERES.  a^J 

Antipflthîcs  de  table,  D.  IL   ^kéfié,  V.IL  192.     - 

1^'*       .      .                .    ,  i4FIH57ïR  ou  Merops,  oifeau 

Antipathies  de  nxeiirs  &  dé  qui  vole  iem  le  (Sel  la  tête 

façons   de  fyif  de  diveriès  baiiTée  vers  It  terre,  IL  L  1 1^ 

Nanons,  V.IL  144.^ /wo.  VIL L 97. 98.                      ^^ 

Oe  FAntipadiie  des  plantes,   iM>/5des]^ypdens,  îMdL6. 

A    .    V^  .      ,  Fauflè  Divinitéfuftbqufcdafif 

Aimiwiue  entre  les  lapon-       une  fi^maioe  par  Tes  Pt^tes 
nois -&  nous  autres  Fnmçois.       après  un  ceroun  lems,  IL  U.  ' 

S^TTPELMŒNS  de  laCour.  Ap^êi du  SoleU.  vf^  SofcU.  ^ 

«TAr.A,LILa.4.  ^OJZOX>Oil^Ardmeae.Vl 

«i>oir/,  il  n'y  en  a  point,  h  APOLLODORVS^  pcinoe,  le 

"*  *^-  *'  •  premier  qui  donna  des  yeux 

iti^mtéx  Romaines  de  Denis  >  ^  figures,  ou  qui  du  moins 

d'Halicamaflê,  IV,  IL  62. 63.  tyréfentala  vivadtédes  ycu*, 

STISTHESTE  Cynique,  V,  L  ^'  ^'  '^ 

202.  IL  U.  loK  APOLLON,  pourquoi  porter  les 

STISTHENE ,  fondateur  de  ?**^  ^**'«  ^  fhain  droite.  & 

h  fîimille  des  Cyniques.  L  IL  .      •''^  *^^  ^^  flèches  dans 

254-  hgauche,  VLU.34.JÇ. 

tfifAr^r,  L Ui  a II.  -ffOIXpNI WPhilofophe, L  L 

wr-r^rxTi?  -1     »  r  160.  11.  IL  456.  UL  L  II, 

<TOISE  de  Levé,  fa  mort;   ^«j.^  ^„  J i,  ;..,^         „. 
LL317.  îiR.  4WS»'fcentil&ingcnieui;IIL 

^TOI^fE  Tempefta  peintre    ^     «1  j    >..„..      ^ 

^ONW  femme  de  DrufuâL  ^•''*'^'  L  IL  114. 

VI  L  50.  4fipflreiicf  extérieure  de  lliool- 

«wwfl/?r.  L  IL  aie.  *"*  fort  trompeufe  auffi  bien  . 

^  j   4-     u    •       .       ,  .        5H^  ^*»  lugemcns  que  Ton  en 

rre  de  Trophonius,  il  rcndoît       ait,  U.  IL  9a.  93. 

ncapable«  de  ris  &  de  ioie  «%         ^       .       »         .«  ^ 

cuxîyentroient,lILLi;!  "^^ ff^^;: >clZ,'rï:Z 

.'l^/W  jJUe  capitale  du  Bra-  ^,p^^ 

^  '         ^^*  volonté  ;  en  quoi  différent  d«     ' 

/l/J^CTZ/mES,  peui^esdek       Tappcrit  fenfîiif,  IL  L  ij^r. 

loride ,  VI.  1. 1 1 1 .  fe^m. 

E£X£^   excellent   Peintre,    i^/V^ït  fcnfuif,  ILLiyJ, 
''•^  94-  ito'»»' naturel,  VlLi^f. 


à7% 


TABLE 


^FlEN^Hîftoriên  Grec  De 
fon  hiftoire  &  de  l'ordrepar- 
ticulier  qu^il  y  obferve  félon 
les  Provinces  &  les  Régions 
différentes ,  IV.  H.  99.  \^  fnio. 

APPIUSCLODWSvftvk^  VI. 
!1. 136. 

^fypnhinfim  feuk  mê  fur  le 
cliaiiip>  Ul«  1-  33* 

40  l/ZMR  tMe  fiuBÎUc  Bfytt' 
gnoIe.  U.U.64. 

MASE  fignifie  Larron,  L  L 
a68. 

Les  Arabes  adonnés  ï  h  chy- 
nûe,  &  â  fàlfifier  la  monnoie, 
ibU.  344-        > 

De  leurs  mœurs  &  de  leur  fih 
^nsdc  faire,  V.  U.  148. 149- 
Arabes  du  pon  de  Calayate, 
VI.  U  39- 

ARABIE  en  gênerai  &  fcs  prin- 
cipales parties,!.  11.  121.  123. 
Arabie  deièrte»  Unà.  123. 

Arabie  heureuiè,  ttwflw  (^ 

ftihunfta. 

L'Arabie  Petrfie,  ibU.  123. 

ARATUS  Sicyonien  General  d* 
Armée,  ne  conniien^oit  jamais 
fes  exploits  de  guerre  qu'avec 
palpitation  de  cœur,  111.  L  27. 

^IRAXES^  plufieurs  fleuves  de 
ce  no»i,  VLU.3S6- 

^k^s  qui  dégénèrent  en  vicil- 
iiffant,  U.1L277. 
Arbre  à  qui  la  pluie  eft  mor- 
telle ,  êc  que  la  moindre  hu- 
*  midité  fait  dcffedier.  Vil.  L  9. 
la   » 

Arc,  Adrefle  mervciîleurc  âbien 
tirer  de  FArc,  LL  33g. 

^c  en  Ciel ;U.  1.78. 79» 


ARCADIUS  repris  dlaiprudr- 
<^,  d'avoir  d<mnélatutel]:<:? 
fon  &ls  8t  de  l'empire  au  Ra  ^ 
Perfe  leur  ennemi,  IV.  IL  1 7:- 

ARCADIEI4S  ffên^  mases 

,  dela.MUÛqpie,  VIL  14. 

ARCESiLAUS,  m.  L  3S. 

AnbâSsmu^  L  IL  317. 

ARCHELAUS  Roi,  fim  ptd 
.  éconneaienc  poiir  «voir  v^ . 

neeckipiê  deSoteîl,LLi> 
ARCHESTRATUS   m  pefn 

qu^unc  obok,  HL  L  9t. 
Un  ^tUdmdU  tM  coBircpc 

L  n.  33- 
ARÇHDtODE  ii^enieor  râ 

excellent,  L  L  176. 177. 

i4KGIIlTii9TftRntBi,nL:if. 

Ankkeffurs.  Four  otqautzTt- 
garde  rexerôce,  cdSt  on  jtz 
fout  à  fait  indigne  d^m  Sn.- 
verain,  I.  L  197.  19$-  19^ 

301.  503. 

Dieu  fut  lui  •  ncaie  rArdûts- 
^     ûe  de  fancien  Tibcniiàe, 
VI.  L  465. 

H  y  avoit  fordie  «enreîlka- 
fement  agnable  dans  les  ce- 
fices  qui  lui  écoieixaxi^c^ 
ib.  466, 

Toutes  les  Nations  ont  'é 
conformes  dans  feftiine  :^ 
beaux  Ouvrages  ^Aràésth 
re,  ih.466.fsfm. 

AREUUS, pdntn,  V1.L9*. 

LEOI^ARD  AREJTS  pb§*- 
re,  IV.  IL  i^ 

ARETIN  fiit  le  premier  qâ  àr- 
na  fes  lix  voLx  ^  ndcre  }às. 
que,  V.O.  iig. 

AROEST,  c'eft  un  vrai  in.*^ 
ment  d'iniquité»  IL  U.  2ti 
L^uus» 


D^  MATIERES. 


^n 


L'uffl^  de  l'ox  &  de  ratj^ent 
banni  parmi  phlfieurshfaaons» 
là  ntême. 

L'Argent  eft  rindruiAenc  des 
infh-uittencs ,  ibid,  253. 

ARGILE,  n,l  97. 

ARIE^<fS,  peuple  AUenian,  L 
•  1.  105. 

ARIMASPES,  des  Scydies ,  Na- 
tion »  peuple  3  IV.  U.  7.  lit  1. 
178. 
AJUSTAGORAS,  LU 4^ 
ARISTIDE,  moderapon  admi- 
rable à  fouffrir  les  offeofes^  IL 

ARISTIDE  eft  le  prediier  qui 
s*eft  fervi  de  la  Morale  en  la 
Peinture,  il  manquoitau  Co- 
loris, VI.  1.91. 

ARISTIPPE,  11.  U.  57. 

Ariftocratu  fujette  à  de  grands 
inconveniens  >  L.  U.  32 2 .  ^ 

De  la  crainte  qu'ont  les  Ari- 
llocraties,  d'être  éonverties  en 
commandement  defpori(|Uc& 
Roial,  ibid.  325. 

Ce  qui  rend  ordinairement  la 
Souveraineté  de  peu  de  per- 
sonnes iliufhes  en  bien  &  en 
autorité,  fî  peu  tolerable,  ibidn 
334- 
ARISTODEME,  euccUent  Co- 
médien >  VL 11.  265. 

Ariftolochie^  remède  contre  Itf 
mordire  des  ferpens,  11.  11.  39. 

ARJSTOTE,  il  ctoit  contempo- 
rain de  Oemodhene,    U.  1. 

Nomm(  de  Précurfeur  de  le- 
ius-Chriit  au9c  chofes  naturel* 
les^  m.  1.  403. 

Tme  im.  P/irt.  tl 


Des  ftutes  qu*il  a  commifet 

()ans  chaque  icieace,  itùî.  41 1 . 

4ïa- 

De  û  mort,  V.  L  id«,  17a. 

U  étoit  curieux  dç  voiager  ôc- 
de  connoitre  le  moode,  VI.  L 

Il  a  eu  plus  de  foin  d'inftruî- 
^  re^fes  difciples  à  bien  difputer 
qu'à  bien  penfer,  &  k  conren* 
ter  de  paroles  leur  adverfàire» 
qn*à  le  ratisfaii;e  &  foi-même 

Êar  de  bonnes  raifbihns.  Vil. 
:  121. 

Si  l'on  eft  obligé  de  fuivre 
^  toujours  fes  fendmensdansl^ 

phiiofophie?  V.ll.'228. 
Arithmétique,   as  Auteurs,  & 

premieurs.inventeuts,   1.  L 

171. 

Elle  eft  neceftàire  pourrintel* 
ligence  de  la  Phiiofophie  de 
Platon,  11. 11.  12. 
Ceft  Ja  plus  pure  partie  djes 
Maxhemathiques,  Se  contient: 
,  de  merveilleux  myfteres  daht 
toûs^  fes  nombres,  depuis 
l'unité  juf^u'aux  plus,  éloi- 
gnées partie  de  ion  calcul 

VI.  1.395.      *        ' 

Arithmétique' 4!e  la  fe^e  d0 
Pythagore,  ibid.  398. 
Ceux  de  Mofcovie  fe  fervene 
de  noyaux  de  prunes  pour  fai- 
re leur  jet,&  tous  Ipurscoiu^ 
pies,  VU.  IL  j  14. 
Arles  archevâ;hé ,  1.  U.  loa. 
i«W£^CH,  Ville, 'LU. 47-      » 
Ames  y  1. 1.  83.  ^  fnhanteu 
La  connoiflànce  dû  bel  ufaS^ 
des  Armes  eft  neceflâire  2k  ua 
Prince  Souverain^,  ibid.  9  2  g. 

5 


fl74 


TABLE 


Souverains  qui  fe  6>nt  battus 
en  duel,  ib.  226.  i^fuh- 
Adrefle  men-eilleufe  dti»  le 
cûinbtt  4e  feul  à  feul  »  226» 
Peuples  armés  de  filets  dans 
.  k  combat  k  iàtHêtut, 

*  .  On  a  douté  s*il  éroit  permis 
de  fe  fcivîr  de  toutes  fortes 
d'Amies,  VT  L  335.  K€>er 
Guerre. 

)tlRMENIE  la  grande ,  I.U.  1 19. 

jiRMENlE  la  petite,  1.  U.  ii«. 

MNAUD  de  Ville  neuve.  Me- 
decin  &  g;rand  Chiniiili»  L  L 
329. 

^RN£  fleuve,  1.11.63* 

AR6l>œ>ELLES  ou  HlkÙU- 
DELLES  Syinbole  des  amis 
interefsés  &  incondans»  V,  1. 

-Elles  mangent  en  volant,  IL  IL 
463. 

Arondelles  Se  autres  oifeaux 
de  pallâgt,  tous  morts  de 
froid,  ViL  186. 

MRAGON  Couronne  A  Ro- 
iamue.  Tes  defcendans,  1.  IL  60^ 

/IRRAS  capitale  de  l'Artois,  1 
H.  92. 

éIRRJEN  hiftorien  Grec ,  &  de 
,.  fes  œuvres,  IV.  IL  88.  ^fmv. 

ARSENIUS  précepteur  d'Arca- 
dius^LLix. 

ÀfaMCNT,  bel  éloge  en  fâveuf 
de  cet  Ouvrage,  VU.  L  71. 

ilrt  &  icience.  Ces  mots  fecon* 
fondent  ordinairement,  L  L 
,  162^ 

Des  Arts  mechaniques,  Hid. 

«84- 

■  y  a  même  Mes  Arts  de  fi 


peu  de  conâderttloa,  dt^ 
confident  en  des  fuboLir^  :. 
inutiles ,  que  les  1*hnce>  c=: 
fort  bonne  grâce  de  ks  i§:x- 
rer*:  &  ne  doivent  pas  (»V 
ment  en  faire  csar,  Md.  :c. 
C*cft  un  grand  de&ikde  jcr 
inconfideremenc  k  îcib::: 
dans  f^pientiflâge  oes  Atî 
ou  des  Sciences,  uns  £&£- 
ner  ce  qui.  â  le  plus  de  rc> 

rvct  à  kur  rempenmcflt,  Z 
247- 
ARTEMSm  Reine  dHiBcr- 

naflc,  IV. 11.  10. 
ASBESTE    lin    iacoaixitèk, 

VIL  L  161. 
ASIE^  fa  defoipdon,  &1k< 
.    gueur  Ôc  fâ  ki^ur  £vi»a 

uiaieure  &  mincnre,  L  L  ;^ 

34- 

De  fes  parties»  ikiâ.  I3f  ÎT 

fuhafites. 

Ses    prinàpaks  .  tivieiet  à 

montagnes,  Aid.  loL 

Pays  qui  nous  ySm'ïïKùHr 

nus;  IL  11.84. 

De  TAfie  SepteniiioMle,UL 

80. 

ANE  perfecute  par  hIinoRe& 
par  le  Serein,  IV.  B.  319. 
Les  Anes  ne  Deuventfiib6&; 
enSilèfie,  IL  L  12I. 
U  eft  la  figjure  de  nacre  igno- 
rance, V.  a*  20a 

Anes  (àuvagtt  jalons  de  kun 
petits  mâles,  vl.  L  195. 
Il  eft  le  plus  paoenr,  k  pbs 
venereux,  j^  ie.pfa]s%iînn]ei 
de  toiâ  ks  animaux,  \l  Z 
306. 

Pourquoi  appelle  Martin,  ù 
207. 


DES  MATIERES. 


^S 


ATHOMES,  m.  1.  177. 

ASTOLPHERoi  ties  Lombarde 
ftiant  cooquis  TExarchar,  en 
t(t  chafTé  parles  François,  qui 
le  donnèrent  au  S.  Sieee,  IV. 

u.  391. 

Les  Aflret  &  les  Corps  fuperieurs 
influent  fur  les  Corps  inferi* 
eurs  &  matériels  >  L  1.  265.  ' 
Inceninide  &  indetemiina* 
tionMe  leur  fexe ,  i^.  29a.  291. 
EiHmés  être  la  caufe  desOra* 
des,  &  de  leur  ceilktioh. 
V11..L  167. 

Afirologie  judiciaire,  c*eft  une 
fcience  condann^  &  indigne 
de  refprit  d'un  Souverain^  L 
Laî4. 

De  la  Tyntiriie  qu'elle  exerça 
^  fur  refprit  de  ceux  qm  n*ap 
prehenaent  que  l'avenir,  2$$. 
L'AftroIôgie  judiciaire  eft 
mieux  reçue  partout  le  mon- 
de, que  les  plus  foIidesTcien* 
ces  que  nous  aions^r^ii.  257. 

L*Inde  Occidentale  n'a  pas  été 
-  trouvée  exemte  de  cette  (br* 
te  de  fuperitition»  ibid.  359. 
De  Ton  utilité  &  de  (bnexcel* 
lence ,  ikid.  a  59.  &  fitivantes. 
Divers  exemples  du  fuccés  do 
Tes  prédidtionSf  ibid,  266.  ^ 

Reponfe  à  ce  que  l'on  rappor- 
te de  la  fauflèté  -de  quuques 
prédii^ons,  ibid.  371. 272. 
Ce  que  c*eft  qu  Aftrologie  ju* 
diciaire  difTercnte  de  1  Afho- 
liomie,  ibià.  272. 

£n  quoi  elle  eftrecommanda- 
dable,  &  en  quoi  condanna* 
ble,  ibià»  273* 
ies  plus'grands  hoAimes  de 


l'Antiquité  nVn  ont  jamais 
^rié,  là  menu  ^  2y^. 

Condannée  âbfolument  pajf     i 
l*£crimre  ikinte,  par  les  Pè* 
res,'  par  les  Canons  deTEo^li^ 
fe,   &  par  tous  Us  Gonciiesj    ' 
.    ibid.  270. 

La  plus  parfaite  fcience  de^ 
Cieux  qu'on  fe  puifle  imagi* 
ner ,  ,n\i\  pas  capable  de  pré*  - 
voie  la  moindre  des  adiona 
qui  dépendent  de'  n^tre  vo« 
lonté,  ibid.  27^, 

Réfutation  de  ce  que  nou^ 
rapporte  Plotin  du  Livre  du 
Ciel  >  fU^.  383. 

De  la  Prëditâion  faire  au  l^aptt 
Marcel  .avant  font  Pontificafâ 
ibid.^^S. 

tkravisqueleLantgravedtt  ^ 
Hcffe  donna  au.  Roi  Henri  111. 
de  fe  donner  de  garde  dWtt 
céte  raze,  ibid,2$6,  287, 
De  la  prédiSHon  de  la  mort  d« 
lean  Pic  de  la  Mirande»  éid* 
â88.  »  . 

,  L'Aftrolo^  judiciaire  comba* 
tuè"  par  divers  raifonnemèns. 
fondés  fur  la  contrariété  qui 
fe  trouve  dans  ,les  pni^cipos  - 
des  Aflrologues ,  8c  fur  la  difi 
ference  de  leur  calcul»  ibid» 
389- 

Diffemblance  6c  diverfite  d9 
leur  figures  «  ibid.  290. 
Le  lèxe  des  Afhes  n*a  pu  en«  ' 
core  être  déterminé  là  mivié 
^  391. 

De  l'incertitude  de  leurs; 
moiens  de  Corre<ftion>  parles*, 
quels  ils  résilient  &  ajuiïenc 
les  Nativités»  ibid^  39a* 

ppipuis  la  création  du  monde^ 
UsAdrologues  nontpii  fy^% 
«  ij 


'Sj6 


TABLE 


deux  expériences  feiublables, 
ibid.  394. 

Les  )ii{^mens  de  la  ludiciaire 
ne  peuvent  fubûiler,  parce 
que  les  hypotefes  du  Cid  qui 
les  founennent  ne  font  pas  vé- 
ritables» ibid,  295. 
Elle  eft  peu  utileà  Tes  Profèi^ 
iêurs,  VLK40Q. 
De  fes  vanités  &  de  fes  im- 
pofturcs,  VILIL209. 

Plaifantc  rencontre  d'un  Mé- 
decin de  Ferrare  à  ce  propos, 
ibid,  aïo.  - 

Afirohgue  trompeur,  VIL  L 
188. 
J^fironomUy  Ton  excellencey'l.  1. 

De  Tctude  que  Ton  en  doit 
fSre,  Vll.U.a30. 
ATMt^ALFA  Roi,  ne  cra- 
choit  jamais  que  dans  ianiain 
d'une  Daine,  VI1.1.  329. 330. 

Jttaraxit^  V.  1.  388. 

ATHENES  yîlle  très  grande,  & 
fort  célèbre,  1.  U.  7a  VkH.  3  78. 
Par  Ijui  détruite,  VII. t.  20- . 

Elle  n'eft  aujourd'hui  auc  foli- 
tude  &  Barbarie,  VH.  IL  21 5. 

.  ATHENIENS ,  V.  U.  93, 

Etoient  religieux  obfcrvateurs 
•  de  leur  foi,  VL  k  153.  218. 

Curieux  de  nouveautés,  l'M* 
^   394- 

Blâmés  de  demander  ince/làm- 
ment^  VU.  L  240. 

ATHLETE  &  Lutteurs  >  U.  IL 

498- 
ATHLANTES  de  Lybie,  ils 

n*om  point  du  tout  de  nom, 

▼LL304. 


i47HOS  montagne ,  L  IL  72. 

ATLAS  pris  pour  onsnnâflr 
lofophc,  V.  IL  19^ 
Le  grand  &  le  périt  i17lA< 
montagnes,  L  IL  139. 

Atomer  pris  pour  les  prmd^ 
de  routes  chofes  ptrqnelqx' 
Auteurs,  U.  L  5.  7. 

ATTALUS,  Philnfapbe  Mer 
pteur  de  Seneijoe,  V.  L  334. 

ATTALUS  Roi  d*Afie  s  ai  > 
'  foit  â  fondre  des  Socuêi,  ! 
L244, 
ATTSCUS  ennemi  do  moM 

ge,lU.L  176. 

ATTILA  Md.  237. 
AtfMchanait,  l^animal  vivant  ce 

peut  en  demeurer  privé  en 

feul  moment»  IL  L  14L  VL  U. 

393- 

L'homme  Ta  plus  esaScc 

ri  le  refte  des  anfmrfT,  & 
240. 

Attributs  donnes  â  bemcmp  de 
DoâeuTs ,  dans  teve  irrede 
profèinons^  MLLsiu 

AfCAvûk,  VLLîs. 

Aoûte^  fl  eft  roûioms  dos  k 
néceflité  &  dans  une  osiieR 
perpétuelle,  tbU.i^[*>^ 

H  n*y  a  point  dlKmmes  ^ 
necefBteux    que  ks  Avot^ 

11L1L2Ç2. 

Avarice,  ÇTeùun  vice  rcprodH» 
Ue  à  un  Prince,  !\*.  U.  15c 

Un  Prince  n*eil  pas  aK>b>  o- 
bligé  à  fuir  ce  \Tce,  qœ  a» 
lui  de  la  nrodigalité.  C«ik^.*c» 
rie  gentille  des  Besrrois,  àxr- 
chans  un  SDu%-erain  djcs  H 
niaiibns  des  Mcmcade»,  L  l 
39- 


DES  MATIERES, 


277 


Wlt  eft  pire  qye  h  prodigali- 
té, VI.  1.348. 

L*  A  varice  eft  la  plu»  grande 
&  la  phis  ftàcbeufc  de  t9Utes 
les  pauvretés,  VU.  U.  241. 

Ahbene ,  droit  d*Aubene ,  d*oû 
alnfi  nommé,  IL  11. 62.  . 

Avtrfims  mortelles  de  certaines 
chofes  qui  (ont  aftê£Honnées 
par  d'autres,  IV,  11.  323. 

Aveuglement  volontaire  y  111.  t 
326. 

Différence  entre  un  Aveugle 
qui  a  perdu  1^1  vue  qu*il  avoir, 
èc  un  Aveugle  ne,  qui  n*a ja- 
mais vu,  Vl^  II.  132. 

AUGE^E  Roi,'  apprif  â  la  Grè- 
ce l'art  d'cngraiflèr  les  Ter- 
res, L'Ki  85. 

AUGURER,  1. 1.  323.  &  VI.  I. 
361. 

AUGUSTE, Il  100. 

Grand  &  généreux  guerrier, 
ib.  129. 


De  Tes  fentimens  toudiant  la 
gr^e  &  la  veitu  des  Payens» 
i^.'37.^/wc, 

AVIGNON,  Comté,  1.  U.  66J 

Aoirmiy  qui  les  inventa,  V.  IL 
117. 

AULU  GELLE,ÎV.Ïli76. 
AUREUBN,  Empereur,  lU.  U 
146. 

AUSBOVRC,  ViUe  capitale  de 
laSuabe,  LU.  89.  . 

AUSSUN,  étrange  peur,  llî.L 

92. 

De  VAMtew  &  de  fondeflcin 

en  Ton  inftruâion  de  Monfeig-  ' 

neur  le  Dauphin,  L  L  ig.  & 

fiév.  ,      , 

De  fa  déférence  à  Vaffeiiibtée 

de  TAcademie  Françoile,  IL 

L2Ç8.    . 

De  fa  louable  modération,  U.* 

)L  268. 

Son  deflcin  touchant  la  corn- 
poficion  de  fes  lcttres,M.  L  7.8. 


loiioit  aux  noix  avec  fes  petits    Anteurs  &  Ecrivains  qui  trai- 


fils,  t*.  242. 

De  la  pompe  flmebre,  IV.  11. 
114. 115. 

Sa  grande  profperité.  Se  fes 
étranges  di^;races ,  defbrdres  ' 
&  mortifications,  H.  U.  362. 

Grand  dormeur,  ibk  50. 

Saint  AUGUSTIN,  fon  texte 
n  a  pas  le  privilège  dëcr^Ca- 
jionique,  Y.  L  la.      '' 


tent  des  matières  après  d'au- 
tres; qu*ils  font  protcffionde 
fuivrc  &  d'imiter,  L  L  17. 

De  ceux  qui  ont  écrit  devant 
nous,  &delacitaf^ndeleurs 
ouvi-ages  que  Ton 'doit  ftirç 
en  écrivant,  VI.  L  10*  ftqn. 
AMtochirie,  X1U«  20. 

AUTRICHE,  in  76.  ^.%î: 

AUTRUCHE,  n.Lii$. 
ArMAN,lli.it%. 


B 


B 

AARAS,  Flame,  VL  L    B^KLONE.  viUe  de  It  McCfl 
45{t  poonk.  LU.  119.     • 

6i4 


S7« 


TABLE. 


ture  de  leurs  morts»  VI.  1^07. 
SACCHU^  Se  lunon  ennemi^ 
U.  U.  467. 

Nommé  Biflmitj  &  poib>- 
quoi,  111. 11.  .131. 

SacckanaUf  des  Gentils.  lUif»- 
port  entr'ellcs  &  de  certaines 
cérémonies  des  Iui6,  VI.  11. 

P.4CTR/£N5,  U.U.  275. 

Pagnes  Sc  anneaux,  VI.  L  aS-  V 
fnivantcs, 

Kations  étrangères  qui  en  por* 
tent  aux.  doigts  des  pieds,  1V« 
1. 163.  /wM«ex. 

Bûin  de  l'honnête  pudeur  qui  y 
eft  requife,  Vl.  I.  jo. 

PM£NE\  c*cft  la  plus  grande 
de  toutes  les  créatures  vivan* 
tes,  11.1.117.111,1.99. 

£lle  eft  aveugle»  VI.  11.' 134; 

fitiviherg  evedié,  l.  U.  90. 

PA^UANS  peuples  du  Levant 
fe  mariant  à  fept  ans.  111.  U.  15, 

Panquet ,  ■  voyez  Feflin. 

I.e  Batétie,  Se  ks  Eaux  luftrales 
en  ufage  pannl  les  Patens, 
dans  le,  Mahomcrifme  oc  au 
nouveau  monde,  VU.  I.  289, 

^arhapfintt  1*  U*  216. 

PARBEAU  de  mer  acheté  deuil 
cens  écus,  U.  1. 117. 

Py^BES"  ou  Genêts,  II.I404, 

PARBim  de  mer,  IL  1, 1 18. 

PARCA  royaume,  1.  II.  140, 

'  PAJRCE  ville  prife  par  le  moien 
d'une  équivoque,  Ul/1. 13g, 

PARCELiWE  Ville  capit^  de 
Cataiitgv^,  L  U.  58. 


BASILE  M^eediuen,  fl.  IL41 1. 

BASILIC,  il  fait  peiir  ce  qai 
envi&ge,  ILI.  135.- 

BifSTNE  mercxde  Oovb,  if 
infiime  adultère,  VLL  3Sf. 

LB BASSAN pânae.  Vil ^ 

BASSLil>nJS  Caracalla  Eorpc^ 
reur,  tftchoit  de  fiiire  pehr^ 
Oeuvres  d'Ariflote,  VU.  L 14^ 

BASSON  Voëf,  fl.U.71. 

BatatUes,  elles  fonr  des  Arrêts  (h 
Ciel,  qui  décident  les  ds^ 
rens  des  Etats,  IV.  t.  399. 

CeUe  qui  cfl  la  plus  tvirr?- 
geufement  dreffcc;  V.  Il  igî. 

Nos  Batailles  fe  dooaesr  or* 
dinalremenrde  jour:  laMsi' 
fyliens  de  Lybie  n*en  àonncit 
jamais  que  de  nuit,  Al  147- 

Bataille  de  Lurzen,  quoiçot 
les  Suédois  ydefncanfiésîes 
viâorieux,  coure  la  iiniâ» 
^  d'Autriche  ne  laiffi  pis  (fcn 
faire  des  feux  de  ideairtou^ 
iV.  1.400. 

Bataille  de  Pavk,  IV.  L  33a 

Bataille  de  Senfelfi»,  tV.  l 

378. 
Bâtards»  de  l'averfion  que  Foc 

en  a  ordiiuiremem,  Vil 

38<5» 
Bâtiment,  Contre  Im  vanîte  &  k 

luxe  imnipddé  des  Bàtiinaa 

paniculiers  d>ujoiicdliui,  U 

1.46i.yè^ 

Ce  qui  eft  de  ^lus  în%por- 

table  aux  Bitîmens  d'aujcH^r^- 

hui,  c*ef^  qu'on  fiur  ccderTis- 

^  terêt  du  public  à  la  vanité  as 

'  hommes  privés  ^  ^U.  463. 

S  APTERE  divisée^  en  haute  à 
baife,  1.1L90. 


DES  MATIERES* 


379 


BAVMEt  n  iette une  liseur  eK- 
celience  à  ceux  qui  1  ontl>lei^ 
ft,  U.I.34I. 

Ç'cft  le  fymbole  de  la  patien- 
ce à  fouffrir  les  injurey,  là 

B/ÎNT^N,  ville  &  Roiaume, 

1.11.134. 
BAVARD,  ÙL  fin  g;eneTeure ,  IV. 

1-335-  I 

BxatitmHe,  V.  L  164. 

Si  quelqu'un  peut  ^tre  heu- 

i*cux  en  ce  monde,  IL  IL  347- 

BEAUMOST,  noble finnilledc 
Navarre,  IL  IL  64. 

Beauté  y  une  extrême  beauté  ex- 
cite autant  de  haine  ^e  .d'a- 
mour, V.  11.  151- 
Bcauté  mâle  6c  Beauté  femel- 
le,\n.Li48.  , 
Il  n'en  faut  faire  état  qu'au- 
.  tant  que  laraiTonlcveut,  ihid. 
143.  fiépi. 

Dans  la  Beauté  FAtt  y  fur- 
monte  la  nature»  -VIL  L  26$, 

Les  peuples  de  la  nouvelle 
France  jugent  de  la  Beauté 
tout  aunremcnt"  que  ïu)Us  ne 
£aifonsici,Vll.lLioi. 

BEDuihlS  peuple,  IILL  436^ 

BELfSAUŒ,  grand  Capitaine, 
étrange  revers  de  Fortune*  IV 
1LIÎ7- 

BELtECRADE  ville  Capitale 
de  Servie,  L  IL  75. 

BELLETTE.  m.1^%. 

KNE^ENT Duché,  L1L66. 

BEl^OMOTAXA  voyez  Mono* 
nxotaps. 


BEhiCALA,  GolphedeBengttr 
la,  LIL  1329 

BERGAMASQUE,  L  IL  6^ 

BERLIN  fejour  des  0edems 
de  Brandenbourg,  L  U.  95. 

BERTRAfm  du  Guefclin  n« 
fut  jamais  moins  eftimé  pour 
fa  petite  taille  &  (a  laiacui^ 
VIhL272.     . 

BESOARD^lll^i. 

BESSARABIE,  lîL 7%. 

Bêtf  qui  devoroit  les  gens  en 
Gaitinois,  VI.  IL  229.- 

Befiiaktit  crime  puni(fable,  UL 
L  170. 

BibHctheqiu  hif^orique  de  Dio- 
dore  SiciHen»   IV.  IL  4^.  i^ 

fftW, 

Inve(^e  <Je  Seneque  contre 
les  trop  curieuiès  &  trop  nom*  ^ 
breufes  Bibliothèques  de  (ba 
tems.  V1.L  125, 

B/CHE,V.  11. 94. 

Bien  Souverain,  V.  1. 263. 
G-^nde    diverfité  d'opinions 
touchant  le  Souverain  Bien» 
m.  IL  161. 

Bien,  11.11.  245.    ' 

H  cft  quelquefois  difficile  de 
difcemer  le  bien  d'avec  1||  ' 
mal,  iUd.  iSo. 

Des   Biens 'temporels,  thii. 

.Trois  fortes  de  biens ,  Se  trois 
fortes  de  maux,  Ul.  iL  123. 

Bienfaits,  Le  bienfiût  doit  être 
defîntereflè,  franc  &  fims  tù 
poir  de  recour  &  de  recon* 
noiflànce,  UL  L  35.  è^  fidm 
VU.  L  232.  i^fmwimu. 

Le  focieté  civile  m  fubfifte 
Siii 


28o 


TABLE. 


^€fat  pdr  le  deyolrs  mutuels  & 
pit  le  BieniÀits,  VH.  1.  3)2. 
]La  méçonJioU&nce  des  ingrats 
ne  nous  doit  pas  empêcher  de 
continuer  autant  que  nous  te 
pouvons  nos  Bienfaits  «  UL 

Btenfattemrf  adorés»  IlL  L  79. 

Bisarrèrie  étrange  d'un  homme 

3ui  ne  pouvoir  fouf&ir  le  chant 
u  Rofîîpiol,  &  netrouvoit 
point  de  Mufique^  (i  agréable 

Sue  le  chant  ou.  coacement 
es  Grenouilles,  VL!  il.  97. 

BILBAO  ville  capitale  de  BIS- 
ÇAIE,  1.11.58. 

BIOLVSERO,  Fortereflè,  L  tL 

55- 
BTTH/N/H,  LU.  ii6, 

BLANCHEUR.  Le  Blanc  cou-^ 
leur  de  dueil,  IL  U.  103. 111.  IL 
329. 

L'excellence   de  la   couleur 
Blanche,  IILL  m. 


mées  ne  boire  point  da  toi, 
VI.  L  534. 

'Divers  ui^es  &  %«»  de 
boire,  VI.  U.  351.     • 

Cbûtumie  gr  iialenient  haxt 
êc  extravagante  vers  kss  R» 
mes   d*Ago1a  et  de  Coda 

VU:  L  146. 

Le  Boire  chaud  cxen^  dû 
-  -goûte les  ChiD0Î5&  lapono^ 
lV.Li04^ 

fiaîr,   qui  n*cm;eiiifre  ni  vcs 
ni  araignée ,  L  IL  47. 
Le  Bois  pouni  dans  U  ne 

'  produit  des  Cannes,  H.  Il  i4> 
Bois  q«ii  s*aIluiBc  ùaas  fea  fer 
un  Autel,  VLIL40S. 

BOLESLAUS  «voit  ks  des 
rangés  de  travers,  VQ.  L  ^rx 

Bnitê,  Trop  de  Bcax&dtit 
cilité  cil  préjudictièie  à  ob 
Prince,  L  L  240. 


De  l'avantage  que^reçpit  le  BOSZESda  lapoo,  H 1 254. 

corps   humain  par  la  Blan-  BORAHETS,  pincBLL)?. 

cheur, /à  ifféf/if.       .  VI.  Laçç. 

EUe  paflc  au  paîs  du  Mogol  BORISTHEI^    Cbeul  ffA- 


^"pour  une  laideur,  IV.  L  143* 

.  BLED  apprêté  en  plus  de  vint 

,  fortes  différentes,  VI.  11.  350. 

ÈLEU,  il  fert  de  fard  aux  An- 

.  .bes  d* Afrique,  111.  L  1 19. 

Au  Levant  c*eft  la  livrée  du 
dueil,  2araeW^lll.lL329. 

BOEOJjENS,  U.  n.  479. 

BOEUF, 


drieh,  VL  L  364. 

BORimO,  Isle&nik,  Lll 

154- 
BORNO^rotaume,  LIL 14:. 
BOSNIE,  LIL74. 
B^fphmtSy  L  U.  30, 
Btfphart  Cimcrten,  âUi.  Sa 
^OEVF    ç'eft  la  figure  de  la    bOVCHE  de  Saint  lean    L  1 
/ufpenfion  fceptique,   V.  U.   ^    g^.  .««k  «am,  i. -i- 

201. 
Bœufs  de  Bceotîe ,  VI.  L  jio. 
BOHEME,  1.  U.  88. 90. 
Boift.    Pluûeurs  per(bnne$  eiti- 


80. 

Bûmcker^  le  métier  de  Bcaàss 
n*eft  permis  qu*aux  phs  £? 
ftres  du  paîs,  en  flsle  deJi> 
dagaicar«  VIL  L  ie% 


DES  MATIERES. 


àSr 


BO^ILLOS  ViUe  &Duché,  h 

H.  93. 
B9«/iiin«qu*eft-ce?  lV.l.94. 

BOVRDEAUX  capitaiç  de  la 

Guienne,  1.  Û.  loi. 
BOURCOGSE,  I.U.102.    ' 

Botartan^  comment  il  eftvém 
en  Ei^gne,  IIL  1. 122. 

Le  métier  de  Bourreau  n'eft* 
pas  réputé  infâme  parmi  beau- 
coup de  Nations. où  chacun 
l'exerce  à  l'endroit  des  crimi- 
neb,  VI.  11.228. 
n  s'achète  en  Mofcovie  fans 
aucune  note  d'infamie,  VIL 
1. 113. 

BRABANTÏ>uM,  LU. 91.» 

l//MCHil£/4N£5Philofophes,V, 
1.  214.^3' VI.  L  34. 

BRAMWS^yx  Koiai^medeNaz^ 
fingue,  V.  1.  216. 

Des  Ducsde  BlMNDEfiOURO 

Braide  de  la  torche,  IL  L  49. 

BRAVAy  ville  &  la  feule  Repu- 
blique qâi  fe  trouve  en  Afri- 
que, LU.  153. 

SJŒSLAU  capitale  de  la  Silcfie» 
LIL95. 

BKESrforteflTede  laBafTe  Bre- 
tagne, LIL  103. 

BRESIL,  L  11. 164. 

BEE5SAN,  LU. 66. 


Grande  BRETAGSE,  Roiau* 
me,  (k  defcription,  L  U.  41. 

BRETAGNE,  Duché,  divisée 
en  haute ,  moienne  &  bafiè» 
ibid.  .103. 

BJUi4NÇ0N,  VI.  IL  385. 

Brie,  di£lion  Thraciennë  qui  fi* 
^iiic  vUIe,  ilrid.  384.       t 

BRJNDES:  Il  y  a  de  l'inhuma* 
nité  â  contraindre  de  faire  les 
Brindes,  ceux' qui  n'ont  pas 
envie  de  boire,  V.L  nc/tr^. 

BRIQUE,  elle  cft  e(Hmée  la 
meîUeure  &  la  plus  (aine  pour, 
faire  des  batimens,  VI.  L  474. 

Le  Prefident  BRISSON,  IV.  L 

$1. 
BROCHET.  Us  Canadoîfes  n'en 

ofene  manger  la  tête,  U.  S. 

476. 

BRUANT,  IV.  IL  319. 

BRUGES  y'ûlt.  1)1.99. 
BRUSSELLES,  ville,  L  IL  91. 

BUCEPHAUE,  ville  b&rie  par 
Alexandre  le  Grand  i  lîioh- 
neur  de  fon  cheval  Bucephale, 
VI.  L  365. 

BUDE  ou  OF£N,.  ville  capito- 
,     le  de  la  Hongrie  inférieure» 
L  IL  76. 

BULGARIE,  in,  7j^  7ç. 

BURSE  de  Bithinie,  ville,  L 
U.69. 


c. 


AkûU.  L'art  de  Cabaler  re- 
^^  gnev  aujourd'hui  dans  tou- 
tes fones  de  profefTions,  mê- 
me dans  celles  qui  tepioignent 
k  plus  d'imegrité,  lU.  1. 265. 


Cacopbùme,  LU. 2 19. 
Cacot^le,  L  U.  215.  229. 
CADIX  autrefois  Gades^  L  IL 

$«• 

S  uui  . 


^«? 


TABLE 


CMDArt/5,  U.ll.67. 

CMSELW^  lurifconfulte,  gc- 
',  nercufe  repartie,  11.11.  389» 

C41TA  ville,  1.11.79- 
ÇAFFRES  Nation,  1.  U.  i  $  i .  tra- 

fîquent  fans  parier,  lil.  I.  85- 
.     Ils  mangent  leurs  peres  quaad 

ib  font  vieux,  Vil.  1. 12.  ■ 

•  Ce  gii'ils  penfcnt  des  Singes 
d'Afrique,  yi.  ll.«8o. 

CAIETAS  Cardinal  .étoit  un 
honuiie  laid  &  nial^tj  VI.  L 
144.     . 

CAJNA^l  ou  Cailon,  Islcs,  I. 

11.15. 
CAJHE,  ville,  Vl^ll.  189. 
.  Son  étimologie,  Und.  389. 

Appelle  encore  fiabylone.  Se 

Bagdad,  ta  mêmç. 

Ceft  là  fe^ile  ville  qui  a  Uni- 

vcrfué  dansTEinpirc  du  Turc, 

V.  11. 555.    - 

CALABÎŒ.,  1. 11. 70.       • 

CAiAMFOUn,  Il  ne  lairTe  ve. 
nir  ou  croître  aucune  plante 
auprès  de  foi,  VI.  IL  275. 

CALAMITE,  aini  naturel  du 
.  fer,  IV.  11.317- 

Calamité,  elle  fait  plus  de  fii- 
perftitieux  que  lelwnlieur  de 
reconnoilTans ,  VU.  L  1 3 1 . 

CALEB,  en  qui  Moyfe  avoir 

*  tant  de  confiance,  VU.  L  303^ 

CALEl^ERS  Religieux  Turcs, 
'  VI.  1.  3». 

€AUCUT.  Ses  habitans' trafi- 
quent fanç  parlet*  lU.  1.  85. 

CAJUFORSSB  peninfule  en 
l'Amérique  Saptentrionalc,  1- 
11. 16^.  163. 

Ç^GULA  Princa  cruel,  Ll 
44*  4Î. 


Traite  mal  TSte-Iive,  Virgi- 
le ,  Homère,  &  Senecqne,  2V. 
U.  20^. 

Il  domioit  peu,  IL  0. 50. 
Sa  padion  indifcrete  &  dc£.r 
donnée  pour  fon  cheval  ii 
courfc,  VI.  L  365. 

CALUSTHENE,  Fhilolbpbe,  j 
mort,  IV.  U.  91. 

CALOGÉS,   lU.  L  177. 

Calwnnt.  H  n*y  a  nen  depkis 
elorieux  ni  de  pluscoiiMen- 
ble  fous  Je  Ciel,  qix  le  mé- 

'  pris  des  Calomnies  &desaé- 
difances,  111.  L  261. 

\a  Calomnie  eft  d'autintp!us 

\amere,  ^u'eUe  procède  dur< 

bouche  mfàmé,  VU.  L  p^ 

CALPE  montagne ,  L  fi.  5-. 

CA^ArE,  LU.  136,  iji. 

Du  grand  CAM  de  Timne, 
de  fem^état,  &  de  â  fèpohu- 
re  après  fa  mort,  l  E 1 1 1.  ^ 
fmv. 

CAMSALV,  ville  îixmsk  & 
Capitale  de  TEa^  daCa- 
tay,  LU.  III. 

CAMBYSES,  Prince  cmel,  l 
'•45-47. 

Sa  (nort  prédite  par  FOnck 
dcButis,  mi.  179. 

CAMBRIGE^  LIL4^. 

De  quoi  il  le  noonir»  El 
14a. 

CmM/'ajM  yiqfMrUa ,  VU.  L  94. 
CAMPAGhfE  de  Rone,  IJk 

CANADA  paûLs  toaxttOBtf^ 
iroid.ilLj6o. 


DES  MATIERES. 


a8| 


CA>fADOlS^  Us  ne  manjcnrjt* 
mais  le  ci£ur  des  tnimaux» 

N'apprehendem  point  la  mort, 
itid.  543. 

Ke  mangent  point  lors  qu'ils 
fedinenc  leurs  amis,  ilnd.4Sl, 
Tuent  leurs  pores  lors  qu'ils 
font  vieux,  V.  IL  158. 

Les  peuples  naturels  y  al>an* 
donnent  leurs  malades,  VU. 
L  203. 

De  leurs  mœurs  &  façons  de 
fiûre.  Vil.  IL.  201. 

Ils  croient  que  toutes  leurs  rê- 
veries contiennent  un  fiiccès 
neccflàire,    &  que  tout   ce 

3u'ils  s'imaginent  en  dormant 
oit  arriver.  V.  IL  293. 

CASAHEy  fontaine  d*I(aHe,dan$ 
laquelle  lunon  fe  lavant  roqs 
les  ans  recouvroit  fonpucela* 
gc,Vl.IL3i8. 

CASARIE^  priCcs  pour  les  Islcs 
fortunées,  L  IL  156» 

^namx  merveilleux,  L  L  aoa. 

203. 
ZAbfDl^  <àit  le  circuit  de  la 

teire,  LU. 40. 

CA^ncVLE,  L  L  366. . 

ZAKISnuS  Lacedemonien  ce- 
Icbre  Coureur,  VI.  L  255. 

M2VTH^«IDES,ellesfontplu« 
belles  que  les  Abeilles,  M.  L 
148. 

7A>rrOBBERr^  vÛle,  L  IL 

kbafl.  CANUT  fait  le  tour  du 
monde,  I.  U«  39. 

:<7/>  de  bonne  efperance,  L1L 

137- 
:ap  Breton  «  LlLfj» 


Cap  de  Gomorin«  Aii.  13s» 

Ojy  de  CoriMMiAr,  L  11.  43.' 
Cap  de  finis  terrdt^  Urid,  57, 
Cap  de  Fortuna,  Und,  37, 
Cap  verd,  ibiH.  35.  içj. 
Cap  de  faint  Vincent,  L  IL  jf, 
Capo  di  Faro,  promontoire 
de  Sicile,  IV.  IL  4c. 

iCip^de  Pult.  L  11.  J7. 
C^i»OFE  ville  cclebte.  VL  IL 

,377- 
CAPBADOŒy  in.  tt6.    , 

CARACALLA  fort  adonné  I 
rAftrologie  judiciaire,  L  h 
257. 

S'abandonne  à  la  Maeîe,  ibU' 
373. 
Carâênts  de  plufieurs  (brtes,  U. 
1. 285. 
Difftrence  des  (Hle$,  Ut  mêmi. 

.  Caraâeres  magiques , ,  on  ne 
doit  pas  y  ajouter  foi,  VL  I  • 
3î^-  , 

En  tour  tems ,  &  parmi  tou- 
tes Nations  on  a  taché  d*ati- 
torifer  cette  vieille  erreur»iU<lt  - 
3^- 
i4rmes  &  billets  ehcbantc^  tt 

CARAMASIE  A.  VL  11$. 

CARAVAGE  Peintre  trêshabi» 

le  pour  le  naturel»  &  pour 

t  fon  arpfica  dans.  Tobfcur  d^ 

dans  le  lumineux,  VL  L  91. 

CAS(DAME\  VL  U.  397. 

CARDAN^  (àmorr,LL3i4. 
Médecin  &  AfooloKiie.  Vit  ^ 

IL  213.  f 

Ennemi  d^  qicnlbiigtr  UL  1a 
164* 


û84 


TABLE 


Lui  Se   Iule  Scdliffcr  deux 
grands  ennemis'^  Vi.  IL  113. 

De  la  g^rande  Do^ne,  nul' 
traité  par  Iule  Scafiger.  ibid, 

OIRDIEN5  &  Icrtr  Religion, 

VU.  1.  125. 
ÇARDONA  noble  famille  de 

Navane,  U.  IL64. 

CARIBES,  VIL  1.129. 

C4Rf£,L  11.117. 

Dom  Çi4KL0S  d'Efpagneavoit 

rincltnation   portée  dès  Ton 
.  entitnce  à  la  rigueur  1  L 1. 48. 

49- 
CARPATHE  montagne,  L  IL 

76.  ^ 

tARPI^  ville  &  principauté,  L 

U.  65. 
CARBARE,  ville  &  principauté, 
.    LU. 66.. 

Cartes  jeu  peu  séant  à  ^un  Mo- 
narque. 1.1.  237. 

Ciftex  Geographi(][ues,  qui  en 
fut  le  prenucr  mventcur,  L 
IL  4. 

CARTHAGE,  vUIe  célèbre,  VI. 
'  II.  377. 

pourquoi  ainfi  nommée ,  ibid. 
382. 

CARTHACmOJS,  ils  trafiquent 
avec  ceux  de  Lybie  fan^  par- 
>r,  UI.L87.88. 

tARJSTE  viUe  d*£ubée,  LU. 

72.     • 

CARySTïE  carrière  de  marbre, 
VU.L  i66. 

C;45:^  viUe,  LU.65. 

CASAS  grand  Cam  de  Tartarie, 

'  teit  extrêmement   petit  & 

tttd  de  vifiige^  11L.L  104. 105. 


CASfŒL  vîîle,  I.  IL  47. 

C4.VP/EN5 Nation,  O-ILs;* 

CASSEL  demeure  des  Laoé:;:: 
ves  de  Heflê,  L  U,  94. 

CASSITERIDES;   Isles,  L" 
,42. 

CASSIUSHEMISA,    IV.  | 

175. 
CASSUBIE  province .  L  U.  «:. 

CASTELLANUS,  Evtgm  & 

rmd  Aumônier  de  Fnncc 
IL41Ï.    . 
■CASJILLE  Couronne,  Sût2> 
me,  &  iês  dépendances,  L 
11.60. 

La  CaftiUe  d'or,  Prorâce  <k 
rAineriquc  Septenôjaiâk,  ô 
165. 

'Cl5T0il,  ILL98. 

Du  Duc  de  CASTRES,  fis  Ai 
Pape  Paul  IIL  j^  de  ibiitliP 
•    finat,  IV.  L  34g.  ^4f, 

CASTRO  ville  &  IXsié.  L  II 

65. 
Cdtachrefe^  LlLaii. 

ÇdUcHfmes  ou  deiuses,  VLÎL 
361; 

C/iry4PH4WES,  ou  Cafatrrt 
certains  Arabes,  que  Ton  d: 
manger  le  dedans  des  fha^ 
'  &le  cœur  des  hommes  qails 
régardent  attcntivcmenr,  V- 
11.331. 

X^TAy  RoÎAume  ou  Ein{ttrc  3e 
grand  Cant:  (à  (ituanon,  sâo 
étendue,  &  là  defîsipcion»  l 
IL  III.  ^ 

CATHERINE  de  Ue&is.  £t 
mort,  LL318. 

Sa  modération  loftaUe^  IL  1 
439- 


DES  MATIERES. 


a8$' 


CATON,  IV.  ft.  17$.  V.  I-  22  j.  Cimetière,  il  rtV  a  'que  la  feule 

Hcurcuîc  en  procès.   VI:  U.  -  Religion  Chrétienne  qui  dc- 

2ç,,  mande ^ une  tertre  bénite,  de- 

Z       r    n        ^   c         j.  ^^"^  ^"e  ^^  corps  y  foient 
Reprcfenté  par  la  figure,  dun.      inhumés.  VIL  II.  113, 

cheval,  VL 1. 368.  r^     ^.              . 

r-A'rrxy^T  v  •  ^  £^  ■            t  ^^s  Ometicres  Hois  des  vil. 

C4 TON  lame  étoit  vieux  lors  UsiJnd  116 

qu'il  voulut  favoir  le  Ot^c,  ^    ^       l      .'. 

11.11.494.                         '  C«^«*'/&cnnques,  n.  1.198. 

Sa  modération  &patienc^td-  ^*^  ^^  Uwn,  VU.'lI.  134^' 

niirablc,  fZ^jVf.42S.  <ff fiùoantes,    , 

Se  repentoit  &  fe  fichoit'de  CENTAyRES,  VI.  I.  jff. 

trois  chofe»,  V.  IL  i66,  Cmtenatrr,  nombre  qui  contient 

Les  CATONS  jouoient  fcuvcnt  ^*  comble  de  toute  pcrtèc^tion, 

aux  dés,  1. 1. 243.  ^^*  ï' 

Cavales  de  Miltiades,  VI.  I.  ^64.  CEO  Islc .  &,  fc$  htbftans,  IL 

De  la  Cavale  de  Mahomet»  ÏI»  -7Î- 

^"^i^S-  CEPHALONIE,  ne^\,ll,6r. 

Citffl/me  de  grande  Réputation,  CEPUrSODO^US,    Rhéteur 

i«rf.370.  i*«rf,229.                              * 

Par  tout  ou  FAIcoran  reî»:ne,  CERAUNJE  pierre ,  m.  L  ir. 

on  voit  les  femmes  a  chçval  .^^   ,  _  j._  ^,  ,                    .   .. 


comme  les  hommes,  VI.  IL 

23». 

tes  Cavaliers  de  la  Cour  A- 
.  fricainc  du  Roi  de  Bénin  ont 
les  deux  jambes    pendantes 
d'un  «oté,  VIL  L  145. 

;.4l/NE,  ville,  VLILjgg. 

\iHfis.  Une  même  caufe  ne  pro- 
duit pas  toujours  de  mêmes 
cttbts,  IV.  IL389. 

Oîverfitc  d'opinions  touchant 
le  nombre  des  caufes,  IL  L 
i^.fHivantef. 

Trois  fortes  de  'caufès  félon 
l>Liton,  VIL  IL  67. 

ecitc  v9ye%  Aveuglement. 

hOAR  Province,  LIL  122. 

EI.TES,  IL  IL  3^4-  VI.  L  32-f. 

la^TIBERES,  IL  IL  309. 


'Cercles  du  Globe  en  gênerai,  di- 
visés en  huit,  quatre  grands 
&  quatre  petits,  L  IL  g. 

Des  peux  Cercles  nommés 
l'un  le  Cercle  Arctique,  Tau- 
tre  leCercIcV!ntarctique,  ibid^ 
ig.  19. 

•  Cerdes  polaires,  Jàmfàte, 

Cercles  de  la  terre,  ihid.  12; 

Charles  de  la  CERDA  Cafhlian. 
IL  IL  53. 

CERFS,  ils  doivenrieur  nai(^ 
fance  là  la  crainte ,  IIL  L  3 1 . 

CEKJGO ïïc,  LIL 67. 
CERISIER,  IL  1. 104. 
Çchitude,  s'il  y  a  quelque  cho^ 

£e  de  certain  en  ce  monde. 

V.  IL  199. 

'    IiCS  Se<^teurs  de  Pyrrh^a 


386 


TABLE- 


tffurenr  qu'il  h*y  A  rien  de 
cenain,  IILL  302. 

'  ïl  n*y  a  point  de  certitude  en 
ce  nionpe,  excepté  les  ventes 
.  révélées:  &  il  n*y  a  aucune' 
^chofe  il  apparemment  fitufle, 
"qu'on  ne  puiflc  revêtir  de 
quelque yraifemblance  :  Tout 
y  eft  fujct  à  tromperie,  VI.  IL 
96. 

CERf'^^AU,  ç*eft  la  fourcc  de 
tous  le  nerfs,  11.  1. 156. 

CESAR  venant  à  l'Empire  toit 
fortûivont,  1.1. 157. 
n  fe  trouvoit  toujours,  dans 
les  premiers  rangs  de  Tes  le* 
gionaires,  fans  avoir  jamais 
reçu  une  feule  blefilire,  ibià^ 
lai.  138.  IV.  1.  41'a. 
n  nageoir  en  perfc«^ion,  L 

AvoiflacorinoilTance  du  mou- 
vement des  CieuKi  ibid,  179. 

Mis  au  rang  des  Hiiloriogra- 
plies  Latins,  ly.  11. 193.    - 

Honnête  &  vemieufe  pudeur, 
VIL49.  * 

e/i4ign»&  fâcherie.  U  y  a  quel- 
le foulagement  à  (e  plaindre 
3uand  le  cœur  eft  opprimé  de 
ouleur,  111.1. 390.  cMousMelan* 
^  choUe,  ^  Profe  chagrine. 

Chtir  ef^imée  lapkis  délicate,  IL 
U.  475- 

La  Chair  nourrit  lft€3iaîr,  VL 
IL  348. 

On  fepeutfonbien  contenter 
fans  être  camacier,  ibid.^$o* 

CHALCISi  vOle  Capitale  d« 
TEubée,  LlL7ï^. 

CHALD^EHS  Aftrologtfts,  1. 
La66. 


De  leurs  «rêveries  ridktii^ 
ihid.  275. 
Chaleur ,  Lès  choies  dooccs  't 
fentent  moins  au  eoûtéâs 
chaudes  que  froides,  ill 
H9- 

Souvent  elle  n'eftpascffirr? 
extra\*a jjanrc ,  ni  moins  â- 
proportionnée  que  (bncœ^L- 
re  Vl.1.  igg. 

CHAMBkRT  vine  Opîtaîe  à 
Savoye ,  L  U.  64.  ^ 

CHAMEAUX,  V.  IL  94.  C  L 

443- 
CHAMPAGKE,  L  IL  100. 

Le  Chatmnent  &la  vadetéicod 
«gréables  les  dboies  DDorefic^ 
VL  L  391. 

Des  grands  Changemens  cm 
fe  remarquent  au  oioade,  il 
U.  35g.  ^fiavoMta, 

Tout  Changement  ntÛ  pas 
blâmable,  VIL  L  397. 

Chan^^ens  meneScox  que 
les  ^  Siècles  ont  i|^wné  en 
de  certains  lieux,' qui  nont 
rien  de  ce  que  Ton  t  voi«t 
autrefois,  ibid,  VU.1L3L5. 

ChëriotT  allans  à  voiSe^L  IL  i  ;ol 

Charité  admirable  de  quelques 
peuples  étrangers  pourlesbr 
tes,  excédant  fouvanr  câ 
•que  nous  avons  pour  ns 
remi)lables,IlI.L69. 

CHARiTOBLEFHMOS^ 
te  meiveilieufe,  VhL452. 

CHARLES  l^  Chauve  tagmm* 
te  les  bien&ifs  des  Haas  kt 
prédeceflèurs  envêis  Je  Ù3U 
Siège,  IV.  IL  393. 

CHARLES' QVINT.  Enocpri- 
&  de  Provence,  L  L  3 1  g. 


DES  MA-TIERES. 


287 


Laiflà  croître  llicrcfle  en  Al-    Chem^e  de  Mahomet  pï^îcufei 
leniagne  pendani  trente  ans,        ment^rdée,  VU,  L  203 

o^K«S'Lf,"a.''B^'r,^  CHE«NZ«,leao«„«.lV.U... 
Ckenevitre  dont  la  funi$e  au  lieu 
d'obfcurcir  le  cerveau  ,  rend 
V^fyxu  plus  gai ,  Adonne  des 
longes  plus  agréables,  V11.L 
«39- 
CHEl^nS  cuit  &  rôti  fous  les 
cendres.  H  II  351. 

CHENILLES  conjurées ,  mau- 
dites êc  excommuniées,  \'!.  J,. 
359.    ' 

CHERIFS,  U.  U.  4^3. 

D'unChcrifdelavilIedeFc^^  * 
&de  raffe^ftion  defordonnc« 
qu'il  avoit  pour  ^jn  cheval, 
VI.  1.  366. 

CHERSONESE,  l\l  29.    '' 

.  Oiérfonefe  Cynibrique,  ibO, 

Cherfonefe  dorée,  ihid.  28.131.. 

Oierfonefcde  Trice,  ibid.  2%. 

Cherfonefe  Taurique,  là  ml** 
«e  45^78. 

CHESEL  voyez  laxartes. 

U  CHENE  &roiivicrenncmis 
naturels,  IV.  11,318. 

Les  vieux  Chênes  adorés  par  ^ 
lesPayfens,  U.  11.295. 
CHEVAL,  il  tremble i  la  vfië 
&  à  l'odeur  du  Chameau,  IV. 
U.319- 

Cheval  excellent  deCcfar,  VI. 

1.369. 

Chevaux  Barbes,  1.  IL  140. 141.  ' 

Chevaux  excellens&fortre-.  ' 
flommés,  ibid.  364.  ^fiâvàn- 
Ut i^ IL 22^  22 f. 

Du  Cheval  dont  parle  Virgile 
ft  quil  nous  reprefente  pour 


qu'cHe  engcndroit,  IV.  tt.  342^ 
De  fe  rares  qualités,^ tant  na- 
turelles ^uacquifes ,  &  de fes 
défauts,  IV.  L  ^40,fe^ 
Son  peu  de  rtCpeù  envers  lea 
Papes  &  le  famt  Siège,  iHd, 
^2i,fe^,  348.yJv«. 
11  fut  auteur  des  coures  eh^ 
veu^  &  des  longues -barbes, 
V1LL336, 

Sa  Généalogie,  V9ye%  Généa- 
logie. 

CARLEMAGNE  afnfle  le  faint 
Siégé  contre  les  Lombards,  & 
lui  tut  de  grandes  libéralités 
IV.  n.  39a- 

Ornjjîr,  IL  189.  190.  191, feéftt. 
CHATS,  ils  ne  peuvent  fubfi- 

fter  en  Ulrie  dWicnea,  U.  L 

121. 

Bonté  merveilleufè  de  Maho* 
met  envers  fon-Chat  qui  dort 
.  nioit  fuc  (à^  manche,   VL  L 
504. 

Chatomlitmnt,  L'homme  feul  eft 
chatotiilleux .  11.  L  1 52. 

ChaMfMfé.  'Guriofité  d'être  mi- 
gn«nnen\ent  chauffées  natu- 
relle aux  femmes ,  U.  IL  109. 

CHAU'rESORIS,    U.  L  98. 

Elle  a  des  dents,  dcsmammel* 
les,  &  du  lait,Vll.  1.  364.  . 

Seule  entre  les  qifeàux  qui  en 
ait ,  là  mime, 

^kehiMC'HebfWi  livre  pénible. 
VU.  U.  140. 

HEUDOINE,  n.  L  91. 

/i£iMEIMl/LTJ)iligencc  tr^ 
Imirable,  VI.  L  258.  «^ 


^tr 


TA3LIL 


-**i.    -37.  M.  IL  J53- 


DES  MATIERES. 


a89 


Ils  ne  permettent  à  perfonne 
d*exercei>  une  charge  de  luoi- 
cature  dans  Ton  pais,V]l.  I.2 1 6. 

Nourriflent  exprés  leurs  che- 
veux ,  pour  être  pris  par  là, 
6c  eniporrc9  au  Ciel  après  leur 
mort,  Vll.l.  335. 

CWO  Isle,  LU.  134. 
CHIRO  le  preniier  chaflèur  du 
monde,  1.1.  189. 

Cliiromance,  I.I.369. 

Chiromancie,  efpece  de  g;ueure- 
rie ,  VU.  1.  240. 

Chtronat/iie,    ou  Chirotonie,  1. 
11.29. 


Efdras  &  Salonion  n'y  ont  ja* 
•mais  penfé,  ibid.  337.  338. 
Elle  a  éic  quelque  rems  com- 
me morte;  &  femble  avoir 
pris  une  nouvellenaiflanccen 
ces.  derniers  (iécles^  ibid.  338. 
339.  •  ' 

Elle  ir'ctoit  en  ufage  du  tems 
de  Pline,  qui  n*en  a  point  du 
tout  parlé,  là  même. 

Les  plus  certains  témoignages 
de  1  antiquité  de  la  Chymie, 
&  les  plus  éloignés  de  nous, 
ibiti,  340. 

De  lufage  fiç  de  l'étendue*  de 
cette  vaine  occupation  par 
rUnivcrs.f^iV/.  344. 


Chirurgie  y  1.1.  206. 
CHOERJLUS  Poète,  fafin mal-    CICERON,  II.  1.  260.  V.  L  22^. 
heureufe,  VU.  U.  183.  &  IV.        Il  commence  fa  Chronologie 


1.  268. 
Ckorographie ,  qu*eft-ce?  LU. 4. 

De  la  Çhrmuatiipie  dans  la  Mufi- 

^4ueI\Tî.L273. 

tf,  elle  dctit  eirc  ^Aiîif^e- 
^fen-ct;  dans  imc  hi- 
fW.  L  ^94- 

i iiirofophc  S.ctti- 
tiir  k\c  tro|i  lire,  V. 


Vile 
loil- 


par  fon  Conful.it,  en  remon- 
tant jufqu'à  la  fondation-  de 
Roiiie,  IV.  L  294. 

^laltraiîc  en  fon  honneur  & 

en  0  iT[nirTrio  %  ÎV.  L,  ii6. 
McivLjiJf!.'urci)iLrit   loiié   dans 
Vcllcius  l'.uercuKfi, /W.220. 
De  totTs  Tes  Ouvrages,  II.  IL 
270. /i^a. 

II  11 f  i? Cl  dtfcit  de  fa  nnifon  â 
Kome  pour  y  vivre  avec  plus  ^ 
di:  qulerudc,  ÎILL  356. 

îl  iivujr  un  îij)fv:ir extrême  d'ê- 
tre la  lié,  niai>i  tlnL'voulpitpas 
cnecltirn^  doni^jide  Tehcenî 
i  ceuH  de  l'on  E'.*ius  pour  en 
recevoir  de  kur  muin,  VU.L 

321. 

Il  feplaifi>k  i  T innocente  rail* 
lerk  ,  11.  L  34G. 

^COG^iE,   clk  éroit  adorce 
'!ç>  Teltalien^j,  Ul.  L79. 

;«,  il  eît  la  c^ufe  univerfeUe 
cloi'^néc  des  cflcts  fingu» 
T 


3S8 


TABLE. 


Ift  fig;ure  d'un  homme  ûge.' 

ilriiL  367. 

Diverfes  façons  de  nourrir  les 

.  Chevaux,  Ufid.  374- /«ï«* 
D'un  Cheval  d'Efpamic  qui 
de  ft  feule  veôë  cauloir  une 
diarrhée  mortelle  Ik  ceux  qu'il 
envifiigeoit,  V1.J1.  33«» 
Ceft  ce  noble  animal  qui  a 
conqUis  le  i\ouveau  monde, 
VIL  IL  66. 

>    Cheval  marin,  IL  1. 99. 

Chevaliers  de  la  Toifon  d'ôr,  L 
1.342. 

Cbeothtre.  Un  Cheveu  ne  fe pour^ 
roit  rompre,  s*il  étnit  cgale- 
rtent  tire  des  deux  bouts,  V. 
1.291. 

Guerre  mortcrfe  entre  les  Tar- 
tares  &  les  Chinois  pour  les 
Cheveux,  VIL  L  10. 

Vers  le  détroit  de  Magellan, 
^  les  hommes  portent  les  Che- 
veux longs  CL  les  femmes  ont 
la  tête  rasée,  i^ûi.  145. 
Vufage  de  porteries  Cheveux 
longs  eft  le  plus  ancieyi  &  le 
plus  naturel,  Und.  333-/^^ 
CHEWOre  montagne,  Ln.44» 

CHEKR£,  IV.  U.  319- 
Les  Chèvres  &  les  brebis  exer- 
cent famour  jurqu'â  la  fin  de 
ieurvie,  IV.I..116. 

CHÎAPÏSO  Vitelli'  inconmio- 
dé  pour  Itre  trop  gros  &  trop 
repler,  comment  il  fe  Ibula- 
gea,  111.  L  106. 

l)e  la  C^^ne  &  multitude  des 
procès.  VIL  L  SIC.  i?*/-». 

CHIES,  il  cft  méprisé*  haï  de 
plufieurs  Nations  j  IL  L  123. 


Les  Chiens  nsiflènt  cvcdsIë, 
VL  IL  133. 

La  chair  de  Chien  préféré  '. 
tome  autre  viande,  tftsi.  55: 
il  eft  le  fymbole  de  h  bàù 
té,  VIH.3P3- 
Les  Chiens  de  Laconie  s'&sn.- 
plent  plut  volondexs  ^  p^ 
aprement  quand  ib  £bar  îz 
gués,  IV-  L  If  6. 
CHILB  pays  de  FAmcriq»,  - 

aULPEBÎC  n.  BoyVfe  Frtr.tu 

I:  L  8. 
CHIMERH  moottgtte,  LU  nt 
CHINE Rotaume,  ûfitMÔn 
fa  longueurs  &  û  lagear,  (a 
Provinces,  LlLi29.C'ii"B. 

cHisois,  n.  n.  10^  hl  i 

69.  IV.  h  104. 
donnés  â  la  Cdynûe,  t  L 
M4. 

Leur  créance  txfodsutkfMe' 
calité  de  Tame,  ULli^l- 
N'ont  reconnu  derraKtmme- 
mémorial  (}u  un  i<ul  Dieu ,  & 
n'y*  a  point  de  Païens  «pi 
raient  moins  oifiensé  dccecô- 
té-la,  V.L3ia. 
Plufieurs  Piinôb  aUns  son- 
lement  bien  vécu  dans  hoa* 
pie  obiêrvation  du  droit  v« 
nature  ont  pu  fâkOeurûLc^ 
limême. 

Tous  les  Arts  ISxrtux  fts»- 
tes  les  fciences  ont  en  cocs 
en  la  Chine  auffibieBqoeps:' 
mi  nous,  ikid,  ^14. 

De  trois  feâes  deThikiâKltf 
.  qu'on  y  permet,  odk  de  Ccr- 
nirius  a  l'avantage  fiir  )es 
*rrois^utres,  iW.  ^15.  ^9^ 
ConÀuiask 

D 


DES  MATIERES.     - 


a89 


Ils  ne  pérmiettent  à  perfonne 
d'exercer  une  charge  de  luai- 
cature  dans  Ton  pais,Vll.  T.216. 

Nourriflenc  exprès  leurs  che- 
veux ,  pour  être  pris  par  ]à« 
&  enipurrcs  au  Ciel  après  leur 
mort,  MI. 1.335. 

:HfO  Isle,  LU.  124. 
:HlRO  le  premier  chaflèur  du 
monde,  1.1. 189. 

.hiromance,  1.1.  369. 
Zhiromancity  efpece  de  g;ueulê- 
rie,  \^.  1.24a 

Chironoime,  ou  Chirotonie,  1. 
U.29. 

Chirurgie  t  1.1.  206. 

CHOER/LW Poète,  fafinmal- 

hcureufe,  VIL  U.  183.  &  IV. 

L  268.  ' 

Chorographie ,  qu'cft-ce?  LU. 4. 

De  la  Ckrmtatitpu  dans  la  Mufi- 

que ,  VU.  L  278. 
Oironoloçie»  elle  doit  être  cxa£le- 

nie nt  obfervée  dans  une  hi- 

ftoire,  IV.  L  294. 

CHRrSlPPÉ  Philofophc  Sjcoi- 
cicn  meurt  de  trop  rire,  V. 
L  223. 

Ckymie,  de  l'explication  de  ce 
mot,l.L327. 

Elle  eft  lofiablc  lorsqu'elle 
ne  s*appliqu^  qu  à  la  connpif- 
fance  des  Iccrcts  de  la  Nature, 
ilnd.  327. 

EUc  eft  blâmable  qunnH  'eUe 
s'emploie  k  la  tranfniutation 
des  métaux,  ibid,  328* 

Antiquité  &  realité  de  cet  an 
Chymique,  ibèi.  333.  ^fmv, 

Railbnnemènt  en  fafiiveur,  /â 
wieme,  \^  fnivûntis. 
Tq^u  vu.  Fm.  Il 


Efdras  &^  Salomon  n'y  ont  ja« 
^nais  penfé.  Uni,  337.  338. 
^e  a  éi6  quelque  rems  com- 

•  me  morte;  &  femble  avoir 
pris  une  nouvelle  naiiïknce  en 
ces. derniers  fiécles^  ibii,  338- 

^  339- 
Elle  ir'étoit  en  ufage  du  teins 
de  PUne,  qui  n'en  a  point  du 
tout  parlé,  là  même, 

Leç  pluscerrains  temoienages 
de  1  antiquité  de  la  Chymie, 
&  les  plus  éloignés  de  nous» 
ibid,  340. 

De  Tufag^e  8^  de  l'étendue  de 
cette  vaine  occupation  f»ar 
l'Univers,  f^f//.  344. 

CICERON,  IL  L  260.  V.  L  225. 

U  commence  fà  Chronologie 
par  foh  Confulat,  en  remon- 
tant  jufqu'à  la  fondation*  de 
Roiiic,  IV.  L  294. 

Malrrairc  en  fon  honneur  & 
en  fa  réputation,  IV.  L  116. 
Merveilleufeincnt  loijé  dans 
Velleius  Paterculiii,  ibid.  220. 
De  tous  fes  Ouvrages,  11.  U. 

270.  fCifU. 

Il  "fît  un  defert  de  fa  nifiifon  i 
Rome  pour  y  vivre  avec  plus  > 
de  quiétude,  IILL  356. 

n  avoit  un  appétit  extrême  d'ê- 
tre loiié,  mais  il  ne  voulpit  pas 
être  eltimc  donner  de  l'encens 
Ik  ceux  de  Ton  tcms  poiu:  en 
recevoir  de  leur  main ,  VU.  I. 

321. 

U  feplaifoît  à  l'innocente  rail* 

lerie ,  U,  1.  34^- 
OCOGNE,  elle  étoit  adorée 

parles  Teflkliens,  U1.L.79. 
a  EL,  il  eft  la  caufe  univerfeUa 

&  éloignée  des  effets  fuigu* 


290, 


TABLE. 


liefcs  qui  orriveiit  ici  -Ims  .  L  L 

«77- 

Diverlîté  d'opinions  panni  les 

«nciens  Philofophes  touchant 

le  Ciel,  U  1.  37. 

De  khauteur  du  Ciel,  itid,  39. 

Du  nombre  des  Cieux,  ibid,  40» 
CJGUE,  Vll.1. 1. 
,  CIMBRES,  U.  II.  209.  ' 

GmeiicreSt  \llC211.feqm. 
CIRCASSIENSScltnt  Religion, 

VU.  L  126, 
Chcwcipxm  en  ufijgc  dans  beau- 
coup de  Provinces  de  TAme- 

Tique,Vll.  1.287. 

.    CÏBE  mangée  avec  le  miel ,  VIL 
1.155. 
CtROU   VI.  K  513. 
"  dT'KONSmales&femelles*,  Ul. 
\,  i.324, 

ÇLAUDIUS  Empereur  prenoit 
'  fouvenc  plaiûr  a  jouer  aux  dés, 

1,  i.  242, 
Clefs  Laconiques,  VI.  L  323. 
Oelie ,  bel  éloge  en  faveur  de  cet 
Ouvrage,  Vu.  L  71, 

/      .CLEMENTiV.  Pape,  VI.  l.  a6i. 

^  OLOffiNT  Vil.  Pape  inaltral- 
té  par  les  Efpagnok,  IV.  II. 
399- 

II  étoit  venu  d*une  couche 
illégitime,  VI.  L  388. 

démence.   L*exçês  de  bonté  en 

un  Prince  Souverain  neft  pas 

moins  préjudiciable  à  TEtat 

-   .      tiwe  la  trop  grande  fcverité,  L 

L$2. 

CLEOAŒtm  RoideSpanc,  VL 

1.117. 
f^EOPATBE^  de  Ton  extœme 
'  beauté,  \11.  l.  2^7.  268. 


Oci^é,  îleftfisminiiicnnskd: 
Formofe,  yil.JL  206. 

CLESIDES  Peintre,  V.  1. r 

CLEVES,  ville  &  EhKhé.  :: 

94. 

ChTMts,  leur  nombre,  &  te: 
étendue,  I.  IL  21. 

CLOEUE  fille  Romaine,  ai- 
paflâge  prétendu  du  T%tî« 
la  nage  avec  plufieurs  aocb 
compagnes ,  Iv.  IL  69. 7a 

COAKZA  fleuve  ,  LIL  14^- 

CocJies  &  leur  étabiifiêinent,  >'> 
L  258. 

COCHtUCHTSE  &  Ccchinr- 
nois.  Peuple  &  Natioa  Ailss- 
que,  V.L3ig-4^ILIL454. 
Ut  ont  des  Idoles  das  k3? 
temples,  (ans  toutefois  ks  i- 
dorer,  V.  L  330. 
Du  foin  qu'ils  ont  pour  h  ooc- 
ibrudion4e  leurs  ScpolcresU 
lzi€. 

00C05 de  rinde,  a. L 104. 

tOELESrRIE,  LD.  118. 119. 

COEUR  de  l'honiiiK&  Vaca- 
tion, IL  IL  119, 

Le  Cœar  d*an  Vautourpiciff- 
ve  de  îk  çolere  des  Princes,  l 
1.365. 

COLAO  qu*eft<e,  IV.  L  34. 

COLCHIDE,  LIL  119. 

COLCHPS,  vîUe,  Oid.  13a 

O/err.Colere  grande  &  exce&t. 
L  11.44.  ë*  fmwtmttr  L 12.  :^^ 

Trois  fortes  de  Colère,  LU 
860.. 

Remède  àmtre  cette  palEcs, 
i^i^..26i. 

U  eft  honteux  è  un  hon-rc! 


DÇ5  MATIERES. 


2jl 


(Tcntendement  de  fe  kîflêr 
rranrportcr  à  cette  paflîon  ira- 
(cible,  111.1.  343.  343. 

Il  y  a  beaucoup  plus  de  plfli- 
iir  â  pardonner  qu'à  fc  vanecr:  ' 
Belle  pensée  d'un  Roi  Arabe, 
ihid.  344. 

Ce  ^u'û  faut  faire  pournoitf 
corriger  de  là  mauvaife  habi- 
tude colérique,  ibid.  345. 

Belle  lé^on  d*un  Payen>  ibid. 

On  ne  trouve  point  de  natu- 
rels fi  fujets  à  fa  Colère,  que 
ceux  à  qui  toutes  cho^  rient, 
&  qui  font  plus  dansladelica- 
tefle  de  la  ne.  VI.  1. 179, 

Remède  ^  médicament  dont 
Fufage  eft^un  excellent  &  mer- 
veilleux correctif  dç  la  bile, 

La  &ge(iè  d'une  perfonnc  fe  re- 

connoit  particufiereraent  dans 

les  attaques  de  la  Colère,  ibid. 

287. 

Les  plus  vertueux  &  les  plus 

niodcHs  font  fujets  aux  plus 

violens  tran4>orts  de  la  cfole- 

re,  V11^11.2i8. 

Les  Colères  pales  &  froides 

font  les  plus  oangereufcs,  ibid. 

^  Nous  (bmmes  pires  étansirri- 
'  tés,  que  tout  ce  qu'il  y  a  de 
betes  féroces 4  ibid,  22$. 

:OLMAm>EL  ville,  !.  fl.  13J. 

X)LOGNf  ville  &  archevêché, 
l.n.94-^ 

:OLOMBES  perchée^  fur  un 
Chêne  ^  qui  rendoiem  les  O* 
ra^es  de  Oodoi>e,  VU.  1. 185« 

Delà  Colombe  de  l'Arche  de 
Deucalion.  Rappon  entre  cet« 


te  Colombe  èc  celle  de  l'Aiw 
che  de  Noé,  VI.  U.  491. 

COi.O>W£y d'Hercule  monta-  * 
gnes,  1.11.57, 

COLOPHONIESS,  braves  Ca- 
valiers, VI.X72. 

COLOQUmTE  appelle  la  mort 
des  plantes,  &  le  fiel  de  la  . 
terre,  VI.  11.  327. 
Celle  qui  nait  unique  fur  Cû 
plante,  efl  la  plus dangereuïe 
de  toutes,  111.11. 218. 

Co/ojjig  de  Rhodes,  merveilleux» 
1.11.124:  N 

COMAR  IsIc,  fa  longueur  ,'lar^ 
eeur  6c  Je  nombre  de  (es 
nabitans»  LU.  87. 

COMBABUSfivori  dcSeleucus» 
fe  châtre  lui  même  volontai- 
rement, 111.L  228. 

Combat  naval  de  Salamine,  1V« 
11. 12. 

COMEDIE  &  Cbmediens,  VI. 
11.  261. 

Les  Grecs,  &  enn-'eux  les  À* 
dieniens  ont  excellé  aux  Co- 
médies, là  même.  , 

Comédiens  autrefois  honorés  ' 
&  en  grande  efbme,  là  même 
i^  262. 

V  La  Comédie  infâme  parmi  1er 
Romains  &  les  Gaulois,  là 
même. 

Comédiens  diai&s  de  toutt 
l'Italie  ,^  là  même. 
Différence  entre  Comédie  A 
farce,  &  entre  Comédien  âe 
farceur,  ibid.  263* 
La  Comédie  eft  fort  in(lru£H« 
ve,  &  digne  de  nôtre  acten^ 
tion ,  ibid.  26$. 
Elle  eft  en  grande  e(Hme  par- 
mi les  Chinois,  ibid.  26$, 
T  ij 


29^ 


TABLE. 


COMETES,  W A.  69,  faqu, 

Ctmmanàement.  Les  meilleurs 
Commandcmcns  deviennent 
inutiles ,  où  il  n  y  a  plus  de 
difpoûtion  à  les  refpctter,  Vl. 
11.  175. 

Du  Convinandcment  Souve- 
rain, VI.  1.488. /i*^«. 

Cffiametumunt  en  toutes  chofes, 
l\M.30i. 

Cmmuttitairts  de  Çcfar  repris  par 
AUnius  Pollio,  ibid,  28  S- 

Cmmerce,  on  ne  fauroit  en  a- 
voir  trop  de  foin ,  tant  il  eft 
importante  pour  la  fubfiftan- 
ced'unFtat,  I.L74- 

COMkODVS  Empereur,  VI.  1. 
IÎ4.    . 

Çommmtautê  de  femmes  établie 
par  Platon,  V.l.  14 j. 

Cwtpâraifins  dans  une  hidoire, 
,  IV.  U.  68. 

Il  eft  pennis  à  un  Hiftoncn 
de  s*en  lervir ,  étant  faites  bien 
à  propos,  IV.  1.  329. 

Elles  font  ridicules,  lorsqu'el- 
les font  faites  mal  à  propos, 
là  même.  ^  fuiv.  ^ 


Semblables  aux  Crocodiât: 
luéme. 
Conipofitknf  ^  ftudieofcs,  VL 
197.  &  fuw&ntts 

Il  fuffit  qu'elles  foicnt  iki' 
aloi ,  encore  «juc  leur  V 
nie  ne  pefe  pas  beaucoup.  • 
11.42^. 

Les    plus    recommandt^''- 

^     Compofitions  tirent  feur  p 

des  bonnes  pensées,  plv?/ 

aue  de  la  beauté  du  Mt,  '. 

I^  défaut  d'ordre  yeng«ïC? 
robfcuriec,  U.  L  357. 
COMPOSTELLE  viîle  api:-' 
deGffKi:^,LIL58. 

Conculnnaget  il  a  qudqoe  éoî". 
de  plus  dur  que  le  oim^r. 
Vl.lL3ai. 

CONE5T4G/0,  IV.L  919. 

Confercjice,  Inconvenkr.s  qia 
fe  rencontrent  ordiwàwDex 
dans  les  Conférences  en  com- 
pagnie, IL  IL  225. 

Ctmfejftm  du  Roi  Charles  XTÎl. 
coiTompu  par  ks  Etpa^ncls 
avec  des  bouteilles  pleines  àt 
monnoic  d'or  au  lieu  d«  v^». 
IV.  IL  424. 


Çomparaifon  des  chofes  f^-" 
crées  aux  profanes,  odieufe,/  ConMiou  en  iifage  aunôuv^i 
VU.  L.  1  ço.  monde ,  VU.  L  291. 

Cmplaifance.  Celle  de  ceux  qui    Om/?fl«ce  que  l'on  doit  ax-oir  a 
s'accordent  univerfellemeni  à        un  ami ,  IL  IL  1 14.  n  5. 
tout,  n'eft  pas  agréable,  U.    Cmfrniation  Ôc  RtîùaùoaA^ 
IL  226.       .  201.  ^fuiv.        ^ 

Une  dompkifance  eft  un  a-    CONFUTIUS  U  SOcrtteà'* 


grément  étrange,  Ul.  L  237. 

La  Complaifance  trop  gr^'^de 
eft  dahgereufe,  VLU.  276. 

La  Complaifance  de  pluficurs 
attire  à  eux  la  icuneJFe  facile 
à  feduire,  VU.  IL  iS 


Chine,  IV.  1.  33 
II  a  fait  defccndre  la  Ph2c.> 
phic  dû  Ciel  en  terre,  li! 
bien  que  Socrate,  IV.  l.  33- 
Reduifit  en  quatre  \'o\\:r.-e 
toutes  lev  fcnten;v«  (ÎC5Î." 


DES  MATIERES. 


293 


lofophes  qui  l'avoient  prccedc, 
i2ri4i.  94. 

J>4GO  ville  &  Roiaume,  fon 
étendue  de  f«  fituation ,  1.  U. 

Oy^hfACIE,  province,  1.  II.46. 

02>rSETABLE  de  Montmo- 
rency, uialcnûté  par  Paul  lo- 
ve ,  iv^  L  87. 

ormaifftuee.  Il  fc  trouve  trois 
dcjçrcs  de  Connoiifimce  par- 
nu  les  gens  de  lettres,  \1. 1. 1 3. 

T.a  Connoi(Iànce  de  foiméine, 
eft  la  plus  iaiportante  panie 
de  b  lageflê  humaine,  ikid, 

11  n*y  a  rien  de  plus  excellent 
ni  de  plus  difHcile  à  aci^ucrir, 
que  la  connoidknce  de  loinié- 
me,llLIL  321. 

rO>W4C7£  Province,  I.'U.  46. 
Cm^Meu  du  Portugal ,  IV.  L  3 1 9* 

Cmifiaatuu  des  Empereurs,  & 
leur  apotheofe  ou  enrôlement 
au  nombre  des  Dieux,  IV.  11. 

Confàl  d\in  ami,  11. 11. 113. 

Confcil  des  Rois,  là  mente. 

Cmfolatim^  VU.  11. 75.  Isf  fmo. 

Excellent  moien  de  confoler 
une  perfbnne  afflieée  de  la 
mort  d*un  ami,  U.  U.  379. 

Cmftênca  Ceft  une  marque  dV 
ne  ame  confinnce  dans  le  bel 
uÊige  de  la  raifon,  de  vouloir 
toujours  une  même  chofe,  ou 
ne  la  vouloir  pas.  Se  d*étre 
inébranlable  en  cette  pofture, 
Vn.  U.  176. 

CON5T4N772S/*  LBXjRAND. 
Défauts  &  crimes  dont  fa  mé- 
moire eft  charchce,  V.l.  374. 


Sa  padence  à  fimftir'  les  inju* 
rcs,  IL  1.  343., 

CONSTANJl^fOFLE  ville  ca- 
pitale de  l*£mpire  du  Turc, 
fa  fituation,  1.11.  69.-73.  f 

Son  étyniologie,  VI.  11.  382. 

Appcllée  encore  StambûHi,  V- 
H.  73. 

Cùntcmplatian  appellce  unemorr 

•  ,prcneufe,  VI  L  8. 

Qantefiation  comme  on  fe,doi( 
comporter  dans  une  contro- 
verse ou  Contellation  dediffc- 
rentes  opinions,  V.  U.  1 91.  , 

Nos  Conteftations  devroient 
être  comme  desconfultadons^ 
où  Ton  recherche  la  vérité, 
fans'  fe  foucier  beaucoup  de 
la  vidoire,  VL  U.  26%,fequ. 
C&nttnent  6c  terne  ferme,  1.  U.  37. 

OntradiBion  opiniâtre  defiigréa- 
-  Wc  en  compagnie,  U.  H.  216. 

ÇùrttTainte^  elle  donne  de  Taffli- 
âion  en  quelque  lieu  qu'elle 
fe  rencpntre.  Vil.  1. 13. 

-Contrarn.  Souvent  en  la  mora- 
lité il  fe  fait  union  de  deux 
Contraires,  iâns  qu'il  fe  for- 
me un  tempérament  panicu- 
licr  des  deux,  comme  il  arrive 

rrefque  toujours  ailleurs,  V.  . 
104- 

Canoenancef  naturelles  obfcrvêes 
«  dans  tous  les  ordres  de  la  Na- 
ture, IV.  II.  317.  i^fidvantesJ 

Cmntffëtwnfit  fes  efret5,11.11.2 1 6. 

Le  commerce  populaire  elf 
mêpriiâble  &  de(àvantagcux, 
V.U.  137.  ' 

.    Les  hommes  de  mente  nou9 
'   doivent  être  plus  recomman- 
dablcs  que  les  marbres  6l  au- 
tres raretés,  VI.I.  6ç. 
'     Tiij 


094 


TABLE 


Xjesmtuvûfes: 
nent  U  bonne  inclinâdon  de 
«lec^ux  mêmes  qui  (ont  natu- 
rellement portés  i  la  vertu. 

De  ceux  avec  lesquels  on  fe 
doit:6imillarifèr»  V).  U.  276. 

Cêwerfatio^  extérieure ,  U.  It 
337- 

Cmutrfatkn  intérieure,  iHi.  336. 

•  fiqu. 

Céwoftifi  des  Riche(Iès>  M-  IL 
197.  V/ui»,. 

COPPESHAGES,  ville  Gapita- 
le  de  Dannemarc,  1.  IL  48- 

COP,  II.  3.  De  fon  chant.  VL 
II.1H. 

Coqs  bannis  d*iine  ville ,  afin 
de  n*étre  pas  importuns  à  ceux 
qui  dormoient,  IL  11.  5^. 

Us  gourmandent  ceux  qui  leur 
ont  donné  la  naif&nce,  V.  U« 

»S9- 

Co^tùUes  au  lieu  de  monnoie.  1. 

II.  148. 
.  CORAIL  &  fa  produaion,  L  IL 

112. 

CORBEAUX  blancs,  L 11. 49. 

(Corbeaux  oui  tombent  d'en< 
haut  tout  étourdis  d*un  trop 
'grand  cri,  IL  1. 139. 
Les  Corbeaux  ont  un  admira* 
ble  odorat,  VI.  L43. 

CORD/57:E5peuple  Gaulois»  11. 
IL  s6a., 

C0W5XJÈ,  LU.y3. 

CORFOUÎ\etlïk67. 

CORISTHE,  villç  fort  célèbre 
$[^  ttès  g;raftd  mérite,  L  U. 
71.  VI.  U.  377- 

CORNEILLES,  elles  Jie  font  ni 


CokMnbes  ni  Ccnbenix.  %& 
re  des  Euriuques  &  àact^ 
VIL  L  252. 

CORWEMUSE  «u  lieu  de  s: 
bour  en  guerre ,  L  II.  47. 

Inventeur  de  la  Cornes:^ 

V.U.117. 
COKON  ville  du  Peloootnex 

fa  penepir  la  Àute  de  Cb: 

leskîuint,  tV.  L  361. 
CORPS^HUHAn^,  defespr 

des,  &  de  leur  fimadon,  1 
^'  L  129. 

Les  Corps  humains  ne  k^- 

pas  tous  lembJables»  VLU  icr . 

De  la  fiibrique  zdaànbiUài 
toutes  les  paities  dif  Cotf» 
humain,  VIL  L  359. 
L'on  ne  peut  rien  conreo^kr 
de  plus  admirable  dans  k  K«- 
ture,  IILU.226. 

Les  Cerpf  inièrieurs  rscoivem 
fenfiblemenr  Us  iaàxaca 
d'ehhaii^  L  L  264. 

Corpulence  de  l*honBie,  s'il  eft 
plus  â  foukaiier  qu'il  (o^it 
grand  ou  peti^nos  ou  àSxt 
m.Liou 

Cone^HvH,  de  celle  que  noQsd^ 
vons  faire  de  nos  pn»prcs  <k- 
&uts,  i^(i^34i. 
La  cotreâion  ne  nous  vts 
nuire  &  nous  &it  ptwis 
quoi  qi\*elle  foie  eMselIive ,  \t 
L353. 

CORREGGIO,LlL6s. 

Corm^thn.  U  n'y  a  rieii|de  fier 
quis  &  de  û  prifàUe  dans  le 
mond#,  qui  ne  iêcorroispe 
de  foi-ni^me,  ou  par  nôtre 
mauvais  u&ge  avec  le  rcrs 
IIL  L  294.  ^  fmvdutu. 

Les  -meilleures  choies  &  cot- 


( 


DES  MATIERES. 


295 


rompent  pir  le  mauvais  ufa- 
S>e,  VlLl.  315. 

•11  n'y  en  a  point  de  pire  que 
celle  des  chofês  excellentes, 

m.  n.  916. 

rORSÉlsle,  LIL64. 

[:05  ou  Z^NGO  fle,  1.  IL  134 
Grandes  animofités  &!|g;rands 
troubles  &  deibrdres  caufés 
par  h  préférence  des  Cou* 
kucs  il  Rome,  éCbnihmim^ 

Çle,  en  Tanarie,  Ferfe,  & 
'urquie,   &  en  Angleterre^ 
ni.  L  io8- 
Cww,  VI.IL140. 

Singeries  ridicules,  ULhiz^ 

49*  Juicaotcs. 

l>e  Ja  Courtes  Princes,  ce 

2ui  en  peut  donner  de  Taver- 
on,  \a.  1.497. 

A  la  Cour  les  plus  (âges  y 
parlent  le  moins,  VL  IL  141. 

Des  Courtîiâns  &  de  la  fervî- 
tude  extrême  â  h  auelle  ils 
s'afibjetiiflènt,  Vir.L2./ê^» 
Figure  de  ceux  qurfuîvçntlcs 
cfperances  trompeufes,  &qui 
fe  repaifiên^  des  tonés  vanités 
de  la  Cour,  ibid.  104. 
C'eil  une  vie  malheureuiè  que 
celle  que^  Ton  pailè  dans  la 
Cour  des  Ro'is,ihub209.fiqM, 

Caurvmu  Francoife  &  Ion  indé- 
pendance, LL34. 

CoKirierf  l  cheval  en  Perfe,  VL 
L  256.  / 

CoKrfi  &  Courrien,  L  L  235. 

Cêttrtijâne,  L'entrée  de  fa  maiibn 
nclt  pas  û  datigereufc,  que 
d'y  arrêter  trop,  VI.  IL  323. 

Les Ck>uni(ànesroiU pour  l'or- 


-  dinaire  grandement  aocortes, 
ikid.  371. 

GMtfmnr.  V11^H.ii7a 
Lès  diJÉTerentes  Coutumes  & 
façons  de  £ùre  maitrifent  é- 
trangement  rhomme,  VL  H. 
3^3-  , 

Elle  doit  céder  à  la  venté  &ï 
la  railbn.  Vil.  IL  170. 
Des  coumn^es  &  façons  de  vi' 
vire  des  peuples  de  fa  nouvel-  • 
le  France,  VU.  II.  201, 

COUTEAU  dont  ceux  de  Del- 
phes fe  fervoient  à  punir  les 
criminels,  &  à  facrifier  les 
vi^^mes^l.  L  32. 

Couteaux  prccieufemcnt  gar- 
dés  en  deux  diverfes  viUes  de 
Cappadoce,  VU.  1.  292. 
Qrabe  &  Cabre,  VI.  L  310. 

Crachat.  Vers  la  Guinée  les  Pa- 
yens  ne  crachent  point  enter- 
re. VU.  L  146. 

Remarque»  curieuics,  ià.330. 
CRACOyiE  viUe  capitaledé^o- 
logne,LlLstk 

Crainte  y  L  D.  257.  La  peur  e(b 
le  plus  grand  de  tous  les  maux. 
C*ell  une  punition  divines 
Ul.  L  20. 

CRAPAUDISE,  a.  L  91. 

CRAPAUX  de  (Quatre  diverfes 
fortes  en  Canada,  VI.  U. 
366. 

CRASSUS,  n  IL  334. 

CRATBS  le  Thebain  ou  le  Cy-. 
nique ,  IL  IL  57. 

Modération  louable  &  admi-> 
rable  à  ibuffrir  les  injures»  IL 
.   n.423. 

CRi^T^PhUofophe.VlLLilt. 
T  iiîi  ' 


,  I 


39^ 


TABLE 


CRAVATES,  I.  n.  91. 
Créance  mal  fondécSj'VI.  IL  229. 

OÉfltiVm 'd'Eve,  VI.  II.  405* 
Cnatme  adorée  pour  le  Créateur 
,     par  ceux  du  Fcrou,  &  par  les 

Chincas,  VU.  I.  120. 
Crédulité,  VLII.  239-  ^  fit'O- 
CREMASQUE,  1.  II.  66. 
CRETE  oyi  Candie,  I.  II.  125. 
CRKAf  ville  capitale  de  la  Tar- 

tarie  Precc^itc,  1. 1^.  79. 
CRI  SON   d'Hxmcre    célèbre 

Coureur,  VI.  I.  255. 

CRITIQUES  6c  contentieux,  ils 
font  étrangement  importuns 
&  ftcheux  en  compagnie,  IIL 
1.  383. 

Ds  ne  trouvent  jamais  rien  de 
bi^n,  ni  dans  les  diyertiilè- 
mens,   ni  dans  les  travaux 

•    d*autrui,  VLII.  256. 

Il  ne  fiut  s'arrêter  à  toute  for- 
te de  Critiques,  VIL  IL  131. 

CROATIE,  I.  IL  74. 

CROCODILE,  lU.  L  40.  VIL 
IL  ig. 

Cinq  chofes  fbrtconfiderables 
en  lui,  IL  L  iig.    ' 

n  cfl  le  fcul  entre  Ils  animaux 
qui  air  Us  dents  mobiles  avec 
la  machoîie  d*enhaut,  VIL  L 
3^5. 
CmfaHas  des  François  faites  en 
divers  tems  pour  k  recouvre- 
ment de  la  terre  occupée  par 
les  infidèles;  &  contre  les  Hé- 
rétiques Albigeois,  IV.  IL  396. 

La  Cnix,  fupplicè  d'Ëfclaves,  L 
L  100. 

CROrONE,  ville,  VLU.  190. 


CROTOWATES,^  V.  H.  9;. 
Crommere  de  cheval:  La  co^k 

cit  une  marque  d'ioÊuniedb:! 

les  Turcs,  VIL  I.  11. 

Cruamtê  in}\uniaine,  IILL:;: 

CRISTAL,  picnre  qui  tktArie 
moins  qu*une  eau  ^gUcae  i 
endurcie  par  le  firoid^  IL  Lfy 

CTESILOCHUS,  Pcimre,  U 
L97. 

CUAMA  fleuve,  L  IL  150.  16:. 

CUBAisU,  Ln.36. 

Cube  où  Quarré.  De  k  ^nr? 
cubique  ou  quarrêe,  \1J.  H 

Cmr  de<  bœufs ,  des  moarons  & 
des  Chevreuils  mangé  avecU 
'  chair,  ML  L  155. 

Cmjme  &  Ciûfinier,  IL  0.4^- 
CUISSE  d'ArccftIaus,  IL  L  8- 
Culte  divin,  VU.  L  117^^ fiés- 
CUMES,  fes  habinns  offleme- 

ment  groflîers  &  fiupide»,  V. 

IL  13s. 
CU74TUR  où  Condor,  «fetu, 

VI.L'5i2.  / 

Cmiofité  de  (avoir  n*eft  p«m 
mauvaife  en  e]](-iiiêiBe,  VLt 
149.  fequ. 

CVANEES  aà9ympimà& 
Isles,  L  IL  74. 

CYDIPPE,  Maitrxîire  d'Aconc- 
us,  VIL  L  2:67. 

CyCNE,   bourmiot   chsnttr 
-  quand  il  dï  prêt  ^l'abandon- 
ner  la  vie,  U.  IL  512. 
Le  Cygne  &  le  Corbeau  pour- 
quoi confacrêes  à  Ffiobitfpar 

•    lesPaycns,  VIL  L  gl. 
Son  chant  pris  potn-  le  préhi- 
de  de  fa  mort  prochaine,  IV. 
L  117.  .         ♦ 


DES  MATIERES. 


•297. 


CKZ^NEJiauce  montagne  «  11/ 
l.  $1- 

CVLO'N  Croronîate,  coftfpire 
contre  Pytbaçore  &  ceux  de 
fa  fe£^e  ;  exçire.  une  fedition 
contr'eux,  en  laquelle  ils  pé- 
rirent tous,  V.  1.  250. 

Les  crNETH£N^E5  ennemis 
delaMufique,  V.Il.  84. 

Cl^^nQUES  PMIofophes.  Leur 
fondateur  Si  leur  doârine. 
Pourquoi  ainfi  nommés,  V.l. 
176.  Jèqu, 

crSOCEPHALES,  IILL  177. 


Cr?Jl£,Isle,  1,11. 124. 
CrPRES,  11.  L  104.  '      ^ 

CrREhfAIQUE  UEGESiAS^XL 

11.  373. 

crRENAlSpES  &  leur  doari- 
ne  touchant  la  volupté,  V.  I. 

CKK 175*  grande  cruauté,  I.I45. 
CrTHEKONmontagnc.  L IL7 1. 
GZ^,  I.U.52. 

CZUKAU  ou  SUCHAU  vîUe 
'■  capitale  de  la  Moldavie,  L  11. 
78- 


DiUJIf/ITZE,  1.  IL  74. 75. 
DAAfAS.iM,  119. 
VAMASIEl^S  montagnes  de  la 
Chine,  LU..  129. 

DAHSEMMCi  Itoxaume,fa  de- 

(cnption ,  L  11. 48  •  è^  fiûv.    . 

DASOIS,  origine  de  leurs  Rois» 

m.  1.170. 

Danfi.  On  doit  faire  apprendre 
à  danferàun  jeune  Monarque, 
L  1.231. 

Les  plus  mnds  Monarques  & 
le^  plus  âges  Ti*ont  fait  aucu- 
ne difficulté  de  danfer,  f>f<{. 
229. 230. 

Quelques-uns  ont  blâmé  k 
Danfe,  ibid,  229. 

Danfe  Pyrrhique,  ihid.  231. 

Les  Danfes  font  un  figne  de 
dueil  &  de^ftcflè  aux  Amé- 
ricains Méridionaux^  VL  U. 

Di4N7Z2C  viUe,  LU.83. 


DANUBE  fleuve,  1.  IL  7c.  87. 

DAPHIDAS  puni  de  raiflerie, 
VU.  r.  171. 

Di1?HNl/5  Medcdn,  IV.L99. 

DARIUS  gitnd  buveur,  tt.IL 

466. 
Di^lOD,  lILLio. 

DAUPHIN,  poiObn,  VL  L  513, 

Ceft  le  phis'vite  de  tous  les 
animaux,  U.  L  117. 

Les  Dauphins  portent  â  terre 
ceux  de  leur  efoece  mort% 
pour  être  inhumes,  VL  L2t8* 

M.  le  DAUPHIN  de  France,  du 
foin  que  Ton  doit  prenc&e  de 
Ton  éducation ,  &  de  Ton  in^ 
ftrudion,  1.  L  3. 4.  i^  fuioant» 
voyez  inftniâion. 

DAUPHINE,  L  U.  loi.  102. 
Declamaiemr,  êc  Déclamation,  VL 
IL  283.  ^/«"'. 

Defawt.   Il  eft  utile  de  tenir  cft« 
chés  nos  plus  grands  defiuics 
Tv 


^8 


TA3LE 


autant  que  fàifç  fe  peut»  VU. 
1.234- 
DefertMe*  Il  n'y  en  a  goint  que 
nous  ne  foions  obligés  de  ren- 
dre flux  Princes  &  Monarqtiet^ 
lU.  1. 2i$, 

Difiance.    C'cft  être  bien  mal-  , 
heureux  d*étre  toujours  dans 
U  défiance  &  dans  Tinquietu- 
de  de  l'avenir ,  VI.  IL  1 19. 

Deftmtisn^  elle  doit  enfermer 
dans  ion  pest  efpace  toute  la 
nature  de  la  choie,  lil^  IL  1 51  • 

D^4»  Géographiques»  LU. as* 

DE/PN0S0PHr57M;VLLi  59- 
>  ÇÇLroyaume,  L 11. 151. 
-  VELE  ou  Delos  Isle  de  la  Grocc, 
illulhe  parla  naiHknce  d*Apol- 
lon«  VU.  L  161.  . 
11  y  rcndoit  fes  Oracles  du- 
rant Tix  mois  de  TEté,  puis 
deU,  il  paflbit  à  Pachare  ville 
de  Lycie,  ùià.  165. 

0£iX^  Ville  de  4*empire  du 

Mogol>  L  U.  157.  > 
DELPHE  Isle  de  là  Phocideoû 
'  fe  rèhdèient  les  Grades  d*A' 

poUpn,  VL  IL  376.  VIL  L 160.' 
'^         fuivantes. 

Demarthe,     L'indication  de  la 
'  j)udeur  d'une  pcrfonhe,    fe 

prend  2t  fon  port  Sc^ùl  nilu> 
y  die,  VLL48. 

,     ï)È5WRCHi;5Athlete,Vl.lL330. 
DEAŒTRIUS  le  Cynique,  V. 

1.  301. 

DEiMËrRJl/^Philofophe.  Ge- 
nerpfitc  confiderable  dans  la 

Ï>tofefTÎQn  ouverte  qu'il  fiii« 
bit  de  liberté  Philo(ophiqu& 
UI.L217. 

J}efm  Savtrht,  importuns  en  corn- 
«pagnie,  U.  IL  029.' 


Dtmterâtié  &^  de  ce  qm  Id  eft 

propre ,  L  IL  3 17.  G'/îoo. 
DEAfOCRlTE,  V.  L  19g. 

Comment  il  conibla  Dtiis 

Srahdemenc  afSigc  HeliQ3G!i 
e  fa  femme,  Q.  II.  378. 
Il  étoit  ennemi  de  la  gloin& 
de  la  vanité  de  ce  mocdi 
Ond.  190. 

Réputé  foi  par  les  Abderûês 
quoique  plus  (âge  qu'eux  cof, 
V.  IL  139. 

Séduit. à  la  neoeflité^^pocr 
avoir  corifumê  tout  (on  pi^ 
trimoine  â  voiager ,  VL  1. 69U 

n  fe  priva  lui-mcDiedelavû^ 
VLIL136. 
DEMONS.  nvenadeboftf& 
de  mauvais  aom  les  rçoo&s 
âc  les  opérations  ne  peu%T]icê 
tre  abiolument  niées  ftosof 
fenfer  la  Rjeli^on,  VIL  L 194- 

Dm&Hfiration^  IL  ▼  ca  t  de 
deux  forte»  txis  DomKS  qà 
prouvent  toutes  deox,  mais 
ooh  avec  certitude  égale,  HL 
1-  453- 

DEMOSTHESE  n'aom  yàsi 
fon  an  d*Arilh>te  ,  u.  L  204. 

Dfl^,  VU.L359./<^ 
Les  plus  noires  (ont  les  plus 

.   belles   pamû  les  laponnois. 
VIL  L  8.        ^ 
Ceux  qui  en  ont  pen  ék  ibsi 
feparées  ne  font  pas  pour  ^ 
vre  longtems,  ilùf.  362. 

11  fe  trouve  des  pedbfuicsq^' 
ont  toutes  les  dents  d'un  feil 
oflèment,  la  i 


Les  peuples  des  Indes  Orien- 
tales font  gloire  d'avoir  kt 
Dents  noires,  VIL  H.  aoj. 
De  la  Dent  du  Singe  6  cdr 


DES  MATIERES. 


J9$ 


bre  dans  toutes  les  Rektiôna 

de  rinde  Orientale»  VU.  1. 

293. 

Dents  de  Xoup  pendues  au 

côu  du  cheval  pour  le  vendre 

plus  vire.  Vil.  U.  66. 

DENTS  d'HftlicamaïTe  Hiftoi- 
rien,  fon  pais  natal,  &  du 
tems  auquel  il  vivoit,  VI.  11. 
6o« 

DENVS  d'Halicénaffe,  leMufi- 

<den ,  ibid,  61. 
Depenfif,  les  exceflives  ruinent 

une  niaifon ,  1. 11. 294. 
Dtpfaiftr,  1.  il.  2$6. 
Dcpet.    La  foi  du  Depot  reli- 

gieufcmenc  gardée  parmi  les 

Viiides,  V.U.  1^7.  ^ 

Les  Indiens  s'en  moquent,  là 

DERBICES,    Nations,    II.  U. 

275- 
Dere^lemnu  de  refprit  humain. 

\ai,U.2o6.    . 

Dcfcfnoir  étrange  d*unRoide 
la  Chine,  VU.  l'.  350. 
Dtfir,  LlLafx. 

Le  Defir  nommé  la  meflire 
de  la  pauvreté,  iHà,  252. 

DefHTL  Ceux  qui  quittent  un  de^ 
icin'  ou  un  emploi  pour  en 
prendre  quelque  aunre,  doi- 
vent s'y  porter  petitil  petit.Pre- 
ccpte  de  ^Eydiagore  i  ce  pro- 

Deftin  oudeftinée  &  fatalité,  en 
latirvEutTiM»  DivedeS  fignifi- 
cations  &  interprcndons  de  ce 
mot,  VI.  1.437. 

Détroit  ou  manche,  1.11.  30. 
)      Décroit  D*Anian«    itid,  37. 
«59-  1^3- 


neftfàfix&ruppbft,  VI.  IL 

358^  ;  ^ 

Détroit  des  Dardanelles,  LU. 
74- 

Détroit  de  Gibraltar^  I.IL30. 
57.  137- 
Dctroit  de  Magelan,   ibiA.  37, 
167. 

Détroit  du  Maire,  !â  même. 
Dette  d'ai;gcnt  fe  doit  payer: 
Loix  &  coutumes  rieoureu- 
fes,  IIÏ.L46. 

Dévotion,  elle  eft  un  lien  depai^ 
faite  amitié  ennre  Dieu  &  les 
hommes,  1. 1.  29. 

Des  DEZ  l.  L  236. 

DIABLE,  il  cft  trés-ûvant,  IIL 
1. 19a.       * 

Adore  fous  divers  noms  en 
plufieurs  Nations,  VU  L 121. 
U  a  toujours  taché  de  s'attri- 
buer le  culte  qui  n'eft  dûqu'i 
Dieu,  imitant  dans  toutes les' 
fkuflès  Religions,  ce  que  la 
bonne  enfcigne  dans  fa  Litur- 
gie, &  ce  qu'elle  préfcrit  au 
lujet  de  fes  cérémonie»,  VU 

1.  2^7' fi^' 

Diaâam,  111.  L  199 

DialeBi^,  L  L  170. 1.  IL  363. 

Dîaleaique  de  Chryfippe,  V. 
1.226. 

Des  Dia/tf|p«ei  dans  rhiftoire,  fi 
àbfolument  il  n'en  &ut  point 
emploier,  IV.  U.302. 
Dialogues  de  Ciccron  &  de 
Platon,  IL  U,  17. 

DIAMANT,  VI.  L  23.  Il  eft 
enneim  de  l'aimant,  IV.  11. 
317. 

DL4NE  Cindyade,  fur  laquelle 
on  difoit  qu'il  ne  negeoit  & 


iy» 


TABLE 


'  t)e  pleuvoit  jtm^»  VIL  L 

Dian^  Ordue,  Divinité  du» 
Sparte,   devant  laquelle  on 
foiiettoit  les  enfans  par  dévo- 
tion >  111.1.3131 
D/44A££C province,  LU.  126. 

DiéHovy  parole  ou  niot^  11.  L 

197' fiqti, 

L'Iionnctctc  requiert  ^uon 
s'abdienne  de  celles  mii  por^ 
tent  neceilàireinent  à  despen« 
fées  fidçs  &  impures,  V.  IL 
4o6« 

DUt  Decretvrn^  VI.  11.  297, 
^  Dits  /Eg^fptiad  ^  ikid»  296. 
Ùies  fnfti  ^  nefafiiy  parmi  les 
Romains,  là  méme^ 

,    Diet  nantis  ftifpeHi.  ihUL  297. 

jDûtff,  Elle  gtirentit  de  toute 
forte  dlnfirmités ,  &  ièrt  de 
remède  i.  tous  maux,  ULU. 

DIEU  nommé  un  cercle  intelli- 

gible,  ou  une  (phere  d*întel- 
gence,  VIL  L  76. 

C'eft  une  préfomtion,  crimi- 
nelle de  vouloir  pénétrer  |uf^ 
qu'aux  plus  fecrets  conieils 
de  Ja  Divinité,  VIL'L  %%6, 

ïSigiuf  merveilleufès,,  L  L  304. 

DiyOS  capitale  de  la  Bourgo- 
gne >  L  IL  102. 

DiBgenct  &  célérité  grandement 
nccef&ires  dans  les  aftaires 
d'importance  principalement 
en  matière  d'avis  ^  de  nou- 
velles, VI.  L  253. 

'  DIOCLBTIEN  préfère  la'  vie 
champêtre  au  commandement 
abfolu,  LL  187.' 

DIODORE  Sicilien,  Du  lieu  de 


fa  ntiflàfice,  de  fimlûildTe,  du 
tems  qu'il  emploia  à  récrira  & 
de  ce  qui  nous  en  manque  t 
préfent,  IV.  IL  74 /^f*. 

DKXjENE  eftimé  TAmeur  6 
la  Seae  Cynique,  VI. L  i'! 

Nommé  le  Prince  des  Cra- 
ques,  V.I.  176, 
Modération  &  patience  tàr> 
mble  à  foufirir  toutes  Izs  cl- 
fenfes  &  tous  les  mêpri>,  \1 
M.  IS3. 

Mangeoit  en  «  plein  mardtc, 
^  parce  qu'il  avoir  faim,  M  l 
160. 

Demandoit  aux  Statues,  ifi*i 
d*étre  plus  hardi  &  poorsVc- 
coutumer  au  itfiis,  VB.  l 

DIOl^  fumomiué  Chrvfeftnoïf. 
.  Orateur  &  Pfaiiofopfie,  Il  IL 

DION  Caflius  Cocreras,  oaO> 

treanus,  Hi(h>rien  Grec,  h 

'  nailiknce  illulh-e  &  tes  tnt- 

piois  honorables,  IV.  IL  lie. 

DJOSCÛRJAS,  ville  delà  Col- 
chide,  VLU.  385- 

Difcours  &  divers  entretiens  oui 
.  fe  font  ordinairement  dansks 
'  compagnies,   IL  IL  226.  i^ 
pavantes. 

Pour  bien  iuprd*undifcourf 
ou  compoution ,  il  le  £iut  & 
TC,  &  ne  fe  pas  conrenicl 
d'en  entendre  la  ]e£hire,  VtL 
L274. 

Le  difcour$  eft  l'image  df 
l'time,  V.  IL  414. 

La  fin  des  difputes  doit  errr 
de  découvrir  la  venté  des  cho> 
/fcs.,  m.U.8.  ' 


DES  MATIERES. 


301 


Faut  T  af(tr  avec  roodcrarîon 
&  fiif^  injiins»  U.  I.  ^3.    . 

DiSPOSITÎOl4  oratoire,  1. 11. 
190.  191. 

D/l/Isle,!.  11.133. 

Dioerfiti^  Ifl  nature  s'y  pl^it  gran- 
dement, 'U.  1.  141.    \^  L 

Il  n  y  a  rien,de  plus  confoniic  4 
nôtre  nature  oue  d'^imet  le 
changement^  èc  de  fe  plaire  à 
la  diverfitê ,  VU.  1. 1 1 1 .; 

Dsvertijfemetts  Ôc  récréations,  U* 

a  68. 
Dûrinatim,  VI.  0.  84. 

La  Divination  eft  accompa- 
gnée de  manie  &  de  fureur 
VT1.I.I77.    , 

Divinité,  V.  1.  208. 

Ditmte  de  femme  avecibnmarî, 
VI.U.318. 

Dur.  Le  nombre  de  dix  le  plus 
parfàir  de  tous,  VI.  I.  396. 

DODECATHEOShQxhe  mede- 
cînale,  ll.U.  207. 

DOGADO,  1.11.66. 

DOCAM775TE5,  VU.  «.'200. 

Do/içr  annulaire  ou  medecinal, 
VI.  1.  27. 

Le  doigt  annulaire  orne  d'une 
bague,  eft  le  fymbole  dosgra* 
ces&  des  honneurs  qu'on  fait 
ailèz  fouvent  à  des  fàineans, 
&  ^  ceux  qui  le  merirent  le 
moins,  Uàd,  34. 

Du  doi^t  infâme,  ^id.  37. 

DOLrCHQDROilffi5;V1.1.2ÇÇ. 

DOMITIEN,  Prince  cruel,\X 

jDOiwrnw,  111.11.  nr- 

DONou  Tanais,"fleuvc,  1.  M.  y|. 


DOJUDE,  peninftile,  1.11. 11 7. 

Dormir.  '  D*oû  vient  que  les  en- 
fans  nouveau -nés  dorment 
toujours,  VIL  IL  173. 

DêHcewr  &  bénignité.  H  faut 
.  traiter  les  animaux  d'indulgen- 
ce &  de  douceur.  Ci  nous  vou- 
lons avoir  de  l'humanité  pour 
les  hommes,  111.  L  345. 

DwUwr,  L  U.  256. 

Doata  raiibnnés,  VU.  IL  i^n, 

DRAGON  de  Mer.  Moyen  de 
le  pécher  dt  de  le  tirer  oeFeau, 
IL  11.  385.  . 

Comment   les  Indiens  font 

r»ur,leur  couper  la  tête,  VI. 
359.        -^  ' 

Le  cœur  de  cet  animal  a  le 
vertu  &  propriété  de  la  donner 
à  celui  qui  en  manee,  rintel» 
ligence  du  jargon  de  tous  les 
autres  animaux,  VI.  U.  88- 

DFAK  fait  le  circuit  de  la  terre,    , 
LU.  40. 

DRAf^'E  fleuve  de  la  Hongrie, 
1.  U.  76.  87.  ' 

DRESDE  fejour  des  Eleaturî»    ' 
de  Saxe,  LU.  94.  '      x 

DREUX  de  la  Valée aveugle  ne,      « 
honncte  homme,  &  très  ci- 
pable  dans  les  fciences,  VI.    ^ 

U.    I2«. 

Droit,  de  celui  qui  nait  de  la 
Loy,  LU.  273.  , 

Droit  de  nattire,  t^.  273.  ' 

Droit  civil  >  ià  même. 

Le  Droit  naturel  des  pères  fut 
leurs  enfans  a  été  reconnu  par 
toutes  les  Nation?,  LU. 290. 

De  la  proite  &  de  la  gauche. 
ObCervatiûûs  '  cuneufes  eo  ft* 


302 


TABL.E 


'  veur  du  bns  &  de  là  main 

gauche,  VU.  I.  328. 

DROMjADAIRES,  animauxad- 

mirablement  prompts;  k  la 
courfe,  VI.  1.260. 

DRUIDES  Gaulois,  L  1.  371. 
DHî;5E5 peuple,  HL  l  425. 
DRVSlENSdt  Syrie ,  &  de  leur 
Religion,  VU,  L  laç. 

DUBLIN  ville  capitale  de  Ilr- 

knde,  1.11.4^. 
Trois  grands  D«c/i£r  en  Europe, 

1^33. 

,  lean  DUC4S  exdus  de  l*£nipi- 
re  pour  "avoir  la  barbe  four- 
chêe,"  ou  feparée  en  deux, 
lV.lf6i.. 


Duel  y  combiaritngaTKr  de  pp 
Tonne  d  perfbnne  cmrt  p> 
iieurs  Souverains,  L  L  11^ 
kffiâv, 

D»tU,  les  Lyciens  ne  ponças 
,1e  dueil  qu  en  habits  et  fe:- 
mès,  VU.  IL  91. 

Dl/ERO fleuve,  LU.  59. 

là  hiilQpUGLAS  £coffiHfe,& 
lomnieufemenr  pei&oitéc;  V. 
11.  152. 

DUINE  fleuve,  LU.  53-  î;. 
Dl/N,  ik  figpîficarion,  \1  IL 
383. 

pURASy  fort  fimieux  de  VAi- 
'    banie,!.  IL  75.'   * 


E. 


Ei4Ntf5  Dignité,  VL  L  266. 
£0»  de  la  mer.    Ceux  de 
Grœnland  en  boivent,  IL  H, 
477- 
EBRO  fleuve  ^  L  IL  59. 
£fii;D£:5,.islcs,  f^.42. 
BCARLATU  qui  fe  fàifoit  par  le 
moien  d'un  petit  poiflbn  cou- 
vert d'ecaiUes,  ib,  II  g.  X19. 

Eihûu^ettes  des  Maures  abba- 

tucs  en  Efpagne,  VI.  L  254. 
ECHO,  queft<e?  Vn.L  325. 

Dt  TEcho  que  les  Gentils  don- 
.  nérenr  pour  femme  à  Pan,  ib^ 

305. 

Echo  artificiel  à  Syracufe,  IIL 

IL  236. 
ECHETS,  jeu  hônncte>  mais» 

trop  ftrkuxj^  &  qui  fatigue 


beaucoup  felpiir,  1 1  2^7. 
238. 

^    D*oû  en  eft  vennêrjBvcoôoB, 
ib.  238. 

Un  Maj^flrat  Chiaois  pcri 
pour  trois  anstQures(csdig;ni> 
tés,  pour  s'être  trop  adonné 
au  plaifir  des  Echecs»  é.  2^9- 

EcHpfa,  IV.  L  310. 

Des  Eclipfcs  de  Soleil,  IV.tt 
276.. 

Ecpynfit  ou  enibraiaiieos^  \l 
IL  361 

EDIMBOURG,   vîOe  capkik 
d'Ecoflc,  Ln.45. 

EDOUARD  /K^dunon»  toid* 
Angleterre,  L  L  316. 

fJ^/iTcr.  Les  bons  trainesiMiis  que 
TEgUIc  &  les  Papes  oatieçô? 


D.E^  MATIERES. 


103 


d6s  François,  tV.  II.  3^.  kf 

Des  Egliiès  &  Chapelles  bâ- 
ties du  vol,  des  concuiTions 
&  des  larcins  du  Donateur, 
m.  1.  366. 

Eglifes  enduites  avec  du  iu» 

cre  inelc'avec  de  la  chaux,  VL 

I-473. 

Egliiè  Anglicane,  L  IL  46. 

Ej^lifeGalHeane,  &  Tes  liber- 
tés, dans  lefquelles  elle  $*efl 
toujours  maintenue^  L  L  24. 
^  Jmvafiter, 

ECrPTE,  Vl.ILi9a. 


'  La  meilleute  partie  de  FEgy- 

Ke  étoit  autre&is  de  l'Alie, 
^  n.  48. 
L'Egypte  vifitce  &firequcntée 
par  les  étrangers  pour  obfer- 
ver  Tes  belles  antiquités,  VI. 
1.57. 

De  l'Egypte  ancienne  Se  mo* 
deme,  VII.L67. 

EGrPTIENS,  V.U.  95. 

Premiers  inventetirs  de  la  Géo- 
métrie, 1.1.  171. 

Leurs  extravagances  touchant 
leurs  Dieux  tutelaires ,  VIL  L 

ISO. 

Les  ECrPTIESS  comptoient 
leurs  lieues  jpcr  Sçhaw,  L  D. 

ELilPHE  montagne,  IV.  L  160. 
Les  Biches  qui  v  naiflbient  a- 
voient  les  oreilles  fendues  Ôc 
partagées  chacune  en  deux,  2a 
même. 

ELBE  fleuve,  LU.  87, 

ELECTIFS  ou  Ecleâiê  fe^e  de 
Thilofophcs,  V.i327. 

B^ima  priiè  pour  la  curiofué 


de  fe  pater,  &  pour  les  dio- 
fes  deFeTpht,  U.  IL  loi. 
EJemensttï  gênerai,  confondus 

rrfois  avec  les  principes  de 
Phyfique,  U.l.5.6.      . 

Elemens  adorés  ^  VL  L  aoy. 
206. 

ELEPHANT  û  cft  ennemi  du 
Bélier,  IV.  U.  319. 

11  a  peur  du  grognement  du 
Pourceau,  &  de  là'vùê  du 
Bélier,  1U.L2«.    \      '■ 

Elephans  diffi^rcns  en  eipric 
ièlpn-  la  différence  des  liewé 
de  leur  produdHon,  VIL  1. 
406. 

Elephans  fi^ambules,  Jl.  L 
122. 

Elephans  t>rancs,  il  mim. 

Elephans  qui  ontiieuxcceurs. 
IV.  L  16a 

££JD£.  Louable  coutume  de 
Tes  habitans  pour  rendre  la 
juftice,  VLL  199. 

£Lf£^  RefTcmblance  entre  lui 
&  Phâcton ,  VI.  \L  400. 

EUENPhilofophe  Romain,  VI. 
L70.     .   » 

ELISEE  moqué  &  injurie,  V. 
IL  141. 

Punition  deçeuxquifavoiene 
appelle  chauve ,  U.  IL  430. 

De  lui  &  d«&  prophétie,  VU. 
L.176, 

ELLEBORE,  V.l  296. 

L'Ellébore  blanc  purge  le  cer- 
veau, ILU.  510. 

EhcMtim,  LU. ao8. 
De  Tes  vices ,  L  U.  21^. 
Le  trop  gfsuid  (bin  des'paro- 
ks  &  rexceifiYtafièâationdu 


304 


TABLE 


]tng:ag^f  a  plutôt  hé  tenu 
potir  un  vice,  que  pbur  une 
per&âiot>»  VI.  U.  2* 
De  la  belle  docotion  &  du 
kngfige  du  tetns ,  VI.  H.  39). 
L'Elocûtion  eft  la  moins  con- 
fideniblc  dans  un  ouvraee  qui 
legarde  la  Morale,  VU.  1.  «a^f. 

Ehquence.  Du  foin  ^ue  doit 
prendre  de  la  pureté  des  ter- 
nies celui  oui  prétend  à  l'Elo- 
quence. Il  .1. 197.  ^fnisfanter. 
V9yez  Diâion. 

On  fe  forme  diverics  idées  ; 
&  ce  qui  plait  aux  uns  pour, 
ce  l'égard,  eft  abfolument 
condanhc  par  les  autres,  VI. 
11.66; 

L'Eloquence. ranee  de  Ton  cô- 
te tous  ceiLX  mêmes  ç|ui  lui 
font  contraires,  auflî  bien  que 
les  amis  &  les  iiidilférens,  VI. 
11.  38S. 

On  ne  doit  point  s'arrêter  à 
toute  forte  de  Criiiques,  ni 
fe  contrainBrc  à  obferver  les 
moindres  régularités,  VIL  IL 

nu 

Du  prix  de  l'Eloquence,  L  IL" 
334.  ^  fsttoantes. 

BLPISTIQVES,  ilsmettoientle 
fouverain  bien  dans  l'efpetan- 
.     ce,  VU. L  3.  ' 

SMERAUDE  groflè  comme  un 
œuf  d*Autruchc  adorée,  VI. 
L37. 

£M£Ki^ pierre,  LU. 43. 

EMPEDOCLE^yi  L  43g. 

Empire*  A  Tegard  des  Empires 

audi  bien  ({uedes  hommes,  la 

fanté  ell  bien  pus  fouhaitable 

dans  une   (lature  médiocre, 

.  qu'une   complexion   inBnne 


-  dans  un  cdEps  de  Geint,  V. 
n.  383. 

Emphr  de  Mogol,    1.  D.  ir- 

lag: 
Empire  du  Turc  en  Ahiq»,  ^ 

EMPIRE  du  Turc,  parrioÊCT- 
ment  en  Europe,  L  Q.  67.^ 
'  jitttfaMtef, 

Emp!m,  Tout  homme  cRctlapi 
à  travaiUer,  &  a  ffii^  qat- 
que  emploi:  Police r^iseu- 
(e  des  anciens  Egyptiens,  & 
de  ceux  du  Pérou  poizr  ceo, 
IU.L355. 

£3£yfieuve  d'AIkmagae,  IL 
87. 

ESCENS,  LU.  123. 

Ne  peut  êtK  déxôbé,  UL 
322. 

L'Encens  des  Arabes  Sabécis 
leur  devient  à  la  Janine  lo- 
portun,  VI.  IL  397. 

Supcrilidon  obiêrm  ptr  les 

Ai:abes,  voulans  s'iqçiiqucrl 

la  récolte  de  l'Erk-ras,  VIL  L 

357- 

De  deux  enfans  jaoKXux  qci 

ouvroient  tomes  lesferniro 

en  approchant  feulement  deh 

rrte  le  c6té  de  leur»  caips,^! 
332. 
Enfans  qui  ne  ctieoi  &  ne 
pleurent  qu'en  muiique  n 
berceau,  VU.  11.214. 
Ennemis.  Souvent  nous  n'amas 
point  de  plus  grand  adveriu- 
re  que  nous  mêines,  1C.L 

Si  on  ufe  de  prudence  a  cbo-x 
d'un  ami,  il  ncn  faut  pas 
moins  avoir  an  fujct  d'un  e> 
nemi,  fî  ont  ne  peut  é*Tï«r 
d'en  avoir  «  VL]Li83. 

Eimivs 


DES  MATIERES* 


3oy 


^yJNlUS  Hiftorien  latin    «n 
vers,  IV.  11.  175. 

Bi>IOTOCETES,  m.l.177. 

JETttatdeMoit  ;  III.  L  437. 

L'entendement  eft  un  princi* 
pe  interne  de  nos  adiqns,  1. 
11.  240. 341. 

II  (ê  trouve  parfois  difpofc  de 
la  fone^quelors  qu  il  s*éleve  au 
deflus  de  la  matière  «  toutes 
chofes  lui  font  poOIbles,  VI.  IL 
^87. 
Euoit,  LU.  363. 

Elle  eft  d'autat^t  plus  à  crain- 
dre qu  elle  eft  prefque  inévi- 
table, IIL I.  372. 

Elle  n*a  pour  objet  oue  la  for- 
tune aie  mérite .  Vl.  1. 76. 
Envieux  &  jaloux  de  la  fortu- 
ne d*auirui  ièinblablci»  au  Ca-  * 
lamfour,  VI.  U.  275. 

/iOL/£,  LIL1J7. 

EPAMNONDAS,  famonprè- 
dite  par  un  Onde,  \1L  1. 1 8 1 . 

Epkem^des,  leurs  connoiliânce 
n'cft  pas  neceflairc  à  un  Mo- 
narque, LL  181* 

EPÎCHARME,  V.  U.  190. 

EPICTETÉ,  fa  conftancc,  &  Ci 
liberté  ou  fon  affranchilfcment 
de  la  partie  fuperieure,  tti$ 
admirable,  lILl.  214. 

EPiCURE,  Chef  &  fondateur 
de  la  feâc  Epiairiennc .  V.  L 
362. 

Sa  figure  gravée  dans  dqs  an< 
neaux ,  \i.  L  36. 

"EPIDAURB  t^e%  Ragoufe. 

EPIDAPHNE  ûvyez  Antioche. 

BPÎGLOTTE,  ^coqunemfalr, 
U.  L  140. 

•      T§m  VIL  Part.  n. 


BPmASES,  V9ye%  Epipfaanes. 

EPIMESTDE  de  Crète  faux 
Prophcte,nc  parloir  jamais  qu< 
des  choies  pafsces,  VliL  189. 

Epifhwtvtue  dans  une  Hiftolre,  L' 
IL  216.    . 

fiïtrdeblcd,  VIL  IL  152. 
Epitref,  fi  elles  font  blâmable* 

dans  l'Hiftoire,  IV.  IL  303. 
Ej^itaphet,  VIL  IL  112. 

Epithttcsy  ils  relèvent  merveil* 
leulcment  une  période  ;  mais 
il  faut  en  ulèr  avec  modéra? 
non ,  IL  L  249. 

Des  Epiibetes  qui  doivent  pa(^ 
fer  pour  très  confiderablcs, 
VLL  i64./^<^. 

Epoque,  V.  L  289. 
De  fon  avantage  fur  îwantret 
Icaes,  V.  U.  197.  \U  L  383.- 
les  doiires  piifiblcs  &  rcfpe- 
itueiix  de  1  Epoque  font  pré- 
férables à  routes  les  jffirma* 
fions  hardies  des  Dogmad^ 
ques,  fhid.  153. 

£P0N6?E,  U.L  97. 

Bpintetir  &  Equinoilial,  nom- 
mé feulement  la  ligne  par  les 
Pilotes,  Sz  la  plûpurc  aecou:^ 
qui  écrivent,  t.  IL  9. 

Etptimxe,  là  même. 

Les  Eijuivoqnes  frauduleufês,  «i 
pratiquées  à  mauvaife  fin,  font; 

.  vicicufes  &  condar^néesj  lU. 
1.  Ï37. 

ERASME  recommaiidable  dans 
la  belle  littérature,  VU.L  22^ 

ERETRIE  ville  dcThdTalic,'W. 

U.  54. 
J^nrURT,  vtUc  CapîerfcdeTç» 

pngue,  LU.^ff 

U 


Sotf 


TABLE 


nôtre  humanité,  uLU.  170. 

Toute  VEtmHitim'àts  plus  habi- 

•.  les  hommes  ti*eftqu  une  igno- 
rance étudiée,  V.  11,  230. 

^RyTHRE'E  Roi,  donne  le  nom 
à  la  Mer  Rouge,  Vil.  L  299. 

BB2ERQM  capitale  de  la  gran- 
de Arménie,  LU.  130. 

ESAU,  appeUé  autrementEdom 
ou  .le  Roux,  cfHméparplu- 
ficuw  le  Roi  Erithrée ,  là  mé 

£SC4jR5or,  VI.  11.20;- 

>  L*odeur  des  rofes  fiiit  mourir 
lesEfcaibots,  VI.  L  4$. 

ESCHtSE  Orateur  &  excellent 
Comédien ,  IL  11.  jf . 

ECOSSE  j8c  l'Angleterre  jointes- 
enfemble,  ble  la  plus  grande 
de  l'Europe,  fa  lon^eur,  fa 
largeur  &  fa  fituation,  1.  IL 
43. 

Ecoflê  en  particulier  Roiaume» 
fa  defciiption,  ibid.  44. 45. 

ECOSSOIS  feuvages ,  ibid,  45. 

£5Cl7Li4PÉ.fut  le  prenîierarra* 
cheur  de  dents,  VU.  1. 363. 

ÈSCURIAL,  VI.L47*- 
EMERAUDE  pierre  pretieufei 
vertu  fàbuleûfe  ou  on  lui  at<» 
tribuë  tombant  d  une  bague» 
ibid,  26. 

ESOPE  le  Tragique.  ILU.  4f  j. 

£5P/lGNERoiaume,  ùl  defcrh 
ptiouj  L  U.  57. 

Sa  longueur,  fa  largeur  8c 
fon  circuit,  ià  viâne* 

piviféc  en  citericure  &  ulte* 
rieure,  puis  en  Bctimic,  Tar- 
nconnoilëj    Si  Lûfitanique, 


5es  ptîncîpalcs  nvkfs»  b 
iMtW.  poikdee  par  di?eiis 
Nations ,  ibid.  60. 
Confideréc  au|ourdi*fais  a 
trois  Couronnes  diflêreoe* 
là  même. 

-Nouvelie  Espagne»  IW- 1^^- 
ESPAGI^OIS,  de  U  coninrie- 
té  d'hunjciu^,  qui  fe  trow^ 
entre  eux  &  les  Franco» .  à 
d'où  procède  leur  inimiiicisi- 
airelle,  IV. U.  326* 
Leur  infidélité  en  la  cooqaôe 
du  Pérou,  Vfl.L22. 
D  un  E^gnol  qui  moîr  ca 
VauroUcou  Faucon  e&k  n- 
gardant  fixement  &  k  ftifett 
'  tomber,  VL  U.  331. 

ESPAGhfOLE,  Ide,  L  IL  3<- 

161. 
Efprrtnee,  ib,  258.  VLL2S2. 

Nommée  le  pain  des  mîfin» 

blés,  IIL  1.221. 

Pourquoi- ks  bôesnontpoiat 

d'efperance,  VL  L  122. 
^pcrMur  &  k  fà^on  dtksponer, 

,  v.n.  i8i. 

EPERVIER^  oiiêiu  fim  eiin». 
L  L  191. 

Reconnoiilànt  k  phifir  qoîl  < 
re^,  Ul.  L41. 

Efprits  &  leur  dilkrqice»  VILl 
402. 

De  l'Efprit  humain  &  de  ik  ca- 
pacité, IV.  U.  322. 
Defafoibleflè^QLL4^2. 
L'Efprit  de  lliomme  varâble 
&  incon(lanr,lL  B.  145. 
.  .De  VE^irit  huntam  enflé  de 
alielque  opinion  deSdenoe; 
u  n  y  a  rien  de  plus  fuperbep 
n'y  de  plus  imbecille,  jfc  de 
plus  ridicule,  VI.  IL  333. 


DES  MATIERES.  307 

ESSESŒSS,  !V,  IL  8^.  ETHIOPIE  Roiaume  êcEmpîré 
Ils  ne  €t  marioicnt  point  ne        ^?  Abyfïîns;  fonétcnduë,  du 

croyant  pas  qu  il  fe  trouvât  ,  ,^  ""^«  **«  ce  gra^d  Empire,  L 
une  feule  femme  fidelcl  fon       ^  H3-  ^fi^- 

mari,  VLL  393.         ^  ETHIOPIENS,  VIA.  29. 

Effiem  du  monde,  1.  IL  ^^  ETOUENS^  ils n'avoient qu'un 
Efofif:  merveilleux  en  Irlande       pied  couvert  atixarméesi  Tau- 
j^,'  ^7.  tre  demeurant  toujours  nud» 

Etiifdel^glife&fesdependan.  ^'^•^"*''^'  ,.       . 

CCS ,  î*.  66.  Etranger,  Ce  mot  ne  doit  pomt 
T^    -.       «   ,   ,               .^         être  confondu  avec  celui  i*fli- 
Des  Etats  &  de  leur  accroiffcw       nmi.  Il  U.  62.       ' 
ment  &  grande  étendue,  VIL       .,        .      _,  ,  ^ 

IL  156,  ^^^^  ^""^  Etranger,  onneft 

T.    -:.j<     j..  j»     »  pas  moins  à  eftimer,  t*.  67, 

La  grande  étendue  d'un  Etat       f .     ^    ,..       ^       ' 
ne  k  rend  pas  toujours  plus       ^*Î5^  V^"  ^^»  Etranger^ 
confidcrable,  IV.  L  256.  ?*"»«  ^«  lagrandcmde&oinç* 

E77ENNE  ///.  du  nom  Pape,  „^**  ^t,  . 

eft  focourû  &  affifté  desFran-  ^**«^'  V.  L  335. 

cois  contre  les  Lombards ,  IV.  EUBEE  Isle ,  L  11.  72* 

"•,391.  '  EVDOXIE,  VI.  U.  277. 

De  /'E/Wwf ,  VL  IL  146.  l^  fuiv.  eUMARUS  Peintre,  fut  le  ptc- 

ETOILES.  Dé  leur  nombre,  U.       micr  qui  diitinguale  mâle  d*a- 
L  4rw  vec  (a  femelle,  VI.  L  10p. 

.De  leur  grandeur,  ib.  39.  EUMELUS,  fa  mort  prédite  par 
Peuples  Américains  qui  fe  fi.       ^  ^"clc,  VIL  L  igo. 

curent  des  champs  Elisée^  £l7NpAf/C75fevantoitde  pon« 
dans  les  Etoiles,  ViL  L  137.  noitre  Dieu  auffî  cxadcmenr 
De  l'Etoile  de  Vciius  qui  con-  V"^^  ^«  pouyoit  connoitrehji- 
duifit  Ence  en  Italie,  ib.  ^97.       «^^«»«>  *V.  I,.68. 

E5T0TIMND  paîsékComrée  fi««^'^'  VIL  L  ^f.^fii. 

de  rAmcriqutSeptcntrionalc,  EUPHONIE,  L  IL  333. 

^  "•  »59-  EUPHRANOR  Peintre,  VI.  L 

Etres  douteux,  11.  L  97.  103. 

£*«niiYé  du  monde  félon  Arifto-  EC/PHR/l  TE  fleuve  de  TAfie, 
te,  IILL406.  LU.  106. 

Etnde.  De  l'Etude  des  bonnes  eujupe  .  qui  a  fept  flux  Se  re- 
leities.   Avis&enfeignemcns     flux,  L  IL  30.73. 

T^"^  ^Z^^^À  ^^^OPE,  fa  defcriptîon,  fa  ^ 
Siieîict?     *^^*"""*'''  "^^       Ipngueur,  &  (à  largeur,  LU, 

^rr^'ce'lu^M^^^^^       '^p^^^^^-^^r^ 


fort  ancienne,  VIL  L  330» 


Vi\ 


iQg 


TABLE 


De  Tes  parties»  iHcL  40. 
Pflys  qui  nous  y  font  incon- 


l)ien  vlu$  cour,  que  cduipa 
'  lequel    nous   conduilent  ki 
preceptèi ,  IV.  L  2g2. 

Lc9  exemples  qui  nous  énes- 
\  ent  davantage  que  Us  enk> 
gnemens,  font  foqvcnrcncoR 
plus  inihudti&  qu'eux^  H  l 

Exfrczctf  corporel,  que  doit  prer< 
dre  un  jeune  Monarque.  L  L 
192 


aysqui  nous 
nus,  11.11.  g2. 

El/ROr^S'.  fleuve,  1.  U.  7I. 
EUTROPE,  IV.  IL  269. 
ËVTrCHJASUS  premier  Se»' 

creraire  d'Etat ,  ihid,  169. 
EXARCHAT  éonn^  au  S.  Siège 

par  les  Rois  de  France  »  ihid. 

591. 

•  àxCMfi,  elle  eft  toujours  dcwi-    ^^j^iji^^  \\X  14». 
fonnable,  quand  elle  neit pas  *'  ^ 

nÉccITaire,  ibid.'j^, 
Exainenàt  confcicncc,  c'eftun 

•  fouverain  tiioien  de  fe  connoi- 

•  tre  (bi-mcme ,  VI.  1.  517. 
Exclamations ,  1. 11.  2 1 6. 
Exemples  ils  émeuvent  plus  puîf^ 

fammehc  que  les  mœurs,  & 
rendent  le  chemin  de  la  vertu 


Exorâc  d'une  Oraifon ,  &  ce  qu'il 
y  faut  obferver,  L  IL  191.  «^ 

fmo,    ^ 

Expérience,  Les  grandes  expe- 
riences  produifent  k  jHiMJœ" 
ae&Ufageflc»  IL  D.  2^5- 

Extra&hn  dès  nobles  confidoi? 
ble  *  ib,  403*  ^  ftÔD. 


F. 


FABÎUSPÎÇTOÈ,  lepremlcr 
des  Romains  qui  commen- 
ta â  {aire  une  hilloirc  en 
profe  Latine,  IV.  II.  175. 
Fable  dff  lafon  interprétée,  LI. 334. 

Pourquoi  nous  prenons  plaifir 
aux  fables  i  111.  L  150. 

'  Pourquoi  on  nous  les  a  ren- 

dutis  û  abfurdcs  &  fi  incroia- 

blés,  la  fHL^me, 
TABULINUS,  Divinité  panni 

les  anciens  Romaine,  ib,  375, 
Faim,  cqW  le  meilleur  apprêt 

des  viandes.  &  elle  ne  nous 

en  prcfente  que  d'airréables, 

IL  IL  477. 
FMIAGOUSTE,  villç,  L  IL  1*5. 

VL  H.  383.  ■ 


Famine^  La  neglîgencci  prendre 
•  les  foins  néceuaires  iVégard 

de  fa  conduite,  donne  bcaai. 

coup  de  peine,  LIL  295. 

Familles  entières  d'une  mltoe 

conformation ,  IIl«  L  179. 

C.  FAbmiUS  Hiftoiiai  Lttii^ 
IV.  II.  175. 

FASSÇ,  viUe,  LJLno. 

Fatalité,  VIL  II.  6g. 

FATUAy  Deeflb,  V*  IL  20Ç. 

Fittuni,  diverfcs  inteiptétarkuo 

de  cd  mot,  VI.  L  440.  VU.L 

8y.  yvyez  DclKn. 

K4i;C0NN£R7E,   fon  anciai 
ufâge,  LI.  191. 

FAUCOSS  blancs.  L  IL  4^ 


DE^  MATIÈRES. 


309 


Favmf,  ÏÏL  1.  233.  ^fitw. 

îl  faut  avoir  cgard  aux  mentes 
de  leurs  pcrfônnes,  &  aux 
fcrviçcs  qu*ils  onp  rendus  à 
l'Etat,  1.1.  44. 

Favori  âç  rimperatrice.  Sabi- 
ne, IV.  U.  255. 

t\'iiàtt,  elle  eft  ennemie  du  boa 
clptît,  1. 11.  263. 

De  la  fâliciré  parfaite,  &  du 
Ibuverain  bien ,  111. 1.  447. 

De  la  félicite  de  ce  monde,  IL 
H.  i$7. 

Souvent  ce  qui  .^nible  meiur 
cer  de  ruine,  eft  le  principe 
de  nôtre  félicité^  m.  L  344. 
345- 

Nône  plus  grande  félicité  ne 
dépend  cas  d  obtenir  ce  que 
nous  dcnrons,  mais  de  tfe  dé- 
lirer jamais  trop  fortement  ce 
que  nous  ii^vons  pas,  VI.  1. 5^. 

Femmes  i  qui  ccant  Souveraines 
ont  paru  comme  telles  à  la  tê- 
te de  leurs  bataillons,  1.1. 117. 
Femmes  qui  fc  jettent  àTenvî 
dans  la  folié  ou  danslobucher 

•  de  leurs  défunts  maris  pour  y 
être  inhumées  a^c  eux,  IV. 
U.  6.  7. 

.  Des  hommes  qui  ic  prctoîent 
leurs  femmes  l'un  a  Tautre, 
ibid.  xoi. 

Si  lec»  vieilles  peuvent  avoir  de 
Tamour  dans  \t  bienfeance» 

DesFenmies  blanch<s,lll.l.i  1 3 . 
Obfcr\ation5  curieufe»  tou- 
chant ks  femmes  &  les  femel- 
les, ih,  323. 

La  femme  eft  ennemie  dase^ 
pos  d'un  homme,  VL 1. 403. 

Us.fèinmes  ne  doivent  pas 


être  traitées  par  leurs  marit 

avec  sévices  &  barbaiie  ^  VI. 

11.319. 

Femmes  cjui  fe  proftîtuoicnt 

par  dévotion  dans  le  temple 

de  Venus,  t^.  367. 

Païs  DÛ  les  fenmies  feules  cul- 
tivent la  terre  tandis  que  leurs 
maris  prennent  leur  plaifir,  8c 
iê  donnent  du  bon  tcms,  t>. 

Fcumies   qui  ont  beaucoup 
*  d*amourpour  les  châtres,  th. 
af49.  3ÎO. 

Ou  tems  de  Seneque  les  fem- 
mes avoîcnt  entrepris  fur  le 
métier  des  hommes,  VU  I. 
373. 

La  meilleure  &  Il  plus  douce 
.partie  de  nôtre  vie  fepailê au- 
près de  ce  beau  fexe,  ib.  390. 

Femme  qm  avoir  enfeveli 
vingt  deux  maris',  &unhpm- 
mc  qui  avoit  firvccu  à  vint 
&  une  fenmie ,  11).  11.  17. 

Isle  de  FER  en  Afrique,  1.  11. 

156. 
FER,  dcfaproduaion,  II.I.94- 
FERDÎNAND  L  &  fa  promo-, 

don  à  l'Empire,  IV,  I.364. 
•Sort  règne  illuih-e  par  quatre 

grandes  viûoircs,  ib.  377. 

fERD/N/lND  Roi  d'Arragoii, 

l  \.  317. 
FFJIDINAND  Prince  Portugais 

ne  mentit  jamais,  Ul.  l.  i£^ 
FERDWAKD  Gonûlvc  grand 
.    V^urier«  Vl-Layi.   .  4 

FERDISAT^  Magellan  décou- 
vre la  terre  aufhaîe ,  ou  tçrrc 
încormué,!.  U.  ^g. 

FEfŒUiRE  Duché,  ih,  éé.   t 
UiJi 


310 


TABLE 


? 


fSç|fx»,  Ift  bonne  chère  rend  la 
^perfonne  de  meilleure  hu* 
meur.  11.  11;  447. 

Chilon  ne  voulut  jamais  aller 
'«u  fcitin  de  Periandre  quil 
f)*eût  r<^û  le  nom 'de  tous  les 
conviés  „  VI.  11.  201. 
Les  feftins  des  Perfês  commen« 
cent  par  les  fruits,  &  par  les 
oonfitures,  &  il  n!y  a  point  de 
couteaux  à  la  table,  ibid.  363. 

FEi;,  m.l.4Çi. 
Poifibns  qui  ont.ruiàge  du  feu, 
&  rindufrne  d*en  faire,  tfr.  1 5  3 . 

Il  n*a  beibin  d*aucun  étranger 

«liment  poiu:  fa  converiàtion» 

11.L47. 

Adoré  de  plufieurs  peuples, 

Vl,L;»o6- 

L'inventeur  du 'feu,  IL  L  50. 

Feu  Grec,  la  même,  ^ 

Feux  faint  £lme,  ibîd,  73. 
Ftfirttfex  cheminantes,  ibid. $7, 
FEl^^  rosjes.     L'uûgc  d'en 

manger  cft  prohibé  parmi  les 

Indiens,  Vl.ll.  349. 
.  Le  FE^RE  de  la  vUle  de  Rouen 

parloit  en  donnant,  étrépon- 

doit  étant  endormi  en  toutes 
*    lanj^es  où  Ton  Tinterrogeoit 

quoi  qu'il  ne  les  fçûtpaSyîM. 

yz»  fumantes* 
ffZ,  ville  &  Roiaume ,  1.11. 142, 

On  n'y  mange  point  de  rôti, 

11.11.474.  W«*. 

Pourquoi  ainfi  nommée,  Vl. 

U.  38a. 
WiâeUt^.  PuU^tmotendes'afiu- 

rer  de  la  fidélité  de  ceuK  àqui 

on  commet  un  feçret,  11.11.1 14. 

De  la  confiance  qite  Ton  doit 

prendre  en  un  ami.  tf^pw  Con- 


De  la  âdeIkédcsSjoataiDsper 
defllis  tous  les  petqiks  de  h 
terre,  VILL  ij. 

La  foi  (bigneufimiem  «idée 
en  des  cho(ês  depeudimpcx^ 
tance,  eft  un  moicn  detroa- 
per  en  des  dioics  de  pios 
grande,  tbiâ,  16. 
f&lf  fymbole  de  ntoenaiffis- 
ce.  11.  IL  376. 

Fkort  de  S.  Vallier ,  IlL  L  23. 
Les  fièvres  chaudes  font  par- 
*  1er  des  langages  inconnu^  \1 
11.84- 

FIGUIER,  ILL  104. 
Figuier  fiiuvage.  Une  branche 
de  cet  arbre  arrête  tow  court 
un  Taureau  furieux,  L  L  s6f 

Le  figi^er  eft  le  feul  de  too 
les  aigres  qui  ne  fleuritpoin^ 
m.  IL  68. 
F^Mrer  de  Rhétorique»  L  0.  S09. 

Des  figures  de  k  éSàoR,  tk 
310. 

Préceptes  de  enlcigneflic»!,  ik 
an. 113. 

Desfiguresdc  la  pedèc^n  %, 
Des  figures  en  une  orafi», 
VL  IL  393. 

Tout  diicourç  eacoeffifen%^ 
resellblâmable^  VILlarl. 

n  n'y  a  point  de  figure  d*©* 
raifon  abfblument  a  rôecter, 
ibid.  79.  ago. 
Filer.  Hommes  f{m  filoientdacs 
.  leurs  maifons  tandis  que  ks 
femmes  fidfotent  les  afiiies 
de<dehors,  VLIL  154. 

FtUu  Pcmkenttt,  Monafieie  éti* 
bli  par  l'Ënpçvur  lufiinics 
pour  les  reciiv,  VLQ.  151. 
Une  fille  tgfit  de  quatre  ans 


DES  MATIERES. 


»tr 


veIttS'ptr  cour  le  corps,  & 
bafbaë  comme  un  homme» 
JIUL  176. 

Les  filles  de  la  Chine  n*ont 
point  du  tout  de  nom,et  ne  font 
point  defignces  que  par  Tor- 
dre de  leur  naifTance,  VL  1. 
304. 

Les  plus  diflbluës  font  les  plû- 
tôt^mariées  au  Pérou •  VL  Jl. 
371-  37«- 

FiUqui  époufe  ùl  mère»  Tl.  do. 

Fm.  Du  but  &  de  la  fin  fu'un 
chacun  fe  doit  propofer  dans 
le  coufs  de  fa  vie,  V.  U.  164. 

FINAL,  liL6^ 

Financer,  de  quelle  confequen- 
ce  elles  font  au  regard  tant 
des  particuliers  que' du  gêne- 
rai des  Etats  &  des  Monai^ 
chies,  \,\,66. 

Mi(es  au  rang  des  chofes  (à* 
crées,  ibid,  67. 

Moiens  violens&tyfianniques 
dont  Ce  fervent  pluTieurs  'Mo* 
narques  pour  amaflTer  des  fi- 
nances, fM*  ^7*  ^  frwantts. 
Belles  paroles  des  Philippes 
II.  Roi  d*£fpagne,  ibiâ.  go. 

Comme  la  diffîpation  des  fi- 
nances eft  indubitablement 
celle  d*unRoiaume,  leur  trop 
jurande  referve  ne  lui  fait  pas 
moins  de  mal,  ibià,  %t. 

Des  grands  defordreS  qui  fe 
trouvons  dans  TEcat  des  finan- 
ces ,  IIL 1. 371 .  èf  fnwantcs. 
Des  finances  d*un  Etat  Se  de 
leur  manimentt  Vil.  U.  250. 

Fmefe  ^  tlhice  dont  on  doit  & 
donner  de  gtide,  VL  II.  276. 


FINMARCHIE,  ièid.  st. 

Finmarchic  Méridionale,  ihUp 

48- 

FLACCtE  00^  VALACmE. 

^ag€ùJet,  qui  l'inventa,  V.  IL 
116. 

FîatttrUec  flatteurs,  VI.  L 550» 

Les  plus  elorieux  Monarques 
ont  nal  &  detefléles  flatteurs, 
m.  L  236. 

Flatteries  étranges  &*ridîcQ' 
les,  itid.22$.lffftnvautts. 

Modération  admirable  de  Pe* 

fceraiius  Niger,i6£iL  260,  vtyen 

Loiiange. 

C*eft  être  trop  auftere  de  tefu- 

(êr  ablôlument  toute  forte  de 

loitange,  VI.  L  350.  ,  ^ 

Il  faut  fe  garder  (bigneofement 
des  flatteurs,  iiid,  351. 

C  e(l  une  injuftice  &  une  in« 

civilité  de  rejecter  U  louange 

que   mérite   la   vertu,   ilnd. 

3Î3. 

11  n"y  a  rien  d'impertinent 

&  de  ridicule  i  Tégal  d*un 

flatteur,  VI.  U.  150. 

fïnvof  Sabatique,  ILL54, 

Fleuves,  IL  IL  67. 
FLORENCE^  viUe  &  RepuUi^ 

que,  LU.  66. 

FLORIDE,  ihid.  161. 

H.01l(/5Hiftorien  Lann«  qui 
a  fait  TAbregé  de  THiftoire 
Romaine  en  quatre  Livres,  1V«. 
11.  247. 

De  la  liberté  qu'il  prit  d'écri* 
re  i  TEumereur  Hadrien,  & 
la  reponfe  qui  lui  fut  ftit^ 
ihid.  348. 

Si  c*eil  le  même  Florus  qui  a 
fiut  1«  argumens  fur  toi»  lÂS 
tlii^t 


«* 


TABLE 


livres  dt  Tke  Live,  ^nê,  249. 

feqm. 

iUUVS  FtORUS,  autre  & 
plus  iincien  que  l'hiftonogra- 
phe  remarque  par  Seneque, 
ibid.  252. 

I7jîte,  V.ll.  97. 

Quirinvema,  V.U.  116. 
fluteurs  de  Grèce,   de  leur 
vice,  VU.  IL  212. 

Fins  &  reflus  de  la  Mer»  Se 
conune  il  le  fàiti  Jl.  L  SS*  VI. 
D.  93.  361. 

'  T'rii  Avant  la  venue*  du  Meffie, 
on  fe  pouvoir  fauver  avec  la 
Foi  implicite ,  oblcure  ôc  en- 
velopée,  V.  IL  24.  aS*  tfoyat 
Payeos,  &  la  venu  des  Paycns. 

•  Depuis  la  venue  du  Meflîe, 
on  41e  fe  peut  fauver,  qu'avec 
la  Foi  explicite  de  Iefu9-Cfirift,< 
ihid,  7g. 

La  Foi  &  Religion  Chrétien- 
ne na  pas  été  publiée  par 
-  fout  le  monde ,  aés  les  pre- 
miers tcms  du  Oiriftianiime, 
ibiii,  79.  è/  fuivnntes. 

Si  aux  lieux  où  la  Foi  n*a  ja- 
mais été  publiée,  on  fe  petit 
fauver  en  vivant  bien  morale- 
ment avec  la  Foi  implicite 
obfcure  &  envelopée»  ibid. 
88.  ^fuivantes. 

De  la  Foi  explicite  &  impli- 
cite, ibid,  90. 

De  la  Foi  &  parole  donnée. 
Les  Princes  doivent  être  reli- 
gieux obfervateurs  de  leurs 
paroles,  IV. L  344. 
La  Foi  donnée  doit  être  mvio- 
lablemcnt  gardée»  lU.  L  141. 
^  fuiv, 

W9li€,  V.  IL  ao^ 


Un  Empereur  ^S&nt,  ^Hn'i 
avoir  point  dlioiimies  qui  ne 
fuilènt  fous,  pour  k  mcir. 
fept  ans  de  fmte,  du  177. 

Folie  d'autrui  canonisée^  3 

La  Folie  &  Tignonnce  On 
maladies  de  l'ame,  VL  L  m 
Le  nombre  des  Fous  cft  bei  - 
coup  plus  grand  quecdoidc 
,    (âges,  ib.  19. 

féntainer  iniraculeufêsIVJLa^;. 

Fontaines  qui  ctekneiK&qc 
allument  les  fitraSeaus,  H  l 
$3. 

Fontaines  feœarqu^)le5  poor 
leurs  vertus  &  propiietâ  nw- 
veilleufes,  ib,  61. 
Fontaines  d*Amaiontrèsdar 
des  k  nulr,  &  très  âoide  k 
jour,  VL  1.407. 
Fontaine  enSkik^s'iUE 
au  fon  des  flures,  A.  399. 

FONTAINEBLEAU,  Târ  nV 
a  rien  de  mal  Êûûor,  \1L  L 
•  34- 

FONTARABrE,h\Li%. 

Force,  celle  de  Vetp/m  appcficc 
Grandeur  de  courage,  i>.:rv 
Qu'elb-ce  que  la  Force?  éèl 
276. 

Son  objcr  formel.  A.  277. 

Appellée  k  venu  d*un  bé:l£ 
de  ter,  VU  U.  g. 

Forêts  adorées  parlesPavcns,  X 
.    U.  29s. 

Fmfte,  IL  L  9.  &fmw. 

Formidêy  111.  L  22. 

FORMOSE  Isie ,  tour  le  Ots^ 
y  cft  féminin,  \1L  IL  2^$, 
Ilnyani  fêtes  ni  jour  de  S^ 
bath.ii'    -  '^ 


DES  MATIERES. 


313 


Aujourd'hui  occupée  par  les 

Le  FORTùdnt  Çriennc  place  de 
laColcIiide,  IV.U.  167.      [ 

FORTUNAL,  orage   inopin6, 
VI.  11.  164.  ^  ^, 

FORTVNEy  elle  prive  ordi- 
nairement fcs,  favoris  de  juge- 
ment &  de  façefle,  11.11. 352. 
Fonune  prinùgenie  Divinité 
parmi  les  Romains,  ibid. ^17. 
La  Fonune  ne  fâvorife  jamais 
les  defTeins  formes  des  hom. 
mesfages,  V.ll.  164. 
Il  n'y  a  point  de  lems  de  la 
vie  qui  nous  doive  être  plus 
fufpeiit  que  celui,  où  toutes 
chofes  nous^em,  VI.  U.  118. 

Ceft  une  mauvaife  exciifc  de 

rejetter  la  faute  de?  mauvai- 

fesadions  fur  la  Fortune.  VU. 

«.7^ 

Cctoit  une  Divinité  dans  le 

Paganifine,  ihid,  73. 

Remarques  curieufes  furie  fu- 
jct  de  la  Fonunejà  memt  kf  74. 
Chacun  eft  artifan  de  fa  pro- 
pre Fortune,  là  même,    ' 

De  la  bonne  Fortune,  vcye» 
Profperire. 

FoMgen,  IV.U.  318. 

FOURMIS,  1.  U.  302.  Ul.  1. 104. 

La  founni  doit  fervir  de  mi- 
roir au  pareiicux,  11. 1. 122. 

Adonné  aux  larcins  &  brigan- 
dages, !â  même. 

Elles  s*entcrrent  les  unes  les 
autres,  VI.  1.  217. 

FoMSr  ils  demandent  compatmie, 
U.U.a36. 

Un  Fou  croit  que  tout  le 
monde  lui  reilèaible,  II.  1. 345. 


FRACASTOR  Mcdedn,  U.H* 
215.  , 

FRANCE,  &  fa  finiation  avarf^ 
tageufe  entre  l'Océan  &  la 
^editerannée,  LU. 97. 98.  ^ 

f lavantes. 

Sa  fituation,  fa  lona;iicur,  (â 
largeur,  &  fa  defcnjtion,.»** 
95.  W  fuivaiaes* 

Ses  principales  rivières,  fes 
Archevéchez  ât  Evêchez ,  f9 
Parlemens,  ibiâ.  98.  99. 
Divisée  en  douze  Gouveme- 
mens,  les  dépendances  de" 
chaoue  Gouvernement,  iWi. 
99.  f^fuioanter: 

Son  accroîdèment  fous  le  feu 
Roi  Louis  XIU.  dTieureufe 
mémoire ,  ibid.  103. 

Ce  çiu'eUc  poflcde  dans  FA» 
meriquc,  ibid.  104. 160. 
De  la  France  Américaine  St 
de  la  diverfué  désaxions,  de»« 
fcntimens  &  dcsjugemens,  qui 
fc  trouve  entre  fes  peuples  &  ' 
ceux  de  la  nôtre  Européeiin^ 
Vlk  U.  iot .  è*  fmvantes. 

Les  FRANC^OIS  ont  toûjouw^ 
témoigné  par  de  belles  adions  ' 

,  une  vraie  &  effentieUc  dévo- 
tion ;  &  leurs  Rois  fe  '  font 
toujours  montres  vrais  fils  at- 
. nés  de  r£gli(ê,  IV: U.  358.!^ 
fuivflfitef, 

Anripathieéfc  contrariété  d^h* 
meurs  des  François  &  des  E- 
fpaîgnols,  en  ce  qui  r^ga^- 
de  le  fpirituel  auHi  bien  que 
le  temporel,  ibid^  325.  ^ 
fuiv.         ,  • 

FR.ANCOÎS  1.  defîa  Charles* 
Quint  en  duel ,  1. 1.-127.  * 
De  fa  prifon,  IV.  L  320* 

Franc  -  Arbitre  >  1.  U.  240. 
U  V 


.  ] 


3H 


TABLE. 


mASCGSiE,  ^M.  90. 
JRMNCFOKT,  furie  Main,ïWi. 

BŒSE^  c'cft  romcment  da 
Forêts,  VU.  IL  17.  ig.      ^ 
Son  ombre  fait  mourir  toute 
forte  ac  Scrpenà,  iHà,  \i. 

frianâife,  elle  eft  préjudiciable 
n.  IL  476.  .. 

FR/Ol/L,  L1L66.        ,' 

fRISLAM>  lue  ,ihid.tS9. 

froiâ.  Froids  exceHlfs qui  fe  font 
fait  fendr  en  des  Ceux,  où 
Ton  ne  croiroii  Jamais  qu'ils 
duflTent  être  û  violens,  VL  L 
185- 

"  Païs'&  contrées  etnxnieineAC 
firoid^  ibid.  i88« 


o. 


GATTASA  ou  Sedavilla  her- 
be merveilleux,  VI.L452. 

CALATlEflViii6. 

'  CALISAIRE,  petite  île,  ib.6^ 

CALEASBucde  Milan,  ib.ii. 

GAULEE»  ibÙ.  119. 

CAMAHBS,  pierre  predcufe, 

VL  L  27. 
CA'tJD,  ville  principale  de  la 

Flandre,  L  11.9s.  VL  IL  38^. 

CilNGE fleuve,  LU.,  106. 
GARCIAS  V.  Roi  de  Navarre, 
•    fumonimé  le  Trembleur,  UL 

L  27.  &  a8.  ' 
ta  GARDIE  noble  famUle  dt 

Suéde,  U.IL64. 

GÀmiGUAS.  fleuves  L  B.  (9. 


Frngatitf^  ibid,  344.  VjUBsaiD' 
lA  Frugalité  au  boitt  &  t:: 
man^r  catifc  d'un  kng  l|s 
&  d'une  bonne  fimté,  D.:: 
459,-         % 

Fruits,  Ceux  du  Ptinrems  fin 
de  peu  de  duiéc\  VU.  14^ 

Fuefallcs  d'arbres,  mn  marcSer 
étant  tombées  &  toucbés:, 
VI.L4Ç4. 

Fwnerailks  des  anciens  Parcî^ 
IV.  IL  ia$.  2^ /««««. 
Coutume  particulière  deso^- 
tains  peuples  voiflns  àiGoïc 
Perfique,^«-1.46. 
Funérailles  magiiiâques  Cm® 
i  divers  animaux,  V1LB.ii:ï* 
113. 

Fmtcg  L  U.  2;|. 


G:4R2^^^risle,  ^4^ 
Gi4R0NNE,  riviBRdeFxiiice, 

1.  U.  98. 
GilSCOGNE,  «^.  ICI. 
GASSEtmh  l'Etat  mdheareix 

auquel  il  étoié  redmtîotsée 

(à  mort,  VU.  L  45. 

De  fon  équabii&ité  par  to% 

«^.48- 
GATTO  MABtMOVA,  aniœ^ 

reifemblent  à  lliomme,  ULl 

173- 
GAVLE  Cifidpîne,  L  IL  9^ 
GAULOIS t  leur  créance  to> 

chant  les  «mes  après  le  trepai^ 

m.  L  425. 

Braves  Cavabers ,  VU  L  nz- 

Curieux^deTbouvetutéa*  î^ 


DES  MATIERES. 


3»f 


Ss  ont  un  inftînâ  namel  I 
voyager,  ib,6o» 

Etymologie  de  leur  nom,  là 

jtans»  Seneque  en  parle  comme 
de  chofè  imaginaire,  111.  1. 
94- 

Géant  pris  pour* un  homme 
iuperbe  &  impie,  t&.  95.. 
II  y  a  de  véritable  Géants,  au 
rappdn  de  rScriture  Sainte, 
ibid.  96. 

Les  anciens  réprefemoient 
leurs  Dieux  &  letu-s  Héros 
plus  grands  fans  comparaifon 
que  nous  ne  fômme^,  ih,  96. 
97:. 

CESER  Grec  &  Oirérien  renié, 
eft  celui  qui  a  mis  la  Chymie 
^n  vogue,parmi  les  Anlies,  L 
1-344.  I 

CEDEON  avec  trois  cens  hom- 
mes, defiiit  une  année  innom- 
brable d'ennemis,  VL  L  370. 

Cemeêmx.  D'où  vient  cette  gran- 
de reflbiiblance  oui  (è  trouve 
entre  deux  frères  Gémeaux  fu- 
jets  &  de  pareils  accidens  de 
maladie,  L  1.  ^oufe^. 

Le  firere  &  la  ùeva  naiflèntfè» 
parés  d'une  membrane,  qui 
ne  fe  ccouve  point  entre  deux 
garçons,  ni  entre  deux  filles^ 
VI.  L  194. 
CmealêgU  ridicule  de  Oiarles- 
Quint,  IV.  n.  301.  &  du  Duc 
deLemie,  ii.  304. 

General  d*armée.  Combien  (à 
préfence  eft  néceflàire  dans  u- 
ne  armée,  1.  L  122. 
S'il  doit^expofer  (a  peribnne 
dans  les  hazards,  en  toutes 
les  oceafions  quilèpréfencent, 
là  même  kffii». 


CemrÊiiem  nAtiÉ:dle;  qu'cft-c^ 
IL  L  10.  II. 

GENES  Ville  &  Reniiblique,  À 

Tes  dépendances,  1.  U.  64. 
GESEST,  1 1.  362. 

Gemes  Préfidans  au  lieu  des  Ou 
rades,  VIL  L  165.  ^fuw. 

Gemffis  Sepuh^iUe  Pare  Serrant 
Doaeri  neohgo  epifieia,  V« 
II.  45- 

CtnHlt,  ils  reçurent  l'Evangile 
aux  Enftrs  lors  que  Jefus» 
Chrift  y  defcendit,  ou  bien 
par  la  prédication  des  Ap6* 
très,  ib.  34. 

GeograpkU,  qu*eft-ce,  ùl  divifion 
en  pIuAeurs  parties,  L  IL  3. 

Différente-  de  la  Coûuogri- 
phie,  sfr.  4. 

n  eil  nécedàîre  qu'un  Souve* 
rain  en  ait  la  cônnoi(&nce^  L 
L  182. 

La  leéhne  en  eft  infbudive 
&  la  plus  digne  de  l*homm^ 
VI.U.3Î4- 
Geemetrie»  St  de  Tes  Auteurs  éb 
premîeurs  Inventeurs,   L  L 

174.  ^yîuo. 

Cette  Science  ne  convientpas 
â  un  Prince  Souverain  qui  ne 
doit  pas  beaucoup  s'y  arrêter. 
ih.  175. 

Elle  ne  fubcilife  pas  toute  im> 
te  d'eiprits ,  là  même. 

Ceux  qui  excellent  en  cette 
profeilion  font  beaucoup  à 
eltimer,  ib.  176. 

Elle  eft  néceflàire  pour  l'in- 
telligence de  laPhilofophiede 
Platon,  ll.U.'i2. 

De  fes  figures.  Les  atwâens 
Philolbphes  s'en  font  fervis 
eufli  bien  que  de  rAritfameti* 


diS 


TABLE 


.   que,  &  de  fes  nombres,  VL  L 

398. 
'  Der«tudequeronendoitfîâ^ 

te.  Vil.  U.  230. 
CEORGI  peuple  de  Tancienne 

Iberie,  Se  ae  leur  dénomma- 

nation,*Vl.  11.  3(^4. 
CER3l>IN7Cl/5curicux  de  voi»- 
'  eer ,  &  de  connoitre  le  mon- 
de. VI.  h  57. 
GESTE,  1.11.238. 
CIESSEN  ville  de  Heflè»  ikid, 

94- 
frladiateurt,  Vl.  11.  2^1. 
Iftcqucs  DUCLAS  Ecoflbis,  IL 

H.  62. 

CLASD:  La  nourriture  du 
Gland  rend  rcfprit  groilîer, 
Vn.11.46. 

Du  G/olrede  la  TeiTC,  réduit  en 

'  Table  ou  Mappemonde, L  U.  4. 

De  fes  cercles,  ocEiw« Cercles. 

De  la  Gime  dç  ctf  monde*  HIL 

CN0577iil7E5,  V.I.91. 
Ils  fe  venroienr  que  leur  intel- 
ligence égaloit  celle  4e  Dieu, 

•  dans  la  pénétration  de  toutes 
les  caufês  premières  &  natu- 
. relies,  V. 11.  372* 

COA  place  conAdcmble  de  Tlnde 
orientale,  1. 11.  132. 

COAGA  roiaume,  1. 11. 147. 
C9.(pAef  delaMer,  de  leurs  par- 
.  ties  à  droite  &  \  gauche,  LU. 
17.29. 

Golphe  de  Caliphomie,  cfr.30. 

Golphe  de  Mexique  ,   ïa  nt^ 
me. 

GOSZAGVE,  Lli.^. 

ÇORGIAS  Leontin ,  IV.  L  122. 


C0RG014ES,  VL  n.  1» 

lean  de  GORRIS  Mededc  r 
grande  eftûne  »  UL  L  24. 

G9uty  il  «2^'  en  rouchan:  &{;- 
milieu,  IL  1. 146.  VT  IL r/. 

11  ne  fe  peut  perdre  ai:' 
nient,  uns  perdre  la  ^::, 
mcme. 

Pourquoi  les  choies  d*vjjt: 
fcntcnt  moins  .chtiudc*  ç 
froides  au  Goût,  ikid,  14;- 

Du   Gotu  parmi  les  prj; 

de  la  nouvelle  Fraiice,  Va. 

202. 
La  GoMtte  ou  rosoe  CTkEg\i«-: 

vient    qu'cnviroB  le  ^i^n^: 

d«c,  VU.  L  204. 
Cùmtus  maladicè ,  L  L  375. 

Cwtyematrs  &  Préceptes?  é> 
l*rinces-  Le  chmx  rt'enft^ri- 
tre  £ùé  avec  trop  de  corJid:> 
ration»  shid.  10.  ii.^^ 
Trots  formes  pnndpoJes  de 
Souverainetés,  ou  trais ôams 
différentes  de  goufcmer  les 
Etats,  L  IL  301. 
Ces  trois  Canes  de  rourcm:- 
ment  le  reconnoiiën!  psx- 
les  animaux,  iki.  30^. 
Maximes    generdes  pro^» 

t     aux  trois  formes  de  gcHn'CIn^ 
<  ment,  ihui.  304. 

Du  gouvernement  polie  î- 
.  VIL  IL  150.^/»», 
Crëmmaire  Latine.  Conurcnr  d 
ce  que  l'on  en  doitinlKi'c 
un  jeune  Monarque,  L l  i&x 
Des  fcrupules  deGratnaasrc 
VU.11.  iio.è^jw0«iiffer. 

CKAMflVS  montagne,  L  : 

45. 
CrnnJU  qlû  ftbttfem  de  fnt» 


DES  MATIERES. 


317 


cité  qu'ils  tiennent  du  Souve- 
rain, VILU.  156. 

GRATIAN  Empereur,    111.  1. 

■38. 
Gratitude  ou  leconnbifltncc  des 
bienfaits  pratiquée  par  les  a- 
nîniaux  mêmes ,   ibtd,  40.  (^ 

Fable  ingenieuiè  4tt  pigeon  & 
de  la  fourmi,  ihiâ,  41. 42. 
Les  Phéniciens  &  les   Egy- 

S  tiens  rendoicnt  des  honneurs 
ivins  i  ceux  dont  ils  avoient 
reçu  quelque  notable  afTifhm- 
ce ,  tW.  79.  rayes  Bienfait. 
IRATZ  ville.  I.  U.  91. 
3u  Grec  &  du  François,  du 
grand raport quil y  a  entr'cuic 
coye%  Langue. 

Il  eft  appelle  Langue  m«rte« 
U.  11. 13. 

jRECS,  VI.  1. 105./?^. 

Se  fervoient  de  pendans  d'o- 
reilles ,  ibid»  30. 

Etoient  grands  voiageùrs,  ihi. 

58-  59- 

Leur  extravagance  touchant 

leurs  fàuilès  divinités^  VU.  1. 

120. 

^RECE  &  fon  étendue,  1.  U.69. 

70. 

Aii)oiHtl*hui  Tous  la  domina- 
tion du  Grand  -  Seigneur,  ibid, 
70. 

Ses  rivières  Se  fes  monta- 
gnes, ihiâ.  71, 

La  grande  Grèce,  ihid.  70. 
RE>JADE  Roiaume  de  Capi« 

taie,  LU.  58. 
REUADJERS,  VI.  L  456. 
RE'NOBLE  capitale  du  Datt- 

phiné,  LU.  io2« 


CRENOPTOES  de  Feirare 

VLU.31S. 

Les  GrenoûiUes  chantent  a- 
gréflblement  pour  quelques- 
uns,  VII.  L  133. 

GRELE,  &  comme  elle  fe  for* 
me,  11.  L76. 

GRISONS,  ils  font  alliés  de  k 
France  des  le  tems  deLoûisXlh 
IV.  U.  423. 

GKOENL/!  ZvfD  Isle,  L  U.  49.  VI, 

1-  539. 
GRVES,  1.  U.  302. 

GUADIANA  fleuve  d'Espagne,  < 
LU.  59. 

OUALDALQUIBÎR  fleuve dT^ 

fpagnc,  ibid.  59. 
Gnardafuny,  ibid.  jç. 
GUELDRES  viUe  &  Duché,  î*^ 

91.  9«* 
01/ELFHE5&  Gibelins.   Aoi* 

mofitês  étranges  qu'ils  prati*. 

quoient  les  uns  contre  ha^  aut 

très,  VU.  L  114. 

Gtent,  lU.li.  f02. 

U  Y  a  des  Guerres  aulfî  utiles 
parfois,  qu'on  en  void  d'au* 
ci'es  qui  font  la  ruine,  &  la 
defolation  des  Provinces,  I. 
1.8S. 

Ordinairement  les  valHatis 
hommes  font  les  derniers  à 
conlêiUer  la  guerre,  ihid.  197. 
Sans  les  annes  toutes  les  di» 
(ctplincs  &  fcicnces  ne  fe 
iàuroient  maintenir,  ibid.  84, 
«S. 

Les  aniics  font  les  pnncJpalea 
colonnes  de  l'Etat ,  ibid.  g  6. 
Nos  Princes  doivent  être  eu* 
deux  de  leurmiJice,  s'ils  veu« 
lent  joiiir  d'un  folide  repos, 
ihid.,%S,  ^6. 


3rt 


TABLE 


.  lef  Chrétiens  étant  toûjoiin 
aux  rennes  d'une  )ufte  craîn- 

'  te,  â  regard  de$  Turcs,  peu- 
vent les  attaquer  quand  oon 
leur  femblera,  ihid,  95. 

Les  fajecs  font  obligés  abfolu- 
ment  de  futvre  leur  Roi  à  la 
guerre  »  ihid.  96. 

Les  grands  Monarques  n'ont 
pas  même  agréé  les  vi«£U>ires 
qui  dependoieot  d'un  mau- 
vais principe,  la  même  ^  97. 
,  L*aR  de  faire  camper  les  ar- 
mées, de  les  ranger  enbatâil- 
^      le,  &  de  les  faire  combattre 
eft  tout  k  fait  royal  ;  les  Prin- 
.  ces  êc  les  Souverains  ne  le 
doivent  point  ignorerais*  ^ 
futoantts, 

U  y  a  beaucoup»  de  chofcsiViui 
concernent  là  roldatef<iae,dont 
on  Roi  doit  être  infbnnc; 
comme  il  y  en  a  d'autres  fur 
le  même  fujet,  qui  ont  été  au- 
•  trefois  de  quelque  confidera- 
don,  &  qui  ^roiflènt  au- 
jourd'hui alsès  inutiles,  ikid. 
xoo. 

La  gloire.d'un  foldateftl)ien 
.  plus  dans  robeiflànce  que  dans 
M  vidh>ire,  ihi4>  loi. 
Viâorieux  punis  pour  avoir 
combatu  contres  les  ordres, 
ià  même^ 

La  licence  jnfolente  du  {bldat 
doit  fur  toute  chofeêtrerepri- 
mée,  ià  m&ne  ^  fuivantef. 

Les  Rois  doivenc  avoir  le  loin 
de  recompen&r  la  valeur  du 
ibldat,  ièid,  103. 
S'il  eft  permb  à  un  foldat 
'  d'ufcr  de  luxe  en  fes  habits 
&  en  fes  armes,  ibid.  104. 
Des  Volontaires  dans  les  a^ 
•     m^es,  ikid»  1O5. 


Des  ibidats  fcqipoCes,  bce- 
mes PaUèvolaRS,  ceft Is  ^- 
certaine  ruine  de  tootcsWs:* 
niées  où  l'on  en  ibufe  fabs^ 
iHd.  107. 

Un  Mofvnrque  doit  conà^- 
fes  fpldats  avec  toute  font» 
prévoiance,  là  même  W  ic» 
Du  bon  conièil,  &  de  U  p 
voiance  d'un  Roiguettif,^ 
même. 

S'il  eft  plus  avantageux  d'r- 
tendre  f  ennemi  ou  dc.raik 
trouver ,  ihii,  109. 

U  ne  &ut  iamais  qu'un  Uocir 
que>  quelque  puifot  qal 
ioit,  entreprenne  deus  guer- 
res à  la  fois,  ihid.  no. 
Il  ne  faut  jamais  coadooer  U 
guerre  contre  de  niànes  ère 
mis  quand,  on  croit  â\9ir  ce 
l'avantage  (l^  eux.  dsns  To- 
ercicc  des  armes,  âid.  nu 
C'eft  une  fiiute  de  grande  im- 
poraince  â  un  Prince,  çikM 
par  avarice  ou  auoemait  il 
manque  à  faire  tout  ce  qui 
eft  en  fon  pouvoir  pour  ob> 
-  tenir  l'avantage  fax  tçs  enw 
'mis,  iàmême  112. 

Encore  que  rien  nepuâcree- 
dre  plus  illuihes  les  ama 
d'un  Prince,  que  U  demeco. 
il  y  a  des  lieux  poonamoù  i 
faut  qu'il  ufe  de  grande  tnt 
^ricé,  quand  la  punitioo  àt 
q^elques-uT^  doit  fm-ir  d'€i> 
emple  à  plulieurs  autres,  i^ 
lia. 113. 

Il  n'y  a  rien  dont  fentreptii 
demande  une  plus  mûre  deh» 
beration ,  que  celle  d^une  grier- 
re,  ikid*  86. 

Ceux  qui  fe  fonr  ef^gés  1  li 
'  guerre  mal  à  propos*  d^ou* 


DES  MATIERES* 


119 


venr  poor  âts  9tu(ès'depeu 
de  confideradon^  ont  quaii 
toujours  {iijec  de  fe  rq)endr, 
ibid.  g7- 

On  ne  doit|ftniais  prendre  Ift 
voie  des  armes  «  uns  avoir 
examiné  les  confequences  & 
fans  être  alTuré  de  la  faveur 
du  Ciel  par  la  juftice  de  leur 
cauiè»  fui.  88* 
Principes  qui  peuvent  donner 
beaucoup  de  lumières  pour 
connoitre  fi  une  expédition 
itiilitaire  eft  légitime  ou  noii» 
i*.89. 

n  y  a  même  des  guerres Juffes 
qui  font  fouVent  è  detefter,  là 


Celles  qui  fe  font  par  pure 
néceifîté,  déchargent  de  tout 
blânle  ceux  qui  les  entrepren- 
nent, ifr.90. 

Entre  les  oécefCtês  q^i  nous 
peuvent  obliger  A  prendre  les 
anues ,  celle  de  nous  défendre 
contre  la  violence  qui  nouseft 
Bût,   a  toujours  étc  jugée  la 
plus  légitime ,  ih.^i. 
D  fe  trouve  parfois  bien  de  la 
difficulté  ft^  reconnoicre   les 
guerres  qui   font   véritable*' 
ment  defenÂvcs,  là  mime, 
U  ne  (àut  pas  toujours  juger 
de  raggreflion   par  les  pre- 
miers aàcs  d*hoiti]ité  qui  ont 
paru  à  decouven,  sb,  94. 
Unejuile  cndnte  de  quelque 
puiflance  qui  nous   menace 
d'oppreflion ,  peut  rendre  le- 
giaine  la  prife  des  armes  pour  ^ 
^yoppokr^  lâmême. 

raccroiflèment  des  Rois  vot* 
fins  eft  un  ibjct  fafHiânt  pour 
leur  aire  lagMerr^,  là  mime. 
Teu»  Sorte  d^apprebenfioti 


n*eft  pas  capable  de  rendre 
une  guerre  légitime,  ib.  95. 
Une  guerre  étrangère  eft  né- 
ce(&ire  pour  pureer  les  mau* 
vaifes  humeurs  aun  Etat,  ih. 
83.  * 

Guerre  (bdale  des  Grecs  pour 
vangerune  injure,  11.  IL  430. 
Les  Confeils  de  Guerre  font 
pleins  de  diverfes  contéflati* 
on^^V.U.  189. 

Si  en  tenu  de  guerre,  on  peut 
prendre    quelque    divernflc- 
ment  &  récréation,  t».  8. 
La  guerre  &  rinjuftice  fixnc 
infeparables,  VL  1.  278. 

La  guerre  caufe  la  calamité 
des  peuples  &  la  dcfoladon 
des  Provinces,  Vil.  IL  8. 
La  force  &  la  violence  l'em- 
portent preique  toujours  fur 
laraifon,  1^.9. 

.    Les  villes  6c  les  Monarchies 
plus  portées  à  la  euerf e  font      % 
peries,  ÔL  ne  fubbftent  plus» 
f^.  9. 

La  fin  de  la  guerre  doit  être 
la  paix»  ib,  10. 

Pourquoi  la  cinquième  Légion 
Romaine  portott  devant  elle 
la  figure  d*une  Truye,  là  mê* 
me, 

CUIANA  Province  de  rAmeri- 
gpe  Méridionale,  LIL  165. 

CUKENNE,  ib.  toi.    - 
GWNE'E,  fon  étendue.   Dîvi- 
^  en  Septentrionale  &  Mé- 
ridionale, composée  de  phi* 
fieurs  Roiauines,  ib,  146. 

Les  Gendls  de  la  Guinée  n6 
.  vouloient  pas  tenir  delà  maiit 
de  Dieu  ce  qu'iU  pbdèdoicnc 
debiens.  VIL  L  123T 


)10 


TABLE 


Lts  hommes  y  ponent  leurs 
cheveux  rangés  en  diverfes 
façons,  il(.  335* 

eWR/OTS,  M.  La ij. 

CURGISTAN,  VI.  IL  3^ 

QVSTAVE  ADOLPHE  Roi  de 
Suéde,  grand  &  généreux 
guerrier,  L  L  121.  L  11.  51. 
Sft  defênfe  cohnre  ceux  qui  in- 
terprètent fi  mal  tout  ce  qu'il 
«  fait  de  généreux  &  piagnifi- 
k|ue«  condannant  de  cémenté 
le  paiTage.du  Lek,  Tattaque 

.    de  ringoUlad,   avec  le  reftc 

.  de  fes  plus  glorieulçs  entre- 

prifes ,  fans  pardonner  à  fa  fin, 

la  plus  belle  pièce  de  fa  vie, 

1.  L  1 54« 

Sa  mort  glorieufecn  la  batail- 
le de  Lutzen,  donna  occafion 
,  i  toute  la  maifon  d'Autriche, 


d'en  fiîre  par  tour  des  fcsx  es 
joie ,  quoique  les  Suédois  k.' 
fenc  demeurés  vidMÎeuk,  H 
L40i.(9'ykio:. 

'  La  mon  de  ce  Rm  nectiu 
point  de  coniiiiion  dans  '^ 
conquêtes,  comme  fit  où.'. 
d'Alexandre  le  Grand  dissk. 
tiennes,  s^.403.  ^  fm. 

GUr,  y  eft  le  .feul  dans  la  r> 
rare  qui  devient  pfais  hcii  c 
pouritlknt,  IV.  L  57. 

Gi;^2ER^TE5Peupk,VLL5> 

CrCES  Roi  de  Lydie,  fer  1î 
premier  qui  savifâ  de  fâzt 
châtrer  des  femmes,  VU  l 
356. 

GrÂÎNOSOPHlSTES^mtséB 

du  repos  &  de  TotâveK,  H 
Un  59. 


H 


Habits-  Les  jugemensque  l'on 
feit   des  hommes,   félon 
qu'ils  font  bien' ou  mal  vé- 
ras  fort  incertains,  U.  U.  9a. 

Ôe  l'Hiitôtftid?!  des  Villes,  Vl.ll- 
185*  ^fniv* 

Habitude,  II*  importe  i  la  leunef- 

•     fe  de  prendre  un  bon  pli  pour 

le  furplus  de  leur  vie»  f^. igo. 

.  Les  premières  habitudes  bon- 
jies  ou  mauvaifes,   peuvent 

.  nous  donner  beaucoujb  de  ré- 
putation, &  fouvent  eues  nous 
l'ôtenr,*  là  même. 

Des  Habitudes  vertueufes,  VIL 
/  U.  23f.  ^  fiûv. 

AEMUS  montagne .  L  IL  73. 


H^lS/Eh/EmpeRor  6  pofiîoo 
indifcrete  pour  fin  cheval  de 
chaire.  VL  L  364- 

Haine,  1.0.  250. 

Moicn  de  tirer  pioât  de  fo 
enneiuis,  0zi. 

Etranges  animoficés,  VL  D. 
309.  p  fidoaBt£f. , 

Haine  &  difcorde.fiatemefle 
étrange.  VU.  L  50a 

HAUCABl^ASSE,  viBe.IV.r 
60. 

HAMAKOVIES,  L  IL  109.  nrra 

Tartane  deièite. 
HANNIBALmnà  Araereux 

guerrier,  L  L  130.  wfùc. 
HAHNON,  grand  &  hanJiO 

fiïmtit  Oimagihois,  UL  L 1  g. 

19.  Har4nfKt 


DES  MATIERES, 


iat 


Harammet  ât  Oraifons  dans  une 
hiftoirç,  IV.  U.  66.67.    * 

Hardiejpt^  1.  U.  257. 

Pierres  qui  donnent  de  lahat- 
diefl[è,m.l.  16.  i7.d'/«io. 

HArmoÀie,  Vil.  11.  21 1.  W  fidv. 

HARPE  qui  Tinvcnta,  V.  II.  1 1 6. 

HARUSPICES  &  de  leurs  pré* 
diâionS)  ou  obfervations»  ^L 
323. 

Leur  adreflè  à  tromper,  VU.L 
187* 

Thomas  HASELBACH  Bava* 
rois,  &  ProfeiTeur  en  Théo- 
logie, blâmé  pour  fa  trdp 
grande  lenteur,  VU.  L  1)4. 

Htf»cf,  VL  1.310.  ^ 

HAVE  bourg  confiderable  de  la^ 
Hollande,  1.  U.  92. 

H£B£' pééfTe  oui  préfidott  d  la 
jeunetre,  UI.J.  11.      > 

HEBRE,  fleuve  de  la  Thrace, 

1.11.73.     ' 
HEBRIDES  Ulh,  th.  ^2. 

HECLA  montagne  qui  jette  des 
feuy  continuels,  ib*  49.  , 

HEGESIE,  Philpfophe  Cyrcnai* 

que,  V.  11.  218. 
HECIE,  IIU.  65. 
HEIDELBERG  vi]lecap|talc  du 
-  Palatinat,  1.11.  90. 

HELENE  ce  ^  la  Êiifott  pieu* 
rer  à  Ton  miroir,  VIL  1.  371. 

Sainte  HEΣSE,  Isle  de  TAfri- 
quc,l.ll.  154. 

imL^OGABALE.mA.  ti6. 
HELICOS  montagne,  L  U.  71. 

H£L/OOi4Bia.£pftnoitiilairir 

d*ab(ymer  dans  k  pon  Otfna* 

r0mt  vn:  Part,  a. . 


vires  chargés  dâ  hei^doUp  d*        ^ 

biens  &  de  richeflès^,  1. 1. 79. 
HESOCHIE,  la  première  villt 

du  mondé,  VI.  11.  37c.  ^ 

UEt^py  m.  Roi  d^  France ,  a* 

verti  de  (è  donner  de  garda 

d*iine  tête  rafe,!.  1.  271. 

Aâe  de  cruauté,  i^.  45. 

HENRriïL  du  nom  Roi  de  Ca«  "^ 

ftille  contraint  de  mettre  Ton 
manteau  en  gage  pour  avoii^ 
deqUDi  dîner,  L  IL  296.  I.  L 
37. 

HENRy  /K.  fumommé  le 
Grand,  nourri  &  élevé  dans 
la  vie  champêtre  en  Tes  pre^ 
niieres  années,  L  L  i88. 
Traduit  en  François  les  Com- 
mentaires de  Cefar,  IV.  II» 
aoi. 

HESRV  PTJ.  appelle  le  Salo.     '' 
mon  d'Angleterre,  L  L  71. 

HESRy  VIL  Empereur  empoi* 
fonné  avec  une  Hoftie  conûk* 
crée,VLL48o« 

HESRy  Grats  cfMent  tourgrit 
d*appcehenAon,  III.  I.  24. 

HERACLITE^  de  Tes  pleurs  coiv 
tinuelles,  V.I.198. 

loiioit  aux  olTeleti  avec  det^ 
enfans,  L  L  24I. 
HERACUUS  Empereur,  i  I4 
315. 

Se  bat  en  duel  contre  Co(r^ 
Roi  de  Perfe»  1^.227. 

HERBE  honteufe  ou  vergOQ» 
•    gneufe)  VL  L  451. 

Herbe  pudique,  !à  mette. 

Herbe  d'amour,  là  mfmi* 
HERCULE,  nu. lu 

Hereule  de  ruiftoireproftnt^ 

VI.  L  6a. 


I. 


3^^ 


TABLE 


Les  anciens  ont  «doré  qua- 
rante trois  Divinités  de  ce 
même  nom,  VII. 1. 299-  , 
Hercule  TEgyptien ,  &  fon 
grind  rappon  à  Ipiut  par  fes 
victoires  &  fes  grandes  avi- 
ons, là  mSme. 

IJirtfie,  '&  de  fbn  ewiipâtîon. 
Du  ferment  que  63nt  nos  Rois 
à  leur  Sacre  pour  rexril-pAtion 

'   désHércfics.  1.1.  30. 

HERODE  le  Sophilte  en  gi  and^ 
eftime  parmi  les  Athéniens» 

VI.  II.  30^  305* 

HERODiEhr,  Hiftoricn  Une 
De  fon  hidoire,  &  de  fonlti- 
le  &  genre  d^Oraifon,  IV.  IL 

Diverfes  obfervûtions  fur  fon 
Hiitoire,  ib.  12$.  Wfitio, 
De  quelques  autres  œuvres 
qu  il  a  faites»  ib.  134. 
HERODOTE,  Hiftoricn  Grec, 
'reconnu  pour  le  perc  de  Thi- 
ftoire.  IV.  II.  I. 

Accusé  d*étre  trop  amateur  de 
la  fable,  &  d*avoir  fait  une 
■     hiftoire  trop  poétique ,  t^.  4. 

Sa  defênfe ,  ib.  4.  ^fuiv. 
Du  HERON,  IV.  1.1 17. 
HEROPHILE,  Sybile,  qui  pré- 

difit  Tembrafement  dllium, 
.    VII.  1. 160.  iwyea  Pythie. 

HESPERlDESi  Isles  delAfrî. 
que,  LU.  155.  èf/irio. 

JHEXAMILE,  muraille,  ib.  71. 

HIBOU,  «quoique  tenu  par  plu- 
fieurs  pour  ene  de  mauvais 
préface,  étoit  de  bon  aug;ure 
parmi  lei  Atiiéniens»  L  L 
37«»  . 

En  (îng:uliere  vénération  pa^ 
mi  les  Tartarcs,  H.  L  m. 


HIBRAIM  tué  en  donAittt.  Z. 

1.  142. 
HTEKON  Tyran  de  Sîdk ,  Z  Z 

219. 
HIERUSALEM,  1.  IL  119. 
HlMA^rrOPODES,  UL  L 1- 
HIPERNOTIES,  D.lLgi. 

HIPPOCRATE  honore  ««« 
un^Dieu,  ibid.  aïoi. 

HlPPOCUDESvtyez  Poli&rt 

HIPPODAMUS^  IL  IL  99. 

Hspj^9mome ,  VO.  IL  65. 

HIPPONE  S^sOt  Dmdé,^ 
U. 

HlPPOPOÙE$,  IILL177. 

HiPPOPOTAMES^àtemiïUt 
tins  apprivoisés,  VL  L  373. 

HIRONDELLE^  ILLiii. 
Hirondelle  Uandie»  aHu^ 

Hijhire.  Beaucoup  de  db«^  Cm 
rapportées  pur  ies  meSnas 
Hilroriens,  coraïae  de  Tiîixs 
créances,  qui  ne  pcoveitt  i*- 
maîspailèrpour  j?cdnbles,  L 
1. 287. 

Elle  eft  une  des  principales  par- 
ties de  Tare  oratoire,  I\.  L 
398. 

/  Des  Oraifons  hiftoriqus»  là 
tmmiy  ^fnioA. 

De  lliiftoire  tua  thraîl,  & 
compofition  hiitorique,  W  E 
398.  Wfiàcatftf. 
Confbnuités  de  rUftoirepro. 
fine  avec  U  hcxêt ,  t^  desà' 
bles  païennes  avec  nos  ventes 
Theologiques,  ML  L  297.  ^ 
pttVttHta.  * 

Kfiwt  de  nftm  teDis &la dif 
ficulté  qu'il  y  a  à  U  biendre^ 
fer,  IV\L383. 


DES  MATIERES. 


333 


Les  plus  grande  Miniftres  d*£- 
tflt,&  les  vaillans  Capttaineane 
font  pas  toujours  les  plus  pro- 
pres à  faire  ITiiftoirc  de  leur 
KvnSy  ibid.  2%S>. 
L*Hiftoire  de  nôtre  tcms  eft 
un  prcfent  qui  ne  doit  ê.trc 
fait  qu^àlapoièeritc;  On  peut 
bien  récrire,  avec  dcffein  de^ 
ne  la  faire  voir  qu'à  l'avenir, 
ibid.  287.  ^  fuwttutes, 
L'Hiftoire  du  fiegc  de  Troye 
fous  le  nom  d'un  Diâys  de 
Crète,  IV.  11. 29. 

HOLANDE,  ouBatavie  fi  de- 
criée  pour  la  (hiDÎdité,  pf^ 
aujourd'hui  admirable.  Vil.  11. 
215.       - 

KOLANDOIS.  De  l'origine  & 
du  progrés  de  leur  Républi- 
que, IV.  1.421. 

La  guerre  leur  eft  plus  avtn- 
tageufè  que  la  paix,  là  même, 

Comparaifbn  entre  leur  kepii- 
blique  &  celle  des  Romams, 
îM,  427. 

HOLSACÉ,  ou  HoMléin,  L  1!. 
9Î. 

HOàSERE.  n  étoit  aveugle,  VI. 
11. 137. 

Eftimé  le  Prince  &  le  plus  ex- 
cellent de  tous  les  Poètes,  VIL 
11.  Ï82. 

Grandement  chéri  parle  grand 
Alexandre,  lànfiiu. 

Quoi  qu'il  foh  eftinié  fort  fa* 
vant.  Il  n'ctoit  toutefois  rien 
moins  que  Philofophe,  UnL 
184.    ' 

Les  plus  célèbres  dans  fa  pro« 
fefiton,  ont  fait  gloire  de  fi- 
miter,  tUdL  186. 

Ses  livres  ont  excité  mille  con* 


teftatioos  {porq^  les  fiyàns, 
Hfid.  187. 
Homme,  de  (à  création  &  de  Cotï. 
avantageuie  pofhire ,  1.  1.  20. 
Des  hommes  paroitre  aVoir 
dés  têtes  de  cheval  fans  ma* 
gic,  ihiA.^6^.  . 
11  doit  être  mis  avec  les  fub- 
ftances  incorruptibles*  &  im- 
mortelles ,  111. 1. 446.   • 

£n  quoi  conHfte  cette  reflètn- 
blancc  à  Dieu,  ^  laquelle  l'E- 
criture fainte  dit  que  nous  é- 
tions  faits ,  ibid.  440. 441. 
L'homme    eft    comporé   du 
corps  &  d'une  ame  ininK)rtcl-  * 
le,  il.  1.  226.  &'/««?. 
Pe«  la  malheuTcufc  condition 
de  l'homme,  11. 11.  356. 
Ceux  que  Ton  croit  les  plus 
heureux  font  bien  fouvcnt  les 
plus  malheureux,  ibid.  359. 
Semblable  à  ce  Prothée  des 
Poètes,  ibid,  2^ 

C'cft  le  plus  (bciable  de  tous 
les  animaux,  ibidyZi6, 

L'homme  eft  le  plusinjuftede 
tous  les  animaux ,  parce  qu  il 
'  eft  le  plus  fjiiriruel,  VI.  l.  343- 
Pourquoi  l'homme  pleure  en 
nazflànt,  V11.1.  H3* 
Lui  feul  entre  les  ammaux 
nait  fans  dents,  ibid.  370. 

Namrellcment  inconftant  Ôc 
changeant,  VU.  11.  175. 
L'homme  eft  le  plus  divers 
êc  U  plus  bizarre  de  tous  les 
ailimaux,  IV.  1. 105. 
Il  eft  propre  à  l'amour  en  tout 
tems,  ibid.  116. 

Hommes  fans  tête ,  ibid.  1  ^7. 
Hommes  qui  ont  les  yeux  au 
milieu  de  h  poitrine,  làiuifmc. 
Xij       .         - 


3*4 


TABLE 


Pluficui's  ahiiiiaiw   Iw  font 

préférables  en  bonté  de  m^ 

moire,  ihid,  171. 
HONGRIE,  h  defcdption,  1. 
-     U.  7^- 

bivisce  en  haute,  ou  fupe- 

rieure  dt  baflc  ou  inférieure, 

là  même, 
temi*«r,  11.11. 179^ 

Divinité  parmi  les  Romains* 

111.1.255. 
tiwte,\.ïi,264^ 

,   Korie/i  «Wrf.  îo8. 

.    HmfoH,  au*eft  ce.    Divise  en 

deux,  g;rand  &  fenûble,  ibidé 

10.  II. 
iJORMISDAS  Architeâe,  11.11. 

329- 
HofpitaUté,  caufe  de  la  grandeur 

de  Rome,  U.  U.  64. 

Entre  les  aminés  lliofpitaliere 

eft  la  plus  forte,.  ibU,  67. 

Hôpitaux  fondés  pour  la  gue- 

tifon  des  oifeaux  malades  i>lU«^ 
'       1. 69. 

Les    Topinambous   pleurent 
*       en    recevant  leurs  hôtes  ou 
bons  amis  chez  euxj  VI.  IL 
145. 

HUENA  hit  y  in.  $0.' 
HUITRES  pcfant  quarante  fept 
'  livres,  VI.  1.38- 

Des  huîtres  qui  fe  cueillent  fur 
des  Orangers  &  fur  des  Ci- 
tronniers, VI.  IJ.365. 

thmanitff  &  douceur  «  il  faut  y 
poner  les  enfàns  autant  qu'il 
'  eftpoffibU,  1.  45.^^. 

Il  y  a  une  fàufe  humilitl  & 
un  mépris  d*honneur  f^etn 


d'orgueil  &  de  ttatuptsk,  % 
U.  192.  &yî«Maler. 
Plus  un  homme  âge  eft  «r&- 
vé  dans  les  honneurs ,  pi?  ^ 
9*humiile ,  M.  !t  1+3.  tfi^ 

Elle  eft  uniquement  dmx^ 
lafagcflè,  \'U.L9i. 
On  peut  retirer  autant  dV 
neur  d'une  aétion  haSt  c.. 
d'une  plus  relevée  .parla  &> 
le  manière  de  rexecuter,  s- 
339- 

L'humilité  n«  jattiaîs  été  vî» 
"avec  toutes  fes  grâces  hon  àe 
lïglife  Chrétienne,  ikU.  34:. 
Enfeignêe  par  la^nagt^^ 
des  tui&,'&paT  aPnîla&pAie 
païenne,   ta  même ^ fiào. 

HITSS.  Us  demeurent  cftci- 
nuellement  ^  cheval,  ducin 
y  faifant  font  atetkr,  y  bc- 
vant,  mangeant»  -  dirons. 
VI.  1.  368. 

HUPE,tbid.^to. 

HUROSS  de  h  n«n?ell«  Fran- 
ce ,-&  de  leur  giofaeié,  i*. 
«13. 
Ils  n'ufent  point  de  fd,  IL 

I^Jrographie,  L  IL  3. 

HTAtÈSE'E  reprefenic  avtc  u- 
nerobe  jaune,  pourquoi)  U 
ll.,3a2. 

HTMETT^,   moniagnt,  U 

71-     . 
HTPAhUS,  fleuve,  V*n.ioj. 
lifptrMeft  L'D.  215. 

De  Tufage  de  cette  figUK,  Q. 

^U  faut  fuir  les  h>7cri)oks 
d'hyperbole,  U  mfiHe. 

HyPERSORE  ES,  IV.  U.  7. 


DES  MATIERES. 


335 


flypoecnândijMe  gucri  par  le  ino-  tourdliuî  un  paits  forr  agi:ca» 

'  len  des  voiages,  VI J.  64.  oie ,  ihd.  215. 

hi^tpuryfie  &  hypocrires.  Vil.  U.  H>twr  grand  &  exccflif,  VI.  U 

-28.  185. 

MVRCANIE,  autrefois  affivuiè  Grand  hyvcr  en  Frayée,  là 

pour  Ton  infertilité,  eft  ai|-  wc^mt. 


/. 


S  T^CftUK,  ac,  LU,  155.  . 
i> /«/bai/Se,  i».  S64. 

Elle  a  (ait  d'écranj^e?  codicil* 
les  &  adîons  tragiques,  VI. 
I.  192.  ^ 

Elle  ofe  même  s'attacher  aux 
aines  les  plus  pures,  &  fur-' 
prendre  les  puis  (ândtifiées, 
ibiâ.  193. 

JAMAÏQUE,  Isle ,  I.  H.  36.  i6a, 

lANUS,  pourquoi  la  Theolo- 
^e  des  Anaens  rendoit  ce. 
Dieu  à  double  vifage  arbitre 
de  la  paix  &  de  k  guerre» 

IV.I.42t).    r 

JAPOS,  Isle,  LU.  136. 

//!FONNOi5peuvent  étrenom-  ^ 
mes  nos  Antipodes  Moraux, 
VIL  I.8.i^/«/o. 

fyrdhu.  Il  y  a  plus  de  plaifir  i 
voir  les  larduis  des  autres, 
VI.  L  458. 

Avis  néceflkire  pour  ceux  qui 
en  veulent  acheter,  i^.>59* 

Un  lâtàimer  eft  fiut  \^»Roi 
pour  avoir  et&vû  planter  lin 
chou  de  bonne  grâce»  LL38. 

lARSAV,  Uti  LU. 43. 

lAVA,  Isle,  &  de  Tes  habitans, 
IL  IL  276. 


lAUNE,  couleur  de  deâil,  f^ 
103. 

La  (^uleur  jaune  eft  la  livrfe* 
des  jaloux,  desluifi,  desfem* 
mes  de  joye,  &  des  trainres, 
IILL117. 

Elle  eft  dédiée  au  culte  divin» 
iàmfme* 

C'eit  k  couleur  du  Roi  de  la 
Chi  je ,  ià  mène, 

'EUe  fen  de  fard  aiuc  Canari- 
ennes &  aux  Egyptiennes,  ih, 
118. 

Jaunijfe  y  covlicur  la  plus  agréa- 
ble parmi  les  Turques,  VILL 
268. 

JAXARTES,  L  IL  108. 

IBERIE,  îA.  119. 

ICTrOPHACES,  IV.  IL  92. 
Ils  jettent  leurs  morts  dans 
Teau ,  VL  L  206. 

IDA ,  montagne ,  L  IL  1 1 7.  VI. 

IL  35<5. 
Idûtifnu,  VILL  2^9. 
/DUJIi£'£»LILit9. 

lEASNE,  Reine  de  Kaples,  L 
L316. 

lEMSCEA,  fleuve  de  rAfie»  L 
IL  107. 

JERUSALEM  comprife  fous  di-> 
verfes  appdlations,  VL  II.  38 1* 
X  iij 


3s6 


TABLE 


Si  mSUS' CHRIST  avpit  cette 
beauté  extérieure  que  Ton  lui 
attribue,  Vl.  1.  i^s.kffnw. 

hu,  il  donne  parfois  au  Prince 
trop  d'inclination  &  de  facili- 
té à  accorder  ce  qu'il  refiiiê- 
roit  en  autre  tenis,  1. 1.  340. 
Les  Chinois  font  fi  fort  pafli- 
"  ©nnés  pour  le  jeu,  que  non 
contens  de  jouer  leurs  femmes 
&  leurs  cnfàns  pour  un  cer- 
tain têi^s,  ils  fe  joiient  fou» 
vent  eux-mêmes.  Vil.  L 156. 
Ceft  un  crime  capital  au  la- 

Son  d'y  joUer  de  l'argent ,  V. 
.  250- 
Du  jeu  des  cchets,  &  de  leur 
inventeur,  111.  11.  38-  3%> 
Cinq  fortes  de  jeux  chez  les 

'  anciens  Grecs  ^Latinsj  ib,^S' 
Il  n'y  en  a  point  qui  foit  plus 
expreflèment  défendu  que  ce* 

.   lui  des  dcz ,  ib.  47.  fiqu, 

JfniNeurofpaftique,  1. 1.  245. 

Jenx  floraux,  VI.  1.  53. 

Jaix  Olympiques.  A  oui  en  ap- 
partenoit  la  furintendance  par- 
mi ceux  d'Eiide,  VL 1.  199. 

'  Jncx  fùnebrçs  pourquoi  inlHtués, 
vn.  l.  50. 

JtMx  Ôc  pafTetems  auxquels  Ce  peu- 
vent adonner  les  Princes,  L  L 
941* 
tes  Rois  ne  doivent  Jamais 

'  prendre  leur  divertiricment 
dans  les  jeux  qui  ne  le  font 
que, pour  eux,  oc  qui  donnent 
de  1  affli<^iûn  aux  autres^  ib, 

leux  de  pure  récréation,  iktd, 

341' 

D'autres  Prince^  ft  font  adon- 
nés à  d'autres  plaifirs  qui  n'é« 


toient  pas  moins  piisîles  & 
moins  ^uiocûis,  ai.  243. 
Obfiavanohs  a  ce propospoc 
ce  qui  regarde  m  pcnss 
d'un  jeune  MonanpiCé  A.  sr 
246. 

Jemujfe,  IL  U.  373. 

Souvent  ceux  qui  font  vçn- 
eux  en  leur  jeuneflè ,  degfe- 
rent  &  deviennent  vicieui  c 
vielliflànt.ift.  277. 
De  la  jeuncflê  viàcûfc.  ^t. 
IL  &/m. 

S.  /GNilCE  de  LoyoU  ne  cor- 
men^a  fes  études  qu  tpns 
trente  ans,  IL  IL  495. 

iguarance.  Tout  Potenpr  ig»>- 
rant  ne  peut  jamais  «re  !»«• 
reux,  LL  155. 

De  ^ignorance  doue  &  t»- 
fonnable,V<L303. 
Un  modcfte  igneranr e£p|^ 
feral>k  à  un  vak  &  pras»- 
tueux  fkvant ,  10.  l  M^ 
lî  n'y  a  que  levcritaWc&ïam 
qui  puifte  juger  dengnotïfv 
ce:  plaifante  rencoocre  de  Pé- 
trarque^ th.  349. 

'  Nous  naiflbus  tous  ig;nonn% 
VlLL  ig5. 

IILTRIE,  &  fon  étendue,  U 
74. 

ILOTES  des  LacedemonicN 
ib.  324. 

IMAUS,  montagne»  ib.  I3r< 

hnitatmu  H  impaire  ftut  « 
prendre  de  bons  Auteitfs  l 
imiter  en  la  compofmon  des 
livres,  VU.  11. 140. 
Autant  qu'itfie  belle  imiiatic-s 
.  eft  loiiable,  le  crime  de  pi^ 
giaire  eft  tout  àfiûtdi&ouic, 
f^.  141.  fwycs  Plagiaire. 


BES  MATIERES. 


327 


Mmmtrutké  dç  l'anie,  UI.  L  393. 

MmpaffibUitê,  VU.  U.  ;ti6.  ^/«m. 

L'exemtion  de  quelques  piT- 
fions  hoiucuftselè  bonne,  ib, 

De  Fucilitcmi  inutilité  des  pa(^ 
ûons^aayez  pafllons. 
Iw^ietê,  Vil.  U.  92.  k^fuîp. 
On  oeut  erter  de  dire  même 
<ks  nerefies  fins  être  impie, 
U  même. 

L'erreur  eft  moins  criminelle 
que  l'impiété,  ^iâ.  93. 

Du  motd'rmptV,  la  wên^  tt 
pdvantts. 

httpofitiûHt  6c  levées.  Plufieurs 
choies  à  y  obferver,  par  les 
Souveraiiu»  fans  quoi  leur 
fi;ouvei|^nent  ne  peut  être 
heureuS  ni  l'état  de  leurs  fi- 
nances bien  réglé,  1. 1.  72. 

Impofiuret  &  fourbes  pour  par- 
venir à  qne  puiilânce  (buvc- 
iaîne,^VLL233.  ^fnia. 
Autres  fourbes  pour  des  fins 
beaucoup  moins  élevées,  ib. 
341. 

n  y  en  a  eu  qui  ont  bien  of4 
attenter  à  U  Divinité,  A.  34a. 

fmprtcathnr,  t  IL  216. 

Impriment,  ihid,  130.    « 

Jmpméenct,  Elle  eft  attachée  I 
nôtre  humanité^  VL  L  15. 

Impmdatce,  Déeflè  Atfacnîemie, 
Hnd.46. 

ISCASy  ou  Empereun  du  Pe 
rou.  IL  11. 107, 

InâviUtù,  (candaleufèsy  V11.L 

329.    tffMWm 

hc$iifianc€  de  nos  mœurs,  VL 
LJ35.. 


De  celle  oui  (è  rencontre  eft 
l'amour  dune  femme,  VL  U, 
368. 

De  l'inconftance  &  mftabilité  . 
de  l'homme,  VIL  11. 175. 

L'incontinence  eft  difft^ente 
de  rintcmperance,  f^oyçzln' 
tempérance. 

Jn&edMiité,  VL  ÎL  405. 

C'eft  le  nerf  de  la  prudence» 

11.11.43.  ■ 

/ND£.  La  plus  'grande  partie 
deotnd  de  l'Empire  du  Mo- 
gol,  LIL  127.128. 

nmiE>js\  iLU.  335.  VLL33. 

Des  Indiens  de  lacAte  deMa- 
^abare ,  V.  11. 149. 

Us  trafiquent  iâns;  parler,  ibU» 
85. 

Indiens  .Orientaux,  Vl.L3a     , 
Ceux  du  Roiaimie  de  Siam, 
comment  ils  rendent  les  der- 
niers devoirs  à  leurs  morts, 
ibid.  205. 

Indigence  mepriiee  par  tout,  veytu 

Pauvreté. 
JTmOSTAS,  in  i2%. 

mous  fleuve  de  l'ATie,  OU,     * 
106. 

InêgnhtS,  TL  y  i  peu  de  perfon* 
nés,  dont  les  acHons  &  les 
pensées  ne  Ct  reprochent  rien 
les  unes  aux  autres,  âc  qui 
aient  cette  égalité  ât  cette  cor- 
refpotidance ,  qui  eft  la  pierre 
de  touche  de  la  plus  haute  fa* 
gefTe,  IILL482. 

Infamie,  celle  du  fiipplice  d'un 
particulier  ne  doit  rejaillir  fur 
ceux  de  fon  fang,  VIL  U.  57. 

DtY Infidélité  des  Romains',  pigwB 
Romains, 

X  iiii 


3^8 


TABLE, 


tes  plus  telijçieufes^  fouvcrti- 
nctés  font  mi»e  dehftirlepar- 
jure  &  rinfidelité.  Quoiqu'el- 
les foicnt  bien  aifes  d*en  pro* 
fiter.  Vil.  1.31. 
Infinité  ^v^  le  monde  rejtttét 
par  Ariftote,  111.1.406,  ^ 

bgratftMde,  Qtfk  le  vice  le  plus 
odieux  &  le  plus  abominable 
parmi  toutes  les  Nations  de  U 
terre,  ib.  59.  Wfmv. 

Ji^s,  UL  U*  85-  Perfonne  ne 
peut  être  offense  que  par  foi- 
même»  V.U.  130 /tY«. 
Pu  mépris  que  Ton  doit  (aire 
des  injures ,  VU^U  306.  ^/m- 
'  panfts. 

JSSPRUCH  capitale  du  Tiroî, 
f.U.91. 

^tnâF  des  animaux,  â^  l'avan- 
tage qu'il  a  fur  la  MÎlbn,,  Vil. 

fnftstuHim  des  en&ns,  ^  du  foin 

au  on  doit  prendre  à  les  bien 
lever,  i^.  44.  W [niv. 

InJtrH&ion  des  enfàns  nés  pour 
avoir  le  maniement  des  (ce* 
ptre'S,  de  combien  ^nde  im- 
poitance  eft  le  fom  que  l'on 
en  doit  prendre»  1.  t.  4,  ^ 

Jr^fempeMiiee,  eh  quoi  diiTerenttt 
de  Vincontincnce*    Vil.  11. 30. 

jpterit  particulier,  nomme  un 
cinquième  élément,  11. 11. 248- 
|1  tient  lieu  de  père,  de  frère, 
d'allié,  de  patrie,  de  Dieu 
même  &  ruine  les  plus  fortes 
amitiés,  ibid.  139. 

pttfrieur  de  l'homme  :  comment 
il  peut  être  connu  ^  11. 11, 94, 

Jnterrogationf ,  1.  Ilf.ai6. 

tnviiriabiUté  i  ç'çft  ime  borcfic^ 
IU.1.»79. 


hÊtfotthn  Oratoire.  Dt  lés  T^ 
gles &argumens  poor  pce> 
ver  ou  rendre  une  diolé  » 
bablc,  1.1L  177.  &/■» 

La  J«i>  exceflive  tue  les  per6» 

nés,  IL  U.  369. 
'    £]leiè  change  natareUemcz 

en  pleurs,  VH.L  144. 
JONI£,  l.U.^ 

Saint  lOSEPH  man  dé  b  fbi^ 

te  Vierge  eût  quelque  isfc^ 
çon  de  fon  honDeur,  \1  L 
153. 

lOSEPH,  aimé  &  canefepir 
Poqphar,  eftiuié  par  qoel- 
ques-uns  le  Serapis  des  ^* 

•    ptiens,  VIL  L  298. 

J05£PH£,  Hiftonen  Grec  qsoi 
que  luif  de  nation.    KaiHȣ 

,  pour  tefqueUes  il  a  éoic  ea 
,grec  plutôt  Qu*e^d)fea,I\. 
B.  73.  trfinh.    ^ 

lOSBPHE  GOK/0NZD£;  ^« 
fait,  ou  plutôt  fikZizfic  uoe k- 
ftoire  de  la  ^(uezic  Induque, 
ihid,  87- 

h&alUert  &  L^idàiies,  VII.11. 

ai. 
lOVlES  ctoit  un  Ptincc  très- 

Chrétien  quand  il  pininc  \ 

Tempi^re,  V.  L  383. 

Honneur  qu'il  rendît  Wkt» 
moire  de  lulien  TApcftitiao 
prédeceflèur,  1^1^.384. 
ÎQHTS.  Ceft  une  eireur  popo- 
kire ,  de  croire  qu'il  y  ait  ca 
des  jours  plus  heureux  ou  plm 
malheureux  les  uns  oue  ks 
autres,  Vl.îlspi.  ^fào. 

IRIS  y  autrement  TAïc  an  Gel 

/    ILL78. 

IRLÀimu,  ouHihemie,  hk, 

fa  de(criprion.   Ennemi  des    1 

(erpens,  11L4^47, 


^ 


DES  MATIERES, 


319 


Les  femmes  les.  tikis  mtrque* 
tées  y  (ont  les  plus  belles,  VU. 
1.  269. 

rAI^KOOJ5,teniis  pour  grands 
larrons ,  1.  Û:  47.      %  . 

Ironie  &  Faillerie  en  grande 
«ftime  parmi  les,  Adieniens, 
11.11233.     ,. 

Contre  ceux  qui  ne  fauroiem 
fouflrir  la  moindre  raillerie,  M 

ISLANDE  U\t,  LU. 49.  U.U. 

Irjf,  LU. 28. 

JSLES  ARsLÔqaes,  tM.  123. 

Isles  dotantes  en  diverièscon* 
<  cries,  iftûf.  45. 

Llsle  de  France,  ibid.  100. 
ISMAEUTES.    Us  étoient  haïs 
&  perfecutés  de  tout  le  monde 
VLU."3ip. 

JSOCRATE  excellent  &  parfait 
Orateur,  U.  L  22s. 

ISRAELITES,  jComt^ient  ils  re« 
peuplèrent  la  Tribu  de  Benja- 
min,- fans  contrevenir  à  un 
fennent  qu'ils  avoient  fait^  lU. 
L  146. 

JSSEDONS,  Nation,  VLL2ia 
Les  Ulèdons  du  Non  n'ont 
qu'un  œil^  VL  U.  134. 

Jfikme,  LU. 28. 

Ifthme,   ou  détroit  terrdtre 

de  Suez,  ibid.  28. 

liUune  de  Corinthe,  tb.  28. 

De  rifthmc  d'Egypte,  VLU. 

359- 
ISTRIE,\.IL66. 

TTAUE,  menacée  d'être  rédui- 
te (bus  IftXujettionE^gnole» 


fi  eUe  n'eft  fecourue  de  \t 
France,  IV.U.  372,^/*i». 
Sa  deicription,  fa  longueur» 
&  (à«  largeur,    L  U.  62.  kf 
fiâv, 

ITAQUE,  IL  U.  57. 

Itinéraire  d'Alexandre  Qerddtn, 
Evéque  de  Saint  Dominique, 

IV.  a.  30. 

it;D£'£.  l.U.  119. 
Miciaire,  vo^^s  Afhologie. 

Ik^e.  Ceft  un  trime  de.  prier  à 
de  rechercher  la  faveur  d'un 
'\Iuge,  W.LiOti.tffmv. 

Jugement,  Tous  les  jugemeQS 
qui  fe  font  des  mœurs  des 
nommes  par  leurs  écrits,  ne 
font  pas  toujours  recevables, 
IV.  U.  188. 

De  l'incertitude  de  no$  juge- 
mensf,  VILIL228.. 
Le  {ugement  humain  a  betu* 
coup  de  vanité  &  eft  fiqet  à 
de  mervciUeurcsl)evuès,XllL 
«7. 

IVIFS  chaisce  d'Efpagne.     Ia 
Pape  Àplufieurs  autres  Prin^ 
ces  Chrétiens  les  laiiiênt  vi«      M 
vr^  impunément  dans  leurs 
Etats,  fv.U.34^. 

Les  IVlpVES  allant  par  le  pais 
ôtent  leur  marque^  XL  I4S« 
149- 

IVLE  CAPITOUS,  IV»U.  129- 

/UI.£m.Pape,  U.U.459. 

WUEN^  l'Apoftat.«;rand*  gé- 
néreux guerrier,  L  T.  1 30. 
Ce  n  eft  pas  fans  fujet  qu'il 
a  laiffc  une  mauvaifc  memoi-i   • 
re  de  lui  dans  tout  le  Chri« 
ftianifrae,  V.L3S2. 

n  fut  en  effet  le  plus  redmitt* 


330 


TABLE 


bfe  de  tous  les  perfecuteurs 
de  la  Foi.  &  FEglifcn  apoint 
eu  de  plus  dangereux  ennemi 
quelm^  la  mfme  ^fidv. 

iUUERS  ville  &  Province.  1. 
U.93. 

De  la  WMEVT  ou  cavale  ,de 
Mahomet,  11.  U.  404.406. 

Jl/NON  fe  lavant  tous  les  ans 
dans  une  Fontaine ,  y  recou- 
vroit  fon  pucelage,  VI.  11. 
318. 

Elle  fit  une  fois  divorce  avec 
lupiter,  là  mêmt, 

IVPITER,  pourquoi  fumomml 
Mœragere,  oucondudeurdes 
parques,  VIL  1.68. 

•  Repréfente  avec  trois  yeux  par 
les  Grec,  i*.  75- 

Rufe  du  diable  en  lui  attribu- 
ant des  enfans,  &  de  faire  tor- 
dr  Pallas  de  fon  ceryeau,  VU.  L 
305- 

Les  Anciens  ont  adoré  tçois 
cens  Divinités  fous  le  même 
nom ,  ib,  299. 

Jupiter  Scotite  adoré  par  les 
Grecs»  ib.  985* 
lupiter  Philius  grand  Farafite, 
vCl.  159- 

lurifpTMdençe  t  fon  avantage  iîir 
U  Médecine,  V.  11.  391. 


luftSce.  Elle  eft  le  fecond  ip^.^ 
d*une  Monarchie ,  1. 1.  ;  i .  t? 
fiiio. 

.  La  juftice  &'la  verûé  pci^ 
fouvent  pour  la  tnêatt  choi. 
V.  1.  239. 

Sa  Définition,  L  B.  273. 
Divisée  en  générale  &  oniv? 
felle,  &  en  particulière,  Qmim 

La  jufHce  particulière  eft  <k 
deux  fortes,   diftiibutivî  à 
coiumutative,  i^.  374- 
Elle  fe  doit  rendre  fans  cocV 
deration,    ni  de  païens,  n; 

'    d*amis,  ni  de  faveur,  niific' 
dulgence,  VL  L  197. 
Les  formalités  )udîdiires  1s 
plus  couRcs  font  les  mdJko- 
res,  làmême.^fmâf. 

Saint  /17S77N  Martyr,  mil. 
265.    , 

JUSTn>r  Hiflorien  latin,  IV.IL 

'IVSTÏN  i.  du  non  Empereur. 

11.11.412. 
JUSTlhnÈf4  trcs-mal-tràtc  a- 
vec  rimperanice  k  teamc 
parProcope,   IV.  IL  152. 

WTLAND^  Pcninfule  Goroi- 


moue,  LIL48. 
luuaiiff 


38. 


nd  de  TÀinenque,  LU 


K. 


KESOTAPHES,  VI.  1.219. 


AhdaCifme,  1.1L22^ 
■^  Lacs    remarquables  pour 


leuts  rareté  flnguliercs.  Il  t 
59- 


DES  MATIERES, 


331 


Lac  dont  Teau  force  de  paN 
lerceluiquienabû,U.U  117. 

La  âcfmitimg  du  LAC^  I.  H.  30. 

LACEDEAK)NlEflS,  V.IL9Ç. 
Ils  avoient  un  foin  merveîl-  ' 
4eux  de  bienékverlajeunedèf 
VU.U.-tj. 

LAGENIE,  Province,  L  U.  46. 

LAGirSA,  vUlc,  VI.  U.  190. 

LAHOR  capitale  de  Tempiredu 
Mogol,  1. 11. 138* 

Le  Ly4/Tdes  nourices  pourquoi  * 
blanchi  par  la  Nature,  1.1. 4^. 
Un  homme  le  contente  de  lait, 
fans  prendre  aucuneautre  boit 
fon  ou  nourriture,  VI.  H  350. 

LAITUES  de  kpt  livres  pefimt 
VI.  1.4^. 

LâiànMT.  Les  perCbnnes  laides  & 
fans  beauté,  ne  font  pas  è 
mefeftimer,  VLl.143.tf /«tp. 

n  n*y  a  point  de  laideur  qui  é 
gale  cdle  d'une  laide  femme, 
tfrûf.  515. 

D*une  LaiéU  devenue  belle.  Vil. 
La64. 

LALA,  fille  habile  en  la  peintu- 
re, VI.  L  $6. 

Denis  LAMBIN  Profêflêur  du 
Roi,  111.  L  34. 

LAMLA  fille  de  Neptune,  VIL 
L 160.  00^  Pithie. 

L^UUPRJDE,  IV.U.268. 

LAMPROFE»  è  Jaquefle  on 
fàifoit  porter  des  pendansd'o- 
teilles,  VI.  L  31. 

Lûngtiet  elle  eft  Toigane  du 
goût,  11.  L  148. 

Uh  Athénien  fit  un  étui  à  (à 
hnffit,làmême» 


Quelle  langue  eft  plus  capable 
de  goût,  là  même. 

Serpens  qui  ont  la  langu€ 
fourchue ,  la  mime, 

r  Oifeau  des  Indes  qui  n*a  point 
de  langue,  i^i  aQes,  ih,  1491 

Lam^age  comparé  à  lalnonnoie, 
ILU.77. 

Un  langage  rationel  (èroit  à 
fouhaiter,  VI.  L  3x1. 

n  n*y  a  point  d^*animaux  qui 
n'aient  quelque  difcours,  & 
quelque  dialecle,  tir.  313. 

Ceux  qui  ont  eulareputation 
de  l'entendre ,  là  m£mt, 
Laiiiriie  Grecque .  Pour  avoir  une 
prfaite  connoiflânce  de  la 
langue  Françoife,  il  eft  avai^ 
tageux  d'entendre  la  Grec- 
que, iN^cft  Langue  Fran^oife. 

Laugiiei  Grecque  &  Latine. 
Combien  elles  ont  perdu  de 
leur  grâce,  IL  U.  13.  i^fw». 
Les  Langues  (ont  toutes  les 
fervantes  des  Iciencos,  VL  L 

308.' 

La  connoidance  des  langues 
eft  une  belle  acquifition:  Q)m< 
bien  importance,  ib.  313. 

LtMne  Françoife,  IL  L  354.  èf 

LamiuiHAraiipit  nommée  ûinte, 
VI.  L  307. 

Sa  grande  diiêtte  &  fîi  pau* 
vtete,  ibid.  308. 

On  s'en  peut  fort  bien  paflêr. 
là  même* 

Litvgne  Damife  prifètét  à  l'He- 
hraîque ,  &  eflfimée  la  premie* 
re  de  toutes  les  langues,  VL 
L  309- 

Langue  AUemÊmàe  préférée  i  cel- 
le des  Iui6,  tti 


jja' 


TABL« 


LANGUEDOC,  l.lLioi.. 

LANGOUSTE,  m.l.23. 

.  LAhriGRAVE  de    HclFe  'ft, 
vantenrAilrologie,  1.  I.jH^, 

''LAPES  ou  Lapon?  trafiquent 
fans  parler,  &  lany  voir  ceux 
avec  qui  ils  échangent,  Ul.  L 

LAPPIE  ouLappcland,  1. 11.  51. 
53- 

jtam»,  qui  eft  un  crime  ouaA 
par  tout,  n*a  pas  lai&é  d  être 
nonorable  parmi  quelques  Na- 
tions, IV.  1.469. 

Condanné  par  les  loix  Divines 

&  humaines,  VL  L  321.  ^ 
.  fuip. 
Larcin  ficret,   Flufieurs  Nations 

Tont  laifl^  par  leurs  loix  iiu* 

puni,  i^ûi.  315. 

Quelquefois  ounis  oar  les  Ro- 
mains,  quei<|uefois  impuni. 
-  fuàue  permis  I  ibid.  $16, 

Lt  métier  de  voleur  en  {pnan- 
dt  conAderation  en  beaucoup 
d*cndrpits,  îhid,  317. 

Un  Prince  des  larrons  panul 
les  Egyptiens,. M  tuéme. 
Capitaine  des  Coupeur^  de 
bourfe  à  Paris ,  ib,^i fi, 

.  riudcurs  font  parvenus  à  la 
Souveraineté  par  le  moiendu 
vol ,  là  ntême, 

Ia.  qualité  de  voleur  efliniée 
gloneufe,  là  ment, 

le  larcin  déifié,  ib,  319. 

pieu  &  la  Nature  femblent 

convier  parfois  au  larcin,  là 
*wâmi  W  fitin. 
LittfHts,  elles  font  une  marque 

de  )oie  &  d*allegre{lè  aux  A- 
/    mericains  Merioionaux,*  VI. 

U.363. 


LâjfhiAe,  ceDe  dont  on  î^neie 
la  caufe/  eft  de  mauves  pcf 
(âge  au  corps.  JIL  L  9^9- 

lAtituâtr,    comment    elles  & 

comptent,  1.  IL  25. 
•  Des  degrés  de  latittxde  co». 

ment  ils  fe  comptent,  X^si-'a' 

Latitude  Méridionale ,  btitui; 
Septentrionale ,  ibid.  26. 

De  la  lititude  d'un  lieu,  )» 
menu, 
LATMVSxximxnnpxt,  I.ILiiS. 

Sains  LAVRESS  Isle ,  fes  hâbi- 

rans  reconnoillênt  un  Dicj 
auteur  de  tous  biens  «  &  ér-- 
bliflènt  un  Diable  auteur  du 
mal ,  lequel  ils  craignent  pki> 
que  le  premier,  V'fi.fl.  2f5- 

LAVRIER,  11.1. 103. 

De^Ia  LeSmrt  durant  ferepas,  ff- 
IL  4^9- 

La  ledmre  des  livres  doir  être 
accompagnée  de  medBnzions 
èc  de  réflexions,  qà  iiatentu- 
tiles ,  ibid,  499. 

Le^s  teftaméntaires  en  favcui 
des  chiens,  Ul.  L  6g. 

LEIPSIC,  \ille,  LiL94. 

LENA  fleuve  A  fà,  107. 

LEON  Roiflume  &  Capitale,  it 

58.     ' 
LEON  m.  du  nom  Pape,  d: 
rétabli  âifis.  (on  (îm  ponti- 
fical par  lesFran^ois,  ^'^1.392. 

LEON  X.  Pape,  un  'des  plL> 
favant  honuiies  de  fon  ikck, 
Ul.  K  410.      ' 

LEON  IV,  Empereur,  &  mon 
attribuée  è  des  pierresmttieu- 
fes  qu'il  portoir,  \*L  L  28- 


DES  MATIERES. 


333 


/^ON2D£  précepteur  d'Alex- 
andre le  Grand,  1.  Lu. 

LEOI^tnUS,  Evoque  d'Antîo. 
ishe  dégradé,  pour  s*écre  fait 
cMtrer,  Vil.  1.253. 

LEOPOUS  ville  Capitale  de  1« 
Ruifte  nuire,  1. 11.  83. 

LESBOS  fle,  th.  124.  ' 

LESDICVIERES',  Connétable» 
ne  fiic  jamais  entamé  ni  de 
£tT  ni  de  baie,  quoiqu'il  n*é* 
pargnât  fil  peribnne  en  auou» 
ne  forte  de  rencontre»  1.  L 
isg. 

LESTRK50NS,  VILL  129. 

Lettref.    De  la  façond'écrire  en 
ce  genre,  Vl.  1. 8* 
De  celles  de  Seneque»  Se  ds 
leur  utilité,  ib.  9.  l^fuiv* 

Pourquoi  il  n* a  pas  mis  dans 
les  dennes  les  noms  de  ceux 
à  qui  eUes  VadrefTent ,  '  Vil.  1. 
320. 
LETTRE'S,  fcÛe  de  Philofo- 
phes  de  la  Chine,  V.  1.  31^. 
voyez  Confixtius. 

LEUCOTHOEi  Divinité  parmi 
Us  Eleates  belle  reponfe  Idu 
Pliilofoflie  Xenophane,  111.1. 
«66.  ' 

tBï^ARDÈhl  eft  capitale  de  1« 
Frifc  Occidentale,  1. 11. 93. 

Le  U  des  Chinois,  ib.27* 

U/ÊUS  Dieu  des  fèltins,  U.  IL 
447- 

UBER,  Dieu  des  feftinsi  !a 

Xiber  &  rOfirisdesEgypriens 
ne  font  qu'une  même  Divini- 
té, VILL  300. 

V   Kapports  de  Liber  aveoMoylê^ 


UkfêUtL  Les  Princes  &  Mo- 
narques doivent  ufer  de  ino< 
deration  en  leurs  bienfaits  âc 
gratifications,  L  L  37. 

Un  Etat  monardùque  peut  é* 
tré  incommodé  par  (tes  bar» 
geflès  ekceflîves»  là  mime. 

Mnoes  qui  ont  été  oontramte 
de  fe  fervir  de  la  loifiTcalê» 
trop  àmaàfiit  vq^>  à  l'en* 
contre  de  ceux  qui  avoienr  à« 
bu(e  de'  la  ftcllltéde  leur  pré* 
deceflêurs ,  Ai  i^ilWè^  38. 

Les  gratificatioiis  doivent  ^tt» 
proportionnées  au  (èrvice  &  à 
l'état  de  celui  qui  Ta  rendue 
aufn  bien  qu*à  la  condition  de 
celui  qui  les  fait,  /(il 


Les  Rois  peuvent  abufer  de 
la  libéralité  aufTi  bien  qu*un 
chacun  de  nous,  làvtêm^  if 
39- 

Les  bons  Princes  fe  font  toû* 
jour»  comportés  comme  s'ils 
n*étotent  que  fmiples  ufiifrui^ 
tiers  de  leurs  Etats,  ib.  41. 

Un  gfiind  ftoi  doit  faire  pi«^ 
roitre  en  toutes  occafionsuno 
libéralité  digne  de  (à  Fomine,y 
obfervant  les  conditions  qui 
rendent  cette  libéralité  plus  é* 
clatantc«iâ4iiCTM«. 

De  ceux  qui  reçoivent  fe» 
plus  grandes  faveurs  ;de  leuc 
Fnnce,  £^.42. 

Un  Prince  né  doit  jamais  fouf^ 
frir  qu  on  fe  retire  trifte  de  ùk 
préfence,  {^.41. 

Liberté,  1.  L  94. 

Elle  éft  une  des  chofes  le» 
plus  pretieufes,  &  les  plusa* 
gréabies  de  la  vie ,  UL  L  179*. 


334 


TABLE 


'  Far  oui,  quftnd.  &  pooi^- 


Gnnde  (fifference  entre  U  li- 

henè  &  le  libçnifiûge,   VU. 

11.93. 
UBETHRA  Ville  renversée  par 

kfieuveSus,  VII.L181. 
UCENCE5,  Lll.ai^ 
iJCISTUS  Empereur ,  mepn- 

ibit  les  bonnes  lettres.  Vu.  1. 

tat  de  même  00m,  h  H  93,  ^        ^^ 


IIMBOURG  ^'ille  &  Duiiê 
'.    11.  91.  92. 

LIN  tncofnboftîble,  VILLifc. 
UNOTE,  ILLiiOw 

Ennemi  moRdk  da  Bnax 

IV.  IL  319. 


fj£KiUS«  tt.lLi3S* 
UEVRE,  il  ne  peutfuWifter 
'    dans  risle  d*Itaque ,  U.  L 1 20. 

Affe^onné  &  recherché  par 
les  Romains,  pour  le  manger, 

'    II.IL2Ç. 
Un  Uevre  met  une  armée  en 
defordre,   111.1.  27- 
Ia  rencontre  de  cet  animal  en 
chemin,  eft  eftimée  de  mau- 
vais préûge,  VI.  IL  334. 

-  lièvres  qui  ont  deux  foies, 
IV,  L  160. 

iJeu,  fa  définition,  ILL23. 
Plufieurs  efpeces  ou  difièr^ 
ces  de  Heu,  là  mêfe, 
Ijcux  Gymnaftiqucs  où  les 
hommes  àevenoient  ^us  auf- 
fitôt  qu'ils  y  étoiem  entrés, 
VL  L  26a 

Utuif  Fran^oifes  &  Efpagnoles, 
L 11. 27. 

Lifue,  otye»  Equateur, 

JLipte  Equinoâiale,  L  IL  20. 

De  la  difficulté  prétcnducides 
vaiffcaux  à  paflêr  cette  ligne, 
M.  11.357. 
Ligne  Alcxandrine,  ftp|)|e|lÉe  de 
Dlvifion ,  eu  de  Partition  ou 
partage,  LU.  rj. 


L'Europe  n*en  noonir  p&s. 
II.  L  220. 

Un  lion  rcconnoiflmt  le  K'a 
qu'on  lui  avoir  fait,  CL  141- 
lion  apprivoise,  VL  L  29c 
291. 

Le  lion  n*a  pas  «n  odom  cr 
cellcm,  VLIL392. 
La  lionne  s*écanc  hifkêecoc- 
vrir  par  le  Pard,  fc  lire  in- 
continent a(ȏs,  \1Ll39^' 

Lions   dreiles   pov  6ire  la 
,  chairedesbàesttaT!ips,V!L 

IL3U 

n  paflè  tout  fimigtèttswe 

Êevre  continue,  V.B.3Ï7- 
UOhfl^OlSy  L  IL  102. 
ZJ5B0NNE  ville  capkik  de 

PORTUGAL,  th.  ^%. 
OTUAME,  0.  «2- 

Les  femmes  de  confiâenns 

y   exercent  un  conaàÀnÊÇ' 

public,  IL  L386W 

UVOKIE,  L  n.  53.  82. 
XJFOANE,  viUe&potcdelfer. 

md.66. 

Livres.  Comme  de  fort  gens  à^ 
bien  en  pepvent  ftirc  à  !».»»• 
vais ,  des  ptHbnne»  jïôoÀts 
en  compoièm  parfois  de  to^ 
IV.  U.  190. 


DES  MATIERES. 


335    . 


Ils  courent  leurs  de(Hnée6flu(^ 
f\  bien  que  les  hommes;  &la 
vie  &  la  mpre  de  ces  enfàns 
rpirituels ,  n'eft '.gucres  moins 
hazardeufe  que  celle  des  au- 
tres »  11.1. 271. 

Du  jugement  que  Ton  doit 
faire  des  livres  &  écrits,  IL  IL 

7f 

Il  n'appartient  qu*à^eux»  qui 
ont  leu):  vie  a(iurée,  de  faite 
de^  livres,  1^.69.  ë^/îno. 

11  n*y  a  point  d'écrit  aujour* 
dliui  qui  ne  trouve  des  ap- 
probateurs, quelque  difgra- 
cié .qu'il  pinfle  être,  ULL^SJ- 

n  n*y  en  a  point  qui  ne  doive 
être  approuvé,  quand  ,il  eft 
approprié  au  fujet  qu'on  trai- 
te, li.  285. 

Les  anciens  Auteurs  font  pré- 
férables aux  modernes,  là 
menu  kffuiv. 

Les  livi-es  qui  font  remplis  de 
{grands  difcours,  rit  font  pas  les 
plus  à  citimet,  VI.  11.  i  j 6./««. 
De  œux  qui  font  beaucoup 
de  livres;  VIL  11.  314.  isffMh. 
Inconveniens  auxquels  font 
fu jets  ceux,  qui  pour  paroîtré 
diligens  fe  précipitent  nonteu- 
ieiiient  à  mettre  leurs  ouvra« 
^cs  fous  laPreflê,  »*.  315. 
Les  fautes  font  excufables 
dans  un  bon  livre,  ib,  317. 
Un  livre  n  a  pas  irprivllege 
de  la  Manne,  d'être  en  toutes 
Tes  parties  agréabfe  à  toute 
forte  de  goûts,  là  même  ^ 
jniv. 

livre  du  Ciel  ou  Abecé  des  Cî- 
eux,  dont  parle  Porphiré^  LL 
284« 

IOASDA.  Islc.  L  M.  149. 


LOCRES  appeQés  Ooolcs,  VIL 

11.1^2. 

ijo^i^ut&  la  connoiflànce  qu'on 
en  doit  donner  à  un  jeune 
Prince  ou  Monarque,  LL  169.  ' 
LU.^i. 

Peu  différente  de  làHhécorî- 
que,  ib.  171.  Ln.  363. 

Divifion  de  la  LOGIQUE  ea 
trois  patties,  L  U.  364. 

Lû^j^àtarrhêe,  ib.  237. 

lai,  ih.  273. 

On  doit  accommoder  les  loix 
à  la  Republique  ou  à  l'Etat, 
c^cft  à  dire  au  naturel  des  fu* 
jets,  ib.  305. 

Les  Ibix  &  leurs  formalités, 
inventées  pour  le  bien  dés 
'  hommes,  font  aujourd'hui  ce 
qui  les  tourmente  le  plus,  UL      - 
L  268.  ^ 

Solon  dit  qtie  le  crime  éftplus 
grand  d'alcerer  ou  corrompre 
une  Iqi,  qu^  de  faire  de  la 
fàuffe  monnoie,  iàmêtne. 
La  juiHce  rendue  gratuitemenc  - 
dans  pludeurs  grands  Empi- 
res, A.  270. 

Exemple  de  beaucoup  de  ya» 
geinens  ridicules,  ^m  fe  ren« 
dent  afièz  fouvent,  ib.  271.  ,  ^ 
Belle  pensée  à  ce  propos  fur 
la  poudon  du  Scorpion  en* 
fuite  de  la  Balance,  parles 
Afbronomes,  là  même. 

La  loi  eflla  caufe  &  le  fbndé« 
hient  de  tous  les  procès ,  dé- 
bats, &  conteïtaaons,  VI.  L 

De  l'impcfition  de  fes  noms 
Grecs  oc  Latin,  là  même  ^ 
fmv.  ^ 

Loi  de  Nature.    Ceux  qui  vî- 
voient  moralement  bien,  ob* 


336 


T^l? 


fervtnt  ce  qui  €toit  du  droit 
de  nature,  ont  pu  fe  fauver 
avec  Tafliftence  divine >.V.L 
17.  18. 

On.  pouvoir  fe  (auver  »  encore 
qu  on  lie  fût  exemt  de  tout 
crime,  &  quon  eût  qudque- 
fois  viole  le  droit  de  Ut  Natu- 
te,  tb.  15-  ' 

tl  y  avoir  des  Gentils  fcparfe 
du  corps  des  Fidels;  &  qui 
ne  fervoient  pas  Dieu  comme 
eux,  ib.  20,  zi> 
IM  Mofaïque.  Le»  Gentils  ont 
pû.fc  fauver  durant  la  loi  Mo* 
laïque,  ib.  22^  finv> 

LnOppia,  11. 11.97- 
Lnx  fonituaires,  Uu  96. 
LOIRE,  rivière  de  France,  ib, 

98. 
LOITIAS,  V.1.3i6v 
LONDRES,  ville  capitale  de 

^Angleterre ,  1.  U.  46. 
Lfnigitu4e  Géographique,  l.  U.  ay . 
Lm^ndesy   comment   elles   fe 

comutcnt,  &  des  degrés  de  lonr 

gitudc,  ii.  25.  a6. 
I^ijnçf.   L*exce(riv«^  eft  blâma* 

ble  dans  THiftoire,  IV. 1 339. 

les  louanges  immodérés  de- 

plaifent  aux  gens^  de  bien«  UL 

1.258. 

La  louange  eft  le  plus  doux 

fon,  dont  nos  oreil  les  puillènt 

{amais  être  frappées,  VL  U. 

i$o. 

Les  Joi&anges  exceflives  &  de« 

mefurêe^,  &  qui  *nc  convien* 

twnt  point,  nefonr  pa^agroa;* 

blés,  ib.  147, 

C*e(l  une  ft^on  ridicule  de 

s*encreloUer  les  un^  les  autres, 

VU.I219.  aao* 


LE 

On  devroit  s*d>ftcnk  de  à» 
ner  des  louanges  aux  poi^ 
nés  vivantes,  li  wimt. 
Raifon    pour  laquelle  r -^ 
ttur  ne  mtt  poi  en  fia  r 
très  les  noms  de  ceux  «  jl 
elles  s'ftdreflènt.  .>&.  s^i- 
Belle  reponfc  d*Anngoa.^  ^ 
un  Poète  oui  lelcriioit  ea^ 
vement,  IILIL  79. 
LOUIS  le  Débonnaire,  6sr'> 
ffrandes  liberaiîtcs  mi  Cet 
Siège.  IV.  U.  393. 
LOUIS,  le  jufte,  &  bdk  pe> 

séc,  L1.,S2.  5^ 
Saint  LOUIS,  lloi  de  Frisa 

1.1.33. 
LOUÎS  XL  Roi  de  iTOce,  2. 
11.  100.   Rigueur  exceimt,  I 
1.  47-  48. 
LOUIS  XIL  Roi  de  Fnnct,  â 
modération   louable,    E-  ^ 
438.429. 
LOUIS  XIIL  Roi  de  France,  l 
1.  100. 

,Sa  grande  pro^erirêék  fe  in- 
quiétudes -  A   motnâcinon^ 
nVU.  365-  ^  fmm, 
-   H  n  aimoic  poi«  les  Fltteos, 

111.1.236. 
LOUMOND,  lac  l  n.  45. 
LOUP.  De  certaùisbofmnss:^ 
fàiibient  les  loups  une  iâs 
rannéc.  I\M1.  g, 

U  n*y  en  a  point  en  Alx•^ 
terre,  ILl.  I20« 
Sa  peau  étendue  fiir  ub  tcc* 
bour^  &  les  cordes  &i&  de 
(bn  boîâu,  ibnt  nlus  ra^>> 
nantes  que  celles  des  auno  .-• 
niinaïucj  VIL  L  230. 
U  étoit  en  grand  le^  ta 
Athéniens,  Tv.1. 124. 

LQVt 


DES  MATIERES. 


S37 


lOVP  CERrffiR,  n'a  point  de 
memoji-ey  Vil.  1.  ^9.  70. 

LOUPS-GÀROUX,  oufordcis 
s'il  y  en  a,  Vt  U.  329. 

LOUP  MARIS  pMon,  V1.L 

513. 
Ll/BEOCvilIt,  LIL95. 

LUCOMORiE^  Tes  peuples  tra- 

-  fiqucnt  fans  parler,   &  fans 

voir  ceux  avec  qui  ib  6chan- 

LUGDirSÛM,  (on  Etimolo- 

gie,  VI.  U.  383- 
LVNE  ,  fa  grandeur^  1.  U*  af. 

"EJit  domine  les  fens ,  VU.  h 
263. 

LUPIUS détrempes.  U.  H.  510. 


LUQUB  vUle  &  Hepubliquo,  L  ^ 

U.66.  •^      . 

LVSAÇE  ou  Liilâcie;  ibid,  90» 

94- 
LVXpœOURG  Duché  &  Vih 

le,^  £^ûf.  91.92»  ^   V 

L^nfirrspif  )  VI*  11.  330. 
LrCHhfOPOLTS,  ib.  389. 
UrC/E  Province ,  1.  II.  u  5- 
Af««^<Xi«)  Vl.ll.  3ai.~ 
LTCbSURA,  ville,  «*,  37^*  ' 
LKD/E,  LU.  117. 
LTDIENS,  V.  II.  92. 
LVON  capitale,  du  Lyonnoîs,  L 

U.  I03. 

Lyonnois  ctf^nrq  Lionnois« 
LyRE,ib.ii6. 


M. 


MACHOIRE  d'Ane,  domfe 
fervit  Samfon    Hi<îroiçIy- 
plîique  de  IT^norance  fcc- 
ptique,  V.  11.200.  ^ 

MACRISUS  Empereut  avoir  u* 
ne  oreille  percée,  VI.  U  29* 

W/ICR0JB/E5,  ^.U.47^. 

MADAGASCAR ,  Isle  en  Afri- 
que, 1.1L  154- VI.  11.  365, 

HADEREs  Isle  en  Afrique,  Us 
156.157. 

MADÉÎD,  Ville  Capitale  div 
fpagne,  ift.  S»- 

jl&lGAS  AftrononvS^D  grandt 
Tmé  PiL  Part,  il* 


tlHme  pâmH  les  PetCes,  L  h, 
268, 

Ma^ie  &  (brccIleriCi  î^*  353*  i^ 

fuitr: 

Raifons  &  confideratîons  pour 
fervir  de  prefervatifs  à  un  jeund 
Monarque,  contre  tous  Itê 
charmes,  dont  la  Magie  fo 
pourroit  fcrvic  pour  en(brce« 
1er  fon  efprlt,  ibi  354.  374- 

La  Magie  eft  réprouvée  âê 

'  Dieu,  &  abominée  par  toul 

les  hommes,  à  qui  il  refte  la 

tnoindfe  teinture  de  piet6,  lÀ 


^î8 


TABLE. 


toute  (brtc  de  magie  n'eft 
pas  défendue,  V.I.256. 

llfope  naturelle,  1.1.355- 
MAGICIESS  du  tcms  du  Roi 
Cbttles,  1U.I  265. 
Us  ont  été  condannés  par 
toute  fonje  de  Nations  &dans 
toutes  Religions,  V.  11.  272. 
Mâgifiratt.  Avant  que  d'entrer 
dans  les  grandes  cnai^es&  di- 
gnités, if  eft  ncccffaii-e  d'ap- 
prendre dans  de  moindres,  ce 
qu*ilfîiat  fàvoîir  pour  les  bien 
exercer,  \t\ ^21:^ fuiv, 

Kencontre  de  Louis  XII.  & 
d*un  Confeiller  de  la  Cour 
dans  un  jeu  de  Paume ,  fort 
à  propos,  t^^.425. 

Magifirattirt.  Peribnne  ne  de- 
vroit  exei^cer  aucune  charge 
de  ludicature  dans  Ton  pais^ 
Vil.  1.216. 

Magpatrimitê ,  1.  11.  277. 
Magnanimité  des  Vieillards,  U. 
IL  28g.  ^fitio. 

MACNîQE  rivière,  1.  II.  150. 
oory»  SAINT  ESPRIT, 

,dl4H03£ET,rapprchenfion  feu- 
le des  femmes  Pedànes,  Tem- 
pécha  d'aller  en  Perfe ,  VU.  L 
267» 

Jl^AHOMETASS,  VI.  II.  195. 

Afsdiomctanes  maltraitées  par 
leurs  maris,  i^.  ^19. 

hUiffreKTi  c*eft  une  marque  de 
bonté  fpirituelle,  UL 1.  105. 

Remède  pour  faire  amaigrir 
im  homme  trop  gros  &  grasj 
là  même, 

MaU,  1. 1  235.  yfith. 

^laittf  eue  eft  en  grande  veneffl- 
eiort  parmi  ki  Tiurcs,  11.  IL 
162. 


Une  main  rdigieufemem  pe^ 
décenrisledePathanK,  ôsi 
les  ongles  rognés  a^âr: 
cominuellemenr;  VÛ-L^y^ 
La  main  gauche  eft  repuéss 
plus  honorable  panai  le^  j- 
ponois,  VU.  11.  205. 

MMNLAWD,   Ville   C^^ 

des  Orcades ,  I.  IL  42* 
Maifinr  bâties  de  fel,  VL  l^y^ 

Maifims  bâties  d'os  de  poi&ji\ 
LU.  49.  *^^ 

Les  maifbns  de  pierre  en  F- 
coflè  fuent&  fclechcnrrr'^-lr 
ment  deux  /ois  le  jour,  îr\ 
heures  du  fiux  de  rtiox  de  k 
mer.  «^.475. 

iUb/beRare,  IL U, 21a 

MALACA,  ville  richc.'fcoL'?- 
niologie,  VLILSS5. 

Maladie  qu*éft<c,]LL  175.  XJL 
^73. 

Préférée  Ik  la  ûniéparfttnr- 
que,  U.  L  17^ 

Remèdes  lûper^inem  pour 
les  maladies»  ;i«âK.{5'  177. 
Là  maladie  &niifinuiéQQC 
quelques  avantages,  H  Û.  »H: 
La  maladie  a  je  ne  in  oon 
^  qui  peut  obliger  âlarecfaa» 
cher,  ihiA,  207e 

Lenitif  contre  toute  fijrre  de 
maux,  là  màiu  ^  fiào. 

Les  maladies  (ont  utîlesi  béas» 
coup  deper^nnes^  VL  L45S- 
Les  maladies  comparées  u 
dérèglement  d'une  Horios<^ 
VU.C43.  , 
Avantages  qui  iè  ttreot  de  li 
maladie,  lâmeme. 
Malades  ImpicolaMement  t- 
bandonnés  en  divaib  N«> 
tions»  UtU,  ao^.. 


DES  MATIERES. 


339 


Malftdies  Chroniques  tant  d« 
refprir  que  du  corps ,  Vil.  U. 
33. 
MALDIVES  Isles,  au  nombre 
de  douze  mille,  1.11.1 3 3. 

VfAUAPURy'ûït,  ib.  13a.  VL  IL 

384* 
V/.4I.TElsIederA£riqBe,  LIL 

l/A'ifME'E  Impératrice,  IV.IL 

SL^MSŒLVCS  mxïàs  ec  habi- 
les Cavaliers ,  IV.  L  370. 

VMKîle,  LIL 43. 

Manaigie  ou  TArt  de  monter  I 
chevaL  La  connoiflànce  en 
c(l  neceflâire  d  un  Pnnce,  L 
1.  333.  l^/îaD. 

£xtremitc5  \icieures,  qu'un 
.  Prince  doit  éviter  en  Tan  de 
monter  à  cheval,  t3. 224. 
Accident  malheureux  qui  ar. 
riva  aux  Sybarites,  qui  aj>- 
prenoientleurs  chevaux  àdân- 
fer,  là  menu-. 

Amour  dcfordonné  de  Caîi- 
gula  pour  un  cheval,  là  mCute 
Ecranses  accidens,  qui  arri- 
vent de  monter  à  cheval,  ib. 

Ceux  qui  font  trop  de  cheval, 
Ibnt  moins  propres  aux  fem- 
mes, a.  214.225. 

JA>JCASARES,  fleuve  itïS^ 

gne,  IL  n.  140. 
ÎAI^CHE,  L  IL  30.  P9yn  D«* 

rroit. 

MNDilWN5,i^.  314- 
faftStr.  On  nefercpent  DreT- 

que  îamais  de  s*ettc  abilentt 

de  manger,  VL 11.  3(^* 
lAT^CREJJE  mr^  Colchkh. 


MAT^OCy  p!flnt«  de  rAïueri* 

que,  VIL  IL  16. 
Manie ^  LU. 266. 
MAKSE,nA.j%, 

MANOAviX^  très  riche,  LU. 
165.        ' 

MA>fTOyE,  &  le  Mantoûan^ 
ib.  65. 

MASVCODIATE,    oifeau  fi. 
giué  fans  pieds,  U.  L  1^0. 

Mappemonde,  LIL 4. 

MAR  VERMEïO,  ou  HerRoil* 
ge,  ibiâ,  163.. 

MARAIS,  wyL%  PALUS. 

MAR  ASCI  poifibn,  dut  a  neuf 

rangb  de  dent»  VIL  L  3^4. 
MARACAlBOUc,  M- IL  377. 
MAHBOVKO  ville  d«  HdJc,  L 

MARC  A^nosrs.   VL   I. 

MttrihanAct  ttun ^  61  rehiM'jMU 
poltcur,  f»ri*  pour  une  iiK-itie 
chuk,  Ul.Lijo. 
La  niarjiand>r«  cff  un  t\\*>\*H 
lr4«rjfn«  <f<c  m«riird,  <i'ac«|U* 
rii  de»  biem,  AI  w^#m«. 

Le  trafic  hunr«uK  p-ariiu  Iti 
&uma)n>,  làmi'me. 

Défendu  à  la  N'uUvir«,  jW. 
«|. 

Marchand»  hon<>it>  A  tàrvO^» 
EUX  plii>  iinp<>f(>«ou'»  (jitiiw«» 
du  j^<)ii\«n.«j»u»ir,  cli«i»%  1<» 
Krar^  U%  tnivu*  pvù«A&^  /</  m/- 
me  ^  ;»f 9. 

A#tfrd/x,m.  V>- 
MAROAiATS,    KAUon,    U>i^ 

166. 
Mariâff^»    Dc'j  d<*voitb  du  iitar< 

&  M  ia  l»i*au« ,  é  ^v^. 


340 


TABLE 


Si  un  homme  doit  (e  mirier 

ou  non,  VL1.402r 

Qu*un  homme  fe  marie  oii 
-  qu il  ne  fe  maiie  pas ,  il  aura 
'    toujours  lujet  de  s  etl  repentir, 

ikmêiie,  «eyes  Femme. 


/    i 


Pourquoi  Dieu  endormit  nô- 
Ite  pretnier  J^ere  devant  que 
de  lui  preiênterune  femme, 
VI.  U- 323*. 
•    ht  mariaee  eft  accompagna  de 

Suantitcdefqucis,  d'inquietu- 
es,  &  de  moLxUications,  ià 

Du  mariage  des  vieille?  fem- 
mes avec  de  Jeunes  hoiumes. 
VU.  1.398,^ 

Les  filles  Banianes  des  tndes 

.  .  Orientales,   fe  marient^dans 

i'age  de  fcpt  ou  huit, ans.  Vil. 

».  adÇ. 

MARJCHEZ,   monftrè,    111.  l 

MAIOE'NBOURG,  Ville  Capi- 
tale de  h  PruiTe ,  1.  11.  82. 

•    MAROC,  ViHe  &  Roiaume.  !>.- 

Lt  Marquis  de  MARIGNAN 
perd  la  goûte  d'apprehenfion, 

MARS,  Enyalîus  Divinité  à  Spar- 
te, VU.  Ù.  9. 

MARSEILLE,  diftance  entre 
cette  place,  &  Celle  d'Alep, 
VI.  11.  357. 

SaimM^RIK,  viUe  &  Repu- 
publique    ;L  IL  67.' 

Màfiarett  de  la  Garonne  &  de 

la  Seine,  11.1. 84. 
M/45bKi£  province  dePologhê, 

M4SSAGETES»   îk  man^enc 


leurs  parens  maris  ks  e:r 

U.  J|.  275. 
MASSÈ^  l.n,6fi.6L 
Matfîa4  pouc  fe  coucber.  V  ' 

MATHEnfATTOENShKit.  ? 
cha&ês  de  Rome,   L  L  î5n: 

En  grand  crédit  aux  Iftèts  - 
rientales,  ib.  258- 

Mathnaati^mes  eh  griode  c^- 
deranon,  V- IL  79. 
Blanices  en  gênerai  des  \' 
grands  hommes  de  fAnc:- 
tc,  ai  ^ 


HfAtJcrr  première.  11.  L  6.  '€fiè^ 
On  ne  la  connott  qu  ct  fiçr > 
rant;  &  blus  on  pcn&Uct^ 
noitre,  plus  on  Tisofi^»  ^♦ 
U.374. 

MAVRES,\A\.\1U 

De  leur  fa^n  de  tn&fjer  i* 
vec  cèax  de  deCêns  àt  Niri^- 
die,  &  de  Lybie,  finspcia, 
UI.L86.S7. 

MAUtΠ,  eUe  eft  ffun fortbai 
uOigc,  mais  il  nen  6«t  P*» 
manger,  ih^  ^41. 

MAXIMUS   Hiilofopk.  L  l 

160. 
MArESCE  viUe  &  ttôntstùi 

I.IÎ.95. 
Affi/ICOvîlIe,  a.  13<. 

iMECEN^,  IL  L  3«fif  i 
369.     . 

Les  Methant^  rechercheBr  toi- 
jours  compagnie,  H  B*  *i^ 

W  fittO* 

Méchant  ^ri$  pcnir  fie  &  i^ 
'  VI.  1. 488- 


DES  MAf  lERES; 


34X 


BKplîcatlon  die  ce  proverbe, 
Ik  même. 

ÏECKELBOURG,  1.11.  95. 

Uâine,  diûion  Arabr,  fa  fignifi- 

cition,  VI.  11.  584. 
f£DJZV£Talnabi,  Ville  de  TA- 

rabie  heureufe,  1.11.123.^    , 

iEDEGN    puni   pour   avoir 
contraint  un  malade  de  man- 

;  ger,I.I.47'48. 

MeAecrne ,  en  grande  recomnian^ 
dation  pamii  hs  Anciens,  join- 
te à  la  RoiautC*  aufTi  bier>  que 
le  Sacerdoce,  11.  11.  203- 
McpnCée  par  les  /Romains,  t5. 

11  n'y  a  point  de  Médecins  au 
nouveau  monde,  ni  dans  la 
MoicoviQ  y  ia  même. 

Honorés  comme  des  Dieux, 
ib.  20a. 

Cette  fciencc  étant  toute 
conie^rale,  fes  jugemcns& 
fc3  operacions  enfuite  n*çnt 
pas  la  certitude  qu*on  pour- 
rottfouhaiur^  111.  1.  328.  49' 
/«»• 

Bel  éloge  en  faveur  de  la  Mé- 
decine, Vil.  1.  35-34- 
.  Pline  acaifC*  de  faullcté  pour 
le  tenis  auquel  il  dit  que  Tu- 
fa^c  8c  h  pi-îiiiquc  de  la  Mé- 
decine commenta  dans  Kome, 
ib.  34- 

De  Tufàgc  êc  pratique  de  la 
Mctlccine  parmi  les  Chinois, 
ib.  36.  ^  juiv. 

MEÙIE  voyez  Servan* 
MLDISE,  1.  IL  123. 

MtiiiftHce.  11,  n*y  a  rien  de  plu» 
glorieux,  quun  Prince  qui 'a 
jreçû  quelque  deplaiiirpanicii- 


lier  fims  reilèntiment,  L  1. 

54- 

11  y  a  quelque  chofe  deroiall 

entendre  de  mauvaifes  paroles 

pour  de  bonnes  œuvres,  ùm 

s'en  ortenfer,  là  même. 

Il  n*y  a  point  de  Souverain]^ 

dont  les  peuplai  parlent  moins 

dcsavantageufement   que   de 

ceux 'qui  Içur  donnent  toute. 

liberté  dç  le  faire,  ib,  55. 

.  La  mcdifance  caulê  fouvent 
de  grands  defordres,  U.  II.  430. 

Qamence  admirable  de  'plu« 
fieurs  Souverains  envers  ceux 
qui  parloicnt  mal  de  leurs  Mt« 
*    jeftcs,  ib.^i2.^fuiv. 

Méditation  ^Vl.\l^%Ji^fiiW. 
Il  eft  beaucoup  plus  utile  9t 
lire  dans  Ton  pi-bpre  cœur  en 
méditant  &  rêvant,  que  déli- 
re dans  vme  infmitc  de  livres 
inutilement,  111. 1.  36^. 
Il  y  a  un  plaifîr  charmant 
dans  la  contemplation ,  pour  , 
ceux  qui  favcnt  comme  ,il  s*y 
faut  prendre ,  VTl.  l.  35X,        * 

MEGALOPÙLIS,  grande  ville 
de  TArcadic ,  Vl.  11.  379. 

A/HIN  fleuve,  I.II.87. 

MELAS,  P.einne  &  Graveur 
très  excellent,  VI.  L  100. 

MelanchoRe,  11  y  a  des  pcrfbnnes 
à  qui  les  plaiArs^iémcs  font 
desfemençes  de  douUur,  IL 
11.37<î. 

La  melancholie  a  fes  charme» 
aiifli  bien  que  la  gaieté,  111.  L 
342.     ^ 

Les  melancholiques  font  les 
plus  portés  k  ramour,M.  1. 1 3  7. 
La   melancholie  appellée  le 
bain  du  Diable,  vlU.90^ 
Yii^ 


14» 


TABLE 


Ceux  qui  (ont  d]un  tempen- 
ment  melancholique  ont  ordi- 
nairement des  notions  extn- 
ordinaires  4  là  m&ne^ 

HEJLETTDES  étrangement  Ihi- 

ttElETlDES  moqué  d*avotr 
pris  mal  Ton  tems  pour  recou- 
rir Priam,  VI.  L  2^5. 

9IE£iND£>  Royaume,  1.11. 1 52. 

MELLT,  (es  habitans  trafiquent 
(ans  parler,  8c  fans  voir  ceux 
avec  qui  ils  échangent,  IIL  L 

^dELOSS  de  cent  trois  livres 
.    pefant,  VI.  1. 460, 

Mmme ,  elle  e(t  tellement  une 
dés  principales  parties  de  Te- 

•*  4*rir,  quelle  paf1«  fou  vent 
pour  le  tout,  \1. 1. 415. 

Avantages  qui  nous  revien* 
nent,  lorfqùe  nous  avons  une 
heiu-eufe  mémoire,  là  m£i^ 

Appellée  la  baflè  partie  de  nô- 
tre ame  &  pourquoi,  IV.  L 
172.  yî'^. 

Elle  n*eft  pas  la  plus  impoi^ 
tante  de  Tes  facultés,  ik.  173. 

9iENECRATE$  Médecin ,  JL  U, 

idENÇREUE  p^ ,  IV.  1. 225, 

MenfiinS^,  h  1. 341. 
3Ce  mcn(bng«  eft  un  vice  d'ef- 
çlave,   pour  le  moins  d'un" 
homme    que    rapprehenlîon 

•  fait  narler  contre  fa  confcien- 
ce,  l,  1. 168. 

Ce  vice  eft  indijçne  d'unPrince, 
dont  les  paroles  doivent  tou- 
jours ^re  accompagnées  de  la 
verit^  làwimt. 


S*il^pciiiûs  à.iinfnBa7 
memir  quelquefois,  tt  ■»■ 

DiiSèrence  enoc  nKnss.  h 
dire  un  menfcMi^,lV.1l.:ç. 

11  ne  faut  pas  mépri&r  •p^r 

une   hifloire   pour   qoÛEZ 

^unêrs  qvn  s'y  rencorarz,  2 

288.  ^Jmw. 

Qu*eft-ce  que  mentir?  £ 

158.  ^/mw. 
MENTHE,  IXLL7. 
JMfprir.  Les  phjs  figes  fe^rr 

les  injures  &  le  m^xism: 

douceur^  VI.  U-  154. 
MESyE  viflé,  l.  n.  122. 
MER.  Beflesconjociâiocséedr 

verlês  Mers,  I.  L  aoj. 

Mer  Athlanrique»  L  IL  19. 

Mer  Bilcfaiqiie,  là  mmi. 

^tT  Cafpte,  iâ  mm.  U  IL 

355. 

^er^ée,  L  IL  73. 

De  fa  longueur,  de  h  Inywr, 

&  de  la  couleur  de  60  ei:^ 

14  memt. 

Mer  Germanique,  LU.  S9. 

Mer  Méditerranée,  iW. 

Mer  ou  Lac  de  Farime,  M 

Mer  Rouge»  f&ii. 

De  fa  nomination,  VILLs^f 

Mer  do  Sud»  auncmestl^ 

fique,  1.  IL  39. 

Mer  de  HoQande,  combij 
de  païs  elle  a  conquête,  V. 
U.  361. 

Mer  Noire  dite  andeiuiene^ 
McrCafpie,  iNgcsMerO^e* 

Le  MERCURE,  IL  L  97- 

3|£/^CUiR£dominclaiaim\t. 

•  L  263. 

MERE  des  Dieux»  de  (onMt, 


DES  MATIERES. 


34S 


3u«  les  RtMiiiins  firent  venir 
c  PhrygicjV.lL  128. 
Trois  Mères  d*upe  excellente 
beauté,  qui  produifircnt  t|pis 
diftbtmcs  enfàns,  lU.  L  133. 

iitridigns^  de  leur  nom  &  de 
letir  nombre,  I.  II.  11.  i3> 
Du  premier  Méridien,  &  de 

'  ik  (îtuation,  it.  12.  ^fuiv. 

Méridien  pour  le  cpmmence- 
nient  des  jours,  i^.  14. 

AfEilO£,Ule,  1.11.87. 

MEROPS  oifeau  .qui  ne  vole 
vers  le  Gel  qu*au  rebours  des 
autres  oifeaux,  VII.  f.  97. 

MESOPOTAMIE,  I.  IL  119. 
120. 

Mefitrcs  Géographiques,  elles 
font  difFerentfes  félonies  diver- 
fcs  nations  gui  marquent  les 
dilfonces  des  lieux ,  les  unes 
d'une  façon ,  les  autres  dune 
autre,  i^.  26.  27. 

jUtfrifKx,  leur  production,  II. I. 
93-    ' 

On  en  compte  fept,   félon  le 
nombre  'des  planètes,  là  mime, 

METELIS  voyez  Lesbos.    " 
J^Ietempfydi^f'  de  Pythagore,  111. 

1. 426. 
Mi^tempf/chefe ,  ou  Palingenefie 

d'Empedoclc,  UI.  I.  314. 

Mttenes  en  gênerai,  &lcurpro- 
duâion,  11.1:68. 
De  ceux  qui  .fefont  dansTair, 
ib.  ^9. 

Météores  qui   fc   font   dai>s 
l'eau,  ih.  83.  ^  fuiv. 
Météores  qui  fe  font  dans  la 
terre,  ib,  90.  ^fuiv. 
Ia  Maier  des  Rois  eft  l'un  dis 
plus  imporraos  &  des  plutf 


difficiles  tout  emfemble  qui  (è 
puiiTe  cycrcer,  1.1.  251. 

3IE7/C/5  Pompofianus-,  LfI.4L 

Métonymie,  ib,  21b, 

Metriopathie,  V*  I.  289. 

METROCLES,  Philofophe;  & 
renierme  (ans  s'ofer  plus  mon-     ' 
trer,  à  caufe  d'une  difgrace^  ^ 
où  il  êtoit  tombé,  VII.I.331. 

METRODORE,  Philofoph^  & 
Peinnre,  VI.  I.  86. 

Meftrtre  d'Abel ,  VI.  IL  406. 

MEXICAISS.  Le  diable  en  a. 
fait  fon  peuple  élu,  à  Texenv- 
pie  des  IfraëHtes,  les  dondui- 
lanr  des  parties  du  Nort  dans 
celles  qu  on  nomme  à  prefent 
la  Noic0e//e  Efpagne,  qu  illeur 
avoit  profils  comme  un  lieu 
de  délices,  VII.,L288. 

MEXICO,  Ville  &  Province  dé 
la  nouvelle  Efpagne, LU.  162. 

MICHEL'A'SGR,  incomparable 
dans  toutes  les  trois  parties 
d'Archiccdure,  Sculpture  & 
Peinture,  VI.  1.  93'.  U  fuiv. 

MICHEL  de  Paphlagonie,   IL    - 
IL  412. 

MICHONS  des  îndcs,  de  leur 
reHlinblance  avec  nous,  IIL 
I.  173' 

MIDDELBOURG,  ville  de  Zc- 
lande ,  I.^  IL  92.^  > 

MIEL  mis  enne  les  Météores, 
comment  fe  forme ,  IL  L  76» 

Miel  compose  par  des  honii» 
mes,  ib.  77. 

Trois  fortes  de  miel ,  ib,  78;> 
Il  eft  fymbole  de  mort.  II.  IL 
37^. 

Celui  de  Trebifonde  guertr 
les   fous.   Se  ôte  U    raifoii 
Viiiî 


t44 


TABLÉ 


f^ 


ft^*autrÀ  en  le  mang;eam ,  111. 

Jl  yen  a  de  quatre  fortes  dans 
^     risie  de  Saint  Laurens,  111. 
11.67. 

H  s*en  trouve  d*anier  en  Cor« 
fe,  U.Lig2. 
J4ILAN  ville  &  Duché,  &  fes 
dépendances ,  1.  H.  64, 

MUaiitamiy  VII.  II.  94, 
JHHtficnnef  t  VU.  49. 
mu  ET  vUle  de  Carie,  l  H, 
117. 

JiÛHnu.  Il  n'y  en  a  point  entre 
la  joie  &  la  trillefle ,  entre  le 
plaiili:  &  la  douleur,  VI.  11. 1 1  g. 
Du  milieu  du  monde,  1,11, 
iç.  16.  ^ 

JWï//tfi',  avcçlerqucU  les  Kpmains 
çompcûient  les  didances  des 
lieux,  ibid,  26. 

Du   ^iilie  Qemunique,    là 
viSme! 

mtON  Crotonaites , .  erand  de 
corps  &  d'efprit,  lîl.l.  102, 

WfN£K^'E  fumomniée  Apatu^ 
rie,  pourquoi.  Vil. I.  387» 

Mm^  dVr  &  d'argent  qui  ont 
fait  fubfifter  les  plus  grand? 
pmpires ,  1. 1. 3  30.  ^  fiâv. 

tçs  MINES  de  PPTQSI  font 
les  plus  riches,  1.  U.  168, 

J»fiNGJR£ZJ£,  111.1.93.       ^ 
iditiMtet  Geogiraphi^es ,  nom« 

mecs  autrement  icrupules,  U 

11.2a, 

tiiraçiesy  II  n'y  %  rie|i  dans  la 
Sceptique  qui  combatte  les 
fuiraclçs  comme  lui  objcdent 
les  Dogmatiques,  UJ.  1.  3Q8. 
yfrivn 


MIRAf4DE  ou  MirvHide.  LU 

65. 
Mifanthrûpie^  V.  IL  195. 
.  Mifire,  Hien  ne  nous  peut  rr. 

dremifen^es,  fi- notre  e^- 
.    n*y,  «onfent,  111.  L  369.  Z 

fuio. 

Mtfiricordc,  Divinité,  L  II.  2^ 
mSlTHEE,  le  plus  Soçarr 

homme  .4e  fon  tems,  l  l 

166. 

Mifihgie,  V.  H.  192. 
MITHRIDATES,  VIL  57. 
MITlJLE^flESS.  V.n.93. 
Mêdg^  &  nouveauté  Ôs  hûâs; 

il  faut  y  donner  quelipie  ùo- 

fe,  U.  Q.  104. 

Vn  chacun  cft  jaloux  de  h 
mode  de  fon  nais  &  rdcess 
la  meilleure  &  la  pins  be£e, 
ib.  106.  ^fmia. 

MODENE,  Ville, LCéf. 

Mciftratim  &  tranquiiirécrdprir, 
.     opposée  à  la  verçcance,  11.11, 
44Î. 
De  la  Modération  â*e^VL 

11.117.  èry»». 

ta  Mçàfiftk  honteuiê  eft  toù* 
jours  ^icn-feante  à  Fun  &  i 
raucre  fexe^  elle  feriKonnoiî 
principalement  au  pon  &  ali 
Oémarchc,  VI.I.48. 

Mœwrs  des  honuncp*  EUes  ft^ 
fi  dift'erentes  ^ue  ce  qui  cft  t> 
nu  pour  verBietw  en  un  «• 
droit,  paflê  pour  viceaiUeurs 

..'V.H.  143.  t5'/«P. 

MOCpL,  &  de  fon  Eimfflt,  l 
lA  i%6.  is6.es^/»i0. 

Afdtf.  Xa  divifidn  de  Tannée  en 
douze  mois  doit  plûtdtêcre 
rapportée  i  l'inftimtion  des 


DESMATIERES. 


345 


hommes ,  qu'à  la  Nature ,  Vt. 
11.  306. 

Mois  plus  grands  les  uns  qi)e 
les  autres  ^armi  divccfcs  Na- 
tions ,  là  mfme  f  307.  ' 

Moîsphilofophiquey  !a  même, 

Eftimce  par  quelques-uns  le 
mémç  que  liber,  VIL  1. 30 1 .  è^ 
fuio. 

MOLDAVIE,  \.rL  77.     . 
MOLUQUES,.Ulc5,ih.  14. 135. 
MOLTi  heHMmedecinale,  11.  U. 

207. 
MOMOmE  Province,  1.  U.  46. 
Monarchie,  1^,301.326. 

L'Etat  Monarchique  reconnu 
pour  le  plus  ancien  de  tous» 
ihid.  309. 

De  rexcellence  de  la  Monar- 
chie, là  même,  t 

^ftoMftlttt  Fran^oife ,  L 1. 64, 

M01>fARQUE,    Ce  qui  eft  un 
'^vice  en  un  particulier  paHTe 
'  pour  une  vertu  en  un  Souve- 
rain, VI.  1. 488. 
De  la  bonté  d'un  Monarque, 
1.11.339. 
MONB^ZE  roîaume,  1.  U.  152. 

jllOI>7D£  en  général;  Opinions 
diflfercnteSj  l'une  poqr  la  plu- 
ralité des  Mondes,  l'autre  pour 
Tunité  de  ce  monde,  V.  1. 280. 

Ses  parties  nommées  Orient» 
Occident ,  Septennion,  &  Mi- 
di, LU.  7- 

Confiderces  diverfcment  à 
droite  &  ft  gaudie ,  ih.  7, 

Diverfîté  d'opinions  parmi  les 
t     anciens  Philôlbphcs  touchant 
le  monde  ,11.1.30.  31. 


,  Une  grande  partie  nous  eft 
inconnue,  IL  il.  80.  i^y«ir>. 
Monde   intcUiçiblc,   invente 
par  Platon,  llT.  L  124. 

Dieu  a  crée  le  i)iond(î  poiuria 
gloire,  VI. L  508. 

Il  c{(  comme  une  Comédie, 
VU.  IL  41. 

Nbus  y  fommcs  comme  dans 
l'Arche  de  Noë,  îà  inâme, 

iWONLl/C  grand  ^  généraux 
guerrier  ;  Ta  mortgloiicufc,  L 
1. 136. 

Mcmune.  Fauflc  monnoye.  Pu# 
nition  des  faux  Munnoieursy 
V.L1S3. 

Opinions  différentes  touchant 
l'emploi  de  lafâuilèmonnoiei 
VIL  IL  34.  • 

MONOCEROS  de  l'Inde  autre- 
nient  nommé  Cartaaonon»  U 
eft  perpétuellement  en  guerre 
avec  ceux  de  fon  efpeçe,  VU 
U.  275. 

i»fOKO.UOPOT^i4;Roiaume. 

'     fa  f^tuation  fon  étendue,  &fef 

rivières,  Kll.  149.  ^fuiv, 
Mwotmàe^  ibià,  225. 

MO'SS  capitale  du  Hainaut,  i^. 

92. 
Manftres,  &  leurproduâion»  HL 

LqMOST  APENhU}^^  1.11, 

63- 
AfONT  CASSm,  VI.  U,  355.  ' 

Montais  plus  hautes  que  lâ 
moîenne  région  de  l'air,  U.  U 
$»• 

Montagne  qu'il  faut  paflêr  en 
fautant  &  en  danlant ,  au^fe* 
ment  on  auroit  la  &e\Te,  VU 
U.  120. 

'y  V 


^4« 


TABLE 


Les  plu!^  hautes  montt^es 
autrefois  couvertes  de  h  mer, 
ib,  359. 

Le  Mont  ATLAV  eft  'dcftiné  à 
la  fepulture  des.  Princes  des 
Tartares,  VI.  1.  216. 

MOirrECUMA  Roi  de  Mexico» 

11.  u.  lo^ 

MOiTTGOMMERy  noble  fà- 
niille  d'Angleterre,  ib,  64. 

,  iKONTWOHENCrConncwble, 
fa  fupercherie  &.  tromperie  à 
la  capitulation  de  Metz,  VIX.  L 
145- 

MONTPELLIER ,  Vl  U.  362. 

Monts  DAM4SIESS,  1.  U.  129. 

Monts  de  la  L17N£,  x*.  139. 

idorale  troiûénie   &  principale 

•  partie  de  la  Philofophie,  ap- 
pelle Etique,  V.  L  iio.  & 
Juio, 

MORAVIE,  1.11.76.88- 

La  MORE*E  veyn  Peloponnefe. 

MORISQUES,  chafled^Efpagne, 

MORPpEE  ador€  par  les  Hu- 
rons,  11.11.45. 

U  y  a  une  mort  violente  qui 
arrive  en  plufieurs  façons  & 
une  mort  naturelle,  IL  1. 180. 
La  mon  eft  un  grand  mal,  U. 
.U.3»3. 
'  Elle  eft  inexorable  &  6pou- 
ventable,  ib,  320.  d^/m'o. 
Les  Cimbtes  &  les  Cclriberes 
chantent  en  guerre  fans  crain- 
dre la  mort  6c  appréhendent 
de  mourir  dans  leurs  lies;  les 
Grecs  aucontraIre«  V.  U.  147. 
Il  n'y  a  rien  qui  nous  doive 
conmfter  en  la  mort,  fi  nous 


Tenviâgeons   du  bon  c^â 

(Belles  pensées  à  c*  wû&;^ 
VLU.  i6ç./i^.  V 

'  Elle  eft  la  plus  terrible  Cett^ 
tes  les  choies  terrâtles,  S. I 
307. 

^Mort  volùKiatrr,  Propofitîor;  !5- 
>  orbicames  fur. ce  ^c,  V  . 
«17. 

MOSCHETTO  oifcaa,  U  1 

MOSCA,  un  6eiivc,  L  E  n* 

MOSCO ,   ville  capitale  de  b 

Mofcovie,  Ut  même.  53. 

MOScàviE,  IL  IL  83. 

Delcriprion  de  cet  ^Oftt,  l 
U.  52. 

Du  grand  Duc  de  Ho&ffr^ 
ik.  5a.  s$. 
MOSCOVITES,  ÏL  D.  107. 
Us  font  Schiimadqoes  Gncs 
LIL54. 

Us  traitent  mal  leun  Stsaci, 
VL  L  319. 

Sont  tous  vêtus  d'oK  vxmt 
façon,  ib.  363. 
Donnent  tous  après  k  àica, 
iâmàae. 

Les  Motçotfites  comptent  Isoa 
•    lieues  par  PVerftf^  L  Ù.  27. 
MQfymée  de  Fez,  VL  L  470, 
Mot,  o<3hii*s Ditlbon-. 

MOTEZUMA,  Prince  cnid.l 
L44. 

MOUCHB,  Vl.lsiz. 

MOVRGUES  ou  Monaco,  Vc 
le  &  Principauté ,  L  IL  64. 6r 

MoMvcmmt.  Sa  deftnirion,  lll 
a7- 

Deux  fonts  de  nooiTineK» 

^,  29. 


DES  MATIERES. 


347 


iflè  (xnir  un 
lonci  VI.  II. 


Ce  oui  fe  fait  en  un  infhht  MVSfnJE.  H 

n^eftV's  un  véritable  mouve-  poiSn  dans 

inenc, /im^W.  397- 

Du  mouvement  de  refprit  de  MUSES,  Plufîeurs  écrits  hono^ 


rhomme,  là  même. 

Du  mouvement  du  Soleil  con- 

traii%  à  celui  du  premier  Ciel» 

VL  L  2S8. 
MOZAMBIQUE,  Roiaume,  L 

11.  152. 
Un  Muet  recouvre  Fufage  delà  . 

parole  par  un  tranfport  d'ap- 

preheniion,  111.  L  3a. 

Afi;t£Arficnienne,  ll.ll.297- 
MnftitMde.    Elle  eft  fgnprante, 
indiicrete,  injurieufe&incon- 
(tante,  \,lli^%.^riiw. 

MUJ^ÏCH  fejour  des  Ducs  de 
Bavière,  LU. 90. 

MmttiUe  fameufe  de  fix  cens 
lieues  Fran^oifes,  ib.  29. 
Les  murailles  d'Alexandrie 
bâties  avec  de  la  farine  aude- 
fiut  de  chaux.  M.  1.475- 
Muraille  qui  fepare  la  Chine 
de  la  Tartane,  vn.ll.  129. 

MURCIE,  Roiaume  &  Capita- 
le. LU.  58. 
MUSA  domteur  de  l'Efpagiîfe, 

VU.  1.337- 

MUSA,  Rhéteur»  qui  avoitplus 
d'efprir  que  de  jugement,  ib, 
276. 

MUSART,  Vil  u 


.rés  de  ce  nom  de  Mufes,  ib, 
3-4. 
Leurêtymologie,   ]V.L^63. 

Mmpaue^  V.J.  133.  C'eft  une 
dilcipline  Roiale,  L  l.i  72.  fequ, 

La  Mufique  grandement  cfli* 
mée  par  les  Ancien!^  parti^uP- 
lierement  des  Grecs,  V.  U. 
82. /r^. 

MUSICIENS  &  joueurs  dm-, 
•  ftrumens  en  fort  mauvaife 
cftime ,  &  très  peu  confiderés, 
comme  perfonnes  viles  &-de 
peu  de  confideration>  ou  m& 
me  vicieufes  ôc  diffamées,  V. 
n.99. 

MUSULMANS,  qui  portent  un 
coupet  de  cheveux  au  haut  d« 
lateie,  VILL  33c, 

De  ceux  de  Mofambique,  tk 
381. 
MTCERJ^US,  Roi  dTEgypte, 
U.  11.  306. 

MySDIRIDES  ou  Sinyndirides 
grand  amateur  du  fonuneil. 
ib.  55.        -  '  . 

AfFS/E,  LU.117. 

MVSOhf  un  des  fept  Sages  de 
Grèce,  ennemi  de  la  conver- 
fation,  IL  U.  218. 


N 


NAB ATHEE,  LU.  122.  commandée  par  les  Loix  de 

VADlR.ib.iu  Solon,  LL232. 

Vêitr,  rindufttie  de  nager  ré-       H  eft  bon  qi^un  Souveraiii 


34S 


TABLE 


'  fji.che  l'art  de  nager  fuffifam- 
iiient  pour  tîrer  fa  pçrfonne 
d'un  péril  s'il  fe  prélentoit,  !i 
Viùne  ^  fititf, 

Prccauric/ns  aiie  doivent  foî- 
gncufement  obfcrver  ceux  qui 
auront  Toeil  fur  (ts  exorcices,, 
ihid,  233. 

Grande  perte  arrivée  ^qtedé 
favoir  na^cr ,  /^.  2  3 1 .  2 32, 

Tf AIRES,  Genrftshoinincslapo- 

.    nois,  1111,403.   ' 

J^AMUR  ville  &  comté ,  -L 11. 

92. 
'i^ASCF  ville  capitale  de  la 
Lorraine,  i*, 93* 

NyîNi2.6/N,  ville,  ibrjio, 

^Ahf'fES  çapitalç  de  UMoienr 
ne  Bi;ccagne,  ib,  103, 

J^APLES,  ibid.  64. 

Z^ARNV.    Ingratitude  de  fqn 

tciToir,  Ull.  59. 
^iirratm.  Ce  qujil  faut  obfcrver 

poar  s*en^  bien  acquiter,  1,  IL 

197.  W  fitiV' 
2<ARSES  Eunuque  s'offcnfe  & 

-Ce  vang;e.ctranjçenicnt  pour  u- 

ne  fimple  parole  de  mépris  <jm 

•  Uii  fut  dite  par  rimperatnce 
Sophie,  11.11.431. 

K/m5WGr7£,  LU.  ! 33s 

IJASTURTIUM,  ou   Greffon 

•  Alenois,  pourquoi  ainfi nom- 
mé, &  Gavdiimc .  VL  U,  397- 

^ûtivitS,  Opinion  ridicule,  que 
ceux  qui  nailfent  le  jour  du 
Viîndredy  iaint,  pénètrent  d« 
leur  vue  jufqu'au  dedans  de 
laiçrre,  ik,  333- 

T^ATOUE.  S3  fitdation,  fon  ۥ 
tendue,  1.  U.  115.  , 

KATUiLE,    Ce  mot  fe  prend 


pour  plufieurs  chofes  diSerok 
tes,  11.  L  3. 

Adorée  comme  nn«  Dr.âKc 
parmi  les  Grecs,  ti  ariinr. 

natMTata,  ibid,  4, 

La  Nature  ne  peut  être  crv 
traire  à  la  puiilânce  aLfaluê 
de  Dieu,  ib.  u. 

Deiînitioii  de  la  Nature,  i^.i  1 

Nature  humaine  confideiée  de- 

Suis  la  création  du  oiORde,  & 
insceen  trois  àats,  V.L17. 

"S AU  PLIE  y  pUce  d^talic  ta- 
jourd'i)ui  nommée'  Kipûr  k 
Remanie,  VLlL^f^ 

NAUSIPHANES  maltiakê  par 
Ëpicure  fon  difciple,  V.  L 

f^eant  mfs  pour  le  pnodpe  de 
toutes  chofes,  V.n.  155. 

NHCi4R  fleuve ,  L  D.  «7. 
Necejjité,   U  y  en  a  de  deux  (br. 

tes,  Copfi^mentis  W  CêKJtiKK- 

tia,  VU.  L  So. 

i^ectrj^ê  oucontrainted*agir,  & 
fon  pouvoir,  VU.  IL  67.  d 
fuiv. 

SECROPOUS.    viDe,  Vl  D. 

'388- 
KEGRES  Ceux  de  la  Guinét»- 

bandonnent  leurs  makdes,MI. 

L  303.         • 

U  y  en  a  en  Gnenland  conune 
•  en  Guinée,  j*.  269. 

NEGRpPOTsrrE  capitale  dXu- 
bée,  LU.  12. 

KEIGE  &  coinmeeUeicfbnne, 
11. 1.  76. 


DES  MATIERES 


349 


Keîge  rouge,  tàtÊiêiUé 
KEAfEST^,  pourquoi  reprcfcn* 

tQ2  avec  des  ailes,  V1.  11.  372. 
hfEPTUNE  pourquoi  reprtfen- 

té  avec  la  chanié  >  VL  1. 459. 

I4ERE!DES,  m.  h  17^ 

2VEK0N,  des  cinq  premières 
vinées  de  Ton  gouvemeiuenc; 
1.  L  $0. 

BafTëfTe  d'erprîc  4e  vouloir 
pailèr  pour  le  meilleur  Mufi* 
den  de  fon  tems,  afin  de 
pourvoir  à  fa  fiibnibuice  par 
ce  moien-là,  au  cas  qu'il  fut 
privée  de  TEmpire,  à.  173. 

'  tt  tue  fon  libertin  pour  ne  lui 
a\oir'pas  fiut  nûlbn  en  bû" 
vanr,  il.  U.  464.. 

Paflion  indKcrete  pour  les 
clïcvaitx,  VI.  1. 364.  i9'yS»0. 

hfESSVS  fleuve  de  la  Thracc; 

1.11.73.    , 
SESTORy  gnnd  beuveur,  IL 

U.4<5S. 
NEFÏt/S,    biftorien  latin  en 

vers,  IV.  11. 175» 

NEGRES,  il  dcvenoicnt  loups 
tow  les  ans  pendant  quelques 
jours,  1. 1.  360. 

N£Z,  V1.U.  394-  É^/«w. 

Le  defài|t  &  la  privation  du 
nez  n'empêche  pïs  de  flairer, 
là  même. 

Le  nez  blanc  êc  lon^^  tfk  efti- 
oié  des  uns,  le  noir  &  le  ca- 
mus des  autres,  ib.  29$. 

Le  nez  camus  des  Mores  & 
des  fenmies  de  Tartane,  lés 
faiteftimer  plusaiiuablçs,  VU. 
I369. 
KICiK/fOe^Ln.  I24« 


KTCE'E,  villa  de  Bidiymei  tf; 

NiC03«4iy/£,  Peinffc,  VLL 

,95- 
lilCOPOLIS  ville  de  Bulgan^ 

LII.75. 
KICOPOUTAI^S  moquéspaï 

Epidete,  lU.l.  202. 
>UCOSIE,  viUe,  1.  U.  laç. 

N7EP£iR,Jfôl.  53.83- 
NIESTTER,  fleuve,  i*.  83. 
NIGER  fleuve,  t».  139. 
NTL  fleuve,  i>.  139. 
WPHUS,  ML  h  ^10. 

'Noblegc,  quedce.^  11. IL 401.!^ 
'fidv. 

La  Noblcffc  &  ancienne  naiir 
fance  eft  grandement  eftima* 
ble,  VU.U.58.<3'M». 

NOE*  Parallelle  entre  lui  &  Ap» 

'  dam,  V1Ll.,ioo. 

NOIR,  IILL  114. 

En  beaucoup  de  lieux,  ilpif^ 
(ê  pour  un  mauvais  augure, 
ibiâ,  iiç. 

Ceft  tout  le  contraire  parmi 
nous ,  &  ailleurs ,  là  memt. 

La  fainte  Vierge  rcprefcntée 
de  couleur  noirt,  ib,  u^, 

Ceft  une  couleur  de  réjouit- 
fance  panni  les  laponnois;  le 
blanc  au  contraire,  VIL  1.  «. 

La  noirceur  dcsErhiopiennei^ 
a  fês  chanues  aufli  pniilâns^ 
que  la  blancheur  parmi  nous, 
VU.  1. 269. 

.IfOMADES,  L  U.  iO9.s0i!]NSB 
Tartane  de(értc. 

NOMBRE  DE  DiOf  ville,  1.  IL 


350 


TABLE 


î9mt,  5i  rhnporicîon  des  notm' 
t*eft  faite  cameUement,  ou  a- 

•  vec  difcours  &  connoiilànce 
de/caufe,  VLL  295.  . 

^  Si  les  noms  flgnifien^  Ta  ma-  < 
dere,  la  forme,  ou  lecompo- 
dè.  Uni.  396. 

Ninwrvx,  On  leur  fidt  dire  ftuflî 
aisiment,  qu'aux  cloches,  tout 
ce  que  Tont  veut»  Vi.  L  396. 

Des  nombres  de  Platon  «  ibiâi. 
397. 

Les  nombres  pris  pour  lacau- 
ïe  efHdcnte  de  toutb  fortc^  de 
bien  par  Platon  ;  &  par  faint 
.  Auguftin  pour  Ôieroglyphi- 
ques  de  toute  forte  de  mal,  là 
ftiênu  ^  fiùv, 

UOMSAUX  &  Terminiftcs. 
VU.  11.  199. 

NOJIAMND/E,  Lllioo. 

NOKFEGfe,  îA.48. 

VOSTRJU^AMUSlt  jeune,  LL 

3x4- 
Ktfftmr  comnmnes,  VI.  1.  262. 
Contre  les  NOyATEURS,  Vlh 

U.  13* 
KinKm'fttrf  du  corps,  combien 
-    puiCTante  Se  conuiderablepour 

l'efprit»  ih.  46. 

'  LASOyE.  Grande  modération 
à  foulfrir  les  injures  6c  Us  of« 
fendes,  ib»  1^4. 


NOKOGROD,  ville,  LIL54. 

I^omveanti.  CTeft  une  arTo;;a&ce 
Se  une  témérité,  de  ccndes 
ner  tour  ce  qui  nous  pni2 
nouveau,  V.  IL  141. 

Elle  a  de  merveilleux  cfatrtMs 
pour  la  rendre  «grcibli^  VLi 
aS8. 

Elle  fait  honorer  &  re&eâer 
les  mvenreurs  de  ce  qui  c  «> 
voir  point  encore  €té  vu,  àL 
289.  V/i»D. 

NoMvellct  de  la  Cour,  \1.1L  14c. 

^  fiûo, 

NOrERSde  Canada,lLL  104 

^UIT,  reprefentce  comme  k 
mère  nourrice  du  fommcH  & 
delà  mort,  th.  18a. 

Les  nuits  font  plus  frotdes 
fous  TEquateur,  4^]epartoat 
ailleurs.  IL  IL  82. 

A  Sparte  il  n*était  pas  pemus 
de  porter  delalunueivlinuic 
VU.L  155. 
NUMAimhfS,  IL1LP8. 

Nt/MTDIENS,  ils  om  coâtoM 
de  fe|  couvrir  Ib  boui^  VU 
U,  173. 

NUREMBERG,  vOIedanux 
Palatinat,  LIL90. 

NyTâphes,  de  leur  excroH&nce 
aux  fenunes,  &  dé  leur  te- 
tranchement«  VIL  L  255. 


Oh€jj[nnce,  de  ccUc  que  les  OBr,  fleuve,  it.107. 
fujets  doivent  â  leur  Prin- 
ce ,  VI.  L  49a. '  OBIDOVO,  lac,  #.  78. 

OBDORA,  Province,  L  n.  54.  Oklâtiêns,  celles  qui  &  iwK  <b 


DES  MATIERES. 


S5I 


^I,  des  concuOkms,  8c  des 
larcins,  font  defagréables  à 
Dieu,  ni.  1.166. 

Obligations  contradées  moode* 
menCj  ih.  46. 

Obfaarité  des  Ecrivains  en  écrî« 
vant  leurs. ouvrées,  IV.  II. 

GhsiSeme,  H.  I.  9«. 

Occafion,  VI. 1. 163.  ^  ftiiiC 

Il  importe  grandement  de  (é 
bien  fenrir  de  Toccafion  en 
tenu  &  lieu,  là  même  ^fmv,^ 

OCEWK,  L  il.  29. 
Océan  Caledomen^  (^•44« 

Ocklocratitt  th.  301. 

Oétonaire^  VL  I.  996. 

OD£R^  fleuve,  I.II.  ty. 

OAenr ,  c'cft  une  qualité  où  do- 
mine  la  fechereflé,  non  une 
fubUancc^U.1. 145.  v 

Les  odeurs  uiauvaîlès  font 
mourir  certains  peuples,  VI. 
ï  43- 

Les  bonnes  odeurs  font  eftî- 
m^^des  uns,  &  blâmées  des 
autres,  VLH.  396. 
De  Todeur  parmi  les  peuples 
de  la  nouvelle  Frapce,'  Vil. 
n.  loi. 

Voà»at,  pourquoi  placé  au  mi- 
lieu des  cinq  fens ,  IL  I.  141, 

L*odeur  eft  fqn  objet,  Zàiu^Kf. 

Du  milieu  qui  fert  de  trajet, 
&  de  véhicule  â  Todeivr,  ibiéU 

De  tous  les  animaux  Thomme 
cil  celui  qui  a  le  moins  'd*o« 
dorât,  VLIL  390.  ^fuiv, 

Vodont  des  laponois.  fiût 


prelque  gén^ement  tout  ce 
qui  piaic  au  ni&tre,  VIL  L  8* 
OecvifWKne,  c'eft  la  féconde  par- 
tie de. la- Morale,  LU.  387. 

iy>urquoi  ^e  doit  précéder* 
la  Politique  >  i^.  387-  s88« 
Qu?eft-ce,  i*.  389-  * 

Ses  parties  principales,  la  mS 
me  i^fuiv. 

Des  loix  (Economiques,  en  ce 

qui    touche    principaictticné  1 

1  acquifition ,  la  coniervatiôn». 

Se  la  dirpenfation  des  biens» 

ib.  392. 

Savoir  bien  re^çler  fa  maHoA, 
eft  une  grande  vertu,  IL  11^ 
761. 

Quelle  eft  la  nijflfbn  la  mieux 
accomplie ,  là  même. 

,   L'abondance  des  valets  eft  plu9  < 

^  préjudiciable ,  qu  avantagcufc, 
là  même, 

Ô£^L  Ton  excellence,  VI.  IL  isj. 
.ttfitiv.  ' 

Sa  fituation,  ik  127. 

Formé  le  dernier  de  tons  le^ 
membres,  rM.  134, 

OE/N fleuve,  LU. 87. 
OETA  montagne,  ib,  71. 

OEKF,  celui  de  (èrpcnt  donne 
la  faveur  des  Prmces,  1.  L 
36^ 

"OeuÊ  excctlens  fans  fauce,  âc 
cuits  fans  feu,  VI.  II.  351. 
L'œuf  dont  Leda  étoit  accou- 
chée,  religieufement  gardé» 
VIL  L  292.  ^ 

OffeAfe,  11  eft  plus  honorsble& 
plus  avanugeux  de  recevoir 
des  injures  &  des  oftenlès,. 
que  de  n'en  point  du  tout  rc         •  / 
cevoir«  IL  U.  421, 


35^ 


TABLE. 


te  nicpris  de^  oflTenfw,   cft 

une  chofe  louable  &  gchercui 

fe.  Divers  exemples,  lâmemt 

^  fidv. 
pgkhrf.  Le  trop  grand  nombre 

d'officiers  de  judicawrc  eft  , 

préjudiciable  à  un  Etat,  VU.  I. 
'   316. 
0J£>  elle  eft  feidt  cmre  tous. 

les  animaux,  qui  f«  &itmou* 

rir.  V.  I.  lao. 
OISEAUX.  Leur  induftric  à&i- 

rc  teur  nids,  U.  1. 108. 

tes  phis  petits  font  les  plus  ft- 

conds  &  les  plus  éloqucns, 

ttU  1.  lo^ 

Le  plus  grand,  St  le  plus  pe-  . 

dt,VlJL  5". 

leplus  \itc,  là  même,  i^  $13.^ 

Oifeau  mouche^  tâmônf. 

Les  oifeaux  n  ont  point  de 
dents  „   excepté  la  Chauve- 

.     fouris,  VU.  1.  564. 

Oifioith    Loi  rijçoureufe   obli- 

gcanttout  le  monde  de  ren- 
te compte  de  fon  loifir ,  II.  JL 

n'  n'y  a  rien  de  plus  infâme 
«lue  roifivetC,  ib.  170. 
L'oifiveté  punie  panni  les  A- 
theniens,yi.  U.  ioi.v^/«w. 

Elle  énerve  l*efprit,  i^.  ago. 

n  faut  6vicer  foigneufement 
les  thannes  d'une  vie  oifive, 
îWrf.  379. 

Chacun  dani  f^  condition  fe 
peut  lottablenient  occuper.  Il 
titône. 

Ceft  la  mère  nourrice  de  tous. 
les  vices,  H.  1.  3a7« 
Elle  paflbit  chcs  les  Spartif 
tes  pour  le  plus  beau  métier 


que  |nii(ïênt  «s«rcer  desboa- 

oies  libres,  ik.  397. 

OIS^OSS,  qui  de5  Pai^>3S  rcc 
à  Rome  à  pied,  \1L  L  32! 

OUGARCMË,   LU.  502. 
QIiK/£R,  IV.ILsig, 
OUiUTS,  ville,  k  IL  ^ 
OLymPE  montagne,  ».  71* 
OMBRIE,  th.  66. 
ONGLES  des  mains,  V.lLigi 
ONOCEPHALES,  ÎSLl  177. 

ONOGO/U5  foitercOê  ik  U 
Colchide,  ÎV.  11.167. 

Qperàtfmr,  elles  monoent  Js 
^    «flènces,  U.  L  Lsg. 

Dieu  6^  la  Ktiure  opertaz 
toujours  par  la  voie  k  p&b 
courre,  V.  II.  187. 

epimok.  Ccft  unviceinipcmai 
en  cDrapaf;;nie,de  x-otiknr  ra&ù^* 
tenir  (on  opinion  ntc  mjp 
d*ob(HnatIon  &  ^aimoùac, 
m.  L  299.  èr/i«r. 

OPHIONEUS.  qwWiveagle 
de  naiflàncc,  ne  hifibit  pas  de 

Bridire  les  choies  fixâtes, M 

OPlSTODACnLES,  ISL 1 17-. 
OÏL  Ou  dedr,  commun  de  taw 

hommes  de  ponederce  mctai!, 

II.L93. 

De  Tarr  dele  multiplier  eçR 

Chytuie. 

L'or  le  plus  efHmc  eft  ceka 

des  rivières,  n.L95. 

le  plus  mol  &  tnaniable  eft 
•  le  pbis  dHmê,  U  nême,^ 

De  ror&  de  1  argentJL  ttVfÇ. 
•     nhifîons  d'c^rtit  &  tvrravj. 

]j[ances  causées  pjr  la  con^w- 

dfie,  &  «nvk  d  avoir  de  1^, 

VIL  L  327. 

SuptffHnor^ 


DES  MATIERES. 


35J 


Super(Hrî<5ns  obrcrvées  par  les  A- 
mericains,  &parIes£rpagnols 
à  leur  imitation ,  là  mema. 

Remarque  curieufe  de  TAu^ 
teur»  &  du  MilordDigby,^^^ 

Oracles,  foupçonnes  d'impoftir 
r^s  par  Ariftote  &  par  beau« 
coup  d'autres,  ii.  157. 

Explication  du  motd* Orackft 
lâmAne. 

De  leur  commencement  &  an- 
~  cienneté,  ib,  159. 

De  ceux  que  la  Pythie  a'pro< 
nonces,  V9yitz  Pythie» 

Du  tems  &  des  caufes  de  leur 
ceâàtion,  ib.  164.  tffitw» 

Orai/ôitf  funèbres.  Les£fpagnoIs 
n*en  prononcent  jamais  en 'fa- 
veur de  perfonne.  VU.  11. 113. 

Oraifen,  prife  qu^quefbis  pour 
un  des  membres  delà  penode> 
11.1.  195. 

ORATEUR, ih.  261. 

'  Trdis  perfèâions  d'un  Orçp 
teur,  Â.  229.  Isfftàv,  ' 

OKCiiDESIsles.Ml.4x. 

Orire,  IV.  1. 293. 
Ordre  hiflorique,  IV.  1.  293* 

OREB  montagne,  1.  Ih  132.    ' 

OREILLE,  elle  eft  le  canal  dt 
roiiic ,  11.  L  1 38.  tffiiiv.     " 
Oreilles  -  d*honime   étrange* 
tStnt  grandes^  VI.  L  30* 

.  Oreilles  percées,  marque  de 
fervitude ,  ib.  29. 
Tout  le  monde  ptefque  g*eft 
plù  à  y  "porter  des  bagues 
penduifs,  &  des  anneaux  de 
prix,  !à  môHettfuiv» 

'  fRGlES,  IV.lLiag. 
TtimVlhFart.lL 


ORLEAN  capitale  de  TOrlea* 
nois,  LU.  103.      ' 

ORLE/lNO/5,  UnA.  to^ 

Orr««7.  C«ft  le  plus  ancien,  & 
k  plus  abominable  detousla$ 
vices,  11.11. 180. 

Comparé  au  Crocodile»  iHdé 
181. 

Orgueil  des  grands  intoleta* 
ble  en  compagnie,  i^.  230.   . 

Origine,  Elle  eft  égale  enti'e  Icf 
hommes»  1^.413. 

ORME,  IV.  11.  31g. 

ORMV^  Isle  du  Roiaume  de 

Petfc,  LU.  12^. 
leMaréchal  d*0){Ni4N0  avoic 

deux  uretaires  d\m  côté»  IV* 

L160. 
OK?H££,  ILIJ.24N 

Orthasraphe.  Caflîodore  en  Ac 
tm  traité  étant  âgé  de  quatre 
vints  treize  ans,  VL 11.  3. 

Os  foflîles  ou  d*Elcphant»,  «U 
Heu  d'os  de  Géans ,  lU» ,  L 
94- 

OSCHOPHOniÈ  fête  célébrée 
parmi  les  Athéniens,  1^.71. 

ÙSSA  montagne»  L  U.  71» 

OSSAT  Cardinal.  La  baiTellê  dc 
fa  première  condition  ne  l'u 
pas  rendu  moins  confidcrat* 
ble,  U.  U.4I0* 

OSnVS  fut  le  premier  qui  eom> 
mit  le  crime  depanicidedone  - 
Rome,  ULU.  204* 

OSTRAaSME  des  Athénien^ 

LU.  318» 
'  ÔTAClUVi  de  pOrticlf  efclavy 
-   parvint  {}ar  ton  bel  efprit  à  €• 

tre  précepteur  de  Pompée  li 

Qrwid,  lV.Ls8^ 

Z  ■ 


354 


TABLE 


n  (bt  fe  premier  des  Libér- 
ons, yu  entreprit  d*écrire 
THiftoire  panni  les  Romains, 
là  mémt. 

OTTOCORA  montagne,  L  IL 
129. 

OtéH  ou  oubliance.  L'art  d'ou- 
,    bliance  en  chofes  fachcufes  & 
dcplaiiantes,  feroir  à  préférer 
A  la  mémoire ,  vtyoi  Mémoi- 
re. VI.  L  417. 

OnÉDO  ville  capitale  desAftu- 
ries,  LU.  58.  VI.  11.  377. 

CKR5E.  confleUfttion,  LU.  $. 


ot/7?s;ln.Lio2. 

OUrEcti\  le  fens  qoi  fiûr  Is 
Sftvans,  ILL  136. 
L'oreille  eft  ndmmé  Torgrt 
8c  te  fens  des  Diicipfincs,  V. 
U.  125. 

Belles  remarquer  i  ht  reocr* 
niandation  de  Torae»  ià  m^ 
«le. 

Plus  fujctte  è  erre  moçé 
que  la  vus ,'  U  WÊêmt, 

OXFOM),LlL44. 

OZIAS  Roi  de  lud*  Ce  ptefoè  i 
plaVitcr  dies  vignes.  L  L  lis- 


PADOUAN,in.66. 
Pi4G  t/RKPoiObns,  VIL  Lj. 

PAIESS,  Ceux  qui  ont  bien  vé- 
cu moralement  depuis  la  ve- 
nue du  MefTie ,  ont  pu  fe  Tau- 
ver  aux  endroits  où  la  foi  de 
leHis-Chrift  n'a  jamais  été  pu- 
bUée,  V.L23.è'/wtt. 

PAILLE.  Brins  de  paille  con- 
vertis apparemment  en  iêrpens 
fans  magie,  LL  363. 

PAU^  peu  eftimé  des  Tartares. 

IL  IL  474. 

Corre«^on  du  proverbe  qui 

dit,  que  la  repletion  du  pain 

eft  la  pire  de  toutes,  VLIL 

aS5- 

Du  {Min  (âléDu  fans  fel,  i». 

347- 
Pdir  &  impair,  VI.  L  396. 
Paix,  une  paix  certaine  eft  en 

beaucoup  de  façons  préférable 

à  une  vicbire  douteufe,  L  L 

14a 


On  n*entre  en  goene  qoe 
pour  arriver  à  oœ  bac» 
paix  ,  là  même. 

On  peur  faire  la  paix  irec  horv 
neur,  quoîqu*2pr)?«de5âiJcei 
delkvantagcux,  làmÙÊL 

La  paix  combien  i^iéabU,  & 
coaibien  à  fouhaiter,  ià.  14s. 

Ce  qui  doit  «ppoenaMci  «- 
loigner  un  Pnnce  viâoriea 
de  donnei-  la  paix  à  fb  ii2^ 
*.  143. 

Belles  conltdemionsd*!»  }£- 
nilhe  d*£car  à  ce  propos,  é. 

«44-     ' 

La  grandeur  d*un  Etat,  u%- 

gueur  &  fût  puif&nce,  co5> 

ftent    principalement  en  la 

johifiànce  dune  bonne  pan. 

làmênK. 

II  n* y  a  rien  de  phisiiitpiini* 

me  que  de  traiter  de  pm  ûs 

(on  avantage,  &  de  Tacconfer 

à  ceux  qui  la  demflodatf ,  ê-^ 

X4S- 


DES  MATIERES. 


355 


Une  paix  certaine  vaut  beau- 
coup mieux  qu'une  vi<i]toire  eP 
peroe»  VU.  U.8.9. 

Sans  la  paix  on  ne  (àuroit  Ce 
pïonietcre  aucun  folide  con^ 
centément,  ii.  9. 10.  ^fiiiv. 

Palais  d'Agrani  très  fuperbe^  1. 
1.  20a. 

Palais  magnifique  du  Roi  de 
Golconda,  où  ce  que  nous 
fâifons  ici  de  fer,  eft  d'ormaf^, 
fif,  là  même, 

Palais  dont  h  couverture  eft 
de  pièces  d*or  en  forme  de  tui- 
les, là  même» 

PALAMEDES^Ht. 

Grand  ami  des  bonnes  lettres, 
&  nous  eft  reprefêntérundes 
infortunes  Princes  de  la  terre, 
ih,  149- 

Inventeur  de  tous  les  jeux,  UL 
11. 41. 

PALOS  promontoire,  1.  U.  57. 
PALATISAT,  a.  90. 
PALESTINE,  ih.  119. 

PALLADIUM  d*Enée,  IV.  IL 
148. 

PALLAS.  Pourquoi  feule  fans 
mer^  entre  toutes  lesDéeifes, 
VLL403.  ^ 

Pourquoi  reprefenté  armée. 
VU.La3r.       ' 

Sortie  du  cerveau  de  lupiter, 
ib.  105. 

Pourquoi  choifir  roiivierpour 
fon  arbre,  VU.U.  10. 

Pallas^&  Mercure  dépeints  en? 

feublc  par  les  Grecs,  pour* 

quoi,  yll.  1.^76. 
PALMIERS,  IV.  Il  318. 
VALÀOEB,  lll'io^ 


Ils  ne  fruâifient  que  par  Tap* 
proche  du  mâle  &  de  la  fe* 
melle,  Vi;  1. 456.  ' 

Les  poutres  de  Palmier  excel- 
lentes pour  les  bâdmens,  iUd, 
475. 
PALUS  ou  Marais  Meodde,  I. 
IL  3^0.  54. 

PAMBECUS,  Aftrologue  profti- 
rue  fa  flemme  à  un  certain  Sa* 
fânus,  VU.  L  400. 

PAMPELUl^E,  viUe  Capitale 
de  la  Navarce ,  1.  IL  5  g. 

PAMPHAGES,  peuple  d'Ediio-  ' 
pie,  U.U.455. 

.  PilN  Dieu  de  la  Nature,  U.  Li. 
De  Pan  faulfe  Divinité,  VU.  h 
305- 
PANATHENÀIS,  fille  dû  So-    , 
phifte  Herode,  VI.  U.  204. 
305. 

Pi4NN0NÏE  wywHonjrie. 
*  PAVOPA^UM,  ville  de  laPho- 
cide,  VI.  IL  388.    ' 
PAHTARBE,  pierre,  U.L92. 

PANTHERE,   EUe  attire  par 
fesTagiréables  exhalaifons  tous 
les  animaux,  excepté  rhoin-. 
me,  VI.  IL  39^-     ^ 

PANTOMIMES,  L  U.n8. 

PAOLO  EKiZZO,  fcié  par  le 
milieu  du  corps  par  le  moién 
d'une  équivoque,  IIL  L  142. 

Pi40N,  U.L  114- 

PAPES,   Us  ont  toujours  été 

bien  traités  ipar  les  François» 

lV.n.390.^/ww. 

En  leurs  plus  grandes  affli*   « 
^ons,  ils  nont  point  cher- 
ché, ni  trouvé  de  proteâton 
plus  prefence  ni  plus  utîl:^ 
2  ii 


.J$6 


TABLÉ 


tjue  celle  des  Rois  de  Prânce, 

«'■393.         L      ' 
lapes  empoifonnfS)  VI.  1. 48 1 . 
Depuis  quel  teuis  nos  Ss.  Pè- 
res ont  pris   de   nouveaux 
noms,  I*.  299.  »^ 

Du,  Pape  Marcel  &  de  la  pré-" 
didion  deGauric,  faite  avant 
fon  Pontificat ,  L 1.  270. 

Parabolani,  VU.  1. 94. 

Paradoxe,  il  n'a  rien  en  (bi  de 
aiauvais  pourvu  qu*il  ne  (bit 
point  paraloguc,  V.  IL  203. 

Opinions  psradoxiques  utiles 
aux  Sc^tiqu^s,  là  métife. 

IFahtttUs,  1.11.21. 

Parallèles  entre  quelques  t- 

âions  des  anciens  Patriarches 
.  &  celles  des  Heros.^VLU. 

398'  ^J*io* 
PARALLELES  géographiques» 

t  II.  21. 

F^ralytiaue  guéri  par  un  întiC- 

I>ort  de  peur,  &  d  apprehen* 

iion,  Ul.  1.  32k 
Paraigfmphe  toutes  les  doticeurs 

n*en  font  pas  agréables,  iMd» 

283. 
^arê fanges^   avec    lefquels   les 
*     Perfes  inefurent  la  dillanct 

des  lieux,  1. 11.  27. 
Pêrajèiinet,  U.  L  78. 

PARASITES,  autrefois  en  gran« 
de  coniideracion ,  VL  I.  15'7. 

D*un  Paràfite  fameux  de  ce 
teuis  U,  14  f»^^  ^fiiw. 
Pariçn,  U  n*y  a  rien  de  plus 
glorieux  que  de  pardonner  ge- 
hereufement  k  nos  ennemis^ 
VI.  U.  317. 

l»drr/iV/,  ILI.  78. 
Parew.  Ceux  qui  (ont  rcveches 
avec  leurs  propres  parens,  su 


^  peu  fociaUcs  énvei^  ctS,  !cr 
iemblablcs  «u  Monocere»  ^ 
l'Inde,  VI.  IL  375- 

De  robliqiarîoa  cTiffiftET  t  • 
parens,  VILL  349. 
Un  parent  ne  lèrr  de  ries  f- 
n  clt  ami  «  i*.  348. 

PARESSE  anintal,  VL  L  ^14. 

PARESSEUX,  snimal.  mt- 
Unau. 

Parf/OH,  Un  jeune  hoame  pr:«: 
d'une  préfechnc  yu  \é^ 
ficn^  -parce  qu'il  ccoû  Cwf 
parfiimé,  ik.  43. 
Un  Proicric  decoaren  \  Tt> 
deur  des  parfums  qui  k  a- 
hirent»  /J  même. 
Les  bonnes  odeurs  &pirfLL« 
ne  doivent  pas  être  aboi- 
mentcondanncs,  1^.44 

Ceux  qui  ne  les  peuven£iâJ^> 
frir  font  fên^labies  aax  \  .l.^ 
tours  &  aux  E&srbcxs,  1^45. 
La  puanteur,  poniôan  ditinc; 
Umçme^ 

Les  parfums  font  eitfa^ct  le» 
chars,  Vî.  U.  396. 

Pflr'fHre»  Punidemon^lILLi::. 
Le  parjure  ou  ùbSk  lennem  é. 
pire  que  TAdieilIne^  \1l  1 
27.  28» 

Oblèr\*arion  remarqiuil^  ds 
Païens,  quand  les  ieanes^ 
vouloient  jurer  pÂr  le  gnai 
Hercule,  t^.  38. 

PARIS,  Ville  capitdeduXwrj- 
me  de  France,  de  fen  nc*a» 
de  (â  grandeur ,  de  &  beazzé 
&  de  fon  iêjour,  VLlLiàs- 

PARME,  Ville  &  IXichl,  L  H 
65.. 


DES  MATIERES. 


357 


ye  la  Pëfft  &  du  trop  parler» 
VTl.  1.  93. 

Oetnîeres  ^paroles  d*un  an\i 
fiiouram ,  ib.  206.  ^  fuivant, 
Voyez  Diction. 

Des  trojf  PARQUES,  &  de  la 
connoiflànce  des  reins  qui  leur. 
cil  attribuée,  VI.  1. 444. 

PAliRHASIUS^Q^  le -premier 

ciui  a  enrichi  la  peinture  de  la 

,Syniûietric,    ou   proportion 

que  doivent  avoir  les  parties 

entre  elles,  ih.  93.  94* 

PARRICIDES,  Ul  U.  204. 
^olon  ni  Romulas  n'établirent 
aucune  peine  contre  les  Parri- 
cides, &  pourquoi,  ia  même, 

PARTISANS,  du  mal  qui  peut 
venir  de  leur  part.  Appelles 
ordinaipement  lesPangluesdu 
peuple,  &  les  Harpies  des 
Rois,  11.  77,* 

Il  y  a  des  tcius  où  Ton  ne  fe 
peur  paflèr  d'eux ,  là  m(me. 

PAS  de  Calais ,  l  U.  30. 44; 

PASCHAL  //.  du  nom  Pape,  ho- 
noré &  favorise  par  les  Fran- 
i^ois.lV.ll.  39^.    . 

PASSAOE  hardi  de  Cefar,  l  IL 

PASSAV,  ville  »L  IL  93, 

Pêffiow  en  gênerai ,  LU.  244.  ^ 
Juiv. 

Il  n'y  a  point  d'ame  fi  pure  ni 
A  pnvilegiéc,  qui  ne  relfcnte 
le  mouvament  des  pallions, 
th.  046. 

Partions  primitives  &  gênera- 
lej»,  iâméme. 

Paffions  mixtes,  ib.  247.362. 

PATAGONS,  GéiT\s  tn  TAme- 
vique  Mfrriâi .vitale  «  L  IL  i$y. 


PATHMOS,  lie,  ib.  194* 
Patience,  M.  IL  205. 

Xa  principale  doctrine  „&\t 
plus  grande  gloire  de  IHiom- 
-  me  en  procèdent,  ià  màne. 
Patrie,  La  paflion  pour  fa  patrie 
&  pour  ceux  de  fa  nation,  IL 
U,  350.^  VI.  IL  231. 
Patrie  d'elcOion  tulfi  bien  qutt 
de  naiflànce,  11.11.  60.  Wfniv. 

De  lamour mie  nous  devons 
avoir  pour  notre  patrie,  V.U. 
161. 

Exemples  de  plufieurs perfon- 
nes  qui  ont  préféré  raniour 
&  ratfeâion  de  leur  patrie ,  > 
celle  même  de  leurs  enfân5,& 
de  leurs  amis,  là  mime. 
Traîtres  à  leur  patrie,  punis 
de  mortt  i^.  162. 

PATRIMOINE  de  S.  Pierre,  L 
IL  66. 

PAU  ou  Po,  fleuve,  ib,  63. 

PAUL  grand  Théologien  d'^t 
des  Vénitiens,  U.  1.  22c. 

PAUL  IL  du  nom  Pape,  fefar* 
doit  le  vifage,  IIL  L  121. 
Sa  mort  attribuée  à  des  pierretf 
precieufes  quSI  po^it ,  VI,  L 
28. 

11  avoit  une  forte  haine  conn-e 
les  hommes  Ihidicux,  VIL  L 
iço. 

Patime,  Tou,  LL233, 

PAyOASAN  \iUc,  1. 11. 155, 

PAUSIAS,  Peintre,  VI.  L  9^ 

PAUSILIBPE  montagne,  L  L 

357-  • 
Pauvreté.    Ella  e(l  négligée  St 

méprifée  par  tout,  IL  IL  1 59* 

Vfniv. 

Ziii 


35S 


TABLE. 


La  pauvreté  eft  le  fondement 

de  l*Empire  Romain,  VI.  L 

179- 

Autel  dcdié  ft  la   pauvreté, 

V.  11.  511. 

Pm».  L'homme  eft  celui  des  a- 
nimaux  rfai  a  la  peau  la  plus 
douce,  11.  1.  Î52I 

fVcc/ifjnn  &  Ton  ctimologie,il.ll. 

Du  péché  &  de  fes  diftinâiçns 
&  divilions  difteren^cs,  ib, 
a83. 

3PECQUIC>jy  &  Pccqueny;  VL 
1.3x0. 

Ftdânt.  De  cehii  qui  nierite  le 
nom  de  Pédant ,  Vil.  1.  5  ï . 

PEGASE  cheval  célèbre  &  re- 
nommé. Beile  niytholoffie,Vl. 

1.367. 

FEGU,  Roiaume.  Ses  habicans 
trafiquent  fans  parler,  lU.  1. 
«S. 

PECriN,  vUlc  adiuirablcpour 
fa  grandeur,  VI.  U.  379. 

IPECUmS,  leur  origine,  111. L 

170. 

Tnnturi ,  11. 1 .  266.  L 1. 2 1 9. 

^  Maltraitée  .par  Seneque,  VL 
1.84- 

Conûderable  pour  fon  anti- 
quité &  p6ur  fon  utilité,  là 
mêtnit  ^  fiiiv. 

Eftimée  Se  cultivée  de  plu- 
fleurs  grands  Princes,  des  Phi- 
lofophes  &*des  plus  beaux  eir 
prits,  «à.  85.ëJ'/itt>, 

Temtffs^  11.11.498. 

i'ELASGIBNS;  nom  des  an- 
ciens Grecs ,  au  lieu'  de  celui 
de  Pelargiens;  VI.  U49. 

TtkHnaga.  Les  vœux  ou  pre- 


fens-^  s'y  font,  en  lâst 
dans  1  une  &  dans  Faocre  I&k 
&  paiTiii  les  anciens  Cies. 

vn.  1.289. 

PELiON  montagne,  LILri 

PELOPOHESE  liHnn^  et 
aujourdliui  la  Morée,  mi 
26.  70. 

PELORE»  cap  ou  promonas!? 

de  Sicile,  IV.  IL  45- 
Pendant  d'oreilles  ponés  par  i> 
•  ne  Lamproie,  &  par  des  Ae^ 
guillcs,  VI.  L  91. 
De  tout  tenis^  entouslîezrs. 
les  femmes  en  ont  fak  une  de 
leurs  p]  us  grandes  vaniré:» ,  ik- 
30.  ^fitiv. 

Reproche  &  plainte  de  Sene- 
que, ^u^elks  poiToient  deux 
ou  trois  patrimoines  au  btfiir 
de  chaque  oreille,  x^.31. 

£n  ufage  prefque  par  roue  te 
monde,  ih,  ^iMjaic, 

PENELOPE.  Laii)dSedefaa 
mari  Tc^ligea  de  le  quitter,  & 
à  s*éloigner  de  û  compagnie, 
VL  11.318- 

PENfl75,  Heuvc,  LIL71. 

PJEN/EDceflTe  de  rAndqi2Hé,lt 

ll.as3.   . 
PemnfHle.  LU.  28. 
Pttmaches  prohS)és  dans  Veiûiè, 

U.ll.xoa. 
Pemugone,  VL  L  396. 
PEOl^lESS^   ils  jettent  kars 

morts  dans  les  cxanges,  ésL 

ao7. 
PJSP/N  donne  l'Exardiit  tu  S. 

Siège  après  en  avoir  cbaisél^» 

Lombards,  IV.  IL  391. 

PEQUn^  capitale  de  la  Qûnfr 
LU.  130.  VLIL379. 


DES  MATIERES. 


35> 


PEBDRIX ,  {on  vol  donne  de 
répou/mte ,  Ilî.  L  25. 

Celles  de  Paphiagonîe  ont 
deux  cœurs ,  IV.  I.  i6o.- 

Père,  Un  père  époufèfcs  propres 
filles»  1.1.60. 

Pouvoir  du  perc  fur  fcs  en- 
fàns  ,^  I.  IL  390. 
Pare  ât  nten'.  Du  rcfpeftçjuileur 
eft  dû  par  leurs  enfans,  V.  IL 
156.  ^ 

Deux  filles  qui  ont  nourri  de 
leurs  mammellcs  dans  la  pri- 
Ibn,  Tune  fon  père,  l'autre 
fa  mère,  ib.  157.  i&  fuiv. 

Pères  étant  vieux  font  man- 
gés par  divers  Nations,  V11.L 
•12. 

Pirf'Siton,U  plus  raffinéea tou- 
jours quelque  trait  d'imperfe- 
aiin,  V.L  loç'. 

PERGAME  ville  de  la  grande 
Myfie,  LIL  117.    • 

PERÏAhIDRE,  un  des  fept  fa- 
ges  de  la  Grèce ,  VI.  L  2 1 S^ 

PERICtES,  LLifiç. 

Modération  admirable  â  fouf 
frir  îe  mépris  &  les  injures» 
VML153. 

PEiî/0£C/,rerviteurs  quilabou- 
roient  la  terre  ,  U,  1.  i:>i. 

Pcriùdet.  De  la  peine  exccflivc 
que  fe  donnent  certaines  per- 
fonnes  en  la  compofition  d*u- 

*    ne  période ,  11.  !.  22 1  ./r*/*. 

PEHlPATETIUEhfS  &  leurs 
erreurs  contre  la  foi  &  la  relip 
gion  ;  1)1. 1.  306.    ' 
Pcripateticiens ,  ou  Se<ae  pe- 
ripacctique ,  vcyez  Ariftote. 

P«îrij?/irfl/tf,  LII.211. 
FERIES  &  leur  produaion»  IL 

1-89' 


Belle  remarque  des  moindrt» 
Dames  Romaines  qui  en  vou- 
loient  portei;,  U.  1.  89. 

Perles  groflès  comme  Tœuf 
d'une  poule,  ou  d'une  oye» 
&  adnurablement  rondes,  VI. 
«    L  39. 

Peroraifiit^  à  quoi  elle  s'emploie, 
LIL  203. 

Préceptes  de  grande  impor- 
tance pour  la  Peroraifon,  ik, 
ao6. 

PEROU,  th.  i^g.Delaconouete 

f>aÏ5  par  les  Efpagnols  j  a:  de 
a  jultiiication  ridiciilc  du 
droit  des  mêmes  Efpagnols  Cva 
ce  même  pais  par  SandoUal 

IV.  IL  324.  èr/Kio. 

PERUSIhf,  L  U.  66. 

PEROPTENS.  ^s^le  mangent 
jamais  de  viand6,pom*le  moins 
en  une  contrée  «  U.  U.  474. 

PERROQUETS.  U  femelle 
honore  fon  mâle,  IIL  L  325. 

PERSE.  Sa  fuuation&fadcfcri- 
prion ,  fes  principales  Provin- 
ces, LU.  125.  iffjuio. 

PERSES.  Ils  fe  fîoient  grande- 
ment  aux  prédictions  dds  Ma- 
ges qui  étoient  leuis  Altrono-  ' 
mes,  LL  26$. 

De  leurs  fefHnSy^  voyt%  Fe- 
.ftins. 

De  la  fepulture  de  leurs  mort^ 
VI.  L  209. 

Us  fe  plaifent  ^  avoir  les  on* 
gles  jaunes ,  VI.  U.  3<S2. 

Les  femmes  y  font  fon  belles 
VU.  L  2^7^ 
PERSE'E  tué  en  dormant»  UL 
L  141. 

PEKT/NilX  Empereur.  IL  B' 


sfo 


TABLE 


nSCHER,  confacté  «u  Dieu 
Harpocrate  par  les  Egyptiens, 
poiux]uoi ,  VU.  1. 276.  ikyj.  . 

Pes  PESCHES  en  Perfc ,  VU.  L 
116. 

Tefte.    ta  pcflc  a  fait  ceflèr  les 
Otaclcs,  »*,  166. 
Le?  peftiferés  ne  font  point 
/  abandonnes  en  Egypte  comme 

ils  le  font  aiUeurs ,  -  ib.  203 . 

tu  pefte  y  commence  pfefque 
toujours  au  mois  de  Mais ,  ^ 
n'y  dure  ouc  trais  ou  quatre 
mois  juft]u.ui2f  grandes  cha- 
leurs ,  ib.  204.  , 

rETAUSm  des  Syracufms,  I. 
U.  3x8.    , 

te  Père  PETAU  trop  rigou- 
reux ccnfeur  des  œuvTcs  de 
lofeph  Scalijçcr.  Vil.  1.  2^6. 

^effr  oi\  lachor  vent  en' compa- 
gnie, eft  une  vi!?ine  a^ion, 
&  une  liberté  fcandaleufc.  Re- 

,     marques  curtcufcs,  VU. 4. 3  3 1, 

TETERSBOURG,  LU.  54. 
i^etitcfei  Elle    cft*  fouvcnt   le 

fymbole  des  çîiofçs  precieufes, 

111.1.103, 

FETRA  ViUe  capitale  de  TAra* 
biePttrcc,  1.J1.  122, 

r£T/li4R(^r/£.Songrandfavoir 
'  le  rendit  fufpect  de  magie, 

V.  11.37s. 

ffuple  fort  chanjçeant  de  conftant 
de  fa  nature,  VU.  11. 152. 

Comparé  au  PeupUer,  &  aux 
€pis  qe  blé.  là  môru.  ^ 

fEVRLlER,  arbre  changeanti 
*  là  mSmê^ 

f «fr,  1,  U.  2^7;  tr«yn  Crainte, 
JPH^Z^Np/^  trompi  v^lt 


moien  d^iine  ëquî%oque^  tl' 
139. 
PAiir^,  d'Egypte ,  VLS.55Î 
PHARISIET^S.  Xh&Arr 
(êuls  profenîon  de  k  Fd'-^ 
que ,  &  avoient  part  au  ^.• 
vememnnt  de  \  £tat,  V.  1 

PHASIS  fleuve,  1.  a.  120. 
PHEAUESS,  pei^le,    C  t 

PHEMONOE,  «yttPyihit 

f  HÈNGJTE5,  picrr»  de  ïtj- 
brc.  VI.  1.476. 

PHENICIENS,  tL  271. 

Phtnommes ,  U.  1.  7^. 

PHERECÏDES  Piccepcecr  rî? 

Py thaeore ,  n*étok  pas  Afif 

rien,  L 1.  j66. 

Avoit  Todortc  très  ftW,  U 
1.40. 

H  prédit  un  treubleoient  de 
terre,  VI. 11.  213. 
PHJLAGER^  Sophite,  enneniî 
de  la  convëHktion,  &  hvpo- 
condriaqufe,  li^lLilS. 

PHfLENES,  deux  fitres  qcs 
l'amour  de  la  patrie  fit  Œ-^q- 
rir  gloricufcHicnt,  IV.  U.  lU- 

PHILETAS,  Poète,  avoit  le 
Corps  étrangement  petit  À  Ir 
ger,  m.  1.9g. 

PHILIPPE  deMacedoine.M«îe. 
ration  admirible^  fouifrir  lu 
offènfcs,  U.  11.427. 

PHIUPPE  n.  Roi  d'Kfptyx. 
peu  refoeihieux  envers  k  Pi- 
pe &  té  S.  Siège,  IV.  IL  3»- 
Il  a  voulu  confondre  parfois. 
la  cruauté  avec  h  juAicCr  ^^ 


DESMATIÈHES. 


36X 


A£le  d'une  gnmdc  clémence, 

»*.  54-  55-  ^    ^ 

Il  dcpenûi  de  grandes  femmes 

d'argent  à  la  CAymie ,  ib.  328. 
£nnemi  de  la  Magie,  tK575« 
Il  n'avoir  point  du  tout  d'odo- 
rat, VI.  1.  39. 
PHJLlPPmESy  îles,  1.11. 135' 
FHILOCTETE,  U.  U.  sar. 
FHILOLAVS  le  Corinthien,  i*. 

6ç. 
PHILONtDE  mj\û  8ç  diligent 

Plcron,  Vl.L25f. 
Pfdlafophic  &  Philofophe,  origi- 
ne  de  ces  nôms^V.  I«  23s.^/irio. 
Phihfipitte,  U.  U.  489. 

Qu'cft-ce?  Ceft  une  cliofe 
plutôt  il  fouhaîtei;  qu'à  efpc- 
rcr,  de  lui  voir  porter  le  Dia- 
dème, 1.1.  I59> 
De  la  Philofophiç  morale  en 
général,  LU.  239. 
Trois  iàçons  de  Philofopher, 
V.  1.  292. 

De  la  Philefophie  de  Platon , 
U-  U.  ta.     . 
PHEBUS,   fiimomnil   A»J««*, 

vn.i.  174. 

THOÉSlCIEy  1.11. 118. 

PHOQUES  Marins,  leur  fa  mi- 
liere  tonverfation  avec  les  E- 
thiopiens  Idhiophage^,  111.  L 

Î74- 

PHOSPHORE,  ou  Lucifer,  V, 
L25Ç. 

PHRrCIE  la  petite ,  1.  U.  117- 

PHKrGi£N5,  V.  11.  135. 

Phyfimmie,  L 1.  367. 

La  plupart  de  fcs  jugemcns 
{ont  fondées  furlarcffeinbhn- 
ce  des  hommes  avec  les  ani- 
maux, M  wiôw. 
Les  plus  fortes  inclinations  fe 


prennent  du  vi£ige ,  les  moin^ 
dres  du  ventre ,  '&  les  moiep- 
nes  de  rèilomau,  des  ^eds 
&  des  mains,  ib.  36S. 

Phyfiqne.  11  n'eft  pas  mal  \  pro- 
pos qu'un  Monarque  en  ait  \\ 
connoiflàncc,  1. 1. 183.  U.  1.  i. 
^fuiu. 

Ccft  la  fcience  des  chofes  na- 
turelles ,  ou  de  tout  ce  qui  fe 

'    parte  dans  la  Nature,  11.  l.  j. 

PJC  de  la  Mirande ,  ^  la  prôîi* 
dion  oui  lui  fiff  faite  de  fa 
mort,  LU 271, 

PICARDIE,  m.  iQO. 

PICARRE,  rithe  Marchand,  !1L 

L  92. 
PICOS  flMGOS05montagncs, 

LH.139.' 

pWMOvr,  ib.  64, 

PIERRES.  Elles  font  mixtes  par» 
faits,  U.  L  91. 

Sont  des  corps  fofïïles  ou  tirés 
de  la  terre ,  là  même. 

Edimcties  os  de  )a  terre.  M 
mcmt. 

Il  n  y  en  a  pas  par  tout»  là 
wfnu. 

Il  femble  qu!cllcs  végètent  ou 
croiffent  dans  la  terre ,  là  mane. 
Il  s'en  engendre  dans  les  corps 
'  des  animaux ,  là  même. 
D'autres  pierres  confiderablw 
par  quelques  vertus  &  quali- 
tés particulières,  ib.  92. 
PIERRE  Philofophale,  1.  L  3;i«- 
Le  defir  de  polfeder  cette  pC- 
erre  iinaeinaire  s'eit  emparé 
de  l'efpnt  même  des  plus 
grands  Monarques,  Und/^iZ* 
329. 

Zv 


1  - 


36a 


TABLE. 


Figure  des  cbercheurs  de  cet- 
te pieire  fàncoftique,  ib,  94.3.^ 

Le  témoignftjçe  de  ceux  qu'on 
veut  mû  aient  ponèdé  cet  in- 
cftimable  trefor,  &  qui  en  aient 
cbnnédes  preuves  par  de  véri- 
tables projeâions  n^efl  ^ondc 
Sue  fur  des  narrations  fàbuleu- 

Des  raiCbns  que  Ton  aU^e 
en  (A  faveur,  th.  347.  ^  fiw. 


doit  être  i 
formé,  lii 

Armées  navales  drefllKSfnft 
{ytenient,  ik,  209. 

Une  galère  «flèmblée  et  éi 
fée  en  deux  hemes  deicB. 
•fKi.  211. 

Plhr,  IIA  IC4- 
F/NDC  montasne,  Ln.7i- 
PISANDRE  «voit  peur  de  n» 
contrer  (bn  ame ,  VELtzé. 


Il  ny  a  point  de  raifons  phy-  ^,^^    .„    «^  «       it-         t  « 

fiquw  qm  montrent  evidem-  «^^  vdle  &  République,  L 1 

ijicnt  riinpoffibiiiré  ,de  faire  ar-  ^^- . 

tiliciellenient  de  l or,  iâmémi,  PISISTRATIDES ,  WLL  17^. 

'    Saint  Thomas  n'en  a  Inmais  PlSTACHiERS^  ik\  «se. 

parlé  ^nuativuiient,   coni-  pjrrACHUS,  iindesièptÊs«5 

me  onie  veut  ablolumcnt,  &  ^^  Grèce    L  L  2^7 

on  lui  attribue  fàuflcment  des  '           *^* 

Traités  entiers  de  la  Chimie  PIVRY  ^  Ville  des  Gnfixiseacx* 

aufli  bien  qu  à  fon  prccq>teur  rement  ruinée  pir  un  ntaàie- 

Albert  le  Grand,  Ut.  547. 348.  oient  de  terre ,  \T  IL  21 1. 

Moralement  parlant,  la  pierre  ^^i^*  ^  "'  ^o- 

'  philolbphale  ne  peut  pas  être  Plagâirty  crime  infinie  dt  cer 

trouvée,  Uf.  348.  349-  ««ns  Ecrivains,  qui  s'«n- 

«            •    ^»       ^  -          .  buënt  des  nrauvaux  dTaimu 

Beau  trait  d  un  Chiaoux  du  ^^5  jeur  en  faire  aucune  te- 

Grand  Scigncu>,  ib.  sso-  connoilTancc,  I\MLi6i. 

Vnjifcmblabement   la   pieire  p/^;^,  contre  certaines  perfcfr 

philofophale    na   jamais   été,  „^^   ^  ^  s'emmi^-em 

trouvée,  «fc.3$2.  -^^^^^^  ^„  compagnie  que  te 

j>i£KK£lecruel,Ro;de  Caftille,  malheurs  du  aéras,  ILU.:;;. 

V-  ^'  »^Q-  PLAISANCE,  viBe,  L  IL  65. 

Saint  PJERKE  de  Rome  eft  la  jy^  pj^-j^  ^'une  ioûiflànce  v^ 

plus  fpaaeuiê  Eglife  duChn-  fly^ .  &  desdigacesdu  o»- 

Ihanifme,  VL  L  471-  traire ,  VI U.  365. 

m  IV    Pape    maliraité  par  pla^tES,   LL294- 

les  Efpagnols,  IV.  L  358.  '            '^ 

^          ,  ,  Plaine»  Chaque  plante  a  oori- 

tWBter .  L  L  207.  que  chofe  de  fingulier.  \  l 

H  y  a  beaucoup  de  chofes  dani  '  ^^  *               i 

cet   An,    dont  un  Roi   de  Plante  fenfitive  ou beiie feaft- 

France  enoe  tout  les  autres»  éwt^  appcflct  ancw»  d»  4h 


DES  MATIERES. 


36} 


v€rs  autres  noms  par  les  Mo- 
dcines,  11.1.  97. 

Plante  dont  les  fleurs 'clian* 
gent  de  couleur  trois  fois  le 
jouç.  Vil.  n.  175. 
PLAhlTErACNEAUyh  1. 455- 
PZ.i4Ti>œ»  blâme  pourfcsinye- 
^\ives  contre  les  ^pes^  VU.  1. 
1 50. 
PLATON,  Sa  doarine  elKmée 
moins  pré^diciable  i  la  Reli- 
gîônque  laPeripatetique»  111. 
1.409. 

En  très  grande  eftimeA  répu- 
tation, fornommé  le  Divin, 
11.11.9. 

De  fa  naiflànce  que  Ton  a  fait 
nûraculcufe,  V.  1. 132. 
Particularités     condderabtes 
touchant  fa  mort,  ibid.  133. 

PLATONICtENS,  ils  avoient 
de  Taverfion  pour  leurs  pères 
&  mères,  V.  il.  160. 

FLATTA  rivière,  dite  autre- 
ment, la  Rivière  d'argent, 
h  11. 166. 

Pleonafme,ib.  21%. 

PLESCOV,  ville,!*.  54. 

Pieurs^  Elles  adoucifTent  nos  af- 
flictions, 111.1.390. 
11  peut  y  avoir  de  Texcés,  ih. 
391. 

PLINE  le  jeune,  Vl.ll.  as^- 
De  ùi  modération ,  U.  11. 271. 

TLUIE,  ce  que.c'eft,  11.1.  74. 
Pluies  extraordinaires  &  pro- 
digieufes,  là  mime. 
De  la  pbiïe  de  fang,  ib.  7$. 
Superftidon  des  Anciens  pour 
faire  pleuvoir,  la  menu. 

De  liplus  gcande  pluïe,  ib.  76. 
Les  Turcs  prcmicnt  à  boa  au- 


gure, fi  la  phxie  les  (ùrprend 
enfortant,  &  cheminent  ^or» 
plus  volontiers.  Vil.  1.  155. 

PLUTONAvoit  une  concubine 
outre  Proferpine  fa  feuuue» 
VIU.393.^ 

PLUTUS  eftîmé  le  plus  beau 
&  le  plus  defirable  des  Dieux» 

II.  y.  244. 

PODELASSIE,  province,  LIL 

PODOLIE,  pEôvince,  lâmfme. 

Pcëfie,  I.I.3i3.èr/m.  ' 

Ce  neft  point  une occuoation 
abfolument  indigne  de  1  efprit 
d*un  Souverain,  là  moue. 

Princes  fans  nombre  dediver- 
fes  Nations  oui  s*v  fpnt  adon* 
nés,  là  m6me<^  Juio. 

Infiance  contre  Thoimeur  dt  - 
laPoèfie,  iby2i6. 

Les  Poètes  enmauvaifeefHme 
.  parmi  l^s  Romains,  li  mêm^ 

Poète  flateur  maltraite  par  Attîli^ 

m.  1.237. 

Des  Poètes,  a9yi%  Poëfie. 

PùiL   Nôtre  corps  devient  droit 
velu  comme  celui  'de  la  plû- 

Kit  des  animaux,  fi  ce  n*etoit    • 
ttouchement  de  nos  habits 
qui  Tempéche  par  une  conti- 
nuelle attritioa,  m.  1. 175 . 

Hommes  aux  Indes  garnis  de 
poil  &  de  plumes  pielque  conw 
me  les  oiieaux,  Û  mevie^ 

Pof/i»,  V.  1.  a  19'  &  VI.  L  479. 

Ce  que  la  rétinor^  a  de  plut 
faint  emploie  a  divers  poiionsr 
ib.  480. 

En  combien  de  façons  on  « 


S<4 


TABLE 


voulu  jmttîqucr  le  poifoh ,  î6. 

rmffint.  Combien  il  y  en  t  d'ef 
peces,  11.1. 114. 
Pluie  dî  poiflbn,  là  même. 

Poiflonsterreftres,  autrement 
fofTites  dans  la  tenre,  iàintmc* 
^  fuw. 

Le  poiflbn  eft  plus  délicieux 
que  la  viande,  VI.  11.  347* 
-Poiflbn  qui  croît  à  vù€  d'œil, 
êc  dont  raujçmentatiori  fe  re- 
marque de  jour  en  jour,  VU. 
•   U.  52. 

Poiflbns  volan»»  II.  1.  98- 
Poiflbns  teirefltres ,  ib.  98* 
Le  poiflTon  facré,  i4>  1 18. 
Poiflbns  fans  nageoires,  I.  U. 

PQLEMON  Sophiflc  gmndpar- 
leur,  fe  fait  enterrera  la  hâte 
tout  en  vie ,  II.  II.  200. 

Fohs  Arâique  &  Antarélique, 
1.11.5. 

ta  terre  efl  habitable  fous  les 
Pôles,  U.II.81. 
P0L£5/N£,  I.  Il  66. 

Police,  Elle  ne  peutfubfifterfims 
la  Morale,  V.  1.297. 

POUSTRATE  &  HypocUdcs 
grands  amis;  U.  11. 142. 

Po/itiVyiKf  en  gênerai.  Cette  fcicn- 
ce  efl  naturelle  à  l'homme,  1. 
■    IL  299. 

Du  prix  &  de  la  dignité  delà 
Politique,  ibiâ,  300.    *  - 

Avantage  qu'elle  a  fur  routes 
les  autres  profeflions,  làmf- 

les  Souverains  font  plus  obli- 
gés que  pcrfonne  d'en  faire 


cas,  &  de  ta  eukiver  fcnge»- 
fement,  ÎK301. 
POLOGNE;  fadefcnptkifi.^'se 
ainfi  nommée,   1.  U.  to. 

Divisée  en  grande  ^ijuî  «5- 
baflè  Pologne,'  &  en  pext 
qui  eft  la  haute  Pologne ,  â 
81. 
POLKBE,  excellent  Ffifioner, 
IV.  11.  51. 
Snn  hiftoîre  cft  iiiui?erfele, 

POMMES  que  Ton  dit  avoir  h 
dedans  plein  de  cendres,  \l 
11.331. 

PÙMOUA ,  vtye%  MahUnl 

POMPEE,  Son  impieté.  IV.  l 
183*  184- 

POMPEIA  femme  de  Ccfir,  n' 
U.  102. 

Pwnpes  fùn^nres,  elles  conten- 
tent pour  le  moins  lestivan>. 
fi  elles  ne  (êrvent  wn  de- 
fîmes,  VL  1.304. 

Différentes  façons  de  rendre 
les  derniers  dev<»tsiuxB»m, 
ib.  20$.  &  fuitf, 
Diverfes  cérémonies  obfemcs 
au vpompes  funèbres,  i*.2ii. 

WfHiO, 

POMPONACE ,  ÎIL  L  410. 
Af.  POMPO>nUS  MarccDusci 

çellcnt  Grammainef^  U.L  soo. 
PONTfUXlN.LlLrj. 
PORCFJ^NE,  VI.  IL  104. 
Fort  plein  de  poiflbns  apprivoi- 

ses  pour  le  divertiâancnidcs 
'    vieilles  gens ,  11.  11^  294. 
PORTO  BELLO  ville,  L  II.16;. 
PORTUGAL,  Couronne  &Î0. 

1  aunie ,  &  de  Tes  dépendances* 

LU.  61. 


DES  MATIERES. 


i6f 


tfn  Portugais  Infolent  8t  ini-^ 
pie ,  in.  1.  207^ 

^OSNANfE,  ville,  LIL  81. 

PcfTedês,  VI.  L  89 

pàssiDONius,  1.1.160. 

Foftes,  &  de  leur  ctdbliffement,  ' 

vi.  1. 356.  ^fiiiv,  : 
POSTHUmUS  Albinus,  IV. 

U.  175. 
POTAMON  d'Alexandrie,  Chef 

d*unc   fede   de  Phitbfophes 

nommés  £c]eâi&>  ouEleoifs» 

V.  1.327. 

Poudre  de  proje£Hon,  1. 1.  33). 

POULE f  Remarques  panicv- 
lieres.  II.  1.  xii. 

Po^s  des  malades,  Vll.l.  $7. 
Pratiques  des  Chinois ,  &  de 
ceux  du  Pérou ,  pour  lobfer- 
vation  du  pous,  là  même. 

I.e  POURCEAU  ordinaire  ne 
peut  s*élevcr  en  Arabie  ,  It  1. 
120. 

Pourceaux  engraiflcs  de  can- 
nes de  ûicre.  Leur  chair  e(t 
ellitnce  la  plus  délicate»  II.  U. 
47Î- 

POURPRE,  couleur.  Elle  a  roû. 
]puTS  été  une  marque  de  fou* 
verainecé,  111. 1.  lao. 
C*eft  le  fynibole  çle  la  gran- 
deur, IV.  1.  243. 

PRAGUE,  Ville  capitale  de  Bo- 
heifte,  LU. 90. 

PRAXITELE  Pcîriire,  VI,  1. 98. 

PREADAMITES,  VXn.3î7.' 

Pricepteurt,  Ceux  des  Rois  font 
des  nourriciers  fpirituek  qui 
doivent  imiter  laNaturc,U .  46. 

PrideflinûiiOH,  VLL447. 

PrédÛHon,  Cétoit  un  art  de 
dbarlatanerie  parmi  les  Païens, 
cotuuc  tho,  tdk  ancore  dans 


./ 


toutes  les  provinces  de  TAïut- 
rique,  VIM.  195- 

PRESBOURG  ville  pnncipal« 
de  la  Hongrie  du  côté  du 
Nord,  LU. 76. 

Préséance.  Celle  des  Rois  de  Fran- 
ce fur  les€fpagnoIs  comme  fîb 
aimés  de  rcglife,  IV.  IL  36«^ 

Préfinainn.  En  matière  de  crime»^ 
la  prefonubn  va  contre  ceux 
qui  en  proment,  IV.  1.  349. 

Prêtre-itan,  L  U.  143.  ^/«iff. 

^  Prétre^Uén,  en  ATie.iJ'.  lis. 
'  Prêtres.    Ceux  de  Meiii^e  (à 
vuntoient  de  '  conferèl:   avec  ' 
leurs  Dieux,  après  s"être  frot- 
tés d  un  certain  onguent  abo« 
minable,  LL359. 

Pretèndientes  i  Efpagnols,  VU,  L|. 

Préventions.  Elles  font  puiflâ»-* 
tes  fur  les  efpritsy  même  les 
plus" éclaires,  VIL  1.6. 

PrfwotViwce 'de  là  mort,  VL  II. 
162.  \^  fuiv. 

Princes  de  Monarques.  Ils  font  la 
forme  de  la  plupart  des  a« 
<;>ions   de  leurs  peuples»  L 

^'^     \     . 

Redevables  i  Dieu  plus  que 
perfonne,i^..2i. 
Il  doivent  donner  i^  leurs  lu'* 
jets  lexemple  d'une  vraïe  dé- 
votion, ib.  22- 

La  plupart  des  Rois  de  la  ter- 
re ont  joint  lefacerdoceàleur 
diadème,  là  même. 

Du  FWNCJS  d'Orange,  L.I. 
iqp.  '   .    . 

Un  Prind^,  véritable  nf  Ce 
peut  divifer  en  d'autses  prin- 
cipes, U.  L  5. 

Diverfité  d'opinions  touchane 
les  principes  de  tous  les£(rçii 
là  même. 


366 


TABLE. 


L.  PRÏSatLIAimS,  viUlant 
Ôc  hardi, Capitaine,  IILl*  19. 

iVi/m.  Ceft  une  peine  &  une 
efpece  do  fiQipliéc,  VL  1. 393. 

384- 

La  prifbn  qui  ferc  de  peine  k 
*  quelques-uns  e(l  un  mjet  de 

gloire  aux  autres,  ià  même» 
Privation  y  qu*e(l-ce,  II.  1. 10. 
Ceft  un  troiûéme  principe  de 
la  génération ,  là  même, 
Frocts.  L*homme  eft  le  pluscon* 
tentieux  de  tous  les  animaux 
,     qui  Te  plaît  à  rinjudice,  VL  I. 
341. 

Les  Chrétiens  (ont  entre  tous  « 
f     les  hon\nies  les  plus  hargneux 
&  les  plus  proceiTifs,  ià  m^me» 

De  rinclination  naturelle  de 
rhonime  auproccs,&  de  la  cau- 
fe  générale  de  tous  les  procès, 
débats,  &  cohteftacions,  VL 
U.  2Ç2.  d"  fitio. 

FROCOPE,  Hiftorien  Grec,  n*é. 
toit  pas  Chrétien,  IV.  U.  144. 
^  fuiv. 

SuperfHtions  païennes  quîpa- 
.  roiiTent  dans  tousfesUvT^a^. 
146.  ^  fiÔD. 

FROCOPE  Gazxus,  autre  que 
ProcopePHiriprien»  th.  |6d. 

Fnd^aHté  criminelle  parmi  les 
Corinthiens,  IL  IL  461,  ' 
Il  n'y  a  rien  de  plus  infâme, 
'  condinnée  &  puni  par  les  An- 
ciens, VI.  1.247^ 

Prodiges  &  fuperiHtions  païen- 
nes, IV.  11. 212.  213. 
n  ne  faut  pas  déférer  4  Pau- 
torité  de  ceux  qui  ont  récite 
tant  de  merveilleux  prodiges, 
VI.  11.  240. 

Les  plus  célèbres  Hi{h>riens 
Grecs  &  Latins  ont  rempli 


kuR  ouvrages  ^imekfic* 

d*impofhires  ,  qu*îb  te  ;c- 
fer  TOUT  des  mirAcles,  â  m- 

FrùdmOienf.  Cenesikraafîn 
en  leur  coaunencement  à  : 
Nature  des  vins  oouvexzi . 
Ls2a. 

'Ceft  ime  legereti  uopyaA 
de  condjumcr  toûioas  s 
premiers  esqjtrelHoiis,  ma 
mettre  dTautres,  qoÎKons: 
ne  les  valent,  d.  223. 

Pnfmfimécs  Piinces,  VlLiif 

iVwReiMir.lV.Lai. 

L*avedion  contre  ai  fi  «crét- 
We  diverriffement  eft  pr^^ 
toujours  la  marque  cf us  e^ir: 
dtajgrin  &  de  pcnr  hIbx,  à, 

22. 

Elle  efV  le  propre  des  FHIe& 
phes  &  des  perfimnes  ùkvs- 
ttSyiàmAitefi^m. 
Pnmeffe.  Il  ùaai  vCtr  d^me 
grande  retenue,  quand  P  e:t 
quelKon  de,  prostectit  qaei- 
que  chofe  ,  VL  L  ni- 

n  &ut  iè  montrer  rcËgrss 
obrervateur  de  ce  que  Toa 
promet,  tfr.  11^. 

La  conduire  des  crmds  &  Is 
procédé  même  &  h  pl^Tir: 
des  hommes  doivent  avoir  do 
règles  bien  diâè^eates,^  anK 

On  ne  ^oît  jamais  licn  pi»- 
mettre  Ws  deûlèîa  de  ït» 
ùuajài 


PROàŒTHPE  écl99t  dc&re- 
nommée;,  U.  IL  189. 
Patron  de  fai  prudence  huBB- 
ne,  VLIL  165. 

LlLsf. 


DES  MATIÊR  ESI 


3^7 


Fromontoîre  (îicré,  ib,  5^7. 
^r^TumdatUm ,  ib,  222,^  fiào, 
Frophctic.  Tpus  ceux  qui  ont  eu 
'  le  don  àt  prophétie  n  croient 

pasfaints,  VI.  11..  126.  VlLl*. 

PROPONTIDE,  l  U.  73. 

Frcporthn  d'Aritlunetique»  Se 
proportion  Géométrique^  î^. 
a67. 

Propos  8c  entretiens  de  table ,  IL 
11.468. 

Propofition,  Si  deuxptopofitions 
contradi^oires  peuvent  être 
vraies  en  même  fems,  V.  U 

Les  propofitions  âe  future  in 
materia  contingentij  doivent  ê- 
tre  deterniinement  vraies,  VU. 
1.  8. 

Profi  chagrine,  fon  ftile  &  (à 
façon  de  parler,  lU.  1. 378. 

Profipûpée ,  1.  II.  3 1 4. 

Profp€rit64  Elle  n*eft  qu'une  ap* 
parencê  trompeufe,  n*a  rien 
de  folide,  &nc  fubfifte  qu'en 
Vimagirtation,  IL  II.  360. 

'  Profperite  admirable  de  deux 
grands  Monarques^  accompa- 
gnée^ de  grarudes  difgraces, 
adverfités  &  monificadons» 
ib.  361.  èf^io. 
PJR0FENC£,  LU.  loi»  102 
Fro&ûiflwe  divine,  VLL446. 

Des  dix-fept  Pr^vincies  des  Pais» 
bas,LII.9x« 

Prudence  Morale,  &  fa  défini- 
tion, 1*^.269. 

Règles  delaprudence,  1^.370. 

Diverfes  fortes  de  prudence 
i*.a73. 


De  k  prudence  natore^e,  /^w 
269. 

La  prudence  &  la  fortune  font 
ennemies  irréconciliables,  U.. 
U.3S2.        • 

La  prudence  &  li  (àgeflê 
viennent  de  Dieu,  VI.  1. 17. 
Le  fagc  eft  extraordinaircment 
rare,  t^.  16. 

Pourquoi  il  eft  difficile  à  trou- 
ver, là  inertie. 

Des  fept  fkges  de  la  Grece^ 
ibiA,  17. 

De  l'excellence  de  la  Prudence. 
Be)  éloge,  ib,  20. ^fitio. 

De  Toifeau  con(âcré  à  cette 
DéeOè,  fHi.2l. 

PRUSIER.    D'où  vient  le  pro. 

verbe.  Sot  tomme  nti  Prumer^ 

U.Lioi. 
PRUSSE,  Province  de  hPote^ 

gne ,  divifée  en  Pruflè  Roîafe» 

de  Pruflc  Ducale  I.  IL  Sa. 
PSYLLES,  IV.  IL  119. 

Ils  gueriflènt  la  morfurè  des 

Serpen»  en  Afrique,  VIL  I. 

416.417. 

PTOLÔJME^EPhiUdelphe,  ft. 
II.  210. 

Le  PU  des  Chinois,  L  IL  27. 

P17C£,VI.L289. 
Remède  pour  fe  pr6(êrverdt3 
puces,  1^.475. 

pHcelage,  Les  Turcs  fe  promet- 
tent qu'ils  retrouveront  Icoï* 
femmes  puceUes  en  Tautie 
monde.  VL  IL  319. 

Fontaine  où  lunon  fe  lavant 
tous  les  ans,  recouvroit  foit 
pucelage, f if.  31$.  voyezlunon, 
La  Pudeur  '&  la  honte  différen- 
te Tune  de  l'autre  font  ifou- 
vent  prifes  Tune  pour  l'autre» 
VI.L4f. 


368 


TABLÉ 


De  hi  pudeur  &  modcftie 
«  honteufe,  rcquife  aux  hom- 
mes aufli  bien  qu  aux  femmes 
comment  elle  Te  reconnott  en 
une  perfonne,  ib.  47. 

;     Du  (bin  qu*avoienf  les  Ro- 
mains de  la  pudeur  do  leurs 
femmei,  ib»  48. 4^* 
Pudeur  &  honte  louable  des 
éllfis  Milefiennes,  th.  49* 

,  De  la  Pmfânce  ,d*un  Monarque, 
m.  347. 

Nous  devons  admirer  la  puti^ 
iance  de  Dieu>  &  les  œuvres 
de.  la  Nature ,  &  ne  les  pas 
«  mefurer  i  la  capaâtédernôtre 
cfpric,  lll.L  1^3. 

La  puîflànce  de  Dieu  eft  li- 
mitée par  fil  volonté.  Vit  L 
78. 
Pimitàm  des  crimes.  Elle  eft  une 
.     partie  eflèntielle  de  la  iuitice, 

VI.  1.378. 

Les  punitions  qui  fe  font  de 
îour,  font  plus  utiles  que  cel- 
les qui  fe  vont  de  nuit,  itid, 
379»       ; 
FuJiUûy^nâti  y  ^ce,  11.  IL  178* 

•FUTIPHAR^  fa  femme  veijt 
en  vain  corrompre  lolèph,  VIL 
L  398. 

'  fYGMEEStn  eucrre  nerpetuel- 
le  avec  les  Crues  &  les  Pei* 
dri»,  ULL99.yr^. 

lyAWtir/ fuperbes  d'Egypte,  I. 
L  198. 

FJKR£NE*£5  Montagnes,  LIL 
.57. 

PrWîHONChefat  Fondateur 
<^e  la  fede  Sceptique,  nom- 
mée autrement  des  Pyrrho- 
liicni  Ephe^ques,  2ccetiquc^ 


&  AporetiqQes,    V.  L  Jif 

PrRPHONlSME,  HLLî-i-t 

fnio* 

Les  ^utes  du  Pyuhonciâg 
X  tout  pur,  qui  n'eft  point  arua- 

cisraibunûsâUmi  fixiEtts- 

gereux, 1^315. 

PrTTÎACORE  nkuMmst 
ment  k  Mufiqoe,  V.  H  Sf 

Sa  doârîne  toudiaoria  otsè- 
migration  des  âmes  en  fcwr 
de  eftime  parmi  lesAnclas» 
m.l.'4A5-  i^/w- 
Fondateur  de  la  PliîloÊtpbe 
Italienne»  &  de  la  icde  Pr- 
thagorique,  V- 1. 128- Ô"/» 

pyTHAGORIOESS,  &  hs 
prélbmtion ,  IlL  L  so$. 

Pythagoriciens  Sebaftiifoes» 
Madientftticiens  poliiMpKs»V. 
L247. 

PTTHAGORIESS,  Ai  148. 

pYTHAGOMST^,  là  wému 

P^THEASy  conte  (iteileaxtoQ- 
chant  la  fin  du  inoBde,VI.Il 
355- 

PYTHÎE,  Prêtrei^  ouMgicc- 
fe  d* Apollon,  repdoit  (feo- 
racles  â  ceux  qui  la  zxfréi- 
toient  dans  D^^he,  VUl 
159- 

X^uielle  étoic&.enqudtes 
elle  ,rendoir  lès  ondes,  ^ 


Eftimée  de  quelques -tav  Ii 
Sibylt  Oapkné, /i  «âv.  ^ 
fitiv»  -* 

pr-mo,  Déeflc  à  spmt,yïi 

IL  9. 


SitrM>RK^^ 


DES  MATIERES, 


a«*; 


QUADRIGARWS  Hîftorien 
^  Latin,  IV.  II.  176. 

Les  QuaHtéf  fecretes  dt  occultes 
deîfl  (ubftance  des chofes font 
des  afyles  de  TignoraïKe  hu* 
maine,  IV.  U.  321. 

QUEBEC ,  fAtLC6  pnncipAU  de* 
ia  nouvelle  Pnnce,  1.  II.  i6a 

QUILOA  roiaumc ,  i*.  1 5a. 

QUINSAT,  viUe  mcmmcufe. 


Q: 


&  admirable  pour  Ci  gnmdeor^ 
f*.  ua.  VLU.  380. 

QUINTE 'CVRCE,  Hiftoricn 
Latin,  en  quel  tems  il  vivoir, 
IV.  IL  222. 

De  Ton  hiftoîre,  )Se  la  perte 
(jtie  nous  en  avons  faite  aune 
partie,  &  du  fupplement  qui 
nous  en  a  été  donné,  ik.  224. 

QUIVIRA^  pàis  contrée  de 
TAnierique  Septentrionale^  L 
U.  161. 


S. 


Iliade,  tiL  3a 

•"  RAGOUSE,  ViUe  &  Re- 
publique,  I.  II.  75, 

Les  Raillmesêc  les  mots  piquants 
en  table,  caufent  du  détordre 
dans  une  compagnie  «  VI.  IL 

Raifin,  elle  eft  un  joiîctli  tou- 
tes mains,  que  le  menfonge 
manie  comme  il  veut ,  &  dont 

-  il  s*aidé  aulfi  bien  auvent  a- 
vec  plus' de  grâce  que  ne  fait 
la  vérité,  V.ll.  i6g. 

La  raifon  e(b  fille  du  Ciel,  8c 
elle  n-el^  point  contraire  i  la 
Religion,  VIL  L  74. 

Raifinmnuent^s  hommes,com* 
bien  différent,  VU.  L  203.  iîf 
fitiv, 

JR^NCOîWET,  Prcfident  Ma- 
theniaticien,  I.  L  269. 

IMPfWEL  Urbain,  Pcintra^ex- 
ceMent,  VI.  I.  94. 

Rammt  qiû  ft  trouvent  de  rHi- 
ftoire-Sieiinte  avec  la  profane, 
Tihw  yn.'Pan.  Ji.  / 


né  doivent  point  lti«  cenfih 
rés,  VI.U.399.to'/«w-     • 

RATISBONE ,  ville.  L  IL  90. 

RATS  qui  ruinèrent  l'armée  de 

•   Sannàcharabus,  VII.  L304. 
Un  rat  châtré  fait  fuir  coût 
les  autres,  VIL  1.  256. 

RAINES  de  deux  aunes  de  loxr 
gueur,  ,VLL46o. 

Récitations  en  uûge  parmi  Iqfl 
Anciens,  U. IL  68.  «^/«w.  • 
Du  récit  d'un  ouvrage»  VlL't 

^7^tt  fuiv. 

Recvtmoifanci  des  bienfaits,  V9yat 
^   Gratitude. 

Records  dt  fèrgens,  Âlenrorr 
gine,  Vil.  L  57. 

Reareatitnshotmétts^  VL  11.356, 
^  fuiv»  > 

Dt  la  RedoTidanee  dans  un  ^ 

cours,  LU. 221. 
RECCIO,  ville,  tb.  62. 63. 6$* 
REIMS  capitale  de  U  Champ^, 

gne,  ik,  loi. 

Aa 


â9û 


TABLE 


par  les  Romains  ^  11.  U.  398. 


de  men'eîDenx  efftts  de  kit' 
vocion  Se  (Hcté  des  Fxcçâ^ 
IV.  11.  595. 

Elle  ft  fort  peu  dl^obiipocr 
aux  £lpag;nals,  ikid.  40Z.  4 


^lilim,  c'cft.k  premier  appuy 
d\inc  Monarchie,  1. 1. 1*8. 20*. 

Le  prétexte  de, la    Religion  ■'"^'                            .•     -i 

•    ^aut  beaucoup  aux  chofes  tem-  RfHfies  S  ITionneur  GâtlcQ^ 

porellcs.   &  fon  unité    fort  dû,  enufa^panmfcsanart 

Siiportante  à  un  Etat,  IV.  IL  ï'aiens  &  au  Aameau  1110:^4 
^38.  ^/«p.                           ^.    VU  1.392. 

-Avantage  que  (à\'ent  «n  pren-  Ktmoffues  noav«Dcs  fir  h  I& 

dre  les  EfpagnoU  toffyn^Efpft-  gv«  Françoife»  VL  IL  i.  ^ 

•  mois»  i«Àr« 


Siemhttfimce,  elle  eftdiftiBâcdr 
Il  mémoire»  Vil.  L  $%. 
Qiielquefois  die  Te  cotéaoà> 
vec  fa  mémoire,  &ai«chfe>* 
venance»  îKi.  ^7. 

ReminifcenceTeia  née^  ïhxa- 
me  ièul  par  AnAott^Ummc 

La  réminiscence  d^Aràiixc  ^ 
différente  d«  oeHedePluRV 
f^ûf.  58. 


I,es  plus  modérés  Tficolo- 
viens  condannent  d'irréligion 
£  nolence  au  ait  de  la  con-- 
Ici^nee,  &  de  la  Religion  qui 
veut  être  encore  plus  libre 
ique  k  volonté,  ih.  t4^. 

^-It  vraié&efllènnelle  dévo- 
tion des  François  voyez  Fradp- 
^ois. 

Contre  ks  abus  qui  |ê  oom* 
mertent  dans  nôtre  religion, 
111.1.263. 

2^  plupart  des  abys  qui  (*    MJMORE,  II.I.  iir- 

commcttoient  dans  la  reîigio^^ 
des-  Anciens,  iè  pratiquent 
dans. la  religion  Qiretienne> 
ih»  264.  tffuw^ 

Les  Mshomerans  ne  perme^ 

tent  point  dVn  difcourrir,  ni 

^  d*ulê&'  de  raifomicment  tol^ 

chant  la  Divinise >  VI.  1. 227. 

Les  Pythagoriciens  tenoient 
l'extrémité  contraire,  lâméifse. 
£e  Ghrifhanifme  tient  une 
Toie  moiennc  encre  ces  deux 
cxtrcniitôs,  t^.  228. 


La  relio^ionn*eft  point  contrai- 
re à  la  fageire ,  ou  a  la  raiibn 
•    Vil.  1.74.   ' 

lie£isi«iCatfaolique«  eUeafenci 


HÈSES  ou  RançfatS,  va- 
maux  d'une  grande  ntcfit,\l 
1.  259. 

RElsrSES  capkale  de  k  H«ts 
Bretagne ,  L  U.  103. 

Refiomtuic  ou  reputatîoci.  Bdls 
remarques»  U.  IL  t84.&/u>. 

Papst.  PIuiîeUK  peribimes  de 
qualité  très  eminaite,  q^i 
prenoient  leur  repas  i  rrrt 

»  neure  îndiilèrénimeRt  qu  a>t- 
voient  appétit,  \1.  L  161. 

D'un  grand  buveur,  Umâm, 

Rep»s*   Belles  remarqué  ta  k 
faveur,   11.  U.  164.  &/» 
Le  repo»,éiwc  um  Dinnst 


DES  MATIERES. 


391 


parmi  les  Romains,  VIL  I, 
283. 

Du  repos  Cuis  oifivetê,  Uni, 
284- 
^epu^nance  &  contrariété  natu-  - 
relie,  obfervée  dans  toiis  les 
ordres  de  la  Nature,  IV.  IL 

REPUTATION,  B.  U.  405. 
De  celle  des  parens,  làmetne^ 

Nous  devons  avoir  foin  de  nô* 

tre  repi}tation,Vl.ll.a74.^/«ûy« 

it.  V11.L  9^fmo. 

Kous  foronics  obligés  d^  com 

ferver  nôtre  boniM  renommé^ 

VLL34a. 

Rcticaue,  LU.  314. 

Retour  des  âmes,  1. 1.  37). 

Retraites  paifibles  des  hômmef 
ihidiem,  âc  le  profond  loifir 
ou  les  plus  grands  hommes 
de  tous  les  Aécles  omfouvenC 
cherché  leurquikude,  ULL 

la  rermice  de  la  Cour  6t  le^ 
retour  dans  ^ne  vie  PhiJdro>' 
phique  n  eft  point  blâmable, 
\iltu^  fnw. 

Revêlatiout  fumarurelles  d'avlsâc 
de  nouvelles,  VI.  L  261. 

KHi4,  fleuve,  Lll.^^ 

RHËOIO,  vffle  de  la  Calabre^ 
LU.  6a. 

KHKNE.  Isle,  VLLali- 

Bhttor'ujMÊ  ^  c*eft  une  r«culté  (i 
roiale,  qu^elle  donne  le  corn* 
mandement  fouvcrain  oarmi 
les  hommes  à  ceux  qui  It  pofÀ 
iedenr,  LL  165^ 

On  doit  foîgneurcmem  culti' 
ver  ce  qu'un  Jeune  Prince  ou 
Monarque  peut  a voirde  natu- 
rel â  l'Eloquence,  ih,  i(é. 


Conditions  re({uîres  i  1*09*  • 
quence  d'un  Pnnce,  ib.  167. 
Qu*eft-cé,  &  en  quoi  elle  confît 
Ite,  LU.17Ç. 

Ses  principaks.ptrties^  &  en 

quoi  elles  s'emploient,  ifr.  176.  ' 

»77' 

Des  lieux  généraux  dont  fe 

fert  la  Rhétorique,  ihU.  iga. 

I83. 

Des  lieux  particuliers,  quon 
emploie  dans  le  genre  démon* 
ftratif,  f*.  Î83.&/W. 
Deslieux.utiles  au  genre  ddi* 
beratif,  ib.  i%6,  ■     ' 

..  Des  lieux  propres  au  genrt 
judiciaire,  ik,  i%f.Wfmv. 

MUS  fleuve  d'Alemagne ,  ikiâ. 
87* 

KHODES^^Isle,  ib,  124. 
De  fa  perte,  IV.  î.  360. 

Elle  a  été  utile  ^  avantageu(îi 
aux  Rhodiens,  VI.  U.  aI7- 
I^HODl£N5,  IV.  IL  103. 
RHODOPE,  montagne,  LU.  73. 
KHOKE,  rivière  de  France,  1*. 

98.     ^   ' 
RHUBARBE,  ib,  ni. 
Rhume ,  VL  U.  390. 
Du  Cardinal  de  RICHEUKUa 

Richeffis.  Quoi  qu'elles  jie  doi- 
vent pas  erre  nûtês  au  rang 
des  chofls  bonnes,  elles  font 

•  néanmoins  très  utiles  à  la  vie 
d'un  homme  ftge,  V.  L  332» 

ht  fage  les  poflède  â*une  aa« 
tre  fa(^on  que  les  autre»  boni* 
mes,  ib.  334.  /  ^ 

Remarqttes   curieufes  >  ^  tint 
des  Poètes  que  des  Phtlofo* 
phes  en  leur  faveur ,  U.  IL  a44« 
A  a  ij 


39^ 


TABLE. 


gnin 
VI.  1 


B  eft  prefqueîmpofllbled^étre 
tiche,  &  d*écre  homim  de 
bien,  111. 1^37^.  * 

Les  nouveaux  enricWs  font 
ordinairement  infol«ns,  VLI. 

173- 

Ceft  une  ignorance  cxfteme 
ii  ces  richaifds,  lors  quilsinef- 
«(Hnienc  ceux  <jui  trouvent 
^  plus  de  (àtisfaaion  dans  une 
médiocre  fortune  »  èc  dans  la 
-  frugalité,  qu*cux  pamii  le  lu- 
xc,  âc  dans  leur  opulence,  f*. 
174.'èf/kffr. 

les  richefles  &  Tappetit  infa- 

tiable  d'en  amafler,  font  w 

ind  aveuîçlenient  d'efprit, 

U.  198.  tffiûtf. 

Ceft  un  indice  d'èfprit  dere- 

'      «lé,  de  ne  les  pouvoir fouC 

'     trir,  &  d*en  avoir  trop  d*c. 

verfion,  Vll.ll.  234. 

KlOAi  ville  de  Livonie*  l.  II. 

53-  83- 
1a  ris  demefuré  caufe  la  mort, 
^        V.lvaaj.- 
IRici-res.  De  leurs  parties  à  droit . 
&  à  gauche,  1.  U.  7. 

Hivieres  plus  confiderablei 
pour  leurs  raretés  fingulie- 
res,  IL  1.603. 

Fleuves  fouterreins,  dont  les 
poifibns  ne  voient  pas  plus 
que  nos  taupes,  là  m^me. 

JtOBERT,  Roi  de^rance,  1. 1.  g. 

Btcher  merveilleux  nommé  le 
fourd,  1.1L45.' 

BODOLPHE  qui  rendit  lamai- 
fon  d'Autriche  fouveraine,  é» 

.  toit  iflii  des  Comtes  de  Tier^ 
ftein  &  d'Hasbourg,  IV.  1. 303. 

n  fe  pUiibit  àla  Chimie»  L  L 
33$. 


ROIS  apDèlUs  Fttfteozs  deW» 
pies,  V.  1.349* 
Si  les  Rois  font  téfiemotc 
deflus  des  loix  qa^eOcs  œ  a 
regardenr  point,  L  L  59.  S 
fuio. 

Entre  tous  les  Moneosc 
Chrétiens,  il  n*y  en  a  pc^ 
qui  aient  tant  de  cette  a:£C]> 
té  abfoluë,  &  de  cette  ibcv^ 
raineié  indépendante  ccrrsz 
nos  Rois  de  France,  th.  6z. 

Un  Roi  de  la  Chine,  k  véfi 
^  un  Prunier,  defefperé  dex 
pouvoir  refifter  «qx  Tutaret 
VILI.  3ÇO. 

ROIS  de  France  qui  fe  fim-  re»* 
dus  recommcnd^ilesenbcsQ' 
coup  de  (ciences,  I. L  7.  ë* 
£>e  leur  reÇ>eâ  &itverea:e 
envers  le  ùunt  Siège,  &  juA 
qu'où  détend  ccttecranilc  iba> 
nûfliondufib  idxà  àttB^ 

^    fe,  ik.  a4./èf«. 

Ils  étoient  fouis  aunefoif  ("e 
tous  les  Monaraues avecrEm- 
pmur»  qui  euUbKle^ottde 
taire  emptreindte  knr  lmi|e 
dans  U  monnoîc  d*or,  IV.  u* 
171. 

RoisdePeriê,  LLf^. 
Rois  de  Sptrta,  t».6. 
Rjùanma  fouvent  cmnptfCs  Idei 
Vaiifoaux,  ih.7^. 

ROMPUE,  hVL 66. 
KOilfkNELU  excdkntPtÎBOt 
VI.  1.96. 

ROME  Ville  Cnicak  étftak» 
I.U.63, 

Son  ancien  nom,  &  fon  c^^ 
ceinte,  VI.  IL  380. 
Grande  divtrûté  d*opi»otf 
touchant  ùl  fondacion»VJl4$i' 


DES  MATIERES. 


393 


R03£^S.  VI.I.30Ç. 
Ils  parçiflbîent  ponâuels  aux 
moindres  affaires,   &  trom- 
poict>t  auxg;nindes,  111. 1. 144. 
fil*^-  ... 

hmans  6c  livres  d'amour.  D'où 
vient  qu'ils  plaîfcnt  d  avantage 
à  la  multitude  impeninenre 
qu'aux  hommes  favans  de  ju- 
dicieux, 11.  L  269. 

Il  ne  faut  pas  abfolument 
condanner  toute  forte  de  Ro- 
mans ,  ib,  270. 

Ils  font  recherches  &  lus 
plus  avidement  que  les  livres 
de  (cience ,  &  pourquoi  îibiâ» 
271.^^0. 

Xondaur  ou  Rotondité.  De  la  fi- 
'gure  ronde,  &  de  (on  avan- 
tage fur  les  autres  figures,  Vil. 
11.  25. 26. 
XOSCWSttts  habile  Comédien. 
VI.  11.  262. 

lOSE,  U.  1. 103. 

iOSEAU^  ennemi  naturel  de 

U  fougère,  IV.  11. '3*8. 
XOSE'E^  &  comme  elle  fe  for. 

me ,  IL  1. 76. 

Ros(e  de  May,  ih,  89. 
lOSOMACHA,  animal  qui  ne 

fait  que  manger  toute  fa  vie, 

s'il  trouve  de  quoi,  VI.  1. 163. 
XOSSICSOLS,  ILl.  III. 

II  fe  trouve  des  perfonnes  qui 

n'en  peuveut  fouf&ir  le  chanc 

Vil.  1.133. 

lOSTOCviUc,1.11.95. 

{05T01;.  ville,  it.  54. 
\Btitrt  clic  eii  avanta^tu^  par* 


mi  les  SuKIès;  &  \  Sera» 
bourg,  IL  U.  40g. 

Elle  ne  doit  point  Itre  Ç\  fort 
méprisée,    puis  qu'elle  neft 
pas  incompatible  avec  la  fou-    ' 
verainetê,  r'^^ia.      / 

ROUES  capitale  de  la  îAv- 
mandie,    1.11. 100. 

ROUGE,  il  eft  en  recomman» 
dation  en  beaucoup  de  lieua^ 
ULL120. 

U  fert  de  fard  aux  femnies^î^. 
121. 

roxÔlanie,  lu.  52. 

ROIAUMONTou  KOESlGS- 
BERG  ville  capitale  de  PrufTe^ 
1.  11.  82 

RUBENS  Ifeintre  très.excel'% 
lent,  VI.  L  92. 

RUBICOS,  rivière^  L  IL  63. 

RUBIS,  long  d'une  palme,  & 
gros  comme  le  bra&^  Vl.L37^ 
fi  t/C// grand  oifeau,  L  IL  154. 
JIL^£  herbe.  VI.  L  321. 

Rufis  &  ftratagcmes  de  guerre, 
grandement  à  eltimer,  ihd* 
3«5' 

Diverfes  rufés  par  le  moien 
des  bœu&,  &  d'autres  ani<* 
maux  &  oifeaux,  ibid,  326.  tf 
fltkf. 

RUSSIE  divisée  en  blanche  & 
noire, L  U-ja.   » 
La  Ruffîe  noire  eft  une  Pro« 
vince  de 'Pologne, /iiMÔNe.    - 

Divisée  en  Ruflie  habitée  & 
Ruffie  dcferte,  ii  mêmt. 

RufTie  noite ,  Province  dePft# 
logne,  s^.  83- 


Ati$ 


394 


TABLE 


^  SABISIANUS,  IL  IL  ^ça. 
SMISS,  >».  44. 
Sûcnganent  de  Roaie  par  les  ÉC' 
s  pagnols^  IV.  K  321. 

Sacerdote  ioint  à  k  Roifluté»  I.L 

Sacr^menf  en  uûge  as  Pérou  t*. 
vec  les  principales  cérémonies 
de  TEglife,  VU.  L  S89. 

SADREGISILE,  gouverncurde 
Dagobert,  I.L  12.    \ 

SADVCEENS,  VI.L439. 

Ils  croioient  Tamç  mortelle» 
IV.  IL  g5. 

^S't  combien  «(Hmépamûk^ 
Stoïciens;  ils  rcfbinioientni£< 
me  plus  confiderable  que  Ju- 
piter, UL  L  204. 
Des  avantages  qu'ils  lui  don- 
noient  même  au  deflTus  des 
Dieux,  IV.  L  175. 

Tous  les  bien$  des  autres  hom- 
mes lui  appanenoient,  ib.176. 

TX  étoit  impeccable  Telon  Dio- 
gène ,  là  mtue. 

Toutes  (brtçs'de  larcins  luié- 
f  oient  perçus  parTheodore  fur» 
nommé  TAthee,  ià  mittte,ftiiu, 

le  fage  tire  plus  de  profit  ^u 
fou,  que  1«  fou  n*cn  tire  du 
fage,  ih.  18S. 

Des  fcpt  Sages  At  Grèce,  VJ.  108. 
Ils  n*ont  pas  fait  moins  de  fb-  * 
lies  en  leur  tents,  que  d*a^- 
onsdefagcflê,  IV.  L  192. 

SagaJTi:,  Propoiitions  extraordi- 
naires &  extravagantes  des 

V   Stoïciens  touchant  leur  fage  âc 


La  fâ«fllê  aeeowptere  ts?- 
ment  1  homme  Ûipem  or- 
gueilleux, VILl.  98. 

/  C7«ft  une  fette  encrepné  à 
vouloir  rendre  £iges  nrjs  b 
autres,  VLII.400. 
La  feule  crainte  de  Dîeu  oa& 
ne  la  iâgeflè ,  IV.  L 179. 
Elle  n*entre  jamais  daxts  es 
méchante  ame,  Um^. 

Elle  ;eft  un  don  du  Gd,  li 

La  véritable  ne  peut  [issis 
être  exceflive,  ih.  iga 
Différence  de  la  ragcflè  &  à: 
la  prudence,  >&.  igi. 

Sfige-ftwane^  ULL  133. 
SAll!fty  aibre  inenrcOkmc,  £: 

autrement  Gâroe  par  ceaxca 

pais,  L  11.  r$6. 

SAINT  ESPRIT  tiriew;*.  13^ 
tSO, 

SAMTSAU9ŒVR,  vffle,  ëid. 
148. 

La  Saiioe  de  ITioiiiaie  ^^cnarjc 
les  ferpens,  les  crmux,  à 
les  Scolopendres.  \X  L  4^7. 

SALLVSTB^  pourquoi  nos  k 
premier  des  Hiftoriens  Uric?. 
y  en  aiaiu  eu  tant  ^i\sj^ 
aupara\'ant  luî,lV.  Q.  175..^,. 

SALLUSTE,  Philofopbe,  IV.H. 
272. 

SALLVSTB^  chef  de  la  nofce 
Pretonenne  ibus  Valendoict, 
là  même  ^ 

SALOMON,  (âgecn  (es  jeun 
ans  devient  fou  dans  u  ne> 
leife,  U.1I.  277. 

£11  eftimé  avoir  eo  rioct& 


desïM'atiërfs. 


555 


gence   du  langage  des  ani- 
maux, VI.  1.  313. 
SAlMiJitiam.  Façon  de  s*entrelîi> 
luer  parmi  les  Allemans,  V. 

SMÏARCASD,  vffle  Capitale| 
de  la  Tanarie  Zagacce^  L  IL 

IIO. 

SAMARIE,  foncrimologic,  Vl. 

ILîgi. 
SAMOGITÏE,  Province.  Ml.  8«- 
SAMOGITIEUS,  peuples  Mot 

covices,  111. 1.  ICI- 
SAMOIEDES,  peuple  &  nation, 

dont  les  vcfi:cs  &  robes  font 

troucts  vers  les  veux  pour  rc. 

garder  au  tnven»,  VU.  11.  a  14^ 
SAMOS,  île,  1.11.  124. 

Pourquoi  ainft  nommée ,  VL 

U.  383. 
SAMSOS,  figure  d'un  Philofo* 

phc  Sceptique,  V.U.  196.  ^ 

fuio. 

Sens  allégorique  &  moral  ti- 

ic  rfc  fon  hiftoirc>  M  même. 

Ses  forces  coi^orellcs  ptifes 

pour  celles  de  l  e^rit,  ib.  297. 
SA^DOl^AL ,  Chroniqueur  du^ 

feu  ftoi  d'îifpa^^c  i^hilippe  IIL 

IV.  1.291. 

Cbferx^tions  faire? furlTiiftoî- 

rc  qu'il  a  faite  de  la  vie  &des 

«ilions  de  TEnipcreur  Char- 

]es-QuiHr>  i*.  291.  tfftno. 

Ses    erreurs   hiftoriqucs,   là 

mmt. 
Sar.%,  Celui  du  Bafilîc  donne  la 

fjveur  des  Princes,  L  L 345. 

Laurent  SAS'SVT  Vcnidcn, 
devient  gris  en  quatre  heures 
de  prifons,  U.  IL  373. 

Séié,  à  ce  q-ic  c*eft  »  JLL  irj^ 


Santé  (buhaitable,  là,  17^. 

SARAVE  ,  autrefois  ville  d*un»    - 
:  énorme  grandeur,  IV. L  112^ 

SABDAJGIŒ^  L  n.  ^ 

SARDES,  vilk  Capitale , de  II 
Lydie,  1^.117. 

SARKvmt,  i*.  54.        ' 

SARRACOCE  yille«flpitslc  ^J^ 

ragon,  ih.  58. 
SARRAZJSS,  Uu  131. 
SATVRNE»*nommi  le  ptitdé 

Vhiltoirc,  IV.  IL  309. 

Ses  rappons  avec  Adam»  Vfi. 

L300. 
SATURNE,  planète,  LL  310. 
SATTRUS,  fa  mort  prédite  ptt 

un  oracle,  VIL  L  180. 

SAUTERELLES  eftinrfes  fort 
excellentes.  11.  11. 475. 
Conjurées  &  excomi^unices^ 

VI.  L  359- 
*  Sauterelles  qui  ont  cents  fiir 

leurs  ailes  ces  deux  motStBo^ 

ixGninty  ceft  il  dire,  Fl<^ 

if  Die»,  IV.l/zaf. 
SAPEUR,   elle  eft  Fobiet  do 

goût,  &  en  quoi  elle  cônfille» 

ll.Li47- 

Plufieurs  efpeces  de  f^veuni 

ibid,  146. 

Les  elcmens  font  infipides  OQ 

fans  faveur,  làwcme. 

Le  'doux  &  Tamcr  font  les 
deux  ûveurs  extrêmes;   les' 
autres  fontmoienncs,  â:  ea» 
ire  ces  deux,  là  même*  1 

SAI^OYE,  LH.64. 

SAUVAGES^  paiflans  ITiecbe- 
comme  les  betes,  111.  L  179^ 
Sauvages  en  Dauphiné,  M* 

«^-        ^      ... 
Aa  iitt 


^ 


TABLA. 


D'où  ns  peuvent  hxt  veput 
«n  ce  lieu,  i&.  igi. 
P,*oû  font  procédés  ces  Stu- 
-  viges,  Ih  mfme. 
Çn  homme  (kuva{)e  velu  per 
>Dut  le  corfis,  aiant  même 
^  beaucoup  de  moufle  entre  le 
poil  &  la  peau,  paroit  au 
Mont  S.  Claude,  t».  iga. 
Sauvages  docouvem  en  Eipt- 
*^  ^c,  ih.  i8a. 

SilKC/S^Beuve,  Ln.7s. 
.Iule  ^GlIJGËRjiaïutCTOpcxkî. 

oue  en  la  ^cenfure  des  ceuvrea 
de  Cardan  &  d'J&afme,  VIL 
L  225.  fHQMnB  Cardan. 

iofeph  SCALIGER  traité  trop 
ngoureufement  par  le  Père 
raau,  ik.  226. 

SCAAÎAhrDREj  Mf^ecXantos* 
SCANDEE,  in  so.  ^ 

SCANDINAyiE,  là  nOm. 
.  SCANIE,ih.4Z, 

SCARABE'ES,  Vl.Lu-lV.L 

a25.oayȣfi:arbot. 

^CENTIK.  l.ILiai. 

S€epti^,  V.  1.  285.  ^fmh. 

SCHETLAhfD,  Isles  Btitannî. 
.     ques,l.U.42. 

SCHAENI,  cordes aveclesquel- 
.  les  les  EgTpriens  meforoient 
la  diftance  des  lieux  ,ik,  27. 

5CL4PODE5,  ffl.Li77. 
SCHIBBOLETH,  VL  L  31a 
Science.  La  plûpan  des  fdences 
ont  befom   d'être    adoucies 

rur  les  diveniflèmcns  du  jeu, 
L249. 

Reprimende  que  fit  Pline  le 

vieil  à  Plme  le  jeune  fon  ne- 

.  \eu,  qui  avoit  donné  quelques 

'Iwiuiesàla  promenade^  f^.  250. 


Xly  a  qaémes  (00»^ 
font  maniiefteraair  £  8» 
gnées  dekcDndttinQde&â» 
verains,que  ce  fooicfesiK' 
quer  d'eux  ,  de  les  vocjc 
obliger  à  s'y  «pf^qoci;  irar 

Bon  trait  d'Alphonfe  ta 
d'ArraglOn»  LD.  32S. 

SdmcetSL  Ans  !> Hcê 

de  la  rrandcur  auffi  bien  qc: 
4e  la  bonté  d'un  Mortstp, 
de  les  protéger  tooRS,  &d*^ 
(èr  de  libenlité  envers  cen 
qui  excelleiu  en  ducnne  de 
leurs  profèflionSj  LLi5^ 

De  Uioence  d'un  ] 

LlLssS.d'Aie 

Science  œconooiiaBe,  L  H 

287.  ^fmÎD.' 

De  (ësprinc^ales  psiies,  à. 

289- 

Defesloix,  âfr.393.«9B0ê 

oonomie. 

SCHOUTEN  fak  lecMcû  ^ 

la  terre,  LU. 40» 
SaPlOhi  TAfricain  «nd  & 

generenx  .guemer.  Il  ijj. 
5aP/0N£oiilien,  flLL84- 
&teg  EcoiObis,  L  IL  44. 
«CR/OfïNNlE.  i».  jK 
Senpmkt,  tftyea  Minntes. 
Semifumrs,  II.  Q.  498. 

SCFTHES^  aupourdliuî  Tara- 
res» L  IL  55.  ta.  127. 
De  leur  ufa^e  lorîqulls  d^ 
voient  êoe  lor^  .  cems  ias 
manger.  IL  IL 449. 
Ils  étranglent  leurs  pères  4 
m^resfinagenatres.  V^lLiiJ. 
Moms  propres  i  la^eoqaAJua 
pour  nie  trop  «ndjnaiicneff 
i  cheval,  VIL  377. 


DES  MATIERES. 


mf 


SEBASTOPÙUS,  ville  4'im 
grand  trafic,  111.1. 93. 

SEBENICO  ville  de  la  Calma- 
rie.  LU. 75. 

5£CHE,11LL3I. 
Secret,  V.l.  24^. 

Si  on  le  doit  confier  ii  un  ami, 

milice  fmo. 

SeiSleEniHque,  &fes  fonda* 

teurs,  VU.  1 159* 

SEI>r,  voyt%  Goljfht. 

SEINE  rivière  de  Franoe,14U.  98. 

SEL  de  la  mer  6c  fa  production, 
11.1.  84./f^«. 

I^  premier  qui  fît  mettre  un 
impôt  fur  le  Tel  parmi  les  &o- 
niams,  1.1. 63. 

Commencement,  progrés  & 
flUgQventation  de  l  impofition 
fur  le  Tel  en  France,  tk  76. 

SEiAhmE',  île,  1.11.48. 

SELENITE^  pierre  pretieuiê, 
VI.  1.26. 

SELEUCIDES,  111.  L  179. 

SELEMl^E,  fleuve,  qui  a  la 
vertu  de  faire  oublier  à  tous 
ceux  qui  s*y  baignent,  Tamour 
qu'ils  avoient  en  y  entrant, 

VU.  1.343. 

SELËUCUSy  fa  mort  prédite 
par  l'oracle  d'A^lIon,  t^.  179. 

Semaine,  La  difbributioR  des  jours 
-de  la  femaine ,  félon  les  fept 
planètes,  èit  arbitraire.    Par 

aui  premièrement  étsfbUe,  VI. 
L  305. 

Semaine  des  leudis ,  îh.  306. 

Semaines  plus  grandes  les  u« 
nés  que  les  autres,  ià  même, 

SEMIRAmS,  1.1.  117. 

EUc  fut  la  première  qui  fit 


châtrer  les  hommes,  VU.  L 
356. 

SEMPRONIUS  HiftorienLatiri^ 

ly.u.  176.. 

SENEGA,  rivière,  LU.  139. 

SENEQUE,  Maltraité  en  fon 
Honneur,  &  en  fa  réputation, 
ib,  117.  118.  U.  U.  494. 
11  a  pu  prendre  connoiflànce 
de  rÉvan^lc,  V.  L  325. 
De  fà  fhi^on  de  phUoibpher, 
là  tnême  tàfiriu. 

SENETIO ,  extravagant,   qui  • 
n'aimoit  rien  que  de  grand ,  U. 
U.  512. 

Senf.  Leur  fituation,  Vl.U.127. 
Us  font  les  organes  du  corps, 
font  extérieurs,  &  au  nombre 
de  cinq,  U.  L  i^u^fiûv, 

Senr  interne  ou  commun,  ce 
que  c*eil  de  fon  opération,  U. 
1. 155.  d^/«ft;. 

Comment  fe  doit  entendre  ce 
proverbe ,  N'aiioir  péf  le  fens 
commun,  y.  U.  133. 

SEl^SmVE,  plante  admirable 

VLL53. 
Sentimens^  &  leur  diverfité,  VL 
.  IL  107  ^fittv. 

Septénaire ,  VI.  L  39^. 

Septentrion ,  appelle  Pagina  mim* 
di,  IV.  L  407. 

SEPTimUSSEVERUS,  U.  U. 
337. 

Sepnl&es  êc  tombeaux ,  VI.  1. 205, 
Les  Frinccs  &  Souverains  ont 
ordinairement  un  lieu  a*ftclé 
&  dediné  pour  leur  fcpulrurc^ 
t6.  216. 

Une  pièce  de  monnoye  ou  u» 
ne  perle  mife  dans  la  boucke 
d'un  mort,  1^.22 7* 
At  V 


m 


TABLE 


Toinbetox  vutdet  pour  cet» 
dont  1^  corps  ne  fepouvoîeAC 
.trouver,  tft.  219. 
Dp  fepulcre  d'Orphée,  VLIL 
376.  377. 

On  ne  doit  ^e  ni  fuperflu^ 
ni  fordide  dans  les  funérailles» 
VII.  M.  109. 
Sepuhures.  Cérémonies  Païennes 
dont  on  ufoit  en  la  fcpulture 
&  confecration  des£mpereurs. 
IV.lLiaç. 

De  la  fepulture  &  inhuma- 
tion des  morts,  Vk  1.  304.VII. 
11. 109.  d* /«*■». 
5ER^?/Sdcs  Egyptiens,  fonéty- 
mologie.  Vil.  1.  298- 
Son  rapport  avec  lofeph»  là 


SERES,  peuple,  1.11. 112.129^ 
Ils  trafiquent  fans  parler^  UI. 
1. 8s*  ,     * 

j5ER£/N,  lV.ll.319. 

Serment.  On  peut  quelquefois 
contrevenir  à  Ton  fennerit, 
lorfque  fans  faire  tort  à  per- 
fonne,  il  eft  plus, utile  en  tou- 
tes façons  de  nV  pas  litisfài* 
re,  111.  L  146.  yî*^». 

Sarrnns  6c  prédications.  Com- 
paraifoii  de  ceux  qui  fe  fon£ 
aux  marchés  publics, &d*un 
fernion  à  une  ctuve»  VU.  1L2$7. 

SERPENS,  VIL  1.  5. 

Païs&  contrées  où  ilsne  peu- 
vent vivre,  1.11.42. 

Il  n*y  en  a  point  en  Irlande. 
tttrf.47- 

Du  Serpent  devenant  Dragon, 
•  II.  IL  263. 
lis  rcconnoiflcnt  leurs  bien- 
iàiccurs,  IIL  h  42. 

Serpens  Se  crapaux  manges 
•Un  Topmamboiis,V!LL  155. 


Serpent  i^iûnië  tous  les  isev 
par  fonlcùl  attouc<icintuuo> 
l^ellé  Sapent  facré;  ii.z44i 

SERRAN  province,  LILidL 

SERVIE,  ià.  74. 

Scruittur.  Le  plus  gT^md  oR» 
l^e  n*en  eft  pas  le  môË^ 
dans  une  mailbn ,  iK  29;. 
On  doit  faire  état  des  pertbc- 
nes  induftrieuiês»  /«  mtaa. 

Les  Athéniens  leur  perw*:- 
toient  l'aciion  en  îuftice  pc^ 
avoir  raifon  de  l'injure  q^-î 
leur  avoit  été  fiute,  liLll.s:>. 

^ûtumê  barbare  des  Laccit- 
monipns  envers  leun  fen.- 
teurs,  ib.  279. 

Fêtes  établies  en  leur  6v«ir 
chez  pluiîcurs  Nations,  i*.2î3- 

5er9itir4eX*abondance  en  eft  f»us 
préjudiciable  quavamagobiè, 
II.  H.  17s. 

Son  origine  et  (k  prênîae 
caule,  IIL  1. 193.' 

L'ufage  des  fcrviteois  défen- 
du paniii  les  anciens  Indiees, 
'  là  même, 

La  fcrN'itude  deeeftée  par  les 

Pythagoriciens;  tW.  197.  ^ 

fkiv. 
SEVADîLLA ,  o^yn  Gaistcna. 
Stvfritt  'trop  grande  de  plonecrs 

Princes,  LL4S. 

On  ne  doit  janiai^  prcmofcr 
des  exemples  de  fevenie,  à 
d'unetrop  grande  ligueur ,  ) 
un  jeune  Wnce,  que  p<wr 
lui  en  donner  de  I  averôar\ 
*•  4S. 

SEVÎLLE  viUe  capîtakde  FA- 
Aalomfit,  L  IL  %%. 

SEVOS5,  peijple.  Ik  51. 


1^     I 


DES  MATIERES. 


399 


SEVERVS^  Empereur  de  des 
honneurs  funcores  rendus  i 
fes  cendres,  tranfpQrtées  fl*An- 
gleterre  i  kome«  IV.ll.  ii$. 

SEXTUS  Aurelius  Viûor,  IV- 
U.  269. 

SEXTUS,  fumommé  TEmi^y- 
rique ,  &  Tes  écries  contre  les 
Dogmatiques,  111. 1.508. 

SHIRES,  1.U.46. 

SIAM,  RoUume,  ih.  130. 

SrBARlTBS  jpnds  amateurs 
du  dormir,  U.  IL  54.  5^. 

Ils  apprenoienc  leurs  chevaux 
àdanfer^V].!.  370. 
,5/C/L£,l.U.64/ 

SiaUENS  xxontpes  par  les  Lo- 
criens,  par  le  moien  d'une 
Equivoque,  111.  L  139. 

52b£K/T£,,pierrc,  VI.  I.342. 

SIDOÛ,  ville,  m.  II g.  119. 

S/£N£,  ville  &  Republique^i^. 
66. 

SIERRA  UONA  montagne^i». 
Ï39- 

Signes  du  Zodiaque  &  leurs  lo- 
gemens,  1.1.  290. 
Silence.  Il  eft  le  grand  confi' 
dent,  &  Tami  particulier  de 
la  uicditation ,  VU.  1.  357.. 

Il  n*e(l  pas  abfolutnent  con- 
traire ï  raâion ,  là  même  W 

SILESIH,  1.  n.  95.  ' 

SILLERr,  Chancelier  de  Fran- 
ce. Exemple  d'une  grande 
modération  à  fquflHr  le  mé- 
pris, VI.  U.  154. 

Stm  fles ,  voyez  Sorltn^nes, 

SmOIS,  rivière,  L 11. 1 17.  ; 

SIMOlilDE  profefTe    humble* 


ment  ne  pouvoir  eonnoitre 
relTence  Ehvine,  VU.  1.  a86. 

^int57JlfON  Confeiller  i  B<7ur- 
deaux»  1U.L  24. 

SôM,  peuple,  1.11. 129. 

Siîiall  monragne ,  i ^.  1 3 : . 

Singâpwra ,  Cap  ou  Promontoi* 
te,f^.  131. 

5INGE5,  11.1. 119. 

Beaucoup  confiderés  dan$  le 
Roiaume  de  Pegu,  iâmAne, 

Ils  fervent  cqnmie  de  Valet»- 
^  en  U  Guinée ,  ià  même, , 

Pourquoi  leur  corps  eft  ridi- 
cule, (^.  128. 
Des  fmges  d'Afrique,  VI.  U, 

2«0. 

On  lès  mange  en  TÀmerique, 
i^.  3SO- 

5ùi^i,  \1.11.384. 

SïNOi'E,  ville  célèbre  de  h 
Galatie,  l.U.  J16. 

SIVAS.  ville  de  la  pente  Armé- 
nie, th.  116.    . 

SÎXTE  V*  du  nom.  Souverain 
Pontife,  quoique  de  baflcoc- 
n-a6tion,  0.11 100. 

SLATABADA,  idole.  l.U.  54.  ^ 

SLESFIC ville,  ib.9$. 

5MNDIiaD£S  Sybarite,  11. 1, 

378- 
SOCOTRA  ne,  L  IL  154. 
SOÇRATE,  V.  11.' 109. 

Pourquoi  appelle  le  pereconi* 
nmn  de  toub  les  Phj!ofophes» 
vu  qu'il  s'en  trouve  plulieurs 
qui  ont  vécu  auparavant  lui, 
à.  107. 

U  établit  le  premier  cette  troî- 
ûcme/âe  principale  partie  dç 


♦00 


t'abijb 


la  Phflofophie ,  «ppell^  Çthi- 
qat,  ib,  iii.isffiifv. 
Sa  grande  difcreoon,  en  don- 
.  fiant  jug;emenc  des  livres  d^He- 
raclite,  ll.ll.  31. 
Surpris  par  Alcibiade^  tenant 
un  bâton  entre  4*es  jambes, 
qu'il  nommoit  fon  cheval,  & 
courant  la  bag;ue  avec  Ces  en- 
fkns,  V.  IL  i85« 
Reponfe  aune  Courtifane  qui 
iè  vantoit  d'avoir  plus  d'Eco- 
liers que  lui.  Vil.  11.  16. 17- 

SOFALA  ou  CEFALA,  pàïs  fer- 
tile en  or,  LU.  i$2.    ^ 

SOGDIENS,  Nation,  11.  IL  27^. 

f0i€.  L'uÛKe  de  la  foie  prohibé 


Captîde  mcrvciOeus  de  css 
qiu  confiderent  le  Soleil,  css- 
me  le  centre  de  te  plus  btfx 
partie  de  JUiûvcts,  à.  137- 

Ily  a  même  des  e&rits  fi  Bi- 
zarres, qu'ils  y  ctJblifloKvs 
Enfer ,  du  moins  un  Piirgaos- 
re,  i^Hi^Mf. 

SOUMAN,  IL  0.940. 
SW/Jice  d'Eté,  LIL  17. 
Solftice  d'Hiver,  llai^Hr. 

SoHtuAe,  cm  v^  Solitaire,  Vil 

^     102.  tffMW» 

Elle  rend  les  perfbones  hypo- 
condriaques, IL  B.  218-  ^ 
fuiv. 


&  défendu  parmi  les  Romains    SoUmeil,  qu'eft-ce ,  II.  L 177. 


&  les  François,  Il  11,  97. 
Bas  de  fbie,  qui  le  oremieren 
porta  en  France,  ii>  98. 

Sûîœcifme,  L  U.  216.  217.     * 

SOLEIL,  \Al  166. 
De  fa  grandeur,  LU.  25.    . 
Ses  Diftances',  lâmeme.  ^  26. 
Son  apogée,  LL  296. 
Du  centre  du  Ciel  de  ce  lu- 
minaire ,  là  menu. 

*Pes  taches  ou  macules  qjie 
Ton  a  vues  dans  le  Soleil,  ib, 
*97- 

Ceux  qui  font  au  deU  du  Tro- 
pioue  de  Caprfcome  ont  le 
,S<neîl  à  la  droite,  dit  l'om- 
bre âla  gauche^  venant  de  la 
mer  Er^^rêe  dan$  la  Médi- 
terranée, IV.  U.  5.   ^ 

De  fon  levant  &  de  foncot^ 
chant,  VI.  IL  360.  364. 

Adoré  par  ceux  du  Pérou ,  VU. 
J.  120. 

^>fommé  le  Dieu  viûbk  de  It 
Nature,  t^.  136. 


Ceft  une  elpece  de  mott,  E 
L  141. 

Pris  pcrtfrune  Divinité,  MB. 
De  Ces  effets,  VL  H.  24S.  <^ 

5«fisex,  IV.K356.  VLn.9f 

Entre  tous  les  animaux,  ITioni- 

me  eft  le  plus  (ujetauxfov 

ges  &  rcverie»  en  doiaaffi. 

fl.Li79. 

Songe  plaifant,  ih,  165. 

Ils  étoient  en  mnde  confide* 
ration  parmi  les  Anciens,  IL 
U.  27. 

Trois  fortes  dcTonges,  îAm 
les  Peripat€ticiens,'c^.  3a  i^ 
fuiv. 
SG?mf,  viUe  de  Bulgarie,  L  a 

SORBET^  efpece  de  breuvage 
VIL  U.  16. 

^«rcûTT,    loup  gtroux, 
JLoup-garoux. 


DES  MATIERES. 


40t 


Sorcières  HTpflgnoIea,  quig;ue* 
rUIèni^ar  leur  feul  ttrouche- 
ment,  VI.  11. 333. 

SORUNCUES,  flcs,  I.L4Î. 

SOSTHATE  Eginete,  riche  mar- 
chand, m.  L  91. 

SottàaiU,  I.  II.  316. 

Le  SOURD  rocher  merveilleux, 

SOURIS  ippeUées  les  Ptiaûces 
de  Oiogeoe,  VI.  U.  337. 


pour  ceux  de  Py^ées,  III.  L 

Stades;  tvec  lefq|lxelles  les  Grecs 
comptoient  les  diftances  des  lU 
eux,  I.  IL  36. 37. 

Statuer  &  repréfentadons,  IV.^ 

IL  X04. 
Stattare  de  l*homme.  On  nedok 

pas  faire  mépris  d'une  pcrfon- 

ne ,  pour  étue  d'une  petite  ftt* 

ture,  VLII.  184. 


Souvenance.  Celles  des  joies  paA    STEGASOPODES,  HL  L 177. 
sées  ed  feule  capable  de  nous    STERCUTIUS  Divinité  des  Ro* 


donner  une  ennere  &  vérita* 
blefiuisfaaion,  VU.I54- 
Le  fouvenir  même  de  nos  en- 
nuis &  de  nos  maux  pafsés, 
nous  donne  du  contememenc 
&  de  là  fiicisà/élion,  ib.  55.^ 
fuio, 
S9uoerasn,    Si  un  Souverain  en 


mains,  I.L  186. 

57E77N,  ville  capitale  delà  Po» 

mertnie.  LU.  95. 
Du  Me  que  doit  «voir  un  Au» 
'  tcurtIV.L39^^y«r7.  • 

SntPÇK  Philofophe,IV  J.  99. 
STIRIÈ, 1,11.76, 


fon  abfence,  doit  commettre    STOCKHOLM,  ville  capitale 


à  un  1^  le  coauuftndemenc 
abfolu de fes forces;  oualileft 
plus  i  propos  de  le  divîferen- 
tre  plufieurs  Généraux,  I..L 
1 14.  tfjuiv* 

SPALATROf  ville  de  laDalmt* 
tic,  111.75' 

SPARTE  ou  Lacedemone»  viUe» 
ib.  70.  VI.  U.  378- 

SPARTIAN.  IV.  IL  368. 

SPARTIATES,  VL  L  313. 

ta  SpeoUairt^  U.  L  93. 

SPHTSCE,  VL  IL  19^. 


du  Roiaumede  Suéde,  ib.ju 
57X>/a£N5.  feâe  de  Philofo- 
phes  la  plusjiuilere  decoute% 
V.h209.feÇu 

STRASBOURG,  ville,  Ln.8f. 
STRrMQN,  fleuve,  ih,  73. 7|. 
STUTGARD,  ville,  î».  90.    - 
Stupidité  groGien ,  V.IL  I3(« 
SrrMPHALE,  montagne,  LU. 

SUAèHEM.  port  de  k  Mer 
Rouge,  f^.  141. 

SUABE,  ih.  89» 


pSeLiu disant  Seteursi^-  SUBADIBES.  îles  fous  fEqUil. 

pies,  VI. L  339.  .    teur,  1A.15. 

SPÎZBERCE,  pais  &  contrée,  ^^^fiày,  extraordinairewenc 

L  IL  <6.  g*^*^*  ^^^  Chilpenc ,  L  L  70. 

^r.Ar«r4«    »v  Le    -t.   ^^  Le  peuple  de  Dieu  n'en  fut  pa» 

SVOISTE.  Duché,  f*.  U.  «x^t  fous  le  rejne  dt  $£1. 

S^iiieta  de  petitsSinges  vcndui  mon ,  A.  71.  ■ 


^ 


TABLE 


Un  bon  Prince  n*<n  .doit  est!» 

ger,   que  dans  une  extrdiiic 

néceffiré,  s'il  veut  gajçner  Taf* 

. .  iédion  de  Tes  fujccs ,  VI.  1. 493 . 

Comment  les  Souveouns  fe 
doivent  «Hiverner  en  matière 
de  rubfidesj  voyez  Finances. 
Tributs,  Impofkions. 

jSyCR£,  n.  1. 78.    '       , 

,        SVRDEy  Roîanme,  (à  deicri- 
ption,  l.Ii.  51. 

SVETONE,  Hiftoricn  Utin. 

'^Son  premier  emploi  honoTft- 

ble,  difgrace  étrange,   mais 

,    «tile  au  public,  IV.  fl.  aS4.  fy^ 

*       SUETONE  Paulin  n'eft  pas  le 

.    même  que  Suétone  rkifto- 

rien,  p>.2$î* 
SVEUR.  De  celles  de  FEmpa- 
rcur  Maximin,  1. 1.  254- 

SUrsSE.  Elle  cft  composée  de 
'    trehte  Cantons,  L  IL  89. 

Sl/ir/Ur,  fleuve,  1^:44. 

SUMATRA,  île  contenant trcn- 
'    teKoiaqmeâ,  ifr.  134. 

SVHD^  dénroit  de  la  mer  Bal- 

*  •  tKique,  th.  50. 

'SHvrtfiitm,  combien  deteftable» 

\l.lk398. 
Snpiffiitieux  de  diverfes  efpecet^ 
..'  i^.  406. 
S^police.    Inventions  abomtn*- 

•  tiiies  pour  rendre^  une  mort 
fenfible,  VL  L  382.  voytzOïl* 
tira  ent,  Punition. 

'         SmâiHy  combien  facheufe,  IL 

1.137. 

Ia  furdicc  du  liévfe  le  rend 
jgjras ,  là  -même. 
-SmwiHf  donnés  aux  premictes 
perfonnes  de  quelques  famil* 
KsTqui  ne  font  que  fuiiples 
'  Xpidieces^.  VLLi69< 


^  Surnoms  plaHâns  »  ik  17a  i^ 
fiâa. 

SULVC,pUnttyib.4^St. 

SUSE,  forterellèanèsCbiiiptae!}- 
fc»  LL  fioi» 

Appelléeli/ijdit,  VLlL3Sr. 

Sttfptnftm  dVlptit.  Elle  xts 
mieux  que  les  aâSrtions  âe  h 
plupart  des  Dogmatiqioes,  IL 
1.  301, 

SyBARTTES^  Us  fiôfoientdir. 
fer  leurs  chev«ux  ta  fon  da 
inftrumens,  1. 1.  324. 

Infâmes  dans  l'Hiftoire  pour 
avoir  été  les  plus  volupcuon 
^s  hommes  4  LIL25S. 

SVBILLE.  Plurieinsomtdx 
de  la  corrompre  par  tx^gESx, 
V1LL  171. 

£He  parloir  graffiercaMm,& 
en  tenàes  impropres»  à.  irf. 

Elle  ittfufoit  fotivent  de  meii- 
ter  (hr  le  trépied  »  iH  «nr. 

Parre(pe£^,  pedbone  n'o&it 
la  covivflincfj^  de  a«ifo&^ 
ib,  184. 

lettee  dans  le  feu  ptrkslkeo- 
tiens,  ib.  I8Ç. 

SyCOMORE  Ubpis  dû  rart- 
ble  fycoinôire,  fedie&pod 
fon  humidité  iians  l*étu,  \U 
L  139. 

SFLLA  ptcfèra  la  via  cham- 
pêtre au  commandemem  ib> 
folu,  LL  187. 

.    Sa  fin  malheureuf^  fl.  H.  3fl 

SyitipathUT,  t^  Anthtpathies.  Li 
partie  la  plus  impure  de  roir? 
la  Philofophfe,  eft  celk,  qui 
traite  de  ce  Aijet,  IV.  11. 319- 
II  a  eft  trouve  dans  tous  le» 
ordres  de  la  Nature,  «^n 


DESMATIERESL 


4ÛS 


Gotivenmses.   Rfpa^nances»  ^n— iwi  r,  îr.  stfL 

&  AnHpaihi^.  SrRAClSE ,  V*.  il  1 1». 

Ileif  difScilc,  &  prerqoe  ira-  S}'RL>ŒS^  ULLi'^ 

po;iblc  de  rendre  n.:on,*  cr;:,!-    !•*,,« 

'  ne  &  ds  vînT:  Ci>  SmiT<  ^ 

SiKECDOCHE,  LiLsio.  k* nôcicSk i^L  L  izo^^jasm. 


71 


T^BAC,  de  fan  uû^  Ct>î 
le  ptûiuier  en  a  appcnt  i'u- 
ftge  en  Europe,  \11.1L5$2. 

TABIN^nkonxokt ,  L  II.  1 1 1. 
Tables  de  bois  de  grand  prix»  V.  L 

337' 
Ttf/'/edecui\Te»  LU. 4» 

Les  tables  folinîres  ne  (ont 
poinc^oondinner,  quoiqu  el- 
les le  (bienc  par  £picure»  VI. 
U.  356. 
I>es  loDg;uef  edikt^  d.  3}t« 

Tabletta  combien  neceffiûre^ 
pour  ne  point  perdre  le  finit 
de  nos  méditations,  VIL  L  69. 

Tahkamc  de  Parriiaiîu^  0.  U- 

509. 
TABOR  rolaimieA  L  1|.  114, 
■J-ACITE  Hiftoiien  Latin.   De 
fon  Hiftoire  ;  s'il  Ta  comço- 
(cc  avant  fes  Annales.  De  loa 
ftile  &  genre  d'écrire,  IV.  U. 

Sa  façon  d'écrire  eft  diflferen* 
te  de  celle  de  Sallultcff.  179. 

y.ïi7/e,  VI.L18Î, 

J.e  premier  de  nos  Rois  qui  lA 
leva,  1.1*  70. 

:r*i70  fiente,  L  IL  J9. 


TAUS3tiKS,  pîflTepcccxafib 

\1.L27. 
TALXs^I.  L  Q.  is|. 
TAMERLAS»  A.  iic.  I^t- 
TAànSE^  Bcjvz^A.^. 
TASA  dire  Aûc  vi!k,  A.  fo^ 
ril>WIS,  fleu\-e,  i*.  Tf. 
T/fNGLT  roi  rame,  du  112« 
T4KENTIN5.  IL  IL  106. 
r/fX5£»  Vd;e,LILtl6. 

T<iKT.4K£S.  haUlcs  CavlSnk 
VX  L  370. 

Ils  manjrenr  peq  de  pamiieG* 

no-jrrif iinr  guère  q-js  de  dtaif 
IL  H.  474. 
-  Elhment  ridicul?^*  notpltKfik 
ricules  a:tiom.  Se  repu* tac 
uimineKes  celles  que  rir>u»te« 
non>  irjUtï'^trifci  ,  V.  U.  1411, 

Les  petin  Tirrartrs  naiilênt  tr 
aveugles,  V1.U.  133.134. 

Tartarcs  l*recopci,  L  IL  5|. 

TARTARJE,  fon  ctenA/f,  ft 
fituarion  &  Tes  pnn  jpiîeâ 
panics,  LIL  107^  <^  fuw. 
De  U  Tarrarie  ^nSinninc,  fg 
fuitaricn,  lir*  '>'5r»d'u  de  (ef 
Provinces  &  F^upk^ ,  Up.  i  i|^ 

Tartarie  defcrte,  de  Kb  pri* 


4^ 


TABLE 


'  plesm«ns  notnmês  Noma- 
des èc  Hflittftxi.ics,  ib.  ibS« 
109. 

Tartarie  Precopitç,  ou  petite 
Tanarie,  &  de  fon  étendu^ 
itid.  78. 

Grande  Tartarie,  ib.  78. 
'       Tartape  Za^thée,  Koiaunte 
fàifant   parue   de  h  grande 
Tartarie;  fa  iltnàrion  &  dc- 
fcription,  ib.  107.  iio. 

Dun  Tflperw>r,  Vtl.  18. 19. 
TAPlLAjViVit  capitale  des  AL- 

GAREES,  1.  U.  58. 
TAUPErfi  eUe  eft  aveug^,  VL 

n.  134-  ; 
TAURIS,\iût  capitale  de  Me- 

die,  ib.  126.  VI.  II.  3 8^- 
TAÛRVS,   montagne  célèbre^ 

LU.  106. 
Tatàùl^e^ib.  21%. 
TAXÎLLE,  la  plus  grande  vîlfe. 

de  rinde  Orientale»  VI.  IL 

Tempérament,  les  divers  tempe- 

nimens  cai^nt  la  variété  de 

nos  censées  Ci  de  nos  raifon* 

nemens,  111.11.  i78> 
Tempérance,  fa  définition»  L 11  • 

379-' 

Son  objet,  ib.  2%o. 

Elle   fc   nomme  quelquefoi* 

AblHncnce,  Sobriété,  &  Hur 
^  milité,  félon  la  diverûtédefes 

objets  ,  là  même. 

Elle  n  eft  pas  ennemi  de  vo< 

luptés,  là  même. 

Son  utilité,   tft.  281* 

TenMerature.  Delà  Religion  la 
plus  teoiperee,  ib.  16.  17. 

Temvius.  Desexciteursdecem» 
pites,  VLU.  335*, 


Tamie  des  Grâces  m  1 
vules ,  1. 1.  3^.  • 

Temple  dont  k ujutemaec 
d*or  maffiC  â.  203. 

Punirions  Divines  des  pr& 
nateurs  &  des  fpoliiteors  os 
Temples  de  TAntiquiié,  \1. 
29^ 

Temple  d*AmphiaxaBS,  Hl 

ag. 

Temple  de  Uane  àTsti» 

iUi.  106. 

Temple  de  Paflpha^  du  2I. 

Temple  de  Seraphis,  iiaAK. 

Temple  de  rimpiMirnrr,IH.l 

a77-    . 

Temple  de  la  Conmiapfir.  â 


Temple  de  la  Crainte,  fiçrès 

du  Tribunal  de  la  JufiKc,  \1 

1-  379- 

Ten^Ie  dédié  à  rbeoR,  fti. 

263. 

Du  Temple  deSuaos  A.4rc. 
Temples  de  Ceres,  VLB.  454. 
Temple  du  Repos,  VILLii^ 
Tems,  laconnoilÉuWeeneftctâ- 
difficile,  Q.  L  34. 

Di%'erûté  d*opÎRiQos^  tondra 
le  tems ,  ib*  25. 

Des  parties  du  tems»  Qwt- 

Pourquoi  Plattia  attribue  h 
connoiÛànce  des  dtko&s  pi^ 
sées  à  Lachefis,  celle  des  pr> 
fente»  à  Qothon ,  &  celleâei 
futures  à  Atropo^,  VILILSj. 

TENDUC,  Rokonie  m  A&; 
I.  II.  112. 

TV'ŒRIFE^  Isle  à^T^npii» 
ib.  i^$.         -  TER- 


DES  MATIERES, 


405 


^ITERCEBESit  Islcs  en  Afnqae, . 
dires  ^urremenr  Flandrii^es 
ou  Flamandes  >  ib,  1 5(7.     . 

TERGOyiSTE,yHh  Capitale  de 
la  Valaohie ,  ib,  77.   ' 

IDes  Termes  Gi^npkiqutri  ib,  27. 

T^nahx,  VI.  I.  396^ 

TEROyE'NNE,  fon' érymolo- 
gie,Vl.H.îg4. 

arEKKE,  de  Ci  grandeur,  1. 11. 22 . 

Pe  Ton  diAiiietie  &  dcmidia- 
Viierre,  ib.  2^, 

De  rcfpace  qu'il  y  a  de  la  ter- 
re jusqu'au  Cid  de  la  Lune& 
du  Soieil ,  f/r.  24. 

Combien  il  y  a  de  la  terrc'au 

Tarière,  ib,  24.  25. 

Du  lieu  que  la  terre  occupe, 

&.  de  (on  ituiuobilité,  V.  l.  290. 

Divijcè  en  pluficar:;  parties 

générales  &  particulières,  1« 

11.30. 

Bel  èloge  que  Pline  lui  donne» 

11.1.64. 

Adorée  comme  une  Divinité, 

yi.  [.  205. 

Éfti.iîéc  la  première  qui  pro-» 

phetiia,  o'i  qui  rendit  des  O 

racles.  Vli.  1. 162. 

Terre  figillce,  li.l.  9^. 

Terres  ni  inhales  de  g;randc 
confideration ,  iàfitéma. 

Terre  Antichtone  ,1.1.  29S. 
TeiT:  Auftiale,  autrement  ter- 
re in.- mnue,  1. 11.  3»;  38. 169. 
Noiiimée   encore  Maj;eUam- 

'  que,  ii>.  31. 

Tencs  Septentrionales,  pro- 
che ou  Tous  le  Pôle  Ardique, 
ib.  $6. 
Terre  ennemie  des  (ètpeiis,i^f 

v-47. 
rQm€Vîk?aft.U.. 


TERMEVlRSfAmSpBS,  OnU 

258- 

TESSET,  ville  de  Numidii.'  Il 
n*y  a  que  les  femmes  qui  <tu> 
dient,  &  qui  s'adonnçnt  aui^ 
chofes  de  la  Religion,    U.  U 

.  359- 

TETE-CHEyRE,  fijjure  biea 
expredê  de  ring^racirude^UL 
1.43. 

THAI.es,  Auteur  de  la  Philo* 
^    fophie  Ionienne ,  V.  1.  22 8- . 
THEAMEÙES,  II.I.93. 
THlUAmS,  V.ll.93. 
THESES,  Ville,  I.  U.  70. 

Thçhcs  r%yptienne,    &  de' 
fon  antiquité,  VI.  II.  375. 376- 
THEBliT,  Roiaumc  en    AQc, 
I.IL112.       » 

THEMIS,  fœur  des  Titans ,  don- 
na  fes  premiers  oracles auGen- 

.  tililiiie ,  &  (\it  la  première  in- 
veatLice  de  cette  lorte  de  devi* 

,  nation,  VU.  I.  i6^, 

THEMiSTOCLE,  U.II.276. 

THEODEBERT  Roi  de  France, 
reiolu  de  mettre  le  liège  de- 
vant Conftantinople,  &pour> 
quoi,  IV;  U.  171, 

THEODORE.  Grand  Duc  de 
Mofcovie,  prenoit  plaiAr  à 
(bnifer  des  cloches,  1. 1.  244^ 

THEODORE  Impératrice,  fem- 
me fage  &  vernieufe,  IV.  U. 
152. 

Son  Epitaphe ,  IV.  1. 246. 
Thiologit.  U  n  y  a  que  des  con* 

troverfes  ât  des  conteCbtions, 

excepté  ce  qui  ell  de  la  foi. 

qui  ne  doir-jamaii  être  difpu* 

té,V.ll.i89. 
THEOMBROTION.  herbeme^ 

dicinale.  11.11. 207. 


4o6 


TA»tE 


dinaJTcmcnt  inçett*»»  ^- 
^  r0^tf«  Crûncc 


Uut.LU.»»?.        ^  U.U7. 

7HESSy4LIENS.bon»Cavali«s. 


Woit   pour  W  bÛT^ 

IV.  1. 104- 
TIROU  Fwvince,  I.ÎL9Î 


du  Grand  S«ign«ur,  l-U-??-  -Tij-^aifr.  l-l.ao6. 

•  ««11      •>     3tf    fa>«*f-  a  ^     _.  Vi^  ^_Iu. 


THUEDF,  l.U:a4- 

mru^sEL,  isie.it.42- 

THKMiLE'E.  CeUe  qui  naît 
feule  dans  un  champ  eft  U 
plus  à  redouter,  m.  u.  218. 

TIBERE  .Ptincc  cruel  ,1. 1. 45- 
^  Curieuk  toucbant  TAttrono- 
nue  judiciaire,  i*.  2»c>. 

démence   ^^^>'^^\T^ 
ceux  qui  parloicnt  mal  de  lui. 

H.  IL  33»' 
TIBET  Roiaume,  Vl.l.  ao9. 
TJBRE,tJ<ry«Tybre. 

TIGRE ,  Il  a  P«*»'  ^"  "^  ^^ 
tambour ,  lU.  L  a». 


rndc  eftime  i^  «?— 
11.  aoi.i^>««»> 
T«iîni^'*r,  FAk.LL-,*: 
TOLEDE,    ^trsoMt  St.x 

I.  U.  $9- 
TOMBirr,  roiaimic,  i>| 

rOMU  viU«,  *-78- 
T0N1<ER£,  fidefeiii- 
1. 69.       . 

Belles  &  curieufo  ^A 
onsf\«rlcTonnierc,«>  j 

De  la  foudre.  &dc^J 
en  étoient  ftappt ,  >•  '! 
Les  plus  gens  de  l^  | 
poses  comme  i«  n>^  ' 
genrcdcttum.  iî*^ 


tambour,  m. ta»-  TOMBES.  VLLs4. 

Tittrc  dont  la  chair  fe  trouve  -poPJKAMBOl/X.  N^ 
fort  deUcate,  Vl.  U.  950-     .  U.  166. 

llncpcutrouffrirniarmome,  _  _,, ,-^^ 

TJGR/S  «euve  de  l'Afic.  LU. 

TIM>lVnWE  Peintre,  donnoit 

touiour?  davantage  à  coni- 

Pndre   dans  fes  ouvrages. 

que  fon  pinceau  ne  reprtlen- 

toit,f*.  214.  • 

li  Tkmix^  ^  demander  produit 

kt«&s,Vlll.a4«- 


TopogmpWe,  «pi'eft^cJ 
TORPILLE,  IL  Lu: 

tori*c;e.  *.«35. 

Elle  couve  ôl  éik  tJ 
,    ttx&enlesrcgarda' 

TOULOUSE^  capiTi 
guedoc,  tu.  los- 

TOl/LON.  vin*  &  P-"^ 


DES  MATIERES^ 


4P7 


Dti  Cardinal  de  TOURSOK 

m.  1.  J37. 

Totarf  donc  U  couverture  cft  de 
fin  or,  1. 1.  ^oa. 

ToMrmaite&DSVtnt,  LlL^ç. 

TOSCANE,  du  grand  Duc  de 
Toicane,  ilr.  66. 

TT^âuSiTH.  IhreTque  toutes  les 
Traduâions  foht  perdre  beau* 
coup  à  leurs  orijpnaux,  11  Jl.i  6. 

Trafi/yjitsratiwdestmes,  V9yt% 
Pyrhagorc.- 

TRA^rSyLVANlE]  fii  fituati- 
on,  1.11.77. 

Pourquoi  ainfi  nomm^,  là 

même, 
TRAPEZVS,  ou  Trebifonde, 

ville  capitale  de  la  Capadoce^ 

LU.  116. 
TRASULLE,   Mathcniaticien , 

fort  iàvant  en  la  fcience  des 

Chaldccns,  fa  fin  malheureufe, 

1. 1.  a8o.  ^fuiv. 
Travail^  Belles  remarques  ^  fa 

louange,  11. 11. 155.  ^fitio. 
TftfM/fnxFoUio.  IV.  a  268. 
Tremhhvtenf  de  terre,  &  ce  qui 

les  caufe,  ib.  275.  VI.  11.  an. 

kffuiv. 

Tremblement  de  terre  horri- 
ble prédit  par  Anaximat)dre» 

1. 1.  366. 
TRENTE,  ViUe,  LU. 63. 
Trépied  qui  fervoit  aux  Oracles 

de  Phœbus,  Vll.L'Si. 

Trépied  Delphique,  &de(on 

ufage  &  commencement,  ih, 

160.  161. 
T^éfir  litigieux  adjujçé  ft  Tache- 

teur  du  champ  où  il  avoit  été 

trouve,  11.  IL  255. 

Les  tréibrspublics^  doivent  ê- 


trereligi«ii&mencg«rd6$»VLL 

185. 
De  la  Trfoe  proposée  aux  Paî»- 

6as  parlesEfpagnolsen  1^33. 

fi  elle  leur  doit  être  uole  ou 

dommageable,  IV.  L  ^.ij.^Jk. 
TREVES,  vdle  &  archevêché, 

LILJH. 
rRErrS>tN,LlL66. 
TRIBADES^VUlasS,  . 

TRIBALES.  Ils  immolent  leurs 
pcrcs  âc  mcrçs  vieux,  V.  11.  i  $  8* 

Tributs,  impôts  & fubijdes,  LJ. 
69.  èrvi.Li83. 

TRJCAL4  ou  Triocala,  d'où 
ainfi  nommée,  VI.  11. 383* 

Du  Tnctnfc,LL236, 

7TUON£5,conftcîration,  L  II.  s^ 
TftiPOIi  ville  &  Roiaume»  ik. 

140. 

De  fa  denomination,Vl.  I1.38)« 
TR/POUde  Syrie,!. IL  119. 
TRJPOUVM,  plante  dont  la 

fleur  change  de  couleur  trois 

fois  âk  jour,  VIL  11*  175. 

TRJTON^,  m.Li74. 
TROCHILE,  oifeau,  iKfP. 

TROGLODITES,  Nation,  U.  U. 

*75-       '  ^    .    , 

TROGUE  Pompée,  Hiftonenî 

tatin,  fon  e^tt  (uLtion ,  en  quel 

tems  il  vivoit ,   &  àe  fon  hi- 

ftoire,lV.lLa6i.  èr/yr>. 
TROIE,  ville  de  U  Phrygie,  L 

IL  117. 

♦Elle  ne  fût  nullement  prifejVlL 

IL185. 

Il  nye  gueres  de  venté  dans 

la  narration  de  fon  fiége,  V« 

IL  447. 
Du  Tra7;^rtfeMifene,Vl.ll.3ll. 
Trop f s  ou  figures»  ce  ^e  c'efti     ^ 

It-ta+î-  .    .. 
Bb  n 


408 


TABLB. 


n  n*en  hm  pas  uftr  avec  fx- 

ces,  là  même, 

t>esdeux  Tfaptf««r-,  fun  nom- 
mé le  Tropique  du  Cancer, 
Tautre  le  Tropique  de  Caprî- 
come,  1.1L  17. 
LorfqueleSoJeil  eft  au  Tropî-. 
que  du  Cancer,  nous  avons 
1  Eté  en  Europe  ,  &  lllyver 
quand  il. ell  au  Tropique  du 
èapricome,  ib.i%. 
D'où  fumoramcs  de  Cancer 
&  de  Capricorne,  làmimc* 

TRUFLES,  n.  1 97. 

TUi4Af,  I.IL47. 

TUEISGVE,  ville  capitale  de 

Vurtefiil>ctg,  ik.  90. 
Tmilis  d'argent ,  L 1. 10 1 . 

TUNIS,  vUle  de  ]U»iauaie.  L  |]. 

140. 
TURC,  8c  de  fon  Empire  «  ik. 

67.éffirio,ib.  115. 

Pourquoi  >ppeU6  Grand  Sei- 
gneur, là  même, 

TURCS.  U,  11.  161. 
Leur  fâ^on  de  mfk|uer,lU.  1. 84. 

TURCOMAVIE ,  &  Tes  depen- 


TURIN,  vîQeCipîideaBfr 
mont ,  ii.  64. 

TURPILWS  PdniR,  k  pit 
mier  qui  pemk  de  k  ■= 
gauche,  VLL  101. 

TURHUESTAK^^baumm,  k> 
fant  panie  de  k  Tansix,  l 
IL  110. 

TURQUIE.  Dekbcaë^ 
femmes.  VIL  L  368. 

TURQVOiSE,  ment  màa- 

ïe,  VLLa4. 
-  Venu  ^ibukalê  auVnlui  e^ 

tnbué  loahm  aune  ha^x, 

ià  26. 

TMh.Be.  De  celle  des  ieuDslk- 

narques.  IV.  D.  172. 173. 
TFBRE,  fleuve.  LIL6}. 

TTCHO-BBAHK^  cdàxt  H»- 
thematicien,  £^.  50.  ' 

Foibleflè  d'eTprit.  VLIL|> 
TYUNSEL,  LIL 49.49. 
Tympan  de  Touye. 
TKR,  ville,  L]LiiS.n9^ 
TYRIDATES,  RAid*Aiiiieû- 
eltinii  k  pluamod  Hapcim 
4eibnc«iiis»  11- 373* 


F, 


VACHES  efUmks  immortel- 
les, m.  L  423. 

Celles  d'Islande  font  nourries 
de  poiilbn  au  lieu  de  fourra- 
ge, U,  IL  478- 

yACÎA,  homme  fort  riche,  &* 
de  race  Patricienne ,  de  fa  re-  ' 

^^  traite  oifivc,  &  honteufe  au- 

*  près  de  Cumes,  Ul.  t  357. 

yACU^A  DédTe,  IL  L  537. 

VuUance,  1-U«a79, 


VALACHIE\  d.  77. 

VALENCE,  Rflkunie  &  C^ 

taie ,  ih.  58. 
VALENS  EmpeRus,  meoacédt 

(à  fin  par  un  orade,  \1LL  1  ti- 

VALENTINIEN,  fèpkifijRi 
fiiire  des  images  de  cinM24r 

VALE^rmaEN  k  je»,  s- 

Ambroiiè  n'a  fut  nuSediâ:' 
cuké  de  ttû  ouvrir  k  ?m&P 


DES  MATIERES. 


409 


fiofiobikfit  le  defiiut  du-  Bâ- 
terne, V.  1.35.   ' 

L.  ^.-^Z-ER/t/SHcpwcorde.  in- 
(tinié  ion  ennemi  capital  Ton 
héritier,  V.  IL  ijj: 

Un  P^ûkt  de  pied,  cdebre  çoih 
reur,  VI. Las 5. 

J^aletnàbuiircs t  II.  II.  206.        ' 

S.  ^/ttLffiK,  ni.I.23. 

P^AIXONA  pon  fameux  de  l'Al- 

VALSTElhJ,  General  d'armée, 

LI.  324- 
yAf4,  fortereflc,  I.II.  lao. 
Oliv.  VAhlDER  NORT  fait  le 

circuit  de  la  tc^rc,  ih,  40. 

f^fwtixEfpagnoles,  IV.  1. 334. 

^i4il,  rivière,  I.  II.  6a.  96. 
VARSOVIE,  ville  capitale  de 

Pologne^  i^.  83. 
De  lOlTi^N  accusé  de  magie, 

LL362.  '^ 

VAVTOVR,  II. Lui, 

Les  Vautours  on*  un  admira- 
ble odorat,  VI.  1. 4a. 

lÀs  parfums  les  font  périr,  f^. 

45. 
VEAV  marin  f  fa  peau  garde 

du  coups  de  tonnerre,  I.LI64. 

Veau  d'or  des  Ifraelkcs,  VI. 
IL  406. 

Ce  ne  font  point  de  vrais  ani» 
maux,  quoi^iu'tls  ayent  une- 
ame  végétante,  là  mime. 
Us  ont  quelque  efpece  de  fen* 
riment,  &  je  ne  fài  quoi  de 
fort  analogue  &  rapportant  à 
nos  fens,  /4  menu, 

VELLEIUSPATEACVLVSni- 


ilorien  Larin,fa  naiflance  ^  Cëb 
honorables  emplois,  IV.  IL 
ai7-  te*/*»- 

Vemran  pris  par  les  LatiAspour 
ptnerem  oatrctre,  VL  IL  367.' 

Vengeance.  £!lè  ciufe  de  grands 
defordres  dans  une  ame,  U. 
Il- 444- 

La  feule  pensée  de  nous  ven- 
ger de  nos  ennemis ,  nous  fait 
ghis  de  mal,  qu'ils  ne  nous  en 
veulent,  VL  IL  316. 
£n  ufage  parmi  les  Ancien^ 
VILL3U. 

VEh'ISE,  Ville  &  République, 
&  fes  dépendances,  L  IL  66.67. 

VENT  y  fa  matière  &formaci- 
on",  IL  L  79. 

Leur   exaltation,  où  ils  re* 
. .  gnent ,  &  )tur  utilité ,  tir.  80. 

.  Borée  adoré  comme  une  Di- 
vinité,.Qm^bv. 

Les  vents  Cardinaux  n'ontpas 
de  fi  mauvais  ert'ets  que  Icun 
collatéraux,  i^.8i-y^^«> 
Vents  qui  fe  vendent  en  Nor- 
tcge  &  parmi  les  Lapons,  VL 
H.  335. 

VENUS  reprefcntée  toute  ar- 
mée, L  IL  309. 

Pourquoi  placée  dans  le  Ciel 
par  les  Anciens,  111.  L  348, 
Belle  confideratiun  de  S.  Au- 
gulfinlà  defllis,  là  nume. 

Pourquoi  les  inP.ucnçcs  de  Sa- 
turne ,  &  celles  de  Venus  font 
fi  corttr aires  ,  qu'elles  fe  dé- 
truifenr,  la  ly.étiix. 

Pourquoi  Venus  eft  rcpréfen- 
tce  nue,  &  au  uâlieudesflottf 
de  h  mer,  i£«  3f  t. 

VenusAmbologerCi  VU.  L  f. 
Bb  iij 


410 


TABLE 


Pourquoi  (ûmommoe  w  les 
Grecs  MachiHatrix,VlU,$67, 

Pourqaoi  rainée  des  Parque^ 

FEJtt),, couleur,  m.l.it8. 

U  eft  le  bUzon  de  ceux  qui 
ctpercnt ,  ià  même  ^fniv. 

Vérité,  y.l  239. 

Prife  pour  une  m(me  choit 
que  la  luitice,  ib,  240. 

Exnravagancc  ridicule  de  la 
placer  au  fond  d*un  puits,  111. 
1. 375. 

Vérité,  comme  une  Déeflèf 
tk  123. 

PËRONO/5, 1.11.66. 

FERRUÈS  fim  ityniologie,  VI. 
U.384- 

VERS  à  Toîe  mangés  étant  en 
fève,  VIL  1.155. 

ytftu,   La  recenipenfe  qu'elle 
doit  recevoir .  UL 1. 447. 

Elle  mérite  d'Itre  honorée,  V. 

1.  1.  i^fittO. 

Vtrtu  Morale,   qu'eft-cè,  L1L 
264. 

Différence  entre  Ie9  vertus  mo- 
rales ,  &  les  vertus  Chrétien- 
nes, ih.  346. 

Différence  entre  les  paflîons, 
êi  les  vertus  ouïes  vices,  ib> 
^65. 

Dif&renee  entre  la  venu  mo» 
raie  &  les  vertus  imelle£hiel- 
Us^làmêm' 

/La  vertu  gtt  en  la  médiocrité, 

96.267. 

Trois  préo^tos  généraux  à  ob- 

ferver.  làmàiu.     *   • 

Vernis  infufes,  ih,  26  <. 


Vems  CawttfMfaff,  mLié^i 
569. 
De  la  Vetta  des  Psâcns,  VU  < 

^  fine. 

Vertu  pris  pour  une  qaaùt  s 
'    lureue,  ^.  s66. 
F£5££.viUe,ifr.94. 
V^P4SIEN,   fort  «dooK* 

TAffrologie   jtxlicîaiie,  l  - 

35^. 

VESPERy  Etoile,  VLL  13g. 
VESTALES,  \XIL*34. 

Difpensées  de  &ire  ifReer 

lU.  1. 156. 

#^^e  ot)  Sjoiarre  ridRâpte- 
tieufe,  I2.Q.99. 

VESTERNES,  tifyezBébâé^ 

VUÈE,  Comment  le  Mt  U  v> 
fion,  U.L  131. 

.  l^es  plus  grands  ^eox  ne  ÙB 
pas  les  meiUeuK.tt  aoBL 

Les  pedts  yeux&  n  peD  ea- 
foncés  ipm  les.meiUeaR,  U 

ta  vue  eft  lepIusnoUedeius 
fens,  VLB.  125. 

Ses  avantages  au  ddfiss  àt 
ToUye,  &  oies  autres  feos,  là 
•mime  ^  fnw. 

VEYSSEMBOURG,  vaie,lll. 

•77- 
Vice,  Ce  qu*il  y  a  de  coninn? 

entre  lui  &  U  verni,  ^.2^2. 

Diffei^ence  entre  le  vice  le  p^ 
ch6&  la  malice  ,  ib.  3&3. 

De  la  VidJfttMàe  de  toutes  dv 
fes,  m.  L  95. 94. 

ViMra.  Comment  ic  doit  et» 
porter  un  Prince  après  «w 
emporté  une  vidoire  entière» 
L  L  14a. 


DÉST^ATIÊRES. 


4" 


Viftbîresglorieafes  &admirar 
bles,VLr.270.èr/aiff.  • 

l-a  viiloire  obt^uë  par  Ta- 
drefllê  &  le. bon  fens  des  Gé- 
néraux e(l  1er  plvts  à  eftimer, 
que  celle  qui  le  gagne  à  la 
pointe  de  Ycpé(iyib.^26^fitiv, 
De  Qelles  qui  Ce  remponent 
durartt  la  guerre ,  VU.  11. 8-9. 

Vii^oire  reprcfemce  (ans  ailes, 
!à  même. 
Vie,  Pluficurs  grands  hommes 
ont  eux-mêmes  décrit  leur 
vie,lV.U.78.7^ 
DelabfeUevie,  VIÎ.U.36. 
Longue  vie  propoCée  aux  Pa- 
triarches pour  une  recompen* 
fe,  là  mém^, 

lamais  on  ne  foùhaita  plus  la 
vie,  que  l'on  fait  aujourd'hui, 
&  jamais  on  ne  fongea  moins 
au  moien  de  la  prolonger ,  ifr. 
37. 

Comme  on  la  doit  deHrer,  ift. 
39- 

Nous  ne  devons  pas  trop  ai- 
mer la  vie ,  ni  craindre  exce{^ 
(îvemcntla  mort,  ih,  76.  ^ 
pùo. 

De  la  vie  folicaire,  o^yra  So- 
litude. 

ViàUkfft.  Elle  a  beaucoup  d'in« 
Commodités  ik  fouffHr,  11. 1. 

Elle  eduniverfellcment  hono- 
rée &  refpeâée  de  tous  les 
peuples.  11.  11.  395.  ^fitiv. 

L*age  ne  nous  empire  pas  tous 
également,  c^.  2S0. 

Avantages  de  la  vieiUeflè,  là 
mêmekffiiiv. 

Un  Roi  d'Arragon  prifoit  & 
eftiniotc  cinq  dx)les  vieilles, 
111.1.182. 


-  Ceft  k  plus  ennuycufe  &  h, 
plus  facheufè  ft  fupponer  de 
tous  les  âges  de  Thonyiie,  Vt. 

•      11.22I.^/ifiD.  ^         , 

yiEI^NE  ville  capitale  de  l'Au- 
triche ,  1.  U.  93. 

VICINAL  y  Profeflêur  en  langue 
îlebraîque  mort  âgé  de  cent  ' 
cinq  ans,  IV.  1.  5». 

VIGILE,  11.  U.  466.' 

Elle  ait  ennemie  naturelle  du 
p  Chou  &  du  Laurier,  IV.  IL 

318. 
VIGTHlsU,  I.ÎI.0. 
Vtih'f  bâties  fur  pilôds,  tft.  51.  . 

De  la  grandeur  que  doit  avoir 
une  ville,  VI.  11. 188.  ^fitiv. 

Pcs  Fondatturs  &l)âti(lèui» 
.  de  villes,  ib.  192.  ^fttw. 

Villes  les  plus'anciennes  & 
les  plus  remarquables,  VL  U. 
375.  ^/«w. 

VIN.  Il  rend  la  perfonne  de 
meilleure  humeur,  11.  IL  447. 

De  l'antipathie  qui  paroiflbit 
entre  Efcnines  ^  Demofthe- 
nés,  1^.448. 

Appelle  le  lait  de  Venus,  VI. 

Adoré  comme«n  Dimi ,  ibid* 

Ceft  un  Temede  fouveraîn 
contre  la  mélancolie,  làmùne 
y  fuiv, 

VINAIGRE  fait  des  cannes  de 
fucre,  VU.  1. 144. 

VINCENTla  BUncM.  IL  353. 

Conte  *  fabuleux  touchant  le 
bout  dû  monde,  ib.  354. 

VINCENTIN,  i.lL6^ 
Bbuif 


4^^ 


TABLE. 


BemIiatdd«>7K^0  Amgon- 

nois,  11.11.  63. 

VIPERE,  riAl  47^.. 

VIRGILE.  Sa  defenfc  cont« 
ceux  qm  fe  mêlent  de  cotri* 
ger  Ton  Latin,  11.11.  1$. 

HRGIhflE,  pais  &  contrée  de 
rAinerique  Septentrionale,  di- 
te autrement  la  nouvelle  An* 
gleterre,  l.tl.41. 

VIRCISIE  pais  &  contrée,  là 
même. 

yiRCnmE^  blàmce  au  tevan^ 
..     V,  11.  ISO.      , 
yiR7YB0URGvûk,Ï.U.^ 
ff/5M^  ville,  xà.9S. 
FISTULE,  fleuve,  th.  82. 87.    ' 
>7T7ÏMÇ£RG,;villc  ib.  94. 
yjTULE,  ou  Kf7'l/L/N£,Dief- 

fe,U.lL398. 
VMatwn,  ooy»  kejo&inànce. 

i;iJlD;5L4l75  Roi  de  Pologne, 
navoit  ou*une  coudée  de 
hauteur,  111. 1. 104. 

VLPIUS  AiARCEJLLUS,n.  IL 

4S5- 
'ULTONIE,  province,  LU  46. 

l7N/!t7,  animal  de  rAnierique, 
que  nous  appelions  le  Paref' 
fevXyib,  167, 

Vniverfiti  de  Paris,  V.  I.  ijg, 

yttage.  La  découverte  des  paîs 
inconnus  honorable   &  glo- 
rieufe,  11. 11.  79.  W  fmv. 
De  la  Je^Hire  deis  livres  de 
voiage ,  VU.  I.  354. 

,  Les  plus  belles  &  plus  jitîles 
promenades    font  celles   de 
voiager,  f/>.  3^6. 
Pc  ceux  qui  voiajenr,  ,V11.L 


F«fetf<!r.  ToiitrenoonncâeiQK^ 

les  n*eltipàs  vicieux  en  nùct 
langue  Françoifê,  ii.!.  ifs. 

VoiUs.  Qui  en  invenca  Fuiirt 

V.  IL  117. 

rwx,Lll.a23.fe'/«w. 
C'eil  la  lumière  de  featecde» 
nient,  U.L  137. 

La  VOIX  ne  fen  pa$  mobâ) 
reconnoirre  que  la  fâoc,  àsi. 
141. 

Chacun  a  la  tienne  difenefse» 
.  là  méin.^vtyci  Ouïe. 

La  voix  beîje  &  agréable  et 
V    grandeuient  à  eâimer,  \11.E. 
211. 

yplatUcs.  11  n*y  a  poiat  d'cîieto, 
qui  foi t  purement  aâkn,  com- 
me le  poiflTon  eft  aquaaqu, 
IL  1.  Z09. 

U  n*y  a  point  d'oifean  ùa 
pieds ,  &  pourquoi ,  i^.  1 10. 

Vûlttit,  ou  chiflè  des  oiiasi^ 
Tufage  en  eUtrèsasden,  IL 

K0LG-<4,  fleuve,  L  IL  î5- 
yOUWE,  province,  é,%x» 
Vùl9HtS,  L  L  \o$. 
Volvnti,  1.  U.  340.  èfik». 

Ceft  un  principe  îmeme  de 
nos  aurions,  ià  même. 

De  la  liberté  de  h  voloiut,  U 

yOLONTAIRES,  LesKomaiis 
n'en  vouicienc  poin^  L  L105. 

FW*jrté.  LU.2$3. 

U  y  en  à  de  fpirituelles  &  di 
fenûbles,  i>.  353. 

Divers  fentimens  des  andos 
Philolbphes  touchant  la  rol*^ 
pié,  f*.  354. 


DES  MATIERESL 


4H 


Les  vohxptfe  mifes  au  rang    Vtaipnàhl^mt^  IlAtitloqmelcfri 


des  pflifîons»  là  même. 
Jjt  fou  vérain' bien  ne  doit  pas 
erre  mis  dans  lavotupt6»  ih, 
355. 

L^fluë  des  voluptés  n*cil  ja- 
mais fans  di%nice  &  depbi- 
Âr,  là  même. 

Peuples  tes  pli»  voltçnieui^ 
rfl^n  Sybarites/ 

La  voTupté,  lajoîe;  ftleplaî- 
(îr  pris  pour  (ynonimes,  ibid. 
253- 
^0P/5Cr;5,  IV.U.a68. 

Verfif  donrfe  ferx'entlesMofco- 
vices  u  comp^r  les  diiiances 
des  lieux  «  LlLsj. 


&  fuivre  les  apparences  des 
chofes  aunnt  oe  teois  quelle 
dure,  V.  U.  192. 

VRAtmiS,  Médecin,  VU.  !• 

VRBIN,  Ducké,  1.  IL  C6. 
URAhfOBURGVM,  ih.so. 
Vfhs  ^rtema,  VL  IL  386. 
VrinUems,  LL  233. 
USSES^JES,  m  iio. 
Ufure,  ocryet»  Avarice  uûurtere. 
yuUe,  n.L24. 

yuLCATlUS,  GalUcanus»  IV» 
IL  2^8. 


XACA,  grand  Philofoph^  fil 
doârine,  V.Ljig. 

n  avoir  deux  doâtincs  difTe* 
rant«s;iLL383- 
XAhJTUS^  fleuve,  nommé  au- 
trement Scamandre ,  L  II.  1 1 7.' 

Jji.ViXAyiER  ne  voulut  aller 
vifirer  fa  mère ,  comme  on  le 
lui  propoToit,  VU.  1.  347. 

XENOCRATE  difpdisé  de  fiu- 
jpercDnau»]lLLi56. 


XESOPMO>f,  grand  voyaMUl^ 
grand  Philoû)phe,  grand  Oh 
pitaine,  &  grand  Hiftorien^ 
fumommé  TAbeille  &  la  Mu- 
fe  Arhenîenne,  Ton  Dialeâa 
&  Ton  genre  d*oraiibn  »  IV.  Ô. 

Le  premier  des  Philofoplief 
oui  K  foir  applique  â  compo<; 
ter  une  hiiloire,  Hid.  25.  è# 


r. 


YEAL,^t,  L  IL  41.  font  prelque  cof^ours  effnm* 

rSUX.  Belles  remarquas^  ^*>  ^"  impudens.  VL  l.  4^ 

lLLi3a./*v..  rOJlCK,  ville,  LU.4«. 

On  qw  ont  k  Tft  coutlf*  IV^ife.  Onfepcutciiynerpaf 

«  Bb  V 


»«» 


TABLE 


l€s  vtpeun  6s3  viandes,  VL 

Toroavfie*  Elle  caufe  de  grands 
deibrdres ,  U.  II.  467. 
Un  IrUhdois  enterré  vif  jut 
qu'au  menton^  pour  tempé- 
rer l'ardeur  du  vin  &  de  l'eau 
d^vie,  dont  il  ctoic  rempli 
«».  468. 

De  fcrât  ridicule,  &  brutal 
mutuel  eft  icduit  celui  qui 

S  rend  du  vin  immodérément 
Uvecexcés,  VI.  L  sa  i.^/m* 


Iteroeucs  &  iiluîtits  dont  fr 
fervirent  les  Lacedesscnics 
pour  Êdfe  deteftcr  le  ^idc»- 
vrognerie  à  leuis  jeuasgci 

Funinon  établie  comte  les  *• 
vrognes,  âfr.  535. 

L'ufî^e  du  vin  defèfMhi  enâ* 
versendroît^,  tfpe%yhL 

L'aveuglement-  de  U  lUoe 
Laniia,  attribue  à  fi»  ç*-^-^ 


iT. 


ZACVrVS.  Médecin  luîf. 
IV.  1.158. 

ZAIRBi  fieuve,  L  II.  ia9- 

iAMOLXis,  nu.  24ù. 

ZASTE^Îk,  l.n.67* 

2/fiM»  vUlc  de  la  l>afinflde>  tl. 

75. 
2ilF0£H^,>  109- 
2E1LAN,  Isle  divisée  enhtuf 
'  Roiaumes,  1^134.^ 
2?/#  inconiîdtrç,  VL  L  399.  tt 

Znùtk^  Ln.  it. 
ZESOBIE,  Reine»  !.  L  ttS* 
1V.I.6I. 

2£M)K  n  y  en  a  pluTieurs  d« 
ce  nom,  V,  I.  203. 
Zenon  TEIeare,  ià  mtme. 
Zenon  Cypi  iot  de  la  ville  de 
Cirie,  chef  &  fondateur  de 
la  Seâe  des  Stoïciens^  ta  mê^ 
me. 

«Scnon  I&uBq^e»  IL D.  41»» 


Zeietiame  genre  de  nûkAfti^ 

^   Vll.1.386. 

Z£l7X75qui  exeellotr  en  la  pein- 
ture, pour  ce  qui  eft  des  o«» 
bres;  repris  en  quelque  aa> 
tiecholè,  Vt.  L  91. 

2IB/T»  capitfl!edcrAn6KiieQ< 
reufe,  LU.  123. 

ZmEN,  port  de  la  llefM,  ift- 

"3* 
2ÏPANCV,  (le.  A.  217- 

ZODMi^U£,  ft  dt  fim  BDO, 

L  U.  s.  9. 10» 

20>J£^.  H  yen  a  cmq,  deux 
habitées  k  coàune  étant  tem^ 
peréesiies  nois  tvttvidtt- 

Ditables^sl.19. 

Les  dettx  Zones  ùa  l^ioes 
^froides»  tfr.  ta 

Des  dcuit  Zotitr  t«mpet€e^ 
Umém. 

Zone  toiTide  (mftrtl^.  ait 
19- 
ÎOOPHTTt*,  IILL'44f. 


DES  MATIERE& 


4ÎS 


«ppelléBoranccs,  plante  mer* 
veiUeufe,  LU.  $5»' 109. 

tlLOROASilΠ,  11. 11.  240- 
ZOSIME.  Pluficurs  Ecrivains  de 

ce  même  nom,  IV.  11.  13.4. 

Zofini^   d* Alexandrie,   difFe- 

tenr  deZoTime  lUillbrien,  ih, 

135. 


Zofime  de  Gazft,  ou  ii*Afc4« 
Ion  r  différent  de  Zertmellii- 
itorien  &  de  l'Alexandrin ,  là 
même. 

Zofime  rniftoricn  Grec.  Di« 
verfes  obfervations  furfonHi» 
Itoire,  ib.  135.  tffùio. 

ZVAMAf  rivière^  L  IL  I35f< 


F/M 


Imprin[ié  à  PFOERTEN, 

Choa  EaD¥ANV  Cbuistofle  Bbmiks. 


"*